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tOUA

LE NATURALISTE

REVUK ILLUSTREE

DES SCIENCES NATURELLES

AVFX LA COrJAnOHATK» DF >IM.

ACI.OQUE, iiaiiiialisii-,

ALLAMD. mcinhro do la Sociétc eiUoniologique de J'ranco.

ANCEy. iiioiiibrc de la Socicté malacologique de France.

Al'STXUT, inoiiibrc de la Soei<!té eiitomologiiiuo de Franco.

H.\'r.\II,LOX, préparateur à !a Faculté dos sciences do I.von.

HI::i<ltAL, mlcrographc.

lîOCOUHT, conservateur des galeries do zoologie du Muséum de l'aii^.

IIOIS. assistant de 1,'ulture au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

BOXXET (l)'), attaché au laboratoire de Botauique du Muséum do Paris.

IIONNIER ((Taston). profcsseui* à la Sorbonne.

BOULE, assistant.

BOL'\'IEU. agrégé de l'Uuiversilé. docteur es sciences.

BRO.XG.M.VIIT (Ch.), assistant au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

CIIAUVE.VUD. agrégé de l'Université.

CHRÉTIEN, membre do la Société eutoniologique de Franco.

COLOMB, préparateur de Botanique à la Sorbonne.

COSMOVICI (D'), de Jassy.

COST.\XTL\. maître de conférences à IKcole normale supérieure.

COL*l*I\. préparateur à la Sorboiine.

CUÉXOT, docteur es sciences, chargé do cours à la Faculté des suieuces de Naue

DAGUILLOX, agrégé de l'Université.

D.WGEAIll). chef des travaux do botanique à la Faculté de Caon.

DECAL'X. membre de la Société ontomologique de France.

DE.MIvICn, bibliothécaire do Muséum de Paris.

DCI'OUH. docteur ôs sciences.

FABUE-UO.MERGCE, directeur du laboratoire de Concarneau.

FDLI\ (Marquis de), membre de la mission scientifique du Tiai^ailleur et i Talisninn,

G.ABEAU DE KEllVILLE, membre do la Société zoologique de France.

(iAUBEKT, préparateur au Muséum.

GlAHD, chargé de cours à la Sorboniio.

GIRAUU (U'), <Ie Washington.

GlUOU (D' Paul), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand.

GLANGEVUI), attaché au collège de Franco,

GOUX, du Muséum d'histoire natui'ellc de l'aris.

GnANGEIl (A.), membre de la Société linnécnno do Bordeaux.

GUT.^LVX, ancien élève de la Faculté des sciences d'Odessa.

IIABIOT. attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

IIECKEL (11' Kd.), professeur à la Faculté des sciences de .Marseille.

IIOIILBEBT, bucteur es sciences.

JACOB, membre de la Société de photographie.

JOHET (il.i, ancien jardinier en chef du gouvernement au Sénégal.

•lOUSSEAllME (1)'), ex-pi'ésident de la Société zoologique do France.

KQ'^IILEK (I)'), professeur à la F'acullé des sciences do Lyon.

LAIIILLE, docteur es sciences.

LE<'.<>MTE (11.), agrégé de l'Université.

I.IO\'Ell.Ll!l (H. . pi-ot'esseur au collège colonial de Piuidicliéry.

.^L\G.\UU D'.VUBUSSON, membre de la Société zoologique do Franco.

IVIALARD, directeur du laboratoire iitaritime de St-Vaast.

AL\LI\A'.\L'D. secrétaire général de la Société botanique de Franco.

ALVLLOIZEL. secrétaire bibliothécaire au Muséum de Paris.

MASS.AL, attaché au Muséum.

MÉXÉG.VUX. agrégé de l'Université.

MEUNIER (Stanislas), professeur do Géologie au Muséum de Paris.

MOCQUARD (F,), assistant de Zoologie au Muséum de Paris.

OUST.\LET. assistant de Zoologie au Muséum de Paris.

PATOUILLARU, membre de la Société botanicjue de Franco.

PIZO.X (.\.), attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

PLANET, membre de la Société ontomologique de Franco.

PL.VTEAU, professeur à l'Université de Gand.

POUJ.ADE, du Muséum d'histoire naturelle de Paris.

POUSSARGUES (E. de), préparateur au Muséum d'histoire naturelle do Pans

PHIEM. agrégé de l'Université.

RABAUD (Et.), licencié 6s sciences naturelles.

RAILLIET, professeur à l'Ecole vétérinaire d'.\lforl.

REtiXAULT, docteur.

RENAULT, du Muséum.

ROUY . ancien vice-président do la Société botanique de France.

SANTIXI ,Em.). professeur do Sciences.

SAUVLXET, assistant de Zoologie au .Muséum de Paris.

SAINT-LOUP (Kemy). maitre de coul'éreuces à l'Ecolo des Hautos Etudca.

SCIIAECK (F. do), attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

TROUESSART (D'), ex-directeur du Muséum d'histoire nalurcllo d'Angers.

VAII-LANT, professeur au Muséum do Paris.

VAMBEU (Cap*.), membre de la Société entoinologique de Franco.

EfiJ., i-:rc.

l'AHAISSWT LK i" KT LK l>K CIIAOII- MOIS

Paul «JISOL'Iv'l", Skciiétaike L'E i.a Kkljsction

17 Année

0' Année de la 3'^ Série

ABONNEMENT ANNUEL

France ^. Ii> Ir.

Algérie m

Pays compris dans l'Union postale Il

Tous les autres pays , 12

PARIS LES FILS D'EMILE DEYROLLE, ÉDITEURS

40 , r.i i: nr i! ai;, iti 18!);;

I7' ANNKF.

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1' .i.\NVii:i! is'.i;

LE NATURALISTE

lli:\l K ILLCSTliKK

DES SCIENCES NATURELLES

PIERRES TAILLEES BRESILIENNES

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l.ors ilo son ilernim' pass;ij.'e à Paris. M. .1. tle Sa Pereira m'a apporté une jolie oolleclinn irolijfls préhis- toriques provenanl de la pioviiu-e île l'aralivlia. r(^ginn du Brésil oi'i, paraît-il, au- cune trou- vaille de ce genre n'avail été faite jus- qu'ici. Ces spécimens sont intéres- sants par 1.1 substance dont, ils sont faits et par les caractères de leur forme qui est sou- vent parfai- te.

Kn premié re ligne je signalerai un mortier itig. I) si ré<.'nliè rement taillé dans une bel- le roche grn nilique, que les instru- ments simi- laires de nos laboratoires perfection - nés ne peu- vent pas rendre d

Fit;. 1. Mortim- cl pilon on roche gr.iiiitique ilo la prcivinoo fli; Pai'Mh_vl>. t/2 do la graiideui' iiatuiTlle.

RoiUoau en roche

e meilleurs services. Il a

centi-

mètres dans sa plus grande largeur et 20 dans sa plus petite; la cavité hémisphérique dont il est creusé est sensiblement circulaire et a 12 à 13 centimètres de dia- mètre; sa plus grande profondeur est de 4ào centi- mètres. La figure montre dans le mortier un pilon taillé dans une roche assez analogue et qui semble avoir été fabriqué pour lui. C'est un cylindro-cône de 14 centi- mètres de longueur et de V centimètres de diamètre à la base.

Il est inflniment probableque ce mortieret cepilon oui

Le yaturtili.-^tc, 46, rno du Bac. Paris.

éli' fabriiiués avant tdul pour le broyage des grains et leur conversion en farine. Toutefois ils ont pu servir aussi à la pulvérisation d'autres substances et. par exemple, des ma- tières colorantes uliliséçs pour le talouai;e. Leur surface est polie et recouverte d'une patine témoignant cerlaine- menl non seiilenieni d'une haute aniiquilé, mais encore

d'un très long usage. Leur réunion, re- p r é s e n t é e ilaus la ligu- re I, consti- tue un spé- cimen de très haut intérêt. C'est sans doute en vue de concasse- ments de - m a n d a n t [dus de force qu'ont été taillés les pi- lons du genre de celui que renferme éga- le m e n t la collection et i|u'il n'a pas paru utile de taire dessi- ner.

H est aisé lie les tenir à deu.K mains et il devait fonctionner dansdes mor- tiers de di- mension proportionnée. 11 n'a pas moins de 29 cen- timètres de long et présente la forme d'une pyramide triangulaire à arêtes fortement arrondies. Sa base est un triangle curviligne dont les trois côtés mesurent 7,7 et 0 centimètres et demi ; la surface de celte base est sensiblement plane. La roche constitutive est encore un granit que j'ai, comme les précédents, examiné en lame mince au microscope.

Comme contraste je mentionnerai ici, à cause de sa faible dimension, un autre pilon de même substance, n'ayant que S centimètre^ l't demi de longueur. Il est

Il Bn's

granitique fie l:i province de Parahyl crrandenr nntnrdli'.

Brésil. 1 i de 1,

I.K NA |•^lt.\I.ISTI•:

quadlalli;^llail•R à an'-lps très arrondies, cl sun iliamilic nioyoïi est (le V cenlimèlres; il se lient clans la main d'une manière lemarquablenieijt commode et paraît avoir servi par ses deux extrémités qui sont très peu différentes l'une de l'autre.

La fif-'iire 2 représente un olijet reconnaissalde à pre- mière vue pour un rouleau analogue à ceux dont se ser- venl les pâtissiers et les cuisiniers dans la préparation des pûtes à cuire. Il est formé d'une roche très analogue à celles qui composent les échantillons di'.jà décrits et présente uni' forme cylindrique paifaite; ses deux exiréinités sruit terminées par des calottes d'une régu- larité géométrique. Sa longueur est de 28 centimètres; son diamèlrc de 6 cenlinièlres el demi. 1,'étal de sa surface montre qu'il a beaucoup servi.

I.a colleclion que m'a donné .M. de Sa Pereira renferme plusieurs haches. J'en signalerai spécialement (juatre lemarquables chacune par un caractère particulier.

('.'es! sa grande dimension qui signalera d'abord celle qui est représentée figure 3. J'ai misa côté comme pourles

'■ig- '■>■ Gramif iiachc en roche gi-iiniiiqnc dr hi in'uvinci' df P.iivihvlia. ;iu Brésil. 1 '2 do \;i gr.nuhnn- iiatiu'cllc.

suivantes le profil perpendiculaire à la vue principale et l'on peut ainsi apprécier tous les caractères de sa forme. Sa longueur alleint presque 2;! centimètres el on peut, par la pensée, la diviser par un plan perpendicu- laire à son axe et passrnt par le milieu de sa longueur en deux parties tout à fait différentes : en haut c'est un cùneiiresipie parfait don lia base qui estcireulaireaunpeu plus de 0 cenlimèlres de diamètre ; en bas c'est un coin ou biseau terminé par un tranchant assez mousse. Le raccord de ces deux parties si différenlfs de forme est fait avec une perfection qui témoigne de la 1res grande hahileli: de l'aitisle préhistorique. Cette grande et belle hache, en roche graniliquc toujours comparable à celle tlesobjels cités plushaut.esllrèsbien polie; elle présente

vers son inilifu um- dépression peut-être causée par un accident, mais recouverte de la patine générale.

La ligure i représente une très jolie hache, à oreilles

l'"ig. i. Hache en graiinlile liloiie, de la province de Parali.vba, ail lirésil. 1/2 de la grandeur riatiii'cUe.

d'enunanihi'meut, taillée dans une granulite à très gros giains, doni la matière feldspathi(iue présente de tous les entés une teinte bleue singulière. A première vue, il y a lieu de se demander si cette coloration n'est pas le résultat d'une teinture arlificielle el je n'ai pu résoudre la question, ne m'étant pas encore décidé à prélever sur le spécimen un jietit éclat propre àun essai ou à la pré- paration d'une lame mince. Cette hache extrêmement peu tranchante et n'ayant pu servir que de casse-tête, si c'était autre chose qu'un objet d'ornement, mesure 1 1 centimètres et demi de longueur, -i- centimètres et demi de laigeur moyenne el 3 centimètres d'i'paisseur.

1..I liiiijie don! la forme est indiciuée par la ligure j

Fijr. 5. _ Uacle .. .-,,_...■ oreilles el à ii-ancliant mince de la jirovince de Parahylja, au Brésil. 1/2 de l.i gr.inilour na- tnrelle,

fait avec la précédente un conlrasle 1res net, en ce qu'elle est mince el Iramhante. Sa longueur est de 19 centimè- tres el sa largeur aux oreilles de '.i centimètres et demi. Son épaisseur maxima ne dépasse pas J centimètres, KUe est d'une forme très régulière et sa surface parfai- lenienl polie est recouverte d'une patine qui s'oppose A une délerminniion lilliologi(|iie.

Kniin, l'un des spécimens les plus précieux de la col- lection consiste en une admirable pelile hache en fer oligistc d'une perfeclicwi di' forme et d'un poli cpii en

.NAIT |{ A LISTE

l'iint un uli.|i'l. d'un iiiténH excfplioiiiiel. Kllc a loul. prùs (le 10 ceiiliiiiètrfs de loiiguoiir cl t\e 7 renliiiii''lros de Inrafpur aux oreilles. Kilo est fort tranclianle et. le Iran- cliaiil n'a •-oulTril la peiliMiui' iTiin Ion! pelil l'clal. La

■^\

F'iç;. 6. H;h'1io à oreilles en iei' ûlif.'islo do. la pi-.iviiiro ili» Paralivlia, au Br''''iil. \/î i\c la ijrapidfui' natiivtdlo.

ligne courbe qui léunit les deux oreilles eorrespond à une petite surface plane ijui atteint dans le milieu 7 à 8 millimètres de largeur.

J'ajouterai en terminant que la collection rapporte'e par M. de Sa Pereira renferme quatre pierres taillées provenant de Rouique, province de Pernambouc, localité 011 de pareilles trouvailles ont déjà élé signalées.

Trois de ces pierres sont des haches à oreilles peu saillantes; la quatrième est un vrai coin rappelant exac- tement par la forme ceux qui sont encore en usage chez nous pour fendre le bois.

Stanislas Meu.nier.

OISEAUX ACRIDOPHAGES

L

L'Oi'T\RiiE UAïuiuE (Otis tarda).

Cette espèce, autrefois très répandue dans les plaines le l'Rurope, se trouve encore dans le Sud de la Suède et

Fii;. 1. L,'Oularde barbue.

au centre de la Russie, ainsi i\w. dans une giando parlic de l'Asie; en Afrique, elle ne se montre que dans le .\ord-Ouest en 1res petit nombre, en quelque sorte iso- lément et seulement en hiver. Elle est assez rare eu Allemagne, très rare en Lranco et en Espagne. C'est en Hongrie, dans les steppes de la Russie et dans l'Asie i-enlrale qu'elle est le plus nombreuse. Il y a peu de pays cet oiseau soit aussi abondant que dans la llobrodja dans la belle saison et mémo une partie do Itiiver. Vm finssie, on est arrivé à domestiquer cette espèce.

L'Outarde barbue recherche les endroits oi'i l'on cul- tive des céréales, évite les grandes forêts chaque buisson Ini est un obstacle ; elle dépose ses œufs à terre, sans nid.

IL La HoufiARA o.Nin'LÉK (lloubara undulata).

Se trouve encore rarement en Algérie, au printemps sur les hauts plateaux ; dans le Sahara, du côté de Tuggurt et vers le Djebel Amour. L'interdiction de chasser cet oiseau pendant quelques années en Algérie permettrait la reconstitution de cette famille presque complètement disparue aujourd'hui.

III. La CANEPETiKUE(Otis tetrax. Tetrax campestris.)

Cette espèce, plus petite que l'Outarde, est connue en Algérie sous le nom de Poule de Carthage. Elle a les mêmes mœurs que l'Outarde; toutefois elle n'est pas autant un oiseau de plaine; elle s'établit aussi dans la montagne; En Espagne, on la trouve surtout dans les vignobles, les plaines ou sur le flanc des montagnes. Elle est très répandue dans la Bulgarie et la Dobrodja en été; elle diminue en hiver, sans cependant disparaître tout à fait. La Canepetière a un régime à la fois animal et végé- tal; cependant elle se nourrit priui'ipalement do vers,

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Fig. 2. La Canepetit^re.

d'insectes, de fourmis, de sauterelles, de larves, etc. Dans VOrnithologic européenne de Degland et L. Gerbe (Paris, 1867, t. II, p. 102) se trouvent d'intéressantes obser- vations sur l'élevage en captivité de cet oiseau. Nous les recommandons aux futurs éleveurs de Canepetières en Algérie.

LK .\.\ nUALISTF

LE COiJItr-VlïK ISABELLE (Cursorius gallicus).

C'est le piijufui- de chameaux des Aralies algériens, le Souak-clibe. Cel oiseau est un vrai liaiiilant du désert, on le trouve dans les lieux les plus arides, les plus des- séchés, au milieu du sable et des [lierres, le sol fournit à peine de quoi nourrir çà et quelque maigre tonde d'herlie. Le Court-Vite habite toute l'Afrique depuis la mei' Ron;.'e Jusqu'aux Canaries et s'égare par- fois en Europe (Hrelim). Ce bel oiseau se nourrit surtout d'insccles, de coléopléres, de sauterelles, cxceplionncl- lenient de petites graines de hall'.i ou de drinu.

LA (.I.AliKUl.K :(.larcola l'ialii.cula).

Lu (ilar'-idr dilVric du i'.imil-N'ile physiquement el encore en ceci, elle recjiercho le voisinai;e de Peau, C'est un oiseau voyageur; elle se répand au Nord jus- que dans les steppes de la Sibérie et au sud jusqu'au Cap de Bonne-Espérance (I . D'après Ilonùlin, très nom- breuse dans le Nord-Est de l'Afrique et dans l'Arabie Pélrée, elle passe en graml nombre au [irinlenips dans le Koi-dofan et le Bahr-el-Abiod. Elles volent avec une rapidité égale à celle des hirondelles, d'où lui vient le nom d'Hirondelle de marais, dans quelques contrées. Dans certaines saisons, elles se nourrissent exclusive- ment de sauterelles. Il faut ranger les Glaréoles parmi nos meilleurs auxiliaires comme destructeurs des ter- ribles ennemis do nos moissons, de nos vignobles cl de nos forêts.

Les qualités acridophages de la (ilaréole ont été reconnues dès les premières années de la conquête de l'Ali-'éric. En effet, dans VE-ipInnition itcientitique de l'Al- gérie pewianl les années 1840, 1811, t8't2 (//i.s-foîcc nalnre.Ue des oisieaii.v. p. -8(1), le commandant Loche nous dit : I' La (ilaréole est appelée à rendre d'immenses services à r.\lgéric, en détruisant les afl'reux acridiens dont les invasions redoutables précèdent et occasionnent toujours la famine ! Ne devrait-on pas regarder comme une coïncidence providentielle que, justement aux époques éventuelles des passages du vorace Airiilium pcrcgrinum, les Glaréoles soient ellesmémss plus nombreuses en Algérie qu'en toute autre saison ; et au lieu de détruire ce iH'écieux auxiliaire, une efficace proicclion ne devrait elle pas lui être acquise"? Sa chair d'ailleurs, est de fort médiocre qualité el ne justifierait même pas la chasse qu'on lui ferait; nous osons donc faire un appel à tous ceux que le plaisir de di'lruire n'aveugle pas sur leurs propres intérêts ; qu'ils laissent se multiplier en paix ce charmant oiseau qui, sentinelle avancée de l'agriculture, nous rendra au cenluple la pioleclion qui lui sera accordée, o

La (ilaréole se trouve do jiassage, l'hiver el au |iiiii- lemps, sur les hauts plateaux alf,'ériens. Nous soubailons sa paisible propagation en Algérie |)ar rintrrdiction absolue d'en faire la chasse à toute époque de l'année ; alors, un destructeur de sauterelles de premier ordre pourrait être classé au nombre des oiseaux indigènes alf;ériens.

Lorsque les sauterelles font leur apparition dans

(I) M. AUcon dil que la Glaroolc est aussi cnmmiinc dans la Dotirodja que rare dan.s la Bulgarie. Kilo arrive nu mois d'avril pour repartir on soploinbrn avec ses jeunes; elle rocher che les endroits on paissent les troupeaux el fréquenlo ]c< roules pour ehcrclior sa nourrilui'c ipii consiste en insecte--, dans In (ientc des bêtes à corner et des clievaus.

l'Afrique australe, nous dit llulub, ]iresque tous les oiseaux se mettent à leur poursuite, les grands el les petits rapaces, ainsi que les insectivores. Tous rivalisent dans la destruction du terrible acridien. Ce sont surtout les (ilaréoles qui en font les plus grands massacres; il en arrive des bandes innombrables, alors que d'habitude cet oiseau n'est pas commun et ne se rencontre qu'en petits groupes dans les ])laines marécageuses.

Pendant ces dernières années, l'Egypte a fourni au commerce parisien une assez importante quantité de dépouilles de glaréole. La défaveur de l'oiseau en mode a mis un terme à la destruction de cet utile oiseau.

LE CllEVALIEll A I.ÙNt.LE ULEUE (Tringa Bariramia).

Ce petit l'chassier remplace la Glaréole aux Etats-L'nis comme destructeur important d'acridiens. L;i destruc- tion do cet oiseau est sévèrement iuteidite pour le motif précité.

La description scientifique de cet échassier est assez confuse; il est connu généralement que le défaut de méthode et d'uniformité de la nomenclature employée par les divers auteurs est une grande diflicnlté pour lu description de nombre d'oiseaux ; il on résulte une dif- ficulté, parfois excessive et de comprendre et de se faire comprendre. Divers naturalistes le désignent sous le nom de l'pland IMover, Actiliiviis Barlraniini; \V.. alors que dans \t7/so)('.s Anieriraii Ornillioloijij, vol. Il, p. :!'iS, il est décrit sous le nom de Bartramis Sandpi|per {Tringa liartraïuiaj, correspondant au Totanus liarlramiua de Temminck.

LES OEDICNÉ.MES ((Kdicneinus crepilans).

L'« rtùlicnème est un oiseau des steppes el du déser tel s'avance jusque dans le Midi de l'Europe. On le trouve en f-'iand nombre dans toutes les régions méditer- ranéennes et il se réjuind en .-\sie jusqu'aux Indes. Cet oiseau a une existence nocturne : au clair de lune, on voit ces oiseaux en mouvement depuis le coucher du soleil jusqu'à son lever. L'iH-.dicnème est un prédateur, tout aliment végétal lui est iudifl'érent. Il se nourrit exclusivement de vers, d'insectes de toute espèce, de colimaçons, de mollusques nus, de i;ieiiouilles, de lézards, de souris, de campagnols.

OUs nurchelli, fig. xxxvi, Heuglin Vcigel N. 0>l AlVika. Olis Ilarllaul)i, lig. xxxvii, Heuglin Vogel N. Osl AlVika.

LES VANNEAU.K (Vanellus).

Cette famille est répandue sur toute la surface de la terre, sous toutes les zones, dans tous les climats, excepté les régions glaciaires. Les Vanneaux se distinguent phy- siquement des Pluviers, dont ils ont les mœurs el lesor- i;anes inlernes, par une taille plus grande, un plumage [dus marqué, jiarfois une aigrette occiiùtale, dos caron- cules an bec. ou une espèce d'ergot ou éperon au pli de l'aile Le Vanneau lire son nom ilu bruit iiue font ses ailes en volant qui rappelle celui du van qu'on agile pour nettoyer les forains. Son imm anglais, hijitiimj, a le même sens.

Leur régime varie suivant les saisons et les localités; généralement ils se nourrissent d'insectes, de vers, de mollusques; ils ne dédaignent pas complètement les substances vésétales.

t. Lf. VA.NNKvr mrrK, Vancllufrrintalus.

C'est celui i|ui arrive dans beaucoup de contrées de l'Eu- rope, en grand nombre, à la lin d'octobre ; on le trouve le long des cours d'eau, dans les marais, sur les cAtes; il

.!• .NAïnitAMSTI-;

repart au <'oiniiieiic-eniciil ilc iiuus en se iliri;^faiiL vers le Niird. Il eu est ilc niènii! aux ludes et tlaiis le sud de la (ihiuo. F.w Europe, la Hollaude csl le pays il y a le plus de vanneaux; c'est le N'auueau (pii protèj^e ce pays parla destrucliou qu'il l'ail des tai'cts (jui rongent les bois employés dans la cnnsliartinii .les digues.

Le Vanneau est l'oiseau carai'téristii|ue des Pays-Bas; il est l'accessoire habituel du paysage liollaiulais à l'é- gal des canaux, des vaches blanc et noir, des moulins à vent et des habitations villageoises entourées d'arbres élevés. On l'ait <le grands massai:res de cet utile oiseau, plus par lucre que ]iour sa qualité comestible; sa chair est détestable. De plus ils sont encore fort décimés au moment de leur ponte par le pillage de leurs œufs (ju'ils pondent au nombre de quatre, lesquels, parait-il, sont très appréciés par les raffinés de mets rares. (A noire avis, cela ne vaut pas un œuf de poule frais.) Le Vanneau huppé est répandu partout du 01" de latitude boréale jusqu'au nord de l'Inde et île l'Afrique et dans tout l'an- cien continent. Il est aussi commun dans certaines par- ties de la Chine que dans la (irande-liretagne, et tous les hivers il va les passer sous des latitudes plus méri- dionales depuis le nord de l'Inde jus([u'au Maroc.

2. Iloploptcriis roronntiif, Chcltiisia ruronala.

Le Vanneau couronné est particulier aux régions bien arrosées ou marécageuses de l'Afrique australe. 11 voyage suivant le cours des saisons, à la recherche de sa nourri- ture consistant principalement en insectes et en saute- relles ; c'est un destructeur très important de termites (I). Cet oiseau, est respecté par les Noirs et les lilaucs qui apprécient son utilité.

i. Hoploplertiaxpcrinsuî:. II. ninh^lii^.

Le Vanneau armé est nu oiseau propre à la faune afri- caine. Il est répandu depuis la Sénégambie jusqu'en Abyssinie, en Barbarie, en Egypte où, de tous les échas- siers, ce Vanneau est le plus commun. On le trouve par- tout où la présence d'une eau douce lui permet de vivre, car il ne s'éloigne jamais de l'eau. Ce Vanneau a beau- coup de rapports par tes rau'urs avec le Vanneau com- mun ; mais il paraît être moins sociable, il vit davantage par couples qui se réunissent parfois en plus grand nombre quelque temps. Il a à peu près le régime du Vanneau d'Europe, se nourrissant de toutes sortes d'in- sectes, des vers, des mollusques, des coquillages. Sa chair est rebutée par les indigènes et par les Européens. I^e Vanneau armé est plus commun dans r.A.frique aus- trale que les autres espèces ; on le trouve presque tou- jours près des marais. Son cri particulier est pour le voyageur l'indication de la proximité de l'eau.

4. Lnhivanelhtf' albkcps^, i.k Vanneau a tète iîlanciii!. Ce Vanneau est très répandu autour des grands lacs

de l'Afrique orientale et sur les bancs de sable du Zam- bèze. 11 se nourrit [u-incipalement d'insectes et de petits poissons.

5. Lobivaiiellus hitcralig. Sai'riophonis pilciilut, le Van- neau CARONCLLÉ.

Ce Vanneau est encore une espèce propre à l'Afrique, mais il est plus rare que les espèces précédentes. Brehm

l. Holub (lit que, en admettant que Ch. Coronata détruit par jour 100 termites et que le nondjre de ces oiseaux attei- gnent au moins celui île 100.000 pour le sud do l'Afrique, la consommation annuelle de ces oiseaux sérail de 3.6^0,000.000 de termites.

l'a trouvé dans le Kurdul'an. dans le désert de Baliiuda et enlin dans le Samhara, cherchant des insectes dans le fumier; Holub l'a trouvé dans la vallée du Zarabèze, il ne dépasse pas le cours de ce lliMive. Brehm dit ((uedans l'Afrique orientale cet oiseau n'htibile ((uc les lieux secs et arides comme le Court- Vite, c'était toujours dans les steppes qu'il le rencoiilrait. Il se nourrit d'insectes et de vers.

LES PLUVIERS (Chara.liius).

Les Charadridés sont des oiseaux de petite taille, ils habitent toutes les parties de la terre. Certaines espèces sont répandues sur une vaste surface ; mais chacune, du moins à l'époque des amours, semble préférer cer- taines localités. Les Charadridés se nourrissent d'insectes, de sauterelles, de moustiques, de vers, de petits animaux aquatiques. Leur chair est assez estimée malgré un goût assez particulier, on les poursuit avec ardeur dans leur double passage en Europe ; les Halles de Paris en reçoi- vent d'énormes quantités de la Hollande, de la Belgique et des régions de la Somme, en France. Cette destruction s'augmente encore par celles des rapaces qui attaquent les Pluviers adultes: les renards bleus, les gloutons, les martres, les buses, les corbeaux, les mouettes, détruisent les jeunes et les œufs. Pendant leurs migrations, les carnassiers, les rapaces et l'homme en détruisent de notables quantités. Les voyages se font par bandes, sur- tout la nuit.

1. Le Pi.rviER iioni';, Chafiidiiiis aurai na.

Cette espèce habite l'Europe, l'Asie et le Nord do l'Afrique. Le Pluvier doré est un oiseau caractéristique des tundras de la l.aponie, tout comme le Court-Vite Isabelle et lesGangas le sont du désert et les Syrrhaptes, des steppes asiatiques. De la Laponie et de la Einlande les Pluviers gagnent les pays méditerranéens ; du Nord de l'Asie, ils vont dans la Chine, le Japon et le nord do l'Inde; de l'extrême nord de l'.Vmérique, dans le sud des Etats-Unis.

Il se nourrit principalement de vers et de larves; les moustiques, à tous les degrés de développement, forment presque exclusivement son régime d'été. L'eau est pour lui un élément absolument nécessaire pour boire et iiour se baigner en toute saison.

2. Charadriiis tricollaris.

Se trouve en compagnies avec les bergeronnettes près des cours d'eau africains; se nourrit d'insectes et de vers.

3. Chai-a'liius a^ialiciin.

.\ssez rare dans l'.\fri((ue australe, a les mêmes habi- tudes que le précédent.

Synopsis Heuglin.

Charadrius varius apricarius, Morinellus, Dama- rensis, (ieofl'royi, Mongolicus, hiaticula, Iricollari;., (lu- viatilis, marginatus, pecuarius, cantianus. Fig. XXXIX. 7 spécimens 11el'i:lin.

J. FdlIFsT.

10

K .N.\ Il HA1JSTI-:

ILLUSTRATIONES PLANTARUM EUROPŒ/E RARIORUm

Diaynoscf dc^ ijluittcs rafea de la Flore eiiropirnne nrxnm- pagnées de plancheti piltotograplnipicf: rrpréfnilanl toiilcs i les espèfca di'critei, itpontanéen. \

Si la plupart dos rôdions puropi'pinies oui doniii' lion à des publications botanirpies apcompaf,'iu''es de fi'.'uros. on peut dire que la vôj.'élation do TKuropo n'a été l'ob- jet d'aucun travail icnnoeraphique d'ensemble. C'est cette lacune que je vais m'olTorcerde combler, mais eu ', m'en tenant seulement aux plantes les plus rares et principalement à (telles qui n'ont jamais été ligurôes ou ne l'ont été que dans des brocliures ou recueils dès longtemps épuisés ou peu répandus.

Depuis plus de 2a ans, je me suis altaclié à n'unir dans mon Uirhicr ijénn-fil le plus grand nombre possible des plantes rarissimes (spontanées !) de la flore euro- péenne, et cet Herbier peut être.ù l'Iieure actuelle, consi- déré comme l'un des plus riclies qui existent pour l'é- tude de cette flore, les parts y étant d'ailleurs générale- ment bien préparées et laii-'oment représentées.

Dans ces conditions, il m'a paru que le mieux était, non pas de publier des dessins plus ou moins exacts, mais derecliercber si, parla pbotographie, il n'était pas possible de donner, d'une façon absolument nette et précise, la reproiiuction niôme de laplanclied'lieiliieren laissant à la plante son port naturel.

A la suite d'un certain nombre d'essais, je suis arrivé à annihiler les /?o)/s et les ombres portées sur le papier, et je me propose de commencer dès maintenant, si le nombre des souscripteurs le permet, la publication d'un Recuf.ii.-.Vlbum in-'(° en fascicules de 2;') plunchea photo- (jraphiquei uiv papier albuminé 21 X 27, encadrées d'un filet rouge et accompagnées de feuilles in-4° donnant les diagnoses des plantes figurées, le tout compris dans un élégant cartonnage muni do rulians el poilant le titre.

Il ne sera tiré, par les soins d'une des meilleures mai- sons de photographie de Paris, que 150 exemplaires sa- tinés, immérotés, qui seront certifiés conformes par ma signature.

Le prix de chaque fascicule sera de liO francs. Il paraîtra deux fascicules par an, et ce chiffre pourra être porté à quatre fascicules si les souscripleurs en manifestent le désir en nombre suffisant. Les souscrip- teurs à un ou deux fascicules pourront clioisir i-ohii ou ceux le plus à leur convenance.

Le premier fascicule comprendra les diagnoses et figures de 27 espèces suivantes, les espèces de grande taille oc- cupant une planche, et celles plus petites étant groupées par 2 sur une mémo planche :

1. Ranunculus.Millii Uahs^. 2. Aquilcgia Hernaidi ^Jr. rt (iodr. 3. Alyssum Pyrenaicum Ijipct/r. 4. Silène Asterias Gn'se'j ">. Wahibergclla Wul.'lii il)/p>'. Spergu- laria capillacea Lgc. G. Galega patula Stev. 7. Saxi- fraga Scardica Grii^eh. 8. Malabaiia obtiisifolia Boisa. 0. Hupleureum Corsicum Cofs. 10. Amnianlhus lili- caulis Boisa, el lleldr. 11. Sanlolina viscosa Lng. 12. Pyrethrum clnereum Grinch. 13. Carduncellus Dia- iiius Wcbb. 14. Centaurea crassifolia Bert. 15. Sym- phyandrn Crelica Alpli. DC. (et var.). 16. Canipanula lanata (P) isc'-. 17. <JnosmaTayf.'elcuni Boisa. fsi. .\lvoi-

Miiis Uuscinonensis Boni/. ~ l'.i. Pedioularis leucodon Criarh. 20. Calypso borealis .Sa/i.<'j. 21. (lennaria iliphylla Parlai. 22. Narcissus lorifolius il. et Sift. 23. Gagea succedanea (irisel. 2 t. Pleuropoyon Sabini 71. Br. Carex depressa Uni;. 2o. lîutrycliium VirL'inia- num. Su\

Le fascicule 10 sera accompagné d'une Tahle ulpliuhr- tique des l'ianrhea et d'une Tahle alphahétique des Uin- gnoaea parues dans les 10 premiers fascicules.

Cet ouvrage s'adresse, du reste, aussi bien aux biblio- philes qu'aux savants. Les diagnoses seront en latin, les observations en français, et la finesse des détails autori- sera l'étude à la loujie sur la planche comme sur la plante mémo.

Le format ailoplé permettra l'intercalation des planches dans les herbiers. Par suite d'arrangements pris avec la maison charjîée du tirage, les souscripteurs qui désire- raient, en sus du fascicule, une ou plusieurs planches jiour mettre dans leurs collections pourront m'en faire la demande ; le prix sera de deux francs la planche ; cette facilité, bien entendu, sera exclusivement réservée aux souscripteurs.

t;. iiouv.

i\'. B. La librairie Les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris, se charge de recueillir les souscriptions; elle serait obligée aux amateurs de lui faire savoir le plus proraplement possible s'ils sont désireux d'être comptés au nombre des souscripteurs aux lllualralioneit.

LA GÉOLOGIE DANS L'ENSEIGNEMENT PUBLIC

Le 12 décembre dernier, une députalion de la Société géolo- logique de Franc, désignée par le Conseil, s'est rendue au])rés di' M. Leygues, minisire de l'Instruction ]iubliqui\ Elle lui .-i présenté l'adresse suivante :

« Monsieur le Ministre,

«La Société géologique de France croit devoir prendre la lilierté de signaler à votre haute sollicitude la situation profon- dément rcgreltabli^ qui est faite à la géoliigie dans l'enseigne- ment public.

« Depuis cinquante ans, cette science a fait des progrès gigantesques, et c'est au monicnl de son plus complot épanouis- sement qu'elle se voit frappée d'une exclusion, d'autant plus douloureuse à nos yeux, que notre pays est seul à en soulïrir, « Autrefois la géologie figurait sur le prugrammc du bacca- lauréat es sciences. On a cummencé par ne plus l'exiger que pour le Ijaccalauréat restreint. Aujounl'liui que ce grade est supprimé, el qu'une nouvelle organisation a été donnée à I.i première année des éludes de médecine, la géologie se trouve rayée du programme, en sorte que, désormais, elle ne rencon- trera plus, dans les Facultés, d'autres disciples que les candi- dats à la licence es sciences naturelles.

« Quant à l'enseignement secondaire, la place qu'il fiiit à la géologie, dans la classe de quatrième, peut être qualifié d'illu- soire. Connnent une science, qui est le résumé de toutes les autres dans leur application à l'histoire du globe, pourrait-ello être comprise par des enfants qui n'ont encore aucune notion scientifique ? Comment surtout pourrait-on compter sur relTic.i- cilé d'un enseignement qui ne rencontre pas la sanction d'un examen, cl dont, pour cette raison, bon nomlire d'établisse- ments 90 dispensent?

« Pourtant l'utilité de la géologie éclate tous les jours davantage. On sent de plus en plus la nécessité de règles fixes el précises pour la recherche des malièros utiles, toutes renfer- mées dans le sein de la terre. L'art dos mines, l'hydrologie, la médecine, l'hygiène, les travaux pulMics, l'agriculture, lui l'ont conslammeni appel. L'inlroduciinn des considérations

LE NATUIIALISTE

H

géologiques est, en ce moment môme, en train d'opérer une véritable révolution dans la manière ilo comprendre la géogra- phie. Enfin, par les lumières ([u'elle jetle sur le passé du globe, cette science est devenue la plus intéressante et la plus variée do toutes les histoires. En Angleterre, en Allemagne, en Amérique, en lielgiqne, en Suisse, etc., elle rencontre les plus grands encouragements. Seule, l'Université de France semble l'avoir frappée d'une sorte d'ostracisme.

« S'il est vrai que la rédaction vicieuse des anciens pro- granmies ait contribué à faire naître contre la géologie un préjugé défavorable, il appartient au Conseil supérieurde l'Ins- truction publique de remédier ,'i ce mal auU'cment que par une suppression. La Société géologique de France qui, depuis soixante-quatre ans, groupe en un faisceau serré tous ceux qui s'occupent de cette belle science, a pensé qu'elle avait qua- lité jiour intervenir dans une matière son désintéressement ne saurait faire question. Elle s'estimerait heureuse et honorée si son initiative pouvait faire naître, chez le Grand Maitro do l'Université, le désir do réparer une injustice, en rendant du mémo coup un réel service au pavs. n

M. le Ministre a accueilli la députalion avec la jilus grande bienveillance et lui a promis de soumettre !a question au Con- seil suiiérieur de l'Instruction puldiqui".

PHOTOGRAPHIE

MllVEAU VISICLH A DOriiLK F-KFET AUTOMATIQUE

Ce nouveau viseur s'emploie pour chambre n m,ain ou pour eliambie à pied.

Cet appareil u'exij.'e qu'un seul mouvement pour voir l'image dans un sens ou dans l'autre, 1res pratique sur- tout pour les chambres à main ; dans les instantanés, lorsque l'opérateur ne peut prendre l'image horizonta- lement, il lui suffit de lever le capuchon du viseur pour l'avoir verticalement et par conséquent redressée, de sorte que le mouvement étant instantané, l'image à prendre se trouve toujours dans le champ de l'objectif.

DESCRIPTION DE COLEOPTERES MUm

Dci'iiiorlijtis Uarliiii. .\ll.

Long. 3 mill.

Cette espèce a, comme la précédente, tous les caractères des Dermorh3-tis, mais elle est plus petite que la Testacea et bien différente comme sculpture. J'en ai vu plusieurs, variant du jaune lestacé au luun. Elle a la tête et le corselet criblés de gros points serrés, et les élytres fortement ponctués striés. Elle est conformée, comme la Testacea. sous le rapport des antennes et des pattes, et elle a de même le corselet trans-

versal à bords latéraux .subsinués. Les élytres sont un peu impressionnés transversalement au-dessous de l'écusson. Madura.

Je dédie cette espèce au R. P. Martin, qui me l'a fait connaître.

Cbi'j'sonicla iiniiclata. AU.

Long. 10 mill. Larg. 7 mill.

Ovale, assez convexe, d'un vert lirillant avec rouges. Tête imponctuée. Labre et palpes verts vertes à la base, noires à l'extrémité. Prothorax que les élytres, rétréci en s'arrondissant on avant, à cotés sub parallèles ayant des points épars dans le milieu du disque, qui deviennent plus forts et plus serrés vers les angles posté- rieurs. Ecusson vert, lisse. Elytres rouges, à cotés parallèles, couverts de gros points confus formant des lignes irrégulières. Le dessous est d'un vert brillant.

Cette espèce rappelle pour la forme le Clinjsom. grossa. Madura.

Clirjsoiuela Collaris. .-VU.

Al.I.ARD.

les élytres

Antennes

plus étroit

DE L'ADAPTATION AU MANQUE D'EAU ET A LA VIE TERRESTRE

Poissons

Le Poisson, par sou organisationméme, paraît lié d'une façon indissoluble à un milieu aquatique ; sa forme, ses organes locomoteurs et surtout son mode de respiration semblent lui interdire tout autre séjour. On sait com- ment est constitué l'appareil respiratoire d'un poisson osseux ordinaire : ?ur les côtés de la tête, un grand volet mobile ou opercule, laissant entre lui et le corps une ouverture, celle des oiiies, cache une chambre spa- cieuse 011 sont abritées les branchies, sortes d'arcs osseux portant des barbules richement vascularisées, qui sont les lilaments branchiaux. Le poisson avale cons- tamment de l'eau par la bouche ; celle-ci passe dans la chambre branchiale en cédaut son oxygène au sang des branchies, et s'échappe par l'ouverture des ouïes: lorsque l'eau dans laquelle il vit n'est pas suffisamment aérée, on voit l'animal venir à la surface, avaler l'air et le faire passer sur les branchies; tout le monde a pu faire cette observation, notamment sur les Poissons rouges (Cypri- nopsis aiiratuii L.) rassemblés en trop grand nombre dans d'élroits aquariums.

Lorsqu'on retire de l'eau un poisson ordinaire, le liquide renfermé dans la chambre branchiale s'écoule, et l'asphyxie ne tarde pas à arriver; les filaments bran- chiaux, n'étant plus flottants, s'appliquent les uns sur les autres, ce qui diminue d'autant la surface, et enfin leur dessèchement les rend inaptes à absorber l'oxy- gène de l'air, (in sait d'ailleurs que beaucoup de Poissons peuvent être transportés vivants et à. sec à de grandes distances, lorsque par un procédé quelconque on em- pêche le dessèchement des branchies, La Carpe {'yyprinu catpio L.) est célèbre sous ce rapport; on peut, paraît-il la conserver vivante trois ou quatre semaines dans de la mousse arrosée de temps en temps.

Dans nos contrées tempérées, les Poissons vivent dans des étangs ou des rivières qui conservent toujours une certaine quantité d'eau, mémo durant les périodes de très grande sécheresse; aussi mènent-ils exclusivement la vie aquatique. Il n'en est pas de même dans les régions tropicales : à l'intérieur des terres, on trouve un certain nombre d'espèces dans des marais et cours d'eau qui se

1-2

LE iNATl KALlSiK

forment régiilièiemniit tlaiis l;i >ai?on des iiliiies ol dis- paraissent presque complètomenl dans la suite ; beau- coup doccs poissons, outre la respiration lirancliiale, pr»'- senlenl un organe supplémentaire, de constitution variable, capable d'absorber l'air en n-iture, un poumon au point de vue pliysiolofticiuc, de sorte que lorsque l'eau a disparu ils peuvent s'enfoncer dans la vase ol y attendre le retour d'une époque propice, ou encore sor- tir du marais et franchir de grandes distances à la rc- cherclie de conditions plus favorables.

Déjà, dans notre faune, on peut citer quelques espèces qui présentent des modifications dans ce sens : beaucouji de petits Poissons qui habitent les plages, comme b"- Gobiiis, les t'allionymes, etc., restent à marëe basse sous les rociiers et les algues dans la région découverle, sans souflrir de cette mise à sec relative; la cavité branchiale est disposée de telle façon que son orifice se trouve tourné vers le haut, de sorte qu'elle ne peut se vidii complètement, et que les branchies restent plcngée-- dans l'eau. Les Anguilles, qui ont exactement la même conformation, peuvent rester très longtemps à l'air libre ; on en trouve assez souvent dans les pri's humides ipii avoisiiient les rivières, et il semble même qu'elles soient capables de franchir sur terre d'assez grandes dislances, ce qui explique le peuplement de mares ou d'étangs elles n'exi!^|aient pas auparavant : elles peuvent vivre des mois, voire des années entières, enfouies dans la vase des étangs desséchés ou dans les trous dos rivières dont on a détourné le cours, jirivées d'eau et peut-être de nourriture (liaudrillart). Kntin la Loche d'étang (Cobitis fosailis L.) présente encore plus d'intérêt, car cette fois, en plus de la respiration bran- chiale, il y a une véritablerespirationaérieniie, s'opérant par l'intermédiaire de l'intestin; ce Poisson, surtout lorsqu'il se trouve dans des eaux peu aérées, avale de l'air par la bouche et le rejette par l'anus, après l'avoir dépouillé d'une quantité plusoumoinsgrande d'oxygène; Ermann, d'une part, Jolyet et Regnard d'autre part ont montré que l'oxygène absorbé par l'intestin pouvait suf- fire à lui seul pour les besoins de la respiration, et que la respiration branchiale pouvait suffire aussi à elle seule pendant un temps assez long ; le Cobitis, suivant les con- ditions où il est placé, peut donc utiliser l'un ou l'autre de ces procédés, ou tous les deux ensemble. Il parait (]ue la Loche d'étang ne meurt pas lorsque les eaux elle se trouve viennent à se dessécher; on peut en trou- ver en fouillant à la pelle les endroits marécayeux, plus d'un mois après la disparition de l'eau.

Ce qui est exceptionnel chez les Poissons de notre faune se présente assez souvent chez ceux des tropiques; dans cet article, je vais passer en revue les espèces ca- pables de mener une vie plus ou moins terrestre en les classant en deux catégories : 1" les espèces marines qui quittent la mer pour échapper à certains ennemis ou pour trouver une nourriture plus abondante; les es- pèces d'eau douce, qui présentent une véritable adapta- tion au trinnquc d'eau possible, et qui sont de beaucoup les plus nombreuses.

r.

LSPÉCES MARI.NES

Le Piiio])lhalmii^. ))etit Poisson de la famille des (io- bioïdes, très fiéqueni sur la cfite ouest de l'Afrique (Séné- gal, etc.) ainsi qu'aux lies Moluques, est célèbre par sa vie terrestre; il est constamment hors de l'eau à la re- cherche des Insectes, des petits Crustacés et Mollusques

'w: ^-^^^O^'f #:'"-

Fisî. 1.

Péiiopthalmes.

dont il l'ail sa nourrilui'e, saulillanl ra[iidement sur la vase à l'aide de nageoires pectorales très musculeuses. Os Poissons peuvent même grimper sur les racines de palétuviers dont ils affectionnent le voisinage ; au moindre bruit, ils fuient avec rapidité, et vont se cacher soit dans les llaques d'eau voisines, soit dans les trous creusés dans le sol par divers Crabes terrestres. On a constaté avec certitude qu'ils peuvent rester hors de l'eau plu- sieurs heures- de suite, et qu'ils peuvent franchir à sec des espaces considérables, même par le soleil brû- lant des tropiques. On ne sait pas très bien quelle est la disposition anatomique qui leur permet de mener une vie aussi anormale; il est probable que, comme chez l'Anguille, l'eau ne peut pas sortir facilement de la chambre branchiale.

Le genre /Jo/('0/)!/i'////)((s. très voisin, présente, d'après Semper, les mêmes habiludes. Knlin il est probable que la (Chauve-Souris marine (MuUlie vefpvrlilio) des côtes du Brésil, type de poisson marcheur (I), doit avoir des mœurs analogues; les pectorales présentent en jdus ac- centué la même forme de pattes que chez le Périop- tlialme et la chambre branchiale a son oritice très petit et placé tout à fait vers le haut, particularité qui permet d'aflirmer une vie plus ou moins terrestre.

II. ESPÈCES I)'E.\U DOL'CE

Chez toutes les espèces d'eau douce adaptées rt» ninni/iu' d'eau, il y a, en plus de la respiration branchiale, un appa- reil de respiration aérienne, qui alVecte des dispositions assez variables; il est tout indiqué de classer ces espèces d'après le procédé respiratoire qu'elles ont adopté.

.Vpi'AnF.II. I,AllYRINTHlyLE

Dans toute une famille de Poissons, habitant les parties le; plus chaudes de l'ancien monde, celle des Lahifrinlhin ou Pharynt;iens labyrinthiformes, on rencontre dans la cavité branchiale un organe accès-

(1) L. CcKNOT, Un Poisson niarclipur }.ii Snhiie, n»8l4, â janvier 188St. p. 93).

LK NAILUAI-ISTK

i:;

suire lie respiiatioii iM'iiriuie i|Lii |H'iiiifl a ]ilii~ifuis espèces de mener la vie terrestre. CiinVAnab'is siuikIciis Dald. (Inde. Iiulo-C.liiiie, archipel malais et Pliilippiries), le plus célèlir(! dir'f-'roupe, la eliamlire " luaiichiale

Fig. i. Auabas.

remonte très haut sur les cotés de la tête et se trouve partagée en deux loges par une cloison merahraneuse : la loge infe'rieure est occupe'e par les branchies, peu de'veloppées ; la supérieure, par une masse foliacée que l'on a comparée à un chou frisé, qui est formée par une multitude de lames osseuses diversement contournées qui dépendent des os pliaryngiens supérieurs ; ces lames sont recouvertes par une membrane riche en vaisseaux sanguins, et la loge qui les renferme débouche au-dessus des branchies par un étroit orifice. La complication de ce labyrinthe va en croissant avec l'âge, comme l'a montré Giintber. On a cru pendant longtemps, et cette assertion se retrouve dans nombre de traités classiques, que cet appareil était une soite d'épongé destinée à maintenir toujours les branchies dans un état d'humidité suffisante; on sait maintenant (Semper, ]'i'. Itay) que le labyrinthe ne contient jamais que de l'air et que, physiologiquement, il doit être comparé à un véritable poumon. On comprend que, muni d'un pareil organe, VAxaiiiis puisse mener une vie aussi terrestre que beaucoup de liatraciens; de nombreuses observa-

Fig. 3. Ciurias aiiguill.iris. lions |ii(.aivciil, l'ii l'tVet. (|n"il --mt vnlonlaircmcut île \ \iiMit à manquer.

( l'eau, passe sur la terie trnno il reste très loiigleiiips, en ram|iant par des iullfxious succcssiv(>s de son corps ; il semble même snrtinlu milieu aquatique régulièrement toutes les nuits. Il grimpe é^'alement aux arbres en se uiainteuant avec ses upiMCules denti'S en scie et les épines de ses nageoires (lesTa- muls l'appellent Punnci-om ou monteur aux arbres). Lorsque les niaiaisse dessè- chent, des centaines d'.A/iK^yf^s entrepren- nent de longs voyages à la recherche lie nouvelles Haques d'eau; enfin, ils peuvent vivre dans le sol entièrement desséché, en se réfugiant dans des trous, et c'est en fouillant à la bêche le sol des mar.iis que les Hindous les déterrent durant cette période.

Les autres Labyrinthiforuies, les Spi- njliranchiiK, ClcnopoiiM, le Ciourauii {Os- phiviiriiiii^ olffi.i:), les Macropodes (Macro- /;»s , rtc. sont sans doute capables de mieux résister à l'asphyxie que les au- tres Poissons, mais il ne semble pas qu'ils soient aussi amphibies que ÏAna- bas; d'ailleurs leur appareil labyrin- thique est infiniment moins parfait que chezce type.

A côté des Labyrinthiformes se place un type très voisin, rOphicéphale, particulièrement abondant dans les parties les plus chaudes de l'Asie (Inde, Indo-Chine, Archipel malais) et dans les régions tropicales de l'ouest ' de l'Afrique. Il est pourvu d'un appareil labyrinthique semblable à celui de VAnubas, mais moins complique', et, comme lui, peut vivre fort longtemps hors de l'eau; on dit en avoir trouvé à plus de deux milles anglais de tout marécage. Durant les périodes de sécheresse, il s'enfonce dans la vase des marais et y reste probable- ment en léthargie. Après les pluies, on les rencontre parfois en grand nombre dans les champs, à la recherche de flaques d'eau, et cette circonstance a donné lieu à l'opinion populaire que ces animaux lombent des nues. Enfin un Siluroïde, le Harmout du Nil ou Hétéro- branche (Clai-'ias aiujHilkii-h liasse!.), possède un organe accessoire qui rentre un peu dans la même catégorie; comme les Poissons ordinaires, il a quatre arcs bran- chiaux, mais ceux-ci ne portent des filaments bran- chiaux que dans leur partie inférieure; le 2" et le ■t' arc émettent de gros appendices (lendroïdes, ressemblant à un rameau (|p corail, de consistance assez ferme, ricliement vascularisés , qui servent vraisemblablement à la respiration aé- rii'nni'. Le Harmout en effet, comme li's lype^ précédents, quille les marais lorsque ceux-ci menacent de se des- sécher, rampe sur la vase un peu à la laçun d'uni' Anguille, et se met à la recherche de l'eau, sans souffrir de ce long séjour à l'air libre. On a signalé encore des formations analogues chez d'autres espèces du même genre, no- tamment elle/, un Clarim du Gange (C/a- / i'(.s' maijiir), qui s'enfonce dans la vase humidi' des marais lorsque l'eau

li

LK NArUHALISili

FOBMATIOXS VÉSICILECSES DÉPENDANT LE LA CAVITÉ BIIANCIIIALE

Le type de cette lonnation nous sera fouiiii par un Siluroide du Gaupe, le Safcolninchus Siwjio, capable, comme tous les animaux précédents, de faire de longs voyatres à terre. I)f cliaciiie rùté du corps existe une

h'i;:. 4.

Saccubranclius Siii

grande poche membraneuse, placée entre la rangée des apophyses épineuses et les muscles latéraux, et s'éten- dant depuis le crâne jusque près du bout de la queue. elle se termine en ciecuni ; ciiacune de ces pociies s'ouvre dans la bouche, au devant de la iiremière brancliie, et reçoit un tronc volumineux émis par l'ar- tère du 4' arc branchial. Ces sacs, absolument distincts de la vessie natatoire qui existe aussi chez, cette espèce, renferment constamment de l'air, et il n'est pas douteux que ce soit à leur présence que le Saccobranche doit la possibilité de quitter pendant quelque temps le milieu aquatique.

Un autre poisson anî-'ullliforme du (iange et des ma- rais du liengale, appartenant à la famille des Synbran- chidés, le Cuchia i Amphipnous Cuchia J. Miill.), pre'sente un dispositif analogue : les deux poches respiratoires, plus petites, sont logées sur les côtés du cou, supé- rieurement aux branchies, de façon à dessiner deux pro- tubérances arrondies lorsqu'elles sont gonflées par l'air. Les branchies sont presque rudimentaires, de sorte que la respiration doit être surtout aérienne. Le Cuchia, d'une grande résistance vitale, est stupide et lent, ce qui est peut-être en rapport avec la petite surface réservée à riiématuse.

Kniin je citerai pour mémoire la présence d'organes respiratoires accessoires chez un certain nombre de Clu- péides qui habitent les côtes, les eaux saumi\tres ou douces, notamment cJiez le Lulodi-ira i-hnnos Kuhl. [Clm- iios saliiioiicu!^ l'"orsl.) du l'aciTique, les <'ltaloessa de r.\- raériquc centrale, de l'.Auslralio et du Japon, chez des Poissons du .Nil, le Cilluiiinits Geo/froni C. V. et l'HcIcro- tis nilolkus; ils consistent en expansions tubuiaires ou spiralées qui font saillie par la (|uatrièine fcnle bran- chiale, et qui servent vraisemblablement, comme chez les types précédents, à une respiration aérienne plus ou moins importante. Mais je ne crois pas que les mœurs de ces animaux soient bien connues. (.1 suicre.)

CiiiNor.

LIVRES NOUVEAUX

/,(• Vin (le l'i-anci:, par Charles Mayiît. Un volume iii-S"

cnrré. avec diagiaiiinics cl caries des ]iriiicipales régions

vinicoles.— l'rix : broche 3 fr.IiU, franco l (v. Vo.

EnKii, (jràcc au livre do M. Cliarlcs Majet, le Vin de

l-'riiiiip, i|ui vient (lu paraître, le publi:: saura dorénavant ce

rjuc doit être du vin, du vrai vin, tel qu'il en doit lioire pour

le plus grand bien de sa saniê ),liysiqiie >■{. nior.de. M. Cliarles

Minil .1 :iM< iiio' ^'lie d'arlii.li's jiul)li(-> dans ).• Triiifis cl ipii

ont eu un immense retentissement, a eulo courage de dévoiler les procèdes de laboratoires et de celliers à l'aide desquels des négociants, jieu scrupuleux, odiliaienl leur fortune sur la ruine de nos estomacs. Tandis que les consommateurs se plaignaient d'être trompés sur la quaUlé qui leur était livrée, les viticul- teurs criaient n.isére fautede pouvoir écouler les produits na- turels de leursol. D'où provient ce malentendu entre les uns et les autres? C'est ce que M. Charles Mayet a exposé avec une clarté saisissante dans les articles qu'il vient de réunir dans son volume: le Vin de France. Et non sculementil explique pour- quoi le vin naturel a subi unedéfavcur. mais il signale la con- currence que lui font, dans certains milieux, l'absinthe et toutes les boissons à base d'alcool cl de plantes malfaisantes. C'est la première fois que le procès de l'absinthe et de ses similaires est instruit au grand jour. Combien de buveurs ignorent la com- position des boissons à base d'al)sintlie qu'ils ingurgitent? Ils trouveront dans le Vin de Framc des renseignements de na- ture à modifier la bonne opinion qu'ils en ont. M. Charles Mayet a ajouté aux magistrales descriptions <iu'il donne des ré- gions vinicoles de notre pays des cartes de ces régions,"des dia- grammes, etc., qui conrplètent très agréablement et très utile- ment son beau livre.

Les Vertébrés sauvages du déparleinenl de l'Indre, par René Mautix et Raymond Rollixat > I).

La faune du département de l'Indro est très intéressante en raison de la variété des localités que présente cette région cen- trale de- la France. La 1 renne, qui en forme la partie Ouest, est célèbre par ses marris, au nombre do plus de trois cents, et qui attirent les oiseaux aquatiques et les oiseaux de passage. Le Centre et le Sud- 'st sont couverts de vastes forêts de chênes et de hautes cuUincs coupées de profonds ravins oi'i les ruis?eau.\ coulent en torrents entre deux murailles de granit. Au Nord, enfin, s'étendent de longues plaines basses arrosées par des cours d'eau qui serpentent lentement. On trouve là, sous un climat moyen, beaucoup d'animaux de la zone méridio- nale mêlés aux espèces du Centre et du Nord, et, si la Brennc est surtout chère aux Oiseaux, la vallée de la Creuse, avec ses ravins profonds, remplis d'une végétation touÛ'ue. est le pays préféré des Sauriens et des Ophidiens.

Parmi les Mammifères, 14 espèces de Chiroptères ont été rencontrés dans l'étendue du département : les Rongeurs seuls sont aussi nombreux. Signalons, au nombre des premiers, le Rhinolophiis eiiryale, espèce considérée comme méridionale. Parmi les Carnivores, le Vison [Muslela lideola) et la Genetle se trouvent dans l'Indre. Les auteurs signalent dans leurs forêts l'existence de métis du Sanglier et de la Truie ou du Verrat et de la Laie, bien rcconnaissablcs à leur pelage plus ou moins mélangé de blanc.

Les Oiseaux, traités plus spécialement par M. R. Martin. sont plus intéressants que les Mammifères, car ils ne compit-nl pas moins de 272 espèces sédentaires ou de passage. Les mceurs de chacune d'elles et les localités qu'elles préfèrent ainsi que les époques d'arrivée et de départ pour les espèces migratrices sont données avec beaucoup de soin, d'après les notes prises par l'auteur depuis vingt ans. Ces notes seront utiles au chasseur et au natuialiste en leur permettant de trouver presque à coup sur le gibier qu'ils recherchent. Parmi les espèces intéressantes, nous nous contenterons de signaler la Gorge-bleue {Cyunecula suecica), jolie fauvette dont quelques couples nichent dans l'Indre et qui appartient; i la catégorie des espèces qui, tout en se reproduisant dans le pays, le quittent pendant l'hiver : 66 espèces sont dans ce cas.

Les Reptiles et les Batraciens sont traités par M. R. Rollinat, qui, depuis longtemps, en a fait une élude approfondie. Les pre- miers sont représentés par 13 espèces une tortue, cin(| lézaids et sept ojdiidiens). Les moîurs de la plupart do ces reptiles ont été étudiées de près par l'auteur sur des individus élevés en captivité.

Les Batraciens sont encore plus intéressants en raison de leurs métamorphoses : li espèces se trouvent dans l'Indre. M. Rollinat nous donne des ren.scignemcnls, pour la plupart inédits et résult.int des élevages faits par lui-même dans ses aquariums, sur les phases du développement de ces curieux vertébrés. Le Pélobale luun [l'elobales fusci/s), j)rovcnant d'Iiidro-et-Loirc a été inta-oduit par lui dans l'Indre comme une espèce insectivore utile à l'agriculture. 11 en est de mémo du Discoglossc à oreilles {Uisco^lossns auriliis , espèce importée d'Algérie par feu Héron-Rtiyer. Neuf autres anoures sont indi-

(I) Un vol. grand inS» de l.".n p. l'aris ISfll .

M-; NArUKAI.ISTK

trcnes dans l'Indre. Parmi le» Crodèles, signalons le Triluii t/f lilasiiis qui n'est qu'un métis du Ci-étc et du Marbré, ainsi que le lait est aujourd'hui liien ctalili. Un cas fort remai-quaVile de persistance de l'élat larvaire, rappelant ce qui se passe chez l'Axolotl, csl signalé sur un albinos de Triton palmé. Celle larve a vi'cu un an de plus que ses sœurs sous sa première forme, traversant ainsi l'hiver et atteignant presque la taillade l'adulte. 11 ne sendjle pas qu'elle suit encore prés de se trans- former, l)ien qu'elle soit âgée de près de deux ans.

Les Poissons qui terminent ce volume comptent 31 espèces, généralement bien connues et sur lesquelles il n'y a pas lieu de nous arrêter ici.

L'analyse beaucouji trop succincte que nous venons de faire de cet intéressant volume, ne peut donner qu'une idée très incomplète de tous les renseignements précieus qu'il renferme. Ce c(ui lui donne surtout de la valeur, c'est qu'il est l'œuvre de deux naturalistes qui ont fait toutes leurs observations le fusil ou le filet à la main, au lieu de reproduire les lieux com- muns, souvent inexacts, qui traincnt dans tous les livres et se perpétuent de génération en génération. Nous voudrions voir toutes les régions de la France d-jtées d'une faune rédigée avec la même indépendance et la mémo originalité. En attendant, souhaitons que les auteurs nous donnent bientôt la suite de cet ouvrage en ])ubliant la faune des Invertébrés de l'Indre.

Dr E. Trouessart.

AC.4DÉMIE DES SCIENCES

Séance du 12 Dovenibi-e. M. £a"ic//, président, annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de 3/. Duchaiire, membre de la section de Botanique. M. Boniel, après une courte notice biographique de l'estimable savant, rap- pelle ses principaux travaux : ses rechei'chcs sur les Aristoloches, les Zostéracées, les Embryons polycotylés, ses nombreuses ob- servations tératologiques, ses expériencee sur les rapports des plantes avec l'humidité atmosphérique, la rosée, la pluie, etc., la découverte des stomates aquifères de la colocase, etc. M. G. de Saporta donne de nouveaux détails sur l'évolution des jiymphéinées de l'étude des nymphéinées infracrétacées du Portugal et pense pouvoir conclure que le type des cabombées (représenté par le Braseniopsis, chez lequel les Carpelles, exempts de soudure mutuelle, ne sont pas réunis en syncarpe) a probablement précédé les nymphéacées propres et que le type nelumbiun, constitué à la faveur d'une combinaison organique promptement acquise, est demeuré ensuite presque sans chan- gement. — .V. J. Kilnckel d'IIerculais a pu observer pendant les années 1891, 1892, 189:j la pluralité des pontes de la Sau- terelle d'Algérie [Schisloceixa pereyrina, Olivier), qui, suivant les Conditions de milieu, confie au sol de 30 à 90 onifs tous les 12 à 18 jours, ce qui porte sa progéniture à environ 700 œufs. M. J. l'érez adresse une note sur les essaims du tenn'Ue lu- cifuge à Bordeaux. M. Dehérain présente une note de M. Dentoiissi/ sur l'assimilation des Nitrates par les Végétaux.

Scaiiee du 19 novembre. Al'occasion des funéraillesde l'empereur Alexandre III, la séance est levée en signe de deuil.

Séance du SOnovcnibre. M. G. (leSuporlitdeVitvide des nymphéinées tertiaires conclut : qu'à coté des nélumbiuin qui depuis le myocène n'ont guère varié, en Europe, lors de l'aqui- tanicn, les nymphéacées comprenaient des types différents de ceux que nous connaissons et des formes sans rapport direct avec celles des pays chauds actuels. M. l'hisalix et G. Ber- trand, par les efl'els de l'ablation des glandes à venin de la vi- père, montrent que ce sont bien ces glandes qui sécrètent dans le sang une partie de leur contenu ; après l'ablation des glandes la toxicité du sang diminue : une grande partie au moins des principes toxiques du sang de la vipère provient donc de la sécrétion interne de ces glandes. M. Joannes Clialin. dans une note sur la cellule conjonctive chez les Mollusques gasté- ropodes, montre que les divei-ses formes de cellules conjonctives décrites par Franc Boll {llisti]li};/ie des Miilhisheidipas) ont été beaucoup trop oubliées par les auteurs récents, qui ne sem- blent admettre que la lorme ccmjonctive utriculaire décrite par Leydig. L'auteur entre dans la description détaillée et donne fies exemples de ces formes diverses du tissu conjonclif des (iastéropodes. M.Joiissel de liellesine propose de remplacer dans les étangs la carpe pai' le saimo quinnat ou saumon de Californie, ce qui, suivant lui. serait une amélioration considé- rable coMunc rapport. .1/. //.■/;. Suuriii/i- signale les reptiles rlii li'rriiin jur;issi(iur supéri'Mir 0:1 li'julunnai'* ((U'il a rlr a

méjne de déterminer : ces reptiles au nombre de '35 espèces comprennent: 41 ichlyoptérygiens ; 11 sauroptérygiens; 1 pté- rodactylien; 4 dinosauriens; 8 crotodiliens : 7 chéloniens. M. K. I'ietie,iy prcqjos de nouvelles figurines humaines d'ivoire, provenant de la station quaternaire do Brassenqiouy, donne quelques détails surunedcsplus vieilles races humaines quiaient occupé notre sol, remarquable par le développement du sys- tème pileux et par les masses graisseuses réparties sur les cuisses, le ventre et les hanches. Cette vieille race, par les dé- tails que donne M. Pietle, semblait être distincte de toutes les races humaines adipeuses actuellement connues. Dans la même st.ition, à côté de ces statuettes on en a trouvé d'autres qui ne sont pas sans analogie avec les poupées égyptiennes. .V. Unoul liuiiilhac montre que les arséniatcs peuvent remidaccr les phos- phates dans la culture de certaines algues (Cyanophyc^ées, Diatomées, etc. .

Séance du lO décembre. M. A. l'omel signale à r.Vcadêmic une uciuvelle grotte ossifère découverte à la pointe Pescade, à l'ouest d'Alger (Saint Eugène) ; il donne l'énumé- ration des espèces qui ont fait l'objet d'une détermination provisoire. Il n'y a pas de traces de l'homme ni de son indus- trie. Pas de singes. M. de Lacaze-Duthiers présente une note de M. A. jMhbé sur la morphologie et la classification des coccidies. Suivant M. Labbé, il est nécessaire de se baser sur l'archespore pour établir une classification méthodique des coccidies, l'archespore étant le stade primitif et nécessaire par lequel doit passer l'élément reproducteur de toute coccidie. M, L. Heyt décrit la succession des assises tertiaires infé- rieures sur le pourtour de la protubérance crétacée de Saint- .Sever. .1/. Repelin décrit les mouches i élobesies (calcaires à lithothamnion) de la vallée du Chelif.

.-V.-Eug. Mai.aI'.d.

CHRONIQUE

iàociété des amis des Kxplorateui's tVan- çaîs. Il vient de se fonder une association sous le patronage de la Société de Géographie, pour venir en aide aux voyageurs. Cette Société des anii$ desExploratcur:, français poursuit avant tout une œuvre de bienfaisance; elle est animée d'un esprit semblable à celui de la Société de secours des amis des Sciences et s'adresse seulement à un public plus restreint. Les membres de la Société, divisés en deux catégories, payent, une fois pour toutes : les ti- tulaires., 100 francs; les bienfaiteurs, 1,000 francs au mini- mum. Toutes les sommes reçues par la Société sont capi- talise'es, à l'exception de celles qui lui seraient données avec une affectation spéciale. Le revenu seul en est employé dans la plus large mesure possible, aux divers encoura- gements ou subsides destinés aux voyageurs. La Société a son siège à Paris, 184, boulevard Saint-Germain, en l'hôtel de la Société de Géographie.

Les tufs calcaînes de Kiltis (Juiidgau, Alsace). .MM. Flèche, Bleicher et Mieg viennent de préseuteràla Société géologique de France une note inte'ressante sur les tufs calcaires de Kiflis,

D'après la composition de la llore et de la faune des .Mollusques de ces tufs, il parait légitime de les attribuer aux temps quaternaires et, dans i'hyiiothèse de deux pé- riodes de grand refroidissement, à la période de fort ré- ciiauffemenl souvent qualifiée d'interglaciaire. La station de Kiflis était une station fraîche et humide danslaiiuelle l'absence du llèlre, essence aujourd'hui absolument do- minante dans les forêts du pays, est caractéristique. Cette observation, rapprochée de nombreuses autres faites dans le N.-K. et le cejitre de la France, a permis aux au- teurs de la note de fournir des aperçus nouveaux sur la migralion du llètre aux temps quaternaires.

LK NATI II AI.IM I-;

OFFRES 1)I:MA.M)FS

M. II. U. :!2i). l.i' prucliuiii iiuiiiciu (lu journal coiilieiuira précisénienl iiii arlicle sur le suji'l que nou> liifiilioiiiiuiis.

.\l. liiiussiMU, à la Maziirie par Aizrna\ . \ i-adéf, offre : Coiiuilles iiidi-èiieset exotiques. Fossiles, roclies et mi- iiéraux l'Iautcsphauéiogaïuesetcryptof^aines. AliU'ues,etc. Tiinhrologie. Contre échantillons analogues, livres d'his- loire naturelle, envoyer oblula.

•'JUii (!. II. a Jale. La Chnjsomcla (uiieiii-iiïui a luir nombreuse synonymie: baibanra, lO-fli!iila. liiiibolnlti, ni- lidiila, losiihirini, slriata, suiierba, etc.

.M. P. Haruord, -2 Itrookiyn Villers. Coleliestci', An- gleterre, oflro des Coléoplircs en échange d'autres cl do papillons.

M. Leinaire Dk-lionurij ,tf Hinln, by A. Menton, assis- ted by llans (iadoow. l,a troisième parlie du nirlUmary of Itinh vient de paraître; cette partie va de Moa k Shcalhbik. L'ouvrage sera terminé avec le prochain fas- cicule. (Les trois parties païuesvalent ensemble 28 fr. 20.)

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11

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ZOOLOGIE Rotsollild, W. ProijUhccus Majori N. S. PI. XIV.

Xnfi/u/fx /.unlûf/icSP. I. 1894, p. 6CC.

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Zcilstlir. /. .Siiliiiicixs. 1,S94, pj). l-lli. Steinduchner, F. Dio Kisclie Liberia's. ri. |.|\-.

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/'/•.„•. Z„r,l. Soc. I.oikIiiii. 1894, p. 467. Vaillant. L. Sur une iiiUoclion de poissons recueillis liai' .\l. !.. I)i-uet ru Bass,..CMlif,„.|iJ,. ,-i dans le itolfe, l>. 69. '^

l-ï

1K.

Noie .sur les pois.sous de la laïuille des àiluiidees appartenant à la faune Madéeasse et description d'une espèce nouvelle, p. 75. .I/ih.s Mailiiifdxcnrieiisl.i.

liiill. Soc. l'Iilloi,,. VI. )S9:)-94, pp. 69-92. Walter, E.-C. The Scnsorv canal Svslcn of Kislics. PI. \\\iX-XXX\.

(JiKiii. .h, uni. .Mie rose. Se. 1894. pii. 4!'y-o38. Vaillant. L. Nouvelle rsjiéce du jjenre (icu-niyda, Uouvée au Tonkin ))ar S A le prince Henri d'Orléans.

Uiill. Soc. l'Iiilotii. VI, I89:)-91. jip. 08-69.

ti. M \i.i.oizi;i..

LES XUALMUI.I l'ES

iJii.Éud on s'élève à No>on sne 1rs pentes du nionl Siniéon, foiinees des sables ai'f.'ilenx du Soissonnais, on rencontre. indc])endanuiienl des rognons silico-calcaires, une quantité immense de petites pierres rondes, aplaties et légèrement convexes sur les deux faces : ces petites pierres plates sont connues dans le pays sous le nom de " liards de montagne ». On s'en sert connue gravier dans les allées des jardins, à la place du sable de rivière. Ces petites pierres, en forme de mon- naie, ont reçu le nom de Numnmliles. des deux mots niimmus, monnaie, et /{Oo;, pierre. Un peu plus grandes qu'une pièce de 10 sous, elles n'atteignent jamais, à Noyon du moins, la dimension d'une pièce de 2 francs ; mais elles peuvent dépasser celle d'une pièce de 20 sous. Ces pierres ne font pas parlie des sables du Soissonnais, mais du calcaire grossier qui forme l'étage supérieur. Isolées ou réunies en blocs plus ou moins consistants ou plus ou moins friables, les Nummulites entrent en quantité considérable dans la composition du calcaire gros- sier qui recouvre immédiatement les sal)les du Soissonnais. Voilà ce qu'on observe sur les collines qui bordent la vallée i\o l'Oise. Certains auteurs leur attribuent, dans les Pyrénées, une position un peu difterentc. On sait que les gros blocs des pyra- mides d'Egypte ont été taillés dans un calcaire très riche en ces débris fossiles. Plusieurs fois j'ai rencontré, sur le Siinéon, In »'//«, c'est-à-dire au milieu des roches, des Nummulites abso- lument arrondies couuiie des billes. Mais, en général, elles sont aplaties et simplement biconvexes ; souvent aussi, la petite pièce n'est pas tout à lait i)lane: elle est ondulée sur ses deux faces, comme un sou que l'on aurait légèrement tordu avec dos tenailles, de façon à y développer des sinuosités ondulées. La pâle qui les relie entre elles csl généralement plus blanclie que les Nummulites elles-mêmes. Leur composition calcaire esl un peu dill'érenle : souvent, elles ont une coloration légèrement jaunâtre, qui rajqielle un peu celle de la peau humaine.

Quand on les fend en deux ilans le sens de leur longueur, à travers leur épaisseur, ou se rend parfaitement comiile de leur slrucliire interne. Qu'on s'imagine un tuyau enroulé sur lui- même sur un plan d'une vingtaine de tours, décrivant une série de spirales concentriques connue les petits coiiuillagcs d'eau douce appelés des planorbes. Celle sphère continue est divisée par un nombre considérable de peliles cloisons, disposées comme les aubes des roues de moulin, en plusieurs centaines de logeltes. Toutes ces chambres conuuuniqueni entre elles par des pores, dont les tubes et les cloisons sont crililés. Celle dis- position des logoltes avait l'ail songer, tout d'al>ord, à ra)!- procher ces fossiles des coquilles de Nautiles et d'.Vrgonaulos, comme on l'a fait avec raison pour li'S .\niiuoniles. Mais la présence de tous ces pores, qui mettent lis logeltes en com- munication non seuleini'nt entre elles, mais .-lussi avec l'exté- rieur, a bientol démontré aux oliservaleurs qu'il s'agissait ici d'êtres a))parlenant à ime tout antre clas.se : les Nuuuuuliles sont les l'"or-aminifères les plus avancés eu organisation. Ou rencontre dans la nature une ipiantité d'espèces île tous genres, qui relient progressivement les Nunimidiles aux Koraminifères les plus bas placés dans leur classe. Ce sont les géants de la tribu; et la Irilui des Koraminifères fait partie de la grande classe des Uhi/.opodes. Ce qui caractérise ces petits êtres, c'est précisément la quantilède bras ou pseudoiiodesqui soricnt i>ar les petites ouvertures dont la coquille esl iiercée à sa surface.

D'' BovooN.

Le Géraitt: P.\i i. (lUtU'Lr.

Paris. luquimerie V. Levé, rue Casselte, 17.

17« ANNEE

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l.'i JANVIER 189j

LE COCOTIEU ET SES PRODUITS

Le cocotier fait l'ornement et la ricliesse de toutes nos colonies chaudes ; mais, eu égard à sa valeur, il n'y existe certainement pas en assez grande abondance : c'est dire que partout d'autres cultures plus rémune'ratrices ne peuvent pas être entreprises, à cause de la nature in- grate du sol, il conviendrait d'implanter cet utile vége'tal, dont les exigences telluriques sont très faciles à satis- faire. C'est en vue de ce résultat que je crois nécessaire de faire ici, en un court article, l'his- toire utilitaire de ce 'prince des vè- tjùlaux, comme l'appelait Linné, en donnant la pre- mière place aux nombreux pro - duits qu'il fournit à l'industrie euro- péenne. Certaines denoscolonies tro- picales, peu favo- risées au point de vue cultural, en proliteront certai- nement. J'en for- me du moins le

V(T'U .

Le cocotier (Co- cos nucifera L.) ap- partient à la fa- mi lie des Palmiers, remarquable par la beauté et l'am- pleur de ses for- mes, autant que par le nombre et la diffusion de ses représentants. Sa lige, très élan- cée, atteint' une

hauteur de 20 à 23 mètres; elle se couronne majestueu- sement par une touffe de dix à quinze feuilles ou palmes, d'une forme très ornementale et d'une longueur de 4 à o mètres, dontles inférieures se détachent d'elles-mêmes chaque année. Elles laissent alors sur le tronc, après elles, une cicatrice demi-circulaire assez profonde pour offrir un point d'appui aux naturels lorsqu'ils grimpent sur l'arbre en vue de la cueillette des fruits. Ceux-ci, appelés noix de coco, sont attachés au tronc sous les feuilles, par grappes portant de cinq à dix de ces drupes. Elles sont de forme ovale et atteignent la grosseur de la tête d'un homme. L'amande est renfermée dans une écorce osseuse marquée de trois trous à la base, et elle- même entourée d'un sarcocnrpe ou enveloppe très fi- breuse.

Avant la maturité, c'est-à-dire avant la formation de l'amande, ce coco contient un liquide clair, doux, sucré et légèrement acide, nommé lait de coco. 11 est très agréable à boire et très rafraîchissant.

Le Naturaliste, 46, rue du Bac. Paris.

IJuand le fruit mûrit, ce liquide se solidifie et forme l'amande, très bonne à nian;,'er, dont le goût se rap- proche assez de celui de la noisette fraîche. Le cocotier n'est pas seulement un arhre d'un aspect monumental et admirable dans ses formes, c'est un des plus précieux que la nature ait donnés à l'homme : car il fournit aux habitants des régions tropicales et équatoriales, les plus variées et les plus inépuisables ressources. En eflet la tiiie leur fournit du bois de construction; les feuilles des couvertures pour leurs cabanes; les fruits, du lait de l'huile, descor-

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■.aiISBkiUl.

LE COCOTIER

dages, des vête- ments, etc. Le bourgeon termi- nal de la tige du cocotieret dequel- ques autres pal- miers est très re- cherché dans les colonies, il constitue un ali- ment goûté, que l'on voit figurer sur les meilleures tables, sous le nom de chou pal- miste, soit en sa- lade, soit en sau- ces diverses.

En coupautl'ex- tréraité des spa- Ihes ou envelop- pes des inflores- i.'ences, il suinte un liquide de sa- veur douce qui ne tarde pas à en frer en fermen- tation alcoolique, en donnant un li c[uide analogue au vin de palme. En peu de jours, ce vin aigrit et four- nit un vinaigre assez fort. Si on distille le vin de cocotier, on obtient une eau -de-vie très appréciée dans l'Inde, à laquelle on donne le nom de arraka ou rack de palmier. Le cocotier habite à peu près tous les climats chauds, mais surtout les plages comprises entre les tropiques, dans le voisinage des mers. Les terrains humides et marécageux conviennent le mieux à son développement. Les contrées il est le plus exploité sont : le Pacifique, Sini/apoore, Jaca, Suma- tra, VArchipcl de la Sonde, Cochin, Ceylan, 7Mnzibar, Mo- zambique,'-etc. 11 se reproduit naturellement en forêt par la chute de son fruit sur le sol. Cependant dans cer- tains pays on le cultive.

Culture. Dans l'Inde, comme d'ailleurs dans tous les pays chauds, le cocotier se complaît dans les zones basses, sablonneuses, au bord de la mer. C'est essentiel- lement une plante de littoral, bien qu'elle puisse pros- pérer à l'intérieur des terres. Mais son maximum de rendement est obtenu dans la région des embruns (effluves marins).

IS

LK NATLUALISTE

A Ceylan, on lu |ilaiilc les pieds siins Irop les rappro- clier, parce (ju'oii cstinio que deux cocotiers un peu es- pacés rapportent plus que trois pieds serrés. Les planta- tions se font pendant la saison des pluies, époque durant, laquelle les reprises sont plus aisées, surtout quand le cocotier est déjà un peu fort. Si l'on enfouit les f;raines nii'ircs, l'albumen qu'elles contiennent suftlt à alimenter l'einlirvon pendant une année environ. Après ce temps, il faut autant que possible irrifiuer deux fois par jour, jusqu'à la quatrième ou la cinquième année, en recou- vrant soigneusement les racines, parce que ces organes nourrissent mal le sujet dès qu'ils sont exposés à l'air. De la cinquième à la huitième année, il commence à produire, mais d'une façon progressive, liée à l'expo- sition et à la qualité' du sol. La production dure de soixante-dix à quatre-vingts ans dans les conditions nor- males, c'est-à-dire en dehors de toute dégénérescence parasitaire. L'arbre est dans tout son développement à vingt-cinq ans ou trente ans, et, s'il a reçu les soins que nous venons d'indiquer, il atteint facilement l'âge de cent ans.

Vers trois ans, les palmes commencent à tomber, une feuille nouvelle se montrant en moyenne à la lin de chaiiuc mois. Cette chute des feuilles est plus abondante dans les zones chaudes que dans les climats humides, et en e'té que pendant les pluies. En Nouvelle-Calédonie un hectare peut lontenir 200 à 300 arbres; pourtant les Canaques ont desplantalions qui en représentent Jusqu'à 700 sur la même surface. Dans les sables marins on peut les serrer davantage, mais il est à remarquer qu'ils lap- portent alors un 'peu moins. La moyenne doit être de 2o0 arbres à l'hectare, ce qui représente 1 3,000 fruits par an. L'arbre ne porte une récolte réellement yémimératricc et (ippri'cidlilc qu'au bout de dix ans ; mais on peut hâter cette production en plaçant dans le trou (jui reçoit le jeune cocotier, du sel grossier ou des débris de boucauts de morue, de barils de harengs et de salaisons diverses. Par cet artifice, on peut, dans les zones chaudes et hu- mides, arriver à l'aire donner au cocotier une réculte à l'àgo de six ans.

La quantité de sel à placer au pied de chaque cocotier est de 1;i à 18 kilos. Le colon plantera de préférence au bord do la mer, et, si c'est possible, dans les sables rien ne jjousserait. Eu bonne terre, on peut placer des cocotiers soit comme bordure d'allées, soit comme abris dans les paddocks. Mais, dans le second cas, il faut avoir au début grand soin de les protéger par une solide bar- rière pour éviter les déprédations du bétail, quand il en existe dans les environs. L'arbre une fois giand.on sup- prime la barrière et l'on a ainsi des pâturages [)ro.tégés par une ombre légère sous laquelle les bonnes herbes peuvent se multiplier. C'est ainsi (jue cela se pratique en .Nouvelle-Calédonie (Jeannency). l'endant la jeunesse des cocotiers, on peut, dans les terres propices, cultiver d'une façon intercalaire du mais, dos haricots et peul- ôtre même planter du café. Mais la cinile des palmes de cocotier brise souvent les branches du caféier.

Pour obtenir la germination des cocos bien nii'irs, ma- turité (jui se révèle par le facile détachement du fruit d'avec son pédoncule, on place ceux-ci avec leur brou dans un fossé un peu humide. La germination se fait avec assez de facilité et rapidement. Dès que les pre- mières feuilles commencent à verdir et à se déployer, on place le tout dans un trou dont le fond a été ameubli

(A suivre.) W Ed. IIkckkl.

L'ENFANT ET LE TBÂNSFORMISE

Autrefois bébé était bébé tout court. On se contentait d'admirer sa grâce, son petit air naïf, ses formes pote- lées:

Il est si lieaii l'enfant

Avec son doux sourire...

•Vujourd'hni bébé a déchu ou augmenté en grade, comme vous voudrez; c'est un personnage important : les psychologues l'analysent depuis le pre^nier cri, et les philosophes cherchent en lui les traces de son origine. Parmi les savants (jui s'occupent de cette science puéro- logiquc (s'il est permis de s'exi)rimer ainsi;, il faut citer surtout .M. Robinson, un transformiste convaincu ; son imagination est ardente et le mène parfois un peu loin; exposons cependant quelques-unes de ses idées, quitte à ne pas les adopter ()i loin.

Tout d'abord pourtiuoi bébé est-il [lotelé ' Le problème est intéressant, car enfin c'est làun fait qui frappe tout le monde et qui est très net : on ne voit pas d'enfants maigres; à leur naissance et un peu après, si mal nourris ([u'ils soient, ils sont grassouillets, ce sont de véritables boules de graisse.

Avant de donner l'explication de .M. Kobinson, il est nécessaire de rappeler ce fait quasi démontré que l'homme n'a pas toujours été ce qu'il est actuellement. Pour peu que l'on étudie la raanièri' dont il se forme, on voit qu'il passe pai' dill'éienlos formes, danslesquelles il n'est pas bien difficile de recoiniaître Vjuelques-uns des groupes d'animaux éteints ou vivant encore de nos jours. On sait aussi que la plupart des transformistes admettent que l'homme a passé parune phase simiesque ou que, tout au moins, pendant une période de son exis- tence, il menait une vie arboricole. On sait enfin (|ue l'homme préhistori(|ue avait une existence très difficile. Tous ces états antérieurs se retrouvent, plus ou moins condensés, dans le corps de l'enfant : ce sont ces carac- tères ataviques qui, d'après M. liobiiison. donneni la clé de toutes les particularit('s remar(iuables du bahy.

Devenons maintenant à fa question de savoir pour- quoi bébé est grassouillet. 11 nous faut invoquer, û poésie! le cas de la marmotte. Cet intéressant animal, chacun le sait, passe tout l'hiver engourdi et ne i)rcndalorsaucune nourriture, non seulement parce qu'il n'en a pas à sa disposition, ce qui est une raison majeure, mais aussi parce qu'il possède, entre cuir et chair, une accumula- tion énorme de graisse. Celle-ci est une réserve nutri- tive qui est résorbée lentement. C'est un fait général : quand un animal est susceptible de craindre la disette, la nature le pourvoit de la )uopriété d'accunuiler de la graisse. Or, pendant les temps préliistoriciues, les hommes faisaient bombance fout l'été, mais, l'hiver venu, menaient une vie misérable : comme tant d'ani- maux, ils étaient souvent forcés de se coucher le ventre vide. 11 est donc probable (ju'ils avaient de la graisse en réserve, sans quoi riuiinanilé aurait disparu de la sur- face du globe. Avec la civilisation, cette propriété si précieuse a disparu et ne subsiste plus iju'à l'étal ata- vique chez l'enfant. Si bébé est potelé, c'est donc parce (|Ufi ses ascendants avaient fréciuemment à souffrir de la famine. Je vous donne l'explication de .M. Uobinson pour ce ([u'elle vaut ; elle est un peu tirée par les cheveux, mais originale tout de même.

(Juund il vivait dans les cavernes, l'entanl, comme je

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viens Je le dire, n'avait pas nr.e vii' des plus luxueuses. Quand le père était parti a la riiasse, la faim, malgré la i^raisse, le talonnant, il avait pris l'habitude de ramasser à terre les os oubliés et d'en sucer la moelle. Voilà pourquoi l'enfant d'aujourd'hui a la coutume de ramasser les objets qui traînent sur le sol et de les porter à sa bouche. Les deduclions philosophiques sont vraiment une belle chose !

Ce que je viens de dire s'apjdique au cas il n'y avait qu'un enfant. .Mais ijuand il y en avait plusieurs, ceux-ci se chamaillaient constamment et se disputaient le moindre morceau de nourriture : c'est le motif de la jalousie si commune aux petits enfants.

C'est aussi un fait bien connu, trop connu mrmc. que la puissance du cri de bébé. Cela vient, d'après .\1. Ko- binson, de ce que, dans les cavernes, les incursions des bêtes féroces étaient fréquentes et que les enfants étaient obliges de crier très fort pour appeler leurs parents. Les plus criards seuls subsistaient, et ce sont eux qui ont fait souche pour le malheur des ménages.

M. Robinson est fermement persuadé i|ue l'homme descend du singe. 11 en trouve la preuve, non, comme on l'a dit plaisamment, dans ce fait que, lorsqu'il se sent tomber, il se raccroche à toutes les branches, mais dans la structure des mains et des pieds de l'enfant.

Tout d'abord, on constate que chez bébé, comme chez le singe, les membres antérieurs sont, par rapport aux membres postérieurs, proportionnellement plus longs que chez l'adulte. Et, d'autre part, les mains possèdent une force musculaire véritablement surprenante. Pour le démontrer, M. Robinson a soumis le poupon à des exercices variés dont les partisans de l'éducation phy- sique auraient lieu de se réjouir. Bébé est placé sur un lit bien doux, bien moelleux; on lui présente une ba- guette horizontale, il la saisit aussitôt, ou la soulève, et voilà bébé suspendu, comme un gymnasiarque à la barre fixe ! La suspension par la poigne dure environ dix se- condes, elle est allée parfois jusqu'à une minute. La force s'accroît lentement et atteint son maximum au bout de quinze jours. Voilà ce que les darwinistes regardent comme un argument sans réplique pour l'origine si- miesque de l'homme. Mais combien il faut en rabattre (]uand on regarde les choses de plus près ! On constate en elTet que les enfants saisissent la branche à laquelle ils sont suspendus, en gardant le pouce appliqué contre l'index, tandis que les singes l'appliquent de l'autre côté, de manière àembrasser complètement la branche, entre le pouce et les autres doigts.

Si les résultats de l'étude de la main des bébés sont sujets à caution, il ne paraît pas en être ainsi en ce qui concerne le pied. Chacun sait que les pieds du singe sont en réalité des mains, servant surtout à la préhension et dont les doigts sont, par suite, doués d'une grande mobilité. Chez l'homme adulte, il n'en va pas de même, le pied est organisé essentiellement et exclusivement pour la marche : c'est une large masse musculaire la mobilité fait presque entièrement défaut. Au contraire, chez l'enfant, toutes les personnes qui ont vu les nour- rissons « gigoter >) comme de petits diables, quand on veut faire leur toilette, ont certainement remarqué la mobilité extraordinaire des doigts du pied qui ont tou- jours l'air de vouloir saisir quelque chose. En y regai'- dant avec un peu plus d'attention, on peut voir que le gros orteil est franchement plus court que le second el le troisième, et que, de plus, il est fréquemment séparé

d'eux par un inlervalle notable. <tn voit aussi que les quatre doigts externes sont souvent repliés sui- la face plantaire, de manière à se croiser avec le gros orteil. Oui n'a comparé le petit" peton » do bébé à un poing fermé, à un poing qui menace ? Placez une baguette sous le pied, et vous serez frappé des efforts que fait le pied pour la saisir. Enfin, l'étude des Hunes de la face plantaire montre une analogie, remarquable avec celles de la paume de la main : on y retrouve la ligne du cœur, la ligne de tète, la ligne de vie, etc., toutes marques qui indiquent la possibilité de la flexion.

Les recherches de M. Robinson ont rencontré des imi- tateurs. Au moment de terminer mon manuscrit, je re- çois un travail de M. Buckmann sur le sujet qui nous occupe. Pour lui, le nez aplati que présentent tous les jeunes enfants, prouve que ceux-ci descendent des singes dits platyrrhiniens, caractérisés, comme leur nom l'in- dique, par des narines non saillantes. Dans le plaisir manifeste que montrent les enfants à monter un esca- lier, il voit une conséquence atavique de l'instinct de grimper. Quant à l'action de saisir tout ce qui dépasse et de tirer dessus, c'est une souvenance de la coutume des singes qui arrachent l'écorce des arbres pour cher- cher dessous des insectes... Enfin, si bébé se roule par terre, c'est que ses ancêtres, oserai je le dire ? étaient couverts de parasites... 0 poésie !

De tous ces faits que résulte-t-il? .Nous laissons au lec- teur le soin de conclure et nous nous contenterons de dire : Se. non c véro, e drolemento Irovato!

Henri Coupin.

MŒURS ET MÉTAMORPHOSES

du ffl.MÂCHIUS PARILIS (Enchson) Colcoplère (ht (/roupe des Matficodermes.

Larcc. Longueur 9 à 10 millimètres; largeur, 2 millimètres.

Corps allonge, subparallùlo, charnu, rougeàtre, vineux en dessus, blanchâtre en dessous, couvert de longs poils roux denses, subconvcxe avec deux faces dorsale et ventrale, arrondi en avant, atténué et bifide en arrière.

Tête petite, rougeàtre, quadrangulairo, sulidépviméo, ponc- tuée et chagrinée, avec longs iioils roux, ligne médiane se bifur- quant en deux traits aboutissant à la base antennaire; épi- stome transversc, flavescent; labre semi-elliptique biponctué; mandibules courtes, arquées, noires à extrémité dentée; mâ- choires à tige droite ponctuée près de la base, lobe pelit épar- sement cilié; palpes petits, les trois articles annelés de testacé; lèvre inférieure renflée à extrémité bilobée, palpes labiaux à article terminal grêle, le Ijasilaire court, aunelé de testacé ; languette peu apparente biciliée; antennes à premier article gros et flave, les deuxième et troisième égaux coniques, rou- geâtros, quatrième grêle, à bout triciliè et très petit article à sa base; ocelles constitués par cinq points rongcAtres disposés en doux rangées, la première de trois petits presque contigus, la deuxième de deux gros écartés, pupilles de noirâtre.

Seipnents l/ioraciqiies velus, s'élargissant d'avant en arrière, le premier rectangulaire, rougeàtre, deuxième et troisième courts, transverses, rougeàtre vineux, avec tache flave bisinuée à leur bord ])0stérieur, et deux taches latérales carminées

Ser/meiils iibilominau.r, les huit premiers parallèles rouge vineux, courts, transverses, villeux, avec ligne médiane pâle; la couleur vineuse mêlée à des taches ponctilormes ou lobaires blanchâtres, et à d'autres taches latérales carminées, neuvième segment petit, arrondi à extrémité noire, terminée par deux courtes pointes en forme d'épine arquée en dedans.

Dessous de la tète rougeàtre, le premier segment thor.aciipie brunâtre et incisé, les deuxième et troisième brunâtres et ridés; les segments abdominaux Idanchàtres à longs poils

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LE NATURALISTE

roux, scjrmoiii unal villeux, avec pseudopode tronqué, à forte IransTCrse.

Palle.1 longues, écartées; hanches courtes, larges: trochan- tcrs courts, arrondis; cuisses longues, subconiprimées; jambes grêles; torses en forme de court onglet très acéré.

S/igmn/e.ï petits, orbiculaires, la première paire prés du bord antérieur du deuxième segment thoraciquo, les suivantes du tiers au quart antérieur ili's huit premiers segments alidomi- naux.

Cette larve est carnassière, elle vit au détriment d'une foule do vers et larves d'hyménoptères et de coléoptères qui ont pour particularité de réduire en débris les pieux d'alaterne, de figuier, de micocoulier, employés comme tuteurs dans les jeunes plantations de vignes; elle traque les larves do coléop- tères jusque dans leurs galeries, les vers d'hyménoptères, elle va les chercher dans leurs cellules, ne dédaignant pas les nymphes toutes les fois qu'il s'en trouve sur son parcours; vers le milieu de mai, parvenue à la lin de son existence, dans la galerie même de sa dernière victime qu'elle façonne, si besoin est, en forme de loge oblongue, dont elle lisse les jiarois au moyen d'une légère couche agglutinative, elle suliit sa trans- formation nymphale.

Son labre biponctué, la rangée oblique de points de la tige maxillaire, les taches dorsales carminées, sont des traits parti- culiers à cette larve, qui a encore ([uelqne chose de plus carac- téristique, le manque complet de iioils au labre et le j)eu de cils aux lobes maxillaires qui sont très petits; pourquoi celte par- cimonie? alors que dans la grande majorité des larves de coléoptères ces deux organes sont généralement frangés de poils ou de cils souvent longs, presque toujours très épais'.' Elle est carnassière, avons-nous dit; pour l'attaque, elle est armée de deux fortes mandibules qui lui servent i entamer la peau de ses victimes généralement molle et charnue; des bles- sures doivent s'écli.ijiper des sucs nutritifs que la lèvre mem- braneuse d'un côté, les lobes maxillaires des deux autres em- pêchent de se j)erdre en s'écoulant et en se mettant ainsi en contact direct avec la substance sans être arrêtés par la villo- sitè : nous ne trouvons aucun autre raisonnement pour expli- quer et la faible pubescence dn labre ainsi que des lobes maxil- laires et l'exiguïté de ces lobes.

N;/niphe. Longueur 8 millimètres; largeur, 2 millimètres.

Corps grêle, allongé, un peu arqué, charnu, d'un beau jaune orangé, recouvert d'une mince pellicule blanchâtre, chargé de longues soies rousses, subdéprimé en dessus comme en dessous, à région antêrienre arrondie, la ]iostérieure effilée et bifide.

Tète peu déclive, yeux saillants et réticulés, premier seg- ment thoracique quadrangulaire, abords légèi'ement redressés, deuxième petit, court, transverse, à milieu cilié, troisième plus grand, à milieu incisé; segments abdominaux courts, trans- verses, s'attênuant vers rcxtrémitê, garnis de soies inégales, les latérales et les médianes les plus longues, segment anal effilé, terminé en dessus par deux longs styles ciliés à bout conver- gent, et au-dessous par deux petites apophyses coniques; ge- noux en saillie garnis d'une toulfe de longs poils arqués; an- tennes reposant par leur milieu sur les cuisses des deux premières paires de iiattes, puis se contournant en s'arquani en dedans.

Cette nymphe est agile, elle repose dans sa loge sur son extrémité abdominale ainsi que sur les longues soies dont son corps est couvert : la jjhase nymphale a une durée de quinze jours environ, quelques jours encore, et l'adulte suffisamment consistant dégagera le tampon alternateur de son réduit et sera libre.

Adiille. N'est pas rare en juin et en juillet dans les vignes des environs de Ria: il se tient plutôt sur les bois attaqués par les larves que sur les fleurs, on le trouve quelquefois sur les graminées; il est cai-nassier comme sa larve : Adulte comme larve nous sont utiles en débarrassant nos bois des rougeurs qui les dévorent.

Capitaine X.\.\iiiei .

DE L'ADAPTATION AU MANQUE D'EAU

ET A LA VIE TERRESTRE

>ifttc l't fin.)

'■V HESl'IKAÏIO.N INTESTIN.\LE

Nous a\ons vu précédemment que le Cohitis fossilisas nos étuiigs présentait un remarquable exemple de res- piration intestinale ; il en est de môme, à un degré en- core plus parfait, chez divers Poissons exotiques. Le cas le mieux connu est celui du Callichlhi/s asper Quoy et Gaim., le Canihoalades Brésiliens, Siluroïde cuirassé qui habite les ruisseaux et les lagunes d'eau douce des envi- rons de Uio-dc-.laneiro. Lorsqu'on l'élève en aquarium, on constate qu'à intervalles réguliers il monte à la sur- face de l'eau, aspire avec bruit par la bouche une cer- taine quantité d'air, en même temps qu'il expulse par l'anus une quanlilé à peu près égale de gaz. Il a donc une respiration intestinale aérienne superposée à la respira tion branchiale, mais d'une importance supérieure à celle-ci, car si l'on maintient ce Poisson dans de grands bocaux remplis d'eau et fermés hermétiquement, il meurt au bout de 2 heures et demie, après des efforts inouïs pour respirer l'air en nature, alors qu'un poisson ordinaire de même taille, un Chromis, placi! dans les mêmes con- ditions, est encore bien vivant après 2i heures. La mort est encore bien plus rapide si on place le Callichthys dans de l'eau préalablement bouillie (ce qui supprime aussi la respiration branchiale); l'asphyxie se produit alors au bout de 18 à 21) minutes. Enfin si l'eau est ren- fermée dans un vase ouvert, mais recouverte d'une couche d'huile, le Caliiclithys vit très normalement pen- dant plus de 8 jours, se contentant de l'air qu'il vieat avaler à la surface, au-dessus de la couche d'huile.

D'après ces expériences, on peut prévoir que le Cal- lichthys peut vivre à sec à la façon d'un Batracien ; en effet, placé sous une cloche humide avec du gazon mouillé, il est encore très bien portant au bout de 24 heures. Lorsque la chaleur dessèche les marais il séjourne habitucUemenl, il s'enfonce dans la vase hu- mide, où il vit jusqu'au relour des jiluies.

L'étude anatomique explique très clairement ces mœurs particulières : l'appareil branchial très rc''duil ne peut servir à la respiration d'une manière efficace; en effet, si l'on pousse une injection |iar le cieui', le liquide coloré traverse toujours les branchies et passe dans l'aorte, ce qui n'arrive jamais chez les Poissons ordi- naires ; il est évident que ces canaux sont trop volumi- neux pour que le sang puisse s'artérialiser suffisam- ment, et que l'aorle doit renfermer une forle propor- tion de sang vcùneux. Comme nous l'avons soupçonné plus haut, l'appareil respiratoire supplémenlairo est l'intestin, très long et très contourné; il se détache de l'aorle de gros vaisseaux qui se divisent en arlérioles dans l'épaisseur de la paroi inleslinale ; chaque arté- riole se lermine jiar un bouciuet de capillaires formant autant d'a[q>endices filiformes saillants à la face interne du tube digestif. Ces capillaires, plus ou moins conlour- nés en hélice, aboutissent à des veinules, qui vont se jeter dans une veine accolée à l'artère intestinale. Enfin l'analyse du gaz rejeté par l'intestin montre que celui- ci est formelle I,:i0à 3,80 0/0 d'acide c.irboiiique et

LK NATURALISTE

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d'un excès d'azote, ce qui esta peu près la composition de l'air expiré par les poumons d'un Mammifère.

D'autres C'illii'klln/^'di' la vallée de la haute Amazone, vivant dans des eauxcrou pies dont la température dépasse parfois 40°, pri'- sentent exactement les mêmes particularités que le C. asper. Les f)om.s des mêmes pays (Brésil et Guyane anglaise), notam- ment le Doros Hancockii Cuv, sont aussi amplii- biens que les Callkhlhys : on a constaté que ces Poissons pouvaient rester horsde l'eau, même au so- leil, pendant au moins 10 heures : pendant la nuit, ils émigrent parfois à des distances considérables ;!, 4 ou !j milles de l'eau) par troupes si nombreuses,

qu'Hancock raconte qu'on peut remplir jdusieurs pa- niers de ces Dora:< voyageurs ; ils se soutiennent sur le sol, comme avec des béquilles, avec les forts piquants dentelés qui arment leurs nageoires pectorales, en se poussant avec leur queue llexible, de façon à cheminer presque aussi vite qu'un homme qui va lentement au pas. Si la troupe ne rencontre pas d'eau sur son chemin, les Doras s'enfouissent dans la boue humide, dernier vestige des marais desséchés, et y tombeut dans une sorte d'engourdissement, en attendant le retour de la saison des grandes pluies. Jobert a constaté que la respi ration des Do/y(s était intestinale, tout à fait comme celle des Calliclithys.

Enfin il en est encore de même chez les Ilyposlomus Lac. des mêmes régions; seulement, chez ces derniers, l'air avalé est évacué par la bouche et les ouïes, et l'appareil intestinal est infiniment moins parfait, de sorte qu'ils ne peuvent guère vivre hors de l'eau plus de ;i, 0 ou 7 heures. Quelques Loricaires présentent des phénomènes analogues.

Il est probable que le Gymnote électrique (nord du Brésil, Guyane et Venezuela) présente aussi une respi- ration supplémentaire, peut-être intestinale; on a observé que, lorsqu'il avait de l'eau à sa disposition, il remonte à la surface toutes les demi-minutes à peu près et engloutit de l'air; il replonge aussitôt en rejetant de nombreuses bulles de gaz par les ouies. Au commence- ment de la saison sèche, il se retire dans des trous pro- fonds qu'il a creusés dans le fond des marais, ou émigré dans des endroits l'eau ne risque pas de tarir.

TRANSl-OK.MA riOX DE LA VESSIE .NATATOIRE E.N oliCANE DE RESPIRATION AÉRIEN.N'E

On sait que beaucoup de Poissons sont nuiiiis d'une vessie natatoire, réservoir rempli de gaz qui permet à. l'animal de se maintenir sans effort au niveau qu'il a choisi, sorte de flotteur dont le volume est modifiable au gré de l'animal. Dans certains cas, cette vessie naUitoire a changé de fonction, et de flotteur mécanique destiné à la vie aquatique elle a passé au rôle d'organe respiratoire, de poumon, permettant au Poisson de mener la vie terrestre dans une certaine limite.

Chez un certain nombre de Ganoïdcs, par exemple, le Lrpidosteus de l'.^mérique du Nord, les Amia de la Caroline, le l'oh/plcrus hirhir du .Nil, la vessie natatoire

Fii:.

LK I.KI'IDOS-I'KUS.

présente la modification précitée : sa paroi interne est cloisonnée par des replis plus ou moins compliqués, et la vascularisation y est particulièrement abondante; la vessie communique avec l'œsophage par un large orifice parfois muni d'un sphincter musculeux. On a constaté avec certitude, au moins pour le Lepidosteus et l'Ainia, que ces animaux venaient fréquemment à la surface respirer l'air en nature, surtout lorsque l'eau qui les environne devient impure. Les Amia habitent des eaux marécageuses, et restent enfouies dans la vase lorsque tout s'est desséché ; le Polyptère a des mœurs analogues et fréquente les petites mares que laisse le Nil en se retirant.

Même modification chez plusieurs Poissons de la haute Amazone, un Scopélide, le Sudix gigas (Piraracu des Brésiliens), et deux Characiens, les Erythrinits txniatu» et braitiHenxis, capables de vivre très longtemps hors de l'eau; la vessie natatoire, qui communique avec l'œso- phage par un large conduit pneumatique, est garnie à l'intérieur de petites loges richement vascularisées ; si on obstrue le conduit pneumatique, on détermine en peu de temps l'asphyxie du Poisson. Enfin, ce qui com- plète la démonstration, la vessie natatoire de l'Ery- thrinus trai'hinus, également de l'Amazone, qui ne pos- sède pas la faculté de vivre hors de l'eau, a une paroi tout à fait lisse.

Le Mormyride Gymnarchuf: niloticua (Sénégal, Nil) possède une vessie natatoire presque spongieuse, en i-aison dudéveloppement des alvéoles qui la cloisonnent. D'après le voyageur Pérottet, on prend ce Mormyre dans la vase des terrains inondés, après que l'eau s'est retirée, dans des trous de 12 à 14 pieds de profondeur sans eau.

Je résumerai ce long exposé, qui n'a pour lui que le mérite d'être assez complot, en classant par familles les divers Poissons qui montrent un acheminement vers la vie aérienne.

Pédicules : Miillhe vespertilio <'.')

Goliiidcs : Perioplhcilmiis, ISuleoplIinliiius.

Labyrinthifonnes : Aiiiihas, etc.

Ophicéphalii-lés : Opliicepholiis (appareil labyrinthique).

Cyprinidés : Cohilis fussilis (respiration intestinale).

Silui'idos : respiration intestinale: l'atlichlliyn. Do- ras, llypoatomus.

£)->

LF. NATURALISTE

appareil labyiinlhiquc : llelerobia/ichus, Clariiis.

LA PAÎ^THÈRE DES l^EIG-ES

Scopclidcs : Characinidés: Moiiiiyritlés : SynbrancliiJés : Muréiiidés : Ganoidcs :

sacs branchiaux : vessie natatoire :

»rf. sacs brancliiaiix Angtiillii. vessie natatoire

Saccobrancluis.

Siidis. En/l/iriiiun. Gymmircliiix. Ampliipnoiis.

A mi a , Lepidos- leiis, l'objptenis.

On voit que ces essais d'udaplaliou tuuineiit dans un cercle assez restreint, et que dans nne mt^me famille, comme celle des Siluridés.'on peut trouver plusieurs types difTéi-ents d'appareil aérien; cette famille est d'ail- leurs localisée dans les réglons les plus chaudes du globe, et ses membres habitent surtout les eaux maréca- peuses des plaines, ce qui explique les nombreux cas d'adaptation qu'ils fournissent.

Il est curieux de remarquer que la tcndniicf à mener la vie terrestre coïncide presque toujours avec un chan- gement dans les téguments ou la forme du corps, soit que l'animal devienne anguillifornie, à peau plus ou moins molle, ce qui lui permet de se mouvoir rapide- ment à la façon d'un serpent, comme les Colnth, les Clavins, Saccolfi-aiichus, Gyinnarrhitf, Arnfiliipiwus, l'An- guille, soit que les téguments se recouvrent d'une cui- rasse spéciale ou de grandes écailles, ce qui diminue d'autant l'évaporation, comme les Malthc, Doraf, Anabas, Opliicepltalus, Lepidoflrus, Amia et Pohjplcrua.

Kufin, comme je l'ai fait remarquer dans mon article précédent sur les Ifatraciens, on peut trouver chez ces Poissons adaptés des essais prophiitiqiicf^ de ce qui fera plus tard le succès et la caractéristique des groupes qui les suivront : en effet, le grand développement de la série des Vertébrés a été évidemment amené par l'adaptation parfaite à la vie terrestre, c'est-à-dire par l'acquisition de poumons et de membres solides destinés à la marche; eh bien! les poumons qui apparaîtront chez les Dipnoï et les Batraciens sont prophétisés en quelque sorte par ces vessies natatoires transformées des Gaiioïdes ot de divers Téléostécns, différentes des poumons de par leur origine et leur valeur morpliologique, mais tout à fait analogues au point de vue physiologique. De même on trouve des rudiments de membres marcheurs dans les pectorales coudées des Malthe et des PeriopthahivK, ou dans les béquilles pectorales des Doraa ot do quelques attires. Toutes ces particularités rentrent dans le cas géni'ial des phénomènes de convcrijence, qtii nous dé- montrent que dans la nature à un problème donné ne répond qu'un nombre très petit de solutions, qui se rc- priiduisent dans les groupes les plus différents, toutes les fois que le même besoin fait son apparition.

lilBUOGUAI'IlIIO

E. Bi.ANcii.Miii. l.rs l'uissons des eaux douces dr la France, l'aris, 186(1.

JoiiERT. Rapport sur un mémoire de M. Jobcrt relatif à la res- piration aérienne de (juelqucs Poissons du Brésil, Comptes rendus, t. LXXXVl, 1S78, p.93.'). Recherches pour servira l'histoire de la respiration chez les Poissons, Comptes rendus, t. LXXXIV, 1877, p. i;i67.

Mii.ne-Edwauos. Leçons sur la physiologie et l'anatomie com- ])arée, t. Il, Paris, 18^7 bibliographie aux pages 238, 382 et 649).

S.m;vaok. Poissons dans Brchni, Merveilles de la Nature.

SuMeen. Die natiirlichen Exislcnzbcdingungeu der Thierc, Leipzig, 1880.

SiMKOTii. Die Entstehung der Landticrc, Leipzig, 1891, p. 174 (bll)liographie assez complète).

L. CuKNCÏ.

{Fclis itnri'i.)

L'animal que l'on désigne cotniiiunément sous ce nom est l'Once de Buffon, ÏIrbis dos Mongols, Vltjbis des Tur- comans, le Félin tincin des naturalistes, qu'il ne faut pas confondre avec le Fclù onia ou Jaguar américain, malgré la ressemblance de noms. L'Once ou Irbis habite r.'Vsie, et le nom de l'anthcrc des neiijex, que lui donnent les chasseurs européens, indique les mœurs toutes spé- ciales qui caractérisent cette espèce. De tous les grands félins c'est celui qui s'élève le plus haut dans les mon- tagnes et qui supporte le mieux les basses températures qui régnent à la limite des neiges perpétuelles.

Par ses formes et son système de coloration, l'Once ressemble beaucoup à la Panthère ordinaire; mais les teintes adoucies et la longueur do son pelage indiquent. à iiremièro vite, un animal orf.'anisé pour vivre sous un climat plus froid. Sa taille atteint celle des plus grandes panthères ; mais sa couleur est un gris clair, sans mélange de fauve, sur lequel se détachent des roses ou rosaces noires, plus larges et plus espacées que celles de la pan- thère, et plus semblables à celles de la robe du Jaguar. La queue, aussi longue que le corps, est beaucoup plus fournie que celle de la Panthère; elle porte également des taches noires qui, dans son tiers postérieur, ont de la tendance à former des anneaux. Ce pelage est long, laineux, surtout sur les lianes, et il devient encore plus beau en hiver, les taches se fondant insensiblement avec le fond et lui donnant un aspect onde des plus élégants, qui lofait rechercher comme fourrure de luse.

A ces différences extérieures s'en joignent d'autres qui ne sont bien visibles que sur le crâne de l'animal : la face est courte, séparée du front par une dtqjression bien marquée, ce qui contraste avec le prolil busqué de la Panthère ordinaire. Mais ces différences ostéologi- ques n'existeraient pas qu'il serait facile de distinguer les deux espèces rien qu'à l'examen du pelaye. Nous verrons pourtant qu'on les a longtemps confondues, faute de connaître les véritables caractères de la Pan- thère des neiges, qui sont pourtant bien tranchés, comme le montre la description que nous venons d'en donner.

L'Once habile les régions montagneuses du plateau central de l'.Vsie, depuis le nord de la Perse jusqu'à la vallée de l'.Vmour et aux îles Sakhalien. Dans la chaîne do l'Himalaya il s'élève jusqu'à OOOOelmême 18000 pieds, hauteur presque aucun animal n'existe, et on le trouve aussi sur le versant tibétain de cette grande chaîne. Khrenberg. pendant son voyage avec de Ilum- huldt, l'a trouvé dans l'Allai, Schrcnck au lleuve Amour et aux îles Sakhalien, Fontanier dans la Chine occiden- tale. Plus récemment, le voyageur russe Przewalski l'a observé dans la |ilupart des montagnes de l'jVsio centrale: dans le pays des Toiii;ouses, noiamment dans la chaîne du Telung-sud et près du monastère de Tschelyrton; il est plus rare dans les montagnes qui bordent le Teluiig- gol. L'Once habile aussi la chaîne du Tian-Chan, parti- culièrenuMit les montagnes (jui suivent le cours du Kung et du Jnldus. puis l'Allyn-thag et les chaînes russe el de Kéria. Plus à l'est, en Chine et en Mongolie, on le trouve dans les monts Nan-Chan et particulièrement au sud de l'oasis de Ssé-tchéou. Comme on voit, son aire

LE NATURALISTE

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E-

LE NATURALISTK

(le dispersion est très vaste. D'ailleurs, dans toutes ces localités, l'espèce est considérée comme rare.

La Panthère grise se tient généralement dans les steppes couvertes de buissons clairsemés, à la limite entre les forêts de pins et de bouleaux et les neiges éter- nelles. Klle se nourrit de burrhals {Pseudoiis hurrhcl), do Moulions (Oiis jja/iM»(i), de Clievrotains porte-musc, de .Moutons, de Chèvres et de Chiens domestiques, mais elle n'attaque jamais l'homme : elle se cache même à son approche. C'est pour cette raison qu'elle semble plus rare qu'elle n'est en réalité. Un sporisman anglais, qui s'est longtemps livré à la chasse de l'Once, dit plaisam- ment ù ce sujet qu'il n'en a jamais vu que douze indivi- dus, mais (ju'il a <Hc vu, mrcment, par plusde cent.

Bien que la pupille de son œil soit ronde comme celle du Lion, du Tigre et des grands félins, l'Once se tient caché tout le jour et ne ciiasse que pendant la nuit. Comme les autres grands chats, il allend le gibier ù l'affût, s'élançant d'un seul bond .sur le dos de l'animal ; ou bien il rampe pendant des heures, se glissant sans bruit derrière les buissons pour s'approcher d'un trou- peau sans méfiance; il choisit alors, à loisir, la proie qui lui convient. Comme le gibier est rare dans la région qu'il habite, il met à sa poursuite une grande persis- tance. Lorsqu'un troupeau, mal gardé par les chiens, s'est laissé surprendre par lui et qu'il tient un mouton qu'il a égorgé, il se laisse plutôt bombarder à coups de pierres que de lâcher prise.

La peau de l'Once est très recherchée par les chas- seurs, car on en fait des pelisses, des couvertures et sur- tout des tapis de traîneau.\ ; les émirs du Turkestan la paient très cher aux Chinois qui font le commerce des fourrures. Les teintes douces de ce pelage chaud et moelleux lui donnent un grand cachet de distinction, et la rareté de l'animal qui le porte en augmente encore sa valeur. 11 est difficile de fixer même approximative- ment le prix de cette fourrure, d'autant plus iiue ce prix varie suivant les dimensions, l'âge et l'époque del'année oh Ja bêle a été tuée, le pelage d'hiver étant plus beau ^ue celai d'été. Il suffit de dire que cette peau atteint un pri.< heaucoiiii plus élevé que celle de la panihère ordinaire, bien que celle-ci soit déjà d'un prix fort rai- sonnable.

Mais il est bon de savoir' que la Panllièro ordinaire habite également les régions montagneuses de l'Asiccen- trale, ([uc son pelage y présente des teintes plus pâles ■que celles de la Panihère des pays chauds, et qu'il est souvent difficile de la distinguer de l'Once véritable. Il aet fort probable que les marchands de fourrures exploi- tent volontiers celte ressemblance et vendent sous le même nom les peaux des deux espères. Ils sont excu- sables jusqu'à un certain point, puisijue les naturalistes eux-mêmes n'ont pas toujours su faire la différence ; dans beaucoup de livres récents l'animal que l'on figure encore sous le nom de l'Once n'est évidemment qu'une Panthère à teintes pâles. Ce n'est que tout récemment que la confusion existant entre les deux espèces a été débrouillée à peu près lomplètenient.

Przewalski a trouvé la Panihère ordinaire {Fclis pardii^) dans la même région que l'Once, notamment dans la «Iiaîiie du Tetung-sud : elle est plus rare dans les 'monts Cansu, mais elle s'êlend, comme l'Once, sur une grande partie de l'Asie elle dépassa; môme de beau- coup l'habitat de cette; dernière espèce. 11 est bien cer- tain aujourd'hui que les naluialisles voyageurs (|ui ont

signalé l'Once en Asie .Mineure et en Corée, par exemple, n'ont eu sous les yeux ([ue des exemplaires à teintes pâles de la Panthère ordinaire ou des espèces que l'on a créées à ses dépens.

Ces espèces sont assez nombreuses, et l'on ne peut nier que, lorsqu'on les compare à la Panihère de l'Inde ou d'Afrique, on constate entre elles des différences très appréciables. Tel est, notamment, le Pelis Fontanieri (A. Milne Edwards) qui constitue une race propre à la Chine et caractérisée par un pelage de couleur ncme avec des roses nombreuseset régulières dontle centre est d'un jaune doré, qui seul rappelle la teinte chaude du pelage de la Panthère ordinaire.

La Panthère de Corée, dont un spécimen rapporté par Siebold au Musée de Leyde est encore considéré par Elliot, dans sa Monorjrapliie des Felidœ, comme apparte- nant à la même espèce que l'Once, ne diffère du Felis Fonlanicri que par la couleur de ses taches qui sont pleines, entièrement noires et sans œil au centre. C'est encore une variété locale du Fclis pardits. Les Leopardiis japonmsix et rhinenxisde Cray sont dans le même cas.

A l'autre extrémité du continent asiatique, en Asie Mi- neure, on trouve une autre variété à teintes claires, le Felis tulliana de Valenciennes, que Ton a prise égale- ment pour l'Once. Mais ce n'est qu'une race pâle de la véritable Panthère, car la Panthère des neiges ne s'a- vance pas aussi loin vers le sud-ouest.

D'une façon générale, on peut dire que toute panthère asiatique qui présente dans son pelage des traces bien nettes de jaune, et des taches serrées, appartient à l'espèce commune, c'est-à-dire au Fdif, pardiis. Le pe- lage de l'Once est gria avec des taches noires, formant des roses irrègulières : la teinte tire un peu surlc lilas.En outre, l'Once véritable, arrivé à l'âge adulte, atteint une taille beaucoup plus forte que toutes les variétés de la Panthère propres à r.\sie centrale, dont j'ai pané ci- dessus. Dans ces régions froides et montagneuses, l'Once est bien dans sa véritable patrie : la Panthère a«i con- traire est comme dépaysée, et c'est ce qui explique sa taille moindre.

On sait que le Tigre lui-même s'étend sur la plus grande partie de l'Asie centrale, jusqu'à l'.^niour et aux îles Sakhalien. Son pelage devient plus pâle et plus Ion:.' dans ces régions froides, mais il garde toujours le fomi d'un fauve doré et les zébrures noires qui caractériseal l'espèce. Le Felis lonç/ipilis de Filzinger ne diffère que- par ses longs poils du Felis li(jri-i de Tirade, dont il cons- titue tout au plus une variété locale.

L'exemplaire de Panthère des neiges qnie la ménagerie- du Muséum de Paris vient de recevoirparllcs bons soins du. prince .\. Cagarine, est âgé de H ans et provient des mon- tagnes duTurkestan. L'animal n'a probablement pas encore attiMnt tout son développement : la taille est cependant celle d'une panthère ordinaire. La tête e»t petite, rap- pelant celle du Guépard ; les formes sont élégantes, les mouvements vifs et onduleux, l'air plus éveillé que chez la plu|iarl des giaiuls chats, hèles ordinaires des ména- geries. La robe est d'un gris jaunâtre, (|ue le public compare volontiers à la couleur masdc, relevée de larges taches noires en rose, beaucouii plus larges et moins nombreuses que celles de la Panihère et de ses variétés asiatiques {Felis tulliana, Felis Fontanieri, eto..). Sous ce rapport, comme nous l'avons dit, l'Once n'est comparable qu'au Jaguar annricain. On sait (l'ailleurs que ces taches varient passablemenl d'un spécimen à l'aulFO : ainsi le

LE NATURALISTt;

plus f^rand Jes Irois oxniiiplairos monU'S qui n^'Ui'eut dans les galeries du Muséum, a les laclies de la région lombaire bien distinctes, tandis que ces taclies sont con- lluentes, formant trois bandes irrégulières, sur les deux autres spécimens. Le pelage est blanc à la face et sous le ventre. La queue est fort belle, dt? la couiour du dos avec des taches noires formant des anneaux irrt'guliers, beaucoup plus grosse, plus longue et plus loulîuo que celle de la panthère ordinaire.

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LA PANTHKRE DES NKKJES au .lardin des Planlcs de Paris, Dessin d'après nature de P. Mailler.

Le pelage ne semble pas aussi long qu'on pouvait s'at- tendre à le voir au milieu de l'hiver ; mais il ne faut pas oublier que l'animal est déjà en captivité depuis plu- sieurs mois, et que cette captivité l'a soustrait au.x in- fluences nalurelles qui auraient pu faire croître et épaissir sa fourrure, c'est-à-dire au froid rigoureux qui règne sur les hautes montagnes se plaît cette espèce.

Le nouveau pensionnaire du Jardin des Plantes a voyagé à petites journées, mettant près de deux mois à venir du sud- est de la Russie à Paris : aussi n'a-t-il nul- lement souffert de ce long voyage. II y a tout lieu d'es- pérer qu'il s'acclimatera facilement sous notre ciel bru- meux et sera bientôt l'un des hôtes les plus remarqués de la ménagerie pour l'élégance de ses formes et la beauté de son pelage.

!)'■ E. Troukssart.

ac in Cl. epixt",,!!,, Kiist. disposilie. Peristoma livide album, continuuni, unilique expansum. Long. 21, lat. 4 1/3; long, apert. 4 1/2; lai. ej. 4 mill. (poristomate incluso).

Cette nouvelle espère est extri-memenl v()isinc par ses cai-ac- tèrcs essentiels delà Cl. [Xeiiiu] ejjisloiniiim, Kiist., des Andes de la Nouvelle-Grenade. Elle en diffère néanmoins par s.i taille plus faible, le nombre moindre de ses tours, son test plus fusi- lorme, son sommet moins gros, le nombre moindre de ses tours, sa coloralion jjIus claire, son ouverture plus franche- ment arrondie et son dernier tour encore plus détaché.

Parmi les Clausilies de l'Equateur, la seule qui puisse être ronfondue avec la présente espèce est la Cl. [\'eni(i) l'erczi, Jousseaume (Moll. Nouv. de la République de l'Equateur, in Bull, de la Soc. Zool. de France, 1887, t. XII, tir. à part p. 7, |d. m, (ii;. M) ; mais la Ueyrollei est plus lietite, à un demi-tour de moins à la spire; cette dernière a son sommet beaucoup plus gros et ]}lus obtus; enfin l'ouverture de la Dcyrollel est beaucoup plus arrondie, quoique aussi fort sensiblement cd^lique par rapport à l'axe, et moins anguleuse à la portion supérieure du bord externe.

Comparée aux Cl. {Nenia) Reyrei, Jous- seaume, et Crossei, Hidalgo, toutes deux éga- lement de l'Equateur, la .Y. Deyrollei présente des différences encore plus considérables. La première est sullisamment caractérisée par sa forme ventrue tout à fait particulière et le nombre de ses tours, qui n'est que de huit. La seconde est ])lus grande que l'espèce présentée ici comme nouvelle ; son dernier tour est moins longuement détaché, et son pérlstomo plus largement étalé. Son ouverture n'offre d'ailleurs pas cette direction légèrement obli- que qui est si prononcée au contraire chez la l'erezi.

La Cl. DeyiiillL-'i, dont je dois la communica- tion à MM. les Fils d'Emile DeyroUe, aux- quels je me fais un plaisir de la dédier, est donc la quatrième espèce que je connaisse de l'Equateur.

C. F. .VXCEY.

L'IISTIIfCT DES IMUSOIE.es

DESCRIPTION D'UN fflOLLUSQUE NOUVEAU

DE L'EQUATEUR

ClaiisUia {.Senici) Deyrollei. Ancey.

Testa solidula, subfusiformis, sericea, dilute cornea, subgri- scola, vix diaphana; striis obliquis, apicc excepto, conlertim cxarata; parum nitida. Spira fusilormis, obtusa, summo sat raagno. Anfr.actus vix 9, primi convexiores, inl'eri convexius- culi; ultimus contractus, antice porrectus, tubieformis, valde solutus, spiraliter descendens. Apertura subrotundata, superne extus leviter angulata, obliqua. Lamclla supera valida, verti- calis; coluniellaris priecodenti valde approximata, cum spirali juncta; subcolumellaris nulla. Plica principalis et lunella sicut

On sait que les Infusoires sont des animaux micros- copiques qui se développent dans les eaux en décompo- sition, dans les infusions, macérations ou décoctions abandonnées à l'air libre. Ces petits êtres ont une vo- lonté, des passions, des raisonnements, un instinct si l'on préfère, analogues à ceux des animaux supérieurs, munis d'un cerveau comme le chien, ou de ganglions cervicaux comme les fourmis. Ils ont un protoplasnia doué de toutes les fonctions qui exigent chez les autres êtres des organismes spéciaux jiour les remplir. C'est ce qui me faisait terminer un précédent article par cette boutade : A quoi sert le cerveau, si les animaux qui n'en ont pas ont les mômes instincts que ceux qui en ont un? Chez eux, le protoplasnia se diversifie assez dans ses différentes parties pour jouer le rôle d'estomac, de branchies, de muscles et de cerveau, suivant les cir- constances. Qui sait s'ils ne voient pas, s'ils n'entendent pas, [puisqu'ils sont capables de sentir? En veut-on la preuve ? Versez une goutte d'acide sur le bord d'une préparation microscopique, et vous verrez tous ces pe- tits êtres se contracter à leur manière. Les plus délicats sont tués de suite ; d'autres cherchent à s'enkyster; d'autres rentrent leurs organes extérieurs, afind'opposer leur cuticule plus résistante à l'action de ce liquide irritanl. Les lîliizopodes rentrent leurs pseudopodes di-

-2G

\.E NATUli.M.ISTK

rif-'és lin ce côté, et cherchent ;i se réfugier ailleurs, à l'aide de leurs tentacules développe's dans une direction (ipposi-o.

Hien n'ost plus curieux (lUc do voir riidniirable pré- cision avec laquelle les Actinophrys attaquent au pas- sage les petits infusoires qui circulent innocemment autour d'eux. Ou'on se figure une petite boule de gelée, hérissée d'une vingtaine de petits bâtons gélatineux arrondis du bout. On dirait tout à fait une pelote d'é- pin;.'los, 011 les épinj^les seraient enfoncées au tiers de leur longueur, de manière à présenter 1, 2, 3, centimè- tres qui dépassent. Quand un infusoire bondit à leur portée, une petite épingle vient le toucher avec sa tête, absolument comme la baguette d'un prestidigitateur. Aiissitùt, ranimai s'arrête paralysé, et reste immobile durant quelques minutes. Que se passc-t-il alors? pour- quoi l'Actinophrys ne se hâte-t-il pas de le dévorer? En examinant les choses attentivement, on s'aperçoit que le redoutable carnassier ne perd pas son temps pour cela. On voit un courant de liquide s'iHablir à travers l'épais- seur de cette petite épingle. Ce courant, dirigé vers l'in- fusoire paralysé, a pour but de liquéfier son contenu et de le prépai'er à être digéré jiar son ennemi. Kn effet, au bout de peu de temps, on voit le petit b;Uon se con- tracter et amener l'infusoire au contact du corps du lihizopode. .\iors, il est englobé tout entier ou sucé à distance, suivant les cas. Quand le milieu il se trouve est riche en infusoires, l'Actinophrys se contente d'ab- sorber seulement les sucs de l'infusoire capturé qui lui paraissent les plus succulents, et il l'abandonne avant de l'avoir entièrement digéré, pour s'attaiiuer à une autre proie.

Les Péridiniens, dont je vais maintenant parler, ont tout à. fait la forme d'un petit haricot, d'un rein qui ne serait pas beaucoup plus gros qu'un globule de sang lininain. Ils ont une petite bouche en fente, située au niveau du bile, au fond de la courbure concave. Cette ouverture est bien petite : aussi, quand l'animal veut avaler une petite algue, il cherche partout, dans l'é- tendue du liquide il nage, s il n'en trouverait pas une assez menue pour pouvoir l'avaler. Quand il est adulte et qu'il est arrivé à son complet développement, il en trouve plus facilement ; mais, quand il est trop petit, il a quelquefois de la peine àen trouver qui soient à sa convenance. On le voit alors s'approcher de toutes les algues unicellulaires, les retourner, les tlairer pour ainsi dire, en [)araissant se demander comment il s'y prendra pour avaler un aussi gros morceau. On les voit s'agiter, passer d'une algue à une autre, revenir à la première, et faire de grands efforts pour essayer de faire passer, par leur bouche dilatée outre mesure, une algue trop volumineuse pour n'en faire i|u'uiie seule bouchée. D'ailleurs, [las de dents, pas d'instruments pour la découper : que faire? Voici ce qui se passe alors. Un jour que j'assistais à cet intéressant spectacle et que je songeais ii jouer le rôle du bon Samaritain en préparant une purée d'algues réduites en bouillie, je fus témoin d'un merveilleux t'xploit de la paît de ce petit infusoire cilio-lla^eMé.

Kn présence d'une algue sphérique, trop volumineuse pour passer par une aussi petite boucl-.e, je vis mon pé- ridinien faire sortir, de sou étroit oridce buccal, une petite l.ingiu: formée d'".n lambeau de proloplasma. liienlôl celte langue s'allongea, de In mi à entourer toute la circonférence de l'algue ; et puis elle s'élargit.

de façon à l'envelopper tout entière comme dans un filet. A ma profonde surprise, l'algue se trouva tout en- tière enkystée dans le repli de son corps. C'est ainsi que l'algue parvint à être enjjloiUio, sans avoireu besoin de passer parla bouche de l'infusoire !

Que dirait-on d'un homme qui avalerait un gigot en- tier sans le découper, en le mettant sur sa poitrine et en l'enveloppant tout simidenient d'un repli de la peau de son ventre, assez soujile pour remonter autour du gigot jusqu'à son menton, comme dans un tablier, et qui par- viendrait à le digérer ainsi ? N'est-il pas merveilleux de voir toutes les parties de ce petit être susceptibles de se replier sur elles-mêmes, absolument comme le proto- plftsnia d'un amibe, et surtout capables de jouer le rôle d'un estomac ou d'une muqueuse digeslive, susceptibles de s'assimiler les aliments extérieurs, à la seule condi- tion de les envelopper complètement. Ainsi, en pré- sence d'une diflîculté donnée, ces petits orî.;anismes ont assez d'instinct, [j'allais dire assez d'intelligence pour surprendre notre attention et captiver notre intérêt, puisqu'ils ont bien soin de s'y prendre d'une manière différente, suivant les obstacles qui se dressent devant eux. Ils varient leur manière d'agir ; ils proportionnent leurs efforts à la dilliculté qu'il s'agit de surmonter. Ils vont et viennent, ils ahaiuloniient la partie pour la re- prendre avec une nouvelle ardeur. La lutte pour l'exis- tence se traduit chez eux par une diversité bien intéres- sante dans leur manière d'agir. .Vvec de la patience de l'obstination et un instinct merveilleux, ils en arrivent à résoudre le problème en apparence insoluble du con- tenu plus gros que ce qui doit être le contenant. C'est ainsi que, dans un cas semblable, les Vampyrelles s'u- nissent à trois ou quatre pour avaler un corps qui est plus gros que chacune d'elles, en formant des plasnio- dies, par la fusion momentanée de leur protoplasma.

D' Houco.N.

DESCRIPTION DE (lOLEOPTERES XOIVEAIX

Clirj'soniola Collnris. AIL

Long. 9 niill.

Cette espèce est ]>liis prlile fiuc la <'li. /mmlahi. et d'un vert un peu plus foncé en dessous et sur la tète et le corselet. Le corselet est plus étroit à la base, avec un bourrelet latéral de cha<|ue côté et une iionctualion assez l'orte, écartée sur toute sa surlace. Les élytrcs s.>nt du nu'nio rouge brun, mais avec un reflet verdàtre le long de la suture et une ponctuation confuse, plus line, nullement en série. Les élylros sont plus arronrlies, surtout aux é]iaiiles. .Madura.

$»|ili:iTiiil<Tni» dcpt'iiiiiiariilala. .Vil.

Long. 0 iniU.

Ovale, très convexe, d'un noir brillant en dessous et en dessus, sauf les clytres qui sont d'un jaune lestacé, avec cha- cune cinq grosses taches noires, placées deux parallélenienl avant le milieu, deux parallèlement au milieu c^t une après le milii-u. La tète, le corselet et les élytres sont uniponclués. Madura.

Coplni^is nii;r<iliiipaliis. AU.

Lniig. i:i iiiiii. l,.ii^'. :; mill.

Allongé, étroit, d'un biun ferrugineux clair avec des lignes horizontales noires sur le corselet et les élytres; la tète, les genoux, l'extrémité des til)ias et les tarses sont noirs.

Les antennes dépassent en longueur la liase du pronatum ; elles ont le premier arliclc globuleux et les trois derniers dilatés en massue oblongue. Le ]u-othorax est plus long que large, un peu rétréci en avant avec le bord postérieur cchancré en arc de cercle; les angles postérieurs sont ju-esque droits; l'écussoii est fortement transversal subpenlagonal. Klylres

LR NATUHAr.ISTR

obioiigUL'.s, itc la largeur du prothoras à la base, un pou ovalfs pt convexes, avec l'cxtrémitii légoremeiit coupée en biais. La ponctuation me |)arait nulle. Madura.

A[.1.AUI1.

OFFRES ET DEMANDES

M. Ed. Smith, 0, Hellview Place, Paisley, Angle- terre, of!re des- Papillons de la région en échange d'autres de provenances diverses.

M. G. B... n" 4732. Le nouveau viseur, à double effet automatique, qui est décrit et ligure dans le dernier numéro, vaut 8 francs pour 13 X 18 et 0 pour '■) X 12.

M. Lemaire, à Bordeaux. Pour conserver en collection vos pièces en alcool, employez les bocau.K à pied, qui se ferment à l'aide d'un disque en verre, luté d'une façon quelconque. La maison Deyrolle, rue du Hac, à Paris, a une spécialité de ces bocaux à pied.

M. J. Buffet, à Montrevel(Ain), offre des Coléoptères de France ot des œufs d'Oiseaux eu échange de Coléo- ptères.

R. 1777. La Sagittaire est une plante aquatique bien connue sous le nom de Flèche d'eau ; son nom scientifique est la Sagiltaria sagittifolia. Cette plante a trois sortes de feuilles : en flèche hors de l'eau ;] en cœur et nageantes ; rubanées et submergées. La Sagit- taire est de la famille des AUsinacées.

M. P. G... 3041. La Chenille de VHcmithm fim- brialis naît au mois de mai sur l'aubépine, le prunellier, le bouleau, mais surtout sur l'Oreille de Lièvre (Buple- vum falcatum). Cette espèce se chrysalide dans un léger réseau entre des feuilles. Le papillon éclùt eu juillet.

M. Georges M. Employez les épingles niclvol pour vos collections d'insectes ; vous n'aurez plus à redouter les inconvénients que vous nous signalez.

ACADÉMIE DES SCIENCES

Séance du décembre. M. Bcrtlielot fait connaître les prix décernés par l'Académie en 1894. hotaniquk. Un encouragement est accordé à M. Sappui-Troii/I'ij pour ses re- cherches sur la structure intime et le dévelopiiement des Médi- nées. l'ii.i- Mùntaf/ne. Le ]irix est décerné à .1/. llusiiof pour son travail sur les mousses do France et des contrées voisines : Miiscoiogia r/iillica IV, in-8° de jOO pages et 125 planches conte- nant chacune lo détail analytique de cinq ou six espèces dessi- nées et gravées par M. Husnot. Un second prix est décerné au Frère Ih'ribaui/. pour son travail sur les Diatomées d'Auvergne. Le prix T/iore est décerné à .V. Cuénot pour une série de tra- vaux relatifs à la Physiologie des Insectes. Le Prix Savif/ny est décerné à .1/. Mayer-Eyiaar de Zurich, en récompense des recherches conchyliologiques qu'il a accomplies en Egypte. Prix Machado. Un encouragement est accordé à M. Phisfilix pour ses travaux sur les chromatophores des Céphalopodes. Le Pri.i- Muiili/oii (Physiologie expérimentale) est attribué à MM. l'hisali.r et liertranil pour leurs travaux sur les Venins et à M. Hiipjinel Dubois pour son travail sur la iihysiologio du siphon des Pholades. Des mentions honorables sont accordées à MM. Morot, Blanc, Philippon. Le Prix ('iivier est décerné à .M. Joint Miirraij, directeur de la magnifique publication du Challenger. Le Prix Trémonl est décerné à M. Emile liirirrc pour ses recherches de Paléontologie et d'Archéologie préliis- torique. Le Prix Delalande-Gitérineau est décerné à M. le mar- quis de Folin pour ses travaux sur la faune des mers pro- fondes.

Pri.x i'uoposk.s. IS'J.'i. Gr/nid l'rix des sciences iiliysiqiies. Le Prix sera donné au niémoirc qui contribuera le plus à la Paléon- tologie française en traitant d'une manière approfondie des animaux articulés des terrains houillcrs et des terrains secon- daires en les comparant aux types actuels. ISOS. l'rix Itordin. Le prix sera donné au mémoire qui contribuera le filus à la connaissance de l'histoire naturelle (Zoologie, Botanique on Géologie) du Tonkin ou de nos possessions de l'Afrique cen- trale. t89fi. Prix \aillaiil. F'aire connaître et discuter les indi- cations que fournit l'étude microscopique des roches sédimen- taires (particulièrement des roches secondaires et tertiaires) au point de vue de leur genèse et des modifications qu'elles ont subies, depuis leur dépôt dans leur structure et leur composi- tion. (Les corps organisées compris.) lS9o. Pri.v Delesse. 1891). Prix Fontanes. En ISolnuique 1895. Les Prix Barbier-Desma- zières, Montagne de la fcms Melicocq. Kn 1896 le PrixThore. En (inalomie et en zoolûyie en 1895 les Prix Thore et Savigny, en 1896 le Prix da Gamo Marchado. Parmi les prix généraux le Prix Cuvier en 1877 et le Prix Petit-Dormoy en 1895, seront accordés, s'il y a lieu, |iour des travaux île sciences naturelles.

Séance du 2 4 décembre. .\/. /,. Ranvier signale à l'A- cadémie le résultat de ses recherches sur la circulation de la lymphe dans les petits troncs lympliatiques de l'oreille du lapin. M. A. Millardel adresse à l'Académie une note sur l'importance de l'hybridation pour la reconstitution des vignobles. .1/. Entile G. Racovitza adresse une note sur le lobe céphalique des Euphrosincs. M. G. Grnvel. de l'étude du développement du rein et de la cavité générale dans les Cirri- pèdes, pense devoir conclure que les Cirripèdes possèdent une pairo de véritables organes segmentaires, formés par une bande excrétrice à peine différenciée, il est vrai, mais commu- niquant directement a vqç l'extérieur. M. Wédensky sign.ale à l'Académie les différences fonctionnelles entre le muscle normal et le muscle énervé. i\f. A. Prnnel adresse une note sur les rapports biologiques du Cladochytrium viticolum avec la vigne. M. Cil. Flahdnl. conniiunique à l'Académie le plan d'une carte botanique détaillée do la France dont il a déjà dressé un fragment d'environ 48000 kilomètres peu près la dixième partie de la surface totale do notre pays). Il montre l'impor- tance qu'une telle carte aurait au point de vue de la Géogra- lihio Botanique : les migrations dcs]flores,les centres de dévcloii- Ijement et en particulier au point de vue pratique les tentatives de reboisement. M. B. Renrn/II signale un modo de dèhiscence curieux du Pollen de Dolorophyllum, genre fossile du terrain houiUer supi'-iiem-.

Séance du 31 décembre 'ISÎI4. .U. .1. l'errin, en com- parant les os et les muscles du membre postérieur do l'Hat- teria punctata à ceux d'un assez grand nombre de Sauriens qu'il a précédemment disséqués, conclut que si les muscles et les os de l'Hatteria apjiartiennent bien au type saurien, ils pré- sentent néanmoins quelques caractères spéciaux, rappelani que l'on est en présence d'une espèce ancienne relativemeni pou modifiée. M. F. Le Dantec adresse une note sur la cons- titution comparative des Rhizopodes lobés et réticulés d'eau douce. M. Cil. Janet a étudié l'ordre d'apparition des pre- miers alvéoles des nids de Vespa crabro (L.). ,1/. E. Ilmiy cl U'. Kilian, signalent les lambeaux de recouvrement de la région de l'Ubaye comme des témoins d'un grand pli couclié de ter- rains à faciès briançonnais refoulé vers lo sud-ouest sur un sou- bassement de terrains à faciès dauphinois.

A. Eug. M.M..\i!n.

Liste par ordre alphabétique des putilications sur les Oiseaux vivants et Fossiles de France et d'Algérie

En réunissant, sous forme de liste, la nomenclature des publications sur les Oiseaux de France, nous avons pensé que leur bibliographio serait utile. Ce travail n'avait pas été fait jusqu'ici. Nous indiquons seulement les mémoires publiés sur un ensemble d'espèces. Cette liste, rendant compte des obser- vations ornithologiques relevées dans nos divers départements, remonte au commencement du siècle jusqu'à 1894 inclusi- vement.

■28

LE NATURALISTE

Vriiiioux. Toiii)f.'faphic médicale du Sahara et de la )irijvince d'Oran. In llullelin de la Société Climatolof/iqiie alf/éiiemie, 1864, p. 93-lUti; ISCo. p. 14-21 (Zoolo^iio).

Asirnc (Jean). Mémoires jjour servir à l'hisloire natu- relle de 1.1 province du Languedoc. In-l. 6 planches et cartes, l'arii (Cavclier). 1737.

Bailly J.-B.'. Oruilhologie de la Savoie ou histoire des Oiseaux ([ui vivent en .Savoie à l'état sauvage, soit conslam- menl. soit passagèrement. -4 vol. in»8 et 1 atlas de 109 planches. Paris (Clarey) et Chambéry (Pcrrin), 1853-18;)5.

Observations sur les mœurs et les habitudes des Oiseaux Je la .Savoie. 108 pages. Chambéry (Pulhod), 1847. Kxtrailes lies Mémoires fie la Société roi/ole (icddémif/ite </r Savoie. T XIII, 1S47.

Barrai (P.). .Mémoire sur l'histoire naturelle de l'isle de Corse, avec un catalogue lilhologiquo de celle isle, et des réflexions sommaires sur l'existence physique de notre globe. li'O pa.-es et 1 carte. Paris (Moliiii). 1783.

Barrère (P.). Ornilhologi:e spécimen novum, sive séries jvium in Ruscinone, Pyrenieis montibus. atque in Gallia M'quinoctiali observalorum, in classes, gênera et species nova melhodo digesta. In-4. ! vol. de 96 pages et I iilauchf. Perpiniani. 174ii.

Bcllrt'iiiiciix lE.).— Faune du département de laCharonle- Inférieure. lu-S. S ])lanches. Paris, 1864. Extraite des Annales- de l'Académie de La /ioc7ic//e (Section des Sciences naturelles),

Premier .Supplément à la l'aune vivante de la Cli.arente Inférieure. Annules de V Académie de La Rochelle (.Section des Sciences naturelles), n" 8. 1866-67, 16 pages.

Benoist (A. I. Catalogue des Oiseaux observés dans l'ar- rondissement de Valognes (Manche). Mémoires de la Société impériale des Sciences naturelles de Cherltouri/. 1835. T. Il, j.p. i3l-2'.n.

Bt-rBod F.-U.). Miscellanées de Zoologie angevine. In Mémoirts de la Société académique de Maine-et-Loii'e. T. 'VlU. IKKO, pp. l«9-n7.

Bernard. Mémoire pour servir à l'histoire naturelle de la Provence. 2 vol. in-8. 9 planches Paris (Didot), 1787-1788.

Bert (P.). Catalogue méthodique des Animaux vertébrés du département de l"\'onne. Paris, 1864.

Bcsnard (A»t;nste). Nouvelles .acquisitions de la faune de 1.1 Sarlhe. UiiHclin de la Société Zooloi/iijne de France. lS7(i, pp. 83-91).

Blandin ij ). Catalogue des Oiseaux observés dans le département de la Loire-Inférieure, indiquant leur hal)itat, l'époque de passage ou de séjour do ceux qui ne sont i)as sédentaires et contenant des considérations sur la manière de faire les faunes, sur les collections du Muséum d'histoire natu- relle de Nantes, ln-8. 86 pages. Nantes, 18(i4. Extrait des Annales de la Société académique île 'Mantes, 1863,

Appendice au Catalogue di'S Oiseaux de la Loire-Infé- rieure. ln-8. 7 pages. Nantes. 1874.

BIcIc-hcr (6i.). Les 'Vosges. Le sol et les habitanis; Géographie jihysiquc, Géologie, Météorologie, Climatologie, l'More et Faune. I vol. in-16. 326 pages et 28 figures. Paris llihliotlicqiie scienli/i'/uc contemporaine], 1889.

Bouteille (H.), et Labadie (dcj. Oruilhologie du Dau- jibiné, ou Description des Oiseaux observes dans les départe- ments de l'Isère, de la Drûme, des Hautes-.VIpes et les contréi's voisines. Ouvrage orne de 72 planches contenant 300 sujets dessinés d'après nature, par V. Cassien. 2 vol. in-8 de 774 [lages. Grenoble, 1843-44.

Bonvier (\.). Les Animaux de France; étude générale de toutes ncs espèces considérées .au point de vue militaire. ln-8, Paris, 1886.

Braifuirr (J.)et MaureKr do Ludion. Ilisloire n.ilci. relie nu Kléments de l.i Faune française. Ornithologie. 2 li- vraisons. ln-8. Paris (llorctj, 1844.

Brocard (E). Essai sur le Catalogue des Oiseaux do Doubs. .Méntoires de la Société d'F.inulation du Doulis. I8.'i7.

Brnyat Ai)régè d'hisloirc! naturelle pour le déparlemeut des Alpes-Maritimes; d(^s Animaux et Insectes utiles et nui- sibles, in-l'i, Nice, 1877 {l'élite (iéoi/rap/iie illustrée, liislu- rii/ue el unecdotique des A ipes MarUiines),

Boc'hoz Plerrc-tlos.). Histoire naturelle de la France,

représentée en gravures et rangée suivant le système de Linné. 14 vol. in-8. Paris, 1776.

Histoire naturelle de la ci-devant province d'Auvergne, divisée actuellement en deux départements, le Cantal et le Puy-de-Domc. In-fol. avec 17 jdanches. Paris, 1796.

Histoire naturelle des ci-devant Provinces de Lorraine et des Trois Evéchés, divisés actuellement en cinq départe- ments : la .Vleurlhe, la Moselle, la Meuse, les 'V'^osges cl les Ardennes. In-fol. Paris, 1797.

Bnrgoel (H.;. Sur les Vertébrés du département de la (ïironde, Bordeaux, 1815.

Bnvry {II.).— Streifziigo in Algérien. Journal fUr Ornilho- lor/ie (Cabanis), 1857. T. 'V, pp. 62, 120, 192.

C'anivet de Carenlam (E.). Catalogue des Oiseaux du départi'meut de la Manche. In-8. 32 paaes. Paris et Saint- l,o, 1843.

Cara (G.). Catalogue des Oiseaux observés dans le dépar- tement de l.i Seine-Inférieure In-8. Caen, 1841.

Caroulan (de). Voyez Canivet.

l'arlrron (.Vnatole). Causeries sur l'histoire naturelle; Oiseaux et Papillons ; guide pédestre de la Bourgogne aux Pyrénéi's. ln-!8, 186 pages. Paris. 1S68.

Chalaniat (E. île). Catalogue des Oiseaux qui ont été observés en Auvergne, ln-8. Clermont-Ferrand, 1847.

Chardon (.Vbbé G ). Mœurs et coutumes des Oiseaux en .Vuvcrgne. 1 vol. 80 pages. Clermont-Ferraud, 1892.

Cliarvel. Faune de l'Isère, inibliée dans la Statistique générale de l'Isère. Grenoble, 1846.

Chesnon (E.-G.). Kssai sur l'histoire naturelle do la Normandie. Partie 1 (seule parue). Quadrupèdes et Oiseaux. In-8. 408 pages et 6 planches. Bayeux, 1834,

(Catalogue des Oiseaux de la Normandie, ln-12. 14 pages. Bayeux. 1841.

(larel de la Tonrette (.\nl. -Louis). Voyage au Mont Pilate. dans la provinces du Lyonnais, conlenant des obser- vations sur l'histoire naturelle île cette montagne et des lieux circonvoisins. In-S. Lyon et Avignon (Regnaull), 1770.

Compango (L.). Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales. 3 vol. in-8 avec planches. T. 1, 447 pages, Perpignan, 1861 ; t. II. 944 pages, Perpignan, 1864; t. HI, 942 pages, Perpignan. lS(i2.

Crcspon (.1,). Ornithologie du Gard el des pays circon- voisins, ln-8. 567 pages. Nîmes, 1840.

Faune méridionale ou Description de tous les animaux vivants et fossiles, s.iuvages et domestiiiues, qui se rencoiUi-enl dans la jilus grande partie du midi de la France. 2 vol. in-8, 674 pages et 72 planches. Nimes et Montpellier, 1844.

rreiu» de Palluel S.). Notes pour servir à la faune ornithologique des environs de Paris. 39 pages. Paris (Dey- rolle), 1884. Extraites du Saluralisle, 1884, pages 443, 454, 461, 467, 478, 4S3, 493 et 501.

Culhat-i'hassis (C). Catalogue des Oiseaux du dépar- tement du Puy-de-Dôme, particulièrement des envirvins de Clermont. I11-8, 24 pages. ClerinonI, 1833.

C'nvier (G.). Mémoire sur les ossements d'Oiseaux qui se trouvent dans les carrières de jiierres à plâtre des environs de Paris. In-4, 21 pages et 2 planches. Annales du .Muséum. 1807, pp. 336-356.

Supplément au Mémoire sur les Ornitholilhes de nos car- rières à plâtre, ln-4 et 1 planche, .innales du Muséum. T. XIV, 1809, pp. 43-46.

D

Uarliir Mieli.). Ilistoii-e naturelle de la Provence, con- tenant ce qu'il y a de plus remarquable dans les lègnes végétal, minéi-al, animal, et la partie géoponique. 3 vol. in-8. Marseille et Avignon Mossy), 1782-1786.

Darraoq 11.}, Catalogue des Oisoani des départements des Landes et des Pyrénées occidentales, ln-8. 51 pages. Bor- deaux, 1836 F.xtrait des .Ules de la Société Linnéenue de Ilordrniij. VIII, 1S;|6, p. 3.

F. DE SCHAECK.

{A suivre.)

Le Gérant: P.\il (iHOl'LT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17.

17° ANNÉE

2" Série 1^° 1 OO

T,,--

<ËVU1ER 189.)

Note sup une nouvelle espèce de Palaochondri tes

DU CAMBRIEN

Avant la description du fossile trouvé dans l'ardoisière de lîiuiperoux, nous donnons quelques notes sur lu com- position et la situation géologique du terrain.

L'ardoisière de Uouperoux, siluée dans le département de l'Orne, est établie sur [un lilon fort étroit intercalé dans les schistes du Camhrien.

Or, j'appelle Cambrien la partie inférieure des terrains primaires, c'est-à-dire les schistes de Rennes, ou encore les l'hyllades de Saint-Lù, qui sont sous les poudingues pourpre's.

Ce terrain est très répandu, non seulement dans l'Orne l'ouest), mais encore dans les départements de la Manche et de la Mayenne.

Ces terrains sont pauvres en fossiles; toutefois le ca]ii- taine Coblaye a annoncé avoir [trouvé des coquilles fossiles dans les schistes ma- clifères {Etudes géologiques du déjjartemcnl de l'Orne, 1842, 'par Blavier).

Et nous tenons d'un savant du pays, M. Letellier, que nous sommes heureux de pouvoir remercier ici des documents qu'il a bien voulu nous adresser à ce sujet, que personne jusquiei n'a signalé le moindre débris organique dans les filons qui nous oc- cupent et situés dans ces divers déparle- ments.

(Voyez. Feuilles de Coulances et d'Alen- çon, carte géologique de France, et M. de Lap parent, i' éd., p. 726 et 727).

Ces filons ardoisiers sontassezrares dans ces contrées. Ordinairement, la roche schisteuse est brunâtre ou verdàlre, voire même grise ; elle passe au jaune; par alté- ration et se réduit finalement en argile. Ses lames sont ordinairement épaisses^de quelques centimètres, rarement elles ont jusqu'à 20 centimètres.

Elles se clivent en rhomboèdres par trois plans obliques; on trouve partout au moins un angle trièdre et très rarement les huit.

Elles plongent partout, à peu près au nord, sous un angle presque droit, et sont en stratification discordante avec les poudingues et les schistes pourprés qu'on voit dans le même massif.

L'aspect général de l'objet écarte l'hypothèse qui ver- rail en lui de simples traces mécaniques d'animaux infé- rieurs.

L'examen attentif montre que l'on se trouve en présence de débris parfaitement conservés d'êtres organisés.

La plante faisant l'objet de cet article présente la fos- silisation en « demi-relief», l'objet montrant une de ses faces, l'autre étant incorporée dans la masse même de la roche. Elle se détache par sa couleur foncée sur le gris de la plaquette ardoisière.

C'est un fucoïde rappelant ceux trouvés par le profes- seur Bleicher dans les schistes psammitiques de l'Hérault et classés par M. do Rouville dans le silurien supérieur. Son ensemble montre une plante constituée à la façon de YOldkamia anliqua d'Orby. Toutefois, son apparence

Le NfCturalhlc, 46, ruo du Bac. Paris.

Palieochou

générale nous l'a fait classer parmi le genre l'alxoehon- d rites .

Dans ce genre, elle se rapproche du l'alxocliund rites f'ructiculosus de Gœppert, ou mieux encore, de la variété de cette espèce: \e Valxonhond rites suharticulosus (Rieb d. fl. d. silure d'.\von und Kohlenform, p. 450, labl. 3b, lig. 3, 4, 5), décrite el retrouvée par Saporta, et du Palxo- chondrites oldamiœfurmis de Saporta. (.\ propos des Algues fossiles, planches o, fig. 2,4, 5, description p. 36). Ses ramules ne sont ni anastomosés ni soudés à la [lériphérie du thalle, ce qui les distingue du Palxochon- driles diclyophijton Sap.

Notre pala'ochondrites présente l'apparence en éven- fail et occupe sur la plaquette une surface de 2 cent. car. environ.

Les ramules très nombreux partent d'un point d'attache formant pied et dont l'empreinte eu creux occupe environ 1/2 cent, carré (fig. 1).

Les ramules mesurent à la base t/4de millimètre, sont généralement simples (fig. 2). D'autres, au contraire, se subdivisent en leur milieu pour former deux branchioles d'égale longueur à ex- trémités pointues. La longueur de ces sub- divisions est sensiblement égale à la dis- lance du pied au point de subdivision. Cliaque ramule u'olTre qu'un seul point do ramification.

Pendant la vie, cette plante devait for- mer bouquet, ainsi que le montre la su- perposition de certains ramules qui sem- blent péniHrer les uns dans les autres (lis. 2).

Nous dédions cette espèce à notre excellent ami M. Frizac, et lui donnons le nom de

Palxucliondrites Frizaci.

D'aprèsces caractères, sa place se trouve loute marquée entre le Palœochondrites suharticulosus de.(;œppert et \e Palxochon- driles oldanvi:vfûrinis de Saporta.

Frizaci.

J. M.MIEU.

GUÉRISON PROCHAINE DE LA PHTHISIE

Espérons que cette année verra éclore la guérison de la tuberculose, ou tout au moins de la phthisie, qui n'est qu'une de ses manifestations sur les poumons. La gué- rison des poitrinaires sera une découverte plus impor- tante que celles qui ont été faites jusqu'à présent dans le domaine de la médecine; parce que c'est celte maladie qui produit le plus grand nombre de décès : un sur cinq à Paris! A vrai dire, les découvertes écla- tantes de M. Pasteur n'ont pas beaucoup modifié nos idées, mais elles les ont précisées. Ainsi de tout temps on parlait de miasmes, d'eflluves telluriques, de virus, de contagion; de tout temps on faisait de l'antisepsie sans le savoir, en mettant une plaie à l'abri de l'air et en cherchant à la tenir propre. Mais on ne connaissait pas ces mauvais germes qu'on appelle aujourd'hui les microbes. Eh bien! c'est lui qui a expliqué leur action précise.

3(t

LE NATURALISTE

Aujourd'hui, on va plus loin encore dans la voie ouverte par Pasteur. Quand un chien a une plaie, une morsure, il ne chcrclie pas précisément à la mettre à l'abri du contact de l'air; mais il la lèche tout simplement. Kn 1;. léchant il la lient aussi propri' que possililo : de plus il la panse réellement avec sa salive, qui renferme elle-même des microbes, mais des microbes qui ne peuvent prc duire ni la suppuration, ni la râpe, ni une autre maladie infectieuse, dans les conditions il les emploie. Aussi ses plaies guérissent, malj^ré la présencedansl'aird'autres microbes capablesde faire suppurer ses plaies. Eh bien! aujourd'hui, la méilecine expérimentale est entrée dans une voie analo;iue.On voit donc i|iie le monde a marché, depuis que >1. l'astcur a fait ses jireniières découvertes.

Dans une première étape, on a opposé aux microbes des antiseptiques: sublimé, chlore, acidephénique, etc.; c'est le cas du traitement des pluies et des femmes en couches, pour éviter ou pour combattre la septici'inie et l'infection puerpérale.

Ensuite, on a fabriqué des vaccins, c'est-à-dire (lu'on a rendu les malades réfractaires à la maladie, en leur injectant des liquides capables de produire la même maladie sous une forme atténuée. C'est le cas de la rage et du charbon. Aujourd'hui, on a recours à la sérothé- rapie pour combattre la diphtérie, le croup, l'angine couenneuse ; c'est la troisième étape. Après l'article remarquable paru dans celte Revue à ce sujet, il n'y a plus lieu d'y revenir. On vaccine de la diphtérie des animaux réfractaires, qui fabriquent des antitoxines naturelles, avec les toxines sécrétées par les microbes. Ces toxines tuent les microbes comme les antisepti(iues ; elles agissent d'une façon physiologique, c'est-à-dire d'uiu: manière plus naturelle que les poisons chimiques, les antiseptiques dont nous avons parlé d'abord. D'autant plus que, si on peut facilement tuer les microbes sur une plaie découverte avec du sublimé, on ne peut employer ce remède à l'intérieur, de peur d'empoisonner le malade en voulant détruire ses microbes dans les maladies infi-c- tieuses. N'y a-t-il pas déjà un rapprochement éloigné entre cette manière de «faire et la méthode naturelle qu'emploie le chien, quand il lèche sa plaie avec une salivi' chargée de microbes, qui pourraient être très dan- gereux pour lui si on les injectait sous la peau'.'

Quand un malade guérit d'une maladie infectieuse comme la fièvre typhoïde par exemple, on peut admettre qu'il jouit d'une constitution assez, puissante pour trans- former en antitoxines les toxines sécrétées par les microbes producteurs de sa maladie. Voilà pourriuoi tant de maladies peuvent guérir, quand on les abandonne à elles-mêmes.

.Mais, si on trouve un animal comme le cheval, réfrac- taire à la diphtérie, qui labriiiue toujours des anti- toxines avec les toxines du bacille de Lu'fler, il est tout naturel qu'on lui soutire (juidques grammes de ces anti- toxines pour préserver un infant atteint du ciuup, (|\ii. neuf fois sur dix, était incapable de lutter contre ce tcr- rihli^ microl'C à lui tout seul.

MM. lUchet et lléricourt viennent de jnéparer, dans le laboratoire de physiologie de la Faculté de Paris, un vaccin contre la phtisie, qu'ils considèrent comme 1res actif : il n'y aura rien de tel que l'expérience pour savoir bientôt à ([uoi nous en tenir à ce sujet.

Déjà je commence, avec (piehiues médecins privilégiés, à en faiii.' usage avec les soins les plus minutieux. Il est probable que, dans quclqui--: ni.>i>, l.i médecine jouira

d'un médicament de plus pour combattre la maladie la plus terrible qui existe aujourd'hui, celle qui exerce actuellement le plus de ravages dans l'univers. En effet, non seulement elle fait en Europe un nombre prodigieux de victimes, puisqu'elle emporte le cinquième des peuples civilisés; mais c'est elle qui fait disparaître tous les peuples sauvages. On peut dire qu'on a trouvé des tubercules dans les poumons de tous les indigènes de rOcéanie dont on a fait l'autopsie ; à moins qu'ils ne soient morts accidentellement. Le jour la médecine sera maîtresse de la phtisie, ce sera le tour du cancer, l'opprobre de la chirurgie, qui l'opère sans le guérir, dans les formes si multiples qu'il affecte dans nos tissus. On a beaucoup parlé, dans le monde, des progrès de la chirurgie comparativement à la médecine, dont l'évolu- tion a été i)lus lente. La guérison de la phtisie serait pour la médecine un progrès tellement grand, qu'elle dépasserait à ce point de vue la chirurgie elle-même, tant qu'on n'aura pas découvert une méthode de guérir le cancer, qui est encore pour elle un stigmate inelfaçable.

D' HolGO.N

LE PATCHOULI

PoyoslemonPatchoulijl'v.TiEr est une plante appartenant à la famille des Labiées, originaire de l'Inde orientale (Penang, .Silhes, Péninsule malaise, Réunion, etc.), her- bacée, ou sous-frutescente, à glomérules en épis com- posés; corolle blanche à 4 lobes dont 3 forment une lèvre étalée ; étamines rouges, exortes. Les feuilles ren- ferment i\) OyO d'une huile volatile dont l'odeur est, paraît-il, la plus forte de toutes celles qu'on retire des plantes. Cette espèce laisse déposer un Camphre de Pal- rhouli homologue du Bornéol. Elles sont employée^ en parfumerie; pulvérisées et mises en sachet, elles servent à préserver les vêtements des attai|ues des insectes. Leur parfum ne se développe bien que par la dessicca- tion.

L'identification de cette plante fut longtemps une affaire de discussion parmi les botanistes, jusqu'à sir \V. J. llolur, qui avait cullivé la plante à Kew . elle Ueuril, en !8t9.

Les épis et les feuilles séchées sont vendus dans tous les bazars de l'iliiuloustan. Les prix extravagants (ju'on a payés jadis pour les châles indiens parfumés ont été la cause pour laquelle on a recherché et découvert celte parfumerie; les jilantes élaient importées et les soi- disant châles indiens, uianufacturés dans l'Europe, étaient vendus comme les vrais.

Les marchands arabes achètcnl les plantes séchées, principalement pour remplir les matelas et traversins. L'importation de l'enani; est considérable. Cette drogue est aussi euiployi'e conuiie ingiédieni du tabac.

Ui;VS.M.\.NN.

LES CORNES SURNUMERAIRES

DES RUMINANTS CAVICORNES

Dans un article intitulé: les Moutons à cornes hifwquéef, cl paru, le l.'l mai dernier, dans Lr Saluralisle (10°* année, n" I7;i, p. IIP, mon ami .M. II. Cadeau de Kerville, à

LE NATURALISTE

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propos d'un crâne de numlon ;i quatre cornes qu'il dé- crit et ligure, soutient une opinion que Sanson avait antérieurement avancée dans son Tniilc dr zootechnie, mais qui ne m'en paraît pas moins inacceptaldc, à savoir qu'en pareil cas il s'ai;irait, non pas d'une .multiplicité réelle des cornes de l'un ou l'autre côté du IVoutal, mais d'une simple division ou f'urcution de cornes toujours primitivement au nombre d'une seule paire.

« Dans le langage scientifique, conclut-il, il est donc nécessaire de dire que la tète de tel mouton ou do tel autre ruminant présente des cornes bil'urquées, soil dèsleurbase, avec étuis cornés distincts, soit au-dessus ; ou que la corne droite est bifurquée et la gaucbe trifur- quée; ou (|ue les deux cornes sont trifiirquées, ou bien de parler de moutons ou autres ruminants anormaux à quatre, cinq ou six cornes. »

Examinons d'abord les faits, nous les interpréterons ensuite.

Dans les cas de cornes multiples ou miillifiirquées qu'observons-nous sur l'un ou rautr(^ des deux fron- taux ?

a) Parfois des cornes dont non seulement les étuis cornés mais aussi les cbevilles osseuses sont absolument distincts, du sommet à la base.

Les deux cornes frontales droites d'un massacre de mouton adulte, provenant des environs do Vulparaiso, et les deux cornes frontales gauchûs d'un crâne de jeune mouton, qui provient de la province de Malleco (deux pièces que j'ai sous les yeux en écrivant ces lignes), se trouvent exactement dans ce cas. M. H. Gadeau de Ker- ville reconnaît d'ailleurs {loc. cit.) qu'il existe « quel- ques rares exemples l'os frontal... pn'sente trois cbe- villes osseuses avec étuis cornés ».

i) Des cornes dont l'étui corné reste distinct, tandis que les cbevilles osseuses se touchent et se fusionnent plus ou moins à la base.

Tel est le cas, pour cliaque paire latérale de cornes, du crâne de mouton décrit et tiguré par M. Gadeau de Ker- ville dans son article précité ; et tel est aussi le cas pré- senté par les deux cornes frontales gauches du même massacre de mouton adulte dont j'ai cité les cornes droites à propos du cas a).

c} Enfin, deux ou plusieurs cornes d'un même côté, dont les étuis cornés, comme les chevilles osseuses, sont plus ou moins profondément isolés au sommet et plus ou moins intimement confondus à la base.

