; 2 HSE > s ) \ Ê — 2 NY 4 : Dent on No S … 7 LE MONITEUR D'HORTICULTURE ORGANE DES AMATEURS DE JARDINS Ê ET D'ORCHIDÉES : Fondé en 1877 par Jean CHAURÉ RÉDIGÉ PAR UNE SOCIËÈTÉ D'HORTICULTEURS, D’ARBORICULTEURS ET D'AMATEURS DISTINGUÉS SOUS LA DIRECTION M. LUCIEN CHAURÉ Officier d’Académie, Chevalier de l’ordre du Mérite agricole Président de la Société départementale d’horticulture de la Seine _ Fondateur et Vice-Président de la Société de Topographie de France, Président de la Section de Géologie et de Botanique Membre de la Société Nationale d’horticulture de France Membre d’honneur et Correspondant de Sociétés d’horticulture françaises et étrangères SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION : M "ŒRRO:PALBEEF 4 Diplômé de l'École d'arboriculture de la Ville de Paris & 19° ANNÉE- 1893 3 LIBAARY el NEW YORK "7 BOTANICAL Et, 3ARDEN PARIS LE MONITEUR _ D'HORTICULTURE . CHROMOLITHOGRAPHIE : CENTAURÉE ! VIOLET. 4. BARBEAU BLANC. 5. VIOLET POURPRE MARGINÉ BLANC. | CHRONIQUE: Au Ministère de l'Agriculture : Distinctions honoritiques. “” tions honorifiques. À la Société nationale d'horticulture de France. Chrysanthèmes Janvier. Jean-Ernest Chauré. — Les Bluets et leurs de 1895. Lucien Chauré. variétés horticoles. H. Correvon. — Les p rata. Lælia Gouldiana Cypripedium Charleswort Conservation des légumes frais pendant l'hiver. Sésie mutilliforme. £. Savard. _ Catalogues reçus. Gravures Noires : Lælia purpura ne à. té, nd { : ASES ABONNES é » A ses DÉVOUÉS COLLABORATEURS ET A SES NOMBREUX AMIS ai = 4 LE MONITEUR D'HORTICULTURE ADRESSESES MEILLEURS COMPLIMENTS ET SES PLUS SINCÈRES REMERCIMENTS CHRONIQUE Au Ministère de l'Agriculture, > __ Distinctions honorifiques : À l'occasion du _ 4er janvier, le Ministre de l'Agriculture à - décerné les croixde Chevalier de la Légion . d'honneur à : M. Schribaux (P.E. L.), le _ savant et dévoué professeur à l'Institut £ agronomique, directeur créateur de ia sta- _ tion d'essais de graines de semences ; et à M. Franc (EL), professeur d'agriculture _ à Bourges. — ss ï h, ture de Grignon; Torey-Vanier, horticul- _ teur à Melun. * La croix de Chevalier à MM. Aussel,horti- . culteur à Montpellier; Azéma, capitaine au * 492: régiment d'infanterie ; Bech (J.), hor- 10 JANVIER 1895. — Travaux du mois de . lantes de serres (suite). Jag. hi. Oflo Ballif. — Salvia splendens de semis. E. Berger. Omnis. — Architecture des jardins. Deny el Marcel. — La — Connaissances uti'es SOMMAIRE : BLUET DES JARDINS. 1. BARBEAU ROSE. 9. BARBEAU CARMIN. 9. BARBEAU BARBEAU BLEU. Au Ministère du Commerce : Distinc- nouveaux. Expositions — Les Orchidées : Lælia purpu- : Construction d’un baromètre peu connu. — Les ta. Salvia splendeus. Jardin style français. Décadence du style régulier. ticulteur à Toulon ; Bertin (A.), jardinier chef dela villedeSaint-Queniin ,;Bodmer(Ch.-H.), photographe des concours agricoles ; Beurré (E.-C.), jardinier principal à la ville de Paris; Cabos (Dominique), chef des cul- tures municipales du Havre; Gauvin (A.), horticulteur à Mazargues Marseille; Fran- çcois Charmeux fils, viticulteur à Tho- mery; Chauvelot, professeur d'horticul- ture à Besançon; Chouvet (Em.), grainier à Paris; Louis Collas, horticulteur à Argen- teuil; Delaye (J.-B.), jardinier principal à la ville de Paris; Didier (P.-V.), arbori- culteur à Nancy ; Dubois, directeur des cul- tures du jardin Thuret, à Antibes; Duparec, horticulteur à Montembæuf; Gauthier (J.), horticulteur à Chaumont; Guitel (Eugène), horticulteur, vice-président de la Société départementale d'horticulture de la Seine, à Saint-Maur-des-Fossés; Guyomar, horli- culteur à Morlaix; Hérard (L.), horticul- teur à Fontainebleau; De La Laurencie et H. Lamar, rédacteurs au ministère; La- loy (H.), horticulteur à Rueil; Lavé- ran (C.), horticulteur à Albi; Lecardeur (Gabriel), rocailleur à Paris; Magny (A. E.), président de la Société d'horticulture de Coutances : Marié(F.),jardinier-chef à Ville- d'Avray (Seine-et-Oise) ; Méchin (E.), horti- éulteur à Chenonceaux ; Méry (C.-M.), hor- ticulteur à Paris; Millet (S.), secrétaire de ja Société d'horticulture d'Angers; Pel- loux (A.), horticulteur à Gap; Pé- ziers (A.-A.), jardinier à Pierrefonds ; Pom- mier (A.), horticulteur à Besançon ; Roget- BCOTENICZ 2ARDEN 2 LE MONITEUR D'HORTICULTURE Robillard (L.-G.), horticulteur au Nouvion; Saujot (Jean), horticulteur à Paris; Tave- not (L.-A.), horticulteur à la Roche-sur- Yon; Thuyau (A.), pépiniériste à Neau- phle-le-Château; et Vincey, professeur d'agriculture de la Seine. —— Le Ministère du Commerce a accordé une médaille d'honneur pour bons ser- vices trentenaires, à M. A. Marguerite, employé chez M. Dauvesse, pépiniériste, à Orléans, et à M. Yvonnet Joseph, jar- dinier chef de la compagnie d'Orléans à Poitiers. A la Société nationale d'horticul- ture. — Aux élections qui ont eu lieu en fin d'année à la Société nationale d'horti- culture de France, ont été nomimés : Vice- présidents : MM. F. Jamin et A. Truffaut; Secrétaires : MM. Grenthe et Martinet; Couseillers : MM. H. Defresne, Mussat, Sal- lier, Villard, Duval, Hébrard, Paillet père (liste officielle présentée par le bureau). M. D. Bois, préparateur au Muséum, a été choisi par le Conseil pour succéder au regretté M. Duchartre. La tâche sera difficile, mais nous avons bon espoir que le nouveau titulaire saura se montrer à la hauteur de ses délicates fonctions. ——— Chrysanthèmes nouveaux. — Parmi les Chrysanthèmes mis au commerce en 1895, par M. E. Calvat, de Grenoble, signa- lons : Amiral Avellan, réfléchi, fleur énorme extra pleine jaune foncé, larges pétales en pointes ; Directeur Tisserand, Japonais, énorme fleur jaune d’or centre cramoisi foncé strié jaune pétales enchevêtrés ; C. Harman Payne, très grosse fleur pour- pre foncé, ponctué blanc à la base, pé- tales entremêlés et retombants ; H"%° Henri Mesnier, Jap., très grosse fleur pleine à larges pétales blanc pur découpés et retombants, plante naine et tardive. M. Léon Dabat, Jap., immense fleur très pleine, lilas carminé vif, revers presque blancs, pétales découpés et ponctués blanc, coloris original; M. À. Ballantine, Japonais, fleur immense, lilas carminé, revers blancs, longs pétales terminés en pointe, précoce et à floraison prolongée ; eine d'Angleterre, fleur énorme, mauve, revers argentés, pe- tales érigés et retombants ; Secrétaire- général Eugène Delaire, Jap., incurvé, très grosse fleur vieux rose, revers jaune. paille, pétalesench®vêtrés, forme nouvelle; Président Carnot, Jap., énorme fleur jaune chamois, revers pâles, longs pétales re-. Jap., tombants ; M, H. Vanderlinden, énorme fleur jaune maïs clair, longs pé- tales, frisés et enchevêtrés. Expositions de 1895. — /Vice,du 29 au 31 mars. Gand (Belgique). À la simple question que nous adressions au sujet de l’article 4°* du programme de l'exposition ordinaire, tenue du 21 au 23 avril, par la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand (dans laquelle, comme dit un de nos :confrères, on ne fait niagriculture ni botanique, mais de la très bonne horticulture) l'organe offi- ciel de cette importante société nous ré- pond avec une forte pointe d’acrimonie?? « Que ce qu'on entend à Gand par étran- gers au pays signifie en bon français — étrangers à la Belgique. » Dont acte! u Pour ceux qui, comme nous, n'auraient pas parfaitement compris (nous n’avons aucune honte à l'avouer) l’article premier signifie : Seuls les Belges membres de la société gantoise, ainsi que tous les ama- teurs ou horticulteurs étrangers à la Bel- gique,quelle que soit la nature de leurs pro-. duits, sont admis à concourir à toutes les expositions annuelles ou quinquennales. Ceci au moins est clair. Quant à la petite note gracieuse à l'adresse de certaines Sociétés françaises, nous n'avons pas mission d'y répondre et P laissons ce soin aux intéressés. > LUCIEN CHAURÉ. CO Dés: SRE À LA à s TURIN ET © Me es De sont à peu du puls dans jardins à celte époque de l'année : il y la gelée, de ia neige, du dégel. Dans de areilles conditions on fera bien de tra- i ler dans les serres ou à l'intérieur à ire les paillassons, à réparer les instru: nts de jardinage, les châssis, les bâches, _à préparer des étiquettes, des tuteurs, à pere les graines, etc. “réparera les treillages, les clôtures ; on - graitera les mousses sur les vieux arbres - et en cherchant bien, on y découvrira À . quelques bagues de chenilles qu'on brû- Dion. L Un travail qu'on peut faire par les temps même les plus douteux c’est le terreau. . Le pourrissoir qui a reçu toute l'année les détritus du jardin et de l'habitation, lantes flétries, mauvaises herbes mêlées de sable des allées, feuilles mortes, etc. … devra être vidé et retourné afin que le _ dessous puisse être exposé à la gelée, il | s'amendera d'autant mieux qu'il aura été Eu manié ; ce travail exécuté tous les rois ou quatre mois environ fera de cette | espèce de fumier un terreau excellent à employer après douze ou quinze mois. Un jardin d’amateur ne doit avoir besoin | de fumier que pour le paillis et encore ce Fs aillis aura pu servir, au besoin, à faire des 2 couvhes avant d'être employé. - Le pourrissoir n'est généralement pas EX ssez en usage : dans si petit jardin que ce not la première place à désigner doit être à sienne, c’est ce que nous avons toujours “ni avec grand soin et engagé à faire. 4 Devant un mur de 15 mètres au nord, Quand il fera quelques beaux jours, on s nous avons installé le nôtre en élevant en. _ travers quatre petits murs de 1 m. 50; + chine compartiment a sa destination, le _ us grard espace reçoit à droile lous les k es du jardin, ceux de la cuisine, de la maison, les cendres, le nettoyage des FA volailles, la vidange des fosses désinfectées au sulfate de fer, etc. Quand il est arrivé à # m. 50 de hauteur on le rejelte de droite à gauche, le dessus se trouve ainsi des- 0 & sat &id ra£ ab > > 3 PONSRTE Rare mia MPLÉ sis tits A she R _otorr DE ULTURE sous. Quand sur le même emplacement le deuxième amas est refait on passe le pre- mier dans le compartiment voisin où il finit de s'amender elle tas du côté droit reprend sa place, Les autres compartiments sont destinés à la terre de bruyère et au terreau fait, un autre est réseryé pour le fumier qu'on reçoil d'avance pour les couches et les paillis. Des arbres verts sont plantés à distance de ces petits murs afin de masquer cette partie du jardin, utile mais non orne- mentale. Ce que nous venons de dire et que nous pratiquons scrupuleusement n'est pas seu- lement une affaire d'économie, c’est encore une affaire de bonne tenue d'un jardin, dans lequel on ne doit jamais voir une plante flétrie ni une fleur fanée, tout cela doit aller au pourrissoir au plus vite. Quant an JARDIN FRUITIER, il n'y a rien à ‘en dire qui n'ait été dit les mois précé- dents. Cette année par suite de la douceur de la température, la plantation a pu être fort avancée. — Du JARDIN POTAGER, nous n'ajouterons rien non plus car les légumes obtenus à cette époque coûtent vraiment trop de peine et de fumier et ne peuvent se cultiver que dans les grandes maisons organisées pour cela. a Le JARDIN D'AGRÉMENT aussi ne demande que des soins de propreté, nous laissons fleurir paisiblewment nos Ellébores (roses de Noël)dechez Dugourd ; nos magnifiques Violettes de la collection Millet, de Bourg-la-Reine et déjà quelques Per- venches, des Pensées, etc. Pour les serres, les plus grands soins de propreté sont toujours recommandés. On devra renouveler l'air aussi souvent que possible quand le temps le permettra, sans cela les plantes seraient envahies par les insectes. Si le temps est mauvais, on ne donnera du jour que du côté du midi. On devra brûler de temps en temps dans les serres quelques feuilles de papier trempées dans du jus de tabac, afin de pro- duire une fumée toujours aussi bonne L. UE 6 LE MONITEUR D’HORTICULTURE EEE + 1 pour les plantes que nuisible aux insectes de toutes sortes. On commencera à forcer, en serre, les plantes pour la garniture des appartements, les Jacinthes, les Primevères de Chine, les Cinéraires, etc. On devra calfeutrer soigneusement les serres afin d'éviter les jours entre les pan- neaux pour empêcher la gelée d'y pénétrer. JEAN-ERNEST CHAURÉ. GE LES BLUETS ET LEURS VARIÉTÉS HORTICOLES La planche coloriée que nous offrons à nos lecteurs représente des variétés d’un type bien connu, très généralement aimé, le Bluet des blés! La fleur bleue des blés d'or! Quelle est la jeune fille qui n’a rêvé d'en être couronnée ? Où donc est le poète que nont pas charmé ses gerbes d'azur? Aplhonse Karr, très chatouilleux sur la question de la couleur bleue, admettait la fleur du Bluet parmi les cinq ou six heu- reuses élues qu'il nommait réellement bleues, du vrai bleu, non du bleu des jar- diniers, mais du bleu des poètes. C'était la fleur préférée du vieil Empereur d'Allemagne qui aimait à raconter qu étant jeune, ji en tressait des couronnes pour sa mère qui les adcrait. Mais c'est également la fleur de tous les gens de goût et nul ne résiste au désir de l'emporter, qui la trouve le long des sen- tiers des champs de blés. , C'est la fleur du poète et c’est également celle de l'artiste; c’est celle de tous les cœurs tournés en haut et dont les aspira- tions s'élèvent vers le bleu pur du Ciel. On pourrait dire d'elle, qu'elle a pour devise le mot sacré « £xcelsior ». Ilme souvient, en vous en causant main- tenant, de cet âge heureux et plein d'illu- sions où, enfants sans cervelle, nous cour- rions les blés, foulions les beaux champs des voisins, pour rapporter à notre mère des brassées de ce beau petit Bluet, dont le k | bleu lui paraissait — et elle n'avait point à tort, car il est prouvé que les Bluets des cultures sont d’un bleu moins vrai queles sauvages — beaucoup plus pur cœue chez les Bluets variés qui s'épanouissaient dans les plates-bandes de mon père. Souvenirs chers et lumineux d’une époque heureuse, — la plus heureuse de notre courte exis- tence ici-bas. Le Bluet, Centaurea cyanus L., vous est counu à tous. {nutile donc de vous dire que c'est une plante bisannuelle, recouverte d'un duvet grisâtre, aux feuilles molles et profondément incisées, entières dans le haut de la tige qui mesure de 50 centimè- tres à 1 mètre, qui est très ramifiée et se couvre absolument de capitules de fleurs, tout l'été durant; que ces capitules sont composés de deux genres de fleurettes, les extérieures formant comme une couronne rayonnante, longue et élégam ment décou- pée, d’un bleu pur, les centrales, courtes, violacées, formant un disque serré. La culture a singulièrement modifié la teinte bleue du Bluet des champs, mais non sa forme et son élégance. On en a de tons. très divers, depuis le sombre violet noir, jusqu'au blanc pur en passant par le rose vifet les teintes intermédiaires ; on en a aussi de pointillés, marginés ou panachés ainsi que le représente notre chromolitho- graphie dessinée dans la collection de For- geot à Paris. Sa culture est des plus simples, car c’est. celle de toute plante vivace. Semez à l'au- tomne ou au printemps, de préférence sur place et laissez aller. Tout sol un peu léger lui convient.Il se ressème de lui-même et ce sont toujours ces pieds-là, venus en pleine liberté, qui sont les plus beaux. Le Bluet fleurit tout l'été ct souvent même encore en décembre. D'où nous vient cette fleur si séduisante ? Chi lo sa? De Candolle, dans son histoire - des plantes cultivées, cherche, sans y par- venir d'une manière certaine, à fixer la patrie d'origine du blé. Or, le Bluet, comme le Coquelicot, comme la Nielle, comme la Dauphinelle bleue, est le compagnon fidèle Fe des céréales. Des régions tropicales à celles MONITEUR D'HORTICULTURE PARIS CENTAURÉE : BLUET DES JARDINS | BARBEAU ROSE.- 2. BARBEAU CARMIN.-3. BARBEAU VIOLET.-4.BARBEAU BLANC. } ÉTRETE AR te À DATANT ON ie - MONIT | des zones septentrionales et jusqu'au Nord de la Russie, partout où le blé est cultivé, le Bluet l'accompagne et l'égaie de ses . teintes vives. C’est l'une des « fleurs du blé ». Le bon Dieu l'a placée là, pour ani- . mer et poétiser la masse unicolore et, avec elle, le Coquelicot rouge vif et la Nielle violette, la Spéculaire lilas et les Adonis rouge sang, toutes fleurs aux teintes vives et pures dont l’origine est très certainement asiatique et oriento-méridionale. Ce PEL SN EN NRER * 2 H. CORREVON, Directeur du Jardin Alpin de Genève. N = C2 LES PLANTES DE SERRE ENT ERIET CA 04 CUITE Ve > j (Suite). À “à F ADIANTUM - Il n’est pas de famille de plantes plus - intéressante que celle des Fougères; la - délicatesse, la grâce, la fraîcheur de leur feuillage les font surtout rechercher pour l'ornermentation des serres. On y rencon- __ tre toutes les modifications dans le port et _ le feuillage. Les feuilles ou /rondes sont _ quelquefois entières, mais le plussouvent . découpées en lobes réguliers appelés pin- _ nules. Parmi les espèces les plus recommanda- bles, nous placerons au premier rang les Adiantes, charmantes petites plantes des régions tempérées, dont les pétioles grêles, noirs et luisants forment un con- traste charmant avec la verdure glauque des frondes. On les utilise avantageuse- ment pour tapisser les rocailles des vieux murs, elles sont aussi beaucoup employées . dans les garnitures d'appartement, où leur - feuillage léger s'associe admirablement avec toutes les fleurs. L'espèce indigène, l'Adiantum capillus Veneris est presque aussi gracieux que les espèces exotiques. _ Parmi les variétés de serre froide ou _tempérée, citons : À. affine, assimile, col- podes, cunealum, formosum, glaucophyl- Plum, hispidulunr, reniforme, scabrum, sul- _ phureum,. SCC, Fr d'en 20 air CLS de: are or ré à 4 7 L 1 EUR D’HORTI s * CULTURE LS Citons maintenant les variétés qui de- mandent la serre chaude : A. cardiochlæna, cristatum, concinnum, colpodes, caudatum, cultratum, cunealum curvalum, Farleyense, feei, intermedium, lunulatum, tenerum, macrophyllum, Peru- vianum, pulverulentum, trapeziforme, vil- losum. Toutes les Fougères ont besoin d'ombre, aussi dans les pays du Nord, et surtout en Angleterre, où les conditions climatériques sont favorables, leur culture est-elle pros- père. Les Fougères ont aussi besoin d'humi- dité atmosphérique qui varie selon la tem- pérature nécessaire à leur développement; un point essentiel dans leur culture est de ne laisser entrer dans la serre qu'une lu- mière affaiblie ; elle s'obtient en couvrant les verres de toiles dans les journées enso- leillées. La terre employée dans la culture des Fougères est exclusivement de la terre de bruyère siliceuse, de certaine consistance, se laissant concasser en morceaux, sans tomber en poussière. L'arrosage est un point important daps la culture, les arrosements devront être copieux; ne jamais attendre pour le faire que la terre soit desséchée, même à la surface. Les Adiantum se multiplient aisément par la division des souches au printemps, avant le développement des nouvelles frondes. Le procédé commun à toutes les Fou- sères est la reproduction par les spores ou séminules qui se forment dans l'épaisseur des frondes. Le semis se fail en terrines qu'on tient constamment humides. Les Fougères de serre tempérée se con- tentent de 8 à 10° le jour et 4 à 5° La nuit; celles de serre chaude, 14 à 15° le jour et 10 à 42° la nuit. (A suivre) B. Jac. Je 8 LE MONITEUR D PP LES ORCHIDÉES LæLra purpuraTa. Cette magnifique Orchidée brésilienne que représente notre illustration est la plus majestueuse de ce nombreux genre; c'est également une des espèces les plus populaires et des plus recherchées pour sa grande valeur décorative. Très répandu LÆLIA dans son pays’d’origine, grâce aux facilités de transport que nous avons avec le Brésil, le Lælia purpurata est importé chaque année en Europe en assez grandes quantités; il est fa- cile à rétablir, bien que cette opération de- mande encore passablement de temps. Cultivé dans de grands pots bien drainés, dans un mé- lange égal de fibres de polypode et de spha- gnum vivant, puis placé'dans une serre tem- ’HORTICULTURE pérée à un endroit exposé à la lumière, il. ! forme rapidement de forts exemplaires, qui produisent, d'avril en juin, de grandes fleurs blanches, lilas, mauves ou rosées, suivant les variétés, Chaque inflorescence supporte de trois à six fleurs,remarquables surtout par les coloris intenses du labelle qui varient aussi à l'infini. PURPURATA Cette Orchidée est connue et répandue de- puis fort longtemps dans les collections, où elle a toujours fait l'admiration des orchido= | philes. Cependant, en 1892, un collecteur de l'Horticulture internationale de Bruxelles, dé- couvrait une nouvelle localité fort reculée du Brésil septentrional, qui n'avait pas encore … été explorée et dans laquelle croissait une "318 race tout à fait distincte du type primitive. | LE. MONITEUR D'HORTICULTURE RE PE DEN EU ment introduit dans les cultures. A différentes | reprises, des importations de ce nouveau dis- . trictfurent mises au commerce et il en sortit #2 _ des variétés hors Ligne, aux coloris si merveil- . Jeux et si inconnus jusqu'alors, qu’elles donnè- _rent, en faveur de cette espèce, une nouvelle impulsion aux collectionneurs. Aux anciennes _ variétés Brysiana — Nelisi — Russelliuna — _ Schrœderæ — Williamsi, — etc., sont venues _ s'ajouter les variétés fascinator — fastuosa — ® Lindeni — majeslica — triumphans, ainsi que beaucoup d’autres plus ou moins distinctes, qui sont remarquables comme vivacité de co- _ Joris et comme grandeur de fleur. …_ Læria Gourpiana, hybr. nat. Cette superbe _ Orchidée mexicaine, introduite ces dernières Ro années dans nos collections curopéennes par _ MM. Siebrecht et Wadley de New-York, est , probablement un hybride naturel entre les à Lælia anceps et L. autumnulis atrorubens. Elle a, _ en effat, des pseudo-bulbes arrondis, analogues à ceux du L. autumnalis, tandis que ses magni- 1 ee Co" … sion du L. anceps, mais avec le grand avantage - de la consistance épaisse du L. auturnnalis. Quant au coloris, il est d’un beau rose violacé très foncé, identique à celui de cette variété 5h | |atrorubens, tandis que le large labelle blanc et É pourpré est admirablement strié de jaune. _ Le Lælia Gouldiana vera est excessivement rare. Les Yankees nous ont envoyé en Europe | mn caucoup de Lælia sous ce nom, puis bon nombre d’horticulteurs en ont vendu aux ama- | teurs qui ont constalé avec regret, lors de leur - floraison, que ces Orchidées étaient simplement +3 - des Lælia Arnoldiuna, une forme médiocre du L. autumnalis. C’est une Orchidée florifère, qu'il faut culti- L ver de préférence en panier que l'on suspend | à 12 du vitrage de la partie la mieux exposée _au soleil d’une serre tempérée-froide, et qui \ _ demande tout à fait les mêmes soins que ceux È _ que l'on donne aux différents Læliu mexicains. L _ Les inflorescences sont assez longues et sup- _ portent de trois à huit fleurons qui s'épanouis- A sent en décembre ou janvier. à plusieurs reprises, recommandé laculture de cette ravissante nouveauté en relatant tous _ ses grands mérites. Mais, ce que nous n'avions pas encore pu signaler, c'est la longue durée de Re BA floraison. Nous avons eu l'honneur de présenter à la va _ séance du 16 juillet 1894 de la Société nationale F d'horticulture de France, les trois premiers exemplaires qui avaient fleuri en France, Dès ce Che moment, nous n'avons jamaisété sans avoir des plantes fleuries de ce Cypripède; nous culti- vousdes plantes qui ontépanoui leurs premières fleurs en juillet-août, qui sont de nouveau bou- 0 { F: Cyrripenium Caarcesworrur, Nous avons déjà, + À À fe _vrier, Nous n'avions remarqué, jusqu’à présent, une floraison aussi prolongée sur aucune autre espèce, quoiqu'il faudra encore attendre quel- que temps, jusqu’à ce que toutes ces plantes récemment importées soient bien établies, pour être absolument fixé sur l'époque normale -et la durée de la floraison de cette remarqua- ble Orchidée, Orro BALLIF, 4 SALVIA SPLENDENS DE SEMIS {Sauge éclatante). Le Salvia splendens, ou Sauge écla- tante, généralement connue sous le nom impropre de Sauge Cardinale — et par corruption Sauge du Cardinal — ? est ‘une charmante plante trop connue pour . que nous en fassions une longue descrip tion : la famille des Labiées auquel elle appar- tient. En effet, quoi de plus beau, de plus SALVIA SPLENDENS (viLaronix) ravissant, à l'automne, qu'un massif de ces plantes en fleurs, avec leurs longs et gracieux épis d’un rouge écarlate vif, tranchant nettement sur le vert foncé des feuilles et autres coloris, plus clairs des diverses plantes qu'on lui associe. C'est pil- toresque, décoratif au premier chef et ma- gnifique. dt Cd D TP TNA cn J : c’est un des plus beaux spécimens de” y er bol Dates Éian7 2 A CE AT ET A CRD LT OA RE, DEA hotte a AS PRE dd Hi à à 10 LE MONITEUR D'HORTICULTURE. 221 AE RE 2 LR ED TE DUT CPE RE 2 ARRET ET RTE D EN SCI LR DE Jusqu'à présent, au moins que je sache, à part quelques rares exceptions, on n’a guère multiplié cette plante que de bou- tures, faites à l’'automne,ou de vieux pieds élevés en pleine terre avant les gelées. Dans nos cultures où il nous en faut une certaine quantité, nous ne les multiplions que de graines que nous récoltons nous- mêmes, et assurément nous nous en trou- vonsbien. Les plantes issues de semis sont toujours très vigoureuses, produisent beau- coup de fleurs et la floraison est toute aussi avancée que par le bouturage. Les amateurs qui liront cet article et qui visiteront Bordeaux, à l'automne, pour- ront s’en rendre compte, dans les jardins et squares de la ville. Pour avoir de belles plantes, il faut se- mer de bonne heure, en janvier, sur de bonnes couches très chaudes, en lerrines, ou en pots, —la graine est un peu lente, et capricieuse à germer; il lui faut ordinaire- ment par une température ne descendant pas au-dessous de 20 degrés centigrade, de 10 à 14 jours. — J'ai vu des graines lever au bout de 40 jours et plus, mais, fort heu- reusement, il y en a peu comme celles-là. Cette année nous les avons fait lever dans la serre à multiplication, les terrinesontété enterrées dans la bâche, chauffées et recou- vertes de cloches. Quelques jours après la levée et avant que les jeunes plants s'al- longent trop, les terrines ont été placées sur couches chaudes, très près du verre, la réussite a été parfaite. _ Lorsque les premières feuilles commen- cent à paraître, on Îles repique en petits pots de 0®,10, à raison de 8 ou 40 chaque ; ces pots sont ensuite enterrés sur couches, les vitraux barbouillés ou ombrés avec des claies ; on ne donne pas d'air, de quel- ques jours, afin de les faire bien reprendre : une fois la reprise bien opérée, on peut en donner, pendant les forts coups de soleil, mais peu. Lorsque les jeunes plantes sont assez fortes, on les met en godets et on les traite par le procédé ordinaire. Il est de toute nécessité, pour détruire les insectes qui ne manquent pas de les envahir, de les bassiner de temps en temps avec de l’eau additionnée de nicotine. On devra également veiller aux semis nou- vellement faits, car les rats et les mulots * quedansän avenir, peu éloigné, on obtien- en sont très friands, et dans une terrineils dévoreraient jusqu'à la dernière graine. Sans nul doute,si les semis de Salvia splendens se généralisaient, il est à supposer drait des plantes d'un genre nouveau, en tant que floraison précoce et à ramifica- tions basses, c'est surtout ce qui nous manque maintenant dans ce genre de plante. ERNEST BERGER. Cr CONSERVATION DES LÉGUMES FRAIS ; PENDANT L'HIVER È Le potager se dénude de plus en plus, et bientôt nous allons être privés de légumes frais. Devons-nious pour cela nous passer, jusqu'au printemps prochain, de cette excellente alimentation et ne consommer pendant tout l'hiver que des produits d’ori- gine animale ou des légumes secs?Nous ne le pensons pas, nous dit la Gazette du Vil- lage, et puisqu'il en est encore temps, rien n'empêche de conserver quelques plantes légumières, d'autant plus que les procédés de conservation sont en géné- ral simples, faciles à et peu onéreux. Nous bornerons cette _ étude à quelques légumes seulement et aux procédés les plus pratiques, à ceux qui ont fait leurs preuves. PE PR Voyons d'abord les Carottes! On conser- vera de préférence les variétés semées en juin; elles sont beaucoup plus tendres que celles semées au printemps. Le mode de conservation le plus simple consiste à les laisser en place dans le jar- din en les couvrant de paille ou de feuilles sèches. Si on avait besoin de l'emplacement qu'elles occupent, il faudrait les arracher et, dans une terre saine, de préférence sableuse, creuser une fosse au fond de laquelie on déposerait un lit de paille, on y place les Carottes effeuillées et on les couvre d'une nouvelle couche de paille que mettre en pratique : & MONITEUR D'HORTICULTURE 1 j Û LR - - , res Fi A eo? c g # $ . LE A - —————_—— = RÉ - l'on recouvre à son tour de terre, qui sera $ bien tassée pour éviter l'infiltration des = eaux pluviales. Re” Les Cardons, les Céleris, les Chicorées 3 et les Scaroles sont également d'une con- servation facile : vers le mois de novembre, . on les lie, c’est-à-dire qu'après avoir . réuni loutes les feuilles en un faisceau, on piles attache avec un lien de paille, puis, _ lorsque les froids arrivent, on les arrache, en leur laissant une motte de terre au ia et en coupant les extrémités des feuilles. Cela fait, on creuse dans le jardin une tranchée d'environ un mètre de large + F sur 70 centimètres de profondeur, au fond F . de laquelle on plante les Cardons, en Les - espaçant les uns des autres de 25 centi- | mètres. Les intervalles sont garnis avec des feuilles sèches, et la fosse est recou- . verte avec des planches disposées en toi- - ture, pour que la pluie ne puisse pénétrer. …_ Les Céleris se conservent de la même ES s. _ manière, mais on ne retranche pas les # feuilles. Même observation pour les Sca- “ roles et les Chicorées. ._ On peut même conserver les Artichauts, _ et, certes, ce sera un vrai plaisir pour un . gourmet que de pouvoir manger cet excel- _ lent légume dans le courant de janvier ou … de février, par exemple. Voici le procédé : 5 ._ Onpareles Artichauts, c'est-à-dire qu'on | enlève les mauvaises feuilles du pourtour; Won les fait cuire assez pour pouvoir en k. relirer le foin. Ce foin est remplacé par un + peu de sel fin. Les Artichauts ainsi prépa- rés sont rangés dans un pot en grès, qu'on FA remplit d'eau. On ajoute une poignée de sel gris. Le lendemain, jeter cette eau et la remplacer par un mélange de huit parties d'eau, une de sel et une de vinaigre. Verser enfin par-dessus soit du beurre fondu, soit ._ de l'huile d'olive, coiffer d'un papier im- - perméable. Quand vous voudrez servir ces _ Artichauls, vous les mettrez tremper quel- ques heures dans l'eau tiède avant d’en FF achever la cuisson. | | plusieurs n moyens de les conserver; voici un des plus simples. autres en leur tournant la pomme du côté du nord, on les recouvre de paille et de feuilles sèches. On aura soin de les décou- vrir lorsque le temps sera doux et que les gelées ne seront pas à craindre. Pourles Choux frisés, on fait, à l'approche de l'hiver, avec la bêche, un trou au pied de chaque Chou, du côté du nord: on couche la plante entière dans ce trou sans l'arracher, et la terre enlevée est mise sur le pied du Chou et sur le légume même, mais de manière que la tête soit en partie découverte. Les Choux-fleurs qu'on récolte en no- vembre seront conservés en les attachant, la tête en bas, au plancher d'une cave ou d'un cellier, à l'abri de la gelée. Il est vrai qu'ils ne tardent pas à se flétrir, mais, au moment de les consommer, il suffit de les faire tremper environ douze heures dans l'eau, pour qu'ils reprennent en partie leur fraicheur primitive. Les Oignons se conservent en les plaçant dans un grenier, sans avoir à prendre d’autre précaution que de ne pas les tou- cher inutilement lorsqu'ils sont gelés. Quant aux Poireaux, ils ne craignent guère les grands froids; cependant on les couvrira de feuilles pour éviter l’action des gelées. Enfin, terminons par les Courges et les Citrouilles! Grâce à leur nature très aqueuse, ces légumes pourrissent très facilement, surtout s'ils sont placés dans un endroit frais et humide. Il ne faut donc pas songer à les conserver dans une cave, aussi sèche qu'elle puisse être, mais, bien au contraire, dans une pièce régulièrement chauffée, sur un rayon de la cuisine par exemple. Ainsi hivernés, on les conserve jusqu'en avril. Comme on le voit, tous ces procédés sont bien simples; toutefois il est essentiel de cueillir les légumes destinés à être con- servés par un temps sec, afin de ne pas emprisonner d'humidité. 42 Lo ses ARCHITECTURE DES JARDINS CHAPITRE PREMIER CLASSIFICATION DES JARDINS S 4er Le jardin régulier, ses caractères, son ori- gine, son histoire dans l'antiquité et dans les temps modernes, — $ 2. Le jardin paysager. Si nous nous en rapportons à la Bible et aux légendes poétiques de peuples nombreux, nous pouvons dire que les jardins sont plus vieux que le monde puisqu'ils en furent le berceau. Mais sans remonter le cours des siècles jusqu’à la source de l'humanité, sans parler de ce Pa- radis verdoyant créé par la Divinité, de cet Eden enchanté dont les ombreux asiles abri- tèrent, au dire des poètes, l'humanité nais- sante, nous pouvons encore assigner aux jar- dins une origine des plus antiques, puisqu'on constatait déjà leur existence quatre mille ans avant Jésus-Christ. Aussitôt que les peuples sortent de la barba- rie et entrent dans la lumière de l’histoire, les écrivains signalent l’apparition des jardins. Cest que la belle nature, les arbres et les fleurs ont de tout temps exercé une séduction irrésistible sur les esprits cultivés et tenu une large part dans ces aspirations idéales vers les- quelles la civilisation entraîne l'humanité. L'art des jardins fut, sans doute,le premier art qui tenta l’homme. Et quel but plus char- mant celui-ci pouvait-il imposer à ses efforts? Les jardins ne sont-ils pas la plus douce récréa- tion des yeux, la plus grande flatterie du pa- lais et de l’odorat et comme un sourire de la terre? Ces productions artistiques qui ont eu pour objet d’agrémenter la nature d’après cer- taines règles ne sont pas le fruit du caprice: elles sont nées du sentiment du beau inhérent à chaque être pensant, aussi les voyons-nous se multiplier à mesure que le niveau intellec- tuel des peuples monte. Au temps des civilisa- tions avancées, elles prennent une importance considérable. Les Egyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains eurent, aux époques de leur splendeur, des jardins luttant par leur beauté avec les magnificences de leur architecture, et chez les nations modernes, leur goût s’est tel- lement développé, que leur absence est plutôt un sujet d’étonnement que leur présence. Mal- gré les diversités d’époques, de races, de mœurs, tous les jardins créés jusqu’à nos jours se rattachent à deux types bien distincts: Le jardin régulier dit encore géométrique ou classique et le jardin paysager. LE MONITEUR D'HORTIGULTURE 1 | Le jardin composite n’est, comme son nom l'indique, que le résultat de la combinaison de # ces deux types. $ 1°* LES JARDINS RÉGULIERS Le jardin régulier se compose de tant d'élé- ments qu'il tiendrait mal dans une définition: c'est le triomphe de la ligne droite, de la symétrie et de la planimétrie. Parterres à com- partiments, allées droites, bosquets en quin- conces, treillages en portiques, labyrinthes compliqués, eaux resserrées dans des bassins géométriques ou jaillissant de fontaines archi- tecturales, vases et statues à profusion, sont les traits sous lesquels ils ont, pendant plus de quatre mille ans, charmé les peuples les plus divers. Leur origine remonte aux Egyptiens. Les jardins sacrés d’Ammon et d’Osiris sont célé- brés par Hérodote. De l’entrée principale, gardée par des sphinx, de vastes avenues de palmiers et de sycomores conduisaient à des pavillons et des tonnelles, où l'air, rafraichi par des eaux abondantes tombant de piscine en piscine, ar- rivait saturé du parfum des roses et des vio- lettes. Malheureusement, les historiens sont si sobres sur les productions d’un âge si loin d'eux, qu'ils n’ont pu en préciser les détails. Grâce à Diodore de Sicile, Quinte-Curce -et Strabon, nous possédons quelques données sur les fameux jardins de Babylone, la septième merveille du monde, au dire des anciens. Ces jardins étaient carrés et formés de terrasses superposées s’élevant en amphithéâtre. Le ser- vice de l'irrigation était assuré par des ma- chines hydrauliques puisant l’eau dans l’Eu- phrate. Le jardin du roi Salomon, célèbre dans l'Écriture date presque de la même époque que les jardins de Babylone, et peut-être en fut-il une réminiscence. Il était comme eux de forme carrée et possédait trois bassins superposés Hi forme carrée, D'après Xénophon, Les Perses furent très amateurs des jardins qu’ils nommaient Paradis. Le jardin de Cyrus est un des plus connus. Strabon cite un vaste jardin situé sur la rivière Oronte, Gibbon, qui en donne une description, parle d’une centaine de ruisseaux s’échappant des collines, au milieu des cyprès et des lau- riers, et serpentant à travers les gazons, ce qui pourrait nous induire à penser que les Perses avaient déjà la conception du style paysager. Cependant Pline nous dit que leurs jardins élaient dessinés suivant la forme régulière ete plantés de larges avenues conduisant à des pa- villons de repos et à des tonnelles. Les jardins LE MONITEUR D'HORTICULTURE 13 des Grecs, fort modestes et peu en harmonie | quérants pratiques ne prenaient pas seutement avec les autres créations artistiques de cette | aux peuples soumis du butin et des esclaves, … nation policée, furent une copie de ceux des | ils s’'emparaient encore de leurs idées, se les Perses, assimilaient et en formaient de plus fécondes, té Pa 1% Le td 4 * k; Ë ns 14 3 s ÉATE Pf HER € EUX PORC Re CRUE: “le LE e ! 1 11 ; + * L 74 + + 21 - S SPA L PERLES ZE LLLLL 2 221221] CE 4 <Æ è + == 1 . MP TIL] W gp" LLAILLELL LA j'eovanees etes RL En UN Ve ES ES . N° À — JARDIN STYLE RÉGULIER OU STYLE FRANÇAIS x Cest encore chez ce peuple de génie, chez | comme s'ils eussent tenu à montrer aux ces Romains invincibles dans la guerre et dans | vaincus qu’ils leur étaient en tout supérieurs. …_ Jes arts, que nous trouvons la plus belle con- C'est ainsi qu'après la conquête de la ception des jardins dans l'Antiquité. Ces con- Grèce et de l'Asie, nous voyons l’art des jar- 14 RS EEE dins importé de ces contrées dans Rome. Dans la période qui précéda la chute de la République, la capitale se peupla de jardins publics et particuliers. Les plus célèbres sont ceux de Lucullus, de Pompée, de Salluste, de César et de Cicéron. Ces jardins étaient remar- quables plutôt par leur luxe que par le goût qui avait présidé à leur composition. Juvénal s'élève contre la débauche de sculp- ture et d’architecture qui les envahissait. Sous les empereurs, la manie -des jardins ne fit que s’accroître ; le Latinus en fut encombré. Pour nous rendre compte de ce qu'était un jardin romain à cette époque, nous pouvons Sp Er e || Dan) droit. Sur divers points sont disposés des pa= villons invitant au repos. Des jets d'eaux nombreux jaillissant de bassins de marbre, entretiennent partout une agréable fraicheur. Pour n'être pas comparables aux productions modernes, ces jardins, malgré les eritiques qu'on peut faire de leurs ornements architec- turaux prodigués à l’excès ou de quelques dé- tails puérils dans la configuration fantaisiste de leurs arbustes, n’en constituaient pas moins un immense progrès sur les créations similaires de l'antiquité et il semble qu’à cette époque, l’art des jardins n'avait plus qu’à attendre un homme de goût, un épura- TES IRERE REZ il 1 Ra f RIRES EEE RRR ERA = = Far Duvs Maison, coun JARDIN POTAGER ET B0ÏS. SCISEA ANTONY JAPPAATE VANS À MONSIEUR EY MADANE MOLÉ « Rennes du Roy « N° 2. — DÉCADENCE DU STYLE RÉGULIER lire une description succincte tirée des docu- ments que Pline nous a laissés sur sa villa de Toscane. Devant le portique, se trouve un parterre ‘dont les différentes figures sont tracées avec du buis; puis vient une pelouse en pente douce autour de laquelle le buis dessine des animaux symétriquement opposés. Devant les bâtiments est un vaste hippodrome bordé de chaque côté de platanes revêtus de lierre dont les guirlandes, se croisant d’un arbre à l’autre, les relient entre eux. Entre ces arbres, les buis alternent avec les lauriers. L'’avenue de lPhiprodrome est droite jus- qu’au bout où elle forme un hémicycle om- bragé par des cyprès compacts. Plusieurs al- lées rectilignes séparées par des arbustes taillés d’une facon bizarre courent parallèle- ment à l'hippodrome ou le coupent à angle teur, un Le Nôtre, pour atteindre la perfection Hélas! ce messie ne devait jamais venir ; des rumeurs confuses inquiètent déjà Rome. L’em- pire, assailli par des hordes belliqueuses au langage inconnu, s’ouvre de toutes parts, et bientôt la civilisation va sombrer sous des nuées de barbares venus on ne sait d’où, comme les sauterelles du désert, pour saccager et pour détruire. | ÉD Après cet effondrement, l’art des jardins su- bit une éclipse de plusieurs siècles, au milieu d’une population inquiète et troublée, Les empereurs de Byzance lui donnèrent, par intervalles, quelque éclat, et empêchèrent ses traditions importées d'Italie de s’éteindre complètement. En Espagne, les Maures, après leur conquête, appliquèrent les principes des jardins orientaux et créèrent, à Grenade, les célèbres jardins de l’Alhambra en 1270. Ce fut p 4 gi } PCR 1 : | Ne AT ES étre NUE CN eg TO EAN + ECO PR CN PRES es ? Li # fs yet 4 ARS A civilisation Fe : _ Ja plus gcande manifestation de vitalité de | l'art des jardins pendant cette période peu florissante, En France et en Italie, pendant tout le moyen âge, cet art végéta comme les autres à l’ombre de quelques rares palais. Mais lorsque vint cette résurrection de la qu'on appela la Renaissance, quand toutes les idées artistiques qui sem- _blaient mortes s’'épanouirent dans un nouveau printemps, les jardins antiques trouvèrent des admirateurs etsortirent de leursruines, Le mou- vement de régénération se dessina en Italie et, de là, passa en France où François Ie* créa les jardins de Chambord, de Fontainebleau et de Saint-Germain-en-Laye, souvent remaniés de- puis. L'exemple donné par ce roi fut suivi par ses _ successeurs. Le style de cette époque, importé d'Italie, se distingue peu de celui que nous avons constaté dans les dernières productions de l'antiquité, Le terrain, divisé à l'infini, pré- sentait à peu près, pour nous servir de l’expres- sion de Gérardin, une feuille de découpures, les statues nombreuses, les eaux abondantes, les volières, tout rappelle le genre cher aux Romains. Cependant, Claude Mollet apporta, dans l’embellissement d’Anet, des vues plus larges, morcela moins le terrain, créa des par- terres à broderies et se fit remarquer par son goût dans les plantations, ce fut un homme de talent,un précurseur de ce génie qui, quel- ques années plus tard devait révolutionner l’art des jardins en créant, à Versailles, un chef- d’œuvre immortel, L'œuvre de Le Nôtre est trop connue pour qu’il soit nécessaire d’en parler longuement. Empruntant son style à la Renaissance, cet artiste sut si bien le dégager de ses mesquine- ries, le mettre en harmonie avec les grandes lignes de l'architecture et les vastes concep- tions de son époque, il lui imprima un tel cachet personnel qu’il passa pour un novateur. Le style régulier devint le style francais (Fig. 1). Les créations du maître furent nombreuses, on peut citer parmi les plus célèbres après la merveille de Versailles, Vaux, Trianon, Saint- Cloud et Chantilly. Les succès de Le Nôtre déter- minèrent,en France et à l’étranger,principale- ment en Angleterre et en Allemagne, un grand mouvement dans l'architecture des jardins. Le style francais devint le style européen. On put imiter le grand homme, mais on nele dépassa jamais;il eut même, au xvin° siècle, des successeurs inhabiles (la figure 2 nous montre une de ces productions de la déca- LE MONITEUR D'HORTICULTURE 15 dence du style régulier) qui discréditèrentle style régulier au moment où celui-ci avait à lutter contre la concurrence terrible du style paysager, et lui portèrent un coup mortel, (A suivre) E. Deny et C. Marcez Architectes paysagistes. LA SÉSIE MUTILLIFORME. (Sesia mutillæformis.) La chenille de ce petit Lépidoptère ha- bite sur les vieux troncs et sur les grosses branches des pommiers. On la trouve à l'entour et sur les bords des caries sèches, des parties coupées depuis plusieurs années, des endroits dénudés et de ceux où l'écorce est en partie détachée. On la rencontre toujours sous l'écorce dans la portion qui sépare la partie verte de la partie sèche et qui est éloignée des bords de 10 à 30 millimètres. Elle vit sur les li- mites du bois vif, recouverte par l'écorce desséchée, se nourrissant des sucs qui suintent en ce point, provoqués par les morsures qu'elle y fait. Elle est presque - toujours couverte d’un liquide rougeàtre lorsqu'on la découvre, ce qui lui donne un aspect sale et la fait paraître d'une couleur plus foncée. Elle parvient à toute sa crois- sance au 20 juin. Il y en a mème qui se transforment en chrysalide vers la fin de mai. La coque dans laquelle ces dernières se renferment pour se métamorphoser est d'une forme très allongée, composée de parcelles de bois et d’écorce détachées par la chenille et tapissée intérieurement d'une couche de soie blanche. La chrysalide est jaune, testacée, et porte deux rangs de spinules sur les 3°, 4, 5°, 6° segments et un seul rang sur les trois postérieurs ; le dernier est orné à son extrémité d'une couronne d'épines plus fortes; la Lèle se termine en pointe en forme de cimier de casque. Le papillon se montre depuis les premiers jours de juin jusqu’au 20 juillet Le de de té 7 16 LE MONITEUR D'HORTICGULTURE 2222220 A OP ET et même jusqu'au 10 août lorsque le prin- temps a été froid. Il est classé dans la fa- mille des Crépusculaires, la tribu des Sé- sicides et dans le genre Sesia. SESIA MUTILLÆFORMIS. Enverg. 17-19 mil- limètres. Les antennes sont d'un noir- bleu, un peu fusiformes, simples, terminées par un petit bouquet de poils; les palpes sont noirs ; la tête est d’un noir bleu lui- sant, avec un petit trait blanc au bord interne des yeux; le corselet et la poitrine sont d'un noir bleu luisant, avec une grande tache dorée sur chaque côté de la poitrine ; l'abdomen est de la couleur du corselet avec le quatrième anneau d'un rouge fauve en dessus, noir bordé de blanc en dessous ; la brosse de l'anus est d'un noir bleu; les pattes sont de la même couleur avec une petite ligne blanche surles cuisses antérieures; les ailes supérieures sont transparentes, ayant les nervures, les bords et une large tache transverse d'un noir bleu en dessus le sommet, les nervures, les bords, les côtés de la bande d'un fauve doré en dessous; les ailes inférieures sont transparentes, avec les nervures et les bords, d'un bleu violet en dessus, d'un fauve doré en dessous et une petite lunule noire de partet d'autre; la frange des quatre ailes est d'un noir violet. ñ Le mâle est semblabie à la femelle; mais son abdomen est allongé, plus grêle, avec la brosse anale comprimée; tout le dessous du quatrième auneau et le pourtour de l'anus sont blancs; les palpes sont blan- châtres en dessous, excepté vers le bout, et les tarses sont d'un brun pâle au côté in- terne. La chenille de ce Lépidoptère met au moins un an et probablement en emploie deux à prendre toute sa croissance. Elle cause du dommage aux pommiers en augmentant la plaie sous-corticale dans laquelle elle vit. On devra l'y chercher et enlever avec la serpette l'écorce morte sous laquelle elle se tient, de manière à arriver au vif de. l’arbre. Si le pommier est languissant on devra le soigner pour lui rendre de la vi- gueur. E. SavarD. {ÿ CONNAISSANCES UTILES CONSTRUCTION OU FABRICATION D'UN BAROMÈTRE PEU CONNU Voici la recette d’un baromètre que nous avons construit d'après les indications suivantes et, qui, après quelque temps d'observation, nous donne actuellement de fort bons résultats, en. prévision de la pluie, du vent, du beau temps, de la gelée et cela au moins douze heures à l'avance, si ce n’est plus. Dans de l'alcool à 90 ou 95 degrés, faites fondre séparément! en quantités égales du camphre, du salpêtre et du sel ammoniac (produils purs). Quand la dissolution est complète, on réunit les trois liqueurs dans un tube long et éiruit, une bouteilie d'eau de mélisse, par exemple, que l’on bou- chera hermétiquement. Une fermeture à la lampe serait préférable. Il devra y avoir toujours au moins un intervalle de quel- ques centimètres entre le niveau de la li- queur et le bouchon. Ce flacon baromètre sera suspendu à l'ombre et à l’air libre. Selon les changements de temps, voici ve que nous obser vons : 4. Limpidité de la liqueur : Beau temps. 2. Cristaux de forme indéterminée, de forme gélatineuse: Variable. 3. Cristaux en feuilles de Fougère : Pluie. 4. Petites aiguilles agglomérées ou sé- parées : Vent. Si le vent est pour être violent, on voit de ces petites aiguilles projetées contre le verre, au-dessus du niveau du liquide. > Petits cristaux en forme d'étoiles : Gelée d'autant plus intense que ces cris- taux occupent une plus grande hauteur dans le tube. 6. Petits cristaux en forme d'étoiles avec feuilles de fougère : Gelée et neige. 7. Dépression du niveau du liquide avec cristallisations montant et descendant le long des parois du tube : Tempête. : C3t instrument est très employé en Angleterre. Avis aux amateurs, Em. PoIREr, Fr " s Pos D 4 + NT d ie x ES +4 sacs à ; | Ç MoTr à LE RAS PS = *-. È N : é APTE . pi à 4 - Fa LUE pi. = ñ ' care 4 ES La . L TA À .# , 4 ve À de ETES À - ve > À LE MONITEUR D'HORTICULTURE SOMMAIRE CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture : Distinctions honorifiques. Les médailles d'honneur agricoles. Au Ministère de l'Instruction publique : Distinctions honorifiques. Les bureaux des Soci‘tés horticoles # on françaises. Le Parc de la Liberté à Lisbonne et l'architecture paysagiste française. Augmentation des droits EX — d'octroi sur les Champagnes à Paris. Chrysanthèmes,. bleu, vert, jaune. Remise de la grande médaille ….… d'honneur de l'exposition de Saint-Pétersbourg. Lucien Chauré. — Travaux du mois de février. Jean —…. Ernest Chauré. — Les Orchidées : Observations sur la culture des Dendrobium. Floraison remarquable. … Oéto Ballif. — Horticulture : Phlox Drummondi. Heynoldi. Rivoire père et fils. — Arboriculture : La greffe __ en fente latérale des rameaux fructifères. Alphonse Dachy. -- Conseils sur la confeclion des étiquettes de jardins. G. D. Huet. — Architecture des jardins (suite). £. Deny el C. Marcel. — Petite Poste. — Nécro- _ logie. — Les Catalogues reçus. __ GRAVURES NOIRES : _ xvant siècle, d’après Panseron. CHRONIQUE _ AuMinistère de l'Agriculture.— Jjis- . tinctions honorifiques. L'Officiel, du 12 jan- _ wier, publie la liste des Médailles d'hon- - -neur agricoles, accordées par le Ministre …_ de l'Agriculture, en vertu du décret du … 47 juin 1890, aux ouvriers ruraux ayant plus de trente ans de bons services dans = Ja même exploitation. -…._ Ace sujel, nous adressons une simple _ demande à M.le Ministre. C'est que, à l'ave- = nir, le libellé de ces récompenses soit dé- _ taillé ainsi qu'ilest fait au Ministère du … Commerce; c'est-à-dire, qu'au lieu de por- x _ tersimplement: Æ£zxemple — M. Martin à Pa États Le on" kg; … - C'est pour flalter l'amour-propre des titu- _ Jaires qu'on espère retenir à la maison à laquelle ils sont attachés! … Et puis, d'un autre côté, combien y a-L-il _ de chefs de maisons qui seraient enchantés - de demander cette distinction pour leurs _ vieux serviteurs sachant qu'il en rejaillira _ toujours quelque chose sur leur élablisse- _meni.Si les serviteurs restent longtemps _ au service du même patron, cela prouve _ bien souvent que la maison est bonne et c’est toujours une note favorable. Puis aussi, quels sont les serviteurs agricoles connus par leur nom ? Très peu! On les connaît plutôt par leur prénom a 07e Toni Phlox Drummondi Heynoldi. Jardin de Bagatelle d’après Moreau le jeune. Jardin au Jean, de chez un tel, —c'est ainsi qu'on les désigne. La publication du nom seul n’a donc aucun effet moral. C’est un petit tra- vail supplémentaire que nous réclamons el nous espérons que M. le Ministre voudra bien donner cette salisfaclion à lous. Au sujet de cette distinction, très peu connue, voici en même temps quelques renseignements. Un décret du 17 juin 1890, signé Carnot, institue des médailles d'honneur qui seront décernées par le Ministre de l'Agricul- ture, pour récompenser les ouvriers ruraux français comptant plus de trente années de bons ser vices dans la même exploitation 4 agricole ou horticole. À Un arrêté du 18 juin 1890, signé J. Develle, détermine ainsi ces médailles, qui sont en or, en argent ou en bronze. Elles portent d'un côté l'effigie de Ja République, entourée des mots: Aépublique | Française; sur l’autre face, les mots : Minis= tère de l'Agriculture avec la devise: Hon- neur et Travuil, ainsi que le nom, le pré- : nom du titulaire et le millésime. 4 Les titulaires peuvent porter la médaille ë suspendue à un ruban tricolore dont les couleurs sont disposées horizontalement, la partie rouge étant immédiatement au- dessus de la médaille. Ils reçoivent un diplôme qui rappelle les services pour lesquels ils sont récom- pensés. ; os L'arrêté est muet au sujet du port du ruban simple à la boutonnière, mais nou Rs | So | 2 ee mn TR EUNE PAT. M 0 ralete VE AR hate bat tre Fr nat nt GET Set PT OUPDONIE 2 NE EU CET = 18 LE MONITEUR D HORTICULTURE ac rt = savons qu il est admis, à la condition tou- tefois, qu'il soit également tricolore et que, comme nous l'avons vu maintes fois, le blanc et le bleune soient pas impercepti- bles et le rouge très large. A la suite de cet arrêté, le Ministre a adressé aux préfets une circulaire en les chargeant de la faire insérer au Recueil des actes administratifs et de lui donner le plus de publicité possible. Nous en extrayons les passages sui- vants : « En créant cette distinction nouvelle, le Gouvernement a obéi non seulement à un sentiment de bienveillante équité, mais aussi à une idée essentiellement démocra- tique. Il a voulu honorer le labeur persé- vérant des travailleurs de nos campagnes auxquels leur posilion sociale et la nature de leurs efforts permettent rarement d'at- teindre aux hautes distinctions instituées pour les services éminents rendus à la science, au commerce, à l'industrie el à l’agriculture. « C'est cependant un mérite appréciable que cette longue assiduité,ce dévoûment continu de toute une vie consacrée aux pénibles travaux des champs par des ser vi- viteurs zélés et d'autant plus dignes de sol- licitude qu'ils n’ont même pas la perspec- tive d'une améïioraltion progressive de leur condition. !l appartenait au Gouverne- ment de la République, de sortir de leur obscurité ces précieux artisans de notre prospérité nationale et de leur assurer le brevet d'honneur auquel ils ont droit. « Désormais, en effet, grâce à l’institu- tion de la Médaille agricole, le travail et l'intelligence sont assurés de recevoir une juste récompense, dans toutes les classes de la société. « En ce qui concerne l’application de cette mesure, Vous aurez à recueillir et à m'a- dresser des propositions régulièrement deux fois par an, à l’occasion du 1° jan- vier et à celle du 14 juillet, et, exception- nellement, chaque fois qu'une solennité agricole pourra justifier l'attribution de ces récompenses. « A l’appuide vos propositions motivées, vous voudrez bien joindre une notice sur chaque candidat, faisant connaître ses nom, prénoms, âge et lieu de naissance, profes- sion et domicile des intéressés ainsi que la durée de leurs services et le nom du fermier ou du propriétaire chez lequel ils travaillent. Ce dernier devra toujours pro- . duire un certificat légalisé attestant la bonne conduite etlemérite de son employé; ce certificat devra être joint à vos propo- sitions, ainsi qu'un rapport spécial dans lequel vous résumerez, avec votre avisper- sonnel, les renseignements que vous vous serez procuré sur les candidats. « Je crois devoir insister sur la nécessité de procéder sur ces divers points, à une enquête minutieuse, les médailles d’hon- neur ne devant être attribuées qu'à des personnes absolumentrecommandables. « Lorsque des médailles d'honneur agri- cole seront accordées dans votre départe- meni, je vous recommanderai d'en entourer la remise, autant que possible, d'une cer- taine solennité destinée à rehausser encore la valeur de la récompense décernée...…… > Les formalités pour les patrons ou les propriétaires, qui désirent faire obtenir cette récompense à leurs vieux serviteur:, sont simples à remplir : Pour les départe- ments, adresser une demande au préfel; — pour le département de la Seine, écrire directement au Ministre qui renverra pour l'enquête. RES Au Ministère de l’Instruction publi- que.— Distinctions honorifiques : Par arrêté inséré à l’O/fficiel le 16 janvier, les Palmes d'officier de l'Instruction publique ont été conférées à M. Paul Cabaret, qui remplit avec tant de tact et de capacité, le poste de chef de division du secrétariat au Minis- tère de l'Agriculture; à M. £'ug. Cuny,ins- pecteur des forêts à Sétif et à M. À. Weil, directeur du jardinzoologique de Marseille. Les Palmes d'officier d'académie ont été accordées à MM. Zenri Mesnier, commis- saire aux concours agricoles et aux prinei- pales expositions étrangères (où il n’a laissé que les meilleurs souvenirs); M. Benoist Gallet, secrétaire archiviste de la Société d'horticulture de Picardie à Amiens ; a fs À 1 ga ADO OPEN TRANS à Ce VE RE "SOS HSE É AT $ M. 4. Lacazette, membre du Conseil d'ad- _ministration de la Société de Topographie de France. | FER LesPrésidents, les Secrétaires géné- à 5 raux etles Trésoriers des Sociétés d'Horticulture françaises. — À la suile à & desdifférentes élections qui ont eulieu cette EU _ année, voici pour 4895, la liste des prési- dents, secrétaires généraux et trésoriers Ë _ des principales Sociétés d'horticulture de - France (1):— Société nationale d'horticul- ture de France: (Paris), président, M. Léon D secrétaire général, M. Abel Chatenay ; trésorier : M. Huard.—Société départemen- tale d'horticulture de la Seine : président, SA _ M.LucienChauré ; secrétaire général, M.Al- phonse Levieil; trésorier : M. H.Pouvereau. — Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret :président, M. Max.de la Rocheterie; secrétaire général, M. Eugène Delaire; ._ trésorier M... — Société d'horticulture et _ de viticulture d'Epernay président, . M. Gaston Chandon de Briailles ; secrétaire _ général, M.Oscar Ariet; trésorier, M.J. Bur. > Syndicat des horticulteurs de la région # lyonnaise : Président, M. Ant. Rivoire ; secrétaire, M. Pernet-Ducher ; trésorier, > M. Griffon.— Union commerciale des hor- ‘8 ticulteurs et marchands ygrainiers de EX - France : Président, M. Alb. Truffaut ; se- à _ crétaire-général, M. Abel Chatenay ; tréso- rier, M. Thiébaut aîné. BTE __ Le Parc dela Liberté à Lisbonne et l'architecture paysagiste française. . — Nos lecteurs se souviennent qu'en 1888, à la suite d'un concours international pour - la création d’un immense Parc, avec jardin -_ zoologique, aquarium etc., à Lisbonne, le _ premier prixa été décerné au projet français _ exécuté par M. Henri Lusseau, paysagiste | - à Paris. - La récompense accordée par le jury à . ces plans, exposés à Paris en 1889, au Tro- 14. Pour toutes celles qui ne seraient pas comprises, - faute de renseignements, nous prions les secrétaires _ de nous envoyer les noms au plus tôt, comme aussi les dates de leurs expositions. LE MONITEUR D'HORTICULTURE 19 cadéro, a même soulevé une polémique assez sérieuse. Or, voici qui va bien dédommager notre compatriote des vexations qu'il a eu à su- bir. Un journal de Lisbonne nous informe, qu'en outre de l'exécution de cet immense Parc, M. H, Lusseau a traité,le 10 janvier, pour l'ouverture, dans deux quartiers au centre de la ville, de rues, boulevards, avenues, places, sur une superficie d'en- viron 95 hectares, soit pour le tout à peu près 22 millions de travaux. A double titre nous avons à nous réjouir de cetle bonne nouvelle, d'abord pour l'entrepreneur qui est un homme d’un réel mérite et ensuite parce que c’estun nouveau fleuron de gloire pour l'horticulture paysa- giste française. Augmentation des droits d'octroi à Paris sur les Champagnes. — Dans sa séance du 28 décembre, ie Conseil municipal de Paris a adopté d'urgence un vœu de M. Faillet, tendant à appliquer une taxe supplémentaire de 50 centimes sur chaque bouteille de vin mousseux de champagne ou de vins champagnisés à leur entrée à Paris. Voilà qui peut s'appeler trailer la ques- tion de la suppression des octrois. LE Chrysanthèmes bleu, vert, jaune. — Un abonné de notre spirituel confrère Viviand-Morel lui écrit : — Qu'après avoir - chanté, il y a une dizaine d'années, le regret de n'avoir pas encore trouvé le bleu dans le Chrysanthème, il serait sur le point de voir se réaliser son désir par les variétés, le Père Sanaïde, Williams Tricker et la Belle Arlésienne dont les coloris seraient presque bleus : pas d'un bleu pur, mais le reflet violet était si peu prononcé qu'on pouvait dire que la couleur était d'un bleu agréable. Donc, ajoute-t-il, à bientôt sans doute le bleu pur. Celle apprécialion du coloris de ces trois variétés, faite avec les yeux de la foi, a laissé notre confrère très incrédule et ce avec juste raison ; aussi traite t-il cette cou- leur, — comme Alphonse Karr, —de bleu de PTS , V7 NS 20 LE MONITEUR jardinier et il doute de la découverte du bleu céleste parmi le Chrysanthème. Ceci nous remet en mémoire la théorie que nous exposait un de nos vieux profes- ceurs de botanique, ausujet dela Rose bleue (qui a tant fait parler d'elle alors qu'elle n'existe pas. Zuze un peu, mon bon, si elle existait!) Jamais, nous disait notre profes_ seur, jamais vous ne verrez une Rose bleue, par la raison qu'il yenade jaunes : comme jamais vous ne verrez de fleurs jarnes où il yen a de bleues, et cela, parce que le mélange de ces deux couleurs, par la fécon- dation produirait du vert, et — comme la nature fait bien tout ce qu'elle fait — il ne peut y avoir de fleur verte? Que dirait,aujourd'hui,notre vieux maitre s’il voyait, nous ne äirons pas la Rose verte ou le Dahlia vert qui sont fleurs si on veut, mais le Chrysanthème à véritable fleur verte : M. Eugène Tisserand. Donc, mon cher confrère, puisque notre ami Fatzer, a trouvé le moyen de pro- duire l'effet sans en avoir les causes, c'est- à-dire nous découvrir un Viviand-Morel à fleur verte, pourquoi ne verrions-nous pas un jour les causes se produire et apparaître le Chrysanthème bleu qui n’au- rait plus à craindre la fécondation. Le 16 janvier, M. Viger, ministre de l'agriculture, areçu M. Vladimir de Voyei- kow. lieutenant au régiment des chevaliers- gardes, membre du conseil d’administra- tion de la Société fruilière de Russie, qui était envoyé, par le gouvernement russe, pour remettre au Ministre la grande mé- dailie d'or qui a été décernée par sa Ma- jesté feu l'Empereur Alexandre II au Ministère de l'Agriculture, à l'occasion de l'organisation exemplaire de la section française à l'Exposition de Saint-Péters- bourg. Cette médaille, la seule qui ail été frappée à l'effigie de l'Empereur pour récompenser les mérites d'exposants dans une exposi- tion, est d’un très grand module et produit le plus bel effet : D'un côté se trouve en relief l'effigie de l'empereur Alexandre II; sur l’autre face se trouve l'aigle de Russie. ; LUCIEN CHAURÉ, TE LEE D’HORTICULTURE TRAVAUX DU MOIS DE FÉVRIER On taillera les Framboisiers en suppri- mant tout le bois de l’année précédente puisqu'il ne doit plus fruclifier, on labou- rera profondément après avoir donné une bonne fumure et on ne craindra pas de supprimer des racines toujours trop nom- breuses et encombrantes. On taillerales Groseilliers et on en fera des boutures; si on taille très court, on aura de grosses et grandes grappes; si on taille long, on obtiendra des grappes plus nombreuses, mais petites et, poids pour poids, le produit de la taille courie l'em- portera sur celui de la taille longue. On continuera les plantations si le temps est au beau et on aura bien soin de ne pas trop enterrer les arbres. On taillera les arbres fruitiers (quand il ne gèlera pas, bien entendu) la taille devra être longue sur les arbres vigoureux qui, sans cela, fructifieraient difficilement; elle séra courte sur les arbres faibles ou trop productifs, c'est-à-dire qu'on devra tailler court pour obtenir une forte végétalion et tailler long pour obtenir du fruit. Si on doit greffer ou surgrelfer de bons fruits pour en remplacer de médiocres, c'est l'époque de couper des greffons; on les enterrera alors du côté du nord au pied de chaque arbre qui les aura fournis, cela évitera de les étiqueter. On coupera les branches trop touffues dans l'intérieur des arbres pour y laisser s'introduire le soleil et l'air, afin d'obtenir des fruits plus gros et meilleurs. On taillera la vigne avant la montée de la sève en observant que la plupart des variétés à très gros bois et à très forte vé- gétation doivent être forcément taillées à bois long sinon elles ne fructifient que peu ou même pas du tout. Pour les variétés à bois faible ou de grosseur moyenne,comme les Chasselas, on taillera les coursons à deux yeux, c'est suffisant pour une bonne récolte. On fera les plantations et les provins. On versera de l'urine d'animaux sur les vignes stériles. JARDIN POTAGER On pourra commencer les semis de lé- gumes sur couche chaude, sous châssis, si on désire récolter de la grande primeur ; cela n'avancera que de quelques jours sur les semis faits en mars, mais au prix de _ quels soins et de quelles peines? On sèmera | alors : les Choux pommés de Milan hâtifs et tardifs; C. rouge d'Yorck; C. cœur de bœuf hâtif; Chou-fleur tendre et dermni-dur; “ GC. Rave hâtif(sur terre) ; les Carottes: rouge n W + Lubebbius Le» 0 id * RS RTS . nd" D» PS POP. VOTE | DOVE : : _ très courte à châssis el rouge courte _ hâtive ; Céleri Rave ; Chicorée frisée ; C. courte; C. mousse ou frisée très fine; Scarole; Chicorée sauvage ; C. Witeloof de Bruxelles; Gombo; Haricot nain hâtif de Hollande ; Flageolet nain hâtif d'Etampes; Laitue pommée de printemps; L. Gotte. AR pommée d'été et d'automne, grosse blonde et grosse brune; L. Romaine ; Au- bergines; Concombres ; Melon Cantaloup; . M. gros Prescolt; M. noir des Carmes; la Tomate rouge hâtive; l'Oignon blane hâtif; le Poireau gros court de Rouen; le Pois nain très hâtif à châssis; P. Prince Albert; P. Caractacus; P. Léopold II; P. Daniel O’Rourke, et, pour récolter en mai,le Pois très nain de Bretagne: les P.Michaux et P. nain de Hollande sont pour récolter en mai. Les pommes de terre Marjolin et Têtard (tubercules germés); les Radis, le rond à bout blanc et le rond rose hâtif. JARDIN D'AGRÉMENT On taillera les arbrisseaux et les arbustes d'agrémen:, sauf ceux fleurissant au bout des branches, et si la terre est bien res- suyée on labourera les massifs. On plantera,en seconde bordure, les Iris nains et les Pensées. On plautera aussi les Renoncules, les Tritoma uvaria, les Pan- cratium d'Illyrie, les variétés de Lis rus- tiques, elc. On ne refera pas encore les bordures, la terre élant encore trop froide le chevelu aurait le temps de pourrir avant la montée de la sève; la Germandrée (petit chène) seule peut-être plantée maintenant, soit en boutures, soit en plant enraciné. On planteradans les parties ombragées _ du Muguet et des Anémones. LE MONITEUR D’'HORTICULTUE 21 D SERRES, ORANGERIE, CONSERVATOIRE On ne devra pas donner, même en cas de gelée, plus de 5 à 6 degrés de chaleur arti- ficielle à l'orangerie et à la serre froide. On n'arrosera les plantes d'orangerie et de serre froide que juste autant qu'il le faudra pour les empêcher de soutfrir de la sécheresse. On arrosera fréquemment les plantes en fleur ou près de fleurir. On continuera à forcer les Jacinthes et les Lilas. JEAN ERNEST CHAURÉ. LES ORCHIDÉES. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA CULTURE DES Dexorogiux, — La plupart des Orchidophiles ont tort de considérer l'époque de repos des Dendrobium, comme un laps de temps pendant lequel ils ne réclament aucuns soins. C'est pour cette raison qu'on les voit souvent végéter dans nos serres au lieu de pousser vigoureuse- ment et ne développer que des pousses chétives sur lesquelles n'apparaissent que quelques fleurons. D'après nos observations, c’est en partie ce manque de précautions qui les fait dégénérer au bout de quelques années de cul- ture, alors qu’ils devraient former, chaque sai- son, des pseudo-bulbes de plus en plus forts L'absolue sécheresse à laquelle on a l'habitude de les soumettre, en fait périr davantage que les maladies et les accidents auxquels ils sont sujets, Si nous prenons par exemple des espèces à feuilles persistantes, telles que les Dendrobium chrysotozum, Farmeri, densiflorum, thyrsiflorum, etc., privés d'eau jusqu'à ce que les feuilles jaunissent et que les pseudo-bulbes se rétrécissent, on ne les fera fleurir que mé- diocrement, ce traitement étant contraire aux lois de la nature, Il est préférable de les trans- porter vers la fin de l'été, c’est-à-dire lorsqu'il ont achevé la formation de leurs pseudo- bulbes, de la serre chaude ou tempérée où on les cultivait, dans la partie la plus chaude d’ane serre froide aérée. On suspend alors gra- duellement les arrosements, sans toutefois permettre au compost de se sécher complète- ment. Si l'on disposait à ce moment d'une serre à vigne, cela vaudrait mieux de les y placer; on chercherait alors à les maintenir dans une température variant entre + 6° et 159 C, Après quelques semaines de repos on peut les rentrer en serre tempérée ou chaude etrecommencer graduellement lesarrosements; ut | EN MEN 92 LE MONITEUR D’HORTICULTURE EEE les plantes que nous soumettons à ce traitement sont très florifères et développent des pseudo- bulbes sains et vigoureux. Les Dendrobium à feuilles caduques sont en général tenus trop secs pendant leur repos, ce qui entraîne le dépérissement de la majeure partie des racines, d'où il résulte un affaiblis: sement de la plante. Pour les différentes es- pèces de cette section, quelle que soit l’époque de l’année où elles terminent la croissance de leurs pseudo-bulbes, nous préférons les faire màùrir en les sortant de la serre tempérée, puis en les placant dans une serre froide, sèche et bien aérée, jusqu’à ce qu’elles aient perdu leur feuillage. Ces plantes sont arrosées de temps en temps, simplement afin d'empêcher le com- post de trop se dessécher et pour entretenir un peu la vitalité des racines. Après un repos d'environ deux à trois mois, nous les remeltons en végétation et ils ne lardent pas à se couvrir de fleurs. En suivant ce traitement, nous avons toujours obtenu des plantes fleuries de toute beauté. Remarquons à cette occasion qu’il est préfé- rable de cultiver certains Dendrobium, tels que les chrysanthum, Cambridgeanum, Parishi, primulinum, Ward.anum, etc., en paniers que l’on suspend près du vitrage et qui font de cette facon beaucoup plus d'effet, que lorsqu'ils sont rempotés dans des pots et palissés sur des tuteurs. FLORAISONS REMARQUABLES. — Quoique nous soyons loin de croire que l'hybridation des Or- chidées et des Cypripèdes en particulier ait atteint son apogée, nous voulons signaler l'obtention de deux nouveaux gains tout à fait remarquables, dus à notre babile semeur fran- cais, M. Alfred Bleu et qui seront difficiles à surpasser comme richesse de coloris, comme vigueur et comme dimension. Ce sont deux métis que nous venons d'admirer en pleine floraison et qui sont issus de Cypripedium cilio- lare, fécondés par les C. insigne Chantini et C. Javanico-superbiens. O. BALLIF. PHLOX DRUMMONDI HEYNOLDI Bien qu’elle ne soit pas entièrement nouvelle, peu de personnes connaissent la race de Phlox Drummondi Heynoldi, dont nous allons parler. Nous la jugeons cepen- dant bien supérieure à la race cultivée généralement. Son port est bien préférable, car, dans “à cette race, la plante se tient parfaitement, affectant la forme d'une gracieuse boule qui se couvre entièrement de fleurs. C'est celte qualité qui en fait aussi une plante er de premier ordre pour la culture en pots. | Comme deuxième avantage, elle a celui de posséder une gamme de coloris beau- PHLOX DRUMMONDI HEYNOLDI coup plus délicats et plus chauds à la fois : nous avons rarement vu d'aussi jolies nuances que dans le Phlox Heynoldi : il y a là certains rouges orange et certains roses carminés qu'on ne irouve guère dans d'autres plantes ei qui sont d’une douceur … et d’un éclat incomparables. Si l'an joint à ces deux précieux avanta- ges ceux que possède le Phlox Drummondi par lui-même, c'est-à-dire la simplicité de x la culture, et la durée de la floraison, qui se prolonge tout l'été, on voit qu'on est en présence d’une plante d’une valeur indé- niable qui trouvera sa place dans tous les jardins et, soit pour la confection des mas- sifs, soit pour la culture en polis, rempla- serale Phlox Drummondi ordinaire. Comme Jui on le cultivera partout, car il existe peu de plantes venant aussi facilement, deman- dant aussi peu de soins et rendant plus de ser vices à l'amateur. Rivoine pêr 2 et fils. hf à + à à AA vs s 41: ubE LÉ se re LA GREFFE EN FENTE LATÉRALE DES RAMEAUX FRUCTIFÈRES . La greffe en fente latérale des rameaux 2er n’est pas assez connue et elle pest par suite peu pratiquée. JL est regrettable qu'il en soit ainsi, car F Eos bien des cas elle peut être d'une uti- - lité incontestable. _ Ainsi peur de: arbres déjà forts el dont “le es branches assez grosses présentent des arties dénudées sur lesquelles la greffe en À ER des boutons à fruits ne peut plus Le guère être opérée avec chance de succès, | greffe en fente latérale des rameaux L fructifères réussira à merveille et produira le résultat désiré. + Nous pourrions encore énumérer d'autres cas, mais nous nous contentons de citer le _ plus fréquent. - Pourquoi la greffe en fente latérale des “rameaux fructifères donnera-t-elle d'excel- _ lents résultats, là où la greffe en écusson 4 _des boutons à fruils ne produira rien? La raison en est facile à donner, nous allons - essayer de la faire comprendre. Une greffe en fente est profondément im- - plantée dans l'intérieur des tissus ligneux, el la fente qui a été pratiquée pour opérer la greffe a rompu un certain nombre de - canaux séveux et, par conséquent, la sève d. obligée de s'arrêter au greffon, le favo- rise dès les premiers moments. celui-ci en profile largement, se soude intimement “4 continue, par la suite, à JRPAET à lui Damnent de sève. _ Ilen est tout autrement pour la greffe en on qui n’est que superficielle; elle - peut bien, il est vrai, identifier complète- prent un greffon avec la branche sur laquelle il est enté, à condition que celui-ci soit _ jeune, mais il n’en est plus ainsi sur des . branches âgées, à écorce épaisse, et sur- _ tout, à des endroits peu favorisés par le courant séveux. La greffe en écusson ne modifie rien dans l'organisme ligneux des . branches, le greffon est simplement appli- È qué entre celui-ci et l'écorce, et l'ascension Lio ° # LE MONITEUR D'HORTICULTURE 23 ee supérieures, ne s'arrêlant qu'insuffisam- ment au greffon. Nous croyons bier faire en donnant ci- dessous la description de la greffe en fente latérale, que nous extrayons de notre ouvrage Mon premier livre d'Arboricul- ture, La greffe en fente latérale des rameaux fructiféres et autres. D. — En quoi cette greffe diffère-t-elle des autres grelles en fente? R, — Dans ce mode de greffe, la fente est pratiquée sur un côté de la branche dans une direction oblique allant de l'exté- rieur vers la moelle en opérant de haut en bas et sans supprimer aucune partie de la branche. D. — Quels sont les avantages de cette greffe ? R. — Premièrement, elle permet de regarnir les parties dénudées des grosses branches sur lesquelles la greffe en écus- son ne peut plus être effectuée avec suc- cès; secondement, en employant comme greffons des rameaux à bois, elle rend pos- sible le greffage en tête des arbres dont le corps à déjà acquis un fort diamètre, parce que pouvant placer six greffons, ou plus, à des hauteurs différentes sur le pourtour du corps, on peut altendre pour supprimer le sommet que les greffons aient formé de fortes branches qui utiliseront la sève absorbée par les nombreuses racines et, ainsi, le risque de voir périr l'arbre par suile de la suppression presque totale des parties aériennes n'existe plus. D. — Comment doit-on opérer la fente? R.-- La fente doit se pratiquer sur un côté de la b:anche, partir de l'extérieur de l'écorce et descendre obliquement vers la moelle en lui donnant une longueur de 3 à 4 centimètres. La fente ne doit pas atteindre la moelle et jamais elle n’en- tamera beaucoup plus que le tiers du dia- mètre car il est important de ne pas com- promettre la solidité de la branche. D. — Quel est l'outil qui convient pour l'exécution de la fente? R. — L'outil le plus parfait est un cou- st " \ RTS ; Le T NN | Bebe tr Ti e ET 24 - LE MONITEUR D'HORTIGULTURE RS CE DS PRE DE NE PI RIRE EE 1 teau à lame courte (0,10 c/m.) mais forte et taïillant très bien. Le plus souvent il faut aussi l’aide d'un léger marteau. D. — Donnez quelques détails sur les greffons. R. — Les greffons sont de deux sortes, suivant le but qu'on se propose; ainsi, si on désire reformer une nouvelle tête à un arbre, les greffons seront naturellement taillés dans des rameaux à bois; s’il s'agit, au contraire, de remplir les parties dénu- dées de quelques branches, on donnera la préférence à des rameaux de deux ans por- tant Ges dards, c’est-à-dire à des rameaux fructifères. | D, — Quelle est la préparation des greffons ? R. — Les greffons se préparent exacte- ment de la même manière que pour les greffes en fente ordinaire. D. — Le placement du greffon dans la fente se fait-il aussi de même? R. — C'est-à-dire qu'on s'inspire tou- jours des mêmes principes : faire coïnci- der l'intérieur de l'écorce du greffon avec l'intérieur de l'écorce du sujet. Dans ce mode de greffage, la fente étant opérée obliquement sur un côté de la branche, il s'ensuit que les bords en sont également à peu près obliques et par suite, pour obte- nir la coïncidence nécessaire, le greffon est placé lui aussi obliquement. D. — Peut-on placer plus d'un greffon par fente ? R. — On ne place qu'un greffon parce quil serait impossible d’en placer deux. D. — Est-il possible d'opérer plusieurs greffes les unes au-dessus des autres? A quelle distance? R. — Oui, on peut opérer plusieurs greffes les unes au dessus des autres en observant entre elles une distance de 0,12 à 0,15 centimètres. D. — La greffe terminée, que reste-t-il à faire ? R. — Il reste à recouvrir les plaies avec du mastic à greffer el à ligaturer à l'aide d'un fin osier qu’on enroule plusieurs fois en serrant modérément. D. — La greffe en fente latérale des rameaux fructifères est-elle préférable à la greffe en écusson des boutons à fruits? R. — La première est certainement pré- férable pour combler les parties dénudées des grosses branches, parce que, une greffe en fente implantant profondément le greffon dans l'épaisseur des tissus ligneux, arrête à son profit une bonne partie du courant séveux. On peut donc dire, avec vérité, que l’une est le complé- ment de l’autre. D. — Avec la greffe en fente latérale des rameaux fructifères, peut-on espérer obte- nir autant de fruits qu'avec la greffe en écusson des boutons à fruits? R. — Certainement, et même plus, puis- que, au lieu d'un seul bouton, le greffon en porte trois ou quatre. D. — Lorsque la greffe en fente latérale est pratiquée pour donner une nouvelle charpente à un arbre, la suppression des … anciennes branches doit-elle avoir lieu en une seule fois aussitôt la reprise des greffes ? R. — Quand la greffe en fente latérale est pratiqué2 pour reformer une char- pente, une tête à un arbre, c’est ordinaire- ment un sujet déjà fort, ayant de nom- breuses branches; dans ce cas, il vaut mieux efféctuer la suppression des bran- ches qui doivent disparaitre en plusieurs fois, au fur et à mesure du développement des greffons, pour terminer alors que ces derniers auront formé des branches assez fortes pour remplacer les anciennes. D. — La soudure des greffes en fente latérale se produit-elle facilement ? R.— Avec la plus grande facilité et la cicatrisation est complète l’année même du greffage. D. —- Quelle est l'époque favorable pour opérer la greffe en fente latérale? Lu R. — Comme toutes les autres greffes en … fente, la greffe en fente latérale doit se pratiquer au moment du réveil de la végé- tation, alors que la sève commence son ascension, c'est-à-dire en mars. ALPHONSE DACHY. Jardinier en chef jo die Len li «se en - AOL PT CR TLE TE L Le LE MONITEUR D’HORTICULTURE 25 D * CONSEILS SUR LA CONFECTION DES ÉTIQUETTES DE JARDIN . L'éliquetage des arbres fruitiers, rosiers, arbustes d'ornement, plantes de toutes sortes, est d’une utilité tellement incon- testable qu'elle n'est plus à démontrer Mais la difficulté est d'avoir des étiquettes _ durables et coûtant peu. - C'est pourquoi je vais indiquer le pro- cédé que j'emploie pour me fournir d’éli- _quettes économiques, ce que chacun peut - faire. L'écriture durera, sinon autant que le métal employé, mais assurément fort longtemps. Il consiste dans l'usage de _ vieux zinc, peint au minium de plomb ét sur lequel on écrit au moyen d'une plume ordinaire avec de la couleur dé- . layée à l'huile de lin. On peut aussi ne mettre que la première couche de cou- - leur en minium et les deux autres cou- _«hes en jaune de chrome; cette dernière . couleur est moins allérable à l'air que le .minium qui, à la longue, pâlit. Je préfère lé vieux zinc au neuf parce qu'on peut en . trouver à bon compte {le zinc ayant servi à couvrir les toitures, ou aux tuyaux de _ descente des eaux, est très bon pour cela surtout parce que l'oxydation lui laisse des aspérités qui font adhérer la peinture plus fortement. La forme à donner aux étiquettes est indifférente et on peut peindre lezinc avant de le découper ou après. Dans le premier cas, la première couche de peinture peut . être passée au pinceau, mais la dernière | doit être faite au tampon pour obtenir une . peinture aussi unie que possible et sans . aspérilés, ce qui facilitera le glissement de la plume en écrivant. Pour des étiquettes carrées, en forme de parallélogramme ou triangulaires, il est plus avantageux de peindre le zinc avant de les _ découper; mais pour des étiquettes de forme irrégulière ou curviligne, on les . peindra avec le bout du doigt; ce qui peut se faire très vite et mieux qu'au pinceau. . Je conseille, pour des étiquettes à sus- pendre, la forme triangulaire ; on peut en tirer huit dans un carré de 0 m. 10, soit .800 dans un mètre carré. Pour que le zinc . ne se tranche pas par l'agitation du vent, il Un convient de serrer l'étiquette dans le fil de fer de manière à ce qu'elle ne puisse bou- ger. Ecrirure. — Les caractères à tracer sur ces éliquettes se feront tout simplement avec une plume ordinaire en se servant, pour encre, de noir de fumée ou de bleu délayé à l'huile de lin. On observera de ne la faire ni trop claire, ni trop épaisse ; en la préparant, il est facile d'essayer avec une plume le degré de fluidité nécessaire Les caractères sont très apparents et for- ment reliefsur la peinture. Mes premiers éliquetages par ce procédé, qui datent de 1884. sont encore en parfait état et toujours aussi lisibles. J'ai fait l'essai de peinture verte et de peinture à la céruse mais ces couleurs s’altèrent vite, tandis que le minium et le jaune de chrome, ce dernier surtout, ne se sont pas jusqu'alors altérés. On peut conserver longtemps, en fiole bien bouchée, soit la peinture, soit l’en- cre, pour s’en servir selon ses besoins et sans qu'il soit nécessaire d'en préparer chaque fois qu'on aura des étiquettes à faire. On aura seulement soin, au moment de l’employer, de remuer avec une baguette et d'agiter la fiole un instant. Par cemoyen, ildevient facile d'étiqueter soit des plantes en pots, soit des carrés de semis, des plantations, etc., etc. Si l'éti- quette devient inutile, par la suppression des sujetsétiquetés, on peuteffacer, avec un grattoir ou un couteau, les caractères, remettre une couche de peinture et lorsque celle-ci sera sèche, écrire à nouveau. Possède-t-on des éliquettes en zinc écrites à l'encre chimique dont la lecture devient difficile, rien ne sera plus aisé que de les mettre en peinture sur place avec le bout du doigt et d'écrire ensuile à nou- veau. La peinture au minium, au moins comme première couche, des étiquettes à piquer en terre, augmente de beaucoup la durée du zinc qui se trouve ainsi à l'abri de l'oxydation. Bien entendu, pour ce cas, la peinture sera appliquée des deux côtés. G. D. Huxr, Jardinier chef à Boult-sur-Suippe (Marne) 26 LE MONITEUR D'HORTICULTURE ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite). $ 2. LE JARDIN PAYSAGER ; SA DÉFINITION, SON ORIGINE, SON HISTOIRE. Le jardin paysager, encore appelé jardin irrégulier, consiste, d’après le prince Pückler Muskau, dans «la concentration d’un ensemble de paysages naturels idéalisés et poétisés. » Si nous le considérons dans son esthétique la plus pure, nous pouvons le définir:un portrait de la nature embelli par des retouches habiles et dissimulées. Sa composition demande un artiste de premier ordre, car la nature est une peinture fragile, une aile de papillon qu’un souffie ter- nit,et dont la main délicate ne doit qu’effleurer la poussière nacrée, sous peine d’y laisser une empreinte. Par son essence et par son but, paysager doit être une reproduction corrigée des plus belles pages de l’Univers; mais le tra- ducteur, dans ses conceptions les plus libres, n’a pas le droit de substituer ses fantaisies à l'original. Ces principes posés, entrons dans le do- maine de l’histoire, et voyons, en suivant lévo- lution du style paysager à travers les âges, comment les artistes des diverses époques ont compris l’imitation de la nature. La théorie de l’art paysager, dont l’avène- ment en Europe ne date que de deux siècles, fut très anciennement appliquée par les Chi- nois, et, d'autre part, il apparaît, d’après les Annales de Tacite, que les Romains eurent quelques jardins dessinés dans le style irrégu- lier. C’est tout ce que nous savons des jardins paysagers dans l'antiquité. Les premiers Européens qui pénétrèrent en Chine, au xvinie siècle, furent frappés du luxe des jardins impériaux, concus dans un style dont ils ne connaissaient pas d'exemple. Leurs yeux, accoutumés aux froides lignes des jar- dins symétriques, suivent avec étonnement des allées aux contours sinueux et s'arrêtent émer- veillés sur des sites pittoresques embellis par des plantations variées. Tout était pour eux sujet de remarque. Le sol soulevé cà et là en collines minuscules, les eaux courant librement à travers les vallons et se réunissant aux points bas pour y former des lacs aux iles flottantes, les rochers disposés avec art et garnis des fleurs les plus rares, les pavillons aux toits bariolés, les ponts rustiques, furent pour eux autant d'objets de surprise. Rien dans tout cela ne cadrait avec les idées qu’ils avaient re- çues en Occident sur l’agencement des jardins. le jardin Le style paysager se révélait pour la Pres n fois, Tout n’était certes pas admirable dans les tableaux qu'ils avaient sous les yeux ; la nature. tourmentée et étriquée yétait souvent déparée par des ornements grotesques ; mais, malgré leurs imperfections, ces jardins étrangers pro- duisirent sur eux une impression Drofon qui se traduisit dans leurs écrits, et ne ca peut-être pas étrangère au mouvement qui se. æ dessina pour le style paysager en Angleterre, vers le milieu du xvirr° siècle. Lu Quoi qu’il en soit, vers cette époque, V'An- gleterre était mûre pour ce genre nouveau. Mais bien avant queles jardins d'Extrême-Orient fussent révélés à l’Europe, des poètes et des penseurs avaient imaginé une théorie des jar- dins fondée sur un style plus naturel. Le Tasse … et Milton, dans les célèbres descriptions des Jardins d'Armide et du Paradis terrestre, Ba-. con, dans ses Sermones, avaient pressenti les » beautés de l’art qui devait se substituer au style régulier. Plus tard, au commencement … du xvine siècle. Addison, Pope et Thompson « formulèrent, d’une facon plus précise, les prin cipes du jardin idéal entrevu par Milton. Mais, déjà vers la fin du xvir' siècle, ilse trouva en Franceun homme ingénieux qui recueillitles idées nouvelles sur les jardins éparses dans les 1 écrits du temps et les appliqua sur le terrain. : 3 Cet homme, que les Anglais feignirent de ne M pas connaître, se nommait Charles-Rivière Du- é | fresny. Entre beaucoup d’autres arts, Dufresny cultiva celui des jardins. Epris des sites irré- guliers, il se plaisait à multiplier les vues en les divisant par des obstacles. En 1690, ül Es à les jardins de Mignaux, près de Poissy, et d’'au- tres à Vincennes et à Paris, Il dessina même 4 pour Louis XIV des plans qui lui valurent le … titre de Contrôleur des jardins royaux.Ces es- sais prématurés, tentés au moment où Le « Nôtre révolutionnait l'Europe par ses créations grandioses, passèrent presque inaperçus. Du- fresny n'en fut pas moins le créateur du style 4 paysager et les Anglais ne peuvent que récla= mer l'honneur d’en être les vulgarisateurs. ; 4 Bridgeman fut le premier en Angleterre a réagit contre les puérilités ornementales de Londres : il dédaigna les compartiments symé- triques, ne conserva que quelques allées droites bordées de palissades, et supprima les” 4 enceintes murées, qu’il remplaça par des fos- sés afin de prendre des vues sur l’extérieur pu 4 de réunir le paysage naturel au paysage em- « belli. L % Mais le plus grand vulgarisateur du nouveau style dans la Grande-Bretagne fut sans contre= de TS ROUE TR AS DENT N SP VOS dit William Kent. De simple peintre en voi- fures, devenu paysagiste de talent, Kent s’ins- pira dans ses compositions des idées de Milton, dAddison et surtout de son ami Pope, qu'il “aila dans la composition de son parc de Twi- Kenham. Grâce à cet homme de goût, l’art “paysager, encore à l’état d'enfance, acquit en peu d'années un développement considérable, ‘es Anglais se passionnèrent pour l’œuvre de Kent, la célébrèrent comme une découverte et “une gloire nationale, Un grand nombre de “parcs furent alors transformés ou créés dans 4 1 F 29 £: Je nouveau style. On peut citer notamment - Slowe à Lord Cobham, Carlton-House, Rous- tham, Claremont et Kersinglon.Malgré ses heu- reuses inspirations et son habileté à repro- - duire les scènes naturelles, on reproche à Kent d'avoir manqué de goût dans les plantations et “d'avoir encombré ses jardins des modèles de “larchitecture antique et d'ornements chargés d'inscriptions puériles. À Stowe, on ne comp- “Lait pas moins de trente édifices ou statues. « C'était, disent Alphand et le baron Ernouf, le lus étrange chaos de souvenirs grecs, latins, anglo-saxons, religieux, philosophiques, mytho- LES JARDINS DE BAGATELLE, D'APRÈS MOREAU LE JEUNE | nt à + A SR D re L MONITEUR D'HORTICULTURE 27 l'œuvre de Kent, Le premier fut un dessinateur de talent, mais n'appliquait pas lui-même ses plans sur le terrain; le second acquit une grande réputation dans la transformation du parc de Blenheim. Il arriva alors en Angleterre ce qui s'était produit en France après Lenôtre, Les succès de Kent,de Wright et de Brown leur suscitèrent une foule d'imitateurs sans talent, et le style paysager tombe dans le discrédit au moment où nous voyons quelques hommes de goût faire des efforts pour l’acclimater en France. Les adeptes du nouvel art furent Morel, architecte à Lyon, et R. L. Gérardin, vicomte d'Ermenonville, qui publia, en 1777, sa bro- chure: « De la composition des paysages », qui peut être encore consultée avec profit aujour- d'hui. Mcrel avait fait paraitre, l’année précédente, son traité de la Théorie des Jardins, ouvrage remarquable pour l'époque. Sous l'influence de ces deux hommes de goût, l'art des jardins paysagers prit en France un rapide essor. Parmi les nombreux pares dont s'enrichit la France à cette époque, nous pouvons citer Mortefontaine, Bagatelle, Monceau, le Petit Trianon, Méréville. ,% j4 -Lenôtre et, en Allemagne, Frédéric IT créa, 28 LE a OOROORLRLLR Le mouvement paysager qui agitait la France se transmit sur le continent. La Russie fit transformer ses parcs conçus dans le style de MONITEUR D'HORTIGULTURE des jardins. Les esprits inquiets, des questions ones n'avaient plus de lois: C d’après le goùt du temps, les jardins de Sans- Souci. Un siècle s'était écoulé depuis l'avènement du style paysager, Le plan que nous repro- duisons ci-dessus donne une idée assez fidèle du niveau moyen de l’art à la fin du xvin° siè cle, Examinez attentivement ce plan... Comme tout est changé depuis Le Nôtre !.. Cependant, que de réminiscences du style régulier. Gomme ces courbes heurtées ont peine à s'affranchir de la ligne droite ! Voyez cette rivière qui s’enroule comme un serpent avant de s’enfoncer sous les rochers, ce limacon qui s'étale près du pavillon chinois, ne dirait-on pas des reproductions minuscules du labyrinthe antique? Et ce terrain mor- celé? cette architecture pompeuse aux déno- minations emphatiques, ne font-ils pas rêver malgré vous aux beaux jours de la Renais- sance? Et cependant, l’œuvre que vous avez sous les yeux est bien différente de celles des siècles antérieurs que son auteur traitait probable- ment de fastidieuses ! Oui, sans doute, mais l’esprit qui avait présidé aux compositions régulières pesait encore du poids de tous ses souvenirs sur les idées nouvelles, et les génait dans leur essor, tant il est vrai que l’atavisme exerce son influence sur l’art comme sur les individus et que l’homme, par son inclination naturelle, revient sans cesse aux sentiers frayés, quelque désir qu'il ait de s’en écarter. La tourmente révolutionnaire amena en qu'ils n Hvaient pas eu depuis Brown. " (4 suivre.) EE. DENY Er Mareer Architectes paysagistes. BIBLIOGRAPHIE 4 _Vient de poire la 39° livraison du 0 h PETITE POSTE N° 3386. Mme O.B., à M. — Les Cyperus | rus doivent être ivÉn ts en serre tempérée, si p sible avec un peu de chaleur de fond. Modért pores, cette + fondant RARES ; ans. Nous publierons dans notre prochai méro la liste officielle des récom obtenues à l'exposition fruitière Pétersbourg, — liste déjà. publiée par de nos confrères, mais qui ne nous & encore été EUR officielleme nt 72 ? Sa rx 7 ELA oi 4 74 ANT LS IR MR M7, PPS bp e: Midi its : LE MONITEUR OR LICULTUERÉE SOMMAIRE = CHROMOLITHOGRAPHIE : CYMBIDIUM GRANDIFLORUM, VAR. HOOKERIANUM CunoniQuE : Le nouveau Président de la République et le nouveau Ministre de l'Agriculture. Au Ministère de l'Agriculture : Concours général agricole de 1895. Dates des Concours régionaux agricoles de 4895, A la Société des Agriculteurs de France. A la Société nationale d'ho-ticulture de France. Une forêt d'arbres à caoutchouc. Bois impourrissäble. — Nécrologie. — Lucien Chauré.— Les Orchidées : Le genre Cymbi- dium. Otto Ballif. — Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes, mises au commerce en 1895. Jean Katy. — Exposition ivcternationale de culture fruilière de Saint Pétersbcurg : Liste officielle des principales récompenses accordées à la Section française. Helcey. — Les Anémones. £. Poiret. — Architecture des Jardins (suite). E. Deny et C. Marcel. — Petite Poste. — Les catalogues reçus. GRAVURES NOIRES : M. Félix Faure. M. le Dr Gadaud. — Bégonia Baumanvi hybrida. — Clarkia elegans nana. — Dianthus lacioiatus Salmon queen.— Ipomcæa hederacea marmorata rosea. — Céleri violel à grosse côte. Haricot nain parisien et Haricot nain beurre de Digoin. — Fac simile de la médaille offerte par le Czar Alexandre IIT au Ministre de l'Agriculture. CHRONIOUE l'Etat, qui a fait ses preuves à l’administra- * . = . . tion des Colonies, appuiera sans nul doute notre extension coloniale; aussi devons- M. Jean Casimir-Perier, en qui la France | nous nous en réjouir. — avait placé sa confiance, a donné sa démi-- Travailleur, intelligent, d'une honnêteté sion de Président de ja République. parfaile, on ne pouvait faire un meilleur Nous n’apprécions pas cet acte, nous | Choix. nous contentons de l'enregistrer. A la suite de ce changement le ministère M. 1e Dr Gavaun, Ministre de l'Agriculture. M. FéLix FAURE, Président de la République. Le Parlement a nommé, pour le rem- | à élé reconstilué et M. Viger, que tout le placer à la tête du gouvernement francais, | Monde agricole croyait voir rester à l'Agri- M. Félix Faure, député du Hàvre. cullure, a élé remplacé par M. Gadaud, séua- Fils de ses œuvres, le nouveau Chef de | teur de la Dordogne. 10 révrier 1895. 30 LE MONITEUR D’HORTICULTURE dt 72 A DE End : Né le 26 avril 1841, à Saint-Mayne (Dor- dogne), M. le D' Gadaud a été, comme médecin de la Marine, attaché aux ambu- lances de la Société de secours aux blessés et a vaillamment fait son devoir patriotique en 1870, aux célèbres batailles de Gravelotte, de Coulmiers, etc. Maire d: Périgueux, Conseiller général de la Dordogne, puis député et séna'eur, M. Gadaud a fait partie des commissions de l’organisation du Crédit agricole, de la dérivation des sources de la Vigne et de Verneuil. Son premier acte, bien accueilli, a été de nommer Officier du Mérite Agricole, son prédécesseur, M. Viger, qui n'a laissé que les meilleurs souvenirs de son passage au ministère. Le nouveau ministre a formé son cabinet ainsi qu'il suit : M. Girard, de l'Institut agronomique, à été nommé ch-fde cabinet; M. Galtier, chef du Secrétariat, et M. Doriac, secrélaire particulier. A la réception de son personnel, sur qui il a fait la meilleure impression, M. Gadaud a déclaré vouloir être le Ministre des paysans. Puisse-t-il réaliser cette grande pensée! Car il est passé le temps où, lorsqu'on par- lait du cultivateur terrien, on faisait sourire, et où le mot paysan était jeté à la face comme un terme de mépris. On est bien obligé d’y revenir au paysan ! Paysan! l’homme qui, profondément attaché au sol que lui ont légué ses pères, travaille à lui faire produire toutes les ri- chesses Cont il se montresi prodigue envers celui qui l'aime et le cultive. Paysan! l’homme qui, laissant de côté toutes les séductions des cités, les questions politiques, étudie, travaille sans relâche pour le bonheur des siens. Paysan! l'homme qui s’ingénie à trouver de nouveaux procédés de culture, à améliorer toutes les productions terr stres, pour en faire bénéficier ses concitoyens et sa patrie. Paysan aussil l’homme honnête qui, après avoir quitté sans murmurer le lieu où il est né, pour faire son devoir de soldat et apprendre à défendre son pays, retourne cul- tiver son patrimoine, un instant abandonné. Paysan! l’homme de progrès qui, répou- dant à l’appel de l'administration agricole, envoie à l'étranger ses vins, ses fruits, ses légumes, ses fleurs, ses végétaux de toutes sortes, qui font l'admiration du monde entier. Paysan! celui qui va, ou ira, à l'abri du drapeau francais, et risquant son existence, porter son intelligence et son travail agricole dans nos anciennes et dans nos nonvelles colonies et enrichir la mère patrie. Paysan ou soldat! mais quel est donc le plus beau titre qu'un patriote francais puisse ambitionner ? Nous retenons votre promesse, Monsieur le sénateur. Soyez véritablement le Ministre des paysans, et tous, nous vous en aurons la plus grande reconnaissance : car l’avenir 4 de la France est là...! Chez le paysan! Au Ministère de l'Agriculture. — Un décret du 24 janvier 1895, inséré à l’Ofi- ciel, règle l’organisation de l’administration centrale du Ministère de l'Agriculture et fixe le nombre et le chiffre des appointements des directeurs, chefs de division, chefs et É sous-chefs de bureau, rédacteurs et commis. à La principale conséquence de ce décret a à été la création d'un bureau du cabinet, | dont les attributions sont déterminées. Par arrêté du 26 janvier, M. Dabat, sous- chef de bureau, détaché au cabinet du Mi- nistre comme chef adjoint, a été nommé chef du bureau du cabinet. C’est un choix auquel on ne peut qu'ap- plaudir. Très instruit, travailleur, actif et connai-sant à fond l'administration, M. Da- bat était, pour ceux qui l’ont vu à l’œuvre, tout désigné pour remplir ces nouvelles fonctions. Aussi ne peut-on qu’approuver la dernière signature qu’a donnée M. Viger, qui a su rendre justice à un de ses collabo- x. rateurs les plus dévoués. 4 Concoursgénéral agricole de1895.. ** — Nous rappelons à nos lecteurs que le Concours général agricole ouvrira ses : portes, au Palais de l'Industrie, à Paris, E. les 13, 14, 15 février, à 10 heures du à matin, pour les instruments et machines ‘4 agricoles, entrée 0 fr. 50; le samedi 16, à _ 9 heures, tout le concours, à francs; du _ {7 au 20, à 9 heures, entrée 1 franc; le 20, _ vente des produits. GE Concours régionaux agricoles de 1895. — Les dates pour les concours ré- _ gionaux agricoles viennent d'être ofliciIle- _ ment fixées ainsi qu'il suit : Toulouse, du 11 au 18 mai. Angers, du 18 au 26 mai. … Clermont-Ferrand, du 25 mai au 3 juin. Reims, du 15 au 23 juin. Vienne, du 22 au 30 juin. Les programmes de ces divers concours TS RARE PPT A sont à la disposition des intéressés qui en … feront la demande au Ministère de l’Agricul- ture et dans les préfeclures et sous-préfec- tures. 3e) A la Société des Agriculteurs de France. — La vingt-sixième session de la Société des Agriculteurs de France sera ouverte le mercredi 13 février, à 2 heures. _ Cette solennité qui réunit chaque année _ quatre mille agriculteurs ou cultivaleurs, _ aura lieu à l'Hôtel de la Société des Agri- _ culteurs de France, 8, rue d'Athènes. L Le banquet des Agriculteurs se fera pen- _ dant la session, le lundi 18 février. Les re- 4 présentants des principaux journaux de h Paris et des départements sont invités au É banquet. #3 4 F De EE ts de 4 Es J " 4 Les diverses Compagnies de chemins de fer, la Compagnie transatlantique et la Compagnie Fraissinet ont accordé aux _membres de la Société des Agriculteurs de France, qui se rendront à la session, une | réduction de moilié sur le prix des places. Fe La Société des Agriculteurs de France, la L' plus puissante de nos associations agri- 3 coles, compte près de douze mille membres. _ Elle est présidée par le marquis de Dam- Ë pierre. 1 pe A la Société nationale d’horticul- ; _ ture de France.- Nos lecteurs appren- _ drontavecplaisir que notreamiet collabora- LE MONITEUR D'HORTICULTURE 31 teur M. /enry Correvon, directeur du Jardin alpin de Genève, dont ils ont eu souvi nt lPoc- casion d’apprécler les grandes connaissances horticoles, vient d’être, sur la proposition de MM. de Vilmorin et A. Chatenay, nommé membre correspondant de la Société nationale d’horticulture de France. Une forêt d'arbres à caoutchouc. — Un journal de New-York nous annonce que dans le Haut Orénoque (Amérique du Sud) on vient de découvrir d'immenses fo- rêts vierges d'arbres à caoutchouc (Æevea) qui est produit, comme on le sait, par le suc extrait de ces arbres et qui serait supérieur au caoutchouc du Para. Voici une nouvelle qui va combler de joie les Velocemens. GE Bois impourrissable. — On vient de mettre en exploitation dans la province de Fiouga, au centre du Japon, d'immenses forêts d’un bois appelé Issou ou loussou. Cet arbre, qui croît entre 600 et 1.000 mèé- tres d'altitude atteint environ 12 mètres de hauteur sous les branches avec une circon- férence de 3 mètres. Son bois, de couleur chocolat, est très compact et est reconnu comme le plus dur et le plus résistant à la pourriture. Ce bois de fer est employé pour la construrtion des navires, les oulils, dents d’engrenages, et de tous les objets soumis à l'usure. Les cendres de l'écorce sont recueillies et employées à la fabrication de la porcelaine. (ES Nécrologie. — M. Léon Beraume, chefde l'importante fabrique de pompes el appa- reils d'arrosage de Boulogne-sur-Seine et secrélaire général de la Société d’horticul- ture de Boulogne, est décédé le 24 janvier dans sa cinquante-huitième année. LUCIEN CHAURÉ. 32 LE MONITEUR D'HORTICULTURE LE GENRE CYMBIDIUM Le genre Cymbidium comprend environ une trentaine d'espèces originaires des Indes, de la Chine, du Japon, de l'Archipcl malais, de la Nouvelle-Calédonie, de l'Aus- tralie et de la Côte orientale d'Afrique, parmi lesquelles un petit nombre seulement peuvent compter au nombre des plus belles Orchidées qui contribuent à l'ornementation de nos serres. Plantes montagnardes, pous- sant généralement sur les rochers, elles sont essentiellement terrestres. Ce sont en général des plantes vigoureu- ses, que l’on peut facilement multiplier au moyen de la division des touffes et dont les exemplaires d'importation sont faciles à rétablir. On a également, depuis quelques années, fécondé entre elles un certain nombre d'espèces qui ont donné naissance à de superbes métis; les plus remarquables sont ceux qui sont issus des C. eburneum et C. Lowianum, décrits sous des noms diffé- rents. On les cultive indistinctement en serre tempérée ou en serre tempérée froide. Ayant tous de grosses racines charnues, les Cym- bidium veulent être plantés dans de grands pots, bien drainés, dans un mélange de loum anglais où terre franche sablonneuse, auquel on ajoute des petils fragments de tesson:, du sphagnum et du gros sable; après quoi, il est préférable de surfacer les pots avec des têtes de sphagnum vivant. Nous insistons beaucoup, lorsque c’est pos- sible de se servir de loum; mais, à défaut de cetle tonne terre franche, quel’on ne trouve malheureusement qu’en Angleterre, on peut le remplacer dans ce mélange par des fibres de polypode ; mais les plantes ne sont pas si trapues et ne se développent pas aussi vigoureusemeut; en outre, les feuilles pren- nent souvent une leinte jaunâtre, tandis que, cultivées dans de la terre franche, elles sont toujours d’un beau vert luisant. Parmi les espèces qui méritent d'être cul- tivées, nous. mentionnerons surtout les sui- vantes : Le Cymbidium eburneum, originaire des montagnes de Khasia (Indes), est une belle espèce très florifère qui n’a pas de pseudo- bulbes apparents; d’entre scs feuilles étroites et flexueuses, se développent au printemps de grandes fleurs d'un blanc d'ivoire, avec un labelle jaune, qui se main- tiennent fraiches pendant plusieurs semai- nes. Suivant la force des plantes, les inflo- rescences érigées supportent de un à trois fleurons, qui font un grand effet décoratifet qui, pour cette raison, sont très recherchés des fleuristes; on commence maïntenant à en importer en Europe de grandes quantités, afin de permettre, à bien des horticulteurs, de cultiver ce Cymbidium au point de vue de la fleur coupée. Son époque de floraisou est de février et en mai. Le Cymbidium Mastersi, des montagnes de l'Inde, est une charmante espèce, analogue comme végétation au (. eburneum, qui déve- loppe en hiver des grappes retombantes de nombreuses fleurs blanches, mais plus pe- tites et plus gracieuses que cell: s du ©. ebur- neum. Le C. Lowianum, originaire de Burmah, regardé jadis comme une variété du C. gi- ganteum, est considéré aujourd'hui comme une espèce. Il est pourvu de gros pseudo- bulbes, enveloppés de nombreuses feuilles très longues. Les fleurs sont disposées en panicules de 0 m. 80 à 1 m.20 de longueur portant quinze à vingt fleurons, larges de 7 à 9 centimètres à divisions d’un vert jau- nâtre; le labelle est jaune citron, maculé de pourpre velouté à l’extrémité. On en connaît une variété fort rare, nommée concolor, dont toutes les divisions des fleurs sont d’un beau jaune citron. Cette forme n'existe que dans quelques grandes collections anglaises, ainsi qu'en France, dans celle de M. Vivé :ux Mureaux, qui en possède un énorme spéci- men, qui fit jadis son apparition dans une importation reçue directement de Liver- poo:; il est du reste probable que les plantes CVS RE PPT NT) ORNTA Te UN VOIE CN PC Pen 3 AS DE: 4 3 Pat EVE EEE LE MONITEUR D'HORTICULTURE 33 connues de cette variété provenaient Loutes de la même touffe. C'est également une des Orchidées dont la floraison présente une des plus longues durées. Pourvu que les plantessoient placées à ce moment dans une serre un peu plus froide et plus sèche, les fleurs pourront se conserver fraîches pendant plusieurs mo:s. Sa floraison commence en janvier pour se prolonger jusqu'en juillet. Le C, giganteum du Népaul est aussi une espèce recommandable, analogue comme port au C. Lowianum, dont les inflo- rescences retombantes supportent de nom- breux fleurons d’un brun rougeätre qui s’épa- nouissent en automne et en hiver. Mais la perle de ce genre est le superbe Cymbidium Hookerianum, considéré comme une variété du €. grandiflorum, et dont notre chromolithographie ne représente que deux fleurons. C’est une Orchidéeencore rare, dont le modèle, qui a servi à notre aquarelle, fait partie de la belle collection, si bien cultivée, de M. Doin, au château de Sémont, près de Dourdan. L'inflorescence de 80centimètres de longueur supportail des fleurs énormes, ayant jusqu'à 10 et 12 centi- mètres de diamètre ; leurs divisions élaient d’un beau brun pourpré et velouté, rayées de jaune paille, avec un labelle jaune ocre trè- découpé, cilié et pointillé de pourpre. Il fleurit en automne et sa floraison est de très longue durée. Le Cymbidium yrandiflo- rum et sa variété Hookeriunum ont été intro- duits jadis de Sikkim dans la chaine de l'Hi- malaya. — Dansles collections de choix, on cultive encore les C‘ affine, Dayanum, Devonianum, elegans, Huttoni, Parishi, pendulum et tigri- num, qui sont des espèces remarquables, mais qui ne sont pas toujours faciles à se procurer. Par contre, le C. aloïfohium, si répandu dans les anciennes collections des amateurs francais, est une Ürchidée aux fleurs insignifiantes, qui ne vaut pas la peine d'être cultivée. Otto BALLF. CHOIX PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FRUITS, FLEURS, LÉGUMES, MISES AU COMMERCE EN 1895 Comme les années précédentes, nous si- gnalerons à nos lecteurs les nouveautés qui sont mises au commérce pour 1895, d'après les descriptionsdes obtenteurs, sans aucune garantie de notre part, ne les ayant pas ex- périmentées. Comme nous voulons éviter d’attribuer des nouveaulés à des maisons qui ne les auraient pas obtenues, nous nesaurions trop recommander aux horticulteurs et grainiers de nous signaler de la facon la plus absolue les nouveautés obtenues ou mises au com- merce par eux; faute de quoi, nous serions obligés de nous abstenir de les citer, pour éviter de justes réclamations. La maison Haage etSchmidtgrainiers à Erfurt, nous annonce le premier coloris bleu foncé chez la fleur populaireentre toutes, la Reine Marquerite Bijou. Le genre Bégonia qui se prête si bien aux BÉGONIA "AUMANNI HYBRIDA. hybridations s'enrichit d’une nouvelle va- riété issue du B. Baumanni X< le B. hybridu gigantea La fleur est très grande, rese foncé luisant et possède l’oleur de la Rose thé; la plante très rustique, convient pour la déco- ration des massifs et pour la culture en pot. Il en sera de même du nouveau Clarkia elegans nana roseu, qui n’atteint pas plus de 30 centimètres de hauleur au lieu de 75cen- timètres à 4 mètre et dont les fleurs sont d’un joli TOUS PLUS" 34 G LE MONITEUR D'HORTICULTURE Le Dianthus laciniatus Salmon Queen nous AUX h CLARKIA ELEGANS NANA. est donné comme un genre nouveau de DIANTIHUS LACINIATUS SALMON QUEEN. l'OEillet de Chine à fleurs lacinées Lesfleurs IPOMŒA HEDERACEA MARMORATA ROSEA. ont 6 à 7 centimètres de diainètre, le coloris varie du rouge saumoné au rose saumoné ; la plante, trapue, s'élève de 25 à 30 centi- mètres de baut. L'Ipomæa hederacea marmorata rosea dif- fère des autres Ipomées à feuilles de lierre par le coloris de ses fleurs qui est rose, marbré et pointillé sur fond blanc. (A suivre.) Les fleurs ne doivent pas nous faire ou- biier les légumes de MM. Vilmorin et Cie 4, Quai de la Mégisserie, Paris. Voici d’abord un Céleri violet à grosse côte issu du Céleri Pascal, très rustique et très vi- CÉLERI VIOLET A GROSSE COTE, goureux; ses côles, très charnues, ont le grandavantage de nepas se creuser ;ensuite, un Chou Milan d'Aire, à pied court, de très bonne qualité, à cultiver pour l'automne. Voulez-vous romprela monotoniede votre salade de Mâche verte ? Mêlez-y la nouvelle Mäche dorée, dont les feuilles sont jaune doré. Le besoin se fait-il bien sentir d'augmenter le nombre déjà si grand des variétés de hari- cots ? Néanmoins signalons, en passant, le Haricot nain Parisien. Son nom est flatteur pour les consomma- teurs de la Capitale, et parait-il, sa cullure est très avantageuse pour l’approvisionne- ment des marchés. Nain, vigoureux, hâtif, LE MONITEUR D’'HORTICULTURE de très grande production, à cosses longues, | épaisse, charnue, vigoureux productif et, ce 5 P (SJ | k P , droites, épaisses, vert foncé, il est surtout nt” HARICOT NAIN PARISIEN. HARICOT NAIN BEURRE DE DIGOIN. recommandé pour la récolte en vert. N'oublions pas non plus le Auricot beurre nain de Digoin, nain, touffu, ramifié à cosse ‘A suivre. JEAN KarTy. qui ne gâle rien. très succulent. La» xp, x? : TE Dec EXPOSITION INTERNATIONALE DE CULTURE FRUITIÈBRE DE SAINT-PÉTERSBOURG Liste officielle des principales récompenses accordées à lu Section francaise ]) princi ! caise. Grande Médaille d'HonneurdeS.M. l’Em- France pour l'organisation exemplaire de la pereur Alexandre IT. section française « Nous avons eu la bonne fortune de pou- Décernée au Ministère de l'Agriculture de | voir faire photographier, pour en donner à 36 LE MONITEUR D'HORTICULTURE nos lecteurs le fac-simile, cette médaille offerte par le regretté Czar, la première et la seule qui ait été frappée à son efligie pour récompenser les exposants.» La Médaille d'or offerte, par la Société po- mologique de France, au Russe ayant rendu le plus de services à la pomologie, a été at tribuée à M. L. Simirenko à Gorodisische. 1% SECTION : FRUITS FRAIS. Grand Diplôme d'Honneur : MM. Croux et fils pépiniérisles au Val d’Aulnay, près Sceaux (Seine). Grand prix d'Honneur : Ecole Nationale d’Horticulture de Ver- sailles (S.-et O). | Diplômes d'Honneur équivalent aux Medailles d'or : MM. Etienne Salomon, viticulleur à Tho- mery (S.-et-M.). Camille Honoré Defresne fils, pépiniériste à Vitry (Seine). Société ré- gionale d’Horticulture de Montreuil-sous- Bois (Seine). Syndicat agricole de Groslay(S.- et-0.). Comice d'encouragement à l’agricul- ture et à l'horticulture de Seine-et-Oise à Versailles. M Vitry Désiré arboriculteur à Montreuil-sous-Bois(Seine).Syndicatagricole de Meulan (S.-et-0,). Syndicat asricole d'Argenteuil (S.-el-0 ). Syndicat agricole de Sannois (S.-et-0.). Cercle d’arboriculture de Montmorency (S.-et-0.). Société de Viti- culture et d’Arboriculture d'Argenteuil (S.- et-0.) Grandes Médailles d Argent. MM. Charles Baltet pépiniériste, à Troyes (Aube). Ivert, (Adrien-Paul) à Mariel Marly (S.-et-0.). | Médailles @ Argent. MM. Bruneau pépiniériste à Bourg-la- Reine (Seine). Hérissant Directeur de la ferme-école des Trois-Croix (Ille-et-Vilaine). Deny (Eugène) amateur, à Paris. Marinier (Emile), marchand de comestibles à Paris. Petites Médailles d'Argent. MM. Bourcher, à Paris; Lecointe (Amédée), pépiniéristeà Louveciennes(S.-et-0.)Bagnard (Hippolyte) arboriculteur à Sannois(S.-et-O.) Paillet (Louis) fils, pépiniériste à Chatenay (Seine).Pinguet-Guindon pépiniériste à Tours (Indre-et-Loire). Horst pépiniériste au Hävre (Seine-Inférieure). 2° SECTION : LÉGUMES FRAIS ET CONSERVES Grande Médaille d'or. M. Félix Potin à Paris. Diplôme d'honneur équivalent à une Médaille d’or. MM. E. Forgeot et Cie horticulteurs grai- niers à Paris. Grandes Médailles d'Argent. MM. Torcy-Vannier, horticulteur à Melun (Seine-et-Marne). M. A. Belin, cultivateur à Argenteuil (S.-et-0.). Jacquart (Elie) ama- teur à Bain-de-Brelagne ([.-et-V.). Saureau cultivateur à Martinière (S.-et O.). Médaille d'Argent. M. Denaiffe (Clément) grainier à Carignan (Ardennes). Petite Médaille d'Argent. M. Rigault (Hyacinthe) cultivateur spécia- liste de pommes deterre à Groslay (S.-et-0.). G° SECTION : CULTURE DE GRAINES. Diplôme d’'Honnrur équivalent à une Médaille d'or. MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, grainiers à Paris. Grandes Médailles d'Argent. MM. Clément Denaiffe,grainier à Carignan (Ardennes). Charles Molin, horticulteur-grai- nier à Lyon (Rhône). 7° SECTION : OUTILLAGE ET MACHINES, Diplôme d'Honneur équivalent à une Médaille d'or. M. Deroy fils ainé constructeur d’alambics à Paris. Grande Médaille d'Argent. MY. Besnari frère, fils et gendre {Alam- bies Estève), à Paris. Petites Médailles d'Argent. MM. Quinard-Defrance à Reims (Marne). Egrot (Alambics) à Paris. Simon et ses fils (Pressoirs) à Cherbourg(Manche). Fontaine- Souverain fils à Dijon (C.-d’Or). 8° SECTION : MOULAGE, ENSEIGNEMENT, LITTÉRATURE, PLANS, ETC. Diplômes d'Honneur équivalent aux Médailles d'Or. MM. E. Deny et C. Marcel, architectes paysagistes à Paris. Vilmorin-Andrieux et Cie, à Paris. Association pomologique de l'Ouest, à Rennes (L.-et-V.). H. Martinet, ar- chitecte paysagiste à Paris (Commissaire ad- joint à l'Exposition). Ecole Natiouale d'Hor- néon Di abs re ticulture, à Versailles (S.-et-0.). Charles Baltet. pépiniériste, à Troyes (Aube). Ferdi- nand Muller éditeur, à Argenton (Orne). E. Jamin, pépiniériste, à Bourg-la-Reine (Seine Ë. Redont, architecte prysagiste, à Reims (Marne). 9° SECTION ARBRES FRUITIERS. Grand diplôme d'Honneur. MM. Croux et fils au Val-d’Aulnay près (Sceaux). Diplômes d'Honneur équivalent aux Médailles d'Or. MM. Bruneau (Désir) à Bourg-la-Reine (Seine). Paillet Louis fils à Chatenay (Seine). | Médaille d'or. | Camille Honoré Defresne fils à Vitry (Seine). Grande Médaille d'Argent. MM.Barbier frère et fils pépiniéristes à Or- Jléans (Loiret). | Médaille d'Argent. M. Ausseur-Sertier pépiniériste à Lieusaint (S.-et-M.. d Petiles Médailles d'Argent. MM. Lecointe (Amédée) à Louveciennes (S.