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7 LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
ORGANE DES AMATEURS DE JARDINS
Ê ET D'ORCHIDÉES
: Fondé en 1877 par Jean CHAURÉ
RÉDIGÉ PAR UNE SOCIËÈTÉ D'HORTICULTEURS, D’ARBORICULTEURS ET D'AMATEURS DISTINGUÉS
SOUS LA DIRECTION
M. LUCIEN CHAURÉ
Officier d’Académie, Chevalier de l’ordre du Mérite agricole
Président de la Société départementale d’horticulture de la Seine
_ Fondateur et Vice-Président de la Société de Topographie de France, Président de la Section
de Géologie et de Botanique
Membre de la Société Nationale d’horticulture de France
Membre d’honneur et Correspondant de Sociétés d’horticulture françaises et étrangères
SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION :
M "ŒRRO:PALBEEF
4 Diplômé de l'École d'arboriculture de la Ville de Paris
& 19° ANNÉE- 1893
3 LIBAARY
el NEW YORK
"7 BOTANICAL
Et, 3ARDEN
PARIS
LE MONITEUR
_ D'HORTICULTURE
. CHROMOLITHOGRAPHIE : CENTAURÉE !
VIOLET. 4. BARBEAU BLANC. 5. VIOLET POURPRE MARGINÉ BLANC.
| CHRONIQUE: Au Ministère de l'Agriculture : Distinctions honoritiques.
“” tions honorifiques. À la Société nationale d'horticulture de France. Chrysanthèmes
Janvier. Jean-Ernest Chauré. — Les Bluets et leurs
de 1895. Lucien Chauré.
variétés horticoles. H. Correvon. — Les p
rata. Lælia Gouldiana Cypripedium Charleswort
Conservation des légumes frais pendant l'hiver.
Sésie mutilliforme. £. Savard.
_ Catalogues reçus.
Gravures Noires : Lælia purpura
ne à. té, nd
{
: ASES ABONNES
é
» A ses DÉVOUÉS COLLABORATEURS ET A SES NOMBREUX AMIS
ai =
4 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
ADRESSESES MEILLEURS COMPLIMENTS
ET SES PLUS SINCÈRES REMERCIMENTS
CHRONIQUE
Au Ministère de l'Agriculture,
> __ Distinctions honorifiques : À l'occasion du
_ 4er janvier, le Ministre de l'Agriculture à
- décerné les croixde Chevalier de la Légion
. d'honneur à : M. Schribaux (P.E. L.), le
_ savant et dévoué professeur à l'Institut
£ agronomique, directeur créateur de ia sta-
_ tion d'essais de graines de semences ; et
à M. Franc (EL), professeur d'agriculture
_ à Bourges.
—
ss
ï
h,
ture de Grignon; Torey-Vanier, horticul-
_ teur à Melun.
* La croix de Chevalier à MM. Aussel,horti-
. culteur à Montpellier; Azéma, capitaine au
* 492: régiment d'infanterie ; Bech (J.), hor-
10 JANVIER 1895.
— Travaux du mois de .
lantes de serres (suite). Jag.
hi. Oflo Ballif. — Salvia splendens de semis. E. Berger.
Omnis. — Architecture des jardins. Deny el Marcel. — La
— Connaissances uti'es
SOMMAIRE
: BLUET DES JARDINS. 1. BARBEAU ROSE. 9. BARBEAU CARMIN. 9. BARBEAU
BARBEAU BLEU.
Au Ministère du Commerce : Distinc-
nouveaux. Expositions
— Les Orchidées : Lælia purpu-
: Construction d’un baromètre peu connu. — Les
ta. Salvia splendeus. Jardin style français. Décadence du style régulier.
ticulteur à Toulon ; Bertin (A.), jardinier chef
dela villedeSaint-Queniin ,;Bodmer(Ch.-H.),
photographe des concours agricoles ; Beurré
(E.-C.), jardinier principal à la ville de
Paris; Cabos (Dominique), chef des cul-
tures municipales du Havre; Gauvin (A.),
horticulteur à Mazargues Marseille; Fran-
çcois Charmeux fils, viticulteur à Tho-
mery; Chauvelot, professeur d'horticul-
ture à Besançon; Chouvet (Em.), grainier
à Paris; Louis Collas, horticulteur à Argen-
teuil; Delaye (J.-B.), jardinier principal à
la ville de Paris; Didier (P.-V.), arbori-
culteur à Nancy ; Dubois, directeur des cul-
tures du jardin Thuret, à Antibes; Duparec,
horticulteur à Montembæuf; Gauthier (J.),
horticulteur à Chaumont; Guitel (Eugène),
horticulteur, vice-président de la Société
départementale d'horticulture de la Seine,
à Saint-Maur-des-Fossés; Guyomar, horli-
culteur à Morlaix; Hérard (L.), horticul-
teur à Fontainebleau; De La Laurencie et
H. Lamar, rédacteurs au ministère; La-
loy (H.), horticulteur à Rueil; Lavé-
ran (C.), horticulteur à Albi; Lecardeur
(Gabriel), rocailleur à Paris; Magny (A. E.),
président de la Société d'horticulture de
Coutances : Marié(F.),jardinier-chef à Ville-
d'Avray (Seine-et-Oise) ; Méchin (E.), horti-
éulteur à Chenonceaux ; Méry (C.-M.), hor-
ticulteur à Paris; Millet (S.), secrétaire de
ja Société d'horticulture d'Angers; Pel-
loux (A.), horticulteur à Gap; Pé-
ziers (A.-A.), jardinier à Pierrefonds ; Pom-
mier (A.), horticulteur à Besançon ; Roget-
BCOTENICZ
2ARDEN
2 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Robillard (L.-G.), horticulteur au Nouvion;
Saujot (Jean), horticulteur à Paris; Tave-
not (L.-A.), horticulteur à la Roche-sur-
Yon; Thuyau (A.), pépiniériste à Neau-
phle-le-Château; et Vincey, professeur
d'agriculture de la Seine.
——
Le Ministère du Commerce a accordé
une médaille d'honneur pour bons ser-
vices trentenaires, à M. A. Marguerite,
employé chez M. Dauvesse, pépiniériste,
à Orléans, et à M. Yvonnet Joseph, jar-
dinier chef de la compagnie d'Orléans à
Poitiers.
A la Société nationale d'horticul-
ture. — Aux élections qui ont eu lieu en
fin d'année à la Société nationale d'horti-
culture de France, ont été nomimés : Vice-
présidents : MM. F. Jamin et A. Truffaut;
Secrétaires : MM. Grenthe et Martinet;
Couseillers : MM. H. Defresne, Mussat, Sal-
lier, Villard, Duval, Hébrard, Paillet père
(liste officielle présentée par le bureau).
M. D. Bois, préparateur au Muséum, a
été choisi par le Conseil pour succéder au
regretté M. Duchartre.
La tâche sera difficile, mais nous avons
bon espoir que le nouveau titulaire saura
se montrer à la hauteur de ses délicates
fonctions.
———
Chrysanthèmes nouveaux. — Parmi
les Chrysanthèmes mis au commerce en
1895, par M. E. Calvat, de Grenoble, signa-
lons :
Amiral Avellan, réfléchi, fleur énorme
extra pleine jaune foncé, larges pétales en
pointes ; Directeur Tisserand, Japonais,
énorme fleur jaune d’or centre cramoisi
foncé strié jaune pétales enchevêtrés ;
C. Harman Payne, très grosse fleur pour-
pre foncé, ponctué blanc à la base, pé-
tales entremêlés et retombants ; H"%° Henri
Mesnier, Jap., très grosse fleur pleine à
larges pétales blanc pur découpés et
retombants, plante naine et tardive.
M. Léon Dabat, Jap., immense fleur très
pleine, lilas carminé vif, revers presque
blancs, pétales découpés et ponctués blanc,
coloris original; M. À. Ballantine, Japonais,
fleur immense, lilas carminé, revers blancs,
longs pétales terminés en pointe, précoce
et à floraison prolongée ; eine d'Angleterre,
fleur énorme, mauve, revers argentés, pe-
tales érigés et retombants ; Secrétaire-
général Eugène Delaire, Jap., incurvé, très
grosse fleur vieux rose, revers jaune.
paille, pétalesench®vêtrés, forme nouvelle;
Président Carnot, Jap., énorme fleur jaune
chamois, revers pâles, longs pétales re-.
Jap.,
tombants ; M, H. Vanderlinden,
énorme fleur jaune maïs clair, longs pé-
tales, frisés et enchevêtrés.
Expositions de 1895. — /Vice,du 29 au
31 mars.
Gand (Belgique). À la simple question
que nous adressions au sujet de l’article 4°*
du programme de l'exposition ordinaire,
tenue du 21 au 23 avril, par la Société royale
d'agriculture et de botanique de Gand (dans
laquelle, comme dit un de nos :confrères,
on ne fait niagriculture ni botanique, mais
de la très bonne horticulture) l'organe offi-
ciel de cette importante société nous ré-
pond avec une forte pointe d’acrimonie??
« Que ce qu'on entend à Gand par étran-
gers au pays signifie en bon français —
étrangers à la Belgique. »
Dont acte! u
Pour ceux qui, comme nous, n'auraient
pas parfaitement compris (nous n’avons
aucune honte à l'avouer) l’article premier
signifie : Seuls les Belges membres de
la société gantoise, ainsi que tous les ama-
teurs ou horticulteurs étrangers à la Bel-
gique,quelle que soit la nature de leurs pro-.
duits, sont admis à concourir à toutes les
expositions annuelles ou quinquennales.
Ceci au moins est clair.
Quant à la petite note gracieuse à
l'adresse de certaines Sociétés françaises,
nous n'avons pas mission d'y répondre et
P
laissons ce soin aux intéressés. >
LUCIEN CHAURÉ.
CO
Dés:
SRE
À
LA à
s
TURIN ET © Me
es De sont à peu du puls dans
jardins à celte époque de l'année : il y
la gelée, de ia neige, du dégel. Dans de
areilles conditions on fera bien de tra-
i ler dans les serres ou à l'intérieur à
ire les paillassons, à réparer les instru:
nts de jardinage, les châssis, les bâches,
_à préparer des étiquettes, des tuteurs, à
pere les graines, etc.
“réparera les treillages, les clôtures ; on
- graitera les mousses sur les vieux arbres
- et en cherchant bien, on y découvrira
À . quelques bagues de chenilles qu'on brû-
Dion. L
Un travail qu'on peut faire par les temps
même les plus douteux c’est le terreau.
. Le pourrissoir qui a reçu toute l'année
les détritus du jardin et de l'habitation,
lantes flétries, mauvaises herbes mêlées
de sable des allées, feuilles mortes, etc.
… devra être vidé et retourné afin que le
_ dessous puisse être exposé à la gelée, il
| s'amendera d'autant mieux qu'il aura été
Eu manié ; ce travail exécuté tous les
rois ou quatre mois environ fera de cette
| espèce de fumier un terreau excellent à
employer après douze ou quinze mois.
Un jardin d’amateur ne doit avoir besoin
| de fumier que pour le paillis et encore ce
Fs aillis aura pu servir, au besoin, à faire des
2 couvhes avant d'être employé.
- Le pourrissoir n'est généralement pas
EX ssez en usage : dans si petit jardin que ce
not la première place à désigner doit être
à sienne, c’est ce que nous avons toujours
“ni avec grand soin et engagé à faire.
4 Devant un mur de 15 mètres au nord,
Quand il fera quelques beaux jours, on
s nous avons installé le nôtre en élevant en.
_ travers quatre petits murs de 1 m. 50;
+ chine compartiment a sa destination, le
_ us grard espace reçoit à droile lous les
k es du jardin, ceux de la cuisine, de
la maison, les cendres, le nettoyage des
FA volailles, la vidange des fosses désinfectées
au sulfate de fer, etc. Quand il est arrivé à
# m. 50 de hauteur on le rejelte de droite
à gauche, le dessus se trouve ainsi des-
0 & sat &id ra£ ab
> > 3 PONSRTE Rare
mia MPLÉ sis tits A
she R _otorr DE ULTURE
sous. Quand sur le même emplacement le
deuxième amas est refait on passe le pre-
mier dans le compartiment voisin où il
finit de s'amender elle tas du côté droit
reprend sa place,
Les autres compartiments sont destinés
à la terre de bruyère et au terreau fait, un
autre est réseryé pour le fumier qu'on
reçoil d'avance pour les couches et les
paillis.
Des arbres verts sont plantés à distance
de ces petits murs afin de masquer cette
partie du jardin, utile mais non orne-
mentale.
Ce que nous venons de dire et que nous
pratiquons scrupuleusement n'est pas seu-
lement une affaire d'économie, c’est encore
une affaire de bonne tenue d'un jardin,
dans lequel on ne doit jamais voir une
plante flétrie ni une fleur fanée, tout cela
doit aller au pourrissoir au plus vite.
Quant an JARDIN FRUITIER, il n'y a rien à
‘en dire qui n'ait été dit les mois précé-
dents. Cette année par suite de la douceur
de la température, la plantation a pu être
fort avancée.
—
Du JARDIN POTAGER, nous n'ajouterons
rien non plus car les légumes obtenus à
cette époque coûtent vraiment trop de peine
et de fumier et ne peuvent se cultiver que
dans les grandes maisons organisées
pour cela.
a
Le JARDIN D'AGRÉMENT aussi ne demande
que des soins de propreté, nous laissons
fleurir paisiblewment nos Ellébores (roses
de Noël)dechez Dugourd ; nos magnifiques
Violettes de la collection Millet, de
Bourg-la-Reine et déjà quelques Per-
venches, des Pensées, etc.
Pour les serres, les plus grands soins de
propreté sont toujours recommandés. On
devra renouveler l'air aussi souvent que
possible quand le temps le permettra, sans
cela les plantes seraient envahies par les
insectes. Si le temps est mauvais, on ne
donnera du jour que du côté du midi.
On devra brûler de temps en temps dans
les serres quelques feuilles de papier
trempées dans du jus de tabac, afin de pro-
duire une fumée toujours aussi bonne
L.
UE
6 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
EEE + 1
pour les plantes que nuisible aux insectes
de toutes sortes.
On commencera à forcer, en serre, les
plantes pour la garniture des appartements,
les Jacinthes, les Primevères de Chine, les
Cinéraires, etc.
On devra calfeutrer soigneusement les
serres afin d'éviter les jours entre les pan-
neaux pour empêcher la gelée d'y pénétrer.
JEAN-ERNEST CHAURÉ.
GE
LES BLUETS
ET
LEURS VARIÉTÉS HORTICOLES
La planche coloriée que nous offrons à
nos lecteurs représente des variétés d’un
type bien connu, très généralement aimé,
le Bluet des blés! La fleur bleue des blés
d'or!
Quelle est la jeune fille qui n’a rêvé
d'en être couronnée ? Où donc est le poète
que nont pas charmé ses gerbes d'azur?
Aplhonse Karr, très chatouilleux sur la
question de la couleur bleue, admettait la
fleur du Bluet parmi les cinq ou six heu-
reuses élues qu'il nommait réellement
bleues, du vrai bleu, non du bleu des jar-
diniers, mais du bleu des poètes.
C'était la fleur préférée du vieil Empereur
d'Allemagne qui aimait à raconter qu étant
jeune, ji en tressait des couronnes pour sa
mère qui les adcrait.
Mais c'est également la fleur de tous les
gens de goût et nul ne résiste au désir de
l'emporter, qui la trouve le long des sen-
tiers des champs de blés. ,
C'est la fleur du poète et c’est également
celle de l'artiste; c’est celle de tous les
cœurs tournés en haut et dont les aspira-
tions s'élèvent vers le bleu pur du Ciel. On
pourrait dire d'elle, qu'elle a pour devise
le mot sacré « £xcelsior ».
Ilme souvient, en vous en causant main-
tenant, de cet âge heureux et plein d'illu-
sions où, enfants sans cervelle, nous cour-
rions les blés, foulions les beaux champs
des voisins, pour rapporter à notre mère
des brassées de ce beau petit Bluet, dont le k |
bleu lui paraissait — et elle n'avait point à
tort, car il est prouvé que les Bluets des
cultures sont d’un bleu moins vrai queles
sauvages — beaucoup plus pur cœue chez
les Bluets variés qui s'épanouissaient dans
les plates-bandes de mon père. Souvenirs
chers et lumineux d’une époque heureuse,
— la plus heureuse de notre courte exis-
tence ici-bas.
Le Bluet, Centaurea cyanus L., vous est
counu à tous. {nutile donc de vous dire
que c'est une plante bisannuelle, recouverte
d'un duvet grisâtre, aux feuilles molles et
profondément incisées, entières dans le
haut de la tige qui mesure de 50 centimè-
tres à 1 mètre, qui est très ramifiée et se
couvre absolument de capitules de fleurs,
tout l'été durant; que ces capitules sont
composés de deux genres de fleurettes, les
extérieures formant comme une couronne
rayonnante, longue et élégam ment décou-
pée, d’un bleu pur, les centrales, courtes,
violacées, formant un disque serré. La
culture a singulièrement modifié la teinte
bleue du Bluet des champs, mais non sa
forme et son élégance. On en a de tons.
très divers, depuis le sombre violet noir,
jusqu'au blanc pur en passant par le rose
vifet les teintes intermédiaires ; on en a
aussi de pointillés, marginés ou panachés
ainsi que le représente notre chromolitho-
graphie dessinée dans la collection de For-
geot à Paris.
Sa culture est des plus simples, car c’est.
celle de toute plante vivace. Semez à l'au-
tomne ou au printemps, de préférence sur
place et laissez aller. Tout sol un peu léger
lui convient.Il se ressème de lui-même et
ce sont toujours ces pieds-là, venus en
pleine liberté, qui sont les plus beaux. Le
Bluet fleurit tout l'été ct souvent même
encore en décembre.
D'où nous vient cette fleur si séduisante ?
Chi lo sa? De Candolle, dans son histoire -
des plantes cultivées, cherche, sans y par-
venir d'une manière certaine, à fixer la
patrie d'origine du blé. Or, le Bluet, comme
le Coquelicot, comme la Nielle, comme la
Dauphinelle bleue, est le compagnon fidèle Fe
des céréales. Des régions tropicales à celles
MONITEUR D'HORTICULTURE PARIS
CENTAURÉE : BLUET DES JARDINS
| BARBEAU ROSE.- 2. BARBEAU CARMIN.-3. BARBEAU VIOLET.-4.BARBEAU BLANC.
}
ÉTRETE
AR te À
DATANT ON ie -
MONIT
| des zones septentrionales et jusqu'au Nord
de la Russie, partout où le blé est cultivé,
le Bluet l'accompagne et l'égaie de ses
. teintes vives. C’est l'une des « fleurs du
blé ». Le bon Dieu l'a placée là, pour ani-
. mer et poétiser la masse unicolore et, avec
elle, le Coquelicot rouge vif et la Nielle
violette, la Spéculaire lilas et les Adonis
rouge sang, toutes fleurs aux teintes vives
et pures dont l’origine est très certainement
asiatique et oriento-méridionale.
Ce PEL SN EN NRER
*
2 H. CORREVON,
Directeur du Jardin Alpin de Genève.
N = C2
LES PLANTES DE SERRE
ENT ERIET CA 04 CUITE Ve
>
j (Suite).
À
“à
F ADIANTUM
- Il n’est pas de famille de plantes plus
- intéressante que celle des Fougères; la
- délicatesse, la grâce, la fraîcheur de leur
feuillage les font surtout rechercher pour
l'ornermentation des serres. On y rencon-
__ tre toutes les modifications dans le port et
_ le feuillage. Les feuilles ou /rondes sont
_ quelquefois entières, mais le plussouvent
. découpées en lobes réguliers appelés pin-
_ nules.
Parmi les espèces les plus recommanda-
bles, nous placerons au premier rang
les Adiantes, charmantes petites plantes
des régions tempérées, dont les pétioles
grêles, noirs et luisants forment un con-
traste charmant avec la verdure glauque
des frondes. On les utilise avantageuse-
ment pour tapisser les rocailles des vieux
murs, elles sont aussi beaucoup employées
. dans les garnitures d'appartement, où leur
- feuillage léger s'associe admirablement
avec toutes les fleurs.
L'espèce indigène, l'Adiantum capillus
Veneris est presque aussi gracieux que les
espèces exotiques.
_ Parmi les variétés de serre froide ou
_tempérée, citons : À. affine, assimile, col-
podes, cunealum, formosum, glaucophyl-
Plum, hispidulunr, reniforme, scabrum, sul-
_ phureum,.
SCC, Fr
d'en 20 air CLS
de: are or ré à
4 7
L
1
EUR D’HORTI
s *
CULTURE LS
Citons maintenant les variétés qui de-
mandent la serre chaude :
A. cardiochlæna, cristatum, concinnum,
colpodes, caudatum, cultratum, cunealum
curvalum, Farleyense, feei, intermedium,
lunulatum, tenerum, macrophyllum, Peru-
vianum, pulverulentum, trapeziforme, vil-
losum.
Toutes les Fougères ont besoin d'ombre,
aussi dans les pays du Nord, et surtout en
Angleterre, où les conditions climatériques
sont favorables, leur culture est-elle pros-
père.
Les Fougères ont aussi besoin d'humi-
dité atmosphérique qui varie selon la tem-
pérature nécessaire à leur développement;
un point essentiel dans leur culture est de
ne laisser entrer dans la serre qu'une lu-
mière affaiblie ; elle s'obtient en couvrant
les verres de toiles dans les journées enso-
leillées.
La terre employée dans la culture des
Fougères est exclusivement de la terre de
bruyère siliceuse, de certaine consistance,
se laissant concasser en morceaux, sans
tomber en poussière.
L'arrosage est un point important daps
la culture, les arrosements devront être
copieux; ne jamais attendre pour le faire
que la terre soit desséchée, même à la
surface.
Les Adiantum se multiplient aisément
par la division des souches au printemps,
avant le développement des nouvelles
frondes.
Le procédé commun à toutes les Fou-
sères est la reproduction par les spores ou
séminules qui se forment dans l'épaisseur
des frondes. Le semis se fail en terrines
qu'on tient constamment humides.
Les Fougères de serre tempérée se con-
tentent de 8 à 10° le jour et 4 à 5° La nuit;
celles de serre chaude, 14 à 15° le jour et
10 à 42° la nuit.
(A suivre) B. Jac.
Je
8 LE MONITEUR D
PP
LES ORCHIDÉES
LæLra purpuraTa. Cette magnifique Orchidée
brésilienne que représente notre illustration
est la plus majestueuse de ce nombreux
genre; c'est également une des espèces les
plus populaires et des plus recherchées pour
sa grande valeur décorative. Très répandu
LÆLIA
dans son pays’d’origine, grâce aux facilités de
transport que nous avons avec le Brésil, le
Lælia purpurata est importé chaque année en
Europe en assez grandes quantités; il est fa-
cile à rétablir, bien que cette opération de-
mande encore passablement de temps. Cultivé
dans de grands pots bien drainés, dans un mé-
lange égal de fibres de polypode et de spha-
gnum vivant, puis placé'dans une serre tem-
’HORTICULTURE
pérée à un endroit exposé à la lumière, il.
! forme rapidement de forts exemplaires, qui
produisent, d'avril en juin, de grandes fleurs
blanches, lilas, mauves ou rosées, suivant les
variétés, Chaque inflorescence supporte de
trois à six fleurs,remarquables surtout par les
coloris intenses du labelle qui varient aussi à
l'infini.
PURPURATA
Cette Orchidée est connue et répandue de-
puis fort longtemps dans les collections, où
elle a toujours fait l'admiration des orchido= |
philes. Cependant, en 1892, un collecteur de
l'Horticulture internationale de Bruxelles, dé-
couvrait une nouvelle localité fort reculée du
Brésil septentrional, qui n'avait pas encore …
été explorée et dans laquelle croissait une "318
race tout à fait distincte du type primitive. |
LE. MONITEUR D'HORTICULTURE RE PE DEN EU
ment introduit dans les cultures. A différentes
| reprises, des importations de ce nouveau dis-
. trictfurent mises au commerce et il en sortit
#2 _ des variétés hors Ligne, aux coloris si merveil-
. Jeux et si inconnus jusqu'alors, qu’elles donnè-
_rent, en faveur de cette espèce, une nouvelle
impulsion aux collectionneurs. Aux anciennes
_ variétés Brysiana — Nelisi — Russelliuna —
_ Schrœderæ — Williamsi, — etc., sont venues
_ s'ajouter les variétés fascinator — fastuosa —
® Lindeni — majeslica — triumphans, ainsi que
beaucoup d’autres plus ou moins distinctes,
qui sont remarquables comme vivacité de co-
_ Joris et comme grandeur de fleur.
…_ Læria Gourpiana, hybr. nat. Cette superbe
_ Orchidée mexicaine, introduite ces dernières
Ro années dans nos collections curopéennes par
_ MM. Siebrecht et Wadley de New-York, est
, probablement un hybride naturel entre les
à Lælia anceps et L. autumnulis atrorubens. Elle a,
_ en effat, des pseudo-bulbes arrondis, analogues
à ceux du L. autumnalis, tandis que ses magni-
1
ee
Co"
… sion du L. anceps, mais avec le grand avantage
- de la consistance épaisse du L. auturnnalis.
Quant au coloris, il est d’un beau rose violacé
très foncé, identique à celui de cette variété
5h | |atrorubens, tandis que le large labelle blanc et
É pourpré est admirablement strié de jaune.
_ Le Lælia Gouldiana vera est excessivement
rare. Les Yankees nous ont envoyé en Europe |
mn caucoup de Lælia sous ce nom, puis bon
nombre d’horticulteurs en ont vendu aux ama- |
teurs qui ont constalé avec regret, lors de leur
- floraison, que ces Orchidées étaient simplement
+3 - des Lælia Arnoldiuna, une forme médiocre du
L. autumnalis.
C’est une Orchidée florifère, qu'il faut culti-
L ver de préférence en panier que l'on suspend
| à 12 du vitrage de la partie la mieux exposée
_au soleil d’une serre tempérée-froide, et qui
\ _ demande tout à fait les mêmes soins que ceux
È _ que l'on donne aux différents Læliu mexicains.
L _ Les inflorescences sont assez longues et sup-
_ portent de trois à huit fleurons qui s'épanouis-
A sent en décembre ou janvier.
à plusieurs reprises, recommandé laculture de
cette ravissante nouveauté en relatant tous
_ ses grands mérites. Mais, ce que nous n'avions
pas encore pu signaler, c'est la longue durée de
Re BA floraison.
Nous avons eu l'honneur de présenter à la
va _ séance du 16 juillet 1894 de la Société nationale
F d'horticulture de France, les trois premiers
exemplaires qui avaient fleuri en France, Dès ce
Che moment, nous n'avons jamaisété sans avoir des
plantes fleuries de ce Cypripède; nous culti-
vousdes plantes qui ontépanoui leurs premières
fleurs en juillet-août, qui sont de nouveau bou-
0
{
F: Cyrripenium Caarcesworrur, Nous avons déjà,
+
À
À
fe
_vrier, Nous n'avions remarqué, jusqu’à présent,
une floraison aussi prolongée sur aucune autre
espèce, quoiqu'il faudra encore attendre quel-
que temps, jusqu’à ce que toutes ces plantes
récemment importées soient bien établies,
pour être absolument fixé sur l'époque normale
-et la durée de la floraison de cette remarqua-
ble Orchidée,
Orro BALLIF,
4
SALVIA SPLENDENS
DE SEMIS
{Sauge éclatante).
Le Salvia splendens, ou Sauge écla-
tante, généralement connue sous le nom
impropre de Sauge Cardinale — et par
corruption Sauge du Cardinal — ? est
‘une charmante plante trop connue pour .
que nous en fassions une longue descrip
tion :
la famille des Labiées auquel elle appar-
tient. En effet, quoi de plus beau, de plus
SALVIA SPLENDENS (viLaronix)
ravissant, à l'automne, qu'un massif de
ces plantes en fleurs, avec leurs longs et
gracieux épis d’un rouge écarlate vif,
tranchant nettement sur le vert foncé des
feuilles et autres coloris, plus clairs des
diverses plantes qu'on lui associe. C'est pil-
toresque, décoratif au premier chef et ma-
gnifique.
dt Cd D TP TNA cn
J :
c’est un des plus beaux spécimens de”
y er bol Dates Éian7 2 A CE AT ET A CRD LT OA RE,
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10 LE MONITEUR D'HORTICULTURE.
221 AE RE 2 LR ED TE DUT CPE RE 2 ARRET ET RTE D EN SCI LR DE
Jusqu'à présent, au moins que je sache,
à part quelques rares exceptions, on n’a
guère multiplié cette plante que de bou-
tures, faites à l’'automne,ou de vieux pieds
élevés en pleine terre avant les gelées.
Dans nos cultures où il nous en faut une
certaine quantité, nous ne les multiplions
que de graines que nous récoltons nous-
mêmes, et assurément nous nous en trou-
vonsbien. Les plantes issues de semis sont
toujours très vigoureuses, produisent beau-
coup de fleurs et la floraison est toute
aussi avancée que par le bouturage. Les
amateurs qui liront cet article et qui
visiteront Bordeaux, à l'automne, pour-
ront s’en rendre compte, dans les jardins
et squares de la ville.
Pour avoir de belles plantes, il faut se-
mer de bonne heure, en janvier, sur de
bonnes couches très chaudes, en lerrines,
ou en pots, —la graine est un peu lente, et
capricieuse à germer; il lui faut ordinaire-
ment par une température ne descendant
pas au-dessous de 20 degrés centigrade, de
10 à 14 jours. — J'ai vu des graines lever
au bout de 40 jours et plus, mais, fort heu-
reusement, il y en a peu comme celles-là.
Cette année nous les avons fait lever dans
la serre à multiplication, les terrinesontété
enterrées dans la bâche, chauffées et recou-
vertes de cloches. Quelques jours après la
levée et avant que les jeunes plants s'al-
longent trop, les terrines ont été placées
sur couches chaudes, très près du verre, la
réussite a été parfaite.
_ Lorsque les premières feuilles commen-
cent à paraître, on Îles repique en petits
pots de 0®,10, à raison de 8 ou 40 chaque ;
ces pots sont ensuite enterrés sur couches,
les vitraux barbouillés ou ombrés avec
des claies ; on ne donne pas d'air, de quel-
ques jours, afin de les faire bien reprendre :
une fois la reprise bien opérée, on peut en
donner, pendant les forts coups de soleil,
mais peu.
Lorsque les jeunes plantes sont assez
fortes, on les met en godets et on les traite
par le procédé ordinaire.
Il est de toute nécessité, pour détruire
les insectes qui ne manquent pas de
les envahir, de les bassiner de temps en
temps avec de l’eau additionnée de nicotine.
On devra également veiller aux semis nou-
vellement faits, car les rats et les mulots
* quedansän avenir, peu éloigné, on obtien-
en sont très friands, et dans une terrineils
dévoreraient jusqu'à la dernière graine.
Sans nul doute,si les semis de Salvia
splendens se généralisaient, il est à supposer
drait des plantes d'un genre nouveau, en
tant que floraison précoce et à ramifica-
tions basses, c'est surtout ce qui nous
manque maintenant dans ce genre de
plante.
ERNEST BERGER.
Cr
CONSERVATION
DES LÉGUMES FRAIS
; PENDANT L'HIVER È
Le potager se dénude de plus en plus, et
bientôt nous allons être privés de légumes
frais. Devons-nious pour cela nous passer,
jusqu'au printemps prochain, de cette
excellente alimentation et ne consommer
pendant tout l'hiver que des produits d’ori-
gine animale ou des légumes secs?Nous ne
le pensons pas, nous dit la Gazette du Vil-
lage, et puisqu'il en est encore temps,
rien n'empêche de conserver quelques
plantes légumières, d'autant plus que les
procédés de conservation sont en géné-
ral simples, faciles à
et peu onéreux. Nous bornerons cette
_ étude à quelques légumes seulement et
aux procédés les plus pratiques, à ceux
qui ont fait leurs preuves.
PE
PR
Voyons d'abord les Carottes! On conser-
vera de préférence les variétés semées en
juin; elles sont beaucoup plus tendres que
celles semées au printemps.
Le mode de conservation le plus simple
consiste à les laisser en place dans le jar-
din en les couvrant de paille ou de feuilles
sèches. Si on avait besoin de l'emplacement
qu'elles occupent, il faudrait les arracher
et, dans une terre saine, de préférence
sableuse, creuser une fosse au fond de
laquelie on déposerait un lit de paille, on
y place les Carottes effeuillées et on les
couvre d'une nouvelle couche de paille que
mettre en pratique :
& MONITEUR D'HORTICULTURE 1
j Û LR - -
, res Fi A eo? c g
# $ . LE A
- —————_——
= RÉ
- l'on recouvre à son tour de terre, qui sera
$ bien tassée pour éviter l'infiltration des
= eaux pluviales.
Re” Les Cardons, les Céleris, les Chicorées
3 et les Scaroles sont également d'une con-
servation facile : vers le mois de novembre,
. on les lie, c’est-à-dire qu'après avoir
. réuni loutes les feuilles en un faisceau, on
piles attache avec un lien de paille, puis,
_ lorsque les froids arrivent, on les arrache,
en leur laissant une motte de terre au
ia et en coupant les extrémités des
feuilles. Cela fait, on creuse dans le jardin
une tranchée d'environ un mètre de large
+ F sur 70 centimètres de profondeur, au fond
F . de laquelle on plante les Cardons, en Les
- espaçant les uns des autres de 25 centi-
| mètres. Les intervalles sont garnis avec
des feuilles sèches, et la fosse est recou-
. verte avec des planches disposées en toi-
- ture, pour que la pluie ne puisse pénétrer.
…_ Les Céleris se conservent de la même
ES
s.
_ manière, mais on ne retranche pas les
# feuilles. Même observation pour les Sca-
“ roles et les Chicorées.
._ On peut même conserver les Artichauts,
_ et, certes, ce sera un vrai plaisir pour un
. gourmet que de pouvoir manger cet excel-
_ lent légume dans le courant de janvier ou
… de février, par exemple. Voici le procédé :
5 ._ Onpareles Artichauts, c'est-à-dire qu'on
| enlève les mauvaises feuilles du pourtour;
Won les fait cuire assez pour pouvoir en
k. relirer le foin. Ce foin est remplacé par un
+ peu de sel fin. Les Artichauts ainsi prépa-
rés sont rangés dans un pot en grès, qu'on
FA remplit d'eau. On ajoute une poignée de
sel gris. Le lendemain, jeter cette eau et la
remplacer par un mélange de huit parties
d'eau, une de sel et une de vinaigre. Verser
enfin par-dessus soit du beurre fondu, soit
._ de l'huile d'olive, coiffer d'un papier im-
- perméable. Quand vous voudrez servir ces
_ Artichauls, vous les mettrez tremper quel-
ques heures dans l'eau tiède avant d’en
FF achever la cuisson.
| | plusieurs n moyens de les conserver; voici
un des plus simples.
autres en leur tournant la pomme du côté
du nord, on les recouvre de paille et de
feuilles sèches. On aura soin de les décou-
vrir lorsque le temps sera doux et que les
gelées ne seront pas à craindre.
Pourles Choux frisés, on fait, à l'approche
de l'hiver, avec la bêche, un trou au pied
de chaque Chou, du côté du nord: on
couche la plante entière dans ce trou sans
l'arracher, et la terre enlevée est mise sur
le pied du Chou et sur le légume même,
mais de manière que la tête soit en partie
découverte.
Les Choux-fleurs qu'on récolte en no-
vembre seront conservés en les attachant,
la tête en bas, au plancher d'une cave ou
d'un cellier, à l'abri de la gelée. Il est vrai
qu'ils ne tardent pas à se flétrir, mais, au
moment de les consommer, il suffit de les
faire tremper environ douze heures dans
l'eau, pour qu'ils reprennent en partie leur
fraicheur primitive.
Les Oignons se conservent en les plaçant
dans un grenier, sans avoir à prendre
d’autre précaution que de ne pas les tou-
cher inutilement lorsqu'ils sont gelés.
Quant aux Poireaux, ils ne craignent
guère les grands froids; cependant on les
couvrira de feuilles pour éviter l’action des
gelées.
Enfin, terminons par les Courges et les
Citrouilles! Grâce à leur nature très
aqueuse, ces légumes pourrissent très
facilement, surtout s'ils sont placés dans
un endroit frais et humide. Il ne faut donc
pas songer à les conserver dans une cave,
aussi sèche qu'elle puisse être, mais, bien
au contraire, dans une pièce régulièrement
chauffée, sur un rayon de la cuisine par
exemple. Ainsi hivernés, on les conserve
jusqu'en avril.
Comme on le voit, tous ces procédés
sont bien simples; toutefois il est essentiel
de cueillir les légumes destinés à être con-
servés par un temps sec, afin de ne pas
emprisonner d'humidité.
42
Lo ses
ARCHITECTURE DES JARDINS
CHAPITRE PREMIER
CLASSIFICATION DES JARDINS
S 4er Le jardin régulier, ses caractères, son ori-
gine, son histoire dans l'antiquité et dans les
temps modernes, — $ 2. Le jardin paysager.
Si nous nous en rapportons à la Bible et aux
légendes poétiques de peuples nombreux, nous
pouvons dire que les jardins sont plus vieux
que le monde puisqu'ils en furent le berceau.
Mais sans remonter le cours des siècles jusqu’à
la source de l'humanité, sans parler de ce Pa-
radis verdoyant créé par la Divinité, de cet
Eden enchanté dont les ombreux asiles abri-
tèrent, au dire des poètes, l'humanité nais-
sante, nous pouvons encore assigner aux jar-
dins une origine des plus antiques, puisqu'on
constatait déjà leur existence quatre mille ans
avant Jésus-Christ.
Aussitôt que les peuples sortent de la barba-
rie et entrent dans la lumière de l’histoire, les
écrivains signalent l’apparition des jardins.
Cest que la belle nature, les arbres et les
fleurs ont de tout temps exercé une séduction
irrésistible sur les esprits cultivés et tenu une
large part dans ces aspirations idéales vers les-
quelles la civilisation entraîne l'humanité.
L'art des jardins fut, sans doute,le premier
art qui tenta l’homme. Et quel but plus char-
mant celui-ci pouvait-il imposer à ses efforts?
Les jardins ne sont-ils pas la plus douce récréa-
tion des yeux, la plus grande flatterie du pa-
lais et de l’odorat et comme un sourire de la
terre? Ces productions artistiques qui ont eu
pour objet d’agrémenter la nature d’après cer-
taines règles ne sont pas le fruit du caprice:
elles sont nées du sentiment du beau inhérent
à chaque être pensant, aussi les voyons-nous
se multiplier à mesure que le niveau intellec-
tuel des peuples monte. Au temps des civilisa-
tions avancées, elles prennent une importance
considérable. Les Egyptiens, les Perses, les
Grecs, les Romains eurent, aux époques de leur
splendeur, des jardins luttant par leur beauté
avec les magnificences de leur architecture, et
chez les nations modernes, leur goût s’est tel-
lement développé, que leur absence est plutôt
un sujet d’étonnement que leur présence. Mal-
gré les diversités d’époques, de races, de
mœurs, tous les jardins créés jusqu’à nos jours
se rattachent à deux types bien distincts:
Le jardin régulier dit encore géométrique ou
classique et le jardin paysager.
LE MONITEUR D'HORTIGULTURE 1
|
Le jardin composite n’est, comme son nom
l'indique, que le résultat de la combinaison de #
ces deux types.
$ 1°* LES JARDINS RÉGULIERS
Le jardin régulier se compose de tant d'élé-
ments qu'il tiendrait mal dans une définition:
c'est le triomphe de la ligne droite, de la
symétrie et de la planimétrie. Parterres à com-
partiments, allées droites, bosquets en quin-
conces, treillages en portiques, labyrinthes
compliqués, eaux resserrées dans des bassins
géométriques ou jaillissant de fontaines archi-
tecturales, vases et statues à profusion, sont
les traits sous lesquels ils ont, pendant plus de
quatre mille ans, charmé les peuples les plus
divers. Leur origine remonte aux Egyptiens. Les
jardins sacrés d’Ammon et d’Osiris sont célé-
brés par Hérodote. De l’entrée principale, gardée
par des sphinx, de vastes avenues de palmiers
et de sycomores conduisaient à des pavillons
et des tonnelles, où l'air, rafraichi par des eaux
abondantes tombant de piscine en piscine, ar-
rivait saturé du parfum des roses et des vio-
lettes. Malheureusement, les historiens sont si
sobres sur les productions d’un âge si loin
d'eux, qu'ils n’ont pu en préciser les détails.
Grâce à Diodore de Sicile, Quinte-Curce -et
Strabon, nous possédons quelques données sur
les fameux jardins de Babylone, la septième
merveille du monde, au dire des anciens. Ces
jardins étaient carrés et formés de terrasses
superposées s’élevant en amphithéâtre. Le ser-
vice de l'irrigation était assuré par des ma-
chines hydrauliques puisant l’eau dans l’Eu-
phrate.
Le jardin du roi Salomon, célèbre dans
l'Écriture date presque de la même époque que
les jardins de Babylone, et peut-être en fut-il
une réminiscence. Il était comme eux de forme
carrée et possédait trois bassins superposés Hi
forme carrée,
D'après Xénophon, Les Perses furent très
amateurs des jardins qu’ils nommaient Paradis.
Le jardin de Cyrus est un des plus connus.
Strabon cite un vaste jardin situé sur la rivière
Oronte, Gibbon, qui en donne une description,
parle d’une centaine de ruisseaux s’échappant
des collines, au milieu des cyprès et des lau-
riers, et serpentant à travers les gazons, ce qui
pourrait nous induire à penser que les Perses
avaient déjà la conception du style paysager.
Cependant Pline nous dit que leurs jardins
élaient dessinés suivant la forme régulière ete
plantés de larges avenues conduisant à des pa-
villons de repos et à des tonnelles. Les jardins
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 13
des Grecs, fort modestes et peu en harmonie | quérants pratiques ne prenaient pas seutement
avec les autres créations artistiques de cette | aux peuples soumis du butin et des esclaves,
… nation policée, furent une copie de ceux des | ils s’'emparaient encore de leurs idées, se les
Perses, assimilaient et en formaient de plus fécondes,
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N° À — JARDIN STYLE RÉGULIER OU STYLE FRANÇAIS x
Cest encore chez ce peuple de génie, chez | comme s'ils eussent tenu à montrer aux
ces Romains invincibles dans la guerre et dans | vaincus qu’ils leur étaient en tout supérieurs.
…_ Jes arts, que nous trouvons la plus belle con- C'est ainsi qu'après la conquête de la
ception des jardins dans l'Antiquité. Ces con- Grèce et de l'Asie, nous voyons l’art des jar-
14
RS EEE
dins importé de ces contrées dans Rome.
Dans la période qui précéda la chute de la
République, la capitale se peupla de jardins
publics et particuliers. Les plus célèbres sont
ceux de Lucullus, de Pompée, de Salluste, de
César et de Cicéron. Ces jardins étaient remar-
quables plutôt par leur luxe que par le goût
qui avait présidé à leur composition.
Juvénal s'élève contre la débauche de sculp-
ture et d’architecture qui les envahissait.
Sous les empereurs, la manie -des jardins ne
fit que s’accroître ; le Latinus en fut encombré.
Pour nous rendre compte de ce qu'était un
jardin romain à cette époque, nous pouvons
Sp Er e
|| Dan)
droit. Sur divers points sont disposés des pa=
villons invitant au repos. Des jets d'eaux
nombreux jaillissant de bassins de marbre,
entretiennent partout une agréable fraicheur.
Pour n'être pas comparables aux productions
modernes, ces jardins, malgré les eritiques
qu'on peut faire de leurs ornements architec-
turaux prodigués à l’excès ou de quelques dé-
tails puérils dans la configuration fantaisiste
de leurs arbustes, n’en constituaient pas
moins un immense progrès sur les créations
similaires de l'antiquité et il semble qu’à
cette époque, l’art des jardins n'avait plus
qu’à attendre un homme de goût, un épura-
TES
IRERE
REZ
il 1 Ra f
RIRES EEE RRR ERA
= =
Far Duvs Maison, coun JARDIN
POTAGER ET B0ÏS. SCISEA ANTONY
JAPPAATE VANS À MONSIEUR EY MADANE
MOLÉ « Rennes du Roy «
N° 2. — DÉCADENCE DU STYLE RÉGULIER
lire une description succincte tirée des docu-
ments que Pline nous a laissés sur sa villa de
Toscane.
Devant le portique, se trouve un parterre
‘dont les différentes figures sont tracées avec
du buis; puis vient une pelouse en pente
douce autour de laquelle le buis dessine des
animaux symétriquement opposés. Devant les
bâtiments est un vaste hippodrome bordé de
chaque côté de platanes revêtus de lierre dont
les guirlandes, se croisant d’un arbre à l’autre,
les relient entre eux. Entre ces arbres, les
buis alternent avec les lauriers.
L'’avenue de lPhiprodrome est droite jus-
qu’au bout où elle forme un hémicycle om-
bragé par des cyprès compacts. Plusieurs al-
lées rectilignes séparées par des arbustes
taillés d’une facon bizarre courent parallèle-
ment à l'hippodrome ou le coupent à angle
teur, un Le Nôtre, pour atteindre la perfection
Hélas! ce messie ne devait jamais venir ; des
rumeurs confuses inquiètent déjà Rome. L’em-
pire, assailli par des hordes belliqueuses au
langage inconnu, s’ouvre de toutes parts, et
bientôt la civilisation va sombrer sous des
nuées de barbares venus on ne sait d’où,
comme les sauterelles du désert, pour saccager
et pour détruire. | ÉD
Après cet effondrement, l’art des jardins su-
bit une éclipse de plusieurs siècles, au milieu
d’une population inquiète et troublée, Les
empereurs de Byzance lui donnèrent, par
intervalles, quelque éclat, et empêchèrent ses
traditions importées d'Italie de s’éteindre
complètement. En Espagne, les Maures, après
leur conquête, appliquèrent les principes des
jardins orientaux et créèrent, à Grenade, les
célèbres jardins de l’Alhambra en 1270. Ce fut
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civilisation
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: _ Ja plus gcande manifestation de vitalité de |
l'art des jardins pendant cette période peu
florissante, En France et en Italie, pendant
tout le moyen âge, cet art végéta comme les
autres à l’ombre de quelques rares palais.
Mais lorsque vint cette résurrection de la
qu'on appela la Renaissance,
quand toutes les idées artistiques qui sem-
_blaient mortes s’'épanouirent dans un nouveau
printemps, les jardins antiques trouvèrent des
admirateurs etsortirent de leursruines, Le mou-
vement de régénération se dessina en Italie et,
de là, passa en France où François Ie* créa les
jardins de Chambord, de Fontainebleau et de
Saint-Germain-en-Laye, souvent remaniés de-
puis.
L'exemple donné par ce roi fut suivi par ses
_ successeurs. Le style de cette époque, importé
d'Italie, se distingue peu de celui que nous
avons constaté dans les dernières productions
de l'antiquité, Le terrain, divisé à l'infini, pré-
sentait à peu près, pour nous servir de l’expres-
sion de Gérardin, une feuille de découpures,
les statues nombreuses, les eaux abondantes,
les volières, tout rappelle le genre cher aux
Romains. Cependant, Claude Mollet apporta,
dans l’embellissement d’Anet, des vues plus
larges, morcela moins le terrain, créa des par-
terres à broderies et se fit remarquer par son
goût dans les plantations, ce fut un homme
de talent,un précurseur de ce génie qui, quel-
ques années plus tard devait révolutionner
l’art des jardins en créant, à Versailles, un chef-
d’œuvre immortel,
L'œuvre de Le Nôtre est trop connue pour
qu’il soit nécessaire d’en parler longuement.
Empruntant son style à la Renaissance, cet
artiste sut si bien le dégager de ses mesquine-
ries, le mettre en harmonie avec les grandes
lignes de l'architecture et les vastes concep-
tions de son époque, il lui imprima un tel
cachet personnel qu’il passa pour un novateur.
Le style régulier devint le style francais
(Fig. 1).
Les créations du maître furent nombreuses,
on peut citer parmi les plus célèbres après la
merveille de Versailles, Vaux, Trianon, Saint-
Cloud et Chantilly. Les succès de Le Nôtre déter-
minèrent,en France et à l’étranger,principale-
ment en Angleterre et en Allemagne, un grand
mouvement dans l'architecture des jardins.
Le style francais devint le style européen.
On put imiter le grand homme, mais on nele
dépassa jamais;il eut même, au xvin° siècle,
des successeurs inhabiles (la figure 2 nous
montre une de ces productions de la déca-
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 15
dence du style régulier) qui discréditèrentle
style régulier au moment où celui-ci avait à
lutter contre la concurrence terrible du style
paysager, et lui portèrent un coup mortel,
(A suivre) E. Deny et C. Marcez
Architectes paysagistes.
LA SÉSIE MUTILLIFORME.
(Sesia mutillæformis.)
La chenille de ce petit Lépidoptère ha-
bite sur les vieux troncs et sur les grosses
branches des pommiers. On la trouve à
l'entour et sur les bords des caries sèches,
des parties coupées depuis plusieurs
années, des endroits dénudés et de ceux
où l'écorce est en partie détachée. On la
rencontre toujours sous l'écorce dans la
portion qui sépare la partie verte de la
partie sèche et qui est éloignée des bords
de 10 à 30 millimètres. Elle vit sur les li-
mites du bois vif, recouverte par l'écorce
desséchée, se nourrissant des sucs qui
suintent en ce point, provoqués par les
morsures qu'elle y fait. Elle est presque -
toujours couverte d’un liquide rougeàtre
lorsqu'on la découvre, ce qui lui donne un
aspect sale et la fait paraître d'une couleur
plus foncée. Elle parvient à toute sa crois-
sance au 20 juin. Il y en a mème qui se
transforment en chrysalide vers la fin de
mai. La coque dans laquelle ces dernières
se renferment pour se métamorphoser est
d'une forme très allongée, composée de
parcelles de bois et d’écorce détachées par
la chenille et tapissée intérieurement d'une
couche de soie blanche. La chrysalide est
jaune, testacée, et porte deux rangs de
spinules sur les 3°, 4, 5°, 6° segments et
un seul rang sur les trois postérieurs ; le
dernier est orné à son extrémité d'une
couronne d'épines plus fortes; la Lèle se
termine en pointe en forme de cimier de
casque. Le papillon se montre depuis les
premiers jours de juin jusqu’au 20 juillet
Le de de té 7
16 LE MONITEUR D'HORTICGULTURE
2222220 A OP ET
et même jusqu'au 10 août lorsque le prin-
temps a été froid. Il est classé dans la fa-
mille des Crépusculaires, la tribu des Sé-
sicides et dans le genre Sesia.
SESIA MUTILLÆFORMIS. Enverg. 17-19 mil-
limètres. Les antennes sont d'un noir-
bleu, un peu fusiformes, simples, terminées
par un petit bouquet de poils; les palpes
sont noirs ; la tête est d’un noir bleu lui-
sant, avec un petit trait blanc au bord
interne des yeux; le corselet et la poitrine
sont d'un noir bleu luisant, avec une
grande tache dorée sur chaque côté de la
poitrine ; l'abdomen est de la couleur du
corselet avec le quatrième anneau d'un
rouge fauve en dessus, noir bordé de
blanc en dessous ; la brosse de l'anus est
d'un noir bleu; les pattes sont de la même
couleur avec une petite ligne blanche surles
cuisses antérieures; les ailes supérieures
sont transparentes, ayant les nervures, les
bords et une large tache transverse d'un
noir bleu en dessus le sommet, les nervures,
les bords, les côtés de la bande d'un fauve
doré en dessous; les ailes inférieures sont
transparentes, avec les nervures et les
bords, d'un bleu violet en dessus, d'un
fauve doré en dessous et une petite lunule
noire de partet d'autre; la frange des quatre
ailes est d'un noir violet. ñ
Le mâle est semblabie à la femelle; mais
son abdomen est allongé, plus grêle, avec
la brosse anale comprimée; tout le dessous
du quatrième auneau et le pourtour de
l'anus sont blancs; les palpes sont blan-
châtres en dessous, excepté vers le bout, et
les tarses sont d'un brun pâle au côté in-
terne.
La chenille de ce Lépidoptère met au
moins un an et probablement en emploie
deux à prendre toute sa croissance. Elle
cause du dommage aux pommiers en
augmentant la plaie sous-corticale dans
laquelle elle vit.
On devra l'y chercher et enlever avec la
serpette l'écorce morte sous laquelle elle
se tient, de manière à arriver au vif de.
l’arbre. Si le pommier est languissant on
devra le soigner pour lui rendre de la vi-
gueur. E. SavarD. {ÿ
CONNAISSANCES UTILES
CONSTRUCTION OU FABRICATION D'UN
BAROMÈTRE PEU CONNU
Voici la recette d’un baromètre que nous
avons construit d'après les indications
suivantes et, qui, après quelque temps
d'observation, nous donne actuellement
de fort bons résultats, en. prévision de la
pluie, du vent, du beau temps, de la gelée
et cela au moins douze heures à l'avance,
si ce n’est plus.
Dans de l'alcool à 90 ou 95 degrés, faites
fondre séparément! en quantités égales du
camphre, du salpêtre et du sel ammoniac
(produils purs). Quand la dissolution est
complète, on réunit les trois liqueurs dans
un tube long et éiruit, une bouteilie d'eau
de mélisse, par exemple, que l’on bou-
chera hermétiquement. Une fermeture à la
lampe serait préférable. Il devra y avoir
toujours au moins un intervalle de quel-
ques centimètres entre le niveau de la li-
queur et le bouchon. Ce flacon baromètre
sera suspendu à l'ombre et à l’air libre.
Selon les changements de temps, voici
ve que nous obser vons :
4. Limpidité de la liqueur : Beau temps.
2. Cristaux de forme indéterminée, de
forme gélatineuse: Variable.
3. Cristaux en feuilles de Fougère : Pluie.
4. Petites aiguilles agglomérées ou sé-
parées : Vent.
Si le vent est pour être violent, on voit
de ces petites aiguilles projetées contre le
verre, au-dessus du niveau du liquide.
> Petits cristaux en forme d'étoiles :
Gelée d'autant plus intense que ces cris-
taux occupent une plus grande hauteur
dans le tube.
6. Petits cristaux en forme d'étoiles avec
feuilles de fougère : Gelée et neige.
7. Dépression du niveau du liquide avec
cristallisations montant et descendant le
long des parois du tube : Tempête. :
C3t instrument est très employé en
Angleterre.
Avis aux amateurs,
Em. PoIREr,
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LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
SOMMAIRE
CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture : Distinctions honorifiques. Les médailles d'honneur agricoles.
Au Ministère de l'Instruction publique : Distinctions honorifiques. Les bureaux des Soci‘tés horticoles
# on françaises. Le Parc de la Liberté à Lisbonne et l'architecture paysagiste française. Augmentation des droits
EX — d'octroi sur les Champagnes à Paris. Chrysanthèmes,. bleu, vert, jaune. Remise de la grande médaille
….… d'honneur de l'exposition de Saint-Pétersbourg. Lucien Chauré. — Travaux du mois de février. Jean
—…. Ernest Chauré. — Les Orchidées : Observations sur la culture des Dendrobium. Floraison remarquable.
… Oéto Ballif. — Horticulture : Phlox Drummondi. Heynoldi. Rivoire père et fils. — Arboriculture : La greffe
__ en fente latérale des rameaux fructifères. Alphonse Dachy. -- Conseils sur la confeclion des étiquettes
de jardins. G. D. Huet. — Architecture des jardins (suite). £. Deny el C. Marcel. — Petite Poste. — Nécro-
_ logie. — Les Catalogues reçus.
__ GRAVURES NOIRES :
_ xvant siècle, d’après Panseron.
CHRONIQUE
_ AuMinistère de l'Agriculture.— Jjis-
. tinctions honorifiques. L'Officiel, du 12 jan-
_ wier, publie la liste des Médailles d'hon-
- -neur agricoles, accordées par le Ministre
…_ de l'Agriculture, en vertu du décret du
… 47 juin 1890, aux ouvriers ruraux ayant
plus de trente ans de bons services dans
= Ja même exploitation.
-…._ Ace sujel, nous adressons une simple
_ demande à M.le Ministre. C'est que, à l'ave-
= nir, le libellé de ces récompenses soit dé-
_ taillé ainsi qu'ilest fait au Ministère du
… Commerce; c'est-à-dire, qu'au lieu de por-
x
_ tersimplement: Æ£zxemple — M. Martin à
Pa
États
Le
on"
kg;
… - C'est pour flalter l'amour-propre des titu-
_ Jaires qu'on espère retenir à la maison à
laquelle ils sont attachés!
… Et puis, d'un autre côté, combien y a-L-il
_ de chefs de maisons qui seraient enchantés
- de demander cette distinction pour leurs
_ vieux serviteurs sachant qu'il en rejaillira
_ toujours quelque chose sur leur élablisse-
_meni.Si les serviteurs restent longtemps
_ au service du même patron, cela prouve
_ bien souvent que la maison est bonne et
c’est toujours une note favorable.
Puis aussi, quels sont les serviteurs
agricoles connus par leur nom ? Très peu!
On les connaît plutôt par leur prénom
a 07e
Toni
Phlox Drummondi Heynoldi. Jardin de Bagatelle d’après Moreau le jeune. Jardin au
Jean, de chez un tel, —c'est ainsi qu'on les
désigne. La publication du nom seul n’a
donc aucun effet moral. C’est un petit tra-
vail supplémentaire que nous réclamons
el nous espérons que M. le Ministre voudra
bien donner cette salisfaclion à lous.
Au sujet de cette distinction, très peu
connue, voici en même temps quelques
renseignements.
Un décret du 17 juin 1890, signé Carnot,
institue des médailles d'honneur qui seront
décernées par le Ministre de l'Agricul-
ture, pour récompenser les ouvriers ruraux
français comptant plus de trente années
de bons ser vices dans la même exploitation 4
agricole ou horticole. À
Un arrêté du 18 juin 1890, signé
J. Develle, détermine ainsi ces médailles,
qui sont en or, en argent ou en bronze.
Elles portent d'un côté l'effigie de Ja
République, entourée des mots: Aépublique |
Française; sur l’autre face, les mots : Minis=
tère de l'Agriculture avec la devise: Hon-
neur et Travuil, ainsi que le nom, le pré- :
nom du titulaire et le millésime. 4
Les titulaires peuvent porter la médaille ë
suspendue à un ruban tricolore dont les
couleurs sont disposées horizontalement,
la partie rouge étant immédiatement au-
dessus de la médaille.
Ils reçoivent un diplôme qui rappelle les
services pour lesquels ils sont récom-
pensés. ; os
L'arrêté est muet au sujet du port du
ruban simple à la boutonnière, mais nou
Rs |
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TR EUNE PAT.
M 0 ralete VE AR hate bat tre Fr nat nt GET Set PT OUPDONIE 2 NE EU CET =
18 LE MONITEUR D HORTICULTURE
ac
rt =
savons qu il est admis, à la condition tou-
tefois, qu'il soit également tricolore et que,
comme nous l'avons vu maintes fois, le
blanc et le bleune soient pas impercepti-
bles et le rouge très large.
A la suite de cet arrêté, le Ministre a
adressé aux préfets une circulaire en les
chargeant de la faire insérer au Recueil des
actes administratifs et de lui donner le
plus de publicité possible.
Nous en extrayons les passages sui-
vants :
« En créant cette distinction nouvelle, le
Gouvernement a obéi non seulement à un
sentiment de bienveillante équité, mais
aussi à une idée essentiellement démocra-
tique. Il a voulu honorer le labeur persé-
vérant des travailleurs de nos campagnes
auxquels leur posilion sociale et la nature
de leurs efforts permettent rarement d'at-
teindre aux hautes distinctions instituées
pour les services éminents rendus à la
science, au commerce, à l'industrie el à
l’agriculture.
« C'est cependant un mérite appréciable
que cette longue assiduité,ce dévoûment
continu de toute une vie consacrée aux
pénibles travaux des champs par des ser vi-
viteurs zélés et d'autant plus dignes de sol-
licitude qu'ils n’ont même pas la perspec-
tive d'une améïioraltion progressive de
leur condition. !l appartenait au Gouverne-
ment de la République, de sortir de leur
obscurité ces précieux artisans de notre
prospérité nationale et de leur assurer le
brevet d'honneur auquel ils ont droit.
« Désormais, en effet, grâce à l’institu-
tion de la Médaille agricole, le travail et
l'intelligence sont assurés de recevoir une
juste récompense, dans toutes les classes
de la société.
« En ce qui concerne l’application de cette
mesure, Vous aurez à recueillir et à m'a-
dresser des propositions régulièrement
deux fois par an, à l’occasion du 1° jan-
vier et à celle du 14 juillet, et, exception-
nellement, chaque fois qu'une solennité
agricole pourra justifier l'attribution de ces
récompenses.
« A l’appuide vos propositions motivées,
vous voudrez bien joindre une notice sur
chaque candidat, faisant connaître ses nom,
prénoms, âge et lieu de naissance, profes-
sion et domicile des intéressés ainsi que
la durée de leurs services et le nom du
fermier ou du propriétaire chez lequel ils
travaillent. Ce dernier devra toujours pro- .
duire un certificat légalisé attestant la
bonne conduite etlemérite de son employé;
ce certificat devra être joint à vos propo-
sitions, ainsi qu'un rapport spécial dans
lequel vous résumerez, avec votre avisper-
sonnel, les renseignements que vous vous
serez procuré sur les candidats.
« Je crois devoir insister sur la nécessité
de procéder sur ces divers points, à une
enquête minutieuse, les médailles d’hon-
neur ne devant être attribuées qu'à des
personnes absolumentrecommandables.
« Lorsque des médailles d'honneur agri-
cole seront accordées dans votre départe-
meni, je vous recommanderai d'en entourer
la remise, autant que possible, d'une cer-
taine solennité destinée à rehausser encore
la valeur de la récompense décernée...…… >
Les formalités pour les patrons ou les
propriétaires, qui désirent faire obtenir
cette récompense à leurs vieux serviteur:,
sont simples à remplir : Pour les départe-
ments, adresser une demande au préfel;
— pour le département de la Seine, écrire
directement au Ministre qui renverra pour
l'enquête.
RES
Au Ministère de l’Instruction publi-
que.— Distinctions honorifiques : Par arrêté
inséré à l’O/fficiel le 16 janvier, les Palmes
d'officier de l'Instruction publique ont été
conférées à M. Paul Cabaret, qui remplit
avec tant de tact et de capacité, le poste
de chef de division du secrétariat au Minis-
tère de l'Agriculture; à M. £'ug. Cuny,ins-
pecteur des forêts à Sétif et à M. À. Weil,
directeur du jardinzoologique de Marseille.
Les Palmes d'officier d'académie ont été
accordées à MM. Zenri Mesnier, commis-
saire aux concours agricoles et aux prinei-
pales expositions étrangères (où il n’a laissé
que les meilleurs souvenirs); M. Benoist
Gallet, secrétaire archiviste de la Société
d'horticulture de Picardie à Amiens ;
a
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À
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ADO OPEN TRANS
à Ce
VE RE
"SOS
HSE
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$ M. 4. Lacazette, membre du Conseil d'ad-
_ministration de la Société de Topographie
de France.
| FER
LesPrésidents, les Secrétaires géné-
à 5 raux etles Trésoriers des Sociétés
d'Horticulture françaises. — À la suile
à & desdifférentes élections qui ont eulieu cette
EU _ année, voici pour 4895, la liste des prési-
dents, secrétaires généraux et trésoriers
Ë _ des principales Sociétés d'horticulture de
- France (1):— Société nationale d'horticul-
ture de France: (Paris), président, M. Léon
D secrétaire général, M. Abel Chatenay ;
trésorier : M. Huard.—Société départemen-
tale d'horticulture de la Seine : président,
SA _ M.LucienChauré ; secrétaire général, M.Al-
phonse Levieil; trésorier : M. H.Pouvereau.
— Société d'horticulture d'Orléans et du
Loiret :président, M. Max.de la Rocheterie;
secrétaire général, M. Eugène Delaire;
._ trésorier M... — Société d'horticulture et
_ de viticulture d'Epernay président,
. M. Gaston Chandon de Briailles ; secrétaire
_ général, M.Oscar Ariet; trésorier, M.J. Bur.
> Syndicat des horticulteurs de la région
# lyonnaise : Président, M. Ant. Rivoire ;
secrétaire, M. Pernet-Ducher ; trésorier,
> M. Griffon.— Union commerciale des hor-
‘8 ticulteurs et marchands ygrainiers de
EX - France : Président, M. Alb. Truffaut ; se-
à _ crétaire-général, M. Abel Chatenay ; tréso-
rier, M. Thiébaut aîné.
BTE
__ Le Parc dela Liberté à Lisbonne et
l'architecture paysagiste française.
. — Nos lecteurs se souviennent qu'en 1888,
à la suite d'un concours international pour
- la création d’un immense Parc, avec jardin
-_ zoologique, aquarium etc., à Lisbonne, le
_ premier prixa été décerné au projet français
_ exécuté par M. Henri Lusseau, paysagiste
| - à Paris.
- La récompense accordée par le jury à
. ces plans, exposés à Paris en 1889, au Tro-
14. Pour toutes celles qui ne seraient pas comprises,
- faute de renseignements, nous prions les secrétaires
_ de nous envoyer les noms au plus tôt, comme aussi
les dates de leurs expositions.
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 19
cadéro, a même soulevé une polémique
assez sérieuse.
Or, voici qui va bien dédommager notre
compatriote des vexations qu'il a eu à su-
bir. Un journal de Lisbonne nous informe,
qu'en outre de l'exécution de cet immense
Parc, M. H, Lusseau a traité,le 10 janvier,
pour l'ouverture, dans deux quartiers au
centre de la ville, de rues, boulevards,
avenues, places, sur une superficie d'en-
viron 95 hectares, soit pour le tout à peu
près 22 millions de travaux.
A double titre nous avons à nous réjouir
de cetle bonne nouvelle, d'abord pour
l'entrepreneur qui est un homme d’un réel
mérite et ensuite parce que c’estun nouveau
fleuron de gloire pour l'horticulture paysa-
giste française.
Augmentation des droits d'octroi
à Paris sur les Champagnes. — Dans
sa séance du 28 décembre, ie Conseil
municipal de Paris a adopté d'urgence un
vœu de M. Faillet, tendant à appliquer
une taxe supplémentaire de 50 centimes
sur chaque bouteille de vin mousseux de
champagne ou de vins champagnisés à
leur entrée à Paris.
Voilà qui peut s'appeler trailer la ques-
tion de la suppression des octrois.
LE
Chrysanthèmes bleu, vert, jaune.
— Un abonné de notre spirituel confrère
Viviand-Morel lui écrit : — Qu'après avoir -
chanté, il y a une dizaine d'années, le regret
de n'avoir pas encore trouvé le bleu dans
le Chrysanthème, il serait sur le point de
voir se réaliser son désir par les variétés,
le Père Sanaïde, Williams Tricker et la
Belle Arlésienne dont les coloris seraient
presque bleus : pas d'un bleu pur, mais le
reflet violet était si peu prononcé qu'on
pouvait dire que la couleur était d'un bleu
agréable. Donc, ajoute-t-il, à bientôt sans
doute le bleu pur.
Celle apprécialion du coloris de ces trois
variétés, faite avec les yeux de la foi, a
laissé notre confrère très incrédule et ce
avec juste raison ; aussi traite t-il cette cou-
leur, — comme Alphonse Karr, —de bleu de
PTS
, V7 NS
20 LE MONITEUR
jardinier et il doute de la découverte du
bleu céleste parmi le Chrysanthème.
Ceci nous remet en mémoire la théorie
que nous exposait un de nos vieux profes-
ceurs de botanique, ausujet dela Rose bleue
(qui a tant fait parler d'elle alors qu'elle
n'existe pas. Zuze un peu, mon bon, si elle
existait!) Jamais, nous disait notre profes_
seur, jamais vous ne verrez une Rose bleue,
par la raison qu'il yenade jaunes : comme
jamais vous ne verrez de fleurs jarnes où
il yen a de bleues, et cela, parce que le
mélange de ces deux couleurs, par la fécon-
dation produirait du vert, et — comme
la nature fait bien tout ce qu'elle fait — il
ne peut y avoir de fleur verte?
Que dirait,aujourd'hui,notre vieux maitre
s’il voyait, nous ne äirons pas la Rose verte
ou le Dahlia vert qui sont fleurs si on veut,
mais le Chrysanthème à véritable fleur
verte : M. Eugène Tisserand.
Donc, mon cher confrère, puisque notre
ami Fatzer, a trouvé le moyen de pro-
duire l'effet sans en avoir les causes, c'est-
à-dire nous découvrir un Viviand-Morel
à fleur verte, pourquoi ne verrions-nous
pas un jour les causes se produire et
apparaître le Chrysanthème bleu qui n’au-
rait plus à craindre la fécondation.
Le 16 janvier, M. Viger, ministre de
l'agriculture, areçu M. Vladimir de Voyei-
kow. lieutenant au régiment des chevaliers-
gardes, membre du conseil d’administra-
tion de la Société fruilière de Russie, qui
était envoyé, par le gouvernement russe,
pour remettre au Ministre la grande mé-
dailie d'or qui a été décernée par sa Ma-
jesté feu l'Empereur Alexandre II au
Ministère de l'Agriculture, à l'occasion de
l'organisation exemplaire de la section
française à l'Exposition de Saint-Péters-
bourg.
Cette médaille, la seule qui ail été frappée
à l'effigie de l'Empereur pour récompenser
les mérites d'exposants dans une exposi-
tion, est d’un très grand module et produit
le plus bel effet : D'un côté se trouve en
relief l'effigie de l'empereur Alexandre II;
sur l’autre face se trouve l'aigle de Russie.
; LUCIEN CHAURÉ,
TE LEE
D’HORTICULTURE
TRAVAUX DU MOIS DE FÉVRIER
On taillera les Framboisiers en suppri-
mant tout le bois de l’année précédente
puisqu'il ne doit plus fruclifier, on labou-
rera profondément après avoir donné une
bonne fumure et on ne craindra pas de
supprimer des racines toujours trop nom-
breuses et encombrantes.
On taillerales Groseilliers et on en fera
des boutures; si on taille très court, on
aura de grosses et grandes grappes; si on
taille long, on obtiendra des grappes plus
nombreuses, mais petites et, poids pour
poids, le produit de la taille courie l'em-
portera sur celui de la taille longue.
On continuera les plantations si le temps
est au beau et on aura bien soin de ne pas
trop enterrer les arbres.
On taillera les arbres fruitiers (quand il
ne gèlera pas, bien entendu) la taille devra
être longue sur les arbres vigoureux qui,
sans cela, fructifieraient difficilement; elle
séra courte sur les arbres faibles ou trop
productifs, c'est-à-dire qu'on devra tailler
court pour obtenir une forte végétalion
et tailler long pour obtenir du fruit.
Si on doit greffer ou surgrelfer de bons
fruits pour en remplacer de médiocres,
c'est l'époque de couper des greffons; on
les enterrera alors du côté du nord au pied
de chaque arbre qui les aura fournis, cela
évitera de les étiqueter.
On coupera les branches trop touffues
dans l'intérieur des arbres pour y laisser
s'introduire le soleil et l'air, afin d'obtenir
des fruits plus gros et meilleurs.
On taillera la vigne avant la montée de
la sève en observant que la plupart des
variétés à très gros bois et à très forte vé-
gétation doivent être forcément taillées à
bois long sinon elles ne fructifient que peu
ou même pas du tout. Pour les variétés à
bois faible ou de grosseur moyenne,comme
les Chasselas, on taillera les coursons à
deux yeux, c'est suffisant pour une bonne
récolte.
On fera les plantations et les provins. On
versera de l'urine d'animaux sur les vignes
stériles.
JARDIN POTAGER
On pourra commencer les semis de lé-
gumes sur couche chaude, sous châssis, si
on désire récolter de la grande primeur ;
cela n'avancera que de quelques jours sur
les semis faits en mars, mais au prix de
_ quels soins et de quelles peines? On sèmera
| alors : les Choux pommés de Milan hâtifs
et tardifs; C. rouge d'Yorck; C. cœur de
bœuf hâtif; Chou-fleur tendre et dermni-dur;
“ GC. Rave hâtif(sur terre) ; les Carottes: rouge
n W
+
Lubebbius Le» 0 id
*
RS RTS
.
nd"
D»
PS POP. VOTE | DOVE
:
:
_ très courte à châssis el rouge courte
_ hâtive ; Céleri Rave ;
Chicorée frisée ;
C. courte; C. mousse ou frisée très fine;
Scarole; Chicorée sauvage ; C. Witeloof de
Bruxelles; Gombo; Haricot nain hâtif de
Hollande ; Flageolet nain hâtif d'Etampes;
Laitue pommée de printemps; L. Gotte.
AR pommée d'été et d'automne, grosse
blonde et grosse brune; L. Romaine ; Au-
bergines; Concombres ; Melon Cantaloup;
. M. gros Prescolt; M. noir des Carmes; la
Tomate rouge hâtive; l'Oignon blane hâtif;
le Poireau gros court de Rouen; le Pois
nain très hâtif à châssis; P. Prince Albert;
P. Caractacus; P. Léopold II; P. Daniel
O’Rourke, et, pour récolter en mai,le Pois
très nain de Bretagne: les P.Michaux et P.
nain de Hollande sont pour récolter en mai.
Les pommes de terre Marjolin et Têtard
(tubercules germés); les Radis, le rond à
bout blanc et le rond rose hâtif.
JARDIN D'AGRÉMENT
On taillera les arbrisseaux et les arbustes
d'agrémen:, sauf ceux fleurissant au bout
des branches, et si la terre est bien res-
suyée on labourera les massifs.
On plantera,en seconde bordure, les Iris
nains et les Pensées. On plautera aussi les
Renoncules, les Tritoma uvaria, les Pan-
cratium d'Illyrie, les variétés de Lis rus-
tiques, elc.
On ne refera pas encore les bordures, la
terre élant encore trop froide le chevelu
aurait le temps de pourrir avant la montée
de la sève; la Germandrée (petit chène)
seule peut-être plantée maintenant, soit
en boutures, soit en plant enraciné.
On planteradans les parties ombragées
_ du Muguet et des Anémones.
LE MONITEUR D’'HORTICULTUE 21
D
SERRES, ORANGERIE, CONSERVATOIRE
On ne devra pas donner, même en cas de
gelée, plus de 5 à 6 degrés de chaleur arti-
ficielle à l'orangerie et à la serre froide.
On n'arrosera les plantes d'orangerie et
de serre froide que juste autant qu'il le
faudra pour les empêcher de soutfrir de la
sécheresse.
On arrosera fréquemment les plantes en
fleur ou près de fleurir. On continuera à
forcer les Jacinthes et les Lilas.
JEAN ERNEST CHAURÉ.
LES ORCHIDÉES.
QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA CULTURE DES
Dexorogiux, — La plupart des Orchidophiles
ont tort de considérer l'époque de repos des
Dendrobium, comme un laps de temps pendant
lequel ils ne réclament aucuns soins. C'est
pour cette raison qu'on les voit souvent végéter
dans nos serres au lieu de pousser vigoureuse-
ment et ne développer que des pousses chétives
sur lesquelles n'apparaissent que quelques
fleurons. D'après nos observations, c’est en
partie ce manque de précautions qui les fait
dégénérer au bout de quelques années de cul-
ture, alors qu’ils devraient former, chaque sai-
son, des pseudo-bulbes de plus en plus forts
L'absolue sécheresse à laquelle on a l'habitude
de les soumettre, en fait périr davantage que
les maladies et les accidents auxquels ils sont
sujets, Si nous prenons par exemple des
espèces à feuilles persistantes, telles que les
Dendrobium chrysotozum, Farmeri, densiflorum,
thyrsiflorum, etc., privés d'eau jusqu'à ce que
les feuilles jaunissent et que les pseudo-bulbes
se rétrécissent, on ne les fera fleurir que mé-
diocrement, ce traitement étant contraire aux
lois de la nature, Il est préférable de les trans-
porter vers la fin de l'été, c’est-à-dire lorsqu'il
ont achevé la formation de leurs pseudo-
bulbes, de la serre chaude ou tempérée où on
les cultivait, dans la partie la plus chaude
d’ane serre froide aérée. On suspend alors gra-
duellement les arrosements, sans toutefois
permettre au compost de se sécher complète-
ment. Si l'on disposait à ce moment d'une
serre à vigne, cela vaudrait mieux de les y
placer; on chercherait alors à les maintenir
dans une température variant entre + 6° et
159 C, Après quelques semaines de repos on
peut les rentrer en serre tempérée ou chaude
etrecommencer graduellement lesarrosements;
ut |
EN MEN
92 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
EEE
les plantes que nous soumettons à ce traitement
sont très florifères et développent des pseudo-
bulbes sains et vigoureux.
Les Dendrobium à feuilles caduques sont en
général tenus trop secs pendant leur repos, ce
qui entraîne le dépérissement de la majeure
partie des racines, d'où il résulte un affaiblis:
sement de la plante. Pour les différentes es-
pèces de cette section, quelle que soit l’époque
de l’année où elles terminent la croissance de
leurs pseudo-bulbes, nous préférons les faire
màùrir en les sortant de la serre tempérée, puis
en les placant dans une serre froide, sèche et
bien aérée, jusqu’à ce qu’elles aient perdu leur
feuillage. Ces plantes sont arrosées de temps
en temps, simplement afin d'empêcher le com-
post de trop se dessécher et pour entretenir un
peu la vitalité des racines. Après un repos
d'environ deux à trois mois, nous les remeltons
en végétation et ils ne lardent pas à se couvrir
de fleurs. En suivant ce traitement, nous avons
toujours obtenu des plantes fleuries de toute
beauté.
Remarquons à cette occasion qu’il est préfé-
rable de cultiver certains Dendrobium, tels
que les chrysanthum, Cambridgeanum, Parishi,
primulinum, Ward.anum, etc., en paniers que
l’on suspend près du vitrage et qui font de
cette facon beaucoup plus d'effet, que lorsqu'ils
sont rempotés dans des pots et palissés sur des
tuteurs.
FLORAISONS REMARQUABLES. — Quoique nous
soyons loin de croire que l'hybridation des Or-
chidées et des Cypripèdes en particulier ait
atteint son apogée, nous voulons signaler
l'obtention de deux nouveaux gains tout à fait
remarquables, dus à notre babile semeur fran-
cais, M. Alfred Bleu et qui seront difficiles à
surpasser comme richesse de coloris, comme
vigueur et comme dimension. Ce sont deux
métis que nous venons d'admirer en pleine
floraison et qui sont issus de Cypripedium cilio-
lare, fécondés par les C. insigne Chantini et
C. Javanico-superbiens.
O. BALLIF.
PHLOX DRUMMONDI HEYNOLDI
Bien qu’elle ne soit pas entièrement
nouvelle, peu de personnes connaissent la
race de Phlox Drummondi Heynoldi, dont
nous allons parler. Nous la jugeons cepen-
dant bien supérieure à la race cultivée
généralement.
Son port est bien préférable, car, dans “à
cette race, la plante se tient parfaitement,
affectant la forme d'une gracieuse boule
qui se couvre entièrement de fleurs. C'est
celte qualité qui en fait aussi une plante er
de premier ordre pour la culture en pots. |
Comme deuxième avantage, elle a celui
de posséder une gamme de coloris beau-
PHLOX DRUMMONDI HEYNOLDI
coup plus délicats et plus chauds à la fois :
nous avons rarement vu d'aussi jolies
nuances que dans le Phlox Heynoldi : il y
a là certains rouges orange et certains
roses carminés qu'on ne irouve guère dans
d'autres plantes ei qui sont d’une douceur …
et d’un éclat incomparables.
Si l'an joint à ces deux précieux avanta-
ges ceux que possède le Phlox Drummondi
par lui-même, c'est-à-dire la simplicité de x
la culture, et la durée de la floraison, qui
se prolonge tout l'été, on voit qu'on est en
présence d’une plante d’une valeur indé-
niable qui trouvera sa place dans tous les
jardins et, soit pour la confection des mas-
sifs, soit pour la culture en polis, rempla-
serale Phlox Drummondi ordinaire. Comme
Jui on le cultivera partout, car il existe peu
de plantes venant aussi facilement, deman-
dant aussi peu de soins et rendant plus de
ser vices à l'amateur.
Rivoine pêr 2 et fils.
hf à + à à AA vs s
41: ubE LÉ se
re LA
GREFFE EN FENTE LATÉRALE
DES RAMEAUX FRUCTIFÈRES
. La greffe en fente latérale des rameaux
2er n’est pas assez connue et elle
pest par suite peu pratiquée.
JL est regrettable qu'il en soit ainsi, car
F Eos bien des cas elle peut être d'une uti-
- lité incontestable.
_ Ainsi peur de: arbres déjà forts el dont
“le es branches assez grosses présentent des
arties dénudées sur lesquelles la greffe en
À ER des boutons à fruits ne peut plus
Le guère être opérée avec chance de succès,
| greffe en fente latérale des rameaux
L fructifères réussira à merveille et produira
le résultat désiré.
+ Nous pourrions encore énumérer d'autres
cas, mais nous nous contentons de citer le
_ plus fréquent.
- Pourquoi la greffe en fente latérale des
“rameaux fructifères donnera-t-elle d'excel-
_ lents résultats, là où la greffe en écusson
4 _des boutons à fruils ne produira rien? La
raison en est facile à donner, nous allons
- essayer de la faire comprendre.
Une greffe en fente est profondément im-
- plantée dans l'intérieur des tissus ligneux,
el la fente qui a été pratiquée pour opérer
la greffe a rompu un certain nombre de
- canaux séveux et, par conséquent, la sève
d. obligée de s'arrêter au greffon, le favo-
rise dès les premiers moments. celui-ci en
profile largement, se soude intimement
“4 continue, par la suite, à JRPAET à lui
Damnent de sève.
_ Ilen est tout autrement pour la greffe en
on qui n’est que superficielle; elle
- peut bien, il est vrai, identifier complète-
prent un greffon avec la branche sur laquelle
il est enté, à condition que celui-ci soit
_ jeune, mais il n’en est plus ainsi sur des
. branches âgées, à écorce épaisse, et sur-
_ tout, à des endroits peu favorisés par le
courant séveux. La greffe en écusson ne
modifie rien dans l'organisme ligneux des
. branches, le greffon est simplement appli-
È qué entre celui-ci et l'écorce, et l'ascension
Lio ° #
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 23
ee
supérieures, ne s'arrêlant qu'insuffisam-
ment au greffon.
Nous croyons bier faire en donnant ci-
dessous la description de la greffe en fente
latérale, que nous extrayons de notre
ouvrage Mon premier livre d'Arboricul-
ture,
La greffe en fente latérale des
rameaux fructiféres et autres.
D. — En quoi cette greffe diffère-t-elle
des autres grelles en fente?
R, — Dans ce mode de greffe, la fente
est pratiquée sur un côté de la branche
dans une direction oblique allant de l'exté-
rieur vers la moelle en opérant de haut en
bas et sans supprimer aucune partie de la
branche.
D. — Quels sont les avantages de cette
greffe ?
R. — Premièrement, elle permet de
regarnir les parties dénudées des grosses
branches sur lesquelles la greffe en écus-
son ne peut plus être effectuée avec suc-
cès; secondement, en employant comme
greffons des rameaux à bois, elle rend pos-
sible le greffage en tête des arbres dont le
corps à déjà acquis un fort diamètre, parce
que pouvant placer six greffons, ou plus,
à des hauteurs différentes sur le pourtour
du corps, on peut altendre pour supprimer
le sommet que les greffons aient formé
de fortes branches qui utiliseront la sève
absorbée par les nombreuses racines et,
ainsi, le risque de voir périr l'arbre par
suile de la suppression presque totale des
parties aériennes n'existe plus.
D. — Comment doit-on opérer la fente?
R.-- La fente doit se pratiquer sur un
côté de la b:anche, partir de l'extérieur
de l'écorce et descendre obliquement vers
la moelle en lui donnant une longueur
de 3 à 4 centimètres. La fente ne doit pas
atteindre la moelle et jamais elle n’en-
tamera beaucoup plus que le tiers du dia-
mètre car il est important de ne pas com-
promettre la solidité de la branche.
D. — Quel est l'outil qui convient pour
l'exécution de la fente?
R. — L'outil le plus parfait est un cou-
st " \ RTS ; Le T
NN | Bebe tr Ti e ET
24 - LE MONITEUR D'HORTIGULTURE
RS CE DS PRE DE NE PI RIRE
EE 1
teau à lame courte (0,10 c/m.) mais forte et
taïillant très bien.
Le plus souvent il faut aussi l’aide d'un
léger marteau.
D. — Donnez quelques détails sur les
greffons.
R. — Les greffons sont de deux sortes,
suivant le but qu'on se propose; ainsi, si
on désire reformer une nouvelle tête à un
arbre, les greffons seront naturellement
taillés dans des rameaux à bois; s’il s'agit,
au contraire, de remplir les parties dénu-
dées de quelques branches, on donnera la
préférence à des rameaux de deux ans por-
tant Ges dards, c’est-à-dire à des rameaux
fructifères. |
D, — Quelle est la préparation des
greffons ?
R. — Les greffons se préparent exacte-
ment de la même manière que pour les
greffes en fente ordinaire.
D. — Le placement du greffon dans la
fente se fait-il aussi de même?
R. — C'est-à-dire qu'on s'inspire tou-
jours des mêmes principes : faire coïnci-
der l'intérieur de l'écorce du greffon avec
l'intérieur de l'écorce du sujet. Dans ce
mode de greffage, la fente étant opérée
obliquement sur un côté de la branche, il
s'ensuit que les bords en sont également
à peu près obliques et par suite, pour obte-
nir la coïncidence nécessaire, le greffon est
placé lui aussi obliquement.
D. — Peut-on placer plus d'un greffon
par fente ?
R. — On ne place qu'un greffon parce
quil serait impossible d’en placer deux.
D. — Est-il possible d'opérer plusieurs
greffes les unes au-dessus des autres? A
quelle distance?
R. — Oui, on peut opérer plusieurs
greffes les unes au dessus des autres en
observant entre elles une distance de
0,12 à 0,15 centimètres.
D. — La greffe terminée, que reste-t-il à
faire ?
R. — Il reste à recouvrir les plaies avec
du mastic à greffer el à ligaturer à l'aide
d'un fin osier qu’on enroule plusieurs fois
en serrant modérément.
D. — La greffe en fente latérale des
rameaux fructifères est-elle préférable à la
greffe en écusson des boutons à fruits?
R. — La première est certainement pré-
férable pour combler les parties dénudées
des grosses branches, parce que, une
greffe en fente implantant profondément
le greffon dans l'épaisseur des tissus
ligneux, arrête à son profit une bonne
partie du courant séveux. On peut donc
dire, avec vérité, que l’une est le complé-
ment de l’autre.
D. — Avec la greffe en fente latérale des
rameaux fructifères, peut-on espérer obte-
nir autant de fruits qu'avec la greffe en
écusson des boutons à fruits?
R. — Certainement, et même plus, puis-
que, au lieu d'un seul bouton, le greffon
en porte trois ou quatre.
D. — Lorsque la greffe en fente latérale
est pratiquée pour donner une nouvelle
charpente à un arbre, la suppression des …
anciennes branches doit-elle avoir lieu en
une seule fois aussitôt la reprise des
greffes ?
R. — Quand la greffe en fente latérale
est pratiqué2 pour reformer une char-
pente, une tête à un arbre, c’est ordinaire-
ment un sujet déjà fort, ayant de nom-
breuses branches; dans ce cas, il vaut
mieux efféctuer la suppression des bran-
ches qui doivent disparaitre en plusieurs
fois, au fur et à mesure du développement
des greffons, pour terminer alors que ces
derniers auront formé des branches assez
fortes pour remplacer les anciennes.
D. — La soudure des greffes en fente
latérale se produit-elle facilement ?
R.— Avec la plus grande facilité et la
cicatrisation est complète l’année même
du greffage.
D. —- Quelle est l'époque favorable pour
opérer la greffe en fente latérale?
Lu
R. — Comme toutes les autres greffes en …
fente, la greffe en fente latérale doit se
pratiquer au moment du réveil de la végé-
tation, alors que la sève commence son
ascension, c'est-à-dire en mars.
ALPHONSE DACHY.
Jardinier en chef
jo
die Len li «se en -
AOL PT CR TLE TE L
Le LE MONITEUR D’HORTICULTURE 25
D
* CONSEILS
SUR LA CONFECTION DES ÉTIQUETTES DE JARDIN
. L'éliquetage des arbres fruitiers, rosiers,
arbustes d'ornement, plantes de toutes
sortes, est d’une utilité tellement incon-
testable qu'elle n'est plus à démontrer
Mais la difficulté est d'avoir des étiquettes
_ durables et coûtant peu.
- C'est pourquoi je vais indiquer le pro-
cédé que j'emploie pour me fournir d’éli-
_quettes économiques, ce que chacun peut
- faire. L'écriture durera, sinon autant que
le métal employé, mais assurément fort
longtemps. Il consiste dans l'usage de
_ vieux zinc, peint au minium de plomb
ét sur lequel on écrit au moyen d'une
plume ordinaire avec de la couleur dé-
. layée à l'huile de lin. On peut aussi ne
mettre que la première couche de cou-
- leur en minium et les deux autres cou-
_«hes en jaune de chrome; cette dernière
. couleur est moins allérable à l'air que le
.minium qui, à la longue, pâlit. Je préfère
lé vieux zinc au neuf parce qu'on peut en
. trouver à bon compte {le zinc ayant servi
à couvrir les toitures, ou aux tuyaux de
_ descente des eaux, est très bon pour cela
surtout parce que l'oxydation lui laisse
des aspérités qui font adhérer la peinture
plus fortement.
La forme à donner aux étiquettes est
indifférente et on peut peindre lezinc avant
de le découper ou après. Dans le premier
cas, la première couche de peinture peut
. être passée au pinceau, mais la dernière
| doit être faite au tampon pour obtenir une
. peinture aussi unie que possible et sans
. aspérilés, ce qui facilitera le glissement de
la plume en écrivant.
Pour des étiquettes carrées, en forme de
parallélogramme ou triangulaires, il est plus
avantageux de peindre le zinc avant de les
_ découper; mais pour des étiquettes de
forme irrégulière ou curviligne, on les
. peindra avec le bout du doigt; ce qui peut
se faire très vite et mieux qu'au pinceau.
. Je conseille, pour des étiquettes à sus-
pendre, la forme triangulaire ; on peut en
tirer huit dans un carré de 0 m. 10, soit
.800 dans un mètre carré. Pour que le zinc
. ne se tranche pas par l'agitation du vent, il
Un
convient de serrer l'étiquette dans le fil de
fer de manière à ce qu'elle ne puisse bou-
ger.
Ecrirure. — Les caractères à tracer sur
ces éliquettes se feront tout simplement
avec une plume ordinaire en se servant,
pour encre, de noir de fumée ou de bleu
délayé à l'huile de lin. On observera de ne
la faire ni trop claire, ni trop épaisse ; en
la préparant, il est facile d'essayer avec
une plume le degré de fluidité nécessaire
Les caractères sont très apparents et for-
ment reliefsur la peinture.
Mes premiers éliquetages par ce procédé,
qui datent de 1884. sont encore en parfait
état et toujours aussi lisibles.
J'ai fait l'essai de peinture verte et de
peinture à la céruse mais ces couleurs
s’altèrent vite, tandis que le minium et le
jaune de chrome, ce dernier surtout, ne
se sont pas jusqu'alors altérés.
On peut conserver longtemps, en fiole
bien bouchée, soit la peinture, soit l’en-
cre, pour s’en servir selon ses besoins et
sans qu'il soit nécessaire d'en préparer
chaque fois qu'on aura des étiquettes à
faire. On aura seulement soin, au moment
de l’employer, de remuer avec une baguette
et d'agiter la fiole un instant.
Par cemoyen, ildevient facile d'étiqueter
soit des plantes en pots, soit des carrés de
semis, des plantations, etc., etc. Si l'éti-
quette devient inutile, par la suppression
des sujetsétiquetés, on peuteffacer, avec un
grattoir ou un couteau, les caractères,
remettre une couche de peinture et lorsque
celle-ci sera sèche, écrire à nouveau.
Possède-t-on des éliquettes en zinc
écrites à l'encre chimique dont la lecture
devient difficile, rien ne sera plus aisé que
de les mettre en peinture sur place avec
le bout du doigt et d'écrire ensuile à nou-
veau.
La peinture au minium, au moins
comme première couche, des étiquettes à
piquer en terre, augmente de beaucoup la
durée du zinc qui se trouve ainsi à l'abri
de l'oxydation. Bien entendu, pour ce cas,
la peinture sera appliquée des deux côtés.
G. D. Huxr,
Jardinier chef à Boult-sur-Suippe (Marne)
26 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite).
$ 2. LE JARDIN PAYSAGER ; SA DÉFINITION, SON
ORIGINE, SON HISTOIRE.
Le jardin paysager, encore appelé jardin
irrégulier, consiste, d’après le prince Pückler
Muskau, dans «la concentration d’un ensemble
de paysages naturels idéalisés et poétisés. » Si
nous le considérons dans son esthétique la plus
pure, nous pouvons le définir:un portrait de la
nature embelli par des retouches habiles et
dissimulées. Sa composition demande un artiste
de premier ordre, car la nature est une peinture
fragile, une aile de papillon qu’un souffie ter-
nit,et dont la main délicate ne doit qu’effleurer
la poussière nacrée, sous peine d’y laisser une
empreinte.
Par son essence et par son but,
paysager doit être une reproduction corrigée
des plus belles pages de l’Univers; mais le tra-
ducteur, dans ses conceptions les plus libres,
n’a pas le droit de substituer ses fantaisies à
l'original.
Ces principes posés, entrons dans le do-
maine de l’histoire, et voyons, en suivant lévo-
lution du style paysager à travers les âges,
comment les artistes des diverses époques ont
compris l’imitation de la nature.
La théorie de l’art paysager, dont l’avène-
ment en Europe ne date que de deux siècles,
fut très anciennement appliquée par les Chi-
nois, et, d'autre part, il apparaît, d’après les
Annales de Tacite, que les Romains eurent
quelques jardins dessinés dans le style irrégu-
lier. C’est tout ce que nous savons des jardins
paysagers dans l'antiquité.
Les premiers Européens qui pénétrèrent en
Chine, au xvinie siècle, furent frappés du luxe
des jardins impériaux, concus dans un style
dont ils ne connaissaient pas d'exemple. Leurs
yeux, accoutumés aux froides lignes des jar-
dins symétriques, suivent avec étonnement des
allées aux contours sinueux et s'arrêtent émer-
veillés sur des sites pittoresques embellis par
des plantations variées. Tout était pour eux
sujet de remarque. Le sol soulevé cà et là en
collines minuscules, les eaux courant librement
à travers les vallons et se réunissant aux points
bas pour y former des lacs aux iles flottantes,
les rochers disposés avec art et garnis des
fleurs les plus rares, les pavillons aux toits
bariolés, les ponts rustiques, furent pour eux
autant d'objets de surprise. Rien dans tout
cela ne cadrait avec les idées qu’ils avaient re-
çues en Occident sur l’agencement des jardins.
le jardin
Le style paysager se révélait pour la Pres n
fois, Tout n’était certes pas admirable dans les
tableaux qu'ils avaient sous les yeux ; la nature.
tourmentée et étriquée yétait souvent déparée
par des ornements grotesques ; mais, malgré
leurs imperfections, ces jardins étrangers pro-
duisirent sur eux une impression Drofon
qui se traduisit dans leurs écrits, et ne ca
peut-être pas étrangère au mouvement qui se. æ
dessina pour le style paysager en Angleterre,
vers le milieu du xvirr° siècle. Lu
Quoi qu’il en soit, vers cette époque, V'An-
gleterre était mûre pour ce genre nouveau.
Mais bien avant queles jardins d'Extrême-Orient
fussent révélés à l’Europe, des poètes et des
penseurs avaient imaginé une théorie des jar-
dins fondée sur un style plus naturel. Le Tasse …
et Milton, dans les célèbres descriptions des
Jardins d'Armide et du Paradis terrestre, Ba-.
con, dans ses Sermones, avaient pressenti les »
beautés de l’art qui devait se substituer au
style régulier. Plus tard, au commencement …
du xvine siècle. Addison, Pope et Thompson «
formulèrent, d’une facon plus précise, les prin
cipes du jardin idéal entrevu par Milton.
Mais, déjà vers la fin du xvir' siècle, ilse trouva
en Franceun homme ingénieux qui recueillitles
idées nouvelles sur les jardins éparses dans les 1
écrits du temps et les appliqua sur le terrain. : 3
Cet homme, que les Anglais feignirent de ne M
pas connaître, se nommait Charles-Rivière Du- é |
fresny. Entre beaucoup d’autres arts, Dufresny
cultiva celui des jardins. Epris des sites irré-
guliers, il se plaisait à multiplier les vues en
les divisant par des obstacles. En 1690, ül Es à
les jardins de Mignaux, près de Poissy, et d’'au-
tres à Vincennes et à Paris, Il dessina même 4
pour Louis XIV des plans qui lui valurent le …
titre de Contrôleur des jardins royaux.Ces es-
sais prématurés, tentés au moment où Le «
Nôtre révolutionnait l'Europe par ses créations
grandioses, passèrent presque inaperçus. Du-
fresny n'en fut pas moins le créateur du style 4
paysager et les Anglais ne peuvent que récla=
mer l'honneur d’en être les vulgarisateurs. ; 4
Bridgeman fut le premier en Angleterre a
réagit contre les puérilités ornementales de
Londres : il dédaigna les compartiments symé-
triques, ne conserva que quelques allées
droites bordées de palissades, et supprima les” 4
enceintes murées, qu’il remplaça par des fos-
sés afin de prendre des vues sur l’extérieur pu 4
de réunir le paysage naturel au paysage em- «
belli. L %
Mais le plus grand vulgarisateur du nouveau
style dans la Grande-Bretagne fut sans contre= de
TS ROUE TR AS DENT N SP VOS
dit William Kent. De simple peintre en voi-
fures, devenu paysagiste de talent, Kent s’ins-
pira dans ses compositions des idées de Milton,
dAddison et surtout de son ami Pope, qu'il
“aila dans la composition de son parc de Twi-
Kenham. Grâce à cet homme de goût, l’art
“paysager, encore à l’état d'enfance, acquit en
peu d'années un développement considérable,
‘es Anglais se passionnèrent pour l’œuvre de
Kent, la célébrèrent comme une découverte et
“une gloire nationale, Un grand nombre de
“parcs furent alors transformés ou créés dans
4
1
F
29
£:
Je nouveau style. On peut citer notamment
- Slowe à Lord Cobham, Carlton-House, Rous-
tham, Claremont et Kersinglon.Malgré ses heu-
reuses inspirations et son habileté à repro-
- duire les scènes naturelles, on reproche à Kent
d'avoir manqué de goût dans les plantations et
“d'avoir encombré ses jardins des modèles de
“larchitecture antique et d'ornements chargés
d'inscriptions puériles. À Stowe, on ne comp-
“Lait pas moins de trente édifices ou statues.
« C'était, disent Alphand et le baron Ernouf, le
lus étrange chaos de souvenirs grecs, latins,
anglo-saxons, religieux, philosophiques, mytho-
LES JARDINS DE BAGATELLE, D'APRÈS MOREAU LE JEUNE
| nt à + A SR D
re L
MONITEUR D'HORTICULTURE 27
l'œuvre de Kent, Le premier fut un dessinateur
de talent, mais n'appliquait pas lui-même ses
plans sur le terrain; le second acquit une
grande réputation dans la transformation du
parc de Blenheim.
Il arriva alors en Angleterre ce qui s'était
produit en France après Lenôtre, Les succès
de Kent,de Wright et de Brown leur suscitèrent
une foule d'imitateurs sans talent, et le style
paysager tombe dans le discrédit au moment
où nous voyons quelques hommes de goût
faire des efforts pour l’acclimater en France.
Les adeptes du nouvel art furent Morel,
architecte à Lyon, et R. L. Gérardin, vicomte
d'Ermenonville, qui publia, en 1777, sa bro-
chure: « De la composition des paysages », qui
peut être encore consultée avec profit aujour-
d'hui.
Mcrel avait fait paraitre, l’année précédente,
son traité de la Théorie des Jardins, ouvrage
remarquable pour l'époque. Sous l'influence
de ces deux hommes de goût, l'art des jardins
paysagers prit en France un rapide essor.
Parmi les nombreux pares dont s'enrichit la
France à cette époque, nous pouvons citer
Mortefontaine, Bagatelle, Monceau, le Petit
Trianon, Méréville.
,%
j4
-Lenôtre et, en Allemagne, Frédéric IT créa,
28 LE
a OOROORLRLLR
Le mouvement paysager qui agitait la France
se transmit sur le continent. La Russie fit
transformer ses parcs conçus dans le style de
MONITEUR D'HORTIGULTURE
des jardins. Les esprits inquiets,
des questions ones n'avaient plus de lois: C
d’après le goùt du temps, les jardins de Sans-
Souci.
Un siècle s'était écoulé depuis l'avènement
du style paysager, Le plan que nous repro-
duisons ci-dessus donne une idée assez fidèle
du niveau moyen de l’art à la fin du xvin° siè
cle, Examinez attentivement ce plan... Comme
tout est changé depuis Le Nôtre !.. Cependant,
que de réminiscences du style régulier. Gomme
ces courbes heurtées ont peine à s'affranchir
de la ligne droite !
Voyez cette rivière qui s’enroule comme un
serpent avant de s’enfoncer sous les rochers,
ce limacon qui s'étale près du pavillon chinois,
ne dirait-on pas des reproductions minuscules
du labyrinthe antique? Et ce terrain mor-
celé? cette architecture pompeuse aux déno-
minations emphatiques, ne font-ils pas rêver
malgré vous aux beaux jours de la Renais-
sance?
Et cependant, l’œuvre que vous avez sous les
yeux est bien différente de celles des siècles
antérieurs que son auteur traitait probable-
ment de fastidieuses ! Oui, sans doute, mais
l’esprit qui avait présidé aux compositions
régulières pesait encore du poids de tous ses
souvenirs sur les idées nouvelles, et les génait
dans leur essor, tant il est vrai que l’atavisme
exerce son influence sur l’art comme sur les
individus et que l’homme, par son inclination
naturelle, revient sans cesse aux sentiers
frayés, quelque désir qu'il ait de s’en écarter.
La tourmente révolutionnaire amena en
qu'ils n Hvaient pas eu depuis Brown. "
(4 suivre.) EE. DENY Er Mareer
Architectes paysagistes.
BIBLIOGRAPHIE
4
_Vient de poire la 39° livraison du 0 h
PETITE POSTE
N° 3386. Mme O.B., à M. — Les Cyperus |
rus doivent être ivÉn ts en serre tempérée, si p
sible avec un peu de chaleur de fond. Modért
pores, cette + fondant RARES ;
ans.
Nous publierons dans notre prochai
méro la liste officielle des récom
obtenues à l'exposition fruitière
Pétersbourg, — liste déjà. publiée par
de nos confrères, mais qui ne nous &
encore été EUR officielleme nt
72
? Sa rx 7 ELA oi 4
74
ANT LS IR MR
M7,
PPS
bp e: Midi its
:
LE MONITEUR
OR LICULTUERÉE
SOMMAIRE
= CHROMOLITHOGRAPHIE : CYMBIDIUM GRANDIFLORUM, VAR. HOOKERIANUM
CunoniQuE : Le nouveau Président de la République et le nouveau Ministre de l'Agriculture. Au Ministère
de l'Agriculture : Concours général agricole de 1895. Dates des Concours régionaux agricoles de 4895, A
la Société des Agriculteurs de France. A la Société nationale d'ho-ticulture de France. Une forêt d'arbres
à caoutchouc. Bois impourrissäble. — Nécrologie. — Lucien Chauré.— Les Orchidées : Le genre Cymbi-
dium. Otto Ballif. — Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes, mises au commerce en
1895. Jean Katy. — Exposition ivcternationale de culture fruilière de Saint Pétersbcurg : Liste officielle
des principales récompenses accordées à la Section française. Helcey. — Les Anémones. £. Poiret. —
Architecture des Jardins (suite). E. Deny et C. Marcel. — Petite Poste. — Les catalogues reçus.
GRAVURES NOIRES : M. Félix Faure. M. le Dr Gadaud. — Bégonia Baumanvi hybrida. — Clarkia elegans nana.
— Dianthus lacioiatus Salmon queen.— Ipomcæa hederacea marmorata rosea. — Céleri violel à grosse
côte. Haricot nain parisien et Haricot nain beurre de Digoin. — Fac simile de la médaille offerte par le
Czar Alexandre IIT au Ministre de l'Agriculture.
CHRONIOUE l'Etat, qui a fait ses preuves à l’administra-
* . = . .
tion des Colonies, appuiera sans nul doute
notre extension coloniale; aussi devons-
M. Jean Casimir-Perier, en qui la France | nous nous en réjouir.
—
avait placé sa confiance, a donné sa démi-- Travailleur, intelligent, d'une honnêteté
sion de Président de ja République. parfaile, on ne pouvait faire un meilleur
Nous n’apprécions pas cet acte, nous | Choix.
nous contentons de l'enregistrer. A la suite de ce changement le ministère
M. 1e Dr Gavaun,
Ministre de l'Agriculture.
M. FéLix FAURE,
Président de la République.
Le Parlement a nommé, pour le rem- | à élé reconstilué et M. Viger, que tout le
placer à la tête du gouvernement francais, | Monde agricole croyait voir rester à l'Agri-
M. Félix Faure, député du Hàvre. cullure, a élé remplacé par M. Gadaud, séua-
Fils de ses œuvres, le nouveau Chef de | teur de la Dordogne.
10 révrier 1895.
30 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
dt 72 A DE End :
Né le 26 avril 1841, à Saint-Mayne (Dor-
dogne), M. le D' Gadaud a été, comme
médecin de la Marine, attaché aux ambu-
lances de la Société de secours aux blessés
et a vaillamment fait son devoir patriotique
en 1870, aux célèbres batailles de Gravelotte,
de Coulmiers, etc.
Maire d: Périgueux, Conseiller général
de la Dordogne, puis député et séna'eur,
M. Gadaud a fait partie des commissions
de l’organisation du Crédit agricole, de la
dérivation des sources de la Vigne et de
Verneuil.
Son premier acte, bien accueilli, a été de
nommer Officier du Mérite Agricole, son
prédécesseur, M. Viger, qui n'a laissé que
les meilleurs souvenirs de son passage au
ministère.
Le nouveau ministre a formé son cabinet
ainsi qu'il suit : M. Girard, de l'Institut
agronomique, à été nommé ch-fde cabinet;
M. Galtier, chef du Secrétariat, et M. Doriac,
secrélaire particulier.
A la réception de son personnel, sur qui
il a fait la meilleure impression, M. Gadaud
a déclaré vouloir être le Ministre des paysans.
Puisse-t-il réaliser cette grande pensée!
Car il est passé le temps où, lorsqu'on par-
lait du cultivateur terrien, on faisait sourire,
et où le mot paysan était jeté à la face
comme un terme de mépris.
On est bien obligé d’y revenir au paysan !
Paysan! l’homme qui, profondément
attaché au sol que lui ont légué ses pères,
travaille à lui faire produire toutes les ri-
chesses Cont il se montresi prodigue envers
celui qui l'aime et le cultive.
Paysan! l’homme qui, laissant de côté
toutes les séductions des cités, les questions
politiques, étudie, travaille sans relâche
pour le bonheur des siens.
Paysan! l'homme qui s’ingénie à trouver de
nouveaux procédés de culture, à améliorer
toutes les productions terr stres, pour en
faire bénéficier ses concitoyens et sa patrie.
Paysan aussil l’homme honnête qui,
après avoir quitté sans murmurer le lieu où
il est né, pour faire son devoir de soldat et
apprendre à défendre son pays, retourne cul-
tiver son patrimoine, un instant abandonné.
Paysan! l’homme de progrès qui, répou-
dant à l’appel de l'administration agricole,
envoie à l'étranger ses vins, ses fruits, ses
légumes, ses fleurs, ses végétaux de toutes
sortes, qui font l'admiration du monde
entier.
Paysan! celui qui va, ou ira, à l'abri du
drapeau francais, et risquant son existence,
porter son intelligence et son travail agricole
dans nos anciennes et dans nos nonvelles
colonies et enrichir la mère patrie.
Paysan ou soldat! mais quel est donc le
plus beau titre qu'un patriote francais puisse
ambitionner ?
Nous retenons votre promesse, Monsieur
le sénateur. Soyez véritablement le Ministre
des paysans, et tous, nous vous en aurons
la plus grande reconnaissance : car l’avenir 4
de la France est là...! Chez le paysan!
Au Ministère de l'Agriculture. —
Un décret du 24 janvier 1895, inséré à l’Ofi-
ciel, règle l’organisation de l’administration
centrale du Ministère de l'Agriculture et fixe
le nombre et le chiffre des appointements
des directeurs, chefs de division, chefs et É
sous-chefs de bureau, rédacteurs et commis. à
La principale conséquence de ce décret a à
été la création d'un bureau du cabinet, |
dont les attributions sont déterminées.
Par arrêté du 26 janvier, M. Dabat, sous-
chef de bureau, détaché au cabinet du Mi-
nistre comme chef adjoint, a été nommé
chef du bureau du cabinet.
C’est un choix auquel on ne peut qu'ap-
plaudir. Très instruit, travailleur, actif et
connai-sant à fond l'administration, M. Da-
bat était, pour ceux qui l’ont vu à l’œuvre,
tout désigné pour remplir ces nouvelles
fonctions. Aussi ne peut-on qu’approuver
la dernière signature qu’a donnée M. Viger,
qui a su rendre justice à un de ses collabo- x.
rateurs les plus dévoués. 4
Concoursgénéral agricole de1895.. **
— Nous rappelons à nos lecteurs que le
Concours général agricole ouvrira ses :
portes, au Palais de l'Industrie, à Paris, E.
les 13, 14, 15 février, à 10 heures du à
matin, pour les instruments et machines ‘4
agricoles, entrée 0 fr. 50; le samedi 16, à
_ 9 heures, tout le concours, à francs; du
_ {7 au 20, à 9 heures, entrée 1 franc; le 20,
_ vente des produits.
GE
Concours régionaux agricoles de
1895. — Les dates pour les concours ré-
_ gionaux agricoles viennent d'être ofliciIle-
_ ment fixées ainsi qu'il suit :
Toulouse, du 11 au 18 mai.
Angers, du 18 au 26 mai.
… Clermont-Ferrand, du 25 mai au 3 juin.
Reims, du 15 au 23 juin.
Vienne, du 22 au 30 juin.
Les programmes de ces divers concours
TS
RARE PPT
A sont à la disposition des intéressés qui en
… feront la demande au Ministère de l’Agricul-
ture et dans les préfeclures et sous-préfec-
tures.
3e)
A la Société des Agriculteurs de
France. — La vingt-sixième session de la
Société des Agriculteurs de France sera
ouverte le mercredi 13 février, à 2 heures.
_ Cette solennité qui réunit chaque année
_ quatre mille agriculteurs ou cultivaleurs,
_ aura lieu à l'Hôtel de la Société des Agri-
_ culteurs de France, 8, rue d'Athènes.
L Le banquet des Agriculteurs se fera pen-
_ dant la session, le lundi 18 février. Les re-
4 présentants des principaux journaux de
h Paris et des départements sont invités au
É banquet.
#3
4
F
De EE ts de
4 Es J " 4
Les diverses Compagnies de chemins de
fer, la Compagnie transatlantique et la
Compagnie Fraissinet ont accordé aux
_membres de la Société des Agriculteurs de
France, qui se rendront à la session, une
| réduction de moilié sur le prix des places.
Fe La Société des Agriculteurs de France, la
L' plus puissante de nos associations agri-
3 coles, compte près de douze mille membres.
_ Elle est présidée par le marquis de Dam-
Ë pierre.
1 pe
A la Société nationale d’horticul-
; _ ture de France.- Nos lecteurs appren-
_ drontavecplaisir que notreamiet collabora-
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 31
teur M. /enry Correvon, directeur du Jardin
alpin de Genève, dont ils ont eu souvi nt lPoc-
casion d’apprécler les grandes connaissances
horticoles, vient d’être, sur la proposition
de MM. de Vilmorin et A. Chatenay,
nommé membre correspondant de la Société
nationale d’horticulture de France.
Une forêt d'arbres à caoutchouc.
— Un journal de New-York nous annonce
que dans le Haut Orénoque (Amérique du
Sud) on vient de découvrir d'immenses fo-
rêts vierges d'arbres à caoutchouc (Æevea)
qui est produit, comme on le sait, par le suc
extrait de ces arbres et qui serait supérieur
au caoutchouc du Para.
Voici une nouvelle qui va combler de joie
les Velocemens.
GE
Bois impourrissable. — On vient de
mettre en exploitation dans la province de
Fiouga, au centre du Japon, d'immenses
forêts d’un bois appelé Issou ou loussou.
Cet arbre, qui croît entre 600 et 1.000 mèé-
tres d'altitude atteint environ 12 mètres de
hauteur sous les branches avec une circon-
férence de 3 mètres.
Son bois, de couleur chocolat, est très
compact et est reconnu comme le plus dur
et le plus résistant à la pourriture. Ce bois
de fer est employé pour la construrtion des
navires, les oulils, dents d’engrenages, et
de tous les objets soumis à l'usure.
Les cendres de l'écorce sont recueillies et
employées à la fabrication de la porcelaine.
(ES
Nécrologie. — M. Léon Beraume, chefde
l'importante fabrique de pompes el appa-
reils d'arrosage de Boulogne-sur-Seine et
secrélaire général de la Société d’horticul-
ture de Boulogne, est décédé le 24 janvier
dans sa cinquante-huitième année.
LUCIEN CHAURÉ.
32 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
LE GENRE CYMBIDIUM
Le genre Cymbidium comprend environ
une trentaine d'espèces originaires des
Indes, de la Chine, du Japon, de l'Archipcl
malais, de la Nouvelle-Calédonie, de l'Aus-
tralie et de la Côte orientale d'Afrique,
parmi lesquelles un petit nombre seulement
peuvent compter au nombre des plus belles
Orchidées qui contribuent à l'ornementation
de nos serres. Plantes montagnardes, pous-
sant généralement sur les rochers, elles
sont essentiellement terrestres.
Ce sont en général des plantes vigoureu-
ses, que l’on peut facilement multiplier au
moyen de la division des touffes et dont les
exemplaires d'importation sont faciles à
rétablir. On a également, depuis quelques
années, fécondé entre elles un certain
nombre d'espèces qui ont donné naissance
à de superbes métis; les plus remarquables
sont ceux qui sont issus des C. eburneum et
C. Lowianum, décrits sous des noms diffé-
rents.
On les cultive indistinctement en serre
tempérée ou en serre tempérée froide. Ayant
tous de grosses racines charnues, les Cym-
bidium veulent être plantés dans de grands
pots, bien drainés, dans un mélange de
loum anglais où terre franche sablonneuse,
auquel on ajoute des petils fragments de
tesson:, du sphagnum et du gros sable;
après quoi, il est préférable de surfacer les
pots avec des têtes de sphagnum vivant.
Nous insistons beaucoup, lorsque c’est pos-
sible de se servir de loum; mais, à défaut de
cetle tonne terre franche, quel’on ne trouve
malheureusement qu’en Angleterre, on peut
le remplacer dans ce mélange par des fibres
de polypode ; mais les plantes ne sont pas
si trapues et ne se développent pas aussi
vigoureusemeut; en outre, les feuilles pren-
nent souvent une leinte jaunâtre, tandis que,
cultivées dans de la terre franche, elles sont
toujours d’un beau vert luisant.
Parmi les espèces qui méritent d'être cul-
tivées, nous. mentionnerons surtout les sui-
vantes :
Le Cymbidium eburneum, originaire des
montagnes de Khasia (Indes), est une belle
espèce très florifère qui n’a pas de pseudo-
bulbes apparents; d’entre scs feuilles
étroites et flexueuses, se développent au
printemps de grandes fleurs d'un blanc
d'ivoire, avec un labelle jaune, qui se main-
tiennent fraiches pendant plusieurs semai-
nes. Suivant la force des plantes, les inflo-
rescences érigées supportent de un à trois
fleurons, qui font un grand effet décoratifet
qui, pour cette raison, sont très recherchés
des fleuristes; on commence maïntenant à
en importer en Europe de grandes quantités,
afin de permettre, à bien des horticulteurs,
de cultiver ce Cymbidium au point de vue
de la fleur coupée. Son époque de floraisou
est de février et en mai.
Le Cymbidium Mastersi, des montagnes de
l'Inde, est une charmante espèce, analogue
comme végétation au (. eburneum, qui déve-
loppe en hiver des grappes retombantes de
nombreuses fleurs blanches, mais plus pe-
tites et plus gracieuses que cell: s du ©. ebur-
neum.
Le C. Lowianum, originaire de Burmah,
regardé jadis comme une variété du C. gi-
ganteum, est considéré aujourd'hui comme
une espèce. Il est pourvu de gros pseudo-
bulbes, enveloppés de nombreuses feuilles
très longues. Les fleurs sont disposées en
panicules de 0 m. 80 à 1 m.20 de longueur
portant quinze à vingt fleurons, larges de
7 à 9 centimètres à divisions d’un vert jau-
nâtre; le labelle est jaune citron, maculé de
pourpre velouté à l’extrémité. On en connaît
une variété fort rare, nommée concolor, dont
toutes les divisions des fleurs sont d’un beau
jaune citron. Cette forme n'existe que dans
quelques grandes collections anglaises, ainsi
qu'en France, dans celle de M. Vivé :ux
Mureaux, qui en possède un énorme spéci-
men, qui fit jadis son apparition dans une
importation reçue directement de Liver-
poo:; il est du reste probable que les plantes
CVS RE PPT NT) ORNTA Te UN VOIE CN PC Pen 3
AS DE: 4 3 Pat EVE EEE
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 33
connues de cette variété provenaient Loutes
de la même touffe.
C'est également une des Orchidées dont
la floraison présente une des plus longues
durées. Pourvu que les plantessoient placées
à ce moment dans une serre un peu plus
froide et plus sèche, les fleurs pourront se
conserver fraîches pendant plusieurs mo:s.
Sa floraison commence en janvier pour se
prolonger jusqu'en juillet.
Le C, giganteum du Népaul est aussi
une espèce recommandable, analogue
comme port au C. Lowianum, dont les inflo-
rescences retombantes supportent de nom-
breux fleurons d’un brun rougeätre qui s’épa-
nouissent en automne et en hiver.
Mais la perle de ce genre est le superbe
Cymbidium Hookerianum, considéré comme
une variété du €. grandiflorum, et dont
notre chromolithographie ne représente
que deux fleurons. C’est une Orchidéeencore
rare, dont le modèle, qui a servi à notre
aquarelle, fait partie de la belle collection,
si bien cultivée, de M. Doin, au château de
Sémont, près de Dourdan. L'inflorescence
de 80centimètres de longueur supportail des
fleurs énormes, ayant jusqu'à 10 et 12 centi-
mètres de diamètre ; leurs divisions élaient
d’un beau brun pourpré et velouté, rayées
de jaune paille, avec un labelle jaune ocre
trè- découpé, cilié et pointillé de pourpre.
Il fleurit en automne et sa floraison est de
très longue durée. Le Cymbidium yrandiflo-
rum et sa variété Hookeriunum ont été intro-
duits jadis de Sikkim dans la chaine de l'Hi-
malaya.
— Dansles collections de choix, on cultive
encore les C‘ affine, Dayanum, Devonianum,
elegans, Huttoni, Parishi, pendulum et tigri-
num, qui sont des espèces remarquables,
mais qui ne sont pas toujours faciles à se
procurer. Par contre, le C. aloïfohium, si
répandu dans les anciennes collections des
amateurs francais, est une Ürchidée aux
fleurs insignifiantes, qui ne vaut pas la peine
d'être cultivée.
Otto BALLF.
CHOIX
PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FRUITS, FLEURS,
LÉGUMES, MISES AU COMMERCE EN 1895
Comme les années précédentes, nous si-
gnalerons à nos lecteurs les nouveautés qui
sont mises au commérce pour 1895, d'après
les descriptionsdes obtenteurs, sans aucune
garantie de notre part, ne les ayant pas ex-
périmentées.
Comme nous voulons éviter d’attribuer
des nouveaulés à des maisons qui ne les
auraient pas obtenues, nous nesaurions trop
recommander aux horticulteurs et grainiers
de nous signaler de la facon la plus absolue
les nouveautés obtenues ou mises au com-
merce par eux; faute de quoi, nous serions
obligés de nous abstenir de les citer, pour
éviter de justes réclamations.
La maison Haage etSchmidtgrainiers
à Erfurt, nous annonce le premier coloris
bleu foncé chez la fleur populaireentre toutes,
la Reine Marquerite Bijou.
Le genre Bégonia qui se prête si bien aux
BÉGONIA "AUMANNI HYBRIDA.
hybridations s'enrichit d’une nouvelle va-
riété issue du B. Baumanni X< le B. hybridu
gigantea La fleur est très grande, rese foncé
luisant et possède l’oleur de la Rose thé; la
plante très rustique, convient pour la déco-
ration des massifs et pour la culture en pot.
Il en sera de même du nouveau Clarkia
elegans nana roseu, qui n’atteint pas plus de
30 centimètres de hauleur au lieu de 75cen-
timètres à 4 mètre et dont les fleurs sont d’un
joli TOUS
PLUS"
34 G LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Le Dianthus laciniatus Salmon Queen nous
AUX h
CLARKIA ELEGANS NANA.
est donné comme un genre nouveau de
DIANTIHUS LACINIATUS SALMON QUEEN.
l'OEillet de Chine à fleurs lacinées Lesfleurs
IPOMŒA HEDERACEA MARMORATA ROSEA.
ont 6 à 7 centimètres de diainètre, le coloris
varie du rouge saumoné au rose saumoné ;
la plante, trapue, s'élève de 25 à 30 centi-
mètres de baut.
L'Ipomæa hederacea marmorata rosea dif-
fère des autres Ipomées à feuilles de lierre
par le coloris de ses fleurs qui est rose,
marbré et pointillé sur fond blanc.
(A suivre.)
Les fleurs ne doivent pas nous faire ou-
biier les légumes de MM. Vilmorin et
Cie 4, Quai de la Mégisserie, Paris.
Voici d’abord un Céleri violet à grosse côte
issu du Céleri Pascal, très rustique et très vi-
CÉLERI VIOLET A GROSSE COTE,
goureux; ses côles, très charnues, ont le
grandavantage de nepas se creuser ;ensuite,
un Chou Milan d'Aire, à pied court, de très
bonne qualité, à cultiver pour l'automne.
Voulez-vous romprela monotoniede votre
salade de Mâche verte ? Mêlez-y la nouvelle
Mäche dorée, dont les feuilles sont jaune doré.
Le besoin se fait-il bien sentir d'augmenter
le nombre déjà si grand des variétés de hari-
cots ? Néanmoins signalons, en passant, le
Haricot nain Parisien.
Son nom est flatteur pour les consomma-
teurs de la Capitale, et parait-il, sa cullure
est très avantageuse pour l’approvisionne-
ment des marchés. Nain, vigoureux, hâtif,
LE MONITEUR D’'HORTICULTURE
de très grande production, à cosses longues, | épaisse, charnue, vigoureux productif et, ce
5 P (SJ | k P ,
droites, épaisses, vert foncé, il est surtout nt”
HARICOT NAIN PARISIEN.
HARICOT NAIN BEURRE DE DIGOIN.
recommandé pour la récolte en vert.
N'oublions pas non plus le Auricot beurre
nain de Digoin, nain, touffu, ramifié à cosse ‘A suivre. JEAN KarTy.
qui ne gâle rien. très succulent.
La» xp,
x? :
TE Dec
EXPOSITION INTERNATIONALE DE CULTURE FRUITIÈBRE
DE SAINT-PÉTERSBOURG
Liste officielle des principales récompenses accordées à lu Section francaise
]) princi ! caise.
Grande Médaille d'HonneurdeS.M. l’Em- France pour l'organisation exemplaire de la
pereur Alexandre IT. section française
« Nous avons eu la bonne fortune de pou-
Décernée au Ministère de l'Agriculture de | voir faire photographier, pour en donner à
36 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
nos lecteurs le fac-simile, cette médaille
offerte par le regretté Czar, la première et
la seule qui ait été frappée à son efligie pour
récompenser les exposants.»
La Médaille d'or offerte, par la Société po-
mologique de France, au Russe ayant rendu
le plus de services à la pomologie, a été at
tribuée à M. L. Simirenko à Gorodisische.
1% SECTION : FRUITS FRAIS.
Grand Diplôme d'Honneur :
MM. Croux et fils pépiniérisles au Val
d’Aulnay, près Sceaux (Seine).
Grand prix d'Honneur :
Ecole Nationale d’Horticulture de Ver-
sailles (S.-et O). |
Diplômes d'Honneur équivalent aux
Medailles d'or :
MM. Etienne Salomon, viticulleur à Tho-
mery (S.-et-M.). Camille Honoré Defresne
fils, pépiniériste à Vitry (Seine). Société ré-
gionale d’Horticulture de Montreuil-sous-
Bois (Seine). Syndicat agricole de Groslay(S.-
et-0.). Comice d'encouragement à l’agricul-
ture et à l'horticulture de Seine-et-Oise à
Versailles. M Vitry Désiré arboriculteur à
Montreuil-sous-Bois(Seine).Syndicatagricole
de Meulan (S.-et-0,). Syndicat asricole
d'Argenteuil (S.-el-0 ). Syndicat agricole
de Sannois (S.-et-0.). Cercle d’arboriculture
de Montmorency (S.-et-0.). Société de Viti-
culture et d’Arboriculture d'Argenteuil (S.-
et-0.)
Grandes Médailles d Argent.
MM. Charles Baltet pépiniériste, à Troyes
(Aube). Ivert, (Adrien-Paul) à Mariel Marly
(S.-et-0.). |
Médailles @ Argent.
MM. Bruneau pépiniériste à Bourg-la-
Reine (Seine). Hérissant Directeur de la
ferme-école des Trois-Croix (Ille-et-Vilaine).
Deny (Eugène) amateur, à Paris. Marinier
(Emile), marchand de comestibles à Paris.
Petites Médailles d'Argent.
MM. Bourcher, à Paris; Lecointe (Amédée),
pépiniéristeà Louveciennes(S.-et-0.)Bagnard
(Hippolyte) arboriculteur à Sannois(S.-et-O.)
Paillet (Louis) fils, pépiniériste à Chatenay
(Seine).Pinguet-Guindon pépiniériste à Tours
(Indre-et-Loire). Horst pépiniériste au Hävre
(Seine-Inférieure).
2° SECTION : LÉGUMES FRAIS ET CONSERVES
Grande Médaille d'or.
M. Félix Potin à Paris.
Diplôme d'honneur équivalent à une
Médaille d’or.
MM. E. Forgeot et Cie horticulteurs grai-
niers à Paris.
Grandes Médailles d'Argent.
MM. Torcy-Vannier, horticulteur à Melun
(Seine-et-Marne). M. A. Belin, cultivateur à
Argenteuil (S.-et-0.). Jacquart (Elie) ama-
teur à Bain-de-Brelagne ([.-et-V.). Saureau
cultivateur à Martinière (S.-et O.).
Médaille d'Argent.
M. Denaiffe (Clément) grainier à Carignan
(Ardennes).
Petite Médaille d'Argent.
M. Rigault (Hyacinthe) cultivateur spécia-
liste de pommes deterre à Groslay (S.-et-0.).
G° SECTION : CULTURE DE GRAINES.
Diplôme d’'Honnrur équivalent à une
Médaille d'or.
MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, grainiers
à Paris.
Grandes Médailles d'Argent.
MM. Clément Denaiffe,grainier à Carignan
(Ardennes). Charles Molin, horticulteur-grai-
nier à Lyon (Rhône).
7° SECTION : OUTILLAGE ET MACHINES,
Diplôme d'Honneur équivalent à une
Médaille d'or.
M. Deroy fils ainé constructeur d’alambics
à Paris.
Grande Médaille d'Argent.
MY. Besnari frère, fils et gendre {Alam-
bies Estève), à Paris.
Petites Médailles d'Argent.
MM. Quinard-Defrance à Reims (Marne).
Egrot (Alambics) à Paris. Simon et ses fils
(Pressoirs) à Cherbourg(Manche). Fontaine-
Souverain fils à Dijon (C.-d’Or).
8° SECTION : MOULAGE, ENSEIGNEMENT,
LITTÉRATURE, PLANS, ETC.
Diplômes d'Honneur équivalent aux
Médailles d'Or.
MM. E. Deny et C. Marcel, architectes
paysagistes à Paris. Vilmorin-Andrieux et
Cie, à Paris. Association pomologique de
l'Ouest, à Rennes (L.-et-V.). H. Martinet, ar-
chitecte paysagiste à Paris (Commissaire ad-
joint à l'Exposition). Ecole Natiouale d'Hor-
néon Di abs
re
ticulture, à Versailles (S.-et-0.). Charles
Baltet. pépiniériste, à Troyes (Aube). Ferdi-
nand Muller éditeur, à Argenton (Orne). E.
Jamin, pépiniériste, à Bourg-la-Reine (Seine
Ë. Redont, architecte prysagiste, à Reims
(Marne).
9° SECTION ARBRES FRUITIERS.
Grand diplôme d'Honneur.
MM. Croux et fils au Val-d’Aulnay près
(Sceaux).
Diplômes d'Honneur équivalent aux
Médailles d'Or.
MM. Bruneau (Désir) à Bourg-la-Reine
(Seine). Paillet Louis fils à Chatenay (Seine).
| Médaille d'or. |
Camille Honoré Defresne fils à Vitry (Seine).
Grande Médaille d'Argent.
MM.Barbier frère et fils pépiniéristes à Or-
Jléans (Loiret).
| Médaille d'Argent.
M. Ausseur-Sertier pépiniériste à Lieusaint
(S.-et-M.. d
Petiles Médailles d'Argent.
MM. Lecointe (Amédée) à Louveciennes
(S.-et-0.). Pinguet-Guindon, pépiniériste, à
Tours (Indre-et-Loire).
Suivent les Médailles de bronze et les
Mentions honorables que, par suite du
manque de place, nous regretions de ne pou-
voir insérer.
: HELCEY.
HORTICULTURE
LES ANÉMONES
Sous ce nom générique, les Botanistes com-
prennent un grand nombre de plantes ; mais
c'est surtout de l’Anémone des fleuristes (ane-
mone coronuria) dont nous voulons parler ici ;
celle-là dont le feuillage élégant, les fleurs
bien formées, aux couleurs brillantes depuis
le blanc pur à l’écarlate éblouissant font l’ad-
miration de (ous les amateurs de fleurs.
Originaire de l'Asie, elle fut apportée au
dernier siècle en France, par M. Bachelier,
et propagée à son insu par un Conseiller du
Parlement, qui usa d'un stratagème assez
plaisant pour se procurer des graines.
_ Le voici tel qu'il nous est raconté par M.
lis è Le à
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 37
Rambosson dans son « istoire el Légendes
des plantes ».
On sait que la graine d'Anémone ressemble
beaucoup à la bourre; elle s'attache facile-
ment aux éloffes de laine quand elle est tout
à fait mûre. Or ledit Conseiller, vêtu de sa
robe de palais et accompagné d'un laquais,
vintvoir M. Bachelier, étant arrivé jusqu'aux
planches d'Anémones, il fit tomber la con-
versation sur une plante qui se trouvait pla-
cée d'un autre côté, et, d'un tour de robe,
effleura quelques belles anémones qui lais-
sèrent leurs graines après l’étoffe. Le laquais
releva aussilôt la robe et la graine se cacha
dans les plis de l’étoffe. M. Bachelier, qui ne
se doutait de rien, fui quelque temps après,
fort étonné de voir cette fleur se multiplier
dans les jardins sans qu'il en eût donné une
seule graine.