C'est ce dernier cas qui aurait été surtout observé par Sanson, ])uisqu'il parle (dans H. Gadeau de Kervdle, toc. cil.) de n la furcalion des cornes qui résulte de la division des deux chevilles osseuses normales », et qu'il ajoute : « Le mode de production de ce phénomène est rendu évident par les cas assez fréquents dans lesquels la division, ayant eu lieu dès la base, est restée incom- plète, la corne étant bifide ou sillonnée dans sa lon- {^ueur. » Et tel est aussi le cas de la corne quadruple ou quadrifide droite de ce crâne de jeune mouton dont j'ai déjà cité les cornes gauches à propos du cas a) (1).

1. Nuniéi'Otées d'après la silualiondc laplus iiUuriie à la plus externe el rangées d'après la hauteur décroissante, les chevdlcs osseuses de cette corne quadruple ou quadrifide se disposent dans l'ordre suivant : i, 1, 3, 4: la quatrième ou ]ilus externe se trouvant réduite à un tuljcrcule peu distinct et d'environ un ceiitiuiètrc et demi de hauteur. Quant à l'élui corné de cette production, intérieurement des chjisons le divisent en quatre chamljrcs, la cloison la plus externe étant fort petite et ne déli- mitant qu'une cavité rudimentaire ; la division la plus nette et

Tels sont les faits.

Voyons maintenant comment s'accorde avec eux cha- cune des deux seules hypothèses que l'on puisse faire pour les concevoir : celle de la fiiinilion et celle do la mulliplicitc réelle.

L'hypothèse de la furcalion s'arran;,'e parfailcnionl bien du cas c), dont la considération l'a d'ailleurs fait surgir; elle s'accommode encore, à la limite, du cas b) ; mais elle est absolument incompatible avec le cas a).

Et elle le serait bien davantage avec d''autres cas, comme celui que j'ai publié dans les Acles^ de la Société Scientifique du Chili (t. IV, 1894, p. 60), cas dans lesquels ou a vu de vraies cornes se développer en dehors du frontal et même en dcdoirs du crâne.

Celte hypothèse doit donc être rejetéo.

L'hypothèse de la multiplicité réelle, au contraire, s'harmonise également bien avec tous les cas observés.

Supposons, on eflét, que deux cornes débutent (simul- tanément ou successivement, peu importe) en deux points distincts de l'un des deux os frontaux. Suivant la distance réciproque plus ou moins considérable de ces deux points d'origine, et aussi suivant le plus ou moins de développement qu'aura pris avec l'âge chacune de ces deux cornes, il est clair que celles-ci pourront se pré- senter soit complètement séparées, du sommet à la base, soit plus ou moins intimement unies par leurs bases osseuses et encore tout à fait distinctes par leurs éttùs cornés, soit enfin plus ou moins profondément fusionnées par leurs tiges osseuses comme par leurs revêtements cornés, la fusion se montrant toujours plus avancée â la base qu'au sommet.

Et les choses se passent, nécessairement, comme nous venons de le supposer.

Comment, en effet, s'accroit la corne d'un ruminant cavicorne '.'

Entre son axe osseux et sou étui corné s'étend une membrane composée de derme et d'épiderme, celui-là, par l'ossification continue de sa partie profonde, recou- vrant sans cesse l'axe osseux do nouvelles couches osseuses, et celui-ci, parla coftstante cornification de sa partie superficielle, tapissant incessament l'étui corné de nouvelles couches cornées : de telle sorte que nous pouvons considérer soit l'élui corné, soit l'axe osseux comme également composés chacun d'une série de cônes emboîtés les uns dans les autres, avec cette dilfé- rence que les cônes les plus anciens sont au sommet de l'élui tandis qu'ils sont à la base de l'axe, ce qui revient à dire que l'étui s'accroît en longueur parla base, tandis que l'axe s'allon^'e par le sommet. Ajoutons que, sauf usure ou accident, toute partie de l'étui garde indéfini- ment la forme sous laquelle elle a été une fois pro- duite, tandis que la forme et la structure de l'axe peuvent subir de plus ou moins profonds remaniements ultérieurs.

De ce mode de développement il résulte que, sauf les altérations dues à l'usure ou aux accidents, la corne d'un ruminant cavicorne porte inscrite à sa surface, du sommet à la base, l'histoire fidèle des modifications suc- cessives de sa forme extérieure, et que, pour se repré- senter avec exactitude la série des différents aspects qu'elle a montrés, il suffit de la supposer constamment divisée en deux parties par une série de sections transver-

la plus profonde se trouve entre les cornes ou furcalion 2 et ;i la moins nette et la moin? profonde entre les cornes ou furca- lion 3 et 4. - ~

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LE NATURALISTE

sales correspondant à ses stries annulaires d'accroisse- ment, et dfi ne considérer jamais que sa partie supé- rieure, de plus en plus considérable, en faisant abstrac- tion do l'autre.

Et l'on voit ainsi qu'une corne bifurquée, par exemple, a été nécessairement représentée au début par deux cor- nes distinctes, et, puisqu'elle a été bifurquée à la base, son point de bifurcation s'élevant ensuite progressi- vement au-dessus de celle-ci.

Par conséquent, au lieu de condamner les expressions vulgaires de " mouton à quatre, cinq ou six cornes », comme le voudrait mon ami Gadeau de Kerville, nous devons, au contraire, en nous plaçant au point de vue strictement scientifique, considérer les cas de furcation apparente des cornes do ces ruminants comme prove- nant de cornes réellement multiples à l'origine et ulté- rieurement plus ou moins fusionnées.

On conçoit d'ailleurs que, chez le mouton adulte, et môme chez le jeune, les cas de deux ou plusieurs cornes complètement isolées d'un même côté doivent être plus rares que les cas inverses, chacune de ces cornes ten- dant généralement à occuper un même point du frontal, et ses dimensions à la base étant d'ordinaire considé- rables par rapport à celle de cet os.

J'ajouterai, pour terminer, que l'anatomie comparée dépose aussi en faveur de l'opinion que je viens de dé- fendre, — et d'établir, si je ne m'abuse, puisqu'on n(' connaît aucun ruminant cavicornc à chevilles osseuses bifurquées (l'andouiller exceptionnel de ÏAntilonajmi nmericana, qui lie les cervidés aux cavicornes, étant une production purement cornée), tandis iiue le genre Tetra- ccrà possède, normalement, une double paire de cornes parfaitement distinctes.

F. I.ATASTE.

UN CAS D'INTELLIGENCE OBSERVÉ CHEZ UN CRUSTACÉ INFÉRIEUR

Tout en constatant que les Crustacés en général sont doués d'intelligence, Homanes s'étonne de ne pas trouver plus de détails sur ce sujet intéressant, en ce qui concerne ce groupe en particulier.

Quelques observations viennent cependant à l'appui de cette hypothèse. Elles tendent à dt'montrer qu'en effet, l'intelligence ne fait pas défaut chez les Crustacés.

Si peu nombreuses qu'elles soient, ces observations visent toutes les Crustacés supérieurs. Crabes, Homards, rternard ITlermitc, etc.; aucune ne porte sur les êtres inférieurs de ce groupe intéressant.

J'ai déjà signalé ailleurs, mais sans insister et d'une façon tout à fait accessoire, une observation qui m'est personnelle et qui a trait à des Crustacés tout à fait infé- rieurs, à des Cirrhipèdes.

Je vais la compléter ici par (pielques détails.

Elle servira peut-être à démontrer (juc l'on a trop souvent, mon sens, confondu, chez les animaux, l'in- telligence et l'instinct, et que l'on assiste parfois, même chez des êtres réputés infcricurf., à des actes qui sont de véritables manifestations intellectuelles.

J'étudiais, au Laboratoire de Roscofl', le n)ode de

fécondation diez les Cirrhipèdes et en particulier chez les lialanes.

On sait que ces petits êtres sont fixés sur tous les rochers de la cote; dans une coquille calcaire en forme de clochette, percée à sa partie supérieure d'un orilice par sort un élégant panache de cirrhes. De plus ils sont hermaphrodites.

L'un d'eux essayait un jour Ae. féconder un de ses voisins, mais ne pouvait arriver à placer son appareil reproducteur au-dessus de l'orifice delà coquille voisine, à cause de la trop grande dislance qui séparait les deux loges calcaires.

L'appareil reproducteur, sous la forme d'un long flagellum très mobile, allait et venait eu tous sens, mais toujours inutilement.

Quel ne fut pas alors mon étonncment en voyant la Halane (jui jouait le rôle de màlc, se retourner brusque- ment dans sa loge de trois quarts environ et rapprocher ainsi l'extrémité poste'rieure de son corps, celle qui porte le llagcllum, de l'orifice de la coquille voisine, de toute la lonf-'ucur de l'ouverture de la sienne propre, c'est ix- dire d'environ cinq ou six millimètres I

Ce rapprochement fui suffisant el la fécondation put alors avoir lieu.

Le même fait s'est répété plusieurs fois en quelques minutes et j'ai pu en rendre témoins plusieurs des per- sonnes qui m'entouraient.

Etait-ce la première fois que cette IJalane accomplis- sait celte manœuvre intéressante quand je l'ai observée"?

Il m'est permis d'en douter, mais n'est pas la ques- tion: car, si je n'ai pas assisté au premier essai, il y a bien eu un premier essai, une première fui».

Et alorsje ne m'explique la chose qu'en faisant inter- venir, dans le simple accomplissement de cet acte, toute une série de raisonnements, dénotant chez cet animal une véritable intelligence.

J'ai bien des fois, depuis ce jour, observé les phé- nomènes de copulation chez ces êtres, un pareil fait ne s'est plus jamais reproduit.

Toujours j'ai vu l'appareil copulifrui très mobile se porter en tous sens, mais ce retournement presque complet de l'animal dans sa loge, jamais.

11 a donc bien fallu que la lialane dont je viens de raconter l'histoire, s'apercevant que la distance qui la séparait de sa voisine était trop grande, ait eu, comment dirai-je en parlant d'une Balane?... l'intuition qu'en se retournant de ISO" environ dans sa loge, elle rapprochait ainsi l'extrémité postérieure de son corps et par consé- quent son organe copulateur d'une longueur qui, peut- être, serait suffisante!

Le succès a couronné ses efforts !

Si l'on écarte, dans l'explication d'un semblable |ilié- iioinène, fout idée de raisonnement antérieur, manifes- tation d'une infclligence nette, on n'a plus sous les yeux que le l'ait brutal... et alors j'avoue iiue je ne comprends plus!

.\. (iiavKL.

Les récentes découvertes sur les cellules psychiques

Le Naturaliste a donné la description de la méthode de r.olgi et des nombreux perfectionnements qu'y ont apportés, depuis sa découverte en 1880 par le savant Ita- lien, ses nombreux émules et nofammcnl \e professeur

LE NATURALISTK

Xi

de Madrid, liamoii y Cajal. Cette iiK-tliodc, si spéciale en ce qu'elle ne met en évidence que quelques éléments nerveux au lieu de les colorer uniformément et en masse comme les méthodes anciennes, a permis à l'observateur de découvrir nombre de faits du plus haut intérêt, car ils s'adressent à la constifutiun du cerveau, organe d'où provient l'intelligence liuniaine, source de la science et de tout progrès.

Tout d'abord, pourquoi la méthode de Golgi colore- t-elle quelques cellules seulement, alors que toute la pièce, mise dans la solution, semblerait devoir être in- téressée par elle ? M. Azoulay vient tout dernièrement (Société de Biologie, déc. 1894) d'expliquer ce fait. Les cristaux de nitrate d'argent se précipitent en cei'tains points du tissu immergé et, attirant le nitrate d'argent resté en solution, déterminent la coloration des cellules nerveuses proches. En effet, celle-ci se fait toujours dans le voisinage des dépôts. Plus ceux-ci sont abon- dants, mieux lai coloration s'effectue. L'observateur pente beaucoup contre ces dépôts qui souvent l'empê- chent d'observer un détail intéressant. C'est pourtant à eux qu'il doit la coloration inégale des cellules. Mais il ne faut pas avoir un dépôt trop abondant, sans quoi la coloration est trop intense et, d'autre part, les grains noirs de nitrate d'argent cachent les cellules.

Aussi cette méthode exige-t-ell'e une continuelle atten- tion, une visite quotidienne aux pièces, et des milliers de coupes, chacune ne donnant que quelques rares dé- tails qui doivent être complétés parla comparaison avec les autres.

Nous ne pouvons ni ne voulons, en ces quelques pages, indiquer toutes les modifications apportées dans les idées qu'on se faisait sur la structure du système ner- veux. Cette étude contiendrait un volume. Elle a d'ail- leurs été faite par Ranion y Cajal dans son livre sur les nouvelles idées de la structure du système nerveux, traduit en français par M. Azoulay.

Mais il sera intéressant d'indiquer quelques-vines des nouvelles.révélations sur ce sujet, notamment celles qui intéressent plus particulièrement le psychologue.

Quand on observe une cellule nerveuse colorée par la méthode de Golgi, on voit qu'elle émet plusieurs prolon- gements : les uns, épais et de nature .protoplasmique; les autres, minces, appelés cylindraxes. Les premiers se divisent eu un chevelu court et épais. Tel le chevelu de la racine qu'on arrache de terre. Les autres peu ra- mifiés se divisent en quelques branches qui vont à la rencontre des prolongements protoplasmiques des autres cellules ou s'accolent à l'origine des nerfs périphériques. On croyait autrefois à la continuité des nerfs périphé- riques avec les prolongements des cellules de la moelle. Cette théorie se trouve renversée, et actuellement, on reconnaît que les courants nerveux se propagent, du cerveau et de la moelle, aux nerfs, en passant d'une expansion nerveuse à une autre qui lui est contiguë, absolument comme le courant électrique dans nos ap- pareils.

Un ne peut plus aujourd'hui se refuser à l'éviilence de ces faits longtemps niés. Elles en font preuve, ces pré- parations obtenues par Kamon y Cajal et montrées no- tamment aux professeurs les plus éminents de la Faculté de Paris lors de son passage en cette ville.

De même, toute cellule nerveuse jouit d'une autono- mie absolue et ne communique avec les autres cellules que par le moyen de ses prolongements protoplas-

miques et cylindraxes, qui s'accolent aux cylindraxes et prolongements protoplasmiques des cellules avec lesquels elle est en relations. Ces constatatious ont pu être faites aussi dans le cerveau et le cervelet, et ce, grâce à la co- loration de Golgi ([ui ne porte ([ue sur quelques éléments nerveux. On imagine, en effet, l'inextricable fouillis amené par la coloration de ces millions de lils conduc- teurs.

Passons à l'application psychologique de ces données. Toutes nos idées, tous nos concepts proviennent de nos sens, ouïe, vue, tact, et, dans une moindre mesure pour l'homme, goût et odorat. Par eux, nous prenons connais- sance du monde extérieur.

Notre cerveau emmagasine les constatations faites par nos sens, puis les compare, voit leurs ressemblances el leurs différences, en tire des déductions et des induc- tions, arrive aux idées générales.

Un cerveau sans sens ne pourrait rien. D'ailleurs cer- veau et moelle proviennent de l'ectoderme, ce feuillet de l'embryon destiné à lui faire prendre contact avec le monde extérieur.

De même, nous ne pourrions rien si nous n'établis- sions une relation entre nos idées, entre les faits acquis. Cette relation s'acquiert au moyen de ces multiples con- ducteurs qui mettent les cellules nerveuses en rapport. De là, la possibilité d'accomplir des actes, depuis ceux en apparence les plus simples, comme la marche et le cri, jusqu'aux plus complexes : Newton découvrant la loi de la gravitation universelle.

On comprend par suite que, plus un animal est élevé dans l'échelle sociale, plus les prolongements protoplas- miques des cellules nerveuses et le chevelu de leurs cy- lindraxes seront compliqués. De même, plus une cel- lule nerveuse sera évoluée ou avancée en âge, plus elle possédera de prolongements.

M. Ramon y Cajal a pu ainsi montrer le développe- ment successif de la cellule psychique, d'abord simple, sans tige protoplasmique, puis poussant une tige dont le panache se développe de plus eu plus, et enlin don- nant des expansions protoplasmiques de plus en plus abondantes.

Il a pu étudier la cellule psychique chez divers verté- brés. Les ramifications sont d'autant plus développées que l'animal est plus intelligent. Cliez l'homme, elles forment un chevelu extraordinaire.

Prenons la figure 1 : elle nous montre successivement les cellules nerveuses de la grenouille. A; du lézard, B; du rat, C; et enfin de l'homme, D. Plus l'animal s'élève en intelligence, plus sa cellule est compliquée en pro- longements, plus elle se met en relations avec les cel- lules voisines. Est-il démonstration plus saisissante"?

Prenons, au contraire, l'évolution de la cellule ner- veuse elle-même chez l'homme, par exemple, dans les trois périodes embryonnaire, fœtale, infantile et humaine. Elle évolutionne absolument, on peut l'observer, comme chez les animaux. Heckel avait montré que l'œuf, dans son développement, représentait, à ses divers stades, les différents règnes de l'animalité. L'embryon humain, par son développement, rappelait ainsi la longue histoire zoologique des êtres terriens. Il en est de même de la cellule psychique de l'homme. Humble, elle débute simple cellule nerveuse allongée sans tige protoplas- mique (a) : telle on l'observe chez les vers et les ani- maux inférieurs qui possèdent les premiers rudiments de système nerveux. Puis en 6, elle se développe et

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LK NATURALISTE

prend un début de tige et son panache protoplasniique terminal. Kn r, elle est encore plus développée. En il, apparaissent des collatérales du cylindra.xe. En c, se forment des expansions du corps cellulaire et de la tige. Désormais la cellule va pousser des prolongements de plus en plus nombreux, tels que les montrent les cel- lules (le la grenouille, du lézard et du rat, pour devenir enfin rellule humaine avec son merveilleux chevelu.

Quand l'enfant vient au monde, son intelligence n'existe pas encore; mais certains actes instinctifs, tels que la succion, sont complètement développés. Aussi trouve-t-on, dans le cervelet, des cellules de Purkinge, à divers slades de développement. Quelques-unes, dés la naissance, offrent déjà l'aspect qu'elles aur ont toutes à l'Age adulte; les autres, au contraire, sont jeunes.

mique de ces cellules disparaissait en partie, on ne troii- vait plus (|uela lige centrale et quelques rameaux coupés court. Sur cette tige et ces rameaux s'observaient des boules de myéline de grosseur variée.

Mais ces lésions ne sont pas spéciales à la rage. On les retrouve dans toute maladie qui intéresse l'intelligence, plus accentuées encore si cette maladie est chronique. Ainsi M. Azoulay a noté les profondes altérations des cellules [lyraniiilales dan> la paralysie générale.

Fig. 1.

La cellule nerveuse chez [divers fanimauit : A, grenouille; B. lézard; C, rat; D, homme; ti, 4, r, (I. c, dovcloppc- iiienl de la cellule nerveuse.— Fii;. 2. Diverses couches des cellules )iyramiiIalos psychiques.

Les cellules pyramidales psychiques, dont nous avons indiqué le développement, se trouvent, dans la substance grise de l'écorce cérébrale, la base qui fournit le cylin- draxeregardantl'intérieurdn cerveau, la pointe d'où par- tent les prolongements protoplasmiques regardant la surface ffig. 2). On en distingue plusieurs couches, d'aborcf petites (2), puis grandes (3). Leurs cylindraxes vont former la substance blanche (ÎJ), tandis que les pana- ches protoplasmiques enchevêtrés forment la couche mole- culaireà la surface du cerveau (I). Quand onaura noté la présence d'une couche de cellules polymorphes (4), doni les fonctions sont encore inconnues, dans la profondeur de la couche grise, on aura une idée exacte de la cons- titution de cette dernière.

On a poussé encore plus loin l'étude du rùie des pro- longements protoplasmiques et cylindraxiles de la cellule nerveuse dans leurs rapports avec l'intelligence Que deviennent-ils dans la folie et en général dan^ toutes les maladies qui attaquent le cerveau"?

Ciol^ii le premier a reconnu que, dans la rage expéri- menlale du lapin, les cellules pyramidales offraient des alléialions de leurs expansions: le panache protoplas-

encorc les arborisalioiis ]irotopIasmi(|ues sont partielle- ment détruites, la tige principale et ses ramifications oflrent de nombreuses nodosités constituées par des boules de myéline, bien plus la cellule elle-même se dé- forme et perd son aspect normal. Elle prend alors l'as- pect fœtal tel que nous l'avons décrit plus haut.

Le même auteur a signalé des lésions analogues dans un cas de mélancolie et un autre de delirium tremens. Il est probable que les recherches les feront découvrir dans bien d'autres maladies.

Ce sont des lésions banales (\u\ existent dans toutes les maladies (|ui frappent l'intelligence. 11 n'en est pas moins intéressant de constater, dans les cas l'on ob- serve des troubles mentaux, des lésions des cellules psychiques.

On pourra se convaincre, par ce simple exposé, de l'iniportanle révolution (|u'a amenée la méthode île Golgi dans l'étude du système nerveux. Et nous sommes loin d'en avoir fait l'exposé complet. Chaque jour, de nouvelles découvertes viennent affirmer celte impor- tance. L'histoire naturelle et l'étude intime du système nerveux dans l'échelle des êtres commencent à lui être

LR NATURALiSTK

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redevables Je très nouvelles notions. Tant il est vrai qu'en histolof^ie comme dans les autres sciences, un proci'dé nouveau amène une suite de découvertes, dont on ne peut au premier abord mesurer toute la portée.

D' Féli.\ Uegnault.

LE COCOTIER ET SES PEODÏÏITS

[Suite et fin)

Produits. Un arbre bien venu et ayant atteint son développement complet, produit jusqu'à douze spadiccs ou f-'rappes de fruits, l'une portant des noix sèches (Ba- rullm ou Cotta-lcnga dans l'Inde, l'autre des noix mi'ires (Maninga-tctiga). La plupart des jeunes fruits avortent ou tombent, mais on peut compter, en moyenne, comme parvenant à maturité dans l'année, de SO à 100 fruits.

Les produits du coco, utilisables industriellement, sont : le fruit; le coprah ou amande mûre; la bourre ; les feuilles; .')°le bois. Le fruit frais contient, nous l'avons dit, une eau douce et agre'able. Ce lait se rapproche par sa composition du lait des animaux ; il renferme, en effet, outre le ylucose, des matières azo- tées analogues à la caséine du lait et des corps gras analogues à ceux du beurre : fermenté et distillé il donne une excellente eau-de-vie. M. le D' Calmette, mé- decin principal des colonies, bien connu pour ses beaux travaux de bactériologie, tout récemment, vient d'en pro- poser un emploi des plus intéressants pour nos posses- sions tropicales. Préoccupé de ce fait que, dans les pays chauds, les boissons alcooliques, y compris le vin, fa- tiguent l'estomac, et que les règles d'une bonne hygiène doivent les proscrire au bénéfice des boissons plus lé- gères telles que la biéi-e, il a proposé de substituer aux cervoises européennes, toutes fortement alcoolisées quand elles doivent servir à l'exportation, et d'un prix très élevé, une liqueur fermentée à base de lait de coco, par- tant très légère et peu alcoolique. Avec cette donnée, M. Calmette a procédé lui-même à la préparation d'une bière de coco, au laboratoire bactériologique de Sa'gon. Les résultats ont été aussi parfaits qu'il était possible de le désirer. Voici comment s'est faite l'opération. Par une addition d'eau suffisante, on ramenait le lait de coco à un taux de glucose égal à environ 70 grammes par litre. Le moût ainsi obtenu était versé dans une marmite et sou- mis à une lente ébuUition avec 8 grammes pour mille de cônes de houblon secs. Au bout d'une heure et demie environ, on filtrait sur une couche de coton et on re- cueillait le liquide dans un petit appareil métallique à fermentation, semblable à celui que M. Pasteur utilisait pour cultiver les levures lors de ses expériences sur la bière. L'appareil était ensuite porté sur un fourneau et chauffé jusqu'à ce qu'un jet de vapeur très régulier s'é- chappât par un tube d'aération. Après refroidissement, on ensemeni-ait le moût avec de la levure pure de pale aie, et, à la fin du huitième jour de fermentation, on le soutirait dans des bouteilles stérilisées. Au bout d'une semaine de repos et de fermentation secondaire, la bière était très limpide, mousseuse et excellente au goût. Son arôme rappelait exactement le pale aie d'importa- tion anglaise qu'on trouve dans le commerce.

Elle titrait de 3 à 4 0/0 d'alcool et don)iait à l'évapo- ration 31 grammes d'extrait par titre. Cette bière, si elle

devenaitd'emploiusueldans nos colonies, pourrait riva- liser avantageusement avec les produits similaires de l'orge fabriqués en Europe ; son prix de revient serait un peu plus élevé que celui de nos bières françaises, mais il se- rait encore très inférieui à celui des bières importées d'Europe. On doit féliciter hauteraentM. Calmette d'avoir su trouver une nouvelle boisson hygiénique pour nos colo- nies: il a fait tout à la fois œuvre de médecin éclairé et de colonial vigilant.

Avant maturité complète dufruit, on trouve, contre les parois de l'endocarpe osseux, l'amande à l'état mou et quasi crémeux, elle est de goilt excellent. Cette amande durcit peu à peu, s'épaissit et se gorge de matière huileuse au fur et à mesure que le lait se résorbe. C'est ceHe amande mCire qui sera utilisée sur place pour l'extraction de l'huile par des procédés grossiers, et, en Europe, sous le nom de coprah, par des méthodes perfectionnées.

L'huile fraîchement extraite de l'amande fraîche est excellente pour les usages culinaires, mais elle rancit trèsrapideraent(en30ou4-0heures);toutefoison peut lon- guement retarder sou oxydation en la filtrant préalable- ment au charbon animal. Dès qu'elle a ranci, cette huile ne sert plus sur les lieux de production qu'àl'éclairafie (i) ; nous verrons les usages qu'elle reçoit en Europe.

Pour préparer le coprali qui sera ensuite exporté, on enlève d'abord le brou de la noix et on détache ensuite l'amande de sa coque dure. Les Canaques de Nouvelle- Calédonie usent d'un procédé très simple et très expé- ditif pour peler les cocos mûrs, llsenfoncentobliquement et solic'ement dans le sol un pieu de fer ou de bois durci au feu, la pointe en l'air. Ils lancent ensuite contre le sommet aigu de cette tige la noix qui se laisse trans- fixer dans toute l'épaisseur de son brou. Par une trac- tion bien combinée ils détachent d'un coup une bande longitudinale qui représente le cinquième Je la totalité Je ce brou : ils recommencent ensuite autant Je fois qu'il est nécessaire pour enlever le tout. Un Canaque arrive à décortiquer sa noix en six ou dix coups. Le copra/i ou amande mûre est détaché de sa noix soit en frag- ments après brisement de la coque, soit d'un seul bloc. On obtient ce dernier résultat, qui donne un produit plus régulier, soit en exposant pendant plusieurs semaines à l'air et au soleil la noix dépourvue de son brou, et alors il suffit Je rompre la coque pour retirer l'amande sé- parée de ses parois, soit, ce qui vaut mieux, en passant au four pendant 20 minutes les noix déjà décortiquées. En les sortant du four, il suffit de frapper d'un coup sec la coque qui se fend laissant émerger d'un bloc l'amande entière et desséchée. On la coupe ensuite en morceaux pour faciliter l'emballage. 11 faut, en Nouvelle-Calédonie, 7000 cocos pour faire une tonne de coprahs et environ 4 tonnes de coprahs pour faire une tonne d'huile ; mais ce rendement n'est pas industriel, nous verrons qu'avec la pression hydraulique, les résultats sontbien autrement rémunérateurs.

Le brou de noix de coco ou la bourre (400 à oOO grammes par noix, 48 kilos par arbre et par an) donne des fibres qui, après battage et lavage, sont exposées sur des prairies pour y subir un commencement de décoloration. Elles se vendent telles quelles ou mieux tressées en

(1) A Tahiti on la mélange à du bois de santal pour en faire un cosmétique fort cmplo\ é par les femmes indigènes, en guise de pommade pour les cheveux, sous le nom de Monoi.

3G

LE NATURALISTE

nattes, et sont expédiées en Europe elles trouvent, en Anfileterre surtout, un f,'rand débouché dans la fabrica- tion du iiapicr et dans la confection de cordaf,'es très estimés, do liamacs, etc. Le loir ou brou est préparé dans l'Inde de la manière suivante : après extraction ou le place dans le sel ou dans l'eau saumàtre pendant 12 à 18 mois : c'est un véritable rouissage. Il est alors gratté, battu et peigné. On dit qu'en cet état il est dépourvu de son tanin et beaucoup trop sec pour certains usages économiques. Dans nos colonies françaises il serait fa- cile de préparer sur place des cordelettes grossières, et môme des cordes de puits, elles auraient l'avantage d'être très légères et même imputrescibles. En raison de leurconslitution spéciale, elles pourraient servira rem- placer le crin animal dans les matelas et à calfater les embarcations. .Mêlées à l'argile, elles donnent un excel- lent torchis pour les murailles des cases à nègre.

Les feuilles tressées servent à faire des nattes, des pa- ravents et des abris provisoires pour jirotéger contre le soleil les jeunes semis dans les potagei-s.

l.enopmh donne de l'huile et un tourteau; ce sont les deux seuls produits du cocotier qui intéressent à un haut degré notre industrie européenne. Si on prépare sur place, en effet, une certaine (luantité d'huile de coco dans les régions jiroducliiccs, par des jjrocédés grossiers, on en fabrique beaucoup plus en Europe par des pro- cédés très perfectionnés avec le coprali qu'on y im- porte. Dans les pays de production (l'Inde notamment) 14 à m noix sont nécessaires pour donner 2 quarts anglais d'huile ; avec les amandes séchées au feu il faut environ 100 noix pour faire 2 gallons 1/2 d'huile. L'Inde, Ceylan surliiut, expédient en Anglelerre de grandes quantités d'huile de coco àraisonde 3oà401ivressterling la tonne (87ii à lOOO francs). Il reste, entre les mains des producteurs locaux, les tourteaux qui servent il'aliment pour les animaux de basse-cour et niême à fumer les champs <lc canne à sucre. Dans l'ensemble du Malabar, dit Uoyle, le produit du cocotier s'élève annuellement à 3 ou 4 millions soit 1/2 million de roupies. Il faut compter en outre 20 à 2300 caiid/cs de coprah, qui ex- portés représentent ,400 000 roupies. L'Inde envoie en Angleterre non seulement le (Oj/r<(/i, maisencorelepooiînc, qui est le résidu de l'amande, letourteaugrossierobtenu après extraction de l'huile dans la colonie.

Le cours du coprah à Marseille est éminemment va- riable; il change suivant les quantités disponibles. Actuellement (décembre 18<J4j le Siiujdopore sec, belle ciualih-.vaul :iOO francs la tonne, le ÙellaryliO francs; les Calédoniens varient de liJO a 700 francs, mais quand ils arrivent moisis, ce qui se produit souvent, ils tombent à 100 francs. Lue variété dite de Panama, provenant des Antilles non françaises et du .Nicaragua, a été cotée à 310 francs la Iummc.

Iliri.ii. l'our obtenir en huile le remlemeul. maxi- mum du coprah, trois opérations à la presse hydrau- lique seraient nécessaires : cependant certaines qualités commerc-iales n'en exigent que deux. Il faut égaienieut que la température de l'atelier des presses soit supé- rieurt: à 19 et 20°. C'est le point de solidification de l'huile. Aussi dans les usines maintient-on généralement une température de 28 à 30°. Suivant les provenances du <oco, le rendement varie de 02 à C(> kilos d'Iuiile pour 100 kilos de graine. D'ailleurs voici le tableau des quantités obtenues pour chaque pression :

l"()ros- î' près- Total, sioii. sioD.

Coprah de Cochin .'iO 10 à n 66 à 6'7

de Mozaml)ique / . ,- ,r. c~ act

, ., ' , dO 1d a 16 63 a 66

lie Zanzibar '

de Ceylan Uàl5 GiàC5

du Pacifique 50 15 Cl à 65

(le .Singapoore , ,, jo r, <■■.

, ,, " ' , oO li a 13 62 a 63

(le 1 archipel de la .Sonde.. '

La couleur de cette huile varie du blanc au .jaune ver- dàtre suivant les provenances, la fraîcheur du coprah et les procédés de préparation employés. Dans nos colonies de production, l'huile decoco est toujours liquide; en cet état, elle possède une limpidité comparable à celle de l'eau. Dans nos pays d'Europe elle est le plus souvent ligée et offre l'apparence du suif purifié. Fraîche encore, son odeur rappelle celle de l'amande réceute de coco réduite en pâte. l"n lilre de cette huile pèse 878 gr. ;i l-j". Elle trouve son principal emploi dans la fabrication du savon blanc, ([u'elle rend très mousseux. En raison de la propriété qu'elle possède de durcir beaucoup le savon, on ne l'emploie jamais seule dans les savonneries, mais bien mêlée, dans des proportions variables avec les saisons, à d'autres huiles fixes. Les Compagnies de che- mins de fer l'utilisent pour le graissage des essieux. Une industrie récente créée par M. Carry-.Mantrand de .Mar- seille, chimiste bien connu, emploie les huiles de coprah, même les plus rances, pour en obtenir un beau produit d'usage culinaire et ressemblant de très près comme goût et comme aspect aux plus belles graisses de porc. Pour la fabrication des huiles de co[)rah, les cocos de Corhin et de Ceylan donnent les produits les plus estimés et les plus hautement cotés sur nos marché.^.

ToLiiïE.wx. Les tourteaux de coprah résultant de la pression qui en extrait l'huile, sont réservés à l'alimen- tation des animaux et plus particulièrement ceux de la race laitière. En voici la composition chimique 0/0 : Azote, 3,86; acide phosphoriquc, 1,12; protéine, 20,80; matières '/russes, 9,40. La couleur du tourteau est blan- châtre, son_ aspect est farineux, sa texture granuleuse. Soumis à une légère pression, il se réduit facilement en poudre. Son odeur est celle de la noix de coco fraîche. Les opérations de l'usine se décomposent comme il suit : après avoir soumis les graines à un blutage très soigné afin de les débarrasser des matières étrangères, on les réduit, à l'aide de concasseurs, en morceaux suffisam- ment petits pour qu'ils puissent s'engager entre les cylindres des laminoirs qui les réduisent en pûte ; après ipiùi on les soumet à la presse hydraulique.

Dr Eu. IIeckkl.

ESPÈCES MINÉRALES NOUVELLES

l.ii lîolcitr <t la Cumcnijcilc

La collection de .Minéralogie du Muséum île Paris vient de s'enrichir de très beaux échantillons apparte- nant à deux espèces minérales nouvelles : La Holfile et la Cumengcile. Elles ont été découvertes par M. Cn- monge, ingénieur des mines, et c'est à .sa libéralité que le .Muséum doit les beaux échantillons qu'il possède. Le premier de ces minéraux lire son nom de lîoléo, loca- lité où il a été trouvé, et le second a été dédié à M. Cu- meuge par Mallard.

LE NATURALISTE

Le gisement de cuivre du Boléo se trouve dans la Basse-Californie (Mexique) près du port de Santa Hosalia. Les tufs et les conglomérats de cette contrée, forme's par la destruction des roches volcaniques de la région, renferment une série de couches cuivreuses. Le cuivre y existe sous forme de carbonate de cuivre vert (mala- chile), de carbonate de cuivre bleu (chessylite), d'oxyde noir, d'oxydule rouge, d'Atacamite, de silicates com- plexes, de sulfure de cuivre et dans certains endroits de Boléite et de Cumengéite. On y trouve deux autres mi- néraux intéressants, du gypse et de l'anglésite (sulfate de plomb) entourée de sulfate de chaux.

La Boléite se présente généralement sous la forme du cube. Ces cristaux ont une belle couleur bleu indigo ; leurs dimensions sont assez variables, ils peuvent avoir jusqu'à deux centimètres de côté.

Ils sont disséminés dans une gangue argileuse appelée jaboncitlo, tantôt verdàtre, tantôt rougeàtre, et située au-dessus de la couche proprement dite. Sur certains points, la Boléite se trouve en quantité suffisante pour être exploitée.

Les cristaux cubiques de Boléite se reconnaissent facilement à leur aspect extérieur, en outre ils fondent à la flamme d'une bougie; ils raient légèrement la cal- cite, leur dureté est donc un peu plus grande que celle de cette dernière substance. Leur densité est 0,8.

La Boléite se clive très facilement suivant les faces du cube, des clivages se produisent aussi parallèlement aux faces octaédriques, mais beaucoup plus diflicile- ment.]

Quand on examine au moyen du microscope polari- sant une lame de clivage parallèle aux faces du cube, on voit au centre une partie en forme de carré qui reste constamment obscure, entourée de bandes éclairées. Le centre est donc uniréfringent, tandis que la périphérie est biréfringente. On peut déduire de l'ensemble des propriétés optiques que les cubes de Boléite sont formés par le groupement autour du centre de six pyramides quadratiques dont la base correspond à une face cu- bique. Mallard a démontré que la plupart des corps cubiques, au point de vue géométrique, sont formés par des substances appartenant à un système cristallin de symétrie moindre.

La Boléite n'est pas décomposée par l'eau, à moins cependant que celle-ci n'agisse pendant très longtemps. Le cristaux de Boléite, chauHés dans le tube fermé, fondent rapidement en perdant leur eau; si l'on continue à cliauffer, on observe alors une partie bleu d'azur qui est collée au verre et une partie noire, solide et qui pro- vient de la transformation de la niasse liquide.

Mallard et M. Cumenge ont fait analyser la Boléite par deux chimistes, et voici le résultat des deux analy^es :

I

11

Calcul

Argent

8,80

8,70

8,30

Cuivre

i3,9;i

14,o0

13..

Plomb

48, W

49,73

48,90

Chlore

19,98

19..

19.33

Eau

4,77

4..

4,28

gène (par

difîé

) 4

4,0:;

3,77

100

100

100

Des deux analyses on a tiré la formule suivante

1 PbCP -h CuO.Il^O + ^-AgCI

On voit que les chiffres qui se trouvent dans la der- nière colonne, calculés d'après cette formule, concor- dent assez exactement avec ceux qui sont donnés par l'expérience.

Les cristaux de Boléite sont accomp.agnés par de l'an- glésite qui, dans ce gisement, est en cristaux assez vo- lumineux, par de la phosgénite, par de la cérusite, de r.Vtacamite et du gypse.

M. Ch. Friedel a fait la synthèse de la Boléite en fai- sant agir l'hydrate de plomb sur une dissolution de chlorure cuivrique, à laquelle on a ajouté de l'argent.

Les cristaux de Cumengéite appartiennent aussi au sys- tème quadratique, mais au lieu de se présenter en cubes, c'est en octaèdres qu'on les observe généralement. Ils sont beaucoup plus petits que ceux de la Boléite. Leur couleur est aussi le bleu indigo, mais leur densité est un peu moindre, 4,71 au lieu de 3,08.

Leur composition est aussi différente de celle de la Boléite. Elle est représentée, d'après ,M. Ch. Friedel, par la formule

PhCls -f- Cun, 1120 On voit que la Cumengéite dilTère de la Boléite par l'absence du chlorure d'argent.

M. Ch. Friedel en a fait la synthèse par le procédé qu'il a employé pour la Boléite, mais en n'ajoutant pas d'argent.

La Cumengéite et la Boléite sont très intéressantes par leurs groupements ; sur les faces du cube de la Boléite viennent se grouper des cristaux octaédriques de Cumen- géite, de telle façon qu'un demi-octaèdre repose par sa base sur chaque face du cube. L'ensemble présente donc un polyèdre étoile à 6 branches. Souvent, les pyramides octaédriques sont elles-mêmes tronquées parallèlement aux faces du cube, et l'ensemble représente un cube avec des gouttières correspondant aux arêtes du cube.

Gaubert.

OISEAUX ACRIDOPÏÏAQES

Ou

3 [PbCl (HO. CuCl(HO)

A«C1

LES HÉRONS {Ardcidx).

De tout l'ordre des Échassiers, les Ardéidés composent la famille la plus riche en espèces. On les trouve depuis les rivages de la mer jusque sur les hauteurs monta- gneuses, mais toujours dans le voisinage de l'eau. La mer, les fleuves, les marais ont leurs espèces particulières. Les .\rdéidés se trouvent dans toutes les parties de la terre, excepté les régions polaires. Dans la zone tempérée ils sont assez nombreux, dans la zone tropicale ils sont répandus dans toutes les régions près des cours d'eau, des lacs et des marais.

Tous les Ardéidés ont l'habitude d'une nourriture très variée conséquence de leur habitat et suivant les saisons. Certaines espèces émigrent, d'autres sont sédentaires, ce qui explique les variations de leur régime alimentaire. Ils mangent des poissons, des petits reptiles, les cou- leuvres, les vipèi'es, lézards, crapauds, salamandres, coquilles d'eau douce, mollusques de mer, crabes, anné- lides, vers, insectes, criquets, sauterelles, colimaçons, limaces, rats d'eau, mulots, campagnols, quelques plantes marécageuses, même la charogne. " Le Héron « est un oiseau beaucoup plus utile que nuisible, qui « avale plus de couleuvres, de grenouilles et de cra- " pauds que de carpes, et qui déserte volontiers les

:»8

LE .NATIRALISTF

" ôl;inf.'s ol les gués dos fleuves pour défemlro nos plaines " quand le mulot les envaliit l'arrière-saison ; c'est un « auxiliaire libre de l'homme, un gardien de son " repos et de ses culluros. » (Toussenel, Momie des Oi- seaux, p. 321). l,os Hérons n'ont qu'un ca'cum tiès petit, li'ur estomac est un très grand sac peu musculeux. Leur lientc est très nuisible aux arbres, elle les l'ail péril'.

1. l.i; IIi':no.\ (joi.iatii (Arrfca Goliath).

Ce Héron, le géant de la famille, ne se Irouve pas seu- lement en Al'iique et ù Madagascar, mais encore aux Indes, niytli reçut plusieurs exemplaires des environs de Calcutta, tous en plumage du jeune ûge. La délermi- nalion exacte entre adultes asiatiques et africains n'est pas encore faite, ce qui permet de douter sur l'identité de l'espèce. L'aire d'expansion en Afrique est très éten- due. On l'a trouvé au Sennaar au Sud du 14" et encore du 24" en Abyssinie jusqu'à l'altitude de 2,000 mètres, au Nil Blanc et au .Nil lileu, sur la cote de la mer Hong(! et jusqu'au pays .Somali il est sédentaire, an Sénégal, au Cabon, dans r.\frique australe, comme en Angola: les stations de celte espèce se trouvent en général plus on moins éloignées de la cùle. On le trouve dans le Da- maraland, au Cap de Jîonne-Kspéraiice, au lac Nyassa et à .Madagascar.

Dans la journée on voit ce Héron dans les bas-fonds à l'affût de poissons et de crabes, ou dans les marais attrapant des ^'renouilles, ou dans les pâturages lui fournissant en abondance des sauterelles, dos vers, des reptiles, des lézards et toutes sortes de petits mammi- fères. Ce Héron a des allures très mélancoliques; d'habi- tude solitaire, il est excessivement circonspect, timide et méfiant. Sa voix profonde de basse a l'intonation de celle de l'Hippopotame.

2. 1.1-; Hkiion l'OURi'PK (.4. purjntrru l.innr).

A rcxceplion des régions polaires, se trouve dans toute l'Europe, *la plus grande partie de l'Asie, à l'Est jusqu'à la Chine et au Japon. Il ne se trouve pas dans r.Vrchipel Indien, ni dans l'.Vustralie. En Europe on le trouve en compagnie du héron cendré, il niche dans le sud de rEurop(\ dans le (;ours du Danube, dans la lîus- sie méridionale. Il est très commun en (irèce il niche et autour de la mer Caspienne. On \r Irouve dans la Sibérie Occidentale jusqu'au lleuve Irliscb. au Nord jus- qu'à 'ùii» ; dans toute l'Inde, à Ccylan, dans la Chine Centrale et iMéridionale ; au Japon, aux îles IMiilippincs. à Java, et à Horni'O il couve.

Dans l'Asie .Mineure, eu Palestine il est sédentaire et en .\rabie. Il est jilus commun en Afrique que dans l'Europe. Il niche autour du lac Men/.aleb en Egypte, du lac Fez/.araen .Mgérie, et au'Maroc sur le littoral. Se Irouve en .\ubie, Aby-sinie jusqu'à 2,000 mètres d'alti- tude, au Nil blanc, au .Nil bleu, au Sobat ; aux îles .\çores, dans la Casamance, àliissao, Il est très commun au Cap de Bonne-Espérance, au lac Ngami, à Natal ; il couve au Transvaal, Mozambique, régions du Zambèze ; dans l'Afiique Orientale, à Madagascar, à Nossi-l!é, aux (;omores il est très commun.

Cette espèce fait ses migrations au clair dr lune en suivant les cours d'eau ; ce héron est un «Ifshucleur remarquable de sauterelles.

:i. Aidi:a mel(inoccphaln,nliicolli!t. Eig. Sniith- Illusl.,of the Zoology of South Africa. Ce Héron est particulier à l'Afrique tropicale et à. Mada-

gascar. Est répandu depuis le Sénégal, le Romou, autour du lac Tchad, le Nil Blanc jusqu'à la cote de la nier Rouge. Se trouve en Sénégambie, îles Bissao, Côte de rOr, Ihadandau. Il est très commun à Benguella, au Cap de Bonne-Espérance, au Transvaal, sur le parcours Zambèze; dans l'intérieur du pays Souahili et aux Comores. I! s'accoujdc en juillet et niche dans les roseaux. Sa nourriture dans les régions aquifères sera fournie par les crustacés, les poissons et les gre- nouilles. Sur les hauts plateaux de l'Abyssinie, Heuglin en le disséquant, d'habitude, lui trouvait le gésier et l'estomac rem|)lis de sauterelles et d'insectes du genre Tni.valiH et Mantis. Les lézards et les petits mammifères rongeurs forment aussi sa proie. En décembre 1863 une femelle tuée dans le pays des Bongos contenait trois rats adultes. 11 les trouvait avec les Ardea Orientali'i en énorme quantité dans les champs à la poursuite des sauterelles et des coléoptères.

t. I.K HÉno.N CE.NDKK (.4r'.it'« tincnm Linné).

Le Héron cendré est répandu sur presque toute la sur- face de la terre. Dans le Nord il est migrateur, dans le Sud les rigueurs de l'hiver le rendent migrateur. Il est remarquable que les Hérons cendrés africains sont nota- blement plus grands que ceux d'Europe. Ce Héron ha- bile le bord de l'eau, les côtes de la mer comme les rives des ruisseaux des montagnes. On le trouve en Egypte, Nubie, .\byfsinie ; il est rare sur la côte de la mer Houge, en .Mgérie, au Maroc ; il est très «omnuin dans la Cambie, aux Canaries, Açores, Côte de l'Or, au Cabon, .\ngola, au Cap, Natal, Mozambique, Zanzibar, les Comores, .Madaf,'ascar, Maurice. Le Héron gris est le sujet d'une des jdus iutéressanles productions du regretté. Lecuyer, « la héronnière d'Ecury », éloquente plai- doirie en faveur de cet échassier que Brehm déclare être nuisible et qu'il faut détruire. Les observateurs africains lui accordent les mœurs et les habitudes ilu Héron (îo- liatb, qui habili' r.Vfriquc et les parlii's chaudes de l'Asie. !). Ardca llumhloti, Alph. Milne Edwards, et.V. Grandidier.

Ce nouveau Héron, qui par la forme de son bec et sa taille est très voisine de l'espèce précédente, est tout entier d'un gris d'ardoise avec les plumes du sommet de la tète allongées et |)lus foncées; les couvertures des ailes sont plus claires et de couleur cendrée.

Ce Héron, qui est déposé dans les galeries du Muséum d'Ilistoiro Naturelle de Paris, a été tué sur la côte orien- tale de Madaj.'ascar jiarun voyageur naturaliste français, M. Léon llumblot, qui a fait dans celte île de belles collections.

Les Betsimisarakàs donnent à cet oiseau le nom de Viindanilnl (litt. : Héron du Ciel).

Les détails iirécédenls. puisés dans la superbe publica- tion des Oiican.i: de Mii'IdijdiiCttr de M. \. (irandidicr, ne donnent aucun détail quant aux mœurs de ce héron rare. Sans doute il a les mœurs de l'espèce précédente, dont il se rapproche physiquement.

Ton EST.

(.1 sfd'ijr.)

LE NATURALISTE

39

NOTE SUR UN PARNASSIEN NOUVEAU DU THIBET

Parnassins Tartaiiia Ausiaut.

L'immensp massif alpin du 'l'Iiiliet, lualgn'' sa latiUiJe relativement méridionale, renferme pourtant un assez grand nombre de Parnassiens, firàce sans doute à son altitude moyenne qui est considérable. Presque tous les groupes naturels de ces charmants insectes sont repré- sentés, en effet, dans cette contrée si intéressante qui semble constituer par ses productions naturelles une des stations extrêmes du vaste territoire Paléarôtique. Cepen- dant, jusqu'à présent, aucun Parnassien du groupe des Ventricosi dont notre Mnéraosyne d'Europe et Stubben- dorfii de l'Asie Orientale sont les types les plus connus, n'avait encore été recueilli sur les plateaux thibétains. Cette lacune vient d'être comblée par la découverte d'un Parnassien de petite taille fort ressemblant à l'espèce asiatique que nous venons de nommer et qui offre égale- ment beaucoup d'affinité avec la forme japonaise qui est connue sous le nom de Glacialis. Celte découverte nous paraît donc doublement intéressante ; d'abord au point de vue de la répartition géographique du groupe des Ventricosi, qui semblait être confiné en Europe et sur- tout dans le nord de l'Asie, et ensuite parce qu'elle in- troduit dans la nomenclature déjà si riche des Parnas- sius une forme encore inédite.

Nous désignons ce type nouveau, dont nous ne con- naissons encore que le sexe femelle, sous le nom de Tartarus, en souvenir de la station il a été rencontré, c'est-à-dire de la région occidentale du Thibet connue sous le nom de Tartarie Cliiuoise. Voici les caractères particuliers qu'il présente à l'analyse : Envergure fort petite, mesurant 42 millimètres, pas plus grande, par conséquent, que celle de la femelle de Simonius. Ailes relativement allongées, bien chargées d'écaillés, d'un blanc mat un peu grisâtre ; les antérieures prolongées vers le sommet qui est arrondi et qui communique une courbure oblique au bord externe. Nervures noires. Taches discoïdales bien marquées, se réunissant au bord supérieur de la cellule ; celle qui clôt cette cellule se prolongeant finement le long de la nervure médiane sans aboutir pourtant jusqu'à la base, et ombrant ensuite toutes les ramifications de cette nervure. Tache costale unique et bien apparente. Bande prémarginale large, bien écrite, terminée par un contour recti ligne du côté intérieur et par un bord denté du côté externe ; formant un sinus vers la côte et descendant obliquement vers le bord interne qu'elle ne touche pas. Marginale étroite, indiquée seulement à l'apex, avec de petits espaces internervuraux blanchâtres. Tache interne très petite, formée d'un groupement d'écaillés noires. Ailes posté- rieures d'un blanc uniforme, semblables à celle de Stub- bendorfli, mais avec la tache basilaire plus accentuée le long du bord abdominal et formant un fin crochet sous la cellule d'oîi elle rayonne étroitement le long des rami- fications des nervures. Une très petite macule à peine perceptible occupe, en outre, le bord antérieur de l'aile. Corps entièrement noir avec un collier roux et un appen- dice anal analogue à celui de Stubbendorfii, mais plus allongé et dont le lobe apertural inférieur est plus sail- lant et plus recourbé.

Ce Parnassien est voisin de l'espèce que nous venons de nommer; cependant il est facile de l'en distinguer au

premier abord : par la réduction de sa taille, par la forme des ailes antérieures, par l'ampleur et la direction de la marginale et par la dilatationdes taches discoidales dont la supérieure forme une sorte d'épi sur le disque de l'aile. Il offre également beaucoup de rapports avec (ilacialis, notamment par sa coupe et par la jonction des fâches discoïdales dont il vient d'être question. Il s'en sépare cependant d'une manière apparente par l'exguité de sa taille, par la réduction de ses dessins, par le bord externe des secondes ailes qui n'offre nulle trace de bande prémarginale, ainsi que par la forme de l'appareil sexuel qui est très court chez (jlacialis et terminé par une section aperturale rectiligne. Nous nous abstien- drons de décider pour le moment s'il convient d'accor- der à ce curieux Parnassius la prérogative d'une espèce distincte dans le sens que l'on attribue ordinairement à ce terme, ou s'il doit être rattaché, comme simple forme géographique, soit à Stubbendorfii, soit à Glacialis, avec lesquels il offre une certaine affinité. Nous n'en connais- sons encore que trois exemplaires femelles bien sem- blables entre eux et dont l'un fait partie de notre col- lection, et ce nombre est trop restreint pour qu'il soit permis de résoudre une telle question. Nous ferons cependant observer qu'il semble difficile d'admettre que Tartarus puisse procéder de l'une ou de l'autre de ces deux espèces, si l'on tient compte que la première n'a pas encore été observée dans des stations plus méridio- nales que la chaîne de l'Altai etles Alpes de l'Amurland; et que la seconde est confinée dans le Japon et dans les montagnes de la partie Orientale de la Corée.

J. L. AUSTAUT

LIVRE NOUVEAU

F. Bernard. Elemen/s île paléotilolor/ie (seconde p^irtie, pages 529 k 1168; avec 231 figures dans le texte).

M. Bernard a publié récemment le second et dernier volume de sesEléinents fie palêonlolof/ie. Les étudiants en histoire natu- relle et toutes les personnes qu'intéressent l'évolution et l'iiis- toire des êtres organisés accueilleront avec plaisir l'apparition de ce livre qui vient, comme on l'a dit justement, de combler une grosse lacune dans la littérature scientifique classique de notre enseignement supérieur.

Dans ce volume comme dans le premier, M. Bernard a divisé l'étude de chaque groupe en trois parties : l'une consacrée aux données anatomiques et embryologiques, l'autre à la des- cription des formes les plus intéressantes et des principau.x genres, la dernière à la répartition zoologique et à la phylo- génie des divers représentants de groupes. Cette méthode a été suivie par M. Zittel dans son grand traité de paléontologie; mais M. Bernard, voulant rendre son livre accessible au grand public, a eu l'heureuse idée de s'étendre plus longuement sur les généralités relatives à chaque groupe et sur les genres très intéressants qui servent de trait d'union entre deux groupes voisins. Les Oiseaux occupent peut-être une place trop res- treinte dans ce volume, mais les Mammifères y sont l'oljjet d'une élude de longue haleine, dont la rédaction a été confiée à M. llémy Pcrrier.

11 faut féliciter M. Bernard d'avoir condensé dans une centaine de pages très instructives, le meilleur de nos connais- sances sur la paléontologie des végétaux. Les étudiants, désor- mais, ont à leur disposition un ouvrage de paléontologie suffi- samment comptet, qui les dispensera de recourir aux volumineuses traductions des traités de Zittel et de .Schiniper ; M. Bernard leur a donné un vade mei-um paléontologiiiue et nous sommes pcr- 'suadés qu'ils lui en sauront largement gré.

E. L. Bouvier.

A'. li. L'ouvrage complet forme un l)eau vol. in-S de. 1168 pages avec 612 ligures. (,'artonnc : 2a francs; franco : 25 fr. 85 (En vente aux bureaux du journal).

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l>E NATURALISTi:

Le Piéyent/e, par J. Marcassin, vol. in-8° avec fi<:iircs. —Prix:

» fr. 50; franco, 1 fr. C5. Les fils d"Émilc Dcyi-olle,

libi-aircs-éditcurs, 46, vue du Bac, Paris.

Malgré le nombre d'ouvrages publiés sur le ménie sujet, celui-ci est loin de faire double emploi, parce qu'il donne les résultats d'une l.ingue cspérience et les procédés pratiques qui peuvent vite initier à cet art difficile ceux qui ne sont pas passés maîtres en la matière. On a alîaire à des animaux fins et rusés qui, par l'hérédité de l'éducation, finissent par être très perspicaces et éventent vite les pièges dressés avant qu'aient été prises ces petites précautions qui font tout le succès.

Tous ceux qui désirent détruire les bétes puantes trouveront dans cet opuscule de très utiles renseignements qui assureront la réussite, car ils émanent d'un praticien qui a vu les bétes à l'œuvre et qui est arrivé à déjouer leurs ruses les plus fines.

Iteciieil cotnph'l (les liomotit/mes fraiir/iis, par Cli. Demaunv.

1 volume avec pages blanches pour mites. Prix :

1 franc ; franco : 1 fr. 10.

V'oici un petit volume qui sera bien accueilli, nous en sommes persuadés, partons les amateurs de jeux d'esprit. Les .(lux d'esprit, en elTet les Jeux classiques surtout s'aident beaucoup des homonymes, et un recueil complet de ces vocables ne peut manquer de rendre service à ceux qui s'occupent déposer des problèmes comme à ceux qui cherchent à les résoudre. D'ailleurs, l'étude des homonymes est une des difiicultés de notre langue, et, d'une façon générale, l'ouvrage de M. Ch, Demauny sera consvillé avec fruit par tous ceux les jeunes gens surtout qui ne sont pas suffisamment familiarisés avec cette question d'orthographe pratique.

Aille-mémoire de zooloyie, par le professeur Henri Oiiiaut). I -- 1 vol. in-18 de 'MO pages avec 90 figures. Cartonné, 3 francs; franco : 3 fr. 20 (Kn vente aux bureaux du journal;.

L'AUle-mémoire de zoo!or/le, qui vient de paraître, est un résumé des grands traités classiques et des cours donnés par les principaux professeurs do l'enseignement supérieur : MM. (îiard, Yve^ Delage, J. Chatin, Pruvot, Rémy Perrier, de la Faculté des sciences; MM. Edmond Perrier, Lacaze- Duthiers, Filhof, Beauregard, </« .U»sei/?/i ; Houssay, de l'École iKinnale supérieure : li-.iiAi. Blancliard, Heim, de lu Faculté de médecine; Gui'^nurd, de l'École de pharmacie; Henneguy, <^( Collège de France; Paul Rcgnard, (/e l'inslliut ar/ronomlijue ; Railliet, de l'Iicole vétérinaire d'Alfurt; .Sicard et Kuihler ;de Lyon), G. Moquin-Tandon (de Toulouse), P. Girod (deCler- ninnt-Kerrand), .loubln (de Rennes), etc. Au début des études, il permetli'a d'acquérir rapidement les notions nécessaires pour profiter des cours spéciaux ou lire avec fruit les traités complets; à la fin de l'année, il facilitera les revisions indis- peiisalili's pour passer avec succès les examens.

OIFIIKS ET DEMANDES

gnèes de toutes leurs synonymies cl des principales citations bibliof,'raphiques. Ce catalof,'ue aété coninioncé par feu M. L. I.ethlerry et G. Severin, du Muséum de liruxelle. s.Actuellement les 2 premiers tomes, Pen- latomidcs, Coréides, Herytides, I,eg;i'ides, Pyrrhocorides sont parus; leur pii.x est de li- fr. chaque.

Collectionneur de timbres demande à faire e'clian- ges. M. Deschellerins, CliAtcauneuf-sur-Loire (Loiret).

Appareil photographique 9 )< 12, presque neuf, pied, 2 châssis doubles. M. Louis (iulilemin, Uouye- mont (Doubsl.

A céder les lots suivants i\c Coléoptères, i .'«'adresser à Les fils d'Emile Deyrnlle. iintiiralisles, 4fi, rue du Itac, Paris.

I.ot de Curculionides européens et exotiques. Epissus à Prosayleus inclus. .'iOO espèces, 520 exemp., 9 cartons. Prix : eO fr.

Lot de Curculionides européens et exotiques. Ere- innus à Ilacmus inclus. 277 espèces, ;!ii exemplaires. 9 cartons. Prix : 4.^ fr.

Lot de Curculionides européens et exotiques. Pissodes à Rhyncolus inclus. 223 espèces, 27.5 exem- plaires, 9 cartons. Prix : 4ofr.

Lot de Lamellicornes européens et exotiques. Onitis àChiron inclus. 343 espèces, 470 exemplaires, 6 cartons. Ce lot contient les genres suivants : Hubas, Onitis, Eurys- ternus, 34 espèces; Ûnthophagus, I7u espèces ;Onili cel- lus, Coloboplerus, Copriniorplius, Euplesus, Teuchestes, Otophones, 30 espèces ; Aphodius, 74 espèces; Trichono- tus, Helinopterus, Acrossus, Heptaulacus, Centrotarsus, Plagiogonus, 2C espèces ; Oxyomus, .\tœnuis, Ammu'- cius, Uhyssemus, 29 espèces ; Pleurophonus, Diastietes, Œgiala, Chiron, 10 espèces; plus quelques Phaneus. Prix : 95 fr.

Lot de Carabides européens et exotiques, .\ptinus i Pie/.a inclus. 292 espèces, 33(i exemplaires, b cartons. Prix : îi'o fr.

lîeaux exemplaires de Dicranorhina micans. La pièce, 4 francs.

Nids de Courtilières. Chaque, 3 francs.

.M. .\. P. à Constantinoplo, n" 40112. La maison L. DeyroUo, à Paris, fabrique un objectif à sec et en Mii'ine temps à immersion; par un système de correc- tion très simple, l'objectif se transforme instantanément enobjectifasecouaimmersiuii.il liiurnit, avecun ocu- laire 4, un grossissement maxiniuiii de 1200 diamètres. Le prix est de 100 fr.

M.John Venablos, Woodhurst, upper Warlingham, Angleteire. offre en échange des lépidoptères euro- péens.

.M. V. lUchon à Juvisy, Nord, désire des papillons européens en échange d'espèces exotiques ou euro- péennes, envoyer liste.

M. C. S. à Lyon. L'n catalogue général des hé- miptères est en ce moment en cours de publicalion. Il doit réunir les espèces d'hémiptères du monde entier décrites jusqu'au moment de sa [iiiblication. Les espèces, èiiiiiiii'rées dans l'ordie alphabétique, sont accomp;i-

HIIU.IOGU.XPIIIK

1».

'i'î.

■Warrcu, W. New Species and Gênera of Indian Geo-

mulrid:e.

l'sllotaçiuia .V. 0. dccoriilu. riuileiira vcninntaln.

t'nllii- stellala. ICcliplupera S.-C. rcclllinca. l'Iio-

loscnlosia sli;iniatica. llemevophila lir/nalu. l'of/o-

nvpi/i/la nl'irnlliahi,

Sovltates X,i,do;/lc;r. 1. H'J'i, pp. 0"8-(iS2.

.Bernard. II -M .Vpplication of the Sand-blast for the Development of trilobiles. Kig.

(icoloi/. Miioaz. IS'M. Jip. 553-.'i5S. Bertolio, S. Sur quelques roches des collines euga- nèellEics.

Itull. Soc. r.éol. France. 1894, pp. 333-338. Brown, A. On ihe Genus Solenopora. Fig.

(indo,,. Mauaz. 18'Jl, pp. 193-200. Crick, G.-C. Jurassic Cephaloda fnim Western .Vus- iralia. PI. XIU.

Gcolo;/. Mn;ja:. ISOl, pp. 433-511.

(i. Mai.loizki..

Le Gérant: Paul GKOULÏ.

l'a,.is. _ Imprimerie V. Levé, rue Cassette, \'i

17" ANNÉE

0/ £cl3iice«

2' SÉRIK i^" loi

/

i:i FKVlilKH 1895

Le Véi"aseox>e

Faire petit, mais voir grand et voir viai était uii pro- blème un peu complexe, mais qui devait tenter les cher- clieurs et dont la solution (irt'spntait un {.'rand inténU pour la pliotographie documentaire.

Faire petit et bien est maintenant cliose facile ; quantil(' d'appareils à main, sous un volume réduit, donnent d'excellents clichés dans les formats inférieurs au 0 x i'-i.

Voir (jfand ne suflit pas, il faut voir grand cl voirvrai. Seul le stéréoscope donne ce résultat. Quelque complète, en effet, que soit une épreuve plioto^;raphique ordinaire, le relief manque d'une façon absolue ; on a, quand on regarde cette épreuve, la môme impression que quand on fixe un objet quelconque en fermant un œil, tout ce qui l'environne paraît au même plan que lui, l'ensemble est plat, aussi est-il impossible de se rendre compte d'une façon exacte de la physionomie d'un individu, des formes d'un animal, du port d'une plante, de la valeur de certaines déformations et des défectuosités d'un sujet que le relief seul accuse. Si vous regardez une épreuve de paysage, le même effet se produit : les plans man- quent, l'éloignement ne se fait sentir que par la diminu- tion des dimensions de l'image et vous savez combien sont fausses les estimations que vous basez sur ces don- nées, surtout avec les appareils à court foyer.

Avec le stéréoscope, au contraire, l'illusion est com- plète ; le relief devient saisissant, les objets se détachent nettement les uns des autres, chacun d'eux se met en valeur, bien à son plan, et l'œil, perdant toute notion de la grandeur de l'image, voit les objets en grandeur na- turelle.

Ce sont ces précieuses qualités que possèdent les images du Wcascope, le nouvel appareil photo-stéréos- copique que vient d'établir M. Jules Richard, construc- teur d'appareils scientifiques, à qui l'on doit déjà les ba- romètres et manomètres enregistreurs, parmi tant d'autres appareils de précision moins connus du public, mais si appréciés dans les laboratoires.

C'est un seul et unique appareil qui sert à prendre des clichés photographiques et à en percevoir l'image posi- tive dans les conditions de perfection que j'énumérais plus haut pour le stéréoscope, et à toutes les qualités énoncées il faut enjoindre une autre vraiment curieuse: le redressement de toute déformation photographique, et ce, quelle qu'ait été l'obliquité de l'appareil au moment de la pose; cette déformation choquante bien souvent de- vient grotesque et inadmissible dans la photographie de monuments. Nous reviendrons plus loin sur ce point spécial; étudions pour le moment le Véraseope en tant qu'appareil photographique.

La figure ci-dessous donne l'aspect extérieur de l'ap- pareil représenté en demi-grandeur comme dimensions linéaires, soit au quart de sa surface; la figure 2 montre le détail du mécanisme.

En avant de la boite, légèrement moins haute à l'avant qu'à l'arrière, se trouvent les deux objectifs, rectilignes, très rapides, parfaitement appairés, de foyers identiques et dont le diaphragme a été calculé pour laisser passer la plus grande somme possible de rayons lumineux, tout en assurant la netteté parfaite de l'image sur la surface entière de la plaque.

La mise au point est établie pour toul objet situé à plus de 1 mètre .'10 centimètres.

ir.yjLiy..r--r Fig. 1. 1^0 \ e'rascope. Deiiii-gruiii-leur, quart lic surface.

L'obturateur qui fonctionne pour les deux objectifs en un seul mouvement s'arme sans démasquer la plaque au moyen d'un bouton latéral E qu'il suffit de tirer, puis de laisser revenirà sa place.

Sur le côté de l'appareil au-dessous du bouton qui sert à armer, et sur le dessus dans l'axe de l'adjectif de droite, se trouvent deux onglets C et I pour le déclenchement.

Sur le devant de l'appareil, au-dessus delà lentille du viseur, est placé un petit bouton de cuivre D, qui manœuvre verticalement dans une petite rainure.

Deux cas se présentent : l'instantané, la pose. 0,0

jyçosi.

y

F.g. .;.

1" L'imlantané. Le petit bouton D doit être amené au haut de sa course ; une fois l'obturateur armé, une simple pression sur l'onglet I le fait déclencher,

La pose. Le petit bouton D est alors amené au bas de sa course : l'obturateur armé, une pression sur l'on- glet I l'ouvre complètement, une pression sur l'onglet C le referme au moment voulu.

Ces mouvements sont assurés par des ressorts assez doux pour rendre impossible tout ébranlement de l'ap- pareil.

La vitesse de l'obturation pour l'instantané pourra sembler lente; mais, outre qu'elle est suffisante pour donner une image nette d'un homme au pas pris à 3 mètres de distance, je préfère de beaucoup un appareil qui me donne une image quelque peu Houe à un appa-

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LE NATURALISTE

reil qui nio tloniierait une image nette, s'il nie la don riait, niais (lui, dans la plupart des cas, se contente de prendre les points lumineux de mon sujet. Celte obser- vation ii"est pas l'aile pour incriminer tel ou tel appareil à obturation extra-rapide, dont la vitesse est du reste le plus souvent réglable au gré de l'opérateur, mais bien plutôt pour mettre en garde certains amateurs qui ré- clament de leur obturateur le 1/100, le 1/200 de seconde, sans se rendre compte du prix modique des appareils auxquels ils demandent semblable lourde force.

Les viseurs sont au nombre de deu.x, perraellant de viser soit à la hauteur de l'œil, soit dans toute autre position.

1" Un viseur à miroir. Sur la face antérieure du véras- cope est fixée une petite lentille L, embrassant exacte- ment le même champ que les objectifs et donnant, sur un verre dépoli G, une image de 2 centimètres de côté alors que celle du cliché mesure 4 centini. l\2. Ce viseur sert quand l'appareil est placé à hauteur de ceinture ou sur la [)oitrine ou même au-dessus de la tète, en la re- lournant eu dessous.

Un viseurqui mérite une description spéciale. Sur le dessus de la boite et dans l'axe de l'objectif de droite un petit cylindre de !j millimètres de diamètre et de ■2 centimètres de long; l'extrémité antérieure est fermée par un verre dépoli portant un réticule ver- tical ; à la face postérieure est une petite lentille qui rend visible le réticule du verre dépoli ; l'enveloppe du système porte à sa partie supérieure une petite rainure sur toute la longueur du cylindre.

Ce viseui- sert quand l'appareil est tenu à hauteur de Tœil ; le vérascope étant appuyé au front et sur le nez, regardez avec l'œil droit dans la lentille du viseur, vous voyez un cercle gris traversé par une ligne noire ver- ticale; dirigez alors le regard par la rainure comme dans la mire d'un fusil, vous voyez nettement ubjets visés; mais vous avez en avant de ces objets la perception d'un cercle laiteux transparent réticulé donnant le champ de l'objectif ; le principe de cette opération est la persis- tance des images sur la rétine, persistance assez longue pour laisser mettre en plaque le sujet convoité ; un ou deux essais vous auront vite familiarisé avec ce petit tour de main.

Les plaques, au nombre de 12, sont contenues dans un magasin à escamoter, U, placé en arrière de la chanibn" ; chacune des plaques est maintenue dans un pelil châssis en lùle U. L'escamotage s'obtient par un mouve- ment d'allée et de venue imprimé au double fond du magasin à l'aide d'une poignée P faisant saillie à droite; il faut, pendant ce mouvement, tenir l'appareil vertica- lement les olijectifs en l'air, et le torel un peu incliné à droite.

Le magasin porte une feuillure qui, glissant dans une rainure delà chambre, garantit la jonction complète dis deux pièces et évite toute introduction de rayons lunii lieux.

Le magasin est du reste fermé par un volet en tôle ij ijui, masquant complètement la première plaque, laisse toute liberté pour placer et retirer le magasin môme cii plein soleil. Des magasins chargés peuvent ainsi à toui moment venir remplacer un magasin dont les dou/r plaque> ont été exposées.

Sur l'extrémité droite du magasin un compteui' eni' gistre les numéros des plaques exposées ; il se compose d'une roue portant les chiiTres 1 à 12 visibles dans une

petite ouverture circulaire, roue se niaiiQ'Uvrantau doigt par un encoche latérale.

Le chargement se fait par l'extrémité du magasin dont l'ouverture V est fermée par un verrou T; il faut avoir bien soin de tenir les porte-plaques par le bout la glace est libre pour entrer d'abord le côté se trouve un petit talon de tùle qui empêche la glace de glisser dans le tiroir sans son porte-plaque.

La manœuvre de l'appareil se résume donc ainsi :

Le magasin bien en place, armer l'obturateur et tirer le \olel pour démasquer la plaque, viser le sujet et dé- clencher; refermer le volet pour plus de sûreté et esca- moter la plaque, marquer le numéro de la plaque expo- sée et se tenir prêt à recommencer.

Les clichés développés par les méthodes habituelles sont tirés sur verre; il est certes possible de regarder dans n'importe quel stéréoscope des épreuves de ces clichés tirés sur papier; mais, comme je le disais en commençant, le Vdrasrope a le grand mérite de faire voir vrai, et pour cela il faut regarder l'image avec les objec- tifs qui ont servi à la prendre, )/ fniil remettre l'imaye ù l'endroit même de rappareil le cliché a été exposé et la regarder dans la direction on rappareil l'a rw. Que se passe-t-il alors? L'image, devenue sujet lumineux, émet des rayons qui, pour passer par b's objectifs et venir frappeur notre uîil, suivent une marche inverse de celle suivie par les rayons qui ont iiniir(îssionné la plaque; les rayons émis par le positif subiront donc les défor- mations inverses des premiers rayons, c'est dire que l'œil percevra une iniuge réelle, dans laiiuelle la pers- pective sera coinplètenienl rétablie, aussi bien pour les lignes verticales que pour les lignes horizontales. .Nous n'aurons donc plus à nous préoccujier de l'inclinaison qu'il faudra donner à la chambre pour photographier Ici ou tel sujet; le cliclié pourra présenter les lignes les plus bizarrement inclinées, les disproportions les plus invraisemblables : l'œil n'apercevra qu'une image con- forme aux lois de la perspective, cl ce, bien entendu, même en ne i-egardant qu'avec un uil ; en regardant avec les deux, les images venant se superposi-r donneront, en plus de la perspective, le sentiment du relief; il suffira pour cela de donner à l'appareil la même inclinaison que celle qu'il avait pendant la pose. Voici, par exemple, une photographie du pavillon de flore i|ui n'a ]ui être

obtenue i\nvu luaquant les (.bjectifs vers le ciel- si nous

LE NATURALISTE

i3

regardons dans le vérascopo placi' liorizontalein(>nt, nous avons la sensation de cliute ((ue donne la ligure -i, mais levons vers le ciel notre appareil, nous voyons les lignes regagner peu à peu leur parallélisme et nous avons bien- tôt Tinipressii m «le la figure 4 ; continuons à regarder

Fit.'. 4. de plus en plus en l'air, le monument, qui tout à Iheure tombait en arrière va tomber en avant.

L'image, enfermée dans le vérascope, est complètement isolée de tout objet qui, par la comparaison, en laisse apprécier les dimensions restreintes, aussi croit-on voir les objets grandeur naturelle; et si, pour une première expérience, au lieu démontrer une épreuve le vérascope tenu à la main, on l'encastrait dans une cloi.=;on, comme cela se fait pour les lentilles des panoramas forains, il serait absolument impossible au spectateur de dire quelles sont les dimensions de l'image qu'il regarde. L'expérience suivante pourra, du reste, être faite par tout possesseur de l'appareil : si on se replace juste au point une photographie a été prise, et si, au lieu de regarder dans les deux objectifs, on regarde avec l'œil droit dans l'objectif de droite et avec l'œil gauche l'ob- jet lui-même, l'image et l'objet se superposent comme se superposent les deu.v images stéréoscopiques.

Il va sans dire que, comme dans tout appareil stéréos- copique, le cliché double doit être fendu pour transpo- ser les deux clichés afin de remettre à droite de l'image double l'image prise par l'objectif de droite, et à gauche l'image prise par l'objectif de gauche ; mais ce n'est qu'une manœuvre insiituifiante, M. Richard a construit un calibre spécial qui assure le repérage parfait des

u. Châssis servant à fixer et maintenir en plare, dans le vérascope, les positifs destinés à être rer/nrilés.

deux petits clichés dans le châssis à triage qu'il joint à l'appareil.

J'ai dit que le vérascope servait à la fois de chambre noir»! et de stéréoscope. Lue fois les clichés obtenus, il suflit, pour transformer l'appareil, d'enlever le magasin et de le remplacer par un châssis à charnière dans le- quel le positif vient s'appliquer contre un verre dépoli ; vous armez l'obturateur comme pour la pose, vous le déclenchez pour l'ouvrir, et »'ous verrez alors les amis, qui jetaient linéiques coups d'œil distraits sur vos collec- tions d'épreuves uniques de tous formats, regarder plu- sieurs minutes chacune de vos épreuves stéréoscopiques, découvrant à chaque instant un détail nouveau et qui, au premier portrait ou au premier groupe qu'ils verront, vous feront sans doute la réflexion qui m'a été faite plu- sieurs fois : « C'est vraiment saisissant; on est presque ennuyé de ne pas entendre parler des personnages si vivants. »

Charles J.\coii.

LE SIZERIN CABARET

Une grande confusion existe encore dans les diffé- rentes espèces du genre Sizerin (Acanthis); Bonaparte et d'autres ornithologistes ont établi plusieurs espèces qui ne sont peut-être fondées que sur des variétés de taille ou de plumage; toutefois on admet généralement deux espèces européennes : le Sizerin cabaret {Acanthis rufescem) et le Sizerin boréal {Acantlii^ tinavin), ce der- nier très rare et de passage accidentel en France.

Parmi les oiseaux dont les rigueurs de l'hiver nous ramènent le passage chaque année, l'un des plus inté- ressants est le Sizerin cabaret. Ces Passereaux, voisins des Linottes, dont ils diffèrent par leur bec mince et allongé et par leur taille plus petite, habitent les régions boréales, d'où ils descendent dans nos contrées pen- dant l'hiver et voyagent alors en compagnie des Tarins.

« En parcourant les immenses forêts de bouleaux des contrées du Nord, dit Brehm, on comprend pourquoi les Sizerins n'arrivent pas chez nous régulièrement et en même nombre chaque hiver. Ils n'ont nul besoin d'émigrer tant qu'ils trouvent en abondance les fruits du bouleau dont ils font leur nourriture principale; ce n'est que lorsque ceu.x-ci font défaut qu'ils sont forcés de se diriger vers d'autres contrées. Quelque nom- breuses que soient les bandes que l'on voit parfois chez nous, on ne peut les comparer à celles qui passent toute l'année dans leur patrie. Dans le Nord, les Sizerins trouvent bien mieux que chez nous toutes les conditions nécessaires à leur existence. Les forêts de bouleaux y mesurent des étendues de plusieurs centaines, de plu- sieurs milliers de myriamètres carrés, et il faut un été tout particulièrement mauvais pour que ces oiseaux n'y puissent trouver leur subsistance. » C'est pour ces motifs que les passages de Sizerins en France ne sont pas très réguliers et plus ou moins nombreux, ces oi- seaux arrivant depuis le moins d'octobre jusqu'au mois de février selon les diverses parties de la France. Dans ie Midi ils sont rares, et ce n'est qu'accidentelleiiient que l'on en rencontre des individus dans le Sud-Ouest; un passage assez nombreux a eu lieu dans la (lironde lin novembre 1889.

Le Sizerin cabaret mâle a le front noirâtre surmonté de roussàtre, l'occiput d'un rouge cramoisi, toutes les parties supérieures du corps roussàtres avec des mèches

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i.E .NATIHALISTK

l'iuiips au centre de cliaque plume; le croupion esl liluncliàtie teinte de rose, les joues et les cotés du cou d"un gris jaune; une lailie noire s'étend sur la gorge; le ilevant du cou et de la poitrine est d'un cramoisi plus clair que celui de la tète; les grandes pennes do l'aile sont brunes, les moyennes terminées de roux; l'en- bt'mlde forme une barre transversale sur l'aile. Le bec est couleur de corne jaunâtre, les pieds sont d'un brun noirâtre. La femelle a le cramoisi de la tète plus terne, pas de rouge sur la poitrine, ni de teinte rosée sur le croupion.

D'où vient le nom de ('aiarel donné à cet oiseau dans plusieurs parties de la France '.'L'explication suivante est peu satisfaisante : " La dénomination de Cnbmrt, dit l'abbé Vincelot, a peut-être été donnée à cette espèce parce qu'on aura cru remarquer une certaine prédilec- tion pour les semences du CaUarcl, plante qui croît sur les montagnes. » Peut-être ce nom n'est-il qu'une allu- sion à la nuance vineuse de la tète et de la poitrine de i-e Sizerin. lirisson l'avait nommé : petite Linotte des lii/nes, dénomination doublement erronée, i)uisque cet oiseau n'est pas une Linotte et ne vit pas dans les vignes.

.Nous avons dit (jue ces Sizcriiia nous arrivaient en compagnie des Tarins ; ils recherchent les bois dont les semences com|)oscnt leur principale nourriture, ils se liennent à la cime des arbres et se suspendent avec cle.xtérité à rexlrémifé des branches. On les prend faci- lementàleur passage. « Il n'est pas difficile, dit Brehm, de capturer des Sizerins; leurs instincts de sociabilité les perdent : l'un d'entre eu.v est-il pris, il attire les autres ([iii se font [irendre à leur tour. On en prend des niasses au lilet. Souvent il en est qui, ayant été manques, reviennent auprès de leurs compagnons captifs et se glissent sous le filet. » Ils sont si peu méfiants que les oiseleurs qui ne possèdent pas un appeau de leur espèce les attirent avec un Tarin. Le Cabaret s'habitue facile- ment, à la captivité et vit en bonne intelligence avec ses compagnons de volière. Il se contente de menues graines et ne cesse de se suspendre dans sa cage avec une agi- lité surprenante. Son chant n'est qu'un ramage qui a une certaine ressemblance avec celui du Serin des bois ou Citi), mais il est mélangé de tons aigres qui rappellent le chant du Tarin. Malheureusement cet oiseau ne con- serre pas en cage le plumage qui fait sa beauté en li- berté; le cramoisi de la tète s'efface pour prendre une teinte jaune orangé et le rouge de la |)oitriiic dis|Kiiaît dès la i]reniièro mue.

.\l.lli:HT (IllAM.F.It.

MINÉRAUX NOUVEAUX

trouvée par le minéralogiste américain. Melville, dans les mines de Seven Devils (Idalio).

Cette substance cristallise dans le système quadratique. Sa teinte esl jaune verdàlre et l'éclat est résineux.

La densité est 't,u2C.

T.-M.-L. Michel vient (!■■ rejiroduire des cristaux de Powellitc.

Ce minéral est associé à la boriiile argentifère et an grenat.

L'Aijuilarile est un sélenin de sulfure d'argent, ijui esl représenté p;ir la formule .\g-S -}- Ag-Se.

Ce minéral est cubique et cristallise généralement sous forme du dodécaèdre rhomboïdal. Beaucoup de cris- taux sont allongéssuiva'it un axe, de façon à [irésenter un prisme à base carrée, surmonté d'une pyramide à chaque extrémité. D'autres sont allongés suivant l'axe de l'oc- taèdre, et ils prennent alors une forme hexagonale.

Les cristaux d'Aguilarite sont petits. Le plus gros atteint un centimètre. On n'a observé aucun clivage.

La couleur est métallique, se raïqirochanl de celle du fer. La dureté de ce minéral esl intermédiaire entre celle du gypse et celle du calcaire.

M.M. H.-N. Brackett et J. Francis ont décrit deux nou- veaux silicatesdu groupe du kaolin : la Neirtonite décou- verte à Newton (Arkansas) et la Bertorilc trouvée à Blue Mountain, mines du district de MarbleTownship(('iarland). Le premier de ces minéraux est une substance blanche, compacte, infusible au chalumeau. Elle est légèrement attaquée par l'acide sull'uri(|ue bouillant et cencentré ; on a une décomposition coiiiplèle et un dépôt de silice.

La Newtonite, bien qu'amorphe en apparence, cristal- lise dans le système orthorhombique.

La composition de la .Newtonite est représentée par la formule

Al^O^', iSoO-i, 4H-'0-+-Ag.

(l.M lip.UT.

La l'cnficklitr a été dédiée au minéralogiste américain, M. l'enlield, pni M. (ientli, qui a découvert l'espèce dans les mines du Lauiium ((Irèce). Klle a poui- formule I'b0.2PbCr-'.

La Penlieldilc cristallise dans le système hexagonal, et se présente sons la forme d'aiguilles qui sont de couleur blanche et ont un aspect vitreux.

La Penlieldite est associée à l'Anglésite et à la Lau- rionite.

La Povellile est un niolyhdali' de ( al.iuin. fille a été |

DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE HÉLIX D'ALGERIE

l'aliilu Mitrl/in- .\niev.

Testa parviila, apcrto sed rchilivc liaïul l.Uo uiiiliilicala, orbi- culata, convcxo-dcpressa, a!l)idula, soricco niions i.eiuortua sordide alba\ tenuis, siihpelliicida. Spira convoxa. pai'um elc- vatri, valde obtusa. .\nfractiis 1 convcxi, tcnuitcr laincllosi : lamellre intei'se sat remote, oliliqurn, aportune pai'a!lol;i>: inlcr lamellas tenuissimi' slrii;oso-striatuli (siria' siib valid.i lenti; lanUiiii porspicua'); lento accrcsrontos ; uttimus longiusculo sed haud abrupto pli'rnmque dofloxus, cvliniliieus, subtus cunvcxus. Aportura obliqua, rotundata, paruni lunala, niar;_'inibus sat reinotis, columcllari vix diiatato, umbilicum mcdiocrom, dia- mclri l;':i. subaMiuanlcm, nullomodo tegcnte. Poristoma sim- ]ili:x, acntum.

Diam. max. 2 l/;i. non. 2. ait. 1 1/3 niill.

Au-dessus du lac Oufioulminc, dans la trilm des Ait-bou- .\ddou (cliaini; du l'junljura , à une altitude do 1.850 motros environ.

.Vai rencontré, au pied des petites plantes et dans les mousses croissant dans les tissures dos rochers, cette petite espèce qui est fort distincte des formes du inomc genre trouvées jusqu'ici on Kabylie et même en Algèi-ie. Au premier aliord, on la pren- drait pour le jeune 'ii;e do 17/e/i.r cuxliila, si commune en Europe, dont elle a l'aspect général, surtout à l'état frais, la taille et les costiilations ainsi que la coloration. Cette opinion ne résiste pas à un examen attentif. Kn eirel, la /'. Murlliir est plus ramassée, beaucoup plus étroitement omt)iliquée, plus gloljuleuse et son péiistome est toujours aigu et non lélléchi. Clic/, quelques sujets très adultes, il est ci-pandant un tant soit peu obtus. La iescenle lente du dernier tour vers louvcr-

LE NATURALISTE

tui'i' pai'ail >''t,re un cai'actére assez coustanl, iiuoique clicz cer- tains individus il tende à s'effacer.

Parmi les espO'ces européennes, je ne vois que la /'. Sorur- riila Ben., de Sicile, qui puisse lui être comparée, mais cette forme sicilienne est beaucoup plus petite. I.a /'. Miirl/i:i' rap- pelle aussi Vllelir exigua Stimpson, des Etats-Unis et du Canada, dont la sculpture est d'ailleurs complètement diffé- rente.

C.-F. An. i:v.

PRODUCTION ARTIFICIELLE DES fflONSTRUDSITÉS

Oiiiniona des anciens sur les monslrcs. Travaux des savants du wni' siècle et de E. G. Saint-Uilaire.

Jusqu'au xvii' siècle, on a cru que les monstres avaient une organisation diffeTente de celle des êtres auxquels ils auraient ressembler ; aussi les a-t-on considérés comme des productions surnaturelles, émanant directe- ment de la Divinité. La nature, disait Pline, crée des monstres pour nous étonner et so divertir. Mais telle ne fut pas l'opinion générale des Chaldéens et des peuples qui les ont suivis. On crut que l'apparition d'un monstre était un avertissement de la Divinité, l'annonce de quel- que châtiment, et un auteur allemand qui se faisait ap- peler Lycostène, mais dont le nom étaitWolffhart, ajoint à la description de chaque monstre dont il traite, le dé- sastre correspondant.

Cette idée ne contenta pas tous les esprits, et au lieu <rattribuer à la Divinité la création des monstres, êtres hideux et imparfaits, on fit intervenir pour leur forma- tion le dieu du mal, c'est-à-dire lediable. Cette hypothèse eut un grand succès depuis l'origine du christianisme jusqu'à la Renaissance. Jusqu'à cette dernière époque on a admis que le diable s'unissait aux femmes et que l'u- nion était féconde. Si le produit ressemblait au père par ses facultés morales, il étonnait le monde par sa per- versité : c'était, comme on disait alors, un diatjlc incarné. Si la ressemblance était physique, l'enfant excitait l'é- pouvante par sa laideur, c'était un monstre.

Souvent on trouvait que le monstre offrait une cer- taine ressemblance avec un animal. Alors on supposait que la mère avaiteu des relations charnelles avec l'animal auquel l'enfant ressemblait. Cette croyance n'a pas été contestée par les médecins, comme Hiolan, qui croyait à la fertilité de pareils croisements, et il a fallu arriver jusqu'à la fin du xviii» siècle pour observer que l'union d'espèces très voisines était seule fertile.

Dans tous les cas, le monstre était mis à mort, car il devait provenir d'une union monstrueuse. Cette sévérité n'étonnait personne; tout le monde, même les médecins, trouvaient cela très naturel. Riolan (\vi° siècle) consen- tait à laisser vivre les sexdigitaires, les géants et les nains ; mais il voulait qu'on emprisonnât étroitement les monstres faits à l'image du diable et il se montrait en- core moins indulgent pour ceux qui étaient moitié hommes et moitié animaux; la mojt était leur châti- ment. 11 croyait que celte dernière catégorie de monstres provenait du croisement avec une espèce animale.

Les malheureuses mères des enfants monstrueux n'é- taient pas mieux traitées. Elles étaient condamnées à être brûlées vives. Le nombre des victimes des supersti- tions du temps est considérable. Je ne citerai que le cas de cette jeune fille de seize ans qui fut brûlée vive à

Copenhague en 1083, pour avoir donné naissance à un monstre à tète de chat; du moins, c'est le motif que por- tait l'arrêt de mort.

Au milieu de ces croyances tout à fait erronées, des hommes parmi lesquels je citerai .Vristole, Cicéron, Montaigne, entrevirent la véritable nature des monstres

Montaigne, dans la description ([u'il donne d'un enfaii monstrueux (livre II, chapitre 30), s'exprimait ainsi : « Nous appelons contre nature ce ([ui advient contre la coustume. »

Ce n'est qu'à partir du \\\\' siècle qu'on commença à avoir une idée juste de la production des monstres. .V cette époque les sciences biologiques entraient dans la voie du progrès. On avait reconnu que tous les animaux ont des œufs qui donnent naissance, une fois ([u'ils ont été fécondés, à un animal. Mais le développement échappa aux investigateurs du temps. La science ne pro- cède pas par bonds, ce n'est que pelit à petit que l'homme arrive à la connaissance de la vérité.

Arotomari, ami de Harvey, Swamraerdam, etc., admet- taient que dans l'embryon des animaux toutes les par- ties constituant l'individu arrivé à terme y sont déjà formées en petit. Cela paraissait très vraisemblable. On comparait l'œuf à la graine; or, dans celle-ci, les parties essentielles du végétal, c'est-à-dire la tige, les feuilles et la racine, y sont représentées.

Admettant que l'œuf renfermait toutes les parties de l'animal, on pensa que les modifications des organes subies sous l'inlluence de causes extérieures amenaient les monstruosités ; mais on ne fut pas d'accord sur l'é- poque à laquelle ces causes pouvaient agir. Swamraerdam pensait que c'était au moment de la fécondation, tandis que le philosophe Malebranche croyait que c'était après. L'opinion de ce dernier était la plus féconde en résultats, car elle devait conduire les investigateurs à déterminer les causes agissant sur l'œuf pendant son développement, pour le rendre monstrueux. Malebranche fit couver ar- tificiellement des œufs et obtint des produits normaux et des monstres.

Un autre auteur de la même époque, Régis, éiuit l'o- pinion que le monstre était primitivement monstrueux dans l'œuf, et que les diverses causes intervenant dans son développement ultérieur étaient sans action. Cette opinion était celle du célèbre physiologiste lîaller, de Wiuslow, de Duverney, pour les monstres doubles.

Lemery admettait que ces derniers provenaient do la soudure de deux individus normaux qui avaient été com- primés l'un contre l'autre, de façon à se greffer en- semble. Une autre théorie fut encore émise : Morgagni fit intervenir pour la formation du monstre l'altération pathologique.

Tous les savants dont je viens de parler croyaient que l'embryon était tout formé dans l'œuf; mais \Volf mon- tra, au contraire, que l'œuf de poule ne renfermait au- cune partie de l'adulte, qu'il formait d'abord une masse informe dans laquelle il était impossible de reconnaître aucune trace des organes, et que ce n'est qu'un certain temps après que l'œuf a été mis en incubation, que les organes se différencient aux dépens du tissu primitif in- forme.

La vie de l'embryon peut donc être divisée eu deux périodes : dans la première, les organes ne sont pas encore constitués; dans la seconde, ils se forment, et arrivent à un développement complet. Cela est très im- portant à retenir ; car M. Dareste a montré que lesmons-

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LE NATURALISTE

truosilés f,'raves ne peuvent se produire que pendant la première période.

Nous voyons donc qu'au xvii« siècle beaucoup de sa- vants ont admis l'influence des causes extérieures sur le développement du germe dans la production des mons- truosités, aussi plusieurs expériences furent faites pour les reproduire artificiellement. On ne jiouvait 'pas expé- rimenter sur des Mammifi'res, mais sur des Oiseaux rien n'était plus facile. Je dois faire remarquer que le développement des Oiseaux est identique, si on ne consi- dère que les traits principaux, à celui des Mammifères, et que les monstruosités sont les mêmes dans les deux classes de Vertébrés. Aussi, si on peut déterminer les causes produisant des êtres monstrueux chez les Oiseaux, les résultats sont applicables aux Mammifères. Parmi les expérimentateurs on peut citer : Drebbel, Haydon, Ferdinand II, duc de liavière, le roi de Danemark Christian IV. Ils employèrent tous les fours à incuba- tion arlilicielle. Ce procédé, connu de toute antiquité des Égyptiens, était employé en Europe depuis la Re- naissance. L'usage du thermomètre étant inconnu, il était difficile do régler la température, et comme cette dernière a une influence considérable sur le développe- ment normal des u'ufs, ceu.\-ci ne se développaient pas, ou bien ne donnaient naissance qu'à un petit nombre de poulets, parmi lesquels il s'en trouvait beaucoup de monstrueux. C'est ce que nous apprend Olivier de Serres, le célèbre auteur du Théàlrc de VArp-indlufc. « Sou- venles fois advint, dit-il, que les poulets naissent dif- formes, défectueux ou surabondants en membres, jambes, ailes, crestes. ne pouvant toujours l'artifice imiler la nature. »

Tous les auteurs ont obtenu des monstres, mais ils ne les ont pas décrits et n'ont pas expliqué comment ils se forniaieni, ni même les causes qui les produisaient.

Etienne Gcofl'roy Saint-llilaire, pendant son séjour en Egypte (il faisait partie de la célèbre mission qui avait suivi lîonaparte en Egypte), eut l'idée d'utiliser les fours à incubation en usage dans le pays, pour produire des monstiuosités. Il obtint des produits monstrueux, mais il n'en a pas fait une étude suffisante. C'est à lui et à son fils qu'on doit l'étude complète des monstres; ce sont eux qui les ont classés et qui ont poussé l'étude de la Icralfilogie (c'est ainsi qu'on désigne la science des mons- truosités) dans ses dernières limites. E. Geoffroy Saint- Hilaire, qui a établi l'unité de [dan, de composition du règne animal, admettait, ce que les recherches embryo- logiques ont confirmé, que tous les embryons, au début de la vie, avaient les mômes organes de la génération, mais qu'ils prenaient un développement inégal suivant qu'ils devaienlètre mâles ou femelles. E. (ieolTroy Saint-llilaire allait trop loin quand il disait que les œufs allongés don- naient naissance à des mâles, tandis que les œufs courts produisaient des femelles.

tieoffroy Saint-llilaire f;iisait agir la température, le vernissage total ou partiel de l'œuf, la position de l'unif pendant l'incubation.

Prévost et Uumas re[)rircnt les expériences do (leof- froy Saint-Hilairc et firent agir la chaleur, les courants électriques. Ils ont obtenu des monstres, mais ne b's ont pas décrits.

De nos jours, la production artificielle de monstruo- sités a été l'objet de nombreuses recherches parmi les- qui.'lles il faut signaler celles de M. Dareslc.

ÉTUDE PRATIQUE DES MUSCINÉES

La délicatesse du tissu des Muscinées, la ténuité de leurs organes reproducteurs, constituent un réel obstacle qui s'oppose à leur étude. Nous avons cru intéressant de faire connaître les procédés usuels qui permettent d'ar- river à la connaissance de la structure de ces frêles organismes; le désir d'être utile sera notre excuse, si cette note paraît un peu plus technique que celles que nous avons déjà publiées dans le Nalwalistc.

1. Etude des organes

L'étude des organes comprend ce qu'on appelle dans les écoles les travaux pratiques, c'est-à-dire la dissec- tion des diverses parties, l'établissement des coupes et leur préparation pour l'examen micrographique. Les travaux pratiques à opérer sur l'organisme muscique exigent un certain nombre d'appareils : une loupe sur pied, ayant un diamètre de 3-;> centimètres, et donnant un grossissement de 3-G diamètres; un microscope com- posé, fournissant des grossissements de 200 à 400 dia- mètres; une aiguille droite, une aiguille courbe, une pince fine, un scalpel, un microtome. Ceux qui ont l'ha- bitude de se servir de ces instruments sauront parfai- tement les utiliser pour faire sur les Muscinées les pré- parations qu'ils jugeront nécessaires d'étudier. Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec les études micro- scopiques, nous croyons devoir entrer dans quelques détails, afin de leur permettre de faire les coupes utiles et de séparer les organes pour trouver leur forme propre, leur mode d'insertion, leur structure. Ces diverses opérations ont un double but: ou bien la déter- mination des espèces, ou bien l'étude de la texture intime; dans le premier cas, elles se rapportent à l'orga- nographie, si improprement nommée aujourd'hui mor- phologie externe; dans le second, à l'anatomie descrip- tive ou élémentaire, que les savants s'accordent à appeler morphologie interne.

L'organographie s'étudie ordinairement d'une manière satisfaisante à la loupe simple. Cet instrument permet de constater la forme de la tige et de vérifier si elle est sensiblement comprimée ou arrondie, nue ou garnie de radicules, rouge, brune ou verte. Il permet également d'étudier la forme exacte de la capsule, les reliefs de sa surface, la forn)e de l'opercule, qui se détache aisément avec la pointe de l'aiguille, la forme de la coifl'e, la tor- sion du pédicelle, et de compter les dents du péristome. Mais ce dernier détail, ainsi que la forme générale de la feuille, s'observe beaucoup mieux à l'aide des objectifs faibles du microscope composé ; un grossissement de fO-fL diamètres est parfaitement suffisant.

Voici, dans les deux cas, comment il faut opérer. D'abord, pour la feuille : si la lige n'est pas fraîche, on l'humecte de manière à bien étaler ses appendices ; puis on la transporte sous la loupe de dissection, préalable- ment mise au point. On la mainlienl à l'aide d'une aiguille, et on la coupe transversalement avec le scalpel ; puis on détache les débris des feuilles que la lame a endommagées. On transporte la portion de tige ainsi préparée sous l'objectif du microscope, et on examine facilement le mode d'insertion des feuilles, la ligne convexe dessinée par leur face supérieure à son point de contact avec l'axe, la décurrcnce plus ou moins grande de leur base, la forme des oreillettes. Ces détails

LE NATUUALISIE

notés, on reprend la tige et on en détache quehiues feuilles avec le scalpel. Cotte opération est assez déli- cate, car il faut suivre exactement, avec la pointe de l'instrument tranchant, la ligne courbe qui marque et dessine l'insertion. On arrive très souvent à un bon résultat en arrachant les feuilles en arrière; pour cela, on saisit avec une [lince leur partie supérieure, et on les tire brusquement vers le bas de la tige en les renversant. On obtient facilement les feuilles accessoires, petits filets insérés sur la tige entre les feuil- les véritables, en raclant cette tige de haut en bas avec un rasoir tenu presque perpendi- culairement, et en recueillant tout ce qui tombe sur une lame porte-objet. Les feuilles étant détachées, on les place sur une lame de verre bien trans- parent, et on les étale aussi complè- tementque possible en prenant soin de les isoler; on dé- pose sur l'ensemble une petite goutte d'eau, et on le re- couvre d'une lamel- le de verre très min- ce. Cette prépara- tion est encore por- tée sur la platine du microscope mu- ni de son objectif faible, qui permet d'étudier la forme généralede la feuil- le, la direction de la nervure, si elle existe, le point elle s'arrête dans le limbe; en même temps, on opère des déplacements verti- cau.x du tube à l'ai- de de la vis micro- métrique, et l'on prend ainsi une con- naissance générale

des accidents de la surface, on constate si les bords sont droits ou contournés, si le limbe est plan ou con- cave, si la marge est entière ou denticulée, et, dans ce cas, si les dents sont dans un même plan ou sur deux rangs parallèles. L'objectif faible peut encore servir à apercevoir les débris des' organes sexuels avortés qui recouvrent la vaginule, et, dans les cas oîi la mousse est monoïque ou dioïque, à trouver l'appareil de la géné- ration. Pour cela, il faut enlever une à une, avec beau- coup de précaution, les folioles qui composent l'invo- lucre ou la gemme llorifère ; puis la vaginule ou le

1. Cap.sule do Barbula mnralis. 2. Capsule de Potlia truncnla. 3. Cap.sule lie Griinmia pulvhnitu. 4. Capsule de Mnitiin liornuni. 5. Coilîe de Vot- tia /iiincala. 6. Coiffe d'Orlliolriclunn affine. 7. t'ibres radiculaires de ISarljiila. 8. Ilypiiiiiii. Origine asillaire d'un rameau. 9. Feuille de Ihj- Ijutim ciipfessi forme. 10. Sommet de la feuille de Miiiiim honiinn: dents bisériées. H. Feuille accessoire de Tliyidiiim lamariscinum. 12. Som- mité d'Atriciim undululuiii, avec trois pcdicelles. 13. Péristome à'Orlliolri- cliiim. 14. Capsule de Fndldniii diUitiûa.— 1.5. La même, ouverte. 16. Coupe tr.insversalc de la tige de Mniiim honium. 17. Lames phyllochloriennes de la feuille de l'uliilrichiim juniperinitin. 18. Portion do ï'euille de .liin- (/erniannia bicuspidala. l'J. Portion d'un rameau de Frullania dilalata, vu en dessous.

sommet de l'axe étant mis à nu, on le transporte sous l'objec^tif.

Les détails du péristome ne peuvent être vus dans toute leur beauté qu'en préparation opaque. Ou sup- prime l'éclairage inférieur donné par le miroir, et on le remplace par l'éclairage supérieur fourni au moyen d'une lentille qui s'adapte sur la platine. On coupe le pédicelle à son point d'insertion avec la capsule ; on Iraversc celle-ci obliquement avec une aiguille qui sert

à la fixer verticale- ment sur un porte- objet en carton, de préférence blanc. Cela fait, on amè- ne ce porte-objet sous l'objectif, que l'on met au point. Des déplacements de bas en haut, opérés à l'aide de la vis micrométri- que, permettent fa- cilement de com- pter le nombre des dents du péristome externe et des la- nières du péristome interne, s'il existe, leur insertion rela- tive, et surtout la disposition qu'elles prennent après leur déhiscence. Si l'on place sur un porte- objet en verre une capsule d'Hépatique parvenue à matu- rité, mais non en- core ouverte, et que l'on la perce avec une aiguille, on la voit éclater en val- ves,,en même temps que se projettent les spores et que se tordent et se déroulent les éla- tères. C'estun spec- tacle très intéres- sant, et qui sur- prend toujours lors- qu'on le contemple pour la première fois ; il ne se laisse bien voir dans son ensemble qu'avec un faible grossis- sement. Il n'a d'analogue dans la série des phénomènes de la vie végétale que les brusques tressaillements des spores des Prêles, quand leurs élatères s'enroulent ou se déroulent.

La véritable difliculté de l'étude anatomique des Mus- cinées commence à la préparation des coupes fines à examiner à l'aide de forts objectifs : cette préparation exige une main sftre et exercée, une grande précision et une grande légèreté dans les mouvements. Voici le pro- cédé général adopté pour faire ces coupes, qu'il s'agisse

LE NATURALISTE

d'une tige, d'une feuille ou d'un lli;ille. On fend en Ions un bâton de nuielle de sureau ou un morceau de lièf;e très tendre; dans la fente on place l'organe à couper, puis on introduit le tout dans le tube d'un microlome; on fait saillir le bâton de moelle liors du tube à l'aide d'une vis micronK-lrique ; on rase la platine avec un trancbnir et on obtient ainsi des coupes aussi tînes que possible. C'est le procédé classique. Il y en a d'autres plus expéditifs et plus simples, mais qui donnent un résultat moins conslamment précis, .\insi, pour faire des coupes de feuilles, on peut placer la tige entière entre deux plaques de moelle de sureau qu'on introduit, non plus dans un microlome, mais entre les deux mâ- choires d'un petit étau; on détache ensuite des tranches minces dans le sens transversal, à l'aide d'un rasoir. Pourdonnerplus de fixité à l'objet i)Iacè dans la moelle, et alin que l'instrument tranchant puisse le couper sans glisser, voici comment l'on peut opérer: on laisse tomber sur un fragment de la moelle une goutte de gomme sucrée liquide, dans laquelle on place la feuille ou la tige; on recouvre avec uu autre fragment et on laisse sécher Jusqu'à ce que la gomme soit presque solide; on fait alors des coupes minces qui, à la lin, intéressent aussi bien l'objet que le sureau, et on place ces coupes sur un porte-objet, dans une goutte d'eau ; l'eau dissout la gomme, et bientôt les sections à étudier se trouvent isolées de la mince pellicule mé<lullaire. On réussit aussi à faire des coupes très fines en opérant directement à l'aide du scalpel; on maintient la feuille ou la tige soit sur un porte-objet, soit sur un carton blanc, avec l'ongle de l'index do la main gauche ; avec la main droite, on fait glisser rapidement le scalpel dans le sens de l'ongle, de telle manière qu'on détache de nombreuses coupos parallèles dont plusieurs au moins sont assez fines pour pouvoir se placer transversale- ment. On les transporte toutes dans une goutte d'eau déposée sur le porte-objet, et on les recouvre d'une lamelle.

Très souvent, le tissu des feuilles est assez translucide pour laisser apercevoir ses détails sans qu'il soit besoin de le diviser. Dans ce cas, on place la feuille tout entière sous la lamelle et on la transporte ainsi sur la platine. Kn déplaçant lentement le porte-objet, on distingue les unes après les autres les diverses sortes de cellules qui se succèdent du point d'insertion à l'extrémité de l'acu- men. Il est cependant certaines particularités qu'on ne peut apercevoir que sur des coupes transversales : ainsi les lamelles à phyllochloie des l'olytrics, les couches superposées de la nervure <les Dicranum, les papilles et les paquets de lilamçnts (ju'on trouve sur la nervure ou les cellules d'un certain nombre de Barbula. L'élude des feuilles des Hépatiques se fait comme l'étude des feuilles des Mousses; il n'est pas ordinairement utile d'en détacher des coupes; on peut, en raison de la transparence de leur tissu, les examiner tout entières ; on les enlève avec la pince, mais il faut agir avec pré- caution, car elles se déchirent très facilement. Rn obser- vant directement la face inférieure d'un rameau feuille, on arrive aisément à trouver les aiiiphigastres ; ces petits organes sont toujours [ilurieelhilaires, ce qui per- met de les distinguer des poils absorbants, qui sont formés d'une seule cellule.

L'examen de la vaginule à rai<le de l'objectif fort n'est pas avantageux; si on veut l'essayer, cependant, on débarrassera préalablement cet organe des appendices

phylloîdes qui entourent sa base et qui masquent les organes de la génération.

(.1 suivre.) A. Aci.oque.

La Destruction des Loups

Le vrai engin de destruction du loup est le piège, mais il exi;.'e de nombreuses jirécaulions, souvent minutieuses, toujours indispensables. On peut employer le piégea planchette, et surtout le piège à engrenages ou piège à détente.

Les pièges sont des appareils très anciens; nous les avons à peine niodiliés.

Les principaux perfectionnements qu'on leur a fait subir nous viennent d'Allemagne; elles portent surtout tlans la qualité <lu ressort. Cette qualité est, en effet, de premier ordre : on ne doit jamais acheter, pour cette rai- son, un piège chez les quincailliers, car les ressorts de leurs pièges ne valent généralement rien. Il vaut bien mieux s'adresser à des maisons dont la spécialité est di; vendre! des pièges et qui sont ainsi forcées, pour ne pas perdre leur clientèle, de livrer de la bonne marchandise. Si l'on n'a que quelques pièges à acheter, le mieux est de le faire en France.

La première chose à faire après s'être procuré un piège, est de fabriquer une graisse spéciale dégageant une odeur assez forte, rappelant celle des plantes aimées par le loup et surtout capable de masquer celle de l'homme qui a manipulé l'instrument.

(jiiAissE POiR iTiccE KT cKofTONS. Voici une pre- mière recette, fort ancienne, mais fort bonne. Elle est un peu compliquée et pourrait sans doute être simplifiée. « On fait fondre dans un vase de terre vernie 125 gr. de graisse de porc ; on y ajoute un oignon fendu en quatre, que l'on retire à peine roux. On y ajoule alors gros comme une noiselle de cam|ihre,el quatre fortes pincée* de poudre d'iris; on remue le tout avec un brin de noise- tier vert. Une fois le tout fondu et bien incorporé, on jette dans la graisse une petite poignée de liges vertes de douce- amère [Solanum ihilcamitra), plante commune dans les haies, elle se reconnaît à ses petites Heurs bleu foncé pendantes et à ses fruits rouges en grappes. Ce sont des pousses d'un à deux ans auxquelles on enlève l'écorce brune extérieure et que l'on coupe en morceaux. Laissez frire dans la graisse juseju'à ce que celle-ci biAle; relirez du feu et mêlez un demi-verre de jus de fumier de cheval, , remettez au feu jusqu'à évaporatiou, liltrez la graisse dans un linge et conservez, en y mêlant, avant qu'elle ne tige, dix gouttes d'essence d'anis, rendue liquide par la chaleur, u L'essence d'anis est solide, mais on la ramollit à la chaleur de la main.

2" Donnons une seconde recelte, d'après M. A. de la Hue (1 1, et qui est aussi estimée que la précédente. « On prend un petit oignon que l'on coupe par morce-aux et que l'on met, avec un peu île graisse d'oie bien fraîche, dans un pot verni qui va au feu: on fait cuire à une chaleur douce; on remue avec une spalule de bois neuf, jusqu'à ce que tout prenne une couleur brune. On ajoute du camphre gros comme deux pois, et on jette dedans les petits morceaux de pain comme des dés à jouer; ou les relire ensuite pour les faire sécher sur une feuille de

(1) A. DELA RfK. I.e.1 Animau.r nuisibles. Vans, 1890.

LE NAirUAMSTE

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papier; puis on les conserve dans un lin;;o iiien propre. On garde les oif,'Uons et ce qui resie dans le vase jiour s'en servir à faire la traînée. »

.1" Une troisième et dernière recette, imaginée par le garde Choron, de Villers-Cotterets, est à recommander par sa simplicité. « llans un poêlon verni, on fait fondre 00 grammes de graisse et on y ajoute deux pincées de liois de morelle, trois gouttes d'huile d'anis, autant d'huile d'aspic, deux cuillerées de jus de fiente de che- val, quelques écorces de citron hachées menu. On re- mue, on retire du feu et on passe à travers un linge hlanc hien propre. »

Les trois graisses dont nous venons de parler servent à graisser le piège et à l'aire plusieurs croûtons de pain. TiHAissE M. r.iiAUSsuHE. Daus la chasse au loup, il faut avoir constamment en vue que, le loup ayant un odorat très subtil, on doit s'arranger pour que l'animal ne puisse se douter du passage de l'homme. Or, «i lepiégeur allait faire ses différentes manipulations avec des sou- liers de cuir, il est certain que le loup éventerait sa piste et s'éloignerait. Autrefois, les piégeurs s'entouraient les pieds de peaux de lapin ou de lièvre. Aujourd'hui, on se sert plus simplement de sabots enduits complètement par une des graisses précédentes, ou plus souvent parla mixture suivante. A une demi-livre de beurre frais, on ajoute un peu de camphre, une cuillerée de miel et un peu de purin. .M. de Train a indiqué la composition d'une huile qui, malheureusement, est un peu longue à faire mais qui est très eflicace. On remplit la moitié d'une bouteille de bourgeons d'épicéa ou de pin sylvestre, on ajoute de l'huile d'olive pure jusqu'au goulot, et l'on bouche hermétiquement. On laisse les choses ainsi pen- dant trois mois, en exposant de temps à autre le réci- pient, soit à une douce chaleur, soit au soleil.

S.\cs. [,e piégeur, ayant ainsi graissé ses sabots, se munit d'abord de deux sacs, l'un renfermant de la paille hachée ou des halles d'avoine ou de blé, l'autre conte- nant les croûtons de pain graissés.

PiiicE DE TR.\î.NKE. Il doit aussi se pourvoir d'un mor- ceau de drap imprégné d'une des graisses plus haut mentionnées. In autre objet également important est la pièce, de traînée; nous verrons plus loin à quoi elle sert. C'est un lapin frais éventré, une peau de lapin retournée, ou encore des intestins de lapin. L'une quelconque de ces pièces est solidement attachée à une corde de deux à trois mètres de longueur et dont l'autre extrémité est atta- chée au bras du piégeur.

PiF.GE. Quant au piège, comme il serait trop dur à mettre en batterie sur le lieu môme il doit fonction- ner, l'homme l'emporte tout armé, muni d'un cran de sûreté et suspendu à la ceinture, de telle sorte que les mors se rabattent au dehors, si par un accident imprévu le cran venait à manquer. .Vvant de le mettre en place, on le frotte avec un quartier d'orange douce.

Epoque de la chasse. La chasse se fait exclusivement en hiver et pendant la nuit. Le piège est déposé en son lieu et place au crépuscule. On doit venir le rechercher le matin, vers six heures.

(.A suivre.) Henri GorriN.

les forêts de la (liiyane. Les feuilles sont alternes, inipari- pennées: fleurs papilionacées en grappes terminales, ailes et pièces de la casème libres; 10 étamines mona- delphes, fruit drupacé-ovoïde, monosperme, indi-hiscenl.

Le fruit contient une graine connue sous le nom dr fèvf Tonca (Fd'w de Touni); les graiiK^s sont d'un brun noi- rAtre et d'un goût amer; l'odeur est très agréable; ces graines contiennent le camphre de Tonca (eoumarin) et sont en usage dans leur patrie comme médicament sti- mulant et antispasmodique ; dans l'Europe elles sont employées en parfumerie pour le tabac en poudre. Les in- ditîènes de Guyane les iierlorent et les emploient commi' collier.

Le bois de cet arbre (Boia deCounvmni ou de Gaiac] est compact et d'une dureté comparable à celle du gaïac dont il porte le nom à la Guyane. Il est d'un jaune rosé, formé de libres très (ines, présentant sur la coupe longi- tudinale tantôt l'apparence du bois de perdrix dont les couleurs seraient éclaircies, adoucies et fondues l'une dans l'autre, tantôtl'image d'une chevelure ondoyante. Ce bois pourrait faire de fort jolis meubles, mais il est souvent percé de longues galeries creusées par un insecte.

Densité du bois, 1,1113; résistance, 385 kilogrammes. On l'emploie dans le pays pour faire des arbres et des roues de moulin.

.M. BrvSMAN.

LA FEVE TONGA

Dipterix odorata W (Couinarouna odorata A Y II I) est un arbre d'environ 20 mètres de hauteur très commun dans

INFLUENCE DE L'AmiOON CONTENU

dans la Semence sur la germination de la plante et sur son développement

Le microscope nous montre le grain de fécule formé de couches très minces emboîtées les unes dans les autres, de façon que la dernière renferme un noyau central. Ces couches sont alternativement plus ou moins gorgées d'eau, de telle façon que le noyau est toujours plus humide que la couche extérieure, qui est plus dense. Il est facile de démontrer en outre que le grain de fécule est composé d'un s(iuelette de ccUuloie, qui en a exactement la même forme, rempli d'amidon vrai ou granulosc. Il n'y a qu'à le faire dissoudre dans la diastase à 50 degrés. La diastase salivaire dissout la granulose, pour ne laisser intact que le squelette de cellulose. Celui-ci est 20 fois plus léger que le grain d'amidon dont il dérive. Ajoutons encore que l'iode colore la cellulose en rouge cuivreux et la granulose en bleu. Ce réactif permet donc de distinguer facilement ces deux substances l'une de l'autre. Pendant la germi- nation, la diastase végétale, plus énergique encore que la diastase salivaire, parce qu'elle est accompagnée des produits azotés contenus dans le protoplasma de la cellule, dissout intégralement le grain d'amidon. La granulose se dissout la première ; ce qui reste du grain tombe en ràorceaux et la cellulose se dissout en frag- ments. L'attaque de la diastase végétale peut commencer par le centre ou par la périphérie du grain de fécule ou d'amidon. S'il s'agit d'une graine de céréales, le suc cellulaire enrichi de cette dissolution permet à la tigelle, à la gemmule et à la radicule de se développer avec la rapidité que l'on sait. Il suffit d'une pluie qui fournisse l'eau nécessaire à l'accomplissement du phénomène.

30

LE NATllUAIJST

S'af,'it-il d'une pomme de terre, un l)ourf.'eoii se déve- loppe ;i chaque œil avec une f.'rande viyueur, à cause de l'immense quantité de fécule, contenue dans le tuber- cule, qui se dissout sous l'influence de ladiastase formée dans le protoplasma des cellules. Le suc cellulaire est alors liicn pins abondant (|ue si on avait semé simple- ment une graine de solanéc; aussi la jeune plante se développe avec une force telle, qu'elle forme, au niveau de ses racines, de nouvelles pommes de terre, beaucoup plus volumineuses que celles qu'aurait produites une petite semence.

Peut-être y aurait-il lieu île tirer de ces faits des conclusions pratiques, d'une importance capitale en agriculture. Je vais dire une chose qui fera sourire le lecteur; et cependant, si on pouvait injecter dans la jeune plante, par la méthode de Rrown-Séquard, une dissolution naturelle d'amidon dans la diastase végé- tale, on devrait obtenir des individus beaucoup plus vigoureux qu'à l'état normal, susceptibles de produire de plus belles graines. Cette réflexion n'est peut-être pas aussi absurde qu'elle en a l'air, car le centre du chaume des jeunes graminées se creuse d'une cavité qui contiendrait facilement le liquide de l'injection. Iteste à savoir comment la plante supporterait cette in- novation si singulière dans sa culture ! En tous cas, une idée originale peut inspirer d'autres idées plus justes ou plus pratiques. Kst-ce que le fumier n'agirait pas sur la culture par les substances ternaires et quaternaires, qu'il renferme encore dans les végétaux décomposés qui le constituent, avant que ceux-ci ne soient intégrale- ment décomposés en éléments minéraux : eau, acide carbonique et azotates ou ammoniaque? En désignant sous le nom de force vitale, non pas seulement la vie elle-même, cette force mystérieuse qui dirige les forces physico-chimiques, pour faire qu'une cellule naît, s'accroît, se reproduit et meurt, mais encore cet en- semble de forces distinctes di' l'affinité chimique, qui fait que le protoplasma d'une cellule détruite conserve encore une cerlaine vitalité, (jui se traduit par des mou- vements amiboïdes ou par des formations grumeleuses du blastème ; on pourrait dire alors que le fumier de ferme, indéi)endaniment des aliments qu'il procure aux végétaux cultivés, leur donne aussi quelque chose de la force vitale elle-même, qui persiste encore à un certain degré dans les matières organiques qu'il contient en substance. Hrùler la paille, pour en utiliser les cendres en culture, constituerait alors une double perte; puisque l'on abandonne ainsi les matières organiques contenues dans le fumier, et certaines forces vives particulières, inhérentes à ces substances organiques elles-mêmes : l'état naissant et la force vitale.

D' HOUGON.

LA FLORE DE L'INDE

DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE DE FRABCE

(anipunulacrrs

Wiildcnlierhia Schrari. l'hvtcuina L. Campanula latifolia L. K.-st, Nord-Est, Centre. Himalaya occidental, 2,400 à 3,300 iriùtrc.i ; du Caclicmir au Cumaou, fréquorit. I). Nui-d ol ouest de l'Asie, Kurope. I.ohéliacées Lobi-'lia L.

Vacciniacécs

Vaccinia L.

Ericacéos l'jrolacées

Pyrola rntundifolia L. i Paris). Lieux couverts montueui. Nord- ouesl et est. de l'Hiiualaya, monls Khasias. D. Europe, Nord de l'Asie et Nord de l'Amérique. Azaléacéos

Rhododendron L. »C csiiéces aux Indes. Monotropacces

Monolropa L. Himalaya.

PluiiibuKi'>^CH

Plumb:ij.'0 L.

Stalicces

Stalice L.

Priiuiilacées

Priniula farinosa L. Alpes, Pyrénées. Thibet occidental, 3,fiU0 à 5,100 mètres. D. Europe, Nord cl Centre de l'Asie, .\mérique arctique.

.Vndrosace viilosa L. Alpes, Pyrénées. Himalaya occidental : dans les régions les plus arides, du Cumaou au Cachcmir; Thibet oocideiital. 3,600 à 5.100 mètres. L). Af'jhanistan, Caucase, Alpes, Asie-Mineure, Asie centrale et seiitentrio- nale.

Androsacc Chamœjasme De. Alpes, A. obtusifolia de AU. Thi- bet occidental, Barjila et Caracorum, 3,600 à 4,500 mètres. D. Alpes, Russie arctiipie, Asie centrale et .Vmérique du Nord arctique. Variété coronata. Variété uniflora.

Cortusa Mattliiuli L. Lieux ombragés des montagnes de la Savoie. Cacliemir, ,Lahul, 2.100 à 2,700 mètres. U. Afghanistan, Alpes d'Eurojje, nord de l'Asie.

Lysimachia L.

Glaux maritiniaL. Pâturages maritimes. Thibet occidental, 3,600, 4,500 mètres. D. Régions tempérées et arctiques.

Anagallis arvensisL. (Paris). Lieux cultivés. Bengale Nord- Ouest de l'Inde, Himalaya : du Népal, en allant vers l'Ouest, monte jusqu'à 1,500 mètres. Inde Centrale, Nilgiris et Ceylan. D. Eurojie, Ouest de l'Asie, introduit dans la plupart des régions tempérées. Tripoli.

Ccntunculus L. 1 espèce, Himalaya.

Samolus Valerandi Ij. (Paris). Lieux humides. Himalaya occidental; de Sirmore, 900 à 1200 mètres, en se dirigeant à l'Ouest. D. La ]dupart des régions tempérées. Tripoli, Maroc.

Ebpiiacécs

Diospyros Lotus L. Midi cultivé. Ouest du Panjab: Hazara, MOO à 1,800 mètres, Cacliemir occidental, au Nord de Pesha- wer, assez commun. D. Asie occidentale, cultivée dans la région mèdilerranéenne et peut-être au Japon et en Chine.

Styracées

Styrax I^.

•lasniinécs

Jasminiuni olllcinale L. I Cultivé, spontané à Nice. Commun au Caclii'mir, 900 à 2,100 mètres. 1). Caboul, Perse, souvent cultivé dans l'Inde, la Chine, l'Europe. Oléacocs Fraxinus cxcelsior L. (Paris). Bois, ravins. Himalaya occi- dental tempéré et Thiliet occidental, 1,200 à 2,700 mètres, Ladak, commun au Cacliemir. Jamu et Kishtwar. D. Du Caucase à la Bretagne. Olea L. 7 espèces. Ligustrun L.

.Vpocjnécs Vinca L. 1 ospère. Neriuni L. I csiière.

Af>cl<'-piadéON

Asclepias L. 1 espèce origin.iire d'.Vmériquo.

Cyn.anchuiii aculum L. Thibet occidental, 3,300 à 3,900 mètres. 1). .Afghanistan, .\sic centrale et occidentale, région mèdilerranéenne. jusqu'à l'Espagne. Maroc.

Vincctoxicum (dllcinale Monichl. (Paris). Lieux arides, bois. llim.ilaya lemiiéré, du Cacliemir au Sikkim, 2,100 à 3,300 mètres. 0. .4 l'Ouest jusqu'à la Norwègo cl l'Espagne, Algérie, monts du Djurdjura.

LE NATURALISTE

51

tienliiiuiK-ées

Ki'vtliru-a ramoîiissima Pers, (Paris}. Lieux li^umidcs. K, pul- cliella. Horn. Panjab : 300 à 600 mc''tres. Looiliana IIoosliia]iorc. D. Caboul, Bcloucliistan, Asie occiden- tale et Kgyplc, Tripoli. Gcntiana li-nella Pries. .Vlpcs. PyiM'nées. Cacheniir cl Hima- laya occidental, 3,000, i,2O0 niO^tres, commun. D. Kuropo arctique et alpine, nord ei centre de l'Asie. Variété talcata. Variété Sikkimt-nsis. Swertia L.

NénjaiitliéeN Mcnyanthes trifoliata L. (Paris). Marais, Bords des rivières.

Himalaya occidental, Cachemir. D. Europe, nord de l'Asie, nord de r.Vniériiiuc, Caucase, province de l'.-Vmour, Japon.

Limmanthemum nymphoides Link \Paris). Etangs, rivières à courant peu rapide. Himalaya occidental, Cachemir, 1,800 à 2,700 mètres. D. De l'oncst et du centre de l'Europe en Chine.

l'oIriiKiniaeées

Polemonium ca-ruleum L. lliJi, Kst, région Alpim: de l'Hima- laya occidental, 2,700 à 3,600 mètres; du Cachemir au Cumaou fréquent. D. Vlurope, nord et centre do l'Asie, nord de l'Amérique.

Borragiiices

Heliotropiumsupinum L. Midi. Panjab, plaines supérieuresdu Gange. D. Ouest de l'Asie, sud de l'Europe, centre de l'Afrique. Variété : malabarica.

Omphalodes Mo;uch. 1 espèce.

Cynoglossum L.

Echinospermum Swark.

Etrichium Schrad.

Asperugo procumbcns L. (Paris). Décombi'es, lieu.^ pierreux. Panjab et Cachemir, 300 à 2,100 mètres, s'élève dans le Thibet occidental et le Caracorum jusqu'à 3,900 mètres; mauvaise herbe surtout pour les cultures. Judée. D. Europe, nord de l'Afrique, ouest, centre et nord de l'Asie.

.Vnchusa L. 1 espèce. Sikkim.

Lycopsis arvensis L. (Paris). Terres cultivées. Cachemir et Thibet occidental, 900 i 2,400 mètres ; de prés de Peshavver iSkardn. D. Europe, ouest et nord de l'.Vsie.

Nonnea puUa DC. RoussiUon. Plaine du Panjab. D. Centre et est de l'Europe, ouest de l'Asie.

Mvosotis ca'spilosa Sch. (Paris). Lieux ayant été inondés en hiver. Himalaya tempéré et subalpin de Kuoawar au Cachemir et au Baltistan. U. De Caboul à la Sibérie. Europe, nord de l'Afrique, nord de l'Amérique.

Mvosotis sylvatica. Hofl'm. (Paris). Prairies, bois humides. Himalaya occidental alpin, 2,100 à 3,600 mètres, du Cu- maou au Cachemir, commun. D. Eurojic, nord et ouest de l'Asie jusqu'aux Canaries.

Myosotis intermedia Link (Paris). Lieux incultes, bois. Cache- mir subalpin. D. Caboul et Sibérie jusqu'au nord de l'Afrique et en Europe.

Myosotis stricta Link (Paris). Vieux murs, lieux pierreux.

Cachemir, 1,300 à l.SOO mètres. D. Caboul, ouest de l'Asie, nord de l'Afrique. Europe.

Lithospermum arvense L. (Paris i. Terres cultivées. Cache- mir, Pesliawcr, Thibet occidental. D. De Caboul et la Sibérie, au nord de l'Afrique, Europe.

Lithospermum officinale L. (Paris). Coteaux calcaires. Commun au Cachemir.

Onosma echioidcs L. Midi. Lieux arides. Alpes. Pyrénées. Cachemir, commun, 1,500, à 2,700 mètres. Cumaou. D. De la Sibérie et du Caboul jusqu'en France. (A tsiiivre.) H. Lkveillk.

OFFRES ET DEMANDES

N. B. Les offres ou les demandes d'échanges sont insérées gratuitement pour les abonnes.

M. V. Ilicliou demeure ;i Ivotiy (.Nord) ; l'adresse a été mise incorrectement dans le dernier numéro.

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ACADEMIE DES SCIENCES

Séance du ■? janvier 1835. M. L. Ranrier signale à l'Académie la déiiinnslratiou exiîérimentale qu'il vient de trouver de l'existence de vaso-moteurs veineux. La compression de la veine marginale de l'oreille du lapin, en la pressant transversalement avec l'ongle contre le cartilage de l'oreille, sullit pour amener sa dilatation au-dessus du point comprimé. Cette dilatation est liée à la destruction mécanique des filets nerveux qui accompagnent l'artère. Le prince de Monaco communique à l'Académie le résultat des campagnes d'explora- tion de la /')-ï;ices.se-.'(/(ce en 1S92-1893. Cinquante-huit son- dages, quarante-six échantillons d'eau de profondeur pré- levés jusqu'à une profondeur de 3.293 mètres. Enlin, de nom- breuses prises de températures, et des observations sur la direction et la vitesse des courants, constituent le bilan de la partie océanographique do ces recherches. Au i}oint de vue zoologique, les résultais des dragages ont été peu importants; le chalut de surface a fait obtenir quelques céphalopodes pélagi- ques transparents; mais ce sont surtout les descentes de nasses (jui ont permis de constater l'existence do faunes relativement assez riches les dragages, comme dans les grands fonds de la Méditerranée, par exemple, n'indiquaient que la plus grande pauvreté. M. A. Milne-Edwards présente une nol.- de M. A. Sahalier sur quelques points de la spermatogénèse chez les Sélaciens, et une note de M. E. de Konville sur la

LE NATURALISTE

genùsc de l'épithélium intoslinal. M. l'iéii a observé, au labo- ratoire de Roscoti; la résislancc à l'asphyxie, l'énergie muscu- laire, et enlin l'action du milieu extérieur sur quelques lamel- libranches appartenant au genre Tapes; il communique le résultat de ces recherches physiologiques.

Séance du 14 jainU-i- ISSJS. M. Kaufmnn signale riiiflucnce exercé.- ii.ir h-, système nerveux et la sécrétion pan- créatique interne sur l'histolyse, faits éclairant le mécanisme do la glvcémie normale et du diabète sucré. MM. I- «ei'd et 1. \ ivien, en étudiant le Pleistocéne de la vallée de Chambéry. concluent qu'antérieurement à l'arrivée des glaciers cette vallée était déjà occupée par un lac en communication avec leRhûne, comme l'estencoro aujourd'huilc lacduBourget. il/./ù/o'""''/ llarlé signale la présence d'ossements d'hyènes rayées dans les brèches quaternaires de la montagne d'Es-Trilieiis conser- vées au musée de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénees . M. Cliiirles Depérel appelle l'attention des géologues sur des phosphorites analogues aux phosphorites oligocènes du Quercy, mais datant seulement du début du quaternaire ; ces phospho- rites sont situées dans la région d'Uiès.

.\.-Eug. Malak».

LIVRE NOUVEAU

M. Henri Gadeau de KerviUe, auquel on doit des publica- tions nombreuses et variées sur l'histoire naturelle de la Nor- mandie, a récemment publié le compte rendu des recherches /.oologiques qu'il a faites dans la région de Oranville et aux lies Chausey. Il se propose d'effectuer une série de recheri;hes semblables en différents points du littoral normand, dans le but de recueillir des matériaux pour sa Fnitne de la Xor- mamlie, ouvrage considérable dont nous avons signalé, dans ce journal, les trois fascicules parus, qui traitent des Mammi- fères et des Oiseaux.

L'ouvrage en question, intitulé : Recherches xiir Icx faunes marine et marilime de la Normandie, premier voyar/e, région de Oranville et lies Chausey [Manche), jaillel-aoùt 1893, se compose du récit sommaire du voyage et des résultats /.oolo- giques, qui sont nombreux et importants. En outre, il renferme deux savants mémoires : l'un de JI. le D' E. Trouessart, et l'autre de M. Eugène Canu, sur les Acariens marins et sur les Copépodes et les Ostracodes marins que M. Henri Gadeau di- ICerville a récoltés pendant son voyage.

Ce beau volume contient H planches et 7 figures dans le texte. Le prix de cet ouvrage est de 5 francs, et franco S fr. .'iO.

HIBLIOGRAPHIE

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des Davyns. 10 fig.

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.V. .lahrh. f. Min. 11 licilaye. 1894, jip. 451-463.

(i. Mahoizei., Le Gérant: Pail (iUOULT.

l'ans. Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17.

1-' ANNÉE

S" Skhik i^» 1»»

1- MARS 189.-,

DE QÏÏELQÏÏES ANOMALIES FOLIAIRES

Les anomalies végétales, que sont expose's à ren- contrer tous ceux qui herborisent ou simplement obser- vent les plantes des champs, des bois ou des jardins, leur réservent bien des sujets d'étude dont la facilité n'exclut pas l'intérêt. Je voudrais, en signalant aux lec- teurs du Xiituralif^tc quelques anomalies l'oliaires que j'ai eu l'occasion d'observer et d'étudier sommairement, leur montrer, par un exemple, comment l'examen d'un cas tératologique peut suggérer des remarques et des déductions propres à familiariser le débutant avec les lois de la morphologie normale. 11 me semble, d'ailleurs, qu'il n'est jamais inutile, en te'ralologie, de décrire quelques cas nouveaux des types connus et classés.

Ma première observation a porté sur un pied de Lierre {Hedera hclix).

De nombreuses feuilles de ce pied, qui couvrait de ses rameaux un mur long de plusieurs mètres, au lieu de se terminer par un lobe impair plus développé que les autres, comme il arrive normalement, étaient échancrées à leur sommet dans le plan de symétrie, de manière à offrir un aspect assez analogue à celui des feuilles normalement bilobées du Tulipier (hiriodendron tulipiferum).

En recueillant un nombre suffisant de ces feuilles anormales, il était facile d'établir une série à peu près ininterrompue d'intermédiaires entre la forme normale, dont le lobe médian est plus grand que les autres, et la forme qui présentait le maximum d'altération, dans laquelle on pouvait distinguer deux limbes séparés, plus ou moins symétriques, portés à l'extrémité d'un pétiole commun. La figure! permet de se rendre compte de ces transformations successives.

Dans les feuilles les moins déformées (A), le sommet du limbe présentait simplement une légère échancrure.

Fig. 1. Feuilles Ijifurquées d'Iledera heli.r. A, B, C, D, E, Dill'érentes formes du limbe, vues jiar leurs faces su- [lérieurcs et réduites de moitié ; F, Coupe transversale du jiétiole, faite au voisinage du limbe et grossie.

au fond de laquelle venait se terminer celle des cinq ner- vures principales (a) qui occupait le plan de symétrie. Dans d'autres feuilles (B), l'échancrure était sensible-

ment plus profonde; la nervure médiane (u), dirigée vers le fond de cette échancrure, se bifurquait avant de l'at- teindre et envoyait latéralement dans les doux nioitii'^. du limbe ses deux rameaux symétri(|ues [a , a").

Dans une dernière variété de feuilles (E), l'échancrure atteignait l'extrémité du pétiole, et la nervure médiane se divisait, dès sa naissance, en deux nervures d'égale valeur {a,a") ; chaque moitié du limbe recevait ainsi trois nervures principales, ce qui portait à six le nombre total des nervures ; elle tendait, en même temps, à prendre la symétrie bilatérale qui caractériserait un limbe indépen- dant ou une foliole, et la nervure moyenne de chaque demi-limbe (6, c) acquérait un développement plus consi- dérable que les deux extrêmes {a et d, a" et e).

Dans certaines fouilles, ou l'anomalie était poussée plus loin encore, le pétiole commun était bifurqué à son extrémité, et ses deux branches, d'une longueur de quelques millimètres, portaient chacune une des moitiés du limbe.

On pouvait se demander si l'organe ainsi déformé provenait de la division anormale d'une feuille normale- ment simple ou, au contraire, de la soudure de deux feuilles rapprochées; dans ce dernier cas, il fallait admettre, en chaque nœud correspondant à une feuille anormale, l'existence primitive de deux feuilles au lieu de la feuille unique qui existe normalement.

La question était facile à résoudre.

Le cycle foliaire du Lierre n'était nullement modifié par l'anomalie : première présomption en faveur de la première interprétation.

D'autre part, les coupes faites soit dans la lige immé- diatement au-dessous du nœud correspondant à une feuille anormale, soit dans le pétiole de cette dernière à différents niveaux, ne pouvaient laisser aucun doute : la disposition du cylindre liliéro-ligneux de la tige et des faisceaux libéro-ligneux du pétiole sur un seul arc mon- trait nettement que le pétiole était réellement simple ; ce n'est qu'au voisinage de l'extrémité du pétiole adjacente au limbe (fig. 1, F) qu'on voyait les faisceaux libéro- ligneux se disposer sur deux arcs opposés correspondant aux deux moitiés du limbe bifurqué.

Dans ce premier cas, l'anomalie foliaire consistait donc simplement en une bifurcation plus ou moins complète du limbe.

La même anomalie s'est présentée dans une feuille de Bégonia appartenant à une variété dite <: Hélène Uhder «.

Un pétiole, simple à la fois dans sa forme extérieure et dans sa structure interne, portail un limbe bifurqué à son sommet (fig. 2).

On sait que le limbe des Dt'tjonin est normalement dis- symétrique, de manière à présenter un bord long et un bord court. Le limbe de la feuille anormale que je signale actuellement paraissait composé de deux limbes normaux, rapprochés et partiellement soudés par leurs bords courts : la soudure (Hait localisée à la région voi- sine du pétiole ; les sommets des deux limbes secondaires étaient entièrement libres. Chacun de ces limbes possé- dait une nervure principale, qui distribuait de part et d'autre ses ramifications, suivant le type normal, et se terminait à la pointe extrême du limbe. L'un des limbes secondaires (que j'appellerai celui de gauche, en suppo- sant que nous regardions la feuille par sa face supérieure, le pétiole dirigé vers le bas) semblait dépasser légèrement la ligne de soudure ab, à droite de laquelle il formait

3\

I.E >ATUIIALISTE

une sorte de crête saillanti', très étroite d'ailleurs; lalifiiie même de soudure était bordée par une nervure margi- nale, appartenant au limbe gauche, dont la partie libre,

pig. 2. l-'cuille (le lier/oiiia ;i limbi' hU'iircjUi'o, vue par sa face supérieure et réduite de iiir)itié. /,//, Moiiié ^'auclie du Hnibe; Lil, Moitié droite du Uujlje ; ah, J^iL'ue de soudure de ces deus moitiés, marquée d'un trait poiutillé (Les par- ties invisibles des bords du liuibe sont umrquées d'un trait discontinu— •).

Fig. 3. Feuilles anormales de t'iiclisiii fiilfieiis. A. une fouille normale ; 15. deuv feuilles anor- males concrcscentos (vues par leurs faces inférieures); a, ii', h, niveaux auxquels ont été pratiquées les coupes transversales liçurées et grossies en «,«',/<,■ C. la base du limljc dos feuilles B, vue par sa face s'apéricurc ; mii, crétc saillante à la face inférieure de ce limbe.

sensiblement plus développée que celle du limbe droit, la recouvrait partiellement; du côté du pétiole c'étail. au contraire, la base du limbe droit qui recouvrait celle du limbe fjaucbe.

Dans ce cas encore on pouvait se demander, au premier abord, si l'anomalie était due à la concrescence de deux feuilles normalement distinctes ou au dédoublement d'une feuille normalement simple. Il faut convenir que l'e-xamoii de la limite de séparation entre les deux moi- tiés du limbe, qui vient d'être décrite, inclinait ]ilutùl l'observateur vers la première hypothèse. C'est encore l'étude morphologique de la disposition phyllotaxique sur le pied all'ecté par l'anomalie, Jointe à l'étude anato- mique du pétiole, qui permettait de résoudre ce petit problême et d'adopter, maigri- les apparences contraires, la deuxième hypothèse. Aucun trouble ne se manifestait ni dans le cycle foliaire, ni dans la structure du pétiole : il fallait donc admettre que le limbe, normalement simple, avail subi une bifurcation partielle.

C'est un phénomène dilTérent, mais qu'on pouvait au premier abord confondre avec le précédent, que j'ai observé sur un pied de Fuclisia fulgens (fig. 3).

On sait que, dans celte espèce, les feuilles, très amples et cordiformes (A), sont opposées et que l'angle de diver- gence de deux verlicilles consécutifs est de 'JO", en un mot que les feuilles sont décussées.

Or j'ai observé, surune pousse florifère et non loin de l'inflorescence, dont il n'était séparé que par un verticille normal de deux petites feuilles, un groupe do fmilh's en apparence opposées, dont l'une (li) présentait un aspeci assez particulier pour fixer immédiatement l'attention. Plus large que celui d'une feuille normale, le limbe de cette feuille présentait, vers le milieu de sa face supé- rieure, une partie bombée et creusée, suivant le plan de

syniêtrio, d'une sorte de sillon longitudinal. Sur la face inférieure du limbe, ce sillon se inanileslait comme une sorte de crête saillanlr (mn). Sur chacun de ses deux flancs, la région bombée était bordée d'une nervure qui en- voyait ses ramifica- tions pennées d'une part vers le bord de la feuille, d'aulre part vers le sillon mé<lian. Ces deux nervures se rapprochaient vers le sommet de la feuille et venaient se perdre, au bord du limbe, dans deux pelites dents très voisines ([ui occupaieni la place du sommet simple dans une feuille normale. Du ciMé op- posé, c'est-à-dire du l'iMd de la base du lim- be, les deux nervures se réunissaient pour se continuer par le

I.E NATUnALli^TE

péliole de la feuilllc. La feuille opposée à celle i|ui vient JV'Ire décrite présentait des caractères normaux.

On pouvait se demander si l'anomalie consi^tait, comme dans les cas précédemment étudiés, en une bifurcation d'une feuille normalement simple ou plutôt en une son dure de deux feuilles rapprochées : dans cette dernière hypothèse, on devait admettre l'existence primitive de Irois feuilles dans le verlicille. qui en comporte norma- lement deux.

l/aspect des deux faces du ]iéliole appartenant à la feuille anormale, et en partiiiiliir de la face inférieure, permettait d'incliner plutùl vers cette dernière explica- tion. Cette face était eflectivement creusée d'un sillon lonf^itudinal et médian assez marqué pour que le pétiole partit formé par la réunion de dnux orf;anes parallèles et concrescents.

Une série de coupes transversales pratiquées dans la lige un peu au-dessous du nœud qui correspondait au verlicille anormal ne pouvait laisser aucun doute à ct't égard. Elles n'affectaient pas la forme elliptique des coupes faites au-dessous d'un verlicille normal (A, b); leur forme était plutôt celle d'un triangle isocèle dont la base correspondait à la feuille anormale (B, 'j). La même forme se retrouvait dans le cylindre libéro-ligneux. Des trois angles de ce dernier se détachaient progressive- ment trois groupes de faisceaux : l'un se rendait à la feuille normale, les deux autres à la feuille anormale. Une coupe transversale faite tout à fait à la base du pétiole de cette dernière (B, a) permettait de distinguer encore ces deux faisceaux avec la plus grande netteté; un peu plus haut (B, a), les arcs libéro-ligneux se rap- prochaient de manière à se toucher par leurs bords voi- sins, sans qu'il fût possible cependant de confondre la coupe transversale obtenue à ce niveau avec celle que fournit au même niveau un pétiole normal (.-V, "); plus loin, au point de bifurcation de la nervure médiane, les deux arcs libéro-ligneux se séparaient de nouveau pour suivre chacune des deux nervures secondaires.

Eu égard au rapprochement des deux feuilles soudées, il semble qu'on pouvait les considérer, théoriquement au moins, comme provenant du dédoublement de l'une des feuilles normalement opposées.

L'anomalie observée sur ce piedde fî/'7is(« /'((/y c/is ci in- sistait donc :

X" en une augmentation du nombre normal des feuilles d'un verticille, qu'on pouvait attribuer au dédoublemi-nt il'une de ces feuilles ;

en une soudure incomplète des deux feuilles résul- tant de ce dédoublement.

A l'aisselle du couple anormal de feuilles que je viens de décrire s'était développé un rameau unique dont un verticille présentait la même anomalie, à cette dilTérence près que la concrescence des deux feuilles anormales paraissait plus complète encore : les deux nervures, rap- ))rochées à la base du limbe commun, se séparaientplus haut que dans le cas précédent.

Un autre pied de la même espèce de Fuclisia, voisin du premier, montrait aussi la même anomalie sur une de ses branches florifères; mais elle se manifestait dans le verticille précédant immédiatement l'inflorescence; le sillon de séparation des deux limbes soudés était d'ail- leurs moins marqué.

L'anomalie reparaissait enlin sur un troisième pied on elle affectait l'extrémité d'une branche non florifère ou qui, du moins, n'avait pas encore produit d'inflorescence.

.V partir du sommet végétatif de celte branche, on obser- vait deux petites feuilles normales et opposées, puis un second groupe de feuilles un peu plus grandes et enfin le verlicille anormal. De plus la concrescence des deux feuilles était poussive plus loin encore que dans le |)etit rameau axillaire dont j'ai parlé plus haut : le sillon uii'diau du pétiole commun était à peine indiqué.

•l'ai observé la même anomalie sur un pied de Fusain ;A'ro«.v/»«.s japoiiicm), dont un verticille foliaire était composé de trois feuilles : l'une de ces feuilles, de forme et de structure normales, était opposée au groupe formé

Fig. 4. It'fullles nnormalcs d'Iù'Oiii/miis jiipnnicus. A. une fouille normale; B. deux feuilles anormales concrescentes (vues par leurs faces inférieures).

par les deux autres, soudées pétiole à pétiole et limbe à limbe ; le pétiole commun se montrait creusé, sur chacune de ses faces, d'un sillon marqué surtout à la face infé- rieure; il se prolongeait, dans le limbe commun, par deux nervures qui, d'abord divergentes, tendaient à se rapproclier vers le sommet de la feuille (fig. 4).

Au,^. Daguillo.x.

LA REUNION DES NATURALISTES

DU MUSÉUM DE PARIS

Sur la proposition de M. Milue Edwards les professeurs du Muséum de Paris ont décidé d'instituer des réunions mensuelles auxquelles seraient convoquéstousles natura- listes de cet établissement, professeurs, assistants, prépa- rateurs, élèves des laboratoires, stagiaires, boursiers, ainsi que les correspondants et les voyageurs qui con- courent à l'accroissement des collections du .lardin des Plantes. Le but de ces réunions a été défini en ces termes par M. Milne Edwards, dans le discours qu'il a prononcé au début de la première séance : « Les voya- geurs y feront connaître l'itinéraire qu'ils ont parcouru, les conditions dans lesquelles ils ont recueilli leurs col- lections. Les naturalistes parleront ensuite de ces mêmes collections ; ils en indiqueront les espèces et ils donne- ront, sur les objets récemment acquis, les détails zoolo- giques, botaniques ou géologiques nécessaires.

« Eue large place sera également réservée aux ques- tions d'ordre physiologique, chimique ou physique, el

se.

i-R NAïriiAI.ISTK

leur discussion, utile à tous, i'ern souveiil naître de nou- veaux aperçus. «

Les résultats des travaux des naluralistes seront con- signés dans lin Hullctin dv Mmcum d'hhtoirc nalurelle qui sera imprimé et disiribué très rapidement. (Le pre- mier numéro do ce liuUetiii paraîtra en même temps que ces iijînes.) Le secrétaire général, chargé de la rédaction, est M. Oustalel ; les secrétaires particuliers sont M. liou- vicr pour l'anatomie et la zoologie. M. Poisson pour la botanique, M. Boule pour la paléontologie, la géologie et la minéralogie, M. Pliisallx pour la pliysioloj.'ie, M. Verneuil pour la physique et la chimie.

.Nous aurons à revenir- sur la première réunion des Naluralistes du Muséum qui a eu lieu le 20 janvier, et nous rendrons compte ('gaiement des communications les plus inléressanles qui seront faites dans les séances ultérieures. Pour aujourd'hui nous nous contenterons d'annoncer à nos lecteurs que, dans la première séance. M. iJemy Saint-Loup a t'ait connaître, sous le nom de LepusEduardîti, une nouvelle espèce de Léporidé décou- vert par M. Diguet sur l'île d'Espiritu-Santo (15asse-Cali- forniei et oflianl à certains égards des caractères de transition entre le type Lièvre et le type ]>apin, et que .M. Bouvier a décrit plusieurs Crustacés provenant du même voyage. M. Miliie Edwards, en son nom et aux nom de M. (^randidier, a l'ail une ronimunication sur des ossemenis à'.Epyornia, de Mullcroi-nh, do .Cùiia troOvés dans des gisements récents de Madagascar; M. Filhol a présenté des observations sur les restes de Mammifères contenus dans les mômes gisements : M. de Pousargues u signalé quelques particularités analoniiques du l'itc- i-heir melanurus, espèce de Itongeur dont M. J.-H. Pas- teur, inspecteur des postes et télégraphes des Indes néerlandaises, a fait parvenir au .Muséum deux exem- plaires en même temps qu'une belle collection do Co- léoptères de Java, sur laquelle M. Ch. Brongniart a donné quelques renseignements. .\l. Ch. Alluaud, chargé d'une mission aux îles de l'océan Indien, en 1893, a lu une note sur le genre Madecassa (Coléoptères de la ré- gion malgache). M. Oustalet a dit quelques mots de la maf.'nifi(|ue collection d'Oiseaux qui a été donnée au .Mu- séum jiar M. Boucard et dont la ]ireiTiière partie vient d'être exposée dans une salle des nouvelles galeries ; enfin M. Bâillon a lait connaître des plantes très curieuses de .Madagascar- qu'il a proposé de désigner sous le nom géin-riquc de Didkrca.

l'ierie (Iahin.

LES MOUTONS A CORNES BIFURQUÉES

Hki'Oxse a uni-; critiqih m. M. Feunanii I..\T.\STE.

Dans le flornici- mimén) ch" cejoiiriial, mon ilistini;né cul- lèguc, M. L.ataste, a crititiuo le point suivant d'nn articlosur los moulons à cornes bifurquécs, que j'ai publié dans ce niémn journal (n" du 13 mai 1894), à savoir que l'on observe, chez certains moutons, des cornes d'apparence multiple, qui. en réa- lité, sont produites par la division des chevilles osseuses. D'a- près M. I.ataste, les cornes surnuméraires des ruminants cavi- cornes ont toujours une origine distincte, et les cornes bifurqiiées seulement à leur extrémité sont des cornes originel- lement séparées, qui se sont fusionnées en se développant.

Je ré])onds li-és biirvemuut à mou savant contradicteur, car, avec raison, les lecleurs d'une revue scientifique n'aiment guère les longues discussions sur un ])oint spécial.

Certes il y a des cas, et M. Latastc en cite dans son tris intéressant article en question, l'on observe plus do deux

cornes absolument distinctes, fait que, d'ailleurs, j'ai indiqué dans mon article ; mais je crois qu'il existe nombre d'exemples oi'i des cornes d'apparence multiple sont produites par la divi- sion, par la furcalion des doux chevilles osseuses.

En d'autres termes, tandis que M. Latastc n'admet, pour toutes les cornes surnuméraires des ruminants cavicornes, qu'une seule hypothèse, celle de leur multiplicité réelle, j'en admets deux ; celle qu'il soutient, pour certains cas, et, pour beaucoup d'autres, celle de la furcalion des chevilles osseuses

Celle dernière hypothèse, soutenue jjar l'éminenl zoolechni- cien André Sanson et que M. Latastc déclare inacceptable, trouve sa confirmation dans les lignes suivantes, que je lis dans un très remarquable ouvrage de 'William IJateson (1) et que je traduis fidèlement ;

H. von N'athusius a observé, chez les moutons, que, pendant le développement, l'accroissement des cornes d'un même côté est d'abord simide, mais qu'ensuite cet accroissement se fait en deux ou plusieurs points ; toutefois, il pense que, dans d'autres cas, la division peut avoir lieu plus tôt.

Je tiens à dire, en terminant, que. ]iar suite d'une erreur à l'imprimerie, il y a, dans mon article en question, une phrase incobércntc, qui a été i-élablio, en errata, dans le n" du 1" juin 1894.

Henri fiAnr.vf ni-: Kkkvii.i.e.

MINERAUX NOUVEAUX

La lifctorite a la forme de l'Asbesle, et, en particulier, de la variété connue sous le nom de << carloii de mon- tagne ». Ses propriétés sont voisines de celles de la Newtonite. Sa coinposilion. un peu différente, répond à la formule

Ar-;0^2SiO-2,H'-0-f Aq

Le système cristallin n'est pas bien déterminé, mais probablement le minéral est moiuicliiiique.

Dans le granit des Black Hills du South Dakota, M. W, P. Ileadden a trouvé un nouveau phosphate se montrant en masses ayant la forme de rognons, et au- quel il a donné le nom de firiphitc Ce minéral amorphe, soluhle dans les acides, fond facilement ;'i la flamme de la bougie et donne au chalumeau les réac- tions du manganèse, du fer et de la soude. Sa composition est très complexe et peut être représentée par la formule

I (MnCaFeir-!NV)^-l- Al 7 1

La Marshite, dédiée à M. Marsh qui l'a découverte ;'i Brokcii Hill (.N. S. Wales), est de l'iodure de cuivre nalif. Elle se présente en petits cristaux appartenant au sys- tème quadraticjue. Sa couleur est rouge brun, et soi: éclat résineux. Cassure subconchoïdale.

La Marshite est associée à la cérusile et aux oxydes de manganèse.

La \Vi/lliamilc a été trouvée dans la même contrée que la Marshite; elle tire son nom de Wylliaina, nom ofliciel de la ville do Brokeii Hill. C'est un antimoniosulfure de nickel et de cobalt qui est représenté par la formule CoS^.\iS^,CoSb2,.N'iSb2.

La NVilliamitc est cubique et présente un clivage par- fait suivant les faces du cube.

Sa couleur est intermédiaire entre le blanc d'étain et le gris, l'éclat est mélallique. Dureté a,». Densité 0,87.

Gaviieut.

(t) Materials for lliesliid;/ ofrariiilioii, Ireatcd irilh csjit'cial reijnrd lo disronlinuil;/ in Ihc origin of specics, Londres, Mac- millan and C", et New-York, 189-1, p. 28:i. A la même page est cité le titre du mémoire de 11. von Nathusius, que je n'ai mal- heureusement pas sous la main.

r.R NATURALISTE

o7

Les Microcéphales

Les trois jeunes microcéphales qui viennent d'être pré- sentL's successivement à la Société d'anthropolo;,'ie et l'Académie de médecine ont donné un renouveau d'ac- tualité à une question déjà ancienne. La connaissance de cette anomalie congénitale peut en effet être rappor- tée aux Grecs. On trouve parmi les merveilleuses terres- cuites de Tanagra et d'Asie Mineure de nombreuses re- productions de ces malheureux. Sans doute autrefois comme de nos jours les microcéphales étaient nonibreuï en Orient, ou du moins paraissaient nombreux parce qu'on les laissait grandir et errer à l'aventure. Une sorte de respect superstitieux s'attachait ci eux, comme il s'at- tache dans nos montagnes aux nombreux crétins, et il nous a été donné de voir aux Indes plusieurs de ces malheureux implorant avec succès la cliarité publique aux environs des pagodes.

La microcéphalie est un arrêt de développement du cerveau survenant sous l'inlluence d'une cause inconnue. La tète est petite comme le marque le nom même de la maladie, la capacité crânienne failde de trois à six cents centimètres cubes d'après les mesures de Broca. Le poids du cerveau, d'après le même auteur, descendrait même, à l'âge de puberté, à .'iOO et 400 grammes et même plus bas encore. Les circonvolutions cérébrales apparaissent plus simples que chez l'homme. Et il s'agit bien d'une lé- sion primitive du cerveau, les sutures crâniennes en effet sont intactes, et si l'encéphale s'était accru, il au- rait parfaitement pu dilater sa boîte osseuse.

De la microcéphalie dérive un certain nombre de ca- ractères physiques et intellectuels que l'on peut parfai- tement observer chez les jeunes sujets en question.

Au nombre de trois, ils sont nés dans l'île de Xéraphos, une des Cyclades. Ils sont bien portants, n'auraient ja-

tation. Les parents bien conslilués et sains, après avoir eu ces trois sujets, ont procréé deux enfants normaux l'I (|ui vivent.

Le degré de microcéphalie décroit du plus âgé des trois sujets au plus jeune.

L'aînée, une fille, répond au nom de Marguerite; elle est âgée de douze ans.

Les deux autres, des garçons, sont: l'un Nicolas, âgé de dix ans, le dernier, Antoine, âgé de huit ans.

Ces derniers sont hypospades et eryptorchides; tous ont de l'incontinence des urines et des matières fécales, symptôme de gâtisme qui témoigne bien que nous avons alfaire à une maladie.

Leur caractère intellectuel a été bien décrit par M. Ca- pitan. « Ils sont toujours en action, dit cet auteur, à peine dorment-ils deux heures par nuit et encore en s'agitant, mais leurs mouvements sont embarrassés. Ils marchent lourdement, traînant les jambes, oscillant, se heurtant à chaque instant les uns contre les autres ou contre les obstacles qu'ils rencontrent. Ils saisis- sent tout ce qu'ils aperçoivent, agitent de façon mala- droite les objets dont ils se sont emparés, incapables le plus souvent de l'association de mouvements la plus simple, telle que celle nécessaire pour agiter une son- nette.

Leur vie est d'ailleurs imparfaite, ils ont un réilexe oculaire lent à se produire et qui chez eux ne s'accom- pagne pas le plus souvent d'un mouvement de défense. Leur face, généralement impassible et inerte, est modi-

v-r^M

^'''%Mi..^r

Fig. 1. Nicolas, Marguerite et .Vntoinc (d'après une photographie) (1).

mais été malades, et n'auraient présenté aucune tare héréditaire d'après les rapports des docteurs Apostolidès etlvyriacos qui les ont accompagnés lors de leurprésen-

(1i Nous remercions M. l'ourdrignier dont les pliotogra- phies ont servi à la reproduction de ces gravures.

Fig. 2. Nicolas

liée par une sorte de sourire rudimentaire lorsqu'ils en- tendent un son musical ou perçoivent un objet bril- lant.

Ils se jettent gloutonnement sur la moindre friandise qu'on leur présente. Souvent ils se la disputent et quand ils l'ont saisie, l'enfoncent dans leur bouche en la pous-

38

LK NATIUALISTE

sant avec le médius et l'index et non i>as en la saisis- sant habilement comme le fait k- sinpe. beux cris suf- fisent à expritni^r leur sentiment : l'un jileurard indique la douleur, le besoin, l'autre plus ai^'u ténioif.'ne la sa- tisiaetion.

Toute activité cérébrale manque chez ces trois sujets. Us ne reconnaissent mi'me pas les frens qui les soi- gnent. Ils sont incapables de manger seuls, il faut les gaver.

l-eur attitude est bien spéciale et rappelle celle du singe. Les bras sont à demi fléchis et rapprochés du tronc, les mains en pronation sont pendantes, le tronc est incliné en avant, les jambes écartées ou déviées latéralement, ainsi que les pieds. Ils se traînent par- fois à quatre jiattes en s'appuyant sur les genoux et sur les poings fermés ou le dos de la main.

I.a tête est celle de tout microcéphale, cr;\ne en forme de voûte, la grande circonférence étant portée à la base. Cette circonférence mesure chez l'aînée :t;) centi- mètres, chez le premier des garçons 38 et chez le plus jeune 3!) centimètres. Us sont plutôt brachycéphales, bien qu'on observe fréquemment la dolichocéphalie chez ces sujets : sur six observations que nous avons relevées dans les Hulletins de la Société publiées par MM. Chudzinski, Magitot, l.etourneau, Hall, /aborowski, nous avons noté des indices variant entre "0.(5 et 89.3.

La face est volumineuse par rapport au crâne, le nez saillant, le menton fuyant. Il y a peu de prognathisme. La dentition est normale.

Us ofirent une augmentation marquée des courbures dorsale et lombaire en avant, ce qui leur donne une at- titude inclinée. Les avant-bras sont très longs par rap- port aux bras et ils gardent souvent leurs mains pen- dantes en pronation, comme le montre la figure 2.

Cette description nous fournit une série de caractères (|ue l'on peut catégoriser en deux groupes. Les uns sont plutôt des symptômes de maladie, incontinence de ma- tières fécales, impossibilité de se nourrir d'eux-mêmes, troubles de la vision, obnubilation presque complète de l'intelligence qui les place bien au-dessous de l'animal domestique, et les met<lans la catégorie des dégénérés, à côté des idiots, imbéciles et arriérés. C'est ainsi que les médecins les ont toujours considérés. Car, bien que la mise en scène des trois sujets précités ait surpris beau- coup de personnes et qu'on les ait représentés comme des lypes extraordinaires, il n'en est pas moins vrai que la microcéphalie est aussi commune en France qu'en Orient. Seulement chez nous on les enferme dans les hospices. Ainsi M. Bourneville en possède un certain nombre dans son service à Hicêtre et le musée de cet hospice de même que celui de la Société d'antliropolo gie en conserve de nomlireux cr;\iies.

Certains anthropologistes par contre ont voulu iden- tifier la microcéphalie à un arrêt de développement frappant le fœtus au moment il serait au stade si- mien. Cet avorté nous représenterait notre ancêtre le singe. Karl Vogt, de Cenève, s'est constitué l'apôtre de cette idée qu'il a soutenue avec beaucoup de verve; tout récemment M. Laborde l'a reprise pour son compte.

Cette analogie qu'on a essayé d'établir entre le singe et le microcéphale a ameiii- un certain nombre d'erreurs que nous allons nous efforcer de ici tifier.

Karl Vogt a beaucoup insisté sur la perpétuelle agita- tion, le mouvement incessant des microcéphales. Les singes, dit-il, nous offrent le même spectacle. Or cela

est vrai des singes inférieurs que nous pouvons contem- pler dans nos jardins d'acclimatation, mais est absolu- ment faux quand on s'adresse au singe anthropomorphe. Il nous a été donné d'observer deux oraiigs adultes à Paris, un adulte à Calcutta, un jeune au Jardin des plantes de Paris, un petit chimpanzé enfin à .Marseille. Tous nous ont frappé par la lenteur et lesérieux de leurs mouvements. Ce sont gens posés, plus posés même que bien des hommes. Ajoutons que les diflerentes rela- tions sur les mœurs de ces singes confirment celte ma- nière de voir.

Si les avant-bras sont longs, et la colonne vertébrale courbe, si le cerveau est enlin simple, ce n'est pas une raison pour identifier microcéphales et anthropomorphes. Ces derniers sont de beaucoup jdus intelligents; ils subviennent à leurs besoins, savent lutter pour la vie, élèvent leurs enfants. Aussi ont-ils un caractère, des passions, une intelligence. Les relations écrites sur eux s'accordent même à exalter cette dernière. Ils recon- naissent leur gardien, l'afl'ectionnent et lui témoignent cette alTection. Quel abîme avec le microcéphale gâteux qui ne peut manger tout seul et méconnaît la main qui le sert !

Si on voulait à toute force rapprocher un type humain de l'anthropomorphe, on pourrait avec bien plus île raison prendre l'homme des bois. On appelle ainsi ces enfants qui ont été trouvés à l'état sauvage dans des forêts. L'un vivait ainsi au siècle dernier dans une forêt du Hanovre, un autre au commencement de ce siècle a été capturé dans les forêts de l'Aveyron. Comment s'y était-il perdu'.' Mystère. Toujours est-il que ses sens étaient assez affinés, sa force assez grande pour grimper aux arbres, dévorer les glands, les baies et les œufs d'oiseaux, tout comme aurait fait un singe dans les forêts tropicales, llard, un professeur à l'institution des sourds-inuels, qui se dou- blait d'un philosophe, recueillit ce malheureux et cher- cha à l'éduquer. Il n'y parvint qu'à demi, ne pouvant mieux réussir avec lui qu'avec un chien ou un animal domestique ; jamais il ne put parler ni comprendre un son, mais il savait manger, affectionnait son maître, connaissait comme un jeune chien l'heure delà prome- nade, et comme ce dernier avait pu apprendre quelijues exercices peu compliqués. Il n'avait d'ailleurs rien d'un microcéphale, mais oITrait un crâne assez développé.

Certes les cellules psychiques du sauvage de l'Aveyron devaient assez s'approcher de celles de l'orang et du chimpanzé, puisqu'il avait à peu près la même intelli- gence. Combien plus simples et plus pauvres en chevelu doivent être celles du microcéphale à la vie végétative!

luilin un dernier motif (]ui doit faire rejeter l'assimi- lation entre le microcéphale et l'anthropomorphe est le manque d'analogie entre les boîtes crâniennes de ces deux types. Je m'explique. Le gorille et le chimpanzé offrent un os frontal qui s'articule directement avec le temporal, tandis que chez l'homme il en est séparé par le pariétal et le sphénoïde. Ue même à la paroi interne de l'orbite, comme nous l'avons montré, le fi onlal sépa- rant le lacrymal de l'ellimoide vient en contact avec le maxillaire supérieur. Chez l'homme au contraire il est séparé du maxillaire par le lacrymal et l'ethmoïde. Or le microcéphale présente la disposition humaine. Il en est de même de crânes d'anencéphales que nous avons pu examiner au musée Dupuytren. Celte disposition hu- maine se retrouve il est vrai chez des singes inférieurs, mais alors c'est à eux qu'il faudrait comparer l'encéphale

LE NATURALISTE

oit

des microcéphales et non au] chimpanzé, comme l'a l'ait M. Laborde.

Que la microcéphalie soit un ai nH d'évolution du cer- veau, le fait est possible. Mais je ne crois pas que cet arrêt d'évolution le fasse coïncider avec le cerveau d'un singe anthropomorphe. Il faudrait remonter bien au delà.

D' Félix Uei;.nault.

LE TRAVAILLEUR

(Quclea Sanguinirostris).

Le Travailleur est un des oiseaux exotiques que l'on voit le plus communément. Pour les ornilhologisles c'est le Quelea à bec rouge, que les indigènes de l'.^frique nomment le Dioch et auquel les oiseliers ont donné le surnom de Travailleur . Cet oiseau, qui appartient ù la famille des Plocéidés, mesure 13 centimètres; le mâle, en plumage de noces, a la poitrine d'un beau rouge sombre; le front, la face, les joues et la gorge sont mas- qués de noir; les plumes des ailes et de la queue sont noires bordées extérieurement de jaune citron; la partie supérieure du corps est d'un brun verdàtre ; le bec est rouge de corail, les pieds d'un rouge pâle. En hiver son plumage devient blanchâtre sur toute la face inférieure du corps, et, sous cette livrée, il ressemble à la femelle.

On trouve plusieurs variétés de plumage dont les prin- cipales sont :

Tête et haut de la poitrine d'une belle couleur rose;

Front sans masque noir;

Front, nuque, côtés du cou et poitrine d'un rose vif, sans masque noir.

On doit toutefois remarquer que les jeunes et les femelles n'ont pas la face noire et que la captivité mo- difie souvent les teintes du plumage de ces oiseaux.

Ce Quelea habite le Soudan et l'Ethiopie; Heuglin le dit très commun dans le centre de l'.^frique, et on en expédie en Europe de grandes quantités provenant de Sénégambie les nègres le nomment Saor. Ces oiseaux ont les mêmes habitudes que les autres Plocéidés et se réunissent à certaines époques en bandes nombreuses. i< Mon compagnon de voyage Vierthaler, dit Brehm, en tua vingt-neuf d'un seul coup de fusil : on peut juger, d'après ce fait, combien ces oiseaux sont communs; c'est surtout sur les points ils vont s'abreuver que leurs troupes sont innombrables. C'est aussi qu'ils restent le plus souvent. )>

Ces oiseaux sont remarquables par l'habileté avec la- quelle ils construisent leur nid : « Ils placent ordinai- rement leurs nids sur le même arbre, â peu de distance les uns des autres. Ils le suspendent à l'extrémité des branches et le construisent solidement, quoiqu'ils n'em- ploient que des herbes desséchées et très cassantes aux- quelles ils savent donner la souplesse, l'élasticité et la force du jonc, en les enduisant d'une humeur visqueuse pour les amollir ; ils fixent chaque brin sous leurs doigts, l'aplatissent avec leur bec, le tordent en tous sens et le contournent en zigzags et en spirale. Ils en attachent ensuite trois ou quatre aux rameaux les plus faibles, les entrelacent les uns avec les autres pour leur donner plus de solidité et pouvoir rapprocher plus aisément les petites branches qui font la charpente du nid. Ce ber-

ceau, l'ouvrage du niàle et di' la femelle, qui ne cessent de se gronder tant que dure le travail, est construit aussi artistement et do la même manière qu'un panier d'osier. Le mâle travaille en dehors et sa compagne en dedans, positions nécessaires puisque, pour parvenir à leur but, ils sont forcés de passer et de repasser plu- sieurs fois de suite le même brin d'herbe et de se le renvoyer alternativement jusqu'à ce qu'il soit tout à fait employé. Leurs dimensions sont si bien prises que l'extrémité des matériaux est toujours à l'extérieur. Le nid est sphérique en dessus, en dessous, en arrière et sur les cùtés, et vertical en devant: c'est vers le milieu de cette dernière partie qu'est l'entrée. Quoique ces oiseaux n'y travaillent que trois ou quatre heures dans la matinée, ils le font avec une telle activité qu'ils le portent à sa perfection en moins de huit jours. » (Vieillot.)