-et-0.). Pinguet-Guindon, pépiniériste, à Tours (Indre-et-Loire). Suivent les Médailles de bronze et les Mentions honorables que, par suite du manque de place, nous regretions de ne pou- voir insérer. : HELCEY. HORTICULTURE LES ANÉMONES Sous ce nom générique, les Botanistes com- prennent un grand nombre de plantes ; mais c'est surtout de l’Anémone des fleuristes (ane- mone coronuria) dont nous voulons parler ici ; celle-là dont le feuillage élégant, les fleurs bien formées, aux couleurs brillantes depuis le blanc pur à l’écarlate éblouissant font l’ad- miration de (ous les amateurs de fleurs. Originaire de l'Asie, elle fut apportée au dernier siècle en France, par M. Bachelier, et propagée à son insu par un Conseiller du Parlement, qui usa d'un stratagème assez plaisant pour se procurer des graines. _ Le voici tel qu'il nous est raconté par M. lis è Le à LE MONITEUR D'HORTICULTURE 37 Rambosson dans son « istoire el Légendes des plantes ». On sait que la graine d'Anémone ressemble beaucoup à la bourre; elle s'attache facile- ment aux éloffes de laine quand elle est tout à fait mûre. Or ledit Conseiller, vêtu de sa robe de palais et accompagné d'un laquais, vintvoir M. Bachelier, étant arrivé jusqu'aux planches d'Anémones, il fit tomber la con- versation sur une plante qui se trouvait pla- cée d'un autre côté, et, d'un tour de robe, effleura quelques belles anémones qui lais- sèrent leurs graines après l’étoffe. Le laquais releva aussilôt la robe et la graine se cacha dans les plis de l’étoffe. M. Bachelier, qui ne se doutait de rien, fui quelque temps après, fort étonné de voir cette fleur se multiplier dans les jardins sans qu'il en eût donné une seule graine. On trouve encore l’Anémone communé- ment aux environs de Constantinople. On prétend que le mot Anémone vient du grec anemos qui signifie vent, parce que, sui- vant Pline, la fleur ne peut s'épanouir que par le vent. Numquam se aperit nisi vento spi- ranle, d'où elle a été appelée kerba venti. Vé- nus, selon la fable, métamorphosa en Ané- mone le bel Adonis, après qu’il eut été tué par un sanglier, Quoi qu’il en soit, l’Anémone des fleuristes constitue une des plus belles plantes de nos Jardins, où elle fleuril une des premières, aunonçant ainsi le retour de la belle saison ; c’est ce qu’a exprimé délicieusement le poète Parny dans une jolie poésie. Les Anémones à fleurs doubles élant au- jourd'hui fort nombreuses et à bon marché, on à peu à peu délaissé la culture des simples pour ne s'occuper que des premières. Autre- fois, c'était de Caen et de Bayeux qu’on ti- rait les plus belles espèces ; aujourd'hui la Hollande et la Belgique approvisionnent en grande partie nos marchés; les plus belles se vendent à la pièce, el les au‘res au cent, plus ou moins, suivant la beauté. L'Anémone demande une bonne terre fran- che, assez riche en terreau, mais moins sa- blonneuse que pour les Jacinthes et les Tu- lipes, et l'exposilion au soleil. En Angleterre, on cultive les Anémones dans un compost faitau moins unan à l'avance, et formé d'une 58 LE MONITEUR D'HORTICULTURE bonne terre de prairie bien engazonnée, sa bleuse et mêlée à un tiers de fumier de vache bien consommé. On plante les griffes ou pattes en février-mars, en les enterrant à 8 ou 10 centimètres, et en les espaçant de 15 à 20. Pour les protéger des froids encore à craindre à c.tte époque, il faut les couvrir d’une couche de feuilles, de paille ou de li- tière sèche. En plantant les griffes, il faut -avoir grand soin de mettre l’œil de la plante eu dessus, car s’il était tourné du côlé de la terre, l’Anémone ne donnerait que des feuil- les et point de fleurs ; lorsqu'il y a quelque doute, on la plante de côté. Quelques per- sonnes les plantent avant l'hiver, en les pro- tégeant des gelées, mais elles ne fleurissent Jamais sibienque celles plantéesauprintemps. Si le printemps était trop sec, il serait bon d’arroser le plant, afin de lui donner de la vigueur. C’est ordinairement au mois de mai qu'on jouit de la fleur des Anémones. Ceux qui désirent prolonger leur jouissance cou- vrent les plantes avec une toile soutenue par un petit berceau, comme on fait pour les tu- lipes. On relève cette toilequand le soleil ne donne plussur les plantes. On pourrait pren- dre aussi cette précaution à l'approche d’un orage ou d’une averse, car les grandes pluies renversent les plantes et plaquent les fleurs sur la terre. De temps en temps, on donne un léger bi- nage pour aérer le terrain et en détruire les mauvaises herbes. Après la floraison, quand les feuilles sont entièrement desséchées, ce qui arrive ordi- nairement à la fin de juin, on profile d’un temps sec pour relever les Anémones, cer il est bon de ne pas les laisser deux ans en terre. Aussitôt qu’elles sont relevées, on sé- pare les excroissances qu! forment de nou- velles pattes; on les nettoie bien, on coupe jusqu’au vif toutes les poirritures, et on les fait sécher à l'ombre dans un endroit sec. Nous conseillons beaucoup de laisser re- poser l’Anémone pendant un an, et de chan: ger la terre où elle a déjà fleuri; moyen- nant une double provision de griffes, on peut avoir tous les ans de magnifiques fleurs; on en plante la moitié une année, et l'autre, dans l’année suivante. Cette recommanda- tion s'applique aussi aux pédoncules semi- doubles. Quelques personnes, avant de planter les griffes au printemps, les font tremper une journée dans l’eau, et les mettent ensuiteen terre ; mais alors cette dernière doitêtre frai- che et non sèche. Les Anémones conviennent bien pour les bordures, les parterres et les corbeilles. Quand les graines de quelques espèces sont mûres, on les sème de suite en terrines, et. on les recouvre de quelques millimètres de | terre fraiche bien divisée. On les place sous châssis ou dans un germoir, et on les repique au printemps. En juin, on relève les jeunes. griffes ou pois pour les planter comme les anciennes. Parmi les espèces d'Anémones à fleurs doubles, nous recommanderons : Blew Aima- ble, Bon-bleu, Cérès, Couleur de sang, Duchesse de Lorraine, le Vésuve, l’ Eclair, l'Ornement de la Nature, Madame Royale, Méhémet At, Princesse Elise, Reine des Pays-Bas, Reine du Congo, Rosette, Sophie, Scarlet Star, Etoile de Brelagne, Gloire de Nantes, la Brillante, la Printanière, etc., etc. EE ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) Em. PorRer. . Le Premier Empire fut le Moyen Age du slyle paysager, et il nous faut arriver à la R-stauralion, celle seconde Renaissance des arts et des sciences, pour constater une reprise de l'art des jardins, Gabriel Thouin fut le rénovateur du style. Il publiaen 1819, sous le titre de : Plans raisonnés des Jardins le fruit de ses observations. Malgré quelques reproches adressés à Thouin sur ses allées multipliées, morcelant le terrain, et ses plan- talions mesquines, son œuvre n’en marque pas moins un grand progrès sur les créa üons du siècle précédent. ITiuventa l’allée de ceinture et donna, dans ses compositions, une grande part aux vues. Joly, Duclos, et surtout les Buhler mar- chèrent sur les traces de Thouin; mais, de la Restauration jusqu’au second Empire, on ne peut citer d'œuvre bien importante. Peu à peu cependant, les idées s’épuraient; LE MONITEUR Le Bt hler élabora les principes du tracé des 4 ourbes et de leurs raccords. . Le style paysager était arrivé à peu près au même degré de perfectionnement que le £ | style régulier à la mort de Mollet. Déjà l'i- … déal se dégageait des idées moins con- _ fuses. #4 ll suffisait d’un talent supérieur pour dé- rasser l'art de ses dernières entraves cl Je e faire monter à d'immenses hauteurs. Napoléon II, qui avait alors concu tout un plan d'embellissement de la Ville de — Paris, eut l'honneur de savoir distinguer ces … talents, nous disons ces talents, car is for- _ ment une trinité glorieuse : ils ont nom Varé, - Alphand et Barillet-Deschamps. Sous la di- _rection de ces hommes supérieurs, la Capi- * tale fut transformée. Aux deux extrémités de Paris, le bois de Boulogne et le bois de — Vincennes se métamorphosèrentet devinrent Fe promenades enchanteresses. - Parmi leurs principales créations, nous | citerons encore les Battes-Chaumont et le pare Monceau, deux chefs-d'œuvre, qui * cuffiraient à eux seuls, à rendre illustre Ja * mémoire de ces grands maîtres, Car leurs - principes, qui seront développés dans les Chapitressuivants, serviront de base à l'Ecole K _ dite Moderne, à laquelle nous appartenons et _àlaqu Ile se sont formés les architectespay- sagistes qui ont un nom aujourd’hui. ; CHAPITRE II TO CONDITIONS GÉNÉRALES. . $ 1. Choix du terrain. — $ 2. Emplacement de l'ha- _ bitation. — 2 3. Différentes sortes de jardins. — - _ $ 4. Choix du style. Nous comprendrons, sous ce titre, les . questions principales à envisager avant l’é- | prie d'un jardin. Toutes ne sont s d’un intérêt général, mais demandent être traitées en vue de certains cas parli- Due : Ainsi, par exemple, beaucoup n'auront 1 Das préoccuper du choix d'un terrain ni de l’emplacement de l'habitation, parce que leur seul souci sera d’embellir un do- maine qu'ils ont reçu en hérilage, ou qu'ils iabitent depuis longtemps. Celui qui dé- Li sire un jardin d'utiité, lira d un coup d' œil GX D'HORTICULTURE 39 ces lignes, ce qui peut l’intéresser, et nous nous estimerons heureux, si nous avons pu leur être utiles. S 1. Choir d'un terrain. Le choix d’un terrain, est une question très complexe, nous allions dire, si nous ne craignions de tomber dans Ja banalité, presque aussi complexe que le mariage: et, avant de fixer son dévolu sur nn domaine, l'amateur a besoin de mûres réflexions. Il est vrai que le divorce en matière de propriété est plus facile qu'en procédure civile et que le posses seur d’une tlerre a toujours la faculté de s'en séparer. Mais ces abandons sont souvent fort coûteux, et les goûts nomades sont ruineux dans notre société policée. Qu'importe à l’aventureux Thibétain que le hasard ou le caprice de ses troupeaux errants l’ait conduit vers quelque site inhos- pitalier? Demain, il repliera sa tente et la fixera ailleurs, Jusqu'à ce que ses yeux, las du nouvesu paysage, indiquent un autre but à sa manie voyageuse. Chez nous, gens de progrès, les tentes sont généralement plus confortables que celles de ces pasteurs primitifs; mais elles ont l’in- convénient de ne pas se prêter aux déplace- ments. L'homme, qui a résolu de choisir un coin de la nature pour s'y créer une retraite agréable, doit donc, s’il veut s’éviter d’a- mers regrels, agir sans hâte, consuller ses goûts, ses intérêts et ceux de sa famille, entrer dans des considérations multiples qui verient pour chaque cas particulier et pour lesquelles il est impossible de donner des règles. Nous allons cependant présenter sous forme de notes quelques observations qui pourront servir de guide dane la plupart des Cas, Notes pour servir au choix d'un terrain. Salubrilé. — Un terrain marécageux ou humide couvert par endroits de flaques d’eau slagnante sera détestable pour l'hygiène. Cependant par des drainages et des plan- tations appropriés on peut l’assainir et le rendre habitable. Nature du sol. — Un terrain argilo-cal- Caire, profond et perméable, réunira géné- é : CN ORNE A me LE ralement toutes les conditions favorables à la végétation, et on pourra sans crainte lui confier l'avenir de jeunes plantations. Le terrain argileux, pâteux par les dégels et par les pluies, dur pendant la sécheresse, est très désagréable pour la promenade et pour la vue. Les sols siliceux et arénacés sont légers et brülants, et ne donnent de bons résul- tats que ane d'humus. Il ne faut pas oublier que le sous-sol exerce une grande influence sur la qualité d’un terrain. Les fonds durs et compacts sont de mau- vais éléments pour la végétation, Etat du terrain. — Un terrain cultivé sera moins propice à la création d’un jardin qu'un bois. En utilisant les ressources fores- tières existantes, l'acquéreur pourra se créer des abris contre les vents et obtiendra de suite l’ombrage que de jeunes plantations Jui feraient longtemps attendre. Site. — Les sites variés à l'infini peuvent être ramenés à quatre types principaux : la plaine, le coteau, la vallée, la montagne. De tous les sites, la plaine est le plus monotone. Néanmoins, sur une surface découverte, les vastes horizons, les champs bariolés, que chaque saison peint de nuances différentes, exercent un attrait puissant sur quelques esprits mélancoliques. Le coteau, plus varié d’aspect, sera pré- férable, surtout s’il est complété par une vallée faisant partie du même domaine. La vallée, charmante dans l’ensemble d’un paysage, est, considérée en elle-même, peu propice à la création d'une propriété. Les vues y sont bornées; les eaux secrétées par les terrains avoisinants ou amenées par le cours naturel d’un ruisseau, sont pour l'habitation une source constante d’humi- dité. La montagne est de tous les sites le plus pittoresque et celui qui se prête le mieux aux créations grandioses ; mais il faut tenir compte du climat et de la facilité d'accès. Orientation. — En France l'orientalion la meilleure est le sud ou le sud-est. IL est évident que nous ne parlons ici que pour les terrains en déclivité, la plaine étant par sa configuration ouverte aux quatre points MONITEUR D'HORTICULTURE ct toutes les vondibone Hatéoiles candus et da cale et la vallée, dans la plupart ac ; cas, soumise au régime de deux vents - opposés. Pour ces deux derniers sites il sera nécessaire de suppléer aux abris naturels # par des plantations protectrices. (À suivre) E. Deny et C. MaRcer, Architectes paysagistes. CONNAISSANCE UTILES Contre les engelures. — Mélanger 6 gr. de teinture de digitale et 2 gr. 40 de thymol cristallisé dans 180 gr. de glycérine « et 180 gr. d’alcoo!l à 70°. Bien laver les parties malades, les laisser écher et y appliquer le remède ci-dessus. BIBLIOGRAPHIE Ouvrages reçus. — Comme ces années précédentes, M. E. Vimont a publié l’Alma- nach du Poiré et du Cidre (248 p.1 fr.,rue Le= brun, 15, Paris). Tous ceux qui s'intéressent à la culture des arbres à cidre et à sa fabri- cation trouveront là de précieux renseigne- ments. 4 Le Monde Moderne. Revue mensuelle illus- trée, numéro de février (un an 18 fr., Quentin éditeur).On s’abonne au bureau du journal. Guide élémentaire de multiplication des végé- taux par $S. Mottet. (1 vol. in-18 relié toile, 195 p. avec 85 gravures, 2 fr. O. Doin édit-ur, et au bureau du journal.) PETITE POSTE No M. E. B. Nous n’avons pu découvrir quel est le nom véritable de la plante que vous appelez: Herbe aux Carpes. — Ce doit être une plante aqua= tique, mais laquelle? ss N° 6459. M. J. L. au B. 6466 M. C. C. au H. B—" Nous ne donnons de Serpetle en prime qu’à ceux de nos abonnés qui nous en procurent un nouveau. JA a USE da du LE MONITEUR LRO PECLTETURE SOMMAIRE Curonique : Au Ministère de l'Agriculture : La maladie des poiriers et des pommiers. — Un bon exemple our les Présidents de Sociétés d’Horticulture. Expositions de 1895. — Nécrologie. — Lucien Chauré., — p F “ Travaux du mois de Mars Jean-Ernest Chauré. — Quelques N 1 notes sur les Chrysanthèmes tardifs. J. Mathieu. — Les plantes de serre (suite). B. Jag. — Choix parmi les nouveautés en fruits, fleurs et légumes mises au commerce, en 1895. Jean Katy. — Les Orchidées : Cattleya Percivaliana. La lumière éléctrique. Otto Ballif. — A propos du Concours agricole de Paris. Lucien Chauré. — Lettres horticoles. A propos du Concours général agricole. Lucio. — Architecture des Jardins. E. Petite Poste. — Les catalogues reçus. Deny et C. Marcel. — GRAvuRES NotRes : Reine-Marguerite Carmen. — Eschscholtzia maritima. — Melon cantaloup pomme. Au Ministère de l'Agriculture : Distinctions honorifiques. — A l'occasion de son voyage au Concours agricole de Nevers, M. le Ministre de l'Agriculture a remis la croix de chevalier du Mérite agricole à M. Cottin (M.-L.), architecte paysagiste à à Nevers; M.Jacques Pathouot, jardinier, à Corbigny, etc. 39 La maladie des poiriers et des pommiers. —- Des obligations nouvelles vont être imposées aux propriétaires, fer- miers, locataires et usufruitiers de jardins renfermant des poiriers el des pommiers, en raison des dégâts, de plus en plus considéra- bles, causés par l'Anthonome à ces arbres fruitiers. Les préfets ont été invités à prendre un arrêlé spécial à ce sujet et à ordonner des opérations de grattage et de chaulage qui devront être effectuées avant le 15 mars pro- chain. Les mousses, les lichens et les vieilles écorces seront grattés et brûlés sur place. Les arbres, troncs #t branches, seront en- suite badigeonnés avec un fort lait de chaux ou de sulfale de fer. 95 Février 1895. Cette dernière opération devra s'accom- plir du 15 au 31 mars, dernier délai, Un bon exemple pour les Prési- dents de Sociétés d’horticulture. — Nous relevons sur le Bullelin d'une Société d’horticulture le bilan des recettes et des dépenses afférant à l'exposition tenue en 1894 par cette Société. Dépenses 40:791- fr. A4. 40.509 francs. Aux receltes ligure, sous ia rubrique : Don gracieux de M. le Président, 25.325 francs. Inutile d'ajouter qu'il s’agit de la Société d'Épernay qui a pour président M. Gaston Chandon. Expositions de 1895. — Aberille, du 21 juillet au 5 août. Caen, du 1°" au 8 novembre. Lyon, du 12 au 16 septembre. Exposition organisée par l'Association horticole lyon- naise. Huy \Belgique), les 9 et 10 juin. ST Nécrologie. — 1. l'abbé Gouilly, direc- teur de l'orphelinat horticole de La Borde, près Epernay (Marne), vient de mourir. Amateur passionné d'horticulture, l'abbé Gouilly a formé à La Borde un grand nombre de jardiniers. Il sera regretté de tous ceux qui l'ont connu et qui ont pu apprécier l'aménité de son caractère. LUCIEN CRAURÉ. Recettes : OM IFT A RRUNER 49 LE MONITEUR D'HORTICULTURE TRAVAUX DU MOIS DE MARS On plantera les bulbilles de l’Oignon pa- . JARDIN FRUITIER On taillera court les pêchers et les abri- cotiers qui ont donné peu de bois l’année précédente. On devra terminer la plantation des arbres fruitiers et des arbres et arbustes d’orne- ment. On évitera toujours de planter et de tailler par la gelée, nous ne saurions trop le recommander. Il est à craindre qu'après la période de froid que nous venons de traverser il y ait des arbustes de gelés, mais il ne faudra pas se hâter de les arracher, cer plusieurs pourront repartir du pied. On terminera en ce mois la taille de tous les arbres fruitiers. Quant aux arbres résineux, on attendra que la sève soit prête à se mettre en mou- vement, c’est-à-dire fin mars et avril sous le climat de Paris, et fin avril et mai dans le Nord. On réservera pour la greffe en fente les * arbres fruitiers qui ont été écussonnés l’an- née dernière et dont les écussons n’ont pas réussi. JARDIN POTAGER Culture en pleine terre. On repiquera, sur couche tiède, le plant de Tomates semé sur couche chaude en février, On buttera les Asperges à 20 ou 30 centi- mètres en ramenant autour de chaque pied la terre qui l’environne; on obtiendra ainsi plus de blanc et il suffira d'écarter cette terre avec la main pour faciliter la récolte ; on la remettera ensuite à la même place et on agira de même chaque fois que l'on en coupera. Dans la deuxième quinzaine de ce mois on sèmera, en pleine terre, si le temps le permet: Carottes: courtehâtivede Hollande, demi-longue, rouge longue, Ciboule blanche commune ; la Ciboule vivace de Saint-Jac- ques sera plantée en pleine terre ainsi que la Civette (Appétit, Ciboulette); on sèmera les gros Oignons, les Oignons à confire, très serrés pour récolter des bulbilles ; tale et de l'O. Rocambole ; on sèmera : Poi- reaux, Panais, Chervis, Scorsonères, Salsifis blancs, Raves, Radis, Crambé (graine et plant), Epinards, printemps, L. d'été et à couper; Romaine, Chicorée sauvage, Pissenlits (feuilles à couper pour salades), Moutarde blanche et de Chine, Cresson de fontaine et de terre, Betteraves rouge et jaune à salade, Cer- feuil commun, Cerfeuil tubéreux, Persil, Choux pommés, C. cabus, C. de Milan hâ- tifs et tardifs, C. coniques de Poméranie, C. rouges de Bruxelles, Choux-fleurs, Fèves, Pois nains et à rames, P. ridés et mange- tout, Arroche (Belle-Dame). On plantera ; les Asperges, les Ignames de la Chine en troncons gros comme un œuf de pigeon, qu'on aura mis germer dans un mélange de terre et de sable; les bouts du haut longs de 4 à 8 centimètres pour- ront être mis en place de suite. On plantera les tubercules d'Oxalis gre- nata, les Topinambours, les Pommes de terre hâtives. On divisera les vieux pieds de Rhubarbe et d'Oseille, pour les replanter. On sèmera les Navets plats et demi-longs hâ- tifs, les Persils, Pimprenelle, Poirée à carde. On plantera les griffes d’Asperges (c’est le meilleur moment), les Echalotes, les Fraisiers, Sariette, Thym (éclats), etc. Culture sur couche, sous châssis ou sous cloche. On sèmera : Cardons (toutes les variétés), Céleris à côte, GC. Rave, Salades diverses, Potirons, Giraumon, Turban, Cornichons, Vers, Chenilles et Escargots pour surprises (salade), Courges, Aubergine violette, Pi- ments, Tomates, Cardons, Céleris, Haricots hâtifs, Salades, Laitue pommée, de Prin- temps et d'Eté, Oignons hâtifs, Choux-fleurs, C. de Bruxelles, C. frisés, C. cabus, C. pom- més, Romaine et Romaine à couper, Chi- corée frisée, Scarole, etc. JARDIN D'AGRÉMENT On reféra les bordures de Germandrée ! (Petit chêne), de Buis, de Thym, de Gazon d'Espagne, de Statice, de Civette, etc. Laitue pommée, L. de LE MONITEUR ee On divisera les plantes vivaces qui sont depuis plusieurs années au même endroit et quiont épuisé la terre qu'on fumera en- suite : les Phlox, Delphiniums, (Pied d’a- louette vivace,) Asters vivaces, Lychnis (Croix de Jérusalem), Aconit, Campanules, Digitales, Pyrethrum, Iris, Anémone : #ono- rine Joubert, Chrysanthèmes, Hellébores (Roses de Noël) et les variétés nouvelles, Muguet, Pentstemons, Primevères, Vio- lettes, etc. On finira les labours des plates-bandes el des massifs. On mettra en place les Pensées qui auront passé l'hiver en pépinière. On sèmera sur couche : Bégonias (loutes les variétés), Cannas (Balisier), Balsamines, Belles de nuit, Belles de jour, Briza graci- lis, Célosies, Chrysanthème à caréne, Ci- néraire maritime, Cobée, Capucine, Guphéa, Dahlias simples et doubles, Delphiniums (Pied d’alouette), Gaillarde peinte, Gaura, Abronia, Aubergine (plante aux œufs), As- clépias, Amarantoïde, Agrostis, Giroflée quarantaine, fG. Kir:s, Héliotropes, Kaulfus- sia, Lobelias, Zinnias, Maurandia grim- pant, Lophospermum grimpant, Immor- telles, Pélunias, Phlox de Drummoad et ses - variélés, Pourpiers, simples et doubles, Sauges, Senecon, Lailron orange, Sola- nums, Slévia, Tabacs, Nicotiana Jasminiæ- flora. Verveines, Ricins de Zanzibar, etc. Toutes ces plantes peuvent être semées en pleine terre ; si on ne veut pas faire de couches, on les aura un peu plus tard, voilà tout. A semer aussi en pleine terre : Browa- lia, Centaurée (Barbeau), Réséda Machet et l'ordinaire, Campanules, Digitales, Miroir de Vénus, Valérianes, Coquelicots, Pavots, Coréopsis, Giroflée brune hâtive, G. de Mahon, Volubilis, Linaires (Monnaie du Pape), Mufliers(gueule de Lion), Némophiles, Malope, OEillets de la Chine, Roses et (Eillets d'Inde, Pois de senteur, Gesse, Saponaire, Scabieuses, Siléne, Thlaspi, Corbeille d'or. C. d'argent, Aubrielia, Datura, Ficoïde gla- ciale, Mimulus, Roses trémières, Sensitive, Véroniques, Ipomopsis, Acroclinium, Am- mobium, Auricules (Oreille d’ours), Clian- thus, Eschschollzia, Gentiane, Godélia, Larmes de Job pour colliers, Lavatère a à a Char ve, diet cela D'HORTICULTURE 45 orangée, Loasa, Lupins, Nigelle, Persicaire. Phacelia, Polygala, Potentilles, Thumber- gia, Torenia, etc. SERRES ORANGERIE CONSERVATOIRE On donnera de l'air aux plantes le plus souvent possible, on arrosera légèrement quand la terre des pots sera desséchée; on Ôtera les feuilles mortes qui entretiennent l'humidité et sont peu agréables à l'œil; on lavera à l'éponge ou au pinceau les feuilles s'il y a commencement de moisissure. On mettra les plantes malades ou faibles de l'orangerie dans la serre tempérée, on ar- rosera modérément les Camellias, on com- mencera la multiplication des Géraniums, Lantanas, Fuchsias, Calcéolaires, etc. Jean-Ernest CHAURÉ. Re QUELQUES NOTES SUR LES CHRYSANTHÈMES TARDIFS. CHOIX DES MEILLEURES VARIÉTÉS Comparativement aux années précédentes, où l'hiver se faisait déjà sentir, alors que nous aurions dû profiter de nos dernières belles journées d'automne, l’année qui vient de finir, nous a, en revanche, largement ré- tribué par sa douce température; et à la fin de décembre, on étaitétonné devoir encore en fleursquelques variétés de Chrysanthèmes tardifs assez bien conservés. Dans les grandes collections, on a pu jouir de la floraison de ces plantes tant à la mode, depuis le commencement de sep- tembre, c'est-à-dire pendant quatre mois entiers sans interruption. Les variétés tardives, seules, feront le su- jet de ces quelques lignes, car elles sont un peu délaissées alors que l’on pourrait, par un simple abri, les conserver longtemps en- core pour les garnitures d'hiver. La plupart de ces variétés produisent des fleurs naturellement très grandes etqui sont de dimensions doubles si on leur fait subir un traitement spécial ; c’est alors le cas des grosses fleurs que l'on voit dans les exposi- tions et chez les fleuristes. D rs Be LS 47 LE MONITEUR D'HORTICULTURE Go Quelques variétés se prêtent assez bien à faire des tiges, ce sont celles qui ont une tendance à pousser très vigoureusement ; on les pince alors de facon à faire des boules qui, au moment de la floraison, sont d'un très bel effet. Les autres, à port moins élancé, sont sim- plement cultivées en pots, subissent deux outrois pincements selon leur vigueur et donnent alors les belles potées que tout le monde admire tant. Les quelques variétés tardivesque je cile ci-dessous sont prises (parmi les meilleures) dans la collection du Muséum de Paris et dans l’ordre des groupes tel qu'il y est éta- bli. 1° Groupe des Alvéolés. Triomphe d'Anzin. — Grande fleur rose pâle teinté violacé (fait de belles potées). 2° Groupe des Tubuleux. Panache d'Henri IV. — Grande fleur jau- nätre au début, blanche en vieillissant (fait de belles potées). Mistr Langtry. — Très grande fleur blanc pur (fait de belles potées). Jeanne Puteaux.— Très grandefleur, blanc pur (se prête bienà la culture en tige). M. Louis Larcy. — Fleur moyenne, rose carminé, teinté violacé avec centre hlanc. (fait de belles potées). Henri Dracke. — Grandefleur, acajou jau- nûtre, (fait de belles potées). Ondine. — Fleur moyenne, jaune d'or nuancé orangé (fait de belles potées). 3° Groupe des Semi-tubuleux. Mistr. Levy. Grande fleur, rose carminé, reflets argentés, (se prête bien à la culture en tige). Prof. Henri Welter. — Grande fleur, car- min velouté, reflets argentés (fait de belles potées). M. Albert Gaudry. — Grande fleur acajou teinté safrané {se prête bien à la culture en tige). Alfred Chantrier. — Grande fleur, jaune fortement nuancé orangé (se prête bien à la culture en tige). Citron. — Grande fleur, jaune vif faible- ment nuancé orangé (se prête aussi bien à la culture entige qu’à celle en pots). 4° Groupe des Incurvés planes. La Vanilé. — Grande fleur, rose carminé (ait de belles potées). Beauté Toulousaine. — Très grande fleur acajou rougeûtre bordé orangé (se prête bien à la culture en tige). Baronald. — Très grande fleur, voisine de la variété précédente, mais plus dégagée (se prête bien à la culture en tige). Rival the little Harry.— Fleur moyenne jaune d’or vif {fait de belles potées). 5° Groupe des Incurvés Globuleux. Vénus jaune. — fleur moyenne, jaune sa- fcané (fait de belles potées). 6° Groupe des Fleurs légères. Julia Lagravère. — fleur moyenne rouge brun foncé, fait de belles potées et de très. jolis massifs. 7° Groupe des Grandes fleurs planes rayonnantes. Pélican.— Grande fleur, blanc crémeux (fait de belles potées). Georges Daniels. — Grande fleur, blanc nuancé rose à centre crémeux (faitde belles potées). Ganymède. —Fleur moyenne,rose violacé (fait de belles potées). Gloire de Valence. — Grande fleur blanc rose, finement ligné carmin (fait de belles potées). M. Lemoine. — Grande fleur, carmin clair à centre jaunâtre (fait de belles potées). 8° Groupe des Japonais. Docteur Crevaux. — Grande fleur, rose car- miné à centre plus pâle (fait de belles po- tées). Formosa. — Grande fleur, carmin clair, (fait de belles potées). Commandant Maraignon.— Fleur moyenne rouge cramoisi velouté (fait de belles potées). M. Auguste Tézier. — Fleur moyenne, orangé à centre jaune d’or vif (fait de belles potées). Froufrou. — Kleur grande, acajou rou- geâtre, à extrémités pointées or (fait de jolies potées. Gaillardia. Kleur grande, acajou jaunâtre, extrémités fortement pointées or (fait de . belles potées). Zaïre. — leur moyenne, acajou bronzé (fait de belles potées). "+ AA, Cr MM LE MONITEUR D'HORTICULTURE 1 _ , Riquiqui. — Fleur moyenne, acajou jau- _ nâtre (fait de belles potées et des massifs très réguliers.) Wüllliam H. Lincoln. — Très grande fleur jaune vif (fait de belles potées). Le Dauphinois. -— Très grande fleur, jaune _ orange, (fait de belles potées. 9° Groupe des Pompons. Bijou d'Horticulture. — blanc rosé (fait de belles potées). Rose Tuvernier. — Rose vineux, nuancé blanc (fait de beaux massifs, ou bordures autour d'autres variétés). Mont-d'Or. — Acajou jaunàtre (forme de jolis massifs et potées). Marguerite. — Jaune d'or (se fait aussi comme potées, mais plus particulièrement en massifs. Parmi ces variétés tardives, qui poür la plupart sont ici indiquées pour potées, un grand nombre peuvent être cullivées en pleine terre, pendant toute la saison, et re- lévées en motte au moment de la plantation dans les massifs ou les plates-bandes. Mais il est bon, pour cette culture, de dis- tancer suffisamment les plantes entre elles de sorte qu'elles ne s'’étiolent pas, ce qui re- tire la rigidité des tiges et par suite amène la chute des feuilles : on est alors contraint, lors de la plantation des massifs, d'enterrer profondément les plantes et d'en employer le double afin de donner une certaine régu- larité à la plantation. Quant à la cultureet aux différents modes de multiplication du Chrysanthème, je crois qu’il n’est pus nécessaire d'y revenir, vu les nombreux articles déjà parus à ce sujet. Ce que je me contenterai de signaler, c’est que certaines variétés qui se font très bien de boutures, réussissent très mal, faites d’éclats; tel est le cas que j'ai pu remarquer, l’année dernière notamment, sur la variété _« Panache d'Henri IV. » Les soins de culture et d'entretien ont été les mêmes, mais les résultats furent très différents ; les plantes provenant des bou- tures ont fleuri très abondamment et plus tôt que celles provenant d’éclats, dont la florai- son a été presque insignifiante pour ne pas dire nulle. J. MATHIEU. Chef de culture au Museum. LES PLANTES DE SERRE (Suite. ALSOPHIILA Le rôle des Fougèresarborescentes est d'or- ner les jardins d'hiver, conservatoires, où on les cultive en pleine terre ou en bac, en terre de bruyère tourbeuse et humide. Bien que ces plantes arrivent directement des lieux de production, en fortsexemplaires, il est possible de les obtenir directement de semis. L'Alsophila eat une Fougère arborescente qui nous fournit pour la serre tempérée les variétés suivantes : A. Australis, introduit en 18923 de la Tas- manie, où cette plante atteint 9 à 140 mètres de hauteur. Sa tige robuste, noire, resle hérissée de la base des pétioles dont les frondes sont détachées. A. Capensis, originaire du Cap de Bonre- Espérance où elle atteint 4 à 5 mètres de haut, frondes tripennées. A. exvelsa, à tige grêle, atteignant 9 à 10mètresdehaut;lesfrondes sont bipennées, ovales, lancéolées, longues de 4 à 5 mètres. A. Leichardtinna, introduit de la Nouvelle- Galles en 1866, est remarquable par sa tige grêle, élancée, haute de 6 à T mètres: ses frondes vert clair atteignent jusqu’à 5 et Ü mètres. Les variétés de serre chaude sont les sui- vantes : A. armata, de l'Amérique tropicale, aux frondes bipennées de 1 à 2 mètres de long. A. aspera, des Indes; frondes également bipennées, largement lancéolées, longues de 4 à 5 mètres. A. glauca, introduit des Philippines en 1860 ; frondes bipennées de 3 à 4 mètres de long, vertes en dessus et blanchesen dessous ; la couronne et la tige sont recouvertes de sortes d’écailles blanches, À. pruinata, originaire de l'Amérique tro- picale, aux frondes tripennées, ovales, lan- céolées, vert foncé en dessus et glauques en dessous. À. lnitis et A, rudens, originaires du Bré- sil; frondes bipennées de 1 à 2 mètres de long. ACROPHORUS Cesont des Fougères du groupe des Dava- 46 LE :MONITEUR®D'HORTITCULTURE lia. remarquables par leurs frondes fine- ment découpées. L’A. hispidus, aux frondes tripennées, est très curieux par ses rhizômes rampants ; 1] croit en serre tempérée. Trois variétés appartiennent à la serre chaude, ce sont : Les A. affinis, originaire de Bornéo, fron- des tripennées et finement découpées ; Les À. cherophyllus, et À. immersus. origi- naires des [ndes, sont des plantes très élé- gantes. ANEIMIA Les Anermia sont des Fougères américai- nes à frondes plus ou moins découpées; les frondes stériles sont pennées et les fertiles bipennatfides. Ces plantes sont plutôt cu- rieuses par leur faciès particulier que re- marquables par leur élégance ; elles ressem- blent un peu à l'Osmunda. Citons les 4. adiantifolia, introduit de la Jamaïque en 1793 ; A. rheilanthoïdes, originaire du Brésil; les frondes stériles sont bipennées et les tiges ‘omenteuses ; L’A. Collina, introduit du Brésil en 1829, à es frondes stériles, pennées et les tiges poi- lues >; A. Dreyeanx, de l'Afrique tropicale, tige el rachis tomenteux ; A. Mandioccanu, du Brésil, rachis longue- ment poilu et frondes stériles pennées, de couleur vert foncé. Ces plantes demandent la serre chaude et de la terre de bruyère additionnée de sabl.. ASPIDIUM Dans le groupe des Polypodiacées de serre chaude, citons le genre Aspidium à souche gazonnante et à grande végétation. L'A. cicutarium à frondes bipennatilides, introduit de la Jamaïque en 1820. L’A. macrophyllum trouvé dans l’Amérique tropicaleen 1816, frondes vert päle, pennées. L’A. Pica, de l’île Maurice, à frondes pen- natifides. L’A. repandum de la presqu'ile de Ma- lacca, à frondes dissemblables ; les stériles sont pennées, coriaces, vert clair st les ferti- les atteignent de 50 centimètres à 1 mètre de hauteur. B. Jac. (A suirre CHOIX PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FRUITS. FLEURS, LÉGUMES, MISES AU COMMERCE EN 1895 Chez MM. Forgeot et Cie, grainiers, 6 et 8, Quai de la Mégisserie, Paris, notons la Reine Mirquerite: Curmen rose glacé blane, qui atteint de 35 à 40 centimètres de hauteur ; REINE MARGUERITE : CARMEN elle se rapproche comme type de la &. 41. à aiguille mais son caractère distinctif consiste en une espèce d'éperon au bout des ligules, qui la fait ressembler à la fleur de certains Chrysanthèmes. La couleur de cette première variété de cé nouveau genre est rose glacé blanc... en attendant les autres coloris qui ne peuvent manquer d'apparaitre. Un Eschschelzit maorilina nain ÉSCHSCHOLTZIAM MARIFIMA à fleurs jaune elair, avec croix j+une foncé, une Pre. dt. 1: PATTES ORRE Li LE MONITEUR D'HORTICULTURE PS] 1 mevère de la Chine frangéc à feuilles panachees de blanc jaunätre, elc. Aimez-vous les gros melors? Si, Cultivez le Melon cantaloup Pomme dont les petits fruits ronds, nous dit la maison VIL- Momx er Cie, pésent environ un kilo, etdont non ! MELON CANTALOL P POMME la chair orange foncé est donnée comme exquise, On peut laisser de 6 à 8 fruits par pied, cela permel à de petits ménages de s'as- surer du Melon frais tousles jours. .pendant la récolte. Quel peut être à présent le nombre des variétés de pommes de terre? Et pourtant cela n'empêche pas d'en découvrir tous les ans de nouvelles. Sont-elles préférables aux anciennes ? Oui! Sionen croit lesobtenteurs. Cela nous amène à présenter une nouvelle née. Son nom ? La Bretonne! Ses mérites ? Grand rendement, résistance à la maladie! Sa couleur? Blanc rosé, panaché rouge au- tour des yeux! Sa forme? Oblonguc ! Sa grosseur ? Moyenne ! Sa chair? Farineuse et excellente ! Quoi, demander de plus”? JEAN Kary. (A suivre. Cattleya Percivaliana. Ce (#//ley de la section des /4hinlu est, de décembre à février, l’un des plus beaux ornements de la serre tempérée. Sa floraison succède aux (° marimu et (. Warocqueana et commence en général avant celle des C”. Triancæ ; qui le fait trèsrechercher, bien queses fleurs soient souvent plus pelites que celles des autres ('altleya de cette section. c'est ce C'est une espèce d'introduction relative- ment récente, dédiée par feu Reichenbach à M. Percival, un amateur anglais qui pos- sédaità Southport une importante collection d'Orchidées. Il est originaire Cu sud-ouest du Vénézuéla, où il croit sur desrochers ex- posés en plein soleil, à une allitude de 1300 à 1400 mêtres et à proximité de certains cours d’eau. C'est donc un C'uftleya qui de- mande à ètre placé à l'endroit de la serre tempérée qui est le mieux exposé à la lu- mière, sous peine de voir la plante dégéné- rer au bout de quelques années. Ses charmantes fleurs ont les divisions d'un rose lilacé, plus ou moins foncé, sui- vant les variétés, tandis que le labelle est re- marquable par son extrémité marron pour- pré et par sa gorge jaune d’or. La variété à fleur blanche, le (! Percivaliana alba est, crovons-nous, excessivement rare ; nous ne nous souvenons de ne l'avoir admiré que dans une grande collection anglaise, ainsi que dans l'ancienne collection de M. le con- sul Kienast-Zolly à Zurich en Suisse. La lumière électrique. (Quel délas- sement plus agréable pour un orchidophile, que ses occupalions retiennent au dehors pendant la journée, que de pouvoir passer ses soiréesau milieude sesplantes préférées, éclairées à la lumière électrique, d'autant plus que, sous cette vive lumière, elles re- vêtent un aspect plus féerique encore. Nous avons généralement observé que, la plupart du temps, lesingénieuses innovations se trouvent chez des médecins, qui sont des hommes d'étude et qui savent appliquer à leurs cultures des éléments qui échappent à la majorité des jardiniers. Le sympathique et regretté D' Grange à Paris était de ce nombre: mais pour en revenir à notre sujet, on peut voir en France, une magnifique ins- tallation de ce genre dans les trois char- mantes serres à Orchidées de M. le D'Jagu à Gisors ou en Belgique, chez M. le D'Capart à Bruxelles. Otlo BALLIF. 18 LE, MONITEUR Lt D'HORTICULTURE A PROPOS DU CONCOURS AGRICOLE DE PARIS Paris, le 19 février 1895 MONSIEUR LE MINISTRE DE L'AGRICULTURE, Au temps jadis, lorsqu'il se croyait vic- time d’un abus, où lorsqu'il désirait une amélioration quelconque, le bon public s’é- criait avec sincérité... mais sans espoir : Ah ! si l'Empereur le savait !.. et la chose en restait là. Aujourd’hui qu’il n’en est plus de même et que la Presse a crééun lien d’union entre tous les citoyens et les pouvoirs publics, sou- vent il est donné satisfaction à leurs récla- mations , C'est pourquoi je viens, Monsieur le Ministre, empruntant la tribune libre du Moniteur d'Horticulture, vous rappeler les désirs des exposants, spécialement du « Concours d'Horticulture » au sujet du Concours général Agricole, désirs que j'ai déjà eu l’honneur de vous développer de vive voix et que vous avez écoutés avec une bienveillante attention. Nous avons le ferme espoir que vous fe- rez étudier les Questions que nous avons l'honneur de vous poser, et que vous atta- cherez votre nom aux améliorations si ar- demment attendues par nos horticulteurs, arboriculteurs et maraichers, car eux aussi, appartiennent à la classe si intéressante des Paysans! Nous vous demanderons : Pourquoi, point capital, ne retarde-t-on pas la date du Concours agricole et ne le tient-on pas à une date fixe, moins froide que celle actuelle, puisque la semaine qui précède ie Mardi-gras na plus sa raison d’être, la promenade du Bœuf gras étant supprimée et lesanimaux grasn’entrant plus que pour une partlimitée dans ce Concours? Pourquoi n’avise-t-on point aux moyens de couvrir et de chauffer les salles du haut du Palais de l'Industrie en prévision de froids comme ceux de cette année ? La température nocturne dans certaines salles est descendue à 9° et 10° au-dessous de zéro et tous les produits délicats ont été gelés. On objectera certaines difficultés, des dé- penses elc.Les difficultés ont été créées pour être vaincues, et l’art de nos fabricants de chauffages à fait assez de progrès pour qu'on en obtienne un résultat satisfaisant ; du reste ce ne serait pas nouveau, témoin l'exposition des plans de l'exposition de 1900. Quant à la dépensenous n’en parlons pas, les visiteurs sont là pour la payer et au be- soin l'administration. En somme il n’est pas Juste que les exposants, qui font déjà de grands sacrifices pour orner l’exposition, voient, faute d’abris, leurs produits absolu- ment perdus et soient les seuls à en supporter les conséquences. Confiants dans le programme officiel qui les invite à apporter des fleurs, des arbres, des arbustes et des légumes forcés, c’est-à- dire sortant de la chaleur, ils doivent trouver le local nécessaire pour mettre à l’abri du gel les produits qu’ils ont obtenus. Pourquoi aussi, pour les plantes fleuries et les légumes forcés, fruits frais ele... alors que le Concours n’ouvre au public que le Samedi, oblige-t-on les exposants à installer leurs produits le Mercredi, dernier délai, le Jury passant le Jeudi à 9 heures du matin. Une ou deux journées en cette saison ont une influence énorme sur leur beauté, aux yeux du public payant. Pourquoi n’existe-t-il pas de médailles de vermeil ? Deux lots également méritants, sou- vent sont en balance; une voix fait descendre l’un des deux de la médaille d’or à celle d'argent : la différence est par trop grande, nous ne verrions aucun inconvénient à ce qu'on en créàt mème de deux modules. Ce principe est admis dans toutes les ex- positions horticoles, et quoi? empêche de le voir appliquer au Concours ? Pourquoi exiger un aussi long délai entre la déclaration à exposer et l'ouverture du Concours ? Les fleurs ne se font pas comme on veut et beaucoup de producteurs n’osent ou ne peuvent s'engager à exposer si long- temps d'avance. Ne pourrait-on tolérer que le dernier délai füt fixé à quinze jours avant le Concours ? Question de catalogue, dira-t-on ? Les retardataires en seraient quittes pour ne pas y figurer, voilà tout: ” Pourquoi n'y a-t-il pas de distribution » officielle des récompenses pour le Concours por ? Pourquoi, au lieu de publier à lPOficel, à ecacion du 1* janvier et du 14 juillet, une | longue liste de croix du Mérite Agricole (qui “fait sourire le publie)}et où nombre de noms intéressants passent inapercus, ne profite- t-on pas de toutes les fètes agricoles, Con- “cours général, régionaux, expositions horti- ; ”coles, ete., pour décerner toutes celles af- ” fectées à la région ? Cela en augmenterait la valeur morale, autant pour celui à qui on la … décernerait que pour celui qui la verrait donner en public et stimulerait le zèle de nos - vaillants lutteurs ruraux qui, comme le sol- à dat, recevraient cette récompense sur le | ‘champ de bataille pacifique où on produit la _vie quotidienne au lieu d’y semer la mort. J'en ai fini, Monsieur le Ministre, pour “ mes amis, et la dernière question que je me permettrai de vous poser est celle-ci; elle - vous intéresse ainsi que vos successeurs, Pourquoi, puisqu'il est d'usage de nom- . mer Officier du Mérite Agricole tout Ministre … de l'Agriculture qui quitte son portefeuille, ” ne lui remettrait-un pas cette Croix à son l arrivée? Cela le créerait, en toute justice, le . Grand Maitre dé ordre et lui permettrait, Een leur remettant cette distinction, de donner … J'accolade aux nouveaux Chevaliers, qui peu- - vent s'étonner de se voir attacher à la bou- } tonnière un ruban par un Ministre qui ne le ._ porte pas lui-même. Veuillez excuser, Monsieur le Ministre, notre grande indiscrétion, et daignez agréer " nr e ’assurance de mon profond respect. ? Lucien CHAURÉ. #4 33 4 | | LETTRES HORTICOLES D ? ._ À PROPOS DU CONCOURS GÉNÉRAL AGRICOLE (a > Fa toi, ma chère Rosina, qui, loin, bien ; Kio au delà des mers, a toujours les regards tournés vers notre belle terre de France, 1 ee cest à 1e EE ste LS Se QU dd ; LE MONITEUR D'HORTICULTURE | Fe J'aurais voulu en écrire bien long sur le Concours général agricole qui vient de se tenir, et que Les jolis yeux n’ont pas eu le plaisir de voir. Mais, hélas! si l'exposant propose, le froid dispose. Le temps a été beau, froid. Au point de vue floral, le résultat a été déplorable et on n°y pouvait rien. Les Jacinthes de Forgeot courbaient tris- tement la tête, les Primevères faisaient peine à voir; seuls, les Narcisses, les Jon- quilles, les Scilles, les Crocus, se raidissaient avec assez d'énergie. Les légumes étaient navrants. Pense donc : une salle ouverte à tous les vents, et dix degrés de froid. mal- gré les poëles à pétrole de Brochard. C’est grand dommage, car ces produits étaient admirables avant leur arrivée. Honneur au courage malheureux! Car il a fallu du courage pour exposer. Chez Vilmorin, la grande salle du coin est admirablement bien garnie, fleurie, et. chauffée, ce que l'emplacement permettait de faire ; aussi, à part deux massifs de Ciné- raires à grandes fleurs de coloris et de cul- ture merveilleux qui battaient un peu de l'aile sur la fin, l'exposition s'est assez bien maintenue; je ne te rappellerai pis toutes les variétés en plantes bulbeuses, tu les connais. Les genres en sont limités : dacin- thes, Tulipes, Scilles, Narcisses, ete. Quant aux variétés, ce sont, à peu de chose près, les mêmes que les années précé- dentes. Je te conduirai maintenant au grand salon d'honneur, au milieu duquel Grenthe, heureusement, a construit une petite serre très pratique, chauffée par un appareil à pétrole système Besnard : on applique le pé- trole à tout; on aurait pu faire aussi des applications du chauffage par la glace, le combustible n'aurait pas manqué dans... les abreuvoirs des bestiaux. Cette serre a servi de nécropole à toute une collection d'Azalées indiennes en pleine floraison, à Lange, qui n’en semble pas plus satisfait. Il y a de quoi. Près d’elles, les OEillets à Régnier font assez bonne figure, ainsi que le Muguet cultivé très pratique- mais atrocement ETES PPT OT SEPT RTE à Û Ê SP < k £ 4 0 LE MONITEUR’ D'HORTICULTURE ment par Millet, qu'on ne voit pas sans ses ravissantes Violettes. Quelques Orchidées, pleurant sur leur exécution, se consolent en compagnie d’A- nanas à Crémont, et de quelques Jacinthes et Tulhipes, venues on ne sait d’où. Je vois des flammes gourmandes briller dans les jolis yeux, car tu devines qu'en sortant de là je m'arrête chez Salomon, et que j admire, sans cesser d'admirer, ses rai- sins toujours remarquables, surtout son Chasselas de Fontainebleau avec qui aucune autre variété n'a pu rivaliser, el qu'aucun producteur n’a pu dépasser. Verse un pleur : J'y goûte, el tu ‘n'es pas là. À. Cordonnier, qui n’a pas voulu faire ou- blier ses grapperies de Bailleul, nous pré- sente son raisin noir, qu’on prendrait pour des grappes de prunes. Voici encore une admirable collection des fruits du verger modèle de Panhard, un amateur qui enlève tous les suffrages, et les produits spéciaux de Bureau, en Cal- ville : Emery Lambert a des pommes, Grand Alexandre, Belle du bois, et despoires; Passe crassune, Doyenné d'hiver, Directeur Alphand, Belle Anyevine Catillac, qui sont là pour donner un démenti à ceux qui prétendaient que les beaux fruits ne se conserveraient pas cette année. Puis, lorsque je t’aurai rappelé, pour mémoire, la nombreuse et utile collection de pommes de terre de Hyacinthe Rigault de Groslay, les énormes Asperges Lhérault d'Argenteuil, je repasse par les galeries tou- Jours envahies par les camelots et je re- marque avec plaisir que Deny et Marcel, les habiles architectes paysagistes, ont eu pour la première fois l’heureuse idée d'exposer toute une série de plans de jardins, pro- priétés, etc., d’une exécution parfaite. Ah ! au fait! si, pendant ton séjour à Cara- cas, tu entendais parler d'un riche amateur qui désirerait appliquer à sa propriété l'art paysagiste français, qui n’a plus de rival, songe à eux; n'oublie pas non plus les orchidées à Ballif et les timbres-poste à Mesmier. J’allais omettre, et c'eût été dommage, car c'est le clou de l'exposition horticole, le | Grand prix d'honneur, Moser, qui, par un tour de force, avait amené à point un ma- gnifique lot de plantes et arbustes fleuris pour garnir toute une salle mais quetoujours la température a obligé de reléguer dans le salon de l'Empereur, où elles étaient bien chauffées, mais peu visitées. Je note les Azalea vittula lineata, blanc rosé panaché rose ; À. vitlala alba, blanc; A. vittula macu- lat; A, duleis major, M. Ch. Leirens, ele. En Azalées mollis : Baron Ed. de Rothschild, rouge minium maculé rouge; #. Ebenezer Pycke, rose maculé orange; Puron Constant de Rebecque, jaune clair maculé orange; Marcel Moser ; Bouquet de flore, rouge brique; Professeur Rodiyas, ete. Des Azalea amaænu recouvertes de jolies fleurs rouge violacé, avec les variétés oblusa, rouge vif; rosea, rose pâle ; «lba, blanc. Puis, des Rhododendrons : Mme Bertin, rouge ponceau; Vesuvius, rouge foncé; Cunningham. withe, blanc; le R. spectabile n grandiflorum de l'Himalaya, etc. Ne Les Magnolia Soulingeana et Alexandrina à fleurs blanc et violet. Des Andromeda Juponica et AT. floribunda, charmant arbuste rustique à grappes de fleurs blanches trop peu répandu, eu égard à ses réels mérites. Une collection très nombreuse de loutes les variétés d’Aucubas en fruit depuis le plus vert foncé en passant par toutes les pana- chures et macules blanches etjaunes. Des lilas en arbres des Kalmias, etc. etc., Les magnolias, les arbres fruitiers et les conifères de Camille Defresne, qui mar- che sur les traces de son père Honoré De- fresne, rivalisent avec ceux de Croux et se font admirer; j’en ai fini avec l'horticulture. Quant au reste, tu le connais aussi bien que moi, car les Concours se suivent et. se ressemblent. Guillot-Pelletier et Grenthe exposent tou- jours leurs serres; Besnard, ses alambies Estève, Beaune et Broquet, leurs pompes; Thiolon et Mariette, culture; Anfroy, ses paillassons et ses pa- niers à orchidées; Ravois, son insecticide et son mastic à greffer; Jeyes, son Crésyl, etc. Ton affectionné, Lucio. leur matériel d'api- LE MONITEUR D HORTICULTURE 51 sans pentes excessives et bien entretenues ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) Æau. — L'eau constitue le principal attrait d'une propriété. A elle seule, tient un spectacle et nous intéresse pendant de longues heures. L'eau c'est le bruit, c'est da variété, c'est le mouvement. Elle a une voix qui parcourt loute la gamme des sons. Parfois elle devient grondante et terrible, Duis elle se fait câline, caressante et jaseuse, Hantôt, silencieuse et immobile, elle a Pair d'être absorbée dans une méditation pro- fo: de, tantôt, fée capricieuse, elle se préci- pite en bonds désordonnés lançant aux “herbes du rivage les perles de sa robe trans- “parente. On dirait presque un être animé, tant sa mobilité exprime la vie, C’est elle qui, par les artères du sol, porte aux végé- “taux des courants de sève généreuse; c’est elle qui gonfle incessamment de ses sucs nouvriciers les veines des arbres et des plantes: c’est elle qui circule sous l’épiderme velouté des vertes frondaisons et des co- olles parfumées. L'eau! c’est le sang de Ja terre. “ Nachetez pas une propriété sans eau! Si vous ne pouvez pas en avoir de naturelle, procurez-vous-en artificiellement. Une pro- riété sans eau est un corps sans âme. * - Points de vue. — Le paysage environnant joue un rôle important dans l'architecture des jardins. Si la propriété n’est pas très considérable, c’est sur l'extérieur que se- ront dirigées les principales vues. Il est donc de tout intérêt que cet extérieur soit aussi agréable et aussi varié que possible ; il est bon de s'assurer que quelques cons- t uctions ne viendront pas plus tard mas- Lquer les heureux effets que l'on prévoyait. — De mêmeon devra rechercher s’il n’existe “pas quelque projet de route ou de chemin “de fer pouvant, à un moment donné, mor- |celer Ja propriété. : \ à 4 CP: à » Accès, communications, voisinage. — L'état et la viabilité des chemins qui conduisent à “un terrain doivent peser d’un certain poids elle auxquelles la propriété pourra être reliée par la créacion d’allées ou d'avenues, pré- sentent un grand intérêt. La proximité d’une station de chemin de fer est également à prendre en considéra- tion. Le voisinage d’une ville ou d’un bourg est des plus favorables pour les nécessités de Ja vie; on devra cependant éviter la proximité des villes manufacturières, dont les odeurs et les famées delétères gateraient le charme d'un site. En résumé, le terrain idéal est un coteau salubre, fertile, exposé au Sud ou au Sud-Est, situé dans un cadre pittoresque, arrosé par des eaux naturelles, d’un accès et de communication faciles, à proximité d’un centre d’approvisionnement. Toutes ces qualités se trouveront rare- ment réunies : c'est le terrain qui se rap- prochera le plus de ce type qui devra tenter le choix de l'amateur. boisé, $. IT. Æmplacement de l'habitation. La plupartdes considérations, qui doivent servir de guide dans l'acquisition, d’un ter- rain, ont une corrélation intime avec le choix d'un emplacement pour l'habitation, Nous ne ferons donc, dans cette étude, que les compléter en descendant du point de vue général au point de vue particulier et, à part quelques aperçus nouveaux, les règles que nous allons tâcher d’esquisser ne se- ront qu'une déduction des principes que nous avons exposés dans le paragraphe pré- cédent. Nous continuerons à présenter nos idées sous la forme didactique, forme aride qui se prête peu à l'éclat du style, mais quia l'avantage de dégager les préceptes de tout élément étranger et de les mettre en pleine lumière. Pourquoi appelle-ft-on nos écoles des classes? Probablement parce que tout en- seignement s'y fait par classification mé- thodique. Notre but, en écrivant ces quel- ques lignes sur l'architecture des Jardins, n'est pas decharmer lelecteur, mais de l’ins- sur les décisions d'un acquéreur. Des routes truire. Er RAIN es MONITEUR . 52 LE Notes sur l'emplacement de l'habitation. Sualubrilé. — L'habitation ne devra ja- mais être placée sur un point bas ni dans le voisinage immédiat de l’eau, surtout de l'eau stagnante. En se conformant à ces prescriptions, onévitera les brouillards, l'hu- midité et les miasmes paludéens. Orientation. — Par l'orientation d'une maison nous n’entendons parler que de la position de la facade principale par rapport aux points cardinaux. Chaque construction isolée peut en effet être considérée comme le centre d’une Rose des vents. Elle sera donc tour à tourinfluencée par des courants contraires sur chacun deses côtés el recevra, suivant les différentes heures du jour, les rayons solaires, plus cu moins directement sur chacune de ses faces. Cependant l'orientation de la facade prin- cipale a une grande importance; car c’esl de ce côté de l'habitation que seront placées les principales pièces, etc'est vers ces pièces que convergeront les vues qui correspondent à des espaces ouverts dans le jardin d’agré- ment. . Les autres ‘côlés sont moins intéressants et on peut y sacrifier l'agrément des vues aux abris. En France, l'orientation la plus favorable pour la façade d’une habitation est le Sud ou le Sud-est. La distribution intérieure sera réglée sui- vant les besoins et les convenances person- nelles. Disons cependant qu’une chambre à coucher ouverte à l'Est recevra la première visite dusoleilet seratrèsagréable. De même une salle à manger exposée à l'Ouest et abri- tée par des massifs compacts, permettra de jouir sans inconvénient des derniers rayons du jour tamisés à travers le feuillage et des riches colorations du couchant. Vues. — Ce que nous avons dit des vues à propos du terrain, peut s’appliquer à plus forte raison à l'habitation. C’est de cet ob: jectif que doivent partir les rayons visuels vers les points les plus intéressants de la propriété du paysage environnant, Il im- porte donc d'établir sa construction dans la situation la plus favorable à la satisfaction des yeux. Si la propriété est très étendue m7, Ë 2 » 4 PTS Cape ri ba a : PEUT ER ik A Ni T'AON EQUA tes 24 D'HORTICULTURE _de l’étudier, et de lui trouver des attraits el accidentée, il serait téméraire de penser! pouvoir concentrer tout le paysage à portée des vues de l'habitation. D'ailleurs ce serait une faute. Une beauté qui nous montrerait à la fois tous ses charmes nous fatigueraitdl| bientôt. Il faut qu'elle nous laisse le loisir secrets. LÉO Tout ce qui est connu lasse au bout d’un certain temps. Relisez tous les soirs la page la plus sublime qui ait jamais été écrite, el qui, la première fois qu’elle s’est révélée à vous, vous a secoué d’un long frisson ; au bout de huit jours, vous ladédaignerez pour quelques lignes de littérature frelatée. Une science n’a d'intérêt pour celui qui l'étudie que tant qu’elle lui offre des problèmes à éclaircir ; il est inutile de s'imposer des re cherches quand on a touché les limites du savoir. 4 De même, une propriété dont l'œil em | brasserait tous les détails du même point n’engagerait plus le visiteur à la parcourir Ilest bon de laisser à la promenade le plaisir des découvertes et de l’imprévu. Ce- pendant, il faut que l’habitation ait dans son: cadre, des horizons assez étendus et des ob= jets assez variés pour que, lorsque pour une» cause ou pour une autre, onest confiné au. logis, les yeux trouvent à l’extérieur une ré- création agréable. (A suivre.) à E. Deny et C. MARCEL, Architectes paysagistes.M EE 110 PETITE POSTE No 1618. M. de T. à V. — Le moment d'employer. le sulfate de fer est près d'arriver : aussitôt Jen dégel et vos labours du printemps faits, vous” n'aurez qu’à répandre à la main, au pied des ar- bres, sur le rayon vuccupé par les racines, le sul-. fate et, petit à petit, sous l'influence des pluies” printanitres, il se dissoudra, descendra en terre et sera assimilé au fur et à mesure par les radicelles." On peut aussi arroser les plantes à la dose des 60 à 100 grammes pour ua arrosoir de 10 litres. Nous pouvons vous en faire adresser la quantité, que vous désirez. ; C1 No 5582. M. J. P. à St-Q.—La fleur d'orchidée que vous nous avez envoyée est le Trichopilia tortilise > + 4 | > a ESA AUS Où DRE Te 323 «46 + Ph ds F4 » ET # NT PA RP PR Ep re na LE 1 MONITEUR PERCÉE ECEUELTEURE SOMMAIRE CHROMOLITHOGRAPHIE : ENCEPHALARTOS HORRIDUS, Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Les Orchidées'à la Société nationale d’Horticulture de France. Les octrois à la Société des Agriculteurs de 1895. Un nouveau titre. Lucien Chauré. — de France Les Orchidées : des Deux-Mondes et les Orchidées. L’'Orchid album. Of{o Ballif. — Les qualités d'une pomme. Expositions Les nouveaux Catasetum. La Heure Les Cycadées, Otto Ballif. — Les plantes de serre (suite). Jag.— Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes mises au com- merce, en1895. Jean Katy. — Une bonne vieille plante : é riculture : La Poire : Beurré Bretonneau. Alphonse Dachy. — Architecture des Jardins (suite). Æ. Polral. — Arbo- Deny et Le Physianthus albens. C. C. Marcel. — Connaissances utiles, Baroscope, Æ.Poiret. — Bibliographie. — Les Catalogues reçus. Gravures NotRes : Macrozamia spiralis.— Dioon edule. Encephalartos villosus.— Ipomæa purpurea flore pleno. Linaria Cymbalaria flore pleno. — Pentstemon Gordoni splendens, — Types d'emplacements de constructions. Au Ministère de l'Agriculture. — Nous apprenons, de source certaine, que la question de reporter le Concours général agricole à la première quinzaine d’avril est en discussion, etque, par suite du projet de démo- lition du Palais de l'Industrie, dont le besoin ne se faisait pas sentir, ce Concours se tien - drait quelques années dans la galerie des machines au Champ de Mars. Le Concours régional agricole qui devait avoir lieu à Vienne (Isère) du 22 au 30 juin est reporté au 24 août — 1° septembre. ESS Les Orchidées à la Société natio- nale d’horticulture de France. — C'est le 28 février qu'a eu lieu le premier concours trimestriel de 1895, réservé spécia- lement aux Orchidées. A en juger par le nombre considérable des apports, on aurait puse croire un moment à une des expositions générales de printemps. La majeure partie des Orchidées fleurissant à celte saison étaient largement-représentées ; de superbes variétés de Cultleya Trianæ dont les labelles étaientrichement colorés ; de remarquables albinos tels que des ZLycaste Skinneri alba, Cœlogyne cristata alba, le Selenipedium Schre- 10 mars 1895. deræ splendens, le Cypripedium hybridum conco-Larwre, de charmantes variétés du nou- veau Cypripedium Charlesworthi, l'Odon- loglossum Ediwardi avec ses quantités de fleu- rons violet foncé, de superbes O4. Alerandræ du type Patcho et des hybrides nalurels, ainsi que de nombreux métis de Cypripèdes de récentes obtentions, ont été les Orchidées les plus admirées de cet important con- cours, (EE Les octrois à la Société des agri- culteurs de France. — La Société des agriculteurs de France a adopté le vœu suivant : 1° Que les droits d'octroi sur les produits agricoles, notamment sur les boissons hy- giéniques et sur les viandes, soient réduits le plus largement et dans le plus bref délai possible, à Paris, comme dans les autres villes, en vue de rétablir l'égalité devant l'octroi entre l'agriculture et les autres branches de la production nationale; 2° Qu'en conséquence, les taxes ainsi ré- duites ou supprimées soient remplacées, s'il y a lieu, par l’un des moyens indiqués : soit par la Commission du Sénat, soit par la Commission du budget de Ja Chambre des députés, ou par des taxes nouvelles, ou sur taxes établies sur les produits non agricoles actuellement admis en franchise et sur des objets destinés à la consommation de luxe; 3° Que, conformément à ses vœux de 1883. les maxima inscrits au tarif général de 1870 D4 LE MONITEUR D'HORTICULTURE aient désormais un caractère obligatoire- ment limitatif à Paris, comme dans les au- tres villes ; 4° Que les dépendances rurales détachées de l’agglemération principale ne puissent jamais être englobées dans le périmètre de l'octroi. a > Les qualités d’une pomme. — Si la peau de pomme risque d’engendrer des ma- ladies de gorge, voici lopinion d’un autre médecin au sujet de la pulpe. La pomme, plus que tout autre fruit, con- tenant du phosphore, on devrait tous les soirs, avant de se coucher, en manger une crue ; cela faciliterait les fonctions du foie et des reins; les acides en excès dans l'estomac étant absorbés, la digestion s’opérera bien, et on obtiendra un sommeil calme et répa- rateur. Par son acidité, elle est, comme le citron, un désinfectant de la bouche, et calme la soif chez les altérés, les malades et les ivro- gnes. GE Expositions de 1895. — Lyon, La Société d’horticulture pratique du Rhône organise du 46 au 24 novembre 1895, unelrès importante exposition de chrysanthèmes, roses, œillets, bouvardias, cyclamens et primevères; 50 concours sont instilués avec plus de 150 médailles. L'exposition est ouverte aux horticulteurs, aux amateurs et aux jardiniers de France et de l'étranger. Les demandes devront être adressées avant le 25 octobre à M. Chabanne, sécrétaire géné: ral de la société, au Palais des Arts à Lyon. Haarlem (Molande) du 22 au 26 mars. La Société générale de Bulbiculture, de Haarlem, organise pour le 22 mars, sous le patronage de la Reine des Pays-Bas, une exposition très importante de plantes bulbeuses fleuries, entre tous les cultivateurs du pays; 132 con- cours sontouvertsdont, 20 pourles jacinthes, 22 pour les tulipes, 12 pour les narcisses, etc. Cette exposition, qui promet des merveilles sera tenue à Haarlem dans la grande salle des fêtes du cercle Vereeniging et fournira une belle occasion aux amateurs de ce genre ————— ———————_—_—————————————————_——————————_—_—___—————— — de plantes d'admirer des cultures spéciales comme on n’en fait... qu'en Hollande. KT Un nouveau titre. — Nous relevons dans le compte rendu d’une exposition le nom d’un juré avec le titre : horhiculteur honoraire (sic). Qui diable peut bien conférer l’honorariat à un horticulteur ? Lucien CHAURÉ. 1 D SA LES ORCHIDÉES Les nouveaux Catasetum. — Grâce aux récentes explorations de l’Amérique tropi- cale ainsi qu'aux recherches persévérantes des collecteurs de l’Æorticulture interna- honale, le genre Cataselum vient de s’enri- chir d’un grand nombre de superbes es- pèces ou variétés, qui ont révélé aux Orchi- dophiles un genre peu apprécié jusqu'ici. Nous sommes certains qu’une fois connus et introduits en quantités en Europe, ils deviendront des Orchidées à la mode et que les personnes qui s'intéressent à ces plantes leur prodigueront toutes leurs faveurs. Les sixième et septième livraisons du dix- ième volume de la Zindenia sont exclusive- mentconsacrées à ces nouveautéset publient lesbuit chromolithographies des Catasetum Lindeni: C. Luciani; C. splendens album ; C. splendens atropurpureum ; C. splendens Aliciæ ; C'. mirabile'; ©. Bungerothi aurantiacum et C. imperiale, les plus beaux représentants de ce genre, dont la richesse des coloris et l'étendueinfinie des merveilleuses variations de leurs fleurs, font actuellement tant de bruit dans le monde scientifique et orchi- dophile. La Revue des Deux Mondes et les Orchidées. — Les Orchidées deviennent de plus en plus les plantes à la mode ; aussi la Æevue des Deux Mondes vVient-elle de leur consa- crer une page dans son numéro du 45 jan vier 189%. Nous savons gré, à l’auteur de cet article détaillé, de chercher à répandre le goût de RE 7 De EN EE ee RSR PE NP LE _ cette culture parmi les innombrables lec- … teurs de cette Revue universelle ; mais nous 4 regreltons qu'avantde traitercettequestion, De ilu’ait pas puisé certains renseignements ‘4 près des spécialistes de la nouvelle école. — 1 L'auteur développe le sujetavec toutle talent 1 d'un bon écrivain, mais il a été induit en er- l LA Ê reur, sur divers points, en matière orchido- Dphile. …_ En relatant par exemple les propriétés des — Orchidées et en voulant vanter le mirifique Ælixir d'amour fait avec la farine extraite, dans l’Archipelmalais, de la graine du Grami- . matophyllum speciosum, il présente cette espèce comme une pelile Orchidée, alors que c'est . celle qui atteintles plus grandes dimensions ; j » ses pseudo- -bulbes garnis de feuilles, qui ont À quelque ressemblance avec de gigantesques - roseaux, atteignent 3 à 4 mètres de hauteur “ et leurs énormes inflorescences dépassent Ê souvent une longueur de { m. 50 à 2 mètres. Sur le chapitre de leur valeur. M. Ed. Plauchut semble aussi s'être égaré sur des ai . comptes rendus fantaisistes de journaux po- pritque qui ont souvent annoncé des résul- . tats de vente aux enchères publiques les- # Mauels n'ont jamais été atteints. C'est ainsi [4 qu'il parle de 40,000 francs pour un (ypri- … podium Lawrenceanum, var. Hyeanum, alors Ë que le chiffre maximum payé pour le raris- _sime Cypripedium Slonei, var. platytænium, a i _ été de 8,200 francs ; puis le fameux Vanda x Sanderian: de l’ancienne collection Morgan à New-York, vendu 9,500 francs, qui, en réalité » fut adjugé 4,500 francs, ce qui est déjà un . beau denier pour une plante. … Mais où l’auteur n’est plus renseigné du u. tout, ou tout au moins ce qui tendrait à faire - croire que son article auraitété oublié depuis “ des années au fond de quelque carton, c’est lorsqu'il recommande la visite des serres … d'Orchidées à Paris chez MM. Luddemann Thibaut et Rivière. Ces élablissements, dis- - parus depuis longtemps, ont joui jadis, il est . vrai, d'une grande renommée; mais, à cette . époque la culturetoute primitive de ces plan- » tes différait complètement de celle d'aujour- . d’hui. Il serait facile de citerles serres de quel- L ques-uns de nos principaux orchidophiles de la région parisienne, où les personnes dési- M reuses de s'initier dans cet art pourraient he. 4 : "+, * un ue © LE MONITEUR D'HORTICULTURE 59 A trouver tous les renseignements désirables. Nous devons néanmoinsremercierl'auteur de cette étude, très agréable et très intéres- sante à lire, et désirons même qu'il y re- vienne muni d'indications plus nouvelles et plus exactes qu’il trouvera facilement auprès des spécialistes en matière orchidophile. L'Orchid Album. — La sixième livrai- son du onzième volume de celte iconogra- phie a publié les planches des Orchidées suivantes : Cælogyne cristata,une plante très répandue au nord des Indes anglaises. et une des Or- chidées les plus populaires, dont les char- mantes grappes de fleurs blanches ornent avec profusion nos serres tempérées pendant une partie des mois d'hiver ; le ?Aajus gran- difolius, espèce terrestre du sud de la Chine et dont l'introduction en Europe, remonte déjà au siècle dernier; ses inflorescences érigées, dépassant souvent un mètre de hau- teur, supportent de nombreux, grands et beaux fleurons aux divisions brunes, avec un labelle rose violacé ; les Pleione maculatu et lagenaria, joliespetites Orchidées à feuilles caduques et connues sous le nom de Crocus des Indes, à cause de leur port et de leur végétation qui a quelque analogie avec ces plantes bulbeuses, puis le Sophronitis gran- diflora, ravissante m:niature des montagnes des Orgues (Brésil) dont les fleurs rouge écarlate produisent un charmant effet dé- coratif dans les serres froides. OrrTo BALLIr. Rv LES CYCADÉES Cette famille, qui tient à la fois de celles des Palmiers et des Filicinées, par son port et sa végétation, et de celles des Conifères par son mode de fructification, a été clas- sée par les botanistes dans une division spéciale, les Gymnospermes, qui, outre les Cycadées, renferme la grande famille des Conifères et les Gnétacées. Ce sont des plantes remarquables à la fois par leur aspect bizarre et par leur port majestueux; elles sont propres à la déco- »6 LE MONITEUR D’HORTICULTURE \ ration des serres tempérées et des serres froides, des jardins d'hiver, des apparte- ments, ainsi que des parcs et jardins pen- dant la belle saison. En Belgique, en Allemagne surtout, ainsi que dans tous les autres pays du Nord, on en cultive des quantités considérables, non seulement comme plantes de décoration, mais pour utiliser leurs frondes (feuilles). Dans ces pays, on remplace souvent les fins bouquets mortuaires par une fronde de Cycadée, à la base de laquelle on fixe, sui- vant la saison, une Rose ou un Camellia blanc TS € Elles prospèrent bien en serre froide ou en serre tempérée, mais à la condition de les placer chaque printemps pendant quelques semaines dans une serre un peu plus chaude, afin de faciliter leur pousse annuelle. Les Zamia, par contre, préfèrent être cultivés toute l’année en serre chaude. La majeure partie des espèces de Cycas sont originaires de l'Asie orientale. Aux Indes, on extrail de leurs troncs une subs- tance moelléuse, ayant assez d’analogie avec le sagou, dont les Indiens sont très friands. En Chine, au contraire, les Cycas À ze LT. Nr re ji WWE que ENCEPHALARTOS VILLOSUS (Haage et Schmidt). avec un nœud de soie ou de satin blanc (1). Ce sont spécialement les frondes de Cycas circinalis, media, revoluta et de Zamia qui sont le plus employées pour cet usage. Toutes les Cycadées proviennent de con- trées où la température ne descend jamais au-dessous du point de congélation de l’eau. (4) Un fait qui nous prouve la préférence donnée dans quelques pays aux frondes de Cycadées pour les décorations funéraires était la grande couronne offerte par l'empereur d'Autriche aux récentes funé- railles du Tsar Alexandre IN à Saint-Pétersbourg. C'était un ovale de deux mètres et demi de hauteur confectionné sur un fond d’une centaine de frondes de Cycas revoluta sur lesquelles on avait fixé des fleurs d'Orchidées et d'Anthurium. ‘ grains une espèce d’Arrow-root (agutiquepa), sont des arbres sacrés ; les premiers exem- plaires qui ont été importés en Europe furent des Cycas revoluta, que des voyageurs européens dérobèrent pendant la nuit dans un cimetière,chinois ; après avoir eu maintes difficultés à surmonter, ils purent embar- quer leurs troncs et prendre le large avant la découverte de leur larcin, qui leur aurait sûrement coûté la vie. Les Japonais utilisent beaucoup ce Cycas pour l’ornementation de leurs jardins. Le Dion où Dioon edule, genre monotypique e-t originaire de l'Amérique centrale; les Mexicains le cultivent pour extraire de ses US RS a LR sat RDA US D Re , ñ 4 r : LE MONITEUR D’HORTICULTURE d7 qui est inférieur en qualité à celui que l'on RAGIT DIOON EDULE (Haage et Schmidt) obtient des rhizomes du Maranta arundi- nacea | Les Æncephalartos sont tous originaires du sud de l'Afrique, principalement de l'ile de Madagascar, de Nalal et du cap de Bonne- Espérance ; les Zamia de l'Amérique centrale et du sud; les Macrozamix de la Nouvelle- Hollande; les Bowenia et les Catakidozamia de Queensland en Australie, etc. Quant à leur culture, elle est des plus faciles ; peu de plantes en effet exigent moins de soins pour bien prospérer. Elles se plai- sent dans tous les sols et présentent le grand avantage d’être des plantes d'appartement qui se maintiennent très longtemps en bon état. Leur multiplication se fait généralement au moyen de troncs ou de fragments de trones dont quelques établissements horti- coles importent chaque année des quantités d'exemplaires. Dès leur arrivée en Europe, on place ces troncs en serre chaude, en ayant soin de leur donner de la chaleur de fond, et au bout de quelques mois de ce traitement, ils développent de nouvelles frondes, après quoi, on les passe en serre tempérée ou froide pour aoûter leur feuillage. Le Cyras Neo-Caledoniea est fréquemment multiplié de graines importées de Nouméa et forme en deux ou trois ans de jolies plantes, qui sont - très recherchées des fleuristes pour les gar- nitures d'appartement. . Le nombre des Cycadées, cultivées de nos jours dans les principaux établissements horticoles et dans les jardins botaniques, Toutes nombreuses e | PENTSTEMON GORDONI SPLENDENS tiges florales de 70 à 75 centimètres, vertes de grandes fleurs bleu foncé. cou- Jean KATY. SR UNE BONNE VIEILLE PLANTÉ — LE PHYSIANTHUS ALBENS Quel est le nombre des bonnes vieilles plantes oubliées? On n’en sait rien, il est même incalculable si nous pouvons l'avouer. Tous nos confrères le disent, le redisent sans cesse, sans pouvoir améliorer cet état de choses. Nous croyons nous-même que les plantes suivent un peu le cours de la mode! De la mode tant qu'on voudra pour les nouveautés; mais, en arrière d'elles, ne croyez-vous pas, chers lecteurs, que, dans tout le tas de ces vieilles plantes, il n'en existe pas quelques-unes qui méritent tout autant la culture, si ce n'est même plus, que les nouvelles nées. Les plantes les plus oubliées ou plutôt les plus démodées sont, encore et sans contredit, les plantes grimpantes, Rien qu'à ce mot de 60 LE MONITEUR D'HORTICULTURE po t-on) plantes grimpantes, il nous semble que nous voyons sourire le savant directeur du Jardin alpin de Genève, M. Correvon, lui qui préconise tant leur culture. Nous venons donc aujourd’hui nous asso- cier à lui pour vous recommander et vulga- riser ces végétaux. On ne peut invoquer le défaut ou plutôt le manque de place pour leur culture. Nous sommes certain d'avance qu'on a toujours à sa disposition un pignon de maison, un mur de soubassement, un mur de soutène- ment, un mur de serre, une tonnelle, une ruine, un tronc d'arbre, etc.; ou, faute de cela des tuteurs artistiques, des tuteurs spi- raux, etc., et, pour peu qu'on y mette de la bonne volonté, on trouvera toujours de la place pour caser une de ces lianes. Qu’y a-t-il de plus joli qu'un mur garni d’une belle verdure et de magnifiques fleurs odoriférantes pendant toute l’année? C'est-à beaucoup près plus attrayant que la vue monotone du crépi, de la pierre ou des bri- ques rouges qu'on ne peut regarder par l'in- solation sans avoir mal aux yeux. Parmitoutesces belles vieilles lianes, dont la décoration estivale et automnale est remarquable, il en est une qui est bien oubliée de la grande majorité de nos lec- teurs: c’est le PnysrANTHUS ALBENS (art. ou l’Arauja albens (G. Don) c’est pourquoi, nous allons essayer d'attirer leur attention sur ses mérites et de remettre à jour celte Asclépiadée, qui est à tort considérée par certains auteurs comme une plante de serre tempérée ou de serre froide, Dans le midi, le centre et l’ouest de la France, elle est entièrement de plein air. Sous le climat de Paris, lorsqu'elle est plantée à bonne exposition elle résiste sans difficulté aux hivers moyens. Le Physianthus albens est originaire des parties septentrionales du Brésil, IL est volubile lactescent et remarquable tant par son port gracieux, son feuillage persistant, co- riace,opposé peuunsagitté, d'un vert glauque à la page inférieure, que par ses fleurs à co- rolle blanche légèrement lavée de rose, A ces fleurs, très odoriférantes, disposées en cymes dichotomes succèdent de jolis fruils ayant assez d'analogie, comme forme, à de très grosses prunes d'un vert glauque. Ceci dit, abordons sa culture telle qu’on la pratique sous le climat parisien et qui est des plus simple. Sa multiplication a lieu par semis et par boutures faites à froid ou à chaud. Le semis à lieu au commencement de mars sur couche tiède tout comme on le fait pour nos plantes annuelles de massif. Il est repiqué sur une autre couche en attendant sa mise en place qui ne se fait pas attendre puisqu'elle à lieu fin avril, commencement de mai au plus tard, Le Physianthus réclame une terre légère, fraiche et siliceuse ; le terreau de feuilles est son amendement favori, etil accepte aussi très volontiers tous les engrais chimi- ques quels qu'ils soient; soumis à ce régime il acquiert un très grand développement et peut recouvrir pendant un seul été plusieurs mètres carrés s'ilest palissé et dirigé avec précaution. Il peut être considéré comme plante an- nuelle ou comme plante vivace. Dans le premier cas il n’y a qu’à ressemer tous les ans. Dans le second cas, il fant le couvrir ou le relever aux approches de l’hiver et le ren- trer en serre froide ou dans un local quel- conque très sain comme 6n le fait pour les Fachsias ; il reprend sa place au printemps. Pour faciliter le travail du rempotage et de Ja rentrée ilest rabattu à environ 50 ou 80 centimètres du sol, ce qui n’entrave en rien sa végétation tuture. Il repart ou plutôt il développe très bien, et en très grand nombre, des bourgeons qui, une fois remis à demeure en pleine terre, croissent avec une rapidité et une vigueur sans pareilles. Les boutures doivent être faites avec de jeunesrameaux qui, soumis à chaud, dévelop- penttrèsrapidementleursracinesadventives, A froid (1), il faut prendre du bois plus aôuté l'émission des racines est bièn plus longue. Quoique cultivé en plein air, il a toujours sa place, (sous le climat nord de la France) (1) Bouturage presque délaissé et remplacé par celui fait à chaud. Nous le mentionnons ici pour ceux qui n'ont pas à leur disposition le matériel nécessaire pour le faire à chaud. ne nd * LE MONITEUR D’'HORTICULTURE 61 rm en serre froide chez les collectionneurs el les amateurs de belles plantes (2, Pour terminer, nous dirons à nos lecteurs que nous avons voulu tout simplement, en publiant cet article, essayer de faire sortir de l'oubli une bonne et belle vieille plante grim- pante et engager les amateurs, les horticul- teurs et jardiniers, de faire une plus grande culture à l'air libre (3) sans la moindre hési- tation. 4 ARBORICULTURE C. PoTRaT. LA POIRE : BEURRÉ BRETONNEAU _ La Poire: «Beurre Bretonneau» est un fruit médiocre, et néanmoins c’est une variété qui mérite la culture. Aprèsune première réflexion, on peutlrou- ver étrange qu'on recommande la culture d’un mauvais fruit, alors que les bons sont si nombreux, si nombreux qu'on n'a, pour ainsi dire, que l'embarras du choix. Ce raisonnement est sensé, mais ji] n’en esl pas moins yrai qu'il ne peut être absolu, et quelquefois, c'est le cas ici, la culture d’un arbre donnant des fruits de qualité inférieure offre des avantages au cultivateur. Les jardiniers marchands, c’est-à-dire tous ceux qui cultivent des arbresen vue d'en vendre les produits sur les marchés, ceux-là seuls, ont intérêt à planter le « Beurré Bre- tonneau ». La récolte sera presque toujours plus lucrative que celle de la plupart de nos bonnes variétés d'automne. A l'automne, les fruits abondent partout, etces fruits quin'ontqu'une très courte durée ne peuvent s'expédier au loin; aussi ils’'en- suit une dépréciation forcée. Le « Beurré Brelonneau » est d'une bonne conservation, il arrive à maturité en plein (2) Si toute fois on veut voir la malurité com- plète de ses fruits. . (3) Aux routiniers sceptiques nous leur attestons toute réussite s’ils se conforment aux principes ci- dessus décrits. hiver, alors que déjà les poires deviennent rares, et il peut voyager sans dommage, sa chair étant bien ferme; toutes ces qualités lui assurent une vente facile et rémunéra- trice, La plus-value d’une récolte de « Beurré Bretonneau » comparée à la récolte d’une va- riélé d’automne est de plus des deux tiers. Le « Beurré Brelonneau » est un arbre ex- cessivement vigoureux à port élancé, pyra- midal, Son bois est robuste, à écorce d’on roux brun foncé, Les yeux sont moyens, sans console, assez rapprochés les uns des autres. Les feuilles, ovales, bien vertes, sont très abondantes. Les boutons à fruits nais- sent sur des dards courts, très rarement sur des brindilles. Les fleurs sont ordinaires, groupées en beaux bouquets. Les fruits nouent facilement et ils sont souvent réunis par deux, trois, quatre ou plus; leur gros- seur est moyenne et ils ont la forme classi- que des poires. La peau assez coriace est d’abord d'un vert foncé, puis prend une teinte jaunâtre à la maturité. La chair, cassante, possède une eau assez abondante d’un goût un tantinet agréable. En un mot, c'est un fruit mangeable. La fertilité est grande et constante. La maturité commence en décembre et se continue en janvier et en février. Cette variété a une vitalité extrême, c’est un arbre vorace dont les puissantes racines plongent ou tracent suivant la nature du sol. Dans les Lerrains sableux ou calcaires à l'excès où ses congénères se chlorosent, lui, au contraire, conserve une bonne végétation que dénote un feuillage absolument vert. S'il est greffé sur cognassier et que la greffe soit très rapprochée de la terre, il ne tarde pas à s'affranchir en développant de vigou- reuses racines, Le fruit du « Beurrêé Bretonneau » est-il bon à cuire, à faire des compotes ou des poires tapées ? A la rigueur,oui peut-être, mais c'est tout au plus, Car sa chair est si peu fine et si peu succulente. Du reste, répétons que c’est un fruit simplement mangeable, qui ne mérite certainement pas le qualificatif de « Beurré ». Alphonse Dacuy, Diplômé de l'Ecole d'Arboriculture de Tournay. LE PTT NEED AP DH a D An de dc ur S 1 7% a AA - À PU MONITEUR D'HORTICULTURE ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) Accès. — Il ne faut pas, sous prétexte d’avoir un terrain salubre et des horizons étendus choisir, pour y placer son habi- tation, des pentes abruptes presque inac- cessibles. Il est bon aussi de compter avec Jes nécessités et les commodités de la vie. Pour ne pas se créer d’ennuis journaliers, il est important que l’allée conduisant à l’ha- SALES SSSIEES ANA FIG. bitation n'ait pas une rampe supérieure à Om.05 par mètre, et l'emplacement des cons- tructions devra être choisi en conséquence. Voisinage. — Ne voulant pas répéter ce que nous avons dit ausujet du terrain, nous GS à AN QT . À s'éviter des frais ou dans un but de discorde, ne vienne demander la mitoyenneté du mur limitrophe pour y adosser une maison de rapport, une usine ou quelqu'autre cons- truction génante. Ces deux considérations ont une grande importance pour les propriétés urbaines ou suburbaines. Déductions. — En résumé l'habitation de- vra être placée toutes les fois qu’il sera pos-' sible de le faire, sur une petite éminence à pente douce du côté du Sud ou du Sud-Est. En terrain plat, pour augmenter la vue. et la salubrité, il sera bon d’élever les fon- N © dations à une certaine hauteur au-dessus du sol naturel, (fig. 5) et de remblayer autour de la construction avec les terres provenant des fouilles. Lorsque le terrain forme une pente régu- FIG. 6. nous bornerons aux deux recommandations suivantes: Ne pas fixer son habitation trop près des routes passagères qui engendrent la pous- sière et le bruit. Ne pas construire sur la limite de sa pro- priété quand le terrain adjacent appartient à un particulier de peur que celui-ci pour lière, il faut établir une plate-forme pour as- seoir la maison. Si l'inclinaison le permet, comme dans la figure 6, on remblaiera conformément au profil, en laissantau terre-plein une largeur suffisante pour tourner les voitures. Quand la pente est trop accentuée, il est nécessaire, pour éviter les éboulements, de a) ( re We jf LAS ol STE Ne LE MONITEUR D HORTICULTURE 63 soutenir les terres par des rochers ou un mur, qui, surmonté d’une rampe à balustre, deviendra lui-même un ornement (fig. 4). Cettedispositionasouventuninconvénient S pi a 1,7% s D _ r LL NE à RE NN Si maintenant nous examinons leur desti- nation et les buts divers vers lesquels ils tendent, nous les parlagerons sections : en trois Lars ES _ EE 9 ù rs nr: à K ne NT Ke NN NS FIG, 1. si le terrain est abrupt: les premiers plans ne sont visibles qu’en venant s'appuyersurla rampe, on peut dans ce cas remplacer la balustrade par une grille légère laissant _ passer la vue. La figure 8, représente une disposi- KR N FIG. lion que nous avons employée avec succès. _ L'habitation est placée sur une pente as- sez accentuée pour que, sur la largeur, la dé- clivité varie de la hauteur d’un étage; avec un arrangement nécessitant peu de terrasse- ment, on estarrivé à un résultatsatisfaisant ; le-rez-de-chaussée est au niveau du terre- plein supérieur tandis que les caves s'ou- _vrentsurunealléesituée à la partieinférieure. $ III. — Différentes sortes de jardins. Nous avons vu que, suivant le style dans . lequel ils sont créés, les jardins se divisent - en deux grandes classes : les Jardins régu- hiers et les jardins paysayers. Les Jardins de lure, Les Jardins d'agrément, Les Jardins d'utilité. Les Jardins de luxe, par leur étendue, par l'ampleur des scènes entrant dans leur com- position, par la richesse ei la variété de leurs ornements, sont l'accompagnement habituel des palais et des demeures seigneu- riales. Nous rangerons dans cette catégorie les jardins princiers créés avant l'avènement du style paysager et que Boitard désigne sous lenomde « Jardins de Palais ». Le plan de Vaux-le-Vicomte que nous] avons publié (fig. 4) en donne un exemple. Au Jardin de Palais conçu dans le style régulier, correspond dans le genre paysager ce que nous appelons: Parc. Le Parcest un vaste terrain clos, au moins dans la partie avoisinant les constructions, où l’art a voilé les défauts de la nature et a 64 LE MONITEUR D’HORTICULTURE mis en relief ses principales beautés, afin de faire rendre au fpaysage sa plus grande somme de charmes. Les caractères distinctifs sont : l'étendue _de son ensemble et les vastes proportions de ses parties. On distinguele Pare privé et le Parc public. Le Parc privé ne reçoit que de rares visi- teurs, il est créé pour l’agrément de son propriélaire, et son agrément est subordonné à ces considérations; tandis que le Parc public quiest en quelque sorteun domaine na- tional et est aménagé en vue de satisfaire aux goûts multiples des foules et à leur circulation. De là, des différences assez sen- sibles dans la facon de traiter ces deux sortes de parcs que nous étudierons plus loin ainsi que leurs variétés. Les Jardins d'agrément sont aux jardins de luxe ce que la villa est au palais ou au château. Ils forment une tribu nombreuse dont nous étudierons les différents types en détail en traitant de leur composition ; nous nous contenterons, pour le moment, d'en passer une revue succincte. En première ligne vient le jardin que nous nommerons /ardin de villa. Ge jardin est appelé par quelques auteurs /ardin paysa- ger; mais cette désignation nous semble mauvaise, car elle s'applique déjà à toute la classe des jardins concus dans le genre irré- gulier. Le Pare a autant de droit que le jardin de villa à être nommé /ardin paysager. Le Jardin de villa est un diminutif du parc et ne s’en distingue guère que par son étendue plus restreinte et par une décora- tion plus soignée. Quelles sont exactement les limites qui séparent le Jardin de vllu, du Parc? Cest une question fort complexe et qu'il ne faudrait pas juger dans les Alpes comme à Paris. Par exemple, dans un pays où les grandes propriétés sont multipliées, dans les contrées où le paysage est vaste et grandiose, un jardin, fut-il de 10 hectares, ne sera guère qu'un Jardin de villa; tandis que, dans une cité populeuse, un enclos privé de 3 à 4 hec- tares pourra parfaitement prendre le nom de Parc. Le Square est au Jardin de villa ce que le Parc public est au Parc privé. Le Parterre, qui entre pour une grande part dans l’ornementation des jardins régu- liers et dont on distingue de nombreuses sortes, est un jardin principalement destiné à la culture des fleurs et de quelques ar- bustes de choix. Le plus souvent, c'est un jardin dans un jardin, et ilne forme habi- tuellement qu'un épisode dans une grande composition; il recoit alors les noms de Jardin fleuriste et de Jardin réservé. Gepen- dant, il arrive, surtout dans iïes villes où l'espace est mesuré, que lui seul fait tout les frais de la décoration extérieure de l'habitation ; il conserve alors son nom de Parterre. E. DEny et C. MARCEL, Achitectes paysagistes. DSe Ca CONNAISSANCE UTILES Baromètre ou Sturm glass. Dans notre numéro du 10 janvier, nous avons donné le moyen de confectionner un (A suivre.) baromètre très ingénieux au moyen de la … formule suivante : Camphre, 2 parties ; sal- pêtre ; 1 partie, sel ammoniac, 1 partie : le tout dissous dans l'alcool à peu près pur et pré- cipité graduellement avec de l’eau distillée. Voici une deuxième formule plus sensible : Alcool à 80°. . . . . 80 grammes. Salpelre sure. (ù — Sel ammoniac. . . . 6 — Camphre:te quite 6 — 200 — Du reste, ce baromètre existe dans le commerce sous le nom de Baroscope. Em. Porrer. Eau distillée. BIBLIOGRAPHIE Ouvrages reçus. — La 34° livraison du Zrctionnaire pratique d'horticulture et de Jardinage, par .G. Nicholson, vient de pa- raître. (La livraison, 1 fr. 50. 0. Doin, édi- . teur, et au bureau du journal.) Rapport fait par M. P. Transon, à la Chambre de Commerce d'Orléans sur le transport des arbres par chemin de fer. es à] OT SE ES % ° ré: nt: ) ” pe, ni: Par a « Le, D, 5 dé GR MR ts ns RE os U “ LE MONITEUR PRE EI CELL EURE SOMMAIRE Cunonique: Au Miaistère de l'Agriculture : Distinctious honorifiques. Liste, au 15 mars, des départements, arrondissements, cantons, communes dans lesquels est autorisée l'introduction des plants dé vigne pro- venant des arrondissements phylloxérés. La grande médaille d'or Cuillé. Les cerfs Les tarifs des chemins de fer. — Destruction des rongeurs. Distribution à Compiègue. de greffes de pommwiers à cidre. Expositions de 1895. Lucien Chauré. — Travaux du mois d'avril. Jean-Ernes! Chauré. — Les Orchidées : La fructification des Orchidées; Vanda teres. Oflo Ballif. — Les Glaïeuls. À. Gravereau. — Le Muguet de mai. A. Millet. — Architecture des Jardins (suite). £. Deny et C. Marcel. — Correspondance. Chartes Baltet. — Bibliographie. — Petite Poste — Les Cataloynes reçus. GRAVURES NOIRES : Gladiolus communis, G. Colville:, G. Cardinalis, G. psittacinus G ramesus. G. Ganda- vensis variés. — Muguet de Mai — Parc de Neufwoutiers (Seine-et-Marne). — Maison de plaisance de M. le baron de Huldenberg à Weidliogsau près Vieune. Au Ministère de l'Agriculture. — Distinctions honorifiques. — Par arrêté du 16 mars et à l’occasion du Concours général agricole, ont été nommés chevaliers du Mé- rile agricole: MM. /.C. Tissot, commission- naire en fleurs à Paris ; 4. Rigault, cultiva- teur à Groslay ; de Maupassant (Charles), viliculteur au Cellier (Loire-Inférieure). Liste au 15 mars des départements, arrondisse- ments, cantons, communes dans lesquels est - æutorisée l'introduction des plants de vignes provenant des arrondissements phyllorérés. (Exécution des lois des 15 juillet 1878, 2 août 1879et 3 août 1891.) Départements des : Hautes-Alpes, Ardèche, Ariège, Aude, Aveyron, Bouches-du-Rhône, Charente, Charente-Inférieure, Cher, Côte- d'Or, Dordogne, Doubs, Drôme, Eure-et- Loir, Gard, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Hérault, Indre, Indre-et-Loire, Isère, Loi.e, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Pyrénées- Orientales, Rhône, Haute-Saône, Saône-el- Lo re, Savoie, Deux-Sèvres, Tarn, Tarn-et- Garonne, Var, Vaucluse, Vienne, Yonne, (entiers). 25 mars 1995. AIN. — Arr® de Bourg, Belley, Nantua et Trévoux (entiers). Arr‘ de Gex:c"* de Gex, comm® de Lélex, c®® de Collonges : comm‘ de Chézerv, Con- fort, Lancrans, Léaz et Vanchy. ALLIER. — Arr‘ de Montluçon (entier). ALPES (BASSEs-).— Arr de Digne, Forcal- quier et Sisteron (entiers). ALPES-MARITIMES. — Arr! de Grasse len- lier.) Arr de Nice : c” de Nice, Contes, l’'Es- carène et Levens (entiers). AUBE. — Arr‘ de Bar-sur-Seine lentier!. Arr’ de Troyes : c*" d'Ervy, comm‘* d’Au- yon, de Montigny et de Villeneuve-au-Che- min, c®* de Bouilly, comm: de Souligny. Arr! de Nogent-sur-Seine : c" de Nogent- sur-Seine, comm‘ de Plessis-Gatebled. CORRÉZE.— Arr de Tulle et de Brive ‘en- tiers). | CoRsE. — Arr d'Ajaccio, de Bastia et de Corte (entiers). JURA. — Arr de Lons le-Saunier, Dôle et Poligny (entiers), x LorR-Et-CnEer. — Arrt de Blois : c‘ de Blois (est) et de Blois (ouest) entiers: c' de Bracieux, moins les comm" de Bracieux, Fontsine-en-Sologne et Neuvy; c* de Con- tres, moins les comm** d'Oisly et Sassay, c'®* d'Herbault, de Marchenoir et de Mer entiers; c‘"de Montrichard, moins la comm" de Faverolles; ct d'Ouzouer-le- Marché, moins lacomm: de Ja Colombe ; c‘” deSaint- Aignan, moins les comm” de Châtillon, Noyers, Pouillé et Thézée. Arr de Romorantin : ce” de Romorantin, k ” . : À Le RUE T2 . EURE 27 UNE" NME GG LE MONITEUR D’HORTICULTURE moins les comm! de Romorantin, Veilleins, Vernou et Villeherviers; c'" de Lamotle- Beuvron, moins la comm® de Chaon; c”* de Mennetou-sur-Cher, moins les comm de la Gbapelle-Mont-Martin et de Villefranche ; ct de Neung-sur-Beuvron, moins les comm® de Neung, Dhuizon, Montrieux et Thoury; cts deSalbriset de Selles-sur-Cher (entiers). Arr! de Vendôme (entier). LorRE-INFÉRIEURE. — Arr* d’Ancenis (en- lier). Arr! de Nantes : c°" de Carquefou, comm de Mauve et de Thouaré; c'" du Loroux- Bottereau, comm‘ de Barbechat, du Loroux- Bottereau, de la Chapelle-Basse-Mer et de la ‘Boissière; c'" de Vallet, comm‘ de Mouzil- lon. Lorrer.— Arr d'Orléans et de Pithiviers entiers. Arr! de Montargis : c'"" de Montargis, Belle garde, Chatillon-sur-Loing, Courtenay, Fer- rières et Lorris (entiers); c'"deChâteaure- nard, sauf les comm‘ de Melleroy et de Triguères. Arr! deGien :c'* de Briare, comm° d'Ous- son. (A suivre.) (CN TEA La grande médaille d'or Caïllé. — La Société de géographie commerciale vient _ de décerner à M. Paul Bourde la grande mé- daille d'or offerte par M. Caillé. M. Bourde, qui dirige avec tant de dis- tinetion l’agriculture de la Régence de Tunis, a fait un remarquable et savant travail sur l’agriculture et les moyens de la développer dans notre belle colonie ; ce travail a eu le: honveurs d'une lecture à l’Académie des sciences. ) Les cerfs à Compiègne. — Un fait . qui dénote à quel point les cerfs de la forêt de Compiègne ont eu à souffrir de la rigueur de cet hiver. Cinq de cesanimaux, poussés par la faim, ont pénétré, une nuit de février, à Choisy- au Bac, dans la propriété de Mme Léo De- libes, la veuve du compositeur bien connu, Ils se sont ensuite dirigés vers la serre, alors magnifiquement garnie, puis, après avoir brisé les vitres qui leur faisaient obs- tacle, ils se sont mis à dévorer une grande partie des plantes vertes que celle-ci conte- nait : 39 Les tarifs des chemins de fer. — M. Dutrie, horticulteur à Stenwerck (Nord), nous demande d'insérer la réclamation sui- vante, qui intéresse tous les horticulteurs : «Les départements du Var et des Alpes- Maritimes produisent seuls diverses sortes de Palmiers, qui nous sont indispensables pour ajouter à nos cultures. «Les Palmiers étant des arbres, cet article est transporté sous le nom d’arbustes. «Il existe dansles larifs de la Compagnie P. L. M. un tarif spécial n° 23, destiné à ré- gler le transport des arbustes qui dit, au pa- ragraphe 5. « De Paris-Bercy à Menton, par wagon « complet de 10,000 kilos ou payant pour « ce poids : prix total 400 francs.» Par une interprétalion intéressée de ce tarif, la Compagnie P.L. M. m'enrefuse l’ap- plication pour les arbustes partant de Nice et Cannes (Alpes-Maritimes) et de Hyères- les-Palmiers (Var). Je ne puis admettre que la Compagnie P. L. M. soit er droit de refu- ser l'application de ce tarif par la raison que le Centre ni Paris n’expédient pas ou peu d’arbustes vers le littoral de la Méditerranée, landis que ce sont précisément les départe- ments cités qui en produisent et en expé- dient. La gare de Hyères (Var), en particu- lier, expédie chaque année un nombre important de wagons complets de Palmiers et autres arbustes vers Paris et le Nord; il est donc à supposer que ce tarif n’a pas élé établi pour favoriser les envois du Midi vers Paris-Bercy. « Cette augmentation des prix de transport constitue une entrave aux affaires. En con- séquence, je demande que le paragraphe 5 du tarif spécial P. V. n° 23 soit modifié comme suit : « De Paris-Bercy à Menton, et «vice-versa en comprenant toutes stations «intermédiaires de Menton à Toulon, em- « branchement de là Pauline aux Salins « d’Hyères compris. » dc PE in ve D PT ET € & Ain À ia htm J TS PRET ED ES MS TE] Destruction des rongeurs. — Le La- boratoire de Parasitologie de la Bourse de Commerce de Paris s'est livré, dans le cou- rant de l’année dernière et au commence- ment de cette année, à des essais de des- truction des rongeurs: souris, mulots, campagnols, rats, au moyen d’un virus dont la propriété est de propager, parmi ces ani- _ maux, les germes d’une maladie spéciale et toujours mortelle. Il résulte des constations faites au cours de ces essais, qu'à de rares exceptions près, attribuées à une manière défectueuse de procéder, le virus a donné les résultats at- tendus. Par conséquent, l’horticulteur, l’a _griculteur, l'industriel, qui ont à souffrir des dégâts souvent considérables dus à la pré- sence dans leurs champs, greniers, maga- sins, d’une ou plusieurs espèces de ces ron- _ geurs, disposeront maintenant d’un moyen, aussi sûr que prompt, de mettre fin à ces dégâts. Au contraire de certaines substances jus- qu'ici employées à détruire les rongeurs, et qui contiennent des poisons très actifs, le virus est complètement inoffensif pour l’homme, ainsi que pour les animaux do- …_ mestiques, le gibier, les oiseaux, etc., etc. La Société de la Bourse de Commerce de Paris (Palais de la Bourse, rue du Louvre) se tient à la disposition de toute personne qui désirerait avoir sur celle question des renseignements plus complets. KT Distribution de greffes de pom- miers à cidre. — La Société d’horticul- _ ture de la Seine-Inférieure distribuera gra- tuitement, à partir du 15 mars, des greffes des meilleures variélés dé fruits à cidre. S’adresser au président, 40, rue Saint-Lo, à Rouen. Le transport est aux frais du des- tinataire. 23e Expositions de 1895. — /jon. — Du 13 au 17 novembre. Exposition générale de Chrysanthèmes. Paris, —L'Exposition internationale d'hor- ticulture se tiendra, du 22 au 28 mai, au Jardin des Tuileries. LUCIEN CHAURÉ. abat Ctrl dé id Lie à CE de Gé. LE MONITEUR D HORTICULTURE 67 TRAVAUX DU MOIS D'AVRIL JARDIN FRUITIER On terminera la taille des arbres fruitiers, on finira aussi de tailler la vigne. On sèmera les amandes, les noyaux et les pépins d'arbres fruitiers, qu’on aura mis stratifier pendant l'hiver pour les faire germer, On taillera les Pêchers, long, pour atten- dre la taille en vert, qui ne devra être faite que lorsque les fruits seront parfaitement noués. JARDIN POTAGER On fera de nouveaux plants d'Artichauts, on œilletonnera et on aura soin de ne pas trop enterrer les œilletons, cela nuirait au produit ; on les plantera en godets que l’on meltra sous châssis ou sous cloche jusqu'à ce qu'ils aient formé de nouvelles racines, on aura ainsi une bonne récolle dès la pre- mière année. On coupera, dès qu'ils seront défleuris, l'extrémité des premiers Pois et des pre- mières Fèves cullivés sous châssis, cela avancera la maturité. à Sion n’a pas de panneaux ou de cloches, on peut, en ce mois, tout semer en pleine terre. On sèmera, à la fin du mois, des Car- dons, en faisant une poquette avec une poi- gnée de Lerreau au tond, ce qui aidera Ja graine à lever, ou bien on les sèmera au commencement du mois, sous châssis ou sous cloche. On sèmera, à bonne exposition, les Céleris-Raves, le C. géant de Prague, le C. gros lisse de Paris, ie C.à côtes à couper, le C. plein blanc doré à feuilles jaunes d'or, celui-ci est blanc jusqu'aux feuilles exté- rieures, ce qui rend le buttage presque inu- lle}, le Céleri cultivé pour la graine dont on fait une excellente liqueur, le C. plein blanc frisé. On sèmera aussi les Chenilles pour surprises ainsi que les Hérissons pour sa- lades. On sèmera, sous chàässis : les Melons de diverses variétés, le M. Boule d'or, le M. d'Antibes blanc d'hiver, le M. Victoire de Bristol (brodé), le M. cantaloup de Bel- garde, le M. cantaloup Prescott, le meilleur pour la culture forcée, etc. (1). (1) Voir pour la culture : Les Melons pour tous, par Bonnor-Petit. 1 broch. franco : 0 fr. 75. Au bu- reau du journal - | 68 LE’ MONITEUR D'HORTICULTURE © < On peut encore semer les légumes dési- gnés dans le Moniteur d'Horticullure du 25 fé- vrier. On plantera les dernières Pommes de terre. On sèmera sur couche, pour repiquer en pleine terre, les Chicurées ; si on prend de la graine de deux ou trois ans, elles ne monte- ront pas. On paillera tous les Fraisiers, et, pour succéder à ceux que l'on a chauffés, on mettra des panneaux sur quelques planches pour en avoir sans interruption. JARDIN D'AGRÉMENT On mettra en végétation les Cannas en Îles divisant avant de les placer sous châssis, on mettra les Dahlias sur les tablettes de la serre afin de les avancer, on les parlagera quand ils seront un peu poussés, par ce pro- cédé, on les avancera d’un mois. On plantera les Glaïeuls, moitié fin du mois, l’autre moitié une quinzaine après afin que les fleurs se succèdent. On évitera de bêcher autour des Rosiers dans la crainte de couper les racines, ce qui nuirait à la végétation ; cette opération ne doit être faite qu'à l'automne ou pendant l'hiver: si on veut planter dans les massifs de Rosiers, des Pétunias, des Verveines et des autres fleurs, on aura soin de faire ce travail avec la plus grande précaution afin de ne pas toucheraux racines des Rosiers. On paillera toutes les plantations de l’an- née si on veut obtenir une belle végétation. On refera toutes les bordures, Buis, Germandrée (Petit chêne), etc. On sèmera, sous chässis ou sons cloche : les Cyclamens, les Capucines de Lobb, les Bégonias, les Haricots d'Espagne, les Tum- bergias, les Verveines, etc. Onsèmera, en pleine terre : Amarante crête de coq, Célosies, Amarantoïde, Ancolies, le Lobelia cardinalis qui est vivace et le L. Znyé- nieur Claveland, les Godetias, le Houblon du Japon et le panaché pour tonnelles, Gilia tricolore, Gaillarde, Crepis, Clarkia, Ciné- raires, Capucines variées, Calcéolaires, Co- quelicots, Pavots, Chrysanthème à carène, Calendrinia, Brize, Argémone à grandes fleurs, Bartonia, Agrostis, Aconit, Balsa- mines, Anthémis, Pétunias, Phlox, Reines- Thym, Marguerites, Réséda, Roses trémières, OEil- lets et Roses de l'Inde, OEillets de poste ainsi que les autres plantes mentionnées dans le dernier numéro. PLANTES BULBEUSES. — On plantera les Renoncules, les Amaryllis, le Lis Saint-Jac- ques, les Anémones, le Boussingaultia, les Hémérocalles, les Tigridia, la Capucine tubé- reuse, etc. On plantera en pots, dans la terre: de bruyère, les Achimenes (Akiménès), les, Gloxinias, qu’on placera dans une serre tempérée, si on n’a pas de serre chaude, ou encore sous des châssis ayant une tempéra- . ture de 20 à 25 degrés, un jour diffus est in- dispensable aux Gloxinias, on évitera sur- tout que les gouttes d'eau des vitrestombent sur les feuilles, car elles occasionneraient leur perte. SERRES, ORANGERIE, CONSERVATOIRE Le moment est venu de iaisser grand ou- vert, nuit et jour, l'Orangerie et le Conser- vatoire afin que les plantes puissent dureir suffisamment pour supporter le grand air lors de la sortie générale qui aura lieu vers le 1% mai dans la région de Paris et vers le 15 mai dans l'Est et le Nord. On blanchira les carreaux des serres et des châssis avec de la boule de blanc. Jean-Ernest CHAUrRé. La fructification des Orchidées. — La fécondation des fleurs, au point de vue : de l’hybridation, est aujourd'hui une des grandes préoccupations de beaucoup d'Or- chidophiles et plusieurs de nos correspon- dantsnous ontdemandé, à diverses reprises, si la fructification d'une Orchidée affaiblis- sait la plante; à ce sujet, nous pouvons leur répondre que cette question à déjà été bien controversée. Selon les uns la plante est très affaiblie et meurt quelquefois, même avant d’avoir müri sa graine, tandis que, d'après ENT PU L'URSS ee. * LE MONITEUR D'HORTICULTURE 69 — 0, d'autres praticiens, elle ne s'en ressent nullement. Nouscroyons cependant pouvoir affirmer, que, lorsqu'une Orchidée est bien établie et en bonne santé, la fructitication ne lui porte aucun préjudice, bien au contraire, ce phé- nomène élant une phase naturelle de la vie d'une plante. Nous avons observé, à ce pro- pos chez M. A.Bleuà Paris, certains résultats qu’il avait obtenus par la fécondation en vue de sesremarquables hybridations.Cet habile semeur avait fécondéun piedde PAalienopsis wiolacea ayant trois bonnes feuilles ; pendant la maturité de la capsule, cette plante dé- veloppa deux autres feuilles qui avaient aû moins dix à douze centimètres de longueur de plus que celles développées avant la fé- condation. Un autre exemple était celui d’un Oattleya aurea, portant une énorme gousse ; lors de la pousse, au lieu de ne dé- velopper qu'un pseudo-bulbe, ilen produisit deux, dont l’un était beaucoup plus vigou- reux que celui qui portait la capsule de graines. | LE Silafructification avaitaffaibli ces plantes, elles n'auraient certes pas développé, dans chacun de ces cas mentionnés, des pousses plus vigoüreuses que celles formées anté- rieurement à la fécondation. Nous croyons donc pouvoir conclure de ces exèmples que, lorsque la fécondation est opérée sur une Orchidé: bien établie et en parfaite santé, celle.ci à la force de pro- duire des semences, sans qu'elle se trouve affaiblie par ce surcroit de production. . Vanda teres. — Les serres du fleuriste du Domaine de Ferrières en Brie, propriété de M. le baron Alphonse de Rothschild, ren- ferment une superbe collection d'Orchidées, qui est spécialement renommée par sor gi- gantesque spécimen de Renanthera (Vanda) Lowi. De toutes ces serres, admirablement entretenues, une des plus remarquables est celle qui renferme quelques centaines de Vanda teres. Cette Orchidée indienne, considérée géné- ralement comme étant une espèce difficile à ‘aire fleurir, y est cultivée au point de vue de la fleurcoupée ; les beaux résultats qu'ob- tient M. Bergman, l'habile directeur de ces jardins princiers, sont vraimentsurprenants. , e t f L : eue ie. , MPENA M ét ! À Ferrières, ces Fanda teres sont livrés à la pleine terre sur une bâche de sphagnum, et leurs tiges vigoureuses courent le long du vitrage d'une serre chaude et très humide, où ces plantes sont soumises toute la jour- née à l’action directe des rayons solaires ; c'est tout le secret pour les faire fleurir avec profusion. Leurs admirables inflorescences aux grands fleurons d’un rose violacé, qui s’'épanouissent d’avrilenjuillet, servent alors pour la confection des bouquets d’apparte- ment el sont employées pour faire de magni- fiques garnitures, dont la grâce et l'élégance diffèrent tout à fait avec l'effet que produi- sent les autres fleurs d'Orchidées, utilisées ailleurs dans ce but. l'est aussi d'usage que, lorsqu'un des mem bres de la familledes Rothschild veut offrir, pendant l’époque de sa floraison, un bouquet de grand choix à une princesse ou à une des reines de la finance, que ce dernier soit com- posé en partie de fleurs de Fanda teres. Onra- conte également que les premières fleurs de celte superbe Orchidée, qui furent obtenues, il ÿ à plus d’un demi-sièele, dans les serres de Syon House, après son introduction en Angleterre, furent gracieusement offertes par le duc de Northumberland à S. M. la Reine Victoria. OTro Ba:iLiF. LES GLAIEULS Le genre Gladiolus, de la famille des fri- GLAIEUL COMMUN (1) dées est assez riche en espèces, on le classe en deux catégories : RE CS A PAU en EE ne (1) Gravures de la maison Vilmorin.…. PN Te TUNIS ENS LUN a D ÉENTMRS 10°" LE MONITEUR D'HORTICULTURE 1° Les Glaïeuls botaniques. G.cardinalis, originaire du Cap’'à fleur rouge, 2° Les Glaïeuls cultivée. le G psittacinus ou Perroquet, de Port Natal Dans les premiers on trouve : le Glaïeul | à fleur rouge, le G. #oribundus ou blandus à : communis ou des moissons à fleur violette | fleur blanche,etle G.ramosus à fleur rose,dont et blanche; le G. Bizantinus où de Constan- | l'épi présente des ramifications. Les Glaïeuls ontdonné, paries croisements et la voie du semis, naissance à d’innom- brables variétés fort recherchées. Le plus remarquable des (Glaïeuls cultivés est le G. G'andavensis, trouvé dans les jardins du GLAIEUL DE COLVILLE tinople à fleur violette et rouge et le G. Col- villei aux coloris blanc et violet saumoné. duc d'Aremberg, jardins si Justement re- nommés en Europe parleurs richesses vé- TA PE GLAIEUL CARDINAL Disons de suite, ‘que pour cette catégorie aux espèces rustiques, cn plante les bulbes : GLAIEUL PERROQUET GLAIEULS DE GAND VARIÉS . = … à l’automne, en les abritant contre les | gétaies, et mis au commerce en 1844 par ja froids. maison Van Houtte de Gand. Dans les seconds, nous troïvons : Île Sa parenté est contestée ; les uns disent L CHAN ITEUR LE LE MONITEUR D HORTICULTURE, PARIS ! PARIS. GLAIEULS HYBRIDES. DE GANDAVENSIS. 1 BÉATRIX 4. GRAND ROUGE. D NRAYON D'OR. 5. ENCHANTERESSE 6. TAMERLAN. 3. SCEPTRE DE FLORE. he PVR que c’est un croisement entre le G. cardinalis et le psittacinus, les autres, une variété du » psiltacinus, mais plus élégante. Les Glaïeuls Gandavensis ont hérité la Dasence et la forme d'inflorescence du Arablus psittacinus où Natalensis, et le colo- ris du G. cardinalis, mais plus brillant et ons varié. A peu près à cette époque, M. Courant, “alors maire de Poissy, qui s'occupait déjà éhybridation, obtint en 1845, deux variélés _méritantes, issues du croisement entre les G. psiltacinus, blandus et cardinalis. 11 céda ses deux gains à MM. Thibaut et Keteleer - de Sceaux, qui les mirent au commerce en 4846, sous le nom de Courantii fulgens et Courantii carnius. - Aussitôt leur apparition, ces deux variétés _ furent hybridées avec les Gandavensis et donnèrent de véritables résultats. A celle époque, la Sociélé centrale d’horticulture déléguait à Poissy MM. Thibault, Andry, le docteur Boisduval, l'abbé Berlèze, etc... | pour constaler le succès obtenu dans ce nou- veau genre, c’est-à-dire la naissance des G. GANDAVENSIS HYBRIDES. * M. Souchet, alors jardinier en chef du - château de Fontainebleau, qui travaillait à l'amélioration des genres Spararis et Jria, pria M. Thibaut et M. Courant de lui con- server quelques ognons. Entre les mains de cet habile semeur, ces variétés furent hy- bridées et il en sortit de nouvelles très jolies. ’ De son côté, M./Pelletier, notre prédéces- seur, à celle époque jardinier de M. Louis Courant, se mettait aussi à lœuvre et, quelques années après, obtenait de magni- fiques variétés; ses premiers gains sont : Beauté de Poissy, Sarah Courant, Ville de Saint-Germain, etc, d'excellentes plantes dignes encore de figurer sur les catalogues. Peu de temps après, il obtensit une va- riété remarquable par sa forme, qui présente . sur sa tige quatre rangs bien disposés avec . des fleurs larges et bien faites, se réunissant en forme de bouquet d’un effet magnifique, ce qui donne à la plante un aspect ravissant … à tous les points de vue. Les fleurons sont d’un beaurose satiné très frais avec quelques légèresstries carminsurle bord des pétales. tt ûd FF î n ‘ - “+. + =cy € PE MA AE ie cn LE, MONITEUR D'HORTICULTURE 71 Cette variété porte le nom de Ville de Paris. Elle à étéle point de départ d’une nouvelle série, et elle est aujourd’hui dépassée par: ThioMPuE DE Paris, mis au commerce cette année, et présenté l'été dernier par M, Pel- letier à l'une des séances de la Société 'na- tionale d'horticulture, où a été primé. Les grandes fleurs jaune vif mordoré, lé- gèrement lignées de carmin, sont aussi très bien disposées tout autour de la hampe. D'un autre côté, cette curieuse nouveauté, présente un caractère tout particulier de duplicature : ce sont deux fleurons régu- lièrement accolés qui s'ouvrent ensemble, et offrent l'aspect d’une monstruosité; avec cela,les étamines quitendentà se transformer en pétales, complètent largement cette du- plicature qui a l'avantage de prolonger en- core la durée de la floraison, déjà si pré- cieuse chez les Glaïeuls. Aussi, le Glaïeul à fleur bien double, ne tardera-t-il pas à faire son apparition ! Où est donc ce fameux Glaïeul Gandaven- sis à fleur double? dont un amateur allemand de Breslau, du nom de Wolzik, annonçait la vente en 1887 ? Mort-né, probablement, car dans nos semis nous avons trouvé plusieurs fois des plantes ayant un caractère accentué de duplicature ; mais, pour qu’une variété soit admise, il Jui faut : des pétales larges, arrondis, en un mot des fleurs grandes, au nombre de 6 à 8 ouvertes à la fois, et se présentant bien sur l’épi. Les Glaïeuls Gandavensis hybrides sont de très jolies et fortes plantes aux coloris très riches, depuis le blanc le plus pur, le rouge écarlate, en passant par le jaune et toutes les teintes intermédiaires. Très rarement, ils sont unicolores, le plus généralement lavés, panachés ou pointillés. Si la France est tributaire de l'étranger pour les plantes bulbeuses, en revanche l’6- tranger est tributaire de la France pour les Glaïeuls. Ua fait regrettable à constater, c’est aussi en France que ces jolies plantes sont le moins appréciées, et, pendant que les belles variétés passent chaque année l'O- céan ou le Détroit, on se contente en France des variétés anciennes ou de peu de mérite. C'est à MM. Souchet, Pelletier, Verdier [| © 12: LE MONITEUR D'HORTICULTURE Paulin, etc. que l’on doit les magnifiques va- riélés nommées que l’on possède aujour- d'hui. Les variétés représentées par la chromo- lithographie, mise gracieusement à la dis- position des abonnés du Moniteur d’Horticul- ture, par la maison Vilmorin-Andrieux et Cie, peuvent donner au lecteur un aperçu des jolis coloris qui existent actuellement, ét qui sont encore rehauseés par une culture appropriée pour l'obtention des grandes fleurs. (A suivre.) A. GRAVEREAU, Horticulleur-grainier, à Neauphle-le-Château (Seine-et- Oise.) Re LE MUGUET DE MAI FORÇCAGE PRATIQUE ET ÉCONOMIQUE Le C'onvallarit majalis ou plus simple- ment le Muguet de mai,qui est très recherché par les amateurs pendant l'hiver à cause de son agréable odeur et de sa fraîche couleur, est l’objet d’un très grand commerce pour les fleuristes, et d’une culture importante pour certains horticulteurs qui se sont fait une spécialité du forcage de cette Liliacée. - Notre Muguet indigènese prêtant difficile- ment au forçage,onest obligé d’en faire venir de la Hollande, patrie des plantes bulbeuses, et principalement de Allemagne. Hambourg ét Berlin sont des centres de production du Muguet à forcer. Pendant près de douze ans, de 1875 à 1888, j'ai,pour la vente aux halles de Paris ché plusieurs millions de Muguet. Je dis chauffé intentionnellement : car tous ceux qui se sont occupés de cette culture savent que pour la réussir il faut obtenir une chaleur de 25 à 35° (1). Comme mes confrères, j’ai élé tributaire des Allemands, et je vous avouerai que ce n’est pas sans un grand serrement de cœur que je me voyais chaque année obligé de délier ma bourse, et de voir pas mal de mes francs se convertir en thalers, alors que je . (1) Voir le Moniteur d'Horticulture des 40 décembre 1885 ot 10 mars 1887. LA pensais que tout cet argent pourrait res- ter en France. Pénétré de cette idée je voulus m'affran- chir de cette obligation; je commencai la culture des griffes au moven de semis pro- venant d’une bonne r:ce que j'avais remar- quée el le succès couronnant mes efforts, MUGUET DE MAI trois ans après J'étais en possession de griffes françaises pouvant rivaliser avec les. meilleures de l'Allemagne. En 1888 je cessai la culture des: fleurs pour marchés, je me consacrai exclusivement à celledes Violettes, Pivoines, Fraisiers et Muguet. Bien que possesseur d’une bonne race de Muguet, nombre de mes clients répondaient à mesoffres par un refus motivé par cette raison : je ne puis forcer de Muguet, ne pou- vant faire produire 25 à 30 degrés de cha- leur. Ceci m'amena alors à chercher un moyen pratique de remédier à cette difficulté et j’y suis arrivé, ainsi que j'ai pu l’établir par les produits que j'ai exposés à Paris et ceux que j'ai livrés à la consommation. C’est ce moyen que Je me plais aujourd’hui à divul- guer et je ne crains pas de le dire, en l’em- ployant, on obtiendra notre Lis des vallées plus beau, plus grand, que par les anciens procédés de culture, et cela sans serre et sans Chauffage : il suffira simplement d’un ou de plusieurs châssis et. de fumier. Voici la manière d'opérer : On préparera un carré dela surface des châssis dont on voudra disposer, avec de la bonne terre aussi sablonneuse que possible. LE MONITEUR Fi On y plantera du Muguet de bonne va- riété, environ deux à trois cents griflespour “ espace occupé par un châssis, et ce, soit au “printemps soit à l'automne. Vers la fin du printemps, on donnera un peu d'eau etonen- “trefiendra ex bon état de proprelé, voici les soins de la première année; pour la deuxième L nnée, un bon terreau, un peu d'eau si la Saison est sèche, et © rest tout ; pour la troi- s ième année, on recouvria le plant avec des coffres et des châssis ; on creuseraensuile le sentier de chaque côté de O m. 50 de large, vec O0 m. 70 cent. de profondeur si on veut forcer dès le commencement de janvier; à 0 m. 50 seulement si on attend à la fin du même mois ; on remplira ces fossés avec des | feuilles, ou de préférence avec du fumier, pour 4 ouvoir développer une bonne chaleur. Pen- dant la première quinzaine les châssis seront tenus hermétiquement clos (à l’étouffée); la pue quinzaine on découvrira successive- pyrnt comme pour les autres plantes, en sur- 4 veillantles réchauds pour éviter qu'ils se re- froidissent, et au bout de 30 à 35 jours de ‘ ce traitement les premiers sujets seront bons À àenlever. Je dis — premiers — parce que ceux - qui se trouvent les plus rapprochés des Chaude fleurissent plusieurs jours avant | % äsutres. Venu dans ces conditions, le Muguet est . bien constitué, la feuille est die td vert, » la fleur trés grosse et très odorante, et il peut durer une quinzaine de jours avant d’être employé. Pour le préparer pour la 4 ente et en orner les appartements il suf- fittout simplement de l’arracher sans motte, d ’en réunir en moyenne 10 ou 12 ES dans un pot de 10 cent. de diamètre, de les bien mouiller et de les mettre raffermir dans l’endroit le plus chaud dont on dispose; - faute de serre, sous les mêmes châssis qui les ont vus naitre. H Si on est pressé de profiter des fleurs, ou - qu'on ne puisse attendre deux ans en SEINE . il n’y aura qu’à planter des bulbes de É deux ans, elles serontbonnesà forcer l'année | suivante ; c'est en somme un procédé très L mple, et au résumé celui de l'asperge sur 4 place. A. Miicer, horticulteur à Buurg-la-Reine. D'HORTICULTURE 13 ARCHITECTURE DES JARDINS (Suile) Les Places publiques, les Avenues, les Bou- levards classés par quelques auteurs dans la section des jardins d'agrément, ne sont pas à proprement parler des jardins. Cependant, comme leur configuration et leur tracé sont soumis aux règles qui régissent l'art des jardins, nous nous en occuperons à un pro- chain chapitre. La serre, le jardin d'hiver, le jardin couvert, parfois considérés comme jardins d’agré- ment, nous paraissent plutôt devoir rentrer dans la catégorie des constructions deslinées à l'ornementation des jardins et que la plu: part des auteurs ont appelées fabriques. Les jardins d'utilité, suivant leur destina- tion peuvent être classés en : Jardin d'alimentation. it Jardin d'enseignement. Le jardin d'alimentation comprend le potager spécialement destiné à la culture des lé- gumes et : Le verger ou fruitier consacré à la culture des arbres fruitiers. Le plus souvent ces deux jardins se con- fondent et forment le potager fruitier. Les jardins d'enseignement se divisent en : Jardins botaniques, destinés à faciliter aux savants et aux amateurs l'étude des plantes par la concentration, dans un espace restreint, de nombreux spécimens vivants de la Flore indigène et exotique ; Jardins de médecine, où on cultive spéciales ment les plantes pharmaceutiques ; Jardins d'écoles, dont la plantation varie suivant qu'ils s'adressent à Ja jeunesse di- rigée vers l’agriculture, l'horliculture ou l'industrie. S IV. Choir du style. Le style est l'ensemble des règles qui for- ment la méthode suivant laquelle un jardin est concu. À chacune des deux grandes classes de jardins correspond une méthode différenteet, de même que nousavons lejar- din régulier et le jardin paysager nous avons le style régulier et le style paysager. De l'application de ces deux styles à une même œuvre, est né un troisième style TU Y LE- MONITEUR D'HORTICULTURE E= ter à donner ;ciun exemple decha- Ua cb] L'ab] — — d [ab] Li Fsilu >) n © Sue Gi) Suns connu sous le nom de s{yle composite où style AL RES ; . £ 4 % Ÿ e Q a LS cn HORS "4 à (A Ar: JR De < SN ’ u Ÿ . D ä ? AXE FR CA, Ÿ.