On trouve encore l’Anémone communé-
ment aux environs de Constantinople.
On prétend que le mot Anémone vient du
grec anemos qui signifie vent, parce que, sui-
vant Pline, la fleur ne peut s'épanouir que
par le vent. Numquam se aperit nisi vento spi-
ranle, d'où elle a été appelée kerba venti. Vé-
nus, selon la fable, métamorphosa en Ané-
mone le bel Adonis, après qu’il eut été tué
par un sanglier,
Quoi qu’il en soit, l’Anémone des fleuristes
constitue une des plus belles plantes de nos
Jardins, où elle fleuril une des premières,
aunonçant ainsi le retour de la belle saison ;
c’est ce qu’a exprimé délicieusement le poète
Parny dans une jolie poésie.
Les Anémones à fleurs doubles élant au-
jourd'hui fort nombreuses et à bon marché,
on à peu à peu délaissé la culture des simples
pour ne s'occuper que des premières. Autre-
fois, c'était de Caen et de Bayeux qu’on ti-
rait les plus belles espèces ; aujourd'hui la
Hollande et la Belgique approvisionnent en
grande partie nos marchés; les plus belles
se vendent à la pièce, el les au‘res au cent,
plus ou moins, suivant la beauté.
L'Anémone demande une bonne terre fran-
che, assez riche en terreau, mais moins sa-
blonneuse que pour les Jacinthes et les Tu-
lipes, et l'exposilion au soleil. En Angleterre,
on cultive les Anémones dans un compost
faitau moins unan à l'avance, et formé d'une
58 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
bonne terre de prairie bien engazonnée, sa
bleuse et mêlée à un tiers de fumier de vache
bien consommé. On plante les griffes ou
pattes en février-mars, en les enterrant à 8
ou 10 centimètres, et en les espaçant de 15
à 20. Pour les protéger des froids encore à
craindre à c.tte époque, il faut les couvrir
d’une couche de feuilles, de paille ou de li-
tière sèche. En plantant les griffes, il faut
-avoir grand soin de mettre l’œil de la plante
eu dessus, car s’il était tourné du côlé de la
terre, l’Anémone ne donnerait que des feuil-
les et point de fleurs ; lorsqu'il y a quelque
doute, on la plante de côté. Quelques per-
sonnes les plantent avant l'hiver, en les pro-
tégeant des gelées, mais elles ne fleurissent
Jamais sibienque celles plantéesauprintemps.
Si le printemps était trop sec, il serait bon
d’arroser le plant, afin de lui donner de la
vigueur. C’est ordinairement au mois de mai
qu'on jouit de la fleur des Anémones. Ceux
qui désirent prolonger leur jouissance cou-
vrent les plantes avec une toile soutenue par
un petit berceau, comme on fait pour les tu-
lipes. On relève cette toilequand le soleil ne
donne plussur les plantes. On pourrait pren-
dre aussi cette précaution à l'approche d’un
orage ou d’une averse, car les grandes pluies
renversent les plantes et plaquent les fleurs
sur la terre.
De temps en temps, on donne un léger bi-
nage pour aérer le terrain et en détruire les
mauvaises herbes.
Après la floraison, quand les feuilles sont
entièrement desséchées, ce qui arrive ordi-
nairement à la fin de juin, on profile d’un
temps sec pour relever les Anémones, cer il
est bon de ne pas les laisser deux ans en
terre. Aussitôt qu’elles sont relevées, on sé-
pare les excroissances qu! forment de nou-
velles pattes; on les nettoie bien, on coupe
jusqu’au vif toutes les poirritures, et on les
fait sécher à l'ombre dans un endroit sec.
Nous conseillons beaucoup de laisser re-
poser l’Anémone pendant un an, et de chan:
ger la terre où elle a déjà fleuri; moyen-
nant une double provision de griffes, on peut
avoir tous les ans de magnifiques fleurs; on
en plante la moitié une année, et l'autre,
dans l’année suivante. Cette recommanda-
tion s'applique aussi aux pédoncules semi-
doubles.
Quelques personnes, avant de planter les
griffes au printemps, les font tremper une
journée dans l’eau, et les mettent ensuiteen
terre ; mais alors cette dernière doitêtre frai-
che et non sèche.
Les Anémones conviennent bien pour les
bordures, les parterres et les corbeilles.
Quand les graines de quelques espèces sont
mûres, on les sème de suite en terrines, et.
on les recouvre de quelques millimètres de |
terre fraiche bien divisée. On les place sous
châssis ou dans un germoir, et on les repique
au printemps. En juin, on relève les jeunes.
griffes ou pois pour les planter comme les
anciennes.
Parmi les espèces d'Anémones à fleurs
doubles, nous recommanderons : Blew Aima-
ble, Bon-bleu, Cérès, Couleur de sang, Duchesse
de Lorraine, le Vésuve, l’ Eclair, l'Ornement de
la Nature, Madame Royale, Méhémet At,
Princesse Elise, Reine des Pays-Bas, Reine du
Congo, Rosette, Sophie, Scarlet Star, Etoile de
Brelagne, Gloire de Nantes, la Brillante, la
Printanière, etc., etc.
EE
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
Em. PorRer. .
Le Premier Empire fut le Moyen Age du
slyle paysager, et il nous faut arriver à la
R-stauralion, celle seconde Renaissance
des arts et des sciences, pour constater une
reprise de l'art des jardins, Gabriel Thouin
fut le rénovateur du style. Il publiaen 1819,
sous le titre de : Plans raisonnés des Jardins
le fruit de ses observations. Malgré quelques
reproches adressés à Thouin sur ses allées
multipliées, morcelant le terrain, et ses plan-
talions mesquines, son œuvre n’en marque
pas moins un grand progrès sur les créa
üons du siècle précédent.
ITiuventa l’allée de ceinture et donna, dans
ses compositions, une grande part aux vues.
Joly, Duclos, et surtout les Buhler mar-
chèrent sur les traces de Thouin; mais, de
la Restauration jusqu’au second Empire,
on ne peut citer d'œuvre bien importante.
Peu à peu cependant, les idées s’épuraient;
LE MONITEUR
Le Bt hler élabora les principes du tracé des
4 ourbes et de leurs raccords.
. Le style paysager était arrivé à peu près
au même degré de perfectionnement que le
£ | style régulier à la mort de Mollet. Déjà l'i-
… déal se dégageait des idées moins con-
_ fuses.
#4 ll suffisait d’un talent supérieur pour dé-
rasser l'art de ses dernières entraves cl
Je e faire monter à d'immenses hauteurs.
Napoléon II, qui avait alors concu tout
un plan d'embellissement de la Ville de
— Paris, eut l'honneur de savoir distinguer ces
… talents, nous disons ces talents, car is for-
_ ment une trinité glorieuse : ils ont nom Varé,
- Alphand et Barillet-Deschamps. Sous la di-
_rection de ces hommes supérieurs, la Capi-
* tale fut transformée. Aux deux extrémités
de Paris, le bois de Boulogne et le bois de
— Vincennes se métamorphosèrentet devinrent
Fe promenades enchanteresses.
- Parmi leurs principales créations, nous
| citerons encore les Battes-Chaumont et le
pare Monceau, deux chefs-d'œuvre, qui
* cuffiraient à eux seuls, à rendre illustre Ja
* mémoire de ces grands maîtres, Car leurs
- principes, qui seront développés dans les
Chapitressuivants, serviront de base à l'Ecole
K _ dite Moderne, à laquelle nous appartenons et
_àlaqu Ile se sont formés les architectespay-
sagistes qui ont un nom aujourd’hui.
; CHAPITRE II
TO CONDITIONS GÉNÉRALES.
. $ 1. Choix du terrain. — $ 2. Emplacement de l'ha-
_ bitation. — 2 3. Différentes sortes de jardins. —
- _ $ 4. Choix du style.
Nous comprendrons, sous ce titre, les
. questions principales à envisager avant l’é-
| prie d'un jardin. Toutes ne sont
s d’un intérêt général, mais demandent
être traitées en vue de certains cas parli-
Due :
Ainsi, par exemple, beaucoup n'auront
1 Das préoccuper du choix d'un terrain
ni de l’emplacement de l'habitation, parce
que leur seul souci sera d’embellir un do-
maine qu'ils ont reçu en hérilage, ou qu'ils
iabitent depuis longtemps. Celui qui dé-
Li sire un jardin d'utiité, lira d un coup d' œil
GX
D'HORTICULTURE 39
ces lignes, ce qui peut l’intéresser, et nous
nous estimerons heureux, si nous avons pu
leur être utiles.
S 1. Choir d'un terrain.
Le choix d’un terrain, est une question
très complexe, nous allions dire, si nous ne
craignions de tomber dans Ja banalité,
presque aussi complexe que le mariage: et,
avant de fixer son dévolu sur nn domaine,
l'amateur a besoin de mûres réflexions.
Il est vrai que le divorce en matière de
propriété est plus facile qu'en procédure
civile et que le posses seur d’une tlerre a
toujours la faculté de s'en séparer.
Mais ces abandons sont souvent fort
coûteux, et les goûts nomades sont ruineux
dans notre société policée.
Qu'importe à l’aventureux Thibétain que
le hasard ou le caprice de ses troupeaux
errants l’ait conduit vers quelque site inhos-
pitalier? Demain, il repliera sa tente et la
fixera ailleurs, Jusqu'à ce que ses yeux, las
du nouvesu paysage, indiquent un autre
but à sa manie voyageuse.
Chez nous, gens de progrès, les tentes sont
généralement plus confortables que celles de
ces pasteurs primitifs; mais elles ont l’in-
convénient de ne pas se prêter aux déplace-
ments. L'homme, qui a résolu de choisir un
coin de la nature pour s'y créer une retraite
agréable, doit donc, s’il veut s’éviter d’a-
mers regrels, agir sans hâte, consuller ses
goûts, ses intérêts et ceux de sa famille,
entrer dans des considérations multiples qui
verient pour chaque cas particulier et pour
lesquelles il est impossible de donner des
règles.
Nous allons cependant présenter sous
forme de notes quelques observations qui
pourront servir de guide dane la plupart des
Cas,
Notes pour servir au choix d'un terrain.
Salubrilé. — Un terrain marécageux ou
humide couvert par endroits de flaques d’eau
slagnante sera détestable pour l'hygiène.
Cependant par des drainages et des plan-
tations appropriés on peut l’assainir et le
rendre habitable.
Nature du sol. — Un terrain argilo-cal-
Caire, profond et perméable, réunira géné-
é
: CN ORNE
A me LE
ralement toutes les conditions favorables
à la végétation, et on pourra sans crainte
lui confier l'avenir de jeunes plantations.
Le terrain argileux, pâteux par les dégels
et par les pluies, dur pendant la sécheresse,
est très désagréable pour la promenade et
pour la vue.
Les sols siliceux et arénacés sont légers
et brülants, et ne donnent de bons résul-
tats que ane d'humus.
Il ne faut pas oublier que le sous-sol
exerce une grande influence sur la qualité
d’un terrain.
Les fonds durs et compacts sont de mau-
vais éléments pour la végétation,
Etat du terrain. — Un terrain cultivé sera
moins propice à la création d’un jardin
qu'un bois. En utilisant les ressources fores-
tières existantes, l'acquéreur pourra se créer
des abris contre les vents et obtiendra de
suite l’ombrage que de jeunes plantations
Jui feraient longtemps attendre.
Site. — Les sites variés à l'infini peuvent
être ramenés à quatre types principaux :
la plaine, le coteau, la vallée, la montagne.
De tous les sites, la plaine est le plus
monotone. Néanmoins, sur une surface
découverte, les vastes horizons, les champs
bariolés, que chaque saison peint de nuances
différentes, exercent un attrait puissant
sur quelques esprits mélancoliques.
Le coteau, plus varié d’aspect, sera pré-
férable, surtout s’il est complété par une
vallée faisant partie du même domaine.
La vallée, charmante dans l’ensemble
d’un paysage, est, considérée en elle-même,
peu propice à la création d'une propriété.
Les vues y sont bornées; les eaux secrétées
par les terrains avoisinants ou amenées par
le cours naturel d’un ruisseau, sont pour
l'habitation une source constante d’humi-
dité.
La montagne est de tous les sites le plus
pittoresque et celui qui se prête le mieux
aux créations grandioses ; mais il faut tenir
compte du climat et de la facilité d'accès.
Orientation. — En France l'orientalion la
meilleure est le sud ou le sud-est. IL est
évident que nous ne parlons ici que pour
les terrains en déclivité, la plaine étant par
sa configuration ouverte aux quatre points
MONITEUR D'HORTICULTURE
ct toutes les vondibone Hatéoiles candus et da cale et la vallée, dans la plupart ac ;
cas, soumise au régime de deux vents -
opposés. Pour ces deux derniers sites il sera
nécessaire de suppléer aux abris naturels #
par des plantations protectrices.
(À suivre)
E. Deny et C. MaRcer,
Architectes paysagistes.
CONNAISSANCE UTILES
Contre les engelures. — Mélanger
6 gr. de teinture de digitale et 2 gr. 40 de
thymol cristallisé dans 180 gr. de glycérine «
et 180 gr. d’alcoo!l à 70°.
Bien laver les parties malades, les laisser
écher et y appliquer le remède ci-dessus.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages reçus. — Comme ces années
précédentes, M. E. Vimont a publié l’Alma-
nach du Poiré et du Cidre (248 p.1 fr.,rue Le=
brun, 15, Paris). Tous ceux qui s'intéressent
à la culture des arbres à cidre et à sa fabri-
cation trouveront là de précieux renseigne-
ments. 4
Le Monde Moderne. Revue mensuelle illus-
trée, numéro de février (un an 18 fr., Quentin
éditeur).On s’abonne au bureau du journal.
Guide élémentaire de multiplication des végé-
taux par $S. Mottet. (1 vol. in-18 relié toile,
195 p. avec 85 gravures, 2 fr. O. Doin édit-ur,
et au bureau du journal.)
PETITE POSTE
No M. E. B. Nous n’avons pu découvrir quel
est le nom véritable de la plante que vous appelez:
Herbe aux Carpes. — Ce doit être une plante aqua=
tique, mais laquelle? ss
N° 6459. M. J. L. au B. 6466 M. C. C. au H. B—"
Nous ne donnons de Serpetle en prime qu’à ceux de
nos abonnés qui nous en procurent un nouveau.
JA a USE da du
LE MONITEUR
LRO PECLTETURE
SOMMAIRE
Curonique : Au Ministère de l'Agriculture :
La maladie des poiriers et des pommiers. — Un bon exemple
our les Présidents de Sociétés d’Horticulture. Expositions de 1895. — Nécrologie. — Lucien Chauré., —
p F “
Travaux du mois de Mars
Jean-Ernest Chauré. — Quelques
N 1
notes sur les Chrysanthèmes tardifs.
J. Mathieu. — Les plantes de serre (suite). B. Jag. — Choix parmi les nouveautés en fruits, fleurs et
légumes mises au commerce, en 1895. Jean Katy. — Les Orchidées :
Cattleya Percivaliana. La lumière
éléctrique. Otto Ballif. — A propos du Concours agricole de Paris. Lucien Chauré. — Lettres horticoles.
A propos du Concours général agricole. Lucio. — Architecture des Jardins. E.
Petite Poste. — Les catalogues reçus.
Deny et C. Marcel. —
GRAvuRES NotRes : Reine-Marguerite Carmen. — Eschscholtzia maritima. — Melon cantaloup pomme.
Au Ministère de l'Agriculture :
Distinctions honorifiques. — A l'occasion de
son voyage au Concours agricole de Nevers,
M. le Ministre de l'Agriculture a remis la
croix de chevalier du Mérite agricole à
M. Cottin (M.-L.), architecte paysagiste à
à Nevers; M.Jacques Pathouot, jardinier, à
Corbigny, etc.
39
La maladie des poiriers et des
pommiers. —- Des obligations nouvelles
vont être imposées aux propriétaires, fer-
miers, locataires et usufruitiers de jardins
renfermant des poiriers el des pommiers, en
raison des dégâts, de plus en plus considéra-
bles, causés par l'Anthonome à ces arbres
fruitiers.
Les préfets ont été invités à prendre un
arrêlé spécial à ce sujet et à ordonner des
opérations de grattage et de chaulage qui
devront être effectuées avant le 15 mars pro-
chain.
Les mousses, les lichens et les vieilles
écorces seront grattés et brûlés sur place.
Les arbres, troncs #t branches, seront en-
suite badigeonnés avec un fort lait de chaux
ou de sulfale de fer.
95 Février 1895.
Cette dernière opération devra s'accom-
plir du 15 au 31 mars, dernier délai,
Un bon exemple pour les Prési-
dents de Sociétés d’horticulture. —
Nous relevons sur le Bullelin d'une Société
d’horticulture le bilan des recettes et des
dépenses afférant à l'exposition tenue en
1894 par cette Société.
Dépenses 40:791- fr. A4.
40.509 francs.
Aux receltes ligure, sous ia rubrique :
Don gracieux de M. le Président, 25.325 francs.
Inutile d'ajouter qu'il s’agit de la Société
d'Épernay qui a pour président M. Gaston
Chandon.
Expositions de 1895. — Aberille,
du 21 juillet au 5 août.
Caen, du 1°" au 8 novembre.
Lyon, du 12 au 16 septembre. Exposition
organisée par l'Association horticole lyon-
naise.
Huy \Belgique), les 9 et 10 juin.
ST
Nécrologie. — 1. l'abbé Gouilly, direc-
teur de l'orphelinat horticole de La Borde,
près Epernay (Marne), vient de mourir.
Amateur passionné d'horticulture, l'abbé
Gouilly a formé à La Borde un grand
nombre de jardiniers. Il sera regretté de
tous ceux qui l'ont connu et qui ont pu
apprécier l'aménité de son caractère.
LUCIEN CRAURÉ.
Recettes :
OM IFT A RRUNER
49 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
TRAVAUX DU MOIS DE MARS On plantera les bulbilles de l’Oignon pa-
. JARDIN FRUITIER
On taillera court les pêchers et les abri-
cotiers qui ont donné peu de bois l’année
précédente.
On devra terminer la plantation des arbres
fruitiers et des arbres et arbustes d’orne-
ment. On évitera toujours de planter et de
tailler par la gelée, nous ne saurions trop
le recommander.
Il est à craindre qu'après la période de
froid que nous venons de traverser il y
ait des arbustes de gelés, mais il ne faudra
pas se hâter de les arracher, cer plusieurs
pourront repartir du pied.
On terminera en ce mois la taille de tous
les arbres fruitiers.
Quant aux arbres résineux, on attendra
que la sève soit prête à se mettre en mou-
vement, c’est-à-dire fin mars et avril sous le
climat de Paris, et fin avril et mai dans le
Nord.
On réservera pour la greffe en fente les
* arbres fruitiers qui ont été écussonnés l’an-
née dernière et dont les écussons n’ont pas
réussi.
JARDIN POTAGER
Culture en pleine terre.
On repiquera, sur couche tiède, le plant de
Tomates semé sur couche chaude en février,
On buttera les Asperges à 20 ou 30 centi-
mètres en ramenant autour de chaque pied
la terre qui l’environne; on obtiendra ainsi
plus de blanc et il suffira d'écarter cette
terre avec la main pour faciliter la récolte ;
on la remettera ensuite à la même place et
on agira de même chaque fois que l'on en
coupera.
Dans la deuxième quinzaine de ce mois
on sèmera, en pleine terre, si le temps le
permet: Carottes: courtehâtivede Hollande,
demi-longue, rouge longue, Ciboule blanche
commune ; la Ciboule vivace de Saint-Jac-
ques sera plantée en pleine terre ainsi que
la Civette (Appétit, Ciboulette); on sèmera
les gros Oignons, les Oignons à confire,
très serrés pour récolter des bulbilles ;
tale et de l'O. Rocambole ; on sèmera : Poi-
reaux, Panais, Chervis, Scorsonères, Salsifis
blancs, Raves, Radis, Crambé (graine et
plant), Epinards,
printemps, L. d'été et à couper; Romaine,
Chicorée sauvage, Pissenlits (feuilles à
couper pour salades), Moutarde blanche et
de Chine, Cresson de fontaine et de terre,
Betteraves rouge et jaune à salade, Cer-
feuil commun, Cerfeuil tubéreux, Persil,
Choux pommés, C. cabus, C. de Milan hâ-
tifs et tardifs, C. coniques de Poméranie,
C. rouges de Bruxelles, Choux-fleurs, Fèves,
Pois nains et à rames, P. ridés et mange-
tout, Arroche (Belle-Dame).
On plantera ; les Asperges, les Ignames
de la Chine en troncons gros comme un
œuf de pigeon, qu'on aura mis germer dans
un mélange de terre et de sable; les bouts
du haut longs de 4 à 8 centimètres pour-
ront être mis en place de suite.
On plantera les tubercules d'Oxalis gre-
nata, les Topinambours, les Pommes de
terre hâtives. On divisera les vieux pieds de
Rhubarbe et d'Oseille, pour les replanter.
On sèmera les Navets plats et demi-longs hâ-
tifs, les Persils, Pimprenelle, Poirée à
carde. On plantera les griffes d’Asperges
(c’est le meilleur moment), les Echalotes,
les Fraisiers, Sariette, Thym (éclats), etc.
Culture sur couche, sous châssis ou
sous cloche.
On sèmera : Cardons (toutes les variétés),
Céleris à côte, GC. Rave, Salades diverses,
Potirons, Giraumon, Turban, Cornichons,
Vers, Chenilles et Escargots pour surprises
(salade), Courges, Aubergine violette, Pi-
ments, Tomates, Cardons, Céleris, Haricots
hâtifs, Salades, Laitue pommée, de Prin-
temps et d'Eté, Oignons hâtifs, Choux-fleurs,
C. de Bruxelles, C. frisés, C. cabus, C. pom-
més, Romaine et Romaine à couper, Chi-
corée frisée, Scarole, etc.
JARDIN D'AGRÉMENT
On reféra les bordures de Germandrée !
(Petit chêne), de Buis, de Thym, de Gazon
d'Espagne, de Statice, de Civette, etc.
Laitue pommée, L. de
LE MONITEUR
ee
On divisera les plantes vivaces qui sont
depuis plusieurs années au même endroit et
quiont épuisé la terre qu'on fumera en-
suite : les Phlox, Delphiniums, (Pied d’a-
louette vivace,) Asters vivaces, Lychnis
(Croix de Jérusalem), Aconit, Campanules,
Digitales, Pyrethrum, Iris, Anémone : #ono-
rine Joubert, Chrysanthèmes, Hellébores
(Roses de Noël) et les variétés nouvelles,
Muguet, Pentstemons, Primevères, Vio-
lettes, etc.
On finira les labours des plates-bandes el
des massifs. On mettra en place les Pensées
qui auront passé l'hiver en pépinière.
On sèmera sur couche : Bégonias (loutes
les variétés), Cannas (Balisier), Balsamines,
Belles de nuit, Belles de jour, Briza graci-
lis, Célosies, Chrysanthème à caréne, Ci-
néraire maritime, Cobée, Capucine, Guphéa,
Dahlias simples et doubles, Delphiniums
(Pied d’alouette), Gaillarde peinte, Gaura,
Abronia, Aubergine (plante aux œufs), As-
clépias, Amarantoïde, Agrostis, Giroflée
quarantaine, fG. Kir:s, Héliotropes, Kaulfus-
sia, Lobelias, Zinnias, Maurandia grim-
pant, Lophospermum grimpant, Immor-
telles, Pélunias, Phlox de Drummoad et ses
- variélés, Pourpiers, simples et doubles,
Sauges, Senecon, Lailron orange, Sola-
nums, Slévia, Tabacs, Nicotiana Jasminiæ-
flora. Verveines, Ricins de Zanzibar, etc.
Toutes ces plantes peuvent être semées
en pleine terre ; si on ne veut pas faire de
couches, on les aura un peu plus tard, voilà
tout.
A semer aussi en pleine terre : Browa-
lia, Centaurée (Barbeau), Réséda Machet et
l'ordinaire, Campanules, Digitales, Miroir
de Vénus, Valérianes, Coquelicots, Pavots,
Coréopsis, Giroflée brune hâtive, G. de
Mahon, Volubilis, Linaires (Monnaie du
Pape), Mufliers(gueule de Lion), Némophiles,
Malope, OEillets de la Chine, Roses et (Eillets
d'Inde, Pois de senteur, Gesse, Saponaire,
Scabieuses, Siléne, Thlaspi, Corbeille d'or.
C. d'argent, Aubrielia, Datura, Ficoïde gla-
ciale, Mimulus, Roses trémières, Sensitive,
Véroniques, Ipomopsis, Acroclinium, Am-
mobium, Auricules (Oreille d’ours), Clian-
thus, Eschschollzia, Gentiane, Godélia,
Larmes de Job pour colliers, Lavatère
a à a Char ve, diet cela
D'HORTICULTURE 45
orangée, Loasa, Lupins, Nigelle, Persicaire.
Phacelia, Polygala, Potentilles, Thumber-
gia, Torenia, etc.
SERRES
ORANGERIE CONSERVATOIRE
On donnera de l'air aux plantes le plus
souvent possible, on arrosera légèrement
quand la terre des pots sera desséchée; on
Ôtera les feuilles mortes qui entretiennent
l'humidité et sont peu agréables à l'œil; on
lavera à l'éponge ou au pinceau les feuilles
s'il y a commencement de moisissure.
On mettra les plantes malades ou faibles
de l'orangerie dans la serre tempérée, on ar-
rosera modérément les Camellias, on com-
mencera la multiplication des Géraniums,
Lantanas, Fuchsias, Calcéolaires, etc.
Jean-Ernest CHAURÉ.
Re
QUELQUES NOTES SUR
LES CHRYSANTHÈMES TARDIFS.
CHOIX DES MEILLEURES VARIÉTÉS
Comparativement aux années précédentes,
où l'hiver se faisait déjà sentir, alors que
nous aurions dû profiter de nos dernières
belles journées d'automne, l’année qui vient
de finir, nous a, en revanche, largement ré-
tribué par sa douce température; et à la fin
de décembre, on étaitétonné devoir encore
en fleursquelques variétés de Chrysanthèmes
tardifs assez bien conservés.
Dans les grandes collections, on a pu
jouir de la floraison de ces plantes tant à la
mode, depuis le commencement de sep-
tembre, c'est-à-dire pendant quatre mois
entiers sans interruption.
Les variétés tardives, seules, feront le su-
jet de ces quelques lignes, car elles sont un
peu délaissées alors que l’on pourrait, par
un simple abri, les conserver longtemps en-
core pour les garnitures d'hiver.
La plupart de ces variétés produisent des
fleurs naturellement très grandes etqui sont
de dimensions doubles si on leur fait subir
un traitement spécial ; c’est alors le cas des
grosses fleurs que l'on voit dans les exposi-
tions et chez les fleuristes.
D rs Be LS
47 LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
Go
Quelques variétés se prêtent assez bien à
faire des tiges, ce sont celles qui ont une
tendance à pousser très vigoureusement ;
on les pince alors de facon à faire des boules
qui, au moment de la floraison, sont d'un
très bel effet.
Les autres, à port moins élancé, sont sim-
plement cultivées en pots, subissent deux
outrois pincements selon leur vigueur et
donnent alors les belles potées que tout le
monde admire tant.
Les quelques variétés tardivesque je cile
ci-dessous sont prises (parmi les meilleures)
dans la collection du Muséum de Paris et
dans l’ordre des groupes tel qu'il y est éta-
bli.
1° Groupe des Alvéolés.
Triomphe d'Anzin. — Grande fleur rose
pâle teinté violacé (fait de belles potées).
2° Groupe des Tubuleux.
Panache d'Henri IV. — Grande fleur jau-
nätre au début, blanche en vieillissant (fait
de belles potées).
Mistr Langtry. — Très grande fleur blanc
pur (fait de belles potées).
Jeanne Puteaux.— Très grandefleur, blanc
pur (se prête bienà la culture en tige).
M. Louis Larcy. — Fleur moyenne, rose
carminé, teinté violacé avec centre hlanc.
(fait de belles potées).
Henri Dracke. — Grandefleur, acajou jau-
nûtre, (fait de belles potées).
Ondine. — Fleur moyenne, jaune d'or
nuancé orangé (fait de belles potées).
3° Groupe des Semi-tubuleux.
Mistr. Levy. Grande fleur, rose carminé,
reflets argentés, (se prête bien à la culture
en tige).
Prof. Henri Welter. — Grande fleur, car-
min velouté, reflets argentés (fait de belles
potées).
M. Albert Gaudry. — Grande fleur acajou
teinté safrané {se prête bien à la culture en
tige).
Alfred Chantrier. — Grande fleur, jaune
fortement nuancé orangé (se prête bien à la
culture en tige).
Citron. — Grande fleur, jaune vif faible-
ment nuancé orangé (se prête aussi bien
à la culture entige qu’à celle en pots).
4° Groupe des Incurvés planes.
La Vanilé. — Grande fleur, rose carminé
(ait de belles potées).
Beauté Toulousaine. — Très grande fleur
acajou rougeûtre bordé orangé (se prête bien
à la culture en tige).
Baronald. — Très grande fleur, voisine de
la variété précédente, mais plus dégagée (se
prête bien à la culture en tige).
Rival the little Harry.— Fleur moyenne
jaune d’or vif {fait de belles potées).
5° Groupe des Incurvés Globuleux.
Vénus jaune. — fleur moyenne, jaune sa-
fcané (fait de belles potées).
6° Groupe des Fleurs légères.
Julia Lagravère. — fleur moyenne rouge
brun foncé, fait de belles potées et de très.
jolis massifs.
7° Groupe des Grandes fleurs planes
rayonnantes.
Pélican.— Grande fleur, blanc crémeux
(fait de belles potées).
Georges Daniels. — Grande fleur, blanc
nuancé rose à centre crémeux (faitde belles
potées).
Ganymède. —Fleur moyenne,rose violacé
(fait de belles potées).
Gloire de Valence. — Grande fleur blanc
rose, finement ligné carmin (fait de belles
potées).
M. Lemoine. — Grande fleur, carmin clair
à centre jaunâtre (fait de belles potées).
8° Groupe des Japonais.
Docteur Crevaux. — Grande fleur, rose car-
miné à centre plus pâle (fait de belles po-
tées).
Formosa. — Grande fleur, carmin clair,
(fait de belles potées).
Commandant Maraignon.— Fleur moyenne
rouge cramoisi velouté (fait de belles potées).
M. Auguste Tézier. — Fleur moyenne,
orangé à centre jaune d’or vif (fait de belles
potées).
Froufrou. — Kleur grande, acajou rou-
geâtre, à extrémités pointées or (fait de
jolies potées.
Gaillardia. Kleur grande, acajou jaunâtre,
extrémités fortement pointées or (fait de .
belles potées).
Zaïre. — leur moyenne, acajou bronzé
(fait de belles potées).
"+ AA, Cr
MM
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
1
_
,
Riquiqui. — Fleur moyenne, acajou jau-
_ nâtre (fait de belles potées et des massifs
très réguliers.)
Wüllliam H. Lincoln. — Très grande fleur
jaune vif (fait de belles potées).
Le Dauphinois. -— Très grande fleur, jaune
_ orange, (fait de belles potées.
9° Groupe des Pompons.
Bijou d'Horticulture. — blanc rosé (fait de
belles potées).
Rose Tuvernier. — Rose vineux, nuancé
blanc (fait de beaux massifs, ou bordures
autour d'autres variétés).
Mont-d'Or. — Acajou jaunàtre (forme de
jolis massifs et potées).
Marguerite. — Jaune d'or (se fait aussi
comme potées, mais plus particulièrement
en massifs.
Parmi ces variétés tardives, qui poür la
plupart sont ici indiquées pour potées, un
grand nombre peuvent être cullivées en
pleine terre, pendant toute la saison, et re-
lévées en motte au moment de la plantation
dans les massifs ou les plates-bandes.
Mais il est bon, pour cette culture, de dis-
tancer suffisamment les plantes entre elles
de sorte qu'elles ne s'’étiolent pas, ce qui re-
tire la rigidité des tiges et par suite amène
la chute des feuilles : on est alors contraint,
lors de la plantation des massifs, d'enterrer
profondément les plantes et d'en employer
le double afin de donner une certaine régu-
larité à la plantation.
Quant à la cultureet aux différents modes
de multiplication du Chrysanthème, je crois
qu’il n’est pus nécessaire d'y revenir, vu les
nombreux articles déjà parus à ce sujet.
Ce que je me contenterai de signaler, c’est
que certaines variétés qui se font très bien
de boutures, réussissent très mal, faites
d’éclats; tel est le cas que j'ai pu remarquer,
l’année dernière notamment, sur la variété
_« Panache d'Henri IV. »
Les soins de culture et d'entretien ont été
les mêmes, mais les résultats furent très
différents ; les plantes provenant des bou-
tures ont fleuri très abondamment et plus tôt
que celles provenant d’éclats, dont la florai-
son a été presque insignifiante pour ne pas
dire nulle. J. MATHIEU.
Chef de culture au Museum.
LES PLANTES DE SERRE
(Suite.
ALSOPHIILA
Le rôle des Fougèresarborescentes est d'or-
ner les jardins d'hiver, conservatoires, où on
les cultive en pleine terre ou en bac, en terre
de bruyère tourbeuse et humide.
Bien que ces plantes arrivent directement
des lieux de production, en fortsexemplaires,
il est possible de les obtenir directement de
semis.
L'Alsophila eat une Fougère arborescente
qui nous fournit pour la serre tempérée les
variétés suivantes :
A. Australis, introduit en 18923 de la Tas-
manie, où cette plante atteint 9 à 140
mètres de hauteur. Sa tige robuste, noire,
resle hérissée de la base des pétioles dont les
frondes sont détachées.
A. Capensis, originaire du Cap de Bonre-
Espérance où elle atteint 4 à 5 mètres de
haut, frondes tripennées.
A. exvelsa, à tige grêle, atteignant 9 à
10mètresdehaut;lesfrondes sont bipennées,
ovales, lancéolées, longues de 4 à 5 mètres.
A. Leichardtinna, introduit de la Nouvelle-
Galles en 1866, est remarquable par sa tige
grêle, élancée, haute de 6 à T mètres: ses
frondes vert clair atteignent jusqu’à 5 et
Ü mètres.
Les variétés de serre chaude sont les sui-
vantes :
A. armata, de l'Amérique tropicale, aux
frondes bipennées de 1 à 2 mètres de long.
A. aspera, des Indes; frondes également
bipennées, largement lancéolées, longues de
4 à 5 mètres.
A. glauca, introduit des Philippines en
1860 ; frondes bipennées de 3 à 4 mètres de
long, vertes en dessus et blanchesen dessous ;
la couronne et la tige sont recouvertes de
sortes d’écailles blanches,
À. pruinata, originaire de l'Amérique tro-
picale, aux frondes tripennées, ovales, lan-
céolées, vert foncé en dessus et glauques en
dessous.
À. lnitis et A, rudens, originaires du Bré-
sil; frondes bipennées de 1 à 2 mètres de
long.
ACROPHORUS
Cesont des Fougères du groupe des Dava-
46
LE :MONITEUR®D'HORTITCULTURE
lia. remarquables par leurs frondes fine-
ment découpées.
L’A. hispidus, aux frondes tripennées, est
très curieux par ses rhizômes rampants ; 1]
croit en serre tempérée.
Trois variétés appartiennent à la serre
chaude, ce sont :
Les A. affinis, originaire de Bornéo, fron-
des tripennées et finement découpées ;
Les À. cherophyllus, et À. immersus. origi-
naires des [ndes, sont des plantes très élé-
gantes.
ANEIMIA
Les Anermia sont des Fougères américai-
nes à frondes plus ou moins découpées; les
frondes stériles sont pennées et les fertiles
bipennatfides. Ces plantes sont plutôt cu-
rieuses par leur faciès particulier que re-
marquables par leur élégance ; elles ressem-
blent un peu à l'Osmunda.
Citons les 4. adiantifolia, introduit de la
Jamaïque en 1793 ;
A. rheilanthoïdes, originaire du Brésil; les
frondes stériles sont bipennées et les tiges
‘omenteuses ;
L’A. Collina, introduit du Brésil en 1829, à
es frondes stériles, pennées et les tiges poi-
lues >;
A. Dreyeanx, de l'Afrique tropicale, tige el
rachis tomenteux ;
A. Mandioccanu, du Brésil, rachis longue-
ment poilu et frondes stériles pennées, de
couleur vert foncé.
Ces plantes demandent la serre chaude et
de la terre de bruyère additionnée de sabl..
ASPIDIUM
Dans le groupe des Polypodiacées de serre
chaude, citons le genre Aspidium à souche
gazonnante et à grande végétation.
L'A. cicutarium à frondes bipennatilides,
introduit de la Jamaïque en 1820.
L’A. macrophyllum trouvé dans l’Amérique
tropicaleen 1816, frondes vert päle, pennées.
L’A. Pica, de l’île Maurice, à frondes pen-
natifides.
L’A. repandum de la presqu'ile de Ma-
lacca, à frondes dissemblables ; les stériles
sont pennées, coriaces, vert clair st les ferti-
les atteignent de 50 centimètres à 1 mètre
de hauteur.
B. Jac.
(A suirre
CHOIX
PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FRUITS. FLEURS,
LÉGUMES, MISES AU COMMERCE EN 1895
Chez MM. Forgeot et Cie, grainiers, 6
et 8, Quai de la Mégisserie, Paris, notons la
Reine Mirquerite: Curmen rose glacé blane, qui
atteint de 35 à 40 centimètres de hauteur ;
REINE MARGUERITE : CARMEN
elle se rapproche comme type de la &. 41. à
aiguille mais son caractère distinctif consiste
en une espèce d'éperon au bout des ligules,
qui la fait ressembler à la fleur de certains
Chrysanthèmes.
La couleur de cette première variété de
cé nouveau genre est rose glacé blanc... en
attendant les autres coloris qui ne peuvent
manquer d'apparaitre.
Un
Eschschelzit maorilina nain
ÉSCHSCHOLTZIAM MARIFIMA
à fleurs
jaune elair, avec croix j+une foncé, une Pre.
dt. 1: PATTES ORRE Li
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
PS]
1
mevère de la Chine frangéc à feuilles panachees
de blanc jaunätre, elc.
Aimez-vous les gros melors? Si,
Cultivez le Melon cantaloup Pomme dont les
petits fruits ronds, nous dit la maison VIL-
Momx er Cie, pésent environ un kilo, etdont
non !
MELON CANTALOL P POMME
la chair orange foncé est donnée comme
exquise, On peut laisser de 6 à 8 fruits par
pied, cela permel à de petits ménages de s'as-
surer du Melon frais tousles jours. .pendant
la récolte.
Quel peut être à présent le nombre des
variétés de pommes de terre? Et pourtant
cela n'empêche pas d'en découvrir tous les
ans de nouvelles. Sont-elles préférables aux
anciennes ? Oui! Sionen croit lesobtenteurs.
Cela nous amène à présenter une nouvelle
née. Son nom ? La Bretonne! Ses mérites ?
Grand rendement, résistance à la maladie!
Sa couleur? Blanc rosé, panaché rouge au-
tour des yeux! Sa forme? Oblonguc ! Sa
grosseur ? Moyenne ! Sa chair? Farineuse et
excellente ! Quoi, demander de plus”?
JEAN Kary.
(A suivre.
Cattleya Percivaliana. Ce (#//ley
de la section des /4hinlu est, de décembre à
février, l’un des plus beaux ornements de la
serre tempérée. Sa floraison succède aux (°
marimu et (. Warocqueana et commence en
général avant celle des C”. Triancæ ;
qui le fait trèsrechercher, bien queses fleurs
soient souvent plus pelites que celles des
autres ('altleya de cette section.
c'est ce
C'est une espèce d'introduction relative-
ment récente, dédiée par feu Reichenbach
à M. Percival, un amateur anglais qui pos-
sédaità Southport une importante collection
d'Orchidées. Il est originaire Cu sud-ouest
du Vénézuéla, où il croit sur desrochers ex-
posés en plein soleil, à une allitude de 1300
à 1400 mêtres et à proximité de certains
cours d’eau. C'est donc un C'uftleya qui de-
mande à ètre placé à l'endroit de la serre
tempérée qui est le mieux exposé à la lu-
mière, sous peine de voir la plante dégéné-
rer au bout de quelques années.
Ses charmantes fleurs ont les divisions
d'un rose lilacé, plus ou moins foncé, sui-
vant les variétés, tandis que le labelle est re-
marquable par son extrémité marron pour-
pré et par sa gorge jaune d’or. La variété à
fleur blanche, le (! Percivaliana alba est,
crovons-nous, excessivement rare ; nous ne
nous souvenons de ne l'avoir admiré que
dans une grande collection anglaise, ainsi
que dans l'ancienne collection de M. le con-
sul Kienast-Zolly à Zurich en Suisse.
La lumière électrique. (Quel délas-
sement plus agréable pour un orchidophile,
que ses occupalions retiennent au dehors
pendant la journée, que de pouvoir passer
ses soiréesau milieude sesplantes préférées,
éclairées à la lumière électrique, d'autant
plus que, sous cette vive lumière, elles re-
vêtent un aspect plus féerique encore.
Nous avons généralement observé que, la
plupart du temps, lesingénieuses innovations
se trouvent chez des médecins, qui sont des
hommes d'étude et qui savent appliquer à
leurs cultures des éléments qui échappent
à la majorité des jardiniers. Le sympathique
et regretté D' Grange à Paris était de ce
nombre: mais pour en revenir à notre sujet,
on peut voir en France, une magnifique ins-
tallation de ce genre dans les trois char-
mantes serres à Orchidées de M. le D'Jagu
à Gisors ou en Belgique, chez M. le D'Capart
à Bruxelles. Otlo BALLIF.
18 LE, MONITEUR
Lt
D'HORTICULTURE
A PROPOS
DU CONCOURS AGRICOLE DE PARIS
Paris, le 19 février 1895
MONSIEUR LE MINISTRE DE L'AGRICULTURE,
Au temps jadis, lorsqu'il se croyait vic-
time d’un abus, où lorsqu'il désirait une
amélioration quelconque, le bon public s’é-
criait avec sincérité... mais sans espoir :
Ah ! si l'Empereur le savait !.. et la chose
en restait là.
Aujourd’hui qu’il n’en est plus de même
et que la Presse a crééun lien d’union entre
tous les citoyens et les pouvoirs publics, sou-
vent il est donné satisfaction à leurs récla-
mations , C'est pourquoi je viens, Monsieur
le Ministre, empruntant la tribune libre du
Moniteur d'Horticulture, vous rappeler les
désirs des exposants, spécialement du
« Concours d'Horticulture » au sujet
du Concours général Agricole, désirs que
j'ai déjà eu l’honneur de vous développer de
vive voix et que vous avez écoutés avec une
bienveillante attention.
Nous avons le ferme espoir que vous fe-
rez étudier les Questions que nous avons
l'honneur de vous poser, et que vous atta-
cherez votre nom aux améliorations si ar-
demment attendues par nos horticulteurs,
arboriculteurs et maraichers, car eux aussi,
appartiennent à la classe si intéressante des
Paysans!
Nous vous demanderons :
Pourquoi, point capital, ne retarde-t-on
pas la date du Concours agricole et ne le
tient-on pas à une date fixe, moins froide
que celle actuelle, puisque la semaine qui
précède ie Mardi-gras na plus sa raison
d’être, la promenade du Bœuf gras étant
supprimée et lesanimaux grasn’entrant plus
que pour une partlimitée dans ce Concours?
Pourquoi n’avise-t-on point aux moyens
de couvrir et de chauffer les salles du haut
du Palais de l'Industrie en prévision de
froids comme ceux de cette année ?
La température nocturne dans certaines
salles est descendue à 9° et 10° au-dessous
de zéro et tous les produits délicats ont été
gelés.
On objectera certaines difficultés, des dé-
penses elc.Les difficultés ont été créées pour
être vaincues, et l’art de nos fabricants de
chauffages à fait assez de progrès pour
qu'on en obtienne un résultat satisfaisant ;
du reste ce ne serait pas nouveau, témoin
l'exposition des plans de l'exposition de 1900.
Quant à la dépensenous n’en parlons pas,
les visiteurs sont là pour la payer et au be-
soin l'administration. En somme il n’est pas
Juste que les exposants, qui font déjà de
grands sacrifices pour orner l’exposition,
voient, faute d’abris, leurs produits absolu-
ment perdus et soient les seuls à en supporter
les conséquences.
Confiants dans le programme officiel qui
les invite à apporter des fleurs, des arbres,
des arbustes et des légumes forcés, c’est-à-
dire sortant de la chaleur, ils doivent trouver
le local nécessaire pour mettre à l’abri du
gel les produits qu’ils ont obtenus.
Pourquoi aussi, pour les plantes fleuries
et les légumes forcés, fruits frais ele... alors
que le Concours n’ouvre au public que le
Samedi, oblige-t-on les exposants à installer
leurs produits le Mercredi, dernier délai, le
Jury passant le Jeudi à 9 heures du matin.
Une ou deux journées en cette saison ont
une influence énorme sur leur beauté, aux
yeux du public payant.
Pourquoi n’existe-t-il pas de médailles de
vermeil ? Deux lots également méritants, sou-
vent sont en balance; une voix fait descendre
l’un des deux de la médaille d’or à celle
d'argent : la différence est par trop grande,
nous ne verrions aucun inconvénient à ce
qu'on en créàt mème de deux modules.
Ce principe est admis dans toutes les ex-
positions horticoles, et quoi? empêche de le
voir appliquer au Concours ?
Pourquoi exiger un aussi long délai entre
la déclaration à exposer et l'ouverture du
Concours ? Les fleurs ne se font pas comme
on veut et beaucoup de producteurs n’osent
ou ne peuvent s'engager à exposer si long-
temps d'avance. Ne pourrait-on tolérer que
le dernier délai füt fixé à quinze jours avant
le Concours ?
Question de catalogue, dira-t-on ?
Les retardataires en seraient quittes pour
ne pas y figurer, voilà tout:
” Pourquoi n'y a-t-il pas de distribution
» officielle des récompenses pour le Concours
por ?
Pourquoi, au lieu de publier à lPOficel, à
ecacion du 1* janvier et du 14 juillet, une
| longue liste de croix du Mérite Agricole (qui
“fait sourire le publie)}et où nombre de noms
intéressants passent inapercus, ne profite-
t-on pas de toutes les fètes agricoles, Con-
“cours général, régionaux, expositions horti-
; ”coles, ete., pour décerner toutes celles af-
” fectées à la région ? Cela en augmenterait la
valeur morale, autant pour celui à qui on la
… décernerait que pour celui qui la verrait
donner en public et stimulerait le zèle de nos
- vaillants lutteurs ruraux qui, comme le sol-
à dat, recevraient cette récompense sur le
| ‘champ de bataille pacifique où on produit la
_vie quotidienne au lieu d’y semer la mort.
J'en ai fini, Monsieur le Ministre, pour
“ mes amis, et la dernière question que je me
permettrai de vous poser est celle-ci; elle
- vous intéresse ainsi que vos successeurs,
Pourquoi, puisqu'il est d'usage de nom-
. mer Officier du Mérite Agricole tout Ministre
… de l'Agriculture qui quitte son portefeuille,
” ne lui remettrait-un pas cette Croix à son
l arrivée? Cela le créerait, en toute justice, le
. Grand Maitre dé ordre et lui permettrait,
Een leur remettant cette distinction, de donner
… J'accolade aux nouveaux Chevaliers, qui peu-
- vent s'étonner de se voir attacher à la bou-
} tonnière un ruban par un Ministre qui ne le
._ porte pas lui-même.
Veuillez excuser, Monsieur le Ministre,
notre grande indiscrétion, et daignez agréer
"
nr
e ’assurance de mon profond respect.
? Lucien CHAURÉ.
#4 33
4 |
| LETTRES HORTICOLES
D ?
._ À PROPOS DU CONCOURS GÉNÉRAL AGRICOLE
(a
> Fa toi, ma chère Rosina, qui, loin, bien
; Kio au delà des mers, a toujours les regards
tournés vers notre belle terre de France,
1
ee cest à 1e EE ste LS Se QU dd ;
LE MONITEUR D'HORTICULTURE | Fe
J'aurais voulu en écrire bien long sur le
Concours général agricole qui vient de se
tenir, et que Les jolis yeux n’ont pas eu le
plaisir de voir.
Mais, hélas! si l'exposant propose, le froid
dispose.
Le temps a été beau,
froid.
Au point de vue floral, le résultat a été
déplorable et on n°y pouvait rien.
Les Jacinthes de Forgeot courbaient tris-
tement la tête, les Primevères faisaient
peine à voir; seuls, les Narcisses, les Jon-
quilles, les Scilles, les Crocus, se raidissaient
avec assez d'énergie. Les légumes étaient
navrants. Pense donc : une salle ouverte à
tous les vents, et dix degrés de froid. mal-
gré les poëles à pétrole de Brochard. C’est
grand dommage, car ces produits étaient
admirables avant leur arrivée.
Honneur au courage malheureux! Car il
a fallu du courage pour exposer.
Chez Vilmorin, la grande salle du coin est
admirablement bien garnie, fleurie, et.
chauffée, ce que l'emplacement permettait
de faire ; aussi, à part deux massifs de Ciné-
raires à grandes fleurs de coloris et de cul-
ture merveilleux qui battaient un peu de
l'aile sur la fin, l'exposition s'est assez bien
maintenue; je ne te rappellerai pis toutes
les variétés en plantes bulbeuses, tu les
connais. Les genres en sont limités : dacin-
thes, Tulipes, Scilles, Narcisses, ete.
Quant aux variétés, ce sont, à peu de
chose près, les mêmes que les années précé-
dentes.
Je te conduirai maintenant au grand
salon d'honneur, au milieu duquel Grenthe,
heureusement, a construit une petite serre
très pratique, chauffée par un appareil à
pétrole système Besnard : on applique le pé-
trole à tout; on aurait pu faire aussi des
applications du chauffage par la glace, le
combustible n'aurait pas manqué dans...
les abreuvoirs des bestiaux.
Cette serre a servi de nécropole à toute
une collection d'Azalées indiennes en pleine
floraison, à Lange, qui n’en semble pas
plus satisfait. Il y a de quoi. Près d’elles, les
OEillets à Régnier font assez bonne figure,
ainsi que le Muguet cultivé très pratique-
mais atrocement
ETES PPT OT SEPT RTE à
Û Ê
SP
<
k
£
4
0 LE
MONITEUR’ D'HORTICULTURE
ment par Millet, qu'on ne voit pas sans ses
ravissantes Violettes.
Quelques Orchidées, pleurant sur leur
exécution, se consolent en compagnie d’A-
nanas à Crémont, et de quelques Jacinthes
et Tulhipes, venues on ne sait d’où.
Je vois des flammes gourmandes briller
dans les jolis yeux, car tu devines qu'en
sortant de là je m'arrête chez Salomon, et
que j admire, sans cesser d'admirer, ses rai-
sins toujours remarquables, surtout son
Chasselas de Fontainebleau avec qui aucune
autre variété n'a pu rivaliser, el qu'aucun
producteur n’a pu dépasser.
Verse un pleur : J'y goûte, el tu ‘n'es
pas là.
À. Cordonnier, qui n’a pas voulu faire ou-
blier ses grapperies de Bailleul, nous pré-
sente son raisin noir, qu’on prendrait pour
des grappes de prunes.
Voici encore une admirable collection des
fruits du verger modèle de Panhard, un
amateur qui enlève tous les suffrages, et
les produits spéciaux de Bureau, en Cal-
ville : Emery Lambert a des pommes, Grand
Alexandre, Belle du bois, et despoires; Passe
crassune, Doyenné d'hiver, Directeur Alphand,
Belle Anyevine Catillac, qui sont là pour
donner un démenti à ceux qui prétendaient
que les beaux fruits ne se conserveraient
pas cette année.
Puis, lorsque je t’aurai rappelé, pour
mémoire, la nombreuse et utile collection
de pommes de terre de Hyacinthe Rigault
de Groslay, les énormes Asperges Lhérault
d'Argenteuil, je repasse par les galeries tou-
Jours envahies par les camelots et je re-
marque avec plaisir que Deny et Marcel, les
habiles architectes paysagistes, ont eu pour
la première fois l’heureuse idée d'exposer
toute une série de plans de jardins, pro-
priétés, etc., d’une exécution parfaite.
Ah ! au fait! si, pendant ton séjour à Cara-
cas, tu entendais parler d'un riche amateur
qui désirerait appliquer à sa propriété l'art
paysagiste français, qui n’a plus de rival,
songe à eux; n'oublie pas non plus les
orchidées à Ballif et les timbres-poste à
Mesmier.
J’allais omettre, et c'eût été dommage, car
c'est le clou de l'exposition horticole, le
|
Grand prix d'honneur, Moser, qui, par un
tour de force, avait amené à point un ma-
gnifique lot de plantes et arbustes fleuris
pour garnir toute une salle mais quetoujours
la température a obligé de reléguer dans
le salon de l'Empereur, où elles étaient bien
chauffées, mais peu visitées. Je note les
Azalea vittula lineata, blanc rosé panaché
rose ; À. vitlala alba, blanc; A. vittula macu-
lat; A, duleis major, M. Ch. Leirens, ele.
En Azalées mollis : Baron Ed. de Rothschild,
rouge minium maculé rouge; #. Ebenezer
Pycke, rose maculé orange; Puron Constant
de Rebecque, jaune clair maculé orange;
Marcel Moser ; Bouquet de flore, rouge brique;
Professeur Rodiyas, ete.
Des Azalea amaænu recouvertes de jolies
fleurs rouge violacé, avec les variétés oblusa,
rouge vif; rosea, rose pâle ; «lba, blanc.
Puis, des Rhododendrons : Mme Bertin,
rouge ponceau; Vesuvius, rouge foncé;
Cunningham. withe, blanc; le R. spectabile n
grandiflorum de l'Himalaya, etc. Ne
Les Magnolia Soulingeana et Alexandrina
à fleurs blanc et violet.
Des Andromeda Juponica et AT. floribunda,
charmant arbuste rustique à grappes de
fleurs blanches trop peu répandu, eu égard
à ses réels mérites.
Une collection très nombreuse de loutes
les variétés d’Aucubas en fruit depuis le plus
vert foncé en passant par toutes les pana-
chures et macules blanches etjaunes.
Des lilas en arbres des Kalmias, etc. etc.,
Les magnolias, les arbres fruitiers et
les conifères de Camille Defresne, qui mar-
che sur les traces de son père Honoré De-
fresne, rivalisent avec ceux de Croux et se
font admirer; j’en ai fini avec l'horticulture.
Quant au reste, tu le connais aussi bien
que moi, car les Concours se suivent et.
se ressemblent.
Guillot-Pelletier et Grenthe exposent tou-
jours leurs serres; Besnard, ses alambies
Estève, Beaune et Broquet, leurs pompes;
Thiolon et Mariette,
culture; Anfroy, ses paillassons et ses pa-
niers à orchidées; Ravois, son insecticide et
son mastic à greffer; Jeyes, son Crésyl, etc.
Ton affectionné,
Lucio.
leur matériel d'api-
LE MONITEUR D HORTICULTURE 51
sans pentes excessives et bien entretenues
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
Æau. — L'eau constitue le principal
attrait d'une propriété. A elle seule,
tient un spectacle et nous intéresse pendant
de longues heures. L'eau c'est le bruit, c'est
da variété, c'est le mouvement. Elle a une
voix qui parcourt loute la gamme des sons.
Parfois elle devient grondante et terrible,
Duis elle se fait câline, caressante et jaseuse,
Hantôt, silencieuse et immobile, elle a Pair
d'être absorbée dans une méditation pro-
fo: de, tantôt, fée capricieuse, elle se préci-
pite en bonds désordonnés lançant aux
“herbes du rivage les perles de sa robe trans-
“parente. On dirait presque un être animé,
tant sa mobilité exprime la vie, C’est elle
qui, par les artères du sol, porte aux végé-
“taux des courants de sève généreuse; c’est
elle qui gonfle incessamment de ses sucs
nouvriciers les veines des arbres et des
plantes: c’est elle qui circule sous l’épiderme
velouté des vertes frondaisons et des co-
olles parfumées. L'eau! c’est le sang de
Ja terre.
“ Nachetez pas une propriété sans eau! Si
vous ne pouvez pas en avoir de naturelle,
procurez-vous-en artificiellement. Une pro-
riété sans eau est un corps sans âme.
*
- Points de vue. — Le paysage environnant
joue un rôle important dans l'architecture
des jardins. Si la propriété n’est pas très
considérable, c’est sur l'extérieur que se-
ront dirigées les principales vues. Il est
donc de tout intérêt que cet extérieur soit
aussi agréable et aussi varié que possible ;
il est bon de s'assurer que quelques cons-
t uctions ne viendront pas plus tard mas-
Lquer les heureux effets que l'on prévoyait.
— De mêmeon devra rechercher s’il n’existe
“pas quelque projet de route ou de chemin
“de fer pouvant, à un moment donné, mor-
|celer Ja propriété.
: \ à 4 CP: à
» Accès, communications, voisinage. — L'état
et la viabilité des chemins qui conduisent à
“un terrain doivent peser d’un certain poids
elle
auxquelles la propriété pourra être reliée
par la créacion d’allées ou d'avenues, pré-
sentent un grand intérêt.
La proximité d’une station de chemin de
fer est également à prendre en considéra-
tion.
Le voisinage d’une ville ou d’un bourg est
des plus favorables pour les nécessités de Ja
vie; on devra cependant éviter la proximité
des villes manufacturières, dont les odeurs
et les famées delétères gateraient le charme
d'un site.
En résumé, le terrain idéal est un coteau
salubre, fertile, exposé au Sud ou au
Sud-Est, situé dans un cadre pittoresque,
arrosé par des eaux naturelles, d’un accès
et de communication faciles, à proximité
d’un centre d’approvisionnement.
Toutes ces qualités se trouveront rare-
ment réunies : c'est le terrain qui se rap-
prochera le plus de ce type qui devra tenter
le choix de l'amateur.
boisé,
$. IT. Æmplacement de l'habitation.
La plupartdes considérations, qui doivent
servir de guide dans l'acquisition, d’un ter-
rain, ont une corrélation intime avec le
choix d'un emplacement pour l'habitation,
Nous ne ferons donc, dans cette étude, que
les compléter en descendant du point de
vue général au point de vue particulier et, à
part quelques aperçus nouveaux, les règles
que nous allons tâcher d’esquisser ne se-
ront qu'une déduction des principes que
nous avons exposés dans le paragraphe pré-
cédent.
Nous continuerons à présenter nos idées
sous la forme didactique, forme aride qui
se prête peu à l'éclat du style, mais quia
l'avantage de dégager les préceptes de tout
élément étranger et de les mettre en pleine
lumière.
Pourquoi appelle-ft-on nos écoles des
classes? Probablement parce que tout en-
seignement s'y fait par classification mé-
thodique. Notre but, en écrivant ces quel-
ques lignes sur l'architecture des Jardins,
n'est pas decharmer lelecteur, mais de l’ins-
sur les décisions d'un acquéreur. Des routes truire.
Er RAIN es
MONITEUR
.
52 LE
Notes sur l'emplacement de
l'habitation.
Sualubrilé. — L'habitation ne devra ja-
mais être placée sur un point bas ni dans le
voisinage immédiat de l’eau, surtout de
l'eau stagnante. En se conformant à ces
prescriptions, onévitera les brouillards, l'hu-
midité et les miasmes paludéens.
Orientation. — Par l'orientation d'une
maison nous n’entendons parler que de la
position de la facade principale par rapport
aux points cardinaux. Chaque construction
isolée peut en effet être considérée comme
le centre d’une Rose des vents. Elle sera
donc tour à tourinfluencée par des courants
contraires sur chacun deses côtés el recevra,
suivant les différentes heures du jour, les
rayons solaires, plus cu moins directement
sur chacune de ses faces.
Cependant l'orientation de la facade prin-
cipale a une grande importance; car c’esl
de ce côté de l'habitation que seront placées
les principales pièces, etc'est vers ces pièces
que convergeront les vues qui correspondent
à des espaces ouverts dans le jardin d’agré-
ment.
. Les autres ‘côlés sont moins intéressants
et on peut y sacrifier l'agrément des vues
aux abris.
En France, l'orientation la plus favorable
pour la façade d’une habitation est le Sud
ou le Sud-est.
La distribution intérieure sera réglée sui-
vant les besoins et les convenances person-
nelles. Disons cependant qu’une chambre à
coucher ouverte à l'Est recevra la première
visite dusoleilet seratrèsagréable. De même
une salle à manger exposée à l'Ouest et abri-
tée par des massifs compacts, permettra de
jouir sans inconvénient des derniers rayons
du jour tamisés à travers le feuillage et des
riches colorations du couchant.
Vues. — Ce que nous avons dit des vues
à propos du terrain, peut s’appliquer à plus
forte raison à l'habitation. C’est de cet ob:
jectif que doivent partir les rayons visuels
vers les points les plus intéressants de la
propriété du paysage environnant, Il im-
porte donc d'établir sa construction dans la
situation la plus favorable à la satisfaction
des yeux. Si la propriété est très étendue
m7, Ë 2 » 4 PTS Cape ri ba a : PEUT ER ik
A Ni T'AON EQUA tes 24
D'HORTICULTURE
_de l’étudier, et de lui trouver des attraits
el accidentée, il serait téméraire de penser!
pouvoir concentrer tout le paysage à portée
des vues de l'habitation. D'ailleurs ce serait
une faute. Une beauté qui nous montrerait
à la fois tous ses charmes nous fatigueraitdl|
bientôt. Il faut qu'elle nous laisse le loisir
secrets. LÉO
Tout ce qui est connu lasse au bout d’un
certain temps. Relisez tous les soirs la page
la plus sublime qui ait jamais été écrite, el
qui, la première fois qu’elle s’est révélée à
vous, vous a secoué d’un long frisson ; au
bout de huit jours, vous ladédaignerez pour
quelques lignes de littérature frelatée. Une
science n’a d'intérêt pour celui qui l'étudie
que tant qu’elle lui offre des problèmes à
éclaircir ; il est inutile de s'imposer des re
cherches quand on a touché les limites du
savoir. 4
De même, une propriété dont l'œil em |
brasserait tous les détails du même point
n’engagerait plus le visiteur à la parcourir
Ilest bon de laisser à la promenade le
plaisir des découvertes et de l’imprévu. Ce-
pendant, il faut que l’habitation ait dans son:
cadre, des horizons assez étendus et des ob=
jets assez variés pour que, lorsque pour une»
cause ou pour une autre, onest confiné au.
logis, les yeux trouvent à l’extérieur une ré-
création agréable.
(A suivre.)
à
E. Deny et C. MARCEL,
Architectes paysagistes.M
EE 110
PETITE POSTE
No 1618. M. de T. à V. — Le moment d'employer.
le sulfate de fer est près d'arriver : aussitôt Jen
dégel et vos labours du printemps faits, vous”
n'aurez qu’à répandre à la main, au pied des ar-
bres, sur le rayon vuccupé par les racines, le sul-.
fate et, petit à petit, sous l'influence des pluies”
printanitres, il se dissoudra, descendra en terre et
sera assimilé au fur et à mesure par les radicelles."
On peut aussi arroser les plantes à la dose des
60 à 100 grammes pour ua arrosoir de 10 litres.
Nous pouvons vous en faire adresser la quantité,
que vous désirez. ; C1
No 5582. M. J. P. à St-Q.—La fleur d'orchidée que
vous nous avez envoyée est le Trichopilia tortilise
>
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MONITEUR
PERCÉE ECEUELTEURE
SOMMAIRE
CHROMOLITHOGRAPHIE : ENCEPHALARTOS HORRIDUS,
Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Les Orchidées'à la Société nationale d’Horticulture de France.
Les octrois à la Société des Agriculteurs
de 1895. Un nouveau titre. Lucien Chauré. —
de France
Les Orchidées :
des Deux-Mondes et les Orchidées. L’'Orchid album. Of{o Ballif. —
Les qualités d'une pomme. Expositions
Les nouveaux Catasetum. La Heure
Les Cycadées, Otto Ballif. — Les
plantes de serre (suite). Jag.— Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes mises au com-
merce, en1895. Jean Katy. — Une bonne vieille plante : é
riculture : La Poire : Beurré Bretonneau. Alphonse Dachy. — Architecture des Jardins (suite). Æ.
Polral. — Arbo-
Deny et
Le Physianthus albens. C.
C. Marcel. — Connaissances utiles, Baroscope, Æ.Poiret. — Bibliographie. — Les Catalogues reçus.
Gravures NotRes : Macrozamia spiralis.— Dioon edule. Encephalartos villosus.— Ipomæa purpurea flore
pleno. Linaria Cymbalaria flore pleno. — Pentstemon Gordoni splendens, — Types d'emplacements de
constructions.
Au Ministère de l'Agriculture. —
Nous apprenons, de source certaine, que la
question de reporter le Concours général
agricole à la première quinzaine d’avril est en
discussion, etque, par suite du projet de démo-
lition du Palais de l'Industrie, dont le besoin
ne se faisait pas sentir, ce Concours se tien -
drait quelques années dans la galerie des
machines au Champ de Mars.
Le Concours régional agricole qui devait
avoir lieu à Vienne (Isère) du 22 au 30 juin
est reporté au 24 août — 1° septembre.
ESS
Les Orchidées à la Société natio-
nale d’horticulture de France. —
C'est le 28 février qu'a eu lieu le premier
concours trimestriel de 1895, réservé spécia-
lement aux Orchidées. A en juger par le
nombre considérable des apports, on aurait
puse croire un moment à une des expositions
générales de printemps. La majeure partie
des Orchidées fleurissant à celte saison
étaient largement-représentées ; de superbes
variétés de Cultleya Trianæ dont les labelles
étaientrichement colorés ; de remarquables
albinos tels que des ZLycaste Skinneri alba,
Cœlogyne cristata alba, le Selenipedium Schre-
10 mars 1895.
deræ
splendens, le Cypripedium hybridum
conco-Larwre, de charmantes variétés du nou-
veau Cypripedium Charlesworthi, l'Odon-
loglossum Ediwardi avec ses quantités de fleu-
rons violet foncé, de superbes O4. Alerandræ
du type Patcho et des hybrides nalurels,
ainsi que de nombreux métis de Cypripèdes
de récentes obtentions, ont été les Orchidées
les plus admirées de cet important con-
cours,
(EE
Les octrois à la Société des agri-
culteurs de France. — La Société des
agriculteurs de France a adopté le vœu
suivant :
1° Que les droits d'octroi sur les produits
agricoles, notamment sur les boissons hy-
giéniques et sur les viandes, soient réduits
le plus largement et dans le plus bref délai
possible, à Paris, comme dans les autres
villes, en vue de rétablir l'égalité devant
l'octroi entre l'agriculture et les autres
branches de la production nationale;
2° Qu'en conséquence, les taxes ainsi ré-
duites ou supprimées soient remplacées, s'il
y a lieu, par l’un des moyens indiqués : soit
par la Commission du Sénat, soit par la
Commission du budget de Ja Chambre des
députés, ou par des taxes nouvelles, ou sur
taxes établies sur les produits non agricoles
actuellement admis en franchise et sur des
objets destinés à la consommation de luxe;
3° Que, conformément à ses vœux de 1883.
les maxima inscrits au tarif général de 1870
D4 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
aient désormais un caractère obligatoire-
ment limitatif à Paris, comme dans les au-
tres villes ;
4° Que les dépendances rurales détachées
de l’agglemération principale ne puissent
jamais être englobées dans le périmètre de
l'octroi.
a >
Les qualités d’une pomme. — Si la
peau de pomme risque d’engendrer des ma-
ladies de gorge, voici lopinion d’un autre
médecin au sujet de la pulpe.
La pomme, plus que tout autre fruit, con-
tenant du phosphore, on devrait tous les
soirs, avant de se coucher, en manger une
crue ; cela faciliterait les fonctions du foie et
des reins; les acides en excès dans l'estomac
étant absorbés, la digestion s’opérera bien,
et on obtiendra un sommeil calme et répa-
rateur.
Par son acidité, elle est, comme le citron,
un désinfectant de la bouche, et calme la
soif chez les altérés, les malades et les ivro-
gnes.
GE
Expositions de 1895. — Lyon, La
Société d’horticulture pratique du Rhône
organise du 46 au 24 novembre 1895, unelrès
importante exposition de chrysanthèmes,
roses, œillets, bouvardias, cyclamens et
primevères; 50 concours sont instilués avec
plus de 150 médailles. L'exposition est
ouverte aux horticulteurs, aux amateurs et
aux jardiniers de France et de l'étranger.
Les demandes devront être adressées avant
le 25 octobre à M. Chabanne, sécrétaire géné:
ral de la société, au Palais des Arts à Lyon.
Haarlem (Molande) du 22 au 26 mars. La
Société générale de Bulbiculture, de Haarlem,
organise pour le 22 mars, sous le patronage
de la Reine des Pays-Bas, une exposition très
importante de plantes bulbeuses fleuries,
entre tous les cultivateurs du pays; 132 con-
cours sontouvertsdont, 20 pourles jacinthes,
22 pour les tulipes, 12 pour les narcisses, etc.
Cette exposition, qui promet des merveilles
sera tenue à Haarlem dans la grande salle
des fêtes du cercle Vereeniging et fournira
une belle occasion aux amateurs de ce genre
—————
———————_—_—————————————————_——————————_—_—___—————— —
de plantes d'admirer des cultures spéciales
comme on n’en fait... qu'en Hollande.
KT
Un nouveau titre. — Nous relevons
dans le compte rendu d’une exposition le
nom d’un juré avec le titre : horhiculteur
honoraire (sic).
Qui diable peut bien conférer l’honorariat
à un horticulteur ?
Lucien CHAURÉ.
1 D
SA
LES ORCHIDÉES
Les nouveaux Catasetum. — Grâce aux
récentes explorations de l’Amérique tropi-
cale ainsi qu'aux recherches persévérantes
des collecteurs de l’Æorticulture interna-
honale, le genre Cataselum vient de s’enri-
chir d’un grand nombre de superbes es-
pèces ou variétés, qui ont révélé aux Orchi-
dophiles un genre peu apprécié jusqu'ici.
Nous sommes certains qu’une fois connus et
introduits en quantités en Europe, ils
deviendront des Orchidées à la mode et que
les personnes qui s'intéressent à ces plantes
leur prodigueront toutes leurs faveurs.
Les sixième et septième livraisons du dix-
ième volume de la Zindenia sont exclusive-
mentconsacrées à ces nouveautéset publient
lesbuit chromolithographies des Catasetum
Lindeni: C. Luciani; C. splendens album ; C.
splendens atropurpureum ; C. splendens Aliciæ ;
C'. mirabile'; ©. Bungerothi aurantiacum et C.
imperiale, les plus beaux représentants de
ce genre, dont la richesse des coloris et
l'étendueinfinie des merveilleuses variations
de leurs fleurs, font actuellement tant de
bruit dans le monde scientifique et orchi-
dophile.
La Revue des Deux Mondes et les Orchidées.
— Les Orchidées deviennent de plus en plus
les plantes à la mode ; aussi la Æevue des
Deux Mondes vVient-elle de leur consa-
crer une page dans son numéro du 45 jan
vier 189%.
Nous savons gré, à l’auteur de cet article
détaillé, de chercher à répandre le goût de
RE 7 De EN EE
ee
RSR PE NP LE
_ cette culture parmi les innombrables lec-
… teurs de cette Revue universelle ; mais nous
4 regreltons qu'avantde traitercettequestion,
De ilu’ait pas puisé certains renseignements
‘4 près des spécialistes de la nouvelle école. —
1 L'auteur développe le sujetavec toutle talent
1 d'un bon écrivain, mais il a été induit en er-
l
LA
Ê reur, sur divers points, en matière orchido-
Dphile.
…_ En relatant par exemple les propriétés des
— Orchidées et en voulant vanter le mirifique
Ælixir d'amour fait avec la farine extraite,
dans l’Archipelmalais, de la graine du Grami-
. matophyllum speciosum, il présente cette espèce
comme une pelile Orchidée, alors que c'est
. celle qui atteintles plus grandes dimensions ;
j » ses pseudo- -bulbes garnis de feuilles, qui ont
À quelque ressemblance avec de gigantesques
- roseaux, atteignent 3 à 4 mètres de hauteur
“ et leurs énormes inflorescences dépassent
Ê souvent une longueur de { m. 50 à 2 mètres.
Sur le chapitre de leur valeur. M. Ed.
Plauchut semble aussi s'être égaré sur des
ai . comptes rendus fantaisistes de journaux po-
pritque qui ont souvent annoncé des résul-
. tats de vente aux enchères publiques les-
# Mauels n'ont jamais été atteints. C'est ainsi
[4 qu'il parle de 40,000 francs pour un (ypri-
… podium Lawrenceanum, var. Hyeanum, alors
Ë que le chiffre maximum payé pour le raris-
_sime Cypripedium Slonei, var. platytænium, a
i _ été de 8,200 francs ; puis le fameux Vanda
x Sanderian: de l’ancienne collection Morgan à
New-York, vendu 9,500 francs, qui, en réalité
» fut adjugé 4,500 francs, ce qui est déjà un
. beau denier pour une plante.
… Mais où l’auteur n’est plus renseigné du
u. tout, ou tout au moins ce qui tendrait à faire
- croire que son article auraitété oublié depuis
“ des années au fond de quelque carton, c’est
lorsqu'il recommande la visite des serres
… d'Orchidées à Paris chez MM. Luddemann
Thibaut et Rivière. Ces élablissements, dis-
- parus depuis longtemps, ont joui jadis, il est
. vrai, d'une grande renommée; mais, à cette
. époque la culturetoute primitive de ces plan-
» tes différait complètement de celle d'aujour-
. d’hui. Il serait facile de citerles serres de quel-
L ques-uns de nos principaux orchidophiles de
la région parisienne, où les personnes dési-
M reuses de s'initier dans cet art pourraient
he.
4
:
"+,
*
un
ue © LE MONITEUR D'HORTICULTURE 59
A
trouver tous les renseignements désirables.
Nous devons néanmoinsremercierl'auteur
de cette étude, très agréable et très intéres-
sante à lire, et désirons même qu'il y re-
vienne muni d'indications plus nouvelles et
plus exactes qu’il trouvera facilement auprès
des spécialistes en matière orchidophile.
L'Orchid Album. — La sixième livrai-
son du onzième volume de celte iconogra-
phie a publié les planches des Orchidées
suivantes :
Cælogyne cristata,une plante très répandue
au nord des Indes anglaises. et une des Or-
chidées les plus populaires, dont les char-
mantes grappes de fleurs blanches ornent
avec profusion nos serres tempérées pendant
une partie des mois d'hiver ; le ?Aajus gran-
difolius, espèce terrestre du sud de la Chine
et dont l'introduction en Europe, remonte
déjà au siècle dernier; ses inflorescences
érigées, dépassant souvent un mètre de hau-
teur, supportent de nombreux, grands et
beaux fleurons aux divisions brunes, avec
un labelle rose violacé ; les Pleione maculatu
et lagenaria, joliespetites Orchidées à feuilles
caduques et connues sous le nom de Crocus
des Indes, à cause de leur port et de leur
végétation qui a quelque analogie avec ces
plantes bulbeuses, puis le Sophronitis gran-
diflora, ravissante m:niature des montagnes
des Orgues (Brésil) dont les fleurs rouge
écarlate produisent un charmant effet dé-
coratif dans les serres froides.
OrrTo BALLIr.
Rv
LES CYCADÉES
Cette famille, qui tient à la fois de celles
des Palmiers et des Filicinées, par son port
et sa végétation, et de celles des Conifères
par son mode de fructification, a été clas-
sée par les botanistes dans une division
spéciale, les Gymnospermes, qui, outre les
Cycadées, renferme la grande famille des
Conifères et les Gnétacées.
Ce sont des plantes remarquables à la fois
par leur aspect bizarre et par leur port
majestueux; elles sont propres à la déco-
»6 LE MONITEUR D’HORTICULTURE \
ration des serres tempérées et des serres
froides, des jardins d'hiver, des apparte-
ments, ainsi que des parcs et jardins pen-
dant la belle saison.
En Belgique, en Allemagne surtout, ainsi
que dans tous les autres pays du Nord, on
en cultive des quantités considérables, non
seulement comme plantes de décoration,
mais pour utiliser leurs frondes (feuilles).
Dans ces pays, on remplace souvent les fins
bouquets mortuaires par une fronde de
Cycadée, à la base de laquelle on fixe, sui-
vant la saison, une Rose ou un Camellia blanc
TS €
Elles prospèrent bien en serre froide ou en
serre tempérée, mais à la condition de les
placer chaque printemps pendant quelques
semaines dans une serre un peu plus chaude,
afin de faciliter leur pousse annuelle. Les
Zamia, par contre, préfèrent être cultivés
toute l’année en serre chaude.
La majeure partie des espèces de Cycas
sont originaires de l'Asie orientale. Aux
Indes, on extrail de leurs troncs une subs-
tance moelléuse, ayant assez d’analogie
avec le sagou, dont les Indiens sont très
friands. En Chine, au contraire, les Cycas
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Nr re ji
WWE
que
ENCEPHALARTOS VILLOSUS (Haage et Schmidt).
avec un nœud de soie ou de satin blanc (1).
Ce sont spécialement les frondes de Cycas
circinalis, media, revoluta et de Zamia qui sont
le plus employées pour cet usage.
Toutes les Cycadées proviennent de con-
trées où la température ne descend jamais
au-dessous du point de congélation de l’eau.
(4) Un fait qui nous prouve la préférence donnée
dans quelques pays aux frondes de Cycadées pour
les décorations funéraires était la grande couronne
offerte par l'empereur d'Autriche aux récentes funé-
railles du Tsar Alexandre IN à Saint-Pétersbourg.
C'était un ovale de deux mètres et demi de hauteur
confectionné sur un fond d’une centaine de frondes
de Cycas revoluta sur lesquelles on avait fixé des
fleurs d'Orchidées et d'Anthurium.
‘ grains une espèce d’Arrow-root (agutiquepa),
sont des arbres sacrés ; les premiers exem-
plaires qui ont été importés en Europe
furent des Cycas revoluta, que des voyageurs
européens dérobèrent pendant la nuit dans
un cimetière,chinois ; après avoir eu maintes
difficultés à surmonter, ils purent embar-
quer leurs troncs et prendre le large avant
la découverte de leur larcin, qui leur aurait
sûrement coûté la vie. Les Japonais utilisent
beaucoup ce Cycas pour l’ornementation de
leurs jardins.
Le Dion où Dioon edule, genre monotypique
e-t originaire de l'Amérique centrale; les
Mexicains le cultivent pour extraire de ses
US RS a LR
sat
RDA
US D Re
,
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4
r
:
LE MONITEUR D’HORTICULTURE d7
qui est inférieur en qualité à celui que l'on
RAGIT
DIOON EDULE (Haage et Schmidt)
obtient des rhizomes du Maranta arundi-
nacea |
Les Æncephalartos sont tous originaires du
sud de l'Afrique, principalement de l'ile de
Madagascar, de Nalal et du cap de Bonne-
Espérance ; les Zamia de l'Amérique centrale
et du sud; les Macrozamix de la Nouvelle-
Hollande; les Bowenia et les Catakidozamia
de Queensland en Australie, etc.
Quant à leur culture, elle est des plus
faciles ; peu de plantes en effet exigent moins
de soins pour bien prospérer. Elles se plai-
sent dans tous les sols et présentent le grand
avantage d’être des plantes d'appartement
qui se maintiennent très longtemps en bon
état.
Leur multiplication se fait généralement
au moyen de troncs ou de fragments de
trones dont quelques établissements horti-
coles importent chaque année des quantités
d'exemplaires. Dès leur arrivée en Europe,
on place ces troncs en serre chaude, en ayant
soin de leur donner de la chaleur de fond,
et au bout de quelques mois de ce traitement,
ils développent de nouvelles frondes, après
quoi, on les passe en serre tempérée ou
froide pour aoûter leur feuillage. Le Cyras
Neo-Caledoniea est fréquemment multiplié
de graines importées de Nouméa et forme en
deux ou trois ans de jolies plantes, qui sont
- très recherchées des fleuristes pour les gar-
nitures d'appartement.
. Le nombre des Cycadées, cultivées de nos
jours dans les principaux établissements
horticoles et dans les jardins botaniques,
Toutes nombreuses
e
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PENTSTEMON GORDONI SPLENDENS
tiges florales de 70 à 75 centimètres,
vertes de grandes fleurs bleu foncé.
cou-
Jean KATY.
SR
UNE BONNE VIEILLE PLANTÉ
—
LE PHYSIANTHUS ALBENS
Quel est le nombre des bonnes vieilles
plantes oubliées? On n’en sait rien, il est
même incalculable si nous pouvons l'avouer.
Tous nos confrères le disent, le redisent
sans cesse, sans pouvoir améliorer cet état
de choses. Nous croyons nous-même que les
plantes suivent un peu le cours de la mode!
De la mode tant qu'on voudra pour les
nouveautés; mais, en arrière d'elles, ne
croyez-vous pas, chers lecteurs, que, dans
tout le tas de ces vieilles plantes, il n'en existe
pas quelques-unes qui méritent tout autant
la culture, si ce n'est même plus, que les
nouvelles nées.
Les plantes les plus oubliées ou plutôt les
plus démodées sont, encore et sans contredit,
les plantes grimpantes, Rien qu'à ce mot de
60 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
po t-on)
plantes grimpantes, il nous semble que
nous voyons sourire le savant directeur du
Jardin alpin de Genève, M. Correvon, lui qui
préconise tant leur culture.
Nous venons donc aujourd’hui nous asso-
cier à lui pour vous recommander et vulga-
riser ces végétaux.
On ne peut invoquer le défaut ou plutôt
le manque de place pour leur culture. Nous
sommes certain d'avance qu'on a toujours
à sa disposition un pignon de maison, un
mur de soubassement, un mur de soutène-
ment, un mur de serre, une tonnelle, une
ruine, un tronc d'arbre, etc.; ou, faute de
cela des tuteurs artistiques, des tuteurs spi-
raux, etc., et, pour peu qu'on y mette de la
bonne volonté, on trouvera toujours de la
place pour caser une de ces lianes.
Qu’y a-t-il de plus joli qu'un mur garni
d’une belle verdure et de magnifiques fleurs
odoriférantes pendant toute l’année? C'est-à
beaucoup près plus attrayant que la vue
monotone du crépi, de la pierre ou des bri-
ques rouges qu'on ne peut regarder par l'in-
solation sans avoir mal aux yeux.
Parmitoutesces belles vieilles lianes, dont
la décoration estivale et automnale est
remarquable, il en est une qui est bien
oubliée de la grande majorité de nos lec-
teurs: c’est le PnysrANTHUS ALBENS (art.
ou l’Arauja albens (G. Don) c’est pourquoi,
nous allons essayer d'attirer leur attention
sur ses mérites et de remettre à jour celte
Asclépiadée, qui est à tort considérée par
certains auteurs comme une plante de serre
tempérée ou de serre froide,
Dans le midi, le centre et l’ouest de la
France, elle est entièrement de plein air.
Sous le climat de Paris, lorsqu'elle est
plantée à bonne exposition elle résiste sans
difficulté aux hivers moyens.
Le Physianthus albens est originaire des
parties septentrionales du Brésil, IL est
volubile lactescent et remarquable tant par
son port gracieux, son feuillage persistant, co-
riace,opposé peuunsagitté, d'un vert glauque
à la page inférieure, que par ses fleurs à co-
rolle blanche légèrement lavée de rose, A ces
fleurs, très odoriférantes, disposées en
cymes dichotomes succèdent de jolis
fruils ayant assez d'analogie, comme forme,
à de très grosses prunes d'un vert glauque.
Ceci dit, abordons sa culture telle qu’on la
pratique sous le climat parisien et qui est
des plus simple.
Sa multiplication a lieu par semis et par
boutures faites à froid ou à chaud.
Le semis à lieu au commencement de mars
sur couche tiède tout comme on le fait pour
nos plantes annuelles de massif. Il est
repiqué sur une autre couche en attendant
sa mise en place qui ne se fait pas attendre
puisqu'elle à lieu fin avril, commencement
de mai au plus tard,
Le Physianthus réclame une terre légère,
fraiche et siliceuse ; le terreau de feuilles
est son amendement favori, etil accepte
aussi très volontiers tous les engrais chimi-
ques quels qu'ils soient; soumis à ce régime
il acquiert un très grand développement et
peut recouvrir pendant un seul été plusieurs
mètres carrés s'ilest palissé et dirigé avec
précaution.
Il peut être considéré comme plante an-
nuelle ou comme plante vivace.
Dans le premier cas il n’y a qu’à ressemer
tous les ans.
Dans le second cas, il fant le couvrir ou le
relever aux approches de l’hiver et le ren-
trer en serre froide ou dans un local quel-
conque très sain comme 6n le fait pour les
Fachsias ; il reprend sa place au printemps.
Pour faciliter le travail du rempotage et de
Ja rentrée ilest rabattu à environ 50 ou 80
centimètres du sol, ce qui n’entrave en rien
sa végétation tuture. Il repart ou plutôt il
développe très bien, et en très grand nombre,
des bourgeons qui, une fois remis à demeure
en pleine terre, croissent avec une rapidité et
une vigueur sans pareilles.
Les boutures doivent être faites avec de
jeunesrameaux qui, soumis à chaud, dévelop-
penttrèsrapidementleursracinesadventives,
A froid (1), il faut prendre du bois plus aôuté
l'émission des racines est bièn plus longue.
Quoique cultivé en plein air, il a toujours
sa place, (sous le climat nord de la France)
(1) Bouturage presque délaissé et remplacé par
celui fait à chaud. Nous le mentionnons ici pour
ceux qui n'ont pas à leur disposition le matériel
nécessaire pour le faire à chaud.
ne nd *
LE MONITEUR D’'HORTICULTURE 61
rm
en serre froide chez les collectionneurs el
les amateurs de belles plantes (2,
Pour terminer, nous dirons à nos lecteurs
que nous avons voulu tout simplement, en
publiant cet article, essayer de faire sortir de
l'oubli une bonne et belle vieille plante grim-
pante et engager les amateurs, les horticul-
teurs et jardiniers, de faire une plus grande
culture à l'air libre (3) sans la moindre hési-
tation.
4
ARBORICULTURE
C. PoTRaT.
LA POIRE : BEURRÉ BRETONNEAU
_ La Poire: «Beurre Bretonneau» est un fruit
médiocre, et néanmoins c’est une variété
qui mérite la culture.
Aprèsune première réflexion, on peutlrou-
ver étrange qu'on recommande la culture
d’un mauvais fruit, alors que les bons sont
si nombreux, si nombreux qu'on n'a, pour
ainsi dire, que l'embarras du choix.
Ce raisonnement est sensé, mais ji] n’en esl
pas moins yrai qu'il ne peut être absolu, et
quelquefois, c'est le cas ici, la culture d’un
arbre donnant des fruits de qualité inférieure
offre des avantages au cultivateur.
Les jardiniers marchands, c’est-à-dire
tous ceux qui cultivent des arbresen vue d'en
vendre les produits sur les marchés, ceux-là
seuls, ont intérêt à planter le « Beurré Bre-
tonneau ». La récolte sera presque toujours
plus lucrative que celle de la plupart de nos
bonnes variétés d'automne.
A l'automne, les fruits abondent partout,
etces fruits quin'ontqu'une très courte durée
ne peuvent s'expédier au loin; aussi ils’'en-
suit une dépréciation forcée.
Le « Beurré Brelonneau » est d'une bonne
conservation, il arrive à maturité en plein
(2) Si toute fois on veut voir la malurité com-
plète de ses fruits.
. (3) Aux routiniers sceptiques nous leur attestons
toute réussite s’ils se conforment aux principes ci-
dessus décrits.
hiver, alors que déjà les poires deviennent
rares, et il peut voyager sans dommage, sa
chair étant bien ferme; toutes ces qualités
lui assurent une vente facile et rémunéra-
trice,
La plus-value d’une récolte de « Beurré
Bretonneau » comparée à la récolte d’une va-
riélé d’automne est de plus des deux tiers.
Le « Beurré Brelonneau » est un arbre ex-
cessivement vigoureux à port élancé, pyra-
midal, Son bois est robuste, à écorce d’on
roux brun foncé, Les yeux sont moyens,
sans console, assez rapprochés les uns des
autres. Les feuilles, ovales, bien vertes, sont
très abondantes. Les boutons à fruits nais-
sent sur des dards courts, très rarement sur
des brindilles. Les fleurs sont ordinaires,
groupées en beaux bouquets. Les fruits
nouent facilement et ils sont souvent réunis
par deux, trois, quatre ou plus; leur gros-
seur est moyenne et ils ont la forme classi-
que des poires. La peau assez coriace est
d’abord d'un vert foncé, puis prend une teinte
jaunâtre à la maturité. La chair, cassante,
possède une eau assez abondante d’un goût
un tantinet agréable. En un mot, c'est un
fruit mangeable.
La fertilité est grande et constante.
La maturité commence en décembre et se
continue en janvier et en février.
Cette variété a une vitalité extrême, c’est
un arbre vorace dont les puissantes racines
plongent ou tracent suivant la nature du
sol. Dans les Lerrains sableux ou calcaires à
l'excès où ses congénères se chlorosent, lui,
au contraire, conserve une bonne végétation
que dénote un feuillage absolument vert. S'il
est greffé sur cognassier et que la greffe
soit très rapprochée de la terre, il ne tarde
pas à s'affranchir en développant de vigou-
reuses racines,
Le fruit du « Beurrêé Bretonneau » est-il
bon à cuire, à faire des compotes ou des
poires tapées ?
A la rigueur,oui peut-être, mais c'est tout
au plus, Car sa chair est si peu fine et si peu
succulente. Du reste, répétons que c’est un
fruit simplement mangeable, qui ne mérite
certainement pas le qualificatif de « Beurré ».
Alphonse Dacuy,
Diplômé de l'Ecole d'Arboriculture de Tournay.
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PU
MONITEUR D'HORTICULTURE
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
Accès. — Il ne faut pas, sous prétexte
d’avoir un terrain salubre et des horizons
étendus choisir, pour y placer son habi-
tation, des pentes abruptes presque inac-
cessibles. Il est bon aussi de compter avec
Jes nécessités et les commodités de la vie.
Pour ne pas se créer d’ennuis journaliers, il
est important que l’allée conduisant à l’ha-
SALES
SSSIEES
ANA
FIG.
bitation n'ait pas une rampe supérieure à
Om.05 par mètre, et l'emplacement des cons-
tructions devra être choisi en conséquence.
Voisinage. — Ne voulant pas répéter ce
que nous avons dit ausujet du terrain, nous
GS à
AN QT .
À
s'éviter des frais ou dans un but de discorde,
ne vienne demander la mitoyenneté du
mur limitrophe pour y adosser une maison
de rapport, une usine ou quelqu'autre cons-
truction génante.
Ces deux considérations ont une grande
importance pour les propriétés urbaines ou
suburbaines.
Déductions. — En résumé l'habitation de-
vra être placée toutes les fois qu’il sera pos-'
sible de le faire, sur une petite éminence à
pente douce du côté du Sud ou du Sud-Est.
En terrain plat, pour augmenter la vue.
et la salubrité, il sera bon d’élever les fon-
N
©
dations à une certaine hauteur au-dessus du
sol naturel, (fig. 5) et de remblayer autour
de la construction avec les terres provenant
des fouilles.
Lorsque le terrain forme une pente régu-
FIG. 6.
nous bornerons aux deux recommandations
suivantes:
Ne pas fixer son habitation trop près des
routes passagères qui engendrent la pous-
sière et le bruit.
Ne pas construire sur la limite de sa pro-
priété quand le terrain adjacent appartient
à un particulier de peur que celui-ci pour
lière, il faut établir une plate-forme pour as-
seoir la maison.
Si l'inclinaison le permet, comme dans la
figure 6, on remblaiera conformément au
profil, en laissantau terre-plein une largeur
suffisante pour tourner les voitures.
Quand la pente est trop accentuée, il est
nécessaire, pour éviter les éboulements, de
a)
( re We
jf
LAS ol STE
Ne LE MONITEUR
D HORTICULTURE
63
soutenir les terres par des rochers ou un
mur, qui, surmonté d’une rampe à balustre,
deviendra lui-même un ornement (fig. 4).
Cettedispositionasouventuninconvénient
S
pi a
1,7%
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D _ r
LL
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NN
Si maintenant nous examinons leur desti-
nation et les buts divers vers lesquels ils
tendent, nous les parlagerons
sections :
en trois
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_
EE 9 ù rs nr: à
K ne
NT Ke
NN
NS
FIG, 1.
si le terrain est abrupt: les premiers plans
ne sont visibles qu’en venant s'appuyersurla
rampe, on peut dans ce cas remplacer la
balustrade par une grille légère laissant
_ passer la vue.
La figure 8,
représente une disposi-
KR
N
FIG.
lion que nous avons employée avec succès.
_ L'habitation est placée sur une pente as-
sez accentuée pour que, sur la largeur, la dé-
clivité varie de la hauteur d’un étage; avec un
arrangement nécessitant peu de terrasse-
ment, on estarrivé à un résultatsatisfaisant ;
le-rez-de-chaussée est au niveau du terre-
plein supérieur tandis que les caves s'ou-
_vrentsurunealléesituée à la partieinférieure.
$ III. — Différentes sortes de jardins.
Nous avons vu que, suivant le style dans
. lequel ils sont créés, les jardins se divisent
- en deux grandes classes : les Jardins régu-
hiers et les jardins paysayers.
Les Jardins de lure,
Les Jardins d'agrément,
Les Jardins d'utilité.
Les Jardins de luxe, par leur étendue, par
l'ampleur des scènes entrant dans leur com-
position, par la richesse ei la variété de
leurs ornements, sont l'accompagnement
habituel des palais et des demeures seigneu-
riales.
Nous rangerons dans cette catégorie les
jardins princiers créés avant l'avènement du
style paysager et que Boitard désigne sous
lenomde « Jardins de Palais ». Le plan de
Vaux-le-Vicomte que nous] avons publié
(fig. 4) en donne un exemple.
Au Jardin de Palais conçu dans le style
régulier, correspond dans le genre paysager
ce que nous appelons: Parc.
Le Parcest un vaste terrain clos, au moins
dans la partie avoisinant les constructions,
où l’art a voilé les défauts de la nature et a
64 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
mis en relief ses principales beautés, afin de
faire rendre au fpaysage sa plus grande
somme de charmes.
Les caractères distinctifs sont : l'étendue
_de son ensemble et les vastes proportions de
ses parties.
On distinguele Pare privé et le Parc public.
Le Parc privé ne reçoit que de rares visi-
teurs, il est créé pour l’agrément de son
propriélaire, et son agrément est subordonné
à ces considérations; tandis que le Parc
public quiest en quelque sorteun domaine na-
tional et est aménagé en vue de satisfaire
aux goûts multiples des foules et à leur
circulation. De là, des différences assez sen-
sibles dans la facon de traiter ces deux
sortes de parcs que nous étudierons plus
loin ainsi que leurs variétés.
Les Jardins d'agrément sont aux jardins
de luxe ce que la villa est au palais ou au
château.
Ils forment une tribu nombreuse dont
nous étudierons les différents types en détail
en traitant de leur composition ; nous
nous contenterons, pour le moment, d'en
passer une revue succincte.
En première ligne vient le jardin que
nous nommerons /ardin de villa. Ge jardin
est appelé par quelques auteurs /ardin paysa-
ger; mais cette désignation nous semble
mauvaise, car elle s'applique déjà à toute la
classe des jardins concus dans le genre irré-
gulier. Le Pare a autant de droit que le
jardin de villa à être nommé /ardin paysager.
Le Jardin de villa est un diminutif du parc
et ne s’en distingue guère que par son
étendue plus restreinte et par une décora-
tion plus soignée.
Quelles sont exactement les limites qui
séparent le Jardin de vllu, du Parc? Cest une
question fort complexe et qu'il ne faudrait
pas juger dans les Alpes comme à Paris.
Par exemple, dans un pays où les grandes
propriétés sont multipliées, dans les contrées
où le paysage est vaste et grandiose, un
jardin, fut-il de 10 hectares, ne sera guère
qu'un Jardin de villa; tandis que, dans une
cité populeuse, un enclos privé de 3 à 4 hec-
tares pourra parfaitement prendre le nom
de Parc.
Le Square est au Jardin de villa ce que le
Parc public est au Parc privé.
Le Parterre, qui entre pour une grande
part dans l’ornementation des jardins régu-
liers et dont on distingue de nombreuses
sortes, est un jardin principalement destiné
à la culture des fleurs et de quelques ar-
bustes de choix. Le plus souvent, c'est un
jardin dans un jardin, et ilne forme habi-
tuellement qu'un épisode dans une grande
composition; il recoit alors les noms de
Jardin fleuriste et de Jardin réservé. Gepen-
dant, il arrive, surtout dans iïes villes où
l'espace est mesuré, que lui seul fait tout
les frais de la décoration extérieure de
l'habitation ; il conserve alors son nom de
Parterre.
E. DEny et C. MARCEL,
Achitectes paysagistes.
DSe
Ca
CONNAISSANCE UTILES
Baromètre ou Sturm glass.
Dans notre numéro du 10 janvier, nous
avons donné le moyen de confectionner un
(A suivre.)
baromètre très ingénieux au moyen de la …
formule suivante : Camphre, 2 parties ; sal-
pêtre ; 1 partie, sel ammoniac, 1 partie : le
tout dissous dans l'alcool à peu près pur et pré-
cipité graduellement avec de l’eau distillée.
Voici une deuxième formule plus sensible :
Alcool à 80°. . . . . 80 grammes.
Salpelre sure. (ù —
Sel ammoniac. . . . 6 —
Camphre:te quite 6 —
200 —
Du reste, ce baromètre existe dans le
commerce sous le nom de Baroscope.
Em. Porrer.
Eau distillée.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages reçus. — La 34° livraison
du Zrctionnaire pratique d'horticulture et de
Jardinage, par .G. Nicholson, vient de pa-
raître. (La livraison, 1 fr. 50. 0. Doin, édi- .
teur, et au bureau du journal.)
Rapport fait par M. P. Transon, à la
Chambre de Commerce d'Orléans sur le
transport des arbres par chemin de fer.
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Le, D, 5 dé GR MR ts ns RE os
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LE MONITEUR
PRE EI CELL EURE
SOMMAIRE
Cunonique: Au Miaistère de l'Agriculture : Distinctious honorifiques. Liste, au 15 mars, des départements,
arrondissements, cantons, communes dans lesquels est autorisée l'introduction des plants dé vigne pro-
venant des arrondissements phylloxérés.
La grande médaille d'or Cuillé. Les cerfs
Les tarifs des chemins de fer. — Destruction des rongeurs. Distribution
à Compiègue.
de greffes de pommwiers à
cidre. Expositions de 1895. Lucien Chauré. — Travaux du mois d'avril. Jean-Ernes! Chauré. — Les
Orchidées : La fructification des Orchidées; Vanda teres. Oflo Ballif. — Les Glaïeuls. À. Gravereau. —
Le Muguet de mai. A. Millet. — Architecture des Jardins (suite). £. Deny et C. Marcel. — Correspondance.
Chartes Baltet. — Bibliographie. — Petite Poste — Les Cataloynes reçus.
GRAVURES NOIRES :
Gladiolus communis, G. Colville:, G. Cardinalis, G. psittacinus G ramesus. G. Ganda-
vensis variés. — Muguet de Mai — Parc de Neufwoutiers (Seine-et-Marne). — Maison de plaisance de
M. le baron de Huldenberg à Weidliogsau près Vieune.
Au Ministère de l'Agriculture. —
Distinctions honorifiques. — Par arrêté du
16 mars et à l’occasion du Concours général
agricole, ont été nommés chevaliers du Mé-
rile agricole: MM. /.C. Tissot, commission-
naire en fleurs à Paris ; 4. Rigault, cultiva-
teur à Groslay ; de Maupassant (Charles),
viliculteur au Cellier (Loire-Inférieure).
Liste au 15 mars des départements, arrondisse-
ments, cantons, communes dans lesquels est
- æutorisée l'introduction des plants de vignes
provenant des arrondissements phyllorérés.
(Exécution des lois des 15 juillet 1878,
2 août 1879et 3 août 1891.)
Départements des : Hautes-Alpes, Ardèche,
Ariège, Aude, Aveyron, Bouches-du-Rhône,
Charente, Charente-Inférieure, Cher, Côte-
d'Or, Dordogne, Doubs, Drôme, Eure-et-
Loir, Gard, Haute-Garonne, Gers, Gironde,
Hérault, Indre, Indre-et-Loire, Isère, Loi.e,
Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Pyrénées-
Orientales, Rhône, Haute-Saône, Saône-el-
Lo re, Savoie, Deux-Sèvres, Tarn, Tarn-et-
Garonne, Var, Vaucluse, Vienne, Yonne,
(entiers).
25 mars 1995.
AIN. — Arr® de Bourg, Belley, Nantua et
Trévoux (entiers).
Arr‘ de Gex:c"* de Gex, comm® de Lélex,
c®® de Collonges : comm‘ de Chézerv, Con-
fort, Lancrans, Léaz et Vanchy.
ALLIER. — Arr‘ de Montluçon (entier).
ALPES (BASSEs-).— Arr de Digne, Forcal-
quier et Sisteron (entiers).
ALPES-MARITIMES. — Arr! de Grasse len-
lier.)
Arr de Nice : c” de Nice, Contes, l’'Es-
carène et Levens (entiers).
AUBE. — Arr‘ de Bar-sur-Seine lentier!.
Arr’ de Troyes : c*" d'Ervy, comm‘* d’Au-
yon, de Montigny et de Villeneuve-au-Che-
min, c®* de Bouilly, comm: de Souligny.
Arr! de Nogent-sur-Seine : c" de Nogent-
sur-Seine, comm‘ de Plessis-Gatebled.
CORRÉZE.— Arr de Tulle et de Brive ‘en-
tiers). |
CoRsE. — Arr d'Ajaccio, de Bastia et de
Corte (entiers).
JURA. — Arr de Lons le-Saunier, Dôle
et Poligny (entiers), x
LorR-Et-CnEer. — Arrt de Blois : c‘ de
Blois (est) et de Blois (ouest) entiers: c' de
Bracieux, moins les comm" de Bracieux,
Fontsine-en-Sologne et Neuvy; c* de Con-
tres, moins les comm** d'Oisly et Sassay,
c'®* d'Herbault, de Marchenoir et de Mer
entiers; c‘"de Montrichard, moins la comm"
de Faverolles; ct d'Ouzouer-le- Marché,
moins lacomm: de Ja Colombe ; c‘” deSaint-
Aignan, moins les comm” de Châtillon,
Noyers, Pouillé et Thézée.
Arr de Romorantin : ce” de Romorantin,
k ” . :
À Le RUE T2 .
EURE 27 UNE" NME
GG LE MONITEUR D’HORTICULTURE
moins les comm! de Romorantin, Veilleins,
Vernou et Villeherviers; c'" de Lamotle-
Beuvron, moins la comm® de Chaon; c”* de
Mennetou-sur-Cher, moins les comm de la
Gbapelle-Mont-Martin et de Villefranche ;
ct de Neung-sur-Beuvron, moins les comm®
de Neung, Dhuizon, Montrieux et Thoury;
cts deSalbriset de Selles-sur-Cher (entiers).
Arr! de Vendôme (entier).
LorRE-INFÉRIEURE. — Arr* d’Ancenis (en-
lier).
Arr! de Nantes : c°" de Carquefou, comm
de Mauve et de Thouaré; c'" du Loroux-
Bottereau, comm‘ de Barbechat, du Loroux-
Bottereau, de la Chapelle-Basse-Mer et de la
‘Boissière; c'" de Vallet, comm‘ de Mouzil-
lon.
Lorrer.— Arr d'Orléans et de Pithiviers
entiers.
Arr! de Montargis : c'"" de Montargis, Belle
garde, Chatillon-sur-Loing, Courtenay, Fer-
rières et Lorris (entiers); c'"deChâteaure-
nard, sauf les comm‘ de Melleroy et de
Triguères.
Arr! deGien :c'* de Briare, comm° d'Ous-
son.
(A suivre.)
(CN TEA
La grande médaille d'or Caïllé. —
La Société de géographie commerciale vient
_ de décerner à M. Paul Bourde la grande mé-
daille d'or offerte par M. Caillé.
M. Bourde, qui dirige avec tant de dis-
tinetion l’agriculture de la Régence de Tunis,
a fait un remarquable et savant travail sur
l’agriculture et les moyens de la développer
dans notre belle colonie ; ce travail a eu le:
honveurs d'une lecture à l’Académie des
sciences.
)
Les cerfs à Compiègne. — Un fait
. qui dénote à quel point les cerfs de la forêt
de Compiègne ont eu à souffrir de la rigueur
de cet hiver.
Cinq de cesanimaux, poussés par la faim,
ont pénétré, une nuit de février, à Choisy-
au Bac, dans la propriété de Mme Léo De-
libes, la veuve du compositeur bien connu,
Ils se sont ensuite dirigés vers la serre,
alors magnifiquement garnie, puis, après
avoir brisé les vitres qui leur faisaient obs-
tacle, ils se sont mis à dévorer une grande
partie des plantes vertes que celle-ci conte-
nait :
39
Les tarifs des chemins de fer. —
M. Dutrie, horticulteur à Stenwerck (Nord),
nous demande d'insérer la réclamation sui-
vante, qui intéresse tous les horticulteurs :
«Les départements du Var et des Alpes-
Maritimes produisent seuls diverses sortes
de Palmiers, qui nous sont indispensables
pour ajouter à nos cultures.
«Les Palmiers étant des arbres, cet article
est transporté sous le nom d’arbustes.
«Il existe dansles larifs de la Compagnie
P. L. M. un tarif spécial n° 23, destiné à ré-
gler le transport des arbustes qui dit, au pa-
ragraphe 5.
« De Paris-Bercy à Menton, par wagon
« complet de 10,000 kilos ou payant pour
« ce poids : prix total 400 francs.»
Par une interprétalion intéressée de ce
tarif, la Compagnie P.L. M. m'enrefuse l’ap-
plication pour les arbustes partant de Nice
et Cannes (Alpes-Maritimes) et de Hyères-
les-Palmiers (Var). Je ne puis admettre que
la Compagnie P. L. M. soit er droit de refu-
ser l'application de ce tarif par la raison que
le Centre ni Paris n’expédient pas ou peu
d’arbustes vers le littoral de la Méditerranée,
landis que ce sont précisément les départe-
ments cités qui en produisent et en expé-
dient. La gare de Hyères (Var), en particu-
lier, expédie chaque année un nombre
important de wagons complets de Palmiers
et autres arbustes vers Paris et le Nord; il
est donc à supposer que ce tarif n’a pas élé
établi pour favoriser les envois du Midi vers
Paris-Bercy.
« Cette augmentation des prix de transport
constitue une entrave aux affaires. En con-
séquence, je demande que le paragraphe 5
du tarif spécial P. V. n° 23 soit modifié
comme suit : « De Paris-Bercy à Menton, et
«vice-versa en comprenant toutes stations
«intermédiaires de Menton à Toulon, em-
« branchement de là Pauline aux Salins
« d’Hyères compris. »
dc PE in ve D
PT ET €
&
Ain À ia htm J
TS PRET ED ES MS TE]
Destruction des rongeurs. — Le La-
boratoire de Parasitologie de la Bourse de
Commerce de Paris s'est livré, dans le cou-
rant de l’année dernière et au commence-
ment de cette année, à des essais de des-
truction des rongeurs: souris, mulots,
campagnols, rats, au moyen d’un virus dont
la propriété est de propager, parmi ces ani-
_ maux, les germes d’une maladie spéciale et
toujours mortelle.
Il résulte des constations faites au cours
de ces essais, qu'à de rares exceptions près,
attribuées à une manière défectueuse de
procéder, le virus a donné les résultats at-
tendus. Par conséquent, l’horticulteur, l’a
_griculteur, l'industriel, qui ont à souffrir des
dégâts souvent considérables dus à la pré-
sence dans leurs champs, greniers, maga-
sins, d’une ou plusieurs espèces de ces ron-
_ geurs, disposeront maintenant d’un moyen,
aussi sûr que prompt, de mettre fin à ces
dégâts.
Au contraire de certaines substances jus-
qu'ici employées à détruire les rongeurs, et
qui contiennent des poisons très actifs, le
virus est complètement inoffensif pour
l’homme, ainsi que pour les animaux do-
…_ mestiques, le gibier, les oiseaux, etc., etc.
La Société de la Bourse de Commerce de
Paris (Palais de la Bourse, rue du Louvre)
se tient à la disposition de toute personne
qui désirerait avoir sur celle question des
renseignements plus complets.
KT
Distribution de greffes de pom-
miers à cidre. — La Société d’horticul-
_ ture de la Seine-Inférieure distribuera gra-
tuitement, à partir du 15 mars, des greffes
des meilleures variélés dé fruits à cidre.
S’adresser au président, 40, rue Saint-Lo,
à Rouen. Le transport est aux frais du des-
tinataire.
23e
Expositions de 1895. — /jon. — Du
13 au 17 novembre. Exposition générale de
Chrysanthèmes.
Paris, —L'Exposition internationale d'hor-
ticulture se tiendra, du 22 au 28 mai, au
Jardin des Tuileries.
LUCIEN CHAURÉ.
abat Ctrl dé id Lie à CE de Gé.
LE MONITEUR D HORTICULTURE 67
TRAVAUX DU MOIS D'AVRIL
JARDIN FRUITIER
On terminera la taille des arbres fruitiers,
on finira aussi de tailler la vigne. On sèmera
les amandes, les noyaux et les pépins
d'arbres fruitiers, qu’on aura mis stratifier
pendant l'hiver pour les faire germer,
On taillera les Pêchers, long, pour atten-
dre la taille en vert, qui ne devra être faite
que lorsque les fruits seront parfaitement
noués.
JARDIN POTAGER
On fera de nouveaux plants d'Artichauts,
on œilletonnera et on aura soin de ne pas
trop enterrer les œilletons, cela nuirait au
produit ; on les plantera en godets que l’on
meltra sous châssis ou sous cloche jusqu'à
ce qu'ils aient formé de nouvelles racines,
on aura ainsi une bonne récolle dès la pre-
mière année.
On coupera, dès qu'ils seront défleuris,
l'extrémité des premiers Pois et des pre-
mières Fèves cullivés sous châssis, cela
avancera la maturité. à
Sion n’a pas de panneaux ou de cloches,
on peut, en ce mois, tout semer en pleine
terre. On sèmera, à la fin du mois, des Car-
dons, en faisant une poquette avec une poi-
gnée de Lerreau au tond, ce qui aidera Ja
graine à lever, ou bien on les sèmera au
commencement du mois, sous châssis ou
sous cloche. On sèmera, à bonne exposition,
les Céleris-Raves, le C. géant de Prague, le
C. gros lisse de Paris, ie C.à côtes à couper,
le C. plein blanc doré à feuilles jaunes d'or,
celui-ci est blanc jusqu'aux feuilles exté-
rieures, ce qui rend le buttage presque inu-
lle}, le Céleri cultivé pour la graine dont on
fait une excellente liqueur, le C. plein blanc
frisé. On sèmera aussi les Chenilles pour
surprises ainsi que les Hérissons pour sa-
lades.
On sèmera, sous chàässis : les Melons de
diverses variétés, le M. Boule d'or, le M.
d'Antibes blanc d'hiver, le M. Victoire de
Bristol (brodé), le M. cantaloup de Bel-
garde, le M. cantaloup Prescott, le meilleur
pour la culture forcée, etc. (1).
(1) Voir pour la culture : Les Melons pour tous,
par Bonnor-Petit. 1 broch. franco : 0 fr. 75. Au bu-
reau du journal -
|
68 LE’ MONITEUR D'HORTICULTURE ©
<
On peut encore semer les légumes dési-
gnés dans le Moniteur d'Horticullure du 25 fé-
vrier.
On plantera les dernières Pommes de
terre.
On sèmera sur couche, pour repiquer en
pleine terre, les Chicurées ; si on prend de la
graine de deux ou trois ans, elles ne monte-
ront pas. On paillera tous les Fraisiers, et,
pour succéder à ceux que l'on a chauffés, on
mettra des panneaux sur quelques planches
pour en avoir sans interruption.
JARDIN D'AGRÉMENT
On mettra en végétation les Cannas en Îles
divisant avant de les placer sous châssis, on
mettra les Dahlias sur les tablettes de la
serre afin de les avancer, on les parlagera
quand ils seront un peu poussés, par ce pro-
cédé, on les avancera d’un mois.
On plantera les Glaïeuls, moitié fin du
mois, l’autre moitié une quinzaine après
afin que les fleurs se succèdent.
On évitera de bêcher autour des Rosiers
dans la crainte de couper les racines, ce qui
nuirait à la végétation ; cette opération ne
doit être faite qu'à l'automne ou pendant
l'hiver: si on veut planter dans les massifs
de Rosiers, des Pétunias, des Verveines et
des autres fleurs, on aura soin de faire ce
travail avec la plus grande précaution afin
de ne pas toucheraux racines des Rosiers.
On paillera toutes les plantations de l’an-
née si on veut obtenir une belle végétation.
On refera toutes les bordures,
Buis, Germandrée (Petit chêne), etc.
On sèmera, sous chässis ou sons cloche :
les Cyclamens, les Capucines de Lobb, les
Bégonias, les Haricots d'Espagne, les Tum-
bergias, les Verveines, etc.
Onsèmera, en pleine terre : Amarante crête
de coq, Célosies, Amarantoïde, Ancolies, le
Lobelia cardinalis qui est vivace et le L. Znyé-
nieur Claveland, les Godetias, le Houblon du
Japon et le panaché pour tonnelles, Gilia
tricolore, Gaillarde, Crepis, Clarkia, Ciné-
raires, Capucines variées, Calcéolaires, Co-
quelicots, Pavots, Chrysanthème à carène,
Calendrinia, Brize, Argémone à grandes
fleurs, Bartonia, Agrostis, Aconit, Balsa-
mines, Anthémis, Pétunias, Phlox, Reines-
Thym,
Marguerites, Réséda, Roses trémières, OEil-
lets et Roses de l'Inde, OEillets de poste
ainsi que les autres plantes mentionnées
dans le dernier numéro.
PLANTES BULBEUSES. — On plantera les
Renoncules, les Amaryllis, le Lis Saint-Jac-
ques, les Anémones, le Boussingaultia, les
Hémérocalles, les Tigridia, la Capucine tubé-
reuse, etc. On plantera en pots, dans la terre:
de bruyère, les Achimenes (Akiménès), les,
Gloxinias, qu’on placera dans une serre
tempérée, si on n’a pas de serre chaude, ou
encore sous des châssis ayant une tempéra- .
ture de 20 à 25 degrés, un jour diffus est in-
dispensable aux Gloxinias, on évitera sur-
tout que les gouttes d'eau des vitrestombent
sur les feuilles, car elles occasionneraient
leur perte.
SERRES,
ORANGERIE, CONSERVATOIRE
Le moment est venu de iaisser grand ou-
vert, nuit et jour, l'Orangerie et le Conser-
vatoire afin que les plantes puissent dureir
suffisamment pour supporter le grand air
lors de la sortie générale qui aura lieu vers
le 1% mai dans la région de Paris et vers le
15 mai dans l'Est et le Nord.
On blanchira les carreaux des serres et
des châssis avec de la boule de blanc.
Jean-Ernest CHAUrRé.
La fructification des Orchidées.
— La fécondation des fleurs, au point de vue :
de l’hybridation, est aujourd'hui une des
grandes préoccupations de beaucoup d'Or-
chidophiles et plusieurs de nos correspon-
dantsnous ontdemandé, à diverses reprises,
si la fructification d'une Orchidée affaiblis-
sait la plante; à ce sujet, nous pouvons leur
répondre que cette question à déjà été bien
controversée. Selon les uns la plante est très
affaiblie et meurt quelquefois, même avant
d’avoir müri sa graine, tandis que, d'après
ENT PU L'URSS
ee. *
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 69
— 0,
d'autres praticiens, elle ne s'en ressent
nullement.
Nouscroyons cependant pouvoir affirmer,
que, lorsqu'une Orchidée est bien établie et
en bonne santé, la fructitication ne lui porte
aucun préjudice, bien au contraire, ce phé-
nomène élant une phase naturelle de la vie
d'une plante. Nous avons observé, à ce pro-
pos chez M. A.Bleuà Paris, certains résultats
qu’il avait obtenus par la fécondation en vue
de sesremarquables hybridations.Cet habile
semeur avait fécondéun piedde PAalienopsis
wiolacea ayant trois bonnes feuilles ; pendant
la maturité de la capsule, cette plante dé-
veloppa deux autres feuilles qui avaient aû
moins dix à douze centimètres de longueur
de plus que celles développées avant la fé-
condation. Un autre exemple était celui
d’un Oattleya aurea, portant une énorme
gousse ; lors de la pousse, au lieu de ne dé-
velopper qu'un pseudo-bulbe, ilen produisit
deux, dont l’un était beaucoup plus vigou-
reux que celui qui portait la capsule de
graines. | LE
Silafructification avaitaffaibli ces plantes,
elles n'auraient certes pas développé, dans
chacun de ces cas mentionnés, des pousses
plus vigoüreuses que celles formées anté-
rieurement à la fécondation.
Nous croyons donc pouvoir conclure de
ces exèmples que, lorsque la fécondation
est opérée sur une Orchidé: bien établie et
en parfaite santé, celle.ci à la force de pro-
duire des semences, sans qu'elle se trouve
affaiblie par ce surcroit de production.
.
Vanda teres. — Les serres du fleuriste
du Domaine de Ferrières en Brie, propriété
de M. le baron Alphonse de Rothschild, ren-
ferment une superbe collection d'Orchidées,
qui est spécialement renommée par sor gi-
gantesque spécimen de Renanthera (Vanda)
Lowi. De toutes ces serres, admirablement
entretenues, une des plus remarquables est
celle qui renferme quelques centaines de
Vanda teres.
Cette Orchidée indienne, considérée géné-
ralement comme étant une espèce difficile à
‘aire fleurir, y est cultivée au point de vue
de la fleurcoupée ; les beaux résultats qu'ob-
tient M. Bergman, l'habile directeur de ces
jardins princiers, sont vraimentsurprenants.
, e
t
f
L
:
eue
ie.
, MPENA
M
ét !
À Ferrières, ces Fanda teres sont livrés à
la pleine terre sur une bâche de sphagnum,
et leurs tiges vigoureuses courent le long du
vitrage d'une serre chaude et très humide,
où ces plantes sont soumises toute la jour-
née à l’action directe des rayons solaires ;
c'est tout le secret pour les faire fleurir avec
profusion. Leurs admirables inflorescences
aux grands fleurons d’un rose violacé, qui
s’'épanouissent d’avrilenjuillet, servent alors
pour la confection des bouquets d’apparte-
ment el sont employées pour faire de magni-
fiques garnitures, dont la grâce et l'élégance
diffèrent tout à fait avec l'effet que produi-
sent les autres fleurs d'Orchidées, utilisées
ailleurs dans ce but.
l'est aussi d'usage que, lorsqu'un des mem
bres de la familledes Rothschild veut offrir,
pendant l’époque de sa floraison, un bouquet
de grand choix à une princesse ou à une des
reines de la finance, que ce dernier soit com-
posé en partie de fleurs de Fanda teres. Onra-
conte également que les premières fleurs de
celte superbe Orchidée, qui furent obtenues,
il ÿ à plus d’un demi-sièele, dans les serres
de Syon House, après son introduction en
Angleterre, furent gracieusement offertes
par le duc de Northumberland à S. M. la
Reine Victoria.
OTro Ba:iLiF.
LES GLAIEULS
Le genre Gladiolus, de la famille des fri-
GLAIEUL COMMUN (1)
dées est assez riche en espèces, on le classe
en deux catégories :
RE CS A PAU en EE ne
(1) Gravures de la maison Vilmorin.….
PN Te TUNIS ENS
LUN a D ÉENTMRS
10°" LE MONITEUR D'HORTICULTURE
1° Les Glaïeuls botaniques. G.cardinalis, originaire du Cap’'à fleur rouge,
2° Les Glaïeuls cultivée. le G psittacinus ou Perroquet, de Port Natal
Dans les premiers on trouve : le Glaïeul | à fleur rouge, le G. #oribundus ou blandus à :
communis ou des moissons à fleur violette | fleur blanche,etle G.ramosus à fleur rose,dont
et blanche; le G. Bizantinus où de Constan- | l'épi présente des ramifications.
Les Glaïeuls ontdonné, paries croisements
et la voie du semis, naissance à d’innom-
brables variétés fort recherchées. Le plus
remarquable des (Glaïeuls cultivés est le
G. G'andavensis, trouvé dans les jardins du
GLAIEUL DE COLVILLE
tinople à fleur violette et rouge et le G. Col-
villei aux coloris blanc et violet saumoné.
duc d'Aremberg, jardins si Justement re-
nommés en Europe parleurs richesses vé-
TA PE
GLAIEUL CARDINAL
Disons de suite, ‘que pour cette catégorie
aux espèces rustiques, cn plante les bulbes
: GLAIEUL PERROQUET GLAIEULS DE GAND VARIÉS
. = …
à l’automne, en les abritant contre les | gétaies, et mis au commerce en 1844 par ja
froids. maison Van Houtte de Gand.
Dans les seconds, nous troïvons : Île Sa parenté est contestée ; les uns disent
L CHAN ITEUR LE
LE MONITEUR D HORTICULTURE, PARIS !
PARIS.
GLAIEULS HYBRIDES. DE GANDAVENSIS.
1 BÉATRIX 4. GRAND ROUGE.
D NRAYON D'OR. 5. ENCHANTERESSE
6. TAMERLAN.
3. SCEPTRE DE FLORE.
he PVR
que c’est un croisement entre le G. cardinalis
et le psittacinus, les autres, une variété du
» psiltacinus, mais plus élégante.
Les Glaïeuls Gandavensis ont hérité la
Dasence et la forme d'inflorescence du
Arablus psittacinus où Natalensis, et le colo-
ris du G. cardinalis, mais plus brillant et
ons varié.
A peu près à cette époque, M. Courant,
“alors maire de Poissy, qui s'occupait déjà
éhybridation, obtint en 1845, deux variélés
_méritantes, issues du croisement entre les
G. psiltacinus, blandus et cardinalis. 11 céda
ses deux gains à MM. Thibaut et Keteleer
- de Sceaux, qui les mirent au commerce en
4846, sous le nom de Courantii fulgens et
Courantii carnius.
- Aussitôt leur apparition, ces deux variétés
_ furent hybridées avec les Gandavensis et
donnèrent de véritables résultats. A celle
époque, la Sociélé centrale d’horticulture
déléguait à Poissy MM. Thibault, Andry, le
docteur Boisduval, l'abbé Berlèze, etc...
| pour constaler le succès obtenu dans ce nou-
veau genre, c’est-à-dire la naissance des
G. GANDAVENSIS HYBRIDES.
* M. Souchet, alors jardinier en chef du
- château de Fontainebleau, qui travaillait à
l'amélioration des genres Spararis et Jria,
pria M. Thibaut et M. Courant de lui con-
server quelques ognons. Entre les mains de
cet habile semeur, ces variétés furent hy-
bridées et il en sortit de nouvelles très
jolies.
’ De son côté, M./Pelletier, notre prédéces-
seur, à celle époque jardinier de M. Louis
Courant, se mettait aussi à lœuvre et,
quelques années après, obtenait de magni-
fiques variétés; ses premiers gains sont :
Beauté de Poissy, Sarah Courant, Ville de
Saint-Germain, etc, d'excellentes plantes
dignes encore de figurer sur les catalogues.
Peu de temps après, il obtensit une va-
riété remarquable par sa forme, qui présente
. sur sa tige quatre rangs bien disposés avec
. des fleurs larges et bien faites, se réunissant
en forme de bouquet d’un effet magnifique,
ce qui donne à la plante un aspect ravissant
… à tous les points de vue. Les fleurons sont
d’un beaurose satiné très frais avec quelques
légèresstries carminsurle bord des pétales.
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LE, MONITEUR D'HORTICULTURE 71
Cette variété porte le nom de Ville de
Paris.
Elle à étéle point de départ d’une nouvelle
série, et elle est aujourd’hui dépassée par:
ThioMPuE DE Paris, mis au commerce cette
année, et présenté l'été dernier par M, Pel-
letier à l'une des séances de la Société 'na-
tionale d'horticulture, où a été primé.
Les grandes fleurs jaune vif mordoré, lé-
gèrement lignées de carmin, sont aussi très
bien disposées tout autour de la hampe.
D'un autre côté, cette curieuse nouveauté,
présente un caractère tout particulier de
duplicature : ce sont deux fleurons régu-
lièrement accolés qui s'ouvrent ensemble, et
offrent l'aspect d’une monstruosité; avec
cela,les étamines quitendentà se transformer
en pétales, complètent largement cette du-
plicature qui a l'avantage de prolonger en-
core la durée de la floraison, déjà si pré-
cieuse chez les Glaïeuls.
Aussi, le Glaïeul à fleur bien double, ne
tardera-t-il pas à faire son apparition !
Où est donc ce fameux Glaïeul Gandaven-
sis à fleur double? dont un amateur allemand
de Breslau, du nom de Wolzik, annonçait la
vente en 1887 ? Mort-né, probablement, car
dans nos semis nous avons trouvé plusieurs
fois des plantes ayant un caractère accentué
de duplicature ; mais, pour qu’une variété
soit admise, il Jui faut : des pétales larges,
arrondis, en un mot des fleurs grandes,
au nombre de 6 à 8 ouvertes à la fois, et se
présentant bien sur l’épi.
Les Glaïeuls Gandavensis hybrides sont de
très jolies et fortes plantes aux coloris très
riches, depuis le blanc le plus pur, le rouge
écarlate, en passant par le jaune et toutes les
teintes intermédiaires. Très rarement, ils
sont unicolores, le plus généralement lavés,
panachés ou pointillés.
Si la France est tributaire de l'étranger
pour les plantes bulbeuses, en revanche l’6-
tranger est tributaire de la France pour les
Glaïeuls. Ua fait regrettable à constater, c’est
aussi en France que ces jolies plantes sont
le moins appréciées, et, pendant que les
belles variétés passent chaque année l'O-
céan ou le Détroit, on se contente en France
des variétés anciennes ou de peu de mérite.
C'est à MM. Souchet, Pelletier, Verdier
[|
©
12: LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Paulin, etc. que l’on doit les magnifiques va-
riélés nommées que l’on possède aujour-
d'hui.
Les variétés représentées par la chromo-
lithographie, mise gracieusement à la dis-
position des abonnés du Moniteur d’Horticul-
ture, par la maison Vilmorin-Andrieux et
Cie, peuvent donner au lecteur un aperçu
des jolis coloris qui existent actuellement,
ét qui sont encore rehauseés par une culture
appropriée pour l'obtention des grandes
fleurs.
(A suivre.)
A. GRAVEREAU,
Horticulleur-grainier,
à Neauphle-le-Château (Seine-et- Oise.)
Re
LE MUGUET DE MAI
FORÇCAGE PRATIQUE ET ÉCONOMIQUE
Le C'onvallarit majalis ou plus simple-
ment le Muguet de mai,qui est très recherché
par les amateurs pendant l'hiver à cause de
son agréable odeur et de sa fraîche couleur,
est l’objet d’un très grand commerce pour les
fleuristes, et d’une culture importante pour
certains horticulteurs qui se sont fait une
spécialité du forcage de cette Liliacée.
- Notre Muguet indigènese prêtant difficile-
ment au forçage,onest obligé d’en faire venir
de la Hollande, patrie des plantes bulbeuses,
et principalement de Allemagne. Hambourg
ét Berlin sont des centres de production du
Muguet à forcer.
Pendant près de douze ans, de 1875 à 1888,
j'ai,pour la vente aux halles de Paris ché
plusieurs millions de Muguet. Je dis chauffé
intentionnellement : car tous ceux qui se sont
occupés de cette culture savent que pour la
réussir il faut obtenir une chaleur de
25 à 35° (1).
Comme mes confrères, j’ai élé tributaire
des Allemands, et je vous avouerai que ce
n’est pas sans un grand serrement de cœur
que je me voyais chaque année obligé de
délier ma bourse, et de voir pas mal de mes
francs se convertir en thalers, alors que je
. (1) Voir le Moniteur d'Horticulture des 40 décembre
1885 ot 10 mars 1887.
LA
pensais que tout cet argent pourrait res-
ter en France.
Pénétré de cette idée je voulus m'affran-
chir de cette obligation; je commencai la
culture des griffes au moven de semis pro-
venant d’une bonne r:ce que j'avais remar-
quée el le succès couronnant mes efforts,
MUGUET DE MAI
trois ans après J'étais en possession de
griffes françaises pouvant rivaliser avec les.
meilleures de l'Allemagne. En 1888 je cessai
la culture des: fleurs pour marchés, je me
consacrai exclusivement à celledes Violettes,
Pivoines, Fraisiers et Muguet.
Bien que possesseur d’une bonne race de
Muguet, nombre de mes clients répondaient
à mesoffres par un refus motivé par cette
raison : je ne puis forcer de Muguet, ne pou-
vant faire produire 25 à 30 degrés de cha-
leur.
Ceci m'amena alors à chercher un moyen
pratique de remédier à cette difficulté et j’y
suis arrivé, ainsi que j'ai pu l’établir par les
produits que j'ai exposés à Paris et ceux
que j'ai livrés à la consommation. C’est ce
moyen que Je me plais aujourd’hui à divul-
guer et je ne crains pas de le dire, en l’em-
ployant, on obtiendra notre Lis des vallées
plus beau, plus grand, que par les anciens
procédés de culture, et cela sans serre et
sans Chauffage : il suffira simplement d’un ou
de plusieurs châssis et. de fumier. Voici la
manière d'opérer :
On préparera un carré dela surface des
châssis dont on voudra disposer, avec de la
bonne terre aussi sablonneuse que possible.
LE MONITEUR
Fi On y plantera du Muguet de bonne va-
riété, environ deux à trois cents griflespour
“ espace occupé par un châssis, et ce, soit au
“printemps soit à l'automne. Vers la fin du
printemps, on donnera un peu d'eau etonen-
“trefiendra ex bon état de proprelé, voici les
soins de la première année; pour la deuxième
L nnée, un bon terreau, un peu d'eau si la
Saison est sèche, et © rest tout ; pour la troi-
s ième année, on recouvria le plant avec des
coffres et des châssis ; on creuseraensuile le
sentier de chaque côté de O m. 50 de large,
vec O0 m. 70 cent. de profondeur si on veut
forcer dès le commencement de janvier; à
0 m. 50 seulement si on attend à la fin du
même mois ; on remplira ces fossés avec des
| feuilles, ou de préférence avec du fumier, pour
4 ouvoir développer une bonne chaleur. Pen-
dant la première quinzaine les châssis seront
tenus hermétiquement clos (à l’étouffée); la
pue quinzaine on découvrira successive-
pyrnt comme pour les autres plantes, en sur-
4 veillantles réchauds pour éviter qu'ils se re-
froidissent, et au bout de 30 à 35 jours de
‘ ce traitement les premiers sujets seront bons
À àenlever. Je dis — premiers — parce que ceux
- qui se trouvent les plus rapprochés des
Chaude fleurissent plusieurs jours avant
| % äsutres.
Venu dans ces conditions, le Muguet est
. bien constitué, la feuille est die td vert,
» la fleur trés grosse et très odorante, et il
peut durer une quinzaine de jours avant
d’être employé. Pour le préparer pour la
4 ente et en orner les appartements il suf-
fittout simplement de l’arracher sans motte,
d ’en réunir en moyenne 10 ou 12 ES
dans un pot de 10 cent. de diamètre, de
les bien mouiller et de les mettre raffermir
dans l’endroit le plus chaud dont on dispose;
- faute de serre, sous les mêmes châssis qui les
ont vus naitre.