La ponte varie de trois à sept œufs, d'un vert bleu brillant; la durée de l'incubation est de quatorze jours.

Les oiseliers ont donné à ce Quelea le nom de Travail- leur parce qu'en captivité il ne cesse de travailler. Si on lui fournit du fil ou de l'étoupe, il en garnit les barreaux de sa cage, construisant et recommençant sans cesse son travail. On prétend qu'il choisit de préférence les fils de couleurs voyantes, et qu'il rejette ceux d'un bleu foncé.

.Malheureusement ces oiseaux sont querelleurs et méchants, et tourmentent de toutes les manières leurs petits compagnons de captivité. Peu sensibles au froid, ils peuvent se reproduire en volière et se contentent pour nourriture de graines variées et de verdure; mais leur chant est court et insignifiant.

Albert Gr\ngeb.

DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES SOPEACX

DE L.\ F.\MII.LE DES AXTHICIDES

Forniicoinns RalTraji n. sp. Major, nigcr, opacus, pilo- sus ; capite lato, clytris brevibus, nigro-cyaneis, albofascialis. .•\.ntennis pedibusque nigris. 5 F. albolineatus Pic vicinus. long., 5 mill. .\byssinia.

Assez grand, noir avec les élytros un peu bleuâtres. Tote et prothor.ax très opaques, à ponctuation granuleuse dense, avec quelques poils dressés. Této large, .arrondie en arc en arrière avec les yeux petits. Antennes assez courtes et grêles, noi- râtres, pubescentes à article terminal à peine iilus long que \<- précédent. Prothorax pas très long, très largement dilaté, arrondi en avant. Elytres on ovale court, assez largos, un peu diminués en avant et très légèrement tronques et arrondis à l'extrémité avec une sorte de dépression transversale posthu- mérale, à ponctuation plus écartée en arrière et pubcscence mi- drcsséc, mélangée, noirâtre et blanchâtre, les poils blancs des- sinant une sorte de bande posthumérale, ceux-ci bien nets quoique espacés vers l'extrémité et sur les cotés des èlytres: pattes noires, pubescentes avec les cuisses bien épaisses; long., 5 mill., Abyssinie (Raflfray).

Bien particulier par son aspect mat, à peine brillant aux ély très joint â la coloration bleuâtre de ceux-ci. A cataloguer près de /■'. albolineatus Pic, avec une forme élytrale plus élargie, une autre ponctuation, etc.

Anlhicus Anceyi n. sp. Minutus, ferrugineus, griseo-pu- bescens ; capite subrotundato, oculis nigris, antennis pedi- busque testaceis. A. ilitnidiatipennis Desbr., vicinus; long.. 2 mill. Abyssinia.

Assez petit, ferrugineux, peu brillant, à longue pubescenco grisâtre, peu serrée. Tote large, non nettement tronquée, légè- rement échancrée, arrondie en arc en arrière, â ligne élevée médiane lisse, ponctuation assez forte, écartée ; yeux noirs. Antennes courtes, grêles, testacées. Prothorax modérément court, bien dilaté, arrondi en avant, diminué et droit à la

60

LE NATURALISTE

base, à ponctuation forte, assez rapprochée. Elytres un peu plus larges que le prolhorax, convexes, très peu diminues en avant et en arrière avec les épaules et rcxlrémilé arrondies, la ponctuation plus forte et plus rapprochée sur les épaules, la pubcscence nii-tlressée, assez longue; pattes courtes et minces; long., 2 inill. Abyssinia (RaÛVay).

Dédie à M. F. Ancey.

Assez particulier par la tétc non nettement tronquée en ar- rière, sa ponctuation èlytrale et rappelant un peu les variétés claires de Anlliicm^fiai'ipes.

Une race voisine (Abvssinicus Pic in lit.), que je considère comme une variété de cette espèce présente une taille plus avantageuse, une forme plus allongée avec une coloration gé- nérale obscurcie. .Vntennes et pattes testacées, rougeàtres. ïéle tronquée à ligne médiane lisse. Prothorax court, très élargi et bien dilaté en avant, rougedtrc à ponctuation dense. Klytres obscurcis avec une tache brunâtre après les épaules, à ponc- tuation forte, rajiprochée : cotés presque parallèles, long.. 2 2/2 niill., d'.Vbvssinie.

M, l'i,'.

ÉTUDE EXPÉRIMENTALE

«les ('assm'('.'< du Sol on («('"(KTases

L'étude des cassures qui traversent des épaisseurs plus ou moins grandes de l'écorce terrestre et qui, dési- gnées sous des noms très nombreux, de Joints, de failles. de faillules, etc., peuvent être qualifiées ensemble de i;koclases, a été, depuis longtemps déj;i, abordée par la méthode expérimentale.

L'un des premiers, Alphonse Favre, a reproduit aititi- ciellement la disposition générale des cassures qui sil- lonnent et qui limitent les massifs montagneux, et sa méthode a été très fructueuse par des conséquences très directes à la techtonique des Alpes (i). Une épaisse feuille de caoutchouc étant distendue, ou dépose à sa surface une série do couches d'aritile d'é[iaissi'ur et de

Kig. 1. .-Vppareil destiné à la production expérimentale des réseaux de cas sures imitant les gcoclases conjuguées de la nature. 1/10 de la dimension vraie.

consistance convenables; un artifice assure radiiérem-o de ces couches avec le caoutchouc. En laissant alors le caoutchouc revenir peu à peu à sa dimension primitive, l'argile est refoulée et l'on voit se produire à sa surface et sur ses cotés une configuration et une structure toul à fait semblables à celles qu'on observe dans les .\lpes, le .liiia, les .Vpalarhes, etc. Dans certaines expériences,

(1; Congrès international de Géologie, 1818, p. ;)■).

les ondulations de la surface sont le résultat des plis qui se sont produits dans toute la masse argileuse; on y voit des vallons plus uu moins larges, des chaînes de hauteur irrégulière et plus ou moins déjetées, des cou- ches rompues au sommet de voiMes ou de plis diverse- ment orientés; enfin, des cavernes semblables à cer- taines grottes naturelles. D'aulres fois, M. .\lphonse Favre a obtenu des formes semblables à celles de mon- tagnes connues, par exemple celle du Salève, près de tjenève : on y voit des zones dans lesquelles les refou- lements sont plus accentués que sur d'autres, des failles, etc. ; toujours l'épaisseur de l'argile est augmentée par le fait de la compression.

Dans la même session du Congrès international de géologie, M. deChancourtois a présenté de remarquables imitations automatiques des chaînes de montagnes sur un globe!! Pour les obtenir, il prit un ballon de caout- cliouc un peu surgonllé destiné à jouer le rùle du noyau lluide de la terre, et il le trempa dans un bain de cire fondue, il se recouvrit d'une couche de cire figée destinée à jouer le rôle de l'écorce. Les choses mises en cet état, l'auteur laissa échapper l'air qui dis- tendait le ballon, et il vit alors se former des méplats dont les contours bossues ne tardèrent pas à se ri?souilre en petites rides, avec chevauchements partiels tout à fait analogues aux chaînes de montagnes du globe. L'au- teur retrouvait dans les bourrelets ainsi produits les différents caractères des chaînes montagneuses, formées tantôt par les simples rebroussements, tantôt par des remplis ou chevauchements d'un compartiment sur le voisin. Il nota même qu'il arrive souvent que, dans la crise déterminée sur la couche de cire, la matière lubré- fiante ou huile qu'il avait mise entre elle et le ballon est chassée par les fissures de la couche consolidée, de manière à simuler des éruptions. « On pourrait, sans doute, ajoute-t-il, perfectionner l'expé- rience de manière à lui faire imiter la plupart des circonstances d'un soulè- vement terrestre. »

J'ai repris l'importante iiuostion des cassures du globe et de leur tendance à constituer dans une région donnée des faisceaux conjugués, par un dispo- sitif qui me parait émiueniment favo- rable à une élude complète. 11 a été inspiré par les travaux précédents et s'en distingue cependant d'une ma- nière essentielle.

A l'exemiile de M. .VIphonse Favre, j'imite la coniraction spontanée du noyau lluide du globe terrestre par le retour à sa dimension primitive d'une bande de caoutchouc étirée, et, comme de Chancourlois, je représente les masses rocheuses non contractiles par une couche mince de stéarine. <lu ballon sphérique de ce dernier géologue loule comparaison légitime avec le phéno-

l.'ciiiploi (•m[)èrhe

mène nalurid à cause de l'immense épaisseur de la cou- che d'aride gras relativement à son rayon de courbure. Sur une surface plane, au contraire, l'analogie peut èlrc continuée, et les effets obtenus ne sont pas évidem- ment d'un autre ordre que les effets à expliquer.

L'appareil qui m'a servi est représenté par la figure I. Il consiste en un clu'issis sur lequel une bande de caout-

LE NATURALISTE

CI

rliouc d'épaisseur variable et do îiO rouliinèlrcs de lon- gueur sur 11 contiinètres de largeur, est solidomeut retenue par l'une de ses exlréniilés. L'autre bout est fixe' sur un axe liorizonlal qui |)eut tourner à l'aide d'une manivelle, et dont la rotation étire progressivement le caoutchouc. On peut, à chaque instant, évaluer la ten- sion de celui-ci i)ar un artifice très simple : il consiste à tracer avant toute tension, vers le milieu de la longueur de la bande, un centimètre dont on mesure l'allonge- ment progressif. Pourvu qu'on sache la situation de ce centimètre sur la bande et qu'on le place toujours de la même façon dans les expériences successives, on a la base de comparaisons sulTisamment précises. Les modi- fications de longueur mentionnées plus loin sont toule> relatives a ce reiitimclre moyen; les chilTres seraient tout difTérents pour des centimètres placés autrement.

Ou remarque d'abord que, dès que le caoutchouc s'al- longe, il se rétrécit. Le rétrécissement transversal est d'ailleurs lié à l'étirement longitudinal d'une manière un peu plus compliquée qu'on n'aurait imaginé tout d'abord.

Voici, à titre de renseignement, des chifîres obtenus avec une bande de 3 millimètres d'épaisseur au début.

Un centimètre carré étant dessiné au milieu de la bande, on constate, pour les étirements de la colonne 1, les rétrécissemenis suivants iMdi(|Ui'S dans la culonnell;

Dimension successive

du trait de 1 centimètre

suivant la longueur.

sli'arine pure, londin' à fcMi nu et versée très chaude sur le caoutchouc étiré et maintenu sensiblement horizontal. La couche de matière grasse a, dans ces conditions, environ I millimètre d'épaisseur, et, si elle a été versée suffisamment vile, elle esl à [leu [irès nnifornie dans tous les points.

Une fois que la stéarine a acquis i>ar relVoidissemenl une consistance convenable, on soulève le déclic qui retient la roue dentée montée sur l'axe de la manivelle. et, la main sur celle-ci pour la retenir, on laisse la bande di' caoulchouc siï coniractor progressivement et très

1' '3

Dimension correspondante

du Irait de i centimètre

suivant la lari-'eur.

1 c.

0

a

!)o

0

'Jl

0

90

u

SU

1 e. 0

1 d

1 :i

I 4

i y

Si. dans le sens di- la longueur, on trace parallèlement et très près les uns des autres trois traits de t centi- mètre, 2 centimètres et 3 centimètres, on constate pour des tractions successives les allongements simultanés suivants :

Longueur donnée Longueur aci|ui.se la ligne primitive par la ligne de 1 centimètre. de 2 centimètres.

1 c. 2

1 3

1 4

1 5

Li.iugueur aequise

par la ligne de 3 centimètres.

2 c

. 323

3 c. 410

2

.'i'jn

3 SOO

2

-50

4 110

-1

300

4 100

Enfin, si on répète la même expérience par dos lignes transversales, on trouve qu'aux raccourcissements éprouvés par la ligne de I centimètre et qui sont expri- més dans la cohmne 1 ci-dessous, les lignes de 2 et de '! centimètres passent aux dimensions indiquées dans les deux autres colonnes :

Longueurs prises Longueur acquise Longueur acquise successivement par par la ligne par la ligne

la liffne de 1 centini. de 2 centimètres. de 3 centimètres.

0 c. 9.Ï

0 Ul

0 8'J

0 80

1 c. 9

1 79

1 11

1 70

2 c. 8 2 Go

2 60

Ces données, réduites à un simple aperru, suffisent pour indiquer la nature des forces qui entreront en jeu quand le caoutchouc distendu sera abandonné progres- sivement à lui-même et tendra à reprendre sa dimen- sion primitive.

La plupart des expériences ont été faites avec de la

I-'ig. 2. Ouverture graduelle d'un réseau de fractures dans une couche de stéarine superposée à une feuille de caout- chouc qui se contracte peu à pcn. 1/8 do la grandeur natu- relle.

lenleraent. Les trois dessins de la figure 2 montrent l'efiel successivement obtenu : on voit des crevasses s'esquisser et se dessiner de plus en plus au travers de la matière grasse. Chacun de ces états n'est, lui-même, atteint que peu à peu, et c'est un avantage de la méthode que je décris de permettre d'assister à la naissance et à la croissance des fissures. On voit par les trois dessins de la figure 2 comment, à mesure que la contraction s'accentue, les fissures deviennent plus nombreuses, plus serrées, et se font éprouver souvent les unes aux autres des rejets plus marqués. C'est certainement une condition réalisée dans la nature les fissures s'ou- vrent souvent, non pas à la suite d'action e.rtnieure aux roches, mais par une action interne du genre du re- trait. D'ordinaire, les deux systèmes d'actions, comme dans l'expérience, sont superposés.

Quand le phénomène est terminé et qu'il s'est accompli dans de bonnes conditions, toute la couche de stéarine est débitée en petits polyèdres remarquables par leur ressemblance mutuelle et par leur apparence pseudo- régulière. La figure 3 reproduit la photographie d'un résultat moi/cN, quelques-uns ayant été, exceptionnelle- ment, bien jdus réguliers encore.

Ce qu'on remarque surtout, c'est la coexistence de deux systèmes de cassures .symétriquement placées par rapport à la direction de la contraction. L'angle sous lequel ces cassures se recoupent est sensiblement cons- tant et peu différent de 90 degrés, sans toutefois Uégaler

r,-2

LE NATURALISTE

l'xaclement, ;i ce qu'il parail. ■l'ainès des mesures d'ail- h-urs dil'licilciiiciil pri'cises.

Un t'iaïul iulùiiH de ces réseaux arlificiels, c'est do ifprodiiire avec la deriii''Teri;.'ii(nir ceux qu'on observes!

i'.i/' ■• /■■

; 7, *»■

l'']g. 3. llcsraii ivgLilii'i' tir tas-urçs ipiivçrl dans une couche tic stéarine parla contraction de la fouillo do caoutcliouc sur laquelle le corps gras avait clé déiiosé. 1/6 de la grandeur naturelle.

souveni clans les couches du sol débitées alors en rhom- hoides iiseudoréj;uliers. On en voit de semblables dans la houille, dans les schistes, dans les màclines, dans des quarlzites, dans des calcaires, etc., et la collection du Mu- séuni en rcnlermc d'innombrables spécimens. La lif,'urft 4 reproduit à titre d'exemple tm schisle ar;,'iloux provenant de Saint-Sauveur (llautes-l'yrénées) et (]ui est tout à fait remarqua- ble jiar sa réduction en petits rlionilioides |irés('iilant les mê- mes an),'les que les rhomboï- desde stéarine. Il en résulte que les forces d'où ils déi'ivcnt sont comparables par leur nature à celles qui sont mises en œuvre dans les expériences.

Il arrive dans la nature (|ue les deux systèmes de joints n'ont l)as la même intensité, et par- fois un seul est nellement visi- ble pendant que l'autre est fort atténué. J'ai imité ce résultat par le choix de la matière non contractile superposée au caout- chouc : de la f^raisse de bœuf cli'posée en couche de I à 2 mil- dc ca,suresq..i Icdebiif ijmètres sur une lame de caouf en blocs pitouoorép:u-

liurs iniiitspar lus ex- cliouc de 1 centimètre d'iqiais périeiiccs. 1/2 (le la scur, étirée à l.'ii de sa lon^iueur prandeur naturelle . ' , , r . > .

primitive, s est londui' quand la

contraction a ramené le caoutchouc à 1.2u suivant une seule direction très visible inclinée à 4j degrés sur l'axe,

Fig. I. Srhislenrpileux deSaint-.Siuveur Hau- los-Pyrén<^es) traTerbi- |)ar un douille kvsiémc

et a pris ainsi une siruclure bacillaire des ]ilus remar- quables.

I.a niétliodi! expérimenlale qui vient d'être décrite se prête à différenls genres d'étude qu'il suflira ici d'indi- quer. Par exemple, elle met en évidence l'inlluence des varialioiis locales des couches sur leur craquellement. Il est facile, en ePIel, de réaliser sur une couche de stéa- rini! préalablement consolidée des épaississements sur des points i)lus ou moins restreints. On voit alors, quand la contraction se fait sentir, que les parties épaisses se comportent autrement que les parties minces, et les cassures, toutes choses égales d'ailleurs, y sont beau- coup moins serrées les unes contre les autres. Dans les parties minces se constituent de vrais ckamps de frac- lurcs analofîues dans bien des cas à des localités terres- tres qui conirastent à ce poini de vue avec les régions environnantes. On constate souvent aussi que les limites des régions épaissies interviennent d'une façon efficace pour diriger les cassures dans les régions minces et leur I faire perdre la régularité relative aux cas on l'épaisseur est partout la même.

Avec les grandes épaisseurs de stéarine, 2 millimètres par exemple, on voit se produire des chevauchements rapiielanl les accidents tectoniques de bien des pays, tels que lo Chablais les Appalaclies ou la région houillère d'Anzin. Les failles inverse:^, c'est-à-dire contraires à la règle de Schmidt et montrant un affai-isemenl relatif du mur par rapport au toit, sont fréquentes.

D'un autre coté, l'appareil qui a servi aux expériences précédentes se prête très bien à des essais c;iilraires, c'est-à-dire concernant l'éliremcnt que les roches ont subi si fréquemment dans la nature. Cette fois, la stéarine est étalée sur le caoutchouc présentant sa longueur normale, et on le soumet ensuite peu à peu à une extension progressive. On voit alors des fentes s'ouvrir, et leur étude, sur lacjuelle je reviendrai en une autre occasion, jette île la lumière sur beaucoup de phénomènes, et par exemple sur le déplacement des glaciers.

Pour le moinoiit. et pour ne pas prolonger iiub lini- ment cet article, je me bornerai à faire remarquer com- bien des phénomènes mécaniques, contraction ou étire- menl provoqués dans le plan même de la couche de stéarine, sont plus conformes à ceux qu'on veut expli- quer que les phénomènes de torsion ([ui oui été invo- qués (|nclqucfois. Ceux-ci interviennent dans le >ouIèvc- ment des montagnes, mais ils sont insensibles dans les bossellements généraux, dans l'ouverture des joints dans les couches de jiays non fortement disloqués et dans la préparation des vallées dans les mêmes ré- gions.

Lue circonstance décisive, entre toutes, pour prouver que le mouvement dont les failles sont le produit n'a pas toujours été déterminé par la pesanteur, c'est que les surfaces polies des parois montrent fréquemment des stries de frottement qui s'i-cartent beaucoup de la ligne de plus grande pente et qui, souvent même, sont à peu près horizontales. Ce caractère, que l'on rencontre dans les Vosges, dans les Alpes et ailleurs, se retrouve égale- ment dans les miroirs de filon, par exemple dans le nlon Colleredo, à Cheninitz, nii le fait a été signalé d'une manière spéciale pai' MM. Zeiler et Henry.

Il suflira pour le moment d'avoir constaté dans ses grandes lignes la facilité procurée par le nouveau mode opératoire dans l'élude des géoclasesj j'aurai ultérieure,

LK NATURALISTE

63

ment à insister sur quelques rôsullals partirtilit'iriin frappants.

Slauislas Mku,nikm.

lit

LA VIE A LA SURFACE DES PLANÈTES

Il _v ;i lieu (.k- ci-oiri' ([lu: las ]il,inrl,c's soni fli-s Ifrrcs ana- logues à la nnlrc. Nous ne considérerons ici que Mars et Vénus. L'analyse spectrale nous apprend d'une façon j)récise ((ue les corps simples de ces planètes sont identiques aux nôtres ; mais nous savons de plus, par l'analyse des aérolithes, (|ue ces corps forment des pieri'cs tout à fait comparables à celles que nous voyons tous les jours. On y trouve des mine- rais de toute espèce. Nous allons voir qu'il est très vraisem- blable que ces roches servent de support à des végétaux et à des animaux. Auparavant, nous ferons remarquer que Vénus est une planète moins avanci'e que la Terre ijtns son évolution. tlUe représente exactement ce qu'était la Terre à une de ses anciennes périodes géologiques. Au contraire. Mars est une planète formée avant celle que nous habitons, qui représente ce que sera notre Terre dans une longue suite de siècles à venir.

Qu'il y ait des végétaux et des animaux dans ces planètes, c'est une chose que l'on peut considérer comme certaine. Il y a des Algues, des Lichens, des Champignons et des plantes suiiérieures à ces Cryptogames élémentaires. Par exemple, les ]ilantcs et la plupart des animaux qui y vivent sont des êtres très probablement diflérents des nôtres.

Pour résoudre ces questions délicates, il est nécessaire de considérer les choses à un point de vue général. L'expérience nous apprend qu'une pierre ou qu'une rochi-, exposée à l'air libre et à l'humidité, se charge bien vite de Cryptogames et d'animaux inférieurs, et que, plus tard, d'autres lires supé- rieurs s'y développent à leur tour, il sullit donc que la surface de ces planètes soit en contact avec une atmosphère composée de vapeur d'eau, d'oxygène, d'acide carbonique et d'autres gaz tels que l'azote ou l'hydrogène, pour que la vie végétale et ani- male apparaisse. Qu'il y ail création directe d'une semence ou d'un œuf, ou bien qu'il y ail sirjiplement évolution de la ma- tière brute : ceci est une autre question que nous n'aurons pas à traiter. Par ce qui se passe tous les jours sous nos yeux, sur la terri' que nous h.abitons, nous pouvons être certains que l'oxygène, l'humidité, l'azote et l'acide carbonique qui baignent une terre quelconque, développent des plantes et des animaux sous l'influence de la radiation solaire. Il y a toujours des germes qui se trouvent à point pour développer le règne orga- nisé, quand ces conditions sont réalisées sur un continent quelconque. Le Soleil communique sa chaleur à toutes les planètes, et elle est telle que la vie est très certainement pos- sible sur Mars et sur Venus. Ce ne" sont ni l'eau, ni les gaz nécessaires à la vie qui manquent dans leur atmosphère: il en résulte que ces planètes sont nécessairement peuplées par des végétaux et par des animaux. Les carbures et les azotites développent dans leur atmosphère de l'acide carbonique et de l'azote en quantité variable; et la vie animale et végétale est la conséquence naturelle de cette disposition, sous l'influence de la chaleur solaire qui préside à la vie organisée, à la sur- face de ces planètes.

Sur notre Terre, il suffit de passer d'un continent à un autre pour trouver des espèces animales et végétales très diH'érentes, à côté d'autres qui se resseml)lent beaucoup ; quoi- que ces continents soient plongés partout dans une atmosphèi'o identique au point de vue de sa composition. Il est donc bien certain que, dans Mars et dans Vénus, les espèces animales et végétales sont plus ou moins diti'érentcs des nôtres, puisque leur atmosphère ne peut pas avoir une composition absolu- ment identique à celle de l'atmosphère terrestre. Mais, à part cette réserve, il semble impossible de douter un seul instant que le règne animal et le règne végétal ne soient très brillam- ment représentés à la surface de ces terres célestes. On peut même aller plus loin encore.

Qu'il y ait des hommes comme nous dans ces mondes étran- gers, c'est chose possible bien qu'assez peu probable ; mais il doit y avoir dans Mars des êtres très intelligents et plus avancés que nous dans ce qu'on appelle la civilisation. S'il n'y en a pas encore dans Vénus, il y en aura sans doute aussi un jour. Cette distinction entre les deux planètes tient à leur période relative plus ou moins avancée par rapport à la Terre, qui est intermédiaire entre elles au point de vue de l'évolu-

'■mr sur les trois

lion. La duréi! des joui-s est à peu près la

planètes somrs ; seule, la durée des années diffère a peu ])rès

dans les' rapports de 'i pour la Terre, à 2 et à 7 pour Vénus

et pour Mars.

Kn tous cas. il y a moins de diU'érence entre les trois .ilmo- siihères de ces planètes qu'entre l'air et l'eau sur notre Terre. Uéjii on peut on conclure qu'il y a moins de différence entre les animaux qui peuplent Mars, Vénus et la Terre qu'entre des oiseaux et des poissons. D'ailleurs, sur les terres comme la nôtre, il y a des animaux terrestres, aériens et aquatiques. Partout, les oiseaux ont dos ailes, les poissons des nageoires et les autres animaux des pattes plus ou moins développées. Nous pouvons en avoir la cin-litudc absolue ; car la vie su]i- posc des organes, approiiriés aux conditions du milieu elle se di''veloi»pe.

1)^ lioITGON.

AC/VDÉiMIK DES SCIENCES

Séance du 21 janvier 1HÎI3. M. /,. lUtnrier com- munique le rèsultiit de ses études sur la morphologie du sys- tème lymphatique, et sur l'origine des lymphatiques dans la peau de la (irenouille. Suivant une théorie quia encore aujour- d'hui le plus do partisans, le tissu conjonctif est creusé de canaux d'une minceur extrême constituant les racines du sys- tème lymphatique. Cette théorie est née de l'observation de la cornée de la (Jreiiouille imprégnê'o négativement par le nitrate d'argent. Or, dans la peau de la Grenouille existe une couche (couche cornéenne) de la peau dont la structure est celle de la cornée. Or cette couche, traversée par les vaisseaux lympha- tiques ne contient aucun caiùUaire lymphatique. Ces derniers ne sauraient donc y prendre leur origine. M. A. Gri/vel .signale un nouvel Acarien, parasite du Lampyi-is splendiiliila, pour lequel il propose le nom de S/>/lof/am(isi/.s lampy ridis. Cet Acarien doit se placer entre les Gamasidés et les Ptérop- tinés. M. n. Renault décrit une bactérie fossile du Dinan- tien (Culm), voisine du llacilliis Mei/n/heriiim de De Barv, mais .avec une taille plus considérable (15 |j. de long sur V y. de l.irge). II propose pour cette bactérie, la plus ancienne actuel- lement décrite, le nom do Hitcilliis oora.v, à cause de l'état de destruction des tissus végétaux fossiles dans lesquels on la trouve. M. Chuiiveaud communique à l'Académie le résultat de ses études sur le développement des tubes criblés chez les Angiospermes.

Séance dn 28 janvier. M. A. Sabalier communique le résultat de ses recherches sur la spermatogenése chez les Séla- ciens et le parallélisme de ses processus chez ces animaux et les Crustacés décapodes. M. Loiiix Jioiitan a étudié le mode de fixation des Acéphales à l'aide du Byssus, en particulier chez l'Arca Telrar/oiui. M. Le Duiilec. L'adhérence des amilies aux corps solides {Amœba proteiis. Dacb/losphiena Kcfliosiim) (Duj.). M. J. Chatiii adresse à l'Académie le résultat de ses observations histologiques sur les adaptations

fonctionnelles de la cellule épidermique chez les Insectes.

M. B. RenanU décrit quelques Micrococcus du Stéphanien (ter- rain houiller supérieur ) (Micrococcus Giiirpiarcli et .1/. llijme- nopha;/i/s). M. Sicmislas Meunier a répété, en la modifiant, l'ititéressante expérience de Pouett Scrope sur les conditions qui ont déterminé les caractères principaux de la surface lu- naire. L'expérience consiste à emplir une poêle à frire ordi- naire d'un pouce ou deux de plâtre mêlé avec de l'eau dans laquelle on a fait fondre un peu de glu. En variant un peu lo dispositif du géologue anglais, l'auteur est parvenu à rendre non seulement les cratères, mais leur mamelon centr.al, les sclénoclases, etc.

Séance du i février. M. Bureau lit un mémoire sur l'état actuel des études sur l.i. végétation des colonies françaises et des p.ays de protectorat français. M. A. Milne-Edirards présente une note de M. iMuis Houle sur le développement du corps chez la Crevette [Palemon serralus Fabr.) et l'Ecrevisse (Aslacus fluviafilis Gesn.j. M. Louis Roule montre que la forme du corps courbé en deux, la portion repliée répondant à l'abdomen, l'autre au céphalothorax, est le produit d'une

sorte de fente de clivage primitive de la cicatriculo.

M. J. Père: adresse une note sur la production des femelles et des miles chez les Méliponites. M. L. L'ayeux signale la présence de nombreux débris de spongiaires dans les Pctanites

«4

LE NATURALISTE

(lu Précambrien do Bretagne; presque tous, sinon tous les ordres de Spongiaires i squelette siliceux sont déjà représentés à cette époque lointaine. 11 en est de même des Radiolaires, qui étaient déjà représentés à l'époque précambrienne par leurs principaux groupes. MM. 0. Sai/n et /'. I.onj ont reconnu rexisteiicc d'un delta sous-marin dans le Crétacé supérieur, prés de Chitdlon-en-Diois.

Séance «la -H fé»rier. M. Moisson présente une note lie M. Et/ird sur la pluralité des clilorophylles et sur une seconde chlorophylle isolée dans la luzerne. M. Kdmoiid Verrier présente une note de M. Félix Le Uantec sur le Rap- port de la forme générale à la composition du corps chez les

Protozoaires.

A.-Kug. M.vi-.vui).

OFFRES ET DEMANDES

Offre des Microicpidoplères, chenilles ot insectes par- faits, en échange. M. le le Ilinneberf,', à Potsdain, Alle- magne.

M.Pcyloureau(Simon-Alban) asubi devantlaFaculté des sciences de Paris les épreuves pour le doctorat es sciences naturelles. Prkmikke thèse. Morphologicde Var- mure gmiiule des^ imecte». DEt;.\iÈME TiiiîsE. Propositions données par ta Faculté. M. Peytoureau a été déclaré admissible au grade de docteur.

Lot de Curculionides européens, 200 espèces bien déterminées, en bon état 40 francs (s'adresser à Les Fils d'Emile DeyroUe, 40, rue du Rac, Paris).

M. iMantero, rue (;alalo,'.),à(;ènes, demande des hy- ménoptères en échange.

A céder les lots de Coléoptères suivants (s'adresser à« Les fils d'Emile Doyrolle, » naturalistes, 40, rue du Bac, Paris).

Lot de 14 espèces de Cassides Irain-aises : 3 fr. iiO.

Lot de 40 espèces deCoccinellides françaises : 7 francs.

Lot de Coléoptères de Madagascar, 40 espèces et 101 e.xemplaires : 18 francs.

Beaux exemplaires d'HexarIhrius liucqucti (de 3 à 8 francs) et d'Eutrarlirlus Temminrkii (de 2 à 0 francs).

M. Henri C. 3002.— Les Coléoptères de lafamilledes Ptinides sont représentés en France par le genre Plinus et le curieux genre Giblnum; de ce dernier la seule es- pèce française est le G. scutias. Les Ùibhium œqidnoctiale et l'Iierrntati sont de Colombie et de (Uiba.

lUHI.KXilWiniIE

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(L .Malioizei..

80.

81.

Le Gérant: P.viL (iUOl LT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue (Jassclte, 17.

17« ANNKE

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15 MARS 1893

CHÏTRIDINEES FOSSILES DU DINANTIEN Cul

m

I.e bois des I,é|ii(loileiuli(iTis a été souvent envahi par des champignons de nature variée ; nous signalerons aujourd'liui un genre nouveau de Cliytridinée, que l'on trouve dans le tissu vasculaire des Lépidodendrons sili- ciliés d'Esnost (Saône-et-Loire) et de ('.ombres (l.oire).

Ce genre de champignons se présente sous la forme de mycéliums grêles, rameux, isolés, ou réunis en nombre considérable dans les vaisseaux de la tige ou des ra- meaux; les branches de ce mycélium se tei-minent sou- vent en sporanges de forme ovoïde ou sphérique sur- montés d'un rostre.

Le protoplasma est souvent contracté à l'intérieur du sporange quehiuefois divisé en cellules nombreuses; l'enveloppe est lisse ou ornée de fines aspérités : ce genre ne renferme jusqu'ici qu'une seule espèce, ['Oorhiilriuin lepidodendri.

I.a ligure 1 représente une coupe transversale un peu

Fig. 1. OochvU-iimi lepidodendi-i B. R.

n, Sporange muni d'un côté d'un fragment de mycélium, et do r.iuU-e d'un rostre par s'échappent des zoosporcs. b, .Sporange nmni d'un fragment de mycélium sinueux. cl, Sporange dans lequel le protoplasma s'est contracté en forme de Ijoule. e, Mycélium rameux sur lequel sont fixés deux sporanges. /', Si>oranges de forme sphérique ou kystes dépourvus de rostre.

oblique d'une portion du cylindie ligneux d'un lépido- dendron du Culm d'Esnost. On distingue sous ce grossis- sement de 250 diamètres les ornements rayés des tra- chéides, celles-ci contiennent toutes un certain nombre de filaments tantôt simples, tantôt plusieurs fois ramifiés, de longueur variable, pluricellulaires. Ce sont des por- tions de mycélium à divers états de développement; beaucoup d'entre eux ont leur rameau principal terminé par une ampoule ovoïde dont le grand axe mesure en moyenne r2 à iof- et le petit axe 9 à l()[i, quelques-unes sont sphériques, libres, f, et peuvent être considérées comme des spores d'attente, des kystes.

Les ampoules ovoïdes sont de tailles diverses, les plus petites n'ayant pas atteint leur développement définitif, mais toutes doivent être regardées comme des sporanges, surpris encore vivants par la minéralisation.

Beaucoup sont libres, ils ont été détachés de leur mycélium et réunis en grand nombre dans quelques vaisseaux c, dont ils remplissent presque entièrement la

Le Sahnalisle, 46, rue du Bac. Paris.

i:aviti'. Certains niyccliuiii> paraissent en avoii- porté plusieurs placés à l'extrémité do rameaux dilfi-reiits. Les tilaments, quand ils sont bien conservés, sont formés de cellules longues de (■) à 7 a dont on voit nettement les cloi- sons; les cellules voisines du sporange sont plus courtes et plus colorées, quelquefois renllées.

La paroi des sporanges est assez fortement cuticula- risée, de couleur brune et de forme très régulière ; l'une des extrémités que l'on peut considérer comme la base est soudée à une portion de rameau de longueur variable, l'extrémité opposée est munie d'un orifice entouré d'un rebord recouvert d'un opercule. Il n'est pas rare de ren- contrer des sporanges engagés par leur mycélium dans la paroi des vaisseaux.

La plupart des sporanges sont pleins; tantôt le proto- plasma n'a laissé aucun vide, tantôt il est contracté en une niasse sphérique qui ne touche les parois que sur certains points; ou distingue dans le protoplasma des granulations qui simulent quelquefois un réseau cellu- laire.

Plusieurs sporanges sont ouverts et semblent laisser échapper une traînée de zoospores a (fig, t). On trouve quelquefois des corps sphériques mélangés aux spo- ranges, leur surface est couverte d'aspérités, et leur taille atteint celle des sporanges /' (fig, 2). Ce sont vraisembla- blement des kystes,

La plante que nous venons de décrire appartient aux

Fin

OocIiUi-ium lopidrulondfi ,

Coupe obliciue faite dans la paroi des vaisseaux et mimtrant un groupe à'Oochylriion. a, Sporange coupe transver- salement. — i, .Sporange dont Je mycélium s'engage dans un vaisseau voisin. c. Ornements rayés des vaisseaux, entre les raies on voit do fines stries qui leur sont perpendi- culaires. — rf, Cellule du mycélium avoisinaut le sporange, sensiblement rcnHée. /', Kyste dont la surface est couverte de fines aspérités. .7, Spores à l'état de lilierté. /i, Arote formée par deux faces d'un vaisseau.

chytridinées à cause de la forme des sporanges, de leur mode de déhiscence, de leur position à l'extréniitr- de rameaux mycéliens extrêmement grêles.

D'après la nature de ses relations avec les cellules ou les vaisseaux nourriciers, cette Cliytridinée ferait partie des Endogènes; mais elle ne se rattache directement à aucun des genres : Olpidi)im, Olpidiopsis, Rozclla, Woru- iiinii, CIddoclii/trium, etc., qui constituent cette tribu.

Nous lui avons donné le nom de Oochylrium lepido- dendri, qui rappelle la forme des sporanges et le lieu elle se trouve.

r.r.

LE ^.\T IRA LISTE

On a déjà si|L;nalé la présence de cliainpif,'iions dans le bois et les racines de Lepidodondron d'Angleterre : ce sont les Peion'i^ijHinlef antiiiuai-ius, W. Sni. cl Protonvj- cclesprotoijcnes. D'autre part, nous avons décrit le Gril- lùlia sphcroapermi H. 15. et E. B., cliytridinée qui habitait les graines de Spherospermum du terrain liouiller de (Iranir('n)ix.

lî. Hk.nallt.

LA THÉORIE HISTOLOQIÇUE DU SOMMEIL

Nous avions bien raison de dire dans un récent article sur lei découvertes de lîanion y Cajal, ([u'elles devaient amener de grandes niodilicatious dans nos idées sur la psychologie.

.M. Matliias Duval vient eu effet de donner à la Société de l!iolo;;ie une théorie histolof;ique du sommeil bien ingénieux. Nous avons vu que les cellules nerveuses communiquaient entre elles en mettant en contact leurs prolongements. Si nous concevons que ces prolonge- ments peuvent se rétracter dans une certaine mesure, nii'iiie inliniment peu, cette faible rétraction sera suffi- sanle pour empêcher toute communication entre les cellules. Chacune sera isolée, et dormira. Cette action re'lractile n'est pas d'ailleurs amenée par la fatigue seule. Certains agents chimiques, l'éther, le chloroforme, cer- taines maladies, le choléra de.s poules et la maladie du sommeil qui sévit sur les nègres en Guinée, la sugges- tion enfin, peuvent provoquer la narcose.

Kn parallèle du sommeil physiologique, on placera l'état d'hébétude de certaines maladies psychiques, la paralysie générale par exemple. M. Duval rappelle les recherches de M. Azoulay sur l'état des cellules pyra- midales dans cette maladie. Leurs prolongements sont diminués en longueur et en nombre, ils peuvent même linir par disparaître : d'où la perle irrénit'diablf du fonctionnement cérébral normal.

On serait tenté de considérer cette llu'orie coninie une sim[)le hypothèse. Mais il faut se rappeler que les cel- lules nerveuses possèdent en réalité des mouvements. Niedershcim, en effet, a vu en 1870, en étudiant une petite daphnée, les cellules nerveuses de cet animal oIVrir des mouvements amiboides très nets.

Mais on peut encore aller plus loin dans cette voie. Lépine,de Lyon, s'est basé sur les découvertes de Hamon y Cajal pour expliquer les phénomènes hyste'riques. Dans cette maladie se produisent des anesthésies, des paralysies, des pertes de fonctions des sens, états qui sous le moindre choc nerveux peuvent ;;uérir. Les anciennes théories étaient impuissantes à expli<iuer ces pliiMiomènes. La nouvelle théorie histologiiiue en donne une explication excellente par la rétraction des prolon- gements cellulaires et l'absence plus ou moins longue de conlact entre eux.

L'exercice longtemps luolongé permet d'exécuter ma- chinalement certains actes très compliqués et au début très pénibles: tels les pianistes arrivent à une ilexli'rité extraordinaire au bout <le (luelques années <le liavail. L'habitude, a-ton dil, est une seconde nature. On ne pduvait autrefois donner une explication suffisante de tes faits. On admet aujou;d'bui que l'exercice persévé-

rant arrive à développer les ramifications cellulaires, et à multiplier le chevelu des fibrilles nerveuses. Le con- tact devient si intime entre les ramifications des divers éléments contiguës que les actes peuvent se produire inconsciemment et par voie réllexe.

Ces diverses théories ont l'avantage de se baser sur des faits positifs et de grouper un grand nombre de données qui semblaient auparavant contradictoires. Et nous ne sommes qu'au début I On peut prédire un f.'iand avenir à l'étude du système nerveux. Les psychologistes auront le droit de répéter ce que disait un grand mé- decin il y a quelques années : « Il fait bon vivre à notre époque, car bien des curiosités seront satisfaites, u

1)'' Félix liEG.NAULT.

MINERAUX NOUVEAUX

La Masrite est un minéral qui a t'ié trouvé dans l'alun de la Basse Ej,'ypte, par M.M. Hichmond et H. Otf. Elle est remarquable en ce qu'elle renferme un métal nouveau, le masriuin. La Masrite est un sulfate renfermant de l'alumine, du fer, du manganèse, du co- balt et du masrium.

La Sanguiniic est un arséniosulfure d'argent, décou- vert par .\L Miers sur des échantillons d'argenlite pro- venant de Chanarcillo et achetés par le British .Muséum en 1880. Ce minéral se présente sous la forme d'écaillés très fines et brillantes, de couleur rouge bronzé. Il dif- fère des autres arséniosulfures d'argent par le système cristallin. La Sanguinite est cubique. Les cristaux sont trop imparfaits pour qu'on puisse observer leurs pro- priétés géométriques, mais, en se servant des caractères optiques, on [lent détermirer facilement le système cris- tallin.

Dans la mine de manganèse de .Sjo (Suède), très connue par les minéraux rares qu'elle renferme, .M. Igelslroni vient de découvrir un nouveau minéral, la. MélaniiMbhmc. Il se présente en masses feuilletées, d'un vif éclat métal- lique, et en petits cristaux microscopiques, ((nadratiques ou rhombiques.

Ce minéral répond à la formule

0(Mii,Ee)Û-|-Sb20^

La SumUile a été trouvée dans les mines d'aigent d'Oruro (Bolivie), et décrite pour la première fois par le minéralogiste suédois Brôgger. Elle ressemble beaucoup à la Bournonite, et, comme cette dernière, elle cristal- lise datis le système ortborliombique.

Les cristaux de Sundtite sont très nels et présentent de nombreuses formes. Ils ont l'éclat métallique, leur couleur est gris d'acior.

Ce minéral est très friable et n'oIVre pas de clivage apparent.

Sa composition peut être représentée par la f.inuule :

(Ag^Cu^Ee)Slj^S«

Il se raïquuilie donccde la famalinite(Cu-'SbS') et de l'énari;ite (CuHsS-).

I'. (i UllKnT.

r.E NATURALISTE

(u

L'Ostï^éioxilturo

APERÇU GENERAL SUR I. ETAT ACTUEL DK CETTE INDUSTRIE

S'il esl une industrie en honneur dans le sud-ouesl. de la France et particulièrement aux environs de fîoideaux, c'est bien certainement l'Ostréiculture, et si noire pays occupe sous ce rapport unrani; fort honorable parmi les autres nations, il faut bien reconnaître que nos deux stations de Mareiines et d'Arcachon n'y sont pas étran- gères.

Tout ce qui concerne celte culture particulière, tant au point de vue tlieoriquc, qu'aussi et surtout au point de vue pratique, doit certainement être le liieiivruu au- près des ostrèicullenrs de notre région.

M. Tonnin^', dii'ecteur des huîlrières du Liuipljurd et de Fladstrand, en Danemarl<, vient de publier à ce sujet un opuscule, écrit en anglais et en français, et que je crois fort peu répandu pour ne pas dire inconnu clioz nous.

Il nie iiaruit renfermer sufflsammcnl de renseigne- nienls Ihéoriques et surlout pratiques pour mériter cju'on s'en occupe. Peut-être quelques-uns des lecteurs decette lifiuc pourront-ils en tirer un bon paiti, c'est la seule chose qui m'engage à en parler.

Les trois cliapitres dont se compose l'ouvrage de M. Tonning sont relatifs : le premier à VAnatomic et la lliiiloijic Je rhuîire, ainsi qu'aux iîiif/rt(/«'s et aii.e euiicmis de ce mollusque.

Dans le second chapitre, l'auteur fail Yllhtuvique de rOstréicullure dans différents pays d'Europe el d'Amé- rique; enlin le troisième, de beaucoup le plus iin[)ortant, à mon avis, traite des VrocédésacJuehd'OUrékullure.

Le chapitre premier étant purement théorique, j'en re- tiendrai peu de choses.

Un point cependant. On sait qu'une huitre âgée de six mois peut déjà contenir des œufs et des spermatozoïdes, c'est-à-dire est apte à se reproduire. .Mais les larves is- sues de parents aussi jeunes semblent douées d'une ré- sistance plus que médiocre et le plus grand nombre ou viennent mal ou ne viennent pas du (oui.

(''est de un à cinq ans surtout que l'huître est en pleine force de reproduction. Plus tard elle devient presque inféconde, aussi l'auteur nous dit-il : « Il importe de réunir dans les bassins un nombre suffisant d'iiuities mères et de jeunes huîtres. »

Parmi les causes multiples de destruction des nais- sances, il faut citer les conditions climatériques d'abord, la nature du sol el les ennemis animaux ou végétaux tels que les Poissons [Carcliarias ijtnue.us), les Crus- tacés (Caeeinm menas et Palemohsciratus), les .Mollusques {Murex tareiilinus, Murex Erinaceus, l'urpwa capillus), et surtout la moule commune [Mijtiluti edulis). Enlin les Anui'lides {Arenicola pisvatorum) et les Echinodermes {AsUries).

Les ennemis appartenant au règne végélal sont les Algues {Uiva lactuca, Ceramicum Itubrum, etc.) et les Confervcs.

Parmi les maladies aux(:|uelles l'huître est snjrlte, le> unes attaquent la coquille, les autres les organes in- ternes. .Vu nombre des premières il faut citer : la ma- ladie dite dti jiaiii d'épiée, produite par une éponge, la Clionr eekila. i)\i y remédie par le nettoyage des bancs

et le transfert des huîtres atteintes dans des bassins ou dos parcs.

Le Typhus provenant de la présence d'une vase noire ou d'un manque de respiration.

Le Cliiimlirdije est produit paT' une cavité contenue dans l'épaisseur de la valve et remplie de vase nauséabonde.

La Maladie du aahte, sans conséquences graves.

Enfin, lorsque les huilres vivent dans une eau trop douce, il peut se produire une maladie interne appelée hépatite qui, comme son nom l'indique, est localisée dans le foie.

En résumé, c'est eu tâchant d'écarter par truis les moyens possibles les ennemis extérieurs et en veillant avec soin à la propreté (pas Irop grande cependant) des parcs que l'on pourra atteindre le maximum di^ rendement pour l'élevage du naissain.

iJaus le chaiiitre II, l'auteur passe en revue l'état actuel de l'Ostréiculture dans les différents pays elle se pra- tique : Amérique, fielgique, Danemarck, Angleterre, France, Hollande, Norwège, Suède et Allemagne.

Ce chapitre a son importance, car en nous montrant comment se pratique l'Ostréiculture dans les divers pays, et quels abus elle a fait naître, M. Tonninj: nous indique par cela même les moyens d'y remédier.

A propos de l'huître dite Portur/aisc {Gryphœa anijubiia), il est bon do faire remarquer que, comme elle est beau- coup plus prolilique et d'une résistance vitale bien su- périeure à l'huître ordinaire {(Htrea edulis), il faut au- tant que possible ne pas les réunir par l'élevage, car la lutte pour l'existence ferait que la plus faible serait cer- tainement détruite par la pins forte.

Une statistique faite en 1884 de la production des huîtres en Europe nous montre l'.Xngleterre en tète avec 1.600. 000. OUÛ, et la France venant ensuite avec 6SO.OOO.O0O d'huîtres, c'est-à-dire près d'un milliard en moins. Puis viennent par ordre décroissant: la Hollande, l'Italie et l'Allemagne.

Les Etats-Unis seuls produisent environ deux fois et demieautant d'huîtres que tous les pays d'Europe réunis, résultat d'abord au très grand nombre des personnes qui se livrent à cette culture, aux lois extrêmement sévères qui veillent à la conservation des bancs d'huîtres et aussi peut-êtie à ce que VOstrea Virginiana i\. peu près exclu- sivement élevée en Amérique est beaucoup plus proli- fique que notre huître euroi>éeiine et se développe plus vite.

Le troisième chapitre est de beaucoup le plus intéres- sant au point de vue de l'Ostréiculture pratique.

,M. Tonning y a renfermé des conseils aussi nombreux (|ue variés sur l'idevage complet de ces Mollusques, ilepuis l'œuf jusqu'à l'engraissement. Toules les phases de l'évolution y sont suivies' pas à pas jusqu'au moment l'huître peut être livrée au commerce.

Il m'est impossible d'entrer ici dans de nombreux détails. Je me bornerai à signaler les parties les plus es- sentielles, en renvoyant au mémoire de M. Tonning les personnes que ces quelques lignes auront suffisamment intéressées pour vouloir en connaître davantage.

Une des premières et des plus essentielles conditions dont l'ostréiculteur doit se préoccuper, est de savoir sur quel emplacement il doit faire l'élevage du naissain.

Et il est bien évident que c'est une coiiilition essen- tielle, indispensable à la bonne vitalité des mollusques dont la vie est absolument sédentaire.

68

LE NATURALISTE

11 faut, auluiil que possible, avoir un lerraiii luopre, non vaseux, abrité suffisamment d'une façon naturelle ou artificielle. L'eau ne devra pas ôlre stagnante, mais posse'derun courant d'environ lii cent imèlres par seconde.

On doit toujours, avant de faire l'élevage en ;L;rand sur un terrain, s'assurer par des expériences préalables de la bonne qualité du terrain et de l'eau.

Toutes les fois que l'on peut utiliser un bassin naturel, il faut le faire, sinon construire des bassins arliliciels en les conformant autant que possible au type naturel.

Dans les bassins l'on veut faire l'élevage du nais- sain, la profondeur ne doit guère dépasser trois mètres et en été la tenipéraluie doit s'élever an nmins à 19° centigrades.

On doit, sans les conserver en ti'op grande abondance, ne pas détruire complètement ces amas gélatineux ver- dàtres formés le plus souventd'algues microscopiques et qui servent à la nourriture du naissain.

Tout ce qui se rapporte aux bassins peut aussi être applique aux parcs.

On devra pour le pciiplonient des parcs avoii' recours à des buities adultes, bien constituées et réunies autant que possible par groupes de trois ou quatre cents afin que la fécondation jiuisse se faire facilement.

Le naissain prend des teintes exirêmement variables selon les conditions (ilus ou moins favorables dans les- quelles il se trouve. On a remarciué que ce sont les naissains de couleur chocolat ou brun foncé qui résis- tent le mieux aux ccuiditions liiologiques extérieures.

Après quelque temps de vie semi-pélagique, le nais- sain est obligé de se fixer. C'est pour lui une question de vie ou de mort; c'est dire quelle est l'importance du cboix dos objets sur lesquels on doit le faire fixer; je veux parler des collecteurs.

La variété des collecteurs est, pour ainsi dire, aussi grande ([ue le nombre de lieux de culture. Tous les ob- jets solides peuvent servir au besoin, mais il est bien évident que les uns sont plus propres que les autres à cet usage particulier.

Les uns sont placés presque directement sur le sol du bassin, en ayant soin toutefois d'éviter la vase; les autres sont mis à une certaine liauteur : (;e sont les collecteurs sitsjieiidu>i.

.\vant de pla<er les collecteurs quels qu'ils soient, il est utile, pour ue pas dire indispensable, de procéder au chaulage, c'est-à-dire de les enduire de calcaire.

On fait pour cela une bouillii^ de chaux ayant à peu près la consislance du lait caillé (;t l'on y plon^ie les ob- jets à chauler après les avoir, préalabb^nienl, parfaite- ment nettoyés.

Celte opération du chaulairi,' ne doit pas l'Ire l'aile à la li'gèi-e; elle est très conqdiqiiée et c'e.st d'elle en parlie que dépend la réussite de l'élevage du naissain.

L'abus de la chaux est très dangereux pour le nais- sain et l'expose à mourir avant d'avoir deux mois.

Il faut donc faire les bains de chaulage avec la quan- tité niinimuiude chaux et maxinnim de sable.

C'est l'expérience seule qui doit lixer le choix des col- lecteurs et la manière de les placer.

Il faut les poser très peu de temps avani l'époque du frai parce qu'ils doivent être absolunonl jiropres au mo- ment de la lixation.

Oji se rend facilement compir du niimunl propice, en ouvrant qmbiues huilnis. C'est lorsque les organes gé- nitaux [iicnniiit une teinte foncée, couleur de poudre

il canon, que les embryons sont sur le point de s'échapper.

Il ne faut jamais retirer les collecteurs trop tôt, car le naissain doit pouvoir résister aux agents e.xtérieurs avant d'être mis dans les parcs d'engraissement.

Le moment du détroquage est encore plus critique que celui de la pose des collecteurs, et il faut, avant de faire cette opération délicate, bien peser le pour et le contre. Car s'il est fait trop tôt, le naissain n'a pas assez do force pour résister à ses ennemis extérieurs, et s'il n'est pas fait assez tôt, la jdupart des jeunes peuviMil mourir asphyxiés par le nombre.

On se contentait, autrefois, de placer les buitres ma- lades ou avariées seute:> dans des caisses ostréophyles : ui' l'expérience a démontré qu'il est bon, après le détro- quage, de )ilacer aussi, pendant quelque temps, les buitres saines dans ces caisses. .Mais comme ce système entraîne d'assez fortes dépenses, beaucoup d'ostréicul- teurs y ont renoncé.

Les caisses ostréophyles en usage en Hollande sont en fer et formées par un tissu métallique sur lequel on place les huîtres. 11 faut, aulantquo possible, [ilacer ces caisses sur des pierres alin nue. la vase ne vienne pas toucher les huîtres.

On peut remplacer le lil de fer [lar le zinc [lerforé qui résiste mieux à l'eau de mer.

Si l'on ne veut pas faire usage deraisses ostréoidiyles, il faut au moins avoir des bassins d'élevage, le jeune naissain sera à l'abri des dangers extérieurs. Les bassins qui sont complètement submergés à la marée montante sont de beaucoup préférables aux autres.

Kn Krance, on s'occupe surtout de la production du naissain, on ne peut guère songeraux caisses ostréo- phyles. On i-réc des bassins à l'aide de digues peu éle- vées et on y laisse les huîtres jusqu'au moment elles doivent èlre livrées au commerce.

Pour les parcs d'engiaissenient, on doit, autant (|ue possible, choisir des terrains plats, crayeux, marneux ou argileux ou encore recouverts d'une couche épaisse de tourbe. Toutes les fois que l'on rencontre un banc na- turel, on peut èlre certain que les huîtres trouveront des conditions d'existence favorables.

Il est très dangereux de laisser les huîtres sur des terrains que le Ilot descendant laisse à découvert.

C'est toujours en usant des plus grandes précautions que l'on doit transplanter les huîtres d'un milieu ilans un autre et les conditions d'existence sont toujours à déteiiuiner d'avance d'une façon certaine.

liicn des fois, au lien de laisser simplement agir la nature pour assurcir le renouvellomenl de l'espèce, on pratique dans des seaux la fécondation artilielelle et l'cui vide ensuite les unifs ainsi fécondés dans les bassins d'élevage.

C'est nn |)roi-édé à la fois plus rapide et peut-être plus sur.

Chasses Lépidopteriques en Algérie '^'

(Suile).

no.Miivcu).!-:

66. Brsiolijsoiiia Coileli Auslaut. Celle espèce curieuse a ciiiiiiio lieu a des discussions. Kllc doit être riipprochèe du

(Ij Voir N" du l.'l juillcl IS'Jl.

LE NATURALISTE

t;;)

Casti-opaclui n'0>-ola d'Egypte (Kliig.). U- tyjic dn liùiic f-st d'un yrisùlrc fuli<;inpux clair, avec l'apex des ailes supérieiu-es deiui-transparenl. Elle vient à la lampe en octobre, mais c'est toujours une fjrande rareté. A ce propos, je me souviens qu'en entrant dans ma basse-cour, de grand malin, j'aperçus collé contre le mur un màlo do cette espèce tout frais ve- nant d'écloi'c, et que je n'eus que le temps de le saisir avant qu'il n'eut été gobé jiar mes poules, tout à l'ait insoucieuses du prix d'un pareil déjeuner.

La chenille a été récoltée en été sur le tamaris par mon excellent ami M. Olivier. KUc vit à l'air libre et non dans un fourreau connue les Psychidcs. La femelle, qui a pu être obtenue ainsi, est aptère, couverti; d'une villosité grisâtre, et remarquable par son énorme abdomen qui se rétracte beau- coup jiar la dessiccation. Aussi M. Olivier préfére-t-il les con- server dans un mélange de glycérine et d'alcool leur forme se mainliint iuLacle.

m. IConibj'X /rifolii SX. Coiinuun à Boue il se présenic sous )dusieurs formes dont la plus intéressante est la var. Codes. II. G.

68. IUimbyx{Cralcronii.i-) Vallanlini Obllir. M. Oljerthiir a bien voulu donner mon nom à cette espèce de Bombyx dont il possédait pourtant déjà un exemplaire prnvenant d'Alger, mais qui n'avait encore été ni décrite ni publiée. Je renvoie pour sa description à la livraison XIII des Eludes d'enlomo- lo;/ie du même auteur. Le papillon paraît dans les premiers jours de déccml)re ; il n'est point commun, car, après en avoir pris deux exemplaires en décembre 188S, ce n'est qu'en dé- cembre 1891 que j'ai pu en retrouver quelques nouveaux indi- vidus. Je n'ai pris que des mâles, à la lanqic. J'avais trouvé au prinicmps do 1890 une belle chenille de Dombi/.r qui m'était inconnue, d'un brun noir, avec des incisures et des poils d'un fauve vif, et que je conjecturai devoir être la chenille du 1}. ViilUmtini, mais je ne pus malheureusement la mener à bien (1).

69. Megasoiiia répandu Hb. J'ai obtenu une femelle de cette espèce e.r lurvà. La chenille qui ressemble tout à fait à une chenille de Lasiocampa, m'avait été donnée par une personne qui ne put pas préciser sur quelle plante elle avait été trouvée. Le mile vient assez communément à la lampe en octobre.

SATURNICE I

70. Saliiriiia allanlica Luc. Je n'avais rencontré aucune trace de celte espèce pendant près de deux ans, quand, à la fin de juillet 1890, j'aperçus sous la corniche d'un mur un cocon tout à fait semblable à celui de Pyri, mais un peu moins gros, et que je jugeai inmiédiatement devoir éti'O celui d'A'ldulica. Quelque temps après, le hasard me lit rencontrer plusieurs autres de ces cocons, mais vides, lises au tronc ou aux branches -des frênes d'Algérie qui bordent la plupart des routes dans le pays. Ce n'est qu'après de longues recherches que je finis par en récolter un certain nondu'o renfermant encore leurs chrysalides. Beaucoup de celles-ci sont ichneu- monées et donnent naissance à do grosses mouches grises dont malheureusement je n'ai pas conservé de spécimen.

J'ai tenté, mais en vain, d'obtenir en captivité un croisement do cette espèce avec le Pyri qui ne semble pas exister dans cette partie de l'Algérie i,j'en ai reçu depuis de la province d'Oran), mais dont j'avais fait venir des cocons de France. Mais j'ai réussi à obtenir un accouplement et une ponte de l'espèce indigène, ce qui m'a permis d'étudier la chenille. Celle-ci, d'abord noire et velue, do sa naissance (8 et 9 mai 1891) jusqu'à sa première mue (16 mai), devient ensuite d'un vert clair :ivcc de petits points noirs et des poils clairs. A partir de la deuxième mue, elle présente toujours sur un fond vert clair des tubercules d'un fauve orangé garnis de poils. Aux approches de la métamorphose, elle devient tout entière d'un rougeàtro demi-transparent sur lequel tranchent des lignes longitudinales d'un rouge sombre et les tuber.;ules d'un fauve vif. Kilo est réellement très belle ainsi.

DREP.VNUI.ID.IÎ

71. Cilix rjlaiicalu .Sncll. Deux individus pris à la lampe.

(1) Je viens tout récemment de recevoir de Medjez-Anjar la U-' de cette intéressante espèce. Elle ne dilïére du çf que par ses ailes un peu plus arrondies, la bande transverse un peu plus visible, et le point noir plus petit.

NOTOnONTln.K

72. Ilarpyia hi/li/ii llli. Iniitsilin (ul v. Urocerit B. Un indi- vidu jiris à la bnii|H',

7:). Viiiiila V. Uelaouici. Gaschet. On en trouve très commu nêment les coques sur les troncs des peupliers blancs des environs de Bône. Cette forme est, on le sait, remarquable par sa coloration uniforme d'un gris souris.

(A .luiire.) \)' V.\Li.ANTiN.

Les degrés de la tendance nécropliile chez les Coléoptères

Pùiir quiconque sait voir clair dans renchaiiieniciil, des formes et dans les manifeslalions physiolosiqiies qui les provoquent (mi leur imposant une adaptation aussi étroite que possible à leur but, la marclic des phénomènes naturels dans la réalisation d'une aptitude apparaît uniforme et toujours eflicace. Cette aptitude, quelle qu'elle soit, se révèle dans une entité ontologique initiale, traduit dans une série de types un besoin de progrès en quoique sorte inconscient, donne naissance latéralement à des groupes de formes aberrants, pro- voqués par l'apparition d'une autre tendance qui limite l'action de la première, et s'épanouit dans une pleine réalisation, au delà de laquelle, comme pour épuiser son influence ori;anisatrice, elle s'exagère.

A chacune des étapes parcourus correspond un type spécial, et tous ces types, une fois la chaîne élablie, subissent une destinée différente. Les uns, inadaptifs, mal équilibrés avec leur milieu ou tués par la concur- rence vitale, s'effacent ; les autres persistent. Ceux-ci constituent des unités spécifiques qui toutes sont par- faites et en corrélation exacte avec leur but et leur cause, puisque ce n'est qu'à cette condition qu'elles se maintiennent ; chacune a représenté, à une époque, le terme de cette ascension vers le progrès et a donné naissance à deux races : l'une qui ajoute à ses carac- tères, mais à l'état latent, un certain quantum de varia- bilité tendant à l'orienter vers l'aptitude dont elle représente seulement un degré, l'autre qui réalise cette variabilité, devient un nouveau type et l'origine d'une nouvelle dilTérencialion semblable à la précédente. Aux points se délachent les séries latérales, la forme sur laquelle s'ente le rameau se trifurque, la première orientation la continuant sans modification, la deuxième poursuivant le développement linéaire de la tendance initiale, la troisième constituant la déviation.

Nous avons donné déjà un exemple de cette marche générale de la nature en étudiant Tinlluence du milieu aquatique sur les formes des végétaux ; nous la trouvons encore réalisée dans l'évolution des Coléoptères au point de vue du régime, dans l'acheminement progressif de l'instinct, chez ces Insectes, vers la tendance iiécro- phile, exagérée certainement dans les espèces carnas- sières. Les formes se manifeste cette tendance dans son état le plus rapproché de la perfection gravitent toutes autour de la famille des Silphides, et sa révé- lation ontologique le mieux appropriée à ses exigences est représentée par les Nécrophores, ces intéressants insectes auxquels les besoins de leur reproduction ont fait assigner, dans l'économie de la nature, le rôle de sépulteurs.

U est difficile de lui attribuer, en s'aidant seulement de documents positifs, un point de départ exact, et par suite de trouver la formule de son développement linéaire. Il n'est pas improbable cependant que ce

,I- .N.M IKALISIE

développement ait été sensiblement corrélalif tin per- l'eclionnemeiit morphologique du groupe, d'autant i)lus qu'il a i>u être la cause primordiale et conslauiment active de ce perleclionnenient ; car il est évident que le régime entre pour une bonne part dans l'oiganisation de la forme. Si les preuves objectives font défaut pour établir la réelle filiation des Coléoptères, l'étude de ses résultats actuels, de leurs relations et de leurs analogies peut néanmoins coniribuer à dissiper une partie de l'obscurité qui entoure cette question. l'"n supposant que les modifications se sont constamment opérées dans le sens d'un progrès vers un équilibre complet entre les besoins et les organes, secondé par cet impor- tant coefficient de différenciation que fournit à la forme la tendance eslliélique indiscutable do la nature, on arrive fucilouienl, croyons-nous, à cette conclusion que les Coléoptères chasseurs, les Carabiques, représentent pour la période actuelle le terme de l'ascension mor- phologique du groupe. Leur élégance svelte, leurs pulles allongées, leur agilité', la perfeclion de leurs organes buccau.\ sont autant d'aryunients ([ui militent en faveur de cette hypothèse.

D'ailleurs, leur diflôrenciation très complète ne pré- sente de relations avec les autres Coléoptères que par une extri'iuité de la série, l'autre extrémité constituant un résultat non dépassé par aucune espèce aujourd'hui vivante, et ne pouvant par suite que laisser prévoir des modifications, des formes futures, ou bien se rattacher à des types depuis longtemps disparus et jamais re- trouvés, l'ar suite, ils constituent la plus ancienne ou la plus récente réalisation du groupe. Or, si on leur oppose, ainsi qu'il est rationnel do le faire, la forme inélégante et lourde des Phytophages, le haut bout de l'échelle leur appartient sans conteste. Les (juelques éléments que la paléontologie fournit à l'histoire de la forme chez les Coléoptères viennent à l'appui de cette opi- nion, Kn effet, les plus anciens Coléoptères connus, qui appartiennent à la période carbonifère et ont été trouvés surtout dans le minerai de fer de Coalbrookdale, en Angleterre, sont des Phytophages du groupe di's Cur- culionides; les autres Coléoptères, et notamment les Carnassiers, n'apparaissent que dans le lias, les lihyncopliores et les Carabiques sont en iiroiiorlion presque égale.

En résumé, l'élude tliéorique des analogies et les ddunées positives de la science conduisent;'! eeraisonne- mi'iit: l,es Carabiques, insectes carnassiers, n'étant reliés aux autres familles que par leurs formes les moins adap- tées, les plus trapues, celles dontl'existence est ol)scureet peu active, doivent prendre place à une extrémité de la série des Coléoptères ; à l'autre exti'émité lof.'i(iuement se placent les Insectes dont le régime est diamétralement opposé, c'est-à-dire les Phytophages. Or, ceux-ci sont moins parfaits au pointde vue de la forme, et de plus ils sont apparus les premiers dans la faune terrestre. Doik, les Coléoptères à régime animal dérivent des Coléo- ptères à régime végétal. Si maintenant on adnn^t que la marche générale des faits dans la réalisation des apti- tudes iihysiologi(|ues a été vraie aussi pour les Coléo- ])tères, on arrive à cette conclusion qiie le créopbagisme représente l'exagi'iation d'une tendance dont le nécro- phagisme Iradiiil ri''panouissement, et le phyloj)lia- gisine la révélation initiale.

Il est vraisemblable que l'i'volution de cette tendance a di"! se faire suivant le processus nécessaire pour établir

les affinités que nous constatons aujourd'hui, et. jiar suite, a été conforme à la réalisation progressive de ces affinités. Cela étant admis, on pourrait en quelque sorte en reconstituer les étapes. Les premiers Coléo- ptères émergés jiaraissent avoir été des Charançons, qui sjuLs représentent le groupe, ainsi que nous l'avons dit, pendant la période carbonifère. D'où venaient-ils eux- raémes ? Question bien difficile à résoudre, si l'on con- sidère que les terrains antérieurs à la période carboni- fère n'ont livré jusqu'à jirésent que quelques restes d'Insectes appartenant à des types voisins des Éphé- mères, que les Orthoptères vivants pendant cette période elle-même n'ofl'raient aucun caractère de transition orienté vers les Coléoptères, et que le Ra^enpsls forficu- lina Heer, qui constitue un type sensiblement inter- médiaire, paraît n'avoir vécu (jne plus tard, dans le lias.

La descendance morplinlogique des premiers Coléo- ptèresidiytnphagess'est divisée en deuxbranches: l'une, qui est restée fidèle au régime végétal et ([ui, par suite, n'a modifié sa forme que dans les limites compatibles avec ce régime ; l'autre, qui a peu à peu transformé son régime en saprophagisme, adoptant pour nourriture les substances décomposées d'origine végétale. A la première branche appartiennent sans conteste les Hhyncophores, ancêtres terrestres du groupe, les Chry- somélides, dont on trouve quelques esj)èces dans le lias, les Capricornes, qui apparaissent pendant la pé- riode jurassiciue propiement dite. A la seconde branche se rattachent une foule île petites familles, qui. dans l'ensemble, alfectionnent les détritus végétaux, mais avec, çà et là, des retours au phytophagisnie exclusif et des tendances au créopbagisme, surtout chez les larves. C'est dans ces familles que la tendance, mal équilibrée, incertaine, hésitante, tâtonne et, par suite, façonne davantage. Une prédilection se dessine dans certains groupes pour les substances cryplogamiques, et, en particulier, pour les champignons charnus qui ont déjà, au point de vue de la composition chimique, tant d'analogie avec le sarcode.

De au nécrophagisme il n'y a qu'un pas, bientôt franchi par une déviation latérale du régime vers le saprophagisme animal, c'est-à-dire, vers la recherche dos excréments des mammifères. Cette . déviation, qui caractérise aujourd'hui surtout les Scarabéides, se marque dès l'époque liasitiue, vivait un liousier {Aplwdiiles piOlog:rus). A cette époque, d'ailleurs, l'é- volution avait presque atteint le terme qui la limite encore actuellement, puisque le lias des Schambeles a révélé la présence de dix Carabiques, de on/.e Clavi- cornes et de quinze llydrophilides. La tendance nette- ment nécropbile, dérivée du sapro)ihagisme par la lamille des llistérides, s'affirme, pour les espèces vivantes, chez les Silphides, avec un retour possible au régime ancestral immédiatement antérieur, puis(|ue dans les contrées boiéales l'absence de cadavres ani- maux force les Nécrophores à se contenter de cham- pignons. En résumé, la progression de la tendance nécropbile peut se ri'sumer ainsi :

Stmlc inilùtl : Phytojdiagisme ((Charançons, Chryso- mèles) ;

Stailc prnijrcssif : Saprophagisme végétal (^'lyptoplia gides, etc.). avec déviation vers le mycétophagisunî (Mycélopha^'ides, etc.) et vers le saprophagisme animal (Scarabéides) ;

F.E NATURALISTE

Sliulr piirfdil : .Nûi-rophagismo (Silpliiilrs) ;

Stade e.varjcrc ; ("réopljayismc (Caralnquos, CicindolRs).

11 est à remarquer qu'à'chacuii de ces stades corrcs- poiiil un eiisemlilo de différenciations organiques spé- cial, et qu'au premier ratii: de ces différenciations se place une variation antennaire assez liien caractérisée. C'est, ainsi que l'antenne normale des l'iiytoplia^'es, représentée chez les espèces qui marquent la réalisation culminante du groupe, affecte la forme en chapelet ; qu'elle est claviforme ou lamellée à l'extrémité chez les Nécrophages et les Saprophages, tlliforme et comme sétacée chez les Créophages. La corn'lalinn d'un type antennaire particulier avec chaque régime fouiiiit une preuve de l'importance des antennes dans la vie de relation des Insectes; elle traduit surtout le dévelop- pement de la sensibilité olfactive chez les Insectes des cadavres, des champignons et des détritus, et de la sensi- bilité tactile chez les Carnivores, et peut-être aussi, chez ces derniers, de la sensibilité auditive, les nerfs anten- naires pouvant être aussi bien impressionnés par une vibration de l'air que par le contact d'un corps solide.

Voilà pour l'évolution terrestre. Il est probable que l'évolution aquatique a été sensiblement analogue, sans cependant avoir pu passer exactement par les mêmes phases. En effet, si les Charançons ont été réellement les premiers Coléoptères émerges, ils représentaient l'adaptation du groupe à la vie terrestre, et, par suite, leur réalisation n'a pas pu se produire au sein des eaux. Il faut donc passer, pour retrouver le parallélisme du progrès morphologique dans les deux séries, par- dessus tout le groupe des Phytophages, et arriver aux espèces aquatiques qui font leur nourriture habituelle des détritus végétaux. Cette réserve faite, les Carabiques et les Hydrocanthares représentent respectivement le dernier anneau de deux chaînes d'êtres qui ont pour commune origine une réalisation aquatique antérieure aux Curculionides, qui se sont développées inégalement, quoique parallèlement, et qui se rejoignent çà et par des séries divergentes : il est évident, en effet, que les descendants de certaines espèces aquatiques ont pu devenir amphibies, puis décidément terrestres, et réci- proquement. .V moins, car nous sommes ici en pleine hypothèse, que la réalisation desColi'dptères aquatiques primitifs ayant été inadaptive, comme celle des Algues immergées, les diverses espèces qui vivent dans l'eau ne se soient détachées des familles terrestres, par un retour', non pas bien entendu à une forme, mais à une habitude ancestrale.

A. .\C1,0(JUE.

FLOUE FOSSILE Dl TOAKL\

L'attention des géologues est appelée depuis long- temps sur les échantillons provenant du TonUin, et sur- tout sur les schistes qui surmontent les dépôts de com- bustible des mines de Kébao, Hou-fay, Ha-tou, etc. Ils renferment de nombreuses empreintes de plantes qui ont permis aux paléontologistes de déterminer l'âge de ces couches. Ces échantillons sont parvenus en Europe, grâce aux travaux et aux soins de voyageurs tels que : MM. Sarrau, Fuchs et Saladin, Guyon de Pontourand.

Les espèces représentées sont principalement des Fougères et des Cycadées, on peut les diviser en trois

groupes : celles ([ui a[ipartieiiiient aux espèces euro- péennes, celles apiiartenanl aux espèces do l'Inde, les espèces nouvelles.

.le ne donnerai ii-i ([ue la liste de ces espèces et les aftinit('s des esjjèces nouvelles; on trouvera des rensei- gnements beaucoup plus précis dans les différentes notes de M. Zeiller, le savant professeur de l'École des Mines, qui a fait une étude spéciale de cette flore et dont je donne les références (1).

Les espèces européennes appartiennent à l'étage rhé- tien ou infraliasique, (-e sont des Fougères : Asptcniles /ias.scr((, dont on a de fort beaux échantillons, Woodwar- ililea microlohiiii, Dirli/oijhylluiii acuttlubitm, I). Xtlsaoni, CliilhropterU plalyphijUa, espèce des plus communes et iiui constituait sans doute d'épais massifs formant un des traits les plus caractéristiques de l'époque rhétienne ; C. platijpliijlla var. fmjif'olia, Maratliopsis MûnUevi; des Cycadées : Vtcrophyllum xqualc, Ptcrozamites Miinsteri, espèce la plus répandue parmi les (Cycadées ; Anomoza- miles mconxtaiiSj tiilssonia polymorpha, Podozamites dis- tans. Toutes ces espèces sont connues en Europe; en Franconie, en Scanie et en Hongrie. 's

Les autres sont indiennes et appartiennent au Gond- wana système, mais à des niveaux différents; ce sont : Phyllothera indiva, Miicrolxiiiopteris Fcddeni, Palicocittaria Kursi, Glossopteria Broivniana, yœyfjcrathiopsis Hislopi de l'étage de Danuda. qui représente le Trias, et Twniople- ris, M. ClellandiT. spatulataelsavar. multinervis T. cnsis et Otozamites rarinervis de l'étage de Uajmahal qui ap- partient au Lias.

Parmi les espèces nouvelles qui ont été décrites par M. Zeiller, il convient de citer ; Cycaditcs Saladini qui n'a encore été rencontré qu'au Tonkin, Polypoditrs Fus- clii, Macrotœniopteris Jourdyi que Ton peut rapprocher du Txnioptoris spalulata rar. midtinervis et du Macrotxnio- }iteris Fcddini, elle n'est pas sans analogie avec le .l/acro- (a'niop/e/'/fi magnifolia des couches rhétiennes de Virgi- nie. Anomozamitef^ Sc/omlii rappelle l'A. winor du rhétien de Suède et se rapproche de l'A. Ihilli^ des Loiccr Goud- icana de l'Inde.

D'autres genres comme : Eijui^cttiin, PliyHothcca, ou Scliizoneara, Thiiiifddia, ISernoiiillia, Sphenozamites, Oto- zaïniles, Pteropliyllum, Euryphyllum, Scliizotepis, Pagio- liliylluni, ont été rencontrés, mais sont trop incomplète- ment représentés pour que l'on en puisse donner une description précise ; quel(|ues-uns, malgré tout, ont été reconnus comme pouvant donner lieu à des espèces nouvelles.

On voit que les couches du Tonkin renferment un mé- lange d'espèces européennes et indiennes qui, parleurs affinités, permettent de classer ces couches de formation jurassique à l'étage rhétien.

Les couches à combustibles de cette formation ne se rencontrent pas seulement en Europe et en Asie, on peut y ranger les couches de .Xewcastle, dans la Nouvelle- Galles-du-Sud, l'on retrouve plusieurs espèces de G/ossopfcris et de Phyllolhfca, qui ne sont connus que dans l'oolithe ; on retrouve ces mêmes formations dans les États de Queensland et de Victoria. M. Taté a retrouvé ces mêmes couches au Cap de Bonne-Espérance, et des espèces identiques ont été signalées au Chili, par M. Fuchs, dans des couches analogues à celles du Tonkin.

(t ) Bidlelin Suc.Grol. île France, 1882-83. Annale.'t des Mines, 1885-86.

LE NATLItALlSi 1-

CI.ATHHdl'TEIilS l'LATVl'lIYI.I.A, Gieiteht. Kchautilloii du Muséum Je l'aris.

T.K.NKU'TElil.S Sl'A I I I.AIA. Mac C.i.ij.i.am., Kkiiao. i:rliaiil illnu ilu Musùuiii dr l'uns. J'LA.yr/iS FOSSILES Dr TOXKIX

LE NATURALISTE

73

Il est remarquable de constater la grande uniiormilc des espèces des dépots déplantes de cette période, sur toute la surface du t;lol)e, sans grandes inodilications, fait que l'on avait déjà signalé pour les formes végétales de la période houillère.

E. Massât, Altachi', au .\h(i:cum.

DESCRIPTION n\ COLÉOPTÈIIE ÏOCYEAII

Oflilciioiiins iiiiniitiis n. sp. Miiuitiis, flavo-lestaccus, vis cinoir,.-s(iii:iiiiosus ; cajùte feiTUgiueo, elytris inimacvdalis, an- tennis bi-cvibus. 0. cuinolijr vicinus: long., 2 mill. Afiica occi- dcntalis.

Petit, entièrement d'un liavc tcstacé, àsquainnles grises peu marquées, avec les ycuî noirs. Této large, assez longue, un peu dciiriniée, au milieu avec les antennes relativement coiu-tes, à premiers articles peu grêles et courts, i, o, 6 plus longs, der- niers un peu épaissis avec le terminal pas plus long, légère- ment atténué en pointe au sommet. Prothorax à peine plus étroit que la tète, à peine trapéziforme, pas très long, peu di- laté, arrondi en avant, droit sur les cotés de sa Ijase, à ponc- tuation assez fcirte et rapprochée. Elytres (oli'rant ordinaire- ment avec les pattes une coloration plus pâle que le reste du corps) modérément courts, arrondis aux épaules, qui sont un peu saillantes ainsi qu'à l'extrémité, assez convexes, à ponc- tuation forte, peu serrée, pattes minces; long., 2 mill. Royaume des Achantis.

.V placer prés de 0. concolor Mars. 11 parait différer îles es- pèces connues soit pai,- sa petite taille, sa coloration uniforme, soit par la forme de ses antennes, celles-ci plus courtes, à pre- miers articles moins grêles que chez 0. melaiioreplialiis cl voisins,

Maurice Pic.

LES CAUSES DE LA DISJONCTION DES ESPÈCES

L'étude de la forme des animaux a de tous temps pre'occupé les zoologistes, et cette idée de forme a pris une telle importance qu'elle a présidé à la classification, à la conception et à l'iiistitution des espèces. De même, la recherche auatomique a toujours été appliquée à l'exa- men d(; la forme des organes et de leurs dispositions re- latives dans l'organisme; l'anatomie comparée et l'em- bryologie sont, ainsi que la zoologie, dominées par cette préoccupation.

Des exemples peuvent être cités d'Aristote à GeoflVoy Saint-Hilaire, de Lucrèce à Darwin; ils sont dans toute l'œuvre de Cuvier et des savants de son école; ils sont dans Claude Bernard, dans Balfour, dans leurs succes- seurs, chez les auteurs les plus modernes comme chez les anciens.

Pour Aristote, la base du groupement des animaux en catégories, appelées espèces ou genres, est la ressemblance ou la dissemblance des formes. Quand Geoffroy distin- guera les organes analo,i,'ues et les organes homologues, c'est surtout la considération de la figure des objets qui interviendra. L'idée morphologique se retrouve dans l'énoncé même du principe de corrélation que Cuvier a soutenu; Goethe, en imaginant cette théorie de la cons- titution vertébrale du crâne, qui a provoqué tant de re- cherches fructueuses et tant de corollaires discutablrs, fut inspiré par une comparaison des formes, celle d'un fragment de crâne et celle d'un vertèbre.

Une les zoologistes aient èludiè le développement ou la structure, ([u'ils se soient appliqués à l'anatomie des or- ganismes ou à l'anatomie des cellules, nous pourrions, eu lisant leurs œuvres, faire la môme remarque géné- rale. I

.Vinsi, sans mulliplier davantage les exemples, il est aisé de reconnaître que cette idée morphologique a tou- jours été dominatrice, féconde pour l'avancement et la philosophie des sciences, mais souvent exclusive et par cela même insuffisante. Toutes les notions accessibles, sur les rapports des êtres entre eux et avec les causes dynamiques iiui sont en dehors d'eux, ne sont pas attein- tes par ces seuls instruments de l'intelligence, la vue et le toucher. La technique zoologique les renforce par des appareils d'optique et de mensuration, mais elle n'en emploie pas d'autres. Il faut, en outre, l'usage d'appareils et de réactifs capables de transformer en figures visibles ou tangibles des actions ou des états autrement insensi- bles. Seule la physiologie générale a fait usage de ces moyens, et principalement pour les progrès de la patho- logie.

Ceci n'est pas une crititiue dirigée contre les zoologistes qui ont fait et qui font leur devoir dans un ordre néces- saire et dans des limites classiques, mais c'est un exposé de réfiexions que je soumets aux appréciations des na- turalistes pour provoquer la plus grande extension des méthodes d'investigation.

Ici, nous chercherons à démontrer plus spécialement que l'idée de forme, qui seule jusqu'ici a déterminé la notion de l'espèce zoolo^'ique, est non seulement insuffi- sante pour le déterminisme de l'espèce, mais encore que la forme et l'espèce ne sont pas en relations nécessaires.

Il est difficile de discuter sur l'espèce sans se trouver immédiatement en contact avec les théories transfor- mistes ou les théories antitransformistes. Aussi considé- rons-nous comme illusoire la précaution d'écarter ces thèses générales, et, sous la réserve des explications qui suivent, nous adoptons franchement l'hypothèse trans- formiste, hypothèse (|ui ne peut a priori être déclarée invérifiable.

C'est à dessein que nous n'employons ni les mots de « système darwiniste », ni ceux de c système haecke- liste », ni surtout de « système matérialiste ». Il est im- portant, en elTet, de ne pas autoriser une interprétation inexacte de la pensée, interprétation qui peut transpor- ter les débats en dehors du sujet. Nous disons très net- tement que, si le mécanisme transformiste accomplit la formation des espèces animales ou végétales, la Cause initiale créatrice et la continuité de sa causalité n'en subsistent pas moins. Cette Cause initiale sublime, té- moignée par ses manifestations générales, s'appelle Dieu dans la conception géniale abstraite et dans les symboles poétiques ou représentatifs : elle s'appelle la Nature quand les manifestations prennent les noms scientifiques de Phénomène, de Force, de Matière. « Système trans- formiste » ne peut donc mériter le nom d'athéisme, et les interprétations de la .Nature préférées par le transfor- misme ne peuvent être condamnées au nom de la philo- sophie théologique. Le H. P. Bellinck a répondu lui- même, avec une grande libéralité et une magnifique largeur de vues, aux critiques du ilogmatisme, en écri- vant : « Toutes ces questions (sur la formation des êtres vivants) sont livrées aux disputes des hommes, et c'est à la science à faire ici justice de l'erreur. »

Dans SCS œuvres d'érudition, de Quatrefages n'a pas

LE NATURALISTE

hésitt-, apn'-s uni' ciiliiiuc niagislralft du TransfoniiisiiiP, à lui reconiiailie le droit de se réclanier du déisme. Ce- pendant di! Quairefages est resté un adversaire décidé de la dérivation des espèces, el nous allons brièvomciit exposer son arf,'umentation capitale.

Nulle part, écrivait ce savant, on ne conslale la Irans- mulation des espèces. « Le carbonate de chaux, par exemple, se présente sous deux formes cristallines diflé- rentes, et cependant ce corps ne s'est pas transmuté; ici l'espèce a varié; elle n"a pas donné naissance aune espèce nouvelle. Les variations les plus multipliées et les plus f,'raves (des corps inorfianitiues) n'aboulissent jamais à une espèce nouvelle. »

Ceci est parfaitement exact; mais nous pourrions re- marquer qu'il s'agit de corps inorganiques et réservei- l'idée transformiste pour les êtres vivants, si De Quatro- fages n'ajoutait plus loin : " Les tiansformiites ne peu- vent citer aucun fait de transmutation. ■>

Cette proposition a toute l'apparence d'une objection fondamentale; elle sup]irimtrait tout essai d'étude des transformations et de leurs causes si nous l'acceptions sans essayer de la discuter. Nous devons donc l'analy- ser, et voici comment nous proposons de la réfuter.

D'abord, il est flagrant que les êtres vivants présen- tent, au cours de leur développement ontogénique, des modifications, des variations très importantes. Ils cessent par cela même de supporter la comparaison avec les corps inorganiques. Tandis (|u'un petit fragment de car- bonate de chaux ne dillère d'un grand fragment de même espèce que parles dimensions, un petit animal, un em- bryon, diffère de son état adulte non seulement par la dimension, mais par de telles structures que, si l'on ne suivait pas toutes les phases de la croissance, ou pour- rait croire à une transmutation alobiinique ; en outre, tandis que le carbonate de chaux garde exactement la même composition chimique quand il grandit, l'animal change de composition, c'est-à-dire ([ue ses liquidesorga- niques, les produits de la sécrétion cellulaire, se modi- fient chimiquement. Des réactifs vivants en donnent la preuve : tel parasite qui habite l'organisme d'un jeune animal ne saurait vivre dans lit même organisme adulte. 11 ne faut donc pas essayei- de démontrer l'absence de transmutation chez les vivants par analogie avec l'absence de transmutation clicz les corps inorganiques, puisque les apparences seraient plutôt en faveur des êtres vivants.

Mais, de plus, de Quatrefages nous fournit des armes parla délinition même/|u'il donne de la transmutation. n Si une suite de variations, dit-il, l'ait de l'espèce A une espèce entièrement distincte de l'espèce .\, le phéno- mène ne serait plus de la variation, il serait de la trans- mutation. »

Sans examiner d'abord quels éléments matériels d'ap- préciation nous possédons pour déclarer ciilièirmenl dis- tinctes une espèce A et une espèce H, il faut admettre que A et H peuvent être représentés jiar des réalités ob- jectives, par deux individus organisés entièrement dis- tincts. Or, supposons que l'individu \ donne naissance à un individu A' purticllemcnt distinct du premier, et que l'analyse di; .V et de X soit faite par des observateurs qui ignorcMit leurs relations d'origine, il se trouvera certainement parmi ces observateurs quelqu'un iiui dé'- clarera entièrement distincts les spécimens A et .\', et non point par mauvaise foi, mais simpleinenl parce (pie A aura été trouvé en .Vsie el .\ en .\lrii|ue, parce i|ue \ sera plus grand ou jilus [)etit que .V, de couleur plus

foncée ou plus claire. 11 s'ensuivra, si cet observateur 'ait autorité, que A' sera nommé B et que le phénomène de transmutation aura eu lieu, aux termes de la délini- tion. Ainsi, pour démontrer la transmutation, il me suffit de siq^Mscr que A et A' sont nés l'un de l'autre, et réci- proquement, pour nier la transmutation, il suffit de sup- pose)- que \ et A' ne sont pas nés l'un de l'autre. Hypo- thèse dans tous les cas.

Il me semble que toutes les conclusions pour ou contre le transformisme sont résumées dans le dilemme |)récé- dcnt, si l'on ne s'accorde pas au préalable sur la défini- tion exacte d' » espèce entièrement distincte », ou plus simplement du mot <■ espèce ». Les théories transfor- mistes ou antitransfonnisles ne se tiennent donc en con- llil que par une certaine définition de l'espèce, i-t si nous déclarons adopter la théorie transformiste, cela signifie qu'elle nous paraît acceptable avec une définition justi- fiée par les faits.

Examinons donc <les faits ou manifestations de réalités objectives. Etant donnés deux êtres vivants, à quels caractères distinctifs rapporterons-nous le motif qui le>- fait généralement considérer comme deux types ou indi- vidus de deux espèces distinctes? Un chat et un canard sont dits représenter deux espèces distinctes, pourquoi? Parce que non seulement leurs formes sont distinctes, mais en outre parce que jamais on n'a vu un canard donner naissance à un chat ou récii)roquenient. Deux cri- tériums sont donc invoqui's. L'un corres|iond à la notion de forme, l'autre à la notion de relation jibysiologiiiue. Mais que dira-t-on d'un chien el d'un loup'? Pour la plu- part des zoologistes ce sont deux espèces distinctes pour les mêmes raisons que précédemment, mais cette fois les raisons sont sujettes à discussion. A l'argument qui prend prétexte des différences de formes, on objectera qu'un lévrier et un dogue dillèrent davantage i)our la forme qu'un chien de berger et un loup. Par conséquent la hiorphologie n'autorise pas la séparation du chien et du louj) en espèces entièrement distinctes. Mais a-t-on vu un chien donner naissance à un loup? La question ne peul être résolue par la négative, elle est soumise aux résultats d'e.vpilriences de croisement.

lîref les zoologistes ne peuvent, dans tous les cas, pro- noncer la séparation des espèces sans recourir aux expé- riences capables de démontrer les affinités physiolo- giques des animaux. Par conséquent, si des spécimens morphologiquement voisins restent cependant distincts el séparés au point de vue physiologique, on est conduit à supprimer la notion de forme comme critérium de sé- paration spêiifique, et à lui substituer comme plus géné- rale et plus absolue la notion d'incompatibilité physiolo- gique, que j'ai appelée incompatibilité d'humeur, et ici humeur sii-Miifie productions internes des sécrétions cel- lulaires. Nous arrivons à accorder aux classificaleurs plus encore ([u'ils ne demandent, puisque nous leur diui- nons la l'acuité <le distiniiuer en espèces des animaux qui peuvent être de même forme; seulement, nous voulons une définition de l'espèce correspondant à la méthode expérimentali!, au lieu de l'emploi arbitraire d'une expression vague.

On dira que deux cspir.cs sont dIffiWntes quand elles sont d'Iiumrnrsspiriiifiuesdi/fcrinles. Si nous déplaçons ainsi le déterminisme morphologique habituel, nous devons faire remarquerque c'est parle seul examendes faits actuels, en invoquant la seule expérience immédiate, sans spe'- culation sur des hypothèses et par conséquent par une

\.K NATIU AMSTF

méthode rigoureusement scientiliiiiic. Si l'on voulait exprimer, sous une l'onnule senililablc ù celles que l'on appelle théorèmes en niathématiques, les propositions précédentes, on dirait : Pour que deux espèces soient en- tièrement distinctes, il est nécessaire et il suffit que leurs humeurs spécifiques s'opposent à leur mélange géné- tique.

Dès lors la transmutation no peut èti'e niée en raison de l'impossibilité d'une modilication brusque et j,'énérale de la l'orme d'un organisme, mais si la transmutation peut s'accomplir sans déformation, rien ne s'oppose à ce qu'elle accompagne une très faible modification de forme, et par conséquent deux types animaux très semblables d'aspect peuvent être des espèces devenues entièrement distinctes.

Ainsi, tout en acceptant le mot de « transmutation», nous pensons avoir écarté l'objection formulée par de Quatrefages et qui est, en somme, l'expression de toute la thèse antitransformiste. .Nous avons montré que le phénomène pouvait s'accomplir sans changement de forme et c'est même ainsi que nous concevons une hypotliùxe nouvelle du transformisme : la disjonction des espèces par modification de Vhumeur spécifique.

Le transformisme n'a jamais prétendu que le lézard devenait tout à coup un chevreuil, et ce qu'on lui a demandé c'est de montrer une pareille métamorphose. Les adversaires imaginent un phénomène qui n'existe nulle part, qui ne peut être conçu que par l'idée de simultanéité de variations lentes surajoutées, et on de- demande au transformisme de montrer ce phénomène, abstraction faite de la série des variations. Les change- ments de forme hien constatés paraissent insuffisants aux partisans de la fixité pour déterminer la séparation des espèces, nous leur répondons que cette transmutation est précisément possible sans qu'il soit besoin de chan- gement de forme.

Notre hypothèse transformiste est-elle véri fiable? On ne peut le nier parce qu'elle est formulée de telle manière que les faits qui en démontreraient l'exactitude sont du domaine de l'expérience.

Le transformisme tel que nous le comprenons 'serait démontré dès qu'il serait établi que les variations de l'humeur .spécifique d'un individu suffisent à l'isoler de l'espèce souche, et je crois qu'il y a déjà beaucoup de faits connus que l'on pourrait invoquer et grouper pour cette idée.

Parmi les êtres vivants de même forme et de même origine, il peut arriver que des couples soient inféconds, tandis que l'un et l'autre des individus formant couples seraient féconds avec d'autres spécimens de la même espèce morphologique. Il peut donc apparaître dans un groupe d'individus, en apparence homogènes, une diffé- renciation d'humeur spécifique pouvant occasionner une disjonction de l'espèce, et, en admettant l'hérédité de cette qualité nouvelle de l'humeur, une disjonction défi- nitive. Qu'une variation légère dans la iorme accompagne le premier phénomène, il y aura formation de deux es- pèces aussi admissibles pour le biologiste que pour le classificateur.

Or nous pensons qu'une légère vaiiation de forme doit apparaître plus facilement avec le changement d'humeur spécifique que dans l'intégralité primitive. Pour causer une différence morphologique, il suffitqu'il y ait, chez deux individus de même origine, iiiégalité des vitesses plastiques soit pour la totalité de l'organisme, soit pour

un organe. .Vinsi des phénomènes qui, les uns et les autres, se rattachent ù la nutrition, le mot pris dans l'ac- ception large, auraient naturellement pour conséquence la formation des espèces nouvelles.

Prenons un exemple. Un lièvre et un lapin, dont les membres postérieurs sont, à l'état adulte, très inégaux en longueur, ont eu des vitesses plastiques difi'êrentes puisqu'il l'état embryonnaire très voisin de la naissance, leurs membres postérieurs sont égaux. .Mais ici il y a aussi une différence d'humeur spécifique puisque le lièvre et le laiiin ne reproduisent pas ensemble. Or cette différence il'hunieur peut se manifester dans un groupe d'individus lormaut précédemment une espèce unique. .Nous ne pou- vons donc pas conclure à la séparation spécifique ances- trale du lièvre et du lapin par la constatation de leurs différences morphologiques et physiologiques actuelles; mais, au contraire, nous sommes conduits à les considérer comme le résultat de la disjonction d'une espèce primi- tive, sans invoquer d'autre mécanisme que celui de la variationdel'humeurspécifique etde la vitesse plastique. Ainsi posé, le problème du transformisme nous paraît avoir l'avantage de pouvoir être soumis à la méthode expérimentale et l'avantage aussi de provoquer des dis- cussions nouvelles. Il faut remarquer, en eiïet, que les discussions théoriques, dont quelques naturalistes se déclarent ennemis, ont généralement fourni l'occasion de recherches et de découvertes intéressantes. .Nous avons écarté le principe de la sélection naturelle, dont la vérification expérimentale peut paraître difficile; mais nous gardons sous certaines réserves le principe de l'a- daptation, cette adaptation, comprise d'une certaine ma- nière pouvant être une des causes de la modification d'humeur spécifique. On sait que l'organisme peut s'ac- commoder à l'action d'une nouvelle force extérieure quand cette force n'est pas trop extraordinaire ; cette accommo- dation entraîne une modification faible de l'organisme et c'est la persistance héréditaire de la modification que nous appelons adaptation. La force extérieure n'est pas uniquement la pesanteur, elle est la lumière, la chaleur, l'électricité, et l'on conçoit que, si quelques-unes de ces forces peuvent agir directement sur la forme de l'individu, les autres ne peuvent agir sur la forme qu'indirectement et par l'intermédiaire de l'humeur spécifique.

On comprend qu'avec une pareille théorie nous reje- tions complètement l'idée de la formation des espèces par croisement, et d'ailleurs tous les faits connus de mé- tissage et d'hybridité trouveraient ici une explication qui, jusqu'à présent, n'a été proposée en aucune manière. Nous admettons parfaitement des degrés dans la modi- fication d'humeur spécifique, de sorte que l'incompatibi- lité physiologique peut être absolue ou seulement en voie de formation. Des spécimens encore peu différen- ciés peuvent fournir des hybrides tandis que d'autres plus incompatibles ne produiront rien. Si l'hybride est d'une humeur spécifique nouvelle, résultant d'une com- binaison assez semblable à une combinaison chimique, il pourra se trouver, daua des conditions biologiques neuves, inhabile à l'adaptation et restera stérile.

Je n'insiste pas sur ces explications qui sont plutôt inscrites pour attirer davantage l'attention sur l'impor- tance de l'humeur spécifique que pour interpréter exac- tement des faits très complexes; mais peut-être la philo- sophie zoologique voudra-t-elle accepter de prendre en considération les idées que je propose relativement au mécanisme de la différenciation des espèces.

7(j

I V. NATlIiALlSlK

Uuaut aux expériences qu'il coiivieiulrait de taire, je dois les souhaiter seulement pour l'avenir, car actuelle- ment je n'ai pas les moyens matériels de les installer, et je serais très heureux si d'autres biologistes me devan- çaient jiour élalilir la réaliti- expérimentale.

rieniv SAIM-I.orr.

OFFRES ET DEMANDES

Demande à échanger des Ij'pidupléres d'Europe M. Donnas, H. Pearsoii, Chihvell, .Notts, .\n;.deterre.

Pliotosphère, 9 )< l'-, 3 cliàssis liois, parlait e'talde fonctionnement, sacoclie avec viseur, 100 l'r. ; objectif 13 X 18, 130 fr. ; envoi d'é{)reuves en communication. Mlle Bertlia Mutler, 8, avenue de Paris, le Mans.

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Vn abonné.... Les (•dilenrs du journal reiirelient d'' ne pouvoir donner suite à votre proposition d'édition d'un traité de géoloj:!ie.

M. li. 1)..., 4320, Paris. Los femelles des <:(déoplères des t,'enres Hi/lohitif. (11. abietis, piueli) et l'is^ndeg (P. notaius, pini) pondent dans les crevasses desécorcesde bois vert, et les larves s'enfoncent dans le bois quelles rongent, pouvant amener la mort de l'arbre. Ces (Uiléo- ptères sont bien difficiles à détruire; pour diminuer leurs ravages, vous pourrez, employer le procédé suivant : Pla- cer sur le sol des écorces d'ajipàt, le coté convexe en dessus, ou des fagots et bûches formés de branches fraîchement coupées; faire l'ulever le matin ces pièges se sont réfugiés boaucouj) de cliaiauçons l't les brû- ler. Ixorcer les bases et les souches des arbri's languis- sants et malades, afin que les femelles ne puissent faire leur ponte. Le Cos.foyids lliicarh. autre charaui-ou, attaque le bois de peuplier.

Travaux soignés pour pluitographes amateui-s. Pi ix modéré. M. Cuiraud-Laffoiit, à Limoux.

A vendre belles séries d'Orthoi)tères européens et exotiques; diMuander texte et prix à '' Les fils d'Emile Deyrolle", naturalistes, 40, rue du Bac, Paris.

M. Richard, 1241. On fait pour la consommation alimentaiie un grand usage d'escargots (11. jjomatia, etc.); mais, malgré cela, cette espèce, vu sa grande abondance, peut être comptée au nombre des Mollusques nuisibles.

Un instituteur. On distingue dans le commerce deux types de Cannelle : celle de Ceylan, produite parle Ciniiainoinwn zci)lanirHm, et celle de Chine, qui j)rovient du ('. ca.ss/a ; mais la culture de ces arbres, propagée dans l'archipel indien et dans le nouveau monde, a donné naissance à un plus grand nombre de sortes. On falsifie la cannelle avec des fécules diverses torre'fiées.

M. A. li. L'appareil photographique " le vérascope )., de M. liichard, 8, impasse Ecssart, Paris, vous donnerait pleine satisfaction pom- his études que vous vous propo- sez de faire.

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Lot de 1 V espèces de Cassides fiamaises ; .'t fr. 50. Lot de 40 espèces de Coccinellides françaises : 7 fraiiis. Lot dfi Coléoptères de Madagascar, 49 espèces el toi exemplaires : IS francs.

ACAi)E3in: i)i:s scii':i\ci:s

S«':iiiee alu 18 fôvi-icr. M. Ai-miind Cuiitier, :'i propos

lu note dr M. Elurd sur l.i pluralité des chloroplivlles. observe que lui-mome, dés 1877, av;iit déjà appelé rattenlioii sur la diversité do ci)m|iusitiôn chimit|ue de cette sulistarice. cnvi.safréc dans divers véfrétaux. .M. de Lacazc-Dulliiers comiMunique à l'Académie une note de M. Alplionsf Lahlié sur le noyau et la division nucléaire dans les coccidies du genre liencdenia. iM. Cliarles Jiinel a étudié le inécanisnic de la po7ile étiez \ espii Crithro, la formation du nid el ta conserva- lion de la chaleur dans son intéi-ieur. .1/. L. Reijt signale à r.\cadéinie le résultat de ses observations sur la disposition des couches de l'étage Tongricn, supérieur ou Stampicn dans la Clialosse ; de ces études résulte linlluence de niouveinenl> généraux post-longriens indépendants des grands mouve- ments post-éocénes qui les ont procédés «dont on ne peul apprécier l'amplitude et dont on ne saurait méconnaître la part dans le ptiénoménc grandiose de l'élévation des Pyré- nées )). M. I.acirilx communicjue à l'.Vcadémio quelques considérations sur le métMiiiorphisme de contact, auxquelles conduit l'étude des pliénomènes de contact de la Llierzolite des Pyrénées, et M. /.. Cin/eur le résultat do ses études sur la composition minéralogique el la structure des silex du gypse des environs de Paris.

S«-:iiic«' lin S3 février. M. Miliie-Kdtrar(lsi)résenlc i t'Acadéiuic le premier fascicule du HiiUelin du Mitséiii» d'Iii-s- liilrc iKiliiivllc qui doit parailrc chaque mois et contiendra le résumé des travaux entrepris par les membres de cet établis- sement scienlititpic. M. lUipliiict Di/hois, à la suite de ses études, considère le sommeil de la Marmotte, durant l'hiver, comme une autonarcose carljouico-acétonéinique. M. Li'iiii Vaillant montre que le genre Itliinalreiiai, établi par Duméril et Bibron pour une sorte de Cécilie de Cayenne (i>'C(/i« bivil- tata Cuvier), et depuis longtemps rayé de la nomenclature par Peters comme n'étant qu'une forme d'Ichlhyophis présentant encore des caractères larvaires, a bien sa raison d'être. Il montre que le genre Kpicrionops de Boulenger, établi pour un pseudo-Optiidicn de la répuljiique de l'Equateur, doit dis- paraître pour rentrer dans le genre Rhinatrema, qui renferme alors deux espèces /i. Biinllahnn ^Cuvier', fi. Iiiculor (Hou- lenger'. M. .1. l'izon expose l'évolution du système nerveux et de l'organe Titjratile chez les larves d'.-\scidies composées. L'organe vibratile est une portion de la vésicule endoderinique priniilive. comme d'ailleurs chez les bourgeons de toutes les Ascidies composées. Cet organe, contrairement à l'opinion de Hjort, se forme indépendamment de la vésicule el du tube nerveux ; sa communication avec la vésicule nerveuse est acci- dentelle el temporaire. Jl. de Lacaze-Dulhiers iiréscntc une note de M. Eiiiile-G. liacorilza sur le rôle des Auiybocylcs chez les Annélides polycliéles. Suivant M. Itacovilza. n les Amiliocytes servent donc non seulement à déposer du pigment excrétoire dans l'épidémie ', mais, à l'occasion, vont retirer et digérer au profit do l'organisme tout entier les substances de réserve qui y sont accumulées. M. Timiriaze/f signale l'identité de la Protophyltine, découverte et décriio par lui avec la Protochloropliylle, décrite par .M. Monteverde. M. Thtiiilcl montre quehpies applications que les études océa- nographiques peuvent avoir à la Géologie de la nature des fonds; il est permis de conclure dans une certaine mesure la hauteur des vagues, et par là, le s dimensions do la mer. sa forme, la direction des vents les jilus fréipients, etc.

.V.-Eug. .Macaud.

BiuLi(M;ivviMiii:

!»i. Rabl-Ruckhard, H. Einiges Ml)er da-; (leliini der tleiseliscldange. PI. Xl.l.

/.rils.h. Wisseiis. /.nul. '.iS. 18»',, pp. 691-717. it'i. Salensky. W. Hi'itrage zur Eiilwii klungsgesrliiclite der Synoscidieii {Diplosuina Lisicii). PI. XV1I-.\V. Miillieil.Zoot.Slalion zii Seapcl. 11. ISUi, pj». 368-47L

(i. .Mm.ioi/.ki..

Le Ueniiit: P.\l l. GKUULT."

Pari!!. Imiuiiuerie V. Levé, rue Casselte, H.

17« ANNÉE

-2" SÉRIE i-V'" 1»4

1" AVRIL 180.)

PARASITES DES ÉCORCES DE LÉPIDODENDROSS

L'écorce des Lépidodendrons et des Pif^illaires ren- ferme une couche extrêmement puissante de lièf^e dont les cellules ont été fréquemment envahies par des mi- crophytes appartenant à dilTe'rentes familles de cham- pignons.

Nous les i^rouperons pour le moment sous le nom de Pheltomycèlcs en attendant que nous puissions préciser davantage leurs affinités.

Beaucoup de cellules (fig. I ) contiennent des mycéliums

b

Fig. 1. Plielloniycctcs. a, Flhiments mycélions tendus dans tous les sens à l'intérieur des cellules du liège. i, Cel- lules du liège.

desse'chés, constitués par des lilaments très grêles, sou- vent bifurques, tendus d'une paroi à l'autre de la cellule nourrice et s'entrecroisant dans tous les sens a.

Il est impossible de reconnaître des cloisons dans ces filaments qui ne mesurent que 0[i,7, ils paraissent avoir perdu leur protoplasma, les parois amenées au contact semblent confondues.

Ouelques cellules contiennent des mycéliums mieux conservés, certains filaments mesurent l|x,j de diamètre et on y remarque quelques cloisons.

Au milieu du réseau mycélien on voit de petits corps sphériques atteignant à peine Ijji et qui représentent le Micrococcus priscus, que nous décrirons prochainement.

En l'absence de fructifications, il n'est pas possible d'indiquer la famille à laquelle peut se rapporter ce mycélium qui rappelle tout aussi bien celui de certains .Saprophytes que celui de certains parasites facultatifs constitués par des Ascomycètes, ou certains Basidio- mycèles.

Il n'est pas rare de trouver dans des cellules voisines des masses irrégulières de forme, munies de prolonge- ments multiples, analogues aux plasmodes des .Myxo- mycètes, et disposées en une sorte de réseau irrégulier a (fig. 2).

Cette disposition en réseau n'est qu'accidentelle et provient sans doute de ce que le Myxomycète, après avoir pénétré dans les cellules en partie désorganisées par des bactéries, s'est servi des filaments mycéliens pour progresser dans leur intérieur.

,\ucune fructification ne se rencontre ni à l'intérieur ni au dehors des cellules ; il n'est donc pas possible d'indiquer en ce moment le genre auquel pourrait se rapporter ce curieux exemple d'Endomyxée.

La même préparation qui contient les deux espèces de champignons que nous venons de mentionner, renferme aussi des corps sphériques a, b, c (fig. 3), placés plus Le Xaturalinle, 46, rue du Bac. Paris.

particulièrement dans les cellules plus allongées et plus lignifiées qui composent le réseau subéreux, les deux premières formes que nous avons décrites plus haut se

Fig. 2. Myxomycètes Mangini. «, Phismodes de >Iy>:o- mycètcs. i, Parois des cellules du liège.

rencontrant au contraire dans les cellules à parois minces qui remplissent les mailles du réseau.

Fig. 3. Oosporc de Chylridinèe. a, Oospores avec noyau visible. b, Oospore sans noyau. c, Spore germant.

Ces corps sont sphériques, rarement ovales; ils mesu- rent '20(1. de diamètre, on en compte de un à huit par cellule, l'enveloppe est lisse à la surface, épaisse, colorée en brun; la plupart ont une masse interne homogène, quelques-uns renferment une sorte de noyau sphérique mesurant Ofx de diamètre.

Dans les cellules qui renferment ces corps sphériques on ne voit aucune trace de mycélium, quelques-uns ont germé c, et émettent un filament très grêle qui s'en- fonce dans la paroi de la cellule. On ne voit guère que la famille desChytridinées de laquelle on puisse rappro- cher les corps sphériques en question.

Cette famille se subdivisant en plusieurs groupes sui- vant que le corps de la zoospore demeure en dehors de la cellule nourricière ou y pénètre tout entier, c'est de ce dernier groupe qu'ils seraient le plus voisins.

Mais en l'absence de documents plus complets nous ne pouvons les comparer avec les genres Alpidium, Hozella, etc., qui composent le groupe des Chytridinées endogènes.

Nous avons fait remarquer que les trois formes de champignons mentionnées se trouvaient dans les cellules d'une même préparation faite dans le liège de Lcpido- dendron ; nous avons, de plus, fait connaître récemment une autre Chytridinie qui attaquait le bois de ces mêmes plantes ; il est assurément curieux de voir autant de parasites rassemblés sur un si petit espace, et cou-

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LE NATURALISTE

Iribuer à la disparition des restes végétaux, disparition rendue plus complète encore par la présence de bactéries dont nous parlerons bientôt.

R. Hen.vult. l'.-S. Dans le dernier numéro, les deux figures de la paye Gj ont été transposées, (-"est-ù-dire ([u'elles n'é- taient pas placées au-dessus de leur légende respective : nos lecteurs ont certainement rectifié cette erreur, avant cet erratum.

MŒURS ET METAMORPHOSES

de L'ECTHRUS USURPATOR, Scopoli

{Hymcnoptére du ijroupe des I'implides.)

\'t'r. Longueur : 12 à 14 millimètres; largeur: 4 milli- mètres.

Corps mou, charnu, un peu ar(|ué, blanc jaunâtre, lisse et luisant, finement pointillé et ridé, couvert d'un très court duvet soyeux, convexe et granuleux en dessus, subdéprimé en dessous, atténué et arrondi aux deux extrémités.

TiHe petite, subcornée et jaunâtre, avec taches sous- cutanées plus claires, arrondie, en partie invaginée dans le premier segment thoracique, très finement pointillée, triangulairement incisp'e en avant de la lèvre supérieure qui est courte, transverse, marginée de brun à son bord postérieur, échancréc au bord antérieur; mâchoires ren- trées, renflées, à suture et trait médians bruns; palpes maxillaires rudimentaires, granuliforraes ; lèvre infé- rieure bilobée, finement ridée avec palpes droites, den- tiformes; anienncs très petites, biarticulces, émergeant d'une masse luberculiformc sise de chaque cùté de la ))laque, plaque triangulaire cé|)lialique, <le deux courts articles bruns et droits.

Segments thoraciques charnus jaunâtres, lisses et lui- sants, renfiés, s'élargissant d'avant en arrière, très fine- ment pointillés, transversalement incisés près de leur bord postérieur, les deux premiers avec petites arêtes brunes et courtes, soies latérales noires, le troisième avec granules confus.

Segments abduminait.v subarqués, loniie et consistance des précédents, s'élargissant jusqu'au septième pour diminuer vers l'extrémité; les sept premiers avec ampoule couverte de granules transversalement dis- posés, granules très accentués et nombreux du qua- trième arceau; huitième et neuvième convexes, dé- pourvus de granulations; mamelon anal, petit, arrondi.

Dessous de la tète subcorné, jaunâtre; le premier segment thoracique renflé, avec poils noirâtres couchés, les deuxième et troisième ainsi que les sept premiers segments abdominaux garnis de taches orbiculaires brunes et sous-cutanées de grandeurs différentes; hui- tième et neuvième avec deux taciies médianes jaunâtres, arrondies, stigmatiformes ; mamelon anal petit, rciillé, avec fente transverse bordée d'un bourrelet. Pattes sans traces ni vestiges.

Stigmates très petits, orbiculaires, roux, à péritrèmc rougeâtre; la première paire latérale du bord posté- rieur du premier segment thoracique sur le prolonge- ment des suivantes, qui sont situées au quart antérieur des huit premiers segments abdominaux.

Ce ver, se fait remarquer par ses ampoules dorsales granuleuses, ampoules qui, au point de vue de leur emplacement comme de leur conformation, ont une cer- taine analogie avec celles de certaines larves de Coléop- tères, en particulier lie la famille des Longicornes, ainsi que par ses deux taches stigmatiformes ventrales ; il vit en parasite de la larve du Corœiiis bi/'asciat us, Oliv., si nuisible à nos chênes, dont elle mine la tige principale et la ronge intérieurement, si bien qu'au moment de la grande sève, alors que tout est vert, certains bois de chêne, en particulier de chêne vert, sont si maltraités qu'ils semblent morts sur pied. Comment l'œuf est- il introduit dans cette couche ligneuse qui recouvre si bien notre larve de Bupreste"? Par les moyens et par les procédés communs aux femelles des hhneumonides les- quelles, ajirès avoir exploré une branche ou une lige habitée par une larve, s'arrêtent à un moment donné, c'est au-dessous de ce point qu'est la victime; la femelle s'arcboute, prend position, écarte ses pattes dont elle se sert comme point d'appui, relève son abdomen, dispose à angle droit la tarière dont son extrémité postérieure est armée, taraude, perfore, en faisant alternativement tourner son stylet de droite à gauche et inversement, et cela jusqu'au moment la pointe se trouvera en con- tact avec la tranquille et peu méfiante larve; alors dans son corps sera déposé un œuf très long, très étroit, blan- châtre et lisse, arrondi aux deux pôles, dont l'érlosion aura lieu quehiues jours après; le ver qui en sera issu videra en peu de temps par succion la grosse larve du Corœbus; fin avril, parvenu à son complet développe- ment, il se construira une coque subcylindrique, brun rougeâtre, de nature parcliemiiiée et se changera quelques jours après en une nymphe présentant tous les traits particuliers à l'insecte parfait; l'adujte éclora en mai et juin.

Nous nous trouvons de ce fait en présence d'un in- secte très utile à l'agriculture, mais dont l'espèce est malheureusement trop peu répandue.

Capitaini' Xamiiki .

LES MICROBES

IJien avant une les luivaiix do Pasteur nous aient l'ait con- uailro riiniiortancc des microbes dans la production des ma- ladies, les naturalistes avaient reconnu leur existence dans les infusions animales et végétales corrompues. C'est ainsi qu'ils avaient donné des noms bien délinis aux bacilles, aux spirilles, aux vibrions, etc.

Généralement il les prenaient pour des infusoires, à cause des mouvements dont ils sont animés pour la plupart. On sait aujoui'cl'luii nue ce ne sont ]>as des .ininu'ux et que ce soni des vé"étaux. Kn elVet, ce sont des champignons voisin» des moi- sissuios, appartenant à une section plus inférieure encore en organisation.

Notre corps peut très bien étro envahi par des mucédinées inférieures, telles que l'oïdium albicans qui produit le muguet sur la langue des enfants mal nourris; le niicrosporon lurt'ur. qui produit cette espèce di; dartic do couleur calé au lail sur la ])eau de la poitrine et du dos couverte de sueur sous le gilel lie llanelle. ([u'on aiipelle le pityriasis vcrsicolor; l'achoriou .Scho'nleinii, qui ]n-oduit la teigne sur le cuir chevelu, en dé- truisant le lollicule pilous, etc., etc. Mais ces diverses mucé- dinées se plaisent généralement dans un milieu acide, s.alive dans une bouche malade, sueur visqueuse accumulée, etc.; tandis que les microbes iiréfércnt souvent les milieux alcalins, tels que le sang on la Ijinplie de nos tissus. Ordinairemcnl, les microbes sont d'une taille encore plus exiguë que les der- nières mucidinées; mais leur rolc est le même. Ils rcduisenl

LE NATURALISTE

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Ids liubstances oi'n;anir[UOS en leurs cléments inorganiques pri- niitils, et ramènent la matière organisée en matière minérale, avec laquelle les végétaux verts vont i-ct'airo de la substance vivante. Aussi avons-nous émis une idée juste en exjjrimant notre désir de classer les champignons dans un règne à part, parce que ce sont des êtres qui ont la structure végétale et qui remplissent des fonctions animales. Comme eux, ils se nour- rissent de la matière organisée en la décomposant ; mais ils la décomposent jusqu'au bout, au lieu de s'arrêter dons cette voie comme les animaux.

11 était donc logique qu'un naturaliste, indju de res idées si simples, linisse par découvrir un jour que la maladie était une (désorganisation générale produite par des champignons inférieurs, c'est-à-dire par des microbes microscopiques. C'est cependant un chimiste qui a eu le mérite [de faire cette décou- verte, au iidiieu des médecins ébahis ; car il leur était impos- sible d'admettre à priori que les maladies de l'homme et des animaux étaient exactement de même nature que celles de la bière et du vin, ou que la putréfaction d'une infusion. C'est cependant une vérité absolue, qui est aujourd'hui bien dé- montrée et acceptée par tout le monde, grâce aux travau.x de M. Pasteur et des élèves qu'il a formés.

Tout d'abord, pour le pansement des plaies, il était naturel d'opposer des antiseptiques aux microbes extérieurs ; mais on ne pouvait guère songer ;\ introduire des substances si dange- reuses dans notre organisme, pour combattre les maladies or- dinaires, sous peine d'empoisonner le malade, en voulant dé- truire ses microbes. Aujourd'hui que leur action est mieux connue, on a remarqué qu'ils sécrètent des toxines, à l'aide desquelles ils attaquent les tissus envahis. Pour lutter contre le venin qu'ils déversent dans notre sang, il faut leur opposer des antitoxines ; car nos tissus réagissent contre leur venin en fabriquant précisément des antitoxines. Quand un malade par exemple guérit tout seul d'une fièvre typhoïde légère, on peut admettre que ses éléments anatomiques sécrètent des anti- toxines plus facilement que le microbe envahisseur ne produit ses toxines. Le résultat de cette lutte inégale est la guérison du malade. S'il vient à mourir, au contraire, c'est que le phé- nomène inverse s'est produit : le malade n'a pas été capable de réagir contre l'action trop énergique de ses microbi's. Si donc on rencontre un animal résistant habituellement à tine maladie donnée, comme le cheval qui est réfractaire à la diph- térie, on n'a qu'à lui donner artificiellement la maladie, c'est-à-dire à lui injecter des toxines sécrétées par [le bacille de LœlUer dans un bouillon de culture artificielle. Alors cet animal fabrique des antitoxines, qu'on lui soutire, pour les injecter dans le corps d'un enfant atteint du croup. On rend ainsi au petit malade la lutte plus facile, dans le com- bat acharné que lui livre le microbe de la diphtérie.

On conçoit qu'on ne peut pas avoir la prétention d'arriver toujours à guérir le croup, dans la pratique ordinaire de la médecine. D'abord, il faut s'y prendre à temps; or, on arrive souvent trop tard, quand la naladie suit une marche fou- droyante, qui emporte l'enfant en 5 ou 6 heures. Ensuite, il faut injecter des antitoxines suffisamment actives; or elles l>euvent perdre avec le temps une partie de lenr eliicacité. On ne peut pourtant pas vacciner l'enfant sur le cheval lui-même, connue on vaccine un enfant avec une génisse. Enfin, il faut avoir bien soin qne ce vaccin no renferme plus de toxines, c'est-à-dire que le cheval ait eu le temps de transformer inté- gralement toutes les toxines qui lui ont été injectées. Avec le temps, on acquerra progressivement Texpérience qui peut nous faire encore défaut.

D'' BouiiON.

LES Œ&A&ROPILES DE MER

Pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire naturelle, Texcursiou la plus intéressante est assurément celle de notre littoral, le naturaliste trouve à chaque pas mille objets souvent nouveau.^ pour lui et dont la mer a semé les plages : Mollusques, Tuniciers, Bryozoaires, Cœlenté- rés, Echinodermes, Spongiaires ; toutes ces épaves sont autant de sujets à recueillir et fournissent à l'excursion- niste un grand nombre de matériaux pour l'étude.

Parmi les épaves que l'on rencontre fréquemment sur nos ctMes méditerranéennes, il on est une qui a souvent étonné le naturaliste par son aspect bizarre et dont rien ne peut, à première vue, révéler l'origine : ce sont des boules paraissant composées de matières poilues ou fibreuses, d'une confexture très serrée, et dont un exa- men approfondi permet seul de reconnaître l'origine vé- gétale. Ces boules, <iui avaient été attribuées par M. lUissel à des cônes de pins dissociés, sont connues sous le nom d'fEgciQi-opilcs do mer ; elles offrent, en effet, par leur forme, leur aspect et leur coloration, une res- semblance frappante avec- les OEyagropi/es, concrétions que l'on rencontre quelquefois dans les voies digestives des ruminants, et qui sont formées de poils que l'animal a avalés en se léchant et qui, par les contractions di- verses de l'estomac, se sont réunis en boule.

La composition des CH'Igagropiles de mer est aujour- d'hui bien connue et souvent, dans mes excursions sur le littoral de Cette, j'ai assisté à leur formation. Elles ont pour origine une plante marine de la famille des Naiadées, très voisine des Zostères : la Posidonia Cau- lini ; cette plante, dont le nom Posidonia indique assez l'habitat marin et qui fut dédiée par Wildenow au bota- niste italien Caulini, est très commune dans la Méditer- ranée, où on la trouve dans les fonds tapissés de Zos- tères ; ses tiges sont arrachées fréquemment par les lames et rejetées sur les plages elles se dessèchent à l'ardeur du soleil; les nombreuses fibres qui garnissent la partie inférieure de chaque tige se détachent et jonchent le sable, comme les aiguilles de pins dans nos forêts. Si le mistral vient à s'élever, on voit ces fila- ments se mouvoir et se déplacer sous le souffle du vent; en roulant ils s'associent et forment, comme la boule de neige, des pelotes qui s'augmententrapidement; on trouve des CEgagropiles de mer qui varient de la gros- seur d'une noix à celle d'une petit pomme. Leur tissu est si compact qu'il faut de la patience et du temps pour les dissocier.

Mais, si ces produits des Posidonies ne sont qu'un ob- jet de curiosité pour le naturaliste, ces plantes sont, en revanche, une mine précieuse pour les zoologistes qui les recueillent avec soin dans les dragages pour recher- cher sur leurs liges les animaux qui y vivent fixés, prin- cipalement des Cœlentérés de l'ordre des Alcyonnaires, appartenant au genre Cornularia.

Albert Changer.

DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES ÏOPEAEX

Anthicns Bangi n. sp. Ferrugineus, prothorace gibboso, bituberculato-elytris incisis pone humeros depressis fascialutea ornatis. In sectione A. Iiiimilis Germ.

Longueur, 2,2 1/4 de millimètres. Sumbava.

Assez court, large, presque mat, à puhcscence grisâtre fine, plus ou moins rougeàtre, ayant les élytres variables ordinaire- ment avec une bande transversale humérale jaunâtre. Tête très légèrement conifère, à ponctuation nette avec les yeux peu saillants. Antennes très épaisses et obscurcies à l'extrémité. Prothorax court, très dilaté, arrondi en avant, bien étranglé avant la base, celle-ci élargie, bituberculée, à ponctuation peu nette, élytres courts, très larges,'un peu convexes, ornés de poils dressés clairs, avec les épaules droites, l'extrémité arrondie, à ponctuation fine, écartée, variables, tantôt noirs avec une bande jaunâtre antérieure plus ou moins élargie laissant ordinaire- ment les épaules obscurcies, tantôt testacés (immature) avec seulement une taclic nii''dianc variable rembrunie ; extrémité

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LE NATURALISTE

quelquefois plus claire. Pattes courtes avec les cuisses un peu épaissies.

Longueur, 2 à 2 1/4 niillimétres. Sumljava. Ile de la Sonde (coll. Pic).

Dédié à M. lîang-Haas de Blasewitz.

Forme assez particulière dans le groupe de A. Ibiniitis Germ. rappelle un peu Leplaleus unifascitihis Desh. de coloration avec une forme plus élargie.

Antliicns opaeieollis (Schaufuss) n. .sp. Ferrugineus, capile prothoraceque o]iacis, elytris pone liumeros depressis, macula mcdiana brunnea ornatis.

Longueur, 'i,o 1/2 milliiiiètrrs.

Assez allongé, ferrugineux, les pattes et antennes quelquefois éiant un peu plus claires, avec une tache médiane élytralc brune ou noirâtre. Tète et prothorax granuleux, opaques ; élytres un peu brillants. Tète bien aiTondie en arc en arrière, après les angles postérieurs saillants avec les yeux saillants. .\ntennes modérément longues, grêles, un peu épaissies à l'ex- trémité. Prothorax non nellement épineux, droit sur la base, modérément élargi en avant, légéremeni étranglé sur les côtés, à goulot argel, très net. Klytres longs, à cotés prcs(iue paral- lèles, impressionnés vers l'écusson avec une forte dépression transversale post-humérale, extrémité infléchie, arrondie; ponc- tuation écartée, forte. Pattes fortes, peu longues.

Longueur, a à 3 1/3 niillimèlres. N. Fribourg (ex Schau- fuss in coll. Pic).

A placer dans le voisinage de .1. riif/osii.i Laf., cVst-à-dirc dans le groupe du spinicoUis Laf. à prothorax si particulier.

M. l'ir..

L'OSTRÉICULTURE

DES CONDITIONS LES PLUS FAVORABLES A L'AC- CHOISSE.MENT DES HUITRES

Nous avons vu dans un précédent article' quelles sont les précautions à prendre pour l'élevage, d'un naissain.

Voyons aujourd'hui dans quelles conditions spéciales ce naissain aura son développement le plus rapide, car ces mollusques, comme tous les êtres vivants, se déve- loppent d'autant mieux que les conditions d'e.xislence sont plus favorables.

II est arrivé que les naissains ont atfriut après quinze jours 2 cent. 1/2 de diamètre et en deux mois Ci cent. 1/2. -Mais cotte croissance est fort variable et dépend surtout de la température au moment du frai.

Ce n'est guère qu'à trois ou quatre ans et quand les huîtres ont atteint de 7 à 8 centimètres de diamètre qu'elles sont vraiment bonnes à être mises sur les marchés.

A propos de la croissance de l'huître, (jue l'on me per- mette de citer ici quehiues chifl'res prononcés par M. le professeur de Lacaze-Duthiers à l'Académie des sciences et qu'il a obtenus dans les essais de culture faits au labo- ratoire de Roscoff (Finisière).

Ils sont très instruitils, car ils montrent comment, avec des soins, on peut arriver à un développement très rapide de ces mollusques.

Le 2 mars 1891, M. de Lacaze-Duthiers mettait sous les ! yeux de l'Académie des échantillons : 1" du naissain placé dans le vivier Je RoscolV en avril 1800; des individus pris au mois de juin; '.i' d'autres pris en septembre, et enfin 4" des échantillons qui venaient de lui être envoye's.

Les grandeurs les plus considérables de chacun d'eux étaient :

Naissain en avril IH'M) Le même en juin IS'.lo Le même en .septembre 1800 Le même en mars 1891

1 cent. 5 à 2 cenlimélrcs. 5 centimètres.

7 ccntimétros à 7 cent. ;).

8 centimètres.

Cette taille de 8 centimètres n'est atteinte, nous l'avons déjà dit, généralement qu'entre la troisième et la quatrième année. On voit donc que, dans ces essais, les huîtres, ont en moins d'une année, atteint la taille marchande.

Malgré leur rapide accroissement, les coquilles sont absolument saines.

Les huîtres, la première année, n'ont fait qu'engraisser : la seconde ni les ont pris une saveur fine et délicate ([ue j'ai pu apprécier coinme tous ceux qui sont allés à Ros- coff.

Enlin la mortalité a été extrêmement faible.

A quoi tiennent de si brillants résultats? A plusieurs causes apparentes. Les huîtres, à Uoscoff, sont placées dans le vivier, à l'abri des influences extérieures. Ce vivier est très riche en nourriture, et il est toujours à une bonne température. Ce sont deux excellentes con- ditions; mais une troisième, non moins importante, c'est que ces jeunes huîtres, placées dans des caisses de toile métallique, sont très souvent visitées; les mortes ou les malades sont enlevées, la vase qui peut les asphyxier est aussi balayée à grande eau. Enfin l'eau du vivier est re- nouvelée à peu près à toutes les marées.

Ces résultats ont surpris bien des ostréiculteurs; ils sont cependant réels.

On fait, dans beaucoup de pays, récoller les huîtres directement par des plongeurs.

La drague ordinaire est très dangereuse, car non seu- lement on n'est pas sûr de récolter foules les huîtres draguées, mais encore on abîme le plus souvent et les huîtres mères et le naissain.

En Amérii|ue le bois tranchant de la drague est pré- cédé d'un cylindre de huis qui protège l'Iniitre. C'est déjà mieux.

Les autres engins les plus répandus sont : le bril, le klype et le trawl.

Lorsque la pêche est faito par des plongeurs, on a le plus grand nombre de chances pour bien réussir, et un plongeur travaillant dix heures, coupées par un temps de repos, dans sa journée, peut facilement pêcher environ deux mille Imîtres.

Il est bon, dans les établissements ostréicoles, l'on peut avoir facilement de l'eau de mer bien fraîche, de placer les huîtres destinées à la vente immédiate dans des filets en corde, par cinq ou six mille. Elles peuvent ainsi se débarrasser de leur vase et autres impuretés avant d'être expédiées.

Dans les emballages, les huîtres avariées ne doivent jamais être mélangées avec les huîtres saines.

Autant que possible il faut grouper les animaux de luêiiie taille au nombre de deux ou trois cenls dans des lonneaux entourés île cordes solides. Elles doivent être fortement serrées les unes contre les autres afin d'empê- cher les coquilles de s'ouvrir et de laisser écouler l'eau dont elles vivent.

On doit par un signe indiquer la partie supérieure du tonneau.

Les naissains doivent être placés dans de très petites caisses et en petit nombre pour éviter les bris de coquilles.

Il en est malheureusement en Ostréiculture comme en Pisciculture. Que de fois a-t-on demandé aux pouvoirs publics des lois de protection dont quelques-unes ont été faites, mais dont la plupart sont encore à l'élat de pro- jets? et cependant on a i|ueh|uefois eu sous les yeux de

LE NATURALISTE

81

tristes résultats. Et encore si les lois existantes lUaienl lespeclées !

La pèche de l'iiuître devrait partout être interdite du 1°' mai au i!) octobre, car c'est le moment du frai. Il ne devrait jamais être retiré plus de liOO/O de la population adulte des bancs. Enfin, les bancs qui ne sont pas Tobjot de culture devraient être laissés au n^pos pendant des temps plus ou moins longs.

Les engins de pèche destructeurs ou défectueux devraient être interdits rigoureusement, enfin les ani- maux mis en vente avoir un minimum de taille de 7 cen- limètres, excepté, bien entendu, pour les espèces dites naines.

11 serait de plus indispensable que les bancs soient mis sous la surveillance d'un employé connaissant à fond l'industrie ostréicole et investi de cette fonction, soit par le propriétaire du banc, soit, encore mieux, par l'État.

Si, en Angleterre, l'industrie huîtrière donne aujour- d'inii de forts mauvais résultats, c'est grâce à l'incurie du gouvernement.

Je viens de résumer en quelques pages les idées émises par .\I. Vonning; je ne saurais trop, je le répète, attirer l'attention des Ostréiculteurs de la région sur ce petit opuscule, écrit sans prétention scientifique, mais simple- ment au point de vue pratique par un homme de la partie.

C'est assez dire que les faits qui y sont consignés sont, pour la plupart, les résultats mêmes obtenus par une longue expérience dans cette branche de l'Industrie.

Les expériences si intéressantes de M. le Professeur de Lacaze-Duthiers sont poursuivies depuis l'année 1890 et consignées dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences.

Les Ostréiculteurs pourront y voir comment, par des soins assidus, on peut quelquefois doubler la valeur des résultats acquis communément.

Quelques-uns, peut-être, voudront appliquer les mé- thodes qui ont fourni ces résultats remarquables.

Je souhaite de toutes mes forces qu'ils en soient lar- gement récompensés.

A. (inuvEL, Docteur ùs sciences.

Chasses Lépidoptépiques en Algérie

(Suite).

ARSILONXHE

10. .VIbovenosa Gùtre. Quelques exemplaires pris à la lampe.

ACRONYCÏA

71. Riiiuicis L. Un escmiilaire pris sous la corniche d'un mur.

BRVOPHILA

72. AIgse F.

73. Glandifrra S. V. On la prend, comme en France, en

juillet-aoïU, appliquée contre les troncs d'arbres, les murs, etc. La plupart des individus de Bùne sont grisâtres et non verts : pourtant, j'en .'d pris qui étaient aussi verts qu'en France.

AGROTIS

74. Pronuba L. Même type qu'en France.

75. Cuiues Ilb. Mes individus ont ceci de particulier que la lunule des ailes inférieures est à peu près absente.

15 bis. V. nigtum L. Très commune. Parait au cœur de l'hiver, en janvier et février, et vient en nombre â la lampe. Le type est de grande taille, 42 à io millimètres d'envergure.

76. Xanlbo^raiiba S. V. Commune. Vient aux lumières.

77. Pnta Ivpe ol v. Renitens. Très commune.

78. Spinif'cra. Pou commune. .l'on ai pris quelques exem- plaires à la lampe, en juillet.

79. Saacia llhn.

80. Tpiix llhn. Un exemplaire aux ailes supérieures d'une teinte clair, gris vcrdàtre, identi(iue au type de Barcelone, d'après M. Obcrthiir. Un autre type, aux ades supérieures d'un brun l'once, presque noir, dont j'ai pris également un exemplaire, pourrait aussi, d'après le morne auteur, être con- sidéré comme une variété obscure de Scr/elum.

81. Ypsilon Rot , SafTnsa S. V. Deux exemplaires ]iris à la lampe.

82. Segetoni .SchilV.

8:i. Crassa Hbn. Deux exemplaires pris à la lampe en octobre 1891.

MAMESTBA

84. Ol oraeera L. Ne diffère pas du type de France. 8o. Tril'olii Hfn. Clirnoiioilii S. V. Un exemplaire. 85 l'is. Alba Vall. Sp. n. Un exemplaire. Voir le numéro du 'Naturaliste du \''' décembre 189.3.

DlANTBcKCIA

86. Conspersa S. V.

87. Silènes Hbn.

METOPOCERAS

88. Cantenerî Dup. Rare. Un seul exemplaire, pris en plein jour contre un mur.

UEI.IOPHORUS

89. Scîlla? (Chrétien). Episeina Dati'ni (Obthr.). Nouvelle et belle espèce, élevée de chenille par mon ami M. Olivier. Cette chenille, rare et difficile à mener à bien, vit dans l'inté- rieur des tiges de la Scilla marilima, plante remarquable par son énorme oignon, et très répandue dans la région de Bône.

M. Olivier n'a d'abord obtenu que des mâles : c'est seulement en novembre 1S9I qu'il a vu éclore la femeUe. Celle-ci pré- sente les mémos dessins que le mâle, mais ses ailes sont à demi atrophiées. J'ai pris quelques mâles à la lampe on octobre et novembre 1891.

APOROPnVI.A

90. lliolciica Tr. Cliioleuca H. ,S. Cette rare espèce se trouve aux environs de Bône. J'en ai pris quelques exemplaires en octobre, soit en plein jour contre les murs, soit la nuit à la lampe.

91. i\igi'a Hw. Commune, vient A la lampe en octobre et novembre.

EPUNDA

92. Lielionea Hb. type et v. Viridicinela Frr. Assez com- mune à Bone. Vient â la lampe.

92 bis. Nova specios qui doit être prochainement publiée par M. Obcrthiir.

POI.IA

93. Flavîeîncta v. Mei-idioualis On. Pas rare. On la prend surtout â la lin de l'automne, appliquée contre les arbres, les murs, etc.

I.UPERINA

9 4. Lasserpoi (Obthr.). Un seul exemplaire a'.

95. Tiltalba Frr. Belle espèce, pas trop rare à Bône. On la prend facilement à la lampe.

nADENA

96. Leuconota H. S. Rare. Octobre et novembre.

97. Solieri li. Commune pendant tout l'hiver.

MIANA

98. Slrîgilis Cl. Un exemplaire.

UROTOLOJIIA

99. Melicalosa L. Type de grande taille.

nVDRŒCIA

lUO. Xàntlienes Germ. Assez commune en novembre et décembre. Vient à la lampe.

101. Leucographa Bkh. Lnnata Frr. Un seul exemplaire pris à la lampe eu novembre 1891.

SESAMIA

102. Xonagrioldes Lof. Deux exemplaires pris à la lampe.

LEUCANIA

103. Hispaniea Bell. Pas rare. lOi. Sicnla Tr.

103. Zeîo. Dup.

106. Vitellina 11b.

107. Lorcji Dup.

108. .llbipuiicta S. W.

109. L. albani L.

82

LE NATURALISTE

Kicn à noter sui- ces espèces, (jui sont toutes attirées par la lumirre.

STII.BIA

110. Anomala IIw. Un seul exemplaire, d'une teinte très leiiibrunie.

CARADUINA

m. Exigiia Hb. Très commune. U2. C'nbicularis .S. V.

113. Kenuainii. Pas tivs commune. La teinte des ailes supérieures est généralement très obscure. Octobre.

114. AiiiIliK'iia S. V.

AMrHll'YllA

115. Pjramidca L. En juillet, se pren^l jusque dans l'inté- rieur des maisons, dans les interstices des pierres, etc. Le type de Bône est de grande taille : 60 millimétrés d'envergure.

IIG. EU'usa 15. Un seul exemplaire.

■r.lCNMOCAMI'A

117. Palvcnilenta Esp. Trois exemplaires.

PACUNOniA

US. Farela Tr. Varilcollis (Delahaye). Ce papillon est des plus abondants aux environs do Bône. Il est fortement attiré par la lumière et parait sans interruption depuis le solstice d'été jusqu'en avril.

ORTHOSIA

119. Pistaciiia S. V. et v. Cunaria Esp. Viennent assez conimunémoiil aux lumières.

120. Ha'nialidca Dup. Marc. Un seul exemplaire pris à la lampe.

121. Lilua L.

XAivrni.v

122. (liilvago AV. Le type me paraît plus rougeàtrc que celui de France.

XVLOCAMl'A

123. Arcola Esp. Litliorhiza Bkh. Deux exemplaires.

l'OLOPHASIA

124. Platjpicra Esp. Type, et forme obscure.

;2.'i. .lliuoraviila Grasl. Rare. Un seul exemplaire pris à la lampe.

CLEOPHANA

12C. Sorrala Tr. Cette belle espèce vient aux lumières en niai, et n'est jamais bien commune.

127. Dcjcaiiii Dup. Parait en même tcmiis (jue Serrata. Plus ctunmunr que cette d(;rnière.

128. Yvanii, v. Uifilueiis. Stgr. Un seul exemplaire.

CLCLI.LIA

12'.). Verbasei L. Je n'ai pas pris l'insecte parfait, mais j'en ai vu la clieiiilli' sur le \'erbfiscii»i.

138. Caiiioiiiill»-, v. l'alt-ndiihf Tr. Pas rare.

131. Tauaccti Scliiff.

EUIUni'IA

131 bis. Adnialrix Hb. Un exemplaire.

l'LL'SlA

132. (ianiiiia L. Très commune.

133. riialrjtes Esp. Pas rare. Je la prenais facilement au

crépuscule, au mois d'août, sur les Heurs des flamboyors ^l'oiniiann (lilliesii) de mon jardin, qui attiraient également en foule les Deilepliila lineala et céleris.

IIEI.IOTHIS

134. Arniîgcrn Hb. Très commun. Vient facilement à la lumière et butine en plein jour sur les fleurs.

13j. A'abij:;cra H. S. Beaucoup plus rare que le précédent. Mêmes habitudes.

XANTHOUES

136. MaUic Esp. Rare. J'en ai pris un exemi)laire à la lampe.

Je n'ai pas rencontré en Algérie le A'. Urai'llsii, mais je mentionnerai pour mémoire la c.'i])ture que je lis de cette es- pèce il Aigues-Mortes, le 31 août 1879. (lyai'ltsii fait donc partie de la f.iune française.

ACONTIA

137. I.iicida llfn.

138. I.iifiiinsa Ksp.

13'.l. .Mliirolli» Gn. Ces trois espèces sont très communes à Bône, et vaiient assez notablement quant à la disposition des lâches.

TnAI.I'OI HARRS

110. Volox Hb. Un exemplaire pris à !a lampe.

141. Oslrina Mb. Cette espèce est commune à Bône et varie cxtr'^memeiit comme taille et coloration. C'est un véri- table Protée, dit M. Oberthiir. J'y ai reconnu toutes les formes signalées par les auteurs. Elle vient à la lam]ie.

1 i2. Parva Hb. Petite espèce qui varie beaucoup moins que Ostrina. et est aussi moins commune. Se fait prendre comme elle à la lumière.

143. Saava Hb. Rare. Un seul exemplaire.

ERASTRI.V

144. Scitula. Ilbr. Jolie petite espèce assez commune à Bône. Elle est attirée par la lumière, en été.

ACROPHIl.A

145. Tpabeolis Bc. ent. carn. Snlphuralis L. Très com- mun. Vient à la lumière, en été.

146. V. Algira Oblhr. Décrite et figurée dans la sixième livraison des lUiides entumolof/ir/ues d'Oberlhur. Je possède une série d'exemplaires qui établissent une transition graduée vers le type.

147. Dcletn Stgr. Découverte à Collo par M. Sehiziat. Assez commune à Bône en été.

148. Flavonilcns, v. Obsrara Austant. Pas trop rare à Bône. Parait à la même époque que les espèces précédentes.

METOPONIA

149. Fla\a Hb. M. Olivier a pris un exemplaire de cette

jolie espèce dans la région montagneuse de Bcni-Salah.

GRA.\IM0DES

150. BiTaseiala Petag. Peu commune. .Se montre en

juillet et vient à la lampe.

151. Algira L. Beaucoup plus commune.

CATEPUIA

152. Alchj'iuisla SchulV. Un exemplaire très frais, pris en plein jour sur un rocher de l'Edough en juin 1890, à une alti- tude d'environ 800 mètres.

CATOCALA

153. Dilecta Hb. Plusieurs exemplaires déjà un peu passés, en août 1891, dans la foret de l'Edough, e'i 850 mètres d'alti- tude. L'apparition doit commencer en juillet.

154. Coiijnncta Esp. Commune en juillet. Je la prenais jusque dans l'intérieur de mon habitation, sur les volets, les portes, etc.

155. IV'}'inph»>a Esp. Pas rare. Je la prenais en juillet dans la montagne et aussi dans la plaine, sur les niurs, et, comme la précédente, jusque dans l'intérieur de la maison.

156. Conversa Esp. Mêmes habitudes que la précédente, et pas plus rare.

157. Species nova. J'ai pris, en juin 1890, dans la foret de l'Edough, à une altitude de 850 mètres, une Catocala à ailes inférieures jaunes, qui m'était inconnue, et qui l'était aussi à M. Oberthur à qui je la communiquai. Depuis cette époque, je n'ai pu retrouver celte espèce.

158. iVjnipliasjoga Esp. Parait rare. J'en ai pris deux exemplaires seulement, un c" et une V.

SPINTHEROPS

159. Spcclraui E.sp. Commun à liône. J'en prenais tout l'hiver dans ma cave, oii il était rare qu'on n'en fit pas en- voler un ou deux en remuant de vieilles caisses.

160. <'atapliaiies Hb. Commun. Se trouve aux mêmes lieux que l'espèce précédente.

161. Uilurida. Beaucoup plus rare. Un seul individu.

TOXOCAMPA

162. Je menlionne pour mémoire un Toxocampa qui m'avait ]>aru être Criiceœ, et qui s'égara dans un voy.ige de délermi- nution que je lui lis l'aire en France.

HERMINIA

163. C'rinalis Tr. Un exemplaire.

nVPŒNA

ICI. Ilosirall.s L. Un exemplaire.

165. Obsilalls Hb. Deux exemplaires pris en hiver.

.\. Vall.\ntin.

OISEAUX ACHIDOPHACES

LES AIGRETTES (1)

On trouve des Hérons aifjretles dans toutes les parties du globe terrestre, les régions polaires exceptées; les

(1) Le nom d'Aigrette s'appliquant à diverses désignalions, il sera peut-être intéressant d'indiquer les différentes défini- lions usitées.

Aigrette s. f. (du grec Akros. cime) : faisceau de plumes

LE NATURALISTE

83

riva^'es maritimes, les hauteurs nionta;^neuses en abri- teront d'habitude dans le voisinage de l'eau. Ils sont assez nombreux dans la zone terape'rée leur pour- suite n'est pas trop acharnée ; leur véritable aire d'ex- pansion se trouve dans les pays tropicaux lorsque l'in- difl'érence des indii;ènes est une protection assurée à leur reproduction ; on les trouve répandus dans toutes les régions près des cours d'eau, des lacs et des marais leur assurant une subsistance suffisante; cliaifue espèce aura son habitat préféré en raison de sa sécurité et de ses besoins.

Tous les Ardéidés ont l'habitude d'une nourriture très variée, consécutive à leur habitat et suivant les saisons. Certaines espèces émigrent, d'autres sont sédentaires, ce qui explique la variété de leur régime alimentaire. Ils mangent des poissons, de petits reptiles, les couleuvres, les vipères, les lézards, crapauds, salamandres, coquilles d'eau douce, mollusques de mer, crabes, annélides, vers, insectes, criquets, sauterelles, colimaçons, limaces, rats d'eau, mulots, campagnols, quelques plantes de marais, même la charogne. « Le Héron est un oiseau beaucoup plus utile que nuisible, qui avale plus de cou- leuvres, de grenouilles et de crapauds que de carpes, et qui déserte volontiers les étangs et les gués des fleuves pour défendre nos plaines quand le mulot les envahit à l'arrièresaison ; c'est un auxiliaire libre de l'homme, un gardien-né de son repos et de ses cultures (1). «

La période de croissance et de décroissance des plumes de parure des diverses aigrettes est fort intéressante à observer. Dans nos contrées la mue est à peu près ac- complie en juin; l'oiseau apparaît dépouillé de sa pa- rure plus ou moins complètement en automne ; quelques rares plumes permettront de déterminer spéciliquement les Aigrettes, mais ce seront plutôt des plumes rudimen- taires dont le développement complet se produira au printemps suivant, époque de reproduction de l'espèce qui alors sera dans toute sa splendeur eu plumage de noces. (En mars, la parure semble atteindre la moitié de son développement.)

On sait, d'après les recherches du professeur Schlegel, que les Hérons leucoptères de l'Asie se subdivisent en trois races qui ne se distinguent entre elles que lors- qu'elles ont revêtu leur plumage de noces, et qui habi- tent l'une l'Inde, la seconde la presqu'île de Malacca, et la troisième les îles de la Sonde.

Les plumassiers distinguent deux sortes d'Aigrettes fournies par des Ardca cgretia bien distinctes: celles en provenance de la Russie, de l'Asie Mineure et de l'Asie Centrale ont une conformation spéciale: la tige est plus plate, les barbules plus raides n'ont pas l'élégance dans leur courbe des autres provenances ; la sorte la plus estimée est celle de l'Amérique méridionale, des lleuves

effilées et <lroites qui ornent la tète de certains oiseaux : l'o;- )/relte du héron, du hibou. Une airpeile mobile et légère, teinte des plus riches couleurs, orne la tète du paon, cl l'élève sans la charger (Buffon'i.

Pir comjiar. Bouquet de plumes qui orne la coiffure dos hommes et des femmes : Turban sunaonlé d'unt ait/retie.

Il Ornement analogue placé sur les dais, les lits de parade et sur la tète des chevaux dans les grandes cérémonies, particu- lièrement dans les cérémonies funèbres. » « S9rte de pompon qui surmonte les coiffures militaires. » Faisceau de pierres pré- cieuses disposées en forme d'aigrette, particulièrement en usage chez les peuples qui portcut des bonnets ou des turljans : Aigrette de diamants, do perles, de brillants.

(1) ToussENEL Monde des Oiseaux p. :i21.

et des marais de la (iuyane, du Venezuela, du Brésil, de la République Argentine, de l'Uruguay, etc. : c'est l'es- pèce désignée Egretta leuce.

L'Aigrette, A. Egretta, a les moeurs elles habitudes de toute la famille des Ardéidés. Cette espèce est la plus méfiante, à tel point qu'étant la plus nombreuse il est difficile de s'en procurer, conséquence très probable et fort admissible de la poursuite séculaire, acharnée, se pratiquant de temps immémorial. Elle niche habituel- lement dans les grands marais d'un accès inabordable et sur les troncs des arbres morts de ces parages; il est toujours fort dangereux de s'aventurer dans son do- maine.

iMalgré les dangers qui entourent sa capture, la pro- duction ne se ralentit pas, au contraire; pour un gain mi- nime le chasseur hasardeux s'expose à se perdre dans l'immensité des marais, lieux de refuge dans l'Europe orientale; dans les régions tropicales, il pourra devenir la victime des Caïmans, des Alligators, des Crocodiles et surtout des Moustiques. Dans notre dure époque de siruggle for life, la recherche d'un profit ou même la nécessité de pourvoir à son existence font surmonter tous ces dangers; pour être rigoureusement exact, il convient de compléter cette énuméralion en y ajoutant

les fièvres, la dysenterie, les insolations tous ces

lléaux sont beaucoup plus dangereux que les indigènes, quelle que soit la couleur dont la nature les aura gra- tifiés.

Il est à remarquer que partout oîi les Aigrettes ont été souvent poursuivies avec des armes à feu, elles ont disparu progressivement et ne se trouvent que dans des régions des obstacles naturels importants aideront et protégeront leur paisible reproduction (II). Les plumes dorsales si recherchées ne se trouvent on bon état, avec pleine valeur, que dans la saison des amours, d'où la désignation enphtinage de noces; après cette époque, elles sont usées parla couvée et tombent pour repousser l'an- née suivante, dès le printemps. Dans cette période tran- sitoire en changement de plumage, la chasse des Aigrettes ne sera qu'un massacre inutile et stupide, on ne saurait trop l'empêcher (II). Les chasseurs d'Aiprettes, dans l'Amérique Méridionale (République Argentine), ont sou- vent constaté ce fait curieux: lorsque, pour une cause quelconque, les Aigrettes abandonnent leur couvée, les Mouettes s'emparent des nids, continuent l'incubation, élèvent les jeunes déjà éclos et ceux qu'elles font éclore.

Une observation fort curieuse a été faite dans la tiuyane française les Aigrettes, fort nombreuses autre- fois, sont devenues excessivement rares. De mémoire d'homme, aucune couvée n'a jamais été trouvée sur la rive française; les aras, les grues, les aigrettes, les pal- mipèdes, traversent le fleuve Maroni, par bandes, le malin, et repassent le soir sur la rive hollandaise. On n'en connaît pas la cause ; la végétation est à peu près la même; serait-ce la peur du serpent peut-être? On sait que le Boa de la Guyane, à l'affût d'une proie, attaque l'homme aussi bien que toute autre créature.

La recherche de l'aigrette dans un but somptuaire s'est pratiquée en Europe, dans l'antiquité, avant que les croisades eussent vulgarisé la plume d'Autruche comme parure du cimier de la chevalerie (I).

(Il Le Musée du Louvre (Marine), la galerie ethnographique du Musée d'Artillerie, le Musée d'Ethnographie du Trocadéro, contiennent de nombreux spécimens d'ornements en plumes d'Aigrette excessivement intéressants.

Xi

LK NATURALISTE

Dans la Myllioloyie de l'ancien Mexique, Tchalclhibuih.li la Vierge-Mùre, la pierre précieuse du Ciel, porte sur sa tête une aigrette en plumes de toute sorte encore en usa^'B parmi les sauvages de l'Ocôanie (t).

Les guerriers de l'Age do bron/.e et du fer ornaient leurs coiflures avec l'aigrette du héron-aigrette, (planche ES, Racinet, le Coxlume hislori(]uc, t. II, la planche CK représente les curieux emplois de ces parures.

L'Aigrette est employée comme ornement ou attribut militaire dans les états-majors de presque toutes les ar- mées contemporaines, elle est l'insigne du grade de colonel dans l'armée française.

Le Scbab de Perse, nombre de rajahs musulmans aux Indes et dans la Malaisie coiffent le turban orné de pierres précieuses et d'une Aigrette de A. Eijrrlla ou de A. Garzetta.

La noblesse polonaise, la noblesse hongroise, de temps immémorial, ornent le chapska avec des plumes d'Ai- grette. De nos jours, cette mode s'est conservée dans la coiffure et le costume national dos magnats, dans les cérémonies officielles hongroises.

Les lois sompluaires du moyen âge réservaient les ai- grettes de hérons comme ornement de la famille royale exclusivement, ainsi que leur chair (2).

La plus grande éjioiiue de l'Aigrette, au point de vue de sa valeur en mode, paraît être le Consulat. On sait que Bonaparte exigeait le plus grand luxe de sa femme Joséphine de Beauharnais. Les mémoires pro- duits parses fournisseurs portaient en compte dos hérons de 1,800 francs, des esprits de 800 francs, l.'csprit était une aigrette qui ornait la coifl'nreù la l'ersmir, le turban tant à la mode en 1796. Une plume blanche d'autruche et un esprit souvent avec diamant composaient cette coiffure. (Voir Magasin pittoresque, 1880, p. 341.)

Aujourd'hui la parure d'aigrette est très répandue, pour ne [las dire « vulgaire »; des procédés chimiques per- mettent son imitation, assez grossière il est vrai, avec des plumes de paon (celles de la queue avec œil), ce qui met l'Aigrette quelconque à la portée des bourses les plus modestes.

La surproduction et l'imitation des aigrettes amène- ront leur décadence dans « la mode » dans un avenir pro- chain, et, s'il est temps encore, il pourrait en résulter la reconstitution des nombreuses Aigrettes qui autrefois peuplaient les régions marécageuses d'une grande partie de l'univers.

Une innovation dans l'industrie des plumes d'An-

(i; .lean Morqucl, •. i/nj-de des sinr/jilarilez du /{oi/ », fut chart;é par Ilunri IV de diverses mis.si()ii.s pour enrichir son cabinet; il parcourait les rives de l'Amazone en l'année IGOi et. s'en allait recueillant des aif,Teltes et mille oiseaux splen- didcs qu'on devait admirer aux Tuileries. {Ars l'hinuiriu, par Ferdinand Denis. Paris, 1815, p. ■i7.)

(2) ".Que le li(5rori soit viande royalle, Chacun le scait u.

P. Belon, l'urlruils d'Oi/seaux, p. 42.

g L'on dit ronimunément que le héron est viande royale, parquoy la nril)lcs.sc francoyse fait grand cas do les manger, mais encore plus des héronneaux. u P. Belon, Mature dex Oyseaiix, p. Ifll).

u Aigrette, soile de héron Iil.mc. Sa chair est tendre et dé- licate ». P. Belon, Snl.Oys., p. 106.

Dans le menu d'un festin oflerl à Catherine de Médici.i, en juin 1549 par la Ville de Pari.«, H'^rurent .13 aigrettes, :i3 héron- neaux.

tr uche,la décoloration par l'eau oxygénée, est cause delà décadence des plumes teintes de couleurs plus certainement que la suiproduction par les élevages du Cap de Honne- Kspérance. Le relâchement dans la poursuite effrénée de tout volatile qui à toit ou à raison sera dénommé « .\i- grelle » sera la conséquence désirable d'un changement de mode; il est connu que la recherche de la parure des Aigrettes stimule depuis une dizaine d'années les nom- breux chasseurs professionnels du monde entier et que cette parure est la cause unique et incontestable d'un « massacre des innocents » organisé industriellement; sans doute ces chasseurs trouveront d'autres ressources à exploiter, l'histoire nous enseigne que la civilisation a fait devenir af;riculleur le pasteur nomade, « l'ancêtre chasseur ».

FOREST.

PAPILLONS NOUVEAUX DE LA SIBÉRIE

/ ET DU THIBET

C/iiiiiiulias Aida. Alstact.

M. Christoph nous a fait connaître sous le nom de Pansa, un Chionobas (Oeneis) nouveau qui ,ivait été découvert dans les montagnes (jui dominent la viilo de Viltim (Sibérie Orientale), et qui ressemble beaucoup à SemideaSay, espèce qui fréquente spécialement les alpes du Labrador. Pansa se distingue ]iour- tant très nettement de sa congénère américaine i)ar sa taille plus grande, par sa teinte plus claire, par l'existence de deux taches noires ocellées à la marge des ailes antérieures, et en dessous par la largeur de la bande médiane qui traverse les secondes ailes, laquelle est bien éclairée do blanchâtre de part cl d'autre.

Nous avons sous les yeux un exemplaire mâle de Chionobas, originaire des monts Stannavoï Sibérie septentrionale-orien- tale), qui semble se rapprocher à première vue de l'espéco décrite par M. Clu-istoph, mais qui, i l'analyse, en dilVère pourtant d'une manière assez sensible pour mériter un nom distinct, au moins comme vai-iété géographique, si ce n'est comme espèce spéciale. A'oici ses caractères.

Knvergure 38 millimètres. Coupe de Semidca. Aspect des ailes subdiapfinne. Les supérieures d'un gris brun jaunâtre, uniforme, sans dessins ni taches. Cote lavée de l)lanchâtre dans son tiers inférieur, sans marbrures brunes. Franges de la cou- leur du fond à peine entrecoupées de brun. Ailes jiostérieures du même ton que les supérieures, avec le bord externe rem- bruni par une série marginale de taches vagues semilunaires foncées, et une large bande prémarginale plus claire que le fond, qui n'est que la reproduction par transparence de celle du dessous. Dessous des premières ailes, d'un gris jaunâtre uniforme, plus clair qu'en dessus, avec le bord antérieur et l'apex linement réticulés de brun, et une petite tache blan- châtre vers cet apex. Dessous des secondes ailes blanchAlrc, finement aspergé d'atomes bruns, offrant les dessins suivanK: une large bande médiane assez claire, dinl le bord extérieur est formé par une large ligne brune atomique à peu près comme celle de Dore, mais sans offrir de dentelures aussi profondes, et dont le coté interne est limité par une autre ligne de même couleur qui prend naissance à la base de l'ailu, s'étend horizontalement sous le bord antérieur, coupe ensuite à angle droit la cellule, et linit au bord abdominal, par un mouvement flexueux. Les deux cotés de cette bande sont lar- gement laves de blanc. Base de l'aile salie de brun, de morne que le bord externe il existe une série inter-nervurale de taches brunes peu délinies. Le corps et les antennes île ce Chio- nobas que nous désignons sous le nom d'AhIa sont semblal)les à ceux de Semidea ; mais ses palpes sont blanchâtres sur les côtes de niéme^iuo toutes les pattes.

11 résulte de cette description que le jiapillon dont il s'agit diffère de Pansa jiar sa taille plus réduite, par l'alisence des deux taches ocellées qui caractérisent cette espèce, par le re- vers des secondes ailes ijui est plus clair. Il s'éloigne égale- ment de Semidca par sa tonalité beaucoup plus jaunâtre, pai

LE NATURALISTE

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le délaul. de marbrures blanches et brunes qui, sur les deux faces de l'espèce américaine, s'étendent le lonjr de la côte et de l'apex dos ailes supérieures; et surtout par le système de coloration du revers des secondes ailes, qui chez Semidea est d'un brun foncé avec d'abondantes marbrures blanchitres qui oblitèrent la bande médiane.

Chionobas Eisa. Austait.

Celte nouvelle espèce qui habite les plateaux les plus élevés du Thihei septentrional est plus praude que la précédente. L'enverf;ure du ni.ile, seul sexe que nous connaissions, mesure il millimètres; elle est un peu supérieure, par conséquent, à celle de Bore. Teinte générale en dessus d'un brun grisâtre 1res uniforme oU'rant un reflet fauve ou bronzi; spécial et lais- sant transpercer nettement les dessins du dessous. Ailes su- périeures jilus foncées vers la base, plus claires vers l'extré- mité où il existe une sorte de bande transversale, très large, très vague, divisée par les nervures plus obscures, mal arrêtée du côté intérieur, mais bien limitée du côté externe par une bande marginale d'un brun sombre qui part du sommet et se dirige en pointe vers l'angle opposé. Franges de la couleur du fond entrecoupées de noirâtre. Côte concolore i peine strioléc do brun dans sa moitié inférieure. Une tache obscure en forme de \ se distinguo à peine à l'extrémité de la cellule discoïdale. Ailes postérieures d'un gris brun bronzé comme les supérieures, coupées vers leur milieu par une bande transversale foncée, sinuée, presque unicolore, qui n'est également que la repro- duction par transparence de celle <|ui existe sur le revers. Bord externe occupé p.ar une série marginale de taches semilunaires brunes, qui communiquent à ce bord un aspect denté. Dessous des premières ailes plus clair, un peu jaunâtre, légèrement rembruni à' la base et striolé finement de brun le long de la côte et 'd'une partie du bord externe, sans teinte lilanchâtre. Une très petite tache blanche finement cerclée de brun existe dans le cinquième espace internervural vers le sommet.

Deux lignes brunes formant un V se remarquent à l'extré- mité delà cellule; el, un peu au delà, un second arc brun atomique relie la côte k la tache blanche cerclée dont il vient d'être question. Ailes postérieures d'un brun jaunâtre clair finement réticulé d'atomes et de petites strioles brunes. Bande médiane d'un brun presque uniforme, à peine un peu marbrée de lilanchàtre; analogue, comme forme, i celle do Bore, mais plus étroite et à contour externe moins denticulé ; ce contour est très étroitement éclairé de blanchâtre. Bord marginal marqué de taches brunes semilunaires, semblables à celles du dessus. Pattes et corps bruns, palpes jaunâtres laté- ralement, hérissés de longs poils foncés. Antennes brunes en dessus, blanchâtres en dessous vers la base et fauves à l'ex- trémité.

Ce rare et curieux Chionobas dont nous ne possédons qu'un seul exemplaire très frais, esttrcs distinct de toutes les autres espèces actuellement connues, à cause de sa teinte bronzée qui est très caractéristique.

11 se place cependant dans le voisinage de Bore, dont il dif- fère par le ton fauve du dessus, par l'absence de teintes blan- châtres en dessous, ainsi que par l'étroitesse et la forme par- ticulière de la bande marginale qui traverse les ailes posté- rieures, laquelle est d'un brun foncé presque uniforme et â peine piquetée de quelques strioles blanch/Hrcs.

.l.-L. AUSTAIIT.

MINERAUX NOUVEAUX

La Baddeteijitc a été dédiée par M. L. Fletclier au voya- ;,'eur Baddeley, qui a trouvé l'espèce à Rakwana, situé dans l'ile de Ceylaii. Elle est constituée par de To.xyde de Zirconium Z c 0'- et se présente en ciistau.x plus ou moins brisés ayant un centimètre de longueur, 12 milli- mètres de large et 8 millimètres d'ép'aisseur. Ces cristaux sont du système monoclinique. La lîaddeleyite aune cou- leurgris de fer et est opaque, son éclat est intermédiaire entre l'éclat résineux et l'éclat métallique. Sa dureté est égale à 6,î), c'est-à-dire que cette substance raie le feldspath et est rayée par le quartz. La densité est G,02o.

M. Hussak a décrit, quelque temps après L. Fletclier,

un nouveau minéral qu'il a appelé Brazilite, et qu est un élément accessoire dos roches augétiques de Sào Paulo. Ce minéral est aussi de la zircone et par consé- quent doit être identifié avec la lî.iddeleyite. Du reste M. Hussak a abandonné le nom do lîrazilite et a accepté celui de Baddelcyite proposé par M. L. Fletcher.

Dans les mines de Rakwana a été trouvée la Badde- leyite, il existe un autre minéral, décrit par M. A. Dick, qui l'a dédié au savant géologue anglais sir A. Geikie.

La GeikiclUc es.1 un titanate de magnésie etdoprotoxyde de fer, cette dernière base étant en faible quantité. C'est donc une substance analogue à la Pérowskite, qui est un titanate de chaux. Ce minéral est de couleur bleu noi- râtre, il possède un éclat adamantin. Sa forme cristal- line n'a pas été déterminée; mais de l'examen de ses pro- priétés optiques ou peut conclure qu'il appartient au système hexagonal ou au système quadratique; en effet, il ne présente qu'un axe optique.

La (Jeikielite, réduite en poudre fine, est faiblement attaquée par l'acide chlorhydrique. Il se forme un dépôt d'acide titanique. L'action de l'acide fluorliydrique est beaucoup plus énergique et au bout de quelques heures la substance est décomposée.

La fieikielite est infusible au chalumeau.

P. Cauiif.rt.

ÉTUDE PRATIOUE DES illUSCINÉES

{jSidte et fin)

Les organes de la génération ne peuvent se voir dans tous leurs détails qu'à l'aide d'un grossissement assez fort. Pour les trouver et les isoler, on commence par chercher les bourgeons qui les renferment; on détache ces bourgeons de leur axe et on les transporte sur une lame de verre dans une goutte d'eau ; cette lame étant mise sous une loupe, on déchire les bourgeons avec une aiguille, et on sépare toutes les folioles les unes des autres. Quand le grossissement est suffisant, on aperçoit alors généralement les anthéridies et les archegones, sous la forme de petits linéaments rouges, qui ne se voient que bien rarement à l'œil nu. Comme il serait difficile de les retrouver sur le porto-objet, parmi les débris de folioles, à l'aide de l'objectif forlqui n'embrasse qu'un champ très restreint, on les cherche d'abord avec un faible grossissement; quand ils sont dans l'axe du tube du microscope, on remplace l'objectif, et on n'a plus alors qu'à mettre au point.

Généralemenl, parmi les folioles involucrales, on aperçoit des filets plus ou moins allongés, formés de cellules étroites disposées en une seule série linéaire ou accolées latéralement à d'autres éléments semblables. Ces filets sont les paraphyses.

Pour voir les anthérozoïdes, il faut placer sous la lamelle des anthéridies bien mûres; elles se rompent sous l'effort d'une légère pression et mettent en liberté les petits éléments figurés, qui ne tardent pas à s'agiter; ils apparaissent comme un tourbillon de points rouges mouvants. On n'aperçoit leurs cils qu'à l'aide d'un gros- sissement considérable.

Les diverses enveloppes involucrales qui entourent la base du sporogone des Hépatiques peuvent s'étudiera la

LE NATURALISTE

loupe; toutefois, pour prendre une idée exacte de la forme et des plis du périanlhe, il est bon d'en faire une section transversale et de l'examiner au micros- cope. La coiffe n'apparaît que si on enlève le périanthe ; celui-ci ('tant enlevé, il est avantageux de l'étaler sur un porte-objel, afin d'étudier les cils et les dents qui gar- nissent assez souvent son orifice.

Heste à étudier le sporogone. Si l'on veut avoir une idée de la structure des valves de la capsule des Hépa- tiques, il suffira d'étaler cette capsule, après avoir pro- voqué sa déliiscence entre lame et lamelle; on verra ainsi facilement le mode d'attache des élatères qui sont restées adhérentes et on distinguera la forme des cel- lules. L'étude de la capsule des Mous- ses est nécessai- rement un [leu plus compliqii('>e, parce que cet organe comprend un plus grand nonihre de parties différen- ciées. En élahlis- santdescoupes lon- gitudinales ettrans- versales un peu a- vantia maturité, on se rendra compte des relations des diverses couches superposées , de leur degré de cohé- rence et de la dis- lance qui peut les séparer. Si l'on veut étudier le tissu de la i)aroi, il faut en détacher des cou- pes longitudinales.

Pour examiner l'épiderme et pour trouver les sto- mates, il faut séparer une petite portion du sac capsu- laire externe ; la présence des spores gênant beaucoup les observations, on les éliminera en lavant le tissu dans l'eau; on le gratte ensuite délicatement à la face interne avec le scalpel, de manière à le rendre translucide. De cette manière, les cellules superficielles se détachent n('tt('nieiit, et les stomates, s'il y en a, se distinguent facilement.