- Ÿ d (euteps 7? a1795) SHSILNONANAN € J4V4 mirte. Nous avons longuement parlé au cha- QE a Dre Ca Pre er Oo ge À'- ASS NUE rat CET, PAS US - La EN LA Pere RC ANR EU BETETE SENTE: pitre 1‘ des compositionsrégulières etpaysa- Disons maintenant quelques mots du s/yle composite. as ne p , pour ons et nous nous borner gères ‘1 M souvent fort importantes. lé LE MONITEUR D'HORTIC ULTURE 1 Le style composite, n’a pas de caractères | propres, son principe essentiel est que l’u- -nion des deux éléments qui le forment se fasse sans heurts et par des transitions heu- “reuses. Lorsque le genre paysager, révolu- tionna l'Art des Jardins en Europe beaucoup » de propriétaires hésitèreni à sacrifier entiè- rement à la mode des œuvres de valeur et Ils conservèrent donc intactes les parties les plus intéres- M. santes de leurs jardins, et firent transformer * les autres suivant le goût du temps. Nous donnons en regard un exemple d'un jardin … remanié (Fig. 9.) Ce jardin, situé au milieu des plaines de la Brie, entouré de grands bois et bordé d’un côté par le village de Neufmoutiers, était à … l'origine un jardin régulier, il forme main- tenant un Parc composite ; plusieurs de ses parties ont été conservées ou légèrement modifiées pour les raccorder au tracé paysa- _ger. Maison depot en Six aus zyanr © Dansla plupartdes cas ;esparterres furent … respeciés et les futaies et les bosquets trans- - formés. EE L'ambition de suivre le mouvement impri- F mé par les idées nouvelles et l'admiration … plus ou moins sincère des œuvres du passé, TT ST, rleCBaTron? a LP “De x GrBrelagne Dre bqu'U 4 é Éa 7 TRAIT «cmnême Le furent donc à l’origine, le motif déterminant de l'emploi du style composite. Quelques croisements heureux des deux styles pri- mitifs attirèrent l'attention sur ce style’ hy- bride, qui maintenant est fréquemment em- ployé dans des compositions de toutes pièces et jouit d’une faveur toujours croissante. Quel est en effet le paysagiste qui ne fasse continuellement appel à ce style? Si nous voulions appliquer jardins les principes de la dialectique, nous pourrions dire qu'il n'existe presque pas de jardins strietement paysagers, pas plus qu’il n'existe d'architectes gistes. En effet, dans tous les jardins paysa- gers de quelque importance, se trouvent quelques parties (ne seraient-ce que celles consacrées à l'utilité), traitées suivant la méthode régulière et qui, par leur liaison avec l'ensemble, rattachent la composition au style mixte. Nous ne sommes donc vous nos collègues qui lisez ces lignes, nous rigoureusement aux spécialement paysa- tous, F +. og cs be S 772 (22 LIRgSa Su pres LITE 1 qui les écrivons, architectes paysagistes que par intermittence. Cependant, comme la logique n'est pas toujours inflexible, et que nos études ont le plus souvent pour objet, l'embellissement des scènes naturelles, vous nous permettrez 76 LE MONITEUR D’HORTICULTURE LULU de vous conserver ce titre de paysagistes | dont vous êtes fiers, et que nous sommes très heureux nous-mêmes de garder Paysa- gistes ! nous le sommes tous par notre édu- cation artistique et par goût, mais nous de- vons aussi être éclectiques, et savoir renon- cer à notre style préféré quand{il est en oppositionavec les principes de l’esthétique. Restons paysagisles, conservons, aimons et appliquons cette méthode, que les grands maitres de l'Ecole modernenous ont léguée; mais souvenons-nous parfois qu’à côté de notre doctrine, il en existe une autre ct qu'avec des préceptes et des exemples tout différents, des hommes illustres, qui dans leur temps s’appelaientsimplement jur- diniers, ont créé des œuvres dignes d'ad- miration (fig.10). Dire en quelles circonstances on doitchoi- sir ur style de préférence à un autre est une question parfois très simple. souvent assez ardue, qui formera le complément de cette étude. Comme la solution du problème varie suivant la destination du jardin que l'on à a créer, nous envisagerons la ques- tion sous ses divers aspects en l’appliquant successivement à tous les genres de-jardins d’après la nomenclature que nous en avons établie. E. DEny et C. MARCEL, Architectes paysagistes. kèe É CORRESPONDANCE (A suivre.) Monsieur le Rédacteur en chef, Vous publi:z une note sur la Poire Peurré Bretonneau ; sous certaines conditions en effet ce fruit fait assez bonne figure dans les desserts de l’arrière-saison. L'arbre est robuste au froid et réclame la surgreffe avec le cognassier. Mais quelle est l’origine de cette variété? Plusieurs versions ont couru dans les ou- vrages de Pomologie. En voici une autre dans la Pomologie tour - naisienne. Barthélemy Dumortier décrit et figure la Poire Beurré Père née dans le Tour- naisis. Nous avons pu nous procurer celte variété M ut ta ie 81 "AN 7 nd Er NOR chez l’auteur lui-même, etla nouvelle venu n'était autre que la P. Beurré Brelonneau. Je l’ai déclaré aussitôt dans un Journal d'Arboriculture de Belgique. j Pas de réponse! Si votre correspondant habite Tournai, ne M, pourrait-il éclairer ee point obscur de la Po-" mologie moderne ? | Bien à vous, Charles BALTET. BIBLIOGRAPHIE OuvraGes Reçus. Les Azulées par L. Duval, (4 vol. in-12 cartonné, 120 pages avec fi- gures, 2 francs. A. Doin,éditeuret au bureau D: du journal.) | LE MONDE MODERNE (3"° livraison). Revue littéraire. Un an, 18francs ; 6 mois, 9 francs A. Quentin, éditeur et au bureau du jour-" nal. 1700 UNE PAGE D'HISTOIRE DE L'ENSEIGNEMENT DEN L'HORTICULTURE EN F&ANCE. Hier. Aujourd? hui par Chérles Baltet. Cette brochure, à la dis position desintéressés chez l'auteur à Troyes, }: tend à rendre à César ce qui appartient à Cé-" sar...Baltet,à savoir; quel’idée dela création d’une École supérieure d’horticulture à Ver- sailles lui revient et qu’il en a pris l’initia- tive au Congrès de la Société des Agriculteurs, Ë de France, le 16 janvier 1872, qui, sur son. rapport, a émis un vœu dans ce sens. { Le 16 décembre 1873, M. Pierre Joigneaux, député de la Côte-d’ Ur: reprenait celte pro-\ position et la faisait adopter par le Parle- ment. 4 Dont acte. de toute justice ! | É 1 PETITE POSTE 4 # No 5000. M. V. E., à P. — La fleur que vous nous. avez envoyée est un Brassia verrucosa, Orchidée du Guatémala. $ N° 6347. Mme E. D., à C. On doit écrire Laurier Tin et non Laurier Thym, celte plante v’apparlenant pas à la même famille que Je thym C'est une caprifoliacée, etle Thym une Labiée. à A # - VA) L 1. Ni n LE LÉ er ete a 4 M des NAT MONITEUR P'ÉLORLICULEURE D. SOMMAIRE à ÿ : CHROMOLITHOGRAPHIE : DALHIAS CACTUS à CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture : tons, communes dans lesquels est autorisée l'introduction des À. PROFESSEUR BALDWIN. — 2. LADY PENZANCE, — 3. MISTRESS A. PEART, — #. CHANGELLOR SWAYNE Liste, au 15 Mars, des départements, arrondissements, can- plauts de vignes provenant des arron- M. dissements phylloxérés (suite et fin). Exposition fruitière de Saint-Pétersbourg. Les nids de guêpes. Les — Cinéraires à grandes fleurs. Canna : La France. Cours d'apiculture. Rusticité du Lobelia Gerardi. Expo- O. Ballif. — Les Dahlias Cactus. sitions de 1895. Lucien Chauré. — Les Orchidées : Dendrobium speciosissimum. Cattleya speciosiss ina. Otto Ballif. — Les Glaieuls (suite). À. Gravereau. — Calendrier du —. rosiériste. P. Ph. Petit Coq de Corbehard.— Architecture des Jardins (suite). £. Deny et C. Marcel.— Cor- - respondance : Alphonse Dachy. — Bibliographie. — Petite Poste — Les Catalogues reçus. Giavüres Norres : Dahlia Cactus à fleur double. Dahlia Cactus à fleur simple. — Gladiolus Lemoinei hy- bridus. Jardin de Villa. 1 += … Au Ministère de l'Agriculture. - Liste, au 15 mars, des départements, rrondisse- ments, cantons, communes dans lesquels est autorisée l'introduction des plants de vignes provenant des arrondissements phylloxérés. * (suiteet fin). > Mauxe-gr-LoiRe. — Arr de Cholet et de Segré (entiers.) - Arr‘ d'Angers: c"* d'Angers (nord-ouest), -Challonnes-sur-Loire, le Louroux-Bécon- “nais, les Ponts-de-Cé, Saint-Georges-sur- … Loiret Thouarcé (entiers) c‘* d'Angers (sud- est), comm‘ d'Andard, Brain-sur-l'Authion “et Trélazé; c‘ de Tiercé, comm de Briolay - et de Feneu. - Arr‘ de Baugé : c‘“" de Longué et de Voyant entiers; c"" de Baugé, comm de Wieil-Baugé; c‘*“de Beaufort, comm'* de Beaufort Brion, Mazé; c‘" de Seiches, comm de Cornillé, Fontaine-Millon et … Beauveau ; c‘” de Durtal, comm‘ de Durtal et d'Huillé. ” Arr! de Saumur; c'* de Saumur (sud), Doué-la-Fontaine, Gennes, Montreuil-Bel- “lay et Vihiers entiers ; c‘” de Saumur (nord- est), comm® d’Allonnes; c‘* de Saumur (nord-ouest) ; comm‘ de Saint-Martin-de- la-Place et de Saint-Clément-les-Levées. — MARNE (HAUTE-). — Arr' de Langres : c'" de Prauthoy. 4 10 AvRIL 1895. Niévre. — Arr“ de Nevers, Clamecy et Cosne (entiers.) Puy-DE-DoME. — Arrt de Clermont-Fer- rand : comm de Clermont-Ferrand, c®* de Clermont-Ferrand (nord), comm* de Noha- nent ;c'"deClermont-Ferrand (sud), comm d'Aubière, Pérignat-les-Sarliève et Roma- gnat ; c‘® de Clermont-Ferrand (sud-ouest), comm°® de Beaumont; c'® de Pont-du-Chä- teau, comm‘ de Pont-du-Chäteau, Cournon, Lempdes et Dallet; c* de Vertaizon, comm de Mezel et de Chauriat; c"*" de Veyre-Mon- ton, comm“ du Cendre, de Martre-de-Veyre, d'Orcet et de la Roche-Blanche; c'* de Bil- lom, comm de Billom et de Pérignat-ès- Allier ; c‘® deSaint-Amand-Tallende, comm? de Saiut-Amand-Tallende. Arr de Riom : c‘* de Menat, comm‘ de Marcillat. Arrt d’Issoire : c‘”* d'Issoire, comm° du Broc; c d’Ardres, comm® d’Apchat; c‘" de Saint-Germain-Lembron, comm° de Gi- gnat. Arrt de Thiers: c‘” de Thiers, comm® de Thiers. PYRÉNÉES (BASSEs-). — Arr‘ de Pau : c“"* de Garlin, Lembeye et Montaner {entiers.) Pyrenées (HAUTES). — Arr‘ de Tarbes (entier. SARTHE. — Arr‘ de la Flèche : c“* de la Flèche, comm® de Verron; c*" du Lude, comm'de La Bruère, Chenu, Luché-Pringé, Saint-Germain-d’Arcé et Savigny-sous-le- Lude ; c* de Pontvallain, comm‘* de Man- cigné et Requeil; c®" de Sablé, comm de Précigné. Arrt de Saint-Calais : c“* de Ja Chartre- 78 LE MONITEUR D'HORTICULTURE sur-le-Loir, comm® de Marcon; c'” de Chà- teau-du-Loir, comm‘ de Saint-Pierre-de- Chevillé, de Dissay-sous-Courcillon et de Luceau; c'* de Saint-Calais, comm‘ du Bessé et de la Chapelle-Huon. SAVOIE (HAUTE-). — Arr‘ d'Annecy entier. Arr! de Saint-Julien, moins les comm‘ situées dans la zone franche. SEINE-ET-MARNE. — Arr! de Fontainebleau entier. SEINE-ET-OISE. — Arrt de Corbeil : c'°" d'Arpajon, comm‘ d'Egly et de Saint- Michel-sur-Orge ; c'® de Corbeil, comm’ de Tigeryet de Fontenay-le-Vicomte; c'°" de Longjumeau, comm® de Grigny. Arr! d'Etampes : c'*® d’Etampes, comm‘ d'Etrechy, «ct de la Ferté-Alais, comm d'Auvers, Boissy-le-Cuté, Bourav, Cerny, Chamarande, Itteville, Janville-sur-Juire, Videlle, Lardy et Mondeville; c" de Mére- ville, comm‘ de Méreville et d’Angerville, VENDÉE. — Arr de la Roche-sûr-Yon et de Fontenay-le-Comte (entiers.) Arr‘ des Sables-d'Olonne: c'° dela Mothe- Achard, comm‘ du Girouard et Nieul-le- Dolent; ce’ de Moutiers-les-Mauñaits et de Talmonts (entiers.) ViENNE. — Arr! de Poitiers, Châtellerault, Civray et Montmorillon (entiers.) Arr! de Loudun: c'”s de Loudun, Moncon- tour, Mont-sur-Guesnes et des Trois-Mou- tiers (entiers.) Exposition fruitière de Suint-Pétersbourg. — La Commission nommée, par le Ministère de l'Agriculture, pour l'organisation de l'Ex- position frutière atenu sa réunion de clô- ture, le 23 mars. Elle a approuvé les comptes du trésorier M. H. Defresne, et, après avoir constaté le succès incontestable remporté par la sec- tion francaise, a voté des félicitations à ious ceux quise sont dévoués à cette tàche, M.L. Vassilière en tête. Le gouvernement français ayant pris à sa charge la totalité desfrais de transport, plus une partie des frais à Saint-Pétersbourg, il est resté à répartir par les soins dutrésorier qui s’est acquitté de sa tâche avec le plus grand dévoûment, une somme de près de 5.000 francs sur les fonds cautionnés parles exposants qui... ne s'en plaindront pas! Les nids de guêpes. — En conformité d’une délibération prise par le Conseil gé- néral de la Seine, la Préfecture de Police vient de prendre un arrêté allouant une prime de 1 franc à toute personne qui ap- portera à la mairie de sa commune un nid de guëpes. | D'autre part, la station entomologique de Paris 16,rue Claude-Bernard) ayant besoin de nids de guêpes, pour ses travaux, donne- ra une prime de trois francs lorsqu'on lui apportera un nid de guêpes, aérien, c’est-à- dire fixé à une branche d’arbre ou suspendu dans un gfenier ou sous un hangar. Pour recevoir cette prime, on devra pré- senter les nids en bon état de conservation avec un certain nombre de guêpes vi- vantes. Les nids aériens ou souterrains au début de leur formation, c'est-à-dire en mars, encore de toute petite taille et ne pré- sentant qu'une seule guëpe, la mère, qui devra alors être vivante, seront recus contre la même prime. Les Cinéraires à grandes fleurs. — Lyon, qui s’est acquis une réputation pour la culture des Roses, des OEillets, et des Cannas, voudrait-il accaparer aussi celle des Cinéraires à grandes fleurs. Un de nos correspondants, nous écrit que MM. Rivoire et fils ont présenté à une séance de la Société d’horticulture, un lot de Ciné- raires de coloris admirables, et où certaines fleurs atteignaient 9 cent. 1/2 de diamètre. GE Canna : La France. — M. Crozy, tou- jours heureux dans ses gains, vient de voir un nouveau Canna fleurir dans ses serres. La plante se tient bien, le feuillage est vert foncé. La fleur rappelant celle des Imanto- phyllum, a les pétales de 8 cent. de long sur 4 cent. de large. Coloris minium vif veiné et reflété vermillon, s’éclaircissant sur les bords. Za France est son nom! 39 Cours d’Apiculture. — L'ouverture du Cours publicet gratuit d’Apiculture (cul- ture des abeilles), professé au jardin du Luxembourg, par MM. Sevalle et Saint-Pée, a eu lieu le mardi 9 avril, à 9 heures du ma- De EE pores 4 … tin. Les leçons seront continuées les mardis { et samedis suivants. _ Rusticité du Lobelia Gerardi. — ce grandes qualités du nouveau Lobelia 140 obtenu par M. Chabanne, et dont les - amateuzs ont pu admirer les ravissantes Mécciètée, l'an dernier, au Pare de la Tête d’or Wa Lyon, vient s’en ajouter une nouvelle, la 1 ptet . Laissésen pleine terre au jardin botanique FA Lyon, ils ont passé l'hiver et supporté E: 44 au-dessous de zéro, sans neige, nifeuilles _ pour couverture el par un vent très vif. … On peut donc considérer cette plante ;:5 absolument rustique. Expositions pour 1895.— Noyent-sur- - Seine. — Les 5 mai, 7 juillet, 4 août, 15 sep- octobre. Expositions de tous + tembre et 27 les produits de la saison, ouvertes à tous les » horticulteurs, jardiniers et amateurs.S’adres- ser à M. Villain, secrétaire général, à Nogent- sur-Seine. Montpellier, du 21 au23 mai. Exposition des fleurs de saison: S’adresser à M. Au- - bourg, secrétaire général, 12, rue Gendar- merie, à Montpellier. LUCIEN CuAURÉ. ; AU j e LES MTDÉE ÉDendrobium speciosissimum. — La “grande firme Æugh Low et Cie de Londres vient de réussir à introduire dans ies cul- ares le Dendrobium speciosissimum, magni- fique Orchidée qui va faire sensalion parmi les Orchidophiles. IL y a déjà quelques “années que le D. speciosissimum avait été “découvert par Sir Hugh Low, gouverneur des possessions anglaises de l'Archipel malais; cette espèce croissait dans des ; prêts de Magnolias, sur la montagne de Ki- na Balu, dans l'ile de Bornéo, mais on n'’é- te it pas encore parvenu à l'importer vivante en Europe. 2 Par REC 'E de SR TE dd * LE MONITEUR D'HORTICULTURE 79 Cette Orchidée remarquable ressemble commeportau 2. formosum, mais les pseudo- bulbes sont complètement recouverts de poils noirâtres; les fleurs, qui sont plus grandes que celles du 2. formosum giganteum, naissent par bouquet de trois à quatre ; elles sont d’un blanc pur avec une belle macule rouge pourpré à l'extrémité du Jabelle. Le Dendrobium speciosissimum est une espèce de serre chaude, qui, pour bien prospérer, de- vra être cultivé en panier suspendu près du vitrage et dans un mélange composé de deux tiers de sphagnum vivant et d'un tiers de fibres de polypode. On nous signale également l'heureuse in- troduction en Angleterre du Dendrobium Hildebrandi aux grandes fleurs jaune päle et légèrement rosées et celle du 2. Johnsomie, dont les énormes fleurs blanches, avec leur labelle maculé de jaune orange, auraient beaucoup d’analogie avec celles du Zæla anceps alba. Cattleya speciosissima. — Cette Or- chidée,connuesousles différents synonymes de C. Basselti, C. Luddemaniana, C. Lowiana et C. Mossiæ autumnalis est, une des plus belles espèces de la section des labiata. Le C’. speciosissima croit en abondance au Vé- nézuéla sur des rochers humides exposés en plein soleil et il nous est expédié souvent en Europe parmi les importations de C. Mos- siæ. Cette espèce est généralement éloignée des collections parce qu’elle n’y fleurit que rarement, surtout lorsqu'elle estsoumise au même traicement de culture que celui ap- pliqué aux autres Caltleya. Pour le faire fleurir régulièrement, il faut lui donner le plus d’air et le plus de lumière possible. En le transportant au printemps dans une serre à Géraniums par exemple, puis en le laissant au soleil, en lui donnant {de l'air et en l'arrosant abondamment, il est presque aussi facile d'obtenir ses fleurs que celles du €. Mossiæ. Nous l'avons souvent rencontré fleuri chez des personnes qui n'a- vaient qu’une de ces simples serres en fer et qui l'avaient reçu quelquefois d'amateurs qui ne pouvaient le faire fleurir dans leurs serres à Orchidées. O. BALLIF. Laéds ZA” Al. VRP ORNE CORRE PROTECTEUR ANT VEN NT TS TT 7 EN A 80 LE 2 BE ET CAEN TAN ONES à: VAL RASE LT PRIE NE M TA TN NU » MONITEUR D’HORTICULTURE LES DAHLIAS CACTUS Cette nouvelle race de Dahlias a pris, de- puis quelques années, une place importante parmi les plantes qui contribuent jusqu’à l’arrière-saison à l’ornementation de nos jardins et de nos parcs. On les cultive avan- variélé Juarezi où Étoile du Diable fit son ap- parition, pour la comparer à ces magnifi- ques et dernières nouveautés dont nous publions les chromolithographies, on recon- naitra aisément que les améliorations obte- nues par nos divers semeurs ont été très grandes. DAHLIA CACTUS À FLEUR DOUBLE. Var. Robert Cannell. (H. Cannell et fils, horticulteurs!à Swanley. (Angleterre.) tageusement pour la formation des cor- beilles et des grands massifs, mais plus particulièrement comme plantes isolées sur les pelouses où ils produisent un grand effet décoratif. Leurs fleurs rendent également de précieux services pour la confection des gerbes et des bouquets, dans lesquels leurs formes bizarres leur donnent un cachet tout particulier. Si nous nous reporlons à une vingtaine d'années en arrière, époque où l’ancienne Les fleurs des Dahlias Cactus présentent aujourd’hui la plupart des nuances du blanc, du jaune, du rose, du rouge, du brun et du violet; en outre, ce ne sont pas seulement les variétés à fleurs doubles qui sont recher- chées, mais aussi toute une catégorie de variétés à fleurs simples qui offrent un ca- chet tout à fait bizarre et original. Une des variétés nouvelles, qui a remporté le plus de succès aux diverses expositions de 1894, est le Dahlia Cactus, HMstress À, E MONITEUR D'HORTICULTURE PARIS. PL DAHLIAS CACTUS Il. PROFESSEUR BALDWIN - 2. LADY PENZANCE. 3. MISTRESS A PEART.- 4 CHANCELLOR SWAYNE ; LE MONITEUR D HORTICULTURE s1 "00 Peart, qui est si bien représenté sur notre magnifique chromolithographie. D'une flo- ribondilé étonnante, ses charmantes fleurs Imperator, brun rougeâtre. aux pélales pointus, curieusement disposés ; , K'aiserin, jaune soufre lavé de jaune plus blanches rappellent un peu, par leur for- | foncé; me, celles d'un Chrysanthème japonais. | Kynerith, riche vermillon, lavé jaune Les trois autres Dahlins Cactus, qui ont | d'or; DAHLIA CACFUS A FLEUR SIMPLE. Var, Marguerite, H. Cannell et fils, horticulteurs à Swanley. (Angleterre.) servi de modèle à notre aquarelle, et qui | Maurice Paillet, jaune chrome, très légè- proviennent de la collection de M. L. Pail- let, horticulteur à Chatenay (Seine), sont également des plus méritants : Professeur Baldwin, une des plus belles variétés de ce groupe aux fleurs rouge orange brillant; Lady Penzance, jaune pur, extra; Chancellor Swayne, couleur prune, velouté. Mais, à côté de ces quatre variétés que nous figurons, nous ne saurions passer sous silence celles qui ont provoquél'admiration des visiteurs à toutes les dernières exposi- tions d'automne ; ce sont : Apollo, carmin brillant ; rement lavé de carmin : variété figurée dans le Moniteur d'Horticulture au 10 avril 1893 ; Wiss Bertha Mawley, rose cochenille, res- semblant à un Chrysanthème Japonais: Miss Emma Reymond, la plus charmante et la plus gracieuse des nouveautés améri- caines : ses mignonnes fleurs, colorées du rose le plus tendre et d’une tenue parfaite, ont un cachet particulier avec leurs pétales coquettement disposés ; Miss Irène Cannell, pétales couleur pêche, teintés de jaune primevère à leur base : port nain ; Panthea, saumon rosé ; 82 LE MONITEUR D'’'HORTICULTURE Perle de la Tête d'or, blanc pur très précoce et très décoratif ; Robert Cannell, rouge magenta, lavé de violet, superbe forme de fleur; Volcan, rouge vif, teinté de cramoisi, très grande fleur ; ee, elc. Les variétés à fleurs simples de ces Dah- lius Cactus présentent une forme incurvée, avec des pétales allongés, se retournant en vrille à leur extrémité. Les plus remarqua- bles, que l’on trouve maintenant dans le commerce, sont : Albert Paschoud, rouge cerise velouté, forme parfaite ; Argyle, cramoisi foncé; Étoile blanche, blanc pur: Gay ou Guy Mannering, blanc crème bordé de jaune ; Ivanhoe, rose; Lochiel, rouge cinabre; Maid of Bute, lilas rosé; Marguerite, blanc pur, extrêmement flori- fère ; Meg Merrilies, jaune foncé; Queen Mary, blanc avec centre jaune; Rob Roy, pourpre violacé; ete., ele. La culture des Dablias est des plus sim- ple ettrop connue pour qu'il soit nécessaire d'en parler longuement. Si l'on veut ob- tenir des fleurs dès le commencement de l'été, les tubercules devront être mis en végétation de bonne heure au printemps. Il suffira pour cela de les mettre en jauge sur une couche tiède, ou bien de les rem- poter dans de grands pots que l’on place pendant quelques semaines dans une serre tempérée; puis, avant de les livrer à la pleine terre, il faut avoir soin de les habi- tüer un peu à l'air. On peut aussi mettre leurs tubercules directement en place dès la fin d'avril, mais leur floraison ne com- mence guère, dans ce cas, qu'à l'approche de l’automne. La floraison des Dahlias n’est arrêtée que par les premières gelées d'automne, et c'est malhetireusement à ce moment qu’ils sont dans toute leur splerideur. Il faut avoir soin de laisser leurs tubercules en terre après que les gelées blanches ont détruit leurs tiges, parce qu'ils achèvent encore de mürir et qu'ils s’hivernent ælors plus facilement. Avant les fortes gelées, on coupe les tiges à environ 0 m. 20 du sol, puis on procède à leur arrachage en choisissant pour cela une belle Journée. On les laisse ensuite un peu se ressuyer à l’air, on les rentre alors, dans une cave ou un sous-sol obseur à l’abri des gelées, des excès d'humidité ou de séche- resse, là, ils devront passer l'hiver. Otto BALLIF. LES GLAIEULS (Suile.) Une race, jeune encore, issue de croise- ment entre les Gandavensis et leiG. purpureo- auralus, mis au commerce en 1873, par la maison William Bull de Londres, donna,'dès 1875, entre les mains de M. Lemoine, l’ha- GLADIOLUS LEMOINEI HYBRIDUS (Vilmorin) bile semeur de Nancy, naissance à une série appelée Glaïeuls rustiques à grandes macules. Ce qui les fait distinguer, c’est l'existence, dans toutes les variétés d’une macule jaune, pourpre ou marron. Les bulbes peuvent rester l’hiver en terre, et résister aux hivers ordinaires en les gar- nissant d'ane couche de paillis ou de feuilles. Par suite de cette culture, ils émettent des drageons latéraux ; mais plus on laissera les ognons en terre, plus nombreux seront les _ rameaux latéraux; ce sera au détriment _ de la tigeet de la grandeur de la fleur. Ce -qui revient à dire que, pour avoir de beaux _ épis et de grandes fleurs, il faut les trans- F. _ planter tous les ans. n 4 . Où ils sont plus rustiques que les Ganda- vensis, c'est sur le choix du terrain, car ils . se plaisent dans n'importe’ quel sol, et quel- É ques pelits ognons même fleurissent dès la _ deuxième année, tandis qu'il faut 3, 4 an- nées et quelquefois plus au Gandavensis. Leur époque de floraison arrive aussi pres- que un mois plus tôt. Aussi l'amateur de … Glaïeuls qui désire une succession de fleurs - jusqu'en septembre-octobre, est-il obligé F de conserver précieusement ses Gandavensis - hybrides. _ Une excellente disposition adoptée par la maison Vilmorin, est le classement des va- É riétés en différentes séries qui renseignent L . j # 1 … l'amateur et l'acheteur sur la précocité des variétés, ‘et par suile, on peut graduer les époques de plantation, pour avoit une suc- 4 cession ininterrompue de fleurs, de juillet _ à octobre. 54 | La série des NANCEIANUS, issue en 1883, du croisement entre le G. kybridus Lemoine et Le le Gladiolus Saundersianus a produit d’heu- reux gains qui font pressentir encore de _ grandes améliorations. " CULTURE. — Il n'existe pas de jardin dans h lequel les Glaïeuls ne puissent trouver uti- > lement leur place : on les disperse sur les - plates-bandes, on les réunit par touffes ou À on en fait des corbeilles soit en les plantant - seuls soit en les associant à d’autres plantes » tels que la Vervsine, le Réséda, etc. : ils . conviennent par'aitement pour garnir les tiges dénudées des arbustes, rosiers, etc. Les Glaïeuls vieanent à peu près dans tous _ les terrains pourvu qu'ils ne soient ni trop . compacts, ni trop froids, ni trop humides. Ils préfèrent une terre plutôt sableuse, bien . ameublie par nn défonçage à P'autonme ou un labour profond, et fumée un an à l’a- . vance avec du fumkr bien décomposé, du fumier de vache autant que possible. Au … printemps, quelques jours avant la planta- _ tion, on donne un deixième labour. Avant la plantation, il faut enlever l'an- de plateau, mais il et complètement inu- 1258 nuit SNS M EST MT CE MER Ven D 3 PÉE, LE MONITEUR D’HORTICULTURE 83 tile d'enlever les tuniques qui recouvrent la bulbe et qui doivent la protéger. Pour avoir une succession de fleurs, de juillet jusqu'à octobre, on fait une première plantation fin mars, une deuxième en avril, et une troisième en mai, en conservant pour celte dernière les bulbes les plus grosses. On distance les rangs de 95 centimètres et les bulbes de 10 centimètres entre elles, en les enterrant de 5 à 8 centimètres selon la nature du terrain. Si on les réunit en corbeille, on place les plus grandes variétés au centre, les moins élevées ensuite, de façon que les varié- tés naines soient à la circonférence. On as- sortit les couleurs pour avoir un plus bel effet, et, si on ne veut qu'une seule floraison, on choisit les variétés qui émettent leurs fleurs en même temps. Pour éviter que la terre se dessèche en été, après avoir donné un bon binage, vers la fin de mai, on couvre le sol d’un bon paillis de fumier court et bien consommé. Pour obtenir des plantes vigoureuses, de beaux épis, il est bon d’arroser copieuse- ment afin d'éviter un arrêt dans la végéta- tion. Pour prolonger la durée des fleurs et les obtenir plus grandes, on peut ombrer au moyen de toiles claires qui servent, au prin- temps, à protéger les arbres fruitiers. Lorsque la fleur est entièrement flétrie, on coupe la tige, sans toucher aux feuilles qu'il faut conserver, pour faire grossir l’o- gnon; la tige coupée trop bas empêche l’ognon d'arriver à sa grosseur maximum. Certaines variétés, quoique donnant de beaux et longs épis, produisent des ognons petits ou moyens, tandis que d’autres en donnent de première grosseur. C’est en octobre, quand les feuilles com- mencent à jaunir qu'on arrache les bulbes qu’on laisse ressuyer à l’air, après avoir coupé, à la serpette, la tige au ras du pla- teau. En hiver, on les conserve en lieu sain et non chauffé, où ils attendent la planta- tion de l’année suivante. (A suivre.) A. GRAVEREAU, Lauréat de l'École nationale d'horticutture de Versailles. 84 LE PSE MONITEUR D'HORTICULTURE LE CALENDRIER DU ROSIÉRISTE Mois par mois, tous les travaux à faire dans les roseraies et tous les soins à donner aux rosiers sont décrits de main de maitre praticien dans le CALENDRIER DU ROSIÉRISTE, œuvre du rosomane P.-Ph. Petit-Coq de Corbehard (proche parent de M. Philémond Cochet). La deuxième édition de cette indispen- sable et intéressante publication vient de paraître, et les amateurs qui peuvent, pour 1 fr. 15, se la procurer chez M. Cochet, à Coubert (Seine-et-Marne), trouveront 95 pa- ges d’utiles instructions, ainsi que pourront en juger nos lecteurs par l'emprunt que nous faisons du mois d'avril. AVRIL « À cette époque, la végétation commence à se mettre en grande activité; il faut donc se dépêcher de finir les travaux non termi- nés du mois de mars, chaque jour de retard pouvant avoir des conséquences {rès préjJu- diciables, surtout aux plantations qu’on doit continuer avec ardeur, sans interrup- tion, jusqu'à leur complet achèvement. De préférence, on terminera la mise en place des rosiers tiges et demi-tiges et celle des églantiers de mêmes dimensions, car c’est surtout à eux qu’une plantation faite en arrière-saison peut être défavorable. Les rosiers greffés rez-terre, les francs de pied et les églantiers nains, seront ré- servés pour être plantés ensuite; puis, en dernier lieu, vient le tour des Janettü, des de la Grifferaie et des Polyantha, qui sont peu délicats et qui réussissent bien, même quand leur plantation a lieu en mai. Nous renouvelons notre recommandation d’avoir soin d'employer le pralinage, et de ne rien planter sans, au préalable, lui avoir fait subir cette opération. Nous renvoyons à notre article des travaux de 7anvier et de février les lecteurs qui auraient oublié ou qui ne sauraient pas comment le pralinage se fait. C’est le moment d’attacher aux églantiers tiges et demi-tiges, greffés à œil dormant, l’été précédent, les petits tuteurs nécessaires pour préserver les jeunes greffes des acci- dents qui pourraient déterminer leur rup- ture. Toutes ‘es baguettes sont bonnes pour cet usage; cependant, les rosiéristes de profession emploient, de préférence, les églantiers morts qu'ils coupent par longueur de 50 à 60 centimètres, et qu'ils fendent en deux, lorsque ces bouts d’églantiers sont un peu gros. On attache ces tuteurs à deux endroits après le corps des rosiers, avec de petits osiers ou avec du jonc, dit d'Espagne, et on serre la ligature assez fortement pour les fixer solidement, de manière à ce qu'ils ne puissent varier, car les greffes, une fois attachées après eux, seraient bientôt décol- lées, si ces tuteurs se dérangeaient de la place où on les a mis. Les jeunes grefles devront être pincées aussitôt qu’elles seront assez développées pour cela. Il est difficile d'indiquer l'endroit au juste où la section devra être faite ; mais, en général, il faudra pincer de façon à laisser à la greffe une longueur qui variera de 8 à 12 centimètres, selon la vigueur de la variété ou de l’espèce, sur laquelle l’opé- ration sera pratiquée. Il ne faut pas oublier que c’est quand la greffe est à l’état herbacé qu’on doit faire le pinçcage pour ne pas al- térer la jeune pousse, car, si on attendait qu'elle soit ligneuse, ce travail pourrait être plus ou moins nuisible aux rosiers sur les- quels il serait pratiqué. La variété YMadaume Boll, et celles qui, comme elle, se ramifient peu, ne forment de belles têtes qu’à la con- dition de subir un pincement réitéré. Si le temps n’a pas été favorable en mars pour faire les binages, il faudra saisir avec empressement le premier moment propice pour donner une bonne façon aux rosiers de toutes tailles. On devra apporter beau- coup de précautions en faisant ce travail dans les rosiers greffés rez-terre] l'été pré- cédent, pour ne pas casser les jeunes greffes qui n’auraient pu encore être attachées, On devra aussi passer un coup de griffe ou fourche courbe, entre les rangs des nou- velles plantations de rosiers, d'églantiers ou autres, afin de bien smeublir le sol qui, nécessairement, aura été foulé dans le cours de la plantation. L'ébourgeonnage des églantiers tiges et demi-tiges nouvellenent plantés devra être PSE LUN ERTZ MR RS, th TN Tnt RER ES Pere en F4 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 85 fait altentivement. 11 faut casser tous les yeux qui se montreront trop bas sur la tige, afin de provoquer la sortie des bourgeons au sommet de l’églantier, et ne laisser ces bourgeons qu'au nombre de trois ou quatre, pour recevoir la greffe plus tard. L'ébourgeonnage sera fait rigoureuse- ment aussi, à tous les rosiers, notamment à ceux greffés l’élé précédent, qui ont besoin, plus que tous les autres encore, d’être dé- barrassés de leurs gourmands. Les rosiers forcés ne demandent en ce mois que d’être ombrés en temps de soleil, mouillés plus copieusement et préservés des pucerons et des chenilles qui les adorent à leur manière. De l'air devra leur être donné autant que possible, car, à cette époque, c’est la pre. mière condition pour faire des plantes bien constituées. Si onadesraisons pour pratiquer la greffe à æil-poussant, on peut assez souvent le faire à la fin de ce mois, ou au commence- ment de mai, quand on a de vieux sujets auxquels les branches de l’année précédente auraient été conservées. Les greffes sur racines doivent être habi- tuées progressivement à l'air, de manière qu'on puisse, sans inconvénient, enlever complètement les châssis une dizæine de jours avant leur mise en pleine terre. À la fin d'avril, les premières greffes faites peuvent, si le temps le permet, être trans- plantées; il faut alors se méfier des gelées tardives qui peuvent survenir subitement. Nous indiquons les précautions à prendre, pour cette mise en pleine terre des greffes sur racines, au mois de #ai qui est l'époque où elle a lieu généralement. P.-Pu. Penit CoQ DE CORBEHARD. ke ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) 4° Style des jardins de Lure. — Le choix du style convenabie à la création d’un jardin de luxe est le plus souvent déterminé par plusieurs considérations relatives au terrain sur lequel on opère, aux ressources finan- cières et surtout au caractère de l’habita- tion. Un terrain plat est peu favorable au style régulier ; au contraire, un terrain en pente douce lui sera plus propice à cause de la facilité avec laquelle ilse prêtera à l’établis- sement des terrasses et des plans successifs, qui formeront le grandiose piédestal de l'habitation. Les ressources dont on dispose pour la. création du jardin, et les dépenses qu'occa- sionnera son entretien, sont des questions, qui pour n'être pas du domaine de l’art, n'en exercent pas moins sur lui une in- fluence néfaste. Or la création de murs de soutèénement, de balustrades architectu- rales, d'escaliers monumentaux: toute cette prodigalité scuplturaleet végétale qui carac- térise les jardins réguliers, nécessitent des frais, à côté desquels les déboursés, faits pour l'établissement d’un parc d’un autresty- le exécuté sur le même terrain, paraitraient minimes. De plus, le jardin régulier, exige un entretien beaucoup plus minutieux, une décoration florale plus étendue que le jardin paysager ; si une certaine négligence ne messied pas à celui-ci, elle est intolérable dans celui-là. Les obstacles à l'emploi de l’un ou de l’autre style que nous avons signalés jus- qu'ici, peuvent être tournés par d’ingénieuses combinaisons ou par l’union des deux styles; cependant la rencontre de leur difficulté, doit donner lieu à de sérieuses réflexions, Mais la question importante et qui prime toutes les autres dans le choix du style, c’est le caractère architectural de l’habita- tion avec lequel le jardin doit ètre en har- monie. À Versailles, ce chef-d'œuvre de Le Nôtre, enlevez son palais et remplacez le par une maison de campagne quelconque, et vous aurez la composition la plus grotesque qui se puisseÏimaginer, On ne peut draper un nain dans les vêtements d’un géant. L'habit doit être fait à la mesure et à la condition de l'homme qui le porte, comme le jardin à la mesure et à la physionomie de l'habitation. Un palais, un édificemonumental, un vieux manoir aux ailes symétriques, toutes les constructions auxquelles leurs vastes pro- Etel COTE PR ES DE LR ARS 2 4 NEA O9 2 0 PE 8G ! LE MONITEUR D'HORTICULTURE EEE portions impriment un cachet de grandeur | sidérations qui: nous ont arrêlé à propos réclament le style régulier, au moins dans | du style des jardins de luxe sont les mêmes les parties du jardin qui les avoisinent ; tan- | qui doivent être envisagées avant la créa- dis que nos châteaux modernes, à silhouttes | tion d'un jardin d'agrément. Legende léntree par le Dllage 2 . - d Lornrreur JAHatbcéaltor 4 Ænts à. Jerasse de fleturs: 6. Jau de croquet & gyrrrase Jarrm éennes 8. Jerrasses Pavrlens ÿ Mais ordre -péraribn lo Grberlesf de: fur H Serre Ve. Motifs detora fs. 43, Fosarc'tér r # Fleuriste = Mosgue k abre 1€. RAP Kyuourtes Y Prece d'rae LE Tes JARDIN DE VILLA (Fig. 14) pittoresques, nos maisons de campagne, Le Jardin de Villa, sera ordinairement sans grandes prétentions architecturales, | paysager; cependant quandil est d’une cer- s’accommoderont mieux dustyle paysager. | taine étendue et que l'habitation qu'il est 2° Style des Jardins d'agrément.— Les con- | destiné à accompagner est d’un caractère LE MONITEUR D’'HORTICULTURE 87 imposant, il peut-être composite. Dans ce cas, les parties voisines des constructions, emprunterontau style régulier ses terrasses et ses parterres, les parties plus éloignées seront formées de scènes naturelles. Nousdonnons en regard (fig.11),le plan d’un jardin de villa d’une surface de 5 hect. 1/2, dessiné par nous il y a quelques années. Le style français et le style paysager y sont combinés d’une façon harmonieuse, se re- liant de l’un à l’autre sans transition brusque. Le Square, quand on dispose d'un espace assez vaste,est généralement Cessiné suivant la méthode paysagère, à moins qu’il nesoit encadré par un édifice très important. S'il est établi sur une surface restreinte, il sera le-plus souventtraité comme un parterre, el il est alors improprement appelé Square : c’est plutôt un parterre public. Les parterres, les boulevards ou avenues, les places et carrefours, ne sont que ües emprunts faits au jardin de palais. Qu'ils soient traités isolément ou dans l’ensemble d’une composition, ils relèvent de la méthode régulière. 3° Style des Jardins d'utilité. — Tous les jar- dins d'utilité réclament le style régulier. Quelques farouches proscripteurs de ce style, entre autres Morel, ont préconisé pour les jardin d'alimentation l'emploi du style paysager ; ce système peut encore être dé- fendu pour le verger ; mais pour le potager et le jsrdin-fruitier, nous n’en voyons pas l'économie. Alphand et le baron Ernouf, se moquentagréablement de ces théories extra- vagantes. « Nous avons peine à croire, di- sent-ils, qu’une pelouse de carottes. par exemple, avec un massif d’artichauts, des oignons disposés en corbeille puissent ja- mais produire une impressiou bien poétique, nonobstant l'opposition des formes et des couleurs, » C’est aussi notre avis. Quant aux Jardin d'enseignement, ils sont, par le but auquel ils sont destinés, voués à la forme régulière, qui se prête le mieux à la distribution méthodique des végétaux et à leur classement. Nous ne parlerons, bien en- tendu que des jardins ou des parcelles de Jardins spécialement consacrés à la science ; car il arrive souvent pour ces jardins comme pour beaucoup d'autres qu'ils ne forment que la minime partie d’un tout, E. DEny et C. MARCEL, Archilecles paysayistes. (A suivre.) CORRESPONDANCE A PROPOS DE LA POIRE BEURRÉ BRETONNEAU Monsieur le Directeur, C'est avec une entière bonne volonté que je m'empresse de répondre à la question po- sée par M.Cbarles Baltet: dans votre dernier numéro, mais, j'ai hâte deledire,jecrainsfort de ne pouvoir le satisfaire complètement. La poire Beurré Bretonneau est un gain du major Espéren, le célèbre pomologue de Malines à qui on doit tant de bonnes poires, la plupart bien connues aujourd’hui, Depuis plus de trente années que je pra- tique la profession de jardinier, j’ai toujours cultivé le Beurré Bretonneuu à cause de sa vigueur, de sa fertiiité et de la maturité tar- dive de ses fruits. Je connais beaucoup moins bien le Beurre Pére. Pendant mon séjour à Tournay, cette variélé exislait à l’état de très jeune sujet dans les collections de l’école d’arboricul- ture de cette ville, mais jamais je n'ai vu l'arbre fructifier. M. C. Ballet a, dit-il, reçu des greffons de ce poirier, de M. B. du Mortier lui-même, et il a constaté, par la suite, que cette variété n'était autre quela P. Beurré Bretonneau. Cependant, de ce fait peut-on catégori- quement affirmer que le Beurré Père et le Beurré Bretonneau ne sont qu'une seule et même variété? M. Philippe Père qui est, ou était un pé- piniériste avantageusement connu à Ath (Belgique), a présenté et soumis son gain à l'appréciation de la commission de porno- logie de la Société royale d’horticulture de Tournay dans la séance du 10 mai 1869 ; or il n'est pas possible d'admettre un seul ins- tant que M. Père ait voulu se jouer de la- dite commission, pas plus que de supposer que cette dernière se soit laissé mystifier. enr D, asbie:ue on LA th D avions SAN PPT NRA EL ETC EL rie NÉNRCA D Ce eN EAr : V ; \ 2 nd 88 LE MONITEUR D'HORTICULTURE J'ai particulièrement connu M. B. du Mortier; bien des fois j'ai eu l'honneur et le plaisir de causer avec lui. C'était un homme très savant, mais excessivement distrait, et le fait signalé par M. C. Baltet peut bien être le résultat d’une distraction. Du reste, ce ne serait pas la seule erreur commise par M. B. du Mortier, puisque, dans son livre : Za Pomone lournaisienne, à la page 435, il figure et décrit une poire sous le nom de Clara Pringale (À) en la disant obtenue par M. Pringale-Dubuisson pépi- niériste à Lesdain (Belgique), et personne, pas même l’obtenteur supposé, ne connait un fruit de cenom. Dans les dernières années de sa vie, M. B. du Mortier avait un peu négligé ses cul- tures, et son jardin était confié à un jardinier du bon vieux temps qui se souciait de la no- menclature des arbres comme d’une Guigne, et ceci pourrait aussi expliquer la confu- Sion. Encore un mot. Le Peurré Bretonneau müûrit normalement en janvier, février et mars, tandis que le Beurré Père arrive à maturité en mai. M. C. Baltet a-t-il porté son attention de ce côté ? Cette remarque a son importance : Car nous possédons nombre de variétés ayant des caractères communs, comme végéta- tion, comme forme de fruits et comme qualité, mais qui différencient sous le rap- port de la maturité. Maintenant j'ai terminé, et il me reste à offrir à M. C. Baltet, ainsi qu'à vous mon- sieur le Directeur, mes bien respectueuses salutations. Alphonse Dacuy. Jardinier au château de Guignicourt-sur-Vence (Ardennes). P.-8S. — Je ne crois pas être absolument inconnu de M. C. Baltet, puisque, le 27 no- vembre 1890, il me faisait l'honneur de m’é- crire relativement à un de mes articles in- séré dans le Bulletin d' Epernay, ay ant pour titre : La greffe réparatrice. (1) Cette variété ne serait autre que la poire Eu- gène Thirriot. BIBLIOGRAPHIE Ouvrages recus : Bullelin de l’associa- tion pour la protection des plantes. — Jardin Al- pin, à Plainpalais Genève (Suisse). Les Fougères de France, par C. de REY-PaiL- UADE. Un volume grand in-8°, 56 planches intercalées dans le text: et contenant 193 dessins : broché, 10 francs ; avec reliure anglaise, 11 francs. PAuL Dupont, éditeur à Paris. 4, rue du Bouloi, et au bureau du Journal. I! n'existe pas à notre connaissance d’ou- vrage traitant spécialement des Fougères de France. Les travaux des savants qui se sont occupés de cette classe de végétaux acoty- lédonés se trouvent disséminés dans de nombreuses brochures souvent rares et dif- ficiles à se procurer, et c’est afin de com- bler cette lacune, que M. de Rey Pailhade a eu l’heureuse idée de publier une monogra- phie des « Fougères de France ». Pour faciliter les recherches et rendre ce travail pratique, on a disposé la description des genres, des espèces, et même des va- riétés, par ordre alphabétique. Les trois tableaux qui précèdent la Flore indiquent l’ordre botanique et permettent de classer les échantillons dans l’herbier, suivant une de ces trois classifications na- turelles. La table des matières, avec la plu- part des synonymes et le nom des auteurs, rendra — nous l’espérons du moins — quel- ques services aux botanistes de profession, en leur évitant de pénibles et délicates re- cherches. PETITE POSTE No 101. M. E. de G., à N. — Vous pouvez vous procurer des abris en fer, vitrés, tout préparés, chez M. Brochard, 40, boulevard Richard-Lenoir, à Paris. Les résultats très avantageux qu'on en retire sont incontestables. N° 6399. Mme V. de, à T. — Le magnifique Glaïeul : TRIOMPHE DE PARIS, décrit dans le dernier nu- méro, est mis au commerce par MM. Dupauloup etCie, 14, quai de la Mégisserie, Paris. No 5582. M J. P., à S.-Q. La fleur que vous nous avez envoyée est un Odontogiossum Rossi (très ordi- naire.) Votre larve est l'Zuchlora vitis qu’on peut dé- truire avec l'emploi d'huiles lourdes, benzine, sul- fure de calcium ou sulfate de fer. + 41 Re L gérée ” * 1: D: | E . 1 4 rv - CunoxiQue : Au Ministère de l'Agriculture : LE MONITEUR BÉEOR PFICULTURE . SOMMAIRE Leçon de choses faite au Palais de l'Industrie le 9 avril 1895. Le Citronnier de Chine. Raisins frais. La lune rousse. Les haricots verts aux Halles centrales de Paris. Expositions de 1895. Les prix Estalla à l'Exposition horticole de Genève en 1896. Nécrologie. Lucien Chauré. — Travaux du mois de mai. Jean-Ernest Chauré. — Les Orchidées : Les importations de Cattleya. Floraison remarquable. A la Société natiouale d'horticalture de France. Ofto Ballif. — Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes, mises au commerce en 1895. Jean Kaly. — Les Glaïeuls (suite et fin). A. Gravereau. — Engrais pour Rosiers. — De la taille des arbustes d ornement. Em. Poiret. — La culture à Madagascar : Luc Aurech. — Architecture des Jardins (suite). E. Deny et C. Marcel. —— Instruction pour la pratique du Hanuetonase et la destruction des hannetons recueillis. Brocchi. — Bibliographie. — Petite Poste. — Les Catalogues reçus. — GRAVURES NOIRES : Arabis Alpina nain compact. Pâquerette à grande fleur double blanche. Pavot d'Orient vivace varié. Ognon de Glaïeul. Au Ministère de l'Agriculture. - Officiers de la Légion d'honneur et Oficiers du Mérite agricole. — Par décret du 9 avril, le Ministre de l'Agriculture a fait modifier les conditions concernant l'obtention du . grade d’Officier du Mérite agricole en ce qui concerne lesOfficiers de la Légion d'honneur, -quipourront êtrenommés Officiers du Mérite sans avoir cinq ans de grade de Chevalier. En exéculion de ce décret, MM. Chau- . veau, membre de l'Académie des sciences, & à br \ r | «' À : 0 | inspecteur général des Ecoles vétérinaires ; Duclaux, membre de l'Académie dessciences professeur à l'Institutnational agronomique ; Muntz, professeur-directeur deslaboratoires de chimie à l'Institut national agronomique : Trasbot, membre de l'Académie de méde- cine, directeur de l'Ecole nationale vétéri- naire d’Alfort ; Nocard, membre de l'Aza- démie de médecine, professeur à l'Ecole nationale vétérinaire d'Alfort, Officiers de la Légion d'honneur, ont été nommés Officiers du Mérite agricole. 23 Lecon de choses faite au Palais de l'Industrie le 9 avril 1895. — La pre- mière séance de lecons de choses (Elevage, 25 aAvru 1895. manière de tuer, plumer, trousser et faire cuireles volailles) organisée en public parla Société Nationale d'aviculture de France, a obtenuun vif succès. Le grand salon mis à la disposition de la Société, au Palais de l'industrie, qui peut contenir 350 places, était absolument comble, et les assistants ont paru grandement s'intéresser et même s'amuser aux démonstrations qui ont été faites. Ce succès encouragera la Société à renou- veler de semblables séances en cherchant une salle plus vaste, afin de pouvoir donner satisfaction à toutes les demandes d’invita- tion, ce qui n’a pu être fait cette fois en rai- son de l’exiguité de la salle. Le Citronnier de Chine. — M. Dou- met-Adamson, membre correspondant de la Société nationale d'Agriculture, qui a eul- tivé le Citronnier de Chine, a communiqué à cette Compagnie les résultats qu'il en a obtenus. Le Citronnier de Chine a supporté 25 de- grés au-dessous de zéro et forme des buis- sons impénétrables à cause de ses épines. Il en a fait des haies, et, au boutde trois ans de semis, il a obtenu des pousses de 40 à 50 centimètres. À cinq ans on a des haies impénétrables. Au printemps, il se couvre de fleurs blanches très élégantes donnant naissance à de petitesorangescommedes mandarines. L'odeur en est désagréable, le fruit sent l'essence de térébenthine. Traité comme le fruit confit connu sous le nom de Chinois, 90 LE MONITEUR le fruit de ce cifrus devient comestible comme plante de confiserie. Ces observations viennent confirmer les renseignements analogues donnés par notre collaborateur J. Clarté dans son artiele paru dans le Moniteur d'Horticulture du 25 dé- cembre 1892, page 268. 2e Raisins frais. — Le Gardener's Chronicle raconte qu'il vient d'arriver du Cap de Bonne-Espérance à Londres, par le paque- bot Goth, un immense chargement de 1292 caisses de raisins frais en parfait état de conservation. Cette importante expédition a trouvé de suite des acquéreurs aux prix moyens de À fr. 45 le kilogramme pour les raisins blancs et de 1 fr. 65 ie kilogr. pour les rai- sins rouges. La Lune rousse, l’ennemie innocente des cultures, commence aujourd'hui. Hor- ticulteurs, veillez, etsurtout abritez par les nuits claires ! Les haricots verts aux Halles cen- tralés de Paris. — Le mois de Mars a été propice aux cultivateurs de haricots verts, tels que MM. Salomon, à la Chevrette, Fatzer, aux Forceries de l’Aisne, etc. Cette primeur s’est vendue jusqu'à 34 fr. le kilogr.; de petitescaisses de 100 grammes expédiées des forceries de raisins de la Bel- gique ont été adjugées de 3 fr. 50 à 4 fr. chaque. : EE Expositions de 1895. — (Charenton (Seine) du 7 au 16 septembre. Exposition générale de tous les produits de l’horticul- ture organisée par la Société régionale de - Vincennes. S’adresser à M. Chapuis, secré- taire général, 101, rue de Fontenay à Vin- cennes. Rennes, du 9 au 12 mai. Exposition horti- cole. S’adresser au secrétaire général, 1, rue Victor-Hugo à Rennes. Angers, du 11 au 20 mai. Reims, (Concours agricole) du 15 au 23 juin. Yvetot, du 6 au 8 juillet. D'HORTICULTURE oo Abbeville, du 2 juillet au 5 août. Namur, du 30 juin au 1” juillet. 2e Les prix Estalla à l'Exposition horticole de Genève en 1896. — Un concours international est ouvert à l’expo- sition que tiendra au mois de mai 1896 la Société d’horticulture de Genève « pour la plus belle collection de plantes en fleurs et en vases renfermant des espèces récemment introduites en Europe. » Ce prix, légué par feu M. Estalla, consiste en une médaille d’or de 300 fr. et 900 francs en espèces. Les plantes devront être depuis une année au moins la propriété de l’expo- sant et cultivées dans son établissement ; il devra en signer la déclaration formelle. Ce concourssera jugé par un jury spécial nommé par la Société d’horticulture de Genève mais qui devra être agréé par la Direction de l'Exposition nationale suisse. Les concurrents devront adresser leur demande à M. Micheli, Président d'honneur de la Société et président du groupe horti- cole de l’expostion de 1896, en indiquant la nature de leur exposition ainsi que la super- ficie approximative — soit en serres, soit dans les tentes abri, soit en plein air — qui leur est nécessaire. Un autre prix, du même généreux dona- teur, consistant en une médaille d’or de 100 francs plus 500 francs en espèces, sera attribué à l’exposant suisse qui aura pré- senté le meilleur modèle de serre. C 2 4 1 Nécrologie. — Nous avons le regret l d'apprendre le décés de M. Jean-Baptiste Tallué, le dévoué et sympathique jardinier . chef du château de Franconvwille, où il diri- geait la plus importante collection d'Orchi- Î dées de France, propriété de M. le duc de Massa. Grâce à sa persévérance et à ses bons soins, M. Tallué était parvenu à remettre en parfait état toute la série des fameuses * Orchidées de feu Luddemann, acquises en 1884, par M. le duc de Massa et qui firent dès | lors partie de la grandiose et merveilleuse | collection de Franconville. LUCIEN CHAURÉ. AN 32 Lu RE AD ET ES Dai frs CPE 176 2. rare en SEA DORE D'HORTICULTURE 91 nn JARDIN FRUITIER Dès que les poires et les pommes seront nouées sur les arbres formés, on devra, si on - lient plus à la grosseur, à la beauté et à la - qualité des fruits qu'au grand nombre, ne … laisser sur chaque bouquet que celui qui “sera le mieux constitué:/on coupera tous … les autres avec des ciseaux à lame effilée, en - poids et les fruits auront une valeur com- - merciale dix fois plus grande. Auxvhalles de Paris, les très beaux fruits - fleurs, avec des corps gras, chiffons grais- - seux, paille mouillée, pour asphyxier el éloigner les mouches qui viennent pondre leurs larves à cette époque ; on évitera ainsi - les vers dans les fruits. « On paillera les nouvelles plantations avec du paillis bien consommé, on arrosera am- plement afin de les préserver de la séche- _resse. _ On ébourgeonnera les arbres fruitiers, on supprimera tous les bourgeons inutiles. + On exécutera la deuxième taille des Pé- _ chers, c'est-à-dire que, lorsque les fruits - seront bien noués, on rabattra tous les ra- | meaux qui ont été taillés trop long parce _ qu'ils étaient chargés de boutons à fruits ; si ces boutons ont tenu leurs promesses les - fruits sont trop nombreux: c’est une raison pour en supprimer en rabattant les rameaux trop longs; s’ils ne les ont pas tenues, c’est une double raison pour les rabattre près du vieux bois, afin de ne pas faire des grandes branches à fruits dégarnies du bas. . On pourra vers la fin du mois enlever les - abris et les auvents ou les relever ; on choi- - sira pour cela un temps sombre ou pluvieux. Nous ne saurions trop engager les amateurs à faire installer des auvents contre leurs - murs, c’est une première dépense qui est bien rattrapée, par la beauté et la qualité * des fruits qu'on récolle sous cet abri pro- tecteur. _ On palissera la vigne. On détruira les “insectes, les escargols, les limaces el tous lesanimaux nuisibles. On fera les hinages et les nettoyages. Pour les vignes qui ont été alteintes da mildew, on devra leur faire subir un trai- tement préventif au sulfate de cuivre ou à la bouillie bordelaise. | On sèmera les graines d'arbres verts, fo- resliers et arbustes sur un sol bien ameubli, Un palissera les abricotiers en contre- espaliers en évitant de casser les bourgeons. On adossera des châssis vitrés devant quelques espaliers afin de hâter leur fruc- tification. On commencera à greffer en fente et en écusson à œil poussant. JARDIN POTAGER Cullure en pleine terre. — On sèmera : les Épinards d'Angleterre, de Flandre et à feuilles d’oseille, Oseille et Épinards, Ci- boule, Concombres, Cornichons, Courges, Cresson alénois, C. de terre et de fontaine, Chicoréefrisée, Scarole, Witloof, (les variétés améliorées), C. sauvage pour Barbe-de- capucin, Céleri à côtes, à couper et Céleri- Rave, Carottes hâtives et tardives, Cardons, Betieraves à salade, rouges et jaunes. Ar- roche (Belle Dame), Choux cabus hâtifs et tardifs, C. de Vaugirard, C. de Milan, Choux- Raves, Choux-Navets et Rutabaga, C. à grosses Côles, C. de Bruxelles ; les diverses variélés de Choux-fleurs, Giraumon turban, Melons et Cantaloups, Laitues pommées, L. à couper, Romaines, Lentilles, Navets hâtifs, Oignons blancs hâtifs, Persil et le frisé, Cerfeuil, Pissenlits ; (les variétés amélio- rées), Poireaux et le P. perpétuel. Poirée blonde, Pois nains et à rames (en vert), P. de Clamart, P. ridés, P.sucrés, P. sans parchemin ou mange-tout, Pois chiches ou garance pour fin de saison, Salsifis, Raves, Pourpier, Radis longs et demi-longs jaunes etgris, Radis d'été, R. noirs, R. gris d'hiver, Potirons, Momordica, etc. On éclatera les pieds de Civeite. On plantera les Haricots d'hiver, à manger verts ou écossés et pour récolter en grains secs; H. mange-tout ou sans parchemin, On mettra en place à bonne exposition les Tomates, les Aubergines etlesautres plantes sensibles à la gelée ; o7 sèmera l'Asperge assez clair. 4 1 } 92 LE MONITEUR D'HORTICULTURE QG On détruira les Courtilières en introdui- sant dans leurs galeries de l’eau et un peu d'huile. ï JARDIN D'AGRÉMENT Culture en pleine terre. — On repiquera en pépinière les Balsamines, les Reines-Mar- guerite, les Zinnias, les OEillets de Chine, Phlox, Pétunias, Capucines, Muffliers, etc. Vers le 10 mai dans la région de Paris el du 45 au 20 dans la région du Nord, on fera les massifs de Géraniums, Verveines, Pétu- nias, Bégonias tuberculeux, etc. On sortira toutes les plantes de la serre. On plantera toutes celles qui sont en pots en ayant soin de dissimuler entièrement les pots dans la terre. On plantera les Dahlias, les Gynerium, ies Tritomas, les Rhubarbes, etc. On ne sortira les Orangers, Citronniers, Grenadiers, Myrtes et les autres arbustes de serre froide que lorsqu'on n'aura plus à craindre de gelée blanche, en les placant d’abord à mi-ombre. (Si on en croit le vieux dicton : brouillard en mars, gelée en mai; il y aura à craindre des grises vers le 11 et le 22 mai.) On rencaissera et on rempotera les plan- tes qui en auront besoin, mais en leur don- nant de la bonne terre neuve. On remplacera les rosiers morts par des sujets élevés en pots. On taillera les arbustes dont la floraison printanière est passée; c'est aussi le moment pour l’amateur d’avoir toujours un petit sé- cateur dans sa poche et à chaque promenade d'enlever aux arbustes toutes les branches mortes qui les déparent. On fauchera les gazons, on grattera, à la fourche, les parties dénudées. On les ressèmera et on répandra du terreau sur la graine. Si la mousse à envahi certains endroits, on répandra des- sus du sulfate de fer en neige. On fera la guerre aux Hannetons (malgré qu’ils seront peu nombreux cette année), aux vers blancs, aux chenilles etc. On sémera en place les grandes Capucines, les Colo- quintes, les Haricots d'Espagne, la Poirée d'ornement, le Sénecon élégant, les Soucis, les Chrysanthèmes et toutes les autres fleurs décrites le mois dernier. SERRES.— ORANGERIE. — CONSERVATOIRE Lorsqu'on sortira de l’orangerie les plantes à feuillage, on visitera attentivement toutes les feuilles afin de débarrasser des kermès, : celles qui en seraient infestées, en les la- vant à l’eau pure ou avec une dissolution d’Insecticide horticole, au moyen d’une éponge ou d’un pinceau. Jean-Ernest CHAURÉ. À Ÿ LES ORCHIDÉES Les importations de Cattleya. — Les ama- teurs qui débutent dans la culture des Or- chidées ignorent en général les précautions qu'il faut prendre pour faire leurs acquisi- tions. Les deux choses essentielles pour les faire dans de bonnes conditions, c’est de savoir à quelle époque de l’année elles doivent être importées, ainsi que l’état dans lequel elles arrivent en Europe. Dans le cours de notre longue pratique, nous pouvons dire que nous avons reçu des introductions de Cattleya de la section des labiata à différentes époques de l’année; mais nous avons remarqué que ce n'étaient que les plantes récoltées pendant la période de repos qui donnaient de bons résultats, Lorsque ces Orchidées sont récoltées dans la saison propice, qu'elles sont emballées dans des matériaux convenables, que ces opérations ont été faites par des personnes au courant de ce travail et qu’elles sont ex- pédiées dans les délais voulus, on peut dire qu'elles arrivent généralement saines et vi- vantes chez leurs introducteurs. Ce sont là x des points importants à observer, afin de tenir compte de ces divers détails. Il faut toujourschoisir des planies qui ne soient pas entrées en végétation dans les caisses d'emballage, car, dans ce cas, elles auraient de la peine à refaire des exemplaires sains et vigoureux. Cette remarque s'applique surtout aux divers Cattleya de la section des labiata, dont les yeux ont quelquefois de la tendance à se développer pendant le voyage; nous avons remarqué que ces pousses ten- dres et étiolées ne parvenaient jamais à former de bons pseudo-bulbes. A l’époqne actuelle, les différentes mai- sons d'introduction ont importé ces derniers | Ne. . ne. 1 È + + L + vrm , y € 4 x cé dd, L E MONITEUR D'HORTICULTURE 93 temps, en Europe, de grandes quantités de Cattleya Percivaliana, Triani el Mossir. Ces importations ont été dispersées de divers côtés et, à leur réception, la première chose à faire est de les débarrasser des parties mortes et des vieilles racines, en ayant soin de faire cette opération avec un couteau tranchant ; puisil est prudent de bien laver ces plantes dans de l'eau additionnée de savon noir, de jus de tabac ou d’un autre insecticide, afin de les débarrasser des in- sectes qui pourraient y avoir trouvé un refuge. Elles sont alors rempotées en ter- rines, en paniers ou en pots, plutôt petits que grands, dans un mélange égal de fibres de polypodeet de sphagnum vivant, le tout reposant sur un bon drainage. Les arrose- ments doivent être très modérés, jusqu'à ce que les yeux se soient bien développés ; on aïdera autant que possible la végétation en les bassinant souvent, mais très légèrement et cela dans une serre humide, un peu ombrée et maintenue entre 12° et 25° C. Nous ne voulons pas terminer ce sujet sans attirer l’attention des Orchidophiles sur la présence de l’Zsosoma Orchidearum, un in- secte qui cause les plus grands ravages sur les Cattleya et les Lirlia. On reconnaît facilement sa présence, aux jeunes pousses qui sont bulbiformes ou gonflées à la partie inférieure et dans lesquelles se trouvent les Jarves qui donnent naissance à cette vermine. Le seul moyen efficace pour le détruire est de cou- per les pousses atteintes et de les brûler; si l’éclosion des larves avait déjà eu lieu, de fortes fumigations détruiront aussi les in- sectes qui se seraientrépandus dans laserre. Il faut donc y veiller attentivement, afin de ne pas s’exposer à voir une bonne partie des jeunes pousses de Cattleya perforées et abimées par cette peste. Cet insectes’attaque de préférence aux Cutfleya du groupe des labiata et principalement aux C. Wossir, dont les importations en portent générale- ment les traces. _ Nous mettons aussi en garde les Orchido- philes qui seraient tentés d'acheter, à bas prix, dans les ventes publiques, des ('atéleya, dont on a pour cette raison hâte de se dé- _ barrasser à n'importe quel prix. Ces per- _sonnes feront bien d'examiner minulieuse- — ment ces plantes, avant d'en faire l’acqui- silion, afin d'éviter d'introduire dans leurs serres l'/sosoma Orchideurum. ce Lerrible in- secte, quia, malheureusement déjà, anéanti un grand nombre de variétés de choix. Floraison remarquable. Un établissement qui est actuellement grand producteur de Cypripèdes hybrides c'est le Fleuriste du Luxembourg à Paris, où une grande serre renfermantunnombre considérable de semis a élé transformée en une véritable pépinière de métis de ces charmantes Orchidées. Une des plus récentes obtentions de M. Opo:x, le jardinier chef de ces jardins, est le Cypripedium hybrilum issu des (. Lauwren- ceunum et C. ciliolare, tout à fait remarquable par ses dimensions, par sa vigoeur et par l'intensité de ses coloris. / À la Société nationale d'horticullure de France. Grâce aux paroles éloquertes de MM. H. de Vilmorin et A. Truffaut, les membres pré- sents à la séance du 11 avril ont ENFIN voté la constitution d’un Comité spérial pour juger les apports d'Orchidées. Le désir formulé depuis si longtemps par les Orchidophiles français de ne pas être obligés de présenter au Comité de floricul- ture desOrchidées qui étaient généralement | jugées par des personnes incompétentes, ainsi du reste qu'elles le déclaraient elles- mêmes, a été cette fois réalisé, mais non sans peine. La formation d'un Comité spécial, comme il en existe depuis longtemps à Londres, à Bruxelles, à Gand et ailleurs, avait trouvé jusqu'à présent si peu de partisans à Paris, qu'un grand nombre d'amateurs et d’horti- culteurs avaient renoncé à présenter leurs Orchidées remarquables et rendaient par conséquent les apports aux séances de la grande Société nationale française bien moins intéressants, Cette lacune sera maintenant comblée pour le plus grand bonheur des nombreuses personnes qui s’adonnent à la culture des Orchidées, et nous espérons que, cette fois, ce nouveau Comité ne sera composé que de personnes vraiment à Ja hauteur du rôle qu'elles seront appelées à remplir dans cette branche spéciale de l'horticulture. Orro BauLir. 94 LE MONITEUR D’HORTICULTURE CHOIX PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS ET LÉGUMES, MISES AU COMMERCE EN 1895 (1) Par MM. Vicmorin Er Cie. horticulteurs-grainiers 4, Quai de la Mégisserie, Paris. Il n’est pas un jardin où au premier prin- temps on ne voie s'épanouir la vulgaire Cor- beille d'argent. Cette Arabette des Alpes, scientifiquement appelée Arabis Alpina, vient de s'enrichir ARABIS ALPINA NAIN COMPACT d’une nouvelle variété naine compacte, plus ramassée, plus touffue, à fleurs plus grandes et d’un blanc plus pur que ses ainées. La couleur violette vient s'ajouter aux autres coloris du Clarkia pulchella nain double qui comptait déjà le blanc et le rouge. Le Clarkia peut se semer dès l'automne. Il ne va bientôt plus falloir avoir recours à l’art du teinturier pour obtenir des Immor- ielles rouges. pour les enterrements civils' Nous avons le Xeranthemum annuum super- bissimum rouge dont les fleurs très pleines sont d’un coloris rouge bien accentué, elles se conservent très bien aussi pour les bou- quets d'hiver. Mon Dieu, c'estpeut-êlre un peu enfantin ce que je vais avouer, mais j'ai un faible pour nos vieilles Pâquerettes. Cetté fleur de Pà- ques me reporte à mon adolescence, hélas! bien loin, et je ne puis en voir sans me rap- 27 RON RATE AA I CO SE AU 1) Description des obtenteurs. L peler les plus beaux jours de mon existence PAQUERETTE A GRANDE FLEUR DOUBLE BLANCHE où nous les cueillions... ensemble ! Aussi est- NE ART \ \ Ü, j, PAVOT D'ORIENT VIVACE VARIE ce avec un doux souvenir de plaisir que j'en M LE MONITEUR D'HORTICULTURE 95 vois apparaitre de nouvelles variétés et sur- tout la Päquerette à grande fleur double blan- che qui, nous dit-on, est supérieure à l’ancien type par la grandeur de ses fleurs, l'ampleur de son feuillage, l'abondance de sa floraison. Malgré tout cela ; je doute fort que la nouvelle venue me fasse oublier mesanciennesamours. Abordons maintenant le Pavot dOrient vi- vace varié, d'une race nouvelle, à coloris va- riant du rose au violet, etc., le Pavot éclatant qui, semé en avril, donne de très grandes fleurssimples rouge ponceau maculées noir. (A suivre.) Jean KaTy. LES GLAIEULS (Suile et fin) MULTIPLICATION, — La multiplication se fait : 1° par la voie du semis, soit en janvier-février, sous châssis, ou en avril- mai, en pleine terre ; 2° par les caïeux aux- quels on donne les mêmes soins que pour les bulbes adultes; ce n’est qu'au bout de 3 ou # ans qu'ils pourront fleurir. Certaines variétés qui se multiplient diffi- cilement, c’est-à-dire qui donnent très peu de caïeux, et lèvent mal, conservent tou- jours un prix relativement élevé. Beaucoup d'amateurs qui ne possèdent que de simples Glaïeulsen mélange, se figu- OGNON DE GLAÏEUL rent que ces plantes dégénèrent. C'est une grave erreur. Achetez Beatrix, Mine d'or, Grand Rouge où Ville de Saint-Germain, ete., et vous verrez que les coloris ne dégénèrent nullement. Le motif qui porte à faire croire à ce préjugé, est celui-ci : Avec du mélange, si vous n’y prenez garde, les variétés qui doublent leurs Ognons à l’arrachage, au- ront, au bout de quelques années, composé la majeure partie de votre lot, tandis que les variétés simples quine donnent jamais qu'un seul Ognon, seront en petite minorité, ou bien auront disparu, soit par la pourriture, ou tout autre accident. De sorte que le mé- lange. bien varié au début, ne se trouve plus composé que des variétés rustiques, On peut aussi cultiver les Glaïeuls en pots, en ayant soin, de placer sous chaque bulbe un peu de sable de rivière ou de sable blanc. Lorsque les plantes seront en fleur, on les utilisera pour la décoration en les asso- ciant avec des Fougères ou autres plantes. Les Glaïeuls sont aussi une de nos plus belles plantes pour la fleur coupée. On s’en sert avantageusement pour la décoration des jardinières, pour la confection des gerbes, bouquets, etc..…., les fleurs peuvent rester fraiches pendant 12 à 15 jours. Les Glaïeuls se prêtent difficilement au forcage ; cette culture, bien entendu, se fail en pot. On les met en végétation depuis décembre jusqu’à février et sous châssis à froid. Au bout d’un mois on place les pols sur couche tiède où ils passeront là tout l'hiver. Lorsqu'on voit l’épi sortir, on les met en serre. Il faut de préférence employer les variétés bâtives et demi-naines, En opérant ainsi on commence à avoir des fleurs en mai-juin, époque à laquelle elles seront d’une grande valeur. A. GRAVEREAU, Lauréat de l'École nationale d'Horticulture de Versailles. Engrais pour rosiers. — Comme suite à la Note parue au dernier numéro, et pour répondre à la demande de plusieurs abonnés, nous donnons une formule d’en- grais chimique qui nous est recommandée pour les rosiers. Mélanger ensemble 500 grammes de ni- trate de soude et 700 grammes de chlorure de potassium avec 800 grammes de super- phosphate de chaux; au mois de mai, on sème ce mélange sur l'emplacement occupé par les racines des rosiers, et on arrose aussi- tôt ; si le temps est au sec, on renouvelle les arrosages de temps à autre; s'il est à la pluie, on laisse à celle-ci le soin de dissoudre l’engrais et de le faire descendre en terre. N. D. L. R. N. 96 LE MONITEUR. D'HORTICULTURE RE ————————.—.—.—.—.—.—.—.—2.2.2. HORTICULTURE DE LA TAILLE DES ARBUSTES D'ORNEMENT La taille des arbustes d'ornement a un double but : donner à la plante une forme régulière, élégante, qui plaise à l'œil ou s’a- dapte aux conditions de milieu, et obtenir une abondante floraison. Les règles de cette opération, dit M. Klipp, sont bien difficiles à préciser, car elles sont subordonnées à chaque genre de végétal ; cependant la plupart des arbustes exigent une taille annuelle et raisonnée, et, sous ce rapport, on peut diviser les arbustes d'orne- ment en deux catégories : la première com- prendra ceux qui fleurissent avant la fin de mai, sur le bois de l’année ; souvent même ces fleurs apparaissent avant les feuilles, et sont situées soit à l'extrémité des rameaux ou sur toute leur longueur; tels sont l'Aubé- pine, le Chèvrefeuille, le Cognassier du Ja- pon, le Cytise, la Glycine, le Jasmin, le Lilas, le Weigelia, etc. Geux-là seront tai!- lés aussitôt après la floraison, à cinq ou six yeux, à la base, pour provoquer le dévelop- pement des jeunes pousses qui fleuriront au printemps suivant. Dans la deuxième catégorie, nous com- prendrons les arbrisseaux dont la floraison va de juin jusqu'aux gelées, et, leurs fleurs se trouvant sur les jeunes pousses de l’an- née, tels sont les Fusains, l’Hortensia, les Althéas, la plupart des Rosiers non grim- pants, les Spirées à fleurs roses, les Sureaux, les Clématites, etc. Ces arbrisseaux seront taillés à la fin de l'hiver. On conserve un nombre suffisant de rameaux, les plus vigoureux, et on les rabat sur quelques yeux ou sur une longueur de 15 à 25 centi- mètres. On a soin de les couper à une lon- gueur à peu près égale, et telle qu'ils for- ment une touffe bien arrondie. Le Rosier jaune, le Seringa, le Troëène, peuvent être taillés comme les plantes pré- cédentes, mais il importe de leur laisser une plus grande longueur. Les Pivoines en arbre se taillent à la fin de l'été ; les arbris- seaux à feuillage ornemental se taillent très court à la fin de l'hiver, tandis que les plantes à fruit ornemental seront simple- ment raccourciss, c'est-à-dire que seules les branches trop longues seront diminuées. Peu de plantes s’accommodent d’une taille énergique ; il faut avoir soin de conserver à l'arbre, en le taillant, son aspect propre, son port naiurel. Seuls, quelques arbustes ou arbrisseaux, tels que Houx, Buis, Thuya, peavent être soumis à une taille ou plutôt à une tonte énergique. Enfin, les arbrisseaux et les arbustes d’a- grément sont taillés au rez de terre, lorsque leurs tiges sont devenues trop vieilles et qu'il s’agit de les rajeunir. Les effets sont de faire porter à celles qui les remplacent, des fleurs plus belles. La taille se pratiqne près de l'œil dans les arbrisseaux à bois dur et à quelques centimètres au-dessus dans ceux à boismou, ou dont le canal médullaire (moelle) est for- tement développé (sureau, par exemple;. L'emploi des instruments n'est pas non plus indifférent ; pour ceux à bois dur, le séca- teur est tout indiqué, mais pour les autres, ilest préférable d'employer la serpette ou le couteau au lieu du sécateur qui écrase tou- jours tant soit peu l'écorce et ici souvent le rameau (1). Em. PorRErT. LA CULTURE A MADAGASCAR Au moment où l'honneur du drapeau français est engagé à Madagascar el où nos vaillantes troupes vont, bravant toutes les fatigues, faire vibrer la fibre patriotique dans le cœur de tous ceux chezqui tout sentiment de gloire n'est pas encore éteint, nous ne pouvonsleslaisser partir sans leur adresser, dans un solennel au revoirnnos meilleurs sou- haïits pour la réussite de la campagne, qui n’est pas douteuse, et {eur désirer un bon et prompt retour. Il nous a semblé intéressant de relever, d’après des documents officiels, le parti que pouvait tirer l’agriculture de cette immense ile qui ne mesure pas moins de 592.000 kilo- () Voir pour la description complète des épo- ques de taille des arbustes, Le Moniteur d’'Horticul- ture, des 25 mai, 10 et 25 juin 1888. LE MONITEUR D'HORTICULTURE 97 EEE mètres carrés de superficie et dans laquelle, nous l'espérons, nous saurons nous établir d'une façon ferme et définitive. A Diego-Suarez, la colonie francaise, jouit d’une merveilleuse fertilité de sol. L'analyse des terres végétales a donné une quantité surprenante d'acide phosphorique : beau- coup de potasse due aux incendies annuels des pâturages et, en plus de cela, une quan- tité considérable de calcaire due à la désa- grégation des monts du Français, du Wind- sor, du Dover Castle, etc. On trouve à l'élat sauvage, dans la mon- tagne d’Ambre, où s'élève le fort d'Ambohi- marina, premier succès de nos braves troupes : Le café ; six espèces différentes, dont l'une semble toute pareille au café du Harrar ou du Moka. | Le ricin, aussi, vient partout dans les bois. Le coton sauvage couvre les plaines que lesincendies annuels ontépargnées : ce coton donne une soie longue et fine et ses cap- sules éclatent au mois de mai avantla saison des grandes brises qui s’opposeraient à la récolle. Lepalmier ruplica forme des forêts entières le long de plusieurs ruisseaux sur le revers ouest de la montagne d’Ambre. Ces régions n'ont encore jamais été exploitées. Le citronnier et l’oranger sauvage abon- dent dans les forêts d'Ambre. Les cultures qui sont babituelles aux in- digènes sont celles de : La canne à sucre, cultivée seulement pour en extraire le jus qu'on laisse fermenter et qu’on boit sous le nom de be/sabesu. Le riz de marais et le riz de montagne, deux espèces différentes, dont la seconde demande plus de travail. Le manioc vient partout et donne des racines succulentes. Quant aux cultures importées par les colons, presque toutes ont réussi d'emblée ou promettent d'excellents résultats. Le maïs, le sorgho, donnent des tiges assez hautes pour masquer un cavalier, et les récoltes de la vallée d'Anemakia ont rendu jusqu'à dix tonneaux à l'hectare. L'aloës, le bananier de Manille donnent partout. | Le cacao parail prospérer dansles vallées de l'Ouest et à l'abri du large. Divers directeurs de culture de l’tle Mau- rice, qui sont venus étudier à Diego-Suarez la possibilité de créer des plantations de thé, ont déclaré que le terrain convenait parfaitement à cette culture et que Mada- gascar leur semblait devoir rivaliser avec Ceylan pour faire concurrence au thé chi- nos. La vanille plantée par plusieurs créoles de la Réunion prospère à Diego comme à Nossi-Bé. Enfin sur {ous les plateaux qui descen- dent en pente douce de la montagne, les arachides donnent des récoltes d'une abon- dance extraordinaire. I! suffit d'écorcher la terre avec une charrue primitive un mois avant les premières pluies et de semer ; on récolte cinq mois après. A signaler encore le cocotier auquel con- viendraient admirablement les longues pla- ges de sable de la colonie; mais une maladie qui mine toutes les cocoteries dans la mer des Indes rendrait sans doute précaires des plantations à essayer. Enfin une liane qui abonde dans toute la région, un fauæ caoutchouc, sorte de Strophan- lus d’où le docteur Jaillet a trouvé moyen d'extraire un caoutchouc excellent, deman- derait à être cultivé à la facon des houblon- nières. Ce Sfrophantus vient de bouture, ré- siste à toutesles sécheresses, s’'accommodedu sol le plus aride et donne toujours un lait abondant. A la montagne, à l'altitude de 800 à 900 mètres, le blé dur d'Algérie et l'orge ainsi que le tabac ont donné d'excellents ré- sultats. Des échantillons de tabac ont sté soumis à la Régie. Les haricots, les fèves, les embrevades, les pois du Cap, le haricot Soja poussent presque sans culture. L'Administration concède gratuitement cinq hectares de terre le long des ruisseaux et vend les terres au prix de 20 francs l’hec- are, pour le surplus. Luc. AURECH. pe 98 LE ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) : CHAPITRE III THÉORIE DU STYLE RÉGULIER Plus d’un siècle s’est écoulé depuis que le style régulier, détrôné par un nouveau venu, et discrédité par les fautes de ses propres partisans, fut proscrit des jardins. Les ini- tiateurs de l’art paysager, ivres de leurs succès, applaudirent à la ruine du vaincu, piétinèrent avec frénésie sur ses théories renversées et insultèrent ses gloires les plus pures. | Écoutez plutôt Gérardin dans son livre De lu composition des paysages. : « Le fameux Le Nôtre, qui fleurissait au dernier siècle, acheva de massacrer la nature en assujettissant tout au compas de l’archi- tecte; il ne fallut pas d'autre esprit que celui de tirer des lignes et d'étendre le long d'une règle celles des croisées du bâtiment ; aus- sitôt la plantation suivit le cordeau de Ja froide symétrie, le terrain fut aplati à grands frais par le niveau de la monotone planimé- trie ; les arbres furent mutilés de toute ma- nière, les eaux furent enfermées entre quatre murailles, la vue fut emprisonnée par de tristes massifs, et l'aspect de la maison fut circonscrit dans un plat parterre découpé -en échiquier, où le bariolage de fables de toutes couleurs ne faisait qu'éblouir et fati- guer les yeux : aussi la porte la plus voisine pour sortir de ce triste lieu fut-elle bientôt la plus fréquentée. » Le style régulier, dit plus loin le même auteur, « est né de la paresse et de la va- nité ». Ces flèches acérées, que le châtelain d’Er- menonville décochait contre les maîtres de l'École régulière et leurs théories, ontaujour- d'hui perdu leur pointe et nous paraissent tout au plus bonnes à figurer dans le musée des idées comme de vieilles armes dans les collections destinées à représenter les mœurs d’une époque. Pour nous, à qui l’absence de lutte a épargné les enivrements du triomphe, qui poursuivons un but artistique en dehors des formules exclusives, ces tirades satiriques n'ont plus qu'un intérêt historique. MONITEUR D'HORTICULTURE Certes, l’art régulier fut soumis à de rudes épreuves, il est sorti fort amoindri de sa lutte contre l’art paysager; mais la vitalité que les grands maîtres lui avaient commu niquée lui a permis de survivre à son écra- sement et de reconquérir parmi nous une place qui devient de jour en jour plus im- portante. Confiné pendant de longues années après sa chute dans les seuls jardins d'utilité, il a réussi à gagner les abords de nombreuses habitations où il offre un concours fort avantageux à l’art paysager. | Les deux frères ennemis se sont réconci- liés et vivent maintenant côte à côte en bonne intelligence; mais l'aîné a dû con- sentir à l’abandon de beaucoup d'ornements surannés. Le style régulier à subi peu à peu, comme le langage, les habits, les idées et les mœurs, les effets de cette lente transfor- malion que le temps rend insaisissable, tant il poursuit son œuvre avec patience. D'autre part, le morcellement de la propriété, l’é- miettement des grandes fortunes, ont res- serré les limites de son domaine et lui ont imposé des exigences desimplicitéauxquelles il a dû s’accommoder. Sa méthode a été modifiée et adaptée aux idées et aux besoins modernes. Dans le paragraphe premier de ce cha- pitre, l'étude du «Jardin de Palais » nous permettra de développer la théorie du style régulier telle qu'elle a été établie par les maitres du xvui° siècle et, dans les chapitres suivants, nous tenterons d’exposer les prin-. cices du même style tel qu'il est compris actuellement. S 4%. Le jardin de Palais. Aucun n'était s:mblable aux autres, et tous se ressemblaient : ce qui faisait dire aux détracteurs du style régulier que celui qui en avait vu ur seul les avait tous vus. Infi- niment variés dans leurs détails, ces jardins recevaient de l'application rigoureuse d’un petit nombre de règles un caractère telle- ment typique qu'ils paraissaient {ous avoir été tracés sur le même patron. Les principales règles qui servaient de base à la création de tout Jardin de Palais peuvent se formuler ainsi : — 1° Bâtir l'habitation sur un pointélevé, LE MONITEUR De, ; ou l’exhausser par des terrassements artifi- » ciels, afin que la vue put dominer les alen- : tours. à — 2° Parallèlement aux façades ou seule- 4 _ terrasses. Le niveau du jardin devait toujours être inférieur à celui de l'habitation. — 3° En avant des terrasses us : EE te RS * terres où les vases, les statues, les composi- tions hydrauliques, tenaient place. - par les labyrinthes, les berceaux, les porti- . ques, les boulingrins. les fontaines. — ÿ° Au delà, laisser croître la forêt dans toute sa majesté. — 6° Séparer chacune des parties de la composilion par des palissades soigneuse- ment taillées. Les palissades s'employaient - encore pour dissimuler les limites, afin d’é- tendre tictivement les limites de Ja pro- _ priété. F , — 7° Perpendiculairement aux facades - du bâtiment et dans l'axe des entrées, ou- - xrir de larges allées ou de vastes avenues 2 conduisant le regard vers un beau paysage, » un pavillon de repos ou une statue impor- _ ‘ante. « — S° Ne faire emploi, dans les divers tra- ni que de figures strictement géométri- - ques; faire obéir les diverses parties de Ja “composition aux lois d'une inflexible symé- “trie, et soumettre les arbres à la taille. 4 À ces préceptes fondamentaux qui régis- . Saient l’ensemble, s’ajoutait, pour les dé- “lails, un certain nombre de règles générale- ment observées et que nous allons étudier. F4 E. Dexy et C. MaRcez, Architectes paysagistes. ALLER PERS RO SR TR à res À suivre.) ya, ERE— INSTRUCTION UR LA PRATIQUE DU HANNETONAGE ET LA + DESTRUCTION DES HANNETONS RECUEILLIS I. — Hannetonage. Le hannetonage doit être pratiqué dès les ment à la facade principale, établir un plan où une succession de plans élagés nommés , Conserver un grand espace découvert réservé aux par- une large —— 4° Sur les côtés ou sur le front des parterres, planter quelques bosquets égayés D'HORTICULTURE 99 premières heures de Ja Journée, de 4 à 8 heures par exemple. On formera des équipes de quatre indi- vidus, hommes, femmes ou enfants. Chacune de ces équipes sera munie des objets suivants : l° Une bâche en toile d'emballage ayant 3 mètres de longueur sur 2 mètres de lar- geur. Aux extrémités de cette bâche sont lixées deux baguettes en bois flexible. Des ficelles destinées à soutenir l'appareil vien- nent s'attacher à ces gaules : 2° Un long bâton, armé à l’une de ses extrémités d’un crochet en fer : 3° Un sac en grosse toile, L'équipe ainsi outillée procédera de la facon suivante : Deux des opérateurs tiendront sous les branches de l'arbre choisi la bâche déjà décrite. Grâce à la flexibilité des baguettes ter- minales, cette bâche prendra facilement ainsi la forme concave: celle d’un hamac ordinaire, La bâche étant ainsi disposée, les branches de l'arbre serontsecouées, soit avec la main, soit avec le bâton à crochet. Les hannetons tomberont et viendront s’amonceler au centre de la bâche. Pendant les premières heures du Jour, on pourra sans inconvénient laisser les insectes s’ac- cumuler dans la bâche : encore engourdis, ils n'essaieront pas de s’enfuir. Mais plus tard, réchauffés par le soleil et ayant repris toute leur vigueur, ils s'envoleraient faci- lement. Il faudra alors s’empresser de les enfermer dans le sac porté par le quatrième opérateur. Quand les hannetons se laissent tomber sur le sol, on peut et on doit les ramasser ; mais il est inutile de recueillir les hannetons morts qui souvent jonchent le sol. Ce sont la plupart du temps des mâles qui ont suc- combé après l’accouplement.! IL. — Destruction des hannetons recueillis. Deux procédés peuvent être employés : 1° Enfouissement des hannetons dans les fosses, emploi du lait de chaux. On procédera de la manière suivante * 100 LE MONITEUR D'HORTICULTURE . APT PR TANCR PPSR TE NT ETAPA LUE a. On creusera en terre des fosses ayant en moyenne 3 mètres de longueursur 1m. 50 de largeur et 1m. 50 de profondeur. b. Sur les bords de ces fosses, on dispo- sera des tonneaux, cuviers ou autres réci- pients contenant du lait de chaux. Les hannetons apportés dans les sacs sont versés directement dans ces récipients. Il est nécessaire de retourner complètement le sac, un grand nombre des insectes re- cuellis se cramponnant avec force aux pa- rois, qu'ils parviennent même quelquefois à déchirer. Il est également absolument nécessaire qu'un ouvrier armé d’une pelle se tienne en permanence auprès du récipient. Il doit agiter constamment le mélange de hanne- tons et de lait de chaux, et s’opposer ainsi à la sortie des insectes. 14 S'il devenait nécessaire de suspendre Île travail pendant quelque temps, on verserait à la surface du mélange une certaine quan- tité de chaux qui, formant croûte, s’oppo- sera à la sortie des hannetons. Le récipient étant suffisamment rempli, son contenu sera versé dans la fosse prépa- rée. Dès que celle-ci sera comblée, on re- couvrir les hannetons d'une couche de chaux, et enfin d’une couche de terre ayant Om. 20 d'épaisseur. Il est à remarquer que l'emploi de la chaux est absolument nécessaire pour em- pêcher la décomposition des corps ainsi accumulés. Cette décomposition aurait non enIE ment l'inconvénient de répandre des odeurs infectes, mais encore, et ce qui est plus im- portant, les produits de cette décomposition pourraient altérer les eaux du voisinage, qui deviendraient ainsi dangereuses pour l'homme et les animaux domestiques. 20 Crémation des hannetons. Quand on voudra faire usage de ce pro- cédé, on pourra utiliser les fours à chaux du voisinage ou encore procéder de la ma- nière suivante : On construira dans les champs des fours en terre à parois latérales d'environ 0 m 60 à O0 m. 80 d'épaisseur. Ces sortes de huttes seront fermées com- plètement de trois côtés et auront au qua- trième côté une porte d’environ 0 m. 60 à. 0 m. 70 de hauteur, sur 0 m, 50 de largeur, et environ 1 mètre de hauteur; on formera une voûte à l’aide de vieilles bandes de roues juxtaposées portant par leurs extré- mités sur les parois latérales. Dans un coin, on adaptera un tuyau de poêle pour former cheminée et activer le ürage. Comme combustible, on emploiera du colza ou des fagots de bois. BROCCHI, Professeur à l'Institut national agronomique. Pour aider à la chasse aux Hannetons … dans les campagnes, nous apprenons que les Inspecteurs d'académie ont été infor- més d’avoir à autoriser les Instituteurs qui voudraient la faire pratiquer par leurs élè- ves, à n'ouvrir leurs classes qu'à 9 heures. ) N. D. LR; 5 BIBLIOGRAPHIE : tuberculeuses, rhizomateuses ornementales serres et de Me terre, par D. bit: professeur d° De ancien multipli- cateur en chef de la Société royale d’horti- culture de Londres. (1 vol. broché, 600 pages, 200 figures. Prix : 6 francs. O. Doin, édi- teur, et au bureau du journal.) PETITE POSTE N° 1660. M. C.-D. de M. — Nous ne pouvons vous renseigner au sujet de lÆEæposition d’horticulture qui doit avoir lieu à l'occasion de FÆxposition M d'Amsterdam. S'il y a un comité à Paris, nous M l'ignorons, n'ayant jamais reçu ni convocations, ni communications à ce sujet. Ouvrages recus : Les pluntes Mass . N° 648. M. L. à P. L’insecte que vous nous avezen- M voyé est le Cetenia cinctella de la famille des Scara- M béides. Ces insectes ont des mœursfextrèmement va- M riées, il est difficile d'en donner une idée générale. Les uns se nourrissent de matières excrémentitielles:; les autres vivent de matières végétales décomposées, « beaucoup rougentles diverses parties des végétaux, M certains enfiu aiment le miel des fleurs ou ies sucs M qui découlent des arbres. Untrèsgrandnowbre sont crépusculaires, d’autres | au contraire aiment les vives ardeurs du soleil. d La larve dela Cetenia cinctella se nourrit de racines et l'insecte parfait sort de terre au printemps. | On ne connait pas d’autre moyen de combattre cet insecte que de répandre à la bèche, et de l’en-" terrer, de la fleur de soufre, du soufre Schlæsing, ou de la matière fécale pralinée avec de la chaux et du. plâtre. Les larves redoutant les émanations sulfu- reuses, on pourra arroser le terrain avec de l'huile lourde de gaz, en recommençant plusieurs fois de“ suite. LH * 4, CHMONIQUE : L W & » CHROMOLITHOGRAPHIE : CHRYSANTHÈME : " nt aid Sént dede Vaste OPA T, 47 MONITEUR EC CMETUTU RE SOMMAIRE Mue Lucien Cuauné M. Félix Faure, Président d'honneur de la Société de Topographie de France. A la Société —_ nationale d'horticulture de France. Le Congrès pomologique de France à Versailles. L'administration des postes et les publications trimestrielles. Exposition internationale d'horticulture de Paris. de 1895. Lucien Chauré. — Les Orchidées: À la Société nationale d’horticulture de France. Cypripediumn Expositions hybridum : Mère Gigogne. Nécrologie. Oflo Ballif. — À propos du Chrysanthème Mme Lucien Chauré. Henry Falzer. — Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes, mises au comwuerce en 21895. Jean Katy. — Les Chrysanthèmes chevelus ou soyeux. Oudeis. — Plantation des Pommes de terre. Omnis. — Entomologie horticole : La Cheimatobia brumata. Æ. Deny el C. Marcel. — Correspon- dance : Bouturage des Glaïeuls. Crozy ainé. — Bibliographie..— Distinctions honorifiques accordées par Je Ministère de l'Agriculture.— Petite Poste. — Les Catalogues reçus. - Meudon : Hautes Palissades. 0 Nr ODA NS è A la Société de Topographie de “France. Présidence d'honneur de I. Félix + Faure, Président de lu République francaise. — Dans sa dernière réunion, le conseil d’ad- Ministration dela Sociéte de Topographie de “France avait décidé, par acclamation, d'of- frir à M. Félix Faure, Président dela Répu- “blique francaise, dont les hautes idées, en Ce qui concerne les questions patriotiques. Sont bien connues, le litre de Président d'hon- .neur de Ja Société. » A l'issue de cette réunion, une demande “d'audience, transmise par M. le Général Bournier, fut adressée à l'Elysée qui l'ac- ueillit favorablement, et, le 29 avril, une délégation des membres du bureau et des Professeurs présentée par les Vice-Prési- lents de la Société, MM. L. Tribouiet et Lu- tien Chauré, fut recue par M. Félix Faure, - Après lecture, par Le savant Secrétaire gé- “néral, M.L. Drapeyron, d'une adresse de fé- citations, la délégation exposa au Chef de DEtat le but de sa visite, et, avec cette affabi- lité que tous ceux qui ont pu l'approcher lui bnt reconnue, M. Félix Faure a accepté, avec la meilleure grâce el: le plus grand plaisir, a- “Lil ajouté, le titre de Président d'honneur de Ma Société; il a de plus déclaré vouloir être, onun président de nom,mais un président di 10 mar 1895. Gravures xommes : Soleil double multiflore. Reine-Marguerite Japonaise. Chrysanthèmes chevelus : Alice Carter. Centaurea. Mabel Carter. Cheimatobia bramata. Vue du parterre de la Grotte du château de de fait! en toutes les circonstances où il s'agira d'encourager et de développer, en France, l'étude de Ja Topographie. A la Sociéte nationale d'horticul- ture de France. — M. Charles Baltet, de Troyes a présentéune nouvelle vigne à feuil- les persistantes importée du Tonkin. On n’apudéterminersur placece Vitis ;les feuilles larges et vcoriaces sont d’un beau vert foncé, la tigeest duveteuse. C’est une plante volubile qui devra être rustique sous le climat méridional et qui, sous celui de Paris, pourra ornér les serres froides. Le Congrès pomologique de Fran- ce tiendra cetle année sa réunion à Versail- les le 20 septembre. A cette occasion, la Soriété d'horticullure de Seine-et-Oise organise une exposition frui- lière. De plus, elle ouvre un concours entre les {Jarcons Jurdiniers employés dans le départe- mentsoit chez des horticulleurs, soit chezdes amaleurs, pour un mémoire sur : l'ÆHorticul- ture versalluise el ses spécialiles. Quatre médailles : vermeil, argentet bronze récompenseront les quatre manuscrits re- connus les meilleurs. S'adresser pour renseignements à M. Che- vallier, Secrétaire général de la Société. L'administration des Postes et les publications trimestrielles. — L'ad- ministration des Postes vient de porter un coup terrible à l'horticulture française en 102 n’accordant plus le tarif réduit aux catalo- gues publiés trimestriellement par les prin- cipales maisons de graines et d'horliculture, ainsi qu'aux publications encartées dans les journaux. Plusieurs de nos lecteurs nous écrivent et nous demandent — Quoi faire? Pour le mo- ment, nous ne pouvons que répondre : S'exécuter ! La question est assez importante pour la diseuter et agir près des Pouvoirs publics, il s'agit là d'une augmentation d'environ 60 00 sur les frais de transport des cata- logues. La Société d'horticulture de France tient un congrès le 22 mai, tous les intéressés se- ront réunis, il faut saisir cette occasion pour s'entendre et décider des mesures à prendre pour atténuer les-rigueurs de cette décision. Nous avons demandé à M. le Président du Congrès de vouloir bien inscrire la ques- tion suivante à l’ordre du jour. « De lasituation créée à l’horticulture par l'application du tarif plein substitué au tarif réduit, par l'administration des Postes, pour l'affranchissement des catalogues paraissan! trimestriellement, et des mesures à prendre pour y remédier. » Voici du reste le texte de la circulaire adressée à tous les bureaux de postes et exécutoire à partir du 1° mai 1895. « En dehors du supplément qui jouit de l'exemption de tout droit de poste, en vertu de l’article 5 de la loi du 6 avril 1878, n’est considéré comme supplément à un journal et admise, à ce titre, au bénéfice du tarif des écrits périodiques, que toute feuille déta- chée constituant une addition occasionnée par l’abondance des matières ou servant à compléter, à commenter ou à illustrer le texte du journal. Ne peuvent, notamment, êlre considérés comme suppléments où comme écrits pé- riodiques, ni bénéficier en aucune façon des taxes fixées au paragraphe précédent, /es prospectus, les catalogues, les almanachs et les livraisons, qui seront trailés comme impri- més ordinaires. L’attention des agents est tout particuliè- rement appelée sur l'importance de cette dernière disposition qui fait rentrer duns la LE MONITEUR D’HORTICULTURE catégorie des imprimés ordinaires, LES CATALO= GUES, LES PROSPECTUS, les albnanachs et les U=\ vraisons, lesquels sous les apparences de. publications périodiques, bénéficient du ta-" rif spécial accordé aux journaux et écrits. périodiques. Par le mot « livraison » on dvit comprendre tout ouvrage publié en livrai-. Sons, sous quelque forme que soit faite la publi- & ne 4 Tous les catalogues, prospectus, circulaires ou autres imprimés qui seraient joints à. des ouvrages périodiques devront, mainte-« nant, donner lieu à la perception, en outre. du prix de port des ouvrages, d’une taxe” calculée d’après le tarif des imprimés ordi naires. R Exposition internationale hor-l ticulture de Paris. — Nous rappelons a$ nos lecteurs que l’exposition internationale” d’horticulture ouvrira ses portes. au Jardin \ des Tuileries, Le 22 mai prochain. 4 Plus de 30,000 fr. de récompenses seront. attribués aux exposants dont le nombre est très considérable. % L'emplacement de l'exposition est offi-M ciellement constitué en entrepôt réel des douanes et octroi. É À Un congrès horticole aura heu pendant l'exposition, et des excursions horticoles se-« ront organisées pour visiter les principaux établissements d’horticulture. 3 Expositions de 1895. — Yveiot (Seine-u Inférieure) du 6 au 8 juillet, Exposition, ou-. verte aux Francais et aux Étrangers, orga- | nisée par la Société pratique d’horticulture, de l'arrondissement d’Yvetot. S'auresser à M. Fournier, Président de la Société. Ver de du 21 au 24 septembre, Grande | exposition de fruits, arbres, fleurs, légumes: et tous produits de l'horticulture organisée” à l’occasion du Congrès pomologique. k. Barcelone (Espagne) du 15 mai à fin Juin, Exposition de tous les produits de l’horti=« culture organisée par la Société catalane“ d’horticulture. S’adresser au Secrétaire dem la société à Barcelone. Lucien CuAURÉ, | LE MONITEUR D HORTICULTURE 104 LES ORCHIDÉES mn A la Société nationale d'horticulture de « France. La séance du 25 avril était remar- quable par son exposition d'Orchidées ; “C'était du reste le jour d'un des concours “spéciaux réservés à ces belles plantes. Mentionnons en premier lieu le superbe apport de M. Rémy Chollet, l'habile jardi- nier vrchidomane de M. 0. Doin à Dourdan. ” Nombre d'espèces variées, d’une culture irréprochable, sortant tout à fait des lots - ordinaires que les horticulteurs ont l'habi- « tude de présenter ; citons les rares Odonlo- mn ylossum naævium majus et Schilleriuna, le » Masdevallia Veitchi yrandiflora avec des fleurs orange violacé, dont les dimensions appro- chaient celles des Anthurium Scherzerianum, un Cattleya Schilleriana splendens de toute beau- té, ayant un ample labelle rose violacé très accentué, l'Oncidium lanceanum, le Galean- “tra Devoniana, le Culogyne asperata où Low, - à fleur sacrée des Dayaks à Bornéo, avec de longues inflorescences d'un blanc crème etrépandant un parfum très suave, l’Æpiden- drum Wallisi couvert de fleurs jaune foncé, “épanouies depuis près de quatre mois, de forts spécimens de Cypripedium bellatulum et hamberlainianum, etc. … M. Bleu nous montrait ses remarquables hybrides tels que les Cattleya parthenia, — Miltoniopsis Bleui splendens, — Cypripedium ÿ awrenco-super biens et barbato-Curtisi, — puis lerare Lælin elegans Wolstenholmiæ aux grandes fleurs légèrement rosées. — M. Bert présentait de beaux Cattleya Trin- ne — Schraderæ, — Warneri, — Larwren- feana et Odontoylossum Alerandræ, parm lesquels l'Od. angustatum mujus, hybride iaturel très distinct, un lot d’Orchidées dé- Coratives qu'il cultive spécialement au point de vue de la fleur coupée. D'autres horticul- teurs ont exposé aussi un certain nombre lOrchidées de saison, qui figurent ordi- jairement à nos concours et dont l'énumé- ré tion serait trop longue. M En somme, nous constatons grand avec laisir que la culture des Orchidées prend de plus en plus d'extension en France et ue les apports des amateurs deviennent lus nombreux aux séances de Ja Société nationale d'horticulture. Il est du reste pro- bable que la formation du Comité spécial qui va être nommé pour juger les apports de ces plantes ne fera qu’augmenter leur importance. Cypripedium hybridum « Mère (igogne ». Le Journal des Orchidées fait avec raison une charge à fond de train contre les nombreux Cypripèedes hybrides issus des mêmes croise- ments et portant des noms différents. Il cite le fait d'un grand amateur belge qui expo- sait récemment onze Cypripèdes de semis provenant des mêmes parents et cela avec des noms variés, Suvez-vous bien !!! Nous en connaissions déjà deux ayant la même origine, ce qui fait un Lotal de treize noms différents donnés à un même semis. C'est un abus contre lequel il faut absolu- ment réagir, afin d'éviter une confusion de nomenclature qui finirait par lasser les ad- mirateurs de ces charmantes Orchidées. Malheureusement aujourd'hui, chaque fois qu'un hybride fait son apparition, son ob- tenteur peut souvent se donner la satisfac- tion de choisir sur nos listes spéciales des Cypripédiées, deux ou trois noms parfois davantage, déjà atiribués à des métis du même croisement, Voilà qui promet des catalogues volumineux pour l'avenir, si nos semeurs s’obstinent à donner de nouveaux noms aux métis déjà obtenus et signalés ou décrits dans les ouvrages ou journaux horticoles, Nécrologie. Les journaux américains nous apprennent le décès M. W. S. Kimball, un grand industriel de Rochester, où il avait réuni la plus importante collection d'Orchi- dées des Elats-Unis. Pour donner uvre idée de son extension, il nous suffira de men- tionner que la collection des Cypripèdes se composait de plus de 500 variétés et qu'à certains moments, il avait jusqu’à 5000 Or- chidées fleuries à la fois. M. Kimball jouissait d'une grande popu- larité à Rochester, où son grandiose aqua- rium et ses vastes serres qui renfermaient cette superbe collection d'Orchidées étaient ouverts au public tous les jours de 9 heures du matin à 4 heures du soir. Voilà un exemple que nous aimerions voir imité par 104 LE MONITEUR N'HORTICULTURE IR LE D I + | quelques uns de nos grands orchidophiles, c'est le meilleur moyen pour développer le goût de l’horticulture et former de nouveaux amateurs. — Nous apprenons également le décès d'un ancien voyageur botaniste, Ignatz Forstermann, survenu à Newlown, dans l'Etat de New-York. On lui doit la décou- couverte et l'introduction en Europe d'un grand nombre de nos plus belles Orchidées ; pour n’en citer qu'une, nous mentionnerons le ravissant Cypripedium Spicerianum. Forstermann avait exploré à fond une grande partie des Indes anglaises et était rentré en Europe à la fin de 1888, avec un riche herbier, composé d’une grande quan- tité d'Orchidées qu'il supposait nouvelles et inconnues dans les cultures. Il avait voulu soumettre au grand orchidographe teuton, feu le professeur Reichenbach, tous sesnom- breux échantillons, afin d'être mieux guidé sur leur valeur et leur mérite avant de les introduire en Europe ; mais malheureuse- ment Reichenbach mourut peu après et tous ses matériaux furent confisqués et durent subir le sort de son herbier, de ses collec- tions et de sa bibliothèque, qui doivent res- ter enfermés et sous scellés pendant ce fa- meux et ridicule laps de 25 années. Otto BALLIF. Re A PROPOS DU CHRYSANTHÈME € MADAME LUCIEN CHAURÉ » Elle est assurément ravissante de forme et nouvelle de coloris cette variété de Chry- santhème que M. de Reydellet a eu l’heu- reuse idée de dédier à Mme Lucien Chaure. Nous souhaitons à son obtenteur beau- coup de gains semblables. Les nombreux cultivateurs de Chrysan- thèmes,amateurs et professionnels, ne chô- ment guère en ce moment : car les boutures faites en décembre et en janvier doivent être prêtes à recevoir leur troisième rempo- tage dans des pots de 16 à 18 centimètres environ, et c'est un travail qui demande à être fait avec beaucoup de soins et aussi au moment opportun, afin d'obtenir un bon ré- sultat final. Les plantes doivent être rempotées aus- sitôt que les racines commencent à se mon- trer en assez granû nombre autour de la paroi du pot et avant que celle-ci en soit trop tapissée. Pour le compost nécessaire à ce rempo- tage on prendra par exemple : pour deux brouettées de terre de gazon, une de terreau de feuilles, un tiers de brouette de crottin de cheval (on donnera la préférence à celui ramassé sur les routes), un sixième de brouette de cendre de bois, un pot de 12 centimètres de farine d'os et un pot de 12 centimètres de suie, et on mélange bien le tout afin que les différents ingrédients soient intimement liés ensemble. La terre devra être tassée assez forte- ment, moins cependant qu'au prochain et dernier rempotage, qui se fera vers la mi- juin environ; pour celui-là la terre devra … être tassée avec force. Pour ce rempotage final la terre sera composée de la même manière que précé- demment;mais on ajoutera pour chaque ki- logramme de terre six grammes d’un en- grais composé comme suit. S Pour 50 kilos : 33 kilos farine d os. 13 » farine de corne. 2 » sulfate de potasse. 2 » sulfate d’ammoniaque. Total : 50 kilos. Avec cet engrais mélangé au sol, les arro- sages à engrais liquides indiqués plus loin et les petits soins de tous les jours, on ob- tiendra facilement des fleurs de 20 à 35 cen- timètres selon les variétés. Les plantes une fois définitivement rem- potées, il ne reste plus qu’à tuteurer, ébour- geonner en temps voulu et à veiller avec soin aux arrosages. Lorsque les racines auront pris posses- sion du nouveau compost et qu'elles com- menceront à traverser la motte dans tous les sens, les plantes poussant alors avec vi- gueur, il faudra songer à leur donner de l'engrais liquide. Le erottin de chèvre et de mouton cons- M titue un engrais qui contient tous les élé- ments encore nécessaires à la végétation M des plantes. On met ce fumier dans un sac LE MONITEUR D'HORTICULTURE 105 _ que l'on plonge dans l’eau pendant deux ou Rois jours et on arrose avec le liquide clair _ tous les deux ou trois jours, en donnant de À l’eau pure dans l'intervalle. A ES D : Quand le bouton est bien formé, on peut 2 arroser les plantes cinq ou six fois avec une à solution de nitrate de soude à raison de Fe 2 grammes par litre d’eau, jamais plus. Une — trop forte quantité de cet engrais prédis- F pose les grandes fleurs à se tacher, dès que … les pétales commencent à se développer. -] Les cultivateurs de Chrysanthèmes lisant … l'anglais devraient tous se procurer le Chrysanthemum Year Book (À), c'est-à-dire l'Annuaire des Chrysanthèmes, que la socié- …. {é nationale d'Angleterre vient de publier. £ Cette brochure, éditée par notre ami M. Harman Payne, secrétaire de ladite so- —… ciété, contient une foule de renseignements utiles à l'horticulteur ainsi qu'à l'amateur; des gravures accompagnent plusieurs arti- ES cles sur l'historique de la grande fleur si populaire en Angleterre, sur les Chrysan- & thèmes en Amérique, en Australie, en Italie, . au Japon, (ce dernier à recommander, d’une « facon toute spéciale aux Japonisants) : * tout cela pour 1 fr. 25. En somme,ce travail constitue en quelque - sorte le »vde mecum du Chrysanthémiste. Nul mieux que M. Payne, amateur pas- sionné de la « Reine de l'Automne » et con- . naisseur émérite de cette plante, ne pouvait mener à bien l'édition de cet Annuaire, qu’il 4 a eu rendre intéressant au plus haut de- » gré. En lui présentant nos plus chaleureuses félicitations, nous nous permettrons de lui demander qu'il veuille bien traduire en . français l'Annuaire pour 1896, Henry FATZER. £e ae ANA % per + …_ LeChrysanthème: Mme Lucien Chauré, dont — nous publions la chromolithographie a été, - ainsi que le dit notre savant spécialiste … M. H. Fatzer, obtenu par M. de Reydellet, … l'habile semeur de Valence qui n'en est plus … à compter ses succès. . La plante, vigoureuse, est d'une très bonne À tenue, très droite, avec tiges très rigides ; (1) On peut se procurer cette brochure chez E. W. Allen, #4, Ave Maria Lane, Londres E, C. les fleurs, régulières, viennent fort grosses et sont d’un coloris absolument nouveau. Le centre est jaune violacé dit sang-dra- gon (1) et le tour vieux rose avec la pointe des pétales jaunätre. Celte plante a obtenu à son apparition un Certificat de mérite à Chambéry, et les amateurs ont pu l’admirer l'an dernier à toutes les expositions de Chrysanthèmes, y compris celles de Lyon et de Paris où elle figurait dans tous les prin- cipaux lots. (ER CHOIX PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS ET LÉGUMES, MIS AU COMMERCE EN 1895 Les nouveautés sont nombreuses par- mi les Reines-Marguerites annoncées par MM. Vilmorin et Cie. à Paris. Voici d'abord la Æ.-M. à fleur de Pi- SOLEIL DOUBLE MULTIFLORE voine : Surprise, à fleurs très doubles, rose ou chamois, ou rose et chamois ; la Æ.-97. Japonaise, rose ou chair ressemblant à un Chrysanthème; la Æ.-W. Comète blanche de couleur blanche, la À.-M. géante variée, c'est-à-dire les autres couleurs que la blanche, et pour jeter un dernier rayon sur le tout, terminons par un Soil double mulhiflore, restant pyramidal et fleurissant à l'intersection de chaque feuille. Jeun Kary. PRE Eu EE PR PS RER (1) Et non « rouge sang, » comme l’annonce par er- reur le catalogue d’un de nos spécialistes du Nord, act ht Ps LE MONITEUR D'HORTICULTURE es JON REINE-MARGUERITE JAPONAISE + e. 4 Ce + LE MONITEUR D'HORTICULTURE 107 ————————_———_—_—_— 4 , ND OR |. La section des C'hrysanthèmes chevelus se 6 LES CHRYSANTHÈMES CHEVELUS distingue de ses congénères par les fleurs OU SOYEUX dont les pétales sont très fins et allongés; F. la légèreté du port de ces gracieuses fleurs x 14% leur donne un cachet tout à fait particulier. Re Notre grande illustration représente quel- | Bien que d'introduction relativement ré- …— ques variétés d'une nouvelle race de Chry- | cente, ces Chrysanthèmes chevelus ont dé- santhèmes d’origine japonaise, qu'il ne faut | jà figuré à un grand nombre d'expositions — pas confondre avec ceux de Ja section des ! où ils ont été fort remarqués et bien admi- Ace den EE ES Ce SE NET MEET PRE PE En 50 7. — = pr CHRYSANTHÈMES CHEVELUS : #. ALICE CARTER, 5. CENTAUREA, 6. MABEL CARTER. (H. Cannell et fils, horticulteurs à Swanley, Kent. Angleterre. duveteur où à fleurs de plume d'autruche, | rés. Entreles mains de nos habiles cultiva- dont la variété Madame Alpheus Hardy, de | Leurs comme les Reydellet, Delaux et Crozy célèbre mémoire, a été le point de depart. | en France, Cannell en Angleterre, Thorpe MONITEUR D’'HORTICULTURE oo en Amérique, elc., cette nouvelle section n’a pas tardé à s'améliorer et à produire des variétés dont les coloris représentert maintenant à peu près toute la gamme des couleurs. Ces Chrysanthèmes produisent plus d'effet décoratif lorsqu'ils sont cultivés en touffes naïnes et trapues: leurs char- mantes fleurs se prêtent à merveille pour l’ornementation des boutonnières et pour les décorations de table où les gerbes de fleurs seraient trop encombrantes. Les variétés que l’on trouve aujourd'hui au commerce et que nous pouvons recom- mander sout les suivantes : Alice Carter, brun rougeâtre pointé or; Centaurea, orange foncé, très distinct: Cheveux d’or, beau jaune d’or : Faveur rose, rose amarante, centre jaune; Louisa Reymond, mauve passant au lilas, teinte très délicate. Mabel Carter, blanc pur. pétales d’une extrême finesse, Mignon, blanc rosé, passant au rose ear- min. Mignonne fleur, saumoné, bordé rose. Soyeux, blanc pur, etc. ete. Oups. PLANTATION DES POMMES DE TERRE Une vieille habitude contre laquelle on ne saurait trop réagir consiste, lorsqu'on plante des pommes de terre, à diviser les tubercules que l’on va enterrer. On répondra que c’estune économie, qu’en les coupant en morceaux on fait plusieurs pieds. C’estune erreur, carilrésulte de nom- breuses expériences comparatives que le meilleur mode est d'utiliser, d’une facon presque exclusive, les tubercules bien sains etdemoyenne grosseur, de75à110 grammes. Entre les deux poids on a de la marge. L'emploi de plus gros tubercules serait inu- tile en tant que rendement et préjudi- ciable au point de vue de la quantité à em- ployer. La division des gros tubercules est une routine. Les résultats comparatifs obtenus, sont'en faveur de la plantation des tuber- cules entiers. Avec les pommes de terres entières, de moyenne grosseur, on obtient de 5 à 6,000 kiïlos de plus à l’hectare. Cela vaut la peine qu'on s’y arrêle. La plantation de deux petits tubercules ensemble donne des résultats. supérieurs à. celle des quartiers ou des moitiés de grosses pommes de terre. Avec les morceaux coupés, les manquants sont, de plus, assez nombreux. On le voit,il n'y a qu'une manière de faire une bonne plantation: choisir des tuber- cules bien sains, de grosseur moyenne, et on obtiendra assez facilement de 26,000 à 28,000 kilos de rendement à l’hectare. Ces principes ont été, du reste, vérifiés par des agronomes distingués et on ne saurait trop le répéter, on risque, en vou- lant économiser quelques tubercules, de voir sa récolte de 6 à 10,000 kilogr. au-des- sous de celle qu’on était en droit d’espérer. IH y a là une considération sur laquelle nous appelons l'attention denoscultivateurs, persuadé qu'une fois prévenus ils ne conti- nueront plus à couper en morceaux leurs tubercules de semis. OMNIS. A 7 < ù ENTOMOLOGIE HORTICOLE La Cheimatobia Brumata. (Appareil supprimant lous dégâts.) Les désastres toujours croissants causés depuis plusieurs années parmi les arbres fruitiers de certaines régions, notamment sur les pommiers à cidre d’une partie de la Normandie par la larve d'un papillon cré- pusculaire du genre Cheimalobix, ont attiré l’attention des savants et des chercheurs sur les moyens d’enrayer le mal qui devient de plus en plus menaçant, en détruisant l'in- secte. De tous les moyens employés jusqu'à ce jour, un seul nous à paru vraiment digne d'intérêt : c'est celui qui consiste en un ingé- nieux petit appareil imaginé par M. Decaux membre de la société entomologique de France. Dans le genre Cheimatobia, comme du reste dans tous ceux de l’ordre des lépi- 6. A. .! bi à LA LE MONITEUR D'HORTICULTURE 109 doptères, c’est surtout la chenille qui est nuisible depuis son éclosion Jusqu'à sa prc- mière métamorphose. Il faut donc s'attaquer préalablement aux femelles du papillon, et s'il n’est pas possible de les détruire entiè- rement, il faut au moins les empêcher de déposer leurs œufs dans des conditions fa- giner, se dessèchent en huit ou dix jours; de plus l'amoncellement des insectes pris au piège, forme bientôt une barrière facilement franchissable. Aussi voudrions-nous bien faire connaître dans l'intérèt commun ce petit appareil. Etudions d'abord ce qu'est l'insecte, au CHEIMATOBIA BRUMATA (Fig. 1) vorables à l'éclosion. Or l'organisation na- turelle de la femelle présente justement un point faible, sur lequel on peut s'appuyer pour sa destruction. Elle est en effet aptère ou pourvue seulement de moignons d'ailes qui ne lui permettent pas de s'élever en l'air. Pour déposer ses œufs dans Ja partie supé- rieure des bourgeons, il lui faut donc grim- per le long du tronc des arbres, En entravant son ascension, on arrive à empêcher, ou du moins à diminuer dans des proportions considérables la quantité de chenilles. Beaucoup de moyens ont déjà été préconisés pour la destruction de ce dange- reux lépidoptère ; tous étaient basés sur l'emploi de matières gluantes ou poisseuses, appliquées en bande sur le pourtour du tronc des arbres, pour entraver la marche ascendante de l'insecte. Mais ces procédés offrent de sérieuses difficultés dans l’appli- cation, et pour que l'opération soit menée à - bien, il faut une surveillance excessive, car, les meilleurs mélanges que l’on puisse ima- point de vue de l’organisalion naturelle et de ses mœurs suivant les diverses phases de son existence. Disons d'abord que la CHEIMATOBIA BRUMATA appartient à la famille des Phalænites. La longueur du papillon mâle A ‘figure 1) est d'environ 12 mm et son envergure atteint 22 à 25 m/m. Il est de ‘couleur grise, les antennes ciliées sont moins longues que le corps ; la téte et le thorax sont d'un gris plus brun que l'abdomen. Les ailes posté- rieures Sont d’un gris roussâtre un peu plus pâle avec l'apparence de deux rayures plus sombres. La femelle de la Cheimatobia B (figure 1), comme nous l'avons vu précédemment, est aptère ou ne possède que des rudiments d'ailes qui ne Jui sont d’aucan stcours. Sa longueur est aussi de 12 millimètres, elle est d'un gris noirätre ; le corps est épais el raccourci. Les pattes sont garnies d'epines et anne- lées de blanc et de noir. 110 LE MONITEUR D'HORTICULTURE Em) La chenille C (figure 1) a une longueur de 13 millimètres environ, d'un vert pâle, rayée dans le sens de la longueur de chaque côté de la ligne dorsale par trois lignes blanches, elle est pourvue de 10 pattes, six sous les trois premiers segments, deux sous le dixième et les deux autres à l'extrémité postérieure du corps, On désigne souvent ces chenilles sous le nom de Géomètres ou Arpenteuses, parce qu'en marchant, elles semblent mesurer l'espace avec la longueur de leur corps. (A suivre.) E. Deny et C. MARCEL, ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) Terrasse. — Les terrâsses furent une con- séquence de la planomanie et de la règle qui prescrivait de construire l'habitation sur un point culminant. Elles étaient ordinairement terminées par anus TTL A fev STE se a DDC IS 2,2 24 vaste, on y créait des parterres; dans le cas contraire, on se contentait d'y placer une ou deux rangées d’arbustes d’orangerie. Parterre. — Le parterre était le lieu spé- cialement consacré à la culture des fleurs et aux arbrisseaux supportant bien la taille. li devait égaler en largeur Ja facade de l'habi- talion, et être plus long que large. On en faisait de dessins variés et de diffé- rents noms. Le parterre de la Renaissance ou parterre de pièces coupées fut le seul connu jusqu'au xvu° siècle. Son usage passa des villas italiennes en France sous Francois 1°". Il était très morcelé et formé le plus souvent d’une infinité de petits carrés ou rectangles symétriquement disposés, plantés de fleurs et bordés de buis. Le parterre à broderie fut mis àla mode par Claude Mollet. Il se composait d’un fond de sable de différentes couleurs sur lequel on dessinait des arabesques avec du buis nain, toujours soigneusement entretenu. %, Le A ÉUER DEN DE CRE ï Cr nl ES Rien } ( rlenäanta PTE, DePteudon À SANS Montre seule Marquis de “4 NS | RE RL 1 024 4 Are du Parlerre de la Groire du Céteat EFIG:2419: une balustrade parfois ornée de vases dis- posés à des intervalles réguliers ; si l’espace entre les bâtiments et la balustrade était Le parterre à compartiment n'était qu'une variété du précédent, dont il se distinguait surtout par la répétition symétrique du PT NT AID TE ER STE ET U TR EP PE CT ES >"? SES Be EX PRE PE DC me Dre nerf" clitale dus LT. Frr LE MONITEUR D'HORTICULTURE 111 0, - même dessin sur les quatre côtés. Notre | figure 12 en offre un remarquable exemple. Indépendamment du sable et du buis, il entrait dans sa composition des massifs, du wazon, des fleurs et des bassins. Le parterre à l'anglaise était analogue au . parterre moderne; il consistait simplement en un tapis de gazon entouré d'une plate- Re RU -DART GÈNE NM a) tr CMS = = Eu ” gr de ae fon 28 dr Asheôan macules marron noir, — Lieutenant Mizon, à 5 macules carmin bordé. rose. GÉRANIUM : Belle Alliance, fleur simple, blanc picoté de points violets, SENECIO (GALPINI : Espèce introduite du Transwal en 1890. feuilles charnues, glauques, tiges ramifiées de 60 cent. environ de hauteur, fleurs tubuleuses orangé bril- lant. L'HELENIUM AUTUMNALE (fleur dédiée à Hélène, femme de Ménélas et fille de Léda est assez commun. La nouvelle variété l'A. autunnale superbum, a les fleurs plus larges que dans le type et le coloris est jaune bril- lant plus foncé. ÉLEUTHEROGOCCUS SENTICOSUS, Araliacée rustique originaire du nord de la Chine et du Japon, formant arbuste d'environ 2 mé- tres de baut. 6 A 1) Descriptions des obtenteurs. Tr 2 = 118 LE MONITEUR D'HORTICULTURE RQ gg qq QUO " Les tiges sont garnies de fines épines, et | dernière exposition de Paris, nous avons en \ les feuilles à longs pétioles, sont dentées, | occasion de signaler cette nouvelle variété \ un peu velues et vert clair. qui attirait tous les regards. CHYSANTHÈME : E. FORGEOZ. re Ceaxoruus : Brillant, coloris violet pour- Le coloris est violet foncé assez diflicile à pre— Pénombre, coloris gris bleu. déterminer; les pétales sont à revers argen- Par MM. Z. Forgeot et Cie, horticulteurs- | tés ; quant à la forme, on ne peut mieux Ja grainiers, 8, quai de la Mégisserie. à Paris. | juger qu'en regardant la gravure ci-dessus. CarYsaNTRÈME : E. ForGEor. — Lors de la Jean Kary. it S L LE MONITEUR D'HORTICULTURE 119 __ LES PLANTES DE SERRE (suite) ARECA La superbe famille des Palmiers fournit . une quantité de plantes décoratives par leur . feuillage ; on s’en sert pour j'ornement des _ appartements, serres chaudes et tempérées, - jardinsd’hiver, orangeries. Quoique presque toutes d’origine tropicale, certaines espèces font l'ornement de nos jardins méridionaux, _ et même, moyennant certaines précaulions, _ de ceux du Nord. > Bien qu'on puisse propager les Palmiers - d'’œilletons et de drageons enracinés qu'on 4 enlève autour des pieds mères, on n'oblient . jamais d'aussi beaux individus que ceux qui D denuent du semis des graines tirées des pers méridionaux. . … Les jeunes Palmiers sont cultivés avanta- %. geusement en terre de bruyère pure, en re- _ nouvelant souvent ce sol qui s'épuise vite. _ Plustard, on l'additionnera de terre franche — et de bon terreau de feuilles. Les Palmiers “ émettant des racines adventives, il est bon … de les enterrer un peu bas; ils auront tou- me jours une tendance à sortir leur tronc de &. terre. … En général, ils aiment une certainesomme _ Jechaleur aux racines, surtout après lerem- potage ou la transplantation. Pendant l'hiver, on devra ménager les ar- rosements, mais pendant la végétation ils ne devront pas manquer d'humidité. Le genre Arera est caractérisé par ses _ feuillespennées, en forme de palme, ses fleurs unisexuées réunies sur le même spadice. . Nous nous contenterons de citer les va- _ riétés suivantes : … À. alba, de l'ile Maurice, où il atteint 6 à . 