H Si on est pressé de profiter des fleurs, ou
- qu'on ne puisse attendre deux ans en SEINE
. il n’y aura qu’à planter des bulbes de
É deux ans, elles serontbonnesà forcer l'année
| suivante ; c'est en somme un procédé très
L mple, et au résumé celui de l'asperge sur
4 place.
A. Miicer,
horticulteur à Buurg-la-Reine.
D'HORTICULTURE 13
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suile)
Les Places publiques, les Avenues, les Bou-
levards classés par quelques auteurs dans la
section des jardins d'agrément, ne sont pas à
proprement parler des jardins. Cependant,
comme leur configuration et leur tracé sont
soumis aux règles qui régissent l'art des
jardins, nous nous en occuperons à un pro-
chain chapitre.
La serre, le jardin d'hiver, le jardin couvert,
parfois considérés comme jardins d’agré-
ment, nous paraissent plutôt devoir rentrer
dans la catégorie des constructions deslinées
à l'ornementation des jardins et que la plu:
part des auteurs ont appelées fabriques.
Les jardins d'utilité, suivant leur destina-
tion peuvent être classés en :
Jardin d'alimentation.
it Jardin d'enseignement.
Le jardin d'alimentation comprend le potager
spécialement destiné à la culture des lé-
gumes et :
Le verger ou fruitier consacré à la culture
des arbres fruitiers.
Le plus souvent ces deux jardins se con-
fondent et forment le potager fruitier.
Les jardins d'enseignement se divisent
en :
Jardins botaniques, destinés à faciliter
aux savants et aux amateurs l'étude des
plantes par la concentration, dans un espace
restreint, de nombreux spécimens vivants de
la Flore indigène et exotique ;
Jardins de médecine, où on cultive spéciales
ment les plantes pharmaceutiques ;
Jardins d'écoles, dont la plantation varie
suivant qu'ils s'adressent à Ja jeunesse di-
rigée vers l’agriculture, l'horliculture ou
l'industrie.
S IV. Choir du style.
Le style est l'ensemble des règles qui for-
ment la méthode suivant laquelle un jardin
est concu. À chacune des deux grandes
classes de jardins correspond une méthode
différenteet, de même que nousavons lejar-
din régulier et le jardin paysager nous avons
le style régulier et le style paysager.
De l'application de ces deux styles à une
même œuvre, est né un troisième style
TU Y
LE- MONITEUR D'HORTICULTURE
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ter à donner ;ciun exemple decha-
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connu sous le nom de s{yle composite où style
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mirte. Nous avons longuement parlé au cha-
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rat CET, PAS US -
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SENTE:
pitre 1‘ des compositionsrégulières etpaysa-
Disons maintenant quelques mots du s/yle
composite.
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ne p
, pour
ons
et nous nous borner
gères
‘1
M souvent fort importantes.
lé
LE MONITEUR D'HORTIC
ULTURE
1
Le style composite, n’a pas de caractères
| propres, son principe essentiel est que l’u-
-nion des deux éléments qui le forment se
fasse sans heurts et par des transitions heu-
“reuses. Lorsque le genre paysager, révolu-
tionna l'Art des Jardins en Europe beaucoup
» de propriétaires hésitèreni à sacrifier entiè-
rement à la mode des œuvres de valeur et
Ils conservèrent
donc intactes les parties les plus intéres-
M. santes de leurs jardins, et firent transformer
*
les autres suivant le goût du temps.
Nous
donnons en regard un exemple d'un jardin
… remanié (Fig. 9.)
Ce jardin, situé au milieu des plaines de
la Brie, entouré de grands bois et bordé d’un
côté par le village de Neufmoutiers, était à
… l'origine un jardin régulier, il forme main-
tenant un Parc composite ; plusieurs de ses
parties ont été conservées ou légèrement
modifiées pour les raccorder au tracé paysa-
_ger.
Maison depot
en Six aus zyanr ©
Dansla plupartdes cas ;esparterres furent
… respeciés et les futaies et les bosquets trans-
- formés.
EE
L'ambition de suivre le mouvement impri-
F mé par les idées nouvelles et l'admiration
… plus ou moins sincère des œuvres du passé,
TT ST, rleCBaTron? a LP
“De x GrBrelagne Dre bqu'U 4
é Éa 7 TRAIT
«cmnême Le
furent donc à l’origine, le motif déterminant
de l'emploi du style composite. Quelques
croisements heureux des deux styles pri-
mitifs attirèrent l'attention sur ce style’ hy-
bride, qui maintenant est fréquemment em-
ployé dans des compositions de toutes pièces
et jouit d’une faveur toujours croissante.
Quel est en effet le paysagiste qui ne fasse
continuellement appel à ce style? Si nous
voulions appliquer
jardins les principes de la dialectique, nous
pourrions dire qu'il n'existe presque pas de
jardins strietement paysagers, pas plus qu’il
n'existe d'architectes
gistes. En effet, dans tous les jardins paysa-
gers de quelque importance, se trouvent
quelques parties (ne seraient-ce que celles
consacrées à l'utilité), traitées suivant la
méthode régulière et qui, par leur liaison
avec l'ensemble, rattachent la composition
au style mixte. Nous ne sommes donc
vous nos collègues qui lisez ces lignes, nous
rigoureusement aux
spécialement paysa-
tous,
F
+.
og cs be S 772
(22 LIRgSa Su pres LITE 1
qui les écrivons, architectes paysagistes que
par intermittence.
Cependant, comme la logique n'est pas
toujours inflexible, et que nos études ont le
plus souvent pour objet, l'embellissement
des scènes naturelles, vous nous permettrez
76 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
LULU
de vous conserver ce titre de paysagistes |
dont vous êtes fiers, et que nous sommes
très heureux nous-mêmes de garder Paysa-
gistes ! nous le sommes tous par notre édu-
cation artistique et par goût, mais nous de-
vons aussi être éclectiques, et savoir renon-
cer à notre style préféré quand{il est en
oppositionavec les principes de l’esthétique.
Restons paysagisles, conservons, aimons et
appliquons cette méthode, que les grands
maitres de l'Ecole modernenous ont léguée;
mais souvenons-nous parfois qu’à côté de
notre doctrine, il en existe une autre ct
qu'avec des préceptes et des exemples
tout différents, des hommes illustres, qui
dans leur temps s’appelaientsimplement jur-
diniers, ont créé des œuvres dignes d'ad-
miration (fig.10).
Dire en quelles circonstances on doitchoi-
sir ur style de préférence à un autre est
une question parfois très simple. souvent
assez ardue, qui formera le complément de
cette étude. Comme la solution du problème
varie suivant la destination du jardin que
l'on à a créer, nous envisagerons la ques-
tion sous ses divers aspects en l’appliquant
successivement à tous les genres de-jardins
d’après la nomenclature que nous en avons
établie.
E. DEny et C. MARCEL,
Architectes paysagistes.
kèe
É
CORRESPONDANCE
(A suivre.)
Monsieur le Rédacteur en chef,
Vous publi:z une note sur la Poire Peurré
Bretonneau ; sous certaines conditions en
effet ce fruit fait assez bonne figure dans les
desserts de l’arrière-saison.
L'arbre est robuste au froid et réclame la
surgreffe avec le cognassier.
Mais quelle est l’origine de cette variété?
Plusieurs versions ont couru dans les ou-
vrages de Pomologie.
En voici une autre dans la Pomologie tour -
naisienne. Barthélemy Dumortier décrit et
figure la Poire Beurré Père née dans le Tour-
naisis.
Nous avons pu nous procurer celte variété
M ut ta ie 81 "AN
7 nd Er NOR
chez l’auteur lui-même, etla nouvelle venu
n'était autre que la P. Beurré Brelonneau.
Je l’ai déclaré aussitôt dans un Journal
d'Arboriculture de Belgique. j
Pas de réponse!
Si votre correspondant habite Tournai, ne M,
pourrait-il éclairer ee point obscur de la Po-"
mologie moderne ? |
Bien à vous,
Charles BALTET.
BIBLIOGRAPHIE
OuvraGes Reçus. Les Azulées par L. Duval,
(4 vol. in-12 cartonné, 120 pages avec fi-
gures, 2 francs. A. Doin,éditeuret au bureau D:
du journal.) |
LE MONDE MODERNE (3"° livraison). Revue
littéraire. Un an, 18francs ; 6 mois, 9 francs
A. Quentin, éditeur et au bureau du jour-"
nal. 1700
UNE PAGE D'HISTOIRE DE L'ENSEIGNEMENT DEN
L'HORTICULTURE EN F&ANCE. Hier. Aujourd? hui
par Chérles Baltet. Cette brochure, à la dis
position desintéressés chez l'auteur à Troyes, }:
tend à rendre à César ce qui appartient à Cé-"
sar...Baltet,à savoir; quel’idée dela création
d’une École supérieure d’horticulture à Ver-
sailles lui revient et qu’il en a pris l’initia-
tive au Congrès de la Société des Agriculteurs, Ë
de France, le 16 janvier 1872, qui, sur son.
rapport, a émis un vœu dans ce sens. {
Le 16 décembre 1873, M. Pierre Joigneaux,
député de la Côte-d’ Ur: reprenait celte pro-\
position et la faisait adopter par le Parle-
ment. 4
Dont acte. de toute justice ! |
É
1
PETITE POSTE 4
#
No 5000. M. V. E., à P. — La fleur que vous nous.
avez envoyée est un Brassia verrucosa, Orchidée du
Guatémala. $
N° 6347. Mme E. D., à C. On doit écrire
Laurier Tin et non Laurier Thym, celte plante
v’apparlenant pas à la même famille que Je thym
C'est une caprifoliacée, etle Thym une Labiée. à
A # - VA)
L 1. Ni n
LE
LÉ er ete a 4 M des NAT
MONITEUR
P'ÉLORLICULEURE
D. SOMMAIRE
à ÿ
: CHROMOLITHOGRAPHIE : DALHIAS CACTUS
à CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture :
tons, communes dans lesquels est autorisée l'introduction des
À. PROFESSEUR BALDWIN. — 2. LADY PENZANCE, — 3. MISTRESS A. PEART, — #. CHANGELLOR SWAYNE
Liste, au 15 Mars, des départements, arrondissements, can-
plauts de vignes provenant des arron-
M. dissements phylloxérés (suite et fin). Exposition fruitière de Saint-Pétersbourg. Les nids de guêpes. Les
— Cinéraires à grandes fleurs. Canna : La France. Cours d'apiculture. Rusticité du Lobelia Gerardi. Expo-
O. Ballif. — Les Dahlias Cactus.
sitions de 1895. Lucien Chauré. — Les Orchidées :
Dendrobium speciosissimum. Cattleya speciosiss ina.
Otto Ballif. — Les Glaieuls (suite). À. Gravereau. — Calendrier du
—. rosiériste. P. Ph. Petit Coq de Corbehard.— Architecture des Jardins (suite). £. Deny et C. Marcel.— Cor-
- respondance : Alphonse Dachy. — Bibliographie. — Petite Poste — Les Catalogues reçus.
Giavüres Norres : Dahlia Cactus à fleur double. Dahlia Cactus à fleur simple. — Gladiolus Lemoinei hy-
bridus. Jardin de Villa.
1
+=
… Au Ministère de l'Agriculture.
- Liste, au 15 mars, des départements, rrondisse-
ments, cantons, communes dans lesquels est
autorisée l'introduction des plants de vignes
provenant des arrondissements phylloxérés.
* (suiteet fin).
> Mauxe-gr-LoiRe. — Arr de Cholet et de
Segré (entiers.)
- Arr‘ d'Angers: c"* d'Angers (nord-ouest),
-Challonnes-sur-Loire, le Louroux-Bécon-
“nais, les Ponts-de-Cé, Saint-Georges-sur-
… Loiret Thouarcé (entiers) c‘* d'Angers (sud-
est), comm‘ d'Andard, Brain-sur-l'Authion
“et Trélazé; c‘ de Tiercé, comm de Briolay
- et de Feneu.
- Arr‘ de Baugé : c‘“" de Longué et de
Voyant entiers; c"" de Baugé, comm de
Wieil-Baugé; c‘*“de Beaufort, comm'* de
Beaufort Brion, Mazé; c‘" de Seiches,
comm de Cornillé, Fontaine-Millon et
… Beauveau ; c‘” de Durtal, comm‘ de Durtal
et d'Huillé.
” Arr! de Saumur; c'* de Saumur (sud),
Doué-la-Fontaine, Gennes, Montreuil-Bel-
“lay et Vihiers entiers ; c‘” de Saumur (nord-
est), comm® d’Allonnes; c‘* de Saumur
(nord-ouest) ; comm‘ de Saint-Martin-de-
la-Place et de Saint-Clément-les-Levées.
— MARNE (HAUTE-). — Arr' de Langres : c'"
de Prauthoy.
4 10 AvRIL 1895.
Niévre. — Arr“ de Nevers, Clamecy et
Cosne (entiers.)
Puy-DE-DoME. — Arrt de Clermont-Fer-
rand : comm de Clermont-Ferrand, c®* de
Clermont-Ferrand (nord), comm* de Noha-
nent ;c'"deClermont-Ferrand (sud), comm
d'Aubière, Pérignat-les-Sarliève et Roma-
gnat ; c‘® de Clermont-Ferrand (sud-ouest),
comm°® de Beaumont; c'® de Pont-du-Chä-
teau, comm‘ de Pont-du-Chäteau, Cournon,
Lempdes et Dallet; c* de Vertaizon, comm
de Mezel et de Chauriat; c"*" de Veyre-Mon-
ton, comm“ du Cendre, de Martre-de-Veyre,
d'Orcet et de la Roche-Blanche; c'* de Bil-
lom, comm de Billom et de Pérignat-ès-
Allier ; c‘® deSaint-Amand-Tallende, comm?
de Saiut-Amand-Tallende.
Arr de Riom : c‘* de Menat, comm‘ de
Marcillat.
Arrt d’Issoire : c‘”* d'Issoire, comm° du
Broc; c d’Ardres, comm® d’Apchat; c‘"
de Saint-Germain-Lembron, comm° de Gi-
gnat.
Arrt de Thiers: c‘” de Thiers, comm® de
Thiers.
PYRÉNÉES (BASSEs-). — Arr‘ de Pau : c“"*
de Garlin, Lembeye et Montaner {entiers.)
Pyrenées (HAUTES). — Arr‘ de Tarbes
(entier.
SARTHE. — Arr‘ de la Flèche : c“* de la
Flèche, comm® de Verron; c*" du Lude,
comm'de La Bruère, Chenu, Luché-Pringé,
Saint-Germain-d’Arcé et Savigny-sous-le-
Lude ; c* de Pontvallain, comm‘* de Man-
cigné et Requeil; c®" de Sablé, comm de
Précigné.
Arrt de Saint-Calais : c“* de Ja Chartre-
78 LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
sur-le-Loir, comm® de Marcon; c'” de Chà-
teau-du-Loir, comm‘ de Saint-Pierre-de-
Chevillé, de Dissay-sous-Courcillon et de
Luceau; c'* de Saint-Calais, comm‘ du
Bessé et de la Chapelle-Huon.
SAVOIE (HAUTE-). — Arr‘ d'Annecy entier.
Arr! de Saint-Julien, moins les comm‘
situées dans la zone franche.
SEINE-ET-MARNE. — Arr! de Fontainebleau
entier.
SEINE-ET-OISE. — Arrt de Corbeil : c'°"
d'Arpajon, comm‘ d'Egly et de Saint-
Michel-sur-Orge ; c'® de Corbeil, comm’
de Tigeryet de Fontenay-le-Vicomte; c'°" de
Longjumeau, comm® de Grigny.
Arr! d'Etampes : c'*® d’Etampes, comm‘
d'Etrechy, «ct de la Ferté-Alais, comm
d'Auvers, Boissy-le-Cuté, Bourav, Cerny,
Chamarande, Itteville, Janville-sur-Juire,
Videlle, Lardy et Mondeville; c" de Mére-
ville, comm‘ de Méreville et d’Angerville,
VENDÉE. — Arr de la Roche-sûr-Yon et
de Fontenay-le-Comte (entiers.)
Arr‘ des Sables-d'Olonne: c'° dela Mothe-
Achard, comm‘ du Girouard et Nieul-le-
Dolent; ce’ de Moutiers-les-Mauñaits et de
Talmonts (entiers.)
ViENNE. — Arr! de Poitiers, Châtellerault,
Civray et Montmorillon (entiers.)
Arr! de Loudun: c'”s de Loudun, Moncon-
tour, Mont-sur-Guesnes et des Trois-Mou-
tiers (entiers.)
Exposition fruitière de Suint-Pétersbourg. — La
Commission nommée, par le Ministère de
l'Agriculture, pour l'organisation de l'Ex-
position frutière atenu sa réunion de clô-
ture, le 23 mars.
Elle a approuvé les comptes du trésorier
M. H. Defresne, et, après avoir constaté le
succès incontestable remporté par la sec-
tion francaise, a voté des félicitations à ious
ceux quise sont dévoués à cette tàche, M.L.
Vassilière en tête.
Le gouvernement français ayant pris à sa
charge la totalité desfrais de transport, plus
une partie des frais à Saint-Pétersbourg, il
est resté à répartir par les soins dutrésorier
qui s’est acquitté de sa tâche avec le plus
grand dévoûment, une somme de près de
5.000 francs sur les fonds cautionnés parles
exposants qui... ne s'en plaindront pas!
Les nids de guêpes. — En conformité
d’une délibération prise par le Conseil gé-
néral de la Seine, la Préfecture de Police
vient de prendre un arrêté allouant une
prime de 1 franc à toute personne qui ap-
portera à la mairie de sa commune un nid
de guëpes. |
D'autre part, la station entomologique de
Paris 16,rue Claude-Bernard) ayant besoin
de nids de guêpes, pour ses travaux, donne-
ra une prime de trois francs lorsqu'on lui
apportera un nid de guêpes, aérien, c’est-à-
dire fixé à une branche d’arbre ou suspendu
dans un gfenier ou sous un hangar.
Pour recevoir cette prime, on devra pré-
senter les nids en bon état de conservation
avec un certain nombre de guêpes vi-
vantes. Les nids aériens ou souterrains
au début de leur formation, c'est-à-dire en
mars, encore de toute petite taille et ne pré-
sentant qu'une seule guëpe, la mère, qui
devra alors être vivante, seront recus contre
la même prime.
Les Cinéraires à grandes fleurs. —
Lyon, qui s’est acquis une réputation pour
la culture des Roses, des OEillets, et des
Cannas, voudrait-il accaparer aussi celle des
Cinéraires à grandes fleurs.
Un de nos correspondants, nous écrit que
MM. Rivoire et fils ont présenté à une séance
de la Société d’horticulture, un lot de Ciné-
raires de coloris admirables, et où certaines
fleurs atteignaient 9 cent. 1/2 de diamètre.
GE
Canna : La France. — M. Crozy, tou-
jours heureux dans ses gains, vient de voir
un nouveau Canna fleurir dans ses serres.
La plante se tient bien, le feuillage est vert
foncé. La fleur rappelant celle des Imanto-
phyllum, a les pétales de 8 cent. de long
sur 4 cent. de large. Coloris minium vif
veiné et reflété vermillon, s’éclaircissant sur
les bords. Za France est son nom!
39
Cours d’Apiculture. — L'ouverture
du Cours publicet gratuit d’Apiculture (cul-
ture des abeilles), professé au jardin du
Luxembourg, par MM. Sevalle et Saint-Pée,
a eu lieu le mardi 9 avril, à 9 heures du ma-
De EE pores 4
… tin. Les leçons seront continuées les mardis
{ et samedis suivants.
_ Rusticité du Lobelia Gerardi. —
ce grandes qualités du nouveau Lobelia
140 obtenu par M. Chabanne, et dont les
- amateuzs ont pu admirer les ravissantes
Mécciètée, l'an dernier, au Pare de la Tête d’or
Wa Lyon, vient s’en ajouter une nouvelle, la
1 ptet
. Laissésen pleine terre au jardin botanique
FA Lyon, ils ont passé l'hiver et supporté
E: 44 au-dessous de zéro, sans neige, nifeuilles
_ pour couverture el par un vent très vif.
… On peut donc considérer cette plante
;:5 absolument rustique.
Expositions pour 1895.— Noyent-sur-
- Seine. — Les 5 mai, 7 juillet, 4 août, 15 sep-
octobre. Expositions de tous
+
tembre et 27
les produits de la saison, ouvertes à tous les
» horticulteurs, jardiniers et amateurs.S’adres-
ser à M. Villain, secrétaire général, à Nogent-
sur-Seine.
Montpellier, du 21 au23 mai. Exposition
des fleurs de saison: S’adresser à M. Au-
- bourg, secrétaire général, 12, rue Gendar-
merie, à Montpellier.
LUCIEN CuAURÉ.
; AU j e
LES MTDÉE
ÉDendrobium speciosissimum. — La
“grande firme Æugh Low et Cie de Londres
vient de réussir à introduire dans ies cul-
ares le Dendrobium speciosissimum, magni-
fique Orchidée qui va faire sensalion parmi
les Orchidophiles. IL y a déjà quelques
“années que le D. speciosissimum avait été
“découvert par Sir Hugh Low, gouverneur
des possessions anglaises de l'Archipel
malais; cette espèce croissait dans des
; prêts de Magnolias, sur la montagne de Ki-
na Balu, dans l'ile de Bornéo, mais on n'’é-
te it pas encore parvenu à l'importer vivante
en Europe.
2 Par REC 'E de SR TE dd *
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 79
Cette Orchidée remarquable ressemble
commeportau 2. formosum, mais les pseudo-
bulbes sont complètement recouverts de
poils noirâtres; les fleurs, qui sont plus
grandes que celles du 2. formosum giganteum,
naissent par bouquet de trois à quatre ; elles
sont d’un blanc pur avec une belle macule
rouge pourpré à l'extrémité du Jabelle. Le
Dendrobium speciosissimum est une espèce de
serre chaude, qui, pour bien prospérer, de-
vra être cultivé en panier suspendu près du
vitrage et dans un mélange composé de deux
tiers de sphagnum vivant et d'un tiers de
fibres de polypode.
On nous signale également l'heureuse in-
troduction en Angleterre du Dendrobium
Hildebrandi aux grandes fleurs jaune päle et
légèrement rosées et celle du 2. Johnsomie,
dont les énormes fleurs blanches, avec leur
labelle maculé de jaune orange, auraient
beaucoup d’analogie avec celles du Zæla
anceps alba.
Cattleya speciosissima. — Cette Or-
chidée,connuesousles différents synonymes
de C. Basselti, C. Luddemaniana, C. Lowiana
et C. Mossiæ autumnalis est, une des plus
belles espèces de la section des labiata. Le
C’. speciosissima croit en abondance au Vé-
nézuéla sur des rochers humides exposés en
plein soleil et il nous est expédié souvent en
Europe parmi les importations de C. Mos-
siæ.
Cette espèce est généralement éloignée
des collections parce qu’elle n’y fleurit que
rarement, surtout lorsqu'elle estsoumise au
même traicement de culture que celui ap-
pliqué aux autres Caltleya.
Pour le faire fleurir régulièrement, il faut
lui donner le plus d’air et le plus de lumière
possible. En le transportant au printemps
dans une serre à Géraniums par exemple, puis
en le laissant au soleil, en lui donnant {de
l'air et en l'arrosant abondamment, il est
presque aussi facile d'obtenir ses fleurs que
celles du €. Mossiæ. Nous l'avons souvent
rencontré fleuri chez des personnes qui n'a-
vaient qu’une de ces simples serres en fer
et qui l'avaient reçu quelquefois d'amateurs
qui ne pouvaient le faire fleurir dans leurs
serres à Orchidées. O. BALLIF.
Laéds ZA” Al.
VRP ORNE CORRE PROTECTEUR ANT VEN NT TS TT 7 EN A
80 LE
2 BE ET CAEN TAN ONES à: VAL RASE LT
PRIE NE M TA TN
NU »
MONITEUR D’HORTICULTURE
LES DAHLIAS CACTUS
Cette nouvelle race de Dahlias a pris, de-
puis quelques années, une place importante
parmi les plantes qui contribuent jusqu’à
l’arrière-saison à l’ornementation de nos
jardins et de nos parcs. On les cultive avan-
variélé Juarezi où Étoile du Diable fit son ap-
parition, pour la comparer à ces magnifi-
ques et dernières nouveautés dont nous
publions les chromolithographies, on recon-
naitra aisément que les améliorations obte-
nues par nos divers semeurs ont été très
grandes.
DAHLIA CACTUS À FLEUR DOUBLE. Var. Robert Cannell.
(H. Cannell et fils, horticulteurs!à Swanley. (Angleterre.)
tageusement pour la formation des cor-
beilles et des grands massifs, mais plus
particulièrement comme plantes isolées sur
les pelouses où ils produisent un grand effet
décoratif. Leurs fleurs rendent également
de précieux services pour la confection des
gerbes et des bouquets, dans lesquels leurs
formes bizarres leur donnent un cachet
tout particulier.
Si nous nous reporlons à une vingtaine
d'années en arrière, époque où l’ancienne
Les fleurs des Dahlias Cactus présentent
aujourd’hui la plupart des nuances du blanc,
du jaune, du rose, du rouge, du brun et du
violet; en outre, ce ne sont pas seulement
les variétés à fleurs doubles qui sont recher-
chées, mais aussi toute une catégorie de
variétés à fleurs simples qui offrent un ca-
chet tout à fait bizarre et original.
Une des variétés nouvelles, qui a remporté
le plus de succès aux diverses expositions
de 1894, est le Dahlia Cactus, HMstress À,
E MONITEUR D'HORTICULTURE PARIS.
PL
DAHLIAS CACTUS
Il. PROFESSEUR BALDWIN - 2. LADY PENZANCE.
3. MISTRESS A PEART.- 4 CHANCELLOR SWAYNE
; LE MONITEUR D HORTICULTURE s1
"00
Peart, qui est si bien représenté sur notre
magnifique chromolithographie. D'une flo-
ribondilé étonnante, ses charmantes fleurs
Imperator, brun rougeâtre. aux pélales
pointus, curieusement disposés ;
,
K'aiserin, jaune soufre lavé de jaune plus
blanches rappellent un peu, par leur for- | foncé;
me, celles d'un Chrysanthème japonais. | Kynerith, riche vermillon, lavé jaune
Les trois autres Dahlins Cactus, qui ont | d'or;
DAHLIA CACFUS A FLEUR SIMPLE. Var, Marguerite,
H. Cannell et fils, horticulteurs à Swanley. (Angleterre.)
servi de modèle à notre aquarelle, et qui | Maurice Paillet, jaune chrome, très légè-
proviennent de la collection de M. L. Pail-
let, horticulteur à Chatenay (Seine), sont
également des plus méritants :
Professeur Baldwin, une des plus belles
variétés de ce groupe aux fleurs rouge
orange brillant;
Lady Penzance, jaune pur, extra;
Chancellor Swayne, couleur prune, velouté.
Mais, à côté de ces quatre variétés que
nous figurons, nous ne saurions passer sous
silence celles qui ont provoquél'admiration
des visiteurs à toutes les dernières exposi-
tions d'automne ; ce sont :
Apollo, carmin brillant ;
rement lavé de carmin : variété figurée dans
le Moniteur d'Horticulture au 10 avril 1893 ;
Wiss Bertha Mawley, rose cochenille, res-
semblant à un Chrysanthème Japonais:
Miss Emma Reymond, la plus charmante
et la plus gracieuse des nouveautés améri-
caines : ses mignonnes fleurs, colorées du
rose le plus tendre et d’une tenue parfaite,
ont un cachet particulier avec leurs pétales
coquettement disposés ;
Miss Irène Cannell, pétales couleur pêche,
teintés de jaune primevère à leur base : port
nain ;
Panthea, saumon rosé ;
82
LE MONITEUR D'’'HORTICULTURE
Perle de la Tête d'or, blanc pur très précoce
et très décoratif ;
Robert Cannell, rouge magenta, lavé de
violet, superbe forme de fleur;
Volcan, rouge vif, teinté de cramoisi, très
grande fleur ; ee, elc.
Les variétés à fleurs simples de ces Dah-
lius Cactus présentent une forme incurvée,
avec des pétales allongés, se retournant en
vrille à leur extrémité. Les plus remarqua-
bles, que l’on trouve maintenant dans le
commerce, sont :
Albert Paschoud, rouge cerise velouté,
forme parfaite ;
Argyle, cramoisi foncé;
Étoile blanche, blanc pur:
Gay ou Guy Mannering, blanc crème bordé
de jaune ;
Ivanhoe, rose;
Lochiel, rouge cinabre;
Maid of Bute, lilas rosé;
Marguerite, blanc pur, extrêmement flori-
fère ;
Meg Merrilies, jaune foncé;
Queen Mary, blanc avec centre jaune;
Rob Roy, pourpre violacé; ete., ele.
La culture des Dablias est des plus sim-
ple ettrop connue pour qu'il soit nécessaire
d'en parler longuement. Si l'on veut ob-
tenir des fleurs dès le commencement de
l'été, les tubercules devront être mis en
végétation de bonne heure au printemps.
Il suffira pour cela de les mettre en jauge
sur une couche tiède, ou bien de les rem-
poter dans de grands pots que l’on place
pendant quelques semaines dans une serre
tempérée; puis, avant de les livrer à la
pleine terre, il faut avoir soin de les habi-
tüer un peu à l'air. On peut aussi mettre
leurs tubercules directement en place dès la
fin d'avril, mais leur floraison ne com-
mence guère, dans ce cas, qu'à l'approche
de l’automne.
La floraison des Dahlias n’est arrêtée que
par les premières gelées d'automne, et c'est
malhetireusement à ce moment qu’ils sont
dans toute leur splerideur. Il faut avoir soin
de laisser leurs tubercules en terre après que
les gelées blanches ont détruit leurs tiges,
parce qu'ils achèvent encore de mürir et
qu'ils s’hivernent ælors plus facilement.
Avant les fortes gelées, on coupe les tiges à
environ 0 m. 20 du sol, puis on procède à
leur arrachage en choisissant pour cela une
belle Journée. On les laisse ensuite un peu
se ressuyer à l’air, on les rentre alors, dans
une cave ou un sous-sol obseur à l’abri des
gelées, des excès d'humidité ou de séche-
resse, là, ils devront passer l'hiver.
Otto BALLIF.
LES GLAIEULS
(Suile.)
Une race, jeune encore, issue de croise-
ment entre les Gandavensis et leiG. purpureo-
auralus, mis au commerce en 1873, par la
maison William Bull de Londres, donna,'dès
1875, entre les mains de M. Lemoine, l’ha-
GLADIOLUS LEMOINEI HYBRIDUS (Vilmorin)
bile semeur de Nancy, naissance à une série
appelée Glaïeuls rustiques à grandes macules.
Ce qui les fait distinguer, c’est l'existence,
dans toutes les variétés d’une macule jaune,
pourpre ou marron.
Les bulbes peuvent rester l’hiver en terre,
et résister aux hivers ordinaires en les gar-
nissant d'ane couche de paillis ou de feuilles.
Par suite de cette culture, ils émettent des
drageons latéraux ; mais plus on laissera les
ognons en terre, plus nombreux seront les
_ rameaux latéraux; ce sera au détriment
_ de la tigeet de la grandeur de la fleur. Ce
-qui revient à dire que, pour avoir de beaux
_ épis et de grandes fleurs, il faut les trans-
F. _ planter tous les ans.
n 4 . Où ils sont plus rustiques que les Ganda-
vensis, c'est sur le choix du terrain, car ils
. se plaisent dans n'importe’ quel sol, et quel-
É ques pelits ognons même fleurissent dès la
_ deuxième année, tandis qu'il faut 3, 4 an-
nées et quelquefois plus au Gandavensis.
Leur époque de floraison arrive aussi pres-
que un mois plus tôt. Aussi l'amateur de
… Glaïeuls qui désire une succession de fleurs
- jusqu'en septembre-octobre, est-il obligé
F de conserver précieusement ses Gandavensis
- hybrides.
_ Une excellente disposition adoptée par la
maison Vilmorin, est le classement des va-
É riétés en différentes séries qui renseignent
L
.
j
#
1
… l'amateur et l'acheteur sur la précocité des
variétés, ‘et par suile, on peut graduer les
époques de plantation, pour avoit une suc-
4 cession ininterrompue de fleurs, de juillet
_ à octobre.
54
| La série des NANCEIANUS, issue en 1883, du
croisement entre le G. kybridus Lemoine et
Le le Gladiolus Saundersianus a produit d’heu-
reux gains qui font pressentir encore de
_ grandes améliorations.
" CULTURE. — Il n'existe pas de jardin dans
h lequel les Glaïeuls ne puissent trouver uti-
> lement leur place : on les disperse sur les
- plates-bandes, on les réunit par touffes ou
À on en fait des corbeilles soit en les plantant
- seuls soit en les associant à d’autres plantes
» tels que la Vervsine, le Réséda, etc. : ils
. conviennent par'aitement pour garnir les
tiges dénudées des arbustes, rosiers, etc.
Les Glaïeuls vieanent à peu près dans tous
_ les terrains pourvu qu'ils ne soient ni trop
. compacts, ni trop froids, ni trop humides.
Ils préfèrent une terre plutôt sableuse, bien
. ameublie par nn défonçage à P'autonme ou
un labour profond, et fumée un an à l’a-
. vance avec du fumkr bien décomposé, du
fumier de vache autant que possible. Au
… printemps, quelques jours avant la planta-
_ tion, on donne un deixième labour.
Avant la plantation, il faut enlever l'an-
de plateau, mais il et complètement inu-
1258 nuit SNS M EST MT CE MER Ven D 3 PÉE,
LE MONITEUR D’HORTICULTURE 83
tile d'enlever les tuniques qui recouvrent la
bulbe et qui doivent la protéger.
Pour avoir une succession de fleurs, de
juillet jusqu'à octobre, on fait une première
plantation fin mars, une deuxième en avril,
et une troisième en mai, en conservant pour
celte dernière les bulbes les plus grosses.
On distance les rangs de 95 centimètres et
les bulbes de 10 centimètres entre elles, en
les enterrant de 5 à 8 centimètres selon la
nature du terrain.
Si on les réunit en corbeille, on place les
plus grandes variétés au centre, les moins
élevées ensuite, de façon que les varié-
tés naines soient à la circonférence. On as-
sortit les couleurs pour avoir un plus bel
effet, et, si on ne veut qu'une seule floraison,
on choisit les variétés qui émettent leurs
fleurs en même temps.
Pour éviter que la terre se dessèche en
été, après avoir donné un bon binage, vers
la fin de mai, on couvre le sol d’un bon
paillis de fumier court et bien consommé.
Pour obtenir des plantes vigoureuses, de
beaux épis, il est bon d’arroser copieuse-
ment afin d'éviter un arrêt dans la végéta-
tion. Pour prolonger la durée des fleurs et
les obtenir plus grandes, on peut ombrer au
moyen de toiles claires qui servent, au prin-
temps, à protéger les arbres fruitiers.
Lorsque la fleur est entièrement flétrie,
on coupe la tige, sans toucher aux feuilles
qu'il faut conserver, pour faire grossir l’o-
gnon; la tige coupée trop bas empêche
l’ognon d'arriver à sa grosseur maximum.
Certaines variétés, quoique donnant de
beaux et longs épis, produisent des ognons
petits ou moyens, tandis que d’autres en
donnent de première grosseur.
C’est en octobre, quand les feuilles com-
mencent à jaunir qu'on arrache les bulbes
qu’on laisse ressuyer à l’air, après avoir
coupé, à la serpette, la tige au ras du pla-
teau. En hiver, on les conserve en lieu sain
et non chauffé, où ils attendent la planta-
tion de l’année suivante.
(A suivre.)
A. GRAVEREAU,
Lauréat de l'École nationale d'horticutture
de Versailles.
84 LE
PSE
MONITEUR D'HORTICULTURE
LE CALENDRIER DU ROSIÉRISTE
Mois par mois, tous les travaux à faire
dans les roseraies et tous les soins à donner
aux rosiers sont décrits de main de maitre
praticien dans le CALENDRIER DU ROSIÉRISTE,
œuvre du rosomane P.-Ph. Petit-Coq de
Corbehard (proche parent de M. Philémond
Cochet).
La deuxième édition de cette indispen-
sable et intéressante publication vient de
paraître, et les amateurs qui peuvent, pour
1 fr. 15, se la procurer chez M. Cochet, à
Coubert (Seine-et-Marne), trouveront 95 pa-
ges d’utiles instructions, ainsi que pourront
en juger nos lecteurs par l'emprunt que
nous faisons du mois d'avril.
AVRIL
« À cette époque, la végétation commence
à se mettre en grande activité; il faut donc
se dépêcher de finir les travaux non termi-
nés du mois de mars, chaque jour de retard
pouvant avoir des conséquences {rès préjJu-
diciables, surtout aux plantations qu’on
doit continuer avec ardeur, sans interrup-
tion, jusqu'à leur complet achèvement.
De préférence, on terminera la mise en
place des rosiers tiges et demi-tiges et celle
des églantiers de mêmes dimensions, car
c’est surtout à eux qu’une plantation faite
en arrière-saison peut être défavorable.
Les rosiers greffés rez-terre, les francs
de pied et les églantiers nains, seront ré-
servés pour être plantés ensuite; puis, en
dernier lieu, vient le tour des Janettü, des
de la Grifferaie et des Polyantha, qui sont
peu délicats et qui réussissent bien, même
quand leur plantation a lieu en mai.
Nous renouvelons notre recommandation
d’avoir soin d'employer le pralinage, et de ne
rien planter sans, au préalable, lui avoir fait
subir cette opération. Nous renvoyons à
notre article des travaux de 7anvier et de
février les lecteurs qui auraient oublié ou
qui ne sauraient pas comment le pralinage
se fait.
C’est le moment d’attacher aux églantiers
tiges et demi-tiges, greffés à œil dormant,
l’été précédent, les petits tuteurs nécessaires
pour préserver les jeunes greffes des acci-
dents qui pourraient déterminer leur rup-
ture. Toutes ‘es baguettes sont bonnes pour
cet usage; cependant, les rosiéristes de
profession emploient, de préférence, les
églantiers morts qu'ils coupent par longueur
de 50 à 60 centimètres, et qu'ils fendent en
deux, lorsque ces bouts d’églantiers sont un
peu gros.
On attache ces tuteurs à deux endroits
après le corps des rosiers, avec de petits
osiers ou avec du jonc, dit d'Espagne, et on
serre la ligature assez fortement pour les
fixer solidement, de manière à ce qu'ils ne
puissent varier, car les greffes, une fois
attachées après eux, seraient bientôt décol-
lées, si ces tuteurs se dérangeaient de la
place où on les a mis.
Les jeunes grefles devront être pincées
aussitôt qu’elles seront assez développées
pour cela. Il est difficile d'indiquer l'endroit
au juste où la section devra être faite ; mais,
en général, il faudra pincer de façon à
laisser à la greffe une longueur qui variera
de 8 à 12 centimètres, selon la vigueur de
la variété ou de l’espèce, sur laquelle l’opé-
ration sera pratiquée. Il ne faut pas oublier
que c’est quand la greffe est à l’état herbacé
qu’on doit faire le pinçcage pour ne pas al-
térer la jeune pousse, car, si on attendait
qu'elle soit ligneuse, ce travail pourrait être
plus ou moins nuisible aux rosiers sur les-
quels il serait pratiqué. La variété YMadaume
Boll, et celles qui, comme elle, se ramifient
peu, ne forment de belles têtes qu’à la con-
dition de subir un pincement réitéré.
Si le temps n’a pas été favorable en mars
pour faire les binages, il faudra saisir avec
empressement le premier moment propice
pour donner une bonne façon aux rosiers
de toutes tailles. On devra apporter beau-
coup de précautions en faisant ce travail
dans les rosiers greffés rez-terre] l'été pré-
cédent, pour ne pas casser les jeunes greffes
qui n’auraient pu encore être attachées,
On devra aussi passer un coup de griffe
ou fourche courbe, entre les rangs des nou-
velles plantations de rosiers, d'églantiers ou
autres, afin de bien smeublir le sol qui,
nécessairement, aura été foulé dans le cours
de la plantation.
L'ébourgeonnage des églantiers tiges et
demi-tiges nouvellenent plantés devra être
PSE LUN ERTZ
MR RS, th TN Tnt RER ES
Pere en F4
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 85
fait altentivement. 11 faut casser tous les
yeux qui se montreront trop bas sur la tige,
afin de provoquer la sortie des bourgeons
au sommet de l’églantier, et ne laisser ces
bourgeons qu'au nombre de trois ou quatre,
pour recevoir la greffe plus tard.
L'ébourgeonnage sera fait rigoureuse-
ment aussi, à tous les rosiers, notamment à
ceux greffés l’élé précédent, qui ont besoin,
plus que tous les autres encore, d’être dé-
barrassés de leurs gourmands.
Les rosiers forcés ne demandent en ce
mois que d’être ombrés en temps de soleil,
mouillés plus copieusement et préservés
des pucerons et des chenilles qui les adorent
à leur manière.
De l'air devra leur être donné autant que
possible, car, à cette époque, c’est la pre.
mière condition pour faire des plantes bien
constituées.
Si onadesraisons pour pratiquer la greffe
à æil-poussant, on peut assez souvent le
faire à la fin de ce mois, ou au commence-
ment de mai, quand on a de vieux sujets
auxquels les branches de l’année précédente
auraient été conservées.
Les greffes sur racines doivent être habi-
tuées progressivement à l'air, de manière
qu'on puisse, sans inconvénient, enlever
complètement les châssis une dizæine de
jours avant leur mise en pleine terre.
À la fin d'avril, les premières greffes faites
peuvent, si le temps le permet, être trans-
plantées; il faut alors se méfier des gelées
tardives qui peuvent survenir subitement.
Nous indiquons les précautions à prendre,
pour cette mise en pleine terre des greffes
sur racines, au mois de #ai qui est l'époque
où elle a lieu généralement.
P.-Pu. Penit CoQ DE CORBEHARD.
ke
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
4° Style des jardins de Lure. — Le choix du
style convenabie à la création d’un jardin
de luxe est le plus souvent déterminé par
plusieurs considérations relatives au terrain
sur lequel on opère, aux ressources finan-
cières et surtout au caractère de l’habita-
tion.
Un terrain plat est peu favorable au style
régulier ; au contraire, un terrain en pente
douce lui sera plus propice à cause de la
facilité avec laquelle ilse prêtera à l’établis-
sement des terrasses et des plans successifs,
qui formeront le grandiose piédestal de
l'habitation.
Les ressources dont on dispose pour la.
création du jardin, et les dépenses qu'occa-
sionnera son entretien, sont des questions,
qui pour n'être pas du domaine de l’art,
n'en exercent pas moins sur lui une in-
fluence néfaste. Or la création de murs de
soutèénement, de balustrades architectu-
rales, d'escaliers monumentaux: toute cette
prodigalité scuplturaleet végétale qui carac-
térise les jardins réguliers, nécessitent des
frais, à côté desquels les déboursés, faits
pour l'établissement d’un parc d’un autresty-
le exécuté sur le même terrain, paraitraient
minimes. De plus, le jardin régulier, exige
un entretien beaucoup plus minutieux, une
décoration florale plus étendue que le jardin
paysager ; si une certaine négligence ne
messied pas à celui-ci, elle est intolérable
dans celui-là.
Les obstacles à l'emploi de l’un ou de
l’autre style que nous avons signalés jus-
qu'ici, peuvent être tournés par d’ingénieuses
combinaisons ou par l’union des deux styles;
cependant la rencontre de leur difficulté,
doit donner lieu à de sérieuses réflexions,
Mais la question importante et qui prime
toutes les autres dans le choix du style,
c’est le caractère architectural de l’habita-
tion avec lequel le jardin doit ètre en har-
monie.
À Versailles, ce chef-d'œuvre de Le Nôtre,
enlevez son palais et remplacez le par une
maison de campagne quelconque, et vous
aurez la composition la plus grotesque qui
se puisseÏimaginer, On ne peut draper un
nain dans les vêtements d’un géant. L'habit
doit être fait à la mesure et à la condition de
l'homme qui le porte, comme le jardin à la
mesure et à la physionomie de l'habitation.
Un palais, un édificemonumental, un vieux
manoir aux ailes symétriques, toutes les
constructions auxquelles leurs vastes pro-
Etel COTE PR ES DE LR ARS 2 4 NEA O9 2 0 PE
8G ! LE MONITEUR D'HORTICULTURE
EEE
portions impriment un cachet de grandeur | sidérations qui: nous ont arrêlé à propos
réclament le style régulier, au moins dans | du style des jardins de luxe sont les mêmes
les parties du jardin qui les avoisinent ; tan- | qui doivent être envisagées avant la créa-
dis que nos châteaux modernes, à silhouttes | tion d'un jardin d'agrément.
Legende
léntree par le Dllage
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JARDIN DE VILLA (Fig. 14)
pittoresques, nos maisons de campagne, Le Jardin de Villa, sera ordinairement
sans grandes prétentions architecturales, | paysager; cependant quandil est d’une cer-
s’accommoderont mieux dustyle paysager. | taine étendue et que l'habitation qu'il est
2° Style des Jardins d'agrément.— Les con- | destiné à accompagner est d’un caractère
LE MONITEUR D’'HORTICULTURE 87
imposant, il peut-être composite. Dans ce
cas, les parties voisines des constructions,
emprunterontau style régulier ses terrasses
et ses parterres, les parties plus éloignées
seront formées de scènes naturelles.
Nousdonnons en regard (fig.11),le plan d’un
jardin de villa d’une surface de 5 hect. 1/2,
dessiné par nous il y a quelques années. Le
style français et le style paysager y sont
combinés d’une façon harmonieuse, se re-
liant de l’un à l’autre sans transition
brusque.
Le Square, quand on dispose d'un espace
assez vaste,est généralement Cessiné suivant
la méthode paysagère, à moins qu’il nesoit
encadré par un édifice très important. S'il
est établi sur une surface restreinte, il sera
le-plus souventtraité comme un parterre, el
il est alors improprement appelé Square :
c’est plutôt un parterre public.
Les parterres, les boulevards ou avenues,
les places et carrefours, ne sont que ües
emprunts faits au jardin de palais. Qu'ils
soient traités isolément ou dans l’ensemble
d’une composition, ils relèvent de la méthode
régulière.
3° Style des Jardins d'utilité. — Tous les jar-
dins d'utilité réclament le style régulier.
Quelques farouches proscripteurs de ce
style, entre autres Morel, ont préconisé pour
les jardin d'alimentation l'emploi du style
paysager ; ce système peut encore être dé-
fendu pour le verger ; mais pour le potager
et le jsrdin-fruitier, nous n’en voyons pas
l'économie. Alphand et le baron Ernouf, se
moquentagréablement de ces théories extra-
vagantes. « Nous avons peine à croire, di-
sent-ils, qu’une pelouse de carottes. par
exemple, avec un massif d’artichauts, des
oignons disposés en corbeille puissent ja-
mais produire une impressiou bien poétique,
nonobstant l'opposition des formes et des
couleurs, » C’est aussi notre avis.
Quant aux Jardin d'enseignement, ils sont,
par le but auquel ils sont destinés, voués à
la forme régulière, qui se prête le mieux à la
distribution méthodique des végétaux et à
leur classement. Nous ne parlerons, bien en-
tendu que des jardins ou des parcelles de
Jardins spécialement consacrés à la science ;
car il arrive souvent pour ces jardins comme
pour beaucoup d'autres qu'ils ne forment
que la minime partie d’un tout,
E. DEny et C. MARCEL,
Archilecles paysayistes.
(A suivre.)
CORRESPONDANCE
A PROPOS DE LA POIRE BEURRÉ BRETONNEAU
Monsieur le Directeur,
C'est avec une entière bonne volonté que
je m'empresse de répondre à la question po-
sée par M.Cbarles Baltet: dans votre dernier
numéro, mais, j'ai hâte deledire,jecrainsfort
de ne pouvoir le satisfaire complètement.
La poire Beurré Bretonneau est un gain du
major Espéren, le célèbre pomologue de
Malines à qui on doit tant de bonnes poires,
la plupart bien connues aujourd’hui,
Depuis plus de trente années que je pra-
tique la profession de jardinier, j’ai toujours
cultivé le Beurré Bretonneuu à cause de sa
vigueur, de sa fertiiité et de la maturité tar-
dive de ses fruits.
Je connais beaucoup moins bien le Beurre
Pére. Pendant mon séjour à Tournay, cette
variélé exislait à l’état de très jeune sujet
dans les collections de l’école d’arboricul-
ture de cette ville, mais jamais je n'ai vu
l'arbre fructifier.
M. C. Ballet a, dit-il, reçu des greffons de
ce poirier, de M. B. du Mortier lui-même, et
il a constaté, par la suite, que cette variété
n'était autre quela P. Beurré Bretonneau.
Cependant, de ce fait peut-on catégori-
quement affirmer que le Beurré Père et le
Beurré Bretonneau ne sont qu'une seule et
même variété?
M. Philippe Père qui est, ou était un pé-
piniériste avantageusement connu à Ath
(Belgique), a présenté et soumis son gain à
l'appréciation de la commission de porno-
logie de la Société royale d’horticulture de
Tournay dans la séance du 10 mai 1869 ; or
il n'est pas possible d'admettre un seul ins-
tant que M. Père ait voulu se jouer de la-
dite commission, pas plus que de supposer
que cette dernière se soit laissé mystifier.
enr D, asbie:ue on
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NÉNRCA D Ce eN EAr : V
; \ 2 nd
88 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
J'ai particulièrement connu M. B. du
Mortier; bien des fois j'ai eu l'honneur et le
plaisir de causer avec lui. C'était un homme
très savant, mais excessivement distrait, et
le fait signalé par M. C. Baltet peut bien
être le résultat d’une distraction.
Du reste, ce ne serait pas la seule erreur
commise par M. B. du Mortier, puisque, dans
son livre : Za Pomone lournaisienne, à la
page 435, il figure et décrit une poire sous
le nom de Clara Pringale (À) en la disant
obtenue par M. Pringale-Dubuisson pépi-
niériste à Lesdain (Belgique), et personne,
pas même l’obtenteur supposé, ne connait
un fruit de cenom.
Dans les dernières années de sa vie,
M. B. du Mortier avait un peu négligé ses cul-
tures, et son jardin était confié à un jardinier
du bon vieux temps qui se souciait de la no-
menclature des arbres comme d’une Guigne,
et ceci pourrait aussi expliquer la confu-
Sion.
Encore un mot. Le Peurré Bretonneau
müûrit normalement en janvier, février et
mars, tandis que le Beurré Père arrive à
maturité en mai.
M. C. Baltet a-t-il porté son attention de
ce côté ?
Cette remarque a son importance : Car
nous possédons nombre de variétés ayant
des caractères communs, comme végéta-
tion, comme forme de fruits et comme
qualité, mais qui différencient sous le rap-
port de la maturité.
Maintenant j'ai terminé, et il me reste à
offrir à M. C. Baltet, ainsi qu'à vous mon-
sieur le Directeur, mes bien respectueuses
salutations.
Alphonse Dacuy.
Jardinier au château
de Guignicourt-sur-Vence (Ardennes).
P.-8S. — Je ne crois pas être absolument
inconnu de M. C. Baltet, puisque, le 27 no-
vembre 1890, il me faisait l'honneur de m’é-
crire relativement à un de mes articles in-
séré dans le Bulletin d' Epernay, ay ant pour
titre : La greffe réparatrice.
(1) Cette variété ne serait autre que la poire Eu-
gène Thirriot.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages recus : Bullelin de l’associa-
tion pour la protection des plantes. — Jardin Al-
pin, à Plainpalais Genève (Suisse).
Les Fougères de France, par C. de REY-PaiL-
UADE. Un volume grand in-8°, 56 planches
intercalées dans le text: et contenant 193
dessins : broché, 10 francs ; avec reliure
anglaise, 11 francs. PAuL Dupont, éditeur
à Paris. 4, rue du Bouloi, et au bureau du
Journal.
I! n'existe pas à notre connaissance d’ou-
vrage traitant spécialement des Fougères de
France. Les travaux des savants qui se sont
occupés de cette classe de végétaux acoty-
lédonés se trouvent disséminés dans de
nombreuses brochures souvent rares et dif-
ficiles à se procurer, et c’est afin de com-
bler cette lacune, que M. de Rey Pailhade a
eu l’heureuse idée de publier une monogra-
phie des « Fougères de France ».
Pour faciliter les recherches et rendre ce
travail pratique, on a disposé la description
des genres, des espèces, et même des va-
riétés, par ordre alphabétique.
Les trois tableaux qui précèdent la Flore
indiquent l’ordre botanique et permettent
de classer les échantillons dans l’herbier,
suivant une de ces trois classifications na-
turelles. La table des matières, avec la plu-
part des synonymes et le nom des auteurs,
rendra — nous l’espérons du moins — quel-
ques services aux botanistes de profession,
en leur évitant de pénibles et délicates re-
cherches.
PETITE POSTE
No 101. M. E. de G., à N. — Vous pouvez vous
procurer des abris en fer, vitrés, tout préparés, chez
M. Brochard, 40, boulevard Richard-Lenoir, à Paris.
Les résultats très avantageux qu'on en retire sont
incontestables.
N° 6399. Mme V. de, à T. — Le magnifique
Glaïeul : TRIOMPHE DE PARIS, décrit dans le dernier nu-
méro, est mis au commerce par MM. Dupauloup
etCie, 14, quai de la Mégisserie, Paris.
No 5582. M J. P., à S.-Q. La fleur que vous nous
avez envoyée est un Odontogiossum Rossi (très ordi-
naire.) Votre larve est l'Zuchlora vitis qu’on peut dé-
truire avec l'emploi d'huiles lourdes, benzine, sul-
fure de calcium ou sulfate de fer.
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- CunoxiQue : Au Ministère de l'Agriculture :
LE MONITEUR
BÉEOR PFICULTURE
. SOMMAIRE
Leçon de choses faite au Palais de l'Industrie le 9 avril 1895.
Le Citronnier de Chine. Raisins frais. La lune rousse. Les haricots verts aux Halles centrales de
Paris. Expositions de 1895. Les prix Estalla à l'Exposition horticole de Genève en 1896. Nécrologie.
Lucien Chauré. — Travaux du mois de mai. Jean-Ernest Chauré. — Les Orchidées : Les importations de
Cattleya. Floraison remarquable. A la Société natiouale d'horticalture de France. Ofto Ballif. — Choix
parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes, mises au commerce en 1895. Jean Kaly. — Les
Glaïeuls (suite et fin). A. Gravereau. — Engrais pour Rosiers. — De la taille des arbustes d ornement.
Em. Poiret. — La culture à Madagascar : Luc Aurech. — Architecture des Jardins (suite). E. Deny et
C. Marcel. —— Instruction pour la pratique du Hanuetonase et la destruction des hannetons recueillis.
Brocchi. — Bibliographie. — Petite Poste. — Les Catalogues reçus.
— GRAVURES NOIRES : Arabis Alpina nain compact. Pâquerette à grande fleur double blanche. Pavot d'Orient
vivace varié. Ognon de Glaïeul.
Au Ministère de l'Agriculture. -
Officiers de la Légion d'honneur et Oficiers du
Mérite agricole. — Par décret du 9 avril, le
Ministre de l'Agriculture a fait modifier
les conditions concernant l'obtention du
. grade d’Officier du Mérite agricole en ce qui
concerne lesOfficiers de la Légion d'honneur,
-quipourront êtrenommés Officiers du Mérite
sans avoir cinq ans de grade de Chevalier.
En exéculion de ce décret, MM. Chau-
. veau, membre de l'Académie des sciences,
&
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inspecteur général des Ecoles vétérinaires ;
Duclaux, membre de l'Académie dessciences
professeur à l'Institutnational agronomique ;
Muntz, professeur-directeur deslaboratoires
de chimie à l'Institut national agronomique :
Trasbot, membre de l'Académie de méde-
cine, directeur de l'Ecole nationale vétéri-
naire d’Alfort ; Nocard, membre de l'Aza-
démie de médecine, professeur à l'Ecole
nationale vétérinaire d'Alfort, Officiers de la
Légion d'honneur, ont été nommés Officiers
du Mérite agricole.
23
Lecon de choses faite au Palais de
l'Industrie le 9 avril 1895. — La pre-
mière séance de lecons de choses (Elevage,
25 aAvru 1895.
manière de tuer, plumer, trousser et faire
cuireles volailles) organisée en public parla
Société Nationale d'aviculture de France, a
obtenuun vif succès. Le grand salon mis à
la disposition de la Société, au Palais de
l'industrie, qui peut contenir 350 places,
était absolument comble, et les assistants
ont paru grandement s'intéresser et même
s'amuser aux démonstrations qui ont été
faites.
Ce succès encouragera la Société à renou-
veler de semblables séances en cherchant
une salle plus vaste, afin de pouvoir donner
satisfaction à toutes les demandes d’invita-
tion, ce qui n’a pu être fait cette fois en rai-
son de l’exiguité de la salle.
Le Citronnier de Chine. — M. Dou-
met-Adamson, membre correspondant de
la Société nationale d'Agriculture, qui a eul-
tivé le Citronnier de Chine, a communiqué
à cette Compagnie les résultats qu'il en a
obtenus.
Le Citronnier de Chine a supporté 25 de-
grés au-dessous de zéro et forme des buis-
sons impénétrables à cause de ses épines.
Il en a fait des haies, et, au boutde trois ans
de semis, il a obtenu des pousses de 40 à
50 centimètres. À cinq ans on a des haies
impénétrables.
Au printemps, il se couvre de fleurs
blanches très élégantes donnant naissance
à de petitesorangescommedes mandarines.
L'odeur en est désagréable, le fruit sent
l'essence de térébenthine. Traité comme le
fruit confit connu sous le nom de Chinois,
90 LE MONITEUR
le fruit de ce cifrus devient comestible
comme plante de confiserie.
Ces observations viennent confirmer les
renseignements analogues donnés par notre
collaborateur J. Clarté dans son artiele paru
dans le Moniteur d'Horticulture du 25 dé-
cembre 1892, page 268.
2e
Raisins frais. — Le Gardener's Chronicle
raconte qu'il vient d'arriver du Cap de
Bonne-Espérance à Londres, par le paque-
bot Goth, un immense chargement de
1292 caisses de raisins frais en parfait état
de conservation.
Cette importante expédition a trouvé de
suite des acquéreurs aux prix moyens de
À fr. 45 le kilogramme pour les raisins
blancs et de 1 fr. 65 ie kilogr. pour les rai-
sins rouges.
La Lune rousse, l’ennemie innocente
des cultures, commence aujourd'hui. Hor-
ticulteurs, veillez, etsurtout abritez par les
nuits claires !
Les haricots verts aux Halles cen-
tralés de Paris. — Le mois de Mars a
été propice aux cultivateurs de haricots
verts, tels que MM. Salomon, à la Chevrette,
Fatzer, aux Forceries de l’Aisne, etc.
Cette primeur s’est vendue jusqu'à 34 fr.
le kilogr.; de petitescaisses de 100 grammes
expédiées des forceries de raisins de la Bel-
gique ont été adjugées de 3 fr. 50 à 4 fr.
chaque. :
EE
Expositions de 1895. — (Charenton
(Seine) du 7 au 16 septembre. Exposition
générale de tous les produits de l’horticul-
ture organisée par la Société régionale de
- Vincennes. S’adresser à M. Chapuis, secré-
taire général, 101, rue de Fontenay à Vin-
cennes.
Rennes, du 9 au 12 mai. Exposition horti-
cole. S’adresser au secrétaire général,
1, rue Victor-Hugo à Rennes.
Angers, du 11 au 20 mai.
Reims, (Concours agricole) du 15 au 23 juin.
Yvetot, du 6 au 8 juillet.
D'HORTICULTURE
oo
Abbeville, du 2 juillet au 5 août.
Namur, du 30 juin au 1” juillet.
2e
Les prix Estalla à l'Exposition
horticole de Genève en 1896. — Un
concours international est ouvert à l’expo-
sition que tiendra au mois de mai 1896 la
Société d’horticulture de Genève « pour la
plus belle collection de plantes en fleurs et
en vases renfermant des espèces récemment
introduites en Europe. »
Ce prix, légué par feu M. Estalla, consiste
en une médaille d’or de 300 fr. et 900 francs
en espèces. Les plantes devront être depuis
une année au moins la propriété de l’expo-
sant et cultivées dans son établissement ; il
devra en signer la déclaration formelle.
Ce concourssera jugé par un jury spécial
nommé par la Société d’horticulture de
Genève mais qui devra être agréé par la
Direction de l'Exposition nationale suisse.
Les concurrents devront adresser leur
demande à M. Micheli, Président d'honneur
de la Société et président du groupe horti-
cole de l’expostion de 1896, en indiquant la
nature de leur exposition ainsi que la super-
ficie approximative — soit en serres, soit
dans les tentes abri, soit en plein air — qui
leur est nécessaire.
Un autre prix, du même généreux dona-
teur, consistant en une médaille d’or de
100 francs plus 500 francs en espèces, sera
attribué à l’exposant suisse qui aura pré-
senté le meilleur modèle de serre.
C 2 4
1
Nécrologie. — Nous avons le regret l
d'apprendre le décés de M. Jean-Baptiste
Tallué, le dévoué et sympathique jardinier .
chef du château de Franconvwille, où il diri-
geait la plus importante collection d'Orchi- Î
dées de France, propriété de M. le duc de
Massa.
Grâce à sa persévérance et à ses bons
soins, M. Tallué était parvenu à remettre
en parfait état toute la série des fameuses *
Orchidées de feu Luddemann, acquises en
1884, par M. le duc de Massa et qui firent dès |
lors partie de la grandiose et merveilleuse |
collection de Franconville.
LUCIEN CHAURÉ.
AN 32 Lu RE AD ET ES Dai frs CPE 176 2. rare en SEA
DORE D'HORTICULTURE 91
nn
JARDIN FRUITIER
Dès que les poires et les pommes seront
nouées sur les arbres formés, on devra, si on
- lient plus à la grosseur, à la beauté et à la
- qualité des fruits qu'au grand nombre, ne
… laisser sur chaque bouquet que celui qui
“sera le mieux constitué:/on coupera tous
… les autres avec des ciseaux à lame effilée, en
- poids et les fruits auront une valeur com-
- merciale dix fois plus grande.
Auxvhalles de Paris, les très beaux fruits
- fleurs, avec des corps gras, chiffons grais-
- seux, paille mouillée, pour asphyxier el
éloigner les mouches qui viennent pondre
leurs larves à cette époque ; on évitera ainsi
- les vers dans les fruits.
« On paillera les nouvelles plantations avec
du paillis bien consommé, on arrosera am-
plement afin de les préserver de la séche-
_resse.
_ On ébourgeonnera les arbres fruitiers, on
supprimera tous les bourgeons inutiles.
+ On exécutera la deuxième taille des Pé-
_ chers, c'est-à-dire que, lorsque les fruits
- seront bien noués, on rabattra tous les ra-
| meaux qui ont été taillés trop long parce
_ qu'ils étaient chargés de boutons à fruits ;
si ces boutons ont tenu leurs promesses les
- fruits sont trop nombreux: c’est une raison
pour en supprimer en rabattant les rameaux
trop longs; s’ils ne les ont pas tenues, c’est
une double raison pour les rabattre près du
vieux bois, afin de ne pas faire des grandes
branches à fruits dégarnies du bas.
. On pourra vers la fin du mois enlever les
- abris et les auvents ou les relever ; on choi-
- sira pour cela un temps sombre ou pluvieux.
Nous ne saurions trop engager les amateurs
à faire installer des auvents contre leurs
- murs, c’est une première dépense qui est
bien rattrapée, par la beauté et la qualité
* des fruits qu'on récolle sous cet abri pro-
tecteur.
_ On palissera la vigne. On détruira les
“insectes, les escargols, les limaces el tous
lesanimaux nuisibles. On fera les hinages et
les nettoyages.
Pour les vignes qui ont été alteintes da
mildew, on devra leur faire subir un trai-
tement préventif au sulfate de cuivre ou à
la bouillie bordelaise. |
On sèmera les graines d'arbres verts, fo-
resliers et arbustes sur un sol bien ameubli,
Un palissera les abricotiers en contre-
espaliers en évitant de casser les bourgeons.
On adossera des châssis vitrés devant
quelques espaliers afin de hâter leur fruc-
tification.
On commencera à greffer en fente et en
écusson à œil poussant.
JARDIN POTAGER
Cullure en pleine terre. — On sèmera : les
Épinards d'Angleterre, de Flandre et à
feuilles d’oseille, Oseille et Épinards, Ci-
boule, Concombres, Cornichons, Courges,
Cresson alénois, C. de terre et de fontaine,
Chicoréefrisée, Scarole, Witloof, (les variétés
améliorées), C. sauvage pour Barbe-de-
capucin, Céleri à côtes, à couper et Céleri-
Rave, Carottes hâtives et tardives, Cardons,
Betieraves à salade, rouges et jaunes. Ar-
roche (Belle Dame), Choux cabus hâtifs et
tardifs, C. de Vaugirard, C. de Milan, Choux-
Raves, Choux-Navets et Rutabaga, C. à
grosses Côles, C. de Bruxelles ; les diverses
variélés de Choux-fleurs, Giraumon turban,
Melons et Cantaloups, Laitues pommées, L.
à couper, Romaines, Lentilles, Navets hâtifs,
Oignons blancs hâtifs, Persil et le frisé,
Cerfeuil, Pissenlits ; (les variétés amélio-
rées), Poireaux et le P. perpétuel. Poirée
blonde, Pois nains et à rames (en vert),
P. de Clamart, P. ridés, P.sucrés, P. sans
parchemin ou mange-tout, Pois chiches ou
garance pour fin de saison, Salsifis, Raves,
Pourpier, Radis longs et demi-longs jaunes
etgris, Radis d'été, R. noirs, R. gris d'hiver,
Potirons, Momordica, etc.
On éclatera les pieds de Civeite.
On plantera les Haricots d'hiver, à manger
verts ou écossés et pour récolter en grains
secs; H. mange-tout ou sans parchemin,
On mettra en place à bonne exposition les
Tomates, les Aubergines etlesautres plantes
sensibles à la gelée ; o7 sèmera l'Asperge
assez clair.
4
1
}
92 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
QG
On détruira les Courtilières en introdui-
sant dans leurs galeries de l’eau et un peu
d'huile. ï
JARDIN D'AGRÉMENT
Culture en pleine terre. — On repiquera en
pépinière les Balsamines, les Reines-Mar-
guerite, les Zinnias, les OEillets de Chine,
Phlox, Pétunias, Capucines, Muffliers, etc.
Vers le 10 mai dans la région de Paris el
du 45 au 20 dans la région du Nord, on fera
les massifs de Géraniums, Verveines, Pétu-
nias, Bégonias tuberculeux, etc.
On sortira toutes les plantes de la serre.
On plantera toutes celles qui sont en pots
en ayant soin de dissimuler entièrement les
pots dans la terre.
On plantera les Dahlias, les Gynerium,
ies Tritomas, les Rhubarbes, etc.
On ne sortira les Orangers, Citronniers,
Grenadiers, Myrtes et les autres arbustes de
serre froide que lorsqu'on n'aura plus à
craindre de gelée blanche, en les placant
d’abord à mi-ombre. (Si on en croit le vieux
dicton : brouillard en mars, gelée en mai;
il y aura à craindre des grises vers le 11 et
le 22 mai.)
On rencaissera et on rempotera les plan-
tes qui en auront besoin, mais en leur don-
nant de la bonne terre neuve.
On remplacera les rosiers morts par des
sujets élevés en pots.
On taillera les arbustes dont la floraison
printanière est passée; c'est aussi le moment
pour l’amateur d’avoir toujours un petit sé-
cateur dans sa poche et à chaque promenade
d'enlever aux arbustes toutes les branches
mortes qui les déparent. On fauchera les
gazons, on grattera, à la fourche, les parties
dénudées. On les ressèmera et on répandra
du terreau sur la graine. Si la mousse à
envahi certains endroits, on répandra des-
sus du sulfate de fer en neige.
On fera la guerre aux Hannetons (malgré
qu’ils seront peu nombreux cette année), aux
vers blancs, aux chenilles etc. On sémera
en place les grandes Capucines, les Colo-
quintes, les Haricots d'Espagne, la Poirée
d'ornement, le Sénecon élégant, les Soucis,
les Chrysanthèmes et toutes les autres fleurs
décrites le mois dernier.
SERRES.— ORANGERIE. — CONSERVATOIRE
Lorsqu'on sortira de l’orangerie les plantes
à feuillage, on visitera attentivement toutes
les feuilles afin de débarrasser des kermès, :
celles qui en seraient infestées, en les la-
vant à l’eau pure ou avec une dissolution
d’Insecticide horticole, au moyen d’une
éponge ou d’un pinceau.
Jean-Ernest CHAURÉ.
À
Ÿ
LES ORCHIDÉES
Les importations de Cattleya. — Les ama-
teurs qui débutent dans la culture des Or-
chidées ignorent en général les précautions
qu'il faut prendre pour faire leurs acquisi-
tions. Les deux choses essentielles pour les
faire dans de bonnes conditions, c’est de
savoir à quelle époque de l’année elles
doivent être importées, ainsi que l’état dans
lequel elles arrivent en Europe.
Dans le cours de notre longue pratique,
nous pouvons dire que nous avons reçu des
introductions de Cattleya de la section des
labiata à différentes époques de l’année;
mais nous avons remarqué que ce n'étaient
que les plantes récoltées pendant la période
de repos qui donnaient de bons résultats,
Lorsque ces Orchidées sont récoltées dans
la saison propice, qu'elles sont emballées
dans des matériaux convenables, que ces
opérations ont été faites par des personnes
au courant de ce travail et qu’elles sont ex-
pédiées dans les délais voulus, on peut dire
qu'elles arrivent généralement saines et vi-
vantes chez leurs introducteurs. Ce sont là
x
des points importants à observer, afin de
tenir compte de ces divers détails. Il faut
toujourschoisir des planies qui ne soient
pas entrées en végétation dans les caisses
d'emballage, car, dans ce cas, elles auraient
de la peine à refaire des exemplaires sains
et vigoureux. Cette remarque s'applique
surtout aux divers Cattleya de la section des
labiata, dont les yeux ont quelquefois de la
tendance à se développer pendant le voyage;
nous avons remarqué que ces pousses ten-
dres et étiolées ne parvenaient jamais à
former de bons pseudo-bulbes.
A l’époqne actuelle, les différentes mai-
sons d'introduction ont importé ces derniers
|
Ne.
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ne.
1
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,
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L E
MONITEUR D'HORTICULTURE
93
temps, en Europe, de grandes quantités de
Cattleya Percivaliana, Triani el Mossir.
Ces importations ont été dispersées de divers
côtés et, à leur réception, la première chose
à faire est de les débarrasser des parties
mortes et des vieilles racines, en ayant soin
de faire cette opération avec un couteau
tranchant ; puisil est prudent de bien laver
ces plantes dans de l'eau additionnée de
savon noir, de jus de tabac ou d’un autre
insecticide, afin de les débarrasser des in-
sectes qui pourraient y avoir trouvé un
refuge. Elles sont alors rempotées en ter-
rines, en paniers ou en pots, plutôt petits que
grands, dans un mélange égal de fibres de
polypodeet de sphagnum vivant, le tout
reposant sur un bon drainage. Les arrose-
ments doivent être très modérés, jusqu'à ce
que les yeux se soient bien développés ; on
aïdera autant que possible la végétation en
les bassinant souvent, mais très légèrement
et cela dans une serre humide, un peu
ombrée et maintenue entre 12° et 25° C.
Nous ne voulons pas terminer ce sujet
sans attirer l’attention des Orchidophiles sur
la présence de l’Zsosoma Orchidearum, un in-
secte qui cause les plus grands ravages sur les
Cattleya et les Lirlia. On reconnaît facilement
sa présence, aux jeunes pousses qui sont
bulbiformes ou gonflées à la partie inférieure
et dans lesquelles se trouvent les Jarves qui
donnent naissance à cette vermine. Le seul
moyen efficace pour le détruire est de cou-
per les pousses atteintes et de les brûler; si
l’éclosion des larves avait déjà eu lieu, de
fortes fumigations détruiront aussi les in-
sectes qui se seraientrépandus dans laserre.
Il faut donc y veiller attentivement, afin de
ne pas s’exposer à voir une bonne partie
des jeunes pousses de Cattleya perforées et
abimées par cette peste. Cet insectes’attaque
de préférence aux Cutfleya du groupe des
labiata et principalement aux C. Wossir,
dont les importations en portent générale-
ment les traces.
_ Nous mettons aussi en garde les Orchido-
philes qui seraient tentés d'acheter, à bas
prix, dans les ventes publiques, des ('atéleya,
dont on a pour cette raison hâte de se dé-
_ barrasser à n'importe quel prix. Ces per-
_sonnes feront bien d'examiner minulieuse-
—
ment ces plantes, avant d'en faire l’acqui-
silion, afin d'éviter d'introduire dans leurs
serres l'/sosoma Orchideurum. ce Lerrible in-
secte, quia, malheureusement déjà, anéanti
un grand nombre de variétés de choix.
Floraison remarquable. Un établissement
qui est actuellement grand producteur de
Cypripèdes hybrides c'est le Fleuriste du
Luxembourg à Paris, où une grande serre
renfermantunnombre considérable de semis
a élé transformée en une véritable pépinière
de métis de ces charmantes Orchidées.
Une des plus récentes obtentions de
M. Opo:x, le jardinier chef de ces jardins, est
le Cypripedium hybrilum issu des (. Lauwren-
ceunum et C. ciliolare, tout à fait remarquable
par ses dimensions, par sa vigoeur et par
l'intensité de ses coloris. /
À la Société nationale d'horticullure de France.
Grâce aux paroles éloquertes de MM. H. de
Vilmorin et A. Truffaut, les membres pré-
sents à la séance du 11 avril ont ENFIN voté
la constitution d’un Comité spérial pour juger
les apports d'Orchidées.
Le désir formulé depuis si longtemps par
les Orchidophiles français de ne pas être
obligés de présenter au Comité de floricul-
ture desOrchidées qui étaient généralement
| jugées par des personnes incompétentes,
ainsi du reste qu'elles le déclaraient elles-
mêmes, a été cette fois réalisé, mais non sans
peine.
La formation d'un Comité spécial, comme
il en existe depuis longtemps à Londres, à
Bruxelles, à Gand et ailleurs, avait trouvé
jusqu'à présent si peu de partisans à Paris,
qu'un grand nombre d'amateurs et d’horti-
culteurs avaient renoncé à présenter leurs
Orchidées remarquables et rendaient par
conséquent les apports aux séances de la
grande Société nationale française bien moins
intéressants,
Cette lacune sera maintenant comblée
pour le plus grand bonheur des nombreuses
personnes qui s’adonnent à la culture des
Orchidées, et nous espérons que, cette fois,
ce nouveau Comité ne sera composé que de
personnes vraiment à Ja hauteur du rôle
qu'elles seront appelées à remplir dans
cette branche spéciale de l'horticulture.
Orro BauLir.
94 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
CHOIX
PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS ET
LÉGUMES, MISES AU COMMERCE EN 1895 (1)
Par MM. Vicmorin Er Cie. horticulteurs-grainiers
4, Quai de la Mégisserie, Paris.
Il n’est pas un jardin où au premier prin-
temps on ne voie s'épanouir la vulgaire Cor-
beille d'argent.
Cette Arabette des Alpes, scientifiquement
appelée Arabis Alpina, vient de s'enrichir
ARABIS ALPINA NAIN COMPACT
d’une nouvelle variété naine compacte, plus
ramassée, plus touffue, à fleurs plus grandes
et d’un blanc plus pur que ses ainées.
La couleur violette vient s'ajouter aux
autres coloris du Clarkia pulchella nain double
qui comptait déjà le blanc et le rouge. Le
Clarkia peut se semer dès l'automne.
Il ne va bientôt plus falloir avoir recours
à l’art du teinturier pour obtenir des Immor-
ielles rouges. pour les enterrements civils'
Nous avons le Xeranthemum annuum super-
bissimum rouge dont les fleurs très pleines
sont d’un coloris rouge bien accentué, elles
se conservent très bien aussi pour les bou-
quets d'hiver.
Mon Dieu, c'estpeut-êlre un peu enfantin
ce que je vais avouer, mais j'ai un faible pour
nos vieilles Pâquerettes. Cetté fleur de Pà-
ques me reporte à mon adolescence, hélas!
bien loin, et je ne puis en voir sans me rap-
27 RON RATE AA I CO SE AU
1) Description des obtenteurs.
L
peler les plus beaux jours de mon existence
PAQUERETTE A GRANDE FLEUR DOUBLE BLANCHE
où nous les cueillions... ensemble ! Aussi est-
NE ART
\ \ Ü, j,
PAVOT D'ORIENT VIVACE VARIE
ce avec un doux souvenir de plaisir que j'en M
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 95
vois apparaitre de nouvelles variétés et sur-
tout la Päquerette à grande fleur double blan-
che qui, nous dit-on, est supérieure à l’ancien
type par la grandeur de ses fleurs, l'ampleur
de son feuillage, l'abondance de sa floraison.
Malgré tout cela ; je doute fort que la nouvelle
venue me fasse oublier mesanciennesamours.
Abordons maintenant le Pavot dOrient vi-
vace varié, d'une race nouvelle, à coloris va-
riant du rose au violet, etc., le Pavot éclatant
qui, semé en avril, donne de très grandes
fleurssimples rouge ponceau maculées noir.
(A suivre.) Jean KaTy.
LES GLAIEULS
(Suile et fin)
MULTIPLICATION, — La multiplication
se fait : 1° par la voie du semis, soit en
janvier-février, sous châssis, ou en avril-
mai, en pleine terre ; 2° par les caïeux aux-
quels on donne les mêmes soins que pour
les bulbes adultes; ce n’est qu'au bout de
3 ou # ans qu'ils pourront fleurir.
Certaines variétés qui se multiplient diffi-
cilement, c’est-à-dire qui donnent très peu
de caïeux, et lèvent mal, conservent tou-
jours un prix relativement élevé.
Beaucoup d'amateurs qui ne possèdent
que de simples Glaïeulsen mélange, se figu-
OGNON DE GLAÏEUL
rent que ces plantes dégénèrent. C'est une
grave erreur. Achetez Beatrix, Mine d'or,
Grand Rouge où Ville de Saint-Germain, ete.,
et vous verrez que les coloris ne dégénèrent
nullement. Le motif qui porte à faire croire
à ce préjugé, est celui-ci : Avec du mélange,
si vous n’y prenez garde, les variétés qui
doublent leurs Ognons à l’arrachage, au-
ront, au bout de quelques années, composé la
majeure partie de votre lot, tandis que les
variétés simples quine donnent jamais qu'un
seul Ognon, seront en petite minorité, ou
bien auront disparu, soit par la pourriture,
ou tout autre accident. De sorte que le mé-
lange. bien varié au début, ne se trouve plus
composé que des variétés rustiques,
On peut aussi cultiver les Glaïeuls en pots,
en ayant soin, de placer sous chaque bulbe
un peu de sable de rivière ou de sable blanc.
Lorsque les plantes seront en fleur, on
les utilisera pour la décoration en les asso-
ciant avec des Fougères ou autres plantes.
Les Glaïeuls sont aussi une de nos plus
belles plantes pour la fleur coupée. On s’en
sert avantageusement pour la décoration
des jardinières, pour la confection des
gerbes, bouquets, etc..…., les fleurs peuvent
rester fraiches pendant 12 à 15 jours.
Les Glaïeuls se prêtent difficilement au
forcage ; cette culture, bien entendu, se fail
en pot. On les met en végétation depuis
décembre jusqu’à février et sous châssis à
froid. Au bout d’un mois on place les pols
sur couche tiède où ils passeront là tout
l'hiver. Lorsqu'on voit l’épi sortir, on les
met en serre.
Il faut de préférence employer les variétés
bâtives et demi-naines, En opérant ainsi on
commence à avoir des fleurs en mai-juin,
époque à laquelle elles seront d’une grande
valeur. A. GRAVEREAU,
Lauréat de l'École nationale d'Horticulture de Versailles.
Engrais pour rosiers. — Comme
suite à la Note parue au dernier numéro, et
pour répondre à la demande de plusieurs
abonnés, nous donnons une formule d’en-
grais chimique qui nous est recommandée
pour les rosiers.
Mélanger ensemble 500 grammes de ni-
trate de soude et 700 grammes de chlorure
de potassium avec 800 grammes de super-
phosphate de chaux; au mois de mai, on
sème ce mélange sur l'emplacement occupé
par les racines des rosiers, et on arrose aussi-
tôt ; si le temps est au sec, on renouvelle les
arrosages de temps à autre; s'il est à la
pluie, on laisse à celle-ci le soin de dissoudre
l’engrais et de le faire descendre en terre.
N. D. L. R.
N.
96
LE MONITEUR. D'HORTICULTURE
RE ————————.—.—.—.—.—.—.—.—2.2.2.
HORTICULTURE
DE LA TAILLE DES ARBUSTES D'ORNEMENT
La taille des arbustes d'ornement a un
double but : donner à la plante une forme
régulière, élégante, qui plaise à l'œil ou s’a-
dapte aux conditions de milieu, et obtenir
une abondante floraison.
Les règles de cette opération, dit M. Klipp,
sont bien difficiles à préciser, car elles sont
subordonnées à chaque genre de végétal ;
cependant la plupart des arbustes exigent
une taille annuelle et raisonnée, et, sous ce
rapport, on peut diviser les arbustes d'orne-
ment en deux catégories : la première com-
prendra ceux qui fleurissent avant la fin de
mai, sur le bois de l’année ; souvent même
ces fleurs apparaissent avant les feuilles, et
sont situées soit à l'extrémité des rameaux
ou sur toute leur longueur; tels sont l'Aubé-
pine, le Chèvrefeuille, le Cognassier du Ja-
pon, le Cytise, la Glycine, le Jasmin, le
Lilas, le Weigelia, etc. Geux-là seront tai!-
lés aussitôt après la floraison, à cinq ou six
yeux, à la base, pour provoquer le dévelop-
pement des jeunes pousses qui fleuriront au
printemps suivant.
Dans la deuxième catégorie, nous com-
prendrons les arbrisseaux dont la floraison
va de juin jusqu'aux gelées, et, leurs fleurs
se trouvant sur les jeunes pousses de l’an-
née, tels sont les Fusains, l’Hortensia, les
Althéas, la plupart des Rosiers non grim-
pants, les Spirées à fleurs roses, les Sureaux,
les Clématites, etc. Ces arbrisseaux seront
taillés à la fin de l'hiver. On conserve un
nombre suffisant de rameaux, les plus
vigoureux, et on les rabat sur quelques
yeux ou sur une longueur de 15 à 25 centi-
mètres. On a soin de les couper à une lon-
gueur à peu près égale, et telle qu'ils for-
ment une touffe bien arrondie.
Le Rosier jaune, le Seringa, le Troëène,
peuvent être taillés comme les plantes pré-
cédentes, mais il importe de leur laisser une
plus grande longueur. Les Pivoines en
arbre se taillent à la fin de l'été ; les arbris-
seaux à feuillage ornemental se taillent très
court à la fin de l'hiver, tandis que les
plantes à fruit ornemental seront simple-
ment raccourciss, c'est-à-dire que seules
les branches trop longues seront diminuées.
Peu de plantes s’accommodent d’une taille
énergique ; il faut avoir soin de conserver
à l'arbre, en le taillant, son aspect propre,
son port naiurel. Seuls, quelques arbustes
ou arbrisseaux, tels que Houx, Buis, Thuya,
peavent être soumis à une taille ou plutôt à
une tonte énergique.
Enfin, les arbrisseaux et les arbustes d’a-
grément sont taillés au rez de terre, lorsque
leurs tiges sont devenues trop vieilles et
qu'il s’agit de les rajeunir. Les effets sont de
faire porter à celles qui les remplacent, des
fleurs plus belles.
La taille se pratiqne près de l'œil dans
les arbrisseaux à bois dur et à quelques
centimètres au-dessus dans ceux à boismou,
ou dont le canal médullaire (moelle) est for-
tement développé (sureau, par exemple;.
L'emploi des instruments n'est pas non plus
indifférent ; pour ceux à bois dur, le séca-
teur est tout indiqué, mais pour les autres,
ilest préférable d'employer la serpette ou le
couteau au lieu du sécateur qui écrase tou-
jours tant soit peu l'écorce et ici souvent le
rameau (1).
Em. PorRErT.
LA CULTURE A MADAGASCAR
Au moment où l'honneur du drapeau
français est engagé à Madagascar el où nos
vaillantes troupes vont, bravant toutes les
fatigues, faire vibrer la fibre patriotique dans
le cœur de tous ceux chezqui tout sentiment
de gloire n'est pas encore éteint, nous ne
pouvonsleslaisser partir sans leur adresser,
dans un solennel au revoirnnos meilleurs sou-
haïits pour la réussite de la campagne, qui
n’est pas douteuse, et {eur désirer un bon
et prompt retour.
Il nous a semblé intéressant de relever,
d’après des documents officiels, le parti que
pouvait tirer l’agriculture de cette immense
ile qui ne mesure pas moins de 592.000 kilo-
() Voir pour la description complète des épo-
ques de taille des arbustes, Le Moniteur d’'Horticul-
ture, des 25 mai, 10 et 25 juin 1888.
LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
97
EEE
mètres carrés de superficie et dans laquelle,
nous l'espérons, nous saurons nous établir
d'une façon ferme et définitive.
A Diego-Suarez, la colonie francaise, jouit
d’une merveilleuse fertilité de sol. L'analyse
des terres végétales a donné une quantité
surprenante d'acide phosphorique : beau-
coup de potasse due aux incendies annuels
des pâturages et, en plus de cela, une quan-
tité considérable de calcaire due à la désa-
grégation des monts du Français, du Wind-
sor, du Dover Castle, etc.
On trouve à l'élat sauvage, dans la mon-
tagne d’Ambre, où s'élève le fort d'Ambohi-
marina, premier succès de nos braves
troupes :
Le café ; six espèces différentes, dont l'une
semble toute pareille au café du Harrar ou
du Moka. |
Le ricin, aussi, vient partout dans les bois.
Le coton sauvage couvre les plaines que
lesincendies annuels ontépargnées : ce coton
donne une soie longue et fine et ses cap-
sules éclatent au mois de mai avantla saison
des grandes brises qui s’opposeraient à la
récolle.
Lepalmier ruplica forme des forêts entières
le long de plusieurs ruisseaux sur le revers
ouest de la montagne d’Ambre. Ces régions
n'ont encore jamais été exploitées.
Le citronnier et l’oranger sauvage abon-
dent dans les forêts d'Ambre.
Les cultures qui sont babituelles aux in-
digènes sont celles de :
La canne à sucre, cultivée seulement pour
en extraire le jus qu'on laisse fermenter et
qu’on boit sous le nom de be/sabesu.
Le riz de marais et le riz de montagne,
deux espèces différentes, dont la seconde
demande plus de travail.
Le manioc vient partout et donne des
racines succulentes.
Quant aux cultures importées par les
colons, presque toutes ont réussi d'emblée
ou promettent d'excellents résultats.
Le maïs, le sorgho, donnent des tiges
assez hautes pour masquer un cavalier, et
les récoltes de la vallée d'Anemakia ont
rendu jusqu'à dix tonneaux à l'hectare.
L'aloës, le bananier de Manille donnent
partout.
|
Le cacao parail prospérer dansles vallées
de l'Ouest et à l'abri du large.
Divers directeurs de culture de l’tle Mau-
rice, qui sont venus étudier à Diego-Suarez
la possibilité de créer des plantations de
thé, ont déclaré que le terrain convenait
parfaitement à cette culture et que Mada-
gascar leur semblait devoir rivaliser avec
Ceylan pour faire concurrence au thé chi-
nos.
La vanille plantée par plusieurs créoles
de la Réunion prospère à Diego comme à
Nossi-Bé.
Enfin sur {ous les plateaux qui descen-
dent en pente douce de la montagne, les
arachides donnent des récoltes d'une abon-
dance extraordinaire. I! suffit d'écorcher la
terre avec une charrue primitive un mois
avant les premières pluies et de semer ; on
récolte cinq mois après.
A signaler encore le cocotier auquel con-
viendraient admirablement les longues pla-
ges de sable de la colonie; mais une maladie
qui mine toutes les cocoteries dans la mer
des Indes rendrait sans doute précaires des
plantations à essayer.
Enfin une liane qui abonde dans toute la
région, un fauæ caoutchouc, sorte de Strophan-
lus d’où le docteur Jaillet a trouvé moyen
d'extraire un caoutchouc excellent, deman-
derait à être cultivé à la facon des houblon-
nières. Ce Sfrophantus vient de bouture, ré-
siste à toutesles sécheresses, s’'accommodedu
sol le plus aride et donne toujours un lait
abondant.
A la montagne, à l'altitude de 800 à
900 mètres, le blé dur d'Algérie et l'orge
ainsi que le tabac ont donné d'excellents ré-
sultats. Des échantillons de tabac ont sté
soumis à la Régie.
Les haricots, les fèves, les embrevades,
les pois du Cap, le haricot Soja poussent
presque sans culture.
L'Administration concède gratuitement
cinq hectares de terre le long des ruisseaux
et vend les terres au prix de 20 francs l’hec-
are, pour le surplus.
Luc. AURECH.
pe
98 LE
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
: CHAPITRE III
THÉORIE DU STYLE RÉGULIER
Plus d’un siècle s’est écoulé depuis que le
style régulier, détrôné par un nouveau venu,
et discrédité par les fautes de ses propres
partisans, fut proscrit des jardins. Les ini-
tiateurs de l’art paysager, ivres de leurs
succès, applaudirent à la ruine du vaincu,
piétinèrent avec frénésie sur ses théories
renversées et insultèrent ses gloires les plus
pures. |
Écoutez plutôt Gérardin dans son livre
De lu composition des paysages. :
« Le fameux Le Nôtre, qui fleurissait au
dernier siècle, acheva de massacrer la nature
en assujettissant tout au compas de l’archi-
tecte; il ne fallut pas d'autre esprit que celui
de tirer des lignes et d'étendre le long d'une
règle celles des croisées du bâtiment ; aus-
sitôt la plantation suivit le cordeau de Ja
froide symétrie, le terrain fut aplati à grands
frais par le niveau de la monotone planimé-
trie ; les arbres furent mutilés de toute ma-
nière, les eaux furent enfermées entre quatre
murailles, la vue fut emprisonnée par de
tristes massifs, et l'aspect de la maison fut
circonscrit dans un plat parterre découpé
-en échiquier, où le bariolage de fables de
toutes couleurs ne faisait qu'éblouir et fati-
guer les yeux : aussi la porte la plus voisine
pour sortir de ce triste lieu fut-elle bientôt
la plus fréquentée. »
Le style régulier, dit plus loin le même
auteur, « est né de la paresse et de la va-
nité ».
Ces flèches acérées, que le châtelain d’Er-
menonville décochait contre les maîtres de
l'École régulière et leurs théories, ontaujour-
d'hui perdu leur pointe et nous paraissent
tout au plus bonnes à figurer dans le musée
des idées comme de vieilles armes dans les
collections destinées à représenter les mœurs
d’une époque.
Pour nous, à qui l’absence de lutte a
épargné les enivrements du triomphe, qui
poursuivons un but artistique en dehors des
formules exclusives, ces tirades satiriques
n'ont plus qu'un intérêt historique.
MONITEUR D'HORTICULTURE
Certes, l’art régulier fut soumis à de rudes
épreuves, il est sorti fort amoindri de sa
lutte contre l’art paysager; mais la vitalité
que les grands maîtres lui avaient commu
niquée lui a permis de survivre à son écra-
sement et de reconquérir parmi nous une
place qui devient de jour en jour plus im-
portante.
Confiné pendant de longues années après
sa chute dans les seuls jardins d'utilité, il a
réussi à gagner les abords de nombreuses
habitations où il offre un concours fort
avantageux à l’art paysager. |
Les deux frères ennemis se sont réconci-
liés et vivent maintenant côte à côte en
bonne intelligence; mais l'aîné a dû con-
sentir à l’abandon de beaucoup d'ornements
surannés. Le style régulier à subi peu à peu,
comme le langage, les habits, les idées et
les mœurs, les effets de cette lente transfor-
malion que le temps rend insaisissable, tant
il poursuit son œuvre avec patience. D'autre
part, le morcellement de la propriété, l’é-
miettement des grandes fortunes, ont res-
serré les limites de son domaine et lui ont
imposé des exigences desimplicitéauxquelles
il a dû s’accommoder.
Sa méthode a été modifiée et adaptée aux
idées et aux besoins modernes.
Dans le paragraphe premier de ce cha-
pitre, l'étude du «Jardin de Palais » nous
permettra de développer la théorie du style
régulier telle qu'elle a été établie par les
maitres du xvui° siècle et, dans les chapitres
suivants, nous tenterons d’exposer les prin-.
cices du même style tel qu'il est compris
actuellement.
S 4%. Le jardin de Palais.
Aucun n'était s:mblable aux autres, et
tous se ressemblaient : ce qui faisait dire aux
détracteurs du style régulier que celui qui
en avait vu ur seul les avait tous vus. Infi-
niment variés dans leurs détails, ces jardins
recevaient de l'application rigoureuse d’un
petit nombre de règles un caractère telle-
ment typique qu'ils paraissaient {ous avoir
été tracés sur le même patron.
Les principales règles qui servaient de
base à la création de tout Jardin de Palais
peuvent se formuler ainsi :
— 1° Bâtir l'habitation sur un pointélevé,
LE MONITEUR
De,
; ou l’exhausser par des terrassements artifi-
» ciels, afin que la vue put dominer les alen-
: tours.
à — 2° Parallèlement aux façades ou seule-
4
_ terrasses.
Le niveau du jardin devait toujours être
inférieur à celui de l'habitation.
— 3° En avant des terrasses
us : EE te RS
*
terres où les vases, les statues, les composi-
tions hydrauliques, tenaient
place.
- par les labyrinthes, les berceaux, les porti-
. ques, les boulingrins. les fontaines.
— ÿ° Au delà, laisser croître la forêt dans
toute sa majesté.
— 6° Séparer chacune des parties de la
composilion par des palissades soigneuse-
ment taillées. Les palissades s'employaient
- encore pour dissimuler les limites, afin d’é-
tendre tictivement les limites de Ja pro-
_ priété.
F , — 7° Perpendiculairement aux facades
- du bâtiment et dans l'axe des entrées, ou-
- xrir de larges allées ou de vastes avenues
2 conduisant le regard vers un beau paysage,
» un pavillon de repos ou une statue impor-
_ ‘ante.
« — S° Ne faire emploi, dans les divers tra-
ni que de figures strictement géométri-
- ques; faire obéir les diverses parties de Ja
“composition aux lois d'une inflexible symé-
“trie, et soumettre les arbres à la taille.
4 À ces préceptes fondamentaux qui régis-
. Saient l’ensemble, s’ajoutait, pour les dé-
“lails, un certain nombre de règles générale-
ment observées et que nous allons étudier.
F4 E. Dexy et C. MaRcez,
Architectes paysagistes.
ALLER PERS RO SR TR
à
res
À suivre.)
ya,
ERE—
INSTRUCTION
UR LA PRATIQUE DU HANNETONAGE ET LA
+ DESTRUCTION DES HANNETONS RECUEILLIS
I. — Hannetonage.
Le hannetonage doit être pratiqué dès les
ment à la facade principale, établir un plan
où une succession de plans élagés nommés
, Conserver
un grand espace découvert réservé aux par-
une large
—— 4° Sur les côtés ou sur le front des
parterres, planter quelques bosquets égayés
D'HORTICULTURE 99
premières heures de Ja Journée, de 4 à
8 heures par exemple.
On formera des équipes de quatre indi-
vidus, hommes, femmes ou enfants.
Chacune de ces équipes sera munie des
objets suivants :
l° Une bâche en toile d'emballage ayant
3 mètres de longueur sur 2 mètres de lar-
geur. Aux extrémités de cette bâche sont
lixées deux baguettes en bois flexible. Des
ficelles destinées à soutenir l'appareil vien-
nent s'attacher à ces gaules :
2° Un long bâton, armé à l’une de ses
extrémités d’un crochet en fer :
3° Un sac en grosse toile,
L'équipe ainsi outillée procédera de la
facon suivante :
Deux des opérateurs tiendront sous les
branches de l'arbre choisi la bâche déjà
décrite.
Grâce à la flexibilité des baguettes ter-
minales, cette bâche prendra facilement
ainsi la forme concave: celle d’un hamac
ordinaire,
La bâche étant ainsi disposée, les branches
de l'arbre serontsecouées, soit avec la main,
soit avec le bâton à crochet.
Les hannetons tomberont et viendront
s’amonceler au centre de la bâche. Pendant
les premières heures du Jour, on pourra
sans inconvénient laisser les insectes s’ac-
cumuler dans la bâche : encore engourdis,
ils n'essaieront pas de s’enfuir. Mais plus
tard, réchauffés par le soleil et ayant repris
toute leur vigueur, ils s'envoleraient faci-
lement. Il faudra alors s’empresser de les
enfermer dans le sac porté par le quatrième
opérateur.
Quand les hannetons se laissent tomber
sur le sol, on peut et on doit les ramasser ;
mais il est inutile de recueillir les hannetons
morts qui souvent jonchent le sol. Ce sont la
plupart du temps des mâles qui ont suc-
combé après l’accouplement.!
IL. — Destruction des hannetons
recueillis.
Deux procédés peuvent être employés :
1° Enfouissement des hannetons dans les fosses,
emploi du lait de chaux.
On procédera de la manière suivante *
100 LE
MONITEUR D'HORTICULTURE .
APT PR TANCR PPSR TE NT ETAPA LUE
a. On creusera en terre des fosses ayant
en moyenne 3 mètres de longueursur 1m. 50
de largeur et 1m. 50 de profondeur.
b. Sur les bords de ces fosses, on dispo-
sera des tonneaux, cuviers ou autres réci-
pients contenant du lait de chaux.
Les hannetons apportés dans les sacs
sont versés directement dans ces récipients.
Il est nécessaire de retourner complètement
le sac, un grand nombre des insectes re-
cuellis se cramponnant avec force aux pa-
rois, qu'ils parviennent même quelquefois à
déchirer.
Il est également absolument nécessaire
qu'un ouvrier armé d’une pelle se tienne en
permanence auprès du récipient. Il doit
agiter constamment le mélange de hanne-
tons et de lait de chaux, et s’opposer ainsi
à la sortie des insectes. 14
S'il devenait nécessaire de suspendre Île
travail pendant quelque temps, on verserait
à la surface du mélange une certaine quan-
tité de chaux qui, formant croûte, s’oppo-
sera à la sortie des hannetons.
Le récipient étant suffisamment rempli,
son contenu sera versé dans la fosse prépa-
rée. Dès que celle-ci sera comblée, on re-
couvrir les hannetons d'une couche de
chaux, et enfin d’une couche de terre ayant
Om. 20 d'épaisseur.
Il est à remarquer que l'emploi de la
chaux est absolument nécessaire pour em-
pêcher la décomposition des corps ainsi
accumulés.
Cette décomposition aurait non enIE
ment l'inconvénient de répandre des odeurs
infectes, mais encore, et ce qui est plus im-
portant, les produits de cette décomposition
pourraient altérer les eaux du voisinage,
qui deviendraient ainsi dangereuses pour
l'homme et les animaux domestiques.
20 Crémation des hannetons.
Quand on voudra faire usage de ce pro-
cédé, on pourra utiliser les fours à chaux
du voisinage ou encore procéder de la ma-
nière suivante :
On construira dans les champs des fours
en terre à parois latérales d'environ 0 m 60
à O0 m. 80 d'épaisseur.
Ces sortes de huttes seront fermées com-
plètement de trois côtés et auront au qua-
trième côté une porte d’environ 0 m. 60 à.
0 m. 70 de hauteur, sur 0 m, 50 de largeur,
et environ 1 mètre de hauteur; on formera
une voûte à l’aide de vieilles bandes de
roues juxtaposées portant par leurs extré-
mités sur les parois latérales.
Dans un coin, on adaptera un tuyau de
poêle pour former cheminée et activer le
ürage. Comme combustible, on emploiera
du colza ou des fagots de bois.
BROCCHI,
Professeur à l'Institut national agronomique.
Pour aider à la chasse aux Hannetons …
dans les campagnes, nous apprenons que
les Inspecteurs d'académie ont été infor-
més d’avoir à autoriser les Instituteurs qui
voudraient la faire pratiquer par leurs élè-
ves, à n'ouvrir leurs classes qu'à 9 heures. )
N. D. LR;
5
BIBLIOGRAPHIE :
tuberculeuses, rhizomateuses ornementales
serres et de Me terre, par D. bit:
professeur d° De ancien multipli-
cateur en chef de la Société royale d’horti-
culture de Londres. (1 vol. broché, 600 pages,
200 figures. Prix : 6 francs. O. Doin, édi-
teur, et au bureau du journal.)
PETITE POSTE
N° 1660. M. C.-D. de M. — Nous ne pouvons vous
renseigner au sujet de lÆEæposition d’horticulture
qui doit avoir lieu à l'occasion de FÆxposition M
d'Amsterdam. S'il y a un comité à Paris, nous M
l'ignorons, n'ayant jamais reçu ni convocations,
ni communications à ce sujet.
Ouvrages recus : Les pluntes Mass .
N° 648. M. L. à P. L’insecte que vous nous avezen- M
voyé est le Cetenia cinctella de la famille des Scara- M
béides. Ces insectes ont des mœursfextrèmement va- M
riées, il est difficile d'en donner une idée générale.
Les uns se nourrissent de matières excrémentitielles:;
les autres vivent de matières végétales décomposées, «
beaucoup rougentles diverses parties des végétaux, M
certains enfiu aiment le miel des fleurs ou ies sucs M
qui découlent des arbres.
Untrèsgrandnowbre sont crépusculaires, d’autres |
au contraire aiment les vives ardeurs du soleil. d
La larve dela Cetenia cinctella se nourrit de racines
et l'insecte parfait sort de terre au printemps. |
On ne connait pas d’autre moyen de combattre
cet insecte que de répandre à la bèche, et de l’en-"
terrer, de la fleur de soufre, du soufre Schlæsing, ou
de la matière fécale pralinée avec de la chaux et du.
plâtre. Les larves redoutant les émanations sulfu-
reuses, on pourra arroser le terrain avec de l'huile
lourde de gaz, en recommençant plusieurs fois de“
suite. LH
* 4,
CHMONIQUE :
L W
& » CHROMOLITHOGRAPHIE : CHRYSANTHÈME :
" nt aid Sént dede Vaste OPA T, 47
MONITEUR
EC CMETUTU RE
SOMMAIRE
Mue Lucien Cuauné
M. Félix Faure, Président d'honneur de la Société de Topographie de France. A la Société
—_ nationale d'horticulture de France. Le Congrès pomologique de France à Versailles. L'administration des
postes et les publications trimestrielles. Exposition internationale d'horticulture de Paris.
de 1895. Lucien Chauré. — Les Orchidées: À la Société nationale d’horticulture de France. Cypripediumn
Expositions
hybridum : Mère Gigogne. Nécrologie. Oflo Ballif. — À propos du Chrysanthème Mme Lucien Chauré.
Henry Falzer. — Choix parmi les nouveautés en fleurs, fruits et légumes, mises au comwuerce en
21895. Jean Katy. — Les Chrysanthèmes chevelus ou soyeux. Oudeis. — Plantation des Pommes de
terre. Omnis. — Entomologie horticole : La Cheimatobia brumata. Æ. Deny el C. Marcel. — Correspon-
dance : Bouturage des Glaïeuls. Crozy ainé. — Bibliographie..— Distinctions honorifiques accordées par
Je Ministère de l'Agriculture.— Petite Poste. — Les Catalogues reçus.
- Meudon : Hautes Palissades.
0
Nr ODA NS
è A la Société de Topographie de
“France. Présidence d'honneur de I. Félix
+ Faure, Président de lu République francaise. —
Dans sa dernière réunion, le conseil d’ad-
Ministration dela Sociéte de Topographie de
“France avait décidé, par acclamation, d'of-
frir à M. Félix Faure, Président dela Répu-
“blique francaise, dont les hautes idées, en
Ce qui concerne les questions patriotiques.
Sont bien connues, le litre de Président d'hon-
.neur de Ja Société.
» A l'issue de cette réunion, une demande
“d'audience, transmise par M. le Général
Bournier, fut adressée à l'Elysée qui l'ac-
ueillit favorablement, et, le 29 avril, une
délégation des membres du bureau et des
Professeurs présentée par les Vice-Prési-
lents de la Société, MM. L. Tribouiet et Lu-
tien Chauré, fut recue par M. Félix Faure,
- Après lecture, par Le savant Secrétaire gé-
“néral, M.L. Drapeyron, d'une adresse de fé-
citations, la délégation exposa au Chef de
DEtat le but de sa visite, et, avec cette affabi-
lité que tous ceux qui ont pu l'approcher lui
bnt reconnue, M. Félix Faure a accepté, avec
la meilleure grâce el: le plus grand plaisir, a-
“Lil ajouté, le titre de Président d'honneur de
Ma Société; il a de plus déclaré vouloir être,
onun président de nom,mais un président
di
10 mar 1895.
Gravures xommes : Soleil double multiflore. Reine-Marguerite Japonaise. Chrysanthèmes chevelus : Alice
Carter. Centaurea. Mabel Carter. Cheimatobia bramata. Vue du parterre de la Grotte du château de
de fait! en toutes les circonstances où il
s'agira d'encourager et de développer, en
France, l'étude de Ja Topographie.
A la Sociéte nationale d'horticul-
ture de France. — M. Charles Baltet, de
Troyes a présentéune nouvelle vigne à feuil-
les persistantes importée du Tonkin.
On n’apudéterminersur placece Vitis ;les
feuilles larges et vcoriaces sont d’un beau
vert foncé, la tigeest duveteuse. C’est une
plante volubile qui devra être rustique sous
le climat méridional et qui, sous celui de
Paris, pourra ornér les serres froides.
Le Congrès pomologique de Fran-
ce tiendra cetle année sa réunion à Versail-
les le 20 septembre.
A cette occasion, la Soriété d'horticullure de
Seine-et-Oise organise une exposition frui-
lière.
De plus, elle ouvre un concours entre les
{Jarcons Jurdiniers employés dans le départe-
mentsoit chez des horticulleurs, soit chezdes
amaleurs, pour un mémoire sur : l'ÆHorticul-
ture versalluise el ses spécialiles.
Quatre médailles : vermeil, argentet bronze
récompenseront les quatre manuscrits re-
connus les meilleurs.
S'adresser pour renseignements à M. Che-
vallier, Secrétaire général de la Société.
L'administration des Postes et les
publications trimestrielles. — L'ad-
ministration des Postes vient de porter un
coup terrible à l'horticulture française en
102
n’accordant plus le tarif réduit aux catalo-
gues publiés trimestriellement par les prin-
cipales maisons de graines et d'horliculture,
ainsi qu'aux publications encartées dans les
journaux.
Plusieurs de nos lecteurs nous écrivent et
nous demandent — Quoi faire? Pour le mo-
ment, nous ne pouvons que répondre :
S'exécuter !
La question est assez importante pour la
diseuter et agir près des Pouvoirs publics, il
s'agit là d'une augmentation d'environ
60 00 sur les frais de transport des cata-
logues.
La Société d'horticulture de France tient
un congrès le 22 mai, tous les intéressés se-
ront réunis, il faut saisir cette occasion
pour s'entendre et décider des mesures à
prendre pour atténuer les-rigueurs de cette
décision.
Nous avons demandé à M. le Président
du Congrès de vouloir bien inscrire la ques-
tion suivante à l’ordre du jour.
« De lasituation créée à l’horticulture par
l'application du tarif plein substitué au tarif
réduit, par l'administration des Postes, pour
l'affranchissement des catalogues paraissan!
trimestriellement, et des mesures à prendre
pour y remédier. »
Voici du reste le texte de la circulaire
adressée à tous les bureaux de postes et
exécutoire à partir du 1° mai 1895.
« En dehors du supplément qui jouit de
l'exemption de tout droit de poste, en vertu
de l’article 5 de la loi du 6 avril 1878, n’est
considéré comme supplément à un journal et
admise, à ce titre, au bénéfice du tarif des
écrits périodiques, que toute feuille déta-
chée constituant une addition occasionnée
par l’abondance des matières ou servant à
compléter, à commenter ou à illustrer le
texte du journal.
Ne peuvent, notamment, êlre considérés
comme suppléments où comme écrits pé-
riodiques, ni bénéficier en aucune façon des
taxes fixées au paragraphe précédent, /es
prospectus, les catalogues, les almanachs et les
livraisons, qui seront trailés comme impri-
més ordinaires.
L’attention des agents est tout particuliè-
rement appelée sur l'importance de cette
dernière disposition qui fait rentrer duns la
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
catégorie des imprimés ordinaires, LES CATALO=
GUES, LES PROSPECTUS, les albnanachs et les U=\
vraisons, lesquels sous les apparences de.
publications périodiques, bénéficient du ta-"
rif spécial accordé aux journaux et écrits.
périodiques. Par le mot « livraison » on dvit
comprendre tout ouvrage publié en livrai-.
Sons, sous quelque forme que soit faite la publi- &
ne 4
Tous les catalogues, prospectus, circulaires
ou autres imprimés qui seraient joints à.
des ouvrages périodiques devront, mainte-«
nant, donner lieu à la perception, en outre.
du prix de port des ouvrages, d’une taxe”
calculée d’après le tarif des imprimés ordi
naires. R
Exposition internationale hor-l
ticulture de Paris. — Nous rappelons a$
nos lecteurs que l’exposition internationale”
d’horticulture ouvrira ses portes. au Jardin \
des Tuileries, Le 22 mai prochain. 4
Plus de 30,000 fr. de récompenses seront.
attribués aux exposants dont le nombre est
très considérable. %
L'emplacement de l'exposition est offi-M
ciellement constitué en entrepôt réel des
douanes et octroi. É À
Un congrès horticole aura heu pendant
l'exposition, et des excursions horticoles se-«
ront organisées pour visiter les principaux
établissements d’horticulture. 3
Expositions de 1895. — Yveiot (Seine-u
Inférieure) du 6 au 8 juillet, Exposition, ou-.
verte aux Francais et aux Étrangers, orga- |
nisée par la Société pratique d’horticulture,
de l'arrondissement d’Yvetot. S'auresser à
M. Fournier, Président de la Société.
Ver de du 21 au 24 septembre, Grande |
exposition de fruits, arbres, fleurs, légumes:
et tous produits de l'horticulture organisée”
à l’occasion du Congrès pomologique. k.
Barcelone (Espagne) du 15 mai à fin Juin,
Exposition de tous les produits de l’horti=«
culture organisée par la Société catalane“
d’horticulture. S’adresser au Secrétaire dem
la société à Barcelone.
Lucien CuAURÉ,
|
LE MONITEUR D HORTICULTURE 104
LES ORCHIDÉES
mn A la Société nationale d'horticulture de
« France. La séance du 25 avril était remar-
quable par son exposition d'Orchidées ;
“C'était du reste le jour d'un des concours
“spéciaux réservés à ces belles plantes.
Mentionnons en premier lieu le superbe
apport de M. Rémy Chollet, l'habile jardi-
nier vrchidomane de M. 0. Doin à Dourdan.
” Nombre d'espèces variées, d’une culture
irréprochable, sortant tout à fait des lots
- ordinaires que les horticulteurs ont l'habi-
« tude de présenter ; citons les rares Odonlo-
mn ylossum naævium majus et Schilleriuna, le
» Masdevallia Veitchi yrandiflora avec des fleurs
orange violacé, dont les dimensions appro-
chaient celles des Anthurium Scherzerianum,
un Cattleya Schilleriana splendens de toute beau-
té, ayant un ample labelle rose violacé très
accentué, l'Oncidium lanceanum, le Galean-
“tra Devoniana, le Culogyne asperata où Low,
- à fleur sacrée des Dayaks à Bornéo, avec
de longues inflorescences d'un blanc crème
etrépandant un parfum très suave, l’Æpiden-
drum Wallisi couvert de fleurs jaune foncé,
“épanouies depuis près de quatre mois, de
forts spécimens de Cypripedium bellatulum et
hamberlainianum, etc.
… M. Bleu nous montrait ses remarquables
hybrides tels que les Cattleya parthenia, —
Miltoniopsis Bleui splendens, — Cypripedium
ÿ awrenco-super biens et barbato-Curtisi, —
puis lerare Lælin elegans Wolstenholmiæ aux
grandes fleurs légèrement rosées.
— M. Bert présentait de beaux Cattleya Trin-
ne — Schraderæ, — Warneri, — Larwren-
feana et Odontoylossum Alerandræ, parm
lesquels l'Od. angustatum mujus, hybride
iaturel très distinct, un lot d’Orchidées dé-
Coratives qu'il cultive spécialement au point
de vue de la fleur coupée. D'autres horticul-
teurs ont exposé aussi un certain nombre
lOrchidées de saison, qui figurent ordi-
jairement à nos concours et dont l'énumé-
ré tion serait trop longue.
M En somme, nous constatons grand avec
laisir que la culture des Orchidées prend
de plus en plus d'extension en France et
ue les apports des amateurs deviennent
lus nombreux aux séances de Ja Société
nationale d'horticulture. Il est du reste pro-
bable que la formation du Comité spécial
qui va être nommé pour juger les apports
de ces plantes ne fera qu’augmenter leur
importance.
Cypripedium hybridum « Mère (igogne ».
Le Journal des Orchidées fait avec raison une
charge à fond de train contre les nombreux
Cypripèedes hybrides issus des mêmes croise-
ments et portant des noms différents. Il cite
le fait d'un grand amateur belge qui expo-
sait récemment onze Cypripèdes de semis
provenant des mêmes parents et cela avec
des noms variés, Suvez-vous bien !!!
Nous en connaissions déjà deux ayant la
même origine, ce qui fait un Lotal de treize
noms différents donnés à un même semis.
C'est un abus contre lequel il faut absolu-
ment réagir, afin d'éviter une confusion de
nomenclature qui finirait par lasser les ad-
mirateurs de ces charmantes Orchidées.
Malheureusement aujourd'hui, chaque fois
qu'un hybride fait son apparition, son ob-
tenteur peut souvent se donner la satisfac-
tion de choisir sur nos listes spéciales des
Cypripédiées, deux ou trois noms parfois
davantage, déjà atiribués à des métis du
même croisement, Voilà qui promet des
catalogues volumineux pour l'avenir, si nos
semeurs s’obstinent à donner de nouveaux
noms aux métis déjà obtenus et signalés
ou décrits dans les ouvrages ou journaux
horticoles,
Nécrologie. Les journaux américains nous
apprennent le décès M. W. S. Kimball,
un grand industriel de Rochester, où il avait
réuni la plus importante collection d'Orchi-
dées des Elats-Unis. Pour donner uvre idée
de son extension, il nous suffira de men-
tionner que la collection des Cypripèdes se
composait de plus de 500 variétés et qu'à
certains moments, il avait jusqu’à 5000 Or-
chidées fleuries à la fois.
M. Kimball jouissait d'une grande popu-
larité à Rochester, où son grandiose aqua-
rium et ses vastes serres qui renfermaient
cette superbe collection d'Orchidées étaient
ouverts au public tous les jours de 9 heures
du matin à 4 heures du soir. Voilà un
exemple que nous aimerions voir imité par
104
LE MONITEUR N'HORTICULTURE
IR LE D I + |
quelques uns de nos grands orchidophiles,
c'est le meilleur moyen pour développer le
goût de l’horticulture et former de nouveaux
amateurs.
— Nous apprenons également le décès
d'un ancien voyageur botaniste, Ignatz
Forstermann, survenu à Newlown, dans
l'Etat de New-York. On lui doit la décou-
couverte et l'introduction en Europe d'un
grand nombre de nos plus belles Orchidées ;
pour n’en citer qu'une, nous mentionnerons
le ravissant Cypripedium Spicerianum.
Forstermann avait exploré à fond une
grande partie des Indes anglaises et était
rentré en Europe à la fin de 1888, avec un
riche herbier, composé d’une grande quan-
tité d'Orchidées qu'il supposait nouvelles et
inconnues dans les cultures. Il avait voulu
soumettre au grand orchidographe teuton,
feu le professeur Reichenbach, tous sesnom-
breux échantillons, afin d'être mieux guidé
sur leur valeur et leur mérite avant de les
introduire en Europe ; mais malheureuse-
ment Reichenbach mourut peu après et tous
ses matériaux furent confisqués et durent
subir le sort de son herbier, de ses collec-
tions et de sa bibliothèque, qui doivent res-
ter enfermés et sous scellés pendant ce fa-
meux et ridicule laps de 25 années.
Otto BALLIF.
Re
A PROPOS DU CHRYSANTHÈME
€ MADAME LUCIEN CHAURÉ »
Elle est assurément ravissante de forme
et nouvelle de coloris cette variété de Chry-
santhème que M. de Reydellet a eu l’heu-
reuse idée de dédier à Mme Lucien Chaure.
Nous souhaitons à son obtenteur beau-
coup de gains semblables.
Les nombreux cultivateurs de Chrysan-
thèmes,amateurs et professionnels, ne chô-
ment guère en ce moment : car les boutures
faites en décembre et en janvier doivent
être prêtes à recevoir leur troisième rempo-
tage dans des pots de 16 à 18 centimètres
environ, et c'est un travail qui demande à
être fait avec beaucoup de soins et aussi au
moment opportun, afin d'obtenir un bon ré-
sultat final.
Les plantes doivent être rempotées aus-
sitôt que les racines commencent à se mon-
trer en assez granû nombre autour de la
paroi du pot et avant que celle-ci en soit
trop tapissée.
Pour le compost nécessaire à ce rempo-
tage on prendra par exemple : pour deux
brouettées de terre de gazon, une de terreau
de feuilles, un tiers de brouette de crottin
de cheval (on donnera la préférence à celui
ramassé sur les routes), un sixième de
brouette de cendre de bois, un pot de
12 centimètres de farine d'os et un pot de
12 centimètres de suie, et on mélange bien
le tout afin que les différents ingrédients
soient intimement liés ensemble.
La terre devra être tassée assez forte-
ment, moins cependant qu'au prochain et
dernier rempotage, qui se fera vers la mi-
juin environ; pour celui-là la terre devra …
être tassée avec force.
Pour ce rempotage final la terre sera
composée de la même manière que précé-
demment;mais on ajoutera pour chaque ki-
logramme de terre six grammes d’un en-
grais composé comme suit. S
Pour 50 kilos :
33 kilos farine d os.
13 » farine de corne.
2 » sulfate de potasse.
2 » sulfate d’ammoniaque.
Total : 50 kilos.
Avec cet engrais mélangé au sol, les arro-
sages à engrais liquides indiqués plus loin
et les petits soins de tous les jours, on ob-
tiendra facilement des fleurs de 20 à 35 cen-
timètres selon les variétés.
Les plantes une fois définitivement rem-
potées, il ne reste plus qu’à tuteurer, ébour-
geonner en temps voulu et à veiller avec
soin aux arrosages.
Lorsque les racines auront pris posses-
sion du nouveau compost et qu'elles com-
menceront à traverser la motte dans tous
les sens, les plantes poussant alors avec vi-
gueur, il faudra songer à leur donner de
l'engrais liquide.
Le erottin de chèvre et de mouton cons- M
titue un engrais qui contient tous les élé-
ments encore nécessaires à la végétation M
des plantes. On met ce fumier dans un sac
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
105
_ que l'on plonge dans l’eau pendant deux ou
Rois jours et on arrose avec le liquide clair
_ tous les deux ou trois jours, en donnant de
À l’eau pure dans l'intervalle.
A ES D
: Quand le bouton est bien formé, on peut
2 arroser les plantes cinq ou six fois avec une
à solution de nitrate de soude à raison de
Fe 2 grammes par litre d’eau, jamais plus. Une
— trop forte quantité de cet engrais prédis-
F pose les grandes fleurs à se tacher, dès que
… les pétales commencent à se développer.
-] Les cultivateurs de Chrysanthèmes lisant
… l'anglais devraient tous se procurer le
Chrysanthemum Year Book (À), c'est-à-dire
l'Annuaire des Chrysanthèmes, que la socié-
…. {é nationale d'Angleterre vient de publier.
£ Cette brochure, éditée par notre ami
M. Harman Payne, secrétaire de ladite so-
—… ciété, contient une foule de renseignements
utiles à l'horticulteur ainsi qu'à l'amateur;
des gravures accompagnent plusieurs arti-
ES cles sur l'historique de la grande fleur si
populaire en Angleterre, sur les Chrysan-
& thèmes en Amérique, en Australie, en Italie,
. au Japon, (ce dernier à recommander, d’une
« facon toute spéciale aux Japonisants) :
* tout cela pour 1 fr. 25.
En somme,ce travail constitue en quelque
- sorte le »vde mecum du Chrysanthémiste.
Nul mieux que M. Payne, amateur pas-
sionné de la « Reine de l'Automne » et con-
. naisseur émérite de cette plante, ne pouvait
mener à bien l'édition de cet Annuaire, qu’il
4 a eu rendre intéressant au plus haut de-
» gré.
En lui présentant nos plus chaleureuses
félicitations, nous nous permettrons de lui
demander qu'il veuille bien traduire en
. français l'Annuaire pour 1896,
Henry FATZER.
£e ae ANA
%
per
+
…_ LeChrysanthème: Mme Lucien Chauré, dont
— nous publions la chromolithographie a été,
- ainsi que le dit notre savant spécialiste
… M. H. Fatzer, obtenu par M. de Reydellet,
… l'habile semeur de Valence qui n'en est plus
… à compter ses succès.
. La plante, vigoureuse, est d'une très bonne
À tenue, très droite, avec tiges très rigides ;
(1) On peut se procurer cette brochure chez E. W.
Allen, #4, Ave Maria Lane, Londres E, C.
les fleurs, régulières, viennent fort grosses et
sont d’un coloris absolument nouveau.
Le centre est jaune violacé dit sang-dra-
gon (1) et le tour vieux rose avec la pointe
des pétales jaunätre. Celte plante a obtenu
à son apparition un Certificat de mérite à
Chambéry, et les amateurs ont pu l’admirer
l'an dernier à toutes les expositions de
Chrysanthèmes, y compris celles de Lyon et
de Paris où elle figurait dans tous les prin-
cipaux lots. (ER
CHOIX
PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS ET
LÉGUMES, MIS AU COMMERCE EN 1895
Les nouveautés sont nombreuses par-
mi les Reines-Marguerites annoncées par
MM. Vilmorin et Cie. à Paris.
Voici d'abord la Æ.-M. à fleur de Pi-
SOLEIL DOUBLE MULTIFLORE
voine : Surprise, à fleurs très doubles, rose
ou chamois, ou rose et chamois ; la Æ.-97.
Japonaise, rose ou chair ressemblant à un
Chrysanthème; la Æ.-W. Comète blanche
de couleur blanche, la À.-M. géante variée,
c'est-à-dire les autres couleurs que la
blanche, et pour jeter un dernier rayon
sur le tout, terminons par un Soil double
mulhiflore, restant pyramidal et fleurissant
à l'intersection de chaque feuille.
Jeun Kary.
PRE Eu EE PR PS RER
(1) Et non « rouge sang, » comme l’annonce par er-
reur le catalogue d’un de nos spécialistes du Nord,
act ht Ps
LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
es
JON
REINE-MARGUERITE JAPONAISE
+
e.
4
Ce +
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 107
————————_———_—_—_—
4 , ND OR |. La section des C'hrysanthèmes chevelus se
6 LES CHRYSANTHÈMES CHEVELUS distingue de ses congénères par les fleurs
OU SOYEUX dont les pétales sont très fins et allongés;
F. la légèreté du port de ces gracieuses fleurs
x 14% leur donne un cachet tout à fait particulier.
Re Notre grande illustration représente quel- | Bien que d'introduction relativement ré-
…— ques variétés d'une nouvelle race de Chry- | cente, ces Chrysanthèmes chevelus ont dé-
santhèmes d’origine japonaise, qu'il ne faut | jà figuré à un grand nombre d'expositions
— pas confondre avec ceux de Ja section des ! où ils ont été fort remarqués et bien admi-
Ace den EE ES
Ce
SE NET MEET PRE
PE En 50
7.
—
=
pr
CHRYSANTHÈMES CHEVELUS : #. ALICE CARTER, 5. CENTAUREA, 6. MABEL CARTER.
(H. Cannell et fils, horticulteurs à Swanley, Kent. Angleterre.
duveteur où à fleurs de plume d'autruche, | rés. Entreles mains de nos habiles cultiva-
dont la variété Madame Alpheus Hardy, de | Leurs comme les Reydellet, Delaux et Crozy
célèbre mémoire, a été le point de depart. | en France, Cannell en Angleterre, Thorpe
MONITEUR D’'HORTICULTURE
oo
en Amérique, elc., cette nouvelle section
n’a pas tardé à s'améliorer et à produire
des variétés dont les coloris représentert
maintenant à peu près toute la gamme des
couleurs. Ces Chrysanthèmes produisent
plus d'effet décoratif lorsqu'ils sont cultivés
en touffes naïnes et trapues: leurs char-
mantes fleurs se prêtent à merveille pour
l’ornementation des boutonnières et pour les
décorations de table où les gerbes de fleurs
seraient trop encombrantes.
Les variétés que l’on trouve aujourd'hui
au commerce et que nous pouvons recom-
mander sout les suivantes :
Alice Carter, brun rougeâtre pointé or;
Centaurea, orange foncé, très distinct:
Cheveux d’or, beau jaune d’or :
Faveur rose, rose amarante, centre jaune;
Louisa Reymond, mauve passant au lilas,
teinte très délicate.
Mabel Carter, blanc pur. pétales d’une
extrême finesse,
Mignon, blanc rosé, passant au rose ear-
min.
Mignonne fleur, saumoné, bordé rose.
Soyeux, blanc pur, etc. ete.
Oups.
PLANTATION DES POMMES
DE TERRE
Une vieille habitude contre laquelle on
ne saurait trop réagir consiste, lorsqu'on
plante des pommes de terre, à diviser les
tubercules que l’on va enterrer.
On répondra que c’estune économie, qu’en
les coupant en morceaux on fait plusieurs
pieds. C’estune erreur, carilrésulte de nom-
breuses expériences comparatives que le
meilleur mode est d'utiliser, d’une facon
presque exclusive, les tubercules bien sains
etdemoyenne grosseur, de75à110 grammes.
Entre les deux poids on a de la marge.
L'emploi de plus gros tubercules serait inu-
tile en tant que rendement et préjudi-
ciable au point de vue de la quantité à em-
ployer.
La division des gros tubercules est une
routine. Les résultats comparatifs obtenus,
sont'en faveur de la plantation des tuber-
cules entiers.
Avec les pommes de terres entières, de
moyenne grosseur, on obtient de 5 à
6,000 kiïlos de plus à l’hectare. Cela vaut la
peine qu'on s’y arrêle.
La plantation de deux petits tubercules
ensemble donne des résultats. supérieurs à.
celle des quartiers ou des moitiés de grosses
pommes de terre.
Avec les morceaux coupés, les manquants
sont, de plus, assez nombreux.
On le voit,il n'y a qu'une manière de faire
une bonne plantation: choisir des tuber-
cules bien sains, de grosseur moyenne, et
on obtiendra assez facilement de 26,000 à
28,000 kilos de rendement à l’hectare.
Ces principes ont été, du reste, vérifiés
par des agronomes distingués et on ne
saurait trop le répéter, on risque, en vou-
lant économiser quelques tubercules, de
voir sa récolte de 6 à 10,000 kilogr. au-des-
sous de celle qu’on était en droit d’espérer.
IH y a là une considération sur laquelle
nous appelons l'attention denoscultivateurs,
persuadé qu'une fois prévenus ils ne conti-
nueront plus à couper en morceaux leurs
tubercules de semis.
OMNIS.
A
7 < ù
ENTOMOLOGIE HORTICOLE
La Cheimatobia Brumata.
(Appareil supprimant lous dégâts.)
Les désastres toujours croissants causés
depuis plusieurs années parmi les arbres
fruitiers de certaines régions, notamment
sur les pommiers à cidre d’une partie de la
Normandie par la larve d'un papillon cré-
pusculaire du genre Cheimalobix, ont attiré
l’attention des savants et des chercheurs sur
les moyens d’enrayer le mal qui devient de
plus en plus menaçant, en détruisant l'in-
secte.
De tous les moyens employés jusqu'à ce
jour, un seul nous à paru vraiment digne
d'intérêt : c'est celui qui consiste en un ingé-
nieux petit appareil imaginé par M. Decaux
membre de la société entomologique de
France.
Dans le genre Cheimatobia, comme du
reste dans tous ceux de l’ordre des lépi-
6. A. .!
bi à LA
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE 109
doptères, c’est surtout la chenille qui est
nuisible depuis son éclosion Jusqu'à sa prc-
mière métamorphose. Il faut donc s'attaquer
préalablement aux femelles du papillon, et
s'il n’est pas possible de les détruire entiè-
rement, il faut au moins les empêcher de
déposer leurs œufs dans des conditions fa-
giner, se dessèchent en huit ou dix jours;
de plus l'amoncellement des insectes pris au
piège, forme bientôt une barrière facilement
franchissable.
Aussi voudrions-nous bien faire connaître
dans l'intérèt commun ce petit appareil.
Etudions d'abord ce qu'est l'insecte, au
CHEIMATOBIA BRUMATA (Fig. 1)
vorables à l'éclosion. Or l'organisation na-
turelle de la femelle présente justement un
point faible, sur lequel on peut s'appuyer
pour sa destruction. Elle est en effet aptère
ou pourvue seulement de moignons d'ailes
qui ne lui permettent pas de s'élever en l'air.
Pour déposer ses œufs dans Ja partie supé-
rieure des bourgeons, il lui faut donc grim-
per le long du tronc des arbres,
En entravant son ascension, on arrive à
empêcher, ou du moins à diminuer dans des
proportions considérables la quantité de
chenilles. Beaucoup de moyens ont déjà été
préconisés pour la destruction de ce dange-
reux lépidoptère ; tous étaient basés sur
l'emploi de matières gluantes ou poisseuses,
appliquées en bande sur le pourtour du
tronc des arbres, pour entraver la marche
ascendante de l'insecte. Mais ces procédés
offrent de sérieuses difficultés dans l’appli-
cation, et pour que l'opération soit menée à
- bien, il faut une surveillance excessive, car,
les meilleurs mélanges que l’on puisse ima-
point de vue de l’organisalion naturelle et
de ses mœurs suivant les diverses phases de
son existence.
Disons d'abord que la CHEIMATOBIA BRUMATA
appartient à la famille des Phalænites.
La longueur du papillon mâle A ‘figure 1)
est d'environ 12 mm et son envergure
atteint 22 à 25 m/m. Il est de ‘couleur grise,
les antennes ciliées sont moins longues que
le corps ; la téte et le thorax sont d'un gris
plus brun que l'abdomen. Les ailes posté-
rieures Sont d’un gris roussâtre un peu plus
pâle avec l'apparence de deux rayures plus
sombres.
La femelle de la Cheimatobia B (figure 1),
comme nous l'avons vu précédemment, est
aptère ou ne possède que des rudiments
d'ailes qui ne Jui sont d’aucan stcours. Sa
longueur est aussi de 12 millimètres, elle est
d'un gris noirätre ; le corps est épais el
raccourci.
Les pattes sont garnies d'epines et anne-
lées de blanc et de noir.
110
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Em)
La chenille C (figure 1) a une longueur de
13 millimètres environ, d'un vert pâle,
rayée dans le sens de la longueur de chaque
côté de la ligne dorsale par trois lignes
blanches, elle est pourvue de 10 pattes, six
sous les trois premiers segments, deux sous
le dixième et les deux autres à l'extrémité
postérieure du corps,
On désigne souvent ces chenilles sous le
nom de Géomètres ou Arpenteuses, parce
qu'en marchant, elles semblent mesurer
l'espace avec la longueur de leur corps.