La partie de la capsule qui présente le plus d'intérêt est le péiistome, et rien n'est agréable à l'u'il comme l'admirable symétrie de ses divisions, la délicate texture qui les compose, la saillie crénelée des lamelles qui les recouvrent dans certaines espèces. En raison de son exi- guUé, il est assez difficile à préparer. Pour arriver à un résultat satisfaisant, il faut d'abord fendre en long la cap- sule : on place l'une des moitiés sur un porte-objet, on la lave et on la gratte afin d'expulser les s[)ores. Si le péristome est simple, on recouvre simplement d'une lamelle la portion de capsule déposée sur la lame de verre; s'il est double, on peut «luelquefois voir distincte- ment les deux rangs de dents con(entri(|ues, mais il est

i. AiUhéridie de Barbula. 2. .Vrcliégoncs. 3. Antlicroz.oidcr. i. Pai-a- pliyse de Itarhula muralix. 5. Parapliyso de l'oh/liic/iiim l'ormusiiiii. 0. FiuUunia diliilaia, périanlhe— 1. Coiirc. 8. Slomalc de la capsule d'Oc. Iliolrichi/i/i affilie. 9. Dent, poristomienne de Ciimmiii piilvinafa. 10. La- nière et cils internes de Mnhim liorniim. 11. Spores de Mniiim.— 12. Spo- res d'Orl/wIric/iiim. 13. Spores de Frullania dilalala. 11. Spores de l'ulliii liuiicuia. 15. Elatèrc de Culiijioi/eia liicliomanis.

ordinairement plus avantageux de les isoler, ce qui, avec quelque soin, se fait facilement à l'aide d'une aiguille et d'un scalpel.

Les spores s'observent directement, soit à sec, soit dans ime goutte d'eau entre lame et lamelle.

Il y a ([uelquefois, pour relier la paroi capsulaire à l'opercule, une couche particulière de cellules ou anneau. qui se montre à la vue simple sous la forme d'une cou- ronne purpurine. Quand l'opercule tombe, il entraîne ordinairement l'anneau. Rien n'est plus facile alors que de séparer les deux organes avec une aiguille; l'anneau se détache en une bande circulaire. Comme il tend à s'en- rouler, on le divise en fragments qu'on recouvre d'une la- melle, et qu'on é- tudie séparément à un fort grossisse- ment.

II. Etude des fonctions

11 nous est bien difficile de donner des indications sur les procédés prati ques à employer dans la recherche des aptitudes phy- siologiques des Mus- cinées, et de l'ac- complissement de leurs fonctions. On peut toujours diri- ger des études ana- tomiques, parce qu'elles ont un but visible, un substra- tum,un pointdedé- part connus; iln'eii est pas de même des études physiologi- ([ues, qui ne sont presque toujours (jue des découvertes a posteriori, des déductions, des conclusions émanant d'un principe qu'on ne connaît que pour l'avoir trouvé de la même manière.

Il est impossible de tracer une marche à suivre géné- rale, et il faudrait donner des conseils pour chaque cas particulier. Or, ces cas, nous ne les connaissons pas ; nous ignorons absolument dans quel sens il plaira aux observateurs de faire dévier les aptitudes normales poui- étudier la consé(]uence morphologique de celte pertur- bation, et de quelles circonstances ils voudront entourer les phénomènes pour assister à leur accomplissement. C'est le secret de l'imagination, le secret de l'esprit, le secret des idées; toute idée qui se transforme en réa- lité ne demande qu'à elle-même les moyens qui doivent lui permettre de se transformer, et celui-là seul cjui la conçoit |ieut la diriger. Il faut faire la part, dans la découverte des lois de la vie, de l'intuition, de la saga- cité, et il faut aussi considérer comme un important coefficient du succès les hasards qui mettent sur la voie des causes; or, ces hasards n'arrivent qu'aux chercheurs.

LR NATURALISTE

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D'ingénieuses expériences ont établi l'influence sur la tige des Mousses, sur sa forme, sa constitution et sa direction, des variations du milieu. Il est évident que, dans ce cas, toute intervention aurait été inutile et superflue. Un but entrevu, un désir rêvé apparaissent toujours plus faciles à atteindre et à réaliser à celui qui poursuit ce but ou que liante ce désir, qu'à ceux qui suivent ses efforts sans quelquefois les comprendre tant qu'ils ne sont pas couronnés de succès. Aussi nous nous ferions scrupule de donner à nos lecteurs le moindre conseil sur la me'thode à suivre pour arriver à la con- naissance de la biologie complète des Muscinées. S'ils désirent des données plus complètes, plus étendues que les résultats aujourd'hui acquis, ils devront les tirer de leurs propres expériences. Toutefois, nous devons les guider an moins par quelques indications sommaires, s'ils veulent parcourir à leur tour le chemin déjà tracé, et refaire les étapes que d'autres ont jalonnées.

La germination de la spore est la manifestation pri- mordiale de l'activité individuelle. Elle est facile à obtenir. Il n'est pas nécessaire, comme pour les cham- pignons et les lichens, d'avoir recours à un dispositif compliqué et fragile. Les spores des Muscinées n'ont pas besoin d'être absolument immergées. Il suffit, pour qu'elles se développent, qu'on les dépose sur une couche de sable constamment maintenue humide, dans une atmosphère tiède. Si on les dépose au même point en nombre suffisant, elles sont toujours visibles ; quand elles ont germé, pour étudier le produit de leur évolu- tion, on les enlève avec la pointe d'une aiguille, et on les place sur le porte-objet d'un microscope; on peut, de cette manière, suivre la formation du protonéma, des radicules rudimentaires et des premiers bourgeons feuilles. Toutefois, sur le sable humide, le développe- ment ne va pas facilement au delà de la production de ces bourgeons. Si l'on veut suivre la différenciation progressive des feuilles et de l'axe de l'appareil sexué, il est nécessaire de se procurer, aux lieux ils naissent communément, par exemple, après les pluies, sur la partie inférieure des murs couverts de mousses, des protonémas d'âge dilîérent ; ce procédé d'ailleurs est le seul applicable dans l'étude de l'évolution individuelle tout entière, la germination exceptée. C'est le seul qu'on puisse employer lorsque le scalpel ne peut péné- trer à l'intérieur de l'être ou de l'organe sans détruire ou sans tuer.

Après l'évolution de l'appareil végétatif vient, dans l'ordre des fonctions, la fécondation. Ici, c'est l'obscu- rité; c'est presque le mystère. Heureux serez-vous s'il vous est donné devoir, dans la fleur entr'ouverte, autour de l'archégone béant, s'agiter les anthérozoïdes, et, de cet essaim tourbillonnant se détacher l'élément destiné à fondre les deux sexes en une merveilleuse coopération.

Mais c'est un spectacle qu'il n'est pas souvent donné à l'œil de contempler. Là, comme ailleurs, l'acte s'ac- complit derrière un pudique voile, et le baiser se donne dans l'ombre. A la fécondation succède l'évolution du sporogone; cette évolution est d'une observation extraor- dinairement délicate, réservée aux patients et aux ha- biles; la prolifération utriculaire qui en est la base ne peut être vue dans ses progrès que sur des organes dif- férents, chacun d'eux étant infailliblement destiné à périr dès qu'on le transporte sur la platine : ce sont des phénomènes que la mort seule permet d'observer, comme tout ce qui touche à l'embryogénie.

Quant aux faits ultimes qui couronnent et terminent l'activité du fruit, chute de la coiffe et de l'opercule, déhiscence du péristome ou des valves capsulaires, mise en liberté des spores, des élatères, il suffit, pour voir leur accomplissement, de les regarder : ils se révèlent d'eux-mêmes.

A. ACLOQUE.

ACA.DEi\IlE DES SCIENCES

Séance du 4 luars lH9rî. M. J.-l'. Durand ide Gros) soumet à l'Ac:idèiiii»i quolfiues considérations sur l'anatomie comparée des membres chez les Vertébrés. 11 appelle l'attcn- lion sur la convenance qu'il y aurait à alî'ecter d'une appella- lion collective chacun des groupes zoologiques qui se consti- tuent dans notre esprit par l'identité de constitution au bras et lie l'avant-bras, qui, comme M. Durand de Gros l'a précédem- ment montré, présente dans la série des Vertèbres toute une série de variations. A propos de cette note M. Edmond l'errier i-appeUe que 11. J.-V. Durand (de Gros) est l'un des premiers (|ui aient cherché à établir la structure comparée des Vertébrés. H peut çt doit donc être considéré comme un précurseur des doctrines qui tendent à s'établir aujourd'hui, et il n'est que juste de lui attribuer fa part d'honneur qui lui revient. MM. E.-L. Bouvier el G. Hoché ont étudié une maladie qui a sévi sur les langoustes conservées en vivier par les mareyeurs du Morbihan. Les auteurs, qui semblent avoir prouvé l'origine liaotérienne de cette maladie, vont en entreprendre une étude plus approfondie qui, sans aucun doute, établira la nature exacte ilu mal, son origine et le mode de contamination. En atten- dant, il semble dés maintenant certain que cette maladie qui attaque le système circulatoire de la langouste est sans aucune action sur l'homme et ne présente aucun danger pour l'hygiène publique. M. Moi/nier de Villepoir adresse une note sur le mode de formation de la coquille dans les Mollusques. Dans cette note l'auteur constate la parfaite concordance de ses pro- ])res observations (note à l'Académie du il juillet 1891) avec celles antérieures, mais ignorées de lui à cette époque, de MM. E. Mer el Lour/e. (Note à l'Académie du 12 avril 1880.) Sur un seul point il existe un léger désaccord. M. Moyner de Villepoix pense, en effet, que ce qu'il nomme bandelette pal- féale (coin épilhélial des autours) no secrète pas uniquement la cuticule, mais aussi de la chaux. M. A. Miiniz a étudié les exigences de la vigne, soit comme sol, soit comme fumure. .1/. Adrien Guebhard adresse une note sur les partitions anor- males des Fougères.

Séance da H mars. MM. A. C/uilin el A. Miàitz ont étudié la composition chimique des coquilles d'huitros et don- nent les résultats de cette étude. Les recherches de M. Kauf- mann montrent que la matière glycogène est un élément cons- titutif du sang normal, et que le sang des animaux rendus diabétiques par l'extirpation du pancréas, renferme une quan- tité de glycogène beaucoup plus considérable que celui des animaux sains. M. J. Tissol adresse une note sur la signiQ- i:ation du dégagement d'acide carbonique parles muscles isolés du corps comparée à celle de l'absorption de l'oxygène. .1/. l'aul Yuillemin donne le résultat de ses recherches sur la structure et les atiinités des mirrosporon . M. A. Milne Edwards présente une note de M. Eugène Caustier sur le déve- loppement embryonnaire d'un dromiacé du genre Dicrano- dromia.

A Eug. Malard.

OFFRES ET DEMANDES

M. Gain (Edmond-Eugène), préparateur à la Faculté des sciences de Paris (laboratoire de Fontainebleau), vient de soutenir, devant la Faculté des sciences de Paris, ses thèses pour le doctorat : Première thèse. Recherchei

88

LE NATURALISTE

sur le rôle jihjsiolor/ique de l'eau dans la rcgélalion. Deuxièmk thèse. Propositions données par la l'acuité.

M. Gain u. été déclaré digne d'obtenir le grade de doc- teur, avec toutes boules blanches et avec félicitations du

jury-

iM. G. T... à Poiliers. Los Fils d'Emile DeyroUe, na- turalistes, à Paris, vous fourniront toutes les prépara- lions microscopiques d'anatomie humaine que vous désirerez.

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L'enseignement spécial pour les voyageurs, au Mu- séum d'histoire naturelle de Paris, commencera le mar- di 23 avril, à iO heures du matin, dans l'amphithéâtre de la Galerie de zoologie, et continuera lesjeudis, samedis et mardis suivants, à la même heure. Voici le programme des cours :

23 avril M. Milne Edwards. .. . Leçon d'ouverture.

2") M. Hamy Anthropologie.

27 M. Verneau Ethnographie.

,-)0 M. E. Oustalet Mammifères.

2 mai M. E. Oustalet Oiseaux.

4 M. L. Vaillant IJeptiles et poissons.

7 M. E. Perrier Mollusques.

9 M. Bernard Vers et Zoophytes.

{[ M. Ch. lirongniart. . . Insectes, Crustacés, etc

14 M. 11. Eilhol Anatomie comparée.

16 M. M. Cornu Plantes vivantes.

18 M. E. Hureau Botanique (Phanéro- games).

21 M. Morot Botanique (Bois, Cryp- togames).

■r:, _ M. St. Meuniei (iéologie.

28 _ M. Lacroix Minéralogie,

:iO - M. Gaudry Paléontologie.

l^juin M. Gréhant jlygiène des voyageurs.

4 M. 11. Becquerel Météorologie.

(■> et Kjuin M. le commandant / Détermination dupoinl

Dellorges, du service géugra- 1 en voyage et notions

jdiique de l'armée. j de géodésie et topogra-

( jiliie expédiées.

H M. le colonel Laussc- | l'Iilisation de la photo- dal, directeur du Conserva- 1 graidiie dans la cons toire des Arts et Métiers. j truclion des cartes el

( plans.

Dans les Conférences praliijues faites dans les labora- toires ou sur le terrain, les auditeurs seront initiés à la récolte uu à la préparation des collections, aux relevés photographiques et à la détermination du point en voyage.

M. Charles A. V, 1804. Employez les épingles nickel pour piquer vos insectes, et la naphtaline con- centrée montée sur épingle pour la prc'servation de vos collections.

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5 francs la douzaine, chez les Fils d'Emile DeyroUe, na- turalistes. 46, rue du Bac, Paris.

M. l'abbé V. A. II... Canada, Ilyales trois poissons que nous citons ci-après, que souvent on confond avec la sardine et qui rependant ont chacun des caractères bien distinctifs. La sardine vraie, Alosa Sardin'i : la lon- gueur de la tète est comprise quatre à cinq fois environ dans la longueur totale ; la mâchoire supérieure est peu ou pas échancrée. La dorsale commence un peu avani le milieu de la longueur totale, caudale non comprise. Le dos est vert olivâtre, avec une bande bleue, les cotés tout blaiichàires. Chez le Spratl (Melelta vulgaris sive sprattus), la mâchoire supéiieure est plus courte que la mandibule, légèrement échancrée dans son milieu; la dorsale commence au-dessus ou un peu en arrière de l'insertion des ventrales. Le dos esl d'un bleu verdâtrc. très clair. L'anchois, Kngraulis eurrasirliolus, aie museau pointu, très proéminent, la bouche est très fendue, el la fente dépasse le bord postérieur de l'orbite.

007, Lyon. L'.Vtlas de poche des plantes des champs, des prairies et des bois, par R. Sielain, vaut 6 fr. BO. Cet ouvrage contient 128 planches coloriées et 23 planches noires. L'Atlas des Algues marines, par Ilariot, avec planches tirées en couleur, ne vaut que 12 fr. Ces deux ouvrages sont en vente aux bureaux du journal.

BIBLIOGRAPHIE

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BOTANIQUE

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I^iNDAU. .{cdiilhuveir. Enolku. Lorenlhacex, l'inlu- .stonKicen', llydroslac/ii/ditceiCj lïurniannidcea!*, Morariur. PI. 1-V. Waiibcuo. l'icus. Brotheucs. .Mii.tii afii- t-aiii. Hoi-FMANN. Coiiiposiletr, II. Mui.LEU, .1. l.iclienes iisinnbiireiises .

Knr/ler. Ihilan. .lahi-biicher. XX. 1894, pp. i-288.

99. Bescherelle, Em. Sclcctio novorum Muscorum (fin).

.loiini. (le Hohni. 1894, pp. 177-179. ■lOO. de Candolle, C .\leliacc;e novje (?) Asialica; et Afri- c.in:.'. l'I.

Bull. Ilrrhier lloissier. 1S94, pp. ;i77-:;84. loi. Chodat, R. Matériaux pour servir à l'histoire des Pm- toccoiilces S PI. liiill. Herbier lloi.<isier. 1894, pp. 58o-616. 108. Correns. C. l'cbci- dio veeclabilischc ZcUmenbran. PI. XXVI. Juhrb. fia- W'issenseh. Uolanik. 1894, pp. 587-C7J.

G. Malloizkl.

Le Gérant: Paul (iHOULl. Paris. Imprimerie F. Levi\ rue Cassette, 17.

1-' AN.NI^E

SÉimc .X'" I i*2i

i:i AVRIL is'.t;,

OISEAUX ACRIDOPHAGES

I.KS AlCIiKTTI'S {^uilc).

Le parures de l'Aifirelte el de la Crosse sont sujettes à des lluotuations coininerciales très cousidt5ral)lcs, dont les diverses opérations sont pour nomliri- de négociants un jeu de Bourse ; souvent le fabricant pknnassier pâtira du fait de ces spéculations. Mais l'inconstance de la mode modilie les cours dans un temps si bref qu'il arrive que les ordres d'aihat à un prix de A', peuvent souvent causer la ruine du commettant d'une année sur l'autre. C'est ce qui est arrivé pour la plume d'Autruche,

vente publique à Londres établissent les cours qui, rela- livement, dans les rapports des détenteurs eu gros vis-à- vis du fabricant plumassier produisant les aigrettes prêtes à l'emploi en mode, sont purement fictifs, en rai- son des diverses sopliistications dont cette matière pré- cieuse est l'objet. Les productions de la Cbine et la ma- jeure partie des aigrettes du Japon sont exportées aux Etats-Unis; la somme de près de 200,000 francs a été déclarée à la douane de Ncw-Yorck en 1893, comnu; va- leur de cette importation. Voici l'exposé des diverses préparations usitées : 1" En peau ronde, c'est-à-dire l'oiseau naturalisé, pos- sédant les os des jambes et des ailes, permettant son emjiliii dans les collections d'histoire naturelle o\i de

dont la valeur, depuis vingt ans, a diminué de 7o ();0.

Toutes recommandations de prudence et de sagacité sont déroulées par cette chose fugace el inconstante •■ la iMode ", elle n'a jamais fait la fortune de ceux qui l'ont servie enrechercbant soit les plumages, soitlesfour- ruues, ou même les pierres précieuses, malgré les dan- gers des climats malsains et des populations sauvages. Toutes ces peines sont prises au profit des intermé- diaires bien tranquilles derrière leurs comptoirs et des marchands au détail des quartiers élégants, des grands centres modernes, lesquels ignorent généralement au prix de quelles difdcullés, ces objets leur parvienneni, sans aucun risque pour eux.

Les dépouilles d'aigrettes arrivent à la consommation soit par importation directe à Paris ou en vente publique bi-mensuelle aux Docks de Londres, le grand marché des importations du monde entier pour la fourrure, l'ivoire et les dépouilles d'oiseaux. Les prix pratiqués en Le Wiluriilisle, 46, ruo du Bac. P.iris.

zoologie, bour£v suivant les principes enseignés pour conserver intacts la forme l't l'aspect de l'oiseau;

2" En peau plate, cette préparation est semblable à la précédente, la dépouilb; est également complète, la dif- férence consistera en ce qu'elle ne sera pas bourrée et par conséquent sun emploi en coWqcÛoïi, pour èlre monté, sera plus diflicnltueux. Ce procédé est économique dans l'emploi commercial et il est plus avantageux comme frais de préparation et d'envoi, il est moins encombrant.

3" En parure c'est-à-dire avec suppression de toute la peau, excepté la jjartie dorsale possédant les aigrettes. C'est le procédé classique des chasseurs de la Cuyane et de l'.Vfriipie, justifié par la difticulté de préparation, conséquence du climat ardent et des moyens de trans- port limités, (lénéralement les peaux préparées de la sorte sont fort sales, le cuir n'est pas arseniqué, à jpeinc passé à l'alun ou au sel-,

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i.E NATUHAIJST

En irac : c'est le mode commercial le plus i)r;itique sous tous les rapports, consistant à présenter unique- ment les plumes dorsales de l'Aigrette et de la Garzette, détachées et sans mélani;e de toute autre plume de corps. Les plumes de lallarzette, liliforim^s, duveteuses à leur naissance, ne crossantpas naturellement, forment un classement à part sous lu nom de Finisse crosse. 11 y a fraude lorsque les deux sortes sont mélangées et offertes sous la rubrique Crosse. Pour l'Aigrette la fraude con- siste à fourrer dans les paquets des tiges d'Aigrettes cassées manquant de leur partie supérieure et des plumes aux barbulcs usées. Les quatre procédés que nous venons de de'crire varient encore à l'infini; toute- fois ce sont les plus usités dans le commerce d'impor- tation, mais ce n'est pas cette préparation originelle qui parvient au fabricant travaillant les aigrettes pour la consommation ; les négociants intermédiaires y appor- tent de grandes modifications.

Les Aigrettes de toutes sortes sont offertes dans le commerce et vendues à l'once cle trente grammes. Les plumes sont n'-^-'ulièremenl mises sur pied, liées en gerbes au moyen d'un lil. C'est par ce lien que commence la série des fraudes. 11 est rare que cette ligature pèse moins d'un «ranime, ce qui pour une marchandise d'un prix élevé augmente sensiblement le prix de la matière d'emploi. En adinetlant le prix de 100 francs pour une once, il y aurait ^ francs pour le lien ! Une l'raudi' plus difficile à reconnaître à première vue {consiste à mé- langer la crosse crossant avec la fausse crosse tie crussunt pas dont la valeur est de 75 0 0 moindre. Le moyen de se garer de toute surprise fâcheuse consiste à défaire les paquets et à compter le nombre de brins de chaque sorte en prenant environ deux grammes par paquet pour l'essai. D'habitude on doit trouver mille à douze cent cinquante brins crosses dans les provenances de l'Amé- rique méridionale (lîrésil, Argentine). {.A. C(mdidisiima). Les provenances du Tonkin, des (iuyanes sont plus lourdes et fournissent de huit à neuf cent cinquante brins à l'once; la sorte la plus lourde est fournie par l'Kgypte et donne de cinq à six cents brins à l'once. On estime qu'il faut au moins sept cents dépouilles de (iarzeltes pour produire un kilogramme de crosse.

Une fraude bien connue est de charger le poids par l'addition de poudre de talc qui est fort pesante, de fécule ou d'amidon ([ui seront mis pour donner un aspect de blancheur ])lus éclatant, l'humidité augmente le poids ; mais la fraude qui se pratiquait pour la jilume souscaudale du .Unraliout Adjudant de l'Inde, consistant à introduire un grain de plomb dans le canon de la plume, u ma connaissance, n'a jamais été pratiquée pour les .\igreltes ; les procédés dévoilés sont très suflisanls.

La désignation spécifique Aiijrette de Ili'ron, ou encore Héron arijentô (jui ornait presque tous les panaches du A' V7ii« si<!c/e, est le produit d'une variété de palmipède plongeur, l'Anhimja Plotus Linné. Figure 198 lirelim. iMcrreittes de la N(Uure, t. II 847. On connaît quatre espèces : d'.Vsie, d'Afrir|un, d'.\mérique et de l'.Australie. Les uns ont la parure dorsale composée de plumes plus ou moins larges, rigidiformes, de longueur variée, mais toujours avec le filet blanc caractéristique encadré de noir. Celte plume est presque délaissée aujourd'hui, malgré la tentative avortée de la remettre en vogue en complément authentique de la répétition des modes, coiffures et costumes des diverses périodes de la grande

époque de l'art du plumassier « le XYIII' sièele. » Notre Sénégambie est assez riche en Aigrettes des diverses sortes. Il est remarquable que chaque espèce semble cantonnée dans une région préférée. Le Ion;; du fieuve Sénégal, l'Aigrette, A.e/jretta, est assez commune surtout aux environs de Podor, elle est rare, au lac de Cuier « le paradis des chasseurs » autrefois fréquenté depuis le mange-mil [jusqu'à l'Autruche, depuis le lièvre jusqu'à l'éléphant, sans compter les animaux féroces, tous viennent s'abreuver dans les eaux de ce vaste réser- voir qui abrite de grandes colonies de Garzettes blanches et de (Jarzettes grises; le centre de chasse des Garzettes est à -Merinaghem. Les Garzettes grises étant peu deman- dées, sont moins recherchées par les chasseurs noirs Ouoloff et Serères. Le commerce d'échange est usité pour la crosse, principalement des perles en verroterie ou de la guinée, contre des dépouilles détachées de l'oi- seau, qui sont reçues en compte, par les négociants de Saint-Louis et envoyées à Paris. On estime à environ 10-12 kilogrammes la production annuelle sénégalaise. Cette provenance fournit une très belle qualité de crosse lourde, prix proportionné au nombre de brins fournis à l'once. Près de Siguiri au coniluent du Niger et du Tan- kisso dans la forêt qui horde le lleuve se trouve un monde d'oiseaux : Merles métalliques, Martinspécheurs, .\igreltes, Cormorans, .\igles d'eau, etc...

Le Voyaije dans l'Afrique occidentale en 1810, de Ualfeuel nous fournit les renseignements suivants, encore exacts aujourd'hui : » IG octobre. Les bords de la Falémé se repeuplent en ce moment des oiseaux qui les déser- tent pendant le temps des grandes eaux pour aller vivre dans les marigots. Ces oiseaux, généralement échassiers et palmipèdes, sont de même espèce que ceux qui ha- bitent les bords inférieurs du Sénégal, suivent aussi les mêmes migrations périodicjues ; mais dans le lleuve et la rivière la répartition de ces divers animaux n'a point lieu d'une manière égale. Ainsi dans la Falémé on rencontre fréquemment des Ibis et des Flamants qui ne paraissent au bas Sénégal que très rarement et par com- pensation on trouve dans la Falémé moins de palmi- pèdes que dans le Sénégal. Je n'ai point en effet aperçu dans cotte rivière les nombreuses bandes de Canards aux ailes éperonnées et de Sarcelles au plumage éclatant qui couvrent quelquefois un hectomètre d'étendue sur les rives du fieuve comprises entre Podor et Saint-Louis. Les Aigrettes grises allant ordinairement par couples et les Aigrettes blanches de petite taille (.1. (îarzetia '!) (en ouoloff Iode ta) forment des vols considérables qui s'abattent de préférence dans les endroits paissent les troupeaux, abondent dans la Falémé, aussi bien que dans le Sénégal et donnent dans la saison actuelle, sur- tout ces dernières, de la vie à leurs prés llétris. La cou- leur blanche de neige de ces Aigrettes réunies onlinai- rement en masses serrées fait un heureux contraste avec les couleurs ternes du sol et de l'herbe desséchée ([ui le couvre

En août 1883, époque des hautes eaux du Sénégal, M. Ilabert (I), en exploration de chasse, décrit son voyage entre Dagana et Podor : i< Les rives du lleuve sont bordées d'une épaisse végétation d'arbres, de brous- sailles et de ;,'rands roseaux. Dans les arbres se jouent d'innomlu aides légions de singes, des nuées «le tourte -

(1) Marcel H.iiikrt. Au Soudan. Excursion dans l'Oucsl .ifri- cain, \i. G7. Paris, Dclagravc, 18'J4.

LE NATURALISTE

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rollos et de ramiers ; sur les berges, les caïmans dorniont, au soleil, et de temps eu temps on les aperçoit se préci- pitant sur quelque proiequi,sansdoute, passe à leur por- tée. lUio fois, m'amusant du bord à tirer quelques oi- seaux, Je blessai une aigrette qui tomba en battant des ailes; à peine avait-elle touché l'eau qu'un caïman sau- tait sur elle et l'engloutissait; la chose fut si vite faite que nous eûmes à peine le temps de voir la sinistre hf^te sauter à l'eau de dessus le tronc d'arbre où, sans doute, elle guettait une occasion.

La ceinture de bois qui borde le lleuve à Saldé, s'é- paississait .-c'était la forêt vierije dans toute sa s])Ii-ndeur éclievelée. Parmi les branches des arbres sautaii'ut des légions de singes pleureurs, dont les cris déchiraient l'air; nous les voyions courir sur les hautes berges, puis attraper les branches inférieures de leurs longs bras, et aussitôt ils ajiparaissaient au sommet de l'arbre. De temps en temps nous entrevoyions des daims, des biches, des antilopes buvant paisiblement à la marge du lleuve, puis au bruit de notre machine, levant soudain leur gracieuse tète et s'enfuyant effrayés ; d'énormes caïmans étendus au soleil sur des racines décharnées par le flot, sautaient au milieu des roseaux, dont leur sillage faisait onduler les hautes tiges flexibles; parfois un aigle séné- galais apparaissait, penché sur une grosse branche, agitant sa tète aux reflets bronzés; le merle métallique passait comme un brillant météore en poussant son cri strident; la poule de Pharaon étalait sur les berges sa- blonneuses la richesse de son plumage aux couleurs éclatantes, tandis que de noirs sangliers se vautraient au bord dos marigots. »

« Les oiseaux sont, d'ailleurs, une des plaies du rivage sénégalais. A l'époque de la maturité du mil, les noirs sont obligés d'installer des enfants autour des champs pour en chasser, par leurs cris et leurs gestes, les oiseanx pillards ; nous avons vu souvent,jSur les par- , lies cultivées des rives, des débris de huttes en paille qui avaient servi à abriter les négrillons chargés de la garde des récoltes. Il y a, notamment, une espèce de petit oiseau gris à gorge rouge (cou-coupé?), hardi, bavard, effronté, qui m'a semblé avoir une grande affinité avec nos moineaux francs. 11 y en avait à Podor, littérale- ment, autant que de feuilles, criant, piaillant, se battant, se poursuivant au milieu du feuillage, sans s'inquiéter des gens qui circulaient sous les arbres. Une véritable nuée de petits oiseaux gris et de petitesperruches vertes étaient installés sur les grands arbres et y faisaient un tapage assourdissant. »

Il est intéressant de compléter cette description Afri- caine par celle que nous fournira .M. Victor Giraud dans sa remarquable relation de « Voyages aux granch lacs de l'Afrique équatorialc » p. 470. Je doute qu'il existe en Afrique plusieurs coins aussi riches en ornithologie que les côtes ensoleillées du Tanganika. La mer est mal- heureusement trop éloignée, et quel que soit le soin qu'on apporte à empaqueter les échantillons, ils arrivent à Zanzibar hors d'état de servir.

Deux des askaris de la station n'ont pas d'autre tra- vail que la chasse et tous les jours, à deux heures, c'est plaisir de dépouiller leur butin. Il y a d'abord les Oies et les Canards, soigneusement mis de côté pour la table, puis nombre d'autres espèces moins utiles : Jabirus, (irues couronnées, Grues ordinaires, Hérons géants, Hé- rons cendrés, Spatules, Aigrettes, Ibis religieux, Ibis brun, marron, Pélicans, Flamants, Cormorans, Becs-en-

'■iseau, .A.nliingas, Poules sultanes. Poules d'eau, lU'iles, Chevaliers, Couroucous, deux espèces d'Aigles pécheurs, Vautours, Corbeaux, Toucans (Calaos'?) Engoulevents à grandes plumes, Pintades, Krancolins, Perdrix, Cailles, quatre 'espèces do Martins-pécheurs, des Huppes, des Veuves, des Cardinaux, etc., etc. »,

Marche et de Compiègne nous parlent d'une chasse peu ordinaire faite en 1872-7-4 au Gabon sur le lac Z'O- nangué, dans les iles Sacrées Neng' Ingoway, région habitée par les Galois. Sur l'île de M' Boumba, les arbres semblaient blancs tant ils étaient couverts d'oiseaux. A l'époque les deux voyageurs ont visité ces îles; omme leur nom l'indique, c'était un horrible sacrilège ])our les indigènes de tuer les oiseaux chers au M' Bouri Grand Esprit) qui défendait aux Galois de les tirer non seulement dans l'ile mais encore à deux milles à la ronde, i' 11 y avait en quantité innombrable trois ou quatre espèces de ces Aigrettes blanches dont le pa- nache est si recherché pour orner les chapeaux des dames ou les shakos des colonels ; beaucoup de ces Anhingas, de ces Ibis métalliques ; mais surtout des myriades de Pélicans et d'ihis à masque rouge (l'jis Tan- l'ilus). Chaque arbre était littéralement couvert de leurs nids. Il faut avoir vu, pour s'en rendre compte, l'effet que produisirent nos premiers coups de fusil et le tour- billon qui s'éleva au-dessus de l'île avec un bruit pareil à celui du tonnerre. Des milliers de Pélicans et d'Ibis passaient et repassaient si bas qu'ils effleuraient nos tètes, les cris de tous ces oiseaux affolés assourdissaient nos oreilles. Des chauves-souris gigantesques s'étaient mêlées de la partie, et à chaque pas aous faisions lever sous nos pieds d'énorpAes Iguanes. Pour non >, nous ti- rions sans relâche, et le sol fut bientôt jonché de victimes enplumées. i>

M. C. Maistre nous vante la richesse ornithologique des rives du Gribingui au sud de Baguirmi, très pitto- resques, couvertes d'arbres et de buissons sur lesquels s'ébattent et gazouillent des quantités d'oiseaux de toutes grosseurs et des couleurs les plus variées : hérons noirs et gris, aigrettes blanches, perruches vertes, pi- geons, pintades, et de tous petits oiseaux multicolores; à plusieurs endroits nous aporcevohs des bandes de singes s'enfuyant dans la brousse, et enfin des crocodiles qui plongent dans la rivière en entendant le brait des pagaies. (A travers l'Afrique centrale du Congo au Niger. Paris. Hachette, 180:;. Casimir Maistre, 4 mars.) « Nous entrons dans la grande plaine du Mayo Kari, plaine complètement déboisée s'étendant à perte de vue ; nous rencontrons bientôt la rivière ; les bancs de sable qui coupent une grande partie du lit sont peuplés par des centaines d'oiseaux : cormorans, aigrettes, oies d'E- gypte, canards sauvages, etc. » (P. 263, Vallée de la lienoué.)

D' W. Juncker, dans la vallée de Baraka vers Kassala (Nil Blanc), trouva des Garzettes péchant des poissons dans les mares, il ne croit pas qu'elles sont sédentaires dans c/s localités.

FOREST.

[A siiici'e.)

92

r-E NATURALISTE

LA FLORE DE L'INDE

DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE OE FRARCE

Convolvulacées

Convolvulus rirvensis L. (Paris'. Champs, moissons. Inde occidentale, du Cachemii' au l)él<an, mauvaise herbe. I). l'rostjuo toutes les régions tempérées ou sul)tropicales. Tri- poli.

Cressa Cretica L. Provence. L'Inde : du Panjab et de Cal- cutta à Ceylan, rare. D. Tous les pays chauds. Tripoli.

Caseutacôes

Cuscuta L.

Solanocs

Solanum nigrum L. (Paris). Décombres, lieux cultivés. Inde et Ceylan, 0 à 2,100 mètres, commun. D. Régions tem- pérées et tropicales du monde entier. Tripoli.

Solanum dulcamara L. (Paris). Haies, bords des ruisseaux. Himalaya occidcntîil et tempéré, i,iiH) :i 2,400 mètres, du (lachcmir au Garliwal, fréquent : Sikkim, Choongtain. D. Europe, ouest et centre de l'Asie, Chine, Japon.

Lycopiuicum esculentum Miller, (Cultivée. Cultivée. D. Originaire de l'.\mériijue tropicale.

Physalis !..

Lycium Europreum L. Provence, RoussiUon. Commune dans l'ouest de l'Inde, 0 à 1,.^00 mètres. D. Région méditerra- néenne, Asie occidentale.

Lycium barbarum L. (Paris). Haies, buissons. Panjab et Sinilh, 0 à ll'JO mètres. D. Asie occidentale. Dill'èrc du Lycium barl>arum, européen.

Atropa Uelladona L. (Paris). Lieux boisés. Himalaya occi- dental, ],800 i .3,:i00 mètres, du Cachcmir à .Simla. D. Europe jusqu'au Caucase et au nord de la Perse.

Mandragora .Juss. 1 espèce. SikUim.

Datura slr.amonium L. (Paris). Uords des fossés, lieux incultes. Himalaya t('ni[iéré, du Cacheniir au .SikUini. D. Presque tout le globe, climats chauds et tempérés. Tripoli.

Datura Motel L. Spontané dans li; Midi. Ouest de l'Hima- laya, Chattes occidentales. D. Amérique tro])icale, lar- gement naturalisée dans le vieux monde.

Hyoscyamus niger L. (Paris). Décombres. HiinaLaya occi- dental tomjiéré, 2,400 à 3, .300 mètres, comnmn du Cachemir au Gharwal. D. Europe, ouest et nord de l'Asie.

Nicotiana T.abacum L. Cultivée. Cultivée : toute l'Inde. D. Originaire d'Amérique, cultivée dans toutes les con- trées chaudes.

Nicotiana rustica L. Cultivée dans les jardins. P.-inj.jli cul- tivé. — D. Xatif du Mexico, cultivé en Europe, Asie, Afrique, Améri(|ue. Une espèce s'est naturaliséedans l'Inde: c'est le Nicotiana phimbagiriil'olia \'[v.

A'erhasoaci'os

Vcrbascum Tli.-ipsus L. (Paris). Terres incultes. Himalaya temjiéré, 1,800 à 3,300 mètres du Cachemir au Bhoutan j Thibet occidental. 1). .V l'oucîst jusqu'à la Bretagne.

Ccisia L. 1 espèce.

Sero|>liulari<''eK

Linaria minor Dcsf. ;P.-iris^. Champs, licii\ incultes. Plaines du Panjab. D. A l'ouest jusqu'à la Bretagne.

Antirrhinum Orontium L. (Paris). Moissons. Plai jes du Panjab et Himalaya occidental, monte jusqu'à 1,200 met. Nilgiris: accidentel. D. .\ l'ouest jusqu'au Nord de \'.\- frique et à la Bretagne.

.Scrophularia scopolii DC. Se. alpcstris Gay. Hautes montagnes, Alpes, Pyrénées. Himalaya occidental, Cachemir, Murree et Hazar.i, l,SOO mètres. D. Afghanistan et jus- qu'à l'Espagne.

Scrophularia lucid.i L. Midi. Himalaya occidental, du Ca- chemir au Cumaou, 2,100 à 3,(i00 mètres. D. Afghanis- tan et jusque dans le Midi de la France.

Gratiola L. 1 osiièce. Assam.

Limosella arjuatica L. Lieux humides. Himalaya occidental, Cachemir, 1,:;00 à 2,400 mètre.s; Thibet occidental, 3,000 à 4,.'i00 mètres. D. Régions tempérées.

Sibthorpia L.

Vcronicà anagallis L. (Paris). Ruisseaux, fossés. Nord-ouest de l'Inde, des i>laines du Panj.ib au Thibet occidental et du Cachemir au Blioulan, monte jus(|u'à 2,700 mètres dans l'Himalaya et 4,;;00 mètres dans le Thibet, Bengale, monts

Khasias, Assam, Péninsule du Dékan: kankan seulement. D. Europe, Asie, ord et sud de l'Afrique, nord de l' Amé- rique. Variété : oxycarpa. Variété : i)unctata. A'ariété : monlioides.

Veronica beccabunga L. (Paris). Ruisseaux, fontaines. Himalaya occidental, du Cachemir et de Rawul-Pindce à Kunawar. Thibet occidental, 2,700 à 3,600 mètres. D. D'.Vfghanistan jusqu'en Europe, Abyssinie, nord de l'A- frique, nord de l'.Xsie jusqu'au Japon.

Veronica hedenefolia L. (Paris). Terres cultivées. Cachemir 1,800 mètres. D. Chine, Japon, Perse, jusqu'en Syrie, nord de l'Afrique, toute l'Europe.

Veronica agrestis L. (Paris). Lieux incultes. Plaines du Pan- jab, vallée supérieure du Gange, Himalaya occidental du Cachemir au Cumaou, monte jusqu'à 1,800 mètres. Thi- bet occidental, Lskardo, 2,700 mètres. D. Europe, nord, est, ouest de r.\sie, Japon, Chine, îles Lieou-Tcheou, nord de r.Afrique, Maroc.

Veronica persica Poir. Paris . Terres cultivées, chemins Himalaya occidental, Cachemir, 1,800 mètres. Gharwal, Massouric, 2,100 mètres. D. F'urope. ouest et centre de l'Asie, nord de l'Afrique.

Veronica vcrna L. (Paris). Pelouses, cote.aux secs, Himalaya occidental, Cachemir et Jamu. I.oOO à 2,100 mètres. D. Europe, nord de l'Asie

Veronica arvensis L. (Paris). Champs cultivés. Himalaya occidental du Cachemir et Kishtwar. 2.t00à 2,700mètresau Gh.irwal. D. Europe, nord de l'Asie, nord de l'.-Vfrique.

Veronica serpyllifolia L. (Paris). Fossés, lieux humides. Himal.iya occidimtal. tempéré et subalpin, de ("humba au Cumaou. 2,400 à 3.000 mètres. D. Europe, nord de l'Asie, nord de l'Afriqui!. nord et sud de l'.-^mérique,

Euphrasia oflicinalis L. (Paris). Bois, pelouses. HimaKaya temjiéré du Cachemir .au ('umaou, 1.200 à 3,600 mètres. Sikkim, 3,000 à 3,(i00 mètres, D. Afgh.anistan. nord de la Perse jusqu'en Europe, nord, centre et est de l'Asie. Japon, nord de l'Amérique.

Odontites rubra Pers (Paris). Pâturages, moissons, lieux sté- riles. — Cachemir. 2.100 à.2.400 mètres. D. Jusqu'en Eu- rope, nord de l'Afrique, nord, centre de l'Asie, Japon,

Pedicularis verticillata L, Hautes montagnes. Himalaya alpin, Kuna\v.ar. Lahul, passage de Sanch, 4,200 à 4,500 mètres ; Sikkim 3,300 à 3.900 mètres. D. Des Pyrénées à l'Himalaya, nord do l'Asie, nord de l'Amérique, régions arctiques.

Pedicularis vcrsicolor AVahlb. Lieux humides des hautes mon- tagnes. Barcelonnette. Himalaya alpin, du Cachemir. 2.700 à 3,900 mètres, au Sikkim, il200 à 4.500 mètres. D. Montagnes de l'Europe centrale, Europe arctique. Asie et Améri(iue.

Melamiiyrum L. 1 es]ièce. Lathneacècs. Orobanchccs (GilL et Magne), Scroijhulariécs (Hook;,

Lathr,Ta S([uamaria L. (Paris). Sur les racines de la vigne. Himalaya occidental. Cachemir, Banahal. l.SOÛ mètres. Urrukta. D. Europe, Sibérie,

Orubancliêcs

Orobanche ccrnua Lodïl. Midi sur -•Vrlcmisia campesiris : A maritima. Himalaya occiilental. du Népal au Cachemir. Thibet occidental, 3,000 à 3,000 mètres, Oude et Patna, jusqu'au Panjab, le Décan. D. jusqu'au Nord de r.\- frique it à l'Espagne; .Australie extra-tropicale.

Orobanche epithynuim DC. Paris . Pidouses sur Thymus scr- pyllum. Himalaya occidental, du Cumaou, 4,200 mètres, au Cachemir, 2,100 à 3.300 mètres. D. Ouest et centre de l'Asie, centre cl sud de l'Europe,

Orobanche ramosa L, Phclipo-a ramosa Mey. Sur Cannabis sativa et Nicotian.a-Tabacum. Cachemir, Jamu et Ba- nahal, 1,800 à 2,100 mètres, I>, Jusqu'en Europe et au nord (le r.\frique.

I.riitibularK^cs

Utricularia minor L. Paris . Mares, eaux stagnantes. Hi- malaya al|iin occidental. Nubra. 3,300 mètres. D. Eu- rope occidentale et Asie centrale.

Pinguicula alpina L. Hautes montagnes. Himalaya alpin. 3.300 à 3,0110 mètres, Cumaou. Sikkim. D. Euroi>e sep- tentrionale et alpine, nord et centre de l'Asie. Acaulliaci'i-H l'I irenres dans l'Inde).

.Vcanthus L.

Hector LiivKir.i.K

l.E NATURALISTE

!).•{

MINÉRAUX NOUVEAUX

l,a ChondioMibianc a été décrite par le minéralogiste suédois M. L. J. Igelslrdra, qui l'a observée dans les mines de manganèse de Sjti (Suède). C'est un antinioniate hy- draté <ie niani;anèse et de fer. Sa composition est repré- sentée par la l'oiniulo

3R-0-,Slr-0'-l-lnll'-0 R = Mn -t- Fe. Une partie de l'aciilc anliiiioniiiue peut être remplacée par do l'acidearsénique. I.e minéral, par sa composition, se rapproche donc de la basiélite.

Cette substance se présente en petits grains qui parais- sent former des cristaux octaédriques et qui se trouvent disséminés dans la barytine. Ils ont une couleur rouge brun foncé. Chauffée à l'air, la chondrostibiane perd de l'eau et devient noire.

I,a Kehoeite a été trouvée par M. Kehoe dans la mine de Merritl (Galena, Lawrence Co. S. 0.), dont le minerai est constitué pap de la galène argentifère. C'est une matière blanche, amorphe, insoluble dans l'eau. Quand on la traite pendant quelque temps par de l'acide acé- tique concentré et en ébullition, elle abandonne de Toxyde de zinc et de l'acide phosphorique. La potasse concentrée, les acides azotique, chlorhydrique, sulfu- rique la dissolvant presque complètement. Elle est infu- sible au chalumeau.

La densité de la Kehoeite est 2,34 à 13° L'analyse de cette substance montre que c'est un phos- phate hydraté de zinc, de chaux et d'alumine, qui peut être représenté par la formule suivante '

3RO-f4R'^0-'-|-:jP20''-f27H20 ou

R,:-.p20S-t-2.\lP20^+2A]'-:(OH)C-l-21HiO

?, \

R étant égal à- Zn -| Ca 4 4

La Mwintoshite, dédiée an minéralogiste américain M. Mac-lntosh est un minéralopaciue et noir ayant une grande ressemblance avec le zircon et le thorogummite; sa densité est b,438.

Ce minéral, qui ne montre pas de trace de clivage, cristallise dans le système quadratique et se présente souvent en prismes pyramides. Il est infusible au chalu- meau, mais il se fendille dans toutes les directions sous l'influence de la chaleur.

Réduite en poudre, la Macinloshite n'est pas entière- ment décomposée par aucun acide. L'acide sulfurique précipite de la silice gélatineuse.

La coinposition correspond à la formule 3SiO-!4-UO'-, SThO^-j-yH^O

C'est donc un composé d'uranium et de thorium. Ce dernier métal a acquis depuis quehiue temps une grande importance dans l'industrie : c'est avec un de ses sels qu'on imbibe le coton formant le manchon du hcc Auer.

La Fraiickeile, dédiée aux ingénieurs MM. Francke, a été décrite par M. Stelzner. Elle a été trouvée dans un minerai du district de Animas, au sud-ouest de Chocaya (lîolivie).

Ce minéral est gris noirâtre, clivable,doux au toucher, traçant sur le papier, et ressemble beaucoup à la ploni- bostannite.

Sa dureté est unpeu plus faible que celle de la calcile; sa densité est !j,b.

La, Franckeite renferme une pctil(î (iiuuitité de ;;erma- niuni. L'analyse conduit à la formule piy- Zn-' s«-|-i'b;i sii^

1'. CrAIllERT.

P.\RASITES DES ÉCORCES DE LÉPIDODENDRONS

CIIAMPICNONS FOSSILES DU TEliUAlN A.NTHRACIFÉRE (Culm).

"Miicoi" coniln'ensis. XeI<'iil«>ei>oi-« Illilloti.

Dans les macrospores de Lépidodendrons qui ont été fendues ou écrasées on rencontre assez souvent des spores, des mycélium àe champignons à filaments entre- croisés et ramifiés. La plupart du temps ces portions sont indéterminables ; mais parfois on découvre quelques fructifications qui permettent une détermination.

La figure 1 montre en d un mycélium réticulé rameux, fixé à des détritus organiques contenus dans la cavité de la macrospore ; il ne porte pas de fructifications, ou n'y découvre ni appareil sporangial, ni appareil coni- dien, il est vraisemblable toutefois que l'on affaire ici à un thalle de Mucorinées qui s'est développé pendant que les macrospores étaient encore sur le sol humide.

Nous le désii,'neroiis sous le nom de Mucor romlurnsi^,

Fig. 1. Mucor combrcnsis. Tclcutospora Milloti. îi. Teleiilospora Milloti. b, Filaments ou paraphyses issues d'un mycélium tapissant la paroi interne de la macrospore. 0, Mycélium vu par la trauche. d, Mycélium du Mucor combrcnsis. c, Paroi de la macrospore.

parce qu'il a été rencontré dans des fragments silicifiés recueillis à Combres (Loire).

La même figure montre en a un thalle aplati en forme de lame appliqué également contre la paroi interne de la macrospore.

Il est surmonté d'un appareil fructificateur qui se compose d'un pédicelle long de 9|i, cylindrique, partant du mycslium dont on ne voit que la tranche; l'extrémité

04

LE NATURALISTE

opposée porte deux spores spliériqnes. superposées. inéf,'nles ; relie qui tient au pédicelle mesure 4u en dia- mètre, la deuxième soudée à la première atteint Op. les parois des deux spores sont épaisses et de couleur foncée, la même macrospore renferme un autre mycé- lium très dense portant des fruetifirations semblables, mais beaucoup moins avancées.

Ces fructifications ressemblent de tous points à des Téleutospores; leur taille cependant est inférieure à celle de quelques Téleutospores bien connues, comme celles des l'uccinia r/raminia, l'. trafiopor/onia qui mesurent en hauteur totale respectivement 80iji et tiO|x environ.

Mais il est clair que nous pouvons avoir affaire à des organes n'ayant pas encore atteint leur diminution dé- finitive, comme semblent l'indiqufrla forme et la peti- tesse des deux spores.

Elles sont encore à la place elles ont pris naissance, dans l'intérieur d'une macrospore et non dans le paren- chyme des feuilles comme les l'uecinies ordinaires. Nous avons désigné cette espèce sous le nom de Teleu- tospora Milloli.

Il est vraisemblable que cette Puccinée était hété- roïque, car dans les nombreuses macrospores que nous avons examinées nous n'avons jamais trouvé de Téleu- tospores en germination ni d'Ecidies; peut-être ces der- nières se rencontreront-elles soit sur les feuilles de l.epidodendrons, soit sur celles de Fougères vivant dans le voisinage.

Les Macrospores du Lepidodendron esnostensu ne nous ont pas encore offert de mycélium, ou de Téleutospores analogues à ceux que nous venons de décrire.

Ces différentes formes de champignons sont les plus anciennes que l'on ait décrites Jusqu'i<'i.

U. liKNAUl.T.

DESCltlPTION m COLÉOPTÈRES \OïlYE.\n

AiithirnH inatiiriis n. sp. Nigro])iccus, nitidus, varialjilis vix inibcscons, ofyliis rnaciilis dualjus tlavis, podibus lestacois.

Longueur, 2 \/-2 à 2 ;i miffimètres. Sumljava A. fiilvonotaiux Laf. vicinus.

Variable, Ijrillant, iiresque frlal)rc. Tète noire ou brune, carrée, très légèrement tronquc^e et bien arrondie aux angles postérieurs, à ponctuation niojérémenl fine, écartée avec les veux gris ])eu saillants. /Vntennes peu longues, testacées, épais- sies à l'extrémité. Protliorax noir, l)run ou lirun rougeàtro, on trapèze, anguleuseinenl dilaté, arrondi un avant, à ponctuation assez forte, écartée, élytres à cotés parallèles, très faiblement impressionnés transversalement après les épaules, celles-ci un peu saillantes, extrémité .arrondie, à ponctuation assez forte, écartée et une rare et courte pubescence grisâtre, mi-dressée, noirs ou d'un lirun obscurci ornés de deux taches variat)les, claires sur cliaque élytre, première liunièrale, ileuxièuie après le milieu. Pattes testacées.

Longueur, 2 1/2 à 2 1/3 de niillimèlres. Sumliava. iCoU. Pic ,

(Jroupe de A. /Inralis L. ra))pelle un peu de coloration eiii- thicus hifusciitlus Uossi.

Une race voisine [meUiocri.i) présente les l'uisscs ]ilus fortes, la forme im peu plus trapue avec une coloration claire, plus étendue. Tète, protliorax, antennes et pattes testacées un peu rougeAtres, élytres d'un brun obscurci, avec l'cxlréniilé et deux grandes taches variables jaunâtres sur chaque (dytre, la pre- mière tout à fait humèrale.

Longueur, 3 iMillinièlres. Sumbaïa.

.Vnllii<*iiK gracilirorni» n. sp. Niger, liirsutus, piinctatis- simiis; ]ieilil>iis ti'slaeris. clylris macula pone humeros altéra versus apiceni lirunni'is. .1. Iiirlixelo.iiin M.ars, vicinus.

Longueur, i millimètres. Sumliava.

Grand, large, ])eu brillant, hérissé de poils courts, nom- breux, jaunâtres, noir avec les patios testacées; deux taches brunes sur .;haque élytre. Tête courte, large, tronquée en arrière avec les angles bien arrondis, les yeux peu saillants, ponctuation forte, jdus écartée sur le front. Antennes assez courtes, grêles, oh.^curcies avec les premiers articles lestacés. Prothorax court, fortement ponctué, largement dilaté arrondi en avant. Elytres larges, légèrement convexes, élargis sur leur milieu, impressionnés vers l'écusson, arrondis à l'extrémité avec une ligne présuturale enfoncée, la ponctuation forte, écartée, ornés de deux taches brunes, la première avant le mi- lieu, la deuxième près de l'extrémité, un peu oblique. Pattes courtes.

Longueur, 4 niilliiiiètres. Iles Balabac et Banguey (coll. Pic.

A ranger ]>rès de A. setosus Laf. Rappelle A. hirliselosiis Mars de Sumatra (ex-lvpe Muséum Paris), mais plus grand avec les antennes obscurcies, la ponctuation plus dense sur le jpro- thorax et surtout la tète.

.Viilliiciis nialiiyonsis n. sp. Rubro-lcstaceus, hirsulus, punctatissimus, elytris niaculis tribus nigris ornalis. .4. i/rii- ciliconiis vicinus.

Longueur, 3 millimètres. Sumbava.

Large, brillant, hérissé de poils nomijrcux, jaunâtres, rou- geàtro avec les pattes plus claires, orné de trois taches noires sur chaque élytre. Tète large, tronquée avec les yeux peu sait- lanls, la ponctuation assez (ine. Antenne's testacées, minces, courtes, avec les derniers articles à peine épaissis. Prothorax court, dilaté, arrondi en avant, assez fortement et densément ponctué. Elytres bien plus larges que le prothorax, élargis sur leur milieu, légèrement convexes, impressionnés vers l'écusson. arrondis à l'extrémité avec une ligne présuturale enfoncée, à ponctuation forte, écartée ; ils sont ornés de trois taches noires, une petite huinér.ile. une large bande médiane et une tache triangulaire jn'ès de l'extrémité, celle-ci rejoignant la médiane sur la suture. Pattes minces, assez courte.».

Longueur, 3 inillimètres. Sumbava 'Coll. Pic).

Très voisin de .1. yraciUcoiviiii Pic, c'est-à-dire de l'espèce précédente et aussi de /urtixelosim Mars, mais avec une colora- tion plus chiiro, les antennes jilus courtes, etc.

Maurice Pic.

PLANTES UTILES

Xi'iclinsstnllK'H psilinnt». noxii.

Cucuvhilaccx . Moivriiii-Moiiadcliihiii.

Dec,\n'd. Prodromus 111. :i37-IO. Wn.iiT. Illustrations ol

Indian liotany, tab. lO-l-IO.';.

IMaiitc vivace, tige anguleuse-cylindrique, souvent

épaisse comme un bras; la moelle de la jeune lige est

verte, celle d'une vieille tige est brune. Feuilles d'un

vert clair, digitées,.'i-7 lobées. Fleurs blanches, délicates,

à des filets, longues, blanches, rameuses, rapideiiicnt

llécliies après la floraison pendant la nuit ou le lualiii.

Fruit globuleux, de la grosseur d'une orange, rouge

foncé, pulpe d'un vert foncé, contenant les graines.

Cette plante est vénéneuse ; c'est une laxative puis- sante, même en état sec, ainsi que dépurative. Mêlée avec du riz, elle est employée à emjHMSonner les cor- neilles. Le suc des fruits est employé coniro des abcès dans le ne/..

Knill|>r<-i-isi roi iiikIii, L. Scitiimiuex. -- Mnuaiulriu monoiiyniii. l.iini. Sp. l'I. :i.-— iioTM.\(-, xxm, lab. 020. W u.in II., l'I. hhl. Ol \ I. tab. -JO-:',). Plante vivace, racine fuliériforme, succulente, di' Clin leur ex téiieure jaune-brune, inférifine jaune blanche, feuilles lancéolées, polies, vertes au côté supérieui-, pourprées au côté inférieur. Fleur très grande, de cou- leur variée de blanc jus(|u'aii pourpre. Le suc des

I.K NATUHALISTR

ii:;

tiilicrcnles cause une salivation abondante el îles vomis- ■ionicnts. Les tubercules sont réduits en poudre pai- le^ indigènes el employés avec de l'eau comme t^argarisuic.

M. ItrvsMANN.

LES RACES DE L'INDE

U.NE UACi: llE liiiTAMSlK-

Cette tranquille peuplade habite le Mysore. Tranciuille est peut-être beaucoup dire pour un peuple nomade, nécessairement vagabond. 11 n'y a pas plus de trois siè- cles que ce peuple a embrassé la vie nomade. A ren- contre des races ([ui quittent la vie errante pour la vie sédentaire, celle-ci a renoncé à la vie de pasteur et d'a),'riculteur que les individus qui la loniposent me- naient autrefois pour se risquer dans la vie d'aventures.

Les Pahkandlis parlent le lélinga. Ils vivent dispersés sans relations suivies entre eux. Pourtant quand des discussions s'élèvent parmi eux et provoquent des diffé- rends, leurs chefs se réunissent pour résoudre la ques- tion au mieux des intérêts de leurs subordonnés.

Le vol et le pillage sont sévèrement réprime's chez. eux. Aussi ces désordres y sont- ils inconnus. C'est une chose tellement rare dans l'Inde, les voleurs pul- lulent, que ce peuple aurait droit, rien qu'à ce titre, à une citation.

Pour se procurerdes moyens d'exislence, ils chasseni, |)èchent, mendient au besoin ce qui n'a rien de déplacé dans l'Inde l'on voitdes riches même tendre la main, ou font métier de charlatan.

En tout cela, direz-vous, nous ne voyons pas la justifi- cation du titre de cet article. Nous y arrivons, tout en avertissant d'avance le lecteur que ce litre est légère- ment humoristique.

La plupart en effet des Pakkanatis sont herboristes. Ils recueillent les plantes et en font collection. C'est une collecte intéressée, il est vrai, car ils choisissent de préférence les plantes médicinales et s'en vont vendre dans les échoppes des épiciers du pays le produit de leurs récoltes.

La connaissance et l'amour des plantes sont tellement rares dans l'Inde que l'on nous pardonnera d'avoir exa- géré un peu et trop honoré celte race perdue sur le pla- teau du Dékan en intitulant cette courte note : Une rare tic bolaiiiriles. Ne faut-il pas égayer les sujets même les idus sérieux '?

TEÎITE AÏÏX EICHÈRES PUBLIQUES DE LA BIBLIOTHÈQUE COTTEAU

La vente aux enchères publiques de la bibliothèque Cotteau, aura lieu à Paris du 7 au 14 mai 18îiH, à huit heures du soir, salle Sylvestre, rue des lîons-Enfanls.

Cette bibliothèque est d'une conservation absolumenl remarquable ; on peut dire que presque tous les ou- vrages qui la composent sont reliés et que les atlas et les planches sont en majeure partie montés sur onglets.

Cette bil)liothè(iue est plus spécialement géologique et certainement unique au monde; les ouvrages sur les animaux vivants sont relalivement en petit nombre.

Fen Coticaii a léiuii <l,uis cette superbe bihliothèqin- tous les plus beaux et les plus rares ouvrages spéciaux qui existaient, et, de jilus, à côté du savant, il est facile de voir le bibliophile. La (iéologie de la France, de la Suisse et de la Delgique à elles seules en forme environ le tiers ; on y rencontre à peu près toutes les grandes monographies pah'ontologiqnes. Le chapitres des Kchi- nodermes est presque complet; on sait du reste que feu Cotteau s'était plus particulièrement occupé de cette partie. Les ouvrages sur les Vertébrés, les Mollusques et les autres Invertébrés sont aussi très nombreux. Le (Catalogue de cette riche bibliothèque se termine par une belle série d'ouvrages sur l'AnlIiropologie et le Préhis- torique. Il y a aussi lieu de citer une bonne collection de journaux et de sociétés savantes.

La vente a lieu par le niiiiistère de M. Deleslre, com- missaire-priseur, assisté de MM. les flls d'Emile Dey- rolle, experts, 40, rue du Bac, Paris, chez lesquels se dis- tribue le catalogue.

Voici l'ordre des vacations :

1"- Vacation, 7 mai 189;; 1 à 220

■i' s 221 à 429

3" '.) 430 à 034

4" 11) 63S à 848

j" Il 849 à lOoS

0' - 13 1039 à 1277

7'- 1278 à la fin

LA VIE A LA SURFACE DE LA PLA^ÈTE MARS

Mars est 2 tois plus oloiynée du Solfil que Vénus. La Terre est entre les deux, mais plus prés de Vénus que de Mars. Les distances respectives de ces 'i planètes au Soleil sont 26, 37 et j6 millions de lieues. Mars est plus anciennement formée que la Terre. Elle représente donc ce que sera la Terre dans plu- sieurs milliers d'années. C'est ce qui nous fait penser que, si celte planète renferme des êtres intelligents, ils doivent être plus avancés que nous en civilisation. De toutes les terres du Ciel, c'est certainement Mars qui ressemble le plus à la Terre, au point de vue des conditions l'avorables à l'existence des ])lantes el des animaux. Son atmosphère est analogue à la nôtre, tandis que l'analyse spectrale indique la présence de substances inconnues dans l'atmosphère des planètes plus éloignées du soleil. La durée des années est beaucoup plus longue que chez nous : 678 jours. La durée du jour est un peu plus longue que sur la Terre : 24 lieures,37 minutes 1|3. Ainsi Vénus, la Terre et Mars ont des jours de mémo durée à une demi -heure près en moins ou en plus. L'année est d'un tiers plus courte sur Vénus et de 3/4 plus longue sur Mars. Les autres planètes plus éloignées du Soleil ont des journées beau- coup plus courtes, puisqu'elles n'ont guère qu'une dizaine d'heures. Par contre, elles sont moins denses queles premières, tout en étant plus volumineuses. C'est une règle générale qu'il est bon do mettre en évidence.

Tandis que Vénus est de même grosseur que la Terre à peu de chose près. Mars est beaucoup plus petite, son diamètre n'est que les 53/100 de celui de la Terre, son volume est donc 6 fois 1/2 plus petit. Sa densité est plus faible que celle de la Terre, dans laproportion de 3,1 à 10. Un corps de 100 kilo- grammes ne pèse que 37 kilogrammes quand on le porte sur cette planète, et qu'on le mesure au dynamomètre, il est évi- dent que si on se servait d'une balance, le poids qui lui ferait équilibre serait le même partout. L'obliquité de l'axe de Mars sur son orbite est à peu près la même que sur la Terre et n'est pas exagérée comme chez Venus ; de sorte que les saisons de Mars sont semblables à celles de la Terre. Il est vrai que Mars reçoit deux fois moins de chaleur du Soleil, puisqu'elle en est plus éloignée. L'été y est donc moins chaud et l'hiver plus ri- goureux. Cei)endant il est bon de riunarquer que la calotte de glace des pôles, qui est si bien visible à la surface de Mars, ne recouvre qu'une petite étendue, et qu'elle disparaît en

«G

LE NATURALISTE

grande pai-lie durant l'clé. Remarquons aussi que les saisons y sont deux fois plus longues. On y trouve donc comme chez nous une zone torridc, une zone tempérée et une zone gla- ciaire.

Mars décrit autour du Soleil une orbite plus allongée que les autres planâtes, dont la roule est presque circulaire. La durée des saisons est donc plus inégale que sur la Terre. Ainsi sur notre liémisplière boréal, le printemps et l'été comptent .'i jours de plus que l'automne et l'hiver. Chez Mars les saisons sont presque 2 l'ois plus longues, il ne devrait y avoir que 5 ou 6 jours de différence, au lieu de 3. Mais, en raison de l'ellipse plus prononcée qu'elle décrit dans sa course autour du Soleil, il y a de 33 à oj jours de différence sur l'hémisphère boréal entre le ])rinlemps ou l'été d'une part, et l'automne ou l'hiver de l'autre. La chaleur solaire doit donc s'accunmler dans l'hémisphère boréal en plus grande quaiititéque dans l'hé- misphère austral. Toutefois il y a com])ensation, parce que, si l'hémisphère austral a des étés plus courts, en revanche ils sont relativement beaucoup plus chauds, en raison même de la forme allongée de l'ellipseparcourue. Le Soleil, qui occupe un des foyers de cette ellipse, est beaucoup plus rapproché au mo- ment où la planète arrive à son périhélie. Les glaces du pôle sud de la planète sont donc plus étendues en hiver et moins étendues en été que les glaces du [lùle nord. Ainsi, nous connaissons mieux ce qui se passe aux pôles de -Mars qu'aux pôles de notre propre Terre, [larce que nous les voyons dans toute leur étendue, à l'aide d'une simple lunette : ce qu'il nous est im|iossible de faire chez nous. S'il y a des habitants dans jMars, il est probable qu'il en est de même pour eux, el qu'ils connaissent mieux ce qui se passe aux pôles de notre Terre que ce (pii se passe aux pôles de leur propre planète.

L'analyse spectrale a démontré que l'atmosphère de Mars était de tous points comparable à la nôtre. Dans ces condi- tions, il est impossible de douter un seul instant qu'il n'y ait des plantes et des animaux absolument comparables aux nôtres. Certes, ces cires ]icuvent être d'espèces et de familles diffé- rentes; mais il est plus que probable qu'on y trouve aussi les mêmes familles et môme des genres identiques. Telles sont les cimclusions auxquelles on arrive logiquement en étudiant les conditions de milieu que présente la planète Mars pour le dé- veloppement des piaules et des animaux. L'atmosphère de Mars semble mémo être plus riche que la nôtre on vapeur d'eau, bien que ses mers et ses canaux ne semblent occuper qu'à peine les 2/3 de la surface, au lieu des 3/4 comme sur la Terre. Toutefois on pense que ses mers sont généralement plus profondes ([ue les nôtres.

Si les forces de la nature produisent sur noire Terre la vie végétale et animale, sous l'inHuence de la chaleur solaire, avec une atmosphère humide, tout nous indique qu'il doit en être identiquement de nu''mc chez Mars, parce que cette planète, d'une manière générale, se trouve dans les mêmes conditions i|ue notre globe terrestre. Avec les mêmes éléments mis en ii'uvre, la nature doit produire partout le même résultai. Or Mars et la Terre se confondent absolument sous ce rapport. Donc la vie végétale et animale doit y prospérer comme sur la Terre.

D>' BoUOON.

METAMORPHOSES

D'AUl^ACOCHILUS CHEVROLATI, Luc

L.utvE. Long. 9 inill. lle.\apode, J'uii lilanc d'os, très conve.\e eu dessus, moins eu dessous, presque fjluliro, tpimiuéo par deux crocliels peu divorgeuls et à deu.v] pointes : la supérieure rele-.ée, dure et brune, rauli'e très petite eu dessous,

Tête assez ronde, légèrement déprimée en dessus, ayant sur le front deux petites fossettes; épistome trans- versal a bords arrondis ainsi que le labre ; mandibules larges, tridentées, brunes ; ni;khoires à lobe atteignant environ le deu.xième article des palpes maxillaires, ceux-ci paraissant composés do trois articles. .Menton presque triangulaire, lèvre transversale, palpes labiaux

semblables aux pulpes maxillaires. Antennes courtes, coniques, le dernier article muni de deux ou trois cils. Ocelles au nombre de cinq : deux en avant et trois en arrière.

Segments du thorax un peu plus larges que ceux de l'abdomen, tous, sauf le dernier, ayant sur le dos deux plis transversaux garnis de poils courts roussitres, plus deux petites taches brunes basilaires formant une double rangée dorsale. Ce.siplis sont enclavés dans deux paires de fossettes late'rales qui limitent une sorte de bourrelet. Stigmates ronds, peu visibles, partie ventrale avec deux rangées latérales (le plis longitudinaux. Le dernier seg- ment montre en plus des crochets recourbés un mame- lon anal servant, sans nul doute, à la locomotion.

w

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r; à

.•V-

^

1. Larve ; 2. Nymplie ; 3. Imago ; ■',. Tête de larve, vue latérale ; si. Id., vue ventrale ; G. Labre et mandi- bules de la larve, vue dorsale.

NvMi'UE. Les fourreaux des élytres et des pattes sont [striés; le dessus du prothorax et le bord des seg- ments dorsaux garnisde poils courts et peu abondants ; côtés de l'abdomen mamelonnés, le dernier segment présente les crochets lecourbés de la larve et en des- sous deux tubercules siibcylindriques plus courts et composés de deux articles dont le dernier très court.

Les métamorphoses d'Aithicoiliihta CItcvrolali ont été découvertes par MM. \. Léveillé et M. Sedillot, à Kef- Kciurrat ([irovince de Constantine), et à Kl-1'reidja (Tu- nisie-Kroumyrie). Cet Insecte vit dans des l'olypores frais, ()ui couvrent le tronc dépouillé des Chènes-Liège abandonnc's depuis longtemps après l'extraction de leur écorce.

C'est en juin 1880 que parut l'insocle parfait; mais cette épo(iue doit varier suivant la température, l'alti- tude, etc., comme chez beaucoup d'Insectes, et même l'on trouve en même temps des larves à tous les ;\;.'es et des nymphes.

La durée de Pévolulion complète do l'Insecte n'apaspu èlÊ-e évalu('e.

(i.-.\. l'oi.iMir.

LE NATURALISTE

0"

ACADEMIE DES SCIENCES

Séance dn IH mars.' M. Maurice Lêqer adresse ;V l'A- cadomie quelques remarques sur la constitution hislolngique des Mucorinces. Dans tous les genres qu'il a étudiés, il a trouvé une structure identique qui varie seulement suivant l'âge de l'individu. Le Protoplasma d'abord très dense et occu- pant tout le Mycélium et les tubes sporangifères ne vient qu'ensuite à se présenter sous forme de traînées pariétales. D'ailleurs, en résumé, tous les organes des Jlucorinées présen- tent entre eux une analogie frappante dans leur structure et dans leur développement. M. S. Ti-averso fait hommage à l'Académie d'une description géologique de l'Ossola Alpes Lépontines' .

Séance du 25 mars. M. Knnckel d'ilerculais adresse un mémoire intitulé « Recherclies sur la structure intime des organes tactiles chez les insectes diptères; différenciation de ces organes en vue de la gustation u. M. Emeut Olivier signale un fait contredisant l'opinion émise par M. Aiitlrieii Guehsard au sujet des modifications de l'expansion foliacée chez les fougères, qui scrriient accidentelles et ne se reprodui- raient jamais plusieurs années de suite. (Séance du 4 mars 1893). Depuis plus de vingt ans des pieds de Scolopendrium ollicinale (L.), poussant dans un puits près de Moulins (Allier), ont tou- jours leurs frondaisons bifurquées à leur extrémité.

Séance dn !"■ avril. M. j1. Milne Edirarcls présente une note de M. /. Richard sur les Gaz de la vessie natatoire des poissons, à diverses profondeurs (60 mètres, \Ti mètres, 1674 mètres}. M. i. Camus et Gley ont étudié l'action du .système nerveux sur les principaux canaux lymphatiques. M. i. !>.«</»« adresse à l'Académie une étude monogr.aphique sur le genre Eurya de la famille des Ternstriemiacés, et M. Lacroix une étude sur les Roches basiques constituant des filons minces dans la Lherzolite des Pyrénées.

A. K. Mai.arii

OFFRES ET DEMANDES

M. André B., 1242. Linné résumait ainsi, dans son Syi^leina naturx, les trois règnes de la nature : Mineralia s^unt ; vefietalia »wit et crexcant ; aniinalla ^unt, crescunt et sentiuiil. I.avie e'tait ainsi définie par Bicliat : L'ensemble des fonctions qui résistent à la mort.

.M. R. D..., à Constantinople. L'examen micros- copique de l'acier, pre'paré en lamelles de 2 centièmes do millimètre d'épaisseur, puis traité par l'acide azotique, a montré que l'acier fondu est constitué par des gra- nules de fer doux, entourés d'une enveloppe carburée; c'est une sorte de structure cellulaire analogue physi- quement à celle des tissus végétaux.

M. 1'. D..., ;i637. Pour retarder la fermentation de la colle de pâte, on a recours d'habitude à l'alun de potasse ou à l'alun d'ammoniaque, qu'on mélange en poudre à la colle dans la proportion de 2 à 3 pour cent. Le borax du commerce, à la dose de 1 pour cent, lui est préférable. Non seulement la colle de farine ou la colle d'amidon boratée se conserve mieux, mais encore elle est plus adhésive et colle mieux.

LIVRES NOUVEAUX

mément au\ nouveaux programmes du certifient d'cliiiles phy- siques, chiuiiijuef! et naturelles.

11 s'adresse aux jeunes gens qui veulent, dès le lycée, ac- quérir des connaissances sérieuses en histoire naturelle, à tous les candidats qui auront à subir un examen dont le iirogramine comporte l'élude plus ou moins détaillée de la botanique. Conservant la méthode adoptée ])Our sa Zooloyie, parue il y a un an, M. Gér.ardin a résumé, pour la Botanique, les princi- p;iux cours donnés par les professeurs des Facultés, les traités classiques et les ouvrages les plus récents. La llolanique de M. Léon Gérardin comprendra 2 volumes : Anatomie et Phy- siûloyie véyélales et Familles naturelles. U.inatomie et l'Injsio- loyie végétales, qui vient de paraître, renferme l'Histologie végétale (cellule et tissus), la Morphologie, l'Anatomic et le développement des organes, la Physiologie de la plante el répond très exactement au programme commun aux classes de philosophie, de mathématii[ues élémentaires, de première mo- derne, ainsi qu'à l'année préparatoire au certificat d'études des Facultés des sciences.

Traité éléiucnlaire de Ilo/aniijtic, par Léon Gkrakuin, pro- fesseur au Lycée Carnot et à l'Ecole Turgot. I. Anatomie et l'hysioloyie véyétales. 1 vol. in-8° de 473 pages avec 53.'i figures. Prix ; 6 francs {franco, 6 fr. qU). Le Traité élénienlaire de Botanique de M. Léon Gérardin

est le premier ouvrage qui ait été spécialement rédigé confor-

L'.lr< de prédire l'avenir. La Divination, cette fille delà cui'iosité et de l'espoir, est aussi vieille que le monde. De nos jours encore, elle a revêtu des formes nombreuses et variées que l'on peut présenter sous un certain nombre de divisions générales bien définies. 1" Les incantations, les enchantements, les opérations magiques de la Sorcellerie et de la Magie pro- prement dite; 2" la divination par l'inspiration céleste ou un mouvement spontané de l'âme ; la divination par l'étude des phénomènes de la nature.

M. Santini, dans un ouvrage qu'il vient do faire paraître, passe successivement en revue les principales façons dont usaient les anciens, comme aussi les pratiques chères à leurs successeurs d'aujourd'hui, et décrit cent trente-trois procédés différents pour prédire l'avenir. l.'Art de la Dirinalion est un petit volume du prix de deu.r francs (franco, 2 fr. 13).

Culture du Caféier, semis, plantations, cueillettes, espèces, etc., par E. Raoll, avec la collaboration, pour la partie commer- ciale, de E. Dakolles. Un volume de 230 pages. Prix : 7 fr. {franco, 7 fr. GO).

Tous ceux qui s'occupent des questions coloniales se plai- gnaient depuis bien longtemps qu'il n'existât, pour les cultures et les entreprises agricoles dans les pays chauds, ni guide, ni manuel, ni traité d'aucune sorte. Pour les cultures européennes ces ouvrages abondent, mais pour la zone interlropicale, au- cune publication n'était venue combler cette lacune. C'est que, pour une publication semblable, les obstacles étaient nombreux. Dans les pays chauds, les cultures, d'une extrême diversité, varient d'un continent à l'autre et diffèrent même fréquem- ment suivant les contrées. Pour produire un livre réellement utile, il fallait un spécialiste ayant pu étudier les pays les plus divers et ayant séjourné dans toutes les régions de la zone intertropicale. Pvéunir de telles conditions a été longtemps im- possible par suite de la longueur des trajets; dans ces der- nières années, la facilhé des communications a permis la réalisation de ce programme.

Ce manuel pratique sur la culture du caféier constitue la suite à l'oiuvre magistrale du regretté maître Paul Sagot. On sait que cet émincnt agronome mourut en 1888, au moment l'Institut allait certainement lui ouvrir ses portes, et que co ' fut M. E. Raoul, actuellement professeur du cours de cultures et publications tro]iicalos à l'école coloniale, qui fut chargé de compléter et de publier le travail du savant maiirc.

[.a variabilité des microbes, par A. Rodet, agrégé à la Faculté de médecine de Lyon, chef des travaux de médecine expéri- mentale. 1 vol. gr. in-S», 216 pages, 6 fr. {franco, 6 l'r. 30).

Traité scientifique et industriel des plantes te.rtiles, l'Ortie^ par Félicien Miciiotte (2 fr., franco, 2 fr. 13).

M. Michotlc vient de publier un supplément à son Histoire de la Itamie, et traite de l'Ortie. 11 semblait, jusqu'à ce jour, qu'il n'était possible de tirer quoi que ce soit d'utile de l'ortie ; les études de M. Michotte prouvent très heureusement le contraire; l'ortie est une plante textile qui va\it la peine d'être cultivée. L'auteur a étudié, de concert avec M. le comte d'Astanières, les orties, et les résultats obtenus permettent d'espérer que cette plante sera propagée dans !a suite comme textile et comme fourrage. C'est M. le comte d'Astanières qui est le premier vulgarisateur do l'exploitation de cette plante.

!tX

LE naturalistk;

Il V a en Fi-.tnce tn'aupoup d'espèces ou variéti-es il'ortios ; les deux plus réiianducs sont, l'oiliodioïquc et l'ortie brûlante; mais en culture on aura tout avantage à propager l'ortie dioï- i|Uft, plus vivace. Nous ne parlerons pas ici des procédés d'ulilisati'in, de traction des fibres, etc., nous reporterons le leeleur à la brochure toutes ces questions sont étudiées en détail et traitées de main de maître. C'est certainement une belle découverte, appelée certainement plus tard i donner de grands pvolits.

l'elile jlm-f de lu Miii/ninf par Heelor Lévcillé (prix, 5 francs franco 3,30),

Notre collaborateur M. H. 1. éveillé vient de publier une flore de la Mayenne dont nous ne saurions trop le féliciter. C'est toujours avec plaisir que l'on constate l'apparition de ces liistoires naturelles locales, flores, faunes, etc., qui permettent au débutant de se lancer dans l'élude des sciences naturelles avec l'assurance de savoir qu'il pourra déterminer tout ce ipril récoltera dans sa région. Il est évident que, dans les ou- vrages généraux, il pourrait également arriver à ces détermi- nations, mais aussi avec plu.s de peine. C'est pourquoi, chaque fois que l'on pourra faciliter le travail non seulement aux déijul.mts, mais même aux amateurs exercés, cela sera toujours pour le iilus grand bien des sciences.

l'our en revenir à cette flore de la Mayenne, disons d'abord ([u'elle est élémentaire, une qualité de plus ; elle est rédigée d'une façon simple et précise, en supprimant tout ce qui peut i.'mbarrasscr le débutant. C'est de la véritable vulgarisation, cl de la bonne.

Liste par ordre alphabétique des publications sur les OiseauK vivants et Fossiles de France et d'Algérie

{!^iii(e.)

Ue^laïKl i«'. -!>.). Tableau d'Ooinm novd de la Krance. in-S. B7 pages. Lille, 1831.

Catalogue des Oiseaux observés en Europe, principa- lement en France, surtout dans le nord du royaume. 1 vol. in-S. 1/iUe, 1839. Voy. Mémoires de lu Société de Lille. 18i3, pp. 91- i06.

Uriarbrc (A.). Histoire naturelle des Quadrupèdes, Oiseaux et Amphibies d'Auvergne. In-8. 348 pages. Clermont- Ferrand, Mi)~i.

Essai zoologique sur l'Auvergne. Paris, 1798. Dcmarle. Tableau des Oiseaux observés dans le Houlon-

nais. Voyez l'réris de l'Iiistuii-e p/ii/sii/iie, civile el polific/iie de lu fille de Bouloijne sur-Mer el de .vt'.s- environs. Vol. I-II. Boulogne. IS'ii.

DcjTolle (K.). Histoire naturelle de la France. T. 111. Oiseaux, ln-12. 3Ûi pages. 21 planches coloriées et 132 ligures, l'ai'is Ueyrolle). 1892.

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DiiKoncst (.1.). Catalogue des Oiseaux du département de la Creuse. Mémoires de la Société des Sciences noturelle.-< et urcliéoloi/ic/ne.i de lu Creuse. T. IV, 1881.

DuTcriKiy Hi.-l,.) et Loi-clioiillel (.Ihk.). Notes et Rensciguetnents sur les animaux vertébrés de l'Algérie. In-4 avec ;; planches. Strasbourg, 183.'1.

F

l'airiii.-iir<- i:!!!».). Les Uapaces de France. 4 parties in-4. ly:i liages. Chalon-sur-Saône, 1879-1884.

Iconographie dos A'ertébrés de France ou Description des animaux vertébrés qui vivent en France à l'étal sauvage. Deuxième partie : Oi.se.itux.

FiiKnn. Les Alpes françaises. T. II. Flore cl l'aune. I vo!. in-li; de 350 pages et VM l\j;m-iis {lliljliol/iè>/ue scienli- /ir/iie contemporaine), l'aris, 1893.

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lie Vlistuuire île lu Seine, par G. Lennier, 1885 (Imprim. du

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Note sur quelques Oiseaux du midi de la Franco, lievue et Mar/cisin de Zi)ulo;/k\ ï. \'l. IStli, pp. 158-164.

Première lettre sur l'Ornithologie de la France méri- dionale. Iliid., pp. 209-217.

Iie»,i-(ème lettre //jiV/., pp. 258-267.

Troisième lettre Ihid., pp. 372-379.

r»«a^-iV-)«e lettre Ibid. T. VII, 1855, pp. 63-73.

Cinijuiè/iie lettre Ibid., p. 122-128.

Sixième lettre Ibid., pp. 167-174 ; p. 222-230.

Sepliénie lettre Ibid., pp. 308-316.

Huttiènie lettre Ibid., pp. 409-414.

Seuvième lettre Ibid. T. "S'III. 1856. pp. 64-66.

Dixième, lettre Ihid., pp. 97-105.

Onzième lettre Ibid., iip. 149-152.

Douzième lettre. ...*.... Ibiil., pp. 262-267.

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QHrt/r)c;ié»!e lettre Ibid., pp. 403-417.

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(.4. suivre.)

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1;. .Mai.loi/.f.l.

Le O'eraiU: P.ml (iUltl LT.

Pari*. liripriinen

F. Levé, rue Cassette, 17

17' A.N.NKE

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1" MAI iH'.l.i

OISEAUX ACRIDOPHAGES

LES AKiHETTKS {mitr).

Le journal de voyage en CAûna de l'abbé David nous donne les renseignements les plus précis sur les nom- breuses Aigrettes de Timmense Empire du Milieu. (Pa- ris. Hachette, 1871). « J'ai souvent rencontré dos li'^ronuières dans mes voyages en Chine ; très souvent elles sont établies sur les grands arbres des pagodes, et

nous en avons même plusieurs dans l'intérieur- de la ville de Pékin. Mais, partout, ces paciliques familles sont rol)jet du respect des populations. Cliaque espèce de héron construit ses nids le plus près possible les uns des autres, pour une raison de protection mutuelle. J'ai vu jusque dans le !Vord des héronnières d'aigrette, de garzette, de bihoreau et de héron gris ; mais je n'ai pas observé de nids d'Ardeota prasiiwsccles ailleurs que sur les saules qui bordent les rizières de la Chine centrale. P. 320, I.

" Mans toutes les rizières du pays, la grande et la petite

(iARZETTES

-aigrette et l'élégant Anleola prasinosceles étaient com- muns et je vis le Héron cendré nichant eu nombreuse compagnie sur le sommet plat et nu d'une vieille tour (Tcbé-Kiang région de Shaiigai). P. 32. Les palmipèdes sauvages fourmillent aussi le long du lleuve Jaune, on je distingue encore des Aigrettes et des Hérons cendrés. P. 106.

"(Vallée de Lao-Vuj lo janvier 187J, dans les rizières non gelées, .\rdea cinerea egretla et garzetta. Ibis nip- pon, aquila albicilla, Pandion haliu'tus, Circus cya- ueus, etc. Le Casarka y est malheureusement très com- mun, et ou le trouve deux à deux à tout bout de champ. C'est lui qui, de sa voix sonore mais désagréable, donne l'éveil aux autres oiseaux quand le chasseur cherche à s'en approcher (21 janvier), l'ne garzette que je prends a déjà le dos revêtu de son beau plumage de noces. Le yaliiralisle, t6. rue du Bac, Paris.

3 mai 1873. L'on ne voit plus sur la rivière de palmi- pèdes voyageurs, mais seulement la monotonie du voyage est rompue un peu par la rencontre de quelque Héron cendré, du lîihoreau, de r.\igrette au blanc pa- nache. Point même deiMartins-pècheurs petits ou grands, les Houges-queues, riverains si gais, si jolis, avaient disparu avec les grandes montagnes.

" 31 mai 1873. Halte à Kou-Tchéoufou.

n Les oiseaux que j'aperçois autour de notre maison : Pica Media, (iarrulax perspiciltatus, Copsychus suularis, Gallphu-nicure, .Vrdetta ruficollis, .Vrdea egretta, Ardea garzetta. Il n'y a presque point d'arbres au pays et les bambous y sont rares aussi.

«22 juillet 1873. Tsitou.— Depuis quelques jours nous voyons voler un bon nombre d'.\igrettes, de Garzettes, de Corbeaux à cravate, oiseaux qui faisaient défaut an

102

LE NATURAMSTK

pays auparavaul. C'est que les rizuTes ont été inondées aussitôt aprùs la coupe des moissons et quR les nom- breux petits jjoissons qui s'étaient tenus cachés au fond de la boue à moitié sèclie, viennent maintenant prendre à leur aise leurs ébats dans l'élément liquide : il y a donc un aliment facile et abondant pour les échassiers et tous les oiseaux piscivores. P. 200. T. II.

«24 juillet. Tsitou. mon chasseur pékinois lue au vol un beau héron blani-, en mue qui a toutlebecjaune et qui conserve encore au dos une partie de ses belles plumes de noces. C'est VEgretta inlcrmedia des auteurs, oiseau que je n'avais pas vu encore. P. 203.

« 13 mai 1873. Le beau lac de Kiou-lvianj,', naguère si ]ilein, si limpide, si orné de plantes aquatiques, si animé de poissons et d'oiseaux, est à sec maintenant, excepté dans sa partie médiane. Il exhale au loin la puanteur des moules, des limnées, des paludines et des cyrènes en putréfaction. Seuls les hérons cendrés et les Aij^rettes y guettent silencieusement les grenouilles et le menu fretin qui at;onise dans la mare. »

Dans l'immense empire des Indes, Allahahad, dans la présidence du Bengale au coniluent du (iange et de la Djomna, la reine des cités saintes des Hindous, près de hKjuelle se trouvent les célèbres mines de diamant de liannah, est le centre du commerce des plumes des nombreuses Aigrettes de toutes sortes, des plumes de Marabouts fort abondants dans les régions marécageuses des provinces d'Allahabad, d'Aoude, d'Agrah,de Gan- douana et de Malona.

Les charmantes Scènes de la Salure dans les Etals-Unis et le Nord de VAmérujue, du célèbre naturaliste Auduhon, contiennent quelques noies très instructives sur les Hé- rons-Aigrettes. Nous y trouvons des renseignements pit- toresques laissant l'impression du scntimenl d'obser- vations prises sur le vif, d'apvùs nature ; malgré la crainte de faire longueur, nous en citerons les parties essentielles. Ces renseignements, malgré leur date peu récente (1820-1832), peuvent très bien servir de compa- raison et nous donnent relativement la description des régions marécageuses de l'Amérique centrale et de l'.V- méricjue méridionale, si fortement déiimécs actuelle- ment ; celles théâtre des observations d'Audubon, comme l'on sait, sont presque complètement dépeuplées de colonies d'Aigrettes si florissantes autrefois.

(I Aux Carolines, les Hérons de toute espèce sont extrêmement abondants, non moins, peut-être, que dans les parties basses de la Louisiane et dos Florides. Ils ne font pas invariablement choix d'arbres s'élevant de l'in- térieur d'un marais, puisqu'aux Florides se trouvent des héronnières au milieu des landes couvertes de Pins, à plus de dix mille de tout marais, étang ou rivière. Les nids sont établis tantôt sur la cime des plus grands arbres, d'autres fois à quelques pieds seulement de terre il y en a qui reposent sur le sol même, el on en trouve jusque surdes Cactus. Leurs endroits de |)rédilection sont 011 des réservoirs et des fossés, sillonnant de toutes parts les plantations et les champs de riz, sont remplis de poissons de diverses sortes, qui leur assurent une proie nombreuse et facile. Aussi viennent-ils y nicher en ni'>i"J nombre et quand ils ont eu soin de s'établir an-dessus d"tni marais, ils peuvent y vivre aussi si'ire- ment qu'en aucun lieu du monde. Qui donc oserait les poursuivre au fond de ces affreuses relr'aites dans une saison il s'en exhale des miasmes mortels et au risque d'être cent fois englouti avant d'arriver jusqu'à eux?

« Irnagiiie/.-vous une surface de quelques cents acres, couverte d'énormes Cyprès dont les troncs, montant sans branches jusqu'à uue cinquante de pieds, s'élancent au milieu des eaux noires et bourbeuses. Plus haut, leurs larges cimes s'étendent, s'entrelacent et semblent vouloir séparer les creux de la terre ; à tr-avers leur sombre voûte pénètre à peirre un rayon de soleil. Cet esjjace fangeux est encombré de vieilles souches qui disparaissent sous les herbes et les lichens, tandis que darrs les endroits plus pr-olonds s'épanouissent les .Nym- phéas, auxquels se -mêlent une foule d'autres plantes aciuatiques. Leserperrt Corrgo (1), le Mocassin des Eaux (2), glissent devant vous el se dérobent à votre vue; vous entendez le bruit que font les tortues effrayées qui se laissent tomber de dessus les troncs flottants, d'où plonge aussi le perfide Alligator en enfonçant sa tète mons- trueuse sous l'infect marais. L'air est imprégné de va- peurs empestées au milieu des(|uelles s'agitent et bour- donnent des milliers de mousti(|ues et toutes sortes d'insectes; le coassement des grenouilles, les rauques clameurs des Anhirrgas et les cris des Hérons qui font urre rrrusique de la scèrre. »

La publication (3) par M. Ed. André, chargé d'une nrission du gouvernement français dans l'.Vmi'rique équi- noxiale en 187;>-1870, nous permet la description de l'ha- bitat des Garzettes, dans la Colombie. Ce botaniste dis- tingué, dans l'exploration de la Cordillère occidentale en longeant les rives du llerrve Cauca, trouva de gr-andes colonies de Hérons blancs familiers " i;arzas » {Ardea rjarzettuj, dont les nids abondaient au sommet des bran- ches de grandes érythrines de cent pieds de haut. « Le Cauca se divise en deux bras un peu au-dessus du Yocoto, et les pentes escarpées de la colline, forrrrées de schiste feuilleté, s'arrêtent brusquement au-dessus des terrains inondés et couverts d'une puissante végétatiorr aquatique. Il fallirt tout d'urr couii descendre jusqu'au niveau du lltmve. J'y trouvais l'occasion de noter un des aspects les plus siisissants de la rratur-e inlertropi- cale. Une forêt épaisse s'étendait sur- plusieurs kilo- mètres, dans un sol entièrerrrerrt submer'gé par des eaux noires, tachées de rouille, comme celles de certains lacs ou igarapes du IJrésil. L'effet des grands Ir-oncs d'arbres, <le trerile mètr-es de hauterrr, rroirs et luisants, sur ce nriroir d'acier, était faiilaslique dans la pénombre for- mée par le feuillage et dorrt le soleil du rrridi rre pouvait rompre la densité. Sur les troncs d'arbr-es tombés el flottants, errtr'e lesquels nous chemirrions, de grands Hérons blarrcs et autres oiseaux d'eau péchaient grave- ment. Aucun bruit ne troublait celle solitude, si ce n'est la chute accidentelle de petits fruils roui;es, semblables à des cornouilles, qui tombaient ilu liairl de l'arbre rrommé burilico dans le pays et qui n'est autre qu'une arionacéo, le Xylopia ii(justril'olia. Dans les parties émer- gées les pécaris fouillaient les feuilles morles pour se nourrir des fruits du burilico. Dans les buissorrs, le eiruclomaeho, aux fruils rouges comme des cerises, et les groseilles blanches du locotal épineux imprimaient un caractère spécial à la végétation. Pour la première fois aussi j'aperçus le véritable Coca (Kri/lliruslyhn coca) ;'i l'état sauvage, formant des arbriscaux de cinq à six

it) Congo Snako {.imphiiim tneaiis, Harlan . î) Waicv \niiaisf,\n {Vrololiis pisriroriis, Lalrcillfi. (3) Le Tour (lu Monde, l. Som. IS"n. Ei^'. P. 127. Les liiiri- licos de la forél iiioinliV.

LK X AT un A 1,1 Sil-

lon

mètres dp liaiiteur, mélangés avec les espèces précé- <lenles. »

l,a récente publication de M. Verscluuier « les Trois (Juyanes » (I) nous donne la description d'une contrée ([ui, pendant longtemps, a fourni la majeure partie des parures de crosse au commerce parisien. Il sulTit d'en- trevoir un point de la (iuyane pour se faire une idée des soufl'rances qu'on risque en «'aventurant dans l'inextri- cable chaos grouillent des bétes hideuses, les moustiques et les araijLjnées vous suceront le sanf< et vous dévoreront tout vivant.

Le chasseur irréfléchi ([ui s'aventure dans la Icnible lorèt vierge, la mort la plus épouvantable le menace sous toutes les formes, a neuf chances contre une de succomber dans ces grands bois. Ce ne sont pas seule- ment les bêtes féroces, les serpents, les crocodiles, l'absence de nourriture, les émanations meurtrières des marais, la fièvre, la dysenterie qu'il aura à éviter ou à combattre : le danger le plus grand pour lui esc dans les légions d'insectes immondes qui l'assaillent quand la lumière fuit devant l'envahissement de Tombre et i|u'épuisé de fatigue, il cherchera en vain un sommeil réparateur. Les dangers ne sont pas moindres sur l'eau que sur terre : si le requin est rare dans les fleuves de la Guyane, il est remplacé par un poisson tout aussi vo- race, servi par une mâchoire garnie de dents aiguës et Iranchantes qui porte le nom depiraïc, qui s'attaque aux i'xtrémilés du baigneur ou des malheureux qu'un acci- dent lait tomber à l'eau.

.1. l'illiEST. (A SMÙTP.)

LA REÏÏNION DES NATURALISTES

DU MUSÉUM DE PARIS

i" RKUMON (26 février).

La dcusiéme séance consacrée à l'exposé des travaux des Naturalistes du Muséum a été occupée en grande partie pai' plusieurs rapports sur les collections du voyage de M. Diguet.

Le très sympathique ex[)loi-ateur a d'abord donné un compte rendu sommaire de l'itinéraire suivi à travers la Basse-Cali- fornie, de son séjour au golfe de la Cordillère à proximité de la Sierra. La Sierra ofl'rail une faune et une flore intéres- santes et aussi de lu-écieux vestiges pour l'étude etlinograplii- (jue. Sur les roches existent des peintures attribuées à une race ayant séjourné dans la péninsule bien avant les dernières races indiennes rencontrées par les missionnaires. A la Pa/. M. Liiguct trouvait, grâce à l'obligeance de M. tîaston Vives, administrateur des pèches de perles, les matériaux nécessaires à une étude complète de l'huître perlière. Enfm, entre autres i-echorches, l'explorateur réussit à réunir des documents im- portants sur les derniers descendants de la race Cochimis. Cet intéressant et fructueux voyage a duré seize mois, pendant les- quels M. Diguet sut triompher de fatigues et de dangers dont il ne parle pas dans sa relation et dont il ne semble pas se souvenir.

Déjà ont été signalés ici quelques-uns des travaux dont les collections rapportées de Basse-Californie fournissent les objets ; il faut ajouter à la liste les oViservations faites par M. le pro- fesseur Van Tieghcm sur deux Loranthacées : une Viscoidée et une Loranthoidée. La première de ces plantes permet d'é- tablir une certaine ressemblance de la flore de Basse-Californie avec la flore du Mexique. L'autre plante ayant quelque com- munauté d'aspect avec les Loranthoïdées d'Australie a cepen- ilant une structure qui permet de la distinguer nettement, et M. Van Tieghem propose de constituer pour elle un genre

(I; l'aris, IS'Jl. Haclietti' ei (.'ie. Voir la ilescripliuu du paysage, p. l!l't-19;j.

distinct caractérisé par les dispositions d(^ l'inflorescence. M. Dcniker étudie les ossements humains fossiles recueillis dans les ilcs de Espiritu Santo et de Cerralbo. Ces os sont peints en rouge comme l'étaient ceux que trouva en 1882 le docteur Ten-Ivate dans l'extrême sud de la presqu'île Califor- nienne ; ils appartiennent à une race de petite taille, les hom- mes ayant une hauteur moyenne de lm.62, les femmes une hauteur moyenne de Im. o't. M. Dcniker considère cette race connue alliée aux peuplades Pale-américaines ayant habité l'Amérique au sud du fleuve -Vmazone et ([ui peut-être avaient cherche à s'étendre vers le nord.

M. de Roehebrune conclut de l'élude des Mollusques col- lectionnés par M. Diguet ([ue la faune malacologique du golfe de Californie présente un mélange de formes Californiennes ot de formes l'anamirji/es.

M. Charles Brongniart parle des Guêpes à miel (Polistes amcricanusi et donne quelques indications sur la structure des nids édifiés par ces insectes. Le miel n'est pas utilisé par les indigènes, son goiit cependant n'est pas désagréable. L'étude de ce miel est faite par M. G. Bertrand, qui s'attache principalement à déterminer la nature assez particulière du suere récoUé et modifié par la Poliste.

Enfin MM. A. Lacroix et Etienne Ritter font à leur tour quelques remarques sur les minéraux du Boleo et sur quel- ques roches éruptivcs de Basse-Californie.

M. le iirofesseur Hamy nous fait (Quitter l'Amérique pour l'Afrique et signale l'intérêt des ri'sultats du sixième voyage de M. Foureau à travers le Sahara. La plus grande ressem- blance existe entre les armes de pierre taillée ramassées à 700 kilomètres au sud de Biskra et celles que l'on retire des anciermes alluvions de la Somme ou de la Tamise. Quant aux débris de poterie, ils indiquent l'usage de procédés de fabri- catiim jusqu'ici inconnus en Afrique, mais qui sont en usage de tcmjis immémorial au cœur du continent américain. M. Hamy pense cependant que les anciens Sahariens sont venus de la région éthio]iienne et se sont avancés vers l'ouest.

M. Boulart signale l'existence de plexus veineux thoraciques chez le phoque commun et décrit ces formations vasculaires en indiquant b'urs rapports avec le cœur, le diaphragme et les veines diaphragmatiques. Ces plexus veineux semblent se dé- velojjper avec l'âge de l'animal et se trouver d'autant plus importants que l'adaptation à la vie aciuatique est mieux établii'.

M. Neuville sigialc des sinus veineux intra-hépatiques chez le Castor du Rhône.

M. E. Oustalet attire l'attention de ses collègues sur quelques paradisiers remarquables de la Nouvelle-Guinée. Le Plerido- phora Abberti porte implantées de chaque côté de la tète deux très longues plumes dépassant de beaucoup les dimensions de l'oiseau. Ces plumes ont d'ailleurs un aspect et une sli'ucture tout à fait particuliers.

Le Parotia Carolte est remarquable par la disposition di'S plumes du front qui se relèvent pour former une douBlc crête frangée de blanc d'argent. Ces oiseaux sont en outre rendus intéressants par leur rareté. Le Musée de Dresde et le Muséum de Paris en possèdent seuls aujourd'hui des échan- tillons.

M. Félix Bernard résume ses observations sur le dévelop- pement de la coquille des Mollusques lamellibranches et fait ressortir l'uniformité du procédé.

.M. Bordas décrit les glandes salivaires des Libellulidcs et distingue un groupe glandulaire thoracique et un groupe buc- cal. Le groupe thoracique est divisé en une partie susieso- phagienne peu dévcloppéeel en une partie sous-œsophagienne plus importante.

M. J. Kiinckel d'Herculais décrit plusieurs espèces nou- velles de Cétonides de Madagascar.

M. Poujade donne ladiagnose des espèces de Phalenidai re- cueillies à Moupin par l'abljé Armand David.

.M. Bureau décrit unDorstcnia nouveau de l'Afrique centrale.

M. Franchet décrit quelques plantes de la Chine oecidentale.

MM. Phisalix et Bertrand, continuant leurs recherches sur la toxicité du venin de la vipère, ont remarqué que la virulence du venin augmente d'une manière continue du printenqis jus- qu'à l'autiimne.

.M. Ch. Contejean donne les conclusions de ses recherches relatives à l'action physiologique de la pcptone etsurl'influence de cette substance sur la coagulabilité du sang chez le chien.

M. J. Tissot, ayant étudié les échanges gazeux des muscles isolés du corps, conclut que l'absorption de l'oxygène par le muscle est un phénomène essentiellement vital. En outre le

lO'i

LE NATURALISTE

muscle, dégage rie l'acide cai'bonii|UC : il se produit dune une véritable respiration musculaire.

M. Bouvier étudie la distribution géographique des crustacés de la sous-famille des Lithodinés et propose une lijpothèsc de dissémination des espèces basée sur l'aptitude de ces animaux à supi)c>rter des températures limitées et à s'étendre ainsi à l'exclusion les uns des autres dans les directions le climat des mers le permet.

K. S. L.

LA DESTRUCTION DU RENARD

dans le département de la Gironde

Le gibier est devinm si i;ue en France depuis linéiques années que sa protection a été l'objet de nonibretises mesures préventives dont rinitialive est due principale- ment aux Sociétés de Chasseurs qui se sont constituées dans nos divers départements. Mais, indépendamment des braconniers, le f,'ibier a un ennemi tcrrililc : le Renard-, qu'il importe de poursuivre à outrance; non seu- lement ce carnassier détruit une grande quanlilé de volailles en se glissant, la nuit, sans bruit dans les termes et les [loulaillers, mais il s'empare des Lièvres, des Lapins, des Perdrix, des Cailles et capture ces oi- seaux sur leurs œufs (|n'il dévore également.

K II n'est pas rare, dit Toussencl, que le Heuard (jni vient guetter un Lièvre, à la sortie ou à la rentrée, trouve Ja place occupée par un braconnier, et vice i-crsa. « Le braconnier, railleur, ne manque pas de dire en ce cas : 11 m'est arrivé ce soir ou ce matin un grand malheur; nous étions deux à l'anVit du niénie Lièvre, j'ai tué mon camarade ! »

Enfin le Uenard ne respecte même pas nos vignes et recherche, dit-on, avec avidité le raisin à l'époque de sa maturité.

Le Renard est doué d'une intelligence extraordinaire, i|li'il sait employer pour éviter les dangers; aussi les collets et les jùèges sont souvent inutiles et, lorsqu'il est pris, il trouve encore riéquemment le nioycii de s'eclia]!- per.

<< (^e (jue le Loup ne fait (iiie par l'ori'c, dit IIuIIom, il le lait avec adresse et réussit plus souvent. Lin autant que circonspect, ingénieux et prudent, même jus(|u'à la patience, il varie sa conduite, il a des moyens de réserve qu'il sait n'employer qu'à propos. Il veille de firès à sa conservation; quoiqu'aussi infatigable et iiiriuc i)lus léger que le Loup, il ne se lie pas entièrement à la vitesse de sa course; il sait se mettre en si'ireté en se pratiquant un asile oi'i il se relire dans les dangers pres- sants, où il s'établit, il élève ses petits. »

Malheureusement le Uenard n'est pas rare en France^ et est même commun dans certaines localités. Juste- ment préoccupée des ravages que ce Carnassier exerce sur le gibier dont il est une des causes de la disparition, la Sdciclé proterlrice dit gihier et de la propricti dans la Gironde décida, dtins son assemblée générale du H avril 1802, d'accorder par tète de Henanl capturé dans le département une prime de !1 fr. qui sei ait jiayée sur cer- lilicat des M.iires des communes ces prises auraient eu lieu. Cette prime a donné des résultats inespérés; non seulement elle a procuré à la Société de nombreuses adhésions de chasseurs qui considèrent ce braconnier à 'luaire pâlies comme aussi dangereux que son bipède confrère, mais encore 11,' certKicats ont été délivrc's par

les Maires pour captures de Henards, du mois de mai 1892 au 1" novembre de la môme année. Ces certificats sont établis sur un modèle transmis par la Société pro- tectrice du gibier et conslalaiit :

1" Que le Uenard présenté à chac]ueMairie était adulte, mort, non dépouillé et caiituré stir le territoire de la commune;

2" Que l'ablation de l.i palle droite de devant de l'ani- mal avait été opérée en présence du Maire, qui avait délivré le certificat donnant droit à la [irime.

Les résultats (d)tenus de[)uis l'année 1802 sont encore plus remarquables : au 1"' mars I89o, la Société protec- trice du gibier avait payé 741 primes pour Uenards dé- truits dans 93 communes du département de la Gironde dans l'espace de trente mois 1 Les communes qui avoi- sinent le bassin d'.Xrcaclion sont celles les captures ont été moins nombreuses, ce qui s'explique par la des- truction des Uenards pratiquée dans cette région par les Socit'tés de FoxHound.

Si on admet qu'un Uenard consomme pat jour pour sa nourriture une seule pièce de gibier ou une volaille, ce qui paraît fort raisonnable, on verra que les 741 Uenards détruits auraient fait en trente mois 666, 900 victimes 1 Ces chifl'res suffiront pour expliquer la rareté du gibier dans certaines régions et prouver la nécessité de détruire des Carnassiers si reiloulalilrs.

Albert (iuANGER.

iV. II. Consulter pour la destruction du renard le volume sur le l'iéf/ear/e récemment paru de Jean Marcassin, 1 vol. prix : 1 fr. 50. Les Fils d'Kmilc Dcyrollc, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris.

MICROGRAPHIE

IMPRÉGNATION DES CELLULES NERVEUSES

PAR LE PeOCÉDÉ OE GOLGI AU BICHLORURE DE «lERCyRE

Avant de décrire la niéthodi' au ^siiblinié de (iolgi il i>l ulile d'indiquer quelques règles qui permettront d'aborder sans trop de déceptions la méthode d'impré- gnation au chromate d'argent, dont nous avons déjà parlé (I), ainsi ipte la iiiéllinde au suldiiiié i|ue nous allons décrire.

1" Pour obtenir une bonne imprégnation, il fautchoi- sir les organes d'un animal jeune, ou encore mieuxd'un embryon. Tous les organes nerveux ne s'imprègneni pas avec une égale facilité et on peut les classer, avec M. Cajal. en trois groupes: organes dont l'imprégnation est facile : Corne d'Ammon du lapin de 8 jours; moelle épinière du poulet du septième au (|uator/.ième jour de l'incubation; cerveau du lapin de 8 jours, etc.; organes dont l'imprégnalion est moins facile : Bulbe olfactif du lapin el du chien jeunes: cervelet du lapin de un mois, etc. ;organesdonl l'impiégnation estdifficile : ganglions nerveux; rétine ; terminaisons olfactives, etc. On peul imprégner le cerveau et le cervelet de l'Iionime adulle. mais il faut renoncer à employer celle mèlhode pour la moelle épinière.

'2" La durée du durcissement est extrêmement impor- tante. Plus l'animal est jeune, moins il faut laisser de

il'i Voir le 11" IS3 du l.'i octobre ISOi.

LE NATURALISTE

105

IfmpsJansle mélanse bichromate-osmique ot, comme il est dif(içile d'iiuliquer exactement le temps de durcis- sement pour chaque cas en particulier, il coiivieut de diviser l'organe à étudier en plusieurs morceaux que Ton portera successivement dans la solution d'argent, l'un après un jour, l'autre après 30 heures, le troisième après 4S heures de séjour dans la solution, etc. Quand l'imprégnation ne se produit pas, il est bon de recourir à l'imprégnation double ou triple de M. Cajal. C'est-à- dire qu'au sortir d'un premier bain d'argent on trans- porte la pièce dans un second bain do solution bichro- malée,puis dans un second bain d'argent, et, si l'impré- gnation n'est pas encore faite, dans un troisième bain de bichromate suivi d'un nouveau bain d'argent.

Pour éviter une précipitation trop abondante du cliroinate d'argent, il faut laisser la pièce enveloppée dans une petite portion des tissus voisins. C'est dans ce but que Martinotti imagina d'entourer les tissus à im- prégner de plusieurs doubles de papier à filtrer, imbibé d'eau distillée et que Schrwald les entoure d'une masse de gélatine. Il fait dissoudre de la gélatine dans l'eau (10 0 0) sous l'influence d'une douce chaleur, entoure la pièce de cette solution, laisse refroidir et la place dans la solution d'argent. Quand l'imprégnation est produite, il dissout, avant de couper, la gélatine dans l'eau chaude.

La méthode au sublime de Golgi permet d'imprégner des pièces plus volumineuses que celles que l'on peut traiter par la méthode d'impre'gnalion à l'argent. Nous décrirons le procédé 'primitif de l'anatomisle italien et une moilification de ce procédé connue sous le nom de Méthode de Cox.

1. Procédé de (^olgi : les pièces mesurant J/2 à 1 cen- timètre de côté sont durcies dans une solution de bichro- mate de potasse à 2 0/0. Les petits morceaux doivent séjourner dans ce bain 30 à 40 jours, les plus gros 2-3-4mois. On renouvelle fréquemmentle bain debichro- mate, et, vers la lin du durcissement, on au.gmente les proportions de bichromate de potasse que l'on porte à 3 et 4 0/0. Quand on juge le durcissement suffisant, on éponge les morceaux avec du papier à filtrer et on les place dans la solution suivante :

Eau (lisliUéc lUO gr.

Bichlorure de mercure 0 .2y.

On chanire la solution autant qu'elle se colore en jaune et alors on augmente les proportions du sublimé que l'on porte à 0 gr. iJO 0/0. La réaction est produite au bout de 5 à 10 Jours. On lave la pièce dans l'alcool à 00" pour enlever l'excès de sublimé, on coupe et on monte comme pour la méthode à l'argent.

2. Méthode de Cox : l'auteur, au lieu de faire agir deux bains successifs de bichromate de potasse et de sublimé, fai,t agir ces corps simultanément. On place des mor- ceaux mesurant un centimètre à un centimètre et demi de côté dans la solution suivante :

Sol. de t)ichromate de potasse à 5 0/0. / ~

Sol. de bichloiure de mercure à o 0 0.

aa 20 vol.

!Sol. de cliromatc jaune de potasse à réaction alcaline KJ vol.

Les pièces séjournent dans le bain deux ou plusieurs mois et sont traitées comme celles qui ont été impré- gnées par le procédé de Golgi.

Henri Kekdal.

DEUX VARIETES, fflALE ET FEfflELLE

D AMPHIDASIS PRODROM ARI A

11 m'est n'\ deux variéli'S curieuses A'Ainpk. l'rudromaria rf et y.

Le u^ a lo fond îles ailes supérieures d'un vcrdàtre fonci', couleur surtout ap]iarente dans l'espace compris entre les di-ux l)andes brunes. Celles-ci, grâce à leurs angles émoussés, restent plus écartées que dans le type, en descendant au bord interne de l'aile.

La bande brune qui avoisinc le bord terminal, s'étenil et ilevient à peu prés noire jusqu'à la frange qu'elle recouvre. L'autre bande agit de même sur la base de l'aile.

Le gros point noir placé à la cùtc, entre les deux bandes, s'allonge en ligne fine presque jusqu'au bord interne.

Quant aux ailes inférieures, elles présentent seulement une nuance plus foncée que dans le type, avec la frange plus lar- gement maculéa de gris noir.

Le corselet est aux trois quarts noir, entremêlé de verdàtre. Le collier est envahi par le noir. Mais les antennes et l'ab- domen ne présentent aucun caractère particulier.

La 2 est encore plus Inzarre et semble défier toute descrip- tion exacte. Si, comme chez le c'', l'espace méilian des ailes supérieures est plus large que dans un sujet ordinaire, il ne présente pas de couleur uniforme ; tandis que la partie infé- rieure est mélangée de noir, de verdàtre et de roux, la partie qui se rapproche de la côte s'éclaircit, le vert passe douce- ment au gris foncé et le gros point noir s'ouvre en V. Le même efi'et se produit dans l'espace compris entre la première bande et la base de l'aile ; mais dans celte bande c'est le noir qui domine.

Quant à la seconde bande, le noir l'a complètement envahie et il s'étend de plus en plus dense jusqu'à la frange, l'on ne distingue plus que deux petits points blancs.

Les antennes et le corselet sont à peu près noirs. Les ailes inférieures sont encore plus foncées que chez le c^-

Le papillon présente un faciès d'un beau velouté, oi'l le miir domine.

Déjà, il y a quelqui'S années, il m'était éclos un rj" l'rodro- iiiuria semblable, mais la femelle me manquait.

F. Del.\h.\ye.

L'AME ET LE CERVEAU

Quand un éludie l'homme, on n'est pas obligé de s'im- poser de limites dans ses investigations; surtout si l'on trouve en lui autre chose que des oiganes et des fonctions. En effet, les branches de la science sont nombreuses, et elles ne se réduisent pas seulement à l'étude de l'ana- tomie et de la physiologie. Sans parler de la biologie, qui est la science générale de la vie, la philosophie est une science d'une portée plus grande encore. On l'a même autrefois considérée comme renfermant toutes les autres, puisque les savants de l'antiquité étaient appelés des philosophes, les amis de la sagesse ou du savoir : Sapicnlia sagesse, de sapere savoir.

Or, la philosophie nous démontre l'existence de l'àme avec autant de certitude que l'existence des objets ma- tériels qui tombent sous nos sens. Le plus beau de tous les soleils de l'univers n'est pas comparable à un acte de vertu héroïque. Il y a donc quelque chose d'immaté- riel caché derrière cet acte, pour que nous puissions porter un tel jugement sans être accusés de folie. A côté des phénomènes physiques et chimiques, il y a aussi des phénomènes moraux qui ont le don de captiver noti'e attention.

Et cependant, quelle immense sphère de llamnies, quel gigantesque feu d'artitice, qu'un soleil comme

lOU

LE N.VTLKALISTIi

Sirius! Dans quoi état de dissociation iuminc-use duit se trouver la matière qui le compose, à ces énormes tem- pffratures ! C'est un ravissant météore, qui écrase de toute sa puissance noti'p iinaf,'ination confondue. Si cette colossale merveille de feu n"est rien à coté d'une misé- rable créature qui accomplit un acte de vertu, à côté d'un pauvre corps de poitrinaire pourri jusque dans les moelles qui accepte ses soufl'rances avec résif;nation, il faut bien qu'il y ail sous cette enveloppe matérielle quelque chose d'extraordinaire, que nous ne voyons pas, mais que notre intelligence découvre avec certitude : c'est l'àme. Douter de l'existence de l'âme, ce serait mettre en doute la solidité de notre jugement et de celui de tous les grands esprits qui ont raisonné ainsi. Nous sommes donc forcés d'admettre son existence, bien qu'elle ne tombe pas sous nos sens. D'ailleurs, il y aune infinité d'autres choses qui ne tombent pas sous nos sens, telles que le temps, l'espace, les nombres, le bien, le mal, la vertu, le vice, l'esprit, la raison, etc., etc. ■foules ces choses immatérielles n'en existent pas moins cependant; et nous les admettons sans hésiter.

Quand on contemple les étoiles, le soleil, les planètes, les comètes, etc., on sent que l'univers est rempli d'une inalière en voie de transformations incessantes, sous l'inlhience dos forces (jui l'animent. Il en est de même dans l'ordre moral : nos actes sont bons, indifférents ou mauvais, et il règne dans toute la nature un équilibre instable, vers lequel tout tend à revenir, quitte à se rompre ensuite. Nous voguons au milieu d'une mer ora;.'euse, qui tend toujours à revenir au calme. Nous sommes donc obligés d'admettre que le bien finira un jour par trouver sa récompense et le mal son châtiment. Comme cette sanction naturelle de nos actes ne s'accom- plit, durant cette vie, que d'une façon très imparfaite, il faut bien admettre ([u'ellc devra se compléter ailleurs après la mort, d'une tout autre façon. De l'idée de l'existence d'une âme indépendante du corps qu'elle anime, puisqu'cili^ lui sur\it nécessairement au delà du tombeau.

Mais alors, s'il en csl ainsi, à quoi sert le cerveau? I,c cerveau ne sécrète pas plus la pensée que le muscle ne secrète le mouvement. Les muscles sont animés, par les nerfs moteurs réside l'inllux nerveux, d'une acti- vité qu'ils transforment en mnuvements, mouvements qu'ils peuvent transmettre à d'autres objets. De même le cerveau, par certaines de ses cellules réside l'âme, est animé de la pensée, qu'il peut communiquer à d'au- tres personnes, et même aux animaux assez intelligents pour la comjirendre; surtout si nous avons nous-mêmes assez d'intelligence pour nous mettre à la portée de leur faiblesse.

On peut nous enlever les nieuibres, la face ou le tronc, sans nous faire perdre pour cela la raison, si le cerveau vit encore; car notre raison se trouve certainement sous la dépendance directe de cet organe, comme le prouvent les lésions (jui l'envahissenl chez les aliénés. Itctirez le cerveau delà tète d'un homme : sa personnalité morale n'existe [dus dans toute l'étendue de son corps. C'est dans le cerveau, sorti de sa boite crânienne, 'qu'elle a persisté jusqu'à la (lu, pendant le temps tiès court ce cerveau vivait encore. Mais quand le cerveau lui- même est mort, par suite du di'faut de renouvellement du sang (|ui le fait vivre, (|ue devient l'âme".' Le cerveau n'est plus alors caiiable de fonctionnel' avec elle. La peisonnalilé morale de rhcunme réside bien dans les

cellules de son cerveau iiendant la vie ; mais après la mort elle doit subsister encore ailleurs, puisqu'elle est responsable de ses actes, et que la sanction de ces actes n'est pas encore accomplie.

On voit donc qu'en raisonnant d'une façon lof;ique. l'homme de science peut très bien admettre la réalité absolue de l'existence de l'âme, unie à notre cerveau pendant la vie et naissant avec lui, mais lui survivant après la mort.

D' Bougon.

i;ALTHuaii:

AU CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES

La domestication de l' Autriiclic et la colonisation du Sahara

Notre collaborateni'. M. Forest aine, a présenté au congrès des sociétés savantes une note sur la domestica- tion de r.Vulruche qui résume la question qu'il a traitée déjà, du reste, avec plus de détail dans ce journal.

La destruction en Algérie de l'.Vutruche vers 1869, n'est pas couverte par prescription : il est temps encore, je l'espère, pour faire réparation envers les lois natu- relles, dont ré(|uilibre dans le Sahara est rompu par cette extermination et se manifeste par l'abondance et la permanence du fléau des Sauterelles en Algérie.

L'honneur de la domestication de l'Autruche revient sans conteste à un membre de laSociété d'Acclimatation, au D' Cosse; la postérité lui devra le titre de bienlâiteur de l'humanité. A l'encontre de l'opinion des savants spécialistes de l'époque, sa bonne volonté et son éner- gique persévérance, au service d'une œuvre de civilisa- tion, ont mis fin au massacre de l'Autruche. La domes- tication de r.Vulruche est le résultat bienfaisant de sa généreuse propagandf!.

L'industrie de l'élevage, la doniesticalion des .\u- truches, au Cap de Bonne-Epérance, ont donné un grand développement à ce pays, et elles tendent à jouer un rùlt! de plus eu plus considérable dans les conditions économiques de l'industrie et du commerce dans l'uni- vers, subissant l'influence des modes européennes.

La France qui dispose de millions d'hectares incultes dans le sud de IWlgérie, dans des régions impropres à la création de centres de population européenne, pourrait et devrait aider à la création d'une industrie si impor- tante, dontla réussite dépend uniquemenl de la possibi- lité d'utiliser de grands jtarcours, dont l'Ktat seul peut disposer en faveur d'une leuvre d'intérêt public. U y a bienti'il cinquante ans, déjà en IS.>C,le général Daumas leiiimmandait les emplacements favorables des environs (le liiskra, soit les oasis des /ibans. Dans mon explora- lion de 1891, j'ai pu apprécier la valeur des recomman- dations du général Daumas. Mais une modification poli- tique de cette région arrête foule tentative de réaccli- matation de rAulru<'lio. Le sénatus-consulle de I86:i OLupêche l'aciiuisilion des terres communales flrc'i), il est un obstacle à la colonisation. ViCiat ni la tiihu ne pourrait ni wurfcc, ni ccdcr.

l'iiur la création d'une aulruelierie nindèle servant dans ces régions de haras iioui- le re])cuplement. il n'existe pas d'autres emplacements favorables que les Smalas appartenant à l'administration de la guerre, sur Ici rains conlis(iués après insurrection des tribus arabes. La majeure partie de ces "inplacements convertis en

LK NATUIJAIJSTE

i(n

smalas a disparu nu fur cl à mesure des besoins de la colonisation : comme par exemple la smala de l'Oued Sly près d'Orle'ansville (Alger), celle de l'Oui/.ert [)rès de Saïda et Tiaret (Oran), etc., etc., sont occupées aujour- d'hui par des colons qui s'y livrent à l'agriculture.

Il y a une corrélation certaine entre la reconstitution de l'élevage des Autruches et le développement de notre empire africain en Algérie, jusqu'au Soudan, à travers l'immensité saharienne.

Notre politique africaine actuelle semble entrer dans une nouvelle voie dont le résultat serait la jonction de l'Algérie et du Soudan français. Cette marche en avant se précise par l'annexion du Mzab, d'El (loléah; vient en- suite la création, dans l'Extrême-Sud, de nouveaux postes fortifiés, la formation de troupes spéciales saha- riennes, la suppression des subdivisions de Dellys et de Bône, replacées en plein Sahara, à Laghouatet Ain Sefra. On voit clairement le but de ces modifications, mais quels avantages nous donnerait la conquête du Touat, si la jonction avec le Soudan n'en devait pas être le ré- sultat immédiat? car en l'état actuel, la possession d'In- salah appauvri, sans commerce, ne modifierait rien à la situation. Les Touareg Ahaggar iront s'approvisionner au Maroc ou en Tripolilaine, mais n'en resteront pas moins de terribles écumeurs du désert.

Notre marche en avant vers le Sud a toujours eu comme conséquence des modifications profondes dans la situation des populations indigènes. Pour les anta- gonistes de notre influence en Afrique, notre réputation d'anti-esclavagistes nous ferme l'Afrique centrale, nous représentons pour les Indigènes non la civilisation, mais la ruine.

L'histoire des peuples de l'Antiquité nous donne l'ex- plication des événements qui touclient à l'existence des empires et des nations, obligés pour leur sécurité de conquérir ou de coloniser suivant les circonstances. Je trouve une grande analogie entre la situation de la France dans l'Afrique du Nord au xix' siècle et celle des Califes d'Egypte au xi" siècle. Comme les Califes, les Français ont une grave préoccupation consistant dans l'existence de 3..')00.000 Indigènes nomades dont la situation pré- caire n'est plus une surprise pour ceux qui s'intéressent à l'Algérie.

Aussi bien que les Arabes llilaliens du xi" siècle, leurs ancêtres incontestés, les nomades contemporains franchi- ront le Sahara, relativement plus.richeen ressources que ne le fut le terrible désert de la Gyrénaïque bien connu par sa pauvreté en eau et en végétation.

Cette inondation humaine submergera le lloggar, elle occupera les points d'eau existants sur le parcours, l'Ile pourra se livrer à la vie nomade dans tout le Sa- hara jusqu'aux bords du Niger et du Sénégal.

La route |de l'Algérie au Niger sera ouverte à la civi- lisation. Les lieux d'étapes seront les futurs parcs à au- truches ajoutés aux créations d'oasis par les puits arté- siens. Grâce à la domestication de l'Autruche, nous verrons la sécurité renaître dans toutes nos possessions africaines l'élevage de cet oiseau utile pourrait être pratiqué; l'Autruche barbaresque pourrait soustraire l'inilustrie française à l'obligation d'être tributaire de l'étranger, elle lui rendrait son prestige d'autrefois. Au- jourd'hui, hélas ! comme il y a dix ans, cette œuvre qui réaliserait un véritable travail de colonisation, est de nature à faciliter à l'État la tâche qu'il a entreprise pour le développement de notre empire colonial, et me

semble être de la catégorie de ceux dont le patronage et l'exécution s'imposent à un gouvernement prévoyant. Avant (le terminer, j'appellerai votre attention sur une <les conséquences de la domeslicili' de l'.Vulruche, iiui.dansun certain milieu, sera particulièrement ap prêciée. Ce fait économique, à l'honneur du xix' siècle, est tangible par une production normale d'au moins trente millions de francs de plumes d'autruche par année, lesquels, par les transactions et la fabrication ([u'elles subissent, représentent, au moins, un chifl're d'affaires de cent millions de francs. Cette énorme quan lité de plumes, servant à la parure de la femme, a l'avantage incontestable de satisfaire aux vœux des nombreuses sociétés protectrices des animaux : la mode des plumes d'autruclie est le remède au massaci'e des oiseaux, et, à ce titre humanitaire, il convient de déve- lopper encore davantage l'élevage et la production des plumes de l'Autruche.

L'importance des diverses considérations que je vous ai produites me font conserver l'espoir que l'administra- tion de la guerre, reconnaissant enfin l'utilité générale de l'Autruche en Algérie, voudra aider à sa reconstitution possible. Il suffirait que l'unique emplacement favorable dans les trois déparlements al^iériens, et qui sert actuel- lement au campement de dix-neuf spahis indigènes du 3'^' régiment, puisse être utilisé comme autrucherie; dans peu d'années, une nombreuse population d'autruches enrichirait le Sud algérien : l'État et la Colonisation profiteraient des ressources nouvelles que, seule, peut créer l'Autruche. L'acquisition par voie d'achat des grands emplacements nécessaires est une impossibilité; les smalas existant par droit de conquête sur territoire confisqué, uniquement, pourraient servir à la reconstitu- tion de l'Autruche algérienne.

L'éminent professeur du Muséum, M. A.Milne-Edwards, dans une communication à la Société nationale d'agri- culture de France, le 18 avril 1894, en présentant mes diverses publications sur l'Autruche, déclare en conclii- sion :

<( Nous possédons des milliers d'hectares im-.roductifb « dans le Sud algérien : ils pourraient, s'ih étaient bien « aménagés, devenir une source de richesse, et la domes- " tication de l'Autruche est une question qui doit, au- « jourd'hui, attirer toute l'attention du Couvernemenl, « car elle intéresse la prospérité de l'Algérie et celle du « commerce français, qui est forcé de s'adresser à l'An- « gleterre pour se procurer les plumes qu'il serait si « facile de produire dans notre colonie.

" Aussi croyons-nous devoir signaler à M. le ministre « l'importance des études de M. Jules Forest, »

C'est à ces mêmes conclusions que je prie le Congrès des sociétés savantes de s'associer et de faire la lumière sur les causes qui semblent empêcher la réalisation de ce projet grandiose :

it La reconstitution, de l'Autniche en Alf/érie. •<

DESCRIPTION m COLEOPTERES X0PE.4CX

Anlhiciis niiiplipeniiis (Schaufussj. Totus brunncus, liis- ])idus,subnitiJus; elyti'is irnmaculatis pone humcros dcpressis. Singulai'is species. Long. 3, i mill. Neu Freibour;;.

Grand, niodéromcnt allongé, hérissé de poils noialji-eux gri- sâtres, avec les cljtres très larges. Tète un peu iliminm'e el arrondie en arrière on arc de cercle, presque lisse. Antennes longues, minces, avec ordinairement les 2-3 derniers articles

lOH

LE NATURALISTE

plus clairs, j.iunàtres. Prolliorax étroit, allongé, ii ponctuation ruguleuse forte, un peu élargi en avant. Elytrcs bien plus larges que le prothoras, plus élargis après leur milieu, avec une grande impression humérale nette après les épaules, à ponctuation très forte, écartée, les épaules droites saillantes, rcxtrémitc atténuée et arrondie, l'attes minces, un peu jau- nâtres. Larg. 3-4 mill. Neu Frcibourg (Schaufuss) ? Brésil coll. Pic).

Espèce bien particulière par la forme très élargie de ses ély- tres, par ra])port au prothorax et à la tête.

.'Inlliioiis ain|ilillior:iiL. Niger, subnitidus, elytris ponc liumcrus. pauhihiiM dc'pressis:])rotlinracelatc dilatato ; antcnnis, liasi pediliusipie bruniieis. .1. ivi».s7/-/c(".s' Say vicinus. Long. .) mill. Hrasilia.

Noir peu brillant, à duvet antérieur argenté condensé en bande étroite, peu nette, avec la base des antennes et les ])attes (quelquefois bien obscurcies) plus ou moins l'ougcàtres. Tète large, courte, très diminuée en arrière, à ponctuation forte, peu serrée. Antennes grêles, pali]es très fortes. Pro- ihorax assez court,^très largement et courtement élargi en avant, droit sur la base, avec une impression latérale très nette. Elytres à côtés presque parallèles, avec une large dé- pression post-humcrale; ponctuation Une et écartée. Pattes minces. Long. 3 mill. Brésil : Baya (coll. Pic).

Près de A. coiislrielus Say. dans le groupe de A. ohscui-us Laf. ; caractérisé par son prolliorax, très largement il courte- ment dilaté en avant, anguleusement arrondi dans cette partie.

Mani'icc l'ir.

RECHERCHE DES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE

A LETRANGER

Tout voyageur doit éviter reucombrement, le superflu et suppléer, par l'intelligence et l'inilialive, aux choses secondaires qui peuvent lui faire défaut. Indépendam- ment des divers ustensiles indispensables que nous avons indiqut'-s dans de précédents articles : pinces, bru.xelles, troubleau, etc., les objets suivants doivinit strictement faire partie du bagage du nalmaliste-voyageur :

j[o J'^usils Lfifaiicheu.v. 2" !*onu ''*^ Je chasse. :)" Plomb en lingots.

jMoules pour Galles <^t plomb <le chasse.

^0° Cendrée.

6" Sarbacane pour le lir des très petils oiseaux.

'7" Alcool incolore.

?>'" Petite pompe pour le soutirer.

.\cidc phénique en cristatix. 10° Flacons bouchés à l'éineri.

11" (ilycérine en llacons.

12" Sublimé corrosif en llacons bouchés à l'éiucri.

13° Savon arsenical en pains.

14" Hoîtes en fer-blanc de diverses grandeurs.

\"t" Bocaux en verre Je plusieurs dimensions.

Kl" lîoucboiis de liège s'adaplaiit au\ bocaux.

) T" Couteau à liège.

18° H;Vpesà bois.

19° Liège en feuilles.

20° Série de poinçons des u" u à 0 inclusivement.

21" i;m[)orte-piéce de If. niilliin. pour découper le plomb laminé.

22° Plomb laminé pour étiquettes.

23" Pinceaux et brosses.

24° Papier pour emballage.

2S° Coton pressé pour bourrer les peaux.

26° Ltoupo

27° Boite de scalpels.

28° Couteau de boucher.

29" Grands ciseaux pour hacher l'étoupe.

30° Ciseaux de divers modèles.

3i° Parchemin pour étiquettes.

32° » pour couvrir les bocaux.

33° Toile métalli(|ue.

34" Chalumeau en métal blanc.

3o" Injecteurs en métal blanc.

30° Pierre à repasser.

37° Pierre à rasoir.

38" Couleurs fines à l'aquarelle.

30° Fil, aiguilles, épingles, etc.

40° Petite pharmacie île poche indispensable au natu- raliste qui, voyageant souvent seul, est exposé à de nombreux accidents auxquels il peut, par ce moyen, re- médier promptement et sans aucun secours étranger.

MainniilV-i-cs. Lorsqu'on a recueilli un animal, il est utile de l'accompagner d'une noie indiquant, au- tant que possible, avec précision :

Le pays oii l'animal vit;

La manière dont il se nourrit;

Ses habitudes, si on les connaît;

Le nom qu'il jiorte dans le pays;

S'il est utile ou nuisible:

Les usages ([u'on fait de sa peau, de sa chair, de sa graisse, etc.;

Les opinions populaires ou superstitieuses dont il est le sujet parmi les naturels du pays;

Son sexe, son Age, s'il est connu;

La saison dans laquelle il a été pris;

La couleur des yeux, des parties nues et de toutes celles dont la couleur disparait ou s'altère par la des- siccation.

Ces notes, écrites sur un cahier, auront chacune un numéro correspondant à celui ([ui restera attaché à l'ob- jet auquel elles sont relatives. On peut se servir de par- chemin ou d'étain laminé sur lequel on grave les numé- ros avec un poinçon d'acier et ces lames peuvent être attachées aux animaux qu'on metlra dans une liqueur conservatrice.

On ne saurait troj) recommander aux voyageurs de se procurer des animaux vivants; les petits quadrupèdes, principalement ceux qui fouissent et se cachent dans des terriers, sont les moins connus. On se les procurera facilement en s'adressant aux naturels du pays qui savent ils se trouvent et qui, dans leurs courses, ont occasion d'en rencontrer.

Pour les grands animaux qu'il est impossible de trans- porter entiers, on se conicnlera de la peau, de la tète osseuse et des pieds. Les .Mammifères d'une petite taille seront renfermés dans un bocal ou un baril contenant une liqueur spiritueuse. Les plus grands seront écorchés et mis en peau; les yeux, les lèvres, les narines et les pieds devront être imprégnés d'essence de térébenthine, afin de bâter leur dessiccation et d'écarter les insectes. Quand ces parties seront entièrement sèches, on roulera la peau (les poils eu dedans) en commençant par la tète et en jilaçant une couche d'herbes sèches ou de mousse entre les plis pour empêcher tout frottement.

Si quelques symplnmes de ravages d'insectes vieiment à se manilcsler, ou dénmle la peau, on la Tisitc, on l'ex- pose quelques heures au soleil, puis on l'enroule de nouveau, après l'avoir passée à l'essence de lérébenlhine.

Du tabac en feuilles ou en débris, de la noix vomiqu&

LE NATURALISTE

lOλ

et du poivre en poudre semés dans reinb;illaf;e sont do bons préservatifs.

Quand ou aura lui' uu 1res j^iand animal ilans d(^s cir- constances qui ne pennettronl pas Teniploi du savon arsenical, la peau devra iMrc étendue sur les brandies d'un arbre, de manière que l'air circule librement autour et l'on profitera de sa fraîclieur pour la jiréparer inté- rieurement avec des cendres de bois.

Il est très utile dans l'iirtérèt de la science; de rapporter quelques squelettes des auimau.x mis en peau; il suffit de conserver les parties osseuses et, après les avoir dé- charnées, on les fait bouillir, on les racle et on les laisse sécher, puis on les emballe dans de la mousse ou de l'herbe sèche avec un numéro se rapportant à la peau dont le squelette a été extrait. On peut emballer les os d"un même animal dans un sac de toile, on enveloppant do papier les os qui sont les plus fragiles.

Quant aux peaux, la première condition à observer est d'éviter la fermentation. Pour les préserver autant que possible des insectes, on peut les saupoudrer de sel, d'alun pulvérisé ou les enduire de savon arsenical que l'on prépare de la manière suivante :

Savon ordinaire de Marseille,

Acide arsénieux.

Chaux éteinte,

Acide phénique.

Après avoir fait fondro le savon sur un fou doux, (ui y ajoute la chaux; quand il est froid, ou y verse l'acide arsénieux et l'acide phénique et on remue bien le tout. Après avoir étendu sur la peau une bonne couche de savon arsenical, on la laisse sécher le cuir en dehors, puis on la bourre de foin, de copeaux ou de feuilles sè- ches pour conserver au corps sa forme naturelle ; on retire ensuite ces matières pour emballer la peau.

Quand il s'aiilt d'emballer des Mammifères, on met les plus grands roulés dans le fond d'une caisse en intro- duisant outre eux et les parois intérieures de gros tam- pons d'herbe sèche destinés à prévenir les frottements. Si quelques-uns de ces animaux sont pourvus de cornes, il est utile d'enrouler celles-ci avec de l'herbe tressée en corde, afin de prévenir toute érosion. Par-dessus le pre- mier lit de peaux on répand une litière de mousse et d'herbe sèche et on continue à remplir la caisse en su- perposant les peaux selou leur grosseur.

Oiseaux. Les chasseurs devront avoir soin de proportionner le plomb à la grosseur des Oiseaux pour ne pas les endomma^,'er. Dès qu'un Oiseau est tué, il faut soigneusement étancher le sang et lui mettre du coton dans le gosier et les narines pour que le sang ne s'é- chappe pas et n'endommage pas les plumes.

Les Oiseaux doivent être dépouillés le plus tôt possi- ble, parce que leurs plumes tombent dès qu'ils entrent en décomposition ; on peut retarder cette décomposition par des injections d'acide phénique dans le gosier et dans le rectum.

Les Oiseaux sont mis en peau comme les Mammifères, ils sont emballés dans du cotou ou de l'étoupe et placés dans des cornets en papier pour les préserver de tout contact outre eux. On les place dans des caisses et sui- vant la méthode que nous avons indiquée pour les Mam- mifères. Pour occuper moins d'espace dans les caisses on peu remplir l'intérieur des peaux des grands oiseaux par des peaux d'espèces plus petites. Les très petits oi- seaux seulement seront emballés séparément dans des caisses légères.

Quand on aura pu se procurer plusieurs individus de la môme espèce, il estàdésirer qu'on en mette aunioins un spécimen en alcool.

Comme le plumage dos oiseaux varie beaucoup à di verses époques de leur vie et même aux différentes saisons de l'année, il est d'une grande importance de se procurer les deux sexes de différents âges.

Les nids et les œufs d'oiseaux sont très intéressants à recueillir. A défaut des instruments nécessaires pour vider les œufs, un clou limé on quatre faces vers la pointe pourra remplacer le perforateur et une paille ser- vira de chalumeau. Les œufs pourront être emballés dans un cornet de papier fermé négligemment aux ex- trémités, puis rangé dans des boîtes au fond desquelles ou aura disposé d'abord un épais lit d'étonpe ou de tout autre matière moelleuse, mais jamais dans le son ou la sciure de bois. Au-dessus de la première rangée d'œufs on secouera l'étoupe hachée de manière qu'elle pénètredans les interstices des cornets et les maintienne en place, puis on ajoutera des couches alternatives de cornets et d'étoupe, jns([u'à co quo la boite soit entièrement rem- plie.

On peut aussi employorla méthode suivante : on capi- tonne une boîte avec de la ouate, tant au fond que sur les ciMés ; on pose une première couche d'œufs assortis en grandeur, de manière qu'ils se touchent, mais sans les serrer; on place par-dessus une feuille de ouate joi- gnant bien les côtés, puis une seconde couche d'œufs, et ainsi de suite jusqu'à la surface de la boîte qui doit se terminer par une couche de ouate. Les gros œufs doivent être emballés à part, ainsi que les plus petits.

Quant aux nids, on devra les emballer dans des boîtes séparées par <les compartiments oii on les empilera les uns sur les autres en les bourrant légèrement de coton pour maintenir leurs formes ; mais on devra auparavant les arroser d'alcool saturé de sublimé, surtout ceux dans la construction desquels entrent des plumes ou autres matières animales.

(A siiicre.)

Chasses Lépidoptériques en Algérie

iSNlh'

GKOUKTR.i:

PSKUDOTKKPNA

100. Coronillaria Hb. Coiniuune à Bône. J'en ai pris un

iiiilividii de très petite taille (25 niillimétres d'envcrf;ui-ei.

PHORODESMA

167. Meuadiarîa T. M. Espèce nouvelle prise par moi à la lampe dans ma villa « Monadia ». Je n'en possède qu'un seul exemplaire f , qui a été nommé el décrit par M. Thien-y-Miejj dans le Naluralisle du 1"' Février 1893, auquel je renvoie le lecteur.

KUCROSÏIS

168. Iiidigeiiaria iiilai Vill. Un seul exemplaire pris à la lampe, dans mon jardin.

NEMORIA

169. Puliiienlaria On. Pas rare à Bone. J'en ai pris plu- sieurs exemplaires à la lumière, sous ma véranda.

no. Anreliaria MiU. Rare. J'en ai pris un seul exemplaire à la lampe.

ACIDALIA

m. Oehrata Gn. Commune. Se prend, comme en France, dans les hautes herties, au printemps.

172. Xuniidaria Luc. Plus rare. Se prend au même temps et dans les mêmes lieux.

173. Camparia H. S. Déterminée ainsi, avec un point de

11(1

I.F NATLKALISTK

•liiulc. par M. ObortlUii'. Pas rare. Plusieurs exemplaires pris à la lumière.

m. Alleniiata. Déterminée ainsi par M. Mabillc, sans nom (l'auteur. Un seul e.xemplaire pris à la lampe.

173. Aqiiilanaria ('onstant. Cette jolie espèce n'est pas lr*s rare à Bône. j'en ai pris plusieurs exemplaires à la lu- mière.

176. Inparnaria Gn. Deux exemplaires pris par moi dans les mêmes conditions que les espèces précédentes.

177. Ustrinaria Ilb. Charmante espèce, pas trop rare à Hône. Klli^ vient, comme les autres, à la lumière.

178. Circuiiaria Ilb. Encore une élégante espèce, dont j'ai pris quelques individus à la lampe.

178 Itis. Ilclianlhciiiala Mill. Un exemplaire pris à la lampe.

17S». Dcgenerai-ia. v. hiujiiiinlu Gn. Deux exemjilaircs.

180. .nargiiu'piinrlala GiMze. Le type est semblable à celui do Fr.ince.

181. Virgiilai-ia, v. Canlenerariu \i. Commune dans la ré- gion, pendant l'hiver. Elle vient à la lumière. On la prend souvent aussi appliquée contre les murs, les troncs d'ar- bres, etc.

182. Eniularia Ilb. Deux exemplaires pris à l,i lu- mière.

18;i. Zopliyi'ala .Mill. l'as rare à Bône, on l'attire facile- ment à la lampe, surtout en hiver.

18i. Iiiiilaria. Connnune.

18.'). Siibscriroiila Ihv. Ne i>arait pas commune. .le n'en ai |iris que deux exem]daires à la lamjie.

186. Oi-nata Tr. Pas rare. Quelques tyjjes semblent i'airc la transition vers Decorala, mais je n'ai point rencontré cette dernière espèce iiarfaitement nette, connue dans la Charente, par exemple.

ZONOSO.MA

18". Fiipillaria, v. (ii/raria Hb. Un exemplaire.

PEI.l.ONMA

ISS. Sicaiiaria Z. Un seul exemplaire, a])partenaiit à la variole de Hone décrite juir Guénée (X. P. lOi.

STEGANIA

l.H!i. Triiiiaciilala. v. Commulaiiii On. Un exemplaire.

.WKTKOCA.MPA

KMI. ilonoi-aria .Schilï. Pas rare. Vient à la lampe.

EUOONIA

l'Jl. Urosarla S. V. Un seul exemplaire, de teinte très pâle, jiris par mui dans les bois de l'Edough, en juin.

CROCALLIS

191 bis. .\iili<Tli tlbthr. Vient à la lampe. Cette espèce varie beaucinp.

UUMIA

\'M. I.ulrolula h. S. N. Deux exemplaires pris à la lu- mière.

MACAltlA

193. .K»tiiiiaria Illi, l'as rare.

CHEMF.RINA

194. ('ali;;iiiearia Hbr. Le type pris par moi à Bône est de gi'ande tailli' et à dessins peu indiijués. Il vient à la lampe.

iiIsroN I9.-J. Ilirlaria Cl. Commun. Vient à la lumière.

A.MniIIJASVS

196. Prodroiiiai-ia .SeliilV. Le type de Béme est d'une leinte gris clair.

][E.\IKK01'rlll.A

197. l'raclaria Stgr., ll/iizolil/iaria Rbr. Cette jolie espèce n'est pas r.nr .i I'.mii.', j'en ai [iris plusieurs ciemplaircs à la lampe.

198. Alirii|il:iria Thub. Conmiunu. Le type est peut-être plus lemljrurii ipi'rn France.

199. Itarriiioiiaria Bell. Plusieurs exemplaires ju-is ji.ir M. Olivier dans l'intérieur, à Saint-Joseph.

UOARMIA

iCO. < iiK-laria. v. i'vn.simiUnia Dup. Deux exemplaires.

l'ACnVrNE.MlA

:;0I. ili|i|ioi-aslanai'ia 111>. Cummtine en hiver. \'ienl à la lampe.

o.Nornos ■M2. Miifi<lai'ia IMi. U'n seul exemplaire. Mi. AN|iiTaria llli. Deux individus pris à la lauqie.

.SKI.InOSlvMA

204. .liiiltiiHtaria H. -G. l^^s commune. On la jirend en septemlire et ..iiubre, en marchant dans les hantes herbes.

Elle vient aussi à la lumière .l'en ai une variété 9> bien plus noire que le type.

2Dj. Krebaria. Forme claire. Plus rare encore (iu'.l»ii«s- lariii. Pris à la l.iinpe.

206. ItoiNiliixalaria Lue. Rare. Un seul exemplaire l)ris à la lampe.

UAl.IA

207. Sciuicauaria l'rr. Très commune d'octobre à avril. Vient en nombre à l.i lumière.

ENCONISTA

208. Agai-illiaria D.irdoin. Quelques individus i' pris à la lampe.

ASPII.ATES

209. Oclirraria Rossi. Beau type, très chaudement coloré.

Commun.

I.IOIA

210. Tauiiiiaria Obthr. Superbe espèce, dont j'ai pris deux

exemplaires , . .ii octobre 1891. à la lampe. L'une d'elles m'a l'ait une ponte. L'éducation des petites chenilles marchait bien. Je les noui'rissais avec le genèi épineux. Malheureusement, un peu avant leur dernière mue, je fus jiris d'accès violents de fièvre paludéenne, qui anéantirent, pour ainsi dire, chez moi la faculté d'agir et presque de penser. Les chenilles de i'ami- iicirld furent oubliées et iiérirent en peu de temps. Ainsi fut perdue cette occasion unique d'obtenir en nombre celte belle et rare espèce.

STKRRIIA

2H. Oranurin Luc. J'ai pris deux exemplaires de celte espèce, en avril, dans les hautes herbes de la cidline de la Kasba. Mais des entomologistes compétents contestent très sérieusement à cette petite béte sa ]dace dans le genre SleiTliii et même dans les Geomelnp :

<h-aiinnatii*i certaiit. et ailliiie sut.i Ju"lice lis est.

212. Sacraria 1.. Très rommune à Bône. a. ab. Sungiii- nariti. Beaucoup [dus rare. Se rencontre surtout dans l'ar- ricre-saison, en novembre.

OKTiioi.rrnA

2i:i <<-i'\iiiala Schill'. Pas rare. Vient à la lumière.

2i4. Ualinaria Obthr. DilVère de Ce)'('iHrt//« par sa teinte beaucoup jilus grise. Un exemplaire pris à la lam))e, en oc- tobre 1891.

2i;j. Prriliolata Hb. Assez, commun. Le type est grand et à dessins très aecentués.

CHESIAS

216. Rul'ala F. .S. E. C'est un des papillons les plus com- muns à Bône, on pourrait le prendre par centaines à la lampe, jiendant tout l'hiver. Le type est grand et m'a jjaru dilVérer un peu par le dessin d'un exemplaire i|ue j'avais pro- venant de la Charente.

SlOTOSIA

217. J'avais pris en octobre une grande Scolosiu, dont il m'est impossible de donner l'espèce, le pajiillon s'étant égaré pendant un voyage de détermination.

rlDARIA

218. Cuprrssata H. G. Quelques exi'iiiplaires pris à la lampe.

219. Vallaiiliiiaria Obthr. Décrite et figurée dans la i:)"" li- vraison dis l'.linlrs (l'ICnlomolof)ie d'Oberthiir, sur un seul individu pris par iimi à la lumière, en avril ISS9.

220. Uisjuiiolaria Lah.. Ihei-ariti Rbr. On prend communé- ment à Bunc, pendant tout l'hiver, une Çiilmia i\ui varie nota- blement. Des entomologistes, d'une égale compétence, ont reconnu en elle I/jeroriti Rbr., fliicliiala var. L., coroUar'w H. S. Je n'ai pas la prétention de trancher la question, que de plus habiles que moi laissent indécise. Il y a de nou- velles recherches à faire.

221. \iiiiii(liata Stgr. Nouvelle espèce décrite et nommée par M. Sl.iu.liiiL'.r dans Vhis de 1892, p. 239, sur quelques exemplaires jiris par moi à la lumière, dans mon jai'din, cl que je lui avais envoyés. Entre parenthèses, c'est récemment et tout à fait jiar hasard que j'ai eu connaissance de celle |ui- blication. Niimitliala n'est point rare et se prend principale- ment h la fin d'- l'aulomne et en hiver.

222. Yiltala Bkli. Dill'ère un peu du type ordinaire par l'es- liacc central des ailes supérieures ]dus noirâtre.

223. NaUala Rbr. Commune à Bône, en automne et en hiver. Elle varie beaucou|i, et je possède une série d'exem- plaires 1res intéressants sous ce rapport. L'un d'eux ,i. sur

'espace médian îles ades supérieures, une bande moniliforme d'un blanc ]nir, du plus joli elVel.

LK \ATUIIA LISTE

m

224. Uasocliesiata Dup. Pas rare. Varie aussi Iji'aucouji et, comme le précédent, se montre surtout en hiver.

22:i. llnifasriata H\v. Cette jolie petite espèce n'est pas très rare, et j'en ai pris plusieurs exemplaires à la lu- mière.

226. Deeolorata Hlj. Un seul exeujplaire, d'un l_v|ii' lnul à fait remarqu.ahle.

227. Biliiieata, a. v. Te.sluceolatu. UeuK individus ]iris eu juin, sur le unint Edougb, à une altitude de aOO mètres,

228. l'Iuvîala-Goiiiiuala Hb. Cette curieuse CUlaria, à diliërences sexuelles si tranchées qu'on en a fait longtemps deux espèces distinctes, est commune à Bône, en automne et en hiver, et est facilement attirée ]iar la lumière. Le type est d'assez irrande taille.

229. l'olygraniuiala Bkh. Un seul exemidairc. 2.')0. Vitalbala S. V. Un seul exemplaire également.

EUPIÏUECIA

231. Obloii^ala Thub. Commune à Bône. Les exemplaires sont très beaux.

232. Ureiiculaia Donz. Charmante espèce, dont j'ai pris quelques exemplaires à la lampe, dans mon jardin,

23.J. Pliifiiiceala Rbr. Pas rare. '\''ient à la lumière.

231, Illiiiiiiuala de Joannis, Un exemi>laire. Espèce récem- ment décrite et nommée par M, L, de Joannis [Aiinuli's lU' ta Soc. eut. de France'.

23!i, Puuiilaln Hb. et v. Globidariala Mill. Plusieurs exem- plaires jiris jiar moi à la lumière.

236. Tenelirosala. Déterminée ainsi par M.Obcrthtir, avec un point de doute. Plusieurs exemplaires pris de la même façon que les précédents.

If V.\t.L.\.NTI.X, {X fuivre.)

OFFRES ET DEMANDES

M. Charles T.,,, à Mimes. [/appareil pliotogra- pliique qui remplira le mieux le but que vous vous pro- posez, est le Vcrasaype de M. Richard (H, impasse Fessart, H Paris). Nous avons e.xpérimenté cet appareil, et les résultais que nous avons obtenus sont surprenants ; nous ne saurions trop vous le conseiller.

M, Ho.^d Kinson, à Ashton-sur-Uibble, ofîro en quan- tité des microlépidoptères; demander liste,

M, C, à Lyon, 4696. La vente publique de la bibliothèque Cotteau a lieu du 7 au 14 mai, à Paris, à la salle Sylvestre, 28, rue des Bons-Enfants. Voici ap- proximativement les prix que peuvent atteindre les lots ci-après que vous nous désignez. Lot n" o2, .'iO fr, ; lot n" 07, 40 Ir, ; lot n" 122, 25 fr. ; lotn" 189, 4 fr. ; lots n''U2 et 443, 8 fr. chaque; lot 445, 35 fr. ; lot n" 1.3-24, 40 fr. Les experts. Les Fils d'Emile Deyrolle, se chargeront des ordres d'achat.

607. i^l, Denis. Comme nous l'avons dit sou- vent ici, essayez pour piquer les insectes les e'pingles nickel, et pour conserver les collections les boules de naphtaline concentrée montées sur épingle.

M. R. B. n" 5375. Voici les synonymes des Co- quilles que vous nous demandez du genre Cypnca : nrle- quinaCh. = hUtrio Gm.; Iota L. := ^purea Sow.; medi- terraneae.it Trivia pulex: umtjUicalis est Trivia europxa.

M. le comte de C... La Morelle duuce-amère (vi^'ne de Judée) a les fleurs violettes; la morelle noire (Tue-chien) a les lleuis blanches. LaSmilax rude ou Li- seron épineux {Smilax a<ipera) a les fleurs verdàtres, en grappes de 3 à 12; cette plante est parfois sans épines; ne se trouve que sur le littoral du Sud-Ouest de la France et dans la région méditerranéenne.

A la demande de plusieurs de nos abonnés, lorsque les figures couperont entièrement les pages du .journal.

le texte de la première colonne au-dessus de la figure sera continué à la deuxième colonne au-dessus; de même pour la partie du texte au-dessous de la figure.

Notre collaborateur iM. Coupin va incessamment publier une nouvelle revue intitulée lu. Chronique srien- tifique. Cette revue traitera de toutes les questions scien- tifiques en général : photographie, marine, médecine, sciences naturelles, chimiques, économie rurale, etc. Bonne chance à notre nouveau confrère.

M, L. C, 4231. Les Coléoptères du genre Gyrir mi» forment une famille. Les espèces de France sont les G. natator, marinus, hirolor, strintiis. Ces insectes, chacun le sait, vivent dans l'eau, mais se tiennent presque toujours à la surface; lorsqu'on les saisit, ils exsudent un liquide laiteux extrêmement fétide. (Voir la Faune des Coléoptères de l'Histoire naturelle de lu France, par Fairmaire).

A céder belle collection de Chrysomélides euro- péennes et exotiques, comprenant 225 espèces. (S'a- dresser à Les Fils d'Emile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris.

M. M. .M..., à Bordeaux. La maison Deyrolle, 46, rue du Bac, à Paris, fabrique en ce moment des mar- teaux de géologue et de minéralogiste en acier pur; le prix en est un peu plus élevé que celui des marteaux ordinaires, il est vrai, mais les services rendus seront aussi meilleurs.

ACADEMIE DES SCIENCES

Séance dn S avril f H!>S. M. I. de Sei/nes lit un mé- moire sur la structure <le l'hyménium chez un Agariciné du genre Mariismii/s provenant du Congo, Chez ce Marasmitiii. l'hyménium se compose de cellules en palissades, aucun de ces éléments no présentant la forme de baside. Au point de vue de sa propagation, cet Agariciné pose donc un problème dont la solution ne peut se trouver que dans le p.ays d'ori- gine, — :l/.l/. Duparc et E. Hitler adressent une note sur le grès de Taveyannaz (Hautcs-.Mjies calcaires) et ses rapports avec le flysch.

Séance du 16 avril. M.\l. .1. Chauveaii et C. P/iisali.r signalent à l'Acadéiuie la formation d'une race nouvelle de Uaeitliis antliracls, qu'ils ont obtenue dans leurs cultures et pour laquelle ils proposent le nom de U. antliracls clauiformis. Cette race difl'ére, non seulement par ses caractères physiolo- giques, du Bacillus anthracis, mais encore par ses caractères morphologiques, sa forme étant claviforme et courte et restant constante. On se sent donc autorisé à voir dans la nouvelle forme autre chose qu'une simple manifestation de polymor- phisme banal, et on est amené à penser qu'on est peut-être sur le chemin d'une véritable transformation spécifique fixe.

A,-Eug. Malard.

Liste par ordre alphabétique des putilications sur les Oiseaux vivants et Fossiles de France et d'Algérie

{Sidle et fin.)

O

Ogérien (Frère). Zoologie vivante du Jura et des dép.irtements voisins. T. 111. Oiseaux. Paris et Lons-le- Saulnier, 1863.

11-2

I.I-: N L HA LIS II-

Olivier (E.). CaUlo^'ae niisonné des Animaux sauvages ilu dciiaiiemenl de l'Allier. 84 pa^'es. Moulins, 1880.

Kannc dos Vertébrés de l'Allier avec! supiilémeni. Mou- lins, 1880-1884.

Olpiio-lialllard iL.). Verzeichniss der Vôgel, der Uni- gegcnd von Lyon. Sauinanniu. 1883. T. V, p. 44.

Catalogue des Oiseaux des environs de Lyon. In-8. 31 pag. Lyon, 1891.

Sans nom d'aiileur. Ornilhologic abrégée de la France, contonanl les figures de 131 espèces d'Oiseaux et leur nomen- clature en un grand nombre de langues, ln-4, avec 134 planches coloriées. Neuwied-sur-le-Rhin, 17'.t4.

Oiitlart. \iwn G<'rarclln de Mirocourl et Vieillot.

Oiislalel (E.). Notes pour sorvii- ii la faune du départe- ment du Doubs (Oiseaux). Hullcliii de lu Snciété Zoolni/iijii)' île 1893, pp. 198-202.

P

Paliasson. Mémoire pour servir à l'histoire naturelle des Pyrénées, particulièrement sur la Minéralogie, avec des notes "sur l'Ornilhologie. In-8. Pau, 1813.

Pellieot. Uemarque concernant les migrations des Oiseaux sur les côtes de Provence, iliulletin de la Société des Sciences du Var, 1838.)

Les Migrations des Oiseaux sur les côtes de Provence.

3 parties. Iii-S. 130 pages. Toulon, 1838-39.

Petit-Clerc ,P.i. Contribution à l'histoire naturelle de la Haute-Saône. Ornithologie, ln-8. 91 pages. Vcsoul. 1888.

Poiiillon l.\.). Catalogue des Oiseaux nichant en Lor- r.aine. l'riiille (les Jeunes SiiUiralisles, 1891, pp. 173-176. (Voyez aussi KiefTer )

Proteaii -M.). Cat.ilogue des Oiseaux observés dans l'ar- rondissement d'Autun pendant le cours des années 18111860. ln-8. 29 pages. .Vutun, 1866.

Q

Qnépat (Xér<'e). Ornithologie parisienne ou (Catalogue des Oiseaux sédentaires et de passage (pli vivent à l'état sau- vage dans l'enceinte de la ville de Paris. In-8. G8 pages. Paris, 1874. Supplémenl paru dans la Revue et Mnr/asiu de Zooloijie. 1876, pp. 421-431.

K Babé (U'". Catalogue de» Oiseaux de l'Yonne [HuUetin de la Sijciété des Sciences historiques cl naturelles de l'Yonne (Sciences naturelles), 1887.

Observations sur les passages d'Oiseaux dans \k ili'|iartc- ment de l'Yonne pendant l'année 1890. Ibid., 1891.

Ray («1. 1. (Catalogue de la faune de l'.-Vube ou Liste métho- dique des animaux qui se rencontrent dans celte partie de la Champagne. 1 vol. in-12. Paris, 1843.

RÔKiiicr (R.). Les Oisenux de Provence. Knumération alphabétique en fran.^ais et en provençal. Classification et Description, .-ivec une introducticm de M. Louis-Adrien Levai (Ligue française Ornithophile). 83 pages. Aix, Ely, 1894.

Hcudu (Viclop.) Les Animaux de la France. Ouvrage contenant 238 ligures. 773 pages. Paris, 1873. Deuxième classe: Les Oiseaux, ji. 203-486.

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F. 1>K SCH.\F.IK.

Le Gérant: P.\i L CHOrLT.

l'aris. luiprimeric F. Levé, rue Cassette, 17.

®'' ^^Une.,

17' ANNEE

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.X" l»y

13 MAI 189:i

LA

REPRODUCTION OE LA GENETTE DE FRANCE

Dans une communication faite à la Société d'études des sciences naturelles de Nîmes, nous avons, M. Justin Beaucaire, et moi, attiré l'attention des naturalistes sur un fait physiolof-'ique encore inconnu : la reproduction de la genette de France.

Les récents auteurs que nous avons consultés disent tous (l) qu'on ne Miit rien de sa reproduction à l'état sa(i- ra(/e, mais qu'à l'élat de domesticité (2) elle n'a qu'un petit.

La genette (jue nous avons observée, prête ù mettre bas lorsqu'elle fut tuée, avait dans l'utérus deu.u petits, dont l'un était déjà engagé dans le col.

Tout récemment en parcourant un tiavail do l'aul (■ervais, intitulé : Sur quelques cnlozoaires ta:nioides et Injda- lides[Méni. Aead.seiences et lettres de Munipellier, tomel''. p. 8o, 18471. quelle ne fut pas ma surprise en lisant à l'article consacré au.\ vers ffenioides de la genelte, la note suivante que je me fais un devoir de reproduire in- tégralement :

'< L'ne genette prise aii.K environs de Monipellier était •' prèle à mettre bas-, sa matrice renfermait trois petits ii ■■ placenta zonaire comme celui des autres carnivores.

« Les genettes ne sont pas très rares aux environs do •• Montpellier, surtout dans les garrigues ou les nionti- .• cules du terrain jurassique qui bordent lu petite ri- " vière du Lez, du cùté de Castelnaii,de Montferrier, etc. " On en a pris aussi près de la grotte de la Madeleine. '■ Leurs habitudes diffèrent peu de celles des martes et ■< des fouines, et comme ces dernières, elles approchent ■i souvent des habilations pour attaquer la volaille.

o On les nomme V.anetla en patois languedocien; '< quelques personnes les nomment Chats sauvaijes. bu coté de Perpignan elles sont bien plus nombreuses. 11

y en a aussi dans le département de l'Aude et dans X ceux du dard et de Vaucluse.et l'on sait que plusieurs « de nos départements de l'Ouest, dans la Sainlonge el « dans l'ancien Poitou en particulier, en nourrissent « également. On m'a dit qu'il en avait été pris une, à la

fin du siècle dernier, près de Lyon; quelques per- " sonnes assurent (|u'il y en a encore en Auvergne, et

j'ai vu, chez un pelletier d'Ûrlécins, une genelte qui a « été tuée, assure-t-on, au parc de la Source, près celle

ville, en 1843.

" On sait que la genette existe aussi en Espagne, mais

I Ij Brehui. /.e\ .Minnnii/ères, tome l"', page ;j.ï6. Paris, 1878.

Trouessarl. h'aiine des Muminifères de la France, pâtre ii'i. Paris, 1884.

Houvier. I.eg Manimifères de la Fraiir.p,\>. 98. Paris, 1891.

i2 La genette est dumestiquée depuis un temps immémorial elicz les Orientaux, puisque Belon, voyugeur naluralisle émé- rite pour son temps. ]ilaee le quatrain suivant sous la ligure (portrait) do cet animal:

Bien que je sois assez sauvage béte. Ce nonobstant on sait m'apprivoiser Et de mon corps comme d'un chat user En me rendant domestique genette.

l'urliiiils d'oiseau.r, aniwaa.r, serpents, herhe-i , artires, hommes el femmes d'Arabie fl d'Fr/yple, observés par- 1^. lîe- lon, p. 104. 1 vol. in-8 avec figures. Paris, IS'i'i.

Le .Saliiratisle, 4t;, ruo du Hac. Paris.

" point ailleurs en Kiirope. Uuoiqu'ou ail donné à celle de Ifarbarie et à la genelte commune du Sénégal des ■■ noms spéciliqiies dillérents, on n'a pas encore do- " montré qu'elles constituent réellemenl des espèces " distinctes de la nôtre. "

Cette note est donc très intéressanle : elle signale pour la première fois, à ma connaissance, la portée de la genetle de France avec trois petits (un de plus que dans le cas que nous avons eu sous les yeux); et elle fait connailre la distribution géographique de la genette, dans notre pays, vers le milieu de ce siècle.

Paul Gervais ne dit pas dans quel mois il a fail son observation ; mais toul fait supposer qu'elle a eu lieu à peu près à la même époque que la nôtre, en janvier.

Chose curieuse encore, dans son Histoire naturelle des Mammifères, publiée huit ans plus tard, en IHUo, Paul Gervais ne s'est pas souventt de la porlée de cet animal pour la mentionner à l'article Genette (tome II. p. :U). 11 a fallu un intervalle de 46 ans pour qu'un semblable fait ait été observé et publié.

Il y a cerlainement lieu de croire que habile la genette, on a peut-être eu l'occasion de connaître le nombre de ses pelils, mais soit par ignorance de l'in- térêt scientillque qui s'attachait à celle découverte, soi! pour toute autre cause, elle n'a pas été signalée aux naturalistes. C'est ce qui ressort, du moins, de la lec- ture des faunes locales françaises.

(Julien .MiNimii.

LA REÏÏIION DES NATÏÏMLISTES

DU MUSÉUM DE PARIS

TllOISIK.MI-: RhiCNlON 29 MARsi

La principale attraction de la troisième réunion au Muséum a été l'cxpcjsé du voyage de M. Lapicquc en Extrême-Orient. De nombreuses projeclions, d'admirables photographies uliles pour l'ethnographie, ont été faites, ajoutant un intérêt artis- tique à la conférence du voyageur. Le yacht Semiramis avail été mis à la disposition de M. Lapicque et ainsi, grâce à la libéralité de Mme J. Lebaudy, une croisière scientifique a pu être accomplie sur les côtes les moins connues des contrées de l'Océan Indien et de la Malaisie. Cliemin faisant, et contraint par la tempête de s'arrêter à Massaouah, M. Lapicque prit soin de récolter des crânes épars sur le chemin des cara- vanes. Ces débris provenaient probablement d'indigènes de la région du Tigré. L'explorateur s'arrêta ensuite aux iles .\n- daman, puis dans l'archipel Mergui, dans la péninsule Malaise et en toutes stations se préoccupa de réunir des docu- ments ethnographiques.

Enfin à Tés, près de Tcharbar 'Mekran-Perse), il découvrii au milieu des ruines d'une ville assez étendue un cimetiéfi- musulman dans lequel il put exécuter quelques fouilles.

M. le professeur Hamy fait ensuite une intéressante com- munication relative à riiistoire des populations des iles Florès et Adonara, et confirme par l'examen des crânes rapportés pai- M. Lapicque les idées générales que l'on possède relativcmeni à l'anthropologie de la Sonde orientale.

M. R. \erneau s'occupe de l'étude des crânes abyssins vr- coltês près de Massouah et dont quelques-uns ont les car:ic- tères parfaitement nets de cette race spéciale.

Enfin M. le D'' Defisle étudie spécialement les débris d'osse- ments et le squelette provenant du cimetière de l'anciejinr ville de Tés.

M. Filhol a fail assembler des pièces choisies dans plusieurs centaines d'ossements d'Hippopotames pour constituer le

lU

LE NATURALISTE

squelette de J'Hippopotainus Lcmcrlci. A l'aide de celte cons- truction il f:iit une élude de morphologie couipaiée, concer- nant les Hippopotames. Les ossements ont été découverts par M. Grandidier, à Ambolisira ^Madagascar).

M. Léon Vaillant donne quelques ilétails sur les Reptiles provenant des fouilles exécutées ]iar M. Grevé, à Madagascar. Les restes découverts proviennent de Tortues terrestres do grande taille et de Crocodiles.

M. Kiinckel d'Hcrculais à propos des lioaialosoma (Cara- bides de la tribu des Féronides^ l'ait remarquer un trait d'ana- logie des faunes de l'Océanie et de .Madagascar.

M. Cb. Brongniart présente des photographies d'Honioiitércs du genre Klatoïdes. Ces Ilomopléres sont remarquables par la grande variété de couleur des élytres et par riiarnumie de ces couleurs avec celle des écorces et des lichens sur lesquels l'insecte se repose. M. Ch. Brongniart classe ces insectes d'après les dispositions des nervures des ailes.

M. E. de Pousargues décrit deux espèces île Singes prove- nant des régions situées à l'ouest du Niger (collection .Most- kowitz';.

M. OustaletjCn esaminant une Perruche de Nouvelle-Calédo- nie olVerte au Muséum par le Musée des colonies et que l'on avait identidée aux Pstitteuteles diadenia, a reconnu que cet oiseau ne pouvait être compris dans le genre Pstitteuteles, mais devait être considéré comme le type d'un genre nouveau |ilus voisin des C'harmosyna de la Nouvelle-Guinée que des Pstitteuteles et des Glossopsitlacus Australiens.

M. Pettit a remarqué l'existence de Calco-Sphérites im cor- puscules de Harting dans le kyste rénal d'un zèbre.

M. E.Simon, en étudiant les Arachnides rapportées de Basse- (,'alil'ornie par M. Diguet, constate l'existence d'une faune assez semblable à celle des régions voisines, mais, eu outre, la présence de quelciues spécimens qui se retrouvent aussi en Chine.

M. J. liiehard s'est occupé de détf-rmincr les Phyllopodes de Basse-Califoride : M. I.esne a décrit un Coléoptére nou- veau de l'Algérie.