7 mètres de hauteur et ses feuilles 2 mètres de Jong. La plante à l'état jeune est aussi _ des plus décoratives. ; À. aurea, des Seychelles, est un peu plus _ délicat que le précédent. A. lutescens, originaire d'Algérie, est une - variété assez rustique et des plus décoratives. A. rubra; les segments des feuilles sont plus longs que dans le lufescens et le dessus des jeunes feuilles est vert clair, changeant avec l’âge en vert foncé. — De l'ile Maurice. A. monostachya, splendide petite minia- ture, ne dépassant pas 80 centimètres à { mè- tre de hauteur, charmante petite plante pour la décoration des appartements, très rustique. — Australie. ARENGA. Ce genre de Palmier à une tige très éle- vée; sesgrandes feuillesen palmele rendent majestueux ; ses fleurs sont unisexuées dans des spathes distinctes ; le fruit estune drupe à 5 loges. L'Arenga saccharifera des iles Moluques atteint des dimensions colossales, 10 à 15 mètres de haut. Les Arenga sont des arbres d'une grande utilité ; aussi sont-ils cultivés par fortes quantités, dans des terres irri- guées, des parties chaudes de l'Inde. La tige ou slipe est recouverte de fibres noires, avec lesquelles on fabrique des naltes, des tissus. des brosses, ete... La moelle du tronc donne le svgou: la sève sucrée qu'on oblient des spadices et dont on extrait du sucre cristallisable, ou que la fermentation transforme en liqueur alcoolique, appelée vin de palme, est très re- cherchée dans le pays. Après avoir fructifié, le tronc qui ne contient plus de fécule, ne tarde pas à se dessécher. L'Arenga saccharifera est assez commun en Europe, dans les grandes serres. On ren- contre plus rarement les espèces suivantes : A. Jaranica et À. obtusifolia. ASTROCARYUM Ce sont des Palmiers de taille moyenne; quelques-uns sont même acaules et recou- verts d'aiguillons sur toutes leurs parties. Fleurs unisexuées, les mâles sont supé- rieures et les femelles occupent la partie in- férieure des spadices. sont jaunes, L'A. murmuru à été trouvé sur les bords de l'Amazone, où il atteint des à6G mètres de hauteur. Les fruits ou drupes L'A. ueaule, quoique privé de duit une Jarge couronne 3 mètres de longueur. L'A. rostratrum est originaire du Brésil, où il est assez vigoureux ; les feuilles vert foncé en dessus sont blanches en dessous. JAG. lige, pro- de feuilles de 2? à | À suivre. 120 LE ‘MONITEUR ENTOMOLOGIE HORTICOLE La Cheimatobia Brumata. (Appareil supprimant tous dégäts.) Suite et fin) Comme nous venons de le voir, le papil- lon de la Cheimutobiu est crépusculaire, c’est- à-dire qu'il ne sort que le soir au crépus- cule, il n'a qu'une seule génération par an. La femelle commence sa ponte vers le 20 octobre et peut la continuer jusqu'au 10 février. La femelle qui n’a que des moignons d’ai- les grimpe sur les arbres avec la plus grande facilité. Après l’accouplement qui se fait généra- FIG 2 lement sur le pommier, la femelle gagne les sommités des arbres, où elle dépose ses œufs par paquets de deux à six, à la base des bourgeons à feuilles ou à fleurs et sur les lichens qui végètent à la base des jeunes pousses de deux ans. Les œufs sont d’une rusticité extraordi- naire, de couleur gris verdàtre, à peine vi- sibles à l’œil nu, la femelle en pond 200 à 250. Elle les assujettit au moyen d'une gomme qui se dessèche et qui devient absolument insoluble. Le froid n’a, non plus, aucune action sur ces œufs qui endurent parfaite- ment une gelée de 28 à 30°. C'est surtout du 2 au 30 novembre que les femelles grimpent sur les arbres pour y D'HORTICULTURE ———————_—_—_——_—_—_—_—_—_—_—_—ZEZEZE nr | déposer leurs œufs, il peut y avoir des éclo- sions partielles d'octobre à février. IL va sans dire que la montée est beaucoup plus. importante par un temps doux que par les grands froids ; qu'une gelée de 6 à 8 degrés ne tue pas les papillons éclos la veille. L’éclosion de la chenille, commence au printemps, et peut se continuer jusqu'au commencement de mai. Elle attaque les extrémités tendres des bourgeons puis elle s’installe dans le bou- ton et le fait avorter. On ne s'étonnera donc pas qu’un ennemi menacant de devenir si terrible ait attiré l’attention de savants soucieux de conserver les intérêts de tous, et, parmi les moyens — CADRE DÉMONTÉ. préconisés, nous retrouvons l’invention que M. Decaux a généreusement offerte aux agri- culteurs. | Voici de quoi se compose cet appareil. Il consiste en un cadre ou caisse sans fond A (figure 2) en planches grossières entourant complètement la tige de l'arbre, la largeur varie naturellement avec Ja grosseur du tronc. , Après avoir vissé le quatrième côté resté libre B (figure 2) pour permettre de passer lappareil autour du tronc, on enfonce le cadre en terre à une profondeur de deux centimètres. Une plaque de zinc C (figure 2) ciouée sur la partie supérieure, complète l'appareil. Cette lame de zinc, lisse, de 7 centim. de néanmoins, On remarque UE en de à 2 dninis té ibn Lt St D Jargeur et de 4/10 de millimètre d'épaisseur inclinée vers le sol, forme auvent, et dresse ainsi un obstacle sur lequel les tarses de la … Cheimatobia brumata n'ont aucune prise. En passant, au moment de la pose, un chiffon imbibé d'huile sur le zinc on empèckera l'oxydation. Cet appareil posé (figure 3) forme un obstacle infranchissable et les ('heimalobin tombent épuisées de fatigue après de vains efforts. - Cependant il peut arriver que quelques individus, mieux inspirés, gagnentles haies voisines ; mais on peut obvier à cet incon- vénient en appliquant le principe de M. De- Caux, en bordant les haies d'une ligne de planches sur lesquelles reposera une lame de zinc identique à celle du cadre. On place l'appareil vers le 10 octobre, et FIG. 3, — CADRE ANTI-CHEIMATOBIA POSÉ. on donne ainsi aux arbres une garantie absolue sans aucune surveillance, non seu- lement contre les Cheimatobia, mais contre tous les insectes qui useraient de moyens analogues pour attaquer les végétaux. Ces cadres anti-cheimatobies peuvent être éta- _ blis commercialement à un très bas prix (50 centimes environ). En donnant aux planches une couche de coaltar avant de clouer la plaque de zinc, on peut s’en servir pendant une vingtaine d'années. Il est évident que, si on complète l'effica- cité de l'appareil par/des moyens complé- menlaires de destruction, tel qu’en seconant les chenilles qui se trouvent sur toutes les haies ou arbres divers, on facilitera la dis- parilion complète de ce fléau. C’est du 25 avril au 10 juin que l’on pourra procéder à cet échenillage. A cet effet on secouera vi- goureusement ou on battra fortement les arbres au-dessus de draps étendus sur le sol et l'on écrasera avec soin les chenilles tom- bées. La chrysalide à laquelle on peut aussi s'attaquer, se trouve de préférence dans les parties de terrains cultivés où la chenille s'enfonce pour se transformer ; cette trans- formation s'opère du 20 juin au 20 octobre. En laboürant le sol, les chrysalides qui se trouvent à une profondeur de 6 à 10 centi- mètres sont ramenées à la surface, où elles sont dévorées par les oiseaux ou desséchées par le soleil. Dans un but d’intérèt général, nous avons pensé qu'il serait utile de faire connaître l'invention de M. Decaux et propager la destruction de cet insecte par l'emploi du CADRE ANTI-CHEIMATOBIA. E,. DENY ET C. MARCEL, Architectes Paysagistes. ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) Bosquers. — Les bosquets formaient la transition du parterre à la futaie ;ils étaient comme celte dernière plantés d'arbres fo- restiers; mais ils rappelaient encore le par- terre par leur morcellement, leurs pièces de gazon, leurs jets d'eau et leurs statues. Le centre du bosquet était le plus souvent découvert ét occupé par un bassin ou un beulingrin, sorte de pelouse enfoncée de 0 m, 50 à O0 m. 60 au-dessous du niveau du sol avoisinant, el relié à celui-ci par un glacis. ob ir. 192 LE MONITEUR D'HORTICULTURE pee Les bosquets étaient carrés ou rectangu- | des pans coupés ou des échancrures. laires; de nombreuses allées en étoile, en On distinguait plusieurs sortes de bos- croix, en patte d’oie, les divisaient en sec- | quets: FIG. 1%. — BOSQUET EN ÉTOILE. FIG. 15. — BOSQUET A COMPARTIMENTS. lions de formes variables mais toujours Le bosquet en éloile (fig. 14) se reconnais- symélriquement disposées. Le point d'in | sait à ses nombreux ronds-points d’où les tersection des allées en étoile, était tracé ! alléesrayonnaient danstoutesles directions. - RS 3 er Coffee var arsoite FIG, 16. en cercle dont le centre étail occupé par un Le bosquel & compartiments (Mig. 15), était vase ou une Stalue. La rencontre de deux | moins morcelé, mais beaucoup plus orné. allées, motivait rarement un rond-point, | A l’intérieur de ses divisions dites compar- mais étail le plus souvent soulignée par | timents, trouvaient place : les labyrinthes, LE MONITEUR Re. … les cabinets, les herceaux, les boulingrins, … les fontaines, les bassins et diverses com- positions d'architecture végétale analogues - à celle que représente notre figure 16. - Les bosquets en quinconce étaient gazon- nés et caractérisés par leurs arbres plantés Nous ne pouvons quitter les bosquets - sans dire un mot de leurs motifs décora- _ tifs. Les labyrinthes ou dédales (fig. 17) étaient É- composés d'allées sans issue, très embrouil- FIG, 17. — LABYRINTHE. dans lesquels le promeneur restait le plus longtemps captif étaient les meilleurs. Les labyrinthes furent en honneur jus- qu’au xvir* siècle où, d'après ce que nous dit Mollet, on y renonca à cause des dépenses d'établissement et des frais d'entretien qu’ils occasionnaient. Les cabinets élaient conslitués par une en- _ ceinte de palissades et un arbre qui, planté . au point central, couvrait l'enclos de son _ ombrage. Les berceaux étaient le plus souvent ce qu'ils sont encore de nos jours, des treil- lages en forme de voûte, sur lesquels on at- tachait des arbustes. On en faisait aussi sans treillage avec des palissades au-dessus desquelles, des arbres alignés et (aillés en cintre formaient une voûte naturel!'e. Les fontaines et les chutes d'eau donnaient lieu à des compositions sculpturales luxu- rieuses et très compliquées. Celles de Ver- sailles sont restées célèbres. Les bassins élaient des réservoirs en ma- connerie dans la configuration desquels la 4 D'HORTICULTURE 123 ligne droite se combinait avec la ligne cir- culaire pour former des dessins variés, * FUrAIE. — La fulaie se dislinguait du bosquet par son étendue et par une plus grande sobriété d'allées et d’ornements. Elle se développait parfois sur un millier d'hectares et plus. Les forêts de Chantilly et de Fontaine- bleau sont actuellement les modèles les plus remarquables qui nous restent de cette par- ie du Jardin de Palais. E. Dexy et C. MARcez, Architectes paysayistes. (A suivre.) BIBLIOGRAPHIE M. Charles Ballet, le savant horticulteur troyen, vient de publier un gros volume intitulé : L' Horticulture Cinq parties du monde (À). Cet ouvrage a obtenu la médaille d'or au Congrès horticole dernier et le prix Joubert de l’Hiberderie de 10.000 francs; il est édité sous les auspices de la Société na- tionale d’horticulture de France. C'est une revue horticole très complète de tous les pays du globe, dans laquelle l'au- teur à su, avec son talent habituel, nousre- later tous les moindres détails qui pouvaient être de quelque utilité aux personnes inté- ressées à l'horticulture ; rien de ce qui con- cerne cet art n'a élé omis dans ce beau vo- lume, qui ne renferme pas moins de 800 pa- ges; de plus, la clarté et la précision qui règnent dans toutes les parties de cet im- portant ouvrage en rendent la lecture inté- ressante, agréable et très instructive. Nous n'insisterons pas sur la compétence de M. Ch. Baltet et nous croyons que nul n'élait mieux qualifié pour écrire un pareil ouvrage sur l'horticulture, cette science à laquelle il a consacré depuis si longtemps toute son activité en cherchant par tous les moyens à en répandre le goût et à la faire prospérer. I ne nous ést pas possible de donner un dans les (1) Le volume 15 francs franco par colis postal, au bureau du journal. compte rendu détaillé sur les différentes cultures des soixante dix-sept pays que vi- site son ouvrage. Les chapitres consacrés aux cultures maraichères sont tout particu- lièrement intéressants, car son auteur nous indique tous les pays et toutes les localités où la production d’un végétal servant à la nourriture humaine est devenue une véri- table industrie. et nous regrettons que l’es- pace dont nous disposons, ne nous permette pas de reproduire une partie de ces rensei- gnements. Ajoutons pour terminer, que la lecture de cet ouvrage est même des plus attrayantes pour les simples curieux, eñ ce que rien n'est plus agréable que ces différents voyages à travers les plantations et les jar- dins des äeux hémisphères. Mentionnons aussi qu'un exemplaire de cel ouvrage est remis gratuitement à chaque membre de la Société nationale d’horticul- ture de France. Pour le retirer, il suffitaux sociétaires de présenter, au bureau de PA- gence, leur carte-quittance de 1895. 0. B. DICTIONNAIRE LATIN (grec), FRANCAIS, ANGLAIS, ALLEMAND, HOLEANDAIS, des principaux fermes employés en botanique et en horticulture par A. M. C. Joxéxmwpr CoxiNcx horticulteur à Bussum (Hollande) (1 vol. broché 13 sur 19 cent , 83 pages, 3 fr. 50. Nilsson éditeur à Paris, ou au bureau du journal. Pour ne pas employer une formule banale en disant « que cet ouvrage était impatiem- mentattendu », nous pouvons sans crainte dire qu'il répond à un grand besoin; conti- puellement il arrive, en lisant différents ca- talogues, de voir des noms génériques de plantes suivis d’un mot spécifique qui, à lui seul,souventen donne la description; cenom étant quelquefois empranté à une langue étrangère à la sienne, le lecteur reste embar- rassé. C'est pour lui venir en aide que M. Jong- kindt Coninck a résumé tous les principaux termes dans les cinqlanguesles plus usitées: latin, francais, anglais, allemand, hollan- dais. il l’a fait avec l'idée d’être très utile et il a réussi! C'est un ouvrage absolument indispensa- LE MONITEUR D’HORTICULTURE ble à tous ceux qui s'occupent d’horticulture et de botanique. Ouvrages recus. — Les Plantes alpines et de rocailles. Description, culture, acclima- tation, par M. Correvon, directeur du jardin alpin d’Acclimatation (1 vol cart. 240 p, avec figures, 2 francs, O. Doin éditeur, et. au Bureau du journal. Dictionnaire des Orchidées hybrides, compre- nant la liste de tous les hybrides artificiels et naturels connus au 1°" janvier 1895; le nom de leur obtenteur ou introducteur ; la date de leur apparition, ainsi que les clés établissant pour chaque espèce tous les se- mis obtenus de leurs synonymes, par E. Bohnof {1 vol. in-18 cart. diamant, tête dorée, prix : # francs. O. Doin éditeur, etau bureau du journal. Pour cet ouvrage, l’explication des ta- bleaux est donnée dans les trois langues : Français, Anglais et Allemand. | La 37° livraison du Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage, par G. Nichol- son-Mottet, vient de paraitre (0. Doin édi- teur), prix : 1fr. 50 franco au bureau du Journal. CONNAISSANCE UTILES À nos lectrices : Pour effacer les rides, le hâle et les taches produites par le soleil, on mélange en quantités égales du Jus de gre- uade et de la crème de lait fraiche, on obtient le Lait de Ninon qu'on applique ensuite sur la peau, PETITE POSTE N° 6163, M. V.-H. à O. — C'est une grave erreur de croire que l'administration des Postes a interdit l'encartage des catalogues, circulaires ou prospectus dans les Journaux. L’encartage est toujours autorisé, mais à la condi- tion de payer l’affranchissement supplémentaire des imprimés encartés. N° 160, M. de J. à D. — La question des abris vitres serait un peu longue à vous développer par lettre, elle fera l'objet d'un article qui paraïtra un de ces jours. Du reste, puisque vous serez à Paris pour l'ex- position de mai, M. Brochard le constructeur, vous donnera toutes les explications et vous montrera ses modèles exposés aux Tuileries. No 5131, M. C.-B. à O.-D.-V. — Comme nous adressons franco les ouvrages de librairie que nous annonçons, nous ne pouvons faire aucune remise : c'est presque toujours plus avantageux pour les acheteurs. LE MONITEUR P'D'HORTICULTURE LP A CHROMOLITHOGRAPHIE ? BÉGONIA BOIAVIENSIS SULPHUREA … Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Récompenses décernées à l'horticulture dans les Concours régio- naux agricoles de 18%5. Acte de vandalisme. Les arbres du Bois de Boulogne. L'entretien des jardins botaniques en Augleterre. Protection aux petits oiseaux. Lucien Chauré.— Culture du Géranium à la por- …. tée de tous. Omnis. — Entomologie horticole : L'écaille pourprée (Chelouia purpurea) Æ Savard. — …. Les plantes de serre (suite) : Les Bégonias. Jag. — Les Orchidées à l'Exposition interuatiouale de la — Société nationale d'horticullure de France. Owdeis. — Lettres hortisoles : A propos de l'Exposition —._ d'horticulture de Paris. Lucio. — Les grandes industries horticoles à l'Exposition internationale de 1895. — Jean Katy. — Les catalogues recus. là GhAvURES Noires : Begonia Haageana, B. Credneri, B. Schmidti, B. Veitchi hybrida flore pleno, B. Davisii, _ B. diversifolia, B. Erfordia, B. Socotrana, B. atropurpurea (Veruon), B. hybrida gigavutea, B. semper- { florens, B. Baumanni, B. Rex. = Cr es po) 444 D / 76.1 t a RERO GS A: a #10! 4 p p “ +'CÈ : RAON ! ) A 1 Si ‘4 je : 23% D) - < & SES \4 En PDO RAS Au Ministère de l'Agriculture. — - Concours agricole de Vienne. Modifications en ve R qui concerne les concours des produits de l’horti- culture et de l'arboricullire. — Par arrêté du 30 mai, les modifications suivantes sont ap- - portées aux dispositions concernant l'orga- nisation du concours agricole de Vienne (du - 24 août au 1‘ septembre. 5° calégorie : Produits de la viliculture, » de l hortieulture et de l’arboriculture. 1" section. — Raisins de cuve coupés, provenant de plants français : une médaille : d'or, deux d'argent et deux de bronze. 2° section. — Raisins de cuve coupés, provenant de plants hybrides producteurs “directs : une médaille d’or, deux d'argent el deux de bronze. 3° section. — Pommes, poires, pèches, raisins de table, noix, noisettes, etc. : une édaille d’or, une d'argent grand module, eux d'argent et quatre de bronze. 4° section. — Légumes de toutes sortes : une médaille d'or, deux d’ergent et trois de ronze, 4 S Récompenses accordées à l'horhiculture dans es Concours régionaux agricoles de X895,—Tou- 10 suix 1895. louse, 19 mai. AHorlisullure. Prime d'hon- neur : Objet d'art de 300 francs à MM. Ro- quelaine père et fils à Toulouse, — Mé- dailles de bronze et 800 francs à M. Robinet (Hortensia) à Toulouse — et 600 francs à M.J. Labelle à Toulouse — et 400 francs à M. Falba (Antoine), à Toulouse — et 200 francs à M. Laymond (Vital) à Lalande.— Arboricul- ture. Objet d'art de 300 francs, à M. Jean Barat à Toulouse. — Médailles de bronze el 400 francs à MM. Pons, père et fils, à Vil- Jeneuve-les-Cagnaux — et 400 francs à M. Monnier (G. A.), à Toulouse — el 200 fr. à M. Barthère (Alix), à Toulouse. Aogers, 16 mai. Æorticulture. Prime d'hon- neur : Objet d'art de 300 francs el. prime 4e 500 francs à M. Chedane-Guinoisseau, horticuiteur à Angers. Médaille de bronze et100 francs à M. Perchard (Augustin), hor- liculture à Baugé. — Arboriculture. Prime d'honneur : Objet d’art de 300 francs, et prime de 1.000 francs à M. Charles-Ernest Détriché, pépiniériste à Angers. MM. Chedane-Guinoisseau (Henri), pépi- niériste, Fargeton (Louis), horticulteur, Verrier-Cachet, horticulteur, Killian, archi- tecte paysagis!e ont été nommés Chevaliers du Mérite agricole. (ro Acte de vandalisme. — Dans la soirée précédant l'ouverture de la grande Exposilion internationale d'horticulture au Jardin des Tuileries, un misérable, mal- heureusement resté inconnu, à coupé le pseudo-bulbe fleuri du plus beau Calfleya 126 LE MONITEUR D'HORTICULTURE Mossiæ qui devait figurer dans le lot d’un horticulteur de Colombes, M. Bert. ILest très regrettable de voir se produire de pareilles canailleries, malgré la surveil- lance qui était déployée sous la tente des Orchidées; le Moniteur d'Horticulture, offre une prime de cent franrs, et un exposant de cette section nous prie d'ajouter de sa part une somme de 50 francs, à la personne qui pourra mettre sur les traces du coupable, afin de pouvoir le poursuivre comme il le mérite. GE Les arbres au Bois de Boulogne. — Il y a quelque temps un député de la Seine s'était vu refuser l’autorisalion de faire abattre des arbres, au Bois de Boulo- gne, pour établir un vélodrome. Un peu plus tard, le Prince de Sagan, im- portant locataire de la ville, fit à son tour, sans autorisation, arracher quelques arbres qui génaient pour l'établissement d’une piste. D'où fureur de M. Paschal Grousset, ré- clamation, plainte, enquête, etc., etc., el comme il faut que quelqu'un paie les pots cassés, la commission nommée par le Conseil municipal, pour donner satisfaction à l’opi- nion publique qui ne réclamait rien, a de- mandé le remplacement de M. de Taver- nier, ingénieur des plantations de la ville, et la mise à la retraite d’office de M. Lafor- cade, jardinier en chef de la ville de Paris. On ne peut que regretter cette mesure, purement platonique du reste en ce qui touche M. Laforcade; celui-ci ayant, il y a quelque temps, demandé lui-même la liquidation de sa retraite; l'administration la lui avait re- fusée, ne voulant pas se priver du concours: important que pouvait lui prêter son jardi- nier-chef, pour. l'exécution des TPE de l'exposition de 1900. Successeur de Barillet-Deschamps, à la ville, collaborateur d’Alphand, M. Lafor- cade a, depuis plus de 40 ans, rendu les plus grands services au Fleuriste de la ville. On lui doit de nombreux travaux et,notam- ment, l'exécution de PExposition de 1889, les jardins du Trocadéro, du Champ de Mars, le square des Buttes-Montmartre, etc. Quelle que soit la mesure anodine qui frappera cet homme de bien et ce dévoué serviteur, elle l’honorera et n'influera en rien sur l'estime que lui ont vouée ceux qui l'ont connu; au contraire! et tous le ver- ront partir avec regret en se disant : Par qui remplacera-t-on? 22€) L'entretien des jardins botaniques er Angleterre. — Les journaux anglais nous donnent le chiffre affecté à l'entretien de leurs jardins botaniques pour 1894. Nous relevons les sommes suivantes. Les jardins Royaux de Kew ont coûté 023,000 francs ; le jardin d’'Edimbourg, 100,000 francs; les jardins de Kensington, 170,000 francs, et l’entretien des jardins pu- blics de Londres coûte annuellement plus de 2,200,000 francs. De pareils chiffres ont leur éloquence comparés à ceux consacrés à l’entretien des jardins botaniques francais. CE 4 rx Protection aux petits oiseaux. — La direction de la Sûreté générale vient da- dresser aux Préfets une note circulaire ainsi conçue : | «Monsieur le Préfet,Je vous prie d'appeler, par la voie du Recueil des actes administra- üfs, l’attenlion de toutes les municipalités de votre département sur la disparition croissante des oiseaux insectivores,au grand préjudice de l’agriculture, et de leur faire remarquer tout particulièrement que la chasse aux oiseaux du pays, non considérés comme gibier, doit être interdite d’une facon absolue, à quelque époque que ce soit. Il importe de faire connaitre également aux propriétaires et fermiers qu'on ne peul détruire, même sur son propre terrain, col- porter ni mettre en vente les nichées et les œufs des oiseaux autres que ceux reconnus nuisibles. » Voilà qui est bien! Nous n’en sommes plus : à compter les circulaires. Mais qui se chargera d'appliquer celle-ci? LUCIEN CHAURÉ. dt” + ë 1 _ GULTURE À LA PORTÉE DE TOUS DU GÉRANIUM SUR TIGE, OU EN ARBRE. Dans une de ses conférences, M. Delaville professeur d’horticulture à Beauvais, préco- nise une méthode de culture qui a pour but d'obtenir des Géraniums, chargés d'innom- brables fleurs et destinés à être cultivés en - bac conique, comme les Orangers, les Myrtes, etc. On ne choisit que des variétés doubles et vigoureuses, d’un blanc pur, d'un rouge - vif idem, roses et panachées, L'élevage et la _ culture sont des plus simples : on rempote - de jeunes plantes vigoureuses, enracinées dès l'automne ou en février, choisissant pré- férablement celles qui ne sont pas ramifiées. On hâte le développement du Géranium par des rempotages gradués, en ne laissant … jamais à la plante le temps d'émettre des € racines autour de la motte, en activant sa É végélation par quelques arrosements à l'en- 4 grais humain et surtont en enterrant les - pots sous une couche tiède et sous verre, On - aura soin d’aérer journellement, afin que la ‘4 tige prenne du corps et pour aider au déve- _ loppement des feuilles. Ceci obtenu, on sup- prime, à l’état naissant, dans l’aisselle des feuilles, tous les bourgeons qui voudraient se développer autour de l’axe. La jeune tige est coupée à hauteur de 60 à 70 centimètres, afin de provoquer la sortie de trois bourgeons destinés à commencer la têle du Géranium chacune des nouvelles pousses est pincée à trois feuilles et l’on répète ce même pince- ment, de trois en trois, jusqu’à la formation complète de la tête elle-même qui sera obtenue la deuxième et la troisième année; alors du printemps à la fin de l'automne on aura, pendant de longues années, une pro- fusion de fleurs du plus riche effet pour l’or- nementation des balcons, terrasses, par- terres et appartements. L'hiver, la plante ne sera nullement encombrante, puisque à la rentrée, en lieu sain, plutôt sec(appartement orangerie, elc.), on coupera les branches de l’année à trois yeux de la base. Pendant l'hiver, la plante n'aura d’arrosement que juste ce qu’il faudra pour éviter la fanaison _ des feuilles. LE MONITEUR D'HORTICULTURE Die EN de lift te NUS Math 1e, RÉRUESS POSE Sn La 127 Ainsi cullivé, le Pelargonium zonale sera d'une grande ressource pour rompre, par sa floraison continue, surabondante, vive et gaie, la monotonie qui, tout l'été, résultait faialement de la culture de nos vieux arbris- seaux d'orangerie. OMNIS. Be ENTOMOLOGIE HORTICOLE L'ÉCAILLÉ POURPRÉE (Chelonia purpurex. La chenille de l’Ecaille pourprée se trouve dans les jardins et les vergers. Elle vit sur le pommier, le cerisier, le prunier, la vigne, 'es groseilliers, l’asperge et sur d'autres plantes. Elle est l’une des plus vives que l’on connaisse. Gardée en captivité, elle cherche à s’é- chapper, et l'on est obligé de couvrir la boîte qui la renferme. Elle vit isolément, et n'est pas très commune dans les environs de Santigny oùelle ne cause pas de dégâts sensibles. Cette chenille est noire avec des tuber- cules grisätres piquetés de brun, d’où s’é- lèvent en aigrelles des poils médiocrement longs, lesquels sont tous jaunes, ‘ou bien gris sur les côtés du corps, el d'un roux foncé sur le dos. Elle a de plus trois lignes blanches maculaires longitudinales dont les deux extérieures lavées d’une couleur rou- geätre, qui n’en fait que mieux ressortir le blanc des stigmates ; la tête et les pattes sont d'un noir luisant ; mais les pattes membra- neuses ont le milieu ferrugineux dont une à l'anus, les autres sur les anneaux de l'abdo- men ; l'état de chrysalide ne s'étend guère au-delà de trois semaines. Cette espèce n'a qu'une génération dans l'année, aux moisde juillet et août, Le papil- lon se classe dans la famille des Nocturnes, la tribu des Bombybicides, la sous-tribu des Chélonites et le genre (Aelonia. Son nom entomologique est (helonia purpurea et son nom vulgaire £raille pourprée, Eraille mou- rhelée. Chelonia pupurea, Dop. Envergure EN RS PL nm A a un a ee LE 54 à 58 millimètres. Les antennes sont jaunes, pectinées chez le mâle, presque fili- formes chez la femelle; les palpessontbruns; le dessus des ailes supérieures est rose chez le mâle, d’un rouge-cerise chez la fe- melle, avec la frange des bords postérieurs et internes jaune, et six ou sept taches noires éparses, la plupart orbiculaires; le dessous des supérieures est d’un jaune lavé de rouge et marqué d’une dizaine de taches noires; le dessous des inférieures offre le même dessin que le dessus, mais il a plus de jaune que de rouge : le corps est d’un jaune d’ocre avec le rougeûtre et le dos marqué par trois séries de taches noires, dont les intermé- diaires plus grandes. Les parasites de cette espèce n’ont pas été signalés. E. SAVARD éÿ. À 2 LES PLANTES DE SERRE (suite) LES BÉGONIAS (1) La grande famille des Bégoniacées four- nit un nombre considérable d’espèces in- téressantes, les unes par leurs fleurs, les autres par leur feuillage curieux,et d”° autres tout à la fois par leur feuillage et leursfleurs. Toutes sont vivaces, rhizomateuses ou tuberculeuses, caulescentes ou acaules. BEGONIA HAAGEANA Le nombre des variétés s’accroit tous les (4) Gravures de la maison Haage et Schmidt à Erfurt. MONITEUR D'HORTICULTURE jours ; cette culture,pleine d’attrait et DS a ea na prévu, réserve à l'hybrideur d’agréables surprises. \ Parmi les espèces florifères les plus utiles à la décoration des appartements des serres tempérées ou chaudes, citons : Les B. albo-coccinea, tripetala, Ascottiensis, cinnabarina, Credneri nouv.) crassicaulis, fili- cifolin, foliosa. Juchsioides, yeranioides. ylandu- BEGONIA CREDNERI lifera, Guatemalensis, heiracleifoliu, nigricans, hybrida floribunda, hydrocotylefolia, hydrocoty- BEGONIA SCHMIDTI lefolia miniata, Ingramii, Kunthianà, lucida,la- ciniata , lætevirens, Lapeyrousi, Mar ren Meyeri, microptera, nitida, odorata, ae niaca, prestoniensis, sois. Sorotrona (qui dt LC lit din li » MONITEUR D'HORTICULTURE PARIS . BEGONIA BOLIVIENSIS SULPHUREA re <« D'ES D E HAE, »« ° LE MONITEUR D'HORTICULTURE 129 sert beaucoup pour les hybridations) s/ig- _ mosa, ulmifolia , urophylla, Verschaffelti, vitifo- BEGONIA DAVISII . variété naine de Lemoine ; GLOIRE DE Lor- RAINE (1), etc. Parmi les autres variétés plus rustiques, citons : Les B. Davwisii, Brillant, dirersiflora, Ameliæ, carminata, Dregei, Fræbeli, Peurcei, ro- seflora, Boliviensis, intermedia, Veilchi, Sedeni, Bertini, la Série indéfinissable des semperflo- rens hybrides, Vernon, Versaillensis, etr., sem- per florens erfordia, Duchartrei. Diadème. 11lus- tration, la France, Siberiana, Brumanni, ete. Depuis une vingtaine d'années, une nou- velle race, issue de croisement entre les espèces Boliviensis, rosæflora, Sedeni, Veitchii, (1) Dont la chromolithographie a paru dans le Monileur d'Horticullure, du 10 janvier 1893, : #7 : PA % | 5 ! Le PS BEGONIA DIVERSIFOLIA puis à toute la série des plantes à grandes fleurs. F r ” CE" fr: À À nn à L LS | Ve Ve C2 da À 4 « 3 À & TANT A SS Es © 5 SE ou f — SE Q "X 1. D : ! ( cs . | à D PT x te. NS | \æ ° \ ; ” S ” 4 » “ * : L Me | É a d’abord donné naissance au 2. intermedia, BEGONIA ERFORDIA Les Bégonias tubéreux du lype ererlu à BEGONIA SOCOTRANA grandes fleurs, dont la valeur ornementale, 130 HENENT LE MONITEUR D’'HORTICULTURE pour la garniture estivale de nos jardins, n’est plus à décrire, ont aujourd’hui,grâce à BEGONIA ATROPURPUREA (Vernon) l’habileté de nos spécialistes, réuni : coloris ferme et tenue de fleurs admirable. Si on remonte vers 1868, époque où les premiers Bégonias tubéreux furent introduits en France, nous pouvons constater avec satis- Es - BEGONIA HYBRIDA GIGANTEA faction ce que peuvent, sur des végétaux cultivés, des hybridations raisonnées et des soins de culture particuliers et parfaitement appropriés. Les principaux coloris, bien fixés, et se reproduisant assez bien de semis, sont : Roi des noirs, rouge vif, rouge orangé, rose vif, saumon, jaune d'or, jaune cuivré, blanc pur, blanc rosé et le nouveau strié et panaché. En dehors des fleurs, certaines variétés présentent aujourd’hui, par leur feuillage un véritable intérêt ornemental, car elles peuventapprocher de certains Bégonias Rex. Les nombreuses variétés fleurs doubles, à grandes fleurs, et nains multiflores, présentent au même titre un véritable intérêt ornemental. Citons parmi les meilleurs variétés : 2° Gaillard, Lucien Chauré, Cocarde rouge, Charlemagne Denizard, Rosamonde, Le Colosse, Grand citoyen, Victor Robin,Gabrielle Legros, Etoile d'or, Louis d'or, La Bombe, La France, Mistress French, Pierre Loti, et la nouvelle variété le B. à fleur de Chrysanthème, etc. Dans la nouvelle série des nains multi- BEGONIA SEMPERFLORENS flores, onze variétés sont actuellement au commerce, ce sont : l'Avenir, Soleil d'Aus- terlilz, mulliflora gracilis, Eugène Verdier, Henri Urbain, Madame Courtois, lutea nana, ( a N y 1 b BEGONIA BAUMANNI | Lucie Moury, Aurora. Le nanisme, la florai- son abondante et ininterrompue de ces Bégonias, indiquent naturellement leur em- ploi en bordure. nommées , à fhlidnses = pamen + an g fete ne “Pi, 12 LE MONITEUR D'HORTICULTURE oi ré L'hcas® did aY AT EU À 131 On multiplie de préférence, ces derniers, en juio-juillet, de bouture, sur couche et sous châssis ombré. Le semis n'est guère pratiqué que par les spécialistes pour ob- tenir des nouveautés. En été on les plante, si possible, aux en- droits les plus ombragés du jardin, afin d'obtenir les plus grandes fleurs possible. Les porte-graines sont levés de la pleine BEGONIA REX terre lorsqu'ils sont bien caractérisés, et mis en pots, en serre, pour en assurer la fruc- tification. Les semis de Bégonias tubéreux se font en terrines, dans la serre chaude, en janvier- février. On donne plusieurs repiquages suc- cessifs avant la plantation en plein air. Les tubercules sont arrachés en octobre pour les faire reposer en milieu tempéré et sec. On les remet en végétation en mars-avril sur couche. De récentes obtentions nous ont réservé d'agréables surprises. Le B. multiflora Fræ- beli discolor Rer, plante robuste ayant le port élancé du Wiscolor et sur ses feuilles les marbrures particulières du Æer, est une excellente acquisition pour les garnitures des jardins et des appartements. Parmi les espèces que nous avons citées, plusieurs se distinguent par les beaux coloris da feuillage ; mais il en est d’autres qui les surpassent de beaucoup. Nous voulons par- ler des variélés du Bégonia Æer, car aujour- d'hui il serait impossible de dire le nombre de variations obtenues de cette espèce. La culture et les semis, aidés de la sélection, ont prodigieusement varié le coloris du feuillage du premier type. Les variétés, Leopardina, Victoria, argentea, yrandis, disro- lor, etc. et quantilés d’autres variétés, dont le nombre s’accroit lous les jours, restent bien en arrière. Dans les serres, on se sert avantageuse- ment de ces Bégonias pour garnir les rocail- les, murailles, et aussi les vieux troncs d’ar- bres devenus creux par vétusté. L'intérieur ayant été rempli de terre de bruyère gros- sièrement concassée, on y plante des Bégo- nias, Soit seuls ou associés à d’autres plantes également avides de chaleur et d'humidité, telles que les Orchidées, les Fougères, etc. Les Bégonias demandent de fréquents ar: rosements pendant leur végétation, et,lors- que le moment de repos est arrivé, ces ar- rosages doivent être sinon totalement suspendus, du moins fort réduits, pour que la terre ne se dessèche pas autour des rhi- zomes. Bien que provenant de l'Inde,les Bégonias sont relativement rustiques et ne semblent pas trop souffrir d’un abaissement momen- tané de la température. Néanmoins on peut considérer la température moyenne hiver- nale de 8 à 12°, comme suflisante, La multiplication se fait : 1° par le semis de graines, 2° par la division des rhizomes, 3° par le bouturage des rameaux pour les espèces caulescentes, et enfin 4° par le bou:- turage des feuilles pour celles où ces organes ont une certaine succulence. Les feuilles de Bégonias détachées de la plante, simplement étendues sur la terre humide et assujetties aux plus grosses nervures au moyen de crochets, donnent naissance à des bourgeons adventifs qui s’enracinent et deviennent autant d'individus. Cettesorte de bouturage se fait sous cloche, en serre chaude à température de fond de 20 à 29°. Tous les Bégonias se plaisent en terre de bruyère bien drainée, additionnée de terreau végétal et de sable siliceux. JAG. La chromolithographie que nous pu- bhions, dans ce numéro, représente une va- riété du B. Boliviensis, à fleur jaune soufre, du plus bel effet ornemental. Elle est mise au commerce par la maison E. Forgeot, de 132 LE MONITEUR D'HORTICULTURE | Paris, qui l’a présentée à l'admiration des visiteurs à l'Exposition d'horticulture de Paris, en octobre dernier. Le port de la plante est très élancé (elle atteint de 30 à A0 centimètres de haut). le feuillage, lan- céolé, est vert foncé, avec revers rougeà- rés et Or: Il porte le nom de sulphureu. Béyonia Bolviensis A L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE Bien que l'exposition tenue celte année füt internationale, la great attraction du jar- din des Tuileries, n’était pas, comme de cou- tume, les Orchidées ! Les amateurs et les horticulteurs francais, craignant de ne pouvoir soutenir la lutte avec leurs concurrents étrangers, s’élaient en partie, abstenus de présenter des lots im- portants; mais nos voisins de Belgique, n'ayant pas oublié leur exclusion des autres expositions nationales, sont allés .cette année, avec leurs magnifiques apports, con- courir à l'Exposition industrielle de Bor- deaux où ils ont remporté un grand succès. Cette abstention a désillusionné bien des Orchidophiles, qui, se souvenant des précé- dentes présentations, s’attendaient à y retrouver quelques-unes de ces collections de choix. Le clou des apports était, sans contredit, le magnifique Cypripedium : Gertrude Hollinq- ton, un hybridé issu des (”. ciliolure et C. bel- latulum. M faisait grand honneur à la mai- son Hugh Low et Cie de Londres, qui nous l’avait envoyé et dont nous étions chargé, chaque soir, de la mise en coton; ses larges feuilles épaisses, luisantes et marbrées, avaient assez d'analogie avec celles de cer- lains Phalsænopsis; quant à son énorme fleur, presque complètement maculée de pourpre sur un fond blanc crème, elle a pro- voqué par-dessus tout l'admiration des visi- teurs. Nous reviendrons du, reste sur cette grande nouveauté en publiant prochaine- ment sa chromolithographie. Une autre Or- | chidée, qui à obtenu également beaucoup de succès, était un (Cypripedium callosum, var. Sander, un albinos aussi curieux que remarquable avec sa fleur d’un vert clair et rayé de blanc; à ses côtés, un Æpidendrum Endresio-Wallisi, hybride de Veitch aux fleurs brun viclacé sur un fond blanc jau- nâtre et trois superbes Odontoglossum cris- pum, admirablement maculés et baptisés pour la circonstance des noms de La France, Mme Félie Faure et belle- Alliance. M. Piret, d'Argenteuil, nous montreit sa série de Cattleya Mossiæ, dont les superbes variétés blanches Reineckiana-variabilis-ves- lalis et Wagneri élaient de loute beauté. M. Opoix, le chef des cultures du jardin du Luxembourg, présentait ses nombreux Cypripèdes hybrides pour lesquels il est si avantageusement connu, et M. Truffaut avait disposé dans son grand massif de plantes à feuillage de forts spécimens admi- rablement fleuris des Orchidées de saison, Cattleya, Lalia, Cymbidium,Odontoglossum,ete. Parmi les horticulteurs spécialistes, M.Bert, de Colomhes, exposaitla collection la plus variée, en parfait élat de culture ; nous avons nolé : un beau Catéleya Schilleriana avec ses énormes fleurs tigrées et son ample labelle cramoisi pourpré; le Cymbidium tigri- num, plante peu connue, dont les inflores= cences supportaient une douzaine de fleu- rons d'un vert brunâtre et marginé de jaune, l’Odontoglossum ramosissimum, aux jolies fleurs blanches, légèrement teintées de lilas pourpré; le Cypripedium Rothschil- dianum, des Leliamajalis, Cochtioda, Nœtzliana C'. Moss aurea, flammea, Reineckiana ei en- core un Cattleya Trianæ alba, etc., en un mot un apport fort intéressant. M. Régnier, de Fontenay, cet intrépide horticulteur,qui rentre d'une exploration en Indo-Chine, présentait ses Aerides Houlletti- expañsum-Godefroyanum, ainsi qu'une collec-. tion bien assortie des différentes variétés de TT TR PR nr 3 LCR Le ct A mari G: ; LE. MONITEUR D HORTICULTURE 133 Dendrobium phalænopsis, aux charmantes _ teintes, variant du pourpre foncé au rose clair et au blanc. | - D'autres lots renfermaient en outre des ‘4 Odontoylossum de la section des erispum, des _O. vexillarium, des ©. Mendeli, C. Warneri, Ë C. intermedia, Llia purpuruta, le rare Tri- chopilia crispa marginula, le Maxillarie Sande- riuna, V'Oncidium superbiens, des Cypripedium ; Sallieri, C. Lathamianum, ©. Germinyanum, 4 ©. Chamberlainianum, C. Charlesworthi, C! = Harrisiunum polychromum, ete. Nous allions oublier une perle, exposée au milieu d'un groupe de nouveaux Cala- dium bulbeux, le Cullleya parthenia nobilissi- - ma de M: Bleu, un hybride à grande fleur È blanche avec un labelle admirablement f strié de jaune et de rose, ainsi qu’un ravis- _ Sant Saccolabium retusum, avec sa longue - inflorescence blanche mouchetée de violet. - Nous avons aussi à mentionner la char- manté collection d'Orchidées rustiques que PM. Dugourd de Fontainebleau exhibait à . côté de son groupe de plantes vivaces. k Les principaux fleuristes parisiens ont * aussi accaparé les fleurs d’Orchidées pour L * Ja garniture de leurs corbeilles: ils ont ex- hibé de nombreux étalages de bouquets et - de gerbes de fleurs d'une légèreté, d’une élégance et d'un cachet qui leur est parti- culier. Dans l'industrie horticole, nous ne sau- rions passer sous silence l'Orchidéenne, une - nouvelle serre perfectionnée à double vi- - trage, à charpente en fer à l'extérieur et - à parois en bois indépendantes à l’intérieur, . qui à valu à M. Cochu, de Saint-Denis, le prix d'honneur de la XVII section, objet Là d'art offert par le Ministre de l’Instruction Ê publique. Ce constructeur est du reste . avantageusement connu pour la fabrication . spéciale des serres à Orchidées. OübEIs. HD, BIBLIOGRAPHIE - Ouvrages reçus. — Nofice sur Pierre . Duchartre, Secrétaire-rédacteur de l4 Société _ nationale d'horticulture de France, par M. H.-L. de Vilmorin. | LETTRES HORTICOLES L'EXPOSITION D'HORTIQULTURE DE A PROPOS DE PARIS Paris, 23 ui 1895. C’est à toi, ma chère Alie, que j'adresse ces quelques notes prises à travers l'Exposition internationale d’horticulture qui s’est ouverte hier au... Jardin des Tuileries. Jardin des Tuileries ! Rappelle-toi les doux souvenirs que celte pro- menäde, qui fut nôtre favorite, a laissés gravés en nos CŒœurs ? Hélas! les temps ont passé. Les événements ont suivi leur cours fatal, et... jusqu'à notre chère Rosina qui est toujours absente, loin de nous, au delà des mers. Combien je ressens tout le désespoir qu'elle a dû éprouver hier. Songe donc, c’élait vernis- sage horticole, et ses yeux ravissants n'étaient pas là pour admirer, et. être admirés. Pleure fort, Rosina! L'horticulture française a remporté une victoire éclatante, et... tu n’étais pas là! Nous assistons celte année à une exposition in- ternationale... de nom, de jurés, et... c'est tout! Pourquoi? diras-tu, Hélas! les raisons en sont multiples. Si l'étranger, à part trois ou quatre exposants, a boudé, c’est qu'il y a bien des ré- formes à apporter au principe de l’organisation des expositions de la Société nationale d’horti- culture de France, et j'y reviendrai en son temps; pour aujourd'hui, je commence par constater le succès incontestable que cette grande fête florale, de l’aveu de tous, des jurés étrangers, des nombreux visiteurs et même des. grincheux.…. a obtenu. Si l'étranger n'a pas paru, si la province a fait défection, si les amateurs brillent par leur absence, en revanche l’horticulture commerciale de la région parisienne a fait donner toutes ses forces avec le plus grand élan, Honneur à elle! car elle a vaillamment défendu le prestige de l’horticulture française, et l’a maintenu au premier rang. Qu'on ne nous jette plus les flo- ralies étrangères dans les jambes, nous pouvons riposter par les faits. Si je pouvais te dire tout ce que j'ai vu, tout ce que j'ai entendu, j'en aurais bien long, trop long même à te raconter, et ne saurais com- ment commencer. Pour ne pas t'embrouiller, je vais procéder avec méthode et me faire le se- mainier de cette : Fête de la Plante! Mercredi 22 mai, à 8 h. 1/2, Convocation du Jury, Certains trouvent que c'est de bonne 134 LE MONITEUR D'HORTICULTURE heure; mais, sur les vingt et une sections appelées à fonctionner, il en est qui ont plus de soixante exposants à examiner, et comme, en leur souhai- tant la bienvenue, le Président de la Société, M. Léon Say, prévient les jurés qu'on déjeunuera aussitôt les opérations terminées, cela stimule le zèle des plus indolents. Cent huit jurés ont répondu à l'invitation de la Société, il en est venu de tous les pays de l'Europe; la Russie est dignement représentée par M. le docteur Bataline, du jardin botanique de Saint-Pétersbourg; M. Fischer de Waldheim, directeur du jardia botanique de Varsovie ; M. L. Simirenko, de Gorodistsche, l’organisateur de l'Exposition fruitière de Saint-Péter-bourg; puis la Belgique par MM. Lucien Linden, de Boss- chère, de Smet, Dallière, Peeters, Lubbers, Bru- neel, van Hulle, Closon, Fierens, van Geert et le comte de Kerchove, qui a été désigné comme Président du Jury... sans secrétaire. Pour la Suisse, je rencontre MM.Micheli, Corre- von, Vaucher; de l’Angleterre,M.Moore; de l'Italie, MM. Ingegnoli, Radaelli, Restelli, Roda ; MM. Sou- pert, Ketten arrivent du Luxembourg, sans leurs roses, c'est dommage; MM. Wittmack, Max Kolb, E. Bénary, Pfitzer, Buchner sont pour re- présenter l'Allemagne; et M. Martin Muller, de Strasbourg, arrive du pays du Souvenir et de l'Espérance. Je ne veux pas oublier non plus la Hollande et les noms de MM. Viruly-Verbrugge et Galesloot. Quant aux membres français, je ne les citerai pas : ce sont presque toutes nos célébrités horli- coles. compétentes à coup sûr. Après avoir reçu des mains du Secrétaire gé- néral, Abel Chatenay, une large enveloppe con- tenant : carnel à notes, invitation au banquet et des invitations particulières de certaines per- sonnes pour certaines autres, les jurés y cher- chent en vain, au fond, un insigne distinctif quel- conque pour l'attacher à leur boutonnière; mais il en est de l’insigne de juré comme du pro- gramme des concours qu'ils ont à juger, ils sont absents. Pourquoi,diras-tu ? Je l’'ignore,teréponarai-je : Je laisse ces heureux dispensateurs de lau- riers parmi lesquels j'apercois mon Directeur, Lucien Chauré, qui préside une section, en compagnie de son ami Aymard, de Montpel- lier, qui, avec sa chaleur méridionale, veut à toute force le convaincre qu’il n’est pas de meilleur dessert que le fromage de Roquefort mélangé à de ia gelée de groseille (sic). Ne re- cule pas d’épouvante, je l'avouerai que j'y ai goûté et que c’est excellent, ceci entre nous. Je vais de ce pas assister au baptême de plu» sieurs Pélsrgoniums nouveaux de Boutreux, de Montreuil, qui s’est fait une réputation das la culture de cetie plante si belle et si. négligée; le n° 24, d'un coloris remarquable, lilas-violet-rose, à cinq macules pourpres allongées, recoit le nom de Mme Jean Chauré. En voici un autre à centre rose lilacé bordé blanc avec macules rouge feu sur les pétales supérieurs, qui fera son entrée dans le monde horticole sous l'égide de Marthe Forgeot, c’est d’un bon augure. Voici maintenant Tapis de flore, rose clair, maculé rose vif; E. Forgeot, rose groseille très florifère, puis Président Lucien Chawré, rose lilacé foncé avec macu'es rouge pourpre, etc. Nous les arrosons, et leur souhaitons dans la vie le succès qu'ils méritent, car ces plantes sont très Jolies. Avant que la foule ait envahi, j'en profite pour te donner un aperçu de l’ensemble; mais ne t'attends pas à ce que je l'envoie une des- cription de toutes les belles plantes: elles le sont toutes! Je m'’attacherai spécialement à te signaler les nouvelles, et, entre nous, elles sont rares. L'emplacement où se tient cette exposition, est le même que celui de l’an dernier, un peu agrandi, mais pas assez, car il a fallu réduire dans une notable proportion les demandes des exposants qui, cette année, atteignent le chiffre respectable de #12. | La grande tente principale de 416 mètres de long sur 30 mètres de large abrite les Rhodo- dendrons, Azalées, Kalmias, Gloxinias, Pélar- goniums, Géraniums, Bégonias, Calcéolaires, Plantes annuelles, Plantes vertes, etc., etc. On a dû construire, cela va sans dire, des tentes annexes, mais on n’a pas eu la main heu- reuse dans le choix de l'emplacement : les unes, pour les roses, sont juchées sur la terrasse du Jeu de Paume ou flanquées en bas de l'escalier qui conduit à la Petite-Provence; celles aux Or- chidées, aux plantes nouvelles, aux Crotons sont reléguées encore plus loin, il n’est pas jusqu’au ravissant Jardin alpin de l’ami Correvon qu'il faut. chercher pour trouver... où qu’on trouve. quand... on cherche le petit Retiro de nécessité qu’il sert à masquer. Il aurait mieux valu établir ces annexes à l’en- trée, parallèlemert ou perpendiculairement à la grande tente, sur l'emplacement de l’industrie, quitte à couvrir les marronniers et les platanes, qui auraient servi d’ornementation comme on l'avait fort bien fait l'an dernier à Oléans. Pour le tracé,ona adopté le genre francais qui se prête incontestablement mieux pour exposi- tion, mais on ne peut que regretter qu’on n'ait > eTs ” td “oué = 70 ptite bee À TR ; pas laissé échapper quelques bribes du genre _ anglais +i gracieax Has EUR Lo v> . E MONI ee | En outre, je constaterai quelques manques de 1er . à l'entrée, deux massifs de différents . exposants, dont un plus haut que l'autre; au . centre,un rond de plantes annuelles trop haut et _ masquant la vue d'ensemble et les massifs placés _ derrière : sur les marches del’escalier,des Cléma- Lites dépassant en hauteur la rampe et coupant la vue d'ensemble des massifs de roses : ce sont . des riens mais qui sont d’un effet disgracieux et _ qu'on devrait corriger. Il y a certainement quel- ques hommes de goût dans la Commission d'or- . ganisalion, que cela a dû choquer. Mais voilà, “ont-ils la force nécessaire pour obtenir cela? Le jury termine ses opérations et ses décisions commencent à circuler : c’est Moser, de Versail- … Jes, qui décroche la timbale présidentielle — la traditionnelle coupe de Sèvres, offerte comme grand prix d'honneur, par M. Félix Faure — pour ses rhododendrons, ses azalées et une magnifique collection de fougères. Truffaut, lui, enlève deux prix d'honneur, objets d'art offerts parle Ministre de l'Instruction publique et le baron A. de Rothschild, pour ses plantes de serre. L'objet d’art offert par la Ville de Versailles échoit à Delavier, de Paris, pour ses plantes ornementales,palmiers et surtout pour ceux en bac. La lutte a été rude entre deux de nos princi- paux pépiniéristes, Gustave Croux etCamille De- fresne qui nous avaient établi des avenues de Conifères etd’arbustes de pleine terrzqu’on aurait cru avoir toujours existé là.C'estCroux quidétient le record avec deux objets d’art offerts par le Ministre de l'Agriculture, un pour ses conifères un pour ses arbustes à feuilles persistantes, plus un autre objet d’art offert par la Compagnie du Nord pour ses arbustes fleuris ; quant à C. De- _ fresne il reçoit l'objet offert par M. H. de vil- morin pour ses conifères. Les autres objets d'art > Ont été ainsi répartis, un du Ministre de l'Agri- culture à MM. Vilmorin et Ci: pour leurs plantes annuelles, ces MM. en recoivent un autre du Mi- nistre de l'Instruction publique pour leurs légu- .” mes, et un de la Société d'horticulture du Raincy pour leurs plantes alpines ; un de Mme G. Dupont à M. Perrette pour ses Caladium ; un de M. H. de Vilmorin à M. Piret pour ses Cattleyas blancs. M. Moser en obtient un du Ministre de FAgri- culture pour ses rhododendrons, un du Mimistre de l'instruction publique pour ses azalées et un autre de M. RogersBallu pour plantes fleuries diverses.M. Lévêque, pour ses rosiers et ses roses, recoit celui offert par le baron Ed. de Rothschild. M. Thiébaut aîné qui expose un remarquable lotde fleurscoupées, obtient celui de Mme Heine ; quant D'HORTICULTURE Er < k.. à celui des Dames patronnesses, il échoit tout na- turellement à M. Debrie-Lachaume pour sa dé- coration florale arlistique. M. Ch. Baltet, pour ses publications, obtient l’objet d’art, offert par M.Léon Simon. L'industrie horticole s'est vu attribuer deux prix d'honneur : l’objet d'art offert par le Ministre, de l’Iostruction publique récompense M. Cochu, constructeur de serres à Saint-Denis, et un, offert par M. H. de Vilmorin, revient à MM. Lebeuf et Guion pour leurs chauffages. Les médailles d'or abondent ! On ne compte plus celles de vermeil! Le Moniteur d'Horticulture en obtient une, féicitons-le. J'entends une réclamation d’un exposant, elle est tellement juste qu’ou a dà # faire droit ? Certains jurys ont cru devoir accorder des rappels de médaille: cela est un tort, L'exposi- tion étant internationale, l'effet de toutes les récompenses précédemment obtenues, tombe par cela même, et c’est une nouvelle vie qu commence pour l’exposant qui dans le cas con- traire, se trouverait en état d’infériorité avec ses concurrents étrangers. s’il y en avait. La matinée termicée, le déjeuner fini, l’ar- rivée des visiteurs commence: c’est une véritable fête parisienne que ce vernissage des fleurs. Les plus jolies femmes s’y donnent rendez-vous, et, ea arborant leurs plus riches toilettes, viennent non... pour voir, mais pour se faire voir ! La pluie du matin et le temps incertain ont pourtant un peu calmé lardeur des plus élégantes: mais cela ne m’empèche pas d'assister à l’arrivée qui e-t aussi intéressante qu'agréable, il en entre de Loutes les façons, des jolies, mais aussi combien à qui la beauté fait défaut. Un mouvement se produit, c'est le Président de la République qui arrive. : L'accueil fait à M. Félix Faure a été des plus. enthousiaste. Accompagné de Mme Faure, de Mlle Lucie Faure et du sympathique Général Tournier ; il a eu peine à se frayer un passage au milieu d’une foule absolument embailée. Quelle différeace entre lui et. son prédécesseur! Décidément, pour se rendre sympathique et populaire en France, il n'y a qu’à bien faire, et” M. Félix Faure marche à pas rapides vers cette grande popularité qu'avait si bien su conquérir M. Caraot. | La foule augmente de plus en plus, et, crai- gnant l'orage qui s'apprête, et, qui s'est abattu avec une violence inouïe, je m'empresse de partir. Le soir, la Société offrait à sés jurés un ban- quet dans son hôtel, rue de Grenelle. ; Que s'y est-il passé? Je l'ignore, les journaux R e - 136 horticoles, qu’en sait trouver lorsqu'on a besoin d'eux, avaient été supprimés de la liste des invités. Economie bien mal placée ! On m'a raconté que le dîner était bien, que les toasts se sont succédé, que le Président du jury, M. de Kerchove, avec sa verve habituelle, a parlé desfleurs et des femmes (qui manquaient au banquet) ; que M. A. Picard a promis un bel emplacement à l’horticulture pour l'Exposition de 1900; qu'on a adressé force remerciments, excepté à la Presse, naturellement ! Qu’on a joué et chanté l’hymne russe! Etait-ce bien de cir- constance ? Il y avait là des invités de toutes les nations : l'hospitalité francaise est réputée dans le monde entier. Que nous soyions russo- philes, c’est bien! Mais, avant tout, soyons et restons toujours Francais... surtout dans le Monde des fleurs. Ensuite... comme dans la chanson : Chacun s’en est allé coucher... et je termine par le mot de la fin : Recette : 6.683 fr. 50. Ton Lucio LES GRANDES INDUSTRIES HORTICOLES A L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE 1895 Le prix d'honneur principal attribué à l'industrie horticole (objet d'art offert par M. le Ministre de l'instruction publique) à été décerné, cette année, à M. EuG. Cocau, constructeur de serres, à Saint-Denis (Seine). Cette importante maison, à qui lhorti- culture est redevable des principales amé- liorations apportées à la construction des serres en bois, tant au point de vue de l’é- légance que de la solidité et de l'emploi pratique, exposait un nouveau modèle de serre à double vitrage « L'ORCHIDÉENNE », c’est-à-dire la serre en fer doublée par- dessous d’une serre en bois, toutes deux ab- solument isolées l'une de l’autre. Ce nouveau genre de construction, très in- téressant, permet de laisser entre les deux serres un espace très grand pour la circu- lation de l’air chaud ou froid, et atténue à l'intérieur de la serre les effets désas- treux de la température, lors des brusques changements qui viennent à se produire; il exige moins d'attention pour les soins à don- ner à la conduite des serres, il supprime l'u- LE MONITEUR D’HORTICULTURE > RE LA A PRE "4 sage des paillassons roulants d'un emploitou- Jours défectueux et, point très important, la condensation de la vapeur d'eau se fai- sant entre les deux serres il n’y a plus à cräindre à l’intérieur la formation de la buée, si préjudiciable aux plantes, celle-ci s'écoule lentement sur le verre inférieur et est rejetée au dehors. À cela, nous ajouterons qu'un des grands avantages de ce nouveau système, c’est qu’il permet par l'application decette duplicature, | la transformation facile de toutes les serres à simple vitrage soit cellés en fer, soit celles en bois, qu’elles soient droites ou cintrées peu importe. Les avantages du double vitrage ne sont plus à discuter. Les applicationsquien ontété. faites ont donné les meilleurs résultats sur- tout pour la culture des Orchidées. Le point essentiel était d'arriver économiquement à la transformation des serres anciennes, c’est ce que M. Cochu a réalisé. Bien que l’Orchidéennesoïit la serre de l'ave- nir, ce constructeur n'a pas arrêté la fabri- cation de ses anciens modèles de serres en pitchpin à double vitrage et à chaperon mo- bile, connues de tous les horticulteurs et de tous les amateurs, sous le nom de la Sécurité, iLen exposait plusieurs types. À cette importante exposition étaient Joints : les Rapides, nom qui peut laisser rê- veur : car il s’agit là de coffres et de bâches en bois. Un nouveau système de ferrure adapté à chaque planche en empêche d’abord le jeu et la fente, et ensuite sans boulons et sans clavette, sansle secours d’aucun outilla per- sonne la plus inexpérimentée peut monter "ces coffres en toute rapidité. Ces assemblages bien établis se présentent toujours juste, s’emboîtent tout naturelle- ment, et on peut allonger indéfiniment les bâches sans aucune traverse ni de bois ni de fer. Comme dernier avantage, qui n’est pas à dédaigner : lorsqu'on n’a plus besoin de ses coffres, on les démonte aussi facilernent qu’on les monte, on empile les planches les unes sur les autres dans un endroit abrité, et on évile ainsi l'encombrement et la pour- riture. Jean KATY. 4 Ds . 2. = x = culture. Jardin français moderne. - Au Ministère de l'Agriculture. — Distinctions honorifiques : La croix d'Offivier du Mérite agricole a été décernée à M. Th. “Viard, horticulieur à Langres, et celle de Do M. le D'Audiguier, vice-prési- Dent de la Société d’horticulture de Tou- pause et à M. Hipp. Wiihem, horticulteur à Tourcoing. , 6 ne ” »- = Récompenses accordées à l'horticullure, dans “es Concours régiondux agricoles de 1895. lermont-Ferrand le 3 juin. Horticulture. — Objet d'art de 300 francs “et 300 francs à M. Guillot Claude, horticul- eur à Clermont-Ferrand. Médailles de bronze et 300 francs à . Aubert Joseph, horticulteur-pépinié- iste à Clermont-Ferrand, — et 200 francs à . Boizet-Gay, horticulteur-pépiniériste à iom.. Le : Arboriculture : Objel d'art et 500 francs à . Vasseur Antoine à Sauxillanges. . Médailles de bronze et 150 francs à M.Du- as Gaspard, ouvrier jardinier depuis O ans chez M. Vasseur, et 100 francs à . Soulayre, jardinier depuis 29 ans chez M. Vasseur. Prix de spécialités Médaille d'argent, grand module à M. Pérsignat Annet au do- 25 JUIN 1895. etes | LE MONITEUR PD'HORTICULTURE 0: SOMMAIRE …_Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Distinctions honorifiques. Récompenses obtenues par l'horticut- ture dans les Concours régionaux agricoles de 1895, Clermont-Ferrand.— A la Société nationale d’horticul- — ture de France. Rose Captain Christy panachée. La fraise de Bretagne.Congrès des Sociétés savantes à la Sor- bonne en 1896. La rose Maréchal Niel à fleur blanche. Le pétrole et le pourridié de Ja vigne. Lucien Chiauré. — La chasse aux insectes. Ventleclaye. — Travaux du mois de juillet. Jean Ernest Chauré. — … Connaissances utiles. Omnis. — Les Orchidées : Cattleya Hardyana, Cattleya citrina, L’exportation des … Orchidées, Cattleya floribunda. Dictionnaire des Orchidées hybrides.Ofto Ballif.— La germination à grande vitesse : PA. Rivoire.— Les plantes de serre (suite): Bougainvillea. Jag. — Eutomologie horticole : L'O- ….tiorhynchus ligustici. Decaux. — Lettres horticoles : A propos de l'Expositiond’horticulture de Paris (suite). Lucio. — Architecture des jardins (suite.) E. Deny et C. Marcel. — La nouvelle Rose hybride de — thé « Belle Siebrecht ». Oudeis, — Arboricullure : A. Dachy. — Bibliographie. Les catalogues recus. …_GRAvURES NorRes : Bougainvillea speciosa. Otiorhyochus ligustici. Vue d'ensemble de l'Exposition d'horti- De l'aspect des fruits comme indice de leur qualité, maine de Pratlong, près Clermont-Ferrand. Intelligente sélection de pommes de terre. (RES A la Société nationale d’horti- culture de France. -- La distribution des récompenses, décernées aux exposi- tion, concours et sur rapports favorables. aura lieu le jeudi 27 juin courant à 2 heu- res, au siège de la Société, 84, rue de Gre- nelle, 39 Rose :Captain Christy panachée.— On nous signale chez un pépiniériste de Caen, la floraison accidentelle d’une Rose : Captain Christy sur le fond rose de laquelle apparaîtraient desstries rose foncé. Si cet accident peut se fixer, cela nous procurera une nouvelle variété de mérite. GE La Fraise de Bretagne, dont il se fait une très grande cullure aux environs de Plougastel pour l'exportation en Angleterre, est dans le marasme, par suile de certaines cultures qui auraient été tentées avec succès par les Anglais. Les arrivages à Dinan ont été cette année d'environ douze wagons par jour représen- tant une cinquantaine de mille kilos, alors que les années passées il en arrivait des trains entiers. Ces fruits aussitôt débarqués sont emballés dans des paniers légers et coquets, puis embarqués sur les petits vapeurs qui font le service de Dinan à Sou- thampton par la Rance Expédiés : vers 4 heures du soir, ils arrivent le lendemain matin très frais sur les marchés de Londres. MS he Lu Lr Lin Mu TE sun UT di Æ 138 LE MONITEUR D’HORTICULTURE Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1896. — Nous donnons un extrait du programme des questions qui sont proposées pour le Congrès des sociélés savantes de 1896 : Section des sciences : 4 Description détaillée des tourbières d’une région particulière. Altitudes et lati- tudes. Terrainssiliceux et calcaires. Examen de leur faune et de leur flore, 19% Mode de distribution topographique des espèces qui habitent notre littoral. 13° Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs français. 14° Etudier au point de vue de la piscicul- ture, la faune des animaux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans les eaux. 20° Géographie botanique comparée des bassins de l'Isère et de la Durance. 21° Sur les nouvelles variétés de plantes cultivées susceptibles d'augmenter la ri- chesse nationale. 22° De l'importation fortuite et de la na- turalisation d'espèces végétales. 23° Etude des arbres à quinquina, à caout- chouc et à gutta-percha et de leurs succéda- nés. Quelles sont les conditions propres à leur culture ? De leur introduction dans nos Colonies. Emploi des procédés chimiques pour l'extraction du produit qu’ils fournis- sent, 24° Faune et flore des eaux souterraines. kr Maréchal Niel à fleur — Les horticulteurs allemands La Rose : blanche. font actuellement grand bruit au sujet d’une nouvelle variété de Rose: Maréchal Niel à fleur blanche, qui fit son apparition en 1893 chez un rosiériste de la Thuringe; elle s'était dé- veloppée accidentellement sur le rameau d’un fort pied de Maréchal Nielet elle est dès lors restée bien fixée. Cette superbe rose jaune est trop connue et appréciée pour qu'il soit nécessaire de faire son éloge ; aussi la variété à fleur blan- che a-t-elle beaucoup d'avenir, si elle a con- servé toutes les remarquables qualités de la forme typique. EE atteinte par le pourridié, 564 ceps étaient Le pétrole etle pourridié de la vi- ” gne. — Le Vigneron champenois publie le ré- sultat des applications faites, contre le pour-. ridié de la vigne, par M. Raoul Chandon, * d'Epernay. Nous en extrayons la note ci-dessus. «.. Dans une vigne, dit-il, située en #eu-. hes sur le territoire d'Epernay et fortement choisis, le 17 juin 1893, et divisés en 6 lots pour servir de base à l'étude de l’influence « de la kérosine sur la vigne. On pratiqua au- tour de chaque cep une cuvette de 50 centi-. mètres de rayon sur 15 à 20 centimètres de profondeur, en ayant soin de laisser un peu deterre autour de la souche ; puis on remplit | de mousse de tourbe, imbibée du dixième de. son poids de pétrole, le fond de l’excavation 1 qui fut ensuite recouverte de terre. 4 1% lot, 12 ceps traités à 100 gr. p° 6 ceps 2° — A8 — 200 6 — î pere a 250 6. 220 M parent 300 6 “4 5° — 144 — 390 6 — 4 Be Ma 100 6t524 « Au mois d'août de la même année, je constatai une végétation normale-dans la partie de la vigne soumise au traitement. Le: régime des racines partant du collet avait traversé la mousse de tourbe sur une lon- gueur de 20 à 25 centimètres pour venir sem développer dans le terrain d’alentour. Les É: radicelles situées danslatourbe, qui sent en-« core le pétrole, sont saines et vivaces; mais“ celles dont les extrémités, après avoir tra- versé Ja cuvette, prennent leur nourriture“ dans le sol, sont recouvertes de blanc et” mortifiées en partie. Afin de s'assurer de la duréede l'effet produit par ce traitement, cette vigne ne recut pas le labourage ordi-« naire l’année suivante. On se contenta de bêcher le sol à l’entour des cuvettes. Quel- : ques mois après, en juin 1894, la mousse de. tourbe n’était pas encore décomposée, lesra-" cines qui l’avaient traversée n'étaient plus ma- lades. 5 la vigne a repris sa Véters normale. | LUCIEN CHAURÉ. ñ i JARDIN FRUITIER On terminera le palissage des pêchers, on _greffera en approche afin de garnir les vides, on éclaircira les fruits. ? La récolte des pêches précoces commence: on devra, si on veut qu'elles se colorent, dé- tourner les feuilles qui empêchent le soleil de les atteindre ; au besoin on en coupera Lquelques- unes, mais très peu, pour ne pas nuire à la végétation des pêchers; cette opé- ration devra se faire aulant que possible par _ untemps couvert. . On pincera les bourgeons de la vigne à - deux feuilles au-dessus du raisin en ré+er- - vant ceux des bourgeons qui doivent pro- - longer la charpente. _. On surveillera attentivement les premiers symptômes de maladie sur la vigne afin d'y $ appliquer promptement la mixture sulfu- _reuse (4) pour le Mildew: ou la fleur de Ë soufre ét le soufre Sehlæsing pour Poïdium. … -Onéclaircira avec des ciseaux très effilés les grains des grappes trop serrées. Vers la fin du mois.on grelfera en écus- son Jes jeunes plants d'arbres fruitiers. _ On soïgnera la récolle des poires precuces en ménageant les boutons à fruits pour l’an- À née suivante. : En cas de sécheresse, on arrosera aupieil touslesarhres même lesvieux et onles serin- guera. On n’altache pas assez d'imporiance à l'arrosage des arbres fruiliers, ce qui peut parfailementse faire dans les petit-s cultures. Le fruit y gagne en grosseur et en qualité, È el l'arbre en vigueur, ce dont il est facile de se rendre comple en faisant une expérience comparative sur deux sujets de même variélé. d - On continuera la chasse aux limacons, aux escargots el aux insectes, qui attaquent les » fruits à mesure qu'ils mûrissent. À JARDIN POTAGER L'4 : On sèémera les derniers pois tardifs, on repiquera les choux à mettre en ‘place le mois suivant, on plantera les choux-fleurs et les poireaux pour l'hiver, on pincera les to- (4) Voir Monileur d'Horticulture des 25 jauvier et 10 “ évrier 1894. % 1 | LE MONITEUR D'HORTICULTURE ui mates afin d'arrêter la sève dans les fruits qui deviendront plus gros: mais on ne sup- primera pas les feuilles comme on a souvent la mauvaise habitude de le faire: ce procédé hâte la maturité. iles! vrai, mais très souvent il provoque l’oïdium, surtout si la saison est humide; de plus les fruits grossissent moins et ont moins de qualité. On posera des tuiles sous les melons afin d'éviter la pourriture. - Onrajeunira les plants de fraisiers avec les coulants. Ou tordra les tiges des oignons, des écha- lo.les, des aulx qu'on voudra con-erver pour l'hiver. On buttera les céleris, on arrosera largc- ment le véleri-rave; on liera la chicorée et la scarole pour la faire blanchir. On récol- tera les graines des plantes polagères à me- sure qu’elles müriront. JARDIN D'AGRÉMENT On sèmera les plantes bisannuelles desti- nées à garnir les corbeilles au printemps proch'in. On pourra commencer le marcoltage des OŒiliets en pleine terre. On débarrassera soigneu*éement ,tous les matiis, les rosiers des roses fléiries et même des boutons mal formés, qui épuisert le su- jet sans bon résullat: on coupera toutes les branches qui s’'emporleront pour laisser au sujet sa forme régulière si ce sont des tiges ou demi-liges ; vers Ja fin du moison pourra commencer à greffer les rosiers en écusson à œil dormant. On plantera de distance en distance des Héliotropes et des Résédas afin de parfumer le jardin. On bouturera les Chrysanthèmes de l'Inde. SERRES ORANGERIE CONSERVATOIRE On soignera tout particulièrement Ja flo- raison des Gloxinias, des Gesnérias, des Achiménès, des Orchidées ; on les préservera attentivement des coups de soleil, on nel- tuiera fréquemment le feuillage des Camel= lias. Jean-Ernèést Cnauré. ke LES ORCHIDÉES CATTLEYA Harpyaxa. Lors de la récente vente aux enchères publiques de la célèbre collection de Selwood en Angleterre, un Cattleyx Hardyana, var. de Sehrood, composé de 24 pseudo-bulbes avec quatre départs a été adjugé 3,710 francs. Une autre plante de la même variété, ayant quelques pseudo- bulbes seulement et deux départs a aussi trouvé acquéreur à 1,850 francs. Le C. Hardyana est un rare et magni- fique hybride raturel entre lès C. gigas et C!. aurea ; cette variélé de Selwood a les pé- tales et sépales d'un mauve rosé marginé de blanc; le labelle est marron velouté avec une belle macule jaune de chaque côlé. CATTLEYA CITRINA. Une nouvelle qui va bien surprendre tous les Orchidophiles ! Le comité de floriculture de la Société Royale d'horticulture de Londres vient de décerner un Certificat de Mérile de première classe au Cattleya citrina, orchidéeintroduite depuis longtemps dansles cultures. Cette belle es- pèce est si connue et si répandue actuelle- ment, que, jusqu’à présent, personne n'avait songé à la présenter à la section de ce Co- mité qui juge les apports d’Orchidées. C'est pour réparer un peu tardivement cette er- reur, que celte récompense a été accordée à une plante devenue si populaire à l’époque actuelle!!! L’EXPORTATION DES ORCHIDÉES. Pour donner à nos lecteurs une idée de la quantité d'Or- chidées récollée dans certaines parties de l'Amérique, nous leur signalerons que le « Rapport officiel » des marchandises, con- trôlées au port de Suvanilla en Colombie, men- tionne qu’il a été embarqué dans cette ville, en 4894, 54,600 kilogrammes d'Orchidées, poids net. Les 71 0/0 de ces plantes étaient expédiées à des maisons anglaises. Quant aux espèces d'Orchidées qui composaient ces expéditions, elles se répartissaient sur- toutentre les genres Odontoglossum et Cattleya. CATTLEYA FLORIBUNDA. Ce Cuttleya qui n’a été importéque récemmenten Europe, grâce à l’intrépidité et au zèle de M. Ed. Kla- bock, le fameux collecteur de l’Æorticulture internationale de Bruxelles est la plus mer- LE MONITEUR D'HORTICULTURE veilleuse introduction nouvelle d'Orchidées : de ces derniers temps. | Le Cattleyafloribunda parait ètre un hybride | ; naturel entre le C’. maxima et quelque variété de C, labiata; ses fleurs sont relalivement grandes, aux segments et labelle larges, et | sont portées sur des hampes très fortes, au 1 nombre de 10, 15, quelquefois même 20, sur un bulbe!!! De sorte que, d'après la descrip- | tion du collecteur, il n’est pas rare de voir desplantes, mémecomparativement fai- bles, porter jusqu’à une centaine de fleurs. Les fleurs du Cattteya floribunda sont d'un … brillant coloris carmin foncé, sauflesvaria- « tions de teinte dans certaines formes. Les : anciennesligesflorales portées parles plantes introduites, ainsi que les fleurs séchées, ‘dé- montrent qu'aucune autre espèce ne peut lui être comparée comme floribondité ex- trême et intensité magnifique des coloris. Son époque de floraison est de septembre à décembre et il réclame les mêmes soins de culture que ceux donnés à la majeure par- tie des Cattleya de la section des labiata. EC ee PTE À UC DICTIONNAIRE" DES ORCHIDÉES HYBRIDES. Ce joli volume in-18 cartonné, tête dorée, par E. Bohnhof, comprend la liste de presque tous les hybrides artificiels et naturels, connus au 1°" janvier 1895, parfois le nom © de leur obtenteur ou introducteur, la date : de leur apparilion, ainsi que des clefs établissant pour chaque espèce une partie des semis obtenus et leurs synonymes, Cet ouvrage est un guide, indispensable à tout amaleur d'Orchidées, s'adressant aussi bien aux collectionneurs proprement dits qu'il renseignera plus ou moins sur Forses de chaque hybride, qu’à (ous ceux qui s'occu- pent spécialement d’hybridations, en leur permettant de retrouver rapidementtous les gains obtenus pour chaque espèce. Nous lui ferons cependant un petit re- proche au sujet de l’omission, invonlontaire sans doute, de quelques-uns de nos beaux hybrides, tel que le Catlleya parthenia de M. Bleu, par exemple. Ce travail qui a demandé à son auteur dés | recherches minulieuses, mériterait d'être re- vu et complété avec soin, cequi aura prochai- - nement lieu, nousl’espérons, lors de la publi- calion d’une seconde édition, O. BALLIF. 4 èts, , , ‘ Samui der ht ee din. es, one et oi à ÈS né Sn dt LE MONITEUR D'HORTICULTURE 145 nl LA GERMINATION « À GRANDE VITESSE » Tout le monde a pu lire, dans le supplé- ment littéraire d’un journal politique de | Lyon, un article de M. Henri de Parville sur te. + 246 "PA mé hate di : he fi à détail Y RP TR La germination spontanée, article qui nous a surpris par le titre d'abord et ensuite par le fond. Nous sommes habitué à trouver une plus juste appréciation des choses dans les chro- niques de ce savant vulgarisateur que nous lisons assidüment dans les Annales, chaque semaine. Et d’abord, pourquoi ce litre qui n'a au- cun rapport avec le sujet? L'arlicle,en effet, ne parle que d'un moyen d'accélérer la germination et devrait plutôt porter comme titre a Germinalion accélérée. Chacun sait d'ailleurs que la germination spontanée est un mythe, L'auteur de l’article parle des expérien- ces récentes relatives à l’action de l'acide formique sur la germination des graines, expériences qu'il croit nouvelles et qu’il s’i- magine devoir révolutionner les procédés actuels de culture. ‘ L'action de certains corps sur la durée de la germination des graines est connue depuis longtemps et a fait l'objet de nom- breuses expériences que nous avons répé- tées même, il y a quelques années. Nous citerons seulement le chlore, le brome et l’iode, qui nous ont donné, comme aux expérimentateurs qui nous ont précédé, des résultats très appréciables, L’acide formique, indiqué plus tard, rem- plit le mème but. On peut trouver une foule d'acides qui. dans une dissolution aqueuse très étendue, diminueront d'une facon sensible la durée ordinaire de la germination. Mais la ques- tion qui se pose est celle-ci : Y a-t-il quel- _ que intérêt pratique à accélérer la germina- tion et oblient-on par la suite une végéta- tion plus rapide, ou, en d’autres termes, l’avance obtenue se maintient-elle ? Malheureusement les expériences faites jusqu'ici obligent à répondre non! à cetle question. Toutes ces manipulations sont restées dans le domaine des laboratoires et n'ont pu être élendues à la cullure indus- trielle. Jusqu'à preuve du contraire, il faut croire que l'avance ne se maintient pas et qu'il advient des graines ainsi traitées par des produits chimiques divers ce qu'il est advenu des graines arrosées à l’eau chaude dans les expériences entreprises par la So- ciété nationale d’horticulture, il y a vingt ans : on gagna 5 à 6 Jours sur la germina- tion; mais la différence s’effaca peu à peu, et on ne put ensuite en constater aucune entre les plantes nées plus tôt et celles ar- rosées à l’eau froide qui étaient venues plus tard. La germination & grande vilesse ne me pa- raît donc pas êlre un progrès sensible en agriculture, et nous persistons à croire que les embarras causés par les manipulations d'acides, les iasuccès que l’on aura pour un dosage mal fait, ne seront pas compensés par le bénéfice négatif, ou au moins dou- teux, qu'on obtiendra en avançant de quel- ques Jours (ou de quelques heures) la ger- mination des graines. Ph. Rivoire. ANT LES PLANTES DE SERRE (Suite.) BOUGAINVILLEA. Les Pougainvilleu sont des arbrisseaux volubiles à feuilles ovales lancéolées, por- tant des fleurs accompagnées de grandes bractéees d'un joli rose, ce qui constitue Ja beauté de la fleur. Ces végétaux sont fort en honneur en An- gleterre oùon lescullive beaucoup, en pleine terre, pour garnir les murailles ou les vitres des serreschaudes. Aujardin Royalde Wind- sor, aux jardins de Park Place à Henley-on- Thames, nous en avons vu de magnifiques spécimens garnissant de grands espaces. Pendant la végétation, ces plantes exi- gent de copieux arrosements et de la cha- leur ; cependant, sous notre climat, ces plantes pourraient se contenter d’une bonne serre tempérée. Comme presque toutes les plantes grimpantes, les Bowgainvillen ai- ment beaucoup la lumière ; ils croissent avec vigueur, et dans l'espace de quelques années on obtient des exemplaires forts remar- quables. 146 LE MONITEUR D'HORTICULTURE Le Bougainvillea glabra est celui quise prête le mieux à la culture en pot. I faut avoir vu les « show plants » des Anglais pour se faire une idée de la beautéet de la culture de ces arbustes, ainsi que des ser- vices qu'ils peuvent rendre par leur port compact etles milliers de branches garnies de bractées roses qu’ils présentent aux yeux des amateurs. Originaire de l'Amérique du sud. Le B. speciosa, plus vigoureux que le pré- cédent, est employé pour couvrir de grands espaces. Les tiges et les branchessont abon- BOUGAINVILLEA SPECI9sA (Haage et Schmidt) damment garniés d’épines, les feuilles ovales sont pubescentes, IL produit coutinuelle- ment une quantité d'immenses panicules de bractées, d’un délicat lilas rose. Originaire du B ci En hiver quelques semaines de repos sont nécessaires aux Bougainvillea ; on prolilera de ce moment pour pratiquer la taille des plantes, en supprimant certaines branches inu iles qui font confusion. = Quant à la multiplication, on la fait de boutures de rameaux, ou à l’aide de racines plantées à l'automne ou auprintemps, dans un sol composé de terre de bruyère et de terre franche. Cette plante, dédiée à Bousaidviles un de nos plus célèbres navigateurs, devrait, rien que pour ce fat, être plus en honneur chez nous que chez nos voisins d'outre- Manche. JAG. (A suivre.) L'OTIORHYNCHUS LIGUSTICI (L.) SES DÉGATS. SES MOEURS ET SES MOYENS DE DESTRUCTION. Les agriculteurs et les horticulteurs se préoccupent beaucoup, cette année, des dé- gâtsconsidérablescausés à leurs culturespar un charancon L'orIoRHYNCaUs LiGUsTIer (L.}, qui s'est multiplié pur millions et menace de devenir un fléau pour l’année prochaine. M. Forgeot, horticulteur, vient de m'a- dresser un assez grand nombre de cet Ofio- rhynchus.UGet insecte, me dit-il, s’estrépandu par milliers, cette année, dans nos planta- tons horticoles de. Vitry-sur-Seine, et comme il dévore (à l’état d'insecte parfait) les bourgeons de Pivoine, c’est un véritable fléau. Que faut-il faire pour le détruire ? Au même moment, cet Ofiorhynchus, tait adressé ct signalé de divers pays. Dans Seine-et-Marne, il dévorelesjeunts tuzérnes et aussi les prairies naturelles; aux envi- rons de Paris, il mange les bourgeons de‘la vigne, les asperges à mesure de leur Sortie de terre; dans d'autres coutrées il grimpe aux arbres fruitiers, dévore les jeunes bour- geons et les fleurs : on me signale certains pruniers (Quetsches) qui ne donneront pa un fruit cetie année. LENOIR L'oriornyNenus LiGusrict(L.) est un coléop- tère de la grande famille des Rhyÿnchophora (vulgo Charançon); il a de-9 à 13 milli- Matte de longueur, le corps est subova- laire; les scrob-s sônt creusés jusqu'aux yeux ;°le prothorax est transverse, arrondi exlérieurement ; la vesliture des élytres est subsquameus-, grisätre ou gris pommelé;les fémurs antérieurs sont dentés en dessous. Cet insecte est très répandu en France et tout particulièrement dans le. bassin de ‘la Seine, Ea temps ordinaire il appurëil au commencement d'avril el il disparail vers le 20 ou 25 mai. Eu 1889, j'ai eu la bonne fortune de pou- voir étudier, sur les coteaux de Suresnes, m'é- F. on D D 7 » Fe- ) ses mœurs et ses premiers élats, restés in- connus jusqu'ici (1). _ Mœurs. — L'O!. Liqustiei est crépuscu- laire ; le jour, il s'enfonce en terre, au pied des plantes, se cache sous les détrilus, les racines, elc., les deux sexes sont aplères, après l’accouplement qui a lieu le soir oula nuit, la femelle se dirige vers un champ de luzerne,. s'enfonce en terre au pied de Ja plante, et pond sur les racines. L'éclosion de l’œuf exige environ quinze jours, la larve vit aux dépens de la racine de la luzerne, il ® OTIORHYNCHUS LIGUSTICI (grossi 3 fois). ne m'a pas élé donné de connaitre la chry- salide ; je suppose que c'est sous celte forme que l'insecte passe l'hiver. Au printemps, les insectes parfaits sortent, le soir, de la luzerne par milliers, ils se répandent daus les cultures voisines, — D'une facon générale, dans les années or- . . de » ’ . … dinaires, les dégâts causés par l'O/hiorynchus . Liqustiei ne sont pas considérables : il arrive bien de ci, de là, qu’une vigne ou des as- perges sont allaquées plus ou moins dans les environs de Paris; mais ce sont des cas fortuits, qui généralement ne se renouvel- lent pas les années suivantes. À quelle cause altribrer le. développement anormal de cet insecte, et sa voracilé extraordinaire? Je ne me l'explique pas; quoi qu'il en suit, le mal existe, il faut au plus tôt arrêter la propagation de ce fléau. Dans le cas de M. Forgeot, cette invasion prend une graxilé exceptionnelle; la pro- priété est entourée de murs, il y alongtemps qu'on »’y cullive plus de luzerne. Bien que l'insecte soit vplère, nous savons qu'il est armé d'ongles puissants, qui lui permettent de grimper après les murs; est-ce de cette façon qu'il s’est introduit, par quantité, dans les cullures de Pivoines? ou bien faut-il (1) Société Entomologique de France, 1890, p. xx. : LE MONITEUR D HORTICULTURE ———————? 147 supposer qu'il sest multiplié dans la pro- priété même, aux dépens des racines d'une plante qu'on découvrira plus tard, ce qui se- rait une nouvelle adaptalion? Dans le pre- mier cas, le mal ne serait que passager et ne se renouvellerait probablement pas l’an- née suivante. Dans le second cas, on fera bien desurveillerson éclosion, au commen- cement d'avril prochain et de le détruire, par les moyens que nous allons indiquer. (à suivre) DECAUX. Membre de la Société entomologique de France. 49, A LETTRES HORTICOLES A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS Suite.) Jeudi 23 mai, Premier jour sérieux, 2 francs d'entrée, Je m'empresse d'arriver de bonne heure pour... noter; j'ai donné reudez-vous à Janie, et à nous deux nous ferons bonne besogne, je l'es- père! Pourquoi souris-tu? Cela ne l'inspire pas confiauce? Tu as tort, car à deux on se cou mu- nique ses impressions! Commençons d'abord par le nouveau match Lixpex-Saxper, les Montaigu et Capulet de l'hor- ticulture : « Concours pour une ou plusieurs plantes nouvelles fleuries ou récemmen duites en Europe. » Te souvient-il du... potin que leur premier match tit à Gand en 1893 ? Ce fut Sander qui lemporta, mais à Paris les jurés, de meilleur goût, ont jugé que Linden était supérieur, et c'est lui qui décroche la grande médaille d'or avec : un Begenia Faureana (sic) aux feuilles tachées d'argent et un B. Lambhergeana, un Hemiteliu Lindeni, un Miconia vesicaria, vert loncé à poils roses, un Trades-antia superba, uu Caladium Lillputianum, pelites feuilles vertes tachées de blane, un Geonoma tenuifolia petites feuilles rosées, un palmier : Acanthophænix grundis de Borneo, des Fougères : un Davallia Truffautiana, un Adiantum Clæsianum et À. li- nealum, Agathea pyymeu, etc. Chez Sander, il y a aussi de belles plantes : un Ludovica crenifolia, Al-aphila atrovirens, Heli- contia illustris var. : rubricaulis, nuance à grandes feuilles veinées rose et rouge, Begonia Rajah plante naine, feuilles pourpres, nervures vert, Richardia Lutwychei (Calla à fleur jaune), Ma- intro- 148 LE MONITEUR D'HORTICULTURE mn rantai Sanderiana, Alocasin Sanderiana nobilis, Salmia Laucheana, Vriesia : Président Fuure, issu du V. fenestrulis panaché jaune. Les plantes dont je ne mets pas les nomsen italique ont déjà servi au match gantois. De quoi allons-nous parler? Des Roses! elles sont en quautité chez Lévêque, chez Margot- tin, etc., et elles obtiennent toujours le même succès bien justifié, car toutes les belles variétés y sont réunies, en belle culture! mais pas de nou- veautés marquantes à part Mme René Berge, jolie fleur rose chair issue de Merveille de Lyon à Chantin, et une qui nous arrive, pour la deuxième fais, de Bordeaux; elle ressemble à un Paul Neyron mais plus mal tournée. Elle serait d’après l’exposant, Duprat, issue des roses Ulrich Brun- ner X Georges Dess; jusque-là je n’y vois aucun inconvénient, mais il m’a été impossible d’avoir de plus amples renseignements car le présenta- teur nous ayant affirmé, de la meilleure foi du monde j'imagine, qu'un Américain lui avait offert par lettre 75,000 francs, de l’édition, alors qu'il en voulait 100,000 francs, Janie a été prise d’un tel accès de fou rire que j’ai eu des craintes sérieuses, et j'ai dû l’entraîner loin de cetle na- tive ! des bords de la Garonne. Pernet-Ducher, le grand rosiériste lyonnais, nous fail admirer quelques nouveautés, non au commerce, et qui promettent; j’attendrai les noms pour te décrire les n°5 38, 44, 100. Puisque nous sommes à Lyon, je saisis Crozy, le père du Canna à grande fleur, qui expose quelques nouveautés. D'abord et en tout hon- neur, Mine Félix Faure, large fleur à fond jaune maculé rouge vif; Mme Abel Chatenay, ruuge vif et jaune; Avant-Garde, jaune piqueté rouge, et. triste pensée toujours douloureuse au cœur, Souvenir de Jean Chauré, large fleur rouge vif... Merci mille fois, mon cher Crozy, pour cette délicate attention en l'honneur de notre pre- mier Rédacteur. Plusieurs autres lots de Cannas ont fait florès d’abord chez Molin, ou je note, soit en nouveaux ou anciens, comme ils sont tous très beaux : Pré- sident Carnot, feuillage noir, fleur rouge orange; Mme Gindre, feuillage vert, fleur orangé; Aegla, rouge maculé et bordé jaune; Paul Sigrist, rouge pointé et bordé jaune; Rosalba, jaune pâle piqueté rose; Mme de Montefiore, jaune piqueté rouge vif, Amiral Avellan, jaune piqueté rose ; Soleil de Bellecour, jaune piqueté rouge; Papa Canna, rouge jaunûtre ; Sénateur Montefiore. jaune orange bordé jaune ; Souvenir d'Antoine Crozy, rouge bordé jaune, et Mme Crozy, rouge bordé jaune, la mère de toutes les belles varié- tés, y compris la jolie Reine Charlotte. De leur côté, Billiard et Barré obtiennent la médaill: d’or avec leur lot de 50 variétés, bien choisies, bien soignées et bien étiquetées, l'éti- quelte portant en plus du nom, la date de la mise au commerce; jy verraissans inconvénient, joindre le nom de l'obtenteur. Partisan d’un étiquetage correct, je vois avec plaisir soigner cette partie aux exposilions, et, si j'étais... membre du jury. je ferais peser dans la balance un étiquetage propre. et exact. A ce propos, pourrais-tu me dire pourquoi le petit Géranium à feuilles panachées qui sert à former de jolies bordures, est étiqueté dans un lot, Mme Salleron, et dans un autre, Mme Salle- ray ? Lequel à raison? je pencherais pour le second. Puisque nous parlons Géraniums, continuons Géraniums! ils font un effet resplendissant sous la tente, et Nonin l'emporte sur ses concurrents pour la médaille d'or ; cilons : Admiration, blanc, centre saumon; Président Félix Faure, vermil- lon, centre blanc; Secrétaire A. Chatenay, rouge pourpre; Mme Jules Chrétien, fond blanc en- touré violet bleu; André Theuriet, saumon vif, centre blanc; Auguste Poirier, lilas rouge foncé; Copernic, rouge bordé saumon; Acide Pasquier, rouge, centre blanc; #. Jules Chré- tien, centre blanc, bordé rouge ; Gloire byonnaise, rouge brique; Turenne, violet foncé maculé feu; Secrétaire Cusin, Saumon; Ville de Poitiers, large fleur rouge vif; Perle, blanche; Lucien Chauré, larges ombelles, grenat amarante avec onglet capucine ; Eugène Theulier,rouge orange, grosses fleurs; Henri Royal, fleurs violet vif, pétales su- périeurs maculés feu ; Kaléidoscope, fleur rose carminé, etc., elc, Pour les Géraniums à feuilles ae lierre,ce sont Theulier et aussi Nonir qui tiennent la corde avec la France, lilas rose, de Quatrefages, violet; Mme Crousse, rose saumon ; Mme Pelletier, rouge cerise; P. Duchartre, magenta ligné pourpre; Mlle Clémentine Theulier, rose ligné pourpre; M. Vaury, rouge groseille maculé pourpre ; M. Jacqueau, rouge orangé; Gloire du Trocadéro, violet foncé, etc., etc. Oh, une veine! j’aperçois Marcel, notre très intelligent paysagiste, en train de photographier diverses vues de l'exposition. Je vais gentiment lui subtiliser un ou deux clichés et tu auras un ensemble de la grande tente vue de dos... de la statue... Là, c'est fait! Nous nous heurtons à un groupe d'amateurs qui ont l'air de porter une grande attention à la conférence sur les Orchidées; si l’orateur n’em- poigne pas, le sujet passionne; tant mieux pour celte fleur! LE MONITEUR D'HORTICULTURE 151 . Je vais aux flantes nouvelles de Sallier et Le cilerai en passaul les magnifiques Caladiums de Bleu aux coloris si tendres et si délicats, les Bertolcnias et Soneril:s, et, curiosité très rare aux exposilions, un Coffea Arabica très orne- mental par son f-uillage, et un Coffea moka chargé de fruits, de. café, bien entendu, comme tout bon caféier doit en porter. Sallier, qui doit se lasser des Fuchsias à uges érigées, veut propager ceux à rameaux pleu- reurs (Fuchsia pendula) ; leur effet est très orne- mental et cela devra prendre. Mis dans des sus- plante très {Lr fère, Tiens ! fleurs roug+ violacé, etc. une discussion vio'ente s'élève sous la tente aux Orchidées; inatile de te dire que c'est encore Moncieure Savoye, l'ennemi desexposants étrangers, qui fait des siennes; il est aux prises avec Linden, et veut lui impuser à toute force son mauvais goût pour l’arrangement de son exposi ion. Linden proteste et ré iste à juste tre ; l'orchidophohe s'emballe, et... finalement Linden avec un calme flamand maintient son exposilion telle. Décidément le dévoué membre de la Commis- VUE D'ENSEMBLE DE L’EXPOSITION D'HORTICULTURE, pensions ou posés sur de hauts supports, ils égairront les serres, les vérandas etles apparte- ments par les coloris variés de leurs nombreuses fleurs. Je te citerai d'abord, en attendant d’autres, les variétés: Fuchsia pendula: M. Aubin, nom de l’obtenteur, fleur rouge clair avec corolle vio- lette ; F.p:M. Keteleer, fleur blancnacré, pétales rouge c'air; F. p. compacta: Charlotte Sallier, plante compacte et ramifiée, petite fleur rosée puis, parmi ses autres plantes, un Rottlera hamo- sa, gesnériacée de l'Inde à fleur bleutée, maculée à l'intérieur de jaune d’or; un Abutilon Savitzià feuilles panachées de blanc, un Phloz decussata variegala : Comtesse de Jarnac, à feuilles panachées de blanc; un Carex Japonica marginata varie- gata, petite plante à feuillage vert panaché blanc; un Bougainvillea glabra Sanderiana, sion des expositions a fait son temps et bien mérité sa retraite ; il n’est pas trop tôt de don- ner cette satisfaction à nombre d’exposants, Sur ce: nous allons déjeuner, le sujet est plus agréable et... en passant nous nous découvrons respectueusement devant une femme en deuil, à qui l’âge et les malheurs n'ont rien retiré de son air de Majesté, elle admire aussi ! et comme son cœur doit se serrer en revoyant ces Tuile- ries où pendant dix-sept ans elle a régné en Impératrice ! Je suis revenu le soir pour te dire que les (ourniquets ont encaissé 19,615 fr. 35. Ton dévoué, Lucio. A suivre. . LE MONITEUR D'HORTICULTURE 152 JARDIN FRANÇAIS MODERNE (FIG. 18) Û - sise ORRSARS - LE MONITEUR D’ PAPAS AIO DEL VONT AS a Tes HORTICULTURE 155 ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) 8 II. LE STYLE RÉGULIER MODERNE. Les tentatives failes pendant le cours de ce Siècle pour réhabiliter le style régulier, n'ont point eu pour objectif de modifier le goût public par la restauration d'une mé- thode déchue. Les paysagistes éclectiques qui entreprirent de rattacher à l’art moderne la théorie des jardins anciens, poursuivirent un double but : 1° agrémenter les compo- sitions naturelles par quelques fragments imités des œuvres de l'École régulière ; 2° par desressources dedétails arriverà mettre ces motifs démodés en harmonie avec les goûts et les aspirations modernes. En un mot, on traita le /ardin de Palais à l'instar d’une ruine ; on lui prit ici un par- terre, là une pièce d'eau, ailleurs un quin- conce, une salle verte ou une avenue, quel- quefois même une futaie, et à ces éléments, désassociés et remaniés, on donna pour ca- dre habituel le relief mouvementé dela com- position paysagère. Ces imitations partielles de l'art ancien: sont communément nomméesparties à la fran- çaise ou jardins français quand elles sont d'une certaine importance. La première opération exécutée par les rénovateurs du style régulier fut donc une œuvre de démembrement, nécessitéepar les raisons que nous ayons exposées au Com- mencement de ce chapitre ; la seconde fut une épuration des éléments utilisés. Du fait de l'isolement des épisodes tirés de la composition régulière, les lois qui ré- gissaient l'union des différentes parties fu- rentannulées. Par suite de l'adaptation aux goûts modernes des fragments conservés, les règles qui présidaient aux détails furent modifiées. On emprunta à la méthode ancienne les formes générales du tracé, les principes de régularité et de symétrie; mais de nouvelles idées s’affirmèrent dans le choix des orne- mentset surtout dans ladécoration végétale. A l'étalage recherché du bizarre, du riche et du grandiose a succédé uneélégante sim- plicité. Les terrasses ont été abaissées, les _ L oo escaliers sont moins monumentaux, les sta- tues sont plus rares, la pierre remplace le plus souvent le marbre ; l'aspect a perdu en majesté ; mais,en compensalion, les plantes ont élé répandues à profusion ; la flore exo- tique a mêlé ses vifs coloris et ses parfums capiteux à ceux de nos essences indigènes: les gazons ont été multipliés ; les végétaux ligneux ont cessé d’être mutilés par une taille ridicule ;le jardina gagnéen charmes, l'Horticulture a pris sarevanche sur l'Archi- teclure. Notre figure 18 peut donner une idée de {la facon dont on comprend le style régulier ‘à notre époque ; el par l'étude des divers motifs empruntés au /ardin de Paluis, nous allons essayer d’exposer plus complètement les caractères qui distinguent la méthode contemporaine de la méthode ancienne. (A suivre.) " E. Deny et C. Marcez, Architectes paysagistes. 2 LA NOUVELLE ROSE HYBRIDE DE THÉ & BELLE SIEBRECHT. » Toute la presse horticole étrangère fait actuellement grand cas de cette superbe nouveauté, qui est mise au commerce cette année. Obtenue en Angleterre, l'édition fut cédée à MM. Siebrecht et Wadley, horti- culteursà New Rochelle, États-Unis d'Amé- rique, pour le prix de 4,000 dollars ou 20,000 francs!!! Les journaux américains en particulier font les plus grands éloges des plantes et des fleurs présentées aux dernières exposi- tions où cette nouveauté aurait remporté un immense succès. Le port de ce rosier est très vigoureux ; il a un beau feuillage, les fleurs sont grandes, d'une forme parfaite, d'un rose vif et luisant, baptisé en Amérique « Rose impérial » pour la circonstance. Les fleurs nombreuses sont supportées par des pédon- cules allongés et érigés. Cette variété est rustique et se prêterait admirablement au forçage, culture pour laquelle elle est parti- culièrement recommandée. La Belle Siebrecht est issue d’une féconda- tion entre la France et Lady Mary Fiterwil- 456 LE MONITEUR D'HORTICU LTURE A liam, deux variétés de roses très appréciées, et nous croyons volontiers qu’elles aient pu donné naissance à ce gain remarquable dont on signale partout à l'étranger les grands mérites. Le Gardeners Chronicle, qui recommande chaudement cette variété, nous apprend également qu'avant son départ pour l'Amé- rique, cette Rose avait été présentée et était connue en Angleterre sous le nom de Mrs. W. J. Grant, et ce grand journalhorti- cole anglais proteste avec raison contre ce changement de dénomination qui cause toujours des confusions. Re RICULTURE OUDEIS. ARBO DE L'ASPECT DES FRUITS COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ Les apparences sont souvent trompeuses. Et sous l'habit grossier peut, battre un brave cœur. Il en est un peu ainsi pour toutes les choses qui existent en ce monde, pour les hommes et aussi pour les... fruits. Cependant, pour les fruits, on peut, bien souvent, à leur seul aspect deviner la finesse et la succulence de leur chair; toutefois, hâtons-nous d'ajouter qu'il existe des excep- tions. Parmi les questions qui étaient à trai- ter au Congrès. international d’horticulture en 1895 se trouve celle-ci : « De l'aspect des fruits et des tubercules comme indice de leur qua- lité. » Après une simple réflexion, on pourrait avoir l’idée que celte question n’a qu'une importance secondaire, mais ensuite on ne tarde. pas à comprendre qu’elle mérite une ‘étude sérieuse, Aujourd’hui, si vous visitez une exposition .d'horticulture à l'automne, vous avez sous les veux, rangées sur des tables en d’inter- minables files, d'innombrables variétés frui- tières; sivous feuilletez les catalogues de nos pépiniéristes en renom, vous y trouvez une-lougue liste de fruiis dont les noms -sont.le plus souvent suivis des mentions de: « toute première qualité », « première qua- lité », et quelquefois, mais assez rarement : « deuxième qualité »; si vous lisez les ou- vrages écrits sur l’arboriculture fruitière par.nos principaux maîtres, vous.êtes tout étonné de voir combien sont différentes leurs appréciations sur les divers fruits recom- mandés. En cela il n’y a rien d'étonnant, tant ilest vrai que les arbres fruitiérs don- nent des produits plus ou moins parfaits, soumis qu’ils sont aux influences du sol et du climat des contrées dans lesquelles ils sont cultivés. Au milieu d’un si grand nombre de fruits si diversement appréciés par les connais- seurs, l'amateur encore novice aura peut- être un peu de peine pour faire son choix, l’examen de l'extérieur desdits fruits pourra faciliter singulièrement sa tâche. La forme et le volume n’indiquent abso- lument rien : car il y a de bons fruits de toutes les formes et de toutes les grosseurs; c’est la conformation de la peau et sa colo- ration qui donnent les indices les plus cer- taius. Alp. Dacuy.: Jardinier, Chef. { : (A suivre.) el | BIBLIOGRAPHIE \ } TE ET : Eten Vient de paraître : La Crénica agricola D. M.J: A. Serrato : Bureau : Carreo 444, à Conception, Chili. La 38° livraison du Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage, ouvrage illustré de plus de 3,500 figures dans le-texte:et de 80 planches chromolithographiques hors texte, par G. Nich.:1son, conservateur des jardins, royaux de Kew à Londres. Traduit, mis à jour, et adapté à notre climat et à nos usags, etc., ete., par S. Moltet, avec la collabôration -de MM. Vilmor n-Andrieux, Alluard, André, Bellair, Legros, etc., etc. Le Dictionnaire d’ Horticulture, publié dans le format petit in-4°, est imprimé à deux colonnés. Il paraît par livraisons de 48 pages contenant chacune une planche chromoli- thographique. Prix. de chaque livraison : 4 fr. 50. — Il sera complet en 80 livraisons. 1 parait plus d’une livraison par ‘1 ois. On peut souscrire dès maintenant à re complet, mais en payant: d'avance. Prixe -90 francs ; au bureau dujournal.:: 2:17: FRE PAS 4e - 5 É HAE Cunoxique : ce _ en ray0n8 : \ “ nationale d'horticulture de France. 2 tecture des jardins (suite.) Le parterre moderne : £. rhynchus ligustici (suite et fin): E. Decaur. — Lettres hortisoles : % « _ (suite). Lucio. We - ee JGRAVURES NÔIRES : ve à dr 0 0 def or die EN Éd) EEE RÉ ETS ur dE LE MONITEUR BPÉORTIOCUELTURE SOMMAIRE CHROMOLITHOGRAPHIE : PELARGONIUM ZONALE : M, ED. SHUTTLEWORTH Au Ministère de l'Agriculture. M. Gadaud. Ministre de l'Agriculture à Reims. Distinctions honorifiques. Le prix du raisin au Brésil. Soins à douner, pendant le mois de juillet, aux Chrysanthèmes cultivés pour la grosse fleur. Le maquillage des fruits. Dipladenia atropurpurea. L'émigration des. jar- “diniers. Exposition de Chrysanthèmes. Lucien Chauré.— Les Pélargoniums zonales: Otto Ballif.— Semis A. Lesouds. — Encore la Rose : Belle Siebrecht : Oudeis. — Les Orchidées : À Ja Société Cypripedium calceolus X< macranthum : Oflo Ballif. — Archi- Deny et C. Marcel. — Entomologié horticole: L'Otio- A propos de l'Exposition de Paris Pélargonium zonale : Mme H, Mills. — Rose : Belle Siebrecht. Serre du Parc de la Gal- Jerie : Parterre moderne. LR _ + Au Ministère de l'Agriculture. — Bcole Nationale d'Horticulture de Versailles. » Le Ministère de l'Agriculture vient de mo- difier comme suit le programme des condi- tions d'admission à l'École Nationale d'Hor- ticulture de Versailles. » A partir de la rentrée de 1895, l'admis- sion aura lieu exclusivement par voie de concours, et le nombre des élèves à rece- voir est limité à 40 par année. Le concours d'admission commencera au siège de l'École, à Versailles, le deuxième hundi d'octobre (AA octobre) à une heure. Les épreuves comprennent : 1° Une composition d'orthographe; . 2° Une composition trancçaise (récit, let- tre., etc.) ; . 3° Une composition de mathématiques {questions ou problèmes d'arithmétique ou de géométrie appliquée) ; 4 Des interrogations sur les notions d'histoire naturelle, d'agriculture et d'hor- ticulture. * Lesdemandes d'admission, accompagnées des diverses pièces portées au programme, devront être adressées au Directeur de l'École et lui parvenir avant le 10 sepfembre. >) 40 suisLer 1895. Mic Pa À FN ut M. Gadaud. Ministre de l’Agricul- ture, à Reims. — Par suite de l’anniver- saire de l’assasinat du regretté M. S. Carnot, le pays étant en deuil le24 juin, la distribu- tion des récompenses aux lauréats du Con- cours agricole de Reims a été avancée d'un jour et reportée au samedi 23. Accompagné de MM. Tisserand, directeur de l'Agriv&ture; . Philippe, directeur de l'Hydraulique agricole ; Girard, chef du ca- binet et Doriac, secrétaire particulier, M. le Ministre a quitté Paris à 8 h. 20 du matin. Nous rendant nous-même à Reims avec un de nos amis, M. le capitaine Azéma. M. Gadaud avait bien voulu nous faire l'honneur de nous inviter à prendre place dans son wWagon-salon où nous nous rencon- trions avec M. Bertrand, député de Sainte- Menehould. Arrivé à 10 h. 20, le Ministre a été reçu à la gare par les autorités du département, puis, à la suite des réceptions à l'Hôtel de Ville, il a visité le Concours qui, cette année, offrait une importance extraordinaire. Rien n'a manqué à cette fête de l’agriculture ; Concours hippique, Exposition canine el Exposition horticole. De cette dernière, nous aurions voulu dire beaucoup; constatons sans appuyer qu'elle ne répondait pas à ce qu’on en attendait. Placée en travers d'un boulevard, alors qu'elle pouvait avoir pour cadre l’admirable promenade de la Patte-d'Oie, elle a manqué son effet. Pêu d'exposants : sous avons conslaté 158 LE MONITEUR avec surprise et regret l'absence des membres exposants de la Société d'Epernay, qui ont pourtant fait leurs preuves ? On nous dit que... Mais laissons cela et.. prochaine exposition rachètera celle-ci. C’est à MM. Vilmorin et Cie qu’échoit le prix d'honneur pour leurs, toujours, remar- quables plantes annuelles; puis viennent MM. Bruneau, de Bourg-la-Reine, avec des arbres fruitiers; Billard et Barré avec un magnifique massif de Cannas; Paillet de Ehatenay pour arbustes fleuris; Salomon de Thomery pour raisins; Henry Moreaux de Reims, etc., etc. Après avoir tout visité, M. le Ministre de l'Agriculture a présidé à la distribution des récompenses, et, à la suite d'un discours des plus patriotiques, on ne peut plus de circonstance, et bien goûté par nos vaillan- tes populations champenoises, il a remis la eroix dela Légion d'honneur à M. Lhotelain, président du Comice agricole. (L'accueil fait à cette récompense a grandement justifié l'excellent choix fait par le Ministère), puis la Croix de chevalier du Mérite Agricole à MM. Prévost (A. S.), horticulteur à Bois-Co- lombes ; Verrier viticulteur à Mareuil ; Cou- vreur à Fismes, Oseance à Fresne, Paté à Pierry, Richomme à Clesles, Laurent à Con- nantré, Lefert à Auve, Jesson à Souain, le D:' Giraux à Châlons, Mancez à Vauclerc, C. Duval à Vertus, Faure, inspecteur au service des eaux d’égout ; Renaudin à Saint- Pierre à Arnes, Populus à Grauves. Parmi les autres récompenses nous no- tons: Prix à l'horticulture, Rappel de Prime d'honneur à MM. Marquelot et fils à Fismes. Prix à l'arboriculture, Prime d'honneur, objet d'art et 250 fr., à MM. Machet et Josem, horticulteursà Châlons-sur-Marne ; Médaille d’or à M. Redont à Reims; Médaille de bronze et 500 fr. à M. Voité Ernestà Tin- queux-les Reims, Médaille de bronze et 250 fr. à M. Ernest Moreau, horticulteur à La Garenne de Gueux. Pour création de vignobles : Objet d’art à M. F. Charbonneaux à Reims; Médaille d’or G M. à MM. C. Benoist à Reims et Brisset- Fossier à Reims ; médaille d'orà M. Vasseur (Alexandre) à Epernay. . espérons que la D’'HORTICULTURE TS mn RG vés pour là grande fleur. — Au com- En rentrant le soir à Paris, M. Gadaud aŸ pu juger de l'enthousiasme avec lequel il 24 | été recu, comme aussi nous pouvons l'as-"h surer que sa visite et sa /ermelé ont pro- : | duit la meilleure impression sur nos braves“ champenois. Distinctions honorifiques : M. J. A. Lepère fils, arboriculteur à Montreuil a été norumé Officier du Mérite agricole et MM. E. Bouvier, jardinier horticulteur à Etretat; E. Bernard horticulteur à Bor-"h deaux ; C. Bonin horticulteur à Thevol (Allier); A. Guignard instituteur à Nanteuil (Deux-Sèvres, ont recu la croix de Cheva-\ lier du même ordre. an >) Leprix du Raisin au Brésil. pari une note adressée au Bulletin d'arboricultur J | belye, le D' Baretto, de San Paolo (Brésil), } rend compte des bons résultats que produit. | la culture de la vigne traitée à l'Européennew } et ajoute que, pour une vente de charité“ tenue au moisde février, il a fourni 70 kilos*h de raisins qui ont été vendus aux enchères | environ 30,000 francs. Une grappe de 7reb- biano a été vendue 1,200 francs et une dur Syrian a atteint 1300 francs (sic). Nous n'ajoutonsrien, nous reproduisons ! ae Soins à donner, pendant le mois: dejuillet, aux Chrysanthèmes culti- mencement de juillet, nous dit M. Chabanne, les Chrysanthèmes doivent avoir subi less deux pincements et montrer les tiges quiré# sultent de la deuxième opération. Ces tiges ne doivent HOT toutes être conservées, surtout s'il s'en montre un grand nombre: mais ilne faut pas en sup- primertrop vite etles laisser toutes atteindre un certain développement. Ce n’est, en effet, qu'au bout d’un certain temps que l’on dis- tingue facilement celles qui, se nourrissant bien, deviennent vigoureuses et bonnes à à conserver, de celles qui, mal placées, ou / LE pour toute autre raison, profitent peu el : restent chétives. Cette suppression doit se faire vers la fin Me juillet. On choisit alors les tiges à con- Server au nombre de 6, 5, 4 ou 3, selon la vigueur des plantes, Et Von rase toutes Jes s autres. —… L'ébourgeonnement le long de toutes les tiges doit être constamment opéré, et l'on ne “doit rien laisser pousser à l'aisselle des fe euilles. - Il. ne faut point encore, enjuillet, pousser “les plantes à l'engrais, mais il ne faut pas non plus les laisser souffrir et, vers la fin “du mois, il faut les rempoter des pots de quatre dans ceux de six pouces. Tous les soins contre les cryptogames et es insectes doiv ent être donnés, - Il sera bon d’arroser les plantes avec une solution au millième de sulfate de fer, sur- tout si les sujets paraissent chlorosés. —… Ala fin de juillet la plante ne doit point “avoir atteint sa hauteur totalemi montrer de fleurs, bien entendu. Le plus gros tra- ail est alors fait, et l’on est, à moins d'acci- Bi, certain d'obtenir des sujets qui don- -neront pleine satisfaction. : GE Le maquillage des fruits. — Où nous arrèterons-nous, justes Dieux? Voici maintenant que le laboratoire municipal nous met en garde contre les fruits ma- quillés!…. - Avez-vous des fraises anémiques, aux päles couleurs, nous dit M. Max de Nan- souty, faites Kpel à la sulfo-fuchsine, et us obtiendrez des fruits qui rivaliseront comme coloris avec la délicieuse Vicomtesse Hérieurt de Thury (vulgairement et à tort ippelée la Ricart). Voulez-vous une jolie fille de Montreuil ux joues rouges et veloutées, prenez une êche vulgaire, appelez à votre aide la rho- e mêlée de citronine et de rouge azoïque la farce est jouée; vous obtenez une ma- ifique Montreuilloise qu'on vous vend eux ou trois francs dans un restaurant du ulevard. Tous les fruits vont y passer, abricots, ines-Claude, poires, pommes, ele. MONITEUR D'HORTICULTURE 163 À qui done se fier maintenant? Entre nous, le jeu en vaut-il la chandelle? et si le fait a été constaté, il doit être isolé! Y a-t-il lieu de s'en alarmer ? Nous ne le croyons pas; mais si, ainsi tripotés, Îles fruits sont dangereux, le laboratoire na qu'une chose à faire, c’est de les saisir. > * Dipladenia atropurpurea. — Au milieu des nombreuses et magnifiques pré- sentations d'Orchidées de la séance du 27 juin à la Soriété nationale d'horticullure de France, figurait un charmant groupe d'une nouvelle espèce de Dipladenia, expose par la maison Sander, de Saint-Albans, Angleterre. Ce qui distingue surtout cette nouvelle plante de ses conginéres, c’est son port nain et trapu, caractère qui permet de la cultiver en petils potset del’utiliser avantageusement pour l’ornementation de nos serres chaudes, Elle est originaire du Brésil et développe une grande partie del'été dejolicsfleurs d’un rouge pourpré foncé et à gorge feu qui sont admirables. Comme nous nous sommes em- pressé d’en faire peindre une aquarelle, nous en reparlerons prochainement en publiant la chromolithographie de cette nouveauté. ES L’émigration des Jardiniers. /- Florists' Exchange, de New-York, nous ap- prend qu'en 1894, 569 jardiniers ont émigré aux Etats-Unis d'Amérique. Ces émigrants se réparlissaient entre les pays suivants : Autriche-Hongrie, 14; — Belgique, 2: Danemark, 19 ; — France, 13: — Allemagne, 160 ; — Grèce, 16 ; — Italie, 25; — Hollande. 22 ; — Norwège, 5 ; — Russie, 3 ; — Suède, 20 ; — Suisse, 14; — Turquie, 2: — Angle- terre, 146 : — Ecosse, 38 ; — Irlande, 54: — Colombie, 2; — Chine, 7; — Japon, 3; Australie, 3; — Iles Hawaï, 1 : ete. a Exposition de Chrysanthèmes à Paris. — Date : 12 au 17 novembre. Emplacement: 27? La réunion des exposants s’est prononcée à l’unanimité contre le local de la Société. Lucien CHAURE, D ER EN PRO LME AN E URTENPENSES 16% LE MONITEUR D'HORTICULTURE LES PELARGONIUMS ZONALES leur sont exclusivement réservées, car ces. (GÉRANIUMS) dernières renferment un aménagement spé- clal pour le chauffage. Les tuyaux où circule l'eau chaude sont placés au-dessus des” Une des cultures quinous à le plus frappé À plantes, soit à mi-hauteur de la serre, tan-. en Angleterre, ce pays célèbre par ses | dis que les tuyaux de retour sont à fleur de. brouillards, était celle des Pelargonium 2z0- | terre. La température que l’on y entretient. nale où Geranium, traités dans le but d'une | est + 19° à 15° c. pendant le jour avec un floraison hivernale. Il est vrai que, sous ce | minimum de + 7° à 8 c. pour la nuit. Par. rapport, les différents semeurs anglais et | suite du climat brumeux qui règne généra- américains ont obtenu une série de variété | lement pendant tout l'hiver en Angleterre, qui se prêtent à merveille à ce genre de ces serres sont presque constamment chauf-. | PELARGONIUM ZONALE : MADAME H.-J. MILLS (Cannell). culture et qui sont remarquables par les | fées, mais aussi toujours un peu aérées par formes de leurs fleurs, quelquefois même | en haut, tant que la température ne des- bizarres avec leurs coloris si variés. cend pas trop au-dessous de zéro. Avec ce. Les Géraniums destinés à la floraison hi- | système de culture, les horticulteurs anglais * vernale proviennent de boutures faites en | maintiennent toujours leurs plantes, dans mars-avril. Jusqu'en automne, ils sont cul- une atmosphère sèche, et, gràce à l'air qui, tivés sous châssis, rempotés deux ou trois | peut circuler librement, ils préviennent. fois, et l’on a soin de toujours couper les | ainsi la pourriture et l’étiolement des jeunes boutons, afin d'empêcher une floraison esti- | pousses. Mentionnons encore qu'après la vale et de fortifier ainsi les plantes, puis on | rentrée des plantes en serre, ils addi- les pince suivant le besoin pour les rendre | tionnent d’une portion minime de guano,. plus compactes. En septembre ou en octobre | l'eau qui est employée pour l’arrosage. ils sont rentrés dans des serres froides, qui | Les variétés les plus répandues et les M de LL RS, “ = ace Re " VS ' , , w \a2" k , . = e - . e- a 2 + Ç z 1 : : 2 SL US «2 et t : n # J 6 4 ï ‘ au F e \ … à * Le v “ à t 0 if n de nn : La | ARS Ln SR 2 7 d'A: BE MONITEUR D'HORTICULTURE ee vu Pont D dd de ere LS it vas à < dent _ plus cullivées, plus flerifères en hiver, sont les suivantes : Christine et l'onstanre, rose simple; Æurrkr. . blanc par. simple, et lexwriux, rouge écar- _ late. simple. Les différentes formes de /?. maintenant si nombreuses, qu'il nous serait bien diflicile de donner la liste complete des plus belles variétés à cultiver, Ce que lon recherche surtout aujourd'hui, ce sont les grandes fleurs régulières et bien formées qui sont méme groupées dans une section connue en horticullure sous le nom semi-doubles giyantesques el dont la majeure partie à été oblenue par nos semeursfran- çais. Citons par exemple: A/yhonse Ricurdl, rose conti sont de 4 écarlate; Aurore boréale, rouge orangé: Beauté Poitevins. Saumon: (rustare ÆEmich. écarlate éblouissant; Marie Reymond, blanc légèrement teinté de rosetendre :; J/. Bruant. écarlate: W. de Reydellel. rouge cerise: Ms: Charolle, Saumon foncé: Souvenir de Little Mary, rose violacé: Fe de Poitiers, écarlate, ele, elc. Nos lecteurs n'ont qu'à consulter les cata- logues de nos principaux horliculteurs qui cullivent spécialement les plantes molles : ils n'auront que l'embarras du choix parmi ces innombrables variétés de Géraniums. Notre illustration représente une variété très originale du /?. nommée J/"%° 7/4, J, Mills, que son obtenteur, M. Cannell, de Swanley. recommande beaucoup pour la floraison hivernale, Cette forme se serait dé- veloppée accidentellement sur la variété Fesu- rius ela été mise aucommerce, il va une quin- zaine d'années, sous le nom de Ne life; le Géraniom °° H.,J. Vils, n'en serait qu'une récente amélioration, produisant des fleurs écarlates, striées et éclaboussées de blanc. Notre chromolithographie représente éga- "Jement une forme originale, dédiée au sym- pathique horticulteur anglais, JW. Ed. Nhutt- _dewrorth. celle nouveauté a été fort admirée à la grande exposition du Temple show, à Lon- dres. Les feuitles, vert clair, sontfortement zonees de marron et la fleur a des pétales très étroils, moitié blancs et moitié rouges, zonale. 