(A suivre.) E. Deny et C. MARCEL,
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
Terrasse. — Les terrâsses furent une con-
séquence de la planomanie et de la règle
qui prescrivait de construire l'habitation sur
un point culminant.
Elles étaient ordinairement terminées par
anus
TTL
A
fev
STE
se
a
DDC
IS 2,2 24
vaste, on y créait des parterres; dans le cas
contraire, on se contentait d'y placer une
ou deux rangées d’arbustes d’orangerie.
Parterre. — Le parterre était le lieu spé-
cialement consacré à la culture des fleurs et
aux arbrisseaux supportant bien la taille. li
devait égaler en largeur Ja facade de l'habi-
talion, et être plus long que large.
On en faisait de dessins variés et de diffé-
rents noms. Le parterre de la Renaissance ou
parterre de pièces coupées fut le seul connu
jusqu'au xvu° siècle. Son usage passa des
villas italiennes en France sous Francois 1°".
Il était très morcelé et formé le plus souvent
d’une infinité de petits carrés ou rectangles
symétriquement disposés, plantés de fleurs
et bordés de buis.
Le parterre à broderie fut mis àla mode par
Claude Mollet. Il se composait d’un fond de
sable de différentes couleurs sur lequel on
dessinait des arabesques avec du buis nain,
toujours soigneusement entretenu.
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RE RL 1 024
4 Are du Parlerre de la Groire du Céteat
EFIG:2419:
une balustrade parfois ornée de vases dis-
posés à des intervalles réguliers ; si l’espace
entre les bâtiments et la balustrade était
Le parterre à compartiment n'était qu'une
variété du précédent, dont il se distinguait
surtout par la répétition symétrique du
PT NT AID TE ER STE ET U
TR EP PE CT ES
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Be EX
PRE PE DC me Dre
nerf" clitale dus
LT.
Frr
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE 111
0,
-
même dessin sur les quatre côtés. Notre |
figure 12 en offre un remarquable exemple.
Indépendamment du sable et du buis, il
entrait dans sa composition des massifs, du
wazon, des fleurs et des bassins.
Le parterre à l'anglaise était analogue au
. parterre moderne; il consistait simplement
en un tapis de gazon entouré d'une plate-
Re RU -DART GÈNE NM a) tr CMS
= = Eu
” gr de ae fon 28 dr Asheôan
macules marron noir, — Lieutenant Mizon,
à 5 macules carmin bordé. rose.
GÉRANIUM : Belle Alliance, fleur simple,
blanc picoté de points violets,
SENECIO (GALPINI : Espèce introduite du
Transwal en 1890. feuilles charnues,
glauques, tiges ramifiées de 60 cent. environ
de hauteur, fleurs tubuleuses orangé bril-
lant.
L'HELENIUM AUTUMNALE (fleur dédiée à
Hélène, femme de Ménélas et fille de Léda
est assez commun. La nouvelle variété l'A.
autunnale superbum, a les fleurs plus larges
que dans le type et le coloris est jaune bril-
lant plus foncé.
ÉLEUTHEROGOCCUS SENTICOSUS, Araliacée
rustique originaire du nord de la Chine et
du Japon, formant arbuste d'environ 2 mé-
tres de baut.
6 A
1) Descriptions des obtenteurs. Tr 2
=
118 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
RQ gg qq QUO "
Les tiges sont garnies de fines épines, et | dernière exposition de Paris, nous avons en \
les feuilles à longs pétioles, sont dentées, | occasion de signaler cette nouvelle variété \
un peu velues et vert clair. qui attirait tous les regards.
CHYSANTHÈME : E. FORGEOZ.
re
Ceaxoruus : Brillant, coloris violet pour- Le coloris est violet foncé assez diflicile à
pre— Pénombre, coloris gris bleu. déterminer; les pétales sont à revers argen-
Par MM. Z. Forgeot et Cie, horticulteurs- | tés ; quant à la forme, on ne peut mieux Ja
grainiers, 8, quai de la Mégisserie. à Paris. | juger qu'en regardant la gravure ci-dessus.
CarYsaNTRÈME : E. ForGEor. — Lors de la Jean Kary.
it S L
LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
119
__ LES PLANTES DE SERRE (suite)
ARECA
La superbe famille des Palmiers fournit
. une quantité de plantes décoratives par leur
. feuillage ; on s’en sert pour j'ornement des
_ appartements, serres chaudes et tempérées,
- jardinsd’hiver, orangeries. Quoique presque
toutes d’origine tropicale, certaines espèces
font l'ornement de nos jardins méridionaux,
_ et même, moyennant certaines précaulions,
_ de ceux du Nord.
> Bien qu'on puisse propager les Palmiers
- d'’œilletons et de drageons enracinés qu'on
4 enlève autour des pieds mères, on n'oblient
. jamais d'aussi beaux individus que ceux qui
D denuent du semis des graines tirées des
pers méridionaux. .
… Les jeunes Palmiers sont cultivés avanta-
%. geusement en terre de bruyère pure, en re-
_ nouvelant souvent ce sol qui s'épuise vite.
_ Plustard, on l'additionnera de terre franche
— et de bon terreau de feuilles. Les Palmiers
“ émettant des racines adventives, il est bon
… de les enterrer un peu bas; ils auront tou-
me jours une tendance à sortir leur tronc de
&. terre.
… En général, ils aiment une certainesomme
_ Jechaleur aux racines, surtout après lerem-
potage ou la transplantation.
Pendant l'hiver, on devra ménager les ar-
rosements, mais pendant la végétation ils
ne devront pas manquer d'humidité.
Le genre Arera est caractérisé par ses
_ feuillespennées, en forme de palme, ses fleurs
unisexuées réunies sur le même spadice.
. Nous nous contenterons de citer les va-
_ riétés suivantes :
… À. alba, de l'ile Maurice, où il atteint 6 à
. 7 mètres de hauteur et ses feuilles 2 mètres
de Jong. La plante à l'état jeune est aussi
_ des plus décoratives.
; À. aurea, des Seychelles, est un peu plus
_ délicat que le précédent.
A. lutescens, originaire d'Algérie, est une
- variété assez rustique et des plus décoratives.
A. rubra; les segments des feuilles sont
plus longs que dans le lufescens et le dessus
des jeunes feuilles est vert clair, changeant
avec l’âge en vert foncé. — De l'ile Maurice.
A. monostachya, splendide petite minia-
ture, ne dépassant pas 80 centimètres à { mè-
tre de hauteur, charmante petite plante
pour la décoration des appartements, très
rustique. — Australie.
ARENGA.
Ce genre de Palmier à une tige très éle-
vée; sesgrandes feuillesen palmele rendent
majestueux ; ses fleurs sont unisexuées dans
des spathes distinctes ; le fruit estune drupe
à 5 loges.
L'Arenga saccharifera des iles Moluques
atteint des dimensions colossales, 10 à 15
mètres de haut. Les Arenga sont des arbres
d'une grande utilité ; aussi sont-ils cultivés
par fortes quantités, dans des terres irri-
guées, des parties chaudes de l'Inde. La tige
ou slipe est recouverte de fibres noires, avec
lesquelles on fabrique des naltes, des tissus.
des brosses, ete...
La moelle du tronc donne le svgou: la
sève sucrée qu'on oblient des spadices et
dont on extrait du sucre cristallisable, ou
que la fermentation transforme en liqueur
alcoolique, appelée vin de palme, est très re-
cherchée dans le pays.
Après avoir fructifié, le tronc qui ne
contient plus de fécule, ne tarde pas à se
dessécher.
L'Arenga saccharifera est assez commun en
Europe, dans les grandes serres. On ren-
contre plus rarement les espèces suivantes :
A. Jaranica et À. obtusifolia.
ASTROCARYUM
Ce sont des Palmiers de taille moyenne;
quelques-uns sont même acaules et recou-
verts d'aiguillons sur toutes leurs parties.
Fleurs unisexuées, les mâles sont supé-
rieures et les femelles occupent la partie in-
férieure des spadices.
sont jaunes,
L'A. murmuru à été trouvé sur les bords
de l'Amazone, où il atteint des à6G mètres de
hauteur.
Les fruits ou drupes
L'A. ueaule, quoique privé de
duit une Jarge couronne
3 mètres de longueur.
L'A. rostratrum est originaire du Brésil, où
il est assez vigoureux ; les feuilles vert foncé
en dessus sont blanches en dessous.
JAG.
lige, pro-
de feuilles de 2? à
| À suivre.
120 LE ‘MONITEUR
ENTOMOLOGIE HORTICOLE
La Cheimatobia Brumata.
(Appareil supprimant tous dégäts.)
Suite et fin)
Comme nous venons de le voir, le papil-
lon de la Cheimutobiu est crépusculaire, c’est-
à-dire qu'il ne sort que le soir au crépus-
cule, il n'a qu'une seule génération par an.
La femelle commence sa ponte vers le 20
octobre et peut la continuer jusqu'au 10
février.
La femelle qui n’a que des moignons d’ai-
les grimpe sur les arbres avec la plus grande
facilité.
Après l’accouplement qui se fait généra-
FIG 2
lement sur le pommier, la femelle gagne les
sommités des arbres, où elle dépose ses
œufs par paquets de deux à six, à la base
des bourgeons à feuilles ou à fleurs et sur
les lichens qui végètent à la base des jeunes
pousses de deux ans.
Les œufs sont d’une rusticité extraordi-
naire, de couleur gris verdàtre, à peine vi-
sibles à l’œil nu, la femelle en pond 200
à 250.
Elle les assujettit au moyen d'une gomme
qui se dessèche et qui devient absolument
insoluble. Le froid n’a, non plus, aucune
action sur ces œufs qui endurent parfaite-
ment une gelée de 28 à 30°.
C'est surtout du 2 au 30 novembre que
les femelles grimpent sur les arbres pour y
D'HORTICULTURE
———————_—_—_——_—_—_—_—_—_—_—_—ZEZEZE nr
|
déposer leurs œufs, il peut y avoir des éclo-
sions partielles d'octobre à février. IL va
sans dire que la montée est beaucoup plus.
importante par un temps doux que par les
grands froids ;
qu'une gelée de 6 à 8 degrés ne tue pas les
papillons éclos la veille.
L’éclosion de la chenille, commence au
printemps, et peut se continuer jusqu'au
commencement de mai.
Elle attaque les extrémités tendres des
bourgeons puis elle s’installe dans le bou-
ton et le fait avorter.
On ne s'étonnera donc pas qu’un ennemi
menacant de devenir si terrible ait attiré
l’attention de savants soucieux de conserver
les intérêts de tous, et, parmi les moyens
— CADRE DÉMONTÉ.
préconisés, nous retrouvons l’invention que
M. Decaux a généreusement offerte aux agri-
culteurs. |
Voici de quoi se compose cet appareil. Il
consiste en un cadre ou caisse sans fond A
(figure 2) en planches grossières entourant
complètement la tige de l'arbre, la largeur
varie naturellement avec Ja grosseur du
tronc. ,
Après avoir vissé le quatrième côté resté
libre B (figure 2) pour permettre de passer
lappareil autour du tronc, on enfonce le
cadre en terre à une profondeur de deux
centimètres.
Une plaque de zinc C (figure 2) ciouée sur
la partie supérieure, complète l'appareil.
Cette lame de zinc, lisse, de 7 centim. de
néanmoins, On remarque
UE en de à 2 dninis té ibn Lt St D
Jargeur et de 4/10 de millimètre d'épaisseur
inclinée vers le sol, forme auvent, et dresse
ainsi un obstacle sur lequel les tarses de la
… Cheimatobia brumata n'ont aucune prise. En
passant, au moment de la pose, un chiffon
imbibé d'huile sur le zinc on empèckera
l'oxydation.
Cet appareil posé (figure 3) forme un
obstacle infranchissable et les ('heimalobin
tombent épuisées de fatigue après de vains
efforts.
- Cependant il peut arriver que quelques
individus, mieux inspirés, gagnentles haies
voisines ; mais on peut obvier à cet incon-
vénient en appliquant le principe de M. De-
Caux, en bordant les haies d'une ligne de
planches sur lesquelles reposera une lame
de zinc identique à celle du cadre.
On place l'appareil vers le 10 octobre, et
FIG. 3, — CADRE ANTI-CHEIMATOBIA POSÉ.
on donne ainsi aux arbres une garantie
absolue sans aucune surveillance, non seu-
lement contre les Cheimatobia, mais contre
tous les insectes qui useraient de moyens
analogues pour attaquer les végétaux. Ces
cadres anti-cheimatobies peuvent être éta-
_ blis commercialement à un très bas prix
(50 centimes environ). En donnant aux
planches une couche de coaltar avant de
clouer la plaque de zinc, on peut s’en servir
pendant une vingtaine d'années.
Il est évident que, si on complète l'effica-
cité de l'appareil par/des moyens complé-
menlaires de destruction, tel qu’en seconant
les chenilles qui se trouvent sur toutes les
haies ou arbres divers, on facilitera la dis-
parilion complète de ce fléau. C’est du 25
avril au 10 juin que l’on pourra procéder à
cet échenillage. A cet effet on secouera vi-
goureusement ou on battra fortement les
arbres au-dessus de draps étendus sur le sol
et l'on écrasera avec soin les chenilles tom-
bées.
La chrysalide à laquelle on peut aussi
s'attaquer, se trouve de préférence dans les
parties de terrains cultivés où la chenille
s'enfonce pour se transformer ; cette trans-
formation s'opère du 20 juin au 20 octobre.
En laboürant le sol, les chrysalides qui se
trouvent à une profondeur de 6 à 10 centi-
mètres sont ramenées à la surface, où elles
sont dévorées par les oiseaux ou desséchées
par le soleil.
Dans un but d’intérèt général, nous avons
pensé qu'il serait utile de faire connaître
l'invention de M. Decaux et propager la
destruction de cet insecte par l'emploi du
CADRE ANTI-CHEIMATOBIA.
E,. DENY ET C. MARCEL,
Architectes Paysagistes.
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
Bosquers. — Les bosquets formaient la
transition du parterre à la futaie ;ils étaient
comme celte dernière plantés d'arbres fo-
restiers; mais ils rappelaient encore le par-
terre par leur morcellement, leurs pièces
de gazon, leurs jets d'eau et leurs statues.
Le centre du bosquet était le plus souvent
découvert ét occupé par un bassin ou un
beulingrin, sorte de pelouse enfoncée de
0 m, 50 à O0 m. 60 au-dessous du niveau du
sol avoisinant, el relié à celui-ci par un
glacis.
ob ir.
192 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
pee
Les bosquets étaient carrés ou rectangu- | des pans coupés ou des échancrures.
laires; de nombreuses allées en étoile, en On distinguait plusieurs sortes de bos-
croix, en patte d’oie, les divisaient en sec- | quets:
FIG. 1%. — BOSQUET EN ÉTOILE. FIG. 15. — BOSQUET A COMPARTIMENTS.
lions de formes variables mais toujours Le bosquet en éloile (fig. 14) se reconnais-
symélriquement disposées. Le point d'in | sait à ses nombreux ronds-points d’où les
tersection des allées en étoile, était tracé ! alléesrayonnaient danstoutesles directions.
- RS
3
er Coffee var arsoite
FIG, 16.
en cercle dont le centre étail occupé par un Le bosquel & compartiments (Mig. 15), était
vase ou une Stalue. La rencontre de deux | moins morcelé, mais beaucoup plus orné.
allées, motivait rarement un rond-point, | A l’intérieur de ses divisions dites compar-
mais étail le plus souvent soulignée par | timents, trouvaient place : les labyrinthes,
LE MONITEUR
Re.
… les cabinets, les herceaux, les boulingrins,
… les fontaines, les bassins et diverses com-
positions d'architecture végétale analogues
- à celle que représente notre figure 16.
- Les bosquets en quinconce étaient gazon-
nés et caractérisés par leurs arbres plantés
Nous ne pouvons quitter les bosquets
- sans dire un mot de leurs motifs décora-
_ tifs.
Les labyrinthes ou dédales (fig. 17) étaient
É- composés d'allées sans issue, très embrouil-
FIG, 17. — LABYRINTHE.
dans lesquels le promeneur restait le plus
longtemps captif étaient les meilleurs.
Les labyrinthes furent en honneur jus-
qu’au xvir* siècle où, d'après ce que nous dit
Mollet, on y renonca à cause des dépenses
d'établissement et des frais d'entretien
qu’ils occasionnaient.
Les cabinets élaient conslitués par une en-
_ ceinte de palissades et un arbre qui, planté
. au point central, couvrait l'enclos de son
_ ombrage.
Les berceaux étaient le plus souvent ce
qu'ils sont encore de nos jours, des treil-
lages en forme de voûte, sur lesquels on at-
tachait des arbustes. On en faisait aussi
sans treillage avec des palissades au-dessus
desquelles, des arbres alignés et (aillés en
cintre formaient une voûte naturel!'e.
Les fontaines et les chutes d'eau donnaient
lieu à des compositions sculpturales luxu-
rieuses et très compliquées. Celles de Ver-
sailles sont restées célèbres.
Les bassins élaient des réservoirs en ma-
connerie dans la configuration desquels la
4
D'HORTICULTURE 123
ligne droite se combinait avec la ligne cir-
culaire pour former des dessins variés, *
FUrAIE. — La fulaie se dislinguait du
bosquet par son étendue et par une plus
grande sobriété d'allées et d’ornements.
Elle se développait parfois sur un millier
d'hectares et plus.
Les forêts de Chantilly et de Fontaine-
bleau sont actuellement les modèles les plus
remarquables qui nous restent de cette par-
ie du Jardin de Palais.
E. Dexy et C. MARcez,
Architectes paysayistes.
(A suivre.)
BIBLIOGRAPHIE
M. Charles Ballet, le savant horticulteur
troyen, vient de publier un gros volume
intitulé :
L' Horticulture Cinq parties du
monde (À). Cet ouvrage a obtenu la médaille
d'or au Congrès horticole dernier et le prix
Joubert de l’Hiberderie de 10.000 francs; il
est édité sous les auspices de la Société na-
tionale d’horticulture de France.
C'est une revue horticole très complète de
tous les pays du globe, dans laquelle l'au-
teur à su, avec son talent habituel, nousre-
later tous les moindres détails qui pouvaient
être de quelque utilité aux personnes inté-
ressées à l'horticulture ; rien de ce qui con-
cerne cet art n'a élé omis dans ce beau vo-
lume, qui ne renferme pas moins de 800 pa-
ges; de plus, la clarté et la précision qui
règnent dans toutes les parties de cet im-
portant ouvrage en rendent la lecture inté-
ressante, agréable et très instructive.
Nous n'insisterons pas sur la compétence
de M. Ch. Baltet et nous croyons que nul
n'élait mieux qualifié pour écrire un pareil
ouvrage sur l'horticulture, cette science à
laquelle il a consacré depuis si longtemps
toute son activité en cherchant par tous les
moyens à en répandre le goût et à la faire
prospérer.
I ne nous ést pas possible de donner un
dans les
(1) Le volume 15 francs franco par colis postal,
au bureau du journal.
compte rendu détaillé sur les différentes
cultures des soixante dix-sept pays que vi-
site son ouvrage. Les chapitres consacrés
aux cultures maraichères sont tout particu-
lièrement intéressants, car son auteur nous
indique tous les pays et toutes les localités
où la production d’un végétal servant à la
nourriture humaine est devenue une véri-
table industrie. et nous regrettons que l’es-
pace dont nous disposons, ne nous permette
pas de reproduire une partie de ces rensei-
gnements.
Ajoutons pour terminer, que la lecture de
cet ouvrage est même des plus attrayantes
pour les simples curieux, eñ ce que rien
n'est plus agréable que ces différents
voyages à travers les plantations et les jar-
dins des äeux hémisphères.
Mentionnons aussi qu'un exemplaire de
cel ouvrage est remis gratuitement à chaque
membre de la Société nationale d’horticul-
ture de France. Pour le retirer, il suffitaux
sociétaires de présenter, au bureau de PA-
gence, leur carte-quittance de 1895.
0. B.
DICTIONNAIRE LATIN (grec), FRANCAIS, ANGLAIS,
ALLEMAND, HOLEANDAIS, des principaux fermes
employés en botanique et en horticulture par
A. M. C. Joxéxmwpr CoxiNcx horticulteur
à Bussum (Hollande) (1 vol. broché 13 sur
19 cent , 83 pages, 3 fr. 50. Nilsson éditeur
à Paris, ou au bureau du journal.
Pour ne pas employer une formule banale
en disant « que cet ouvrage était impatiem-
mentattendu », nous pouvons sans crainte
dire qu'il répond à un grand besoin; conti-
puellement il arrive, en lisant différents ca-
talogues, de voir des noms génériques de
plantes suivis d’un mot spécifique qui, à lui
seul,souventen donne la description; cenom
étant quelquefois empranté à une langue
étrangère à la sienne, le lecteur reste embar-
rassé.
C'est pour lui venir en aide que M. Jong-
kindt Coninck a résumé tous les principaux
termes dans les cinqlanguesles plus usitées:
latin, francais, anglais, allemand, hollan-
dais. il l’a fait avec l'idée d’être très utile et
il a réussi!
C'est un ouvrage absolument indispensa-
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
ble à tous ceux qui s'occupent d’horticulture
et de botanique.
Ouvrages recus. — Les Plantes alpines
et de rocailles. Description, culture, acclima-
tation, par M. Correvon, directeur du jardin
alpin d’Acclimatation (1 vol cart. 240 p,
avec figures, 2 francs, O. Doin éditeur, et.
au Bureau du journal.
Dictionnaire des Orchidées hybrides, compre-
nant la liste de tous les hybrides artificiels
et naturels connus au 1°" janvier 1895; le
nom de leur obtenteur ou introducteur ; la
date de leur apparition, ainsi que les clés
établissant pour chaque espèce tous les se-
mis obtenus de leurs synonymes, par
E. Bohnof {1 vol. in-18 cart. diamant, tête
dorée, prix : # francs. O. Doin éditeur, etau
bureau du journal.
Pour cet ouvrage, l’explication des ta-
bleaux est donnée dans les trois langues :
Français, Anglais et Allemand. |
La 37° livraison du Dictionnaire pratique
d'horticulture et de jardinage, par G. Nichol-
son-Mottet, vient de paraitre (0. Doin édi-
teur), prix : 1fr. 50 franco au bureau du
Journal.
CONNAISSANCE UTILES
À nos lectrices : Pour effacer les rides, le
hâle et les taches produites par le soleil, on
mélange en quantités égales du Jus de gre-
uade et de la crème de lait fraiche, on obtient
le Lait de Ninon qu'on applique ensuite sur la
peau,
PETITE POSTE
N° 6163, M. V.-H. à O. — C'est une grave erreur
de croire que l'administration des Postes a interdit
l'encartage des catalogues, circulaires ou prospectus
dans les Journaux.
L’encartage est toujours autorisé, mais à la condi-
tion de payer l’affranchissement supplémentaire des
imprimés encartés.
N° 160, M. de J. à D. — La question des abris vitres
serait un peu longue à vous développer par lettre,
elle fera l'objet d'un article qui paraïtra un de ces
jours. Du reste, puisque vous serez à Paris pour l'ex-
position de mai, M. Brochard le constructeur, vous
donnera toutes les explications et vous montrera ses
modèles exposés aux Tuileries.
No 5131, M. C.-B. à O.-D.-V. — Comme nous
adressons franco les ouvrages de librairie que nous
annonçons, nous ne pouvons faire aucune remise :
c'est presque toujours plus avantageux pour les
acheteurs.
LE MONITEUR
P'D'HORTICULTURE
LP
A
CHROMOLITHOGRAPHIE ? BÉGONIA BOIAVIENSIS SULPHUREA
… Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Récompenses décernées à l'horticulture dans les Concours régio-
naux agricoles de 18%5. Acte de vandalisme. Les arbres du Bois de Boulogne. L'entretien des jardins
botaniques en Augleterre. Protection aux petits oiseaux. Lucien Chauré.— Culture du Géranium à la por-
…. tée de tous. Omnis. — Entomologie horticole : L'écaille pourprée (Chelouia purpurea) Æ Savard. —
…. Les plantes de serre (suite) : Les Bégonias. Jag. — Les Orchidées à l'Exposition interuatiouale de la
— Société nationale d'horticullure de France. Owdeis. — Lettres hortisoles : A propos de l'Exposition
—._ d'horticulture de Paris. Lucio. — Les grandes industries horticoles à l'Exposition internationale de 1895.
— Jean Katy. — Les catalogues recus.
là GhAvURES Noires : Begonia Haageana, B. Credneri, B. Schmidti, B. Veitchi hybrida flore pleno, B. Davisii,
_ B. diversifolia, B. Erfordia, B. Socotrana, B. atropurpurea (Veruon), B. hybrida gigavutea, B. semper-
{ florens, B. Baumanni, B. Rex.
= Cr es po)
444 D / 76.1
t a RERO GS
A: a
#10! 4
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: RAON ! ) A 1 Si ‘4 je
: 23% D) - < & SES \4 En
PDO RAS
Au Ministère de l'Agriculture. —
- Concours agricole de Vienne. Modifications en ve
R qui concerne les concours des produits de l’horti-
culture et de l'arboricullire. — Par arrêté du
30 mai, les modifications suivantes sont ap-
- portées aux dispositions concernant l'orga-
nisation du concours agricole de Vienne (du
- 24 août au 1‘ septembre.
5° calégorie : Produits de la viliculture,
» de l hortieulture et de l’arboriculture.
1" section. — Raisins de cuve coupés,
provenant de plants français : une médaille
: d'or, deux d'argent et deux de bronze.
2° section. — Raisins de cuve coupés,
provenant de plants hybrides producteurs
“directs : une médaille d’or, deux d'argent el
deux de bronze.
3° section. — Pommes, poires, pèches,
raisins de table, noix, noisettes, etc. : une
édaille d’or, une d'argent grand module,
eux d'argent et quatre de bronze.
4° section. — Légumes de toutes sortes :
une médaille d'or, deux d’ergent et trois de
ronze,
4
S
Récompenses accordées à l'horhiculture dans
es Concours régionaux agricoles de X895,—Tou-
10 suix 1895.
louse, 19 mai. AHorlisullure. Prime d'hon-
neur : Objet d'art de 300 francs à MM. Ro-
quelaine père et fils à Toulouse, — Mé-
dailles de bronze et 800 francs à M. Robinet
(Hortensia) à Toulouse — et 600 francs à M.J.
Labelle à Toulouse — et 400 francs à M. Falba
(Antoine), à Toulouse — et 200 francs à
M. Laymond (Vital) à Lalande.— Arboricul-
ture. Objet d'art de 300 francs, à M. Jean
Barat à Toulouse. — Médailles de bronze
el 400 francs à MM. Pons, père et fils, à Vil-
Jeneuve-les-Cagnaux — et 400 francs à
M. Monnier (G. A.), à Toulouse — el 200 fr.
à M. Barthère (Alix), à Toulouse.
Aogers, 16 mai. Æorticulture. Prime d'hon-
neur : Objet d'art de 300 francs el. prime
4e 500 francs à M. Chedane-Guinoisseau,
horticuiteur à Angers. Médaille de bronze
et100 francs à M. Perchard (Augustin), hor-
liculture à Baugé. — Arboriculture. Prime
d'honneur : Objet d’art de 300 francs, et
prime de 1.000 francs à M. Charles-Ernest
Détriché, pépiniériste à Angers.
MM. Chedane-Guinoisseau (Henri), pépi-
niériste, Fargeton (Louis), horticulteur,
Verrier-Cachet, horticulteur, Killian, archi-
tecte paysagis!e ont été nommés Chevaliers
du Mérite agricole.
(ro
Acte de vandalisme. — Dans la
soirée précédant l'ouverture de la grande
Exposilion internationale d'horticulture au
Jardin des Tuileries, un misérable, mal-
heureusement resté inconnu, à coupé le
pseudo-bulbe fleuri du plus beau Calfleya
126 LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
Mossiæ qui devait figurer dans le lot d’un
horticulteur de Colombes, M. Bert.
ILest très regrettable de voir se produire
de pareilles canailleries, malgré la surveil-
lance qui était déployée sous la tente des
Orchidées; le Moniteur d'Horticulture, offre
une prime de cent franrs, et un exposant de
cette section nous prie d'ajouter de sa part
une somme de 50 francs, à la personne qui
pourra mettre sur les traces du coupable,
afin de pouvoir le poursuivre comme il le
mérite.
GE
Les arbres au Bois de Boulogne.
— Il y a quelque temps un député de la
Seine s'était vu refuser l’autorisalion de
faire abattre des arbres, au Bois de Boulo-
gne, pour établir un vélodrome.
Un peu plus tard, le Prince de Sagan, im-
portant locataire de la ville, fit à son tour,
sans autorisation, arracher quelques arbres
qui génaient pour l'établissement d’une piste.
D'où fureur de M. Paschal Grousset, ré-
clamation, plainte, enquête, etc., etc., el
comme il faut que quelqu'un paie les pots
cassés, la commission nommée par le Conseil
municipal, pour donner satisfaction à l’opi-
nion publique qui ne réclamait rien, a de-
mandé le remplacement de M. de Taver-
nier, ingénieur des plantations de la ville, et
la mise à la retraite d’office de M. Lafor-
cade, jardinier en chef de la ville de Paris.
On ne peut que regretter cette mesure,
purement platonique du reste en ce qui touche
M. Laforcade; celui-ci ayant, il y a quelque
temps, demandé lui-même la liquidation de
sa retraite; l'administration la lui avait re-
fusée, ne voulant pas se priver du concours:
important que pouvait lui prêter son jardi-
nier-chef, pour. l'exécution des TPE de
l'exposition de 1900.
Successeur de Barillet-Deschamps, à la
ville, collaborateur d’Alphand, M. Lafor-
cade a, depuis plus de 40 ans, rendu les
plus grands services au Fleuriste de la ville.
On lui doit de nombreux travaux et,notam-
ment, l'exécution de PExposition de 1889,
les jardins du Trocadéro, du Champ de
Mars, le square des Buttes-Montmartre, etc.
Quelle que soit la mesure anodine qui
frappera cet homme de bien et ce dévoué
serviteur, elle l’honorera et n'influera en
rien sur l'estime que lui ont vouée ceux qui
l'ont connu; au contraire! et tous le ver-
ront partir avec regret en se disant :
Par qui remplacera-t-on?
22€)
L'entretien des jardins botaniques
er Angleterre. — Les journaux anglais
nous donnent le chiffre affecté à l'entretien
de leurs jardins botaniques pour 1894. Nous
relevons les sommes suivantes.
Les jardins Royaux de Kew ont coûté
023,000 francs ; le jardin d’'Edimbourg,
100,000 francs; les jardins de Kensington,
170,000 francs, et l’entretien des jardins pu-
blics de Londres coûte annuellement plus
de 2,200,000 francs.
De pareils chiffres ont leur éloquence
comparés à ceux consacrés à l’entretien des
jardins botaniques francais.
CE 4
rx
Protection aux petits oiseaux. —
La direction de la Sûreté générale vient da-
dresser aux Préfets une note circulaire ainsi
conçue : |
«Monsieur le Préfet,Je vous prie d'appeler,
par la voie du Recueil des actes administra-
üfs, l’attenlion de toutes les municipalités
de votre département sur la disparition
croissante des oiseaux insectivores,au grand
préjudice de l’agriculture, et de leur faire
remarquer tout particulièrement que la
chasse aux oiseaux du pays, non considérés
comme gibier, doit être interdite d’une
facon absolue, à quelque époque que ce soit.
Il importe de faire connaitre également
aux propriétaires et fermiers qu'on ne peul
détruire, même sur son propre terrain, col-
porter ni mettre en vente les nichées et les
œufs des oiseaux autres que ceux reconnus
nuisibles. »
Voilà qui est bien! Nous n’en sommes plus :
à compter les circulaires.
Mais qui se chargera d'appliquer celle-ci?
LUCIEN CHAURÉ.
dt”
+
ë
1
_ GULTURE À LA PORTÉE DE TOUS
DU GÉRANIUM SUR TIGE, OU EN ARBRE.
Dans une de ses conférences, M. Delaville
professeur d’horticulture à Beauvais, préco-
nise une méthode de culture qui a pour but
d'obtenir des Géraniums, chargés d'innom-
brables fleurs et destinés à être cultivés en
- bac conique, comme les Orangers, les
Myrtes, etc.
On ne choisit que des variétés doubles
et vigoureuses, d’un blanc pur, d'un rouge
- vif idem, roses et panachées, L'élevage et la
_ culture sont des plus simples : on rempote
- de jeunes plantes vigoureuses, enracinées
dès l'automne ou en février, choisissant pré-
férablement celles qui ne sont pas ramifiées.
On hâte le développement du Géranium
par des rempotages gradués, en ne laissant
… jamais à la plante le temps d'émettre des
€ racines autour de la motte, en activant sa
É végélation par quelques arrosements à l'en-
4 grais humain et surtont en enterrant les
- pots sous une couche tiède et sous verre, On
- aura soin d’aérer journellement, afin que la
‘4 tige prenne du corps et pour aider au déve-
_ loppement des feuilles. Ceci obtenu, on sup-
prime, à l’état naissant, dans l’aisselle des
feuilles, tous les bourgeons qui voudraient
se développer autour de l’axe. La jeune tige
est coupée à hauteur de 60 à 70 centimètres,
afin de provoquer la sortie de trois bourgeons
destinés à commencer la têle du Géranium
chacune des nouvelles pousses est pincée à
trois feuilles et l’on répète ce même pince-
ment, de trois en trois, jusqu’à la formation
complète de la tête elle-même qui sera
obtenue la deuxième et la troisième année;
alors du printemps à la fin de l'automne on
aura, pendant de longues années, une pro-
fusion de fleurs du plus riche effet pour l’or-
nementation des balcons, terrasses, par-
terres et appartements. L'hiver, la plante ne
sera nullement encombrante, puisque à la
rentrée, en lieu sain, plutôt sec(appartement
orangerie, elc.), on coupera les branches de
l’année à trois yeux de la base. Pendant
l'hiver, la plante n'aura d’arrosement que
juste ce qu’il faudra pour éviter la fanaison
_ des feuilles.
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Die EN de lift te NUS Math 1e, RÉRUESS POSE Sn La
127
Ainsi cullivé, le Pelargonium zonale sera
d'une grande ressource pour rompre, par
sa floraison continue, surabondante, vive et
gaie, la monotonie qui, tout l'été, résultait
faialement de la culture de nos vieux arbris-
seaux d'orangerie.
OMNIS.
Be
ENTOMOLOGIE HORTICOLE
L'ÉCAILLÉ POURPRÉE
(Chelonia purpurex.
La chenille de l’Ecaille pourprée se trouve
dans les jardins et les vergers. Elle vit sur
le pommier, le cerisier, le prunier, la vigne,
'es groseilliers, l’asperge et sur d'autres
plantes. Elle est l’une des plus vives que
l’on connaisse.
Gardée en captivité, elle cherche à s’é-
chapper, et l'on est obligé de couvrir la
boîte qui la renferme. Elle vit isolément, et
n'est pas très commune dans les environs
de Santigny oùelle ne cause pas de dégâts
sensibles.
Cette chenille est noire avec des tuber-
cules grisätres piquetés de brun, d’où s’é-
lèvent en aigrelles des poils médiocrement
longs, lesquels sont tous jaunes, ‘ou bien
gris sur les côtés du corps, el d'un roux
foncé sur le dos. Elle a de plus trois lignes
blanches maculaires longitudinales dont les
deux extérieures lavées d’une couleur rou-
geätre, qui n’en fait que mieux ressortir le
blanc des stigmates ; la tête et les pattes sont
d'un noir luisant ; mais les pattes membra-
neuses ont le milieu ferrugineux dont une à
l'anus, les autres sur les anneaux de l'abdo-
men ; l'état de chrysalide ne s'étend guère
au-delà de trois semaines.
Cette espèce n'a qu'une génération dans
l'année, aux moisde juillet et août, Le papil-
lon se classe dans la famille des Nocturnes,
la tribu des Bombybicides, la sous-tribu des
Chélonites et le genre (Aelonia. Son nom
entomologique est (helonia purpurea et son
nom vulgaire £raille pourprée, Eraille mou-
rhelée.
Chelonia pupurea, Dop. Envergure
EN RS PL nm A a un a ee LE
54 à 58 millimètres. Les antennes sont
jaunes, pectinées chez le mâle, presque fili-
formes chez la femelle; les palpessontbruns;
le dessus des ailes supérieures est rose
chez le mâle, d’un rouge-cerise chez la fe-
melle, avec la frange des bords postérieurs et
internes jaune, et six ou sept taches noires
éparses, la plupart orbiculaires; le dessous
des supérieures est d’un jaune lavé de rouge
et marqué d’une dizaine de taches noires;
le dessous des inférieures offre le même
dessin que le dessus, mais il a plus de jaune
que de rouge : le corps est d’un jaune d’ocre
avec le rougeûtre et le dos marqué par trois
séries de taches noires, dont les intermé-
diaires plus grandes. Les parasites de cette
espèce n’ont pas été signalés.
E. SAVARD éÿ.
À
2
LES PLANTES DE
SERRE
(suite)
LES BÉGONIAS (1)
La grande famille des Bégoniacées four-
nit un nombre considérable d’espèces in-
téressantes, les unes par leurs fleurs, les
autres par leur feuillage curieux,et d”° autres
tout à la fois par leur feuillage et leursfleurs.
Toutes sont vivaces, rhizomateuses ou
tuberculeuses, caulescentes ou acaules.
BEGONIA HAAGEANA
Le nombre des variétés s’accroit tous les
(4) Gravures de la maison Haage et Schmidt à
Erfurt.
MONITEUR D'HORTICULTURE
jours ; cette culture,pleine d’attrait et DS a ea na
prévu, réserve à l'hybrideur d’agréables
surprises. \
Parmi les espèces florifères les plus utiles
à la décoration des appartements des serres
tempérées ou chaudes, citons :
Les B. albo-coccinea, tripetala, Ascottiensis,
cinnabarina, Credneri nouv.) crassicaulis, fili-
cifolin, foliosa. Juchsioides, yeranioides. ylandu-
BEGONIA CREDNERI
lifera, Guatemalensis, heiracleifoliu, nigricans,
hybrida floribunda, hydrocotylefolia, hydrocoty-
BEGONIA SCHMIDTI
lefolia miniata, Ingramii, Kunthianà, lucida,la-
ciniata , lætevirens, Lapeyrousi, Mar ren
Meyeri, microptera, nitida, odorata, ae
niaca, prestoniensis, sois. Sorotrona (qui
dt
LC lit din li
»
MONITEUR D'HORTICULTURE
PARIS .
BEGONIA BOLIVIENSIS SULPHUREA
re
<«
D'ES D E
HAE, »« °
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE 129
sert beaucoup pour les hybridations) s/ig-
_ mosa, ulmifolia , urophylla, Verschaffelti, vitifo-
BEGONIA DAVISII .
variété naine de Lemoine ; GLOIRE DE Lor-
RAINE (1), etc.
Parmi les autres variétés plus rustiques,
citons : Les B. Davwisii, Brillant, dirersiflora,
Ameliæ, carminata, Dregei, Fræbeli, Peurcei, ro-
seflora, Boliviensis, intermedia, Veilchi, Sedeni,
Bertini, la Série indéfinissable des semperflo-
rens hybrides, Vernon, Versaillensis, etr., sem-
per florens erfordia, Duchartrei. Diadème. 11lus-
tration, la France, Siberiana, Brumanni, ete.
Depuis une vingtaine d'années, une nou-
velle race, issue de croisement entre les
espèces Boliviensis, rosæflora, Sedeni, Veitchii,
(1) Dont la chromolithographie a paru dans le
Monileur d'Horticullure, du 10 janvier 1893,
:
#7 : PA % | 5 ! Le PS
BEGONIA DIVERSIFOLIA
puis à toute la série des plantes à grandes
fleurs.
F r
” CE" fr: À À nn
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— SE Q "X 1. D : ! ( cs . |
à D PT x te.
NS | \æ ° \ ; ” S ”
4 » “ * : L Me | É
a d’abord donné naissance au 2. intermedia,
BEGONIA ERFORDIA
Les Bégonias tubéreux du lype ererlu à
BEGONIA SOCOTRANA
grandes fleurs, dont la valeur ornementale,
130
HENENT
LE MONITEUR D’'HORTICULTURE
pour la garniture estivale de nos jardins,
n’est plus à décrire, ont aujourd’hui,grâce à
BEGONIA ATROPURPUREA (Vernon)
l’habileté de nos spécialistes, réuni : coloris
ferme et tenue de fleurs admirable. Si on
remonte vers 1868, époque où les premiers
Bégonias tubéreux furent introduits en
France, nous pouvons constater avec satis-
Es -
BEGONIA HYBRIDA GIGANTEA
faction ce que peuvent, sur des végétaux
cultivés, des hybridations raisonnées et des
soins de culture particuliers et parfaitement
appropriés.
Les principaux coloris, bien fixés, et se
reproduisant assez bien de semis, sont :
Roi des noirs, rouge vif, rouge orangé, rose vif,
saumon, jaune d'or, jaune cuivré, blanc pur,
blanc rosé et le nouveau strié et panaché.
En dehors des fleurs, certaines variétés
présentent aujourd’hui, par leur feuillage
un véritable intérêt ornemental, car elles
peuventapprocher de certains Bégonias Rex.
Les nombreuses variétés
fleurs doubles, à grandes fleurs, et nains
multiflores, présentent au même titre un
véritable intérêt ornemental. Citons parmi
les meilleurs variétés : 2° Gaillard, Lucien
Chauré, Cocarde rouge, Charlemagne Denizard,
Rosamonde, Le Colosse, Grand citoyen, Victor
Robin,Gabrielle Legros, Etoile d'or, Louis d'or,
La Bombe, La France, Mistress French, Pierre
Loti, et la nouvelle variété le B. à fleur de
Chrysanthème, etc.
Dans la nouvelle série des nains multi-
BEGONIA SEMPERFLORENS
flores, onze variétés sont actuellement au
commerce, ce sont : l'Avenir, Soleil d'Aus-
terlilz, mulliflora gracilis, Eugène Verdier,
Henri Urbain, Madame Courtois, lutea nana,
( a N
y 1 b
BEGONIA BAUMANNI |
Lucie Moury, Aurora. Le nanisme, la florai-
son abondante et ininterrompue de ces
Bégonias, indiquent naturellement leur em-
ploi en bordure.
nommées , à
fhlidnses = pamen + an g fete ne “Pi,
12
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
oi ré L'hcas® did aY AT EU À
131
On multiplie de préférence, ces derniers,
en juio-juillet, de bouture, sur couche et
sous châssis ombré. Le semis n'est guère
pratiqué que par les spécialistes pour ob-
tenir des nouveautés.
En été on les plante, si possible, aux en-
droits les plus ombragés du jardin, afin
d'obtenir les plus grandes fleurs possible.
Les porte-graines sont levés de la pleine
BEGONIA REX
terre lorsqu'ils sont bien caractérisés, et mis
en pots, en serre, pour en assurer la fruc-
tification.
Les semis de Bégonias tubéreux se font en
terrines, dans la serre chaude, en janvier-
février. On donne plusieurs repiquages suc-
cessifs avant la plantation en plein air. Les
tubercules sont arrachés en octobre pour
les faire reposer en milieu tempéré et sec.
On les remet en végétation en mars-avril
sur couche.
De récentes obtentions nous ont réservé
d'agréables surprises. Le B. multiflora Fræ-
beli discolor Rer, plante robuste ayant le
port élancé du Wiscolor et sur ses feuilles les
marbrures particulières du Æer, est une
excellente acquisition pour les garnitures
des jardins et des appartements.
Parmi les espèces que nous avons citées,
plusieurs se distinguent par les beaux coloris
da feuillage ; mais il en est d’autres qui les
surpassent de beaucoup. Nous voulons par-
ler des variélés du Bégonia Æer, car aujour-
d'hui il serait impossible de dire le nombre
de variations obtenues de cette espèce. La
culture et les semis, aidés de la sélection,
ont prodigieusement varié le coloris du
feuillage du premier type. Les variétés,
Leopardina, Victoria, argentea, yrandis, disro-
lor, etc. et quantilés d’autres variétés, dont
le nombre s’accroit lous les jours, restent
bien en arrière.
Dans les serres, on se sert avantageuse-
ment de ces Bégonias pour garnir les rocail-
les, murailles, et aussi les vieux troncs d’ar-
bres devenus creux par vétusté. L'intérieur
ayant été rempli de terre de bruyère gros-
sièrement concassée, on y plante des Bégo-
nias, Soit seuls ou associés à d’autres plantes
également avides de chaleur et d'humidité,
telles que les Orchidées, les Fougères, etc.
Les Bégonias demandent de fréquents ar:
rosements pendant leur végétation, et,lors-
que le moment de repos est arrivé, ces ar-
rosages doivent être sinon totalement
suspendus, du moins fort réduits, pour que
la terre ne se dessèche pas autour des rhi-
zomes.
Bien que provenant de l'Inde,les Bégonias
sont relativement rustiques et ne semblent
pas trop souffrir d’un abaissement momen-
tané de la température. Néanmoins on peut
considérer la température moyenne hiver-
nale de 8 à 12°, comme suflisante,
La multiplication se fait : 1° par le semis
de graines, 2° par la division des rhizomes,
3° par le bouturage des rameaux pour les
espèces caulescentes, et enfin 4° par le bou:-
turage des feuilles pour celles où ces
organes ont une certaine succulence. Les
feuilles de Bégonias détachées de la plante,
simplement étendues sur la terre humide
et assujetties aux plus grosses nervures au
moyen de crochets, donnent naissance à des
bourgeons adventifs qui s’enracinent et
deviennent autant d'individus. Cettesorte de
bouturage se fait sous cloche, en serre
chaude à température de fond de 20
à 29°.
Tous les Bégonias se plaisent en terre
de bruyère bien drainée, additionnée de
terreau végétal et de sable siliceux.
JAG.
La chromolithographie que nous pu-
bhions, dans ce numéro, représente une va-
riété du B. Boliviensis, à fleur jaune soufre,
du plus bel effet ornemental. Elle est mise
au commerce par la maison E. Forgeot, de
132
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
|
Paris, qui l’a présentée à l'admiration des
visiteurs à l'Exposition d'horticulture de
Paris, en octobre dernier. Le port de la
plante est très élancé (elle atteint de 30 à
A0 centimètres de haut). le feuillage, lan-
céolé, est vert foncé, avec revers rougeà-
rés et Or:
Il porte le nom de
sulphureu.
Béyonia Bolviensis
A L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE LA SOCIÉTÉ
NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
Bien que l'exposition tenue celte année
füt internationale, la great attraction du jar-
din des Tuileries, n’était pas, comme de cou-
tume, les Orchidées !
Les amateurs et les horticulteurs francais,
craignant de ne pouvoir soutenir la lutte
avec leurs concurrents étrangers, s’élaient
en partie, abstenus de présenter des lots im-
portants; mais nos voisins de Belgique,
n'ayant pas oublié leur exclusion des autres
expositions nationales, sont allés .cette
année, avec leurs magnifiques apports, con-
courir à l'Exposition industrielle de Bor-
deaux où ils ont remporté un grand succès.
Cette abstention a désillusionné bien des
Orchidophiles, qui, se souvenant des précé-
dentes présentations, s’attendaient à y
retrouver quelques-unes de ces collections
de choix.
Le clou des apports était, sans contredit,
le magnifique Cypripedium : Gertrude Hollinq-
ton, un hybridé issu des (”. ciliolure et C. bel-
latulum. M faisait grand honneur à la mai-
son Hugh Low et Cie de Londres, qui nous
l’avait envoyé et dont nous étions chargé,
chaque soir, de la mise en coton; ses larges
feuilles épaisses, luisantes et marbrées,
avaient assez d'analogie avec celles de cer-
lains Phalsænopsis; quant à son énorme
fleur, presque complètement maculée de
pourpre sur un fond blanc crème, elle a pro-
voqué par-dessus tout l'admiration des visi-
teurs. Nous reviendrons du, reste sur cette
grande nouveauté en publiant prochaine-
ment sa chromolithographie. Une autre Or- |
chidée, qui à obtenu également beaucoup
de succès, était un (Cypripedium callosum,
var. Sander, un albinos aussi curieux que
remarquable avec sa fleur d’un vert clair et
rayé de blanc; à ses côtés, un Æpidendrum
Endresio-Wallisi, hybride de Veitch aux
fleurs brun viclacé sur un fond blanc jau-
nâtre et trois superbes Odontoglossum cris-
pum, admirablement maculés et baptisés
pour la circonstance des noms de La France,
Mme Félie Faure et belle- Alliance.
M. Piret, d'Argenteuil, nous montreit sa
série de Cattleya Mossiæ, dont les superbes
variétés blanches Reineckiana-variabilis-ves-
lalis et Wagneri élaient de loute beauté.
M. Opoix, le chef des cultures du jardin
du Luxembourg, présentait ses nombreux
Cypripèdes hybrides pour lesquels il est si
avantageusement connu, et M. Truffaut
avait disposé dans son grand massif de
plantes à feuillage de forts spécimens admi-
rablement fleuris des Orchidées de saison,
Cattleya, Lalia, Cymbidium,Odontoglossum,ete.
Parmi les horticulteurs spécialistes, M.Bert,
de Colomhes, exposaitla collection la plus
variée, en parfait élat de culture ; nous
avons nolé : un beau Catéleya Schilleriana avec
ses énormes fleurs tigrées et son ample
labelle cramoisi pourpré; le Cymbidium tigri-
num, plante peu connue, dont les inflores=
cences supportaient une douzaine de fleu-
rons d'un vert brunâtre et marginé de
jaune, l’Odontoglossum ramosissimum, aux
jolies fleurs blanches, légèrement teintées
de lilas pourpré; le Cypripedium Rothschil-
dianum, des Leliamajalis, Cochtioda, Nœtzliana
C'. Moss aurea, flammea, Reineckiana ei en-
core un Cattleya Trianæ alba, etc., en un
mot un apport fort intéressant.
M. Régnier, de Fontenay, cet intrépide
horticulteur,qui rentre d'une exploration en
Indo-Chine, présentait ses Aerides Houlletti-
expañsum-Godefroyanum, ainsi qu'une collec-.
tion bien assortie des différentes variétés de
TT TR PR nr 3
LCR Le ct
A mari
G:
;
LE. MONITEUR D HORTICULTURE
133
Dendrobium phalænopsis, aux charmantes
_ teintes, variant du pourpre foncé au rose
clair et au blanc. |
- D'autres lots renfermaient en outre des
‘4 Odontoylossum de la section des erispum, des
_O. vexillarium, des ©. Mendeli, C. Warneri,
Ë C. intermedia, Llia purpuruta, le rare Tri-
chopilia crispa marginula, le Maxillarie Sande-
riuna, V'Oncidium superbiens, des Cypripedium
; Sallieri, C. Lathamianum, ©. Germinyanum,
4 ©. Chamberlainianum, C. Charlesworthi, C!
= Harrisiunum polychromum, ete.
Nous allions oublier une perle, exposée
au milieu d'un groupe de nouveaux Cala-
dium bulbeux, le Cullleya parthenia nobilissi-
- ma de M: Bleu, un hybride à grande fleur
È blanche avec un labelle admirablement
f strié de jaune et de rose, ainsi qu’un ravis-
_ Sant Saccolabium retusum, avec sa longue
- inflorescence blanche mouchetée de violet.
- Nous avons aussi à mentionner la char-
manté collection d'Orchidées rustiques que
PM. Dugourd de Fontainebleau exhibait à
. côté de son groupe de plantes vivaces.
k
Les principaux fleuristes parisiens ont
* aussi accaparé les fleurs d’Orchidées pour
L
* Ja garniture de leurs corbeilles: ils ont ex-
hibé de nombreux étalages de bouquets et
- de gerbes de fleurs d'une légèreté, d’une
élégance et d'un cachet qui leur est parti-
culier.
Dans l'industrie horticole, nous ne sau-
rions passer sous silence l'Orchidéenne, une
- nouvelle serre perfectionnée à double vi-
- trage, à charpente en fer à l'extérieur et
- à parois en bois indépendantes à l’intérieur,
. qui à valu à M. Cochu, de Saint-Denis, le
prix d'honneur de la XVII section, objet
Là d'art offert par le Ministre de l’Instruction
Ê publique. Ce constructeur est du reste
. avantageusement connu pour la fabrication
. spéciale des serres à Orchidées.
OübEIs.
HD,
BIBLIOGRAPHIE
- Ouvrages reçus. — Nofice sur Pierre
. Duchartre, Secrétaire-rédacteur de l4 Société
_ nationale d'horticulture de France, par
M. H.-L. de Vilmorin.
|
LETTRES HORTICOLES
L'EXPOSITION D'HORTIQULTURE
DE
A PROPOS DE
PARIS
Paris, 23 ui 1895.
C’est à toi, ma chère Alie, que j'adresse ces
quelques notes prises à travers l'Exposition
internationale d’horticulture qui s’est ouverte
hier au... Jardin des Tuileries.
Jardin des Tuileries !
Rappelle-toi les doux souvenirs que celte pro-
menäde, qui fut nôtre favorite, a laissés gravés
en nos CŒœurs ?
Hélas! les temps ont passé. Les événements
ont suivi leur cours fatal, et... jusqu'à notre
chère Rosina qui est toujours absente, loin de
nous, au delà des mers.
Combien je ressens tout le désespoir qu'elle
a dû éprouver hier. Songe donc, c’élait vernis-
sage horticole, et ses yeux ravissants n'étaient
pas là pour admirer, et. être admirés.
Pleure fort, Rosina! L'horticulture française a
remporté une victoire éclatante, et... tu n’étais
pas là!
Nous assistons celte année à une exposition in-
ternationale... de nom, de jurés, et... c'est tout!
Pourquoi? diras-tu, Hélas! les raisons en sont
multiples. Si l'étranger, à part trois ou quatre
exposants, a boudé, c’est qu'il y a bien des ré-
formes à apporter au principe de l’organisation
des expositions de la Société nationale d’horti-
culture de France, et j'y reviendrai en son
temps; pour aujourd'hui, je commence par
constater le succès incontestable que cette
grande fête florale, de l’aveu de tous, des jurés
étrangers, des nombreux visiteurs et même des.
grincheux.…. a obtenu.
Si l'étranger n'a pas paru, si la province a
fait défection, si les amateurs brillent par leur
absence, en revanche l’horticulture commerciale
de la région parisienne a fait donner toutes ses
forces avec le plus grand élan, Honneur à
elle! car elle a vaillamment défendu le prestige
de l’horticulture française, et l’a maintenu au
premier rang. Qu'on ne nous jette plus les flo-
ralies étrangères dans les jambes, nous pouvons
riposter par les faits.
Si je pouvais te dire tout ce que j'ai vu, tout
ce que j'ai entendu, j'en aurais bien long, trop
long même à te raconter, et ne saurais com-
ment commencer. Pour ne pas t'embrouiller, je
vais procéder avec méthode et me faire le se-
mainier de cette : Fête de la Plante!
Mercredi 22 mai, à 8 h. 1/2, Convocation du
Jury, Certains trouvent que c'est de bonne
134
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
heure; mais, sur les vingt et une sections appelées
à fonctionner, il en est qui ont plus de soixante
exposants à examiner, et comme, en leur souhai-
tant la bienvenue, le Président de la Société,
M. Léon Say, prévient les jurés qu'on déjeunuera
aussitôt les opérations terminées, cela stimule
le zèle des plus indolents.
Cent huit jurés ont répondu à l'invitation de
la Société, il en est venu de tous les pays de
l'Europe; la Russie est dignement représentée
par M. le docteur Bataline, du jardin botanique
de Saint-Pétersbourg; M. Fischer de Waldheim,
directeur du jardia botanique de Varsovie ; M. L.
Simirenko, de Gorodistsche, l’organisateur de
l'Exposition fruitière de Saint-Péter-bourg; puis
la Belgique par MM. Lucien Linden, de Boss-
chère, de Smet, Dallière, Peeters, Lubbers, Bru-
neel, van Hulle, Closon, Fierens, van Geert et
le comte de Kerchove, qui a été désigné
comme Président du Jury... sans secrétaire.
Pour la Suisse, je rencontre MM.Micheli, Corre-
von, Vaucher; de l’Angleterre,M.Moore; de l'Italie,
MM. Ingegnoli, Radaelli, Restelli, Roda ; MM. Sou-
pert, Ketten arrivent du Luxembourg, sans leurs
roses, c'est dommage; MM. Wittmack, Max
Kolb, E. Bénary, Pfitzer, Buchner sont pour re-
présenter l'Allemagne; et M. Martin Muller, de
Strasbourg, arrive du pays du Souvenir et
de l'Espérance. Je ne veux pas oublier non plus
la Hollande et les noms de MM. Viruly-Verbrugge
et Galesloot.
Quant aux membres français, je ne les citerai
pas : ce sont presque toutes nos célébrités horli-
coles. compétentes à coup sûr.
Après avoir reçu des mains du Secrétaire gé-
néral, Abel Chatenay, une large enveloppe con-
tenant : carnel à notes, invitation au banquet
et des invitations particulières de certaines per-
sonnes pour certaines autres, les jurés y cher-
chent en vain, au fond, un insigne distinctif quel-
conque pour l'attacher à leur boutonnière; mais
il en est de l’insigne de juré comme du pro-
gramme des concours qu'ils ont à juger, ils
sont absents.
Pourquoi,diras-tu ? Je l’'ignore,teréponarai-je :
Je laisse ces heureux dispensateurs de lau-
riers parmi lesquels j'apercois mon Directeur,
Lucien Chauré, qui préside une section, en
compagnie de son ami Aymard, de Montpel-
lier, qui, avec sa chaleur méridionale, veut à
toute force le convaincre qu’il n’est pas de
meilleur dessert que le fromage de Roquefort
mélangé à de ia gelée de groseille (sic). Ne re-
cule pas d’épouvante, je l'avouerai que j'y ai
goûté et que c’est excellent, ceci entre nous.
Je vais de ce pas assister au baptême de plu»
sieurs Pélsrgoniums nouveaux de Boutreux, de
Montreuil, qui s’est fait une réputation das la
culture de cetie plante si belle et si. négligée; le
n° 24, d'un coloris remarquable, lilas-violet-rose,
à cinq macules pourpres allongées, recoit le
nom de Mme Jean Chauré. En voici un autre à
centre rose lilacé bordé blanc avec macules
rouge feu sur les pétales supérieurs, qui fera
son entrée dans le monde horticole sous l'égide
de Marthe Forgeot, c’est d’un bon augure. Voici
maintenant Tapis de flore, rose clair, maculé
rose vif; E. Forgeot, rose groseille très florifère,
puis Président Lucien Chawré, rose lilacé foncé
avec macu'es rouge pourpre, etc.
Nous les arrosons, et leur souhaitons dans
la vie le succès qu'ils méritent, car ces
plantes sont très Jolies.
Avant que la foule ait envahi, j'en profite
pour te donner un aperçu de l’ensemble; mais
ne t'attends pas à ce que je l'envoie une des-
cription de toutes les belles plantes: elles le
sont toutes! Je m'’attacherai spécialement à te
signaler les nouvelles, et, entre nous, elles
sont rares.
L'emplacement où se tient cette exposition,
est le même que celui de l’an dernier, un peu
agrandi, mais pas assez, car il a fallu réduire
dans une notable proportion les demandes des
exposants qui, cette année, atteignent le chiffre
respectable de #12. |
La grande tente principale de 416 mètres de
long sur 30 mètres de large abrite les Rhodo-
dendrons, Azalées, Kalmias, Gloxinias, Pélar-
goniums, Géraniums, Bégonias, Calcéolaires,
Plantes annuelles, Plantes vertes, etc., etc.
On a dû construire, cela va sans dire, des
tentes annexes, mais on n’a pas eu la main heu-
reuse dans le choix de l'emplacement : les unes,
pour les roses, sont juchées sur la terrasse du
Jeu de Paume ou flanquées en bas de l'escalier
qui conduit à la Petite-Provence; celles aux Or-
chidées, aux plantes nouvelles, aux Crotons sont
reléguées encore plus loin, il n’est pas jusqu’au
ravissant Jardin alpin de l’ami Correvon qu'il
faut. chercher pour trouver... où qu’on trouve.
quand... on cherche le petit Retiro de nécessité
qu’il sert à masquer.
Il aurait mieux valu établir ces annexes à l’en-
trée, parallèlemert ou perpendiculairement à la
grande tente, sur l'emplacement de l’industrie,
quitte à couvrir les marronniers et les platanes,
qui auraient servi d’ornementation comme on
l'avait fort bien fait l'an dernier à Oléans.
Pour le tracé,ona adopté le genre francais qui
se prête incontestablement mieux pour exposi-
tion, mais on ne peut que regretter qu’on n'ait
>
eTs
”
td “oué = 70 ptite bee À TR
; pas laissé échapper quelques bribes du genre
_ anglais +i gracieax
Has
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Lo v>
.
E MONI
ee |
En outre, je constaterai quelques manques de
1er . à l'entrée, deux massifs de différents
. exposants, dont un plus haut que l'autre; au
. centre,un rond de plantes annuelles trop haut et
_ masquant la vue d'ensemble et les massifs placés
_ derrière : sur les marches del’escalier,des Cléma-
Lites dépassant en hauteur la rampe et coupant
la vue d'ensemble des massifs de roses : ce sont
. des riens mais qui sont d’un effet disgracieux et
_ qu'on devrait corriger. Il y a certainement quel-
ques hommes de goût dans la Commission d'or-
. ganisalion, que cela a dû choquer. Mais voilà,
“ont-ils la force nécessaire pour obtenir cela?
Le jury termine ses opérations et ses décisions
commencent à circuler : c’est Moser, de Versail-
… Jes, qui décroche la timbale présidentielle — la
traditionnelle coupe de Sèvres, offerte comme
grand prix d'honneur, par M. Félix Faure — pour
ses rhododendrons, ses azalées et une magnifique
collection de fougères. Truffaut, lui, enlève deux
prix d'honneur, objets d'art offerts parle Ministre
de l'Instruction publique et le baron A. de
Rothschild, pour ses plantes de serre. L'objet d’art
offert par la Ville de Versailles échoit à Delavier,
de Paris, pour ses plantes ornementales,palmiers
et surtout pour ceux en bac.
La lutte a été rude entre deux de nos princi-
paux pépiniéristes, Gustave Croux etCamille De-
fresne qui nous avaient établi des avenues de
Conifères etd’arbustes de pleine terrzqu’on aurait
cru avoir toujours existé là.C'estCroux quidétient
le record avec deux objets d’art offerts par le
Ministre de l'Agriculture, un pour ses conifères
un pour ses arbustes à feuilles persistantes, plus
un autre objet d’art offert par la Compagnie du
Nord pour ses arbustes fleuris ; quant à C. De-
_ fresne il reçoit l'objet offert par M. H. de vil-
morin pour ses conifères. Les autres objets d'art
> Ont été ainsi répartis, un du Ministre de l'Agri-
culture à MM. Vilmorin et Ci: pour leurs plantes
annuelles, ces MM. en recoivent un autre du Mi-
nistre de l'Instruction publique pour leurs légu-
.” mes, et un de la Société d'horticulture du Raincy
pour leurs plantes alpines ; un de Mme G. Dupont
à M. Perrette pour ses Caladium ; un de M. H. de
Vilmorin à M. Piret pour ses Cattleyas blancs.
M. Moser en obtient un du Ministre de FAgri-
culture pour ses rhododendrons, un du Mimistre
de l'instruction publique pour ses azalées et un
autre de M. RogersBallu pour plantes fleuries
diverses.M. Lévêque, pour ses rosiers et ses roses,
recoit celui offert par le baron Ed. de Rothschild.
M. Thiébaut aîné qui expose un remarquable lotde
fleurscoupées, obtient celui de Mme Heine ; quant
D'HORTICULTURE
Er
< k..
à celui des Dames patronnesses, il échoit tout na-
turellement à M. Debrie-Lachaume pour sa dé-
coration florale arlistique.
M. Ch. Baltet, pour ses publications, obtient
l’objet d’art, offert par M.Léon Simon.
L'industrie horticole s'est vu attribuer deux
prix d'honneur : l’objet d'art offert par le Ministre,
de l’Iostruction publique récompense M. Cochu,
constructeur de serres à Saint-Denis, et un, offert
par M. H. de Vilmorin, revient à MM. Lebeuf et
Guion pour leurs chauffages.
Les médailles d'or abondent ! On ne compte
plus celles de vermeil! Le Moniteur d'Horticulture
en obtient une, féicitons-le.
J'entends une réclamation d’un exposant, elle
est tellement juste qu’ou a dà # faire droit ?
Certains jurys ont cru devoir accorder des
rappels de médaille: cela est un tort, L'exposi-
tion étant internationale, l'effet de toutes les
récompenses précédemment obtenues, tombe
par cela même, et c’est une nouvelle vie qu
commence pour l’exposant qui dans le cas con-
traire, se trouverait en état d’infériorité avec ses
concurrents étrangers. s’il y en avait.
La matinée termicée, le déjeuner fini, l’ar-
rivée des visiteurs commence: c’est une véritable
fête parisienne que ce vernissage des fleurs. Les
plus jolies femmes s’y donnent rendez-vous, et,
ea arborant leurs plus riches toilettes, viennent
non... pour voir, mais pour se faire voir ! La pluie
du matin et le temps incertain ont pourtant un
peu calmé lardeur des plus élégantes: mais
cela ne m’empèche pas d'assister à l’arrivée qui
e-t aussi intéressante qu'agréable, il en entre de
Loutes les façons, des jolies, mais aussi combien
à qui la beauté fait défaut.
Un mouvement se produit, c'est le Président
de la République qui arrive. :
L'accueil fait à M. Félix Faure a été des plus.
enthousiaste. Accompagné de Mme Faure, de
Mlle Lucie Faure et du sympathique Général
Tournier ; il a eu peine à se frayer un passage
au milieu d’une foule absolument embailée.
Quelle différeace entre lui et. son prédécesseur!
Décidément, pour se rendre sympathique et
populaire en France, il n'y a qu’à bien faire, et”
M. Félix Faure marche à pas rapides vers cette
grande popularité qu'avait si bien su conquérir
M. Caraot. |
La foule augmente de plus en plus, et, crai-
gnant l'orage qui s'apprête, et, qui s'est abattu
avec une violence inouïe, je m'empresse de
partir.
Le soir, la Société offrait à sés jurés un ban-
quet dans son hôtel, rue de Grenelle. ;
Que s'y est-il passé? Je l'ignore, les journaux
R e
-
136
horticoles, qu’en sait trouver lorsqu'on a besoin
d'eux, avaient été supprimés de la liste des
invités.
Economie bien mal placée !
On m'a raconté que le dîner était bien, que
les toasts se sont succédé, que le Président
du jury, M. de Kerchove, avec sa verve habituelle,
a parlé desfleurs et des femmes (qui manquaient
au banquet) ; que M. A. Picard a promis un bel
emplacement à l’horticulture pour l'Exposition
de 1900; qu'on a adressé force remerciments,
excepté à la Presse, naturellement ! Qu’on a joué
et chanté l’hymne russe! Etait-ce bien de cir-
constance ? Il y avait là des invités de toutes
les nations : l'hospitalité francaise est réputée
dans le monde entier. Que nous soyions russo-
philes, c’est bien! Mais, avant tout, soyons et
restons toujours Francais... surtout dans le
Monde des fleurs.
Ensuite... comme dans la chanson : Chacun
s’en est allé coucher... et je termine par le
mot de la fin : Recette : 6.683 fr. 50.
Ton Lucio
LES GRANDES INDUSTRIES
HORTICOLES
A L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE 1895
Le prix d'honneur principal attribué à
l'industrie horticole (objet d'art offert par
M. le Ministre de l'instruction publique) à
été décerné, cette année, à M. EuG. Cocau,
constructeur de serres, à Saint-Denis
(Seine).
Cette importante maison, à qui lhorti-
culture est redevable des principales amé-
liorations apportées à la construction des
serres en bois, tant au point de vue de l’é-
légance que de la solidité et de l'emploi
pratique, exposait un nouveau modèle de
serre à double vitrage « L'ORCHIDÉENNE »,
c’est-à-dire la serre en fer doublée par-
dessous d’une serre en bois, toutes deux ab-
solument isolées l'une de l’autre.
Ce nouveau genre de construction, très in-
téressant, permet de laisser entre les deux
serres un espace très grand pour la circu-
lation de l’air chaud ou froid, et atténue
à l'intérieur de la serre les effets désas-
treux de la température, lors des brusques
changements qui viennent à se produire; il
exige moins d'attention pour les soins à don-
ner à la conduite des serres, il supprime l'u-
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
> RE LA A PRE
"4
sage des paillassons roulants d'un emploitou-
Jours défectueux et, point très important,
la condensation de la vapeur d'eau se fai-
sant entre les deux serres il n’y a plus à
cräindre à l’intérieur la formation de la
buée, si préjudiciable aux plantes, celle-ci
s'écoule lentement sur le verre inférieur et
est rejetée au dehors.
À cela, nous ajouterons qu'un des grands
avantages de ce nouveau système, c’est qu’il
permet par l'application decette duplicature, |
la transformation facile de toutes les serres
à simple vitrage soit cellés en fer, soit celles
en bois, qu’elles soient droites ou cintrées
peu importe.
Les avantages du double vitrage ne sont
plus à discuter. Les applicationsquien ontété.
faites ont donné les meilleurs résultats sur-
tout pour la culture des Orchidées. Le point
essentiel était d'arriver économiquement à
la transformation des serres anciennes, c’est
ce que M. Cochu a réalisé.
Bien que l’Orchidéennesoïit la serre de l'ave-
nir, ce constructeur n'a pas arrêté la fabri-
cation de ses anciens modèles de serres en
pitchpin à double vitrage et à chaperon mo-
bile, connues de tous les horticulteurs et de
tous les amateurs, sous le nom de la Sécurité,
iLen exposait plusieurs types.
À cette importante exposition étaient
Joints : les Rapides, nom qui peut laisser rê-
veur : car il s’agit là de coffres et de bâches
en bois.
Un nouveau système de ferrure adapté à
chaque planche en empêche d’abord le jeu
et la fente, et ensuite sans boulons et sans
clavette, sansle secours d’aucun outilla per-
sonne la plus inexpérimentée peut monter
"ces coffres en toute rapidité.
Ces assemblages bien établis se présentent
toujours juste, s’emboîtent tout naturelle-
ment, et on peut allonger indéfiniment les
bâches sans aucune traverse ni de bois ni
de fer.
Comme dernier avantage, qui n’est pas à
dédaigner : lorsqu'on n’a plus besoin de ses
coffres, on les démonte aussi facilernent
qu’on les monte, on empile les planches les
unes sur les autres dans un endroit abrité, et
on évile ainsi l'encombrement et la pour-
riture. Jean KATY.
4
Ds
.
2.
=
x
=
culture. Jardin français moderne.
- Au Ministère de l'Agriculture. —
Distinctions honorifiques : La croix d'Offivier
du Mérite agricole a été décernée à M. Th.
“Viard, horticulieur à Langres, et celle de
Do M. le D'Audiguier, vice-prési-
Dent de la Société d’horticulture de Tou-
pause et à M. Hipp. Wiihem, horticulteur à
Tourcoing.
,
6
ne ”
»-
= Récompenses accordées à l'horticullure, dans
“es Concours régiondux agricoles de 1895.
lermont-Ferrand le 3 juin.
Horticulture. — Objet d'art de 300 francs
“et 300 francs à M. Guillot Claude, horticul-
eur à Clermont-Ferrand.
Médailles de bronze et 300 francs à
. Aubert Joseph, horticulteur-pépinié-
iste à Clermont-Ferrand, — et 200 francs à
. Boizet-Gay, horticulteur-pépiniériste à
iom.. Le
: Arboriculture : Objel d'art et 500 francs à
. Vasseur Antoine à Sauxillanges.
. Médailles de bronze et 150 francs à M.Du-
as Gaspard, ouvrier jardinier depuis
O ans chez M. Vasseur, et 100 francs à
. Soulayre, jardinier depuis 29 ans chez
M. Vasseur.
Prix de spécialités Médaille d'argent,
grand module à M. Pérsignat Annet au do-
25 JUIN 1895.
etes | LE MONITEUR
PD'HORTICULTURE
0: SOMMAIRE
…_Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Distinctions honorifiques. Récompenses obtenues par l'horticut-
ture dans les Concours régionaux agricoles de 1895, Clermont-Ferrand.— A la Société nationale d’horticul-
— ture de France. Rose Captain Christy panachée. La fraise de Bretagne.Congrès des Sociétés savantes à la Sor-
bonne en 1896. La rose Maréchal Niel à fleur blanche. Le pétrole et le pourridié de Ja vigne. Lucien
Chiauré. — La chasse aux insectes. Ventleclaye. — Travaux du mois de juillet. Jean Ernest Chauré. —
… Connaissances utiles. Omnis. — Les Orchidées : Cattleya Hardyana, Cattleya citrina, L’exportation des
… Orchidées, Cattleya floribunda. Dictionnaire des Orchidées hybrides.Ofto Ballif.— La germination à grande
vitesse : PA. Rivoire.— Les plantes de serre (suite): Bougainvillea. Jag. — Eutomologie horticole : L'O-
….tiorhynchus ligustici. Decaux. — Lettres horticoles : A propos de l'Expositiond’horticulture de Paris
(suite). Lucio. — Architecture des jardins (suite.) E. Deny et C. Marcel. — La nouvelle Rose hybride de
— thé « Belle Siebrecht ». Oudeis, — Arboricullure :
A. Dachy. — Bibliographie. Les catalogues recus.
…_GRAvURES NorRes : Bougainvillea speciosa. Otiorhyochus ligustici. Vue d'ensemble de l'Exposition d'horti-
De l'aspect des fruits comme indice de leur qualité,
maine de Pratlong, près Clermont-Ferrand.
Intelligente sélection de pommes de terre.
(RES
A la Société nationale d’horti-
culture de France. -- La distribution
des récompenses, décernées aux exposi-
tion, concours et sur rapports favorables.
aura lieu le jeudi 27 juin courant à 2 heu-
res, au siège de la Société, 84, rue de Gre-
nelle,
39
Rose :Captain Christy panachée.—
On nous signale chez un pépiniériste
de Caen, la floraison accidentelle d’une
Rose : Captain Christy sur le fond rose de
laquelle apparaîtraient desstries rose foncé.
Si cet accident peut se fixer, cela nous
procurera une nouvelle variété de mérite.
GE
La Fraise de Bretagne, dont il se fait
une très grande cullure aux environs de
Plougastel pour l'exportation en Angleterre,
est dans le marasme, par suile de certaines
cultures qui auraient été tentées avec succès
par les Anglais.
Les arrivages à Dinan ont été cette année
d'environ douze wagons par jour représen-
tant une cinquantaine de mille kilos, alors
que les années passées il en arrivait des
trains entiers. Ces fruits aussitôt débarqués
sont emballés dans des paniers légers et
coquets, puis embarqués sur les petits
vapeurs qui font le service de Dinan à Sou-
thampton par la Rance Expédiés : vers
4 heures du soir, ils arrivent le lendemain
matin très frais sur les marchés de Londres.
MS he
Lu Lr Lin
Mu TE sun UT di
Æ
138
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
Congrès des Sociétés savantes à
la Sorbonne en 1896. — Nous donnons
un extrait du programme des questions qui
sont proposées pour le Congrès des sociélés
savantes de 1896 : Section des sciences :
4 Description détaillée des tourbières
d’une région particulière. Altitudes et lati-
tudes. Terrainssiliceux et calcaires. Examen
de leur faune et de leur flore,
19% Mode de distribution topographique
des espèces qui habitent notre littoral.
13° Monographies relatives à la faune et à
la flore des lacs français.
14° Etudier au point de vue de la piscicul-
ture, la faune des animaux invertébrés et les
plantes qui se trouvent dans les eaux.
20° Géographie botanique comparée des
bassins de l'Isère et de la Durance.
21° Sur les nouvelles variétés de plantes
cultivées susceptibles d'augmenter la ri-
chesse nationale.
22° De l'importation fortuite et de la na-
turalisation d'espèces végétales.
23° Etude des arbres à quinquina, à caout-
chouc et à gutta-percha et de leurs succéda-
nés. Quelles sont les conditions propres à
leur culture ? De leur introduction dans nos
Colonies. Emploi des procédés chimiques
pour l'extraction du produit qu’ils fournis-
sent,
24° Faune et flore des eaux souterraines.
kr
Maréchal Niel à fleur
— Les horticulteurs allemands
La Rose :
blanche.
font actuellement grand bruit au sujet d’une
nouvelle variété de Rose: Maréchal Niel à fleur
blanche, qui fit son apparition en 1893 chez
un rosiériste de la Thuringe; elle s'était dé-
veloppée accidentellement sur le rameau
d’un fort pied de Maréchal Nielet elle est dès
lors restée bien fixée.
Cette superbe rose jaune est trop connue
et appréciée pour qu'il soit nécessaire de
faire son éloge ; aussi la variété à fleur blan-
che a-t-elle beaucoup d'avenir, si elle a con-
servé toutes les remarquables qualités de la
forme typique.
EE
atteinte par le pourridié, 564 ceps étaient
Le pétrole etle pourridié de la vi- ”
gne. — Le Vigneron champenois publie le ré-
sultat des applications faites, contre le pour-.
ridié de la vigne, par M. Raoul Chandon, *
d'Epernay.
Nous en extrayons la note ci-dessus.
«.. Dans une vigne, dit-il, située en #eu-.
hes sur le territoire d'Epernay et fortement
choisis, le 17 juin 1893, et divisés en 6 lots
pour servir de base à l'étude de l’influence «
de la kérosine sur la vigne. On pratiqua au-
tour de chaque cep une cuvette de 50 centi-.
mètres de rayon sur 15 à 20 centimètres de
profondeur, en ayant soin de laisser un peu
deterre autour de la souche ; puis on remplit |
de mousse de tourbe, imbibée du dixième de.
son poids de pétrole, le fond de l’excavation 1
qui fut ensuite recouverte de terre. 4
1% lot, 12 ceps traités à 100 gr. p° 6 ceps
2° — A8 — 200 6 — î
pere a 250 6. 220
M parent 300 6 “4
5° — 144 — 390 6 — 4
Be Ma 100 6t524
« Au mois d'août de la même année, je
constatai une végétation normale-dans la
partie de la vigne soumise au traitement. Le:
régime des racines partant du collet avait
traversé la mousse de tourbe sur une lon-
gueur de 20 à 25 centimètres pour venir sem
développer dans le terrain d’alentour. Les É:
radicelles situées danslatourbe, qui sent en-«
core le pétrole, sont saines et vivaces; mais“
celles dont les extrémités, après avoir tra-
versé Ja cuvette, prennent leur nourriture“
dans le sol, sont recouvertes de blanc et”
mortifiées en partie. Afin de s'assurer de
la duréede l'effet produit par ce traitement,
cette vigne ne recut pas le labourage ordi-«
naire l’année suivante. On se contenta de
bêcher le sol à l’entour des cuvettes. Quel- :
ques mois après, en juin 1894, la mousse de.
tourbe n’était pas encore décomposée, lesra-"
cines qui l’avaient traversée n'étaient plus ma-
lades. 5 la vigne a repris sa Véters
normale. |
LUCIEN CHAURÉ.
ñ i JARDIN FRUITIER
On terminera le palissage des pêchers, on
_greffera en approche afin de garnir les vides,
on éclaircira les fruits.
? La récolte des pêches précoces commence:
on devra, si on veut qu'elles se colorent, dé-
tourner les feuilles qui empêchent le soleil
de les atteindre ; au besoin on en coupera
Lquelques- unes, mais très peu, pour ne pas
nuire à la végétation des pêchers; cette opé-
ration devra se faire aulant que possible par
_ untemps couvert.
. On pincera les bourgeons de la vigne à
- deux feuilles au-dessus du raisin en ré+er-
- vant ceux des bourgeons qui doivent pro-
- longer la charpente.
_. On surveillera attentivement les premiers
symptômes de maladie sur la vigne afin d'y
$ appliquer promptement la mixture sulfu-
_reuse (4) pour le Mildew: ou la fleur de
Ë soufre ét le soufre Sehlæsing pour Poïdium.
… -Onéclaircira avec des ciseaux très effilés
les grains des grappes trop serrées.
Vers la fin du mois.on grelfera en écus-
son Jes jeunes plants d'arbres fruitiers.
_ On soïgnera la récolle des poires precuces
en ménageant les boutons à fruits pour l’an-
À née suivante. :
En cas de sécheresse, on arrosera aupieil
touslesarhres même lesvieux et onles serin-
guera. On n’altache pas assez d'imporiance
à l'arrosage des arbres fruiliers, ce qui peut
parfailementse faire dans les petit-s cultures.
Le fruit y gagne en grosseur et en qualité,
È el l'arbre en vigueur, ce dont il est facile de
se rendre comple en faisant une expérience
comparative sur deux sujets de même variélé.
d - On continuera la chasse aux limacons, aux
escargots el aux insectes, qui attaquent les
» fruits à mesure qu'ils mûrissent.
À JARDIN POTAGER
L'4
: On sèémera les derniers pois tardifs, on
repiquera les choux à mettre en ‘place le
mois suivant, on plantera les choux-fleurs et
les poireaux pour l'hiver, on pincera les to-
(4) Voir Monileur d'Horticulture des 25 jauvier et 10
“ évrier 1894. %
1
|
LE MONITEUR D'HORTICULTURE ui
mates afin d'arrêter la sève dans les fruits
qui deviendront plus gros: mais on ne sup-
primera pas les feuilles comme on a souvent
la mauvaise habitude de le faire: ce procédé
hâte la maturité. iles! vrai, mais très souvent
il provoque l’oïdium, surtout si la saison est
humide; de plus les fruits grossissent moins
et ont moins de qualité.
On posera des tuiles sous les melons afin
d'éviter la pourriture.
- Onrajeunira les plants de fraisiers avec les
coulants.
Ou tordra les tiges des oignons, des écha-
lo.les, des aulx qu'on voudra con-erver pour
l'hiver.
On buttera les céleris, on arrosera largc-
ment le véleri-rave; on liera la chicorée et
la scarole pour la faire blanchir. On récol-
tera les graines des plantes polagères à me-
sure qu’elles müriront.
JARDIN D'AGRÉMENT
On sèmera les plantes bisannuelles desti-
nées à garnir les corbeilles au printemps
proch'in.
On pourra commencer le marcoltage des
OŒiliets en pleine terre.
On débarrassera soigneu*éement ,tous les
matiis, les rosiers des roses fléiries et même
des boutons mal formés, qui épuisert le su-
jet sans bon résullat: on coupera toutes les
branches qui s’'emporleront pour laisser au
sujet sa forme régulière si ce sont des tiges
ou demi-liges ; vers Ja fin du moison pourra
commencer à greffer les rosiers en écusson
à œil dormant.
On plantera de distance en distance des
Héliotropes et des Résédas afin de parfumer
le jardin.
On bouturera les Chrysanthèmes de l'Inde.
SERRES
ORANGERIE CONSERVATOIRE
On soignera tout particulièrement Ja flo-
raison des Gloxinias, des Gesnérias, des
Achiménès, des Orchidées ; on les préservera
attentivement des coups de soleil, on nel-
tuiera fréquemment le feuillage des Camel=
lias.
Jean-Ernèést Cnauré.
ke
LES ORCHIDÉES
CATTLEYA Harpyaxa. Lors de la récente
vente aux enchères publiques de la célèbre
collection de Selwood en Angleterre, un
Cattleyx Hardyana, var. de Sehrood, composé
de 24 pseudo-bulbes avec quatre départs a
été adjugé 3,710 francs. Une autre plante
de la même variété, ayant quelques pseudo-
bulbes seulement et deux départs a aussi
trouvé acquéreur à 1,850 francs.
Le C. Hardyana est un rare et magni-
fique hybride raturel entre lès C. gigas et
C!. aurea ; cette variélé de Selwood a les pé-
tales et sépales d'un mauve rosé marginé
de blanc; le labelle est marron velouté avec
une belle macule jaune de chaque côlé.
CATTLEYA CITRINA. Une nouvelle qui va
bien surprendre tous les Orchidophiles !
Le comité de floriculture de la Société
Royale d'horticulture de Londres vient de
décerner un Certificat de Mérile de première classe
au Cattleya citrina, orchidéeintroduite depuis
longtemps dansles cultures. Cette belle es-
pèce est si connue et si répandue actuelle-
ment, que, jusqu’à présent, personne n'avait
songé à la présenter à la section de ce Co-
mité qui juge les apports d’Orchidées. C'est
pour réparer un peu tardivement cette er-
reur, que celte récompense a été accordée
à une plante devenue si populaire à l’époque
actuelle!!!
L’EXPORTATION DES ORCHIDÉES. Pour donner
à nos lecteurs une idée de la quantité d'Or-
chidées récollée dans certaines parties de
l'Amérique, nous leur signalerons que le
« Rapport officiel » des marchandises, con-
trôlées au port de Suvanilla en Colombie, men-
tionne qu’il a été embarqué dans cette ville,
en 4894, 54,600 kilogrammes d'Orchidées,
poids net. Les 71 0/0 de ces plantes étaient
expédiées à des maisons anglaises. Quant
aux espèces d'Orchidées qui composaient
ces expéditions, elles se répartissaient sur-
toutentre les genres Odontoglossum et Cattleya.
CATTLEYA FLORIBUNDA. Ce Cuttleya qui n’a
été importéque récemmenten Europe, grâce
à l’intrépidité et au zèle de M. Ed. Kla-
bock, le fameux collecteur de l’Æorticulture
internationale de Bruxelles est la plus mer-
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
veilleuse introduction nouvelle d'Orchidées :
de ces derniers temps. |
Le Cattleyafloribunda parait ètre un hybride | ;
naturel entre le C’. maxima et quelque variété
de C, labiata; ses fleurs sont relalivement
grandes, aux segments et labelle larges, et |
sont portées sur des hampes très fortes, au 1
nombre de 10, 15, quelquefois même 20, sur
un bulbe!!! De sorte que, d'après la descrip- |
tion du collecteur, il n’est pas rare de
voir desplantes, mémecomparativement fai-
bles, porter jusqu’à une centaine de fleurs.
Les fleurs du Cattteya floribunda sont d'un …
brillant coloris carmin foncé, sauflesvaria- «
tions de teinte dans certaines formes. Les :
anciennesligesflorales portées parles plantes
introduites, ainsi que les fleurs séchées, ‘dé-
montrent qu'aucune autre espèce ne peut
lui être comparée comme floribondité ex-
trême et intensité magnifique des coloris.
Son époque de floraison est de septembre à
décembre et il réclame les mêmes soins de
culture que ceux donnés à la majeure par-
tie des Cattleya de la section des labiata.
EC ee PTE À UC
DICTIONNAIRE" DES ORCHIDÉES HYBRIDES. Ce
joli volume in-18 cartonné, tête dorée, par
E. Bohnhof, comprend la liste de presque
tous les hybrides artificiels et naturels,
connus au 1°" janvier 1895, parfois le nom ©
de leur obtenteur ou introducteur, la date :
de leur apparilion, ainsi que des clefs
établissant pour chaque espèce une partie
des semis obtenus et leurs synonymes, Cet
ouvrage est un guide, indispensable à tout
amaleur d'Orchidées, s'adressant aussi bien
aux collectionneurs proprement dits qu'il
renseignera plus ou moins sur Forses de
chaque hybride, qu’à (ous ceux qui s'occu-
pent spécialement d’hybridations, en leur
permettant de retrouver rapidementtous les
gains obtenus pour chaque espèce.
Nous lui ferons cependant un petit re-
proche au sujet de l’omission, invonlontaire
sans doute, de quelques-uns de nos beaux
hybrides, tel que le Catlleya parthenia de
M. Bleu, par exemple.
Ce travail qui a demandé à son auteur dés |
recherches minulieuses, mériterait d'être re-
vu et complété avec soin, cequi aura prochai- -
nement lieu, nousl’espérons, lors de la publi-
calion d’une seconde édition, O. BALLIF.
4 èts, , , ‘
Samui der ht ee din. es, one et oi à ÈS né Sn dt
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
145
nl
LA GERMINATION
« À GRANDE VITESSE »
Tout le monde a pu lire, dans le supplé-
ment littéraire d’un journal politique de
| Lyon, un article de M. Henri de Parville sur
te. + 246 "PA
mé hate di : he fi à détail
Y
RP TR
La germination spontanée, article qui nous a
surpris par le titre d'abord et ensuite par
le fond.
Nous sommes habitué à trouver une plus
juste appréciation des choses dans les chro-
niques de ce savant vulgarisateur que nous
lisons assidüment dans les Annales, chaque
semaine.
Et d’abord, pourquoi ce litre qui n'a au-
cun rapport avec le sujet? L'arlicle,en effet,
ne parle que d'un moyen d'accélérer la
germination et devrait plutôt porter comme
titre a Germinalion accélérée.
Chacun sait d'ailleurs que la germination
spontanée est un mythe,
L'auteur de l’article parle des expérien-
ces récentes relatives à l’action de l'acide
formique sur la germination des graines,
expériences qu'il croit nouvelles et qu’il s’i-
magine devoir révolutionner les procédés
actuels de culture. ‘
L'action de certains corps sur la durée
de la germination des graines est connue
depuis longtemps et a fait l'objet de nom-
breuses expériences que nous avons répé-
tées même, il y a quelques années.
Nous citerons seulement le chlore, le
brome et l’iode, qui nous ont donné, comme
aux expérimentateurs qui nous ont précédé,
des résultats très appréciables,
L’acide formique, indiqué plus tard, rem-
plit le mème but.
On peut trouver une foule d'acides qui.
dans une dissolution aqueuse très étendue,
diminueront d'une facon sensible la durée
ordinaire de la germination. Mais la ques-
tion qui se pose est celle-ci : Y a-t-il quel-
_ que intérêt pratique à accélérer la germina-
tion et oblient-on par la suite une végéta-
tion plus rapide, ou, en d’autres termes,
l’avance obtenue se maintient-elle ?
Malheureusement les expériences faites
jusqu'ici obligent à répondre non! à cetle
question. Toutes ces manipulations sont
restées dans le domaine des laboratoires et
n'ont pu être élendues à la cullure indus-
trielle. Jusqu'à preuve du contraire, il faut
croire que l'avance ne se maintient pas et
qu'il advient des graines ainsi traitées par
des produits chimiques divers ce qu'il est
advenu des graines arrosées à l’eau chaude
dans les expériences entreprises par la So-
ciété nationale d’horticulture, il y a vingt
ans : on gagna 5 à 6 Jours sur la germina-
tion; mais la différence s’effaca peu à peu,
et on ne put ensuite en constater aucune
entre les plantes nées plus tôt et celles ar-
rosées à l’eau froide qui étaient venues plus
tard.
La germination & grande vilesse ne me pa-
raît donc pas êlre un progrès sensible en
agriculture, et nous persistons à croire que
les embarras causés par les manipulations
d'acides, les iasuccès que l’on aura pour un
dosage mal fait, ne seront pas compensés
par le bénéfice négatif, ou au moins dou-
teux, qu'on obtiendra en avançant de quel-
ques Jours (ou de quelques heures) la ger-
mination des graines.
Ph. Rivoire.
ANT
LES PLANTES DE SERRE
(Suite.)
BOUGAINVILLEA.
Les Pougainvilleu sont des arbrisseaux
volubiles à feuilles ovales lancéolées, por-
tant des fleurs accompagnées de grandes
bractéees d'un joli rose, ce qui constitue Ja
beauté de la fleur.
Ces végétaux sont fort en honneur en An-
gleterre oùon lescullive beaucoup, en pleine
terre, pour garnir les murailles ou les vitres
des serreschaudes. Aujardin Royalde Wind-
sor, aux jardins de Park Place à Henley-on-
Thames, nous en avons vu de magnifiques
spécimens garnissant de grands espaces.
Pendant la végétation, ces plantes exi-
gent de copieux arrosements et de la cha-
leur ; cependant, sous notre climat, ces
plantes pourraient se contenter d’une bonne
serre tempérée. Comme presque toutes les
plantes grimpantes, les Bowgainvillen ai-
ment beaucoup la lumière ; ils croissent avec
vigueur, et dans l'espace de quelques années
on obtient des exemplaires forts remar-
quables.
146
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Le Bougainvillea glabra est celui quise
prête le mieux à la culture en pot. I faut
avoir vu les « show plants » des Anglais
pour se faire une idée de la beautéet de
la culture de ces arbustes, ainsi que des ser-
vices qu'ils peuvent rendre par leur port
compact etles milliers de branches garnies
de bractées roses qu’ils présentent aux yeux
des amateurs. Originaire de l'Amérique du
sud.
Le B. speciosa, plus vigoureux que le pré-
cédent, est employé pour couvrir de grands
espaces. Les tiges et les branchessont abon-
BOUGAINVILLEA SPECI9sA (Haage et Schmidt)
damment garniés d’épines, les feuilles ovales
sont pubescentes, IL produit coutinuelle-
ment une quantité d'immenses panicules de
bractées, d’un délicat lilas rose. Originaire
du B ci
En hiver quelques semaines de repos sont
nécessaires aux Bougainvillea ; on prolilera
de ce moment pour pratiquer la taille des
plantes, en supprimant certaines branches
inu iles qui font confusion.
= Quant à la multiplication, on la fait de
boutures de rameaux, ou à l’aide de racines
plantées à l'automne ou auprintemps, dans
un sol composé de terre de bruyère et de
terre franche.
Cette plante, dédiée à Bousaidviles un
de nos plus célèbres navigateurs, devrait,
rien que pour ce fat, être plus en honneur
chez nous que chez nos voisins d'outre-
Manche.
JAG.
(A suivre.)
L'OTIORHYNCHUS LIGUSTICI (L.)
SES DÉGATS.
SES MOEURS ET SES MOYENS DE
DESTRUCTION.
Les agriculteurs et les horticulteurs se
préoccupent beaucoup, cette année, des dé-
gâtsconsidérablescausés à leurs culturespar
un charancon L'orIoRHYNCaUs LiGUsTIer (L.},
qui s'est multiplié pur millions et menace de
devenir un fléau pour l’année prochaine.
M. Forgeot, horticulteur, vient de m'a-
dresser un assez grand nombre de cet Ofio-
rhynchus.UGet insecte, me dit-il, s’estrépandu
par milliers, cette année, dans nos planta-
tons horticoles de. Vitry-sur-Seine, et
comme il dévore (à l’état d'insecte parfait)
les bourgeons de Pivoine, c’est un véritable
fléau. Que faut-il faire pour le détruire ?
Au même moment, cet Ofiorhynchus,
tait adressé ct signalé de divers pays. Dans
Seine-et-Marne, il dévorelesjeunts tuzérnes
et aussi les prairies naturelles; aux envi-
rons de Paris, il mange les bourgeons de‘la
vigne, les asperges à mesure de leur Sortie
de terre; dans d'autres coutrées il grimpe
aux arbres fruitiers, dévore les jeunes bour-
geons et les fleurs : on me signale certains
pruniers (Quetsches) qui ne donneront pa
un fruit cetie année. LENOIR
L'oriornyNenus LiGusrict(L.) est un coléop-
tère de la grande famille des Rhyÿnchophora
(vulgo Charançon); il a de-9 à 13 milli-
Matte de longueur, le corps est subova-
laire; les scrob-s sônt creusés jusqu'aux
yeux ;°le prothorax est transverse, arrondi
exlérieurement ; la vesliture des élytres est
subsquameus-, grisätre ou gris pommelé;les
fémurs antérieurs sont dentés en dessous.
Cet insecte est très répandu en France et
tout particulièrement dans le. bassin de ‘la
Seine, Ea temps ordinaire il appurëil au
commencement d'avril el il disparail vers le
20 ou 25 mai.
Eu 1889, j'ai eu la bonne fortune de pou-
voir étudier, sur les coteaux de Suresnes,
m'é-
F.
on
D
D 7
» Fe-
)
ses mœurs et ses premiers élats, restés in-
connus jusqu'ici (1).
_ Mœurs. — L'O!. Liqustiei est crépuscu-
laire ; le jour, il s'enfonce en terre, au pied
des plantes, se cache sous les détrilus, les
racines, elc., les deux sexes sont aplères,
après l’accouplement qui a lieu le soir oula
nuit, la femelle se dirige vers un champ de
luzerne,. s'enfonce en terre au pied de Ja
plante, et pond sur les racines. L'éclosion
de l’œuf exige environ quinze jours, la larve
vit aux dépens de la racine de la luzerne, il
® OTIORHYNCHUS LIGUSTICI (grossi 3 fois).
ne m'a pas élé donné de connaitre la chry-
salide ; je suppose que c'est sous celte forme
que l'insecte passe l'hiver. Au printemps, les
insectes parfaits sortent, le soir, de la
luzerne par milliers, ils se répandent daus les
cultures voisines,
— D'une facon générale, dans les années or-
. . de » ’ .
… dinaires, les dégâts causés par l'O/hiorynchus
.
Liqustiei ne sont pas considérables : il arrive
bien de ci, de là, qu’une vigne ou des as-
perges sont allaquées plus ou moins dans
les environs de Paris; mais ce sont des cas
fortuits, qui généralement ne se renouvel-
lent pas les années suivantes. À quelle
cause altribrer le. développement anormal
de cet insecte, et sa voracilé extraordinaire?
Je ne me l'explique pas; quoi qu'il en suit,
le mal existe, il faut au plus tôt arrêter la
propagation de ce fléau.
Dans le cas de M. Forgeot, cette invasion
prend une graxilé exceptionnelle; la pro-
priété est entourée de murs, il y alongtemps
qu'on »’y cullive plus de luzerne. Bien que
l'insecte soit vplère, nous savons qu'il est
armé d'ongles puissants, qui lui permettent
de grimper après les murs; est-ce de cette
façon qu'il s’est introduit, par quantité, dans
les cullures de Pivoines? ou bien faut-il
(1) Société Entomologique de France, 1890, p. xx.
: LE MONITEUR D HORTICULTURE
———————?
147
supposer qu'il sest multiplié dans la pro-
priété même, aux dépens des racines d'une
plante qu'on découvrira plus tard, ce qui se-
rait une nouvelle adaptalion? Dans le pre-
mier cas, le mal ne serait que passager et
ne se renouvellerait probablement pas l’an-
née suivante. Dans le second cas, on fera
bien desurveillerson éclosion, au commen-
cement d'avril prochain et de le détruire,
par les moyens que nous allons indiquer.
(à suivre) DECAUX.
Membre de la Société entomologique
de France.
49,
A
LETTRES HORTICOLES
A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE
DE PARIS
Suite.)
Jeudi 23 mai, Premier jour sérieux, 2 francs
d'entrée, Je m'empresse d'arriver de bonne heure
pour... noter; j'ai donné reudez-vous à Janie, et
à nous deux nous ferons bonne besogne, je l'es-
père!
Pourquoi souris-tu? Cela ne l'inspire pas
confiauce? Tu as tort, car à deux on se cou mu-
nique ses impressions!
Commençons d'abord par le nouveau match
Lixpex-Saxper, les Montaigu et Capulet de l'hor-
ticulture : « Concours pour une ou plusieurs
plantes nouvelles fleuries ou récemmen
duites en Europe. »
Te souvient-il du... potin que leur premier
match tit à Gand en 1893 ? Ce fut Sander qui
lemporta, mais à Paris les jurés, de meilleur
goût, ont jugé que Linden était supérieur, et
c'est lui qui décroche la grande médaille d'or
avec : un Begenia Faureana (sic) aux feuilles
tachées d'argent et un B. Lambhergeana, un
Hemiteliu Lindeni, un Miconia vesicaria, vert
loncé à poils roses, un Trades-antia superba,
uu Caladium Lillputianum, pelites feuilles vertes
tachées de blane, un Geonoma tenuifolia petites
feuilles rosées, un palmier : Acanthophænix
grundis de Borneo, des Fougères : un Davallia
Truffautiana, un Adiantum Clæsianum et À. li-
nealum, Agathea pyymeu, etc.
Chez Sander, il y a aussi de belles plantes : un
Ludovica crenifolia, Al-aphila atrovirens, Heli-
contia illustris var. : rubricaulis, nuance à grandes
feuilles veinées rose et rouge, Begonia Rajah
plante naine, feuilles pourpres, nervures vert,
Richardia Lutwychei (Calla à fleur jaune), Ma-
intro-
148
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
mn
rantai Sanderiana, Alocasin Sanderiana nobilis,
Salmia Laucheana, Vriesia : Président Fuure,
issu du V. fenestrulis panaché jaune.
Les plantes dont je ne mets pas les nomsen
italique ont déjà servi au match gantois.
De quoi allons-nous parler? Des Roses! elles
sont en quautité chez Lévêque, chez Margot-
tin, etc., et elles obtiennent toujours le même
succès bien justifié, car toutes les belles variétés
y sont réunies, en belle culture! mais pas de nou-
veautés marquantes à part Mme René Berge, jolie
fleur rose chair issue de Merveille de Lyon à
Chantin, et une qui nous arrive, pour la deuxième
fais, de Bordeaux; elle ressemble à un Paul Neyron
mais plus mal tournée. Elle serait d’après
l’exposant, Duprat, issue des roses Ulrich Brun-
ner X Georges Dess; jusque-là je n’y vois aucun
inconvénient, mais il m’a été impossible d’avoir
de plus amples renseignements car le présenta-
teur nous ayant affirmé, de la meilleure foi du
monde j'imagine, qu'un Américain lui avait
offert par lettre 75,000 francs, de l’édition, alors
qu'il en voulait 100,000 francs, Janie a été prise
d’un tel accès de fou rire que j’ai eu des craintes
sérieuses, et j'ai dû l’entraîner loin de cetle na-
tive ! des bords de la Garonne.
Pernet-Ducher, le grand rosiériste lyonnais,
nous fail admirer quelques nouveautés, non au
commerce, et qui promettent; j’attendrai les
noms pour te décrire les n°5 38, 44, 100.
Puisque nous sommes à Lyon, je saisis Crozy,
le père du Canna à grande fleur, qui expose
quelques nouveautés. D'abord et en tout hon-
neur, Mine Félix Faure, large fleur à fond jaune
maculé rouge vif; Mme Abel Chatenay, ruuge
vif et jaune; Avant-Garde, jaune piqueté rouge,
et. triste pensée toujours douloureuse au cœur,
Souvenir de Jean Chauré, large fleur rouge vif...
Merci mille fois, mon cher Crozy, pour cette
délicate attention en l'honneur de notre pre-
mier Rédacteur.
Plusieurs autres lots de Cannas ont fait florès
d’abord chez Molin, ou je note, soit en nouveaux
ou anciens, comme ils sont tous très beaux : Pré-
sident Carnot, feuillage noir, fleur rouge orange;
Mme Gindre, feuillage vert, fleur orangé; Aegla,
rouge maculé et bordé jaune; Paul Sigrist, rouge
pointé et bordé jaune; Rosalba, jaune pâle
piqueté rose; Mme de Montefiore, jaune piqueté
rouge vif, Amiral Avellan, jaune piqueté rose ;
Soleil de Bellecour, jaune piqueté rouge; Papa
Canna, rouge jaunûtre ; Sénateur Montefiore.
jaune orange bordé jaune ; Souvenir d'Antoine
Crozy, rouge bordé jaune, et Mme Crozy, rouge
bordé jaune, la mère de toutes les belles varié-
tés, y compris la jolie Reine Charlotte.
De leur côté, Billiard et Barré obtiennent la
médaill: d’or avec leur lot de 50 variétés, bien
choisies, bien soignées et bien étiquetées, l'éti-
quelte portant en plus du nom, la date de la
mise au commerce; jy verraissans inconvénient,
joindre le nom de l'obtenteur.
Partisan d’un étiquetage correct, je vois avec
plaisir soigner cette partie aux exposilions, et,
si j'étais... membre du jury. je ferais peser
dans la balance un étiquetage propre. et exact.
A ce propos, pourrais-tu me dire pourquoi le
petit Géranium à feuilles panachées qui sert à
former de jolies bordures, est étiqueté dans un
lot, Mme Salleron, et dans un autre, Mme Salle-
ray ? Lequel à raison? je pencherais pour le
second.
Puisque nous parlons Géraniums, continuons
Géraniums! ils font un effet resplendissant sous
la tente, et Nonin l'emporte sur ses concurrents
pour la médaille d'or ; cilons : Admiration, blanc,
centre saumon; Président Félix Faure, vermil-
lon, centre blanc; Secrétaire A. Chatenay, rouge
pourpre; Mme Jules Chrétien, fond blanc en-
touré violet bleu; André Theuriet, saumon vif,
centre blanc; Auguste Poirier, lilas rouge
foncé; Copernic, rouge bordé saumon; Acide
Pasquier, rouge, centre blanc; #. Jules Chré-
tien, centre blanc, bordé rouge ; Gloire byonnaise,
rouge brique; Turenne, violet foncé maculé feu;
Secrétaire Cusin, Saumon; Ville de Poitiers, large
fleur rouge vif; Perle, blanche; Lucien Chauré,
larges ombelles, grenat amarante avec onglet
capucine ; Eugène Theulier,rouge orange, grosses
fleurs; Henri Royal, fleurs violet vif, pétales su-
périeurs maculés feu ; Kaléidoscope, fleur rose
carminé, etc., elc,
Pour les Géraniums à feuilles ae lierre,ce sont
Theulier et aussi Nonir qui tiennent la corde
avec la France, lilas rose, de Quatrefages, violet;
Mme Crousse, rose saumon ; Mme Pelletier, rouge
cerise; P. Duchartre, magenta ligné pourpre;
Mlle Clémentine Theulier, rose ligné pourpre;
M. Vaury, rouge groseille maculé pourpre ;
M. Jacqueau, rouge orangé; Gloire du Trocadéro,
violet foncé, etc., etc.
Oh, une veine! j’aperçois Marcel, notre très
intelligent paysagiste, en train de photographier
diverses vues de l'exposition. Je vais gentiment
lui subtiliser un ou deux clichés et tu auras un
ensemble de la grande tente vue de dos... de la
statue... Là, c'est fait!
Nous nous heurtons à un groupe d'amateurs
qui ont l'air de porter une grande attention à la
conférence sur les Orchidées; si l’orateur n’em-
poigne pas, le sujet passionne; tant mieux pour
celte fleur!
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
151
. Je vais aux flantes nouvelles de Sallier et Le
cilerai en passaul les magnifiques Caladiums
de Bleu aux coloris si tendres et si délicats, les
Bertolcnias et Soneril:s, et, curiosité très rare
aux exposilions, un Coffea Arabica très orne-
mental par son f-uillage, et un Coffea moka
chargé de fruits, de. café, bien entendu,
comme tout bon caféier doit en porter.
Sallier, qui doit se lasser des Fuchsias à
uges érigées, veut propager ceux à rameaux pleu-
reurs (Fuchsia pendula) ; leur effet est très orne-
mental et cela devra prendre. Mis dans des sus-
plante très {Lr fère,
Tiens !
fleurs roug+ violacé, etc.
une discussion vio'ente s'élève sous la
tente aux Orchidées; inatile de te dire que c'est
encore Moncieure Savoye, l'ennemi desexposants
étrangers, qui fait des siennes; il est aux prises
avec Linden, et veut lui impuser à toute force
son mauvais goût pour l’arrangement de son
exposi ion. Linden proteste et ré iste à juste
tre ; l'orchidophohe s'emballe, et... finalement
Linden avec un calme flamand maintient son
exposilion telle.
Décidément le dévoué membre de la Commis-
VUE D'ENSEMBLE DE L’EXPOSITION D'HORTICULTURE,
pensions ou posés sur de hauts supports, ils
égairront les serres, les vérandas etles apparte-
ments par les coloris variés de leurs nombreuses
fleurs. Je te citerai d'abord, en attendant d’autres,
les variétés: Fuchsia pendula: M. Aubin, nom
de l’obtenteur, fleur rouge clair avec corolle vio-
lette ; F.p:M. Keteleer, fleur blancnacré, pétales
rouge c'air; F. p. compacta: Charlotte Sallier,
plante compacte et ramifiée, petite fleur rosée
puis, parmi ses autres plantes, un Rottlera hamo-
sa, gesnériacée de l'Inde à fleur bleutée, maculée
à l'intérieur de jaune d’or; un Abutilon Savitzià
feuilles panachées de blanc, un Phloz decussata
variegala : Comtesse de Jarnac, à feuilles panachées
de blanc; un Carex Japonica marginata varie-
gata, petite plante à feuillage vert panaché
blanc; un Bougainvillea glabra Sanderiana,
sion des expositions a fait son temps et bien
mérité sa retraite ; il n’est pas trop tôt de don-
ner cette satisfaction à nombre d’exposants,
Sur ce: nous allons déjeuner, le sujet est plus
agréable et... en passant nous nous découvrons
respectueusement devant une femme en deuil,
à qui l’âge et les malheurs n'ont rien retiré de
son air de Majesté, elle admire aussi ! et comme
son cœur doit se serrer en revoyant ces Tuile-
ries où pendant dix-sept ans elle a régné en
Impératrice !
Je suis revenu le soir pour te dire que les
(ourniquets ont encaissé 19,615 fr. 35.
Ton dévoué,
Lucio.
A suivre.
.
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
152
JARDIN FRANÇAIS
MODERNE (FIG.
18)
Û
- sise ORRSARS
-
LE MONITEUR
D’
PAPAS AIO DEL VONT AS a Tes
HORTICULTURE
155
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
8 II. LE STYLE RÉGULIER MODERNE.
Les tentatives failes pendant le cours de
ce Siècle pour réhabiliter le style régulier,
n'ont point eu pour objectif de modifier le
goût public par la restauration d'une mé-
thode déchue. Les paysagistes éclectiques qui
entreprirent de rattacher à l’art moderne la
théorie des jardins anciens, poursuivirent
un double but : 1° agrémenter les compo-
sitions naturelles par quelques fragments
imités des œuvres de l'École régulière ; 2°
par desressources dedétails arriverà mettre
ces motifs démodés en harmonie avec les
goûts et les aspirations modernes.
En un mot, on traita le /ardin de Palais à
l'instar d’une ruine ; on lui prit ici un par-
terre, là une pièce d'eau, ailleurs un quin-
conce, une salle verte ou une avenue, quel-
quefois même une futaie, et à ces éléments,
désassociés et remaniés, on donna pour ca-
dre habituel le relief mouvementé dela com-
position paysagère.
Ces imitations partielles de l'art ancien:
sont communément nomméesparties à la fran-
çaise ou jardins français quand elles sont
d'une certaine importance.
La première opération exécutée par les
rénovateurs du style régulier fut donc une
œuvre de démembrement, nécessitéepar les
raisons que nous ayons exposées au Com-
mencement de ce chapitre ; la seconde fut
une épuration des éléments utilisés.
Du fait de l'isolement des épisodes tirés
de la composition régulière, les lois qui ré-
gissaient l'union des différentes parties fu-
rentannulées. Par suite de l'adaptation aux
goûts modernes des fragments conservés,
les règles qui présidaient aux détails furent
modifiées.
On emprunta à la méthode ancienne les
formes générales du tracé, les principes de
régularité et de symétrie; mais de nouvelles
idées s’affirmèrent dans le choix des orne-
mentset surtout dans ladécoration végétale.
A l'étalage recherché du bizarre, du riche
et du grandiose a succédé uneélégante sim-
plicité. Les terrasses ont été abaissées, les
_ L
oo
escaliers sont moins monumentaux, les sta-
tues sont plus rares, la pierre remplace le
plus souvent le marbre ; l'aspect a perdu en
majesté ; mais,en compensalion, les plantes
ont élé répandues à profusion ; la flore exo-
tique a mêlé ses vifs coloris et ses parfums
capiteux à ceux de nos essences indigènes:
les gazons ont été multipliés ; les végétaux
ligneux ont cessé d’être mutilés par une
taille ridicule ;le jardina gagnéen charmes,
l'Horticulture a pris sarevanche sur l'Archi-
teclure.
Notre figure 18 peut donner une idée de
{la facon dont on comprend le style régulier
‘à notre époque ; el par l'étude des divers
motifs empruntés au /ardin de Paluis, nous
allons essayer d’exposer plus complètement
les caractères qui distinguent la méthode
contemporaine de la méthode ancienne.
(A suivre.) " E. Deny et C. Marcez,
Architectes paysagistes.
2
LA NOUVELLE ROSE HYBRIDE DE THÉ
& BELLE SIEBRECHT. »
Toute la presse horticole étrangère fait
actuellement grand cas de cette superbe
nouveauté, qui est mise au commerce cette
année. Obtenue en Angleterre, l'édition fut
cédée à MM. Siebrecht et Wadley, horti-
culteursà New Rochelle, États-Unis d'Amé-
rique, pour le prix de 4,000 dollars ou
20,000 francs!!!
Les journaux américains en particulier
font les plus grands éloges des plantes et
des fleurs présentées aux dernières exposi-
tions où cette nouveauté aurait remporté
un immense succès.
Le port de ce rosier est très vigoureux ;
il a un beau feuillage, les fleurs sont
grandes, d'une forme parfaite, d'un rose
vif et luisant, baptisé en Amérique « Rose
impérial » pour la circonstance. Les fleurs
nombreuses sont supportées par des pédon-
cules allongés et érigés. Cette variété est
rustique et se prêterait admirablement au
forçage, culture pour laquelle elle est parti-
culièrement recommandée.
La Belle Siebrecht est issue d’une féconda-
tion entre la France et Lady Mary Fiterwil-
456 LE MONITEUR
D'HORTICU
LTURE
A
liam, deux variétés de roses très appréciées,
et nous croyons volontiers qu’elles aient pu
donné naissance à ce gain remarquable dont
on signale partout à l'étranger les grands
mérites.
Le Gardeners Chronicle, qui recommande
chaudement cette variété, nous apprend
également qu'avant son départ pour l'Amé-
rique, cette Rose avait été présentée et était
connue en Angleterre sous le nom de
Mrs. W. J. Grant, et ce grand journalhorti-
cole anglais proteste avec raison contre ce
changement de dénomination qui cause
toujours des confusions.
Re
RICULTURE
OUDEIS.
ARBO
DE L'ASPECT DES FRUITS
COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ
Les apparences sont souvent trompeuses.
Et sous l'habit grossier peut, battre un brave cœur.
Il en est un peu ainsi pour toutes les
choses qui existent en ce monde, pour les
hommes et aussi pour les... fruits.
Cependant, pour les fruits, on peut, bien
souvent, à leur seul aspect deviner la finesse
et la succulence de leur chair; toutefois,
hâtons-nous d'ajouter qu'il existe des excep-
tions.
Parmi les questions qui étaient à trai-
ter au Congrès. international d’horticulture
en 1895 se trouve celle-ci : « De l'aspect des
fruits et des tubercules comme indice de leur qua-
lité. »
Après une simple réflexion, on pourrait
avoir l’idée que celte question n’a qu'une
importance secondaire, mais ensuite on ne
tarde. pas à comprendre qu’elle mérite une
‘étude sérieuse,
Aujourd’hui, si vous visitez une exposition
.d'horticulture à l'automne, vous avez sous
les veux, rangées sur des tables en d’inter-
minables files, d'innombrables variétés frui-
tières; sivous feuilletez les catalogues de
nos pépiniéristes en renom, vous y trouvez
une-lougue liste de fruiis dont les noms
-sont.le plus souvent suivis des mentions de:
« toute première qualité », « première qua-
lité », et quelquefois, mais assez rarement :
« deuxième qualité »; si vous lisez les ou-
vrages écrits sur l’arboriculture fruitière
par.nos principaux maîtres, vous.êtes tout
étonné de voir combien sont différentes leurs
appréciations sur les divers fruits recom-
mandés. En cela il n’y a rien d'étonnant,
tant ilest vrai que les arbres fruitiérs don-
nent des produits plus ou moins parfaits,
soumis qu’ils sont aux influences du sol et
du climat des contrées dans lesquelles ils
sont cultivés.
Au milieu d’un si grand nombre de fruits
si diversement appréciés par les connais-
seurs, l'amateur encore novice aura peut-
être un peu de peine pour faire son choix,
l’examen de l'extérieur desdits fruits pourra
faciliter singulièrement sa tâche.
La forme et le volume n’indiquent abso-
lument rien : car il y a de bons fruits de
toutes les formes et de toutes les grosseurs;
c’est la conformation de la peau et sa colo-
ration qui donnent les indices les plus cer-
taius.
Alp. Dacuy.:
Jardinier, Chef.
{ :
(A suivre.)
el
|
BIBLIOGRAPHIE
\ } TE ET : Eten
Vient de paraître : La Crénica agricola
D. M.J: A. Serrato : Bureau : Carreo 444,
à Conception, Chili.
La 38° livraison du Dictionnaire pratique
d'horticulture et de jardinage, ouvrage illustré
de plus de 3,500 figures dans le-texte:et de
80 planches chromolithographiques hors
texte, par G. Nich.:1son, conservateur des
jardins, royaux de Kew à Londres. Traduit,
mis à jour, et adapté à notre climat et à
nos usags, etc., ete., par S. Moltet, avec la
collabôration -de MM. Vilmor n-Andrieux,
Alluard, André, Bellair, Legros, etc., etc.
Le Dictionnaire d’ Horticulture, publié
dans le format petit in-4°, est imprimé à deux
colonnés. Il paraît par livraisons de 48 pages
contenant chacune une planche chromoli-
thographique. Prix. de chaque livraison :
4 fr. 50. — Il sera complet en 80 livraisons.
1 parait plus d’une livraison par ‘1 ois. On
peut souscrire dès maintenant à re
complet, mais en payant: d'avance. Prixe
-90 francs ; au bureau dujournal.:: 2:17:
FRE
PAS
4e - 5
É HAE
Cunoxique :
ce
_ en ray0n8 : \
“ nationale d'horticulture de France.
2 tecture des jardins (suite.) Le parterre moderne : £.
rhynchus ligustici (suite et fin): E. Decaur. — Lettres hortisoles :
%
«
_ (suite). Lucio.
We - ee
JGRAVURES NÔIRES :
ve à dr 0 0 def or die EN Éd) EEE RÉ ETS ur dE
LE MONITEUR
BPÉORTIOCUELTURE
SOMMAIRE
CHROMOLITHOGRAPHIE : PELARGONIUM ZONALE : M, ED. SHUTTLEWORTH
Au Ministère de l'Agriculture. M. Gadaud. Ministre de l'Agriculture à Reims. Distinctions
honorifiques. Le prix du raisin au Brésil. Soins à douner, pendant le mois de juillet, aux Chrysanthèmes
cultivés pour la grosse fleur. Le maquillage des fruits. Dipladenia atropurpurea. L'émigration des. jar-
“diniers. Exposition de Chrysanthèmes. Lucien Chauré.— Les Pélargoniums zonales: Otto Ballif.— Semis
A. Lesouds. — Encore la Rose : Belle Siebrecht : Oudeis. — Les Orchidées : À Ja Société
Cypripedium calceolus X< macranthum : Oflo Ballif. — Archi-
Deny et C. Marcel. — Entomologié horticole: L'Otio-
A propos de l'Exposition de Paris
Pélargonium zonale : Mme H, Mills. — Rose : Belle Siebrecht. Serre du Parc de la Gal-
Jerie : Parterre moderne.
LR _
+ Au Ministère de l'Agriculture. —
Bcole Nationale d'Horticulture de Versailles.
» Le Ministère de l'Agriculture vient de mo-
difier comme suit le programme des condi-
tions d'admission à l'École Nationale d'Hor-
ticulture de Versailles.
» A partir de la rentrée de 1895, l'admis-
sion aura lieu exclusivement par voie de
concours, et le nombre des élèves à rece-
voir est limité à 40 par année.
Le concours d'admission commencera au
siège de l'École, à Versailles, le deuxième
hundi d'octobre (AA octobre) à une heure.
Les épreuves comprennent :
1° Une composition d'orthographe;
. 2° Une composition trancçaise (récit, let-
tre., etc.) ;
. 3° Une composition de mathématiques
{questions ou problèmes d'arithmétique ou de
géométrie appliquée) ;
4 Des interrogations sur les notions
d'histoire naturelle, d'agriculture et d'hor-
ticulture.
* Lesdemandes d'admission, accompagnées
des diverses pièces portées au programme,
devront être adressées au Directeur de
l'École et lui parvenir avant le 10 sepfembre.
>)
40 suisLer 1895.
Mic Pa À FN ut
M. Gadaud. Ministre de l’Agricul-
ture, à Reims. — Par suite de l’anniver-
saire de l’assasinat du regretté M. S. Carnot,
le pays étant en deuil le24 juin, la distribu-
tion des récompenses aux lauréats du Con-
cours agricole de Reims a été avancée d'un
jour et reportée au samedi 23.
Accompagné de MM. Tisserand, directeur
de l'Agriv&ture; . Philippe, directeur de
l'Hydraulique agricole ; Girard, chef du ca-
binet et Doriac, secrétaire particulier,
M. le Ministre a quitté Paris à 8 h. 20 du
matin.
Nous rendant nous-même à Reims avec
un de nos amis, M. le capitaine Azéma.
M. Gadaud avait bien voulu nous faire
l'honneur de nous inviter à prendre place
dans son wWagon-salon où nous nous rencon-
trions avec M. Bertrand, député de Sainte-
Menehould.
Arrivé à 10 h. 20, le Ministre a été reçu
à la gare par les autorités du département,
puis, à la suite des réceptions à l'Hôtel de
Ville, il a visité le Concours qui, cette année,
offrait une importance extraordinaire. Rien
n'a manqué à cette fête de l’agriculture ;
Concours hippique, Exposition canine el
Exposition horticole.
De cette dernière, nous aurions voulu
dire beaucoup; constatons sans appuyer
qu'elle ne répondait pas à ce qu’on en
attendait.
Placée en travers d'un boulevard, alors
qu'elle pouvait avoir pour cadre l’admirable
promenade de la Patte-d'Oie, elle a manqué
son effet.
Pêu d'exposants : sous avons conslaté
158 LE MONITEUR
avec surprise et regret l'absence des
membres exposants de la Société d'Epernay,
qui ont pourtant fait leurs preuves ?
On nous dit que...
Mais laissons cela et..
prochaine exposition rachètera celle-ci.
C’est à MM. Vilmorin et Cie qu’échoit le
prix d'honneur pour leurs, toujours, remar-
quables plantes annuelles; puis viennent
MM. Bruneau, de Bourg-la-Reine, avec des
arbres fruitiers; Billard et Barré avec un
magnifique massif de Cannas; Paillet de
Ehatenay pour arbustes fleuris; Salomon
de Thomery pour raisins; Henry Moreaux
de Reims, etc., etc.
Après avoir tout visité, M. le Ministre de
l'Agriculture a présidé à la distribution des
récompenses, et, à la suite d'un discours
des plus patriotiques, on ne peut plus de
circonstance, et bien goûté par nos vaillan-
tes populations champenoises, il a remis la
eroix dela Légion d'honneur à M. Lhotelain,
président du Comice agricole. (L'accueil fait
à cette récompense a grandement justifié
l'excellent choix fait par le Ministère), puis
la Croix de chevalier du Mérite Agricole à
MM. Prévost (A. S.), horticulteur à Bois-Co-
lombes ; Verrier viticulteur à Mareuil ; Cou-
vreur à Fismes, Oseance à Fresne, Paté à
Pierry, Richomme à Clesles, Laurent à Con-
nantré, Lefert à Auve, Jesson à Souain, le
D:' Giraux à Châlons, Mancez à Vauclerc,
C. Duval à Vertus, Faure, inspecteur au
service des eaux d’égout ; Renaudin à Saint-
Pierre à Arnes, Populus à Grauves.
Parmi les autres récompenses nous no-
tons: Prix à l'horticulture, Rappel de Prime
d'honneur à MM. Marquelot et fils à Fismes.
Prix à l'arboriculture, Prime d'honneur, objet
d'art et 250 fr., à MM. Machet et Josem,
horticulteursà Châlons-sur-Marne ; Médaille
d’or à M. Redont à Reims; Médaille de
bronze et 500 fr. à M. Voité Ernestà Tin-
queux-les Reims, Médaille de bronze et
250 fr. à M. Ernest Moreau, horticulteur à
La Garenne de Gueux.
Pour création de vignobles : Objet d’art à
M. F. Charbonneaux à Reims; Médaille d’or
G M. à MM. C. Benoist à Reims et Brisset-
Fossier à Reims ; médaille d'orà M. Vasseur
(Alexandre) à Epernay.
. espérons que la
D’'HORTICULTURE
TS mn RG
vés pour là grande fleur. — Au com-
En rentrant le soir à Paris, M. Gadaud aŸ
pu juger de l'enthousiasme avec lequel il 24 |
été recu, comme aussi nous pouvons l'as-"h
surer que sa visite et sa /ermelé ont pro- : |
duit la meilleure impression sur nos braves“
champenois.
Distinctions honorifiques : M. J. A.
Lepère fils, arboriculteur à Montreuil a
été norumé Officier du Mérite agricole et
MM. E. Bouvier, jardinier horticulteur à
Etretat; E. Bernard horticulteur à Bor-"h
deaux ; C. Bonin horticulteur à Thevol
(Allier); A. Guignard instituteur à Nanteuil
(Deux-Sèvres, ont recu la croix de Cheva-\
lier du même ordre.
an >)
Leprix du Raisin au Brésil. pari
une note adressée au Bulletin d'arboricultur J |
belye, le D' Baretto, de San Paolo (Brésil), }
rend compte des bons résultats que produit. |
la culture de la vigne traitée à l'Européennew }
et ajoute que, pour une vente de charité“
tenue au moisde février, il a fourni 70 kilos*h
de raisins qui ont été vendus aux enchères |
environ 30,000 francs. Une grappe de 7reb-
biano a été vendue 1,200 francs et une dur
Syrian a atteint 1300 francs (sic).
Nous n'ajoutonsrien, nous reproduisons !
ae
Soins à donner, pendant le mois:
dejuillet, aux Chrysanthèmes culti-
mencement de juillet, nous dit M. Chabanne,
les Chrysanthèmes doivent avoir subi less
deux pincements et montrer les tiges quiré#
sultent de la deuxième opération.
Ces tiges ne doivent HOT toutes être
conservées, surtout s'il s'en montre un
grand nombre: mais ilne faut pas en sup-
primertrop vite etles laisser toutes atteindre
un certain développement. Ce n’est, en effet,
qu'au bout d’un certain temps que l’on dis-
tingue facilement celles qui, se nourrissant
bien, deviennent vigoureuses et bonnes à
à
conserver, de celles qui, mal placées, ou
/
LE
pour toute autre raison, profitent peu el
: restent chétives.
Cette suppression doit se faire vers la fin
Me juillet. On choisit alors les tiges à con-
Server au nombre de 6, 5, 4 ou 3, selon
la vigueur des plantes, Et Von rase toutes
Jes s autres.
—… L'ébourgeonnement le long de toutes les
tiges doit être constamment opéré, et l'on ne
“doit rien laisser pousser à l'aisselle des
fe euilles.
- Il. ne faut point encore, enjuillet, pousser
“les plantes à l'engrais, mais il ne faut pas
non plus les laisser souffrir et, vers la fin
“du mois, il faut les rempoter des pots de
quatre dans ceux de six pouces.
Tous les soins contre les cryptogames et
es insectes doiv ent être donnés,
- Il sera bon d’arroser les plantes avec une
solution au millième de sulfate de fer, sur-
tout si les sujets paraissent chlorosés.
—… Ala fin de juillet la plante ne doit point
“avoir atteint sa hauteur totalemi montrer
de fleurs, bien entendu. Le plus gros tra-
ail est alors fait, et l’on est, à moins d'acci-
Bi, certain d'obtenir des sujets qui don-
-neront pleine satisfaction.
: GE
Le maquillage des fruits. — Où
nous arrèterons-nous, justes Dieux? Voici
maintenant que le laboratoire municipal
nous met en garde contre les fruits ma-
quillés!….
- Avez-vous des fraises anémiques, aux
päles couleurs, nous dit M. Max de Nan-
souty, faites Kpel à la sulfo-fuchsine, et
us obtiendrez des fruits qui rivaliseront
comme coloris avec la délicieuse Vicomtesse
Hérieurt de Thury (vulgairement et à tort
ippelée la Ricart).
Voulez-vous une jolie fille de Montreuil
ux joues rouges et veloutées, prenez une
êche vulgaire, appelez à votre aide la rho-
e mêlée de citronine et de rouge azoïque
la farce est jouée; vous obtenez une ma-
ifique Montreuilloise qu'on vous vend
eux ou trois francs dans un restaurant du
ulevard.
Tous les fruits vont y passer, abricots,
ines-Claude, poires, pommes, ele.
MONITEUR D'HORTICULTURE
163
À qui done se fier maintenant?
Entre nous, le jeu en vaut-il la chandelle?
et si le fait a été constaté, il doit être isolé!
Y a-t-il lieu de s'en alarmer ? Nous ne le
croyons pas; mais si, ainsi tripotés, Îles
fruits sont dangereux, le laboratoire na
qu'une chose à faire, c’est de les saisir.
> *
Dipladenia atropurpurea. — Au
milieu des nombreuses et magnifiques pré-
sentations d'Orchidées de la séance du
27 juin à la Soriété nationale d'horticullure de
France, figurait un charmant groupe d'une
nouvelle espèce de Dipladenia, expose
par la maison Sander, de Saint-Albans,
Angleterre.
Ce qui distingue surtout cette nouvelle
plante de ses conginéres, c’est son port nain
et trapu, caractère qui permet de la cultiver
en petils potset del’utiliser avantageusement
pour l’ornementation de nos serres chaudes,
Elle est originaire du Brésil et développe
une grande partie del'été dejolicsfleurs d’un
rouge pourpré foncé et à gorge feu qui sont
admirables. Comme nous nous sommes em-
pressé d’en faire peindre une aquarelle, nous
en reparlerons prochainement en publiant
la chromolithographie de cette nouveauté.
ES
L’émigration des Jardiniers. /-
Florists' Exchange, de New-York, nous ap-
prend qu'en 1894, 569 jardiniers ont émigré
aux Etats-Unis d'Amérique. Ces émigrants
se réparlissaient entre les pays suivants :
Autriche-Hongrie, 14; — Belgique, 2:
Danemark, 19 ; — France, 13: — Allemagne,
160 ; — Grèce, 16 ; — Italie, 25; — Hollande.
22 ; — Norwège, 5 ; — Russie, 3 ; — Suède,
20 ; — Suisse, 14; — Turquie, 2: — Angle-
terre, 146 : — Ecosse, 38 ; — Irlande, 54: —
Colombie, 2; — Chine, 7; — Japon, 3;
Australie, 3; — Iles Hawaï, 1 : ete.
a
Exposition de Chrysanthèmes à
Paris. — Date : 12 au 17 novembre.
Emplacement: 27?
La réunion des exposants s’est prononcée
à l’unanimité contre le local de la Société.
Lucien CHAURE,
D ER EN PRO LME AN
E URTENPENSES
16% LE MONITEUR D'HORTICULTURE
LES PELARGONIUMS ZONALES leur sont exclusivement réservées, car ces.
(GÉRANIUMS) dernières renferment un aménagement spé-
clal pour le chauffage. Les tuyaux où circule
l'eau chaude sont placés au-dessus des”
Une des cultures quinous à le plus frappé À plantes, soit à mi-hauteur de la serre, tan-.
en Angleterre, ce pays célèbre par ses | dis que les tuyaux de retour sont à fleur de.
brouillards, était celle des Pelargonium 2z0- | terre. La température que l’on y entretient.
nale où Geranium, traités dans le but d'une | est + 19° à 15° c. pendant le jour avec un
floraison hivernale. Il est vrai que, sous ce | minimum de + 7° à 8 c. pour la nuit. Par.
rapport, les différents semeurs anglais et | suite du climat brumeux qui règne généra-
américains ont obtenu une série de variété | lement pendant tout l'hiver en Angleterre,
qui se prêtent à merveille à ce genre de ces serres sont presque constamment chauf-.
|
PELARGONIUM ZONALE : MADAME H.-J. MILLS (Cannell).
culture et qui sont remarquables par les | fées, mais aussi toujours un peu aérées par
formes de leurs fleurs, quelquefois même | en haut, tant que la température ne des-
bizarres avec leurs coloris si variés. cend pas trop au-dessous de zéro. Avec ce.