M. Joanny Martin a étudié l'origine et la formation des faux stigmates chez les Neiiidje (Hémiptères).

.M. J. Poisson l'ait ressortir l'intérêt de quelques-unes des jilantes dont Jl. Diguet a rapporté des spécimens ou des pho- tographies. Citons le Torote, dont le bois fournit des parfums, le Cereus gigantescpie dont le fruit est comestible, les Kchi- nocactus employés comme fourrage, le Yucca <lont les feuilles lilamc-nleuses ]ieuvrnt fournir de la pâte à jiapier, etc.

M. Drake del Castillo, .M. Henri Hua iirésentent des études de détermination botanique.

M. B. Renault fait quelques remarques sur des types fossiles pouvant servir à relire certains Cryptogames vasculaires aux Gymnospermes. ,

.\1. Gley expose un travail sur l'innervation des vaisseaux lyinphati(|ues. Par l'emploi d'un dispositif ingénieux, M. Gley et Son coilaliorali-ur M. L. Camus onl pu reconnaître que le nerf splanehni(|ue gauche contient à la fois des filets dilata- leurs et des lilets constricteurs de la citerne de Pecquet. Les nerfs du canal thoraeique sont conqu'is dans le cordon sym- pathique du thorax. La contractilité du système lymphatique est donc sous la dépi'ndance du système nerveux, et l'auteur vient à celle conclusion intéressante pcjur la pliysiologie com- parative, que la circulation lymphatique venant à prendre un rythme chez les V'erlébrés supérieurs, se trouve influencée par un mode (pli ra)ip''Ue l'aclion des cojurs lymidialiques des Vertébrés inférieurs.

MM. Phisalix et Bertrand, poursuivant li'urs liidlcs recher- ches sur le venin des V ipères rt des Cobra, signalent les varia- tions de tûxicilé de ci's venins. Cerlaiiies v.iri.itions déi>endent de qualités spéciales apjiarli'nanl à de raei'S locales iiarticu- liéres. •■ Remarquons, disent les auteurs, </iie cex rares soit/ liiiremoil plii/siuloi/igues, attendu qu'elles ne peuvent èire ilislinguèes exlèrieuremenl des autres. >> Cette remarque s'ae- rorde i>leineiiient avec ce qui a r'Mé dit de Vhunieitr sprcifiqui' des animaux dans diverses publications concernani bs dis- tinctions des espèces ou des races.

M. Phisalix el Hertrand ont montré que si. avant d'inoculer le venin, on l'a prèaliibli nient chaull'é dans certaines condilious. il se forme dans le sang une qu.intilé de substance anti-toxique telle que l'animal rsl immunisé conlrc le venin urdinair.'.

Uos recherchi's nouvelles onl permis de constater des ell'ets divers d'iniiniinisalion, suivaiil la race physiologique el sui- vant réplique de l'année. Le venin de Cobra .1 îles proju'iétés dill'érenle» de celui de» Vifières. Tandis rpie le venin de Vi-

père cesse d'être actif à des lempèr.iiures notablement infé- rieures à lOO», celui du Cobra peut éire porté jusqu'à 130 degrés sans perdre son arlion nocive.

.M. de Varigny étudie les variations de croissance chez Lymnca stagnalis; ces éludes très inléressantes seront surtout importantes lorsque, rapprochées de celles qui ont déjà été faites pour d'autres animaux, elles seront encore complétées par des séries nombreuses de tableaux de croissance.

M. Tissot continue ses recherches sur les échanges gazeux des muscles isolés du corps et précise la détermination de< réactions respiratoires dans ces organes suivant l'état d'activité ou l'état de repos.

.M. Berirand rend compte d'un remarquable travail sur la laque du Tonkin et sa diastase oxydanle. Le latex s'obtient en incisant le tronc de certains arbres de la famille des Ana- cardiacées. Les objets enduits de ce latex doivent être placés dans un endroit humide, et seulement dans ces conditions se forme la couche de laque desséchée d'un noir imense, qui résiste aux liquides acides ou alcalins. De ce latex M. Ber- trand a extrait une substance particulière, le laccol, et un fer- ment solubltJ, la laccase, capable de |irovoquer des oxydations. Par l'oxydation du laccol sous l'inHuence combinée de l.i laccase et de l'oxygène gazeux se fait la transformation du latex en vernis noir. L'humidité est nécessaire pour Uis.ser à la réaclion le temps de se faire, la dessicalion trop rapide s'oppose au phénomène. « Ces réactions, dil .M. Bertrand. sont l)ien dignes de fixer l'attention des naturalistes, elles ressemblent, pour ainsi dire, à des respirations artificielles, s'accomplissent en dehors de tout organisme vivant, mais à l'aide de .substances issues de la vie et dont l'une d'elles, la laccase. en jiossède encore la fragililé. »

It. S. L.

LA GLEVEITE

MINÉRAL COITEMT DE L'ARGON

ou DE LHÉJLIUM

.\ la suile cil' la décutivcile d'un corps nouveau dan- l'air, analogue à l'azote, l'argon, rattention du nuuidi- savant a él«': appelée sur un minéral très lare découveil cil 1878, par M. ^'oI'(^enskiill^l et dans lequel un niinéia- logiste américain, M. Ilillebraml. avait constaté la pré- sence de l'azote en 1890. Ce minéral n'élanl pas déciil dans les manuels de .Minéralogie, il est intéressant de donner quelques notions sur sa coinposilioii et ses pro- priétés.

La clévéile, dédiée au cliiniisle suédois, .M. P. !•'. Cièvi-. a été trouvée dans la carrière de Icldspalli de (iarla. près d'Arendal en Norwège. Elle apparlieni au groupe des spinellidos. Les cristaux a|)partiemieiit pai- eonsé- (luont au système cubi(|UP. Les faces dominanl.es soiil celles du cube ; on constale aussi les faces de l'octaèdre el celles du dodécaèdre rliomboidai. Ces crislanx soni opalines el ont une couleur noir de ter.

La dureté est de ;>,;>, c'est-à-dire i|u.' I.i clévéile raie l'apatite, mais est rayée par l'orliiose adiilaiie. La ilen site est considérable, elle est de IMK

La clévéile est inl'usible au clialnnieau; avec la soudr et sur le cliarlioii, elle donne des grains de plomb. V.Wr est -olubb- dans l'acide clilorliydrique.

l.indsiroin en a tail l'analyse et esl ait ive au,\ ri'siill.il- >uivants.

[V'O- i^-<ii

V^O'' «X!'

Er'JtP :li7

LE NATURALISTE

Uo

Ce-O-' 2.33

Kc-!0" 1.05

ThO- 4.76

UO 23.89

l'IjO 11.31

HO 4.28

L;i clévéite est donc essentiellement composée d'un niélanfje île sesquioxyde et de piotoxyde d'uiane. Hille- lirand, en iHudiant la constitution des composés de l'urane uraniniles, a constaté en outre la présence d'un corps gazeux qu'il a pris pour de l'azote. La quantité de ce gaz peut s'élever à 4 0/0.

Dernièrement (8 avril l89o) M. 1'. F. Cléve a examiné le gaz (le la clévéite venant de Carlsluius (Norwège). Le minéral de cette localité a été chaullé avec du bisul- fate de potasse dans un tube à combustion. Le gaz a été lecueilli sur une solution concentrée de potasse après avoir passé sur du cuivre cliaufTé au rouge.

Le spectre du gaz ayant été examiné n'a pas présenté les lignes de l'argon, mais celle de l'hélium. Le corps dont l'analyse spectrale avait constaté la présence dans le soleil, existe aussi dans une substance minérale ter- restre.

P. Gaup.eui'

PHOTOGRAPHIE

.l'ai déjà signalé les avantages de la photographie orthochromatique et si, dans bien des cas, on peut se contenter des plaques toutes pre'parées, les unes en vue de la photographie des rayons rouges, les autres en vue de la photographie des rayons jaunes ou verts, il est bien préférable de prendre de bonnes plaques ordinaires et de leur donner au moment de l'emploi les qualités re- quises. .M. .Monpillard, dans une communication à la Société française de photographie, a traité le sujet, et .M. Guerronan a résumé la question dans le Paris-Photo- i/rniikc. L'article intitulé « Orthochroniatisme et Micro- photographie )i intéressera plus d'un des lecteurs du Saliiralifle : aussi le donnerai-je en entier :

Il est nécessaire, en microphotographie, de repro- iluire un objet invisible à l'ieil nu d'une façon telle que sa l'orme extérieure et les détails les plus intimes de sa structure soient rendus avec une lidélité parfaite. Ceci est assez facile avec les objets incolores, mais la diffi- culté devient presque insurmontable s'il s'agit d'objets colorés, soit naturellement, soit artificiellement.

M. Monpillard, dans une communication à la Société française, a donné quelques conseils qui éviteront bien des tâtonnements à l'opérateur. Il conseille l'emploi de plaques orlhochroinatiques, concurremment avec des écrans colorés. .Mais, ahii de proliler de tout l'achronia- tisrae possible, l'auteur trouve plus avantageux de [iré- parer les plaques soi-même, qui posséderont de cette façon leur maximum de sensibilité. Du reste, les mani- pulations sont très simples et ne nécessitent aucune installation nouvelle.

D'après M. Monpillard, voici la meilleure formule pour ces bains sensibilisateurs.

Cour le jaune, le vert jaune et le jaune orangé,

Solution mcrc n" 1 .■

Krythrosine B 1 gr-

Eau distillée 100 ) gv.

Bain pour la sensibilisation orthorlinmialiiiue :

Solution mrre n" 1 d'érythrosine 4 ce.

Eau distillée 100 ce.

.Virnnoniaquc 0 ce')

Pour le rouge et le rouge orangé :

Solution mire n" 2 .•

( 'yanine 0 ce. 2

Alcool à i)5" 100 ce.

Cette solution doit se préparer fraîche et se conserver dans l'obscurité.

liain jMur la sensibilisation ùrtho'hrniitatiqne :

.Solution uirre n" 2 de cyaninc l ce.

Eau distillée 100 ce.

Aleool à 93° -'i ce.

Ammoniaque 1 ccS>

Dans un laboratoire très peu éclairé, plonger les plaques au gélatino-bromure dans ce bain pendant deux minutes, la cuvette étant recouverte d'un écran et agitée. Laver ensuite dans trois cuves pleines d'eau distillée et séciier dans une armoire hermétiquement fermée contenant ipielques morceaux de ihlorure de calcium.

Pour avoir des plaques sensibles au jaune et au rouge, on les immerge deux minutes dans un bain d'érythro- sine d'abord :

Solution mère n" 1 d'érylhrosine 20 ce.

Eau distillée HO ce.

Laver les plaques, puis les plonger dans le liain de cyanine sus-indiqué.

M. le baron Uuebl a proposé dernièrement, au lieu de cyanine, l'emploi du Rose bengale (tétraiodure de fluo- rescine), la solution mère doit avoir une couleur rouge bleuâtre. Il nous a été impossible d'expérimenter ce produit.

Ces plaques ne donnent pas de voile. M. .Monpillard a trouvé que cet accident provenait du bain alcalin dont on se sert habituellement pour exalter la sensibilité du bromure d'argent.

Les bains sensibilisateurs ne sont pas seuls utiles, il faut employer des écrans; nous conseillons l'usage des cuves qui permettent d'utiliser toutes les substances qui peuvent être utiles et de graduer l'absorption des rayons trop actiniques.

Voici quelques-unes de ces solutions pour 100 parties d'eau. 11 est du reste très facile de titrer la force de la solution suivant les besoins.

TABLEAU A.

Couleui-

do l'Kcraii

Substances

Prnpor-

tlnns poni-

nul parties

,lV-au

liayoHS altsoi-liés

Jaune clair Jaune foncé. Orange..

Rouge...

('lir>;iiuate neutre lie potasse.

Chromale neutre de potasse.

Bichromate de po- tasse.

Krythrine.

1 5

8

0.2

Violets el bleus.

Absorbe complète- ment les violets.

.\bsorbe complète- ment les violets et les bleus.

.Ibsoi-be un peu le jaune.

H6

LE NATURALISAT.

DEPOSE H.D.ED.H.

ISons ajouterons à cette liste les 'deux proiluits sui- vants qui nous ont donné des résultats que nous n'au- rions pu obtenir avec les autres, surtout pour les cns spéciaux. Ce sont le brome et Viode eu solutions plus on moins diluées. Ces deux corps ne laissent passer sensiblement que les rayons rciur/es et nécessitent une pose plus longue. Leur emploi con- vient dans les reproductions de su- Jpls dont la coloration en bleu pAle on vinlet pâle est juxtaposée à du rouge vif ou du jaune orangé.

.M. Monpillard donne encore les roiiseils suivants :

La mise au point et l'impres- sion doivent être faites dans une même lumière inonocliromatique. Il ne faut jamais faire intervenir pondant la pose deux écrans diver- sement colorés, cette conditioh est nécessaire pour la correction des loyers chimiques, sauf pour le cas de rouge très foncé, l'usage de l'écran est nécessaire et forcé.

Les plaques traitées à Téry- lliidsine et à la cyanine ont une sensibilité encore très grande pour les rayons bleus et violets, jiar ra)i port aux autres couleurs; il esl ulile d'éclairer l'objet avec une lumière jaune ou orangée pour mo- dérerl'actiou des rayons aciiniques.

Nous repi'oduisons ci-dessous un lahleau résumant les principaux cas de la pratique cou- rante et que M. Monpillard a publié dans le liulh'lin lie la Sociclc franraisc de plintof/rapliir.

'fAi!i,i;\r I!.

Nous ferons remarquer que le tableau H ne sert abso- lument que pour la miiropholo^'rapliie, el que dans la reproduction rouranle il suffit, après examen des cou- leui-i entrant dans le sujel, de chercher à éteindre les

Ul-ilUr

'l r''glL't[(' jinur jiholo^'r.qtiiio (n-thoclii'niii;ii ii|UO Duplonicli et Henry (rue Dauphine.

-'.V^^'

|ioctroscope do poclie, Diiplonicli ol Henry.

OliJETS MONDI IIUOMKS.

Di , \ I-'oncé. /„.,..

Hleii ou violcl. ,., Rain dervthrosiiio.

\'erl. jaune, jaune oran;.,'!-. ' Bain d'crvtlieosine.

Uouge orang rouge foncé.

r.puge.

Bain lie cvanine. .

o.ii:rs eni.YcHitd.MEs.

Kcran .

I Jaune clair. .laune fonc ' ou orangé. ( Jaune fonc' / ou orangé. ; Jaune foncé

Iou orangé, orangé. puis V rouge.

Kcran.

Verl et jaune Bain d'érythrosiiie. Jaune foncé.

Vert et rouge, jaune it, (,,-,,.,, . i Jaune foncé, ..,>,■„,. '^aui irurythrosine. . '

roufje t •" ( puis rouge.

Vert et rouge, jaune ci / Bain d'érylhrosine \ Jaune foncé

rouge \ et cyanine ( ou' orangé.

I Jaune clair

l ou foncé, ou

' 'orangé sui-

\ v.mt l'inten-

f site ilu bleu

I et du violet.

Les mêmes

etcontinuer

avec lo rou-

l I g<' s'il y a

nécessite.

Bleu ou violi'l avic jaune

Bain rl'érvtlirosine

Uk

eu ou violet .avec '

rouge

B.iin de cyanine.

rayons trop aciiniques. Ce qui est facile en consultant le tableau A et en se servant de plaques sensibilisées à l'aide des solutions n"' i et 2 pour la couleur la moins actinique.

Au sujet du lableau H ci-dessus, c'est avec intention que, pour photographier un objet coloré en bleu ou en violet, on se sert (l'une plaque sensibilisée pour le jaune. En microphotographie il est utile seulement d'obtenir le sujet intéressant bien détaché sur le fond. Dans le cas cité pins liant, si l'on se servait d'une plaque ordinaire avec écran jaune, lout l'ensemble de l'impression lumineuse serait relardé, puis(|ue la plaque n'est pas sensible aux rayons jaunes. On emploie donc, concurremment avec V('cran jaune, îles plaques sensibles au jaune; alors, les rayoTis lileus de l'image étant alténués ou absorb('s, le fond jaune de l'objet s'imiiressionnant à sa valeur, le sujet se détachera en gris et noir sur le fond clair.

Pour les objets colorés en jaune et rouge, on se sert de plaques sensibles à ces deux couleurs el on emploie un écran rougo.

.'>i les couleurs à pholograjibier comprennent le violet, le jaune et le rouge, la difficulté devient plus grande, mais malgré cela surmontable. La plaque doit toujours être feusiliilisèe pour la roulcur la moins actiniqu et on atténue en cons('(|iience les rayons bleus et violets. Ceci est une affaire d'habilelé, et, avec un peu d'expérience, il est facile d'arriver à un résultat parfait.

Nous terminerons ce travail en recommandant de n'avoir dans le laboratoire qu'une lumière rou(je très faible el de ne laisser les plaques, jusqu'à fixage com- plet, que très peu de temps exposées à cette lumière.

LE NATURALISTE

La cuvette île développotncnt doit Idujoui-s être couverte et, par précaution, le bain de développement sera léyè- lement bromure ; de cette façon le voile qui accompagne j^énéralement les négatifs sur plaques orlhociiroma- tiques sera évité.

Toutes les formules de développement conviennent, et les opérations subse'quentes, lavage et lixage, se font <omme d'habitude.

Il est dans cet article parlé des cuves à faces paral- lèles comme devant contenir les solutions colorées formant écran; c'est certainement le procédé à employer pour tous travaux de laboratoire, mais pour la idiutographie hors de l'atelier il faut adopter les écrans de gélatine ou de glace, et parmi ces derniers je signa- lerai le disque et la réglette de MM. Duplouich et Henry, dont la figure ci-dessus fait bien comprendre la cons- truction. Les deux modèles ont été établis avec 4, 6, 8 ou même 10 écrans de couleurs différentes, un trou supplé- mentaire étant (oujours réservé pour la photographie ordinaire. Cet instrument peut être accompagné du spectroscope de poche pour l'analyse des produits chi- miques et des verres de couleurs.

(;h. Jacoi).

RECHERCHE DES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE

A L\ETRANGER

{SuUe et fin.)

Reptiles et Poissons. On les met dans l'al- cool, et, s'ils sont trop gros, on emporte simplement la peau desséchée, en ayant soin de conserver la tète, les dents et les nageoires ; celles-ci doivent èlre bien étendues lorsqu'on les fait sécher.

En écorchant les Serpents pour en avoir la peau, il faut y laisser la tète et bien prendre garde de ne pas en- dommager les e'cailles. Il faut aussi prendre beaucoup de soin pour ne pas casser la queue des Lézards. Lors- qu'on emballe ces animaux, les parties fragiles : nageoires des Poissons, pattes et queue des Lézards doivent être entortillées de cordes de foin,d'étoupe ou de toule autre matière textile.

L'alcool décolorant les Reptiles et les Poissons, il est très important de Joindre à ces animaux des croquis re- présentant leurs formes et leurs couleurs.

Les squelettes de Poissons et de Ueptiles sont très in- téressants à conserver; ils n'ont pas besoin d'être ter- minés : il suffit d'enlever grossièrement les chairs et de faire ensuite parfaitement sécher l'ensemble des os sans les démonter. Le squelette entier sera placé dans une boite avec du coton ou avec du sable bien sec et bien lin. S'il est trop long, on pourra le séparer en deux ou trois parties.

Ci-iistaeés. Les gros Crustacés, lorsqu'ils ont été préparés, peuvent être entourés de papier et emballés dans des caisses légères garnies d'herbe ou de mousse; mais il est encore préférable de les expédier dans le sel, comme nous l'avons indiqué au chapitre des Crustacés.

Moliiis(|ues, Vers et Zoopliytes. Les Mol- lusques qui ont des coquilles très fragiles doivent être enveloppés avec beaucoup de soin dans du coton et pla-

cés, chacun à part, dans une boite. On doit en conserver des exemplaires dans l'alcool; la coquille, lorsqu'elle est enroule'e en spirale, devra être brisée à la partie supé- rieure et sur plusieurs points de la spire pour laisser pénétrer le liciuidc et permettre la conservation de l'ani- mai.

Quant aux grosses coquilles, on les emballe sans autre précaution que de les séparer entre elles par des tam- pons d'algue ou de foin. Les coquilles moyennes sont en- tourées de papier et rangées dans des boîtes dont on remplit les interstices avec de la sciure de bois.

Les sujets conservés en alcool sont placés dans des flacons bien fermés qui; l'on enveloppe de varech ou d'herbe sèche pour les placer dans les caisses.

Les Oursins et étoiles de uku- sont lavés dans l'eau de chaux ; on doit conserver le plus grand nombre possible de ces animaux dans l'alcool, en ayant soin de les en- tourer de fil, ou mieux de linge fin et de coton, entouré de linge plus épais ou de plusieurs tours de fil, afin d'empêcher les pointes ou les épines de tomber.

Les Vers sont placés dans l'alcool ; on peut essayer d'en Conserver quelques-uns pour les expédier vivants en les renfermant dans des boites fermées on aura rfiis préalablement de la terre et de la mousse humide.

Les Madrépores d'un certain volume doivent être fixés au fond de la caisse dans laquelle ils sont placés, par des liens en fil de fer ou en corde de chanvre ou de co- ton.

Insectes. Lorsqu'on a capturé un Papillon et qu'on l'a tué en le plongeant dans le flacon à cyanure de potassium, on le place dans un morceau de papier assez fort, en carré long, sans le presser; on fei'me ensuite le papier en pliant les deux extrémités en sens inverse de façon à former un triangle rectangle ; on appelle ce pro- cédé mettre les papillons fu papillotea ; on fait ensuite sécher les insectes bien complètement sans les retirer des papiers, en les exposant au soleil ou à une chaleur douce, puis on range les papillotes dans des boîtes en fer-blanc pour les mettre à l'abri de l'humidité, des Four- mis et des autres causes de destruction.

On traite de même les Névroptères et les Hymé- noptères.

Les autres Insectes à ailes ou élytres courtes et plus ou moins cornées sont tués dans le llacon à cyanure, puis déposés dans de petites boîtes en bois. On a soin de placer au fond de la boîte, et au-dessus de chaque couche d'insectes, de la sciure de bois non résineux bien sèche; on remplit exactement la boîte afin que les Insectes ne puissent, en ballottant, se briser les pattes et les an- tennes. On expose la boite ouverte au soleil pour faire sécher bien complètement les insectes et éviter qu'il ne se développe ni fermentation ni moisissure. Lorsque les insectes sont bien secs et que les boites en sont bien exactement remplies, on range ces dernières dans des boîtes en fer-blanc. On a souvent conseillé l'emploi de l'alcool, mais ce moyen de conservation présente de graves inconvénients, car il altère les insectes recouverts de duvet, ainsi que ceux de couleur claire ou à reflets métalliques.

"Végétaux. Les collections de végétaux qui peu- vent être le plus facilemeilt recueillis à l'étranger com- prennent :

i" Les herbiers ou plantes desséchées dans des feuilles de papier;

118

LE NATURALISTF

i' Les fruits et graines conservés, soit;i l'état sec, soit il.iiis une liqueur ;

II" Les Heurs charnues également conservées dans de la liqueur;

V" Les portions de tiges ou de rai-ines et les échantil- lons de bois ;

.">» Les divers produits du règne végétal, tels que filas- ses, fécules, gommes, résines, matières colorantes, substances employées en médecine ou dans l'industrie ;

Des échantillons relatifs à l'anatomie et à la phy- siologie végétale.

Pour les parties de végétaux qui doivent l'tre conser- vées dans une liqueur, on peut employer l'alcool faible ou l'acide acétique très étendu d'eau.

Les herbiers et les fruits, lorsqu'ils sont parfaitement secs, doivent être emballés dans des caisses doublées en fer-blan:; ou du moins bien goudronnées et placées à l'abri de l'atteinte des insectes.

MinéraloKie et GéoIoKie. 11 ne faut pas s'em- barrasser d'échantillons d'un volume trop considérable ; des échantillons de 10 à 12 centimètres de longueur sur s à 10 de largeur et 3 ou 4 d'épaisseur sont suflisants.

Pour emballer les objets recueillis on les couvrira d'a- bord immédiatement fl'un papier fin; au-dessus de'ce papier on mettra celui sur Icciuel est écrite l'étiquette ou la note du gisement, puis un second papier fin que l'on entoure de lilasseet l'on enveloppera le tout de pa- pier gris. On arrangera ensuite tous ces échantillons dans une caisse, en les plaçant de champ et par lits suc- cessifs, en les serrant fortement les uns contre les autres et en garnissant les interstices avec des rognures de papier ou avec de la (ilasse, de manière que leur en- semble forme une seule masse dans la(|uelle rien ne puisse se déranger.

On ne saurait trop recommander à fout naturaliste voyageant à l'étranger de prendre les plu'* grandes pré- cautions contre les ravages des insectes qui détruisent souvent en peu de temps des collections laborieusement amassées; de tous les ennemis du naturaliste il n'en est pas de plus terrible dans les pays chauds que les Four- mis, que leurs dents aiguës rendent redoutables, malgré leur petite taille, en raison de leur nombre et de leur té- nacité. C'est dans le but de préserver ses collectii.ns que l'on doit employer des caisses en bois suffisamment épais, dont l'intérieur sera garni d'un fort papier collé sur les parois, ou doublées en fer-blanc, dont toutes les fissures seront soigneusement bouchées et dont l'exté- rieur sera goudronné et recouvert de toile.

Albert (iiiANOEii.

CONDITIONS OE LA VIE A LA SURFACE DE VENUS

Vénus es! comme la Terrr um- plaurli- (jui s'est dé- lachée du Soleil. Ce sont donc deux sd'urs, qui soûl venues au monde l'une après l'aulre. La Terre est plus âgée et Vénus est sa cadelte.Klle est donc moins avancée qu'elle, an point de vue du développemenl. Comme nous l'avons dit précédemmeni, elle nous re|irésenle ce que la Terre a été autrefois, dans le cours d'une île ses pé- riodes géologiques. Les jours sont un peu plus courts sur Vénus que sur la Terré : 23 heures 21 minutes 1/3. L'année est beaucoup plus courte; elle se compose de 231 .jours, qui équivalent par suite à 224 jours terres- tres, [)iiivqu'ils sont un [leu moins longs.

Mais ce qui caractérise siirloni Vénus, ce n'esl pas seulement sa proximité du Soleil, qui fait qu'elle reçoit de cet astre deux fois plus de chaleur que nous; c'est l'inclinaison de son axe sur le plan de son orbite, qui est plus de deux fois supérieure à celle de l'axe de la Terre. Il en résulte que les saisons sur Vénus ne res- semblent en rien aux nôtres. Il n'y a pas de climat tem- péré. De plus, tous les points de la surface de celte pla- nète jouissent alternativement, dans le cours de la même année, d'un climat tropical et d'un climat glacial. Il en résulte que les êtres qui vivent à sa surface doi- vent être conformés d'une façon toute particulière pour pouvoir s'acclimater à des conditions aussi spéciales. Inertes, il peut et il doit s'y trouver des cryptogames in- férieurs tout à fait semblables aux nôtres ; mais les cryptogames supérieurs et les jihanérogames (jui vi- vent plus d'une saison doivent dillérer sensiblement, pour la plupart, de ce que nous avons sous les yeux dans notre monde terrestre. Les animaux et les plantes doivent être conformés de telle sorte qu'ils puissent vivre à la fois successivement sous les pôles et sons les tropiques, dans le cours d'une même année. Voilà sur- tout ce qui caractérise les êtres errants q\ii existent sur cette singulière planète. 11 n'en est plus du tout de même sur la planète Mars, qui a de si grandes analo- gies avec la Terre, sous le rapport des saisims.

On voit combien est importante l'inclinaison considé- rable de l'axe de Vénus sur le plan de son orbite. Les saisons ne ressemblent alors en rien à celles qui se sui- vent sur la Terre. Les êtres vivants doivent nécessaire- ment se plier à ces circonstances : aussi doivent-ils dif- férer beaucoup de ceux que nous voyons autour de nous. Ils doivent avoir la vi- plus dure, pour résister à la fois à une chaleur deux fois plus considérable que ci'lk qui règne sous notre équateur, et à des froid- moitié moins intenses que ceux qui régnent à nos deux pôles. Il est vrai que si la chaleur y est deux fois plus fortes en certaines saisons, le froid y est aussi deux fois moindre; mais tous les points de la surface de Vénus passent, pendant la même année, par des températures extrêmes; sans qu'il existe, à proprement parler, de saison intermédiaire entre l'été et l'hiver. Le printemps et l'automne n'y dureni qnr qu(l(|ues jours. L'atmos- phère de Vénus est un peu ilillVroHte de la nôtre; mais elle renferme de l'oxygène et de l'eau en quantité suf- fisante pour que la vie y soit possible jiour des animaux et des végétaux. L'acide carbonique et l'azote n'y font ceitainement pas défaut; seulement les proportions de ces deux gaz ne sont très probablement pas les mêmes que dans notre atmosphère terrestre.

Le volume de la planète* Vénus est presque identique à celui de la Terre : '.t7ii/IOO0. L'atmosphère di' Vénus a une densité près de deux fois supérieure à la nôtre. Il est certain que c'est un avantage, au point de vue de la vie des animaux et des plantes. En effet celle atmos- phère coriige un peu les effets d'une trop vive chaleur succédant brusquement à de trop grands froids, en jouant le rôle de modi'ratenr par rappoit aux variations brusques de la température. Il en résulte que la tempé- lature moyenne de Vénus doit être moins différente qu'on ne le croirait d'abord de celle qui caractérise notre propre séjour. Haison de plus pour que la vie y soit rendue plus analogue à celle que nous voyons éclore autour df nous, à la surface; de la Terre.

Les montagnes de \ énus sont jilus élevées que le-

LI-; NATLIltALISlK

110

noires. Les (ilateaiix les plus élevés alteif^neiil iiis(|u";i 44,000 mètres. I.'liémisplière horéal y est [iliis monta- gneux que l'hémisphère austral, .\ussi comprend-on que les nuages soient plus nombreux et, plus e'pais dans l'atmosphère de Vénus (|ue dans la m'iire. Plusieurs grandes mers s'étendent à sa surface; mais, contraire- menl à ce qu'on voit sur la Terre, les eaux recouvrent les trois quarts du globe, les terres et les mers se par- tagent, sur Vénus, à peu près également la surface de la planète.

La succession rapide des saisons doit amener sur celte planète des vents, des orages, des phénomènes météo- rologiques de toute nature, beaucoup plus fréquents et plus intenses que chez nous. Il en résulte que les êtres qui vivent sur Vénus doivent avoir une organisation plus résistante et moins délicate que chez nous, aussi bien dans le règne végétal que dans le règne animal.

Si des êtres intelligents existent sur cette planète, ils doivent être cependant moins avancés que nous en civi- lisation : car leur globe est d'une formation plus récente que le nôtre. Ils ont donc eu moins de temps pour se développer et se perfeclioniiei-.

le l!oii;oN.

INSTINCT DU COQ DOMESTIQUE

Rien n'est intéressant, pour l'observateur qui voit en elle autre chose que la promesse de succulents rôtis, comme d'étudier les mœurs d'une colonie de poules qui picorent, dans la cour d'une ferme, à la suite d'un coq majestueux, empressé et autoritaire, maître et époux. Les instincts les plus variés s'y révèlent impérieusement, conduisant à des actes en apparence voulus et réfléchis, donnant parfois l'illusion d'une qualité réelle ou d'un défaut inné, des habitudes qui feraient croire à l'exis- tence d'un caractère moral chez ces oiseaux pourtant inintelligents; tantôt réduits k des ébauches de senti- ments, tantôt confinant à des passions aiguës. L'amour maternel y est poussé jusqu'au sacrifice; le courage y prend les proportions d'un symbole : f/«//((s, GidJia; la colère y est facile à provoquer, et amène des luttes que la mort seule peut terminer.

A chaque acte, à chaque sentiment correspond une impression spéciale des centres nerveux, accidentelle ou durable, se traduisant par un langage particulier, que l'oreille humaine, malheureusement, perçoit sans le comprendre. Parfois, une réelle conversation s'engage, faite d'un caquetage interrompu, coupé d'interjections, de questions et de réponses, avec des intonations va- riées, qui font croire à un échange d'idées suivies. La poule ne glousse pas de la même manière selon qu'elle avertit ses petits d'un danger imminent, ou qu'elle s'in- quiète de l'approche de la pluie, ou qu'elle s'ébat joyeu- sement au soleil. Ce serait sans doute rendre service à la science que de noter ces variations de langage, et il serait intéressant de traduire en français ce (|ue se ra- content des poules qui jasent sur une porte coupée.

Mais nos moyens d'investigation ne nous permettent pas encore de nous engager dans cette voie, si tant est qu'ils doivent un jour nous donner la clef du mystère. Force me sera donc, dans cette étude sur l'instinct du coq, de me limiter aux faits tan;,'ibles, tombant sous les sens, que la nature a mis à la disposition de tout obser- vateur, et pouvant être appréciés avec une apparence

de logique par le raisonnement. Ces faits ne constituent pas évidemment un tout complet, dont les parties se- raient rationnellement enchaînées et unies les unes aux autres; ils sont le résultat d'observations isolées, ayant porté sur des actes qui n'ont entre eux que de faibles relations; mais, comme rien n'est à négliger dans l'é- tude de l'histoire naturelle, j'espère que, bien que sans lien, ils offriront un certain intérêt, et que peut-être ils seront le point de départ de nouvelles recherches plus judicieuses ou plus heureuses.

Une circonstance générale domine les divers actes de la vie de relation du coq domestique : c'est l'analogie des impulsions instinctives quand on les considère à la fois chez le mâle adulte et chez la femelle mère. Cette analogie est frappante, au point qu'on pourrait la re- garder comme un réel transport des aptitudes d'un in- dividu à l'autre, comme un véritable échange d'obliga- tions naturelles entre les deux états, d'autant plus (jue ces obligations et ces aptitudes ne commencent à être effectives qu'à l'acte initial de chaque état.

Toutes proportions gardées, et en faisant la part des différences nécessaires, l'instinct impose au coq vis-à- vis de ses poules les mêmes devoirs qu'à la poule mère vis-à-vis de ses poussins. Observer ce que fait l'un, c'est savoir ce que fait l'autre.

La poule protège ses petits au péril de sa vie, s'in- quiète quand un danger les menace, appelle, avertit, l'air effaré, gloussant, courant, tournant, tenant tête à l'agresseur, trouvant dans sa maternité, elle si craintive d'ordinaire, la force de résister et de lutter. Elle met la paix dans la nichée quand une querelle s'élève, gour- mande, gronde, corrige à coups de bec les désobéissants qui ne tiennent pas compte de ses conseils. D'ailleurs, attentive à tous les besoins de sa jeune famille, condui- sant ses poussins de préférence au soleil, parce qu'elle sait que la tiède chaleur fait venir les plumes sur leur corps duveteux, les abritant sous son aile quand un grain qui passe verse une ondée de larges gouttes, fouil- lant le sol pour en extraire quelque larve dodue ou quelque ver de terre succulent et rouge, attrapant les mouches au vol. Et quand elle tient dans son bec une de ces friandises qu'ils aiment, elle les fait venir près d'elle, leur partage la proie en menus morceaux, n'en gardant rien pour elle, récompensée du sacrifice qu'elle impose à sa gourmandise par la joie qu'ils ont à dévorer chacun leur part.

Ce portrait de la poule est celui du coq au milieu de la basse-cour. Il n'oublie jamais, il est vrai, qu'il est le maître; c'est bien lui le chef de la colonie; c'est autour de lui que toutes les poule.s se groupent, à sa suite qu'elles se promènent et picorent, à sa suite aussi qu'elles entrent aux endroits défendus, car il faut qu'il leur donne l'exemple en tout. Mais, quoique roi, il ne manque pas de condescendance; il a les plus délicates attentions, et sa dignité ne lui fait pas perdre de vue son rôle de protecteur.

Si la fermière descend dans la cour pourchasser, un couteau à la main, quelqu'une de ses compagnes, c'est lui qui prend la défense de l'infortunée, et qui joue pour elle du bec et des éperons. S'il s'élève une chicane, si dans un accès de colère deux poules, bien plantées en face l'une de l'autre, les ailes frémissantes, se mesu- rent du regard et cherchent à s'arracher leurs plumes, il est pour s'interposer; il commence par gronder, reprochant en son langage leur conduite aux querel-

120

LK NATl liAMSTIi

leuses, puis, quand il le faut, il emploie la force (lour les séparer. Il se contenle pour sa nourriture de la pâ- ture commune, du grain ou du pain qu'on jette dans la cour, et encore ne se met-il à table que quand toutes ses poules sont rassasiées. Mais, s'il rencontre par hasard quelque morceau délicat, il se garde bien d'y goi'iter; il convie ses compagnes au régal, et il pousse le tact jusqu'à le leur partager, pour éviter sans doute toute discussion.

f]n échange de ces bons procédés, il exige de chacune qu'elle lui accorde ses faveurs au moment il lui con- vient de les obtenir; il promène son caprice de l'une à l'autre, n'autorisant jamais le refus, ne permettant même pas la coquetterie d'une hésitation. D'ailleurs, il cherche très évidemment à jilaire; quand le désir parle, une soudaine émotion s'empare de lui; ses plumes se hérissent, et comme pour se faire comprendre, il décrit autour de la poule qu'il convoite une étroite circonfé- rence, l'aile extérieure largement étendue, l'autre traî- nant sur le sol. Puis, l'acte accompli, il secoue ses plumes, emplit sa poitrine d'ait-, et chante voluptueuse- ment.

Oiiand une poule est au nid, prête à pondre, et qu'elle se lamente sous la douleur de l'efl'ort, le coq est là, près d'elle, attentif, comme compatissant, l'encourageant de la voix et du geste, et trahissant visiblement sa préoccu- pation. F.t quelle joie lorsque l'œuf est pondu et que la poule s'est redressée en chantant! Il s'agile, fait le beau, convie, par ses éclatantes fanfares, toute la basse-cour à partager son bonheur; et le concert devient bientôt général, chaque poule se faisant un plaisir de saluer l'apparition d'un nouveau représentant de l'espèce, pauvre être inerte, mi-calcaire mi-mucilage, qui vit cependant, mais dont l'e.Nistence, aussi éphémère que latente, va se terminer tout à l'Iicure, hélas! dans la poêle.

3i le coq n'admet |.as facilement l'insulle. il n'accepte rpas davantage ie partage. 11 veut régner seul; aussi, dès que les poulets deviennent adultes, et commencent à pousser, au.\ premières heures du jour, de timides k(i-ri-ko-ko, est-il prudent de les séparer; il faut, si l'on <lésire que les œufs soient fécondés et aptes à être cou- vés, laisser un coq dans la basse-cour; mais il n'en faut laisser qu'un; dans le cas contraire, cette condition s'impose et se réalise par la forcir des choses, qui est la ï-onséquence d'une exigence instinctive et inévitable, c'est-à-dire qu'une hilte s'engage entre les coqs jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un, souvent le plus fort, quelquefois le plus adroit. C'est la sélection naturelle provoquée pour nu but moins général i|ue l'àpie besoin de mander; c'est le slriujylo for lifc rédiiil aux pr(qior- tions d'un struç/i/li' for tore.

Dans certains pays, il est resté un vieux levain de cette cruauté humaine que chacun de nous sent gronder dans sa chair comme une passion mal éteinte encore par de longs siècles de civilisation, on a profité de celte haine ((ue se portent les coqs pour en faire la base d'un spectacle barbare. Dans (Hielques départonienis du Nord, les combats de coqs ne sont pas rares, et de nom- breux amateurs se font une fôte de voir luller jusqu'à complet épuisement ces irascibles oiseaux, aux pattes desquels ils fixent, pour que les coups entament mieux les chairs, des éperons d'acier.

I,a poule, dont le chapelet d'irufs est à piu près épuisé, et <iui se (jréjjare à couver, glousse d'une façon

particulière, très caractéristique et très facile à recon- naître, qu'elle conserve pendant tout le temps que dure l'incubation, et bien au delà, jusqu'au moment les poussins commencent à vouloir voler de leurs propres ailes et à se soustraire à l'autorité maternelle. La poule qui couve, aussi craintive, aussi facile à effaroucher soit-elle d'ordinaire, devient méchante et irascible, et reçoit à coups de bec les imprudents et les indiscrets qui voudraient toucher à ses chers œufs.

En général, les poules aiment à pondre à l'écart, et, autant qu'elles le peuvent, à se soustraire, pour cet acte, à la surveillance de l'homme. Pour les décider à dé- poser leurs œufs en une place déterminée, les fermiers ont l'habitude d'y faire un nid en paille et d'y placer un œuf dit nirhoir taillé dans un morceau de craie. Et encore le résultat cherché n'esl-il pas toujours, même par ce moyen, atteint. Il arrive quelquefois qu'une poule, dont on li'avait d'ailleurs jamais pu, jusqu'à ce moment, trouver les œufs, disparaît brusquement, sans qu'on sache ce qu'elle est devenue; puis, au bout d'un mois, alors qu'on la croit depiiis longtemps dévorée par les rats, revient, à la satisfaction du fermier, accompa- gnée d'une douzaine de poussins.

A côté d'actes qui prouvent un instinct assez déve- loppé, la poule en commet d'autres qui dénotent une intelligence très rudinu-ntaire. Hien n'est inslruclifà ce point de vue comme de voir une troupe de poules se poursuivre nuUuellement pour s'enlever l'une à l'autre une proie qui, pendant un temps souvent très long, passe de bec en bec sans jamais être avalée. Je citerai encore le cas des poules qui, oublieuses de tout senti- ment maternel, brisent leurs œufs aussitôt pondus, en dévorent le contenu et avalent Unalemenl l'écale tout entière jusqu'à la dernière miette.

En terminant, j'appellerai l'attention sur une modili- cation sin^^ulière et facile à constater des exigences physiologiciues, au point de vue de la reproduction de l'espèce, et qui consiste dans ce fait qu'un certain nombre de poules ne manifestent jamais le désir de couver leurs œufs. C'est ce qui fait que, dans nos cam- pagnes, on regarde les mères couveuses comme des bêtes précieuses, et ([u'on se les prête de l'un à l'autre moyennant une légère redevance. Il y a évidemment une altération do l'intention première de la nature, qui doit pernieltic à Inute mère, à quelque espèce qu'ell-e appartienne, d'avoii- en elle le désir et la faculté d'ac- complir le rôle qui est sa seule raison d'être.

Quelle est la cause de cette altéralion contraire aux lois naturelles le plus souvent obéies, et cependaiib provoquée par une inlluence naturelle '.' Il est difficile de voir claii' dans cette (jnestinn; mais peut-être s'ap- procherait-ou de la vérité en supposant que les poules non couveuses ne couvent pas parce (jue, sous l'in- lluence d'un régime trop excitant, elles iiondent indél3- niment, presque sans arrêt, et par suite que l'époque physiologique de l'incnbalion ne se présente jamais ;l elles avec assez de netteté, de précision, ponr 1rs solli- citer d'une manière suflisaninienl iinpi'i ieuse. Il n'estr pas impossible que cetle cause soit héréditaire, aiiisii que le résultat qui on dérive.

.^. .VlJ.fKJlK.

I.E NATURALISTE

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DESCRIPTION D'UN HDLLUSQUE NOUVEAU

(iMila l.niisiori.

Testa vontriroso-ov.ita, pirit'ovmis, extremiiatc utrinqnc atto- nuata et rostrata, iiilida crctacea, allia, dorsum mallcalum antifc et postico vix tranversim striata; aporlufa siiiuata, anijuslata aiitice dilatata ; peristoma incrassata, niar'jino coin- mcllari superiie gibboso inferno subarucato et levilcr ffilluso ; cxtcrno inlus denliculatu.

Dimension : lonii., 11. 'j miUiuiiHres; larg.. 13 niiHiinèln's; cpaiss., 19 millimètres.

Coquille dont l'ovale irrégulier et en forme de poire s'aHéiiue à ses exirémilés qui se prolongent en saillie rostrll'nrmc; sur sa face dorsale convexe, arrondie et un peu ventrue, qui semble martelée, on découvre à la loupe des stries transverses, liiuis et serrées aux extrémités et, sur la partie centrale, de petites côtes légèrement sinueuses, peu sailllantcs et très espacées. Ces stries et ces côtes sont découpées par de très fines stries longitudinales très serrées et peu apparentes. L'ouverture, étroite et plus large en avant, décrit une courbe qui s'étend il'une extrémité à l'autre. Son bord columellairc est épaissi en dehors par un bourrelet qui, peu saillant au centre, se termine postérieurement par une tubérosité saillante. Ce bourrelet, saillant et aplati de dehors en dedans à l'extrémité antérieure, est doubli' eu dehors d'une couche d'enduit qui recouvre l'ex- Irémité de la coquille et se continue sans solution de continuité avec celle du bord externe. La columelle est peu saillante et à peine contournée ; le bord externe, plus épais au centre qu'.aux extrémités, est doublé en dehors d'une épaisse couche d'enduit; en dedans, il est divisé par do petits sillons Iransverses au nombre do vingt-cinq environ. Son extrémité postérieure lonue une forte saillie séparée de la gibbosité postérieure du bord eolnmellaire par le canal postérieur de l'ouverture. 11 en est également séparé en avant par le canal antérieur qui est un peu plus large et moins profond que le précédent.

Hab. : Suez, à l'extrémité sud de terre-plein.

M. de Laugier qui a favorisé mes recherches et qui .i su, malgré le peu de temps que lui laissent ses occupations, réunir une intéressante collection, permettra certainement à un vieil ami de lui otVrir la dédicace de cette espèce dont je n'ai ren- contré que deux exemplaires. M. de Laugier en a également trouvé un ou deux au même endroit.

Or.s. Les genres ou les sous-geurcs Ampliipei i:s et Ovula scmt appliqués par les auteurs au même groupe d'espèces. TrouvanI parmi ces espèces un groupe distinct, je donnerai le nom d'Oviila aux espèces qui n'ont pas un tubercule ou une gibbosité à rcxircmité postérieU|re du bord columellairc, telles que l'espèce que je viens de décrire en l'Oo. Adrtalica de la Méditerranée, et celui d'Ampliipoiris jiour les espèces qui en sont ilépiiurvues, telles que Ol'i't».

Dr JOLSSKAU.ME.

HISTOIBE OE LA VIE DE L'ORNITHOPTERA RICHMNDll

Nous extrayons ce qui sait d'une note parue dans Tlie Entomoloyi^t, ainsi que le dessin (jui raccompagne.

La larve de VOrnilhoptera Richmondii vit sur {'Arislolo- cliia prRTenoxa, que l'on trouve dans le nord île la Nou- velle-Galles du Sud et dans la partie méridionale du Queensiaud.

La couleur de la clienille est ordinairement foncée, avec une teinte verte tirant sur le noir, variant en diffé- rents tons. Les larves à moitié développées, et souvent même adultes, sont plus riches en couleurs et ont des nuances plus accentuées et veloutées d'un brun verdàtre. Le corps est couvert d'épines ou protubérances d'une consistance molle. La base des épines est dj la même couleur que le corps, et au milieu de leur longueur il existe une bande étroite, translucide, jaune, et de à la pointe c'est presque noir. Les épines sont disposées

symétriquement sur trois rangées, de chaque côté <Iii corps.

Quand elle est allongée, une larve adulte mesure de 7 à8 centimètres. Mais au repos, après un bon repas, les segments antérieurs sont réunis et la longueur est, en moyenne, de 3 à 6 centimètri^s.

La tète est d'un beau brun noisette, ou noirâtre et lui sant. Les mâchoires latérales sont très puissantes.

Le premier segment après la tète porte une paire d'- pattes. Au-dessus de la patle est une courte épine. .\u- dessus se Irouve encore une longue épine dirigée laléra lement.

L'œuf, quand il est nouvellement pondu, est couleur d'ocre pâle, et quand le moment approche de l'éclosion, il devient d'un jaune brunâtre sale. 11 est déposé sur le dessous de la feuille, et est si mou quand il est dé- posé, qu'il s'aplatit contre et s'attache très fortement après. Quand la jeune larve quiUe l'œuf, elle est brun clair et a la tète noire. Toutes les épines sont de la cou-

> _

h'Oniil/ioplerii lliflimiini/il. chrysalide et œufs.

leur du corps pour la première moitié de leur longueur; l'autre moitié est noire et couverte de fines épines trans- versales, poussant dans toutes les directions. Quand elles ont environ 1 centimètre de long, elles changent de peau, les épines transversales disparaissent, et la paire d'épines dorsales du septième segment est d'un jaune brillant sur presque toute sa longueur. Les bandes jaunes sur les autres épines n'apparaissent que plus tard.

11 est remarquable que les deux cornes charnues qui peuvent sortir de la tête, sont proportionnellement très longues dans les jeunes larves. Quand elle se pré- pare à être chrysalide, la larve fixe la feuille à la petite branche sur laquelle elle croît, au moyen d'une foule de fils de soie brune. Ensuite elle étend sur le dessous de la feuille une toile de la même manière, afin d'assurer un appui solide à ses crochets de derrière.

La chrysalide s'attache fortement, tourne d'un cùté à l'autre jusqu'à ce que, par la torsion de son corps, la peau, qui n'est plus retenue qu'entre la queue et hi feuille, soit poussée d'un côté ou d'un autre et tombe à terre.

La chrysalide a maintenant un aspect difforme, jaune verdàtre, mais en quelques heures les parties supé- rieures, et surtout les ailes, se développent d'une ma- nière très puissante, et prennent leur forme définitive, à moins que la chrysalide n'ait été formée dans une boite ou une chambre mal éclairée ; la couleur verte con- serve alors une teinte jautïàtre. A l'état libre, j'ai ton-

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l.n: NATURALISTE

jours trouvé la l'hrysalide lixée au dos d'une feuille et jamais sur la plante nourricière. Les larves semblent préférer une plante à feuilles rufjucuses, comme les ronces, les lantaniers, etc., probablement parce qu'elles iloniieiit un appui plus solide à la soie. L'œuf de l'Or- nithoplera Michniniidii est rond, à base aplatie et ren- foncée au centre. Il est plus large que haut; il mesure l/ll de pouce de diamètre et 1/1 i de hauteur. Sa sur- face est le'f,'èrement granulée.

II. SnUXElDr.R.

ILLUSTRATIONES PLANTARUM EUROPiE RARIÛRUM

auctore G. ROUY

Diagnoses des plantes rares ou rarissimes de la Floi-c euro- péenne accompagnées do planches représentant toutes les espèces décrites. Reproduction photofçraphiquc des exem- plaires existant dans les «rrandos Colleclions bolaniques et notamment dans l'Herbier Rony.

Fascicule I.— 8 pages de texte in -4" et 23 planches plioto- graphiées 21 X 27. Prix 50 fr. Paris, cliez les Fils d'Eniih' Deyi-oUe. 46, rue du liac, ISit.').

La Photographie, dont les images ne sont faussées ni parla fantaisie ni par la distraction d'un artiste, souvent peu compé- tent en fait de science, est appelée à rendre les plus grands services dans la reproduction exacte des objets d'histoire natu- relle. De belles Iconographies photographiques existent déjà dans les sciences médicales et zoologiqiies, et même en bota- nique forestière ou horticole. Photograjihe habile en même Icnips que botaniste consommé, M. G. Rnuy a entrepris, grâce aux procédés perfectionnés de l'art nouveau, de faire connaître les i>lantes les plus rares de la Flore européenne, d'après des exemplaires de choix, tirés pour la plupart de son riche her- bier.

Le premier fascicule, (|ui vient de paraitL'e, comiirend en S pages de beau texte in-4" les diagnoses des es]ièces reijré- sentées dans les 2.') tableaux photographiques qui le composent. Ces diagnoses ont été rédigés avec le plus grand soin sur les plantes mêmes; la plupart rectifient ou complètent des indica- lions inexactes et sont suivies d'cjbservalions critiques.

la; planche 1 représente Haniiiiciiliis Miltii, Boiss. et Heldr, de Grèce, voisin de ft. millefolintus 'V'ahl et de h. ciipi;Tiis, Hoiss. II. Aqiiilei/ia Itenitinli G. et G., spéciale aux hautes montagnes de la Corse, elle remplace A. Klpiiia. 111. Alys- xiitii l'i/re>iaiium Lap., une des raretés les i)lus localisées de nos Pyrénées-Orientales. IV. i<ile>ie Asiei-ia.i Griseb., avec plusieurs localités de Serbie et de Bulgarie. V. Fig. 1. Sper- ijHlai-in capitlita-ii Wilk. et Lge, [l.epir/otium piirpiireiim Kindb.), d'Kspagnc, dilïérent d'Are/iriria purpiireo Pers., es- pèce douteuse du rest(^ et qui n'a pas été retrouvée en Es- pagne d'après Willkomm etLai>-e; fij;. 2. \Vii/illier;/clln V/ililii Rupr. [Lychnis ujfuils Valil; !.. )ri/loi-ii Hornem ), de l'Ex- tréjne Nord (cap Nord, Spitzlierg), comme ses congénères \V. npeldn Fr. et II'. iiinjunlifoUu Ruiir.. mais bien moins répandu. VI. Odli-yd pnliila Stev., qui semble être une race orien- tale de (7. officiiuilis L., et qui n'est pas cité dans le Flora Orienlalis do Uoissicr. VIL Sii.rifrar/a Scanlka Griseb., de la section Aizoonia et voisin de .S. Vandelii Sternb.. espèce croissant plus particulièrement dans quelques montagnes de la Grèce, elle a été déconverle au mont .Scardus, en -Macédoine, par Grisebach. VIII. Malabaila ohliisifolin Boiss. {l'euce- iluHum ohiusifuiitiiii Sibih. et Sin.; l'tmlinacn D C), raris- sime espèce des bords de la Mer Noire, indiquée par Sibthorp, puis mise en doute et regardée comme synonyme de Af. iiivn- luci-iiln Boiss., mais retrouvée jiar MM. Aznavour {I8;)2) et de Degen (IB'.l'i) et bien distincte des espèces voisines par de nom- brcuï caractères. IX. Hiiplciinim Coisicum Coss. de la sec- lion Oriimhifii, voisin de II. giamiiieiim Vill. et II. nrglecttim Ces., et cantonné, même en Cor.se, sur les montagnes des envi- rons de Corté. X. A m ma ni h us fdkiiiilis Boiss. et Ileldr. Composée aux tiges grêles du cap Sidero, en Crète, qui, avec r.l. marilimiin B. et IL, de la même localité unique, constitue

le genre Ammanlhus B. et IL. voisin du genre Anlhemis. XL Siinlolina viscosa Lag , espèce rare du Sud-Est de l'Es- Jiagne (Almeria, Murcie). XII. l'i/relhiiim cinereiiin Griseb., de la Macédoine et des Balkans, voisin de /'. co/'i/mioiHW, Willd, mais d'un aspect tout dilférent. Xlll. Cnrdinicellus llinnivs Webb (0( ri lin III ILS liiniiiiis de Coincy), esiièce douteuse pour Nyman {('oiisp. fl. Eiirop., p. 418), mais « de tout pre- mier ordre, et bien distincte de tous les autres Garihiimiis ou Cardiincclliis b pour M. Rony qui a élé récolter lui-même cette magnilique plante dans sa localité exclusive des rochers de Dé- nia, province d'Alicante. Xl\'. Serraliila spalhiiMiln ,Ianka (Centaurea craxnifolia Bert.), espèce des Iplus remarquables, spéciale i l'ile de Malte, elle semble la survivante paléo- typique d'une végétation primitive tXyman , pour laquelle on a proposé une section nouvelle dans le genre Cenlaiirea, et que M. Rony classe définilivenient dans le genre Serraliila, scct. Klusea DC. XV. Syiiipliyiir.ilra Crelica .-Vlph. DC , déjà figurée par Alph. de CandoUe, Moiiny. Ciimpan. tab. «. et var. Samolhra- cira Degen et Halacsy. .Wl. Cainpniiula lunala Friv., de ïhrace et de Macédoine. XVll. Oiiosina Tnyi/eleuin Boiss. et Heldr., espèce du mont Taygète, rare au point que la des- cription ]irendère a été faite sur l'unique exemplaire connu el découvert par M. de Ileldreich. Depuis lors, deux autres pieds seulement auraient été retrouvés, et c'est d'après l'un d'eux, communiqué par M. de Hcidrcich lui-même, qu'a été tirée la planche XVlI. XVIII. Myosotis Ituscinunensis Rouy, dont la découverte sur la jilage d'.\rgeles (Pyrénées-Orientales) a donné lieu à une longue discussion dont le Biillrlin de la So- ciété bolanique de France, XXXVIIl iIBOl), a conservé le sou- venir. Les dix échantillons de la planche XA'Ill. photographiés à ditïérents degrés do développement, permettront d'apprécier cet intéressant Myosotis que .M. Rouy regarde comme « extrê- mement distinct de toutes les autres espèces européennes par son inflorescence ». XIX. l'ediculai is leiicodon Griseb., de Macédoine et de Bosnie, voisin de /'. Grar'cfl Bge, et à séparer des P. brachyodonta Schloss., el P. occulta Janka, avec le- quel il a été généralement confondu. XX. Calypso bo- realis Salisb., el X.VI, Gennaria dipliylla Parlât. [Salyrium dijiliylliiin Link; Orrhis corilatii AViild.), deux jolies Orchi- dées, déjà figurées précédcmn.ent, et qui proviennent, l'une de l'extrême Nord, l'autre de l'extrême Sud de l'Europe.

XXII. Narcissus lorifolius Ro»m. et Schult., race ou sous-es- pèce de X.siluestris Lam.(.V. l'seiidonanissits L.),dci)uh long- temps cultivé dans les jardins sans indication d'origine, et retrouvé en territoire français, sur les nioiuagnes des Basses- Pyrénées, près de Saint-Jean-Pied-de-Port, pendant la session extraordinaire de la Société botanique de Franco, en 1880.

XXIII. Gayea succedimea Griseb. et Sclienk, affine à Ci. piisilla Schult., dont elle n'est peut-être qu'une race locale, confinée dans la vallée de Prola/. (Banal). XXIV. Fig. 1. Carex depressa Link ;('. dimorpba Brot. p. p.), voisin des C. llalleriaiKi Asso et C.hasilaris iovA., découvert en Portugal, et récemment trouvé en Fiance, dans les Hautes-Pyrénées, par M. J. Foucaud. Fig. 2. l'teaiopoyon Sabini R. Br. var. hiiiiiilis Rouy, très rare Graminée des régions arctiques (Nouvelle- Zemble), roisine des Metica. XXV. Ilolrycliiuin Viryi- nianiim Sw., élégante Fougère dont l'ordre de dispersion .s'é- tend sur le globe presque entier, mais partout rare et disséminée, surtout en Europe.

Dans ce bouquet choisi jiar M. Rouy, la photographie rend bien le ])ort général de chaciuc plante el ses principaux carac- tères, avec assez de fidélité la plupart du temps pour supporter même l'examen à la loupe. .le formulerai toutefois un léger desi- deratum: ce serait la repré>eulali'in à part des organes carac- têrisliques et délicats, tels que les écailles de l'involucre, les fleurs, les fruits, etc., comme M. Rouy l'a fait du reste dans les planches ^■II1 et XIV pour les achaines de Malabailu ublii- sifolia et SerraliilUi spnlluilata. S'il pouvait y joindre, en attendant les progrès de la pliolographi<' des couleurs, un dessin représentant les détails et la couleur d'une fleur, l'album de M. Rouy ne le céderait en rien aux meilleures iconographies coloriées. Sa iilace est marquée dans toutes les bibliothèques botani(iues de quelque importance, et le légilinic succès que le savant auteur de la Flore de France ,{i) est en droit d'es- pérer l'engagera à continuer son (cuvre avec un intérêt et une perfection toujours croissants.

Il' X. Gii.i.or.

^I) Flore de France, ou Description des plantes qui croissent spontaiiémenl en Ptance, en Corse el en Alsace-Lorraine, par MM. G. Rouy et J. Foucaud, t. 1 (iSill , t. Il 1895).

I.K N \TI li.XLISiH

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ACADÉMIE DES SClEfSCES

S«;aiice du SS avril! 893. .1/. A. Ciinniiui sigiialo l'exis- tence du nerf iiitermédiain' de AVrisberg chez les Rongeurs son existence avilit été niée; de même cliez les poissons osseux, le groupe de cellules qui constituent le ganglion géniculé existe également. MM. A Poiissun el C. Si(/idas, de leurs expé- riences sur le pouvoir absorbant do la Vessie chez l'homme, concluent que l'épilliélium vésical sain est imperméable, que rabsori>tion a lieu : 1" lorsque le sujet, quoiqu'ayant la vessie saine, éprouve le besoin d'uriner, l'urine baignant alors la partie proslalique de l'urètre ; :i'' lorsque l'épithélium vésical est al- téré. — M. Jouîmes Cliali» place le siège de la coloration brune (■liez les huîtres dans de grandes cellules des branchies ou ma- croblastes qui, suivant lui C. R. 6 février 1893), seraient éga- lement le siège de la coloration verte de ces animaux.

Séance ilu S9 avril. .1/. Giard a eu la bonne fortune de trouver un copépodo du genre thaumaleus (Kroijcrl vivant en parasite, sur une polydora. Ce fait apporte un argument nou- veau en faveur de la théorie parasitaire qui, comme on le sait, n'était pas la seule pour exiiliquer l'absence du tube digestif chez ces animaux. Certains naturalistes regardent avec Bournc les MonstullidK' comme n'étant autre chose qu'une larve sexuée dont l'unique fonction serait la reproduction de l'espèce.

A. E. Malard.

OFFRES ET DEMANDES

Blui

àV. 1861-1 S'il,

Bohi'me. 186(1.

6 -

volumes 6 a « .1

Paris ISSIi. I vo- 8 ..

ir 1'. Lcbosconte,

A céder les ouvrages suivants :

Ar/tissiz {A . General .Sketch of the expédition of the « Alba- tros » from fcbruary 1891, Cambodge, 1892, in-S" relié, 22 pi. 6 >.

Associalion française pour l'avancement des sciences, ses- sions 1 à 22, 18'!2 à 1893, Paris. 31 volumes, in-8» relié (col- lection complète). 75 »

AssociaUiiii française pour l'avancement des sciences, 22« ses- sion 1*93, Besançon et la Franche-Comté. 1 volume liro- chè. ' 6 '•

l,u mi'int'. Notices sur Rouen et s reliés.

/,(/ même. 16'' session 1887, Toulouse.

Kd. Verrier, Les explorations sous-mariin'S, lume relié, avec 243 ligures.

HoiiaiiU .U.). Œuvres posthumes publiées] cl suivies de : Les Cruziana et Rysophycus, ou bilobites, sont-ils des végétaux ou des traces d'animaux ? par P. Lebesconte. Rennes. 1883. 1 volume ia-i» broché, 22 pi. 14 >•

Vrian [M. .-).) Minéralogie et Pétrologie des l'nvimns de Lyon. Lyon, 1849. 1 volume in-S" relié. 6 »

Faisan et Chantre. Monographie géologique des anciens gla- ciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône. Lyon, 1880. 2 volumes in-8"> reliés, avec Atlas in-f° reUé. G pi. col. 16 >.

Cliaiiiiis (/■'.). Nouvelles recherches sur les terrains secon- daires du Luxembourg. Bruxelles, 1838. 1 volume in-i" relié, 20 pi. 12 ..

l'hapais {F.) et Deiralqae ((/.). Dcscriiition des fossiles des terrains secondaires du Luxembourg. Bruxelles, 18o3. 1 volume in-i" relié, 38 pi. 10 »

Haie ri [J.. Oryktographia noric.i sive rerum l'n-.*ilium el ad liiiuerale regnum pertinenlium, in territurio NOrimbergcusi. Nôriiuberg;e. 1 volume in-4" cartonné, 6 pi, 7 50

liarrande. Défense des Colonies Vol. I \ ]d, Colonies dans le bassin silurien de :; brochures in-8". reliées et brochées.

.Ulen i,/.-.l.i. The ainerican Bisons, teneeg and extinct. Cani- bridg, 1876, 1 volume in-4° relié 12 planches. 1 cartonné. 14 «

Cazulis de Foudouce. L'homme- dans la vallée inférieure du iWiivbin il'^'' p.). Montpellier, 1872. 1 volume in-i" relié.

l'i pi. 4 )r

Coxiii {(ta) l'ereira (F.-A.i. Notions sur l'état préhisturiquc de la terre et de l'homme, suivies de la descri;ition de quclque.- Dolmens ou Antas du Portugal. Lisbonne. 1868. In-1" relié. 3 pi. 6 !■

S'adresser pour ces ouvrages à .i Les l-'ils u'Eriiile Deyrolle. 40, rue du Bac, Paris ».

.1/. II. II., 4998. Les Apium Céleri et Persil ne nour- rissent que peu ou pas d'insectes, on ne connaît guère qu'un Diptère, le Tephritis lleraclei. Huv l'AUfiusa Cynapiuiii, appelé vulgairement petite Ciguë, on ne rencontre aussi qu'un Diptère, le J-lolir/iopsus clixruphi/l/i.

.1/. .1. Monti/omer'j, 32, The Grove, Ealing, Angleterre, offri' des larves de Hisi)idaria en échange d'autres larves.

M. le Vicomte de Cii Tours. A la vente delà bibliothèqur Cotteau, La l'alcontolof/ie fiançaise (n" 292 bis du catalogue) a atteiut 76.'i francs sans les frais. Le Handbuch der Paléonto- logie de Zittel, .Sclienck et Schimper, est monté jusqu'à 140 francs. Le bel ouvrage de Sowerby, the Minerai concho- logy of Great Britain a été acquis à 472 francs.

5017. Les Tenhjria et les l'imelia sont des coléoptères de la famille des Ténébrionides. Les iirenncrs ont le corps oblong. le corselet plus étroit que les élytres, très rétréci ù la base cl très arrondi sur les côtés; les l'imelia ont au contraire, le corps ramassé, les élytres presque arrondies, le corselet court, très arrondi sur les côtés. Le coléoptère communiqué est VAphanisliciis eman/inalus.

iV. G. H. Toutes les ofl'res ou demandes de changes ou de renseignements émanant des abonnés sont insérées gratuite- ment. Nous sommes à votre disposition pour déterminer le pa- pillon dont vous nous parlez; mais veuillez nous ^adres^er, la description que vous nous donnez n'est pas suffisante.

M. D., instituteur. Le form.it d'une boite à botanique pra- tique est de 50 centimètres.

LA FLORE DE L'INDE

DANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE OE FRARCE

Verbênacées ^23 genres dans l'Inde)

Verbcna oflicin.ilis L. (Paris). Terres incultes, bords des che- mins. — Himalaya, 300 à 1,800 mètres, commun du Ca- chemir au Bhoutan; fréquent dans la plaine du Bengale jusqu'aux Sunderbunds. D. Régions tempiérées et sub- tropicales.

Vitex L.

Labiées 55 genres dans l'Inde

Lavandida L.

Meniha sylvestris L. (Paris). Bords des ruisseaux. Hima- laya tempéré occidental et Thibet occidental, du Cachemir à Garhwal, 1,200, 3,600 mètres. D. Afghanistan. Eu- rojie tenqiérée, ouest et centre di' l'.Vsie.

Mentha arvensis L. (Paris). Lieux humides. Himalaya oc- cidental, Cachemir, 1.500, 3,0011 mètres. D. Eurojie, nord et ouest de l'.Vsic, j, Chine (Ij.

Lycopus Europ;eus L. (Paris;. Le long des eaux. Hima- laya occidental, Cachemir, 300, 1,800 métrés. D. Eu- rope, ouest, nord et centre de l'Asie.

Origanum vulgare L. (Paris). Pelouses sèches. Himalaya tempéré, du Cachemir au Sikkim, 2,lU0 à 3,600 mètres. D. Europe, nord de l'Afrique, ouest et nord de r.\sie,

Tliymus serpyllum L. Pelouses sèches, arides. Himalaya tempéré occidental, du Cachemir au Cumaou, 1.300, 3.900 mètres; Thibet occidental, 3,000, 4,500 mètres. D. Eurojje, nord de l'Afrique, ouest et nord de l'Asie.

Hyssopus officinalis L. Surtout dans le Midi, fissures des roches, des vieux murs, lieux arides. Himalaya occi- dental, du Cachemir au Cumaou, 2,400, 3,300 mètres. D. Est de l'Europe, ouest de l'.Vsie.

Micromeria Benth.

Calamintha Clinopudium Benth (Paris.. Lieux incultes. Hi- malaya tempéré occideiital, du (,'acliemir au Cmnaou. 1,200, 3,600 mètres. D, Eunqie, nord de l'Afrique, nord et ouest de l'.Vsie, Canada.

Calamintha urnbrosa Benth"? Lieux secs. Ouest, Midi, Hi- malaya tempéri-, du Cachemir au Bouthan, 1,200, 3,600 mè- tres ; monts Khasias. Ghattes occidentales, du Concaii aux monts Anamaleys, Ceylan, Newra-Ellia. D. .Vl'gha- nist.in, Concan, Chine, .J.apon, Java.

Melis>a L.

i) Le genre -Menthe ne comptL* jusi^u'a présent que ces deux espèces dans l'Inde. L'une de ces deux espèces habite les Shivaro-hiUs.

lii

LE NATURALISTE

Salvia glulinosa L. Lieux ombragés des iiays montagneux, Est, Midi. Himalaya tcmpih'é, du Cachcniir, 1,800, 2,700 mètres, au Sikkim, 3,000, 3,GO0 mètres.— D. Afgha- nistan, sud de l'Kurope, ouest de l'Asie.

Nopeta cataria L. (Paris). Bords des chemins. Himalaya tempère occidental, Cachemir, 300 à 1,500 mètres. D. De 1 .\fghanistan à l'Europe occidentale.

Itracoceiihaium L.

Scutellaria (.'alericulata L. (l'aris). Lieux humides, près maré- cageux. — Himalaya tempéré occidental, Caclieiriir, 1,500, 2.400 mètres. D.Europe, du Caucase vers l'ouest, nord de r.Vfrique, nord et centre de r.\.sic, nord de l'.Vmé- rique.

lirunella vulgaris L. (Paris. Bois, ]>rés. Himalaya tem- péré, Thibel occidental, du Cachemir au Hlioutan. 1,200, :i.3U0 mètres ; monts Khasias, 1,200, 1,800 mètres; Nil- giris. monts de Travancore, 1,800, 2,i00 mètres. D.Zone tempérée de l'hémisphère nord, .\ndes, Auslralia.

Marrubium vulgaro L, ;Paris). Bords des chemins, U<'ux in- cultes. — Himalaya tempéré occidental, Cachemir, 1,300, a.ilK) mètres. D, .V l'ouest en Europe cl au nord de l'.Vlriquc, .ludée.

.Slachys palustris L. (Paris . Lieux humides, bords des ruis- seaux. — Himalaya occidental, Cachi'inir, 1,500. 1,800 mè- tres.— D. N(ird et ouest de l'.Vsic, Eunipc, nord de IWmé- rique.

Stachys sylvatica L. (Paris). Bois humides. Himalaya occi- dental, Cachemir. D. Europe et nord de l'.\sie.

Galeopsis Tetrahit L. Haies, bois. .Sikkim (Himalaya), champs à Laken, 3,300, ;i,(;ilO mètres. 1). Europe, nord i^t ouest de r.Vsie.

Leoncerus cardi.aca L. (Pari.s). Buissons, haies. Himalaya tempéré occidental, du Cachemir au Cumaou, 1,800, 3,000 mètres. 1). Europe, nord de l'.Vsie, .\sie-Mineure. Variété : pubcscens. Variété : Royleana.

Lamium amplexicaule L. (Paris). Lieux cultivés. Panjab, Himalaya tempéré, Thibet occidental, champs, 600 i 3,000 mètres. D. Nord et ouest de l'.^sic, Europe, nord de l'.Vfrique, Judée, Tri])oli, Maroc.

Lamium album L. (Paris). Haies. Himalaya tempéré occi- dental, du Cachemir au Cumaou, 1,500, 3,000 mètres. 1). Nord et ouest de r.\sie, Europe, nord de l'Afrique.

Phlomis L. Espèces dans l'Himalaya, sauf une.

'l'euirium scordium L. (Paris). Fossés, prés humides. Hima- laya occidental, Cachemir. D. .Afghanistan, nord et ouest de l'.Vsie, Europe, nord de l'.M'rique.

Ajuga L. Himalaya

l>laiitu$;iiiccs

l'iantago major L. (Paris). Bords des chemins. Himalaya lemiiéré et alpin, de Peshawer et du Cachemir au Bhoutan, (iUO, 2,400 mètres; 'l'hibet occidental, 3,000, 3,6(10 mètres; Assam, monts Khasias, 1,200, 1.500 mètres; Bombay, Nil- giris. Ceylan (montagnes). D. Birmanie, Malacca, Sin- gapore, Penang, Malaisic, -Afghanistan, jusqu'à l'Atlan- tique. Triiiiili.

l'iantago lanceolata L. (Paris). Bords des chemins. Hima- laya occidental, du Cachemir à Simla, .Sait Range, Wazi- rislan. 1,500, 2,4U0 mètres, introduit au Népal et à Ceylan,

1). Europe, nord de l'.Vsie.

Planlago Psyllium L. Provence, Corse. Nord-ouest du Pan- jab, Peshawer, sud de Bruinoo, Tarki, nord de l'indus, 8,500 mètres. D. A l'ouest j. Grèce et Egypte, Tripoli, Maroc.

Paroii,>eliirr*>

Herniaria hirsuta L. (Paris). Sables, Centre, Est, Midi. Hi- malaya occidental, du Cachemir à Kunawar, 1,200, 2,400 mè- tres ;'l'anjab, de Sutley à Peshawer. D. Jusqu'à l'Atlan- tique et aux iles Canaries.

Aiiiarunlli:i<'<-rs

.\maranthus viridis L. (Paris;. Lieux cultivés. Inde. Lieux déserts. D. Contrées chaudes et Iroiiicalcs.

Ainaranthus lilitum L. (Paris). Lieux sauvages de l'Inde. D. Régions tenqiérécs et tropicales.

<'lii'no|»oillji«M'-<'s

Chennpoiliur)! album L. (Pars). Champs, bords des chemins.

Himalaya tropical et tempéré, du Cachemir au Sikkim,

muiite jusqu'à 3,600 mètres; sauvage et cultivé, Thibet occidental, 4,200 mèties; plaines du Bengale, vallée du Gange, Panjab, monts Khasias, Décao. D. Ubiquité. Trip.ili.

Chenopodium opulifolium Schrad (Paris). Bords des eaux, le long des murs. Himalaya occidental et central, Népal, Cachemir, Lahore, 1,800, 2.400 mètres; Thibet occidental, 3,000, 4,200 mèti-es. D. Europe, nord et ouest de l'Asie.

Chenopodium hybridum L. ' l'ari.s). Champs, jardins. Thibet occidiMital, Ladak, 3,600 mètres; Peshawer. D. Europe, nord de l'Afrique, nord de l'Asie, et introduit dans le nord de l'Amérique.

Chenopodium murale L. (Paris). Le long des murs, chemins. Vallée supérieure du Gange, Panjab, Cumaou, Népal, Décan : à Bengalore, Coimbattore et ailleurs. Ceylan : Trin- comalee. D. Ubiquité. Tripoli, Maroc.

Chenopodium glaucum L. (Paris). Thibet occiileulal, Ladak. 3,6.J0, 1,200 mètres. D. Europe, nord et ouest de l'.Asic, sud du Chili. Australasie.

Chenopodium Boirys L. Midi. Himalaya tempéré, du Ca- chemir au Sikkim, 1,200. 3,0il0 mètres; Peshawer, Thibet occidental, 3.300, 4,200 mètres; mauvaise herbe. D.Eu- rope, nord et ouest de l'Asie, nord de l'Afrique, introduit en Amérique.

Chenopodium ambrosioides L. Midi, Corse. Bengale, Silhct, Décan. D. Largement rejiandu dans l'ancien continent, introduit dans le nouveau, Tripoli.

Blitum virgatum L. (Paris). Bords des chemins, décombres. Nord-ouest de l'Inde, Cachemir, 2,500 mètres; Tliibet oc- cidental. 3,600, 4,200 mètres. D. Europe, nord et ouest de l'Asie, nord de l'Afrique.

Bota vulgaris L. (Paris). Cultivée, spontanée près des habita- tions. — Cultivée dans diverses parties de l'Inde: Tri- poli.

Spinacia oleraceaL. Cultivée. Cultivée dans l'Inde.

.'Vrtiplex hortensis L. (l'aris). Cultivée. Cultivée dans plu- sieurs parties du Bengale, dans le Décan, le nord-ouest de l'Inde, et s'élève cultivé aussi jusqu'à 3.000 mètres dans l'Himalaya et le Thibet occidentaux. D. Cultivée en Eu- rope et dans le nord et l'ouest de l'Asie.

.\triplex crassifolia M. T.? Bords de la Méditerranée et de l'Océan. Nord-ouest de l'Inde et Panjab. de la Jemna à l'ouest, Kunawar et Thibet occidental. 2,400, 3.600 mè- tres. — D. .-Afghanistan, Turkestan, monts Altaï.

Atriplex rosca L. Corse, rivages de la Méditerranée, salines de l'.Auvergne. Thibet occidental, rives des lacs salés. 3,600, 4,600 mètres, dans Sassar, Hanle. D. A l'ouest jus(|u'à l'Atlantique.

Ciirispcrmum hyssopifolium L. Midi jusqu'à Lyon. Thibet occidental, 3,000, 4.500 mètres. D. Sud de la France, Caucase, Chine.

Kochia prastrata Schrad. Provence. Himalaya occidental. régions arides de Kunawar et de Zanskar et dans le Thi- bet occid(mtal, 3,000, 4,200 mètres. D. Jusqu'à l'Es- pagne, nord de l'Afrique, Sibérie, Asie centrale.

Salicoriiia L. Une espèce, Bengale, Tanjorc, Ceylan.

Suoîda fruclicosa Forsk. Bords de la mer. Nord-ouest di- l'Inde, de Dehli à travers le Panjab jusqu'à l'indus, coni- nmne dans les plaines. D. Jusqu'à l'.^llanticpie, Afrique, .\mérii|ue, Trijjoli, Maroc.

Suo'da maritima Dum. Bords de la mer. Plaines sui)érioures du Gange, Dehli. cote maritime du Bengale, de Bombay, du Décan et de Ceylan. D. Siam, Europe, nord de l'A- frique, nord et ouest de l'.Vsie, nord de l'Amériiiuc.

Salsola Kali L. Bords île la mer. Nord-ouest du Panjab, Peshawer, Thibet occi.lental, 3,600, 4,200 mètres. D. Jus- qu'à l'Atlantique, ntird de l'Asie, nord et sud de r.\frique, -Australie, nord de l'Amrriiiue.

I>h} lolaccacéCH

Phyiolaeca L. lue espèce, Himal.iya.

IbMl.M- I.KVK.ILI.K.

(.1 .Miil )•(■.)

Ae Gérant: Paix (iUOULI'.

Paris. Imiirimcrie F. Levé, rue Cassette, l^î.

I7« ANNÉE

SÉUIK

I i»M

i"- JUIN 1895

ESSAI MONOGRAPHIQUE

s r n

les Coléoptères des Genres Pseudolocane et Lucane

De tous les Colroplin-cs Je Kraiire el iiiènie d'iùiropr, le Lucane cerl'-volaiiL (Lueainis cervus l.iii.) est, à coup si'ir, un (le ceux qui appellent le plus l'attention, tant par la grandeur de la taille et la gracieuse bizarrerie de la l'orme que par la remarquable dissemblance existant entre le rnàle et la IVnielle.

Habitant des grandrs lorèls comme des bouquets de bois, des parcs comme des jardins, pourvu qu'il trouve des souches à sa convenance, il se rencontre communé- ment dans la plus grande partie ae l'Europe et particu- lièrement en France, il est fort abondant.

Le chêne parait être son arbre Je prédilection ; aussi n'est-il pas sans intérêt Je faire remarquer que le plus i:ranJ Je nos arbres forestiers est précisément celui qui Jonni' naissance au géant de nos insectes lignivores.

Fiy, 1. Lucanus CiTvus.

Cependant, à Jéfaut Je chênes, la femelb; Ju L. cervus ne craint [las Je confier sa progéniture à J'autres essen- ces même assez éloignées.

(Test ainsi que l'on rencontre la larve de cet insecte dans le hêtre, le châtaignier, etc., et que, dans la sé'ance Je la Soi'iété entomologique de France Ju 10 juillet 1880, .M. Fallou a pu faire passer sous les yeux Je ses collègues un fragment de racine Je pommier Jans lequel il avait trouvé et conservait vivantes de nombreuses larves de L. cervus {Bulletin Soc. cnt. de France, lOJuil. 1889 :,(;..\LI).

Comme je l'ai dit plus haul, la grande taille et l'as- pect étrange Ju Lucane en font toujours un objet «l'étounement poui' ceux qui l'aperçoivent pour la prê- te Xaturalitile, 46, rue du Bac. Paris.

mière l'ois ; aussi ciurore mainli'uanl, non seulement le goût mais encore l'étuJo Je l'histoire naturelle sont si répanJus, voit-on une grande quantité Je personnes toutes surprises J'apprenJre qu'iui tel insecte peut se trouver en France, bien mieux, aux environs mêmi' i]f Paris.

Il m'est souvent arrivé J'être témoin Je celle surprise soit à la galerie publique Ju Muséum, l'on entenJ les visiteurs se communiquer à haute voix leurs impres- sions, soit au bois Je lîoulogne lorsque les promeneurs, après avoir abattu J'un revers Je main ou J'un coup Je chapeau un de ces insectes au vol, s'arrêtent tout iiiter- Jits à la vue des manJibules grandes ouvertes de maitre Cerf-volant surpris, mais non étourdi pour si pou.

De ce que le L. cervus est si répandu, on aurait tort de supposer (ju'il ne présente aucun intérêt au point de vue entomologique propr.ement dit.

Sa granJe taille, la Jissemblance entre les sexes, ses métamorphoses, l'ont Jepuis longtemps signalé aux observateurs ; mais ce qui a surtout exercé la sagacité Je ces Jerniers, est à coup sur l'étuJe Jes modihcalions profonJes que subit cette espèce, selon les conJitions Je t('rrain, Je température on Je clinuit auxquelles elle se trouve soumise.

In autre point digne d'intérêt est que, tout en ('lant européen, le L. cervus n'en peut pas moins compter parmi les plus grands et les plus beaux représentants, non seulement J'un genre, mais bien J'une très nom- breuse famille (celle Jes LucaniJes ou Pectinicornes) dont les multiples espèces, à une dizaine près exo- tiques (I), sont, pour la majeure partie, J'une taille fort avantageuse.

Si l'on ajoute à cela que le faciès Ju Lucane coiuiuun et l'ensemble Jes Jilférents caractères qu'il est suscep- tible Je présenter, permettent Je consiJérer cet insecte comme le type de la famille à laquelle il appartient, on comprenilra sans peine que noiubie d'entomologistes se soient aJonnés à son étuJe.

Mais si le L. cervus est ainsi Jepuis longtemps connu, les autres espèces Ju genre, même les européennes, le sont incontestablement beaucoup moins, en particulier Je ceux <|ui, sans êtn.^ Jes entomologistes pratiquants, s'intéresseni à toiil ce qui se rappoi'te à l'histoire natu- relle.

J'ai Jonc pensé i[u'il ne serait pas sans intêrêl pour les lecteurs J'un journal comme /c A'alundiste de trouver Jans cette revue, non pas seulement une simple Jescrip- tion Jes espèces qui composent le genre Lucane propre- ment Jit, mais encore ime série de figures, dessinées d''après nature, permettant de se rendre compte de l'as- pect que présentent les espèces directement voisines de notre Cerf-volant.

Le genre Lucane a été dabli par Scopoli, dans son ouvrage ayant pour titre ; « Joannis Antonii Scopoli, med. doct. S. C. R. et Apost. Maiest. Montanae Civitatis idriae physici Kntomotogica Carniolica, e.vhibens insccta Cai'nioliae indhjena et distributa in ordiiies, r/enera, species, varietates, methodo Linnaeana. »

Voici les caractères qu'il en donne à la page 1 de cet ouvrage, sous le titre : « Index ordinum, generttm et specie- ruin. OrJ. 1. Coleoptcra. Alae anticae coriaceae.

(1) L'Europe no comprend qu'une dizaine d'espèces de Lu- cauiUes.

Il-: NATLIiAI.ISIK

Lucanu^. Aiitiiiiuii; deiiliculis Itaiisveisis uiiilate- ralibns lorniiiiatae : 1. C.crvus; 2. Caraboides. >•

Je donni; ci-après li-s caractùios du f;ouie lel- ([ii'il- sont admis actuellement par les auteurs :

Mâle. Tt^te de même largeur ou plus large que le prolhorax. rétrécie à sa base, ne présentant pas d'épines lati'rales, mais ]iossédant à sa partie supéiieurc et sur les cùlcs. souvent même en arrière, des carènes d'au- tant [>lus lortes que les individus ont un jdiis i;raiid de'veloppemenl.

C.nnthus oculaiie ue di'passant jias le milieu de l'u'il.

Antennes coudées, fuiinées de dix ailicN^s se compo- sant :

D'un )iniiili I article au moins aussi long (|ue la tige, it 2" de la tige terminée par une massue de 4 u 6 feuillets (parfois"), ces derniei-s feutrés et d'apparence mate, alors (|ne les auties articles sont lisses et lui- sants.

,Menton transversal, trapézoïde ou demi-circulaire recouvrant en partie la languetle. lis niàclieires el les palpes.

I.aiif.'uene bilobée, située à la face inleine du nieiiloii.

I.obes di's mâclioires cornés, pénicillés; ririlerne 1res court.

l'alpes sublilil'ornies ou déprimés ayant le deuxième article des maxillaires beaucou]) plus long ipie le qua- trième, et le deuxième des labiaux beaucou|i plus court (jue le premier el que le troisième, les(|uels sont subé- gaux.

Epistome foi inaul une saillie inleiniandibuiaire lou- jours bien visible entre les mandibules, assez variable de forme, offrant parfois nu très grand dévoloppcment.

Mandibules ordinairement très longues el robustes. recourbées à leur coté interne, d'autant plus inclinées en avant que ii'ur dévelo[ipenient esl plus grand. Klles

l''é_'. :;. Lucuiius Mc'iiri'Sii.

allectent I apparence di's bois du cerf, don le nom de C.erf-volanl donné à l'espèce européenne la plus rom- iiiune. Parfois elles sont courtes, en forme di' faucille, el modilient sullisaniment l'aspect de l'insecte pour que la ucccssilé de créer un second penir, le genr.' l'sindolu-

canus se soil fait sentir ex. l'seudol. caprcolus. barba- rossa, etc.)

Piotliorax transversal, médiocrement convexe, san- é|iines latérales aux angles postérieurs, tronqué oblique- ment, mais rarement échancré à ces mêmes anylos. Il esl bisinué à sa base.

l'ioslernum assez dévelo|qié, inolongi- au delà des lianclies antérieures en une saillie bien apparente.

Hanches transversales.

Mésoslernum légèrement convexe, divisé en arrière.

Ecusson inédiocie, généralement l'ordiforme, |irésen- lanl le plus souvent une saillie longitudinale en son mi- lieu.

Elytres oblougues, en j;énéral assez convexes, pai- fois assez plaies (I.. tetraodon. l'seudolue. capreolus,.

I''iu' :) l'sciiiloliicaiiLis Oapri'olu-.

Pattes grêles cliez les mâles, les antérieures longues, munies à leur bord externe d'épines variables cic nombre el de forme, parbds réunies deux à deux comme chez le L. jr.antori, et oïdinairenienl d'une structuie d'autant plus nette que les exemplaires sont d'un jdus grand dévelo|qiement. Chez les sujets de petite taille, au contraire, ces épines s'atrophient et s'arrondissent. L'intervalle compris entre elles est j^arni de petites dents el la patte se rapprociie davantage comme asperl de celle de la femelle, les diux dents terminales, tou- jours plus larges et plus luhustes que les autres, sont soudées ensemble.

Les deux autres paires de pattes, sauf une taille uir peu plus avanlagl'use, m- diflèrcnt pas scnsibb^meni comme structure d-- celles di' la b^melle. Tarses munis de brosses de poils, le long de leurs articles en dessous.

Femelle. Pièci's de la bouche pareilles à crllis d.s m;\les. mais toutes leurs parties plus courtes. Il en esl de mènii- des antc^nnes. Mandibules ou pluscourtc-s ou à peine aussi loufiues que la tète dont elles orri la lorrleui et la l'onlextirr !•.

Tète pelili', |ilus OU moiirs aiiondie, généialeirrenl très granulerise, préseirlaul laremeiit un nhoid ;r sa partie postérierrre.

Pi'othorax, plus bondié ipie chez le mâle. Pattes plus robustes ; les airtérieuies plus granuleuses, beaucoup plus courtes et larges, et munies de fortes dents, sliiie-

ture indispensable pour permettre à l'insecte de se fi-ayer un passage dans les souches or'r il aura sa ponle à efl'ecluer .

l'el qu'il vierrt il'èire sii;nalé, le genre Lucane a et.- subdivisé' par- llope (^séparation admise par la plupail

LE NATURALISTE

127

«les aulours) en Jeux yenrcs, le i;enrp Psemlolwatms et Ifi genre Lucanus proprement dit.

Celte opinion a ceci de parliculièrement avautaj,'cux que les mâles des espèces rentrani dans la première caté;.'orie présentent entre eux un faciès jiarticulier et une grande analogie de forme qui permcllcnl di' les distinguer à première vur.

En effet, au lieu d'avoir leur extrémité bifide et d'of- frir l'apparence de bois de cerf, comme celles des Lu- canes, les mandibules des Pseudolucanes sont falci- formes et terminées en pointe simple; de plus, la grosse dent me'diane n'est ni précédée ni suivie de denticules (voir l]g. 1, 2 et 3) ; la tète ne possède [las de rebords latéraux; les carènes sont nulles ou insignifiantes, et '•nfin la taille générale du corps, très sensililemiut la même chez toutes les espèces, est toujours médiocre et n'entraîne pas, pour les grands ou les petits dévelopjie- ments, de modification dans l'aspect général dr l'insecte.

Cependant, à côté de ces caractères bien tranchés, il i;onvient de remarquer la plus grande analogie avec les Lucanes vrais.

En effet, les femelles de toutes les espèces n'ont rien qui les éloigne de celles du genre Lucane proprement dit. C'est ainsi, par exemple, que, sauf la coub'ur, la femelb' du Pseudolucanus capn'olus (L.) rapjielle au plus haut point dans son ensemble celle du Lucanus crrvus.

La massui' antennaire, chez les mâles comme chez les femelles, ne dinérr pas de celle des Lucanes vrais; bien mii'ux, Ir Pseudol. barbarossa se rattache au Lucanus orientalis par la forme, le nombre des feuillets de l'an- tenne, et au Lucanus tetraodon par la conformation du 'orselet de sa l'emi'lle.

LA RÉÏÏIION DES NATURALISTES

DU MUSÉUM DE PARIS

4. Lucanus Pontljrianti.

Enfin certaines variétés ou certains exemplaires de petitr taillr des Lucanes vrais ont une disposition des mandibules qui les rapproche à un très haut degré de celles des Pseudolucanes.

Telles sont les variétés Fabiani, hexapkyllus et Ponl- l'iiaiiti du L. cervus et inacrophijUuf. de rorientalis(ng. 4). Quoi qu'il en soit, la distinction entre les deux genres donne une telle facilité pour l'examen et le classement des espèces, que je l'ai admise dans ce travail, lequel se trouve par conséqui-nt avoir rapport aux genres Pseudo- lucanus et Lucanus.

Louis Planet, Menibrr de la SociéW entonwloyi(iuc (.4 .s((i(,/-e.) de France.

gCATi:ncME réunion CM) avkh. 189^1)

La correspondance adressée au président et au secrétaire général do la Réunion fournil des documents intéressants dont il est donné connaissance. M. Chall'andon annonce qu'après avoir opéré des fouilles près de Saniarcande, il a expédié en France des collections archéologiques, ethnogra- pliiques et ornithologiques. Il a envoyé aussi à la ménagerie ilu Musouiu plusieurs animaux vivants, un chameau Kirgiz, des moutons du Karakoul et des moutons du Turkestan. M. Edouard I-'oa donne des détails sur sa mission dans l'Afri- que centrale. M. Gierra annonce l'envoi de collections provenant des possessions allemandes en Afrique orientale. M. Delafosse donne quelques renseignements sur la faune et la flore dans le Baloué.

M. Grandidier fait part à l'assemblée des circonstances ([ui ont amené la mort de M. Grevé qui, depuis plus de vingt ans, faisait pour le Muséum d'intéressantes collections, et exprime les regrets que la triste nouvelle a fait naître.

Le prince Henri d'Orléans, dans deux lettres adressées à .M. Milne-Edwards et à M. Oustalet, annonce qu'il est entré, le 19 février dernier, en territoire chinois. .\u cours de son voyage, l'explorateur réunit des collections d'Histoire natu- relle qu'il enverra au Muséum en atteignant Talitou.

M. Fauvel fait hommage à la biljliothcque du Muséum d'un livre qu'il vient de publier sur les ^éricii/èiies de lu Chine.

La première partie de la séance a été occupée par l'exposé du voyage de M. Lecomte qui, pendant deux ans, s'est appli- qué à l'étude de la flore du Congo et du Gabon et qui a l'ap- porté de nombreuses photographies documentaires.

M. Hamy fait une intéressante communication relative à l'ethnographie de la région située au nord de Bornéo. Grâce ;'i un envoi de M. Tschudnosky, l'explorateur du Sabah,le ser- vice de l'anthropologie possèile deux crânes détachés, sans doute, d'une de ces funèbres guirlandes qui ornent les de- meures des chefs dayaks, les chasseurs de têtes. Ces crânes, conclut M. Hamy à la suite d'une étude minutieuse, rentrent dans le type des D.ayaks, et cette constatation vient s'ajouter à quelques autres, dues surtout aux ethnographes, pour res- serrer les liens de parenté entre les habitants de Sabah et la plupart des autres indigènes de la grande lie.

M. Remy -Saint-Loup présente le résumé do ses études sur l'anatomie du Mara [Dalicholis l'atarjonica). .\près avoir ob- servé le développement et la structure des dents de ce curieux Rongeur américain, les dispositions des principaux systèmes d'organes, l'auteur, en établissant les comparaisons avec les Cobayes et les Caviens en général, fait entrevoir quelques vues nouvelles au sujet des atlinités îles DoUchotis. 11 constate, en terminant, et après avoir émis l'hypothèse d'une parenté avec les Rongeurs Marsupiens, que les DoUchotis restent parfaite- ment américains au point de vue zoologiquc ; ils n'ont pas fait partie des faunes qui ont émigré de l'un des continents sur l'autre ; s'ils ont eu autrefois des ancêtres communs avec des Rongeurs fossiles d'Europe, nous n'en connaissons actuel- lement aucune preuve.

M. Neuville signale chez un type de Cervidè (Cariacus mcxi- canus) un eseuLple de multiplicité réelle dos cornes.

M. Henri Gcrvais donne quelques détails sur la circulation veineuse péri-rénale do l'Hypcroodon rostratus.

M. Mocquard annonce que le Muséum vient d'acquérir une collection do Reptiles réunie dans l'Inde par le colonel Bcddome.

M. Bouvier fait une communication sur les Pahemons d'eau douce recueillis en Basse-Californie par M. Diguet. L'une de ces espèces, le PaUemon Jamaiicensis, se trouve également dans les Antilles et sur la côte occidentale de r.A.frique. Une autre, le P. Forceps, se rencontre aussi dans les Antill(es et a pour forme représentative dans PAfrique occidentale le P. Macrobrachion ; enlin une espèce nouvelle, le Palœmon Digueti, est représenté dans les .\ntilles et l'.^friquc occiden- tale par le P. Spinimanus. Ces faits s'expliquent en admel- iant que ces Pahemons d'eau douce avaient pour ancêtres des

128

LE NATURALISTE

fuiiiios marines qui étaioni lépanducs (lan> rAUaiilique et le l'atilique oricnlal avant lVincr>ion de l'istlime de Panama. La mijtration ilans les eaux douces a eu li'-u depuis cette époque.

M. de Roclicbrnne donne lecture d'un travail sut' les pro- pri.tés toxiques du ypondvlus Americanus, Mollusque Laniel- liluanche recueilli par M. Dipuct en lîas.se-Californie. M. de Uochebrune refait l'iiistorique de la découvorle des alcaloïdes connus sous le nom de ptouiuïncs, l'appelle les trav.uix de 'lautier, de Brouardel, du D' Houtniv, puis donne le détail les réactions obtenues par l.i mise en présence de l'extrait alcoolique de Spondylus et d'un _i.'rand nombre de suljstances cliiniiques. La .Spondvlotoxine, pour employer le nom nouveau proposé, serait voisine de la Jluscarine, alcaloïde de l'Amma- nita muscaria.

M. A. Grouvelle donne la description de plusieurs espèces nouvelles de Clavicornes des îles de la Sonde et de l'Océanie, récollés par M. llall'ray. Celte note est présentée par .\l. Kunckel d'Herculaïs.

M. \un Tief-'hem lit un mémoire étendu concernant ses récentes recherches de morphologie liotanique. Ce travail comprenait des plantes récemment rapportées par .\L Lecomte.

M. Gréhant expose les résultats de ses expériences sur la production d'acide carbonique et d'oxyde de carbone par l'arc vollaïque. Des animaux vivants dont AL (Iréhant avait préala- blement déterminé le pouvoir al)sorbant vis-à-vis des gaz à étudier servaient de réactif et d'appareil de dosage pour ces eiirieuses expériences. Les instruments de précision utilisées .uissi pour ces recherches ont été décrits au cours de celte communication rendue d'ailleurs pittoresque p.ir la projection des portraits de Harvcy et de Claude Bernard. Les inclusions sont pour rassurer aussi bien les personnes qui se servent de la lumière électrique que celles qui utilisent le bec Auei-, les qu.inlités de gaz nuisibles étant très faibles.

II. s. L.

OISEAUX ACRIDOPHAGES

l.KS AK.lIKTTi:- Siiilf .

\.f ret;i'etlé docteur (.'.icvaitx, duiis se.s cxploitilions de l'Amérique du Sud (1), nous donne lu niesuro des souf- j l'iances que sut-nioiitiMil les iiardis chas.seurs d'aigrettes i à la .Nouvelle-lireiiade, au N'éiiézuéla, pays qui aujour- , d'Iiui, principaleiiieiil, alimentent riudusliie plumas- sière. Il en rencontra le Ion;; du no lia, atlluenl de j l'Amazone, roule suivie par les Colombieiis qui vont au '{résil: dans le trajet par clieniiu de fer le Ion;,' du Rio , .\lagdalena qu'il décrit ainsi : " Nous courons sur un leriain bas et mtiréca^'eux semé de iirandes flaques d'eau. Les arbres qui bordent les mares ont de longues racines adventives et ressemblent à de gigantesques araignées soulevant leurs paUesiiour ne pas se mouiller, l'ne nombreuse population d'écliassiers, hérons, cigo- gnes, ibis, bécassines, s'enfuit elïarée ou assiste impas- sible au passage du train qui doit nous mener à liarran- quilla. I

« La végétation ne rappelle pas, comme aspic! général, î celle de la zone lorride. .Nous n'apercevons pas de pal- miers. Cependant des cierges ;;igaiitesques passent, à travers le feuillage, leurs grands bras qui ont l'air il'im- plorer le ciel et donnent son cachet au paysage. ■• {A h-iinr^ la tioiivelk-Grcnadc et le Vnirziiiiln, p. :is-2.)

■le ne puis résister à la tentation de reproduire celte

I .L CllKVAI .\.

li.aclictte, lS8:t.

I iiVOycï liinis l'Atiirrii/iic (lu Sud. l'aris.

précise description de la forêt vierge dans la réu'ion du (Joyabero à l'embouchure de l'Unillo : <■ D'immenses forêts s'étendent sur chaque rive. Des figuiers géants, des acajous énormes, des bombax ceibos à branches horizontales, des palmiers dominent cette armée de colosses végétau.x.

e Mille lianes bizarres se tordent et s'élancent en grouillements vivants au front de ces Titans. Ce sont des Bauhinias, aplatis et sinueux, des Robinias nicou et une foule d'autres lianes (jui vont cacher dans le ciel leurs lleurs, leurs fruits et même leur feuillage. (Juelques- unes de ces lianes, grosses comme la cuisse, sont recou- vertes de taches de couleurs variées, produites par des algues, et simulent les enlacements d'énormes serpents. C'est toute une chevelure de Méduse. Des arbres chauves, mourant de vieillesse, disparaissent sous une forêt de parasites.

« Des nids de ('aciques suspendus à leurs branches sem- blent leurs dernières larmes. Ces Caciques, au plumage noir et jaune, déchirent l'air de leur chant rappelant un coup de ciseau terminé par un miaulement. Des Perru- ches sans nombre jacassent dans le feuillage. Des .\ras. par couple, passent au-dessus de nous en [loussant leurs deux cris désagréables. Leur plumage rouge et bien, leur longue queue vivement éclairée par le soleil oblique, leur donnent des aspects de comètes. Les Toucans sem- blent nous poursuivre de leurs aboiements de petits chiens. Parfois ils tentent la traversée de la rivière, et, en considérant leur vol pénible, Je commence à croire, comme me le dit ,\patou, que souvent ils tombent à l'eau. Quelques hérons gris, identiques à l'oiseau mer- veilleux du .Magdalena. s'envolent à notre approche et nous donnent, par leur série de fugues agaçantes, l'air lie les poursuivre.

« Nous doublons bientôt la terre basse du cap Orange et nous entrons dans l'Oyapock. La nature semble avoir fait des frais |>our nous recevoir. Des milliers d'ai- grettes au plumage blanc et au panache de colonel, des ibis rouge de feu se déidacent devant le navire. Plus loin ce sont des compagnies de ravissantes perruches vertes qui traversent la rivière. (Les coqs de Roche sont assez communs aux environs des Trois Sauts Oyapock.) Le Héron honoré, liotoru^ ^'(/li'iitw, autrefois assez recher- chédans la plumasserie, esttrèseoiiimun dans les rivières de la Cuyane. 11 se uouriit de petits poissons qu'il prend dans les endroits peu profonds ; fuyant à l'approched'un canot, il ne vole pas loin, on le voit se reposer, tantôt sur une roche, tantôt sur un tronc d'arbre penché sur la rivière; il est rem.irqiialde par sa iiiaii-'ieur, son air cfllanqué. >i

« Les Caïmans de l'intérieur, dans les régions peu fréquentées, sont d'une férocité extraordinaire. Notre voyageur nous a décrit ili verses attaques dont lui et des compagnons failliienl devenir les victimes. Ajoutez les moustiques, les fourmis, les puces chiques, les poissons mortels qui habitent les lleuvcs et rivières, etc., etc., le tableau des enchantements sera complet... »

D'tiillenrs il faillit pé-rir dans la vase en poursuivant une aigrette '< ou paiiaciie de colonel » dans ses excur- sions préliminaires aux environs de Cayenne.

Le D'Crevaux fait l'allusion suivante : o L'n passager me remplit de stupéfaction en me citant les vertus merveil- leuses d'un Héron gris ((itirza). La tèle de cet oiseau bouillie dansTeau est, me dit-il, un caustique des plus énergiques, .le me ;;aide, de peui d'éveiller de justes

\.\l N AT Ij HA LIST H

1-2!)

susceiitibilités iKitiiinales, irrlmer U' iiidiuilie ili>\ite sur les propriétés lincroyables de ce volatile efllanqué. l-'Ainérique a été lûiigteni[>s le pays dos merveilles, et il se peut que la cuisson exasjjère ici les têtes li'rc/fassicrs au poiul de les rendre caustiques.

Iji Annam, les hérons blancs sont 1res recherchés à cause de leur plumage, el pour s'en emparer on a recours à un curieu.K stratagème. On place un oiseau empaillé sur le bord d'une rizière el, tout autour de lui, l'on dispose des grains de riz et l'on fixe en terre de petits bâtons de bambou enduits de résine. Les hérons se laissent tromper; ils approchent et la résine fait l'of- tice do la glu. C'est après un orage qu'il est le plus facile de faire chasse giboyeuse, sans qu'il soit besoin d'avoir recours à des subterfuges. Il suffit de jeter un grand filet sur un champ de cannes à sucre oi'i d'habi- tude se blottissent les oiseaux pour se garantir de la pluie. Ouand ils veulent jirendre de ncmveau leur vol, ils s'empêtrent dans les mailles du filet, et il ne reste plus qu'à les tirer. {La rhax:<e en Antiani, |)ar 11. Cas- tonnet des Fosses. Bull. Sor. île (jànj. Catu. P., 1894,

p. bo.-i.)

Au Tonkin, le commerce lie plumes d'.Aigrettes est très prospère et plusieurs maisons se sont consacrées uniquement à ce genre d'exploitation. 1-a plume d'Ai- grette [A. Garzelta) atteint sur place un prix fort élevé.

D'après un arréU local du 10 janvier 1894, au Tonkin, la chasse à r.4igretie au port d'armes a été déclarée ou- verte du l'"' février an 30 juin 1891- dans les re'gions ci- après : Hanoï, Nam-Dinli, Phu-ly, Haïphong, Son-Tay, Chobo, Hung-Yén, llung-Hoa, Thai-lîinh, Ninh-Binh, Hai- Duong, Bac-Niiih, 'sauf dans les huyèn de Kunank, Da-phuoc, lliep-hoa, Yen-Thé, Yen Dzung et Viet-Yen. Elle est interdite dans les provinces de Quang-Y'en et Thaï-Nguyen.

La chasse au piège reste interdite en tout temps.

« Dans ces dernières années, le gouvernement anna- mite vendit à plusieurs Français une autorisation spéciale pour chasser l'Aigrette (.1. Garzelta) dans l'étendue des douze provinces. Ils embrigadent comme chasseurs des indigènes qu'ils arment à leurs frais de fusils Lefau- (dieux et à qui ils fournissent les munitions. Ces chas- seurs sont divisés en trois ou quatre escouades dirigées ciiacune par un Européen, qui a la responsabilité de leur conduite et le_soin de maintenir parmi eux la discipline, ('haque soir, fusils et cartouches leur sont retire's pour ne leur être rendus que le lendemain matin, quand la chasse recommencera, lîien entendu, les mesures de précaution les plus grandes sont prises pour éviter tout accident et tout trouble. On ne doit chasser que sur les points le maire du village et les autorités locales le permettent. Les alentours des pagodes et les grands arbres sacrés qui les ombragent ne doivent pas être pro- fanés par les coups de fusil. Là, le bel oiseau peut se reposer en paix, protégé par le génie du lieu.

n D'ailleurs, quelque chasse qu'on leur fasse, les Aigrettes trouvent dans les recoins du marais de tels asiles que leur nombre ne semble guère diminuer. Le chasseur les a traqués toute la Journée et leur a fait des victimes. Le soir venu, on les voit encore par grands vols disposés en triangles, leurs longues pattes noires collées horizontalement sous le corps, filer dans le demi-jour du crépuscule vers les montagnes de l'horizon. »

M. (jabriel Bonvalol nous donne une description très pittoresque du monde des oiseaux près de la mer Cas-

pienne, le lony do la rivière de l.onUoran, ci-Ièbre par ses houes et ses marais (I). « Tous les oiseaux de la créa- tion sont ici : des branches sont couvertes de grappes de cormorans, de corbeaux, ilo pies; il y a aux cimes des ormes des bouquets de vautours et d'aigles; dans le marécage, les spatules, les flamants, les cigognes, les hérons errent en levant C('rémonieusement les pattes ; les canards sont innombrables ; les faucons et les éme- rillons pêcheurs, aux ongles démesurés, dévorent le poisson qu'ils ont pris, perche's sur une branche, ou bien rasent l'écume des Ilots, le bec en avant, la serre ouverte, prêts à harponner les imprudents; au-dessus de nos tètes, tirent des cygnes, des pélicans bien alignés et ayant au cou comme un sac de voyage. Un coup de fusil sur un canard, et tout ce monde effrayé pousse des cris : ce sont des cancans, des piaillements, des croassements, des hululements, des claquements de castagnettes ; bref, imaginez un concert de tous les oi- seaux de la création. Une musique charivarique nous assourdit, et c'est en vain que la Caspienne bat la mesure à l'orchestre, de sa houle réglée par le vent du nord- est. Puis le calme revient, on ne dislingue que le siffle- ment des cormorans et les mouettes jacassant ainsi que des femmes turques à une fontaine; les pélicans goi- treux se sont tus, el ils nagent dans le ciel gris qu'ils taillent silencieusement de leurs longues ailes! »

D'.^lbertis nous donne la pittoresque descripliou sui- vante de l'habitat dos Aigrettes de la Nouvelle-fiuinée :

La plage est basse, sablonneuse, à végétation peu fournie et consistant surtout en eucalyptus, que main- tenant je puis affirmer indigènes à la Nouvelle-Cuinée ; une large ceinture de palétuviers borde le rivage. En dé- pit de l'étrange beauté de ces forets, il n'y a sous les tro- piques rien de plus malfaisant (jue l'odeur qui s'en élève, rien de plus dangereux que de la visiter à marée basse ou pendant les heures chaudes de la journée.

Les racines de mangliers (Rliizophora iji/inriorhiza) sont en grande partie aériennes ; elles s'étendent dans toutes les directions se rejoignant, se nouant, s'anastomosanl entre elles et formant un labyrinthe inextricable pour l'imprudent qui s'y aventurerait; elles poussent dans un sol gras, noir, vaseux, l'on enfonce jusiju'aux genou.x ; aux endroits il est un peu plus ferme des glissades continuelles vous exposent à des chutes fâcheuses sur ces souches adventives. Des senteurs nauséabondes, provenant de la décomposition des matières organiques au milieu de cette boue sauniàtre, avertissent l'homme qu'il faut s'élojgnor au plus vite; mais ces marécages sont le paradis des crabes, des iguanes, des lézards, des serpents; les crocodiles s'y étalent paresseusement au soleil. Les marlins-chasseurs, les hérons, aigrettes et autres y viveni des mollusques qui abondent dans les vasières.

Le Dacelo assimilis y est assez commun et les notes criardes du D. (iaudichaudii résonnent tout le jour dans la solitude.

Les moustiques et les poux des sables, insectes aussi microscopiques que sanguinaires, nous mettent à la torture Nombre de jaccanas (Parraijallinaeea) se pro- mènent sur le tapis de uénufars. .V les voir marcher ainsi, effleurant les grandes feuilles du bout de leurs

(1 liechl.

G. Bo.WAI.OT.

Paris, tS89.

Vu l'anciisi: aux Imles. Ih; Tiflis ii

i:to

Lli NATURALISTE

longues grilTes, on dirait celle plante créée spécialement pour eux.

l.K HÉliON-AICHETTE (Ardca alUn. I.iiuié Hemdiui^ iilba. Synonymie EgrcUn alla. llcrndius flavirostris. Alleni. Der F.ddreiher . Aiif^l. The uhile Egivl. Ital. Sr/iirza hianca marjgiorre. Espagnol Garzas.

Figure. BulTon, l'I. £nl., pi. 886.

Cnractères. Adulte. Plumage blanc, une pclite huppe pendante à l'occiput; des plumes longues, à lige raide et à barbes décomposées, rares et filiformes sur le dos. Espace nu autour des yeux, d'un Jaune verdAtre; pieds noirs, bec jaune ou noirâtre; iris jaune vil'.

Dimension. Longueur totale 940 millimètres; ailes 410 millimètres; queue 170 millimètres; bec 110 niilli- niètres; lorse, 100 millimètres.

KnEufiipe : L'Ai^rcHc niche dans li' sud de l'Europe orientale, très abondante sur les bords du Bas-Uanube o I elle niche sui' les arbres dans le voisinage du Héron crabier, du Cormoran pygmée, de Tlbis f'alcinelle, de la Spatule et du Bilioreau, se Irouve dans les grands ma- rais de la Hongrie et de la Dobrodja. Niche plus rare- menl dans l'Europe centrale an Nord, jusqu'en An;;leterre, la Hollande, l'-Mlcmagnc.

En Afrique : Très rare dans l'Afrique du nord, l'Al- gérie, la Tunisie, Tripoli, c'est surtout dans la nasse- Egt/pte et '!î(F(!)/oun qu'elle est plus répandue. M. Magaud d'Aubusson (les Échassiers d'Egypte) en a vu souvent de Jurandes bandes aM Zflc Mfojoïi^ Elle est rare dans l'A- frique occident;ile, je n'en ;)i pas rencontré au Maroc dans toute la région du littoral, elle se trouve aux Aço- res, elle est commune en Sénégambie, en Ouinée, elle est assez répandue en Angola tant à l'intérieur que sur le littoral, à liengudu. au Lobito et au llumbe ; elle abonde dans celte dernière localité, elle se montre en bandes nombreuses pondant les grandes pluies. Les indigèties de lîenguela l'appellent Nhanhc. Sur la côte de Loango elle est encore plus commune que sur le littoral d'An- fjola; le docteur Paul l'ogge {Im Ro.iche des Muata-Yamvo, Ui'rlin 1890) trouva de nombreuses aigrettes au lleuve l.ulua, en traversant les forêts vierges à l'ouest du Kas- saï; elle se trouve en colonies dans les alentours des fjrands lacs de rAfriipie centrale et orientale : <iu Xatal, au Mozambique, à Madagascar elles ne sont pas rares et portent les noms de Vanofntsy ou de Langorofutsi/ (Mit. Hérons blancs) noms qui sont appliqués aussi aux autres Ardéid('s blancs (A. (irandidier).

En Aaie : Se trouve dans la Syrie, la l'ali'stinc, l'Asie .Mineure (Radde, Omis Caucasica, Tillis, 1884) (1).

Se trouve dans les régions chaudes de l'Asie Mineure jusqu'à l'altilude de 3.'i0 mètres environ (1200 [liods russes) et dans toute l'Asie méridionale et tropicale, à l'est jusqu'au Japon, Ceijlan, les "des de la Sonde, Timor.

En Australie et NouvcUeXélande : Peu nombreuse.

Les Aigrettes de la Polynésie sont légèrement di /férenles des espèces de l'.Vncien Monde et iitnérieaines, entre autres Ucrodiuutorrn de la baie de l'AsIrolabo, Nouvelle- (iuinée, EgrHta brevipei de la .Nouvelle Calédonic, Ardea Sovx HoUandix répandue à la Nouvelle-Calédonie, aux

(I) ( 'ol ouvrage conlient une feuille en chromo très réussie rei)iésentant une partie «Icj marécages du Kouban, avec sa ciilleclion variée d'éiUassiers cl de palniipédc divers.

iles Loyalty, en Australie, Nouvelle-Zélande, dans une partie de rArclii])el Malais. Demiegrclta sacra, le héron bleu de Polynésie, réjmndu aux îles Marquises. Pauniolu, de la Société, Cook, Samoa, Nouvelles-Hébrides, Loyalty, Nouvelle-Calédonie, Matalotas, Pelew, .Mariannes.

Le D"^ Bernstein a trouvé r.-lrdi-a a/ta eyreffn aux Molu- ques et eu Nouvelle-Guinée, celte espèce cosmopolite est assez commune à Halmaheira, .Morotay. Ternate, elc.

En AmeriijW' : .Vulrefois très commune dans les maré- cages de la Floride (1), ne s'y trouve aujourd'hui qu'à l'état errati(iue, elle se répandait autrefois jusqu'aux lais de l'Amérique septentrionale et la côte est du Canada. Aujourd'hui elle se Irouve presque confinée dans la ré- fiion desgrands lacs duSicaragnaelde l' Amérique centrale . Celle contrée fournit la majeure partie des plumes d'.Vi- grettes du commerce des Etats-Unis il s'en con- somme des quantités importantes; il n'en vient pas en Europe.

Dans le cours do l'année dernière, quelques lots dé- passant cent kilogrammes ont été importés à Paris du Venezuela et de la République argentine. En admettant un poids moyen de .'i grammes d'Aigrette par dépouille d'un oiseau, on pourra se rendre compte de l'importance de cette destruction.

L'Amérique méridionale, les 'iuyanes, le Brésil, l'Dru- suay, la Képubliciue argentine, le Paraguay, les régions Magellaniques fournissent également des quantités im- portantes de plumes d'.\igrettes, principalement celles de l'espèce Garzette ou Crosse, plus abondante que l'Aigrelte dans les contrées que nous venons d'énumé- rer ci-dessus.

La grande aigrette, l'espèce américaine, très certaine- ment est susceptible d'être domestiquée. A l'appui de cette opinion je rappellerai qu'en 18o7, dans un envoi de divers oiseaux de la Guyane, adressés au Jardin d'.Vccli- matation, se trouvait enire autres une grande aigrette élevée en liberté et part'aifrmcnl luivée (2).

ABDEA LEUCOPTEUA. Le héron leucoptère. Fig. (C(;X VI-VII-VII A) Grandidier, o;si:au he MAi).\GASCAn, en plumage de noces, est tout blanc, à l'exception du sommet de la tète qui est roussàtre. Les jeunes oiseaux ont la tète, le cou, le dos cl la poitrine bruns, plus ou moins fortement tachetés de blanc et de roux, les ailes, A l'exception des trois ou quatre premières pennes dont la pointe esl teintée de brun, la queue et le reste de la face inférieure d'un blanc pur; ils n'ont nalurellemenl ni la lon;;ue crête, ni la belle aigrette, ni le fanon des adultes.

l.'u'il esl jaune, le bec est noirâtre et les pattes sont verdâtres avec les doigts noirs. La partie nue de la face esl jaunâtre.

/)i»i(î)!.'i/o?!s : loii:.Mieur totale, 0"', 44 ; aile de 0"'.20 à 0"',23: queue. 0"'. 10. bec : arête. 0'",0tl ; bord, 0'".07;i ; hauteur O", 012. Tarse 0°',06 ; doigl médian 0"'.0u, pouce 0"'.023. (Itescriplion d'après M. Grandidier, .1. leuvoplera Var. Mac.) Ces hérons recherchenl les insecles aquati- ques, dont ils se nourrissent. Ils sont souvent encompa- iiuio i\'.\rdca hubulcus, leur cri rau<|ue rappelle le croas-

J) Ardea uccideiitalis, la plus grande espèce, spéciale à Cuba cl la Kloridc. est d'une taille beaucoup plus élevée que l'ai- grette de l'ancien monde; les tarses sont jaunâtres, l'espèce européenne a les tarses noirs.

(2) Huit. S'..;. Imp. Zool. d.lccliinalalion, p. 4'.)8, 1857.

LE NATURALISTE

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sèment ilos corbeaux. Les Sakiilavas les uii|iell('nl. (roa- dmno. les XnUuwsis Andcrovoroiikosn .

La grande ilé malgache, dont lariclicsse ornitliiildgiiiue est bien connue et qui possède nombre d'espèces parti- culières ([ui ne se trouvent nulle part ailleurs, contribue fort peu dans la |)roductinn d'oiseaux et de leurs dépouilles d'un emploi industriel. L'insécurité et le cli- mat malsain des régions c(Uières sont causes de cet état dechoses, qui pourrai! iHremodilié dans un avenirjilusou moins prochain subordonné à des circonstances poli- tiques.

LA l'HTITI': AKIUETTE illerodias Inlcrmcdia). Syn. Ardca Intermedla. Wagl. Isis, 1829, p. 6^,9. Linsch et Hartl, Vogel Ost. Al'ric, p. 6S6. Ueuglin. Orn. N. 0. Afric. p. lût;;;. RoichenOM-, Greanorcs, Journ. of. Orn. 1877, p. 273. Herodias Intcrmedia, (iurney in Anders- son, Biids Damara, p. 280. lîoc. Jorn. Acad. Se. Lisboa. n" XVI, 187:!. p. 288, lù/irlln flaviroidiis, lip. Coiup. Av. 11, n. H(J.

Fig. Temminck et Schlegel, Fauna Jap., pi. 09,

Caract. Adulte. Hlanc, une huppeoccipitale constituée par des plumes longues et effilées; les plumes du bas du cou très longues, décomposées et à tiges faibles. Pieds noirs, bec et iris jaunes.

Dlmcns. Longueur totale 670 millimètres, aile 31 mil- limètres, queue 120 millimètres, bec 72 millimètres, tarse 110 millimètres.

Cette aigrette se trouve habituellement en compagnie de la grande aigrette, dont elle a les mœurs et les habi- tudes. Elle est moins répandue que la grande aigrette et se trouve, l'Europe exceptée, dans la plus grande partie de r.Ancien Monde : en Afrique, au Kordofan, Nil Bleu, Mozambique. Elle couve dans l'.Vfrique du sud, dans le pays des Damaras et aux environs du lac Ngami. Elle est très abondante à l'époque des grandes pluies de l'hi- vernage au Humbe ((jroi'mce d'Ango/a), dans la Gambie, elle couve à Lagos. Elle se trouve dans toutes les parties chaudes de l'Inde, en particulier à liurnah, Oudo. Kumaon, à Ceyian, en Chine, au .lapon, dans les îles de la Sonde, au.'c Philippines et en Australie nous trou- vons le Herodias plumiferus, Fig. Diggles (1), Plumcl- E(jret qui remplace H. intermedia; l'Australie possède les trois espèces réunies sur les bancs marécageux de la rivière de Brisbane et sur les petites îles de la partie méridionale de la baie de Moreton et dans des régions semblables de la côte orientale.

Dans ces dernières années, il en a été trouvé en Syrie. La parure de cette espèce n'est pas l'objet d'une vente ni d'un emploi spécialement particuliers.

ARDEA CULAHIS, Bosc, l'aigrette grise. Syn. Ard. Schhtw.ca. Herodias cineracea.

Ce héron est d'un noir bleuâtre avec la gorge et les premières plumes des grandes couvertures alaires blanches. Les jeunes oiseaux sont tout blancs.

L'œil est jaunâtre, le bec est noir, les tarses sont bruns et les doigts sont jaunes ; la partie nue de la face est verd.ltre.

Longueur totale, 0™.00; aile de 0°',28 à 0"',:!2, queue 0"", 120. Bèc : arête de O-^.OO à 0".I02, bord O'n.lO.'i. hau-

(1) Diggles Silvcstcr. S;/Hijp.i of llie ISird.^ of Aiislridiii, Brisbano, 1877.

teur 0°',014. Tarse de O^.lOo à 0"',H.'i, doigt médian de O^.O.'iS à 0"'.063 ; pouce de 0"',02:) à 0"',030.

Cette espèce est plutôt maritime et forme l;i Iransition des hérons aux aigrcties, dont elle a les plumes dorsales, tililormes, de couleur gris roussàtro, u barbules courtes, maigres. Elle est remarquable par les variations de colo- ration de son plumage contenant toutes les phases de l'albinisme, les jeunes oiseaux, comme il est dit plus haut, étant complètement blancs.

La parure dorsale fournie par cet oiseau ost de qualité très inférieure, les barbules très maigres et d'un minime développement lui assignent un rang et une valeur très secondaires dans l'industrie.

Ce héron vit solitaire et ne semble pas aussi farouche que la plupart de ses congénères. M. Crandidier nous dit que les Sakalavas du nord de Madagascar l'appellent Fangali-motivoay (litt. : qui fouille les excréments des crocodiles, et les Hovas Foliielatru (lilt. : aux ailes blanches); mais la plupart des Malgaches lui donnent le nom plus simple de Vdiw-mamti/ ou de Lari'joro-mainty (litt. : héron noir). Celle espèce est particulière àl'Afrique tropicale dans r.Vshanti, le Mozambique, l'.Abyssinie et l'Arabie, commun à Assab, mer Rouge.

L'AIGRETTE ROUSSE (.\rdea rufu). Cetle espèce est également sujette au mélanisme, son habitat dans le Nouveau Monde semble continé à la Californie et à la Floride. La parure dorsale est d'un gris sale aux bar- bules maigres de minime valeur; le cou et le poitrail sont garnis de plumes filiformes non décomposées d'un marron clair rougeàtre.

ARDEA ARDKSLACA, FAigrelle ardoisée. Wagler Fig. (pi. CCXXV A) (Jrandidier.

Le héron ardoisé est tout entier d'un bleu noirâtre; les plumes de sa crête et de son fanon et ses scapulaires sont très longues.

Ce héron africain n'est pas rare à Madagascar, au moins sur la côte occidentale. Dans toute la Mésopota- mie on rencontre plusieurs espèces de Hérons (Gheébi) ; il y en a un qui niche sur les arbres; le héron à aigrette d'un bleu cendré (Ardca cincrca'l) est domestiqué dans quelques maisons de notables à Bagdad ; on sait que les anciens sultans portaient son aigrette sur le devant de leur turban ; la graisse du héron est renommée chez les .Vrabes comme remède pour les rhumatismes. {Mi'moirc sur h's animaux d'/ la Mêsopolamie par M. C. Metaxas. Bévue des Sciences nat. appliq. T. Il, 1891.)

I..\ GAliZETTE NÈGRE {.irdea SUiniii, Eurrtla pliiinhea Swains).

Si/n. —A. //crodf'rt.'i Linu. Catesb. Carol.app. pi. lU f. 1. Wilson .\mer. Orn, pi. G.";, f. '6. Audub. B. of. Aust. pi. Ardra Hudsonias Linn. Edward's Birds, pi. 133. A. tdbii. Gmel. PI. enl. 886. Ardea candida Briss. A. egret'.oïdes Gmol. Reiseii, t. 2o. —A. egrelluidcs Temm. Man. d'Orn. pi. IV, f. 374. A. flavirostris Temm. ^Vagl. Syst. Av. ar sp. 9. _ j. eijreUa Gmel. PI. enl, 921:;. Ardea leuce III Wilson Amer. Orn., pi. 61, f. 4. A. Gnrzelta Linn. Ardea nivea, N. G. Petr. XV, f. 458, t. 17. A. Xanllwdac- tylos Gmel ; type de HerodiasA. Boïe (1822). Cirniliilissinut, pi. 02, ;;4, PI enl. 901. Ardea Thiila Mol.

Fig. (iray, Generaof Birds, pi, cl, t. lll.

Caract. Cette variété peu nombreuse, non adulte a la gorge de couleur blanc jaunâtre avec des stries noires,

i:j-i

\.E NATUIlALISiK

loiiles les uutips purtif^s du lOips sont eouk'iir j^ris rudoisp foncé qui est la livri;e unil'ornie ilc l'oiseau adulle. Les scapulaires, avant de se transformer en crosse, forment des plumes lonf.'ues, étroites, compactes ijui arrivent à se décomposer et prendre la forme et l'aspecl de la crosse, mais de couleur ardoise.

I.e> nui'urs et les lialiitudes de cette crosse sont celles de la famille ; nous n'avons pas de détails particuliers sur cet oiseau, dont la parure exploitée pour le com- merce vient des Indes et se vend aux enchères publiiiues ilans les docks de Londres. En outre de cette prove- nance, le .''énégal en fournit annuellement (|uol(|ues kilojii'ammes récoltés sans doute dans la réi,'ion du Si;né- :.'al et du lîakkoy, venant directement à Paris, d'autre jiart, Sierra-I.eone fournit un petit contingent qui se vend aussi à Londres, aux ventes publiques des docks. Cette espèce, quoique fort commune dans l'Afriiiue Occiden- tale, est assez dédaii.'née; sa couleur lui assure une pro- leclion efficace: car cesont principalement les aigrettes Manches qui préoccupent les chasseurs dans leurs re- rherchos.

Les phases de croissance des plumes dorsales de cette sorte de garzetle sont plus faciles à observer que sur les espèces blanches. La plume d'oiseau.x en parure de noce est exactement pareille à celle de l'A. garzetta avec une couleur gris ardoise, (|ui liniili> ses emplois indus- triels et la déprécie relatiMnicnl.

L'AKiUL/ri'I^ liLElJE (Avlea <::cndeii) lornie un sous- ;;cnro de l'espèce .1. Slunni. Les types du Muséum pro- viennent de Cayenne, de la Côte Ferme, de la Flniide.

l.A (iAH/KTTf: (Aidea Car/.etla' Linné) [Ardca llnv- •litif: fjarzcltii).

Allemand : Der Scidvnreilicr. Anglais : 'J'hc Silk llcron. Ilalieii : Airome minore Sgarzctla. Espagnol : Dgarzacilla.

I.ijii. Ardra i/arzctta Linné, llist. Nat., l, p. 237. Ilarll. iirn. West Afr. p. 221. Monteiro Proceed. Z. S. Lond., l.seiJ, p. SO ; Hoc, Jorn Acad. Se. Lisboa n" li, 1807, ]). Ii7, ihid., .XllI, 1872. p. 00, Finscli et llarti., Yog. Osl. Afr., p. 087. lleuglin Orn. N. 0. Afr., p. 10G7 ; lieiclienovv, .lourn. f. Orn., 1877, p. p. 13 et 271. Sharpe l'I Bouvier, P>ull. S. Z. France, 111, p. 80. Hirodiaagcirzella, (iurney in .\nderss. H. Damara. p. 2'.K). l!oc. Jorn. Acad. Se. Lisboa, n" XVI, 1873, p. 288,

Fiij. Werner, Atlas des oiscau.i: d'iiiinijic, p.!., lîeichi'nb. i;mnaU)rcs,\i\. lOi, fig. 1023-3:;

Caruct. Adulle. Plumage blanr; une petite liu|ipe oc- ci pi talc composée de quelques iiluiue> longues etsubulées; sur le bas du cou, à sa face antérieure, d'autres plumes semblables, étroites et lustrées ; haut du dus orné de longues plumes à barbes décomposées, rares et effilées, vaiiant suivant l'état de l'oiseau et pouvant atteindre en (duinage do noces flO hiins '■russéf; Espai:e nu péri- iqditalniique jaune verdùtre ; bec noir d'un Jaune ver- dàtre à la base de la mandibule ; jiieds noirs olivâtres avec le dessous des doigts jaune, iris jaune vif ; les jeu- nes oiseaux n'ont ni aigrette, ni fanon, ni panache.

himfiis. Longueur totale OUOj millimètres, aile 280 mil., queue '.ij niillimètres, bec 8.') millimètres, larse !I0 millimètres.

(In connaît doux variétés de Hérons i;ar/.etto ou crosse, res[)èce .1. f/arzetla particulière à l'ancien monde, d'une taille plus [lelite qiw VA '•«;i./(',//ssi;;e/ dont elle se dis- tingue par sa huiipe occipitale en pliunes décomposées

de la nature de la cro>se, noncrossée, se trouvant surles paities dorsales ; l'espèce randidissima répandue dans les parties méridionales des deux Amériques est plus grande que VA. yarzeltd, ses plumes occipitales sont composé-'s de 3 à ') plumes effilées à barbules compactes et assez, longues. La crosse de celte variété est plus fine, plus légère au poids, que celle de VA. (/aizclla; pour celle cause, elle est davantage recherchée pour la fabrication des crosses ornani b' iliapeau et la coiffure 'des dames. Celle parure ne se trouve sur l'oiseau qu'à l'époque des pariades, la longueur des brins de crosse varie suivant l'âge et Pelât de i'oisi'au, la forme arrondie, très parti- culière â cette plume, lui a sans doute valu le nom "de Crosse» par les plumassiers, en ce qu'elle rappelle la foimc d'une crosse épiscopalo ; les naturalistes lui donneni le nom de petite Aigrette ou de (larzetle blanche.

La («arzelle est cosmopolite; loulel'uis elle a disparu de noiiilii'' de régions qu'elle fréiiueiilail, par extinction de respèc(! ; la recherche des adultes en plumages de noces se faisant induslriellenient, c'est-à-dire organisée pour en récolter le plus grand nombre au moment des pariades, ilnesaurail ètreadmis aucune autre cause à leur dispaii- tion. Elles portent à tous les âges et à toutes les époques une livrée blanche; dans la saison des amours leurs plumes dorsales et scapulaires s'allongent en se décom- posant de manière à constituer des aigrettes arrondiesen forme de lyre ou de crosse d'évèque, d'où la dénomi- nation "Héron crosse» (en grec al;ros, serait-ce la véri- table étymolûgie?) usitée dans le commerce. Lssmu'urs, les habitudes, le régime (1) ne distinguent la Garzette des autres Hérons que par des caractères de minime' importance. De nombreuses observatiotis des naturalistes voyageurs du siècle précédent accordent à la Garzette les mœurs du Garde-Iîu'ur si utile par son habitude de nettoyer les ruminants de leurs parasites. J'ai pu con- trôler ces obsei'vations ;iu Maroc, je les voyais en compagnie do ISuhitli'u^ ihis fort nombreux, et île Biiphus comalas plus rares, très affairés au «dépouillage» du bétail, accompagné de ses gardiens surveillant paternel- lement leurs bètes et s'amusanl des contorsions et de la voltige des oiseaux happant les insectes. (L'on sait (juc les peuples pasteurs ont une vénération très remar- quable pour tous les oiseaux utiles à leur troupeau et qu'ils ne les chassent qu'à l'instigation des Européens.) Incontestablement la poursuite industrielle contemjio- raine a modifier l'instinct sociable de la Garzette et lui fait rechercher des retraites assurant une sécurité relative; les armes â feu qui servent à la chasse de ces oiseaux en font d'innombrables victimes, malgré la détérioration de leur précieuse parure qui se produit souveiil.

Brehm citant le lait de pontes au Jardin Zoologique di' Cologne, avec espoir de reproduction en captivité, je suis étonné que pour cet oiseau beaucoup moins sau- vage] ([ue l'AigrcIte l'on n'ait pas encore songé à faire des essais persév('ranls pour sa domestication et l'ex- ploitation raisonnée de sa parure, (jui en fait l'uniiiui' valeur.

Nous avons en l'rance de nombreux amateurs d'oiseau\ qui, joignant l'utile à l'agréable, pourraient se faire un revenu assez lejitanl par l'élevage des Garzetles. La pos-

(1 HiMi^lin ;i trouvé dans leur gésier et dans l'cslomac îles pi'lils piiissons du penrc Clironiys avec do nombreux ascaridrs.

LK NATtJKAI.lSTl-;

l,'}.!

^iliililé tle s'en procucei- osf assurée par les ii'coplions .luiiuelles de ces oiseaux dans les jardins zooloi,'i(iues de liiida-Pcsth, Vienne, etc., en provenance des marais de la Kongiie ou de la Bulgarie. .l'ai eu l'intention, il y a une dizaine d'années, d'ouvrir la voie à de nombreux l'uiules et d'entreprendre cet élevage au Jardin d'essai il'.VIgor, dont les emplacements variés auraient permis de taire l'expérience et assuraient la réussite. Diverses lonsidérations m'ont empêché de donner suite à ce projet bien séduisant (|ui pourrait. Je l'espère, tenter un i\r nos concitoyens, mieux placé que .je ne le suis pour réussir dans une entreprise très intéressante à divers points de vue. .le ne doute pas qu'il y aurait une large rémunération et certaiiienirnl. un i^raud lionneur pour réieveurhcureuxquiréussiraitdaus cette voie et créerait l'élevage industriel des Aigrettes.

l'our la conservation et l'exploitation raisonnée de la lïarzelle, ie l'ormulejlesouhait de la piiseeu considération du V(eu suivant : Crt'ation d'uu prix impoilant par la Société nationale d'Acclimatation de France, en faveur de l'éleveur ayant fait reproduire la (iarzette en domes- ticité. Ce concours pourrait être organisé de façon à susciter l'émulation en France et dans nos colonies dont nombre offrent des facilités incontestables pour la réussite de cette entreprise. En Asie, toutes les régions l'ullivées en rizières, les marais du Cambodge, du Tonlcin, de r.\unam, de la Cochincliine seraient des plus favo- rables. En Afrique, tonte la réi,'ion aquifère de la Séné- yambie et du Congo pourrait devenir un champ fertile [lour l'exploitation des crosses. Madagascar est aussi très favorable; en Algérie, le lac Fezzara, autrefois très riche ru .\igrettes et en (iarzettes, pourrait redevenir un lieu de production. En France, à l'ouest, les régions tempé- rée^ par le Cuif Stream et la réitiou littorale s'étendant depuis le delta du Rliùne jusque piès Port-Vendres seraient aussi très favorable. Aurai-je la bonne fortune i de ne pas avoir fait cet appel en vain? est-il permis d'ss- pérer que la réussite sera obtenue par des éleveurs rrancais? J'ai trop présent à la mémoire l'insuccès des tentatives françaises d'édevage d'Autruches pour ne pas rraindre encore que mes indications ne soient mises à profit par nos rivaux, à l'affût de toutes conceptions nouvelles. Serons-nous toujours les serviteurs de la (hi'orie? .Vurout ils loujouis les iirolits de la pratique?

J. FnlirsT.

MINERAUX NOUVEAUX

l.a Kijliiulritc a été trouvée dans la mine de Santa- Cruz à Poopo en Bolivie. Comme l'indique sou nom elle se présente en une masse formée de petits cylindres groupés, lomposés eux-mêmes de petits cristaux.

l.a couleur de ce minéral est le noir-bleu de plomb, l'éclat est métallique, la poussière est noire. Densité 5,42. Dureté 2,b à 3.

Dans le mortier, il se divise en paillettes brillantes dfliciles à pulvériser comme le graphite.

A froid, il est peu attaquable par les acides, mais il se dissout facilement dans les acides chauds. Il esl facilement fusible.

L'analysi! a donné les résultats suivants : plj A'^ !'',;■ SI. Su S Tol;il

:i;;,.4i o.o-j. -i s.-:; 2o,:!7 2i,;;o its.cii

(In peut donc représenter sa composition [<iiv les fiirmules :

Pl,«Sli-Sii"S-" = .'51'hSn, Sh2S3 + 3(PI.Sii-, StiS-i).

I,'ar;;eut et le fer ne se trouverai eut qu'acciihMilidlemc ni dans la kylindrile.

MM. W. S. Ilidden et W. F. Ilillebrand ont décrit un minéral nouveau, trouvé à l.lano County. Texas et dédié au savant américain. M. lîowland. La llotolnndite a un»' couleur qui va du gris vert bouteille au vert gris foncé, une densité de 4,'.'iU> et une dureté de 6. L'éclat et la transparence sont plus i;rands que ceux de la Cadolinile. Par suite de l'altération au contact de l'air, la Uowlan- dite prend une couleur rouge brique.

Ce minéral est cubique. H est facilement soluble dans les acides avec dépôt de silice gélatineux.

L'analyse a donné les résultats suivants : SiO- XI) TliO-^ Cc-O-- ;.'roupfiluI-anth.Tnc groupedeYl. 2G.0t 0,:3y 0,;ill .^,06 9,31 il.'O

Fe203 FcO MnO r .0 .\IgO Alculis H-'O

0,00 ',,:','J II. fil 0,;iU 1.62 0,28 0,2 i

CO-: FI P-0"' T>,Ud 0,:J4 :3,81 trace 101,12.

Laissant do côté CaO,CO-,X,ThO'-,Fe-03, les alcalis et l'acide phosphorique qui paraissent être des impuretés, on a pour représenter la composition du minéral, la formule empirique suivante ;

sr «R"iiuiiFi2i'0'-'"i

ou approximativement, eu divisant tous les coefticienls par 1 1 :

Si"'f; iRFl^Qi'

Si on admet que, dans laRowlandite pure, U" est repré- senté par de l'yttrium seulement et 11 par du fer, ou a la formule :

Si'Vl'FeKU'Oi''.

Lallowlandite est associée à deux minéraux renfermant des terres rares, la (iadoliuite et l'Yttrialite.

M. G. Flini;k a décrit deux minéraux provenant du (Iroenland.

La Xepiiniiti' cristallise dans le système du luisnie rhomboïdal oblique. L'angle des faces du prisme est de !)9''40'. Le clivage est très facile suivant les faces du prisme. La dureté est intermédiaire entre celle de l'apatite et celle de l'orfliose adulaire. La densité est égale à 3,23. La couleur est le noir ou le rouge brun sui- vant les dimensions des cristaux, les plus gros étant évidemment plus noirs.

La Neptunite est associée à l'œ^yiine, à l'arfversonile. à l'eudaylite, etc.

Sa composition est leprésenlée par la formule :

fi x;,j + kA .sii(T -f- ri F., -f i MnVriO^

L'IipidiJijtiiitc a la oe'^nir' •■oiii[M:i-ilion que ri'iiilidymilr mais est orthorhombique. tandis que ce dernier minéral est monoclinique. Sa densité est 2,548.

La substance ayant pour composition II,Na(ib,Si'(P

peut donc se trouver dans la nature sous deux foiuies

i.li rentes.

P-. Gauiîekt

Ij X rupi-esciiU' un luélau^o cji- hn'i-cs iiulciriiriinocs avec di- l'urape et de.s traces du t'itnnc.

134

LE NATURALISTE

OFFRES ET DEMANDES

M. M. à Pons, lOOi. Nous répoii<lons surtout ici aux i]uestions posées par lesabonnés, qui peuvent offrir un intért't iiénéral ; les questions par trop spéciales ou mêmes pers'.Minelies ne sont pas étudiées en cette place. Nous répondons à toutes les demandes quelles qu'elles soient; toutefois ne nous demandez pas de renseigne- ments financiers, nous sommes incapables de les four- nir. Restons dans l'hisloire naturelle et toutes ses appli- cations et même dans la photograpliie.

.V céder les ouvraj,'es suivants (s'adressera « Les Fils d'Emile Deyrolle », 40, rue du Bac, Paris) :

Fontannes, Transformations du paysage Lyonnais pendant les derniers àf,'es f^'éologiqnes. Alluvioiis an- ciennes des environs de Lyon. Sur le gisement à liison pviscus de Sathonay, le tout en 1 vol. cart. .'} liO

Chantre, Note sur la faune du Lelim de SaintGer- niain, au .Mont-d'Or(Uliùne) et aperçu sur l'ensemble de la faune quaternaire du bassin du RhAne, 1 br. relié avec lif;. 2 »

Faisan et (Chantre, Note sur une cailo du terrain erratique de la ]iartie moyenne du bassin du Rhnne, 2 br. les ilcu.x. I »

Faisan, Considérations slralif^'rupliiqnes sur la pré- sence de fossiles miocènes et pliocènes au milieu des alluvions glaciaires et du terrain erratique des environs de Lyon, i br. rel. avec I pi. 2 »

A. Locard, (juide du géologue à la nouvelle clia|iclle de Fourvières, 1 br. 0 jO

A. Locard, Notice sur la constitution géologique du sous-sol de la ville de Lyon considéré au point de vue du régime hydrographique. I br. cari. 1 ~'à

A. Locard, Sur quelques cas d'albinisme et de mé- lanisme chez les Mollusques terrestres et d'eau douce de la Faune française, I br. cart. 2 25

C. .Martins, La créai ion du monde organisé d'après les naturalisles anglais et allemands d(; la nouvelle école (Paris 1871). Un naturaliste philosiqjhc, Lamarck, sa vie et ses œuvres, 2 br. cari, ensemble. 1 30

Geoffioy-Saint- Ililaire, Sur le principe de l'unité de composition organique, Paris, 1821, I br. cart. 1 »

Pictet, Sur l'origine de l'Espèce jiar Darwin (1800), I br. cart. 0 aO

Léon Simon lils. Do l'origine des Espèces, en parti- culier du système Darwin, i br. cart., Paris, ISOii. 1 »

Helgrand, Le Bassin parisien aux dges auté-histu- riques, rajjport présenlé par Colteau, .\uxerre, 1870, I br. 0 00

Th. lialierl, Découvertes de poteries lacustres à Pouau (Aube), 1 br. cart. avec fig. Blois, 1881. 1 23

Carrigou, Ossements casse's des cavernes (2 br.).

L'anthropophagie chez les peuples des Ages du Renne et de la pierie polie dans h- midi de la France, 1 pi. n.. le tout cart. en 1 br. I 7:i

C. Desmoulins, Observations au sujet de la disser- tation sur deux rocs branlants du Nontronais, I br. cart , avec i pi. n. Bordeaux, 1830. 1 UO

Arcelin, Note sur les antiquités préhistoriques de la vallée de la Sai"ine, I br. Lyon, 1807. I 211

H. de Ferry, Les Gisements archéologiques des bords de la Sa6ne, I br. cart. in-4°, avec 1 pi. n. 2 iiO

Pour les ouvrages ci-dessus mcnlionnés s'adresser à <■ Les Fils d'Emile Deyrolle », 46, rue du Bac, Paris.

.M. I.acassagne, Ecole d'agriculture de .Montpi Hier, demande de cole'oplères e.votiques en échange de co- léoptères de France.

M. de li., à Lyon, n" 0333. Li- Jujubier [7.iziphus (■((/(/arf's) est un arbre épineux di- 6 à 10 mètres de hau- teur, à feuilles ovales, trinervées; les ramules de l'année ressemblent à des pétioles qui porteraient des feuilles composées. Ses fruits rougeâtres, lisses, de la forme et de la grosseur d'une belle olive, se vendent sur les mar- chés du .Midi et de l'Algérie. La récolle du jujubier a lieu en sejitembre-octobre. Employer les épingles nickel elles sont préférables aux épingles argentées.

M. Ilenriques, à Paolo, 263o. Vous trouverez des bocaux à pied cylindriques ou ovales, pour la con- servation des pièces i-n alcool, chez « Les Fils d'Emile Deyrolle » naturalistes, 46, rue du Bac, à Paris. Pris jiar quanlité ces bocaux coûtent 2 francs le kilog. pour les bocaux cylindriques et 3 francs pour les bocaux ovales. .Vutant que possible, évitez d'employer des bocaux ovales.

M. Romain, n" 4437. Le papillon de la Di'raimra vinula se montre du il> avril à lin mai géni'ralemenl ; la chenille se trouve depuis le mois di' juin juscju'au commeucemeni de septembre. Cetle chenille a la peau très lisse et presque trans|iarente; elle est d'un beau vert pomme, avec le dos couvert par une espèce de man- teau en forme de losange, qui s'étend jusqu'à la queue. Les deux queues listuleuses qui remplacent les pattes anales sont d'un vert bleuâtre et hérissées de petites épines noires.

LWilax depavln: des planter (Zes cluimps, des prairies et des bois, par Siélain.avec 128 planches coloriées el 23 pi. noires, est indispensable à tous les amateurs, iirome- neurs, excursionnistes. On peut savoir le nom des [irin- cipales plantes indigènes, leurs pro|iriétés et usages,sans connaître un mot de botanique. Le prix de cet atlas, cartonné, est de 0 fr. '60 (Les Fils d'Emile Deyrolle, 10, rue du Bac, Paris.)

-M. li. .\l., à Douai. - C'est le niomenl de melire des boules de naphialine concentrée dans vos boîtes d'insectes. Essayer les épingles nickel.

ACADÉMIE DES SCIENCES

séance «Iii <i mai 1HH5. .1/1/. lUnnchanl el Duiilirêe présentent à rxVciuléinic un aperçu des travaux de .V. .lames ])iiii/ht-Daita, élu correspundant ele r.Vcadoniic lo 7 juillet 1873 dans la section de zoolo^'ic et d'anatoniie et mort i Xcw-havcn (Conneclicut) le M avril 1895 à l'àgc de 83 ans. ^f. E. Illan- rhard prononce ensuite une courte notice néerologi(|uc et un exposé rapide des travaux de Cavl Vogi décédé à Geni-ve le 'j mai. M. l'i'icilel présente à l'Académie une note de M. Eu- gène Gilson indi(|uanl la présence de la chitine dans la mem- brane cellulaire des champignons. M. ./. Kihickel d'Ileniiltiis adresse à r.^cadéniie une note sur les appareils odorifiqucs comparés dans les dillërents groupes d'hémiptères liélcro- plcres. .1/. l'ried Walleranl signale les environs d'.-\rgenlon- le-Cliàlcau comme un excellent iioint pour constater la Irans- j,'ression jurassique dans le massif vendéen. MM. !.. Camus el E. (ileij ont constaté l'influence du sang aspli\xique ei do iiuelques poisons sur la conlraclilité des vaisseaux lyniidia- tiquc<,

«iéaiKT «lu \:i mai IS!».";. .1/. I.-/!. ilri/filhs adresse une note sur un )iigmi>ut brun existant dans lesélvlresde Cur- culio cuprous, pi^rment pour leriuel il propose le nom île cupréinc el dont il donne la formule C'''Il'-'A-/.0. .M. I.. C.ni/eii.T: signaïc l'existence di- ni)nd)reux cristaux de feldspath erthose dans la

I.I-. NATIKAMST

i;î:;

..i\ao du bassin de l'aris ol donne des urgumcnis en faveur do leur (ii-igiae en place. .1/. \'ictor l'nqider expliiiuc la fornia- iii>n de la plus grande 'partie des gypses des envii-i>ns de Serres iHautes-Alpes) et de Nyons (Droniei comme due à l'hydratation et, au déplacemenl du sulfate de chaux de l'anhydrito triasii|ue par les eaux souterraines. .)/. Ilciiri llnii.iiiini. de l'étude des caillouti» et des plateaux du bas Dauphiné septentrional con- clut qu'ils ne sont pas pliocénos comme le prétendait Foutanes, ruais bien miocènes, comme l'a soutenu l.ory; seulement, con- li-airement à l'opinion de Lory ces dépots ne sont pas marins, mais pour la plus grande partie lacustres et ditVérent par con- séquent des poudingues marins à cailloux impressinunés de Vorcppe. M. Adrien (juebhunl adresse à l'Académie une note sur la présence d'Ostrea (Kxogyra Virgula. d.ius le jurassique supérieur des .\lpes-Maritimcs.

A. Eui.'. M M. Mlli.

LA FLORE DE L'INDE

]ANS SES RAPPOBTS AVEC LA FLORE OE FRAUCE

l'oljijouact'es -

l'olygonum aviculare L. liords des chemins. Himalaya oc- cidental, du Cachemir au Cumaou, 1,800, 3,000 mètres: Rawul-Pindee, ïhiliet occidental, 3,000, 3,G00 mètres. 1). Très répandu, indigène en Kurope et dans le nord de l'Asie: Tripoli.

Polygonum viviiiarum L. H.iutes montagnes. Himalaya alidn et subalpin du Cachemir au Sikkim, Thibet occidental, 2.700, 4,500 métrés. D. Europe alpine septentrionale et arctique. Asie, Amérique.

l'olygonum amphibium L. (Paris . Rivières, étangs, lieux hu- mides. — Himalaya occidental, Cumaou, 1,850 mètres; Ca- chemif. 1). Jusqu'à l'Atlantique, nord de l'Asie et Amé- rique.

Polygonum lapathifolium L. Bords des étangs et des rivières. Plaines du nord de l'Inde, Concan. \'ariété : nodosa, de Lahore, j. Cachemir cl llinuilaya

2,100 mètres. \'ariété : laxa, j. rUiinalaya, du Bengale, l.SOO mètres D. Ouest et nofd de l'Asie. Kurope, Afrique el .'Vmé- rique.

F*..d\goniim Persicari.i L. i^Parisi. Lieux humides, bords des eaux. Himalaya occidental, Cachemir, Thibet occidental. i'iW, 4.200 mètres. D. Nord et ouest de l'Asie, Europe, .-Vfrique, nord de l'Amérique.

••''lygonum minus Huds (Paris). Fossés, bords des eaux. Parties les )ilus chaudes de l'Inde, s'élève dans l'Himalaya jusqu'à 1,S00 mètres. D. Europe, Asie tenqiérée et tro- picale.

1-". .lygonum seriulatum Lag. Midi. IMaines et collines basses de rindo septentrionale, de l'As-ain et du Bengale jusqu'à l'Indus, s'élève jusqu'à 1,200 mètres dans l'Himalaya, du Cumaou en se dirigeant à l'ouest. 1). Ouest de l'Asie, sud de l'Europe, toute rAfri(|ue, Amérique, Aus- tralie.

i'ùl)'gonum H\di'iipiper L. iParis). l.ii-ux humiili--^. burds des eaux. Plaines et montagnes de l'Inde dans les lieux humides, de l'.Vssam, Silhet et C.hittagnng et le Bengale jusqu'au nord-ouest de l'Inde, s'élève dans les Khasias jusqu'à l.aUll mètres et les Himalayas jusqu'à 2,000 mè- tres: Madras. I). Jusqu'en EurO|ie, nord de l'Afriqu.-. Asie tempérée et subtropicale, Java, nord de l'Amérique, .\ustralic.

Polygonum alpinum .VU. Alpes, Pyrénées, hautes montagnes de Cor.-i . Xord-ouest de l'Himalaya, de Kulu au C:i- chemir, 2. 100. 3,000 mètres. D. Du Turkeslan jusqu'en Espagne, Sibérie, nord de l'Amériqui'.

Polygonum cniivolvulus I,. «Paris). Champs cultivés. llimii- laya occidental, Kunawar, Thibet occidental, Nulu'.i. 1). Niird et ouest de l'.Vsie. Europe, nord de l'.Vfrique.

Polygonum dumetorum L. (Paris). Lieux boisés, bords des haies. Himalaya tempéré, du Kunanar au Cacliemir.

1,2011, 2,700 iiièii'e^. H. Europe, iionl et ouest di' l'Asie.

Fagopyrum esculcntum Jbench. Cultivé. Cultivé dans les Khasias, dans l'HInuilaya et le Thibet occidental, GOO à 3,(;00 mètres, et dans les Xilgiris.— D Centre de l'Kurope, nord de l'Asie.

Fagopyrum tataricum Giertu. Cultivé. Cultive dans l'Hima- laya à une .altitude de 900 à 3. GOO mètres. D. \ord de l'Europe, nord île l'Asie.

Oxyria digyiia Hill. Alpes, Pyrénées. Himalaya alpin, du Sikkim au Cachemir. 3,000 à 4,200 mètres; Thibet occi- dental, 3, GOO à 5.100 mètres. D. .Montagnes de rEuroi)e. nord de l'Asie el de l'.Vmérique, région arctique.

Rumex mariiimus E. (Paris). Près des eaux douces et des eaux salées. Mar:MS de l'.Vssam, du Silhi'i. du Cachar et du Bengale. Commun. I). Europe, Asie, nord de \'\- l'rique, nord et sud de l'.Vmérique.

Uumex sculatus L. (Paris). Vieux murs, coteaux pierreux. Himalay.i occidental. Simia. I). Perse jusqu'au milieu et au sud do l'Europe et au nord de l'.Vfrique.

Rumex acetosa L. (Pari>). Prés, iiois. Himalaya occidental, du Cumaou au Cachemir. 2,400, 3, GOO mètres" D. Xord de l'Asie, du Caucase jusqu'en Europe, nord de l'.Vmé- rique.

Rumex acetosella L. 'Pari> . Terres peu fertiles. Himalav.-i oriental. Sikkim, Parjeeling, 2,100, 2,400 mètres: intro- duit? — 1). Euroite. nord de l'.Vfrique, nord de l'.Vsie. Introduit .lilleurs

.Vs.arum L. .Vrislolochia

Uaphne L.

.Iristolochhicées

Laiiriiiées (IG genres) I>:i|iliiiparêes

r.lu'iiguées

Elœagnus I,

Hippopho'c rhamnoi.les L. Est et Midi, bords des rivières. -- Nord-oucsl de l'Himalaya, dans les lits des torrents, dan> les chaînes les plus centrales, de Cumaou à l'ouest, 2,101) à 3, GOO mètres: Thibet occidental, 4.500 mètres. D. .Vf- ghanlsl.in jusqu'.iu eimlri' el nord de l'Europe, centre ei nord de l'.Vsie.

Loi-aulhées

Viscum album 1.. pliers. cht'iies au Népal. 90U nord de l'.V-ie

Thesium !.. Osvris L.

Sur les arbres : pommiers, poiriers, peu- Pari> . Himalaya tempéré, du Cachemii \ 2.100 mètres. D. Jusqu'à l'.Vtlantique. jusqu'au Japon.

Sautalacres

l'iiiltliorliiacéps

Kuphorbi:i pilota L. Lien\ Immides, Ouest. Centre, Mi.li Himalaya. occideni;d, Oarhwal jusqu'à Murree. 1). .Si- bérie orientale à l'ouest jusqu'à l'Atlantique.

EupUorbia hclioscopia L. Lieux cultivés. Panjab el Hima- laya occidenlal. dans les champs, introduit aux Xilgiri». D. De l'.Vfghnnistaii juscpi'à l'.Vtlantique. Japon. Inli-o duil ailleurs. M:iroc.

Euphorbia falcata L. Paris,. Moissons. Panjab à Rawul- Pindee, Gilgit. IJ. .Vfghanistan jusqu'à l'Arabie, milieu et sud do l'Europe, nord de l'Afrique, Tripoli, Maroc.

Buxus sempervirens I.. Paris). Bois, lieux arides. Himalay.i tempéré, du Cumaou à Simla, 1,503 à 2,700 mètres; Bhou- tan. 1.500, 2,700 mètres; Panjab sur le Salt-Range. D. Jusqu'au nord de l'.Vfrique el à la Bretagne et au nord dans la Sibérie occidentale, le Turkestan, la Chine et le Japon.

Croton L.

Ricinus communis L. l'ianie annuelle en France, arbre en .Vfrique. tîultivé dans l'Inde el naturahsé auprès des habitations. 1). Tro(ii(pies, probablement indigène en Afrique, Tripoli.

Elmus L. Himalaya, Thibel occidenlal.

C'oltiacécs

C'eltis ausiralis L. .Midi. Corse. Sall-Range et' Himalaya li-mpéré. 1,200. 2.400 mètres; Marri au Népal. l). A l'cuiest jii-qu';'i l'Espa'-'ne.

136

LE NATUllALISTE

l'annabini'CN

Ihiniulus Lujiulus L. l'aris). Haies, liiux frais. Corse. Noi'd-ouest de l'Himalaya. CuHivo. D. Natif du noi-d do r.Vmériquc et pcut-iHrc du nord de l'.^sie.

Cannabis saliva L. Cultivé. Inde, spontané dans le nord- ouest de l'Himalaya, cultivé ailleurs. D. Asie centrale, spontané; cultivé dans les régions Iropicalcs et tempé- rées.

Morus L. Him;daya.

l'"icacpes

Ficus L. 112 espèces, parmi lesquelles le Kicus Hcngha- lensis ou Mulli]iliant.

Irliraoées

Urtica dioica L. (l'aris). Nord-ouest de rilinialaya, du Ca- chemir et du Salt-llanfre à Sinda, 2,400, 3,100 iiii'-tres; Thibct occidental. 2,HI0. 3.600 métrés. -- 1). .lusqu'ù IWllantique.

l'arictaria judaïca DC? Paris}. Par. erccta M et K. Thiljet occidenlal, Balti. vallées de l'Indus et de .Shayuk. I). Afghanistan jusqu'à la (iréce. .ludée.

.Iuji;laii(l<>c»i

Ju^lans regia L. Cultivée. Him.alaya tempéré et Tliibct oc- cidental, 900 à 3,000 mètres; du Cachemir et de Nuhra vers l'est, spontané et cultivé; cultivé aux Khasias. D. .\va, liélouchistan, nord de la Perse. Caucase, .Vrménie. Myi'ii'acces

Myrica L.

<'ii|>ulif<'ros

Helula L.

Alniis T.

(Jucicus ilox L. Languedoc. Himalaya tempéré occidental, dans les chaînes les plus arides de Cumaou vers l'ouest, ilOO ;'i 2,:;no mètres. D. .\fghanistan et de la Syrie jus- qu'.i l'.Vllanliqur.

Querfus (.'(8 espèces)

Corylus L.

C.irjiinus L.

Salifiuces

.Salis caprea L. Forêts, bords des eaux. Cultivé dans h; Robilcund et le nord-ouest de l'Irulc. D. Kuropc, ouest lie l'.^Lsie.

Salix alba L. (Paris). Bords des rivières, Corse. Nord-ouest de l'Himalaya et Thibet occidental, cultivé. D. Kuropc, nord de l'.Vsie.

Salix babylonica L. Cultivé. Cultivé dans les plaines de l'Inde et l'Himalaya, il monte jusqu'à 2, TOC mètres, et .•lilleurs dans les jardins. D. Kuropc, nord et ouest do r.Vsic.

Salix fr.-igilis L. ; Paris), liords des eaux, Corse. Cultivé dans Lahul et le Thibet occidenlal. 1). Nord et ouest de l'Asie, Kuropc.

Salix hastata L. Hautcs-.\lpcs, Pyrénées. Himalaya occi- dental, dans les chaînes centrales cl dans le Thibet, de Oarhwal vers l'ouest. 3,000 à 4,o00 mètres; Sikkim, Tal- !um, Samdoug, 3.100 mètres. D. Nord et ouest de l'.Vsie, Kuropc subalpine.

Salix daphnoides Vill. .Vlpes. Himalaya tempéré, de Cumaou à l'ouesl, de C.'iO mètres dans les chaînes extérieures, jusqu'à 4,300 mètres dans les chaînes centrales. IJ. Nord et imest de l'.Vsie. Kurope.

Salix viminalis L. i Paris). Le long des eaux. Cultivé. Hima- laya tempéré, de Jamu à l'ouest, I,u00, 2,700 mètres. I). Nord et ouest de l'Asie, Europe.

Populus albaL. Paris). Lieux humides, bois, Corse. Nord- ouest de l'Himalaya, 1,200 à 3,000 mètres; de Kunawar à l'ouest, spontané et cultivé, Thibet occidental. D. Si- bérie occidentale, Syrie, .\sie Mineure, Kuropc, nord de l'.Vfrique.

Ceratophylluiu demersum L. Paris). Ktangs. rivières. Inde et Ceylan, étangs et eaux paisibles. D. Toutes les con- trées tropicales cl tempérées.

<ilii«'"ta«*<''<'s

Kphedra vulgaris Hicli. K. dislachya L. liasses-. \lpes. Hi- malaya tempéré et alpin, Thibet occidental, dans les ré- gicms les plus aride», 2,100, 3,tiOO mètres; .Sikkim, 3,600, '(,800 mètres. 1). Kuropc, ouest et centre de r.Vsic.

t'onirèrcs

Juniperus comnmnis L. 'Paris). Bois, coteaux, Corse. Hi- malaya occidental, de Cumaou vers l'ouest, 1.600 à 'i,200 mètres. D. Europe tempérée et subarclique. .Vsic, nord de l'.Vfrique et nord de r.Vmérique, .Vlgérie, Kabylie.

Taxas baccata L. Hois des montagnes. Himalaya lempérc, 1.800 à 3,300 nu'lres; monts Khasias. I,."i00 mètres. D. Birmanie supérieure, nord et est de l'Asie tempérée, toute l'Europe, nord de l'.Vfrique, nord de l'.Vmériquc.

Pinus L.

Abies 1). C.

Uyili'ochai'iilcvs

Vallisneria spiralis L. Eaux, canal du Midi. Inde et Ceylan.

D. Jusqu'à l'Espagne, pays chauds de l'ancien el du

nouveau continent, llydrocharus niorsus, Ran:e L. (Paris). Lieux humides. Ca-

chcjuir. Bengale, Jhecls à Manda prés de Beaulea.

1). Europe, nord de l'Asie. Chine, Japon. .Vustralic

(Java?)

Urcliiilt'ps 113 genres)

Corallorhiza innata U. Br. Jura. .VIpes, Pyrénées. Cache- mir. — I). Kurope, nord de l'.Vsie, nord de r.Vmérique. Liparis Kich.

Ainaryllidari^rs (1)

Pancratium L.

LciiiitactM's

Lenina trisulca L. iParis). Eaux siagnanies. Plante aqua- tique. Bengali'.

'l'jpliacôcs

Typha angustifolia L. (Paris . Eaux stagnantes. Plante aqua- tique, Bengale.

Tj |(Ôl'!U-|=<'S

Cyperus 1,.

Scirpus mucronalus L. I.iru>; humides. Est. tJuesl, .Sud.

Chittagong, Sllhel. Scirpus inaritimus L. Lieux ImiLiidcs. marais maritimes.

Toute l'Inde, ju'ès de la mer. Triaphorum L. Fimbrislylis Vahl. Pihyncospora V'alil. Carex L.

UraininéON

Oryza saliva L. Cultivé. Cultivé.

Panicum crus-galli L. ^l'aris). Lieux sablonneux, humides. Surate, Bengale.

Panicum glaucum L., setaria glauca P. B. (Paris . Lieux sa- blonneux. — Rives du Gange.

Panicum ciliare Retz. Digitaria sanguinalis. Scop. Paris). Terres siliceuses. Bengale, côte ouest.

Panicum vertieiUatnm L., setaria verticillata P. li. Lieux cul- tivés (Paris. Décombres, partoul.

Milium L.

.VIopecurus L.

Phragmites Trin.

Cynoclon daclyion Pcrs. (Paris). Lieux humides, partoul.

.Vira L.

lOragrostis P. B.

Dactylis L.

Festuca L.

.Vndrapogon conlorlum Dess. Heleropogon .Vllionii K. cl Sch. Roussillon. Partout.

linperata Cyr.

Saccliarum L.

AlUTNCTA

itcui>nciilari'*c.s

.Vnemone narcissitlora L. Ci'tle l'spèi;!^ croit en France, sur les montagnes. On la rencontre au Cachemir. U. VIpes du sud et du centre de l'Europe, -Vsie occidcnUle, Siljérii', nord-ouest de l'Auièiiiiui'.

lleclor I.KVEU.i.i;.

(1) A partir de celte famille, la conipur,iison de la flore do l'Inde avec la flore de France n'est plus complète. Je me pro- pose de la compléter ]d«s lard.

Le Gérant: P.\t L GltOULT.

Paris. Imiuimeric F. Levé, rue Cassette, il.

17' ANNEE

2' SÉHIE I^'" I S»»

15 JUIN 1895

L' O liTIE

Il n'est pas de plante qui ait été' aussi décriée que rOrtie ! Elle est arrivée jusqu'à nous, à travers les âges, comme une plante malfaisante, cliarf,'e'e de tous les griefs, capable de tous les méfaits. A certaines époques

cependani, d'élo(iuoiits plaidoyers se sont fait entendre en sa faveur : l'abbé Uozier, Bosc et ([uelques autres ont faitde louables efforts pour la rébabiliter. EnAUemagne, ou alla plus loin, et, vers 1816, une commission dite des Orties fit d'intérossanlcs expériences relatives au parti qu'on peut tirer d'une jibinte aussi commune, aussi facile à cultiver. Les essais prouvèrent à l'évidence que

Ortie brûlante ou petite orlie.

la culture en devait être propagée; mais on tomba d'écliecs en échecs, on alla de déboires endéboires quand on vou- lut l'utiliser pratiquement et économiquement. C'est que les fibres d'e.xcellente qualité que renferme la tige de l'ortie, n'étaient pas faciles à extraire et surtout à bon marché! Le découragement survint et la culture fut aban- donnée.

De nouvelles expériences ont été faites récemment et semblent avoir, entre les mains de M. Michotte, donné de forts bons résultats. Cette fibre peut être extraite par le rouissage comme on le pratique pour le chanvre, mais le prix de la main-d'œuvre est extrêmement coûteux. Un autre proci'dé, analogue à celui qui est usité pour la Ramie, plante de la même famille que l'Ortie, consiste Le Naturaliste, 46, ruo du Bac. Paris.

Ortie dioique.

dans l'extraction mécanique ou dans la décorticatioii quand la plante est encore verte. On obtient des lanières que l'on traite ensuite pour obtenir la fibre en bon état en leur faisant subir l'opération du aVyomwaje, opération qui rappelle presque entièrement celle du rouissage, avec cette différence essentielle qu'on opère, non plus sur des tiges, mais sur des lanières qui proviennent d'un premier traitement.

Quelles sont les qualités de la fibre d'Ortie? Il fallait s'attendre, par analogie, à ce qu'elle fût douée sensi- blement des mêmes qualités que celle de la Uamie. C'est en effet ce qui arrive. La fibre de l'Ortie est douce, très souple; sa longueur rappelle celle du lin et est inférieure à celle du chanvre. Un inconvénient, qu'il sera peut-

138

LE NATURALISTE

être possible de supprimer, rûsulte lie la minceur même de la membrane i[ui diminue forcémont la résistance de la fibre. Mais il n'est pas inutile de faiio rcmanjuerà ce sujet que la culture pourra faire disparaître ce défaut qu'on trouve chez toutes les plantes textiles non cul- tivées.

Cette utilisation serait-elle donc nouvelle'.' .Non, tant s'en faut, et, malgré tout le mal ^u'on a dit et pensé de celte plante, il y a longtemps qu'on l'a utilisée pour la première Ibis. La toile d'Oflie est fréquemment citée par les auteurs du moyen ,àde. Olivier de Serres, au commencement du wn' sièt-ie, signale la beauté des produits que donne l'ortie, mais à titre de curiosité seu- lement. Dans certaines parties de la France, il n'y a pas longtemps encore, l'Ortie était encore utilisée pour la fabrication de produits textiles. La corderie, la papeterie l'ont faitservir également, et, dèslTol, des essais étaient faits en Allemagne pour la préparation d'une pâte à papier.

Mais ce n'est pas tout, et l'Ortie, paraît-il, ne serait pas déplacée dans la compagnie des plantes fourragères de première qualité, lleuzé, Isidore, Pierre, l'ont recom- mandée. Nous avons vu, dans ces dernières années la sécheresse a été telle, les animau.\ la consommer avec délices et la préférer à la Uenouée de Sachaline, malgré qu'on en ait pu dire: quand la plante est jeune, elle a presque la valeur fourragère du foin ; au moment de la lloraison, elle est supérieure au sainfoin et à la luzerne.

Il n'est pas jusqu'à l'homme qui ne soit apte à l'utili- ser. En Lorraine, on mange encore au printemps la soupe au.x orties. Cuite, on peut la consommer en guise d'épinards et il est fort probable que les Parisiens en mangent fréquemment sans s'en douter. On m'aflirme même que l'Ortie cuite est d'un vert superbe et qui riva- lise avec la teinte vei't c'pinard, si admirée des ama- teurs de cette plante potagère.