0), Barr. qui sont en méme temps les 1 SEMIS EX RAYONS FENDANT LES SECHERESSES. Les mois de juin et de juillet sont ceux ou la sécheresse se fait le plus sentir: c'est Je moment où nous nous pluignons de Ta ger- mination irrégulière des graines. Si le temps est humide, les graines ger- ment el lévent très bien en peu de temps: siau contraire il fail une sécheresse asse/ prolongée, la Lerre se dessèche et les grai- nes lèvent mal ou sont chétives. Pour les petites graines, on peut emplover le terreau pour les recevoir, on entretient lhumidité.en mouillant plusieurs fois par Jour; mais, pour les grosses graines, pas pralique. Alin de remédier à cet inconvénient et pour que la levée soil prompte et réguliere. voici un moyen que nousemplovons : 1° Pour les pelites graines, nous tracons un rayon peu profond ; nous semons et arro- sons. à la pomme, deux ovtroisfois de suite. « Ilne faut pas melire (trop d'eau à Ha fois, la graine étant soulevée, se déplaceraitet se mettrait en tas, » ce n'est Puis nous recouvrons im- médiatement d'une légère couche de ter- reau. 2° Pour les grosses graines telles que ha- ricols, pois, ete., on les fait tremper dans l’eau depuis le matin jusqu'au moment de semer, c'est-à-dire vers les cinq heures du soir, On fait un rayon profond de O0 m. 12 cen- üimètres environ, on sème, on mouille à plusieurs reprises et on recouvre ensuite de O0 m. 05 cent. de lerre en appuyant lege- rement avec le dos du räteau. Ces deux opérations ont pour but mettre la sève plus tôt en mouvement et d'entretenir la fraicheur de la terre sans avoir recours à l'eau de l'arrosoir qui en tombant bat la terre. Lorsque les hari- cots, pois, etc., bons à chausser. on mouille fortement puis on chausse un peu fort. Ce travail a pour but de conserver la fraicheur au pied de la plante pendant longtemps et de n'avoir pas à arroser pen- dant la floraison. Les pois prennent le blanc beaucoup moins v'le et, nous le répétons, la levée est prompte et régulière. A. LEsouns, de sont FA + « PSV RSA OT PAR ND AA PTT SUR NTM TUE MEL 166 LE MONITEUR D'HORTICULTURE _ A nine AC A M OT Co TC ENCORE comme étant la plus beïle rose, la variété la LA ROSE BELLE SIEBRECHT. plusremontante et la plus florifère, ainsi que. L (Née Mwe W. J. Grant.) celle qui se prêterait le mieux à la culture forcée. Les Anglais, chose bizarre! malgré Depuis la mise en vente de Ja fameuse | leur égoïsme, en conviennent sur tous les Rose anglo-américaine William Francis | points, mais réclament l'honneur de l'avoir 4 ROSE BELLE SIEBRECHT (1/3 de grandeur naturelle), P. Lamgerr, à Trier-sur-R, : Bennet, la presse horticole étrangère n'avait | possédée en premier lieu. pas publié de si longues polémiques au Elle aurait été obtenue par les rosiéristes sujet d'une variété, nouvelle ou non, de la | anglais MM. Alexandre Dickson et Sons, qui Reine des fleurs. | l'ont exposée à Londres en 1892, au meeting ‘ Les journaux américains ont annoncé la | de la Société nationale des rosiéristes, sous 1e Belle’ Siebrecht à grands coups de tam-tam | nom de #/%° W. J, Grant, et cette nou LE MONITEUR _velle Rose fut récompensée ofliciellement à Vunanimité par une médaille d’or. Sous ce nom elle s’est popularisée en Angleterre, et on la rencontre actuellement dans beau- ” coup de jardins. C'est aussi à cette époque …. que les fleuristes américains, HY/, Siebrecht et Wadley firent l'acquisition d'un certain nombre de pieds de cette variété qu'ils nous retournent cette année en Europe sous le nouveau nom de Pelle Siebrecht. L'avenir seul nous apprendra si cette Rose répondra dans les cultures du Conti- nent enropéen à toutes les louanges qu'en font actuellement les rosiéristés américains et anglais. Nous Jui souhaitons en tout cas plus de succès qu'à la Rose William Francis Bennet où au Chrysanthème W® Alpheus Hardy, nouveautés avec lesquellés les Yankees nous ont entretenu si longtemps, lors de leur mise au commerce. OUDEIS, LES ORCHIDÉES A LA SOCIËTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE France. — La séance du 27 juin était réser- vée au concours trimestriel des Orchidées. Jamais encore, à une exposition parisienne, nous n'avions eu l’occasion d'admirer de si nombreuses el si merveilleuses nou- veautés en fait d'hybrides. C'était une vérilable revanche de l'Exposition inter- nalionale du Jardin des Tuileries, où les - présentations de choix avaient presque fail défaut. On aurait dit que les Orchidophiles francais s'élaient donné le mot pour prou- ver qu'ils étaient maintenant à même de pouvoir exposer des lols égaux à ceux que nous admirons dans les diverses floralies de l'étranger. Citons, parmiles principaux lots d'amateurs. ceux de M. le baron Ed. de Rothschild, de M. Lebaudy, de M. Doin, de M. Mantin, de M. Liebrecht, des jardins du 4 Luxembourg, etc., et parmi les horticul- teurs ceux de M. Bleu, M. Piret, M. Bert, M. Régnier, M. Nilson, tous noms avanta- geusement connus des Orchidophiles. Le clou des apports était la série d’hy- brides de ZLelia et de Cattleya présentés par leur obtenteur, M. Jacoh Benoit, l'ha- D'HORTICULTURE | “oo 167 bile chef de culture de M. le baron Ed. de Rothschild ; nous avons surtout remarqué :, les Callleya Armainvillense et sa variété alba hybrides entre les C’, gigas el (’. Mende: lés Lieliocattleya Jacobiana, hybr. des Licha pur- purata el Caltleya Mendeli; les L:vliocattleya Canhamiana, hybr. des Zéælia purpurala et Catlleya Mossier. Dans le loi de M. Doin: des spécimens admirables de Cypripedium Rothschildianum et Ælliottianum, dont une inflorescence avait la particularité d’avoir des fleurs à trois sépales; deux superbes Caltleya Rer, des ÆBrides Ballantinianum, crassifolium, virens super bum, un Oncidium macranthum hastiferum et un Cyrlochilum leucochilum, supportant des centaines de fleurons. Dans le lot de M. Page, jardinier chef de M. Lebaudy : ses nombreux Cypripèdes hy- brides et le T'hunia V'eitchi, ravissant hybride aux fleurs mauves avec un labelle pourpré très coloré. Chez M. Mantlin: ses hybrides de (y- pripedium Palersoni | Louwi >< Dayanum), Cyp. Delairessianum (Curtisi >< Rothschildianum, Selenipedium leucorhodum, hybr. Epidendrum Endresio- Wallisi, etc., à côté d'une collection de ces miniatures d'Orchidées à feuillage ornemental, telles que les Aréctorhilus, (Groodyera, Dossinia, Microstylis, Hiemaria et Physurus. M. Bleu avait aussi un remarquable bvbride de L:eliorattleya purpuruta Mossir, ses beaux métis de Cypripèdes et un Vanda leres ; M. Piret sa série de Catlleya Mossiw blancs; M. Nilson une collection bien fleu- rie de Panda suavis ; M. Régnier, ses Orchi- dées indiennes, Ærides, Phalænopsis et Den- drobium ; puis M. Bert, avec ses nombreuses espèces cultivées pour la fleur coupée, l'in- dispensable Cypripedium Charlesworthi, des Cattleya giyas, des Livliu grandis tenebrosa et un Oncidium superbiens, chargé d'énormes fleurons, une véritable plante d'exposition. Le peu de temps accordé au public pour admirer les importantes collections expo- sées à ce concours, nous aempêché de pren- dre toutes les notes nécessaires pour en don- neruncompterendu plus détaillé.A l'occasion d'un concours aussi important, lejury aurait dû fonctionner de meilleure heure et le pu- 168 LE' MONITEUR D'HORTICULTURE blie aurait dû étre admis à visiter cette expo- sition au moins une heure avant l'ouverture de la séance, pendant laquelle on procédait à la distribution des récompenses accordées aux lauréats de l'exposition internationale du mois de mai. Il est regrettable qu'aussi- tôt la séance levée, tous ces beaux lots aient été immédiatement enlevés et emballés, si pien que beaucoup de personnes n’ont pu examiner que superficiellement la majeure partie de ces apports qui renfermaient tant de nouvelles Orchidées, présentées pour la première fois à une exposition parisienne. En résumé, ce concours est un immense succès de plus à ajouter à la vogue dont jouissent actuellement les Orchidées en France vogue qui, à la suite de l'exposition internationale de Paris, avait à Lort sem- blé se ralentir parmi beaucoup denos ama- teurs français. CYPRIPEDIUM CALCEOLUS XX MACRANTIUM. — Dans le Moniteur d'Horticulture du 25 mars 189%, (page 65), nous avons entretenu nos lecteurs du Cypripedium calceolus << ma- cranthos, an hybride naturel entre ces deux Cypripèdes à feuillage caduc et annuel, importé par hasard de Sibérie, parmi des rhizomes de C. ralceolus et C. macranthum. Ce métis naturel était tout à fait intermé- diaire entre ces deux espèces. La fécondation artificielle de ces deux Cypripèdes à également réussi chez un amateur de plantes alpines en Suisse, qui nous a fait parvenir les premières fleurs de ses semis ; mais ceux-ci n’ont pas l'air d'a- voir donné les résultats que l’on espérait obtenir de cette hybridetion. Les fleurs de ces semis nous ont paru être simplement des (”. calceolus, à peine plus colorés que celles de l'espèce type. Oro BALLE. ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) LE PARTERRE MODERNE. De toutes les variétés du parterre ancien, ait Lenté la reproduction. Le parterre moderne se compose de pièces de gazon, de plales- bandes, d'aliées, et sentiers sablés, de palis- sades, de bassins, statues, vases, banes, temples, enfin de tous les ornements s'har- sil FIG. la forme dite à l'anglaise est la seule dont on | monisant avec le style ANT NE TPATERCIEEN € 20. — PARC DE LA GALLERIE. SERRE DE M. MANGINI, géométrique. Son DCS EAN 4 LC ORNE à APE, ET 4 LM € { L&r re 1.0 ; À 1 > » , ! LE MONITEUR D'HORTICULTURE 169 È “ rôle n'a guère varié, il est comme autre- | dessins harmonieux et aux couleurs écla- fois le plus habituellement chargé d'assurer ! tantes qui prolonge en plein air le luxe de la : } MODERNE. PARTERRE 19. FIG, autour de l'habitation une zone découverte | maison ;le brûle-parfums sans cesse en acti- et agréablement ornée (fig.19). C’est encore | vité qui distribue libéralement ses arômes maintenant la parure d@ jardin, le tapis aux * à tous les vents du ciel. 170 LE MONITEUR N’'HORTICULTURE 0 Bien que les alentours de l'habitation, | soient l'emplacement favori du parterre, il peut encore concourir avantageusement à J’'ornementation de quelques autres construc- tions, principalement des serres et des jar- dins d'hiver (fig. 20). Enfin en dehors de tous ces cas où l’embellissement des cons- tructions détermine sa présence, le par- terre moderne, séparé des bâtiments et traité dans des conditions spéciales, a encore été utilisé sous le nom de yardin fleuriste et de jardin reserve. E. Dexy et C. MARCEL, Architectes paysagistes. èSe ENTOMOLOGIE HORTICOLE (A suivre.) L'OTIORHYNCHUS LIGUSTICE (L.) SES DÉGATS, SES MOŒURS ET SES MOYENS DE DESTRUCTION . (Suite et fin) REMARQUE. — Dans une expérience de con- tamination tentée sur huit Of. Liqustici à l’é- tat d'insectes parfaits, avec des crypto- games entomophytes (quin'a pas réussi), les insectes ont pu vivre en captivité, sans au- cune nourriture, du 5 avril au 2 octobre. Je dois faire observer que ces insectes étaient des femelles non fécondées, qu'elles se por- taient très bien, et qu’elles auraient peut- être pu vivre quelque temps encore, si je ne les avais pas écrasées. On sait que la femelle de certaines espèces, obéissant à la loi divine de la création, peut attendre assez longtemps la venue d’un époux. Avant de passer en revue les moyens de destruction qu'on pourrait employer effica- cement, ilestopportun de rappeler que: l'O- liorhynchus Liqustiei est aptère, qu'il est cré- pusculaire ou nocturne, que 1: jour il vit, le plus souvent, enfoncé en terre au pied des plantes ou caché sous les détritus, les ra- cines, etc., qu'il est recouvert d’une enve- loppe chitineuse, très résistante; sauf le cra- paud, qui chasse la nuit; je ne lui connais pas d’ennemis sérieux, s’il a des parasites, ce qui est probable, je ne les ai pas encore trouvés, Nous savons que la larve vit aux dépens de la racine de la luzerne, et qu'elle est par conséquent enterrée plus ou moins profon- dément ; sous cette forme la destruction est impraticable. Rappelons que les substances répandues sur le sol : suie, plâtre, chaux, cendres py- riteuses, purin, eau pétrolée, eau ammonia- cale, bouillie bordelaise et autres matières antiseptiques, n’ont pas donné de résultats appréciables, ce qui s'explique par la pré- caution que prend l’insecte de s’abriter pen- dant le jour. À notre avis, le moyen le plus pratique de destruction est de rechercher l'O£. Liqus- tici à l’état d’insecte parfait, du commencement d'avril jusqu'à la fin de mai, et de l’écraser. MOYENS DE DESTRUCTION. L'Oliorynchus Ligustici a sa période d’acti- vité pendant la nuit: c'est donc à partir du crépuscule, à l’aide d’une lanterne qu'on a chance d’en recueillir le plus grand nombre. Une particularité de leurs mœurs peut être mise à profit: les insectes, à mesure de leur éclosion, grimpent après les luzernes, pour. donner le temps à leurs téguments de se dur- cir au contact de l’air: ce n’est que plus tard qu'ils se répandent dans les cultures voi- sines. Il est possible d’en récolter un très grand nombre, avec un filet en toile, monté sur un manche (le fauchoir des entomolo- gistes) qu'on fait passer sur les luzernes con- taminées. En organisant le ramassage au commencement d'avril, on arrêterait leurs incursions dans les vignes, les champs d’as- perges, etc. On trouve souvent, pendant le jour, des Ot. Liqustici sur les routes, un peu partout, il faut les écraser impunément, Le procédé suivant, qui est préventif et permet en même temps de détruire un grand nombre de ces charancons, nous a donné de bons résultats pratiques. Il consiste à en- tourer la culture qu’on désire préserver, par un petit fossé de 30 centimètres de large sur 35 cent., de profondeur, à parois bien verti- cales; dans les grandes cultures, ce fossé peut être ouvert à la charrue, l’homme n’a plus qu’à rendre les parois lisses et bien à pic; dans les jardins on le creuse à la bêche. Ps LE MONITEUR D'HORTICULTURE RTE CAD S P NIPeT, TEA OT DR ne" a, 64 2 it ETATS + 175 oo ——— Les Otiorhynchus dans leurs pérégrinations ! sous la rubrique de: Publication trimestrielle : nocturnes tombent dans ces fossés : il est fa- cile de les recueillir chaque jour et de les détruire. Un autre moyen, applicable dans la petite culture seulement, donne aussi de bons ré- sultats. « Je prépare des bottes ou fagots faits avec des menues branches, feuillues de préférence ou des plantes, ou des vieux paillassons, que je dissémine romme pièges à proximité des lieux infestés; ils sont choi- sis par les Ofiorhynchus Liqustici et autres insectes nuisibles nocturnes, pour y passer le jour; il suflit de secouer ces pièges sur une toile, pour en faire tomber les insectes et les détruire. » Le crapaud, chassant toute la nuit, dévore un grand nombre decharancons et autresin- sectes nocturnes des plus nuisibles à l’hor- ticulture, son introduction s'impose dans les propriétés closes. D'après nos observations, faites sur un grand nombre d'expériences, la proportion de deux crapauds par are de terrain suflirait pour arrêter les immenses dégâts causés par les vers gris, limaces, lombriçs, courtilières, charancons, etc. Nous avons la certitude que ces moyens de destruction bien appliqués suffiront à arrêter la muitiplication extraordinaire de ce charançon. Ils ont l'avantage d’être peu coûteux, et sont d'une application facile, DECAUXx, Membre de la Soc. entomologique de France. 19 a P G "#1 LETTRES HORTICOLES A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS Suile. Vendredi 24 mai.— Journée bien chargée, ma chère Alie : A 9 heures du matin il m'a fallu être sur la brèche, rue dé Grenelle pour Ja réu- nion de l’Union commerciale des horticulteurs et marchands grainiers de France, où deux ques- tions importantes ont é é traitées : la première, qui a peu de chances d'aboutir, ne tend à rien moins qu'à toucher le cœur de roc de l’admi- uistration des Postes et d'obtenirque, comme par le passé, les horticulteurs puissent jouir du tarif réduit appliqué à l'envoi de leurs catalogues | | la seconde, qui aboutira certainement'quand tes jolis cheveux de jais auront blanchi, consiste à inviter le gouvernement francais à s'associer au souvernement italien, non pour rompre Ja Triple Alliance, mais pour obtenir la revision de la Convention de Berne et laisser libre. entre toutes les puissances, sans exiger de certificat vexatoire d’origine, la circulation de tous les végélaux, sauf la vigne, puisqu'il est absolument reconnu que seule la vigne véhicule le phyl- loxera et que malgré toutes les entraves appor- tées aux échanges internationaux des plantes, cette petite bête n'en accomplit pas moins tran- quillement son tour d'Europe, « Ah ! si j'étais la Commission supérieure du phylloxera, me dit un voisin grincheux, comme je sais ce que je ferais! Vite, pour donner satisfaction à toute l’horticulture, je m'occupe- rais immédiatement de la question; mais voilà, croyez-vous quejamais votre Commission supé- rieure ira au-devant de son suicide ? — Bah, lui répondis-je, je suis convaincu que, poussée un peu, cette Commission, qui n’est pas bien méchante, ne demanderait qu'à se suicider dans ces conditions, si on savait la persuader que son suicide rendrait d'immecses services, » Et comme mon voisin commence à devenir collant je m’échappe en douceur et file preste- ment à l'exposition. Un coin m’avait surtout frappé à l’entrée et je tenais à l’étudier à fond : c’est un lot de ma- gnifiques Iris Germanica exposé par Camille Honoré Defresne, de Vitry. Peut-on rêver des fleurs aux couleurs plus chatoyantes? Il y a là des coloris : jaune, rouge, marron, violet, d’une vivacité et d'un assem- blage admirables, ainsi que des fleurs d'une lar- geur pouvant rivaliser avec. (excusez-moi mon cher Ballif) les plus beaux Cattleyas, — et quelle 1 ilité de culture ! Ces Iris viennent partout, et puis est-ce pas une fleur de printemps! J'ai vu, avec plaisir, prendre des notes par nombre de visiteurs, et je suis persuadé que cette jolie p'ante aura l’an prochain un succès prodigieux : avis aux cultivateurs spéciaux ! Pour ma part, je ne résiste pas à la tentation, j'en cueille un bouquet, avec autorisation s'entend, j'en envoie une partie au dessinateur du Moni- teur d'Horticulture et je l'adresse l’autre, tu pourras en jouir longtemps car ce sont des fleurs qui se conservent très bien en vase. Toujours plein d'humour et d’intérét, Charles Baltet captive,ce matin, son auditoire avec sa conférence sur l’Arboriculture ; le sujet n’est 176 LE MONITEUR D'HORTICULTURE D guère de saison, mais lui, malin, sait s’en tirez quand même. Si nous passons aux fruits, je n'oublierai pas Salomon et ses raisins frais et conservés ado- rables.… à croquer, Parent et ses pêches Amsden, Grosse Mignonne hätive, ses brugnons Galopin ses cerises anglaises qu’on admire, mais aux- quelles on ne touche pas ; citons aussi les jolis fruits... du pêcher envoyés par Mme Adam. Quant à l’arboriculture, elle est simp ement représentée par la collection d'arbres fruitiers en pots de M. Désiré Bruneau. Les grosses fleurs épa... étonnent toujours le public: Cadot, avec d'énormes Œillets Malmaison eultivés à fleur unique comme le Chrysanthème, a eu ce talent, Par quoi vais-je continuer maintenant ?Jenete citerai pas toutes les magnifiques plantes de serre chaude de Truffaut, y compris son nouvel Ama- ryllis splendens à gorge blanc verdûtre et à colo- ris rouge saturne. Quand m'arrêlerai-je alors? Heureusement, Treyve, de Moulins, vient me tirer d’embarras et m'emmène voir un Phylo- lacca decandra luteola à feuilles panachées, jaunes, qu'il a rapporté du Caucase en 1893 et qui fera plaisir aux amateurs de plantes panachées de pleine terre ; ils pourront y joindre le Nicotiana affinis variegata aux feuilles également paua- chées de jaune; en même temps, chez Moser, ils trouveront un Aubus odoratus foliis variegalis panaché blanc, un Polygonatum multiflorum fol, var. blanc, un Acer negundo robustum elegans fol. var. panaché jaune. Chez le même exposant je te signalerai plu- sieurs semis de Rhododendrons dont un à fleur double cerise vif sans nom; puis Deuil de Carnot, violet noir ; Abel Chatenay, blanc vio- lacé bordé plus foncé, macules jaunes ; Comte Ho- race de Choiseul, blanc, macules pourpre noir, et une foule d’autres dont tu trouveras les noms et descriptions en te reportant aux anciens comptes rendus; ce sont ensuite des Azalées mollis et pontiques : Mile Eugénie Bruneau, grande fleur blanc rose, liséré rose, maculées jaunes ; Baron de Rothschild, jaune rose ; Mme Charles Reverond, grande fleur, fond rose bordé blanc, et un Mahonia Moseriana à feuilles vertes et jaune rougeûtre. Croux avait une remarquable collection de conifères de tous âges et de toutes grandeurs ; je ne te les cite pas; il se fait l’heure du dé- jeuner.. mais je repasse dans ses Rhododen- drons et ses Azalées pour te citer à leur suite un lot de plantes à forcer pour la fleur; Prunus triloba, Spiræa bulmada, S. Blumei, Hydran- gea (Hortensia) paniculata blanc, et de beaux spécimens d’Hydrangea paniculata grandiflora magnifique plante à fleurs blanches venant très bien en terre légère, à mi-ombre; ainsi qu'un lilas blanc à fleurs doubles, Mme Max Cornu. Puisque j'en suis aux Lilas à fleurs doubles je te noterai au passage parmi les Syringa de Lemoine et fils; Charles Joly, lilas rougeûtre: Mine Lemoine, blanc; Louis Henry, lilas foncé, Phare, lilas, énorme fleur, ete. A part les quelques inimitables spécimens de Bleu, c’est toujours Perrette qui tient la tête pour les Caladiums du Brésil avec des plantes admirables; impossible de rêver coloris plus tendres, mais aussi quelle fragilité! Puis vien- nent Forgeot et Torcy-Vannier. R Rien de nouveau en Clématites, toujours les mêmes variétés en culture très bien FOIBDER chez Croux et chez Christen. L. Simirenko avait rapporté de Russie un Chœnomeles Japonica à feuilles jaunes et roses, bien éprouvé par le voyage. J'aperçois un Géranium nain rose, donné comme nouveau et d’une insignifiance absolue; il est à regretter que l’exposant (118), dont je préfère te taire le nom, ait cru devoir lui don- ner le nom de : Lucie Faure (sic). Degrâce, messieursles obtenteurs, soyezréser- vés dans vosbaptèmes,el ce n'est pas parce qu’on ne peuts’y opposer, qu'il faut abuser de ,cer- tains noms qui, comme celui-ci,ne doivent être donnés qu’à des plantes de mérite. Gentilhomme excelle toujours dans la culture des Ericas, vulgo : Bruyères, voici : E, Caven- dishit, jaune cire; ventricosa magnifica, rose; candidissimum blanc; Syndriana lilas rose ; cylindrica rosea superba, rouge brique, etc. Je te recommande particulièrement une Calcéolaire demi-vaine à fleur blanche, exposée par Dupanloup. Dugourd, sans ses Hellébores, expose toute une collection de plantes vivaces de pleine terre et un joli petit Sedum Japonicum aureum à feuilles jaunes qui doit faire d’admirables bordures. Gravereau, l’horticulteur émérite de Neauphle- le-Chateau, s'est enfin décidé à exposer les pro- duits de ses cultures et commence par des Pensées, race Pelletier, rivalisant haut la main avec les plus beaux types connus. Son lot rangé par couleurs el par variétés obtient une médaille de vermeil, et sa collection variée recoit une grande médaille d'argent : cela l’encouragera à revenir. Cette fois je m'arrête et file déjeuner car au a Congrès à 2 heures. (a suivre) ."Eucro. culture de 1895 : Lucio. — Correspondance : poste. Les Catalogues reçus. “GRAVURES NOIRES : réservé. Haie de troènes surmontée de tilleuls. _ _ Au Ministère de l'Agriculture. — . Distinctions honorifiques : À l'occasion du 44 juillet, la Croix de chevalier dela Légion d'honneur a été conférée à M. Félix Suhut, “horticulteur à Montpellier, Président de la - Société d'Horticulture de l'Hérault, auteur d'ouvrages estimés sur la viticulture et la . reconstitution des vignobles phylloxérés. . Afait partie de l’importante mission d’études . de la maladie de la vigne qui sévissait en . Provence en 1868 et au cours de laquelle aélé découvert le phylloxera à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône), plus de 36 ans deser- - vices; — à M, Gaillard (Foix-Pierre-Albert), - professeur déparlemental d'Agriculture à Périgueux, 36 ans de services (1). …. A MM. Théodore Rousseau et Masson(J.(G.), conservateurs des Forêts, Zurlinden, inspec- - teur des Forêts; V. /okin, chef de Bureau; - Convert|C". F'.), professeur à l'Institutnational “agronomique; De Fontaine, agriculteur à - Fontaine la Gaillarde: Pagnoul, directeur de la station agronomique d'Arras: À. Delmas, Président de la Société d'Agriculture de Grenoble. + (1) Pour nous, qui connaissons personnellement ces deux nouveaux chevaliers, nous pouvons affirmer que le choix est heureux et qu'à tous points de vue, MM. F. Sahut et Gaillard sont dignes de cette haute distinction. 25 JuILLET 1895. Nouveaux Catasetum : C. mirabile. C. Lindeni, C. M 'ihieés éd. ie, md lié PS ARR tale : { tr td. * Dé ei de RQ 2 * LE MONITEUR DHOR FECULTURE "4 SOMMAIRE ù CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture : Distinct#ons honorifiques, Les certificats phylloxériques. A la … HSociété nationale d'Horticulture de France. Congrès pomologique de France. L'horticulture à l'Exposi- tiou d'Amsterdam. A la Société nationale d'Agriculture de France. Expositions de 1895. Nécrologie : * Lucien Chauré. — Travaux du mois d'août : Jean-Ernes! Chauré. — Arboriculture : De l'aspect des fruits comme indice de leur qualité (suite) : Alphonse Dachy. — Les Orchidées : setum. Cypripedium : Gertrude Hollington : Olto Ballif.— Les Plantes de Serre (suite):Les Bignonias : Jug. — Protection et libre échange : Luc Aurech. — Architecture des jardins (suite). Le Parterre moderne (suite) : E. Deny el C. Marcel. — Lettres horticoles : A propos de l'Exposition Internationale d'horti- À propos du Géranium Mme Salleron : Les nouveaux Cata- Torcy, — Petite Imperiale. — PBignonia.— Jardin A l'occasion de diverses exposilions, MM. Pascal Tenant, secrétaire général de la Société d'horticulture de Ja Dordogne, à Périgueux; Émile Bernard, horticulteur à Bordeaux; Claude Bonin, horticulteur à Trévol (Allier); Blaise Martin, horticulteur à Nevers; Vasseur, horticulteur à Sauxi- lange (Puy-de-Dôme), ont été nommés Chevaliers du Mérite agricole; et des Me- dailles d'honneur agricoles ont été remises à : M"° Paupardin (Victorine-Aline), jardinière chez M. Froidefond de Florian, à Ville-Saint- Jacques (Seine-et-Marne), et à M. Alexandre Paupardin, jardinier même maison. ESS Les certificats phylloxériques. — Nous rappelons à ceux de nos lecteurs qui l’ignoreraient qu'ils peuvent se dispenser de la production du Certificat d'origine pour les végétaux qu’ils expédient à l’étranger, en se faisant inscrire sur la Liste établie confor- mément à l'art. 9, $S 6 de la Convention phylloxérique de Berne. Cette liste dressée par les soins du Mi- nistère de l'Agriculture, est adressée à tous les bureaux de douanes autorisés, et ceux-ci doivent laisser passer, sans certificat, les produits expédiés par les horticulteurs ou pépiniéristes dont les noms sont portés sur cette liste. os à A la Société nationale d’Horti- culture de France. — La réunion du 10 juillet a été particulièrement intéressante au point de vue des apports. Le comité des Orchidées, qui commence Péatede(t. /; L'or 2a 178 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 2000 LE D D DR M à fonctionner régulièrement, sous la prési- dence de M. Mantin, a eu surtout un pleim succès par les présentations d'amateurs, présentations de plantes qu'on n'était pas habitué à voir aux réunions du Comité de floriculture, où quelques membres entrai- neurs, les appréciaient, comme le président, à la valeur des Géraniums ou des Herbes à lapin. M. Doin présentait un Grammatophyllum Ellisi d'une culture irréprochable portant cinq tiges à fleurs garnies de 147 fleurons. M. Mantin soumettait un des premiers hvbrides de Sfanhopea, le S. bellacrensis, ob- tenu en France du $. insigne X, S. oculata; M. Bert, un Odontoglossum très bien maculé, puis d’autres exposants, diverses Orchidées curieuses, un Grammatophyllum Measuresia- un à fleurons bruns et verts, un (ypripe- dium Curtisii à deux sabots, etc. Au comité de Floriculture, les apports étaient aussi nombreux : toute une collection de Coréopsis, à larges fleurs unicolores ou couronnées appartenant à la maison Vil- morin, des Roses trémières à Lévêque, puis de nouveaux Bégonias Rex, un Pois de senteur absolumentnain à fleur blanche: C’upidon;une Aroïdée, l’Arisæma fimbriata à fleur pourpre marron rayé jaunètre ; de M. Truffaut, deux vieilles plantes qu’on n’est pas habitué à voir souvent le Hilla biflora, plante bulbeuse, originaire du Mexique, produisant de mignonnes fleurs d’un blanc de neige, et le Cienkowskia Kirkii, une Marantacée de Zan- zibar, fleurs à bord rose, centre blanc ma- culé jaune. Au comité d’Arboriculture d'ornement le Muséum et surtout MM. Croux et fils avaient apporté toute une série d’'arbustes à fleurs ou à feuillage ornemental qu’on voit trop peu, bien qu’étant très méritants. Il yavait là des Acer campestris fol. variegatis et À. rubrum dissectum argenteum, un Castanea vescu fol. aureis marg., des Ceanothus albidus, Americanus, cæruleus grandifiorus, corymbosa, C. bleu céleste, les C. Delillianus, bleu pâle; Æsther, grandes thyrses, bleu foncé; Gloire de Versailles, à grande fleur bleue (la plus belle variété); le Géant, lilas violacé ; Marguerite Audusson, bleu foncé; Marie Simon, rose chair; Président Réreil, rose; Théodore Fræbel, rose; Triomphe d'Angers, beau bleu, le Cedrela Sinensis, espèce nouvelle origi- naire du Nord de la Chine, rappelant! le Vernis du Japon par le port et le feuillage, mais dont la fleur est inodore; Cerasus padus aucubæfolia, Cornus aurea Spathi, C'. bra- chypoda fol. variey., C. mascula elegantissima, Cratequs oxyacantha fol. variey. (aubépine) ; Cytisus nigricans, Eleagnus edulis, Fraxinus aucubæfolia, F.excelsior fol. arg.variey., F. pla- lycarpa fol. aureis, Indigofera dosua, Maackia amurensis, fleurs blanches en grappes: Œseulus rubicunda fol. aur. varieg, (marron- nier); Prunus myrobolana fol. arg, varieq.; Robinia semperflorens, Sophora Japonica fol. varieg., Spirea paniculata rosea, Ulmus aurea : Louws Van Houtte, U. campestris fol. arg. va= rieg., U. latifolia aurea, U. minor fol. arq. varieg., U. minor fol. aureis., etc. La séance s’est terminée par une commu- nication très intéressante de M.Max. Cornu, le savant professeur au Museum, sur la greffe sur radicule de semis d’arbres frui- tiers, nous y reviendronsen détail. Dans son dernier numéro, le Journal des Orchidées annonce qu’un premier meeting sur les Orchidées aurait été tenu le 27 juin der- nier à la S. N. d'H. de F. à Paris, et en lui souhaitant la bienvenue notre confrère s'étonne de n’en avoir pas été averti officiel- lement. Sans avoir aucun mandat pour répondre, nous dirons néanmoins à notre confrère qu'il n'y a pas eu de meeting, mais simplement le concours trimestriel, quise tient les 4° jeudis de février, avril, juin et novembre. Alors qu’il n’existait pas de Comité spécial aux orchidées,onétait parvenu à faire décider ces concours pour permettre aux Fleurs du Paradis d’être jugées par des connaisseurs; aujourd’hui que ce comité fonctionne, il est probable qu'une modification sera apportée à ces concours spéciaux. Quant à être informé ? Que notre confrère ne le prenne pas en mauvaise part pour lui! À la S. N. d'H. de F. on n’informe jamais personne | Congrès pomologique de France. — La 37‘ session de la Société pomologique EN a Cod de Mg 4,7 PRES ENS TU ;: MONITEUR D'HORTICULTURE 181 nn Les conrtruRes se font en enlevant les queues des cerises mais en laissant les noyaux qui leur communiquent un bon goût et en les faisant cuire 25 à 30 minutes dans la proportion de 800 grammes de sucre par kilo de cerises. On peut aussi ajouter une partie de jus de groseilles. CERISES AU BEURRE. — On fait griller de minces tranches de pain, aussitôt grillées, on les enduit d'un côté de beurre bien frais ; on les place le côté beurré dessus au fond d’on plat enduit aussi de beurre bien DEÉILLAROCHE frais; on étale sur ces tranches de pain des cerises dont on a coupé la queue à moitié et donton place le restant en l'air, on sau- poudre de sucre en poudre ou de préférence cristallisé ; si ce sont des cerises aigres, on sucrera davantage que pour les cerises et on met cuire au four de cam- pagne ou au four à un feu doux; on retire après cuisson qui dure environ une demi- heure; on répand dessus un léger filet de kirch et on sert tel. douces, Luc Uzzus Fils. EEE PELLE CELL LÉ CHAUFFAGES DE SERRES Jardins d'Hiver, Habitations AIR — EAU — VAPEUR | Envoi FRANCO des Catalogues | AXN EE, 9, Rue Bertrand, PARIS SULEA TE DE FER TT , EE RÈX RÉGENERATION VÉGÉTAUX VIGUEUR ET FERTILITÉ des Arbres Fruitiers DESTRUCTION DU VER BLANC LIVRÉ EN GARE Les 100 kil. 10 fr. 30 kil. 6G fr. S'adresser au Bureau du Journal Envoi contre mandat-poste 20 MÉDAILLES, PRIX EXPOSITION UNIVERSELLE DE LYON 1894, MÉDAILLE D'ARGENT, LA PLUS HAUTE RÉCONPENSE MASTIC DANTIN DE QUALITÉ SUPÉRIEURE POUR GREFFER A FROID ET CICATRISER LES PLAIES DES ARBRES ET ARBUSTES Boîtes n° 4, 180 gr., © fr. 50. N°3, 400 gr., A fr. 15 PREMIERS N° 2, 850 gr., 2 fr. N° 1, 1 k. 800 gr., 4 fr. MASTIC-VERNIS DANTIN S’ à be dos au pinceau. grand module. Créé spécialement pour le técompensé par l'Association horticole Lyonnaise d'une méd: ie d’argent greffage de la vigne, mais applicable à toutes greffes sur sujets petits et délicats de serre et de plein air et pour les élaga iges, etc., elc. Flacons de © fr. Ces deux Mastics résistent sans altération à l'humidité, 60. Bidons de ® fr. 50 et 5 francs à 800 de chaleur et aux hivers les plus rigou- reux. Ilssèchent en quelques heures à l'air libre tout en conservant une élasticité leur permettant de céder sans rupture perdre de leur mallé abilité, NTIN au grossissement des sujets et se conservant dans les boîtes 10 et 20 ans sans rien Ils sont les seuls, restant adhérents au bois dans la terre, les seuls peuvant ètre eflicacement appliqués aux greffages d'automne et au greflage de la vigne DA GRANDE RUE DE LA GUILLOTIÈRE, 1er ‘LYON > { at NEA EEE CES 82 LE MONITEUR D’'HORTICULTURE On f jardinier d’environ 20 ans demande au courant du métier. 40 fr. logé et nourri, pou*: le département de l'Eure. S’adres- ser au bureau du journal. M. R. (Timbre pour ré- ponse). | 29 ans, connaissant bien BON JARDINIER le jardinage. La femme 27 ans, pouvant faire la cuisine, soigner une basse- cour ou tenir une porte. Sans enfants. Demande une place en maison bourgeoise. S'adresser à M. Ponchy Eugène, jardinier à Héricy (Seine-et-Marne). 38 ans, connaissant bien son métier, très bonnes références, demande place en maison bourgeoise. S’a- dresser à M. Joseph Robert, rue de Montlignon à Eaubonne (S.-et-0.). marié, sans enfants, âgé BON JARDINIER de 40 ans, connaissant les trois parties, demande place en maison bour- geoise. S'adresser à M. Levasseur, 8 rue du Presby- tère, à Rosny-sur-Seine (S.-et-0.). marié, 31 ans, enfant 4 BON JARDINIER ans, femme 26 ans, con- naissant bien son métier, désire se placer en maison bourgeoise. Bons certificats. S’adresser à M. Stalin Gustave, 58, rue Porte-aux-Saints, à Mantes (S.-et-O.). ns dénéritiaradt lle ardent es di Re de tes on ed Sd dé marié 40 ans, sans enfants con- naissant toutes les branches de marié 33 ans, femme BON JARDI N ! FR 32 ans enfant 7 ans. Con- naissant toutes les branches de l'horticulture ainsi que la culture maraîchère. Ancien élève des écoles d'Hor- ticulture et d’Arboriculture d'Angers. Femme peut tenir basse-cour ou porte. S’adresser à M. R. L. au bureau du journal. 34 ans marié, 2 enfants, B0 N JAR DI N | E connaissant bien toutes les cultures et la conduite des serres, la femme 32 ans pouvant tenir une porte ou soigner une basse-cour, demande une place en province. Bureau du journal, n° 6055. 26 ans ayant tra- JARDINIER GARÇO vaillé dansles prin- cipaux établissements horticoles de France et de PAn- gleterre s’occupant d'Orchidées, arrivant de l'Océanie comme collecteur d’Orchidées, parlant l'anglais et l'es- pagnol demande une place pour la CULTURE DES ORCHI- DÉES ET DES PLANTES EXOTIQUES, soit en France soit à l'Etranger. S’adresser au bureau du journal M. L. 6292. PENSÉE La richesse de ses coloris, la régularité de sa forme, sa grandeur, la font rechercher de tous les amateurs. La réputation de la PENSÉE BUGNOT et var 3 francs le paquet de 300 graines environ Chez M. BUGNOT, Opticien à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), JARDINIER 50 ans, 10 et 15 ans même maison 2 médailles. Bonnes références, demande une place en maison bourgoise. S’adresser à M. Grout jardinier àla Loge des Préspar Le Châte-" let-en-Brie (Seine-et-Marne). FAIRE POUSSER OU REPOUSSER LES CHEVEUX est l’étude continuelle de nombreux chimistes. Il existe pourtant, le remède à la calvitie; mais il ne faut pas le demander à la parfumerie mondaine. Il faut l'aller chercher chez les RR. PP. Bénédictins du Mont Majella, toujours à la recherche des plantes salutaires, qui peuvent être utiles à l'humanité. C’est ainsi qu'ils ont découvert dans la flore des monts Abruzzes l'herbe qui féconde le derme pileux. L’Extrait capillaire des RR. PP. Bé- nédictins du Mont Majella fortifie la che- velure, la fait pousser vigoureusement, en arrête la chute et en retarde la décoloration. Le flacon de 6 fr. est expédié franco contre mandat. poste de 6 fr. 85, adressé à l'administrateur E. SENET, 35, rue du Quatre-Septembre, à Paris. À VENDRE "% "SERRE sonandnise EN PARFAIT ÉTAT de 12 m. sur 4 m. 75. Prix 500 francs sans le chauffage S'adresser chez M.CHOUANARD, B: Flandrin, 5 PARIS. OCCASION EXCEPTIONNELLE Par suite de décès à vendre ne couzecrron D'ORCHIDÉES composée de 164 plantes PRIX 400 FRANCS Expédition aux frais de l'acquéreur S'adresser à M. OrTo BaALLIF au bureau du Moniteur d'Horticulture. INSECTICIDE GALZY ESTRUCTION INFAILLIBLE des Punaises, Puces, Poux, Mouches, Cousins, Caiards, Mites, Fourmis, Chenilles, Charançons, etc. Le kil : #2 fr.; 400 gr. par la Poste: 4 fr. 95 E,; CALZY, 71, cours d’Herbouville, à LYON BUGNOT + Pr Lnbuet. Ci à pu ttohet ne LE MONITEUR D'HORTICULTURE 183 - de France se tiendra à Versailles pendant Pexposition horticole. - L'ouverture du Congrès aura lieu le … 23 septembre. _ Questions à traiter : À 1° De l'emploi des engrais chimiques pour … les arbres fruitiers et les vignes de table ; - 2° Observations,sur la rédaction du Cata- - logue descriptif des fruits adoptés et sur . celle du supplément dont le manuscrit sera . déposé sur le bureau de la séance. DE |. _ L’horticultureà l'exposition d Ams- - terdam. — Indirectement, nous avons . appris qu'il s'organisait pour 1895, à Ams- + terdam une exposition qui avait primitive- ment, pris le titre d’Ærposition de l'hôtel et du voyageur, puis ensuite celui d'Erposition inter- . nationale. Et comme il n’est plus d’exposi- tion possible sans horticulture, il a été créé un groupe horticole, et un comité de _ section francaise à la tête duquel nous voyons des noms d'une honorabilité incon- testable. » « Des concours ont été organisés pour les 6/8 juillet et 27/31 juillet. Qu’a-t-on fait à ces concours ? (nous demande un abonné) et quecompte-t-on faire à ceux des 14/18 septembre et 10/17 octobre? » Ilnousest difficile de répondre à cette ques- _ tion, aucuns renseignements ne nous ayant jamais été communiqués; mais si nous les cherchons dansl+ presse étrangère, le /our- _ nal des Orchidées par exemple, cela n’a rien d'encourageant. En Belgique on a aussi formé un comité très décoratif,(mais pas encore assez décoré, parait-il,) comprenant une quarantaine de membres; mais les exposants n’ont pas _ mordu et le même Journal, pas généreux, | laisse échapper le mot : fiasco belge. _ Pourvu qu'il n’en soit pas de même de l'exposition francaise. Attendons avec patience. GE _ La Société nationale d’agricul- _ ture de France vient de décerner à M. Charles Baltet, de Troyes, une médaille d'or pour son ouvrage : l'Horticulture. dans les cing parties du Monde. « Charles! Cesse de vaincre, ou je cesse d'écrire! » 39 Expositions de 1895. — Charenton (Seine) du 7 au 16 septembre. Par-sur-Aube (Aube), du 7 au 9 septem- bre, exposition organisée par la Société hor- ticole de l'Aube, Le Raincy (Seine-et-Oise). du 14 au 46 sep- tembre, exposition de tous les produits de l'horticulture. S'adresser à M, LE CHERUYER, secrétaire général, au Raincy. Bar-le-Duc (Meuse) du 14 au 16 septembre exposition d’apiculture organisée par la Société d'apiculture de la Meuse. Pour les renseignements s'adresser au commissaire général M. Maujean, à Longe- ville près Bar-le-Duc. Le programme porte : qu’un droit d'’admis- sion de 3 francs sera dû par les exposants, sauf les membres de la Société. Cela nous semble tout naturel et ce principe devrait être appliqué à nos expositions d’horticul- ture; mais ce que nous n’admettons guère, c'estque tous les noms des membres du Jury figurent au programme. Anotre avis, lacomposition d’un jury, quel qu'il soit, doit être tenue secrète aussi tard que faire se peut, pour éviter certaines dé- marches ; de même il semblera drôle qu'en faisant appel à un exposant, on lui dise : Si vous venez, vous serez jugé par MM. X. Y. et Z. GE Nécrologie. — M. le D' Baillon profes- seur à la Faculté de Médecine, officier de la Légion d'honneur, est décédé subitement à Paris le 19 juillet, à l'âge de 68 ans. Savant botaniste, on lui doit plusieurs ouvrages, entre autres l’Aistoire des plantes et le Diction- naire de botanique. Lucien CuAURÉ. Se 2 ue Vu Le d'en 1 5 À PS ge PU PP OR OS PAS 184 LE MONITEUR D’HORTICULTURE TRAVAUX DU MOIS D'AOÛT JARDIN. FRUITIER On finira de palisser les arbres soumis à la taille, on continuera à écussonner, on pincera encore les rameaux trop vigoureux sur les arbres formés. Si quelques rameaux s’emportaient sur les jeunes arbres à haute tige, on les pincerait également. On supprimera complètement les ra- meaux gourmands sur tous les arbres, à part ceux destinés à remplacer les branches charpentières malades ou mortes. Les pêches hâtives, et en particulier la variété américaine Awsden, sont müres. Mais il n’en faut pas moins, à ces pêchers comme à ceux des autres variétés, attacher court les rameaux trop vigoureux, les pin- cer pour calmer leur trop grande vigueur, laisser libres les rameaux faibles ou les at- tacher peu serré. On tendra des toiles ou on étendra de la paille au pied des espaliers des pêchers, afin que les pêches qui tomberont ne soient pas froissées. On devra aussi fairela chasse aux insectes et détruire les nids de guëêpes, frelons, etc., rechercher sur les pommiers les larves du Smerinthus ocellata papillon nocturne, aux ailes brunes et roses, avec cercle bleu taché noir ; la chenille est bleu vert. Détruire aussi les œufs de Bombyxet de la Tentrède du cerisier. Enlever les fruits véreux et détruire les insectes qui se trouvent dedans. JARDIN POTAGER C'est en ce mois qu'on fait les plantations de Fraisiers des quatre saisons afin d'obtenir de bons produits dès le printemps pro- chain. On supprimera les tiges des artichauts aussitôt après la récolte, sans attendre la fin de l’année; en agissant ainsi, les jeunes pousses se montreront bientôt, et on pourra œilletonner avant la fin de l'été, ce qu’on fera aussitôt que possible en en laissant deux sur chaque pied. Au printemps, on supprimera le plus faible qui pourra servir à un nouveau plant; en procédant par cette méthode, on aura des artichauts déjà forts qui supporteront faci- a — ——— —_…——…—_———…— rte lement les mauvais jours de l’hiver et qui, n'étant pas tourmentés au printemps par l'œilletonnage, se mettront beaucoup plus tôt à fruit. On devra se garder de couper les tiges des asperges avant qu’elles soient complètement sèches, cela provoquerait la pourriture d’un certain nombre de racines, ce qui affaibli- rait les souches. On sèmera en pleine terre: Carotte courte hàtive ; Chicorée frisée, C. fine de Rouen, C. de Meaux, C. sauvage toujours blanche pour tondre; Laitue d'hiver, L. gotle, L. Ro- maine d'hiver, L. à couper; Mâche verte à petite pomme, M. ronde ; Pissenlit amélioré; Raiponce; Chou vert non pommé, CG. cab- bage, C. Cœur de bœuf petit et gros, C. pain de sucre; Chou-fleur hâtifet le tardif; C. brocolis; Épinards; Navet hâtif, N. Rave, N. sec d'hiver; Oseille; Oignon blanc hâäüf; Panais; les variétés de Persi] ; le Cerfeuil et le C. tubéreux qui lèvera au printemps; Poi- reau de Rouen et le vivace; Radis jaune, R. noir, R. gris et R. rose. JARDIN D'AGRÉMENT On peut semer, en ce mois, les plantes bi- sannuelles bulbeuses et même beaucoup d’annuelles, afin d’avoir une floraison plus hâtive au printemps. Bleuets (Barbeau), Adonide goutte de sang, Ammobium, Ala- tum, Coquelicots doubles, les variétés de Giroflées, Mimulus, Mufliers, Myosotis des Alpes, OEillets de poète, Pensées, Phlox, Pieds d’alouette vivaces (Delphinium), Py- rèthre, Roses trémières, Violettes, Ver- veines, Soucis, Silènes, Sainfoin d’Espagne, Primevères de Chine, Pivoines, Päquerettes, Gaillarde, OEnothère, Garra, Lobélia, Lo- phospermum grimpant, Maurandia, etc. On plantera les Iris xiphioïdes, le Safran d'automne, l’Ail Moly, les Lis, les Jacin- thes blanches pour forcer, les Ixias, les Narcisses, les Jeannettes, l’Ornithogale, les Perce-neige, les Scilles, les Triteléïa, etc. On divisera : les Primevères des jardins, les Oreilles-d’ours, les Violettes, les Juliennes doubles, et, vers la fin du mois, les Pivoines. On bouturera les Verveines, les Géraniums zonales, et G. lierre, les Pélargoniums, les Pentstemons, les Capucines doubles, la C. de Lobb, la C. panachée, etc. ic tr de nd» cb ne Mont té à LE be Ent PRES CNE NT TRE TS, LE MONITEUR D'HORTICULTURE 185 « On peut commencer le bouturage des __ Rosiers dont le bois sera aoûté. _ Les boutures, aussitôt séparées des pieds _ mères, seront parées; on supprimera les $ pulls, on laissera un talon, et on les pi- quera de suite. - Sion lardait à les planter, pour les em- pêcher de sécher, on les mettrait dans un vase contenant de l’eau. Aussitôt plantées, on les bassinera forle- ment et, jusqu'à leur complète reprise, on les maintiendra humides. C'est le moment de s'occuper des rosiers que l’on destine à être forcés pendant l'hi- ver; on les arrache et on les laisse sécher, _ assez pour faire tomber les feuilles et non 4 trop pour les faire mourir. . Sile Blanc(Erisyphe,pannosa) commence à ; attaquer certains sujets, on le combattra À par le soufre à la nicotine Schlæsing, en ayant soin d'opérer après une pluie ou le _ soir, après avoir bassiné les sujets qu’on veut _ traiter. Mo 2 NET na peut encore employer la mirlure sulfu- Ë reuse étendue d'eau. i SERRES à ORANGERIE CONSERVATOIRE . On continuera les rempotages; on arro- sera très abondamment les Orangers, les Grenadiers et surtout les Lauriers. On bouturera les plantes 2 serre tem- _pérée. pe On seringuera souvent celles A passent - l'été à l'air libre et, vers la fin du mais, on + | | ; rentrera déjà les plus délicates. | Jean-Ernest CuaAURÉ. ARBORICULTURE DE L'ASPECT DES FRUITS COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ (Suite.) Les fruits peuvent se classer en quatre catégories : 1° Les extra-bons, 2° les bons, 3° les passa- bles, 4° les médiocres. Nous allons passer en revue les différentes sortes fruitières ; en commençant par les Poires. 1e Catégorw : Fauirs EXTRA-BONS. Celle série doit se diviser en deux groupes : le premie comprenant les variétés d'été et d'automne, le second, les variétés d'hiver, et de fin d'hiver. Dans le premier groupe : la peau est érès fine, granuleuse, mais à yrains très fins el très serrés. La coloralion n’est jamais bril- lante, elle est d’un jaune d'or rour lavé de fauve, parsemé de très petits points fauves également; quelquefois un peu de pourpre sombre du côlé de l’insolation. En règle générale les variélés appartenant à cette série conservent leurs qualités dans tous les sols et sous tous les climats. Citons les suivants : 1° Bon-chrétien Williums, 2 Beurré Dumont, 3° Doyenné du Comice, etc. Le second groupe de cette catégorie ren= ferme les variétés dont la maturité se pro- duit depuis fin décembre jusqu’en mars- avril. La peau de ces fruits a une apparence un tant soit peu plus rude, et en effet elle est à grains plus gros, plus irréguliers ; sa colora- tion est aussi diflérente, /es faches fauves sont moins abondantes, mais en revanche /es points sont plus apparents. C'est à peine si le soleil em- pourpre légèrement les fruits qu'il caresse de ses rayons ; aussi pas de brillant, wn ensemble plutôt terne. Les sortes de cette section sont parmi les plus précieuses que nous possédons. Citons : 1° Loyenné d'hiver, 2 Doyenné d'A- lencon, 3° Passe-Crassane, 4° Tournai, etc. 2° Catégorie : Boxs FRUITS. Avant toute des- cription, nous devons dire que nombre de fruits de cette série sont les rivaux de ceux classés dans la précédente. A suivre. Triomphe de Alphonse Dacuy. à | LES NOUVEAUX CATASETUM. — Nous avons déjà plusieurs fois entretenu nos lecteurs de la superbe série des nouveaux Calaselum, introduits récemment par l'/Æorticullure in- 186 LE MONITEUR ternationale de Bruxelles, et que nous avons annoncés dans le #oniteur d'Horticulture du 10 mars 4895 (page 54). Nous sommes heu- reux de pouvoir aujourd’hui publier Îles illustrations des trois plus belles variétés, qui ont été si fidèlement reproduites en chromolithographies dans la Lindenia. Jusqu'à l'introduction en Europe du splendide Cataselum Bungerothi, les diffé- D'HORTICULTURE dées de serre tempérée ou chaude, qui se mettent en végétation de février à avril, époque favorable pour les rempoter. Ils réussissent le mieux, cultivés en paniers suspendus près du vitrage et dans un com- post formé en parties égales de fibres de polypode et de sphagnum vivant, haché et bien mélangé, le tout reposant sur un bon drainage ; les arrosages doivent être très NOUVEAUX CATASETUM. C.-.murabile. rentes espèces de ce genre si bizarre étaient considérées comme des Orchidées ayant simplement un intérêt botanique. Grâce à ces nombreuses découvertes, ce genre est devenu, dans un lapsde temps relativement irès court, un des plus appréciés et des plus recherchés des Orchidophiles. La culture des Catasetum, quoique très facile, demande à être bien appliquée, si on veut conserver les plantes en bon élat. Ce sont des Orchi- C. Lindeni. C. Imperiale. t modérés, jusqu'à ce que les racines soient bien formées, et il faut les suspendre fout. à fait après la complète formation des pseudo-bulbes, les Catasetum devant subir un repos absolu de quelques mois, pendant lequel ils devront perdre toutes Jeurs feuilles ; ce repos dure ordinairement de no- vembre à février, laps de temps pendant le- quel on peut passer les plantes dansuneserre plus froide et plus sèche, Leurs magnifiques \ LE MONITEUR D'HORTICULTURE 187 0 inforescences se développent dans le cou- | rant de l'été et se conservent fraîches pen- | dant une quinzaine de jours, quelquefois davantage. Le seul grief que nous ayons à leur re- procher est d’être facilement envahis par le thrips, dans les serres qui nesontpas main- tenues assez humides. Nous recomman- dons donc de les surveiller attentivement pendant leur végétation et de plonger sou- vent leurs jeunes pousses dans du jus de tabac, additionné d’eau, afin de les préser- ver des ravages de cette peste, qui dété- riore les feuilles et fait avorter les inflores- cences. ——— CYPRIPEDIUM : GERTRUDE HOLLINGTON. Les principaux organes dela presse horticole anglaise, leGardeners Chronicle etY Orchid Re- view, ont publié dansleurs derniers numéros, à l'occasion de l’exposition internationale d’horticulture de Paris, des notes dans les- quelles ils reprochent aux journaux hor- ticoles français de n'avoir pas su transcrire le nom exact de ce merveilleux hybride de Cypripède, que nous avons présenté pour la firme Hugh Low et Cie de Londres et qui élait le clou des apports d'Orchidées. Il paraitrait en effet que certains journaux et bulletins de Société l’auraient mentionné sous le nom de Xollington, Collington et Rol- linglon, landis qu'une autre publication à même omis d'en donner le nom en le cilant. Puisque les rédacteurs de ces grands jour- naux anglais signalent ces erreurs, ce dont nous ne saurions les blämer, ils auraient dû, au moins, aller jusqu’au boutet spécifier dans quelles publications, ils les ont relevées. Quant à nous, nous sommes certain d’avoir bien indiqué les nomenclatures exactes dans nos divers comptes rendus. Mais ce qu’il ya de plus amusant, ce sont ces mêmes journaux qui veulent nous don- ner l'exemple de l'exactitude de leur ortho- graphe, ce que du reste nous leur accor- dons volontiers pour la façon correcte avec laquelle leurs publications sont rédigées, font eux-mêmes deux erreurs ausujet de ce Cypripède, en annonçant premièrement qu'il faitmaintenant partie de Ja collection Towr- ner, Personne en France n’a pu nous ren- seigner sur le nom de cet Orchidophile, et cependant nos savants confrères anglais devraient bien connaitre le nouvel Angræ- cum Fourmerianum, dont le parrain est par contre avantageusement connu des Orchido- philes français et peut-être mieux encore des horticulteurs anglais. Signalons également celle erreur à la Regel's G'arten Flora de Berlin (1) et ajoutons pour terminer, que la Société nationale d'horti- culture de France a attribué à ce nouveau Cypripède la grande médaille de vermeil offerte par la Société d'horticulture de Noyent- sur-Seine (Aube), société dont le Président d'honneur est M. Casimir Perier, ancien Président de la République francaise. Orro BALLIF. LES PLANTES DE SERRE (Suite) BIGNONIA Les Bignonia sont desarbustes sarmenteux qui peuvent ornerles murailles, les colonnes, les piliers et les chevrons des serres. Ces plantes vigoureuses demandent à être cultivées en pleine terre dans un sol assez AMF À À BIGONIA (HAAGE ET SCHMITT). substantiel, composé de terre de bruyère, terre de gazon demi-décomposé, avec addi- tion de sable. On taille ces arbustes, après la floraison, dernier numéro, cet organe de la allemande a rectifié erreur. (1) Dans son presse horticole cette 188 LE MONITEUR D'HORTICULTURE D Po la fleur apparaissant aux extrémités des bourgeons; souvent, à l'extrémité des tiges, naissent de grandes feuilles de forme diffé- rente des autres, c'estun indicede floraison. On multiplie ces plantes de boutures de liges, sur couche chaude, et aussi de mar- cottes ; c’est le procédé le plus rapide. Les plantes sont ensuite rempotées et placées en serre tempérée. Les variétés de serre sont : Bignonia argireo-violescens, de la Nouvelle- Grenade, rappelant, parson feuillage coloré les Cissus. B. incarnata, de laGuyane, àgrandes fleurs rouge pourpre. B. Chamberlaynii, liane produisant des feuilles ovales, acuminées, vert foncé et lui- santes. Les fleurs, jaune clair, apparaissent en quantité de mai à octobre. Brésil. B. yrandiflora, variété la plus rustique, que l’on peut planter à l'endroit le plus froid de la serre ; produit des fleursen forme de clochette orangé et écarlate. B.speciosa, variété vigoureuse deserre froide remarquable par ses feuilles composées de deux folioles luisanteset coriaces, vert clair. Ses grandes fleurs lilas sont réunies, par deux, aux aiselles des feuilles. Le B. Curolinæ, à fleur blanche, se contente simplement del’orangerie, maisle B.venusta; qui est plus délicat, demande une bonne serre tempérée; c’est bien une des plus belles plantes grimpantes que l'on puisse rencontrer, elle produit d'innombrables fleurs rouge cramoisi. (A suivre) JAG. ae PROTECTION ET LIBRE ÉCHANGE Tant plus ça change et tant plus c’est la même chose. On est libre-échangiste pour les objets que l'on produit facilement et avantageusement, el... protectionniste pour les autres. Nous avons encore présente à la mémoire la vigoureuse campagne entreprise par nos amis les horticulteurs belges pour célébrer les bienfaits du commerce libre, de la fa- culté d'échanger ses produits sans entra- ves.. Là est le progrès, disaient-ils. Plus de barrières de Chine, savez-vous! A leur point de vue spécial, nous avouons avec franchise qu'ils avaient parfaitement raison. À notre point de vue francais, l’a- venir nous prouvera si nous avons bien fait de leur laisser libre, ou à peu près, le mar- ché horticole français, et de leur permettre d'user de leurs moyens de production si économiques au détriment de nos produc- teurs nationaux. Mais, pendant que nos amis les horticul- teurs belges menaient une si bruyante cam- pagne en faveur du libre échange, ils évi- taient soigneusement de faire ressortir que: depuis plus de vingt ans, les fruits français entrant en Belgique étaient frappés de droits élevés variant de 10 à 36 0/0 à la valeur, alors que les leurs entraient en franchise chez nous. C'est un fait ignoré de beaucoup et que nous tenons à bien faire ressortir. Voici du reste le tableau absolument offi- ciel. TARIFS BELGES VALEUR Le ppiiqués depuis 25 ans mie au K° | valeur PER EP RR PRS DEN Re RUE ANT ENTRE ET RSR SRE LUDEe MRREMEERRE TS AMANTES Rene cree S9NfT. Lake 1.70 20 % Citrons-Oranges....... 9 » » 0.40 22% M NE SAS À 9 » » 0.46 202% POMMÉS PEER ere 0 » » 0.25 0 PruneAUus eee le 25 fr. % k. 0.90 28 % RAÏSINSTAIS eee ie mie 10% valeur.| 0.90 10 & Fruits frais autres. ... 10% valeur.| 0.40 10 % RaiSINS SEC eee. ee RNA AN 0,72 36 % Fruits secs divers..... 10% valeur.| 0.72 10 % La valeur au kilo est celle adoptée par la Commission des valeurs en Belgique. Cela a-t-il nui à leur production, à leur exportation fruitière ? Les chiffres vont répondre brutalement. La Belgique a exporté en 4870....... pour 2.380.000 fr. de fruits frais. 1880....... — 6.480.000 — 1888....... — 10.737.000 — Il ne semble pas que cette protection ait beaucoup nui aux producteurs de fruits en Belgique, bien au contraire ; nous voudrions voir notre exportation fruitière accuser un aussi grand développement. Hélas! notre exportation de fruits frais est quasi station- naire et, pour un pays comme le nôtre, ne dépasse guère 14 à 15 millions. En 1892, on a mis en vigueur les nou- veaux tarifs que la France avait adoptés, a nn LE ed CS on de à M, Ne o tarifs bien modestes cependant, puisqu'ils sont ainsi fixés : Pommes et poires de table... 2 fr. p, 100 kil. Raisins de table ordinaires... 8 _ Autres fruits frais........... 3 — 1 50 au kilo, AC Age Dans un article que nous écrivions le 25 avril 4891, nous rappellions le propos . d'une personne très haut placée qui nous D disait : « Commencez votre campagne pour l’ap- plication des droits fruitiers, et attendez « l’effet que cela produira au dehors. Si « cela passe tranquillement, c'est que vous « aurez fait fausse route; si, au contraire, « des réclamations se produisent, c’est que « vous aurez frappé juste, et là sera l'intérêt « de notre pays. » | Eh bien, il faut croire que nous avions | frappé juste, car il s'est fait un joli tapage, B- surtout sur le droit applicable aux fruits forcés ; donc, la chose était utile au pays. Cependant, le droit de 2 fr. 50 au kilo, demandé, par les intéressés et les pétitions, pour le raisin forcé avait été ramené à 2 francs par le Gouvernement el la Commis- sion des Douanes. Le Gouvernement belge ne se tint pas pour battu, et opéra si habilement que 4 M. Ribot, circonvenu, put décider M. De- | velle à abaisser encore le droit à 4 fr. 50. Néanmoins à les entendre, avec ce droit, les producteurs belges allaient être ruinés, et il n'entrerait plus un seul kilo de raisin étranger en France. - Beaucoup d’entre nous ont pu croire ce ; droit exagéré. Ce n’est en somme que 1fr.50 de droit pour 1 kilo de raisin, qui coûte par- fois15 francs lekilo dans certaines contrées. Tout est relatif, paraît-il, et ce droit, si exagéré qu'il paraisse à première vue, n'est pas aussi important qu'on le suppose, puisque il n’est que de 15 à 30 0/0 de la valeur. La meilleure preuve que ce droit ne gêne en rien nos voisins, c’est que les importa- tions de raisin forcé sont plus importantes en 1895 que les années précédentes. Appuyons-nous toujours sur les chiffres, et le tableau ci-dessous nous donne, en même temps que les prix payés, les quan- è à te * É Le RÉ D dx RE D ne # | | LE MONITEUR D’HORTICULTURE mm tp: Lo PAS A MS e re 1% 189 tités de raisin belge introduites en mars, avril, mai, juin, aux halles centrales au pavillon des criées. 1887 1SSS \oncée 1895 se = — mr A LE KILO. Mars. .… 690 k. 495 k. 1.145 k. 15 à 15 fr. AVTIL"42,4 2,870 k. #.070 Kk, 4.280 k, |6 à 13 fr. Mai 6.425 k, | 7.080 k, | 7.540 k. |6 à 15 fr. Juin 42 5.675 k. 4.580 k, 7.945 Kk, 15 à 141 fr. 15,660 k. [16,155 k. [20.910 k. Que conclure de ce tableau? M. Rjbot a été induit en erreur, pour employer un terme parlementaire, M. De- velle également, et nos producteurs sacri- liés. Hâtons-nous d'ajouter que ces derniers ne sont pas enchantés et pour cause, L'expérience à prouvé que le tarif n’était pas prohibitif, et les chiffres du prix de vente prouvent bien que le 4 fr. 50 au kilo sur des produits de 6 à 10 francs le kilo ne fait, en somme, qu'un droit de 15 à 30 0/0 de la valeur. Nous arrivons maintenant à une situation plus extraordinaire. Il y avait tout lieu de penser que le Gou- vernement belge, heureux de voir ses pro- ducteurs expédier en France comme autre- fois, y augmenter même leurs débouchés, aurait proposé, lors de la modification des tarifs qui vient d’avoir lieu au Parlement de Bruxelles, un abaissement sérieux des droils d'entrée élablis depuis vingt-cinq ans sur les fruils français, qu'il aurait ainsi remer- cié le Gouvernement français de n’avoir établi en 1892 que des tarifs de moitié moins élevés que ceux pratiqués par les Belges, et surtout d'avoir diminué de 25 0/0 le droit proposé sur les fruits forcés. C'était mal connaitre nos amis libre- échangistes. Sur la proposition du Gouvernement, les Chambres et le Sénat viennent de voter un droit de 30centim.aukilo sur tous les fruits frais, de telle sorte qu'en s'appuyant sur le prix moyen de O0 fr. 40 au kilo pour l’en- semble des fruits frais, chiffre adopté par la Commission des valeurs en Belgique, on appliquera sciemment un droit de 75 0/0 à la valeur sur les fruits frais. LUE 2 PTE POST ANR PET 190 LE MONITEUR D'HORTICULTURE ol Du reste, il suffit de consulter les deux tableaux suivants, mettant en regard les droits français et belges, d’abord comme chiffres et ensuite comme valeur. Tableau comparatif des tarifs Français et Belges. TARIF PRIX TARIF BELGE MOYEN FRANÇAIS 100 kilos. au kilo. 100 kilos. PRISE TRE PRE RC CORTE ERNST AE CERTES TES | SAREAE ED SL OMEMRRRETDS Amandes...... 35 MTS 1.70 SAC UT Citroens, Oran- GeS.......e.e Je 0.40 ) » Figues........ 9» 0.46 2 » Pommes....... libres 0.25 2 » Pruneaux ..... DD 0,90 10 » Raisins secs... 95.» 0.72 15 » Fruits secs au- Crest ee 10 » 0 à 6 Raisins frais... 50 » 0.50 8 » Pêches, Abri COUSER ER AE ete 50 » 0.60 3 » Prunes, ÇCeri- x à SENS SAUT AS 30 » 6.50 3 » Amandes frai- À (CEA 30 » 0.60 3 » Poires...... AE 30 » 0.30 :) » Groseilles ,.... 30 » 0.40 3 » ATANAS, es. 30 » ? Les mêmes tarifs rapportés à la valeur. EEE ÉELELELELELS Amandes...........ss... 20 % AVE CA Citrons, Oranges........ 22 % 120% Higneshe neue 20 & RP POmMMES CA he e-ees » 12/2865 PrUNEAUX nee cocon 28 % (JE 74 Raïsins secs ..:......... 36 % 90 % Fruits secs, autres...... variables suivant valeur RASINS ÉPAISe «Les ele elole 60 % 16 % Pêches, abricots........ 50 % Da Prunes, cerises.......... 60 6 % Amandes fraiches ....... 50 % 31.94 Poires ei Sen AUE 100 % 10 % Groseilles mere ee 75 % ASS Ananas tue uen na e variables suivant valeur RIPULIS TONCÉS trees sense » | 16 à 30 % Voilà où en sont arrivés nos amis. Qu'en pensent les horticulteurs belges? De quel côté est la modération? Que penseraient-ils, si on appliquait des droits équivalents sur les plantes vivantes et les fleurs naturelles ? Il y a là, une nouvelle campagne à entre- prendre, et... qui sait ! Nous laissons la parole à nos voisins. Luc. AURECH. FE ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) LE PARTERRE MODERNE Le yardin fleuriste que certains auteurs confondent avec le parterre, s’en éloigne cependant par quelques caractères qui lui ont valu d’être distingué et ont justifié le nom spécial qu’il a recu. C’est si l’on veut une variété de parterre dans lequel certains éléments constitutifs prennent une exten- sion considérable au détriment des autres. Le jardin fleuriste est en effet presque en- tièrement composé de plates-bandes et d’allées, à l'exclusion de tous les autres détaiis, dont la réunion forme le parterre. Son centre sera parfois occupé par une sta- tue, ses angles par des vases; mais le plus souvent, il ne sera pas délourné de son rûle qui est de plaire uniquement par la décoration florale. Le jardin réservé est un parterre situé à proximité de l'habitation, tout en en restant isolé, et spécialement destiné aux proprié- taires. Il est né du désir que l'on éprouve parfois de savourer solitairement quelques instants de loisir à J’abri des regards inqui- siteurs des voisins ou des serviteurs. De là, la nécessité de le rendre plus fermé que le parterre, dont il ne se distinguera d’ailleurs pas autrement si ce n'est encore par ses dimensions moindres, ses détails plus étu- diés; ses fleurs plus choisies et son entretien plus soigné. Le dessin (fig. 21) représente un de ces jardins créé pour M. Ed. Blanc, dans le parc de La Châtaigneraie (Seine-et-Oise). L'emplacement choisi se trouve à portée de l'habitation à laquelle il est relié par une allée ombragée. Le jardin est dissimulé de trois côtés par des palissades de Charmes et des massifs. Le quatrième côté (I) qui domine le parc et forme terrasse, est voilé par une haie de Troènes coupée à hauteur d'appui, au-dessus de laquelle des Tilleuls taillés se relèvent comme une verte draperie ininter rompue (fig 22). La pente du terrain a nécessité la forma- tion de deux terrasses horizontales séparées par un glacis(F) de gazon surmonté de vases équidistants (B). | 1 _ 4 4 nb s'on"/0 r d D E S D'HORTICULTURE LE MONITEUR 1! DPI Te I CROIX DU MÉRITE AGRICOLE MODÈLE OFFICIEL a CHEZ 4L.emoine JOAILLIER DE LA Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur du MINISTRE des AFFAIRES ÉTRANGERES du Ministére de l'Agriculture » Fils Ordres français et étrangers 356, Rue Saint-Honoré. Paris FONDS DE PÉPINIÉRISTE A Mantes-sur-Seine avec Pépinière à Fontenay- Saint-Père prés Mantes, de 6 hect. entourés dé grands murs, traversés par cours d'eau comprenant plus de 100.000 arbres et arbustes de vente immédiate et baïl de ladite, avec logement de 750 francs, finissant en 1906 ét très avantageux par suite d’indemnité à charge du propriétaire. A adjuger aprés décès sur m. à prix de 15.000 fr. en l'étude de M2 Deschamps notaire à Mantes-sur- Seine, le mardi 6 août 1895, à 2 h. précises. S'adresser audit notaire. CIILELS SOUVENIR DE LA MALMAISON A FLEURS JAUNES (NOUVEAUTÉ) Variëté possédant toutes les qualités de celle à fleurs rose chair. Les fleurs nombreuses bien pleines ne crèvent pas. La couleur est JAUNE CANARI Belles jeunes plantes bien enracinées, livrables de suite, franco de port et d’emballage. La pièce. 3 francs. — La douzaine, 24 francs Anthurium Scherzerianum, Cypripedium insigne, Cliveia miniala, très fortes plantes. prix par corres- pondance. LÉONARD,. jardinier, chez M. MARTIN 46. rue Emile Raspail, à Arcneil (Seine) Œavoi franco du Gatalogue SPÉCIALITÉ DE MATÉRIELS SOIGNÉS et GARANTIS et TOUTES FOURNITURES pour la PHOTOGRAPHIE D'AMATEUR 1: mr d'un mme js RÉUSSITE COMPLÈTE CH== MENDEL. FOURNISSEUR DES MINISTÈRES Parisiisa 118!%, Rue d'Assas : TRAITÉ PRATIQUE DE PHOTOGRAPHIE, un Vos. b hé, Atr PHOTO-REVUE. Journal des Amateurs, UN FRANC PAR AN, . À LOUER | au Parc de St-Maur (Seine) la plus jolie localité des environs de Paris LES CATALOGUES REÇUS MM. DuraxLou p Er Cie, horticulteurs-grainiers, 14, quai de la Mégisserie, Paris. Catalogue général de Chrysanthèmes, Dal ilias, Chnnas, Pivoines, etc. M. J,. P. Wiriiam Er Broruers, horticulteurs- grainiers, à Heneratgoda, Ceylan, Catalogue de plan:- tes et vraines diverses. Journal avec une G R A Tl S photographie à M. DUGARDIN PRIME artiste-peintre, 9. Tout Bd Rochechouart, lecteur. ou abonné Paris, recevra un superbe portrait du Moniteur peint a l’huile. D'HORTICULTURE Joindre 1 fr 50 qui enverra cette pour les frais de annonce détachée 3 port et d’embal- ou la bande du e ET rod Les plus grandes cultures françaises de PLANTES POUR MASSIFS E . SCENE EE Horticulteur à LYON (RHÔNE). Les plus grandes cultures de Caladiums à feuillage coloré ornemental et de Bégonias à feuillage ornemental. Catalogue sur demande. A. RAVOIS Chimiste 2, rue de l'Evangile Paris 15 ae illes : Or, Vermeil, Argent, Bronze 1 Diplôme d'Honneur Insecticide liquide désinfectant toute habitation ainsi que pour la de struction de tous les insectes nuisibles aux vé gétaux. Prix à raison de 2 francs le litre par bidons de 2, 3 et 5 litres. Poudre insecticide pour la destruction des puces, punaises, cafards et fourmis 1 fr. et 2 fr. 50. Maustic à greffer les arbres, la vigne 1 fr. et 2 fr. Raticide foudroyant pour rats, souris, taupes et mulots 4 fr.2 fr. et3 fr. (Envoi franco contre mandat ou timbres poste) PAVILLONS avec jardins à 3 minutes de ia Marne, à 6 minutes de la Station du Chemin de fer de Vincennes, trajet en 24 minutes, 15 trains par jour, à 42 minutes. du Tramway de Charenton. 550 FRANCS A 800 FRANCS PAR AN S’adresser, 19, avenue de l'Etoile au Parc de Saint Maur, ou au Bureau du journal. Eau à vol onté, PU + EE 9 OR RQ TR emmener a PCR ON LENS EP DER NET RON ER PNR 192 LE MONITEUR D’HORTICULTURE ENGRAIS Ce n’est pas la quantité de nourriture donnée qui profite, ENGRAIS DES ELU mais ce qui est assimilé AU PAPILLON pour vignes, arbres frui- Pour chrvy anthë es, tiers, arbres en pots. etc. ANATOLE CORDON N [ E R LOUCrE lets, Plant annuelles etc. L’engrais des Grapperies est celui qui m’a donné des Na AU ge r'é sultats si remarquables pour les fruits, et l'Engrais au & € papillon pour la culture du Chrysanthème à grosse fleur, > D Z RE Es us Ve] ; 3 k. colis postal franco gare, 5 fr, — 5 k, 7 fr. 50 _. =. æ Z = 4, ne S Chez tous les marchands grainiers. S Boites de 1 k.2 fr. 50, avec mode d’emploi. Ye cor Prix en gare de pan ! CHRYSANTHÈMES al GRANDES FLEURS Prix ce er 25 k., 20 fr. ; 100 k. 25 Kk. 4000 k., 450 fr. Catalogue illustré envoyé franco sur demande. 1000 k., 500 fr. L'HORTICULTURE DaNS mes CINQ PARTMES DU MONDE Par. Charles BALTET, Horticulteur à Troyes OUVRAGE COURONNÉ de la Médaille d'Or du Congrès et du prix Joubert de l’Hiberderie (10,000 fr.) Un fort volume, 25 cent. de haut sur 16 cent. de largeur, 775 pages PRIX : 45 FRANCS, franco. Au bureau du “ MONITEUR D'HORTICULTURE ? PRIME À NOS NOUVEXUX ADONNEÉS Toutes les personnes qui nous demanderont directement cet important ouvrage, . dont la Presse française et étrangère a fait les plus grands éloges, bien justifiés (1), seront Dre à ütre de PERIME entièrement gratuite pendant un an au “MONITEUR D'HORTICULTURE ‘ ÉDITION SIMPLE ou recevront DEUX ANNÉES ANTÉRIEURES franco de port par colis postal. Joindre à la demande, le montant en mandat-poste. (1) Voir le Moniteur d'Horticulture, du 25 mai 1895... ORCHIDÉES D'IMPORTATION Cattleya: Mossiæ, Trianæ, Mendeli, gigas, Schroderæ Oncidium papillio Odontoglossum Pescatorei, Alexandræ luteo-purpureum, etc. LIVRABLES Ex Mars, AvRiz ET Mar S'adresser chez M. LAVIGNASSE, importateur et négociaut en vins, 14, RUE CaussaN, à BORDEAUX (MAISON À CARACAS, — VÉNEZUÉLA.) Tr gr gere VINS DE BORDEAUX VINS ROUGES ] HS BLANCS F Côtes Saint-Sauveur 1889 à..... A410f.la barrique | Petits Graves 1888, 130 f. la barrique Saint-Loubès 18$8-1889, de 120 à 130 es Graves supérieur 1889. À Sie SAME En Premières côtes Quinsac 1889, à 150 = BATSAC SSIAP EU ME AE ME . 4160 — MARCHANDISES PRISES A BORDEAUX Tous nos vins sont garantis absolument naturels et pur jus de raisin Nora. Des prix courants ainsi que deséchantillons sont adressés sur demande (des agents seront acceptés sur bonnes référ.) LE MONITEUR La partie supérieure est composée d'un massif en hémicycle, et d’un tapis de gazon divisé en croix de saint André par deux D'HORTICULTURE 195 Deux gros massifs de rosiers de Bengale(Æ complètent la décoration de ce jardin. Après avoir étudié le parterre dans l'en- a JARDIN RÉSERVÉ (PROPRIÉTÉ DE M. ED. BLANC) (FIG. 21). allées dont le point d'intersection est orné d'une statue de Flore (4. Les plates-bandes (4) sont décorées de plantes vivaces. + F € semble de sa composition, dans son rôle et dans ses variétés, il nous reste à parler de ses proportions et à l’analyser dans chacun des élémenis qui le composent. HAIÏÉ DE TROËNES SURMONTÉE DE TILLEULS (FIG. 22), Au point (D), a été élevé sur desrochersun kiosque octogonal, d’où l’on peut jouir de la vue du Mont-Valérien et de la vallée de la Seine. La partie inférieure est occupée par un vaste tapis de gazon (7), avec bassin, jet d’eau (C", plates-bandes de fleurs (&). ProPoRTIONS. Si le parterre accompagne l'habitation ou un édifice quelconque, les grandes lignes de son tracé seront tirées dans le prolongement de celles du bâtiment qu’il doit égaler en largeur. Les divisions affecteront la forme rectangulaire de pré- férence à la forme carrée. Le parterre devra 196 LE MONITEUR D’'HORTICULTURE 0 D D D être parfaitement équilibré avec limpor- tance des constructions ou l'étendue de la propriété quand il est isolé des bâtiments; on fera preuve de goût en ne le morcelant pas exagérément et en ne multipliant pas les ornements à l'excès. (A suivre.) E. Deny et C. MARCEL, Architectes paysagistes. FAN LETTRES HORTICOLES A PROPOS DE - L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS (Suite. Vendredi, 24 mai. Congrès : 2 heures. Formation du bureau. Quelques personnes heureuses de se faire en- tendre, — pour dire quoi ? — montent à la tri- bune,. J1 fait chaud, la salle manque d’acoustique et d'air frais, on somnole; les congressistes vien- nent en partie pourse serrer la main et faire timbrer la feuille de chemin de fer qui leur per- mettra de rentrer chez eux sans bourse délier, principal avantage du Congrès. Le secrétaire annonce que les récompenses suivantes ont été accordées aux auteurs de mé- moires soumis au Congrès: Médailles d’or, à M. Crochetelle à Grignon; vermeil à MM, Poiret à Arras et Raquet à Amiens ; argent à M. Rr : gaux à Mende... et un de mes voisins, pas un grincheux celui-là, propose d'aller prendre des bocks, ce qui est accepté avec enthousiasme, tant et si bien que j'arrive juste pour assister à la fermeture des tourniquets et apprendre qu’il est entré dans la caisse pendant la journée 12,847 francs. Ton affectionné, Lucio. Minuit. Je rouvre ma lettre retrouvée dans une poche pour t’ajouter que, pour terminer la jour- nèe, les membres de l’Union commerciale des horticulteurs et marchands graiuiers avaient eu la généreuse pensée de rendre au syndicat lyon- nais gracieuseté pour gracieuseté, et avaient invité leurs amis et confrères étrangers, présents à Paris, à une petite soirée intime sur la. ,.Tour Eiffel, pas tant décorée que son auteur. Musique, chant, buffet, mauvais cham- pagne, toasts de congratulations réciproques, Hymne russe, Marseillaise, orage merveilleux, tout était de la partie, On avait si bien fait les choses qu'un membre du bureau de la Société nationale d'horticulture de France disait que : si pareil gaspillage se produisait à la Société, il ui demanderait un conseil judiciaire. Celui-là peut dormir en paix. Enchanté Correvon s’écrie : Que ça ne manque de rien! Erreur! lui répond uninterloculeur, le principal est absent. te Ca manque de femmes!!! Horresco referens : Je me retourne pour voir celui qui a poussé ce cri du cœur et je reconais Qui? Mon directeur! Pendant que Correvon s'enfuit épouvanté, Baltet et les autres assistants lui font une ova- tion, et... qui sait... en y réfléchissant bien. l’idée faisant son chemin, pourquoi, en 1900, nos charmantes confrères de province et de l’étran- ger ne seraient-elles pas de notre fête? Dans tous les discours, on associe toujours les femmes aux fleurs, et dans les réunions on les élimine! Il faudra réformer cela, et... en songeant aux agréables soirées que cela nous procurerait, je termine et... m'endors heureux. Lucio. pre] nr CORRESPONDANCE,. A PROPOS DU GÉRANIUM MME SALLERON. Melun, 30 juin 1895. Monsieur le Directeur, Etant comme vous partisan de l’étique- tage sérieux des plantes, je crois bien faire en répondant à la question que vous adres- sez au sujet du petit Géranium à feuilles panachées qui est aujourd’hui si popularisé et est nommé par les uns Y/me Salleron et par d’autres Mine Salleray où Sullerai. Son véritable nom est MADAME SALLERON,]je puis d'aulant vous l’affirmer que j'assistais à son baptême en qualité de membre du comité de floriculture de la Société d’horti- culture de Melun et de Fontainebleau. Cette plante a été obtenue en 1877 par M. Pierre Mahieux, qui était à cette époque jardinier chezMmeSalleron, à Melun, et à qui il dédia cette plante, qui s’est propagée de tous les côtés et qui rend d'énormes ser- vices pour bordures et massifs bas. Dans l'espoir que ce renseignement sera bien accueilli, Je vous prie d’agréer, Monsieur le Direc- teur, mes bien cordiales salutations. Torcy, Horticulteur à Melun. Nous ne pouvons que remercier M. Torcy de son précieux renseignement, il serait à souhaiter que tous les lecteurs des journaux horticoles en fissent autant : cela serait utile à tous. ND! LD: ES Sn ne ee pe te, lt fo > EL de A RS AR > r ‘ LE MONITEUR PADOET ECETETURE SOMMAIRE CHROMOLITHOGRAPHIE : RHODODENDRON : PRÉCOCE DES ANDELYS. CuroNIQUE : Au Ministère de l'Agriculture: Distinctions honorifiques. Au Ministère de l'instruction pagbque. Soins à donner, aux Chrysanthèmes cultivés pour la grande fleur pendant le mois d'août. A ’Expositiou d'horticulture de Reims. Cannas Crozy nouveaux. Des fleurs à nos morts pour la Patrie : Lucien Chauré. — Rhododendron : Précoce des Andelys : Vrenpotors Cbattini, La Lindenia Ch. Marron. — Les Plantes de Serre (suite) : Blan dfordia, Brugmansia, Burchelia : des fruits comme indice de leur qualité (suite) : £" Mossiæ. var. cœlestis. Origine du Lucien Chauré. — Les Orchidées : Cattleya : Ollo Ballif. — Fleurs champètres : B. Jag. — De l'aspect Alphonse Dachy. — Architecture des jardins (suite) : E. Deny et C. Marcel. — Dislillation des fruits : A. M. Desmoulins. — Lettres horticoles : A propos de l'Exposition Internationale d'horticulture de Paris (suite) : Lucio. — Bibliographie. — Petite poste. — Les Catalogues reçus. 3 GRAvURES Noires : Eupatoire. — Salicaire. — Lysimaque. — Chardon. — Architecture des Jardins: Bou- lingrins. CHRONIQUE Au Ministère del’Agriculture:/s- tinctions honorifiques, MÉRITE AGRICOLE : Parmi les nominations au grade d'Officier du Mérite agricole, nous relevons celles de MM. Bonneville (Charles), fabricant de treil- lages à Limoges (Haute-Vienne) : inventeur de machines et appareils horticoles. Girard (Aimé), professeur au Conservatoire des Arts el Métiers. Schlæsiny, professeur à l'Institut National Agronomique. Souilliard, (Jules Au- qustin), horticulteur à Fontainebleau (S-et-M.) Au grade de Chevalier (1): celles de MM. Amie (Auquste-Marius), jardinier à Hyères (Var), Vice-président de Ja société d’horti- culture. Anglade (Jean), instituteur à Lan- diras (Gironde). Le docteur Ballay, gouver- neur de la Guinée française : a présidé et provoqué la création d'importantes planta- tions de cafés et de caoutchoucs. A fait par- lie des missions de M. de Brazza). MM. Bazin (Charles-Louis-Désiré) professeur d’horticul- ture à Clermont (Oise). BLoxneL, chef du se- crétariat particulier de Ja Présidence de la République; ancien fonctionnaire du minis- tère de l’agriculture, 15 ans de services, Charlot (Jean-Baptiste), ancien maraicher à Issy : développement donné à la culture maraîchère. Couchoux (Jean-Baptiste), horti- culteur à Épinal( Vosges). DELAMARRE(£ugène). secrétaire de la Société d’horticulture de Coulommiers : membre du jury dans plus de 75 expositions horticoles, secrétaire de la A) Journal officiel du G août. 10 aour 1895. Société Nationale d’Horticulture de France depuis 1866, 35 ans de pratique horticole. Domenc (Jean), à Bethmale (Ariège); créa- tion d’une fruitière, Duvillurd (Alfred-Louis), maire d’Arcueil-Cachan (Seine) : professeur de culture maraichère dans le département de la Seine, a fondé, à ce titre, à Arcueil, un vaste établissement de culture marai- chère; vice-président du comité de culture potagère à la Société Nationale d'Horticul- ture de France; vice-président de la cham- bre syndicale des entrepreneurs des jardins de France. #euret (Flavien-Ernest), horti- culteur-arboriculteur à Beuré Doubs). #leury (Denis-Jean), horticulteur-propriétaire à Ar- genteuil (Seine-et-Oise). Ghio (Jean-Baptiste) horticulteur-pépiniériste, à Bastia (Corse). Guillin (Claude), chef de cultures à Cannes Alpes-Maritimes). Æébrard {A.), ancien ma- raicher à Fontenay-sous-Bois (Seine). Æilly (François), horticulteur à Bône (Algérie). Hinault (Victor-François-Marie), horticulteur- pépiniériste à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord). Hurtault père, ancien architecte-paysagiste, à Chartres : fondateur de la Société d’horti- culture d'Eure-et-Loir; président du jardin d'horticulture de Chartres. Lachaux (Fran- cois-Joseph),arboriculteur à Montreuil(Seine). Launay, ingénieur des Ponts et Chaussées, attaché aux travaux d'assainissement de Paris, 19 ans de services. Lehoux (Gustave- Marie- Victor), instituteur à Neuvy-le-Roi (Indre-et-Loire). Luquet (Jacques), jardinier principal au service de la Ville de Paris. Marchal (François-Constant), instituteur à Ménil-en-Xaintois (Vosges), création d’une pépinière. Martin-Donyat (Antoine), horticul- 198 LE MONITEUR D’HORTICULTURE mm teur à Ajaccio: transformation du domaine de Carrosaccia; acclimatation de végétaux. Moellion, sous-chef de bureau au ministère de l’agriculture. Ménard (Jean-Charles-Emile) horticulteur à Melun : fondateur de la Société horticole et botanique de Melun. Du Mesnil de Montehauveau (Louis-Raphaël), proprié- taire à Alencon (Orne), récompenses Comme horticulteur-rosiériste ; membre de la société d'horticulture de l'Orne. Nüivet (Martial). grainier à Limoges (Haute-Vienne) : tréso- rier de la Société d’horticulture de Limoges. Otin (Antoine), horticulteur à Saint-Etienne : président de la Société d’horticulture de Saint-Etienne. PELLETIER (Püerre- Félix), hor- ticulteur à Carrières-sous-Poissy (Seine-et- Oise) : obtenteur de plus de 100 variétés de glaïeuls. Amélioration de différentes espèces de pensées. Nombreuses récompenses dans les expositions. 45 ans de pratique horticole. Pelletier (Victor), horticulteur à Stains (Seine). Persida (Auguste), cultivateur à Parmain (Seine-et-Oise), Picherit (François), horticul- teur-paysagiste à Fontenay-le-Comte. Pichon (Sylvain), horticulteur à Lagny (Seine-et- Marne). Püel| François), horticulteur à Deau- ville (Calvados). Poignard (François-André), horticulteur à Malakoff (Seine), RÉGNIER, horticulteur à Fontenay-sous-Bois(Seine) : nombreuses récompenses aux expositions horticoles; introduction et propagation d’or- chidées nouvelles. Ricard (Jean-Baptiste), horticulteur à Marseille. Robichon-Loyer (Julien- Désiré), horticulteur à Olivet (Loiret). Roques |Pierre-Théophile), horticulteur à Ba- gnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) Rycie- waert- Déjardin, horticulteur à Lille (Nord), secrétaire de la Société régionale d’horticul- ture du nord de la France, Senicourt (Louis- Valentin), vice-président de la Société d’hor- ticulture d'Epernay. Tillier (Pierre), jardinier chef à Amphion (Haute-Savoie). Vallée (Lucien), horticulteur à Bône (Constantine). Vilaire|Eugène-Léon), arboriculteur à Rouen : professeur d’arboriculture et d’horticulture. Villevieille (Jean-Baptiste), horticulteur-pépi- niériste aux Mées (Basses-Alpes). RoUssEL (en religion Frère Photius), directeur de l’É- cole d'horticulture de Vaujours. A”) Les élèves de Villepreux à l'É- tranger. — Comme les années précé- dentes, le dévoué directeur de l’École d’Hor- ticulture des pupiiles dela Seine à Villepreux, M. Guillaume, estallé faire visiter, à ses cinq meilleursélèves, les différentsétablissements horticoles de la Belgique et de la Hollande. Ce qui en double le mérite, c’est que ces excursions n'obèrent en rien le budget de l’École; aussi ne peut-on que féliciter M. Guillaume. Soins à donner auxChrysanthèmes, cultivés pour la grande fleur, pen- dant le mois d'août. — Au 1‘ août, nous dit M. Chabanne, de Lyon, les Chrysanthèmes doivent avoir subi le deuxième rempotage, se trouver par conséquent dans des pots de 6 pouces et présenter le nombre de tiges que l’on veut conserver, toutes les autres ayant été rabattues. En un mot, la période de formation de la charpente est terminée. Les soins à leur donner consistent donc surtout à surveiller l'ébourgeonnement, qui doit être rigoureusement pratiqué. Les plantes ne devant être poussées qu'a- près le dernier rempotage, il faut se garder de faire usage d'engrais pendant ce mois-ci. Du 20 au 31, on opérera le dernier rempo- tage en 8 pouces, et ce n'est que quelques jours après, lorsque les racines nouvelles se montreront autour des pots, que l’on devra commencer les arrosages aux engrais. 2e A l'Exposition d'horticulture de Reims. — Parmi les lauréats de cette expos sition, quenous avons omis denoter étaient: M. E. Redont, paysagiste, qui obtint comme grand prix et diplôme d'honneur l’objet d’art offert par la ville, pour ses travaux, plans et publications; M. Thomereau, pay- sagiste, recoit comme grand prix d'honneur une médaille d’or de 350 fr, pourorganisation de l'exposition et collections d'arbres, ar- bustes et plans. Des médailles d’or ont été attribuées à MM. E. Salomon, pour raisins; Millet, de Bourg-la-Reine, pour collections de fraisiers..….. avec fraises; Mme Henri Mo- reaux, pour corbeilles de fleurs ; M. Dugourd, de Fontainebleau, qui exposait ses plantes NT M A SL PEN" .!t LE MONITEUR D'HORTICULTURE 199 vivaces, a obtenu une médaille de vermeil. 730) Cannas Crozynouveaux.—M.Crozy, l’heureux obtenteur de Cannas, vient de présenter un lot de nouveaux gains à la der- nière séance de l'Association horticole Ivon- naise, Les six variétés suivantes ont été reconnues comme méritantes par la Com- mission ; ce sont : Mlle Abel Chatenay, feuilles vertes, fleurs très grandes, larges pétales arrondis d'un beau rose tendre; 17° F. Paul, feuilles vertes, très grandes fleurs, riche coloris capucine largement bordé jaune d’or; H*F. Neuvesel, feuilles vertes, grandes fleurs, larges pétales arrondis, jaune d’or, fortement picté de car- min vermillon; Président Félir Faure, beau feuillage érigé, fleurs énormes, larges et longs pétales, coloris safran vif légèrement carminé, bordé d’un charmant petit liséré jaune; Symétrique, feuilles vertes, gros épis, fleurs grandes, pétales arrondis, beau jaune d’or régulièrement teinté de larges macules rouge minium ; Président de Kerchove, feuilles vertes, épis compacts, grande fleur arron- die d’une belle couleur orange vermillon, maculé au centre et largement bordé de jaune. 8 Des fleurs : À nos morts pour la Patrie. — A l'occasion d’un crédit pro- posé pour l'érection d’un monument com- mémoratif : Au souvenir de nos morts de 1870-71, plusieurs députés ont demandé qu’il fût remis une médaille à tous ceux qui ont pris part à cette campagne, sinon vic- torieuse, tout au moins glorieuse : la majo- rité de la Chambre, on ne peut l’en blâmer, a voté le crédit mais n'a pas admis cette de- mande. Les souvenirs douloureux ne se portent pas à la. boutonnière, mais au cœur ! Ce que nous demandons, nous, qui avons tenu l’épée pendant cette dure et malheu- reuse campagne ; nous, qui avons vu maints de nes compagnons d'armes tomber mortel- lementfrappés à nos côtés; nous, que la balle hasardeuse a épargné, c’est qu’il soit donné, par an, un jour unique de souvenir à tous ceux : gui, comme l’a dit si bien notre poète patriotique Paul Deroulède, sont lombés l'amour dans le cœur et le ciel dans les yeux! — Le devoir d’un grand peuple est d'hono- rer ceux qui sont morts pour le Pays. Le mois d'août est le mois des combats glorieux, il évoque de nombreuses vic- toires depuis bien des années. Pourquoi le Gouvernement ne recherche- rait-il pas l'anniversaire du jour le plus glorieux et ne l’indiquerait-il pas officielle- ment’? Pourquoi, dans tous iles cimetières de France, toutes les communes, qui n’en ont point, ne désigneraient-elles pas un empla- cement? Le plus beau! Pourquoi ne feraient- elles pas élever un monument, le plus gran- diose possible, ou poser une simple pierre, si leursressources ne leur permettent pas plus, en l'honneur de tous les soldats qui succom- bèrent pour la France à quelque époque que ce soit? Au jour désigné, on planterait un drapeau et là, autour de cet Étendard sacré, nous tous, qui avons les yeux tournés aussi bien vers l’Est que vers Madagascar et tous les autres champs de bataille arrosés du sang de nos héros, nous nous réunirions en ce lieu plein de douloureux souvenirs, /es mins pleines de fleurs, de ces fleurs qui ont toujours été l'emblème des sentiments élevés, et nous les déposerions avec respect à la mémoire de tous ceux qui, depuis des siècles, sont tom- bés esclaves du devoir et du patriotisme. Ce serait notre fête militaire des morts! Aux puissants du jour, aux privilégiés de la fortune ; aux deshérités, aux humbles: à nos jeunes, à nos aînés ! Nous dirions: « Unissez-vous tous dans un même senti- ment de: Souvenir à tousceuxquimoururent héroïquement pour la Patrie, sur la terre française ou sur la terre étrangère! « Fraternisez par le cœur et par les fleurs, mélangez les splendides orchidées aux humbles fleurs des champs! «A quelque degré de l'échelle sociale, à quelque opinion, à quelque religion que vous apparteniez, souyvenez-vous et. espé- rez ! « À tous ceux qui sont véritablement fran- cais, nous demandons : « Des fleurs! À nos morts pour la Patrie ln LUCIEN CUAURÉ,. D’HORTICULTURE 200 LE MONITEUR RHODODENDRON {PRÉCOCE DES ANDELYS ) Parmi les nombreuses variétés de Rhodo- dendrons que les visiteurs ont admirés à la dernière exposition, il en est une : ?récoce des Andelys, qui a été particulièrement re- marquée par les vrais amateurs : c’est ce qui nous à engagé à en donner la chro- molitographie à nos abonnés. Très peurépandue, bien que déjà ancienne, car elle fut obtenue, vers 1888 croyons-nous, par MM. Flon et fils, horticulteurs à Angers; elle a le grand mérite d’être d’une rusticité parfaite, et elle est sinon la plus précoce pour la floraison, tout au moins une des premières qui laisse apparaitre ses fleurs. Celles-ci sont d’un beau rose clair avec macules plus foncées, mouchetées de points jaunes; la plante est trapue, très vigoureuse et très florifère, autant de qualités qui devraient la faire rechercher par les ama- teurs de ces Éricacées. Quoi de plus précieux pour la décoration des jardins, petits ou grands, que ces arbris- seaux à feuilles persistantes, qui font ad- mirer leurs magnifiques bouquets de fleurs aux coloris si divers et si tendres depuis le mois de mars, Jusqu'au mois de juin. Les Rhododendrons se plantent de préfé- rence en terre de bruyère d’une épaisseur de 20à 25 centimètres, isolée de la terre _de fond par une couche de 5 à 10 centim. de sable. On doit éviter autant que possible de créer des massifs de Rhododendrons en plein soleil ou dans des terrains secs, une situation mi-ombragée, un terrain humide leur convient mieux; mais, si on ne peut réunir ces conditions ? On choisit ce dont on dispose! On aura soin alors de pailler fortement au pied avec de la mousse et d'entretenir une humidité raisonnée surtout au moment où, ayantfaitleurs jeunes pousses ces arbustes ontforméleurs boutons à fleurs. Là, va commencer la période de repos et si, par desengrais ou desarrosagestropcopieux, on excitait la végétation, on risquerait de faire avorter les boutons; il vaut mieux risquer de les voir plutôt un peu faner car ils reprennent vite. | | | La terre de bruyère devra être changée tous les trois ou quatre ans en enlevant la couche superficielle, en creusant entre les plantes, sans attaquer les racines et en la remplacant par de la nouvelle grossière- ment concassée. Aussitôt défleurie on coupe la fleur pour éviter la formation de la graine qui épuise le sujet, à moins qu'on ne veuille faire des semis. La belle forme se donne aux plantes au moment où commence la végétation; on éborgne en enlevant aux branches trop vi- goureuses l'œil terminal lorsqu'il a de » à 6 cent. de long, et on provoque le déve- loppement de boutons latéraux, ce qui per- met aux branches faibles de se fortifier et d'arriver à combler les vides. Les Rhododendrons ne sont pas ennemis des engrais, aussi peut-on leur donner de temps en temps du purin étendu d’eau ou des engrais froids. Lucien CHAURÉ, Re LES ORCHIDÉES CATTLEYA MOSSLE VAR. COELESTIS. Depuis deux ou trois ans, des importations d'une nouvelle race de Catileya Mossiæ ont été mises au commerce sous les noms de : hir- quensis, en Belgique et de Zow’s famous strain en Angleterre. Les floraisons échelonnées de ces diverses introduclions ont prouvé que c’élait effectivement des formes appar- tenant à une nouvelle race, composée en majeure partie de variétés bien supérieures au (€. Mossiæ ordinaire, et le Journal des Orchidées a publié récemment la description détaillée d'environ une cinquantaine de ces nouveautés hors ligne. Une des variétés les plus remarquables provenant de ces importations et que nous avons admirée cette année dans plusieurs collections est celle décrite sous le nom de cœlestis, qui est identique au ©. Mossiæ varia- bilis, lefameux Cattleya bleu (blanc ardoisé!!!) de M. Piret, dont la plante type a été pré- sentée si souvent à nos expositions de Paris BE MONITEUR N'HORTICULIURE FAMIS ceryr er pr _ | és " ES RU = LR es LA RHODODENDRON PRECOCE DES ANDELYS nant tous lesOrchidophiles. Cesontd’agréables surprises qui ont fait le bonhcur de quelques amateurs, sauf peut-être celui du brave père Piret, qui s’obstinera toujours à prétendre, qu'il est le seul possesseur du C'atlleyr Mossix bleu — bleu de fantaisie !! bleu de jurdinier comme disait Alphonse Karr— un honneur que nous lui accorderons volontiers, lorsqu'il nous aura présenté le C. eyanea. G. M.!! qu'il nous promet pour l'exposition universelle de 1900. ORIGINE DU CYPRIPEDIUM CHANTINI. — Cette Orchidée, très connue en France sous ce nom, est un Cypripèpe majestueux. C'est la plus belle variété du Cypripedium insigne, dont les pédoncules robustes, qui suppor- tent d'énormes fleurs, remarquables par leur pavillon (sépale dorsal supérieur) presque blanc, admirablement maculé de violet, en ont fait une Orchidée de grand mérite. Très vigoureux, d'une culture et d'une multiplication faciles, ce Cypripède n'a pas tardé à être répandu dans la plupart des collections de plantes de serre froide ou tempérée. Cette variété fit sa première ap- parition chez feu M. Bertrand, à La Queue- en-Brie (Seine-et-Oise), qui possédait, anté- rieurement à 1885, une collection d’Orchi- dées assez importante. Cette plante lui était sortie d'un lot de Cypripedium insigne d'importation, que feu M. A. Chantin, hor- ticulteur à Paris, lui avait acheté jadis à une vente aux enchères publiques de M. Stevens, commissaire-priseur à Lon- dres. Dès lors, le Cypripède dédié à ce véné- rable horticulteur francais a été introduit des Indes orientales à différentes reprises; rl est même souvent confondu avec les va- riétés albo-marginalum, — punctatum viola- ceum, — Wallacei, — etc., du Cypripedium insigne. H fleurit régulièrement à l'automne ou en hiver, et ses fleurs se conservent fraiches pendant près de deux mois. LA LixpexraA. — Celte superbe iconogra- phie des Orchidées vient d’achever la pu- Sr gt de 0 ne D Sn AE A Cd s ARE, et UE CN NÉE ALL - x A7. ds : MONITEU R D'HORTICULTURE L RÉ TP rod ER VE NU 9 AMCZ CLOQUMELR de, SR LL - Ds 201 et de Bordeaux et que connaissent mainte- | blication de son dixième volume. C’est avec une réelle satisfaction el avec un sentiment de reconnaissance que nous enregistrons le chemin parcouru pendant les dix années qui viennent de s’écouler. C'est un total de 480 chromolithographies de grand for- mat, qui ont été consacrées aux Orchidées les plus nouvelles, les plus rares, les plus célèbres, les plus répandues, ainsi qu'aux variétés les plus choisies. Son succès, tou- Jours croissant, ne s’est jamais démenti, car elle a paru constamment avec une régula- rité ininterrompue. En terminant cette première série de la Lindenia, ses directeurs-rédacteurs annon- cent pour la seconde décade une améliora- tion qui sera très appréciée. À des inter- valles plus ou moins rapprochés, ses livrai- sons renfermeront des planches doubles, sur lesquelles figureront plusieurs variétés d’une même espèce, afin que les Orchido- philes puissent se rendre bien compte des différentes variations qui se produisent sur une mème Orchidée. O. BALLIF. FLEURS CHAMPÈTRES L'idée d'employer quelques fleurs des champs pour la confection des bouquets n'est peut-être pas aussi répandue qu'elle le mérite, nous dit M. Ch. Marron dans le Bulletin de la Socièté d'horticulture des Basses- Pyrénées, car beaucoup d'entre elles sont EUPATOIRE (Vilmorin). très ornementales el mériteraient une place dans maints endroits de nos parcs, la plu- RAA * 4 Leg NEA A CS D PEL AUS ds D Es 4° Lalla loc E de Miatateh et dar a / 202 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 5 part du temps dépourvus de toute orne- mentation. Vers la fin de juillet, je fus tenté de faire un bouquet composé uniquement de fleurs réputées communes et j'obtins un effet absolument charmant. Ce fut d’abord PÆw- patorium cannabinum (Eupatoire à feuilles de chanvre) que l'on trouve autour des étangs, le long des ruisseaux, dans les lieux humides, voire même sur les talus des chemins de fer; ses larges ombelles rosées s'élèvent sur des tiges de 1 mètre et rap- pellent certaines Crassulacées. La Salicaire (Lythrum salicaria) est une SALICAIRE (Vilmorin). autre belle plante indigène, qui produit abondamment et pendant très longtemps de longs épis de fleurs violettes très élé- gantes. Elle s'élève à 1 mètre ou plus de hauteur et est aussi commune que la précé- dente; elle pousse principalement dans les lieux humides; nous en avons eu souvent pendant de longues années dans nos mas- sifs de Rhododendrons et elle y était fort admirée. LYSIMAQUE, Le ZLysimachia vulgaris, à fleurs jaune d’or, se rencontre également sur le bord des eaux; ses fleurs, produites en bou- quets formant une panicule terminale attei- gnant jusqu'à 1 mètre de haut, sont d’un effet très brillant. Cette plante croît souvent en compagnie de la Salicaire et arrive aussi quelquefois dans les terres de bruyère. Pour donner de la légèreté à mon bou- quet, je pris des tiges de 7'halictrum flavum ; ce Pigamon est presque aussi élégant qu'un (rypsophila et se Uent assez longtemps dans l'eau: ses petites fleurs jaunâtres sont réu- nies en glomérules formant une panicule corymbiforme: elles poussent également dans les prairies humides et s'élèvent de 90 centimètres à 1 mètre. Enfin, pour donner un cachet d'origina- lité à mon bouquet, je pris les tiges d’un Chardon qui, à première vue, semblerait assez féroce; cependant il n’en a que les apparences, car ses tiges et ses capitules sont pourvus d’épines molles et sans danger CIHARDON. au toucher : c'est le Cérsium anglicun dont les tiges simples s'élèvent jusqu’à 1 mètre et plus de hauteur, il pousse aussi dans les lieux humides. Telle fut la composition de ce bouquet champêtre, qui aurait pu être augmenté de beaucoup d’autres espèces aussi belles et aussi communes que celles que je viens de citer. Mon seul but, d'ailleurs, est d'appeler l'attention des amateurs sur le parti que l’on pourrait tirer de bon nombre de nos plantes indigènes. Ch. MARRON. a TT PAS f Le Pre à LE MONITEUR D'HORTICULTURE 203 LES PLANTES DE SERRE végétation, on leur donne une nouvelle (Suite) BLANDFORDIA Le Blandfordix, voisin des Hémérocalles, de la famille des Liliacées, a été dédié au marquis de Blandford; il est originaire d'Australie. Certes, beaucoup de nouveautés n'ont pas les mérites de cette plante, et le véritable amateur d’horticulture devrait posséder ce genre dans ses collections. On le cultive en terre substantielle addi- tionnée de sable et de terre de bruyère,sous châssis ou en serre froide, dont ils font l’or- nement au moment de la floraison. Ce sont des plantes à racines fibreuses, qu'on multiplie de semis ou par division des souches. On les cultive comme les Amaryllis, c’est- à-dire que ces plantes ont besoin d’une pé- riode de repos. Les variétés sont : B. aurea, à feuilles linéaires, vert foncé, produisant une ombelle de fleurs jaunes, en forme de clochettes. B. Cunningham, de la Nouvelle-Galles du Sud, donnant des feuilles linéaires, longues de 50 à 60 centimetres, et une hampe flo- rale de plus d’un mètre de hauteur,terminée par une ombelle de 50 à 60 fleurs, retom- bantes, longues de 5 à 6 centimètres. B. flimmen, donne en été une gracieuse tige de fleurs pendantes, longues de 5 à 6 centimètres, rouge écarlate, marginées de jaune. B. nobilis, les fleurs en longues clochettes, orangé ombré de jaune, apparaissent en juin-juillet. Cest une des plus belles plantes qu'on puisse cultiver en serre froide. BRUGMANSIA Les Dalura de serre (Solanées) ou Brug- mansia sont des plantes d’une grande beauté, qui demandent la serre tempérée. En Angle- terre, ces plantes sont beaucoup employées pour garnir les conservatoires et les grandes serres; car elles peuvent atteindre de hautes dimensions. Ce sont des arbustes qui se cou- vrent de nombreuses fleurs, en forme de grandes clochettes retombantes. Vers le milieu de mars,au départ de la terre, soit qu'on les cultive en pots, bacs ou pleine terre. Ils demandent tn sol substan- liel, composé de terre de gazon. terre de bruyère, sable, terreau Ce feuilles, addi- tionnés de fumier bien décomposé. — A ce moment, on pratique la taille pour faire garnir les parties dénudées. Pendant l'hiver, pas d'arrosements ; mais pendant la végétation ils ne devront jamais faire défaut, car les feuilles tomberaient vite. On ne devra jamais seringuer le feuil- lage, mais il faudra combattre le puceron par de légères fumigations; les feuilles, s’al- térant facilement, pourraient tomber dans ces deux Cas, Pendant la belle saison, on peut se risquer à sortir les plantes, en les plaçant à bonne exposition en lieu abrité des vents. B. suaveolens, originaire du Pérou, don- nant en été et à l'automne de grandes fleurs pendantes, blanches, à corolle plissée. B. sanquinea, arbuste pouvant atteindre de 4 à 5 mètres de hauteur, convient pour garnir les grandes serres tempérées el froides, donne en automne et en hiver de grandes fleurs à tube jaune orangé et à limbe rouge orangé. B. arborea ou randida, arbuste à fleur blanche. B. Knightü flore pleno, ressemble au B.sw- veolens, produit de nombreuses et grandes clochettes blanches. BURCHELIA Le Burchelin est un arbrisseau originaire du Cap de Bonne-Espérance, de la famille des Rubiacées, qui se cultive en serre tem- pérée. Le sol employé à la culture est com- posé de terre de bruyère, mélangée de sable blanc et de terre de gazon. La seule espèce connue est le B. Capensis, qui atæint 4 mètre à 1 m. 50 de hauteur; son bois est très dur,ses feuilles sont oblon- gaes, pubescentes, vert foncé. Les fleurs écarlates sont réunies en petits bouquets denses, capitulés au sommet des rameaux. Cett: excellente plante donne une abon- dante et prolongée floraison en mars-avril. ES (A suivre) JAG. LE. MONITEUR D'HORTICULTURE DE L'ASPECT DES FRUITS COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ (Suite. ) Passons en revue les fruits les plus popu- laires, ceux qui étant les plus répandus, et par conséquent les plus connus, nous servi- ront de types de comparaison. Commencons par les Poires ; nous lesran- geons en trois séries qui comprennent: la première: toutes les poires dites d'été etmû- rissant depuis juillet jusqu’en septembre; la deuxième : celles dites d'automne dont la maturité se produit en octobre, novembre et décembre: enfin la troisième : les varié- tés à maturation très tardive arrivant pen- dant les mois de janvier,février, marsetavril. Ces trois séries sont divisées en plusieurs seclions. Ainsi la première série possède cinq sec- tions bien définies : 1"e sEcrioN : Poires à peau luisante, d’une couleur jaune clair brillant, lavée de pour- pre rosé dans quelques cas, uniforme dans d’autres. Ces poires ont ordinairement une chair peu fondante qui devient prompte- ment pâteuse et perd son arôme et son sucre. Comme exemple, nous donnons les va- riétés suivantes : 1° Colorée de Juillet 2 Ci- tron des Carmesou Madeleine, 3° Pie IX, etc. 9e SECTION : Fruits à peau terne, colorée en jaune roussâtre ou en jaune d'or, conser- vant parfois une teinte verdàtre vers l’om- bilic et la naissance de la queue, picotée de nombreux points et taches fauves, quelque- fois teintée de pourpre sombre à l’insolation. Les variétés de ce groupe sont des fruits de première qualité parmi lesquels nous citerons seulement : do Beurré Gifard, 20 Bourré de l'Assomption, 3 Bon-chrétien Wil- lhiams, etc. 3° secTiox : Sortes à peau uniformément colorée de roux-grisätre doré, mais terne, exemple : lle Beurré Hardy, 2 la Calebasse à la Reine, 3° le Beurré gris. Ces fruits sont exquis. 4° secrion : Poires à peau luisante, teintée en roux doré clair. Le plus souvent ces fruits sont à chair cassante, exemple : la Calebasse des Capucins. 5° sEcrion : Variétés dont la peau a les grains apparents et conserve la teinte verte même à la maturité parfaite. Le Beurré d'A- manlis est le type le plus connu de cette sec- ion. Ces fruits sont de qualité variable : bons ou très bons certaines années, ils sont insipides dans d’autres. La deuxième série comprenant les poires d'automne se subdivise en quatre sections. 1° SECTION : Poires à peau jaune verdâtre, Jeune clair à maturité très complète, forte- ment teintée de pourpre sombre à l’insola- tion. Fruits à chair fondante avec eau abon- dante, acidulée et sucrée, très bons. Citons : 1° la Louise bonne d’'Avranches, ® la Jaryo- nelle d'Automne, etc. 2° SECTION : Fruits à peau jaune verdûtre, luisante, parsemée de nombreux points gris et fortement lavée de pourpre rougeàtre très brillant. Cette section contient les plus belles des poires, qui, généralement, sont à chair cassante mais renfermant néanmoins une eau abondante, sucrée, agréablement aromatisée, ce qui fait que, quant au goût, elles peuvent rivaliser avec les meilleures poires fondantes. La variété la plus répan- due de cette sorte est La Poire de Tongres ou Beurré Durondeu. 3° SECTION : Poires à peau très fine, lisse mais terne, colorée en jaune verdâtre ou roussâtre, picotée et parsemée de nombreux points et taches fauves. Les plus renom- mées des poires appartiennent à ce groupe; nous n'avons que l'embarras du choix pour les citer. C’est le Beurré Dumont, le Feurré d'Hardempont (Beurre d'Aremberg), le Doyenné du Comice, etc. 4° SECTION : Variétés à peau d'apparence grossière, colorée en vert foncé, parsemée de nombreux points gris très apparents, à grains gros et irréguliers. C'est à peine si à la maturité on peut deviner qu’elles sont à point par un léger jaunissement, quelques variétés cependant prennent une belle teinte dorée. Les fruits appartenant à cette casse sont souvent de qualité ordinaire à chair grossière, granuleuse, peu sucrée, avec eau peu abondante. Dans certains ter- rains privilégiés ils sont parfois d’assez bonne qualité. Nommons le Beurré Diel, le Triomphe de Jodoine, ete. (A suivre.) Alphonse DAcuy, jardinier. de D nd ES SC 4. LE MONITEUR D’'HORTICULTURE 205 ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) Pièces DE GAZON. Les pièces de gazon en- trant dans la composition des parterres, se divisent en tapis et en boulingrins. Tapis. Sous le nom de tapis, on comprend _ loutes les pièces de gazon uniformément _ planes, qu’elles se rencontrent dans le par- RS KR RS “ NS NN en faisait un fréquent usage autrefois pour l’agrémentation des carrefours; aujour- d'hui il n’est guère employé que dans les parterres. Sa forme présente l'avantage de permettre au promeneur qui le contourne, d'embrasser comme d’une terrasse tous les détails qui se déroulent à ses pieds. Cette facon d'enfoncer les pelouses chère à l'École classique a séduit également les paysagistes ; FIGURE 23. terre ou dans une autre partie du jardin. Ces parties gazonnées peuvent rester nues, sans arbustes, ni fleurs, ni ornement d'au- cune sorte comme le parterre des Invalides _ à Paris; être plantées de chaque côté d’une et peut-être les Maitres de l’École moderne n’ont-ils pas puisé l'inspiration de leurs val- lonnements ailleurs que dans l'étude de quelque boulingrin. | L'enfoncement du tapis dans le boulingrin Q S N N FIGURE 2t+. rangée d'arbustes ou d'un seul arbuste aux angles; être décorées d’une statue à leur centre ou de vases aux quatre coins. La forme la plus ordinaire du tapis est la forme varie, suivant l'importance du parterre, de 030 à 1". Quelquefois plus pour les par- terres de très grandes dimensions. Le glacis ne doit pas avoir une pente su- à 0 FIGURE 25. rectangulaire avec les pans coupés de diver- ses manières, ou simplement droits; mais il n’est pas rare d'en voir d’un dessin ou la ligne circulaire se mêle à la ligne courbe. Boulingrins. — Le Boulingrin est un tapis de gazon d’un niveau inférieur à l'allée qui _ le borde et relié à celle-ci par un glacis. On périeure à 35°, il est généralement séparé du tapis par un étroit sentier. Le glacis peut être plan (fig. 23) ou ondulé (fig. 24). Dans ce dernier cas, les bordures des plates- bandes doivent suivre le même mouvement. Le Boulingrin peut comporter une ou plusieurs plates-bandes de fleurs, et être MX % nat POUsÉS LS DS rés ch NA) *-: - Ci En, w fn CS NL se D PA en 1 PS 206 LE MONITEUR D'HORTICULTURE "| divisé par une ou plusieurs allées (fig. 25). Le centre pourra être occupé par un bassin, un massif de fleurs ou une statue; les angles pourront être ornés de vases ou d'arbres taillés. (À suivre.) E. Deny et C. MARCEL, Architectes paysagistes. DISTILLATION DES FRUITS A cette époque de l’année, où les fruits commencent à paraître, on cherche le plus possible à les utilser, nous dit le Yoniteur vinicole. En dehors de la consommation di- recte, leur emploi pour la fabrication de l’eau-de-vie donne de bons profits, elle doit donc attirer l'attention. Cette préparation nécessite deux opérations distinctes; la mise en fermentation de la matière, c’est-à- dire la transformation du moût en vin, puis la distillation de celui-ci. Pour que la fermentation des fruits s’é- tablisse normalement, il faut les cueillir seulement lorsqu'ils sont parvenus à leur entière maturité, ce qui est une condition essentielle pour la formation de la matière sucrée, et, par suite, d’un bon rendement en liquide spiritueux. On enlève d’abord les feuilles et les tiges ou pétioles, qui peu- vent communiquer de l’äcreté, et les fruits sont ensuite broyés, afin de permettre au jus de s’épancher et de se mettre en con- tact avec la partie extérieure de la pelli- cule, sur laquelle réside le ferment propre à convertir leur sucre en alcool. Ce broyage s'effectue, soit à la main, dans des baquets en bois ou sur des claies, ou encore avec des cylindres en bois, semblables à ceux dont on se sert pour les raisins. On res- pecte les noyaux. Lorsque la pulpe des fruits est déchirée, on la verse dans les cuves de fermentation avec quelques noyaux entiers, et on brasse bien pour que le ferment absorbe l'oxygène de l’atmosphère, nécessaire à son activité et à sa reproduction dans le jus. On a soin chaque jour de fouler la masse, de la mé- langer, afin de ne pas permettre à la partie supérieure du moût d’être trop longtemps mt ne gemmes (| en contact avec l’air, ce qui pourrait ame- ner l’acescence. La fermentation des fruits : cerises, prunes, abricots, pêches, etc., dure de dix à quinze ou vingt jours. La viscosité du mélange qui résulte du broyage de ces fruits, peut nécessiter une addition d’eau, afin de ramener le jus ainsi dilué à la densité de 1,050 à 1,060. La température de la masse, comprenant le jus, la pulpe, les pellicules et les noyaux non Cassés, au moment de la mise en fer- mentation, ne doit pas être inférieure à 30° centigrades. La fermentation des prunes est plus lente et dure plus longtemps que celle des cerises; elle doit s’accomplir dans des vases, cuves, foudres ou tonneaux fermés pour mieux conserver la chaleur et éviter l’évaporation. On remplit ces récipients aux quatre cinquièmes seulement. Le plus souvent, afin d'éviter les déper- ditions du principe spiritueux, on procède à la distillation du vin fourni par la fermen- tation aussitôt que celle-ci est terminée. Néanmoins, on peut, sans inconvénient, ajourner la distillation à un ou deux mois, à la condition que la matière sera conser- vée à l’abri du contact de l’air, dans des fûts pleins bien fermés. On distille avec quelques noyaux entiers; on peut pourtani en con- casser une petite quantité au moment de la mise en chaudière. La distillation s'effectue ordinairement par chauffesintermittentes. Dans le chauf- fage à feu nu, le distillateur, ayant rempli la chaudière de l'alambic aux quatre cin- quièmes de sa capacité seulement, doit avoir soin de bien ménager le feu, afin d'élever lentement la température et d'empêcher les matières adhérentes aux parois de la chau- dière d’y brûler. On fait, pour remédier à cet inconvénient, des chaudières très com- modes, munies d’agitateurs qui servent à remuer la masse à distiller. La première goutte de la liqueur alcoo- lique qui sort de l’appareil est âcre et odo- rante:; elle est mise de côté : c’est le produit de tête. Au bout de quelques minutes, il coule un liquide spiritueux très blanc, d’une odeur agréable, marquant de 50° à 55° cen- tésimaux, qu’on recueille dans un vase spé- Re 0 cl ut 5 à à - 1 2e eur r Lobipr-et RSS ENS J des 2: cial : c'est le cœur de l'opération, la bonne _ eau-de-vie. Lorsque le degré alcoolique di- minue, on reçoit le produit séparément jus- qu'à ce qu'il ne marque plus que 0° à l’al- coomètre fixé dans l'éprouvette. Le liquide spiritueux faible ainsi recueilli, produit de queue, est versé dans la matière à distiller de l’opération suivante, qu’il enrichit. Les fraises, les framboises, les groseilles, peuvent aussi servir à la fabrication d’eaux- de-vie. On met les fruits à fermenter dans une cuve, en ajoutant du sucre et de la le- vure de vin, autant que possible. La fer- mentation, bientôt trés vive, dure dix-huit jours par une température presque cons- tamment voisine de 30°, Le jus alcoolique tiré est passé rapidement au trayers d’une chausse et mis à déposer dans un fût; il s'é- claircit en l'espace de quelques jours. On le porte alors à l’alambie, où on le distille comme nous venons de l'indiquer pour les fruits à noyaux 1) , A.-M. DEsmourixs. nt LETTRES HORTICOLES A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS (Suite. Samedi 25 mai, — Conférence très ivtéres- sante et très écoutée, ma chère amie, C'est M. H, de Vilmorin qui fait une causerie sur les Plantes alpines; le sujet était attrayant, car il y avait, soit au jardin alpin de Correvon, et sur- tout même dans l’exposition de l’aimable con- férencier, assez de jolies plantes pour agré- menter sa parole, De compagnie avec Octave Mirbeau, un ama- teur passionné de ces plantes «simplettes autant que joliettes », comme dirait un poète, nous ad- mirons le Leontopodium alpinum, la fameuse Edelweiss des touristes, des Æthionema grandi- florum et coridifolium à fleurs rosées, des Myo- sotis blancs, bleus, roses et même jaunes; des Silènes, des Ancolies de toutes couleurs; un Eritrichium nanum à fleurs bleues; des Gen- tianes acaules également bleues, des Orchis mas- - cula incarnata, des Ophrys myodes, des Cypri- (1) L'un des appareils le plus pratique pour distil- ler soi-même est l'alambic Estève-Besnard. ns. 7: LE MONITEUR D'HORTICULTURE 4 OO ———————_—_—— 207 pedium parviflorum, des Campanules, des Prime vères, des Thlaspi, des Soleils, des Rhododen- drons alpestres, elc., elc. Au résumé, les amaleurs de ces curieuses et mêmes jolies fleurs ont pu passion par la vue et par l’ouie, Que vais-je te citer? J'ai à peu près passé tout en revue, Lesfleurs coupées abondent, depuis les remar- quables Pivoines de Dessert et de Paillet, jus- qu'aux fleurs bulbeuses de Thiébaut aîné et de Delahaye, y compris les belles collections d’Iris à Millet et à Torcy Vanier. Près de là, Forgeot expose un plein massif d’Ancolies ou Aquilegia, comme tu voudras, ainsi que des Pyrèthres dont les si jolies fleurs rendent tant de services pour bouquets et qu'on ne cultive pas assez; les coloris blancs, roses, rouges, sont très francs; puis des pois de senteur (Latyrus) on ne peut plus variés de coloris, etc, Foule énorme. Rien de piquant à te conter, En fait de piquant, je puis te citer des Phyllo- cactus nouveaux de Simon; Président Félix Faure (c'était fatal), grande fleur rouge orange, pétales intérieurs bordés lilas clair; Triomphe de Saint-Ouen, grande fleur rouge sang; M. Heultz, fleur orange bordé lilas; Couranti, grande fleur, sépales recourbés, rouge passant au jaune, pélales blancs à pointe jaune; Li- vingstone saumon; M. Gandais, pétales et inté- rieur lilas, sépales rouge carminé; Empereur du Maroc, rouge carminé; Sarah Courant, rose chair et rose carminé; Miss Evans orange, inté- rieur lilas clair, Un comité avait, je crois, offert une médaille pour le plus beau lot de Fuchsias, cette récom- pense n’a pas provoqué d'enthousiasme, seul Nonin exposait beaucoup de plantes en peu de variétés, voici les meilleures : Patrie, blanc et rouge, de Miribel, rouge et violet, Grandi- [lora, grosse fleur rouge et violet; quant à Gloire des Marchés, blanc et rouge, peut-être est-elle bonne pour la vente, mais elle n’empoi- gne pas, T'ai-je parlé des massifs de plantes annuel- les? C'est Vilmorin qui l'emporte encore cette année, Te les citer, j'y renonce ! J'aime mieux admi- rer ses massifs de Calcéolaires et surtout de Mimulus. Ce sont des plantes qui ont toujours eu le don de m’enchanter: culture facile, et quelle richesse dans le coloris! Les Gloxinias sont merveilleux, incontesta- blement, mais le Mimulus, qu’on pourrait ap- peler le Gloxinia du pauvre, ne lui cède en rien salisfaire leur CURE MN RON CORRE CE RP A ct NA ENT. PRE ENRRSE NT E O j Xi Le ME Die VA Let Ds ‘nier 208 LE MONITEUR DND'HORTICULTURE 0 comme coloris veloutés, et, en somme, la fleur du Mimolus a l'air d’être bien plus intelligente que celle du Gloxinia avec sa raideur de cire, surtout depuis qu’on a inventé les fleurs érigées. De cire à sire, oh! il n’y a qu’une lettre à changer, et j'aperçois justement le prince Alexandre de Bulgarie, un amateur très distin- gué, qui examine avec beaucoup d'intérêt, qui prend des notes, et qui plus est « donne force commandes », à la grande satisfaction des expo- sants qui commencent à être contents, car, paraît-il il ne faut pas négliger le côlé pratique, et siles affaires ont bien marché, taut mieux! Mes notes florales commencent à s’épuiser avec les palmiers et les plantes de serre à Chan- tin, touours d'autant plus belles qu’elles sont plus vieilles, les Crotons si variés de coloris, el les urnes de Népenthès à Chantrier, les plantes de serre à Landry, etc. Du reste si ces notes ont été courtes, cela tient un peu à ce que tous les ans ce sont les mêmes plantes exposées. Quand donela Société se décidera-t elle à chan- ger un peu la date immuable de ses expositions qui devraient varier tous les ans, pour permettre à des genres différents de plantes et de fleurs d'être soumis à l’appréciation des visiteurs ? Il y à énormément de fleurs pour qui quinze jours seraient beaueoup. Nous le réclamons de- puis longtemps et continuerons à le demander jusqu à ce qu’on l’obtienne. C'est une satisfaction à donner aux amateurs, à certains horticulteurs aux fleurs, et il faudra y arriver. Les tourniquets vidés, contenaient, y compris les pièces italiennes, 7.096 francs. Ton dévoué, Lucio, Ouvrages reçus. — De la chaleur du sol et de celle de l'air. Quelle est celle qui in- flue le plus sur la végétation? par M. Poiret. Notice présentée au Congrès de 1895, et ré- compensée d’une médaille de vermeil, Guide pratique pour les Herborisations et la confection générale des Herbiers, par Clo- taire Duval. (4 vol. broché, 18/12 cent. 168 p., orné de gravures : Garnier frères, éditeurs). Les vacances viennent de s'ouvrir, et com- bien parmiles écoliers, quittantle bahut, vont, la boîte de Daillenius sur le dos, la hou- lette et le piochon Cosson en main, aller de droite et de gauche, mettant en pratique les lecons de botanique qu'ils auront re- cues, voguer à la conquète d’un herbier d’autant plus précieux qu’ils l’auront récolté et classé eux-mêmes ; mais, pour ce faire, il faut un guide. Ce guide sûr, il est facile de lavoir, même en poche, par celui que nous présente M. C. Duval, ancien chef de l'école de botanique du Muséum, Faire simple. pratique et instructif, c’est ce à quoi l’auteur s’est attaché, et il ya réussi ; le débutant surtout y trouvera un guide pour les premiers pas, la manière de récolter, de conserver et de classer les plan- tes; sile texte ne lui suffit pas, les gra- vures parleront aux yeux. Notice historique et statistique sur l'École d'horticulture de Villepreux, de 1892 à 1894. ‘Nous reviendrons en détail sur l’organi- sation de cette école fondée par la ville de Paris, en faveur des enfants abandonnés, et qui, gräce à l'habile direction de M. Guil- laume, a déjà donné de si bons résultats. PETITE POSTE NS HE La fleur que vous nous avez en- voyée est un Oxalis corniculé à feuilles pourpres : Quant au Mimosa, il est imposible de donner le nom de la variété sans la fleur, la feuille ne suflit pas. No 2548. M. de T. de B. à B. Il nous a été impossi- ble de faire déterminer votre plante sûr un échantil- lon de feuille aussi minime. No 6347. Mme de B, à D. Les Strobylanthes Dye- rianus peuvent parfaitement être plantés en pleine terre l’eté, à exposition bien ensoleillée, ils se com- portent bien. Nous ne saurions trop recommander à nos abon- nés qui nous demandent des noms de plantes, de toujours nous envoyer une tige, avec feuilles et fleur; il est matériellement impossible de déterminer, d’une facon exacte, une plante sur un simple bout de feuille ou sur une description. Comme aussi, pour les insectes, de nous les adres- ser dans une boîte en bois ou en fer blanc, celles en carton étant écrasées à la poste, les insectes s’échap- pent. Expositions de 1895. — Saint-Maur des-Fossès (Seine). La Société dépurtementale d'horticulture de la Seine célébrant la fête pa- tronale de Saint-Fiacre le 30 août, ne tien- dra pas d'Exposition, cette année, à Saint- Maur. => A Ve ee PE € POLO AV)E CU DES PEU LE MONITEUR HHORTICULTURE SOMM£AIRE Cunonioue : Au Ministère de l'Agriculture : Concours général agricole de Paris. Ecole nationale d'horticulture de Versailles. Au Ministère de l'Instruction publique. Nectarine ou Brugnon : Lu- cien Baltet. L'Horticulture à l'Exposition d'Amsterdam. Congrès pomolog'ques. Expositious de 4895. Exposition du cidre. Expositions Société nationale d'horticulture de France : Bomarea. Boronia — Architecture des jardins (suite): pour 1896. Géraniuum : du mois de septembre : Jean-Ernesl Chauré. — Les Orchidées Cattleya Rex : : Jag — De l'aspect des fruits comme indice de leur qualité (suite Le Parterre moderne : Mme Salleron : Lucien Chauré. — Travaux Floraisons remarquables, A la Ollo Ballif. — Les Plantes de serre (suite): : Alphonse Dachy. E. Deny el C. Marcel.