Les Géraniums destinés à la floraison hi- | système de culture, les horticulteurs anglais *
vernale proviennent de boutures faites en | maintiennent toujours leurs plantes, dans
mars-avril. Jusqu'en automne, ils sont cul- une atmosphère sèche, et, gràce à l'air qui,
tivés sous châssis, rempotés deux ou trois | peut circuler librement, ils préviennent.
fois, et l’on a soin de toujours couper les | ainsi la pourriture et l’étiolement des jeunes
boutons, afin d'empêcher une floraison esti- | pousses. Mentionnons encore qu'après la
vale et de fortifier ainsi les plantes, puis on | rentrée des plantes en serre, ils addi-
les pince suivant le besoin pour les rendre | tionnent d’une portion minime de guano,.
plus compactes. En septembre ou en octobre | l'eau qui est employée pour l’arrosage.
ils sont rentrés dans des serres froides, qui | Les variétés les plus répandues et les
M de LL RS, “ = ace Re
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BE MONITEUR
D'HORTICULTURE
ee vu Pont D dd de ere LS it vas à < dent
_ plus cullivées,
plus flerifères en hiver, sont les suivantes :
Christine et l'onstanre, rose simple; Æurrkr.
. blanc par. simple, et lexwriux, rouge écar-
_ late. simple.
Les différentes formes de /?.
maintenant si nombreuses, qu'il nous serait
bien diflicile de donner la liste complete des
plus belles variétés à cultiver, Ce que lon
recherche surtout aujourd'hui, ce sont les
grandes fleurs régulières et bien formées
qui sont méme groupées dans une section
connue en horticullure sous le nom
semi-doubles giyantesques el dont la majeure
partie à été oblenue par nos semeursfran-
çais.
Citons par exemple: A/yhonse Ricurdl, rose
conti sont
de
4
écarlate; Aurore boréale, rouge orangé:
Beauté Poitevins. Saumon: (rustare ÆEmich.
écarlate éblouissant; Marie Reymond, blanc
légèrement teinté de rosetendre :; J/. Bruant.
écarlate: W. de Reydellel. rouge cerise:
Ms: Charolle, Saumon foncé: Souvenir de
Little Mary, rose violacé: Fe de Poitiers,
écarlate, ele, elc.
Nos lecteurs n'ont qu'à consulter les cata-
logues de nos principaux horliculteurs qui
cullivent spécialement les plantes molles :
ils n'auront que l'embarras du choix parmi
ces innombrables variétés de Géraniums.
Notre illustration représente une variété
très originale du /?. nommée J/"%° 7/4,
J, Mills, que son obtenteur, M. Cannell, de
Swanley. recommande beaucoup pour la
floraison hivernale, Cette forme se serait dé-
veloppée accidentellement sur la variété Fesu-
rius ela été mise aucommerce, il va une quin-
zaine d'années, sous le nom de Ne life; le
Géraniom °° H.,J. Vils, n'en serait qu'une
récente amélioration, produisant des fleurs
écarlates, striées et éclaboussées de blanc.
Notre chromolithographie représente éga-
"Jement une forme originale, dédiée au sym-
pathique horticulteur anglais, JW. Ed. Nhutt-
_dewrorth. celle nouveauté a été fort admirée à
la grande exposition du Temple show, à Lon-
dres. Les feuitles, vert clair, sontfortement
zonees de marron et la fleur a des pétales
très étroils, moitié blancs et moitié rouges,
zonale.
0), Barr.
qui sont en méme temps les
1
SEMIS EX RAYONS
FENDANT LES SECHERESSES.
Les mois de juin et de juillet sont ceux ou
la sécheresse se fait le plus sentir: c'est Je
moment où nous nous pluignons de Ta ger-
mination irrégulière des graines.
Si le temps est humide, les graines ger-
ment el lévent très bien en peu de temps:
siau contraire il fail une sécheresse asse/
prolongée, la Lerre se dessèche et les grai-
nes lèvent mal ou sont chétives.
Pour les petites graines, on peut emplover
le terreau pour les recevoir, on entretient
lhumidité.en mouillant plusieurs fois par
Jour; mais, pour les grosses graines,
pas pralique.
Alin de remédier à cet inconvénient et
pour que la levée soil prompte et réguliere.
voici un moyen que nousemplovons :
1° Pour les pelites graines, nous tracons
un rayon peu profond ; nous semons et arro-
sons. à la pomme, deux ovtroisfois de suite.
« Ilne faut pas melire (trop d'eau à Ha fois,
la graine étant soulevée, se déplaceraitet se
mettrait en tas, »
ce n'est
Puis nous recouvrons im-
médiatement d'une légère couche de ter-
reau.
2° Pour les grosses graines telles que ha-
ricols, pois, ete., on les fait tremper dans
l’eau depuis le matin jusqu'au moment de
semer, c'est-à-dire vers les cinq heures du
soir,
On fait un rayon profond de O0 m. 12 cen-
üimètres environ, on sème, on mouille à
plusieurs reprises et on recouvre ensuite
de O0 m. 05 cent. de lerre en appuyant lege-
rement avec le dos du räteau.
Ces deux opérations ont pour but
mettre la sève plus tôt en mouvement et
d'entretenir la fraicheur de la terre sans
avoir recours à l'eau de l'arrosoir qui en
tombant bat la terre. Lorsque les hari-
cots, pois, etc., bons à chausser. on
mouille fortement puis on chausse un peu
fort. Ce travail a pour but de conserver la
fraicheur au pied de la plante pendant
longtemps et de n'avoir pas à arroser pen-
dant la floraison. Les pois prennent le blanc
beaucoup moins v'le et, nous le répétons, la
levée est prompte et régulière.
A. LEsouns,
de
sont
FA + « PSV RSA OT PAR ND AA PTT SUR NTM TUE MEL
166 LE MONITEUR D'HORTICULTURE _
A nine AC A M OT Co TC
ENCORE comme étant la plus beïle rose, la variété la
LA ROSE BELLE SIEBRECHT. plusremontante et la plus florifère, ainsi que. L
(Née Mwe W. J. Grant.) celle qui se prêterait le mieux à la culture
forcée. Les Anglais, chose bizarre! malgré
Depuis la mise en vente de Ja fameuse | leur égoïsme, en conviennent sur tous les
Rose anglo-américaine William Francis | points, mais réclament l'honneur de l'avoir 4
ROSE BELLE SIEBRECHT (1/3 de grandeur naturelle), P. Lamgerr, à Trier-sur-R, :
Bennet, la presse horticole étrangère n'avait | possédée en premier lieu.
pas publié de si longues polémiques au Elle aurait été obtenue par les rosiéristes
sujet d'une variété, nouvelle ou non, de la | anglais MM. Alexandre Dickson et Sons, qui
Reine des fleurs. | l'ont exposée à Londres en 1892, au meeting ‘
Les journaux américains ont annoncé la | de la Société nationale des rosiéristes, sous 1e
Belle’ Siebrecht à grands coups de tam-tam | nom de #/%° W. J, Grant, et cette nou
LE MONITEUR
_velle Rose fut récompensée ofliciellement à
Vunanimité par une médaille d’or. Sous
ce nom elle s’est popularisée en Angleterre,
et on la rencontre actuellement dans beau-
” coup de jardins. C'est aussi à cette époque
…. que les fleuristes américains, HY/, Siebrecht
et Wadley firent l'acquisition d'un certain
nombre de pieds de cette variété qu'ils
nous retournent cette année en Europe
sous le nouveau nom de Pelle Siebrecht.
L'avenir seul nous apprendra si cette
Rose répondra dans les cultures du Conti-
nent enropéen à toutes les louanges qu'en
font actuellement les rosiéristés américains
et anglais. Nous Jui souhaitons en tout cas
plus de succès qu'à la Rose William Francis
Bennet où au Chrysanthème W® Alpheus
Hardy, nouveautés avec lesquellés les
Yankees nous ont entretenu si longtemps,
lors de leur mise au commerce.
OUDEIS,
LES ORCHIDÉES
A LA SOCIËTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE
France. — La séance du 27 juin était réser-
vée au concours trimestriel des Orchidées.
Jamais encore, à une exposition parisienne,
nous n'avions eu l’occasion d'admirer de
si nombreuses el si merveilleuses nou-
veautés en fait d'hybrides. C'était une
vérilable revanche de l'Exposition inter-
nalionale du Jardin des Tuileries, où les
- présentations de choix avaient presque fail
défaut. On aurait dit que les Orchidophiles
francais s'élaient donné le mot pour prou-
ver qu'ils étaient maintenant à même de
pouvoir exposer des lols égaux à ceux que
nous admirons dans les diverses floralies de
l'étranger. Citons, parmiles principaux lots
d'amateurs. ceux de M. le baron Ed. de
Rothschild, de M. Lebaudy, de M. Doin, de
M. Mantin, de M. Liebrecht, des jardins du
4 Luxembourg, etc., et parmi les horticul-
teurs ceux de M. Bleu, M. Piret, M. Bert,
M. Régnier, M. Nilson, tous noms avanta-
geusement connus des Orchidophiles.
Le clou des apports était la série d’hy-
brides de ZLelia et de Cattleya présentés
par leur obtenteur, M. Jacoh Benoit, l'ha-
D'HORTICULTURE
|
“oo
167
bile chef de culture de M. le baron Ed. de
Rothschild ; nous avons surtout remarqué :,
les Callleya Armainvillense et sa variété alba
hybrides entre les C’, gigas el (’. Mende: lés
Lieliocattleya Jacobiana, hybr. des Licha pur-
purata el Caltleya Mendeli; les L:vliocattleya
Canhamiana, hybr. des Zéælia purpurala et
Catlleya Mossier.
Dans le loi de M. Doin: des spécimens
admirables de Cypripedium Rothschildianum
et Ælliottianum, dont une inflorescence avait
la particularité d’avoir des fleurs à trois
sépales; deux superbes Caltleya Rer, des
ÆBrides Ballantinianum, crassifolium, virens
super bum, un Oncidium macranthum hastiferum
et un Cyrlochilum leucochilum, supportant
des centaines de fleurons.
Dans le lot de M. Page, jardinier chef de
M. Lebaudy : ses nombreux Cypripèdes hy-
brides et le T'hunia V'eitchi, ravissant hybride
aux fleurs mauves avec un labelle pourpré
très coloré.
Chez M. Mantlin: ses hybrides de (y-
pripedium Palersoni | Louwi >< Dayanum), Cyp.
Delairessianum (Curtisi >< Rothschildianum,
Selenipedium leucorhodum, hybr. Epidendrum
Endresio- Wallisi, etc., à côté d'une collection
de ces miniatures d'Orchidées à feuillage
ornemental, telles que les Aréctorhilus,
(Groodyera, Dossinia, Microstylis, Hiemaria et
Physurus.
M. Bleu avait aussi un remarquable
bvbride de L:eliorattleya purpuruta Mossir,
ses beaux métis de Cypripèdes et un Vanda
leres ; M. Piret sa série de Catlleya Mossiw
blancs; M. Nilson une collection bien fleu-
rie de Panda suavis ; M. Régnier, ses Orchi-
dées indiennes, Ærides, Phalænopsis et Den-
drobium ; puis M. Bert, avec ses nombreuses
espèces cultivées pour la fleur coupée, l'in-
dispensable Cypripedium Charlesworthi, des
Cattleya giyas, des Livliu grandis tenebrosa et
un Oncidium superbiens, chargé d'énormes
fleurons, une véritable plante d'exposition.
Le peu de temps accordé au public pour
admirer les importantes collections expo-
sées à ce concours, nous aempêché de pren-
dre toutes les notes nécessaires pour en don-
neruncompterendu plus détaillé.A l'occasion
d'un concours aussi important, lejury aurait
dû fonctionner de meilleure heure et le pu-
168 LE' MONITEUR
D'HORTICULTURE
blie aurait dû étre admis à visiter cette expo-
sition au moins une heure avant l'ouverture
de la séance, pendant laquelle on procédait
à la distribution des récompenses accordées
aux lauréats de l'exposition internationale
du mois de mai. Il est regrettable qu'aussi-
tôt la séance levée, tous ces beaux lots aient
été immédiatement enlevés et emballés, si
pien que beaucoup de personnes n’ont pu
examiner que superficiellement la majeure
partie de ces apports qui renfermaient tant
de nouvelles Orchidées, présentées pour la
première fois à une exposition parisienne.
En résumé, ce concours est un immense
succès de plus à ajouter à la vogue dont
jouissent actuellement les Orchidées en
France vogue qui, à la suite de l'exposition
internationale de Paris, avait à Lort sem-
blé se ralentir parmi beaucoup denos ama-
teurs français.
CYPRIPEDIUM CALCEOLUS XX MACRANTIUM. —
Dans le Moniteur d'Horticulture du 25 mars
189%, (page 65), nous avons entretenu nos
lecteurs du Cypripedium calceolus << ma-
cranthos, an hybride naturel entre ces deux
Cypripèdes à feuillage caduc et annuel,
importé par hasard de Sibérie, parmi des
rhizomes de C. ralceolus et C. macranthum.
Ce métis naturel était tout à fait intermé-
diaire entre ces deux espèces.
La fécondation artificielle de ces deux
Cypripèdes à également réussi chez un
amateur de plantes alpines en Suisse, qui
nous a fait parvenir les premières fleurs de
ses semis ; mais ceux-ci n’ont pas l'air d'a-
voir donné les résultats que l’on espérait
obtenir de cette hybridetion. Les fleurs de
ces semis nous ont paru être simplement
des (”. calceolus, à peine plus colorés que
celles de l'espèce type. Oro BALLE.
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
LE PARTERRE MODERNE.
De toutes les variétés du parterre ancien,
ait Lenté la reproduction. Le parterre moderne
se compose de pièces de gazon, de plales-
bandes, d'aliées, et sentiers sablés, de palis-
sades, de bassins, statues, vases, banes,
temples, enfin de tous les ornements s'har-
sil
FIG.
la forme dite à l'anglaise est la seule dont on | monisant avec le style
ANT
NE TPATERCIEEN
€
20. — PARC DE LA GALLERIE. SERRE DE M. MANGINI,
géométrique. Son
DCS EAN 4 LC ORNE à APE, ET 4 LM € { L&r re 1.0
; À 1 > » , !
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 169
È
“ rôle n'a guère varié, il est comme autre- | dessins harmonieux et aux couleurs écla-
fois le plus habituellement chargé d'assurer ! tantes qui prolonge en plein air le luxe de la
:
}
MODERNE.
PARTERRE
19.
FIG,
autour de l'habitation une zone découverte | maison ;le brûle-parfums sans cesse en acti-
et agréablement ornée (fig.19). C’est encore | vité qui distribue libéralement ses arômes
maintenant la parure d@ jardin, le tapis aux * à tous les vents du ciel.
170
LE MONITEUR N’'HORTICULTURE
0
Bien que les alentours de l'habitation, |
soient l'emplacement favori du parterre, il
peut encore concourir avantageusement à
J’'ornementation de quelques autres construc-
tions, principalement des serres et des jar-
dins d'hiver (fig. 20). Enfin en dehors de
tous ces cas où l’embellissement des cons-
tructions détermine sa présence, le par-
terre moderne, séparé des bâtiments et
traité dans des conditions spéciales, a encore
été utilisé sous le nom de yardin fleuriste et
de jardin reserve.
E. Dexy et C. MARCEL,
Architectes paysagistes.
èSe
ENTOMOLOGIE HORTICOLE
(A suivre.)
L'OTIORHYNCHUS LIGUSTICE (L.)
SES DÉGATS, SES MOŒURS ET SES MOYENS DE
DESTRUCTION .
(Suite et fin)
REMARQUE. — Dans une expérience de con-
tamination tentée sur huit Of. Liqustici à l’é-
tat d'insectes parfaits, avec des crypto-
games entomophytes (quin'a pas réussi), les
insectes ont pu vivre en captivité, sans au-
cune nourriture, du 5 avril au 2 octobre. Je
dois faire observer que ces insectes étaient
des femelles non fécondées, qu'elles se por-
taient très bien, et qu’elles auraient peut-
être pu vivre quelque temps encore, si je
ne les avais pas écrasées. On sait que la
femelle de certaines espèces, obéissant à la
loi divine de la création, peut attendre assez
longtemps la venue d’un époux.
Avant de passer en revue les moyens de
destruction qu'on pourrait employer effica-
cement, ilestopportun de rappeler que: l'O-
liorhynchus Liqustiei est aptère, qu'il est cré-
pusculaire ou nocturne, que 1: jour il vit, le
plus souvent, enfoncé en terre au pied des
plantes ou caché sous les détritus, les ra-
cines, etc., qu'il est recouvert d’une enve-
loppe chitineuse, très résistante; sauf le cra-
paud, qui chasse la nuit; je ne lui connais
pas d’ennemis sérieux, s’il a des parasites,
ce qui est probable, je ne les ai pas encore
trouvés,
Nous savons que la larve vit aux dépens
de la racine de la luzerne, et qu'elle est par
conséquent enterrée plus ou moins profon-
dément ; sous cette forme la destruction est
impraticable.
Rappelons que les substances répandues
sur le sol : suie, plâtre, chaux, cendres py-
riteuses, purin, eau pétrolée, eau ammonia-
cale, bouillie bordelaise et autres matières
antiseptiques, n’ont pas donné de résultats
appréciables, ce qui s'explique par la pré-
caution que prend l’insecte de s’abriter pen-
dant le jour.
À notre avis, le moyen le plus pratique
de destruction est de rechercher l'O£. Liqus-
tici à l’état d’insecte parfait, du commencement
d'avril jusqu'à la fin de mai, et de l’écraser.
MOYENS DE DESTRUCTION.
L'Oliorynchus Ligustici a sa période d’acti-
vité pendant la nuit: c'est donc à partir du
crépuscule, à l’aide d’une lanterne qu'on a
chance d’en recueillir le plus grand nombre.
Une particularité de leurs mœurs peut être
mise à profit: les insectes, à mesure de leur
éclosion, grimpent après les luzernes, pour.
donner le temps à leurs téguments de se dur-
cir au contact de l’air: ce n’est que plus tard
qu'ils se répandent dans les cultures voi-
sines. Il est possible d’en récolter un très
grand nombre, avec un filet en toile, monté
sur un manche (le fauchoir des entomolo-
gistes) qu'on fait passer sur les luzernes con-
taminées. En organisant le ramassage au
commencement d'avril, on arrêterait leurs
incursions dans les vignes, les champs d’as-
perges, etc.
On trouve souvent, pendant le jour, des
Ot. Liqustici sur les routes, un peu partout,
il faut les écraser impunément,
Le procédé suivant, qui est préventif et
permet en même temps de détruire un grand
nombre de ces charancons, nous a donné de
bons résultats pratiques. Il consiste à en-
tourer la culture qu’on désire préserver, par
un petit fossé de 30 centimètres de large sur
35 cent., de profondeur, à parois bien verti-
cales; dans les grandes cultures, ce fossé
peut être ouvert à la charrue, l’homme n’a
plus qu’à rendre les parois lisses et bien à
pic; dans les jardins on le creuse à la bêche.
Ps
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
RTE CAD S P NIPeT, TEA OT DR ne" a, 64 2 it ETATS
+
175
oo
———
Les Otiorhynchus dans leurs pérégrinations ! sous la rubrique de: Publication trimestrielle :
nocturnes tombent dans ces fossés : il est fa-
cile de les recueillir chaque jour et de les
détruire.
Un autre moyen, applicable dans la petite
culture seulement, donne aussi de bons ré-
sultats. « Je prépare des bottes ou fagots
faits avec des menues branches, feuillues
de préférence ou des plantes, ou des vieux
paillassons, que je dissémine romme pièges
à proximité des lieux infestés; ils sont choi-
sis par les Ofiorhynchus Liqustici et autres
insectes nuisibles nocturnes, pour y passer
le jour; il suflit de secouer ces pièges sur
une toile, pour en faire tomber les insectes
et les détruire. »
Le crapaud, chassant toute la nuit, dévore
un grand nombre decharancons et autresin-
sectes nocturnes des plus nuisibles à l’hor-
ticulture, son introduction s'impose dans les
propriétés closes. D'après nos observations,
faites sur un grand nombre d'expériences,
la proportion de deux crapauds par are de
terrain suflirait pour arrêter les immenses
dégâts causés par les vers gris, limaces,
lombriçs, courtilières, charancons, etc.
Nous avons la certitude que ces moyens
de destruction bien appliqués suffiront à
arrêter la muitiplication extraordinaire de
ce charançon. Ils ont l'avantage d’être peu
coûteux, et sont d'une application facile,
DECAUXx,
Membre de la Soc. entomologique de France.
19
a P
G "#1
LETTRES HORTICOLES
A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE
DE PARIS
Suile.
Vendredi 24 mai.— Journée bien chargée, ma
chère Alie : A 9 heures du matin il m'a fallu
être sur la brèche, rue dé Grenelle pour Ja réu-
nion de l’Union commerciale des horticulteurs
et marchands grainiers de France, où deux ques-
tions importantes ont é é traitées : la première,
qui a peu de chances d'aboutir, ne tend à rien
moins qu'à toucher le cœur de roc de l’admi-
uistration des Postes et d'obtenirque, comme par
le passé, les horticulteurs puissent jouir du tarif
réduit appliqué à l'envoi de leurs catalogues
|
|
la seconde, qui aboutira certainement'quand tes
jolis cheveux de jais auront blanchi, consiste à
inviter le gouvernement francais à s'associer au
souvernement italien, non pour rompre Ja
Triple Alliance, mais pour obtenir la revision
de la Convention de Berne et laisser libre. entre
toutes les puissances, sans exiger de certificat
vexatoire d’origine, la circulation de tous les
végélaux, sauf la vigne, puisqu'il est absolument
reconnu que seule la vigne véhicule le phyl-
loxera et que malgré toutes les entraves appor-
tées aux échanges internationaux des plantes,
cette petite bête n'en accomplit pas moins tran-
quillement son tour d'Europe,
« Ah ! si j'étais la Commission supérieure du
phylloxera, me dit un voisin grincheux, comme
je sais ce que je ferais! Vite, pour donner
satisfaction à toute l’horticulture, je m'occupe-
rais immédiatement de la question; mais voilà,
croyez-vous quejamais votre Commission supé-
rieure ira au-devant de son suicide ?
— Bah, lui répondis-je, je suis convaincu que,
poussée un peu, cette Commission, qui n’est pas
bien méchante, ne demanderait qu'à se suicider
dans ces conditions, si on savait la persuader que
son suicide rendrait d'immecses services, »
Et comme mon voisin commence à devenir
collant je m’échappe en douceur et file preste-
ment à l'exposition.
Un coin m’avait surtout frappé à l’entrée et
je tenais à l’étudier à fond : c’est un lot de ma-
gnifiques Iris Germanica exposé par Camille
Honoré Defresne, de Vitry.
Peut-on rêver des fleurs aux couleurs plus
chatoyantes? Il y a là des coloris : jaune, rouge,
marron, violet, d’une vivacité et d'un assem-
blage admirables, ainsi que des fleurs d'une lar-
geur pouvant rivaliser avec. (excusez-moi mon
cher Ballif) les plus beaux Cattleyas, — et quelle
1 ilité de culture ! Ces Iris viennent partout, et
puis est-ce pas une fleur de printemps!
J'ai vu, avec plaisir, prendre des notes par
nombre de visiteurs, et je suis persuadé que
cette jolie p'ante aura l’an prochain un succès
prodigieux : avis aux cultivateurs spéciaux ! Pour
ma part, je ne résiste pas à la tentation, j'en
cueille un bouquet, avec autorisation s'entend,
j'en envoie une partie au dessinateur du Moni-
teur d'Horticulture et je l'adresse l’autre, tu
pourras en jouir longtemps car ce sont des
fleurs qui se conservent très bien en vase.
Toujours plein d'humour et d’intérét, Charles
Baltet captive,ce matin, son auditoire avec sa
conférence sur l’Arboriculture ; le sujet n’est
176 LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
D
guère de saison, mais lui, malin, sait s’en tirez
quand même.
Si nous passons aux fruits, je n'oublierai pas
Salomon et ses raisins frais et conservés ado-
rables.… à croquer, Parent et ses pêches Amsden,
Grosse Mignonne hätive, ses brugnons Galopin
ses cerises anglaises qu’on admire, mais aux-
quelles on ne touche pas ; citons aussi les jolis
fruits... du pêcher envoyés par Mme Adam.
Quant à l’arboriculture, elle est simp ement
représentée par la collection d'arbres fruitiers
en pots de M. Désiré Bruneau.
Les grosses fleurs épa... étonnent toujours le
public: Cadot, avec d'énormes Œillets Malmaison
eultivés à fleur unique comme le Chrysanthème,
a eu ce talent,
Par quoi vais-je continuer maintenant ?Jenete
citerai pas toutes les magnifiques plantes de serre
chaude de Truffaut, y compris son nouvel Ama-
ryllis splendens à gorge blanc verdûtre et à colo-
ris rouge saturne. Quand m'arrêlerai-je alors?
Heureusement, Treyve, de Moulins, vient me
tirer d’embarras et m'emmène voir un Phylo-
lacca decandra luteola à feuilles panachées, jaunes,
qu'il a rapporté du Caucase en 1893 et qui fera
plaisir aux amateurs de plantes panachées de
pleine terre ; ils pourront y joindre le Nicotiana
affinis variegata aux feuilles également paua-
chées de jaune; en même temps, chez Moser, ils
trouveront un Aubus odoratus foliis variegalis
panaché blanc, un Polygonatum multiflorum fol,
var. blanc, un Acer negundo robustum elegans fol.
var. panaché jaune.
Chez le même exposant je te signalerai plu-
sieurs semis de Rhododendrons dont un à
fleur double cerise vif sans nom; puis Deuil de
Carnot, violet noir ; Abel Chatenay, blanc vio-
lacé bordé plus foncé, macules jaunes ; Comte Ho-
race de Choiseul, blanc, macules pourpre noir,
et une foule d’autres dont tu trouveras les noms
et descriptions en te reportant aux anciens
comptes rendus; ce sont ensuite des Azalées
mollis et pontiques : Mile Eugénie Bruneau,
grande fleur blanc rose, liséré rose, maculées
jaunes ; Baron de Rothschild, jaune rose ; Mme
Charles Reverond, grande fleur, fond rose bordé
blanc, et un Mahonia Moseriana à feuilles vertes
et jaune rougeûtre.
Croux avait une remarquable collection de
conifères de tous âges et de toutes grandeurs ;
je ne te les cite pas; il se fait l’heure du dé-
jeuner.. mais je repasse dans ses Rhododen-
drons et ses Azalées pour te citer à leur suite
un lot de plantes à forcer pour la fleur; Prunus
triloba, Spiræa bulmada, S. Blumei, Hydran-
gea (Hortensia) paniculata blanc, et de beaux
spécimens d’Hydrangea paniculata grandiflora
magnifique plante à fleurs blanches venant très
bien en terre légère, à mi-ombre; ainsi qu'un
lilas blanc à fleurs doubles, Mme Max Cornu.
Puisque j'en suis aux Lilas à fleurs doubles
je te noterai au passage parmi les Syringa de
Lemoine et fils; Charles Joly, lilas rougeûtre:
Mine Lemoine, blanc; Louis Henry, lilas foncé,
Phare, lilas, énorme fleur, ete.
A part les quelques inimitables spécimens
de Bleu, c’est toujours Perrette qui tient la tête
pour les Caladiums du Brésil avec des plantes
admirables; impossible de rêver coloris plus
tendres, mais aussi quelle fragilité! Puis vien-
nent Forgeot et Torcy-Vannier. R
Rien de nouveau en Clématites, toujours les
mêmes variétés en culture très bien FOIBDER
chez Croux et chez Christen.
L. Simirenko avait rapporté de Russie un
Chœnomeles Japonica à feuilles jaunes et roses,
bien éprouvé par le voyage.
J'aperçois un Géranium nain rose, donné
comme nouveau et d’une insignifiance absolue;
il est à regretter que l’exposant (118), dont je
préfère te taire le nom, ait cru devoir lui don-
ner le nom de : Lucie Faure (sic).
Degrâce, messieursles obtenteurs, soyezréser-
vés dans vosbaptèmes,el ce n'est pas parce qu’on
ne peuts’y opposer, qu'il faut abuser de ,cer-
tains noms qui, comme celui-ci,ne doivent être
donnés qu’à des plantes de mérite.
Gentilhomme excelle toujours dans la culture
des Ericas, vulgo : Bruyères, voici : E, Caven-
dishit, jaune cire; ventricosa magnifica, rose;
candidissimum blanc; Syndriana lilas rose ;
cylindrica rosea superba, rouge brique, etc.
Je te recommande particulièrement une
Calcéolaire demi-vaine à fleur blanche, exposée
par Dupanloup.
Dugourd, sans ses Hellébores, expose toute
une collection de plantes vivaces de pleine
terre et un joli petit Sedum Japonicum aureum
à feuilles jaunes qui doit faire d’admirables
bordures.
Gravereau, l’horticulteur émérite de Neauphle-
le-Chateau, s'est enfin décidé à exposer les pro-
duits de ses cultures et commence par des
Pensées, race Pelletier, rivalisant haut la main
avec les plus beaux types connus. Son lot rangé
par couleurs el par variétés obtient une médaille
de vermeil, et sa collection variée recoit une
grande médaille d'argent : cela l’encouragera à
revenir.
Cette fois je m'arrête et file déjeuner car au
a Congrès à 2 heures.
(a suivre) ."Eucro.
culture de 1895 : Lucio. — Correspondance :
poste. Les Catalogues reçus.
“GRAVURES NOIRES :
réservé. Haie de troènes surmontée de tilleuls.
_ _ Au Ministère de l'Agriculture. —
. Distinctions honorifiques : À l'occasion du
44 juillet, la Croix de chevalier dela Légion
d'honneur a été conférée à M. Félix Suhut,
“horticulteur à Montpellier, Président de la
- Société d'Horticulture de l'Hérault, auteur
d'ouvrages estimés sur la viticulture et la
. reconstitution des vignobles phylloxérés.
. Afait partie de l’importante mission d’études
. de la maladie de la vigne qui sévissait en
. Provence en 1868 et au cours de laquelle
aélé découvert le phylloxera à Saint-Rémy
(Bouches-du-Rhône), plus de 36 ans deser-
- vices; — à M, Gaillard (Foix-Pierre-Albert),
- professeur déparlemental d'Agriculture à
Périgueux, 36 ans de services (1).
…. A MM. Théodore Rousseau et Masson(J.(G.),
conservateurs des Forêts, Zurlinden, inspec-
- teur des Forêts; V. /okin, chef de Bureau;
- Convert|C". F'.), professeur à l'Institutnational
“agronomique; De Fontaine, agriculteur à
- Fontaine la Gaillarde: Pagnoul, directeur de
la station agronomique d'Arras: À. Delmas,
Président de la Société d'Agriculture de
Grenoble.
+ (1) Pour nous, qui connaissons personnellement
ces deux nouveaux chevaliers, nous pouvons affirmer
que le choix est heureux et qu'à tous points de vue,
MM. F. Sahut et Gaillard sont dignes de cette
haute distinction.
25 JuILLET 1895.
Nouveaux Catasetum : C. mirabile. C. Lindeni, C.
M 'ihieés éd. ie, md lié PS ARR tale : { tr td. *
Dé ei de RQ 2 *
LE MONITEUR
DHOR FECULTURE
"4 SOMMAIRE
ù CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture : Distinct#ons honorifiques, Les certificats phylloxériques. A la
… HSociété nationale d'Horticulture de France. Congrès pomologique de France. L'horticulture à l'Exposi-
tiou d'Amsterdam. A la Société nationale d'Agriculture de France. Expositions de 1895. Nécrologie :
* Lucien Chauré. — Travaux du mois d'août : Jean-Ernes! Chauré. — Arboriculture : De l'aspect des
fruits comme indice de leur qualité (suite) : Alphonse Dachy. — Les Orchidées :
setum. Cypripedium : Gertrude Hollington : Olto Ballif.— Les Plantes de Serre (suite):Les Bignonias : Jug.
— Protection et libre échange : Luc Aurech. — Architecture des jardins (suite). Le Parterre moderne
(suite) : E. Deny el C. Marcel. — Lettres horticoles : A propos de l'Exposition Internationale d'horti-
À propos du Géranium Mme Salleron :
Les nouveaux Cata-
Torcy, — Petite
Imperiale. — PBignonia.— Jardin
A l'occasion de diverses exposilions,
MM. Pascal Tenant, secrétaire général de
la Société d'horticulture de Ja Dordogne, à
Périgueux; Émile Bernard, horticulteur à
Bordeaux; Claude Bonin, horticulteur à
Trévol (Allier); Blaise Martin, horticulteur
à Nevers; Vasseur, horticulteur à Sauxi-
lange (Puy-de-Dôme), ont été nommés
Chevaliers du Mérite agricole; et des Me-
dailles d'honneur agricoles ont été remises à :
M"° Paupardin (Victorine-Aline), jardinière
chez M. Froidefond de Florian, à Ville-Saint-
Jacques (Seine-et-Marne), et à M. Alexandre
Paupardin, jardinier même maison.
ESS
Les certificats phylloxériques. —
Nous rappelons à ceux de nos lecteurs qui
l’ignoreraient qu'ils peuvent se dispenser de
la production du Certificat d'origine pour les
végétaux qu’ils expédient à l’étranger, en se
faisant inscrire sur la Liste établie confor-
mément à l'art. 9, $S 6 de la Convention
phylloxérique de Berne.
Cette liste dressée par les soins du Mi-
nistère de l'Agriculture, est adressée à tous
les bureaux de douanes autorisés, et ceux-ci
doivent laisser passer, sans certificat, les
produits expédiés par les horticulteurs ou
pépiniéristes dont les noms sont portés sur
cette liste.
os à
A la Société nationale d’Horti-
culture de France. — La réunion du
10 juillet a été particulièrement intéressante
au point de vue des apports.
Le comité des Orchidées, qui commence
Péatede(t. /; L'or 2a
178 LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
2000 LE D D DR M
à fonctionner régulièrement, sous la prési-
dence de M. Mantin, a eu surtout un pleim
succès par les présentations d'amateurs,
présentations de plantes qu'on n'était pas
habitué à voir aux réunions du Comité de
floriculture, où quelques membres entrai-
neurs, les appréciaient, comme le président,
à la valeur des Géraniums ou des Herbes à
lapin.
M. Doin présentait un Grammatophyllum
Ellisi d'une culture irréprochable portant
cinq tiges à fleurs garnies de 147 fleurons.
M. Mantin soumettait un des premiers
hvbrides de Sfanhopea, le S. bellacrensis, ob-
tenu en France du $. insigne X, S. oculata;
M. Bert, un Odontoglossum très bien maculé,
puis d’autres exposants, diverses Orchidées
curieuses, un Grammatophyllum Measuresia-
un à fleurons bruns et verts, un (ypripe-
dium Curtisii à deux sabots, etc.
Au comité de Floriculture, les apports
étaient aussi nombreux : toute une collection
de Coréopsis, à larges fleurs unicolores ou
couronnées appartenant à la maison Vil-
morin, des Roses trémières à Lévêque, puis de
nouveaux Bégonias Rex, un Pois de senteur
absolumentnain à fleur blanche: C’upidon;une
Aroïdée, l’Arisæma fimbriata à fleur pourpre
marron rayé jaunètre ; de M. Truffaut, deux
vieilles plantes qu’on n’est pas habitué à
voir souvent le Hilla biflora, plante bulbeuse,
originaire du Mexique, produisant de
mignonnes fleurs d’un blanc de neige, et le
Cienkowskia Kirkii, une Marantacée de Zan-
zibar, fleurs à bord rose, centre blanc ma-
culé jaune.
Au comité d’Arboriculture d'ornement
le Muséum et surtout MM. Croux et fils
avaient apporté toute une série d’'arbustes
à fleurs ou à feuillage ornemental qu’on
voit trop peu, bien qu’étant très méritants.
Il yavait là des Acer campestris fol. variegatis et
À. rubrum dissectum argenteum, un Castanea
vescu fol. aureis marg., des Ceanothus albidus,
Americanus, cæruleus grandifiorus, corymbosa,
C. bleu céleste, les C. Delillianus, bleu
pâle; Æsther, grandes thyrses, bleu foncé;
Gloire de Versailles, à grande fleur bleue (la
plus belle variété); le Géant, lilas violacé ;
Marguerite Audusson, bleu foncé; Marie Simon,
rose chair; Président Réreil, rose; Théodore
Fræbel, rose; Triomphe d'Angers, beau bleu,
le Cedrela Sinensis, espèce nouvelle origi-
naire du Nord de la Chine, rappelant! le
Vernis du Japon par le port et le feuillage,
mais dont la fleur est inodore; Cerasus
padus aucubæfolia, Cornus aurea Spathi, C'. bra-
chypoda fol. variey., C. mascula elegantissima,
Cratequs oxyacantha fol. variey. (aubépine) ;
Cytisus nigricans, Eleagnus edulis, Fraxinus
aucubæfolia, F.excelsior fol. arg.variey., F. pla-
lycarpa fol. aureis, Indigofera dosua, Maackia
amurensis, fleurs blanches en grappes:
Œseulus rubicunda fol. aur. varieg, (marron-
nier); Prunus myrobolana fol. arg, varieq.;
Robinia semperflorens, Sophora Japonica fol.
varieg., Spirea paniculata rosea, Ulmus aurea :
Louws Van Houtte, U. campestris fol. arg. va=
rieg., U. latifolia aurea, U. minor fol. arq.
varieg., U. minor fol. aureis., etc.
La séance s’est terminée par une commu-
nication très intéressante de M.Max. Cornu,
le savant professeur au Museum, sur la
greffe sur radicule de semis d’arbres frui-
tiers, nous y reviendronsen détail.
Dans son dernier numéro, le Journal des
Orchidées annonce qu’un premier meeting sur
les Orchidées aurait été tenu le 27 juin der-
nier à la S. N. d'H. de F. à Paris, et en lui
souhaitant la bienvenue notre confrère
s'étonne de n’en avoir pas été averti officiel-
lement.
Sans avoir aucun mandat pour répondre,
nous dirons néanmoins à notre confrère qu'il
n'y a pas eu de meeting, mais simplement le
concours trimestriel, quise tient les 4° jeudis
de février, avril, juin et novembre.
Alors qu’il n’existait pas de Comité spécial
aux orchidées,onétait parvenu à faire décider
ces concours pour permettre aux Fleurs du
Paradis d’être jugées par des connaisseurs;
aujourd’hui que ce comité fonctionne, il est
probable qu'une modification sera apportée
à ces concours spéciaux.
Quant à être informé ? Que notre confrère
ne le prenne pas en mauvaise part pour lui!
À la S. N. d'H. de F. on n’informe jamais
personne |
Congrès pomologique de France.
— La 37‘ session de la Société pomologique
EN a Cod de Mg 4,7
PRES ENS TU
;: MONITEUR D'HORTICULTURE 181
nn
Les conrtruRes se font en enlevant les
queues des cerises mais en laissant les
noyaux qui leur communiquent un bon
goût et en les faisant cuire 25 à 30 minutes
dans la proportion de 800 grammes de
sucre par kilo de cerises. On peut aussi
ajouter une partie de jus de groseilles.
CERISES AU BEURRE. — On fait griller de
minces tranches de pain, aussitôt grillées,
on les enduit d'un côté de beurre bien
frais ; on les place le côté beurré dessus au
fond d’on plat enduit aussi de beurre bien
DEÉILLAROCHE
frais; on étale sur ces tranches de pain des
cerises dont on a coupé la queue à moitié et
donton place le restant en l'air, on sau-
poudre de sucre en poudre ou de préférence
cristallisé ; si ce sont des cerises aigres, on
sucrera davantage que pour les cerises
et on met cuire au four de cam-
pagne ou au four à un feu doux; on retire
après cuisson qui dure environ une demi-
heure; on répand dessus un léger filet de
kirch et on sert tel.
douces,
Luc Uzzus Fils.
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Lnbuet. Ci à pu ttohet ne
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
183
- de France se tiendra à Versailles pendant
Pexposition horticole.
- L'ouverture du Congrès aura lieu le
… 23 septembre.
_ Questions à traiter :
À 1° De l'emploi des engrais chimiques pour
… les arbres fruitiers et les vignes de table ;
- 2° Observations,sur la rédaction du Cata-
- logue descriptif des fruits adoptés et sur
. celle du supplément dont le manuscrit sera
. déposé sur le bureau de la séance.
DE |.
_ L’horticultureà l'exposition d Ams-
- terdam. — Indirectement, nous avons
. appris qu'il s'organisait pour 1895, à Ams-
+ terdam une exposition qui avait primitive-
ment, pris le titre d’Ærposition de l'hôtel et du
voyageur, puis ensuite celui d'Erposition inter-
. nationale. Et comme il n’est plus d’exposi-
tion possible sans horticulture, il a été
créé un groupe horticole, et un comité de
_ section francaise à la tête duquel nous
voyons des noms d'une honorabilité incon-
testable.
» « Des concours ont été organisés pour
les 6/8 juillet et 27/31 juillet. Qu’a-t-on fait
à ces concours ? (nous demande un abonné)
et quecompte-t-on faire à ceux des 14/18
septembre et 10/17 octobre? »
Ilnousest difficile de répondre à cette ques-
_ tion, aucuns renseignements ne nous ayant
jamais été communiqués; mais si nous les
cherchons dansl+ presse étrangère, le /our-
_ nal des Orchidées par exemple, cela n’a rien
d'encourageant.
En Belgique on a aussi formé un comité
très décoratif,(mais pas encore assez décoré,
parait-il,) comprenant une quarantaine de
membres; mais les exposants n’ont pas
_ mordu et le même Journal, pas généreux,
| laisse échapper le mot : fiasco belge.
_ Pourvu qu'il n’en soit pas de même de
l'exposition francaise.
Attendons avec patience.
GE
_ La Société nationale d’agricul-
_ ture de France vient de décerner à
M. Charles Baltet, de Troyes, une médaille
d'or pour son ouvrage : l'Horticulture. dans
les cing parties du Monde.
« Charles! Cesse de vaincre, ou je cesse
d'écrire! »
39
Expositions de 1895. — Charenton
(Seine) du 7 au 16 septembre.
Par-sur-Aube (Aube), du 7 au 9 septem-
bre, exposition organisée par la Société hor-
ticole de l'Aube,
Le Raincy (Seine-et-Oise). du 14 au 46 sep-
tembre, exposition de tous les produits de
l'horticulture. S'adresser à M, LE CHERUYER,
secrétaire général, au Raincy.
Bar-le-Duc (Meuse) du 14 au 16 septembre
exposition d’apiculture organisée par la
Société d'apiculture de la Meuse.
Pour les renseignements s'adresser au
commissaire général M. Maujean, à Longe-
ville près Bar-le-Duc.
Le programme porte : qu’un droit d'’admis-
sion de 3 francs sera dû par les exposants,
sauf les membres de la Société. Cela nous
semble tout naturel et ce principe devrait
être appliqué à nos expositions d’horticul-
ture; mais ce que nous n’admettons guère,
c'estque tous les noms des membres du Jury
figurent au programme.
Anotre avis, lacomposition d’un jury, quel
qu'il soit, doit être tenue secrète aussi tard
que faire se peut, pour éviter certaines dé-
marches ; de même il semblera drôle qu'en
faisant appel à un exposant, on lui dise : Si
vous venez, vous serez jugé par MM. X. Y.
et Z.
GE
Nécrologie. — M. le D' Baillon profes-
seur à la Faculté de Médecine, officier de la
Légion d'honneur, est décédé subitement
à Paris le 19 juillet, à l'âge de 68 ans. Savant
botaniste, on lui doit plusieurs ouvrages,
entre autres l’Aistoire des plantes et le Diction-
naire de botanique.
Lucien CuAURÉ.
Se 2
ue Vu Le d'en 1 5 À
PS ge PU PP OR OS PAS
184
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
TRAVAUX DU MOIS D'AOÛT
JARDIN. FRUITIER
On finira de palisser les arbres soumis à
la taille, on continuera à écussonner, on
pincera encore les rameaux trop vigoureux
sur les arbres formés. Si quelques rameaux
s’emportaient sur les jeunes arbres à haute
tige, on les pincerait également.
On supprimera complètement les ra-
meaux gourmands sur tous les arbres, à
part ceux destinés à remplacer les branches
charpentières malades ou mortes.
Les pêches hâtives, et en particulier la
variété américaine Awsden, sont müres.
Mais il n’en faut pas moins, à ces pêchers
comme à ceux des autres variétés, attacher
court les rameaux trop vigoureux, les pin-
cer pour calmer leur trop grande vigueur,
laisser libres les rameaux faibles ou les at-
tacher peu serré.
On tendra des toiles ou on étendra de la
paille au pied des espaliers des pêchers,
afin que les pêches qui tomberont ne soient
pas froissées.
On devra aussi fairela chasse aux insectes
et détruire les nids de guëêpes, frelons, etc.,
rechercher sur les pommiers les larves du
Smerinthus ocellata papillon nocturne, aux
ailes brunes et roses, avec cercle bleu taché
noir ; la chenille est bleu vert.
Détruire aussi les œufs de Bombyxet de la
Tentrède du cerisier.
Enlever les fruits véreux et détruire les
insectes qui se trouvent dedans.
JARDIN POTAGER
C'est en ce mois qu'on fait les plantations
de Fraisiers des quatre saisons afin d'obtenir
de bons produits dès le printemps pro-
chain.
On supprimera les tiges des artichauts
aussitôt après la récolte, sans attendre la
fin de l’année; en agissant ainsi, les jeunes
pousses se montreront bientôt, et on pourra
œilletonner avant la fin de l'été, ce qu’on
fera aussitôt que possible en en laissant deux
sur chaque pied.
Au printemps, on supprimera le plus faible
qui pourra servir à un nouveau plant; en
procédant par cette méthode, on aura des
artichauts déjà forts qui supporteront faci-
a — ——— —_…——…—_———…— rte
lement les mauvais jours de l’hiver et qui,
n'étant pas tourmentés au printemps par
l'œilletonnage, se mettront beaucoup plus
tôt à fruit.
On devra se garder de couper les tiges des
asperges avant qu’elles soient complètement
sèches, cela provoquerait la pourriture d’un
certain nombre de racines, ce qui affaibli-
rait les souches.
On sèmera en pleine terre: Carotte courte
hàtive ; Chicorée frisée, C. fine de Rouen,
C. de Meaux, C. sauvage toujours blanche
pour tondre; Laitue d'hiver, L. gotle, L. Ro-
maine d'hiver, L. à couper; Mâche verte à
petite pomme, M. ronde ; Pissenlit amélioré;
Raiponce; Chou vert non pommé, CG. cab-
bage, C. Cœur de bœuf petit et gros, C. pain
de sucre; Chou-fleur hâtifet le tardif; C.
brocolis; Épinards; Navet hâtif, N. Rave,
N. sec d'hiver; Oseille; Oignon blanc hâäüf;
Panais; les variétés de Persi] ; le Cerfeuil et
le C. tubéreux qui lèvera au printemps; Poi-
reau de Rouen et le vivace; Radis jaune,
R. noir, R. gris et R. rose.
JARDIN D'AGRÉMENT
On peut semer, en ce mois, les plantes bi-
sannuelles bulbeuses et même beaucoup
d’annuelles, afin d’avoir une floraison plus
hâtive au printemps. Bleuets (Barbeau),
Adonide goutte de sang, Ammobium, Ala-
tum, Coquelicots doubles, les variétés de
Giroflées, Mimulus, Mufliers, Myosotis des
Alpes, OEillets de poète, Pensées, Phlox,
Pieds d’alouette vivaces (Delphinium), Py-
rèthre, Roses trémières, Violettes, Ver-
veines, Soucis, Silènes, Sainfoin d’Espagne,
Primevères de Chine, Pivoines, Päquerettes,
Gaillarde, OEnothère, Garra, Lobélia, Lo-
phospermum grimpant, Maurandia, etc.
On plantera les Iris xiphioïdes, le Safran
d'automne, l’Ail Moly, les Lis, les Jacin-
thes blanches pour forcer, les Ixias, les
Narcisses, les Jeannettes, l’Ornithogale, les
Perce-neige, les Scilles, les Triteléïa, etc.
On divisera : les Primevères des jardins,
les Oreilles-d’ours, les Violettes, les Juliennes
doubles, et, vers la fin du mois, les Pivoines.
On bouturera les Verveines, les Géraniums
zonales, et G. lierre, les Pélargoniums, les
Pentstemons, les Capucines doubles, la C. de
Lobb, la C. panachée, etc.
ic
tr de nd» cb ne Mont té
à LE be Ent
PRES CNE NT TRE TS,
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 185
« On peut commencer le bouturage des
__ Rosiers dont le bois sera aoûté.
_ Les boutures, aussitôt séparées des pieds
_ mères, seront parées; on supprimera les
$ pulls, on laissera un talon, et on les pi-
quera de suite.
- Sion lardait à les planter, pour les em-
pêcher de sécher, on les mettrait dans un
vase contenant de l’eau.
Aussitôt plantées, on les bassinera forle-
ment et, jusqu'à leur complète reprise, on
les maintiendra humides.
C'est le moment de s'occuper des rosiers
que l’on destine à être forcés pendant l'hi-
ver; on les arrache et on les laisse sécher,
_ assez pour faire tomber les feuilles et non
4 trop pour les faire mourir.
. Sile Blanc(Erisyphe,pannosa) commence à
; attaquer certains sujets, on le combattra
À par le soufre à la nicotine Schlæsing, en
ayant soin d'opérer après une pluie ou le
_ soir, après avoir bassiné les sujets qu’on veut
_ traiter.
Mo 2 NET
na peut encore employer la mirlure sulfu-
Ë reuse étendue d'eau.
i SERRES
à ORANGERIE CONSERVATOIRE
. On continuera les rempotages; on arro-
sera très abondamment les Orangers, les
Grenadiers et surtout les Lauriers.
On bouturera les plantes 2 serre tem-
_pérée.
pe On seringuera souvent celles A passent
- l'été à l'air libre et, vers la fin du mais, on
+
|
|
; rentrera déjà les plus délicates.
| Jean-Ernest CuaAURÉ.
ARBORICULTURE
DE L'ASPECT DES FRUITS
COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ
(Suite.)
Les fruits peuvent se classer en quatre
catégories :
1° Les extra-bons, 2° les bons, 3° les passa-
bles, 4° les médiocres.
Nous allons passer en revue les différentes
sortes fruitières ; en commençant par les
Poires.
1e Catégorw : Fauirs EXTRA-BONS. Celle série
doit se diviser en deux groupes : le premie
comprenant les variétés d'été et d'automne,
le second, les variétés d'hiver, et de fin
d'hiver. Dans le premier groupe : la peau
est érès fine, granuleuse, mais à yrains très fins
el très serrés. La coloralion n’est jamais bril-
lante, elle est d’un jaune d'or rour lavé
de fauve, parsemé de très petits points
fauves également; quelquefois un peu de
pourpre sombre du côlé de l’insolation. En
règle générale les variélés appartenant à
cette série conservent leurs qualités dans
tous les sols et sous tous les climats. Citons
les suivants :
1° Bon-chrétien Williums, 2 Beurré Dumont,
3° Doyenné du Comice, etc.
Le second groupe de cette catégorie ren=
ferme les variétés dont la maturité se pro-
duit depuis fin décembre jusqu’en mars-
avril. La peau de ces fruits a une apparence
un tant soit peu plus rude, et en effet elle est
à grains plus gros, plus irréguliers ; sa colora-
tion est aussi diflérente, /es faches fauves sont
moins abondantes, mais en revanche /es points
sont plus apparents. C'est à peine si le soleil em-
pourpre légèrement les fruits qu'il caresse de ses
rayons ; aussi pas de brillant, wn ensemble
plutôt terne. Les sortes de cette section sont
parmi les plus précieuses que nous possédons.
Citons : 1° Loyenné d'hiver, 2 Doyenné d'A-
lencon, 3° Passe-Crassane, 4°
Tournai, etc.
2° Catégorie : Boxs FRUITS. Avant toute des-
cription, nous devons dire que nombre de
fruits de cette série sont les rivaux de ceux
classés dans la précédente.
A suivre.
Triomphe de
Alphonse Dacuy.
à |
LES NOUVEAUX CATASETUM. — Nous avons
déjà plusieurs fois entretenu nos lecteurs
de la superbe série des nouveaux Calaselum,
introduits récemment par l'/Æorticullure in-
186 LE MONITEUR
ternationale de Bruxelles, et que nous avons
annoncés dans le #oniteur d'Horticulture du
10 mars 4895 (page 54). Nous sommes heu-
reux de pouvoir aujourd’hui publier Îles
illustrations des trois plus belles variétés,
qui ont été si fidèlement reproduites en
chromolithographies dans la Lindenia.
Jusqu'à l'introduction en Europe du
splendide Cataselum Bungerothi, les diffé-
D'HORTICULTURE
dées de serre tempérée ou chaude, qui se
mettent en végétation de février à avril,
époque favorable pour les rempoter. Ils
réussissent le mieux, cultivés en paniers
suspendus près du vitrage et dans un com-
post formé en parties égales de fibres de
polypode et de sphagnum vivant, haché et
bien mélangé, le tout reposant sur un bon
drainage ; les arrosages doivent être très
NOUVEAUX CATASETUM.
C.-.murabile.
rentes espèces de ce genre si bizarre étaient
considérées comme des Orchidées ayant
simplement un intérêt botanique. Grâce à
ces nombreuses découvertes, ce genre est
devenu, dans un lapsde temps relativement
irès court, un des plus appréciés et des plus
recherchés des Orchidophiles. La culture des
Catasetum, quoique très facile, demande à
être bien appliquée, si on veut conserver
les plantes en bon élat. Ce sont des Orchi-
C. Lindeni.
C. Imperiale.
t
modérés, jusqu'à ce que les racines soient
bien formées, et il faut les suspendre fout.
à fait après la complète formation des
pseudo-bulbes, les Catasetum devant subir
un repos absolu de quelques mois, pendant
lequel ils devront perdre toutes Jeurs
feuilles ; ce repos dure ordinairement de no-
vembre à février, laps de temps pendant le-
quel on peut passer les plantes dansuneserre
plus froide et plus sèche, Leurs magnifiques
\
LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
187
0
inforescences se développent dans le cou- |
rant de l'été et se conservent fraîches pen- |
dant une quinzaine de jours, quelquefois
davantage.
Le seul grief que nous ayons à leur re-
procher est d’être facilement envahis par le
thrips, dans les serres qui nesontpas main-
tenues assez humides. Nous recomman-
dons donc de les surveiller attentivement
pendant leur végétation et de plonger sou-
vent leurs jeunes pousses dans du jus de
tabac, additionné d’eau, afin de les préser-
ver des ravages de cette peste, qui dété-
riore les feuilles et fait avorter les inflores-
cences.
———
CYPRIPEDIUM : GERTRUDE HOLLINGTON. Les
principaux organes dela presse horticole
anglaise, leGardeners Chronicle etY Orchid Re-
view, ont publié dansleurs derniers numéros,
à l'occasion de l’exposition internationale
d’horticulture de Paris, des notes dans les-
quelles ils reprochent aux journaux hor-
ticoles français de n'avoir pas su transcrire
le nom exact de ce merveilleux hybride de
Cypripède, que nous avons présenté pour la
firme Hugh Low et Cie de Londres et qui
élait le clou des apports d'Orchidées.
Il paraitrait en effet que certains journaux
et bulletins de Société l’auraient mentionné
sous le nom de Xollington, Collington et Rol-
linglon, landis qu'une autre publication à
même omis d'en donner le nom en le cilant.
Puisque les rédacteurs de ces grands jour-
naux anglais signalent ces erreurs, ce dont
nous ne saurions les blämer, ils auraient dû,
au moins, aller jusqu’au boutet spécifier dans
quelles publications, ils les ont relevées.
Quant à nous, nous sommes certain d’avoir
bien indiqué les nomenclatures exactes dans
nos divers comptes rendus.
Mais ce qu’il ya de plus amusant, ce sont
ces mêmes journaux qui veulent nous don-
ner l'exemple de l'exactitude de leur ortho-
graphe, ce que du reste nous leur accor-
dons volontiers pour la façon correcte avec
laquelle leurs publications sont rédigées,
font eux-mêmes deux erreurs ausujet de ce
Cypripède, en annonçant premièrement qu'il
faitmaintenant partie de Ja collection Towr-
ner,
Personne en France n’a pu nous ren-
seigner sur le nom de cet Orchidophile, et
cependant nos savants confrères anglais
devraient bien connaitre le nouvel Angræ-
cum Fourmerianum, dont le parrain est par
contre avantageusement connu des Orchido-
philes français et peut-être mieux encore
des horticulteurs anglais.
Signalons également celle erreur à la
Regel's G'arten Flora de Berlin (1) et ajoutons
pour terminer, que la Société nationale d'horti-
culture de France a attribué à ce nouveau
Cypripède la grande médaille de vermeil
offerte par la Société d'horticulture de Noyent-
sur-Seine (Aube), société dont le Président
d'honneur est M. Casimir Perier, ancien
Président de la République francaise.
Orro BALLIF.
LES PLANTES DE SERRE
(Suite)
BIGNONIA
Les Bignonia sont desarbustes sarmenteux
qui peuvent ornerles murailles, les colonnes,
les piliers et les chevrons des serres.
Ces plantes vigoureuses demandent à être
cultivées en pleine terre dans un sol assez
AMF À
À
BIGONIA (HAAGE ET SCHMITT).
substantiel, composé de terre de bruyère,
terre de gazon demi-décomposé, avec addi-
tion de sable.
On taille ces arbustes, après la floraison,
dernier numéro, cet organe de la
allemande a rectifié erreur.
(1) Dans son
presse horticole cette
188 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
D Po
la fleur apparaissant aux extrémités des
bourgeons; souvent, à l'extrémité des tiges,
naissent de grandes feuilles de forme diffé-
rente des autres, c'estun indicede floraison.
On multiplie ces plantes de boutures de
liges, sur couche chaude, et aussi de mar-
cottes ; c’est le procédé le plus rapide. Les
plantes sont ensuite rempotées et placées
en serre tempérée.
Les variétés de serre sont :
Bignonia argireo-violescens, de la Nouvelle-
Grenade, rappelant, parson feuillage coloré
les Cissus.
B. incarnata, de laGuyane, àgrandes fleurs
rouge pourpre.
B. Chamberlaynii, liane produisant des
feuilles ovales, acuminées, vert foncé et lui-
santes. Les fleurs, jaune clair, apparaissent
en quantité de mai à octobre. Brésil.
B. yrandiflora, variété la plus rustique,
que l’on peut planter à l'endroit le plus
froid de la serre ; produit des fleursen forme
de clochette orangé et écarlate.
B.speciosa, variété vigoureuse deserre froide
remarquable par ses feuilles composées de
deux folioles luisanteset coriaces, vert clair.
Ses grandes fleurs lilas sont réunies, par
deux, aux aiselles des feuilles.
Le B. Curolinæ, à fleur blanche, se contente
simplement del’orangerie, maisle B.venusta;
qui est plus délicat, demande une bonne
serre tempérée; c’est bien une des plus
belles plantes grimpantes que l'on puisse
rencontrer, elle produit d'innombrables
fleurs rouge cramoisi.
(A suivre) JAG.
ae
PROTECTION ET LIBRE ÉCHANGE
Tant plus ça change et tant plus c’est la
même chose. On est libre-échangiste pour
les objets que l'on produit facilement et
avantageusement, el... protectionniste pour
les autres.
Nous avons encore présente à la mémoire
la vigoureuse campagne entreprise par nos
amis les horticulteurs belges pour célébrer
les bienfaits du commerce libre, de la fa-
culté d'échanger ses produits sans entra-
ves.. Là est le progrès, disaient-ils. Plus de
barrières de Chine, savez-vous!
A leur point de vue spécial, nous avouons
avec franchise qu'ils avaient parfaitement
raison. À notre point de vue francais, l’a-
venir nous prouvera si nous avons bien fait
de leur laisser libre, ou à peu près, le mar-
ché horticole français, et de leur permettre
d'user de leurs moyens de production si
économiques au détriment de nos produc-
teurs nationaux.
Mais, pendant que nos amis les horticul-
teurs belges menaient une si bruyante cam-
pagne en faveur du libre échange, ils évi-
taient soigneusement de faire ressortir que:
depuis plus de vingt ans, les fruits français
entrant en Belgique étaient frappés de droits
élevés variant de 10 à 36 0/0 à la valeur, alors
que les leurs entraient en franchise chez
nous. C'est un fait ignoré de beaucoup et
que nous tenons à bien faire ressortir.
Voici du reste le tableau absolument offi-
ciel.
TARIFS BELGES VALEUR Le
ppiiqués depuis 25 ans mie au K° | valeur
PER EP RR PRS DEN Re RUE ANT ENTRE ET RSR SRE LUDEe MRREMEERRE TS
AMANTES Rene cree S9NfT. Lake 1.70 20 %
Citrons-Oranges....... 9 » » 0.40 22%
M NE SAS À 9 » » 0.46 202%
POMMÉS PEER ere 0 » » 0.25 0
PruneAUus eee le 25 fr. % k. 0.90 28 %
RAÏSINSTAIS eee ie mie 10% valeur.| 0.90 10 &
Fruits frais autres. ... 10% valeur.| 0.40 10 %
RaiSINS SEC eee. ee RNA AN 0,72 36 %
Fruits secs divers..... 10% valeur.| 0.72 10 %
La valeur au kilo est celle adoptée par la
Commission des valeurs en Belgique.
Cela a-t-il nui à leur production, à leur
exportation fruitière ?
Les chiffres vont répondre brutalement.
La Belgique a exporté en
4870....... pour 2.380.000 fr. de fruits frais.
1880....... — 6.480.000 —
1888....... — 10.737.000 —
Il ne semble pas que cette protection ait
beaucoup nui aux producteurs de fruits en
Belgique, bien au contraire ; nous voudrions
voir notre exportation fruitière accuser un
aussi grand développement. Hélas! notre
exportation de fruits frais est quasi station-
naire et, pour un pays comme le nôtre, ne
dépasse guère 14 à 15 millions.
En 1892, on a mis en vigueur les nou-
veaux tarifs que la France avait adoptés,
a nn LE ed CS on de à
M, Ne
o
tarifs bien modestes cependant, puisqu'ils
sont ainsi fixés :
Pommes et poires de table... 2 fr. p, 100 kil.
Raisins de table ordinaires... 8 _
Autres fruits frais........... 3 —
1 50 au kilo,
AC
Age
Dans un article que nous écrivions le
25 avril 4891, nous rappellions le propos
. d'une personne très haut placée qui nous
D disait :
« Commencez votre campagne pour l’ap-
plication des droits fruitiers, et attendez
« l’effet que cela produira au dehors. Si
« cela passe tranquillement, c'est que vous
« aurez fait fausse route; si, au contraire,
« des réclamations se produisent, c’est que
« vous aurez frappé juste, et là sera l'intérêt
« de notre pays. » |
Eh bien, il faut croire que nous avions
| frappé juste, car il s'est fait un joli tapage,
B- surtout sur le droit applicable aux fruits
forcés ; donc, la chose était utile au pays.
Cependant, le droit de 2 fr. 50 au kilo,
demandé, par les intéressés et les pétitions,
pour le raisin forcé avait été ramené à
2 francs par le Gouvernement el la Commis-
sion des Douanes.
Le Gouvernement belge ne se tint pas
pour battu, et opéra si habilement que
4 M. Ribot, circonvenu, put décider M. De-
| velle à abaisser encore le droit à 4 fr. 50.
Néanmoins à les entendre, avec ce droit, les
producteurs belges allaient être ruinés, et
il n'entrerait plus un seul kilo de raisin
étranger en France.
- Beaucoup d’entre nous ont pu croire ce
; droit exagéré. Ce n’est en somme que 1fr.50
de droit pour 1 kilo de raisin, qui coûte par-
fois15 francs lekilo dans certaines contrées.
Tout est relatif, paraît-il, et ce droit, si
exagéré qu'il paraisse à première vue, n'est
pas aussi important qu'on le suppose,
puisque il n’est que de 15 à 30 0/0 de la
valeur.
La meilleure preuve que ce droit ne gêne
en rien nos voisins, c’est que les importa-
tions de raisin forcé sont plus importantes
en 1895 que les années précédentes.
Appuyons-nous toujours sur les chiffres,
et le tableau ci-dessous nous donne, en
même temps que les prix payés, les quan-
è à te * É
Le RÉ
D dx RE D ne #
| | LE MONITEUR D’HORTICULTURE
mm
tp: Lo PAS A MS e re 1%
189
tités de raisin belge introduites en mars,
avril, mai, juin, aux halles centrales au
pavillon des criées.
1887 1SSS \oncée 1895
se = — mr A
LE KILO.
Mars. .… 690 k. 495 k. 1.145 k. 15 à 15 fr.
AVTIL"42,4 2,870 k. #.070 Kk, 4.280 k, |6 à 13 fr.
Mai 6.425 k, | 7.080 k, | 7.540 k. |6 à 15 fr.
Juin 42 5.675 k. 4.580 k, 7.945 Kk, 15 à 141 fr.
15,660 k. [16,155 k. [20.910 k.
Que conclure de ce tableau?
M. Rjbot a été induit en erreur, pour
employer un terme parlementaire, M. De-
velle également, et nos producteurs sacri-
liés. Hâtons-nous d'ajouter que ces derniers
ne sont pas enchantés et pour cause,
L'expérience à prouvé que le tarif n’était
pas prohibitif, et les chiffres du prix de
vente prouvent bien que le 4 fr. 50 au kilo
sur des produits de 6 à 10 francs le kilo ne
fait, en somme, qu'un droit de 15 à 30 0/0
de la valeur.
Nous arrivons maintenant à une situation
plus extraordinaire.
Il y avait tout lieu de penser que le Gou-
vernement belge, heureux de voir ses pro-
ducteurs expédier en France comme autre-
fois, y augmenter même leurs débouchés,
aurait proposé, lors de la modification des
tarifs qui vient d’avoir lieu au Parlement de
Bruxelles, un abaissement sérieux des
droils d'entrée élablis depuis vingt-cinq ans sur
les fruils français, qu'il aurait ainsi remer-
cié le Gouvernement français de n’avoir
établi en 1892 que des tarifs de moitié
moins élevés que ceux pratiqués par les
Belges, et surtout d'avoir diminué de 25 0/0
le droit proposé sur les fruits forcés.
C'était mal connaitre nos amis libre-
échangistes.
Sur la proposition du Gouvernement, les
Chambres et le Sénat viennent de voter un
droit de 30centim.aukilo sur tous les fruits
frais, de telle sorte qu'en s'appuyant sur le
prix moyen de O0 fr. 40 au kilo pour l’en-
semble des fruits frais, chiffre adopté par la
Commission des valeurs en Belgique, on
appliquera sciemment un droit de 75 0/0 à
la valeur sur les fruits frais.
LUE 2 PTE POST ANR PET
190 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
ol
Du reste, il suffit de consulter les deux
tableaux suivants, mettant en regard les
droits français et belges, d’abord comme
chiffres et ensuite comme valeur.
Tableau comparatif
des tarifs Français et Belges.
TARIF PRIX TARIF
BELGE MOYEN FRANÇAIS
100 kilos. au kilo. 100 kilos.
PRISE TRE PRE RC CORTE ERNST AE CERTES TES | SAREAE ED SL OMEMRRRETDS
Amandes...... 35 MTS 1.70 SAC UT
Citroens, Oran-
GeS.......e.e Je 0.40 ) »
Figues........ 9» 0.46 2 »
Pommes....... libres 0.25 2 »
Pruneaux ..... DD 0,90 10 »
Raisins secs... 95.» 0.72 15 »
Fruits secs au-
Crest ee 10 » 0 à 6
Raisins frais... 50 » 0.50 8 »
Pêches, Abri
COUSER ER AE ete 50 » 0.60 3 »
Prunes, ÇCeri- x à
SENS SAUT AS 30 » 6.50 3 »
Amandes frai- À
(CEA 30 » 0.60 3 »
Poires...... AE 30 » 0.30 :) »
Groseilles ,.... 30 » 0.40 3 »
ATANAS, es. 30 » ?
Les mêmes tarifs rapportés à la valeur.
EEE ÉELELELELELS
Amandes...........ss... 20 % AVE CA
Citrons, Oranges........ 22 % 120%
Higneshe neue 20 & RP
POmMMES CA he e-ees » 12/2865
PrUNEAUX nee cocon 28 % (JE 74
Raïsins secs ..:......... 36 % 90 %
Fruits secs, autres...... variables suivant valeur
RASINS ÉPAISe «Les ele elole 60 % 16 %
Pêches, abricots........ 50 % Da
Prunes, cerises.......... 60 6 %
Amandes fraiches ....... 50 % 31.94
Poires ei Sen AUE 100 % 10 %
Groseilles mere ee 75 % ASS
Ananas tue uen na e variables suivant valeur
RIPULIS TONCÉS trees sense » | 16 à 30 %
Voilà où en sont arrivés nos amis.
Qu'en pensent les horticulteurs belges?
De quel côté est la modération?
Que penseraient-ils, si on appliquait des
droits équivalents sur les plantes vivantes
et les fleurs naturelles ?
Il y a là, une nouvelle campagne à entre-
prendre, et... qui sait !
Nous laissons la parole à nos voisins.
Luc. AURECH.
FE
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
LE PARTERRE MODERNE
Le yardin fleuriste que certains auteurs
confondent avec le parterre, s’en éloigne
cependant par quelques caractères qui lui
ont valu d’être distingué et ont justifié le
nom spécial qu’il a recu. C’est si l’on veut
une variété de parterre dans lequel certains
éléments constitutifs prennent une exten-
sion considérable au détriment des autres.
Le jardin fleuriste est en effet presque en-
tièrement composé de plates-bandes et
d’allées, à l'exclusion de tous les autres
détaiis, dont la réunion forme le parterre.
Son centre sera parfois occupé par une sta-
tue, ses angles par des vases; mais le plus
souvent, il ne sera pas délourné de son
rûle qui est de plaire uniquement par la
décoration florale.
Le jardin réservé est un parterre situé à
proximité de l'habitation, tout en en restant
isolé, et spécialement destiné aux proprié-
taires. Il est né du désir que l'on éprouve
parfois de savourer solitairement quelques
instants de loisir à J’abri des regards inqui-
siteurs des voisins ou des serviteurs. De là,
la nécessité de le rendre plus fermé que le
parterre, dont il ne se distinguera d’ailleurs
pas autrement si ce n'est encore par ses
dimensions moindres, ses détails plus étu-
diés; ses fleurs plus choisies et son entretien
plus soigné.
Le dessin (fig. 21) représente un de ces
jardins créé pour M. Ed. Blanc, dans le parc
de La Châtaigneraie (Seine-et-Oise).
L'emplacement choisi se trouve à portée
de l'habitation à laquelle il est relié par une
allée ombragée. Le jardin est dissimulé de
trois côtés par des palissades de Charmes et
des massifs. Le quatrième côté (I) qui domine
le parc et forme terrasse, est voilé par une
haie de Troènes coupée à hauteur d'appui,
au-dessus de laquelle des Tilleuls taillés se
relèvent comme une verte draperie ininter
rompue (fig 22).
La pente du terrain a nécessité la forma-
tion de deux terrasses horizontales séparées
par un glacis(F) de gazon surmonté de vases
équidistants (B). |
1
_
4
4
nb s'on"/0 r d D E S
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192 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
ENGRAIS Ce n’est pas la quantité de nourriture donnée qui profite, ENGRAIS
DES ELU mais ce qui est assimilé AU PAPILLON
pour vignes, arbres frui- Pour chrvy anthë es,
tiers, arbres en pots. etc. ANATOLE CORDON N [ E R LOUCrE lets, Plant
annuelles etc.
L’engrais des Grapperies est celui qui m’a donné des Na AU ge
r'é sultats si remarquables pour les fruits, et l'Engrais au & €
papillon pour la culture du Chrysanthème à grosse fleur, > D Z
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LE MONITEUR
La partie supérieure est composée d'un
massif en hémicycle, et d’un tapis de gazon
divisé en croix de saint André par deux
D'HORTICULTURE 195
Deux gros massifs de rosiers de Bengale(Æ
complètent la décoration de ce jardin.
Après avoir étudié le parterre dans l'en-
a
JARDIN RÉSERVÉ (PROPRIÉTÉ DE M. ED. BLANC) (FIG. 21).
allées dont le point d'intersection est orné
d'une statue de Flore (4.
Les plates-bandes (4) sont décorées de
plantes vivaces.
+
F €
semble de sa composition, dans son rôle et
dans ses variétés, il nous reste à parler de
ses proportions et à l’analyser dans chacun
des élémenis qui le composent.
HAIÏÉ DE TROËNES SURMONTÉE DE TILLEULS (FIG. 22),
Au point (D), a été élevé sur desrochersun
kiosque octogonal, d’où l’on peut jouir de
la vue du Mont-Valérien et de la vallée de
la Seine.
La partie inférieure est occupée par un
vaste tapis de gazon (7), avec bassin, jet
d’eau (C", plates-bandes de fleurs (&).
ProPoRTIONS. Si le parterre accompagne
l'habitation ou un édifice quelconque, les
grandes lignes de son tracé seront tirées
dans le prolongement de celles du bâtiment
qu’il doit égaler en largeur. Les divisions
affecteront la forme rectangulaire de pré-
férence à la forme carrée. Le parterre devra
196 LE
MONITEUR D’'HORTICULTURE
0 D D D
être parfaitement équilibré avec limpor-
tance des constructions ou l'étendue de la
propriété quand il est isolé des bâtiments;
on fera preuve de goût en ne le morcelant
pas exagérément et en ne multipliant pas
les ornements à l'excès.
(A suivre.) E. Deny et C. MARCEL,
Architectes paysagistes.
FAN
LETTRES HORTICOLES
A PROPOS DE - L'EXPOSITION D'HORTICULTURE
DE PARIS
(Suite.
Vendredi, 24 mai.
Congrès : 2 heures. Formation du bureau.
Quelques personnes heureuses de se faire en-
tendre, — pour dire quoi ? — montent à la tri-
bune,.
J1 fait chaud, la salle manque d’acoustique et
d'air frais, on somnole; les congressistes vien-
nent en partie pourse serrer la main et faire
timbrer la feuille de chemin de fer qui leur per-
mettra de rentrer chez eux sans bourse délier,
principal avantage du Congrès.
Le secrétaire annonce que les récompenses
suivantes ont été accordées aux auteurs de mé-
moires soumis au Congrès: Médailles d’or, à
M. Crochetelle à Grignon; vermeil à MM, Poiret
à Arras et Raquet à Amiens ; argent à M. Rr :
gaux à Mende... et un de mes voisins, pas un
grincheux celui-là, propose d'aller prendre des
bocks, ce qui est accepté avec enthousiasme,
tant et si bien que j'arrive juste pour assister à
la fermeture des tourniquets et apprendre qu’il
est entré dans la caisse pendant la journée
12,847 francs.
Ton affectionné,
Lucio.
Minuit. Je rouvre ma lettre retrouvée dans une
poche pour t’ajouter que, pour terminer la jour-
nèe, les membres de l’Union commerciale des
horticulteurs et marchands graiuiers avaient eu
la généreuse pensée de rendre au syndicat lyon-
nais gracieuseté pour gracieuseté, et avaient
invité leurs amis et confrères étrangers, présents
à Paris, à une petite soirée intime sur la. ,.Tour
Eiffel, pas tant décorée que son auteur.
Musique, chant, buffet, mauvais cham-
pagne, toasts de congratulations réciproques,
Hymne russe, Marseillaise, orage merveilleux,
tout était de la partie, On avait si bien fait les
choses qu'un membre du bureau de la Société
nationale d'horticulture de France disait que :
si pareil gaspillage se produisait à la Société, il
ui demanderait un conseil judiciaire.
Celui-là peut dormir en paix.
Enchanté Correvon s’écrie : Que ça ne manque
de rien!
Erreur! lui répond uninterloculeur, le principal
est absent.
te
Ca manque de femmes!!!
Horresco referens : Je me retourne pour voir
celui qui a poussé ce cri du cœur et je reconais
Qui? Mon directeur!
Pendant que Correvon s'enfuit épouvanté,
Baltet et les autres assistants lui font une ova-
tion, et... qui sait... en y réfléchissant bien.
l’idée faisant son chemin, pourquoi, en 1900, nos
charmantes confrères de province et de l’étran-
ger ne seraient-elles pas de notre fête? Dans
tous les discours, on associe toujours les
femmes aux fleurs, et dans les réunions on
les élimine! Il faudra réformer cela, et... en
songeant aux agréables soirées que cela nous
procurerait, je termine et... m'endors heureux.
Lucio.
pre]
nr
CORRESPONDANCE,.
A PROPOS DU GÉRANIUM MME SALLERON.
Melun, 30 juin 1895.
Monsieur le Directeur,
Etant comme vous partisan de l’étique-
tage sérieux des plantes, je crois bien faire
en répondant à la question que vous adres-
sez au sujet du petit Géranium à feuilles
panachées qui est aujourd’hui si popularisé
et est nommé par les uns Y/me Salleron et
par d’autres Mine Salleray où Sullerai.
Son véritable nom est MADAME SALLERON,]je
puis d'aulant vous l’affirmer que j'assistais
à son baptême en qualité de membre du
comité de floriculture de la Société d’horti-
culture de Melun et de Fontainebleau.
Cette plante a été obtenue en 1877 par
M. Pierre Mahieux, qui était à cette époque
jardinier chezMmeSalleron, à Melun, et à qui
il dédia cette plante, qui s’est propagée de
tous les côtés et qui rend d'énormes ser-
vices pour bordures et massifs bas.
Dans l'espoir que ce renseignement sera
bien accueilli,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Direc-
teur, mes bien cordiales salutations.
Torcy,
Horticulteur à Melun.
Nous ne pouvons que remercier M. Torcy
de son précieux renseignement, il serait à
souhaiter que tous les lecteurs des journaux
horticoles en fissent autant : cela serait utile
à tous.
ND! LD:
ES Sn ne ee pe te, lt fo > EL de A RS AR
> r
‘
LE MONITEUR
PADOET ECETETURE
SOMMAIRE
CHROMOLITHOGRAPHIE : RHODODENDRON : PRÉCOCE DES ANDELYS.
CuroNIQUE :
Au Ministère de l'Agriculture: Distinctions honorifiques. Au Ministère de l'instruction
pagbque. Soins à donner, aux Chrysanthèmes cultivés pour la grande fleur pendant le mois d'août. A
’Expositiou d'horticulture de Reims. Cannas Crozy nouveaux. Des fleurs à nos morts pour la Patrie :
Lucien Chauré. — Rhododendron : Précoce des Andelys :
Vrenpotors Cbattini, La Lindenia
Ch. Marron. — Les Plantes de Serre (suite) : Blan dfordia, Brugmansia, Burchelia :
des fruits comme indice de leur qualité (suite) :
£" Mossiæ. var. cœlestis. Origine du
Lucien Chauré. — Les Orchidées : Cattleya
: Ollo Ballif. — Fleurs champètres :
B. Jag. — De l'aspect
Alphonse Dachy. — Architecture des jardins (suite) :
E. Deny et C. Marcel. — Dislillation des fruits : A. M. Desmoulins. — Lettres horticoles : A propos de
l'Exposition Internationale d'horticulture de Paris (suite) : Lucio. — Bibliographie. — Petite poste. —
Les Catalogues reçus. 3
GRAvURES Noires : Eupatoire. — Salicaire. — Lysimaque. — Chardon. — Architecture des Jardins: Bou-
lingrins.
CHRONIQUE
Au Ministère del’Agriculture:/s-
tinctions honorifiques, MÉRITE AGRICOLE :
Parmi les nominations au grade d'Officier
du Mérite agricole, nous relevons celles de
MM. Bonneville (Charles), fabricant de treil-
lages à Limoges (Haute-Vienne) : inventeur
de machines et appareils horticoles. Girard
(Aimé), professeur au Conservatoire des Arts
el Métiers. Schlæsiny, professeur à l'Institut
National Agronomique. Souilliard, (Jules Au-
qustin), horticulteur à Fontainebleau (S-et-M.)
Au grade de Chevalier (1): celles de MM.
Amie (Auquste-Marius), jardinier à Hyères
(Var), Vice-président de Ja société d’horti-
culture. Anglade (Jean), instituteur à Lan-
diras (Gironde). Le docteur Ballay, gouver-
neur de la Guinée française : a présidé et
provoqué la création d'importantes planta-
tions de cafés et de caoutchoucs. A fait par-
lie des missions de M. de Brazza). MM. Bazin
(Charles-Louis-Désiré) professeur d’horticul-
ture à Clermont (Oise). BLoxneL, chef du se-
crétariat particulier de Ja Présidence de la
République; ancien fonctionnaire du minis-
tère de l’agriculture, 15 ans de services,
Charlot (Jean-Baptiste), ancien maraicher à
Issy : développement donné à la culture
maraîchère. Couchoux (Jean-Baptiste), horti-
culteur à Épinal( Vosges). DELAMARRE(£ugène).
secrétaire de la Société d’horticulture de
Coulommiers : membre du jury dans plus de
75 expositions horticoles, secrétaire de la
A) Journal officiel du G août.
10 aour 1895.
Société Nationale d’Horticulture de France
depuis 1866, 35 ans de pratique horticole.
Domenc (Jean), à Bethmale (Ariège); créa-
tion d’une fruitière, Duvillurd (Alfred-Louis),
maire d’Arcueil-Cachan (Seine) : professeur
de culture maraichère dans le département
de la Seine, a fondé, à ce titre, à Arcueil,
un vaste établissement de culture marai-
chère; vice-président du comité de culture
potagère à la Société Nationale d'Horticul-
ture de France; vice-président de la cham-
bre syndicale des entrepreneurs des jardins
de France. #euret (Flavien-Ernest), horti-
culteur-arboriculteur à Beuré Doubs). #leury
(Denis-Jean), horticulteur-propriétaire à Ar-
genteuil (Seine-et-Oise). Ghio (Jean-Baptiste)
horticulteur-pépiniériste, à Bastia (Corse).
Guillin (Claude), chef de cultures à Cannes
Alpes-Maritimes). Æébrard {A.), ancien ma-
raicher à Fontenay-sous-Bois (Seine). Æilly
(François), horticulteur à Bône (Algérie).
Hinault (Victor-François-Marie), horticulteur-
pépiniériste à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord).
Hurtault père, ancien architecte-paysagiste,
à Chartres : fondateur de la Société d’horti-
culture d'Eure-et-Loir; président du jardin
d'horticulture de Chartres. Lachaux (Fran-
cois-Joseph),arboriculteur à Montreuil(Seine).
Launay, ingénieur des Ponts et Chaussées,
attaché aux travaux d'assainissement de
Paris, 19 ans de services. Lehoux (Gustave-
Marie- Victor), instituteur à Neuvy-le-Roi
(Indre-et-Loire). Luquet (Jacques), jardinier
principal au service de la Ville de Paris.
Marchal (François-Constant), instituteur à
Ménil-en-Xaintois (Vosges), création d’une
pépinière. Martin-Donyat (Antoine), horticul-
198
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
mm
teur à Ajaccio: transformation du domaine
de Carrosaccia; acclimatation de végétaux.
Moellion, sous-chef de bureau au ministère
de l’agriculture. Ménard (Jean-Charles-Emile)
horticulteur à Melun : fondateur de la Société
horticole et botanique de Melun. Du Mesnil
de Montehauveau (Louis-Raphaël), proprié-
taire à Alencon (Orne), récompenses Comme
horticulteur-rosiériste ; membre de la société
d'horticulture de l'Orne. Nüivet (Martial).
grainier à Limoges (Haute-Vienne) : tréso-
rier de la Société d’horticulture de Limoges.
Otin (Antoine), horticulteur à Saint-Etienne :
président de la Société d’horticulture de
Saint-Etienne. PELLETIER (Püerre- Félix), hor-
ticulteur à Carrières-sous-Poissy (Seine-et-
Oise) : obtenteur de plus de 100 variétés de
glaïeuls. Amélioration de différentes espèces
de pensées. Nombreuses récompenses dans
les expositions. 45 ans de pratique horticole.
Pelletier (Victor), horticulteur à Stains (Seine).
Persida (Auguste), cultivateur à Parmain
(Seine-et-Oise), Picherit (François), horticul-
teur-paysagiste à Fontenay-le-Comte. Pichon
(Sylvain), horticulteur à Lagny (Seine-et-
Marne). Püel| François), horticulteur à Deau-
ville (Calvados). Poignard (François-André),
horticulteur à Malakoff (Seine), RÉGNIER,
horticulteur à Fontenay-sous-Bois(Seine) :
nombreuses récompenses aux expositions
horticoles; introduction et propagation d’or-
chidées nouvelles. Ricard (Jean-Baptiste),
horticulteur à Marseille. Robichon-Loyer
(Julien- Désiré), horticulteur à Olivet (Loiret).
Roques |Pierre-Théophile), horticulteur à Ba-
gnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) Rycie-
waert- Déjardin, horticulteur à Lille (Nord),
secrétaire de la Société régionale d’horticul-
ture du nord de la France, Senicourt (Louis-
Valentin), vice-président de la Société d’hor-
ticulture d'Epernay. Tillier (Pierre), jardinier
chef à Amphion (Haute-Savoie). Vallée
(Lucien), horticulteur à Bône (Constantine).
Vilaire|Eugène-Léon), arboriculteur à Rouen :
professeur d’arboriculture et d’horticulture.
Villevieille (Jean-Baptiste), horticulteur-pépi-
niériste aux Mées (Basses-Alpes). RoUssEL
(en religion Frère Photius), directeur de l’É-
cole d'horticulture de Vaujours.
A”)
Les élèves de Villepreux à l'É-
tranger. — Comme les années précé-
dentes, le dévoué directeur de l’École d’Hor-
ticulture des pupiiles dela Seine à Villepreux,
M. Guillaume, estallé faire visiter, à ses cinq
meilleursélèves, les différentsétablissements
horticoles de la Belgique et de la Hollande.
Ce qui en double le mérite, c’est que
ces excursions n'obèrent en rien le budget
de l’École; aussi ne peut-on que féliciter
M. Guillaume.
Soins à donner auxChrysanthèmes,
cultivés pour la grande fleur, pen-
dant le mois d'août. — Au 1‘ août, nous
dit M. Chabanne, de Lyon, les Chrysanthèmes
doivent avoir subi le deuxième rempotage,
se trouver par conséquent dans des pots de
6 pouces et présenter le nombre de tiges que
l’on veut conserver, toutes les autres ayant
été rabattues.
En un mot, la période de formation de la
charpente est terminée.
Les soins à leur donner consistent donc
surtout à surveiller l'ébourgeonnement, qui
doit être rigoureusement pratiqué.
Les plantes ne devant être poussées qu'a-
près le dernier rempotage, il faut se garder
de faire usage d'engrais pendant ce mois-ci.
Du 20 au 31, on opérera le dernier rempo-
tage en 8 pouces, et ce n'est que quelques
jours après, lorsque les racines nouvelles se
montreront autour des pots, que l’on devra
commencer les arrosages aux engrais.
2e
A l'Exposition d'horticulture de
Reims. — Parmi les lauréats de cette expos
sition, quenous avons omis denoter étaient:
M. E. Redont, paysagiste, qui obtint comme
grand prix et diplôme d'honneur l’objet
d’art offert par la ville, pour ses travaux,
plans et publications; M. Thomereau, pay-
sagiste, recoit comme grand prix d'honneur
une médaille d’or de 350 fr, pourorganisation
de l'exposition et collections d'arbres, ar-
bustes et plans. Des médailles d’or ont été
attribuées à MM. E. Salomon, pour raisins;
Millet, de Bourg-la-Reine, pour collections
de fraisiers..….. avec fraises; Mme Henri Mo-
reaux, pour corbeilles de fleurs ; M. Dugourd,
de Fontainebleau, qui exposait ses plantes
NT M A SL PEN"
.!t
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE 199
vivaces, a obtenu une médaille de vermeil.
730)
Cannas Crozynouveaux.—M.Crozy,
l’heureux obtenteur de Cannas, vient de
présenter un lot de nouveaux gains à la der-
nière séance de l'Association horticole Ivon-
naise, Les six variétés suivantes ont été
reconnues comme méritantes par la Com-
mission ; ce sont :
Mlle Abel Chatenay, feuilles vertes, fleurs
très grandes, larges pétales arrondis d'un
beau rose tendre; 17° F. Paul, feuilles vertes,
très grandes fleurs, riche coloris capucine
largement bordé jaune d’or; H*F. Neuvesel,
feuilles vertes, grandes fleurs, larges pétales
arrondis, jaune d’or, fortement picté de car-
min vermillon; Président Félir Faure, beau
feuillage érigé, fleurs énormes, larges et
longs pétales, coloris safran vif légèrement
carminé, bordé d’un charmant petit liséré
jaune; Symétrique, feuilles vertes, gros épis,
fleurs grandes, pétales arrondis, beau jaune
d’or régulièrement teinté de larges macules
rouge minium ; Président de Kerchove, feuilles
vertes, épis compacts, grande fleur arron-
die d’une belle couleur orange vermillon,
maculé au centre et largement bordé de
jaune.
8
Des fleurs : À nos morts pour la
Patrie. — A l'occasion d’un crédit pro-
posé pour l'érection d’un monument com-
mémoratif : Au souvenir de nos morts de
1870-71, plusieurs députés ont demandé
qu’il fût remis une médaille à tous ceux qui
ont pris part à cette campagne, sinon vic-
torieuse, tout au moins glorieuse : la majo-
rité de la Chambre, on ne peut l’en blâmer,
a voté le crédit mais n'a pas admis cette de-
mande.
Les souvenirs douloureux ne se portent
pas à la. boutonnière, mais au cœur !
Ce que nous demandons, nous, qui avons
tenu l’épée pendant cette dure et malheu-
reuse campagne ; nous, qui avons vu maints
de nes compagnons d'armes tomber mortel-
lementfrappés à nos côtés; nous, que la balle
hasardeuse a épargné, c’est qu’il soit donné,
par an, un jour unique de souvenir à tous
ceux : gui, comme l’a dit si bien notre poète
patriotique Paul Deroulède, sont lombés
l'amour dans le cœur et le ciel dans les yeux!
— Le devoir d’un grand peuple est d'hono-
rer ceux qui sont morts pour le Pays.
Le mois d'août est le mois des combats
glorieux, il évoque de nombreuses vic-
toires depuis bien des années.
Pourquoi le Gouvernement ne recherche-
rait-il pas l'anniversaire du jour le plus
glorieux et ne l’indiquerait-il pas officielle-
ment’?
Pourquoi, dans tous iles cimetières de
France, toutes les communes, qui n’en ont
point, ne désigneraient-elles pas un empla-
cement? Le plus beau! Pourquoi ne feraient-
elles pas élever un monument, le plus gran-
diose possible, ou poser une simple pierre, si
leursressources ne leur permettent pas plus,
en l'honneur de tous les soldats qui succom-
bèrent pour la France à quelque époque que
ce soit?
Au jour désigné, on planterait un drapeau
et là, autour de cet Étendard sacré, nous
tous, qui avons les yeux tournés aussi bien
vers l’Est que vers Madagascar et tous les
autres champs de bataille arrosés du sang
de nos héros, nous nous réunirions en ce
lieu plein de douloureux souvenirs, /es mins
pleines de fleurs, de ces fleurs qui ont toujours
été l'emblème des sentiments élevés, et nous
les déposerions avec respect à la mémoire de
tous ceux qui, depuis des siècles, sont tom-
bés esclaves du devoir et du patriotisme.
Ce serait notre fête militaire des morts!
Aux puissants du jour, aux privilégiés de
la fortune ; aux deshérités, aux humbles:
à nos jeunes, à nos aînés ! Nous dirions:
« Unissez-vous tous dans un même senti-
ment de: Souvenir à tousceuxquimoururent
héroïquement pour la Patrie, sur la terre
française ou sur la terre étrangère!
« Fraternisez par le cœur et par les fleurs,
mélangez les splendides orchidées aux
humbles fleurs des champs!
«A quelque degré de l'échelle sociale, à
quelque opinion, à quelque religion que
vous apparteniez, souyvenez-vous et. espé-
rez !
« À tous ceux qui sont véritablement fran-
cais, nous demandons :
« Des fleurs! À nos morts pour la Patrie ln
LUCIEN CUAURÉ,.
D’HORTICULTURE
200 LE MONITEUR
RHODODENDRON
{PRÉCOCE DES ANDELYS )
Parmi les nombreuses variétés de Rhodo-
dendrons que les visiteurs ont admirés à la
dernière exposition, il en est une : ?récoce
des Andelys, qui a été particulièrement re-
marquée par les vrais amateurs : c’est ce
qui nous à engagé à en donner la chro-
molitographie à nos abonnés.
Très peurépandue, bien que déjà ancienne,
car elle fut obtenue, vers 1888 croyons-nous,
par MM. Flon et fils, horticulteurs à Angers;
elle a le grand mérite d’être d’une rusticité
parfaite, et elle est sinon la plus précoce
pour la floraison, tout au moins une des
premières qui laisse apparaitre ses fleurs.
Celles-ci sont d’un beau rose clair avec
macules plus foncées, mouchetées de points
jaunes; la plante est trapue, très vigoureuse
et très florifère, autant de qualités qui
devraient la faire rechercher par les ama-
teurs de ces Éricacées.
Quoi de plus précieux pour la décoration
des jardins, petits ou grands, que ces arbris-
seaux à feuilles persistantes, qui font ad-
mirer leurs magnifiques bouquets de fleurs
aux coloris si divers et si tendres depuis le
mois de mars, Jusqu'au mois de juin.
Les Rhododendrons se plantent de préfé-
rence en terre de bruyère d’une épaisseur
de 20à 25 centimètres, isolée de la terre
_de fond par une couche de 5 à 10 centim.
de sable. On doit éviter autant que possible
de créer des massifs de Rhododendrons en
plein soleil ou dans des terrains secs, une
situation mi-ombragée, un terrain humide
leur convient mieux; mais, si on ne peut
réunir ces conditions ? On choisit ce dont
on dispose! On aura soin alors de pailler
fortement au pied avec de la mousse et
d'entretenir une humidité raisonnée surtout
au moment où, ayantfaitleurs jeunes pousses
ces arbustes ontforméleurs boutons à fleurs.
Là, va commencer la période de repos et si,
par desengrais ou desarrosagestropcopieux,
on excitait la végétation, on risquerait de
faire avorter les boutons; il vaut mieux
risquer de les voir plutôt un peu faner car
ils reprennent vite.
|
|
|
La terre de bruyère devra être changée
tous les trois ou quatre ans en enlevant la
couche superficielle, en creusant entre les
plantes, sans attaquer les racines et en la
remplacant par de la nouvelle grossière-
ment concassée.
Aussitôt défleurie on coupe la fleur pour
éviter la formation de la graine qui épuise
le sujet, à moins qu'on ne veuille faire des
semis.
La belle forme se donne aux plantes au
moment où commence la végétation; on
éborgne en enlevant aux branches trop vi-
goureuses l'œil terminal lorsqu'il a de
» à 6 cent. de long, et on provoque le déve-
loppement de boutons latéraux, ce qui per-
met aux branches faibles de se fortifier et
d'arriver à combler les vides.
Les Rhododendrons ne sont pas ennemis
des engrais, aussi peut-on leur donner de
temps en temps du purin étendu d’eau ou
des engrais froids.
Lucien CHAURÉ,
Re
LES ORCHIDÉES
CATTLEYA MOSSLE VAR. COELESTIS. Depuis
deux ou trois ans, des importations d'une
nouvelle race de Catileya Mossiæ ont été
mises au commerce sous les noms de : hir-
quensis, en Belgique et de Zow’s famous strain
en Angleterre. Les floraisons échelonnées
de ces diverses introduclions ont prouvé
que c’élait effectivement des formes appar-
tenant à une nouvelle race, composée en
majeure partie de variétés bien supérieures
au (€. Mossiæ ordinaire, et le Journal des
Orchidées a publié récemment la description
détaillée d'environ une cinquantaine de ces
nouveautés hors ligne.
Une des variétés les plus remarquables
provenant de ces importations et que nous
avons admirée cette année dans plusieurs
collections est celle décrite sous le nom de
cœlestis, qui est identique au ©. Mossiæ varia-
bilis, lefameux Cattleya bleu (blanc ardoisé!!!)
de M. Piret, dont la plante type a été pré-
sentée si souvent à nos expositions de Paris
BE MONITEUR N'HORTICULIURE FAMIS
ceryr er pr _
| és
" ES RU
=
LR es
LA
RHODODENDRON PRECOCE DES ANDELYS
nant tous lesOrchidophiles.
Cesontd’agréables surprises qui ont fait
le bonhcur de quelques amateurs, sauf
peut-être celui du brave père Piret, qui
s’obstinera toujours à prétendre, qu'il est le
seul possesseur du C'atlleyr Mossix bleu
— bleu de fantaisie !! bleu de jurdinier comme
disait Alphonse Karr— un honneur que nous
lui accorderons volontiers, lorsqu'il nous
aura présenté le C. eyanea. G. M.!! qu'il
nous promet pour l'exposition universelle
de 1900.
ORIGINE DU CYPRIPEDIUM CHANTINI. — Cette
Orchidée, très connue en France sous ce
nom, est un Cypripèpe majestueux. C'est la
plus belle variété du Cypripedium insigne,
dont les pédoncules robustes, qui suppor-
tent d'énormes fleurs, remarquables par
leur pavillon (sépale dorsal supérieur)
presque blanc, admirablement maculé de
violet, en ont fait une Orchidée de grand
mérite.
Très vigoureux, d'une culture et d'une
multiplication faciles, ce Cypripède n'a pas
tardé à être répandu dans la plupart des
collections de plantes de serre froide ou
tempérée. Cette variété fit sa première ap-
parition chez feu M. Bertrand, à La Queue-
en-Brie (Seine-et-Oise), qui possédait, anté-
rieurement à 1885, une collection d’Orchi-
dées assez importante. Cette plante lui
était sortie d'un lot de Cypripedium insigne
d'importation, que feu M. A. Chantin, hor-
ticulteur à Paris, lui avait acheté jadis à
une vente aux enchères publiques de
M. Stevens, commissaire-priseur à Lon-
dres.
Dès lors, le Cypripède dédié à ce véné-
rable horticulteur francais a été introduit
des Indes orientales à différentes reprises;
rl est même souvent confondu avec les va-
riétés albo-marginalum, — punctatum viola-
ceum, — Wallacei, — etc., du Cypripedium
insigne. H fleurit régulièrement à l'automne
ou en hiver, et ses fleurs se conservent
fraiches pendant près de deux mois.
LA LixpexraA. — Celte superbe iconogra-
phie des Orchidées vient d’achever la pu-
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ds : MONITEU R D'HORTICULTURE
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RÉ TP rod ER VE NU 9 AMCZ CLOQUMELR de, SR LL -
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201
et de Bordeaux et que connaissent mainte- | blication de son dixième volume. C’est avec
une réelle satisfaction el avec un sentiment
de reconnaissance que nous enregistrons le
chemin parcouru pendant les dix années
qui viennent de s’écouler. C'est un total
de 480 chromolithographies de grand for-
mat, qui ont été consacrées aux Orchidées
les plus nouvelles, les plus rares, les plus
célèbres, les plus répandues, ainsi qu'aux
variétés les plus choisies. Son succès, tou-
Jours croissant, ne s’est jamais démenti, car
elle a paru constamment avec une régula-
rité ininterrompue.
En terminant cette première série de la
Lindenia, ses directeurs-rédacteurs annon-
cent pour la seconde décade une améliora-
tion qui sera très appréciée. À des inter-
valles plus ou moins rapprochés, ses livrai-
sons renfermeront des planches doubles,
sur lesquelles figureront plusieurs variétés
d’une même espèce, afin que les Orchido-
philes puissent se rendre bien compte des
différentes variations qui se produisent sur
une mème Orchidée.
O. BALLIF.
FLEURS CHAMPÈTRES
L'idée d'employer quelques fleurs des
champs pour la confection des bouquets
n'est peut-être pas aussi répandue qu'elle
le mérite, nous dit M. Ch. Marron dans le
Bulletin de la Socièté d'horticulture des Basses-
Pyrénées, car beaucoup d'entre elles sont
EUPATOIRE (Vilmorin).
très ornementales el mériteraient une place
dans maints endroits de nos parcs, la plu-
RAA
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202
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
5
part du temps dépourvus de toute orne-
mentation.
Vers la fin de juillet, je fus tenté de faire
un bouquet composé uniquement de fleurs
réputées communes et j'obtins un effet
absolument charmant. Ce fut d’abord PÆw-
patorium cannabinum (Eupatoire à feuilles
de chanvre) que l'on trouve autour des
étangs, le long des ruisseaux, dans les lieux
humides, voire même sur les talus des
chemins de fer; ses larges ombelles rosées
s'élèvent sur des tiges de 1 mètre et rap-
pellent certaines Crassulacées.
La Salicaire (Lythrum salicaria) est une
SALICAIRE (Vilmorin).
autre belle plante indigène, qui produit
abondamment et pendant très longtemps
de longs épis de fleurs violettes très élé-
gantes. Elle s'élève à 1 mètre ou plus de
hauteur et est aussi commune que la précé-
dente; elle pousse principalement dans les
lieux humides; nous en avons eu souvent
pendant de longues années dans nos mas-
sifs de Rhododendrons et elle y était fort
admirée.
LYSIMAQUE,
Le ZLysimachia vulgaris, à fleurs jaune
d’or, se rencontre également sur le bord
des eaux; ses fleurs, produites en bou-
quets formant une panicule terminale attei-
gnant jusqu'à 1 mètre de haut, sont d’un
effet très brillant. Cette plante croît souvent
en compagnie de la Salicaire et arrive aussi
quelquefois dans les terres de bruyère.
Pour donner de la légèreté à mon bou-
quet, je pris des tiges de 7'halictrum flavum ;
ce Pigamon est presque aussi élégant qu'un
(rypsophila et se Uent assez longtemps dans
l'eau: ses petites fleurs jaunâtres sont réu-
nies en glomérules formant une panicule
corymbiforme: elles poussent également
dans les prairies humides et s'élèvent de
90 centimètres à 1 mètre.
Enfin, pour donner un cachet d'origina-
lité à mon bouquet, je pris les tiges d’un
Chardon qui, à première vue, semblerait
assez féroce; cependant il n’en a que les
apparences, car ses tiges et ses capitules
sont pourvus d’épines molles et sans danger
CIHARDON.
au toucher : c'est le Cérsium anglicun dont
les tiges simples s'élèvent jusqu’à 1 mètre
et plus de hauteur, il pousse aussi dans les
lieux humides.
Telle fut la composition de ce bouquet
champêtre, qui aurait pu être augmenté de
beaucoup d’autres espèces aussi belles et
aussi communes que celles que je viens de
citer. Mon seul but, d'ailleurs, est d'appeler
l'attention des amateurs sur le parti que
l’on pourrait tirer de bon nombre de nos
plantes indigènes.
Ch. MARRON.
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LE MONITEUR D'HORTICULTURE 203
LES PLANTES DE SERRE végétation, on leur donne une nouvelle
(Suite)
BLANDFORDIA
Le Blandfordix, voisin des Hémérocalles,
de la famille des Liliacées, a été dédié au
marquis de Blandford; il est originaire
d'Australie.
Certes, beaucoup de nouveautés n'ont pas
les mérites de cette plante, et le véritable
amateur d’horticulture devrait posséder ce
genre dans ses collections.
On le cultive en terre substantielle addi-
tionnée de sable et de terre de bruyère,sous
châssis ou en serre froide, dont ils font l’or-
nement au moment de la floraison.
Ce sont des plantes à racines fibreuses,
qu'on multiplie de semis ou par division des
souches.
On les cultive comme les Amaryllis, c’est-
à-dire que ces plantes ont besoin d’une pé-
riode de repos.
Les variétés sont :
B. aurea, à feuilles linéaires, vert foncé,
produisant une ombelle de fleurs jaunes, en
forme de clochettes.
B. Cunningham, de la Nouvelle-Galles du
Sud, donnant des feuilles linéaires, longues
de 50 à 60 centimetres, et une hampe flo-
rale de plus d’un mètre de hauteur,terminée
par une ombelle de 50 à 60 fleurs, retom-
bantes, longues de 5 à 6 centimètres.
B. flimmen, donne en été une gracieuse
tige de fleurs pendantes, longues de 5 à
6 centimètres, rouge écarlate, marginées de
jaune.
B. nobilis, les fleurs en longues clochettes,
orangé ombré de jaune, apparaissent en
juin-juillet. Cest une des plus belles plantes
qu'on puisse cultiver en serre froide.
BRUGMANSIA
Les Dalura de serre (Solanées) ou Brug-
mansia sont des plantes d’une grande beauté,
qui demandent la serre tempérée. En Angle-
terre, ces plantes sont beaucoup employées
pour garnir les conservatoires et les grandes
serres; car elles peuvent atteindre de hautes
dimensions. Ce sont des arbustes qui se cou-
vrent de nombreuses fleurs, en forme de
grandes clochettes retombantes.
Vers le milieu de mars,au départ de la
terre, soit qu'on les cultive en pots, bacs ou
pleine terre. Ils demandent tn sol substan-
liel, composé de terre de gazon. terre de
bruyère, sable, terreau Ce feuilles, addi-
tionnés de fumier bien décomposé. — A ce
moment, on pratique la taille pour faire
garnir les parties dénudées.
Pendant l'hiver, pas d'arrosements ; mais
pendant la végétation ils ne devront jamais
faire défaut, car les feuilles tomberaient
vite. On ne devra jamais seringuer le feuil-
lage, mais il faudra combattre le puceron
par de légères fumigations; les feuilles, s’al-
térant facilement, pourraient tomber dans
ces deux Cas,
Pendant la belle saison, on peut se risquer
à sortir les plantes, en les plaçant à bonne
exposition en lieu abrité des vents.
B. suaveolens, originaire du Pérou, don-
nant en été et à l'automne de grandes fleurs
pendantes, blanches, à corolle plissée.
B. sanquinea, arbuste pouvant atteindre
de 4 à 5 mètres de hauteur, convient pour
garnir les grandes serres tempérées el
froides, donne en automne et en hiver de
grandes fleurs à tube jaune orangé et à
limbe rouge orangé.
B. arborea ou randida, arbuste à fleur
blanche.
B. Knightü flore pleno, ressemble au B.sw-
veolens, produit de nombreuses et grandes
clochettes blanches.
BURCHELIA
Le Burchelin est un arbrisseau originaire
du Cap de Bonne-Espérance, de la famille
des Rubiacées, qui se cultive en serre tem-
pérée. Le sol employé à la culture est com-
posé de terre de bruyère, mélangée de sable
blanc et de terre de gazon.
La seule espèce connue est le B. Capensis,
qui atæint 4 mètre à 1 m. 50 de hauteur;
son bois est très dur,ses feuilles sont oblon-
gaes, pubescentes, vert foncé. Les fleurs
écarlates sont réunies en petits bouquets
denses, capitulés au sommet des rameaux.
Cett: excellente plante donne une abon-
dante et prolongée floraison en mars-avril.
ES
(A suivre) JAG.
LE. MONITEUR D'HORTICULTURE
DE L'ASPECT DES FRUITS
COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ
(Suite. )
Passons en revue les fruits les plus popu-
laires, ceux qui étant les plus répandus, et
par conséquent les plus connus, nous servi-
ront de types de comparaison.
Commencons par les Poires ; nous lesran-
geons en trois séries qui comprennent: la
première: toutes les poires dites d'été etmû-
rissant depuis juillet jusqu’en septembre; la
deuxième : celles dites d'automne dont la
maturité se produit en octobre, novembre
et décembre: enfin la troisième : les varié-
tés à maturation très tardive arrivant pen-
dant les mois de janvier,février, marsetavril.
Ces trois séries sont divisées en plusieurs
seclions.
Ainsi la première série possède cinq sec-
tions bien définies :
1"e sEcrioN : Poires à peau luisante, d’une
couleur jaune clair brillant, lavée de pour-
pre rosé dans quelques cas, uniforme dans
d’autres. Ces poires ont ordinairement une
chair peu fondante qui devient prompte-
ment pâteuse et perd son arôme et son sucre.
Comme exemple, nous donnons les va-
riétés suivantes : 1° Colorée de Juillet 2 Ci-
tron des Carmesou Madeleine, 3° Pie IX, etc.
9e SECTION : Fruits à peau terne, colorée
en jaune roussâtre ou en jaune d'or, conser-
vant parfois une teinte verdàtre vers l’om-
bilic et la naissance de la queue, picotée de
nombreux points et taches fauves, quelque-
fois teintée de pourpre sombre à l’insolation.
Les variétés de ce groupe sont des fruits
de première qualité parmi lesquels nous
citerons seulement : do Beurré Gifard,
20 Bourré de l'Assomption, 3 Bon-chrétien Wil-
lhiams, etc.
3° secTiox : Sortes à peau uniformément
colorée de roux-grisätre doré, mais terne,
exemple : lle Beurré Hardy, 2 la Calebasse
à la Reine, 3° le Beurré gris. Ces fruits sont
exquis.
4° secrion : Poires à peau luisante, teintée
en roux doré clair. Le plus souvent ces
fruits sont à chair cassante, exemple : la
Calebasse des Capucins.
5° sEcrion : Variétés dont la peau a les
grains apparents et conserve la teinte verte
même à la maturité parfaite. Le Beurré d'A-
manlis est le type le plus connu de cette sec-
ion. Ces fruits sont de qualité variable :
bons ou très bons certaines années, ils sont
insipides dans d’autres.
La deuxième série comprenant les poires
d'automne se subdivise en quatre sections.
1° SECTION : Poires à peau jaune verdâtre,
Jeune clair à maturité très complète, forte-
ment teintée de pourpre sombre à l’insola-
tion. Fruits à chair fondante avec eau abon-
dante, acidulée et sucrée, très bons. Citons :
1° la Louise bonne d’'Avranches, ® la Jaryo-
nelle d'Automne, etc.
2° SECTION : Fruits à peau jaune verdûtre,
luisante, parsemée de nombreux points
gris et fortement lavée de pourpre rougeàtre
très brillant. Cette section contient les plus
belles des poires, qui, généralement, sont à
chair cassante mais renfermant néanmoins
une eau abondante, sucrée, agréablement
aromatisée, ce qui fait que, quant au goût,
elles peuvent rivaliser avec les meilleures
poires fondantes. La variété la plus répan-
due de cette sorte est La Poire de Tongres ou
Beurré Durondeu.
3° SECTION : Poires à peau très fine, lisse
mais terne, colorée en jaune verdâtre ou
roussâtre, picotée et parsemée de nombreux
points et taches fauves. Les plus renom-
mées des poires appartiennent à ce groupe;
nous n'avons que l'embarras du choix pour
les citer. C’est le Beurré Dumont, le Feurré
d'Hardempont (Beurre d'Aremberg), le Doyenné
du Comice, etc.
4° SECTION : Variétés à peau d'apparence
grossière, colorée en vert foncé, parsemée
de nombreux points gris très apparents, à
grains gros et irréguliers. C'est à peine si à
la maturité on peut deviner qu’elles sont à
point par un léger jaunissement, quelques
variétés cependant prennent une belle
teinte dorée. Les fruits appartenant à cette
casse sont souvent de qualité ordinaire à
chair grossière, granuleuse, peu sucrée,
avec eau peu abondante. Dans certains ter-
rains privilégiés ils sont parfois d’assez
bonne qualité. Nommons le Beurré Diel, le
Triomphe de Jodoine, ete.
(A suivre.) Alphonse DAcuy,
jardinier.
de D nd ES SC 4.
LE MONITEUR D’'HORTICULTURE 205
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
Pièces DE GAZON. Les pièces de gazon en-
trant dans la composition des parterres, se
divisent en tapis et en boulingrins.
Tapis. Sous le nom de tapis, on comprend
_ loutes les pièces de gazon uniformément
_ planes, qu’elles se rencontrent dans le par-
RS
KR RS
“ NS NN
en faisait un fréquent usage autrefois pour
l’agrémentation des carrefours; aujour-
d'hui il n’est guère employé que dans les
parterres. Sa forme présente l'avantage de
permettre au promeneur qui le contourne,
d'embrasser comme d’une terrasse tous les
détails qui se déroulent à ses pieds. Cette
facon d'enfoncer les pelouses chère à l'École
classique a séduit également les paysagistes ;
FIGURE 23.
terre ou dans une autre partie du jardin.
Ces parties gazonnées peuvent rester nues,
sans arbustes, ni fleurs, ni ornement d'au-
cune sorte comme le parterre des Invalides
_ à Paris; être plantées de chaque côté d’une
et peut-être les Maitres de l’École moderne
n’ont-ils pas puisé l'inspiration de leurs val-
lonnements ailleurs que dans l'étude de
quelque boulingrin. |
L'enfoncement du tapis dans le boulingrin
Q S N N
FIGURE 2t+.
rangée d'arbustes ou d'un seul arbuste aux
angles; être décorées d’une statue à leur
centre ou de vases aux quatre coins. La
forme la plus ordinaire du tapis est la forme
varie, suivant l'importance du parterre, de
030 à 1". Quelquefois plus pour les par-
terres de très grandes dimensions.
Le glacis ne doit pas avoir une pente su-
à
0
FIGURE 25.
rectangulaire avec les pans coupés de diver-
ses manières, ou simplement droits; mais
il n’est pas rare d'en voir d’un dessin ou la
ligne circulaire se mêle à la ligne courbe.
Boulingrins. — Le Boulingrin est un tapis
de gazon d’un niveau inférieur à l'allée qui
_ le borde et relié à celle-ci par un glacis. On
périeure à 35°, il est généralement séparé
du tapis par un étroit sentier. Le glacis peut
être plan (fig. 23) ou ondulé (fig. 24). Dans
ce dernier cas, les bordures des plates-
bandes doivent suivre le même mouvement.
Le Boulingrin peut comporter une ou
plusieurs plates-bandes de fleurs, et être
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206
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
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divisé par une ou plusieurs allées (fig. 25).
Le centre pourra être occupé par un
bassin, un massif de fleurs ou une statue;
les angles pourront être ornés de vases ou
d'arbres taillés.
(À suivre.) E. Deny et C. MARCEL,
Architectes paysagistes.
DISTILLATION DES FRUITS
A cette époque de l’année, où les fruits
commencent à paraître, on cherche le plus
possible à les utilser, nous dit le Yoniteur
vinicole. En dehors de la consommation di-
recte, leur emploi pour la fabrication de
l’eau-de-vie donne de bons profits, elle doit
donc attirer l'attention. Cette préparation
nécessite deux opérations distinctes; la
mise en fermentation de la matière, c’est-à-
dire la transformation du moût en vin, puis
la distillation de celui-ci.
Pour que la fermentation des fruits s’é-
tablisse normalement, il faut les cueillir
seulement lorsqu'ils sont parvenus à leur
entière maturité, ce qui est une condition
essentielle pour la formation de la matière
sucrée, et, par suite, d’un bon rendement
en liquide spiritueux. On enlève d’abord
les feuilles et les tiges ou pétioles, qui peu-
vent communiquer de l’äcreté, et les fruits
sont ensuite broyés, afin de permettre au
jus de s’épancher et de se mettre en con-
tact avec la partie extérieure de la pelli-
cule, sur laquelle réside le ferment propre
à convertir leur sucre en alcool. Ce broyage
s'effectue, soit à la main, dans des baquets
en bois ou sur des claies, ou encore avec
des cylindres en bois, semblables à ceux
dont on se sert pour les raisins. On res-
pecte les noyaux.
Lorsque la pulpe des fruits est déchirée,
on la verse dans les cuves de fermentation
avec quelques noyaux entiers, et on brasse
bien pour que le ferment absorbe l'oxygène
de l’atmosphère, nécessaire à son activité
et à sa reproduction dans le jus. On a soin
chaque jour de fouler la masse, de la mé-
langer, afin de ne pas permettre à la partie
supérieure du moût d’être trop longtemps
mt ne gemmes (|
en contact avec l’air, ce qui pourrait ame-
ner l’acescence.
La fermentation des fruits : cerises,
prunes, abricots, pêches, etc., dure de dix
à quinze ou vingt jours.
La viscosité du mélange qui résulte du
broyage de ces fruits, peut nécessiter une
addition d’eau, afin de ramener le jus ainsi
dilué à la densité de 1,050 à 1,060.
La température de la masse, comprenant
le jus, la pulpe, les pellicules et les noyaux
non Cassés, au moment de la mise en fer-
mentation, ne doit pas être inférieure à 30°
centigrades. La fermentation des prunes est
plus lente et dure plus longtemps que celle
des cerises; elle doit s’accomplir dans des
vases, cuves, foudres ou tonneaux fermés
pour mieux conserver la chaleur et éviter
l’évaporation. On remplit ces récipients aux
quatre cinquièmes seulement.
Le plus souvent, afin d'éviter les déper-
ditions du principe spiritueux, on procède
à la distillation du vin fourni par la fermen-
tation aussitôt que celle-ci est terminée.
Néanmoins, on peut, sans inconvénient,
ajourner la distillation à un ou deux mois,
à la condition que la matière sera conser-
vée à l’abri du contact de l’air, dans des fûts
pleins bien fermés. On distille avec quelques
noyaux entiers; on peut pourtani en con-
casser une petite quantité au moment de la
mise en chaudière.
La distillation s'effectue ordinairement
par chauffesintermittentes. Dans le chauf-
fage à feu nu, le distillateur, ayant rempli la
chaudière de l'alambic aux quatre cin-
quièmes de sa capacité seulement, doit avoir
soin de bien ménager le feu, afin d'élever
lentement la température et d'empêcher les
matières adhérentes aux parois de la chau-
dière d’y brûler. On fait, pour remédier à
cet inconvénient, des chaudières très com-
modes, munies d’agitateurs qui servent à
remuer la masse à distiller.
La première goutte de la liqueur alcoo-
lique qui sort de l’appareil est âcre et odo-
rante:; elle est mise de côté : c’est le produit
de tête. Au bout de quelques minutes, il
coule un liquide spiritueux très blanc, d’une
odeur agréable, marquant de 50° à 55° cen-
tésimaux, qu’on recueille dans un vase spé-
Re 0 cl ut 5 à
à - 1 2e
eur r Lobipr-et RSS ENS
J des 2:
cial : c'est le cœur de l'opération, la bonne
_ eau-de-vie. Lorsque le degré alcoolique di-
minue, on reçoit le produit séparément jus-
qu'à ce qu'il ne marque plus que 0° à l’al-
coomètre fixé dans l'éprouvette. Le liquide
spiritueux faible ainsi recueilli, produit de
queue, est versé dans la matière à distiller
de l’opération suivante, qu’il enrichit.
Les fraises, les framboises, les groseilles,
peuvent aussi servir à la fabrication d’eaux-
de-vie. On met les fruits à fermenter dans
une cuve, en ajoutant du sucre et de la le-
vure de vin, autant que possible. La fer-
mentation, bientôt trés vive, dure dix-huit
jours par une température presque cons-
tamment voisine de 30°, Le jus alcoolique
tiré est passé rapidement au trayers d’une
chausse et mis à déposer dans un fût; il s'é-
claircit en l'espace de quelques jours. On le
porte alors à l’alambie, où on le distille
comme nous venons de l'indiquer pour les
fruits à noyaux 1) ,
A.-M. DEsmourixs.
nt
LETTRES HORTICOLES
A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE
DE PARIS
(Suite.
Samedi 25 mai, — Conférence très ivtéres-
sante et très écoutée, ma chère amie, C'est
M. H, de Vilmorin qui fait une causerie sur les
Plantes alpines; le sujet était attrayant, car il y
avait, soit au jardin alpin de Correvon, et sur-
tout même dans l’exposition de l’aimable con-
férencier, assez de jolies plantes pour agré-
menter sa parole,
De compagnie avec Octave Mirbeau, un ama-
teur passionné de ces plantes «simplettes autant
que joliettes », comme dirait un poète, nous ad-
mirons le Leontopodium alpinum, la fameuse
Edelweiss des touristes, des Æthionema grandi-
florum et coridifolium à fleurs rosées, des Myo-
sotis blancs, bleus, roses et même jaunes; des
Silènes, des Ancolies de toutes couleurs; un
Eritrichium nanum à fleurs bleues; des Gen-
tianes acaules également bleues, des Orchis mas-
- cula incarnata, des Ophrys myodes, des Cypri-
(1) L'un des appareils le plus pratique pour distil-
ler soi-même est l'alambic Estève-Besnard.
ns.
7: LE MONITEUR D'HORTICULTURE
4 OO ———————_—_——
207
pedium parviflorum, des Campanules, des Prime
vères, des Thlaspi, des Soleils, des Rhododen-
drons alpestres, elc., elc.
Au résumé, les amaleurs de ces curieuses et
mêmes jolies fleurs ont pu
passion par la vue et par l’ouie,
Que vais-je te citer? J'ai à peu près passé
tout en revue,
Lesfleurs coupées abondent, depuis les remar-
quables Pivoines de Dessert et de Paillet, jus-
qu'aux fleurs bulbeuses de Thiébaut aîné et
de Delahaye, y compris les belles collections
d’Iris à Millet et à Torcy Vanier.
Près de là, Forgeot expose un plein massif
d’Ancolies ou Aquilegia, comme tu voudras,
ainsi que des Pyrèthres dont les si jolies fleurs
rendent tant de services pour bouquets et
qu'on ne cultive pas assez; les coloris blancs,
roses, rouges, sont très francs; puis des pois de
senteur (Latyrus) on ne peut plus variés de
coloris, etc,
Foule énorme. Rien de piquant à te conter,
En fait de piquant, je puis te citer des Phyllo-
cactus nouveaux de Simon; Président Félix
Faure (c'était fatal), grande fleur rouge orange,
pétales intérieurs bordés lilas clair; Triomphe
de Saint-Ouen, grande fleur rouge sang;
M. Heultz, fleur orange bordé lilas; Couranti,
grande fleur, sépales recourbés, rouge passant
au jaune, pélales blancs à pointe jaune; Li-
vingstone saumon; M. Gandais, pétales et inté-
rieur lilas, sépales rouge carminé; Empereur du
Maroc, rouge carminé; Sarah Courant, rose
chair et rose carminé; Miss Evans orange, inté-
rieur lilas clair,
Un comité avait, je crois, offert une médaille
pour le plus beau lot de Fuchsias, cette récom-
pense n’a pas provoqué d'enthousiasme, seul
Nonin exposait beaucoup de plantes en peu
de variétés, voici les meilleures : Patrie, blanc
et rouge, de Miribel, rouge et violet, Grandi-
[lora, grosse fleur rouge et violet; quant à
Gloire des Marchés, blanc et rouge, peut-être
est-elle bonne pour la vente, mais elle n’empoi-
gne pas,
T'ai-je parlé des massifs de plantes annuel-
les? C'est Vilmorin qui l'emporte encore cette
année,
Te les citer, j'y renonce ! J'aime mieux admi-
rer ses massifs de Calcéolaires et surtout de
Mimulus. Ce sont des plantes qui ont toujours
eu le don de m’enchanter: culture facile, et
quelle richesse dans le coloris!
Les Gloxinias sont merveilleux, incontesta-
blement, mais le Mimulus, qu’on pourrait ap-
peler le Gloxinia du pauvre, ne lui cède en rien
salisfaire leur
CURE MN RON CORRE CE
RP A ct NA ENT. PRE ENRRSE NT E O
j Xi Le ME Die VA Let Ds ‘nier
208 LE
MONITEUR DND'HORTICULTURE
0
comme coloris veloutés, et, en somme, la fleur
du Mimolus a l'air d’être bien plus intelligente
que celle du Gloxinia avec sa raideur de cire,
surtout depuis qu’on a inventé les fleurs érigées.
De cire à sire, oh! il n’y a qu’une lettre à
changer, et j'aperçois justement le prince
Alexandre de Bulgarie, un amateur très distin-
gué, qui examine avec beaucoup d'intérêt, qui
prend des notes, et qui plus est « donne force
commandes », à la grande satisfaction des expo-
sants qui commencent à être contents, car,
paraît-il il ne faut pas négliger le côlé pratique,
et siles affaires ont bien marché, taut mieux!
Mes notes florales commencent à s’épuiser
avec les palmiers et les plantes de serre à Chan-
tin, touours d'autant plus belles qu’elles sont
plus vieilles, les Crotons si variés de coloris, el
les urnes de Népenthès à Chantrier, les plantes de
serre à Landry, etc.
Du reste si ces notes ont été courtes, cela tient
un peu à ce que tous les ans ce sont les mêmes
plantes exposées.
Quand donela Société se décidera-t elle à chan-
ger un peu la date immuable de ses expositions
qui devraient varier tous les ans, pour permettre
à des genres différents de plantes et de fleurs
d'être soumis à l’appréciation des visiteurs ? Il
y à énormément de fleurs pour qui quinze
jours seraient beaueoup. Nous le réclamons de-
puis longtemps et continuerons à le demander
jusqu à ce qu’on l’obtienne. C'est une satisfaction
à donner aux amateurs, à certains horticulteurs
aux fleurs, et il faudra y arriver.
Les tourniquets vidés, contenaient, y compris
les pièces italiennes, 7.096 francs.
Ton dévoué,
Lucio,
Ouvrages reçus. — De la chaleur du
sol et de celle de l'air. Quelle est celle qui in-
flue le plus sur la végétation? par M. Poiret.
Notice présentée au Congrès de 1895, et ré-
compensée d’une médaille de vermeil,
Guide pratique pour les Herborisations et
la confection générale des Herbiers, par Clo-
taire Duval.
(4 vol. broché, 18/12 cent. 168 p., orné
de gravures : Garnier frères, éditeurs).
Les vacances viennent de s'ouvrir, et com-
bien parmiles écoliers, quittantle bahut, vont,
la boîte de Daillenius sur le dos, la hou-
lette et le piochon Cosson en main, aller de
droite et de gauche, mettant en pratique
les lecons de botanique qu'ils auront re-
cues, voguer à la conquète d’un herbier
d’autant plus précieux qu’ils l’auront récolté
et classé eux-mêmes ; mais, pour ce faire, il
faut un guide. Ce guide sûr, il est facile de
lavoir, même en poche, par celui que nous
présente M. C. Duval, ancien chef de
l'école de botanique du Muséum,
Faire simple. pratique et instructif, c’est
ce à quoi l’auteur s’est attaché, et il ya
réussi ; le débutant surtout y trouvera un
guide pour les premiers pas, la manière de
récolter, de conserver et de classer les plan-
tes; sile texte ne lui suffit pas, les gra-
vures parleront aux yeux.
Notice historique et statistique sur l'École
d'horticulture de Villepreux, de 1892 à 1894.
‘Nous reviendrons en détail sur l’organi-
sation de cette école fondée par la ville de
Paris, en faveur des enfants abandonnés, et
qui, gräce à l'habile direction de M. Guil-
laume, a déjà donné de si bons résultats.
PETITE POSTE
NS HE La fleur que vous nous avez en-
voyée est un Oxalis corniculé à feuilles pourpres :
Quant au Mimosa, il est imposible de donner le nom
de la variété sans la fleur, la feuille ne suflit pas.
No 2548. M. de T. de B. à B. Il nous a été impossi-
ble de faire déterminer votre plante sûr un échantil-
lon de feuille aussi minime.
No 6347. Mme de B, à D. Les Strobylanthes Dye-
rianus peuvent parfaitement être plantés en pleine
terre l’eté, à exposition bien ensoleillée, ils se com-
portent bien.
Nous ne saurions trop recommander à nos abon-
nés qui nous demandent des noms de plantes, de
toujours nous envoyer une tige, avec feuilles et fleur;
il est matériellement impossible de déterminer, d’une
facon exacte, une plante sur un simple bout de feuille
ou sur une description.
Comme aussi, pour les insectes, de nous les adres-
ser dans une boîte en bois ou en fer blanc, celles en
carton étant écrasées à la poste, les insectes s’échap-
pent.
Expositions de 1895. — Saint-Maur
des-Fossès (Seine). La Société dépurtementale
d'horticulture de la Seine célébrant la fête pa-
tronale de Saint-Fiacre le 30 août, ne tien-
dra pas d'Exposition, cette année, à Saint-
Maur.
=>
A Ve ee PE € POLO AV)E CU DES PEU
LE MONITEUR
HHORTICULTURE
SOMM£AIRE
Cunonioue : Au Ministère de l'Agriculture :
Concours général agricole de
Paris. Ecole nationale
d'horticulture de Versailles. Au Ministère de l'Instruction publique. Nectarine ou Brugnon : Lu-
cien Baltet. L'Horticulture à l'Exposition d'Amsterdam. Congrès pomolog'ques. Expositious de 4895.
Exposition du cidre. Expositions
Société nationale d'horticulture de France :
Bomarea. Boronia
— Architecture des jardins (suite):
pour 1896. Géraniuum :
du mois de septembre : Jean-Ernesl Chauré. — Les Orchidées
Cattleya Rex :
: Jag — De l'aspect des fruits comme indice de leur qualité (suite
Le Parterre moderne :
Mme Salleron : Lucien Chauré. — Travaux
Floraisons remarquables, A la
Ollo Ballif. — Les Plantes de serre (suite):
: Alphonse Dachy.
E. Deny el C. Marcel.— Lettres horticoles :
A propos de l'Exposition Internationale d'horticuliure de Paris : Lucio. — Petite poste. — Les Cata-
logues reçus.
GRAVURES NOIRES : Bomarea, — Plates-bandes, fig. 26,
27, 28 et 29, — Bordures en gazon, fig. 30, 31 et 32,
— Jardin du Louvre, fig. 35. — Allées : Parterre de Saint-Avoye, fig. 34 el 35,
Au Ministère de l'Agriculture.
Concours général agricole de Paris en 1896. —
Le Concours général agricole de 1896 se
tiendra à Paris, au Palais de l'Industrie, du
lundi 2 au mercredi AA mars. L'ouverture
pour les instroments aura lieu le jeudi
5 mars, et pour tout le Concours, à partir
du samedi 7 mars. Le programme est à la
disposition des intéressés, au Ministère de
l'Agriculture et dans toutes les préfectures
et sous-préfectures.
Satisfaction est ainsi donnée aux expo-
sants qui désiraient une date plus tardive.
Mérite agricole. — L'Officiel du 7 août pu-
blie une liste de croix du Mérile agricole,
accordées à l’occasion de l'Exposition d’An-
vers; nous n’y relevons aucun nom d'hor-
ticulteur. MM. Juzet commissaire genéral de
l'Exposition et ÆZyrol constructeur d’alam-
bics, ontété nommés chevaliers de celordre.
Le mème Officiel publie la nomination
comme chevalier, de M Opoir Pierre-Oc-
tave), jardinier-chef du Palais du Luxem-
bourg
Par décision du 19 août, l'arrété du 3
août qui nommait M. Lévy-Salles fabricant
d'engrais à Paris, chevalier du Mérite agri-
cole est rapporté.
25 aouTr 1895.
Erole nationale dHorticulture de Versailles. —
Liste du vlassement de sortie des élèves ‘de
lroisième année.
1. Pinelle points 16,27
2, Meénissier — 16,21
3. Tricaul — 16,19
4. Rambaull — 16.07
>. Guillon : 15,27
6. Laurent Le 15,18
7. Duriez —— 15,15
8. Mathieu —— 14,64
9. Granger — 14,50
10. Lamba - 14.41
11.| Fos 14,10
11.) Sandrin — 14,10
13. Beauce 13,93
14. Bédene 13.87
45. Fouarhe 13,85
16. Laulé — 13,56
47. Drouot — 13,49
48. Loizeau — 13,30
19. Roustaud — 13,19
20. Juignet | 12,96
21. Renaudin — 12,87
22, Ketten 12,39
23. Benoit 11,54
24. Marie 11,15
25. Karsakoff — 10,10
26. Pierson — 9,30
Le conseil des professeurs a fixé à 13,19
la moyenne nécessaire pour obtenir le di-
plôme.