Ne l'a-t-on pas employée aussi comme remède, comme moyen d'urtication ? et les enfants, pour leur faire peur ne les menace-t-on pas encore de les fouetter avec une poignée d'Ortie?

Somme toute, il est peu de plantes qui renferment autant de qualités diverses, peu qui soient aussi utiles, peu qui aient été autant calomniées.

A quoi reconnaîtrons-nous l'i it-tie? Toul le monde la connaît, tout le monde a plus ou moins été piqué par elle. Malgré cela, donnons en quelques mots les carac- tères qui permettent de la distinguer:

L'Ortie dioiqne (Urtica dioica L. ) est une plante vivace et souverainement envahissante; ses tiges sont dressées, presque toujours simples, garnies de poils piquants; ses feuilles ovales, acuminées au sommet, échancrées à la base, sont d'un beau vert plus ou moins sombre, for- tement dentées ; ses Heurs sont dioïques, disposées en grappes rameuses, axillaircs, garnies de la base au sommet.

Telle est l'ortie commune. On peut employer aux mêmes usages VOrtie brûlante ou petite (irlie (L'rtica urens L.), plante annuelle à tiges plus petites et plus grêles, à feuilles ovales-elliptiques; à Heurs m;\les et l'em^clles réunies sur les mêmes grappes qui sont simples et non rameuses. Une autre espèce d'Ortie pourrait être égale- ment utilisée, c'est VL'rlica piluHl'eraL., commune dans la région méditerranéenne et en -Mgérie, plus rare dans l'ouest de la France. Ou la distingue à ses Heurs monoï-

ques, ses feuilles disposéi's en capsules globuleuses,

d'où le nom de pihilifcra (porte-pilules).

P. Hahiot.

LA GÉOLOGIE DANS L'ENSEIGNEIflENT

Nous avons parlé, au commencement de cette année, de la démarche faite par la Société géologique de France auprès de M. le Ministre de l'Instruction publique sur l'utilité qu'il y aurait à donner à l'enseignement do la Géologie une place plus importante dans les programmes de renseignement secon- daire et notamment dans ceux de la classe de philoso- phie.

M. le Ministre de l'Instruction puldique a répondu ce qui suit :

« Je me suis empressé de soumettre ce vo?u à l'esanicn de la section periiianenlc du Conseil supérieur de l'Instruction publique.

« Tout en reconnaissant la haute valeur des molil's invo- (jués, la section permanente n'a pas trouvé le moyen de donner actuellement satisfacti'm à la Société de Géologie.

« 11 n'est pas possible, en effet, de rien retrancher au temps de repos et de liberté réservé aux élèves de nos lycées : ce temps est déjà de Ijeaucoup inférieur au minimum que l'.^ca- démie de médecine jugeait récemment indispensable. D'autre jiart, le temps des études réservé au travail personnel corrcs- jiond à peine à celui des classes et la plupart des assem- blées de professeurs demandent instamment qu'il soit aug- menté.

« Il y a une égale impossibilité d'opérer des réductions dans les classes mêmes, sur les diverses matières des programmes. C'est i peine si les heures consacrées à chacune d'elles per- mettent d'assurer la solidité de l'enseignement. Dcjjuis l'adop- tion du dernier plan d'études, le Conseil supérieur a du, à regret, écarter successivement un grand nombre de vœux tendant à augmenter la part faite au latin, au grec, aux langues vivantes, i la géographie, aux mathématiques, etc.

« Dans ces conditions, la section permanente, tout en s'as- sociant en principe au vœu de la Société de Géologie, a émis l'avis que c'est seulement à l'occasion d'une revision générale du plan d'études, si elle devient ultérieurement nécessaire, qu'on pourrait utilement chercher les moyens d'assurer à l'enseignement de la Géologie dans l'enseignement secondaire une place qui réponde aux dévehqipemenls récents et à l'im- portance actuelle de cette science.

K Je n'ai ])U, Monsieur le Président, qu'adopter cet avis. (( Toutefois, dans le but de seconder dés à présent, autant que possible, les vues de la Société, la section permanente a pensé que quelques excursions géologiques, dirigées par le professeur d'histoire naturelle dans les dernières classes, four- niraient aux élèves, sans leur imposer une nouvelle charge, un moyen de revoir au moins sommairement, avec des faits et des exemples à l'appui, le cours de Géologie qu'ils ont suivi dans les classes de grammaire et d'en conserver quelques sou- venirs utiles.

« Je ne manquerai pas d'adresser À cette fin des instructions à MM. les Chefs des établissements. »

M. A. Gaudry, à la Société géologique exprime le regret que la noble science géologique soit ainsi délaissée dans l'en- seignement secondaire. Ce n'est pas à des enfants do la classe de cinquième qu'il faudrait en parler, mais à des jeunes gens capables de comprendre la portée des travaux philosophiques. U est étrange (ju'à la fin du xix" siècle la science qui traite des questions d'origine ne soit pas considérée comme digne d'attirer l'attention des élèves do la classe de philosophie. Les vues de l'esprit ne feront pas découvrir comment s'est dévc- lopjié le monde qui nous entoure et dont nous faisons partie; pour l'apprendre, il faut interroger l'histoire de la nature animée cl de la nature physique à travers les âges passés.

Si l'on se place au point de vue esthétique, la connaissance des majestueuses scènes des temps géologiques et de leurs étonnantes créatures est faite pour inspirer le goùl des grandes et belles choses.

Enfin, si l'on considère les intérêts matériels, on ne saurait laisser de coté une science sans laquelle il est impossible de tracer une ligne de chemin de fer, d'ouvrir un canal, do re- chercher les métaux, les combustibles, les matériaux de cons-

LE NATURALISTE

139

truction, do percer des puits et de lairo do ragricultu.o

intidligcnte. , . .

Il faut espérer qu'on reconnaîtra que les jeunes générations ne doivent pas être dans l'ignorance d'une science qui, née dans notre siècle, marche à pas de géant, également impor- tante pour le philosophe et pour l'industriel.

OISEAUX ACRIDOPHAGES

LES AIGRETTES

(Suilf).

Europe. Le Héron crosse se trouve dans les régions tempére'es de toute l'Europe et du bassin de la Méditer- ranée; cette espèce est sédentaire dans la Sardaigne, de passage au printemps et en automne en Vénétie (Gi- glioli, Avifaima ilalica). Elle est assez abondante dans les grands marais de la Hongrie et des principautés da- nubiennes. M. Alléon {les Oiseaux dans la Dohrodja et la Bulgarie, Omis, Wien, 1887) dit que la fiarzette est très abondante sur les bords du Bas-Danube elle niche sur les arbres, dans le voisinage de la grande Aigrette et de ses compagnons habituels désignés dans la des- cription de l'Aigrette.

Elle se trouve encore dans la Russie méridionale, en Bessarabie, en Moldavie, elle forme des petites colo- nies dans les prairies Iiumides et niche dans les roseaux des marécages. Aux îles Baléares, en Espagne et en Por- tugal, les régions marécageuses en abritent un nombre assez important, elle s'y reproduit régulièrement; en Allemagne, elle est une rareté; parfois des oiseaux er- ratiques ont été trouvés en Hollande, en Angleterre et en Irlande, jamais en Ecosse ni en Scandinavie. Elle se trouve très rarement en France ; autrefois la Camargue et les lagunes du Languedoc abritaient quelques colo- nies aujourd'hui disparues.

Afrique. Assez commune en Egypte, dans le bassin du Nil et le Delta. Le lac Menzaieh a fourni un appoint assez considérable dans la production de la Crosse du- rant cette décade écoulée. Accidentellement dans la Cyrénaïque et la Tripoiitaine.

Les Comptes rendus de la Société de géographie de Paris, n" il, 1892, nous donnent le résultat des recher- ches de M. Oustalet en Tunisie où, par suite de persé- cution trop acharnée, cet oiseau ne se rencontre plus qu'à l'état erratique. J'ai pu constater leur présence au Maroc et en ai fait la communication à la Société de géo- graphie (Comptes rendus de la Soc. de <jcogr. P. 1892, i3) : « Dans les environs de Mogador, la Garzette est rare et seulement erratique, ne niche pas. Se trouve par- fois sur l'iiot, près du port, dans les lagunes, autour de la ville et sur la route de Saffi, dans le petit fleuve Kseb et les coteaux boisés qui l'encaissent. Existe dans la la- gune de Oualidaya, l'ancien port d'El Ghait, au sud-est de Mazagran, entre cette ville et le cap Cantin. Aussi, dans rOum-er-Rbia qui se jette dans l'Atlantique à Azemmour. Se trouve en quantité en compagnie du Bu- bukus ibis et du Buphus comatus et niche dans les marais salants do Bou-Regrag entre Rabat et Salé. Au sud d'El Arai'ch (l.arache) et de l'embouchure du Loukkos jus- qu'à l'embouchure du Sebou, la plage est bordée de dunes et de nombreux étangs qui servent de refuge à

quantité de (iarzettes, Gardo-Iia-ufs, etc. La région do l'immense forêt de chênos-liègos de Mamora, pays habité par des Chellouhs indépendants, est remplie d'étangs et de fondrières se déversant dans le bassin du Sebou, jus- qu'à l'embouchure du l!ou-Regrag, c'est le paradis ma- rocain des hérons de toutes sortes, canards sauvages et autres oiseaux aquatiques. Ces oiseaux, dans la journée, fréquentent les espaces herbeux parcourus par les trou- peaux sur les plateaux couverts de chênes-lièges, de len- tisques et d'arganiers qui avoisinent le littoral. Leur chasse est fort diffirile et i'.'est pratiquée qu'accidentel- lement à l'instigation des Européens : d'habitude, les indigènes ne poursuivent pas ces oiseaux.

« Les Aigrettes-Garzettes ont presque complètement dis- paru de l'Algérie. Pendant plusieurs années, j'ai fait des recherches autour du chott de Misserghin sans jamais en trouver. Les quelques exemplaires recueillis provien- nent de la région des Dayas (Djelfa) et du lac Fezzara. L'hiver il y a quelques passages d'oiseaux erratiques sur les hauts plateaux, dans la région des Ghotts et des Dayas, mais il serait hasardeux d'en faire la recherche.»

Dans les premières années de la conquête, ces oiseaux étaient assez abondants; aujourd'hui, c'est une rareté de trouver un exemplaire dans toute l'Algérie.

J'attribue celte disparition à l'extension de la culture européenne et à la manie destructive des colons qui, généralement, ne respectent aucun oiseau utile ou non.

La Garzette se trouve sur tout le littoral atlantique, dans les lagunes du Sahara occidental, au Sénégal, dans la Sénégambie, la Guinée, au Congo. Assez répandue dans la province d'Angola, principalement à Benguella, l'île de Loanda, le Rio Coroco et au Humbé, à Landana et à Chinchonxo. Capello et Ivens en ont rencontré des quantités importantes au fleuve Cunène entre lôo-l'i" latitude sud.

Au sud du Cunène, elle est plus commune dans l'in- térieur que sur le littoral (Andersson). Se trouve auprès de tous les grands lacs du Centre et de l'Afrique orien- tale et dans tout le Soudan et les pays Haoussas.

Heuglin, Brehm ont trouvé la Garzette dans la Haute- Egypte, la Nubie, le Kordofan et en Abyssinie. Elle est sédentaire à Zanzibar et au Zanguebar, ainsi qu'à Mada- gascar où elle n'est pas rare. Il est remarquable que souvent la qualité des Crosses fournies par l'Afrique mé- ridionale et l'Afrique australe est fort inférieure à celle de l'Afrique du Nord et en général à toute autre prove- nance.

Baker, Voy. aux grands lacs de l'Afr. orient. : « Vers l'époque de l'année qui correspond à notre automne, l'Ardea, l'oiseau blanc des rizières de l'Inde, se ren- contre partout vers le Tanganika, les étangs et leurs bords. Livingstone (Explor. du Zambùze) a trouvé des quantités de Garzettes autour des marais du Chiré en compagnie de Buphus comatus, Herodias bubidcus, souvent perchés sur le dos des éléphants.

Holub, dans l'Afrique australe, a trouvé la Garzette en bandes d'environ dix individus dans les prairies maré- cageuses du Harts-River et du Molapu. L'eau, dans ces emplacements, se conserve suffisamment fraîche et pure, étant couverte de joncs très élevés et de roseaux indigè- nes'; elle fournit à nos Hérons des mollusques aquatiques, des insectes, etc., dont ils sont tris friands.

Asie. L'Asie héberge nombre de (larzettes ; il s'en trouve dans l'Asie-Mineure. Radde dit qu'elle se trouve dans les régions chaudes de l'Asie-Mineure partielle-

140

LE NATURALISTE

ment,. jusqu'à l'altitude de :)50 inùtres environ (1200 pieds russes) en Palestine, près du lleuvo Jourdain et de la mer Morte, eu Syrie, en Arabie, en l'erse, la mer Noire, la nier Caspienne, le lac Aral. Aux Indes, à l'embou- cliure du Sindh, du Gange, de l'iraouddy, dans toutes les réirions marécageuses la culture du riz est prati- quée. Dans rindo-Chine, ù l'embouchure du Ménam, du Mékong, dans les rizières, les marais et les lacs du Cambodge, de Siam, do l'Annam, du Tonkin et de la Chine, ."^e trouve au Japon, sur le littoral principale- ment.

Amiirique. Dans l'Amrricjue du Nord elle est très rare, autrefois nombreuse dans la vallée du Mississipi, la Géorgie, l'Alabama, la Floride, les grands lacs; vic- time dos chasseurs industriels, elle a complètement disparu aujourd'hui de presque toutes ces contrées.

Dans l'Amérique centrale, elle est très commune dans le Nicaragua, la Colombie, le Venezuela, le Mexique et sur le plateau des Andes centrales. Elle est répandue dans toute l'Amérique méridionale, sur les côtes de r.-Vtlantique et du Pacifique, sur les îles Malouines et la Terre de Feu.

Les provinces du Brésil méridional en contiennent de grandes quantités. Rio Crande-do-Sul est un grand centre d'exportation. Buenos-Ayros fournit aussi un appoint considérable provenant delà Hi'jiuhlique argentine, Mon- tevideo est le marché des productions de l'Uruguay.

Océanie. Elle est plus ou moins répandue dans les iles Philippines, les îles Andanian, les Moluques, de la Sonde, le Queensland dans l'Australie. Les llérons- (iarzettes et les Hérons-Aigrettes sont assez communs en Nouvelle-tluinée, surtout aux iles d'Arou, dans le détroit de Gallewo etîle de Waïgiou.

D'Albertis dansson exploration de l'archipel Arou a vu, dans l'île de Battoulée, des milliers de Hérons blancs perchés sur les beaux casuarinas de la berge, qui de loin semblent couverts de Heurs neigeuses. Dans son quatrième voyage d'exploration de la rivière Fly, il vit de nombreuses ,-1. ijarzcUa en sentinelle sur les acacias de la berge.

Leur parure est de qualité supérieure, quoique assez lourde au poids ; pendant ces dernières années, il en a été importé des petits lots, alors que précédemment dans ce pays on dédaignait ces oiseaux et on se livrait à la chasse des Paradisiers et autres oiseaux de parure, exclusivement (1). Leur recherche est fort difficile et se pratique au fusil, dans les régions côtières du littoi-al. L'épouvante résultant des coups de feu les fait fuir dans les régions impénétrables des forêts vierges et des marais inaccessibles de l'intérieur du pays.

Il a été constaté que les oiseaux qui ont subi l'épreuve du plomb des chasseurs ne reviennent jdus dans les lieux de leur agression, ce seront d'autres qui les y remplaceront.

J. FonEST.

(.t Mihre.)

(1) Voir Conlribulions ornilhologiqucs do la Nouvelle-Guinée ou Papiuiasie dans l'industrie do la Mode, llevue des Sciencen nutiirelles appliquées, 1S94.

Sur l'Atmosphère de la Planète MRS

L'existence d'une atmosphère gazeuse et vaporeuse autour de .Mars est absolument démontrée. On voit les nuages obscurcir par moments les contours des taches permanentes dont la planète est si richement pourvue; et, d'un autre côté, les études spectroscopiques, entre les mains habiles de Hug^'ins, de Secchi, de M. Vogel et d'autres, ont permis do préciser les conditions de cet océan aérien. Les phénomènes aqueux enfin dont nous parlerons plus loin supposent aussi nécessairement une couche gazeuse dans laquelle la circulation des vents doit ressembler beaucoup aux phénomènes du môme genre que nous observons chez nous.

Des expériences sont venues se joindre à des observa- tions pour me conduire à la supposition que la singulière apparence désignée sous le nom de gcmination des canaux de Mars représente un phénomène atmosphérique.

On sait que .M. Schiaparelli a donné ce nom de gemma- tion à la duplication que présentent de temps en temps certains canaux précédemment uniques, et qui, tout à coup, se présentent comme deux lignes parallèles rigou- reusement semblables entre elles, et séparées de dis- tances variées suivant les cas et qui peuvent allei' jus- qu'à l.'j".

La gémination n'apparait pas simultanément sur tout le disque, mais tantôt ici, tantôt là; il semble que les saisons inlluent sur sa production, et M. Schiaparelli d'abord, M. Perrotin ensuite, ont noté un cerlain état nébuleux de l'atmosphère de Mars qui paraît coïncider avec le phénomène. Bref, le directeur de l'Observatoire de Milan n'a pas assez d'expressions admiratives pour rendre l'étonnement que ce dédoublement lui a causé, et les autres aréographes, le savant M. Terby, de l.ou- vain, en tète, sont d'accord avec lui pour proclamer dans la gémination, un phénomène essentiellement distinct de tout ce que peut nous offrir le monde terrestre.

Il va sans dire que les hypothèses, déjà si nombreuses au sujet des canaux, se sont prodigieusement multipliées au sujet de la gémination ; mais il y a quelque intérêt à énumérer quelques-unes des suppositions faites.

Un auteur d'.\nvers, M. Boë, refusant toute réalité ob- jective à la gémination, pense qu'elle constitue une illu- sion résultant de la fatigue des yeux. M. Daubrée, dans une communication que la Société aslrononii(]ue a na- guère applaudie, voit dans les canaux géminés des fentes profondes de l'écorce martienne, s'élargissant sous l'in- lluence d'un gonflement général, tout à fait inexplicable d'ailleurs, et que subirait le globe planétaire. Pour .M. Fizcau, il s'agit de crevasses glaciaires ilont les deux bords nous donnent l'illusion de deux canaux parallèh's, et qui rappellent, malgré leurs dimensions incompara- blement plus grandes, les sillons rectilignes de Vlntandsis groi'ulandais. C'est encore au froid que Proctor avait re- cours dans sa tentative d'explication : selon lui, le com- mencement du dégel de giganlcsciues lleuves couverts de neige devait faire apparaître en noir les deux lives de part et d'autre d'une région restée blanche, c'est-à-dire amener les apparences observées. M. Meisel rattache le fait mys- térieux à des phénomènes optiques développés dans l'at- mosphère martiale : selon lui, les vapeurs émanant dos canaux et prrnani au-dessus d'eux, sans iju'on voii' d'ail-

LR NATURALISTE

l'il

leurs pourquoi, la forme d'un deiiii-cyliiulre nettomoal défini, peuvent dans certains cas amener la duplicaliou des images qui nous parviennent. Enfin, pour borner nos exemples, M. Normann Lockyer attribue le dédoublement des deux mers martiales « à des rangées de nuages placés, ou plutôt se plaçant longitudinalement le long du centre de la surface d'eau (?) ».

Cette série de tentatives suffit, je pense, à montrer que la question n'est pas des plus faciles à résoudre, et la remarque diminue d'autant mon scrupule à venir, après tant d'autres, toucher un problème déclaré insoluble de- puis dix ans. Kt cependant, il me semble que l'explica- tion est des plus simples, mon opinion s'appuyant non seulement sur un raisonnement (|ui me paraît valable, mais sur des expériences qui procurent immédiatement la reproduction artificielle de la gémination.

Voici comment est disposée l'expérience, que repro- duitd'ailleurs la figure ci-dessous : Je dessine en noirmal, sur une surface métallique plane ou sphérique polie, une série de traits représentant plus ou moins exactement la carte géographique de Mars, et je fais tomber sur elle la lumière d'un bec de gaz convenablement placé. Je place alors à quelques millimètres devant la surface métal- lique et parallèlement à elle (tendue sur une calotte de verre dans le cas de la surface sphérique), une fine mous- seline bien transparente, et je vois aussitôt toutes les lignes et toutes les taches se dédoubler, se gcmincr, par suite de l'apparition, à cùté de chacune d'elles, de son ombre dessinée sur la mousseline par la lumière que le métal a réfléchie.

La ressemblance de l'efTet produit avec les cartes M. Schiaparelli a synthétisé toutes les géminations ob- servées est des plus saisissantes.

Il est facile de reconnaître que toutes les conditions essentielles de ces expériences sont réalisées à la sur- face de Mars et dans son atmosphère. La lumière solaire frappant le disque planétaire est réfléchie très inégale- ment suivant les points : lieaucoup par les continents, bien moins par les sur- faces sombres, mers et canaux. Quand l'atmo- sphère martiale est limpide , l'inégalité dont il s'agit ne nous est pas sensible; mais si l'océan aérien ren- ferme quelque nappe de brume transparen- te à une hauteur et avec une opalescence convenables, le con- traste y apparaît, com- me sur la mousseline, par la production d'om- bres qui, pour un œil placé ailleurs que sur le prolongement des rayons rélléchis, re- produisent à côté de chacune des surfaces peu réfléchissantes une image pareille à elle.

Ce phénomène d'ambre par rc/lexion ne peut pas êfre exclusivement propre à Mars ; il doit se développer sur la Terre et sur Vénus ; mais c'est seulement à l'égard de Mars que nous sommes bien placés pour l'observer. Il ne

saurait se développer dans la Lune, faute d'atmosphère, et, réciproquement, son absence peut compter comme une nouvelle preuve de l'absence de toute enveloppe gazeuse autour de notre satellite.

M. Schiaparelli a noté que, lors de la gémination, les deux canaux conjugués ne sont pas toujours parallèles ; que parfois l'un est déformé; que certains ne sont dé- doublés que dans une partie de leur longueur, etc. Toutes ces particularités et beaucoup d'autres s'expliquent d'elles-mêmes par les irrégularités de la nappe de nébu- losités, qu'on peut imiter en ondulant la mousseline, ce qui provoqne des modifications comparables. Les varia- tions très grandes d'écartement entre les deux termes d'une même gémination s'expliquent de même par la hauteur très variable de la couche l'ombre peut se dessiner et par l'angle, grand ou pclit, sous lequel nous voyons le phénomène; enfin, le déplacement même des canaux, qui a été noté, peut êti'e rattaché aux réfractions inégales déterminées par les vapeurs aériennes.

On pourrait se demander pourquoi la gémination semble exclusive aux canaux et autres accidents peu élargis et ne se fait guère sentir sur les mers. L'expé- rience répond à la question, en montrant que l'ombre des larges taches vient simplement déplacer leur bord et y produit une zone d'un noir différent. Bien des mar- brures des mers observées directement sur Mars s'expli- quent sans doute de cette façon.

Dans le cas spécial d'une sphère réfléchissante, on constate que l'écartement, dans chaque gémination, varie avec diverses conditions, dont les principales sont : l'angle d'incidence de la lumière du soleil, la situation du canal géminé par rapport au centre du disque plané- taire, enfin la hauteur au-dessus du sol de la couche né- buleuse qui arrête l'ombre. Avec certaines positions rela- tives de la sphère et du foyer lumineux, il est facile de reconnaître que l'écartement maximum, toutes choses égales d'ailleurs, se produit vers le centre du disque, ce qui est conforme au fait observé plus d'une fois directe-

Kxpcricnco procurant rimitation artificielle de la r/émination des caniiu.r de Mars. ^D'après une photogi-apliie prise sur nature au laboratoire de géologie du Muséum de Paris.)

ment sur Mars.

L'intérêt principal de ces remarques paraît être surtout de permettre un contrôle sans réplique de l'hypothèse proposée. Si la gémination résulte en efl'et du phénomène de réfle.xion qui nous occupe, on peut prévoir, dans

142

LE NATURALISTE

chaque cas, de qufl côté d'un canal doniu'; so produira son ombre; ot il va sans dire que, si le résultat de l'épreuve est défavorable, je serai le premier à abandon- ner une manière de voir qui ne peut être définitivement admise qu'après démonstration.

Il résulte do mes essais que la couche nébuleuse l'ombre se dessine peut se trouver à des hauteurs extrê- mement diverses au-dessus du miroir courbe sans ame- ner d'autres modifications dans l'eflet produit que des variations d'intensité et d'écart, variations qui peuvent être plus ou moins neutralisées, d'ailleurs, par les chan- pements dans la position du soleil.

Une autre remarque nécessaire concerne l'état de la surface rélléchissante, plane ou sphérique, employée dans les expériences. Si j'ai eu recours à des lames et à des globes métalliques, c'est pour rendre le pliénomùne très visible, et surtout pour être à même d'en obtenir des pliotographies. Mais on peut faire usage, comme surface réfléchissante, d'une simple feuille de papier blanc; la gémination S(; produit dans une mousseline qu'on y su- perpose. D'où la conséquence qu'il ne faudrait pas con- clure de la production des ombres réfléchies dans l'atino- splière de Mars que l'image du soleil devrait se dessiner sur la planète comme dans un miroir.

C'est avec plaisir que je constate ici l'acquiescement complet que M. Terby n'a pas craint de donner à l'expli- cation précédente. Voici en quels termes il s'exprimait en présentant à l'Académie des sciences de Belgique une photographie représentant le résultat de mes expériences, et dont la gravure jointe à cet article est une reproduc- tion :

« Une objection do fait que l'on pourrait opposer à l'explication de M. Stanislas Meunier est que, dans sa photographie, toutes les taches sont dédoublées et non seulement les canaux. Mais d'abord, le phénomène de la gémination de .Mars ne s'est pas borné tout à fait exclu- sivement aux canaux ; certains lacs ont été dédoublés, et même, en 1890, le Sinus Saluriis. l'une des taches les plus visibles de la planète, connue anciennement sous le nom de Dctroil d'Hcmchcl II, a été vue double par M. Schiaparelli.

B Dans la photographie île l'autour, le dédoublement des grandes taches no se manifeste d'ailleurs que par la présence, autour de celles-ci, d'une bordure de nuance plus faible qui pourrait avoir échappé aux observations, et dont on trouverait peut-être des traces eu dirigeant suffisamment l'attention sur ce point. Ce dédouhh-ment, dans l'expérience de M. Stanislas Meunier, a pour eflet aussi desuperposer souvent à une tache vue directement sur la plaque l'ombre d'une région voisine vue sur la mousseline; il se produit alors en ces points des renfor- cements d'ombre, et l'on voit dans les taches noires des dégradations de teinte tout à fait analogues à celles que l'on observe sur la planète Mars, des effets semblables à ceux que produisent les taras nulimerr/cea donlla ccy/ri» rff Deiicalion est le type le plus frap|)ant.

« L'un des faits les plus curieux que présente la carte de Mars consiste dans la présence de canaux cjui, traver- sant des régions sombres, restent néanmoins distincts dans celles-ci; ce fait, dans l'hypothèse que les régions sombres et les canaux seraient dus à l'élément liquide de la surface, ne peut manquer do |iaraltre étranf^e. Or, nous le voyons réalisé très simplement dans la photogra- phie de .M. Stanislas Miu!:icr; il suffit pour le proilnire que l'ombre d'une surface sombre, vue sur la mousseline,

se projette au-devant d'un canal directement observé sur la surface éclairée. »

En terminant, le savant astronome de Louvain écrit cette phrase qu'on nous permettra de reproduire : « Nous pensons que la remarquable expérience de M. Stanislas Meunier mérite d'attirer l'attention des aréographes au point de décider ceux-ci à en tenir compte le plus effi- cacement possible dans leurs observations futures. »

Stanislas Melmer.

PAPILLON NOÏÏYEAU DE L'ÉQÏÏATEUR

Attacns .lorulloidps, n. sp. 100 à llii millimr'lres. Cette espèce est cscessivcmcnt voisine d'.\ttacus Jorulla Westw, qu'elle remplace sans iloute dans l'Amérique du Sud. Comme dans l'espèce mexicaine le l'ond des ailes est d'un brun fonce olivâtre, plusieurs nervures se délacliant en clair sur le l'ond. Les quatre ailes ont l'extra-basilaire comme dans Jorulla, les taches vitrées assez analogues quoique pourtant plus triangu- laires dans le c"", mais la ligne transversale blanche est plus droite, légèrement sinuéo et non plus fortement zigzaguéc comme dans l'espèce mexicaine. Cetle ligne blanche est bordée extérieurement de rosé ou de Jaunâtre, et l'espace qui la suit se couvre d'un semis serré d'ccailles blanches et roses; enfin le bord terminal varie dans les d-mx espèces. Le trait blanc api- cal est plus droit dans Jorulloiiles; la bordure, largement gri- sâtre, encadre bien une série subterminale de chevrons gémi- nés aux supérieures; aux inférieures le bord terminal reste uniformément grisâtre et la série subterminale de points rosés .s'entoure plus ou moins de blanc. Cette série se termine à l'angle anal par un point mieux marqué.

Dessous semblable au dessus, mais sans l'extraliasilaire.

Dessus du corps brun olivâtre coupé par deux fortes bandes blanches, l'une faisant collier, l'autre suivant immédiatement le thorax; de chaque côté de l'abdomen une bande blanche con- tenant une série de points rouges parfois oblitérés. Antennes jaunes pies fortement pcctinèes dans les c"-

Décrit sur i c" cl 7 J dont une 9 éclose au séminaire de Loja le 1 avril 1890 d'un cocon rapporté de Gouzanama et quatre exemplaires provenant de Cariamanga (environs de Loja) marqués novembre 18ST.

Cette belle esjièce a été élevée par les soins de M. l'abbé Gau- jon; le cocon, sus])endu aux branches par un a])pendice rigide, est de forme allongée, brun.itre; il est excessivement dur.

P. DoGNlN.

LES CHENILLES DU LILAS

S'il fallait en croire certains observateurs un peu trop superficiels, le lilas devrait à son goùl amer l'avan- tage d'être relaliveincnt peu endoiiiniaifé par les che- nilles.

Certes, je n'irai pas jusiiu'à nier l'amertume de la syringine, ni même à contester que celte amertume puisse inspirer quelque dégoi"it à bon nombre de che- nilles ; mais si la tourbe des chenilles polyphages sem- ble respecter le beau feuillage vert des lilas, c'est sans doute qu'elle trouve par ailleurs une nourriture suffi- sante à ses besoins, el si la disette se faisait ressentir dans le monde des chenilles, le lilas n'aurait sans doute pas le priviléf;e d'être épargné.

Au surplus, le nombre assez considérable el la ;,'rande diversité d'espèces qu'on a surprises en train de se nourrir de lilas, démontrent clairement que cet arbris- seau n'est pas à l'abri des atteintes chenilliennes » et que la syringine, tant amèrc soit-elle, ne constitue pas un préservatif eflicacc.

LE NATURALISTE

l'i3

Le feuillage du lilas n'est pas seul à posséder de l'aiiiertume. Est-ce que la Lactiien virosa a la douceur du miel, et sa saveur acre empèche-t-elle Vllccalcva i^erenaF. de manger ses feuilles et la Grapholitha conterminana IIS. de se nourrir de ses anthodes ?

Les Euphorbes ont-elles le goiM de la réglisse et leur lait vénéneux éloigne-t-il les différents Spldnx, les Acro- nyrta^ les Pcmpeliit, les Eudeinh, les Nrpticnln, etc., qui se délectent à se repaître de cette nourriture empoi- sonnée ?

Les Depressaria rechignent-elles sur la Cicuta virona ?

S'il suffisait vraiment à un végétal de posséder un « principe amer » pour se soustraire aux ravages des insectes ses « ennemis », ou tout au moins pour en voir diminuer le nombre et l'importance, oh ! alors, le problème de l'immunité végétale serait vite résolu. Une inoculation d'un sérum, d'un vaccin quelconque, et voilà les arbres débarrassés pour jamais de toute larve ravageuse.

Combien l'inventeur d'un semblable procédé serait béni de ses contemporains. De son vivant, on le « cou- lerait en bronze ».

La vérité est que le végétal et l'insecte sont élroite- ment liés entre eux. Un ne les conçoit plus maintenant l'un sans l'autre, tellement l'insecte est la conséquence naturelle du végétal. Le pissenlit garde peu de temps ses graines à aigrettes en boule; le moindre zéphyr, à un moment donné, les emporte et les pousse au loin. Les légumineuses voient, un beau jour, leurs gousses « déhiscer » et leurs fruits tomber à terre. Les samares des ormes, des frênes, des érables, se détachent de la branche, tournoient sur eux-mêmes et aident à la dissémination de leurs semences.

Comme ces graines, la chenille est une production du végétal, une production adventive, si je puis parler ainsi; elle l'abandonne en temps utile et se transforme en un papillon, » fleur vivante », disent les poètes! Nous sommes avec les poètes.

Cette intimité de l'insecte et du végétal bien établie, dire que les insectes sont d'excellents botanistes me paraît presque une naïveté. Ils ne sont pas infaillibles certes ! mais l'instinct qui les guide les trompe rare- ment, et, tout aussi bien qu'eux, peut nous renseigmer sur l'aflinité apparente ou réelle de plusieurs végétaux que de prime abord on juge fort dissemblables.

Faut-il voir, par exemple, un pur caprice de chenille dans l'habitude de Bo??/s riiralis Se. de manger indiffé- remment feuille d'orme ou feuille d'ortie?

Est-ce sans motif que les Pieris rapm L.,napi. L., dapli- dicc L., les Mcnalippe fluctiiata L., Corcmia demjnata Rott., mangent les crucifères, le réséda, et même la capucine?

Est-ce par une simple coïncidence que les chenilles vivant sur le tréne, en général mangent également bien le frêne et se nourrissent aussi du lilas, comme on le verra plus loin ?

Aux gens compétents, c'est-à-dire spécialement aux botanistes, de répondre.

Je me borne à constater les faits et, sans plus de préambule, je passe à la liste des espèces de nos che- nilles que j'ai trouvées sur les lilas ou que j'ai nourries de cet arbrisseau.

Parmi les Diurnes, je ne connais qu'une seule espèce qui mange le lilas, c'est Thccla roboris Esp. En liberté, cette espèce méridionale fréquente les lieux plantés

de frêne, arbre nourricier de la chenille. Les œufs sont pondus, collés contre les branches, près des yeux ou bourgeons dormants ; ils hivernent ainsi et n'éclosent qu'au printemps suivant. Chose singulière ! ils sont quelquefois parasités. Cette année, j'ai obtenu de mi- croscopiques hyménoptères sortis à plusieurs d'œufs de r/ic'(.7a j'ofcoris cueillis sur des frênes en juillet dernier au V'ernct.

J'ai décrit la chenille de Thecla roboris (Voir le Nnlura- liste d\i i" mai 1890) ; je l'avais nourrie de frêne et de Iroëne. Cette année, j'ai pu constater qu'elle mangeait encore le lilas.

J'ai trouvé plusieurs fois la chenille deMelitea maturna L. sur le frêne ; elle se nourrit aussi de troëne : il est donc fort possible qu'elle mange également le lilas.

En juillet, août et septembre, on rencontre fréquem- ment sur le lilas la belle chenille si connue du Sphinx liijustri. Quoi d'étonnant, puisque cette chenille vit de frêne et de troëne ? On l'a trouvée encore sur les \é^è- taux suivants : Vifcwrnwm ?!n«s , Sambuciis nigra, Nerium oleander, Spirxa aruncus, Olea europca (Boyer de Fons- colombe), Paulownia impcrialis, Catalpa syringœfolia, Jasminum, Ilex (Villeneuve).

On pourrait rencontrer également sur le lilas la che- nille de YAcherontia Ciiropos L. Elle le mange.

Kaltenbach cite la Spilosoma lubricipeda F. comme vi- vant sur le lilas; il aurait pu tout aussi bien mentionner les chélonides si essentiellement polyphages Caja, Vil- lica, Fuliginosa, Mendica, etc.

Mais il ne parle pas de la Zcuzera pyrina L. (xscuU) qui, dans certaines contrées, attaque exclusivement le tronc des frênes et vit aussi dans les branches du lilas, occasionnant parfois des dégâts considérables dans les bosquets de lilas.

Parmi les Noctuelles, nous trouvons VAcroiiycta ligns- tri F., mangeant le lilas comme le troëne; VAmphipyra pyramidea Hb., belle chenille polyphage très reconnais- sable au renllement de son onzième segment terminé en pointe ; la grande Mania maura Hb., d'après Kalten- bach. Je ne l'y ai pas trouvée, mais c'est une espèce polyphage.

Les Phalènes nous offrent d'abord la belle PericaWM syringaria Hb. Cette curieuse chenille veloutée, chargée de caroncules et de filaments recourbés sur le dos, qui a l'habitude de tenir son corps plié en deux, vit princi- palement sur le troëne, le chèvrefeuille, le jasmin; elle a deux générations par an. Le papillon vole en mai et juin, puis en aoi'it. Les chenilles de cette dernière génération passent l'hiver et ne sont à taille qu'au com- mencement de mai suivant.

Ensuite la Boarmia gemmaria Brahm., qu'on trouve aussi sur tous les arbres des jardins. Cette phalène a également deux générations.

L'Hcmithea strigata Muell., espèce essentiellement polyphage, se nourrissant même de plantes basses. J'en ai trouvé déjeunes en septembre et octobre sur les fleurs de Tanacctum vulgarc. Ces chenilles étaient toutes jaunes ; leur couleur, du reste, est très variable. De même que les Jotii'.s vernaria Hb., les Geometra pàpiliona- ria L. et autres vertes hivernantes, elles perdent leur teinte verte en octobre, parfois plus tôt, et sont d'un brun ferrugineux pendant l'hiver, puis recouvrent leur couleur verte au printemps. L'Hcmithea strigata n'a qu'une génération.

VHybcrnia bajaria S. V. Encore une espèce du troène

1 il

LE NATTUALISTE

qui a trouvé dans le lilas une nourriture fort bien ap- propriée ù ses 1,'oùts. Elle semble nn'mc le préfe'rer aux autres vé^'étaux Je nos contrées ; car dans les jardins, par exemple, elle délaissse pruniers et poiriers pour le lilas, ce dont on doit chaudement la féliciter. Cette che- nille est, en cITet, passablement vorace ; elle consomme Lien une douzaine de feuilles durant son existence. Elle pourrait donc causer de sérieux dommaf^es aux arbres fruitiers, \.ll\jbcinia bajaria Ç est complètement aptère, ce qui n'empêche pas sa chrysalide d'avoir les ptérothè- ques aussi bien formées et aussi développées que celles de la chrysalide de hajaria c".

La l'halœna remaria L. {Jadis lactenria L.), d'après un botaniste, serait aussi une manf,'euse de lilas. J'en doute fort et il serait bon de vérifier le fait.

Les Pyralides qui se nourrissent parfois du lilas sont moins nombreuses. Je ne vois guère à citer que les Botys aamhucalis SchilT. et Ferrwjalis Hb. Cette dernière, àlavcrilé, est tout à fait polyphage, mais d'habitude elle préfère les i>lantes basses.

Parmi les Tordeuses, outre la Tortrix divcraaiia dont je lis le nom dans Kaltenbach, je signalerai les Tortrix rosana L., Ribeana Hb., îlcparana Schifl'. et Coryla- na F., que l'on trouve quelquefois dans un repli de feuille du lilas. A mon avis, ce sont des échappées d'arbres voisins, et leur présence sur le lilas semble être un accident.

Par exemple, ce qui n'est pas le fait du hasard, ce qui n'est pas un cas fortuit, c'est le ravage de la Gracitaria sijriiKjeUa F.

Il n'y a qu'une espèce de Tinéite sur le lilas ; mais elle travaille bien comme cent. Les folioles du frêne, les feuilles de troène qui nourrissent cette chenille, sans doute de temps immémorial, sont un peu étroites. La petite ciienille les mine d'abord, puis les conlourne en une sorte de cornets tétraèdres l'espace semble manquer. Mais dans les larges feuilles du lilas comme elle se sent à l'aise. Le plus souvent cinq ou six che- nilles minent la même feuille et la tournent en rouleau au moyen de quelques fils de soie. Cette feuille se dé- colore rapidement et finalement se dessèche, réduite qu'elle est aune simple pellicule. Parfois les lilas sont presque entièrement privés de leurs feuilles vertes. Ces arbustes sont, il est vrai, très vivaces. Aux feuilles jau- nes et desséchées il en succède de nouvelles bien ver- tes ; mais la Grucilaria sijrimjcUa se renouvelle aussi et souvent en trois générations par an.

On a écrit de nombreux articles, on a rédigé de nom- breux rapports officiels sur les ravages exercés par cetf.e bestiole ; on a conseillé maints remèdes, on a préconisé maints moyens de destruction.

Vains écrits, inutiles rapports, la Gracilaria syringella est toujours là, défiant tout par son nombre et sa peti- tesse.

Du reste, parvint-on à en débarrasser momoulané- ment les lilas qu'on n'en n'aurait pas fini avec elle. Il y a dans les forêts une multitude de frênes et de troènes qui nourrissent cette Gracilaria et, de ces réserves, il peut s'échapper des hordes de Syringella menaçantes pour les lilas les mieux gardés.

X mon humble avis, s'attaquer aux chenilles c'est frapper à côté du but qu'on se propose d'atteindre. A force de rechercher des chenilles, de les élever, de les observer, j'en suis arrive ù croire cette opinion pa- raîtra peut-être bizarre, mais, à coup sur, elle est fondée

et appuyée sur des « documents » nombreux et irrécu- sables— que les chenilles sont plutôt destinées à donner des parasites (pie des iiapillons.

D'une chenille il ne peut sortir qu'un seul papillon. tandis que j'ai vu parfois deux cent cinquante parasites èclore d'une seule chenille.

Détruire les chenilles, c'est donc détruire les para- sites du même coup. .Mieux vaut s'en prendre à l'insecte jiarfait et pourchasser activement surtout le papillon femelle. En choisissant bien l'époque et sans se donner beaucoup de mal, on peut, sinon préserver entièrement ses lilas, du moins atténuer considérablement les dé- ficits que commet cette Gracilaria. Est-il donc si difficile, quand on se promène dans son jardin, d'avoir un léger filet à la main et de capturer ces bestioles qui volli?.'ent le soir au crépuscule autour des lilas, pendant la belle saison?

C'est, je crois, le seul moyen efficace de s'épargner la vue de ces vilaines feuilles grises, véritables taches à la robe verte des lilas.

Une autre mignonne tinéite qui vil du troène peut très bien manger le lilas, c'est Corisciumcucullipenncllum; mais je ne l'ai jamais rencontrée sur ce végétal.

En résumé, voilà une quinzaine d'espèces de che- nilles au moins auxquelles le lilas. malgré sa syrin- gine amère, ne répugne pas ; plusieurs même en font leurs délices. Eh ! pour un végétal d'importation levan- tine, ce n'est déjà pas mal. Toutefois, quel que soit le nombre de ses " ennemis », quels que soient leur achar- nement, leur voracité, le lilas est si vivace, si robuste, et se plaît si bien sur notre sol que ni les llybcrniu ni les Gracilaria ne seront de taille à arrêter son développe- ment et à nous priver des belles panicules pyramidales de ses (leurs au parfum si doux et si pénétrant, l'orue- meiit et la gloire de nos jardins au printemps.

P. CiniKTlEN.

ESSAI MONOGRAPHIQUE

srn

les Coléoptères des Genres Pseudolucaoe et Locane

G. PsEUDOLUC.X.NLS (Hopc).

Les espèces qui rentrent dans ce groupe sont au nombre de cinq : deux asiatiques, deux américaines et une à la fois européenne et nord-africaine. Ce sont : Pseudolucanus atralus. Iloiie Népaul.

Davidis. David Chine.

Mazama. Leconto .New -.Mexico.

Capreolus. Lin. Syn.

dama. Fabricius .Norlli .\meiica.

Karbarossa. Fabricius Porlugal et Maroc.

1. l'fcudolxcaims atrattis. Ilope.

Cray. zool. mise. 1-22. Ilope. Catul. of Liiruii. Co- Icopt. 184:;, p. 10. Iturmeister. Iland .'i, p. ."12H.

Cette espèce est fort pru r('pandue dans lescolli'clions et il ne m'a pas été possible de me la procurer. Iturmeis- ler ne l'a pas connue ilavantageet n'en dit que imehiues mois à la suite de la longue description qu'il donne du L. vicinus (Ilope). « La femelle de ce Luc. vicinus, dit-il, « pourrait être le Luc. atralus Ilope. (Cray. 7.ool.

LE NATURALISTE

l'.o

" mixc. 1-22 et 1. 1, page 10. l'c-ut-ètre n'est-ce qu'un in- 0 ilividu a" très abâtardi. »

Coiiime on le verra par la diagnose de Hope, iiue je reproduis ci-après, en en donnant la traduction, il s'agit bien d'une espèce distincte comportant les caractères dos Pseudolucanus.

« l!revis,robustus. supra totus niger, mandibulis falci- (c formibus, iiiedio intus i-dcntatis, apicibus inermibus, i< longitudine capitis, punctatis ; antennis nigris, clava " cinerea, ramis elongalis, capite punctato supra, angu- « lis |iosticis parum elevatis ; thorace subpunctalo foveola « parva ulrinque alteraque in niedio niarginis postici, " elylris glabris, corpore subtus nigro, prctoro flavis '< capillis obsito. »

Court et robuste, en-dessus complètement noir ; les mandibules sont faloiformrs ; à b-ur partie interne elles présentent une dent en leur milieu ; elles sont de la longueur de la tète et ponctuées, leur extrémité est inerme ; les antennes sont noires, avec la massue cen- drée et les feuilles bien développe'es; la tête est ponctuée en-dessus et les angles postérieurs en sont peu élevés ; le thorax, subponctué, présente à droite et à gaucbe une petite fovéole vers le milieu de son bord postérieur; les élytres sont glabres ; le corps est noir en dessous et la poitrine est couverte de petits poils jaunes.

Pfieudolwanuf: Daviditi. D.

H. Deyr. et L. Fairni. Anii. Soc. Enl. 187S, '■>' série, tome VIII, p. 93-94, fig. 1-2 o' 5 . pi. 4. Cet insecte, dont le Muséum de Paris possède trois exemplaires, deux mâles et une femelle, se rapproche du rscudohn\ raprcolns Lin. par son épistome et s'en éloigne par la forme des mandibules dont la courbure est plus accentuée, et la dent médiane plus rapprochée de la terminale.

Fig. 1. Pseudolucanus Fig. 2.— PsouJoluc.

Davidis o^- ' Davidls 9-

La couleur et la nature de ses téguments le rappro- chent du Pseudoluc. barbarossa Fabr. , et les feuillets de ses antennes rappellent assez ceux du Pscud, mazarna Lecoide.

Au reste la diagnose et la description de ce rare in- secte ayant été données de la façon la ]dus complète par M. Fairmaire dans les Annales df la Soriclr ciito- moloiji(jUr de France, je me contenterai de les repro- duire ici.

J'agis de même en ce qui concerne les figures au trait du o" et de la Ç dessinées dans le même ouvrage par M. H. Deyrolle et gravées par Debray et Guinemand.

« Long, cf 33 mill. $ 2G mill.

<i cr' d'un noir profond, luisant sur les élytres, mat sur la tête, mandibules courtes, brusquement recour- bées en avant, en forme de pince ; chaperon large, pentagonal, antennes à quatre feuillets ; tête finement

g['anuleusc ; prolliurax im'^gal, granuleux sur les côtés, plus brillant au milieu ; élytnis lisses, élargis en ar- rière des épaules, assez largement marginés ; pattes et tarses noirs. Ç un peu plus petite que le 0"^, d'un noir brillant, tête grossement ponctuée, prothorax très obli- quement coupé sur les côtés en arrière, ayant quatre dépressions latéro-discales ; élytres couverts d'une line ponctuation, médiocrement serrés ; cuisses postérieures et médianes ayant sur leur face antérieure une petite bande orangée qui se répète sur leur face postérieure, o' tête subparallèle dans sa moitié antérieure, assez obli- quement rétrécie en arrière, mate, couverte d'une fine granulation ; front traversé par une carène un peu obsolète qui se termine, au-dessus de la base des man- dibules, par une petite élévation arrondie peu élevée : chaperon à peine séparé du front par un sillon peu marqué ; mandibules en forme de pinces, légèremenl étranglées à l'endroit de la courbure, leur extrémité précédée en dedans par une petite dent; elles sont mates à la base, luisantes dans leur dernière moitié. Prothorax en carré transversal, légèrement élargi au milieu, avec les côtés fortement rabattus, son bord pos- térieur droit, avec ses angles subaigus latéralement, l'antérieur fortement lobé au milieu, subaigu en avant; tout ce bord parcouru en arrière par un sillon bien marqué. Écusson court et large, finement ponctué, sa plus grande partie inclinée en avant. Flytres visible- ment plus larges que le prothorax, médiocrement bom- bés , anguleusement arrondies aux épaules , assez élargis en arrière de c(>lles-ci par le bord marginal; à peine à l'aide d'une forte loupe distingue-t-on quelques très petits points. Dessus finement ponctué, [loitrine assez velue, abdomen glabre, tarses presque aussi longs que les tibias. »

g Tête assez forte, notablement rétrécie en ar- rière, ayant le front légèrement en bourrelet ; on y aperçoit la trace des petites élévations postmandibu- laires qui existent chez le a", par suite d'une petite dépression qui existe de chaque côté, à quelque distance du bord frontal ; elle est couverte d'une assez grosse ponctuation subconfluente, qui la rend rugueuse. Pro- thorax subparallèle au milieu des côtés seulement, ar- rondi en avant, avec ses angles peu aigus, assez obli- quement coupé en arrière ; son bord postérieur pres- que droit, l'antérieur assez fortement lobé au milieu; il est couvert d'une fine ponctuation assez serrée sur les bords, presque effacée sur le disque qui est brillant, avec deux dépressions de chaque côté (peut-être ces der- nières sont-elles accidentelles) (t). Ecusson noir, moins incliné que chez le cf. Elytres de même forme, ayant une fine ponctuation médiocrement serrée et une mul- titude de fines stries obsolètes, plus serrées par place. Dessous du corps finement villeux ; villosité de l'abdomen plus courte que celle de la poitrine ; pattes glabres.

Pseudohiri:niU!< mnzawa. Leconte Syn. Dorcus mazama. Leconte.

.lohn Leconlo. Classification of tbe Coleoptora of

(1) Xola : 11 arrive assez souvent que les 9 des Lucanes, lorsqu'elles sont de petite taille, présentent des dépressions latcro-dorsales. Les petites ? des L. cervus et tetraodon sont assez sujettes à cette modification... C'est ce qui explique la phrase ci-dessus (peut-être ces dernières sont-elles acciden- li'Ues). Ces dépressions se rencontrent d'ailleurs également chez quelques très petits mâles des Lucanes.

14G

LE NATURALISTE

.Voi'lii America, p. 120, cl procccdiiifrs of Uio Acadcniy of Naliinil Sciences of l'iiil.ulelpliia 18G1 p. 343. Parry. Calai, of Lucaiioïtl Colcoptera. p. iil et cataL II, éJ. 1870. p. 72.

Insecte Irapu et robuste, le plus lounl e( le plus dis- gracieux, sans contredit, des l'scudolucanes.

Il est facile à distinf,'ucr de ses coni;énères par sa forme courte et ramassée et plus particulièrement encore par la ponctuation de ses téguments, lesquels sont en entier d'un noir mat et profond.

Les mandibules courtes, larges et arrondies ont la dent médiane peu apparente et la dont terminale émous- sée.

Les palpes sont courts, assez grêles et d'un noir un peu luisant. Ils constituent, au reste, avec les antennes et les tarses, les seules parties un peu l)rillantes de ce sombre insecte.

La massue de l'antenne est petite, comiioséo de qua- tre feuillets, les yeux sont petits et coupés comme ceux des vrais Lucanes.

La tète est large, courte, robuste et peu convexe, mais ce qu'elle présente de plus particulier et qui distingue à coup sûr le Pseudol. mazarna de ses congénères est la forme du labre, lequel présente un bord ante'rieur complètement droit et trois à quatre fois aussi large que Ion;:.

Fin

Pseudolucaïais iMuzania (Lee.)

Prothorax médiocrement convexe, assez voisin comme forme de celui du Pseud barbarossa, de même longueui' que la tête, mais plus élargi, particulièrement aux angles antérieurs, lesquels sont nettement arrondis. Côtés fortement dilatés et arrondis dans le voisinage de la tète, se rétrécissant ensuite légèrement jusque vers leur milieu oii ils deviennent un peu anguleux, puis se creusant en demi-cercle jusqu'aux angles postérieurs, lesquels sont peu aigus et sensibbunent dans le prolon- gement du bord postérieur ; ce dernier est presque droit et un peu moins large que les élytres. Celles-ci sont amples, sub-parallèles et ont sensiblement la môme contexture que la tète et le thorax. L'écusson est médiocre et légèrement pointillé. Les pattes sont cour- tes et robustes ; les antérieures, un peu plus longues que celles des autres paires, sont aussi notablement plus larges ; elles sont de plus inégalement dentées à leur bord externe ; les pattes de la moyenne paire, plus grêles que les postérieures, présenicnt vers leur milieu deux dents rapprochées dont la seconde plus longue que celle qui la précède ; à' leur extrémité elles se ter- minent par quatre épines, deux à leur bord interne, deux à leur bord externe, ces dernières soudées à leur base, mais libres et distinctes à leur extrémité.

Il n'en est pas de même dans les pattes postérieures les épines terminales du bord externe se trouvent entièrement soudées et constituent à cette partie de la patte un prolongement beaucoup ]ilus développé que dans les autres espèces du genre. Je connais deux exem- plaires a' de cet insecte qui m'ont été obligeaninient communiqués par .M. nonckier. Je n'en ai fii^uré c|u'un, les deux étant semblables.

Femelle. La femelle est plus rare encore (|ue le mâle et n'est connue que depuis peu de temps. Leconle n'en a pas parlé, et Parry, dans la deuxième édilion de son catalogue, la donne comme inconnue. J'en ai vu pour ma part un exemplaire en nature chez M. Donkier; mais comme cet insecte venait d'être acheté et qu'il allait être expédié, il n'a pu m'êlre communiqué le temps nécessaire pour me permettre d'en prendre le dessin, ni d'en faire une description détaillée. Cepen- dant, je puis dire qu'à part la tête qui m'a paru propor- lionnellement plus petite que celle des autres femelles de Pseudolucanes, lafamille du Pseudol. mazuma présente avec le niàle une très grande analogie déstructure, et de ponctuation. Si l'on ajoute à cela que la coloration est la même, on se rendra compte que cette femelle ne peut être confondue avec aucune de ses congénères. Au reste, je me réserve de décrire et de figurer ultérieure- ment cet insecte, ayant reçu l'assurance que le collec- tionneur auquel il appartient consentira à s'en dessai- sir momeiitanénienl en ma faveur.

J'ai dit qu'un des caractères distinctifs du Pseudolu- canus mazama cr' est l'énorme développement du labre.

Cette particularité est telle que Leconte, qui avait tout d'abord rangé cet insecte parmi les Lucanes, place qui lui convient réellement, l'a reporté peu après parmi les Uorcus à la suite de la description originale qu'il a donnée de cette espèce dans les Proceedings, à la p. 3a, sous le titre de Nouvelles espèces de Coléoptères habitant le Pacific District des Etats-Unis, par John Leconte, M. D.

Voici le texte de Leconte :

« Dorcus mazarna o' nigro-piceus. capili' punclalo, thorace vix angustiore, mandibulis apice aeutis, dente parvo medio armatis, thorace latitudine plus duplo bre- viore, postice angustiore, lateribus medio obtuse angu- latis, angulis posticis redis, disco modice, versus latcra sat dense punctato, elytris modice punctatis, subtiliter rugosis, tibiis anticis 4-dentatis, et dente suporiore obsolète munitis, tibiis posterioribus dentibus 3 laleia- libus apicalique aeutis armatis. Long. (mand. excl.) 1.20.

(1 Cette description est faite d'après un m;\le commu- niqué par M. Ulke et provenant du Nouveau-Mexique. »

L'auteur ajoute : «A la page 120 dénia Classification des I. Coléoptères de l'Américiue du Nord, j'ai fait allusion à « cette espèce comme appartenant au genre Lm-nnus; » mais la lorino du labre, lequel est rccfanf,'ulaire et « environ quatre fois aussi large que long, indique que « sa place doit être parmi les Dorcus. Le contour du « thorax diffère grandement de celui de nos autres espè- ce ces, chez Ic-quelles les cotés sont simplement et large- « ment arrondis. Dans l'espèce présente, la forme est « voisine de celle des Lucanus dama, mais un peu plus « dilatée sur les cotés. La troisième dent des tibias « moyens et postérieurs est double, je veux dire qu'il y a « deux dents aigui's, placées transversalement du façon « à présenter l'aïqiarence d'une simple dent. »

Le passage de la Classification des Coléoptères de

LE NATURALISTE

l'Amérique du Nord auquel Leconle fait, allusion est libellé comme suit :

Page 120. Tribu Lticaniid (suivent les caractères)

Souslrilui 1 Lucanini (Genuini).

« Le genre typique est représenté par trois grandes espèces des PÎtats de l'Atlantique (dont une, L. elaphus, ressemble parles très longues mandibules du màle au cerf-volant d'Europe) et par une ci^pùcc du !\ouveau- Mexique. »

On remarque que le texte de Leconte porte mandibulis apice acî(<)s (mandibules aiguës à leur pointe), alors que, dans la description que j'ai donnée de cet insecte, je dis que la dent terminale est émoussée.

Telle était, en effet, la structure de l'extrémité des mandibules chez les deux exemplaires d^ que je connais de ce rare insecte; mais il se peut qu'il y ait une simple anomalie et que les mandibules de l'exemplaire décrit par Leconte aient bien eu leur dent terminale aiguë.

Des anomalies de ce genre se voient parfois, en effet, chez les Pseudolucanes et Lucanes.

La collection de l'abbé de Marseul, au Muséum d'his- toire naturelle de Paris, renferme un o' de Psciidotucanus barbarossa, dont les mandibules ont la pointe émoussée, et l'on verra, dans le cours de ce travail, àTarticle du L. orientalis, le dessin d'un individu 0^ de ma collection chez lequel la fourche terminale a disparu pour faire place à une partie pleine et sécuriforme.

(Ardiivre.)

L. Pla:<et

DESCRIPTION D'UN KIOLLUSQUE NOUVEAU

Bcla crj'tlirica.

Testa tenuis ovata posticc et antice altenuata, cretacea, alba aut lutescens, spiraliter costulata et longitudinaliter la- mellis distantiijus cancoUata; ant'r. 7 convesiusculi, sutura crc- nulata divisi, erabryonales 2 lievigati, corneo-lutescentes, sequentes striis monilit'eris 3, (in penultinia 4,) ciucti; intertitio lamellis tequidistantibus transverse decussata, ultimus dimi- diam longitudinis tequans, striis nuincrosis lamellisque cancel- latus; apertura ovalis, postice subungulata, labro tcnui recto intus sulcato, cûlumclla subareuata ; canalis brevis externe strialus.

Dimensions: longueur, 8,3 millimètres,- diamètre, 4 milli- mètres.

Coquille ovale, atténuée à la base et à sommet aigu; les co- quilles mortes sont blanches, mais, d'après la teinte jaunâtre du sujet en bon état rie conservation, il est probable qu'à l'état vivant sa couleur est d'un jaune pâle. A la surface s'élèvent de petits cordons circulaires, sur lesquels se drossent par intervalles assez réguliers do petites nodosités et de pe- tites lamelles longitudinales saillantes, qui forment avec les cordons un réseau que séparent de petites alvéoles carrées. Son test est mince, assez solide et crétacé; la spire est formée par l'enroulement de sept tours convexes qui croissent d'une façon régulière et assez rapide, le dernier forme à lui seul environ les deux tiers du volume total de la coquille. Les deux tours emijryonnaires, lisses et d'un corné pile, terminent par un sommet aigu l'extrémité de la spire. Les tours suivants, ex- cepté le pénultième qui en a quatre, sont entourés de trois cordons granuleux assez espacés et divisés par de profonds sillons, dans lesquels s'élèvent à intervalles réguliers de pe- tites lamelles saillantes. De ces trois cordons, le postérieur est toujours plus petit, quelquefois bifide et en retrait des deux autres. Sur le dernier tour, sans compter les stries du canal, il existe sept à huit spirales largement espacées, auxquelles viennent s'ajouter des cotes intermédiaires souvent aussi fortes

que les précédentes. L'ouverture, ouverte en avant par un court et iirofond canal, a la forme d'un ovale allongé et un pou anguleux en arrière. Le bord columellaire, recouvert d'une mince couche d'enduit, est sinueux et un peu déjeté en dehors. A son extrémité antérieure, le bord externe, droit et assez mince, est divisé en dedans par dos sillons qui s'en- foncent assez profondément dans l'ouverture.

Hab. : Suez, sur la plage de l'Atacka.

Malgré de légères différences entre la coquille de cette es- pèce et celles des Bêla de la mer du Nord, il m'eût été dilli- cilc de les séparer comme groupe générique.

D'' JoUSSEAUME.

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A céder les ouvrages suivants : S'adresser à « Les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac.

Arjassiz [A.]. General Sketch of thc expédition of the » Alba- tros » from fcbruary 1891, Cambodge, 1892, in-8» relié ~ P'- 6 l

Association française pour l'avancement des science'^, ses- sions 1 à 22, 1872 à 1893, Paris, 31 volumes, in-80 relié (col- lection complote. "îy

Association française pour l'avancement des sciences, 22'- ses- sion, 1893, Besançon et la Franche-Comté. 1 volume bro- <^''0- ^ 6 ,>

La même. Notices sur Rouen et sur Blois. 2 volumes re-

La même. \&^ session 1887. Toulouse. 6 »

Ed. Perrier. Les explorations sous-marines. Paris, 1886. 1 volume relié, avec 243 figures. s »

Roi/aiilt {M.). (Euvrcs posthumes publiées par P. Lebesconto, et suivies de : Les Cruziana et Rysophycus, ou bilobites, sont- ils des végétaux ou des traces d'animaux ? par P. Lebesconte.

Rennes, 1883. 1 vol. in-i» broché, 22 pi. 14 Drian (M.-A.). Minéralogie et Pétrologic des environs de

Lyon. Lyon, 1S49. 1 volume in-8<' relié. 6 »

^ Faisan et Chantre. Monographie géologique dos anciens gla- ciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône. Lyon, 1880. 2 volumes in-S° reliés, avec Atlas in-f relié, 6 pi. col. jg

Chapiiis (/•'.). Nouvelles recherches sur les terrains secon- daires du Luxembourg. Bruxelles, 1838. 1 volume in-4ii relié 20 pi. j2 «

Cliapuis (F.) et Dewalrp/.e (G.). Dcscriptioa des fossiles des terrains secondaires du Luxembourg. Bruxelles, 1833. 1 vol. in-4° relié, 38 pi. ]o

Daieri {J.). Oryktographia norica sive rerura fossilium et ad minérale regnum pertincntium, in territorio Norimbergonsi. Norimberg;e. 1 volume in-4° cartonné, 6 pi. 7 50

Burrande. Défense des Colonies. Vol. I à V. 1861-1871, 4 pi.

Colonies dans le bassin silurien de Bohème. I80O. 5 bro- chures in-8°, reliées et brochées. 6 »

Allen (X-.-l). The american Bisons, teneeg and extinct. Cam- bridg, 1876. I volume in-4° relié, 12 planches. 1 car- tonné. 14

Cazalis de Foudouce. L'homme dans la vallée inférieure du Gardon (1"« p.). Montpellier, 1872. 1 vol. in-4o relié.

14 pi. 4 ,;

Costa {da) Perdra (F.-A.). Notions sur l'état préliistorique de la terre et do l'homme, suivies de la description de quelques Dolmas ou Antas du Portugal. Lisbonne, 1868. In-4'> relié, 3 pi. 6 »

S'adresser pour ces ouvrages à « Les Fds d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris. »

il/. R. B., à Nice. Impossible de déterminer la plante envoyée dans l'état elle nous est parvenue.

M.E.L. L'Exposition zoologiquo, botanique et géologique de Madagascar, a été ouverte au Muséum, le jeudi 6 juin der- nier. Nous publierons, dans le prochain numéro, le compte rendu de cette exposition, qui est ouverte tous les jours, de 1 heure à 4 heures, excepté les lundis et mercredis.

Les Fils d'Emile Deyrolle, naturalistes, 40, rue du Ikic, demandent des Calosoma sijcophanta,

Demande des Lépidoptères de Franco en échange de Noc- tuelles. .1/. Hichou. à lieuij (Nord).

Les épingles nickel existent on 36 ou 42 millimètres de longueur.

118

LE NATURALISTE

M. Daniel C6732. Voici un bon Ternis photographique à l'épreuve de l'eau par papier : faire digérer pendant IS jours 1 partie de gomme Daminat et 6 parties d'acétone dans un flacon bien bouché. On décante alors la partie limpide et on y ajoute i iiartics de collodion. On laisse éclaircir par le repos. y.,e Vérascopc de M. Richard (impasse Fessart, Paris) peut aussi être employé pour les épreuves posées; c'est un instru- ment excellent en tous points.

il/, .V. 1263. Pour empêcher le bristol gratté de boire, il

suffit de frotter la partie grattée avec de l'alun ordinaire en poudre, pimdant quelques instants.

M. /{. 600G.— La maison K. DcyroUe. ifi, rue du Bac, Paris, vous fabriquera tous les cartons des insectes, meubles, de telle dimension que vous pouvez désirer. Veuillez lui adresser vos mesures.

Les Fils d'Emile DeyrvUe, naturalistes, 40, rue du Bac. l'aris, adresseront, sur demande, la liste avec prix des Fos- siles de l'.\mérique du Xord, les terrains silurien, dévonien, carbonifère et crétacé provenant des derniers arriv.-iges.

LIVRE NOUVEAU

11 vient de paraître un ouvrage appelé à rendre les plus grands services dans toutes les familles : c'est le Dictionnaire de mé- decine et de thérapeutique, de MM. les D™ Bouchut et Des- prés, professeurs agrégés de la Faculté de Médecine, médecins des Hôpitaux de Paris. Ce magnifique ouvrage, imprimé sur deux colonnes et sur beau papier, contient 1630 pages et 1000 gravures dans le texte. 11 vient d'atteindre sa sixième édi- tion ; c'est donc un livre dont le succès est consacré, et il ré- pond en effet à un réel besoin en fournissant tous les rensei- gnements utiles ou nécessaires.

Il est non seulement indispensable aux médecins, aux chi- rurgiens et aux étudiants en médecine, mais aussi à toutes les personnes qui peuvent avoir à s'occuper des malades, aux pharmaciens, aux sages-femmes, aux chefs d'institution, ;iux pères de famille et à ceux qui vivent éloignés des villes et n'ont lias immédiatement, en cas d'indisposition ou d'accident, le médecin à leur portée. Les auteurs ont voulu résoudre un double problème :

« Une maladie étant donnée, quels en sont les remèdes'.' Sous quelle forme et à quelle dose les employer?

« Un remède étant donné : minéral, végétal, m.itiùro orga- nique ou eau minéralisée, à quoi est-il bon'.' Dan.s quel cas faut-il l'employer'? Sous quelle forme et à quelle dose peut-on !e mettre en usage'? n

De la maladie à ses rem'edcs et des remèdes à la maladie, tel est le but de cet immense travail, essentiellement usuel, dans lequel on trouve le résumé de toute la médecine et de toute la chirurgie, les indications thérapeutiques et un formulaire spé- cial pour chaque maladie, la médecine opératoire, les accou- chements, l'oculistique, l'odontotechnie, l'électrisation, les eaux minérales, etc., etc. Cette édition n'est pas une simple réim- pression, mais une œuvre entièrement refondue et mise au courant des derniers progrès de la science moderne. Les illus- trations choisies avec le plus grand soin sont lotîtes démons- tratives : elles représentent des cas pathologiques curieux, les dispositifs des opérations obstétricales et chirurgicales usuelles, l'anatomie du corps humain, les microbes, les i)lanle3 médici- nales, et contribuent à l'intelligence et à l'ornement du texte.

33 francs pour le volume broché, 30 francs pour le volume relié avec fers spéciaux, plus 85 centimes pour le port en colis postal. En vente aux bureaux du journal, 46, rue du Bac, Paris.

P.IHI.IOOIWIMIIK

BULLETIN DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 180a

153. Alluaud, Ch. Coléoptères nouveaux ou peu connus de la régii>n m.dgache.

Miulccdsxa mirabilis .V. S. Fig. Pp. 10-21.

154. Bâillon, H. Les Didicra de Madagascar.

/'. Miidar/ascariciisis. D. mirabilis. Pp. 22-21.

153. Bernard, F. Sur le développement des coquilles des .Mollusques lamellibranches. Pp. .-.u-:;!. 150. Bertrand, G. Ex.amen du miel produit par une Poliste de Basse-Californie. Pp. 38-39. 15'S. Bertrand. G La laque du Tonkin et sa diasUise occi- dentc.

Pp. l:!',.13C. 15S. Bordas, L. Glandes salivaires des Libellulidte. Pp. 31-52.

159. Boulart. Note sur deux plexus veineux du Phoque commun.

P)). 4;i-46.

160. Bouvier, E.-L. Sur la distribution géographique des Crustacés de la sous-famille des Lithonidés.

Pj,. 'it)--2.

161. Bouvier, E.-L. Sur une collection de Crustacés déca- podes recueillis en Basse-Californie par M. Diguct.

Varjurus Californie us. l'af/urus l)if/ueti. l'.Per- rieri. Ëupagurus fusco-maculalus. Callianassa Rocliei. Eicona.rius Vivesi. l'atinurus influlus.

Gecarcinus Bif/ueli, un Podoneuia et un Micropa- iiiipr pruijahicnient d'espèce nouvelle. Pp. G-8.

108. Brongniart. Ch. Note sur quelques Coléoptères, pro- venant de la côte ouest de Java, donnés au Muséum par M. Pasteur.

P).. n-io. 163. Brongniart. Ch. Note sur des Hémiptères du genre Polistes recueillis par .M. Diguet en Basse-CaUfornie. G. Polistes. Pp. 3'7-38. 104. Brongniart, Ch. Note sur les Homoptères du genre Flatoidcs Ciut-rin. Flutoides dealbatus. Fig. Pp. 94-98.

165. Bureau, Ed. Sur un Dorstenia nouveau de l'.Vfriquo centrale.

Dorstenia scaphigera. Pp. 60-62.

166. Contejean, Ch. Sur l'action de la peptone et sur l'in- Huence des injections intravasculaires de cette substance sur la coagulabilité du sang.

Pp. 1)7-08. \6t. Delisle, F. Note sur les crânes trouvés à Tés (Perse) par M. L. Lapicque. Pp. S0-S8.

168. Deniker, J. Sur les ossements humains recueillis par M. Diguet dans la Basse-Californie.

Pp. 33-33.

169. Deniker, J- Sur une collection de portraits des pro- fesseurs du Muséum, formée à la Bibliothèque.

Pp. 7.5-76.

170. Diguet. Note sur une exploration de la Bassc-Cali- foniio.

P).. 2S-30. 111. Drake del Castillo. Note sur trois Rubiacécs nou- velles du Tonkin.

I.eptomischus X, G. primulnides. Kcrnnnia (?) (j/diiorr/iizoides. A', ton/dnensis. Pp. 110-118.

172. Filhol, H. Observations concernant les .Mammifères contemporains des -Epyornis à .Madagascar.

JV. .*>. Lemitr insir/nis. L. intermedius. Dinolemur. S. G. Grevei. Ttiaumas tolemtir .Y. (i. Grandidieri.

Archœoleuiur Majori. Lophiolemur Kdwardsi. Hipp'ypotamus leplorti'/nclius. l'iesiori/cleropiis ma- diii/ascnriensis. Pp. 12-14.

1 73. Filhol, H. Observations concernant la restauration d'un squelette d'Hippopotamus Lemerlei.

Squelette, ).. 89. Pp. 88-91.

174. Franehet, A. Sur quelcpies plantes de la Chine occi- dentale.

l'odophi/ltum Delavat/i. Berberis sublriplinervis. Canim tric/iouuini/'olium. .iinsliieu nervo.ia. l'ri- mula charlacea. l'r. sinuata. Pr. brcciscapu. Asariim Cardiuphylltim. .Is. l)elata;/i.P[t. 62-60.

C<. MalluiïEL.

(.1 siiicrc.)

Le Gérant: Paul GUUULT.

Paris. liiiï'riiiieric Y, Levo, rue L'assène^ 17.

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mi m lIlEldllS ll.ldIÉllIES FOSSILES

1,'exislence des Bactéries est aussi vieille quele monde ori;aiusé, et leur rôle parait avoir été ideiitif|ue à. celui qu'elles accomplissent sous nos yeux ; dès qu'il y eut quelques débris de [dantcs à faire disparaître, iiuelque l'raf^uient d'animal à détruire, elles se sont multipliées et propagées avec une rapidité extrême. Ces faits que l'on pouvait soupçonner, que l'on avait siguale's, avaient cependant besoin d'élre étendus et généralisés.

Il était à craindre que la petitesse de ces organismes fût un obstacle sérieu.x à leur découverte et àleur étude. Mais, dans bien des cas, la silice ou le phosphate de chaux ont conservé les moindres détails avec une telle (lerfection, que cette crainte disparait et qu'en multipliant les préparations dans les magmas siliceux ou phos- phatés, apparleuantà différentes époques, nous sommes ]iarvenus à les mettre en évidence et à mettre hors de doute leur aboudance et leur variété ; bien plus la pé- nétration des eaux siliceuses à travers les tissus a été assezrapide pour que les Bactéries aient été surprises dans leur travail de destruction et conservées les unes en voie de se diviser et de se multiplier, les autres, à la place même qu'elles occupaient dans l'épaisseur des parois des cellules végétales qu'elles étaient en train de dissoudre.

Les Bactéries peuvent s'observer dans les milieux les jilus divers tels que :

i" Les coprolilhes recueillis dans les schistes permiens de Saint-Hilaire, de Bauxières (Allier), d'Igornay, Saint- Léger-du-Bois, Lally, Cordesse, leRuet, lesThélots, c'est- à-dire dans toute l'épaisseur de la Formation permienne d'Autun.

•2"llans les schistes houillers de Montceau-les-Mines, de Comraentry, à l'intérieur des ossements etdes écailles disséminés dans les schistes houillers ou permiens des localités citées ci-dessus, dans les silex d'Autun et de Grand'Croix.

Dans les schistes et les coprolithes d'Ecosse, au mi- lieu des débris de plantes silicifiées appartenant au ter- rain anlhracifère des environs de Régny, de Combres et d'Esuost. dans le charbon feuilleté deTovakovo, gouver- nement de Toula, Russie, etc.

Aujourd'hui nous n'examinerons que les Bactéries ren- contrées dans les silex d'Esuost et de Combres. Nous y avons reconnu deux formes distinctes : l'une bacillaire, l'autre coccoide.

La première se rencontre dans certains rognons sili- ceux d'Esuost qui, à première vue, n'olfrent sur les pré- parations que de rares parties organisées reconiiaissables; ce sont quelques fragments de vaisseaux, de cuticules, qui semblentavoir appartenu àdes racines. Lesbactéries sont rassembli'es à la périphérie de la section, elles ont la forme de liàtonnets àcontours maldéfinis, rectilignes, cylindriques, présentant fréquemment des reliefs ar- rondis contigus ou espacés,

La longueur des bâtonnets est de 12 à lojji., leur largeur de 2 à 2ix Ij, l'enveloppe, altérée et probablement gonllée. est peu distincte et mesure 0[j.,4. Le protoplasma qui remplit chaque bâtonnet est de couleur foncée ; tantôt il se présente comme un cylindre à diamètre inégal, pour ainsi dire noueux; tantôt il est nettement divisé en masses sphériques qui ne peuvent être que des spoies. Le Xatiiralisle, id, rue du Bac, Paris.

On en compte ordinairement cinq à six par biitonnet, leur diamètre est de l|i environ ; elles sont sphériques, noires, équidistanles ; leur présence se trahit extérieure- ment sur de bonnes photographies par des renflements de la membrane également espacés. Des cloisonsà peine distinctes séparent certains bâtonnets en autant d'articles

Fig 1. liuciUus oorax (Culiii, ; «, Bacillus vurax conteuaiU cinq ou six spores ; 6, Spores isolées ; c, Partie extérieure de la i-acine complètement desorganisée.

qu'il y a de spores; mais dans la plupart cescloisons ont complètement disparu et les spores libres ne paraissent retenues que par une sorte de mucilage; dans quelques bâtonnets la membrane s'est trouée jiar gélification, et l'on voit des spores sortir par l'ouverture ; cette sortie peut s'eflectuer par l'une des extrémités ou sur les côtés du bâtonnet, au milieu d'eux, b, flg. I ,on distingue quel- ques spones libres, isolées ou groupées par deux.

Dans une certaine mesure le Bacillus lùnix rappelle le B.megatherium de de Bary, mais sa taille est plus considé- rable, ses spores sont sphériques au lieu d'être ellipsoï- dales, ce sont deux espèces distinctes. Les liâtonnets que nous avons examinés étaient toujours isolés, non soudés bout à hout. Les spores apparaissaient de bonne heure et s'échappaient comme nous l'avons dit.

L'état de destruction des tissus véj^étaux est très varié : tantôt les cellules sont réduites à leuruiembrane moyenne, le dépôtmixtede cellulose ayant disparu ainsi que le pro- toplasma ; tantôt les cellules sont disjointes et ont con- servé leur forme eu même temps que leurenveloppe cellu- losique plusou moinsépaisse; d'autres foislesmembranes mitoyennes et cellulosiques ont été détruites, il ne reste plus que le protopiasma déformé, granuleux, plus ou moins amoindri ;ce protoplasma rendu momentanément aseptique par la lixation de quelque produittenu en dis- solution dans les eaux brunes était lui-même attaqué, s'éclaircissait peu à peu et Unissait par disparaître.

Ces états divers de désagrégation ne sont pas dus à l'action unique et prolongée du Bacillm vorax, et il est à croire que d'autres Bactéries l'ont aidé dans son œuvre de destruction, car, entre les masses protoplasmiques et

loi»

I.I-: NATURALISTE

dans leur iiiLérieur ou remarque souvent de peti les sphères noires isolées ou disposées on ligue par deux, ou par trois, mesurant 0|i,0 à 0|i,7 sans aucune trace d'enveloppe commune.

Leur taille est inférieure à celle des spores du Bacillus vorax avec lesquelles on pourrait les conlondie; en outre nous les avons rencontn'es rangées en liles au milieu des arêtes et le long des lignes transversales de vaisseaux scalariformes appartenant à des Lépidodondrons d'Esnost et de Conibres, entre les cellules de tissus variés qui ne contenaient aucune trace do ce bacille.

Nous sommes donc portéà admettre que ces corps sphé- riques sont dos microcoques; nous les avons désignés sous le nom de Mkrococcii^ prisais, la |iosition qu'ils occupent sur les arêtes communes des vaisseaux conti- gus, sur la membrane moyenne des cellules et leur pré- sence au milieu de celles qui sont disjointes, nous font croire qu'ils s'attaquaient plus |iarticulicroMii'nt au.\ membranes moyennes.

On trouve dans l'épaisseur du liège du Lcpidodcndron csnostensc et L. rhodumnensc, dans le bois des Bornia, les pétioles de Diplolabis, au milieu de cellules dont il ne reste plus guère que la membrane moyenne, des micro- coques d'une taille plus considérable que celle du M.pviscus; nous les avons vus en place sur les[)arois des cellules subéreuses du L. csiiostcnsc plus ou moins in- crustés dans l'épaisseur delà paroi, tantôt à l'état isolé, tantôt sous la forme de diplocoquos. Ils mesurent 2[j.î) rappellent le M. Guiijnardi par leurs dimensions ella na- ture de leurs fonctions, car ils s'attaquaient plus parti- culièrement aux conciles cellulosiques d'épaississement.

Ceux que nous avons rencontrés dissémines au milieu du bois de Biirnin, des tissus altérés de Diplolabi^ ou de racines de Lépidodondrons étaient plus volumineux, leur diamètre peut varier entre trois à (juatre (j.; nous distin- guerons ces microcoques sous le nom de Minvcoccus csnoxlmsis, var. A. et B. Les débris de végétaux du Culm d'Lsnost et de Combres étaient donc détruits par l'asso- ciation d"au moins trois espèces de Bactéries.

Ce sont actuellement, avec les microcoques du char- bon formé de cuticules de nothrodrmhon des mines de Tovarkovo du Gouvernement de Toula, les liafti'iies les plus anciennes ([ue l'on connaisse.

B. Kk.nailt.

L'AGE de la TERRE

D'après la tliéorie do Laplaci% la Terre serait passée par un état identique à celui que présente en ce moment le Soleil, c'eslàdire qu'elle aurait été à une époque fort lointaine un immense gloi)e lumineux dont les ma- tériaux de la surface étaient en fusion. Par suite du refroidissement continu, la partie périphérique s'est solidiliée et c'est à partir de ceinomeiit que liotn: planète est passée de la phase Sohil à la phase Tiirre. Le temps écoulé depuis cette tiansformation représente son Age, d'après la dénnitiuu de William Tlumison. aujoiiid'lini Loril Kelvin.

l'our avoir des indications sur la valeur du nonilne re présentant l'Age de la terre, on a recours à deux sortes d'in- vestigations : les unesd'ordre physique, basées sur le re- froidissement de l'écorce terrestre, et les autres d'ordre

géologicjue fondées sur la durée de la formation des dépôts, sur l'érosion de certaines couches terrestres, etc. Lord Kelvin, en 1862, se base pour limiter l'âge de la terre sur l'évaluation du refroidissement depuis la consolida- tion de la partie superficielle jusqu'à nos jours. En sup- posant que la température de solidification des roches superficielles soit de SitOO" c, et que la température à la surface soit de 0" en moyenne, le calcul montre qu'il a fallu 100 millions d'années pour que la température à la surface de la terre passe de 3900° à 0°. Si on admet que la température des l'usions des roches superficielles est de 1711° c.,il n'aurait fallu quo20 millions d'années pour passer de cette température à la température actuelle. Cette température de 1741° c. est peut-être encore trop éleve'e et beaucoup de roches fondent à une température plus basse : à 1230" c. on peut fondre presque toutes les roches. En supposant donc ([ue la croi'ite terrestre a pu se solidifiera I2:t0<'c.,on trouve le nombre de lOmillions d'années. Il est donc fort probable que l'Age de la terre est compris entre 10 millions et 100 millions d'années.

Toiil récemment M. Clarence King a repris les calculs de Lord Kelvin, et il a pris comme données les résultats trouvés par M. C. liarus, géologue américain, sur les diabases.

Les diabases ont une densité de 3°, en moyenne, par conséquent supérieure à la densité des couches superfi- cielbïs qui est égale d'après l.aplace à 2.7o. Or on sait que le poids spécifii|ue va en augmentant de la surface au centre de la Terri'. Le calcul montre que les diabases se trouvent à une région éloignée de la surface des O.Oi! du rayon terrestre.

M. Barus a déterminé le iioinl de fusion des diabases. leur conductibilité vl leur clialeur spécifiques, quantités indisi)ensables pour calculer le refroidissement. M. Cla- rence King arrive au nombre de 24 millions d'années, assez voisin par ronséfiuent de celui de 20 millions trouvé par Lord Kelvin.

Tout le monde sait que la température s'élève à me- sure que l'on s'enfonce dans le sol, la longueur dont il faut s'enfoncer pour que la température s'élève de est assez variable suivant la nature du sol que l'on tra- verse. Cependant cette longueur est à peu près de 30 mètres. l'^n parlant de cette donnée, on peut calculer l'épaisseur de la croûte terrestre. Si on admet que la température initiale ait été primitivement de 3000° on trouve 40 kil., et IG kil. si elle était de 1741°.

Les calculs basés sur le refroidissement de la terre doivent donner des résultats concordants avec ceux que fournissent les investigations d'ordre astronomique. Il y a en elTet concordance.

L'évaluation de l'Age de la terre, calculée d'après des considérations d'ordre physique, concorde-telle avec celle qui est fournie par les faits d'ordre géologi(|ue '.' D'une manière générale les géologues trouvent une période de temps beaucoup plus considérable.

Voyons d'abord comment on peut évaluer l'Age de |,i terre en se basant sur l'observation des couches terres- tres.

On sait que les érosions tendrni à niveler les monta- gnes et par conséquent à combler les profondeurs océa- niques. Le temps nécessaire pour abaisser le niveau de la même quantité est variable avec les divers bassins. Ainsi tandis que, par suite du transport des sédiments à la mer, le niveau du bassin du l'ô baisse d'un jiied en 731) années, celui du ILhuiIm- s'abaisse de la même

LE NATURALISTK

loi

qtiantilr en 6,300 années. Bien entendu ces nom- bres ne sont ('■values (ju'approximativement. A. liussel Wallace trouve que la moyonne du temps nécessaire en ronsidérant tous les bassins du monde, est de 3,000 ans. Ôr on a évalué que les sédiments se répandenl dans la nier jusqu'à 48 kilomètres environ de la ciMe.CroU et Wallaee estiment que la longueur des côtes de tous les i-ontinents est de 100. OOO kilomètres, par conséquent l'aire sur laquelle se forme les dépôts cstdc7.080.0O0 kilo- mètres carrés et par conséquent elle est éfiale à la di.\- neuvième partie de la surface totale des continents. Le niveau des continents s'abaissant de un pied en trois mille ans, celui du sol marin qui se trouve au voisi- naf,'e des côtes s'élève donc de l'.l pieds pour le même laps de temps, et d'un pied pour 158 ans. Si on ('value comme le fait S. llaughton l'épaisseur des couclies sédi- mentaires à 177.200 pieds, le temps nécessaire pour leur formation est donc de 177.200 X 158= 28.000.000 d'années.

Mais il est fort probable que le nombre évalué par llaufjhton est trop faible, et qu'il ne représente qu'une ]iartie des couches sédimentaires ; aussi il est préférable d'adopter celui de 80 kilomètres et d'admettre que le lenips nécessaire pour l'érosion d'un pied de terre est de r.OOO ans : alors on est conduit au nombre de 84.000.000 d'an- nées pour les dépôts des roches stratitlées.

Haughton, en considérant l'état actuel de d('nudal,ion (les montagnes et l'épaisseur des strates, trouve qu'il a fallu au moins deu.x cents millions d'années pour la for- mation des couches géologiques. M. Upham trouve que très probablement ce nombre est trop grand. Cependant le savant géologue anglais sir A. Geikie admet que, pour la formation des dépôts stratifiés delà Terre, il a fallu un t(^mps compris entre 73 et 680 millions d'années.

Il est inutile de donner les nombres fournis par d'au- tres auteurs. Ceux que j'ai cités suffisent pour montrer (|ue, si l'âge de la Terre n'est pas évalué exactement, on [leut cepenilant avoir une idée du temps qu'il a fallu pour former la (.roule actuelle.

P. (ÎAUKKRT.

FASCINATION DES SERPENTS

Le pouvoir (ju'ont les serpents de mai^néliser leur proie, ou plutôt de la fasciner, est un fait contesté sur lef)uel nous revenons.

Plusieurs personnes m'avaient parlé de la chose, les unes niant qu'elle fût possible, les autres l'aftirmant et prétendant même avoir vu de leurs yeux le reptile fas ciner sa proie; je ne savais qui croire, mais j'ai été témoin dernièrement d'un acte de fascination réelle.

Étant en chasse dans la matinée, j'entendis dans une j^rosse toulïe de thuya des cris plaintifs et saccadés d'oiseau, (.royant avoir affaire à une couleuvre qui s'ap- prêtait à dévaster un nid, je m'approchai du buisson. Sur une branche à 30 centimètres environ du sol, je vis un traquet mâle (Saxicola rubetra) qui agitait les ailes et la tête en criant d'une fai'on désespérée. Même ma vue ne le dérangea pas.

Ne voyant que l'oiseau, je me demandais ce qui l'ef- frayait tant, lors([ue, dans le plus profond du buisson, j(! vis un serpent de couleur brun sale que je pris d'abord pour une grosse corouelle et qui rampait lente- ment, sans bruit aucun, la tète appliquée contre le sol.

J'attendis, ne voulant pas perdre cette occasion do m'éditier sur la prétendue fascination des serpents. Le reptile avança graduellement jusque sous la branche ([ui portait l'oiseau, et, tout en levant la tète presque verticalement, s'enroula sur lui-même en 8. Ce n'était pas une couleuvre, mais une vipère minute (v. bra- chyura), assez commune ici (Algérie). Dès que j'eus re- connu le serpent, je le tuai d'un coup de feu, et le tra- ([uet, qui durant toute la scène n'avait cessé de crier et de s'agiter, s'envola à tire-d'ailc, sans même me dire merci.

.l'ai examiné soigneusement la vipère et j'ai remarqué que la pupille, au lieu (['('Ire ovale et gris bleuâtre comme chez les autres vipères de son espèce, était arrondie, malgré le grand soleil qui aurait la faire se contracter, et noir brillant, (tétait du reste une vipère âgée, car elle était de grande taille (63 cent.), ses cro- chets étaient liruns, et l'un d'eux brisé et suppléé par un jeune qui sortait à peine de la gaine. L'autre crochet était en fort bon état.

Je m'abstiendrai de conclure, mais, d'après ce que j'ai vu, le serpent exerce réellement une action sur l'animal convoité. Ou prétend même que la proie va se jeter dans la gueule du reptile. J'ai remarqué au contraire que c'est bien le serpent qui va vers sa proie.

(iustave Le Comte.

EXPOSITION

DES PRODUITS DE MADAGASCAR

AU mUSiUI D'HISTOIRE NATURELLE OE PARIS

L'administration du Muséum a eu l'heureuse idée de léunir dans une de ses salles d'exposition toutes les productions zoologiques, botaniques et minéralogiques provenant de .Madagas(\ar, qui étaient dispersées dausses riches collections.

Cette exposition, toute d'actualité, suffirait à elle seule pour légitimer l'expédition militaire que la France fait en ce moment pour conserver cette grande île, ou plu- tôl ce petit continent, au nombre de nos colonies.

Madagascar est, pour le naturaliste, ce que les voya- geurs du commencement de ce siècle appelaient « une h'iTO de pr omission », tant elle ressemble peu- aux autres régions du globe. Mais, au point de vue du commerce et de l'industrie, cette terre ne présente pas moins d'inté- rêt, d'autant plus que nos autres colonies dans la mer des Indes sont singulièrement restreintes.

Quant aux productions naturelles, il ne faut pas ou- blier que ce sont les voyageurs et les naturalistes français qui ont contribué, |dus que tous les autres, à nous révé- ler les richesses que renferme Madagascar.

Après Flacourt, le premier historien de la grande lie (1658), Sonnerat et Commerson qui l'explorèrent dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, il faut arriver jusqu'à répo([ue contemporaine pour trouver les noms de Vinson, de (loudot, de Coquerel et d'autres encore, mais surtout celui de M.Alfred (irandidier, qui a plus l'ait à lui seul que tous les autres, grâce à de nombreux voyages exécutés dans l'intérieur de l'île, de 1863 à 1870. ,\ussi ce savant explorateur a-l-il pu, dans l'organi- sation de cette exposition, seconder M. Milne-Edwards et les professeurs du Muséum, avec d'autant plus de compétence que presque tous les objets qui en font ar- tie ont été recueillis par ses mains.

lo2

,K NATURALISTE

Les collections zooloyiques quele Muséum a mises sous les yeux du public sont classées avec beaucoup d'ordre et donnent une idée très nette et très complùle de la faune si curieuse de Mada^^ascar. Sif;nalons comme une innovation qui sera très appréciée des visiteurs, les pe- tites cartes néographiques qui indiquent la répartition lie chaque espèce, et les notices manuscrites qui don- nent des renseignements succincts mais suffisants sur les principaux types /.oologiques et sur les mœurs des animaux (|u« Ton nniconlre le plus communément dans nie. Toutes les espèces spéciales à Madagascar, et c'est l(! plus grand nombre, sont pourvues d'une étiquette qui indique cette particularité. C'est de 1' « instruc- tion par les yeux » et de la « vulgarisation » dans le sens le plus élevé du mot, et l'on voit que l'ailniinistrationdu Muséum n'a rien négligé pour mettre cette exposition ;i la portée du grand public, tout en lui conservant son caractère éminemment scientilique.

I/étude géologi([ue de Madagascar, qui n'est encore qu'ébaucliée, permet de se rendre com|ite des particu- larités que iirésenlent sa faune et sa llore. Tout le massif central constituant ce qu'on appelle l'Imerina est formé de roches cristallines, granitiques, et n"a jilus été re- couvert par la mer depuis ré|ioque primaire. Sur les contreforts de cette partie centrale, (|ui forme près de la moitié de l'île, se sont déposées des bandes étroites de l'nuches sédimentaires renfermant des fossiles, dont .M. (ùandidier a recueilli une petite collection, ce qui a permis de rapporter ces dépôts marins à l'époque se- condaire, probablement au Jurassique. Enfin, au sud- est et à l'ouest, d'antres couches superposées aux pré- cédentes sont manifestement tertiaires. C'est au sud que se trouve le désert, formé de steppes, (|ui se rattache à cette dernière formation.

La constitution géologique de Madagascar ressemble, (■omme on voit, singulièrement à colle ([ue présente l'Afrique avec son large soubassement de roches cristal- lines, ses formations secondaires et tertiaires peu éten- dues et localisées, son désert méridional (le Kalahari), qui se trouve sous le même parallèle que celui de Mada- gascar. L'Afrique et .Madagascar sont deux terres très ancii-nnes. souvent remaniées il est vrai par des phéno- mènes volcaniques, mais f|ui ont dil être longtemps reliées l'une à l'autre, comme l'indique le peu de profon- deur du canal de Mozambique, et la pente plus douce que présente le massif central du côté de l'Afrique.

Il n'est plus nécessaire aujourd'hui d'avoir recours à riiyipothèse d'une L'hmrie, ou grand continent submergé dans la mer des Indes, pour expliquer les singularités que présente la faune de Madagascar. Les découvertes paléontologiques récentes ont montré que les Lémuriens si caractéristiques de cette grande île, mais qui se re- trouvent en -\frique et en Malaisie, étaient représentés en Europe à l'époque éocène ; il suffit donc d'admettre que ces curieux quadrumanes ont été refoulés vers le sud par suite du changement de climat du nord de l'Ancien ("ontinent et de la disparition des forêts maré- cageuses qui sont leur patrie habituelle.

Par contre, il est incontestable que Madagascar, en raison de sa moindre étendue et de sa position insu- laire, présente des particularités qui lui sont propres et ne se retrouvent pas en Afri(|ue. Sous ce rapport, on peut dire que .Mada;,'ascar est, par rapport à l'.Vfrique, i-e que la Nouvelle-(;uinéo est par rapport à l'Australie, continent plus ancien et plus isolé encore.

Mais il est intéressant de constater qu'il faut aller à Madagascar pour se faire une idée de ce que devaient être le climat, la llore et la faune du sud de la France à l'é- po([ue vivait VAdupis, mammifère fossile qui était un véritable Lémurien, c'est-à-dire à l'époque éocène.

Les Lémuriens actuels de .Madagascar sont repré- sentés dans l'exposition du Muséum par de belles séries très complètes, o'i les genres Indri, Avahi, Propithèque. Malii, etc., figurent avec des espèces très nombreuse> encore, malgré les réductions ([ue MM. Milne-K.dward> et (Irandidier ont faire dans ce yroupe, en montrant combien le pelage était variable d'un individu à l'autre ou suivant les localités. Ces faux singes, qui se nour- rissent de matières végétales, d'œufs et de petits oiseaux. constituent un excellent gibier, et leur pelage, varié de blanc et de noir, par grandes bandes nettement tran- chées, pourrait servir à faire des manchons ou d'autres fourrures chaudes et élégantes.

Les Chirof/ales et les Microcèhns sont les plus petites espèces du groupe des Lémuriens. Comme nos Loirs dont ils ont la taille, et Jus(|u'à un certain point l'aiiparence extérieure, les Cliirogales s'engourdissent pendant la saison des pluies, et emmagasinent à cet effet, dans leur queue, une énorme masse de graisse i|ui en accroît sin- gulièrement le volume. Comme les Loirs, dont les an- ciens liomains étaient tiès friands et i|ue l'on mange encore dans le sud de la France et l'Italie, les Cliirogales sont très bons à manger lorsqu'ils sont engraissés à point.

Mais cette particularité, aujourd'hui bien connue, de- vrait rendre pins circonspects les naturalistes qui créent si facilement des espèces nouvelles basées sur le déve- loppement plus ou moins grand de la queue ou de ses poils, caractère évidemment variable suivant les saisons.

Un dernier type très remanjuable par sa dentition, r.\ye-Aye {Chirnmijs], se rattache à l'ordre des Lémuriens. Le jeune ne diffère pas de ceux-ci tant i[u'il a ses dents de lait, mais en devenant adulte il iirend lu formule den- taire des Hongeurs.

On trouve à Madagascar plusieurs espèces de Chauves- Souris, entre autres de grandes Poussettes (l'feropus Edwardii). .Mais les représentants de cet ordre n'ont rien do spécial.

Ils n'en est pas de môme des Insectivores. .\ pari quelques Musaraignes, qui sont vraisemblablement d'im- portation récente, tous les représentants de cet ordre se rattachent à un ty[)e dont la dentition présente des ca- ractères archaicpies (|ui rappellent les Insectivores éo- cènes. Tels sont les Tanrecs (Cciitetes) et les Tendracs [Ericulus), à pelage épineux comme nos Hérissons, puis d'autres insectivores à pelage normal (Ori/;orvc?cs', Geo- (jnlf, Microijale). qui se rapprochent du l'olaiiwijnli' du Cabon,

Les Carnivores sont aussi 1res particuliers. Le idu- grand de tous est le « Pintsala » [Cryptoprocla ferox), espèce de chat plantigrade qui fait beaucoup de dégâts dans les basses-cours, mais ne présente aucun danger pour l'homme. Ce type curieux, le seul félin |dantigrade lie l'époiiue actuelle, est proche parent du l'riKiiliinis et derAi/Mri'7is qui vivaient en France à l'époque éocène. Le petit chat {Fclis aiffni) qui n'est pas commun à .Mada- gascar comme animal domestique, a été introduit d'.V- l'rique. Les indigènes emploient souvent dans le même but, c'est-à-dire pour se débarrasser des rats et des souris ipie le commerce maritime a introduits ici coninii'

LR NATURALISTR

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iLins tous los pays du monde, d'autres petits carnivores de la famille des Mangoustes, notamment le « Vansire » {Ilerpestes cjalera) de Flacourt et do BufTon, qui est aussi un animal introduit delà côte de Mozambique.

Madagascar possède cependant plusieurs pelits carni- vores, de la l'ainille des Civettes, qui lui sont pro[)res. Outre une véritable Civette {Virerrirula Si-lilcrjclii], on y compte trois genres tout à fait particuliers (Galidictk, Galidia et Phipleres), que les naturels du pays désignent aussi sous le nom commun de Vondsira ou Vansire qui, dans leur langue, s'applique indistinctement à tous ces petits carnassiers.

Les Uongeurs indigènes sont rares mais assez particu- liers, rappelant par leur dentition les Hcspeivmi/s amé- ricains et nos Hamsters {Crkctiis). Us constituent les genres llallomi/s. Hypogeomijs, Menoiniji^, Bracliytarsomys et B/iHCKS, dont les formes et les liabitudes sont assez variées.

Les Ongulés ne sont représentés, au moins à l'époque actuelle, que par une espèce de Sanglier {Potamochxrus Edw(irdsi), appartenant à un genre qui vit en .Vfrique.

A une époque antérieure, la faune mammalogique était plus riche. Dans des couches récentes, probable- ment quaternaires, on a trouvé, les ossements d'un petit Hippopotame de la taille d'une vache (Hippopotamus Li.inertci), rappelant celui qui vit encore sur la côte oc- cidentale d'.U'rique, et dont M. Milne-Edwards a pu res- taurer le squelette presque entier. Dans le même gise- ment on a trouvé le crâne d'un puissant Lémurien (Meyatadapis) comparable, pour la taille, au.x plus grands singes de l'époque actuelle.

Les animaux domestiques sont représentés par des bœufs qui appartiennent à deux races : Tune asiatique importée par les Hovas et qui n'est autre que le Zébu ou Buflle indien, l'autre africaine et probablement plus ancienne dans le pays, que l'on trouve surtout chez les Salcalaves. On élève en outre des chèvres et des mou- tons à longs poils et grosse queue. Quant aux Porcs, on n'en voit que chez les Hovas convertis au protestan- tisme, la chair de cet animal étant proscrite comme impure chez les .Malgaches musulmans. Quant au cheval, il ne prospère pas plus à Madagascar que dans les régions voisines de l'Afrique, sans doute à cause de la présence du tsetzé, ou de la trop grande humidité du pays.

Les oiseaux terrestres et non migrateurs de Madagas- car ne sont pas moins remarquables que les .Mammifè- res. Ils constituent un tiers environ de la faune ornitho- logique, qui compte 2o0 espèces. Parmi les plus remar- quables, il faut citer les Perroquets noirs ou « Vazas » [Conicopais) qui sont, avec le petit « inséparable » à tête grise {PoliopsiUa), si commun maintenant chez les marchands d'oiseaux, les seuls Psiltacidés malgaches; puis les genres du groupe des Coucous qui ont plusieurs types proi>res à .Madagascar (Coua, Leptosomus, etc.), et représentent les grimpeurs à l'exclusion des Pics qui font ici complètement défaut comme en Australie ; des Passereaux très particuliers (Eurijceros, Fakulia, l'hilc- pitta), des Vangas, des Soui-raangas (Neodrepanix) enfin le curieux Mesitcs qui, malgré ses pattes courtes, appar- tient au groupe des lîàles. Comme gibier, on trouvi' des Pigeons (Treroti, Cohimha). des Perdrix (FrancoliniK), une |ii>Lite caille (Tunnx), une Pintade^ une Poule d'eau, une lîécasse, de véritables Râles, etc. Parmi les oiseaux qui ra[)pellent ceux de notre pays, il faut citer

une Huppe très semblable à la nôtre, des .Mouettes, des lîergeronnettes, des Fauvettes, etc.

.V une époque antérieure, Madagascar a possédé d'é- normes oiseaux coureurs du groupe des Autruches qui habitaient le désert du sud de ce pays. \.'JEpyornis infinis avait plus de trois mètres de haut, et M. Milne- Kdwards a pu restaurer presque complètement le sque- lette de cette espèce, qui ligure actuellement dans les galeries de Paléonlologie. Cette pièce, unique et pré- cieuse, n'a pu être transportée ilans la salle de l'Expo- sition en raison de sa laille et de son poids; mais une liguri' de grandi'ur naturelle, des os, des pattes et des œufs énormes, permettent de se faire une idée des pro- portions monstrueuses de cet oiseau sans ailes et à jamais éteint.

Les Reptili's de Madagascar, à part un crocodile ([ui atteint une assez grande taille, n'ont rien de bien re- doutable. On n'y trouve aucun serpent venimeux (1), et, parmi les couleuvres ou prétendus « Boas» que les natu- ralistes y ont recueillis, une seule atteint deux mètres de long, c'est-à-dire une taille un peu supérieure à celle de nos couleuvres de France. Il y a loin de à ci'S Boas capables d'él'niffer un luriif dont parlait récem- ment le chroniqueur scientifique d'ini Journal quoti- dien.

Madagascar est la véritable pairie des Caméléons (ani- maux grimpeurs et arboricoles, ne l'oublions pas, comme les Makis) : il y en a de toutes les tailles et de toutes les formes, et les protubérances que beaucoup portent sui- la tète leur donnent un aspect fort singulier. On y trouve aussi des Tortues de terre qui atteignent jusqu'à un demi-mètre de long : c'est assez pour faire un excel- lent bouillon; mais on trouve à l'état fossile des ani- maux du même genre qui atteignent une taille bien supérieure : la Testudu Grandidieri, dont la carapace est exposée au Muséum, avait 1 m. bO de long et plus de 1 mètre de large. Son humérus est plus gros que celui de l'Hippopotame du même pays.

Les poissons d'eau douce, encore incomplètement con- nus, se rattachent à la faune des régions Orientale et Éthiopienne. Les Chromidso et les Siluridw sont surtout nombreux en dehors des types qui fréquentent à la fois l'eau douce et l'eau salée, et se plaisent dans les lagunes saumàtres qui bordent presque partout les côtes de Madagascar.

Passant aux invertébrés, nous nous contenterons de signaler les grandes Hélicidées, qui remplacent ici nos escargots, entre autres la Trochiisa mvieriana et VAcha- tina rcticulata dont la coquille atteint la grosseur du poing.

Les insectes sont nombreux et très intéressants. Les types les plus remarquables par leur taille ont seuls été placés sous les yeux des visiteurs de l'exposition. Parmi les Coléoptères, nous voyons des Calosomes, à&sEucomp- tognathus et des Homalosoma qui remplacent nos Carabes et nos Procustes, des Scarites de grande taille ; parmi les Lamellicornes des Oryrtcs et des Cladognathus; des Buprestides à corps élargi comme celui des Cassides; des Cétoines à couleurs brillantes (Calidota splendens) ; des Bothrorhina, des Hexodon, etc., remarquables par leur taille ou leurs formes étranges.

Les papillons diurnes ont de magnifiques espèces

(1) A l'cvCL-piioii, bien eiilendii, dus llydro/ihis ou scr[ienls de mer, qui inillulcnt sur les cotes comme dans tout l'Océan Indien.

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LK NATURALISÏF

diaprées des plus vives couleurs {PajiHio antawr. Diadema dexilhca, Prech d'un bleu velouté, iV»//)i;j/irt/is andora, etc.); les Rombycides ou papillons nocturnes sont remar- quables par la grandeur et la variété de leurs espèces, au milieu desquelles le Pntula marrops se disUnfiue par ses ailes postérieures prolongées. L'industrie de la soie est une de celles qu'il sera le plus facile de développer à Madagascar le Mûrier est d'ailleurs parfaitement acclimaté.

Notons encore des névroptères de grande taille {Pal- pare^)^ des cigales {Pycna], de grands l'iiasmidcs aussi remarquables par leur taille que par le iniinélisme qu'ils affectent, et qui est pour eux un moyen de défense contre les animaux insectivores. Tels sont Monandroptera iindulata, ïiranksika Freyi, Phyllocrania illiulens, Sta'jtua- loplera Fretji qui ressemblent à des feuilles ou à de petits rameaux; une autre espèce noire, épineuse, qui imite à s'y méprendre la feuille sèche enroulée sur elle- même, dont un spécimen figure <i cùlé; enlin VAupidono- tus s/)ino.si(s au large pronotum .m forme d'écusson.

I.a place nous mamiue pour passer en revue les col- lections botaniques, minéralogiques, anthropologiques et ethnologiques qui ne sont pas moins intéressantes que colles dont nous venons de parler. Signalons en pas- sant de magnifiques échantillons de fer oligiste, de manganèse, d'or natif, etc., qui prouvent combien l'exploi- tation des mines seraproductive. lorsque le f;ouvernen;ent hova ne s'opposera plus à toute recherche et à toute concession de ce genre. Kniin la houille elle-même ne fait pas défaut : d'après un ingénieur, M. Guillemin, dont les observations remontent à 1864, on trouverait, près de la baie de Passandava, dans le nord-ouest de l'ile, des gisements de charbon de terre d'une grande richesse et d'une étendue supérieure à tous les bassins houiliers de la Franco.

Signalons, on ti^rniiiiaut. les belles planches coloriées empruntées à la grande publication {llislohr naturelle cl polilique de Madiif/a^rar) entreprise par MM. (irandidier et MiIno-|-;d\vards, planches qui, figurant à cùlé des objets qu'elles représentent, en rehaussent encore la va- leur et montrent le gortt et le soin qui ont présidé à l'organisation de cette exposition, qui fait le plus grand honneur à l'adminislratioii du .Muséum.

!)'■ H. Thol-essart.

ESSAI MONOGRAPHIQUE

srii

les Coléoptères des Genres Pseudolucaoe et Lccane

l'sKl'IlOI.KUCANUS CAPHKOIJ'S l.iu,

1,1 r:. capheolls Lin. Svsl. .Nal. p. .'iOO. 2 Amœ- nil, acadcm. p. 391. § o. Mus, I.ud. Ulr. p. :<2 0/ir. KnI, 1. ~ l-l'à 8 pi. 2 (ig. 't a et b pi. 3 fii;. 1 c Ilcibsl Col. III. :t02-3-4- pi. 34. liti. 2 o' Panzcr Joli, laiseb. Voets Heschreib. und Abbild. liarisch. InsekI. Tibers. mil der Synon. verm, etc. V Iheil fortz. (1 \V. I". l'anzer p. 1 à 10 fig. 1-8. De licrr niém. tome, IV —p. 3:î3 pi. 19— lig. Il et 12 Schnnli. svn, Ins. I. 3-323-10.

Sipi. dama. Fahi: Fabr S. El. Il 219-0 Thunb.

Déj. cat. 3 éd. 193 -- l.ap. de Casteln hisl. nat.

H 171 Burmeislor luuidb. Ijil. tome V 1847 p, 355,

Vai\ o" minor maiidihiilis inlus edciitatif Luc mu- Ikus Thunb. Thunb. mém, mosc. I. 1800- p. 19S. fig. 12 do do (iéer.

2 lue. Irigonus Thunb, d" [ 199 24— lab. 12. fig. 4 Srlû.iiÀ syn. Ins. 1.3 327 37.

Amérique boréale Canada Pcnsyivanie Virgi- nie — Califiirnie.

Mandibules falciformes. terminées en pointe aigui-, moins élargies à la base et plus arrondies que chez noire Pt>eud. harbaroaa, non siimôes et présenlant une forte clent un peu au delà de leur niiliou. Cette dent s'atténue sen- siblementchezles petits individus, au point de disparaître presque complètement, sinon tout à fait (var. a' niuticus Thunb. loc. cit.)

Tète presque carrée, un peu arrondie en arrière, fine- ment granuleuse, présentant vers sa partie médiane une dépression linéaire transversale. Bord antérieur presque en ligne droite, se relevant en angle arrondi vers la nais- sance des mandibules. Carène transversale antérieure imlle, à peine indiquée chez les exemplaires maximum. Epistonie subtriangulaire, à bords arrondis et rebordés. Il s'arrondit d'autant plus que les individus sont de plus petite taille, .\ntennes d'un brun rougeâtre foncé ; massue antennaire composée de quatre feuillets assez semblables comme grandeur et comme forme ;'i ceux du Lucanui cermis.

Corselet robordé tout aulour, finement granuleux sur les côtés; plus large que long, un peu déprimé, déforme presque carrée. Une dépression convexe, puncliforme, existe à droite et à gauche vers la parlie médiane du dis- que; cependant elle ne se remarque pas chez tous les individus et ne correspond pas, comme cela se voit chez certaines espèces de l.ucanidcs, à des développements de petite taille.

Elytres lisses assez luisantes; cuisses liés lisses, d'un Jaune orangé 1res clair, sauf aux jointures et à leur bord externequisoiil d'un luiiuplus ou moins noirâtre. Pattes rougeàtres, ponctuées, un pou plus foncées sur les bords; les antérieures larges, déprimées et présentantquatre ou cinq dents, se rapprochent beaucoup comme forme de celles des fetnollos. Tarses grêles et brunâtres. Couleur de la tête, du corselet et des élylres d'un rouge brun assez vif.

AbdoniiMi do même couleur mais plus clair, garni on dessous d'une pubescenco dorée excessivemont courte et clairsemée qui n'est guère visible que sous un certain jour. Dessous du thorax revêtu de poils dorés beaucoup plus longs, couchés et assez serrés.

Les dilTéronces de développement iiiniliiioni assez peu le faciès de l'insecte chez le niàlo, ( nnuiio on peut lo i voir par les ligures 2 et 3.

.\ noter, cependant, le rétrécissement de la partie pos- térieure de la tête, l'atrophie plus ou moins complèle de la dent interne des mandibules et aussi la disparition presque complète de la granulation de la têle et du jiro- tliorax, ces parties du corps ilovoiiant à peu près aussi luisantes que les élytres (1).

Do plus, le corselet perd sa forme carrée, se réirécit un peu en avant et s'échancre davantage vers ses bords

(1) Nous verrons que le conUMire oxislo chez le l'scmloluc. l);irbarossa, U\ tctc devient d'aulanl plus poncluèe que Icdè- veloppciuciit est moins grand.

\.K N AT UllA LISTE

latéraux co i\iù le ra|iproch(' comnirstiuclure de l'eliii de la femelle.

Femelle. Celle-ci esl souvent assez grosse ; sa couleur est la même que chezlemàle et répartie de la même façon, mais l'aspect pénéral est un peu plus foncé. Elle est

très .sensiblement de même forme que celle du I,. cervus, dont elle a la conformation de la tôteel des mandibules. Klle ne diffère guère d'ailleurs de celte dernière que par sa couleurgénérale et par la siructure du corselet, qui est jilus convexe et en même temps plus écliancré sur les

Mâle

Mille

Mâle

Feinelle

Femelle

Pseudo-iiic.'iiiiis caprcnlus (Linn.), Amérique septeiilriunnale, dillcrents ilrveloppements.

colés, le bordpostérieurse terminant enune petite pointe arrondie. Cependant il est bon de remarquer que chez les femelles de petite taille les dents des mandibules, sauf la terminale, s'atrophient davantage que chez celles du L. cerviis, ce qui donne aux mandibules une appa- rence déprimée assez différente de cellequ'ils présentent

chez les individus bien développés. De plus le corselet devient moins convexe et plus court et les élytres, elles aussi, sont un peu plus déprimées (var. trirjcnu^).

.OUÏS l'LV.NET.

(.1 suivre.)

OISEAUX ACRIDOPHAGES

LES AKiUETTES

[Suifr].

J'ai cité des exemples de domestication de divers hérons et aigrettes, se pratiquant de temps immémorial dans l'Amérique méridionale; en voici un dernier très intéressant par sa description variée d'animaux domes- tiqués, sans doute, dans un but alimentaire:

Tout le monde apprécierait et profiterait de cette nouvelle industrie.

En ISSU, le voyageur allemand Ehrenreirh voyait dans les villages de sauvages indiens dans son parcours du Paraguay au fleuve Amazone, partout, au nombre des oiseaux domestiqués : des aras, des nandous, des hoc- cos, des canards, des hérons et des grèbes se nourris- sant des détrilus quelconques, en compagnie d'agoulis. de petits sangliers, de singes, de chiens, de tortues; de jeunes crocodiles sont étendus, liés, dans les mares ; une fois il vit un tapir adulte apprivoisé déambulant paisibleineul par les rues d'un village; l'élevage des ai- grettes, d'après ces observations dignes de foi, me paraît donc assez facile à réaliser.

Pour compléter les instructives notes sur l'industrie du massacre des oiseaux dans l'Indo-Chine, je produis un document datant d'il y a huit ans; mais ces mêmes pratiques se perpétuant, il convient dele reproduire. Courrier de S'iiijon o décembre 1877: « Le Directeur de

l'intérieur a l'honneur d'informer le public que, le mercredi lo décembre, il sera procédé à l'adjudicatioii sur soumissions cachetées des fermages du marché du lîach-Gia, village de luk-Lac et de l'exploitation des plumes dans l'inspection du Hach-Gia pendant l'année 1877, etc. » Comme on le voit, il s'agit là, en outre de la location du marché du village, d'un monopole qui a beaucoup plus d'importance : c'est celui de la chasse des oiseaux et de l'exploitation de leurs plumes, produit d'une grande valeur et très recherché en Chine et en Europe. Cette chasse sans égale, afîermée généra- lement par des Chinois, rapporte annuellement environ .30.000 francs au gouvernement. Ces oiseaux sont des Aigretles. des Hérons, des Cigognes, des .Marabouts, des Crues de dilTérentcs tailles et de beaucoup d'espèces, puis des palmipèdes, cormorans, pélicans, etc. En 1870 il en a été tué 18.000 dont les ailes ont servi à la confection de IS.OOOécrans. Le prix surplace est d'environ 2 francs la paire d'ailes en moyenne. Les plumes sans choix valent o francs le kilogramme.

Les gorges, les plumes du croupion, les marabouts enfin, sont soigneusement séparés et mis dans des sacs; les corps <les oiseaux morts, à moitié déplumés, sont vidés, salés ou fumés et jetés dans des lonneaux.

Les plumes de ces oiseaux sont ensuite dirigées vers l'industrieuse et grande ville de Canton, elles servent à la fabrication si importante des écrans ; on voit dans les rues, occupées par les nombreux fabricants, des boutiques ces plumes sont enfilées et nouées par (aille ; on sait que l'écran en plumes, déplaçant une

i.m;

M-; .NATI 11 AI.ISTK

i;raiule iiuantilé (l'air, esl très apprécie des Orionlaiix. Ouanl aux corps, une partie est consommée sur place, l'autre est expédiée dans les provinces de l'intérieur de la Chine oi'i on les reconnaît à leurs idumes liumides souillés par le sel et suspendues aux t'Ialages des mar- chands de comestibles ; ce mets eslpeu appétissant mais il est recherché el a une certaine valeur, car il commu- nique au riz le goût de poisson si apprécié dans tout as- .':aifonntme7it en Chine et au Japon. Ces oiseaux se vendent une ligature ou O.iJO c. environ la pièce; le poids est généralement de 2 à :t kilogrammes environ selon Tes- jièce. Comme on le voit, les grands volatiles des marais fournissent un appoint dans l'alimenlation hu- maine dans l'ExtrémeOrient; la contribution alimentaire des aigrettes est peu importante, c'est uniquement leur jiarure qui est cause de leur destruction, fait lanien- I aille, car ces oiseaux domestiqués, dans des régions aussi particulièremenl favorables que l'Indo-Chine. seniient des oiseaux de rapport très considérable, d'un produit qui ne pourra que prendre une plus grande valeur, en raison de la grande consominalion dans la .Mode et de leur recherche passionnée dans toutes les |iartios du .Monde qu'idies peuvent fréqiienlrr.

,1. F.inKsT.

LES MOLLUSQUES PARASITES DES HOLOTHURIES

.•V qui veut reiiCduU'cr les Iciniics les [ihis cnricuscs ot les plus rcniarquiiljlos du régne animal, l'exanicn dos parasites offre un sujet d'éludé inépuisalilc. (J'cst, en cU'el, chez los para- sites que le corps subit li^s modifications les plus diverses, en s'adaptant à des milieux et à des conditions d'existence très dissemblables. Los rapports des parasites avec leur hôle, les différents modes de fixation qu'ils ])résentent et les organes de défense qu'ils possèdent, ainsi que tous les moyens que la nature enqiloie en multipliant leurs orfiranes de protection, sont fort intéressants à connaiirc. Mais la création de modifi- cations adaiitativcs dans la forme du corps, destinées à assurer la bonne conservation de l'esiiéce, n'a pas été la seule consé- quence du parasitisme. En effet, menant une vie aussi peu active que possible, à l'état adulte du moins, trouvant dlans l'Iiôte (jui riiéberge tous les éléments nécessaires a sa nutri- li<m, et n'ayant d'autre peine que de les puiser directement, sans se déranger, dans les liquides au milieu desquels il vit, le para.sitc voit disparaître la plupart de ses organes, qui, n'ayant plus aucune utilité, s'atrophient graduellement. Ce sont les organes de la fligeslion, de l,i respiration, de la circu- lalion, de la locomotion qui ilisiiaraisscnl, tandis cpie les orga- nes reproducteurs prennent un i)lus grand iléveloppement.

Kn même temps, le corps présente les déformations les plus étonnantes II y a des parasites qui ont ainsi perdu tous leurs organes internes et qui ne forment plus (pi'une sorte de sac à iinil's. Lorsqu'on les observe pour la prennére fois, l'on se demande dans quel groupe on doit les ranger, et cette ques- tion resterait souvent sans réponse, si, dans l'étude du déve- loppement des embryons, on ne retrouvait une phase carac- téristique de l'embryogénie de tel ou tel ijrouiic, jihasc dont la connaissance periuct de fixer la position zool..gif|vie de l'animal.

Certains groupes du régne animal fournissent des exenqiles léen curieux de ces modilicalions ])rofoncle9 ])roduites par un genre de vie spécial, cl à la suit^ desquelles le parasite com- plètement déformé ])rcnd des caractères lotalement étrangers à ceux de l'ordre auquel il ajqjartient. 1,'un des cas les plus curions que l'on connaisse nous est ofiert par les Mollusques (|ui vivent en parasites dans les lIoloIlHirics.

Le jilus anciennement connu de ces .Mollusques est im (ias- téropode, Vl'.iiliiroiirliii iniriihilix, (pd vit dans lu Synaplii iii/iiPien.i. Celle Holoilnirie est bien connue des pécheurs qui la rencontrent très frécpienniient dans le sable di' la mer à une faible profondeur; elle ressemble à un grand ver et ses légu-

inents très transparenis laissent apercevoir le lubc liigeslif. L'Enloconclia se renconlre d'ailleurs assez rarement : sur cent Synaptes, on en troiivi> en moyenne une qui renferme le para- site.

Rien dans la forme do YEnloroiulta ne rapjielle un .Mollus- que gastéroiiode. C'est, en effet, un organisme vermiforme, une sorte de long tube entortillé, et présentant plusieurs cir- convolutions. Sa longueur est d'environ deux centimètres et demi; l'une des extrémilcs, que l'on peut aiqieler l'extiéinilé antérieure, est colorée en vert et se trouve fixée à l'un des deux vaisseaux longitudinaux (lui accompagnent sur toute sa longueur le tube digestif de la synajite, tandis que le reste du corps flotte lilircment dans lu cavité générale de celle dernière. Cette région antérieure est très étroite; ensuite le corps se renfle progressivement dans sa région moyenne, puis s(m diamètre diminue de nouveau dans la région postérieure, laquelle présente, à une certaine distance île l'cstréndté, un renflcmenl qui renferme les organes reproducteurs mâles. Cette extrémité postérieure olVre une ouverture terminale jiar laquelle sortent les œufs. Les téguments sont pourvus de nombreuses fil)res musculaires, grâce auxquelles le ptirasile peut exécuter des mouvements vei-miformes assez actifs.

1,'exlrémilé antérieure oHre une Iiouche à laquelle fait suite un canal, sorte de tube digestif rudimentaire qui se lerniine en cu'Cum. Le vaisseau longitudinal auquel est \\y.i' VEntrnoncha présente une feule, en forme de boutonnière, par laquelle passe l'extrémité antérieure du corps qui se renfle en une sorte de tète, si bien que cette région se trouve retenue comme un boulon dans une boutonnière. Le ]iarasite puise directement par son ouverture bucaalc sa nourriture dans le liquide que renferme le vaisseau longitudinal.

l''.n .arrière du rudiment de tube digestif, dans la région moyenne du cor])S, se trouve l'ovaire. Les onifs que four- nil cet organe se développent directement dans l'intérieur même du sac, qui forme l'enveloppe de l'ovaire, lorsqu'ils ont été fécondés. Los organes mâles, renfermes dans le ren- flement voisin de rexlrémilé postérieure du corps, consistcnl en un certain nombre de capsules s]>erniatiqucs, dans lesquelles prennent naissance les spermatozoïdes. Ceux-ci ont une forme très particulière, car leur queue, au lieu de s'clfiler progres- sivement, est légèrement renflée à son extrémité.

Dans colle urgaidsation si rudimentaire, il n'est certes rien (pli rappelle un Mollusque gastéropode : au iiremier al)iu'di il semble bien qu'on ail affaire à un ver, el à un ver très infé- rieur, renfermant des organes génitaux el un tube digestif atro])hié. Ce n'est qu'en étudiant le développement des o'ufs qu'on a pu être fixé sur la parenté de ce singulier anini:il; voici ce qui a été observé. Les onifs se divisent régulièrement d'abord en deux, puis en quatre sphères égales; il se forme ensuite, aux dépens de ces grandes celhdes, un gland nombre de petites cellules qui se multiidienl d'abord sur l'un des cùtés des grandes cellules, puis finalement les enveloppenl de toutes ]iarls. Ce mode de formation des feuillets embryon- naires se rencontre très l'réc|uemment chez les Mollusques et on lui donne le nom d'cpihiilie.

I>a couche exlerne ainsi fiuniée par les petites cellules se couvre de cils vibratiles et rembryon commence à se mouvoir. C'est alors qu'ajtpar.'iisseni les organes caractéi'is(i<|ues des larves de mollusques : d'abord une coquille qui olïre un tour et demi do spire el qui rappelle beaucoup )iar sa forme la coquille des larves des Xalicu; puis dans la région céphaliquc un voile (I) relativement lietit, jiortanl des cils peu nombreux, mais très longs; et enfin en dessous de la tète, le pied qui 03l grand el divisé jiar un sillon iirofond en deux lobes antérieur et posléricur. On dislingue sur le pied doux gros organes d'au- dition, pourvus chacun d'un ololithe. Le tulio digestif se forme ensuite et l'intestin recourbé se montre entouré de masses glandulaires colorées qui ne sont autre chose que le foie. Sur le coté du coiqts une invagination constitue la cavité branchiale dans hupiolle vient déboucher l'intestin : elle renferme deux rangées de cils très longs (pii liennenl lieu de branchies. Enfin à la base du pied se développe un ojiercule, etdes rudiments de tentacules apparaissent en arrière du voile.

I> Le Voile est un organe alisoliimcnl caractéristique des larves do Mollusipies. C'est une proéminence élargie, aplatie, souvent bilobée, de la régioij céphaliipic el garnie de cils vibra- tiles très développés. Le voile conslilue l'org.ine loromoieiir par excollonce de la larve. On désigne sous le nom do slade véligère la période embryonnaire pendant Isquellc il existe.

LK NATURALISTE

15";

Tflles sont Ips pliasi'? ilu (li'vcliiiipi'iii.'m ■|iii oui |iii i-Itl^ i étudiées. On suppose car on n'a pas oncnn; eu l'oreasion de l'observer directement que celle larve, après avoir nagé pondant un certain temps, pénétre dans le tube digeslif d'une très jeune Synaple et traverse les parois de l'inlesliii ; une fois arrivée dans la cavité générale, elle subit une métamoi'pbose régressive pendant laquelle son corps s'allongo considérable- ment et la plupart des organes internes sont complètement résorbés. Les pliénoméiies doivent ressembler beaucoup à ceux qui ont lieu pendant la transformation en succuline de la larve ry[iridienne, mais, je le répète, cette métamorphose n'a pas (■nc(u-e été observée. Néanmoins ce qui a été observé directe- nient oll're un très grand intérêt, et avant que l'évolution des oHifs n'ait été connue, il ne serait jamais venu à l'idée de iier- sonne de placer VICiiloruiic/iii i>arini les Gastéropodi's.

11 est Iiien dillicile de rapporter VKnIoconclia à telle ou telle famille de Gasléroi)odes: car la larve présente certaines parti- cularités qui jusqu'ici n'ont jamais été rencontrées dans ce groupe. La petitesse du voile, la division du pied en deux lobes, la situation des tentacules reportés très en arriére du voile, l'absence des branchies sont en elVet des dispositions qui éloignent les larves A'Enloconclia de celles des autres Gastéro- jiodcs. Seule, la l'orme de la coquille rappelle, ainsi que je le disais plus haut, celle des Nalica et ]iermet de placer VEiilo- ciinc/ia à côté de ce genre.

On a cru pendant fort longtemps tpie YKiiInruncha était le seul Mollusque vivant en |iarasitc chez les Holothuries; ce n'est que dans ces dernières années qu'on en a découvert quelques autres dont l'étude présente un grand intérêt. Le parasite ([ui se rapproche le plus de VEiilocunchn est VEnloco- Iti.r Liiftirign qui a été déciuivert piar Lud\vig dans une Holo- thurie de la mer de Behring, le Mijrlolrochiis lliii/.ii.

Cet animal a une longueur d'un centinr''tre; il forme un tulje allongé, tllilé à son extrémité postérieure, mais qui, à une petite distance de son extrémité antérieure, se dilate en un renflement ayant a millimèlres de diamètre. l.'Enlocolu.r est lixée par son extrémité antérieure, non jias au tul>e diges- tif comme VEnliicfindiu, mais à la face interne des téguments de son Ilote, il traverse même les couches nmsculaires et con- jonctives et j)énètrc jusqu'à l'épithélium externe. Cette extré- mité antérieure fm-me une sorte de bouton suivi d'une partie ri'irécie étranglée par les muscles des téguments.

Le corps forme trois régions distinctes : une région anté- rieure assez courte, une région moyenne formant un renfle- ment considérable et une région postérieure all'ongée. Au point lie réunion des régions antérieure et moyenne se trouve un orilice dont nous verrons tout à l'heure la fonction. La bouche se trouve à l'extrémité antérieure et conduit dans un tube di- gestif court, à parois jilissées, qui se termine en cul-ile-sac au niveau de la région moyenne. La région postérieure est en grande partie occupée par un organe allongé dont la jtaroi est tapissée par de longues cellules disposées en feuillets. La cavité est remplie par un liquide granuleux qui est le produit de sé- crétion de ces cellules et qui peut être rejeté en dehors par un canal débouchant i l'extrémité postérieure du corps. La partie antérieure de ce segment postérieur est occupée par le vagin et le réceptacle séminal. Le ijremier organe a la forme d'une poire, dont lapctilc extrémité porte son orifice s'ouvrant dans la cavité du corps ; la grosse extrémité reçoit les deux oviductes. Le réceptacle séminal est un tube contourné dont l'une des extrémités s'ouvre dans le vagin et l'autre se termine en ctecum; il renferme de nombreux spermatozoïdes.

L'ovaire est un organe volumineux, formé d'un grand nombre de cellules qui se transforment directement en o^ufs. Seulement ces œufs, au lieu d'être portés â l'extérieur par les oviductes, tombent dans la région moyenne du corps oii ils subissent les premières phases de leur développement, et d'où ils ne peuvent être mis en liberté que jiar la ruiilurc des j)arois, d'ailleurs fort minces, de cette régiini qui constitue ainsi une véritable chambre incubatrice.

On est très éloimé de remarquer que l'orifice du vagin dé- bouche, non pas à l'extérieur, mais dans la cavité du corps, et l'on peut se demander par quelle voie se fait la fécondation. Or, Toici comment les choses se passent. Pendant le jeune âge, la région moyenne du corps n'a pas les dimensions exagérées qu'elle présente lorsqu'elle est goftflée et distendue par les ceufs, c'est-à-dire lorsqu'elle fonctionne comme chambre incu- batrice. Dans ces conditions, l'ouverture du vagin se trouve très rapprochée de l'orifice, et c'est par ce dernier orilice que pénètrent les spermatozoïdes. Ce n'est que plus tard, lorsque les œufs se développent, que la région moyenne se renfle et

que l'orifice externe et l'orifice <iu vagin, primitivement très rapprochés, sont fortement écartés l'un de l'autre. D'ailleurs, le mâle de VEntocolax n'est pas connu; on ne connaît pas non plus le mode de développement des otufs, et, sous ce rapport, nos connaissances relatives à ce Mollusque sont beau- couj) moins complètes que celles que nous avons sur \'E»li>- co/lr/ui .

Les deux parasites que nous venons d'étudier, [' Enluriiin'liii et VEiitocolux, ont le corps absolument déformé par le parasi- tisme; chez eux, le type mollusque est tout à fait méconnais- sable et c'est seulement dans l'embryogénie de l'Entocoiic/ia que l'on retrouve dos traits d'organisation caractéristique des Gastéropodes. Mais on connaît d'autres Mollusques parasites des Holothuries chez lesquels les caractères du groupe, la Itirme extérieure, la coquille, le pied, les branchies sont parfai- tement conservés. Ainsi Semper a trouvé, il y a plusieurs an- nées déjà, dans certaines holothuries des Philippines, des Mol- lusques qui ne difi'éraient pas des Kiithna ordinaires. Mais deux formes plus curieuses ont été trouvées tout récemment [lar Vœltzkow dans des Synaptes provenant de Zanzibar.

L'un de ces mollusques est un Lamellibranche de 2 à 3 milli- mètres de longueur, auquel cet auteur a donné le nom d'Etilo- valoa mUahilis. Ce parasite vit dans l'œsophage de la Synapte, tantôt fixé à la paroi, tantôt rampant dans l'intérieur de ce canal. 11 présente une coquille bivalve qui ne recouvre qu'une partie du corps et dont les valves sont articulées par une char- nière.

Le manteau (M) déborde fortement la coquille et il offre en arrière un élargissement considérable ([ui fonctionne comme chambre incubatrice. Le pied, très développé, dépasse de beau- coup le manteau et il présente en son milieu une ventouse entourée d'une couronne de glandes. A la bouche, située en avant du pied, fait suite un tube digestif renfermé dans la par- tie du corps recouverte par la coquille, qui décrit quelques circonvolutions et s'ouvre au dehors par l'anus de l'autre côté du pied. Ce tube digestif est rempli d'algues et de diato- mées qui paraissent constituer la nourriture principale du McjUusque. Le foie est volumineux, de couleur jaune brun, et il l'orme deux branches principales ramifiées qui s'étendent dans le pied.

Le syslèmi' nerveux comprend un collici- oesophagien uni a un ganglion pédieux sur lequel on aperçoit deux otocystes et duquel rayonnent des nerfs. Le conir, situé sous la charnière, est traversé par le rectum. Les branchies se trouvent, comme d'habitude, entre le pied et le manteau. La glande génitale, qui fournit à la fois des œufs et des spermatozoïdes, est une glande ramifiée située en grande partie dans le pied. Les œufs, une fois fécondés, se rendent dans la poche incubatrice et y subissent les premières phases de leur développement. Ce dé- veloppement ne présente rien de particulier : la segmentation est inégale et la larve oflre tous les caractères ordinaires des larves des Lamellibranches; elle ressemble beaucoup à celle du Cardiiim pygmœin»,

La deuxième espèce de Mollusques, qui vit dans les Synaptes de la côte orientale d'Afrique, est un Gastéropode. 11 se trouve aussi dans le tube digestif et il possède une coquille de 2 à 3 mil- limètres de longueur décrivant trois à quatre tours de spire. Il existe un pied très développé, couvert de cils vibratiles. La tête est distincte et elle porte deux grands tentacules à la base desquels se trouvent des yeux. Ce qui donne à ce parasite une physionomie tout à fait spéciale, c'est l'existence d'une trompç excessivement longue, grâce à laquelle l'animal se fixe à l'in- testin de son hôte. Celte trompe traverse même les parois de l'intestin et son extrémité débouche ainsi dans la cavité géné- rale de la Synapte. La trompe est parcourue sur toute sa lon- gueur par un canal qui se termine en avant par la bouche et qui se continue avec le tube digestif. La région antérieure de la trompe est renflée et elle porte de nombreux petits crochets; l'organe tout entier peut s'envaginer dans l'intérieur du corps.

On connaît donc actuellement cinq Mollusques p.irasites des Holothuries, quatre Gastéropodes et un Lamellibranche. Parmi ces cinq types, il en est trois dont la forme est peu (m pas mo- difiée, et qui conservent dans leur organisation tous les carac- tères des Mollusques. Cette circonstance indique que ces trois types ne mènent pas depuis longtemiis une existence para- sitaire. Peul-étrc même ne constituent-elles pas do véritables parasites, mais ne sont que de simples espèces Commensales. Nous avons vu, en elïet, que le tube digestif de VEntovalva renfermait des algues, ce qui montre que le parasite peut tirer du dehors une certaine partie au moins de ses aliments, et qu'il ne vit pas exclusivement aux dépens de son hôte. Mais les deux

l.-iS

LK naturai.isth:

auu-cs types. VEiiloconc/ia et i'Entocola.v sont au contraire jirol'undémcnt modifiés. A l'état adulte, ils n'ont plus rien, ni dans leur l'urine extérieure, ni dans leur organisation interne, qui rappelle le tvpe mollusque.

Ces deux animaux sont complètement adaptés à la vie para- sitaire qu'ils mènent, sans aucun doute, depuis l'ort longtemps. L'on conçoit (ju'avant d'acquérir la l'orme sous laquelle nous les observons aujourd'hui, ilsontdi'i parcourir une Ijien longue période au cours de laquelle leur aspect extérieur s'est modi- fié petit à petit, tandis que la plupart de leurs organes internes disparaissaient progressivement. Une déchéance organique aussi profonde ne peut s'acquérir qu'à la suite d'une évolution 1res compliquée et très ancienne L'Enloconc/ia et VKnlncoUix n'iint )ilus,'à l'époque actuelle, aucun caractère des Gasti'-ropodes dont ils descendent : ils olîrcnt un des exemples les jdus remarquables des déformations et des dégradations qui peuvent être les consi''(|uences du ijarasitisuie.

Kœiiler.

N. B. L'n certain nondu'e de figures doivent accompagner cet article, mais un accident arrivé au dernier moment nous oblige à reporter au j'rochain numéro la publication de ces figures.

CHROMOUE

UoctoruI es scicnee»^ ii»lui-elle». .M. Mes- iiil (Kéli.x-Ktienne-Pierre), préparateur de microbie tnor- pliolofiique à rinslitut Pasteur, a soulenu, devant la Faculté des sciences de Paris, deux thèses pour olitenir le grade de docteur es sciences naturelles : Première thèse : .Sur le mode de résistance des vertébrés inférieurs aux invasions microbiennes artificielles. Deuxième thèse : l'ropositions données par la Faculté. M. Mesnil a été déclaré digne d'obtenir lo grade de docteur.

Exciii'sions Uc l'Keole «l';%iitlii-o|>oloKic.

iJimanche "juillet 18'.).'i. Keims. lîeiidezvous à la tjare lie TKst à 7 11. ^0 du matin. .\rrivée à Heiras à 10 h. 20. Déjeuner. Visite de l'Exposition rétro- spective et de la Ville. Conférence par le D' Capilan.

Dîner. Départ à 8 h. 10. Arrivée à Paris à 1 1 h. 4 du soir. (Dépense : 18 à'40francs.) Dimanche 21 juil- let 1805. Itendoz-vous à la gare d'Orléans à 7 h. lii du matin. Villeneuve-le-Itoi : La Pieire-Fitle (Menhir).

Vigneux : La l'icrre-à-.Mousseaux (Menhir). Déjeu- ner. — Lardy : La lloche qui tourne (l'ierre à légende) ot la Pierre-Levée de Janville (Dolmen). Dîner. Itetour à Paris à Oh. 30 du soir. Dimanche 4 août I80o.

Rendez-vous à la gare .Moniparnasse à 8 h. lii du ma- lin. — Déjeuner à (iallardon. Menhir de Chantecoq il Ymeray. Maintenon : Monuments mégalithiques (Dolmens et Menhir;. Dîner. RetouràParisà 9,h.o0 du soir. Dimanche 18 et lundi 10 aoi'il ISOa. Di- manche. — llcndez-vous à la gare Montparnasse à7 heures du matin. Déjeuner. Angers : Visite de l'Exposition, du .Musée et de la Ville. Dîner. Coucher. Lundi.

Le Mans : Visite de la Calliédrale et de la Pierredu- Mans (Menhir). Déjeuner. Connerré : La Hoclie-aux- Fées (Dolmen) et la PiorreFIche (Menhir). Diner. Retour à Paris à 11 h. 20 du soir. .Nota. Les per- sonnes qui désireraient prendre part à ces Excursions et profiter des avantages, sont priées d'en aviser de suite M. A. de Murlill.l, à S,Lint('.r'rmain-en-Laye (S.-et-O.).

I^«> cuiii|»iKiie m'M-leieolc. Les éducations de vers à soie se lerniinent moins bien qu'elles n'ont com-

mencé, à cause du temps défavorable qui règne dans le Midi, on un certain nombre de ma^'naneries ; dans l'Isère, notamment elles on! éprouvé des échecs assez sérieux. Le cours des cocons n'est pas encore délinilivemenl fixé. Dans la région de Privas, la moyenne des prix pra- tiqués jusqu'à iirésent est de 2 fr. 50 ù 2 fr. Co pour les cocons jaunes de première qualité, et de 2 fr. 10 à 2fr. 2o, pour les cocons de seconde (lualité. Les cocons iniligènes de premier choix ont élé vendus île 2 fr. 40 à 2 fr. oO à Montélimar(Drôme), et 2 fr. 23 seulement à Carpenlras (Vaucluse). Ces prix se rapprochent du cours désastreux de l'an dernier et ne sont pas faits pour encourager les éducali'urs qui se plaignent de travailler ;'i perte.

lCxi><>Miti<»iix<>t>lois;i<|iie9l>otniii<|iio ote;6olo- ;;î<|ue <le MsxInKsiKf»!'. L'exposition an Muséum d'histoire nciturrlif de Paris est ouverte tous les jours de 1 heure à 4 heures, lundi et mercredi exceptés.

CoiiK'-t'** «Papîouliui'»?. La Société cenirale d'apiiiiUitie organise pour la semaine prochaine le pre- mier congrès international d'apiculture. 11 ne saurait manquer de doinior les plus utilles indications relative- ment à cette intéressante branche de l'industrie rurale. Les apiculteurs allemands, belges, suisses, italiens en- verront des délégués à ce congrès, et de l'expérience de tous sortira le plus avantageux enseignement pour tous ceux qui se livrent à l'élevage des abeilles.

Conréreiiees «tgi-iooleet. .M. Georges Ville a comnienci' celte année ses conférences agricoles au Champ d'Expériences de Vincennes. le 23juin,à Slieures précises. Elles sont consacrées à l'exposition de la doc- trine des engrais chimiques, étendue aux cultures arbus- tives (vignes et arbres fruitiers), à la sidération et au rationnement du bétail réglé par la nature des engrais qui sont donnés à la prairie.

I.a Céei<If>myie de l'Avoine. M. bH' P. Mar- cha! a présenté dernièrement à la Société eiitomnloyique de France une note intéressante sur la Cécidomyie de r.-Vvoine, espèce nouvelle bien dislinct de la f. de^lnic- lor du blé.

Il résulte : que la Cécidomyie destructive ne se développe pas sur l'Avoine ; 2" que la Cécidomyie de l'.Vvoine ne se développe pas sur le Ulé. Ces deux Céci- doinyies forment donc deux espèces distinctes l'une de rauire. La Cécidomyie de l'.-Vvoine prend le nom de Ceci- domyia avenx , nous remarquerons que la larve est ca- ractérisée par une spatule bastiformo au lieu d'être bi- l'urquéc comme chez C. dcMruclor, et que la mouche adulte présente des poils formant une bande d'un blanc grisâtre sur les parois latérales de l'abdomen, .\joutons que les différentes phases de l'évolution de C. avenx ne coïncident pas avec celles de C. defiructor, la première étant environ d'un mois en retard sur la seconde. Tous ces faits montreraient, s'il en était encore besoin, que l'cciduiiKjki arciix constitue bien une espèce distincte.

OFFRES i:r DEMANDES

OITre papillons de sa région en échange d'œufs. de larves et de chrysalides. M. .I.-.M. Moore 19't, Stratford road, à Hirmini.'bam.

.\1. ilenii II... à l.aon. 1270. il n'y a liend'èton-

M-: XATUHAMS! [•:

150

nant à ce que les carpes qui se trouvent dans un étang fassent dégénérer les cyprins dorés qui vivent avec elles, et inversement. Ces genres sont assez voisins pour que les poissons qui leur appartiennent puissent réciproque- ment féconder leurs u'ufs. Il y a certaines carpes roses à mouchetures noires qui no sont que des métis decyprins carpes et dr cyprins dorés. Il se peut aussi que les pois- sons rouges mangent les tout jeunes alevins de carpes. Ils mangent également leurs propres alevins ; il en est de même chez toutes les espèces de poissons, carnivores ou non. (l'est une des causes qui font que, sur des '.nil- liers d'u'ufs. hien peu déjeunes poissons arrivent à Tàge adulte ; c'est aussi une des raisons qui plaident en fa- veur de la multiplication des plantes touffues dans les pièces d'eau; car c'est en se réfugiant dans leur lacis impénétrable que les petits se mettent à l'ahri de la vo- racité des gros.

4747. E. H. Les liquides employés pour tuer les papillons ou autres insectes n'ont jamais donné de bons résultats ; rien ne vaut un flacon avec du cyanure de po- tassium. Ce produit, en effet, n'abîme pas les papillons et n'altère pas les couleurs. Pour la conservation des col- lections employez les boules de naphtaline concentrées montées sur épingles ; c'est très pratique. Essayez aussi les épingles nicliel que nous avons souvent recomman- dées.

On demande en quantité des Coléoptères, princi- palement des Calosoma sycoplianta. S'adresser à Les Fils d'Éraile Deyrolle, naturalistes, 46. rue du Hac, Paris.

M. G. D. 3000. Voici un procédé pour donner à la corne l'apparencr de l'écaillé : frotter la corne avec une pâte faite de deux parties de chaux, une de litfiarge. d'un peu de lessive de soude; on obtient des taches noires qui font contraste avec la couleur plus claire de la corne.

ACADEMIE DES SCIENCES

SéanfC du 20 iiiivi iJ*!»^ MM. A. Clmliii et A. Miinlz signalent dans les liuitres la présence du Pliosphore en quan- tilé notatjle, comme ils l'avaient déjà précédpmment indiqué dans les coquilles. La proportion d'acide phosphorique est plus forte dans l'huitre de Portugal (Grypliea Angulata) que dans l'huitre ordinaire (Ostrea Edulis). L'huître de Portugal est donc un aliment phosphni-é à très haute dose, fait qui ne saurait manquer d'attirer l'attention de l'hygiéniste déjà averti que la chair de l'huitre fort azotée est riche en fer. M.Iilei- clier adresse à r.\cadémie une note sur quelques perfectionne- ments apportés à la préparation des plaques minces de roches sédimentaires calcaires, et à l'étude des fossiles et des algues calcaires au moyen de colorants appliqués au traitement des plaques minces. M. A. Guébliaid adresse une nouvelle note en réponse à celle de M. Ernest Olivier sur les partitions anormales des Fougères.

Séan«-c du 4 julii. ,1/. R. Zeiller. de l'étude de la flore des dépots houiUeis d'Asie Mineure de Coslou, conclut l'âge de ces dépôts à peu près situé à la limite entre le Westphalien inférieur et moyen. M. H. Zeiller signale la présence de cette flore du genre l'hylhilhera, et indique la présence du Culm et du Westphalien supérieur dans les environs de Coslou.

Séance du 10 jiain. M. Jo/ianiies Cliatln adresse une note sur la cellule épidermique des insectes, son paraplasma et son noyau épidermique. i¥. L. de Launa;/ a étudié la relation des sources thermales de Néris et d'Evau-x avec les disloca- tions anciennes du Plateau central. M. ./. Welsc/i expose

la série des couches de passage du lias supérieur au Bajo- cicn qu'il a observé dans le détroit du Poitou elles soni représentées par des assises très peu épaisses. Jusqu'à pré- sent aucune as.sise no parait manquer. Le passage du Lias au Bajorien est insensible: nulle jiart il n'a observé un indice d'arrêt de séiliuientation.

' A. Eug. Mai.auu.

LIVRES NOUVEAUX

La Ge'olor/le comparée, par Stanislas Meu.sier, avec :io figures dans le texte.

Tout le monde sait ([ue les planètes ressemblent plus ou nmius à la Terre, et on se demanrle même depuis Fontcnelle si elles ne sont pas habitées par des hommes plus ou moins analogues à nous. Il y a longtenq)S déjà que M. Stanislas Meunier, notre distingué collaborateur, a eu l'idée de faire la géologie de ces planètes comparées à la Terre. 11 condense aujourd'hui tmis ses travaux dans le livre très curieux que publie la ùihlio- Uteqiie scienlifigue inlernationale, dirigée par M. Alglave. On croirait d'abord que les matériaux nous manquent pour faire ainsi l'histoire géologique de planètes nous ne pouvons pas aller naturellement, si ce n'est en rêve. Mais on verra, en lisant le bel ouvrage du savant professeur du Jardin des Plantes, que nous avons bien des moyens précis d'aborder ce problème, et que Mars et la Lune, par exemple, sont en réa- lité mieux connus et plus accessibles que le centre de l'A- frique ou de l'Australie. L'ouvrage e.st divisé en quatre par- ties : Comparaison morphologique des membres du système solaire; 2" comparaison géologique des membres du système solaire; 3" l'évolution sidérale; 4" la paléontologie sidérale, t volume in-S" cartonné à l'anglaise, 6 francs, franco, 6 fr. .'iO, chez les Fils d'Emile Deyrolle, libraires, 46, rue du Bac, Paris.

BIBLIOGRAPHIE

BULLETIN DU MUSEUM D'HISTOIUE XATUtlKLLE DE PARIS 189a

(Suite.)

l'îo. Gley, E. Sur l'innervation des vaisseaux lymplia- tiques.

Pp. 127-128. lîO. Hamy, E Principaux résultats de la dernière mission de M. Koureau dans le Sahara. Pp. 13-15. lî?. Hamy, E. Note sur la thèse de Tournet'ort.

Pp. 7H-78. 17S. Hamy, E. Note sur l'anthropologie des iles Flores et Adonara. Pp. 82-Sl. ■I7Î>. Hua. H. Conmielinacées acquises au .Muséum parles explorations françaises en Afrique tropicale. l'alisijta T/iulloni. P. pliiyiocarpa. P. coiif/olaiiii. Commelinu ij uineensis . Aneilema Sacleuxii. Cyanolis Di/hinrskii. Flosropa aqudtiea. Pp. 118-122. ■ISO. Kiinckel d'Herculaïs, J. Cétunides de Madagascar. Description d'espèces nouvelles. Anocliilia flavipeiinix, var. nigra. A. /lav., var. rtifa. .1. Vlucoiirli. A. Frobervillei. Copluiniti Ellisi. C. Otivieri. Pp. 53-a5. ISl. Kiinckel d'Herculaïs, J. Les Homalosoma, Cara- tjiiles de la tribu des Féronines. Répartition géogra- phique des espèces à Mad^^^'' car et en Océanie. Pp. 93-91.

100

LE NATURALISTE

tH'i. Lacroix, A. Sur quelques iiiinéraux dos mines de IJolrn (Busse-Calil'oruie).

CDineiii/i^ile. llotéiles. Pp. 39-'i2. f8:r Lapicque, L. Note sur la mission du yacht Se»ii)-a»îis.

I-p. 18-81. 18-1. Lesne, P. Descriiition d'un Coléoplère nouveau de la famille des T(';ncbroide3 (Cenloi'us Bcdeli). Fig. Pp. 109-110. 1H5. Martin, J. Origine et formation des faux siigmaies clifz 1rs Nepid;e (Hémiptères'i. l'p. no-lll. 1««. Milne-Edwards, A., et Granclidier. Sur des osse- ments d'Oisoaus provenant des lorrains récents de Ma- dagascar. Etude sur le Mullerurnis, nouvelle espèce de Coua, C. prim!Fva. Trouvé parmi ces osseuieuls une pince île Cardisoma Curnifex. Pp. 9-11.

187. Neuville, H. Sinus veineux intrahép.itiques chez le Caslcir (lu Kliniie.

P. iG.

188. Oustalet, E Sur qucl(|ues Paradisiers remarqualiles de la Nouvelle-Guinée.

l'Ieridophora Alberli. l'aroliu Canjl:r cl Auihlyur- nis inùrunlu. I""ig. p. 48. Pp. il-'M. 18». Oustalet, E. Note sur le Psitteuletes diadema. Fig.

Pp. I0l-lo:i. ISIO. Phisalix. C. et Bertrand, G. Intiuenee de la saison sur la virulence du venin Je Aipéro. Pp. 66-«7. 11H. Petit, A. Sur le rôle des Calco.sphéritcs d.ms la calci- fication à l'état pathologique. Pp. 103-103. 1»«. Poisson, J. Sur quelques plantes remarqualiles de liasse-Californie du voyage de M. Uiguel.

Yucca brevifoiia, fig. 1, p. 114. Idria rohiinnariu. fig. 2, p. 115. Pp. 112-116. 1»3. Poujade, G-A. Nouvelles Phalénides recueillies à Moupiii ],ar l'abljé David.

llyposidra Vaviduria. Drepanodes sul//'erriir/ine(rla.

Ilelerolocha uiediolinibala. Ellopia pseudomaca- riata. lli/poc/tronia siuapiaria. Xandroma .run- lliomelannria. Gnophos lillipuliila. llemilhea flai/ellaria. Acidalia roseolimhuta. Micromia T/iiheturia. Erosia auroi/iitalla. Erusia'.' Mabil- Uiria. Numeria lateriliariii. Eusarca suh/'nlcata.

Selidosema cutolirniala. l'acliyodes Diu'iilaria.

/'. leuromelanariu. Terfina dursucrislula. Lubopliom? nudarialu. Ciduria Moupinalu. l'o- li/therna Mieyala. Eruleina disculhyrulu. Pp. 5:i- 59.

194. Phisalix et Bertrand. Sur <iuelqucs ]iarlicularités relatives aux venins do Vipères et de Cobr.i. Pp. 12:)-i:i0. I!t5. De Pousargues. Sur quehpies )iarticulantés du tube digi->til' ilu l'itlietlieir melanurus. Pp. I.i-n. ISMt. De Pousargfues. .Sur une collection de Mammifères provenant du voyage de Al. Max .Moskowitz au pays île Kong.

l.opliiHididiiis verus. Fig. Pp. 98-101. 1!>'7. Remy Saint-Loup. Klude sur un nouveau type de Léporidé.

I.ejius Edirardsi .V. .^■. l'ii. 4-5. 1!»8. Renault, B. Remarques sur quclipies genres fossiles pouvant servir à relier certains Cryptogames vasculaires aux Gymnospermes. Pp. 123-12(1. 1!H>. Richard, J. Sur les Crustacés pliyllopodes recueillis )iar M. Diguet dans la Basse-Californie. lislheriii Oinueli. Pp. 107-108.

200. Ritter, E. Etude de queNjucs roches éruiitives de la Hiisse-l'alifornie.

/.roiiles. Mesulile, scotésite, annliiuie, heulandile, slilbile. P. 43.

201. T. de Rochebrune, A. Notes sur les Mollu.squcs re- cueillis par .\l. Iliguet en liasse-Californie.

P. 3ti.

202. Simon, E Sur h-s .Vrachnides ncueillis en Basse- Californie par .\l. Uiguel.

Uiijuelia .V. '■'. iiiuilien. '/.ororrnles piclus. l',r- cilocliroa.continnii. Pp ll'5-107.

SOS. Tissot. J. Recherches sur les échanges gazeux des

muscles isijlès du corps.

Pp. r„S--û; 133. 80 I. Vaillant, L. Sur les Reptiles provenant des fouilles exécutées par .M. Grevé à Madagascar.

Pp. 91-92. Van Tieghem, Ph. Sur deux Loranthacées rapportées de Basse-Californie par M. Diguet.

l'Iiorudeudrou Dii/uelianum. l'ipodophyllum Di-

i/ueli. l'p. 31-33. De Varigny, H. Note sur la période de croissance chez, le Lymiuea siagnalis.

Pp. 131-132. ' "

Verneau, L. Note sur la collection des crânes abys- sins de M. L. Lapicque.

Pp. 84-86.

G. .M.VLUilZKl..

(A suivre.)

ao

so«.

207.

Description d'une Cociiiille nouvelle

Pollia Dnulzenberyi, Bava>

Testa solida, elongato-fusiformis, 10 niillim. alla, 4 millim. lata. Spira elata conica. Anfractus 7 convexiusculi, sulura subimpiessa juncti. longitudinaliter costati, transvcrsim sul- cati et striali, tuberculis transvcrsim ornati. Apertura ovalis basi canaliculala. Cauda oblique et postice Icvitei- rccurvata. Columella arcuata, basi oblique uniplicala. Labrum crenatum, intus incrassalum et quinqui'denlalum. Culor pallide rufescens, tuberculis fusco-nigricantibus. Apertura albida.

Coquille petite, solide, fusiforme-allongée, composée de sept tours médiocrement convexes. Spire élevée conique, un peut

Coquille nouvelle l'ollia iJautzenheri/i.

plus haute que le dernier tour. Le test est ),arciiuru dans le sens longitudinal par des côtes légèrement flcxueuses, au nombre d'une dizaine sur le dernier tour. Ces côtes sont cou- pées par des sillons décurrenls profonds, qui déterminent îles séries do tubercules bien saillants, un ])eu allongés tran&vcr-, . salement, au nombre de dix sur le dernier lour, et d'autant plus gros qu'ils sont situes plus jirès du bord supérieur do celui-ci. En l'xaminant la coquille à l'aide de la loupe, on V'^marque que sa surface est, en outre, pourvue de n<imbreuses stries spirales. Ouverture ovale allongée, lerminco à la base p.ir un canal médiocre qui s'infléchit à gauche et en arrière. Columellc légèrement arquée, terminée à la base par un léger pli obliciuc. Labre tranchant et crénelé au bord, épaissi à l'in- térieur et |iourvu de cin<i dents subégalCs.

Fond de la coloration d'un roux ferrugineux, ]dus clair siii- 11' dernier tour. Tuliercules d'un brun foncé, presqui- noir. Intérieur de l'ouverture blanc.

Recueillie à Gorée (Sénégal) eii très petit nombre dans li's saisies du rivage ]>.ir M. E. Révcillère. Je la dédie à M. P. Daut- zimberg, dont les récentes publications sur la faune conclijlio- logique du Sénégal ont complété nos connaissances sur ee point.

B.iv ^^.

Ae Gérant: P.\iL (iUOL'LT.

Paris. hnprimeric F. Levé, rue t'asselle, 17.

\\.M-;i';

i' SftiiiK

."\" VOI

i:; JUILLET 1893

LES I*L.VIVTES AX.VX^I]NES

Voici le moment beaucoup son;,'ent ;i fjafiuer le bord de la mer pour se reposer des fatif^uesde la ville

et pour aspirer à pleins poumons cet air vivi- fiant et stimulant de la mer. On sait, en eflet, que cet air marin est de oO à 60 mètres de hau- teur et dans une étendue de 300 mètres saturé de particules salines ; par les temps doux comme par les tempêtes, l'at- mosphère est chargée de sel marin. Si nous considérons au bord de la mer celui qui s'inté- resse aux choses de la nature, à l'histoire na- turelle, qvie de sujets n'at-il pas devant les yeux, sous la main, pour utiliser ses loisirs! Et certes, il n'y doit pas manquer.

Nous mettons eu li'te de cet article Plantes marines : ce mot n'est pas exact, c'est i)lulôt Algnes movinea, qu'il fau- drait dire; mais il est vrai que ces Alfîues sont plus communément ap- pelées plantes marines, et c'est pour cela que nous avons hasardé ce titre. I

Laminairo à tigo flexible.

Plocamiuni Carminé.

Les Algues marines, par leurs couleurs, leurs formes curieuses, bizarres, élégantes même, attirent certaine- ment l'attention de tous, même des plus indifférents : les

Le Suliiralisle, 46, rue du Bac, Paris.

Padine queue de Paon.

uns les récoltent au point de vue artistique, cherchent à les préparer pour les conserver et en composer des al- bums ; les autres les recueillent pour les garder en collec- tion et en faire des herbiers. Quoi qu'il en soit il est tou- jours indispensable de savoir d'abord bien préparer les Algues marines et il est intéressant ensuite de pouvoir donner leur nom. Pour la préparation nous allons ci après en donner les principes ; pour les nommer, nous reporte- rons le lecteur à l'Atlas des Algues marines de P. Hariot, qui comporte 48 planches tirées en couleur, permettant de reconnaître sûrement les espèces des côtes de France. Soit dit en passant, cet atlas est bien fait et pour les vrais amateurs et pour les gens du monde (1). On Irouve des Algues marines un peu partout, au bord de la mer, sur les côtes ro- cheuses, les parties abritées sont cer- tainement plus ri- ches toutefois ; les plages de sable ou de galets sont assez- pauvres, les Algues ne pouvant avoir dans ces terrains un point de fixation suffisante. Lorsque les Algues sont re- cueillies, on les met dans l'eau de mer et on les dépose au retour, dans un endroit frais. Ne mettre jamais les Algues dans l'eau douce, s'occuper deja préparation le plus rapidement possible ; ce sont deux points très im- portants. .Nous empruntons au D' Boruet les principes ci-après : on prend une cuvette rectangulaire en fer- blanc de 0.00 sur 0.45 et de ;> à 6 centimètres de pro- fondeur, on la remplit d'eau de mer, on y plonge l'Al- gue; sous l'action de l'eau, et en y aidant un peu, la plante s'étale, et prend sa position naturelle. On en lève tous les corps étrangers à l'Algue, et si même le- spécimen est trop touffu ou trop grand, on en supprime quelques bran- ches au ciseau. Lorsque cette o pération iirépa- ratoire est faile. on glisse sous lu plante une feuil- le de papier pro- portionnée à la dimension deTé- chantillon. On retire douce- ment le papier, en écartant à l'aide d'un ai- guillon les di- verses parties de la plante pour luiconserverson

Fucus denté

(IJ Atlas avec texte, 48 pi. tirées en couleur représentant

08 espèces d AlKues fac.lcs à récolter; prix 12 fr., frano

^2 fr. 8o, chez les Fils d Emile Deyrolle, libraires, 40, rue du

16:>

I,F NAiriiA LISTE

port naturel. Ou netUiie ensuite avec une éponge les bords du papier. On met la dernière main à l'opéra- tion en versant doucement de l'eau sur lu centre de l'e'chantillon, qui devient ainsi à demi Itotlant et ([u'on dispose dédnilivement. On laisse éf.'ouller sur un cadre recouvert d'un morceau de toile ou sur unf servietlo tendue simplement.

Pour dessécher les échantillons disposés surle [lapier, on les prend un pur un, on les dépose sur un coussin assez épais de papi(M- f.'ris spécial ahsorbant (I) et on les recouvre d'un morceau de calicot. On empile ainsi plu- sieurs coussins et on met en presse, soit à l'aide d'une presse à vis, soit d'une presse à courroie, soit de toute autre faron. La presse à vis est plus commode parce qu'on ])out réf-'ler la pression, qui ne doit jamais être excessive. .Vu bout d'une demi-heure on clianf,'(' le papier et on soumet à nouveau à la compression, mais en remplaçant le morceau de calicot par une feuille de papier suilTé. On recommence encore une ou deux heures après, puis encore le Irndemain et encore le suileudemain, malin cl soir.

C'est de celte façon qu'on pourra obtenir de belles préparations, posséder des Algues n'ayant pas perdu leurs couleurs. Ces manipulations sont peut-être un peu longues, mais on sera largement récompensé de ses peines lorsqu'on pourra 'constater les résultats obte- nus.

Maintenant, amateurs et profanes, rien ne peut plus vous arrêter, au travail, un peu de patience, et vous éprouverez certainement un grand plaisir à considérer le travail utile que vous aurez fait.

Rappelons comme classification générale que les Algues sont partagées en trois divisions : les Mijnca vertes, les Âlgueii brunes et les Algues rouget.

Nous ligurons ci-contre quelques types ; la Laminaire à tige flexible qui pousse au niveau des basses mers ordinaires, et par suite de sa flexibilité, se couche et s'applique sur les rochers; le Fucus denté, mieux connu sous le nom de Varech, comme toutes les Algues du genre Fi(C!(.s, qui est très abondant sur les rochers à basse mer ut à mi-marée; la l'adine queue de paon, étalée en éventail et zonée, multicolore, se trouve sur les pierres, dans les flaques d'eau et mesure de 5 à 20 centimètres de haut; le Plocamium carminé, de couleur carmin très vif; c'est une des plus belles espèces de nos côtés, très communes sur d'autres Algues et sur les rochers à basse mer, cette espèce est très souvent rejetée par le Ilot sur la plage. Ces quelques figures ne donnent qu'une faible idée de la grande variété des plantes marines des eûtes de France.

I'. Flous.

DU ROLE DU CHOU

DANS LA THERAPEUTIQUE DES ANCIENS

« De toutes les plantes potagères, le chou est sans con- tredit celle <iui présente le plus grand nombre de variétés, à tel |)oint (|u'il [laraitrait presque impossible au premier coup d'a'il de les rapporter toutes à une seule espèce primitive (2). » Aussi n'aborderons nous

(1) Co p.'i[)icr spécial se vend 6 l'r. la ranip.

(2) UicnAuu. Dicliui,. de Médecine, l. V.

pas l'élude botanique des espèces, nous contentant uniquement de rappeler que le chou (lirassica ote- racea L.) appartient à la famille des crucilères, caractérisée par la forme spéciale des sépales, et [>ar le fruit qui est une silique ou une silicule.

Nous donnerons ici quelques remarques curieuses au sujet de l'histoire du chou, considéré autrefois comme un médicament d'une très grande efficacité.

"Suivant Lucien, les Crées croyaient que ce cruci fère devait sa naissance ii la sueur de Jupiterl... (l) ■> Aussi fut-il longtemps en grand honneur parmi eux.

Cependant il perdit peu à peu de sa considération au temps de Diogène, comme on peut le constater d'après les paroles qu'il adressait au courtisan Aristippe : « Si lu savais manger des choux, tu ne ferais pas la cour aux grands. » Mais Aristip|)C lui répondit : « Et toi si tu savais faire la cour aux grands, tu ne serais pas réduit à manger des choux. »

" Hippocrate le donnait cuit avec du sel dans la coli(iuc et la dysenterie. Erasistrate prétend que rien n'est plus ellicace pour l'estomac et les nerfs, et le pres- crit aux paralytiques (2). »

Ajoutons qu'il servit aussi de remède contre l'ivrogne- rie, sans doute d'après la superstition populaire qui se figurait qu'il existait une haine mortelle entre la vigne et le chou. .Xthénée dit en efîet que " les vignes qui poussent au milieu des choux donnent un vin plus faible » et Théophraste que la vigne vive s'onfuil à la senteur de cette herbe (.3).

Chez les Itoniains, Caton l'ancien le proclame le meil- leur des remèdes, o Avec le vin et les paroles magiques, il n'y a rien dans la matière médicale qui lui inspire plus de coiiliance que le chou; surtout le chou frisé. Les médecins Chrysippe et Dieuchès avaient l'ait tout un volume sur le chou ; Pylhagore, si l'on en croit Pline, n'aurait pas été moins prolixe. Caton, (|ui se contentait n d'une teinture des connaissances des Crées )>, a cou- sacré un seul chapitre à célébrer les mérites de ce légume classique ; mais ce chapitre vaut bien un volume par toutes les louanges qu'il renferme, par toutes les propriétés merveilleuses qu'il signale. Quel que soit le siège du mal, des pieds à la tête, quelle que soit la nature de la maladie, depuis la simple migraine jus- qu'aux blessures les plus graves, le chou cuit ou cru n'est jamais en défaut. Son efficacité est même si irré- sistible que son odeur fortifie ceux qni le préparent ! Caton l'aflirme, Pline le croit, lui qui nie la veiln, l'hon- neur et la science des médecins, et Plutarque trouve que c'est avec raison qu'on a élevé dans b^ temple de la Santé une statue au rigide censeur. Ne passons pas sous silence un des triomphes de cette médecine domes- tique: si vous désirez boire et manger à votre aise, pré- parez-vous par une tète de chou, et quand vous aurez bien bu et bien mangé, ([uelques feuilles du même légume vous rendront aptes à de nouveaux exploits. Sy- denham voulait mettre toute la matière médicale dans la pomme de sa canne : Caton pouvait la porter dans un panier à salade i V). ••

(ialieii, lui aussi, a écrit un traité sur les vertus médi- cales du chou.

(1) D. CiiAUMGTON. Flore médicale.

(2) liiel. des sciences naturelles. 181'J, lomc. IX.

(3) D. Cll.VUMKTON. Loc. cil.

(4) Ch. U.Miiî.MUEud. l.a médecine. Ilislituc et Doctrines.

LE NATURALISTE

163

D'après l'École de Salonie, le chou relâche le venlre, Ejus caulis solvit, cujus substantia stringit (1).

Les modernes eux-mêmes ont témoigné quelque con- sidération aux propriétés the'rapeutiques du Rrasslca.

« Le chou rouge, dit Richard (21, a e'té vanté par plu- sieurs auteurs comme fort eflicace dans les inllamnia- tions chroniques du poumon et en particulier dans hi phtisie; mais les tisanes dans lesquelles entre cette plante, qui est principalement mucilagineuse et sucrée, n'exercent pas une action plus spéciale sur les organes de la respiration que les autres boissons adoucissantes parmi lesquelles on doit le ranger ; mais ces dernières, elles, peuvent être souvent avantageuses. »

Harliier a donné le moyen de l'utiliser : " Si l'un cher- chait dans les navets, les raves, les radis et les feuilles de chou rouge des agents stimulants qui puissent servir dans le traitement des catarrhes chroniques, de l'asthme, des toux humides, il ne faudrait pas prendre ces substances à l'état elles se trouvent quand on les

apporte dans nos cuisines: les qualités médicinales ont été sacrifiées aux qualités alimentaires dans ces plantes potagères ; ensuite l'ébuUition dissipe la petite propor- tion de principes médicinaux qu'elles possèdent. La dé- coction qu'elles fournissent, les bouillons dans les- quels ou les a mises, ne contiennent que leurs maté- riaux mucilagineux : ces composés n'ont qu'une vertu adoucissante ou émolliente ; aussi sont-ils tous les jours conseillés avec succès, seuls ou coupés avec le lait, dans la période d'irritation des rhumes, des catarrhes, dans les toux sèches, dans les maux de gorge fluxionnaires, etc. (11. »

Denos jours, le chou ne sort plus du domaine culinaire digne des études de Brillât-Savarin. Quant aux médecins, ils n'ont plus rien à tirer de ce merveilleux légume, qui n'est pour eux maintenant que comme un objet curieux relégué dans un musée d'antiquités!