— Lettres horticoles : A propos de l'Exposition Internationale d'horticuliure de Paris : Lucio. — Petite poste. — Les Cata- logues reçus. GRAVURES NOIRES : Bomarea, — Plates-bandes, fig. 26, 27, 28 et 29, — Bordures en gazon, fig. 30, 31 et 32, — Jardin du Louvre, fig. 35. — Allées : Parterre de Saint-Avoye, fig. 34 el 35, Au Ministère de l'Agriculture. Concours général agricole de Paris en 1896. — Le Concours général agricole de 1896 se tiendra à Paris, au Palais de l'Industrie, du lundi 2 au mercredi AA mars. L'ouverture pour les instroments aura lieu le jeudi 5 mars, et pour tout le Concours, à partir du samedi 7 mars. Le programme est à la disposition des intéressés, au Ministère de l'Agriculture et dans toutes les préfectures et sous-préfectures. Satisfaction est ainsi donnée aux expo- sants qui désiraient une date plus tardive. Mérite agricole. — L'Officiel du 7 août pu- blie une liste de croix du Mérile agricole, accordées à l’occasion de l'Exposition d’An- vers; nous n’y relevons aucun nom d'hor- ticulteur. MM. Juzet commissaire genéral de l'Exposition et ÆZyrol constructeur d’alam- bics, ontété nommés chevaliers de celordre. Le mème Officiel publie la nomination comme chevalier, de M Opoir Pierre-Oc- tave), jardinier-chef du Palais du Luxem- bourg Par décision du 19 août, l'arrété du 3 août qui nommait M. Lévy-Salles fabricant d'engrais à Paris, chevalier du Mérite agri- cole est rapporté. 25 aouTr 1895. Erole nationale dHorticulture de Versailles. — Liste du vlassement de sortie des élèves ‘de lroisième année. 1. Pinelle points 16,27 2, Meénissier — 16,21 3. Tricaul — 16,19 4. Rambaull — 16.07 >. Guillon : 15,27 6. Laurent Le 15,18 7. Duriez —— 15,15 8. Mathieu —— 14,64 9. Granger — 14,50 10. Lamba - 14.41 11.| Fos 14,10 11.) Sandrin — 14,10 13. Beauce 13,93 14. Bédene 13.87 45. Fouarhe 13,85 16. Laulé — 13,56 47. Drouot — 13,49 48. Loizeau — 13,30 19. Roustaud — 13,19 20. Juignet | 12,96 21. Renaudin — 12,87 22, Ketten 12,39 23. Benoit 11,54 24. Marie 11,15 25. Karsakoff — 10,10 26. Pierson — 9,30 Le conseil des professeurs a fixé à 13,19 la moyenne nécessaire pour obtenir le di- plôme. En conséquence, les dix-neuf premiers élèves sont proposés à M. Je Ministre de l'A- griculture pour l'obtention du diplôme: en outre, les trois premiers. pour un stage, el les trois élèves classés après les stagiaires pour une médaille. IS, fr 210 ENS NT OO ENTER Me? LU SORA $ Ne CO PORT AT * LE MONITEUR D’HORTICULTURE 6 0 ——— Le traitement du Mildew (mildiou) obliga- toire. — Ainsi que cela se fait dans plusieurs pays étrangers, le Ministre de l'Agriculture a décidé d’approuver les arrêtés préfecto- raux qui rendront obligatoires trois traite- ments contre le mildiou. dans tous les vignobles de leur département et qui, le cas échéant, l’imposeront d'office aux frais des contrevenants. Le dernier traitement devra être terminé le 20 août de chaque année. Chaque arrèté prescrira aux municipalités de faire l’acqui- sition de pulvérisateurs pour les mettre à la disposition des petits viticulteurs. Pourquoi cette demi-mesure et ne pas rendre obligatoires ces traitements partout. (TE Au Ministère de l'Instruction pu- blique. — À l’occasion du 14 juillet et le 93 du même mois; MM. Georges Ville, pro- fesseur au Muséum d'histoire naturelle, et Augaste Cœuret, économe à l'École de phy- sique et de chimie de la Ville de Paris, ont été nommés officiers de l'Instruction pu- blique. M. Édouard Bureau, professeur de botanique au Muséum, a été nommé officier d’Académie. ” Nectarine ou Brugon: Lucien Bal- tet. — MM. Baltet de Troyes ont présenté à la dernière séance de la Société N. D’H. de F, un nouveau Brugnon précoce, issu du B. Précoce de Croncels : noyau récolté en août 1890, semé au printemps 1891. Des yeux ont été greffés en écusson dans l'été 1892 sur des pêchers en éspalier à exposition Est et Ouest. La première fructification a eu lieu en 1894 en avance sur la variété ?récoce de Crôn- cels ; la deuxième, en 1895, a donné son pre- mier fruit mür le 28 juillet, alors qu'à la même exposition le premier brugnon ?ré- coce de Croncels n’a müri que le ÿ août et que les autres variétés sont loin d’être à maturité. Les fruits présentés mesuraient de 20 à 21 centimètres de circonférence, pesaient 140 à 142 grammes et étaient d'un très beau coloris. L'Horticultureàl'exposition d'A ms- terdam. — Dans notre avant-dernier : numéro, faute de renseignements, nous émettions certains doutes sur le succès de l'Exposition d'Amsterdam. Un de nos amis, M. Guillaume, qui en arrive, transforme ces doutes en certitude et nous donne les rensei- gnements suivants : « L'exposition d’Ams- terdam est un four complet, il n'y a personne et la Reine a refusé de linaugurer. Les personnes à la tête de l'affaire étant peu sympathiques... en Hollande, on est enchan- té de leur voir... solder les déficits. I nv a de bien que la section française, qui est remarquable el comprend un tiers de l'Exposition. Une vaste construction abrite les cultures de serre; un seul français, M. Martichon, a envoyé du midi un wagon de Palmiers, et un Belge, de Loochristy, 300 orchidées. Il n’y a rien à faire en Hollande pour l’horti- culture : on n'aime que la pépinière ou les plantes de décoration extérieure, cela ex- plique Fabsence des exposants, et pour- tnt un pépiniériste d'Amsterdam, M. Ga- lesloot. chevalier de la Légion d’honneur, très sympathique à la France a fait tout ce qu’il a pu pour attirer les étrangers, mais il n'a pas réussi. et c’est grand dommage pour fui. » eKT Congrès pomologiques : L'association pomologique de l'Ouest, présidée par M. G. Le- chartier, tiendra son treizième Congrès po- mologique ainsi que son Concours général de fruits à cidre à Laval, du 3 au 6 oc- tobre. Ecrire pour lous renseignements à M. Lei- zour, professeur départemental, rue de la Filature, à Laval (Mayenne). De son côté, le Syndicat. pomologique de France, présidé par M. de Lorgeril, tiendra son Congrès à St-Brieuc du 17 au 20 octobre. En même temps aura lieu une exposilion de fruits, cidres et instruments. Pourrenseignements, s'adresser, à M. Bo- by de la Chapelle, au Syndicat, à Champlo- ret en Saint-Servan (Ille-et-Vilaine). Pourquoi, dans la même région, deux as- sociations similaires visant au même but? Est-ce qu'une seule ne rendrait pas plus de services et ne créerait pas de rivalités? 3e) É: À F LE MONITEUR Géranium : Mme Salleron. — En confirmation de la note de M. Torcy sur le Géranium : Mine Sulleron, nous recevons de l’obtenteur. M. Pierre Mahieu, jardinier chez Mme Salleron, à Melun, les renseigne- ments complémentaires suivants « Cette plante a été trouvée en 1877 parmi des Géranium Hanylesii el présentée à la Société d'Horticulture de Melun et Fontainebleau, à la séance du 11 avril 1880 pour la première fois, et pour la deuxième, le 10 octobre sui- vant ; elle a obtenu une prime de première classe avec félicitations. L'ayant offerte à plusieurs horticulteurs de Paris, aucur n’a voulu y faire attention. C’est alors que j'en ai donné des boutures dès l'automne 1880, et l’année d'après elle était mise au com- merçe par des maisons anglaises sous divers noms: Vain blanc, Mme Salleray, Mme Sulle- raye, elc. ». Voici une plante, d’une valeur incontes- table, qui a fait ses preuves aujourd'hui. Pourquoi les Sociétés d'horticulture de Melun et même de France ne récompen- seraient-elles pas d’une médaille l'obtenteur qui n'a tiré aucun bénéfice de cette plante, que ses|mérites ont fait admettre dans toutes les cultures? Expositions de 1895.— l’uloynes, du 31 août au 3 septembre. Vienne du 24 août au 1" septembre. Saint-Germain-en- Laye, du 3 au 11 sep- tembre. Mâcon, du 5 au 8 septembre. Bougival, 28 septembre. Nancy, du 4 au 8 octobre. (F2 Exposition du Cidre. — Une exposi- lion du Cidre et des industries qui s’y ratta- chent doit avoir lieu cet automne, à Paris, au Palais de l'Industrie (Exposition du Tra- vail). Cette exposition comprendra aussi les arbres à fruits à cidre et à poiré, les fruits, et les eaux-de-vie. S'adresser au Comité, salle 17, au Palais de l'Industrie, à Paris. Expositions pour 1896. — Une expo- sition nationale et coloniale aura lieu à À ve sa D et « ous ed ACER, Pis dd Drrlbt 47 hu RSC PMU Men me ps ME 4 À ee D'HORTICULTURE 211 —— ———————— ! Rouen en 1896, de maià octobre. Les récom- | penses consisteronten Diplômes de médailles, | accompagnés d'une médaille commémora- Uive en bronze. La 45° classe, du groupe IX,quiest consa- crée à l’Horticulture est régie par un règle- ment spécial: Exposition permanente de Conifères, arbres et végétaux d'ornement à feuilles persis- lantes et à feuilles caduques. Mosaïculture. Sept Concours temporaires : 16/21 mai, Plantes de orintemps; — 19/22 juin, Con- cours de rosiers fleuris en pots et de roses coupées ; — 17/22 juillet, Plantes d'été — 14/17 août, Plantes fleuries en pots et fleurs coupées en collections; — 18/23 septembre, Plautes d’automme; — 6*concours : Exposi- tion de fruits de table et d'arbres fruitiers coïncidant avec le Congrés de la Société po- mologique de France; —5/11 octobre, Expo- sition d'arbres et de fruits de pressoir, d’ins- truments servant à la fabrication des cidres, poirés et leurs dérivés organisée par l'As- sociation pomologique de l'Ouest pendant la durée de son Congrès. Il ne sera pas établi de concours : les récompenses seront altribuées, parle jury, selon le mérite des lots exposés. Il ne sera perçu aucun droit d'emplace- ment. Pour toutes demandes de renseignements, s'adresser à M. Héron, président de la classe 45, au siège de l'exposition (Champ de Mars) à Rouen (Seine-Inférieure). Le Cercle horticole organise à Ledeberg, Louis Vun Houlte, Gand (Belgique), du 11 au 18 avril sa deuxième grande exposi- tion d’horticulture, Le programme provisoire est à la dispo- sition des intéressés au siège du Cercle, Le Primula obconica en thérapeu- tique. — Un journal autrichien rapporte qu'ua médecin de l'Université de Vienne, le D' Riehl, ayant remarqué que les poils du Primulaobconica enflammaient la peau et pro- duisaient une enflure, est parvenu à extraire de cette plante un poison qui, par des injections sous-cutanées, guérirait cer- laines maladies de peau. LUCIEN CHAURE. D Let “2 oi nr DYthar - CSM. LE MONITEUR 212 D'HORTICULTURE TRAVAUX DU MOIS DE SEPTEMBRE JARDIN FRUITIER On continuera dé dresser les arbres frui- tiers et les Pêchers en espalier. On greffera les rameaux à fruits tant qu'il y aura de la sève; dès qu’elle s'arrêtera, on Laillera les Péchers et les Abricoliers en plein vent. On suspendra de petites fioles remplies au trois quarts d’eau miellée après Îles treilles et après les arbres fruitiers pour servir de piège aux guëépeset aux mouches qui s’attaquent aux fruits et aux raisins. Quand les raisins seront à peu près mürs, on mettra les plus beaux dans des sacs en crin afin de les garantir des insectes et des oiseaux. On arrachera aussi tôt que possible les arbres que l’on doit remplacer : on laissera lestrous grands ouverts et on lancera au loin la terre qu’on en sortira, afin qu'elle soit ré- générée, ainsi que le fond destrous, par les gaz de l'atmosphère, les pluies et les neiges et que ces terressoient ameublies par les ge- lées. Sion doitreplanter aux mêmes endroits, on attendra la fin de l'hiver pour les raisons que nous venons de donner. Il sera bon de mêler à la terre, au moment de la planta- tion, un bon terreau ou du fumier consom- mé. En règle générale. ilest préférable de faire les défoncements et les trous pour les planta- tions d'arbres fruiliers dès la fin de l'été; le plus tôt possible est toujours le meilleur. On refera les plants de Fraisiers des quatre saisons et des Fraisiers Ananas où Cuprons, surtout la variété Princesse qui est excéllente. PAS On coupera à 20 ou 30 centimèlres au- dessus de la terre les tiges des Asperges aussitôt qu’elles jauniront, ce qui indiquera qu’elles sont complètement mûres; les lais- ser tout l'hiver ne pourrait que nuire à la souche car le ballottage parles vents en provoquerait l'ébranlement. JARDIN POTAGER Dans les premiers jours du mois on pour- ra encore faireunderniersemis de Haricots, de Radis roses et blancs. On continuera à semer, pour l'automne : Mâches, Cerfeuil, Epinards, Radis, et, pour repiquer en pépinière pour le printemps: Laituede Passion, Chou Cabus, Chou d’Yorek, elc. On replantera l’Oseille et l'Estragon. On buttera le Céleri et les Cardons, on liera les Scaroles et les Chicorées pour les faire blanchir. On récoltera les graines mürissant à cette époque, et on aura soin de les placer à l'abri de l'humidité On réparera les coffres et les châssis, Voici venir les nuits froides aussi doit-on. éviter d’arroser le soir. JARDIN D'AGRÉMENT On enlèvera les tiges des plantes passées, les Roses flétries, les graines des Dahlias simples et des Soucis: ceux-là on les sème- ra sur place ainsi que les Pavots doubles, les Pieds-d’alouette, Immortelles, Bleuets, Adonide (goutte de sang), etc. On sèmera en pépinière les Pensées, les Silènes, les Thlaspi, les Violettes, ete. On terminera les écussons de Rosiers. On divisera et on replantera les Slatices, les Gaillardes, les Juliennes, les Mignar- dises, les Corbeilles d’oret Corbeilles d’ar- gent, les Boutons d'or ettoutes les plantes fleurissant au printemps. On empotera les Chrysanthèmes de l’Inde. On s'occupera des boutures de Géraniums qu'on peut aussi faire à d’autres époques, mais c’est surtouten août eten septembre qu’elles reprennent le mieux, parce qu'à cette saison elles ont assez de temps pour s’enraciner sérieusement avant l'hiver sans devenir trop volumineuses’ on plantera les boutures en partie défeuillées en grand nombre dans le même pot; elles sont de celte manière ; plus faciles à hiverner. Au printemps, chaque bouture sera mise dans un godet et placée sur couche. On arrachera les Bégonias tuberculeux dès l'apparition des premières gelées blanches, on secouera bien toute la terre, on les étendra dans un endroit très aéré et quand ils seront parfaitement secs, on les conservera soit dans des sacs en papier, dans de la balle d'avoine ou dans des tiroirs; on les étiquettera et on les mettra dans un endroit sec car ils sont sujets à pourrir. On rempotera les plantes de serre, on TL ee CU, Te ji lité ? at .Af40 ie LE MONITEUR D'HORTICULTURE hi ————————_—— _ rentrera déjà les plantes de serre chaude et … vers la fin du mois les plantes de serre Lem- pérée. EL: _ On remplacera ces plantes par des Chry- santhèmes de l'Inde et de la Sauge écarlate … qu'on aura préparés enpépinière. - Onplantera les Iris, on meltra en pols … les Jacinthes et les autres plantes à forcer. … Siletemps est doux, on pourra planter les - arbres verts et résineux, on les enlèvera * avec une bonne molte et on les arrosera . amplement. - Avant de rentrer les Lauriers et les Oran- _gers, on devra visiter le dessous des feuilles _ supprimer les œufs des insecles qui y sont attachés; sans cela, dès les premiers … jours de printemps, il en naitrait d’autres quise reproduiraient en quantité considé- _ rable. SERRES ORANGERIE — CONSERVATOIRE On devra terminer au plus tôtles travaux … de réparation et d’appropriation des serres 4 afin qu'elles soient en parfait état pour » recevoir les plantes; les Chrysanthèmes | qu'on aura empolés vont tenir une grande … place dans la serre froide, dans l'orangerie, % dans le conservatoire, dans le vestibule et . méme dans les appartements: c'est le mo- ment de commencer à noter les plus belles . variétés afin de les cultiver pour la grosse _ fleur l'année prochaine. On retranchera une partie des boutons aux Camellias qui en seront trop chargés. Jean-Ernest CrAuré. EU Dit Fr FLORAISONS REMARQUABLES. — Le mois d'aoûtest l’époque de l’année la plus propice pour aller admirer la magnifique floraison du superbe Cailleya Rex, qui est représenté _ par de nombreux exemplaires dans la belle et aujourd'hui si célèbre collection de M. Dallemagne, à Rambouillet. C'était le but de notre dernière visile, # mais nous avons élé agréablement surpris d’y rencontrer un Odontoglossum (Miltoniop- sis) verillarium album, du blanc le plus pur, sans la moindre teinte rosée, ainsi qu'un exemplaire hors ligne du Catlleya quttata Leopoldi. Ce spécimen, qui se compose de pseudo-bulbes de 070 à 080 de hauteur, terminés par deux feuilles avait trois énormes inflorescences, sur une desquelles nous avons compté 24 fleurs et 16 sur chacune des deux autres, soit un total de 56 grandes fleurs!!! L'effet produit par cet exemplaire de Cattleya élait gran- diose et extrêmement frappant. Le Cattleya quttata est une Orchidée bré- silienne, très vigoureuse et florifère; on la cultive en serre tempérée, mais malheureu- sement, de même que beaucoup d'Oncidium de même origine, elle dégénère au bout de quelques années dans beaucoup de collec- tions. Ses fleurs ont les pétales et les sépales d’un vert jaunätre avec un labelle rose pourpré ; la variété ZLeopoidi est bien supé- rieure autype ; sespétales et ses sépales sont d’un brun pourpré, et le labelle est généra- lement d’un rose vif ou carmin., Les fleurs de ce Cuitleya répandent en outre un par- fum des plus suaves. arrondies , A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE, — Si les présentations d’Orchidées étaient peu nombreuses à la séance du 8 août, elles étaient au moins intéressantes par deux nouveaulés inédites. Le fameux Cattleya Rer, toujours distingué et majes- tueux, puis un Lælia crispa superba aux énormes fleurs blanches avec leur labelle crispé et teinté de brun pourpré à M. Dallé, nous rappelaient les rares Orchidées fleurissent à celte époque de l'année. Le Cypripedium Sanderianum de M. Fournier de Marseille, une espèce pluriflore, avec des pétales enroulés en papillotes de 0°40 à 0 "50 de longueur et un ZLéæliocaltleya An- dreana, hybride issu des Lælia eleyrns et Cuattleya ressemblait assez à une variété rosée de Cattleya intermedia, mais avec un labelle plus développé et mieux coloré. On a fait beaucoup de cas ces derniers temps, dansle presse horticole étrangère, du Dendrobium speciosissimum, dont nous avions bicolor, en 14 LE MONITEUR D'HORTICULTURE oo pu enfin annoncer l'introduction vivante en Europe, dans le Moniteur d'Horticulture du 16 avril 1895, page 79. Afin de faire mieux connaître aux Orchidophiles français cette belle nouveauté, à laquelle la Société royale d'horticulture de Londres à décerné un Diplôme de mérite, MM. Hugh Low et Cie de Clapton-Londres, qui l'ont importée en Angieterre, nous ont envoyé leur première plante fleurie pour l’exposer à cetle séance. De pareilles présentations intéressent tou- jours les Orchidophiles qui connaissentdéjà ces nouveautés de nom, mais qui n'ont pas encore eu l’occasion de pouvoir contempler la primeur de leur floraison. Le Dendrobium speriosissimum est une Or- chidée qui a été découverte dans les forèls de Magnolias de la montagne de Kina Balu. dans lile de Bornéo. Comme port, ce Den- drobium ressemble assez au 2. Jamesiantum ; mais les pseudo-bulbes sont plus allongés : c'est une espèce de vigueur moyenne, que l'on ne rencentre jamais en fortes touffes; elle croit ex général isolée etitrès parsemée, au sommet de vieux exemplaires de Magno- lias à feuillage persistant, dont les larges feuilles les préservent de l'ardeur des rayons solaires. Les fleurs se développent sur les pseudo-hulbes aoûtés; elles sont énormes el rapp-Ilent un peu par leur forme celles d'un petit Zeelia anceps alba; les sépales, les pétales et le labelle sont d’un blanc pur; ce dernier a simplement une raie Jaune orange au centre et une macule d’un rouge orange au fond de la gorge; ces fleurs qui sont odorantes ont en outre l'avantage de se maintenir fraiches pendant près de deux mois. Les jeunes pseudo-bulbes sont recou- veris du poils noirâtres et atteignent 0"30 à 0"40 de longueur. Le Dendrobium speriosissimum doit être cultivé en terrines ou en paniers aussi pelits que possible, dans un mélange composé de deux tiers de sphagnum vivant et d'un tiers de terre fibreuse, puis suspendu près du vitrage d'une serre chaude; il réclame une chaleur humide pendant sa végétation, ainsi que le plusde lumière possible, tout en étant préservé de l'influence directe des rayons solaires. CATTLEYAREX. — Nousavons eu l'occasion depuis quelques semaines de pouvoir con- templer Ja floraison desCuttleya Rex dans plu- sieurs collections d'Orchidées. Nous avons remarqué que cette admirable espèce pré- sentait des coloris et des dessins assez va- riables sur son labelle. Les sépales et les pé- tales, d’un blanc jaunâtre,sont rehaussés par e Jabelle finement frangé qui présente des coloris variant du carmin vif au rose tendre surun fond jaunâtre et parsemé de traits d'un jaune plus accentué. Otto BALLIF. + LES PLANTES DE SERRE (Suile) BOMAREA Ce pelit groupe est un démembrement du genre A/stræmeria, dela famille des Amaryl- idées à racines tubéreuses. Les tiges sont annuelles, grêles et volubiles. C’est donc une plante grimpante à utiliser en serre froide, tempérée ou pour les vérandas bien BOMAREA (Haage et Schmidt). exposées, en les plantant en caisses un peu profondes qu'on rentre en serre à l'approche des gelées. On rencontre les : Bomarea soiorit à fleurs rose pourpré, maculées cramoisi ; les seg- ments internes en forme de spatule sont ta- chés de brun. Dans la région méditerra- néenne, ce Bomarea pourrait, étant abrité, venir en pleine terre. B. Curderi de la Nouvelle-Grenade, à fleurs roses en ombelles terminales. B. vonfertu, de lanouvelle Grenade, à fleurs _ % - * È ' Le 4 4 " Nr n RAT 6 CR ne 6 nie RÉ SN piles déab Eé où ch ve Sete 0 x " F ur ce. 33 ” TIBOO AX . ) LE MONITEUR D'HORTICULTURE 215 cramoisi brillant, au nombre de 40 à 60 par DE L'ASPECT DES FRUITS ombelle. COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ PB. Salsilla, du Chili, à fleurs pourpres avec ( Suite.) tache brune au sommet des pétales. La troisième série, est celle des Poires à maturation très tardive, nous ne la divi- sons qu'en trois sections dont ies caractères sont les suivants : 1" SECTION. — Poires à peau lisse, parfois brillante, à grains réguliers, conservant longtemps une couleur verte. fortement empourprée chez quelques variétés, et ne prenant une teinte jaunätre que vers le moment de la maturité , alors apparais- sent une quantité de petits points gris ré- gulièrement répartis sur toute la surface. Ces poires sont ordinairement à chair ferme, peu juteuse, justement assez agréable pour paraitre sur nos tables; leur princi- pal, pour ne pas dire leuy unique mérite, réside dans leur maturité extra-tardive qui se produit à l'extrême limite du temps pendant lequel on peut manger des poires. Exemple : les Beurré-Bretonneau, Directeur Alphand, Belle-Angervine, ele. 2° SECTION. — Poires à peau d'apparence assez grossière; à grains irréguliers, cou- servant, même à la maturité, une colora- tion vert foncé. Ces fruits sont de qualité BORONIA. Les Boronia, originaires d'Australie, sont _ de splendides petits arbrisseaux propres à la décoration des serres froides. On les cullive enterrede bruvèresiliceuse, % bien drainée, car ils redoutent l'excès d'hu- _ midité. On les multiplie de boutures sous cloche en serre tempérée. On peut aussi les propager de semis ; les graines, renfermées _ dans des capsules qui éclatent avec force, doivent être récoltéesavec soin. quand elles ù commencent à jaunir. Le PB. pinnata est un arbrisseau pouvant atteindre 1 mètre, donnant, en avril-mai, des fleurs pourpres. Les feuilles sontcompo- séesde 5 à 9 folioles linéaires. L Les B. crenulata à feuilles crénelées, vert foncé, àrameaux grêles ont les fleurs axil- laires rouge clair. Le B. Drummondii est à port compact, les feuilles pennées sont d’un vert clair, et les fleurs rose clair apparaissent en mai. LeB, Drummondii alba, variété rustique, a des fleurs formant un charmant contraste avec le vert clair des feuilles. - : À ep; é : ; variable, bons ou même très bons: certaines ; Le B.elafior ,derécenteintroduction donne, années, ils sont mêmes insipides. La Berga- à l'extrémité des branches, des fleurs rose | ff Espéren est certainement un des types carmin, légèrement odorantes. ART er nd ; Le B. serrulata à feuilles simples, trapézi- La 3° secriox comprend des poires dont Ormes, aiguës, glanduleuses, vertelair, pro- l'apparence de la peau est assez grossière. duit 2e fleurs axillaires, odorantes, rose | Cette peau a des grains irréguliers et con- clair, s'épanouissant en avril-mai. serve une couleur vert sombre, légèrement Le B. letrandra est aussi appelé micro- empourprée quelquefois, et recouverte de phylla, les feuilles sont composées de 6 à 11 | fiches fauves plus ou moins grandes, sur- folioles linéaires glanduleuses ; les fleurs so- | {ut près de la naissance de la queue, et de litaires sont produites aux aisselles desfeuil- |) mbreux points roux sont parsemés sur les; elles sont roses et s'épanouissent en | {oute sa surface. À la maturité, la couleur DEtI-mal. ; verte se transforme en une belle nuance Et le 5. megastiyma, qui est un arbrisseau | june roux doré. Cette section renferme toujours vert, à des feuilles sessiles et des | des poires de valeur, de celles qu'on peut fleurs marron pourpre, jaune à l’intérieur. appeler des fruits de prix, telles sont la Doyenné d'hiver, Va Doyenné d'Alencon, Va Passe-crassane, \a Triomphe de Tournai, etc. Des POIRES, nous passerons aux POMMES, EE la transition est naturelle. Pour les pommes on peut les classer en OT EMA TNT TS JAG: PARAPENTE PR SU D CR, 1e et + A serre. 216 LE MONITEUR N'HORTICULTURE AN PNA TPE CN: EE Aie ae RSR une série unique, divisée en plusieurs sections, sans tenir compte de l’époque de la maturité. 1'° SECTION. — Fruits à peau lisse, à la maturité d’un beau jaune doré brillant, parsemée de petits points fauves plus ou moins apparents Les pommes de cette nature doivent êlre rangées parmi les meil- leures; citons : la Calville blanc à côtes, la Pépin d'or, la Dorée de Tournai, etc. 2° SECTION. — Pommes à peau brillante d’un vert jaunâtre fortement recouverte el striée de pourpre sombre à l’insolation, se fondant en un pourpre rosé sur les parties moins ensoleillées. Ces fruits conservent cette coloration à leur maturité. ïls sont à chair juteuse et plus où moins acidulée, souvent fort agréable au goût. Citons la Pomme de belle fleur, appelée dans certaines régions : Franc roquet, la Belle fleur de Bra- bant, etc. 3° SECTION. — Pommes à peau peu bril- lante, d’une belle couleur vert jaunàtre for- tement lavée de pourpre rosé plus ou moins foncé suivant l’insolation, ayant une tendance à se rider aux approches de la maturité. Très bons fruits, ordinairement de longue consérvation, à chair plutôt ferme, renfermant une eau assez abondante el bien sucrée. La Reinette-Rosu, nommée aussi : Court-pendu, la Pomme-(Gueulton sont certainement des types de perfection de ce groupe. 4° SECTION. — Pommes à peau très terne, comme — dépolie — colorée uniformément en fauve doré. Ces pommes ont une chair très douce, presque fondante, sucrée, d’un arôme très agréable, La plus connue parmi elles est la Reinette grise de haute bonté. 9° SECTION. — Pommes à peau terne, comme — dépolie — uniquement colorée en gris fauve foncé. Pommes à chair tendre, d’une saveur aigrelette. Conservation longue et facile pour la plupart des variétés. Citons comme étant la plus répandue : la Reinette grise ordinaire ei la Reinette grise du Canada. la Pomme poire, etc. 6° SECTION. — Pommes à peau vert foncé parsemée de nombreux petits points gris, parfois empourprée légèrement, coloration qu'elles conservent à leur maturité. Ces fruits ont une chair ferme, d’une teinte verte, à eau abondante, très sucrée, ils se conservent longtemps. La ÆRernelte verte est la variété la plus appréciée. 1° SECTION. — Pommes à peau brillante, colorée de blanc jaunûtre, striée d’incarnat. Ces variétés sont le plus souvent hâtives, et leur chair devient promptement farineuse. Exemple : Borowisky, Grand Alexandre, etc. 8° SECTION. — Pommes à peau luisante, d'une apparence grossière, colorée vert et blanchâtre, présentant des taches plus claires, au milieu desquelles se trouve un petit point gris, ce qui les fait ressembler à des sortes d'yeux. Pommes de qualité ordinairement médiocre; citons comme exemple : la Belle du bois. Ajoutons encore, quoique ceci ne se rap- porte plus aux apparences extérieures, que les pommes dont la chair est plus ou moins fortement teintée de rouge pourpré, sont des fruits de toute dernière qualité. Exemple : An noir. Alphonse Dacuy, Jardinier-Chef. ke ARCHITECTURE DES (Suite) LE PARTERRE MODERNE. (A suivre.) JARDINS Plates-bandes. — La plate-bande est une bande de terrain étroite, ornée d’arbustes et de plantes herbacées, située le plus ordi- nairement entre deux allées ou entre une allée et un sentier. Sa longueur est indéfinie ; sa largeur normale varie entre 2 mètres el 3 mètres, y compris les bordures; (rs vu mn jo hi 1. 11 ! i ù | An ja PLATE-BANDE. FIG. 26. étroite, elle paraitrait mesquine; plus large, elle serait d'un entretien difficile. Rd RE ne nt mn “ee à LE MONITEUR D'HORTICULTURE Les plates-bandes peuvent être rontinues ou énterrompues de diverses manières (fig. 26); en tous cas, les angles offriront toujours un sujet spécial de dessin (fig. 27). Bien qu'il ne soit pas de règle, il est d'un usage fré- quent de rompre la monotonie de la forme RENE S a |! L (i ar PLATE-BANDE. FIG. 27. Mir my 251 linéaire par des cercles. (Voir parterre de M. Ed. Blanc (fig. 21) et Parterre de Saint- Avoye (fig. 34.) Le profil des plates-bandes peut présenter une section bombée (fig. 28) ou frapéziforme (fig. 29). Dans ce dernier s, les talus sont quelquefois plantés en mosaïque. ; Les bordures se font surtout en gazon, parfois en buis ou en lierre. Les bordures en gazon affectent divers r. éd FIGURE 29. profils; elles peuvent être planes-horizontales (fig. 30), planes-obliques (fig. 31) ou ondulées (fig. 32). Les bordures planes devront avoir une FIGURE 30, largeur d'au moins 0 m. 70 pour la partie plane proprement dite, et O0 m. la partie en talus. Les bordures obliques devront être un peu plusétroites; on ne devra pas leur don- ner une obliquité trop accentuée si l’on veut obtenir du beau gazon. | 15 pour | PLATES-BANDES. N S SSS NÙ NN NS NS Ÿ ù NS SNS NS SK S à SN NS INIIOWOWVWVWV$,Y,Y, FIGURE 31. Les bordures ondulées devront, pour pro- duire un bel effet, être larges d'au moins 1 mètre. Avec elles, on emploiera la plate- bande légèrement bombée. Les bordures de buis sont maintenant le plus souvent reléguées dans le potager et ne sont que rarement admises dans les par- terres. On en fait quelquefois usage con- curremment avec le gazon (Louvre, fig. 33). Ordinairement la bordure de buis est li- mitée à on ail présentant à la plantation > cent. de largeur; plus rarement elle est traitée comme la bordure de gazon, plan- tée et taillée obliquement et dans ces con- ditions atteint 0 m. 50 à O0 m. 60 de largeur. Le lierre est employé de préférence pour former des bordures dans des endroits om- bragés oùle gazon s'’étiole, malheureuse- ment il épuise le sol et réclame beaucoup d'entretien. Les bordures de lierre son trai- tées comme les bordures de buis obli- ques. On pourrait employer à ce même usage, plusieurs petites plantes se prétant bien à la taille, telles que le Thym | 7Aymus vulyaris), la Germandrée Petit chêne Teuerium (Cha- IKKK FIGURE 28. mædrys), Va Santoline (Santolina Chamiwcy- parissus). Les bordures doivent être entretenues avec beaucoup de soin, leur régularité et v 24% Xi FIGURE 32, leur propreté en font un des principaux charmes. Les végétaux ornant les plates-bandes seront disposés harmonieusement suivant leur taille et leur couleur. Quand la plate- bande sera située entre deux allées ou entre une allée etun sentier, la ligne centrale sera 218 LE MONITEUR D'HORTICULTURE occupée par les végétaux les plus élevés, | guliers et de teinte uniforme composant des tandis que les plantes les plus basses seront ! dessins symétriques (fig. 34. nn) 1 il di il] Lo Lu 1e PLATE-BANDE DU LOUVRE. FIGURE 33. placées près des bordures; si, au contraire, Le tracé sur le terrain des plates-bandes, la plate-bande est adossée à un mur ou à un | comme du parterre tout entier, nécessite FIGURE 3#. massifles plantes serontétagéesdelabordure | beaucoup d'attention et d’exactilude; toutes vers la limite qui formera la ligne de faite. les hauteurs doivent être soigneusement La répartition des fleurs suivant le co- | indiquées par des cordeaux tendus pendant loris donne également lieu à quelques com- | le travail et les angles marqués par des N G RENE SA PARTERRE DÉ ST-AVOYE FIGURE 39. binaisons dont les plus usitées sont: la dis- | piquets très minces sur lesquels viendront position des plantes en lignes par espèces | se croiser les cordeaux. ou variétés, leur mélange sans ordre appa- | (A suivre. E. Deny et C. MARCEL, rent, leur séparation par compartiments ré- Architectes paysagistes. ae a ne dd RÉ ST ! | | | | | | LEFT LETTRES HORTICOLES A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS (Suile.) ———— Dimanche 26 mai, — C'est, ma chère Alie, le jour consacré au Seigneur, aussi ÿ aura-t-il cohue: c’est pourquoi, après avoir fait un tour ie matin pour entendre Chargueraud traiter : des végétaux d'orne nent de pleine terre. je file aus- silôt. Puisse la bonne parole du professeur exciter _ Le zèle des amateurs, si rares, des arbustes orne- _ mentaux si nombreux et si peu répandus: À part quelques espèces vulgaires, combien de jolies restent dans l'oubli ! Prends le catalogue d’un pépiniérisle, compte les variétés, compare ce nombre à celui qu'on trouve dans les jardins, et tu seras saisie, Cela tient en grande partie à ce qu’on ne les connaît pas parce qu'on ne les voit jamais aux exposi- tions. Puisque je tiens l’arboriculture, je constate en pa:sant el avec plaisir l'étiquetage correct de Bruneau, de Bourg-la-Reine. Pour les arbres fruitiers, outre le nom cou- rant, l'étiquette comprend les synonymes. la vigueur, la fertilité et la rusticité de l'arbre, la qualité, la grosseur, l’époque de maturité et l'usage du fruit; pour les conifères, les noms scientifiques, français, les synonymes, la fa- mille, la tribu, la sous-tribu, les dimensions qu'ils peuveut atteindre sous le climat de Paris, le sol qui leur est préférable et leur emploi dans les plantations, | Si après cela l'amateur n'est pas satisfait, c’est qu'il est diflicile, Si j'ai le temps, cet été, je te relèverai, au Jar- din des plantes, une liste de tous les beaux arbustes à belles fleurs, et te l’enverrai. Après déjeuner, Versailles ouvrait l’ère des excursions horticoles. Nous arrivons à l'Ecole nationale d'Horticul- ture, notre première école française, création de M. Hardy, dirigée avec grand déveument par M. Nanot, Nous sommes recus à l’entrée par le buste de Baltet, promoteur de l'Ecole. Quand je dis Bal- tet, il y a erreur, c'est JoiGNeaux... que j'ai voulu dire, En voilà uu qui n’a pas de chance: c'est un vrai buste porte-guigne qui se morfond depuis plus d'un an, dans la cour, en attendant son inauguralion, En me baissant près de là, je trouve quelques morceaux de papier que je rassemble et, hor- reur ! J'y lis: Quoi? Des vers ! échappés de l’es- trade déjà vermoulue, vers dédiés à Charles Dirt . C'est une chanson d’apprentis peètes de l’école, intitulée : EN VOULEZ-VOUS DES Z'INAUGURATIONS !!! Dois-je te les transcrire : il y a de l’idée dans ces *ers, mais glisse sur l'inexpérience, car les auteurs manient assurément mieux la bèche que la rime. Air : LA RONDE DES MATELOTS. 1°" couplet. Au mois de juin dern'er L'Ecole d'Horticulture Vit longtemps travailler Un artiste en sculpture, Il faisait la figure De Joigneaux, sénateur, Ami de la culture, De l'Ecole fondateur. Quel grand honneur ! Refrain. Mon cher Joigneaux, Tous les journaux Chanlent ta gloire Ft ta mémoire; Ce joli buste N'est que bien juste Pour te fêter Et ’honorer. 2° couplet Le Ministre venant Pour l'inauguration On fit subséquemment Une belle plantation ; Le buste fut entonré De géraniums en fleurs On en avait beaucoup fourré De toutes les couleurs Et de grand cœur (au refrain), e° couplet. Mais subitement à Lyon, Le Président Carnot, Lors de l'exposition, Fut tué par Caserio. Par suite de ce malheur La fête fut reculée, Et notre pauvre sénateur Dut rester bien voilé Pour tout l'été (au refrain). 4° couplet, Pour le onze novembre La date fut fixée Quand le tsar Alexandre Par la mort fut enlevé. Adieu les chrysanthèmes : Que l’on avait plantés! On les laissa quand même is furent sacrifiés Et tous gelés (au refrain). 220 LE MONITEUR D'HORTICULTURE o° couplet. On l'annonce à nouveau Pour le seize décembre, Mais le pauvre Burdeau, Président de la Chambre, Bientôt meurt à son tour, Empêche une fois de plus Arriver ce bienheureux jour Si longtemps at'endu Et jamais vu (au refrain). 6° couplet. Encore une fois remise Pour le mois de janvier, La fête si compromise Ne d’vait pas arriver : La chute du ministere Et de Casimir-Perier Mirent encore par terre Le projet de Viger D'inaugurer (au refrain). 1° couplet. Ne perdons pas palience, On fêtera sûrement Cet homme de la science Et son beau monument, Et lPinauguration Aura lieu cette année A Pâques, c’est la belle saison, Ou à la Trinité En plein été. Refrain final. Brave sénateur De la Côte-d'Or, Dans ton malheur Patiente encor: Un jour viendra Certainement Où l’on t’fètera Pompeusement. SIEBOLD et ZUCCARINI. La visite de l'Ecole vaut bien le voyage à Ver- sailles, et j'ai constaté avec plaisir, après l’ai- mable réception champagnisée qui a été faite aux excursionnistes, que de grandes améliora- tions ont été apport‘es ces derniers temps, et je m'appesantirais davantage sur les travaux du jeune Diecteur, si je ne craignais de froisser sa modestie bien connue. Du reste, l'étude de cette École que je vou- drais voie : Supérieure et Internat, la preuve te sera envoyée d'ici peu, quand mes notes seront réunies. Rentré à Paris avecl’abbé Bédé, notre endiablé apiculteur, qui veut à toute force me persuader que l'hydromel est le meilleur breuvage, puis- que les Dieux en faisaient usage, et, comine il a eu soin de joindre la preuve à la parole en m'en faisant boire, j'y prends goût, et re- grette de n’avoir pas été un Dieu. ° . . . . . . Q . Q . . Cela n’a point empèché la caisse d'inscrire p r 9,300 francs d'entrées. | se Luc. PETITE POSTE No 5863. M. G.R... à V.— Après examen des feuilles de BEGONIA REX que vous nous avez envoyées, on pourrait croire, à priori, que les taches provieanent de la piqûre d'uu insecte de l’ordre des Hémiptères, surtout les feuilles les plus contaminées. Malgré toute notre attention, nous n'avons pas pu trouver un seul insecte mort ou vivant, ni sur les feuilles en dessus et en dessous, ni dans le carton. Ce ne doit pas être non plus l'œuvre d’un champignon. Ces taches vues à la loupe ne présentent aucune trace de spores, filaments ou sporules. | Eu comparant les feuilles nous avons trouvé une gradalion d'un mal qui rappelle une maladie assez répandue dans toutes les serres où on cultive le Bégonia Rex et ses nombreuses variétés, que nous avons eu occasion d'observer bien des fois depuis dix ans. Selon nos observalions et les renseignements qui nous ont été donnés par de nombreux horticulteurs, cette maladie sévit principalement sur les Bégonias laissés en pots pendant deux, trois ans et plus. Caructères de la maladie. En examinantles débuts du mal, on aperçoit un léger changement de nuance sur le dessus de la feuille ; à cette époque, la partie malade est à peine visible, plus tard la tache s’accentue et peut arriver avec le temps à prendre une couleur plus ou moins foncée et à se crisper. A noire avis, cette maladie, si maladie il y a, pro- vient tout simplement de l’anémie de la plante, dont les racines ne trouvent plus une nourriture conve- nable dans le pot qui les contient. Dès lors, la nu- tritiou des cellules de la feuille est insuffisante et mal répartie, un notwbre plus 6ù moins: grand de ces cellules s’atrophient et forment les taches re- marquées. Si dès le début du mal on pulvérise de la nico- tine sur les feuilles, on arrète l’intensité de la mala- die, qui semble avoir disparu, mais généralement elle reparait un mois ou deux après le traitement. Le conseil qu'on peut donner et que nous avons fait expérimenter avec succès, consiste à traiter la plante de la manière suivante : Dépoter le Bégonia malade, couper toutes les feuilles développées (qu'il faut brûler), bien secouer la plante et la repiquer en pleine terre sous chassis ; en trois ou quatre mois le Bégonia a repris une grande vigueur, ses nouvelles feuilles sont superbes et bien saines, on peut alors le remettre en pot, il y a de grandes présompiions pour qu’il conserve la santé pendant deux années; passé ce temps, les mêmes causes produisant les mêmes effets : on fera bien de le suzveiller et à la moindre apparition du mal, recommencer le traitement. Résumé. Il est à peu près certain qu’on prévien- drait le mal en dépotant tous les deux ou trois ans, au plus, les Bégonias Rex et variétés, et en les mettant en pleine terre sous châssis pendant Lrois ou quatre mois, ils reprendraient de la vigueur et résisteraient mieux à cette maladie. DECAUX. LE MONITEUR D'HORTICULTURE SOMMAIRE CuronoLrrnocnapu ‘ Hirpeasraum EQUESTRE SPLENDENS CunoniQue : De Ja pression des plantes en végétation. obtenir d'énormes poires et pommes. Conservation des landi. Le marché aux fruits de Manchester, Le Bamboi —_ du pêcher : Lucien Chauré. — Eutomologie horticole : le Rujeunissement de l’Aralia fruits par la tourbe. Le 1 est-il herbe ou bois. Sieboldi. Pour Mivwulus Cleve- Uu nouvel éDnermi S Trichies noble et faciée : E + SAUArd. — Hip F. eastrum equestre splendens : Georges Truffaut. — Les Plantes de serre (suite): Bouvardia : Jag. — Lee ‘0 Orchidées : A la Société nationale d'horticulture de France : U.8B. Peristeria elata : Dr HF. — Archi- tecture des jardins (suite) : Massifs de fleurs : Æ. Deny et C. Marcel, — Protection — Bibliographie. — Petite poste. aux Oiseaux utiles, “ GRAVURES NOIRES s : Bouvardia ieyantha, — B, fl. albo pl, Alfred Neuner, B, longiflora. Angles de Parterres, lis, 37. Orangers, lig. 36, CHRONIQUE ber les graines et une ampoule de caout- chouc remplie d’eau fixée à l'extrémité lube de cuivre soudé à Bourdon. La pression graines atteignit quatre une expérience et cin une autre. d’un un manomètre de exercée par les .__ De la pression des plantes en végétation. — La puissance mécanique des plantes en végétation a été l'objet d’ob- » servalions nombreuses et variées. | Depuis quelques années, on fait en Angle- . Lerre des expériences intéressantes, d'où il résulte qu’une Citrouille peut, en se déve- loppant, soulever un poids de deux mille kilogrammes et Supporter pendant dix jours sans en souffrir, un poids de 2.300 kilo- grammes. Une betterave introduite dans un drain de terre cuite de deux centimètres el demi * de diamètre 4 facilement fendu dans le sens “de la longueur cette Cuirasse “obstacle à sa croissance. Les racines des arbres, soulèvent des pavés et de lox détruisent des murs. . Les Champignons, dont le tissu est pour- lant bien spongieux, déploient également une grande force dans cette lutte pour l’exis- ènce. Ainsi, On aurait constaté en Angle- erre qu'un Ayaricus arvensis aurait soulevé Pour se développer, une Pierre mesurant 75 centimètres de lougueur sur atmosphères dans 4 atmosphères dans On sait du reste que les analomistes, pour Oblenir séparément les os du c emplissent celui-ci de haricots qu'ils font germer; le crâne éclate suivant ses Soudures et les üs sont intacts. Rajeunissement del’Aralia Siebol- di. Il arrive très souvent quele Sont si répandus comme pl ment, par suite de soinsma leurs feuilles, se dé laissent voir une disgracieuse. - On peut facilement rajeunir ces plantes, soil en enfoncant davantage la ligeen terre, soit en marcottant au-dessous de Ja pre- mière couronne de feuilles, au moyen d'un pot fendu et même en Pinçant le bourgecn du haut de Ja tige : cela force ceux du b se développer. Ge Pour obtenir d'énormes Poires et Pommes. Il suffit, nous dit-on, de traver- ser la branche qui soutient le fruit, avecune grosse épingle ou une pointe fine et de l'y laisser. Cette opération doit s'opéreraun cen- râne humain. SAralias, qui antes d’apparte- donnés, perdent garnissent du bas et longue tige dénudée, très qui faisail en grossissant, irdes roches, et as à 95 de hauteur, qui représente un poids assez considé- ble. Tout récemment, M. N. Gréant a che nesurer la pression exercée par de DIS que l’eau fait gonfler. A cet effet, des haricots fur as une bouteille à mercure rché s har.- ent placés | | | de la capacité limètre au-dessous del’attache du pédoneule 3 Litres; au milieu, on introduisit un | et lorsque les fruits ont atteint le tiers de Wbe de cuivre qui amenait l’eau-pour imbi- | Ja grosseur à | aquelle ils doivent arriver, 10 SEPTEMBRE 1895. 222 LE MONITEUR LesCuriosités végétales. Un Noyer de 900 ans. — Sur le territoire de Selongey, (Côte-d'Or), au lieu dit « Le Châtelet », près de l'abbaye de Barmes, fondée en l'an 900, et non loin du camp retranché des Romains s'élevait, il y a quelques jours encore, un majestueux et fier noyer, agé, d’après le na- turaliste Riston, de 900 ans. Ce vétéran vient d’être vendu à une grande maison d'ameublement de Paris. La circon- férence du pied atteignait 5 m. 20. La lon- gueur desa tige, à la naissance des branches, était de 3 m. 20, et cette partie de l'arbre cubait 5 m. 408. Le cubage des branches a été évalué à 25 mêtres. Total, 30 m. c. 408. Découpé au carré, le corps de l'arbre peut 1.690 feuilles de placage de GE Conservation des fruits par 1a Tourbe. Après la sciure de liège, voici la tourbe qui vient prèter Son Concours à la conservation des’ fruits. Un de nos abonnés de la Somme nous adresse quelques poires et pommes en à$- sez bon état, et qu'il nous dit avoir été con- servées dans de la Tourbe par le procédé sui- vant, facile à expérimenter. On prend un tonneau bien propre et sans aucun goût, on le défonce d’un côté, on place au fond une couche de tourbe, puis met un lit de fruits bien sains, On re- produire 4 m. c. 16. on y met une couche de tourbe et un lit de fruits et ainsi de suite, jusqu à complet emplisse- ment; on remonte le fond et on conserve dans un lieu plutôt froid que chaud, mais absolument sec. Voici un nouvel emploi trouvé pour la d’après M.Raillet, vétéri- naire à Alfort, on doit la proscrire comme litière, car elle engendreraitchezles chevaux tourbe, puisque, une épidémie vermineuse. Le Mimulus Clevelandi, est une nouvelle espèce pour serre froide, découverte sur le flanc méridional du Cuyamaka (Cali- fornie du Sud), à 2000 mètres d'altitude. Ramifications courtes et ligneuses ; plante d'environ 10 centimètres de haut; feuilles d'environ lanceolées. dentées en scie, 7 cent. de long; fleurs du type, jaune d’or. D'HORTICULTURE Le marché aux fruits de Manches- ter. — La municipalité de Manchester vient de doter son principal marché de fruits, celui de Campfeld, relié aux docks du canal, de salles spéciales où s’opèrent les ventes à la criée. Pour donner une idée de l'importance que peut arriver à prendre ce marché et des énormes débouchés que notre culture frui- tière pourrait y trouver, nous dirons qu'une vente à lacriée de 300tonnes de fruits et de 1 légumes, arrivés le matin même des ports M de la Méditerranée, a commencé à midi. Les 300 tonneaux ont été verdus, et à 4 heures, ! lemème jour, les courtiers recevaient l'ordre des acheteurs d’expédier le tout en 440 lots à AS villes, parmi lesquelles Bradford, Birmin- gham, Bolton, Cardiff, Doncaster, Leicester, « Nottingham, Sheffield, Sunderlandet Witt-" haven ; les 300 tonneaux ont été déchargés ; et ont quitté les docks la nuit même. Le Bambou est-il herbe... ou bois? __ Telle est la question qui était posée à un juge américain dans un procès relaté par le Mechans Monthly. Gelui-ci, dans sa haute sa gesse, a déclaré que le Bambou était non du bois, mais une Herbe! Sans avoir besoin de botaniste, si le pers dant en cette cause avait quelque peu caressé l’échine de ce remarquable magistrat avec sa canne en bambou, celui-ci fût vite revenu sur son appréciation. À Un nouvel ennemi du pêcher. —Il a été découvert. un nouvel insecte destruë teur de l'écorce du pêcher, dans certaines parties des États-Unis confinant à locéar Atlantique. Cet insecte se rencontre en trè: grande quantité sur la partie inférieure di tronc et endommage fortement les jeune: arbres. { Il est identique au Diuspis lanatus (Mon et Ckll). b Divers essais ont élé faits pour détruire €t insecte; des résultats satisfaisants ont € obtenus par l'emploi d’une émulsion de K rosène dilué dix fois. Avis aux importateurs de Péchers à a ricains. LUCIEN CHAURÉ. ; LE MONITEUR D'HORTICULTURE 223 a — — ET FACIÉE. (TRICHIUS NOBILIS, ET FACIATUS. LES TRICHIES NOBLE Outre les Cétoines que j'ai observées, -d’autresinsectes du même ordre recherchent » les Roses ; ils se contentent de sucer le suc mielleux qui suinte de la base des organes . de la fructification et de la base des pétales. Ces insectes ressemblent beaucoup aux + Cétoines pour la forme, mais ils s’en dis- tinguent par l'absence de la pièce axillaire située de chaque côté des épaules, entre le # P _ corselet et les élytres. * M « .. She % 23 . , | | L : 2 | Le J « 4 Leurs larves ressemblent aussi à celles . des Cétoines par la forme, la couleur, Ja . Structure; mais elles ne vivent pas dans la terre comme ces dernières. On les trouve … dans le bois mort et carié, dans les racines des arbres, qu'elles rongent et percent. _ Elles se hisser de matières ligneuses qui commencent à se décomposer et à pourrir, et contribuent par leur action à la destruction des vieilles souches. Elles em- ploient plusieurs années à prendre leur croissance, probablement trois ans, et, à la fin de la dernière, elles se construisent une coque ovale, avec des détritus de bois et du terreau, dans le lieu même où elles ont _ vécu, et lui donnent une notable consis- tance; elles s'y changent en chrysalides, d’où l’insecle parfait s’échappe dans le mois de juin pour se porter sur les fleurs Ces insectes rentrent dans la famille des Lamellicornes, sous-tribu des HWélifophiles et dans le genre TRICHIUS. Les espèces que l’on rencontre communément sur les Roses sont les deux suivantes : TRICHIUS NOBILIS, #44. — Longueur . 44 millimètres ; largeur 8 millimètres. Les antennes sont noires, courtes, formées de dix articles dont les trois derniers en massue le chaperon est avancé, légèrement échancré; tout le ovale, lamellée ; rebordé, la tribu des SCARABÉIDES, Ja dessus du corps est d'une couleur verte cui- vreuse, brillante; le corselet est finement pointillé et marqué d'une ligne longitudi- nale enfoncée ; l'écusson est en cœur ; les élytres sont un peu raboteuses, plus courtes que l'abdomen, souvent sans taches, quel- quefois avec des lignes transversales, courtes, blanchätres; le dessous du corps est cuivreux, mais le dessous du corselet est couvert de poils courts, fins, roussâtres; le pygidium présente plusieurs petites tâches blanchâtres; les pattes sont cui- vreuses. TRICHIUS FASCIATUS, Oliv. — Lon- gueur, 13 millimètres; largeur, 7 milli- mètres. Les antennes sont courtes, d’un brun noir, formées de dix articles dont les trois derniers forment une massue ovale, lamellée ; le chaperon est rebordé, presque échancré; la tête et le corselet sont noirs, couverts de poils serrés, roussâtres ; l’écus- sonestnoir, triangulaire, légèrement couvert de poils roussâtres; les élytres sont d'un jaune pâle, avec les bords noirs el trois taches noires sur chacune, dont l’une à la base, l'autre à l’extrémité et la troisième placée au milieu. formant des bandes inter- rompues à Ja suture; le dessous du corps est noir, mais le dessous du corselet est couvert de poils roussâtres ; le pygidium est Jaune, avec une grande tache noire; les pattes sont noires, légèrement velues. On trouve des individus dont les bandes noires de la base et de l'extrémité des ély- tres ne sontpas interrompues etse touchent à la suture. On en a fait une espèce dis- tincte sous le nom de TRICHIUS GALLICUS. Ces insectes se rencontrent nonseulement sur les Roses, mais encore sur les autres fleurs et se laissent prendre facilement, Les femelles pondent leurs œufs dansle bois carié el décomposé. Lorsqu'on nettoiera de vieilles souches cariées, et qu’on enlèvera le terreau et le bois décomposé et pourri qu'elles renfer- ment, pour n'y laisser que le bois sain et vif, on fera bien de tuer les larves, sem- blables à celles des hannetons, que l’on rencontrera. Par cette opération on rendra un peu de santé à l'arbre et ên éloignera le moment de sa mort. E. SavarD. 4 294 IHIPPEASTRUM EQUESTRE VAR. SPLENDENS Nous constatons avec plaisir, depuis quelque temps, que les Amaryllidées à grandes fleurs, qui eurent en France, il y à une quarantaine d'années, une si grande vogue, redeviennent en faveur auprès des fleuristes et du monde horticole. La raison en estsimple: il est difficile de trouver des fleurs pouvant lutter avec celles des Ama- ryllis pour l'éclat, lagrandeur etla richesse des coloris. Deux ou trois hampes portant chacune trois ou quatre fleurs, étalées et de couleur claire égayent une corbeille et lui donnent grand air. Les inflorescences, de consistance charnue (les tissus étant gorgés d'eau), se conservent coupées assez long- temps pour que leuremploi soit avantageux aux fleuristes, Il faut ajouter que les horticulteurs ne trouvent que peu de difficultés pour réussir cette culture, et que, seule, la vente des fleurs peut assurer au producteur une très raisonnable rémunération de ses soins. La chromolithographie que nous publions dans ce numéro, donne mieux que toute descrip- lion ne le pourrait faire, une idée de la beauté de la plante sur laquelle nous atti- rons l'attention des lecteurs du « Jonileur d'Horticulture ». Nous l’avons baptisée « splendens », et les amateurs d’Amarylilidées, qui connaissent PHippeastrum equestre ÿpe, reconnaitront que nous n'avons exagéré en rien et que ce qualificatif est mérité. Les bulbes de l’Æippeastrum splendens sont gros, écailleux, portent de 3 à 6 grandes feuilles lancéolées d’un vert noirâtre de Om. 90 à O0 m. 75 de longueur. La végétation de cette variété est puissante, et l'introduction de ce type dans les hybridations futures nous fait prévoir la possibilité de l’amélio- ration au point de vue végélatif des types de la race hybride, types dont nous aurons à parler plus loin. Chaque bulbe produit en avril-maide deux à quatre fortes hampes de 0 m, 40 à Om, 60 de hauteur, portant chacune de deux à quatre grandes et belles fleurs aux pièces du pé- LE MONITEUR D'HORTICULTURE mn rianthe bien développées ; le tube en est relativement court, garni intérieurement de toutfes de poilsverdâtres. Lesdivisions sont: d’un blanc verdâtre à la base, et au centre dela fleur apparaît, parsuite deleur réunion, une grande étoile blanchâtre qui fait on ne peutmieux ressortirla couleur rouge brique brillant des pièces du périanthe. Cette plante est originaire des régions chaudes du Brésil central d’où elle nous est parvenue au printemps de 1895; sa cul- ture est celle de toutes les Amaryllidées de serre chaude, culture que nous résumerons à la fin de cet article. e . ° . . 0 e e e Il importe au moment dela dissémination de cette espèce, de jeter un coup d'œil en arrière et surlout de se rendre compte de l'obtention de toutes ces belles variétés hy- brides qui nous sont si utiles au printemps pour l’ornementation des serres et des ap- partements. Avant 1823, on connaissait et on avait introduit un assez grand nombre d’AHippeus- trum ; le type de l’espèce qui nous occupe ici, LA. equestre avait été trouvé aux Antilles en 1710 et introduit en Angleterre. Le révérend W. Herbert de Mitcham ca- talogua les espèces et les hybrides dont il donna à cette époque une liste de 23 noms. Lui-même en était un amateur passionné. el il obtint, en même temps qu’un cordonnier nommé Johnson, en 1810-1811, le premier hybride connu d’Amar yllis. Get hybride, qui résultait du croisement de l'A. Reginæ et de l'A. vittatum, rec ut le nom de Regio- vitlatum ; mais l'appellation de /ohxsoni lui fut plus généralement conservée. Ce fut l’originede l’a) acienne race hybride anglaise. Vers 1830, M. de Graaf, de Haarlem (Hollande), s’occupa très sérieusement de l'amélioration des 7 ppeastrum ; 1 reprit l'A. Jolinsonii etft des fécondations croisées avec l’77. crocatum et V'H. fulgidum. Il en résulta une sé rie de plantes à fleurs unicolores et striées, qui s’épanouissaient vers le milieu d’avri'4, | Plus tard, M. de C'raaf fils se servit, pour ses fécondations, dæ FH. Brasiliense et de l'A. psitlacinum; les plantes qui résultèrent LS des croisements de ces espèces avec les types de la race créée par son pere élaient plus délicates, demandaient plus de cha- leur: mais les fleurs se montraient au mois de mai. I obtint ainsi une plante , l'A; Em- press of India, considérée à juste raison comme une des plus belles formes connues en fécondant une fleur bien colorée, d'un métis d'A. psillacinum par un de ses semis nommé //, Gruufeanum qui provenait de la série de croisements suivants: 1. 4, Johnsoni >< H. fulgilum = H, hy- bridum . IL. 47. DNS H, Brasiliense=H. Grau- feanum. L'A.Empress of India est un métis au qua- trième degré et le type initial de la race hollandaise actuelle. surtout améliorée par la sélection. En France, vers 1840, on appréciait beau- coup l’/Æ. vitlatum, plante du Cap de Bonne- Espérance qui, sous le climat de Paris, peut passer l'hiver sous une simple couverture de feuilles. On en formait des corbeilles qui fleurissaient au printemps, sans soins spé- ciaux. Les horticulteurs Versaillais, mon grand-père, M.C. Truffaut,etM.A. Turlure, cullivaient et semaient beaucoup d’/7. vit- lala. Is eurent l'idée,en même temps que M. Souchet, de Fontainebleau, de les amé- liorer, surtout au point de vue de la forme des fleurs, en les fécondant par les //ipppeus- trum Brasiliense et H. pulverulentum que les Hollandais livraient à ce moment au com- merce. La race francaise semi-ruslique a eu beaucoup de vogue, et, jusqu'à la période 1865-1870), on en voyait de nombreuses collections et massifs dans les expositions, Mais peu à peu, le goût du public changea, et, seulementen 1889, à l'Exposition univer- selle, lamaison Vilmorinrefit uue exposition de ces plantes, qui attira à nouveau l'atten- lion des horticulteurs. En Angleterre, au contraire, les Amaryllis sont devenus en faveur, surtout depuis 1870. MM. Veitch and Sons, de Chelsea, pos- sèdent actuellement une race suffisamment distincte, ou on trouve de beaux types (1). (1) Voirle Monileur d'Horlicullure du 10 août 1888, avec chromo-lithographie, du 25 mars 1894. LE MONT TE UR D'HORTICULTURE mani pulcherrime. Cesgains,extréèmementnombreux, résultent de croisements entre l’/7. Leopoldi, YH, Ar- kermant pulcherrima et Y H. Empress of India. Il peut être intéressant de savoir que, seul, le type Zéopoldii (Pérou, 1866) est naturel. L'A. Arckermani: pulcherrima dérive de la sé- rie des croisements suivants : 1. Reqinse >< H., vitlalum = H. Johnsonit, H, Johnson >< H: aulicum — H. Arker- mani pulcherrima : On peut ainsi résumer l'influence des va- riétés types dans la race anglaise de Veitch. À. Reyin X H. viltatum = H. Johnsonit. H. Johnson X H, fuljidum — H. hybri- d'un. k H. hybridum X H. Brasiliense = H. Graa- *. leanum. 2 7, H. Graufeanum X H. psiltacinum — H. Empress of Indin. &: IL. Be H. Johnsonii X H. | aulicum — H. Acker- ILE. 6 On remarque l'influence de Pintroduction des plantes brésiliennes dansces métissages; il est absolument nécessaire de cultiver ces Hippeustrum en serre chaude. M. G. Paul, horticulteur à Cheshunt (An- gleterre), a obtenu une race remarquable par ses coloris distincts et la bonne forme des fleurs. Ses plantes proviennent de fé- condations croisées entre l'Æ. Empress of In- dia, Y H. Leopold et V'H. pardinum, {pe na- turel qui donna de belles couleurs. Puis il repritces obtentions premièreset les féconda par l'A. Ackermani pulcherrima. C'est ainsi qu'il put avoir les belles teintes rose sau- moné qu'on ne trouve que rarement dans les autres races. Nous cultivons nous-mêmes à Versailles, depuis assez longtemps, une série de plantes qui ont été choisies parmi les meilleures de celles de De Graaf, Veitch et Paul. Les croisements que nous avons effectués ont donné naissance à de bons types flori- fères, où on retrouve les traits caractéris- tiques des trois races distinctes dont nous H. Leopoldii. F | avons parlé. Nous fondons maintenant un grand espoir CPE ANT 4,70 ARC O SE A ET Er AT GRAS A Le CE 226 F2 AO I pq sur |’Æ. equestre splendens pour redonner une vigueur nouvelle à nos métis, et aussi pour permettre de créer des variétés différenciées comme forme et coloris. (A suivre) Georges TRUFFAUT. GE LES PLANTES DE SERRE (Suite) BOUVARDIAS Les Bouvardias sont seaux originaires des montagnes du Mexique et de l'Amérique centrale. à feuilles opposées ou verticillées par 3 ou #, ovales et lancéolées : leurs fleurs, en panicules om- belliformes au sommet de rameaux, sont ri PACE LES nn Lt 4, \ BOUVARDIA. FLORE ALBO PLENO : tubuleuses. C’est une charmante plante de la famille des Rubiacées et dédiée au méde- cin de Louis XIV, Bouvard. Par l'abondance de leur floraison, et les avantages que l’on peut en tirer, soit pour l’ornementation des orangeries, serres tem- ke pérées, chaudes, et pour la fleur coupée, les Bouvardias mériteraient d’être plus ré- pandus. On les cultive en terre de bruyère addi- LE MONITEUR D’HORTICULTURE des sous-arbris- nul | | À : fl | | lionnée de terreau de feuilles, sable el terre de gazon demi-décomposée. Chaque année, on rempotera les plantes au prin- temps, puis on les sortira en plein air, à bonne exposition, en enterrant les pots jusqu'au-dessus des bords. Pendant lété, on donnera plusieurs pincements successifs, si on tient que les plantes fleurissent à l'automne et en hiver; sinon on ne donnera qu'un ,pincement, alors ils fleuriront à la fin de l’été et à l'automne. De cette facon ils se contenteront seulement de la serre froide, en ayant soin de supprimer presque totalement les arrosements. Autrement, au 45 septembre, on rentre les plantes en serre tempérée,oùellesconti- nueront à fleurir tout l'hiver. Ti | | : | | : | Les Bouvardias étant sujets à êlre atta- qués par les insectes et surtout l’Acarus tel- ALFRED NEUNER. larius, il faut agir préventivement, et les. bassiner souvent avec de la nicotine éten- due d'eau. La multiplication se fait de boutures ou de fragments de racines, au printemps de préférence, NET (1) Gravures de la maison HaaGEe et ScaMipr à Erfurt. * ” : + ol DR SN TO AS Se Li nn À dites ,æ Was à PR Ts ES A LE MONITEUR D HORTICULTURE PARIS HIPPEASTRUM SPLENDENS (Hort ) {/ Truffaut ) PME 2 ju ah Rene OR ARSRS TE ORNE VS CO a A RE OP NL te (5 om ne un, à . UE $ WI] LU , ke ë 2) 8e LR v- à : $ . tt à SEX » E : Le Le F, £ Le e 2 5 F : L ; k à Le . a k * 2. 1 Ge 4 | LE MONITEUR D'HORTICULTURE Ver PVO de mnt 7e Pts id mit te 7h ts Éd Se à Rx COTES Les récentes variétés à fleurs doubles, sont : Bouvardia : Alfred Neuner, d'origine amé- ricaine, mis au commerce en 4880, la pre- mière variété à fleur double, blanches, prove- nant d'un accident fixé du PB. Daridsonti. B. Président Garfield, également d'ori- gine américaine, provient d'un accident fixé de la précédente variété, dent il a - conservé les caractères principaux; donne tout l'hiver des fleurs rose tendre sau- moné. B. Hoyarlhi, simple à fleurs carmin, a donné naissance à la variété Hoyarthi flore pleno à fleur rouge vif. PB. Triomphe de Nancy (Lemoine) très flo- rifère à fleur rouge saumoné. B. V. Lemoine, plante très louffue, à tiges minces garnies de feuilles moyennes, fleurs composées de 3 corolles emboitées, larges de plus d'un centimètre, de couleur écarlate feu (Lemoine). B. Sang Lorrain (Lemoine), variété rap- pelant un peu comme port le B. A. Neuner, fleur à tube cramoisi, corolle globuleuse à 3 lobes, vermillon brillant. B. Thomas Mechan, d'origine américaine à fleur rouge écarlate. Parmi les variétés à fleurs simples re- commandables. signalons : | B. lanqustifolin, du Mexique, variété naine et compacte, à fleurs écarlates. B. Brillant, variété très rustique, avan- tageuse pour la garnituredes jardins, donne à l'automne d’abondantes fleurs écarlate. BOUVARDIA LEYANTA. B.caineu, ressemble au B. longiflora, va- x riété rustique donnant d'abondantes fleurs rose chair. B. delicata, à fleur rouge saumon. BP. Dazzler, variété vigoureuse et flori- fère, donnant en abondance des corymbes de fleurs écarlates et à trés long tube. B. flavu, introduite du Mexique donnant au printemps des fleurs jaune clair. B. hybrida, à feuillage vert foncé, et à fleurs rouge écarlate. B, Laura à port nain et à fleur rose. B. leyantha, du Mexique, variété vigou- reuse et florifère, à fleurs écarlates. B. longiflora, des régions tempérées du BOUVARDIA LONGIFLORA. Mexique, vigoureuse, à feuilles vert foncé et à grandes fleurs blanc pur. B. longiflora flammea, le tube de la fleur est rose clair et la corolle un peu saumonée. PB. oriana, ressemble au B. hybrida nain, plus compact, fleur large écarlate, à tube rose vif. PB. Rosalinda, variété florifère à fleur sau- mon. PB. Vrelandi, connue sous le nom de Da- vidsonii, variété rustique florissant abon- damment dehors vers la fin de l'été et l'au- tomne, à fleur blanc pur. La plus répandue est le 5. Humboldti corymbiflora, leurs blanches très odorantes. Là JAG. 228 LES ORCHIDÉES A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE prANCE. — Nous sommes à une époque de l'année pendant laquelleun nombre relative- ment restreint d'espèces d'Orchidées épanou- issent leurs admirables fleurs; c’est la raison pourlaquelle les dernières présentations aux séances du Comité des Orchidées de la S. N. d'H. de France n'offraient que peu d'intérêt. De la collection Gibez, à Sens, prove- nait un magnifique exemplaire de POn- lanveanuwin, avec ses énormes feuilles érigées, charnnes, d’un vert sombre et parsemées de points bruns, qui naissent sur un pseudo-bulbe de petite dimension, à la base d’un desquels sortait une superbe inflorescence érigée, garnie de grands fleu- rons aux divisions d’un brun pourpré avec un magnifique labelle étalé d'un violet foncé, puis à ses côtés une variété pèle, aux teintes délicates, du Cattleya Har- dyana, ce rare hybride naturel entre les C'. qigas et C. aureu, sur lequel nous avons publié une note détaillée dans le Moniteur d'Hortwulture du 25 juin 1895, page 142. Un autre apport fort intéressant était le beau et vigoureux spécimen de la Aleur du Saint-Esprit, que présentait M. A. Truffaut, de Versailles, une Orchidée terrestre qui at- teint de grandes dimensions. Elle a été si admirée et si remarquée, même des pro- fanes, que, pour répondre au désir d'un certain nombre de nos lecteurs, nous allons les entretenir plus longuement de cette curieuse Fleur du Paradis, cette fleur sacrée qui fait le sujet de la note suivante, Otto BALLIF. PERISTERIA ELATA. — De toutes les Or- chidées que produit l’isthme de Panama, il n’en est aucune qui parle plus aux senti- ments religieux et à l'imagination que la célèbre plante colombe ou fleur du Saint-Esprit, del Espiritu Santo des Espagnols. Le caractère imitatif, c'est-à-dire le mi- métisme, si frappant dans la classe des Orchidées à laquelle cette plante appartient, y figure nne colombe aux ailes étendues, abritée au sein de la fleur. Tandis que d’autres Orchidées plus apparentes, excitent l'admiration et la curiosité de l'observateur cidium LE MONITEUR D'HORTICULTURE par une élonnante ressemblance avec des abeilles, des papillons ou d’autres insectes, la Heur du Saint-Esprit s'adresse au senti- ment religieux. La plante produit une longue hampe érigée, garnie de nombreuses fleurs d’un blanc cireux un peu jaunâtre, d’où s’exhale un parfum pénétrant. La co- lonne qui s'élève au centre de la fleur, avec son couronnement et les masses polliniques saillantes qu'ell: supporte, rappelle. éton- namment l’aspect d’une colombe, d’où Je nom anglais The dove flower. Les dames espagnoles, mues par une pieuse croyance aux symboles de l'Eglise catholique romaine, dans lesquels la colombe occupe une place si apparente, ont associé dans leur pensée, l'étrange aspect de cette fleur avec l'oiseau choisi par l'Es- prit-Saint pour assister au baptème du Sau- veur. et ce nom lui est resté — quelque impie et irrévérencieux qu'il puisse sembler à des oreilles puritaines. L'impression produile par la fleur « del Espiritu Santo» est à la fois pleine dé mysti- cisme et de poésie, et rien d'étonnant qu'un tel sujetait plus d'une fois inspiréla verve des poètes hispano-américains qui l’ontcontem- plée dans ses forêts natives. Non seulement ils ont célébré, dans leurs vers, la beauté naturelle, la structure étonnante, le parfum de cette étrange fleur, mais ils en ont fait l'emblème des chagrins, des désappointe- ments, des privations mondaines qui sem- blent l'apanage obligé du don de l'inspiration poétique. Car la plupart d’entre eux, OCcupés à produire des chants qui rappellent leur nom au souvenir des générations futures, n’ont pas le temps de faire de l’argent, suivant l'expression pittoresque du regretté poèle Agassiz. | Thomas Martin Fuillet, de Panama, qui écrivit quelques charmantes pièces de vers espagnols etmourut jeune, alaissé an poème sur la fleur del Espiritu Santo, dédié à une dame. Voici la traduction des vers qu'il iui a COnNSsacrés : «Ah! quand des tourments horribles au- « ront arrêté les battements de min cœur; » « quand j'abandonneraï cette vie triste et « misérable pour dormir tranquil.e au tem- «_ ple de mémoire, je sais que nul 1e versera ÎLE MONITEUR « un pleur sur ma tombe : mais qu'une « main amie répande sur les crêpes de mon _«tombeauquelques fleurs del Epiritu Santo!» La passion des fleurs est extrèmement commune à Panama et peu de balcons sont privés de leur gracieuse parure. La plante du Saint-Esprit ou Peristeria elula est la fa- vorite des cloitres, mais elle refuse de fleu- rir en culture à Panama. Les pseudo-bulbes peuvent être maintenus longtemps en vie, mais s'obstinent à ne pas produire de fleurs. Il leur faut une longue! période de repos dans une atmosphère relativement fraiche, ce qui n'est pas le cas de la température de Panama. Les saisons chaudes et sèches les endorment et leur sommeil s’éternise dans cette atmosphère aussi longtemps que ne sont pasréalisées autour d'elles les conditions exigées d'humidité et de température. Mais la ville en est approvisionnée par _ des indigènes, qui font métier de les cher- cher et de les recueillir dans les forêts limi- trophes des régions élevées de l'isthme. Ces plantes sont mises en vente dans les rues et devant le Grand-Hôtel de Panama, où les voyageurs peuvent se les procurer au prix de 3 à 5 dollars (15 à 25 francs) la douzaine de bulbes fleuries, pendant les mois de juil- let, août el septembre. Dans nos cultures, c'est une espèce, de serre tempérée, que l’onrempole, dès que les jeunes pousses commencent à se déve- lopper, dans un mélange de fibres de poly- pode, de sphagnum et de gros sable, auquel on ajoute un peu de terre franche sablon- neuse, si l’on peut s'en procurer de bonne qualité. Cette Orchidée terrestre étant (rès _ vorace, il n’y a pas d'inconvénient à la cul- Liver dans de grands pots, mais à la condi- tion qu'ils soient bien drainés. Lorsque les hampes sont vigoureuses, la floraison se prolonge pendant près de deux mois, après quoi, il fautlaisser la plante en repos, en la privant d'eau pendant quelques semaines, sous peine de faire pourrir toutes ses ra- cines qui sont très charnues. Il existe aussi sur l'isthme de Panama une variété de Peristeria elata, caractérisée par la couleur jaune des fleurs et la teinte jaune fauve de la colombe. D'H°r (Traduit de l'Espagnol). D'HORTICULTURE :29 ARCHITECTURE DES JARDINS (Suile) Wassifs de fleurs. — Un parterre peut com- porter, soil en son centre, soit en d'autres points, un ou plusieurs massifs ou rorbeilles de fleurs. On ne peut donner de règles pour le dessin de ces massifs dont le tracé est intimement lié à celui des parties du par- terre qu'ils accompagnent et à la situation qu'ils occupent. Quelle que soit la forme qu’on leur donne, le dessin ne devra Jamais s’'écarter des Jignes géométriques, et leur disposition doit toujours être symétrique. Allées et sentiers sablès. — Le nombre et la largeur des allées varie suivant l'étendue du parterre. On peut les classer en : Allées principales: Allées secondaires. Sentiers sablés ou filets séparant le Lapis ou le boulingrin centr'al des plates-bandes de fleurs. Il ne faut pas confon dre les allées princi- paies d’un parterre ave c les arenues qui Sont plantées ; celles-là ne le sont pas. Il arrive quelquefois que les allées em bordure sont couvertes, mais, dans ce Cas, elles ne font pour ainsi dire plus partie du parterre. On les fait toujours 1 in peu plus larges que les allées d'un jard im paysager: elles doivent toujours être ay 16es sur un point important. On ne peut leur assigne celle-ci doit être en rapp: gueur et la surface du ; cependant dire que, lorsqu vera en face d’un perron « ment quelconque, elle dev largeur. Les allées qui sont pe l'habitation peuvent être b bandes de gazon, sur lesqui des caisses d'orangers ou taillés; elles peuvent aussi, plus fréquent, se dérouler e bandes de fleurs, ou enfin, parterre de Saint-Avoye, « rene largeur fixe; rt avec leur lon- oarterre. On peul ‘une allée se trou- su d’un décroche- ra en épouser la mpendiculaires à wrdées de plates- des on disposera œatres arbustes ét c’est le cas le wire deux plates- comme dans le dre limitées de OT À | 230 RE RE PE 2 chaque côté par une plate-bande de fleurs derrière laquelle s’élève un rang d’oran- gers (fig. 34 et 36). IKKK NS NKKKKKKKK NS LE MONITEUR D'HORTICULTURE figures (37,) représentant quelques-unes des formes que l’on rencontre le plus fréquem- ment. NN SNS PLATE-BANDE. FIGURE 30. Les allées secondaires ne devront pas être trop nombreuses et seront moins larges que ANGLES les allées principal es; leur réseau devra tou- Jours former des dessins géométriques croix, étoile, croix. de Saint-André. Les carrefours formés par l'intersection des allées sont généralement le motif de décorations variées. Le centre peut être occupé par un vase, une statue, un bassin. Les angles sont dé- coupés de diverses manières; nous nous contenterons de donner plusieurs dessins Toutes les allées seront bombées; on donne généralement O0 m. 14 de flèche pour DE PARTERRE. — Figure 31. une allée de 6 mètres de largeur. Les sentiers ne remplissent qu'un rôle ornemental et ne servent point à la prome- nade ; ils doivent être soigneusement sablés et découpés; ils ne devront pas avoir une largeur supérieure à 0 m. 80. E. Deny et C. MARGet, Architectes paysagistes. (A suivre.) PROTECTION AUX OISEAUX UTILES Ainsi que nous l'avons annoncé, la Confé- renceinternation ale : Pour la protection des oiseaux utiles à l’agriculture, due à l’initia- tive de M. Méline, a terminé ses travaux. Tous les gouvernements d'Europe se sont fait représenter, tant par des hommes d’État que par des spér:ialistes émérites. Le principe fposé par la Conférence est | celui-ci : Les oiseaux utiles, c'est-à-dire les oiseaux insectivores, jouiront d’une protec- tion absolue, de façon qu'il soit interdit de les tuer en tout temps et de quelque ma- nière que ce soit, d’en détruire les nids, œufs et couvées. Non seulement la destruc- tion des oiseaux utiles à l'agriculture sera absolument interdite, mais l'emploi des pièges, filets, lacets, etc., ayant pour objet de faciliter la capture de ces oiseaux sera LE MONITEUR également ele le 1 HR TOUS Anafla Code ne SU Comme corollaire, le ! colportage, la mise en vente et la vente des nids, œufs et couvées de ces oiseaux, seront également interdits. Ces prohibitions s'appliquant à des es- pèces déterminées, il en a été dressé la liste. Sans être aussi complète qu'on aurait pu le désirer, cette liste renferme je plus grand nombre des oiseaux d'Europe qu'on peut réellement considérer comme utiles. C’est un minimum, chaque pays pouvant y faire, pour son territoire, des additions par sa Pation spéciale. Voici celle liste : Rapaces nocturnes : Chevêches et chevé- chettes : Arte n HU TOUL ouchats-huants effraie commune; hiboux brachyotes et Moyen duc ; Cosps d'Aldrovande ou Petits- ducs. Grimpeurs : Pics; toutes les espèces. Syndactiles : Rollier ordinaire; guépiers. Passereaur ordinaires : Huppe vulgaire; grimpereaux ; tichodromes et sitelles; mar- tinets; engoulevents ; rossignols; gorges- bleues ; rouges-queues ; rouges-gorges ; tra- quels : accenteurs; fauvettes de toutes sortes telles que : Date ordinaires, fauvetles babillardes, fauvettes aquatiques, rousse- rolles, phragmites, locustelles, fauvettes Msticules, pouillots, roitelets et troglodytes, mésanges de toutes sortes, gobe-mouches, hirondelles de toutes sortes; lavandières et bergeronnettes,! pipits, becs- croisés, char- donnerets et tarins, venturons et serins, élournaux ordinaires et martins. Échassiers. Cigognes blanche et noire. Pour assurer davantage l'efficacité de cette mesure, la chasse de tous les oiseaur sera prohibée pendant le printemps et l'été, c'est à-dire pendant la période du repeuplement, de même que la vente et la mise en vente. Chaque gouvernement peut, d’ailleurs, ap- porter des exceplions temporaires à ces prescriptions, lorsque certains oiseaux de- viennent nuisibles et causent un réel dom- mages aux récoltes. Ces dispositions ne s'appliquent qu'aux oiseaux d'Europe ;: chaque Etat restant maitre de prendre les mesures qui lui con- viennent à l'égard des oiseaux exotiques. La législation sur la chasse est un des droits dont les divers pays se montrent le D'HORTICUL1 222 TR 2 te M plus jaloux. Aussi la Conférence ne pouvait songer à pénétrer sur ce terrain brûlant, et à imposer des règles uniformes pour la chasse. Toutefois, elle a adopté un principe excellent, à savoir : que la destruction des oiseaux considérés comme gibier ne sera autorisée qu'au moyen des armes à feu et à des époques déterminées par la loi dans chaque pays: elle à écarté ainsi des moyens de chasse, l'emploi des filets qui peuvent détruire de grandes quantités utiles. d'oiseaux Toutes ces dispositions ne pouvant s'ap- ÿ pliquer aux oiseaux qu'on doit considérer comme nuisibles, soit à l'agriculture, soit à fe la chasse ou à la pêche, il a été dressé une liste de ces oiseaux, comme celle des oiseaux 1 utiles. 1 Raparces diurnes : Gypaète barbu, aigles et 4 circaèles, toutes les espèces ; pigargues «4 toutes Le espèces; balbuzard fluviatile; mi- lans, élanions etnauclers, toutes lesespèces; faucons, gerfauts, pêlerins, émerillons, toutes les espèces. hebereaux à l'exception des faucons kobez, cresserelle et cresserine ; vautour ordinaire; éperviers: busards. ac Rapaces nocturnes : Grand-duc vulgaire. Passereaux ordinaires : Grand corbeau: pie. L voleuse; geai glandivore. À Echassiers : Mérons cendré et pourpré; butors et bihoreaux. Palmipèdes : plongeon. Enfin il a été décidé que les différents, gouvernements prendraient les mesures né- - cessaires pour mettre, dans un délaide trois ans, leur législation en harmonie avec les. décisions qu’on vient d'exposer. Les principes adoptés par la Conférence donnent satisfaction aux vœux émis, maintes fois, par les congrès d'agriculture, notam- ment par le congrès international dela Haye. L'avenir dépend évidemment de la bonne volonté des divers gouvernements : on peut. étre rassuré à cet égard. En effet celte … bonne volonté ressort non seulement de la - présence de leurs délégués à Paris, mais en. core de l'esprit de concorde et de cordialité. qui a présidé aux travaux de ceux-ci, des concessions males qu'ils ont su se faire : Pélicans; cormorans: barles;: 232 LE MONITEUR D'HORTICULTURE ——_—_—_— vernemeut francais qui a eu l'initiative de la réunion, il lui appartient de donner immé- diatement l'exemple pour l'application des mesures qu'il a suggérées; les agriculteurs, les horticulteurs ‘et les amis de notre gent ailée lui en seront reconnaissants. Nous renvoyons le Préfet de la Gironde à la lecture de cette note, car, dans l'arrêté qu'il vient de prendre concernant l’onver- ture de la chasse nous lisons : Art. 42. « Ces mêmes propriétaires peuvent aussi, sans permis, au moyen d'appeaux, Cages, lacets ou filets et autres engins usités dans le pays, sauf le fusil, faire lachasse sur leur terre aux OISEAUX NUISIBLES suivants: ramiers, tourterelles, grives, alouettes, linots, ver- diers, pinsons, ortolans, chardonnerets et autres oiseaux dits de vendange...» Il est vrai que son collègue de la Dordo- gne nous dit dans le sien : Art. 3. Sont interdits en tout temps, même lors- que la chasse est ouverte, la destruction, la capture, le colportage et la vente des petits oiseaux... et notamment la berge- ronnette, le chardonneret.…., le pinson, le ros- signol, le torcol, le verdier… De gràce MM. les Préfets, un peu plus d’entente,et, si une Conférence internatio- nale déclare oiseaux utiles les chardonnerets, les pinsons, les verdiers, il ne vous appar- tient pas d'un coup de plume de contredire ses décisions. OMNIs. Les végétariens vont être dans la Joie. MI. Ingeynoli frères, horticulteurs grainiers {Corso Loreto, 4 B., à Milan, Italie), ont eu l'heureuse idée de réunir, dans un volume de 200 pages sous le titre: COMMENT ON APPRÈTE LES LÉGUMES, toutes les recettes connues pouraccommoder les végétaux culinaires. Les manières dont on peut tirer parti de tous les légumes comestibles sont innom- brables et dépassent l'imagination du plus gourmand; elles sont de plus très détaillées, et il eu est certaines qui vous font venir l'eau à la bouche. Pensez donc, on ne compte pas moins de cinquante-trois façons d’accommoder les pommes de terre, vingt pour les choux, dix-huit pour les petits pois, douze pour les asperges, etc. Cordons bleus émérites, désireux de satis- faire vos maitres gourmets, enyovez 1 fr. 20 à MM. Ingegnoli frères, et vous recevrez franco un joli et intéressant volume, mais... imprimé en italien. La 40° livraison du DICTIONNAIRE PRATIQUE D'HORTICULTURE ET DE JARDINAGE, par G. Ni- CHOLSON. Traduit par S. Morter, vient de paraître. (Prix 1 fr, 50, au bur.du Journal.) Le CONNAISSANCES UTILES Guérison de la Coqueluche. — On fait bouillir douze gousses d'ail et un bou- quet de thym dans un litre d’eau, puis on fait prendre au malade une grande cuillerée à bouche le matin, une à midi, et une le soir, et. quarante-huit heures après, la co- queluche a disparu... parait-il! PETITE POSTE No 5301 M. D. à V. — Pour désinfecter votre fumier, vous n’avez qu’à répandre dessus du sulfate de fer ou du sulfate de chaux; ce dernier surtout conserve au fumier, en l’absorbant, environ 60 0/0 du carbo- nate d'ammoniaque qui s'en dégage à l'air libre, et le transforme en acide nitrique.}forme sous laquelle les végétaux absorbent l'azote. N° 1610. M. de C... à D... Nous sommes entière- ment partisans des abris vitrés pour la culture des fruits en espaliers, poires, raisins. etc. Cette année, nous avons pu constater pour du raisin, Madeleine noire, plaeé sous les abris Brochard que nous em- ployons, de dix à douze jours d'avance sur les autrés ceps à même exposition ; pour un amateur comme pour la vente, ces quelques jours ont un immense avantage. SOMMAIRE Cunoxique : Au Ministère de l'Agriculture. Exposition de Chrysanthèmes, de fruits, vias et appareils viuaires à Orléans. Expositions de 1895: Lucien Chauré. — Travaux du mois d'octobre : Jeun-Ernest Chauré. — Les Orchidées : Les Phalænopsis : L'Orchid Album : La Lindenia : Offo Ballif. — Hippeas- trum equestre splendens (suite et fin) : Georges Truffaut. — Arboriculture : Taille d'automne : E, V.— Le Crocosmia aurea : N. Séghers. — La Poire « Calebasse à la Reine »: Alphonse Dachy. — Protégeons les Crapauds : 6. Thinard. — Architecture des jardins (suite) : Palissades : £. Deny et C. Murcel, — Lettres horticoles : À propos de l'Exposition d’horticulture de Paris (suite et fin) : Lucio, — Exposition de Versailles : Oudeis. GRAvURES Norres : Crocosmia aurea. — Palissades, fig. 38, 39 et 40. CHRONIQUE | Litution des vignobles ;nous engageons done Au Ministère de l'Agriculture. Distinctions honorifiques. — Ontété nommés, dans l’ordre du Mérite agricole : Officier M. Em. Bonnefont, horticulteur à Vienne (Isère) ; Chevaliers: MM. Allemand (J. V.) jar- dinier chef de la ville de Grenoble, et! Jean Reveillier, horticulteur, vice-président de la Société d’horticullure du Gard, à Nîmes. GE Les Roses nouvelles mises au commerce le 1” novembre 1895 {1}. — Par M. Vigneron fils, rosiériste à Oi- vet (Loiret) Mme Charles Drtraur (hyb. de thé) arbuste vigoureux, fleur très grande, _pleine, globuleuse, orange vifcarminé, odo- he -rante. — Eclaireur (hyb. rem.) arb. vig. fl. ‘grande, bien pleine, en coupe, rouge vif foncé, très odorante, issue de Duhamel- Du- monrentu. ee Exposition de Chrysanthèmes, de fruits, vins et appareils vinaires à Orléans. — La Société d’Horticulture d'Orléans et du Loiret organise une exposi- tion d'automne, qui aura lieu dans la salle des Fêtes, mise gracieusement à la disposi- tion de la Société par l'administration mu- nicipale, du 16 au 21 novembre 1895. _ Cette exposition comprendra : Les Chry- santhèmes et toutes les fleurs de la saison. les fruits à couteau et à cidre, les raisins de table et de cuve, les vins et les appareils vi- naires. Personne n'ignore l'importance qu'a ac- quise Ja viticulture française par la recons- (i) Descriptions des obtenteurs, 25 SEPTEMBRE 1895. tous les viticulteurs et les sociétaires, à pré- parer. dèsaujourd’hui, des collections de tous leurs cépages francais et américains. Des prix d'honneur, des médailles d'or. de vermeil, d'argent et de bronze, seront mis à la disposition du Jury. Les demandes pour concourirdevront être adressées au plus tard le 10 novembre au Président, M. Max. de Ja Rocheterie, ou au Secrétaire général ; M, Eug. Delaire, 11 rue d’Angleterre, à Orléans. Nota : Les exposants qui ne pourraient se déranger, devront en prévenir le Secrétaire général, qui fera placer, à titre gratuit, par une commission spéciale, tous Jes lots adressés au local de l'Exposition au plus tard le 14 novembre. Expositions de 1895. — WMontmorenry. — Le 20 octobre, Concours de fruits et indus tries utiles à l’arboriculture, organisé par le Cercle pratique d'arboriculture de Seine- et-Oise. Nantes. Du 7 au 10 novembre. — Exposi- tion spéciale de Chrysanthèmes, OEillets et Cyclamens, organisée par la Société Nan- taise d’horticulture. …. Du 7 au 13 novembre, — Exposition spéciale de Chrysanthèmes, fruits, raisins. vins, alcools et liqueurs, organisée par la Société d’horticullure et de viticulture du Cher. Où ? Nous supposons que c'est à Bourges ! mais le programme de cette exposition n'a oublié qu'une chose, c'est d'indiquer la ville où elle doit se tenir. LUCIEX CHAURÉ. TRAVAUX DU MOIS D'OCTOBRE La récolte des fruits est la grande occu- pation de l'époque; on devra cueillir les pommes et les poires avec le plus grand soin et se rappeler nos recommandations anté- rieures. Récolter par un temps aussi secque possible, ne pas choquer les fruits les uns contre les autres, en les transportant, etles étendre pendant huit jours et même plus surun plancher de grenier, sur des tables ou sur des claies afin de faciliter l’évapo- ration de leur trop grande humidité avant de les placer dans le fruitier. Cette année, dans un grand nombre de contrées, les fruits, les pommes principa- lement, ont élé attaqués par les insectes; on fera, bien avant la rentrée au fruitier, de les visiter ef de séparer ceux qui seront sains, d'avec les véreux. On fera la cueillette des raisins mûrs et on continuera la mise en sacs de ceux placés à bonne exposilion. On abritera les pêches tardives. On commencera les défoncements pour les nouvelles plantations. On visitera soi- gneusement le jardin afin de marquer les arbres à remplacer, on y apportera de nou- velles terres, et, versla fin du mois, on pourra déjà planter les arbres qui perdent leurs feuilles. On pourra aussi élaguer toutes les branches mortes aux arbres fruitiers. Aussitôt que les feuilles seront tombées, on dépalissera la vigne, les péchers et les autres arbres fruitiers, afin de pouvoir sup- primer les insectes et les œufs de papillons qui, cachés dans les attaches et derrière les branches, y passent l'hiver pour se repro- duire au printemps. On recherchera aussi et on détruira les œufs du Bombyx dispar, et on fera la chasse aux Cheimatobia brumata. On fera provision de terreau végétal et de gazon décomposé pour garnir le pied des arbres à fruits à planter en novembre. JARDIN POTAGER On peut encore semer : Mâches, Épinards, Cerfeuil et, à bonne exposition abritée ou sur ados, la Laitue gotte, la L. Palatine, la Petite noire, la Romaine blonde; ‘environ | | LE MONITEUR D'HORTICULTURE un mois après, on les repiquera par 25 ou 30 sous cloche; quand le plant sera repris on soulèvera les cloches de quelques centi- mètres pour ne les baisser que quand il sèlera à deux ou trois degrés; cela servira pour les plantations à faire sous cloche ou sous châssis pendant tout le courant de l'hiver. On supprimera les tiges des asperges, on œilletonnera les Artichauts, on détruira ies vieux plants. On songera à l’approvisionnement des légumes à conserver pour l’hiver. On plantera des pommes deterre à O0 m.35 de profondeur pour expériences. On com- mencera déjà à planter les griffes d’asperges dans les terrains légers et secs, on leur donnera une bonne couverture de fumier long. On mettra en place les choux de printemps et les laitues d'hiver. On posera des châssis et des cloches sur les Fraisiers des Quatre-saisons afin de pro- longer la récolte jusqu’à la fin de l’année. On plantera les pois de Clamart en pleine terre. JARDIN D'AGRÉMENT On plantera dans le courant du mois: Tulipes, Jacinthes, Crocus, Glaïeuls com- muns, Couronnes impériales, Anémones, Renoncules, et sur carafes ou en vases remplis de sable blanc ou de mousse tou- jours mouillés, Jacinthes, Crocus, Narcisses, Tulipes. On sèmera en pleineterre : Pavots doubles, Pieds d'alouette doubles, Centaurée barbeau, Pois de senteur, Soucis, Mimulus, Cu- préus, etc. On empotera la Giroflée bisannuelle et on l’abritera sous châssis et dans le conserva- toire. On empotera aussi les Chrysanthèmes avec une bonne motte pour leur faire finir leur floraison en appartement ou en serre froide. Aussitôt après l’arrachage des Dablias, on les disposera dans un lieu aéré pour qu'ils sèchent le plus complètement possible : ils périssent par la pourriture et uon par la sécheresse. Vers le milieu du mois, on rentrera ce qui reste des Lanlanas, Héliotropes, Verveines PCT PE PC TS TT EE 2 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 239 et autres plantes d'orangerie, puis on fera - un nettoyage général de tout le jardin. | SERRES, ORANGERIE CONSERVATOIRE On labourera à la surface et on arrosera largement dans la dernière quinzaine de ce oi Orangers, les Lauriers, les Grena- dier$, puis onles rentrera, et alors à partir … de ce moment on restreindra les arrosages. ._ On laissera. autant d'air que possible à - lorangerie ou à tout autre endroit où l’on conservera des plantes pour empêcher qu’elles seramollissent ; on éviterales grands “ arrosages qui pourriraient les racines des plantes qui, ne végétant pas pendant l'hiver, _donneraient lieu à une humidité constante ce qui engendrerait la moisissure si nuisible à lLous les végétaux. JEAN ERNEST CHAURÉ. LES ORCHIDÉES LES PHALÆNOPSIS. — Le genre /’hal- nopsis renferme un certain nombre d'espèces _ qui font le plus bel ornement d'une serre l indienne; mais, malheureusement ces plantes ‘sont quelquefois si capricieuses, que nous connaissons. des Orchidophiles qui ont dù renoncer à les cultiver. Ce n'est pas le cas de la nombreuse série de jces admi- _rables Orchidées qui sont cultivées avec tant de succès au jardin botanique de Rouen, sous l’habile direction de M. Leleu, le suc- cesseur du regretté M. Varenne. Nous avonsrarement eu l’occasion de cons- tater ailleurs une végétation aussi luxuriante dans une serre hollandaise en feret à simple _ vitrage; aussi voudrions-nous engager les nombreux touristes et amateurs de ces Or- chidées, qui se dirigent vers les plages normandes, à s'arrêter à Rouen el à aller se rendre compte de ces beaux résultats. [ls - trouveront là de vigoureux spécimens de … Phalænopsis «mabilis, grandiflora, Sanderiana | Schilleriana et Stuartiana dont les énormes … feuilles dépassent sur quelques plantestrente _ centimètres de longueur. La collection d'Orchidées du jardin des plantes de Rouen est aussi remarquable sous . lerapport dela belle culture que de la grande _ variété des espèces de serre chaude ei tem- pérée dont elle se compose, A côté de nos préférées nous ne saurions passer sous silence les riches collections de Plantes carnivores et de Cartées, parmi les- quelles setrouve maintenant la célèbre série des Phyllocactus de feu M. Schlumberger, aux Authieux, qui les a léguésà cet établis- sement scientifique. L'Oncuin AzBumM. — La huitième livrai- son du onzième volume de cette iconogra- phie a publié les planches des Orchidées suivantes : Cochlioda Noetzliana, mignonne espèce des Andes du Pérou, très remarquable par ses inflorescences supportant de nombreux fleu- rons rouge cerise plus ou moins foncé suivant les variétés. Ce Corhlioda est cultivé actuelle- ment en grande quantité au point de vue de la fleur coupée, ilréclame les mêmes soins de culture quel’Odontoglossum Alerandre. L'Oncidium spilopterum du Brésil, qui n'est qu’une variété de l'O. Batemannianum ; Vin- florescence érigée et très allongée supporte quelques petits fleurons aux divisions d'un brun pourpré, mais avec un grand labelle jaune vif. Le Muxilluria nigrescens de la Nouvelle- Grenade, une espèce très vigoureuse, qui développe à la base de ses pseudo-bulbes des quantités de fleurs aux divisions étroi- tes d’un brun foncé et luisant. Puis l’'Oncidium ornihorhynchum albiflo- rum, un albinos de cette ravissante Orchi- dée mexicaine et du Guatémala, qui fleurit avec une profusion extraordinaire, dans le courant de l’automne; ses petites fleurs, mauves ou violettes dans les- pèce type, répandent en outre un parfum des plus suaves, LA LINbENIA. — La première livraison du onzième volume ou la première livraison du premier volume de la seconde sériequivient | de paraitre est un véritable chef-d'œuvre de reproduction artistique. Ce fascicule, qui renferme en outre une planche double, est consacré uniquement aux différentes varié- tés de Cattleya Mossie, dont les dix formes les plus belles, les plus distinctes et les plus remarquables ontété admirablement peintes et fidélement reproduites en chromolitho- graphie. Otto BALLIF. (@) bd Fn LUE 236 LE MONITEUR D'HORTICULTURE HIPPEASTRUM EQUESTRE SPLENDENS (Suite et fin.) CurTure. — La culture des Æippeastrum est, comme nous l’avons déjà dit, des plus simple. Il est très facile d'obtenir des graines qui mürissent environ en deux mois. Elles sont nummulaires, semblables à de petits disques minces et noirâtres. On peut les semer immédiatement en terrines, sous les coffres de la serre à multiplication. Au mois d'août, les jeunes plantes ont assez poussé pour pouvoir être mises en pleine terre, soit en serre, soit en bâches chauf- fées, ce que nous recommandons plus volon- tiers, car les attaques des insectes y sont moins à craindre. Le compost à employer est un mélange de terre de bruyère ou de terreau de feuilles, de sable et de terre franche silico-argileuse. On en dispose une dizaine de centimètres de hauteur sur une petite couche de fumier. A partir de fin septembre, on diminue les arrosages progressivement pour arriver à donner aux jeunes bulbes un repos complet pendant l'hiver. IL faut compter environ trois années au moins avant d'obtenir des fleurs. Tous les ans, il convient de replanter les bulbes en les écartant ; et cela au moment du repos. Pendant la période de végétation, on peut, avec avantage, faire quelques arrosages d'engrais flamand. La dernière année de la culture, il est bon de rempoter les bulbes à la fin de leur période de croissance. Les plantes ainsi traitées forment encore quelques racines avant l'hiver, puis on les laisse sécher complètement dans leur pot. Il est possible de forcer les Amaryllis en pot et d'obtenir des fleurs en janvier et en février ; ceci ne peut se faire toutefois qu’en modifiant petit à petit les périodes de crois- sance. On habitue peu à peu les plantes à émettre leurs feuilles plus hâtivement, ce qui est facile, en leur donnant progressive- ment un peu de chaleur de fond et des arro- sages de plus en plus réguliers, et tous les ans, il est facile de gagner ainsi une quin- zaine de jours sur la floraison normale. Les ennemis des Amaryllis sont le thrips et les araignées rouges, dont on pourra se débarrasser par des pulvérisations et des lavages à l'eau de tabac. Souvent, la cochenille se loge dans l’ais- selle des feuilles et entre les écailles des bulbes : nousemployons avec succès, contre elle, l'alcool méthylique (esprit de bois) coupé de 2/3 de son volume d’eau. ; En résumé, nous ne saurions trop a- ger les horticulteurs à reprendre la culture de ces plantes si intéressantes, toujours si facilement améliorables et qui peuvent deve- nir très productives si on entreprend le for- çage des bulbes en vue de la vente de la fleur coupée. GEORGES TRUFFAUT ARBORICULTURE TAILLE D'AUTOMNE Si la taille bien comprise, permet de di- riger à son gré la forme et la production des arbres fruitiers; la suppression et les amputations qu'elle nécessite, représentent assurément, pour les sujets qui s’y trouvent soumis, non seulement un état de fatigue, voulu la plupart du temps: mais aussi ne devient-elle pas souvent la cause d’affections isolées, il est vrai; mais, dont l’ensemble n’en constitue pas moins, le plus souvent, une sorte d'état morbide préjudiciable à la durée de la fertilité et même à l'existence de l'arbre lui-même. VS A force d’être coupé et recoupé, il arrive qu'un certain nombre de plaies se recou- vrent lentement, et se trouvent soumises pendant un certain temps aux influences désorganisatrices du dehors. Les parties ligneuses ainsi mises à jour subissent un commencement de décomposi- tion et bien que recouvertes par la suite, mais nécrosées, leur décomposition se con- tinue à l'intérieur, gagne de proche en proche d’une facon invisible, et, par cela même, d'autant plus dangereuse qu’on n’en peut mesurer exactement la marche des- tructive. Supposons donc un arbre sur lequel ces nécroses, produites par des tailles défec- tueuses seraient en grand nombre; ilse pro- duira certainement dans sa vitalité un affaissement général, qui le conduira fatale. a ‘ PA; res LE (MONITEUR. D'HORTICULTURE _ ment à la décrépitude, qui, en le rendant : chant, serpelle ou couteau quelconque ; au stérile n’en fait plus qu'un sujet inutile el . encombrant, capable seulement d'aller au Ë & er *! à ny ? CA ‘} Ve .e" , » | \ \ L bûcher, sa dernière demeure. Quoique tous nos arbres, avec le temps, soient appelés à disparaitre vaincus par l’âge, votre but doit être de les ménager, et de leur éviter, dans la mesure du possible, Jes opérations nuisibles, telles que: suppressions considérables, qui en créant de fortes plaies en font par la suite autant de foyers de dé- composition, qu’on ne peut combattre efli- cacement qu'en recouvrant la plaie d'un maslic quelconque ou par la cicatrisation et le recouvrement rapide des parties opérées. Bien que les enduits divers employés en arboriculture soient en général suflisants, il vaudrait mieux encore éviter les grandes amputations, ou au moins si l’on se trouve réduit à cette extrémité, les faire à une éno- * que où la sève possédant encore une certaine activité pourra, en partie au moins, recou- vrir les plaies qui existeraient. Le meilleur moment serait la fin d'août et tout le mois de septembre: dès cette époque, les boutons à fruits ou à fleurs sont formés, aussine peut- on se méprendre à leur sujet. Le mois de septembre est certainement dans le jardinage l'un des moins chargés, el on peut faire dès cette époque sur tous les arbres fruitiers la plus grande partie des suppressions que nécessitera la taille d'hiver. On diminue ainsi la quantité de rameaux à supprimer en hiver, et ceux qui resteront recevront une plus grande quan- tité de sève; leurs organes, yeux ou bcutons, seconstitueront mieux et seront plus fertiles. Le sujet opéré ne peut que gagner en vi- gueur, puisque la sève élaborée qui à cette époque s'épaissit ets'interpose entre l'écorce et l’aubier où elle forme de nouvelles cou- ches génératrices, n'aura à substanterqu’une partie plus restreinte de rameaux. D'un autre côté, le danger des trop longues cicatrisations se trouve écarté, puisque la plaie qui commence à se recouvrir de suile, le sera entièrement au cours de » la végétation suivante. [n'y a donc plus à | craindre l'emprisonnement de parties né- crosées; il, n'en existera pas, si les coupes sont faites avec un instrument bien tran- contraire. si le sécateur joue le grand rôle, il yaura bien quelques bonnes cicatrisations; mais ce sera le petit nombre, Aprèsavoir essayé de faire reconnaître l'uti- lité de Ja «taille d'automne», nous allons l'indiquer succinclement pour chacun de nos arbres fruitiers. Poirier el pommier. — Taillés le plus sou- ventsur leurs ramifications à 3 ou 4 bons yeux selon leur vigueur; le bourgeon supérieur a généralement pris un tel développement qu'il a fallu avoir recours au pincement, Après cette opération il se développe généralement à son extrémité un bourgeon de seconde généra- tion, dit « bourgeon anticipé » qui peut-être, plus tard, sera pincé à son tour. Si le sujetest vigoureux, le second œil, peut à la suite du pincement se dévelop- per, mais moins vigoureusement que l'œil de taille, aussi on le pince-t-on rare- ment. A l'automne nous nous trouvons donc en présence d’une cosrsonne composée 1° à son sommet d'un rameau feuillé ayant subi le pincement; 2° d'un rameau inférieur au pre- mier et moins vigoureux; mais dont les * veux plus saillants, mieux constitués, seront par la suite à préférer à ceux plus ou moins aplatis du premier poussé. À ceci nous ajouterons qu'il est de toute nécessité de se maintenir le plus près pos- sible dela charpente, etqu'à mériteégal, c’est le rameau le plus près de la base de la cour- sonne qui doit être conservé. À la taille d’automne on supprimera donc et rez le ra- meau le plus inférieur, le sommet de Ja coursonne avec Sa pousse de l'année cou- rante, Le rameau, produit du deuxième œil de- vient donc à son tour terminal et c'est sur lui que se complètera la taille d'hiver; pour l'instant nous le laissons intact, il n'y aurait d'autre suppression à lui faire subir que d'enlever le bourgeon anticipé qui pourrait le terminer s'il eut élé pincé pendant le cours de la végétation, fait assez peu fré- quent puisque le rameau qui était au-des- sus a servi pendant l'été de tire-sève et que c'est le plus souvent sur lui seul qu'il ÿ a lieu d'exécuter les pincemente. PR re le BULLE, 2. Li LL e (LEE pe LE , PAL, L PE ve 238 LE MONITEUR D'HORTICULTURE Si d’une coursonne moins vigoureuse, on n’eut obtenu qu'un seul bourgeon, et qu’en dessous il n’y eut pas d'autre rameau à bois suffisamment constitué, au moins de la force d'une brindille, on le conserverait en en- lier ; c'est seulementen hiver qu'on lui fera subir les suppressions nécessaires. Quelle que soit la forme qu'aitprise lacour- sonne pendant le cours de la végétation, il faut toujours se rapprocher le plus possible de sa base, sur un bourgeon de première génération; éviter de s'établir sur ceux de deuxième (bourgeons anticipés)toujours im- parfaitement constitués. Ces suppressions doivent être réduites au strict nécessaire, et n'être faites qu'autant que la végélalion commence à s’arréler, ce qui se reconnait à la formation des yeux terminaux du plus grand nombre des bour- geons. Pour le pommier, quelle quesoit la forme à laquelle il est soumis, s’il est planté en ter- rain un peu frais, et si sa végétation se prolonge très tard il faudra en tenir compte, pour éviter de faire développer dès l'automne des veux que l’on à tout intérêt àconserver. ÉRAVIE (4 suivre.) DEEE LE CROCOSMIA AUREA Le Crocosmia à fleurs dorées est origi- naire du district de George dans la colonie du Cap, et a été introduit par MM. Pappe et Viilet qui en envoyèrent des bulbes vers 1847 à M. Backouse horticulteur à Yorck [Angle- terre). A son apparition dans les cultures euro- péennes sous le nom de 7ritonia aurea, cette charmante Iridée, par la beautéetle nombre de ses fleurs, sa taille assez élevée et sa cul- ture assez facile, fut recherchée par la plu- part des amateurs. Cette nouvelle espèce de ce beau genre déjà riche en jolies plantes, dotait nos jar- dins d’uae forme nouvelle et des plus orne- mentales ; aussi le succès fut acquis du pre- mier coup à la nouvelle venue, dontla répu- {ation aujourd’hui n’est plus à faire. En 1851 M. Planchon trouva que cette plante s’éloignait d’une manière notable des Zrilonix véritables ; il créa en sa faveur le genre (Crocosinit d’après l’odeur de safran que dégagent ses fleurs lorsqu'on les fait bouillir. Quelques auteurs, il est vrai, considèrent le genre (rocosmia établi par Planchon aux dépens du genre 7'ritonit, comme un double emploi de ce dernier; mais comme il est 2/1 CROCOSMIA AUREA (Haage et Schmidt). généralementadopté aujourd’hui,nous nous cn t endrons à celte dénomination, bien que dans beaucoup de localités cette plante con- tinue à subsister sous son nom primitif. Quelque temps après lapparilion du Montbretia Pottsii, M.Lemoine, l’habilehybri- dateur de Nancy, à qui lhorticulture est redevable d'un nombre considérable de va- riélés de premier ordre, eut l'heureuse ins- piration de féconder cette plante avec le pollen du Crocosmit aurea, il eut la chance d'obtenir des produits qui fleurirent en août 1880 et auxquels il donna le nom de #ont- bretit crocosmivflora. Nous avons tenu à re- later ce fait, car les cas semblables, c’est-à-= dire l'obtention d'hybrides entre genres sont encore excessivement rares. L'époque la plus favorable pour la mise des bulbes en pot est la mi-février ou le cemmencement de mars, alors qué la pousse supérieure n’a encore que quelques milli- mètres de hauteur. Si on attend plus tard, on risque de briser cette pousse de nature très fragile et retarder ainsi considérable- ment la croissance de la plante. ! Le Crocosmit vurea demande une terre po- L A PAT MENT. . ; Ls w! Êz . 4 + ; * hd we 4 - 2 et à hitiSh Rs "RE TON ITEUR D'HORTICULTURE 239 | reuse reposant sur un bon drainage qui permet aux eaux d’arrosement de la percer _ facilement et de la traverser sans y séjour- ner longtemps, un sol composé par parties égales de terre argileuse, de terreau de feuilles et de terre de bruyère, auquel on ajoute une certaine proportion d2 sable blanc à gros grains ce qui est préférable. On faitchoix de bulbes les plus fortes pos- . sible, on les plante par six ou huit dans de larges pots, car cette plante bulbeuse trace, les bulbes se forment à distance, au bout de longs rhizomes. Il faut avoir soin en plan- tant ces bulbes deles enterrer assez profondé- mentde façon à ce qu’elles soientrecouvertes d’une couche de terre de à à 6 centimètres d'épaisseur. La plantation terminée, on _bassine légèrement pour affermir le sol, et on place les pots dans une bâche froide ; là _ les plantesse développeront peu à peu d’une manière régulière. La bâche froide est préférable à un milieu trop surchauffé : car s'il est vrai que les plantes y végètent plus rapidement, une flo- raison moins belle, des panicules moins grands et un port général plus faible en ré- sulteraient par suite de ce traitement trop excitant. Les plantes ne devront pas être arrosées avant l’apparilion des pousses au-dessus du sol. Ace moment, on devracommenceràleur donner de l'eau graduellement pour les ar- roser ensuite fréquemment une fois en pleine végétalion. L'araignée rouge, ennemie de beaucoup de plantes, affectionne tout particulièrement le Crocosmit. Onreconnait sesravages à la teinte jaune que prennent les feuilles. Des serin- guages sur les feuilles sont très efficaces pour les garantir de ces altaques. On aura recours au lavage des liges et des feuilles avec de l'eau de savon noir, siles seringuages étaient impuissants à préserver les plantes de cette vermine. Dés que les Crocosmies seront bien déve- loppées et auront une certaine force,'on les transportera au jardin dans un endroitabrité en pleinair, oùellesformeronten loute liberté ces amples paricules chargées de grandes fleurs d’un orange brillant passant au rouge, et de longue durée. Pour profiter longtemps | de leur riche floraison, on devra les rentrer dans l’'orangerie, où pendant les mois d'août et de septembre elles feront les délices de l'amateur. La floraison terminée, on replace les plantes en bâche froide exposée en plein so- leil; on continue lesarrosements pour les di- minuer graduellement lorsque le feuillage commence à jaunir pour les cesser complé- tement lors de sa chute. Les pots sont placés alors dans un endroit sec et à l'abri des ge- lées jusqu’en février, époque du rempotage. Au moment de la plantation on enlève les bulbilles qui entourent les grosses bulbes pour les cultiver en pot, dans un mélange plus sablonneux que celui que nous avons indiqué plus haut ; au bout de deux à trois années de culture, ces bulbilles auront assez de force pourfleurir ; on multiplie également cette plante par semis. Bien des plantes que l’on cultive géné- ralement, sous verre donnent un meilleur résultat quand on lescultive en pleine terre, à bonne exposition, le Crocosmit est dans ce cas. Cette élégantelridée estparfaitement rus- tique ; cultivée dans une plate-bande abritée, au pied d’un mur peu élevé au midi, sa flo- raison est abondante et peut rivaliser de beauté avec nos meilleures plantes de pleine terre. Dans ces conditions elle est infini- ment plus belle que cultivée en pot. Ses tiges florales et ses fleurs sont beaucoup plus grandes elles atteignent un diamètre double et enfin l'épanouissement se fait progressivement pendant une période beau- coup plus longue. Toutefois, pour être certain d obtenir un bon résultat, il faut que le sous-sol soit per- méable, que le sol soit richeen matière ferti- lisante et très poreux, enfin que les eaux ne: restent pas stagnantes autour des bulbes ; celles-ci devront être enterrées à une profon- deur de 10 à 15 centimètres. Pendant la végétation, il faut les arroser copieusement, donner deux ou trois fois de l'engrais liquide ; ce dernier, fortiliant less plantes, la floraison se prolonge, d'autant plus. N. SÉGHERS. Fos LÉ MONITEUR D'HORTICULTURE EEE ———p—p— LA POIRE « CALEBASSE À LA REINE » Encore une excellente poire du bon vieux temps, plus vieille que la déclaration des immortels principes, puisqu'elle est née, dit-on, en 1770. Rien n’est nouveau sous le soleil, et la preuve, nous la trouvons encore dans cette poire plus que centenaire et qui peut se comparer avec avantage à nos meilleures variétés modernes ; donc autrefois il existait de*bonnes poires que notre génération, tou- Jours à la recherche de la nouveauté, né- glige souvent à Lort. En effet, on peut, avec raison, s’étonner qu'une poire si parfaite que la : Calebasse à la Reine Soit pour ainsi dire inconnue, si ce n'est toutefois dans les régions où elle a vu le jour : en Belgique et dans le nord de la France, où on la rencontre dans presque ous les vergers. La Calebasse à la Reine est une variété de verger qui ne veut fructifier qu'à la condi- tion de végéter presque en liberté, c’est-à- dire à haute tige greffée sur franc; inutile de lui appliquer une taille savante et des formes très régulières, elle s’y montrera re- belle, et la serpette et le sécateur seront tou- jours pour elle des instruments de torture. L'arbre a une bonne vigueur, il s’élève en formant une tète pyramidale à branches inclinées puis relevées. Un fait naturel et qu’il est important de noter: c’est qu’il n’est vraiment fertile que tous les deux ans, mais alors, quelle abondance ! Les branches ploient sous le poids des fruits et elles se briseraient infailliblement, si le cultivateur négligeait de les soutenir par des étancons. Le bois est fort sans être robuste, et les yeux sont assez gros, allongés, à pointe s’écartant du rameau. Les boutons à fruits sont moyens et pointus ; lesfleurs sont ordi- naires avec des pétales ovales écartés les uns des autres et sont groupées en petits #bouquets. Le fruit, très beau de forme, genre calebasse, plutôt gros que moyen, à queue allongée, à peau uniformément colorée en roux brunâtre foncé, rappelant quelque peu — pour la teinte — Ja robe de ces bons pères capucins, possède une chair tendre, se fondant dans la bouche en une eau par- fumée, sucrée, on ne peut plus rafraîchis- sante. La maturité arrive en septembre. La Calebasse à la Reine est une poire ex- cellente et il suflit d’en avoir mangé une seule fois pour désirer ensuite d'en jouir souvent; quant à moi, en écrivant ces lignes, j'avoue que mon palais éprouve comme un vague souvenir des délicieuses sensations ressenties en la dégustant les années précédentes, et je songe avec plaisir qu'étant en septembre, nous aurons bien-. tôt la satisfaction de recommencer. C'est de la gourmandise, direz-vous? Eh bien non ! car m'est avis qu’on peut aimer à cro- quer une benne poire sans être pourcela un gourmand! Alphonse Dacny, Jardinier, PROTÉGEONS LES CRAPAUDS Je lisais dernièrement dans un journal agricole un plaidoyer en faveur des petits oiseaux, « ces hôtes si gracieux des champs etdes bois ». Dans cet article, on faisait ressortir, avec raison, tous les services. rendus par eux à l'agriculture et à l'horticul- ture, en énumérant le nombre fabuleux d'insectes nuisibles détruits par un seul couple dans une journée, et l’article con- cluait en faisant un pressant appel aux populations, afin que chacun protégeât dans la mesure de ses movens ces pauvres petits oiseaux, nos auxiliaires les plus précieux. Cette lecture m'a fait penser à un autre auxiliaire de l’horticulture, bien méritant, lui aussi, trop dédaigné, aussi méconnu, humble et honnète serviteur qui, sans bruit, | dans l’ombre, rend des services inappré- ciables dans nos jardins. Je veux parler du CRAPAUD ! Du Crapaud? Quelle horreur! Oui, lecteurs, permettez-moi d'implorer votre compassion en faveur de ce pauvre être si disgracié dela nature, mais d’une si grandeutilité ; c'estvrai qu'iln’est pasagréa- ble à voir; mais, après les services qu'il ER nc ra LEVKAR NIS MAT Sn + ne Lis PTS COR ET PART LT ee ra 2 MONITEUR D'HORTICULTURE 241 rend, sans que vous vous en doutiez, dans les jardins, le soir, en parcourant les planches de fraisiers auxquelles vous tenez tant, et en détruisant une immense quantité de limaces et autres insectes Gui, sans la chasse acharnée qu’il leur fait, vous auraient privé de bien des compoliers de fraises el autres fruits savoureux, est-ce que vous avez à vous occuper de sa laideur? Qu'est-ce qu'il vous demande, ce pauvre animal, en récompense des services qu'il vous rend ? [Il vous demande asile et protec- tion, deux choses qui ne vousruineront pas et que vous lui accorderez. Du reste, comme s'il avait conscience de l'horreur qu'il vous inspire, il a soin de dissimuler sa présence, en se cachant tout le jour dans quelque trou d'où il ne sortira que le soir pour continuer ses bons offices. Si donc, en allant respirer l'air embaumé par le parfum des fleurs de vosplates-bandes, vous rencontrez, par hasard, un de ces honnêtes crapauds ? Grâce pour lui 'Il ne faut pas le mettre à mort, sous prétexte que les crapauds jeltent du venin, car on commeltrait plus qu’un acte d'ingratitude, ce serait presque une mauvaise action. D'ailleurs, lés crapauds né jettent pas de venin, c’est un fait indiscutable et reconnu par la science. Il est vraifque, lorsqu'on parvient à les irriter (Dieu seul sait quels tourments il faut leur infliger pour y arriver), ils font sécréter de leur corps une liqueur laiteuse qui, mise en contact avec une écorchure fraiche que l'on pourrait avoir aux mains, serait susceptible, dit-on, d’envenimer la plaie, mais en tout cas ne présenterait pas, étant soignée, de danger sérieux. Certains horticulteurs intelligents, lors- qu'ils trouvent un crapaud, se hâtent de le transporter dans leurs serres, où il paie l'hospitalité et la sécurité qu'il y trouve en détruisant fourmis, limaces, cloportes, etc., si friands des jeunes feuilles d'Anthurium et des bulbes d'Orchidées, sans parler de beau- coup d’autres plantes; c’est un soin que vous pouvez laisser au jardinier intelligent qui comprendra bien les services que peuvent lui rendre ces êtres utiles et inof- fensifs. Aujourd'hui quenos récoltes sont plus que jamais la proie des insectes et des maladies de toutes sortes ! Protégeons les crapauds qui sont, avec les oiseaux, nos plus grands auxiliaires. G. THINARD, Jardinier en chef au château du Belloy. ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) Palissades. — Les palissades quitenaient, ni | ar É JAIEX a 34 LR AR UE PE 1 Ra | lais, ont eu leur rôle considérablement di- ÉTUNE AA Le US ÿ free NE be Si . #0 don PP AA, AS ñ A } su EX as PALISSADES, FIG. 39. une place importante dans le /vrdin de pu- | minué dans le parterre moderne. Pour dis- ts NT ! D » ol de PAT: à, €, - —< LS à h./" " tt D “à 249 LE MONITEUR D'HORTICULTURE simuler les limites, on les remplace souvent | railles ou tout autre partie du jardin désa- à par des massifs d’arbustes, et le long des | gréable à la vue (fig. 38). Pen murs par du lierre et la brillante séri: des 2° Haies ou banquettes, palissades coupées plantes grimpantes que nous a fournies la | à hauteur d'appui, remplaçant au besoin la à Lau :- Et T7 A Le NN RQ NN oi de PALISSADE, FIGURE 398. flore exotique. Malgré l'espèce de discrédit | balustrade d’une terrasse ou encadrant une dans lequel elles sont tombées, elles consti- | ligne d'arbres taillés (voir parterre de tuent cependant encore quelquefois une | M. Ed. Blanc, fig. 22). précieuse ressource. = Les palissades proprement dites peuvent Les formes qu'on leur donne actuellement | varier de deux à six mètres de hauteur, PALISSADE, FIGURE 40. sont les mêmes que celles qui étaient en | leur uniformité peut être rompue par des honneur au xvu° siècle. Les palissades se | baies (fig. 39),et des niches ou décroche- divisent encore aujourd’hui en : ments (fig. 40) où trouvent place les statues, 1° Pahssades proprement dites, servant à | vases, bancs. UE encadrer le parterre, à masquer les mu- Tout en cherchant la variété, il faut LE MONITEUR D'HORTICULTURE 243 cependant craindre de s'allacher à des dé- {ails puérils; les palissades les plus découpées … sont souveat celles du plus mauvais goût. On emploie pour former les palissades - les mêmes espèces forestières qu'autrefois. … Le charme, l'if, l’orme, le tilleul sont tou- - jours les essences préférées. Pour les haies _ en banquettes on utilisé aussiles Liqustrum Californicum et Sinense qui malheureuse- . ment gèlent facilement sous le climat de - Paris, le Buis, le Thuya de Chine, le /wni- a perus Virginiana, etc. _ Les opérations d'entretien des palissades . consistent en tonte à la cisaille, au croissant _ etau nettoyage du bois mort. On recom- . mande de tondre deux fois par an les côtés et une fois seulement le dessus. Il faut veiller à ce qu'elles ne sedégarnissent pas à _ la base, c'est delà que dépend en partie leur . beauté: elles doivent être bien verticales el _ offrir une coupe régulièrement rectangu- -laire. (À suivre. E. DENY et C. MARCEL, Architectes paysagistes. Rés e LETTRES HORTICOLES A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS (Suile et fin.) Lundi 26 mai. — Que te dire? Plus rien! Le clou de la journée était la promenade à Ferrières-en-Brie, où les Bergman père et fils ont offert à leurs invités une hospitalité digne - .