En conséquence, les dix-neuf premiers
élèves sont proposés à M. Je Ministre de l'A-
griculture pour l'obtention du diplôme: en
outre, les trois premiers. pour un stage, el
les trois élèves classés après les stagiaires
pour une médaille.
IS, fr
210
ENS NT OO ENTER Me? LU SORA
$ Ne CO PORT AT
*
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
6
0 ———
Le traitement du Mildew (mildiou) obliga-
toire. — Ainsi que cela se fait dans plusieurs
pays étrangers, le Ministre de l'Agriculture
a décidé d’approuver les arrêtés préfecto-
raux qui rendront obligatoires trois traite-
ments contre le mildiou. dans tous les
vignobles de leur département et qui, le cas
échéant, l’imposeront d'office aux frais des
contrevenants.
Le dernier traitement devra être terminé
le 20 août de chaque année. Chaque arrèté
prescrira aux municipalités de faire l’acqui-
sition de pulvérisateurs pour les mettre à la
disposition des petits viticulteurs.
Pourquoi cette demi-mesure et ne pas
rendre obligatoires ces traitements partout.
(TE
Au Ministère de l'Instruction pu-
blique. — À l’occasion du 14 juillet et le
93 du même mois; MM. Georges Ville, pro-
fesseur au Muséum d'histoire naturelle, et
Augaste Cœuret, économe à l'École de phy-
sique et de chimie de la Ville de Paris, ont
été nommés officiers de l'Instruction pu-
blique. M. Édouard Bureau, professeur de
botanique au Muséum, a été nommé officier
d’Académie. ”
Nectarine ou Brugon: Lucien Bal-
tet. — MM. Baltet de Troyes ont présenté
à la dernière séance de la Société N. D’H. de
F, un nouveau Brugnon précoce, issu du
B. Précoce de Croncels : noyau récolté en août
1890, semé au printemps 1891.
Des yeux ont été greffés en écusson
dans l'été 1892 sur des pêchers en éspalier
à exposition Est et Ouest.
La première fructification a eu lieu en
1894 en avance sur la variété ?récoce de Crôn-
cels ; la deuxième, en 1895, a donné son pre-
mier fruit mür le 28 juillet, alors qu'à la
même exposition le premier brugnon ?ré-
coce de Croncels n’a müri que le ÿ août et
que les autres variétés sont loin d’être à
maturité. Les fruits présentés mesuraient
de 20 à 21 centimètres de circonférence,
pesaient 140 à 142 grammes et étaient d'un
très beau coloris.
L'Horticultureàl'exposition d'A ms-
terdam. — Dans
notre avant-dernier :
numéro, faute de renseignements, nous
émettions certains doutes sur le succès de
l'Exposition d'Amsterdam. Un de nos amis,
M. Guillaume, qui en arrive, transforme ces
doutes en certitude et nous donne les rensei-
gnements suivants : « L'exposition d’Ams-
terdam est un four complet, il n'y a personne
et la Reine a refusé de linaugurer. Les
personnes à la tête de l'affaire étant peu
sympathiques... en Hollande, on est enchan-
té de leur voir... solder les déficits.
I nv a de bien que la section française,
qui est remarquable el comprend un tiers
de l'Exposition.
Une vaste construction abrite les cultures
de serre; un seul français, M. Martichon, a
envoyé du midi un wagon de Palmiers, et
un Belge, de Loochristy, 300 orchidées. Il
n’y a rien à faire en Hollande pour l’horti-
culture : on n'aime que la pépinière ou les
plantes de décoration extérieure, cela ex-
plique Fabsence des exposants, et pour-
tnt un pépiniériste d'Amsterdam, M. Ga-
lesloot. chevalier de la Légion d’honneur,
très sympathique à la France a fait tout ce
qu’il a pu pour attirer les étrangers, mais il
n'a pas réussi. et c’est grand dommage pour
fui. »
eKT
Congrès pomologiques : L'association
pomologique de l'Ouest, présidée par M. G. Le-
chartier, tiendra son treizième Congrès po-
mologique ainsi que son Concours général
de fruits à cidre à Laval, du 3 au 6 oc-
tobre.
Ecrire pour lous renseignements à M. Lei-
zour, professeur départemental, rue de la
Filature, à Laval (Mayenne).
De son côté, le Syndicat. pomologique de
France, présidé par M. de Lorgeril, tiendra
son Congrès à St-Brieuc du 17 au 20 octobre.
En même temps aura lieu une exposilion
de fruits, cidres et instruments.
Pourrenseignements, s'adresser, à M. Bo-
by de la Chapelle, au Syndicat, à Champlo-
ret en Saint-Servan (Ille-et-Vilaine).
Pourquoi, dans la même région, deux as-
sociations similaires visant au même but?
Est-ce qu'une seule ne rendrait pas plus
de services et ne créerait pas de rivalités?
3e)
É:
À
F
LE MONITEUR
Géranium : Mme Salleron. — En
confirmation de la note de M. Torcy sur le
Géranium : Mine Sulleron, nous recevons de
l’obtenteur. M. Pierre Mahieu, jardinier
chez Mme Salleron, à Melun, les renseigne-
ments complémentaires suivants « Cette
plante a été trouvée en 1877 parmi des
Géranium Hanylesii el présentée à la Société
d'Horticulture de Melun et Fontainebleau, à
la séance du 11 avril 1880 pour la première
fois, et pour la deuxième, le 10 octobre sui-
vant ; elle a obtenu une prime de première
classe avec félicitations. L'ayant offerte à
plusieurs horticulteurs de Paris, aucur n’a
voulu y faire attention. C’est alors que j'en
ai donné des boutures dès l'automne 1880,
et l’année d'après elle était mise au com-
merçe par des maisons anglaises sous divers
noms: Vain blanc, Mme Salleray, Mme Sulle-
raye, elc. ».
Voici une plante, d’une valeur incontes-
table, qui a fait ses preuves aujourd'hui.
Pourquoi les Sociétés d'horticulture de
Melun et même de France ne récompen-
seraient-elles pas d’une médaille l'obtenteur
qui n'a tiré aucun bénéfice de cette plante,
que ses|mérites ont fait admettre dans
toutes les cultures?
Expositions de 1895.— l’uloynes, du
31 août au 3 septembre.
Vienne du 24 août au 1" septembre.
Saint-Germain-en- Laye, du 3 au 11 sep-
tembre.
Mâcon, du 5 au 8 septembre.
Bougival, 28 septembre.
Nancy, du 4 au 8 octobre.
(F2
Exposition du Cidre. — Une exposi-
lion du Cidre et des industries qui s’y ratta-
chent doit avoir lieu cet automne, à Paris,
au Palais de l'Industrie (Exposition du Tra-
vail).
Cette exposition comprendra aussi les
arbres à fruits à cidre et à poiré, les fruits,
et les eaux-de-vie.
S'adresser au Comité, salle 17, au Palais
de l'Industrie, à Paris.
Expositions pour 1896. — Une expo-
sition nationale et coloniale aura lieu à
À ve sa D et « ous ed ACER, Pis dd Drrlbt 47
hu RSC PMU Men me ps ME 4 À
ee
D'HORTICULTURE
211
—— ————————
! Rouen en 1896, de maià octobre. Les récom-
| penses consisteronten Diplômes de médailles,
| accompagnés d'une médaille commémora-
Uive en bronze.
La 45° classe, du groupe IX,quiest consa-
crée à l’Horticulture est régie par un règle-
ment spécial:
Exposition permanente de Conifères, arbres
et végétaux d'ornement à feuilles persis-
lantes et à feuilles caduques. Mosaïculture.
Sept Concours temporaires : 16/21 mai,
Plantes de orintemps; — 19/22 juin, Con-
cours de rosiers fleuris en pots et de roses
coupées ; — 17/22 juillet, Plantes d'été —
14/17 août, Plantes fleuries en pots et fleurs
coupées en collections; — 18/23 septembre,
Plautes d’automme; — 6*concours : Exposi-
tion de fruits de table et d'arbres fruitiers
coïncidant avec le Congrés de la Société po-
mologique de France; —5/11 octobre, Expo-
sition d'arbres et de fruits de pressoir, d’ins-
truments servant à la fabrication des cidres,
poirés et leurs dérivés organisée par l'As-
sociation pomologique de l'Ouest pendant
la durée de son Congrès.
Il ne sera pas établi de concours : les
récompenses seront altribuées, parle jury,
selon le mérite des lots exposés.
Il ne sera perçu aucun droit d'emplace-
ment.
Pour toutes demandes de renseignements,
s'adresser à M. Héron, président de la classe
45, au siège de l'exposition (Champ de Mars)
à Rouen (Seine-Inférieure).
Le Cercle horticole
organise à Ledeberg,
Louis Vun Houlte,
Gand (Belgique), du
11 au 18 avril sa deuxième grande exposi-
tion d’horticulture,
Le programme provisoire est à la dispo-
sition des intéressés au siège du Cercle,
Le Primula obconica en thérapeu-
tique. — Un journal autrichien rapporte
qu'ua médecin de l'Université de Vienne, le
D' Riehl, ayant remarqué que les poils du
Primulaobconica enflammaient la peau et pro-
duisaient une enflure, est parvenu à extraire
de cette plante un poison qui, par des
injections sous-cutanées, guérirait cer-
laines maladies de peau.
LUCIEN CHAURE.
D Let “2 oi nr DYthar - CSM.
LE MONITEUR
212
D'HORTICULTURE
TRAVAUX DU MOIS DE SEPTEMBRE
JARDIN FRUITIER
On continuera dé dresser les arbres frui-
tiers et les Pêchers en espalier. On greffera
les rameaux à fruits tant qu'il y aura de la
sève; dès qu’elle s'arrêtera, on Laillera les
Péchers et les Abricoliers en plein vent.
On suspendra de petites fioles remplies
au trois quarts d’eau miellée après Îles
treilles et après les arbres fruitiers pour
servir de piège aux guëépeset aux mouches
qui s’attaquent aux fruits et aux raisins.
Quand les raisins seront à peu près mürs,
on mettra les plus beaux dans des sacs en
crin afin de les garantir des insectes et des
oiseaux.
On arrachera aussi tôt que possible les
arbres que l’on doit remplacer : on laissera
lestrous grands ouverts et on lancera au loin
la terre qu’on en sortira, afin qu'elle soit ré-
générée, ainsi que le fond destrous, par les
gaz de l'atmosphère, les pluies et les neiges
et que ces terressoient ameublies par les ge-
lées. Sion doitreplanter aux mêmes endroits,
on attendra la fin de l'hiver pour les raisons
que nous venons de donner. Il sera bon de
mêler à la terre, au moment de la planta-
tion, un bon terreau ou du fumier consom-
mé.
En règle générale. ilest préférable de faire
les défoncements et les trous pour les planta-
tions d'arbres fruiliers dès la fin de l'été;
le plus tôt possible est toujours le meilleur.
On refera les plants de Fraisiers des
quatre saisons et des Fraisiers Ananas où
Cuprons, surtout la variété Princesse qui est
excéllente. PAS
On coupera à 20 ou 30 centimèlres au-
dessus de la terre les tiges des Asperges
aussitôt qu’elles jauniront, ce qui indiquera
qu’elles sont complètement mûres; les lais-
ser tout l'hiver ne pourrait que nuire à la
souche car le ballottage parles vents en
provoquerait l'ébranlement.
JARDIN POTAGER
Dans les premiers jours du mois on pour-
ra encore faireunderniersemis de Haricots,
de Radis roses et blancs.
On continuera à semer, pour l'automne :
Mâches, Cerfeuil, Epinards, Radis, et, pour
repiquer en pépinière pour le printemps:
Laituede Passion, Chou Cabus, Chou d’Yorek,
elc.
On replantera l’Oseille et l'Estragon. On
buttera le Céleri et les Cardons, on liera
les Scaroles et les Chicorées pour les faire
blanchir.
On récoltera les graines mürissant à cette
époque, et on aura soin de les placer à
l'abri de l'humidité
On réparera les coffres et les châssis,
Voici venir les nuits froides aussi doit-on.
éviter d’arroser le soir.
JARDIN D'AGRÉMENT
On enlèvera les tiges des plantes passées,
les Roses flétries, les graines des Dahlias
simples et des Soucis: ceux-là on les sème-
ra sur place ainsi que les Pavots doubles,
les Pieds-d’alouette, Immortelles, Bleuets,
Adonide (goutte de sang), etc.
On sèmera en pépinière les Pensées, les
Silènes, les Thlaspi, les Violettes, ete.
On terminera les écussons de Rosiers.
On divisera et on replantera les Slatices,
les Gaillardes, les Juliennes, les Mignar-
dises, les Corbeilles d’oret Corbeilles d’ar-
gent, les Boutons d'or ettoutes les plantes
fleurissant au printemps.
On empotera les Chrysanthèmes de l’Inde.
On s'occupera des boutures de Géraniums
qu'on peut aussi faire à d’autres époques,
mais c’est surtouten août eten septembre
qu’elles reprennent le mieux, parce qu'à
cette saison elles ont assez de temps pour
s’enraciner sérieusement avant l'hiver sans
devenir trop volumineuses’ on plantera les
boutures en partie défeuillées en grand
nombre dans le même pot; elles sont de
celte manière ; plus faciles à hiverner. Au
printemps, chaque bouture sera mise dans
un godet et placée sur couche.
On arrachera les Bégonias tuberculeux
dès l'apparition des premières gelées
blanches, on secouera bien toute la terre,
on les étendra dans un endroit très aéré et
quand ils seront parfaitement secs, on les
conservera soit dans des sacs en papier,
dans de la balle d'avoine ou dans des tiroirs;
on les étiquettera et on les mettra dans un
endroit sec car ils sont sujets à pourrir.
On rempotera les plantes de serre, on
TL ee CU, Te ji lité ? at
.Af40 ie LE MONITEUR D'HORTICULTURE hi
————————_——
_ rentrera déjà les plantes de serre chaude et
… vers la fin du mois les plantes de serre Lem-
pérée.
EL: _ On remplacera ces plantes par des Chry-
santhèmes de l'Inde et de la Sauge écarlate
… qu'on aura préparés enpépinière.
- Onplantera les Iris, on meltra en pols
… les Jacinthes et les autres plantes à forcer.
… Siletemps est doux, on pourra planter les
- arbres verts et résineux, on les enlèvera
* avec une bonne molte et on les arrosera
. amplement.
- Avant de rentrer les Lauriers et les Oran-
_gers, on devra visiter le dessous des feuilles
_ supprimer les œufs des insecles qui y
sont attachés; sans cela, dès les premiers
… jours de printemps, il en naitrait d’autres
quise reproduiraient en quantité considé-
_ rable.
SERRES
ORANGERIE — CONSERVATOIRE
On devra terminer au plus tôtles travaux
… de réparation et d’appropriation des serres
4 afin qu'elles soient en parfait état pour
» recevoir les plantes; les Chrysanthèmes
| qu'on aura empolés vont tenir une grande
… place dans la serre froide, dans l'orangerie,
% dans le conservatoire, dans le vestibule et
. méme dans les appartements: c'est le mo-
ment de commencer à noter les plus belles
. variétés afin de les cultiver pour la grosse
_ fleur l'année prochaine.
On retranchera une partie des boutons
aux Camellias qui en seront trop chargés.
Jean-Ernest CrAuré.
EU
Dit
Fr FLORAISONS REMARQUABLES. — Le mois
d'aoûtest l’époque de l’année la plus propice
pour aller admirer la magnifique floraison
du superbe Cailleya Rex, qui est représenté
_ par de nombreux exemplaires dans la belle
et aujourd'hui si célèbre collection de
M. Dallemagne, à Rambouillet.
C'était le but de notre dernière visile,
#
mais nous avons élé agréablement surpris
d’y rencontrer un Odontoglossum (Miltoniop-
sis) verillarium album, du blanc le plus pur,
sans la moindre teinte rosée, ainsi qu'un
exemplaire hors ligne du Catlleya quttata
Leopoldi. Ce spécimen, qui se compose de
pseudo-bulbes de 070 à 080 de hauteur,
terminés par deux feuilles
avait trois énormes inflorescences, sur une
desquelles nous avons compté 24 fleurs et
16 sur chacune des deux autres, soit un
total de 56 grandes fleurs!!! L'effet produit
par cet exemplaire de Cattleya élait gran-
diose et extrêmement frappant.
Le Cattleya quttata est une Orchidée bré-
silienne, très vigoureuse et florifère; on la
cultive en serre tempérée, mais malheureu-
sement, de même que beaucoup d'Oncidium
de même origine, elle dégénère au bout de
quelques années dans beaucoup de collec-
tions. Ses fleurs ont les pétales et les sépales
d’un vert jaunätre avec un labelle rose
pourpré ; la variété ZLeopoidi est bien supé-
rieure autype ; sespétales et ses sépales sont
d’un brun pourpré, et le labelle est généra-
lement d’un rose vif ou carmin., Les fleurs
de ce Cuitleya répandent en outre un par-
fum des plus suaves.
arrondies ,
A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE
FRANCE, — Si les présentations d’Orchidées
étaient peu nombreuses à la séance du
8 août, elles étaient au moins intéressantes
par deux nouveaulés inédites. Le fameux
Cattleya Rer, toujours distingué et majes-
tueux, puis un Lælia crispa superba aux
énormes fleurs blanches avec leur labelle
crispé et teinté de brun pourpré à M. Dallé,
nous rappelaient les rares Orchidées
fleurissent à celte époque de l'année. Le
Cypripedium Sanderianum de M. Fournier de
Marseille, une espèce pluriflore, avec des
pétales enroulés en papillotes de 0°40 à
0 "50 de longueur et un ZLéæliocaltleya An-
dreana, hybride issu des Lælia eleyrns
et Cuattleya ressemblait assez à
une variété rosée de Cattleya intermedia,
mais avec un labelle plus développé et
mieux coloré.
On a fait beaucoup de cas ces derniers
temps, dansle presse horticole étrangère, du
Dendrobium speciosissimum, dont nous avions
bicolor,
en
14 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
oo
pu enfin annoncer l'introduction vivante en
Europe, dans le Moniteur d'Horticulture du
16 avril 1895, page 79. Afin de faire mieux
connaître aux Orchidophiles français cette
belle nouveauté, à laquelle la Société
royale d'horticulture de Londres à décerné
un Diplôme de mérite, MM. Hugh Low et Cie
de Clapton-Londres, qui l'ont importée en
Angieterre, nous ont envoyé leur première
plante fleurie pour l’exposer à cetle séance.
De pareilles présentations intéressent tou-
jours les Orchidophiles qui connaissentdéjà
ces nouveautés de nom, mais qui n'ont pas
encore eu l’occasion de pouvoir contempler
la primeur de leur floraison.
Le Dendrobium speriosissimum est une Or-
chidée qui a été découverte dans les forèls
de Magnolias de la montagne de Kina Balu.
dans lile de Bornéo. Comme port, ce Den-
drobium ressemble assez au 2. Jamesiantum ;
mais les pseudo-bulbes sont plus allongés :
c'est une espèce de vigueur moyenne, que
l'on ne rencentre jamais en fortes touffes;
elle croit ex général isolée etitrès parsemée,
au sommet de vieux exemplaires de Magno-
lias à feuillage persistant, dont les larges
feuilles les préservent de l'ardeur des rayons
solaires. Les fleurs se développent sur les
pseudo-hulbes aoûtés; elles sont énormes
el rapp-Ilent un peu par leur forme celles
d'un petit Zeelia anceps alba; les sépales, les
pétales et le labelle sont d’un blanc pur; ce
dernier a simplement une raie Jaune orange
au centre et une macule d’un rouge orange
au fond de la gorge; ces fleurs qui sont
odorantes ont en outre l'avantage de se
maintenir fraiches pendant près de deux
mois. Les jeunes pseudo-bulbes sont recou-
veris du poils noirâtres et atteignent 0"30 à
0"40 de longueur.
Le Dendrobium speriosissimum doit être
cultivé en terrines ou en paniers aussi pelits
que possible, dans un mélange composé de
deux tiers de sphagnum vivant et d'un tiers
de terre fibreuse, puis suspendu près du
vitrage d'une serre chaude; il réclame une
chaleur humide pendant sa végétation, ainsi
que le plusde lumière possible, tout en étant
préservé de l'influence directe des rayons
solaires.
CATTLEYAREX. — Nousavons eu l'occasion
depuis quelques semaines de pouvoir con-
templer Ja floraison desCuttleya Rex dans plu-
sieurs collections d'Orchidées. Nous avons
remarqué que cette admirable espèce pré-
sentait des coloris et des dessins assez va-
riables sur son labelle. Les sépales et les pé-
tales, d’un blanc jaunâtre,sont rehaussés par
e Jabelle finement frangé qui présente des
coloris variant du carmin vif au rose tendre
surun fond jaunâtre et parsemé de traits
d'un jaune plus accentué.
Otto BALLIF.
+
LES PLANTES DE SERRE
(Suile)
BOMAREA
Ce pelit groupe est un démembrement du
genre A/stræmeria, dela famille des Amaryl-
idées à racines tubéreuses. Les tiges sont
annuelles, grêles et volubiles. C’est donc
une plante grimpante à utiliser en serre
froide, tempérée ou pour les vérandas bien
BOMAREA (Haage et Schmidt).
exposées, en les plantant en caisses un peu
profondes qu'on rentre en serre à l'approche
des gelées.
On rencontre les : Bomarea soiorit à fleurs
rose pourpré, maculées cramoisi ; les seg-
ments internes en forme de spatule sont ta-
chés de brun. Dans la région méditerra-
néenne, ce Bomarea pourrait, étant abrité,
venir en pleine terre.
B. Curderi de la Nouvelle-Grenade, à fleurs
roses en ombelles terminales.
B. vonfertu, de lanouvelle Grenade, à fleurs
_ % - * È ' Le 4 4 " Nr n
RAT 6 CR ne 6 nie RÉ SN piles déab Eé où ch ve Sete
0 x " F ur ce. 33 ”
TIBOO AX
. )
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 215
cramoisi brillant, au nombre de 40 à 60 par DE L'ASPECT DES FRUITS
ombelle. COMME INDICE DE LEUR QUALITÉ
PB. Salsilla, du Chili, à fleurs pourpres avec ( Suite.)
tache brune au sommet des pétales.
La troisième série, est celle des Poires à
maturation très tardive, nous ne la divi-
sons qu'en trois sections dont ies caractères
sont les suivants :
1" SECTION. — Poires à peau lisse, parfois
brillante, à grains réguliers, conservant
longtemps une couleur verte. fortement
empourprée chez quelques variétés, et ne
prenant une teinte jaunätre que vers le
moment de la maturité , alors apparais-
sent une quantité de petits points gris ré-
gulièrement répartis sur toute la surface.
Ces poires sont ordinairement à chair
ferme, peu juteuse, justement assez agréable
pour paraitre sur nos tables; leur princi-
pal, pour ne pas dire leuy unique mérite,
réside dans leur maturité extra-tardive qui
se produit à l'extrême limite du temps
pendant lequel on peut manger des poires.
Exemple : les Beurré-Bretonneau, Directeur
Alphand, Belle-Angervine, ele.
2° SECTION. — Poires à peau d'apparence
assez grossière; à grains irréguliers, cou-
servant, même à la maturité, une colora-
tion vert foncé. Ces fruits sont de qualité
BORONIA.
Les Boronia, originaires d'Australie, sont
_ de splendides petits arbrisseaux propres à
la décoration des serres froides.
On les cullive enterrede bruvèresiliceuse,
% bien drainée, car ils redoutent l'excès d'hu-
_ midité. On les multiplie de boutures sous
cloche en serre tempérée. On peut aussi les
propager de semis ; les graines, renfermées
_ dans des capsules qui éclatent avec force,
doivent être récoltéesavec soin. quand elles
ù commencent à jaunir.
Le PB. pinnata est un arbrisseau pouvant
atteindre 1 mètre, donnant, en avril-mai,
des fleurs pourpres. Les feuilles sontcompo-
séesde 5 à 9 folioles linéaires.
L Les B. crenulata à feuilles crénelées, vert
foncé, àrameaux grêles ont les fleurs axil-
laires rouge clair.
Le B. Drummondii est à port compact, les
feuilles pennées sont d’un vert clair, et les
fleurs rose clair apparaissent en mai.
LeB, Drummondii alba, variété rustique,
a des fleurs formant un charmant contraste
avec le vert clair des feuilles. - : À ep;
é : ; variable, bons ou même très bons: certaines
; Le B.elafior ,derécenteintroduction donne, années, ils sont mêmes insipides. La Berga-
à l'extrémité des branches, des fleurs rose | ff Espéren est certainement un des types
carmin, légèrement odorantes. ART er nd ;
Le B. serrulata à feuilles simples, trapézi- La 3° secriox comprend des poires dont
Ormes, aiguës, glanduleuses, vertelair, pro- l'apparence de la peau est assez grossière.
duit 2e fleurs axillaires, odorantes, rose | Cette peau a des grains irréguliers et con-
clair, s'épanouissant en avril-mai. serve une couleur vert sombre, légèrement
Le B. letrandra est aussi appelé micro- empourprée quelquefois, et recouverte de
phylla, les feuilles sont composées de 6 à 11 | fiches fauves plus ou moins grandes, sur-
folioles linéaires glanduleuses ; les fleurs so- | {ut près de la naissance de la queue, et de
litaires sont produites aux aisselles desfeuil- |) mbreux points roux sont parsemés sur
les; elles sont roses et s'épanouissent en | {oute sa surface. À la maturité, la couleur
DEtI-mal. ; verte se transforme en une belle nuance
Et le 5. megastiyma, qui est un arbrisseau | june roux doré. Cette section renferme
toujours vert, à des feuilles sessiles et des | des poires de valeur, de celles qu'on peut
fleurs marron pourpre, jaune à l’intérieur. appeler des fruits de prix, telles sont la
Doyenné d'hiver, Va Doyenné d'Alencon, Va
Passe-crassane, \a Triomphe de Tournai, etc.
Des POIRES, nous passerons aux POMMES,
EE la transition est naturelle.
Pour les pommes on peut les classer en
OT EMA TNT TS
JAG:
PARAPENTE PR SU D CR, 1e et +
A serre.
216 LE MONITEUR N'HORTICULTURE
AN PNA TPE CN: EE
Aie ae RSR
une série unique, divisée en plusieurs
sections, sans tenir compte de l’époque de
la maturité.
1'° SECTION. — Fruits à peau lisse, à la
maturité d’un beau jaune doré brillant,
parsemée de petits points fauves plus ou
moins apparents Les pommes de cette
nature doivent êlre rangées parmi les meil-
leures; citons : la Calville blanc à côtes, la
Pépin d'or, la Dorée de Tournai, etc.
2° SECTION. — Pommes à peau brillante
d’un vert jaunâtre fortement recouverte
el striée de pourpre sombre à l’insolation,
se fondant en un pourpre rosé sur les parties
moins ensoleillées. Ces fruits conservent
cette coloration à leur maturité. ïls sont à
chair juteuse et plus où moins acidulée,
souvent fort agréable au goût. Citons la
Pomme de belle fleur, appelée dans certaines
régions : Franc roquet, la Belle fleur de Bra-
bant, etc.
3° SECTION. — Pommes à peau peu bril-
lante, d’une belle couleur vert jaunàtre for-
tement lavée de pourpre rosé plus ou
moins foncé suivant l’insolation, ayant une
tendance à se rider aux approches de la
maturité. Très bons fruits, ordinairement
de longue consérvation, à chair plutôt
ferme, renfermant une eau assez abondante
el bien sucrée. La Reinette-Rosu, nommée
aussi : Court-pendu, la Pomme-(Gueulton sont
certainement des types de perfection de ce
groupe.
4° SECTION. — Pommes à peau très terne,
comme — dépolie — colorée uniformément
en fauve doré. Ces pommes ont une chair
très douce, presque fondante, sucrée, d’un
arôme très agréable, La plus connue
parmi elles est la Reinette grise de haute bonté.
9° SECTION. — Pommes à peau terne,
comme — dépolie — uniquement colorée
en gris fauve foncé. Pommes à chair tendre,
d’une saveur aigrelette. Conservation longue
et facile pour la plupart des variétés. Citons
comme étant la plus répandue : la Reinette
grise ordinaire ei la Reinette grise du Canada.
la Pomme poire, etc.
6° SECTION. — Pommes à peau vert foncé
parsemée de nombreux petits points gris,
parfois empourprée légèrement, coloration
qu'elles conservent à leur maturité. Ces
fruits ont une chair ferme, d’une teinte
verte, à eau abondante, très sucrée, ils se
conservent longtemps. La ÆRernelte verte est
la variété la plus appréciée.
1° SECTION. — Pommes à peau brillante,
colorée de blanc jaunûtre, striée d’incarnat.
Ces variétés sont le plus souvent hâtives, et
leur chair devient promptement farineuse.
Exemple : Borowisky, Grand Alexandre, etc.
8° SECTION. — Pommes à peau luisante,
d'une apparence grossière, colorée vert et
blanchâtre, présentant des taches plus
claires, au milieu desquelles se trouve un
petit point gris, ce qui les fait ressembler
à des sortes d'yeux. Pommes de qualité
ordinairement médiocre; citons comme
exemple : la Belle du bois.
Ajoutons encore, quoique ceci ne se rap-
porte plus aux apparences extérieures, que
les pommes dont la chair est plus ou
moins fortement teintée de rouge pourpré,
sont des fruits de toute dernière qualité.
Exemple : An noir.
Alphonse Dacuy,
Jardinier-Chef.
ke
ARCHITECTURE DES
(Suite)
LE PARTERRE MODERNE.
(A suivre.)
JARDINS
Plates-bandes. — La plate-bande est une
bande de terrain étroite, ornée d’arbustes
et de plantes herbacées, située le plus ordi-
nairement entre deux allées ou entre une
allée et un sentier. Sa longueur est indéfinie ;
sa largeur normale varie entre 2 mètres el
3 mètres, y compris les bordures; (rs
vu mn jo
hi 1. 11 ! i
ù
| An
ja
PLATE-BANDE. FIG. 26.
étroite, elle paraitrait mesquine; plus large,
elle serait d'un entretien difficile.
Rd RE ne nt mn “ee à
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Les plates-bandes peuvent être rontinues
ou énterrompues de diverses manières (fig. 26);
en tous cas, les angles offriront toujours un
sujet spécial de dessin (fig. 27). Bien qu'il
ne soit pas de règle, il est d'un usage fré-
quent de rompre la monotonie de la forme
RENE S a |! L
(i
ar
PLATE-BANDE. FIG. 27.
Mir
my 251
linéaire par des cercles. (Voir parterre de
M. Ed. Blanc (fig. 21) et Parterre de Saint-
Avoye (fig. 34.) Le profil des plates-bandes
peut présenter une section bombée (fig. 28)
ou frapéziforme (fig. 29). Dans ce dernier
s, les talus sont quelquefois plantés en
mosaïque. ;
Les bordures se font surtout en gazon,
parfois en buis ou en lierre.
Les bordures en gazon affectent divers
r. éd
FIGURE 29.
profils; elles peuvent être planes-horizontales
(fig. 30), planes-obliques (fig. 31) ou ondulées
(fig. 32).
Les bordures planes devront avoir une
FIGURE 30,
largeur d'au moins 0 m. 70 pour la partie
plane proprement dite, et O0 m.
la partie en talus.
Les bordures obliques devront être un
peu plusétroites; on ne devra pas leur don-
ner une obliquité trop accentuée si l’on veut
obtenir du beau gazon. |
15 pour
|
PLATES-BANDES.
N
S
SSS NÙ
NN NS NS Ÿ ù NS SNS NS SK S
à SN NS INIIOWOWVWVWV$,Y,Y,
FIGURE 31.
Les bordures ondulées devront, pour pro-
duire un bel effet, être larges d'au moins
1 mètre. Avec elles, on emploiera la plate-
bande légèrement bombée.
Les bordures de buis sont maintenant le
plus souvent reléguées dans le potager et
ne sont que rarement admises dans les par-
terres. On en fait quelquefois usage con-
curremment avec le gazon (Louvre, fig. 33).
Ordinairement la bordure de buis est li-
mitée à on ail présentant à la plantation
> cent. de largeur; plus rarement elle est
traitée comme la bordure de gazon, plan-
tée et taillée obliquement et dans ces con-
ditions atteint 0 m. 50 à O0 m. 60 de largeur.
Le lierre est employé de préférence pour
former des bordures dans des endroits om-
bragés oùle gazon s'’étiole, malheureuse-
ment il épuise le sol et réclame beaucoup
d'entretien. Les bordures de lierre son trai-
tées comme les bordures de buis obli-
ques.
On pourrait employer à ce même usage,
plusieurs petites plantes se prétant bien à la
taille, telles que le Thym | 7Aymus vulyaris),
la Germandrée Petit chêne Teuerium (Cha-
IKKK
FIGURE 28.
mædrys), Va Santoline (Santolina Chamiwcy-
parissus).
Les bordures doivent être entretenues
avec beaucoup de soin, leur régularité et
v
24%
Xi
FIGURE 32,
leur propreté en font un des principaux
charmes.
Les végétaux ornant les plates-bandes
seront disposés harmonieusement suivant
leur taille et leur couleur. Quand la plate-
bande sera située entre deux allées ou entre
une allée etun sentier, la ligne centrale sera
218 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
occupée par les végétaux les plus élevés, | guliers et de teinte uniforme composant des
tandis que les plantes les plus basses seront ! dessins symétriques (fig. 34.
nn)
1 il di il] Lo Lu
1e
PLATE-BANDE DU LOUVRE. FIGURE 33.
placées près des bordures; si, au contraire, Le tracé sur le terrain des plates-bandes,
la plate-bande est adossée à un mur ou à un | comme du parterre tout entier, nécessite
FIGURE 3#.
massifles plantes serontétagéesdelabordure | beaucoup d'attention et d’exactilude; toutes
vers la limite qui formera la ligne de faite. les hauteurs doivent être soigneusement
La répartition des fleurs suivant le co- | indiquées par des cordeaux tendus pendant
loris donne également lieu à quelques com- | le travail et les angles marqués par des
N
G
RENE
SA
PARTERRE DÉ ST-AVOYE FIGURE 39.
binaisons dont les plus usitées sont: la dis- | piquets très minces sur lesquels viendront
position des plantes en lignes par espèces | se croiser les cordeaux.
ou variétés, leur mélange sans ordre appa- | (A suivre. E. Deny et C. MARCEL,
rent, leur séparation par compartiments ré- Architectes paysagistes.
ae a ne dd RÉ ST
!
|
|
|
|
|
|
LEFT
LETTRES HORTICOLES
A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE
DE PARIS
(Suile.)
————
Dimanche 26 mai, — C'est, ma chère Alie, le
jour consacré au Seigneur, aussi ÿ aura-t-il
cohue: c’est pourquoi, après avoir fait un tour
ie matin pour entendre Chargueraud traiter : des
végétaux d'orne nent de pleine terre. je file aus-
silôt.
Puisse la bonne parole du professeur exciter
_ Le zèle des amateurs, si rares, des arbustes orne-
_ mentaux si nombreux et si peu répandus: À
part quelques espèces vulgaires, combien de
jolies restent dans l'oubli !
Prends le catalogue d’un pépiniérisle, compte
les variétés, compare ce nombre à celui qu'on
trouve dans les jardins, et tu seras saisie, Cela
tient en grande partie à ce qu’on ne les connaît
pas parce qu'on ne les voit jamais aux exposi-
tions.
Puisque je tiens l’arboriculture, je constate
en pa:sant el avec plaisir l'étiquetage correct de
Bruneau, de Bourg-la-Reine.
Pour les arbres fruitiers, outre le nom cou-
rant, l'étiquette comprend les synonymes. la
vigueur, la fertilité et la rusticité de l'arbre,
la qualité, la grosseur, l’époque de maturité et
l'usage du fruit; pour les conifères, les noms
scientifiques, français, les synonymes, la fa-
mille, la tribu, la sous-tribu, les dimensions
qu'ils peuveut atteindre sous le climat de Paris,
le sol qui leur est préférable et leur emploi
dans les plantations, |
Si après cela l'amateur n'est pas satisfait,
c’est qu'il est diflicile,
Si j'ai le temps, cet été, je te relèverai, au Jar-
din des plantes, une liste de tous les beaux
arbustes à belles fleurs, et te l’enverrai.
Après déjeuner, Versailles ouvrait l’ère des
excursions horticoles.
Nous arrivons à l'Ecole nationale d'Horticul-
ture, notre première école française, création
de M. Hardy, dirigée avec grand déveument
par M. Nanot,
Nous sommes recus à l’entrée par le buste de
Baltet, promoteur de l'Ecole. Quand je dis Bal-
tet, il y a erreur, c'est JoiGNeaux... que j'ai
voulu dire, En voilà uu qui n’a pas de chance:
c'est un vrai buste porte-guigne qui se morfond
depuis plus d'un an, dans la cour, en attendant
son inauguralion,
En me baissant près de là, je trouve quelques
morceaux de papier que je rassemble et, hor-
reur ! J'y lis: Quoi? Des vers ! échappés de l’es-
trade déjà vermoulue, vers dédiés à Charles
Dirt
. C'est une chanson d’apprentis peètes de
l’école, intitulée :
EN VOULEZ-VOUS DES Z'INAUGURATIONS !!!
Dois-je te les transcrire : il y a de l’idée dans
ces *ers, mais glisse sur l'inexpérience, car les
auteurs manient assurément mieux la bèche que
la rime.
Air : LA RONDE DES MATELOTS.
1°" couplet.
Au mois de juin dern'er
L'Ecole d'Horticulture
Vit longtemps travailler
Un artiste en sculpture,
Il faisait la figure
De Joigneaux, sénateur,
Ami de la culture,
De l'Ecole fondateur.
Quel grand honneur !
Refrain.
Mon cher Joigneaux,
Tous les journaux
Chanlent ta gloire
Ft ta mémoire;
Ce joli buste
N'est que bien juste
Pour te fêter
Et ’honorer.
2° couplet
Le Ministre venant
Pour l'inauguration
On fit subséquemment
Une belle plantation ;
Le buste fut entonré
De géraniums en fleurs
On en avait beaucoup fourré
De toutes les couleurs
Et de grand cœur (au refrain),
e° couplet.
Mais subitement à Lyon,
Le Président Carnot,
Lors de l'exposition,
Fut tué par Caserio.
Par suite de ce malheur
La fête fut reculée,
Et notre pauvre sénateur
Dut rester bien voilé
Pour tout l'été (au refrain).
4° couplet,
Pour le onze novembre
La date fut fixée
Quand le tsar Alexandre
Par la mort fut enlevé.
Adieu les chrysanthèmes :
Que l’on avait plantés!
On les laissa quand même
is furent sacrifiés
Et tous gelés (au refrain).
220 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
o° couplet.
On l'annonce à nouveau
Pour le seize décembre,
Mais le pauvre Burdeau,
Président de la Chambre,
Bientôt meurt à son tour,
Empêche une fois de plus
Arriver ce bienheureux jour
Si longtemps at'endu
Et jamais vu (au refrain).
6° couplet.
Encore une fois remise
Pour le mois de janvier,
La fête si compromise
Ne d’vait pas arriver :
La chute du ministere
Et de Casimir-Perier
Mirent encore par terre
Le projet de Viger
D'inaugurer (au refrain).
1° couplet.
Ne perdons pas palience,
On fêtera sûrement
Cet homme de la science
Et son beau monument,
Et lPinauguration
Aura lieu cette année
A Pâques, c’est la belle saison,
Ou à la Trinité
En plein été.
Refrain final.
Brave sénateur
De la Côte-d'Or,
Dans ton malheur
Patiente encor:
Un jour viendra
Certainement
Où l’on t’fètera
Pompeusement.
SIEBOLD et ZUCCARINI.
La visite de l'Ecole vaut bien le voyage à Ver-
sailles, et j'ai constaté avec plaisir, après l’ai-
mable réception champagnisée qui a été faite
aux excursionnistes, que de grandes améliora-
tions ont été apport‘es ces derniers temps, et je
m'appesantirais davantage sur les travaux du
jeune Diecteur, si je ne craignais de froisser
sa modestie bien connue.
Du reste, l'étude de cette École que je vou-
drais voie : Supérieure et Internat, la preuve
te sera envoyée d'ici peu, quand mes notes
seront réunies.
Rentré à Paris avecl’abbé Bédé, notre endiablé
apiculteur, qui veut à toute force me persuader
que l'hydromel est le meilleur breuvage, puis-
que les Dieux en faisaient usage, et, comine
il a eu soin de joindre la preuve à la parole
en m'en faisant boire, j'y prends goût, et re-
grette de n’avoir pas été un Dieu.
° . . . . . . Q . Q . .
Cela n’a point empèché la caisse d'inscrire
p r 9,300 francs d'entrées.
| se Luc.
PETITE POSTE
No 5863. M. G.R... à V.— Après examen des feuilles
de BEGONIA REX que vous nous avez envoyées, on
pourrait croire, à priori, que les taches provieanent
de la piqûre d'uu insecte de l’ordre des Hémiptères,
surtout les feuilles les plus contaminées. Malgré
toute notre attention, nous n'avons pas pu trouver
un seul insecte mort ou vivant, ni sur les feuilles
en dessus et en dessous, ni dans le carton. Ce ne
doit pas être non plus l'œuvre d’un champignon.
Ces taches vues à la loupe ne présentent aucune trace
de spores, filaments ou sporules. |
Eu comparant les feuilles nous avons trouvé une
gradalion d'un mal qui rappelle une maladie assez
répandue dans toutes les serres où on cultive le
Bégonia Rex et ses nombreuses variétés, que nous
avons eu occasion d'observer bien des fois depuis
dix ans.
Selon nos observalions et les renseignements qui
nous ont été donnés par de nombreux horticulteurs,
cette maladie sévit principalement sur les Bégonias
laissés en pots pendant deux, trois ans et plus.
Caructères de la maladie.
En examinantles débuts du mal, on aperçoit un
léger changement de nuance sur le dessus de la
feuille ; à cette époque, la partie malade est à peine
visible, plus tard la tache s’accentue et peut arriver
avec le temps à prendre une couleur plus ou moins
foncée et à se crisper.
A noire avis, cette maladie, si maladie il y a, pro-
vient tout simplement de l’anémie de la plante, dont
les racines ne trouvent plus une nourriture conve-
nable dans le pot qui les contient. Dès lors, la nu-
tritiou des cellules de la feuille est insuffisante et
mal répartie, un notwbre plus 6ù moins: grand de
ces cellules s’atrophient et forment les taches re-
marquées.
Si dès le début du mal on pulvérise de la nico-
tine sur les feuilles, on arrète l’intensité de la mala-
die, qui semble avoir disparu, mais généralement
elle reparait un mois ou deux après le traitement.
Le conseil qu'on peut donner et que nous avons
fait expérimenter avec succès, consiste à traiter la
plante de la manière suivante :
Dépoter le Bégonia malade, couper toutes les
feuilles développées (qu'il faut brûler), bien secouer
la plante et la repiquer en pleine terre sous chassis ;
en trois ou quatre mois le Bégonia a repris une
grande vigueur, ses nouvelles feuilles sont superbes
et bien saines, on peut alors le remettre en pot, il
y a de grandes présompiions pour qu’il conserve la
santé pendant deux années; passé ce temps, les
mêmes causes produisant les mêmes effets : on fera
bien de le suzveiller et à la moindre apparition du
mal, recommencer le traitement.
Résumé. Il est à peu près certain qu’on prévien-
drait le mal en dépotant tous les deux ou trois ans,
au plus, les Bégonias Rex et variétés, et en les
mettant en pleine terre sous châssis pendant Lrois
ou quatre mois, ils reprendraient de la vigueur et
résisteraient mieux à cette maladie.
DECAUX.
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
SOMMAIRE
CuronoLrrnocnapu ‘ Hirpeasraum EQUESTRE SPLENDENS
CunoniQue : De Ja pression des plantes en végétation.
obtenir d'énormes poires et pommes. Conservation des
landi. Le marché aux fruits de Manchester, Le Bamboi
—_ du pêcher : Lucien Chauré. — Eutomologie horticole : le
Rujeunissement de l’Aralia
fruits par la tourbe. Le
1 est-il herbe ou bois.
Sieboldi. Pour
Mivwulus Cleve-
Uu nouvel éDnermi
S Trichies noble et faciée : E
+ SAUArd. — Hip
F. eastrum equestre splendens : Georges Truffaut. — Les Plantes de serre (suite): Bouvardia : Jag. — Lee
‘0 Orchidées : A la Société nationale d'horticulture de France : U.8B. Peristeria elata : Dr HF. — Archi-
tecture des jardins (suite) : Massifs de fleurs : Æ. Deny et C. Marcel, — Protection
— Bibliographie. — Petite poste.
aux Oiseaux utiles,
“ GRAVURES NOIRES
s
: Bouvardia ieyantha, — B, fl. albo pl, Alfred
Neuner, B, longiflora.
Angles de Parterres, lis, 37.
Orangers, lig. 36,
CHRONIQUE ber les graines et une ampoule de caout-
chouc remplie d’eau fixée à l'extrémité
lube de cuivre soudé à
Bourdon. La pression
graines atteignit quatre
une expérience et cin
une autre.
d’un
un manomètre de
exercée par les
.__ De la pression des plantes en
végétation. — La puissance mécanique
des plantes en végétation a été l'objet d’ob-
» servalions nombreuses et variées.
| Depuis quelques années, on fait en Angle-
. Lerre des expériences intéressantes, d'où il
résulte qu’une Citrouille peut, en se déve-
loppant, soulever un poids de deux mille
kilogrammes et Supporter pendant dix jours
sans en souffrir, un poids de 2.300 kilo-
grammes.
Une betterave introduite dans un drain
de terre cuite de deux centimètres el demi
* de diamètre 4 facilement fendu dans le sens
“de la longueur cette Cuirasse
“obstacle à sa croissance.
Les racines des arbres,
soulèvent des pavés et de lox
détruisent des murs.
. Les Champignons, dont le tissu est pour-
lant bien spongieux, déploient également
une grande force dans cette lutte pour l’exis-
ènce. Ainsi, On aurait constaté en Angle-
erre qu'un Ayaricus arvensis aurait soulevé
Pour se développer, une Pierre mesurant 75
centimètres de lougueur sur
atmosphères dans
4 atmosphères dans
On sait du reste que les analomistes, pour
Oblenir séparément les os du c
emplissent celui-ci de haricots qu'ils font
germer; le crâne éclate suivant ses Soudures
et les üs sont intacts.
Rajeunissement del’Aralia Siebol-
di. Il arrive très souvent quele
Sont si répandus comme pl
ment, par suite de soinsma
leurs feuilles, se dé
laissent voir une
disgracieuse. -
On peut facilement rajeunir ces plantes,
soil en enfoncant davantage la ligeen terre,
soit en marcottant au-dessous de Ja pre-
mière couronne de feuilles, au moyen d'un
pot fendu et même en Pinçant le bourgecn
du haut de Ja tige : cela force ceux du b
se développer.
Ge
Pour obtenir d'énormes Poires et
Pommes. Il suffit, nous dit-on, de traver-
ser la branche qui soutient le fruit, avecune
grosse épingle ou une pointe fine et de l'y
laisser. Cette opération doit s'opéreraun cen-
râne humain.
SAralias, qui
antes d’apparte-
donnés, perdent
garnissent du bas et
longue tige dénudée, très
qui faisail
en grossissant,
irdes roches, et
as à
95 de hauteur,
qui représente un poids assez considé-
ble.
Tout récemment, M. N. Gréant a che
nesurer la pression exercée par de
DIS que l’eau fait gonfler.
A cet effet, des haricots fur
as une bouteille à mercure
rché
s har.-
ent placés
|
|
|
de la capacité limètre au-dessous del’attache du pédoneule
3 Litres; au milieu, on introduisit un | et lorsque les fruits ont atteint le tiers de
Wbe de cuivre qui amenait l’eau-pour imbi- | Ja grosseur à |
aquelle ils doivent arriver,
10 SEPTEMBRE 1895.
222 LE MONITEUR
LesCuriosités végétales. Un Noyer de
900 ans. — Sur le territoire de Selongey,
(Côte-d'Or), au lieu dit « Le Châtelet », près
de l'abbaye de Barmes, fondée en l'an 900,
et non loin du camp retranché des Romains
s'élevait, il y a quelques jours encore, un
majestueux et fier noyer, agé, d’après le na-
turaliste Riston, de 900 ans.
Ce vétéran vient d’être vendu à une grande
maison d'ameublement de Paris. La circon-
férence du pied atteignait 5 m. 20. La lon-
gueur desa tige, à la naissance des branches,
était de 3 m. 20, et cette partie de l'arbre
cubait 5 m. 408. Le cubage des branches a
été évalué à 25 mêtres. Total, 30 m. c. 408.
Découpé au carré, le corps de l'arbre peut
1.690 feuilles de placage de
GE
Conservation des fruits par 1a
Tourbe. Après la sciure de liège, voici
la tourbe qui vient prèter Son Concours à la
conservation des’ fruits.
Un de nos abonnés de la Somme nous
adresse quelques poires et pommes en à$-
sez bon état, et qu'il nous dit avoir été con-
servées dans de la Tourbe par le procédé sui-
vant, facile à expérimenter.
On prend un tonneau bien propre et sans
aucun goût, on le défonce d’un côté, on
place au fond une couche de tourbe, puis
met un lit de fruits bien sains, On re-
produire
4 m. c. 16.
on y
met une couche de tourbe et un lit de fruits
et ainsi de suite, jusqu à complet emplisse-
ment; on remonte le fond et on conserve
dans un lieu plutôt froid que chaud, mais
absolument sec.
Voici un nouvel emploi trouvé pour la
d’après M.Raillet, vétéri-
naire à Alfort, on doit la proscrire comme
litière, car elle engendreraitchezles chevaux
tourbe, puisque,
une épidémie vermineuse.
Le Mimulus Clevelandi, est une
nouvelle espèce pour serre froide, découverte
sur le flanc méridional du Cuyamaka (Cali-
fornie du Sud), à 2000 mètres d'altitude.
Ramifications courtes et ligneuses ; plante
d'environ 10 centimètres de haut; feuilles
d'environ
lanceolées. dentées en scie,
7 cent. de long; fleurs du type, jaune d’or.
D'HORTICULTURE
Le marché aux fruits de Manches-
ter. — La municipalité de Manchester vient
de doter son principal marché de fruits,
celui de Campfeld, relié aux docks du canal,
de salles spéciales où s’opèrent les ventes à
la criée.
Pour donner une idée de l'importance
que peut arriver à prendre ce marché et des
énormes débouchés que notre culture frui-
tière pourrait y trouver, nous dirons qu'une
vente à lacriée de 300tonnes de fruits et de 1
légumes, arrivés le matin même des ports M
de la Méditerranée, a commencé à midi. Les
300 tonneaux ont été verdus, et à 4 heures, !
lemème jour, les courtiers recevaient l'ordre
des acheteurs d’expédier le tout en 440 lots à
AS villes, parmi lesquelles Bradford, Birmin-
gham, Bolton, Cardiff, Doncaster, Leicester, «
Nottingham, Sheffield, Sunderlandet Witt-"
haven ; les 300 tonneaux ont été déchargés ;
et ont quitté les docks la nuit même.
Le Bambou est-il herbe... ou bois?
__ Telle est la question qui était posée à un
juge américain dans un procès relaté par le
Mechans Monthly. Gelui-ci, dans sa haute sa
gesse, a déclaré que le Bambou était non du
bois, mais une Herbe!
Sans avoir besoin de botaniste, si le pers
dant en cette cause avait quelque peu caressé
l’échine de ce remarquable magistrat avec
sa canne en bambou, celui-ci fût vite revenu
sur son appréciation. À
Un nouvel ennemi du pêcher. —Il
a été découvert. un nouvel insecte destruë
teur de l'écorce du pêcher, dans certaines
parties des États-Unis confinant à locéar
Atlantique. Cet insecte se rencontre en trè:
grande quantité sur la partie inférieure di
tronc et endommage fortement les jeune:
arbres. {
Il est identique au Diuspis lanatus (Mon
et Ckll). b
Divers essais ont élé faits pour détruire €t
insecte; des résultats satisfaisants ont €
obtenus par l'emploi d’une émulsion de K
rosène dilué dix fois.
Avis aux importateurs de Péchers à a
ricains.
LUCIEN CHAURÉ.
;
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
223
a — —
ET FACIÉE.
(TRICHIUS NOBILIS, ET FACIATUS.
LES TRICHIES NOBLE
Outre les Cétoines que j'ai observées,
-d’autresinsectes du même ordre recherchent
» les Roses ; ils se contentent de sucer le suc
mielleux qui suinte de la base des organes
. de la fructification et de la base des pétales.
Ces insectes ressemblent beaucoup aux
+ Cétoines pour la forme, mais ils s’en dis-
tinguent par l'absence de la pièce axillaire
située de chaque côté des épaules, entre le
# P
_ corselet et les élytres.
*
M «
.. She
%
23
.
,
|
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L
:
2
|
Le
J
«
4
Leurs larves ressemblent aussi à celles
. des Cétoines par la forme, la couleur, Ja
. Structure; mais elles ne vivent pas dans la
terre comme ces dernières. On les trouve
… dans le bois mort et carié, dans les racines
des arbres, qu'elles rongent et percent.
_ Elles se hisser de matières ligneuses
qui commencent à se décomposer et à
pourrir, et contribuent par leur action à la
destruction des vieilles souches. Elles em-
ploient plusieurs années à prendre leur
croissance, probablement trois ans, et, à la
fin de la dernière, elles se construisent une
coque ovale, avec des détritus de bois et du
terreau, dans le lieu même où elles ont
_ vécu, et lui donnent une notable consis-
tance; elles s'y changent en chrysalides,
d’où l’insecle parfait s’échappe dans le mois
de juin pour se porter sur les fleurs
Ces insectes rentrent dans la famille des
Lamellicornes,
sous-tribu des HWélifophiles et dans le genre
TRICHIUS. Les espèces que l’on rencontre
communément sur les Roses sont les deux
suivantes :
TRICHIUS NOBILIS, #44. — Longueur
. 44 millimètres ; largeur 8 millimètres. Les
antennes sont noires, courtes, formées de
dix articles dont les trois derniers en massue
le chaperon est avancé,
légèrement échancré; tout le
ovale, lamellée ;
rebordé,
la tribu des SCARABÉIDES, Ja
dessus du corps est d'une couleur verte cui-
vreuse, brillante; le corselet est finement
pointillé et marqué d'une ligne longitudi-
nale enfoncée ; l'écusson est en cœur ; les
élytres sont un peu raboteuses, plus courtes
que l'abdomen, souvent sans taches, quel-
quefois avec des lignes transversales,
courtes, blanchätres; le dessous du corps
est cuivreux, mais le dessous du corselet
est couvert de poils courts, fins, roussâtres;
le pygidium présente plusieurs petites
tâches blanchâtres; les pattes sont cui-
vreuses.
TRICHIUS FASCIATUS, Oliv. — Lon-
gueur, 13 millimètres; largeur, 7 milli-
mètres. Les antennes sont courtes, d’un
brun noir, formées de dix articles dont les
trois derniers forment une massue ovale,
lamellée ; le chaperon est rebordé, presque
échancré; la tête et le corselet sont noirs,
couverts de poils serrés, roussâtres ; l’écus-
sonestnoir, triangulaire, légèrement couvert
de poils roussâtres; les élytres sont d'un
jaune pâle, avec les bords noirs el trois
taches noires sur chacune, dont l’une à la
base, l'autre à l’extrémité et la troisième
placée au milieu. formant des bandes inter-
rompues à Ja suture; le dessous du corps
est noir, mais le dessous du corselet est
couvert de poils roussâtres ; le pygidium
est Jaune, avec une grande tache noire; les
pattes sont noires, légèrement velues.
On trouve des individus dont les bandes
noires de la base et de l'extrémité des ély-
tres ne sontpas interrompues etse touchent
à la suture. On en a fait une espèce dis-
tincte sous le nom de TRICHIUS GALLICUS.
Ces insectes se rencontrent nonseulement
sur les Roses, mais encore sur les autres
fleurs et se laissent prendre facilement, Les
femelles pondent leurs œufs dansle bois
carié el décomposé.
Lorsqu'on nettoiera de vieilles souches
cariées, et qu’on enlèvera le terreau et le
bois décomposé et pourri qu'elles renfer-
ment, pour n'y laisser que le bois sain
et vif, on fera bien de tuer les larves, sem-
blables à celles des hannetons, que l’on
rencontrera. Par cette opération on rendra
un peu de santé à l'arbre et ên éloignera le
moment de sa mort. E. SavarD. 4
294
IHIPPEASTRUM EQUESTRE
VAR. SPLENDENS
Nous constatons avec plaisir, depuis
quelque temps, que les Amaryllidées à
grandes fleurs, qui eurent en France, il y
à une quarantaine d'années, une si grande
vogue, redeviennent en faveur auprès des
fleuristes et du monde horticole. La raison
en estsimple: il est difficile de trouver des
fleurs pouvant lutter avec celles des Ama-
ryllis pour l'éclat, lagrandeur etla richesse
des coloris. Deux ou trois hampes portant
chacune trois ou quatre fleurs, étalées
et de couleur claire égayent une corbeille et
lui donnent grand air. Les inflorescences, de
consistance charnue (les tissus étant gorgés
d'eau), se conservent coupées assez long-
temps pour que leuremploi soit avantageux
aux fleuristes,
Il faut ajouter que les horticulteurs ne
trouvent que peu de difficultés pour réussir
cette culture, et que, seule, la vente des
fleurs peut assurer au producteur une très
raisonnable rémunération de ses soins. La
chromolithographie que nous publions dans
ce numéro, donne mieux que toute descrip-
lion ne le pourrait faire, une idée de la
beauté de la plante sur laquelle nous atti-
rons l'attention des lecteurs du « Jonileur
d'Horticulture ».
Nous l’avons baptisée « splendens », et les
amateurs d’Amarylilidées, qui connaissent
PHippeastrum equestre ÿpe, reconnaitront
que nous n'avons exagéré en rien et que ce
qualificatif est mérité.
Les bulbes de l’Æippeastrum splendens sont
gros, écailleux, portent de 3 à 6 grandes
feuilles lancéolées d’un vert noirâtre de Om.
90 à O0 m. 75 de longueur. La végétation de
cette variété est puissante, et l'introduction
de ce type dans les hybridations futures
nous fait prévoir la possibilité de l’amélio-
ration au point de vue végélatif des types de
la race hybride, types dont nous aurons à
parler plus loin.
Chaque bulbe produit en avril-maide deux
à quatre fortes hampes de 0 m, 40 à Om, 60
de hauteur, portant chacune de deux à quatre
grandes et belles fleurs aux pièces du pé-
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
mn
rianthe bien développées ; le tube en est
relativement court, garni intérieurement de
toutfes de poilsverdâtres. Lesdivisions sont:
d’un blanc verdâtre à la base, et au centre
dela fleur apparaît, parsuite deleur réunion,
une grande étoile blanchâtre qui fait on ne
peutmieux ressortirla couleur rouge brique
brillant des pièces du périanthe.
Cette plante est originaire des régions
chaudes du Brésil central d’où elle nous
est parvenue au printemps de 1895; sa cul-
ture est celle de toutes les Amaryllidées de
serre chaude, culture que nous résumerons
à la fin de cet article.
e . ° . . 0 e e e
Il importe au moment dela dissémination
de cette espèce, de jeter un coup d'œil en
arrière et surlout de se rendre compte de
l'obtention de toutes ces belles variétés hy-
brides qui nous sont si utiles au printemps
pour l’ornementation des serres et des ap-
partements.
Avant 1823, on connaissait et on avait
introduit un assez grand nombre d’AHippeus-
trum ; le type de l’espèce qui nous occupe
ici, LA. equestre avait été trouvé aux Antilles
en 1710 et introduit en Angleterre.
Le révérend W. Herbert de Mitcham ca-
talogua les espèces et les hybrides dont il
donna à cette époque une liste de 23 noms.
Lui-même en était un amateur passionné. el
il obtint, en même temps qu’un cordonnier
nommé Johnson, en 1810-1811, le premier
hybride connu d’Amar yllis. Get hybride,
qui résultait du croisement de l'A. Reginæ
et de l'A. vittatum, rec ut le nom de Regio-
vitlatum ; mais l'appellation de /ohxsoni lui
fut plus généralement conservée.
Ce fut l’originede l’a) acienne race hybride
anglaise.
Vers 1830, M. de Graaf, de Haarlem
(Hollande), s’occupa très sérieusement de
l'amélioration des 7 ppeastrum ; 1 reprit
l'A. Jolinsonii etft des fécondations croisées
avec l’77. crocatum et V'H. fulgidum.
Il en résulta une sé rie de plantes à fleurs
unicolores et striées, qui s’épanouissaient
vers le milieu d’avri'4, |
Plus tard, M. de C'raaf fils se servit, pour
ses fécondations, dæ FH. Brasiliense et de
l'A. psitlacinum; les plantes qui résultèrent
LS
des croisements de ces espèces avec les
types de la race créée par son pere élaient
plus délicates, demandaient plus de cha-
leur: mais les fleurs se montraient au mois
de mai. I obtint ainsi une plante
, l'A; Em-
press of India, considérée à juste raison
comme une des plus belles formes connues
en fécondant une fleur bien colorée, d'un
métis d'A. psillacinum par un de ses semis
nommé //, Gruufeanum qui provenait de la
série de croisements suivants:
1. 4, Johnsoni >< H. fulgilum = H, hy-
bridum .
IL. 47. DNS H, Brasiliense=H. Grau-
feanum.
L'A.Empress of India est un métis au qua-
trième degré et le type initial de la race
hollandaise actuelle. surtout améliorée par
la sélection.
En France, vers 1840, on appréciait beau-
coup l’/Æ. vitlatum, plante du Cap de Bonne-
Espérance qui, sous le climat de Paris, peut
passer l'hiver sous une simple couverture
de feuilles. On en formait des corbeilles qui
fleurissaient au printemps, sans soins spé-
ciaux. Les horticulteurs Versaillais, mon
grand-père, M.C. Truffaut,etM.A. Turlure,
cullivaient et semaient beaucoup d’/7. vit-
lala. Is eurent l'idée,en même temps que
M. Souchet, de Fontainebleau, de les amé-
liorer, surtout au point de vue de la forme
des fleurs, en les fécondant par les //ipppeus-
trum Brasiliense et H. pulverulentum que les
Hollandais livraient à ce moment au com-
merce. La race francaise semi-ruslique a eu
beaucoup de vogue, et, jusqu'à la période
1865-1870), on en voyait de nombreuses
collections et massifs dans les expositions,
Mais peu à peu, le goût du public changea,
et, seulementen 1889, à l'Exposition univer-
selle, lamaison Vilmorinrefit uue exposition
de ces plantes, qui attira à nouveau l'atten-
lion des horticulteurs.
En Angleterre, au contraire, les Amaryllis
sont devenus en faveur, surtout depuis
1870. MM. Veitch and Sons, de Chelsea, pos-
sèdent actuellement une race suffisamment
distincte, ou on trouve de beaux types (1).
(1) Voirle Monileur d'Horlicullure du 10 août 1888,
avec chromo-lithographie, du 25 mars 1894.
LE MONT TE UR D'HORTICULTURE
mani pulcherrime.
Cesgains,extréèmementnombreux, résultent
de croisements entre l’/7. Leopoldi, YH, Ar-
kermant pulcherrima et Y H. Empress of India.
Il peut être intéressant de savoir que, seul,
le type Zéopoldii (Pérou, 1866) est naturel.
L'A. Arckermani: pulcherrima dérive de la sé-
rie des croisements suivants :
1. Reqinse >< H., vitlalum = H. Johnsonit,
H, Johnson >< H: aulicum — H. Arker-
mani pulcherrima :
On peut ainsi résumer l'influence des va-
riétés types dans la race anglaise de Veitch.
À. Reyin X H. viltatum = H. Johnsonit.
H. Johnson X H, fuljidum — H. hybri-
d'un. k
H. hybridum X H. Brasiliense = H. Graa- *.
leanum. 2
7,
H. Graufeanum X H. psiltacinum — H.
Empress of Indin. &:
IL. Be
H. Johnsonii X H. |
aulicum — H. Acker-
ILE. 6
On remarque l'influence de Pintroduction
des plantes brésiliennes dansces métissages;
il est absolument nécessaire de cultiver ces
Hippeustrum en serre chaude.
M. G. Paul, horticulteur à Cheshunt (An-
gleterre), a obtenu une race remarquable
par ses coloris distincts et la bonne forme
des fleurs. Ses plantes proviennent de fé-
condations croisées entre l'Æ. Empress of In-
dia, Y H. Leopold et V'H. pardinum, {pe na-
turel qui donna de belles couleurs. Puis il
repritces obtentions premièreset les féconda
par l'A. Ackermani pulcherrima. C'est ainsi
qu'il put avoir les belles teintes rose sau-
moné qu'on ne trouve que rarement dans
les autres races.
Nous cultivons nous-mêmes à Versailles,
depuis assez longtemps, une série de plantes
qui ont été choisies parmi les meilleures de
celles de De Graaf, Veitch et Paul.
Les croisements que nous avons effectués
ont donné naissance à de bons types flori-
fères, où on retrouve les traits caractéris-
tiques des trois races distinctes dont nous
H. Leopoldii. F
|
avons parlé.
Nous fondons maintenant un grand espoir
CPE ANT 4,70 ARC O SE A ET Er AT GRAS A Le CE
226 F2 AO I
pq
sur |’Æ. equestre splendens pour redonner une
vigueur nouvelle à nos métis, et aussi pour
permettre de créer des variétés différenciées
comme forme et coloris.
(A suivre) Georges TRUFFAUT.
GE
LES PLANTES DE SERRE
(Suite)
BOUVARDIAS
Les Bouvardias sont
seaux originaires des montagnes du
Mexique et de l'Amérique centrale. à feuilles
opposées ou verticillées par 3 ou #, ovales et
lancéolées : leurs fleurs, en panicules om-
belliformes au sommet de rameaux, sont
ri
PACE
LES
nn
Lt
4, \ BOUVARDIA. FLORE ALBO PLENO :
tubuleuses. C’est une charmante plante de
la famille des Rubiacées et dédiée au méde-
cin de Louis XIV, Bouvard.
Par l'abondance de leur floraison, et les
avantages que l’on peut en tirer, soit pour
l’ornementation des orangeries, serres tem-
ke pérées, chaudes, et pour la fleur coupée,
les Bouvardias mériteraient d’être plus ré-
pandus.
On les cultive en terre de bruyère addi-
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
des sous-arbris-
nul |
| À
: fl |
|
lionnée de terreau de feuilles, sable el
terre de gazon demi-décomposée. Chaque
année, on rempotera les plantes au prin-
temps, puis on les sortira en plein air, à
bonne exposition, en enterrant les pots
jusqu'au-dessus des bords. Pendant lété,
on donnera plusieurs pincements successifs,
si on tient que les plantes fleurissent à
l'automne et en hiver; sinon on ne donnera
qu'un ,pincement, alors ils fleuriront à la
fin de l’été et à l'automne. De cette facon
ils se contenteront seulement de la serre
froide, en ayant soin de supprimer presque
totalement les arrosements.
Autrement, au 45 septembre, on rentre
les plantes en serre tempérée,oùellesconti-
nueront à fleurir tout l'hiver.
Ti
|
|
:
|
| :
|
Les Bouvardias étant sujets à êlre atta-
qués par les insectes et surtout l’Acarus tel-
ALFRED NEUNER.
larius, il faut agir préventivement, et les.
bassiner souvent avec de la nicotine éten-
due d'eau.
La multiplication se fait de boutures ou
de fragments de racines, au printemps de
préférence, NET
(1) Gravures de la maison HaaGEe et ScaMipr à
Erfurt.
* ” : +
ol DR SN TO AS Se Li nn À
dites
,æ
Was à
PR Ts
ES A
LE MONITEUR D HORTICULTURE PARIS
HIPPEASTRUM SPLENDENS (Hort ) {/ Truffaut )
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LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Ver PVO
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Pts id mit te 7h ts Éd Se à Rx
COTES
Les récentes variétés à fleurs doubles,
sont :
Bouvardia : Alfred Neuner, d'origine amé-
ricaine, mis au commerce en 4880, la pre-
mière variété à fleur double, blanches, prove-
nant d'un accident fixé du PB. Daridsonti.
B. Président Garfield, également d'ori-
gine américaine, provient d'un accident
fixé de la précédente variété, dent il a
- conservé les caractères principaux; donne
tout l'hiver des fleurs rose tendre sau-
moné.
B. Hoyarlhi, simple à fleurs carmin, a
donné naissance à la variété Hoyarthi flore
pleno à fleur rouge vif.
PB. Triomphe de Nancy (Lemoine) très flo-
rifère à fleur rouge saumoné.
B. V. Lemoine, plante très louffue, à tiges
minces garnies de feuilles moyennes, fleurs
composées de 3 corolles emboitées, larges
de plus d'un centimètre, de couleur écarlate
feu (Lemoine).
B. Sang Lorrain (Lemoine), variété rap-
pelant un peu comme port le B. A. Neuner,
fleur à tube cramoisi, corolle globuleuse à
3 lobes, vermillon brillant.
B. Thomas Mechan, d'origine américaine
à fleur rouge écarlate.
Parmi les variétés à fleurs simples re-
commandables. signalons : |
B. lanqustifolin, du Mexique, variété naine
et compacte, à fleurs écarlates.
B. Brillant, variété très rustique, avan-
tageuse pour la garnituredes jardins, donne
à l'automne d’abondantes fleurs écarlate.
BOUVARDIA LEYANTA.
B.caineu, ressemble au B. longiflora, va-
x
riété rustique donnant d'abondantes fleurs
rose chair.
B. delicata, à fleur rouge saumon.
BP. Dazzler, variété vigoureuse et flori-
fère, donnant en abondance des corymbes
de fleurs écarlates et à trés long tube.
B. flavu, introduite du Mexique donnant
au printemps des fleurs jaune clair.
B. hybrida, à feuillage vert foncé, et à
fleurs rouge écarlate.
B, Laura à port nain et à fleur rose.
B. leyantha, du Mexique, variété vigou-
reuse et florifère, à fleurs écarlates.
B. longiflora, des régions tempérées du
BOUVARDIA
LONGIFLORA.
Mexique, vigoureuse, à feuilles vert foncé et
à grandes fleurs blanc pur.
B. longiflora flammea, le tube de la fleur
est rose clair et la corolle un peu saumonée.
PB. oriana, ressemble au B. hybrida nain,
plus compact, fleur large écarlate, à tube
rose vif.
PB. Rosalinda, variété florifère à fleur sau-
mon.
PB. Vrelandi, connue sous le nom de Da-
vidsonii, variété rustique florissant abon-
damment dehors vers la fin de l'été et l'au-
tomne, à fleur blanc pur.
La plus répandue est le 5. Humboldti
corymbiflora, leurs blanches très odorantes.
Là
JAG.
228
LES ORCHIDÉES
A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE
prANCE. — Nous sommes à une époque de
l'année pendant laquelleun nombre relative-
ment restreint d'espèces d'Orchidées épanou-
issent leurs admirables fleurs; c’est la raison
pourlaquelle les dernières présentations aux
séances du Comité des Orchidées de la S. N.
d'H. de France n'offraient que peu d'intérêt.
De la collection Gibez, à Sens, prove-
nait un magnifique exemplaire de POn-
lanveanuwin, avec ses énormes
feuilles érigées, charnnes, d’un vert sombre
et parsemées de points bruns, qui naissent
sur un pseudo-bulbe de petite dimension,
à la base d’un desquels sortait une superbe
inflorescence érigée, garnie de grands fleu-
rons aux divisions d’un brun pourpré avec
un magnifique labelle étalé d'un violet
foncé, puis à ses côtés une variété pèle,
aux teintes délicates, du Cattleya Har-
dyana, ce rare hybride naturel entre les
C'. qigas et C. aureu, sur lequel nous avons
publié une note détaillée dans le Moniteur
d'Hortwulture du 25 juin 1895, page 142.
Un autre apport fort intéressant était le
beau et vigoureux spécimen de la Aleur du
Saint-Esprit, que présentait M. A. Truffaut,
de Versailles, une Orchidée terrestre qui at-
teint de grandes dimensions. Elle a été si
admirée et si remarquée, même des pro-
fanes, que, pour répondre au désir d'un
certain nombre de nos lecteurs, nous allons
les entretenir plus longuement de cette
curieuse Fleur du Paradis, cette fleur sacrée
qui fait le sujet de la note suivante,
Otto BALLIF.
PERISTERIA ELATA. — De toutes les Or-
chidées que produit l’isthme de Panama, il
n’en est aucune qui parle plus aux senti-
ments religieux et à l'imagination que la
célèbre plante colombe ou fleur du Saint-Esprit,
del Espiritu Santo des Espagnols.
Le caractère imitatif, c'est-à-dire le mi-
métisme, si frappant dans la classe des
Orchidées à laquelle cette plante appartient,
y figure nne colombe aux ailes étendues,
abritée au sein de la fleur. Tandis que
d’autres Orchidées plus apparentes, excitent
l'admiration et la curiosité de l'observateur
cidium
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
par une élonnante ressemblance avec des
abeilles, des papillons ou d’autres insectes,
la Heur du Saint-Esprit s'adresse au senti-
ment religieux. La plante produit une
longue hampe érigée, garnie de nombreuses
fleurs d’un blanc cireux un peu jaunâtre,
d’où s’exhale un parfum pénétrant. La co-
lonne qui s'élève au centre de la fleur, avec
son couronnement et les masses polliniques
saillantes qu'ell: supporte, rappelle. éton-
namment l’aspect d’une colombe, d’où Je
nom anglais The dove flower.
Les dames espagnoles, mues par une
pieuse croyance aux symboles de l'Eglise
catholique romaine, dans lesquels la
colombe occupe une place si apparente, ont
associé dans leur pensée, l'étrange aspect
de cette fleur avec l'oiseau choisi par l'Es-
prit-Saint pour assister au baptème du Sau-
veur. et ce nom lui est resté — quelque
impie et irrévérencieux qu'il puisse sembler
à des oreilles puritaines.
L'impression produile par la fleur « del
Espiritu Santo» est à la fois pleine dé mysti-
cisme et de poésie, et rien d'étonnant qu'un
tel sujetait plus d'une fois inspiréla verve des
poètes hispano-américains qui l’ontcontem-
plée dans ses forêts natives. Non seulement
ils ont célébré, dans leurs vers, la beauté
naturelle, la structure étonnante, le parfum
de cette étrange fleur, mais ils en ont fait
l'emblème des chagrins, des désappointe-
ments, des privations mondaines qui sem-
blent l'apanage obligé du don de l'inspiration
poétique. Car la plupart d’entre eux, OCcupés
à produire des chants qui rappellent leur
nom au souvenir des générations futures,
n’ont pas le temps de faire de l’argent,
suivant l'expression pittoresque du regretté
poèle Agassiz. |
Thomas Martin Fuillet, de Panama, qui
écrivit quelques charmantes pièces de vers
espagnols etmourut jeune, alaissé an poème
sur la fleur del Espiritu Santo, dédié à une
dame. Voici la traduction des vers qu'il iui
a COnNSsacrés :
«Ah! quand des tourments horribles au-
« ront arrêté les battements de min cœur; »
« quand j'abandonneraï cette vie triste et
« misérable pour dormir tranquil.e au tem-
«_ ple de mémoire, je sais que nul 1e versera
ÎLE MONITEUR
« un pleur sur ma tombe : mais qu'une
« main amie répande sur les crêpes de mon
_«tombeauquelques fleurs del Epiritu Santo!»
La passion des fleurs est extrèmement
commune à Panama et peu de balcons sont
privés de leur gracieuse parure. La plante
du Saint-Esprit ou Peristeria elula est la fa-
vorite des cloitres, mais elle refuse de fleu-
rir en culture à Panama. Les pseudo-bulbes
peuvent être maintenus longtemps en vie,
mais s'obstinent à ne pas produire de fleurs.
Il leur faut une longue! période de repos
dans une atmosphère relativement fraiche,
ce qui n'est pas le cas de la température de
Panama. Les saisons chaudes et sèches les
endorment et leur sommeil s’éternise dans
cette atmosphère aussi longtemps que ne
sont pasréalisées autour d'elles les conditions
exigées d'humidité et de température.
Mais la ville en est approvisionnée par
_ des indigènes, qui font métier de les cher-
cher et de les recueillir dans les forêts limi-
trophes des régions élevées de l'isthme. Ces
plantes sont mises en vente dans les rues et
devant le Grand-Hôtel de Panama, où les
voyageurs peuvent se les procurer au prix
de 3 à 5 dollars (15 à 25 francs) la douzaine
de bulbes fleuries, pendant les mois de juil-
let, août el septembre.
Dans nos cultures, c'est une espèce, de
serre tempérée, que l’onrempole, dès que
les jeunes pousses commencent à se déve-
lopper, dans un mélange de fibres de poly-
pode, de sphagnum et de gros sable, auquel
on ajoute un peu de terre franche sablon-
neuse, si l’on peut s'en procurer de bonne
qualité. Cette Orchidée terrestre étant (rès
_ vorace, il n’y a pas d'inconvénient à la cul-
Liver dans de grands pots, mais à la condi-
tion qu'ils soient bien drainés. Lorsque les
hampes sont vigoureuses, la floraison se
prolonge pendant près de deux mois, après
quoi, il fautlaisser la plante en repos, en la
privant d'eau pendant quelques semaines,
sous peine de faire pourrir toutes ses ra-
cines qui sont très charnues.
Il existe aussi sur l'isthme de Panama une
variété de Peristeria elata, caractérisée par
la couleur jaune des fleurs et la teinte jaune
fauve de la colombe. D'H°r
(Traduit de l'Espagnol).
D'HORTICULTURE
:29
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suile)
Wassifs de fleurs. — Un parterre peut com-
porter, soil en son centre, soit en d'autres
points, un ou plusieurs massifs ou rorbeilles
de fleurs. On ne peut donner de règles pour
le dessin de ces massifs dont le tracé est
intimement lié à celui des parties du par-
terre qu'ils accompagnent et à la situation
qu'ils occupent. Quelle que soit la forme
qu’on leur donne, le dessin ne devra Jamais
s’'écarter des Jignes géométriques, et leur
disposition doit toujours être symétrique.
Allées et sentiers sablès. — Le nombre et la
largeur des allées varie suivant l'étendue du
parterre.
On peut les classer en :
Allées principales:
Allées secondaires.
Sentiers sablés ou filets séparant le Lapis
ou le boulingrin centr'al des plates-bandes
de fleurs.
Il ne faut pas confon dre les allées princi-
paies d’un parterre ave c les arenues qui Sont
plantées ; celles-là ne le sont pas.
Il arrive quelquefois que les allées em
bordure sont couvertes, mais, dans ce Cas,
elles ne font pour ainsi dire plus partie du
parterre.
On les fait toujours 1 in peu plus larges
que les allées d'un jard im paysager: elles
doivent toujours être ay 16es sur un point
important.
On ne peut leur assigne
celle-ci doit être en rapp:
gueur et la surface du ;
cependant dire que, lorsqu
vera en face d’un perron «
ment quelconque, elle dev
largeur.
Les allées qui sont pe
l'habitation peuvent être b
bandes de gazon, sur lesqui
des caisses d'orangers ou
taillés; elles peuvent aussi,
plus fréquent, se dérouler e
bandes de fleurs, ou enfin,
parterre de Saint-Avoye, «
rene largeur fixe;
rt avec leur lon-
oarterre. On peul
‘une allée se trou-
su d’un décroche-
ra en épouser la
mpendiculaires à
wrdées de plates-
des on disposera
œatres arbustes
ét c’est le cas le
wire deux plates-
comme dans le
dre limitées de
OT
À |
230
RE RE PE 2
chaque côté par une plate-bande de fleurs
derrière laquelle s’élève un rang d’oran-
gers (fig. 34 et 36).
IKKK NS
NKKKKKKKK
NS
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
figures (37,) représentant quelques-unes des
formes que l’on rencontre le plus fréquem-
ment.
NN
SNS
PLATE-BANDE. FIGURE 30.
Les allées secondaires ne devront pas être
trop nombreuses et seront moins larges que
ANGLES
les allées principal es; leur réseau devra tou-
Jours former des dessins géométriques
croix, étoile, croix. de Saint-André.
Les carrefours formés par l'intersection
des allées sont généralement le motif de
décorations variées.
Le centre peut être occupé par un vase,
une statue, un bassin. Les angles sont dé-
coupés de diverses manières; nous nous
contenterons de donner plusieurs dessins
Toutes les allées seront bombées; on
donne généralement O0 m. 14 de flèche pour
DE PARTERRE. — Figure 31.
une allée de 6 mètres de largeur.
Les sentiers ne remplissent qu'un rôle
ornemental et ne servent point à la prome-
nade ; ils doivent être soigneusement sablés
et découpés; ils ne devront pas avoir une
largeur supérieure à 0 m. 80.
E. Deny et C. MARGet,
Architectes paysagistes.
(A suivre.)
PROTECTION AUX OISEAUX UTILES
Ainsi que nous l'avons annoncé, la Confé-
renceinternation ale : Pour la protection des
oiseaux utiles à l’agriculture, due à l’initia-
tive de M. Méline, a terminé ses travaux.
Tous les gouvernements d'Europe se sont
fait représenter, tant par des hommes d’État
que par des spér:ialistes émérites.
Le principe fposé par la Conférence est
|
celui-ci : Les oiseaux utiles, c'est-à-dire les
oiseaux insectivores, jouiront d’une protec-
tion absolue, de façon qu'il soit interdit de
les tuer en tout temps et de quelque ma-
nière que ce soit, d’en détruire les nids,
œufs et couvées. Non seulement la destruc-
tion des oiseaux utiles à l'agriculture sera
absolument interdite, mais l'emploi des
pièges, filets, lacets, etc., ayant pour objet
de faciliter la capture de ces oiseaux sera
LE MONITEUR
également ele le 1 HR TOUS Anafla Code ne SU Comme corollaire, le !
colportage, la mise en vente et la vente des
nids, œufs et couvées de ces oiseaux, seront
également interdits.
Ces prohibitions s'appliquant à des es-
pèces déterminées, il en a été dressé la
liste. Sans être aussi complète qu'on aurait
pu le désirer, cette liste renferme je plus
grand nombre des oiseaux d'Europe qu'on
peut réellement considérer comme utiles.
C’est un minimum, chaque pays pouvant y
faire, pour son territoire, des additions par
sa Pation spéciale. Voici celle liste :
Rapaces nocturnes : Chevêches et chevé-
chettes : Arte n HU TOUL ouchats-huants
effraie commune; hiboux brachyotes et
Moyen duc ; Cosps d'Aldrovande ou Petits-
ducs.
Grimpeurs : Pics; toutes les espèces.
Syndactiles : Rollier ordinaire; guépiers.
Passereaur ordinaires : Huppe vulgaire;
grimpereaux ; tichodromes et sitelles; mar-
tinets; engoulevents ; rossignols; gorges-
bleues ; rouges-queues ; rouges-gorges ; tra-
quels : accenteurs; fauvettes de toutes sortes
telles que : Date ordinaires, fauvetles
babillardes, fauvettes aquatiques, rousse-
rolles, phragmites, locustelles, fauvettes
Msticules, pouillots, roitelets et troglodytes,
mésanges de toutes sortes, gobe-mouches,
hirondelles de toutes sortes; lavandières et
bergeronnettes,! pipits, becs- croisés, char-
donnerets et tarins, venturons et serins,
élournaux ordinaires et martins.
Échassiers. Cigognes blanche et noire.
Pour assurer davantage l'efficacité de cette
mesure, la chasse de tous les oiseaur sera
prohibée pendant le printemps et l'été, c'est
à-dire pendant la période du repeuplement,
de même que la vente et la mise en vente.
Chaque gouvernement peut, d’ailleurs, ap-
porter des exceplions temporaires à ces
prescriptions, lorsque certains oiseaux de-
viennent nuisibles et causent un réel dom-
mages aux récoltes.
Ces dispositions ne s'appliquent qu'aux
oiseaux d'Europe ;: chaque Etat restant
maitre de prendre les mesures qui lui con-
viennent à l'égard des oiseaux exotiques.
La législation sur la chasse est un des
droits dont les divers pays se montrent le
D'HORTICUL1 222 TR 2 te M
plus jaloux. Aussi la Conférence ne pouvait
songer à pénétrer sur ce terrain brûlant, et
à imposer des règles uniformes pour la
chasse. Toutefois, elle a adopté un principe
excellent, à savoir : que la destruction des
oiseaux considérés comme gibier ne sera
autorisée qu'au moyen des armes à feu et à
des époques déterminées par la loi dans
chaque pays: elle à écarté ainsi des moyens
de chasse, l'emploi des filets qui peuvent
détruire de grandes quantités
utiles.
d'oiseaux
Toutes ces dispositions ne pouvant s'ap- ÿ
pliquer aux oiseaux qu'on doit considérer
comme nuisibles, soit à l'agriculture, soit à fe
la chasse ou à la pêche, il a été dressé une
liste de ces oiseaux, comme celle des oiseaux 1
utiles. 1
Raparces diurnes : Gypaète barbu, aigles et 4
circaèles, toutes les espèces ; pigargues «4
toutes Le espèces; balbuzard fluviatile; mi-
lans, élanions etnauclers, toutes lesespèces;
faucons, gerfauts, pêlerins,
émerillons, toutes les espèces.
hebereaux
à l'exception
des faucons kobez, cresserelle et cresserine ;
vautour ordinaire; éperviers: busards. ac
Rapaces nocturnes : Grand-duc vulgaire.
Passereaux ordinaires : Grand corbeau: pie. L
voleuse; geai glandivore. À
Echassiers : Mérons cendré et pourpré;
butors et bihoreaux.
Palmipèdes :
plongeon.
Enfin il a été décidé que les différents,
gouvernements prendraient les mesures né- -
cessaires pour mettre, dans un délaide trois
ans, leur législation en harmonie avec les.
décisions qu’on vient d'exposer.
Les principes adoptés par la Conférence
donnent satisfaction aux vœux émis, maintes
fois, par les congrès d'agriculture, notam-
ment par le congrès international dela Haye.
L'avenir dépend évidemment de la bonne
volonté des divers gouvernements : on peut.
étre rassuré à cet égard. En effet celte …
bonne volonté ressort non seulement de la -
présence de leurs délégués à Paris, mais en.
core de l'esprit de concorde et de cordialité.
qui a présidé aux travaux de ceux-ci, des
concessions males qu'ils ont su se faire :
Pélicans; cormorans: barles;:
232
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
——_—_—_—
vernemeut francais qui a eu l'initiative de la
réunion, il lui appartient de donner immé-
diatement l'exemple pour l'application des
mesures qu'il a suggérées; les agriculteurs,
les horticulteurs ‘et les amis de notre
gent ailée lui en seront reconnaissants.
Nous renvoyons le Préfet de la Gironde à
la lecture de cette note, car, dans l'arrêté
qu'il vient de prendre concernant l’onver-
ture de la chasse nous lisons :
Art. 42.
« Ces mêmes propriétaires peuvent aussi,
sans permis, au moyen d'appeaux, Cages,
lacets ou filets et autres engins usités dans
le pays, sauf le fusil, faire lachasse sur leur
terre aux OISEAUX NUISIBLES suivants: ramiers,
tourterelles, grives, alouettes, linots, ver-
diers, pinsons, ortolans, chardonnerets et autres
oiseaux dits de vendange...»
Il est vrai que son collègue de la Dordo-
gne nous dit dans le sien :
Art. 3.
Sont interdits en tout temps, même lors-
que la chasse est ouverte, la destruction,
la capture, le colportage et la vente des
petits oiseaux... et notamment la berge-
ronnette, le chardonneret.…., le pinson, le ros-
signol, le torcol, le verdier…
De gràce MM. les Préfets, un peu plus
d’entente,et, si une Conférence internatio-
nale déclare oiseaux utiles les chardonnerets,
les pinsons, les verdiers, il ne vous appar-
tient pas d'un coup de plume de contredire
ses décisions.
OMNIs.
Les végétariens vont être dans la Joie.
MI. Ingeynoli frères, horticulteurs grainiers
{Corso Loreto, 4 B., à Milan, Italie), ont eu
l'heureuse idée de réunir, dans un volume
de 200 pages sous le titre:
COMMENT ON APPRÈTE LES LÉGUMES,
toutes les recettes connues pouraccommoder
les végétaux culinaires.
Les manières dont on peut tirer parti de
tous les légumes comestibles sont innom-
brables et dépassent l'imagination du plus
gourmand; elles sont de plus très détaillées,
et il eu est certaines qui vous font venir
l'eau à la bouche. Pensez donc, on ne
compte pas moins de cinquante-trois façons
d’accommoder les pommes de terre, vingt
pour les choux, dix-huit pour les petits
pois, douze pour les asperges, etc.
Cordons bleus émérites, désireux de satis-
faire vos maitres gourmets, enyovez 1 fr. 20
à MM. Ingegnoli frères, et vous recevrez
franco un joli et intéressant volume,
mais... imprimé en italien.
La 40° livraison du DICTIONNAIRE PRATIQUE
D'HORTICULTURE ET DE JARDINAGE, par G. Ni-
CHOLSON. Traduit par S. Morter, vient de
paraître. (Prix 1 fr, 50, au bur.du Journal.)
Le
CONNAISSANCES UTILES
Guérison de la Coqueluche. — On
fait bouillir douze gousses d'ail et un bou-
quet de thym dans un litre d’eau, puis on
fait prendre au malade une grande cuillerée
à bouche le matin, une à midi, et une le
soir, et. quarante-huit heures après, la co-
queluche a disparu... parait-il!
PETITE POSTE
No 5301 M. D. à V. — Pour désinfecter votre fumier,
vous n’avez qu’à répandre dessus du sulfate de fer
ou du sulfate de chaux; ce dernier surtout conserve
au fumier, en l’absorbant, environ 60 0/0 du carbo-
nate d'ammoniaque qui s'en dégage à l'air libre, et
le transforme en acide nitrique.}forme sous laquelle
les végétaux absorbent l'azote.
N° 1610. M. de C... à D... Nous sommes entière-
ment partisans des abris vitrés pour la culture des
fruits en espaliers, poires, raisins. etc. Cette année,
nous avons pu constater pour du raisin, Madeleine
noire, plaeé sous les abris Brochard que nous em-
ployons, de dix à douze jours d'avance sur les autrés
ceps à même exposition ; pour un amateur comme
pour la vente, ces quelques jours ont un immense
avantage.
SOMMAIRE
Cunoxique : Au Ministère de l'Agriculture. Exposition
de Chrysanthèmes, de fruits, vias et appareils
viuaires à Orléans. Expositions de 1895: Lucien Chauré. — Travaux du mois d'octobre : Jeun-Ernest
Chauré. — Les Orchidées : Les Phalænopsis : L'Orchid Album : La Lindenia : Offo Ballif. — Hippeas-
trum equestre splendens (suite et fin) : Georges Truffaut. — Arboriculture : Taille d'automne : E, V.— Le
Crocosmia aurea : N. Séghers. — La Poire « Calebasse à la Reine »: Alphonse Dachy. — Protégeons les
Crapauds : 6. Thinard. — Architecture des jardins (suite) : Palissades : £. Deny et C. Murcel, —
Lettres horticoles : À propos de l'Exposition d’horticulture de Paris (suite et fin) : Lucio, — Exposition
de Versailles : Oudeis.
GRAvURES Norres : Crocosmia aurea. — Palissades, fig. 38, 39 et 40.
CHRONIQUE | Litution des vignobles ;nous engageons done
Au Ministère de l'Agriculture.
Distinctions honorifiques. — Ontété nommés,
dans l’ordre du Mérite agricole : Officier
M. Em. Bonnefont, horticulteur à Vienne
(Isère) ; Chevaliers: MM. Allemand (J. V.) jar-
dinier chef de la ville de Grenoble, et! Jean
Reveillier, horticulteur, vice-président de la
Société d’horticullure du Gard, à Nîmes.
GE
Les Roses nouvelles mises au
commerce le 1” novembre 1895 {1}.
— Par M. Vigneron fils, rosiériste à Oi-
vet (Loiret) Mme Charles Drtraur (hyb. de
thé) arbuste vigoureux, fleur très grande,
_pleine, globuleuse, orange vifcarminé, odo-
he
-rante. — Eclaireur (hyb. rem.) arb. vig. fl.
‘grande, bien pleine, en coupe, rouge vif
foncé, très odorante, issue de Duhamel- Du-
monrentu.
ee
Exposition de Chrysanthèmes, de
fruits, vins et appareils vinaires
à Orléans. — La Société d’Horticulture
d'Orléans et du Loiret organise une exposi-
tion d'automne, qui aura lieu dans la salle
des Fêtes, mise gracieusement à la disposi-
tion de la Société par l'administration mu-
nicipale, du 16 au 21 novembre 1895.
_ Cette exposition comprendra : Les Chry-
santhèmes et toutes les fleurs de la saison.
les fruits à couteau et à cidre, les raisins de
table et de cuve, les vins et les appareils vi-
naires.
Personne n'ignore l'importance qu'a ac-
quise Ja viticulture française par la recons-
(i) Descriptions des obtenteurs,
25 SEPTEMBRE 1895.
tous les viticulteurs et les sociétaires, à pré-
parer. dèsaujourd’hui, des collections de tous
leurs cépages francais et américains.
Des prix d'honneur, des médailles d'or.
de vermeil, d'argent et de bronze, seront
mis à la disposition du Jury.
Les demandes pour concourirdevront être
adressées au plus tard le 10 novembre au
Président, M. Max. de Ja Rocheterie, ou au
Secrétaire général ; M, Eug. Delaire, 11 rue
d’Angleterre, à Orléans.
Nota : Les exposants qui ne pourraient se
déranger, devront en prévenir le Secrétaire
général, qui fera placer, à titre gratuit, par
une commission spéciale, tous Jes lots
adressés au local de l'Exposition au plus
tard le 14 novembre.
Expositions de 1895. — WMontmorenry.
— Le 20 octobre, Concours de fruits et indus
tries utiles à l’arboriculture, organisé par
le Cercle pratique d'arboriculture de Seine-
et-Oise.
Nantes. Du 7 au 10 novembre. — Exposi-
tion spéciale de Chrysanthèmes, OEillets et
Cyclamens, organisée par la Société Nan-
taise d’horticulture.
…. Du 7 au 13 novembre, — Exposition
spéciale de Chrysanthèmes, fruits, raisins.
vins, alcools et liqueurs, organisée par la
Société d’horticullure et de viticulture du
Cher.
Où ?
Nous supposons que c'est à Bourges ! mais
le programme de cette exposition n'a oublié
qu'une chose, c'est d'indiquer la ville où
elle doit se tenir.
LUCIEX CHAURÉ.
TRAVAUX DU MOIS D'OCTOBRE
La récolte des fruits est la grande occu-
pation de l'époque; on devra cueillir les
pommes et les poires avec le plus grand soin
et se rappeler nos recommandations anté-
rieures. Récolter par un temps aussi secque
possible, ne pas choquer les fruits les uns
contre les autres, en les transportant, etles
étendre pendant huit jours et même plus
surun plancher de grenier, sur des tables
ou sur des claies afin de faciliter l’évapo-
ration de leur trop grande humidité avant
de les placer dans le fruitier.
Cette année, dans un grand nombre de
contrées, les fruits, les pommes principa-
lement, ont élé attaqués par les insectes; on
fera, bien avant la rentrée au fruitier, de les
visiter ef de séparer ceux qui seront sains,
d'avec les véreux.
On fera la cueillette des raisins mûrs et
on continuera la mise en sacs de ceux
placés à bonne exposilion.
On abritera les pêches tardives.
On commencera les défoncements pour
les nouvelles plantations. On visitera soi-
gneusement le jardin afin de marquer les
arbres à remplacer, on y apportera de nou-
velles terres, et, versla fin du mois, on pourra
déjà planter les arbres qui perdent leurs
feuilles. On pourra aussi élaguer toutes les
branches mortes aux arbres fruitiers.
Aussitôt que les feuilles seront tombées,
on dépalissera la vigne, les péchers et les
autres arbres fruitiers, afin de pouvoir sup-
primer les insectes et les œufs de papillons
qui, cachés dans les attaches et derrière les
branches, y passent l'hiver pour se repro-
duire au printemps.
On recherchera aussi et on détruira les
œufs du Bombyx dispar, et on fera la chasse
aux Cheimatobia brumata.
On fera provision de terreau végétal et de
gazon décomposé pour garnir le pied des
arbres à fruits à planter en novembre.
JARDIN POTAGER
On peut encore semer : Mâches, Épinards,
Cerfeuil et, à bonne exposition abritée ou
sur ados, la Laitue gotte, la L. Palatine, la
Petite noire, la Romaine blonde; ‘environ
|
|
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
un mois après, on les repiquera par 25 ou
30 sous cloche; quand le plant sera repris
on soulèvera les cloches de quelques centi-
mètres pour ne les baisser que quand il
sèlera à deux ou trois degrés; cela servira
pour les plantations à faire sous cloche ou
sous châssis pendant tout le courant de
l'hiver.
On supprimera les tiges des asperges, on
œilletonnera les Artichauts, on détruira ies
vieux plants.
On songera à l’approvisionnement des
légumes à conserver pour l’hiver.
On plantera des pommes deterre à O0 m.35
de profondeur pour expériences. On com-
mencera déjà à planter les griffes d’asperges
dans les terrains légers et secs, on leur
donnera une bonne couverture de fumier
long. On mettra en place les choux de
printemps et les laitues d'hiver.
On posera des châssis et des cloches sur
les Fraisiers des Quatre-saisons afin de pro-
longer la récolte jusqu’à la fin de l’année.
On plantera les pois de Clamart en pleine
terre.
JARDIN D'AGRÉMENT
On plantera dans le courant du mois:
Tulipes, Jacinthes, Crocus, Glaïeuls com-
muns, Couronnes impériales, Anémones,
Renoncules, et sur carafes ou en vases
remplis de sable blanc ou de mousse tou-
jours mouillés, Jacinthes, Crocus, Narcisses,
Tulipes.
On sèmera en pleineterre : Pavots doubles,
Pieds d'alouette doubles, Centaurée barbeau,
Pois de senteur, Soucis, Mimulus, Cu-
préus, etc.
On empotera la Giroflée bisannuelle et on
l’abritera sous châssis et dans le conserva-
toire.
On empotera aussi les Chrysanthèmes
avec une bonne motte pour leur faire finir
leur floraison en appartement ou en serre
froide.
Aussitôt après l’arrachage des Dablias, on
les disposera dans un lieu aéré pour qu'ils
sèchent le plus complètement possible : ils
périssent par la pourriture et uon par la
sécheresse.
Vers le milieu du mois, on rentrera ce qui
reste des Lanlanas, Héliotropes, Verveines
PCT PE PC TS TT EE 2
LE
MONITEUR D'HORTICULTURE 239
et autres plantes d'orangerie, puis on fera
- un nettoyage général de tout le jardin.
| SERRES,
ORANGERIE CONSERVATOIRE
On labourera à la surface et on arrosera
largement dans la dernière quinzaine de ce
oi Orangers, les Lauriers, les Grena-
dier$, puis onles rentrera, et alors à partir
… de ce moment on restreindra les arrosages.
._ On laissera. autant d'air que possible à
- lorangerie ou à tout autre endroit où l’on
conservera des plantes pour empêcher
qu’elles seramollissent ; on éviterales grands
“ arrosages qui pourriraient les racines des
plantes qui, ne végétant pas pendant l'hiver,
_donneraient lieu à une humidité constante
ce qui engendrerait la moisissure si nuisible
à lLous les végétaux.
JEAN ERNEST CHAURÉ.
LES ORCHIDÉES
LES PHALÆNOPSIS. — Le genre /’hal-
nopsis renferme un certain nombre d'espèces
_ qui font le plus bel ornement d'une serre
l indienne; mais, malheureusement ces plantes
‘sont quelquefois si capricieuses, que nous
connaissons. des Orchidophiles qui ont dù
renoncer à les cultiver. Ce n'est pas le
cas de la nombreuse série de jces admi-
_rables Orchidées qui sont cultivées avec
tant de succès au jardin botanique de Rouen,
sous l’habile direction de M. Leleu, le suc-
cesseur du regretté M. Varenne.
Nous avonsrarement eu l’occasion de cons-
tater ailleurs une végétation aussi luxuriante
dans une serre hollandaise en feret à simple
_ vitrage; aussi voudrions-nous engager les
nombreux touristes et amateurs de ces Or-
chidées, qui se dirigent vers les plages
normandes, à s'arrêter à Rouen el à aller
se rendre compte de ces beaux résultats. [ls
- trouveront là de vigoureux spécimens de
… Phalænopsis «mabilis, grandiflora, Sanderiana
| Schilleriana et Stuartiana dont les énormes
… feuilles dépassent sur quelques plantestrente
_ centimètres de longueur.
La collection d'Orchidées du jardin des
plantes de Rouen est aussi remarquable sous
. lerapport dela belle culture que de la grande
_ variété des espèces de serre chaude ei tem-
pérée dont elle se compose,
A côté de nos préférées nous ne saurions
passer sous silence les riches collections de
Plantes carnivores et de Cartées, parmi les-
quelles setrouve maintenant la célèbre série
des Phyllocactus de feu M. Schlumberger,
aux Authieux, qui les a léguésà cet établis-
sement scientifique.
L'Oncuin AzBumM. — La huitième livrai-
son du onzième volume de cette iconogra-
phie a publié les planches des Orchidées
suivantes :
Cochlioda Noetzliana, mignonne espèce des
Andes du Pérou, très remarquable par ses
inflorescences supportant de nombreux fleu-
rons rouge cerise plus ou moins foncé suivant
les variétés. Ce Corhlioda est cultivé actuelle-
ment en grande quantité au point de vue de
la fleur coupée, ilréclame les mêmes soins
de culture quel’Odontoglossum Alerandre.
L'Oncidium spilopterum du Brésil, qui n'est
qu’une variété de l'O. Batemannianum ; Vin-
florescence érigée et très allongée supporte
quelques petits fleurons aux divisions d'un
brun pourpré, mais avec un grand labelle
jaune vif.
Le Muxilluria nigrescens de la Nouvelle-
Grenade, une espèce très vigoureuse,
qui développe à la base de ses pseudo-bulbes
des quantités de fleurs aux divisions étroi-
tes d’un brun foncé et luisant.
Puis l’'Oncidium ornihorhynchum albiflo-
rum, un albinos de cette ravissante Orchi-
dée mexicaine et du Guatémala, qui
fleurit avec une profusion extraordinaire,
dans le courant de l’automne; ses petites
fleurs, mauves ou violettes dans les-
pèce type, répandent en outre un parfum
des plus suaves,
LA LINbENIA. — La première livraison du
onzième volume ou la première livraison du
premier volume de la seconde sériequivient
| de paraitre est un véritable chef-d'œuvre de
reproduction artistique. Ce fascicule, qui
renferme en outre une planche double, est
consacré uniquement aux différentes varié-
tés de Cattleya Mossie, dont les dix formes
les plus belles, les plus distinctes et les plus
remarquables ontété admirablement peintes
et fidélement reproduites en chromolitho-
graphie. Otto BALLIF.
(@)
bd
Fn
LUE
236
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
HIPPEASTRUM EQUESTRE
SPLENDENS
(Suite et fin.)
CurTure. — La culture des Æippeastrum
est, comme nous l’avons déjà dit, des plus
simple. Il est très facile d'obtenir des
graines qui mürissent environ en deux mois.
Elles sont nummulaires, semblables à de
petits disques minces et noirâtres. On peut
les semer immédiatement en terrines, sous
les coffres de la serre à multiplication. Au
mois d'août, les jeunes plantes ont assez
poussé pour pouvoir être mises en pleine
terre, soit en serre, soit en bâches chauf-
fées, ce que nous recommandons plus volon-
tiers, car les attaques des insectes y sont
moins à craindre. Le compost à employer
est un mélange de terre de bruyère ou de
terreau de feuilles, de sable et de terre
franche silico-argileuse. On en dispose une
dizaine de centimètres de hauteur sur une
petite couche de fumier.
A partir de fin septembre, on diminue les
arrosages progressivement pour arriver à
donner aux jeunes bulbes un repos complet
pendant l'hiver.
IL faut compter environ trois années au
moins avant d'obtenir des fleurs. Tous les
ans, il convient de replanter les bulbes en
les écartant ; et cela au moment du repos.
Pendant la période de végétation, on peut,
avec avantage, faire quelques arrosages
d'engrais flamand. La dernière année de la
culture, il est bon de rempoter les bulbes à
la fin de leur période de croissance.
Les plantes ainsi traitées forment encore
quelques racines avant l'hiver, puis on les
laisse sécher complètement dans leur pot.
Il est possible de forcer les Amaryllis en
pot et d'obtenir des fleurs en janvier et en
février ; ceci ne peut se faire toutefois qu’en
modifiant petit à petit les périodes de crois-
sance. On habitue peu à peu les plantes à
émettre leurs feuilles plus hâtivement, ce
qui est facile, en leur donnant progressive-
ment un peu de chaleur de fond et des arro-
sages de plus en plus réguliers, et tous les
ans, il est facile de gagner ainsi une quin-
zaine de jours sur la floraison normale.
Les ennemis des Amaryllis sont le thrips
et les araignées rouges, dont on pourra se
débarrasser par des pulvérisations et des
lavages à l'eau de tabac.
Souvent, la cochenille se loge dans l’ais-
selle des feuilles et entre les écailles des
bulbes : nousemployons avec succès, contre
elle, l'alcool méthylique (esprit de bois)
coupé de 2/3 de son volume d’eau. ;
En résumé, nous ne saurions trop a-
ger les horticulteurs à reprendre la culture
de ces plantes si intéressantes, toujours si
facilement améliorables et qui peuvent deve-
nir très productives si on entreprend le for-
çage des bulbes en vue de la vente de la
fleur coupée.
GEORGES TRUFFAUT
ARBORICULTURE
TAILLE D'AUTOMNE
Si la taille bien comprise, permet de di-
riger à son gré la forme et la production
des arbres fruitiers; la suppression et les
amputations qu'elle nécessite, représentent
assurément, pour les sujets qui s’y trouvent
soumis, non seulement un état de fatigue,
voulu la plupart du temps: mais aussi ne
devient-elle pas souvent la cause d’affections
isolées, il est vrai; mais, dont l’ensemble
n’en constitue pas moins, le plus souvent,
une sorte d'état morbide préjudiciable à la
durée de la fertilité et même à l'existence
de l'arbre lui-même. VS
A force d’être coupé et recoupé, il arrive
qu'un certain nombre de plaies se recou-
vrent lentement, et se trouvent soumises
pendant un certain temps aux influences
désorganisatrices du dehors.
Les parties ligneuses ainsi mises à jour
subissent un commencement de décomposi-
tion et bien que recouvertes par la suite,
mais nécrosées, leur décomposition se con-
tinue à l'intérieur, gagne de proche en
proche d’une facon invisible, et, par cela
même, d'autant plus dangereuse qu’on n’en
peut mesurer exactement la marche des-
tructive.
Supposons donc un arbre sur lequel ces
nécroses, produites par des tailles défec-
tueuses seraient en grand nombre; ilse pro-
duira certainement dans sa vitalité un
affaissement général, qui le conduira fatale.
a ‘ PA; res
LE (MONITEUR. D'HORTICULTURE
_ ment à la décrépitude, qui, en le rendant : chant, serpelle ou couteau quelconque ; au
stérile n’en fait plus qu'un sujet inutile el
. encombrant, capable seulement d'aller au
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bûcher, sa dernière demeure.
Quoique tous nos arbres, avec le temps,
soient appelés à disparaitre vaincus par l’âge,
votre but doit être de les ménager, et de
leur éviter, dans la mesure du possible, Jes
opérations nuisibles, telles que: suppressions
considérables, qui en créant de fortes plaies
en font par la suite autant de foyers de dé-
composition, qu’on ne peut combattre efli-
cacement qu'en recouvrant la plaie d'un
maslic quelconque ou par la cicatrisation et
le recouvrement rapide des parties opérées.
Bien que les enduits divers employés en
arboriculture soient en général suflisants, il
vaudrait mieux encore éviter les grandes
amputations, ou au moins si l’on se trouve
réduit à cette extrémité, les faire à une éno-
* que où la sève possédant encore une certaine
activité pourra, en partie au moins, recou-
vrir les plaies qui existeraient. Le meilleur
moment serait la fin d'août et tout le mois
de septembre: dès cette époque, les boutons
à fruits ou à fleurs sont formés, aussine peut-
on se méprendre à leur sujet.
Le mois de septembre est certainement
dans le jardinage l'un des moins chargés, el
on peut faire dès cette époque sur tous
les arbres fruitiers la plus grande partie
des suppressions que nécessitera la taille
d'hiver. On diminue ainsi la quantité de
rameaux à supprimer en hiver, et ceux qui
resteront recevront une plus grande quan-
tité de sève; leurs organes, yeux ou bcutons,
seconstitueront mieux et seront plus fertiles.
Le sujet opéré ne peut que gagner en vi-
gueur, puisque la sève élaborée qui à cette
époque s'épaissit ets'interpose entre l'écorce
et l’aubier où elle forme de nouvelles cou-
ches génératrices, n'aura à substanterqu’une
partie plus restreinte de rameaux.
D'un autre côté, le danger des trop longues
cicatrisations se trouve écarté, puisque la
plaie qui commence à se recouvrir de
suile, le sera entièrement au cours de
»
la végétation suivante. [n'y a donc plus à |
craindre l'emprisonnement de parties né-
crosées; il, n'en existera pas, si les coupes
sont faites avec un instrument bien tran-
contraire. si le sécateur joue le grand rôle,
il yaura bien quelques bonnes cicatrisations;
mais ce sera le petit nombre,
Aprèsavoir essayé de faire reconnaître l'uti-
lité de Ja «taille d'automne», nous allons
l'indiquer succinclement pour chacun de
nos arbres fruitiers.
Poirier el pommier. — Taillés le plus sou-
ventsur leurs ramifications à 3 ou 4 bons yeux
selon leur vigueur; le bourgeon supérieur a
généralement pris un tel développement qu'il
a fallu avoir recours au pincement, Après cette
opération il se développe généralement à son
extrémité un bourgeon de seconde généra-
tion, dit « bourgeon anticipé » qui peut-être,
plus tard, sera pincé à son tour.
Si le sujetest vigoureux, le second œil,
peut à la suite du pincement se dévelop-
per, mais moins vigoureusement que l'œil
de taille, aussi on le pince-t-on rare-
ment.
A l'automne nous nous trouvons donc en
présence d’une cosrsonne composée 1° à son
sommet d'un rameau feuillé ayant subi le
pincement; 2° d'un rameau inférieur au pre-
mier et moins vigoureux; mais dont les
* veux plus saillants, mieux constitués, seront
par la suite à préférer à ceux plus ou moins
aplatis du premier poussé.
À ceci nous ajouterons qu'il est de toute
nécessité de se maintenir le plus près pos-
sible dela charpente, etqu'à mériteégal, c’est
le rameau le plus près de la base de la cour-
sonne qui doit être conservé. À la taille
d’automne on supprimera donc et rez le ra-
meau le plus inférieur, le sommet de Ja
coursonne avec Sa pousse de l'année cou-
rante,
Le rameau, produit du deuxième œil de-
vient donc à son tour terminal et c'est sur
lui que se complètera la taille d'hiver; pour
l'instant nous le laissons intact, il n'y aurait
d'autre suppression à lui faire subir que
d'enlever le bourgeon anticipé qui pourrait
le terminer s'il eut élé pincé pendant le
cours de la végétation, fait assez peu fré-
quent puisque le rameau qui était au-des-
sus a servi pendant l'été de tire-sève et que
c'est le plus souvent sur lui seul qu'il ÿ a
lieu d'exécuter les pincemente.
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le BULLE, 2.
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PE ve
238 LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
Si d’une coursonne moins vigoureuse, on
n’eut obtenu qu'un seul bourgeon, et qu’en
dessous il n’y eut pas d'autre rameau à bois
suffisamment constitué, au moins de la
force d'une brindille, on le conserverait en en-
lier ; c'est seulementen hiver qu'on lui fera
subir les suppressions nécessaires.
Quelle que soit la forme qu'aitprise lacour-
sonne pendant le cours de la végétation, il
faut toujours se rapprocher le plus possible
de sa base, sur un bourgeon de première
génération; éviter de s'établir sur ceux de
deuxième (bourgeons anticipés)toujours im-
parfaitement constitués.
Ces suppressions doivent être réduites au
strict nécessaire, et n'être faites qu'autant
que la végélalion commence à s’arréler, ce
qui se reconnait à la formation des yeux
terminaux du plus grand nombre des bour-
geons.
Pour le pommier, quelle quesoit la forme à
laquelle il est soumis, s’il est planté en ter-
rain un peu frais, et si sa végétation se
prolonge très tard il faudra en tenir compte,
pour éviter de faire développer dès l'automne
des veux que l’on à tout intérêt àconserver.
ÉRAVIE
(4 suivre.)
DEEE
LE CROCOSMIA AUREA
Le Crocosmia à fleurs dorées est origi-
naire du district de George dans la colonie
du Cap, et a été introduit par MM. Pappe et
Viilet qui en envoyèrent des bulbes vers 1847
à M. Backouse horticulteur à Yorck [Angle-
terre).
A son apparition dans les cultures euro-
péennes sous le nom de 7ritonia aurea, cette
charmante Iridée, par la beautéetle nombre
de ses fleurs, sa taille assez élevée et sa cul-
ture assez facile, fut recherchée par la plu-
part des amateurs.
Cette nouvelle espèce de ce beau genre
déjà riche en jolies plantes, dotait nos jar-
dins d’uae forme nouvelle et des plus orne-
mentales ; aussi le succès fut acquis du pre-
mier coup à la nouvelle venue, dontla répu-
{ation aujourd’hui n’est plus à faire.
En 1851 M. Planchon trouva que cette
plante s’éloignait d’une manière notable
des Zrilonix véritables ; il créa en sa faveur
le genre (Crocosinit d’après l’odeur de safran
que dégagent ses fleurs lorsqu'on les fait
bouillir.
Quelques auteurs, il est vrai, considèrent
le genre (rocosmia établi par Planchon aux
dépens du genre 7'ritonit, comme un double
emploi de ce dernier; mais comme il est
2/1
CROCOSMIA AUREA (Haage et Schmidt).
généralementadopté aujourd’hui,nous nous
cn t endrons à celte dénomination, bien que
dans beaucoup de localités cette plante con-
tinue à subsister sous son nom primitif.
Quelque temps après lapparilion du
Montbretia Pottsii, M.Lemoine, l’habilehybri-
dateur de Nancy, à qui lhorticulture est
redevable d'un nombre considérable de va-
riélés de premier ordre, eut l'heureuse ins-
piration de féconder cette plante avec le
pollen du Crocosmit aurea, il eut la chance
d'obtenir des produits qui fleurirent en août
1880 et auxquels il donna le nom de #ont-
bretit crocosmivflora. Nous avons tenu à re-
later ce fait, car les cas semblables, c’est-à-=
dire l'obtention d'hybrides entre genres sont
encore excessivement rares.
L'époque la plus favorable pour la mise
des bulbes en pot est la mi-février ou le
cemmencement de mars, alors qué la pousse
supérieure n’a encore que quelques milli-
mètres de hauteur. Si on attend plus tard,
on risque de briser cette pousse de nature
très fragile et retarder ainsi considérable-
ment la croissance de la plante. !
Le Crocosmit vurea demande une terre po-
L A PAT MENT. .
; Ls w! Êz . 4 + ; * hd
we 4 - 2 et à
hitiSh Rs
"RE TON ITEUR D'HORTICULTURE
239
| reuse reposant sur un bon drainage qui
permet aux eaux d’arrosement de la percer
_ facilement et de la traverser sans y séjour-
ner longtemps, un sol composé par parties
égales de terre argileuse, de terreau de
feuilles et de terre de bruyère, auquel on
ajoute une certaine proportion d2 sable
blanc à gros grains ce qui est préférable.
On faitchoix de bulbes les plus fortes pos-
. sible, on les plante par six ou huit dans de
larges pots, car cette plante bulbeuse trace,
les bulbes se forment à distance, au bout de
longs rhizomes. Il faut avoir soin en plan-
tant ces bulbes deles enterrer assez profondé-
mentde façon à ce qu’elles soientrecouvertes
d’une couche de terre de à à 6 centimètres
d'épaisseur. La plantation terminée, on
_bassine légèrement pour affermir le sol, et
on place les pots dans une bâche froide ; là
_ les plantesse développeront peu à peu d’une
manière régulière.
La bâche froide est préférable à un milieu
trop surchauffé : car s'il est vrai que les
plantes y végètent plus rapidement, une flo-
raison moins belle, des panicules moins
grands et un port général plus faible en ré-
sulteraient par suite de ce traitement trop
excitant.
Les plantes ne devront pas être arrosées
avant l’apparilion des pousses au-dessus du
sol. Ace moment, on devracommenceràleur
donner de l'eau graduellement pour les ar-
roser ensuite fréquemment une fois en pleine
végétalion.
L'araignée rouge, ennemie de beaucoup de
plantes, affectionne tout particulièrement le
Crocosmit. Onreconnait sesravages à la teinte
jaune que prennent les feuilles. Des serin-
guages sur les feuilles sont très efficaces
pour les garantir de ces altaques. On aura
recours au lavage des liges et des feuilles
avec de l'eau de savon noir, siles seringuages
étaient impuissants à préserver les plantes
de cette vermine.
Dés que les Crocosmies seront bien déve-
loppées et auront une certaine force,'on les
transportera au jardin dans un endroitabrité
en pleinair, oùellesformeronten loute liberté
ces amples paricules chargées de grandes
fleurs d’un orange brillant passant au rouge,
et de longue durée. Pour profiter longtemps |
de leur riche floraison, on devra les rentrer
dans l’'orangerie, où pendant les mois d'août
et de septembre elles feront les délices de
l'amateur.
La floraison terminée, on replace les
plantes en bâche froide exposée en plein so-
leil; on continue lesarrosements pour les di-
minuer graduellement lorsque le feuillage
commence à jaunir pour les cesser complé-
tement lors de sa chute. Les pots sont placés
alors dans un endroit sec et à l'abri des ge-
lées jusqu’en février, époque du rempotage.
Au moment de la plantation on enlève les
bulbilles qui entourent les grosses bulbes
pour les cultiver en pot, dans un mélange
plus sablonneux que celui que nous avons
indiqué plus haut ; au bout de deux à trois
années de culture, ces bulbilles auront assez
de force pourfleurir ; on multiplie également
cette plante par semis.
Bien des plantes que l’on cultive géné-
ralement, sous verre donnent un meilleur
résultat quand on lescultive en pleine terre,
à bonne exposition, le Crocosmit est dans ce
cas.
Cette élégantelridée estparfaitement rus-
tique ; cultivée dans une plate-bande abritée,
au pied d’un mur peu élevé au midi, sa flo-
raison est abondante et peut rivaliser de
beauté avec nos meilleures plantes de pleine
terre. Dans ces conditions elle est infini-
ment plus belle que cultivée en pot. Ses
tiges florales et ses fleurs sont beaucoup
plus grandes elles atteignent un diamètre
double et enfin l'épanouissement se fait
progressivement pendant une période beau-
coup plus longue.
Toutefois, pour être certain d obtenir un
bon résultat, il faut que le sous-sol soit per-
méable, que le sol soit richeen matière ferti-
lisante et très poreux, enfin que les eaux ne:
restent pas stagnantes autour des bulbes ;
celles-ci devront être enterrées à une profon-
deur de 10 à 15 centimètres.
Pendant la végétation, il faut les arroser
copieusement, donner deux ou trois fois de
l'engrais liquide ; ce dernier, fortiliant less
plantes, la floraison se prolonge, d'autant
plus.
N. SÉGHERS.
Fos
LÉ MONITEUR D'HORTICULTURE
EEE ———p—p—
LA POIRE
« CALEBASSE À LA REINE »
Encore une excellente poire du bon vieux
temps, plus vieille que la déclaration des
immortels principes, puisqu'elle est née,
dit-on, en 1770.
Rien n’est nouveau sous le soleil, et la
preuve, nous la trouvons encore dans cette
poire plus que centenaire et qui peut se
comparer avec avantage à nos meilleures
variétés modernes ; donc autrefois il existait
de*bonnes poires que notre génération, tou-
Jours à la recherche de la nouveauté, né-
glige souvent à Lort.
En effet, on peut, avec raison, s’étonner
qu'une poire si parfaite que la : Calebasse à la
Reine Soit pour ainsi dire inconnue, si ce
n'est toutefois dans les régions où elle a vu
le jour : en Belgique et dans le nord de la
France, où on la rencontre dans presque
ous les vergers.
La Calebasse à la Reine est une variété de
verger qui ne veut fructifier qu'à la condi-
tion de végéter presque en liberté, c’est-à-
dire à haute tige greffée sur franc; inutile
de lui appliquer une taille savante et des
formes très régulières, elle s’y montrera re-
belle, et la serpette et le sécateur seront tou-
jours pour elle des instruments de torture.
L'arbre a une bonne vigueur, il s’élève
en formant une tète pyramidale à branches
inclinées puis relevées. Un fait naturel et
qu’il est important de noter: c’est qu’il n’est
vraiment fertile que tous les deux ans, mais
alors, quelle abondance ! Les branches
ploient sous le poids des fruits et elles se
briseraient infailliblement, si le cultivateur
négligeait de les soutenir par des étancons.
Le bois est fort sans être robuste, et les
yeux sont assez gros, allongés, à pointe
s’écartant du rameau. Les boutons à fruits
sont moyens et pointus ; lesfleurs sont ordi-
naires avec des pétales ovales écartés les
uns des autres et sont groupées en petits
#bouquets. Le fruit, très beau de forme, genre
calebasse, plutôt gros que moyen, à queue
allongée, à peau uniformément colorée en
roux brunâtre foncé, rappelant quelque
peu — pour la teinte — Ja robe de ces bons
pères capucins, possède une chair tendre,
se fondant dans la bouche en une eau par-
fumée, sucrée, on ne peut plus rafraîchis-
sante.
La maturité arrive en septembre.
La Calebasse à la Reine est une poire ex-
cellente et il suflit d’en avoir mangé une
seule fois pour désirer ensuite d'en jouir
souvent; quant à moi, en écrivant ces
lignes, j'avoue que mon palais éprouve
comme un vague souvenir des délicieuses
sensations ressenties en la dégustant les
années précédentes, et je songe avec plaisir
qu'étant en septembre, nous aurons bien-.
tôt la satisfaction de recommencer. C'est
de la gourmandise, direz-vous? Eh bien
non ! car m'est avis qu’on peut aimer à cro-
quer une benne poire sans être pourcela un
gourmand!
Alphonse Dacny,
Jardinier,
PROTÉGEONS LES CRAPAUDS
Je lisais dernièrement dans un journal
agricole un plaidoyer en faveur des petits
oiseaux, « ces hôtes si gracieux des champs
etdes bois ». Dans cet article, on faisait
ressortir, avec raison, tous les services.
rendus par eux à l'agriculture et à l'horticul-
ture, en énumérant le nombre fabuleux
d'insectes nuisibles détruits par un seul
couple dans une journée, et l’article con-
cluait en faisant un pressant appel aux
populations, afin que chacun protégeât dans
la mesure de ses movens ces pauvres petits
oiseaux, nos auxiliaires les plus précieux.
Cette lecture m'a fait penser à un autre
auxiliaire de l’horticulture, bien méritant,
lui aussi, trop dédaigné, aussi méconnu,
humble et honnète serviteur qui, sans bruit,
| dans l’ombre, rend des services inappré-
ciables dans nos jardins.
Je veux parler du CRAPAUD !
Du Crapaud? Quelle horreur!
Oui, lecteurs, permettez-moi d'implorer
votre compassion en faveur de ce pauvre
être si disgracié dela nature, mais d’une si
grandeutilité ; c'estvrai qu'iln’est pasagréa-
ble à voir; mais, après les services qu'il
ER nc
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LEVKAR NIS MAT
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PTS COR ET PART LT ee
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2 MONITEUR
D'HORTICULTURE 241
rend, sans que vous vous en doutiez, dans
les jardins, le soir, en parcourant les
planches de fraisiers auxquelles vous tenez
tant, et en détruisant une immense quantité
de limaces et autres insectes Gui, sans la
chasse acharnée qu’il leur fait, vous auraient
privé de bien des compoliers de fraises el
autres fruits savoureux, est-ce que vous
avez à vous occuper de sa laideur?
Qu'est-ce qu'il vous demande, ce pauvre
animal, en récompense des services qu'il
vous rend ? [Il vous demande asile et protec-
tion, deux choses qui ne vousruineront pas
et que vous lui accorderez.
Du reste, comme s'il avait conscience de
l'horreur qu'il vous inspire, il a soin de
dissimuler sa présence, en se cachant tout
le jour dans quelque trou d'où il ne sortira
que le soir pour continuer ses bons offices.
Si donc, en allant respirer l'air embaumé
par le parfum des fleurs de vosplates-bandes,
vous rencontrez, par hasard, un de ces
honnêtes crapauds ? Grâce pour lui 'Il ne
faut pas le mettre à mort, sous prétexte
que les crapauds jeltent du venin, car on
commeltrait plus qu’un acte d'ingratitude,
ce serait presque une mauvaise action.
D'ailleurs, lés crapauds né jettent pas de
venin, c’est un fait indiscutable et reconnu
par la science.
Il est vraifque, lorsqu'on parvient à les
irriter (Dieu seul sait quels tourments il
faut leur infliger pour y arriver), ils font
sécréter de leur corps une liqueur laiteuse
qui, mise en contact avec une écorchure
fraiche que l'on pourrait avoir aux mains,
serait susceptible, dit-on, d’envenimer la
plaie, mais en tout cas ne présenterait pas,
étant soignée, de danger sérieux.
Certains horticulteurs intelligents, lors-
qu'ils trouvent un crapaud, se hâtent de
le transporter dans leurs serres, où il paie
l'hospitalité et la sécurité qu'il y trouve en
détruisant fourmis, limaces, cloportes, etc.,
si friands des jeunes feuilles d'Anthurium et
des bulbes d'Orchidées, sans parler de beau-
coup d’autres plantes; c’est un soin que
vous pouvez laisser au jardinier intelligent
qui comprendra bien les services que
peuvent lui rendre ces êtres utiles et inof-
fensifs.
Aujourd'hui quenos récoltes sont plus que
jamais la proie des insectes et des maladies
de toutes sortes ! Protégeons les crapauds
qui sont, avec les oiseaux, nos plus grands
auxiliaires.
G. THINARD,
Jardinier en chef au château du Belloy.
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
Palissades. — Les palissades quitenaient,
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PALISSADES, FIG. 39.
une place importante dans le /vrdin de pu-
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249 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
simuler les limites, on les remplace souvent | railles ou tout autre partie du jardin désa- à
par des massifs d’arbustes, et le long des | gréable à la vue (fig. 38). Pen
murs par du lierre et la brillante séri: des 2° Haies ou banquettes, palissades coupées
plantes grimpantes que nous a fournies la | à hauteur d'appui, remplaçant au besoin la
à Lau :- Et
T7 A
Le NN
RQ
NN
oi de
PALISSADE, FIGURE 398.
flore exotique. Malgré l'espèce de discrédit | balustrade d’une terrasse ou encadrant une
dans lequel elles sont tombées, elles consti- | ligne d'arbres taillés (voir parterre de
tuent cependant encore quelquefois une | M. Ed. Blanc, fig. 22).
précieuse ressource. = Les palissades proprement dites peuvent
Les formes qu'on leur donne actuellement | varier de deux à six mètres de hauteur,
PALISSADE, FIGURE 40.
sont les mêmes que celles qui étaient en | leur uniformité peut être rompue par des
honneur au xvu° siècle. Les palissades se | baies (fig. 39),et des niches ou décroche-
divisent encore aujourd’hui en : ments (fig. 40) où trouvent place les statues,
1° Pahssades proprement dites, servant à | vases, bancs. UE
encadrer le parterre, à masquer les mu- Tout en cherchant la variété, il faut
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE 243
cependant craindre de s'allacher à des dé-
{ails puérils; les palissades les plus découpées
… sont souveat celles du plus mauvais goût.
On emploie pour former les palissades
- les mêmes espèces forestières qu'autrefois.
… Le charme, l'if, l’orme, le tilleul sont tou-
- jours les essences préférées. Pour les haies
_ en banquettes on utilisé aussiles Liqustrum
Californicum et Sinense qui malheureuse-
. ment gèlent facilement sous le climat de
- Paris, le Buis, le Thuya de Chine, le /wni-
a perus Virginiana, etc.
_ Les opérations d'entretien des palissades
. consistent en tonte à la cisaille, au croissant
_ etau nettoyage du bois mort. On recom-
. mande de tondre deux fois par an les côtés
et une fois seulement le dessus. Il faut
veiller à ce qu'elles ne sedégarnissent pas à
_ la base, c'est delà que dépend en partie leur
. beauté: elles doivent être bien verticales el
_ offrir une coupe régulièrement rectangu-
-laire.
(À suivre. E. DENY et C. MARCEL,
Architectes paysagistes.
Rés e
LETTRES HORTICOLES
A PROPOS DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE
DE PARIS
(Suile et fin.)
Lundi 26 mai. — Que te dire? Plus rien!
Le clou de la journée était la promenade
à Ferrières-en-Brie, où les Bergman père et fils
ont offert à leurs invités une hospitalité digne
- .… d’un Rothschild.
Tu connais assez, pour que je te les relate, les
richesses florales et autres, réunies à Ferrières,
- puisqu'il nous a été donné de les visiter ensemble
_ et que tu en as gardé une aussi bonne impres-
sion que celle que pourront en emporter nos
excursionnistes français et étrangers.
Je te dirai, pour en finir, que 4,289 nouveaux
francs sont venus dans la journée s'ajouter à la
caisse des entrées.
Mardi 23 mai, — Dernière journée de fatigue.
_ Ce sont les jardins de la maison Vilmorin, à
Verrières, qui clôturent la série des excursions.
Pour qui ne connait pas ces importantes
cultures, le voyage offrait un grand intérêt:
c'est là que se ‘cultivent toutes les plantes
annuelles qu'on admire aux expositions, et
que se font les essais des |nouveautés,
On sent que la fin de l'Exposition approche :
|
oo ET
car 2,465 francs seulement sont venus augmente
la recette qui, lotalisée, forme encore le chiffre
respectable de 62,395 fr. 85.
Simple réflexion. — On a banqueté, on a
toasté, un peu partout : à cela pas de mal! Maisr
pourquoi les horticulteurs n'ont-ils pas trouvé
une soirée pour organiser une fète en faveur
de leurs collaborateurs detous les jours, de leurs
chefs de culture, de leurs meilleurs garçons ?
Le banquet de la Société? Inutile d'en par-
ler, il n’est à la portée: ni de la bourse, ni de la
situation ; mais un banquet populaire, offert
par les patrons à leurs meilleurs ouvriers,
serait une récompense, un stimulant et une
marque de sympathie,
Aujourd'hui tout se démocratise ! Je ne dis-
cute pas, je constate ! Marchons donc et soyons
dans le mouvement; ce serait un encosragement
et une salisfaction d’amour-propre donnés à
celte classe de serviteurs dévoués qui, comme
nous, au temps de la! Saint-Charlemagne, s'en
souviendraient six mois après et... y penseraient
six mois avant,
Ton affectionné
Lucio.