Edmo.n'd Spalikowski.

SUR QUELQUES BACTÉRIES FOSSILES DU TERRAIN HOUILLER

La nouvelle bactérie qui' nous avons désignée sous le I de •2^,'i à contour parfailrnieiil m-l et coloré ru brun.

nom do Micyicoccus Guignardi est très commune dans les silex de Grand'Croix près Saint-Etienne, et répandue en grande quantité entre les débris végétaux les |ilu'^ variés tris que : racines, tiges, feuilles, graines, etc., et à leur intérieur.

Elle se rencontre également dans les débris analo- ^(ues silicifiés des environs d'Autun, mais souvent visi- blement altérée par des dépôts ocreux ou pyriteux qui en ont modilié la forme et les dimensions; toutefois, dans un certain nombre de préparations faites dans le bois elles ra.c\nesd' Ai' thropit us. nous en avons ri'ncontré de bien conservées et parfaitement reconuaissables.

Souvent ces sphères paraissrnl transparentes au centre, )r contour seul restant visible ; d'autres fois elles sem- blent remplies d'un protoplasma finement granuleux et plus foncé. Sous ce dernier aspect elles pourraient être confondues avec de petits grains de pyrite de dimensions analogues qui sont assez fréquents soit autour des dé- bris de plantes soit même à l'intérieur de leurs tissus. Ces petits grains de pyrite plus ou moins arrondis pro- viennent sans doute d'une réduction par le proloplasma, de sulfate de fer en dissolution; mais ou parvient assez facilement à en faire la distinction : car en faisant jouer le microscope, beaucoup de grains de pyrite présentent des arêtes et se montrent plus ou moins cubiques. Quand ils viennent à se tou- cher, on voit qu'il y a simplement contact et non soudure, comme cela arrive pour les Bactéries en voie de di- vision (flg. 2 6) : car en effet, et c'est ce qui empêche d'un autre côté de les confondre avec des spores, beaucoup d'entre elles sont allongées en ellip- soïde dont le grand axe atteint 4n, dans (juelques-unes on distingue une cloi- son dirigée perpendiculairement au grand axe; d'autres enfin, assez nom- breuses, sont soudées deux à deux : ce sont les phases successives de développemriit que l'on remarque chez les Micrococcus.

Nous avons rencontré l'espèce dont nous nous occupons, avec les diR'érents degrés de développement mentionnés à l'intérieur du bois d'Arl/ii'opitus et de

a b

Ein- '• ^ Micrococcus Giiinnardi. n. Parois des cellules vues en coupe oblique /i ,;^,„„ j„..,j,.„„ a„ „„ ' t r-

occupées par de nombreux microcoques (Saint-Ktienne). h. Trous criusés dans ''l'^modendron, de rameaux d,' Cor-

la paroi, rendus visibles par le départ des 7H(C/'Ococc«s. c, Miccoccoccus en voie de daïte, dans différentes racines mais

division.

Ce sont de petites sphères libres ou soudées par deux en forme de diplocoques, dont le diamètre moyen est de

[l) Poésies siileruitdines.

i2) Richard. iJicl. de iiiéilcciiii', t. V.

principalement dans les téguments de graines, entre autres de Hhabdocarpus subtunicalus, de Rh. conicus, de Codonospennum nnomalum, de Plycho- carpus stilcnltui. de Pol ijlophospermiim crassum, etc.

(i) Baubieu. Mii/ière méilii-dli'. t. I,

i(;4

LE NATURALISTI'

Lorsqu'on examine une coupe un peu oblique d'un lissu rellulairc euvalii par le Mirrorticms GuiQnanli

4'

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8

^=rC

Fig. 2. Microcoques et grains de pjnle. Grossissement : 700 diamètres, a, Microrocrtis Gtiif/niirdi isolé. //, Microcoques en voie de division, c, Cristaux cubiques de pyrite.

(flg. 1), on remarque de nombreu.x inierocoi|ues, la plu- part isolés, adliérenls ati.\ patois des cellules; quelques- uns sont, sous la l'orme de diplocotjues, ils se sont di- visés sur place, beaucoup paraissent comme incrustés dans l'épaisseur de la cloison cidiulaire et entourés d'une mince auréole incoloi'e; lorscjue, par accident, il y en a qui ont quitté, ceux-ci ont laissé un creu.x hémi- sphérique marquant la place qu'ils occupaient sur la cloison ; on jjcut donc en conclure qu'ils ont été surpris en plein travail, par la silicification. Sur une coupe louf^i- tudinale dirif;éedans l'épaisseur d'un tissu parenchyma- leux on voit souvent que le tissu tout entier a été envahi par les microcoques. Cette pénétration s'explique par cette observation que, par places, les parois des cellules sont complètement détruites et dès lors qu'un libre pas- sa.ee leur était ouvert.

l''iL'. 3. Portion de li.ssu détruit par des niicrocoques. ri, Cel- lules encore en place. /;, Cellules désagrégées. B, Cellules ayant perdu leur enveloppe et réduites à leur protoplasnia.

Il était intéressant de rechercher si la destruction complète des cellules était due uniquemeni au M. Ciii gnardi ou bien s'il avait été aidé dans ce travail par d'aii- Iri's microcoques. Kn mulliidiant les coupes nous sommes arrivé à cette conclusion que le M. (inijutinli s'attaquaii particulièrement à la cellulose plus on moins pure qui constituai! l'épaississeraent des cellules et qu'il respectait la niembianc moyenne, sans vouloir affirmer

pourtant que, dans certaines conditions, il n'était pas capable de dissoudre cette membrane elle-même.

Sur la fisure 3 on peut reconnaître à droite une jioi I ion de tissu dans lequel les cellules sont encore réunies les unes aux autres ; sur la préparation niônie les orne- ments rayés et ponctués se distinguent facilement, mais en 6 les cellules sont disjointes et semblent flotter au hasard; cepemlaut elles ont conservé leurs parois: en lî, les masses protoplasiniqucs sont presque confondues. .Nous avons rencontré entre les cellules disjointes ou en voie de se disjoindre et sur les restes des membranes moyennes un autre microcoque de couleur brune, mesu- rant dans les échantillons de Grand'Croix 01^,7 à Opi.O id dans ceux d'.Autun {f^tiçinvivin, Arihropitus bi^lrialn. etc.), 0^\'6i présentant les mêmes phases de développement, c'est-à-dire que quelques-uns, après s'être allongés en forme d'ellipsoide, se cloisonnent, puisse parlafjent en deux sphères qui restent réunies pendant quelqui' temps ; elles se séparent ensuite mais en demeurant voisines, souvent une des deux se divise à son tour, quelquefois toutes les deux suivant la même direction, de façon à figurer un court bâtonnet formé de deux, (rois, plus ra- rement quatre microfoccus disposés en ligne droite.

Nous distinguerons sous le nom de MicrocncciH' liijiiie- nophwjuf. var. .V et var. lî, ces deux microcoques qui appartiennent à deux gisements difTérents, et qui ont eu le même rôle à remplir que le Micrococcus princiis du Culm, c'est-à-diri' celui de détruire la membrane moyenne des cellules.

De l'action simultanée ou successive de ces dc'ux es- pèces de microcoques résultent, coniine nous l'avons déjà fait remarquer, tous les aspects de destruction que nous avons observés.

Si le dernier seu: opère, les cellules se décolb'iit, se séparent, em])ortant leur protoplasnia. Leur contour bien délini, leur forme polyédrique ou un peu arrondie in- diquent qu'il existe encore une cnvrlopiie résistante autour du protoplasma. I.a lueiiiluane ciuiimune seule a été dissoute.

Si le premier si'iil agit, on ne trouve plus après son action que la trame légère formée ]iarles cloisons moyen- iies(lig. 4 (i). Les parois sontcouvertes de Mii rorocru^ hij- mcnophugii^ var. A. Dans quelques parties de la prépara- tion, la membrane commune a déjà disparu. Kn h et en c, on distingue de nomluM'ux .1/. Gtiiniiin-ili.

Les deux ronctiounant simullanéinent, la destruction était plus iai)ide, les masses pioti>|>lasmiques, irrégii- lières de formes et de contours, seules persistaient pi'U- dant quelque temps, mais bientôt se détruisaient à leur lour en perdant d'abord leur coloration foncée, puis en se désagrégeanl. .Nous en avons trouvé un ceilaiii nom- bre devenues diflluenles et occupées par les M. Gui- ijnavdi et M. liijmniophdijKn; peut-être ci's deux esiièces jouissaient-elles l'une et l'autre de la propriété de dissou- dre le protoplasnia des cellules quand celui-ci avait cessé d'être immunisé. La ligure 'i montre en d une région dans laquelle il csl impossible de reconnaître aucune trace d'organisation; au milieu des résidus plus ou moins foncés, on distingue un nombre considérable des deux espèces di^ microcoques.

De ce qui précède il résulte (|ue les ^^i<rn^orrll<i lionil- lers jouissaient delà propriété de dissoudre la couche cellulosique île composition plus ou moins complexe formant les éjiaississementsdes cellules véj.'él.iles cl leur membrane movennc.

L\l NATUIIALISI'E

1(55

Les ciiliculcs, les onvrlo|i|ii's des spores, ina- crospores, forains de pollen paraisseiil, leur avoii' résisté plus ioiiiitenips.

I,a (iiiiire 5 représente une radicelle de Calaniodendroii dans laquelle ou ne distingue plus nettement que la cuticule «, et quelques trucca de vaisseaux b, tous les autres tissus, parenchyme cortical, système libérien et ligneux, moelle, ont disparu; au mic'roscope on lecon- nait la présence du M. Giiignanii et du M. hijmc- noplifir/iis var. A accumule's en quantité considé- rable.

11 est clair que des végétaux amenés à cet élat d'altération n'auraient pu donner que de la houille l'ormée de cuticules; cette composition a été constatée par M. Zeiller pour certains charbons de la Russie centrale provenant des mines de Tovarkova, gouvernement de- Toula. .Nous avons constaté que les cuticules de flo- throdendvon qui composent ce charbon feuilleté et sur lesquelles nous aurons à revenir, portent des traces évidentes du travail bactérien, et des bactéries elles-mêmes.

Dans la formation des com- bustibles minéraux nous som- mes donc obligés de tenir corn- . pte de ces êtres infiniment petits qui ont apparu en même temps que les premières plantes.

H. Renai I.T.

Kig. 4. Tissu envahi p.ir l'S iiiicrocoques. ii, Ilégion les memljra- nes iuo.Yennes des cellules n'ont pas encore été détruites parle Micro- i-ocriis /lyinenop/iiigus var. A. b, c, Microcncras Gitif/iiardi. d. Région complètement désorganisée on on rencniitro les deux niicrocoques.

l'ig- iJ- ^ Racine de Ca/nmodi'iidion envahie par les Bactéries, a, Restes de la cuticule. b. Traces de tissu vasculaire. e. Cavité limitée par la cuticule complètement remplie 'le niicrocorpies.

OISEAUX ACRIDOPHAGES

LES AICMETTKS

'Sud'-

LE i;ARDE-Ba;UF, ABDE\ llifs, lUIlULCl'S llils

Figure AVerner. .U/n.s d'okeati.u d'Iùirupc. lieichen- bach r.rallatores, tab. 167, (îg. 1073, Crandidier, pi. ('.(jWVll. Ois. (/(■ MndfKja^car.

Le (iarde-bœuf ibis, qui est tout entier d'un blanc éclatant comme les A. egrelta et garzetta, change de co- loris dans son plumage de noces, les plumes du bonnet du jabot et du dos, deviennent alors longues, effilées et d'un roux violacé.

Le Garde-bœuf habite toute l'Afrique septentrionale et l'Afrique centrale, Madère, la Sénégambie, la Côte de l'or, San Thomé, le Gabon, Henguella, l'intérieur de l'Afrique australe de Port-Natal vers le nord, Mozam- bique, les régions du Zambèze, Zanzibar, Madagascar, les Comores. les régions sud-est de l'Asie occidentale au nord jusqu'en Palestine, les îles de la Côte de Kara- nianie, Chypre; il est rare dans l'Europe orientale et encore plus rare dans l'Europe centrale. A Madagascar, cet oiseau est ve'néré par les Indigènes Hanelquis. C'est le héron le plus commun et le plus répandu à Madagascar, le nom le plus usité est Voranombij (oiseaux amis des Zébus). Il est connu des Arabes sous le nom de Abou Querdan, Abou liagr, Abou Ghanem ; dans les pays Haoussa Be/6e/a; au Zambèze, les indigènes le nomment Kdkoi ; au Hio ("oroca (.Vngola), Camjuhi; à Caconda ;

166

LE NATURALISTE

Vhangue. Cet oiseau a des habitudes très sociables et, il n'est pas poursuivi, il vit paisiblement dans le voisinage de l'homnie et des troupeaux. Sa nourriture préférée consiste en insectes parasites, larves, orthop- tères de toutes sortes, coléoptères qu'il recherche dans les excréments des animau.x domestiques et des pa- chydermes, de chenilles et même de papillons et d'a- beilles qu'il attrape au vol dans des contorsions les plus extravagantes ; mais il est enrore friand de gre- nouilles et de lézards autant que de petits nianimileres, et il peut arriver parfois que des nids d'oiseaux soient victimes de sa voracité. Cet oiseau d'habitude niche sur les arbres, il n'est pas rare dans les villages marocains du littoral, j'ai pu contrôler les nombreuses observations concernant cet oiseau fort débonnaire lorsqu'il n'excite pas les convoitises du chasseur par sport ou du chasseur industriel, massacrant par erreur des oiseaux utiles comme les garde-bœufs, croyant avoir conquis une ai- grette.

Dans l'Afrique australe, les Hoers le iioiiiment « Spring-llnan Vor/cl » oiseau des sauterelles. Cet oiseau est l'ami des troupeaux de ruminants, il fait sa nourri- ture principale des taons, des tiques qui s'attachent aux animaux et des sauterelles. r)elegorgue,dans son Voyage de l'Afrique australe, nous dit : « Je le surpris plus Jré- quemment se tenant à petite distance de la ligne de feu des incendies d'herbes sèches. Le feu ne l'effraie aucu- nement, il saisissait dans leur vol indécis les sauterelles asphyxiées ou les ramassait à la tombée tandis que le Milan planait au-dessus de lui, afin d'attraper avec ses griffes et de happer celles qui gagnaient une région plus élevée. Dans la plaine, il aime le voisinage des bêtes à cornes, auxquelles il se mêle en se tenant à terre, cherchant sur le sol des tiques détachées et gon- flées de sang. Dans les bois, c'est aux Buffles qu'il s'a- dresse; il se place sur leur dos sans que le quadrupède s'en effraie, et de son bec détache les tiques qui le couvrent. Le Huffle peut marcher et paître, ses mouve- ments ne gênent pas notre Héron. On conçoit facilement combien il est aisé de soupçonner la présence d'un liuflh; lorsqu'à travers les hautes herbes, l'on voit se mouvoir cette blancheur supportée à plusieurs pieds du sol. » Livingstone dans son exploration du Zambèze, vit des Eléphants couverts de Carde-bcrufs dans les marais du Chiré, d'Arnaud, en Abyssinie également et près du Nil Hlanc. Dans le Soudan il a été observé partout et de préférence dans le voisinage dos localités habitées par l'homme. Le commandant Monteil, dans le dessin re- l)résentant son entrée à Kouka, figure un arbre couvert de Garde-bœufs. (Voir Illustralion.)

Staudinger Imllerzen det//aussn/(»ider : « .V Saria, dans une prairie, près du voisinage d'un troupeau nous re- marquâmes de nombreux petits hérons blancs, à la poursuite d'insectes. C'étaient les garde-bœufs, que de ce moment nous pftmes observer tous les jours dans le voisinage de chaque localité. >.

IinUjl.OUS COIIO.MANDI'S, AIU)K.\ COHn.MANOA

Le Garde-Ikrtif marron, aux Indes, en iJirmanie, sur les rOtes du Coromandel, rendent les services des Carde- bœufs et sont fortement décimés par les chasseurs industriels; le Couvernenient anglais, dans ses posses- sions asiatiques, depuis queliiues années, a remédié à cette situation en interdisant la chasse des oiseaux utiles.

L'aire d'expansion de cet oiseau exclusivement asia-

tique se trouve aux Indes jusqu'à Ceyian, en Birmanie, en Chine, Ilainan, Formose, la presqu'île de Malacca, les l'hilipiiines, l'archipel Malais jusqu'à Timor et les Moluques.

AnDETTA I I.AVlCOLLIS-SliNE.NSlS-CI.N.NAMilMEA

Le héron à troiise jaune se trouve dans toute l'Inde jus- qu'à l'Asie centrale, à Ceylun, en Chine, à Formose, au Japon juscpi'aux îles Mariannes, au sud dans la presqu'île de Malacca et larchipel océanien jusqu'à Florès. (L'abbé David a vu ce héron péchant aux petits oiseaux sur le Han-Kiang. Les plumes dorsales et scapulaires décJ>m- posées d'un jaune roussàtre, non érectiles, fournies pour l'industrie sont dénommées fausse crosse jaune, celles de l'espèce précédente se nomment fausse crosse marron. Leur valeur aux ventes publiques des Docks de Londres atteint de 2 à o shelling, l'once !)

Àrdea leucorjastcr , qui fournit la fausse crosse jaune. est répandue en Asie sur les côtes de Coromandel et la Cochinciiine, en Amérique danslaiuiyane, au Guatemala Afrique Orientale.

AHDEA COMAMA 1>ALLAS

Le héron chevelu qui habile une grande partie de l'Ancien Monde, se trouve habituellement en compagnie de Y Ardea bubulcus ou de V Ardea gazelta; au Maroc, on le trouve non seulement sur les côtes le long des cours d'eau, mais aussi sur les plateaux plus ou moins cultivés, fréquentés par les troupeaux.

Les marais près de Tetuan et de Larache en hébergent quelques familles en compagnie des espèces précitées.

Il se dislingue du liuhnlcus ibis par un coloris autre et une taille plus petite. Il est blanc avec un manteau roux violacé sur le dos, de plumes décomposées lili- formes ; toutes les plumes de la tête effilées, assez longues, sont blanches bordées de noir sur les deux côtés de la plume retombant en crinière sur le cou et sur les épaules de l'oiseau, le cou est jaunâtre et le fanon est d'un gris clair. Les jeunes oiseaux ont toute la tête, le cou et la gorge, jaunâtres rayés de noir, toute la région dorsale et lombaire, d'un joli brun doré, les ailes, la queue cl le ventre d'un beau blanc.

FcnEST.

PHOTOGRAPHIE

Li;S AMI'llll'DSITIVES

Dans nos articles des I" et tii septemliro dernier, à propos de la photographie des plantes par le procédé du châssis-presse, nous avons entretenu le lecteur des ex- périences du D'' Fayel au point de vue de l'action pro- longée de la lumière sur les plaques et les pellicules, (jui permet de produire, ad libiluin, des clichés positifs ou des clichés négatifs (voy. le du 15 septembre), ce (jui tout d'abord n'avait eu lieu qu'accidentellement.

Ces accidents ont été étudiés par de nombreux expéri- mentateurs,;qui les ont reproduits artificiellement, et ont déduit de leur mode de formation diverses mélliodes d'obtention directe d'images positives à la chambre noire (procédéUossignol),et de tirages de contre-typesdu même sens que l'écran pris comme modèle. D'après Fabre, qui a fait l'historique de la question dans son Traité en- I i/rlopédiiitie^ c'est lleilnian qui le premier, on ISo.'i, ob- serva « que l'on pouvait parfois obtenir des phototypes qui, au lieu de conserver leur caractère d'image néga- tive, prenaient celui d'image positive ».

LK NATUHAIJSTR

167

Après lui, de la Blachère (1856), Schouwaloff (I8S8), Cordier (IS.'iO), etc., constatèrent le nn'me phénonif'Mie et le reproduisirent par des moyens dilTércnts.

Malone remarqua que les épreu- ves positives directes pouvaient être obtenues par excès de pose, et c'est cette observation qui conduisit aux divers moyens mis en œuvre pour la production des positives directes, ou des contre-types.

Pour être complet, il nous l'au- drait passer en revue une foule d'e tudes plus ou moins détaillées el qui nous entraîneraient trop loin.

Le hasard seul produit très sou- vent ces photographies anormales, sans que l'opérateur y ait volon- tairement mis du sien, et nous pré- sentons aujourd'hui à nos lecteurs un fort curieux spécimen de ces sor- tes de résultats imprévus, et que M. Mendel, directeur de Photo-Revue. a bien voulu mettre à notre dispo- sition.

Cette épreuve a été faite par nu amateur du Havre, M. Cavanagli. Ce cliché offre cette curieuse particula- rité que l'imaye s'est développée par- tie »f</(7!i'rt' et partie j)0S)7trf.

Les diflérentes parties du cliché sont naturellement du sens opposé à celui des parties correspondantes de l'épreuve. Ainsi, la fiyure du per- sonnage, placé à gauche la droite de l'enfant), est négative sur l'é- preuve; elle s'est développée direc- tement en positive sur le cliché. 11 en est de même pour dilTérents au- tres détails.

Il est permis de supposer que ce phénomène d.''invcrsion partielle do l'image peut avoir été produit par un léger excès dans l'exposition à la chambre noire, qui aurait élé suffisant pour provoquer le ren- versement dans certaines parties plus éclairées, tout en n'étant pas assez accentué pour que l'inversion ait pu se produire sur l'ensemble du cliché.

Quoi qu'il en soit, cette épreuve est l'une des plus curieuses qu'il nous ait été donné de voir jusqu'ici, et nous pensons que nos lecteurs nous sauront gré de la leur communiquer.

NOUVEAU VIRACE-FIXAGE

Un amateur communique à Plioto-Heine la méthode suivante de virage-fixage, qu'il donne comme irrépro- chable, tant au point de vue de la facilité avec laquelle on obtient des tons agréables qu'à celui de la solidité et de la durée des images.

i< Le virage que je préconise exige la préparation préa- lable de cinq solutions dont voici les formules :

Solution A. Eau distillée atjsolument dépourvue de

matières organiques ICO gi'.

Chlorure d'or pur brun neutre i

Mettre dans un flacon de verre rouge bouché à l'é- meri. et tenir à l'abri de la lumière; sinon l'or réduit se dépose sur les parois.

Cliché dont l'im;

ge s'est développée partie nétjalice et jîartie poxilivc.

Solution B. Eau 1000

Alun 70

Solution C. Acétate do plondj 1

Eau bouillie <m distillée 500

En flacon émeri :

Solution D. Eau chaude ;;000

Hyposulfite de soudi' tuO

.Solution C lu à la c. cubes

Cette solution D pèse de 5 à 6" au pèse-lessive.

Solution E.—Ea.uboml\ie tOOO

Craie lévigée B

Solution A .30 c. cubes

En flacon jaune émeri de IIJOO grammes, large ouver- ture. Agitez fortement. Préparez huit heures au moins avant le virage.

Au sortir du chàssis-presse je lave abondamment (quatre fois) mes épreuves à Veau de pluie, en ajou- tant, la troisième fois, 10 à lo centimètres cubes de la solution B, par litre d'eau, suivant le nombre des épreuves.

Passant dans le cabinet éclairé à la lumière jaune (ji-

lus

LI-: NATLKAI.ISIK

fais toutes les opérations de virage à celte lumière), je divise ma solution E en autant de bains qu'il est néces- saire, ne mettant jamais plus de quatre épreuves 18X24 à la fois.

Je commence par le bain ncnf pour les trois quarts de ropération. et pour terminer je me sers de bain vieux. A cet elTct, j"ai soin de recueillir dans deux flacons (de 1500 grammes, verre jaune émeri. étiquetés bain vieux 1 et n" 2) le bain E après usage. Ces (laçons servent alternativement. Je laisse toujours 0 grammes de craie lévigée en contact avec ce vieux bain ; après chaque opération finie, j'agite fort les deux flacons; tous ces bains doivent être tenus à l'abri de la lumière.

Il faut arrêter le virage aranl l'obtention du ton désiré : car les éjireuves continuent à virer par suite de l'imbibi- liuu de la pùle gélatineu.^e par la solution, et son empri- sonnement entre la couclie et le papier : c'est la partie la plus délicate du virage.

On peut obtenir tous les tons, depuis le rouge pourpre f\\ passant par le brun chaud, jusqu'au violet noir, et ils s,>nt solides. L'no pratique de quelques jours en appren- dra plus à l'amateur que toutes les descriptions les plus minutieuses. Le virage dure en moyenne de 6 à S mi- nutes, à la température de 15" centigrades.

En hiver, je chauffe légèrement les bains. Ceci fait, je lave deux ou trois fois les épreuves et je les plonge, toujours en même quantité, dans la solution 1).

Je me sers toujours du même bain, him /ilirè;je le remonte en hyposulfile et en acélale (|nand cela est né- cessaire. Après (ixage coinplet, qui dure de 0 à l.'> mi- nutes suivant la température, je place les épreuves dans la laveuse, elles font un séjour de 10 à IJi minutes. Je les retire, je les place dans une cuvette, et je les recouvre de solution li. 11 faut renouveler cette solution chaque fois que l'on met un nouveau paquet d'épreuves; la solution ayant servi est recueillie à part pour l'alu- nage des clichés et autres usages du laboratoire : la durée de l'immersion est de 5 à 10 miimtes.

•Vprès un lavage abondant. Je les remets dans la laveuse, elles séjournent deux heures ; je glace en- suite les épreuves (après retouches, si besoin est) pen- dant (ju'elles sont encore humides, en les couchant sur une plaque d'ébonite frottée avec une llanelle enduite de <:ive ncche. Je me sers d'une raclette (modèle double lame caoutchouc), le rouleau me paraissant défectueux.

Pour le collage, j'emploie la colle d'amidon (Eau 100; amidon Berger, marque au chat : 10 gr. ; essence de té- rébenthine, .") à 6 gouttes.)

Je mets une carteline sur la pliotogiaphie lorsqu'elle est appliquée sur l'ébonite, ou je passe tout simplement ma colle sur le carton (support définitif), et j'y applique l'épreuve sèche ; je l'applique en y passant une llanelle, et en ayant soin d'aller du centre à la périphérie pour ne pas salir l'épreuve par la colle en excès sur les bords. Le brillant se conserve très bien.

Après séchage complet, on saline à chaud à uni,' cha- leur modérée.

E. J. Sami.ni iiE Hioi.s.

ENCORE LES fflOUTONS A CORNES SURNUfflERAIRES

Dans iiii .-irliclo criliciur par rclte iiutc. M. H. Gadeau dr Korvillc avait soutenu, d'une fmun rjénérale, que la niulli|iliciti!, des coincs, à droite ou à gaucho, sur le Iront du Moul<in, étail pui-ciui-nt apparente, et qu'il ne s'agissait jamais, en p.ireil cas, rpic de cornes plus ou moins iiroloiidéuient niultifurquées. •I Dans le langage scienlilique concluait-Il en elfct, il est donc nécessaire de dire que la tote de tel Mouton ou de tel autre Ruminant présente des tonnes l)ifurquées,... au lieu de |iarler de Moutons ou autres Ruminants anoinaui à (pialre, cinq ou six cornes. >>

Maintenant, le distingué naUiraliste de la Normandie admei pour rei tains cas, la multiplicité réelle ; mais, jjour beaucoup d'autres, il soutient toujours la l'urcalion.

Or la concession ne parait ])as sutlisante.

Pour se maintenir dans ce dernier rctranclicment, mon. estimé contradicteur invoque de nouveau l'opinion de Sanson, et il y ajoute, comme nouvel argument, eette plirase assez obs- cure de William Bateson (Materials for Ihesliid;/ iif l/ie varia- tion, etc., 189i, p. 28.')) : « H. von Xalliusius a observé, chez les Moutons, que, pendant le développement, l'accroissement des cornes d'un ini-mc côté est d'ahord simjjle, mats qu'ensuile cet accroissement se fait en deux ou plusieurs points; toutefois il pense que, dans d'autres cas, la division peut avoir lieu plus

lot. I)

Certes, je ne conteste pas ([u'André Sanson ne doive être regardé comme un éminent « zooleclinicien » et j'ai la plus haute opinion des travaux de H. von Nalhusius; cependant, à notre époque, il ne me parait pas que le Ma'iisler di.ril doive prévaloir contre nue démonstration.

Dès que la corne d'un Ruminant cavicornc est iiourvuedeson (■lui corné, son mode de développement, comme je l'ai montré dans ma note précitée, est ulisolument incompatible avec l'iiv- ])Otlièso de la furcalion. Cet étui, eneli'et, est inerte et non mal- léable; il ne s'allonge que par la base, cl, à mesure qu'il s'ac- croit, il prend la forme qu'il gardera désormais. A supposer que les tissus sous-jacenis se mettent ;'i l)oui'ge(jnner latérale- ment, les élémcnls cornés qui le composent et qui, depuis plus ou moins longtenqis, sont morts et momiliés, ces éléments vont-ils donc reprendre vie et ju'olifl'rer autour du •nouveau ra- meau? Pour <pie la furcalion fut possiI)le, en ]iareil cas, il fau- drait que ra])pendice frontal put éliminer les parties antérieu- rement cornifiées de son épidei'mc, autrement dit, cpi'il muât comme une couleuvre; tel est, parait-il (K.irl Vogl, Les .Mam- mifères, 1SS4, p. 379 , le cas de V.inlllocapra .imericana, dont la corne, simple dans le jeune .'ige, est bifurquée à l'âge adulte ; mais tel n'est certainement jias le ras du Mouton.

Je puis pourtant, moi aussi, faire une concession à mon ad- versaire. Peut-être (inirons-nous ainsi par nous metire, les deux, loul à l'.iit d'.iciord, cnuinie ji' li' désire bien sincère- ment.

Avant la formation du premier cùne corné solide, quand l'émi- ncnco osseuse qui représente le premier rudiment de l'axe esl encore revêtue d'un éiiiderme mou et iilaslique, il est possible que cette émincnce et son revêtement présentent deux ou plu- sieurs i)oints d'accroissement plus rapide, el donnent ainsi nais- sance à une corne bifurquée ou mullifurquée.

C'est ]ieut-étre à des cas semblaliles que se rapportent les nliservations de Nalhusius.

Il importe seulement de remaripier ipi'une pareille <irigine n.' saurai! jamais être invo(|uéi" que pour des cornes furquées tuât à l'e.rlréiae pointe, et jamais, cela va sans dire, inuir des fornes divisées dés la base, eonime celles ipii ornent le crâne ligure dans l'article que j'avais critiqué.

J'ai observé, eu elVet {.ides Soc. Se du Cliili. 19 nov. 1894. p. ccii), que, chez un veau dont l'apiiendice frontal ne s'élève guère que de deux renlimèlres, celui-ci est déjà pourvu d'un étui solide, dont la hautetu'. nalurelleiuent, n'est qu'une partie de celle de l'appendice complet; je ne crois j'as, d'ailleurs, que cette observai ion se réfère à un cas limité; el, chez le Mouton, plus petit ipie le BoMif, le iiri-mier cône corné a vraisemblable- ment des dimensions encru'e plus faildes que chez celui-ci.

Ajoutons que, géuéralemeiil, dans une corne plus ou moins Agée, l'usure .aura passaldenieiit réduil ce lu'emicr cône et pas- sabb'irii-nl idïaeé b's |iarMeularilés de la |iidule.

!•'. I..\TASri-;

Le .\uluralisle ilu 1«' mars dernier ;p. S6i contii-nl une réponse à ma note parure dans le même journal (l"' février 189.'i. ji. 30 . s\iy les l'ornes surnuuternires des ruminants cavicornes.

LES MOLLUSQUES PAKASITES DES HOLOTHURIES

(Figures devant accompagner l'article paru, dans le précédent numéro, sous le même titre)

Fig. 1. ^i/iKiiila ailwriiiia i-enroniiaiit un Kiilucuiuliti niiiri- hills û\i: au vaisseau intestinal dorsal. ]i,\'Eiitocoiic/ia;D. lube iligestif de la Synapte; V, vaisseau dorsal. Grandeur n;iturelle.

Kifl. 2. Portion de la ligure ]irécédentc grossie environ dix lois. C, renflement céphaliquc; ov, ovaire; of, œufs en voie de dévelipiiement; /, glandes génitales màle.s; o, orifice termi- nal du corps de Vlùiloconcha.

Fig. 3. Extrémité termin;ile du corps de l'Enlocoiic/ia gnmsic environ 23 fois.

Fig. 4. Spermatozoïdes de VEiiloconclia.

Fig. 5. DitVérents stade» de la segmentation de IVuf.

Fig. 6-9. Larves do Vlùiloconcha à différents stades de déve- loppement. P, pied ; up, opercule; vl, voile; T, tentacules; ol, otocyste; œ, œsophage; /, intestin; ;/, foie; x, organe cilié situé entre les lobes du pied.

Fig. 10. Eniocula.r Ludirir/ii, grossi environ 60 fois. A, région antérieure; B, région moyenne; C, région posté- rieure du corps; r, renflement antérieur terminé par la bouche h, et s'enfonçant dans les téguments / de l'Holothurie : (I, tube digestif; o\ orifice conduisant dans la cavité géné- rale: »/■, œufs renfermés dans la poche incubatrice f[ue forme la région moyenne du corps; nv, ovaire; v, vagin dont l'ex- trémité antérieure s'ouvre dans la cavité générale par l'drilicc

Fig. 1(1.

<!!■; /'x, réceptacle sémin.il; ;/, orgam' glandulaire coiiunuiii- quant avec l'extérieur à l'aide ilu canal excréleiir c.

Fig. U. EiilifiTjli'd 111,1 uhilis grossi environ 10 fois. C, co- quille, et c/i, charnière de la cocpiiUc; M, manleau ; B, poche foi-mée parle manteau et servant de poche incul>ati'ice; A, Ijouche: rf, tube digestif; a, anus; Ji, collier nerveux ; f, foie; g, glande génitale; P, pied; >\ ventouse.

Fig. 12, 13 et 1'». Larves A'Enluvolvii k différents stades de développement. V, voile couvert de cilsvibratiles et offrant nu long Hagellum en son milieu: /», bouche ;rf, tube digestif: n, anus:/', foie: P, pied ; K, liranchies enviiiede formation: PU, ganglions pédieux ; o, otocyste.

Fig'. 15. Gastéropodc parasite des Syna]pt(S de Zanzibar, grossi 30 fois..R, trompe évaginéo terminée par un renflement garni de crochets S: m, bouche.

Fig. 4ri. Le même avec la trompe R réirariir: T, tentacules; A, veux.

170

I-I-: NAiUHALisri-:

["EXPOSITION DE MADAGASCAR AU PSÉUNI

i.Vo/f cfiinplémciilitUe.)

La conférence faite, le :ill juin ilfriiior, par M. Milne-Ed- wards, sur les Animau.r de Madagascar, nous ])ermcl de com- pléler ce que nous avons dit, dans le précédent numéro du Satiiridiste, de la paléontolofiie de cette grande ile.

L'élude des Mammifères fossiles, que vient de faire M. Mi. ne-Edwards, prouve que les grands Lémuriens, jjlus ou moins voisins du Mi';/nlfi(Ui/>ii.; étaient assez variés à l'époque tertiaire. Ainsi le Kinolemtir Grevei (M.-Edw.) devait être un I.émurien marcheur, inca]iable de grimper sur les arbres, ce qui confirme les affinités, déjà si évidentes, de ce groupe avec les Herbivores. Le Thaumiislolemiir était voisin du [irécédent cl du Mer/al(i(l<ijjis. Le Lop/iiolemur se rapproche d.ivantage des llapiilemur iiLClueis (1).

Le savant professeur du Muséum a insisté sur les relations que celte faune éteinte indique avec la Malaisic et l'Aus- tralie, et qui sont beaucoup plus marquées que celles qu'elle présente avec l'Afrique. C'est ainsi que l'-Epi/ornis se rap- proclie plus des Casoars australiens que des .\utruches afri- caines. Kn outre, la présence de ces grands animaux disparus prouve que Madagascar a di'i avoir autrefois une étendue con- tinentale beaucoup jdus grande dans la direction de l'Est cl du Nord-Est.

Erratitiii. Par suite do réductions que nous avons du faire, au dernier moment, dans notre compte rendu, quelques erreurs ou confusions involontaires s'y sont glissées. Nous te- nons à les rectifier ici.

Kelativement à la faune ornithologique, on peut préciser SCS caractères on disant que 'i'i genres et 129 espèces (sur :!yO) sont pr(q)res à Madagascar; c'est plus de la moitié. Le genre Leplosomiis se rapproche des Rolliers, et ce sont les genres Coii.i- et (^ori/(/ini;/.r qui représentent les Coucous.

Le grand l'a]iillon nocturne, de la famille des Bumlit/rii/ir, producteurs de soie, que nous avons voulu signaler à cause de ses ailes postérieures prolongées en forme de queue, est l'.-lc- tid.i Millrei, dont on voit de beaux spécimens à l'exposition du -MuséuM].

11'' K. TUOUKSSART.

CHRONIQUE

:«Iu8éuni <l'lii»t<>ir<- nat(ii-<-Il<-. Chaire iVEiUo- moltxjie. M. liotivirr, (iocteur es sciences, vient d'ôtro nommé professeur d'ontomolofiie au Muséum d'Iiistoire naturelle de Paris, en leinpiaeemoiit i.\r M. Hlaiicliai'd. i|ui avait piis dernièrement sa retraite. La Uédaclion du .Xalirralifste adresse ses félicilations les ])Ius sincères à M. Bouvier, fjiii est un des collaborateurs du journal de la prèmiéri' liruie.

Cli>-yM:ii>lli<>iii(;H cIsiiiH ls> ^Istce. Ou a \Ml

voir à Londres, à la lin de l'automne dernier, des Chry- santlièmes qui avaient étd envoyés de Wellinpton (.Nou- velle-Zélande). Ces fleurs avaient été renfermées dans des tubes de verre remplis d'eau qu'on avait fait fêler, et on les avait expiUliéf's ainsi en les faisant conserver dans la glacière du navire.

11 parait que ces fleurs sont arrivées dans un parfait état de conservation, et qu'on les a montrées fraîches et non décolorées après les hvoir doucement l'ait dégeler aux yeii.x surpris des visiteurs.

1) Les débris fossiles qui ont servi à déterminer ces tvpes étctnts ne porl.iient pas encore d'étiquettes lors de ncjtrc jire- mièrc visite à l'Exposition. C'est ce qui nous avait empêché d'en [larlrr dans ce premier article.

L.ézai*<Is et Mantes. M. llalien .Mingaud a comtnuniqué à la Société d'Histoire naturelle de .Mines, une note curieuse sur des observations faites sur des lézards et des niantes. Des b'zards verts adultes, tenus en captivité depuis le printemps et nourris de divers insectes, onte'té spécialement alimentés, du mois d'aoï'it jusqu'à ce jour, de mantes religieuses. Poui' manger ces gros orthoptères les lézards se précii)itaieiil sur eux, les saisissaient dans leur gueule et les secouaient fortement jusqu'à ce qu'ils fussent raoïts; puis ils les mangeaient, ne laissant souvent que pattes et ailes. Ces lézards traitaient de même d'autres proies, telles que gros insectes et chenilles. Un jour une mante fut saisie en même temps par deu.v lézards, chacun tirant de son côté, sans pouvoir faire lâcher prise à l'autre ; alors, l'un des lézards, faisant ici preuve d'intelligence, se mit à tourner plusieurs fois sur lui-même et finit de celte manière par tordre l'abdomen qui se sépara, et qu'il mangea aussitôt. On pourrait supposer que les mantes, qui étaient mises dans la cage des lézards, avaient conscience de leur destinée, car, pour elTrayer ces sauriens, elles développaient et refermaient bruyamment leurs ailes, coup sur coup, à la façon d'une personne qui ouvre et ferme vivement un éventail. Ce bruisscmenl d'ailes a quelque analogie avec celui que produit le (liiidou ([uaiid il l'ait le beau.

OFFRES ET DEMANDES

-M. T. 1). à S.ainl-M.du. Vuici la ccoupusilion de l'eau de mer artificielle :

Sel dc^ cuisine SI grammes

Sidl'ate de magnésie 7

Chlorure de potassium 7

de magnésium 10

Eau filtrée i liii'es.

M. G. F. Pour détruire les chenilles (pii dévurent vos l)uissons d'aubépine, il faut recueillir les nids lorsiju'ils .sont encore peu développés, c'est-à-dire lorsque les chenilles sont encore jeunes. .'V l'aide d'un sécateur, on coupe les extrémités des branches sont fixés les nids et on les recueille dans un sac largement ouvert qui ])eut être fixé au liout d'une perche. Lorsque la moisson est terminée (Ui que le s.ac est à peu ]irès plein, on le ferme avec précaution et on le plonge dans l'oau biiuillante.

M. Joanncs Clerc, à Ecnlly (Rhône), olVre des oeufs cl dos clirysalides de l'iallsama Cecropia (Amérique du Nord) et de Sdlurnia pyvi en échange d'oeufs, chenilles et chrysalides de li'*l)i^loptères.

Excellent appareil phologra])hiqne 13 X 18, ccuiiplel, eu- lièrement neuf, autre ajipareil égalemcnl neuf et complet, 18 X 24, permettant faire beaux, grands liragos. M. Bigno- iiet, à Dicnué (Vienne.

On demande des Coléoptères de France et d'Eunqie, prin- cipalement en quanlité des Calosoiiia s'/roplmnlai on demamle aussi des papillons. .Adresser listes cl quantités à les Fils d'E- mile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du H.ac, Paris.

M. R. D..., à Dieppe, pour draguer en lucr, et mieux en rivièi'e, il faut euq)loyfr la drague de Bail; le prix varie suivant la taille, do iU à 80 francs environ. Celle drague est particuliè- rement jiratique, en ce qu'elle jieut élre utilisée des deux cotés, ses deux grand» bords étant taillés en couteau. La Maison L)e\- ridle, 40, rue du Bac, Paris, fabrique île ces dragues.

M. 1$. G. 20ol. Les épingles nickel sont maintenant d'im usage constant; nous croyons bien que, dans un temps très rap- ju'oché, elles seront employées de préférence aux épingles argentées (pii, cependant, ont été dans lo principe un grand perl'eclionneuient.

Faites usage des boules de naphtaline concentrée, montées sur épingles ; c'est ]ilus jiropre ((ue la hen/.inc jibéniquéc el aussi bon, .sinon meilleur.

NATUilALlSTh;

171

A ccdci" les ouvi'a;.'('s suivants : S'adrrsM'i' a « Los Fils d'Emile D«yrolle, 46, nio du Bac ».

Agassiz {A.). (luiieral SlvcLch iif tlio l'xiu^dition ni' Ihc « Alba- tros » fnim felu'uarv 181)1, Caiiit)iidt;i', 1892, iii-S» relié. 22 pi. 6 "

Axsiiciatiun /'i-iiiiriii.sr ]u,\ir l'avaiicrmciil des srioncos, ses- sions 1 il 22, 1872 à IS'.lli, l'ai-is, :il voliiiiies, in-S" ndiè (coUec- lion conipliHo, licl exoniiilaii'c). 1"> "

Associiilion française pmii- r.iA'anconicut des sciences 22» ses-

1893, Besancon cl Noti

Franclïe-Conilé. Rouen et sue Bli

volume bi'o- (i .1

\iihnues ce- 6 » 6 »

l'aiis, 1886.

sion, chc.

Lu titt'ine. liés.

/,« même. 16° session, 1887. Toulouse.

Eil. l'errier. Les e.'cploi'ations sous iiiaiiru' 1 volume relié, avec 243 fif^ures. 8 »

Ruiiaull (.U.). G'îuvres iiosthumes publiées par 1'. Lebesconle. et suivies de ; Les Cruï:iaua et Hysopliyeus, ou liilobites, sont- ils des végétau.v ou des traces d'animaus ? par P. Lebeseontc.

R.-tnie«, 1883. 1 v.dunie in-4'' broché, 22 pi. 14 » Driaii {M. -A.). IMimu-alogie et Pélrologic des environs de

Lyon. Lyon, 1849. 1 volume in-8° relié. 6 c

Faisan et C/ianlre. Monographie géologique des anciens gla- ciers et du terrain erratique de !a partie moyenne du bassin du Rhône. Lyon, 1880. 2 volumes in-S" reliés, avec Atlas in-folio relié, 6 pi. col. 16 n

Cliapiiis (F.!. Nouvelles recherches sur les terrains secon- daires du Luxembourg. Bruxelles, 1838. 1 volunu' iii-i" relié. 20 pi. " 12 »

Cliapuis (F.'i et Veimlque \G.). Descriplion des fossiles des terrains secondaires du Luxembourg. Bruxelles, 1853. 1 volume in-4'' relié, 38 pi. 10 .i

Baieri [J .). Oryklographia noricasive rerinn fossiliuni et ad minérale regnum iierlinentium, in territorio Norimbcrgensi. Norimbergie. 1 volinne in-4'' cartonné, C pi. 7 uO

Barnmde. Défense des Colonies. Vol. I à V. lSBl-1871, 4 pi.

Colonies dans le bassin silurien do Boliéme. 1860. .'i bro- chures in-S», reliées et brochées. 6 n

Allen (J.-A.). The american Bizous, teneeg and exlinct. Cam- bridg, 187(3. 1 volume in-4° relié, 12 planches. 1 car- tonné. 14 ■)

Cazulis de h'midûitce. L'homme dans la valh^e inférieure du Gardon {{'" p. i. Montiiellier, 1872. 1 volume in-l" relié. 14 pi. 4 »

Costa [da] Pereii-a {F.-A.). Notions sur l'état préhistorique de la terre et de l'honuiie, suivies do la description de quelques Dolmas ou Antas du Portugal. Lisbonne, ISIiS. ^1-4° relié, 3 pi. " 6 ..

S'adresser, pour ces ouvi'ages. à <( Les Fils d'IOiuile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris d.

montre l'intérêt qu'il y aurait à étendre ces recherches dans le groupe des Nanlilides fossiles.

A. K. M M.Aitn.

ACADÉMIE DES SCIENCES

séance du 17 juin. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un correspondant dans la section d'a- natomie et de zoologie pour remplir la place devenue vacante par le décès de M. Cotteau. .1/. Koivalevshy obtient 42 sut'- Irages sur 42 votants. M. L. de Latinoy signale à l'Académie un nouveau gisement de cipolin dans les terrains archéens du Plateau central. MM. W. Kilian et .1. Penck adressent une note sur les dépôts glaciaires et fluvio-glaciaires du bassin de la Durance. M. Uaug a observé dans le même bassin deux sys- tèmes de plis conjugués d'âge dill'érent. .V. //. Notait ex- pose la constitution d'ensemble des terrains juras.siques et cré- tacés des lies Baléares. MM. J. Re'vil et II. Dou.vami. de l'é- lude du miocène de la vallée de Movalaise concluent que c'est antérieurement à la formation pontique que se sont produits les importants plissements qui ont donné à la région son relief actuel. M . .4. [lustre expose le résultat de ses recherches sur le sucre et le glycogène de la lymphe. M. I.ecerele a étudié les modifications de la chaleur rayonnée par la peau, sous l'influence de courants continus. M. Cliirrles Henri, au moyen d'un nouveau pupilloraètre, démontre l'action directe de la lu- mière sûr l'iris.

Séance dn 84 jinin. .U. A. Vayssière a pu étudier ie dimorphisme sexuel des Nautiles etj après avoir montré les variations sexuelles des coquilles chez ces céphalopodes, il

LIVRE NOUVEAU

Le tomi' Il di' l.i l'/orr de Friinre de .MM. Rouy et Foucaud a paru réceuMjient (li; il l'tait attendu avec uni' légitime impa- tience.

Les idées en botanique ont accompli une évolution : les multiples créations de l'école analytique étaient encore, il y a peu de temps, ou acceptées par les uns comme espèces d'égale valeur, ou rejetées eu bloc, ce qui, entre parenthèses, était sin- gulièrement commode. Mais puisque, aujourd'hui, l'on est con- venu de ne regarder comme véritables espèces que les plantes qui offrent des caractères différentiels assez importants pour mériter ce titre, il s'ensuit que l'on devait subordonner scien- tifiquement celles qui n'en possèdent que de moindres. C'était la grande difficulté. MM. Rouy et Foucaud l'ont abordée sans hésitation, et le résultat de leurs patientes études est de nature à donner pleinement satisfaction.

Le nouveau volume commence par la Tribu II {^isymbriée.i) des Crucifères. Pour donner une idée du système suivi par les auteurs, je vais énumérer les espèces, avec les sous-espèces, formes et variétés, qu'ils acceptent dans le genre m-EKK.

Tiges sukkrutescunïes.

1. /. seiiipervirens L. ; 1 var. : concolor Rouy et Fouc.

2. /. sa.vatilis L. ; 3 var. : lligiuhrifolia D C, corifolia D C, reciirvifolia R. et F.

Tiges heruacées.

Groupe 1. Petr.e.e R. et F.

3. /. Tenoreana D C; 2 formes : /. petrœa (.lord.), /. Cus- tonis (de Lacroix).

Groupe IL Humilrs R. et F.

4. /. spalhulata J.-P. Berg.; 3 formes : /. Aniensis F. et R., /. Lapeyrousii (Bordère et Soubervielle), /. nana (AU.).

5. /. Candolleana Jord.

6. /. Aurosica Cliaix.

7. /. eiliala Ail.

8. /. iimbelldta L. ; 2 formes : /. plnlyplera (lîurnat), /. ainœna (Jord.).

Subsp. /. Grenieri (Thuret et Bornet).

9. /. linifolia h. ; 1 var. : cyclodonla Burnat. Subsp. /. stricta (Jord.); 1 forme : /. Villarsii (Jord.).

10. /. pinnala L.; 2 var. : crennto (Lamk.), hicorymbiferu R. et F. ; 1 forme : /. Costei F. et R.

11. /. Bernardiana G. et G.; 1 forme : /. Bubanii (Devillei.

12. /. intennedia Guers. {sensu ainplo).

Subsp. I. /. intennedia Guers. [sensu stricto); 2 formes : /. Vurandii (Lor. et Dur.), /. Contejani (Billoti.

Subsp. IL /. Violleti (Soy.-AVill.i.

Subsp. III. /. Timeroyi (Jord.); 1 var. : Lamottei (Jord.c 2 formes : /. collina (Jord.) et var. maialis (Jord.), /. Delphi - nensis (Jord.).

Subsp. IV. /. l'rostii (Soy.-Will.) ; 1 forme ; /. de/lcvifo- lia (Jord.) et var. polita (Jord.).

13. /. ainara L.: 8 formes : /. Forestieri (Jord.); /. arva- tica (Jord.) et var. orbicularis R. et F.; /. resedifolia (Pourr. et var. latifolia (Pourr.); /. apricorum (Giraud.); /. pandii- riforinis (Pourr.) ; /. Martini (Timb.i et var. leniiifolia R. et F. ; /. Montolivensis (Timb.); /. riipcaiilis (Lej.; et var. Siibaudii (Puget).

Subsp. /. affiiiis (Jord.) et var. ceratophylla (Reut.).

Ce second volume de l'important ouvrage de MAL Rouy el Foucaud contient 330 pages, il comprend, outre la fin des Cru- C1KÉRES (236 pages) :

Ord. VIII. Cvi'PARiDiîES :

Capparis : 1 espèce, 1 forme.

Ord. IX. RÉsÉUACÉES :

Reseda : 6 espèces, 4 formes, 17 variétés.

.islrocurpus : 1 espèce, 3 sou.s-espèces, 3 variétés.

Ord. X. CisTiNÉEs.

Cistus : 9 espèces, 3 sous-espèces, 11 formes, 23 variétés, 16 hvbrides.

^l) 1 vol. f.-isc. II, 6 francs. Les Fils d'Emile Deyrolle, li- braires-éditeurs, 46, rue du Bac, Paris.

[-■1

I.F. NATrU.M.ISTF

llelitiiil/iemtiiii : 4 espèces, 4 sous-espèces, 15 formes, 44 va- riétés, 7 hybrides.

FtiiiuiiHi : 4 espèces, 1 forme, 10 variétés.

Comme dans le tome précédent, les diagnosos sont concises et claires ; elles sont accompagnées de tableaux dichotomiques qui rendent de grands services; la bibliographie et la synony- mie sont particulièrement soignées et ont du nécessiter de longues recherches ; enfin les principaux exsiccata sont cités.

Je suis heureux de constater que cette publication est bien ce que l'on attendait ajuste titre de ses auteurs, et. s'il m'était permis d'exprimer un vœu, c'est celui de voir, malgré le tra- vail si ardu et si vaste que nécessite une pareille oeuvre, MM. Kouy et Foucaud publier trois volumes en deux ans; ils rendraient ainsi un véritable service aux botanistes.

Cii. Macniku.

Répertoire ét|nio!ogi(]ye des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VULGAIRES DES OISEAUX

Les ouvrages modernes d'Ornithologie ne mentionnent qu'un petit nombre des noms vulgaires donnés aux oiseaux par les anciens naturalistes : Bclon, AUlrovando, Salerne, Brisson, Burt'on, Vieillot etc.. Les dénominations les plus connues ten- dent à disparaître et sont remplacées par des noms plus nu)- ilernes ; c'est ainsi que le Pic-vert est devenu le Gécine vert et que la Perdrix grise est désignée aujourd'hui sous le nom de Starne grise. Lm noms vulgaires ne doivent cependant pas élre négligés et il n'est pas permis aux Ornithologistes de les ignorer. u La ])reiniére chose que l'on doit se proposer, a dit Bullon, lorsqu'un cnireprend d'éclaircir l'histoire d'un animal, c'est de faire une critique sévère de sa nomenclature, de démêler exac- tement les dillérents noms qui lui ont été donnés dans toutes les langues et dans tous les temps, et de distinguer, autant qu'il est possible, les espèces difl'érentes auxquelles les mêmes noms ont été appliqués : c'est le seul moycTi de tirer parti des connaissances des anciens et de les lier uiilctnont aux décou- vertes des modernes. »

Pour obtenir ce résultat il est indispensable de connaître l'étymologie des différents noms vulgaires donnés aux oiseaux et nous avons cru intéressant de publier les recherches étymo- logi([ues auxquelles nou.s nous sommes livré malgré l'opininu du grand Frédéric : « Les recherches généalogiques et étymo- logiques ne sont pas dignes d'occuper des têtes pensantes. »

Les noms vulgaires sont généralement composés des sons imitatifs du chant ou du cri dos oiseaux ou tirés de quelque particularité de leur forme ou de leur plumage ; ce sont ceux que l'homme a imposés les premiers; plusieurs no sont que les surnoms donnes aux oiseaux dans leur patrie d'origine et qui ont été conservés danslesidionicsdcspcu[ilescivilisés. Quelques- uns enfin rcnicmtent à la [jlus haule antiquité et leur étymolu- gic est encore douteuse; nous avons cru néanmoins devoii' mentionner l'opinion la plus généralement accréditée au sujet de l'origine de ces noms et nous avons négligé intentionnelle- ment les élymologics qui nous paraissaient trop hasardées et auxquelles ])ouvait s'ap]diqucr cet adage : « Kn matière d'éty- mologic les mots sontcomme les cloches auxiiuelles on fait dire tout ce qu'on veut. »

Knfin nous avons exclu de noire liste les noms barbares tirés du grec et du latin et dont on a francisé les désinences dans les ouvrages modernes, tels que :

Ili/diohole rinrlc,

i'etti'In'dïitf srhii'iticole,

l'ettit; Itirrinn'idt'^

Oiile loii;/icniidr.

Dans ce rép('rtoire, qui couipriNid plus de .'iOO noms, nous n'avons indiqui- que les noms français anciens, les dénomina- tions indigènes admises pour beaucoup d'oiseaux exotiques et celles adoptées dans le commerce des oiseliers.

Accontciir. Bechslein a forgé ce mot du verbe latin accliio (chanter, f.iiri,' concert) pour désigner un genre d'oiseaux qui crliantenl continuellement. Les deux espèces françaises il'accen-

teurs [Accentor modularis et A. Alpiiiiis] sont connues sous les noms vulgaires de Moiicliel, Tnihie-liiiisson et Pégot. Agami. On a conservé à cet échassier ( l'sopliia crepi- lans) le nom indigène sous lequel il cstconnu dans toute r.\mé- riqui' du .Sud, on le nomme aussi Oiseau-trompette.

Agrobale. Non tiré du grec riijrobalè.s fqui erre dans les champs donné i)ar Swainson à un passereau voisin du rossi- gnol, VUlùlon rubif/inosii.'!, et admis par Brehm comme syno- nyme du mot .4cro6a/e. o Cet oiseau justifie le nom d'ai/robale qui lui a été donné. 11 aime àcourir à l'extrémité des branches; la plus haute tige du Ijuisson qu'il habite, la pointe de l'écha- las autour duquel seri>ente la vigne, la cime d'un arbre, un fil do ti'légraphe sont les endroits l'.Xgrobate aime à se per- cher. 1. (Brehm.)

AguassiOre. Ce nom donné par Vieillot au Cincle aquatique ou Merle iVeau est dérivé du mot espagnol agua (eau).

Aigle. Nom formé du mot latin Aquila dont la significa- tion n'est pas exactement connue : on a fait dériver ce mot d'.-l- quibis (noirâtre); il est plus probable que /Iç^ito cl Aquilon ont une origine commune et dérivent d'un mol exprinjant la forci' et l'impétuosité.

.Vigrelte. Suivant Belon ce nom aurait été donné à ce Héron {llerodiu.s ei/retta) à cause de l'aigreur de sa voix qui est beaucoup plus puissante que celle du héron commun. 11 est plus probable, comme l'admet Bulfon, que ce nom n'a d'autre origine que l'aigrette de plumes soyeuses qui orne l'occiput de cet oiseau.

Albatros. Nom dérivé par corruption du mot latin albn- lus (velu de blanc) à cause du plumage de cet oiseau le blanc domine. L'Albatros-moutoii {Diouiedea e.rulaii.i) est connu des marins sous le nom de Mouton du Ciip parce qu'il est presque de la grosseur d'un mouton.

Alcyon. Nom donné par les Grecs au Martin-Pécheur el (jui signifiait : conceroir dans lu mer, parce que les anciens croyaient que cet oiseau plaçait son nid sur la mer pendant les temps calmes que l'on désignait suus le nom de yoHC* rt/c>/o- niens.

.ilimoclir. Surnom donné dans le Haut-('onmiingc au Calharte iSeopliron percnoplerus': et tiré probablement de la langue arabe,

.Vlonottc. Ce nom formé du mot \alm tilauda est, selon les auteurs latins, d'origine gauloise et fut doimé à une légion romaine au sujet de laquelle Suétone s'exprime ainsi : « Lnum e.v Tiansiilpinis voeabulo quoque i/allico Alauda enim appella- hattir. » Uom Liron, savant bénédictin, affirme qu'.Vloueltc vient du celtique Alaud ou Aloude ilonl les lalins se sont ser- vis en lui donnant la terminaison latine .iluudu. Cette étymo- logic ])arait pins rationnelle que celle qui fait dériver le mot .Uouelle du verbe l.itin laiidare, parce que ces oiseaux chantent en s'élrviinl dans l'air.

Aloiiclle de mer. Cocorli el Unii/iielte. .Viiiiitliiie. Nom formé des deux mots grecs ama (en- semble) cl dinos (tournoyant) et d^nné par les ornilhologistes à un groupe de ]ietits passereaux du genre Sénégali.

Amarante. Surnom donné par les oiseliers à un ]ielit passeic.iu d'.\.friiiuc {l.aijonosliita} dont le plumage esl d'un rouge ani.tranle.

Ama/.ont*. .Nom ilomié j un genre de perroquets parce cju'ils sont originaires du pays des Amazones. Deux esiiéces [Cln-;/solis Anuizonicu.i el C. œstivusi sont très commuuémenl importées et confondues dans le connuerco sous le nom d'.imii- zoncs.

.\m«''ilijste. On dé.signc sous ce nom un oiseau-mouclic : Ciiltipliii (imetlii/slinus) dont la gorge a les reflets de l'anié- Ihyste.

.\iililnti;a. Les naturalistes ont conservé ce nom indigène sous lequel on désigne un oiseau [l'Iutus anliinijn) voisin des Cormorans et ()ue les lloltcutots nomment Oiseau à cou de ser- pent, )iarcc que son cou long el recourbé a non seulement la forme d'un seriicnt, mais se meut d'une manière analogue.

Alhorl liiivNGER. (.4 .SUtlTl'.)

Le Gérant: Pail GHOULT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue Casselle, n.

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I" .VOIT 189o

UNE GLYCINE ÉNORME

v noTJE:]v

Tout d'.ilioul, je iii"i'\cuse auprès des lecteurs de com- mencer par une erreur volontaire cet article modeste. Kn ell'et, ce n'est pas d'une (jlycine dont ils'aj^it ici. mais d'une Wistarie, d'une Wislarie de Chine {Wislaria ^intii- SIS D.C.). Les (jtycines sont des plantes herbacées de la l'amille des Légumineuses, de la sous-famille des Papi- lionacées et de la tribu des Phaséolées, tandis que les Wistaries sont des arbrisseaux urimpants qui appar-

lienueut aux mêmes lauiille et sous-lainille, mais à la tribu des (ialégées.

Si, dans le titre, j'ai employé le nom de fJlycine au lieu de Wistarie, c'est parce que ce dernier n'est pas en- core assez répandu pour que les personnes qui ne con- naîtront que ce titre sachent toutes que je parle du vé- gétal si fréquemment désigné, à tort, sous le nom de (îlycine de Chine, ou simplement de (jlycine. Et j'espère que ce nom générique de Wistarie Unira par être cou- ramment usité.

La Wistarie de Chine est, on le sait, un raagnilique arbrisseau ornementai, à rameaux ligneux volubiles qui peuvent atteindre une longueur considérable, jusqu'à

Wistarie do Chine de l'Hùtel de la Ilose, à Pioucii.

plus d'un hectomètre. Ses feuilles sont imparipennéi's et à folioles entières, et, aux mois d'avril et de mai, Je pendantes et fort nombreuses grappes de Heurs d'un bleu mauve tendre exhalent une très suave odeur et ont un aspect délicieux et poétique. Aussi, cette liane, bien acclimatée en France, est-elle fort souvent employée pour décorer des façades de maison, des murs, des ton- nelles, etc.

Elle a été introduite en Europe pendant l'année 1816, et, depuis 1827, est aboudauiment répandue dans les campagnes aussi bien que dans les villes de notre cher pays. Il en existe une variété à lleurs d'un bleu mauve foncé, une autre à lleurs doubles, et une variété à lleurs blanches.

La Wislarie de Chine a été plusieurs fois accusée d'a- voir causé des migraines, des nausées, des vertiges, etc., à des personnes qui en avaient absorbé. S'il n'y a pas eu erreur dans la détermination spécitîque du végétal incri- Le MatHiulisle, 16, rue du Bac, Paris.

miné, on est obligé d'admettre, dit Ch. Cornevin dans son excellent ouvrage sur les plantes vénéneuses (1), que la toxicité de cette Wistarie « n'est que passagère et se ma- nifeste seulement au commencement de l'année, avant la lloraison;.car il a été fait par plusieurs personnes el par nous- même des recherches sur la vénénosité de celte Léguniineuse, en employant les racines, les feuilles, les tiges vertes ou desséchées, récoltées en été et en au tomne; les animaux d'expérience qui en ont reçu les ex- traits aqueux ou alcooliques n'ont jamais présenté de symptômes jnorbides d'aucune sorte ».

A Rouen, près de la Seine, dans le faubourg Sainl- Sever, la façade postérieure de l'Hûtcl de ta Rose, situé au 20 du ([uai Sainl-Sever, est tapissée par un gigan- tesque pied de Wistarie de Ckine de la forme typii[ue, re- présenté par la ligure ci-jointe, qui est la reproduction

ili Ch. Coi'iievin, Des l'ianlcs vOnéneuses et des empoixun- nements qu'ettes détennineid.

l.E N.VTLKALISTIi:

directe de la pliotograpliii'qne j'en ai prise le i:i mai 1893, à l'époque il était en pleine lloraison.

Cet énorme pied se compose d'une tige et d'une très {.'rosse branche, bien visibles dans la fif.'ure en (|ueslion : la preniit're à «auclie, l'autre à droite.

La tigi' a une forme méplate-arrondie irrégulière et un contour de O^OS, à un mètre du sol. et la très presse liranclic une forme subarrondie et 0'"6i do circonférence à la même hauteur. De cotte tij^e et de cette branche se sont développés de fort nombreux rameaux qui s'enche- vêtrent en s'étendant SUT- la façade postérieure de l'hùtel, exposée au sud.

Étant donné que la tige et réuorme branche ont leur base cachée dans la terre que contient un renard en briques établi pour protéger ces bases, et que, d'autre |;art, leur grosseur est presque la même, il est facile de croire qu'il y a deux pieds et non un seul.

On aura une idé(! de l'étendue que décore cette Wis- tarie en disant qu'il y aune distance d'environ 1 1 mètres entre la gouttière subverticalc qui est à 2;) niillimètrei du bord f;auchc de la figure ci-jointe, et l'encoignure droite de la voûte qui fait communiquer la cour s'éten- danl derrière l'hôtel avec le quai Saint-Sever, situé, sur la ligure, en arrière de cette voûte. Il est presque inutile d'a- jouter, tellement cela est visible sur la figure, que ma plaiiue photof-'raphiiiue n'élait pas dans un plan vertical parallèle à la façade ; d'où il résulle qu'avec cetle longueur seule on ne peut calculer, d'une manière tout à fait exacte, la superficie occupée par ce pied de Wistarie, ce qui, d'ailleurs, n'a qu'un intérêt fort secondaire.

Reste la question do l'àfio de C(! pied. La propriétaire actuelle de ïllùlcl de la liosc, Mme Vve A. Lallemand, a eu l'obligeance de me faire savoir que, en 1848, la pousse devenue la très forte branche qui est aujourd'hui pres- que aussi grosse que la tige, pouvait alors présenter une circonférence de 0"'20 à 0"'25 environ, .le n'ai malheu- reusement pas d'autre renseignement concernant l'âge de cette Wistarie. Néanmoins, sachant qu'elle s''est déve- loppée dans d'excellentes conditions, on peut dire, avec laprescjue certitude d'être dans la vérité, qu'elle est Agée de ii.'i à G.') ans.

liien qu'il existe en Europe des pieds de ^Xistarie île Chine d'une grosseur encore beaucoup plus considérable, celui qui fait le sujet de cet article, et qui a été soigné avec intérêt par les locataires successifs de l'hùtel. est assurément très exceptionnel et méritait, par cela même, d'êtie décrit et représenté, ce (pii. à ma connaissance, n'avait pas ('té fait jusqu'alors.

Henri Caiikm' hk Kkiivii.i.k.

PROTECTION DES OISEAUX UTILES

A l^'AGRICULTURE

Syndacti/Irs : Hollioi- ordinaire; (iuêpiers.

Pas>iircau,v (ir'linairc^ : Huppe vulgaire; ilrimpereaux ; Tichodromes et Sitelles; Martinet; t;iigoulevent>: Hossi- :.;nols; (Jorges-bleues; llouges queues: llouges-gorf.'es: Traquets; Accenteurs; Fauvettes de toutes sortes, telle> que : Fauvettes ordinaires, Fauvettes babillardes. Fau- vettes ictérines, Fauvettes aquatiques, HousseroUes, l'ragmites, Locustolles, Fauvettes cisticoles; Pouillols ; lîoitclets et Troi;ludytes ; Mésanges de toutes sortes; (iobe-mouches; Hirond(dles de toutes sortes; Lavan- dières et Rergoronnettes; Pipits; Becs-croisés; Chardon- nerets et Tarins; Venlurons et Serins; Élourneaux ordi- naires et Martins.

Eclia.'n^iers : Cigogne blanche et noire.

('es oiseaux jouiraient d'une protection absolue; il serait interdit de les tuer en tout temps, et de quelque manière que ce soit, d'en détruire les nids, œufs et cou- vées. Non seulement la destruction des oiseaux utiles à l'agriculture serait absolument interdite, mais l'emploi des pièges, lilets, lacets, etc., ayant pour obji't la cap- ture de ces oiseaux, serait également prohibée. Comme corollaire, le colportage, la mise en vente et la vente des nids, œufs et couvées de ces oiseaux seraient égale- ment interdits.

La conférence a été amenée à dresser la liste de> animaux nuisibluis à l'agriculture, à la chasse mi à la pêche. Voici cette liste :

Rapanes diurnes : Gypaète barbu; ,-Vigles, toutes les espèces; Pygargues, toutes les espèces; lialbuzard flu- viatile; Milans, Élanions et Nauclcrs, toutes les espèces; Faucons : Gerfauts, Pèlerins, Hobereaux, Émerilloiis, toutes les espèces, à l'exception des Faucons kobez, cresserelle et cresserino; Autour ordinaire; Éperviersi Busards.

llapiii-c^ noi-tarnes : Craud Duc vulgaire.

Passercau.i: ordinaircfi : liraiid Corbeau; Pie voleuse; (ieai glandivore.

Échaasiers : Hérons cendré et pourpré; liutors et Hilio- reaux.

l'abniiicJcs : Pélicans; Cormorans; llailes; Plongeons.

Un délai de trois ans est accordé aux difl'érenls pays d'Europe pour mettre la législation en harmonie avec les principes adoptés par la Coniiuission internatin- nale.

La Commission inteinationabî pour la iimleclion des oiseaux utiles à l'a^'riculture a terminé ses Jravaux.

La conférence a arrêté la liste suivante des oiseaux utiles auxquels s'applique la convention ;

lUiparcf. nocturnes : Chevêches et Chevècholtes; Chiiuettes; Hulottes ou Chalshuants; Effraie commune; Hiboux liracliyotes et MoyiMi-Duc ; Scops d'Aldi ovande ou Pi-tit-Diic,

(i/i;/i/ici(rs ; Pics, toutes les espèces.

l>K(>Mi:.\.Vl)i:S (IKOl.OCrlOUES

AUX ENVIRONS DE PARIS

Le dimanche, pendant la belh' sai>on. le MuMiini fait (les excursions j;éolo;;iques dans les environs de Paris. sous l'habile direction de M. Stanislas Meunier.

C'est une de ces excursions, faite le dimanche 6 mai. que je vais entreprendre de raconter.

Le but de l'excursion de ce jour était la visite des loca- lités si intéressantes au point de vue de la formation gyj) seuse de Pantin et de Honiainville.

Après avoir traversé le villa>;e de Noisy-le-Sec. on arrive à une carrière rejnésentanl ce que l'on noinnii' coninuinément la haute-masse ou première nias.-e du

gypsi'.

Ces masses gy|>seuses, qui si»nt séparés par des bano de marnes, sont dilTéremmcnl désignées par les|,'éologue> et parles ouvriers; ces derniers uolnnl les couches à

LR NATURALISTE

17:1

inesuiT qu'ils les ronooiiireiit. c'i'stà-iiire de haut en bas, tandis i|iie les ;^coloi,'ues 1rs uoteiit selon Tordre de leur succession, de bas en baul ; luiiis nmis désignerons selon l'ordre dos ouvriers.

Cette carrière comprend en baul les marnes supra- -ypseuses que nous examinerons plus loin, la première masse du gypse, un banc de marne, puis la deuxième masse (fig. I).

I.e ijypse. ipii est du i.ull'ali' di' chaux liydralé. se pré-

de Taris est expédié jusipTen Aniérii|ue. La formation gypseuse des environs de Paris a contribué avec le cal- caire grossier, dont nous parlerons plus tard, à l'agran- dissement etla prépondérance dans TUniversde lagrandi- Cité.

L'excursion se dirige ensuite vers Uomainville, le vil- lage si souvent chanté par Paul de Kock et qui, au lieu de ses bois d'antan, oITre aux géologues le gypse sur- monté des marnes supra-gypseuscs.

C'est dans la carrière du Parc fjue Ton peut le mieux examiner cette foiinatiou ifi;;. 2). Les marnes peuvent se

Fi^

sente en masses grenues, auxquelles on a donné, par analogie, le nom de gypse saccharoide; il contient des marnes et des bancs de cristaux d'une forme bien connue, le gypse en fer de lance, qui se présentent [en cristaux aplatis d'une couleur jaunâtre, facilement clivables , inattaquables aux acides, et donnant de Teau quand on les chaude dans un tube, ce qui est le caractère de tous les gypses. Ces cristaux sont formés par la macle de deux cristaux trapézoïdes.

Les bancs de marnes sont fréquemment colorés et con- tiennent des dendrites d'oxyde de manganèse.

Quant à l'origine du gypse, on a émis plusieurs opi- nions : comme il n'est pas formé de matériaux de désa- i^régation de roches, on avait invoqué une origine gey- sérienne. on voyait l'arrivée de sources venant des [iro- fondeurs par d'immenses cheminées, et déposant par évaporation le sulfate de chaux ; on est revenu de cette idée à une beaucoup plus simple, en invoquant les phénomènes des causes actuelles.

Dans les marais salants, les lacs peu profonds, quand Teau a subi un commencement d'évaporation, elle laisse déposer en premier du sulfate de chaux, et Teau peut se retirer, emportant les autres substances dissoutes dans son intérieur; ce phénomène s'est fait en grand pour le gypse, et les bassins gypseux ne sont que d'anciennes lagunes d'évaporation; les bancs de marnes ont été apportés par les lleuves qui se déversaient dans ces lacs.

Le gypse a un grand intérêt industriel : déshydraté, il forme le plâtre, si employé, etcelui fabri([uéaux environs

^Vert«(i\ CO

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diviser en trois [larties : marnes blanches, marnesjaunes, marnes vertes.

Les marnes blanches sont de formation laeustre; elles renferment en abondance une coquille d'eau douce, la Lymni'ti /oi(f//.s.fl?rt(fig.3); ony voit aussi des mammifères;

Fi^-. ;î. l,\iniii';i luIlLJi^^■.a.l.

un lie nos compagnons a eu le boniieur de trouver nue portion de mâchoire de rongeui'.

I7f.

LE NATlkALISTE

l.fs marnes jauiicb ont uno consistance feuilletée, elles renlennent entre leurs feuillets une coquille bivalve, la Ci/imti convexa; ces marnes sont Je formation marine.

Quant aux marnes vertes, elles ne contiennent pas de fossiles, leur absence fait que Ton ne peut déterminer leur formation, mais des rognons de sulfate de sirontiane nu célesline remarquables par leur densité.

r.es marnes ([ui représentent l'horizon le plus constant de la lormalion gypseuse, tiennent un niveau d"eau et se font remarquer par une végétation toute particulière.

C'est vers le fort de Romainville qu'il faut se diritrer pour exaniinei' la formation au.x marnes formant le eom- mencement d'un étaye nouveau, Toligoeène.

Les sables dils de Fontainebleau que l'on rencontre à cet endroit, sont formés par la désagrégation de roches firani tiques, ce qui est montré par raliondanco du mica dans leur masse. Ce sont des sables ([ui de\ raient être blancs, mais sont colorés en Jaune par de l'o.xydede fer; ils ne sont pas fossilifères; les coquilles qu'ils pouvaient renfermer, composées de carbonate de ihaux, ont été détruites par l'eau atmosphérique chargée d'acide carbo- nique, mais des bancs de grès que l'on t[ouve à la base ont conservé la trace des moules de ces coquilles.

Kntre les marnes supra-gypseuses et les sables de Fon- tainebleau se trouvent plusieurs formations, mais qui ne sont pas bien visibles en cette course, si ce n'est les meulières de iSrie qui forment un [banc siliceux sous les saldes de Fontainebleau; on y voit de nombreuses concré- tions et géodes de quartz.

Du haut de l'église de Uomainville, on peut voir le splendide panorama sur la plaine, formée d'alluvions, qui lui donne une si grande fertilité.

On est rentré à Paris par la porte de Helleville, et l'on pet dire que les dimanches il fait beau, il n'est pas de promenades i)lus agréables et plus altiayautes (|ue les excursions géologiques du Muséum.

F. Massât, Atlac/if' au Mttsihmi.

LES VERS MARINS

AU BORD DE LA MER

l'Iiisieurs abonnéft, en villégiature au bord delà mer, écrivent au Journal, à la suite de l'article que nous avons publié sur les l'iantcs marines, dans le dernier numéro, pour nous dire que les Algues marines les intéressaient certainement beaucoup, mais r(u'ils liraient avec plaisir des articles analogues sur d'autres habitants de la mer, les vers.crustacés, méduses, oursins, etc. Nous ne pouvons faiie autrement que d'accéder au désir de nos abonnés, auxquels, du rest<', le succès du journal revient pour la ()ius grande part, firàce aux conseils qu'ils ne cessent de nous prodiguer et dont nous ne saurions trop les lemer- cier. Nous publierons donc, à partir de ce numéro, une série d'articles sur les sujets désignés. Ces notes, dont la rédaction sera d'un grand (;sprit de vulgarisation, ne peuvent mani|uer d'intéresser tous ceux qui passent la belle saison au bord de la mer. Nous disons (i)»s, car ces articles seront faits non seulement pour ceux qui ne se spécialisent pas en iiistoire nainrelle, mais nii'nu' pour les débutants, même pour tout le monde.

I.\ liiai\criON.

Au bord de la mer, sur les rochers, à marée basse, et sur le sable, il est facile de remarquer une quantité de vers de formes et d'aspect divers; les uns sont minces comme des (ils et se tortillent en mouvements ronvul- sifs; les autres sont gros et épais, semblent être des tiges d'algues; d'aulres encore sont larges, de forme ovoïde, avec des reflets donnant les couleurs de l'arc-en- ciel; d'autres enfin...; mais il est impossible de décrire tons les aspects sous lesquels les vers se présentent aux yeux. Ouant à la taille, elle est également variable: on

FIl', t. Ncicide de Ducmidniv.

voit des vers qui peu\cnt .itteindrc deux mètres de long, on en voit d'autres qui n'ont que quelques millimètres de longueur. Si on considère maintenant le diamètre, c'est-à-dire l'épaisseur, on en remarque ayant deux centimètres, quand d'autres sont minces comme un fil. Fn un mot les vers marins sont extrêmement variables de formes, de taille, d'aspect, etc. Mais ce sont des ani- maux bien curieux à observer et à étudier. Nous ne pouvons ((n'en ilonner un aperçu dans la présenlu note, mais nous pensons bien ipie ces quelques mots éveille- ront l'attention des jdus indillérenls.

Quand on veut chercher des vers marins, peutou les trouver'? Dans le sable, les algues, dans les grande> profondeurs, dans les llaques d'eau: les uns nagent dans les eau\ cumme de> anynilles, les autres rampent sur le

LE NATURALlSrii

177

saille, d'aiilres soiil li.uis îles (ulirs mciubrani'iix ou cal- caires qui les cntoureiil et ([u'ils se sont formés, d'anUes encore vivent même sur dos poissons qui les promènent. ce sont des parasites ou des commensaux. Si nous par- lons des couleurs, nous pouvons dire qu'ils représentent toutes les couleurs du roufze au violet en passant par toutes les l'ammes.

Pour récolter des vers au lioid df la mer, il faut se munir île bocau.x de l'orme (juclconqui', mais pour cer- tains d'une contenance au moins de un à deux litres, afin de pouvoir y plonger les paquets d'alyues qu'on arrachera, et qu'on mettra dans ces bocaux avec de l'eau de mer propre. Les algues renferment, en effet, ([uantité de petites espèces qui se réfugient dans ces amas de plantes marines, et qui ne pourront être re- marquées qu'au retour lorsqu'on examinera ses ré- coltes. Dès l'arrivée à la maison, on vide les bocaux de chasse dans de larges vases ou cristallisoirs, et on aperçoit peu après de peiites espèces qui se mettent à ramper ou à nager; on los saisit délicatement avec des pinces et on les plonge dans des tubes remplis d'alcool faible, à moitié d'eau par exemple. Outre les grands bocaux qu'on emporte en chasse pour recueillir les masses d'algues, il faut avoir des tubes de formats divers pour récolter les vers plus gros qu'on apercevra, et qu'on peut saisir à la main. 11 faut toutefois prendre certaines précautions en capturant les plus gros vers, car fréquemment ils se brisent eux-niènies en une par- tie de leur corps, c'est ce qu'on appelle l'autotomie, et il est probable que cela est pour eux un moyen de défense. Pour la recherche dans le sable, il faut avoir une bêche, et creuser iloucement, car bien sou- vent on risque de couper les Annéli- des par des coups de bêche trop préci- pités. Pour les vers qui nagent on se servira de filets, et s'il faut aller dans les profondeurs, il faudrait avoir re- cours à la drague. Pour conserver les vers en collection, c'est l'alcool qui est le plus commode à employer; mais si on veut les étudier vivants, ou peut très bien les garder dans de l'eau de 2. .Vplu-o- mer très propre pendant plusieurs dite liijrissuo. semaines.

Sans donner une élude conipk'te de la classilication des vers marins, nous citerons sim- plement queli|ues types faciles à récolter au bord de la mer.

Les Aplirodilef sont des vers qui sont de forme ovale et aplatie; le dos est recouvert de grandes écailles. Ces écailles sont généralement cachées par un feutrage formé de soies longues, qui offrent, par les jeux de lumière, des reflets de toutes couleurs. Ces soies sont résistantes et aiguës et piquent lorsqu'on saisit brusquement l'ani- mal. Il y en a de plusieurs espèces, celle que nous figu- rons ci-dessus est V Aphrodite hèrissiie, qui peut atteindre IS à 20 centimètres de long. Les Pohjnoe sont aussi des .\phrodites, mais dont les écailles ne sont pas recou- vertes de soies.

Les Néréides sont des espèces assez communes sur les côtes de France; ce sont des vers longs, avec beaucoup d'anneaux ; celle que nous représentons, la Néréide de Ducoudray, a près de 00 anneaux, elle se rencontre surtout dans les fonds vaseux. Les Se/'pii/es font partie des groupes des vers ou anuélides

sédentaires, types renianiu.ibli'^, qui liabilriil dc^ lub^'S qu'ils sécrètent ou cunstruisciit. on f|ui se creusent des

Fi

Fig. 3. Scrpule contournée.

galeries dans le sable. Chez les Serpulen vraies, les lubes sont calcaires, ou quelquefois membraneux, et certains ont la faculté de fermer leur demeure à l'aide d'un oper- cule, sorte do couvercle, lorsqu'ils se rétractent. La Str- pule contournée se rencontre partout sur les galets, les

Fi

i. Sabelli-

rochers, les coquilles, les algues ; on voit des tubes con- tournés, les uns sur les autres, de formes arrondies, souvent anguleuses; si on observe l'animal vivant, ayant épanouies ses branchies d'un rouge vif, il est certain que ce ver est une merveilleuse bête, malgré sa petitesse,

i:s

I.K NATUUALISTK

2 à 3 centimèlres. Les SabeUes ressenibleiil aux ser- putes, mais ii"onl pas d'opercule, et leur tube n'est pas résislant, mais formé do vase ou d'arf-'ile. Chez les Tcréhelles, les brnurliies sont arborescentes, et ces vers

l'i-

■lëruljclii-.

atteij.;neiit de grandes tailles. La 'rùiebelle d'Liiwards a un tube très frcMe. Les Ampliilriles iiabiteut un tube

m.

I, t--

de !1 à C rentiniètres de lonj;. formé de petits graine ronds de sable et de fiagmenis de coquillage de toutes couleurs.

V.' Arcniiole des pêcheurs vil surtout dans les plages de sable ; c"est un ver très commun, caractérisé [>ar la po- sition des branchies, qui sontdisiribuées sur les anneaux des corps, dans la région moyenne.

Les Poiilolidellea sont des annélides curieuses, munies d'une sorte de ventouse à cbacuiie de lenis extrémités, b'ur corps est couvert de tubercules munis de poils courts et raides ; on trouve ces vers attachés aux poissons, aux raies principalement, et quelquefois aussi libres.

Heauroup de vers sont parasites des poissons, et nous ne parlons que des parasites extérieurs, caries parasites intérieurs, tels que lionias. ascarides, etc., sont encore tr^s nombreux.

l'"ig. C Arénicole.

Fil.'. 1. Pontobdelle. Fig. 8. Brunciiellion.

Le turbot porte une sorte de sangsue, le hrniv heUion. très caractéristique par ses appendices en foime d^' feuilles de rliaque côté du corps.

La Itorlasie est un gros ver. long de i.i à liO centi- mètres, de couleur brune, avec des niarbrures plus claires; cette espèce fait partie du grand groupe des Némertiens, animaux qui possèdent une trompe qu'ils peuvent, à volonté, projeter au dehors, mais qui. d'or dinaire, reste à l'intérieur du corps.

La lionillie est un ver dont le corps peut se contracter f't s'alloni;er considérablement, se déformer ; la partie antérieure se bifurque et forme deux sortes de cornes plates, qui servent à l'animal pour attirer vers la bouche les particules nutritives, grince aux cils microscopiques dont elles sont couvertes; elles servent aussi d'organes de fixation.

Ces quelques exemples donneront-ils une idée de la ;'rande variété des vers des côtes de France'.' Pour étu- dier ces .uiini.iux si curieux, nous ne saurions mieux

I,E NATUHALISTK

\-,9

fairequederpcoiiiniaildcr If vdlume consnoré ;iuxvprs(l)

i,J#^''

Fis. 9.

Borla

dans l'Histoire Naliirelle de la France, partie due à M. Remy Saint-Loup. C'est un ouvrage élémentaire, ac-

., .;)

-^.

Fig. 10. Boncllia,

compagne de nombreuse.s gravures, et qu'il esl uliie d'avoir avec soi au bord de la mer.

1*. FlCL-.

(Il Un vol. avec 203 lig., pris, .'l t'v. 50, f" 3.S0; cai-t.. loile angliiise, 4.23, f" 4.60. Les Fils d'Emile Dcyrollc, libraii-es- éditeurs, 4H, rue du Bac. Paris.

EXCURSION GÉOLOGIÇUE PUBLIQUE

EN AUVERGNE

M. Stanislas Meunier, professeur au Muséum d'Histoire n.a- luvello de Paris, fera une excursion géologique publique en Auvergne, du 2 au 9 août prochain.

■Voici un extrait du programme ; .l''- journée. \'endrcdi 2 août 189.i). De ParisàClermont en chemin de fer.— 2" jour- née. — Samedi 3 août. Course à Pontgibaud. Volcan de Pariou avec sa coulée de lave. Volcan ou Puy de Corne, coulée qui se dirige vers Pontgibaud sur 10 kilomètres de lon- gueur. — Minerais et usine à plomb argentifère de Pontgi- baud. Coulée de Volvic. Couchera Clermont. 3" journée.

Dimanche 4 août. Course au Puy de Dôme. Puy de l'ariou. Ascension du Puy de Dôme. Panorama de la contrée. Retour par Royat. Abondante source froide; sources thermales et chargées d'acide carbonique. Coucher ;V,Clcrmont. i' journée. Lundi 5 août. Clermont et course à Gergovia. —Visite de la source incrustante de Sainte- Alyre, de lu ville et des collections géologiques relatives au pays. Plateau de Gergovia. A Beaumont, coulée qui des- cend du volcan de Gravenoire. Coucher i Clermont. 5" journée. Mardi 6 août. Course au Mont-d'Or. Vol- can de Gravenoire. Puy de Lassolas. Nombreuses bourbes volcaniiiues. Cratère échancré du Puy de la Vache. ^Belle vue de la chaîne des Puys du côté de l'ouest. Gise- ment de la Silice à diatomées ou opale randanite. Phono- lilhes des roches Thuiliiére et Sanarrloire. Lac de Guéry.

Source thermale du Mont-Dore et de la Bourboule. —Cou- cher au Mont-Dore. 6" journée.— Mercredi 7 août, As- cension du Pic de Sancy (1887 mètres.) Vallée du Mont- Dore. Vallée d'Enfer avec ses-filons de trachyte. Pano- rama du Mont-Dore. Vassivière. Beau cratère occupé par le lac Pavin. Coucher à Besse. 7" journée. Jeudi 8 août. Course à Saint-Nectaire. Vallée de Chandefour.

Lac do Chamljon. Volcan de Tartaret. Château de Murols. A Saint-Nectaire, source gazeuse avec dépôts d'aragonite; de à Champeix en suivant le fond de la vallée et 'Ja coulée étroite de lave qui en occupe le fond jusqu'à Nechers et qui est la plus longue de l'Auvergne. Chemin de fer pour Clermont. Coucher à Clermont. 8"^ journée. Vendredi 9 août. De Clermont à Paris en chemin de fer.

Le rendez-vous est à Paris, à la gare de Lyon, le vendredi 2 août 1895, à 8 heures précises du matin.

LES ARAUCARIA

Parmi les végétaux à feuillage persistant, il en est peu qui présentent autant d'intérêt que les Araucaria. Ces curieux conifères ont tout pour eux : l'élégance de leur feuillage, la beauté de leur végétation, la facilité avec laquelle certaines espèces peuvent être cultivées, soit en pleine terre dans les régions tempérées, soit dans les appartements.

Actuellement la mode, celte fée si capricieuse pour- tant, semble avoir adopté V Araucaria cxce ha, qui se vend par milliers cbaque année sur les marchés et chez les fleuristes. Car le monde veut avoir un petit Sapin nialgn'' le prix passablement rémunérateur pour eux auquel le livrent les horticulteurs.

Et tout d'abord, d'où vient ce terme générique Arau- caria'.' Tout simplement de l'origine de l'une des espèces r Araucaria imhricata qui abonde au Chili et constitue de vastes forêts dans les Andes àWraucnnie. Les graines y forment même, paraît-il, une partie notable de la nourriture des indigènes.

Mais celui qui doit nous intéresser tout particuliè- rement, l'A. e.Tcelsa, est originaire de l'Australie, de l'île de Norfolk d'où il fut introduit en 1793. Il avait été

180

I.K .NATLRAI.ISTK

antérieurement découvert par les naluralistes du voyai^e de Cook dans l'hémisphère austral eu octohre HTi.

C'est un des plus heaux arbres qu'il soit donné de voir, des plus remarquables par son port, par sa taille qui peut acquérirjusqu'à 70 mètres sur3 mètresde diamètre. Il se développe en une superbe pyramide conique, qui reste relativement ('Iroite. Les branches sont verticilléos et horizontales ; les inférieures ont cependant une cer- taine tendance à s'inHéchir ; elles portent des rameaux opposés ou alternes, qui jouissent de la propriété de conserver leurs feuilles pendant fort longtemps. Ces feuilles sont d'un vert f,'ai, larges de 10 cent, en moyenne, épaisses et sensiblement trigones, légèrement arquées, charnues et parcourues sur une de leurs faces pai' deux lignes dont la nuance t'iauque tranche agréa- blemoiiL sur la teinte générale.

Telle peut être la caractéristique de V Araucaria e.ccel$a, sauf les dimensions bien entendu, que l'on voit si fré- quemment cultivé dans les appartements. Dans la nature, il fructifie. Ses fruits sont des cônes (|ui peuvent atteindre de 10 à \:> cent., sphériques. formés d'('cailles ligneuses élargies à leur base et prolongées au sommet en une pointe épineuse incurvée. Ses graines sont assez grosses et pourvues d'une aile.

l.Wrawircii! cxrchn pousse avec vigueur; il se plaît

\.' .XtaufUiHt e.icplsd, ciillivr cl;iiis les apiP.'irtriiiCiils

dans un mélange de terre de bruyère etde terre franche. Il demande à être arrosé copieusement, mais sans que les arrosages soient cependant trop fréquents- Il faut aussi avoir soin de laver les feuilles pour empêcher b's poussières de résider à leur surface, le jilus souvent qu'on pourra le faire.

.\ peu près à la niènie épni(ue VAraiicaria excclsa élait coiniu, une autre es,ièce, l'.l. Coohii était également découverte. Mais elle n'arrivait pas en Europe aussi rapi-

dement que sa congénèreetc'estseulenienten isr.l qu'elle était introduite. Cook raconte avec quel plaisir il ren- contra ces énormes conifères à l'île des Pins: «Sur cette isle, il s'en trouvoit de vingt pouces de diamètre et de soixante à soixante-dix pieds de haut. On aurait fort bien pu en faire un niilt,..Je ne connoissois alors aucune isle de la merl'acilique, à l'exceplion de la Nouvelle-Zi'lande, oii un vaisseau put mieux se fournir de mils et de vergues, .\insi, la découverte de cette terre est précieuse, ne filt-ce qu'à son égard. .Mon charpentier, qui n'étoit pas moins habile à faire un niàt qu'à travailler à la cous- trucliiiu d'un vaisseau. . . pensoit que ces arbres don- neroicnt de très bons mâts. Le bois en est blanc, le grain serré et il est dur et léger... Ces arbres développent leurs branches comme les pins d'Europe, avec cette différence que ceux-ci ont des branches jdus courtes et plus petites... j'observai que lesplus grands de ces arbres avoient les branches plus petites et plus courtes ut qu'ils esfoient couronnés comme s'il y ei'it eu à leur sommet un rameau (jui ei'it formé un buisson. C'étoit ce qui les avoit fait ]i]endre d'abord, avec si peu de fon- dement, pour des colonnes de basalte, et il est vrai iju'on ne pouvoit guère s'attendre à trouver de pareils arbres sur cette terre. La semence est dans des ca|isules coniques...»

\.' Araucaria Cooh a ic rapproche beaucoup de \'A. ix- ie/.s«, tout en ayant des feui lies eflilées,luisanl es, de couleur métallique, plus minces et moins courbées. Cet arbre ne présente pas un diamètre en proportion avec son l'iévation, grâce aux proportions peu déveloiipées de ses branches. Malgré le signalement donm- par Cook vers la fin du siècle dernier, c'est seulement en ISiJO que M. Moore, jardinier en chef du jardin de Sydney, le retrouva et crut avoir sous les yeux l'exemplaire dont jiarle Cook: » L'arbre, dit-il, rappelleune trèshautecheminée de manu- l'acture, parfaitement pro|iortionnée dans sa forme.

V Araucaria imbricata, dont nous avons ]iarlé au com- mencement de cet article, est originaire du Chili. Il ne peut être confondu avec les es]ièces pri'-ci'denles : ses feuilles sont longues de 2 à 4 centimètres, ovales-lancéo- lées, acuminées, raides, piquantes et vertes sur les deux laces. Au contraire des précédentes qui ne supportent pas la pleine terre dans le centre et dans le nord de rEuro|ie, l'.l. imiricata se développe parfaitement dans le cietir de la l'rance et on jieut en voir de superbes spécimens, ^ux environs de Paris il peut acquérir aussi diî belles dimensions ; mais il est sujet à geler dans les hivers rigoureux.

Les Araucaria ne seront probablement jamais chez nous que des arbres d'ornement, tandis (pie dans les pays chauds oi'i ils croissent naturellement, leurs graines, malgré leur odeur résineuse, servent à l'alimentation, et leurs troncs, en raison de leurs grandes dimensions, |ieuvenl être usili'-s comme matériaux de i-har]iente.

1'. llMii.vr.

ESSAI MONOGRAPHIQUE

^ 1 u

les Coléoptères des Genres Pseudolocane et Li'cane

PSEl'DOLI'C.VNUS i; Alili AI!t)SS.\ Fmiiucius. Luc. barbai-ossa. lùih. Kl. U, p. 2ul lUig. Miijr. 11. p. 23:!. Iliirmcislrr Iliiiidb. dcr Enlomol , ISH. Vol. o, p. 3l'.l.

LE NATURALISTE

181

yi-lwiihen; svn. 1ns. I, 3, 32;i. 2:i. Tliiinh. Méiii. Soc. des .'^(;. Nal. de Moscou, I, 201, 27. .laci/ Un lai. l.ucanides, Oeneva Colcopt. Euvoji. tome III, p. 13, fif;. 1 et 2 (" et 2 dessinées par Migneaux et gravées par Corbié. Krnal:.ui-her die europaischen Hirschkafcr abdr. aus der Merlin. Kiilr.m. Zeitsclir. Zwcites sliick. tab. V(I, lig. 311.

Oivcription oriijinule de L. bnrbiironsa par Falivichis.

« L. mandibulis e.vsertis lunatis. planis, unidenlati>. <i corpore laîvi atro.

" Habitat in Taiif^er : D. Srlionsbœ, Mus. d. Lund.

« Stalura et niairuitmlo /-. Dmiia:. Totus glahor, " ater.

'■ Mandiliiila' Idiiiiitudine capilis, supra plaii.r cl, cana- << liculal^i', iiihis unidentata'. Abdomen paruni nilo Il pubesrens. •■

l.p l'seudolucamis barbarossa est assez l'acilp à dis- tiiiyuer, à première vue, de ses coiij^énères par sa mas- sue anlennaire composée de 6 fouillais bien développés, par sa couleur d'un noir médiocrement luisant et plus particulièrement enfin par la conformation des mandi- bules lesquelles présentent, depuis leur milieu jusque

vers la deiil tei niinale, une dépression ou plulùt um- i-\- cavation d'autant plus accentuée que le développemciii de l'insecte est jilus grand, de'pression en forme defîoul- tière que le terme de canalhulats' employé par Fabricius rend d'une façon très lieurcuse.

Comme Je l'ai dit au début de ce travail, la femelle de ce Pseudolucane est très voisine comme forme de celle du Ij. teiraoJon; de plus la massue antennaire, tant de la femelle que du mâle, mais surtout de ce dernier sexe. se rapproclie au plus haut point par sa conformation et par le nombre de ses articles de la massue de l'antenne du L. oriciHalis.

Si l'on ajoute à cela que certaines variétés du Luc. nricntali^ ont l'extre'mité de leurs mandibules terminée en [lointe simple et non bifide, on ne sera pas extrême- ment stirpris que certains auteurs aient autrefois réuni le Pseudolur.. harharoam au /.,. orinitalh. A ce sujet je rappellerai ici pour mémoire la théorie de Burmeister^ donnant le nom de Barkarossa à tous les Lucanes pos- sédant une massue antennaire de 6 feuillets, dont la variété j/!i5!.((ma serait représentée par le L. turrims, les

variétés média par les Lac. (clraodcm et ibcrii-as et par ['Ht'iaplii/lluîi Poiitbrianli et enfin les variétés iniinila' par les Lac. hidens, impre»Mis Ç et nirtulua. '

Cette manière de voir n'a été d'ailleurs aucunement .idmise et a été combattue comme il convient par Kraalz, qui fait même remarquer à ce sujet i|ue la plupart de ces insectes paraissent avoir été inconnus en nature à lîurmeister. .\u reste, Jacquelin du Val lui-même, qui considère ([n'il est bien difficile de se prononcer sur les Lucanes européens reconnaît que le Pi^cadol. barharo:>sii lait p.^ception et qu'il constitue bien une espèce à part. " .\ussi. dit il, je doute de tout maintenant touchant les " Lucanus, et si quelqu'un, après l'examen d'un nombre « considérable d'exemplaires de tous les pays, venait af- " Hrmer que toutes les espèces suivantes l/c Barbarossa «' e.rcepté) ne sont que des variétés locales d'une seule, " je ne serais pas le moins du monde étonné. »

D'ailleurs les L. orientalis à mandibules simples sijinalés ci-dessus conservent toujours certains points de contact avec l'espèce type et par conséquent avec les Lucanes vrais, tels que, par exemple, la présence de [lelites dents interméiliaires entre la dent médiane el la dent terminale, la confoimation de la tète et du cor- selet, et plus particulièrement peut-être celle des pattes antérieures. Celles-ci en effet, sont chez Xe^tscudolucanes toujours courtes et larges, très voisines comme forme

l'sriiilfdiii-niiiis Itinhanjssd, iiifdrs à divers dévehippenifiils.

de celles des femelles, tandis que même chez les plus

petits exemplaires des Lucanes vrais (sauf cependant chez certains s])écimens du I.. tctraodon), elles sont tou- jours longues et élancées, ne se distinguant guère de celles des grands développements que par l'atrophie plus ou moins complète des épines latérales.

Le Pscudoiitcantis barbarossa. au contraire, comme on le veira par la description ci-après et comme on peut en juger par les figures ci-jointes, se rattache bien aux Psaudolucanes tant par son faciès que par l'ensemble de ses différents caractères.

Miilc. Mandibules en forme de tenailles, à courbure nettement arrondie, de même longueur que la tète ; larges à la base, déprimées vers leur bord externe, lé- gèrement convexes vers leur bord interne, se rétrécis- sant depuis leur base jusque vers leur milieu elles luésentent une dent médiane qui n'est ni aussi saillante ni aussi forte que les autres Pseudolucanes et ressemble assez souvent plutnt à une sorte de déviation du bord interne des mandibules qu'à une dent proprement dite. iJepuis cette dent jusqu'à leur extrémité les mandibules lestent assez sensiblement de la même largeur; mais la dépression déjà sensible à leur base s'accentue de plus en plus et forme cette sorte d'excavation en forme de gouttière dont j'ai parlé ci-dessus. Notons enfin que les mandibules sont très finement rugueuses depuis leur

lH-1

LE NATUnALISTK

naissance jusqu'un peu au delà de leur milieu.

Tt^te parfois suixléprimt'e, mais le jihis souvent légère- ment ronvexe. arrondie en arrière des yeux, mute et couverte d'une granulation extrAniemenl fine, qui s'ac- centue, ainsi d'ailleurs que celle de la base des mandi- bules, chez les exemplaires de petite taille. Kpistôme assez large, soit complèlenient droit soil à peine relevé sur les C(")tés. Yeux médiocres, peu saillants. Antennes à scape large, à massue de 0 feuillets longs et bien déve- loppés, mais assez grêles, sauf le dernier.

Prothorax voisin comme forme de celui duPseudoluc, mazama à peu près de même longueur que la tète, mais sensiblement plus large. Il est niédiocrctnenl convexe et d'apparence mate el lisse, sauf les cotés et à l'arrière du rebord antérieur, il est très tincment granuleux. Le bord antérieur est large et présente un rebord très effacé à peine visible. Celui du bord postérieur est au contraire nettement déterminé par un sillon bien mar- qué. Ce biiril postérieur est un peu moins Luge que ne le sont les élytres aux épaules et se relève légèrement à ses extrémités.

Ecusson court, conliforme, finement ponctue' et pré- sentant une carène médiane visible à peine sous un certain jour. Elytres lisses, relevés aux épaules ils présentent une épine humérale assez accentuée chez les exemplaires grands ou moyens. GAlés assez fortement rebordés , un peu sinués vers leur milieu. Cuisses courtes et très robustes. Pattes larges, trapues, présen- tent vers le milieu deux ou trois épines dont deux tou- jours assez rapprochées.

Dessous du thorax très finement granuleux, revêtu de poils dorés couchés et courts réduits sur l'abdomen à l'état de simple pubescence très clairsemée. Dessous des arceaux ventraux ponctué seulement sur les côtés. Dessous des cuisses et des pattes assez fortement ponctué.

Les mâles de petite taille ne diffèrent guère des grands exemplaires, comme on peut le voir par les figures ci- jointes, que par la tête qui est sensiblement moins large et par les mandibules dont la courbure s'atténue beau- coup. De plus, comme je l'ai dit plus haut, la ponctuation s'accentue davantage, particulièrement à la partie anté- rieure de la tête.

Femelle. Tête forte, très arrondie, déprimée sur les cotés et aussi en arrière de son milieu, présentant dans ces diflérenis points une forte ponctuation. .Mandibules arrondies, courtes, larges et robustes à dents terminale et médianes peu prononcées. Thorax voisin comme

rseiiduluianus liarbaiossu, l'cmcUes.

forme de celui du mAle, mais plus arrondi, présentant dans son milieu un sillon longitudinal très peu visible.

granulation lépartie comme chez le mule. I^lytres de même forme, ponctuation el pubescence du dessous dis- posées de la même façon, mais cette dernière peut-être encore moins apparente.

Le lîarbarossa se trouve au Portugal, dans l'I-^spagne méridionale et au Maroc, particulièrement dans les environs de Tanger.

{A stuivre.)

Louis Pla.nf.t.

LIVRES NOUVEAUX

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Les lecteurs du Naluraliste coiuiaissenl cerlainenient et ont di'i mettre plus d'une fois à contribution cette précieuse collec- tion des Nouvelles flores (U)nt l'apparition a m.ariiuê, on peut le dire, une révolution dans le monde de la botanicpic descriptive J'en prends à témoin tous ceux ipii, à leurs délnits dans l'élude des plantes, ont ])einé sur d'interminables clefs ilichotomiiiues et perdu leur latin à cherclier, de page en page, une solution (lui semblait prendre un malin jilaisir à se dérober sans cesse. N'ont-ils ])as envié le sort des débutants d'aujounl'hui? Plus de mots techniques, ininlcllit;ildcs pour ceux (ini n'(uit pas encore pénétré juscpie dans les derniers recoins du labyrinthe de la science et à qui, cepeinlant, les flores semblent destinées; îles tableaux synoptiques, donl l'examen ]jermet d'embrasser d'un seul coup d'œil les familles, les genres, les espèces entre les- quelles peut hésiter le choix du chercheur; entîn une profusion de figures qui, en fixant d'une manière ]U'écise les caractères essentiels sur li'sqmds il dnit porter son attention, donnent uni- cerlilude c'unjdf'-ie à sa déterniination. N'est-ce pas un en- semble de conditions qui ajdanissent singulièrement la route el suppriment tous les obstacles'? 0 forlunalos nimiiim

La Xoiiretle flore des Cliampir/itoDS, que MM. Coslantin et Dufour ont jiublii'e en 1S!)1, contenail plus cle ISflO espèces. Klh" ne pouvait être couqilèle cpi'à ce ]irix el le mycologue qui l'ail appel à cet ouvrage ]iour déterminer les échanlillons récoltés au cours de ses excursions peut être certain d'y trouver son compte, quidle que soit la rareté de l'esiièce qu'il étudie. Mais il est évident que ce cadre est trop vaste pour les simples ama- teurs qui di'sieeni se Ijorner à connaître les espèces comestibles elles es)ièci's vénéneuses; et combien n'est-il pas de vrais na- turalistes, demandant à l'étude des Cham)iignons des satisfac- tions moins matérielles, qui, totalement ijinoraïUsdc ce jtroupe si vaste, préféreraient avoir sous la main une flore d'allures )dus modestes, leur permettant de se familiariser avec les es- pèces les plus communes et de poser les bases de leur éduca- tion mycologique?

C'est pour (fonner .'alisfaction :'i ces deux catégories de clier- cheurs ipie MM. Cost.uitin el Dufour publient aujounl'hui une l'elile flore des l.'liampir/iioiis coinestibles el vénéneii.r, com])re- nanl seulement 2'i5 espèces, les seules, à vrai dire, qu'un dr^liu- lant soit exjiosi'' à recueillir comnmnènient.

L'ouvrage commence jiar une inlri'duclion fort intéressante, dans laquelle le lecteur esl initié à la biologie, à la culture el à la récolle des Champignons ; il y apprend à connaître aussi les qualités alimentaires de ces intéressants végétaux, les danger'^ souvent lr"s graves que iiourr.iit lui l'aire courir l'ingestion des espèces vénéneuses el les remèdes qu'il convient d'appliquer, en cas d'empoisonnement, avant l'arrivoe d'un médecin.

On ue sait pas assez, dans le public, que les champignons co- mestibles ne constituent pas seulement un mets délicat, mais aussi un .ilimeul des plus nutritifs. Ueaucotq) de personnes se doulent-idlcs, ]i.ar exemple, que le Cham)iipnon de couche con- tient ;>2 0 0 de matière azotée, 4,4 0/0 de matière grasse, 38 0/0 de matière hydrocarlionée'?

('"est, :\ vrai dire, la si'ule espèce dont la culltu'e soil réali- sable partout en un temps relativement court, par des procédés simples et connus, et donnant p.arfois un rendement élevé.

Mais il existe aussi une foule d'es]ièces sauvages dont la ré- colle serait ])rolitable à l'alimentation et procurerait aux goiu'-

.K NAiUUAI.lSTE

18:5

mets les plus blases des jouissances incminues. En dehcirs (li'> espèces noloiremeiit comestibles, conmio l'OroMj.'e, Ir .Mous- seron, l;i Gvrole, le Crpc, la Morille, l.i Trull'e, il eu est beau- coup qui mériteraient dVtre ceeueillies et devant lesquelles l'a- mateuc inesi)énmenté cl mcliant refuse jiourtant de s'arrèlei'.

Il ne faut pas trop le blâmer. Ne lit-on pas tous les jours des récils d'empoisonnements, parfois moi-tels, dus à des chainpi- i;nons recueillis dans les bois par îles mains it;nora[ites? Lee- lure bien faite, à coup sur, pour inspirer une saliUaire pru- dence.

De tous les procédés qu'on a jiroposés pour reconnaître em- pirii|uemeut la valeur alimentaire d'un eliampii.'non, il n'en est jias un seul qui ne soit suJL'tàcaution.On ditpart'ois qu'une pièce d'argent, placée au milieu de cbampignons soumis à la cuisson, noircit quand l'espèce est vénémeuse, qu'on peut maniier, en toute confiance, les espèces dont l'odeur est agréable , la saveur douce, ou qui ont été recueillies dans des lieux découverts, qu'il faut, au contraire, se délier de celles dont la chair, blanche au moment oi'i on la déchire, se colore rapidement au coiitael de l'air ou encore contient un liquide Laiteux. Autant d'allirma- lions absolument inexactes ou beaucoup trou générales, en tout cas émiuemment trompeuses.

On a bien proposé, d'autre part, des traitements destinés à rendre inoll'ensives les espèces les plus vénéneuses. Le plus simple consiste à les faire macérer pendant vingt-quatre heures dans du vinaigre : il est, parait-il, infailliUe. Mais, sans élro Lucullus, on ne [lourra que trouver parfaitement insipides des champignons qui auront subi une pareille opération.

Faut-il donc renoncer, sous l'empire d'une crainte exagérée, à la consommation de toutes les espèces sauvages? En aucune façon. 11 suffit d'apprendre à connaître scienli/irjiiement les es- pèces les plus répandues. Or, on peut dire que, parmi les espèces assez volumineuses pour mériter d'être rccueiilics et dont la consistance ligneuse n'écarte pas toute idée culinaire, il n'y en a guère qu'une cinquantaine qui soient très communes en France, et de ces cinquante espèces il n'y en a guère que deux (Amanita citrina et Anianita phallo'ides: qui soient capables de produire des accidents mortels. Qui reculera devant la connais- sance de cinquante Champignons quand il aura entre les mains un guide aussi sur et aussi attrayant (pie la l'eli/e flore?

Quelques pages, précédant les tableaux synoptiques, en- seignent au lecteur novice la manière de les utiliser et, en toute sincérité, on ne voit pas trop quelles difficultés pourrait rencontrer l'esprit le plus rebelle. Les termes employés pour la détermination des caractères génériques ou spécifiques sont aussi simples que possible ; un vocabulaire, placé à la suite des tableaux, lève toute difficulté à cet égard. Une des tables al- phabétiques qui terminent le volume contient la liste de tous les noms vulgaires sous lesquels les Champignons de nos pays sont connus, ce qui, dans bien des cas, faciliter.! le travail cl«s dé- butants.

Que pourrait-on demander de plus à la l'e/ile flore de MM. Costantin et Dufour? La reproduction iconographique des couleurs des diverses espèces, qui interviennent si fréquem- ment dans les déterminations? Mais ce serait trop exiger d'un ouvrage auquel les auteurs ont voulu donner un volume et un prix modiques, tjce si quelque amateur dont le gousset sera mieux garni veut pouvoir vérifier, à l'aide de descriptions plus longues et de figures en couleur, l'exactitude de ses détermina- tions, nous le renverrons à l'Atlas des Clwinpi(jnons cames tihles et i'é»éneu.r dans lequel M. Costantin a réuni la description <létaillée de 300 espèces, dont 228 sont représentées en cou- leurs. Griice à cet ouvrage, chacun arrivera rapidement à dis- tinguer les espèces qu'il doit redouter de celles qu'il peut récolter sans danger. L'auteur a eu soin, à propos de chaque espèce co- mestible, d'indiquer minutieusement au lecteur avec quels champignons nuisibles elle peut r-tre confondue et comment on évitera ces confusions; souvent l'espèce comestible est figu- rée en face do l'espèce vénéneuse qui lui ressemble le plus : l'Oronge \ Amanita csesarea) fait vis-à-vis à la fausse Oronge [A nain i ta muscaria).

Comment jiourra t-on. maintenant n'étve pa~ mycologue?

Aug. l)AGrii.i,o.\.

OFFRES ET DEMANDES

M K. V.à Dirppc. L'algue que vous nous aviv. adressée et la Uilsée comestible .Dilsea edulis). Dans le nord de l'Europe la classe pauvre la fait servir à sa nourriture. Cette algue est toujours rouge pourpre. Consultez du reste, V Allas des att/aes marines de Hariot (12 fr. franco).

.M. A. Horné, j2, Irvine place, .Vberdeen, Angleterre, otl'rr en échange des Lépidoptères.

Les Fils

2 volumes re- G .. Cl ..

M. H. A. à Nancy. La Société d'apiculture de l,i Meuse, présidée jiar M. Boinette, ouvrira, du 14 .lU lli septembre, une exposition apicole qui aura lieu à l'hôtel de ville de Bar-le-I)ur. Les apiculteurs, amateurs et marchands, les fabricants d'instru- ments apicoles, ainsi que les instituteurs français, sont invités à y prendre part. Les personnes qui désireraient exposer devront adresser à M. Maujean, commissaire général, à LongeviUe, près I!ar-le-Duc, une déclaration indiquant la liste des produits ou instruments qu'elles ont l'intention d'ex- poseï-. Cette déclaration devra être parvenue avant le 10 août.

A céder les ouvrages suivants : .S'.-idresser d'Emile DeyroUe, 46, rue du Bac ».

Aijassiz \A.). General .Sketch of the expédition of thr n Allia- tros >' from febriiarv 1891, ('ainbodge. I8'.12, in-S'J relié 22 pi. 0

Association française pour l'avancement des scicucos, ses- sions 1 ;'i22, lS72à I8a:i, Paris, :il volumes,:_in-S'' reliés (collec- tion comidcte, bel exemplaire). lo „'

Association française pour l'avancemeiil des sciences, 22" ses- sion lS9;i, Besancon et la Franche-Comté. 1 volume bro- ché. 6

/.(' même. Notice sur Ilonen et sur 13li liés.

La mèinc. IC" session, 1887. Toulouse.

Ed. Perrier. Les explorations sous-marines. P.iris, 188(i. 1 volume relié, avec 2''i3 figures. 8 x

UùuauUiM.). Œuvres posthumes puiiliées par I'. I.rbesconle, et suivies de ; Les Cruziana et Pv,ysopliycus, ou bilobites, sonl- ils des végétaux ou des traces d'animaux? par P. Lebesconte.

Rennes, 1883. 1 volume in-4° broché. 22 pi. 14 ,. Drian {M.J.A ). Minéralogie et Pétrologie des environs de

Lyon. Lyon, 1849. 1 volumc-in-S" relié. u ,>

Faisan et Chantre. Monographie géologique des anciens gla- ciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône. Lyon. 1880. 2 volunies in-S» relies, avec Atlas in-folio relié, 6 pi. col.

Cliapuis[F). Nouvelles recherches sur les terrains secon- daires du Luxembourg. Bruxelles, 1858. 1 volume in-4i' relié

20 pi. 10 ,;

C/aipuis il'.) et Dciriiltiiiedi.]. Description des fossiles de- terrains secondaires du Luxembourg. Bruxelles, 18.'i3. 1 volume in-4" relié, 38 pi. H)

Baieri iJ.]. Oryktographia norica sive rerum fossilium et ad minérale regnuni pertinentium, in tei-ritorio Norimbergensi. Norimbergîe. 1 volume in-4" cartonné, 6 pi. 7 .'lu

Barrunde . Défense des Colonies. Vol. I à Y, 1861-1871, 4iil.

Colonies dans le bassin silurien de Bohème, tS60. .j bro- chures in-8°, reliées et brochées. 6 >.

.illen (J. - A.). Theamerican Bizous, teneeg and extincl. Cam- bridg, 187ti. 1 volume iu-l" relié, 12 planches. 1 car- tonné. 14

l'uzalis de Foiidoncc. L'homme dans la vallée inférieur!- du Gardon ^l'^- j,.']. Moiitpi-llier, 1872. 1 volume in-4" relié 14 pi. 4

Costa Ida) l'ereira [F.-.l.). Notions sur l'état préhistorique de la terre et de l'homme, suivies de la description de quelques Dolmas ou Antas du Portugal. Lisbonne, 18C8. ln-4» relié, 3 pi. G II

S'adresser, pour ces ouvrages à « Les Filsd'Emili- De\rolle, 4G. rue du Bac, Paris ».

ÂCADEMIi: DES SCIENCES"

Séance du H juillet. M. .1. Kowaleirski/ décrit di- nouvelles glandes lymphaliiim-s chez le scorpion d'Europe possédant, comme celles déjà décrites depuis longtemps par Blanchard et plus récemment par Cuénolet Kowalewsky, la propriété -d'ab- sorber les substances solides et les bactéries introduites dans la cavité du corps du .Scorpio Enropîeus (L.|. Il propose pour ces glandes le nom de glandes lymphoïdes. Il existe cependant une ditiérence entre les fonctions de ces deux sortes de glan- des. En elVet, tandis que les substances dissoutes sont absor- bées par les glandes lymphoïdes, les glandes lymphatiques n'absorbent au contraire que les substances en poudre. Cette glandeavaitdéjà été décrite en 1828 par J. MuUer comme glande salivaire. M. Colin est nommé correspondant dans la section

181

LK .NAIL IIAI.ISIK

lie Bolaniquocn rcmplacemenl de l'eu M. de Saporta. il/. !•-. (FUubeil adresse une note sur la présenre et le rôle «le l'ami- d«n dans le sae embryonnaire des Cactées et îles Mésem bryanthéniées. .U. .1. jVi/He-Erfi/acrfs présente la ))an de MM. Louis Roule et Félix Kegnault, un maxillaire inférieur humain trouvé dans une grotte des Pyrénées Grolle de l'Eslc- las); cette niilchoirc, comme celle delà Naulcttc et celle de lla- larnaud, dénote la présence en Krance, à l'époque vivait le grand ours des cavernes d'une race humaine de taille normale, à la mâchoire inférieure basse et puissante, '^irivéc de menton; cette région antérieure et inférieure de la tête devait être fuyante et venir se raccorder au cou.

SÔHncP «lu 15 juillet— .U. (/'.l/'SOHDrt/communiquc à l'Aca- démie le résultat des recherches qu'il a entre]irises sur la décharge électrique de la torpille au laboratoire de Concarneau. M. Ad.Cainol signale la présence d'un gisement de phospha- tes d'alumine et de potasse trouvé en .-Ugérie et cherche à établir le]mode de genèse de ces minéraux. Sir William Floicer est élu correspondant pour la section d'anatomieet de zoologie en remplacement dcM. Van lieneden. M. Sabalier est élu cor- respondant en remplacement de M. Dana. .V. Joniinex Chalin signale la présence ilans la sclérotique dos Geckos .Platydacty- lus fascicularis Daud.ld'un tissu cartilagineux spécial analogue à celui qu'on observe chez les céphalopodes et formant une sorte de forme de jiassage entre le tissu osseux et carlilagi- neux proprement dit. M de. l.iicaze-D ulliiers présente une note de MM. L. Bontan et E. Racovitza sur la pèche pélagique en profondeur dans les environs de Banyuls, et à propos de cette note M. de liaca/.e-Duthiers fait remarquer les facilités remar- quables offertes à la station de Banyuls pour cette étude. M. Giii;/niird communique à l'Académie une note de MM. 0. l'oirault i-l Racibur.slii sur les phénomènes de karyokinése ilans les Médinées.

A. K. Mm.ai'.o.

inULIOGlUlMllE

BUl.I.KTIN DU MU.SEl'M D'HISTOIUE NATURELLE DE PARIS iso.-i

(Suite.)

«08. 'l\0.

'H'A. «14. •HT,.

'na.

'Ht «IH.

Bernard, F. Liste des Echinides recueillis iiendanl les croisières du Triivailleur et du Talisman.

]</iiibdol,iissas Perriei i. Pp. 207-209. Boule, M. Ptérodactyles acquis par le Laboratoire de Paléontologie.

l'leroda''h/lii.'< elei/aii.':. l'I. spcdabilis. P. [12. Boule, M. Note sur les fossiles rapportés de Mad.i- gascar par M. E. Gautier.

Pp. 181-tS-;. Bouvier, E. L. -Sur les palémons recueillis dans les eaux douces de la Basse-Californie par M. Diguet.

r-alemon Di;/iieli. Pp. ta9-162. Chauveaud, G. Sur le développement du faisceau libé- rien de la racine des Graminées.

l'p. 2U9-2H. Deniker, J. Le premier plan du .Iiirdin îles plantes (Peinture sur vèlin de IfiSi;).

Pp. l'.i;i-19,S. Fabre-Domergue. Liquide sucré formulé ]ioui '.a conservation en collection des animaux colorés.

Pp. 1tl2-10'i. Franchet, A. Observations sur les ]dantcs ilu Thiliet rapportées par la Mission DutreuJl de Rhins. Franchet, A. Sur quelques Rlnum nouveaux du Tbi bet orientai et du Yunnam.

/(. Kiulense. /( Detavayi. H. .<li-icliiiit. Pp. 211-

2i:). Gaubert, P. Noie préliminaire sur des minéraux re- cueillis dans les mines de Saiut-Pierrc-d'AUevard (Isère.

Pp. 2r.-21.). Gautier, E. Sur b-s t^^rrains si'dimenlaires de Mada- ga.scar.

Pp. 178-181.

81».

88».

881.

S«8

883. 881.

885. 886.

88'ï. 888.

88». 8:tO

8»!

838.

833.

83»

835.

83(;.

83'î. 83S.

GervaiS, H. P. Sur la circulation jjéri-rènale de l'IIy- )»'roodoii rostratus.

Pji. IKi-iao. Fig. Grehant, N. Sur les produits de combustion des charbons de l'arc électriiiuc: ventilation par le gaz.

Pp. ni-n."). Grenard. Note sur l'itinéraire suivi par la missioji Du- treuil de Rliins.

Pp. IKM'.M. Grouvelle. A. Clavieornes des iles de la Sonde et de rOcéanic récoltés par .\L Rall'ray. Description d'es- pèces nouvelles de la collection du Muséum.

LaseolitmiLs cyitiulricus. Choiites fraler. Melu-

piesles vicivus. t'elalophora llaff'ayi. Emmni/lirus

lia/fnii/i. Rln/sidea parons. H. Ilumerali.i. /(.

(/raciiicontis. H. ui<:inu.<i. H. capilo.— Rysudiasles

Rafl'rayi. L:emoplilœus insolens.

Pp. lûb-loS. Hamy, E. T. Note sur les Soimlits de la rivière Pe- iKuig;ili, nord de Bornéo.

Pp. IH-143. Meunier, St. Note préliminaire sur les roches recueil- lies au cours de la Mission Dutreuil de Rhins dans le Turkestan chinois.

l'p. 192 195. Mooquard, M. F. Note sur la collection des Uropclti- d:i'. Tyijes du colonel Beddomc.

Pp."l5(!-l.j|. Neuville, M. H. Note sur un bois de cerf anormal. (Cariacus mcxicanus?)

Pp. 146.

Pp. 198-201. Oustalet, E. Note sur l'.Vnoa mindorcnsis Steere.

Pli. 2i;2-:o:3. Phisalix et G. Bertrand. Sur l'emploi et le modo d'action du chlorure de chaux contre la morsure des serpents.

Pp. 221-224. Remy Saint Loup. Notes sur l'anatomic du Mara Diilicliolis patagr.iiica Desmi.

Pp. liij-liu. Renault, B. Sur quelques bactéries des temps pri- maires. Fig.

Ilarilliis vora.f. .Miciûcoecu.^ Ouir/nardi. M. Iii/me-

nojiliaiiiis. Pp. 108-173. De Rochebrune, A. T. Note sur les propriétés toxiques du Spoudylus .americanus, Lmck.

Pp. l.'il-l.'ie. Fig. De Rochebrune, A. -T. Ri-cberches (ihysiologiques et ihiniiques sur le< Didiera 11. Bn. de Madagascar. Fig.

Pp. 21.'j-221. Suard. O. Note sur la voracité des Hyènes à Nioro .Soudan français}.

Pp. 2 '1-202. Thébault, 'V. Note sur le nerf intestinal des Oiseaux. Fig.

Pp. 203- 200. Thévenin, L. Sur un env..i de fossiles du Saharien fait par M. Ma\er-E\mar.

Pp. 173. 'Vaillant, L. Note sur les reptiles et batraciens de la luune souterraine des régions intertropicales, maniera de conserver ces animaux pour les collections.

Pp. 20.1-207. 'Van Tieghem. Sur (juelques plantes rapportées du Congo jiar M. H. Lecomle.

Pp. lOi-168. 'Verneau, R. Note sur les Mois Ba-llnars.

(1. .\Iali.oUK1..

^.4 utiierc.)

Le Gérant: Pail (iUUULT.

Paris. Imjirimeric F. Love, rue Cassclle, 17.

{-- ANNÉE

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AOIT i^m\

LA HERNIE DU CHOU

l.a |ilu|iart di's plantes de nos cultures sont altaquties, [vendant le cours de leur végiHation, ]iàr une foule de parasites animaux ou v/'^i'-taux, di'lerniinanl iiarlbis sur elles des di'gàts tellement srrieux, que la récolte on est souvent compromise. Autrel'ois, avec les luibles rf^s- sources dont disposait la science^ il était presque im- possible de se rendre compte de toutes les anomalies susceptibles de se produire sur nos végétaux cultivés. iràceau perfectionnement du microscope, etauxuioyens d'observation que nous possédons aujourd'bui, nous avons pu résoudre une foule de questions restées en sus- liens, etfaireun pas considérable dans la pathologie vc gétale. Une foule de champignons inférieurs, inconnus jusqu'alors, ont été isolés et étudiés dans leurs diflé- rentes phases.

La vigne, eu dehors des insectes, est attaquée par un grand nombre ib^ ces végétations pa- rasitaires qui, en se uiullipliant, amè- nent |iromptemenl la mort de la plante. Nos arbres fruitiers et nos li'gunies n'en sont lias plus à l'a- bri, et ont souvent aussi à en subir les atteintes. Il nous est donc absolument nécessaire d'être fixé' sur la vie et l'ex- tension de ces êtres inférieurs , pour pouvoir les combat- tre avec eflicacité. ou toul au moins en rayer leurs ravages.

Parmi nos légu mes, un des plus ré- pandus et des plus

précieux est certainement le chou. Il est cultivé par tous les ménages, même les plus pauvres, et est pour eux dune précieuse ressource. Comme toutes les plantes, il est attaqué ]iar une foule d'insectes, qui se localisent sur les feuilles pour les dévorer. .Mais son ennemi de beaucoup le plus redoutable, qui entrave fortement sa culture dans certaines régions, est un champignon pa- rasitaire localisé sur ses racines. Il produit une altéra- tion particulière de la racine, nommée hernie, maladie digitale, ou gros pied du chou, sur laquelle nous avons déjà fait de nombreuses observations, sans malheureu- sement pouvoir trouver aucun remède efficace. La her- nie du chou est une des maladies les plus curieuses du règne végétal. Elle a été la cause de véritables désastres dans plusieurs contrées européennes et dans quelques- uns de nos départements français, .\iiisi, elle a sévi .ivec une intensité toute parliculière dans plusieurs parties de l'Allemagne, en Russie, en Alsace, dans les Vosges, la Vienne. J'ai eu l'occasion de la remarquer dans diverses localités de mon arrondissement, et notam- ment à la Ferme-Kcole de Chazeirollettes, j'ai prendre toutes les mesures é'nergiques possibles pour Le Satiiialisle, lu. rue du B;ic, l'aris.

1-a hei-iiit- liii Cliou. Ki-pi-uiluiiimi ilii-ccte d'une ph'itographie île l'uiili'iu-

limiter son extension Dans cet établissement, li mal.i- die s'était tellement accentuée, que les produits obtenus correspond.iieiit à peu près iiu tiers d'une récobe ordi- naire.

Effrayi-s des proportions que l,i m.ibidie pieu. lit dans diverses contrées européennes, plusieurs savants se mirent à l'œuvre, pour tâcher d'en d. -couvrir les causes. Il appartenait à >\ oronin, bolaniste allemand, d'éluci- der la question et de lui donner une première solution. Dans un travail des plus remarquables (I), il étudie toutes les modifications du champignon dévastateur.

.\vant de péiu'trer dans l'étude botanique de La hei'iiie du chou, voyous un peu quels sont ses caractères exté- rieurs.

Considérons dans une localilé infestée un ehauqi de l'houx un peu après sou repiquage, c'est-à-dire fieudani sa pleine pi-riode de vr-gé-lation.

Nnus pouvons remarquer çà et des pieds d'une li'inte jaunâtre, d'un aspect souffreteux, se comporl.ini

;'( 1,1 façon des vi-gé- laux dont les raci- nes auraient étécou- pées en )iartie par les insectes. Si nous venons à extraireun de ces sujets, nous sommes étonné^ des modification^ profondes subie-- par les racines. El- les ont sensible- ment augmente . se sont gonllées à la façon des racine.'- charnues, et pi'u- vent être compara- bles, quant à leui ensemble, aux r.ici nés des dahli.i>. Les radicelles soui à |ieu près dispa- rues, etla plante 11 nit par mourir, ou bien .ilors véiîète péniblemenl. pour ne donner plus tard que des |iroduits dérisoires. Toute' cette protubé- rance charnue entre en ])leine voie de décomposition et répand une odeur fétide. (Juelquefois, il se forme au- dessus de la partie malade un nouveaucoUet de racine>, qui, en s'agrandissant, peuvent donnerune vigueur toute nouvelle à la plante, à moins qu'elles ne deviennent elles-mêmes le siège de nouvelles lésions.

La photographie qui accompagne ce tra\ail pi-rraettra de se rendre compte des caractères de l'alfection. Les trois sujets qu'elle représente, appartenant à la variété dite de Schweinfurt. ont servi à mes études microgr.i- phiques, et proviennent du jardin de la Ferme-Ecole de la Lozère. Sur celui du milieu, on remarquera une tubé- rosité sectionnée, afin de bien faire voir son caractère spongieux. Enfin, le chou de gauche est également in- téressant, à cause du collet de racines formé immédiate- ment au-dessus de la partie contaminée.

r Woronin, PlasinodinpliDi-a W/'ass(cœ, Urlielierder Kohlj.- lianzen-Hernie. Jahrbucher fiir wissenschafdiche Botanik vrm Pringsheim. Leipzig. 187K, v..). XI, pages iiiS à j74, (ig. XXn XXXIV).

18(j

lAl NATLKAI.ISTK

On constale souvonijdaiis les renlleineut» \éf<élaux, des vers qui y ont Iracé des canaux plus ou moins si- nueux. Leur jirésence ici est purement accidentelle, et ils ne sont nullement la cause des déformations de la racine, ainsi que certaines personnes sciaient tentées de le croire.

Toutes les variétés de choux n'ont pas la même résis- tance à la maladie. Les uns. comme les clioux-lleurs et les choux moelliers, sont attaqués avfic une facilité ex- trême, tandis que les choux de Bruxelles, et les broc- colis sont relativement résistants.

La hernie du chou apparaît généralement vers le mois de juillet ; la tubérosité. Inul d'abord minime, va en s'accentuant à mesure que la plante se développe. Il est néanmoins facile de prévoir, au moment du repi- quage, la proportion des pieds qui doivent être atteints. A cette époque on peut déjà lemarquer sur les radi- celles une série de petites boursoulhires. signes pré- curseurs (le la maladie prochaine.

Toutes ces perturbations végétales, sont dues à un champignon inférieur de la l'amilb' des Myxomycètes, le Plasmodiopliora firassiac. '

Sans entrer ici dans de grands détails ti-cliniquos. Je ferai intervenir ([uebiues-unes de mes observations mi crographiques, pour Iesi[uelle3 je me suis inspiré du savani travail de M. Woronin. j

Le l'iasinodiophora Brassicœ, comme tous les Myxomy- j cètes, présente les particularités les plus intéressantes i dans ses organes végétatifs. Son mycélium, d'une con- L sistance molle et pulpeuse, se comjiosi' d'une série de ' traînées de protoplasma, complètement dépourvues <le membranes envelo|ipantes. Les spores se développent dans des conceptacles ou sporocystes, elles forment un (ont homogène jusqu'au moment de la maturité. C'est alors que lout le contenu se scinde et se divise |iour former une foule de cellules spéciales destinées à ro|iro- duire un organe semblable à celui d'où elles dérivent. Chacune d'elles est douée de mouvement, et possède à sa base un ou deux cils vibratiles, sortes de gouvernails qui doivent la guider dans le court trajet qu'elle a à parcourir. Aussitôt du reste (lu'ils ont rempli leur mis- sion, et qu'ils ne sont plus nécessaires, ces cils disi>a- raissent pour rentrer dans la masse protoplasmique. On a donné à ces cellules, à cause de leur mobilité toute particulière, le nom de Zoospores. Plusieurs natura- listes, à une épo(|Ue, ont mémo lonj,'uemenl hésité à le-> rattacher au règne végétal. Ne pouvailon pas, en eiTct, supposer avoir alTaire à un de ces animaux inférieurs de la classe îles zoophytes, cl dont l'éponpc est le princijiv.l type ■.'

La zoospore du Plasniodioidiora, sous l'inlluence de certains agents, l'eau notamment, se déplace avec faci- lité pour se rendre sur les racines saines et les conta- miner. Pendant son trajet, elle se subdivise, puis ces subdivisions se réunissent ensuite en plusieurs plas- modies, qui se fusionnent et s'anastomosent entre elles pour en former de plus grandes. Toutefois leur formation est excessivement simple, et elles ne sont jamais limitées par aucune enveloppe cellulaire.

Les spores mobiles ou zoospores sont susceptibles de rester un certain ti'mps dans le sol, sans malgré cela perdre leur faculté germiiiative. liie année après leur production, elles peuvent fort bien pénétrer dans des racines indemnes et les détruire.

La grande vitalité des organes rei)roducteurs de la

hernie ilu clioii s'oppose donc à certaines |)ratiques agricoles. Ainsi, on ne devra jamais se débarrasser des racines atteintes par l'enfouissement. V.u a^iissant ainsi, oji ne ferait que propager la maladie et lui donner une vigueur toute nouvelle.

Les plasmodies se condensent donc dans les raeines pour s'y multiplier à outrance, et pmduire au bout de peu de temps les curieuses niodilications que nous connaissons maintenant.

Au début de l'afl'ection, il est absolument impossible de distinguer à l'examen microscopique la plasniodic de tout le reste du tissu cellulaire. Mais peu à peu son opacité s'accroît, elle devient visible par tiansparence. et d'aulant plus visible qu'elle aciinieit un plus f;rand volume.

Localisée toni d'abord dans une partie l'e la cellule, elle finit par la garnU- entièrenuMit en vivant aux dépens de son contenu, et par envoyer même une série de ramifications dans les cellules les plus voisines.

Se trouvant ainsi dans les jeunes tissus en voie de développement, le parasile augmente de volume et détermine des troubles végétaux se traduisant à l'extérieur par des déformations el des excroissances. Hienlôt la racine meurt, et devient un véritable foyer d'infection. Les bacilles interviennent, et notamment le Bacillus amylobacter, l'agent de la fermentation buty- rique, qui attaque la cellulose ordinaire. Il est vraisem- blablement la cause du cacodyle, c'est-à-dire du liquide incolore visqueux se combinant avec le soufre, et lépandant cette odeur épouvanlable que dé;.'agent les choux fortement atteints.

Le Plasmodiophora Brassica; n'est [las le seul parasite de la famille des Myxomycètes i)ui occasionne des ravages en culture. Il en existe encore deux autres, le l'Iasmodiophorn viticula et le Plasmodioplioni Califoy- nka, sévissant parfois avec une assez grande intensité sur nos vignes françaises et étrangères, et déterminanl le premier la Brunissure, et le second la Maladie de Ca- lifornie, Tous deux ont été l'Iudiés dans leurs différentes phases par MM. \iala et Sauvageau (I).

Leur dévelopjiement est à peu près identique à celui que nous venons d'examiner; ils se rencontrent surloul sur les feuilles, quelquefois sur les rameaux, mais n'en- traînent jamais la déformation des parties atteintes. Ils vivent aux déiiens de l'amidon renfermé dans les feuilles, exactement comme le Plasmo<liophora Bras- sicaî se nourrit du contenu des cellules radicales.

La Hernie du chou est assez réfractaire aux divers trai- tements que l'on a pu lui opposer jusqu'alors.

D'aiirès .M. Woronin, il n'existerait pas de reinèdi curalif ; et on en serait réduit aux moyens prophylac- tiques suivants :

Arracher et sn|ipiiiner radicalement tous les choux qui paraissent adeints. Cependant il ne fauilrait pas s'en débarrasser par l'enfouissement, cai- nousavons vu pn'-- cédemment iiuc le Plasmodiophora avait la curieuse propriété de se développer et de se mulliplier dans le sol.

•2° Pratiquer l'alternance des cultures, el au besoin même réserver pour le> plantations de choux des ter- rains (|ui n'en ont pas encore porté.

Kxamiiier minutieusement les jeunes planis au

(1) Pierre \ iai a. I.i-s malailiei^ de lu Vinin: li-.>isic'-inc édi- lioii, pages 390 à 413.

LK NAÏUIIALISTE

18-

nioment du repiiiuage, et éliminer avec soin tous ceux (jui pourraient présenter le moindre renlleraent aux racines latérales.

Enfin, depuis lors, divers essais ont élé entrepris ; et la chaux vive semblerait, d'après quelques auteurs, avoir une action assez énergique pour déterminer la disparition du parasite. 11 suflirait de mettre une poi- ijnée de chaux vive au pied de chaque chou à l'époque du repiquage, ou peu après.

Pour ma part. J'ai essayé, mais sans obtenir de bien grands résultats, de trem[ier les racines dans un lait de chaux, avant de mettre le plant délinitivement en place. Je compte du reste poursuivre mes expériences en leur faisant subir une légère modification.

il est à souhaiter que d'ici peu la question reçoive une solutioj] délinllive, cl qu'un remède radical et int'aillihie vienne pur^^er à Jamais nos cultures de cette maudite alVi'i-lion.

AlHERT VlLCOcj,

professeur d'agriculture tic l'arrondissement de .Marvejols (l.o/.ère).

DESCRIPTION DE COOUILLES NOUVELLES

feclaiirnliis linesi.

'l'esla lenlicularis, Ina'tiuilaleralis, depi'csso convoxa, coslis suliquadratis circiter 23 laternlitcrvevanidis radiata, roseo-alba Miaculi.s lineisfjuo irrégularités variegata intus alba aut fusco Miaculata. Diam., 20 à 3U iniil.; .'•ijais.. lia 17 mill.

Hab. -Aden. cinq individus dont Tua a .'t.- recui'iili p.if le jeuiie lils du consul de France à Aden, .M. Oues.

Arenpas;i:i Berlin!.

Tellina donacina, l'homn. Conc VI, ]>1. 12 lig. ll!t (par er- reur Ho).

Testa parv.i, tennis, sublrevigata, nitida, niargaritacea, rose(i-luteol(^ns, sulieviito-cuneata, tumida, subtequivalvis, su- b;equilateralis, anlice ovata, postice decliva, lateraliter vix in- clinata; cardo angustus, dentés cardinales validis in valva dextva bidentatus in altéra unidentatus, lateres utrinque duo- bus, ligamentuni parvissimuni partim inl'ossuni.Long.. 1 1 niill. : l.irg.. (i millini, ; épaiss., 4 mill.

Hall. .Vdcn Djibouti.

riaudicoiiflia niadreporica.

Testa ovalis crassa, solida, ru,gos:i, alba, vald'' in:i-quipalvis valv.i dextra latiur ad marginenf alteram partini aniplectans, ostis numerosis postice squaniatis et distantioribus radiata. Long., 12 à 23 mill,; larg , 1" à 15.

Hab. Aden. Vit dans les Madrépores.

Mesodesmn siihobtiisa.

Testa ovato-olib.nga douaciforniis, inrequiiateralis, crassa, lactca, epitesta |iallide lutcscenle induta connatricc striata, siriis evanidis ad lalerem postieum regularitcr prominenlibus, apex niinutus retrorsum inflesus, antice eloni^ata-rotundata postice truncata roiundalo-cuneata. L^ng.. 2U à 2omill; larg.. 13 à 17 inill. ; .'•paiss., 7 à 9 luill.

Hab. Aden. Cette espèce quoique plus aUongtie que la m. ■)l)tusa que j'ai trouvée à Périm, n'en est peut-iHre rpi'um' va- riété locale.

D'' JocsSKACMK.

L'HISTOIRE NATURELLE

A L'EXPOSITION DE BORDEAUX

Nous avons publié, en 18H2, dans le journal U .\iilii- raliite, un aperçu de tout ce qui concernait l'Histoire naturelle à l'Kxposition ouverte à Bordeaux à cette époque. La Société philomathique vient d'inaugurer sa treizième exposition, et nous pensons intéresser les natu- ralistes en les renseignant sur tout ce qui s'y rapporte aux sciences naturelles. .Mais, si les visiteurs trouvent un vaste champ d'études dans les sections industrielles ou agricoles, il n'en est pas de même pour les naturalistes, qui doivent explorer toutes les galeries on sont dissémi-

nés les objets d'histoire naturelle. .Nous avons nous livrer personnellement à d(> longues investigations , gr;lce auxquelles nous avons découvert des exhibition^ intéressantes dans des parties île l'Exposition complète- ment étrangères aux sciences naturelles; nous désiron-- que les renseignements que nous publions puissent, dan^ oe dédale, servir de guide aux amateurs d'histoire natu- relle.

Ctiiki-ie de l'Enadgrieincnl. Musées scolaires de la ville do liordeaux représentés pardeux collections assez nom- breuses.

Ecole Saint-Charles de Clialais (Charente): >érie d'oi- seaux de la région, mais dont le montage ne révèle pa-- un artiste en taxidermie.

Ecole publitpie de Houftiac (Charente) : collection d'insectes utiles oi nuisibles de la région.

École communale de Nontron (UordogU') : collection d'oiseaux de la région montés par M. Seignabour, direc- teur, et auxquels on peut adresser le même reiirochi' qu'aux oiseaux de l'École de Chalais.

Ecole mixte de Civrac-sur-Dordogne : série de types de mammifères et d'oiseaux.

École publique de Eistrac (Médoc) : musée scolair<' intéressant (mammifères et oiseaux bien montés, nids, œufs, insectes, etc.).

Faculté des Sciences de lîordeaux : remarquable col- lection de coquilles fossiles de la flironde et très belle carte géologique du département, œuvre de M. Fallol, professeur à la Faculté et directeur du .Musée de l.i ville.

Société des Sciences naturelles de Taraje (lihone) : belle exposition d'échantillons géologiques et minéralo- giques de Tarare et de ses environs ; échantillons paléon- tologiques provenant de Bois-d'Oingt (Bhône").

Ecole vétérinaire de Toulouse : cartes murales de l'a- natomie du cheval (spi''cimens il'estompages nioub's sur pièces naturelles).

Parmi les collections expos(''es par des amateurs, il convient de citer :

Une série de coléoptères |diytopbages d'Europe et du Caucase, renfermée dans onze cadres et .'xposée par MM. Bial de Bellerade et Coulures, membres delà Soci(''ti' linnéenne de Bordeaux.

l'ne belle collection d'ossements fossiles et de silex taillés recueillis dans la Dordogne et Lot-et-Garonne, par M. Landasque, curi' de Corconac, près .Monllanquin (Lot-et-Caronne).

Galerie de rAr/rivaltui-c. Compagnie d'exploitation des phosphates de Xonuandie : beaux spé'cimens d'osse- ments d'animaux et de dents de poissons provenant des carrières de Carentau.

Compagnie des phosphates de la Valserine : collection des fossiles caracté'ristiques de la couche du Cault infé- rieur (grès verts de Bellegarde de l'Ain).

Compagnie Bordelaise des produits chimiques : collec- tion d'ossements fossiles recueillis dans les gisements du Lot, de Tarnet-Caronne et «le l'.Vveyron.

Galerie de la Milalhirgie : Ce pavillon renferme des ex- positions inté'ressanles pour les minéralogistes, principa- lement celles des houillères d'Aubin (-\veyron), de Com- mentry et de Fourchambault (avec plan en relief indi- quant la formation des couches de houille), de la Compagnie des mines du Laurium contenant de très beaux ('chantillous do manganèse, plomb, argent, etc.. delà Société des mines d'AIbi l'on trouve de nom-

ISS

i.E NATURALISTE

breux ('•clianlillons île schiste ;ivec empreintes V('f!i'- tales.

Pavillon central. Dans la section des Eaux mim'- rales : cullection de fossiles des Taluns de Dax.

L'inspection vi'lérinaire de l'abattoir de Hordeaux y expose T'^alenient de curieux spécimens de t.enias, asca- rides, douves, u'stres. etc., recueillis sur des animaux domestiques.

l'iuillon de rExposilion i-oloniale : dans la partie allec- tée il la C6te occidentale d'.Vfrique à remarquer un très bel exemplaire de Gorille nionti' ; dans l'exposition de Madagascar, les H. P. Missionnaires ont placi' un lot des principaux oiseaux de cette île, parmi lesquels : Lttnhis hicolor. Pilla sqiiamiycra, Tchilrca parudisi^ Galbula viri- dis, etc., des œufs de caïman, des papillons appartenant aux genres Clin/siridia, Binura. Précis, etc., et de beaux exemplaires de VEpcira Mndascariensis (arachnide à poche soyeuse).

Enfin, dans le pavillon de l'Llectricité, nous avons dé- couvert, non sans étonnement, une remarquable coUec- lion niiniralogique exposée par M. (irangeneuve, membre de la Société linné'enne de Bordeaux, et qui avait sa place indiquée dans le Pavillon de l'Enseignenienl ; les exem- plaires qui la composent sont bien choisis, classés d'a|)rès la méthode de M. de Lapparent et placés dans des cuvettes indiquant les noms, les synonymes et la provenance.

.Notons, en termiiiani, les bazars qui entourent l'expo- sition d'.Ylgérie et oii le naturaliste trouvera des Slelliona préparés parles Arabes; on reconnaîtrait avec peine ce lézard dans ces hideuses caricatures, l'animal ayant été grossièrement di'pouillé, dé^mesurément bourn'' de son, agrémenté d'yeux en l.iitcni et orni- d'un collier de ver- roterie!

.Nous consacrerons un prochain article à l'aquarium ili' l'Exposition de ISordeaux.

.Mhctl (illANiiKIi.

Pourquoi chez les Abeilles les Reines ne piqyent pas

l.'aheille ouvrière possède un aiguillon poiii' se défendre et jiique. quand elle est attaquée. .Mais la pitp'ire faite à l'homme entraîne la perte de l'aiguillon et la mort s'ensuit. L'aiguillon esl donc plutôt une arme protégeant la société que l'individu, puisque son usaf,'e entraine la mort de ce dernier.

La reine possède l'aiguillim comme les ouvrières, les mâles seuls en sont dépourvus. i;ile ne s'en sert pas pour se défendre, quand on cherche à la prendre à la main. Le fait est bien connu des apiculteurs (voir Con- duite du Rucher. Genève, 18'.'0.) Nous avons fait l'expé- rience. On peut prendre la reine dans une ruche à cadre mobile, mais ce n'est pas aisé, car elle se dérobe de rayon en rayon. Enlin nous parvînmes à la saisir. I^lle se débattait entre les doigts et courbait son abdomen en tous sens, mais l'aiguillon ne parut pas à l'extérieur et aucune iiiqi'ire ne se produisit, quoique l'abeille ne fi'il point tenue dans la position familière aux entomolo- gistes et qui consiste à ne saisir que les ailes et à ne présenter que les ongles au voisinage du jïygidium.

La signification de ce fait nous paraît des plus im- portantes. Si la reine abeille ne pique pas pour se défeiuire, elle n'en a pas moins l'usage de son aiguillon qui lui sert à mettre à mort le~ autres femelles issues

des cellules royales. Si on peut s'emparer d'elle et la manier à volonté, ne serait-ce pas qu'elle ménage inconsciemment son existence, i)lus précieuse que celle des ouvrières?

La reine doit de se conserver à la ruche. L'utilité sociale est la seule raison qu'on puisse invoquer.

Il ne faut pas ici faire appel à l'intelligence, mais à l'acquisition lente d'habitudes utiles; leurs vertus sociales ont pu ainsi se développer.

D'* UEiiN.M'LT it I.A.IAUI).

LE TRANSFORMISME DE LA BIBLE

On sail avec quel lespect la Bible est considérée dans tous les pays civilisés. Les protestanis ont pour ce livre inspiré plus de respect eiicore que les catholiques n'en ont pour l'Evangile. Catholiques et protestants mettent la Bible au nombre des livres saints. Nous aurons donc pour ce livre par excellence {Biblion. livre), le respect profond que lui témoignent tous les peuples de l'univers. Ce qu'il y a de plus curieux, c'est que le transformisme est la conséquence obligée du récit biblique de la créa- tion. Eu effet, il est absolument démontré par la géolo- gie, aux hommes de notre tenqjs, que les animaux et les plantes actuels sont de beaucoup supérieurs aux êtres qui vivaient aux premiers âges de notre globe terrestre. Sans doute, il y avait, aux premiers temps géologiques, des insectes, des crustacés et des plantes très dévelop- pés; mais nos mammifères et nos dicotylédones n'exis- taient pas à la période carbonifère. Or, si notre divin Créateur a formé, dès le début, des animaux et des plantes, il faul bien que ces animaux et ces plantes se soient transformés progressivement pour aboutir aux espèces que nous voyons de nos jours. Sans cela, on se- rait obligé d'admettre iiu'il y aurait eu une succession ininlerrompuc de créations multiples de plantes et d'ani- maux successifs. Le transformisme est donc, de toutes les doctrines, celle qui se rapporte le plus à l'enseignemenl de la Genèse, telle qu'elle a été inspirée à .Moïse. Si le transformisme n'existait pas, il faudrait l'inventer pour faire concorder les enseignements de la géologie avec la doctiine de la Bible. H nous semble que ce raisonne- ment si simple n'a pas encore été produit. .Nous appe- lonsdonc sur lui la hirnveillanle atlenlion des lecteurs de ce journal.

Le livre de Moïse nous apprend que notre divin Créa- teur produisit directement, par un acte suprême de sa volonté toute-puissante, les végélaux et ensuite les ani- maux. D'un autre côté, la géologie nous apprend avec certitude que les premières plantes et les premiers ani- maux ne ressemblaient pas aux espèces qui vivent au jourd'hui sur la terre. Il est donc logique d'admettre que, puisqu'il n'y a pas eu d'autres créations que celle qui s'est produite ;i l'origine, les animaux et les plantes les plus récemment formés proviennent de la Iransfoi'- mation successive des espèces primitives, dont les inter médiaires ont apparu successivement, aux différente- e'poques géologi(|ues.

Le Iraiisformisme est donc la doctrine qui a pour elle l'autorité de la science et des livres saints eux7mêmes. Aussi esl-il bien surprenant qu'elle ail eu prccisémenl poui- adversaires les plus fervents admiraleurs de la Bible.

D' BoLiio.x.

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LE NATUItALISI'K

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AU BORI DE LA MER LES OURSINS

Les oiirsiiib. soûl vulgairement appelas lii'ri>:soiis. rlui laignes de mer ; ces deux noms iiul iquen t suffisamment, par |pur appellation iniaiiée, qu'il est prudent de prendre des pri'caulions pour les saisir. 11 sont, eu cfîet, couverts de piquants, dont les pointes sont souvent bien acérées. Ces piquants sont supportés sur des tubercules ou mame- lons lisses qu'il est facile d'observer sur un oursin dé- pourvu de ses piquants ; car, au bord do la mer, dans les rochers, à mer basse, si on rencontre des oursins pourvus de tous leurs piquants, on trouve aussi de simples carapaces, ou tests, provenant d'animaux morts. Dans les oursins des côtes de France, les piquants ne sont généralement pas grands ; mais, dans les espèces exotiques, il y en a qui sont d'une taille considérable. Chez certaines espèces, les Spalamjucs, les [liquants sont remplacés par des soies lisses et roides, inclinées comme des poils d'animaux. A quoi servent ces piquants, direz-vous ? Mais ce sont des organes de locomotion : l'oursin peut à volonté redresser ou coucher ces l'pincs, et elles aident ainsi à son déplacement.

Il est un organe intéressant à étudier dans ces animaux, c'est ce qu'on appelle la lanterne d'Aristole. Lorsqu'on brise l'enveloppe d'un oursin, on aperçoit cet organe, composé de dents et de pièces osseuses : c'est l'appareil buccal, dont l'oursin se sert pour per- forer les roches les plus dures. On peut observer à mer basse des roches ainsi perforées, possédant même leurs créateurs dans leurs cavités. Toutes les espèces ne creusent pas des trous : les unes vivent sous les pier- res, sous les plantes marines, d'autres dans le sable.

On dit les oursins excellents à manger, nous ne disons pas le contraire, nous n'avons pas encore eu le

t''ig. I. Ciiiaiiie piirc-L'iiic.

courage ou plulét l'occasion d'en goûter; les habitants des côtes de In Méditerranée tiennent ce mets en grand honneur.

Pour conserver en colleition les oursins, il faut d'abord les laver soigneusement à l'eau douce, puis on extrait tous les organes intéi leurs en détachant l'appareil buccal. <[ui ne tient à la carapace que jiar une membrane qu'on incise; on lave intérieurement cette sorte de coquille et on laisse sécher à l'ombre, jamais au soleil, pour ne pas décolorer les piquants.

Nous passerons ci après en levue les principaux our sins des côtes de France.

La CidarUe porc-cpie est certainement la plus belle espèce de nos côtes. Ses épines sont longues et attei- gnent (I à 10 centimètres, le test ne dépassant pas 3 à 4 centimètres. Cet oursin ne se rencontre que dans la Méditerranée dans les gi'ands fonds. \'oursin melon de

Fiy. '1. Oursin S]iln''i'i(iur.

rncr, est une grosse espèce, à piquants courts,' mesurant 10 à 12 centimètres de hauteur; les épines sont striées, rouges à la base et vertes sur le reste de la longueur. h'our^in sphérir/ue est encore une grosse espèce dont les piquants sont violets à la base et blancs à l'extrémité.

Fiii. M. Oursin m'aruileus.

l/ijiirsin ijranuleii.r est aplati, un peu déprimé, les pi- quants sont très serrés el courts, la couleur est très va- riable.

Le To.eopneusle ou oursin livide est le plus commun des oursins de France; ses piquants sont assez longs el très aigus et d'une couleur verdàtre. C'est cette espèce principalement qui perfore les roches.

WEcliinoei/ame ou oursin minime n'atteint pas un centi mètre : il est déprimé, de forme ovalaire ; très commun dans les fonds de sable.

Les oursins qui suivent se distinguent des précédent'- par leur aspect cordiforme et par l'absence d'appareil dentaire.

Le Spatangue vwur île mer est absolument en fornu' de cœur, il est d'un beau violet rougeâtre. \,'Amplrklete ni rieur a le fcst très mince et est de couleur vrise.

I1I-2

LK N.M l KALISTI-:

Le Biisiiis poiteli/ie est une espi^ce reiiiarquable que l'on renconlie dans la mer du Nord. Celle espèce s'en-

Fip. I. Oursin liviilc.

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Oursin ininime.

l'once dans le sable el pénètre, dit liiclira, jusqu'à 1j à 20 centimètres de profondeur; elle tapisse à l'aide d'une

V. '*-

Fig. 6. Sijalanpue cifur (le mer.

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sécrétion muqueuse sa demeure. Cet oursin étend, à travers le conduil qu'il s'est fornu'', et même à plusieurs

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( rntimètres au-dessus, une touffe de ventouses, allon- ^ji'-es et vermiformes, dont il se sert pour saisir les subs- tances organiques doni il se nourrit.

P. Kiccs.

OISEAUX ACRIDOPHAGES

{Suite.)

IV

IIIUiiMiKI.I.LS UtruiidinUlu-).

De tous les oiseaux qui prupieut l'espace, les liiron- delles composent une famille des plus intéressantes, car elles réunissent pour notis l'utile et l'agréable. Dans presque tous les pays, ou regarde les hirondelles comme amies de l'homme ; cependant en Espagne, enitalie, (I) et dans la Provence dans un but alimentaire, on en massacre d'énormes quantités. Elles dévorent des multitudes d'insectes dont nombre sont presque invisibles, quoique fort désagréables ; nous parlons de ces petits cousins qui s'introduisent dans l'a'il, et causent de si violentes douleurs." Il faut convenir que les Engoulevents auraient les mêmes droits à la reconnaissance de l'homme, puis- qu'ils rendent les mômes services; mais, pour les lui rendre, ils se cachent dans les ombres du crépuscule, et l'on ne doit pas être surpris qu'ils restent ignorés, eux et leurs bienfaits. » ((iueneau de .Montbeillard.

On trouve des hirondelles dans toutes les contrées de l'Univers (2). Elles sont sédentaires dans les climats la tem[iérature n'est sujette qu'à de faibles variations et dans les pays situés entre les tropiques: elles sont de passage dans les régions froides ou tempérées ([u'elles quittent (Il automne, et elles reparaissent au prin- lemiis. I es lieux humides sont ceux que préfèrent les hirondelles, sans doute à cause de la plus grande abon- dance de cousins, de mouclies et autres insectes ailés qu'elles y trouvent clqu'elles saisissent avec nue extrême .idresse.

Nous avonsvuen.\lgérieles hirondelles et lesmartinets à la chasse des criquets, ils en détruisaient une certaine quantité malgré la dimension i)roportionnellemeut très grande des acridiens. On sait qu'elles détruisent énor- mément de hannetons.

En 1889, MM. Vian, liiilaud et IVlit ont présenté à la Société zoologique de France ini rapport sur la destruc- tion des hirondelles par l'électricité. Il paraît que des chasseurs (si toutefois on i)eut les nommer ainsi) ont eu l'idée d'installer des fils de métal, semblables aux lils télégraphiques, sur nos côtes du Midi, pour engager les hirondelles à venir s'y reposer des fatigues de leur tra- versée. Aussitôt ces engins fjarnis d'oiseaux, on l'ait pas- ser sur ces lils un courant d'électricité énergique, qui l'ondroie hs malheureux volatiles.

(I lleniiido riixlica. (iiiUiiin tlellit Mailmiiia. Huiiilinti ilalle l'oriinn forclielUi. {Aoi /auna italica, Gij.'lii>li, Fiivii/.e, 1SS6.

Arrive en Sicile el Sardiiigne dans la ]>feniière nioiii.' ilc mars souvenl dans les derniers jours de février, à Florence vers le 10 mars. Part vers le 13 sepleniliro jusqu'au 13 iiei>>l>re. t'ait deux rouvées la prendère en avril, la dou.xit^nie en juin.

2)0'' Fr.inz SUildmann.ilansson séjourà Uoukoba. (Afrique orientale allemande), parle d'un fait inlrressanl ri>rnilUol'ii,'ie. " Lo 26 avril, de prand matin, je vis des nnllicrs el encore des milliers d'IiirondcUee {fJiiiinilo iiislira voirlant et {:a/,ouilIanl au-dessus de la station. Elles s'élaieni .-tssendjlées en ir<iUpe» |)iiur cntre|irendre le voyage vers l'Europe, leur i>alric. l.e jour suivant, il ne s'en trouvait plus une seule dans lnui lo ]}av3. i7/is. lier: euii Afrilm. />'' Stiilihnaiiit mil Eiiiin /'/i.7i«. Herlin, ISOl, p. Ifù .

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yoincnrlatiirc des liiiundcUcs (tl'rirai>ic:i.

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Heufiliii.

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Iuligula.

criscopyga.

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rustica.

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somirufa.

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senei;alciisi?.

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lilifera.

abyssiiiica.

LES MARTINETS (Gypsclns).

Le martinet est de tous les oiseaux, celui qui lait cliez nous le plus court séjour, il arrive le dernier et repart le premier. Les martinets et les hirondelles pénètrent l'n France en suivant le littoral de l'Atlanlique et celui lie la Méditerranée à leur retour des régions chaudes de r.Vfrique centrale, elles prennent leurs quartiers riiiver.

Somniclaturf des >nm-liiirtf: iifririiiii:^.

Ilartlaub. gypselu--. mclbina.

abyssiniens, ambrosiacus. atlicora .

nigricata. holomelas.

obscura.

VI

PASSEHEAi:.\ (Pdsstrt's). 1. les Alaudinés. V. les Traquels.

2. les Lavandières ',i. les Pipils.

!>. les Tariers. 6. les (irives.

LES ALOUETTES (Alamlin.T).

Les alaudinés sont des oiseaux qui se plaisent dans les lieux découverts, et aussi surtout oi'i l'homme a porté la culture ; c'est dans les champs défrichés qu'ils se tiennent tous de préférence. Les diverses espèces se nourrissent de vers, de charançons de pe- tites chenilles lisses, d'œufs de fourmis et d'arai- gnées, rfaso'u/'s et rfcy /arres de sauterelle!:, enfin de tous insectes qu'elles rencontrenl dans les champs ; elles mangent aussi des graines, mais seulement celles qui sont huileuses, et ne touchent point aux semences fari- neuses, du moins à l'état de liberté. Elles ont toutes aussi, en général, une sorte dechant quelconque plus ou moins agréable. Elles nichent à terre, se vautrent dans la poussière et sont toutes plus ou moins délicates à manger; celles qui habitent les lieux incultes ne valent pas celles qu'engraissent les plaines fertiles de la France et de toutes les contrées cultivées.

Sans doute quelques espèces d'Alaudinés, et peut-être la plupart, mangent parfois des graines, mais en général et le plus habituellement, même dans les contrées les plus arides de l'Afrique et de l'Asie, elles n'en restent pas moinsjnsectivores, et, si quelques-unes sont pourvues d un bec plus fort et robuste, c'est uniquement parce f|u'elles ont alîaire à de gros insectes, et surtout que ces insectes, gros ou petits, pour être surpris et déterrés par elles, leur demandent les plus grands elTorts et le tra-

\ail le plus opiniàtTÇ, et par siiitr un instrument rostral en rapport avec ces difficultés. C'est effectivement un fait avéré que les espèces d'Alaudinés confinées dans les déserts de l'Afrique n'en demeurent pas moins insecti vores, malgré l'aridité du sol, et l'absence de toute végé- tation apparente. La preuve en est qu'elles savent fort bien deviner les endroits du sol qui recèlent leur nourri ture favorite et principalement les Curculionidés, qui se réfugient dans des souches ou racines [)lus ou moins vé- gétales, toujours enfouies sous les sables qui les recouvrent et i[ue l'instinct seul des animaux propres à ces contrées leur fait découvrir (I). Ainsi, ditj. Verreaux, quant aux espèces propres à rAfrii(ue, les Sirlis se trouvent tou- jours dans les régions sablonneuses, les Mirafres dans celles dont le sol est ferrugineux ou métallifère, et les Macronyx seuls dans les plaines herbeuses abonde la végétation.

I/.\louettp est le musicien des champs; son joli ra- mage est l'hymne d'allégresse qui devance le printemps et accompagne le premier sourire de l'aurore ; on l'en- tend dès les beaux jours qui succèdent aux jours frais et sombres de l'hiver, et ses accents sont les premiers qui frappent l'oreille du cultivateur vigilant. Le chant matinal de l'alouette était chez, les Grecs le signal auquel le moissonneur devait commencer son travail, suspendu pendant la partie de la journée les feux du midi d'été imposent silence à l'oiseau ; mais, quand le soleil s'abaisse à l'horizon, elle remplit de nouveau les airs de ses mo- dulations variées et sonores; elle se tait encore lorsque le ciel est couvert et le temps pluvieux; du reste, elle chante pendant toute libelle saison (Gueneau de Mon- beillard). La plupart des naturalistes ont nié mal ;'i pro- pos que les alouettes fussent des oiseaux de passage ; mais, si l'émigiation des alouettes ne peut être révoquée en doute, il est aussi vrai de dire qu'elle n'est que par- tielle, et qu'une grande quantité d'entre elles restent dans les pays qui les ont vues naître. Quoique très fécondes, les alouettes sont moins nombreuses de nos jours qu'elles ne l'étaient autrefois. Plusieurs causes concourent à cette diminution. Les grands froids et sur- tout les neiges abondantes dont la terre reste longtemps couverte, font périr une prodigieuse quantité d'alouettes. Les oiseaux de proie en diHruisent aussi beaucoup en été, mais l'homme est ici, comme en tout, le plus vorace le plus acharné, ajoutons le plus imprévoyant des des- tructeurs (2).

L'industrie de la fabrication des pâtés de mauviettes de Chartres, de Pithiviers, etc., a comme conséquence la destruction illimitée des divers insectivores englobés sous la Tu.bv\qne mauviette. Le braconnage nocturne sur- tout, alimente cette industrie.

Dans cette catégorie de victimes se trouvent les Pin- sons, les Verdiers, les Bruants, les Linots, qui se nour- rissent surtout de chenilles, de mouches ; les Chardon- nerets, qui échardonnent nos cultures. Nous ne ferons

(1 Dr CuENC. Enojclopédie d'Hisluire naturelle, Oixcniir, 3'^ partie.

(2; Les Halles de Paris ont reçu, en 1S91, de provenance- française : :)U0,00O perdreaux, 98,oi)0 faisans, 20.(IUU liécasses, 145,000 cailles, et 2,000,000 d'alouettes.

De l'étranger : 400,000 perdreaux et 1,100,000 alouettes; le chilïre des cailles, des faisans, nVst pas fourni dans celle nomenclature. Au mois de noveml)re 1892, un négociant espa- gnol de Valence ollVait en vente un nu deux wagons d'alouettes calandres à livrer par jour durant la période de chasse ouverte.

l'tl

LK NATirRALISil-;

pa> de descriplion spéciale de ces oiseaux ; en règle gé- nérale tous les clianleurs sont insectivores, et devraient être sacrés, ainsi que les Pics destructeurs d'insectes .xylopha^es, ces terribles ennemis des forêts.

A suirrf.

FeiiKsT.

LA REïïIIOIf DES NATURALISTES

DU MUSÉUM DE PARIS

Une lctlr(! de M. Mii'.gi'm.ifiiiic t'ai L savoir rjuc l'on rencontre au Dnhomcv quelques-uns des Oiseaux de la faune de notre pays, comme par exemple la Pic-grièche rousse, la bergeron- nette pi-intanièi-e, le Tarier ordinaire, la (ïuignctte, le Héron pouri>ré, le Milan noir et l'Hirondelle rustique. J.e Muséum re- ■■evra prochainement plusieurs caisses contenant des Mammi- téres et des Oiseaux du Thibet, expédiées par les soins ilu R. P. Dejean d'après les instructions de .Mgr Jiic-t, vicaire apos- tolique. D'autre part, plus de ICUO spécimens d'oiseaux réunis par M. A. IJoucard sont venus enrichii' les collections.

Le D" Jousseaume a rapporté d'Obock diverses collections de Mollusques et de Crustacés; M. .le.-in Cottery a envoyé de Damiette des Pélicans onocrotales l't des Plantants vivants.

Déjà dans les précédentes séances de la réunion des Nalu- calisles du Muséum ])lusieurs commnuicaticjns relatives à Ma- dagascar avaient été faites; mais l'étude de cette contrée, si peu connue jusqu'ici, doit prendre chaque jour un caractère de plus grande précision, et sans doute les découvertes intéressantes se succéderont nombreuses. M. E. Gautier présente le résultat de ses recherches sur les terrains sédimentaires de la grande Ile. fin plusieurs points il apporte des rectilications légères aux tracés des cartes géologiques anciennes, et signale cinq gise- ments principaux de fossiles dont deux sont jurassiques, deux crétacés et un tertiaire. Un ancien lac tertiaire occupait la vallée d'Ankavandra, ou du moins un lac que l'on jieut consi- dérer commo tertiaire ])ar analogie avec les terrains d'Au- .vergne qui contiennent des sources bitumineuses. 11 y a en ert'ct, dans la vallée d'Ankavandra, plusieurs sources de poix. De très grands plateaux de gneiss s'i'-lévent à COO mètres d'al- litude au sud de l'Ondaby.

Les fossiles ropporlés par M. E. Gautier ont été étudiés par M. Marcellin Houle. De ce travail détaillé nous ne rapportons ici que les conclusions générales. Une connexion terrestre a dii exister à l'époque du Crétacé entre le continent Africain, Mada- gascar et l'Hindoustan. Les dépôts jurassiques de l'Afrique orientale et de la côte occidentale de Madagascar paraissent liicn s'être formés dans une grande mer intérieure, une Médi- terranée éthiopiquo qui restait séparée du Pacifique par une presqu'île indo-malgache.

M. Greiiard présente une note sur l'itinéraire suivi par la mission Dutreuil de Khins. dont le voyage dans la Haute Asie a duré quatre ans. A travers des régions presque stériles, sou- vent désertes, les explorateurs ont du supporter des fatigues i:ruelles et allronler maintes fois le danger. Ils ont cependant rapporté des plantes et des échantillons de roches.

Les Plantes ont été étudii'cs par M. A. Kranchet; la cullec- lion présente huit types tout à fait nouveaux et qu:iliirze es- pèces que le Muséum ne possédait pas encore.

Les roches sont étudiées par M. Stanislas Meunier.

M. Hamy présente à l'assemblée une suite de dessins im''dils provenant du voyage d'Entrecasteaux et dus au crayon de Piron. dessinateur do cette expédition.