… d’un Rothschild. Tu connais assez, pour que je te les relate, les richesses florales et autres, réunies à Ferrières, - puisqu'il nous a été donné de les visiter ensemble _ et que tu en as gardé une aussi bonne impres- sion que celle que pourront en emporter nos excursionnistes français et étrangers. Je te dirai, pour en finir, que 4,289 nouveaux francs sont venus dans la journée s'ajouter à la caisse des entrées. Mardi 23 mai, — Dernière journée de fatigue. _ Ce sont les jardins de la maison Vilmorin, à Verrières, qui clôturent la série des excursions. Pour qui ne connait pas ces importantes cultures, le voyage offrait un grand intérêt: c'est là que se ‘cultivent toutes les plantes annuelles qu'on admire aux expositions, et que se font les essais des |nouveautés, On sent que la fin de l'Exposition approche : | oo ET car 2,465 francs seulement sont venus augmente la recette qui, lotalisée, forme encore le chiffre respectable de 62,395 fr. 85. Simple réflexion. — On a banqueté, on a toasté, un peu partout : à cela pas de mal! Maisr pourquoi les horticulteurs n'ont-ils pas trouvé une soirée pour organiser une fète en faveur de leurs collaborateurs detous les jours, de leurs chefs de culture, de leurs meilleurs garçons ? Le banquet de la Société? Inutile d'en par- ler, il n’est à la portée: ni de la bourse, ni de la situation ; mais un banquet populaire, offert par les patrons à leurs meilleurs ouvriers, serait une récompense, un stimulant et une marque de sympathie, Aujourd'hui tout se démocratise ! Je ne dis- cute pas, je constate ! Marchons donc et soyons dans le mouvement; ce serait un encosragement et une salisfaction d’amour-propre donnés à celte classe de serviteurs dévoués qui, comme nous, au temps de la! Saint-Charlemagne, s'en souviendraient six mois après et... y penseraient six mois avant, Ton affectionné Lucio. EX L'EXPOSITION DE VERSAILLES C'est sous les grandioses et vastes voûtes de l'Orangerie de Versailles, ainsi que dans ses dépendances, que la Société d’Herti- culture de Seine-et-Oise, procédait le 21 septembre, à l’ouvertüre de son Exposilion générale des produits de l'horticulture, qui coïncidait avec la réunion du Congrès po- mologique. Versailles est un centre horticole trop important pour que toutes les différentes branches de l'horticulture ne fussent pas dignement représentées à cetle exposilion. Les grandes pépinières de MM. Moser à Ver- sailles, Croux à Chatenay, Paillet à Sceaux, D. Bruneau à Bourg-la-Reine, Baltet à Troyes, Lévèque à Ivry, etc., arrivaient en première ligne avec leurs collections d'arbres fruitiers et d'ornement, de fruits et de fleurs très complètes et intéressantes. Quant aux grands décors de l'exposition, pour la partie verdoyante, ce sont les superbes col- lections variées de plantes à feuillage de M. Truffaut, horticulteur, dont la réputation n’est plus à faire, qui formaient le groupe le plus important. ns dns | 4 » 244 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 2 OCR CC Août et septembre sont les mois de l’an- née les plus pauvres comme floraison d'Or- chidées; mais les efforts faits par quelques exposants pour que ces Æleurs du Paradis fussent dignement représentées à cette flo- ralie, méritent nos plus grands éloges. Nous citerons d’abord un spécimen du fameux enanthera (Vanda) Lowi, avec trois inflo- rescences de 4 m. 50 de longueur, présenté par M. Sallier, du château du Val à Saint- Germain en Laye ; c’est autour de cette bizarre Orchidée, que les rangs des ama- teurs et des curieux étaient constamment les plus serrés et les plus compacts. Le principal mérite de cette curieuse espèce indienne, qui atteint de grandes dimensions, est de développer à la fois de nombreuses hampes florales, dépassant quelquefois trois mètres de longueur, qui montrent invaria- blement deux sortes de fleurs, notablement différentes de taille, de forme et de couleur. Les deux ou trois fleurs de la base sont les plus grandes; leur couleur est jaure orangé et elles sont légèrement pointillées de rouge brun ; à dix ou douze centimètres plus loin, commence une autre série de fleurs d’un jaune verdâtre, fortement maculées de pourpre. Un fait assez bizarre à conslater, c'est que ces fleurs, si différentes les unes des autres, ne se mêlent jamais. Les Orchi- dologues regardent cet étrange cas de di- morphismecommeunhybridisme incomplet où la dissociation des formes aurait une constance inexplicable. Mme Halphen, de Ville-d’Avray, exposait une collection très variée d’Orchidées d’une richesse infinie pour la saison. Nous avons beaucoup admiré ses Cattleya Mouiana, C. gigas, ©. Gaskelliana, C. Warocqueana, C. Harrisoniæ et Loddigesi, C. bicolor, ainsi quele (’. Ræzlivera, qui est une variété supé- rieure et assez rare du ©. speciosissima ; ses Lælia elegans, L. Schilleriana et L. pumila; ses Odontoglossum Alexandræ, O. grande et O. hastilabium;: ses Oncidium varicosum et in- curvum ; ses Millonia Clowesi, M. candida, M. spectabilis et Morelianà ; ses Vanda cœrulea et Kimballiana, puis son curieux Cynoches chlorochilon ou l’Orchidée Cygne avec ses grandes fleurs d’un jaune verdâtre clair, au milieu desquelles la colonne présente une ressemblance frappante avec le long cou de cet oiseau. Un autre groupe de toute beauté, et comme on n'en avait probablement encore Jamais présenté à une exposition d’horticul- ture, était le lot de Dendrobiun phalænopsis Schræœderianum de M. Régnier à Fontenay- sous-Bois, formé . d'énormes «spécimens, dontlessuperbesinflorescences supportaient des quantités de grandes fleurs aux teintes ‘ariant du blanc au rose violacé et au pourpre le plus intense. Ce Dendrobium est d'une beauté exceptionnelle : ses pseudo- bulbes atteignent une longueur de 0 m. 50 à O0 m. 70, à l'extrémité desquels se déve- loppent des inflorescences longues de 0 m. 40 à O0 m. 60 et supportant de 12 à 25 fleurons ; c’est une espèce de serre chaude, qui doit être cullivée dans une serre très peu om- brée, si l’on veut obtenir une floraison aussi abondante et aussi merveilleuse que celle que faisait admirer M. Régnier aux nom- breux visiteurs. M. Truffaut avait coquettement dispersé ses Orchidées parmi ses plantes à feuillage, auxquelles ses Cattleya, Dendrobium et Odon- loglossum, avec son admirable Selenipedium Schræderæ. et l'indispensable Cypripedium Charlesworthi en variélés ravissantes, don- paient un relief tout particulier. Ailleurs, nous avons noté aussi des Cat- lleya superba splendens et C. Schilleriana, puis de nombreux Vanda Kimballiana, charmante Orchidée indienne, d'introduction assez ré- cente, très remarquable par ses gracieuses fleurs d'un coloris extrêmement brillant, pourpre violacé et blanc. Les Wepenthes, ces plantes carnivores si attrayantes, étaient représentées par de forts exemplaires, dont les urnes admirablement colorées ont provoqué l’admiration de beau- coup de visiteurs. Nous reviendrons du reste, dans notre prochain numéro, sur les autres parties de cette exposition, qui n'a fermé ses portes que le 24 septembre au soir. OUDEIS. LE MONITEUR D'HORTICULTURE SOMM£AIRE CHROMOLITHOGRAPHIE : CYPRIPEDIOUM HYDRIDE : GERTRUDE HOLLINGTON Cuxonique : Louis Pasteur. Au Ministère de l'Agriculture. Récompenses accordées ä l'horticulture dans les Coucours régionaux agricoles de 1895. Soias à donuer aux Chrysanthèmes, pendant le mois d'ac- tobre. Les récompenses horticoles. Les Roses nouvelles mises au commerce en 1895. Nécrologie Lucien Chauré. — Préservation des Rosiers contre la geiée. Charles Bolut. — Les Orchidées: Cypripedium hybri- dum : Gertrude Hollingion : O{lo Ballif. — Arboriculture : Taille d'automne : (suite et fin) Æ. V. : Arechbi- tecture des jardius (suite) : Le parterre moderne : Æ. Deny el C. Murcel. — Les plantes de serre : (suite). Brownea. Burbidgea., Jag. — Eutomologie horticole : Sar le Perce-orcille, Decaur — Connaissances utiles : Pour conserver les Pêches. Pour conserver fraiches les fleurs de Chrysanthèmes : Omnis. — Bibliographie. — Petite Poste. — Les Catalogues reçus. GRAVURES NOIRES : Louis Pasteur. — La France et le Mondeentier, ont pris le deuil de cœur! Le plus grand bienfaiteur de l'humanité des temps modernes, Louis Pasteur n’est plus !Irepose provisoirement à Notre-Dame, Ÿ © LOUIS PASTEUR Né à Dôle le 27 décembre 1822, Décédé à Garches, le 28 septembre 1895. sous un monceau de fleurs, dons de loutes les puissances el des associations qui ont su apprécier son génie. Nous ne reltracerons pasl'œ@uvre du grand savant qui a rendu tant de services à l’a- 10 ocToBRE 1895. Louis Pasteur : Les ornements du Trocadéro : Formes de bassins : Forticule. | gricullure et à l'humanité, elle est connue de tous! Mais nous n'avons pas voulu lais- ser passer cetle gloire immortelle sans nous incliner avec le plus profond respect, de- vant le cercueil de cet homme de «SCIENCE ». 3 | Au Ministère de l’Agriculture 200 francs à M. Antoine-Hippolyte Chaninet, | | | Récompenses accordées à l Horticullure dans les de 1895. Vienne, le 1% septembre. — Primes d'Hon- neur : Un objet d’art 4e 300 francs à M. Bal- thazard Arduin, à Grenoble, et 300 francs à M. Pierreton, son jardinier; 550 francs à M. J. A. Meyzieux, fermier à Vienne: médaille d'or à M. Charles Petin, à Vourey et 250 francs à M. Auguste Rochette son jardinier; 350 francs à M. André Piat, fer- mier à Vienne ; 200 franes à M. J.-B. Bonne- fond, à Vienne; 150 francs à M. Morel, à Vienne; 100 francs à M, Eugène Talin, à Grenoble. Primes d'Honneur à l'Arboriculture : 300 fr. à M. Concours régionaux agricoles Stéphane Genis-Vidon, à Hières; pépiniériste à Saint-Priest; 200 francs à M. Jean Vinay, cullivateur-pépiniériste à Saint-Sauveur. Prix de spérialités : Un objet d'art à M. Louis Chalon, à Cholonge, pour création d’une importante fruitière perfectionnée. Médailles d'or à MM. Didier-Germain à Her- beys :assainissement de prairies et planta- tion d'arbres fruitiers; à Victor Laurent, à Brezins ; établissement d’une importante cressonnière; Jules Bertrand, au Périer : bonne installation d'une fruitière éclairée à | l'électricité. Médaille d'argent grand module à M. Alexis 246 LE MONITEUR D’HORTICULTURE Glandu, à Voiron: culture maraïchère inten- . sive, Soins à donner aux Chrysan- thè mes pendant le mois d'Octobre. — Au premier octobre, nous dit M. Cha- banne, tous les Chrysanthèmes doivent être boutonnés. La plupart des boutons doivent même être déjà d’une certaine grosseur, Il faut continuer l’ébourgeonnement avec soin et continuer de pousser aux engrais en augmentant progressivement les doses. Les arrosages aux engrais ne doivent pas être quotidiens : une fois tous les quatre ou cinq jours est suffisant. Un petit ver qui avait déjà causé quelques ravages, il y à un mois ou deux, recom- mence ses dégâts en s’introduisant dans le bouton. dont il mange l’intérieur. Le seul moyen de le détruire est de le veiller chaque jour et de l'écraser dès que le dépérisse- ment du bouton dévoile sa présence, car aussitôt qu'il a dévoré un bouton, il passe à 3e Les récompenses horticoles. — Un de nos lecteurs nous adresse, souligné, le Palmarès d’une exposition tenue aux en- virons de Parie, par la Société d'horticulture de … (soyons généreux, en ne la nommant pas. pour cette fois), où nouslisons, à côté de récompenses obtenues par de très impor- tants exposants : Diplômes d'honneur ac- cordés : à M. K., pour la bonne tenue du buffet de l'exposition, à M. L., pour le bon service et la bonne qualité du banquet offert aux jurés (tex- tuel), à M. S. pour son puissant concours dans la Presse, et à l’'Harmonie de C. pour son bienveillant concours, ainsi qu’à plu- sieurs membres de la commission d'orga- nisation de l'exposition. Pour ces derniers nous ne dirons rien, car nous savonsle travail que doivent fournirles membres d'une commission d'organisation d'une exposition pour mener à bien cette œuvre, aussi ne saurait-on trop les récom- penser ; mais on aura bien du mal à faire avaler au public sérieux qu’un restaurateur ou un limonadier chargé, moyennant finances, de restaurer ou de rafraichir les un autre. visiteurs, soit digne d’une aussi haute récom- pense, et puisse être mis en parallèle avec des exposants “horticulteurs ou industriels horticoles qui, pour obtenir un Diplôme d'honneur, sont obligés de faire de grands efforts de travail et de production. Si une Société d’horticulture a le droit de décerner desrécompenses, encore faut-il qu'elles soient absolument réservées àl’hor- ticulture ; il y a là une question de dignité dont les Sociétés ne devraient pas se dé- partir. Depuis quelques années, les récompenses horticoles ont été déjà accordées avec une telle prodigalité, qu’elles ont pereu beaucoup de leur valeur ; mais ilne s’en suit pas de cela qu’on doiveles déconsidérer encore en les prodiguant à tous les com- parses d'une exposition. | Fautuser des Diplômes ! Mais pas n'en faut abuser ! ee Les Roses nouvelles mises au com- merce le 1‘ novembre 1895 (1) — Par MM. Ketlen frères, rosiéristes à Luxem- bourg (Grand-Duché), Baronne Fanny Van- der Noot(thé); fleur à centre jaune cuivré abricoté, pourtour jaune crème, leintérose; pleine, odorante. très florifère, issue de Adam Adrienne X< Christophle. — Reina Maria Cristina (thé) (Jacques Aldrufeu obtenteur) fleur jaune fortement orangé, centre jaune carminé, glohuleux, pleine, florifère, coloris nouveau. Par Mme Vve Ledéchaux, à Villecresnes François Coppée, fleur moyenne, cramoisi brillant, illuminé de ronge grenat. Pourquoi tous les ob'enteurs ne nous donnent-ils pas la parenté de leurs nou- veaux gains ? Nécrologie. — On annonce le décès en Belgique, de MM. Spae Vander Meulen, horticulteur à Gand, etde M. Zdouard Keilig, architecte paysagiste, inspecteur des plan- tations de Bruxelles, transformateur des principaux parcs et jardins braxellais et du bois de la Cambre. LUCIEN CHAURÉ. (1) Deseriptioxs des ohtentenrs. LE MONITEUR D'HORTICULTURE 247 ————_————— PRÉSERVATION DES ROSIERS CONTRE LA GELÉE Dans les régions du Nord et de l'Est, où les hivers sont si longs et souvent si désas- treux pour les végétaux, la plus grande partie des variétés de rosiers ne peut sup- porter impunément les gelées, les verglas, le givre et la neige, si on n'a pris le soin de les abriter. On divise les rosiers en deux calégories sous le rapport de la rusticité; les gelisses et les non gelisses. Les rosiers yelisses com prennent tous les genres qui ne peuvent supporter sans en souffrir et mème en périr plus de 8 à 10 degrés centigrades au-des- sous de zéro et que le givre détruit infailli- blement ; les Bengale, les le Bourbon, les Noisette, les Polyantha et les Thé appar- tiennent à cette catégorie; celle des rosiers non gelisses renferme les Capucine, les Da- mas, les Hybrides remontants el non remon- tants, les Mousseur, les Portland, les Pro- vins, etc.; mais dans les régions du Nord et de l'Est la majeure partie de ces sortes ne justifie pas cette appellalion de non gelisses, surtout les Hybrides, et nous enga- geons les amateurs qui ne veulent pas éprouver de mécomptes ni de pertes dans leurs coliections, à garantir tous leurs ro- siers de lagelée, quels qu’en soient Je genre et la variété; nous leur indiquons ci-après les moyens lesplus pratiques et les meilleurs à employer. Pour les sujets francs de pied et greffés rez terre, rien n'est plus facile que deles préserver des alteintes de Ja gelée, surtout si la greffe des derniers a été enterrée de quelques centimètres comme on le fait ha- bituellement. | A l'approche des froids, c’est-à-dire à Ja fin d'octobre ou au commencement de no- vembre,onleursupprimetousles plus grands rameaux en leur donnant une sorte de taille préparatoire qui devra être raccourcie au printemps ; ensuile on ramène la terre contre chaque pied de manière à en former une petite butte d'environ 020 à 0"25 de diamètre à la base sur 018 à 0"20 de hau teur; au moment des fortes gelées, on ré- pand sur le sol une couche defeuilles, de M: grand fumier, de litière, etc., de 012 à | 015 d'épaisseur. Au printemps, lorsque les froids rigou- reux ne sont plus à craindre, on enlève d'abord cette couche de feuilles ou delitière et un peu plus{ard, avant que les yeux des rosiers commencent à se développer, on fait disparaitre les butles en béchant le terrain ; il ne faut pas attendre trop longtemps pour faire ce travail de bêchage, car si les yeux élaient déjà développés, on courrait le risque de les casser. Pour les rosiers greffés sur des tiges plus où moins élevées, il ya plusieurs manières de procéder: l’enterrage et la préservation avec de la paille et de la mousse. L'enterrage est le modele plus sûr, celui auquel on doit loujours donner la préfé- rence lorsqu'il est possible de le pratiquer; ce n'est que pour les plantations trop rap- prochées et qui ne permettent pas l’enter- rage qu'on doit avoir recours au second moyen. Il y à deux manières d'enterrerles rosiers greffés sur tiges ; l’une par laquelle on en- terre complèlement le sujet, tige et greffe; l'autre dont la tête seule est enterrée, la tige restant hors de terre. Peur la première méthode, voici la ma- nière d'opérer: après avoir détaché le ro- sier de son tuleur et lui avoir donné une taille provisoire, on ouvre à partir du pied el de la longueur nécessaire pour y coucher le sujet, une tranchée de la largeur d'un fer de bêche et de 0"15 à 020 de profondeur ; ensuite, on saisit lerosier comme si on vou- lait l’arracher, et par un mouvement rapide etentirant un peu sur les racines on le couche dans le fond de la tranchée, où on le maintient avec le pied, en attendant qu'il soit recouvert de terre; on aura soin de mettre le long de la tige, pour en indiquer l'emplacement, deux ou trois piquets petits et un plus fort pour marquer la place de la greffe. Cette précaution est nécessaire pour ne pas risquer de blesser le sujet en le dé- lerrant. La seconde méthode d’enterrage est dé- fectueuse et nous n'en parlerons que pour la condamner; voici en quoi elle consiste : après avoir détaché le rosier de son tuleur, Mb buiiés F 218 LE. MONITEUR D'HORTICULTURE PS ME AR PA I NO ne TT a TE on fait, à la distance voulue, un trou dans lequel on enlerre seulement la tête du ro- sier, la tige restant hors de terre, dans une position arquée que l’on maintient par un crochet; celte position arquée de la tige pendaut quatre où cinq mois lui est très défavorable; elle faligue les tissus de la partie supérieure de la tige qui sont lendus outre mesure et viennent à se rompre sous l’action de la gelée. En outre, Péglantier lui-même ne résiste pas aux fortes gelées, et nous avons vu à la suite deshivers rigou- reux de 1870-71, de 1879-1889 et 1890- 1891, de nombreux rosiers dontlatigerestée arquée hors de terre, élail gelée, alors que la tête, qui avait été enterrée, était indemoue:; mais Comme la tige étail gelée, tous ces rosiers ont été perdus comme sils n'avaient pas été enterrés du tout. Aussi recommandons-nous d’une facon toute spéciale la première méthode d'enterrage que nous avons indiquée ; ellen’est ni plus longue ni plus difficile à pratiquer que celle-ci. Lorsqu'on se trouve en présence d’une plantation trop rapprochée pour permettre l'enterrage, en massifs par exemple ; voici comment on procède: on place autour de la tige du rosier, dans la position verticale, une couche de paille de seigle de 003 d'épaisseur, fixée par trois ou quatre liens que l’on aura soin de ne pas trop serrer pour permeltre l'écoulement de l’eau; en- suite, après avoir donné une taille provi- soire à la tête, on la garnit.entre toutes ses branches, de mousse douce et bien sèche, que l’oa recouvre d'un fort papier imper- méable (huilé ou goudronné); le papier se pose à plat par le milieu de la feuille, sur le sommet de la tête du rosier et se ramène en descendant pour être solidement lié au-dessous de la greffe. L'emploi des capu- chons de paille servant à l'emballage des bouteilles, ne nous parait guère pratique que pour de jeunes greffes: car lepeu de largeur de leur ouverture ne permettrait pas d'y faire entrer une têtede rosier un peu forts; mais nous préférons encore l'empl'i du papier imperméable. Garantis par ce moyen, les rosiers passent très bien l'hiver sans souffrir ; mais comme il est long ét coûteux, on devra toujours douner la préférence à l'enterrage quand il «st possible de le pratiquer; du reste c'est encore le moyen le plus sûr. Nous ferons les mêmes obsérvations pour les rosiers Üiges que pour les nains, c'est-à- dire qu'il ne faut pas attendre que les yeux Suieat développés pour les sortit de terre ou relirer le papier el la mousse. (Journal des Rosrs.) Charles Bozvr. CYPRIPEDICM HYBRIDUM : GERTRUDE HOLLING- TON. — Le superbe Cypripède dont noüs publions la chromolithographie était la plus sérieuse attraction des présentalions d'Orchidées de PExposiltion internationale d'horticulture de Paris qui a eu lieu au mois e mai 1895, au jardin des Tuileries. Ce merveilleuxhybrideé,quenousexposions pour l'établissement horticole de MM. Hugh Low au nombre des mélis les plus beaux et les plus remarquables que les semeurs aient réussi à produire jusqu’à présent. Voici la traduclion de la description qu’en a donné notre savant confrère anglais, le Gardeners’ Chronicle : | «Parmi les divers Cypripèdes de la sec- « tion comprenant les ( concolor, niveum et « bellululum qui ont été exposés jusqu’à pré- «sent, on peut hardiment dire que celui-ti €est de beaucoup le plus grand, et que son « mérite supérieur doit être altribué au ca «chet extraordinaire du Cypripedium bella « lulum. Le sépale dorsal, amp'e, est blawe « crème, avec du vert émeraude au centre, «et des lines de points pourpres partant « de la base. Les pétales, larges, ovales, « plats, ont des lignes de points pourpres « avec des macules dans l'intervalle; ces « lignes et ces macules s'étendent sur loute et Cie de Clapton, à Londres, est D ee “ele Fr, LE MONITEUR D'HORTICULTURE « la surface au-dessus du fond blanc crème. « Le labelle, qui est grand, est blanc ver- _« dâtre à la face inférieure et rose pourpre « à la face supérieure ; le staminode est «pourpre. Le feuillage est superbe, large « et très vigoureux el témoigne d’une crois- _« sance robuste. « Il est issu du €’. ciliolare et du C”, bellatu- « lum ; le croisement inverse obtenu précé- « demment el exposé sous le nom de €. _ «hybridum Olenus, est beaucoup moins re- « marquable et a quelque analogie avec le « €. hybr. conco-lawre. » Quant à son histoire la voici : Il provient d'une fécondation opérée en 1889 par M, Hollington, de Forty Hill, à Enfield, près Londres. Cet Orchidophile céda son semis à MM. Hugh Low, de Clapton, qui lors de sa floraison, le dédièrent à sa fille, Afiss Gertrude Hollington. Gelte plante unique s’est développée très vigoureusement pen- dant les quatre premières années, laps de temps durant lequel elle a atteintlesdimen- sions qu'elle avait lors de sa première florai- son. Elle est alors restée stationnaire à peu près une vingtaine de mois et c'est proba- . blement pendant ce temps de repos que s’est formé le bouton qui a donné naissance q à cette merveilleuse fleur que les Orchido- philes ne posvaient pas se lasser d'admirer dans les différentes exposilions où elle a été présentée. Exhibée en premier lieu à Londres, puis à . Manchester, elle obtenait des Certifica(s de mérite de première classe de la Soriélé royale d'horliculture d'Angleterre et dela Société royule de botanique de Manchester, puis à Paris, à l'occasion de l'exposition internationale de la Sorièté nationale d'horticulture de France, le Jury lui décerna la grande médaille de ver- meil, offerte par la Société d'Horticulture de Nogent-sur-Seine. Sans des circonstances indépendantes de notre volonté, nous aurionsencore présenté cet hybride si remarquable aux grandes expositions de Bordeaux et de Dresde, où ce Cypripède aurait sans doute remporté égale- ment les plus hautes récompenses. La culture des Cypripèdes indo-chinois diffère un peu. de celle que l'on applique généralement aux autres Cypripèdes des Indes et de l'archipel Malais. La ravissante section qui renferme les Cypripedium niveum, Godefroy, bellatulum et conrolor, ainsi que les hybrides qui en sont issus, sont des Orchidées de serre chaude et humide, qui prospèrent le mieux dans une serre un peu élouffée et lorsqu'ils sont placés près du vi- trage. Nous les cultivons de préférence dans des terrines de suspension remplies d'un mé- lange de fibres de polypode, de /oam ou terre franche sablonneuse et de sphagnum ; nous recommandons d'ajouter à ce compost un peu de calcaire dont les racines sont frian- des etcela simplement sous forme de co- quilles d'huitres concassées, là où l’on peut sen procurer. Remarquons à ce sujet, que ces Cypripèdes croissent généralement à l'état naturel sur des rochers calcaires: ils redoutent l'humidité stagnante aux racines et doivent par conséquent, dans les cuiiures, reposer sur un bon drainage. Si ‘on ne prend pas celte précaution, on s'expose à faire pourrir leurs racines qui sont très charnues. Cet accident se produit assez sou- vent sur ces Cypripèdes et alors on réussit difficilement à les rétablir. Le moyen qui nous à cependant donné quelquefois des ré- sullals assez satisfaisants était de repiquer ces chicots de Cypripèdes dans le sphagnum pur et bien vivant du panier d'une Orchidée indienne; puis au bout de quelques mois, lorsque les racines avaient atteint quelques centimètres, de les rempoler dans des pe- tites terrines de suspension; nous avons réussi plusieurs fois à en rétablir de cette facon. Orro BaLir. D = L ARBORICULTURE TAILLE D'AUTOMNE (Suile et fin.) Du pêcher. — Le pêcher, dans les jardins, est le plus souvent soumis à la taille dite de remplacement, le rameau de cel arbre n’é- tant fertile qu'une fois, il v a lieu d'en avoir toujours de nouveaux. La coursonne se trouve donc générale- ER mn à TE Le le SN. cnrs she es PA 1, PLATE crus \ 7 ment composée {° de sa base plus où moins agée, d’un rameau à sa deuxième année par conséquent fertile et qui fructifie, et à la base de ce dernier un ou deux bourgeons qui, actuellementstériles, remplaceront l'an prochain et assureront la fructification. Quelque temps après la récolte, il y a donc lieu, pour simplifier et laisser péné- trer plus d’au et de lumière, d'enlever cette partie de la coursonne, supérieure au rameau de remplacement, jusque près de ce dernier; 1l ne reste plus alors que la base de la coursonne portant, à moins de sujets très vigoureux qu'il y à intérêt à charger à bois, muni d’un bourgeon déjà aoûté (hour. geon de remplacement. 2° Pour les bourgeons vigoureux, nés sur lestailles de prolongement, ayant été soumis au pincement, on se rapproche sur le faux bourgeon le plus bas, que l'on peut redres- seret palisser àla place du fragment enlevé: on le conserve intact à moins que déjà fort Jong et encore herbacé on n’en pince l’ex- trémité pour le faire se lignifier. Si la végétation est bien arrêtée, et que le terrain soit sain et ne fasse pas craindre un retour de végétation tardive, la coursonne en fin de saison se trouve réduite à sa plus simple expression, ne supportant que le ra- meau destiné à fleurir l’année suivante. Dans les pêchers non palissés et soumis à des pincements plus ou moins courts, on se rapproche sur l’un des faux bourgeons issus du premier pincement, que l’on simplifie eux-mêmes sils ont produit à leur tour de nouveaux bourgeons anticipés. Abricotiers, cerisiers, pruniers. — Soumis généralement à un pincement restreint, ils émettent des bourgeons anticipés en abon- dance; là, ilfaudra simplifier le plus possible; et se rapprocher sar l’un des faux bour- geons issus du premier pincement. Le cerisier cessant de végéter de bonne heure pourra être opéré le premier, vien- dront ensuite le prunier sur lequel il faut conserver avec soin les petits dards, qui se garnissent de boutons à fleurs et produi- sent à leur deuxième année, et parfois en- core à leur troisième. L'abricotier, en terrain frais lorsqu'il est jeune, est sujet vers l'automne à des recru- LE MONITEUR D’HORTICULTURE descences de végétalion, il y aura lieu de s'en défier. Faire dans une saison favorable la moitié au moins de la taille d'hiver: Accumuler dans un moins grand nombre de rameaux la sève fournie par le sujet. Assurer la prompte cicatrisation des coupes. Evi- ter de grelotiter des heures entières au pied d'un arbre dont le bois parfois gelé et durci par le froid se laisse difficilement entamer par les meilleurs outils ; sans comp- ter les meurtrissures qui en résultent trop s'uvent. Prolonger l'existence el la fertilité de l'arbre : Tels sont au moins quelques uns des avantages que peut procurer la taille d'automne, opéralion très simple, que nous ne saurions trop recommander. Re ARCHITECTURE DES JARDINS HV {Suile.) LE PARTERRE MODERNE Arbustes tailles. — Les arbustes concou- rent encore aujourd’hui pour une grande part à l’ornementalion de nos parterres. Les espèces employées à cet usage sont soumises à la taille, à m:ins que leur port soit naturellement régulier Cette taille est beaucoup moins rigoureuse et moins variée qu’autrefois; actuellement on se contente simplement de donner aux arbustes la forme d'une pyramide ou d'une boule. Les pyra- mides sont isolées symétriquement sur les tapis, les boules sont espacées à intervalles égaux au milieu des plates-bandes de fleurs. Les arbustes les plus propres à former des pyramides sont : le Houx, le Buis, PIf, le Thuya, le Genévrier, leMagaolia, le Lau- rier d'Apollon ; on taille en bouleles Altheas, les Lilas de Perse, les Forsythias. Comme formes arbustives à port naturellement ré- gulier, on emploie communément diverses espèces de Palmiers et de Dracænas. Ornements.— Les ornements comprennent les bassins, statues, vases, bancs, rarement un kiosque où un temple. Les bassins doivent toujours être d’un S LE MONITEUR D'HORTICULTURE 251 Ê dessin géométrique; leur nombre et leurs | accompagneront devront être plus grandes dimensions varient suivant l'importance et | que nature (fig. 41) (ornements du Trocadéro). y T FR W EEE in rer h 17 % L EE EL ee 7 car © LL 4 LES ORNEMENTS DU TROCADÉRO (FIG. 41). le rôle des parterres. S'ils sont situés devant On place les bassins au milieu des tapis 1° des édifices imposants, ils devront atteindre | et des carrefours. Ils peuvent être ronds ou : de vastes proportions, et les statues qui les | polygonaux: mais le plus souvent, ils seront : » . L) 4 7 É: i #7" QU» + Li vent ornés de grandes compositions sculp- turales, les bassins plus modestes, reçoivent LE: MONITEUR D'HORTICULTURE dessinés suivant des combinaisons de ligne droite. Nous donnons ici quelques-unes des » > TE. 2, + TT ER — ee nn. LUZ = A rs = Fr — = (l | 6 SE = 37 = 'aiS _ Lu nn LE ie , = = Hire Ter en ones rate + a — 1REUA 7 7 ne ——, — = =, = = 32 = : = TE SE RÉ — Es —— SES RE — E —= Pt = — Le) © Fe de) a D ep =! (®) — = (®) © =! 2 © un 4 5) Ce) d un D Cons | = © T 2 = as = s (se) + Gr à [«b} = d — É ‘a = La] parfois à leur centre quelque motif déco- ; 45.) Les bassins monumentaux sont très sou- 4 y les plus fréquemment employées formes (fig. 42, 43 Les statues et les vases sout d’un heureux ‘effet au centre des ronds-points formés par Jes allées, sur les tapis de gazon et aux angles d'intersection des plates-bandes. Leur confection est affaire de staluaire, et nous n'avons pas à nous en occuper ici. Les bancs, kiosques et temples, trouve- ront rarement un emploi dans le parterre ; cependant sur les limites, dans quelque angle äiflicile à meubler, il n'est pas impos- sible de parvenir à les placer. Nous avons pu voir dans le jardin réservé de M. Edmond Blanc (fig. 21) un kiosque utilisé dans ces conditions et là fig. 38 nous montre un exemple de bancs avantageusement situés dans les angles rentrants d'une palissade. E. Dexy et C. MARCEL, Architectes paysagistes: SEE (A suivre. LES PLANTES DE SERRE (Suite BROWNEA Comme l'Amertia, les Browneusontdes ar- bres de la famille des LÉGUMINEUSES-CÉSALPI- XIÉES, originaires de l'Amérique équatoriale, alteignant 5 à 6 mêtresdehaütleur aux feuilles pennées, composées de 4 à 5 paires de fo- lioles, ayant leurs bords enroulés. En hiver, ces arbres se contentent de peu de chaleur, en supprimant presque totale- ment les arrosements. Mais en été, pendant l'activité de la végétation, ils demandent une bonne serre tempérée et des arrosages assez souvent répélés. On multiplie ces plantes de semis, les fleurs fructifiant assez souvent; la terre ne devra pas être tenue trop humide, les. graines pourrissant assez facilement. On les propage aussi de boutures, dans la serre à multiplication. Ces arbres se cultivent en terre substantielle, terre de gazon addition- née de terre de bruyère, terreau de feuilles et de sable. PB. Ariza, trouvé à Bogola à une altitude de 4,500 mètres, Les feuilles sont vert foncé, pennées par 6 ou 8 paires de folioles oblon- gues lancéolées. Les fleurs écarlates, réu- nies en inflorescences globuleuses à l'extré- imilé des rameaux, s'épanouissenten élé.! 53 B. Birschelli, espèce assez rare,qu'’on ne rencontre guère que dans les grandes serres d'Outre-Manche, alteignant 5 à 6 mètres de hauteur ; feuilles pennées par 3 ou 4 paires de folioles; fleurs retombantes, rose foncé Originaire de Caracas. B. vcoccinea, originaire des forêls du VYé- nézuéla, pouvant atteindre 2 à 3 mètres de hauteur, à feuilles composées de 2 ou 3 paires de folioles; donnant en juillet-août des pa- nicules de fleurs écarlates. BD. yramliceps, originaire des forêls mon- lagneuses de Caracas,où il atteint de grandes hauteurs; ses feuilles sont composées de 8 à 40 paires de folioles; les branches et les pétioles des feuilles sont pubescents.Donne en juillet-août de larges inflorescences termi- nales d'un beau rouge. B. latifolia, arbrisseau à feuilles composées de trois paires de folioles pointues, large in- florescence rouge clair. BURBIDGEA Ce genre, qui ressemble à l'Æelychium de Ja famille des ZINGIBÉRACÉES, entièrement nouveau, à été dédié à M. W Burbidge, « curator Of Trinity college botanical gar- den's» de Dublin, auteur d'un excellent trailé sur la culture des Chrysanthèmes en Angieterre. Le Burbidgeua élé trouvé par lui à Bornéo, à une altitude de #4 à 500 mètres. Il donne de: fleurs orange écarlate, réu- nies au nombre de 20 à 30, en panicule, à l'extrémité d'une tige grèle. Multiplication par division des souches; culture en sol substantiel et en serre tem- pérée. JAG. (A suivre. SUR LE PERCE-OREILLE Forficula auricularia (Lan) SES MOŒURS, MOYENS DE DESTRUCTION Tout le monde connaît cet insecle sous le nom vulgaire de Perce-oreille où Pince-oreille 19 D4 LE MONITEUR D'HORTICULTURE On en compte une vingtaine d’espèces d’Eu- rope, d'Orient, du Sénégalet d'Amérique. La Forficula auricularia est la seule espèce eu- ropéenne qui soit nuisible à l’horticulture. Longueur, 12 à 15 millimètres, non com- pris la pince qui varie de 5 à 7 millimètres. Corps d’un brun de poix plus ou moins foncé selon le temps qui s’est écoulé depuis la dernière mue; corselet plus clair sur les FORFICULE bords, antennes et pattes testacées plus ou moins clair ; élytres bordés de testacé pâle: extrémité des ailes de couleur testacée et formant une sorte de tache à l'extrémité, des élytres; antennes de 13 à 14 articles granuleux; pinces brunes à l'extrémité, moins foncées à la base, à branches presque droites et mutiques chez les femelles, dilatées à l’origine et fortement arquées chez les mâles. L’un et l’autre sexedégagert une odeur particulière désagréable et très forte.quand ils sont agglomérés en colonies. La forficule est répandue dans toute l’Eu- rope, elle est très commune aux environs de Paris. Cetinsecte vit en société, vole très bien le soir lorsqu'il veut se transporter d’un endroit à un autre. Pendant le jour il se tient caché sous les pierres, sous les écorces, dans l’aisselle des feuilles, sous la mousse, dans le calice des fleurs, dans la tige de quelques plantes fistuleuses, entre les tuteurs et les arbres, souvent aussi, en plein soleil, sur les fleurs d’ombelliferes. Les fruits sucrés sont plus particulière- ment de leur goût; aussi les trouve-t-on Je plus souvent sur les poires müûres, les abricots, les pêches, les prunes. [l n’est pas rare d’en rencontrer jusque dans le noyau des pêches, lorsque le fruit se fend un peu à la maturité, comme cela a lieu dans cer- taines variétés. Très souvent aussi on en trouve dans les grappes de raisin. Ces or- thoptères ne bornent pas là le dommage qu'ils nous causent : car avant la maturité des fruits on trouve souvent ces insectes, leurs larves ou leurs nymphes occupés à manger les jeunes boutons à fruits dont la sève sucrée remplace la pulpe de la drupe qui doit plus tard former la nourriture pres- que exclusive de l’insecte parfait. Ce sont plus particulièrement les boutons des pé- chers et les Jeunes pousses des œillets, des dahlias qui ont à souffrir de leur voracité, et cela au point de compromettre souvent -Ja fructification des uns et la floraison des autres. Quand on touche ou que l’on dérange des forticules, ellesrelèvent la partie postérieure de l'abdomen en écartant les branches de la pirce terminale et prennent ainsi un air re- doutable qui en impose aux enfants, maïs qui n’a rien de sérieux, pas plus du reste que la crainte généralement répandue de les voir s’introduire dans la conque de l’o- reille, où elles peuvent chercher à se réfu- gier, mais où elles nesauraient vivreà cause de la partie grasse du cérumen qui ne lar- derait pas à les asphyxier ; on sait d’ailleurs que la membrane du tympan s'oppose à leur pénétration plus avant. Quand l’été a été chaud et favorable, les forficules atteignent vite leur entier déve- loppement et,en septembre ou en octobre, on peut en observer l’accouplement; celui- ci a lieu, comme chez les papillons, bout à bout, les pinces de la femelle entre celles du mâle et les branches des pinces de l’un des sexes appliquéescontrel’abdomen de l’autre. La ponte se fait toujours au printemps suivant, dès le commencement d'avril. Les œufs sont blancs, lisses et allongés, de un à deux millimètres de longueur; on les trouve sousles pierres, sous les écorces, etc., agglomérés en paquets de dix, vingt ou trente. La femelle ne quitte pas ses œufs, ce qui a fait dire qu’elleles couvait, opéra- tion qui ne saurait avoir lieu que par un développement de température bien difficile à comprendre chez les animaux respirant par des trachées! Je crois tout simplemeut que la femelle, comme je l’ai déjà remarqué pour la courtilière igrillo talpa vulyaris), VAE VRP Tr: ' 6 AE St jet sta garde ses œufs contre la voracité des autres insectes ou même celle de ses congénères, ansi qu'elle le fait encore pour les petits qui, dans les premiers jours qui suivent leur naissance, se réfugient autour d'elle au moindre danger. Dans le courant du mois de mai, de un mois à six semaines après la ponte, les jeunes sortent de l'œuf, mais tellement gros et allongés que l’on a de la peine à concevoir comment ils ont pu être contenus dans une si petite enveloppe. Ces jeunes sont presque blancs, et on n'apercoit que la place des yeux qui soit un peu plus colorée; au bout de quinze jours, au commencement de juin, ils ont déjà quatre millimètres de longueur {non compris les pinces); ils sont d’un tes- tacé pâle avec les yeux et une grande partie des mandibules noirätres. À cet âge, les jeunes forficules ne se sont pasencore beau- coup éloignées de leur mère ; ce n’est que vers la fin de juin ‘probablement après avoir subi une première mue), que lon commence à les rencontrer voyageant iso- lément à la recherche de leur nourriture et que l’on ne trouve plus de vieilles mères danses colonies de cet insecte. Leur taille est d'environ cinq millimètres, non com- pris la pince, celle-ci est droite ; lesantennes n’ont que huit articles et la couleur géné- rale de tout le corps est d'un brun clair uni- forme. Les mouvements des jeunes forficules sont assez lents et leurs léguments ont peu de consistance. Bien que les forficules scient très com- munes, On ne sait pas encore combien elles subissent de mues. Leur métamorphose est incomplète, c’est-à-dire que, à l'exception des ailes et des élytres, les jeunes sont, au sortir de J’œuf, presque semblables à leurs parents. Ce n'est qu'après avoir changé de peau trois ou quatre fois que ces larves passent à l’état de nymphe. Celle-ci diffère de la larve par la présence des rudiments des ailes et des élytres, le nombre des ar- licles des antennes, qui est déjà de onze ou de douze, et enfin par sa couleur plus foncée. L'instinct social que nous venons de re- marquer chez les jeunes Forficules, persiste malgré la disparition dela mère; pendant sal it Si ét er the PT 10 LE MONITEUR D'HORTICULTURE A... 255 tout le reste de l'année on les trouve vivant en colonies plus ou moins nombreuses et dans lesquelles on rencontre souvent des débris d'insectes (chenilles et cocons de Bombyx dispar ; élytres de hannetons, etc.), qui alteslent que ces insectes sont quelque- fois polyphages. Selon Dégeer, les forficules mangeraient même les individus morts de leur propre espèce. Les forficules, sauf de rares exceptions, n'ont qu'une seule génération par an. Selon M. le colonel Goureau, le nom de perce- oreille aurait été donné à cet insecte, à cause de la pince qui termine son Corps, et qui ressemble au petit instrument dont les bijoutiers se servent pour percer les oreilles, Quant à celui de forficule, il vient du mot latin forfieulu, qui signifie une petite tenaille, Les forficules, en attaquant les fruits mûrs et en mangeant ou entamant les bour- geons alors que, gonflés de sève, ils pré- parent la récolte de l'année suivante, cau- sent de très grands dégâts ; il est donc indispensable, pour les horticulteurs, de leur faire une guerre incessante, surtout pendant l'été. Malheureusement, nous ne connais- sons aucun moyen pralique pour empêcher leur multiplication. Les arrosages avec la bouillie bordelaise, la nicotine et autres produits toxiques, de même que les poudres inseclicides répandues sur les plantes, n’ont donné aucun résultat. C'est du temps et de l'argent perdus; ces insectes cachés pendant le jour, n'ont rien à craindre de ces procé- dés, Ce n'est qu'isolément et en leur ten- dant des pièges, qu'on peut les détruire. (à suivre) DECAUx, Membre de la Société entomolagique de France. CONNAISSANCES UTILES (1), \ Pour conserver les Pêches. — Le joli fruit que la Pêche! Artistique, savou- reux, se prélant aux plus gxlantes compa- raisons ! C’est un plaisir que d’en offrir à (1) Nous donnons ces renseignements sans aucune garantie, ne les avant pas expérimentés avant de les publier, DR id LL AS ds 4 D de, Di Lo Le | 990 LE MONITEUR D’'HORTICULTURE oO ses invités à l'époque où il n’y en a plus sur le marché, et celasans videroutrageusement sa bourse. Ce tour de force est l'enfance de l’art quand on opère comme il suit: On prend unejolie pêche, müre sans l'être trop, exempte de tare et de tache; on l’en- veloppe hermétiquement dans une feuille de papier mousseline, puis on la trempe comme une momie, dans un bain, pas trop chaud, de cire à cacheterles bouteilles. Pré- servé ainsi du contact de l’air, le délicieux fruit se conserve pendant plusieurs mois et prépare à l'automne d’étonnants desserts aux tables les plus modestes. | POUR CONSERVER FRAICHES LES FLEURS DE CHRYSANTHÈME, On faitdissoudre de la gomme arabique dans de l’esprit-de-vin pur, puis on trempe Ja tige de la fleur à environ deux centimètres de hauteur ; on laisse sécher, et les fleurs peuvent, parait-il, se conserver fraiches de quinze jours à trois semaines. Oxnis. BIBLIOGRAPHIE Deux années au Ministère de l’A- griculture, du 11janvier 18983 au 27 janvier 1895, par Albert Viger, än- cien ministre. (1 vol. 12/19 cent. 475 p. 3 fr. 50. G. Masson, édileur.) Tel est le titre de l’ouvrage dans lequel M. Viger a réuni les principaux actes qu'il a accomplis pendant son passage au Minis- tère de l'Agriculture. M. Viger, qui a su comprendreles améliorations que réclamail notre agriculture, s'est attaché à y donner satisfaction dans la plus grande mesure en entrant résolument dans la voie du pro- grès, et en laissant la politique de côté. Tous ceux qui s'intéressent à notre agri- culture, liront avec intérêt cet ouvrage qui repose sur des documents officiels, et, comme nous, ils pourront constater que M. Viger, par son opiniàtrelé dans le tra- vail, par sa facilité d'assimilation et sa vo- lonté d’aller en avant, a laissé les meilleures traces de son passage aux affaires et rendu les plus grands services à l’Agriculture et par cela mème au Pays. Guide pratique de l'amateur de fruits : Description et culture des variètés classées par ordre de mérite et cullivées à l'é- tablissement horticole Simon Louis frères, à Plantières-lez-Metz (Lorraine annexée). (vol. 2*édition, 16 cent. 1/2 25 cent. 385 p. Prix 6 francs, franco 6 fr. 50 au bureau du journal.) Il est des ouvrages qui ne s’analysent pas, leurs mérites parlent pour eux. Le quide pra- tique de l'amateur de fruits que vient de publier M. Léon Simon est de ceux-là. Si la première édition de ce Catalogue descriptif de presque tous les fruits connus, : a renuu d'énormes services aux amateurs comme aux arboriculteurs, la deuxième, considérablement augmentée de tous les fruits nouveaux, est appelée à en rendre en- core davantage : car aujourd’hui les arhori- culteurs amateurs ou cullivateurs devien- nent de plus en plus nombreux. Tous LES FRUITS, décrits minutieusement d'après l'expérience des chefs de culture de l'établissement, sont classés par ordre de mérite et de maturité ; les origines connues sont indiquées ainsi que tous les syno- nymes. S: c’est un ouvrage absolument indispen- sable à tousles amateurs pour se renseigner sur la valeur des fruits qu'ils cultivent et sur ceux qu'ils veulent planter, il devrait être obligatoire entre les mains des pépi- niéristes, jardiniers et entrepreneurs de jardins pour apprendre à nombre d’entre eux la nomenclature des bons fruits, et leur évitertoutes les erreurs dans les fournitures et l'étiquetage. OUVRAGES REÇUS Les Palmiers de serre froide par R. de Noter {1 vol. 150 pages., 52 gravures, relié toile 2 fr., A. Doin, édi- teur et au bureau du journal). PETITE POSTE N° 6607. Mme V. de J. à J. — C’est une erreur de croire que les plantes sous les abris vilrés grillent plutôt que les autres; c’est le contraire qui se pro- duit. Nous avons de la vigne après un mur à expo- sition du Midi, les feuilles sous la partie abritée sont complètement vertes, alors que les autres non abrilées sont grillées, celles abritées ont mème subi très peu les atteintes du Mildew au contraire des autres. LE MONITEUR RPEORPECTEREURE SOMMAIRE Caronique : Le transport des fruits, Les emballages aux Chemins de fer. Les Roses nouvelles mises au commerce le {+° novembre 1895. Le Congrès pomologique à Versailles. Expositions de 1895. Un nouveau type de Zinnia. A la Société de Topographie de France : Lucien Chauré. — Travaux du mois de no- vembre. Jean-Ernest Chauré. — Les plantes de serre (suite) : Broméliacées. Bromelia : Jag.— Les Orchi- dées: Vanda Sanderiana : A la Société nationale d'horticulture de France. Otlo Ballif. — Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes mises au commerce en 1895. Jean Katy. — Les Pêches : . Choix de douze bonnes variétés à planter. — Entomologie horticole : Sur le Perce-oreille (suite et fin). À. Decaux — Métallisation des fleurs et des Insectes — Encore la Poire : Callebasse à la Reine. Lesure.— _ Architecture des jardins (suite) E. Deny et C. Marcel. — Les Catalogues reçus. Gravures Normes: Prune Reive-Claude : Gabrielle Combes. Framboise: Surprise. Bigarreau: Windsor, Mürier: New America. Parc de l'Abbaye du Val. . Le transport des fruits. — Le Mi- nistre de l'Agriculture vient d'appeler l’at- tention de son collègue des Travaux publics sur les pétitions de nombreux propriétaires exportateurs de fruits de diverses régions, qui demandent : Que les colis de fruits soient transportés dans des wagons aérés et manu- tentionnés avec certaines précautions. M. Dupuy-Dutemps, qui a jugé cette re- quête digne d'examen, a chargé ie service du contrôle de lui adresser un rapport et des propositions en vue de son intervention à ce sujet auprès des Compagnies de chemins de fer. Ce Les emballages aux Chemins de fer. — Le Syndicat des horticulteurs lyon- nais communique à ses adhérents la note suivante : « Quelques horticulleurss’étant vu refuser leurs expéditions par le Chemin de fer, sous prélexte qu'elles n'élaient pas conformes aux nouvelles instructions, M. le président du Syndicat a fait une démarche auprès de M. l'inspecteur principal de la Cie P.-L.-M. Il en résulte que, doréravant, les expédi- teurs devront se conformer aux prescrip- tions suivantes : x 4° Les branches et les feuilles des plantes emballées en paniers devrontéêtre protégées par des baguettes et enveloppées avec de la 25 ocrosrEe 1895. toile d'emballage. L'usage du papier n’est plus admis. 2° Les étiquettes des colis voyageant par grande vitesse devront porter le nom de la gare destinataire, même si ces étiquettes ne ron- tenaient que des numéros. J'ai cru utile, pour vous éviter tout mé- compte, de vous faire connaître sans retard ces nouvelles exigences, qui proviennent d'une entente entre toutes les Compagnies de chemins de fer français. » 230 Les Roses nouvelles mises au com- merce le 1“ novembre 1895 1). — Par M. Pernet-Ducher, 114, route d'Hey- rieux, à Montplaisir, Lyon. — Hybrides de thé, Antoine Rivoire, grande fleur pleine, forme de Camellia, rose carné très clair, à fond jaune ambré et liséré carmin vif, flori- fère et rustique, issue de D' Grill >< Lady Mary Fitawilliam. — Beauté Lyonnaise, fleur très grande, en coupe, très pleine, coloris blanc légèrement teinté jaune, issue d'une variété inédite issue elle-même de Baronne de Rothschild. — Mlle Alice Furon fleur grande, globuleuse, pleine, coloris blanc jaunâtre, issue de Lady Mary Filzwilliim(dont elle a le port) x Mme Chedanne-(Guinoisseau. — Mile Hélène Cambier, fleur moyenne ou grande, très pleine, coloris variant du rose carné saumoné au rose cuivré, issue d'une rose inédite. Par M. Chedanne-Guinoisseau, à Angers, Mme Verrrier-Cachet (hyb. rem), fleur très grande, globuleuse, rosenuancé vermillon, à reflets ardoise, très odorante. — Souvenir de Bertrand Guinoisseau (hyb. rem) fleur (1) Descriptions des obtenteurs. 258 LE MONITEUR D'HORTICULTURE grande, très pleine, rouge pourpre, nuancé cramoisi, odorante et florifère. — Mlle Marie- Thérèse de la Devansaye (île Bourbon), fleur grande, pleine, blanc pur, très odorante. — Chedane-Guinoisseau (rugosa), fleur gran- de, pleine, rose satiné, dit vieux rose. @Kk Le Congrès pomologique à Ver- sailles. — La 37° session de la Société po- mologique s’est passée. à Versailles, comme les trente-six précédentes se sont passées dansles autres pays où la Sociététient ses assises, sauf qu'elle a été agrémentée d’une exposition fruitière hors ligne à la- quelle l'établissement Croux et fils avait pris une part si importante, que le Jury lui a décerné le Grand prix d'honneur, ratifié du reste par le public spécial. Le bureau a été formé de M. F. Jamin, président; MM. Charles Baltet, Chevalier, Daurel, Gérard, F. Sahut, vice-présidents ; MM. Michelin, Croux, Lecomte, Dauvesste, secrétaires ; M. de Sacy, trésorier. Après les discours d'usage, la commis- sion de dégustation, présidée par M. Ernest Baltet assisté de M. Moser comme secré- taire, a... dégusté et soumis ses apprécia- tions pour le classement des fruits pré- sentés à l'étude. Entre temps, la Société a admis définiti- vement et classé comme première qualité : l’'Abricot : Précoce de Boulhon,la Pêche Vulmo- rin, ayant Alexis Lepère pour père ; la Poire Bergamote Sannier, de Sannier, comme de bien entendu; ja Poire Charles Ernest (les deux Baltet se sont réunis pour la faire, et elle n'en est pas plus mauvaise pour cela) la Prune de Béjonnières, d'origine angevine, tenant de la Mirabelle et de la Reine-Claude, et rebelle aux vers : Est-ce une preuve de sa qualité, si les insectes ne l’attaquent pas? Et le Raisin Schaous, ou Parc de Versailles, variété bien discutée, et que l'assemblée a dû admettre pour payer son hospitalité au Parc du Roïi-Soleil. Quant aux Poires : Alexandre Chomet, Reine de Bretagne, Beurré des Cuarmélites, Beurré Fouqueray. Rousselet de Meylan; aux Pom- mes : Reinette de Wilkenbourg, Reinette grise de Brownlers, Skye house Rousset ; à la Pêche Suinte-Marquerite, au Brugnon Cusin, aux Chasselas long noir d'Espagne et Ch. Lecè- ne, ilsn'ont pas trouvé grâce et ont été impi- toyablement rayé:. N'en parlons plus! On a ensuite discuté : engrais chimiques ; re-émis l'éternel vœu de la plantation des routes en arbres fruitiers, ainsi que celui de l'abrogation de la convention de Berne re- lative à la circulation des végétaux, bien voté la médaille d'honneur de 4895, à M. Félix Sahut, de Montpellier, et... chacun s’en est allé, en se donnant rendez-vous, à Rouen, pour l’an prochain. 20 Expositions de 1895. — Pau. — Du 10 au 15 novembre, exposition de Chrysan- thèmes, plantes de serre, d'appartement, et produits de la viticulture ; organisée pañla Société d’horticulture des Basses-Pyrénées, * Langres. — Du 19 au 21 novembre, expo- sition spéciale de Chrysanthèmes, fleurs de saison, fruits et légumes ; organisée par. la Société Haut Marnaise d’horticulture. Roubaix. — Les 17 et 18 novembre, expo- sition, entre sociétaires, de Chrysanthèmes et produits de là saison ; organisée par le Cercle horticole de Roubaix. Paris. — Du 12 au 17 novembre, exposi- tion de Chrysanthèmes. Cannes. — Du 10 au 142 novembre. Genève. — Du 15 au 18 rovembre, expo- sition de Chrysanthèmes, fleurs coupées, plantes fleuries, fruits et légumes ; organi- sée par la Société d'horticulture de Genève. Un nouveau type de Zinnia. — M.C Huber, horticulteur à Hyères, annonce la mise au commerce de Zinnias, d’un type absolument différent des anciens. Les fleurs de cette nouvelle race ressemblent à cer- taines Reines-Marguerites ou à de grandes Scabieuses; on y rencontre les coloris courants, violet, rouge, jaune, blanc et même des panachés. A la Société de Topographie de France. — Le dimanche 24 novembre, la Société de Topographie de France tiendra son assemblée générale annuelle pour la distribution de ses récompenses, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. LUCIEN CHAURÉ. ÿ ET A2 DS de TRAVAUX DU MOIS DE NOVEMBRE __— — . #7) JARDIN FRUITIER On peut commencer la taille des arbres ‘formés les plus faibles, mais ce n'est pas pressé, puisqu'on à jusqu'à la montée de la -sève pour faire ce travail. On continuera les défoncements pour les plantations d'arbres qu'on pourra faire aux _ premiers beaux jours dans les terres lé- _ gères et, plus tard, un peu avant la montée de la sève, dans les terres fortes, ainsi que dans celles qui conservent longtemps l'hu- _midité; sion plantait trop tôt dans les Lerres humides le chevelu pourrirait, ce qui ferait - grand tort à la reprise des arbres. _* On garantira, contre la gelée, les arbres ‘fruitiers frileux et les espèces décoratives un peu délicates. On enterrera les Figuiers en les couchant .dans des rigoles peu profondes, on les y maintiendra avec des crochets, puis après on les recouvrira de terre. * On peut commencer à tailler et à provi- _gner la vigne, mais il est mieux d'attendre les premiers beaux jours de février. JARDIN POTAGER on : , + ve 4 … “ À Aux premières gelées, on posera des . cloches sur quelques touffes de Civette, de Persil, d'Oseille et sur la Chicorée fine. On labourera, à la bèche, les terres desti- nées à la plantation des Choux d’York, C. coniques de Poméranie, CG. cœur de bœuf, qui doivent être plantés avant la fin de ce mois. Vers la fin de novembre, on coupera les Choux-fleurs, par un temps sec, pour les conserver dans une serre ou une cave sèche æt aérée. La chute des feuilles, cette année, aura Jieu tardivement. On les ramassera pour les mettre en dépôt afin d’en couvrir les plantes - sion craint d'être surpris par la gelée; ainsi ‘pour les Salades, Céleri-Rave, Ca- _, rottes ; en laissant ces légumes le plus long- tempspossible en terre; ilssonl moins sujets - à la pourriture que dans une cave. On rentrera les Cardons dans une cave __ saine ou un sous-sol. | On peut aussi semer des Mâches. RL | LE MONITEUR D’ —————— a ————— 3 HORTICULTURE 259 On plantera la Laituede Passion à l'air libre, bien exposée au midi. Vers la fin du mois, on sèmera les pre- miers Pois en pleine terre, mais à bonne exposition. JARDIN D'AGRÉMENT On fera la toilette d'hiver au parterre et au jardin paysager, les feuilles soigneuse- ment ramassées serviront à couvrir les plantes gelables, le surplus sera conservé en tas pour faire les couches’sourdes. On buttera soit avec de la terre, soit en les recouvrant de feuilles, les Rosiers ge- lables, sans les tailler, mais en rabattant seulement les plus grandes branches (1). On arrachera les tubercules des Dahlias et des Bégonias, autant que possible par un temps sec, et on les laissera bien sécher dans un endroit aéré, avant de les rentrer. Les Dahlias seront conservés dans l'oran- gerie, sous les tablettes d’une serre froide ou en cave sèche; les Bégonias dans un en droit très sec, ils craignent la pourriture plus que tous les autres tubercules. Les Glaïeuls, bien que ne craignant pas la pourriture, seront aussi conservés dans un endroit très sain sans être dépoulllés de leur enveloppe. On atlendra au printemps pour planter les touffes d'arbustes, Si on le faisait main- tenant comme cerlains auteurs le conseil- lent, le chevelu des racines pourrirait et on n'obtiendrait qu’une faible végétation la première année. On arrachera, à racine nue, les Fuchsias qui sont en pleine terre, on supprimera les rameaux les plus encombrants et on les rempotera dans des pots relativement pe- tits, où ils attendront, dans un endroit abrilé, l’époque de leur remise en pleine terre ; on les arrosera amplement pour lier la terre aux racines et on les laissera bien s’égoutter avant de les rentrer: on ne les arrosera pendant l'hiver que quelques fois quand la terre sera absolument séche. On empotera un pied de chaque Chry- santhème, qu’on voudra multiplier au prin- temps : l'étiquette devra marquer la couleur et la taille; cela doit aussi se faire pour les Dahlias. 1) Voir notre article spécial. n° du 10 oc- tobre 1895. LE MONITEUR D'HORTICULTURE SERRES ORANGERIE CONSERVATOIRE On arrosera très peu et on donnera de l'air tant que la température ne descendra pas au-dessous de zéro. Jean-Ernest CHAURÉ. DER LES PLANTES DE SERRE (SuiteŸ BROMÉLIACÉES. Les Broméliacées fournissent à l'horticul- ture un très grand nombre d'espèces orne- mentales, chez lesquelles le feuillage compte quelquefois autant, sinon plus que les fleurs. Celles-ci sont en épi,en grappes ouen pani- cules, et souvent enveloppées de bractées colorées d’un grand éclat. Toutes les Bro- méliacées sont d’origine américaine, vivaces à rhizomes traçants et à racines fibreuses. Beaucoup sont épiphytes ou semi-épi- phytes, et par là se rapprochent des Orchi- dées et exigent les mêmes conditions de chaleur, de lumière et d'humidité atmos- phérique, c’est-à-dire, en grande majorilé, la serre chaude. Les épiphytes de petite taille se cultivent sur des morceaux de bois suspendus, sur de vieux troncs d’arbres entourés de spha- gnum ou sur des murailles rocailleuses remplies de fragments de terre de bruyère tourbeuse entremêlée de sphagnum. On les cultive aussi en pots, bien drainés, avec des morceaux de charbon de bois ou des tessons bien propres et remplis de terre de bruyère, terreau de feuilles, sable, sphagnum haché. Certaines espèces demandent une nourriture plus substantielle; on y ajoute alors de la terre de gazon légère, ou loum des Anglais. Les espèces terrestres et de grande laille sont spécialement cultivées en pots, ce qui permet de les transporter à volonté dans les appartements au moment de la floraison. En hiver, lorsque la végétation est ralentie, il faut éviter que l’eau des arrosages et des seringuages s’amasse dans le cœur des plantes, ce qui cause souvent leur perte ou endommage les fleurs. On devra donc les renverser après la mouille. Les Broméliacées se propagent de reje- tons ou d’æilletons qu’on détache des pieds mères, et qu’on fait enraciner dans la serre à multiplication. On les multiplie aussi de semis, quand on peut obtenir des graines, qu’on sème enter- rines, sur des mottes de terre de bruyère tourbeuse, Par suite d'heureuses fécondations, d’ha- biles spécialistes ont doté l'horticulture de splendides variétés remarquables par leur belle floraison. Nous allons d’abord décrire les Bromélia- cées florifères : soit les Promelia, PBilbergra, Æchmea,Encholirion, Guzmannia, Nidularium, Tillandsia, Puya, Vriesia. BROMELIA. Les espèces terrestres appartiennent prin- cipalement au genre Promelia, et se distin- guent par la grandeur et l’abondance du feuillage, plus que par la beauté de leur inflorescence. | L’Ananas proprement dit ou B. Ananas, rendu célèbre par son fruit exquis, qui {est l'objet d’une culturespéciale dansles grandes propriélés, appartient à ce groupe ; puis le B. Karalas, à grandes feuilles, desquelles on retire des fibres textiles très utiles, et le B. longifolia, dont les grandes feuilles a ttei- gnant de 50 à 60 centimètres de longueur, . sont armées d’épines; la partie supérieure est verte, l’inférieure est blanche. Les fleurs de couleur rose, entourées de bractées cra- moisi, apparaissent en juillet. Originaire de la Guyane. (A suivre) LES ncmDiE VANDA SANDERIANA. — Si les collections d’Orchidées du Baron Alph. de Rothschild, à Ferrières-en-Brie et du Baron HrubyàPeckau en Bohème, jouissent d'une renommée uni- verselle pour les célèbres et énormes spéci- mens de Renanthera (Vanda) Lowi qu'elles renferment, cellede M. Dallemagne, à Ram= AC ti. Re son superbe exemplaire de Vanda Sanderianu. … Cette plante se compose de trois tiges, Ë _ dont la première mesure 0,45 de hauteur “" avec 13 feuilles, la seconde 0®,60 avec _Aafeuilles etlatroisième" ,20avec iGfeuilles. à C'est à notre connaissance, le plus fort : _ exemplaire qui doit exister dansles cultures. En tout cas il dépasse en hauteur le fameux spécimen introduit en 1882, par MM. Hugh _ Low, de Londres, qui le gendirent en vente _ publique à l'état d'importation pour 200 gui- À nées ou 5.300 francs à MM. Backhouse hor- ticulteurs à York. Une fois établi, en Bicine floraison, il devint, en automne 1884, Rs propriété de MM. Veitch, horticulteurs É à Londres, où nous eûmes à cette époque 4 l’occasion de le voir et de bien l’admirer 4 avant son départ pour l'autre côté de l'A- tlantique. MM. Veitch l'avaient revendu 4 _ pour à peu près une dizaine de milles francs à feu M®° Morgan, de New-York, qui possé- _ dait alors la plus importante collection . d'Orchidées des États-Unis d'Amérique. Après le décès de M°° Morgan, sa magni- _ fique collection d'Orchidées fut vendue aux enchères publiques et ce Fanda Sunderiana De. fut adjugé que pour 900 dollars ou 4. 500 francs à MM Srbrecht et Wadley fleu- | Sri New-York, qui le revendirent peu * après, mais pour un beau prix, àun Orchido- + phile américain, M. Osborn, chez lequel- * cette plante si célèbre a continué dès lors à _prospérer. C'est assez difficile d'évaluer de pareils Demers qui n'ont pas de prix pour cer- _lains grands amateurs, cependant nous ne j< À croyons pas nous écarter de beaucoup en évaluant le Vanda Sanderiana de Rambouil- let à six ou sept mille francs cequiréprésente Le Vanda Sanderiana, originaire de l'ile | Mindanao, aux Philippines, est une des plus _ belles Orchidées connues; elle est du reste ; considérée comme étant la eine de cette remarquable famille de plantes épiphytes, C’est une espèce, deserrechaude et humide, - qui développe en automne d’admirables in- florescences érigées, supportant de 3 à 10 grands fleurons, mesurant jusqu'à 010 _ ou0"11 dediamètre; lessépaleset les pétales LE MONITEUR pr HORTICULTURE Douillet, mérite de l'être au même titre pour Lx tas vLCE A t & :- inde tigi BRAS OT Ce T4 da sont plats, d’un blanc rosé, sauf les sépales latéraux, qui sont d’un jaune brunätre clair, couverts de réticulations rouge vif: le labe lle, qui est plus petit, est jaune clair strié de rouge. Nous ferons aussi observer que c'est assez difficile d'importer à l’état vivant, en Europe, les exemplaires de ce Vanda. C'est pour cette raison qu'il est toujours resté rare et d’un . prix relativement élevé. À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE France. Après avoir traversé une période pendant laque'le les présentations d'Orchi- dées ont élé un peu délaissées, la séance du 10 octobre était remarquable par-un apport des premiers Cattleya Warocqueana, repré- sentés par les bonnes variétés de ce Cattleya labiata Y'automne, parmile Gobillot, (Seine); 6 Davoine, (Seine-et- Marne); 7Danaux, (Seine-et-Oise);, 8 Nicolas, (Drôme) ; 9 Aubry, (Aisne); 10 Labroy, (Pas- de-Calais); 11 Manzagol, (Corrèze) ; 12 Mau- riceau, (Maine-et-Loire); 13 Bodin, (Nord); 14 Dehaine, (Nord); 15 Marie, (Seine-et- Oise),16 Dental, (Alpes-Maritimes), 17 Faure, (Haute-Vienne); 18 Le Cozannet, (Côtes-du- (Nord) ; 19 Fontaine, (Seine) ; 20 Rault, (Hau- te-Vienne; 21 Bijou, (Seine-et-Oise); 29 Le- vazeux, (Mayenne); 23 Abadie, (Haute-Ga- ronne); 24 Le Goff, (Finistère); 25 Fleury, (Seine-et-Oise); 26 Guénardeau, (Seine) ; 27 Cressent, (Somme); 28 Vis, (Pas-de-Calais); 29 Denis, (Pas-de-Calais); 30 Charles, (Gard) ; 31 Falicon, (Alpes-Maritimes) ; 32 Bastardie, (Aveyron) ; 33 Vivier, (Ardennes); 34 Rollot, (Nièvre); 35 Dous, (Seine-et-Oise) ; 36 Vesse- reau, (Seine-et-Oise); 37 David, (Seine-et- Oise); 38 Turc, (Isère); 39 Bichon, (Allier); 40 Bouhaud, (Vendée). CK= Soins à donner aux Chrysanthè- mes cultivés pour la grande fleur pendant le mois de Novembre. — A cette époque de l’année, la plupart des plantes sont épanouies ou sur le point de s'épanouir, elles ne réclament donc que les soins généraux des plantes fleuries ; cepen- dant nous prévenons les amateurs qu'ils doivent cesser les arrosages aux engrais et surtout ceux à la matière fécale dès l’appa- rition des premiers pétales. . En les prolongeant jusqu'à l’épanouisse- ment complet, ils provoqueraient de larges taches sur les pétales et compromettraient la beauté des fleurs. 29 Une couronne mortuaire origi- nale. — Aux funérailles du savant Pasteur, une des couronnes qui à été le plus remar- quée pour son originalité, (si toutefois cette expression peut être employée en cette dou- loureuse circonstance), était entièrement confectionnée en raisin blanc parsemé de grappes noires : elle était envoyée par la ville d’Arbois, célèbre par son petit vin ju- rassien. EE Le commerce extérieur de la France.— Nous extrayons delastatistique officielle, publiée, pour l’année1894, par le Ministère du Commerce, la note suivante : 5. Fruits de table et légumes. — En France, larécolte des fruits,sans égaler celle de 14893, a été généralement abondante. Notre expor- tation s’estunpeu réduite (33,300,000 francs en 1894, contre 36,300,000 en 1893) ; la perte a surtout frappé les pommes, les poires et les noix. Quant à l'importation, elle est passée de 35,700,000 francs en 1893 à. 38,300,000 francs en 1894; l'augmentation provient en grande partie des raisins secs dont les achats sesont sensiblement relevés. Les entrées de légumes verts ou confits se LE MONITEUR D'HORTICULTURE 271 maâiotiennent à leur niveau ordinaire : les sorties sont en progrès. Nécrologie — Nous apprenons le décès subit et prématuré de M. Jules Ricaud, de Beaune, officier du Mérite agricole. S'occupant d'horticultureetde viticulture, M. Ricaud, très connu, avait fondé la Société d'horticulture et de viticulture, organisé un orphelinat horticole à Beaune, découvert et propagé l'application des produits chi- miques à la destruction des maladies cryp- togamiques de la vigne et des arbres frui- liers. C'est un homme aussi honnête que dévoué qui disparait. Nousavonsle regret d'apprendre le récent décès de M. 7. Bause, horticulteur à South Norwood. Londres. M. Bause était avantageusement connu dans le monde horticole comme obtenteur et cultivateur de plantes à feuillage. Nous lui devons l'obtention des premiers Coleus à feuillage coloré et panaché qui firent leur apparition en 1866; mais c'est surtout avec ses gains de Crotons, Draciænas et Népen- thès qu'il acquit une renommée universelle. Ancien chef de culture de la maison Veitch à Londres, il quitta le célèbre établissement de Chelsea pour diriger l’importante maison que fonda, en 1873, M. John Wills, à Anerley, près du Palais de cristal où de nombreux jeunes jardiniers français allèrent s'initier dans l’art de ses belles cultures. Un grand nombre de nos lecteurs se souviennent sans doute de Ja part importante qu'il prit à l'Exposition universelle de Paris en 1878 où tous ses superbes apports de plantes à feuil- lage remportèrent à cette époque un im- mense succès. Après la liquidation de la maison Wills, M. Bause fonda pour son compte un établissement horticole à South Norwood, d’où sont sortis en outre, chaque année, un grand nombre de nouvelles Fou- gères, de Caladium, ainsi que d'autres plantes à feuillage. Etant en relalions commerciales suivies avec nos principaux horticulteurs, sa mort sera vivement regrettée par ous ceux qui l'ont connu et qui ont élé à même d’appré- cier ses lalents de cultivateur. LUCIEN CHAURÉ. N à ncmDÉE SOBRALIA LiNpENI. Cette remarquable et magoifique rouveauté vient de fleurir pour la première fois en Europe, et cela dans la collection d'un Orchidophile anglais, M. Lu- cas à Horsham. D'après la description qu’en fait le Gardeners Chronicle, le Sobralia Lindeni serait la plus majestueuse espèce du genre ; les divisions de ses grandes fleurs sont d’un blanc rosé; le lobe antérieur de la labelle est ondulé, ample, d'un beau cra- moisi veloulé et parsemé de nervures blanches ; ses fleurs ont dn reste beaucoup de ressemblance avec celles du Cattleya Luddemanianu . ODONTOGLOSSUM PRÆSTANS. Ce gracieux Odontoylossum, dont le qualificatif signifie « qui surpasse », est originaire du Pérou septentrional; il fut découvert et importé primitivement par M. Smith, un des collec- teurs de la maison Hugh Low et Cie de Londres, mais ce n'est que ces dernières années qu’il a été répandu dans les cul- tures par les soins de l’Æorticulture interna- tionale, de Bruxelles. Lorsque feu Reichen- bach en fit la description dans le Gurde- ners Chronicle de 1875, il le classa dans la section du genre qui comprénd l'O. odora- tum, VO. gloriosum et VO. nævium, avec lesquels il a beaucoup d'analogie. Nous avons eu récemment l’occasion d'en admirer un exemplaire si bien fleuri dans lacollection de M. Ragot, à Villenoy-Meaux, que nous avons été fort étonné de consta- ter que l'Od. præstans était encore si peu connu, car c'est une espèce qui ne devrait manquer dans aucune collection de serre froide. Cet Odontoglossum est très flori- fère; ses inflorescences supportent dix à douze fleurons de 7 à 8 certimètres de diamètre; leurs divisions sont d’un jaune brun, légèrement teinté de vert et elles sont EVIL + 20, & 272 LE MONITEUR D'HORTICULTURE parsemées de petites macules brunes; ces fleurs exhaleut en cutre un délicieux par- fum et se maintiennent fraiches pendant quelques semaines, deux qualités qui le font encore doublement apprécier. À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE. — Un certain nombre d’Orchidées remarquables ont été présentées à laséance du 24 octobre. M. Mantin avait apporté un merveilleux spécimen de Cattleya Bowrin- giana, aux fleurs bien colorées, ayant neuf inflorescences, supportant ensemble 123 fleurons ; son Cattleya Mantini, hybride des C. aurea et C. Bowringiana, représenté par deux variétés distinctes, aux grandes divi- sions d’un violet pourpré, dont une était particulièrement remarquable par le coloris doré du labelle; le Zælia pumila Luddema- niana, une ancienneet rare variété, distincte du type par son coloris rose pourpré, puis un Cymbidium ensifolium, espèce japonaise, dont les fleurs ont les divisions d’un blanc verdâtre, avec une labelle de mémecouleur rayée de pourpre. Mentionnons aussi ses deux hybrides de Zéæliocuttleya, presque identiques à ceux qu’il avait déjà présentés à la séance précédente, mais des mélis issus cette fois de fécondations inverses. M. Dallé exposait des Vanda tricolor et cærulea, un beau spécimen de Cattleya gigas, des C. aurea, C. Bowringiana atrorubens,V'an- cien C, labiata, autumnalis de Pescatore, des ©. Warocqueana ainsi que le nouveau C!. flo- ribunda, qui nous semble être simplement une belle variété très floribonde du C. maxima. Un amateur présentait, sous le nom de Cypripedium : Mlle Alice Gayot, un métis des C. Harrisiunum et C. Boxalli de provenance anglaise; il devait faire erreur, car cet hybride, d’origine française est issu des C'. Harrisianum et C!. insigne. Sortides Orchidées courantes et la biblio- thèque manquant des principaux ouvrages spéciaux, ainsi que des monographies qui devraient être à la disposition du Comité pour Jes consulter, ce dernier est souventembar- rassé pour juger cerlainsapports.C'étaitle cas d'un Æpiden-drum aux fleurs violettes, qu'un horticuiteur voulait présenter comme une nouveauté, mais qui était simplement l’'Z. Hanbwryi,uneancienneespèce,peurépandue, il est vrai, dans nos collections françaises. O. BALLIF. QC: LES LIS DE L'HINDOUSTAN. L'immense chaîne de montagnes qui traverse ce vaste pays de l’Asie méridionale est très riche en plantes bulbeuses. Le genre Lilium Y est particulièrement représenté par de magnifiques espèces que l’on nerencontre pas assez dans les établissements français, tandis qu'ils sont cultivés en grand parles horticulteurset les amateurs anglais. Quelqüues fortes maisons horticoles de Londres importent chaque année des quan- tités de bulbes qu'elles offrent pendant les mois d’automne aux enchères publiques des salles de vente de M. Stevens et MM. Pro- theroe et Morris. C’est fort regrettable que ces Lis ne soient pas appréciés en France, comme ils le sont en Angleterre, où on les utilise avantageusement pour l’ornementa- lion desserres froides et des jardins d'hiver pendant les mois d'été et d’automne. C’est + ce qui nous a engagé à présenter au Comité de floriculture de la Sociéténationale d’hor- ticulture de France, pour la maison Hugh Low et Cie, de Clapton-Londres, quelques- uns de ces nouveaux Lis; puis, pourlesfaire encore mieux connaitre, nous en avons fait peindre une aquarelle qui représente très fidèlement deux de ces plus belles plantes bulbeuses. | En jetant un coup d'œil sur notre magni- fique chromolithographie, nos lecteurs reconnaitront sans doute que ces Liliacées sont dignes d'occuper une place importante parmi nos plantes d'ornement, d’autant plus que la culture en est très facile. Leurs bulbes sont rempotées enautomne dans des pots profonds et bien drainés, de 0,12 à 0,16 de diamètre, suivant leur force; on emploie un compost formé de bonne terre de gazon, auquel on mélange du terreau de feuilles et du gros sable. En rempotant les bulbes de Lis, il faut avoir soin de les euterrer profondément dans despots qui ne doiventêtreremplisentièrement que lorsque leurs pousses atteignent 0,145 à 0,20 de FIRST PROS TE E MONITEUR D'HORTICULTURE l. LILIUM LOWI._2. LILIUM NEPALENSE hauteur. Ces pots sont alors placés simple- mentsous chässis à froid, à l'abri des gelées; puis, dans le courant de l'hiver ou au prin- temps, une fois qu'ils ont développé des racines, On Commence à les rentrer en serre froide où on les cultivera jusqu'à leur floraison, que l’on peut facilement avancer ou retarder suivant les besoins. Après la floraison, il faut leur donner quelques mois de repos, en les placant sous chässis et à l'air, mais à condition de les préserver des Liciumu (Vilmorin). pluies. Nous ferons cependant remarquer que les bulbes fleurissent bien mieux la première année de leur importation que les années suivantes. La plus belle espèce est le Lis des Neilyher- ries (Lilium Neilgherrense), originaire des Montagnes Bleues, ces contrées de l'Hindous- tan si célèbres par l'extrême salubrité de leur climat et par leurs plantations de thé, de café et de coton. Leurs fleurs en forme de trompette ont les pélales un peu recour- bés en dehors ; elles mesurent de 0®,15 à 0®,20 de longueur, sont odorantes et d’un beau blanc crème. Les tiges atteignent une hauteur de 0®,40 à 1,20 et supportent de une à quatre fleurs. Une autre magnifique espèceest le Zilium sulphureum,nommé autrefois Z. Wallichianum var. superbum, lorsqu'on leconsidérait à tort comme une forme supérieure de ce dernier Lis. C'est une espèce très vigoureuse, dont les tiges atteignent de 1",20 à 1®,60 de hau- teur; elles supportent plusieurs énormes fleurs d'un blanc d'ivoire et colorées de jaune soufre à l'intérieur. Le ZLailium Henryi est aussi un des plus beaux Lis dont l'introduction del'Hindoustan ARS LE MONITEUR D'HORTICULTURE 273 est encore assez récente. Lors de sa décou- verte, il fut premièrement annoncé comme élant une superbe variété jaune orange du Lilium speciosum; mais il a été reconnu dès lors que ce lis était une espèce distincte, dont le port avait beaucoup d'analogie avec le L. speciosum, d'origine japonaise, mais qui différait complètement avec lui au point de vue des coloris. Le Lilium Nepalense, aux fleurs d'un beau Jaune avec un reflet verdätre et admirable- ment colorées de pourpre violacéau centre: puis le Zilium Lowi, dernière nouveauté dont les charmantes fleurs blanches, en forme de cloche, sont maculées de pourpre violacé à l'intérieur. Ces deux derniers Lis, qui sont si fidèle- ment reproduits sur notre chromolithogra- phie, sont également les espèces les plus à recommander pour laculture en pot. O. Bazuir. EE LES PLANTES DE SERRE (Suite) BILBERGIA Les Bilbergiu sont des plantes épiphytes qui demandent peu de nourriture; on les cultivera donc sur des rocailles, des troncs d'arbres, ou dans des pots contenant le la terre de bruyère fibreuse grossièrement concassée, mélangée de fragments de char- bon de bois, de mousse ou de sphagnum. Pendant la période de repos, on les con- servera en bonne serre tempérée, peu hu- mide. On favorisera la reprise de la végéta- lion par une bonne chaleur maintenue hu- mide par de fréquents bassinages, en veillant à ce que l'eau ne séjourne pas trop long- temps dans le cœur des plantes. Le B. Baraquiniana, originaire de l'Ama- zone, peut atteindre 40 à 50 centimètres de hauteur, les feuilles. armées, sur les bords, d’épines rouges, sont vert clair et transversalement panachées de rayures blanches. La tige florale, au-dessusdes brac- tées roiges, est blanchätre. PB. marmorata, à feuilles vert foncé macu- lé de rouge brun: fleurs en panicules, dé- passant de beaucoup les feuilles, de couleur > 4 | & : RE ES rh ep le MECS LI v st + à "A v ble] €! = gén … La L mi dé à > a - FT ds t ”” À + 914 LE MONITEUR D'HORTICULTURE bleu foncé à calice vert. Grandes bractées oblongues, feuillues, écarlate. B. miniata rosea, üge florale blanchâtre ; fleurs roses; bractées larges, oblongues, lancéolées, rouge pointillé de bleu, et recouvertes de poudre farineuse. B. Moreliana, feuilles longues, zonées transversalement de blanc et armées de quelques épines; fleurs en longues grappes, garnies de larges et longues bractéesroses ; la dernière est violet foncé. B. sphacelata, es feuilles, longues de O m. 80 à 1 mètre, forment une splendide couronne, du milieu de laquelle sort une tige de fleurs roses, munies de bractées vcr- dâtres ; originaire du Chili. B. thyrsoidea, les feuil'es, bien que vert clair, sont légèrement glauques ; les bractées et les fleurs sont rouge: (Rio-Janeiro). B. Liboniunu, feuilles vert mélaliique, en gouttière; épi souple de 6 à 10 fleurons à calice rouge, corolle bleu foncé. B. Leopoldi, feuilles zonées de blanc, fleurs en grappes pendantes, garnies de bractées roses et rouges. (Brésil.) B. rhodocyanea où fasciatu (Brésil), feuilles marquées sur les deux faces de bandis larges, alternativement vert clair et vert foncé, fleurs roses et bleues, en épi conique, à brectées roses. B. Amæna, de l'Amérique méridionale, à feuilles rubanées; grappes garnies de brac- tées roses et de fleurs vert jaunâtre el bleues à la partie supérieure. B. Quesneliana, à grandes feuilles anne- lées de macules blanches ; l’inflorescence est un épi cylindrique de bractées obluses, imbriquées, d'un beau carmin, mouchetées de blanc; les fleurs sont violet foncé à leur extrémité. B. pyramidalis, à grandes feuilles, rappe- Jant un peu l'Ananas;: inflorescence cylin- drique, garnie de bractées pourpre v'olet. (Brésil. B. viridiflora, Vinflorescence est une lon- gue grappe de fleurs vertes, pédonculées, pendantes ; le bas de la hampe porte des feuilles bractéiformes de couleur carmin. Le (A suivre.) JAG. CHOIX PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS ET LÉGUMES MISES AU COMMERCE EN 1895 (1). Par MM. Haage et Schmidt, horticulteurs grainiers à Erfurt (Allemagne). Ilest peu ou pas de jardins qui ne pos- sèdent aujourd hui le Begonia semperflorens : Vernon, qui rend de si grands services par fi, N { {( “) ) f —\ GT. a QL ) D € NU REA | € 0 M; A ET DS BEGONIA SEMPERFLORENS ATROPURPUREA COMPACTA sa vigueur, le beau coloris rouge pourpre de ses fleurs, la teinte pourpre de son feuillage et labondance de sa floraison. Certains lui reprochent sa hauteur, 30 cen- ümèires environ ! Eh bien ïls seront satisfaits par la nouvelle variété qui fait son apparilion: le Pegonia semperflorens atropurpurea compact à conservé tous les mérites de l’ancienne, et il forme, en plus de belles petitestouffes bien arrondies, ne s'élevant pas à plus de 10 à 15 centimetres. Pour obtenir cette nouvelle variété, ül faudra la semer a premier prinlemps en serre où sur couche ch:ude, repiquer le plant en terre légère, ‘ sabl: use ou sde brayère en attendant la mise en place en juin; pour lacon-erver, on bouturera les vieux pieds et'on coriservera les boutures, l'hiver. sous chàssis ou en serre froide. Les Eupatoires sont de vieilles plantes originaires de l'Amérique septentrionale, dédiées à Mithridate Eupalor, qui viennent admirablement dans nos cultures, pourvu qu'elles aient une bonne terre profonde, légère et humide. On les emploie surtout pour les massifs de parcs cu de grands (1) Descriptions des obtenteurs. DT TR CP ET sr Éd: LE MONITEUR D'HORTICULTURE | na d Cde. a be PLAT" ut 275 NÉ Jardins. Coupées, les fleurs sont utilisées | strié sur fond blanc, que se distingue des pour confectionner des bouquets. Le nouvel £upatorium introduit de l'Uruguay. C’est un arbuste ou arbrisseau frules-ent relativement louffu, serrulatum est EUPATORIUM SERRULATUM à rameaux vigoureux; les feuilles, vert gai, sont dentées en scie, les fleurs, en corymbe, au sommet des tiges, sont rose pourpre. Ce sera, par suite de sa cullure facile, une pré- cieuse acquisition pour la garniture des serres froides pendant l’hiver,et il rendra de grands services aux fleuristes pour Ja fleur coupée à cette époque de l’année où elle est rare. La muitiplication se fait par semis au printemps et à l'automne, en hivernant, ou par la division des pieds au printemps et à l'automne. IPOMCŒA HÉEDERACEA MARMORATA CiÆELESTINA C'est par son coloris bleu. marbré et | autres Volubilis à feuille de Lierre le nouvel lpomwa hederarea marmorala celestin«. Semis sur place en mai ou sur couche en avril, bonne exposition. La culture de l'Helianthus curumeri olius, un Soleil à feuilles de Concombre, a pris depuis quelque temps un très grand déve- loppement. Outre le parti que l’on peut en tirer pour corbeilles au milieu de plates- bandes, on en cultive des champs entiers pour la fleur coupée qui, par suite de l’abon- dance de son rendement, trouve facilement un écoulement rémunérateur sur les marchés aux fleurs. Le nouvel Æelianthus cucumerifolius : Stella HELIANTHUS CUCUMERIFOLIUS : STELLA est identique par son feuillage à l’ancien. Son amélioration consiste dans sa plus grande vigueur et dans ses fleurs de forme étoilée, plus amples, qui atteignent de 7 à 9 centimètres et qui sont coloris Jaune très vif à disque noir. Le semis se fait au printemps, sur couche, ou sur place dès avril, la floraison commence au mois de juin. Exposition chaude et de préférence sol humide. Une plante, peu répandue assurément, est le Leplosyne. On n'en connait guère que deux variétés, le Z. calliopsidea, originaire de la Californie méridionale et le Z, maritima d’un venant sur les côtes californiennes. TS “ RS 1. « w » À CAR AN, Les fleurs sont d’un beau coloris Jaune | d'or; le feuillage est finement découpé. La nouvelle variété qui vient s'ajouter aux deux aulres sous lenom de Zeptosyne qi- LEPTOSYNE GIGANTEA (en fleurs) gantea est de même origine, et d’une végéla- tion très vigoureuse. Semée de benne heure, au printemps, sur couche et mise en place dès que le temps le permettra, elle donnera de fortes tiges de 6 | à 8 cent. d'épaisseur et de 1,20 à 1,50 de LEPTOSINE GIGANTEA (sans fleur) hauteur supportant de larges couronnes de feuilles nombreuses, finement découpées ou laciniées et d’un vert clair. Sous le climat de Parisil faudra hiverner en serre froide et les transporter la seconde année en plein air; les tiges atteindront une épaisseur de 10 à 12 cent. et une hauteur de 2 mètres à 2 m. 1/2, elles se couvriront de belles fleurs jaunes, pareilles à celles du Soleil à fleurs simples. LE. MONITEUR D’'HORTICULTURE DÉMEN 3! 4 " D MO à x, PEN EN PA lp: Dans les régions plus chaudes, les semis è pourront fleurir la première année à l’ar- ï rière saison; même sans fleurs, ces plantes i sonttrès décoratives par leurfeuillage orne- M mental et présentent un aspect tropical; 4 les feuillesinférieures, en se fanant,restent suspendues à la tige et lui donnent une cer- taine analogie avec quelques Palmiers. (A suivre.) Par M. Charles Baltet, répiniériste, à Troyes (Aube), Poire : Æva Baltei. Variété issue de la Williams (semis Tourasse). L'arbre est vigoureux d’un bon port; le fruit, de première grosseur, a l’ampleur de la Duchesse, le coloris est jaune citron, carmi- né à l’insolation ; chair fine, blanc de neige, fondante, juteuse, sucrée; maturité fin sep- tembre. BRuGNON : Zarly Rivers. Fruit gros, rouge violet pourpre, chair fine,eau sucrée, mü- rissant vers le 15 août. Licas : Corinne. Fleurs amples, coloris rubis lilacé, nuancé carmin. JEAN KATY. ARCHITECTURE PAYSAGISTE (Suite) CHAPITRE IV THÉORIE DE L'ART PAYSAGER. — L'ÉCOLE ANCIENNE. — L'ECOLE MODERNE. L'art paysager a pour objet d'embellir les alentours de nos habitations et les prome- nades publiques de nos cités par la repro- duction flattée des scènes empruntées à la nature. Infiniment variée dans ses détails, belle malgré ses imperfections, mais inhabile à se parer.elle-même, la nature a fourni dans tous les Siècles de grands modèles aux arts. C’est en elle que les peintres et les sculpteurs ont puisé leur plus sublimes inspirations, et ceux qui ont su la comprendre et la poétiser sont devenus immortels. Nous employons à dessein le mot poétiser, car l'œuvre de l’ar- tiste, qu'il soit peintre ou architecte de jar- dins, doit être plus qu’une fidèle traduction, plus qu'une copie ornée; nous la définirons ainsi « uné imitation spiritualisée ». Il faut à qu'une pensée, éprise d'idéal, circule à tra- | vers la matière, se substitue à son inertie, l’arrête dans ses exubérances, accentue ses côtés piltoresques, distribue avec art la lumière et l'ombre, associe avec science les _ couleurs, et, sans laisser de traces trop évidentes de son passage, établisse partout l'ordre et l'harmonie qui distinguent les - créations de l'esprit de celles du hasard. On a souvent comparé l'architecte de _ jardins au peintre de paysage, et, en effet, leur œuvre se côtoie sur un certain espace? . Mais comme le rôle de l'architecte s'étend au delà! Tous deux ont à combiner et à _ dessiner les scènes qui doivent entrer dans _ leur composition; mais, quand la tâche du peintre est remplie, celle de l’architecte commence à peine. C'est au moment où _ celui-là se repose, que celui-ci doit faire _ appel à toules ses connaissances el à toute _ son énergie pour centupler sur le lerrain le tableau qui tient sur un mètre carré de papier, tracer les contours exacts de chaque objet, modeler le sol, reproduire les divers coloris du plan par la combinaison de végé- taux variés et d'eau savamment distribuée, donner un corps aux visions entrevues dans les rêves qui ont accompagné l'étude du projet. Pour réussir dans cette tâche, il faut allier à l’art du peintre la connaissance du _ jardinier, la science du botaniste, du géo- logue, du chimiste et de l'ingénieur. Considérons en effet, sur quels objets disparates, l'architecte paysagiste aura à _ porter son érudition. __ Sans être ce que dans le langage courant on appelle un peintre de talent, il est néces- saire qu'il possède suffisamment l’art du dessin pour composer ses plans d’une manière agréable. La combinaison harmonieuse des couleurs doit lui être familière. La connais- sance des plantes lui est indispensable, et _ par le mot connaissance, nous n’entendons pas seulement la nomenclature et le facies, mais également les notions qui s’appliquent aux conditions de vie de chaque individu. È La composition du sol étudiée au point de vue de la végétation, le choix des engrais appropriés au terrain sont pour lui des questions de première importance ; enfin Ja k 14 f: science d'ingénieur trouvera un utile emploi dans les divers travaux d'exécution, les plans des édicules d'ornement, les drainages, les canalisations, les murs de soutènement. Est-ce tout ? Non certes! Car ce qu'il doit connailre avant tout, ce sont les règles spéciales à son art et les principes fonda- mentaux sur lesquels s'appuie l’architec- ture des jardins. De ce que l'architecture des jardins jouit d'une grande liberté dans ses compositions! il ne faudrait pas supposer que sa fantaisie doive être son unique rève ei son goût son seul guide. « Le désordre et le caprice, dit de Gérardin, ne sont pas plus suflisants pour composer un tableau sur le terrain que sur la toile. » Le paysagiste, qui aurait la préten- ion de produire une œuvre sans l'étude préalable des règles de l’art, se trouverait dans la même situation que l'inventeur du style et, malgré tous ses talents, dans un état d’infériorité manifeste vis-à-vis de ceux qui ont profité des leçons, des exemples et des fautes de leurs prédécesseurs, Les principes de l’art paysager ont été formulés au fur et à mesure que les préceptes se sont dégagés de l’œuvre du maître et la composition de la méthode s'échelonne sur un cycle de près de deux cents ans. On peut diviser sa genèse en deux périodes distinctes. La première s'étend depuis la création du style jusqu’au commencement du x1x° siècle, la seconde est encore ouverte. La première période fut marquée par l'intransigeance à l'égard du style régulier et les tâtonne- ments. L'art naissant est encouragé par ses triomphes, il cherche avec frénésie sa voie à travers un domaine encore inexploré. Les paysagistes anglais se distinguèrent alors par leur habileté à se diriger, sans autre guide que leur goût, vers le beau et le vrai. Mais celui qui marque avec le plus d'éclat cette période de début par son aptitude à utiliser les découvertes déjà faites et en dé- gager les préceptes de l'art, fut, sans contre- dit, le Marquis de Gérardin qui peut être considéré comme le chef de l’école ancienne. Dans son livre de la « Composition des paysages », il jeta les bases de Ja méthode une” cob.r sh ré” 278 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 0, paysagère d'une façon magistrale. Voici un rapide apercu de ses théories qui eurent alors un grand retentissement, et sont en- core aujourd’hui d'un haut enseignement : 1° De l’ensemble. « L’objet essentiel est de commencer par bien composer le grand ensemble et les ta- bleaux pour l'habitation, de tous les côlés où se dirigent les principales vues. « Tous les objets qui peuvent être aper- çus du même point doivent être subordon- nés au même tableau, n’être que des parties intégrantes du même tout, et concourir par leur rapport et leur convenance à l'effet et à l’accord général. « Avant de mettre la main à l’ouvrage commencer par bien connaître le pays qui vous environne; choisissez les fonds et les lointains les plus intéressants; voyez à con- server soit en constructions, soit en planta- tions déjà faites, tout ce qui pourra entrer dans la composition de votre tableau; en- suite, faites une esquisse dans Jaquelle vous composerez les devants d’après les fonds donnés par le pays. « Le principe fondamental de la matière, ainsi que de l'effet pittoresque, consiste dans l’unité de l’ensemble et la liaison des rapports; vous ne pouvez jamais vous bien approprier les fonds du pays, qu'autant que votre terrainintérieursera bienfonduetpour ainsidire amalgamé avec leterrain extérieur. La moindre séparation ferait tache on ra- ture dans le tableau. Pour éviter celles que. pourrait y faire la ligne de clôture, vous avez la ressource, soit des fossés remplis d’eau, soit des fossés ordinaires avec palis- Sades à pointes dont la hauteur n'excède pas le niveau du terrain, ou bien vous pou- vez faire construire vos murs en contre-bas. « Tout tableau a besoin d’un cadre pour attirer les regards; le cadre du tableau sur le terrain est produit tout naturellement par son avant-scène, ou les masses de devant. « Sans des plans bien disposés pour vous approprier et meltre dans un juste effet de perspective, les lointains que vous vous sc- rez choisis dans le pays, sans un cadre ou avant-scène, dont les masses vigoureuses, en faisant fuir tous les plans subséquents, ainsi que les lointains, vous rendent l'effet et l'accord d’un paysage agréable: jamais vous n’obtiendr2z d'effets vrais ni de transi- tions naturelles avec vos différents points de promenade. » E. DENY et C. MARCEL, Architectes-Paysagistes. (A suivie) CULTURE PRATIQUE DES ERICAS AUX ENVIRONS DE PARIS Parmi les familles qui composent lerègne végétal, il en est peu qui peuvent rivaliser sous le rapport des charmes et de la beauté avec cette belle famille des Ericacées et no- tamment avecle genre Zrica, qui lui a donné son nom, et à la cullure duquel nous con- sacrons cette note. L’éloge de cette admirable famille n'est plus à faire : depuis fort longtemps déjà nos ancêtres en ont parlé et dit tout le bien qu'ils en pensaient. Au point de vue spécu- lalif, elle parait être la digne sœur de la famille des Orchidées qui, de nos jours, jouitaussi d’une grande vogue, mais qui, au point de vuerémunérateur, est loin d'égaler'a première, car elle exige toujours une immo- ilisation de capital très élevé, souvent trop élevé pour nous encourager dans cette voie. Comme je viens de le dire, la famille des Ericacées offre de très grands intérêts à l’horticulture, et aujourd'hui on cultive presque toutes ses espèces qui, maintenant, sont bien acclimatées chez nous. La main de l’homme semble, encore une fois, avoir maîtrisé la nature; elle a été chercher au delà des mers ces miniatures qu’elle a acclimatées ici et qui sont, pour lui une source de profit inépuisable, car leur culture, bien comprise par différents hor- ticulteurs émérites, a été la cause de nom- breux gains qui ont toujours contribué au progrès de l’horticullure en général et au profit du cultivateur en particulier. L'époque de l'introduction de ces plantes est presque impossible à déterminer; ce- M pendant, d’après certaines recherches, elle remonterait au commencement de ce siècle, … etil parait qu'à ce moment elles ont été l'objet d’une telle vogue, que, quelques LE MONITEUR … années après, on en comptait déjà plus d'une centaine de variétés provenant des … semis que les cultivateurs du temps pre- _ naient goût à faire. _ Quant au point devue géographique elles sont, pour la plus grande part, originaires - de la partie extra-tropicale de l'Afrique ou … région du Cap de Bonne-Espérance, Cette région est la mieux définie et la mieux dé . terminée, c’est aussi la patrie de tous ces de Dés dd. FTAN PU Lg Z- + : rt Protea. Selago, Brunia, Pelargonium, Oxalis, _ etc., etc., dont les espèces, aussi nom- breuses que variées, font l’ornementation _ de nos serres et de nos orangeries. La flore du Cap est aussi 1ne des plus remarquables autant par l'élégance des _ formes et la variété des espèces frutes- _ centes qu'elle produit, que par la grandeur des arbres qui ornent sa végétation. Cette région est peut-être celle qui nous a fourni le plus grand nombre d'arbrisseaux et ar- _ bustes intéressants que nous cultivons dans nos jardins d'hiver. La famille des ERICACÉES se divise en trois tribus bien distinctes : 4° Celle des EkRiciNéEs (ovaire libre, an- thères aristées) qui comprend les genres Andromeda, Arbutus, Arctostaphylos, Blærica, Camarostaphylis, Calluna, Clethra, Enkyan- .… thus, Epigæa, Erica, Gaultheria, Lyonia, Men- zieziu, Pernettya. Noas trouvons dans cette tribu le genre Erica, qui fait le sujet de ce travail. 2° Celle des RnoDODENDRÉES (ovaire libre, anthères multiples) : Azalea, Bejaria, Kal- mia, Ledum, Rhododendrum, Rhodora, Loise- leuria, Leiophyllum. Cette tribu offre de très grands intérêts à l’horticulture, car elle secompose en grande partie d'espèces commerciales. 3° Tribu des VAcciNIÉES (ovaire soudé au calice): Gaylussacia, Macleania, Oxycoccos, Pentapteryqium, Thibaudia, Vaccinium. Une bonne partie de ces plantes onttrouvé en Europe une patrie adoptive; en Bel- gique, Gand; en Angleterre, Chelsea; en Al- lemagne, Hambourg, sont des centres de production très renommés pour ces genres de végétaux. Mais on peut aussi ajouter que nous avons, à Vincennes et à Montreuil, des éta- Aer à | D'HORTICULTURE 219 blissements horticoles qui ne le cèdent en rien à ceux de l'étranger; on y élève ces plantes par milliers; elles y acquièrent une végétation luxuriante, le milieu leur étant favorable, et on ne saurait trop louer les intelligents horticulteurs qui ont su mettre cette circonstance à profit. (à suivre) Albert GRIESSEN. CONNAISSANCES UTILES Mastic arboricole J. Coutant. — Un de nos plus intéressants conférenciers horticoles, en même temps grand amateur d'arboriculture, M. le D' J. Coutant, nous communique la recette d’un mastic à greffer qu'il emploie depuis longtemps et qui Jui a donné les meilleurs résultats. FORMULE GANDOR TE C7. 500 gr. à O0f.75leki Cire végétale ou suif deneutr 1 100 4 » — Ocre rouge ou jaune. 500 0 35 — Huile de lin cuite... 200 1 50 — Alcool à brûler ou esprit de bois.... 150 gr. à 250 gr. 2 » — 1k450 pour 1f.20env. Faites fondre doucement le galipot dans une casserole sur un feu très doux; quand tout est bien fondu, passez à travers un linge très clair. Remeltez sur le feu avec la cire ou le suif. Aussitôt la fusion complète, retirez du feu, ajoutez l’ocre, et si vous vou- lez avoir une couleur foncée, meltez 25 à 30 grammes de noir de fumée. Agitez longtemps avec un bâton, pour qu'il n’y ait pas de grumeaux ; alors, versez l'huile de lin cuite, remuez de nouveau, pour avoir un mélange bien homogène ; c'est le mastic à chaud, en effet, il devient assez dur en refroidissant, et on doit le chauffer légèrement pour l’employer. Si on veut du mastic à froid, il suffit, après avoir bien mélangé l'huile, d'ajouter 150 grammes d’alcool ou d'esprit de bois pour la saison d'élé, ou 250 grammes pour l'hiver, On agite toujours, Jusqu'à ce que le produit soit presque froid et déjà un peu épais ; alors, on le coule dans des pots ou des boîtes en fer-blanc, et on le conserve bien bouché. +, ns ve ne En à 4 Rs "© 21. 4 280 LE MONITEUR D’HORTICULTURE On se sert du mastic à chaud ou à froid pour les greffes en fentes et pour toutes les plaies un peu fortes des arbres et arbustes; il sèche en deux jours s’il est à froid, et immédiatement s’il est à chaud. Re CORRESPONDANCE. UN MOT ENCORE A PROPOS DE LA POIRE « CALEBASSE A LA REINE » Monsieur le Rédacteur en Chef, Certains de vos lecteurs vous sauront gré d'avoir reproduit la note relative à la Poire « Calebasse à la Reine » parue dans un jour- nal belge, note qui est le complément de la description de cette variété faite par moi dansle Moniteur d’ Horticulture, n°. du 25 sep- tembre: 1895. Aujourd’hui, attendu le nombre consi- dérable et toujours croissant des variétés fruitières, il est on ne peut plus utile de faire connaître ces espèces de haute valeur, relativement peu nombreuses, celles-là, qui donnent satisfaction entière à ceux qui les cultivent. Cependant, il semble qu’en plusieurs endroits, l’auteur de la note citée plus haut, est, au cours de sesobservations, tombé dans la confusion. Il est probable que sa promenade à traversles vergers des communes de l’ouest du Hainaut à eu lieu alors que déjà les poiriers ne portaient plus leurs fruits. Dans la plupart des communes qu'il a visitées, les villageois cultivent sous le nom de « Calebasse » un poirier bien connu, c’est le « Beau-Présent » où « Épargne ». Gelte variété fertile est d'une très grande vigueur, et ses très bons fruits mürissent en effei dans le courant de juillet et d'août. Évidemment le « Beau-Présent », la «Cu- lebasse » des paysans du Hainaut e:t une ‘variété de verger, précieuse et lucrative; mais je ne ‘crains pas d'affirmer qu'elle est inférieure à la véritable « Culebasse à la Reine ». La fertilité de celle-ci n’est certai- nement pas plus grande que celle du « Beau-Présent » ; néanmoins sa vigueur est un peu moindre, et son fruit incomparable- ment supérieur en beauté, en volume et surtout en qualité ; de plus, la maturité, qui arrive en septembre et non en juillet-août, se produit à un moment où les #rès. bonnes poires sont assez rares. Un mérite bien appréciable pour un arbre de verger et que possède la « Cale- basse à la Reine », c'est que ses fruits, étant fortement attachés, résistent à l’action des vents et tombent rarement avant la cueil- lette. En résumé, afin d’éviler toute erreur, je conseille aux planteurs qui voudraient cul- liver Ja véritable « Calebasse à la Reine » de s'adresser à un pépiniériste des environs de Lille ou de Tournay (Belgique), et, pour plus desécurité encore, bien spécifier que c'est la variété obtenue et cultivée dans cette dernière ville qu’on désire. Veuillez excuser la longueur de ma lettre; mais la question était assez impor- tante pour motiver ces explicalions, et je connais trop l’intérèt que vous portez à l’arboriculture fruilière pour douter un seul instant qu’elle trouve place dans votre publication. Veuillez agréer, etc. Alphonse Dacuy. ke BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES REÇUS Compte rendu des travaux du service du Phyl- loxera (années 1890 à 1894) publié par lé Ministère de l'Agriculture, Ouvrage contenant les rapports, lois, décrets, arrêtés et circu- laires ministérielles, relatifs au Phylloxera ainsi qu'une carte, des contrées de la France où la présence du Phyllosera a été constalée. D'après le rapport général du Directeur de l'Agriculture, il appert qu'en 1894, il y avait en France 663,214 hectares replantés en cépages américains el que la récolte totale du vin a été de 39,366,789 hectolitres. PETITE POSTE M... à Dijon : Après les gelées, on coupe les tiges des Cannas, et par un bon temps, on arrache les tubercules qu'on laisse bienressuyer à un courant d'air dansun local abrité, ensuite on les conserve dans un endroit très sec, et bien exempt d'humidité, sur " les tablettes d'une serre ou même dans un tonneau ou une caisse remplie de cendres, de sable sec ou de sciure de bois, le tout à l'abri de l'humidité, On a déjà indiqué bien desmoyens pour détruire les nids de fourmis, mais aucun,croyons-nous, n’est « radicalement efficace : on peut verser sur la four- milière de l'eau bouillante, de l’eau dans laquelle on a ajouté du pétrole, du sulfate de cuivre, du savon noir, ou autres acides ; on parvient à les éloi- M gner, mais difficilement à les détruire. ER Pete NN LIU se =. CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture. ‘4 a bourg. Le Canna : Gaillaume-François, ES - décembre Jean-Ernest Chauré. — È Slapelia : OfLo Ballif. -- Le Dahlia-Cactus « Ni 11 horticoles : des feuilles du Céleri (Tephritis heruclei)], E, Decaur. — Bibliographie, Empereur, — Stape Papaver a GRAVURES Noms : Dahlia Cactus : PAL) coca. — Stapelia albicans. — . moutana, "A Distinction honor | äveCune vive Satisfaction que M. P. Girard, professeur à l'Institut agronomique, qui a . UCCupé le poste délicat de chef du cabinet, pendant le séjour de M, Gadaud à l'Agricul- . (üre, vient d'être nommé chevalier de Ja i Légion d'honneur. > Ceux quiontété a même de voir à l'œuvre - M, Girard, aussi travailleur que modeste, ; applaudiront, comme nous, à celle haute - récompense Justement méritée. | me _ Roses nouvelles mises au com- merce en 1895. Par MM. Lévêque et fils, rosiéristes à Ivry-sur-Seine. — Thés, M Corvasier : fleur grande, pleine, globu- leuse, coloris cuivré jaune brillant, — Jyme Henry Graire, coloris jaaine chamoiïs, ombré “derose ou carmin clair. — Me Marie Louise Oger, coloris blanc lacté,ombré jaunâtre. — Hybr. remont. Comtesse de Ganay. Meur grande, Sobuleuse, rouge eramois: ombré Carminé. — Comtesse de Mercy d'Argentau, fleur grande, rouge ponceau nuancé brun amoisi. — /obert Lebaudy, fleur grande, “ermillon nuancé Pourpre, ombré de brun. = Delle Vichysoise (Pol Yantha), fleurs en Ccrymbe de 20 à 30 environ, coloris blanc, rose ou rose clair, Originaire de Vichy où elle est cultivée pour garnir les murs. ; 25 NOVEMBRE 1895. Distinctions honorifiques, * merce en 1895. Les Chrysanthèmes au Jardin des plantes. Un monument - d’eucouragewent pour lPindustrie nationale à Paris, Epilogue Les Chrysanthèiues à leurs rose * vation hivernule des Fuchsias en pleine terre. Nécrolo zie : Lucien Les plantes de Empereur ». Otto en fleurs, fruits et légames, mises au Commerce eu 1893 (Suite) : (Suite): E. Deny et C. Marcel, — Chrysanthemum arborescens var. floribuudum (Brt) : £. } Les Chrysanthèmes à l'Exposition de Paris, Lucio. DaQUM. — Polygonum orientale pumilum album, Au Ministère de l'Agriculture. — fique. — Nous apprenons odféét hé" ii > Ÿ va yat , LE MONITEUR D HORTICOULTURE 34 SOMMAIRE Roses nouvelles mises au com- à Francois Quesnay. La société de l'Exposition fraitière de Saint-Péters- Pâle et rose Pauaché, Conser. Chauré. — Les travaux du mois de (Stit+}, Æ :himaas, Jag. — Le genre Ballif. — Choix Parmi les nouvenutés Jean Katy, — Architectnre des jardins .— Lettres La Mouche serre — Eutomologie horticole : Les Catalogues reçus lia tsomoensis, — Stupelia seylla. — Stapelia verru- ‘ — Tupa Par MeY'eJ, Schwartz rosiériste, 7, route de Vienne à Lyon, — Cérés{thé), fleur grande, pleine, couleur crème a centre éclairé d’au- rore et de ros2 de Chine (4) À 4 Les Chysanthèmes au Jardin des Plantes. — Pour Jes aäMaleurs de cette fleur, actuellement Je Jardiu des Plantes vaut bien un Voyage; ils admireront Jà une des plus importantes colections existantes el pourront se faire une idée du nombre des variétés qui sont en Cullure, Le savant professeur administrateur, M. Max Cornu, s'est attaché à faire suivre, Par ses chefs de culture, cette plante, et, un classement suivi depuis plusieurs années permet de connaitre Jes avantagesetles défauts de loules ces variétés. GK Un monument à Francois Quesnay. La commune de Méré près Monifort-['A- maury (Seine-et-Oise)ouvre, Sous le patro- nage de MM. Frédéric Passy, Léon Say, Allain le Canu, etc., une Souscription pour élever un monument à « François Que:nay, chirurgien-médecin de Louis XV. Protec- leur passionné et Pérsévérant de l'Agricul- ture qu'il a voulu affranchie », ete. ele. Les souscriptions sont reçues chez M, J. Allain, trésorier, à Galluis (Seine-et-Oise). la végétation le La Société d'encouragement pour lindustrie nationale à Paris ouvre les concours suivants pour 1896 : — So Prix de 3.000 fr. Pour la reconstitution des vi- gnobles sur les terrains calcaires crayeux s 6° Prix de 1,500 fr. Pour l'introduction, dans (1) Descriptions des obtenteurs. 19 282 les grandes cultures, d'une nouvelle plante fourragère vivace ; 7° Prix de 2.000 fr. pour les meilleures études sur la culture de la vigne dans les diverses régions de la France et de l’influence des fumiers et des procédés de vinificalion sur la qualité du vin ; 8 Prix de 2.000 fr. : pour la meilleure étude sur les maladies du cidre et les moyens de les pré- venir et de les arrêter dans leur développe- ment. >) Épilogue de l'exposition fruitière de Saint-Pétersbourg. — En souvenir de l'exposition fruitière de Saint-Péters- bourg de 189%, lé Gouvernement russe a conféré, à nos nationaux, les distinctions honorifiques suivantes : Ordre de Sainte- Anne, 1" classe, à M. E. Tisserand, Direc- teur de l'Agriculture. 3m classe, à M. Henry de Viimorin, premier vice-prési- dent de la Société nationale d'Horticul- ture de France. Ordre de Suint-Stanislas. {re classe à M. Max. Cornu, professeur au Muséum ; et M. L. Vassilière, inspecteur général de l’agriculture: = 2° casse à MM. Max. Bou- card, ancien chef du cabinet de M. Viger : et H. Martinet, commissaire adjoint. gme classe à MM. L. Dabat, chef du cabinet du Ministre de l'Agriculture; Teissi-r, ancien secrétaire du Ministre ; Nanot, Direc- teur de l'École d’Horticulture de Versailles : Honoré Defresne, vice-président de Ja Société nationale d'Horticulture: Abel Cha- tenay, secrélaire général de la Société na- tionale d’Horticulture et A. Barbier, pépi- niériste à Orléans. Détail assez curieux : c’est le Cabinet de M. Viger qui a soumis ces propositions, l'an dernier, et il est rentré Juste à temps pour les recevoir. Sans contester en rien les mérites des distinqués, on restera surpris de n'y pas trouver quelques noms d’exposants. GE Le Canna : Guillaume François, qui vient d’être obtenu par M.E. Sahut, de Mont- pellier, est donné comme étant à fleur très grande, bien ouverte avec un coloris marron clair bordé or. oo a —————— LE MONITEUR D’'HORTICULTURE Fa Les Chrysanthèmes à fleurs rose pâleetrose panaché.— Depuisquelques Jours, on peut voir sur les petites voitures des fleuristes de Paris des fleurs deChrysan- thèmes rose pâle et rose panaché, ayant quelque analogie avec des fleurs d'OElllet ; nous avons eu la curiosité d'en acheter pour en avoir le cœur net et nous avons reconnu que ce sont tout simplement des fleurs blanches ordinaires teintes à l’aniline. | Nous ne saurions trop mettre les acheteurs en garde contre cette nouvelle supercherie. Conservation hivernale des Fuch- sias en pleine terre. Un de nos abonnés nous signale, en nous demandant s’il est connu, le procédé suivant pour con- server les Fuchsias l'hiver. A l'approche du mauvais temps, on coupe les tiges des Fuchsias à cinq centimètres environ @u sol et on recouvre les pieds d’une bonne couche de feuilles très sèches; on les découvre lorsque les gelées ne sont M plus à craindre, et ils repartent comme si de rien n'était (sic). F On peut toujours en essayer. 9 des chefsde l’établissementhorticoleluxem= bourgeois Soupert et Notting vient de. mourir le 2 novembre. 4 Né le 11 février 1825 à Bollendorf, M. P. Notting se destina par la suite à l'horticulture et eut à supporter des débuts très dûrs. | En 1845, il entra comme ouvrier dans la maison dent et en 1855, avec quelques économies et une grande expérience, il fondait, avec M. J. Soupert, l'établissement aujourd’hui connu du monde entier, qu'ils de nouveautés, L'affabilité du caractère de CI Notting le fera regretier de tous ceux qi étaient en relations avec lui. LucIEN CHAURÉ. DEEE LE MONITEUR D'HORTICULTURE 283 1e RRPESUX DU MOIS DE DÉCEMBRE JARDIN FRUITIER On coupera les boutures de vigne, on les - liera en petites boltes et on les placera le - pied dans l’eau pour provoquer le déve- Joppement des racines, en ayant soin de À changer l'eau tous les quinze jours, ou _ moins souvent si on y ajoule un peu de . poussière de charbon; Ja plantation se fera fin avril. Au cas où on ne voudrait pas leur faire subir celte opération, on fera les bou- tures en pleine terre dès maintenant. Les arbres élant complètement dégarnis de leurs feuilles, on apercevra les nids de HE: chenilles oubliés, on recherchera surtout L les bagues d’ ps qu'on devra brûler. É On continuera les plantations des arbres fruitiers s'ilne gèle pas. On enterrera les a” figuiers ou on les empaillera, on coutinuera … Ja taille des arbres fruitiers à pépins. L. On raclera la mousse et les vieilles écor- À ces aux arbres en plein vent, on les badi- 2 geonnera avrc des liquides composés de sul- … fate de fer et de chaux ou avec la Mixture D trureu. e, ce sont des travaux indispen-a- a bles pour la bonne santé des arbres. =D nréparers les boutures de cognassiers el du prunier myrobolau, on les entérrera ps en entier la tête en bas. Les travaux du jardin fruilier sont les _ mêmes que ceux du mois précédent; nous _récommandons toujours de n’en exécuter _ aucun en temps de neige ou de gelée. | % LE JARDIN POTAGER tr Gp _ On achèvera de rentrer et de couvrir ce qui na pis pu l'être dans le mois précé- dent, on rentrera les chicorées, les cardons, les céleris ; on couvrira les artichauls: on … sèmera drs pois hälifs nains, ou demi- . nains à bonne exposition; vers Ja dernière quinzaine d'a mois, on sèmera des carottes sur couche. On fera quelques bâches de pommes de à terre. … On refera les bordures de thym, de buis, d'oseille, de violelles par éclats. On mettra de lu terre sur les pissenlits - améliorés pour faire des salades au prin- temps. On mettra descloches sur Foseille, le per- A: | > sil, l’estragon, afin d'en avoir pour l'hiver. On cvupera les tiges des asperges si on ne l’a pas fuit le mois dernier. Il sera bon de découvrir les artichauts pendant les beaux jours. On plantera les choux hâtifs en ados très incliné en regard du midi. | On repiquera les Jaitues et les romaines par qualre, sous chaque cloche. JARDIN D'AGRÉMENT On continuera la plantation des arbreset des arbustess'ilnegèle pas, à l exception des lilas, wiigelias, prunelliers, seringas, cy- lises et les autres à floraison précoce. On tondra les baies et les avenues. On labou- rera les massifs à la fourche pour enterrer les feuilles. À la fin du mois, on sèmera quelques maïs panachés. On forcera les jacinthes, les tlip-s hälives, les vivletles, les muguets, les narcisses, les scilles, ‘es cyclamens, ete. On buitera les rosiers francs de pied, les thé, bengale, noiselle principalement. Si on à le:u compte des recemmanda- Lions que nous avons faites le mois dernier, le jardin d'agrément n'exige plus aucun soin; on devra &lors réparer les outils, ‘ préparer les tuteurs; en-les faisant tremper dans une dissolution de sulfate de cuivre pour aider à leur conservation. On aura soin de balayer les dernières feuilles tombées qui sont toujours désa- gréables à la vue. Siles grands froids sévissent et que la neige couvre la terre, il faudra bien se gar- der de faire la chasse aux pelits oiseaux, au contraire ; on leur accordera abri, protec- lion el même la nourriture. SERRES ORANGERIE CONSERVATOIRE On devra de temps en temps brûler quel- ques feuilles de papier, une poignée de paille, ou même de vieux chiffons pour atté- nuer l’humidité des serres froi ‘es et tem- pérées. Celle mesure serail plus particuliè- remeutà observer si le thermomètre descen- dait à deux ou trois degrés au-dessous de zéro dans la serre froide. Si les pucerons envahissent les plantes délicates dans la serre chaude, ce qui est Re nié. ré. à 4 - r? …/" k “à LÉ æ à À 284 LE MONITEUR D'HORTICULTURE HAT. Lu AA ALERT, LS TON | provoqué le plus souvent par le manque de renouvellement de l'air, on enfumera com- plètement la serre avec de la fumée de la- bac, où on emploiera la vaporisalion du jus de tabac par les procédés que nous avons déja indiqués. Nous recommandons toujours d'arroser le moins possible et de donner le plus d'air qu'on pourra quand le lemps le permettra. Jean-Ernest CHAURÉ. DEEE LES PLANTES DE (Suite) ÆCHMEAS SERRE L’Æchmea discolor est une variété dis- tincte par ses feuilles vert foncé en dessus et pourpre viclacé en dessous. Les fleurs, dénuées de bractées, sont poinlées de bleu et de noir. L’Æ. distichantha est à feuilles linéaires, oblongues, glauques, munies de dents épi- neuses larges. L'épi, denseet serré, est garni de bractées rouges; sépales roses; pétales pourpres; belle plante du Brésil. L’Æ. fulgens, originaire de Cayenne où il croit sur les troncs d’arbres, a les feuilles larges, oblongues, coriaces; fleurs en grap- pes paniculées ; bractées rouge corail, et pétales violets. L°Æ, ylomerata, plante distinéte par ses feuilles vert terne, longues de 40 à 50 cen- timètres, garnies de longues épines noires; bractées rouge sang et fleurs bleu foncé. (Brésil.) L’Æ. Marie Reginx, de Costa-Rica, est une ‘ des plus belles Broméliacéesintroduites ; elle est très robuste; les feuilles,réunies en forme de vase, sont munies de dents épineuses vert foncé en dessus ; bractées magenta om- brées de rose; fleur bleu foncé passant au rose en vieillissant. Cette plante reste en pleine fleur pen- dant les deux mois de marset avril. L'Æ, Melinoni a les bractées rouges, poin- tillées de rose. L'Æ, Weibachii, du Brésil, est une grande espèce à feuilles longues d’où sort une hampe florale, haute de 30 à 40 centimètres; fleurs en panicules, bractées rouge vermil- lon ; les lobes du calice sont bleu foncé et les pétales rose chair. Les Ærhmea sont des Broméliacées épi- phytes d'une grande valeur ornementale pour les appartements, à cause de leur flo- raison prolongée qui dure pendant plusieurs mois. ° (À suivre) JAG. LE GENRE STAPELIA (1) Ces plantes grasses, qui sont originaires des différentes parlies tempérées du Conti- nent africain, sont remarquables par leurs curieuses fleurs ciliées, épaisses et velues, d’un coloris sombre, exhalant parfois une odeur de chair corrompue. En cherchant une expression qui puisse mieux les décrire, on en pourrail dire qu'elles sont « belles de laideur », avec leur aspect hideux, qui les a fait surnommer « Æleur de crapaud » par les habitants du Cap de Bonne-Espérance. Suivant les espèces, leurs tiges quadran- gulaires, rameuses et dentelées, atteignent souvent de O0 m. 20 à 0 m. 40 de longueur. Leur culture est des plus simple; on les rempote dans des pots bien drainés, dans un cornpost formé de terre franche et de gros sable, puis on les place, pendant toute la belle saison, à l'air libre, dans un endroit bien ensoleillé, où leurs fleurs bi- zarres se succèdent pendaat les mois d'été et d'automne. Comme pour les Cactées et autres plantes grasses, les doivent être modérés en élé et presque nuls dans le cours de l'hiver, époque pendant laquelle on les rentre en serre froide ou dans une orangerie, à un endroit sec et bien exposé à la lumière. Leur multiplication se fait très facile- ment de boutures, que l’on pratique en été avec l’extrémité des tiges: puis après avoir laissé ressuyer pendant quelques jours la partie coupée on la plante dans de petits go- M dets remplis de sable ou de terre légère, et on les laisse jusqu'à ce qu’elles soient bien | enracinées. (1) Gravures de la maison Dammann et C9, à San Giovani Teduccio. arrosements UE, ot fd F dass tbe ri gt ‘4 SRE SE, RS ES ee ji raté : 1" 4n + Li Gun HA CE" AT ; LE MONITEUR D'HORTICULTURE 283 _ Le genre Sapelia, qui appartient à la fa- | quable; chaque fleur, lors de son complet … mille des Asclépiadées est assez nombreux : épanouissement, mesure 0 m.25 à 0 m. 30 de nous avons surtout remarqué les espèces | diamètre; les cinq segments de la corolle _ suivantes chez quelques amateurs de . plantes grasses, ainsi que dans plusieurs “ _ jardins botaniques : …_ Stapelia ulbicans. Stapelia hirsuta. » ciliata » maculata. » decora » mamillaris. % » elegans » scylla, Les » gemmiflora » ligridin. J » Jujantea ou » {somoensis. * » Jrandiflora » V'ETTUCOSE. elc. ka Mentionnons également que nous avons eu occasion d'en rencontrer plusieurs es- STAPELIA VERRUCOSA sont très larges à Jeur base, mais se ter- minent en pointe, ce qui lui donne l'aspect d'une grande étoile. Toutes les parties de la fleur sont velues, d’un jaune fauve parsemé. de nombreuseslignes en zig-zag d'un rouge STAPELIA 1SOMOENSIS ques jardins du littoral de la Méditerranée où elles semblent très bien acclimatées, STAPELIA ALBICANS foncé. Ainsi que ses congénères, les fleurs a du Sfapelia gigantea, qui sont les plus grandes er de l'espèce, répandent une odeur désa- ÿ gréable, qui ne se développe que sous l’in- fluence des rayons solaires. I n’y a guïre qu'une vingtaine d'années que le Slapelia gigantea où grandiflora a été découvert au Zoulouland et introduit dans nos cultures. = SRE O. BaLur. 