EX
L'EXPOSITION DE VERSAILLES
C'est sous les grandioses et vastes voûtes
de l'Orangerie de Versailles, ainsi que dans
ses dépendances, que la Société d’Herti-
culture de Seine-et-Oise, procédait le 21
septembre, à l’ouvertüre de son Exposilion
générale des produits de l'horticulture, qui
coïncidait avec la réunion du Congrès po-
mologique.
Versailles est un centre horticole trop
important pour que toutes les différentes
branches de l'horticulture ne fussent pas
dignement représentées à cetle exposilion.
Les grandes pépinières de MM. Moser à Ver-
sailles, Croux à Chatenay, Paillet à Sceaux,
D. Bruneau à Bourg-la-Reine, Baltet à
Troyes, Lévèque à Ivry, etc., arrivaient en
première ligne avec leurs collections d'arbres
fruitiers et d'ornement, de fruits et de
fleurs très complètes et intéressantes. Quant
aux grands décors de l'exposition, pour la
partie verdoyante, ce sont les superbes col-
lections variées de plantes à feuillage de
M. Truffaut, horticulteur, dont la réputation
n’est plus à faire, qui formaient le groupe
le plus important.
ns dns | 4 »
244 LE
MONITEUR D'HORTICULTURE
2 OCR CC
Août et septembre sont les mois de l’an-
née les plus pauvres comme floraison d'Or-
chidées; mais les efforts faits par quelques
exposants pour que ces Æleurs du Paradis
fussent dignement représentées à cette flo-
ralie, méritent nos plus grands éloges. Nous
citerons d’abord un spécimen du fameux
enanthera (Vanda) Lowi, avec trois inflo-
rescences de 4 m. 50 de longueur, présenté
par M. Sallier, du château du Val à Saint-
Germain en Laye ; c’est autour de cette
bizarre Orchidée, que les rangs des ama-
teurs et des curieux étaient constamment
les plus serrés et les plus compacts. Le
principal mérite de cette curieuse espèce
indienne, qui atteint de grandes dimensions,
est de développer à la fois de nombreuses
hampes florales, dépassant quelquefois trois
mètres de longueur, qui montrent invaria-
blement deux sortes de fleurs, notablement
différentes de taille, de forme et de couleur.
Les deux ou trois fleurs de la base sont les
plus grandes; leur couleur est jaure orangé
et elles sont légèrement pointillées de rouge
brun ; à dix ou douze centimètres plus loin,
commence une autre série de fleurs d’un
jaune verdâtre, fortement maculées de
pourpre. Un fait assez bizarre à conslater,
c'est que ces fleurs, si différentes les unes
des autres, ne se mêlent jamais. Les Orchi-
dologues regardent cet étrange cas de di-
morphismecommeunhybridisme incomplet
où la dissociation des formes aurait une
constance inexplicable.
Mme Halphen, de Ville-d’Avray, exposait
une collection très variée d’Orchidées d’une
richesse infinie pour la saison. Nous avons
beaucoup admiré ses Cattleya Mouiana,
C. gigas, ©. Gaskelliana, C. Warocqueana,
C. Harrisoniæ et Loddigesi, C. bicolor, ainsi
quele (’. Ræzlivera, qui est une variété supé-
rieure et assez rare du ©. speciosissima ; ses
Lælia elegans, L. Schilleriana et L. pumila;
ses Odontoglossum Alexandræ, O. grande et
O. hastilabium;: ses Oncidium varicosum et in-
curvum ; ses Millonia Clowesi, M. candida,
M. spectabilis et Morelianà ; ses Vanda cœrulea
et Kimballiana, puis son curieux Cynoches
chlorochilon ou l’Orchidée Cygne avec ses
grandes fleurs d’un jaune verdâtre clair, au
milieu desquelles la colonne présente une
ressemblance frappante avec le long cou de
cet oiseau.
Un autre groupe de toute beauté, et
comme on n'en avait probablement encore
Jamais présenté à une exposition d’horticul-
ture, était le lot de Dendrobiun phalænopsis
Schræœderianum de M. Régnier à Fontenay-
sous-Bois, formé . d'énormes «spécimens,
dontlessuperbesinflorescences supportaient
des quantités de grandes fleurs aux teintes
‘ariant du blanc au rose violacé et au
pourpre le plus intense. Ce Dendrobium est
d'une beauté exceptionnelle : ses pseudo-
bulbes atteignent une longueur de 0 m. 50
à O0 m. 70, à l'extrémité desquels se déve-
loppent des inflorescences longues de 0 m. 40
à O0 m. 60 et supportant de 12 à 25 fleurons ;
c’est une espèce de serre chaude, qui doit
être cullivée dans une serre très peu om-
brée, si l’on veut obtenir une floraison aussi
abondante et aussi merveilleuse que celle
que faisait admirer M. Régnier aux nom-
breux visiteurs.
M. Truffaut avait coquettement dispersé
ses Orchidées parmi ses plantes à feuillage,
auxquelles ses Cattleya, Dendrobium et Odon-
loglossum, avec son admirable Selenipedium
Schræderæ. et l'indispensable Cypripedium
Charlesworthi en variélés ravissantes, don-
paient un relief tout particulier.
Ailleurs, nous avons noté aussi des Cat-
lleya superba splendens et C. Schilleriana, puis
de nombreux Vanda Kimballiana, charmante
Orchidée indienne, d'introduction assez ré-
cente, très remarquable par ses gracieuses
fleurs d'un coloris extrêmement brillant,
pourpre violacé et blanc.
Les Wepenthes, ces plantes carnivores si
attrayantes, étaient représentées par de forts
exemplaires, dont les urnes admirablement
colorées ont provoqué l’admiration de beau-
coup de visiteurs.
Nous reviendrons du reste, dans notre
prochain numéro, sur les autres parties de
cette exposition, qui n'a fermé ses portes
que le 24 septembre au soir.
OUDEIS.
LE
MONITEUR
D'HORTICULTURE
SOMM£AIRE
CHROMOLITHOGRAPHIE :
CYPRIPEDIOUM HYDRIDE :
GERTRUDE HOLLINGTON
Cuxonique : Louis Pasteur. Au Ministère de l'Agriculture. Récompenses accordées ä l'horticulture dans
les Coucours régionaux agricoles de 1895. Soias à donuer aux Chrysanthèmes, pendant le mois d'ac-
tobre. Les récompenses horticoles. Les Roses nouvelles mises au commerce en 1895. Nécrologie Lucien
Chauré. — Préservation des Rosiers contre la geiée. Charles Bolut. — Les Orchidées: Cypripedium hybri-
dum : Gertrude Hollingion : O{lo Ballif. — Arboriculture : Taille d'automne : (suite et fin) Æ. V. : Arechbi-
tecture des jardius (suite) : Le parterre moderne : Æ. Deny el C. Murcel. — Les plantes de serre :
(suite). Brownea. Burbidgea., Jag. — Eutomologie horticole : Sar le Perce-orcille, Decaur — Connaissances
utiles : Pour conserver les Pêches. Pour conserver fraiches les fleurs de Chrysanthèmes : Omnis. —
Bibliographie. — Petite Poste. — Les Catalogues reçus.
GRAVURES NOIRES :
Louis Pasteur. — La France et le
Mondeentier, ont pris le deuil de cœur!
Le plus grand bienfaiteur de l'humanité
des temps modernes, Louis Pasteur n’est
plus !Irepose provisoirement à Notre-Dame,
Ÿ
©
LOUIS PASTEUR
Né à Dôle le 27 décembre 1822,
Décédé à Garches, le 28 septembre 1895.
sous un monceau de fleurs, dons de loutes
les puissances el des associations qui ont su
apprécier son génie.
Nous ne reltracerons pasl'œ@uvre du grand
savant qui a rendu tant de services à l’a-
10 ocToBRE 1895.
Louis Pasteur : Les ornements du Trocadéro :
Formes de bassins : Forticule.
| gricullure et à l'humanité, elle est connue
de tous! Mais nous n'avons pas voulu lais-
ser passer cetle gloire immortelle sans nous
incliner avec le plus profond respect, de-
vant le cercueil de cet homme de «SCIENCE ».
3
| Au Ministère de l’Agriculture
200 francs à M. Antoine-Hippolyte Chaninet,
|
|
|
Récompenses accordées à l Horticullure dans les
de 1895.
Vienne, le 1% septembre. — Primes d'Hon-
neur : Un objet d’art 4e 300 francs à M. Bal-
thazard Arduin, à Grenoble, et 300 francs à
M. Pierreton, son jardinier; 550 francs à
M. J. A. Meyzieux, fermier à Vienne:
médaille d'or à M. Charles Petin, à Vourey
et 250 francs à M. Auguste Rochette son
jardinier; 350 francs à M. André Piat, fer-
mier à Vienne ; 200 franes à M. J.-B. Bonne-
fond, à Vienne; 150 francs à M. Morel, à
Vienne; 100 francs à M, Eugène Talin, à
Grenoble.
Primes d'Honneur à l'Arboriculture : 300 fr.
à M.
Concours régionaux agricoles
Stéphane Genis-Vidon, à Hières;
pépiniériste à Saint-Priest; 200 francs à
M. Jean Vinay, cullivateur-pépiniériste à
Saint-Sauveur.
Prix de spérialités : Un objet d'art à M. Louis
Chalon, à Cholonge, pour création d’une
importante fruitière perfectionnée.
Médailles d'or à MM. Didier-Germain à Her-
beys :assainissement de prairies et planta-
tion d'arbres fruitiers; à Victor Laurent, à
Brezins ; établissement d’une importante
cressonnière; Jules Bertrand, au Périer :
bonne installation d'une fruitière éclairée à
| l'électricité.
Médaille d'argent grand module à M. Alexis
246 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
Glandu, à Voiron: culture maraïchère inten-
. sive,
Soins à donner aux Chrysan-
thè mes pendant le mois d'Octobre.
— Au premier octobre, nous dit M. Cha-
banne, tous les Chrysanthèmes doivent être
boutonnés. La plupart des boutons doivent
même être déjà d’une certaine grosseur,
Il faut continuer l’ébourgeonnement avec
soin et continuer de pousser aux engrais en
augmentant progressivement les doses. Les
arrosages aux engrais ne doivent pas être
quotidiens : une fois tous les quatre ou cinq
jours est suffisant.
Un petit ver qui avait déjà causé quelques
ravages, il y à un mois ou deux, recom-
mence ses dégâts en s’introduisant dans le
bouton. dont il mange l’intérieur. Le seul
moyen de le détruire est de le veiller chaque
jour et de l'écraser dès que le dépérisse-
ment du bouton dévoile sa présence, car
aussitôt qu'il a dévoré un bouton, il passe à
3e
Les récompenses horticoles. —
Un de nos lecteurs nous adresse, souligné,
le Palmarès d’une exposition tenue aux en-
virons de Parie, par la Société d'horticulture
de … (soyons généreux, en ne la nommant
pas. pour cette fois), où nouslisons, à côté de
récompenses obtenues par de très impor-
tants exposants : Diplômes d'honneur ac-
cordés : à M. K., pour la bonne tenue du buffet
de l'exposition, à M. L., pour le bon service et la
bonne qualité du banquet offert aux jurés (tex-
tuel), à M. S. pour son puissant concours
dans la Presse, et à l’'Harmonie de C. pour
son bienveillant concours, ainsi qu’à plu-
sieurs membres de la commission d'orga-
nisation de l'exposition.
Pour ces derniers nous ne dirons rien, car
nous savonsle travail que doivent fournirles
membres d'une commission d'organisation
d'une exposition pour mener à bien cette
œuvre, aussi ne saurait-on trop les récom-
penser ; mais on aura bien du mal à faire
avaler au public sérieux qu’un restaurateur
ou un limonadier chargé, moyennant
finances, de restaurer ou de rafraichir les
un autre.
visiteurs, soit digne d’une aussi haute récom-
pense, et puisse être mis en parallèle avec
des exposants “horticulteurs ou industriels
horticoles qui, pour obtenir un Diplôme
d'honneur, sont obligés de faire de grands
efforts de travail et de production.
Si une Société d’horticulture a le droit
de décerner desrécompenses, encore faut-il
qu'elles soient absolument réservées àl’hor-
ticulture ; il y a là une question de dignité
dont les Sociétés ne devraient pas se dé-
partir.
Depuis quelques années, les récompenses
horticoles ont été déjà accordées avec
une telle prodigalité, qu’elles ont pereu
beaucoup de leur valeur ; mais ilne s’en
suit pas de cela qu’on doiveles déconsidérer
encore en les prodiguant à tous les com-
parses d'une exposition. |
Fautuser des Diplômes ! Mais pas n'en faut
abuser !
ee
Les Roses nouvelles mises au com-
merce le 1‘ novembre 1895 (1) —
Par MM. Ketlen frères, rosiéristes à Luxem-
bourg (Grand-Duché), Baronne Fanny Van-
der Noot(thé); fleur à centre jaune cuivré
abricoté, pourtour jaune crème, leintérose;
pleine, odorante. très florifère, issue de
Adam Adrienne X< Christophle. — Reina Maria
Cristina (thé) (Jacques Aldrufeu obtenteur)
fleur jaune fortement orangé, centre jaune
carminé, glohuleux, pleine, florifère, coloris
nouveau.
Par Mme Vve Ledéchaux, à Villecresnes
François Coppée, fleur moyenne, cramoisi
brillant, illuminé de ronge grenat.
Pourquoi tous les ob'enteurs ne nous
donnent-ils pas la parenté de leurs nou-
veaux gains ?
Nécrologie. — On annonce le décès
en Belgique, de MM. Spae Vander Meulen,
horticulteur à Gand, etde M. Zdouard Keilig,
architecte paysagiste, inspecteur des plan-
tations de Bruxelles, transformateur des
principaux parcs et jardins braxellais et
du bois de la Cambre.
LUCIEN CHAURÉ.
(1) Deseriptioxs des ohtentenrs.
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
247
————_—————
PRÉSERVATION DES ROSIERS
CONTRE LA GELÉE
Dans les régions du Nord et de l'Est, où
les hivers sont si longs et souvent si désas-
treux pour les végétaux, la plus grande
partie des variétés de rosiers ne peut sup-
porter impunément les gelées, les verglas,
le givre et la neige, si on n'a pris le soin de
les abriter.
On divise les rosiers en deux calégories
sous le rapport de la rusticité; les gelisses et
les non gelisses. Les rosiers yelisses com
prennent tous les genres qui ne peuvent
supporter sans en souffrir et mème en périr
plus de 8 à 10 degrés centigrades au-des-
sous de zéro et que le givre détruit infailli-
blement ; les Bengale, les le Bourbon, les
Noisette, les Polyantha et les Thé appar-
tiennent à cette catégorie; celle des rosiers
non gelisses renferme les Capucine, les Da-
mas, les Hybrides remontants el non remon-
tants, les Mousseur, les Portland, les Pro-
vins, etc.; mais dans les régions du Nord et
de l'Est la majeure partie de ces sortes ne
justifie pas cette appellalion de non
gelisses, surtout les Hybrides, et nous enga-
geons les amateurs qui ne veulent pas
éprouver de mécomptes ni de pertes dans
leurs coliections, à garantir tous leurs ro-
siers de lagelée, quels qu’en soient Je genre
et la variété; nous leur indiquons ci-après
les moyens lesplus pratiques et les meilleurs
à employer.
Pour les sujets francs de pied et greffés
rez terre, rien n'est plus facile que deles
préserver des alteintes de Ja gelée, surtout
si la greffe des derniers a été enterrée de
quelques centimètres comme on le fait ha-
bituellement.
| A l'approche des froids, c’est-à-dire à Ja
fin d'octobre ou au commencement de no-
vembre,onleursupprimetousles plus grands
rameaux en leur donnant une sorte de taille
préparatoire qui devra être raccourcie au
printemps ; ensuile on ramène la terre
contre chaque pied de manière à en former
une petite butte d'environ 020 à 0"25 de
diamètre à la base sur 018 à 0"20 de hau
teur; au moment des fortes gelées, on ré-
pand sur le sol une couche defeuilles, de
M:
grand fumier, de litière, etc., de 012 à
| 015 d'épaisseur.
Au printemps, lorsque les froids rigou-
reux ne sont plus à craindre, on enlève
d'abord cette couche de feuilles ou delitière
et un peu plus{ard, avant que les yeux des
rosiers commencent à se développer, on fait
disparaitre les butles en béchant le terrain ;
il ne faut pas attendre trop longtemps pour
faire ce travail de bêchage, car si les yeux
élaient déjà développés, on courrait le
risque de les casser.
Pour les rosiers greffés sur des tiges plus
où moins élevées, il ya plusieurs manières
de procéder: l’enterrage et la préservation
avec de la paille et de la mousse.
L'enterrage est le modele plus sûr, celui
auquel on doit loujours donner la préfé-
rence lorsqu'il est possible de le pratiquer;
ce n'est que pour les plantations trop rap-
prochées et qui ne permettent pas l’enter-
rage qu'on doit avoir recours au second
moyen.
Il y à deux manières d'enterrerles rosiers
greffés sur tiges ; l’une par laquelle on en-
terre complèlement le sujet, tige et greffe;
l'autre dont la tête seule est enterrée, la
tige restant hors de terre.
Peur la première méthode, voici la ma-
nière d'opérer: après avoir détaché le ro-
sier de son tuleur et lui avoir donné une
taille provisoire, on ouvre à partir du pied
el de la longueur nécessaire pour y coucher
le sujet, une tranchée de la largeur d'un fer
de bêche et de 0"15 à 020 de profondeur ;
ensuite, on saisit lerosier comme si on vou-
lait l’arracher, et par un mouvement rapide
etentirant un peu sur les racines on le
couche dans le fond de la tranchée, où on
le maintient avec le pied, en attendant qu'il
soit recouvert de terre; on aura soin de
mettre le long de la tige, pour en indiquer
l'emplacement, deux ou trois piquets petits
et un plus fort pour marquer la place de la
greffe. Cette précaution est nécessaire pour
ne pas risquer de blesser le sujet en le dé-
lerrant.
La seconde méthode d’enterrage est dé-
fectueuse et nous n'en parlerons que pour
la condamner; voici en quoi elle consiste :
après avoir détaché le rosier de son tuleur,
Mb buiiés
F
218
LE. MONITEUR D'HORTICULTURE
PS ME AR PA I NO ne TT a TE
on fait, à la distance voulue, un trou dans
lequel on enlerre seulement la tête du ro-
sier, la tige restant hors de terre, dans une
position arquée que l’on maintient par un
crochet; celte position arquée de la tige
pendaut quatre où cinq mois lui est très
défavorable; elle faligue les tissus de la
partie supérieure de la tige qui sont lendus
outre mesure et viennent à se rompre sous
l’action de la gelée. En outre, Péglantier
lui-même ne résiste pas aux fortes gelées,
et nous avons vu à la suite deshivers rigou-
reux de 1870-71, de 1879-1889 et 1890-
1891, de nombreux rosiers dontlatigerestée
arquée hors de terre, élail gelée, alors
que la tête, qui avait été enterrée, était
indemoue:; mais Comme la tige étail gelée,
tous ces rosiers ont été perdus comme sils
n'avaient pas été enterrés du tout. Aussi
recommandons-nous d’une facon toute
spéciale la première méthode d'enterrage
que nous avons indiquée ; ellen’est ni plus
longue ni plus difficile à pratiquer que
celle-ci.
Lorsqu'on se trouve en présence d’une
plantation trop rapprochée pour permettre
l'enterrage, en massifs par exemple ; voici
comment on procède: on place autour de
la tige du rosier, dans la position verticale,
une couche de paille de seigle de 003
d'épaisseur, fixée par trois ou quatre liens
que l’on aura soin de ne pas trop serrer
pour permeltre l'écoulement de l’eau; en-
suite, après avoir donné une taille provi-
soire à la tête, on la garnit.entre toutes ses
branches, de mousse douce et bien sèche,
que l’oa recouvre d'un fort papier imper-
méable (huilé ou goudronné); le papier se
pose à plat par le milieu de la feuille, sur le
sommet de la tête du rosier et se ramène
en descendant pour être solidement lié
au-dessous de la greffe. L'emploi des capu-
chons de paille servant à l'emballage des
bouteilles, ne nous parait guère pratique
que pour de jeunes greffes: car lepeu de
largeur de leur ouverture ne permettrait
pas d'y faire entrer une têtede rosier un peu
forts; mais nous préférons encore l'empl'i
du papier imperméable.
Garantis par ce moyen, les rosiers
passent très bien l'hiver sans souffrir ; mais
comme il est long ét coûteux, on devra
toujours douner la préférence à l'enterrage
quand il «st possible de le pratiquer; du
reste c'est encore le moyen le plus sûr.
Nous ferons les mêmes obsérvations pour
les rosiers Üiges que pour les nains, c'est-à-
dire qu'il ne faut pas attendre que les yeux
Suieat développés pour les sortit de terre
ou relirer le papier el la mousse.
(Journal des Rosrs.)
Charles Bozvr.
CYPRIPEDICM HYBRIDUM : GERTRUDE HOLLING-
TON. — Le superbe Cypripède dont noüs
publions la chromolithographie était la
plus sérieuse attraction des présentalions
d'Orchidées de PExposiltion internationale
d'horticulture de Paris qui a eu lieu au mois
e mai 1895, au jardin des Tuileries.
Ce merveilleuxhybrideé,quenousexposions
pour l'établissement horticole de MM. Hugh
Low
au nombre des mélis les plus beaux et les
plus remarquables que les semeurs aient
réussi à produire jusqu’à présent. Voici la
traduclion de la description qu’en a donné
notre savant confrère anglais, le Gardeners’
Chronicle : |
«Parmi les divers Cypripèdes de la sec-
« tion comprenant les ( concolor, niveum et
« bellululum qui ont été exposés jusqu’à pré-
«sent, on peut hardiment dire que celui-ti
€est de beaucoup le plus grand, et que son
« mérite supérieur doit être altribué au ca
«chet extraordinaire du Cypripedium bella
« lulum. Le sépale dorsal, amp'e, est blawe
« crème, avec du vert émeraude au centre,
«et des lines de points pourpres partant
« de la base. Les pétales, larges, ovales,
« plats, ont des lignes de points pourpres
« avec des macules dans l'intervalle; ces
« lignes et ces macules s'étendent sur loute
et Cie de Clapton, à Londres, est
D ee
“ele Fr,
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
« la surface au-dessus du fond blanc crème.
« Le labelle, qui est grand, est blanc ver-
_« dâtre à la face inférieure et rose pourpre
« à la face supérieure ; le staminode est
«pourpre. Le feuillage est superbe, large
« et très vigoureux el témoigne d’une crois-
_« sance robuste.
« Il est issu du €’. ciliolare et du C”, bellatu-
« lum ; le croisement inverse obtenu précé-
« demment el exposé sous le nom de €.
_ «hybridum Olenus, est beaucoup moins re-
« marquable et a quelque analogie avec le
« €. hybr. conco-lawre. »
Quant à son histoire la voici : Il provient
d'une fécondation opérée en 1889 par
M, Hollington, de Forty Hill, à Enfield, près
Londres. Cet Orchidophile céda son semis à
MM. Hugh Low, de Clapton, qui lors de sa
floraison, le dédièrent à sa fille, Afiss
Gertrude Hollington. Gelte plante unique
s’est développée très vigoureusement pen-
dant les quatre premières années, laps de
temps durant lequel elle a atteintlesdimen-
sions qu'elle avait lors de sa première florai-
son. Elle est alors restée stationnaire à peu
près une vingtaine de mois et c'est proba-
. blement pendant ce temps de repos que
s’est formé le bouton qui a donné naissance
q
à cette merveilleuse fleur que les Orchido-
philes ne posvaient pas se lasser d'admirer
dans les différentes exposilions où elle a
été présentée.
Exhibée en premier lieu à Londres, puis à
. Manchester, elle obtenait des Certifica(s de
mérite de première classe de la Soriélé royale
d'horliculture d'Angleterre et dela Société royule
de botanique de Manchester, puis à Paris, à
l'occasion de l'exposition internationale de
la Sorièté nationale d'horticulture de France, le
Jury lui décerna la grande médaille de ver-
meil, offerte par la Société d'Horticulture
de Nogent-sur-Seine.
Sans des circonstances indépendantes de
notre volonté, nous aurionsencore présenté
cet hybride si remarquable aux grandes
expositions de Bordeaux et de Dresde, où ce
Cypripède aurait sans doute remporté égale-
ment les plus hautes récompenses.
La culture des Cypripèdes indo-chinois
diffère un peu. de celle que l'on applique
généralement aux autres Cypripèdes des
Indes et de l'archipel Malais. La ravissante
section qui renferme les Cypripedium niveum,
Godefroy, bellatulum et conrolor, ainsi que
les hybrides qui en sont issus, sont des
Orchidées de serre chaude et humide, qui
prospèrent le mieux dans une serre un peu
élouffée et lorsqu'ils sont placés près du vi-
trage. Nous les cultivons de préférence dans
des terrines de suspension remplies d'un mé-
lange de fibres de polypode, de /oam ou terre
franche sablonneuse et de sphagnum ; nous
recommandons d'ajouter à ce compost un
peu de calcaire dont les racines sont frian-
des etcela simplement sous forme de co-
quilles d'huitres concassées, là où l’on peut
sen procurer. Remarquons à ce sujet, que
ces Cypripèdes croissent généralement à
l'état naturel sur des rochers calcaires: ils
redoutent l'humidité stagnante aux racines
et doivent par conséquent, dans les cuiiures,
reposer sur un bon drainage. Si ‘on ne
prend pas celte précaution, on s'expose à
faire pourrir leurs racines qui sont très
charnues. Cet accident se produit assez sou-
vent sur ces Cypripèdes et alors on réussit
difficilement à les rétablir. Le moyen qui
nous à cependant donné quelquefois des ré-
sullals assez satisfaisants était de repiquer
ces chicots de Cypripèdes dans le sphagnum
pur et bien vivant du panier d'une Orchidée
indienne; puis au bout de quelques mois,
lorsque les racines avaient atteint quelques
centimètres, de les rempoler dans des pe-
tites terrines de suspension; nous avons
réussi plusieurs fois à en rétablir de cette
facon. Orro BaLir.
D =
L
ARBORICULTURE
TAILLE D'AUTOMNE
(Suile et fin.)
Du pêcher. — Le pêcher, dans les jardins,
est le plus souvent soumis à la taille dite de
remplacement, le rameau de cel arbre n’é-
tant fertile qu'une fois, il v a lieu d'en avoir
toujours de nouveaux.
La coursonne se trouve donc générale-
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PLATE
crus
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ment composée {° de sa base plus où moins
agée, d’un rameau à sa deuxième année par
conséquent fertile et qui fructifie, et à la
base de ce dernier un ou deux bourgeons
qui, actuellementstériles, remplaceront l'an
prochain et assureront la fructification.
Quelque temps après la récolte, il y a
donc lieu, pour simplifier et laisser péné-
trer plus d’au et de lumière, d'enlever
cette partie de la coursonne, supérieure au
rameau de remplacement, jusque près de ce
dernier; 1l ne reste plus alors que la base
de la coursonne portant, à moins de sujets
très vigoureux qu'il y à intérêt à charger à
bois, muni d’un bourgeon déjà aoûté (hour.
geon de remplacement.
2° Pour les bourgeons vigoureux, nés sur
lestailles de prolongement, ayant été soumis
au pincement, on se rapproche sur le faux
bourgeon le plus bas, que l'on peut redres-
seret palisser àla place du fragment enlevé:
on le conserve intact à moins que déjà fort
Jong et encore herbacé on n’en pince l’ex-
trémité pour le faire se lignifier.
Si la végétation est bien arrêtée, et que le
terrain soit sain et ne fasse pas craindre un
retour de végétation tardive, la coursonne
en fin de saison se trouve réduite à sa plus
simple expression, ne supportant que le ra-
meau destiné à fleurir l’année suivante.
Dans les pêchers non palissés et soumis à
des pincements plus ou moins courts, on se
rapproche sur l’un des faux bourgeons issus
du premier pincement, que l’on simplifie
eux-mêmes sils ont produit à leur tour de
nouveaux bourgeons anticipés.
Abricotiers, cerisiers, pruniers. — Soumis
généralement à un pincement restreint, ils
émettent des bourgeons anticipés en abon-
dance; là, ilfaudra simplifier le plus possible;
et se rapprocher sar l’un des faux bour-
geons issus du premier pincement.
Le cerisier cessant de végéter de bonne
heure pourra être opéré le premier, vien-
dront ensuite le prunier sur lequel il faut
conserver avec soin les petits dards, qui se
garnissent de boutons à fleurs et produi-
sent à leur deuxième année, et parfois en-
core à leur troisième.
L'abricotier, en terrain frais lorsqu'il est
jeune, est sujet vers l'automne à des recru-
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
descences de végétalion, il y aura lieu de
s'en défier.
Faire dans une saison favorable la moitié
au moins de la taille d'hiver: Accumuler
dans un moins grand nombre de rameaux
la sève fournie par le sujet. Assurer la
prompte cicatrisation des coupes. Evi-
ter de grelotiter des heures entières au
pied d'un arbre dont le bois parfois gelé
et durci par le froid se laisse difficilement
entamer par les meilleurs outils ; sans comp-
ter les meurtrissures qui en résultent trop
s'uvent. Prolonger l'existence el la fertilité
de l'arbre : Tels sont au moins quelques uns
des avantages que peut procurer la taille
d'automne, opéralion très simple, que nous
ne saurions trop recommander.
Re
ARCHITECTURE DES JARDINS
HV
{Suile.)
LE PARTERRE MODERNE
Arbustes tailles. — Les arbustes concou-
rent encore aujourd’hui pour une grande
part à l’ornementalion de nos parterres.
Les espèces employées à cet usage sont
soumises à la taille, à m:ins que leur port
soit naturellement régulier Cette taille est
beaucoup moins rigoureuse et moins variée
qu’autrefois; actuellement on se contente
simplement de donner aux arbustes la forme
d'une pyramide ou d'une boule. Les pyra-
mides sont isolées symétriquement sur les
tapis, les boules sont espacées à intervalles
égaux au milieu des plates-bandes de fleurs.
Les arbustes les plus propres à former
des pyramides sont : le Houx, le Buis, PIf,
le Thuya, le Genévrier, leMagaolia, le Lau-
rier d'Apollon ; on taille en bouleles Altheas,
les Lilas de Perse, les Forsythias. Comme
formes arbustives à port naturellement ré-
gulier, on emploie communément diverses
espèces de Palmiers et de Dracænas.
Ornements.— Les ornements comprennent
les bassins, statues, vases, bancs, rarement
un kiosque où un temple.
Les bassins doivent toujours être d’un
S
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 251 Ê
dessin géométrique; leur nombre et leurs | accompagneront devront être plus grandes
dimensions varient suivant l'importance et | que nature (fig. 41) (ornements du Trocadéro).
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LES ORNEMENTS DU TROCADÉRO (FIG. 41).
le rôle des parterres. S'ils sont situés devant On place les bassins au milieu des tapis 1°
des édifices imposants, ils devront atteindre | et des carrefours. Ils peuvent être ronds ou :
de vastes proportions, et les statues qui les | polygonaux: mais le plus souvent, ils seront :
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vent ornés de grandes compositions sculp-
turales, les bassins plus modestes, reçoivent
LE: MONITEUR D'HORTICULTURE
dessinés suivant des combinaisons de ligne
droite. Nous donnons ici quelques-unes des
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parfois à leur centre quelque motif déco-
; 45.)
Les bassins monumentaux sont très sou-
4
y
les plus fréquemment employées
formes
(fig. 42, 43
Les statues et les vases sout d’un heureux
‘effet au centre des ronds-points formés par
Jes allées, sur les tapis de gazon et aux
angles d'intersection des plates-bandes.
Leur confection est affaire de staluaire, et
nous n'avons pas à nous en occuper ici.
Les bancs, kiosques et temples, trouve-
ront rarement un emploi dans le parterre ;
cependant sur les limites, dans quelque
angle äiflicile à meubler, il n'est pas impos-
sible de parvenir à les placer. Nous avons
pu voir dans le jardin réservé de M. Edmond
Blanc (fig. 21) un kiosque utilisé dans ces
conditions et là fig. 38 nous montre un
exemple de bancs avantageusement situés
dans les angles rentrants d'une palissade.
E. Dexy et C. MARCEL,
Architectes paysagistes:
SEE
(A suivre.
LES PLANTES DE SERRE
(Suite
BROWNEA
Comme l'Amertia, les Browneusontdes ar-
bres de la famille des LÉGUMINEUSES-CÉSALPI-
XIÉES, originaires de l'Amérique équatoriale,
alteignant 5 à 6 mêtresdehaütleur aux feuilles
pennées, composées de 4 à 5 paires de fo-
lioles, ayant leurs bords enroulés.
En hiver, ces arbres se contentent de peu
de chaleur, en supprimant presque totale-
ment les arrosements. Mais en été, pendant
l'activité de la végétation, ils demandent
une bonne serre tempérée et des arrosages
assez souvent répélés.
On multiplie ces plantes de semis, les
fleurs fructifiant assez souvent; la terre ne
devra pas être tenue trop humide, les.
graines pourrissant assez facilement. On les
propage aussi de boutures, dans la serre à
multiplication. Ces arbres se cultivent en
terre substantielle, terre de gazon addition-
née de terre de bruyère, terreau de feuilles
et de sable.
PB. Ariza, trouvé à Bogola à une altitude
de 4,500 mètres, Les feuilles sont vert foncé,
pennées par 6 ou 8 paires de folioles oblon-
gues lancéolées. Les fleurs écarlates, réu-
nies en inflorescences globuleuses à l'extré-
imilé des rameaux, s'épanouissenten élé.!
53
B. Birschelli, espèce assez rare,qu'’on ne
rencontre guère que dans les grandes serres
d'Outre-Manche, alteignant 5 à 6 mètres de
hauteur ; feuilles pennées par 3 ou 4 paires
de folioles; fleurs retombantes, rose foncé
Originaire de Caracas.
B. vcoccinea, originaire des forêls du VYé-
nézuéla, pouvant atteindre 2 à 3 mètres de
hauteur, à feuilles composées de 2 ou 3 paires
de folioles; donnant en juillet-août des pa-
nicules de fleurs écarlates.
BD. yramliceps, originaire des forêls mon-
lagneuses de Caracas,où il atteint de grandes
hauteurs; ses feuilles sont composées de 8
à 40 paires de folioles; les branches et les
pétioles des feuilles sont pubescents.Donne en
juillet-août de larges inflorescences termi-
nales d'un beau rouge.
B. latifolia, arbrisseau à feuilles composées
de trois paires de folioles pointues, large in-
florescence rouge clair.
BURBIDGEA
Ce genre, qui ressemble à l'Æelychium de
Ja famille des ZINGIBÉRACÉES, entièrement
nouveau, à été dédié à M. W Burbidge,
« curator Of Trinity college botanical gar-
den's» de Dublin, auteur d'un excellent
trailé sur la culture des Chrysanthèmes en
Angieterre.
Le Burbidgeua élé trouvé par lui à Bornéo,
à une altitude de #4 à 500 mètres.
Il donne de: fleurs orange écarlate, réu-
nies au nombre de 20 à 30, en panicule, à
l'extrémité d'une tige grèle.
Multiplication par division des souches;
culture en sol substantiel et en serre tem-
pérée. JAG.
(A suivre.
SUR LE PERCE-OREILLE
Forficula auricularia (Lan)
SES MOŒURS, MOYENS DE DESTRUCTION
Tout le monde connaît cet insecle sous le
nom vulgaire de Perce-oreille où Pince-oreille
19
D4
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
On en compte une vingtaine d’espèces d’Eu-
rope, d'Orient, du Sénégalet d'Amérique.
La Forficula auricularia est la seule espèce eu-
ropéenne qui soit nuisible à l’horticulture.
Longueur, 12 à 15 millimètres, non com-
pris la pince qui varie de 5 à 7 millimètres.
Corps d’un brun de poix plus ou moins foncé
selon le temps qui s’est écoulé depuis la
dernière mue; corselet plus clair sur les
FORFICULE
bords, antennes et pattes testacées plus ou
moins clair ; élytres bordés de testacé pâle:
extrémité des ailes de couleur testacée et
formant une sorte de tache à l'extrémité,
des élytres; antennes de 13 à 14 articles
granuleux; pinces brunes à l'extrémité,
moins foncées à la base, à branches presque
droites et mutiques chez les femelles,
dilatées à l’origine et fortement arquées
chez les mâles. L’un et l’autre sexedégagert
une odeur particulière désagréable et très
forte.quand ils sont agglomérés en colonies.
La forficule est répandue dans toute l’Eu-
rope, elle est très commune aux environs de
Paris. Cetinsecte vit en société, vole très
bien le soir lorsqu'il veut se transporter
d’un endroit à un autre. Pendant le jour il
se tient caché sous les pierres, sous les
écorces, dans l’aisselle des feuilles, sous la
mousse, dans le calice des fleurs, dans la
tige de quelques plantes fistuleuses, entre
les tuteurs et les arbres, souvent aussi, en
plein soleil, sur les fleurs d’ombelliferes.
Les fruits sucrés sont plus particulière-
ment de leur goût; aussi les trouve-t-on Je
plus souvent sur les poires müûres, les
abricots, les pêches, les prunes. [l n’est pas
rare d’en rencontrer jusque dans le noyau
des pêches, lorsque le fruit se fend un peu
à la maturité, comme cela a lieu dans cer-
taines variétés. Très souvent aussi on en
trouve dans les grappes de raisin. Ces or-
thoptères ne bornent pas là le dommage
qu'ils nous causent : car avant la maturité
des fruits on trouve souvent ces insectes,
leurs larves ou leurs nymphes occupés à
manger les jeunes boutons à fruits dont la
sève sucrée remplace la pulpe de la drupe qui
doit plus tard former la nourriture pres-
que exclusive de l’insecte parfait. Ce sont
plus particulièrement les boutons des pé-
chers et les Jeunes pousses des œillets, des
dahlias qui ont à souffrir de leur voracité,
et cela au point de compromettre souvent
-Ja fructification des uns et la floraison des
autres.
Quand on touche ou que l’on dérange des
forticules, ellesrelèvent la partie postérieure
de l'abdomen en écartant les branches de la
pirce terminale et prennent ainsi un air re-
doutable qui en impose aux enfants, maïs
qui n’a rien de sérieux, pas plus du reste
que la crainte généralement répandue de
les voir s’introduire dans la conque de l’o-
reille, où elles peuvent chercher à se réfu-
gier, mais où elles nesauraient vivreà cause
de la partie grasse du cérumen qui ne lar-
derait pas à les asphyxier ; on sait d’ailleurs
que la membrane du tympan s'oppose à
leur pénétration plus avant.
Quand l’été a été chaud et favorable, les
forficules atteignent vite leur entier déve-
loppement et,en septembre ou en octobre,
on peut en observer l’accouplement; celui-
ci a lieu, comme chez les papillons, bout à
bout, les pinces de la femelle entre celles du
mâle et les branches des pinces de l’un des
sexes appliquéescontrel’abdomen de l’autre.
La ponte se fait toujours au printemps
suivant, dès le commencement d'avril. Les
œufs sont blancs, lisses et allongés, de un
à deux millimètres de longueur; on les
trouve sousles pierres, sous les écorces, etc.,
agglomérés en paquets de dix, vingt ou
trente. La femelle ne quitte pas ses œufs,
ce qui a fait dire qu’elleles couvait, opéra-
tion qui ne saurait avoir lieu que par un
développement de température bien difficile
à comprendre chez les animaux respirant
par des trachées! Je crois tout simplemeut
que la femelle, comme je l’ai déjà remarqué
pour la courtilière igrillo talpa vulyaris),
VAE VRP Tr: '
6 AE St jet sta
garde ses œufs contre la voracité des autres
insectes ou même celle de ses congénères,
ansi qu'elle le fait encore pour les petits
qui, dans les premiers jours qui suivent leur
naissance, se réfugient autour d'elle au
moindre danger.
Dans le courant du mois de mai, de un
mois à six semaines après la ponte, les jeunes
sortent de l'œuf, mais tellement gros et
allongés que l’on a de la peine à concevoir
comment ils ont pu être contenus dans une
si petite enveloppe. Ces jeunes sont presque
blancs, et on n'apercoit que la place des
yeux qui soit un peu plus colorée; au bout
de quinze jours, au commencement de juin,
ils ont déjà quatre millimètres de longueur
{non compris les pinces); ils sont d’un tes-
tacé pâle avec les yeux et une grande partie
des mandibules noirätres. À cet âge, les
jeunes forficules ne se sont pasencore beau-
coup éloignées de leur mère ; ce n’est que
vers la fin de juin ‘probablement après
avoir subi une première mue), que lon
commence à les rencontrer voyageant iso-
lément à la recherche de leur nourriture et
que l’on ne trouve plus de vieilles mères
danses colonies de cet insecte. Leur taille
est d'environ cinq millimètres, non com-
pris la pince, celle-ci est droite ; lesantennes
n’ont que huit articles et la couleur géné-
rale de tout le corps est d'un brun clair uni-
forme. Les mouvements des jeunes forficules
sont assez lents et leurs léguments ont peu
de consistance.
Bien que les forficules scient très com-
munes, On ne sait pas encore combien elles
subissent de mues. Leur métamorphose est
incomplète, c’est-à-dire que, à l'exception
des ailes et des élytres, les jeunes sont, au
sortir de J’œuf, presque semblables à leurs
parents. Ce n'est qu'après avoir changé de
peau trois ou quatre fois que ces larves
passent à l’état de nymphe. Celle-ci diffère
de la larve par la présence des rudiments
des ailes et des élytres, le nombre des ar-
licles des antennes, qui est déjà de onze
ou de douze, et enfin par sa couleur plus
foncée.
L'instinct social que nous venons de re-
marquer chez les jeunes Forficules, persiste
malgré la disparition dela mère; pendant
sal it Si ét er the
PT 10 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
A...
255
tout le reste de l'année on les trouve vivant
en colonies plus ou moins nombreuses et
dans lesquelles on rencontre souvent des
débris d'insectes (chenilles et cocons de
Bombyx dispar ; élytres de hannetons, etc.),
qui alteslent que ces insectes sont quelque-
fois polyphages. Selon Dégeer, les forficules
mangeraient même les individus morts de
leur propre espèce.
Les forficules, sauf de rares exceptions,
n'ont qu'une seule génération par an.
Selon M. le colonel Goureau, le nom de
perce- oreille aurait été donné à cet insecte,
à cause de la pince qui termine son Corps,
et qui ressemble au petit instrument dont
les bijoutiers se servent pour percer les
oreilles, Quant à celui de forficule, il vient
du mot latin forfieulu, qui signifie une petite
tenaille,
Les forficules, en attaquant les fruits
mûrs et en mangeant ou entamant les bour-
geons alors que, gonflés de sève, ils pré-
parent la récolte de l'année suivante, cau-
sent de très grands dégâts ; il est donc
indispensable, pour les horticulteurs, de leur
faire une guerre incessante, surtout pendant
l'été. Malheureusement, nous ne connais-
sons aucun moyen pralique pour empêcher
leur multiplication. Les arrosages avec la
bouillie bordelaise, la nicotine et autres
produits toxiques, de même que les poudres
inseclicides répandues sur les plantes, n’ont
donné aucun résultat. C'est du temps et de
l'argent perdus; ces insectes cachés pendant
le jour, n'ont rien à craindre de ces procé-
dés, Ce n'est qu'isolément et en leur ten-
dant des pièges, qu'on peut les détruire.
(à suivre) DECAUx,
Membre de la Société entomolagique
de France.
CONNAISSANCES UTILES (1),
\
Pour conserver les Pêches. — Le
joli fruit que la Pêche! Artistique, savou-
reux, se prélant aux plus gxlantes compa-
raisons ! C’est un plaisir que d’en offrir à
(1) Nous donnons ces renseignements sans aucune
garantie, ne les avant pas expérimentés avant de
les publier,
DR id LL AS ds 4 D de, Di Lo Le |
990
LE MONITEUR D’'HORTICULTURE
oO
ses invités à l'époque où il n’y en a plus sur
le marché, et celasans videroutrageusement
sa bourse. Ce tour de force est l'enfance de
l’art quand on opère comme il suit:
On prend unejolie pêche, müre sans l'être
trop, exempte de tare et de tache; on l’en-
veloppe hermétiquement dans une feuille
de papier mousseline, puis on la trempe
comme une momie, dans un bain, pas trop
chaud, de cire à cacheterles bouteilles. Pré-
servé ainsi du contact de l’air, le délicieux
fruit se conserve pendant plusieurs mois et
prépare à l'automne d’étonnants desserts
aux tables les plus modestes.
|
POUR CONSERVER FRAICHES LES FLEURS DE
CHRYSANTHÈME, On faitdissoudre de la gomme
arabique dans de l’esprit-de-vin pur, puis
on trempe Ja tige de la fleur à environ deux
centimètres de hauteur ; on laisse sécher, et
les fleurs peuvent, parait-il, se conserver
fraiches de quinze jours à trois semaines.
Oxnis.
BIBLIOGRAPHIE
Deux années au Ministère de l’A-
griculture, du 11janvier 18983 au
27 janvier 1895, par Albert Viger, än-
cien ministre. (1 vol. 12/19 cent. 475 p.
3 fr. 50. G. Masson, édileur.)
Tel est le titre de l’ouvrage dans lequel
M. Viger a réuni les principaux actes qu'il
a accomplis pendant son passage au Minis-
tère de l'Agriculture. M. Viger, qui a su
comprendreles améliorations que réclamail
notre agriculture, s'est attaché à y donner
satisfaction dans la plus grande mesure en
entrant résolument dans la voie du pro-
grès, et en laissant la politique de côté.
Tous ceux qui s'intéressent à notre agri-
culture, liront avec intérêt cet ouvrage qui
repose sur des documents officiels, et,
comme nous, ils pourront constater que
M. Viger, par son opiniàtrelé dans le tra-
vail, par sa facilité d'assimilation et sa vo-
lonté d’aller en avant, a laissé les meilleures
traces de son passage aux affaires et rendu
les plus grands services à l’Agriculture et
par cela mème au Pays.
Guide pratique de l'amateur de
fruits : Description et culture des variètés
classées par ordre de mérite et cullivées à l'é-
tablissement horticole Simon Louis frères, à
Plantières-lez-Metz (Lorraine annexée).
(vol. 2*édition, 16 cent. 1/2 25 cent. 385 p.
Prix 6 francs, franco 6 fr. 50 au bureau
du journal.)
Il est des ouvrages qui ne s’analysent pas,
leurs mérites parlent pour eux. Le quide pra-
tique de l'amateur de fruits que vient de publier
M. Léon Simon est de ceux-là.
Si la première édition de ce Catalogue
descriptif de presque tous les fruits connus, :
a renuu d'énormes services aux amateurs
comme aux arboriculteurs, la deuxième,
considérablement augmentée de tous les
fruits nouveaux, est appelée à en rendre en-
core davantage : car aujourd’hui les arhori-
culteurs amateurs ou cullivateurs devien-
nent de plus en plus nombreux.
Tous LES FRUITS, décrits minutieusement
d'après l'expérience des chefs de culture de
l'établissement, sont classés par ordre de
mérite et de maturité ; les origines connues
sont indiquées ainsi que tous les syno-
nymes.
S: c’est un ouvrage absolument indispen-
sable à tousles amateurs pour se renseigner
sur la valeur des fruits qu'ils cultivent et
sur ceux qu'ils veulent planter, il devrait
être obligatoire entre les mains des pépi-
niéristes, jardiniers et entrepreneurs de
jardins pour apprendre à nombre d’entre
eux la nomenclature des bons fruits, et leur
évitertoutes les erreurs dans les fournitures
et l'étiquetage.
OUVRAGES REÇUS Les Palmiers de serre
froide par R. de Noter {1 vol. 150 pages.,
52 gravures, relié toile 2 fr., A. Doin, édi-
teur et au bureau du journal).
PETITE POSTE
N° 6607. Mme V. de J. à J. — C’est une erreur de
croire que les plantes sous les abris vilrés grillent
plutôt que les autres; c’est le contraire qui se pro-
duit. Nous avons de la vigne après un mur à expo-
sition du Midi, les feuilles sous la partie abritée
sont complètement vertes, alors que les autres non
abrilées sont grillées, celles abritées ont mème subi
très peu les atteintes du Mildew au contraire des
autres.
LE MONITEUR
RPEORPECTEREURE
SOMMAIRE
Caronique : Le transport des fruits, Les emballages aux Chemins de fer. Les Roses nouvelles mises au
commerce le {+° novembre 1895. Le Congrès pomologique à Versailles. Expositions de 1895. Un nouveau
type de Zinnia. A la Société de Topographie de France : Lucien Chauré. — Travaux du mois de no-
vembre. Jean-Ernest Chauré. — Les plantes de serre (suite) : Broméliacées. Bromelia : Jag.— Les Orchi-
dées: Vanda Sanderiana : A la Société nationale d'horticulture de France. Otlo Ballif. — Choix parmi
les nouveautés en fleurs, fruits et légumes mises au commerce en 1895. Jean Katy. — Les Pêches :
. Choix de douze bonnes variétés à planter. — Entomologie horticole : Sur le Perce-oreille (suite et fin).
À. Decaux — Métallisation des fleurs et des Insectes — Encore la Poire : Callebasse à la Reine. Lesure.—
_ Architecture des jardins (suite) E. Deny et C. Marcel. — Les Catalogues reçus.
Gravures Normes: Prune Reive-Claude : Gabrielle Combes. Framboise: Surprise. Bigarreau: Windsor, Mürier:
New America. Parc de l'Abbaye du Val. .
Le transport des fruits. — Le Mi-
nistre de l'Agriculture vient d'appeler l’at-
tention de son collègue des Travaux publics
sur les pétitions de nombreux propriétaires
exportateurs de fruits de diverses régions,
qui demandent : Que les colis de fruits soient
transportés dans des wagons aérés et manu-
tentionnés avec certaines précautions.
M. Dupuy-Dutemps, qui a jugé cette re-
quête digne d'examen, a chargé ie service
du contrôle de lui adresser un rapport et des
propositions en vue de son intervention à
ce sujet auprès des Compagnies de chemins
de fer.
Ce
Les emballages aux Chemins de
fer. — Le Syndicat des horticulteurs lyon-
nais communique à ses adhérents la note
suivante :
« Quelques horticulleurss’étant vu refuser
leurs expéditions par le Chemin de fer, sous
prélexte qu'elles n'élaient pas conformes
aux nouvelles instructions, M. le président
du Syndicat a fait une démarche auprès de
M. l'inspecteur principal de la Cie P.-L.-M.
Il en résulte que, doréravant, les expédi-
teurs devront se conformer aux prescrip-
tions suivantes : x
4° Les branches et les feuilles des plantes
emballées en paniers devrontéêtre protégées
par des baguettes et enveloppées avec de la
25 ocrosrEe 1895.
toile d'emballage. L'usage du papier n’est plus
admis.
2° Les étiquettes des colis voyageant par
grande vitesse devront porter le nom de la
gare destinataire, même si ces étiquettes ne ron-
tenaient que des numéros.
J'ai cru utile, pour vous éviter tout mé-
compte, de vous faire connaître sans retard
ces nouvelles exigences, qui proviennent
d'une entente entre toutes les Compagnies
de chemins de fer français. »
230
Les Roses nouvelles mises au com-
merce le 1“ novembre 1895 1). —
Par M. Pernet-Ducher, 114, route d'Hey-
rieux, à Montplaisir, Lyon. — Hybrides de
thé, Antoine Rivoire, grande fleur pleine,
forme de Camellia, rose carné très clair, à
fond jaune ambré et liséré carmin vif, flori-
fère et rustique, issue de D' Grill >< Lady
Mary Fitawilliam. — Beauté Lyonnaise, fleur
très grande, en coupe, très pleine, coloris
blanc légèrement teinté jaune, issue d'une
variété inédite issue elle-même de Baronne
de Rothschild. — Mlle Alice Furon fleur grande,
globuleuse, pleine, coloris blanc jaunâtre,
issue de Lady Mary Filzwilliim(dont elle a le
port) x Mme Chedanne-(Guinoisseau. —
Mile Hélène Cambier, fleur moyenne ou
grande, très pleine, coloris variant du rose
carné saumoné au rose cuivré, issue d'une
rose inédite.
Par M. Chedanne-Guinoisseau, à Angers,
Mme Verrrier-Cachet (hyb. rem), fleur très
grande, globuleuse, rosenuancé vermillon,
à reflets ardoise, très odorante. — Souvenir
de Bertrand Guinoisseau (hyb. rem) fleur
(1) Descriptions des obtenteurs.
258 LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
grande, très pleine, rouge pourpre, nuancé
cramoisi, odorante et florifère. — Mlle Marie-
Thérèse de la Devansaye (île Bourbon), fleur
grande, pleine, blanc pur, très odorante.
— Chedane-Guinoisseau (rugosa), fleur gran-
de, pleine, rose satiné, dit vieux rose.
@Kk
Le Congrès pomologique à Ver-
sailles. — La 37° session de la Société po-
mologique s’est passée. à Versailles,
comme les trente-six précédentes se sont
passées dansles autres pays où la Sociététient
ses assises, sauf qu'elle a été agrémentée
d’une exposition fruitière hors ligne à la-
quelle l'établissement Croux et fils avait pris
une part si importante, que le Jury lui a
décerné le Grand prix d'honneur, ratifié du
reste par le public spécial.
Le bureau a été formé de M. F. Jamin,
président; MM. Charles Baltet, Chevalier,
Daurel, Gérard, F. Sahut, vice-présidents ;
MM. Michelin, Croux, Lecomte, Dauvesste,
secrétaires ; M. de Sacy, trésorier.
Après les discours d'usage, la commis-
sion de dégustation, présidée par M. Ernest
Baltet assisté de M. Moser comme secré-
taire, a... dégusté et soumis ses apprécia-
tions pour le classement des fruits pré-
sentés à l'étude.
Entre temps, la Société a admis définiti-
vement et classé comme première qualité :
l’'Abricot : Précoce de Boulhon,la Pêche Vulmo-
rin, ayant Alexis Lepère pour père ; la Poire
Bergamote Sannier, de Sannier, comme de
bien entendu; ja Poire Charles Ernest (les
deux Baltet se sont réunis pour la faire, et
elle n'en est pas plus mauvaise pour cela)
la Prune de Béjonnières, d'origine angevine,
tenant de la Mirabelle et de la Reine-Claude,
et rebelle aux vers : Est-ce une preuve de sa
qualité, si les insectes ne l’attaquent pas?
Et le Raisin Schaous, ou Parc de Versailles,
variété bien discutée, et que l'assemblée a
dû admettre pour payer son hospitalité au
Parc du Roïi-Soleil.
Quant aux Poires : Alexandre Chomet, Reine
de Bretagne, Beurré des Cuarmélites, Beurré
Fouqueray. Rousselet de Meylan; aux Pom-
mes : Reinette de Wilkenbourg, Reinette grise
de Brownlers, Skye house Rousset ; à la
Pêche Suinte-Marquerite, au Brugnon Cusin,
aux Chasselas long noir d'Espagne et Ch. Lecè-
ne, ilsn'ont pas trouvé grâce et ont été impi-
toyablement rayé:. N'en parlons plus!
On a ensuite discuté : engrais chimiques ;
re-émis l'éternel vœu de la plantation des
routes en arbres fruitiers, ainsi que celui de
l'abrogation de la convention de Berne re-
lative à la circulation des végétaux, bien
voté la médaille d'honneur de 4895, à
M. Félix Sahut, de Montpellier, et... chacun
s’en est allé, en se donnant rendez-vous,
à Rouen, pour l’an prochain.
20
Expositions de 1895. — Pau. — Du
10 au 15 novembre, exposition de Chrysan-
thèmes, plantes de serre, d'appartement, et
produits de la viticulture ; organisée pañla
Société d’horticulture des Basses-Pyrénées, *
Langres. — Du 19 au 21 novembre, expo-
sition spéciale de Chrysanthèmes, fleurs de
saison, fruits et légumes ; organisée par. la
Société Haut Marnaise d’horticulture.
Roubaix. — Les 17 et 18 novembre, expo-
sition, entre sociétaires, de Chrysanthèmes
et produits de là saison ; organisée par le
Cercle horticole de Roubaix.
Paris. — Du 12 au 17 novembre, exposi-
tion de Chrysanthèmes.
Cannes. — Du 10 au 142 novembre.
Genève. — Du 15 au 18 rovembre, expo-
sition de Chrysanthèmes, fleurs coupées,
plantes fleuries, fruits et légumes ; organi-
sée par la Société d'horticulture de Genève.
Un nouveau type de Zinnia. —
M.C Huber, horticulteur à Hyères, annonce
la mise au commerce de Zinnias, d’un type
absolument différent des anciens. Les fleurs
de cette nouvelle race ressemblent à cer-
taines Reines-Marguerites ou à de grandes
Scabieuses; on y rencontre les coloris
courants, violet, rouge, jaune, blanc et
même des panachés.
A la Société de Topographie de
France. — Le dimanche 24 novembre, la
Société de Topographie de France tiendra
son assemblée générale annuelle pour la
distribution de ses récompenses, dans le
grand amphithéâtre de la Sorbonne.
LUCIEN CHAURÉ.
ÿ ET A2 DS de
TRAVAUX DU MOIS DE NOVEMBRE
__— —
.
#7) JARDIN FRUITIER
On peut commencer la taille des arbres
‘formés les plus faibles, mais ce n'est pas
pressé, puisqu'on à jusqu'à la montée de la
-sève pour faire ce travail.
On continuera les défoncements pour les
plantations d'arbres qu'on pourra faire aux
_ premiers beaux jours dans les terres lé-
_ gères et, plus tard, un peu avant la montée
de la sève, dans les terres fortes, ainsi que
dans celles qui conservent longtemps l'hu-
_midité; sion plantait trop tôt dans les Lerres
humides le chevelu pourrirait, ce qui ferait
- grand tort à la reprise des arbres.
_* On garantira, contre la gelée, les arbres
‘fruitiers frileux et les espèces décoratives
un peu délicates.
On enterrera les Figuiers en les couchant
.dans des rigoles peu profondes, on les y
maintiendra avec des crochets, puis après
on les recouvrira de terre.
* On peut commencer à tailler et à provi-
_gner la vigne, mais il est mieux d'attendre
les premiers beaux jours de février.
JARDIN POTAGER
on : , + ve
4 … “ À
Aux premières gelées, on posera des
. cloches sur quelques touffes de Civette, de
Persil, d'Oseille et sur la Chicorée fine.
On labourera, à la bèche, les terres desti-
nées à la plantation des Choux d’York,
C. coniques de Poméranie, CG. cœur de bœuf,
qui doivent être plantés avant la fin de ce
mois.
Vers la fin de novembre, on coupera les
Choux-fleurs, par un temps sec, pour les
conserver dans une serre ou une cave sèche
æt aérée.
La chute des feuilles, cette année, aura
Jieu tardivement. On les ramassera pour les
mettre en dépôt afin d’en couvrir les plantes
- sion craint d'être surpris par la gelée;
ainsi ‘pour les Salades, Céleri-Rave, Ca-
_, rottes ; en laissant ces légumes le plus long-
tempspossible en terre; ilssonl moins sujets
- à la pourriture que dans une cave.
On rentrera les Cardons dans une cave
__ saine ou un sous-sol.
| On peut aussi semer des Mâches.
RL |
LE MONITEUR D’
—————— a —————
3
HORTICULTURE 259
On plantera la Laituede Passion à l'air
libre, bien exposée au midi.
Vers la fin du mois, on sèmera les pre-
miers Pois en pleine terre, mais à bonne
exposition.
JARDIN D'AGRÉMENT
On fera la toilette d'hiver au parterre et
au jardin paysager, les feuilles soigneuse-
ment ramassées serviront à couvrir les
plantes gelables, le surplus sera conservé
en tas pour faire les couches’sourdes.
On buttera soit avec de la terre, soit en
les recouvrant de feuilles, les Rosiers ge-
lables, sans les tailler, mais en rabattant
seulement les plus grandes branches (1).
On arrachera les tubercules des Dahlias
et des Bégonias, autant que possible par
un temps sec, et on les laissera bien sécher
dans un endroit aéré, avant de les rentrer.
Les Dahlias seront conservés dans l'oran-
gerie, sous les tablettes d’une serre froide
ou en cave sèche; les Bégonias dans un en
droit très sec, ils craignent la pourriture
plus que tous les autres tubercules.
Les Glaïeuls, bien que ne craignant pas
la pourriture, seront aussi conservés dans
un endroit très sain sans être dépoulllés de
leur enveloppe.
On atlendra au printemps pour planter
les touffes d'arbustes, Si on le faisait main-
tenant comme cerlains auteurs le conseil-
lent, le chevelu des racines pourrirait et on
n'obtiendrait qu’une faible végétation la
première année.
On arrachera, à racine nue, les Fuchsias
qui sont en pleine terre, on supprimera les
rameaux les plus encombrants et on les
rempotera dans des pots relativement pe-
tits, où ils attendront, dans un endroit
abrilé, l’époque de leur remise en pleine
terre ; on les arrosera amplement pour lier
la terre aux racines et on les laissera bien
s’égoutter avant de les rentrer: on ne les
arrosera pendant l'hiver que quelques fois
quand la terre sera absolument séche.
On empotera un pied de chaque Chry-
santhème, qu’on voudra multiplier au prin-
temps : l'étiquette devra marquer la couleur
et la taille; cela doit aussi se faire pour les
Dahlias.
1) Voir notre article spécial. n° du 10 oc-
tobre 1895.
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
SERRES
ORANGERIE CONSERVATOIRE
On arrosera très peu et on donnera de
l'air tant que la température ne descendra
pas au-dessous de zéro.
Jean-Ernest CHAURÉ.
DER
LES PLANTES DE SERRE
(SuiteŸ
BROMÉLIACÉES.
Les Broméliacées fournissent à l'horticul-
ture un très grand nombre d'espèces orne-
mentales, chez lesquelles le feuillage compte
quelquefois autant, sinon plus que les fleurs.
Celles-ci sont en épi,en grappes ouen pani-
cules, et souvent enveloppées de bractées
colorées d’un grand éclat. Toutes les Bro-
méliacées sont d’origine américaine, vivaces
à rhizomes traçants et à racines fibreuses.
Beaucoup sont épiphytes ou semi-épi-
phytes, et par là se rapprochent des Orchi-
dées et exigent les mêmes conditions de
chaleur, de lumière et d'humidité atmos-
phérique, c’est-à-dire, en grande majorilé,
la serre chaude.
Les épiphytes de petite taille se cultivent
sur des morceaux de bois suspendus, sur de
vieux troncs d’arbres entourés de spha-
gnum ou sur des murailles rocailleuses
remplies de fragments de terre de bruyère
tourbeuse entremêlée de sphagnum. On les
cultive aussi en pots, bien drainés, avec des
morceaux de charbon de bois ou des tessons
bien propres et remplis de terre de bruyère,
terreau de feuilles, sable, sphagnum haché.
Certaines espèces demandent une nourriture
plus substantielle; on y ajoute alors de la
terre de gazon légère, ou loum des Anglais.
Les espèces terrestres et de grande laille
sont spécialement cultivées en pots, ce qui
permet de les transporter à volonté dans
les appartements au moment de la floraison.
En hiver, lorsque la végétation est ralentie,
il faut éviter que l’eau des arrosages et
des seringuages s’amasse dans le cœur des
plantes, ce qui cause souvent leur perte ou
endommage les fleurs. On devra donc les
renverser après la mouille.
Les Broméliacées se propagent de reje-
tons ou d’æilletons qu’on détache des pieds
mères, et qu’on fait enraciner dans la serre
à multiplication.
On les multiplie aussi de semis, quand on
peut obtenir des graines, qu’on sème enter-
rines, sur des mottes de terre de bruyère
tourbeuse,
Par suite d'heureuses fécondations, d’ha-
biles spécialistes ont doté l'horticulture de
splendides variétés remarquables par leur
belle floraison.
Nous allons d’abord décrire les Bromélia-
cées florifères : soit les Promelia, PBilbergra,
Æchmea,Encholirion, Guzmannia, Nidularium,
Tillandsia, Puya, Vriesia.
BROMELIA.
Les espèces terrestres appartiennent prin-
cipalement au genre Promelia, et se distin-
guent par la grandeur et l’abondance du
feuillage, plus que par la beauté de leur
inflorescence. |
L’Ananas proprement dit ou B. Ananas,
rendu célèbre par son fruit exquis, qui {est
l'objet d’une culturespéciale dansles grandes
propriélés, appartient à ce groupe ; puis le
B. Karalas, à grandes feuilles, desquelles
on retire des fibres textiles très utiles, et le
B. longifolia, dont les grandes feuilles a ttei-
gnant de 50 à 60 centimètres de longueur, .
sont armées d’épines; la partie supérieure
est verte, l’inférieure est blanche. Les fleurs
de couleur rose, entourées de bractées cra-
moisi, apparaissent en juillet. Originaire de
la Guyane.
(A suivre)
LES ncmDiE
VANDA SANDERIANA. — Si les collections
d’Orchidées du Baron Alph. de Rothschild, à
Ferrières-en-Brie et du Baron HrubyàPeckau
en Bohème, jouissent d'une renommée uni-
verselle pour les célèbres et énormes spéci-
mens de Renanthera (Vanda) Lowi qu'elles
renferment, cellede M. Dallemagne, à Ram=
AC ti.
Re son superbe exemplaire de Vanda Sanderianu.
… Cette plante se compose de trois tiges,
Ë _ dont la première mesure 0,45 de hauteur
“" avec 13 feuilles, la seconde 0®,60 avec
_Aafeuilles etlatroisième" ,20avec iGfeuilles.
à C'est à notre connaissance, le plus fort
: _ exemplaire qui doit exister dansles cultures.
En tout cas il dépasse en hauteur le fameux
spécimen introduit en 1882, par MM. Hugh
_ Low, de Londres, qui le gendirent en vente
_ publique à l'état d'importation pour 200 gui-
À nées ou 5.300 francs à MM. Backhouse hor-
ticulteurs à York. Une fois établi, en
Bicine floraison, il devint, en automne 1884,
Rs propriété de MM. Veitch, horticulteurs
É à Londres, où nous eûmes à cette époque
4 l’occasion de le voir et de bien l’admirer
4 avant son départ pour l'autre côté de l'A-
tlantique. MM. Veitch l'avaient revendu
4 _ pour à peu près une dizaine de milles francs
à feu M®° Morgan, de New-York, qui possé-
_ dait alors la plus importante collection
. d'Orchidées des États-Unis d'Amérique.
Après le décès de M°° Morgan, sa magni-
_ fique collection d'Orchidées fut vendue aux
enchères publiques et ce Fanda Sunderiana
De. fut adjugé que pour 900 dollars ou
4. 500 francs à MM Srbrecht et Wadley fleu-
| Sri New-York, qui le revendirent peu
* après, mais pour un beau prix, àun Orchido-
+ phile américain, M. Osborn, chez lequel-
* cette plante si célèbre a continué dès lors à
_prospérer.
C'est assez difficile d'évaluer de pareils
Demers qui n'ont pas de prix pour cer-
_lains grands amateurs, cependant nous ne
j< À croyons pas nous écarter de beaucoup en
évaluant le Vanda Sanderiana de Rambouil-
let à six ou sept mille francs cequiréprésente
Le Vanda Sanderiana, originaire de l'ile
| Mindanao, aux Philippines, est une des plus
_ belles Orchidées connues; elle est du reste
; considérée comme étant la eine de cette
remarquable famille de plantes épiphytes,
C’est une espèce, deserrechaude et humide,
- qui développe en automne d’admirables in-
florescences érigées, supportant de 3 à
10 grands fleurons, mesurant jusqu'à 010
_ ou0"11 dediamètre; lessépaleset les pétales
LE MONITEUR pr HORTICULTURE
Douillet, mérite de l'être au même titre pour
Lx tas
vLCE A
t & :- inde tigi
BRAS OT Ce T4 da
sont plats, d’un blanc rosé, sauf les sépales
latéraux, qui sont d’un jaune brunätre
clair, couverts de réticulations rouge vif:
le labe lle, qui est plus petit, est jaune clair
strié de rouge.
Nous ferons aussi observer que c'est assez
difficile d'importer à l’état vivant, en Europe,
les exemplaires de ce Vanda. C'est pour cette
raison qu'il est toujours resté rare et d’un .
prix relativement élevé.
À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE
France. Après avoir traversé une période
pendant laque'le les présentations d'Orchi-
dées ont élé un peu délaissées, la séance du
10 octobre était remarquable par-un apport
des premiers Cattleya Warocqueana, repré-
sentés par les bonnes variétés de ce Cattleya
labiata Y'automne, parmile Gobillot, (Seine); 6 Davoine, (Seine-et-
Marne); 7Danaux, (Seine-et-Oise);, 8 Nicolas,
(Drôme) ; 9 Aubry, (Aisne); 10 Labroy, (Pas-
de-Calais); 11 Manzagol, (Corrèze) ; 12 Mau-
riceau, (Maine-et-Loire); 13 Bodin, (Nord);
14 Dehaine, (Nord); 15 Marie, (Seine-et-
Oise),16 Dental, (Alpes-Maritimes), 17 Faure,
(Haute-Vienne); 18 Le Cozannet, (Côtes-du-
(Nord) ; 19 Fontaine, (Seine) ; 20 Rault, (Hau-
te-Vienne; 21 Bijou, (Seine-et-Oise); 29 Le-
vazeux, (Mayenne); 23 Abadie, (Haute-Ga-
ronne); 24 Le Goff, (Finistère); 25 Fleury,
(Seine-et-Oise); 26 Guénardeau, (Seine) ;
27 Cressent, (Somme); 28 Vis, (Pas-de-Calais);
29 Denis, (Pas-de-Calais); 30 Charles, (Gard) ;
31 Falicon, (Alpes-Maritimes) ; 32 Bastardie,
(Aveyron) ; 33 Vivier, (Ardennes); 34 Rollot,
(Nièvre); 35 Dous, (Seine-et-Oise) ; 36 Vesse-
reau, (Seine-et-Oise); 37 David, (Seine-et-
Oise); 38 Turc, (Isère); 39 Bichon, (Allier);
40 Bouhaud, (Vendée).
CK=
Soins à donner aux Chrysanthè-
mes cultivés pour la grande fleur
pendant le mois de Novembre. — A
cette époque de l’année, la plupart des
plantes sont épanouies ou sur le point de
s'épanouir, elles ne réclament donc que les
soins généraux des plantes fleuries ; cepen-
dant nous prévenons les amateurs qu'ils
doivent cesser les arrosages aux engrais et
surtout ceux à la matière fécale dès l’appa-
rition des premiers pétales. .
En les prolongeant jusqu'à l’épanouisse-
ment complet, ils provoqueraient de larges
taches sur les pétales et compromettraient
la beauté des fleurs.
29
Une couronne mortuaire origi-
nale. — Aux funérailles du savant Pasteur,
une des couronnes qui à été le plus remar-
quée pour son originalité, (si toutefois cette
expression peut être employée en cette dou-
loureuse circonstance), était entièrement
confectionnée en raisin blanc parsemé de
grappes noires : elle était envoyée par la
ville d’Arbois, célèbre par son petit vin ju-
rassien.
EE
Le commerce extérieur de la
France.— Nous extrayons delastatistique
officielle, publiée, pour l’année1894, par le
Ministère du Commerce, la note suivante :
5. Fruits de table et légumes. — En France,
larécolte des fruits,sans égaler celle de 14893,
a été généralement abondante. Notre expor-
tation s’estunpeu réduite (33,300,000 francs
en 1894, contre 36,300,000 en 1893) ; la perte
a surtout frappé les pommes, les poires
et les noix. Quant à l'importation, elle est
passée de 35,700,000 francs en 1893 à.
38,300,000 francs en 1894; l'augmentation
provient en grande partie des raisins secs
dont les achats sesont sensiblement relevés.
Les entrées de légumes verts ou confits se
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 271
maâiotiennent à leur niveau ordinaire : les
sorties sont en progrès.
Nécrologie — Nous apprenons le décès
subit et prématuré de M. Jules Ricaud, de
Beaune, officier du Mérite agricole.
S'occupant d'horticultureetde viticulture,
M. Ricaud, très connu, avait fondé la Société
d'horticulture et de viticulture, organisé un
orphelinat horticole à Beaune, découvert
et propagé l'application des produits chi-
miques à la destruction des maladies cryp-
togamiques de la vigne et des arbres frui-
liers. C'est un homme aussi honnête que
dévoué qui disparait.
Nousavonsle regret d'apprendre le récent
décès de M. 7. Bause, horticulteur à South
Norwood. Londres.
M. Bause était avantageusement connu
dans le monde horticole comme obtenteur
et cultivateur de plantes à feuillage. Nous
lui devons l'obtention des premiers Coleus
à feuillage coloré et panaché qui firent leur
apparition en 1866; mais c'est surtout avec
ses gains de Crotons, Draciænas et Népen-
thès qu'il acquit une renommée universelle.
Ancien chef de culture de la maison Veitch
à Londres, il quitta le célèbre établissement
de Chelsea pour diriger l’importante maison
que fonda, en 1873, M. John Wills, à Anerley,
près du Palais de cristal où de nombreux
jeunes jardiniers français allèrent s'initier
dans l’art de ses belles cultures. Un grand
nombre de nos lecteurs se souviennent sans
doute de Ja part importante qu'il prit à
l'Exposition universelle de Paris en 1878 où
tous ses superbes apports de plantes à feuil-
lage remportèrent à cette époque un im-
mense succès. Après la liquidation de la
maison Wills, M. Bause fonda pour son
compte un établissement horticole à South
Norwood, d’où sont sortis en outre, chaque
année, un grand nombre de nouvelles Fou-
gères, de Caladium, ainsi que d'autres
plantes à feuillage.
Etant en relalions commerciales suivies
avec nos principaux horticulteurs, sa mort
sera vivement regrettée par ous ceux qui
l'ont connu et qui ont élé à même d’appré-
cier ses lalents de cultivateur.
LUCIEN CHAURÉ.
N à ncmDÉE
SOBRALIA LiNpENI. Cette remarquable et
magoifique rouveauté vient de fleurir pour
la première fois en Europe, et cela dans la
collection d'un Orchidophile anglais, M. Lu-
cas à Horsham. D'après la description qu’en
fait le Gardeners Chronicle, le Sobralia Lindeni
serait la plus majestueuse espèce du genre ;
les divisions de ses grandes fleurs sont
d’un blanc rosé; le lobe antérieur de la
labelle est ondulé, ample, d'un beau cra-
moisi veloulé et parsemé de nervures
blanches ; ses fleurs ont dn reste beaucoup
de ressemblance avec celles du Cattleya
Luddemanianu .
ODONTOGLOSSUM PRÆSTANS. Ce gracieux
Odontoylossum, dont le qualificatif signifie
« qui surpasse », est originaire du Pérou
septentrional; il fut découvert et importé
primitivement par M. Smith, un des collec-
teurs de la maison Hugh Low et Cie de
Londres, mais ce n'est que ces dernières
années qu’il a été répandu dans les cul-
tures par les soins de l’Æorticulture interna-
tionale, de Bruxelles. Lorsque feu Reichen-
bach en fit la description dans le Gurde-
ners Chronicle de 1875, il le classa dans la
section du genre qui comprénd l'O. odora-
tum, VO. gloriosum et VO. nævium, avec
lesquels il a beaucoup d'analogie.
Nous avons eu récemment l’occasion d'en
admirer un exemplaire si bien fleuri dans
lacollection de M. Ragot, à Villenoy-Meaux,
que nous avons été fort étonné de consta-
ter que l'Od. præstans était encore si peu
connu, car c'est une espèce qui ne devrait
manquer dans aucune collection de serre
froide. Cet Odontoglossum est très flori-
fère; ses inflorescences supportent dix à
douze fleurons de 7 à 8 certimètres de
diamètre; leurs divisions sont d’un jaune
brun, légèrement teinté de vert et elles sont
EVIL + 20,
&
272
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
parsemées de petites macules brunes; ces
fleurs exhaleut en cutre un délicieux par-
fum et se maintiennent fraiches pendant
quelques semaines, deux qualités qui le
font encore doublement apprécier.
À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE
FRANCE. — Un certain nombre d’Orchidées
remarquables ont été présentées à laséance
du 24 octobre. M. Mantin avait apporté un
merveilleux spécimen de Cattleya Bowrin-
giana, aux fleurs bien colorées, ayant neuf
inflorescences, supportant ensemble 123
fleurons ; son Cattleya Mantini, hybride des
C. aurea et C. Bowringiana, représenté par
deux variétés distinctes, aux grandes divi-
sions d’un violet pourpré, dont une était
particulièrement remarquable par le coloris
doré du labelle; le Zælia pumila Luddema-
niana, une ancienneet rare variété, distincte
du type par son coloris rose pourpré, puis
un Cymbidium ensifolium, espèce japonaise,
dont les fleurs ont les divisions d’un blanc
verdâtre, avec une labelle de mémecouleur
rayée de pourpre. Mentionnons aussi ses
deux hybrides de Zéæliocuttleya, presque
identiques à ceux qu’il avait déjà présentés
à la séance précédente, mais des mélis issus
cette fois de fécondations inverses.
M. Dallé exposait des Vanda tricolor et
cærulea, un beau spécimen de Cattleya gigas,
des C. aurea, C. Bowringiana atrorubens,V'an-
cien C, labiata, autumnalis de Pescatore, des
©. Warocqueana ainsi que le nouveau C!. flo-
ribunda, qui nous semble être simplement
une belle variété très floribonde du C. maxima.
Un amateur présentait, sous le nom de
Cypripedium : Mlle Alice Gayot, un métis des
C. Harrisiunum et C. Boxalli de provenance
anglaise; il devait faire erreur, car cet
hybride, d’origine française est issu des
C'. Harrisianum et C!. insigne.
Sortides Orchidées courantes et la biblio-
thèque manquant des principaux ouvrages
spéciaux, ainsi que des monographies qui
devraient être à la disposition du Comité pour
Jes consulter, ce dernier est souventembar-
rassé pour juger cerlainsapports.C'étaitle cas
d'un Æpiden-drum aux fleurs violettes, qu'un
horticuiteur voulait présenter comme une
nouveauté, mais qui était simplement l’'Z.
Hanbwryi,uneancienneespèce,peurépandue,
il est vrai, dans nos collections françaises.
O. BALLIF.
QC:
LES LIS DE L'HINDOUSTAN.
L'immense chaîne de montagnes qui
traverse ce vaste pays de l’Asie méridionale
est très riche en plantes bulbeuses. Le genre
Lilium Y est particulièrement représenté par
de magnifiques espèces que l’on nerencontre
pas assez dans les établissements français,
tandis qu'ils sont cultivés en grand parles
horticulteurset les amateurs anglais.
Quelqüues fortes maisons horticoles de
Londres importent chaque année des quan-
tités de bulbes qu'elles offrent pendant les
mois d’automne aux enchères publiques des
salles de vente de M. Stevens et MM. Pro-
theroe et Morris. C’est fort regrettable que
ces Lis ne soient pas appréciés en France,
comme ils le sont en Angleterre, où on les
utilise avantageusement pour l’ornementa-
lion desserres froides et des jardins d'hiver
pendant les mois d'été et d’automne. C’est
+
ce qui nous a engagé à présenter au Comité
de floriculture de la Sociéténationale d’hor-
ticulture de France, pour la maison Hugh
Low et Cie, de Clapton-Londres, quelques-
uns de ces nouveaux Lis; puis, pourlesfaire
encore mieux connaitre, nous en avons fait
peindre une aquarelle qui représente très
fidèlement deux de ces plus belles plantes
bulbeuses. |
En jetant un coup d'œil sur notre magni-
fique chromolithographie, nos lecteurs
reconnaitront sans doute que ces Liliacées
sont dignes d'occuper une place importante
parmi nos plantes d'ornement, d’autant plus
que la culture en est très facile. Leurs
bulbes sont rempotées enautomne dans des
pots profonds et bien drainés, de 0,12 à
0,16 de diamètre, suivant leur force; on
emploie un compost formé de bonne terre
de gazon, auquel on mélange du terreau
de feuilles et du gros sable. En rempotant
les bulbes de Lis, il faut avoir soin de les
euterrer profondément dans despots qui ne
doiventêtreremplisentièrement que lorsque
leurs pousses atteignent 0,145 à 0,20 de
FIRST PROS TE
E MONITEUR D'HORTICULTURE
l. LILIUM LOWI._2. LILIUM NEPALENSE
hauteur. Ces pots sont alors placés simple-
mentsous chässis à froid, à l'abri des gelées;
puis, dans le courant de l'hiver ou au prin-
temps, une fois qu'ils ont développé des
racines, On Commence à les rentrer en
serre froide où on les cultivera jusqu'à leur
floraison, que l’on peut facilement avancer
ou retarder suivant les besoins. Après la
floraison, il faut leur donner quelques mois
de repos, en les placant sous chässis et à
l'air, mais à condition de les préserver des
Liciumu (Vilmorin).
pluies. Nous ferons cependant remarquer
que les bulbes fleurissent bien mieux la
première année de leur importation que les
années suivantes.
La plus belle espèce est le Lis des Neilyher-
ries (Lilium Neilgherrense), originaire des
Montagnes Bleues, ces contrées de l'Hindous-
tan si célèbres par l'extrême salubrité de
leur climat et par leurs plantations de thé,
de café et de coton. Leurs fleurs en forme
de trompette ont les pélales un peu recour-
bés en dehors ; elles mesurent de 0®,15 à
0®,20 de longueur, sont odorantes et d’un
beau blanc crème. Les tiges atteignent une
hauteur de 0®,40 à 1,20 et supportent de
une à quatre fleurs.
Une autre magnifique espèceest le Zilium
sulphureum,nommé autrefois Z. Wallichianum
var. superbum, lorsqu'on leconsidérait à tort
comme une forme supérieure de ce dernier
Lis. C'est une espèce très vigoureuse, dont
les tiges atteignent de 1",20 à 1®,60 de hau-
teur; elles supportent plusieurs énormes
fleurs d'un blanc d'ivoire et colorées de
jaune soufre à l'intérieur.
Le ZLailium Henryi est aussi un des plus
beaux Lis dont l'introduction del'Hindoustan
ARS LE MONITEUR D'HORTICULTURE 273
est encore assez récente. Lors de sa décou-
verte, il fut premièrement annoncé comme
élant une superbe variété jaune orange du
Lilium speciosum; mais il a été reconnu dès
lors que ce lis était une espèce distincte,
dont le port avait beaucoup d'analogie avec
le L. speciosum, d'origine japonaise, mais qui
différait complètement avec lui au point de
vue des coloris.
Le Lilium Nepalense, aux fleurs d'un beau
Jaune avec un reflet verdätre et admirable-
ment colorées de pourpre violacéau centre:
puis le Zilium Lowi, dernière nouveauté
dont les charmantes fleurs blanches, en
forme de cloche, sont maculées de pourpre
violacé à l'intérieur.
Ces deux derniers Lis, qui sont si fidèle-
ment reproduits sur notre chromolithogra-
phie, sont également les espèces les plus à
recommander pour laculture en pot.
O. Bazuir.
EE
LES PLANTES DE SERRE
(Suite)
BILBERGIA
Les Bilbergiu sont des plantes épiphytes
qui demandent peu de nourriture; on les
cultivera donc sur des rocailles, des troncs
d'arbres, ou dans des pots contenant le la
terre de bruyère fibreuse grossièrement
concassée, mélangée de fragments de char-
bon de bois, de mousse ou de sphagnum.
Pendant la période de repos, on les con-
servera en bonne serre tempérée, peu hu-
mide. On favorisera la reprise de la végéta-
lion par une bonne chaleur maintenue hu-
mide par de fréquents bassinages, en veillant
à ce que l'eau ne séjourne pas trop long-
temps dans le cœur des plantes.
Le B. Baraquiniana, originaire de l'Ama-
zone, peut atteindre 40 à 50 centimètres
de hauteur, les feuilles. armées, sur les
bords, d’épines rouges, sont vert clair et
transversalement panachées de rayures
blanches. La tige florale, au-dessusdes brac-
tées roiges, est blanchätre.
PB. marmorata, à feuilles vert foncé macu-
lé de rouge brun: fleurs en panicules, dé-
passant de beaucoup les feuilles, de couleur
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914 LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
bleu foncé à calice vert. Grandes bractées
oblongues, feuillues, écarlate.
B. miniata rosea, üge florale blanchâtre ;
fleurs roses; bractées larges, oblongues,
lancéolées, rouge pointillé de bleu, et
recouvertes de poudre farineuse.
B. Moreliana, feuilles longues, zonées
transversalement de blanc et armées de
quelques épines; fleurs en longues grappes,
garnies de larges et longues bractéesroses ;
la dernière est violet foncé.
B. sphacelata, es feuilles, longues de
O m. 80 à 1 mètre, forment une splendide
couronne, du milieu de laquelle sort une
tige de fleurs roses, munies de bractées vcr-
dâtres ; originaire du Chili.
B. thyrsoidea, les feuil'es, bien que vert
clair, sont légèrement glauques ; les bractées
et les fleurs sont rouge: (Rio-Janeiro).
B. Liboniunu, feuilles vert mélaliique, en
gouttière; épi souple de 6 à 10 fleurons à
calice rouge, corolle bleu foncé.
B. Leopoldi, feuilles zonées de blanc,
fleurs en grappes pendantes, garnies de
bractées roses et rouges. (Brésil.)
B. rhodocyanea où fasciatu (Brésil), feuilles
marquées sur les deux faces de bandis
larges, alternativement vert clair et vert
foncé, fleurs roses et bleues, en épi conique,
à brectées roses.
B. Amæna, de l'Amérique méridionale, à
feuilles rubanées; grappes garnies de brac-
tées roses et de fleurs vert jaunâtre el bleues
à la partie supérieure.
B. Quesneliana, à grandes feuilles anne-
lées de macules blanches ; l’inflorescence
est un épi cylindrique de bractées obluses,
imbriquées, d'un beau carmin, mouchetées
de blanc; les fleurs sont violet foncé à leur
extrémité.
B. pyramidalis, à grandes feuilles, rappe-
Jant un peu l'Ananas;: inflorescence cylin-
drique, garnie de bractées pourpre v'olet.
(Brésil.
B. viridiflora, Vinflorescence est une lon-
gue grappe de fleurs vertes, pédonculées,
pendantes ; le bas de la hampe porte des
feuilles bractéiformes de couleur carmin.
Le
(A suivre.) JAG.
CHOIX
PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS
ET LÉGUMES MISES AU COMMERCE EN 1895 (1).
Par MM. Haage et Schmidt, horticulteurs
grainiers à Erfurt (Allemagne).
Ilest peu ou pas de jardins qui ne pos-
sèdent aujourd hui le Begonia semperflorens :
Vernon, qui rend de si grands services par
fi, N
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f
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NU REA |
€ 0 M; A ET DS
BEGONIA SEMPERFLORENS ATROPURPUREA COMPACTA
sa vigueur, le beau coloris rouge pourpre
de ses fleurs, la teinte pourpre de son
feuillage et labondance de sa floraison.
Certains lui reprochent sa hauteur, 30 cen-
ümèires environ ! Eh bien ïls seront
satisfaits par la nouvelle variété qui fait
son apparilion: le Pegonia semperflorens
atropurpurea compact à conservé tous les
mérites de l’ancienne, et il forme, en plus
de belles petitestouffes bien arrondies, ne
s'élevant pas à plus de 10 à 15 centimetres.
Pour obtenir cette nouvelle variété, ül
faudra la semer a premier prinlemps en
serre où sur couche ch:ude, repiquer le
plant en terre légère, ‘ sabl: use ou sde
brayère en attendant la mise en place en
juin; pour lacon-erver, on bouturera les
vieux pieds et'on coriservera les boutures,
l'hiver. sous chàssis ou en serre froide.
Les Eupatoires sont de vieilles plantes
originaires de l'Amérique septentrionale,
dédiées à Mithridate Eupalor, qui viennent
admirablement dans nos cultures, pourvu
qu'elles aient une bonne terre profonde,
légère et humide. On les emploie surtout
pour les massifs de parcs cu de grands
(1) Descriptions des obtenteurs.
DT TR CP ET
sr
Éd:
LE MONITEUR
D'HORTICULTURE
| na d Cde. a be PLAT" ut
275
NÉ
Jardins. Coupées, les fleurs sont utilisées | strié sur fond blanc, que se distingue des
pour confectionner des bouquets.
Le nouvel £upatorium
introduit de l'Uruguay. C’est un arbuste ou
arbrisseau frules-ent relativement louffu,
serrulatum est
EUPATORIUM SERRULATUM
à rameaux vigoureux; les feuilles, vert gai,
sont dentées en scie, les fleurs, en corymbe,
au sommet des tiges, sont rose pourpre. Ce
sera, par suite de sa cullure facile, une pré-
cieuse acquisition pour la garniture des
serres froides pendant l’hiver,et il rendra
de grands services aux fleuristes pour Ja
fleur coupée à cette époque de l’année où
elle est rare.
La muitiplication se fait par semis au
printemps et à l'automne, en hivernant, ou
par la division des pieds au printemps et à
l'automne.
IPOMCŒA HÉEDERACEA MARMORATA CiÆELESTINA
C'est par son coloris bleu. marbré et
| autres Volubilis à feuille de Lierre le nouvel
lpomwa hederarea marmorala celestin«.
Semis sur place en mai ou sur couche en
avril, bonne exposition.
La culture de l'Helianthus curumeri olius,
un Soleil à feuilles de Concombre, a pris
depuis quelque temps un très grand déve-
loppement. Outre le parti que l’on peut en
tirer pour corbeilles au milieu de plates-
bandes, on en cultive des champs entiers
pour la fleur coupée qui, par suite de l’abon-
dance de son rendement, trouve facilement
un écoulement rémunérateur sur les marchés
aux fleurs.
Le nouvel Æelianthus cucumerifolius : Stella
HELIANTHUS CUCUMERIFOLIUS :
STELLA
est identique par son feuillage à l’ancien.
Son amélioration consiste dans sa plus
grande vigueur et dans ses fleurs de forme
étoilée, plus amples, qui atteignent de 7 à
9 centimètres et qui sont coloris
Jaune très vif à disque noir. Le semis se
fait au printemps, sur couche, ou sur place
dès avril, la floraison commence au mois
de juin. Exposition chaude et de préférence
sol humide.
Une plante, peu répandue assurément, est
le Leplosyne. On n'en connait guère que
deux variétés, le Z. calliopsidea, originaire
de la Californie méridionale et le Z, maritima
d’un
venant sur les côtes californiennes.
TS
“
RS 1.
«
w
» À
CAR
AN,
Les fleurs sont d’un beau coloris Jaune |
d'or; le feuillage est finement découpé.
La nouvelle variété qui vient s'ajouter
aux deux aulres sous lenom de Zeptosyne qi-
LEPTOSYNE GIGANTEA (en fleurs)
gantea est de même origine, et d’une végéla-
tion très vigoureuse.
Semée de benne heure, au printemps, sur
couche et mise en place dès que le temps le
permettra, elle donnera de fortes tiges de 6 |
à 8 cent. d'épaisseur et de 1,20 à 1,50 de
LEPTOSINE GIGANTEA (sans fleur)
hauteur supportant de larges couronnes de
feuilles nombreuses, finement découpées ou
laciniées et d’un vert clair.
Sous le climat de Parisil faudra hiverner
en serre froide et les transporter la seconde
année en plein air; les tiges atteindront une
épaisseur de 10 à 12 cent. et une hauteur
de 2 mètres à 2 m. 1/2, elles se couvriront
de belles fleurs jaunes, pareilles à celles du
Soleil à fleurs simples.
LE. MONITEUR D’'HORTICULTURE
DÉMEN
3! 4 "
D MO à
x, PEN EN PA lp:
Dans les régions plus chaudes, les semis è
pourront fleurir la première année à l’ar- ï
rière saison; même sans fleurs, ces plantes i
sonttrès décoratives par leurfeuillage orne- M
mental et présentent un aspect tropical; 4
les feuillesinférieures, en se fanant,restent
suspendues à la tige et lui donnent une cer-
taine analogie avec quelques Palmiers.
(A suivre.)
Par M. Charles Baltet, répiniériste, à
Troyes (Aube), Poire : Æva Baltei. Variété
issue de la Williams (semis Tourasse).
L'arbre est vigoureux d’un bon port; le
fruit, de première grosseur, a l’ampleur de la
Duchesse, le coloris est jaune citron, carmi-
né à l’insolation ; chair fine, blanc de neige,
fondante, juteuse, sucrée; maturité fin sep-
tembre.
BRuGNON : Zarly Rivers. Fruit gros, rouge
violet pourpre, chair fine,eau sucrée, mü-
rissant vers le 15 août.
Licas : Corinne. Fleurs amples, coloris
rubis lilacé, nuancé carmin.
JEAN KATY.
ARCHITECTURE PAYSAGISTE
(Suite)
CHAPITRE IV
THÉORIE DE L'ART PAYSAGER. — L'ÉCOLE
ANCIENNE. — L'ECOLE MODERNE.
L'art paysager a pour objet d'embellir les
alentours de nos habitations et les prome-
nades publiques de nos cités par la repro-
duction flattée des scènes empruntées à la
nature.
Infiniment variée dans ses détails, belle
malgré ses imperfections, mais inhabile à
se parer.elle-même, la nature a fourni dans
tous les Siècles de grands modèles aux arts.
C’est en elle que les peintres et les sculpteurs
ont puisé leur plus sublimes inspirations, et
ceux qui ont su la comprendre et la poétiser
sont devenus immortels. Nous employons à
dessein le mot poétiser, car l'œuvre de l’ar-
tiste, qu'il soit peintre ou architecte de jar-
dins, doit être plus qu’une fidèle traduction,
plus qu'une copie ornée; nous la définirons
ainsi « uné imitation spiritualisée ». Il faut
à qu'une pensée, éprise d'idéal, circule à tra-
| vers la matière, se substitue à son inertie,
l’arrête dans ses exubérances, accentue ses
côtés piltoresques, distribue avec art la
lumière et l'ombre, associe avec science les
_ couleurs, et, sans laisser de traces trop
évidentes de son passage, établisse partout
l'ordre et l'harmonie qui distinguent les
- créations de l'esprit de celles du hasard.
On a souvent comparé l'architecte de
_ jardins au peintre de paysage, et, en effet,
leur œuvre se côtoie sur un certain espace?
. Mais comme le rôle de l'architecte s'étend
au delà! Tous deux ont à combiner et à
_ dessiner les scènes qui doivent entrer dans
_ leur composition; mais, quand la tâche du
peintre est remplie, celle de l’architecte
commence à peine. C'est au moment où
_ celui-là se repose, que celui-ci doit faire
_ appel à toules ses connaissances el à toute
_ son énergie pour centupler sur le lerrain le
tableau qui tient sur un mètre carré de
papier, tracer les contours exacts de chaque
objet, modeler le sol, reproduire les divers
coloris du plan par la combinaison de végé-
taux variés et d'eau savamment distribuée,
donner un corps aux visions entrevues dans
les rêves qui ont accompagné l'étude du
projet. Pour réussir dans cette tâche, il faut
allier à l’art du peintre la connaissance du
_ jardinier, la science du botaniste, du géo-
logue, du chimiste et de l'ingénieur.
Considérons en effet, sur quels objets
disparates, l'architecte paysagiste aura à
_ porter son érudition.
__ Sans être ce que dans le langage courant
on appelle un peintre de talent, il est néces-
saire qu'il possède suffisamment l’art du
dessin pour composer ses plans d’une manière
agréable. La combinaison harmonieuse des
couleurs doit lui être familière. La connais-
sance des plantes lui est indispensable, et
_ par le mot connaissance, nous n’entendons
pas seulement la nomenclature et le facies,
mais également les notions qui s’appliquent
aux conditions de vie de chaque individu.
È La composition du sol étudiée au point de
vue de la végétation, le choix des engrais
appropriés au terrain sont pour lui des
questions de première importance ; enfin Ja
k
14
f:
science d'ingénieur trouvera un utile emploi
dans les divers travaux d'exécution, les plans
des édicules d'ornement, les drainages, les
canalisations, les murs de soutènement.
Est-ce tout ? Non certes! Car ce qu'il doit
connailre avant tout, ce sont les règles
spéciales à son art et les principes fonda-
mentaux sur lesquels s'appuie l’architec-
ture des jardins.
De ce que l'architecture des jardins jouit
d'une grande liberté dans ses compositions!
il ne faudrait pas supposer que sa fantaisie
doive être son unique rève ei son goût son
seul guide. « Le désordre et le caprice, dit
de Gérardin, ne sont pas plus suflisants pour
composer un tableau sur le terrain que sur
la toile. » Le paysagiste, qui aurait la préten-
ion de produire une œuvre sans l'étude
préalable des règles de l’art, se trouverait
dans la même situation que l'inventeur du
style et, malgré tous ses talents, dans un
état d’infériorité manifeste vis-à-vis de ceux
qui ont profité des leçons, des exemples et
des fautes de leurs prédécesseurs,
Les principes de l’art paysager ont été
formulés au fur et à mesure que les préceptes
se sont dégagés de l’œuvre du maître et la
composition de la méthode s'échelonne sur
un cycle de près de deux cents ans. On peut
diviser sa genèse en deux périodes distinctes.
La première s'étend depuis la création du
style jusqu’au commencement du x1x° siècle,
la seconde est encore ouverte. La première
période fut marquée par l'intransigeance à
l'égard du style régulier et les tâtonne-
ments.
L'art naissant est encouragé par ses
triomphes, il cherche avec frénésie sa voie
à travers un domaine encore inexploré.
Les paysagistes anglais se distinguèrent
alors par leur habileté à se diriger, sans
autre guide que leur goût, vers le beau et
le vrai.
Mais celui qui marque avec le plus d'éclat
cette période de début par son aptitude à
utiliser les découvertes déjà faites et en dé-
gager les préceptes de l'art, fut, sans contre-
dit, le Marquis de Gérardin qui peut être
considéré comme le chef de l’école ancienne.
Dans son livre de la « Composition des
paysages », il jeta les bases de Ja méthode
une” cob.r sh ré”
278
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
0,
paysagère d'une façon magistrale. Voici un
rapide apercu de ses théories qui eurent
alors un grand retentissement, et sont en-
core aujourd’hui d'un haut enseignement :
1° De l’ensemble.
« L’objet essentiel est de commencer par
bien composer le grand ensemble et les ta-
bleaux pour l'habitation, de tous les côlés
où se dirigent les principales vues.
« Tous les objets qui peuvent être aper-
çus du même point doivent être subordon-
nés au même tableau, n’être que des parties
intégrantes du même tout, et concourir par
leur rapport et leur convenance à l'effet et
à l’accord général.
« Avant de mettre la main à l’ouvrage
commencer par bien connaître le pays qui
vous environne; choisissez les fonds et les
lointains les plus intéressants; voyez à con-
server soit en constructions, soit en planta-
tions déjà faites, tout ce qui pourra entrer
dans la composition de votre tableau; en-
suite, faites une esquisse dans Jaquelle vous
composerez les devants d’après les fonds
donnés par le pays.
« Le principe fondamental de la matière,
ainsi que de l'effet pittoresque, consiste
dans l’unité de l’ensemble et la liaison des
rapports; vous ne pouvez jamais vous bien
approprier les fonds du pays, qu'autant que
votre terrainintérieursera bienfonduetpour
ainsidire amalgamé avec leterrain extérieur.
La moindre séparation ferait tache on ra-
ture dans le tableau. Pour éviter celles que.
pourrait y faire la ligne de clôture, vous
avez la ressource, soit des fossés remplis
d’eau, soit des fossés ordinaires avec palis-
Sades à pointes dont la hauteur n'excède
pas le niveau du terrain, ou bien vous pou-
vez faire construire vos murs en contre-bas.
« Tout tableau a besoin d’un cadre pour
attirer les regards; le cadre du tableau sur
le terrain est produit tout naturellement par
son avant-scène, ou les masses de devant.
« Sans des plans bien disposés pour vous
approprier et meltre dans un juste effet de
perspective, les lointains que vous vous sc-
rez choisis dans le pays, sans un cadre ou
avant-scène, dont les masses vigoureuses,
en faisant fuir tous les plans subséquents,
ainsi que les lointains, vous rendent l'effet
et l'accord d’un paysage agréable: jamais
vous n’obtiendr2z d'effets vrais ni de transi-
tions naturelles avec vos différents points
de promenade. »
E. DENY et C. MARCEL,
Architectes-Paysagistes.
(A suivie)
CULTURE PRATIQUE
DES ERICAS
AUX ENVIRONS DE PARIS
Parmi les familles qui composent lerègne
végétal, il en est peu qui peuvent rivaliser
sous le rapport des charmes et de la beauté
avec cette belle famille des Ericacées et no-
tamment avecle genre Zrica, qui lui a donné
son nom, et à la cullure duquel nous con-
sacrons cette note.
L’éloge de cette admirable famille n'est
plus à faire : depuis fort longtemps déjà nos
ancêtres en ont parlé et dit tout le bien
qu'ils en pensaient. Au point de vue spécu-
lalif, elle parait être la digne sœur de la
famille des Orchidées qui, de nos jours,
jouitaussi d’une grande vogue, mais qui, au
point de vuerémunérateur, est loin d'égaler'a
première, car elle exige toujours une immo-
ilisation de capital très élevé, souvent trop
élevé pour nous encourager dans cette
voie.
Comme je viens de le dire, la famille des
Ericacées offre de très grands intérêts à
l’horticulture, et aujourd'hui on cultive
presque toutes ses espèces qui, maintenant,
sont bien acclimatées chez nous.
La main de l’homme semble, encore une
fois, avoir maîtrisé la nature; elle a été
chercher au delà des mers ces miniatures
qu’elle a acclimatées ici et qui sont, pour
lui une source de profit inépuisable, car leur
culture, bien comprise par différents hor-
ticulteurs émérites, a été la cause de nom-
breux gains qui ont toujours contribué au
progrès de l’horticullure en général et au
profit du cultivateur en particulier.
L'époque de l'introduction de ces plantes
est presque impossible à déterminer; ce- M
pendant, d’après certaines recherches, elle
remonterait au commencement de ce siècle, …
etil parait qu'à ce moment elles ont été
l'objet d’une telle vogue, que, quelques
LE MONITEUR
… années après, on en comptait déjà plus
d'une centaine de variétés provenant des
… semis que les cultivateurs du temps pre-
_ naient goût à faire.
_ Quant au point devue géographique elles
sont, pour la plus grande part, originaires
- de la partie extra-tropicale de l'Afrique ou
… région du Cap de Bonne-Espérance, Cette
région est la mieux définie et la mieux dé
. terminée, c’est aussi la patrie de tous ces
de Dés dd.
FTAN PU
Lg Z- +
: rt
Protea. Selago, Brunia, Pelargonium, Oxalis,
_ etc., etc., dont les espèces, aussi nom-
breuses que variées, font l’ornementation
_ de nos serres et de nos orangeries.
La flore du Cap est aussi 1ne des plus
remarquables autant par l'élégance des
_ formes et la variété des espèces frutes-
_ centes qu'elle produit, que par la grandeur
des arbres qui ornent sa végétation. Cette
région est peut-être celle qui nous a fourni
le plus grand nombre d'arbrisseaux et ar-
_ bustes intéressants que nous cultivons dans
nos jardins d'hiver.
La famille des ERICACÉES se divise en trois
tribus bien distinctes :
4° Celle des EkRiciNéEs (ovaire libre, an-
thères aristées) qui comprend les genres
Andromeda, Arbutus, Arctostaphylos, Blærica,
Camarostaphylis, Calluna, Clethra, Enkyan-
.… thus, Epigæa, Erica, Gaultheria, Lyonia, Men-
zieziu, Pernettya.
Noas trouvons dans cette tribu le genre
Erica, qui fait le sujet de ce travail.
2° Celle des RnoDODENDRÉES (ovaire libre,
anthères multiples) : Azalea, Bejaria, Kal-
mia, Ledum, Rhododendrum, Rhodora, Loise-
leuria, Leiophyllum.
Cette tribu offre de très grands intérêts à
l’horticulture, car elle secompose en grande
partie d'espèces commerciales.
3° Tribu des VAcciNIÉES (ovaire soudé au
calice): Gaylussacia, Macleania, Oxycoccos,
Pentapteryqium, Thibaudia, Vaccinium.
Une bonne partie de ces plantes onttrouvé
en Europe une patrie adoptive; en Bel-
gique, Gand; en Angleterre, Chelsea; en Al-
lemagne, Hambourg, sont des centres
de production très renommés pour ces
genres de végétaux.
Mais on peut aussi ajouter que nous
avons, à Vincennes et à Montreuil, des éta-
Aer à |
D'HORTICULTURE 219
blissements horticoles qui ne le cèdent en
rien à ceux de l'étranger; on y élève ces
plantes par milliers; elles y acquièrent une
végétation luxuriante, le milieu leur étant
favorable, et on ne saurait trop louer les
intelligents horticulteurs qui ont su mettre
cette circonstance à profit.
(à suivre) Albert GRIESSEN.
CONNAISSANCES UTILES
Mastic arboricole J. Coutant. —
Un de nos plus intéressants conférenciers
horticoles, en même temps grand amateur
d'arboriculture, M. le D' J. Coutant, nous
communique la recette d’un mastic à greffer
qu'il emploie depuis longtemps et qui Jui a
donné les meilleurs résultats.
FORMULE
GANDOR TE C7. 500 gr. à O0f.75leki
Cire végétale ou suif
deneutr 1 100 4 » —
Ocre rouge ou jaune. 500 0 35 —
Huile de lin cuite... 200 1 50 —
Alcool à brûler ou
esprit de bois.... 150 gr. à 250 gr. 2 » —
1k450 pour 1f.20env.
Faites fondre doucement le galipot dans
une casserole sur un feu très doux; quand
tout est bien fondu, passez à travers un
linge très clair. Remeltez sur le feu avec la
cire ou le suif. Aussitôt la fusion complète,
retirez du feu, ajoutez l’ocre, et si vous vou-
lez avoir une couleur foncée, meltez 25 à
30 grammes de noir de fumée.
Agitez longtemps avec un bâton, pour
qu'il n’y ait pas de grumeaux ; alors, versez
l'huile de lin cuite, remuez de nouveau,
pour avoir un mélange bien homogène ;
c'est le mastic à chaud, en effet, il devient
assez dur en refroidissant, et on doit le
chauffer légèrement pour l’employer.
Si on veut du mastic à froid, il suffit,
après avoir bien mélangé l'huile, d'ajouter
150 grammes d’alcool ou d'esprit de bois
pour la saison d'élé, ou 250 grammes pour
l'hiver, On agite toujours, Jusqu'à ce que le
produit soit presque froid et déjà un peu
épais ; alors, on le coule dans des pots ou
des boîtes en fer-blanc, et on le conserve
bien bouché.
+, ns ve ne
En
à 4
Rs "© 21.
4
280
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
On se sert du mastic à chaud ou à froid
pour les greffes en fentes et pour toutes les
plaies un peu fortes des arbres et arbustes;
il sèche en deux jours s’il est à froid, et
immédiatement s’il est à chaud.
Re
CORRESPONDANCE.
UN MOT ENCORE A PROPOS DE LA
POIRE « CALEBASSE A LA REINE »
Monsieur le Rédacteur en Chef,
Certains de vos lecteurs vous sauront gré
d'avoir reproduit la note relative à la Poire
« Calebasse à la Reine » parue dans un jour-
nal belge, note qui est le complément de la
description de cette variété faite par moi
dansle Moniteur d’ Horticulture, n°. du 25 sep-
tembre: 1895.
Aujourd’hui, attendu le nombre consi-
dérable et toujours croissant des variétés
fruitières, il est on ne peut plus utile de
faire connaître ces espèces de haute valeur,
relativement peu nombreuses, celles-là,
qui donnent satisfaction entière à ceux qui
les cultivent. Cependant, il semble qu’en
plusieurs endroits, l’auteur de la note citée
plus haut, est, au cours de sesobservations,
tombé dans la confusion. Il est probable
que sa promenade à traversles vergers des
communes de l’ouest du Hainaut à eu lieu
alors que déjà les poiriers ne portaient plus
leurs fruits.
Dans la plupart des communes qu'il a
visitées, les villageois cultivent sous le nom
de « Calebasse » un poirier bien connu, c’est
le « Beau-Présent » où « Épargne ». Gelte
variété fertile est d'une très grande vigueur,
et ses très bons fruits mürissent en effei
dans le courant de juillet et d'août.
Évidemment le « Beau-Présent », la «Cu-
lebasse » des paysans du Hainaut e:t une
‘variété de verger, précieuse et lucrative;
mais je ne ‘crains pas d'affirmer qu'elle est
inférieure à la véritable « Culebasse à la
Reine ». La fertilité de celle-ci n’est certai-
nement pas plus grande que celle du
« Beau-Présent » ; néanmoins sa vigueur est
un peu moindre, et son fruit incomparable-
ment supérieur en beauté, en volume et
surtout en qualité ; de plus, la maturité, qui
arrive en septembre et non en juillet-août,
se produit à un moment où les #rès. bonnes
poires sont assez rares.
Un mérite bien appréciable pour un
arbre de verger et que possède la « Cale-
basse à la Reine », c'est que ses fruits, étant
fortement attachés, résistent à l’action des
vents et tombent rarement avant la cueil-
lette.
En résumé, afin d’éviler toute erreur, je
conseille aux planteurs qui voudraient cul-
liver Ja véritable « Calebasse à la Reine » de
s'adresser à un pépiniériste des environs de
Lille ou de Tournay (Belgique), et, pour
plus desécurité encore, bien spécifier que
c'est la variété obtenue et cultivée dans
cette dernière ville qu’on désire.
Veuillez excuser la longueur de ma
lettre; mais la question était assez impor-
tante pour motiver ces explicalions, et
je connais trop l’intérèt que vous portez à
l’arboriculture fruilière pour douter un
seul instant qu’elle trouve place dans votre
publication.
Veuillez agréer, etc.
Alphonse Dacuy.
ke
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES REÇUS Compte rendu
des travaux du service du Phyl-
loxera (années 1890 à 1894) publié par lé
Ministère de l'Agriculture, Ouvrage contenant
les rapports, lois, décrets, arrêtés et circu-
laires ministérielles, relatifs au Phylloxera
ainsi qu'une carte, des contrées de la
France où la présence du Phyllosera a été
constalée.
D'après le rapport général du Directeur
de l'Agriculture, il appert qu'en 1894, il y
avait en France 663,214 hectares replantés
en cépages américains el que la récolte
totale du vin a été de 39,366,789 hectolitres.
PETITE POSTE
M... à Dijon : Après les gelées, on coupe les tiges
des Cannas, et par un bon temps, on arrache les
tubercules qu'on laisse bienressuyer à un courant
d'air dansun local abrité, ensuite on les conserve dans
un endroit très sec, et bien exempt d'humidité, sur "
les tablettes d'une serre ou même dans un tonneau
ou une caisse remplie de cendres, de sable sec ou
de sciure de bois, le tout à l'abri de l'humidité,
On a déjà indiqué bien desmoyens pour détruire
les nids de fourmis, mais aucun,croyons-nous, n’est «
radicalement efficace : on peut verser sur la four-
milière de l'eau bouillante, de l’eau dans laquelle
on a ajouté du pétrole, du sulfate de cuivre, du
savon noir, ou autres acides ; on parvient à les éloi- M
gner, mais difficilement à les détruire.
ER Pete NN LIU se
=. CHRONIQUE : Au Ministère de l'Agriculture.
‘4
a
bourg. Le Canna : Gaillaume-François,
ES - décembre Jean-Ernest Chauré. —
È Slapelia : OfLo Ballif. -- Le Dahlia-Cactus «
Ni
11
horticoles :
des feuilles du Céleri (Tephritis heruclei)], E, Decaur. — Bibliographie,
Empereur, — Stape
Papaver
a GRAVURES Noms : Dahlia Cactus :
PAL) coca. — Stapelia albicans. —
. moutana,
"A
Distinction honor
| äveCune vive Satisfaction que M. P. Girard,
professeur à l'Institut agronomique, qui a
. UCCupé le poste délicat de chef du cabinet,
pendant le séjour de M, Gadaud à l'Agricul-
. (üre, vient d'être nommé chevalier de Ja
i Légion d'honneur.
> Ceux quiontété a même de voir à l'œuvre
- M, Girard, aussi travailleur que modeste,
; applaudiront, comme nous, à celle haute
- récompense Justement méritée.
| me
_ Roses nouvelles mises au com-
merce en 1895. Par MM. Lévêque et
fils, rosiéristes à Ivry-sur-Seine. — Thés,
M Corvasier : fleur grande, pleine, globu-
leuse, coloris cuivré jaune brillant, — Jyme
Henry Graire, coloris jaaine chamoiïs, ombré
“derose ou carmin clair. — Me Marie Louise
Oger, coloris blanc lacté,ombré jaunâtre. —
Hybr. remont. Comtesse de Ganay. Meur
grande, Sobuleuse, rouge eramois: ombré
Carminé. — Comtesse de Mercy d'Argentau,
fleur grande, rouge ponceau nuancé brun
amoisi. — /obert Lebaudy, fleur grande,
“ermillon nuancé Pourpre, ombré de brun.
= Delle Vichysoise (Pol Yantha), fleurs en
Ccrymbe de 20 à 30 environ, coloris blanc,
rose ou rose clair, Originaire de Vichy où
elle est cultivée pour garnir les murs.
; 25 NOVEMBRE 1895.
Distinctions honorifiques,
* merce en 1895. Les Chrysanthèmes au Jardin des plantes. Un monument
- d’eucouragewent pour lPindustrie nationale à Paris, Epilogue
Les Chrysanthèiues à leurs rose
* vation hivernule des Fuchsias en pleine terre. Nécrolo zie : Lucien
Les plantes de
Empereur ». Otto
en fleurs, fruits et légames, mises au Commerce eu 1893 (Suite) :
(Suite): E. Deny et C. Marcel, — Chrysanthemum arborescens var. floribuudum (Brt) : £. }
Les Chrysanthèmes à l'Exposition de Paris, Lucio.
DaQUM. — Polygonum orientale pumilum album,
Au Ministère de l'Agriculture. —
fique. — Nous apprenons
odféét hé" ii > Ÿ va yat
, LE MONITEUR
D HORTICOULTURE
34 SOMMAIRE
Roses nouvelles mises au com-
à Francois Quesnay. La société
de l'Exposition fraitière de Saint-Péters-
Pâle et rose Pauaché, Conser.
Chauré. — Les travaux du mois de
(Stit+}, Æ :himaas, Jag. — Le genre
Ballif. — Choix Parmi les nouvenutés
Jean Katy, — Architectnre des jardins
.— Lettres
La Mouche
serre
— Eutomologie horticole :
Les Catalogues reçus
lia tsomoensis, — Stupelia seylla. — Stapelia verru- ‘
— Tupa
Par MeY'eJ, Schwartz rosiériste, 7, route
de Vienne à Lyon, — Cérés{thé), fleur grande,
pleine, couleur crème a centre éclairé d’au-
rore et de ros2 de Chine (4)
À
4
Les Chysanthèmes au Jardin des
Plantes. — Pour Jes aäMaleurs de cette
fleur, actuellement Je Jardiu des Plantes
vaut bien un Voyage; ils admireront Jà une
des plus importantes colections existantes
el pourront se faire une idée du nombre des
variétés qui sont en Cullure,
Le savant professeur administrateur,
M. Max Cornu, s'est attaché à faire suivre,
Par ses chefs de culture,
cette plante, et, un classement suivi depuis
plusieurs années permet de connaitre Jes
avantagesetles défauts de loules ces variétés.
GK
Un monument à Francois Quesnay.
La commune de Méré près Monifort-['A-
maury (Seine-et-Oise)ouvre, Sous le patro-
nage de MM. Frédéric Passy, Léon Say,
Allain le Canu, etc., une Souscription pour
élever un monument à « François Que:nay,
chirurgien-médecin de Louis XV. Protec-
leur passionné et Pérsévérant de l'Agricul-
ture qu'il a voulu affranchie », ete. ele.
Les souscriptions sont reçues chez M, J.
Allain, trésorier, à Galluis (Seine-et-Oise).
la végétation le
La Société d'encouragement pour
lindustrie nationale à Paris ouvre
les concours suivants pour 1896 : — So Prix
de 3.000 fr. Pour la reconstitution des vi-
gnobles sur les terrains calcaires crayeux s
6° Prix de 1,500 fr. Pour l'introduction, dans
(1) Descriptions des obtenteurs.
19
282
les grandes cultures, d'une nouvelle plante
fourragère vivace ; 7° Prix de 2.000 fr. pour
les meilleures études sur la culture de la
vigne dans les diverses régions de la France
et de l’influence des fumiers et des procédés
de vinificalion sur la qualité du vin ; 8 Prix
de 2.000 fr. : pour la meilleure étude sur les
maladies du cidre et les moyens de les pré-
venir et de les arrêter dans leur développe-
ment.
>)
Épilogue de l'exposition fruitière
de Saint-Pétersbourg. — En souvenir
de l'exposition fruitière de Saint-Péters-
bourg de 189%, lé Gouvernement russe a
conféré, à nos nationaux, les distinctions
honorifiques suivantes : Ordre de Sainte-
Anne, 1" classe, à M. E. Tisserand, Direc-
teur de l'Agriculture. 3m classe, à
M. Henry de Viimorin, premier vice-prési-
dent de la Société nationale d'Horticul-
ture de France.
Ordre de Suint-Stanislas. {re classe à
M. Max. Cornu, professeur au Muséum ; et
M. L. Vassilière, inspecteur général de
l’agriculture: = 2° casse à MM. Max. Bou-
card, ancien chef du cabinet de M. Viger :
et H. Martinet, commissaire adjoint.
gme classe à MM. L. Dabat, chef du cabinet
du Ministre de l'Agriculture; Teissi-r,
ancien secrétaire du Ministre ; Nanot, Direc-
teur de l'École d’Horticulture de Versailles :
Honoré Defresne, vice-président de Ja
Société nationale d'Horticulture: Abel Cha-
tenay, secrélaire général de la Société na-
tionale d’Horticulture et A. Barbier, pépi-
niériste à Orléans.
Détail assez curieux : c’est le Cabinet de
M. Viger qui a soumis ces propositions, l'an
dernier, et il est rentré Juste à temps pour
les recevoir.
Sans contester en rien les mérites des
distinqués, on restera surpris de n'y pas
trouver quelques noms d’exposants.
GE
Le Canna : Guillaume François, qui
vient d’être obtenu par M.E. Sahut, de Mont-
pellier, est donné comme étant à fleur très
grande, bien ouverte avec un coloris marron
clair bordé or.
oo
a ——————
LE MONITEUR D’'HORTICULTURE Fa
Les Chrysanthèmes à fleurs rose
pâleetrose panaché.— Depuisquelques
Jours, on peut voir sur les petites voitures
des fleuristes de Paris des fleurs deChrysan-
thèmes rose pâle et rose panaché, ayant
quelque analogie avec des fleurs d'OElllet ;
nous avons eu la curiosité d'en acheter pour
en avoir le cœur net et nous avons reconnu
que ce sont tout simplement des fleurs
blanches ordinaires teintes à l’aniline. |
Nous ne saurions trop mettre les acheteurs
en garde contre cette nouvelle supercherie.
Conservation hivernale des Fuch-
sias en pleine terre. Un de nos
abonnés nous signale, en nous demandant
s’il est connu, le procédé suivant pour con-
server les Fuchsias l'hiver.
A l'approche du mauvais temps, on coupe
les tiges des Fuchsias à cinq centimètres
environ @u sol et on recouvre les pieds
d’une bonne couche de feuilles très sèches;
on les découvre lorsque les gelées ne sont M
plus à craindre, et ils repartent comme si
de rien n'était (sic). F
On peut toujours en essayer.
9
des chefsde l’établissementhorticoleluxem=
bourgeois Soupert et Notting vient de.
mourir le 2 novembre. 4
Né le 11 février 1825 à Bollendorf,
M. P. Notting se destina par la suite à
l'horticulture et eut à supporter des débuts
très dûrs. |
En 1845, il entra comme ouvrier dans la
maison dent et en 1855, avec quelques
économies et une grande expérience, il
fondait, avec M. J. Soupert, l'établissement
aujourd’hui connu du monde entier, qu'ils
de nouveautés,
L'affabilité du caractère de CI
Notting le fera regretier de tous ceux qi
étaient en relations avec lui.
LucIEN CHAURÉ.
DEEE
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 283
1e RRPESUX DU MOIS DE DÉCEMBRE
JARDIN FRUITIER
On coupera les boutures de vigne, on les
- liera en petites boltes et on les placera le
- pied dans l’eau pour provoquer le déve-
Joppement des racines, en ayant soin de
À changer l'eau tous les quinze jours, ou
_ moins souvent si on y ajoule un peu de
. poussière de charbon; Ja plantation se fera
fin avril. Au cas où on ne voudrait pas leur
faire subir celte opération, on fera les bou-
tures en pleine terre dès maintenant.
Les arbres élant complètement dégarnis
de leurs feuilles, on apercevra les nids de
HE: chenilles oubliés, on recherchera surtout
L les bagues d’ ps qu'on devra brûler.
É On continuera les plantations des arbres
fruitiers s'ilne gèle pas. On enterrera les
a” figuiers ou on les empaillera, on coutinuera
… Ja taille des arbres fruitiers à pépins.
L. On raclera la mousse et les vieilles écor-
À ces aux arbres en plein vent, on les badi-
2 geonnera avrc des liquides composés de sul-
… fate de fer et de chaux ou avec la Mixture
D trureu. e, ce sont des travaux indispen-a-
a bles pour la bonne santé des arbres.
=D nréparers les boutures de cognassiers
el du prunier myrobolau, on les entérrera
ps en entier la tête en bas.
Les travaux du jardin fruilier sont les
_ mêmes que ceux du mois précédent; nous
_récommandons toujours de n’en exécuter
_ aucun en temps de neige ou de gelée.
| %
LE JARDIN POTAGER
tr
Gp
_ On achèvera de rentrer et de couvrir ce
qui na pis pu l'être dans le mois précé-
dent, on rentrera les chicorées, les cardons,
les céleris ; on couvrira les artichauls: on
… sèmera drs pois hälifs nains, ou demi-
. nains à bonne exposition; vers Ja dernière
quinzaine d'a mois, on sèmera des carottes
sur couche.
On fera quelques bâches de pommes de
à terre.
… On refera les bordures de thym, de buis,
d'oseille, de violelles par éclats.
On mettra de lu terre sur les pissenlits
- améliorés pour faire des salades au prin-
temps.
On mettra descloches sur Foseille, le per-
A:
|
>
sil, l’estragon, afin d'en avoir pour l'hiver.
On cvupera les tiges des asperges si on
ne l’a pas fuit le mois dernier.
Il sera bon de découvrir les artichauts
pendant les beaux jours. On plantera les
choux hâtifs en ados très incliné en regard
du midi. |
On repiquera les Jaitues et les romaines
par qualre, sous chaque cloche.
JARDIN D'AGRÉMENT
On continuera la plantation des arbreset
des arbustess'ilnegèle pas, à l exception des
lilas, wiigelias, prunelliers, seringas, cy-
lises et les autres à floraison précoce. On
tondra les baies et les avenues. On labou-
rera les massifs à la fourche pour enterrer
les feuilles.
À la fin du mois, on sèmera quelques
maïs panachés. On forcera les jacinthes, les
tlip-s hälives, les vivletles, les muguets,
les narcisses, les scilles, ‘es cyclamens, ete.
On buitera les rosiers francs de pied,
les thé, bengale, noiselle principalement.
Si on à le:u compte des recemmanda-
Lions que nous avons faites le mois dernier,
le jardin d'agrément n'exige plus aucun
soin; on devra &lors réparer les outils,
‘ préparer les tuteurs; en-les faisant tremper
dans une dissolution de sulfate de cuivre
pour aider à leur conservation.
On aura soin de balayer les dernières
feuilles tombées qui sont toujours désa-
gréables à la vue.
Siles grands froids sévissent et que la
neige couvre la terre, il faudra bien se gar-
der de faire la chasse aux pelits oiseaux, au
contraire ; on leur accordera abri, protec-
lion el même la nourriture.
SERRES
ORANGERIE CONSERVATOIRE
On devra de temps en temps brûler quel-
ques feuilles de papier, une poignée de
paille, ou même de vieux chiffons pour atté-
nuer l’humidité des serres froi ‘es et tem-
pérées. Celle mesure serail plus particuliè-
remeutà observer si le thermomètre descen-
dait à deux ou trois degrés au-dessous de
zéro dans la serre froide.
Si les pucerons envahissent les plantes
délicates dans la serre chaude, ce qui est
Re
nié. ré. à 4 - r?
…/"
k
“à
LÉ æ
à
À
284
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
HAT. Lu AA ALERT, LS TON |
provoqué le plus souvent par le manque de
renouvellement de l'air, on enfumera com-
plètement la serre avec de la fumée de la-
bac, où on emploiera la vaporisalion du jus
de tabac par les procédés que nous avons
déja indiqués.
Nous recommandons toujours d'arroser
le moins possible et de donner le plus d'air
qu'on pourra quand le lemps le permettra.
Jean-Ernest CHAURÉ.
DEEE
LES PLANTES DE
(Suite)
ÆCHMEAS
SERRE
L’Æchmea discolor est une variété dis-
tincte par ses feuilles vert foncé en dessus
et pourpre viclacé en dessous. Les fleurs,
dénuées de bractées, sont poinlées de bleu
et de noir.
L’Æ. distichantha est à feuilles linéaires,
oblongues, glauques, munies de dents épi-
neuses larges. L'épi, denseet serré, est garni
de bractées rouges; sépales roses; pétales
pourpres; belle plante du Brésil.
L’Æ. fulgens, originaire de Cayenne où il
croit sur les troncs d’arbres, a les feuilles
larges, oblongues, coriaces; fleurs en grap-
pes paniculées ; bractées rouge corail, et
pétales violets.
L°Æ, ylomerata, plante distinéte par ses
feuilles vert terne, longues de 40 à 50 cen-
timètres, garnies de longues épines noires;
bractées rouge sang et fleurs bleu foncé.
(Brésil.)
L’Æ. Marie Reginx, de Costa-Rica, est une
‘ des plus belles Broméliacéesintroduites ; elle
est très robuste; les feuilles,réunies en forme
de vase, sont munies de dents épineuses
vert foncé en dessus ; bractées magenta om-
brées de rose; fleur bleu foncé passant au
rose en vieillissant.
Cette plante reste en pleine fleur pen-
dant les deux mois de marset avril.
L'Æ, Melinoni a les bractées rouges, poin-
tillées de rose.
L'Æ, Weibachii, du Brésil, est une grande
espèce à feuilles longues d’où sort une
hampe florale, haute de 30 à 40 centimètres;
fleurs en panicules, bractées rouge vermil-
lon ; les lobes du calice sont bleu foncé et
les pétales rose chair.
Les Ærhmea sont des Broméliacées épi-
phytes d'une grande valeur ornementale
pour les appartements, à cause de leur flo-
raison prolongée qui dure pendant plusieurs
mois. °
(À suivre) JAG.
LE GENRE STAPELIA (1)
Ces plantes grasses, qui sont originaires
des différentes parlies tempérées du Conti-
nent africain, sont remarquables par leurs
curieuses fleurs ciliées, épaisses et velues,
d’un coloris sombre, exhalant parfois une
odeur de chair corrompue. En cherchant
une expression qui puisse mieux les décrire,
on en pourrail dire qu'elles sont « belles de
laideur », avec leur aspect hideux, qui les
a fait surnommer « Æleur de crapaud » par
les habitants du Cap de Bonne-Espérance.
Suivant les espèces, leurs tiges quadran-
gulaires, rameuses et dentelées, atteignent
souvent de O0 m. 20 à 0 m. 40 de longueur.
Leur culture est des plus simple; on les
rempote dans des pots bien drainés, dans
un cornpost formé de terre franche et
de gros sable, puis on les place, pendant
toute la belle saison, à l'air libre, dans un
endroit bien ensoleillé, où leurs fleurs bi-
zarres se succèdent pendaat les mois d'été
et d'automne. Comme pour les Cactées et
autres plantes grasses, les
doivent être modérés en élé et presque nuls
dans le cours de l'hiver, époque pendant
laquelle on les rentre en serre froide ou dans
une orangerie, à un endroit sec et bien
exposé à la lumière.
Leur multiplication se fait très facile-
ment de boutures, que l’on pratique en été
avec l’extrémité des tiges: puis après avoir
laissé ressuyer pendant quelques jours la
partie coupée on la plante dans de petits go- M
dets remplis de sable ou de terre légère, et
on les laisse jusqu'à ce qu’elles soient bien |
enracinées.
(1) Gravures de la maison Dammann et C9, à San
Giovani Teduccio.
arrosements
UE, ot fd F
dass tbe ri gt ‘4 SRE SE, RS ES ee ji raté :
1" 4n + Li Gun HA CE"
AT ;
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 283
_ Le genre Sapelia, qui appartient à la fa- | quable; chaque fleur, lors de son complet
… mille des Asclépiadées est assez nombreux : épanouissement, mesure 0 m.25 à 0 m. 30 de
nous avons surtout remarqué les espèces | diamètre; les cinq segments de la corolle
_ suivantes chez quelques amateurs de
. plantes grasses, ainsi que dans plusieurs
“ _ jardins botaniques :
…_ Stapelia ulbicans. Stapelia hirsuta.
» ciliata » maculata.
» decora » mamillaris.
% » elegans » scylla,
Les » gemmiflora » ligridin.
J » Jujantea ou » {somoensis.
* » Jrandiflora » V'ETTUCOSE.
elc.
ka Mentionnons également que nous avons
eu occasion d'en rencontrer plusieurs es-
STAPELIA VERRUCOSA
sont très larges à Jeur base, mais se ter-
minent en pointe, ce qui lui donne l'aspect
d'une grande étoile. Toutes les parties de la
fleur sont velues, d’un jaune fauve parsemé.
de nombreuseslignes en zig-zag d'un rouge
STAPELIA 1SOMOENSIS
ques jardins du littoral de la Méditerranée
où elles semblent très bien acclimatées,
STAPELIA ALBICANS
foncé. Ainsi que ses congénères, les fleurs a
du Sfapelia gigantea, qui sont les plus grandes er
de l'espèce, répandent une odeur désa- ÿ
gréable, qui ne se développe que sous l’in-
fluence des rayons solaires.
I n’y a guïre qu'une vingtaine d'années
que le Slapelia gigantea où grandiflora a été
découvert au Zoulouland et introduit dans
nos cultures.
= SRE O. BaLur.
1 STAPELIA SCYLLA a
A Un des derniers numéros du journal an- LE DAHLIA-CACTUS
glais The Garden mentionnait la floraison & EMPEREUR »
d'un Sfapelia giyantea dans une des serres des Les Dahlias-Cactus ont pris actuellement
Jardiusbotauiques royaux deKew,à Londres. | une place prépondérante pour la décoration 3
Cet exemplaire qui avait dix-sept fleurs | de nos parcs et de nos jardins. De superbes 27.
. épanouies à la fois était un spécimen remar- | variétés ont été obtenues par les différents
DAHLIA-CACTUS : EMPEREUR
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
287
semeurs, mais aucune d'elles n'avait
encore présenté des caractères de forme
aussi distincte que la nouveauté dont nous
publions une grande illu-tration. Nous
devons ce nouveau gain à un semeur el
cullivateur, spécialiste de Dahlias,M. Charles
Kaiser, à Nordhausen près Erfurt.
Le Dabhlia Zmperalor où Empereur ne peut
èlre comparé à aucune des varié ésoblenurs
précédemment et doil être considéré comme
élant le point de départ d’une nouvelle race
de Dahlias-Cactus
Étant également d'une grande floribon-
dité, les fleurs ont les pélales allongés et
relournés, ce qui leur donne l'aspect de
certains Chrysanthèmes japonais; quant au
culoris des fleurs, il est d'un rouge vif avec
un reflet pourpré.
Une fois que celte variété sera répandue
dans nos Jardins, elle sera utilisée avanta-
geusementau point de vuede la fleur coupée
pour la décoration des vases d’iprarlement.