1 STAPELIA SCYLLA a A Un des derniers numéros du journal an- LE DAHLIA-CACTUS glais The Garden mentionnait la floraison & EMPEREUR » d'un Sfapelia giyantea dans une des serres des Les Dahlias-Cactus ont pris actuellement Jardiusbotauiques royaux deKew,à Londres. | une place prépondérante pour la décoration 3 Cet exemplaire qui avait dix-sept fleurs | de nos parcs et de nos jardins. De superbes 27. . épanouies à la fois était un spécimen remar- | variétés ont été obtenues par les différents DAHLIA-CACTUS : EMPEREUR LE MONITEUR D'HORTICULTURE 287 semeurs, mais aucune d'elles n'avait encore présenté des caractères de forme aussi distincte que la nouveauté dont nous publions une grande illu-tration. Nous devons ce nouveau gain à un semeur el cullivateur, spécialiste de Dahlias,M. Charles Kaiser, à Nordhausen près Erfurt. Le Dabhlia Zmperalor où Empereur ne peut èlre comparé à aucune des varié ésoblenurs précédemment et doil être considéré comme élant le point de départ d’une nouvelle race de Dahlias-Cactus Étant également d'une grande floribon- dité, les fleurs ont les pélales allongés et relournés, ce qui leur donne l'aspect de certains Chrysanthèmes japonais; quant au culoris des fleurs, il est d'un rouge vif avec un reflet pourpré. Une fois que celte variété sera répandue dans nos Jardins, elle sera utilisée avanta- geusementau point de vuede la fleur coupée pour la décoration des vases d’iprarlement. O. BALLIF. Le CHOIX PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS ET LÉGUMES MISES AU COMMERCE EN 1895 (1. (Suite) Notons encore en passant,chezMM.Haage et Schmidt le Paparer somaiferum nanum flore PAPAVER NANUM plenum chamois rosé, var élé du Pavot dou- ble nain des jardins au colori< nouveau. La mode étant aux Polygonum, voiei le (1) Descriptions des obtenteurs, P. Orientale pumilum album, cette nouvelle Persiraire du Levant, n«ine, différencie de la variété à fleurs rouges par son coloris qui est blane. L'emploi est le même que l'autre comme plante isolée ou en grands massifs. POLYGONUM ORIENTALE PUMILUM ALBUM on peut aussi mélanger les deux coloris. Ou sème au printemps el on repique sur place en laissant un grand espace entre les plantes ; de préférence,si onne veut arroser, choisir un emplacement humide, au bord des bassin<, cours d’eau, rocailles, ete. Nous lerminons en prései tant à nos lec- TUPA MONTANA teurs le Tupa montana qui est une plante bisannuelle originaire du Chili. Cette belle Lobéliacée, qui mérite d'être recommandée à cause de sa beauté unique, produit la seconde année du semis, dans le courant de l'été, 5 à 6 épis de fleurs de 1",50 288 LE .MONITEUR D'HORTICULTURE à 1,60 de hauteur, dont la partie supé- rieure est bien garnie, dans l'étendue de 60 à 70 cent., d’un grand nombre jus- qu'à 100 et au delà, de fleurs et de boutons d’un coloris écarlate foncé. Les feuilles, lon- gues de 20 cent. larges de 5 cent., rappel- lent celles du Verbascum Thapsus. Comme port et comme taille, cette plante ressemble au Lobelia fulgens : Queen Victoria. La culture est exactement la même que celle du Lobelia vivace; seulement il faut avoir soin d’hiverner les semis dans un en- droit assez sec de la serre froide. Jean KATY. Ur à ARCHITECTURE DES JARDINS (Suile) 2° Des détails : « L'ensemble doit toujours être dicté par le caractère général du pays; les détails, au contraire, vous seront donnés par le carac- . tère local des endroits particuliers des plus intéressants que vous pourrez trouver der- rière les plantations et les masses qui forme- ront le cadre de votre grand ensemble, Les détails n'étant assujettis à aucun point donné et bornés pour la plupart à un petit espace et à un seul objet deviennent plutôt une affaire de goût et de choix que de combi- naisons et de règles. C’est principaiement au poète de les choisir et de les proposer. Ce sera une galerie de petits tableaux de chevalet que nous allons parcourir après avoir longtemps examiné le tableau capital de l'atelier : » Et l’auteur passe une revue de ce qu: peuvent être ces sortes de tableaux. Tantôt c’est un bocage où les lumières peuvent se Jouer à travers les ombrages, tantôt un vallon solitaire, et sombre où coule un ruis- seau parmi des rochers couverts de mousse; ici un lac tranquille bordé de peupliers, là une mélairie entourée d'arbres fruitiers et d'enclos où les animaux domestiques errent en liberté, etc. 3° Matériaux du paysage. « Les matériaux du paysage sont les plantations, les eaux et les fabriques. » L'emploi des plantations, relativement à l'effet pittoresque, ne consiste que dans cinq objets principaux : 1° Celui d'établir les plans de perspective ou coulisses d’avant-scène qui lient les fonds les plus agréables du pays au point de vue de votre habitation; 2° À former des plans d’élévation qui puissent donner beaucoup de relief même à un terrain absolument plat; 3° À cacher tous les objets désagréables; 4 À donner plus détendue aux objets intéressants en dérobant leurs extrémités derrière des massifs de plantations : ce qui donne lieu à l'imagination de-prolonger les objets au delà du point où on les perd de vue : »° À donner des contours agréables à toutes les surfaces des eaux et du lerrain. » « La disposition et la forme des eaux dans l’ensemble de votre composition doi- vent être dictées d’abord par la facilité de leur arrangement par la vraisemblance de leur emplacement par la pente générale du terrain, et surtout par l'effet qu’elles doivent produire dans votre tableau général. E. DEny ET C. MARCEL. A rchitectes paysagistes. CHRYSANTHEMUM ARBORESCENS VAR. FLORIBUNDUM (Br) (A suivre), Plus connues sous le nom d’Anthémis frutescents, ou plus simplement d’Anthémis, ces plantes, originaires des Canaries, for- ment une tige rameuse, buissonnante, pou- vant s'élever de 0 m. 70 à 0 m. 80 et parfois même Jusqu'à 1 mètre de hauteur. Les ca- pitules floraux (fleurs) sont nombreux, pédonculés, solitaires, de couleur jaune ou blanche selon les espèces. Ces plantes qui entrent pour une bonne “part dans la décoration des pares et des jar- dins, forment, réuniesen masse ou en lignes épaisses, d'heureux effets dus à la légèreté de leurs gracieuses fleureltes. Élevées sur tige eten boule plus ou moins régulière, " elles trouvent leur place dans les grandes lignes des parterres à la française. Leurs feuilles charnues, découpées et même parfois dentées varient, comme leinte, … LE MONITEUR D'HORTICULTURE 289 du vert gai au vert glauque, ce aui les fait paraitre parfois presque blauchâtres. Bien qu'ayant une ass-z grande ressem- blance au point de vue de la végélation, cerlaines variélés moins buissonnantes, à capilules plus larges, avec uu feuillage bien décoratif, se prélent mieux à la formation de ces spécimens, qui, ägés de plusieurs années et soumis à des pincements rai- sonnés, forment ces jolies plantes conslel- lées de fleurettes blanches ou jaunes, dont les formes quasi arbustives les feraient comparer à des végélaux ligneux d'oran- gerie. Les variétés «Comtesse de Chambord et Etoile d'or » se prètent par leur vigueur à celte cullure en pots ou en caisses. Dans les compositions florales employées dans les jardins, il est arrivé, à beaucoup d'entre nous, de regretter de ne posséder que des Anthéimnis de taille élevée, relégués forcément vers le centre des massifs ou des plates-bandes. Combien nous eûüt-il été agréable de rompre la monotonie d'une ligne ou d’un assemblage quelconque de Géraniumsaux lourdes ombelles, ou d'Achi- ranthès aux tons rutlilants mais d'aspect uniforme, par ces myriades de petites fleu- rettes blanches, si légères, si fraiches, dont la légèreté mème est un appoint sérieux à leur emploi, pour rompre la monotonie des masses toujours un peu lourdes des plantes citées plus haut! Aujourd'hui justement, si nous essayons de dire quelques mots sur les Anthémis, plantes connues de tous, c’est le désir, de signaler à nos lecteurs une variété franche- ment naine, vigoureuse, excessivement flo- rifère, dont Ja hauteur ne dépasse guère 0 m. 30 et dont les capitules sont si nom- breux, que c'est une véritable calamitlé quand il s’agit de les bouturer. L'an dernier les vi-ileurs du Parc de Ver- sailles ont pu la remarquer à divers en- droits et tout particulièrement, dans la par- tie en terrasse au-dessus de l'orangerie, où, associée à des Œillets d'Inde : Légion d'hon- neur, elle produisait, dans une composition florale des plus simples, un effet splendide. Vivement intéressé par celle plante et de suite frappé des services qu'elle pouvait - rendre, je fus m'enquérir auprès du sym- pathique jardinier en chef des jardins du château, qui se fitun plaisir de m'apprendre que j'avais fait, quelques instants aupara- vant, la connaissance du « Chrysanthemum arborescens (intermedium var. floribundum Brt, vulgo « Anthémis floribond » Brt, Cette variété est à feuillage un peu glauque et finement découpés, très vigoureuse; nous avons vu celte année, sur une centaine de pieds cultivés dans des conditions très ordi- naires, des touffes de 40 et50 centim. delar- geur portant parfois 80 fleurs et plus épa- nouies à la fois. La multiplication est la même que celle des autres variétés d’Anthémis : bouturage à froid, à l’automne, ou à chaud depuis fé- vrier ; la seule difficulté réside dans la quasi- impossibilité pendant l'automne de trouver autre chose que des rameaux déjà bouton- tonnés et par cela même mauvais pour le bouturage. Pour obtenir de bonnes boutures, il faut au mois de juin, lorsque la plantation est terminée, mettre en place en bonne terre de jardin, bien fumée, quelques pieds, 15, 20 ou plus selon les besoins et aussitôt re- pris leur faire subir un rabattage sévère ; peu de temps après, il sort une grande quantité de jeunes pousses qu'il ne faut pas trop tarder à bouturer, car elles se couron- nent de boutons à fleurs, deviennent diffi- ciles à la reprise et même enracinées, trop porlées à fleurir, elles ne peuvent alors donner des plantes vigoureuses. Leur hivernage est tout aussi facile que celui de n'importe quelle autre variété, et, au printemps, on peut avoir en godets de 0 m. 10 decharmantes plantes déjà toutes fleuries et dont la floraison ne sera, par la suite, interrompue que par les premières gelées un peu fortes. Notre désir, en présentant cetie plante à nos lecteurs, est d'attirer leur attention sur une plante rustique, vigoureuse et extré- mement floribonde, dont l'essai est fait en grand et avec laquelle on ne peut avoir d’aléas déconcertants. Pouvant se propager rapidement el éco- nomiquement, nous sommes persuadé que d'ici peu on la rencontrera dans tous les jardins où ses mériles la placeront vite dans Î 290 LE MONITEUR D'HORTICULTURE les premiers rangs des plantes destinées à la décoralion estivale. EYE LES CIIRYSANTHÈMES A L'EXPOSITION DE PARIS Paris, le 16 novembre 1895. Ma chère Janie. Comme lu le sais, l'ouverture de l'expo- sition de Chrysanthèmes est un événement parisien tout aussi couru qu'un vernissage ou une première de M. X. ou Z. Depuis plusieurs années, cette féte flora'e est attendue avec impatience, tant par... les toilettes d'hiver, que par les ravissantes porteuses de ces toilettes. Isconteslablement elle jouit d’un succès qui s’est augmenté de plus en plus jusqu’à présent et qui menace... de s’écrouler, sapé par ceux-là mêmes quionutmission de la dé- fendre, de l’encourager et de lui donner le plus grand développement possible; tout cela faute de lui procurer un abri pour donner un libre essor à ses aspirations. Le local dela Société d'Horticullure est absolument insuffisant et impropre à ce genre d’exhibition ! Cest l'avis de tous les exposants et de tous les visiteurs, d’ailleurs forts mécontents. Où serait tenté de croire que c'est la seule raison qui le fait maintenir. Le public, passe encore, il paie, ne voit ‘en, réclame et... autant en emporte le vent ! Mais les exposants, diras-lu, ne peuvent-ils s'opposer à cela? Ab bien oui, et la muraille de Chine des expositions, la fameuse Commission souve- raine.… qui décide, exécute et ensuile.. con- sulte. On réunit les exposants,c'est vrai! Onleur demande leur avis? Ils le donnent et, par un vote unanime de l’assemblée, ils pros crivent le local de la Société et demandent plusieurs modifications —Résu'lat:Le local est maintenu elles modilicalions ajournées. La recherche d'un emplacement offre cer- taines difficulté<,occasionnera certaines dé- penses, j'en conviens ; mais là est le mérile, et là surtoutest l'avenir de nus exposilions. Qu'on y songe, tout a son temps, le public est las de prendre le chemin de la rue de Grenelle et si on. le déshabitue de recher- cher nos expositions, il sera difficile de l'y. faire revenir. De tous côtés, le zèle des expositions de province est stimulé, elles vont de l'avant, les principaux exposants les suivent, les visiteurs y affluent, Lyon, Orléans, en sont un exemple, il ne faul pas que Paris, par son inverlie, se laisse déborder. Qu'on y prenne garde! La commission est composée de certains membres trèsintelligents, amis du progrès, animés des meilleurs intentions; mais qu’ils ne se laissent pas entraver par quelques arriérés qui n'admettent:en fait de progrès — que les expositons rétrospectives — ne visent que les recettes que l’on peut tirer, et voudraient réaliser le plan: d'organiser une EXPOSITION... Sans expo-ants. Défavorisée par un temps atroce, l’expo- sillon s’est ouverte mardi à midi et, en quel- ques minutes elle était absolument envahie par une foule compacte qui arrêt sit toute circulation, d'ailleurs impossible dans les étroils sentiers et couloirs, el ce, au détri- ment des pieds, des robes et des fleurs, L'annonce dela vi-ile de M, Félix Faure! etla craintede ne pas le voir, avail cloué sur place les visiteurs, au point qu’on les au- rait crus un instant en train de prendre racine Joulile de te dire, que cette visite a ob- tenu le plus grand succès de sympathies. Accompagné de Mademoiselle Lucie Faure, toujours gracieuse, le Président à& été reçu par M. Viger, Ministre de Pagricul- ture, qui rayonnait de se retrouver chez lui, en pleine hortliculture, ainsi que par le Bureau de la Société qui lui ont fait, autant que faire se pouvait les honneurs de cette fête à laquelle il a semblé prendre beau- coup d'intérêt. Dans son enthousiasme, pour payer sa bienvenue, et dans un écrasement. général, il à remis à Ernest Bergman, la roselte d’officier du Mérite agricole et à Martinet, les Palmes d’Académie. Ennemi des foules, je m'éclipsai en com- pagnie de Rosina, en me promettant de re- venir le lendemain. Cela nous préserva d'entendre les plaintes et les gémissements * EN) ee LS _ des malheureuses victimes, entassées dans cette fournaise à forte odeur de chrysan- thème. MercrEDt Marin: Cette fois, ma chère amie, on respire. À l'entrée on est admira- blement recu par deux immenses collections gradinées de chaque côté de l'allée et sor- tant de chez Vilmorin. J'y reviendrai ainsi que chez Nonin, le grand prix d'honneur, car je tiens, à défaut des nouveautés trans- cendantes qui ont fait défection cette année, à étudier le clou de l’exposilion, c'est-à-dire les fleurs coupées, monstres, exposées par A. Cordonnier de Bailleul. Tout en rêvant à la formation d’une So- ciété de Chysanthémistes, je m’introduisis dans une longue salle à jour faux, et, au bout, au fond, j'aperçus : heureux ceux qui ont pu les apercevoir, car comme moi, ils auront élé épalés (excuse le mot, mais il rend bien la pensée, d’ailleurs il se trouve maintenant dans les dictionnaires pour lycées de jeunes filles.) J'apercus, dis-je, vingt-cinq fleurs coupées d'une grosseur démesurée, dépassant abso- lument tout ce qui a été exposé et vu à Paris; d'un beau choix de coloris, d’une belle présentation, des splendeurs s'élalant aux yeux émerveillés C’est d'un charme curieux. et, pendant que l’exposant est accroché par un amaleur qui me semble enragé, j'ai la patience, sais m'en gré, c’est pour te satisfaire, de t’en prendre les noms, les co- loris sommaires, la largeur, la hauteur ou la profondeur et ce... sans tricherie. Voici : Viviand-Morel, blanc, de 19/13; Co- losse, grenoblois, lilas rosé, de 18/40; Pélican (sélectionné), blanc crème, de 25/8; M" ZL,. P. Morton,amarante, de 20/12; Colosse grenoblois, panaché, de 20/10; Mme (Garbe, blanc ivoire, de 18/14; John H. Taylor, blanc rosé, de 19/10; W'° Henry Robinson, blanc, de 16/14; Triomphe de Saint-Laurent, jæune, immense, de 24/12; Florence Davis, blanc, cœur vert, de 1810; M. G. Dietrich, rosé, de 18/10: Jé- roïne d'Orléans, blanc, de 20/8 ; Mme Antoi- nette Cordonnier, blanc rosé, de 23/10; Vi- vian- Morel, rose ïilas, de 20/14; Col. W. k. Smith, ambré, de 18/12; W°Æ. Adams, blanc, de 24/8; MF. L. Ames, or, de 17/12; Ni- veus, blane, de 16/16; La folie, rouge et LE MONITEUR D’HORTICULTURE 291 jaune, de 18/12; Ridder hagqard, rose, de 24/8; Mme Carnot, blanc, de 19/14; Jules Chrétien, pourpre et argent, de 9/15; Vau- canson, amarante, de 17/8; Van den Heede, gris laqué, de 18/8; Noces d'or, jaune, de 17/8. Tout en mesurant, je saisis quelques bribes de la conversation, et si elles peu- vent t’intéresser, les voici : M. Cordonnier attribue à plusieurs causes, la réussite de ses fleurs : d’abord, la sélection des boulures, qu'il pratique toujours avec le plus grand soin, c’est-à-dire qu'il ne prend les boutures que sur des plantes ayant produit des fleurs de premier ordre, En second lieu, la bouture doit être obtenue de rejetons trapus et non éliolés. Les soins généraux de culture ne diffèrent pas sensiblement de ceux connus, mais l’emploi des engrais mérile une mention, M. Cordonnier se sert d'un engrais pulvé- rulent composé, qu’il appelle Papillon (et qui doit être très léger);ille mélange à laterre au printemps dans la proportion de 2 k. 1/2 par cent kilogr. de terre, déjà préparée et se sert de cette terre pour les rempotages successifs. Cela lui permet de n’arroser qu'avec de Veau puresjusqu'au mois de septembre, ce qui simplifie beaucoup la culture. À partir de septembre, il donne deux ou trois arrosements d'engrais li- quide par semaine avec 2 grammes, par litre de sulfate d’ammoniaque, Le procédé pourra être discuté? Ce qui ne pourra l'être, c'est le résultat ! A les remarquer aussi pour leur solidité, car ces fleurs semblent aussi fraîches que si elles venaient d’être cueillies. Ce lot ne décroche que le deuxième prix d'honneur. Voici maintenant les nouveautés énormes de Grenoble, Calvat fecit. (A suivre) Ton Lucio, ENTOMOLOGIE HORTICOLE LA MOUCHE DES FEUILLES DU CÉLERI ‘ (Tephritis herarclei). Au printemps 1893, M. Gagnaire, pro- fesseur à l'École pratique d'agriculture du 292 LE MONITEUR D'HORTICULTURE ppp QG QG Golfe Juan, nous adressait des feuilles fraiches de Céleri contaminées, pour en déterminer l'insecte qui les altaquait. M. Gagnaire à, je crois, présenté une note sur les mœurs de cet insecte, à l’Académie des Sciences? En octobre de la même année, M. Pril- lieux, professeur à l'Institut agronomique, recevait d’Oraison (Basses-Alpes) des feuilles de Céleri attaquées par le même insecte et les remettait à mon éminent Maitre, M. le D' Laboulbène, qui a publié une notice sur les mœurs de cet insecte, dansle «Bulletin de a Socièté nationale d'Agriculture de France. » Mosurs. — Au printemps, en avril, le Tephritis heraclei, qui est la WMusca heraclei de Linné, appelé aussi 7rypeta anopordinis par Fabricius, vient déposer ses œufs sur les feuilles du Céleri cultivé. [La larve a été trouvée, par divers observateurs : Sur les Heracleum spondylium, H. longifolium, H. asperum, et par moi sur lPAngélique (près la Grande Chartreuse]. Les larves aus- sitôt nées, pénètrent entre les deux mem- branes de la feuille, creusent une galerie qu’elles agrandissent en rongeant le -paren- chyme ; au bout de 18 à 20 jours, ayant at- teint leur complet développement, : ehes sortent de la feuille, mais ne. quittent pas la plante, comme d’autres larves de mus- cides, qui se laissent tomber pour se méta- morphoser en terre. Le plus souvent, elles colient leur corps sous une feuille; leur peause contracte, durcit, se dessèche et prend la formede pupe ou barillet, de 3 1/2 à 4 millimètres de longueur, de cou- leur paille ou jaunâtre, avec les segments du corps très nettement séparés les uns des autres par de forts sillons transver- saux. En avant on remarque les deux stig- mates antérieurs dela larve sous forme de deux petites saillies latérales; en arrière, le dernier segment est saillant, ayant l’as- pect d’un pelit mamelon et porte tout à fait à l'extrémité les deux stigmates posté- rieurs.: Quinze à dix-huit jours après, l’in- secte parfait prend son essor pour convoler à de nouvelles noces. Les Tephritis heracler, comme les Pegomyit et autres muscides, peuvent avoir trois générations; ils passent l'hiver sous la forme d’insectes et pondent au printemps. Ces jolies mouches sont connues et dé- crites depuis longtemps (Linné). Leurs yeux d’un vert chatoyant pendant la vie, devien- nent bruns aprés la mort, le corps est noir, luisant sur les côtés du corselet, la tête et les pattes jaunes; les ailes sont transpa- rentes, mais avec de nombreuses bandes et des taches transversales brunes et noires: ces taches varient d’étendue suivant les indi- vidus. Jusqu'ici l'habitat connu du Zephritis He- raclei est le midi de la France, et par excep- lion, à la Grande Chartreuse (par moi). DESTRUCTION. — La culture du Céleriétant généra'ement assez restreinte dans les jar- dins, on arrêtera facilement la propagation du Tephritis heraclei, en cueillant avec soin, au printemps, les feuilles de Céleri attaquées par les larves, reconnaissables aux taches Jaunâtres qu’elles présentent; le mieux est de les détruire à mesure par le feu. On fera bien de surveiller, non seulement le Céleri pendant l'été, mais aussi les Æera- cleum du voisinage, pour en détruire les feuilles malades. Enfin pour le Céleri cultivé en fosse (pour faire blanchir ses tiges), il n’y a pas d’in- convérient à asperger les feuilles avec de l’eau de chaux dans laquelle on a délayé 3 0/0 de savon vert. On les saupoudrera avec un mélange, par parlie égale, de suie et de cendres de bois de tamarix. Cette opération doit être faite le soir après un arrosage ou une petite pluie, pour.que la poudre colle après les feuilles, E. DECAUX. La note ci-dessus nous a été communiquée par notre savaut entomologiste M. Decaux, après exa- men de feuilles de Céleri, récoliées aux environs de Paris, ce qui tendrait à faire croire que cet insecte attaquerait aussi nos cultures. N. D.L.R. BIBLIOGRAPHIE Premier rapport au Ministre de F Instruction publique sur les champs d'expériences scolaires, par M. Georges Ville (une brochure 30 pages avec gravures : Gauthier-Villars, éditeur). Vient de paraître la 43° livraison du Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage par G. Nicholson. O. Doin éditeur. La livrai- son 1 fr. 50 au bureau du journal. LE MONITEUR RP EORTICUGWETURE SOMMAIRE CHROMOLITHOGRAPHIE : CHRYSANTÈME CAPITAINE LUCIEX Cnauré. Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Sociétés de Chrysanthémistes. Nos fruits à cidre en Alle- magne. Des pommes de terre nouvelles en toute saison. Les droits protecteurs sur les fruits de luxe. Le conseil muvicipal de Paris et le concours agricole. Myosotis Rechsteineri. La fête des Chà- taignes : Lucien Chauré. — Les Orchidées : Ollo Ballif. —- Causerie chrysanthémique : e £ : L ET Re, 1 Hi Arboriculture. La Poire « Beuré Saint-François » : © Apic Claude Bastide. — Culture pratique des Ericas aux environs de Paris (suite) : res : H. Falzer. — Alphonse Dachy. —" Apiculture. Plantes mellifé- Albert Griessen. — Architecture des jardins (suite) : E. Deny et C. Marcel. — Bibliographie. Petite poste. GRavures NoIREs : Chrysanthème Hairy Wonder ; Trèlle violet. Sainfoin. Marjolaine vivace, Mélilot. Au Ministère de l'Agriculture. — Au temps jadis, où M. Viger régnait au Ministère de l'Agriculture, celui-ci avait eu une heureuse idée en créant un Bulletin d'informations et de renseignements, qui rendait les plus grands services à la Presse et par contre... au public: ce Bulletin, sans cesser de plaire, a cessé de paraitre pendant le der- nier Ministère ; M. Viger est revenu Rue de Varenne, aussi nous attendons-nous à voir revivre son œuvre utile. D Sociétés de Chrysanthémistes. — Depuis longtemps nous caressions l'idée de voir se former, en France, une Société de Chrysanthémistes et. notre rêve vient dese réaliser par la fondation de. deux! Nous recevons de Lyon la circulaire sui- vante : « Société nationale des Chrysanthémistes » (en formation), Lyon, le 16 novembre 1895. — Monsieur. À la suite de l'exposition de chry- santhèmes de Lyon, qui vient d’avoir lieu, plusieurs membres du Jury et des exposants ont résolu de mettre à exécution un projet qu’ils ava.ent formé depuis longtemps, et même exposé dans les journaux spéciaux, en fondant la « Société nationale des Chrysan- lhémistes >». 10 DÉCEMBRE 1895. Vous n'ignorez pas, monsieur, l'utilité d'une pareille création : vous savez qu’une Société semblable fonctionne depuis long- temps en Angleterre, où elle rend de grands services aux cultivateurs de cette plante pré- cieuse et tant à la mode aujourd’hui. Voici en quelques mots l’objet de la société : 1° Création d’un comité d'examen chargé d'étudier, de juger et de classer les variétés de chrysanthèmes. 2° Expositions et congrès dans les princi- pales villes de France à tour de rôle, 3° Publications relatives aux chrysan- thèmes ; rapports détaillés sur les travaux du comité d'examen. 4° Application des nouveautés étrangères dans le but de guider le choix des acheteurs parmi les variétés tellement nombreuses annoncées chaque année qu'il sera bientôt impossible de constituer des collections générales. 5° Détermination exacte des noms. En un mot cette Société remplira, pourles chrysanthèmes, le rôle ai utile du Congrès pomologique de France pour les fruits. Connaissant, monsieur, l'intérêt que vous portez au chrysanthème, nous avons la con- viction que vous voudrez bien vous joindre à nous, en envoyant votre adhésion au secrétaire provisoire, M. Philippe Rivoire, horticulteur grai- nier, 16 rue d'Algérie, à Lyon. La cotisation sera de 5 francs par an. Un projet de statuts sera adressé, sous peu, à toutes les personnes qui auront envoyé leur adhésion, avec prière à chaque adhérent de soumettre au comité provisoire les moditi- cations qu'il jugera utiles. Une assemblée générale aura lieu ensuite pour arréter déli- 294 nitivement les statuts, qui seront soumis à | l'approbation officielle. Le bureau définitif sera également constitué ». D'autre part, un groupé de spécialistes en chrysanthèmes s’est réuni à Paris, et a jeté les bases d'une Société similaire, dont nous n'avons pas encore le projet de statuts. Deux sociétés seraient de trop! il ya lieu à une entente commune et d’en organiser une seule avecun siège unique et dessections dans les différents centres de production et de culture. Nos fruits à cidre en Allemagne. - Plusieurs de nos confrères poussent des cris d’alarme parce que des maisons alle- mandes auraient acheté une partie de la récolte des fruits à cidre et les auraient fait transporter en Allemagne pour les transformer en cidre, voire même... en vin de Champagne ! Eh bien où est le mal? Nous croyons au contraire qu'il faut nous réjouir de voir les produits de notre production aller à l'É- tranger et les capitaux étrangers entrer chez nous. Cela ne peut que satisfaire Jes cultiva- teurs et engager à de nouvelles plantations, et puisque nous ne nous lassons pas de boire leurs bières frelatées, il est assez juste que les Allemands boivent le jus sain de nos pommes. Nos exportalions totales de pommes et de poires à cidre et à poiré, qui dans les dix premiers mois des années 1895 et 1594 n’avaientatleintrespectivement que 230,700 et 302,000 kilos ‘au commerce spécial, se sont élevées, pour la période correspon- dante de1895, au chiffre de 11,231,700 kilos, présentant ainsi, au profil du dernier exercice, une augmentation considérable. Nos exportations de pommes et poires à cidre et poiré effectuées à destination de l'Allemagne se sont élevées, pendant le mois d'octobre dernier, à 8,361,000 kilos, et, .pendant Ia première quinzaine de novembre, à 1,609,000 kilos, se répartis- sant comme suit : Au burean de Petit-Croix : en octobre, 1,965,000 kilos; en novembre, première quin- zaine, 380,475 kilos; total : 2,345, 475 kilos. LE MONITEUR D’HORTICULTURE Au bureau d’Avricourt : en octobre, 9,167,000 kilos, en novembre, premièrequin- zaine, 1,160,145 kilos; total : 6,327,145 kilos. Au bureau de Pagny-sur-Moselle : en oc- tobre, 485,700 kilos; en novembre, pre- mière quinzaine, 27,180 kilos; total 512,880 kilos. Au bureau de Jeaumont : en octobre, 143,700 kilos ; en novembre, première quin- zaine, 41,200 kilos; total : 784,900 kilos. Total général : octobre, 8,361,400 kilos ; pour novembre, première quinzaine, À mil- lion 669,000 kilos; soit, en tout, 9,970,400 kil. Certains organes prétendent qu'il s’est monté en Allemagne d’importautes cidre= ries. A Francfort surtout, on compte cinq grandes brasseries à cidre et quarante-cinq moyennes occupant 1.200 ouvriers et fabri- quant de 12 à 13 millions d’hectolitres de. cidres expédiés en Turquie, en \Grèceet/a même en Egypte. Les Américains, eux aussi; inondent l’An- gleterre de leurs pommes séchées. 64 mil- lions de kilogs sont arrivés en l’espace de cinq mois, du 1% novembre 1894 au 31 mars 1895, au prix de 15 à 93 francs le. tonneau de 45 kilogs. Les anglais nousenvoient aussi leur bière, etils boivent du cidre en attendant: qu'iis nous en expédient. A qui la faute? Pourquoi nos cidreries n’en font-elles pas autant, puisqu'elles ont des produits sur place et de première main ? Qu'on le sache bien, pour eux comme pour toutes nos autres fabrications, l’étran- ser accordera toujours sa préférence à nos produits nationaux ; mais il ne s'agit pas d'attendre des débouchésil faut se remuer, et aller provoquer les affaires. a >) Des Pommes de terre nouvelles en toute saison. — M. Prilleux à com muniqué à la Société nationale d'Agricul- tureune notedcM. Schribaux, qui fait con- naitre qu’en maintenant des pommes de terre dans un milieu légèrement frais, telle que terre, sable, ces pommes de terre dé- veloppent de pelits tubereules sans émettre de pousses au dehors. 4 LR RE are: . LE MONITEUR D’HORTICULTURE 295 qi Dans une caisse de bois remplie de terre, dans un milieu légèrement humecté, on a mis 20 gros tubercules de la variété: Quuran- taine des halles, d'un poids total de 2 kilogr. 170, auxquels on n'avait conservé que l'œil terminal, plantés à 10 centimètres de pro- fondeur. Le 17 novembre, soit dix mois après la plantation, la caisse fut vidée et on ytrou- va 85 jeunes tubercules pesant ensemble 4 kil, 220, soit 56 p. 100 du poids des mères; c’est là un résultat à signaler aux horticul- teurs. Peut-être avec des mères d'un prix mo- dique, il serait avantageux de recourir au mode opératoire indiqué pour fabriquer des pommes de terre nouvelles en toute sai- son, alors qu'elles atteignent des prix très élevés. C’est une étude à faire. Les Droits protecteurs sur des fruits de luxe. — Nos lecteurs n'ont pas oublié la campagne que le Woniteur d'Horti- culture a entreprise pour l'applicalion de droits protecteurs sur l'entrée, en France, des fruits de luxe, dans le but de protéger les intérêts de notre production nationale et d'en développer la culture.Le Gouvernement francais avait appliqué sur les raisins forcés un droit ivsignifiant de 1 fr. 50 par kilog, soit de 15 à 30 % de la valeur; ce droit n'avait pas empêché l'importation d'aug- menter dans d’assez fortes proportions. En réponse à ces droits spéciaux, le gou- _vernement belge a riposté par un tarif appli- cable à tous les fruits frais français qui payaient déjà A0 à 35 % de leur valeur (\), alors que les fruits belges entraient librement en France, en élevant ces droits qui aujourd'hui sont de 50 à 100% deda valeur. entrainant une prohibition complète; aussi, nos pro- ducteurs se sont-ils émus, el une vigou- reuse campagne est recommencée pour engager le Gouvernement à élever à nouveau ces droits. La Presse s'est saisie de la question. ” Des pétitions se signent parmi les intéres- sés pour élever ces droits de 1 fr. 50 à 3 fr. Le Conseil général du Nord et la Société des (4) Voir le numéro du 25 juillet 1895, agriculteurs du Nord, ont émisun vœu dans le même sens. Une délégation a été recue par M. Viger, Ministre de l’agriculture, qui a promis tout son appui au projet de loi qui ne peut man- quer d'être déposé par le gouvernement el tout fait espérer une solution favorable à ces intérêts, Lo Conseil municipal de Paris et le concours agricole. — Un de nos con- frères publie la note suivante : Le Conseil municipal de Paris refuse, d'une manière définitive, de prêler gratui- tement au Ministère de l'Agriculture la galerie des Machines pour y organiser le Concours agricole de 1896. Vaiïnement M. Bassinet a insisté sur les avantages de cetle combinaison, appuyée par toutes les Sociétés d'agriculture. La galerie des Machinesrapporte annuel- lement 90.000 francs, et la Ville craint de perdre cette somme, ce qui pourrait arri ver si la galerie se trouvail occupée au mo- ment où un concessionnaire se présenterait,. Nous ne pouvons que regretter que l’en- tente n’ait pu se produire. Myosotis Rechsteineri. — Sous ce nom on signale la mise au commerce d’un nouveau Myosotis, devant servir à former des bordures aux massifs de fleurs. La plante, très basse, très ramifiée, fleurit abondamment jusqu'à la fin de l'été, les fleurs sont bleu d'azur. La fête des Châtaignes. — Nombre de nos lecteurs ignorent qu'ilexiste, aux environs de Paris, des cullures de Châtai- gniers et que le dimanche 3 novembre, s’est ouverte aux Mureaux, près Mantes, la fête des Châtaignes. La récolte a été fort bonne cetteannée, : bien que plus petits que l'année dernière, les marrons sont d’ure qualité supérieure. Le cortège des « marronniers », Comme on les appelle avec leurs grands colliers de Châtaignes, a eu lieu à deux heures, Sur la place de la ville était installée une fête foraine, et le soir, après un banquet, a eu lieu un bal des plus animés. LUCIEX CHAURÉ 296 ORCHIDÉES LES A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE France. C'est le 28 novembre qu avait lieu le dernier concours trimestriel de l’année, réservé aux Orchidées. Gràce à la tempé- rature qui s'était considérablement radoucie depuis la veille, un certain nombre d’ama- teurs et d'horticulteurs ont pu participer à cette exposition, qui était très intéressante et remarquable pour la saison. M. Rémy Chollet, chef des cultures de M. O. Doin,à Sémont-Dourdan présentait son magnifique spécimen de Cymbidium grandi- florum, var. Hookerianum. ayant quatre inflo- rescences bien épanouies, c’est la plante que nous avons figurée dans le Moniteur d'Horti- culture du 10 février 1895 et sur laquelle nous avons publié à cette occasion une note détaillée; à ses côtés, un fort Zygopetalum rostratum, espèce assez rare, dont les curieuses fleurs ontles divisions vert clair et un grand labelle blanc, puis le Cypripe- dium Galatea majus, un superbe hybrideissu des Cyp. Chantini et C. Harrisianum. M. Peeters de Bruxelles avait envoyé des Cypripèdes hybrides qui étaient de vrais bijoux; nous avons noté le ravissant (ypri- pedium Niobe, hybride du C. Spicerianum et du rarissime €. Æairieanum ; le Cyp. Leyse- nianum, hybr. des (”. bellatuliun et barbatun Crossi ; le Cyp. Montefiore, hybr. excessive- ment vigoureux du ©. Spicerianum; un admirable métis des Cyp. Chantini el Sallieri Hyeanum, ainsi qu’un superbe Wiltoniopsis (Odontoglossum) vexillaria, var. Leopoldi, aux fleurs d’un rose foncé et richement maculé de brun ponrpré au centre. M. Bert, de Colombes, unhorticulteur qui devient le principal lauréat de nos concours, exposait une série d'Orchidées très variées, parmi lesquelles nous mentionnerons en premier lieu un hybride naturel de Cattleya gigas ayant quelque ressemblance avec le fameux et si recherché C. Hardyana; un Cattleya marima delicuta aux teintes mauves; de jolis C. Warocqueana; un Barkeria elegans de toute beauté avec ses nombreuses fleurs roses, qui estune Orchidée difficile à cultiver et qu'il est rare de rencontrer dans de si LE MONITEUR D'HORTICULTURE ANSE } + bonnes conditions; l’'Oncidium lanceanum superbum, aux divisions verdâtres, maculées de brun pourpré avec un grand labelle violet foncé ; l’Epidendrum Capartianum sup: portant une inflorescence allongée, chargée de fleurs d'un brun jaunâtre, lavé de blanc et de violet, puis des Odontoylossum Cr maculés. L’intrépide A. Héce exbibait un lot d'Orchidées indiennes rapportées de son récent voyage d'exploration dans l'Indo- Chine et l'archipel malaise, Ciions un Vanda Boxalli, aux fleurs brunes lavées de jauneet de blanc; antenniferau; le Dendrobium Deari avec ses charmantes inflorescences blanches qui se maintiennent fraîches pendant plusieurs mois et des Dendrobium phalænopsis Schræde- ritnum, que nous avons déjà mentionné plusieurs fois; un Asrides Huttoni, suppor- tantdeux longues inflorescences rose foncé, ainsi que des Âabenaria militaris, une Orchidée terrestre de Cochinchine qui déve- loppe un bouquet de fleurons d'un ropes écarlate. M. Opoix, le directeur du fleuriste du Palais du Luxembourg, exposait une col- lection de soixante-six Cypripèdes variés. dont les plus remarquables étaient ses der- nières obtentions : le Cypripedium M" Scellier, de Gisors, hybr. des ©. venustum et C!. Lawren- ceanum et le Cyp. M%° Finot-Langlard, hybr. de C. villosum et C. Haynaldianum. Les amateurs de Cvpripèdes ont eu une. belle occasion à ce concours de comparer entre eux ces métis dont le nombre aug- mente dans de telles proportions, que cela devient de plus en plus difficile de s’y recon- paitre, d'autant plus qu'un grand nombre de ces hybrides, issus d’une même parenté, portent des noms différents qui leur ont été donnés par leurs obtenteurs. Il y avait cependant une plante très distincte de ces Cypripedium insigne montanum, d’un coloris jaune pàle et sans trace de macule, qui avait quelque analogie avec les fameuses variétés Sander, types variés du charmant (yp. worthi Parmi les Odontoglossum, une rareté sal V'Od. cuspidatum xanthoglossum, des Phalienopsis grandiflora et Dallemagnei, etc. puis une série de … Charles dx : le avec une _ Les, d'un jaune foncé, étaient parsemées de > grandes macules brun pourpré, puis un à + Mesospinidium vulcanieum grandi forum, ayant ! une tige florale très allongée, recouverte de * grandes fleurs d'un rose foncé et v'olacé. __ Ceconcours était en résumé une intéres- sante exposition d'Orchidées, st nousregret- Lons que par suite du manque de publicité, les Orchidophilés n'aient pas été plus nombreux à venir admirer tous ces beaux | Re CAUSERIE CHRYSANTHÉMIQUE Otto BALLIF. La superbe chromolithographie que nous - publions aujourd'hui représente une des der- nières nouveautés de M. Ernest Calvat, de _ Grenoble, qui a été fort admirée par les visi- teurs de l'Exposition de la rue de Grenelle, à Paris, Cette variété, dédiée à notre Directeur, nous parait destinée a être classée parmi les meilleures! du célèbre semeur, Lant par sa forme originale que par son riche coloris. M. Calvat est au'ourd'hui bien connu de tous ; ses semis en Chrysanthèmes lui ayant assuré une réputation universelle que le C. Capitaine L. Chauré contribuera encore à augmenter si possible. La fleur, très grosse, est de forme régu- lière, presque en boule, les pétales récurvés sont légèrement recouverts de duvet, sur- tout à la fleur qui provient du bouton ter- minal, le coloris est jaune vieil or foncé ti- _ rant au cuivré, plus foncé à l’intérieur. La plante est d’une bonne vigueur, comme tous les Calvat du reste, et sa taille est de proportions raisonnables, ce qui est un grand avantage : car les plantes qui dépassent par- fois les trois mètres ont fait leur temps. Cette année a été assez dure pour les cul- tivateurs de Chrysanthèmes. Les chaleurs exceptionnelles ont nécessité de grands soins à l’arrosage et il y a eu, parait-il, pas- sablement de déboires chez ceux qui ont conservé pour la floraison des boutons très précoces. Ces boulons out durci et n’ont produit que des fleurs mal formées, En gé- [HS néral, les boutons fixés du 20 à fin août au- 2 EL DR = = ve bite Lynx Fa re F | LE tou ru L tés à ; Lt de pc + © |‘! LE MONITEUR D'HORTICULTURE 297 Le a _ inflorescence ramifée, dont les fleurs étroi- | ront produit cette année les plus belles y, . 7’ ne kr È N: fleurs. 3 La pourriture des pétales, maladie qui exerce ses ravages principalement sur les M grandes fleurs, semble devoir se manifester d’une facon inquiétante chez divers cultiva- teurs. ‘ Des expériences répétées m'ont démontré péremploiremeut que la cause principale de 4 | celle pourriture est due à une alimentation ni excessive de la plante par des matières az0= … tées. | Il y a évidemment d'autres causes telles que l’état trop humide du local dans lequel s'opère la floraison, manqued'aération, arro- sages défectueux; mais il ne reste pas moins acquis que l'abus d’azote, de quelque origine qu'il soit, yentre pourla plus grande part. Un amateur passionné du Chrysanthème, M. E. Touron, de Saint-Quentin, qui cullive des fleurs pouvant figurer avantageusement à côté des plus belles productions des calti- vateurs anglais, nous disait, il ÿ a quelques jours, être en complet accord avec nous sur pl si \ {2 n" ce point. Lui aussi avait abusé d'azote et cette mau- dite pourriture, qui vous défigure une fleur en quelques heures, avait souvent exercé ses ravages chez lui; depuis qu'ila fait un usage plus modéré de cet engrais, la pourriture à disparu Le Chrysanthème est semblable à un sujel qui aime assez la bonne chère, mais dont l'estomac ne peut pas trop en supporter, L L'ère desexpositions de la ‘ Reine de l'au- tomne” vient de fermer; nous en avons eu plusieurs et celle de Lyon à été la plus belle de celles qui ont eu lieu en France; le pro- gramme en élait très attrayant et admira- blement composé. A Londres, la Société nationale des Chry- santhèmes a déjà tenu trois exposilions el t plusieurs meetings dans lesquels les variétés d'obtention francaise nt soutenu avec hon- neur leur vieille réputation. À ce propos il est opportun de rappeler :que les semeurs français ont en Angleterre un ami fervent qui a fait et fait encore beaucoup pour eux, qui ne manque pas une occasiou de leur être agréable et sur lequel ils peuvent reporter une bonne partie de leurs succés, quel qu'ait Li de t :298 LE MONITEUR D'HORTICULTURE | 1% pu être le mérite de leurs gains, en ce sens NE que par ses nombreux écrits dans presque tous les journaux horticoles d’outre-Manche, il à énormément contribué à faire con- naître du grand public acheteur de nouveau- tés les noms et obtentions de ces semeurs, qui auparavant n'étaient connus que de quelques spécialistes. Actuellement on de- mande les variétés de tel ou tel semeur par- ce que l'amateur connait et son nom et celui des variétés mises au commerce par lui: Redde Cæsari quæ sunt Cæsaris ! Il n’est que justede faireconnaitre le mé- rite et les travaux de M. Harman-Payne, cecrélaire honoraire de la Société nationale ‘anglaise, qui rend continuellement et d’une façon si désintéressée de grande services à l'horticulture française. Au moment où les cultivateurs anglais s'étaient absolument emballés sur les semis américains, il a été le seul à prendre la défense des chrysan- thémistes francais et le seul à les aider de sa plume autorisée, alors que tous procla- maient leur déchéance. Il est à espérer qu'une récompense bien méritée viendra lui prouver un jour qu'il n'a pas lutté pour des ingralts. En 1896, la Société anglaise a l'intention de célébrer avec éclat le cinquantième anni- versaire de sa fondation. Suivant quelques confidences qui m'ont été faites lors d'un récent voyage en Angle- terre, il parait que nous verrons quelque chose de féérique : car cette Société étant des plus prospère, elle neregardera à rien pour fêter son Jubilé. Quand done aurons-nous en France, soit un Comité chrysanthémiste à la Société na- tionale d’'Horticulture, soit une Société indé- pendant», ce qui serail peut-être mieux?{‘) La constitution de l’un ou de l'autre s’im- pose absolument, si les chrysanthémistes français ne veulent pas se laisser enlever leurs débouchés par les Américains, qui se remuent d'une façon inquiétante pour arri- ver à cette fin. H. FATZER. (1) Cette note était écrite par notre collaborateur avant la constitution des Sociétés dont nous annon- cofs la formation. NX. D. L. R. 777 DS RL” Y WONDER, MONITEUR D'HORTICULTURE 299 —_—_—___ N. B.— Notre belle illustration repré sente, en grandeur naturelle, la variété Hairy Wonder où Merveille velue, une des nouveau- tés américaines les plus remarquables et mise au commerce en Europe par MM, Can- nell, de Swanley, Kent.en A ngleterre. Ce chrysanthème japonais incurvé est jaune bronzé et duveteux ; il a été classé par l’é- minent chrysanthémiste Harman Payne dans les bonnes variétés de son genre et a été très admiré dans plusieurs lots de nos dernières expositions. O. Bazuir. PAU 2 ARBORICULTURE LA P( )IRE z ( BEURRÉ DK SAINT FRANCOIS » ——— C'est vraiment pitié de voir chaque année sur les catalogues des pépiniéristes, s’ali- gner les noms d’un trop grand nombre d'arbres fruitiers nouveaux. Aujourd'hui on commence à considérer les arbres comme des géraniums ou des ro- siers, c’est regrettable. Il est bon de semer, de chercher à obtenir des variétés plus par- faites; mais pourquoi multiplier des sortes trop ordinaires qui sont Join de valoir les anciennes”? Pour quelques-uns, il y a là une question d'argent, pour les autres c’est simplement de la gloriole, et, pour avoir obtenu un fruit quelconque, on se croit un Hardenpont ou un Espéren ! Je sais bien que, parmi les gains nouveaux. il y a des types extra qui promettent beau- coup pour l'avenir: cependant on ne peut rien préjuger car ils sont encore en enfance, et, pour connaitre leur réelle valeur, il faut attendre quelques années, il faut laisser parler l'expérience. En effet, il en est des arbres comme des hommes : les uns et les autres ne peuvent ètre vraiment qualifiés que lorsqu'ils sont arrivés à l’âge de vingt-cinq à trente ans. 300 LE MONITEUR D'HORTICULTURE ——————— © La pl'antation d'un arbre est chose assez sérieuse, car assez long est le temps pen- dant lequel on attend la récolte, et l’homme planté rarement deux fois en sa vie (à moins d'accidents exceptionnels). C’est pourquoi je me suis imposé la règle de ne recommander que les variétés ayant au moins un quart de siècle d'existence. Cette fois je présente le PBeurré Saint François, belle et bonne poire, obtenue à Tournai vers 1868, par M. Dubus, avocat à Tournai. Le Beurré Suint Francois n’est pas une variété pour le verger, c’est plutôt l’arbre par excellence pour le jardin du propriétaire désireux de récolter des poires de toute première qualité. Tourrai, qui cependant à vu naitre tant de bonnes poires à l'ombre des choneg rlotiers de son antique cathédrale, n’en a pas pro- duit de meilleure : ce n’est donc pas peu dire. Certes le Beurré Suint Francois peut se cultiver à haute tige, mais jamais il ne prendra un développement considérable, par conséquent mieux vaut le diriger en pyramide ou en palmette. Cette dernière forme est de beaucoup la préférable car naturellement l'arbre, ayant un port assez diffus on peut ainsi le conduire régulière- ment. S Tous les sujets sont bons, cependant pour les hautes tiges et les grandes formes on préférera le france. Nous l'avons dit, la vigueur de l’arbre estmoyenne, ses rameaux sont forts et portent des yeux petits appliqués contre le scion et placés sur con- sole. Les feuilles moyennes, sont de forme ovale. Les boutons à fruits, qui se développent en très grand nombresur les arbres aduites, sont très pointus. Les fleurs, ordinaires, sontréunies en bou- quets trapus. Le fruit gros, rarement très gros, de forme oblongue, souvent bosselé, à peau jaune terne picotée de roux brun, est sus- pendu à l'arbre par une queue grosse et courte, plus ou moins ombiliquée. _ La chair est délicate, fine, très sucrée, très parfumée, bien beurrée, absolument fondante, et contient une eau abondante et délicieuse. Toutes ces qualités en font un fruit hors ligne. Tout comme le grand thaumaturge dont il porte le nom, ce fruit a fait des miracles : il a fait aimer les poires par quelques rares personnes qui ne les avaient pas en estime. Ces prodiges peuvent se renouveler encore, et, si quelques lecteurs sceptiques en doutaient, ils n’auront, pour se con- vaincre, qu’à goûter cette poire exquise; cette expérience, ils peuvent la faire pen- dant ce mois car c’est en novembre que la maturité se produit, et elle se continue parfois jusqu'en décembre. ALPHONSE DACHY. APICULTURE PLANTES MELLIFÈRES (1) La culture des abeilles, pour être lucra- tive, doit réunir certaines conditions, au nombre desquelles la nourriture de la ru- chée entre pour une large part. Il faut, en effet, pour que les abeilles puissent produire le miel en abondance, que la nourriture ne leur manque pas dès le premier printemps et se prolonge tout l'été pour durer le plus tard possible à l’au- tomne. Lorsqu'il s’agit du rucher de l’apiculteur amateur, c’est-à-dire d’un nombre restreint de ruches, il est rare que les abeilles ne puissent trouver dans la flore des environs tous les éléments nécessaires à leur subsis- tance : il en est tout autrement pour l’api- culteur de profession qui exploite sur une grande échelle et qui, par conséquent, ne pourrait se borner à laisser butiner les abeilles sur les fleurs composant la flore naturelle de la contrée. Ce dernier, pour n'être pas pris au dé- pourvu, principalement à l’époque de la grande miellée, en avril ou mai, doit créer une flore spéciale, c’est-à-dire semer des plantes reconnues pour leurs qualités melli- fères, et recherchées, pour cette raison, par les abeilles. (4) Gravures de la maison Vilmorin. télés té. nn, LE MONITEUR D'HORTICULTURE PARIS. CHRYSANTHÈME. CAPITAINE LUCIEN CHAURÉ (A. CALVAT ). L LE MONITEUR D'HORTICULTURE Un grand nombre de plantes contiennent, à un degré plus ou moins élevé, les éléments qüi conviennent à la production du miel, mais toutes ne méritent pas les frais d’une culture spéciale. Une plante mellifère digne d'être cultivée à cet effet doit réunir plu- sieurs conditions. Sa floraison doit être de TRÉFLE longue durée; elle doit produire du nectar de bonne qualité, même par les temps secs; élle doit être rustique, peu exigeante quant à la nature du terrain, äe manière que la SAINFOIN culture en réussisse même sur les terres médiocres, D'après M. de Layens, les plantes sui- vantes peuvent être classées au premier rang LA + als ataba té d'en Se ut St ua 6) Gif 0 te 4 pour léur valeur mellifère : la sauge, le panais, l’origan, le trèfle des prés, lé sain- foin, l'épine-vinelte, l’angélique, le mélilot, la scrophulaire, la menthe à feuilles rondes et la verveine. Suivant les saisous, l'apiculteur dispose MARJOLAINE VIVACE de plantes de différentes espèces. En août, septembre et une partie d'octobre, ce sont: les asters, le sarrasin, les bruyères sur les- quels les abeilies butinent fréquemment. En juin, juillet et août, ce sont; la sauge, les MELILOT trèfles, la minette; parmi les trèfles, les plus mellifères sont l'hybride, le trèfle blanc à floraison de longue durée. Le sainfoin donne beaucoup de miel; la bourrache, le thym, le serpolet, la mélisse, le réséda, la véronique, la moutarde blanche, sont également recherchés par les 302 LE MONITEUR. D’'HORTICULTURE EE abeilles, La luzerne en seconde coupe pro: duit beaucoup de miel. Les fleurs de beaucoup d'arbres ont aussi des propriétés mellifères. C’est ainsi qu'en février, mars, avril et mai, les abeilles font leurs provisions sur les fleurs de l’amandier, de l’abricotier et du pêcher. Elles recueil- lent sur les boutons de peuplier, de tremble, d’orme, cette substance désignée sous le nom de propolis et sur les chatons du noi- selier, sur le cornouiller, les saules, notam- ment le saule Marsault, le pollen. Le pru- nellier, le prunier, le cerisier, le cognas- sier, le poirier, le pommier et l’acacia., don- nent le pollen et le miel en quantité plus ou moins grande, selon :es essences consi- dérées. En résumé, indépendamment de la nour- riture offerte aux abeilles par nos plantes d'agrément et nos arbres fruitiers, il faut, lorsqu'on veut faire de la production du miel l’objet d’une spéculation lucrative, cultiver les meilleures plantes mellifères, sur une surface suffisante, afin d'éviter aux butineuses les longues courses à travers la campagne. et, par suite, les pertes de temps. Claude BAsTipe. Re LES ERICAS CULTURE PRATIQUE AUX ENVIRONS DE PARIS (Suite) DU MATÉRIEL. Il n’est pas indispensable d'avoir un ma- tériel spécial pour faire Ja culture des Zrica, divers horticulteurs qui, aujourd’hui, les cultivent, ont su approprier leur ancien ma- tériel à ce genre de culture tandis que d’autres en possèdent un spécial, c'est-à- dire construit exclusivement pour les exi- gences des Bruyères. La première chose à envisager est de pouvoir donner à ces plantes, pendant nos hivers, ce que la nature ne peut plus leur prodiguer : 1° une température toujours uniforme ; 2° la clarté du plein air; 3° Ja faculté d’aérer aussi souvent que la tempé- fature extérieure le permettra en tenant compte, toutefois, que le thermomètre cen- tigrade ne soit pas plus bas que 0°. Et pour remplir les différentes conditions de lumière et d'aération dont nous venons de parler, il nous semble, ayant cultivé avec succès ces plantes, que les meilleures serres sont celles adossées et construites comme suit : serre en bois à gradins dans laquelle une égalité de température est plus commode à obtenir, couverte de chàs- sis en bois également, ce qui rendra plus facile l'aération qui se fera à l’aide des châs- sis; quant à l'exposition, c’est celle du Midi qui est la plus favorable pour le bien- être de ces plantes; ce qui permet aussi en hiver, au moindre dégel, de pouvoir décou- vrir la serre et de faire profiter les plantes de quelques rayons de soleil, parfois assez rares à cette époque. Les bâches sont aussi très bonnes pour l’hivernage de ces plantes, mais elles ne valent pas les serres, caron n’a pas toujours la faculté de pouvoir y travailler avec autant de facilité que dans une serre; néanmoins, pour certaines variétés rustiques, ce genre de matériel convient assez bien. Passons à la serre à mulliplication : Elle est assez facile à aménager, car n'importe quelle serre hollandaise peut être appro- priée à celte culture; il suffit que Îles ta- blettes de côté soient chauffées, c'est-à-dire qu’elles aient une, deux ou trois rangées de tuyaux en dessous, afin de pouvoir obtenir la chaleur de fond nécessaire pour la re- prise des boutures ; la température de cette serre devra toujours être élevée de 18 à 20° centigrade pendant la période de la mulli- plication. Sur les tablettes, on devra construire des coffres ou hien un seul quiauraitlælongueur de la tablette; puis, à l’aide de ‘barres de fer à T, on glissera des feuilles de verre sur les terrines de boutures; notre tablette de- vra préalablement être garnie d'une couche assez épaisse de tannée ou de sciure de bois: celle-ci me paraît préférable, car elle ne donne pas naissance au champignon qui, parfois. porte préjudice aux futures plantes; les terrines devront être enterrées : dans cetle sciure jusque niveau de leur bague et ensuite recouvertes par les feuilles pd LE. MON TEUR ve Me de verre qui seront maintenues par le fer à T, comme nous l’avons expliqué plus “haut. Quant à la question des eaux, il est $ | nécessaire de toujours avoir un bassin dans Ja serre, pour que, quand l'heure de l'arro- 4 sage est arrivée, on puisse avoir de l'eau à la température de la serre, car une eau trop _ froide aménerait un refroidissement géné- _ralet pourrait provoquer la mort des sujets. 14 M (4 suivre) Albert GRIESSEN. D ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) MATÉRIAUX DU tk ee _ «Relativement à l'effet pittoresque, les eaux peuvent être divisées en cinq espèces : _ Les eaux écumantes, __ Les cascades suaves, _ Les eaux rapides, _ Les rivières, Les eaux calmes, «Les cascades écumantes sont celles où les Se se précipitent violemment et en grande _ abondance. Il est à propos de les placer _ dans un renfoncement et de disposer quel- ques masses d'arbres en avant, afin de ré- _ pandre un demi-jour sur ces eaux trop | _blanchätres. e «Les rascades suaves ne sont composées 8 que de lames d'eaux épaisses et transpa- _ rentes. Ces sortes de cascades sont tou- jours plus aimables ; d'un accès el d’une _ Jouissance plus faciles que ces grands fracas qui commencent par effrayer et finissent _ par étourdir. … a Les eau rapides conviennent au pied ÿ- , des montagnes escarpées, dans les vallons | étroits et dans les buis dont le lerrain est inégal; le moindre pelit ruisseau qui mur- __ mure sous des ombrages est toujours d’un _ effet intéressant. a C'est au pied des coteaux, dans les val- _Iées et dans les prairies dont elles rafrai- hissent la verdure que les rivières serpen- nt le plus naturellement. «Les vaux calmes sont les sources, les | pièces d’eau, les élangs et les lacs; ces É : sortes d'eaux sont celles qui offrent le plus PAYSAGE PASS NES d his fs IE à 04 A, : "+ D'HORTICULTURE 303 ——_— de facilité dans la composition. On est absolument maitre, sans choquer la vrai- semblance, de disposer de leur situation, de lear forme, de leur étendue et des orne- ments de leurs bords conformément à la seule convenance l'effet particulier. «Il vaut beaucoup mieux ne pas avoir d'eau que d'en avoir de vilaines. L'idée de mouvement que donne Ja progression du cours des eaux peut se suppléer très agréa- blement par les différentes formes du ter- rain et la progression du cours des vallons. La réflexion des objets voisins s'opère aussi d’une manière très intéressante sur Ja sur- face des tapis de verdure. » . « Le choix des fabriques dépend de la na- ture de chaque situation et de l’analogie avec les objets environnants. » Dans leur établissement on doit examiner la convenance locale et iaconvenance parti- culière, la distance du point de vue, le carac- tère de la destination, l'effet pittoresque de l'ensemble relativement à la masse, au genre des bâtimentsetauxobjetsquil’environnent, « La convenance locale doit toujours être déterminée par la situation où on place le bâtiment. « La convenance particulière doit toujours être dictée, pour la masse extérieure et les distributions intérieures, par l'état et le genre de vie de ceux pour lesquels le bâli- ment est construit. « La distunce du point de vue varie telle- ment les proportions, que si l'édifice est de quelque importante, on ne peut jamais avoir une idée bien juste de l'effet qu'il procure sans en figurer auparavant l'élé- vation. « Le caractère de la destination doil annoncer au premier coup d'œil l'objet pour lequel un édifice a été ordonné. « C'est l'effet pitloresque qu'il faut prinei- palement chercher pour donner aux bâti- ments le charme par lequel ils peuvent sé- duire et fixer les veux. Pour y parvenir, il faut d'abord choisir le méilleur point de vue pour développer les objets et tâcher autant qu'il est possible d'en présenter plu- sieurs faces. » «Tous les objets d'un grandrelief, telsque de général ou 304 | LE MONITEUR DN’'HORTICULTURE oo les masses d'arbres forestiers, les escarpe- ments des rochers, l'élévation des mon- tagnes et la profondeur des vallées con- viennent surtott à l'exposition du matin. « L'éclat et la chaleur du soleil élevé sur l'horizon ne peut convenir, au contraire, qu'aux objets qu'il est bon de faire briller séparément, tels que des eaux rapides et des fabriques agréables. « Les masses d'arbres pénétrées de jour sous lesquellesl’æilentrevoitune promenade agréable; de vastes surfaces de prairies dont le vert est encore adoucei par les om- bres transparentes du soir, le cristal pur d’une eau calme dans lequel se réfléchissent les objets voisins; des fonds légers d'une forme douce et d’une couleur vaporeuse: tels sont en général les objets qui convien- nent le mieux à l’exposition du soir. » Tel est le résumé de ce fameux ouvrage de Gérardin qui semble écrit d'hier, tant il est encore plein de fraicheur et d'actualité. Après cet immense essor, il semblait que l’Art des jardins n'eût plus qu’à planer ma- jestueusement dans les régions supérieures où l'avait entrainé un homme de goût. Et en effet, soit lassitude, soit quiétude, il se contourne longtemps dans la limite de ses découvertes sans tenter d’incursion dans le domaine du progrès. D'ailleurs pourquoi se serait-il imnosé de nouveaux efforts? Les préceptes clairement formulés et agréablement développés par le Maître de l'Ecole ancienne répondaient à toutes les questions qui s'agitaient alors au- tour des jardins; et personne ne soupcon- nait qu'au delà des bornes où s'était arrêtée la pensée de l’auteur de la Composition des paysayes il existait encore des problèmes à sonder. La limite du monde connu a long- temps été regardée comme la fin de la terre; et le présent qui satisfait les aspirations laisse rarement croire à des lendemains meilleurs. A mesure que la science où Part progresse, l'horizon recule ; mais à force de l'avoir considéré, cet horizon, et de l'avoir vu à la même place, l'homme finit par croire que jamais le voile qui l'entoure ne se sou- lèvera. Celui qui, maintenant, viendrait nous dire que dans cent ans l’axe de cet art des jardins que les maîtres de l'Ecole moderne ont contribué à faire tourner sur des prin- cipes qui nous semblent immuables, sera déplacé et roulera autour de formules nou- velles, nous surprendrait étrangement, et, cependant sans savoir d’où les réformes: viendront, il serait téméraire d'affirmer que l’art ne sortira pas des engrenages où nous l’avons enfermé. Le temps use toutes les Ecoles, et les plus modernes n’ont pas besoin de longs siècles pour être qualifiées d'anciennes. La doctrine de Gérardincompte un peu plus de cent ans, et depuis bientôt cinquante ans est considérée comme insuf- fisante. ë E. DENY ET C. MARCEL. (A suivre). Architectes paysagistes. H£ Es BIBLIOGRAPHIE Agenda agricole et viticole Ver- morel pour 1896. — Élégant carnet de poche rédigé par plusieurs professeurs d'agriculture et contenant tous les princi- paux renseignements dont peut avoir besoin un viticulteur ou un agriculteur : engrais, bétail, vignes; description des cépages, maladies; renseignements pos- taux, télégraphiques, etc., etc.; plus, une division en journées de trois jours à la page. | Prix : 2 fr. 50, franco, 2 fr. 75. Bureau du Progrès agricole, à Villefranche (Rhône). PETITE POSTE N°5.104. M.D. à B. — Ilest de fait que nous avons été sobres de renseignements concernant l'Exposilion de Bordeaux, imitant en cela nos con- frères, mais cela tient à ce qu’il ne nous a rien été communiqué, ni date de concours, ni programmes. ni résultats, rien enfin. Le Comité a probablement cru pouvoir {se passer du concours de la Presse; nous n'y pouvons rien. Nous prions la personne qui nous a adressé sans signature la note intitulée : Le Dessous des cartes à l'Exposilion fruitière de Saint-Pélershourg, de vou- loir bien se faire connaitre. Nous l’assurons de notre entière discrétion, mais il nous est impossible de publier cet article, ni même des extraits sous le couvert de l'anonymat. Le manqgne de place nous oblige à ajourner au premier numéro la suite du Compte rendu de l'Ex- position de Chrysanthèmes. ne BIS qi … CHnoNIQUE : Au Ministère de l'Agriculture : ‘pale d'Horticulture de France. Les Sociétés _ France etle jardin d’acclimatation. Décoration … Nouvelle maladie de la pomme de terre. mises au commerce en 1895-96 : Lucien Chauré. Société nationale d'horticulture de France : - de Paris (suite) : Albert Griessen. — (suite) : E. Deny et C. Marcel. — Lettres horticoles. . GRAVURES NOIRES : thèmes, E. Calvat. Au Ministère de l'Agriculture. — Concours général agricole. — Nousrappelons que le Concours général agricole se tiendra ; | au Palais de l'Industrie, à Paris, du 2 au 11 mars 1896. 4 Les demandes pour concourir devront + cé être envoyées avant le 31 décembre 1895. M. L. Vassilière est nommé Commissaire | général de ce Concours. S Inauguration du buste de Pierre Joigneaux à \ T'Étole d'horticulture de Versailles. — Enfin? et . parune pluiediluvienne (Charles Baltet a dû _ bien rire dans sesfavoris), M. Viger, Minis- tre de l’agriculture, entouré d'un brillant … état-major agricole et horticole, après un … discoursrappelant les états de services du dé- _ funt, a levé, le 15 décembre, le voiletrempé qui couvrait le buste de Pierre Joigneaux, _ un des promoteurs de l'École d’horticul- ture, buste très bien réussi. 12 Puis, le Ministre a remis les Palmes d’A- 1 ‘cadémie au sculpteur M. Baquet, le Mérite | agricole à M. Lambert, architecte, construc- -. teurdupiédestal,et, sous un RARE ap- plaudissements, il a attaché la croix du Mé- < ite agricole à la redingote d'un vieux servi- » teur dévoué, M. Pichot, jardinier chef à l’'É- : ole que tout lé monde croyait décoré depuis longtemps ; ce qui a suscité, de la part du Mi Has, ce juste à-propos : « Voici des ap- ; _ 25 DÉCEMBRE 1895. ù : P LE MONITEUR ECHO TICUETURE SOMMAIRE Concours général agricole Pierre Joigneaux à l'Ecole d’Horticulture de Versailles, florale des … … généraux et trésoriers des Sociétés d'Horticulture pour 1896. A Choix Ollo Ballif. — Les Plantes de serre (suite) : B. Iuauguration du buste de Paris. A la Société patio- Chrysanthé “mistes. Les présidents, secrétaires Le Syndicat central des horticulteurs de gares de chemins de fer... en Angleterre. Le Muüséum de parmi les nouveautés en fle >urs8, fruits et légumes — Les Orchidées : Vanda tricolor et V. suavis. À la —- Les Éricas, culture pratique anx environs Jay. — Architecture des jardins Les Chrysanthé mes à l'exposition de Paris (suite) Lucio. — Bibliograhie. — Table des matières pour 1895, — - Les catalogues reçus, Plan de jardin d'après G. Thouin ; Plan de jardin d'après Barillet-Deschamps; Chrysan- plaudissements qui valent mieux que toutes les distinctions honorifiques » et, pour ter- miner cette cérémonie, d’une simplicité d'a- nachorète, M. Viger a faitespérer au dévoué directeur de l'École, M. Nanot, un joli petit ruban rouge pour ses étrennes. Ainsi soit-il ! Et chacuñ s'en fut se sécher chauffer hors l’école. CT) Le Muséum de Paris vient d’adres- ser aux établissements publics d’instruc- tion, le Catalogue des graines et des plantes vivantes qu’il offre gratuitement à ces éla- blissements. Adresser les demandes à M, Max. Cornu, 57, rue Cuvier, Paris. GE À la Société nationale d’horticul- ture de France. — La séance du 26 dé- cembre sera consacrée aux élections d'un président, deux vice-présidents, du secré- taire général, deux secrétaires, du trésorier, du bibliothécaire et de quatre conseillers. Les Sociétés de chrysanthémistes. — Dans une réunion tenue le 17 décembre à la Société nationale d’horticulture de France, un groupe de spécialistes en Chry- santhèmes, après discussion, a décidé de demander la formation d'une Sehion spé- ciale rattachée à la Société et devant s'oc- cuper de toutes les questions concernant cette plante. Partisan d’une Société autonome, nous n'augurons pas merveille de cette demi-me … et se ré- sure ! Simple réflexion : Si cela continue, que s \ 306 restera-t-il au Comité de floriculture ? On lui a déjà retiré les Orchidées, cela était de toute justice, car elles étaient bien mal pla- cées entre les mains d’un président de comi- té. qui, pour les apprécier, disait « qu'iln'y avait aucun mérite à accorder à des plantes qu’on ne produisait pas, mais qu'on faisait venir de l'étranger avec de l’argent » (tex- tuel). On retire à ce Comité les Chrysanthèmes: iln'y a pas de raison pour qu'on ne de- mande pas maintenant une section spéciale pour les Dahlias, une pour les Bégonias, une pourles Géraniums, etc. Ilest vrai qu’il lui restera encore son pré- sident typique; si cela peut lui suffire ! Tout est pour le mieux! La Société nationale des Chrysanthèmistes de France, comptant déjà 83 adhérents, à tenu à Lyon, le 11 décembre, une réunion géné- rale au cours de laquelle a été élaboré un projet de statuts qui est à la disposition des intéressés qui désireraient y apporter des modifications avant le à janvier. Le 13 janvier, ils seront soumis à l’adop- tion définitive en assemblée générale. Voici les noms proposés pour former le Comité provisoire jusqu’au Congrès de 1896. Président, MM. Rozain- Boucharlat: vice-présidents, MM. Calvat, Crozy ainé, de Reydellet; trésorier, M. Dubreuil; secré- taire, M. Philippe Rivoire; membres : MM. Bardon, Bonnefond, Brossy, Cachat, Charmet, J. Combet, D' Dor, V. Fournier, Marchand, Ant. Morel, Parent. 29 Les présidents, secrétaires géné- raux et trésoriers des Sociétés d'hor- ticulture pour 189611). — Société d'hor- heulture de Melun et Fontainebleau. — Prési- dent : M. le marquis de Paris; secrétaire général: M. Clotaire Duval; trésorier, . Barbereau. Le Syndicat central des horticul- teurs de France et le Jardin d’accli- matation. À une des dernières séances du (1) Nous engageons les secrétaires des sociétés à nous adresser ces noms aussitôt la constitution des bureaux. LE MONITEUR D'HORTICULTURE 3 0 D D, | Conseil général de la Seine, M. Prache a fait renvoyer en ces termes, à l’Administra- Lion, la pétition suivante du Syndicat central des horticulteurs de France : QT. Prache, au nom de la 4° Commission. — Le Conseil général a été, par le Syndicat central des horticulteurs de France, saisi d'une plainte contre les agissements du Jardin d’acclimatation. Le Syndicat reproche à la société du Jardin d’acclimatation de faire le commerce en gros des plantes. «IL. n'est pas de mois, » dit-il «que des wagons «de plantes lui arrivent de Belgique, du « midi de la France, d'Algérie, etc. » « Elle se livre à un trafic purement com- mercial auquel l’acclimatation n’a rien à … voir; on ne peut pas, en effet, qualifier de produits du Jardin zoologique des plantes de mêmes variétés achetées par milliers aux horticulteurs belges et revendues aussitôt leur arrivée dans les serres de l’établisse- ment. Les achats seraient tels que, parfois, ils arriveraient à l'accaparement. Ajoutez les avantages offerts au public par les. livraisons à domicile. « Tels sont les faits que nous relevons dans la plainte, Les horticulteurs deman- dent que la ville de Paris fasse rentrer la Société dans la stricte observation des clauses et conditions qu'elle lui a imposées. dans son traité et qui lui interdisent de vendre autre chose que les divers animaux ou végétaux provenant du Jardin et de leurs produits. k « Sinon, le Syndicat demande que la Ville fasse payer un loyer à la Société du Jardin d’acclimatation, que l'Etat lui impose. une patente et empêche les Compagnies de chemins de fer de lui faire une réduction de 50 % sur les tarifs de transport. « Votre Commission a pensé que le Gon= seil général n'avait pas qualité pour véri= fier le bien fondé de cette pétition. « Elle vous propose de renvoyer, pour ce qui les concerne respectivement, au conseil municipal et à l’administration les réclama-. tions du Syndicat central des horticulteurs, qu’elle juge très légitimes si les faits arti- culés sont exacts. « Ces conclusions sont adoptées. » 2e | L -. . A d PR FT hs 4,41 P ‘SEA j ME LE MONITEUR D'HORTICULTURE #5 di More. "1 | Décoration florale des Gares de c} hemins de fer.….en Angleterre. — Un rnal anglais annonce qu'une compagnie , chemin de fer, le Widland Railway à m is au concours, avec offre d’une somme de 5.000 francs pout donner des prix à ceux de ses employés qui auraient le plus con- tribué à l’ornementation florale des gares de la ligne. Le jury à eu plus de deux cents concur- rents à juger, et c'est le chef de la gare de Matiock Bath qui aremporté le premier prix. . Recommandé aux Directeurs de nos randes Compagnies francaises ! Ehmon Dieu, l’idée n'est pas si mauvaise. Et l'application en serait très agréable pour voyageurs. Nous avons pu nous en onvaincre nous-même il y a environ un Ne. ; ayant à attendre une demi-heure Pbñe petite gare de la Marne, à Pargny- sur-Saulx, nous avons été Ghtne par la dé ‘coration de la salle d’attente dont les. côtés étaient garnis de gradins chargés de Géraniums, Fuchsias, Bégonias, Anthémis, “etc., ornementation due au goût du chef de la gare. Nouvelle maladie de la Pomme de erre.— M. le D' Dufour vient de présenter, à % Société Vaudoise des sciences naturelles, es tubercules de pommes de terre récoités p PR Lausanne et atteints d’une nouvelle | maladie. Cette maladie est causée par un champignon qui attaque la peau, la fait noireir, gagne la chair et la fait se pourrir. _ Ce parasite du genre Rhizorlonia est très commun sur la luzerne, on ne connaît pas e ncore de moyens de le combattre, mais on evra éviter de planter les pommes de t-rre Mirès des champs de lJuzerne infestés; il s'attaque aussi, Lo ait-il, à la betterave. _ Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes mises au cor merce en 1895-96. — Par M. Vi- eron fils à Olivet HA Œi Ke À ot: N. de > diamètre, couleur rose de Chine A BLS, ante de 0, 50 centimètres de hauteur, de LUCIEN Cn pe. ORCHIDÉES LES VANDA TRICOLOR ET SUAVIS. -— Depuis la découverte de toutes ces espèces de Culileya, d'Odontoglossum, d'Oncilium, etc, que l’on importe actuellement en si grandes quantités des différentes parlies tempérées et froides de l'Amérique, les Orchidées indiennes ont été un peu négligées des Orchidophiles, La raison principale est que ces dernières exigent pour leur parfaile réussite une serre chaude et humide, puisqu'elles sont en général d’un prix plus élevé. Grâce à leur port majestueux avec leurs gracieuses inflo- rescences, une partie des Orchidées de l’ancien Continent peuvt rivaliser avecun bon nombre d'espèces américaines dont les fleurs sont pourtant si attrayantes. Toutes les personnes qui connaissent un peu les plantes de serre, savent que le genre Varda est l'un des plus beaux et l'un des plus populaires parmi les Orchidées. Une des plus belles collections qui existent en France de ces majestueuses épiphytes «st celle du château du Val près de Saint- Germain-en-Laye, que M. Sallier père, un des vétérans de l'horticullure française, a formé avec tant de soins depuis près d'une quarantaine d'années. Il faut vraiment aller bien loin, pour rencontrer une pareille série d'énormes exemplaires de Panda fri- color et suavis, représentés par.toutes leurs nombreuses variétés, dont une partie est toujours en pleine floraison, à n'importe quelle époque de l’année. Les Fanda de la collection du Val sont cultivés dans une grande serre en fer, adossée contre une errasse exposée au midi, et leur végétation luxuriante démontre que ces Orchidées de P'Archipel Malais se plaisent à merveille dans ce milieu. Ce qui nons a également frappé dans cette collection c'est d’y avoir remarqué un succédané du sphagnum, qui nous a semblé donner d'excellents résullats. M. Sallier emploie avec avantage, pour sur- facer ses grands pots, une mousse d’un beau vert glauque, assez commune dans nos forêts, formant à terre des peloltes vert émeraude ; cette mousse est le Leucobryum glaucum où Syn. Dicranum glaucum et Bryum 308 glaucum, qui est formé de tissus très spon- gieux, absorbant facilement l’eau et restant longtemps humides. Les Vanda recouverts déjà depuis un certain temps avec des mottes de cette mousse ont développé de nombreuses racines, el, grâce à ce procédé, les plantes n’ont que rarement besoin d’un surfaçage. Nous engageons beaucoup ceux de nos lecteurs qui possèdentdes Orchidées indiennes à en faire l'essai, qui leur donnera sans doute d'aussi bons résultats que ceux obtenus au château du Val. Mentionnons encore au sujet du Bryum glaucum, que c’est cette mousse que.les horticulteurs anglais et belges emploient pourrecouvrir les pots des plantes qu'ils ex- posent et que, grâce à cette fraiche verdure. ils font bien mieux ressortirleurs présenta- tons. À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE. — La séance du 12 décembre, prési- dée par M. Viger, le sympathique Ministre de l'agriculture, avait réuni un grand nombre de membres, qui étaient venus as- sister à la üistribution des récompenses obtenues à.la dernière exposition de chry- santhèmes, ainsi qu'aux divers concours spéciaux de l’année. Si les présentations d’Orchidées n’ont pas été nombreuses à cette occasion, elles étaient au moins des plus remarquables, MM. Dallemagne et Cie, qui viennent de fonder à Rambouillet un vaste établisse- ment horticole marchand, exposaient un su- perbe spécimen de la Xeine des Orchidées, le Vanda Sanderiana ayant deux inflorescences supportant une douzaine de grands fleu- rons d’un blanc rosé très accentué et dont les deux sépales latéraux d’un jaune bru- nâtre étaient couverts de réticulations rouge vif;un Ansellia Africana lutea (Reich). ou Syn. A. Natalensis (Hook), variété bien supérieure à l'A. Africana, dont les pseudo-bulbes sont beaucoup plus courts et les fleurons d’un beau jaune maculé de brun au lieu du jaune verdâtre de l'espèce type; un Cypripedium Lucienianum, hybr. des €. villosum et C. bel- latulum; le nouveau Maxillaria Lindeni aux grandes fleurs blanches, ainsi qu’une série de magnifiques Odontoglossum Alexandre, parmi lesquels nous avons spécialement LE MONITEUR D’HORTICULTURE ‘0 EEE 4 noté l'Od. Cahuzacitnum, un hybride naturel. 4 aux fleurons jaunes, maculés de brun, qui se rapprochait un peu de O4. luteo-purpu= reum var. Mulus. M. Sallier fils présentait, avec un Catase- lu macrocarpum aux curieuses fleurs d’un vert jaunâtre, un Phaiocalanthe, hybride bi- générique de Phajus grandifolius et de Ca- lanthe Reynieri; cette nouveauté, quiest très vigoureuse, avait deux grandes inflores- cences supportant de nombreux fleurons d'un blanc légèrement teinté de rose; le même croisement opéré en Angleterre a déjà. donné naissance au ?haïocalanthe Arnoldiæ, mais que nous n'avons pas encore eu l’oc- casion de rencontrer dans les collections que nous visitons. M. Régnier présentaitun jolilotde Phalænopsis amabilis, et an ama- teur avait aussi envoyé quelques jolis Cypri- pedium Charlesworthi, ainsi qu'un fort Cypri- pedium nitens superbum, un hybride de toute beauté, issu des ©. villosum et C. insigne. Mauler. APS EL RTL O. BALLIF. ! + :4 LES ERICMS il CULTURE PRATIQUE AUX ENVIRONS DE PARIS (Suite) CULTURE. BouTURAGE. — La culture des Zrica a déjà été le sujet de vives discussions; certains écrivains l'ont citée comme présentant de multiples difficultés, d’autres, au contraire, se sont efforcés de faire comprendre que cette plante n'était pas plus difficile à culti- ver que n'importe quelle autre. Cependant, il faut en conclure que l’on ne peut pas les comparer aux Géraniums, par exemple, car, pour obtenir de bons résultats, il faut qu'ils … reçoivent, en temps et en heure, tout ce qui leur est nécessaire et que le milieu dans # lequel ils sont cultivés leur plaise; c’est u pour cela que nos spécialistes ont reconnu M que le milieu de Montreuil et de Vincennes répondaient à toutes leurs exigences. Il ne … s’en suit pas delà, qu’on ne peut les cultiver ailleurs, eh non, puisqu'il existe de l’autre CPAM * tons ÉxT { DENT er d les cultivent aussi en grand nombre, . ilsne paraissent pas s’en être fait une spé- _cialilé comme certains cultivateurs Mon- treuillois. __ La durée de culture des Bruyères varie . selon les variétés; quelques-unes peuvent . être mises à la vente la deuxième année de _ culture, d’autres en demandent trois et par . fois même quatre, ce qui fait que, pour les cultiver en grand, il faut avoir un matériel | spécial, car si vous écoulez annuellement . 20,000 plantes, cela vous donne un chiffre . moyen de 60,000 sujets qu'il faut que vous ayez constamment en culture. _ Bien que les moyens de multiplication _ soient très variés, on ne s'est attaché qu’à . un seul, qui est le bouturage ; pour les autres, nous mentionnerons, en. premier lieu, le semis, puis la marcotte; ces deux | derniers se pratiquent peu re hui pour . le commerce. Il n'y aura done que la bou- : ture dont nous nous occuperons ici, _ Ces boutures se font généralement pen- dant les mois, d'hiver : décembre, janvier et même février, sans aucun inconvénient ; cela dépend si on a des pieds mères dc 4 orts pour pouvoir en fournir, Les parties . propres au bouturage sont l'extrémité des _ rameaux d’une plante d'un an, ou mieux, _ des rameaux poussants que l'on raccourcit le facon à profiter de cela pour donner une forme à la plante, puis l’on coupe toutes | les ramifications de un à deux centimètres cc le longueur, suivant les variétés. ® Les boutures, ainsi coupées, se repiquent dans des er tiHee ou dans des boîtes que 1 l'on devra préparer quelques heures avant de s’en servir. Ces récipients devront être _ drainés à 1/4 avec du gravillon ou tout sim- _ plement avec des morceaux de pots, puis on les remplira avec de la terre de bruyère | pure, bien sablonneuse. que l’on tassera de facon à ce qu'il n'y ait aucun vide. On devra aussi saupoudrer les terrines avec une petite couche de sablon bien tamisé, c'est une ex- ellente précaution qui a pour but de pré- “ enir les mousses, les Marchantia et mème varfois la toile, qui cause de si grands dé- mais Les boutures et les vases qui doivent les . recevoir élant ainsi préparés, il faut procé- dla 7 LE MONITEUR D'HORTICULTURE . suyer, au moins cr Le mn der au repiquage; ce travail est extrème- ment délicat en raison de Ja taille minus- cule des rameaux boutures, On se sert pour cela d'un gabari, ou plaque en métal percée de trous espacés de un centimètre en tous sens, dont les dimensions sont égales à celles des terrines; en posant cette plaque sur le sol qui doit être planté et en passant un poicon assez mince dans chacune de ces ouverlures on obtient sur le sable une série de petits trousidestinés à recevoir les bou- tures. Par ce procédé, qui est employé par les spécialistes, les sujets .se trouvent être plantés avec une grande régularité et le tra- vail est plus expéditif que par les moyens ordinaires. Pour repiquer ces boutures, on les prend dans la main gauche etavec]la main droite on les place dans les trous — ce travail est très minutieux. — La reprise de ces boutures étant assez difficile, on devra bien éviter de les comprimer entre les doigts en les repi- quant, car toute houture froissée, pliée ou serrée, noircit et peut entrainer la pourri- ture des plantes voisines. Quelques cultiva- teurs serrent un peu la terre au collet des boutures de manière à les rendre immobiles, d'autres aussi les posent tout simplement, Nous avons essayé ces deux manières d'opé- rer, elles nous ont donné toutes deux d’ex- cellents résultals. Les terrines ainsi repiquées recoivent un léger bassinage et sont alors placées dans les châssis de la multiplication. Les soins à donner en atlendant la re- prise des boutures, consislent en ombrage aux moindres rayons de soleil et en bassi- nages modérés ; il faudra avoir soin d'es- une fois par jour, les feuilles de verrequi les recouvrent, On devra exercer une stricte surveillance sur l’en- semble des plantations pour découvrir la moindre apparition de pourriture ou de toile et même parfois de blanc et de grise, qui peuvent se combattre assez facilement par des soufrages, car une seule plante malade peut amener la mort de toutes les autres,'etmème, si on voyaitle mal s'étendre, il serait préférable de retirer complètement les terrines contaminées. Le laps de temps qui s'écoule entre le 310 LE MONITEUR D’HORTICULTURE oo bouturage et la reprise varie à l'infini selon les espèces et les variétés, et souvent on voit même des boutures, dont le bois était trop dur, s’allonger avant d'émettre leurs ra- cines; ces plantes sont déjà épuisées. Cer- taines boutures vigoureuses s’enracinent en une quinzaine de jours, d’autres de- mandent un mois ei parfois plus. Lorsqu'on juge les boutures suffisamment reprises, on doit les habituer, petit à petit, à l’air de la serre pendant la journée pour arriver ainsi à leur retirer leur double vi- trage et quand elles ont subi ce régime, on peut les changer de serre, c'est-à-dire les porter dans une serre plus froide dans la- quelle on doit arriver, par la suite, en lui donnant de l'air, à latempérature extérieure, et ainsi, elles pourront attendre l’époque du rempotage; si on avait à faire à certaines variétés par trop vigoureuses qui auraient tendance à s’étioler, on peut, sans aucun inconvénient, leur donner un premier pin- cage, bien qu'étant en terrines cela les avance beaucoup. (A suivre) Albert GRIESSEN. LES PLANTES DE SERRE (Suite) rt ENCHOLIRION L’'Encholirion coralinum est une plante ré- cemment introduite du Brésil; qui a les feuilles récurvées en forme de vase, vert foncé en dessus, pourpre en dessous et légè- rement glauques; fleurs en grappes, à brac- tées rouges, fleurs jaunes, pointillées de vert. GUZMANIA Le Guzmania tricolor, originaire du Pérou, de la Jamaïque et de Saint-Domingue; pos- sède des feuilles en entonnoir, réfléchies au sommet, hampe florale haute de 40 à 50 centimètres, garnie de nombreuses fleurs accompagnées de bractées jaune verdâtre, rouges àla partiesupérieure. Les fleurs sont blanc pur. Le G. erythrolepis est plutôt remarquable par ses feuilles larges à la base, linéaires, acuminées et pointues. L’inflorescence, en forme de gros cône, a les bractées carmin vif. NIDULARIUM Le Widularium Innocenti est une plante ayant du rapport avec l’Æ}mea discolor ; ses . feuilles gracieusement ondulées, longues de 25 centimètres, sont vert foncé en dessus et rouge pourpre en dessous. Les fleurs rouge orangé durent très longtemps. N. Laurent, feuilles étalées, acuminées à la pointe et disposées en rosettes; parse- mées de fines macules brun pourpre; celles intérieures sont blanchâtres et violet noi- râtre à la base. Les fleurs forment un ma- gnifique bouquet bleu pàle. (Amérique.) Puya Le Puya ou Pourretia est une fleur dédiée à Pourret, botaniste francais. Le P. Warscewiczi est une belle plante, atteignant 80 centimètres à 1 mêtre de hau- teur. Les feuilles sont radicales, lancéolées, vert foncé, garnies de dents épineuses. Epi. large, entièrementfourni de bractées rouges entre lesquelles sont des fleurs jaune pâle. Cette plante originaire du Guatemala fleurit à l'automne. Les autres variétés, plutôt élégantes par | leur feuillage, sant : Les P. macrostachys à feuilles longues, lan- céolées, écailleuses en dessous. Hampe flo- ralehaute de 50 centimètres, garnie de brac- tées rouges à la base, vertes et blanches à leur partie supérieure. P. Maidifolia, espèce vigoureuse à larges feuiiles, beiles fleurs ressemblant au précé- dent. (à suivre) B. JAG. ARCHITECTURE DES JARDINS (Suite) L'Ecole moderne n’est pas née de la fan- taisie d’artistes épris de nouveauté ou d’ambition; elle fut le résultat d'idées ar- tistiques adaptées à un état social trans- formé. L'écroulement des fortunes prin- cières et le morcellement de la propriété créèrent aux jardins, après la Révolution, une situation spéciale que les Maîtres du Dix-huitième siècle n'avaient pu prévoir. Leurs théories, écritesen vue d’une appli= « AS " : 2 MP. MR LES Pre dise Pyata EPP SE NE SET ter d de j Pl er À É DE" LE MONITEUR cation à de grandes surfaces, se prêtaient mal à l'exiguïté des nouvelles compositions. D'HORTICULTURE 311 néral,et son adaptation aux plus infimes jardins firent ressortir encore plus ironi- FR CRT 28 PT 4: VE ee PLAN DE JARDIN D'APRÈS G. THOUIN fig. 47). D'autre part, la vulgarisation de Part paysager, à la suite de l'engouement gé- quement l'inanité de la majeure partie des préceptes de la méthode ancienne. 312 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 4 Le changement des conditions sociales | essayer de donner à leur art une nouvelle réclamait une modification dans les pro- | orientation. Cette préoccupation se fait 2odés de la composition des Jardins. jour nettement dans l’œuvre de Thouin ÿ FE d F s FLE ; Te PC RO ES MA en res ve W jh UNE nes Nentil 4 T ere QUE RAP EN EE .! Æ NT En k +$ JE HAVE TER, ; ; A AA ; ‘% 4 “+ q Ê K # à ) Nr :4 Go à ; { 2 À mi 5, | 3 | > a. ë 2 2 ; Hal Were? ë | E | la * ” ep # | || al : ñ je = y Fa { . SANVHOSAG-LATTIINVE SHHAV ‘(85 ‘9t) 3Nndwo2 V1 v LACOMd V3IN0IH SW n33 MVd 35511 NIanvrn NV1d £ z \ L'ONU NU ie S & = LEUR SRE $ NABSE D SRS Ÿ ë RON DA SR Le ANS ee BR re 0 RES SOS RP ERCS A SD M AQU TER RQ SI AT RS Ut is RU RUES DALSELS SN À è VQ se | SE Aussi voyons nous, dès les premières | qui cherche à remédier à la réduction de années de la Restauration, les paysagistes | ses champs d'opération par des réseaux | d'allées “courbes augmentant la longueur de a promenade et en maintenant l'intérêt la perception, sans cesse renaissante de nouveaux objets (plan de Thouin, fig. 47) _ Ces essais, malgré leurs imperfections … indiquaient une voie que les successeurs de » Thouin s'empressèrent de suivre (voir les plans de Barillet-Deschamps et de Bübhler). . Nous avons raconté, dans la partie histo- # ique (voir chap. 1°), quelle superbe éclo- sion de talents mirent en lumière les em- 4 bellissèéments de la Ville de Paris sous le second Empire. C'est de celte époque que date la transformation de la méthode | paysagère. Par le perfectionnement des 4 | procédés de tracés inaugurés par Thouin etquelques heureusesinnovations, la pléiade +6 artistes qui dirigeaient la capitale com- + phonique à l’art des jardins une activité - prodigicuse. Les travaux se multiplièrent cet les talents surgirent de tous côtés. 24 Les noms des frères Bübhler, d’'E. André . de Laforcade, de Péan et de bien d'autres ne qu ‘il serait irdp long d'éhumérer sont inti- _ mement liés à cette époque glorieuse qui _ commença par Varé, Alphandet Barillet- | Deschamps. ds , points principaux. Le tracé des allées : Le modelage du terrain ; La décoration végétale. Nous avons dit plus haut de quels soins fut objet, le tracé des allées. Bientôt on ne se contenta plus de leurs courbes harmo- _ nieuses savamment entrelacées ; la surface re pelouses elles-mêmes fut modelée sui- _ vant des courbes gracieuses dont la conca- “4 wité occupa le centre du terrain et dont les extrémités furent dirigées vers le bord des massifs et des allées. On donna à celte con- _ terme beureux employé pour exprimer une des meilleures découvertes de l'École mo- 4 étre. Enfin au charme de la plastique vint s 4 ele séduction résultant de Ja ae . sité des formes et de la variété des couleurs. ‘% _Les arbres et les arbustes exotiques impor- Lés à grands frais se mélèrent par milliers eus un enchevètrement pittoresque à nos ] _ espèces indigènes. è EE SA PE RE TE ; LE MONITEUR D'HORTICULTURE à L'attention des Maîtres se porta sur trois S _ figuration du sol, le nom de vallonnement,. Les fleurs longtemps proscrites furent réunies au bord des pelouses dans des cor- beilles chatoyantes. On ne craignit même pas de ressusciter l’art régulier et de l'asso- 4 cier dans certaines circonstances à l'art paysager. Tout fut combiné en vue de la flatterie des yeux, on se préoccupa moins de cacher la main de l'artiste que de procurer par une d élégance raffinée des sensations agréables. 4 Peu de tableaux auraient pu être signés “ Natüre; mais on aurait aimé une nature # ainsi faite. Et comme l'idéal, le romanet la 5 € poésie, choses fort élevées au-dessus de l'horizon terrestre, ont toujours eu l’hon- peur d'être préférées à la vulgaire réalité : il est probable que, malgré ses inconsé- quences, la nouvelle École continuera en- core pendant longtemps à faire, pour un pu- blic captivé, des scènes comme il pourrait y à en avoir dans la nature, mais comme on Ê n'en voit pas. Et d'ailleurs le jardin paysa- ger ne consiste-t-ilpas, comme nous l’avons déjà dit avec le prince Pückler-Muskau, « dans la concentration d'un ensemble de paysages naturels, idéalisés et poélisés! » Cure, %,. adfir DENY ET C. MARCEL, (A suivre.) Architectes paysagistes. SE LETTRES HORTICOLES ee » à SAT té ET MT "5 % 4 re +7 OR L :! .* Te LES CHRYSANTHÈMES A L'EXPOSITION DE PARIS ‘ (Suite) Calvat, tu le sais, s'est fail une réputa- tion bien méritée pour ses grandes fleurs : et ses nouvelles obtentions, qui font fureur à l'Étranger, en Angleterre surtout, où le culte du Chrysanthème est noussé au pa- roxysme. Voici Mme Mailfait, violet foncé ; Cal- vals Autralian gold, d’un beau jaune, pétales frisés en chicorée; 4/7. Delumotte, jaune rougeâtre; lerle-bDauphinoise, jaune d'or; ÆRobert Owen, bronze, duveté ; Mme R. Grenier, blanc violacé ; H% N. Da- vis, rouge, revers argentés ; Le Japonais, rouge cuivré, revers or; Mme ÆEschenauer, violacé, centre blanc ; 2° Bonnefoy, rouge, 31% revers vieil or; Aachais, vieux rose revers or ; Âme L. Bourgetle, blanc- violacé:; D° Duviard, lie de vin, revers vieil or; Surpasse Gambetta, lie de vin foncé; Rêve d'or, jaune or; Ma perfection, boule blanche; Vte René de Chézelles, blanc pur; CHRYSANTHÈMES Princesse de Galles, rose; Mme Annette Rous- seau, fleur pleine, blanc pur; Mine J. Smeers, blanc et violacé ; Æ. Rosetle, blanc violacé ; M. Didier Bourdois, rouge cramoisi revers or, fleur très grande; 2% A4.de Rothschild, blanc pur, pétales retombants ; Cupituine L. Chauré, jaune foncé; Mme Gustave Henry, blanc pur; me Jean Chauré, grande fleur rouge foncé, cramoisi, revers or, pétales pointés or; L'Aurore, centre violet rou- geàtre, tour blanc; puis les n°% 411 violet, LE MONITEUR D'HORTICULTURE 0 518 vioiet foncé ; 484 blanc, 496 rouge, revers cr; o12 feu, revers jaune, 510 jaune cuivré, 905 rouge, taché de blanc. Tu vois qu’on ne s'endort pas à Grenoble, ni du reste à Valence, car de Reydellet nous apporte aussi sa collection, et quelques E. CALVAT. nouveautés ; mais, chez lui comme chez les autres semeurs, les Dieux ont été moins favorables, extraordinaires. Néanmoins, il peut se repo- ser sur ses lauriers, car il a eu de quoi admirer parmi ses meilleures obtentions, «une » qui a conquis une première place dans toutes les collections; il n’est pas un lot qui n’ait, en grande ou en moyenne fleur, Mme Lucien Chauré (1), qui mérite tous (1) Voir Moniteur d'Horticulture du 10 Mai 1895. cette année, aux nouveautés Te 7 ne | les éloges qu’on en a pu faire: la plante est d’une très bonne vigueur, les tiges, très rigides, n’ont pas besoin de tuteur, et la piteur, bien régulière, est d’un coloris abso- Piment nouveau, Chamois à centre nankin ; _ depuis l'épanouissement de la fleur jusqu'à D. fin, elle passe par différentes nuances | assez curieuses. 4 Je note, toutefois, chez ce semeur émé- rite, Mme Lemaitre, blanc teinté mauve clair, _ à centre crème; Y. Doëlle fils, longs péta- | les couleur feuille-morte clair; . Gérand, grande fleur incurvée couleur pourpre _ laqué, revers argentés; Commandant Boëlle, _ pétales mi-tuyautés vermillon cuivré:; AT _ Mathieu de lu Drôme, pétales du rue re- . tombants jaune d’or, revers jaune, teinté 4 Re etc.; JM. Lucien Dallé, mauve rosé. Chantrier de Bayonne tient aussi une Be place avec Le Chuos, rouge, revers … or; Général Bourbuki, rouge foncé en boule; $ Mlle Eugénie Bonher, centre rosé, tour blanc violet, revers jaune: Æmir Aldemu. - rouge foncé, revers jaune; Crète Vignemulu, _ jaune rosé; Comte de Suinpris, violet pâle. "4 Parent, à Caramagne-Chambéry, expose _ quelques nouveautés numérotées parmi 4 lesquelles le 81, violacé, est très joli. _ La belle culture de Non. Vilmorin, Bou- Ê -treux, Yvon, Dallé, Delavier, Levéque, Gé- D rand, Lenaerts, Paillet fils, est à remar- à à “quer: Ford aussi de nepas voir les spé- _cimens de Leuret qui, nous dit un visiteur, | be sont admirables cette année. _ Adroite et à gauche je te note : Seréfuire .… général Delaire, rouge à revers jaunâtre ; É: Claude Pelletier. acajou revers jaune; ema- | Tallandier, très belle variété à centre rouge | caroubier etrevers or clair; Amiral Avellun. _ jaune vif; M. Léon Dabat, carmin lilas, revers _ blanc; Philadelphin, blanc crème, pointes . jaunes; Florence Darwis (Loujours curieuse), Re blanc centre verdâtre, Mme Henry Mesnier, blanc pur, pétales retombants; Comtesse FA ne pétales longs tubulés jaune E: vif, (dédié à l'artiste qui sait si bien, en flenrs artificielles, imiter le Chrysanthème _ naturel); Directeur Tisserand, jaune centre cramoisi ; Mme Ernest Capilant, rouge aca- à jou ; Enfant des Deux Mondes, blanc du- | veteux, centre soufre; M. Catros-(rérand, » L ie ni KUr A 1e LE MONITEUR D'HORTICULTURE rouge cramoisi, revers or; M. Æ. Forgeot, violet, revers aout Étoile de Lyon, rose; D° Che: : Jaune ; 2° pan Rivière, rouge foncé revers or; Viviand-Morel rose : Souve - nir de Jean Chauré. revers en. LP PE A à Nr ; ’ * + ré ) à grenat rouge, g. . - & bronze; Gl. Jacqueminot, rouge vif: Dragon, À pétales larges, rouge brun, revers vieil or; IL. Vanverlinden, jaune maïs ; Président Car- ‘À Qu pe 0 Fe not, jaune chamoïis, etc. etc. Cêla te suffit-il pour faire un choix? Oui, Es n'est-ce pas! Passons maintenant aux ex- % posants de fleurs coupées. #4 (A suivre.) £ LucI0. # 5 ee BIBLIOGRAPHIE : “at Les Fougères de pleine terre et les Prêles, Lycopodes et Sélaginelles rustiques par Henry CT" " le À | Correvon, Directeur du jardin alpin d'ac- Ê climatation de Genève. (1 vol. rel. toile, 4: format 18/11 cent. 144 pages, 68 figures. % Prix :2 francs. O. Doin, éditeur, etau bureau s du journal). x. ‘à ILest certains ouvrages dont ilest inutile de faire l'éloge, le nom seul de l’auteur . suffit : tel est cehui sur les Fougères que LS vient de publier M. H. Correvon. 4 + Tous nos lecteurs ont été à même d'appré- cier les connaissances absolues de notre collaborateur ainsi que son style clair et à la portée de tous. Les Fougères rustiques occupent déjà une large place dans nos jardins, mais pas encore assez grande, car bien que dénuées de fleurs, elles sont, par leur feuillage, d'un très grand ornement et garnissent admira- blement les rocailles, les sous-bois, tapis- sent les massifs de terre de bruyère et apportent Ja fraicheur et la gaieté dans nos appartements. La lecture de cette monographie satis- fera pleinement les amis de cette vaste classe de végétaux, et, après l'avoir lueceux qui ne sont pas amaleurs, le deviendront: TABLE Collaborateurs du « MONITEUR D'HORTICULTURE » en 1895 MM. Lucien Caauré O. pa &, Directeur; Otto Bazurr, Secrétaire de la Rédaction; Luc Aurecx & ; Charies bis JET XX SE &; Claude Base ; Ernest BerGer ; Coarles BoLur Ë ; Broccur 3% £ 5 ; Jean Ernest CHAURÉ ; Henry Correvon ; J. Courant #, Crozy aîné ;&; Alphonse Dacuy; E. DECAUX À 5 $,E. DExY 0. #& et C. MarceL &:; AM DEsmouLiss ; ÿ V. E. ; Henry FATzer ; Aug. GRAVEREAU ; Albert GRIESSEN ; HeLcey, SG. D. Huer, B. Jac, Jean Karyx & A. OU Lucro : Ch. Marron ; J. re AU MiLLer DK; Oumis ; Ours; P. Ph. PerrrcoQ pe CORBEHARD Es E. Pomer. C. Porrar, Ant. Rivoire >&, Philippe Rivome; E. Savarn & ; N. Sécuers; G. Taxarp ; Toncy-Va= NIER O. #. ÿ A — Notice sur Pierre. Duchartre, 133. — La Acle de vandalisme (Un):.::.24/0.u. Ru 195 Cronica agricola, 156. — De la chaleur du sol Anémones (Les).............. PO ARE Ds 37 et de celle de l'air. Quelle est celle qui in- Aralia Sieboldi (Rajeunissement de l)........ 291 flue le plus sur la végétation ? — Guide pra- Arbres au Bois de Boulogne (Les)............. 126 tique pour les herborisations et la confection Architecture des jardins (L’) 12, 26, 38, 51, 62, générale des herbiers. — Notice historique et à 13, 85,98, 410; 121, 155, 168,1190, statistique sur l'Ecole d'horticulture de Ville- 205, 216, 229, 241, 250, 267, 276, preux de 1892 à 1894, 208. — Comment on 288, 303, 310 apprète les légumes, 232. — Deux années au BOB DONNE 4001 TA NPA rer 3 Ministère de l'Agriculture du 11 janvier 1893 au 27 janvier 1895. — Guide pratique de l’a- B mateur de fruits. — Les Palmiers de serre Bambou est-il herbe ou bois (Le)............. 292 froide, 256. — Compte rendu des travaux du service du phylloxéra, 280. — Premier rap- port au Ministre de l'Instruction publique sur les Champs d’expériences scolaires. 292. — Agenda agricole et viticole Vermorel po na 1896, 304. — "Les Fougères de pleine terre. -315 BiscioGRAPuIE : Dictionnaire pratique d’horti- culture er de jardinage, 28. — Almanach du Cidre et du Poiré. — Le Monde moderne. — Guide élémentaire de multiplication des vé- gétaux, 40. — Rapport sur le transport des ù ; Bois iMmpourrissa ble RPM ERP ERES atbres par chemin de fer, 64. — Les Azalées. £ ._— Une page d'histoire de l'Horticulture en | pes à pe hi Re a Fe 420 ST France, 76. — Bulletin de l’Association des FUSAOR ON Rene 7 SUCION BABE SES ‘à plantes. — Les Fougères de France, 88. — Les plantes bulbeuses, tubercuieuses, rhizoma- C teuses, ornementales de serre et de pleine terre, 100. — Bulletin de la Société française Cannas Crozy nouveaux.... ..............,.. ; APTE de l'Horticulture de Londres, 112. — L'Hor- Cänna£, La Eraniee...f.10.2140 2 LME 1.8 ticulture dans les Cinq parties du monde, 112- Canna: Guillaume, Fraucois. =. 12720008 282 123. — Dictionnaire latin, grec, francais, an- Cerfs à Compiègne (Les). :::....... LL AE 66 glais, aliemand, hollandais, des principaux Certificats phylloxériques. …...:.2.:.42.1..# AT TR termes empioyés en botanique et en horti- Ghronique:3, 17, 31, 41, :53;:65, 111, 89), 101,108 culture. — Les plantes alpines etde rocailles, 115,425, 137, 407, 471, 191, 2092210038 245 | — Dictionnüire des Orchidées hybrides, 124. 257, 269, 284,293, 305, 306 : d | # Pres a AR RAP. PS ME PRTENER | Te MONITEUR D° Eprt. das a (Ghrysañthèmes bleu, vert, jaune Étiquettes de jardins (confection des) Madame Lucien Chauré {A pro- Exemple pour les Présidents de Sociétés hor- pos du): te. Poe, ao 4 ticoles (Un bon) à fleur rose pâle el rose pa- Expositions de 1895 : 4, 41, 54, 61, 79. 90, 102, DAChé En Fe CHE L ‘ 4, 183, 208, 211, 233, Hairy Wonder 2 Expositions pour 1896 nouveaux (Les) — internationale fruitière de Saint- tardifs (Quelques mots sur les), 4: Pétersbourg : Liste des récompenses, 35, ee chevelus ou soyeux (Les)...... l — Approbation des comptes, 18. — Distinc= — cultivés pour la grande fleur HONDA RON OURE. 5. ti er Hoi mensuels à donner aux) juillet, 158.— Exposition internationale d'Hortie alture de À EE 198; octobre, 246; novembre, 270 Paris 102, : “ — (conservation des fleurs es î de Chrysanthèmes à Paris. ......., x) — au Jardin des plantes (Les).. 2 — &, Orléans.:77%4 | Causerie chrysanthémique £ du Cidre . Chrysanthemum arborescens var. floribundum d'Horticulture de Reims (A J') … Cinéraires à grandes fleurs (Les)............... + de Versailles _ Citronnier de Chine (Le) _ Commerce extérieur de la France (Le) 7 F _ Concours général agricole de 1895..:......... 30 PNG ; x Ê + Des PRE TT PROS 209, : M. Félix Faure, président de lä République fran- — régionaux agricoles de 1895........ Ricigres pomologique de France Aus 118, — des Sociétés savantes à la Sorbonne Fête des Châtaignes (La)..,.............. C2 Fleurs à nos morts pour la Patrie (Des) — champêtres Forêt d'arbres à caoutchouc (Une)..,......... Fraise de Bretagne (La)....... a ae 0 RO HTAISIPLSAPrÉCOCITÉR ARS) A ARRETE — pomologique à Versailles , ConnarssacEs UTILES. — Construction d'un ba- ni. romètre peu connu, 16. — Guérison des en- LR Re } _ gelures, 40. — Baromètre ou Sturm glass, 64. Fruits à cidre eu Allemagne (Nos). 4 — Pour effacer les taches de rousseur, 124. — comme indice de leur qualité (De l'as- Ne. — Guérison de la coqueluche SEL PRE pect des) 156,185, 204, Conseil municipal de Paris et le Concours agri- Fruits des Antipodes (Les).:................. cole (Le) 5: | Fuchsias (Conservation hivernale en pleine Conservation des fruits par la tourbe. 229 terre des) Couronne mortuaire originale (Une) a Cours d’apiculture ra | Crapauds (Protégeons les) sorties M. Gadaud, Ministre de l'Agriculture __ Crocosmia aurea (Le) . 238 | Géranium : Mme Salleron (A propos du) 4%6.. eo Culture à Madagascar (La) PR NÉ SO Ê —— sur tiges ou en arbre (Culture du) Curiosités végétales (Les) 22 | Germination à grande vitesse (La) …_ Cycadées (les) 55 | Glaïeuls (Les) ‘æs Glaïeuls (Bouturage des) Greffe en fente latérale des rameaux fructifères _ Dahlia Cactus : Empereur 285 | Greffes de fruits à cidre (Distribution de)...... 5e Dablias Cactus (Les) Guëêpes (Les nids de)....4................ Décoration florale des gares de chemin de Mélerén'Angleterre::.....:#%11. SRE LES CUP HE E H Mhsullation des fruits... "15.20: EUR nr. Dipladenia atropurpurea 163 |- Hannetonage (Instruction sur la pratique du)... _ Droits d'octroi à Paris sur les vins de Cham- Haricots verts aux Halles centrales de Paris (Les) __ pagne (Augmentation des) Horticulture à l'exposition d'Amsterdam (L').. ee L … Droits protecteurs sur les fruits de luxe (Les). 5 183, es Hippeastrum equestre var. splendens 224, S Ÿs ; + E 1 École d'Horticulture de Versailles (A l') 151, ‘ Industries horticoles à l'exposition horticole de 1895 (Les grandes)........ OPERA - Élèves de Villepreux à l'étranger (Les) 1 L — Émigration des jardiniers (L'). M 7 LR Ar L (6: à _Eunemi du pêcher (Un nouvel)., 222 Lecons de choses au Palais de l'Industrie a hoc — LaSésie OEESs Légumes frais pendant l'hiver(Conservation des) 45. — La Chematobia brumata, 108-120. LETTRES HORTICOLES. — À propos du Concours Le L'Écaille pourprée, 127. — L'Otiorhynchua Li- général agricole, 49. — A propos de l'expo- _ gustici, 146-170. — Les Trichies noble et fa- sition d'Horticulture de Paris, 133, 147, 175, n ” ciée, 223. — Sur le Perce-Oreille, 253-264. — 196, 207. 219, 243. — Les Chrysanthèmes à La Mouche des feuilles de Céleri...… PER À l'exposition de Paris, 290 Entretien des jardins botaniques en Angleterre 126 | Lis de l'Hindoustan (Les).................... #3 _ Ericus (Culture pratique aux environs de Paris Lobelia Gerardi (Rusticité du) : k LA 278, 302, . Lune rousse (La)..............., LT ARTE a es Hi NES dre AR ASS À % ss 3 É 318 M Maladie des Poiriers et des Pommiers (La)... Marché aux Fruits de Manchester (Le)........ Mastic arboricole de J. Coutant.............., Maquillage des-fruits (Le)....::..7.........,. Médailles d'honneur agricoles (Décrets et ar- ES A SES LOUE EAN ReE Médaille d’or offerte au Ministère de l’Agricul- ture français par la Société fruitièrc de Saint- Bétersboune te PP OR CREME ET TENL ERA Médaille d'or Caïllé à M. Bourde (La grande). Métallisation des fleurs et des insectes........ ManulusiClevelandi-#(Re): 2e EUR nr MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE (Au). Distinctions honorifiques, 3, 17, 41, 65, 89, 112, 137, 158, 111,197, 209, 233, 270, 281. — Remise de la médaille d’or de Saint-Pétersbourg, 20. — Réorganisation de l’administration centrale, 30. — Lettre au Ministre de l’agriculturesur le concours général agricole, 48. — Le Con- cours général agricole au Champ de Mars. — Concours régional de Vienne, 53. — Liste au 15 mars des contrées déclarées phylloxé- rées, 65, 11. — Modifications concernant les officiers du Mérite agricole, 89. — Modifica- tions relatives aux produits de l'horticulture et de l’arboriculture au Concours agricole de Vienne, 125. — Récompenses accordées à l’Horticulture dans les Concours’ régionaux agricoles de 1895, 125, 137, 245. Voyage de M. Gadaud,ministre de l’agriculture, à Reims, 157. — Letraitement du mildew obligatoire, 210. — Rentrée de M. Viger, 269. — Bulle- tin d'informations et de renecignements 293, — Inauguration du buste de Pierre Joi- IMEALx A Vers ANSE perce AUTRE MAiniISTÈRE DU COMMERCE (Au). Dictinctions ho- DOLITQULE SZ 28 da ARMES AT AE MON E — de l’Instruction publique (Au) Dis- tinctions honorifiques 18, 113 Monument à François Quesnay (Un)... Muguet de mai (Forçage pratique et écono- din GES ARE PA VON OU A IE GE Museumde Paris (le) sin nee nr meet LAN Myosotis Rechsteineri ............ N NécroOLOGIE : M. Charles Truffaut, 28. M. Léon Beaume, 31. M. l'abbé Gouilly, 41. M. J. B, Tallué, 90. M. le Dr Baiïllon, 183. M. Louis Pasteur, 245. MM. Spae Vender Meulen et Edouard Keilig. 246. MM. Jules Ricaud et F. Bause, 271. M. Pierre Notting, 282. Nouveautés en fleurs, fruits et légumes mises au commerce en 1895 (Choix parmi les) : Reine-Marguerite, Bijou bleu foncé, Bégo- nia Baumanni hybride, Clarkia elegans nana rosea, 33. — Dianthus laciniatus salmon Queen, Ipomæa, hederacea marmorata rosea, Céleri violet à grosses cotes, Mâche dorée, Haricot nain Parisien, 34, — Haricot beurre nain de Digoin, Reine Marguerite Carmen, rose glacé blanc, Eschscholtzia mari- tima nain, 46. — Primevère de la Chine, frangée à feuilles panachées, 46. — Melon cantaloup : Pomme. Pomme de terre : la Bre- tonne, 41. — Ipomœæa purpurea flore pleno,5s. — Linaria flore albo. — Primula veris acuu- lis bleu d'outre-mer, Ricinus Zanzihariensis enormis, Pentstemon Gordoni splendens, 59. 4 999 PAT 265 999 LE MONITEUR D'HORTICULTURE — Arabis alpina nana compacta. Clarkia pulchella nain double violet, Xeranthemum annuum superbissimum rouge, 94. — Pà- querette à grande fleur double blanche, Pa- vot d'Orient vivace varié, Pavot éclatant. 95. —- Reine-Margnerite à fleur de Pivoine : Surprise, Reine-Marguerite japonaise, Reine- Marguerite : Comète blanche, Reine-Mar- guerite géante variée, Soleil double multi- flore, 105. — Begonia semperflorens flam- boyant, Cannas : Comète, Obélisque, Côte- d'Or, — Pélargoniums à grandes fleurs : Colonel Monteil, Auguste Vacquerie, Harry Alis, La Gascogne, Lieutenant Mizon. — Géraniums : Belle-Alliance. — Senecio Gal- pini. — Helenium autumnale superbum. — Eleutherococcus senticosus, 117. — Ceano- thus : Brillant, Pénombre. — Chrysanthème E. Forgeot, 118. — Prune: Reine-Claude Gabrielle Combes, 262. Reine-Claude d'Al- thann. — Müûrier : New-American, Bigar- rean Windsor. — Framboise superlative, 263. — Begonia semperflorens atropurpurea com- pacta, 214. — Kupatorium serrulatum, Ipo= mœæa hederacea marmorata cœlestina, He- lianthus cucumerifolius : Stella, 275. — Lep- tosyne gigantea, Poire Eva Baltet, Brngnon Early Rivers, Lilas Corinne, 276. — Papaver somniferum nanum flore plenum chamois rosé, Polygonum Orientale pumilum album, Tuparmontand 227 CErCe Re PE FES O Octrois à la Socièté des agriculteurs ds Hrance! (Les) ee Te MARNE ESS PAPE - ŒillettMRose de france. PhD ECRIRE Orcainées (Les) : Lælia purpurata 8. — Lælia Gouldiaua Cypripedium Charlesworthi, 9, — Queiques observations sur la culture des Dendrobiuum, 21.— Floraisons remarquabies, 22, 93, 213 — Le genre Cymbidium, 32. — Cattleya Persivaliana. La lumière électrique, 1. — Les Orchidées à la Société nationale d'Horticuhure de France, 53, 103, 132, 167, 213, 228, 261, 272, 296, 308. — Les nouveaux Catasetum, La Revue des Deux Mondes et les Orchidées, 54.—L'Orchid Album, 55, 116, 235. — La fructification des Orchidées, 68.— Vanda teres, 69. — Dendrobium speciosissimum, Cattleya speciosissima, 79. — Les importa- tions de Cattleyas, 92. — Formation du Comité des Orchidées à Paris, 93. — Cypripedium bybridum : Mère Gigogne, Nécrologie M. W. Kimball, 103. M. Ignatz Forstermann, 104, — Cattleya Chocoensis, 116. — Nouveauté à sensation, 117. — Cattleya Hardyana, Cattleya citrina, L’exportation des Orchidées, Cattleya floribunda, Dictionnaire des Orchidées hybri- des, 142. — Cypripedium calceolus macran- thum, 168. — Les nouveaux Catasetum, 185. Cypripedium : Gertrude Hollington, 187, 248. — Cattleya Mossiæ, var. cœlestis. 200. Origine du Cypripedium Chantini, 201. — La Linde- nia, 201, 255. — Cattleya Rex, 214. — Peris- teria elata, 228. — Les Phal:nopsis, 235. — Vanda Sanderiana, 260. — Sobralia Lindeni, Odontoglossum præstans, 271. — Vanda tri- color et V. suavis....... PATLIEE PR CIRE P Parc de la Liberté à Lisbonne et l'architecture paysagiste française (Le)......:......: Be , * AM TEIrE "M h DES di HORTIOU ER ve 4 sd , # a PAL: €! NT 0 7. LRIMONITEURD Va — RAT D is L ZE di La Pêches |(Ggnserration dB) RS RTE “253 TT Pêchers (Choix de 12 bonnes variétés à planter) 264 : À + ï Taille d'automne des arbres fruiliers.....2: Rd Sun, 15 126 6% | aille dés arbustes d'ornement (De la)... \ _ 208, L20. 932 : 256 Pr ; FR L Tarifs des chemins de fer (Les) Pétrol t] dvi ii PR ra Titre (Un nouveau) | En £ RS HA 4 Hs mens (Less Travaux du mois : Janvier, 5. — Février, 20. + Eragon TE o — Mars, 42. — Avril, 67. — Mai, 90. — Juin, F : 115. — Juillet, 141, — Août, 184. — Sep- : 300 : ntes mellifères VA tembre, 212. — Octobre‘ 234, — Novembre, 304% 138 22 Un jardin au xvm® siècle par Panseron M. Félix Faure, président de la République... M. le Dr Gadaud Ministre de l'Agriculture Begonia Baumanni hybrida Clarkia elegans nana Dianthus laciniatus salmon Queen Ipomœæa hederacea marmorata rosea Céleri violet à grosse côte....... REPAS Haricot nain Parisien Haricot nain beurre de Digoin Grande Médaille d'Honneur de S. M. l'Empereur Alexandre II Reine-Marguerite : Escholtzia maritima....... RE CR AA ERP se. Melon Cantaloup Pomme Encephalartos villosus Dion edule Macrozamin spirale: 0e nee NE Ipomæa purpurea flore pleno Linaria cymbalaria flore pleno PLanres DE serne (Les) : Adiantum, 7. — Also- xd hé Ps phila, Acrophorus, #5. — Anemia, 46. — SAT Ctat: de Ps er DRE ie Asplenium, 57. — Areca. Arenga, Astroca- ; Mt" a0 L'AMRRRRTRS | … ryum,119. — Les Bégonias, 128. — Bougain- Z v lea, 145. — Bignonia, 1817. — Blandfordia, Zinnia (Un nouveau type de) : |: Burchelia, 203. — Bomarea. — Boronia, 215. — Bouvardia, 226. — GRAVURES NOIRES ai: ownea, Burbidgea, 253, — Broméliactes : Lælia purpurata Bromelia, 260. — Bilbergia, 273. — Salvia splendens _ Æchmeas, 284 — Encholirion. Guzmania Plan de jardin style régnlier Nidularium, Puya — décadence du style régulier... ire : Beurré Bretonneau Phox Draummondi Heynoldi Calebasse à la Reine.......... 240, 266, Les jardins de Bagatelle d'aprés Moreau le | Beurré Saint-François Poires et pommes (Pour obtenir d'énormes). Por mime (Les qualités d’une) Pormes de terre (Plantation des) — — (Nouvelle maladie de la) P ’mmes de terre nouvelles en toute saison (Des) P ésidents : Secrétaires généraux et Trésoriers des Sociétés d'Horticulture francaises pour . 1895 (Les) oo _— — — pour 1896 Pression des plantes en végétation (De la).. nuls obconica en thérapeutique (Le) "y Prix Estella à l'exposition horticole de Genève “2 en LRO PERRET PES Prix Joubert de l'Hyberderie d 8 otection aux petits oiseaux Protection et libre échange Raisin au Brésil (Le prix du) Récompenses horticoles Rhododendron : Précoce des Andelys........ CR Rongeurs (Destruction des) Rose : Captain Christy panachée 4 — Maréchal, Niel à fleur blanche _ — hybride de Thé : Belle Siebrecht...155, Roses nouvelles mises au commerce en 1895, ire 946, 257 des (Engrais pour) — contre la gelée (Préservation des);: r. c)pi (Le calendrier du) S alvia LUS CAP AE NUE FFT LEE À se mis en rayons pendant la sécheresse _ Société nationale d'Horticulture de France (A la), #, 31, 101, 137, 177.. des agriculteurs de France (A Ja)... -nalionale d'agriculture de France à PAPE TS DER 1 VE de Chrysanthémistes. ........... 293 l'industrie d'enconragement pour nationale à Paris (A la) 4 de Topographie de France (A la) 104, 3 tapelia (Le genre) yndicat central des horticulteurs de France ES le dora d'Acclimatation (Le).........… Pentstemon Gordoni splendens Dispositions des maisons sur le terrain... Glaïeul commun — de Colville — Cardinal _— Perroquet Glaïieuls rameux — de GARANTIES. ESS dede Muguet de mai Plan du Parc de Neufimoutiers............... Vue de la propriété de M. le Barou de Hulden- berg Dahlia Cactus à fleur double — Cactus à fleur simple Gladiolus Lemoinei hybridus Plan d’un jardin de villa....,.............. PE: Arabis alpina pain compact < Pâquerette à grande fleur double blanche... _Pavot d'Orient vivace varié........... TANT Ognon de Glaïeul Soleil double multiflore Reine-Marguerite Japonaise Chrysanthèmes chevelus Cheimatobia brumata Vue du parterre de la Grotte du château de Meudon..::...... sd ae SAR e + de API de EN Vue de palissades DNA RE TE NPA 6 PR UE FPT CA LE MONITEUR D'HORTICULTURE 0 Barysaiinème BROreCOt re UREMEEReULT Cadre anti-cheimatobia. .......,...:.,..... 120, Plan de bosquet ren tétoilez. Vente... Plan de bosquet à compartiments............ DS QUE DE AS CN PE SEM EN an NET re à LS RAD MANN E EE SMART Ar ARE NAN re Le — Veitchi hybride flore pleno......,... — Davisii 2 v0e SU TANT LR Lee eS ALODITDULER RES EEE EEE LEE ANR ce — DATE TAN tea AMENER ENST — SOTHOEPHOTENS ECO PNEU ENS —- Batna AE LATE Eee RE Bougainville a speciosa ART A A A Te Otiorhynchus LT SRI IE PC rs SARA AS AS Vue d'ensemble de l'exposition d'Horticulture. Plan d’un jardin français moderne.........., Pélargonium zonale : Mme H. J. Mills........ Rose: Belle Siebrechti ei re Et En - Parc de la Gallerie, Serre de M. Mangini...... PANLELLE MUR OUE LRO MNNAUEINER ERP RERT PUSETS Un N'Onved tb CATES ETAT PARUS AURA EU QU RAR NUE RE te UM PAL DÉTOAN Un UE Plan de jardin réservé (propriété de M. Ed. Blanc). Haïe de Troènes surmontée de Tilleuls....... PIRDALOINE AEMNTERRET AN RGO RTE RTS Co LITE DS LIL CNE D ee ALAN N PE ANNQN APE N EE A AN RARE RARE Re nn One La ent. Chardon. Soole ls é/001e 16 pisletelolole oi se ce le se «1e ee 0 plolnolste rie elels 0 died aekalete atelele de efete se 2 1e Parterres-plates-bandes.............. 216, 217, Parterre de Saint-Avoye........... Bouvardia flore albo pleno..........:........ — HAN SERA ES RE NE Er à SE — LOAM Or: EMI Re TA MAR ARRET EUTEMES CIE IDATIERTE ee LT ERA Er A EN UNEENt ar CPDGDS HI AUTEUR FA ts Ram)de palissade: tt, MRULUnT ee Menent,. MÉGDOUIS A ASTÉ NE NL AUS EURE Po Principales formes des bassins............... LOT EMA er RES TA A ARE A ME EU Framboise.superlative: 12. 0,40: 22 Routes 263 Bigarreau Windsor... 2,100 CRE 263 Mürier New/Américan. 144 263 Plèn de l’Abbäve cu Val. #00 te uses 268 LÉ GUE S EM AN | LE M ELA SDS 273 Begonia semperflorens atropupurea compacta. 274 Hupatorium) serrulatum:. 0301400 IR -REUSSRES 275 Ipomæa hederacea marmora tacælestina. ..…. 215 Helianthus cucumerifolius Stella............ PU Leptosyne gigantea (en fleurs)............... 276 — (sans fleur). 20 MEME 276 Stapelia"{s0mænsis). 111 ARE 285 = SCA en SR EUR 0 TO SRE 285 — VErDUCOSA.E EN PR IN EN RERRERS 285 — albicans. 10e 285 Dablia Cactus.: Empereur. .}: 1.10 286 Papaver'nanumt,.. "UTP ET A EINENESSERrES 281 Polygonum Orientale pumilum album........ 287. Tupa-montana 7. 20e CLÉS 2817 Chrysanthème : Hairy Wonder........,...... 298 ATÉNR AS à Aa ne en EN AUD ne a NO CA IEEE . 301 SALAPOIN . ; 2 ose ee OU. ARTS à CONS NEIREE 301 Marjolaime:vivace 1420 RENE 301 Méloti. sien ei an EE RES 301 Plan de jardin, d'après G. Thouin............ 311 — = — Barillet-Deschamps.... 312 Groupe de Chrysanthèmes, E. Calvat........ 314 CHROMOLITHOGRAPHIES Janvier. — Centaurée : Bluet des jardins. 1 Barbeau rose. ? Barbeau carmin. 3 Barbeau violet. 4 Barbeau blanc. 5 B. violet pourpre marginé. 6 Barbeau bleu. — Cymbidium grandiflorum var. Hookeria- : num. Mars. — Encephalartos horridus (cône). Glaïeuls hybrides de Gandavensis. 1 Béatrix. 2 Rayon d'or. 3 Sceptre de Flore. 4 Grand rouge. 5 Enchanteresse. 6 Tamerlan. Avril. — Dahlia Cactus. 1 Professeur Baldwin. 2 La- dy Penzance. 5 Mistress À. Peart. 4 Chan- cellor Swayne. Mai. — Chrysanthème : Mme Lucien Chauré. Juin.— Begonia Boliviensis sulphurea. Juillet. — Pelargonium zonale : M. Ed. Shuttleworth. Août. — Rhododendron : Précoce des Andelys. Septembre. — Hippeastrum splendens. Oclobre. — Cypripedium : Gertrude Hollington. hybr. des C. ciliolare et C. bellatulum. Novembre. — 1 Lilium Lowi. 2 Lilium Nepalense. Décembre. — Chrysanthème Capitaine LES Chauré. Février. “ di ( lL || a | à — [= © DT es Le O nr 2 [= 3 Q o < ges Q > z LJ z g nr æ Esp ee ef 5À Er) , Æ RS ot ist : F Ge — ste ÿ ES Æ TES Er ps TR DA EE " a Li Ke " ," . E “ VA - "| 5: » s à pt ; FL. : ; - C s. L°72 ee 4 ; ar Às "EE . » s ER NE ne bar AS . re . PE €. > ; + ù ce & » ni CE. CE Cr !. SR An CE 7 TS S : ; RCE 2 . < . : #- 2 > Mg. Tee CÈ RARE HE E PET, MIT +: Ja ; . 4 ! 2. Le. 2 ve 7% PE © 24: A: 1 Cost REP = C2 ne