O. BALLIF.
Le
CHOIX
PARMI LES NOUVEAUTÉS EN FLEURS, FRUITS
ET LÉGUMES MISES AU COMMERCE EN 1895 (1.
(Suite)
Notons encore en passant,chezMM.Haage
et Schmidt le Paparer somaiferum nanum flore
PAPAVER NANUM
plenum chamois rosé, var élé du Pavot dou-
ble nain des jardins au colori< nouveau.
La mode étant aux Polygonum, voiei le
(1) Descriptions des obtenteurs,
P. Orientale pumilum album, cette nouvelle
Persiraire du Levant, n«ine, différencie de
la variété à fleurs rouges par son coloris qui
est blane. L'emploi est le même que l'autre
comme plante isolée ou en grands massifs.
POLYGONUM ORIENTALE PUMILUM ALBUM
on peut aussi mélanger les deux coloris.
Ou sème au printemps el on repique sur
place en laissant un grand espace entre les
plantes ; de préférence,si onne veut arroser,
choisir un emplacement humide, au bord
des bassin<, cours d’eau, rocailles, ete.
Nous lerminons en prései tant à nos lec-
TUPA MONTANA
teurs le Tupa montana qui est une plante
bisannuelle originaire du Chili.
Cette belle Lobéliacée, qui mérite d'être
recommandée à cause de sa beauté unique,
produit la seconde année du semis, dans le
courant de l'été, 5 à 6 épis de fleurs de 1",50
288
LE .MONITEUR D'HORTICULTURE
à 1,60 de hauteur, dont la partie supé-
rieure est bien garnie, dans l'étendue de
60 à 70 cent., d’un grand nombre jus-
qu'à 100 et au delà, de fleurs et de boutons
d’un coloris écarlate foncé. Les feuilles, lon-
gues de 20 cent. larges de 5 cent., rappel-
lent celles du Verbascum Thapsus. Comme
port et comme taille, cette plante ressemble
au Lobelia fulgens : Queen Victoria.
La culture est exactement la même que
celle du Lobelia vivace; seulement il faut
avoir soin d’hiverner les semis dans un en-
droit assez sec de la serre froide.
Jean KATY.
Ur à
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suile)
2° Des détails :
« L'ensemble doit toujours être dicté par
le caractère général du pays; les détails, au
contraire, vous seront donnés par le carac-
. tère local des endroits particuliers des plus
intéressants que vous pourrez trouver der-
rière les plantations et les masses qui forme-
ront le cadre de votre grand ensemble, Les
détails n'étant assujettis à aucun point donné
et bornés pour la plupart à un petit espace
et à un seul objet deviennent plutôt une
affaire de goût et de choix que de combi-
naisons et de règles. C’est principaiement
au poète de les choisir et de les proposer.
Ce sera une galerie de petits tableaux de
chevalet que nous allons parcourir après
avoir longtemps examiné le tableau capital
de l'atelier : »
Et l’auteur passe une revue de ce qu:
peuvent être ces sortes de tableaux. Tantôt
c’est un bocage où les lumières peuvent
se Jouer à travers les ombrages, tantôt un
vallon solitaire, et sombre où coule un ruis-
seau parmi des rochers couverts de mousse;
ici un lac tranquille bordé de peupliers, là
une mélairie entourée d'arbres fruitiers et
d'enclos où les animaux domestiques errent
en liberté, etc.
3° Matériaux du paysage.
« Les matériaux du paysage sont les
plantations, les eaux et les fabriques. »
L'emploi des plantations, relativement à
l'effet pittoresque, ne consiste que dans cinq
objets principaux :
1° Celui d'établir les plans de perspective
ou coulisses d’avant-scène qui lient les fonds
les plus agréables du pays au point de vue
de votre habitation;
2° À former des plans d’élévation qui
puissent donner beaucoup de relief même à
un terrain absolument plat;
3° À cacher tous les objets désagréables;
4 À donner plus détendue aux objets
intéressants en dérobant leurs extrémités
derrière des massifs de plantations : ce qui
donne lieu à l'imagination de-prolonger les
objets au delà du point où on les perd de
vue :
»° À donner des contours agréables à
toutes les surfaces des eaux et du lerrain. »
« La disposition et la forme des eaux
dans l’ensemble de votre composition doi-
vent être dictées d’abord par la facilité de
leur arrangement par la vraisemblance de
leur emplacement par la pente générale du
terrain, et surtout par l'effet qu’elles doivent
produire dans votre tableau général.
E. DEny ET C. MARCEL.
A rchitectes paysagistes.
CHRYSANTHEMUM ARBORESCENS
VAR. FLORIBUNDUM (Br)
(A suivre),
Plus connues sous le nom d’Anthémis
frutescents, ou plus simplement d’Anthémis,
ces plantes, originaires des Canaries, for-
ment une tige rameuse, buissonnante, pou-
vant s'élever de 0 m. 70 à 0 m. 80 et parfois
même Jusqu'à 1 mètre de hauteur. Les ca-
pitules floraux (fleurs) sont nombreux,
pédonculés, solitaires, de couleur jaune ou
blanche selon les espèces.
Ces plantes qui entrent pour une bonne
“part dans la décoration des pares et des jar-
dins, forment, réuniesen masse ou en lignes
épaisses, d'heureux effets dus à la légèreté
de leurs gracieuses fleureltes. Élevées sur
tige eten boule plus ou moins régulière, "
elles trouvent leur place dans les grandes
lignes des parterres à la française.
Leurs feuilles charnues, découpées et
même parfois dentées varient, comme leinte, …
LE MONITEUR D'HORTICULTURE 289
du vert gai au vert glauque, ce aui les fait
paraitre parfois presque blauchâtres.
Bien qu'ayant une ass-z grande ressem-
blance au point de vue de la végélation,
cerlaines variélés moins buissonnantes, à
capilules plus larges, avec uu feuillage bien
décoratif, se prélent mieux à la formation
de ces spécimens, qui, ägés de plusieurs
années et soumis à des pincements rai-
sonnés, forment ces jolies plantes conslel-
lées de fleurettes blanches ou jaunes, dont
les formes quasi arbustives les feraient
comparer à des végélaux ligneux d'oran-
gerie. Les variétés «Comtesse de Chambord et
Etoile d'or » se prètent par leur vigueur à
celte cullure en pots ou en caisses.
Dans les compositions florales employées
dans les jardins, il est arrivé, à beaucoup
d'entre nous, de regretter de ne posséder
que des Anthéimnis de taille élevée, relégués
forcément vers le centre des massifs ou des
plates-bandes. Combien nous eûüt-il été
agréable de rompre la monotonie d'une
ligne ou d’un assemblage quelconque de
Géraniumsaux lourdes ombelles, ou d'Achi-
ranthès aux tons rutlilants mais d'aspect
uniforme, par ces myriades de petites fleu-
rettes blanches, si légères, si fraiches, dont
la légèreté mème est un appoint sérieux à
leur emploi, pour rompre la monotonie des
masses toujours un peu lourdes des plantes
citées plus haut!
Aujourd'hui justement, si nous essayons
de dire quelques mots sur les Anthémis,
plantes connues de tous, c’est le désir, de
signaler à nos lecteurs une variété franche-
ment naine, vigoureuse, excessivement flo-
rifère, dont Ja hauteur ne dépasse guère
0 m. 30 et dont les capitules sont si nom-
breux, que c'est une véritable calamitlé
quand il s’agit de les bouturer.
L'an dernier les vi-ileurs du Parc de Ver-
sailles ont pu la remarquer à divers en-
droits et tout particulièrement, dans la par-
tie en terrasse au-dessus de l'orangerie, où,
associée à des Œillets d'Inde : Légion d'hon-
neur, elle produisait, dans une composition
florale des plus simples, un effet splendide.
Vivement intéressé par celle plante et de
suite frappé des services qu'elle pouvait
- rendre, je fus m'enquérir auprès du sym-
pathique jardinier en chef des jardins du
château, qui se fitun plaisir de m'apprendre
que j'avais fait, quelques instants aupara-
vant, la connaissance du « Chrysanthemum
arborescens (intermedium var. floribundum Brt,
vulgo « Anthémis floribond » Brt,
Cette variété est à feuillage un peu glauque
et finement découpés, très vigoureuse; nous
avons vu celte année, sur une centaine de
pieds cultivés dans des conditions très ordi-
naires, des touffes de 40 et50 centim. delar-
geur portant parfois 80 fleurs et plus épa-
nouies à la fois.
La multiplication est la même que celle
des autres variétés d’Anthémis : bouturage
à froid, à l’automne, ou à chaud depuis fé-
vrier ; la seule difficulté réside dans la quasi-
impossibilité pendant l'automne de trouver
autre chose que des rameaux déjà bouton-
tonnés et par cela même mauvais pour le
bouturage.
Pour obtenir de bonnes boutures, il faut
au mois de juin, lorsque la plantation est
terminée, mettre en place en bonne terre
de jardin, bien fumée, quelques pieds, 15,
20 ou plus selon les besoins et aussitôt re-
pris leur faire subir un rabattage sévère ;
peu de temps après, il sort une grande
quantité de jeunes pousses qu'il ne faut pas
trop tarder à bouturer, car elles se couron-
nent de boutons à fleurs, deviennent diffi-
ciles à la reprise et même enracinées, trop
porlées à fleurir, elles ne peuvent alors
donner des plantes vigoureuses.
Leur hivernage est tout aussi facile que
celui de n'importe quelle autre variété, et,
au printemps, on peut avoir en godets de
0 m. 10 decharmantes plantes déjà toutes
fleuries et dont la floraison ne sera, par la
suite, interrompue que par les premières
gelées un peu fortes.
Notre désir, en présentant cetie plante à
nos lecteurs, est d'attirer leur attention sur
une plante rustique, vigoureuse et extré-
mement floribonde, dont l'essai est fait en
grand et avec laquelle on ne peut avoir
d’aléas déconcertants.
Pouvant se propager rapidement el éco-
nomiquement, nous sommes persuadé que
d'ici peu on la rencontrera dans tous les
jardins où ses mériles la placeront vite dans
Î
290
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
les premiers rangs des plantes destinées à
la décoralion estivale.
EYE
LES CIIRYSANTHÈMES A L'EXPOSITION DE PARIS
Paris, le 16 novembre 1895.
Ma chère Janie.
Comme lu le sais, l'ouverture de l'expo-
sition de Chrysanthèmes est un événement
parisien tout aussi couru qu'un vernissage
ou une première de M. X. ou Z.
Depuis plusieurs années, cette féte flora'e
est attendue avec impatience, tant par... les
toilettes d'hiver, que par les ravissantes
porteuses de ces toilettes.
Isconteslablement elle jouit d’un succès
qui s’est augmenté de plus en plus jusqu’à
présent et qui menace... de s’écrouler, sapé
par ceux-là mêmes quionutmission de la dé-
fendre, de l’encourager et de lui donner le
plus grand développement possible; tout
cela faute de lui procurer un abri pour
donner un libre essor à ses aspirations.
Le local dela Société d'Horticullure est
absolument insuffisant et impropre à ce
genre d’exhibition ! Cest l'avis de tous les
exposants et de tous les visiteurs, d’ailleurs
forts mécontents.
Où serait tenté de croire que c'est la seule
raison qui le fait maintenir.
Le public, passe encore, il paie, ne voit
‘en, réclame et... autant en emporte le
vent ! Mais les exposants, diras-lu, ne
peuvent-ils s'opposer à cela?
Ab bien oui, et la muraille de Chine des
expositions, la fameuse Commission souve-
raine.… qui décide, exécute et ensuile.. con-
sulte.
On réunit les exposants,c'est vrai! Onleur
demande leur avis? Ils le donnent et, par
un vote unanime de l’assemblée, ils pros
crivent le local de la Société et demandent
plusieurs modifications —Résu'lat:Le local
est maintenu elles modilicalions ajournées.
La recherche d'un emplacement offre cer-
taines difficulté<,occasionnera certaines dé-
penses, j'en conviens ; mais là est le mérile,
et là surtoutest l'avenir de nus exposilions.
Qu'on y songe, tout a son temps, le public
est las de prendre le chemin de la rue de
Grenelle et si on. le déshabitue de recher-
cher nos expositions, il sera difficile de l'y.
faire revenir.
De tous côtés, le zèle des expositions de
province est stimulé, elles vont de l'avant,
les principaux exposants les suivent, les
visiteurs y affluent, Lyon, Orléans, en sont
un exemple, il ne faul pas que Paris, par son
inverlie, se laisse déborder.
Qu'on y prenne garde!
La commission est composée de certains
membres trèsintelligents, amis du progrès,
animés des meilleurs intentions; mais qu’ils
ne se laissent pas entraver par quelques
arriérés qui n'admettent:en fait de progrès
— que les expositons rétrospectives — ne
visent que les recettes que l’on peut tirer,
et voudraient réaliser le plan: d'organiser
une EXPOSITION... Sans expo-ants.
Défavorisée par un temps atroce, l’expo-
sillon s’est ouverte mardi à midi et, en quel-
ques minutes elle était absolument envahie
par une foule compacte qui arrêt sit toute
circulation, d'ailleurs impossible dans les
étroils sentiers et couloirs, el ce, au détri-
ment des pieds, des robes et des fleurs,
L'annonce dela vi-ile de M, Félix Faure!
etla craintede ne pas le voir, avail cloué sur
place les visiteurs, au point qu’on les au-
rait crus un instant en train de prendre
racine
Joulile de te dire, que cette visite a ob-
tenu le plus grand succès de sympathies.
Accompagné de Mademoiselle Lucie
Faure, toujours gracieuse, le Président à&
été reçu par M. Viger, Ministre de Pagricul-
ture, qui rayonnait de se retrouver chez
lui, en pleine hortliculture, ainsi que par le
Bureau de la Société qui lui ont fait, autant
que faire se pouvait les honneurs de cette
fête à laquelle il a semblé prendre beau-
coup d'intérêt. Dans son enthousiasme, pour
payer sa bienvenue, et dans un écrasement.
général, il à remis à Ernest Bergman, la
roselte d’officier du Mérite agricole et à
Martinet, les Palmes d’Académie.
Ennemi des foules, je m'éclipsai en com-
pagnie de Rosina, en me promettant de re-
venir le lendemain. Cela nous préserva
d'entendre les plaintes et les gémissements *
EN) ee LS
_ des malheureuses victimes, entassées dans
cette fournaise à forte odeur de chrysan-
thème.
MercrEDt Marin: Cette fois, ma chère
amie, on respire. À l'entrée on est admira-
blement recu par deux immenses collections
gradinées de chaque côté de l'allée et sor-
tant de chez Vilmorin. J'y reviendrai ainsi
que chez Nonin, le grand prix d'honneur,
car je tiens, à défaut des nouveautés trans-
cendantes qui ont fait défection cette année,
à étudier le clou de l’exposilion, c'est-à-dire
les fleurs coupées, monstres, exposées par
A. Cordonnier de Bailleul.
Tout en rêvant à la formation d’une So-
ciété de Chysanthémistes, je m’introduisis
dans une longue salle à jour faux, et,
au bout, au fond, j'aperçus : heureux ceux
qui ont pu les apercevoir, car comme
moi, ils auront élé épalés (excuse le mot,
mais il rend bien la pensée, d’ailleurs il se
trouve maintenant dans les dictionnaires
pour lycées de jeunes filles.)
J'apercus, dis-je, vingt-cinq fleurs coupées
d'une grosseur démesurée, dépassant abso-
lument tout ce qui a été exposé et vu à
Paris; d'un beau choix de coloris, d’une belle
présentation, des splendeurs s'élalant aux
yeux émerveillés C’est d'un charme curieux.
et, pendant que l’exposant est accroché
par un amaleur qui me semble enragé, j'ai
la patience, sais m'en gré, c’est pour te
satisfaire, de t’en prendre les noms, les co-
loris sommaires, la largeur, la hauteur ou la
profondeur et ce... sans tricherie.
Voici : Viviand-Morel, blanc, de 19/13; Co-
losse, grenoblois, lilas rosé, de 18/40; Pélican
(sélectionné), blanc crème, de 25/8; M" ZL,. P.
Morton,amarante, de 20/12; Colosse grenoblois,
panaché, de 20/10; Mme (Garbe, blanc ivoire,
de 18/14; John H. Taylor, blanc rosé, de
19/10; W'° Henry Robinson, blanc, de 16/14;
Triomphe de Saint-Laurent, jæune, immense,
de 24/12; Florence Davis, blanc, cœur vert, de
1810; M. G. Dietrich, rosé, de 18/10: Jé-
roïne d'Orléans, blanc, de 20/8 ; Mme Antoi-
nette Cordonnier, blanc rosé, de 23/10; Vi-
vian- Morel, rose ïilas, de 20/14; Col. W. k.
Smith, ambré, de 18/12; W°Æ. Adams, blanc,
de 24/8; MF. L. Ames, or, de 17/12; Ni-
veus, blane, de 16/16; La folie, rouge et
LE MONITEUR D’HORTICULTURE 291
jaune, de 18/12; Ridder hagqard, rose, de
24/8; Mme Carnot, blanc, de 19/14; Jules
Chrétien, pourpre et argent, de 9/15; Vau-
canson, amarante, de 17/8; Van den Heede,
gris laqué, de 18/8; Noces d'or, jaune, de
17/8.
Tout en mesurant, je saisis quelques
bribes de la conversation, et si elles peu-
vent t’intéresser, les voici :
M. Cordonnier attribue à plusieurs causes,
la réussite de ses fleurs : d’abord, la sélection
des boulures, qu'il pratique toujours avec
le plus grand soin, c’est-à-dire qu'il ne
prend les boutures que sur des plantes
ayant produit des fleurs de premier ordre,
En second lieu, la bouture doit être
obtenue de rejetons trapus et non éliolés.
Les soins généraux de culture ne diffèrent
pas sensiblement de ceux connus, mais
l’emploi des engrais mérile une mention,
M. Cordonnier se sert d'un engrais pulvé-
rulent composé, qu’il appelle Papillon (et
qui doit être très léger);ille mélange à laterre
au printemps dans la proportion de 2 k. 1/2
par cent kilogr. de terre, déjà préparée et
se sert de cette terre pour les rempotages
successifs. Cela lui permet de n’arroser
qu'avec de Veau puresjusqu'au mois de
septembre, ce qui simplifie beaucoup la
culture. À partir de septembre, il donne
deux ou trois arrosements d'engrais li-
quide par semaine avec 2 grammes, par
litre de sulfate d’ammoniaque,
Le procédé pourra être discuté? Ce qui
ne pourra l'être, c'est le résultat !
A les remarquer aussi pour leur solidité,
car ces fleurs semblent aussi fraîches que si
elles venaient d’être cueillies.
Ce lot ne décroche que le deuxième
prix d'honneur.
Voici maintenant les nouveautés énormes
de Grenoble, Calvat fecit.
(A suivre)
Ton Lucio,
ENTOMOLOGIE HORTICOLE
LA MOUCHE DES FEUILLES DU CÉLERI ‘
(Tephritis herarclei).
Au printemps 1893, M. Gagnaire, pro-
fesseur à l'École pratique d'agriculture du
292
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
ppp QG QG
Golfe Juan, nous adressait des feuilles
fraiches de Céleri contaminées, pour en
déterminer l'insecte qui les altaquait.
M. Gagnaire à, je crois, présenté une note
sur les mœurs de cet insecte, à l’Académie
des Sciences?
En octobre de la même année, M. Pril-
lieux, professeur à l'Institut agronomique,
recevait d’Oraison (Basses-Alpes) des feuilles
de Céleri attaquées par le même insecte et
les remettait à mon éminent Maitre, M. le
D' Laboulbène, qui a publié une notice sur
les mœurs de cet insecte, dansle «Bulletin de
a Socièté nationale d'Agriculture de France. »
Mosurs. — Au printemps, en avril, le
Tephritis heraclei, qui est la WMusca heraclei de
Linné, appelé aussi 7rypeta anopordinis par
Fabricius, vient déposer ses œufs sur les
feuilles du Céleri cultivé. [La larve a été
trouvée, par divers observateurs : Sur les
Heracleum spondylium, H. longifolium,
H. asperum, et par moi sur lPAngélique
(près la Grande Chartreuse]. Les larves aus-
sitôt nées, pénètrent entre les deux mem-
branes de la feuille, creusent une galerie
qu’elles agrandissent en rongeant le -paren-
chyme ; au bout de 18 à 20 jours, ayant at-
teint leur complet développement, : ehes
sortent de la feuille, mais ne. quittent pas
la plante, comme d’autres larves de mus-
cides, qui se laissent tomber pour se méta-
morphoser en terre. Le plus souvent, elles
colient leur corps sous une feuille; leur
peause contracte, durcit, se dessèche et
prend la formede pupe ou barillet, de 3 1/2
à 4 millimètres de longueur, de cou-
leur paille ou jaunâtre, avec les segments
du corps très nettement séparés les uns
des autres par de forts sillons transver-
saux. En avant on remarque les deux stig-
mates antérieurs dela larve sous forme de
deux petites saillies latérales; en arrière,
le dernier segment est saillant, ayant l’as-
pect d’un pelit mamelon et porte tout à fait
à l'extrémité les deux stigmates posté-
rieurs.: Quinze à dix-huit jours après, l’in-
secte parfait prend son essor pour convoler
à de nouvelles noces. Les Tephritis heracler,
comme les Pegomyit et autres muscides,
peuvent avoir trois générations; ils passent
l'hiver sous la forme d’insectes et pondent
au printemps.
Ces jolies mouches sont connues et dé-
crites depuis longtemps (Linné). Leurs yeux
d’un vert chatoyant pendant la vie, devien-
nent bruns aprés la mort, le corps est noir,
luisant sur les côtés du corselet, la tête et
les pattes jaunes; les ailes sont transpa-
rentes, mais avec de nombreuses bandes et
des taches transversales brunes et noires:
ces taches varient d’étendue suivant les indi-
vidus.
Jusqu'ici l'habitat connu du Zephritis He-
raclei est le midi de la France, et par excep-
lion, à la Grande Chartreuse (par moi).
DESTRUCTION. — La culture du Céleriétant
généra'ement assez restreinte dans les jar-
dins, on arrêtera facilement la propagation
du Tephritis heraclei, en cueillant avec soin,
au printemps, les feuilles de Céleri attaquées
par les larves, reconnaissables aux taches
Jaunâtres qu’elles présentent; le mieux est
de les détruire à mesure par le feu.
On fera bien de surveiller, non seulement
le Céleri pendant l'été, mais aussi les Æera-
cleum du voisinage, pour en détruire les
feuilles malades.
Enfin pour le Céleri cultivé en fosse (pour
faire blanchir ses tiges), il n’y a pas d’in-
convérient à asperger les feuilles avec de
l’eau de chaux dans laquelle on a délayé
3 0/0 de savon vert. On les saupoudrera avec
un mélange, par parlie égale, de suie et de
cendres de bois de tamarix. Cette opération
doit être faite le soir après un arrosage ou
une petite pluie, pour.que la poudre colle
après les feuilles,
E. DECAUX.
La note ci-dessus nous a été communiquée par
notre savaut entomologiste M. Decaux, après exa-
men de feuilles de Céleri, récoliées aux environs
de Paris, ce qui tendrait à faire croire que cet
insecte attaquerait aussi nos cultures.
N. D.L.R.
BIBLIOGRAPHIE
Premier rapport au Ministre de F Instruction
publique sur les champs d'expériences scolaires,
par M. Georges Ville (une brochure 30 pages
avec gravures : Gauthier-Villars, éditeur).
Vient de paraître la 43° livraison du
Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage
par G. Nicholson. O. Doin éditeur. La livrai-
son 1 fr. 50 au bureau du journal.
LE MONITEUR
RP EORTICUGWETURE
SOMMAIRE
CHROMOLITHOGRAPHIE
: CHRYSANTÈME CAPITAINE LUCIEX Cnauré.
Cunonique : Au Ministère de l'Agriculture. Sociétés de Chrysanthémistes. Nos fruits à cidre en Alle-
magne. Des pommes de terre nouvelles en toute saison. Les droits protecteurs sur les fruits de
luxe. Le conseil muvicipal de Paris et le concours agricole. Myosotis Rechsteineri. La fête des Chà-
taignes : Lucien Chauré. — Les Orchidées : Ollo Ballif. —- Causerie chrysanthémique :
e £ : L ET Re, 1 Hi
Arboriculture. La Poire « Beuré Saint-François » : © Apic
Claude Bastide. — Culture pratique des Ericas aux environs de Paris (suite) :
res :
H. Falzer. —
Alphonse Dachy. —" Apiculture. Plantes mellifé-
Albert Griessen. —
Architecture des jardins (suite) : E. Deny et C. Marcel. — Bibliographie. Petite poste.
GRavures NoIREs : Chrysanthème Hairy Wonder ; Trèlle violet. Sainfoin. Marjolaine vivace, Mélilot.
Au Ministère de l'Agriculture. —
Au temps jadis, où M. Viger régnait au
Ministère de l'Agriculture, celui-ci avait eu
une heureuse idée en créant un Bulletin
d'informations et de renseignements, qui rendait
les plus grands services à la Presse et par
contre... au public: ce Bulletin, sans cesser de
plaire, a cessé de paraitre pendant le der-
nier Ministère ; M. Viger est revenu Rue de
Varenne, aussi nous attendons-nous à voir
revivre son œuvre utile.
D
Sociétés de Chrysanthémistes. —
Depuis longtemps nous caressions l'idée de
voir se former, en France, une Société de
Chrysanthémistes et. notre rêve vient dese
réaliser par la fondation de. deux!
Nous recevons de Lyon la circulaire sui-
vante :
« Société nationale des Chrysanthémistes » (en
formation), Lyon, le 16 novembre 1895. —
Monsieur. À la suite de l'exposition de chry-
santhèmes de Lyon, qui vient d’avoir lieu,
plusieurs membres du Jury et des exposants
ont résolu de mettre à exécution un projet
qu’ils ava.ent formé depuis longtemps, et
même exposé dans les journaux spéciaux,
en fondant la « Société nationale des Chrysan-
lhémistes >».
10 DÉCEMBRE 1895.
Vous n'ignorez pas, monsieur, l'utilité
d'une pareille création : vous savez qu’une
Société semblable fonctionne depuis long-
temps en Angleterre, où elle rend de grands
services aux cultivateurs de cette plante pré-
cieuse et tant à la mode aujourd’hui.
Voici en quelques mots l’objet de la
société :
1° Création d’un comité d'examen chargé
d'étudier, de juger et de classer les variétés
de chrysanthèmes.
2° Expositions et congrès dans les princi-
pales villes de France à tour de rôle,
3° Publications relatives aux chrysan-
thèmes ; rapports détaillés sur les travaux
du comité d'examen.
4° Application des nouveautés étrangères
dans le but de guider le choix des acheteurs
parmi les variétés tellement nombreuses
annoncées chaque année qu'il sera bientôt
impossible de constituer des collections
générales.
5° Détermination exacte des noms.
En un mot cette Société remplira, pourles
chrysanthèmes, le rôle ai utile du Congrès
pomologique de France pour les fruits.
Connaissant, monsieur, l'intérêt que vous
portez au chrysanthème, nous avons la con-
viction que vous voudrez bien vous joindre
à nous, en envoyant votre adhésion au secrétaire
provisoire, M. Philippe Rivoire, horticulteur grai-
nier, 16 rue d'Algérie, à Lyon.
La cotisation sera de 5 francs par an. Un
projet de statuts sera adressé, sous peu, à
toutes les personnes qui auront envoyé leur
adhésion, avec prière à chaque adhérent de
soumettre au comité provisoire les moditi-
cations qu'il jugera utiles. Une assemblée
générale aura lieu ensuite pour arréter déli-
294
nitivement les statuts, qui seront soumis à |
l'approbation officielle. Le bureau définitif
sera également constitué ».
D'autre part, un groupé de spécialistes en
chrysanthèmes s’est réuni à Paris, et a jeté
les bases d'une Société similaire, dont nous
n'avons pas encore le projet de statuts.
Deux sociétés seraient de trop! il ya lieu
à une entente commune et d’en organiser
une seule avecun siège unique et dessections
dans les différents centres de production et
de culture.
Nos fruits à cidre en Allemagne.
- Plusieurs de nos confrères poussent des
cris d’alarme parce que des maisons alle-
mandes auraient acheté une partie de la
récolte des fruits à cidre et les auraient
fait transporter en Allemagne pour les
transformer en cidre, voire même... en vin
de Champagne !
Eh bien où est le mal? Nous croyons au
contraire qu'il faut nous réjouir de voir les
produits de notre production aller à l'É-
tranger et les capitaux étrangers entrer
chez nous.
Cela ne peut que satisfaire Jes cultiva-
teurs et engager à de nouvelles plantations,
et puisque nous ne nous lassons pas de
boire leurs bières frelatées, il est assez
juste que les Allemands boivent le jus
sain de nos pommes.
Nos exportalions totales de pommes et
de poires à cidre et à poiré, qui dans les
dix premiers mois des années 1895 et 1594
n’avaientatleintrespectivement que 230,700
et 302,000 kilos ‘au commerce spécial, se
sont élevées, pour la période correspon-
dante de1895, au chiffre de 11,231,700 kilos,
présentant ainsi, au profil du dernier
exercice, une augmentation considérable.
Nos exportations de pommes et poires
à cidre et poiré effectuées à destination de
l'Allemagne se sont élevées, pendant le
mois d'octobre dernier, à 8,361,000 kilos,
et, .pendant Ia première quinzaine de
novembre, à 1,609,000 kilos, se répartis-
sant comme suit :
Au burean de Petit-Croix : en octobre,
1,965,000 kilos; en novembre, première quin-
zaine, 380,475 kilos; total : 2,345, 475 kilos.
LE MONITEUR D’HORTICULTURE
Au bureau d’Avricourt : en octobre,
9,167,000 kilos, en novembre, premièrequin-
zaine, 1,160,145 kilos; total : 6,327,145 kilos.
Au bureau de Pagny-sur-Moselle : en oc-
tobre, 485,700 kilos; en novembre, pre-
mière quinzaine, 27,180 kilos; total
512,880 kilos.
Au bureau de Jeaumont : en octobre,
143,700 kilos ; en novembre, première quin-
zaine, 41,200 kilos; total : 784,900 kilos.
Total général : octobre, 8,361,400 kilos ;
pour novembre, première quinzaine, À mil-
lion 669,000 kilos; soit, en tout, 9,970,400 kil.
Certains organes prétendent qu'il s’est
monté en Allemagne d’importautes cidre=
ries. A Francfort surtout, on compte cinq
grandes brasseries à cidre et quarante-cinq
moyennes occupant 1.200 ouvriers et fabri-
quant de 12 à 13 millions d’hectolitres de.
cidres expédiés en Turquie, en \Grèceet/a
même en Egypte.
Les Américains, eux aussi; inondent l’An-
gleterre de leurs pommes séchées. 64 mil-
lions de kilogs sont arrivés en l’espace
de cinq mois, du 1% novembre 1894 au
31 mars 1895, au prix de 15 à 93 francs le.
tonneau de 45 kilogs.
Les anglais nousenvoient aussi leur bière,
etils boivent du cidre en attendant: qu'iis
nous en expédient.
A qui la faute?
Pourquoi nos cidreries n’en font-elles
pas autant, puisqu'elles ont des produits
sur place et de première main ?
Qu'on le sache bien, pour eux comme
pour toutes nos autres fabrications, l’étran-
ser accordera toujours sa préférence à nos
produits nationaux ; mais il ne s'agit pas
d'attendre des débouchésil faut se remuer,
et aller provoquer les affaires.
a >)
Des Pommes de terre nouvelles
en toute saison. — M. Prilleux à com
muniqué à la Société nationale d'Agricul-
tureune notedcM. Schribaux, qui fait con-
naitre qu’en maintenant des pommes de
terre dans un milieu légèrement frais, telle
que terre, sable, ces pommes de terre dé-
veloppent de pelits tubereules sans émettre
de pousses au dehors.
4
LR RE are:
.
LE MONITEUR D’HORTICULTURE 295
qi
Dans une caisse de bois remplie de terre,
dans un milieu légèrement humecté, on a
mis 20 gros tubercules de la variété: Quuran-
taine des halles, d'un poids total de 2 kilogr.
170, auxquels on n'avait conservé que l'œil
terminal, plantés à 10 centimètres de pro-
fondeur.
Le 17 novembre, soit dix mois après
la plantation, la caisse fut vidée et on ytrou-
va 85 jeunes tubercules pesant ensemble
4 kil, 220, soit 56 p. 100 du poids des mères;
c’est là un résultat à signaler aux horticul-
teurs.
Peut-être avec des mères d'un prix mo-
dique, il serait avantageux de recourir
au mode opératoire indiqué pour fabriquer
des pommes de terre nouvelles en toute sai-
son, alors qu'elles atteignent des prix très
élevés.
C’est une étude à faire.
Les Droits protecteurs sur des
fruits de luxe. — Nos lecteurs n'ont pas
oublié la campagne que le Woniteur d'Horti-
culture a entreprise pour l'applicalion de
droits protecteurs sur l'entrée, en France, des
fruits de luxe, dans le but de protéger les
intérêts de notre production nationale et
d'en développer la culture.Le Gouvernement
francais avait appliqué sur les raisins forcés
un droit ivsignifiant de 1 fr. 50 par kilog,
soit de 15 à 30 % de la valeur; ce droit
n'avait pas empêché l'importation d'aug-
menter dans d’assez fortes proportions.
En réponse à ces droits spéciaux, le gou-
_vernement belge a riposté par un tarif appli-
cable à tous les fruits frais français qui
payaient déjà A0 à 35 % de leur valeur (\), alors
que les fruits belges entraient librement en
France, en élevant ces droits qui aujourd'hui
sont de 50 à 100% deda valeur. entrainant
une prohibition complète; aussi, nos pro-
ducteurs se sont-ils émus, el une vigou-
reuse campagne est recommencée pour
engager le Gouvernement à élever à nouveau
ces droits.
La Presse s'est saisie de la question.
” Des pétitions se signent parmi les intéres-
sés pour élever ces droits de 1 fr. 50 à 3 fr.
Le Conseil général du Nord et la Société des
(4) Voir le numéro du 25 juillet 1895,
agriculteurs du Nord, ont émisun vœu dans
le même sens.
Une délégation a été recue par M. Viger,
Ministre de l’agriculture, qui a promis tout
son appui au projet de loi qui ne peut man-
quer d'être déposé par le gouvernement el
tout fait espérer une solution favorable à
ces intérêts,
Lo Conseil municipal de Paris et
le concours agricole. — Un de nos con-
frères publie la note suivante :
Le Conseil municipal de Paris refuse,
d'une manière définitive, de prêler gratui-
tement au Ministère de l'Agriculture la
galerie des Machines pour y organiser le
Concours agricole de 1896.
Vaiïnement M. Bassinet a insisté sur les
avantages de cetle combinaison, appuyée
par toutes les Sociétés d'agriculture.
La galerie des Machinesrapporte annuel-
lement 90.000 francs, et la Ville craint de
perdre cette somme, ce qui pourrait arri
ver si la galerie se trouvail occupée au mo-
ment où un concessionnaire se présenterait,.
Nous ne pouvons que regretter que l’en-
tente n’ait pu se produire.
Myosotis Rechsteineri. — Sous ce
nom on signale la mise au commerce d’un
nouveau Myosotis, devant servir à former
des bordures aux massifs de fleurs. La
plante, très basse, très ramifiée, fleurit
abondamment jusqu'à la fin de l'été, les
fleurs sont bleu d'azur.
La fête des Châtaignes. — Nombre
de nos lecteurs ignorent qu'ilexiste, aux
environs de Paris, des cullures de Châtai-
gniers et que le dimanche 3 novembre, s’est
ouverte aux Mureaux, près Mantes, la fête
des Châtaignes.
La récolte a été fort bonne cetteannée, :
bien que plus petits que l'année dernière,
les marrons sont d’ure qualité supérieure.
Le cortège des « marronniers », Comme
on les appelle avec leurs grands colliers de
Châtaignes, a eu lieu à deux heures,
Sur la place de la ville était installée une
fête foraine, et le soir, après un banquet, a
eu lieu un bal des plus animés.
LUCIEX CHAURÉ
296
ORCHIDÉES
LES
A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE
France. C'est le 28 novembre qu avait lieu
le dernier concours trimestriel de l’année,
réservé aux Orchidées. Gràce à la tempé-
rature qui s'était considérablement radoucie
depuis la veille, un certain nombre d’ama-
teurs et d'horticulteurs ont pu participer à
cette exposition, qui était très intéressante
et remarquable pour la saison.
M. Rémy Chollet, chef des cultures de
M. O. Doin,à Sémont-Dourdan présentait son
magnifique spécimen de Cymbidium grandi-
florum, var. Hookerianum. ayant quatre inflo-
rescences bien épanouies, c’est la plante que
nous avons figurée dans le Moniteur d'Horti-
culture du 10 février 1895 et sur laquelle
nous avons publié à cette occasion une note
détaillée; à ses côtés, un fort Zygopetalum
rostratum, espèce assez rare, dont les
curieuses fleurs ontles divisions vert clair
et un grand labelle blanc, puis le Cypripe-
dium Galatea majus, un superbe hybrideissu
des Cyp. Chantini et C. Harrisianum.
M. Peeters de Bruxelles avait envoyé des
Cypripèdes hybrides qui étaient de vrais
bijoux; nous avons noté le ravissant (ypri-
pedium Niobe, hybride du C. Spicerianum et
du rarissime €. Æairieanum ; le Cyp. Leyse-
nianum, hybr. des (”. bellatuliun et barbatun
Crossi ; le Cyp. Montefiore, hybr. excessive-
ment vigoureux du ©. Spicerianum; un
admirable métis des Cyp. Chantini el Sallieri
Hyeanum, ainsi qu’un superbe Wiltoniopsis
(Odontoglossum) vexillaria, var. Leopoldi, aux
fleurs d’un rose foncé et richement maculé
de brun ponrpré au centre.
M. Bert, de Colombes, unhorticulteur qui
devient le principal lauréat de nos concours,
exposait une série d'Orchidées très variées,
parmi lesquelles nous mentionnerons en
premier lieu un hybride naturel de Cattleya
gigas ayant quelque ressemblance avec le
fameux et si recherché C. Hardyana; un
Cattleya marima delicuta aux teintes mauves;
de jolis C. Warocqueana; un Barkeria elegans
de toute beauté avec ses nombreuses fleurs
roses, qui estune Orchidée difficile à cultiver
et qu'il est rare de rencontrer dans de si
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
ANSE } +
bonnes conditions; l’'Oncidium lanceanum
superbum, aux divisions verdâtres, maculées
de brun pourpré avec un grand labelle
violet foncé ; l’Epidendrum Capartianum sup:
portant une inflorescence allongée, chargée
de fleurs d'un brun jaunâtre, lavé de blanc
et de violet, puis des Odontoylossum Cr
maculés.
L’intrépide A. Héce exbibait un lot
d'Orchidées indiennes rapportées de son
récent voyage d'exploration dans l'Indo-
Chine et l'archipel malaise, Ciions un Vanda
Boxalli, aux fleurs brunes lavées de jauneet
de blanc;
antenniferau; le Dendrobium Deari avec ses
charmantes inflorescences blanches qui se
maintiennent fraîches pendant plusieurs
mois et des Dendrobium phalænopsis Schræde-
ritnum, que nous avons déjà mentionné
plusieurs fois; un Asrides Huttoni, suppor-
tantdeux longues inflorescences rose foncé,
ainsi que des Âabenaria militaris, une
Orchidée terrestre de Cochinchine qui déve-
loppe un bouquet de fleurons d'un ropes
écarlate.
M. Opoix, le directeur du fleuriste du
Palais du Luxembourg, exposait une col-
lection de soixante-six Cypripèdes variés.
dont les plus remarquables étaient ses der-
nières obtentions : le Cypripedium M" Scellier,
de Gisors, hybr. des ©. venustum et C!. Lawren-
ceanum et le Cyp. M%° Finot-Langlard, hybr.
de C. villosum et C. Haynaldianum.
Les amateurs de Cvpripèdes ont eu une.
belle occasion à ce concours de comparer
entre eux ces métis dont le nombre aug-
mente dans de telles proportions, que cela
devient de plus en plus difficile de s’y recon-
paitre, d'autant plus qu'un grand nombre
de ces hybrides, issus d’une même parenté,
portent des noms différents qui leur ont été
donnés par leurs obtenteurs. Il y avait
cependant une plante très distincte de ces
Cypripedium insigne montanum, d’un coloris
jaune pàle et sans trace de macule, qui avait
quelque analogie avec les fameuses variétés
Sander,
types variés du charmant (yp.
worthi
Parmi les Odontoglossum, une rareté sal
V'Od. cuspidatum xanthoglossum,
des Phalienopsis grandiflora et
Dallemagnei, etc. puis une série de …
Charles
dx :
le
avec une
_ Les, d'un jaune foncé, étaient parsemées de
> grandes macules brun pourpré, puis un
à + Mesospinidium vulcanieum grandi forum, ayant
! une tige florale très allongée, recouverte de
* grandes fleurs d'un rose foncé et v'olacé.
__ Ceconcours était en résumé une intéres-
sante exposition d'Orchidées, st nousregret-
Lons que par suite du manque de publicité,
les Orchidophilés n'aient pas été plus
nombreux à venir admirer tous ces beaux
| Re
CAUSERIE CHRYSANTHÉMIQUE
Otto BALLIF.
La superbe chromolithographie que nous
- publions aujourd'hui représente une des der-
nières nouveautés de M. Ernest Calvat, de
_ Grenoble, qui a été fort admirée par les visi-
teurs de l'Exposition de la rue de Grenelle,
à Paris,
Cette variété, dédiée à notre Directeur,
nous parait destinée a être classée parmi les
meilleures! du célèbre semeur, Lant par sa
forme originale que par son riche coloris.
M. Calvat est au'ourd'hui bien connu de
tous ; ses semis en Chrysanthèmes lui ayant
assuré une réputation universelle que le
C. Capitaine L. Chauré contribuera encore à
augmenter si possible.
La fleur, très grosse, est de forme régu-
lière, presque en boule, les pétales récurvés
sont légèrement recouverts de duvet, sur-
tout à la fleur qui provient du bouton ter-
minal, le coloris est jaune vieil or foncé ti-
_ rant au cuivré, plus foncé à l’intérieur.
La plante est d’une bonne vigueur, comme
tous les Calvat du reste, et sa taille est de
proportions raisonnables, ce qui est un grand
avantage : car les plantes qui dépassent par-
fois les trois mètres ont fait leur temps.
Cette année a été assez dure pour les cul-
tivateurs de Chrysanthèmes. Les chaleurs
exceptionnelles ont nécessité de grands
soins à l’arrosage et il y a eu, parait-il, pas-
sablement de déboires chez ceux qui ont
conservé pour la floraison des boutons très
précoces. Ces boulons out durci et n’ont
produit que des fleurs mal formées, En gé-
[HS néral, les boutons fixés du 20 à fin août au-
2 EL DR = = ve bite Lynx Fa re F | LE tou ru L tés à ; Lt de
pc + © |‘! LE MONITEUR D'HORTICULTURE 297
Le a
_ inflorescence ramifée, dont les fleurs étroi- | ront produit cette année les plus belles
y, . 7’ ne kr È N:
fleurs. 3
La pourriture des pétales, maladie qui
exerce ses ravages principalement sur les M
grandes fleurs, semble devoir se manifester
d’une facon inquiétante chez divers cultiva-
teurs. ‘
Des expériences répétées m'ont démontré
péremploiremeut que la cause principale de 4 |
celle pourriture est due à une alimentation ni
excessive de la plante par des matières az0= …
tées. |
Il y a évidemment d'autres causes telles
que l’état trop humide du local dans lequel
s'opère la floraison, manqued'aération, arro-
sages défectueux; mais il ne reste pas moins
acquis que l'abus d’azote, de quelque origine
qu'il soit, yentre pourla plus grande part.
Un amateur passionné du Chrysanthème,
M. E. Touron, de Saint-Quentin, qui cullive
des fleurs pouvant figurer avantageusement
à côté des plus belles productions des calti-
vateurs anglais, nous disait, il ÿ a quelques
jours, être en complet accord avec nous sur
pl
si
\ {2
n"
ce point.
Lui aussi avait abusé d'azote et cette mau-
dite pourriture, qui vous défigure une fleur
en quelques heures, avait souvent exercé ses
ravages chez lui; depuis qu'ila fait un usage
plus modéré de cet engrais, la pourriture à
disparu
Le Chrysanthème est semblable à un sujel
qui aime assez la bonne chère, mais dont
l'estomac ne peut pas trop en supporter, L
L'ère desexpositions de la ‘ Reine de l'au-
tomne” vient de fermer; nous en avons eu
plusieurs et celle de Lyon à été la plus belle
de celles qui ont eu lieu en France; le pro-
gramme en élait très attrayant et admira-
blement composé.
A Londres, la Société nationale des Chry-
santhèmes a déjà tenu trois exposilions el t
plusieurs meetings dans lesquels les variétés
d'obtention francaise nt soutenu avec hon-
neur leur vieille réputation. À ce propos il
est opportun de rappeler :que les semeurs
français ont en Angleterre un ami fervent
qui a fait et fait encore beaucoup pour eux,
qui ne manque pas une occasiou de leur être
agréable et sur lequel ils peuvent reporter
une bonne partie de leurs succés, quel qu'ait
Li
de
t
:298 LE MONITEUR D'HORTICULTURE | 1%
pu être le mérite de leurs gains, en ce sens NE
que par ses nombreux écrits dans presque
tous les journaux horticoles d’outre-Manche,
il à énormément contribué à faire con-
naître du grand public acheteur de nouveau-
tés les noms et obtentions de ces semeurs,
qui auparavant n'étaient connus que de
quelques spécialistes. Actuellement on de-
mande les variétés de tel ou tel semeur par-
ce que l'amateur connait et son nom et celui
des variétés mises au commerce par lui:
Redde Cæsari quæ sunt Cæsaris !
Il n’est que justede faireconnaitre le mé-
rite et les travaux de M. Harman-Payne,
cecrélaire honoraire de la Société nationale
‘anglaise, qui rend continuellement et d’une
façon si désintéressée de grande services
à l'horticulture française. Au moment où les
cultivateurs anglais s'étaient absolument
emballés sur les semis américains, il a été
le seul à prendre la défense des chrysan-
thémistes francais et le seul à les aider de
sa plume autorisée, alors que tous procla-
maient leur déchéance. Il est à espérer
qu'une récompense bien méritée viendra
lui prouver un jour qu'il n'a pas lutté pour
des ingralts.
En 1896, la Société anglaise a l'intention
de célébrer avec éclat le cinquantième anni-
versaire de sa fondation.
Suivant quelques confidences qui m'ont
été faites lors d'un récent voyage en Angle-
terre, il parait que nous verrons quelque
chose de féérique : car cette Société étant des
plus prospère, elle neregardera à rien pour
fêter son Jubilé.
Quand done aurons-nous en France, soit
un Comité chrysanthémiste à la Société na-
tionale d’'Horticulture, soit une Société indé-
pendant», ce qui serail peut-être mieux?{‘)
La constitution de l’un ou de l'autre s’im-
pose absolument, si les chrysanthémistes
français ne veulent pas se laisser enlever
leurs débouchés par les Américains, qui se
remuent d'une façon inquiétante pour arri-
ver à cette fin.
H. FATZER.
(1) Cette note était écrite par notre collaborateur
avant la constitution des Sociétés dont nous annon-
cofs la formation. NX. D. L. R.
777
DS RL”
Y WONDER,
MONITEUR D'HORTICULTURE 299
—_—_—___
N. B.— Notre belle illustration repré
sente, en grandeur naturelle, la variété Hairy
Wonder où Merveille velue, une des nouveau-
tés américaines les plus remarquables et
mise au commerce en Europe par MM, Can-
nell, de Swanley, Kent.en A ngleterre. Ce
chrysanthème japonais incurvé est jaune
bronzé et duveteux ; il a été classé par l’é-
minent chrysanthémiste Harman Payne
dans les bonnes variétés de son genre et a
été très admiré dans plusieurs lots de nos
dernières expositions.
O. Bazuir.
PAU
2
ARBORICULTURE
LA P( )IRE z
( BEURRÉ DK SAINT FRANCOIS »
———
C'est vraiment pitié de voir chaque année
sur les catalogues des pépiniéristes, s’ali-
gner les noms d’un trop grand nombre
d'arbres fruitiers nouveaux.
Aujourd'hui on commence à considérer
les arbres comme des géraniums ou des ro-
siers, c’est regrettable. Il est bon de semer,
de chercher à obtenir des variétés plus par-
faites; mais pourquoi multiplier des sortes
trop ordinaires qui sont Join de valoir les
anciennes”? Pour quelques-uns, il y a là une
question d'argent, pour les autres c’est
simplement de la gloriole, et, pour avoir
obtenu un fruit quelconque, on se croit un
Hardenpont ou un Espéren !
Je sais bien que, parmi les gains nouveaux.
il y a des types extra qui promettent beau-
coup pour l'avenir: cependant on ne peut
rien préjuger car ils sont encore en enfance,
et, pour connaitre leur réelle valeur, il faut
attendre quelques années, il faut laisser
parler l'expérience.
En effet, il en est des arbres comme des
hommes : les uns et les autres ne peuvent
ètre vraiment qualifiés que lorsqu'ils sont
arrivés à l’âge de vingt-cinq à trente ans.
300 LE MONITEUR D'HORTICULTURE
——————— ©
La pl'antation d'un arbre est chose assez
sérieuse, car assez long est le temps pen-
dant lequel on attend la récolte, et l’homme
planté rarement deux fois en sa vie (à moins
d'accidents exceptionnels).
C’est pourquoi je me suis imposé la règle
de ne recommander que les variétés ayant
au moins un quart de siècle d'existence.
Cette fois je présente le PBeurré Saint
François, belle et bonne poire, obtenue à
Tournai vers 1868, par M. Dubus, avocat à
Tournai.
Le Beurré Suint Francois n’est pas une
variété pour le verger, c’est plutôt l’arbre
par excellence pour le jardin du propriétaire
désireux de récolter des poires de toute
première qualité.
Tourrai, qui cependant à vu naitre tant
de bonnes poires à l'ombre des choneg rlotiers
de son antique cathédrale, n’en a pas pro-
duit de meilleure : ce n’est donc pas peu
dire.
Certes le Beurré Suint Francois peut se
cultiver à haute tige, mais jamais il ne
prendra un développement considérable,
par conséquent mieux vaut le diriger en
pyramide ou en palmette. Cette dernière
forme est de beaucoup la préférable car
naturellement l'arbre, ayant un port assez
diffus on peut ainsi le conduire régulière-
ment. S
Tous les sujets sont bons, cependant
pour les hautes tiges et les grandes formes
on préférera le france. Nous l'avons dit, la
vigueur de l’arbre estmoyenne, ses rameaux
sont forts et portent des yeux petits
appliqués contre le scion et placés sur con-
sole.
Les feuilles moyennes, sont de forme
ovale.
Les boutons à fruits, qui se développent
en très grand nombresur les arbres aduites,
sont très pointus.
Les fleurs, ordinaires, sontréunies en bou-
quets trapus.
Le fruit gros, rarement très gros, de
forme oblongue, souvent bosselé, à peau
jaune terne picotée de roux brun, est sus-
pendu à l'arbre par une queue grosse et
courte, plus ou moins ombiliquée.
_ La chair est délicate, fine, très sucrée,
très parfumée, bien beurrée, absolument
fondante, et contient une eau abondante et
délicieuse.
Toutes ces qualités en font un fruit hors
ligne.
Tout comme le grand thaumaturge dont
il porte le nom, ce fruit a fait des miracles :
il a fait aimer les poires par quelques rares
personnes qui ne les avaient pas en estime.
Ces prodiges peuvent se renouveler
encore, et, si quelques lecteurs sceptiques
en doutaient, ils n’auront, pour se con-
vaincre, qu’à goûter cette poire exquise;
cette expérience, ils peuvent la faire pen-
dant ce mois car c’est en novembre que la
maturité se produit, et elle se continue
parfois jusqu'en décembre.
ALPHONSE DACHY.
APICULTURE
PLANTES MELLIFÈRES (1)
La culture des abeilles, pour être lucra-
tive, doit réunir certaines conditions, au
nombre desquelles la nourriture de la ru-
chée entre pour une large part.
Il faut, en effet, pour que les abeilles
puissent produire le miel en abondance, que
la nourriture ne leur manque pas dès le
premier printemps et se prolonge tout l'été
pour durer le plus tard possible à l’au-
tomne.
Lorsqu'il s’agit du rucher de l’apiculteur
amateur, c’est-à-dire d’un nombre restreint
de ruches, il est rare que les abeilles ne
puissent trouver dans la flore des environs
tous les éléments nécessaires à leur subsis-
tance : il en est tout autrement pour l’api-
culteur de profession qui exploite sur une
grande échelle et qui, par conséquent, ne
pourrait se borner à laisser butiner les
abeilles sur les fleurs composant la flore
naturelle de la contrée.
Ce dernier, pour n'être pas pris au dé-
pourvu, principalement à l’époque de la
grande miellée, en avril ou mai, doit créer
une flore spéciale, c’est-à-dire semer des
plantes reconnues pour leurs qualités melli-
fères, et recherchées, pour cette raison, par
les abeilles.
(4) Gravures de la maison Vilmorin.
télés té. nn,
LE MONITEUR D'HORTICULTURE PARIS.
CHRYSANTHÈME. CAPITAINE LUCIEN CHAURÉ (A. CALVAT ).
L
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
Un grand nombre de plantes contiennent,
à un degré plus ou moins élevé, les éléments
qüi conviennent à la production du miel,
mais toutes ne méritent pas les frais d’une
culture spéciale. Une plante mellifère digne
d'être cultivée à cet effet doit réunir plu-
sieurs conditions. Sa floraison doit être de
TRÉFLE
longue durée; elle doit produire du nectar
de bonne qualité, même par les temps secs;
élle doit être rustique, peu exigeante quant
à la nature du terrain, äe manière que la
SAINFOIN
culture en réussisse même sur les terres
médiocres,
D'après M. de Layens, les plantes sui-
vantes peuvent être classées au premier rang
LA + als ataba té d'en Se ut St ua 6) Gif 0 te
4
pour léur valeur mellifère : la sauge, le
panais, l’origan, le trèfle des prés, lé sain-
foin, l'épine-vinelte, l’angélique, le mélilot,
la scrophulaire, la menthe à feuilles rondes
et la verveine.
Suivant les saisous, l'apiculteur dispose
MARJOLAINE VIVACE
de plantes de différentes espèces. En août,
septembre et une partie d'octobre, ce sont:
les asters, le sarrasin, les bruyères sur les-
quels les abeilies butinent fréquemment. En
juin, juillet et août, ce sont; la sauge, les
MELILOT
trèfles, la minette; parmi les trèfles, les
plus mellifères sont l'hybride, le trèfle
blanc à floraison de longue durée.
Le sainfoin donne beaucoup de miel; la
bourrache, le thym, le serpolet, la mélisse,
le réséda, la véronique, la moutarde
blanche, sont également recherchés par les
302
LE MONITEUR. D’'HORTICULTURE
EE
abeilles, La luzerne en seconde coupe pro:
duit beaucoup de miel.
Les fleurs de beaucoup d'arbres ont aussi
des propriétés mellifères. C’est ainsi qu'en
février, mars, avril et mai, les abeilles font
leurs provisions sur les fleurs de l’amandier,
de l’abricotier et du pêcher. Elles recueil-
lent sur les boutons de peuplier, de tremble,
d’orme, cette substance désignée sous le
nom de propolis et sur les chatons du noi-
selier, sur le cornouiller, les saules, notam-
ment le saule Marsault, le pollen. Le pru-
nellier, le prunier, le cerisier, le cognas-
sier, le poirier, le pommier et l’acacia., don-
nent le pollen et le miel en quantité plus
ou moins grande, selon :es essences consi-
dérées.
En résumé, indépendamment de la nour-
riture offerte aux abeilles par nos plantes
d'agrément et nos arbres fruitiers, il faut,
lorsqu'on veut faire de la production du
miel l’objet d’une spéculation lucrative,
cultiver les meilleures plantes mellifères,
sur une surface suffisante, afin d'éviter aux
butineuses les longues courses à travers la
campagne. et, par suite, les pertes de
temps.
Claude BAsTipe.
Re
LES ERICAS
CULTURE PRATIQUE AUX ENVIRONS DE PARIS
(Suite)
DU MATÉRIEL.
Il n’est pas indispensable d'avoir un ma-
tériel spécial pour faire Ja culture des Zrica,
divers horticulteurs qui, aujourd’hui, les
cultivent, ont su approprier leur ancien ma-
tériel à ce genre de culture tandis que
d’autres en possèdent un spécial, c'est-à-
dire construit exclusivement pour les exi-
gences des Bruyères.
La première chose à envisager est de
pouvoir donner à ces plantes, pendant nos
hivers, ce que la nature ne peut plus leur
prodiguer : 1° une température toujours
uniforme ; 2° la clarté du plein air; 3° Ja
faculté d’aérer aussi souvent que la tempé-
fature extérieure le permettra en tenant
compte, toutefois, que le thermomètre cen-
tigrade ne soit pas plus bas que 0°.
Et pour remplir les différentes conditions
de lumière et d'aération dont nous venons
de parler, il nous semble, ayant cultivé
avec succès ces plantes, que les meilleures
serres sont celles adossées et construites
comme suit : serre en bois à gradins dans
laquelle une égalité de température est
plus commode à obtenir, couverte de chàs-
sis en bois également, ce qui rendra plus
facile l'aération qui se fera à l’aide des châs-
sis; quant à l'exposition, c’est celle du
Midi qui est la plus favorable pour le bien-
être de ces plantes; ce qui permet aussi en
hiver, au moindre dégel, de pouvoir décou-
vrir la serre et de faire profiter les plantes
de quelques rayons de soleil, parfois assez
rares à cette époque.
Les bâches sont aussi très bonnes pour
l’hivernage de ces plantes, mais elles ne
valent pas les serres, caron n’a pas toujours
la faculté de pouvoir y travailler avec autant
de facilité que dans une serre; néanmoins,
pour certaines variétés rustiques, ce genre
de matériel convient assez bien.
Passons à la serre à mulliplication : Elle
est assez facile à aménager, car n'importe
quelle serre hollandaise peut être appro-
priée à celte culture; il suffit que Îles ta-
blettes de côté soient chauffées, c'est-à-dire
qu’elles aient une, deux ou trois rangées de
tuyaux en dessous, afin de pouvoir obtenir
la chaleur de fond nécessaire pour la re-
prise des boutures ; la température de cette
serre devra toujours être élevée de 18 à 20°
centigrade pendant la période de la mulli-
plication.
Sur les tablettes, on devra construire des
coffres ou hien un seul quiauraitlælongueur
de la tablette; puis, à l’aide de ‘barres de
fer à T, on glissera des feuilles de verre sur
les terrines de boutures; notre tablette de-
vra préalablement être garnie d'une couche
assez épaisse de tannée ou de sciure de
bois: celle-ci me paraît préférable, car elle
ne donne pas naissance au champignon qui,
parfois. porte préjudice aux futures
plantes; les terrines devront être enterrées :
dans cetle sciure jusque niveau de leur
bague et ensuite recouvertes par les feuilles
pd
LE. MON TEUR
ve Me
de verre qui seront maintenues par le fer
à T, comme nous l’avons expliqué plus
“haut. Quant à la question des eaux, il est
$ | nécessaire de toujours avoir un bassin dans
Ja serre, pour que, quand l'heure de l'arro-
4 sage est arrivée, on puisse avoir de l'eau à
la température de la serre, car une eau trop
_ froide aménerait un refroidissement géné-
_ralet pourrait provoquer la mort des sujets.
14
M (4 suivre) Albert GRIESSEN.
D
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
MATÉRIAUX DU
tk
ee
_ «Relativement à l'effet pittoresque, les
eaux peuvent être divisées en cinq espèces :
_ Les eaux écumantes,
__ Les cascades suaves,
_ Les eaux rapides,
_ Les rivières,
Les eaux calmes,
«Les cascades écumantes sont celles où les
Se se précipitent violemment et en grande
_ abondance. Il est à propos de les placer
_ dans un renfoncement et de disposer quel-
ques masses d'arbres en avant, afin de ré-
_ pandre un demi-jour sur ces eaux trop
| _blanchätres.
e «Les rascades suaves ne sont composées
8 que de lames d'eaux épaisses et transpa-
_ rentes. Ces sortes de cascades sont tou-
jours plus aimables ; d'un accès el d’une
_ Jouissance plus faciles que ces grands fracas
qui commencent par effrayer et finissent
_ par étourdir.
… a Les eau rapides conviennent au pied
ÿ- , des montagnes escarpées, dans les vallons
| étroits et dans les buis dont le lerrain est
inégal; le moindre pelit ruisseau qui mur-
__ mure sous des ombrages est toujours d’un
_ effet intéressant.
a C'est au pied des coteaux, dans les val-
_Iées et dans les prairies dont elles rafrai-
hissent la verdure que les rivières serpen-
nt le plus naturellement.
«Les vaux calmes sont les sources, les
| pièces d’eau, les élangs et les lacs; ces
É : sortes d'eaux sont celles qui offrent le plus
PAYSAGE
PASS NES
d his
fs IE
à 04 A, :
"+
D'HORTICULTURE 303
——_—
de facilité dans la composition. On est
absolument maitre, sans choquer la vrai-
semblance, de disposer de leur situation,
de lear forme, de leur étendue et des orne-
ments de leurs bords conformément à la
seule convenance l'effet
particulier.
«Il vaut beaucoup mieux ne pas avoir
d'eau que d'en avoir de vilaines. L'idée de
mouvement que donne Ja progression du
cours des eaux peut se suppléer très agréa-
blement par les différentes formes du ter-
rain et la progression du cours des vallons.
La réflexion des objets voisins s'opère aussi
d’une manière très intéressante sur Ja sur-
face des tapis de verdure. »
. « Le choix des fabriques dépend de la na-
ture de chaque situation et de l’analogie
avec les objets environnants. »
Dans leur établissement on doit examiner
la convenance locale et iaconvenance parti-
culière, la distance du point de vue, le carac-
tère de la destination, l'effet pittoresque de
l'ensemble relativement à la masse, au genre
des bâtimentsetauxobjetsquil’environnent,
« La convenance locale doit toujours être
déterminée par la situation où on place le
bâtiment.
« La convenance particulière doit toujours
être dictée, pour la masse extérieure et les
distributions intérieures, par l'état et le
genre de vie de ceux pour lesquels le bâli-
ment est construit.
« La distunce du point de vue varie telle-
ment les proportions, que si l'édifice est de
quelque importante, on ne peut jamais
avoir une idée bien juste de l'effet qu'il
procure sans en figurer auparavant l'élé-
vation.
« Le caractère de la destination doil
annoncer au premier coup d'œil l'objet
pour lequel un édifice a été ordonné.
« C'est l'effet pitloresque qu'il faut prinei-
palement chercher pour donner aux bâti-
ments le charme par lequel ils peuvent sé-
duire et fixer les veux. Pour y parvenir, il
faut d'abord choisir le méilleur point de
vue pour développer les objets et tâcher
autant qu'il est possible d'en présenter plu-
sieurs faces. »
«Tous les objets d'un grandrelief, telsque
de général ou
304 | LE
MONITEUR DN’'HORTICULTURE
oo
les masses d'arbres forestiers, les escarpe-
ments des rochers, l'élévation des mon-
tagnes et la profondeur des vallées con-
viennent surtott à l'exposition du matin.
« L'éclat et la chaleur du soleil élevé sur
l'horizon ne peut convenir, au contraire,
qu'aux objets qu'il est bon de faire briller
séparément, tels que des eaux rapides et
des fabriques agréables.
« Les masses d'arbres pénétrées de jour
sous lesquellesl’æilentrevoitune promenade
agréable; de vastes surfaces de prairies
dont le vert est encore adoucei par les om-
bres transparentes du soir, le cristal pur
d’une eau calme dans lequel se réfléchissent
les objets voisins; des fonds légers d'une
forme douce et d’une couleur vaporeuse:
tels sont en général les objets qui convien-
nent le mieux à l’exposition du soir. »
Tel est le résumé de ce fameux ouvrage
de Gérardin qui semble écrit d'hier, tant il
est encore plein de fraicheur et d'actualité.
Après cet immense essor, il semblait que
l’Art des jardins n'eût plus qu’à planer ma-
jestueusement dans les régions supérieures
où l'avait entrainé un homme de goût. Et
en effet, soit lassitude, soit quiétude, il se
contourne longtemps dans la limite de ses
découvertes sans tenter d’incursion dans le
domaine du progrès.
D'ailleurs pourquoi se serait-il imnosé de
nouveaux efforts? Les préceptes clairement
formulés et agréablement développés par
le Maître de l'Ecole ancienne répondaient à
toutes les questions qui s'agitaient alors au-
tour des jardins; et personne ne soupcon-
nait qu'au delà des bornes où s'était arrêtée
la pensée de l’auteur de la Composition des
paysayes il existait encore des problèmes à
sonder. La limite du monde connu a long-
temps été regardée comme la fin de la terre;
et le présent qui satisfait les aspirations
laisse rarement croire à des lendemains
meilleurs. A mesure que la science où Part
progresse, l'horizon recule ; mais à force de
l'avoir considéré, cet horizon, et de l'avoir
vu à la même place, l'homme finit par croire
que jamais le voile qui l'entoure ne se sou-
lèvera. Celui qui, maintenant, viendrait nous
dire que dans cent ans l’axe de cet art des
jardins que les maîtres de l'Ecole moderne
ont contribué à faire tourner sur des prin-
cipes qui nous semblent immuables, sera
déplacé et roulera autour de formules nou-
velles, nous surprendrait étrangement, et,
cependant sans savoir d’où les réformes:
viendront, il serait téméraire d'affirmer
que l’art ne sortira pas des engrenages où
nous l’avons enfermé. Le temps use toutes
les Ecoles, et les plus modernes n’ont pas
besoin de longs siècles pour être qualifiées
d'anciennes. La doctrine de Gérardincompte
un peu plus de cent ans, et depuis bientôt
cinquante ans est considérée comme insuf-
fisante. ë
E. DENY ET C. MARCEL.
(A suivre). Architectes paysagistes.
H£
Es
BIBLIOGRAPHIE
Agenda agricole et viticole Ver-
morel pour 1896. — Élégant carnet de
poche rédigé par plusieurs professeurs
d'agriculture et contenant tous les princi-
paux renseignements dont peut avoir
besoin un viticulteur ou un agriculteur :
engrais, bétail, vignes; description des
cépages, maladies; renseignements pos-
taux, télégraphiques, etc., etc.; plus, une
division en journées de trois jours à la
page. |
Prix : 2 fr. 50, franco, 2 fr. 75. Bureau
du Progrès agricole, à Villefranche (Rhône).
PETITE POSTE
N°5.104. M.D. à B. — Ilest de fait que nous
avons été sobres de renseignements concernant
l'Exposilion de Bordeaux, imitant en cela nos con-
frères, mais cela tient à ce qu’il ne nous a rien été
communiqué, ni date de concours, ni programmes.
ni résultats, rien enfin. Le Comité a probablement
cru pouvoir {se passer du concours de la Presse;
nous n'y pouvons rien.
Nous prions la personne qui nous a adressé sans
signature la note intitulée : Le Dessous des cartes à
l'Exposilion fruitière de Saint-Pélershourg, de vou-
loir bien se faire connaitre.
Nous l’assurons de notre entière discrétion, mais
il nous est impossible de publier cet article, ni
même des extraits sous le couvert de l'anonymat.
Le manqgne de place nous oblige à ajourner au
premier numéro la suite du Compte rendu de l'Ex-
position de Chrysanthèmes.
ne BIS qi
… CHnoNIQUE : Au Ministère de l'Agriculture :
‘pale d'Horticulture de France. Les Sociétés
_ France etle jardin d’acclimatation. Décoration
… Nouvelle maladie de la pomme de terre.
mises au commerce en 1895-96 : Lucien Chauré.
Société nationale d'horticulture de France :
- de Paris (suite) : Albert Griessen.
— (suite) : E. Deny et C. Marcel. — Lettres horticoles.
. GRAVURES NOIRES :
thèmes, E. Calvat.
Au Ministère de l'Agriculture. —
Concours général agricole. — Nousrappelons
que le Concours général agricole se tiendra
; | au Palais de l'Industrie, à Paris, du 2 au
11 mars 1896.
4 Les demandes pour concourir devront
+ cé être envoyées avant le 31 décembre 1895.
M. L. Vassilière est nommé Commissaire
| général de ce Concours.
S
Inauguration du buste de Pierre Joigneaux à
\ T'Étole d'horticulture de Versailles. — Enfin? et
. parune pluiediluvienne (Charles Baltet a dû
_ bien rire dans sesfavoris), M. Viger, Minis-
tre de l’agriculture, entouré d'un brillant
… état-major agricole et horticole, après un
… discoursrappelant les états de services du dé-
_ funt, a levé, le 15 décembre, le voiletrempé
qui couvrait le buste de Pierre Joigneaux,
_ un des promoteurs de l'École d’horticul-
ture, buste très bien réussi.
12 Puis, le Ministre a remis les Palmes d’A-
1 ‘cadémie au sculpteur M. Baquet, le Mérite
| agricole à M. Lambert, architecte, construc-
-. teurdupiédestal,et, sous un RARE ap-
plaudissements, il a attaché la croix du Mé-
< ite agricole à la redingote d'un vieux servi-
» teur dévoué, M. Pichot, jardinier chef à l’'É-
: ole que tout lé monde croyait décoré depuis
longtemps ; ce qui a suscité, de la part du
Mi Has, ce juste à-propos : « Voici des ap-
; _ 25 DÉCEMBRE 1895.
ù
:
P
LE MONITEUR
ECHO TICUETURE
SOMMAIRE
Concours général agricole
Pierre Joigneaux à l'Ecole d’Horticulture de Versailles,
florale des
… … généraux et trésoriers des Sociétés d'Horticulture pour 1896.
A Choix
Ollo Ballif.
— Les Plantes de serre (suite) : B.
Iuauguration du buste de
Paris. A la Société patio-
Chrysanthé “mistes. Les présidents, secrétaires
Le Syndicat central des horticulteurs de
gares de chemins de fer... en Angleterre.
Le Muüséum de
parmi les nouveautés en fle >urs8, fruits et légumes
— Les Orchidées : Vanda tricolor et V. suavis. À la
—- Les Éricas, culture pratique anx environs
Jay. — Architecture des jardins
Les Chrysanthé mes à l'exposition de Paris (suite)
Lucio. — Bibliograhie. — Table des matières pour 1895, — - Les catalogues reçus,
Plan de jardin d'après G. Thouin ; Plan de jardin d'après Barillet-Deschamps; Chrysan-
plaudissements qui valent mieux que toutes
les distinctions honorifiques » et, pour ter-
miner cette cérémonie, d’une simplicité d'a-
nachorète, M. Viger a faitespérer au dévoué
directeur de l'École, M. Nanot, un joli petit
ruban rouge pour ses étrennes.
Ainsi soit-il !
Et chacuñ s'en fut se sécher
chauffer hors l’école.
CT)
Le Muséum de Paris vient d’adres-
ser aux établissements publics d’instruc-
tion, le Catalogue des graines et des plantes
vivantes qu’il offre gratuitement à ces éla-
blissements.
Adresser les demandes à M, Max. Cornu,
57, rue Cuvier, Paris.
GE
À la Société nationale d’horticul-
ture de France. — La séance du 26 dé-
cembre sera consacrée aux élections d'un
président, deux vice-présidents, du secré-
taire général, deux secrétaires, du trésorier,
du bibliothécaire et de quatre conseillers.
Les Sociétés de chrysanthémistes.
— Dans une réunion tenue le 17 décembre à
la Société nationale d’horticulture de
France, un groupe de spécialistes en Chry-
santhèmes, après discussion, a décidé de
demander la formation d'une Sehion spé-
ciale rattachée à la Société et devant s'oc-
cuper de toutes les questions concernant
cette plante.
Partisan d’une Société autonome, nous
n'augurons pas merveille de cette demi-me
… et se ré-
sure !
Simple réflexion : Si cela continue, que
s
\
306
restera-t-il au Comité de floriculture ? On
lui a déjà retiré les Orchidées, cela était de
toute justice, car elles étaient bien mal pla-
cées entre les mains d’un président de comi-
té. qui, pour les apprécier, disait « qu'iln'y
avait aucun mérite à accorder à des plantes
qu’on ne produisait pas, mais qu'on faisait
venir de l'étranger avec de l’argent » (tex-
tuel).
On retire à ce Comité les Chrysanthèmes:
iln'y a pas de raison pour qu'on ne de-
mande pas maintenant une section spéciale
pour les Dahlias, une pour les Bégonias,
une pourles Géraniums, etc.
Ilest vrai qu’il lui restera encore son pré-
sident typique; si cela peut lui suffire ! Tout
est pour le mieux!
La Société nationale des Chrysanthèmistes de
France, comptant déjà 83 adhérents, à tenu
à Lyon, le 11 décembre, une réunion géné-
rale au cours de laquelle a été élaboré un
projet de statuts qui est à la disposition des
intéressés qui désireraient y apporter des
modifications avant le à janvier.
Le 13 janvier, ils seront soumis à l’adop-
tion définitive en assemblée générale.
Voici les noms proposés pour former le
Comité provisoire jusqu’au Congrès de 1896.
Président, MM. Rozain- Boucharlat:
vice-présidents, MM. Calvat, Crozy ainé, de
Reydellet; trésorier, M. Dubreuil; secré-
taire, M. Philippe Rivoire; membres :
MM. Bardon, Bonnefond, Brossy, Cachat,
Charmet, J. Combet, D' Dor, V. Fournier,
Marchand, Ant. Morel, Parent.
29
Les présidents, secrétaires géné-
raux et trésoriers des Sociétés d'hor-
ticulture pour 189611). — Société d'hor-
heulture de Melun et Fontainebleau. — Prési-
dent : M. le marquis de Paris; secrétaire
général: M. Clotaire Duval; trésorier,
. Barbereau.
Le Syndicat central des horticul-
teurs de France et le Jardin d’accli-
matation. À une des dernières séances du
(1) Nous engageons les secrétaires des sociétés à
nous adresser ces noms aussitôt la constitution des
bureaux.
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
3 0 D D,
| Conseil général de la Seine, M. Prache a fait
renvoyer en ces termes, à l’Administra-
Lion, la pétition suivante du Syndicat central
des horticulteurs de France :
QT. Prache, au nom de la 4° Commission.
— Le Conseil général a été, par le Syndicat
central des horticulteurs de France, saisi
d'une plainte contre les agissements du
Jardin d’acclimatation. Le Syndicat reproche
à la société du Jardin d’acclimatation de
faire le commerce en gros des plantes. «IL.
n'est pas de mois, » dit-il «que des wagons
«de plantes lui arrivent de Belgique, du
« midi de la France, d'Algérie, etc. »
« Elle se livre à un trafic purement com-
mercial auquel l’acclimatation n’a rien à …
voir; on ne peut pas, en effet, qualifier de
produits du Jardin zoologique des plantes
de mêmes variétés achetées par milliers aux
horticulteurs belges et revendues aussitôt
leur arrivée dans les serres de l’établisse-
ment. Les achats seraient tels que, parfois,
ils arriveraient à l'accaparement. Ajoutez
les avantages offerts au public par les.
livraisons à domicile.
« Tels sont les faits que nous relevons
dans la plainte, Les horticulteurs deman-
dent que la ville de Paris fasse rentrer la
Société dans la stricte observation des
clauses et conditions qu'elle lui a imposées.
dans son traité et qui lui interdisent de
vendre autre chose que les divers animaux
ou végétaux provenant du Jardin et de leurs
produits. k
« Sinon, le Syndicat demande que la
Ville fasse payer un loyer à la Société du
Jardin d’acclimatation, que l'Etat lui impose.
une patente et empêche les Compagnies de
chemins de fer de lui faire une réduction
de 50 % sur les tarifs de transport.
« Votre Commission a pensé que le Gon=
seil général n'avait pas qualité pour véri=
fier le bien fondé de cette pétition.
« Elle vous propose de renvoyer, pour ce
qui les concerne respectivement, au conseil
municipal et à l’administration les réclama-.
tions du Syndicat central des horticulteurs,
qu’elle juge très légitimes si les faits arti-
culés sont exacts.
« Ces conclusions sont adoptées. »
2e
|
L
-.
. A
d PR
FT
hs
4,41 P
‘SEA j
ME LE MONITEUR D'HORTICULTURE
#5 di
More. "1
| Décoration florale des Gares de
c} hemins de fer.….en Angleterre. — Un
rnal anglais annonce qu'une compagnie
, chemin de fer, le Widland Railway à
m is au concours, avec offre d’une somme de
5.000 francs pout donner des prix à ceux
de ses employés qui auraient le plus con-
tribué à l’ornementation florale des gares de
la ligne.
Le jury à eu plus de deux cents concur-
rents à juger, et c'est le chef de la gare de
Matiock Bath qui aremporté le premier prix.
. Recommandé aux Directeurs de nos
randes Compagnies francaises !
Ehmon Dieu, l’idée n'est pas si mauvaise.
Et l'application en serait très agréable pour
voyageurs. Nous avons pu nous en
onvaincre nous-même il y a environ un
Ne. ; ayant à attendre une demi-heure
Pbñe petite gare de la Marne, à Pargny-
sur-Saulx, nous avons été Ghtne par la
dé ‘coration de la salle d’attente dont les.
côtés étaient garnis de gradins chargés de
Géraniums, Fuchsias, Bégonias, Anthémis,
“etc., ornementation due au goût du chef
de la gare.
Nouvelle maladie de la Pomme de
erre.— M. le D' Dufour vient de présenter,
à % Société Vaudoise des sciences naturelles,
es tubercules de pommes de terre récoités
p PR Lausanne et atteints d’une nouvelle
| maladie. Cette maladie est causée par un
champignon qui attaque la peau, la fait
noireir, gagne la chair et la fait se pourrir.
_ Ce parasite du genre Rhizorlonia est très
commun sur la luzerne, on ne connaît pas
e ncore de moyens de le combattre, mais on
evra éviter de planter les pommes de t-rre
Mirès des champs de lJuzerne infestés; il
s'attaque aussi, Lo ait-il, à la betterave.
_ Choix parmi les nouveautés en
fleurs, fruits et légumes mises au
cor merce en 1895-96. — Par M. Vi-
eron fils à Olivet HA Œi Ke À ot:
N.
de > diamètre, couleur rose de Chine A BLS,
ante de 0, 50 centimètres de hauteur, de
LUCIEN Cn pe.
ORCHIDÉES
LES
VANDA TRICOLOR ET SUAVIS. -— Depuis la
découverte de toutes ces espèces de Culileya,
d'Odontoglossum, d'Oncilium, etc, que l’on
importe actuellement en si grandes quantités
des différentes parlies tempérées et froides
de l'Amérique, les Orchidées indiennes ont
été un peu négligées des Orchidophiles, La
raison principale est que ces dernières
exigent pour leur parfaile réussite une serre
chaude et humide, puisqu'elles sont en
général d’un prix plus élevé. Grâce à leur
port majestueux avec leurs gracieuses inflo-
rescences, une partie des Orchidées de
l’ancien Continent peuvt rivaliser avecun
bon nombre d'espèces américaines dont les
fleurs sont pourtant si attrayantes.
Toutes les personnes qui connaissent un
peu les plantes de serre, savent que le
genre Varda est l'un des plus beaux et l'un
des plus populaires parmi les Orchidées.
Une des plus belles collections qui existent
en France de ces majestueuses épiphytes
«st celle du château du Val près de Saint-
Germain-en-Laye, que M. Sallier père, un
des vétérans de l'horticullure française, a
formé avec tant de soins depuis près d'une
quarantaine d'années. Il faut vraiment
aller bien loin, pour rencontrer une pareille
série d'énormes exemplaires de Panda fri-
color et suavis, représentés par.toutes leurs
nombreuses variétés, dont une partie est
toujours en pleine floraison, à n'importe
quelle époque de l’année. Les Fanda de la
collection du Val sont cultivés dans une
grande serre en fer, adossée contre une
errasse exposée au midi, et leur végétation
luxuriante démontre que ces Orchidées de
P'Archipel Malais se plaisent à merveille
dans ce milieu. Ce qui nons a également
frappé dans cette collection c'est d’y avoir
remarqué un succédané du sphagnum, qui
nous a semblé donner d'excellents résullats.
M. Sallier emploie avec avantage, pour sur-
facer ses grands pots, une mousse d’un
beau vert glauque, assez commune dans nos
forêts, formant à terre des peloltes vert
émeraude ; cette mousse est le Leucobryum
glaucum où Syn. Dicranum glaucum et Bryum
308
glaucum, qui est formé de tissus très spon-
gieux, absorbant facilement l’eau et restant
longtemps humides. Les Vanda recouverts
déjà depuis un certain temps avec des
mottes de cette mousse ont développé de
nombreuses racines, el, grâce à ce procédé,
les plantes n’ont que rarement besoin d’un
surfaçage. Nous engageons beaucoup ceux
de nos lecteurs qui possèdentdes Orchidées
indiennes à en faire l'essai, qui leur donnera
sans doute d'aussi bons résultats que ceux
obtenus au château du Val.
Mentionnons encore au sujet du Bryum
glaucum, que c’est cette mousse que.les
horticulteurs anglais et belges emploient
pourrecouvrir les pots des plantes qu'ils ex-
posent et que, grâce à cette fraiche verdure.
ils font bien mieux ressortirleurs présenta-
tons.
À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE
FRANCE. — La séance du 12 décembre, prési-
dée par M. Viger, le sympathique Ministre
de l'agriculture, avait réuni un grand
nombre de membres, qui étaient venus as-
sister à la üistribution des récompenses
obtenues à.la dernière exposition de chry-
santhèmes, ainsi qu'aux divers concours
spéciaux de l’année. Si les présentations
d’Orchidées n’ont pas été nombreuses à cette
occasion, elles étaient au moins des plus
remarquables,
MM. Dallemagne et Cie, qui viennent de
fonder à Rambouillet un vaste établisse-
ment horticole marchand, exposaient un su-
perbe spécimen de la Xeine des Orchidées, le
Vanda Sanderiana ayant deux inflorescences
supportant une douzaine de grands fleu-
rons d’un blanc rosé très accentué et dont
les deux sépales latéraux d’un jaune bru-
nâtre étaient couverts de réticulations rouge
vif;un Ansellia Africana lutea (Reich). ou Syn.
A. Natalensis (Hook), variété bien supérieure
à l'A. Africana, dont les pseudo-bulbes sont
beaucoup plus courts et les fleurons d’un
beau jaune maculé de brun au lieu du jaune
verdâtre de l'espèce type; un Cypripedium
Lucienianum, hybr. des €. villosum et C. bel-
latulum; le nouveau Maxillaria Lindeni aux
grandes fleurs blanches, ainsi qu’une série
de magnifiques Odontoglossum Alexandre,
parmi lesquels nous avons spécialement
LE MONITEUR D’HORTICULTURE ‘0
EEE 4
noté l'Od. Cahuzacitnum, un hybride naturel. 4
aux fleurons jaunes, maculés de brun, qui
se rapprochait un peu de O4. luteo-purpu=
reum var. Mulus.
M. Sallier fils présentait, avec un Catase-
lu macrocarpum aux curieuses fleurs d’un
vert jaunâtre, un Phaiocalanthe, hybride bi-
générique de Phajus grandifolius et de Ca-
lanthe Reynieri; cette nouveauté, quiest très
vigoureuse, avait deux grandes inflores-
cences supportant de nombreux fleurons
d'un blanc légèrement teinté de rose; le
même croisement opéré en Angleterre a déjà.
donné naissance au ?haïocalanthe Arnoldiæ,
mais que nous n'avons pas encore eu l’oc-
casion de rencontrer dans les collections
que nous visitons. M. Régnier présentaitun
jolilotde Phalænopsis amabilis, et an ama-
teur avait aussi envoyé quelques jolis Cypri-
pedium Charlesworthi, ainsi qu'un fort Cypri-
pedium nitens superbum, un hybride de toute
beauté, issu des ©. villosum et C. insigne.
Mauler.
APS EL RTL
O. BALLIF. !
+ :4
LES ERICMS il
CULTURE PRATIQUE AUX ENVIRONS DE PARIS
(Suite)
CULTURE.
BouTURAGE. — La culture des Zrica a déjà
été le sujet de vives discussions; certains
écrivains l'ont citée comme présentant de
multiples difficultés, d’autres, au contraire,
se sont efforcés de faire comprendre que
cette plante n'était pas plus difficile à culti-
ver que n'importe quelle autre. Cependant,
il faut en conclure que l’on ne peut pas les
comparer aux Géraniums, par exemple, car,
pour obtenir de bons résultats, il faut qu'ils …
reçoivent, en temps et en heure, tout ce
qui leur est nécessaire et que le milieu dans #
lequel ils sont cultivés leur plaise; c’est u
pour cela que nos spécialistes ont reconnu M
que le milieu de Montreuil et de Vincennes
répondaient à toutes leurs exigences. Il ne …
s’en suit pas delà, qu’on ne peut les cultiver
ailleurs, eh non, puisqu'il existe de l’autre
CPAM * tons
ÉxT
{
DENT
er
d
les cultivent aussi en grand nombre,
. ilsne paraissent pas s’en être fait une spé-
_cialilé comme certains cultivateurs Mon-
treuillois.
__ La durée de culture des Bruyères varie
. selon les variétés; quelques-unes peuvent
. être mises à la vente la deuxième année de
_ culture, d’autres en demandent trois et par
. fois même quatre, ce qui fait que, pour les
cultiver en grand, il faut avoir un matériel
| spécial, car si vous écoulez annuellement
. 20,000 plantes, cela vous donne un chiffre
. moyen de 60,000 sujets qu'il faut que vous
ayez constamment en culture.
_ Bien que les moyens de multiplication
_ soient très variés, on ne s'est attaché qu’à
. un seul, qui est le bouturage ; pour les
autres, nous mentionnerons, en. premier
lieu, le semis, puis la marcotte; ces deux
| derniers se pratiquent peu re hui pour
. le commerce. Il n'y aura done que la bou-
: ture dont nous nous occuperons ici,
_ Ces boutures se font généralement pen-
dant les mois, d'hiver : décembre, janvier et
même février, sans aucun inconvénient ;
cela dépend si on a des pieds mères dc
4 orts pour pouvoir en fournir, Les parties
. propres au bouturage sont l'extrémité des
_ rameaux d’une plante d'un an, ou mieux,
_ des rameaux poussants que l'on raccourcit
le facon à profiter de cela pour donner une
forme à la plante, puis l’on coupe toutes
| les ramifications de un à deux centimètres
cc le longueur, suivant les variétés.
® Les boutures, ainsi coupées, se repiquent
dans des er tiHee ou dans des boîtes que
1 l'on devra préparer quelques heures avant
de s’en servir. Ces récipients devront être
_ drainés à 1/4 avec du gravillon ou tout sim-
_ plement avec des morceaux de pots, puis on
les remplira avec de la terre de bruyère
| pure, bien sablonneuse. que l’on tassera de
facon à ce qu'il n'y ait aucun vide. On devra
aussi saupoudrer les terrines avec une petite
couche de sablon bien tamisé, c'est une ex-
ellente précaution qui a pour but de pré-
“ enir les mousses, les Marchantia et mème
varfois la toile, qui cause de si grands dé-
mais
Les boutures et les vases qui doivent les
. recevoir élant ainsi préparés, il faut procé-
dla 7
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
. suyer, au moins
cr Le
mn
der au repiquage; ce travail est extrème-
ment délicat en raison de Ja taille minus-
cule des rameaux boutures, On se sert pour
cela d'un gabari, ou plaque en métal percée
de trous espacés de un centimètre en tous
sens, dont les dimensions sont égales à
celles des terrines; en posant cette plaque
sur le sol qui doit être planté et en passant
un poicon assez mince dans chacune de ces
ouverlures on obtient sur le sable une série
de petits trousidestinés à recevoir les bou-
tures. Par ce procédé, qui est employé par
les spécialistes, les sujets .se trouvent être
plantés avec une grande régularité et le tra-
vail est plus expéditif que par les moyens
ordinaires.
Pour repiquer ces boutures, on les prend
dans la main gauche etavec]la main droite on
les place dans les trous — ce travail est très
minutieux. — La reprise de ces boutures
étant assez difficile, on devra bien éviter de
les comprimer entre les doigts en les repi-
quant, car toute houture froissée, pliée ou
serrée, noircit et peut entrainer la pourri-
ture des plantes voisines. Quelques cultiva-
teurs serrent un peu la terre au collet des
boutures de manière à les rendre immobiles,
d'autres aussi les posent tout simplement,
Nous avons essayé ces deux manières d'opé-
rer, elles nous ont donné toutes deux d’ex-
cellents résultals.
Les terrines ainsi repiquées recoivent un
léger bassinage et sont alors placées dans
les châssis de la multiplication.
Les soins à donner en atlendant la re-
prise des boutures, consislent en ombrage
aux moindres rayons de soleil et en bassi-
nages modérés ; il faudra avoir soin d'es-
une fois par jour, les
feuilles de verrequi les recouvrent, On devra
exercer une stricte surveillance sur l’en-
semble des plantations pour découvrir la
moindre apparition de pourriture ou de
toile et même parfois de blanc et de grise,
qui peuvent se combattre assez facilement
par des soufrages, car une seule plante
malade peut amener la mort de toutes les
autres,'etmème, si on voyaitle mal s'étendre,
il serait préférable de retirer complètement
les terrines contaminées.
Le laps de temps qui s'écoule entre le
310 LE MONITEUR D’HORTICULTURE
oo
bouturage et la reprise varie à l'infini selon
les espèces et les variétés, et souvent on voit
même des boutures, dont le bois était trop
dur, s’allonger avant d'émettre leurs ra-
cines; ces plantes sont déjà épuisées. Cer-
taines boutures vigoureuses s’enracinent
en une quinzaine de jours, d’autres de-
mandent un mois ei parfois plus.
Lorsqu'on juge les boutures suffisamment
reprises, on doit les habituer, petit à petit,
à l’air de la serre pendant la journée pour
arriver ainsi à leur retirer leur double vi-
trage et quand elles ont subi ce régime, on
peut les changer de serre, c'est-à-dire les
porter dans une serre plus froide dans la-
quelle on doit arriver, par la suite, en lui
donnant de l'air, à latempérature extérieure,
et ainsi, elles pourront attendre l’époque du
rempotage; si on avait à faire à certaines
variétés par trop vigoureuses qui auraient
tendance à s’étioler, on peut, sans aucun
inconvénient, leur donner un premier pin-
cage, bien qu'étant en terrines cela les
avance beaucoup.
(A suivre) Albert GRIESSEN.
LES PLANTES DE SERRE
(Suite)
rt
ENCHOLIRION
L’'Encholirion coralinum est une plante ré-
cemment introduite du Brésil; qui a les
feuilles récurvées en forme de vase, vert
foncé en dessus, pourpre en dessous et légè-
rement glauques; fleurs en grappes, à brac-
tées rouges, fleurs jaunes, pointillées de vert.
GUZMANIA
Le Guzmania tricolor, originaire du Pérou,
de la Jamaïque et de Saint-Domingue; pos-
sède des feuilles en entonnoir, réfléchies au
sommet, hampe florale haute de 40 à
50 centimètres, garnie de nombreuses fleurs
accompagnées de bractées jaune verdâtre,
rouges àla partiesupérieure.
Les fleurs sont blanc pur.
Le G. erythrolepis est plutôt remarquable
par ses feuilles larges à la base, linéaires,
acuminées et pointues. L’inflorescence, en
forme de gros cône, a les bractées carmin
vif.
NIDULARIUM
Le Widularium Innocenti est une plante
ayant du rapport avec l’Æ}mea discolor ; ses .
feuilles gracieusement ondulées, longues de
25 centimètres, sont vert foncé en dessus et
rouge pourpre en dessous. Les fleurs rouge
orangé durent très longtemps.
N. Laurent, feuilles étalées, acuminées
à la pointe et disposées en rosettes; parse-
mées de fines macules brun pourpre; celles
intérieures sont blanchâtres et violet noi-
râtre à la base. Les fleurs forment un ma-
gnifique bouquet bleu pàle. (Amérique.)
Puya
Le Puya ou Pourretia est une fleur dédiée
à Pourret, botaniste francais.
Le P. Warscewiczi est une belle plante,
atteignant 80 centimètres à 1 mêtre de hau-
teur. Les feuilles sont radicales, lancéolées,
vert foncé, garnies de dents épineuses. Epi.
large, entièrementfourni de bractées rouges
entre lesquelles sont des fleurs jaune pâle.
Cette plante originaire du Guatemala fleurit
à l'automne.
Les autres variétés, plutôt élégantes par |
leur feuillage, sant :
Les P. macrostachys à feuilles longues, lan-
céolées, écailleuses en dessous. Hampe flo-
ralehaute de 50 centimètres, garnie de brac-
tées rouges à la base, vertes et blanches à
leur partie supérieure.
P. Maidifolia, espèce vigoureuse à larges
feuiiles, beiles fleurs ressemblant au précé-
dent.
(à suivre) B. JAG.
ARCHITECTURE DES JARDINS
(Suite)
L'Ecole moderne n’est pas née de la fan-
taisie d’artistes épris de nouveauté ou
d’ambition; elle fut le résultat d'idées ar-
tistiques adaptées à un état social trans-
formé. L'écroulement des fortunes prin-
cières et le morcellement de la propriété
créèrent aux jardins, après la Révolution,
une situation spéciale que les Maîtres du
Dix-huitième siècle n'avaient pu prévoir.
Leurs théories, écritesen vue d’une appli= «
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LE MONITEUR
cation à de grandes surfaces, se prêtaient
mal à l'exiguïté des nouvelles compositions.
D'HORTICULTURE 311
néral,et son adaptation aux plus infimes
jardins firent ressortir encore plus ironi-
FR
CRT 28 PT
4: VE ee
PLAN DE JARDIN D'APRÈS G. THOUIN fig. 47).
D'autre part, la vulgarisation de Part
paysager, à la suite de l'engouement gé-
quement l'inanité de la majeure partie des
préceptes de la méthode ancienne.
312 LE MONITEUR D'HORTICULTURE 4
Le changement des conditions sociales | essayer de donner à leur art une nouvelle
réclamait une modification dans les pro- | orientation. Cette préoccupation se fait
2odés de la composition des Jardins. jour nettement dans l’œuvre de Thouin
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Aussi voyons nous, dès les premières | qui cherche à remédier à la réduction de
années de la Restauration, les paysagistes | ses champs d'opération par des réseaux
| d'allées “courbes augmentant la longueur de
a promenade et en maintenant l'intérêt
la perception, sans cesse renaissante de
nouveaux objets (plan de Thouin, fig. 47)
_ Ces essais, malgré leurs imperfections
… indiquaient une voie que les successeurs de
» Thouin s'empressèrent de suivre (voir les
plans de Barillet-Deschamps et de Bübhler).
. Nous avons raconté, dans la partie histo-
# ique (voir chap. 1°), quelle superbe éclo-
sion de talents mirent en lumière les em-
4 bellissèéments de la Ville de Paris sous le
second Empire. C'est de celte époque que
date la transformation de la méthode
| paysagère. Par le perfectionnement des
4 | procédés de tracés inaugurés par Thouin
etquelques heureusesinnovations, la pléiade
+6 artistes qui dirigeaient la capitale com-
+ phonique à l’art des jardins une activité
- prodigicuse. Les travaux se multiplièrent
cet les talents surgirent de tous côtés.
24 Les noms des frères Bübhler, d’'E. André
. de Laforcade, de Péan et de bien d'autres
ne qu ‘il serait irdp long d'éhumérer sont inti-
_ mement liés à cette époque glorieuse qui
_ commença par Varé, Alphandet Barillet-
| Deschamps. ds ,
points principaux.
Le tracé des allées :
Le modelage du terrain ;
La décoration végétale.
Nous avons dit plus haut de quels soins
fut objet, le tracé des allées. Bientôt on ne
se contenta plus de leurs courbes harmo-
_ nieuses savamment entrelacées ; la surface
re pelouses elles-mêmes fut modelée sui-
_ vant des courbes gracieuses dont la conca-
“4 wité occupa le centre du terrain et dont les
extrémités furent dirigées vers le bord des
massifs et des allées. On donna à celte con-
_ terme beureux employé pour exprimer une
des meilleures découvertes de l'École mo-
4 étre.
Enfin au charme de la plastique vint s
4 ele séduction résultant de Ja ae
. sité des formes et de la variété des couleurs.
‘% _Les arbres et les arbustes exotiques impor-
Lés à grands frais se mélèrent par milliers
eus un enchevètrement pittoresque à nos
] _ espèces indigènes. è
EE
SA PE RE TE ;
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
à L'attention des Maîtres se porta sur trois
S _ figuration du sol, le nom de vallonnement,.
Les fleurs longtemps proscrites furent
réunies au bord des pelouses dans des cor-
beilles chatoyantes. On ne craignit même
pas de ressusciter l’art régulier et de l'asso- 4
cier dans certaines circonstances à l'art
paysager.
Tout fut combiné en vue de la flatterie
des yeux, on se préoccupa moins de cacher
la main de l'artiste que de procurer par une d
élégance raffinée des sensations agréables. 4
Peu de tableaux auraient pu être signés “
Natüre; mais on aurait aimé une nature #
ainsi faite. Et comme l'idéal, le romanet la 5
€
poésie, choses fort élevées au-dessus de
l'horizon terrestre, ont toujours eu l’hon-
peur d'être préférées à la vulgaire réalité :
il est probable que, malgré ses inconsé-
quences, la nouvelle École continuera en-
core pendant longtemps à faire, pour un pu-
blic captivé, des scènes comme il pourrait y à
en avoir dans la nature, mais comme on Ê
n'en voit pas. Et d'ailleurs le jardin paysa-
ger ne consiste-t-ilpas, comme nous l’avons
déjà dit avec le prince Pückler-Muskau,
« dans la concentration d'un ensemble de
paysages naturels, idéalisés et poélisés! »
Cure, %,. adfir DENY ET C. MARCEL,
(A suivre.) Architectes paysagistes.
SE
LETTRES HORTICOLES ee
»
à
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+7 OR
L
:!
.* Te
LES CHRYSANTHÈMES A L'EXPOSITION DE PARIS ‘
(Suite)
Calvat, tu le sais, s'est fail une réputa-
tion bien méritée pour ses grandes fleurs :
et ses nouvelles obtentions, qui font fureur
à l'Étranger, en Angleterre surtout, où le
culte du Chrysanthème est noussé au pa-
roxysme.
Voici Mme Mailfait, violet foncé ; Cal-
vals Autralian gold, d’un beau jaune,
pétales frisés en chicorée; 4/7. Delumotte,
jaune rougeâtre; lerle-bDauphinoise, jaune
d'or; ÆRobert Owen, bronze, duveté ;
Mme R. Grenier, blanc violacé ; H% N. Da-
vis, rouge, revers argentés ; Le Japonais,
rouge cuivré, revers or; Mme ÆEschenauer,
violacé, centre blanc ; 2° Bonnefoy, rouge,
31%
revers vieil or; Aachais, vieux rose
revers or ; Âme L. Bourgetle, blanc-
violacé:; D° Duviard, lie de vin, revers vieil
or; Surpasse Gambetta, lie de vin foncé;
Rêve d'or, jaune or; Ma perfection, boule
blanche; Vte René de Chézelles, blanc pur;
CHRYSANTHÈMES
Princesse de Galles, rose; Mme Annette Rous-
seau, fleur pleine, blanc pur; Mine J. Smeers,
blanc et violacé ; Æ. Rosetle, blanc violacé ;
M. Didier Bourdois, rouge cramoisi revers
or, fleur très grande; 2% A4.de Rothschild,
blanc pur, pétales retombants ; Cupituine
L. Chauré, jaune foncé; Mme Gustave Henry,
blanc pur; me Jean Chauré, grande fleur
rouge foncé, cramoisi, revers or, pétales
pointés or; L'Aurore, centre violet rou-
geàtre, tour blanc; puis les n°% 411 violet,
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
0
518 vioiet foncé ; 484 blanc, 496 rouge,
revers cr; o12 feu, revers jaune, 510 jaune
cuivré, 905 rouge, taché de blanc.
Tu vois qu’on ne s'endort pas à Grenoble,
ni du reste à Valence, car de Reydellet nous
apporte aussi sa collection, et quelques
E. CALVAT.
nouveautés ; mais, chez lui comme chez les
autres semeurs, les Dieux ont été moins
favorables,
extraordinaires. Néanmoins, il peut se repo-
ser sur ses lauriers, car il a eu de quoi
admirer parmi ses meilleures obtentions,
«une » qui a conquis une première place
dans toutes les collections; il n’est pas un
lot qui n’ait, en grande ou en moyenne
fleur, Mme Lucien Chauré (1), qui mérite tous
(1) Voir Moniteur d'Horticulture du 10 Mai 1895.
cette année, aux nouveautés
Te
7
ne
| les éloges qu’on en a pu faire: la plante
est d’une très bonne vigueur, les tiges, très
rigides, n’ont pas besoin de tuteur, et la
piteur, bien régulière, est d’un coloris abso-
Piment nouveau, Chamois à centre nankin ;
_ depuis l'épanouissement de la fleur jusqu'à
D. fin, elle passe par différentes nuances
| assez curieuses.
4 Je note, toutefois, chez ce semeur émé-
rite, Mme Lemaitre, blanc teinté mauve clair,
_ à centre crème; Y. Doëlle fils, longs péta-
| les couleur feuille-morte clair; . Gérand,
grande fleur incurvée couleur pourpre
_ laqué, revers argentés; Commandant Boëlle,
_ pétales mi-tuyautés vermillon cuivré:; AT
_ Mathieu de lu Drôme, pétales du rue re-
. tombants jaune d’or, revers jaune, teinté
4 Re etc.; JM. Lucien Dallé, mauve rosé.
Chantrier de Bayonne tient aussi une
Be place avec Le Chuos, rouge, revers
… or; Général Bourbuki, rouge foncé en boule;
$ Mlle Eugénie Bonher, centre rosé, tour
blanc violet, revers jaune: Æmir Aldemu.
- rouge foncé, revers jaune; Crète Vignemulu,
_ jaune rosé; Comte de Suinpris, violet pâle.
"4 Parent, à Caramagne-Chambéry, expose
_ quelques nouveautés numérotées parmi
4 lesquelles le 81, violacé, est très joli.
_ La belle culture de Non. Vilmorin, Bou-
Ê -treux, Yvon, Dallé, Delavier, Levéque, Gé-
D rand, Lenaerts, Paillet fils, est à remar-
à à “quer: Ford aussi de nepas voir les spé-
_cimens de Leuret qui, nous dit un visiteur,
| be sont admirables cette année.
_ Adroite et à gauche je te note : Seréfuire
.… général Delaire, rouge à revers jaunâtre ;
É: Claude Pelletier. acajou revers jaune; ema-
| Tallandier, très belle variété à centre rouge
| caroubier etrevers or clair; Amiral Avellun.
_ jaune vif; M. Léon Dabat, carmin lilas, revers
_ blanc; Philadelphin, blanc crème, pointes
. jaunes; Florence Darwis (Loujours curieuse),
Re blanc centre verdâtre, Mme Henry Mesnier,
blanc pur, pétales retombants; Comtesse FA
ne pétales longs tubulés jaune
E: vif, (dédié à l'artiste qui sait si bien, en
flenrs artificielles, imiter le Chrysanthème
_ naturel); Directeur Tisserand, jaune centre
cramoisi ; Mme Ernest Capilant, rouge aca-
à jou ; Enfant des Deux Mondes, blanc du-
| veteux, centre soufre; M. Catros-(rérand,
» L
ie
ni
KUr A 1e
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
rouge cramoisi, revers or; M. Æ. Forgeot,
violet, revers aout Étoile de Lyon, rose;
D° Che: : Jaune ; 2° pan Rivière, rouge
foncé revers or; Viviand-Morel rose : Souve -
nir de Jean Chauré. revers
en. LP
PE A
à Nr
; ’
* +
ré ) à
grenat rouge, g.
. - &
bronze; Gl. Jacqueminot, rouge vif: Dragon, À
pétales larges, rouge brun, revers vieil or;
IL. Vanverlinden, jaune maïs ; Président Car-
‘À Qu pe 0
Fe
not, jaune chamoïis, etc. etc.
Cêla te suffit-il pour faire un choix? Oui, Es
n'est-ce pas! Passons maintenant aux ex- %
posants de fleurs coupées. #4
(A suivre.) £
LucI0. #
5
ee
BIBLIOGRAPHIE
:
“at
Les Fougères de pleine terre et les Prêles,
Lycopodes et Sélaginelles rustiques par Henry
CT"
" le À |
Correvon, Directeur du jardin alpin d'ac- Ê
climatation de Genève. (1 vol. rel. toile, 4:
format 18/11 cent. 144 pages, 68 figures. %
Prix :2 francs. O. Doin, éditeur, etau bureau s
du journal). x. ‘à
ILest certains ouvrages dont ilest inutile
de faire l'éloge, le nom seul de l’auteur .
suffit : tel est cehui sur les Fougères que LS
vient de publier M. H. Correvon. 4
+
Tous nos lecteurs ont été à même d'appré-
cier les connaissances absolues de notre
collaborateur ainsi que son style clair et à
la portée de tous.
Les Fougères rustiques occupent déjà une
large place dans nos jardins, mais pas
encore assez grande, car bien que dénuées
de fleurs, elles sont, par leur feuillage, d'un
très grand ornement et garnissent admira-
blement les rocailles, les sous-bois, tapis-
sent les massifs de terre de bruyère et
apportent Ja fraicheur et la gaieté dans
nos appartements.
La lecture de cette monographie satis-
fera pleinement les amis de cette vaste
classe de végétaux, et, après l'avoir lueceux
qui ne sont pas amaleurs, le deviendront:
TABLE
Collaborateurs du « MONITEUR D'HORTICULTURE » en 1895
MM. Lucien Caauré O. pa &, Directeur; Otto Bazurr, Secrétaire de la Rédaction; Luc Aurecx & ; Charies bis
JET XX SE &; Claude Base ; Ernest BerGer ; Coarles BoLur Ë ; Broccur 3% £ 5 ; Jean Ernest CHAURÉ ; Henry
Correvon ; J. Courant #, Crozy aîné ;&; Alphonse Dacuy; E. DECAUX À 5 $,E. DExY 0. #& et C. MarceL &:; AM
DEsmouLiss ; ÿ V. E. ; Henry FATzer ; Aug. GRAVEREAU ; Albert GRIESSEN ; HeLcey, SG. D. Huer, B. Jac, Jean Karyx &
A. OU Lucro : Ch. Marron ; J. re AU MiLLer DK; Oumis ; Ours; P. Ph. PerrrcoQ pe CORBEHARD Es
E. Pomer. C. Porrar, Ant. Rivoire >&, Philippe Rivome; E. Savarn & ; N. Sécuers; G. Taxarp ; Toncy-Va=
NIER O. #. ÿ
A — Notice sur Pierre. Duchartre, 133. — La
Acle de vandalisme (Un):.::.24/0.u. Ru 195 Cronica agricola, 156. — De la chaleur du sol
Anémones (Les).............. PO ARE Ds 37 et de celle de l'air. Quelle est celle qui in-
Aralia Sieboldi (Rajeunissement de l)........ 291 flue le plus sur la végétation ? — Guide pra-
Arbres au Bois de Boulogne (Les)............. 126 tique pour les herborisations et la confection
Architecture des jardins (L’) 12, 26, 38, 51, 62, générale des herbiers. — Notice historique et
à 13, 85,98, 410; 121, 155, 168,1190, statistique sur l'Ecole d'horticulture de Ville-
205, 216, 229, 241, 250, 267, 276, preux de 1892 à 1894, 208. — Comment on
288, 303, 310 apprète les légumes, 232. — Deux années au
BOB DONNE 4001 TA NPA rer 3 Ministère de l'Agriculture du 11 janvier 1893
au 27 janvier 1895. — Guide pratique de l’a-
B mateur de fruits. — Les Palmiers de serre
Bambou est-il herbe ou bois (Le)............. 292 froide, 256. — Compte rendu des travaux du
service du phylloxéra, 280. — Premier rap-
port au Ministre de l'Instruction publique
sur les Champs d’expériences scolaires. 292.
— Agenda agricole et viticole Vermorel po na
1896, 304. — "Les Fougères de pleine terre. -315
BiscioGRAPuIE : Dictionnaire pratique d’horti-
culture er de jardinage, 28. — Almanach du
Cidre et du Poiré. — Le Monde moderne. —
Guide élémentaire de multiplication des vé-
gétaux, 40. — Rapport sur le transport des
ù ; Bois iMmpourrissa ble RPM ERP ERES
atbres par chemin de fer, 64. — Les Azalées. £
._— Une page d'histoire de l'Horticulture en | pes à pe hi Re a Fe 420 ST
France, 76. — Bulletin de l’Association des FUSAOR ON Rene 7 SUCION BABE SES ‘à
plantes. — Les Fougères de France, 88. — Les
plantes bulbeuses, tubercuieuses, rhizoma- C
teuses, ornementales de serre et de pleine
terre, 100. — Bulletin de la Société française Cannas Crozy nouveaux.... ..............,.. ; APTE
de l'Horticulture de Londres, 112. — L'Hor- Cänna£, La Eraniee...f.10.2140 2 LME 1.8
ticulture dans les Cinq parties du monde, 112- Canna: Guillaume, Fraucois. =. 12720008 282
123. — Dictionnaire latin, grec, francais, an- Cerfs à Compiègne (Les). :::....... LL AE 66
glais, aliemand, hollandais, des principaux Certificats phylloxériques. …...:.2.:.42.1..# AT TR
termes empioyés en botanique et en horti- Ghronique:3, 17, 31, 41, :53;:65, 111, 89), 101,108
culture. — Les plantes alpines etde rocailles, 115,425, 137, 407, 471, 191, 2092210038 245 |
— Dictionnüire des Orchidées hybrides, 124. 257, 269, 284,293, 305, 306
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Pres a AR RAP. PS ME PRTENER
| Te MONITEUR D° Eprt. das
a (Ghrysañthèmes bleu, vert, jaune Étiquettes de jardins (confection des)
Madame Lucien Chauré {A pro- Exemple pour les Présidents de Sociétés hor-
pos du): te. Poe, ao 4 ticoles (Un bon)
à fleur rose pâle el rose pa- Expositions de 1895 : 4, 41, 54, 61, 79. 90, 102,
DAChé En Fe CHE L ‘ 4, 183, 208, 211, 233,
Hairy Wonder 2 Expositions pour 1896
nouveaux (Les) — internationale fruitière de Saint-
tardifs (Quelques mots sur les), 4: Pétersbourg : Liste des récompenses, 35,
ee chevelus ou soyeux (Les)...... l — Approbation des comptes, 18. — Distinc=
— cultivés pour la grande fleur HONDA RON OURE. 5. ti er
Hoi mensuels à donner aux) juillet, 158.— Exposition internationale d'Hortie alture de
À EE 198; octobre, 246; novembre, 270 Paris 102,
: “ — (conservation des fleurs es î de Chrysanthèmes à Paris. .......,
x) — au Jardin des plantes (Les).. 2 — &, Orléans.:77%4
| Causerie chrysanthémique £ du Cidre
. Chrysanthemum arborescens var. floribundum d'Horticulture de Reims (A J')
… Cinéraires à grandes fleurs (Les)............... + de Versailles
_ Citronnier de Chine (Le)
_ Commerce extérieur de la France (Le) 7 F
_ Concours général agricole de 1895..:......... 30 PNG ; x Ê
+ Des PRE TT PROS 209, : M. Félix Faure, président de lä République fran-
— régionaux agricoles de 1895........
Ricigres pomologique de France Aus 118,
— des Sociétés savantes à la Sorbonne
Fête des Châtaignes (La)..,.............. C2
Fleurs à nos morts pour la Patrie (Des)
— champêtres
Forêt d'arbres à caoutchouc (Une)..,.........
Fraise de Bretagne (La)....... a ae 0 RO
HTAISIPLSAPrÉCOCITÉR ARS) A ARRETE
— pomologique à Versailles
, ConnarssacEs UTILES. — Construction d'un ba-
ni. romètre peu connu, 16. — Guérison des en- LR Re }
_ gelures, 40. — Baromètre ou Sturm glass, 64. Fruits à cidre eu Allemagne (Nos).
4 — Pour effacer les taches de rousseur, 124. — comme indice de leur qualité (De l'as-
Ne. — Guérison de la coqueluche SEL PRE pect des) 156,185, 204,
Conseil municipal de Paris et le Concours agri- Fruits des Antipodes (Les).:.................
cole (Le) 5: | Fuchsias (Conservation hivernale en pleine
Conservation des fruits par la tourbe. 229 terre des)
Couronne mortuaire originale (Une)
a Cours d’apiculture
ra | Crapauds (Protégeons les) sorties M. Gadaud, Ministre de l'Agriculture
__ Crocosmia aurea (Le) . 238 | Géranium : Mme Salleron (A propos du) 4%6..
eo Culture à Madagascar (La) PR NÉ SO Ê —— sur tiges ou en arbre (Culture du)
Curiosités végétales (Les) 22 | Germination à grande vitesse (La)
…_ Cycadées (les) 55 | Glaïeuls (Les)
‘æs Glaïeuls (Bouturage des)
Greffe en fente latérale des rameaux fructifères
_ Dahlia Cactus : Empereur 285 | Greffes de fruits à cidre (Distribution de)......
5e Dablias Cactus (Les) Guëêpes (Les nids de)....4................
Décoration florale des gares de chemin de
Mélerén'Angleterre::.....:#%11. SRE LES CUP HE E H
Mhsullation des fruits... "15.20: EUR
nr. Dipladenia atropurpurea 163 |- Hannetonage (Instruction sur la pratique du)...
_ Droits d'octroi à Paris sur les vins de Cham- Haricots verts aux Halles centrales de Paris (Les)
__ pagne (Augmentation des) Horticulture à l'exposition d'Amsterdam (L')..
ee L … Droits protecteurs sur les fruits de luxe (Les). 5 183,
es Hippeastrum equestre var. splendens 224,
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Ÿs ; + E 1
École d'Horticulture de Versailles (A l') 151, ‘ Industries horticoles à l'exposition horticole
de 1895 (Les grandes)........ OPERA -
Élèves de Villepreux à l'étranger (Les) 1 L
— Émigration des jardiniers (L'). M 7 LR Ar L (6:
à _Eunemi du pêcher (Un nouvel)., 222 Lecons de choses au Palais de l'Industrie
a hoc — LaSésie OEESs Légumes frais pendant l'hiver(Conservation des)
45. — La Chematobia brumata, 108-120. LETTRES HORTICOLES. — À propos du Concours
Le L'Écaille pourprée, 127. — L'Otiorhynchua Li- général agricole, 49. — A propos de l'expo-
_ gustici, 146-170. — Les Trichies noble et fa- sition d'Horticulture de Paris, 133, 147, 175,
n ” ciée, 223. — Sur le Perce-Oreille, 253-264. — 196, 207. 219, 243. — Les Chrysanthèmes à
La Mouche des feuilles de Céleri...… PER À l'exposition de Paris, 290
Entretien des jardins botaniques en Angleterre 126 | Lis de l'Hindoustan (Les)....................
#3 _ Ericus (Culture pratique aux environs de Paris Lobelia Gerardi (Rusticité du)
: k LA 278, 302, . Lune rousse (La)..............., LT ARTE
a es
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NES dre AR ASS
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318
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Maladie des Poiriers et des Pommiers (La)...
Marché aux Fruits de Manchester (Le)........
Mastic arboricole de J. Coutant..............,
Maquillage des-fruits (Le)....::..7.........,.
Médailles d'honneur agricoles (Décrets et ar-
ES A SES LOUE EAN ReE
Médaille d’or offerte au Ministère de l’Agricul-
ture français par la Société fruitièrc de Saint-
Bétersboune te PP OR CREME ET TENL ERA
Médaille d'or Caïllé à M. Bourde (La grande).
Métallisation des fleurs et des insectes........
ManulusiClevelandi-#(Re): 2e EUR nr
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE (Au). Distinctions
honorifiques, 3, 17, 41, 65, 89, 112, 137, 158,
111,197, 209, 233, 270, 281. — Remise de la
médaille d’or de Saint-Pétersbourg, 20. —
Réorganisation de l’administration centrale,
30. — Lettre au Ministre de l’agriculturesur
le concours général agricole, 48. — Le Con-
cours général agricole au Champ de Mars.
— Concours régional de Vienne, 53. — Liste
au 15 mars des contrées déclarées phylloxé-
rées, 65, 11. — Modifications concernant les
officiers du Mérite agricole, 89. — Modifica-
tions relatives aux produits de l'horticulture
et de l’arboriculture au Concours agricole de
Vienne, 125. — Récompenses accordées à
l’Horticulture dans les Concours’ régionaux
agricoles de 1895, 125, 137, 245. Voyage de
M. Gadaud,ministre de l’agriculture, à Reims,
157. — Letraitement du mildew obligatoire,
210. — Rentrée de M. Viger, 269. — Bulle-
tin d'informations et de renecignements 293,
— Inauguration du buste de Pierre Joi-
IMEALx A Vers ANSE perce AUTRE
MAiniISTÈRE DU COMMERCE (Au). Dictinctions ho-
DOLITQULE SZ 28 da ARMES AT AE MON E
— de l’Instruction publique (Au) Dis-
tinctions honorifiques 18, 113
Monument à François Quesnay (Un)...
Muguet de mai (Forçage pratique et écono-
din GES ARE PA VON OU A IE GE
Museumde Paris (le) sin nee nr meet LAN
Myosotis Rechsteineri ............
N
NécroOLOGIE : M. Charles Truffaut, 28. M. Léon
Beaume, 31. M. l'abbé Gouilly, 41. M. J. B,
Tallué, 90. M. le Dr Baiïllon, 183. M. Louis
Pasteur, 245. MM. Spae Vender Meulen et
Edouard Keilig. 246. MM. Jules Ricaud et F.
Bause, 271. M. Pierre Notting, 282.
Nouveautés en fleurs, fruits et légumes mises
au commerce en 1895 (Choix parmi les) :
Reine-Marguerite, Bijou bleu foncé, Bégo-
nia Baumanni hybride, Clarkia elegans nana
rosea, 33. — Dianthus laciniatus salmon
Queen, Ipomæa, hederacea marmorata
rosea, Céleri violet à grosses cotes, Mâche
dorée, Haricot nain Parisien, 34, — Haricot
beurre nain de Digoin, Reine Marguerite
Carmen, rose glacé blanc, Eschscholtzia mari-
tima nain, 46. — Primevère de la Chine,
frangée à feuilles panachées, 46. — Melon
cantaloup : Pomme. Pomme de terre : la Bre-
tonne, 41. — Ipomœæa purpurea flore pleno,5s.
— Linaria flore albo. — Primula veris acuu-
lis bleu d'outre-mer, Ricinus Zanzihariensis
enormis, Pentstemon Gordoni splendens, 59.
4
999
PAT
265
999
LE MONITEUR D'HORTICULTURE
— Arabis alpina nana compacta. Clarkia
pulchella nain double violet, Xeranthemum
annuum superbissimum rouge, 94. — Pà-
querette à grande fleur double blanche, Pa-
vot d'Orient vivace varié, Pavot éclatant. 95.
—- Reine-Margnerite à fleur de Pivoine :
Surprise, Reine-Marguerite japonaise, Reine-
Marguerite : Comète blanche, Reine-Mar-
guerite géante variée, Soleil double multi-
flore, 105. — Begonia semperflorens flam-
boyant, Cannas : Comète, Obélisque, Côte-
d'Or, — Pélargoniums à grandes fleurs :
Colonel Monteil, Auguste Vacquerie, Harry
Alis, La Gascogne, Lieutenant Mizon. —
Géraniums : Belle-Alliance. — Senecio Gal-
pini. — Helenium autumnale superbum. —
Eleutherococcus senticosus, 117. — Ceano-
thus : Brillant, Pénombre. — Chrysanthème
E. Forgeot, 118. — Prune: Reine-Claude
Gabrielle Combes, 262. Reine-Claude d'Al-
thann. — Müûrier : New-American, Bigar-
rean Windsor. — Framboise superlative, 263.
— Begonia semperflorens atropurpurea com-
pacta, 214. — Kupatorium serrulatum, Ipo=
mœæa hederacea marmorata cœlestina, He-
lianthus cucumerifolius : Stella, 275. — Lep-
tosyne gigantea, Poire Eva Baltet, Brngnon
Early Rivers, Lilas Corinne, 276. — Papaver
somniferum nanum flore plenum chamois
rosé, Polygonum Orientale pumilum album,
Tuparmontand 227 CErCe Re PE FES
O
Octrois à la Socièté des agriculteurs ds
Hrance! (Les) ee Te MARNE ESS PAPE -
ŒillettMRose de france. PhD ECRIRE
Orcainées (Les) : Lælia purpurata 8. — Lælia
Gouldiaua Cypripedium Charlesworthi, 9, —
Queiques observations sur la culture des
Dendrobiuum, 21.— Floraisons remarquabies,
22, 93, 213 — Le genre Cymbidium, 32. —
Cattleya Persivaliana. La lumière électrique,
1. — Les Orchidées à la Société nationale
d'Horticuhure de France, 53, 103, 132, 167,
213, 228, 261, 272, 296, 308. — Les nouveaux
Catasetum, La Revue des Deux Mondes et les
Orchidées, 54.—L'Orchid Album, 55, 116, 235.
— La fructification des Orchidées, 68.— Vanda
teres, 69. — Dendrobium speciosissimum,
Cattleya speciosissima, 79. — Les importa-
tions de Cattleyas, 92. — Formation du Comité
des Orchidées à Paris, 93. — Cypripedium
bybridum : Mère Gigogne, Nécrologie M. W.
Kimball, 103. M. Ignatz Forstermann, 104, —
Cattleya Chocoensis, 116. — Nouveauté à
sensation, 117. — Cattleya Hardyana, Cattleya
citrina, L’exportation des Orchidées, Cattleya
floribunda, Dictionnaire des Orchidées hybri-
des, 142. — Cypripedium calceolus macran-
thum, 168. — Les nouveaux Catasetum, 185.
Cypripedium : Gertrude Hollington, 187, 248.
— Cattleya Mossiæ, var. cœlestis. 200. Origine
du Cypripedium Chantini, 201. — La Linde-
nia, 201, 255. — Cattleya Rex, 214. — Peris-
teria elata, 228. — Les Phal:nopsis, 235. —
Vanda Sanderiana, 260. — Sobralia Lindeni,
Odontoglossum præstans, 271. — Vanda tri-
color et V. suavis....... PATLIEE PR CIRE
P
Parc de la Liberté à Lisbonne et l'architecture
paysagiste française (Le)......:......: Be
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Pêches |(Ggnserration dB) RS RTE “253 TT
Pêchers (Choix de 12 bonnes variétés à planter) 264 : À +
ï Taille d'automne des arbres fruiliers.....2:
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_ 208, L20. 932 : 256 Pr ; FR L Tarifs des chemins de fer (Les)
Pétrol t] dvi ii PR ra Titre (Un nouveau)
| En £ RS HA 4 Hs mens (Less Travaux du mois : Janvier, 5. — Février, 20.
+ Eragon TE o — Mars, 42. — Avril, 67. — Mai, 90. — Juin,
F : 115. — Juillet, 141, — Août, 184. — Sep-
: 300 :
ntes mellifères VA tembre, 212. — Octobre‘ 234, — Novembre,
304%
138
22
Un jardin au xvm® siècle par Panseron
M. Félix Faure, président de la République...
M. le Dr Gadaud Ministre de l'Agriculture
Begonia Baumanni hybrida
Clarkia elegans nana
Dianthus laciniatus salmon Queen
IpomϾa hederacea marmorata rosea
Céleri violet à grosse côte....... REPAS
Haricot nain Parisien
Haricot nain beurre de Digoin
Grande Médaille d'Honneur de S. M. l'Empereur
Alexandre II
Reine-Marguerite :
Escholtzia maritima....... RE CR AA ERP se.
Melon Cantaloup Pomme
Encephalartos villosus
Dion edule
Macrozamin spirale: 0e nee NE
Ipomæa purpurea flore pleno
Linaria cymbalaria flore pleno
PLanres DE serne (Les) : Adiantum, 7. — Also- xd hé Ps
phila, Acrophorus, #5. — Anemia, 46. — SAT Ctat: de Ps er DRE ie
Asplenium, 57. — Areca. Arenga, Astroca- ; Mt" a0 L'AMRRRRTRS |
… ryum,119. — Les Bégonias, 128. — Bougain- Z
v lea, 145. — Bignonia, 1817. — Blandfordia, Zinnia (Un nouveau type de)
: |: Burchelia, 203. — Bomarea.
— Boronia, 215. — Bouvardia, 226. — GRAVURES NOIRES
ai: ownea, Burbidgea, 253, — Broméliactes : Lælia purpurata
Bromelia, 260. — Bilbergia, 273. — Salvia splendens
_ Æchmeas, 284 — Encholirion. Guzmania Plan de jardin style régnlier
Nidularium, Puya — décadence du style régulier...
ire : Beurré Bretonneau Phox Draummondi Heynoldi
Calebasse à la Reine.......... 240, 266, Les jardins de Bagatelle d'aprés Moreau le
| Beurré Saint-François
Poires et pommes (Pour obtenir d'énormes).
Por mime (Les qualités d’une)
Pormes de terre (Plantation des)
— — (Nouvelle maladie de la)
P ’mmes de terre nouvelles en toute saison (Des)
P ésidents : Secrétaires généraux et Trésoriers
des Sociétés d'Horticulture francaises pour
. 1895 (Les)
oo _— — — pour 1896
Pression des plantes en végétation (De la)..
nuls obconica en thérapeutique (Le)
"y Prix Estella à l'exposition horticole de Genève
“2 en LRO PERRET PES
Prix Joubert de l'Hyberderie
d 8 otection aux petits oiseaux
Protection et libre échange
Raisin au Brésil (Le prix du)
Récompenses horticoles
Rhododendron : Précoce des Andelys........
CR Rongeurs (Destruction des)
Rose : Captain Christy panachée
4 — Maréchal, Niel à fleur blanche
_ — hybride de Thé : Belle Siebrecht...155,
Roses nouvelles mises au commerce en 1895,
ire 946, 257
des (Engrais pour)
— contre la gelée (Préservation des);:
r. c)pi (Le calendrier du)
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alvia LUS CAP AE NUE FFT LEE À
se mis en rayons pendant la sécheresse
_ Société nationale d'Horticulture de France
(A la), #, 31, 101, 137, 177..
des agriculteurs de France (A Ja)...
-nalionale d'agriculture de France
à PAPE TS DER 1 VE
de Chrysanthémistes. ........... 293
l'industrie
d'enconragement pour
nationale à Paris (A la)
4 de Topographie de France (A la) 104,
3 tapelia (Le genre)
yndicat central des horticulteurs de France
ES le dora d'Acclimatation (Le).........…
Pentstemon Gordoni splendens
Dispositions des maisons sur le terrain...
Glaïeul commun
— de Colville
— Cardinal
_— Perroquet
Glaïieuls rameux
— de GARANTIES. ESS dede
Muguet de mai
Plan du Parc de Neufimoutiers...............
Vue de la propriété de M. le Barou de Hulden-
berg
Dahlia Cactus à fleur double
— Cactus à fleur simple
Gladiolus Lemoinei hybridus
Plan d’un jardin de villa....,.............. PE:
Arabis alpina pain compact <
Pâquerette à grande fleur double blanche...
_Pavot d'Orient vivace varié........... TANT
Ognon de Glaïeul
Soleil double multiflore
Reine-Marguerite Japonaise
Chrysanthèmes chevelus
Cheimatobia brumata
Vue du parterre de la Grotte du château de
Meudon..::...... sd ae SAR e + de API de EN
Vue de palissades
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LE MONITEUR D'HORTICULTURE
0
Barysaiinème BROreCOt re UREMEEReULT
Cadre anti-cheimatobia. .......,...:.,..... 120,
Plan de bosquet ren tétoilez. Vente...
Plan de bosquet à compartiments............
DS QUE DE AS CN PE SEM EN an NET re à LS RAD
MANN E EE SMART Ar ARE NAN re Le
— Veitchi hybride flore pleno......,...
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— DATE TAN tea AMENER ENST
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Bougainville a speciosa ART A A A Te
Otiorhynchus LT SRI IE PC rs SARA AS AS
Vue d'ensemble de l'exposition d'Horticulture.
Plan d’un jardin français moderne..........,
Pélargonium zonale : Mme H. J. Mills........
Rose: Belle Siebrechti ei re Et En
- Parc de la Gallerie, Serre de M. Mangini......
PANLELLE MUR OUE LRO MNNAUEINER ERP RERT PUSETS Un
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Plan de jardin réservé (propriété de M. Ed.
Blanc).
Haïe de Troènes surmontée de Tilleuls.......
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Parterres-plates-bandes.............. 216, 217,
Parterre de Saint-Avoye...........
Bouvardia flore albo pleno..........:........
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MÉGDOUIS A ASTÉ NE NL AUS EURE Po
Principales formes des bassins...............
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Bigarreau Windsor... 2,100 CRE 263
Mürier New/Américan. 144 263
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Begonia semperflorens atropupurea compacta. 274
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Ipomæa hederacea marmora tacælestina. ..…. 215
Helianthus cucumerifolius Stella............ PU
Leptosyne gigantea (en fleurs)............... 276
— (sans fleur). 20 MEME 276
Stapelia"{s0mænsis). 111 ARE 285
= SCA en SR EUR 0 TO SRE 285
— VErDUCOSA.E EN PR IN EN RERRERS 285
— albicans. 10e 285
Dablia Cactus.: Empereur. .}: 1.10 286
Papaver'nanumt,.. "UTP ET A EINENESSERrES 281
Polygonum Orientale pumilum album........ 287.
Tupa-montana 7. 20e CLÉS 2817
Chrysanthème : Hairy Wonder........,...... 298
ATÉNR AS à Aa ne en EN AUD ne a NO CA IEEE . 301
SALAPOIN . ; 2 ose ee OU. ARTS à CONS NEIREE 301
Marjolaime:vivace 1420 RENE 301
Méloti. sien ei an EE RES 301
Plan de jardin, d'après G. Thouin............ 311
— = — Barillet-Deschamps.... 312
Groupe de Chrysanthèmes, E. Calvat........ 314
CHROMOLITHOGRAPHIES
Janvier. — Centaurée : Bluet des jardins. 1 Barbeau
rose. ? Barbeau carmin. 3 Barbeau violet.
4 Barbeau blanc. 5 B. violet pourpre
marginé. 6 Barbeau bleu.
— Cymbidium grandiflorum var. Hookeria- :
num.
Mars. — Encephalartos horridus (cône).
Glaïeuls hybrides de Gandavensis. 1 Béatrix.
2 Rayon d'or. 3 Sceptre de Flore. 4 Grand
rouge. 5 Enchanteresse. 6 Tamerlan.
Avril. — Dahlia Cactus. 1 Professeur Baldwin. 2 La-
dy Penzance. 5 Mistress À. Peart. 4 Chan-
cellor Swayne.
Mai. — Chrysanthème : Mme Lucien Chauré.
Juin.— Begonia Boliviensis sulphurea.
Juillet. — Pelargonium zonale : M. Ed. Shuttleworth.
Août. — Rhododendron : Précoce des Andelys.
Septembre. — Hippeastrum splendens.
Oclobre. — Cypripedium : Gertrude Hollington.
hybr. des C. ciliolare et C. bellatulum.
Novembre. — 1 Lilium Lowi. 2 Lilium Nepalense.
Décembre. — Chrysanthème Capitaine LES
Chauré.
Février.
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