M. Dcniker a pu acquérir pour le .Muséum une iicintnre sur vélin do 1036 représentant le premier plan du .lardin des Plantes. Cette ]iièce intéressante est d'une réelli; valeur artis- tique.

M. Vcrneau fait une cnmmunication relative aux Muïs-Ba- llnars, peuplades sauvages de J'Indo-l'hiue qui habitent en p''- lites tribus les plateaux élevés. Les crânes de ces hommes sont long», hauts et étroits, mais tantôt la face est longue, tantôt elle est basse et large. Le premier type avait le ne/, plat, les yeux assez rapprochés, hs mâchoires avancées sous le nez. Dans l'autre type le ccrv('au était moins volunnneux, les yeux plus écai'lés. Les chevoux à coupe elliptique chez les uns, ixactc-

ment circulaire chez d'autres, étaient généralement noirs, il y avait cependant des individus à cheveux blond châtain. Ces peuplades sembleni avo'r des liens, d'une part, avec les habi- tants préhistoriques du Cambodge, et, d'autre part, avec les In- donésiens. Les documents ethnographiques utilisés pour cetli- étude proviennent d'un envoi du D'' Yersin.

M. Suard, médecin de la marine, transmet quelques remarques sur la voracité des Hyènes au Soudan français. Ces carnassier^ ne s'attaquent pas seulement au cadavre, mais portent la grill'e et la dent sur les hommes et les animaux vivants et sans aucune provocation. Les indigènes, pour tuer l'hyène, masquent l'cxtré mité du canon d'un fusil dans un morceau de viande. L'arme est disposée de telle manière qu'une traction exercée sur le canon fait partir le coup. M. Suard a vu plusieurs fois des Hyènes tuées ainsi .au moment elles saisissaient le morceau de viande.

M. E. Oustalct signale les caractères zoohigiques d'une espèce de Ruminants encore très mal connue et provenant de l'ile Min- doro Philippines . Les dépouilles et les crânes envoyés au .Mu- séum par M. Baer apparlienneni au l-robi/hidiis miiiilorensix ou Anoti. Ces intéressants spécimens sont d'une structure qui établit le passage entre les Bovidés el les Aulilopidés. M. Ous- tâiel fait remarquer que les .\noas ou Bos mindorcnsis, se trou- vent aux Philippines, tandis qu'une forme très voisine i'Aliuiis ilepfe.\sicornis,se trouve à Célèbes; la liijiie de Wulliii^e n'a pas. l'U ce qui concerne les mammifères, l'importance qu'on lui avait attribuée.

M. V. Thébaull complète les recherches de Remak sur quelques points l'anatuinie du nerf intestinal des Oiseaux ei signale, chez les Choucas, un plexus péricloacal ci deux plexus mésentériquos.

M. L. Vaillant dioine quelques indications sur la manière de récolter les .\mphisbènes et les Co?cilies et de les préparer pour être ex])édiées à grande distance.

M. F. Bernard fournit une liste des Echinides recueillis pen- dant les croisières du Trfiriiilleuret du Tnlismiiti et fait qu>'lques remarques au sujet de leur réparlilion géographique et bath.\- métrique.

M. (i. Chauveaud a étudié la formation des luhes criblés dans la racine des Graminées et a monlré l'erreur oit l'on était tombé en considérani comme absolument ililVérents le» procé- dés de formation île ces tubes chez les Cryplugamcs vasculaires et les Gymnospermes, d'une pan. et les Angiospermes d'aiitC'' jiart.

M. X. Pr.uichet communique ses observations sur quelques Ilheians nouveaux du Thibet.

M. Paul Gaubcrt présente une iiole préliminaire sur des ml néiMux recueillis dans les mines de Saint-Pierre d'Allevard.

Le D"' de Rochebriinc étudie les propriétés physiologiques des Didiera de Madagascar. Les divers organes de ces plantes contiendraient un alcaloïde qui pourr.iit être .assimili'' à la ca- féine.

MM. Phisalix ei lieruand exposent les expériences par les- quelles ils ont démontré contrairement à la théorie de M. Cal- inelle, que les injections de chlorure de chaux n'ont pas d'ac- tion immunisante contre la morsure des serpents, ou du moins que les injecli'Uis ne produisent un elTcl niilc que lorsqu'on les fail profondément dans Ic'^ ouvcriures iiiéiiie percées par les crochets du n-plile.

I!. S. L.

CIinONIOUK

OoiiKi'^'i* <'<■ UoimKmuix, l.e pioldènip de la lerniistilttlinn de r.\uliuche en .Vlgérie pourrait enûn entrer en lionne voie, yiAce ati\ vtiMix exprimés aux Congrès de liordeatix. Dans la séance du 6 août, du C.oii- grès de l'Association française pour l'ttvanceinenl des sciences, M. Maxime, Cornu, le savant iirofcssoiir du Mu séum, a présenté, de la part de l'auteur, .M. J. Forest, notre collaboiiileur, une note sur /'c/crKi/c ilc l'Aiili-iuhr dans If .\(>n/ tic rAfrhiitc, avec deniande d'un vieu éiiiis parle Congrès, en faveur de cet élevage.

D'aulre part, le Congrès des Sociétés de géographie, dans sa dernière sétmce, a émis, entre autres, les vu-nx suivants :

LE NATURALISTE

lits

1" (Jue le gouvernement l'iivori^r l'éle\uf.'ti de ruiiduclir en Alî,-érie;

2" Que les mesures nécessaires soient prises pai' le gouvernement des colonies franç;;ises do la côte occi- dentale pour que les indigènes, dans les parties l'action de l'Européen est suflisantc, soient intéressés, non [ilus à la destruction de l'éléphant, mais à sa con- servation et à son utilisation; prime de capture, prime d'élevage, récompenses honorili([ues, etc., etc.;

3" (Jue ces mêmes gouverneinenis soient invités par la métropole à faire des essais sérieux et prolongés de domestication et d'utilisation pratique de l'éléplianl al'ricain.

■^"Iioiiiiiif <|u:(tei-ii»ii-<'. D'après une coniniu- iiication fuite à la Société' géologique de Fiance, par M. Tardy, on peut affirmer que l'homme quaternaire doit se rencontrer dans la région occidentale du Jura et en induire qu'il est postérieur anx glaciers du Jura mé- ridional. Reste à fi-Ker l'âge des derniers glaciers qui ont couvert cette chaîne. Près de Lyon ces glaciers sont, par la position de leurs moraines, postérieurs selon toute apparence, aux alluvions à Elephus anliquun de Saint- (ierniain-du-i\Iont-d'Or et certainement inférieurs au lehm à Kleplia^ piimiijcniuti. Leur âge est-il ainsi sufli- ^amment délimité pour lixer l'Age relatif de l'iiomme ? Xlièses <le dootoivit. Ont soutenu, devant la faculté des sciences de Paris, les thèses suivantes de doctorat es sciences naturelles : M. Marmier, sur la Toxine charbonneuse ; M. Caullery, Contributions à l'étude des ascidies composées; M. iMoUianl, Recherches sur les cécidées-llorales.

Devant la Faculté des sciences de Caeu : M. Léger, Recherches sur l'appareil végétatif des papavéï'acées.

HiiM>n«lolI<> albinos. Le 7 juillet, le matin, je longeais à pied la rive droite de la Seine, entre le pont de Saint-Cloud et l'aqueduc de l'Avre; j'aperçus, volant au-dessus de la rivière, un petit oiseau blanc, que je ne reconnus pas tout d'abord. Mais, l'ayant observé atten- livement, je constatai, à n'en pouvoir douter, que c'était un individu albinos de l'hirondelle de cheminée (/iiri«((/o riistica). Je la suivis quelques instants dans ses ébats, puis elle disparut à mes yeux. Les hirondelles albinos, signalées parles auteurs, doivent être fort rares. En tous cas, c'est la première fois que j'en observais un individu en liberté, et le fait m'a paru assez curieux pour être communiqué aux lecteurs de cette feuille.

D'' H. V.\LLA.NT1N.

Lu i-oiiill<- <lti i-osîei'. La rouille, à moins d'être très abondante, n'empêche pas les fonctions de la feuille; elle ne nuit qu'à labeauté et àlapropreté deoet organe. On ne connaît aucun remède susceptible d'en- rayer cette maladie. C'est d'ailleurs le cas pour tous b^s champignons de la famille des Urédinées, ([ue l'on appelle vulgairement Houilles.

Kxpositîoii «le elii-ysantiièmes. La Société nationale d'horticulture de France organise son expo- sition annuelle de chrysanthèmes, dont la date sera reculée cette année. .Vu lieu d'avoir lieu à la tin d'oc- lobre, elle aura lieu au siège de la Société, rue de Gre- nelle, 84, à Paris, du l2 au 17 novembre. Tous les hor- ticulteurs français et amateurs sont invités à prendre à cette exposition la plus grande part possible et à con- courir pour les récompenses qui seront décernées. Ces récompenses consisteront en prix ou médailles et mentions honorables.

C:»ei<loiiiyia desli-iiclor. M. le D"' P. Marclial vient de communiquer à la Société entomologique de l'rance quelques résultats de ses expériences sur la Cecidomyia desti-uctor. Il voit actuellement voler et pondre dans ses caisses d'élevage la 3" génération de Cécidomie- depuis le printemps de cette année : la i" ayant volé du ") au 25 avril; la 2«, du 30 mai au Ki juin, et la ayant commencé à essaimer le l" juillet et pondant encore actuellement. Toujours est-il que nous sommes déjà loin des notions classiques, consistant à regarder Ceddomijiu deslrucAor comme ayant deux générations : l'une prin- tanière et l'autre automnale.

OFFRES ET DEMANDES

M. C. à C, 7t7. La larve ou chenille de la Piéride des choux, ainsi que celle de la Piéride de la rave et du navet, sont communes dans les jardins. La première et la dernière rongent presque entièremeiit les feuilles des choux, les perforent do part en part et ne laissent sou- vent que les cotes. La seconde, au contraire, attaque le centre des feuilles. On la nomme pour cela ver de cœur. de sorte qu'on ne s'aperçoit de ses ravages que quand on divise les choux. Quoique les oiseaux, ainsi que le> crapauds, en fassent une ample consommation, leur nombre est si considérable qu'il est impossible de les détruire. Si l'on observe ces chenilles, ou voit qu'elles se dérobent presque toutes à la lumière, qu'elles se ca- chent en terre et qu'elles sortent la nuit pour se nourrir. Il faut profiter .de ces observations, si l'on veut en pré- server les choux, pour faire la chasse à la chandelle. On les écrase sur les lieux, ou on les enferme dans des vases clos, pour les donner le lendemain à la volaille. qui en est très friande.

M. le D"' R., lia?. Employez les épingles nickel pour vos papillons; elles sont préférables aux épingles noires. Pour empêcher que les papillons mis au ramol- lissoir ne moisissent, mettez dans le sable un peu d'acide phénique. Les boules de naphtaline concentrée sont bien préférables au camphre, qui ne vaut absolument rien comme produit conservateur.

P. D., n" 3339, à Pau. Pour luter vos bocaux à alcool, quels qu'ils soient, employer le ciment-lut de la maison Deyrolle (46, rue du liac). L'alcool reste des années sans montrer la moindre évaporation. Les résul- tats sont surprenants.

M. Marcel C. L'exposition d'Insectologie qui avait lieu au Jardin d'acclimatation de Paris est terminée depuis quelques jours. Les cartons à insectes avec fer- meture à double gorge sont les meilleurs.

Les Fils d'Emile Deyrolle, 40, rue du Hac, Paris, demandent en quantité des Coléoptères et des Papillons frais et en bon état. Adresser listes et prix à l'adresse ci-dessus.

M. P. R., à Vienne, 4037. 11 vient de paraître un ouvrage, dont nous rendrons compte du reste prochai- nement, ayant pour titre « Essai de Paléogéoyrap/iie : restauration des contours des mers anciennes en France et dans les pays voisins, application de géologie nouvelle et de'géologie comparée, » par F. Canu, membre de la Société de géologie de France.

tut;

LE NATURALISTE

L'atlas consiste ni un volume in-i" raisin de .'jO cartes fin noir donnant à l'échelle unique du cinq-millionième : i" La rcslauiation des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous-étages et aux étages des ères mésozo'iquc et ncozoïque: toutes les restaurations an- ciennes d"aprés MM. Bertrand, Collot, Fabre, (iosselet, Cuillier, Hébert, de l.appareiit, Lyell, Maillard, de Sa- porta, etc. L'atlas est en l'rançais et en hilin. Le le.xte forme un volume in-8° raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient l'exposé des principes fon- damentaux de la l'aléorifoijraphie et la méthode analy- tique i)ermellant la irMaiiralUin rapide des riva;,'es et des accidents lopographiqiies. La seconde est la justili- oation discutée des contours adoptés pour chaque carte. Le texte et l'atlas, qui ne sont pas vendus séparément, coûtent 10 francs et iO IV. 85 franco. En vente chez les Fils d'Emile Deyrolle, libraires-éditeurs, 'i(>. me du Rac, Paris.

LIVRE NOUVEAU

liicliiiiinaiie popiilaire il\iiiricuUtii-c jjrdiiriiie (\}.

Sous ce titre, MM. Gaston Percheron et Paul Dubrcuil, iiiii ont su grouper autour d'eux toute une pléiade de spécialistes •listingués, choisis parmi les dispensateurs attitrés de l'ensei- ^'nem,-nl agricole, ont entrepris une oeuvre de vulgarisation, destinée aussi bien aux agriculteurs et cultivateurs qu'à la jeu- nesse des Ecoles et aux gens du monde. Certes des Diction- naires d'Agriculture, dus à des auteurs justement estimés, ont, déjà paru ou sont en cours de publication; mais ces ouvrages considéraldes ne sont pas à la portée de tous les lecteurs, soit en raison de leur importance même, soit en raison de leur prix l'orcément élevé. I.e Dictionniiire pupiilaira d'A(]i-iciilliire prn- tique paraît par fascicule de 160 pages (un fascicule tous les deux mois à partir du l""- juin) et sera complet en 1(1 fascicules ^■(^préscntant un magnilique volume grand in-8" de 16U0 pages à deux colonnes, d'un texte très lisible, illustré de nombreuses L'ravures. Dans le premier fascicule qui vient de jiaraitre les articles importants à noter sont principalement les mots : .Vbatage, des animaux, Abatagc des arbres, Abattoir, Abeilles. .Vbsorption, .\cclimatation, .■\ccouplenienl, Accroissement, .\llbuage, .\ge des animaux, .Vgneau, Air, Ajonc, .Mcoonié- irie. Alimentation, .\mendemenl, .Vnalyse des terres. Ane, An- thonome, .'Vphleuse fièvre), Aplomb, Aérométres, Asperges, .Vssociations, Assolemenl, Assurances, Avoine, etc. Nul doute que cet ouvrage, qui a été honoré de souscriptions du Minis- t(!re de r.\griculliire, ne trouve auprès du public le succès ipril mérite.

ACÂDÉMIt: DES SCIENCES

Séance «lu 22 juillol IHÎIS. M. A. Milne-Kclvards présente à l'Académie une réunion de mémoires portant pour titre : « Observations sur ileux orangs-outangs adultes, morts à Paris », par .M.\I. A. MilnivKdwards, J. Deniker, 11. Bou- larl, E. de Pousarguos, K. Delisle. M. Retzius est nommé correspondant Jiour la seclion d'.Vnatomic et de Zoologie, en rempiacemcnt de feu M. Cari Vogt. M. A. Milnc-Edwards présente une note de MM. J. Kunsller et A. Gruvel sur l'his- tologie des glandes iinicellulaircs. M. A. Michel Lévv adresse une note sur l'évolution des magmas, de certains gra- nités à amphilii'le.

S(>ani-e du 2Î> juille». -M- I- Jammes a étudié la struc- ture de IKclodermc et du système nerveux des Plathelminihes parasites (Trématodos cl Ci-stodes). M. Efimond Perrier présente une noie de M. A. Pi/.on sur certains points de l'em- bryogénie des Ascidies simples, notamment l'origine de la ca- vité péribranrhiale, les relations de la vésicule sensorielle

1) 10 fascicules à 2 l'r. a». En vente chez les Fils d'Emile DevroUe, libraires. 16, rue du Hac, Paris.

avec les parties avoisinanles et la formaiion d'un épicarde analogue à celui qui existe chez les Ascidie- composées. M. IJoudouard adresse une note sur la lomjiosition des sables monazités de la Caroline. M. A. Gaudry iiréscntc une note M. Marccllin Boule sur la découverte de débris gigan- tesques d'Eléphants fossiles faite par M. Le Blanc dans la balastièrc de Tilluw Charente' Eteplxis iiieiidiuiialis ]■'. iiiili- (liais';. Ces débris onl été donnés au Muséum par MM. Le Blanc, Gros, Robin, Douchct, ainsi c|ue des insiruments pa- léolitldques auxquels ils éM:Éieii( j..iiii-

.\.-E. Mal.vrh.

Répertoire étimologque des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VDLOAIEES DES OISEAUX

liondrée. L'ètjmologic de ce nom ilonne à un raijac' Peinis Cfimniiinis) n'est pas irxactcment connue. L'abbé Vin- celoi [les Somx des oiseaux e.rpliquè.s par leurs mieiirs} admci que Uonilrée vient de Imudir. Litt: é dit ((ue Bondrée pourrait dériver do l'ancien mot liomlir, synonyme relenlir, à cause du cri de l'oiseau.

Bonra;ni«'stpp. Du désigne sons ce nom un Goéland jMriis i/liiuciis\ BulVon dit que les Hollandais ont donné à cette espèce le nom de lioiirr/mestre à cause de sa démarche ei de sa grande taille, qui le leur a fait regarder comme le magis- trat <|iii semble présider avec autorité au milieu des peui)lades turbulentes et voraccs de Goélands.

Itooscarlo. Nom shus lequel les habitants de la Provence réunissent plusieurs fauvettes. On l'admet généralement pour désigner la bouscarle de Cette {Celliit Cetti).

Boulon «l'or Les oiseliers donnent ce nom à un passe- reau du Brésil {Stjcalis flareoltr , à cause de son plumage jaune et do la l^ielii: il'un jaune d'or qui recouvre l'occiput.

Bouvreuil. Litiré, dans son dictionnaire, donne de ce mot l'explication suivante : llouneuil, m^t à mut ;)e/i/ biKiif, ce qui n'explique pas jiourquoi ou a donné ce nom à col oiseau; nous croyons qu'il faut l'imputer à ses formes lourde» et ramassées o( à son cou très court, comme chez le bcpuf.

Brève - Les brèves, qui forment la famille des l'il/idés, doivent leur nom à la briècelr de leurs formes : ces oiseaux ont, en ell'cl, un corps trapu, îles ailes courtes, laissant à décou- vert la ([ueue, qui elle-même est très courte.

Bru:>nlin Le mohithre des iroupcaux Molol/iriis pecorix a été désigné sous le nom ih^ Uriiaiilin par quelques ornitholo- gisles qui le confondaient avec les liruants.

Bruant •■u Bréanl. Dénomination vulgaire donnée par les paysans à cet oiseau, et dont on ignore l'origine. « Le liruanl des ornithologistes est Ip Verdier eu langue vulgaire et le Yerdier des oiseleurs et des gens de la campagne est le Bruant des orniihologistes. II cvit peut-étro mieux valu respecter une déno- mination usitée par le peuple et, en quelque sorte, consacre, par l'usage» (Mauduvt).

Brnbra» Le Vaillant a cnscrvé ce nom indigène à une piegrièche il .^Iriquo {yHniiis .-El/iiopicus .

Bnibul. Sous le nom de Hiithul, qui dans li' langage populaire des peuples d'Orient, signifie rossignol, les ,iiseliei-s réunissent plusieurs espèces exotiques a])partciiaiit à la famille des Pi/rnnuutidrs.

Busard. Ce mot n'est ipi'uii augmeiitatif de Huse et seri à désigner des rapaces du genre Cinus.

Satie. Ce nom d,,nni'- à un rapacc [lluleo imli/aris) paraii dériver du mot latin lluleo. u D'autres, dit Salernc, veulent qui-

ce mot ne sigiiilie auti lios,- qu'un oiseau do couleur hii.ir

ou bt.ie, c'est-à-dire brune ou noirâtre. »

Butor. On .idmet généralement que ce nom a été forme des deux mots latins : llos et Tiiurus, pour designer un éclias sier voisin des liTons Itolauriis slellurii). .\ldrovande dit : « On le nomme Hiiliiurus, parce qu'il semble imiter le mugis sèment du taureau, car il plonge son bec dans la terre des ma rais et pousse alors un cri horrible, u Dans quelipies contrées. un lo désigne également sous les noms vulgaires de Taureiiii d'éloii;/ et de Hiriifde murais.

(/» SHirry.) Albert (.iivMiKii.

Le Gérant: P.ul CllOULT.

Paris. Imprimerie K. Levé, rue Cassette, n.

17» ANNÉE

2' SÉRIE

X' «0-4

l'" SEPTEMBRE 1893

LE LABORATOIRE MARITIME

DU MUSÉUM DE PARIS

(Vest sur les bords de la Manche qu"un excellent abbé du Havre comprif, vers la fin du siècle dernier, tout l'intérêt qui s'attache aux recherches de la Biolofjie ma- rine. Tout pénétré de l'importance d'une étude à laquelle le pauvre abbé Dicquemare était d'ailleurs peu préparé, il y apportait une grande patience et un grand courage, et la tradition nous le représente bon nageur, s'avan- cant dans la mer Jusqu'aux endroits vivaient les ani- maux qu'il voulait observer et y restant des heures en- tières en caleçon de bain, pour les contempler à son aise sans qu'ils se contractent. Bon dessinateur, il adressait des figu- res fort bonnes pour l'époque au Journal de phyaiqnc, mais accompagnait sou vent ses observa- tions les plus jus- tes des remarques et surtout des déno- minations les plus bizarres (i).

Quoi qu'il en soit, les nombreuses planches dn Journal, de plii/siquc attirè- rent l'alfention sur ce monde de la mer que Bernard de Jus- sieu vint lui-même étudier sur les cotes de Normandie, ce qui lui permit de restituer au règne animal nombre de Polypes et de Bryozoaires avant lui réputés plantes.

Lors(]u'à la fin du siècle dernier, la Zoologie, mieux délimitée, commença à tracer les grandes lignes de la classification méthodique basée sur l'étude anatomique des êtres, il n'est pas besoin de rappeler combien le voisinage de la Manche fut utile au précepteur du fils du marquis d'Héricy, habitant avec lui le chiiteau de Ficquainville, pour le pénétrer de ces principes qui fe- ront toujours la gloire de (Àivier.

C'est en 1831 que H. Milne Edwards et sa femme, accompagnés de M. et Mme Audoin, après avoir exploré Cranville et les îles Chausey, vinrent se fixer à Saint- Vaast-la-llougue. C'est de cette époque aussi que date ia réputation si justement méritée de richesse de ce point privilégié pour les recherches des naturalistes.

Cuidés par H. Milne Edwards, Nordmann, Keferstein, Claparèdc, Grube, vinrent successivement passer plu- sieurs saisons à étudier cette faune si riche. Et jusqu'à la dernière époque de sa vie, c'était encore vers Saint- Vaast que 11. et A. Milne Edwards, l'illustre et sym- pathique directeur du Muséum, adressaient chaque année leurs élèves et leurs amis. Qualrefages, Vaillant, (iiard, Jourdain, Barrois, Baudelot et bien d'autres que

i^lj Les Cceurs-uiii.s, les Poims-sanguins, Sac-animal. Le Xaturalisle, i6, rue du Bac, Paris.

LuboraLiiii'CS et Aiiuai-iuiiis

je passe sous silence, vinrent ainsi successivement dans cet hôtel de France tenu par le vieux M. Casseron ou chez M. Lévêque, et y improvisaient des laboratoires dont plusieurs ont gardé un si excellent souvenir.

Aussi Saiut-Vaast était-il* désigné presque d'avance lorsque l'idée d'un laboratoire maritime du Muséum fut adopté- sur l'initiative persévérante et dévouée de son promoteur, M. Edmond Perrier, qui, depuis îlongteraps déjà, réclamait chaque année une station maritime, dont seul le Muséum était dépourvu, alors que partout, tant en France qu'à l'étranger, le moindre établissement scientifique en sentait le besoin.

En 1881, l'assemblée des professeurs du Muséum de- mandait donc au ministre de l'Instruction publique la création d'une station digne de rivaliser avec celle qu'a

fondée, à .Vaples, le D' Dorhn, digne de celle qu'a su fon- der, à Plymoulh, l'initiative privée, et à Kiel l'intelli- gente initiative du (Gouvernement alle- mand.

(iràce à l'inépui- sable sollicitude que M. Liard, direc - leur de l'enseigne- ment supérieur, por- te au développe - ment de nos insti- tutions scientifiques et dont il a déjà donné tant de preu- ves au Muséum, le va'U du Muséum est enfin exaucé 1 1 ). Le laboratoire du Muséum est fondé, vais décrire en peu de

et c'est ce laboratoire ijuc j mots.

Le premier point pour un laboratoire maritime est la position, il faut qu'il soit bien placé. Il est élémentaire qu'il soit aussi près que possible du bord de la mer ; mais de plus il faut que l'eau de cette mer soit pure, et autant que possible aussi éloigné de l'eau douce d'un estuaire et du voisinage toujours impur d'une grande ville, enfin et surtout, que la nature de ses fonds soit suffisamment variée. C'est ce qui en Angleterre, par exemple, fera.au point de vue zoologique, la supériorité d'une station relativement petite, telle que celle de Port- Erin par exemple, si admirablement située dans l'île de Man.

Le laboratoire maritime de Talihou, comme l'indique son nom, est situé dans une ile (presqu'île à basse mer), le bras de mer qui la sépare de terre se découvrant à mer basse pour devenir un passage praticable à pied ou en voiture sous le nom de Rliun. Sur cette langue de terre qui se change en une sorte de déversoir lorsque la mer montante vient à la couvrir, l'eau du large se

(1) M. Edouard Perrier, Le laboratoire maritime du Mu- séum d'Histoire naturelle. La Xaliire, 18 août 18S8. Tous les travaux de construction et d'aménagement du laljoratoire ont lUé faits sous la direction de M. l'arcliitecto du gouvernement Daupliin, qui avait déjà installé la station maritime d'Alger.

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précipile avec un courant violont et ;i peine souilli- par certains vents d'un peu Je sable ou (raigile.

C'est en ce point que, lorsque le courant est suffisam- ment établi, une vanne permet de prendre l'eau et de l'emmagasiner dans une vaste citerne de Ki mètres sur 6 mètres et plus de 3 de profondeur.

C'est dans cette citerne qu'une pompe rotative (1) Dn- mont, actionnée par un moteur à air chaud lîenier, de 9 chevaux, puise l'eau de nipr reposée et épurée par une première liltration, et la mène dans un ch;\teau d'eau en- tièrement construit en granit, elle se trouve alors sous une pression suf- fisante pour redes- cendre d'elle même dans les aquariums et les laboratoires, après avoir subi une deuxième liltration sur plusieurs lUuiel- les et étoiles filtran- tes.

Il n'entre pas dans ma pensée de donnerune descrip- tion complète du la- boratoire et de ses annexes, je veux seulement faire con- naître les ressour- ces que l'établisse- ment créé sous l'i- nitiative intelligen- te et éclairée de M. le professeur i'er- rier, son directeur, est apte à rendre aux savants de tous les pays auxcpicls il est largemenl et libéralement ou verl.

I.e bâtiment prin- cipal comprend uni- quement la salle des aquariums elles laboratoires ; cette salle de 1.3 mètres sur 4 est entière- ment garnie sur trois cijtésde vastes

bacs éclairés |iar l'extérieur et le haul.dnni la capacité varie île un 1/2 ù :t mètres cubes, le quatrième côté comprend treize bacs, les uns destinés aux ani- maux, couvrant et découvrant alternalivenieut par la marée et qui, au moyen d'un système de siphons agissant automatiquement, se trouvent dans des conditions sem- blables ; enfin d'une autre série de bacs avec des fonds variés de sables, zostères, etc., pour les animaux s'ensa-

(I) La pompe dont une parlic était eu fonlc a <ité enlièremiMil construilf en ciiivro. \

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CbiUeau d'Eau.

Salle des Colleclions

blant ou se terrant dans la vase. Le milieu de la salle des aquariums est occupé par une table île ;.'ranit abon- damment pourvui' d'une canalisation d'eau de mer à té- tines, pernK^ttant d'y installer, au moyen de verres ou de cuvettes, toute une série de cristallisoirs ou de vases de verre, analogues à ceux du laboratoire de Naplcs. Sortant de cette salle, nous trouvons au rez déchaussée quatre grands laboratoires. I.a description donnée des labora- toiies du premier éta:.'e nous dispensera de décrire

plus longuement ceux-ci ; il nous suf- fira de dire cjue la seule chose (jui les différencie de ces derniers est qu'à cause de l'iiami- dité inhérente à leur situation près de la salle des aqua- riums, ils ne possè- dewt pas de lits et sont destinés àceux qui sont logés dans le deuxième éta- g'', mansardé à cet eflV-t.

Le premier éta- ge comprend deux séries de labora- toires; les uns plus grands peuventcon- tenir deux tra- vailleurs, deux lits, ils possèdent deux vastes labiés dei dissection en ar- iloise. un évier en plomb avec eaiialisation d'eau de mer permettant ili' garder vivants des animaux dans un courant con- linu d'eau de mer aérée, enfin un évier d'eau don ce.

Chaque labora - loire possède en oulre une table ou un dessus de cheminée en lave l'-maillée, permet - tant l'emploi de réactions chimiques; des tables de nuit, des chai- ses, des tablettes de bois, de la verrerie et porcelaine variées, enfin, suivant les chambres, une aiTnoireou une table de bois coniplèteni l'aménagement dechaquecham bre. D'autres laboratoires ne possèdent qu'un seul lit etsont aménagés pour un seul Iravailleiir. I.e hiboiatoirc- comprend en tout vingt lits.

Kn même temps que le logement, il est nécessaire de pouvoir se nourrir au laboratoire; à cet effet une table d'hi'ile, sorte de mess, a été organisée au laboratoire, et les personnes qui y résident, peuvent s'y nourrir,

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moyonnant une pension calculée et lixée à 90 francs par mois (I)

Ce repas en commun a lieu dans une vaste salle à mander formant un bâtiment à part avec les cuisines et services et se trouve acluellemenl provisoirement installée. dans une salle attenante, une partie de la biblio- llièiiue.

En face de cette salle à manger, une autre annexe considérable comprend, outre des celliers et des maga- sins de verreries, d'agrès de liateaux, etc., un labora- toire de chimie et d'oce'anograpliie avec un cabinet noir pour la photographie; enfin un vaste laboratoire com- mun ou salle de dragages, dans laquelle se fera le tri des récoltes au retour des expéditions. Largement éclai- rée au nord par cinq baies vitrées qui permettent l'em- ploi du microscope, la salle des recherches est aérée par trois fenêtres au sud et deux fenêtres à l'ouesl ; le long des fenêtres du sud court dans toute sa longueur une table d'ardoise ou de carreaux de faïence émaillée. Au centre une grande table, en forme de fer à cheval, de six mètres de long sur un mètre de large, permet de baigner d'un courant d'eau de mer continu les cailloux et les coquilles rongés, ramenés par les dragues ou les chaluts, isolés par des vannes en toile d'étamine ou de mousseline.

D'autres tables creuses en faïence également sont spé- cialement destinées à conserver et à préparer les algues : car il ne pas faut oublier que SaintVaast est à ce point de vue une localité privilégiée illustrée par les travaux de MM. liornet, Thuret et Le Jolis, pour ne citer ([ue les principaux.

Une bibliothèque comprenant les livres usuels de dé- termination, des loupes montées, quelques verreries et les réactifs les plus utiles, complètent l'aménagement de cette salle.

Tout à fait séparés se trouve la collection et l'herbier phycologique, installés dans une vaste construction en bois de vingt-quatre mètres de long sur huit mètres de large; elle sera installée dans deux grands meubles pro- venant des anciennes galeries du Jardin des plantes de Paris et qui ont été accordés à cet effet au laboratoire de Saint-Vaast ; une autre construction de même taille comprendra une salle de conférences et la bibliothèque.

Si nous ajoutons à cette organisation un laboratoire de recherches appliquées à. la pisciculture marine et comprenant une halchery organisée en plus petit sur celle de Dunbar en Ecosse, avec un vaste bassin de quinze mètres de long sur six mètres de large et trois mètres de profondeur, possédant son organisation propre et son installation particulière, nous aurons décrit sommairement, mais d'une manière suffisante,;! ce que nous pensons, pour en prouver l'importance, le labora- toire maritime du Muséum.

Maintenant que nous reste-il à ajouter? RiiMi, ou pres- que rien, les listes des découvertes faites par les savants

[\'i 1-0 chef des travaux réside toute l'année au laboratoire, et le laboratoire est ouvert de mars à décembre.

La pension comprend le déjeuner du matin : café au lait, thé, etc. ; un déjeuner à la fourchette à 11 heures ou midi, sui- vant les marées ou les excursions en mers ; le dincr à U ou 7 heures. La boisson, comprise dans le prix de la pension, est le cidre ( le vin et le café ne sont pas compris dans le prix de la pension).

11 est demandé 1 franc pour le blanchissage du linge des lits, chaque mois ou fraction de mois.

dont j'ai énunic'ri' ciuidqiies noms, sont loin d'avoir épuisé l'inépuisable richesse de notre baie granitique au nord, calcaire vers le sud.

Vaseuse en certains points, formée du sable le plus pur en d'autres, avec ses vastes prairies de zostères, les cours de ses parcs aux huîtres, enfin la richesse des fonds variés que la drague peut explorer dans ses envi- rons, elle ménage chaque jour des surprises nouvelles à ceux qu veulent l'explorer, chaque jour elb; me procure des surprises nouvelles par ses richesses.

Au nom des fondateurs du laboratoire, qui ont bien voulu me préposer à la direction des recherches scienti- fiques de cet admirable établissement, je me fais un de- voir d'y appeler de tout cœur les savants français et étrangers qui voudraient profiter de ses ressources, et je mets personuelli'mi.'nt à leur disposition tout le dévoue- ment dont je suis capable, certain en les servant de sui- vre ainsi les aspirations de mes maîtres en servant utile- ment la science et par mon pays.

A.- E. M.^LARFI,

Lahoiritoire Maritime île Tatiliùu par Saint- Vaast-la-Uoai/iie [Manche).

LES IISECTES AQÏÏATIQUES

Je me souviens, comme si c'était hier et bien qu'un nombre respectable d'années se soit écoulé depuis, de l'époque où, jeune naturaliste ignorant des soucis de la vie, je m'initiais avec ardeur à la connaissance de la structure et des mœurs des animaux. Tout était nou- veau, tout me transportait; chaque chasse, chaque pêche était, pour moi bien entendu, l'occasion de décou- vertes.

Habitant un pays de prairies, parcouru par de nom- breux cours d'eau, mon attention se porta naturelle- ment de préférence sur la faune aquatique, dont je me mis à étudier les représentants. Je passe sur mes succès et surtout sur mes insuccès, qui n'intéresseraient que médiocrement le lecteur, afin d'insister sur un genre de difficultés que je rencontrais à chaque pas.

Pour ne parler que des Insectes aquatiques, les livres d'entomologie dont je pouvais disposer me permettaient bien de déterminer beaucoup d'Insectes parfaits, mais la plupart des larves, sauf quelques formes très com- munes, étaient fort difficiles à identifier; ainsi la larve transparente et si curieuse de Coretlira plunurornis resta à l'état d'animal énigmatique jusqu'à ce que le mémoire d'Aug. Weismann me fût communiqué. L'ouvrage d'Emile Blanchard, Métamorphoses, mœurs et instincts des Insectes, me rendit quelques services sérieux, quoiqu'il fût trop laconique sur bien des points; les publications de Brehm n'existaient pas encore, et force me fut sou- vent de recourir aux anciens, Swammerdam, Réaumur, Rœsel, etc., maîtres vénérés, mais dont les travaux admi- rables pour leur temps ont été faits à l'aide de méthodes et de procédés dont nous ne pouvons plus nous con- tenter. Combien j'aurais été heureux alors de trouver comme guide le livre que j'ai voulu, par cet article, signaler aux travailleurs débutants; que de labeurs épargnés, que d'erreurs évitées!

M. L.-C. Miall, membre de la Société royale de Lon- dres, professeur au collège de Leeds et auteur de tra- vaux très remarqués, tels que sa monographie de la

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Blatte (1), nous a rendu le service d'utiliser ses pro- fondes connaissances en fait de biologie des Insectes à la rédaction d'un charmant petit ouvrage intitulé : The Natiiral Idstory of aquatic Insectes (2) (L'histoire naturelle des Insectes aquatiques).

Après une introduction intéressante il traite divers sujets généraux : l'eau comme milieu pour les êtres vivants; l'invasion des eaux par les Insectes (dont il admet l'origine terrestre et adrienne) ; la prédominance du type Insecte dans la nature vivante; l'adaptation aux conditions de la vie aquatique; la couclie superficielle des eaux (jui explique certains faits propres aux Insectes de surfact!; l'équilibre chez, les Insectes aquatiques, etc., il donne l'histoire de'taillée, mœurs, reproduction, états de larve et de nymphe d'un grand nombre de formes dont voici l'énuméralion ;

Coléoptères (iijritius.

Dijtisciis. Hydropliilus. liydrobius. Donacia. Diptères à larves aquatiques. Ciilex.

Corellira.

C)iiro7ionius.

Tanypus.

Ccratopogon.

Dixa,

Dicranota.

Ptyrhoplera.

Simuliimi.

Strationiys.

Erislalix.

Hymc'noptères Polyncina.

Prestivicliia. Ar/riotypits.

Chenilles aquatiques Hydrorampa.

l'(iriijH)iiyx.

Tiiiiioptères Phryyaiiieiis divers.

Sialides Sialis.

l'erlides Perla.

Éphémérides Palimjenia.

Polymildvcys.

Eplicmcra.

liacti^.

Udonates Libcllula.

Acsclimi.

Hémiptères Uydromclra.

Gerrh.

Velia.

AVp«.

Notonecla.

Corixa.

l'oilurides Pndura.

laototiid. 11 ti^i'ininu par deux cliaj)itn's, l'un sur les Insectes des bords de la mer, l'autre qui résume en quelque sorte ce que tous les précédents nous ont appris tou- chant la locomotion, la préhension de la nourriture, la respiration, les procédés d'attaque ou de défense, la construction des abris protecteurs, elc.

Un style simple et clair rend la lecture de l'ouvrage agréable; plus de cent ligures sur bois excellentes, les

(1) Miall .ind Dcnnv, The Structure und Life-hislory of Ihe Cockrorirh [t'eripluurlii orieiilalis). London, 1880. (2i Loiidi-cs, M.ir .Millau fl Vu-, I.S'.l.;.

unes originales, les autres copiées de Mémoires spé- ciaux, facilitent l'étude d'une foule de détails; enfin M. Miall ajoute de nombreuses indications bibliogra- phiques permettant de remonter aux sources et dont l'absence voulue dans maints livres modernes, inénie fort bien faits, est éminemment regrettable.

Afin de donner une idée de la façon dont l'ouvrage est conçu et, aussi, pour prouver que je n'écris pas un éloge de complaisance, je traduis ci-dessous le troisième chapitre concernant les Hyménoptères aquatiques, ani- maux dont bien des entomologistes ignorent l'exis- tence.

Ma traduction serrant le texte anglais de très près, le lecteur excusera certaines phrases de tournure peu française.

CHAPITliE III

HVMÉXOI'TÈBES AQLATIOUKS

« Jusqu'en 1862, les deux grands ordres des Hymé- noptères et des Orthoptères passaient pour ne ren- fermer aucune forme vivant sous l'eau (1). Depuis cette date, on découvrit quelques Acridiens semi-aquatiques du genre Scclymena à Coylan et à Java et l'on acquit la preuve qu'il existe toute une série d'Hyménoptères para- sites d'Insectes d'eau douce.

« Parmi ces derniers se rencontrent deux petites espèces décrites par Sir john Lubbock dans le travail cité en note. Polyncma natans (2) fut observé nageant dans l'eau d'un étang au moyen de ses ailes. L'animal, quoique muni de trachées^et respirant vraisemblable- ment par des stigmates (3), peut résister sans inconvé- nient à des submi'rsions de plusieurs heures; mais, si cependant l'expérience est longuement prolongée, du- rant quatorze heures par exemple, l'Insecte devient insensible et paraît mort. Les deux sexes se rencontrent ainsi au sein de l'élément liiiuide.

" Dans le même étang habitait une seconde espèce de mœurs analogues qui devint le type du genre nouveau Prestioichia (4) : Prcstivichia aquatica.

i< Tandis que Polyncma 7iatans nage à l'aide des ailes et n'utilise probablement les pattes que pour la marche. Prcstwichia, sous l'eau, lient ses ailes immobiles et em- ploie les pattes comme rames. Bien que celles-ci ne soient ni aplaties ni garnies de franges spéciales, elles remplissent si parfaitement leur fonction natatoire que la locomotion de cette deuxième espèce est plus rapide que celle de la première.

<i Lu captivité, dans des vases pleins d'eau, on voit les individus des deux formes grimper le long des parois ou circuler sur les feuilles et les tiges des plantes aqua- tiques; mais fort souvent ils quittent ces supports pour nager librement. Le déplacement de Polyncma au sein du liquide s'elTectuant au moyen des ailes pourrait être

(1; Lubbock. I.inneun Transactions, vol. XXIV, p. 135, 1863.

^2) Wcstwood, IJnnenn. Ti-nnsaclionx, i' série, vol. I, p. 584, pense que Poli/iiemii de Sii- Jolin Lubbock doit èlro rangé dans le genre Aniiphes.

(3) Telle est ropinion de Lubbock. Oanin, dans le travail cilé plus loin, prétend au coni faire que Pulynema ne possède de trachées dan? aucun do ses états cl que les ades creuses et parcourues par le sang fonctionnent à la façon de brancliies.

(4) Woodward a employé le nom de Prestuiichin pour un genre de Crustacés, mais en 1807; de soi-tu que Lubbock, qui a dénommé son Ilyménoptcre en 1863, a la priorité [V. P.).

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ijualilic de vol. Cependant, par snile de la densilé du milieu et de la direction dans laquelle les ailes se meu- vent, la locomotion. quoii|ue assez gracieuse, est lente, discontinue et par saccades...

i< Il me fut mallieureusement impossible de constater

Fig. 1. l'olynema Anuplies) uutiuis. Feiuello do prolil, X 30. r)"aprés Lubliock.

s'il existait un vol aérien. Choisissant l'instant ils étaient sortis de l'eau, je tins différents individus de Pobjncma natans sur la pointe d'une aiguille; aucun de ceux-ci ne tenta de s'envoler. Lorsque ces animaux cir- culent sur l'eau, on les voit parfois s'élancer brusque- ment, mais ils demeurent près de la surface, de sorte qu'il semble qu'ils ont été simplement poussés par un léger besoin d'air.

« On peut trouver étonnant que cette petite créature, sans armes défensives apparentes et sans moyens de protection bien efficaces, puisse se maintenir et se per- pétuer au milieu d'un monde destructeur. Protégée sous ses premiers états par les parois de l'être dans lequel elle vit en parasite, elle n'est exposée aux attaques de ses ennemis naturels que pendant une courte pé- riode de sa vie, période durant laquelle, comme des formes alliées, elle recherche les œufs d'autres insectes.

« A l'opposé de ce qui s'observe généralement, les deux espèces dont nous parlons n'ont aucunement les caractères extérieurs d'Insectes aquatiques, .\lors que chez ceux-ci le corps affecte souvent une forme qui rappelle un bateau, que les membres sont modifiés par adaptation pour agir comme des avirons, que parfois aussi la région postérieure de l'abdomen fonctionne à la façon de la queue des poissons, rien de pareil ne se constate chez nos Hyménoptères; leur tète est large; chez Prestiviclda, les pattes de la dernière paire portent bien quelques soies, mais pas plus développées que chez les espèces terrestres et, chez Vohjncma, les ailes ne semblent nullement transformées pour servir à un usage nouveau. D'où l'on peut conclure que, si l'olyncma iiatam et Prestwichia aquatica étaient des espèces éteintes, aucun paléontologiste ne pourrait soupçonner leur vie aquatique, nul détail de leur structure ne suggérant cette idée (i).

« Vobjnenm et Prcslicichid n'ont que de très faibles di- mensions: environ un millimèlre de longueur.

« (lanin (2) a décrit le développement de Polynema (Anaj]hef.) natans, ou tout au moins d'une forme très

1 1) Luljbock. Op. cit.

li) 'ieiUchrifl l'iir >rissensclia''iliclie Xoolof/ie. lid. XIX. p. m, 1869.

voisine. Les o'ul's sont introduits tians les (l'ufs d'un Odonale commun, la Calopleryx virgo, et les phases lar- vaires se passent à l'intérieur de ces œufs.

« En elTet, la Caloplcnj.r, femelle dépose sa ponte dans le tissu cellulaire des feuilles de Nénuphar et c'est pour chercher et découvrir cette ponte que Polynema entre dans l'eau. En règle générale, l'Hyménoptère parasite insinue un seul anif dans chacun des œufs de la Libel- lule et, si, par extraordinaire, il en introduit plusieurs, l'un d'eux seulement parcourt toutes les phases du déve- loppement. Les œufs de Polynema sont en forme de fioles, offrant un col grêle et court à l'extrémité apparaîtra la queue de la larve.

" La jeune larve, immobile et d'aspect très simple, est enveloppée par une membrane transparente entourée, à son tour, par la substance de l'œ'uf de l'Odonate. Elle rompt bientùl son enveloppe propre et apparaît alors comme un animal vermiforme, segmenté, muni de quelques organes externes provisoires dont les plus marquants sont deux forts crochets garnissant l'extré- mité céphalique. Enlin les rudiments des organes per- manents commencent à se montrer.

« Lorsque tout le contenu de l'œuf de la Libellule a été dévoré, ce qui ne demande que quelques jours, la larve passe à l'état de nymphe. Les appendices larvaires s'atrophient ou disparaissent lors de la mue; la der- nière portion du corps s'élargit notablement et acquiert la constitution de l'abdomen de l'Insecte parfait. L'Hy- ménoptère devient libre après une nymphose qui ne dépasse pas dix à douze jours.

Il Nous ne possédons que fort peu de données au sujet de nombreux Insectes aquatiques qui, à la façon des Ichneumons terrestres, introduisent leurs (.eufs dans le coi'ps même d'autres Insectes vivants. Leurs larves mangent les tissus de leur hôte dont elles se nour- rissent jusque vers le moment du développement com- plet de ce dernier.

" Les Àfjriotypus font partie de cette série spéciale; ils vivent aux dépens de larves de Phryganiens. On avait déjà observé depuis longtemps que la femelle entre dans l'eau, lorsque \'on Siebold rendit la question plus nette en obtenant l'Hyménoptère par l'élevage de larves parasitées.

« L'histoire de VAijriot!/p>($ armatus a été complète- ment élucidée par Klapàlek (1), si connu par ses re- cherches sur la biologie des Trichoptères. Klapâlek constata qu'en Bohême A;iriolypus s'attaque surtout aux larves de Silo pallipcs. En avril, si les journées sont chaudes, on voit les Agviotypiis courir comme des Four- mis sur les berges des ruisseaux et voler aussi au-dessus du courant. Les femelles descendent dans l'eau le long des tiges des graminées et se mettent à la recherche de victimes en se glissant sous les pierres qui garnissent le fond.

« La larve d'Aijviotypus passe toute son existence sous l'eau et dans l'intérieur de l'étui de la Silo, l'hôte n'étant mortellement atteint que vers le moment de sa propre nymphose. Le Phryganien construit en elTet sa loge comme un Insecte intact et eu ferme même l'ori- fice. C'est alors cfue la larve d'Agriotypus le dévore et repousse les derniers débris dans la partie postérieure

^1 A{/i-iot;/iJi/s armatus; ils Life Idslonj and Oeoyvapliical (lislribution. Eatomological monthly Magazine, vol. 2.^. Aug. p. 339, 1889.

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de riintiilation. Cet-i fait, ello attaclie l'tJUii au moyen il'une amaiTi' constituée par une longue bandelette

Fig. 2. Agi'iolypus armalus. A, insecte i)arfait; li, nymphe; D, larve; E, ('tiii de Silo agriotypisé; G, soction de ce tube montrant ; v', opercule antérieur; w-, opercule postérieur; s, débris de larve de S'i7o; A.i/, nymphe à'Ayriutypiis; e, dé- bris de la peau larvaire. D'après Klapàlok.

sécrétée par ses glandes salivaires et dont la présence permet immédiatement de reconnaître un étui agrio- typisé.

Il La larve, toujours dans sa loge d'emprunt, se tisse un cocon, se transforme en nymphe vers le mois de septembre et passe ainsi l'iiiver entier avant d'émerger à l'état d'Insecte ailé. Klapàlek signale cet Iciiiieumon aquatique comme fort commun. »

Impossible d'e.xposer d'une l'açon plus sinii)le des faits l( llement curieux qu'ils doivent intéresser tout homme intelligent, ses occupations fussent-elles absolument étrangères à la Zoologie.

M. Miall termine son ouvrage par le passage suivant qui peint bien la grande modestie de l'auteur :

<' Lorsque nous avons à e.xposcr ce que nous avons vu et trouvé, notre devoir est de donner une relation fidèle sans rien déguiser ni supprimer. Mais prenons garde de parler comme si notre petit plomb de sonde avait exploré les {irofondeurs de l'univers. Ceux qui ont sur- passé leurs confrères dans les efforts pour faire avancer la science de la nature admettent les premiers que ce qu'ils sont parvenus à connaître n'est rien en compa- raison de riinracnsité de l'inconnu. »

F. Pl.ATKAU.

OISEAUX ACRIDOPHAGES

L'ALorirm:

La grande famille des Alaudinés est largement repré- sentée en Afrique. Outre ses espèces sédentaires.

l'Afrique septentrionale reçoit toules les espèces euro- péennes traversant la Méditerranée dans leurs migra- tions annuelles, à la recherche d'un climat plus doux et d'une subsistance plus variée. Il est remarquable que les alouettes, très nombreuses dans le Nord et le Sud de r.Vfrique, sont très rares dans r.\frii|ue Equatoriale, pays très riche en forêts. Nos alouettes et nos perdrix n'existent pas au Congo, mais elles sont remplacées par les espèces africaines, trois d'alouettes, deux de cailles, quatre de perdrix et deux de pintades. Dans ce pays, nos petits granivores et frnctivores sont remplacés par un nombre à peu près égal d'espèces d'oiseaux indi- gènes de même genre.

Nous relaterons brièvement les divers genres sans des- cription plus spéciale, les mœurs de la famille entière étant semblables avec la dilTérence du milieu vivra l'espèce particulière. Les diverses espèces marchent toutes et ne sautent pas, elles peuvent courir à de grandes distances et fort vite.

I. Les .vlouettes (Alaiida). Cette espèce est celle la plus répandue dans nos contrées : en vie, nous la nommons Alouette ; aux halles de Paris, on la connaît sous le nom de Mauviette.

II. L'.\LOUKTTE DES DESERTS (Ammomanes). Cette es- pèce est une des plus petites de la famille et son plu- mage clair, de couleur Isabelle, est remariiuable. Cet oi- seau existe dans tout le Sahara, on ne l'a pas trouvé dans les déserts de l'Afrique australe, il se trouve aussi dans les régions désertiques de l'.Xsie occidentale et dans l'Inde centrale.

m. La calandrk (Calandrn M'ianocorypha). La Ca- landre, suivant les régions de son habitat, a beaucoup de rapports de couleurs et de conformation avec le genre Alouette : celle de la Tartarie,pays;isol noir, sera noire; celle de nos contrées ou des steppes aura le coloris plus ou moins clair. La voix de notre Calandre méridionale est également agréable, mais plus forte que celle de l'alouette. Cet oiseau ne vit pas en troujie ; d'habitude, il est isolé. En Kspagne on en prend aux lilets, dans la Camargue on les prend aux collets et surtout aux ira- nieaux.

IV. Les MMiAinEs {Mcijalnphotir). Sous ces deux noms, les mêmes espèces ligurent dans de nombreux ouvrages, nous adoptons le nom de Mirafre plus généralement ac- cepté. Dans le sud de l'.Vfrique, elles remplacent les ca- landres. De toutes les alouettes du Cap, (lar leur habi- tude de s'élever en l'air, elles se rapprochent le jdus de notre alouette vulgaire d'Europe. Elles ne se perchent pas, vivant toujours à terre.

V.Les cochevis {Galerida) . Les teintes du plumage des cochevis varient beaucoup. Outre les variations de colo- ration,il en existe encore dans la manière de vivre, dans le chant. Ce sont les compagnons habituels des Otocoris dans leurs migrations; toutefois, de nombreuses bandes de cochevis resteront dans l'Europe durant les hivers doux, seulement la rigueur du froid les poussera pro- gressivement à travers la Méditerranée ; puis, atteignant l'Afrique, ils rejoindront les rares représentantsde leur es- père sédentaires h ah il an I le désert et les endroits cultivés. La variété i.ti,L- est plus particulière aux forêts et aux en- ilroits boisés. Nous éviterons d'en faire une notice spé- ciale.

LE NATURALISTE

203

VI. Les sinLis. Certhilaudines (Alacmon Brehm). Cette espèce est caractérisée par un bec très lon^', faible, recourbe'. Le Sirli ne craint point l'homme, il suit les caravanes dans le désert ; on le voit souvent cherchant sa nourriture dans les fientes des cliameaux. Cet oiseau est particulier aux déserts africains.

VIL L'alouette BOUVREUIL {{){l'!irrhanlauda). Ce genre est particulier à l'.Vfrique australe, à l'Inde et à l'Océanie. Les espèces africaines vont par bandes nombreuses, s'a- battent en courant dans les plaines immenses, tantôt éloignées, tantôt rapprochées du bord des rivières. Cette famille n'est pas aussi bien douée, sous le rapport du chant, que les autres espèces.

VIII. L'alouette a hausse-uol noik. (P/ti/ercmos alpestris. Otocoris). Les alouettes de montagne sontcaracte'risées par leur corps svelte, la présence de deu.v groupes de plumes en forme de cornes sur les côtés de la tète. L'otocoris alpestre habile non les Alpes Suisses, mais la région alpine de l'Europe septentrionale ; elle niche dans les tundras glacés de la Sibérie, elle est très com- mune dans le nord de l'Asie, des espèces voisines La re- présentent en Amérique et aux Indes, dans les parties montagneuses et froides de ces contrées. Elles traversent régulièrement l'Europe, pour retourner dans les step- pes de l'Asie et les déserts africains un certain nombre est se'dentaire.

IX. Hamphocorisdc Clotlky. Cettealouetle est remar- quable par l'étrangeté de ses principaux caractères. Le bec est d'une structure toute particulière, les ailes et les pattes sont aussi différentes de celles des autres Alau- dinés. C'est l'alouette à bec en faucille de la famille.

X. Macroni/.v. Ce genre créé itarSwaimson a été cou- fondu avec le genre Anthuspar (.ray. 11 est remarquable par la cravate bariolée caractéristique de l'espèce, les macronyx fréquentent les prairies et les bords des rivières, ce qui les rapproche comme habitudes du genre Anthus. Sans doute, c'est du Macronyx croceus que Baker nous dit (2) : Des grillivores et une espèce de grive de la taille d'une alouette, qui a sous les yeux des taches d'un jaune soufre et deux stries noires et dénu- dées sous la gorge, sont de passage dans la région du Tanganika. Ils rendent de grands services aux agricul- teurs par la guerre qu'ils font aux sauterelles.

FOBE^T.

OUOGÉME EXPÉRIMENTALE

Les lecteurs du Naturaliste onl eu, en mars dernier, un résumé d'expériences procurant des réseaux réguliers de cassures tout à fait comparables aux systèmes de fentes ou de failles qui traversent si fréquemment les assises terrestres. La liaison des cassures aux accidents de relief est Irop intime et trop connue pour qu'il y ait lieu d'y insister ; elle ressort encore une fois de ce fait que le mode opératoire qui procure les premières détermine fa- talement les seconds. Déjà à propos des fissures orthogo- nales ouvertes dans les minces couches de stéarine de nos premiers essais, nous avons noté la production de crêtes saillantes rappelant celles que de Chancourtois

(1) Gray, Gênera of liirds, /i^' I.IV. ifacro?i>j.T amalise.

(2) Voyage aux grands lacs de l'Afrique Orientale, j). 312.

produisait sur ses ballons dégonflés, mais leur faible di- mension s'opposait à leur étude complète.

Je veux aujourd'hui aborder ce nouveau chapitre en faisant d'abord romanjuer qu'il a été généralement laissé de coté par les expérimentateurs qui ont éludié les cassures, aussi bien ([ue par ceux qui ont porté sur- to\it leur attention sur la production des inéj.'aliti's, plus ou moins comparables aux chaînes montagneuses do la surface initiale.

C'est en 1812 que James Hall imagina de reproduire les ondulations des couches du sol en refoulantsur elles- mêmes des pièces de drap empilées et maintenues par la superposition d'une planclie surchargée de poids. Plus tard il substitua l'argile au drap et une vis aux coups de maillet d'abord employés et l'appareil qu'il cons- truisit a été ensuite mis bien des fois à contribution.

En 1878, Alphonse Favre reprend le sujet à l'aide d'un dispositif que nous avons rappelé dans notre premier article et qui faitiutervenir comme moteur la force de con- traction d'une feuille de caoutchouc préalablement étirée. Cette très heureuse moditication n'a guère été adoptée: elle est cependant bien féconde, comme on le verra tout à l'heure. Quoi qu'il en soit, Favre a produit dans les couches d'argile des plis extrêmement variés analogues à ceux de la nature, des cassures avec rejets inverses et divers accidents de haut intérêt; leur conjugaison ne l'occupe pas et ses planches ne donnent que des profils et pas de plans.

M. Hans Schardt, en 1884, complète à certains égards les études d'Alphonse Favre en superposantsur lamême feuille de caoutchouc étirée des couches tris différentes les unes des autres par leur plasticité. Les résultats procurent l'imitation de certains détails non reproduits jusque-là.

Quatre ans plus tard, M. Henry Cladell retourne au dispositif de James Hall et il entretient la Société royale d'Edimbourg d'une longue série d'expériences sur l'ar- chitecture des montagnes (moantains buildiinj), selon son expression.

Mais le travail le plus considérable dans cette direc- tion est certainementcehii que .M. Willis vient de publier dans le IS" Anmial Hrport of tlia United States gcoloi/ical sitrvey.

Ici encore, c'est la méthode de Hall qui est en honneur, mais de grands perfectionnements lui sont apportés. Les expériences sont très nombreuses et très variées; de belles planches reproduisent les principales qui sont très instructives. Cependant dans ce mémoire comme dans les précédents on ne trouve que des profils, et par- conséquent rien sur la distribution iiorizontale des reliefs produits. Aussi n'ai -je pas de scrupules à résu- mer mes recherches dans cette direction, où.i'étais engagé d'ailleurs bien avant la publication de M. Willis.

C'est le dispositif d'Alphonse Favre que j'ai employé, c'est-à-dire une feuille de caoutchouc épaisse de 10 mil- limètres préalablement étirée sur l'appareil dont nos lecteurs ont eu précédemment le portrait. Sur ce caout- chouc qui est encastré par un bout dans une large pièce de bois, on lixe transversalement une n'^glette destinée à suivre son mouvement de contraction et qui empêchera le décollement de la matière non contractile superposée. On place des planchettes longitudinales provisoires sur chaque bord du caoutchouc entre la pièce de bois et la réglette transversale, et la lame distendue est alors cons- tituée au fond d'un réservoir rectangulaire des pâtes variées peuvent être coulées.

On peut y placer par exemple trois centimètres d'é- paisseur de plâtre de Paris de la qualité eu usage chez les mouleurs. Quand la prise est parvenue à un degré convenable, on enlève les planchettes latérales et on laisse le caoutctiouc revenir lentement sur lui-même.

Quand la consistance est favorable et malgré l'énorme épaisseur de la matière, on voit des cassures se produire et ébaucher par leur direction relative le réseau naguère si régulier procuré par les pellicules de stéarine.

On aura une idée du résultat parla figure 1, un semblable réseau, très incomplet et cependant très net. se trouve représenté. Dans cette figure la partie droite. est la région fixe, le bout le caoutchouc est encastré dans une pièce de bois immobile; il s'y faitune espèce de coin, adroite etàgaucheduquel des cassures se disposent

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I.I-: NATUltALlSIK

symétrii|uement par rapport à sa bissectrice qui coïncide avec la ligneini'Jiane dola bande contractile. Le lonfide cescassures se l'ont des dôiiivellationsavec rejets inverses et la ligure 2 nionlre avec quelle intensité ces déplace- nienls verticaux peuvent se produire. On y voit en même tt-nips une ébauche de réseau de j,'éoclase en profondeur . Une conséquence de ces expériences qui paraît im-

médiatement applicable à l'histoire de la croiMe ter- restre, concerne la situation relative des cassures qui se manifestent successivement dans une même [ilaque soumise à la contraction. L'expérience étant disposée comme nous venons de le dire, on constate que les premières cassures consécutives à la contraction siip- posée très lente du caoutchouc, se produisent près de

Fi^r. t. Réseau 'le rassures produit dans une masse de plâtre de 3 ccnlimèti-es d'épaisseur parlacontriiclioiiparticlli' d'une l'ruiil

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Fijr. 2. Rejet luoduil iImus une luassi' do ph'ui-e du 3 ceutiuié

de caoutchouc sous-jaccute.

l'extrémité lixc et successivement de jjIus en plus loin de ce point avec un parallélisme général qui est bien loin d'ailleurs d'être géométrique.

IJuand on lait cette expérience et surtout quand on la répète avec réapparition du même résultat, on ne peut s'empêcher de remarquer une certaine ressemblance entre les dénivellations qti'elle détermine dans la masse de plâtre et les traits les plus généraux de l'orographie lie i'Kurope. Les études récentes montrent en elTet qu'il y a sur la surface de cette paitie du monde comme de grandes rides grossièrement parallèles entre elles et concentriques au pnle et dont l'âge est d'autant plus ré- cent que leur situation est plus méridionale. M. Kd. Suess a développé cette conception dans son bel ou- vrage : Daf. AnÙitz dcr Krdc.

" Malgré les lacunes de nos connaissances, dil M. M,u- cid Hcrirand, qui a repris la même question (Ij, malgré l'énormité des dénudations, nous jiouvons suivre tout autour du pôle les traces d'un grand mouvement jiuté- cambrien... constater dans le nord l'exislcnce d'une chaîne très ancienne, qu'on peut appeler chaîne /niro- nirnnc ! » l'ne zone d(' plissements siluriens vient, d'a- près l'auteur, se signaler au sud de la précédente, dans lai]Melle elle pénétrerait d'ailleurs sous forme de coin dans la ré-gion norvégienne. Plus au sud encore un troi- sième plissement se serait déclaré vers les temps car- Ixiiiifèrcs, s'étendant sur une longueur énorme et se poursuivant en dehors de I'Kurope d'un côté jusqu'en Chine et de l'aulre dans la partie orientale de l'.Xmé- rique dn Nord. Knlln le ridement dont la chaîne des Alpes est un détail et qui se rappoite aux temps ter- tiaires continue cette série et se développe paral-

il) UuUeliii (le lu Socirlê f)i'olor/ir/iic île l'ranre, '.\'- série, l. XVI, p. «77, 1888.

très d'i''])aisseur, à la suile de la luiuraclinrL totale il'unc feuille i/2 de la grandeur naturelle.

lèlemenl aux lignes précédentes de dénivellation.

(]e recul progressif vers le sud de la zone d'activité dynamique dans l'écorce terrestri' présente, on en con- vii-ndra. une bien singulière analogie avec le recul non moins [irogressif de la zone qui se brise dans rex|iérience déci-ite plus haut. L'analogie est même si frappanteqn'on peut se demander si elle ne tient pas à l'essence même dos choses, et ceci demande une explication.

l'our ce qui est de l'expérience, on se rend compte de la situation relative de ces points de fracture successive par le mode même d'extension de la bande de caoutchouc et confnruiément à ce qui a été développé dans notre pré- cédent article. L'allongement inégal sous le même etl'ort de loniiueurs de I centimètre placées à ditléientes ilis- fances de l'extréniité fixe s'exprimerait en disant qu'en chacun de ces points il reste accumulé une |iuissance de contraction capable de lutter contre l'extension, et i|ui est d'autant [jIus considérable qu'on est plus près du point tixe.

l'our ce qui est de l'observation, il parai! bien vraisem- blable que, sous l'intluence combinée de la force centri- fuge et de la contraction séculaire, chaque secteur du noyau terrestre se comporte en gros comme la bande de caoutchouc, l'ar suite de sa lluidité' et de l'adln^rence mutuidie de ses parties, ce secteur subit nue vraie exten- sion qui va en augmentant ilu pèle à l'équateur, et la croi'ile non contiactile ipii s'est constituée à sa surface doit, pour le suivre, se comporter difréremment sous le* latitudes successives.

J'ai fait à cet égard diverses expériences sur les efl'ets de la rotation sur la structure de masses lluidescapables de se solidilier jiar refroidissement, et j'en entretiendrai prochainement les lecteurs du ynlnnili^le. l'our le mo- ment je nie borui' à signaler un point (|ui parait fécond et nouveau. Stanislas .Mklmkh.

LE NATURALISTE

205

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MINÉRAÏÏX lOïïVEAUX

La stiiiotanlalite a rli trouvée dans les alluvioiis slan- nifères de (irceiibuslies (Weslern Aiistralia). ("e miiiéraL opaque, possède un éclat adamantin et a une couleur qui varie du jaune au rouge p;\le. La densité est de 0,47 à 7,37 et la dureté' de 5 à o.a.

Le système cristallin de la stibiotantalite n"a pas été déterminé, mais il est probable que le niine'ral est ortlio- rhombique.

Le minéral a une constitution assez complexe. L'ana- lyse a donné les résultats suivants :

Ta-'O-' =51,i:J,NbiO-' = 7,'iG, Sb-^O- =40,23, Bi^O^i = 0,82, NiO 0,08, Ke-O^' = trace, Mn = trace, H-0 = 0,08.

La haticheconiite, qui est surtout un sulfure de nickel et de bismuth, se trouve dans la mine de sidérose de Friedricli. Elle a une couleur bronzée. Sa dureté est o et sa densité 6,4.

Ce minéral est quadratique. Il so présente en cristau.x tabulaires.

Le rapport des axes est 1 : l,0b21o.

La composition correspond à la formule -, (Ni Co Fe)" (S Bi Sbi»

La falkrnhnijnite esl un minéral appartenant au groupe de la wittichenite. Sa formule est Sli-S'''Cu". Un quart de l'antimoine peut être remplacé par de l'arsenic et un cinquième du cuivre par du fer et du zinc, [ces deux der- niers métaux étant dans le rapport de \j à '-i.

La siilfohorilr cristallise dans le système rhombique. Les cristaux de couleur blanchâtre ont généralement de 2 à 4 mill. de loni;. Ils raient la lluorine. Leur densité est 2,4.

L'analyse conduit à l.i formule :

.-îMgSO', 2Mg-'BoiO\ t2H20.

Ce borosulfate correspond à la liineburgite, qui est un borophosphate de magnésie. Il se trouve à Westeregeln, associé à la kieserite et à Ta célestine.

P. (i.\UBERT.

Répertoire ét|mo!ogi(]ue des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VULeAIRES DES OISEAUX

LIVRE NOUVEAU

Les Questions ar/iicoles dliier et d'aujouniliui {deuxième série, par M. D. ZoLL.\, lauréat de l'Institut, professeur à l'Ecole d'Agriculture de Grignon et à l'Kcole libre des Sciences Politiques (1 vol. iu-fs, 3 fr. .50 ; franco, 3 fr. 70. Ce volume fait suite à celui que l'auteur publiait, l'année der- nière, et auquel le public a fait si bon accueil. L'ouvrage de M. ZoUa n'est pas seulement destiné aux agiiculteurs, il a été écrit pour tous cens qui s'intéressent à l'agriculture.

Chacun des chapitres constitue une étude sérieuse et forte- ment documentée sur une question agricole, scientifique, finan- cière ou économique. Ainsi, l'auteur parle successivement des charges fiscales de l'agriculture ou de la propriété rurale, de la production du froment aux Etats-Unis, des recherches scien- tifiques de M. Dehérain sur la nitrification des matières azotées de la terre arable, de l'indemnité due par le propriétaire au fermier sortant pour amélioration du fonds loué, etc., etc. M. ZoUa ne s'est pas, comme on le voit, contenté d'étudier les questions techniques ; il aborde, au contraire, très souvent les problèmes économiques. Un index bibliographique permet au lecteur de compléter les indications données par l'auteur.

Les Questions agricoles d'Iiier et d'aujourd'liui ont leur place marquée dans la bil)liothèque de ceux qui ne veulent pas resterétrangers à la vie économique de notre pays.

Aiii. « .\iii, dit Bulïnn, l'st le nom (jue les naturels du Brésil donnent àcet oiseau, et nous le conservons, quoique nos voyageurs français et nos nomenclateurs modernes l'aient appelé : t>out de petun' ou bout de tuhuc, nom ridicule et qui n'a pu être imaginé que par la ressemblance de son plumage iqui est d'un noir brunâtre) à la couleur d'une carotte de tidjac. » Les trois espèces de ce genre connues sous les noms d'Ani des palétuviers {Crotoplinr/n major), Ani des Savanes (C. minor) et Ani à bec rugueux \C. rur/irolrsis) doivent leur nom à leur cri qui imite le mot uni.

Ara. ('c nom a été donné à un groupe de Perroquets par les Guaranis .indigènes du Paraguay et du Brésil) à cause du cri aigu et désagréable que ces oiseaux semblent articuler.

Ai-acari. Les ornithologistes modernes ont conservé à co Toucan {l'teroijlossus aracari) le nom tVAracari ou Arassari que lui donnent les Brésiliens.

Araponj;;:!. Nom donné dans l'Amérique du Sud à un oiseau de la famille des Ampélidés, le Cliasmarynchus ulbus.

Argns. Nom mythologique donné à un Gallinacé (Argus r/if/anteus) parce que ses ailes sont semées d'yeux, comme la queue du paon.

Ai'rénion. Nom tiré du grec arrernon (silencieux) et donné par Vieillot à un ïangara du Mexique que Bulfon avait nommé Oiseau silencieux.

Asirild. N'est que la traduction franr.aise d'Astrilda, nom donné à un groupe de petits Passereaux confondus autrefois sous les noms de Bengalis et de Sénégalis.

Aiitonr. Nom tiré du latin Astur qui, suivant Belon, dé- riverait du grec Asterias, à cause des taches du plumage de cet oiseau de proie.

.lutriiehe. Mut dérivé du grec Slrouthos (chameau, ci II faut, dit Bulfon, que les rapports de ressemblance qu'a l'Au- truche avec le Chameau soient en effet bien frappants, puisque les Grecs modernes, les Turcs, les Persans, etc., l'ont nommée, chacun dans leur langue, Oiseau Chameau. Son ancien nom grec ^fi'outhos est la racine de tous les noms, sans exception, qu'elle a dans les diliérentes langues de l'Europe. »

Avocctte. Nom donné à un Ecliassier {iiecurvirùstrum .Avocetta) et tiré de son nom italien Avosetta, dont on ne con- naît pas exactement l'origine.

Babillard. Nom donné par les oiseliers à un ïroupiale d'Amérique, l'Agripenne mangeur de riz \Dolichonyx oryzivu- rus., parce que cet oiseau chante sans cesse. « Ce chant esttrés varié; les notes sont si précipitées, si mêlées que souvent on croirait entendre une demi-douzaine d'oiseaux, alors qu'il n'y en a qu'un qui donne de la voix. Wilson dit qu'on peut s'en faire une idée en frappant rapidement au hasard sur un piano, u iBrehm).

Babillarde. Ce nom a été donné à une Fauvette com- mune en France [Curruca garrula) à cause de son chant har- monieux qu'elle répète continuellement.

Bacbakiri. Nom sous lequel les Nègres de l'.Vfrique .-lus- trale désignent une espèce de Pie-Grièchc (Teleplionus tiacliu- kiri).

Balbuzard. Les Anglais désignent ce Rapace (l'andion fluuialis) sous le nom de Bald-Buzzard (Buse Chauve); la réu- nion de ces deux mots a formé le mol français Balbuzard.

Balliniorc. « Cet oiseau d'Amérique, dit Bulfon, a pris son nom de quelque rapport aperçu entre les couleurs de son plumage ou leur distribution et les armoiries de milord Balti- more. « Cette étymologie nous semble peu vraisemblable; il est plus probable que ce nom vient de la ville de Baltimore (Etats- Unis), ces oiseaux étant répandus dans toute r.\mérique du Nord.

Barbacou. Ce nom a été donné par Le A'aiUant à des oiseaux de l'Amérique méridionale voisins des Coucous, à causi' des barbes dures qui couvrent leurs narines et la base do leur bec.

Barbican. C'est Bulfon qui, le premier, a donné ce nom à cet oiseaiU(Pogonoromplivs dubius), parce qu'il tient du Barbu et du Toucan.

2(J8

LE NATURALISTE

Itarbu. Les anciens ornilhologistes avaient donne ce nom à un groupe d'Oiseaui qui ont la base tlu bec garnie de plumes cllilées, longues, raidcs comme des soies et toujours dirigées en avant.

Barge. Ce nom parait dériver du mot anglais bdrker (abovour) à cause du cri de cet Echassier ipie liull'on avait nommé liuir/e tiboyeiise.

Burluielle. La Perdrix grecque {Caccabis flrœcii) est désignée en France sous le nom de liarlavelle, dénomination locale dont l'étymologie n'est pas connue, o 11 y a dans le Dau- phiné une sc.ric de grosse Pcnirix rouge que les gens du pays appellent liarlavelle ou Beitavelle. » (Salerne).

Balolear. Nom donné par Le Vaillant k un Aigle d'.V- frique [llelulaisiis ecaiulatus) l'n raison de certains mouvements bizarres ((ue cet oiseau exécute en volant. <i Ce n'est pas en vain que Le Vaillant l'a baptisé du nom de llaleleur; il jongle avec lui-même, semble-t-il, il monte, il descend, il plane; on dirait un bateleur qut l'ait des tours de force pour amuser les spec- tateurs. » (Hrchm.

Bayst ou .\plicoiiPvi. Noms indigènes qui ont été con- servés pour désigner un Tisserin très commun dans l'Inde [Xeliriiirinx Haijii i.

Beau-.Mar)|iiet. - Buliou .-ivait donné ce nom, à cause de sa beauté, à un l'asscreau d'Afrique voisin du Chardonneret, la Pytélie élégante [l'ylelia inelha), les oiseliers lui ont conservé ce nom.

Bécardo. Nom donné par Bull'on à cet oiseau à cause de la longueur et de la grosseur de son bec. Les Bécardes sont pl.i- cécs aujourd'hui prés des Tyrans et forment le genre 'l'ityra.

Bécasse. « Le mot français Bécasse, qu'on écrivait an- ciennement Béqiiasse, vient de la longueur du bec de cet oi- seau, 'j (Salerne.)

Bccasspan. On réunit sous ce nom un groupe de pelils Echassiers qui ont dans leurs formes extérieures une certaine ressemblance avec la Bécasse.

Bécassine. Diminutif du mot Bécasse. <i La Bécassine est très bien nommée, puisqu'en ne la considérant que par la fi"ure on pourrait la prendre jiour une petite espèce de Bécasse. » (Bufton.)

Bec-croisé. Nom dorné à cet oiseau {Lo.via curviros- Iris) à cause de la forme de .son bec, dont les deux mandibules se croisent.

Bec «rargeiit. Los oiseliers désignent sous ce nom deux oiseaux dilVéï-enls :

Le Tangara scarlatle {Bai/iphocelus Brasiliensis) à cause de la callosité blanche de la mandibule inférieure de son bec. La Loxie grise 'lùiodire canlans), petit Passereau d'A- frique dont le bec est d'un gris argenté.

Bec «le oire. La couleur de son bec a valu ce nom à un petit Astrild i.Kf/intha lemporalis).

Bec de corail. Les oiseliers ont donné ce nom à l'As- trild gris (/;.s/r(7(i« riiierea] à cause de la coloration rouge de son bec.

Bee de plomb. Un désigne vulgairement sous ce nom la Miiniit Malaliarica dont le bec e.sl gris bleuâtre.

Bec en ciseau. Cet oiseau {li/njiicops), de la famille des Laridés (Goélands), doit son nom à la forme de son bec dont la mandibule inférieure dépasse la supérieure. « On a voulu indiquer par ce nom la manière dont tombent l'une sur l'autre les deux moitiés inégales du bec, dont celle d'en bas creusée en gouttière, relevée do deux bords tranchants, reçoit celle d'en h.aut qui est taillée en lame. » (Bullon.)

Bec en cniller. Nom vulgaire donné au Sav.icou {('an- ri-oma cochlcaria], dont le bec a la mandibule supérieure bombée et faildement courliée en forme de cuiller renversée. Bec en Tourrcau. Cet oiseau est la Chionis que les na- vigateurs désignent sons le nom de Poule aiilaiclir/ue. I.e nom de Bec en fourreau lui a été donné parce ipie la mandiliule su- périeure de son bec est à moitié recouverte à .sa l)ase par un fourreau de substance cornée, découpé en avant et garni do sillons longitudinaux.

Bec-iiKnc. On confond sous C3lte dénomination dans le midi de la France un certain nombre d'oiseaux appartenant à des genres dillërents. « Si l'on voulait nommer //<'c-/i7»e tout oiseau que l'on voit dans la saison becqueter les figues, les Fauvettes et tous les oiseaux à bec fin, plusieurs même d'entre eux à boc fort, seraient de ce nombre. » (BulTon.)

Bcclln. Nom donné à de petits Passereaux à cause de leur bec droit, cllilé ou aigu; Cuvicra^ait établi une division do bec-lins dans sa famille des Ucntirostrcs. On désigne vulgaire-

ment sous le nom de Bec-fin tous les petits oiseaux chanteurs (jui sont bons à manger.

Bec-ouvert. L'Anoslomeàlames Aiiastomuslamellii/erus), echassier un peu plus pi'iit que la Cigogne, a reçu de Bull'on le nom de Bec-ouvert : le bec de cet oiseau est, en eli'el, entière- ment béant sur les deux tiers de sa longueur ; les deux mandi- bules, se déjetant dans un sens opposé, laissent entre elles un large vide et ne s'adaptent qu'à la base et à la iiointe.

Beffroi. Bulfon a donné ce jiom à un oiseau de la famille des Fourmiliers {Grallaria linniensj, à cause du son singulier qu'il fait entendre le matin et le soir et (pii est semblable, dit ce iiatur.il.ste, au son d'une cloche qtii sonne l'alarme.

Bengali. Les anciens ornitholagisles avaient donné ce nom à un groupe de Passereaux exotiques qu'ils croyaient ori- naircs du Bengale ; mais cette dénomination reposait souvent sur des erreurs de provenance. Plusieurs espèces de Bengalis ne se trouvent tpi'au Sénégal.

Beiilci eo. Cet oiseau iS^urophaf/us), qui appartient à la famille des Tyrannidés, a été nommé Bcnteveo par les Espa- gnols de la rivière de la Plata, par imitation de son cri qui rend assez bien les mots espagnols : bien te veo je le vois bien).

Bergeronnette ou Bcrjjcretle. Nom dérivé di' ber- gère.« L'espèce d'all'ection, dit Buffon. que les Bergeronnettes marquent pour les trouj>eaux, leur habitude à les suivre dans la prairie, leur manière de voltiger, de se jiromener au milieu du bétail paissant, de s'y mêler sans crainte juscju'à se jioser ([uelquefois sur le dos des vaches et des moutons, leur air de familiarité avec le berger qu'elles précèdent, qu'elles accom- pagnent sans défiance et sans danger, qu'elles avertissent même de l'approche du loup ou de l'oiseau de proie, leur ont fait donner un nom aiipmprié, pour ainsi dire, à celte vie pasto- rale. 1)

Brrnaclic. On croyait autrefois que certains canards naissaient de coquillages appelés Contjues anatif'ères; ces |)ré- tendus coquillages sont des Anatifes que l'on désigne vulgaire- ment sous le nom de Beruac/ies, et cet oiseau {Bcrnicla leu- copsis) a été ainsi nommé par suite de la superstilion qui le faisait ijrovrnir de celte coquille.

Bllioreau. L'oiseau que l'on désigne sous ce nom est le Nycticorax Europseus. <i Bihureau doit dériver vraisemblable- ment de Butor, dont on a fait Itiliour, Bihor. » iBelon.i

Biset. Le Pigeon Bisol {Coluniba livia) doit son nom à la Icinle de son plumage, o Connnunément, il est d'une couleur plus bise que le pigeon domestique et c'est de celte couleur (jue lui vient son nom. <. (Belon.)

Bloni;'ios. On no connaît jias exactement l'origine de ce nom duiini' à un Héron Ardeila minutai. Salerne dit qu'on trouve en Suisse un Héron a])pelé Bloni/ivs. ce qui ferait sup- poser que ce mot se retrouve dans quelques patois des bords du lac Léman.

Cabaret. L'étymologie du nom vulgaire donné à ce sizcrain {Acanlliis rufesccns), est encore douteuse. « La déno- mination de Cabaret a peut-être été donnée à cette espèce, parce qu'on a cru lui remarquer une certaine ]n'édileclion pour les semences du Caburel, plante qui croit sur les monlagnes « (^Vincelot). M Ce nom pourrait n'avoir d'autre originequc la leur vineuse qui orne la lête et la poilrin» de cet oiseau.

Caealoës. Ce groupe de Perroquets a été ainsi nommé par (luomatiqiée. « Leur nom do Kalatlovs, Cacaluael Cacatoit convient de la ressemblance de ce mol à leur cri. » i Butl'on.)

Caille. M Le docte M. Huet, évéquo d'.Vvranches, donne une étymologie du mot Caille qui parait assez singulière : selon lui, les couleurs du plumage do cet oiseau représentent des rrailles, et c'est de ipi'il a pris son nom. » (Salerne.) 11 semble plus naturel de l'aire dériver ce mol de Quail, sous le- quel les Anglais désignent le même oiseau, ou de son nom italien Qua;/lia, qui lui a été donné par imitation de son chant.

(.1 siii'crt'.) Allierl (iuA.MlEll.

Le Gérant: Pall LiUUULT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue l'assetle, 11.

17» ANNÉE

SÉRIE

IV SOSÎ

lo SEPTEMBRE 189a

LIQUIDE CONSERVATEUR

s U <^ ' Fl K - F' 1 > J\ :NX O L K

Les solutions sucrées que j'étudie depuis plusieurs années pour la conservation dos animaux colorés avaient le grand inconvénient de favoriser la macération des tissus el de laisser, par conse'quent, aux animaux une consistance trop molle pour leur moulage en collection. Je cherchais donc un adjuvant qui put leur conférer la propriété de durcir les matières albuminoïdes sans en altérer la couleur, et mes essais dans cette voie me semblaient, je dois l'avouer, assez peu encourageants, quand parurent les premières observations du D"' Blum sur les propriétés conservatrices du Formol (1).

Après avoir essayé néanmoins les solutions de ce corps à divers degrés de concentration (ti-lO %), il me paraît que ses propriétés de conservation ont été quelque peu exagérées, surtout en ce qui concerne la couleur des échantillons que l'on veut y garder. Incontestable- ment supérieur à l'alcool, il n'en possède pas moins un pouvoir décolorant assez marqué, et j'ai renoncer à l'employer en solutions simples comme liquide conser- vateur. Mais la qualité la plus précieuse du Formol, celle qui en rend l'usage indispensable dans bien des cas, c'est de réunir à un grand pouvoir durcissant des matières albuminoïdes un pouvoir antiseptique extrê- mement constant. J'ai donc pensé à utiliser ces deux qualités en ajoutant à du sirop de sucre une dose minima de Formol, juste suffisante pour durcir les objets et en empêcher la putréfaction.

Je me hâte d'ajouter que le liquide sucré formolé, que j'ai composé, ne représente pas encore l'idéal du liquide conservateur; tel qu'il est cependant, il constitue un progrès évident sur les autres liquides de même genre et mérite d'être étudié en vue de perfectionnements à ap- porter dans son emploi et dans sa composition. Eu voici la formule :

Eau. 1000

Sucre blanc. 2000 \ Formol. 60

Camphre. A saturation. Le liquide ainsi composé est limpide, incolore et d'une densité de 2.'1'' environ au pèse-sels. Son emploi

(1) L'aldéhyde formiquo est un produit gazeux, résultant de la distillation de l'alcool métlij'lique sur de la tournure do cuivre portée au rouge. La dissolution de ce corps dans l'eau, jusqu'à 40 "i environ, constitue un liquide clair, incolore, ù odeur piquante, auquel les fabricants allemands ont donné le nom de Formol. Le Formol n'est donc qu'une solution à 40 % d'aldéhyde formique. Si l'on verso dans un cristallisoir ouvert une certaine (juanlité do Formol et qu'on la soumette à l'éva- poration dans un lieu sec, la solution abandonne par la dessic- cation un produit blanc, cireux, d'odeur forte, qui n'est autre chose qu'une forme de polymérisation de l'aldéhyde formique. forme encore peu connue, à laquelle on a donné le nom de Trioxyméthyléne. Cette propriété des solutions d'aldéhyde for- mique peut être utilisée avec avantage, soit pour la prépara- tion d'un produit solide, plus commode à emporter en voyage, soit pour le dosage des solutions que l'on trouve dans le com- merce. Ce dosage s'impose d'autant plus que des commerçants peu scrupuleux livrent des solutions très diluées d'aldéhyde formique sous le nom de Formol, et que les propriétés conser- vatrices de telles solutions se trouvent considérablement dimi- nuées. J'engage donc ceux qui désireraient essayer la formule que je donne à demander du Formol à -40 %, s'ils veulent s'éviter l'ennui d'un dosege préalable.

Le Naliiraiisle, 46, rue du Bac, Paris.

/ Faire dissoudre à froid.

demande quelques précautions que je vais tâcher de résumer aussi brièvement que possible.

L'on sait que tout tissu organisé, animal ou végétal, se trouve formé d'une agrégation de petites masses pro- toplasniiques ou cellules, entourées d'une couche péri- phérique plus ou moins dense et imbibées d'une quan- tité d'eau extrêmement variable. Ces masses protoplas- miques obéissent aux lois qui régissent les corps poreux, c'est-à-dire qu'elles sont soumises à des phénomènes osmotiques trop connus pour que je m'y étende davan- tage ici. Il en résulte que, si on plonge un tissu organisé dans un liquide plus dense que celui iiu'il contient dans ses mailles ou simplement dans un liquide avidede l'eau, la diffusion s'opérant de dedans en dehors, amènera une contraction de ce tissu eu le privant d'une partie d'eau qui en gonllait la charpente protoplasmique. D'oiï rétrac- tion des organes et déformation des individus. Le même phénomène s'observe à propos de toutes les pré- parations histologiques, et, pour en éviter les fâcheux effets, il sufQt de graduer l'action du milieu extérieur en lui donnant une densité aussi approchée que possible de celle du milieu intérieur.

11 est donc le plus souvent indispensable de ne pas employer le liquide sucré-formolé à l'état de concen- tration et de le diluer d'une proportion d'eau suffisante pour en ramener la densité au point voulu. Cette pro- portion varie selon le genre d'animaux auxquels l'on a affaire, et l'expérience apprend vite à quel degré de concentration il convient de commencer la préparation. Dans la pratique, il est commode de procéder ainsi qu'il suit : on prépare avec la solution mère, dont la formule est donnée plus iiaut, trois solutions graduées :

Eau 3™'

Solution mère P'"'

(vol

1 '•■•'.

3"".

que l'on désigne sous les n" 1, 2 et 3. Pour les animaux très délicats, les Cœlentérés, les Mollusques, etc., on commence par le 1 pour les autres par le n" 2, et enfin pour les espèces résistantes comme les gros Crus- tacés décapodes par le 3.

Les animaux ne doivent séjourner dans les premiers baius que juste le temps nécessaire pour les imbiber, ce que l'on reconnaît aisément parce qu'ils ne flottent plus à la surface. Si, par suite de la compacité des téguments ou de la faible proportion du bain, celui-ci venait à se teinter de jaune, il faudrait le renouveler et attendre un jour ou deux avant de passer au numéro suivant. Eu règle générale, le volume du liquide doit être d'autant plus grand par rapport à celui de l'animal, que le bain est moins concentré. Les échantillons parvenus au li- quide concentré ou solution mère peuvent si leur sé- jour a été assez prolongé dans les solutions précédentes être entassés sans inconvénient dans des bocaux, soit en vue du transport, soit comme réserve. L'essentiel e.sf que le liquide ne jaunisse 2ias. Il convient d'ajouter que le jaunissement du liquide ne s'effectue plus dés que les animauxen sont bien imbibés et qu'aucun changementne devient plus dès lors nécessaire par la suite. Une bonne précaution consiste à faire flotter à la surface de chaque flacon ou de chaque cuvette un petit morceau de camphre.

Telles sont les règles les plus essentielles à suivre pour réussir dans l'emploi du liquide sucré-formolé ; l'expérience apprendra parla suite à chacun les modifi- cations qu'il conviendra d'y apporter. C'est ainsi que, pour certains animaux très mous, transparents et inco-

210

LE NATURALISTE

lores, comme lesSalpes.les Méduses, je préfère les garder dans le 1, aiuiuol j'ajoule un*^ quantité de Formol suffisante pour ou ramoner la teneur à 2 ou numie 3 et 4 %. Ici, la couleur n'étant plus en jeu, il s'ajjil avant tout de conserver aux individus leur transparence en les durcissant.

Les essais poursuivis depuis plus d'une année avec ce liquide m"ont donné des résultalsextrèmeraonl variables selon les es|)èces animales qui y ont été conservées. Les Crustace's. les Mollusques, les Eclunodormcs, les Cœlen- térés s'y gardent à peu près intacts. Au contraire les vers y brunissent beaucoup et les couleurs rouges et bleues de certains poissons se ternissent notablement.

Tous ceux ([ui se sont essayés à la conservation des animaux intérieurs savent que la principale difticulté consiste moins à les conserver qu'à les tuer en leur lais- sant leur forme et leur volume normaux. Que l'on prenne, par exemple, une Annélide, un Mollusqui^ ou un Cœlentéré, et qu'on les plonge vivants dans un liquide conservateur quelconque, ils ne tarderont pas à s'y con- tourner, à s'y rompre au point de devenir méconnais- sables. Beaucoup de Crustacés, d'Echinodermes, brisent leurs membres au contact de tout liquide nuisible. Il est donc indispensable, avant de ploni-'er les animaux dans un liquide conservateur, de les tuer en leur gardant leur forme et leur volume, ce qui constitue la fixation ou Voccision. De plus, certains pigments animaux qui se décomposent chimiquement avant la fixation, se trouvent consolidés au contact du réactif et ne se modifient plus.

Pour toutes ces raisons, l'on devra étudier les pro- cédés de fixation le mieux appropriés à chaque espèce animale. C'est un chapitre de la technique zoologique, qui constitue la préface obligée de tous les procédés de conservation. Nous renverrons donc le lecteur aux tra- vaux spéciaux qui ont été publiés sur ce sujet, nous réservant par la suite de compléter le présent article par des notes sur les principaux procédés dont nous élu- dions actuellement l'application au Laboratoire de Con- carneau.

F.U'.Ur.-D().MEllûLE.

UN PAlMLLd.N (iAIJJCOLE ITILIÎ

SES MŒÏÏES, CELLES DE SES PARASITES

MOYENS DE LE PROPAGER

Les galles de tamarix ne sont pas une production nouvelle ; depuis longtemps, elles ont attiré l'altention des savants.

Dès 1J)88, le grand lielon les signalait comme abon- dantes dans les campagnes sablonneuses situées entre la ville d'.Vlexandrie et la ville de Uosctte.

Le botaniste Glcditscli, de l'.Xcadémie do Itorlin, dans une nomenclatiue de matières de tannage dressée en 1754, mentionne les « excroissances en galles de tamarix ».

Do Karmash et Heeren, Diclionufiirc de tcchnoloijic allemand, 1878, citent le tacalwul du Maroc comme |iro- venant du tamarix arliculata, et étant identique avec la galle du tamarix de Tunisie, de l'Egypte, des Indes et de l'Afrique Centrale. Nous pouvons confirmer cette obser-

vation ; nous avons eu entre les mains, pour nos études, des galles provenant do tamttrix arlindalu de l'Egypte, de la Tunisie et du Maroc, elles sont idonti<iues.

.M. de Lof, dans une note parue dans la ihiUe aux. cuirs 3 février 1884, distingue les galles de tamarix sous di- vers noms, selon leur provenance. D'après ce savant spécialiste, elles contiendraient de 30 à 50 0/0 de tanin.

.Vu Maroc, la galle du tamarix arlirulatà appelée taca- hoiit est très appréciée; elle est utilisée, depuis long- temps, dans la fabrication du cuir marocain.

M. II. Bâillon, Histoire des plantes, vol. VIII, en par- lant du tamarix, dit ceci : « On a songé à faire pioduire des galles aux tamarix en France ; certes ce serait une belle alîaire, si elle réussissait. Seulement, tout d'abord, nous no savons encore que fort peu de chose sur les in- sectes qui les produisent ; bien qu'on parle d'habitude de cynips comme producteurs de ces galles, n etc.

Enfin, mon savant collègue M. Leroy, Culture et propagation de végétaux en Algérie {Revue des Se. iY«<. appl., 20 septembre 18'Ji-, p. 280), dit en |)arlantdu /«ma- rix articidata : « Cet arbre produit au Maroc une galle appelée tacahout, employée dans la fabrication du cuir marocain. Les plants que nous possédons n'ont pas en- core produit de galles. Nous avons essayé sans succès d'y propager le cynips de la galle du chêne, » etc.

Trouvant utile d'étudier les mœurs de l'insecte qui produit cette précieuse galle, dans le but de la propa- ger en Alge'rie et dans le midi de la France, j'ai chargé un complaisant ami habitant les environs de Gabès de vouloir bien m'i'uvoyor des galles Iraîches, recueillies en mai et juin sur le tamarix arliculata. Il m'a été pos- sible, de celte façon, d'obtenir réclosion dans mes boites d'élevage de cet insecte : c'est un lépidoptère de la famille des tinéides, Amili/palpis Olivierella (Bagonot); il est sorti on outre, plusieurs espèces d'hyménoptères, vivant en parasites aux dépens de la chenille. Avec quelques soins, il nous a été possible de suivre presque toutes les phases de la vie de ces curieux insectes (Lépi- doptères et Hyménoptères parasites).

Amblijpalpis Olivierella, qui produit les galles du lama- rix articidata, a été décrite par notre savant collègue et ami, M. Ragonot, dans le [liulletin de la Soc. Eut. de l''r. 1881), p. 208. Nous allons en donner une description sommaire dans ses trois étals.

Paimllon. Envergure ailes étendues, 2 centimètres ; liles supérieures étroites, ayant on/.e nervures toutes indép(mdantes, blanc jaunâtre, saupoudrées d'écaillés noirâtres; ailes inférieures fortement échancrées sous l'aplex, gris clair luisant; franges longues, soyeuses; antennes longues, grêles, sétacées ; trompe nulle, thorax globuleux à écailles rares; abdomen long, déliassant les ailes de moitié, robuste, soyeux, lisse, terminé chez les tomelles par un oviducte court, large, déprimé latéra- lement; pattes longues.

Ciikmlle(I).— Longueui- 1 eenlimélro, lusiforme, ayant les anneaux intermédiaires plus larges ((ue les trois ou quatre premiers et les deux ou trois derniers, couleur blanc sale, quelquefois roussàtre; seize pattes, les écail- leuses petites, mais bien développées, les membra- neuses et anales rudimentaircs; sur les côtés, on aper- çoit les stigmates, ([ui sont bien visibles et entourés d'un cercle brun ; le ventre est légèrement aplati ; la tète est petite.

(1) La chenille et la chrysalide sont inédilps.

LE NATURALISTE

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CiinvsALiuK. Longueur 1 centimètre, oblongue, d'un brun roux, avec l'enveloppe des ailes plus foncée.

D'après mes renseignements personnels et ceux qui m'ont tUo lionnes par mon savant ami M. llagonot, en Tunisie, le papillon éilôt en novembre. En captivité, j'ai obtenu une eclosion en avril, fait non encore men- tionné; le papillon vole après le couober du soleil.

Parmi les productions végétales dues à Tintervention des insectes, ou peut citer, comme étant sans contredit des plus curieuses, cette série d'excroissances de formes et de consistances diverses, suivant les espèces d'insectes qui leur donnent naissance, et qu'on désigne généra- lement sous le nom de galles.

Si l'on examine un tamàrix articulata à fiabès, on voit que les jeunes rameaux portent une série d'excrois- sances ovalaires ou fusiformes, renfermant une cavité unique, habitée par une larve ou une chrysalide, selon la saison. Les dimensions de ces galles varient de 10 à 18 millimètres de longueur, sur 6 à 12 d'épaisseur, le point de départ du rendement anormal parait être le centre de la tige, car celle-ci participe dans tous les sens à la déformation, l'épaisseur des parois est d'environ 2 millimètres. Dans tous les cas, cette excroissance ne fait que suspendre la marche de la végélation, les ra- meaux conlinuent à cioitre et à donner des feuilles.

Une galle produite par un papillon est chose peu com- mune et parait, à première vue, une impossibilité; il est donc important de constater que la chenille passe sa vie entière dans l'intérieur des galles, qu'elle ne quitte que sous la forme de papillon, pour prouver que c'est bien Ainbhjpalins Olmcvella et non un autre insecte qui est la cause de l'excroissance. A quelque époque qu'on ouvre ces galles, on trouve toujours soit une chenille, soit une nymphe, souvent des larves de parasites vivant aux dépens de la chenille; mais il reste toujours des parties de celle-ci. Nous ferons connaître, plus loin, quelques particularités sur les mœurs de ces parasites.

Mœurs. Je n'ai pas vu la ponte, maisilme paraittrès vraisemblable, pour ne pas dire certain, que le papillon femelle, ayant choisi un jeune rameau de tamarix en- core tendre, y dépose un œuf, qu'elle agglutine, ou qu'elle place dans une petite entaille, faite à l'aide de son oviducte, puis elle continue sa ponte, en espaçant chaque œuf d'environ 2 centimètres, plaçant ainsi sur chaque rameau de deux à six et huit œufs; aussitôt après l'éclosion, la jeune chenille pénètre dans le rameau jusqu'à la partie médullaire. Cette petite galerie, en bles- sant le rameau, amène un afilux de la sève, qui provoque un renflement ligneux à parois épaisses, de forme ova- laire ou fusiforme, qui avec le temps devient d'une grande dureté.

Pour se nourrir la jeune chenille dévore la partie mé- dullaire; puis à mesure de sa croissance les parties envi- ronnantes autour de celle-ci; arrivée à son complet développement, elle prépare une galerie de sortie jusqu'à l'épiderme de l'écorce, qu'elle entame en forme de ron- delle très mince, sans jamais la percer entièrement; ce travail préparatoire terminé, elle s'enveloppe d'une mince toile ou cocon soyeux pour se chrysalider, la tète tournée vers la galerie de sortie; la chrysalide elle- même occupe exactement la cavité. Le papillon s'é- chappe de la galle en poussant avec la tê(e la rondelle qui forme clapet et n'offre qu'une faible résistance. Amblypalpis Olivierclla (Ragonot) n'a qu'une génération par an, une partie des papillons éclôt en novembre,

l'autre partie passe l'hiver dans la galle et ne sort qu'en mars et avril. Il est présuniable que les œufs pondus en novembre passent l'hiver sous cette forme et qu'ils a'é- closent ((u'au printemps?

ROLE DES INSECTES PARASITES

Àmblipulpis (Hliicrfltn, comme la plupart des tinéides, pond un grand nombre d'o'ufs (de 2 à 400) ; il est facile de se rendre compte qu'en quelques années tous les rameaux des tamarix seraient attaqués par l'effrayante propagation de ce papillon crépusculaire ; les arbres, épuisés, ne larderaient pas à périr; heureusement, la nature, toujours prévoyante et ne permettant pas la des- truction de ses œuvres, intervient sous la forme de petits hyménoptères pour rétablir l'équilibre.

Ici se pose une première hypothèse. Cnmment la larve de ces hyménoptères s'est-elle insinuée dans l'intérieur de la galle, qui ne s'est développée qu'avec la chenille même, et qui n'offre pas la plus légère solution de con- tinuité? Je ne puis me l'expliquer qu'en supposant que le parasite a guetté la femelle du papillon au moment elle venait pondre et que, une fois l'œuf confié au jeune rameau, il a été déposer le sien à côté; ou bien, que la femelle du parasite, perforant la galle en forma- tion à l'aide de sa tarière, dépose un ou plusieurs œufs, selon les espèces, sous la peau de la jeune chenille. Quelle que soit la façon dont l'œuf est introduit, nous avons remarqué que le parasite éclôt seulement quand la chenille a acquis assez de développement pour qu'il puisse trouver dans les tissus adipeux qui l'enveloppent la nourriture nécessaire pour croître sans attaquer les organes vitaux de la chenille, avant que celle-ci ne soit arrivée à son complet développement et ait creusé la galerie par sortira le papillon ou le parasite.

Les galles de tamarix (fraîches) nous ont donné l'é- closion de cinq espèces d'hyménoptères parasites, de forme et de mœurs assez remarquables; il nous paraît intéressant de les faire connaître. Les deux premières sont des Braconitcs, les autres appartiennent aux Ptéro- nuiliens.

Honnîoptcrus(Hlivieri{G\Taud). Long, o millimètres, fer- rugineux, antennes de la longueur du corps, minces, filiformes; thorax allongé, rétréci en avant; abdomen un peu élargi en arrière ; tarière mince, droite, de la longueur de la moitié de l'abdomen; pattes grêles, pubescentes; ailes hyalines, les nervures et le stigma roux.

Le mâle se distingue par l'absence de la tarière.

Une chenille peut nourrir de 2 à -4 H. OUivieri; après l'éclosion, qui a lieu en septembre, on trouve dans le cocon du papillon autant de petites coques blanches, soyeuses qu'il y avait de parasites. Leur longueur est de 6 à 7 millimètres.

Microyasier GuUkolus (Giraud). Long. 4 millimètres, d'un noir assez brillant ; le métathorax court, transver- sal; l'abdomen plat sur le dos lisse, tarière droite, forte, comprimée, de la longueur du tiers de l'abdomen; pattes noires, les genoux, les tibias et les tarses d'un testacé ferrugineux; ailes hyalines, le stigma et les ner- vures bruns.

Le mâle, inconnu de M. Giraud, se distingue par l'ab- sence de la taiière et par l'abdomen plus petit, moins élargi. Sa taille est généralement moins grande.

21-2

LE NATURALISTE

Une chenille peut nourrir de 3 à a M. (/atlkohts, l'éclo- sion a eu lieu eu août.

Callimome albipcs (Giraud). Long. 4 à o millimètres, vert bleuâtre; antennes brunes, le scape testacé fauve; abdomen court, un peu contracté, le bout anal, entou- rant la base de la tarière, jaune ; tarière de la longueur de rinsecte ; pattes de la couleur du corps, tibias et tarses d'un blanc assez pur; ailes lactescentes, Técaille brune.

Le mâle, plus petit, ressemble à la femelle, sauf la ta- rière et une apicule anale assez longue tournée en des- sous.

Une galle peut contenir de 3 à 4 C. albipcs^. Je suppose qu'il est parasite de parasites et vit aux dépens des lira- conites? l'éclosion a eu lieu en sept.;nibre et octobre.

Arthrolysis Guyoni (Giraud). Long. 8 millimètres, vert cuivreux ; antennes de douze articles, insérées loin de la bouche; prothorax transversal, un peu sinué à son bord postérieur; abdomen subsessile, plus étroit, mais à peu près trois fois aussi long que le reste du corps, rétréci en arrière en pointe conique; patt(!s fauves, toutes les hanches verditres ; les tibias et les tarses d'un blanc lacté ; ailes courtes, atteignant le milieu de l'abdomen .

M. (Jiraud ne meutionno pas de tarière : elle existe cependant; sa longueur est égale à un peu moins de la moitié de l'abdomen, droite, assez robuste, d'un blanc lacté avec la pointe noirâtre.

Je néglige de parler d'un ()pim n. .sp. (|ui pnivienl aussi des galles de tamarix, parce que, ne possédant qu'un seul individu, il serait imprudent d'en donner la description sans connaître les deux sexes.

Nous ferons remarquer que, d'après les renseigne- ments donnés par M. le IJ'' Giraud, ses descriptions ont été faites sur des insectes sortis des galles de Limonias- trum Gui/oyiianum (Boiss.) qui lui ont été envoyées des environs de Biskra (l8o9) par M. le D' (Juyon. L'insecte qui produit ces galles est aussi une tinéide, V/Ecocecis Gwjonella (Guénée) ; quant au Limoniustrum Guyoniu- num (Boiss.), c'est un arbrisseau connu des Arabes sous le nom de leita, il fait partie de la famille des stati- cées et est très répandu dans toutes les parties de l'A- frique septentrionale. L'adaptation de ces parasites à deux espèces de chenilles très voisines, mais produi- sant des galles bien distinctes, sur des arbrisseaux de familles différentes, est digne d'appeler l'allenlion des physiologistes.

En voyant cette niulliludc d'enni;mis vivant aux dépens de ÏAmbiypalpis Olivicrella, on pourrait craindre de la voir disparaître. Ici se pose une seconde hypothèse. Si on ouvre (eu août) un grand nombre de galles de tama- rix articulala, de l'année, on ne trouve que quelques chenilles ou chrysalides de papillon intactes, de 10 à 20 0/0; toutes les autres sont contaminées par des hy- ménoptères parasites; en. examinant les chenilles con- taminées avec attention on apenoit quelquefois deux es- pèces de larves d'hyménoptères ; une plus avancée, sou- vent à l'état de nymphe, c'est un firaconitc, et une autre à peine développée dévorant ce premier parasite. Sans pouvoir l'afOrmer, il y a de grandes probabilités pour admettre que ces dernières larves qui ont donné l'éclo- sion du ('allimome albipes, sont des parasites polyphages, qui ont pour mission de diminuer l'immense propagation des Braeonilcs. Ainsi s'éiiuilibro la loi de la nature, même

dans les cas il semble qu'il faut un véritable tour de force pour qu'elle trouve son application.

MOYEN D'OBTEIvm DES (.ALLES SUR LE T. AUTICU- LATA EN AL(;É1UE.

Les mœurs (ÏAmbtypalpis Oliiierella (Ragonot) et de ses parasites nous montrent qu'en faisant venir des galles de tamarix artvMlala de Gabès, recueillies du 13 au 30 septembre, et en les plaçant dans des bourses en (ilet à petites mailles (des morceaux de vieux filets à an- chois conviendraient bien), attachées et disséminées dans les cultures algériennes de tamarix articulala, on peut être certain d'obtenir l'éclosion du papillon et la contamination des rameaux de cet arbrisseau; ce moyen ne demande aucun soin.

Dans une précédente étude (I) nous avons montré l'iiiiporlance du laiiiari.c (irticitlala, au point de vue du reboisement des terrains salés, improductifs, la facilité de le propager par boutures, sa croissance rapide, etc.

En faisant connaître les mœurs (r.l7)i6/. OliriercUa et l'utilité de ses galles, nous désirons appeler l'attention sur la possibilité de les propager non seulement en .\1- gérie, mais encore dans le midi de la France, lorsqu'on y aura introduit le tamarix artkidata, beaucoup plus rémunérateur, que les espèces de tamarix cultivées jus- qu'ici.

Decaux, Membre de l.i Soc. cnl. de France.

LA FLORE DE L'INDE

OANS SES RAPPORTS AVEC LA FLORE DE FRANCE

NOUVELLES ADDITIONS

Sparr/aniiim ramostiiii liiids. France : Kspèce commune -f- (2).

hujo : nord-ouesl de l'Inde, s'élève jusqu'à 1,600 mètres dans le Cachemir.

Dist. gèn. : Birmanie. Régions tempérées do l'hémisphèro nord. Siiar(/aninin sitnplex Iluds. Erancc : Espèce commune. -|-

Inde. Himalaya : Sikliim, de 2,t00 à 2,700 mètres. Monts Khasias, de 1,500 à 1,800 mètres. Birmanie.

Dist. gcn. : Régions tempérées do rhémisphère nord. Aconis calamiis !.. France : Lorraine, Alsace, Jura, Ardcnncs,

Alpes, Pyrénées, Ouest.

Inde : Marais de l'Inde et de Ceylan, s'élève jusqu'à 1.800 mètres au Sikkim, dans l'Himalaya.

Dist. gén. : Régions chaudes et tempérées de l'hémisphère nord. I.emna minor L. France : Espèce commune, -f-

Iiiile : Thibet occidental, s'élève jusqu'à 2,900 mètres.

Dist. gén. : Espèce cosmopolite. I.emna r/HilM L. Franco : Espèce coninmne. -f-

Inde : Assez répandue, s'élève jusqu'à plus do 2,000 mètres dans l'Himalaya.

Dist. gèu. : Espèce cosmopolite. Lemna polyrvhiza L. France : Espèce commune, -f-

Indc : Commune dans l'Inde el dans l'ile do Ceylan.

Dist. gén. : Régions tempérées el tropicales. Alisma plantar/o L. France : Espèce commune. +

Inde : Marécages de IHimalaya, de 300 à 2,100 mètres depuis le Cachemir jusqu'au Mannipur el à la Birmanie.

Dist. gén. : Régions tempérées dos deux hémisphères.

(1) L'avenir du tamarix urliciilala en Tunisie cl en Al'èric. llevue (les Sciencef nal. appliquées, 5 janvier 1895.

(2) Go signe indique que l'espèce se trouve dans la flore dos environs de Paris.

LE NATURALISTE

213

Saf/ittaria sar/illifulia t. Franco : Espèce commune. +

Inde : Plaines de l'Inde, du Panjab au Bengale et au Man- nipur.

Dist. gén. : Kurope, Asie septentrionale, Amcririue du Xurd. Biitomits iimhelliiliis L. France : Kspèce commune. -[■

Inde : Panjab et Cachcniir, dans les marais de 300 à 1,300 mètres.

Dist. gén. : Europe, Asie septentrionale. Trilochin paliislre L. France : Nord-Est, Ouest, Centre. -f-

Inde : Région tempérée et alpine de l'Himalaya et Thibet occidental, 2,i00 à 4,300 métrés.

Dist. gén. : Régions tempérées de l'hémisphère nord, sud de l'Amérique. Trilochin marilimum L. France : Bords de l'Océan et de la

Méditerranée, marais salés de la Lorraine.

Inde : Région tempérée et alpine de l'Himalaya et Thibot occidental, de 3,600 mètres à 4,800 mètres.

Distribution : Régions tempérées de l'hémisphère nord. l'otamoi/elon nalnns L. France : Espèce commune. -\-

Inde : Panjab, Cachemir : 1,500 mètres.

Dist. gén. : Espèce très répandue. Polainoge/iin oblongus Yiu. France : Nord, Ouest, Centre par- tiellement. -|-

Inde : Népal, Monts Khasias : 1,200 à 1,300 mètres.

Dist. gén. : Régions tempérées et tropicales de l'ancien monde. l'olamorjeldn i>effoliatiis L. France : Espèce commune. +

Inde : Himalaya occidental : du Cachemir au Cumaon, 1.200 à 2,400 mètres. Thibet occidental, 2,400 à 4,200 mètres.

Dist. gén. : Régions tempérées de l'hémisphère nord. Aus- tralie. Polamoi/eton crisjiiis L. France : Espèce commune. -(-

Inde : Plaines de l'Inde et région tempérée de l'Himalaya : du Cachemir au Bhoutan, 1,200 à 1,800 mètres. Mannipur.

Dist. gén. : Régions tempérées et sub-tropicales des deux hémisphères. Potamogelon ti/cens L. France : Espèce conuaune. -f-

Inde : Cachemir, de 1,300 à 1,800 mètres. Cumaon, 1,900 met.

Dist. gén. : Régions tempérées de l'hémisphère nord. Aus- tralie. Potamogelon peclinaliis L. France : Espèce commune. 4-

Inde : Plaines de l'Inde, Thibet occidental et oriental, do 3,600 il 3,200 mètres. Ceylan.

Dist. gén. : Espèce très répandue. Polamof/elon pusillits L. France : Espèce assez commune, -f-

Inde : Cachemir, 1,500 mètres.

Dist. gén. : Régions tempérées des deux hémisphères. Riippia i-os/ellala Koch. France. Bords de l'Océan, terres salées

de la Lorraine.

Inde : Commune dans l'Inde et dans l'ile de Ceylan.

Dist. gén. Europe tempérée et Asie tropicale. Zannichellia paliixtris L. France : Espèce assez commune, -f-

Inde : Marais salés et lagunes de l'Inde, s'élève jusqu'à 4,300 mètres dans le Thibet occidental.

Dist. gén. : Partout, excepté en Australie. Naias mujor AU. Espèce assez commune. -|-

Inde : Commune dans l'Inde, s'élève jusqu'à 2,400 mètres dans le Thibet occidental. Ceylan.

Dist. gén. Europe, Asie, Afrique. Naias minov AU. France : Espèce commune. -|-

Inde : Commune dans l'Inde et dans l'ile de Ceylan.

Dist. gén. : .Vncien continent. Cyperiis flnve.'iceiis L. France. Çà et là, peu commune. -|-

Inde : Panjab : Vallée du Kouram. Dist. gén. : Régions tempérées de l'hémisphère nord. Cypenis f/lobosn.': AU. France : Var, Alpes-Maritimes.

Inde : Nord-Ouest de l'Inde, du Cachemir au Chota Nagpore et à l'Assam, s'élève jusqu'à 1,800 mètres, Décan et Ceylan.

Dist. gén. ; Régions tempérées et tropicales de l'ancien monde. Australie.

Cijperus Monli L. France : Région méditerranéenne. Sud- Ouest. Sud-Est.

Inde : Cachemir. Panjab. .Altitude ; 300 mètres. Dist. gén. : De l'Espagne au Japon. Cyperus fusctis L. France, (.'à et là, peu commun. -}- Inde : Cachemir et nord-ouest de l'Himalaya ; 1,800 mètres. Dist. gén. : De l'Inde jusqu'à la Bretagne. Cyperus longiis /.. France : Région méditerranéenne, ouest, bassins de la Loire, du Rhône, de la Garonne. Côte-d'Or. -|- Inde : Quetta. Mont Abou.

Dist. gén. : De l'Inde jusqu'à l'océan Atlantique. Eleochaiis avala llr. France, Est, Jura, Centre, Ouest. -|-

Inde : Çà et là.

Dist. gén. : Régions tempéri'cs et tropicales. Elruc/uiris paliislris lir. France : Assez commune.

Inde : De l'Himalaya occidental au Sindh et au Bengale.

Dist. gén. : Cosmopolite; inconnu pourtant en Australie, en Océanic et en Malaisie. Eleocharis acicukiris lir. France : Espèce commune. -]~

Inde : Présidence de Madras.

Dist. gén. : Europe, .Asie septentrionale et orientale, Amé- rique, .Australie.

.^cirpits fluilans L. France : Nord-Ouest, Ouest, Centre, Côte- d'Or, Meuse. -|-

Inde : Monts Khasias jusqu'à 900 mètres ; Nilgiris, Ceylan.

Dist. gén. : Presque partout. Scirpiis paiicifluriis Liyht. France : Assez commun sur les

côtes de l'Océan, Ouest, Centre, Est, Alpes, Pyrénées. -\-

Inde : Thibet occidental; Cachemir: 2,400 mètres.

Dist. gén. : Régions froides et tempérées du Nord. Scirpiis selaceus L. France : Espèce commune, -f-

Inde : Région tempérée et alpine de l'Himalaya : 2,400 à 4,000 mètres ; du Cachemir au Sikkim.

Dist. gén. : Europe, .Asie, Afrique, Australie, .s'ci'rpus alpinus Schleich. France : Alpes, Pyrénées. Rare.

Inde : Cachemir. Thibet occidental : Sakardo et Haule, 4,200 mètres; Gurais, Gilgit.

Dist. gén. : Régions froides et tempérées de l'hémisphère nord. Scirpiis Holoschœnus L. France : Région méditerranéenne.

Ouest, Sud-Est, Côtes de la Corse.

Inde : Panjab : Hazara, 1,200 mètres. Sindh.

Dist. gén. : Europe, Afrique, Asie occidentale. Scirptis supiniix L. France : Est, vallée de la Loire, -f-

Inde : Commune dans l'Inde et à Ceylan

Dist. gén. ; Très répandue. Scirpus Iriqueler L. France : Est, Nord-Ouest.

Inde : Cachemir et Baltistan : de 1,800 à 2,400 mètres.

Dist. gén. : Europe, Asie centrale jusqu'au Japon, Afrique méridionale Scirpus lacuslris L. France : Espèce commune. -\-

Inde: Cachemir: 1,600 mètres. Ladak, Cumaou, 1,300 mètres. Mannipur.

Dist. gén. : Europe, .\friquc, Amérique du Nord, Australie. Scirpus liltoralis Schrad. France : Côtes de la Méditerranée,

Corse.

Inde : du Cachemii' et du Bengale jusqu'à Ceylan, 1,000 met.

Dist. gén. : Europe, .Afrique, Asie occidentale, Australie. Scirpus cou>pressus Pers. France : Espèce commune. -)-

Inde : Himalaya occidental et Thibet occidental, 2,100 à 3,600 mètres. De Leh au Cumaou. Nord-Est du Sikkim (Phari.)

Dist. gén. : Europe, Asie occidentale et centrale. Scirpus Miclielianiis L. France : Ouest, Est.

Inde : Très répandue dans toute l'Inde.

Dist. gén. : Europe, .Asie, Algérie. Fimbryslilis laxa Virhl. France : Rives du Var. Inde : jusque 1,S00 mètres.

Dist. gén. : Régions chaudes du globe. Rhyncorpora fusca Rœm. et Scti. Franco : Est, Ouest, Centre.-I-

Inde : Thibet occidental.

Dist. gén. : Europe, Asie centrale, Canada, Chili. Eriophorum capilatum Hosl. France : Alpes, Pyrénées.

Inde : Cachemir : 3,900 mètres.

Dist. gén. : Régions arctiques et alpines. Fuirema piihescens Kunlh. France : Corse.

Inde : Panjab.

Dist. gén. : Sud-Ouest de l'Europe. Toute l'Africiue.

Hector Léveillé.

214

LF. NATURALISTE

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I.I- naîtra LISTE

CHROMQUE

Malsitiie <Iu viKnoliIe. Les préoccupations cau- sées par les ravafîes dus au black rot dans les viunes du Sud-Ouest sont toujours, et avec raison, aussi vives parmi les viticulteurs. Il en sera, croit-on, malheureuse- ment pour le black rot comme il en a été autrefois pour Toïdium, et plus récemment pour le mildew. Il est très probable que le mal s'étendra, sinon partout, du moins dans une forte portion du vif;noble français. Le traite- ment à la bouillie bordelaise a enrayé le mal sur les principaux points atteints, mais les vignes voisines sont attaquées, de sorte que le foyer est devenu ])ermanent. Il serait enfantin de nier la firavité du danger, mais il serait néamoins dangereux de ne pas reconnaître les résullals obtenus cette année dans un certain nombre de vignobles. Tous les efl'orts des viticulteurs doivent lendre à bien déterminer les causes des insuccès.

t/a sr-i'ieît-iilliii-e en Italie. D'après les docu- ments publiés récemment par le .Ministère de Tagricul- liire d'Italie, la production dos cocons s'est élevée dans dans ce jiays, en 180,'i, à r!8, 500,000 kilog. Ce serait une diminution de 4,700,000 kil. par rapport à l'année 1894, 011 la production a atteint 4.'!, 200,000 kil. Celte réduction aurait été plus que compensée par une augmentation dans les jirix de vente; le prix moyen général du kilog. de cocons frais aurait été, cette année, de 3 fr. 2!j, au lien de 2 fr. 43 en 1894.

La cliasiAe aux ^uêpci^. Une récente circulaire du préfet de police de Paris renferme dos instructions intéressantes et enseigne les meilleurs moyens de cap- turer les guêpes. Découvre-t-on un nid : on s'y rend au crépuscule ; dans l'orifice, on verse une quantité d'es- sence de pétrole déterminée parla grosseur probable du nid généralement un grand verre suffit et l'on aveugle aussitôt l'entrée avec un tampon d'étoupo ou de cliiflon imbibé d'essence; puis ou bute avec de la terre liumide afin d'empêcher l'évaporatiou. Un quart d'heure après, on peut enlever le nid avec une pioche, et l'on détruit assez facilement alors les guêpes qui ne seraient pas complètement ;ispliyxiées. Le chasseur peut opérer plus rarement, pendant le jour, en incendiant le nid avec des étoupes enflammées. On peut encore se servir de l'enfumoir : on place dans la douille de l'appareil une mèche soufrée qu'on introduit dans le nid : en fai- sant jouer le soufdet, on sature l'intérieur de vapeurs sulfureuses qui asphyxient les guêpes. Après quinze minutes, on peut déterrer le nid. Les guêpes font aussi, mais plus rarement, des nids aériens, ingénieusement suspendus aux arbres. On asphyxie les insectes en pla- çant au-dessous du nid une mèche soufn'e. Quelquefois on se contente de couper la branche, de façon à la faire lomber dans un sac qu'il faut refermer prestement. Pour loucher la prime d'un franc accordée par le préfet de police, il suffit que le nid soit présenté à peu près dans son intégralité et qu'il renferme les larves et les bêtes mortes. La station entomologi(|ue de Paris, désirant faire des éludes plus approfondies des guêpes, accorde, file aussi, une prime, qui est de 3 francs par nid; toute- fois, pour l'obtenir, il faut queco soient des aériens, c'est- à-dire fixés à une branche d'arbre ou suspendus dans un grenier ou sous un hangar; en outre, il faut qu'ils soient dans tni bim état de conservation au moment de

lenr présentation, et qu'ils contiennent le couvain encore frais et vivant, ainsi (ju'un certain nombre de bêles vivantes : pour arriver à ce résultat, il faut couper la branche et la faire tomber dans un sac ou dans une boîte que l'on referme aussitôt : afin de faciliter l'opé- ration, on est cependant autorisé à étourdir les insectes avec de la fumée ou en bri'ilant une mèche soufrée au- dessous du nid. Les nids aériens ou souterrains pris au début de leur formation, encore de petite taille et ne présentant qu'une seule guêpe la mère sont égale- ment reçus contre une prime de 3 francs, mais à la con- dition expresse que la guêpe soit vivante.

Le pIiiH vi<^ux Itoiîiei* <!■■ moiitle. Le plus vieux rosier du monde se trouve à llildesheim petite ville du Hanovre, il émerge du sous-sol de l'église du cimetière. Ses racines se trouvent dans le sous-sol, et le tronc primitif est mort depuis longtemps; mais les nou- velles liges se sont frayé un jiassage à travers une cre- vasse du mur et couvrent de leurs rameaux presque toute l'église, sur une largeur et une hauteur do qua- rante pieds. L'âge de ce rosier intéresse à la fois les botanistes et les jardiniers. D'après la tradition, le rosier de llildesheim a été planté par Charlemagne en 833, et l'église ayant brûlé vers le \i' siècle, la racine continua do pou.'ser dans le sous-sol. .M. Haemer a publié récemment un livre sur le vénérable vieillard, et il prouve qu'il est âgé d'au moins trois siècles. Il est men- tionné dans im poème éciil en J690, et aussi dans un écrit d'un Jésuite mort en 1073. Par conséquent, quand même il se serait glissé un peu de légende dans la tra- dition, il n'en esL pas moins, très vraisemblablement, le plus vieux rosier du monde. (Le Monde drs Planter.)

LIVRE NOUVEAU

Dwlionnaire populaire d'Auncultutc pratique (II. Le deuxième fascicule de cet intéressant ouvrage vient de paraître. Il comprend du mot Azote au mot Charbon. Nous y avons trouvé une série d'articles des plus remar- quables, parmi lesijuels nous citerons plus spéciale- ment; les baux; le bornage, le cadastre, le capital, par M,Zolla; une monographie des batteuses, par .M. Hingel- mann, la bergerie, par M. Emile Thierry ; une étude très complète sur la betterave, par M. Pagnoul, qui jouit d'une réputation incontestée en la matière; le beurre, par M. l.ezé; le blé, par M, liussard; le boisement et les difl'érents procédés de boisement, par M. Hérissant; les champignons, par M. Ernest Roze, etc.

OElilES ET DEMANDES

On demande iMi quantité i;oléoplères et papillons frais et en bon état; adresser listes à " Les (ils d'l;;mile Deyrolle, 40, rue du lîac, Paris.

M. (L C. .N" 3069.— L'animal que vous nous avez

(I) Un fascicule do IGO pages, grand iii-S" cnldiiiljicr i 2coliinnes, parail tous les deux mois. Prix du l"asciculi\- 2 fr, 30j souscription à l'ouvrage compli't : 25 francs.

LE NATURALISTE

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adressé est un Mollusque à coquille rudinientaire, VAplijsie; c'est un Mollusque rampant, à corps droit, épais; la tête est surmontée de quatre tentacules. Sur le milieu du dos se trouve une plaque cartilafiineusc qui protège labranchie. Cette coquille rudimentaire est d'un roux brillant, elle est mince et fragile. Il y a plusieurs espèces d'Aplysies sur les côtes de France, celle que vous nous adressez est l'A. fattciata. Elle est connue sous les noms vulgaire de pichevin, pissevinaigre, barrique de vi7i: lorsqu'on saisit ce Mollusque, il sécrète une liqueur couleurlie de vin qui tache fortement les mains. Cette sécrétion est pour l'animal un moyen de défense: car il colore autour de lui l'eau de mer quand il aper- çoit quelque danger.

M. Moore, 194, Stratford road, à lîirniingham, offre des larves de papillons en échange d'autres larves ou chrysalides : envoyer liste.

Répertoire ét|nio!ogi(iue des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS YULaAIRES DES OISEAUX

C'ulandi-e. Les diverses étymolo^'ies de ce nom donné à une Alouette [Melanocoryplia Cahindra) sont peu satisfai- santes. « Ménage dit que ce mot vient du latin inusité Ca- landra. et que les Grecs d'aujourd'hui usent encore du ce mot pour exprimer cette espèce d'Alouette. » (Salerne.) Aldro- vande affirme que le mot Calundra vient du verbe italien ca- lare (descendre) : « Quiii vo.v ejua ascendat quidem, sed plu- rimum descendat ». Enfin, Charleton fait dériver Calandre de deux mots grecs, lialos. adein (chanter agréablement), ce qui liarait plus vraisembhible.

Calandrclle. Diminutif de Calandre, nom donné à une Alouette iCalandrella bruchydacbjla).

Calao. ^ Les Indiens désignent sous le nom de Calao ou Oiseau-Rliinocéros des Passereaux de la famille des Bucéro- tidés, à cause de leur bec gros et ditforme.

Calfat. (Voyez le mot Padda.)

Canari. Nom donné au Serin, parce qu'il est originaire des ilcs Canaries.

Canard. On admet généralement que ce nom a été donné à ce Palmipède par onomatopée; mais le mot Canard n'est peut-être qu'une corruption de son nom latin Anas.

Canepelîèrc. Nom vulgaire donné à la petite Outarde (Tetra.)' Campeslris). c On nomme ainsi cet oiseau, dit Sa- lerne, premièrement parce qu'il ressemble en quelque chose à un Canard sauvage et qu'il vole comme lui, secondement parce qu'il se plait parmi les pierres. 11 y en a qui ])ensent que ce nom lui vient de ce qu'il pétrit son aire ou son repaire. » Si l'on admet l'une ou l'autre de ces ètymologies, il semble qu'on devrait écrire : Canne-petiére.

Cannt. Nom donné à un Echassier, la Maubéchc (Tringa Caniitus), parce que, selon Willughby, cet oiseau avait été dédié au roi Cauul, qui en estimait particulièrement la chair.

Capitaine de l'Oréiioqne. Surnom donné au Grenadin iLrseglntkas granatinus). c Les Portugais, trouvant apparem- ment quelque rapport entre le plumage du Grenadin et l'uni- forme de quelques-uns de leurs régiments, ont nommé cet oi- seau Capitaine de l'Orénoque. » (Bufton.)

Cap-More. Ce Tisserin illijpliantornis melanocephalus] est désigné par les oiseliers sous le nom de Gendarme. (Voyez ce mot.) Bulfon l'avait nommé Cap-More à cause du capuchon mordoré qui recouvre sa tête.

Capocicr. Nom donné par Le Vaillant à une Fauvette [Drymoica macroura). « Les colons du cap de Bonne-Espé- rance donnant généralement à tous les oiseaux qui font leur nid avec la bourre des plantes le nom de Cupoc-Vogel (Oiseau à Capoc), parce qu'ils nomment Capoc-Boschjat toutes ces sortes de plantes, j'ai conservé à l'espèce la plus commune de ces oiseaux, celle qui se trouve dans toute la colonie, le nom de Capocier formé jiar contraction de leur dénomination en général. » (Le Vaillant.)

Capncin. Les marchands oiseliers réunissent plusieurs espèces appartenant au genre ilunia sous le nom général de Capucin, à cause de leur plumage comjiosé de deux cou- leurs, dont l'une simule une sorte de capuchon sur la tète.

Caracara. On a conservé à un Faucon de la famille des Polyborinés ce nom que lui donnent les Brésiliens, par imitation de son cri le plus habituel qu'il pousse en renversant la tête sur son dos, de manière à avoir son bec perpendicu- laire pour en faciliter l'émission.

Cardinal. On a d6nné ce nom à un genre de Gros-Becs, à cause de la couleur rouge de leur plumage; l'espèce la plus connue et qui est fréquemment importée est le Cardinal de Virginie (Cardinalis Virginianus). Les oiseliers donnent au Commandeur huppé (Gubernatrix crislatella) le nom de Car- dinal vert, parce qu'il a la tète surmontée d'une huppe, comme le ('ardinal de Virginie, et que son plumage est vcr- dàtrc. Enfin, le Cardinal gris des oiseliers est un Paroare. (Voyez ce mot.)

Cariania. On désigne au Brésil sous ce nom un Echas- sier voisin des Agamis [Dicliolopus crislatus], que l'on appelle aussi Cigogne des Serpents, parce qu'il se nourrit de Rep- tiles.

Carillonnenr. Bufl'on a donné ies noms de Carillonneur et de Grand He/froi à des Fourmiliers du genre Grallaria, à cause du son singulier qu'ils font entendre matin et soir et qui ressemble à celui d'une cloche qui sonne l'alarme.

Carongc. Nom donné à un Troupialc (Icterus) et formé par altération des mots Cap rouge (tête rouge).

Casarca. On a conservé à ce Canard [Anas rutila) le nom que lui donnent les Russes : Kazarku.

Casoar. » Les Hollandais, dit Butl'on, sont les premiers qui ont l'ait voir cet oiseau à l'Europe; ils le rapportèrent de File de Java en 1397 ; les habitants du pays l'appellent Eme, dont nous avons fait Eme u ; cea\ qui l'ont apporté lui ont aussi donné le nom de Cansoware, que nous prononçons Ca- soar, et que j'ai adopté, parce qu'il n'avait jamais été appliqué à aucun autre oiseau. >>

Casseuoix. Nom donné à cet oiseau [Nucifraga gut- tata). parce qu'il peut, au moyen de son bec, casser des noix et princiiialemont des noisettes.

Cassican. « Nous avons donné le nom de Cassicnn à cet oiseau, parce que ce nom indique les deux genres d'oiseaux auxquels il a le plus de rapport : celui des Cassiques et celui des Toucans. » . (BuBon.) Les Cassicans sont dos Cor- vidés.

Cassiqiie. Nom tiré du mot latin cassis (casque) et donné à des oiseaux voisins des Troupiales, parce qu'ils ont la tète surmontée d'une toulfe de plumes.

CastagncniL. On désigne sous ce nom un Grèbe {l'odi- ceps minor), que l'on nomme vulgairement Petit Plongeon, Plongeon des marais. « Sa grosseur est d'une petite Sarcelle, de la couleur de la bague d'une Châtaigne, dont il semble que la cause pourquoy on l'a nommé Castar/neu.r est venue de là. n (Belon.)

Catliarte. Nom tiré du grec Cat/mrtès (qui purge) et donné à des Vautours d'Amérique, parce qu'ils s'abattent en nombre considérable sur les voiries et assainissent les villes qu'elles avoisinent.

Cat-.Uarin. Ce nom, qui signifie C/ial marin, a été donné au Plongeon Lumme (Colymbus arclicus).

Caurale. Nom formé par contraction du mot latin cauda

queue) et du mot français râle, et employé pour désigner des

oiseaux de l'Amérique du Sud voisins des Hérons. L'espèce

la plus connue [Eiirypiga Helios) est désignée à Cayenne sous

les noms de Héron soleil et de petit Héron des roses.

Cliarbonnière. (Voyez le mot Ilésange.)

Cliardonneret. Cet oiseau a été ainsi nommé parce qu'il recherche les chardons, dont il mange la graine.

Chasseur d'.Vfriqne. En Algérie, on donne vulgaire- ment ce nom au Guêpier [Merops apiasler), parce que son plumage bleu clair et sa gorge jaune oB'rent une certaine res- semblance avec l'uniforme de nos chasseurs d'Afrique.

Chal-Hnant. La Chouette Hulotte (^yrniuin aluco) est désignée vulgairement sous le nom de Chat-Huant, « c'est- à-dire Chat criant ou hurlant, à cause qu'il a la tête sem- blable à celle d'un Chat, qu'il se nourrit de Souris comme les Chats et qu'il jette un très vilain cri, une voix lugulire ». (Salerne. j

Chevalier. « Les Français, dit Belon {Xalure des Oi- seau.r), voyant un oisillon haut encruché sur ses jambes, quasi

2Î20

LE NATURALISTE

comme étant à chcv;il, l'ont nommé Chevalier. » Le Chevalier à pieds rouges [Tolaitu.': calidris) est connu sous le nom de Gambette, i Voyez ce mot.)

Chevôflic. Corruption du mot Cliouelle, qui sert à dé- signer la |ietite Chouette {S'oclua minor).

Chcvt'olielle. Diminutif du mot précédent donné par Le Vaillant au Glaucidiitm pnsserinum (Chouette d'Acadie). CliinKolo. On donne à Montevideo et k Buenos-Ayres les noms de Chini/olo et de Chiuijolilo à un Passereau {Zoni- Iric/iia albicollis). Répandu dans toute l'Amérique, on le trouve jusque dans les villes, oii il remplace notre Moineau doiiieslique.

t'Iioeard «n Clioquard. Corruption du mot Chuucas; ce nom est employé pour désigner le Choucas des Alpes {l'yr- rliocornr Alpimis).

Cliopi. Nom donné dans l'Amérique du Sud au Moluthrc soyeu'c [Molotlirits lionariensis).

Choucas. On a donne à ce Corbeau {^Lycus monedula) ce nom par onomatopée, à raison de son cri habituel.

Cboucllc. Diminutif de Cliuiie, vieux mot français em- ployé pour désigner des Rapaces nocturnes.

Cigogne. Traduction française du nom latin donné à CCS oiseaux {Cicoiiiu).

Cincir. Ce nom, tiré du mot grec Ki;jlos, qui est la ra- cine du verbe Ki'jlizo (s'agiter, se mouvoir avec vitesse), a été ajiiiliqué à deux oiseaux, parce qu'ils étaient toujours en mou- vement : Je Cincle ou Merle d'eau [Cinclus arjuaticus) et un petit Echassier [l'elidtiu cincliix).

CircaiUc. Nom donné à des Faucons jiar Vieillot et forme des mots grecs Kirkos i Busard) et Acios (Aigle).

Clignol. >s"om donné par Commerson à un oiseau de la tribu des Turdidés. le Licheitops, parce qu'il est caraclérisi: par la membrane clignolanle qui part de l'angle intérieur de }'(i-il. La seule esiiéco de ce genre, le Clignot à lunettes [Li- clieiiops perspicillala), a été ainsi nommée parce qu'elle porte autour des yeux un cercle d'une peau jaunâtre plissée, qui serid.dé les garnir de lunettes.

Coelievî». On désigne sous ce nom, en France, la grosse Alouette hup]iéç iGalerila unduta). « Ménage dit que Cochevis est ainsi nonnné de Coq et de ois, qui signifie visage. Cochevis c'est visar/e de Cor/, à cause qu'il a une crête comme un Coq. » (.Salerne )

C'ocorll. Nom donné à un petit Kchassier \Trinç/a ,ç«4- arqualuj, connu sur nos côtes sous le nom d'Alouette de mer. Temeninck a créé le nom de Cocorli pour désigner le carac- Itre le plus saillant de celte espèce, qui est d'avoir un bec analogue par sa courbure à celui des Courlis.

Colibri. Ce mot a été tiré de la langue des Caraïbes pour désigner l'Oiseau-Mouchc. Pendant longtemps, on a re- gardé les Colibris comme une race distincte de celle des Oiseaux-Mouches; on est aujourd'hui d'accord ]iour les con- sidérer comme de la même famille {Trocliilidé.i].

Colin. Fcrnandez, qui le premier a fait connaître ces Gallinacés, dans son Histoire des Oiseaux de la Nouvelle- Espar/ne, les désigna sous les noms d'Acoti/is et de Colins; ce dernier nom leur a été conservé. Les deux espèces les jjlus connues sont le Colin de Virginie (flrlyx Vii'f/iinanics), vul- gairement Caille lie Vir;/inie ou Perdrix dWmérique, et le Colin de Californie ou Caille huppée (Lopliorlyx Califor- niaiins).

Colion. Nom donné jiar imitation de leur cri à des Oi- seaux •Colius) qui haliitcnt les Indes et l'Afrique. Le Vaillant dit qu'à cause des teintes grises de leur plumage on les iifinime au Cap Oiseau.v-Souris.

Ciiloinltar. Nom formé du mot Colombe et <-réé par Le Vaillant pour désigne!' un genre de Pigeons (Trerou) qui ha- bitent surtout l'Afrique occidentale et méridionale.

Colombe. Les l'iymologies données de ce mot sont juscju'à présent peu satisfaisantes. Charleton dit que Colombe dériverait du mot grec Kolumban (plonger), parce que ces oi- seaux, lorsqu'ils boivent, jjlongent pendant longtemps le bec dans l'eau. Le mot t^olumba était employé dans l'antiquité pour désigner des Pigeons, principalement les variétés blan- ches. On donne vulgairement le nom de Colombe poiynardie à une Colondje des îles Philipidnes (l'Idnyœnas crucntalai, parce qu'elle a la gorge ornée li'une tache cramoisie figurant une blrssure d'où le sang s'écoulerait.

Coionibplle. Diminutif du mol Co/«m6e, cnmloyé pour désigner un genre de petites Colombes [Columbina) de l'Amé- rique du Sud.

Colonibi-<'aillc. (Voy;z 1,. mot Colombiiie.)

( oloMibi linrt-n. Voyez le mot Goura.)

CoIoiiibi-.Uuin<-au. Reichenbach a réuni sous cette dé- nomination un groupe de petites Colombes dont la taille ne dépasse guère celle de notre Moineau. L'espèce la plus connue, la Colombi-Moineau passerine (l'yrgitœnas passerina), est dé- signée par les Américains sous le nom vulgaire de l'iijeon de terre.

Colonibi-Pcrdrix. Nom donné jiar Le Vaillant à un groujie de Pigeons iStarnirnas) de l'Amérique centrale et méridionale, surnommés Pigeons coureurs. « Les Colombi- Perdrix tiennent aux Colombes par la forme du bec, ainsi que par la nature de leurs plumes, en même temps qu'elles tien- nent des Perdrix ))ar la forme totale du corps, ))ar leurs ailes courtes et arrondies, par leur corps élevé, par leur queue courte et étagée qu'elles portent basse, pendante, et enfin par leur port et leurs habitudes. » (Le Vaillant.)

Colonibin. Nom tiré du mot Colombe et employé pour désigner le Pigeon Colombin {Columba œnas). Cet oiseau avait reçu des anciens les noms d'Œnn* et de Vinar/o; le mot grec œnas, synonyme du mot latin vinayo, lui aurait été donne parce qu'on le prend pandant le temps des ven- danges.

Coloiubiuc. Diminutif du mot Culouibin et servant à désigner un genre de Pigeons d'Australie {Geophap.t) que leurs habitudes terrestres ont fait surnommer Colombi- Cailles.

Conibassou. Nom donné par les nègres du Sénégal i un petit Passereau (i/ï/pocAeru nitens'; cl conservé par les mar- chands oiseliers pour désigner cet oiseau.

Combattant. Nom donne à un Kchassier Machetes pu- ijnu.r à cause de ses instincts belliqueux, u II est peut-être bizarre, dit Buifon, de donner à des animaux un nom qui ne parait fait que pour l'homme de guerre; mais ces oiseaux nous imitent : non seulement ils se livrent entre eux des com- bats seul à seul, des assauts corps à corps, mais ils combat- tent aussi en troupes réglées, ordonnées et marchant l'une contre l'autre. » On nomme vulgairement le Combattant Paon de mer.

Commandeur. Nom donné luimitivement à un Trou- pialo, parce qu'il portait sur la partie extérieure de l'aile une tache rouge qu'on a comparée à une croix de commandeur. Ce mol est enqiloyé aujourd'hui i)our désigner un oiseau de la famille des Emljérizidés, le Commandeur huppé {Gubernalri.r cristatella), connu des oiseliers sous le nom de Cardinal vert. (Voyez ce mot.)

Condor. Le nom de ce Vautour {Sarcoramphus gry- phus) est tiré de la langue des lucas, qui l'appellent Cuntur. d'où on a fait par corruption Condor.

Coq. On a donné plusieurs êtymologies do ce mot. Borcl croit que « c'est un vieux mot gaulois, à moins qu'il n'ait été formé du latin Coecus (Cochenille), à cause de la cou- leur rouge do sa crête ». Coq viendrait simplement du mot celtique Coq donné à cet oiseau. En espagnol et en italien, Coq se dit Gallo, sans Joule depuis la conquête des Ro- mains.

Coq de bruyère. On nomme ainsi cet oiseau [Tétras urof/altus). parce qu'il recherche les terrains couverts de bruyères. Il est également connu sous le nom de Tétras. (Voyez ce mol.)

Coq d'Inde. Nom vulgaire du Dindon, parce qu'il est originaire des Indes occidentales.

Coq de roclie. Nom donné aux Rupicoles par les pre- miers colons de la (iuyane, qui les considéraient comme des Coqs sauvages habitant les rochers.

Cordon-Bleu. La belle couleur bleue qui orne la poi- trine de ce Beng.ili {Vneyinihus phu-nicotis) lui a fait donner par les oiseliers le nom de Cordon-IHeu. On le désigne égale- ment sous le nom iV.islritd Papillon; enfin il est Connu <lans une grande partie de l'.Vfriquc sous le nom indigène de Muri- posa. On donne également le nom de Cordon-Illeu à un Co- tinga (Ampelis cœruleus), i cause du bleu éclaianl qui re- couvre toute la partie supérieure du corps, do la têic el du cou de cet oiseau.

Corlieu. Modification du mot Courlis, qui sert à dési- gner le petit Courlis {Phœopus ralyaris;.

(.t suivre.) Albert (iii.xNOFii.

Le Gérant: Pai'l UHOULT.

l'ari*. hiquimeric F. Levé, rue Cassette, H.

17" ANNÉE

2' Série X' SOG

1" OCTOBRE 1893

LES ARISTOLOCHES

Les Aristoloches constitui'iil nui' des hi/.arroi'ies les ]iliis rem:in|ualiles du règne végétal. Répandues dans le monde entier, au nombre d'environ cinq cents espèces, elles forment, pour la plupart, des lianes à feuilles larges, entières ou lobées. Les fleurs, auxquelles elles doivent leur particularité, présentent un périantbe simple inséré sur les bords d'un réceptacle concave, reullé à la base, rétréci puis dilaté en un limbe irrégulier et conformé de manières très variables suivant les espèces. L'ovaire est infère et porte les étamines au nombre de si.K; le fruit est une capsule ([ui i)eut ac(iuérir d'assez fortes dimen- sions.

Les espèces européennes sont certainement les moins remarquables du genre : il en est tout au moins ainsi de VAristulochia Clematitis, si fréijuent aux environs de Pa-

ris, à fleurs d'un jaune verdàlre, réunies à l'aisselle des feuilles suiiérieures. Dans l'A. longa de la région des oliviers, les lleurs, tout en restant aussi petites ijuc dans l'espèce précédente, sont brunâtres, àgorgo pourpre noir, à lèvre striée de lignes brunes. Jlalgré tout, les irrégu- larités florales sont peu saillantes, et c'est dans les nom- breuses espèces exotiques qu'il faut aller les chercher.

L'A. grandiflora des Antilles a pour elle les dimensions considérables do sa fleur, (|ui ])euvent atteindre plus de 30 centimètres avec un appendii:e eaudiforme qui ne me- sure pas moins.de 30 ceniiinetres. Ajoutez à cela qu'elle répand une odeur infecte qui lui est commune avec celle de la plupart des autres espèces.

Dans l'A. labiosa les fleurs ont deux lèvres, dont la su- périeure rai)pelle la forme d'un casque, tandis que l'in- férieure est conformée en labelle échancré au som- met : le tout d'an coloris jaune pâle, mari|ué d'un l'i'seiui noir ou linui.

L'Aristolofhia tricaudala a des fleurs rondes, rui;ui.'usi's

L'Aristoloche à tétc d'oiseau.

extérieurement, d'un rouge brun, longues de 25 centi- mètres et divisées en trois lanières.

Dans l'A. ridkula. pas plus ridicule, moins jieut-ètre ijue d'autres espèces du même genre, les fleurs sont moins longues, car elles n'atteignent guère plus de 12 centimètres; le tube est blanchâtre veiné de pourpre et recourlié sur lui-même; le limbe est jjrolongé sujié- rieurement et latéralement en deux lobes de coloris blanc crème, maculé et parsemé de poils brun foncé.

Mais de toutes ces plantes In plus étrange, à coup sur, est bien VAristolochia ornithocephala, Aristoloche à léte d'oiseau, à Ui(|uelle sa conformation florale a fait donner, à juste raison, le nom (jui sert à la désigner. C'est une jdante grimpante, glabre, à feuilles réniformes el cordiformes, à fleurs solitaires, atteignant de grandes dimensions. Le i)érianthe présente un tube dilaté, obo- \ale-globuleux et un limbe liiiabie. La lèvre supérieure est lancéolée-aigué, repliée en gouttière et poilue inté- rieurement ; l'inférieure est linéaire et canaliculée à la base, elle s'épanouit en une lame très large, réni- forme et mar([uée d'an (dégant réseau purpurin foncé. (^)uant a l'odfui' que icqiaiid la fleur, elle est aussi désa- xe Satiiraliale, 16, ruo du lac, Paris.

gréable et repoussante (|ue possible. Cette curieus(» es- ]ièce, (jui a fleuri ri'cemmeut dans les serres du iluséuni, a été introduite du Brésil en 1838 par Gai-dn(M-.

P. IlAHKlT.

L'HISTOIRE NATURELLE

L'EXPOSITlOîi DE BOEBEAÏÏX

Dans le journal le Naturaliste du l.'i août ibu-niei-, nous avons mentionné tout ce qui intéressait l'histoire natu- relle à l'exposition de Bordeaux; nous complétons aujour- d'hui cet article parla description de l'Aquarium.

On peut dire (jne l'Aquarium est, sans contredit, une des principales attractions de l'exposition de Bordeaux. Construit aux frais de la Société philomatique, il a été établi par les soins de la Société de pisciculture du Sud- Ouest, qui en a dressé les plans et a procédé à son orga- nisation. Cette construction, de style mauresque, et ijui occupe une surface de 213 mètres carrés environ, ju-o-

Ç>C),)

I.K -NATURALISTE

iluit extérieurcint'iil k- plus uiuciciix ulVct: su ilispositioii iiilérieure est aussi romarquablu. Le visiteur i)énètrc, à son pntrée à gauclif, dans une grotte vaste et rocailleuse dans iaquelle est incrustée une série de bassins conte- nant, ù droite, les espèces d'eau douce et, à gauche, les espèces maiiues. Cette grotte, formée de quartiers de roche provenant des grottes du Jura, est ornée de sta- lactites et de stalagmites dont les formes bizarres font l'admiralion des visiteurs. Dans les bassins réservés aux espèces d'eau douce ou trouve île beaux spécimens de Salmonidés : Saumons: /'j'««fs, Quinual, de fontaine, Truites saumonées et arc-en-ciel, métis de Truites et de Sau- mons, Cai-pes Jaune d'or, Brochets, Perches américaines, Tanches, Goujons, Anguilles, Lamproies, Cyprins dorés et argentés de Chine, etc.

La l'auue marine est représeulée jiar les Hippocampes, Syngnathes, Muges, Grondins, Soles, Trigics, Torpilles, Vives, Vieilles de mer. Congres, etc. Parmi les Crustacés, des Homards, Langoustes, Crevettes, Limides, Pagures- Bernard Vllermite, etc. Les MoUusciues y sont pim nom- breux: nous avons toutefois remar(|ué des Aplysics, Patelles, Nasses, Pieuvres, Seiches. L'eau de mer ipii sert à l'alimentation de ces bassins et qui est fabriquée dans de vastes sous-sols, esl lim|iide et claire, composée d'après une formule s])éci.il('. el a l'avantage di' ne |ias se coi'- ronipre. comme rc\|ii'rii'iic'e l'a di'UKiulré pour l'eau de mer transportée.

.Vu sortir lie la {.iiiillc le \ isiti'urpi'nèli'i' dausuue pièce bien éclaii'ée. j;ai'nie dans loul sou pourlour di' petits ai|uariuuis. (-(junus vulf;aireiijciil sous le nom d'aipia- riums de salon el (jui cûutienneul cbacuu t\fi^ animaux très variés et très intéressants : des Mcnopomes dit Japon (Salanuimli-es géantes), des Axolotes noirs et blancs du Mexi(iue, lies Cyprins-télcsropes, des Silures-Chats, des Anodontes, dvt- Grenouilles géantes de l'Amériqui! duXord. des Insectes aquatiques, etc. Le fond de celle pièce est orné d'uiu' fontaine i-ocailleuse dont l'eau retombe dans une vasque s'agileul di's ]'()i?H(iiis d'espèces variées, des Ecrevisses. i\ffi Torlues. Sui' la gauche, un réservoir d'eau de mri- pciuii'l (rexposcnli's Iluilres à l'élal vivaul. Lnlin, a l'un des angles de la. ]jièce, on peut adniirei- un a]]pareil de piscicullure qui permet l'éclosiou île iiO.OOO à 100,000 leul's de poisson. Les amaleurs ilr pisciculture jjenvent ainsi vfiir éclore snus b'ui's yi'ii\ les jruiies ale- vins de SaliiHiiiides, et ci'llc iuliTessaiili' pailirili' l'aipia- rium n'est pas la moins visitée.

La Socii'lé de pisciculture du Suil-(Jiii'Sl, ipii a organisé cette exposition, n'est fondée que depuis deux ans ; nuiis, gràc(! aux membres dévoués ipii la couqiosent, elle a déjà obtenu dr> ri'sullals ioespi'ri-s. Dans l'année 1894, elle a disséminé dans les cours d'eau de la région plus de 300,000 alevins des meilleures variétés de Salmonidés; elle u réussi à acclimater une espèce renKiri|ual)le qu'on ne trouvait pas dans nos eaux : la Truite arc-en-ciel. Ciràce à ses elVorls ]iersévéranls. elle espère repeupler, dans im avenir prochain, b' littoral et les elangs du Sud- (Juest et enseniencei eu Aloses la Garonne et la D(n- ilogne, ces poissons diminuent sensiblement. Nous ne douions pas d(? la réussite de ces ('ssais, la Société de jiiscicullure ayant la bonne fortune d'avoir choisi pour diriger ses travaux un savant aussi modeste ipie dévoue'- : M. Kuiitzler. professeur adjoint à la Kacultédes Sciences di' l'ordeaux.

.\lberl (jii.vNCilili.

L'ATMOSPHÈRE DE LA LUNE

On enseigne trop souvent encore, même aujourd'hui, (|ue la Lune n'a pas d'atnH)s]ihère. C'est une erreur, et voici pourquoi. Toutes les fois qu'on examine une occul- tation d'étoile, avec de bons instruments d'astronomie, c'est-à-dire avec des instruments assez délicatement gra- dués pour mesurer exactement des fractions de seconde, on trouve que les rayons lumineux émis ])ar cette étoile subissent une déviation importante, à cause de la réfrac- lion produite jiar l'atmosiihère de la Lune. Cettedéviatiou est facile à i)réciser : on voit l'étoile, alors qu'elle est déjà cachée par le bord do la Lune, sur une longueur de 2 kilomètres et demi; et on revoit l'étoile, de l'autre coté, quand elle a encore 2 kilomètres et demi à [larcourir pour arriver à l'extrémité du diamètre lunaire. Il en résulte que ce diamètre paraît plus court, de près de b kilomètres, qu'il ne l'est en réalité : 3.484 kilomètres. Il est possible qu'il y ail un elTet d'irradiation, mais c'est peu iiro- bable, parce que cet elfet se produit aussi bien quand la Lune n'est éclairée que d'un côté, et que l'arrivée et la sortie de l'étoile derrière la lune s'elToctuent sur un côté obscur on sur un côté lumineux. Cela prouve que l'iria- diatiou causée par l'éclat de la Lune ne joue ])as le rôle qu'on lui a attribué. Tout an jilus ]iourrail-on admettre que l'irradiation vieni de l'étoile, si elle ne vient pas d(> la Lune: mais, dans ce cas, rien ne prouve que l'irradia- tion de l'étoile soit snllisante ])our jiroduire à elle seule celte illusion d'optiiiue. et que la réfraction occasionnée [lar ratmos])hère de la Lune n'y contribue pas dans une nu'sure au moins égale. On voit donc qu'il faut y mettre plus que lie la mauvaise volonté jionr faire abstraction de l'influence exercée par l'alniosphère, dans le ]iliénomèue qui accomi)agne l'occultation d'une étoile.

D'ailleurs, coiumeut voudrait-on que la Lune n'ait pas d'almosphère. dès que la théorie de Laplace sur la l'or- nnitiou de l'univers est aujourd'hui admise par tout le mondes "^ Comment, voici une jdanète, comme la Terre, qui, autrefois, à l'état de vaiieur ])lus ou moins condensée, a projeté autour d'elle la cin(|uantième partie de sa masse à kl périphérie, c'est-à-dire de ce qu'elle avait de plus léger, pour hunier un salidlile. la Lune, et celle lune n'aurait ni air. ni liquide'.'' Mais c'est impossible! On dira qu'il faui. a\anl loul. examiner les faits, et qu'où ne voit pas bien l'alniosphère de la lune: que, ]iar conséi|uent, si elle a eu des ga/ el de l'eau à nu certain moment de son existence, c'est que cet air et celle eau se sont con- densés dans sa partie solide. Mais alors le vide absolu existerait à sa surface. Or. quand nu place une pierre imbibée d'eau, une subslance dans l'i'paisseur de lai|uelle des gaz se sont condensés, sons le récipieni d'une machine pueumalique. celle eau el ces gaz s'échappent en quan- lilé dans b' vide : la nature a horreur du vide, cimime ilisaieni les anciens ; el ils avaient raison. En elVel, tous les corps, suiloul a l'i^'lal liquide et à l'état gazeux, émettent une pailie de leurs molécules dans le vide ab- solu qui les environne. Il y a une c|uestion d l'ipiilibre, pour satisfaire une autre force ([ue la force d'allraclioii. el que ci'lle-ci compense dans li's solides el ne eoiiiiieiise |ias dans les g;iz et même dans les liquides, qui émelteni «les vapeurs dans le \iile.

L'atmosphère existe dou4' dans la Lune, non .seulenuMil IKirce qu'elle se nianifesle dans le cas de l'occultaliou de> étoiles, mais encore parce qu'il esl impossible qu'il en

LE NATURALISTE

253

>oit autrement. La luce qu'elle nuu< iiréseule est recou- verte (le 33.000 cratères éteints, dont quoliiues-uus l'ument probablement encore. Or, tous les volcans, dans leurs éruptions, produisent du gaz et des liquides ou des vapeurs. Voilà une autre source de produits volatils, sus- ceptibles do lui fournir une atmosphère (juelconque; in- dépendamment de celle ipi'(>lle a enlevée à la Terre, quand elle s'est détachée d'(dle. Seulement, il no faut pas ou- Idier que la gravitation, c'est-à-diri' la force d'attraction, étant six fois moins forte sur la Lune ([ue sur la Terre, son atmosphère est six fois moins condensée (pie lu iiétro; puis(|ue les corjis y sont six fois moins lourds. Si jamais la Lune pouvait être habitée par des êtres qui déclarent une t^nerre à la Terre, cette circonstances leur donnerait sur nous une suiiériorité véritablement écrasante, sous tous les rapports. Nos boulets, tout en conservant leur volume, y perdraient six fois leur poids; de sorte que leur masse serait réduite des 0/6 en arrivant à la Lune. An contraire, les projectiles lancés par les êtres lunaires acquerraient six fois plus de puissance qu'à la surface 'le la Lune, en arrivant à la Terre; car ils pèseraient six l'ois ))lus lourd.

Bref, les Lunaires seraient beaucoup jdus forts que les Terriens; sans compter (ju'ils auraient un asile inviolable à nos coujis, sur toute la partie que la Lune s'obstine à nous cacher; alors ([ue la Terre tout entière serait exposée aux ravages des ]irojectiles de nos ennemis. Enfin, la surface de la Terre étant quinze fois plus large que celle de la Lune, offrirait une cible quinze fois plus facile à at- teindre. On voit donc qu'une lutte entre les deux peuples serait désastreuse pour nous, à tous les points de vue. L'ne seule chose nous protégerait, notre atmosphère, qui, par sa condensation devant les ]irojectiles provenant de la Lune, les transformerait en bolides, qui éclateraient en l'air et se volatiliseraient en grande partie avant de nous atteindre: surtout s'ils n'étaient pas trop volumineux, atiu d'avoir le temps de se détruire complètement, de leur surface au centre. Bref, notre atmosphère nous |irotègerait mieux ([ue celle de la Lune, parce qu'elle est six fois plus condensée, et qu'elle est beaucoup plus éle- vée, c'est-à-dire plus épaisse. Ou a calculé cpie l'atmos- phère lunaire ne devait pas avoir plus de ([uelques kilo- mètres de hauteur.

Les dernières recherches sur l'occultation des étoiles par laLune ont été faites par M. Péters, l'iistroiiome bien connu. Elles lui ont montré que le rayon de la Lune, ijui mesure un angle de lo' 34°, mesurait alors un angle ap- jiarent de 15' 32', bO"^'" seulement : ce qui correspond à une iliniinution apparente de 2 kilomètres et demi envi- ion, sur un rayon de 1742 kilomètres, due à la réfraction ju'oduite par l'atmosphère de la Lune, en même temps ([u'à l'irradiation de l'astre occulté.

h' Bougon.

DES DIVERSES MANIÈRES DE GRIMPER

Nous avons tous grimpé aux arbres, et le proce'dé nous en est bien connu: embrasser le tronc avec les bras, le serrer entre les genoux et la face interne des jambes, comme on serre un coursier, les membres inférieurs plie's. le corps dans une attitude ramassée. Cette manière de grimper nous est naturelle, nous n'en pouvons ima-

giner d'autres, et nous croirions facilement que tous les sauvages doivent grimper ainsi.

Tout autre est pourtant leur méthode. Au lieu de serrer l'arbre par les genoux fléchis, ils le serrent par le bord interne des pieds et les membres infe'rieurs étendus, et ils paraissent tout en grimpant être dans la rectitude.

« Les Néo-Guinéens, nous dit le docteur Comrie (1), grimpent aux arbres avec une grande facilité ; ils ap- puient la plante du pied contre le tronc de l'arbre qu'ils saisissent en même temps avec les mains, mais sans l'embrasser jamais avec les jambes ou la poitrine. ■> Il les a vus ainsi grimper comme des singes sur les troncs lisses des cocotiers. Il en est de même chez les Papous de la Nouvelle-Calédonie.

«Les Veddahs de Ceylan.nous rapporte Descbamps (2), pour grimper embrassent le tronc de leurs bras. .Mais les pieds sont posés à plat l'un contre l'autre dans la ligne du corps et appuyant contre l'arbre du cûté des pouces dans la position que prennent les pattes d'une grenouille à la nage. Ils montent assez aisément, mais préfèrent les arbres présentant des lianes ou des basses branches. »

De même les Annamites, qui grimpent aux arbres avec les mains et les orteils, surtout avec ceux-ci, et ne se servent jamais des genoux. Les Bahnars, indigènes de l'inte'rieur de l'Indo-Chine, ont même pratique.

Les .Schanars du Sud de l'Inde apprennent tout en- fants à grimper aux palmiers ; leur vie se passe à récol- ter le vin de palme et toute la journe'e est employée à grimper. M. Hector Leveillé (3) nous en a montré une bonne photographie. Pour éviter la fatigue ils joignent par un lacs leurs deux pieds tout en laissant un inter- valle suffisant pour embrasser l'arbre.

Mais si l'arbre est trop gros et que les mains ne puis- sent l'embrasser, ces mêmes Schanars (4) allongent leur bras au moyen d'une corde qui embrasse l'arbre et dont ils maintiennent les deux extrémités. Zir et llavar aux Indes font de même.

Au lieu de maintenir la corde avec les mains, ilsjugent plus commode de la faire passer par les reins qui sont plus forts. Nous arrivons ainsi à une pratique extrême- ment répandue. Le grimpeur se sert d'une corde qui entoure à la fois son corps et la lige d'arbre et forme ainsi une espèce d'anneau mobile ; puis il s'élève ra- pidement en appuyant alternativement ses pieds nus sur les aspérités du tronc, et en soulevant à mesure qu'il monte l'anneau de corde destiné à le retenir. Cette pratique est usitée à Ceylan, chez les Indiens de l'Amé- rique du Sud (3). Elle est extrêmement répandue en Afrique. On la trouve en Egypte, à Loango en Guinée, dans les Rivières du Sud, etc. Au Gabon une image en bois de l'exposition des Colonies nous représente cette attitude.

Sans aller aussi loin, dans le sud de l'Espagne, la ré- colte des branches de palmier est l'industrie d'Elche. Les Espagnols montent ainsi avec un lacs qui leur ceint le corps au haut des palmiers (G).

(1) Couru-;, in Itevue d'anlliropoloç/ie, 1878, p. 1G2.

(2) Deschamps, ibid. 1891.

(3) Xaluralisle, 1894, p. 39.

{ij Zeitschrift fur el/inoloi/ic. 1894.

(5) Tijlor early kistory of inankiiui, 1870, p. 173.

(6) Gustave Doré et Davillier, Tour du monde, 1864, t. II, p. 16.

224

LE NATURALISTE

Cliez les Australiens nous Irouvons employés tous ces ilivers modes de grimper. « Ils sont, nous dit Eug. (lirar- din (I), fort asiles et grimpent aux arbres avec la sou- plesse et la rapidité des chats. Lorsque l'arbre qu'ils

Ki.'. 1.

Australiea (Quceusl;ind).

veulent escalader n'est pas trop gros, ils montent comme les singes, c'est-à-dire les pieds à plat sur l'écorce et non pas en embrassant de leurs genoux le tronc. »

IVaulres fois, d'après liroiigh Smyth |2lils emidoient une (•(irdc que certains tiennent à la main: ainsi faisaient

jifff ■" ,

Visi

.■\itsir;ilioii.

les Tasinaniens. .\u (Jiiceiisland ils la font passer sur les reins. Ils peuvent ainsi rester longtemps maintenus à l'arbre les mains libres et travailler, couper des branches sans être gi^nés.

Mais, s'ils ont all'aire aux géants des forêts, ils font dans l'écorce avec leur petite hache de légères entailles cpii leur permettent de poser les pieds comme sur un escalier. Le |iied conserve toujours la même i)osilion c'est le gros orteil, très détaché du pied chez tous les sauvages qu'ils mettent dans l'incision.

(I) Eugène GiRAitniN, Tour Un momtf, 18'J5, l. I, ]i. 1 H. (i) Brouoii S.MYrii, Abori(jènes de Victoria, 1878. t. I. p. l'il.

Aux Indes, les Bhandaris (I) font aussi des incisions

Fis. 3. iN.

Diula (Casumaiice).

pour grimper. Ils les éloignent de deux pieds et demi et ils n'emploient aucune corde.

L'usage de l'échelle est plus commode. Mais, avant d'arriver à l'e'chelle mobile qu'on transporte d'un arbre à l'autre, l'ingéniosité humaine débuta par des échelles rudimentaires. Les Laotiens (2) transforment en échelle

V\-'

y^--.

Liiciiion.

le palmier Borassus sur lequel ils veulent monter. Au moyen de petites lanières de rotin fraîchement coupées et alors flexibles, ils appliiiuenl de chaque côté de l'arbre deux petites tiges de bambou. La lanière de ro-

(t) Jiidiaii anliqiiur;!, 1884, p. 4ii.

(2, Tiur du monde, 1870. t. II, p. 3liO.

LE NATURALISTE

lin diii'cit l't niainlit'iit lixps les liges de lianihou ijui servent d'éclielons.

En France même, dans le département des Landes, le résinier use d'une échelle primitive : c'est le (I pitcy )), sorte d'écliasse à e'chelons alternants.

Il se soutient dessus le pied droit sur un échelon, l'ex-

Fig. 5. Rcsiniei- des Landes.

trémité du pitey appuyée sur la cuisse gauche et le pied gauche à peine posé sur le flanc de l'arbre.

La manière de grimper aux arbres a certainement iniluer sur la structure de l'individu. Un homme qui, pour vivre, grimpe constamment, comme le Schanar, e.\erce spécialement certains muscles. M. iMarey a mon- tré qu'à l'hyperlrophie de groupes musculaires corres- pondait une modification du squelette.

Déjcà Collins (I) a émis l'opinion que la manière de grimper des indigènes de New-South-Wales avait al- longé leurs membres, qui sont plus longs que ceux de leurs confrères des environs de Sydney. Des recherches anatomiques et physiologiques dans cette direction se- raient du plus haut intérêt.

D' Félix Regnault.

MICROGRAPHIE

Procédés pour étudier les Corpuscules osseux

ET LES CELLULES QU'ILS RENFERMENT

Pour (ilili'iiii- (les iin']iaratiuiis déinûnsi ratives permct- laut d'ctuilier hi tonne di's cori)uscules osseux, leurs pro- lungemeuts et la cellule (ju'ils renferment, il est néces- saii'e d'employer une technique sjiéciale que nous allons indi(|iii'r aussi brièvement que possible.

C'est en examinant les coupes d'os secs et macérés qu'où se rendra le mieux compte de la disposition des corpuscules osseux et de leurs canalicules. Il faut se jirocurer la cliaphyse d'un os long l)ien blanc et bien sec, provenant d'un sujet adulte. Si l'on était oliligé d'em- ployer un os pn'seiilaat ci's ilôts translucides et jau-

(1) Tour du inonde, 1S92, t. II.

nàtres qui indiipientla présence de la graisse, il faudrait en faire nuicérer un fragment dans r(''lhei- ou dans la benzine. jusi|u'i'i ce que la gi-aisse ait disparu; mais il vaut mieux rejeter ce matériel défectueux. On lixe l'os sur un étau, et, à l'aide d'une scie fine, on en retranche une série de hunelles, aussi miiu:es ([ue possible, orientées perpendiculairement à la direction de l'os. Ou lr!s use ensuite entre deux ]iierres |ionces, (jue l'on frotte l'une contre l'autre, on ayant soin de retournei' la eon|)e de temps en tenqis. et de la tenii' coulinuelleinent Iniiuectée il'eau. Lors(ju(na coupe est devenue uiiiiei' l'I iiauspa- rente, on la lave soiginuisement et on achèvi^ de polir ses deux faces sur une |iierre à aiguiser. Le uKulleur procédé est de maiiiti'iiir la coupe à l'aide de la piil|ie du duigl et de la frottfU' par un jnouvi'nieiil de va-el-\ ieiit. (^)Hanil la conpeest suffisamment minci' et polii'. un la lave soigueu- s(mient et on la fait sécluu' eu la maintenant comprimée et jilane entre deux lames garnies de papier à filti'er. En pini de temps on se trouve en possession de l'uupcs Unes, parfaitement sèches (jue l'on |iem monter suivant deux méthodes ;

Coupes dana lesquelles les ostcoplasles et leurs canali- cules sont remplis d'air ou de g:iz, et a]i]iaraisseut en noir. Pour faire cette jiiéparation on pri'ud du baume, (ju'on a fait l'qiaissir au liain-uuuàe jus(|n'à ce qu'une goutte refroidie, piquée a\ee une aiguille, résiste et ne se laisse ])as pénétrer. On en fond une parcelle sur rme lame i)Orte-objet en chautfant avec ménagement, de façon à ne pas produire de bulli's; ]]uis, quand le baume estbienliquide, on y porte la cdiipe d'oset ou couvre d'une lamelle, sur lacjuelle on aiipnie avec une aiguille. Aus- sitôt que la lamelle est i>lacée, il faut porter rapidement la i)réparation sur ime surface froide, par exemple sur le marbre il'une chemiin'e. aliii île solidifier brusquement la résine. La préparation ainsi obtenues montre les cor- puscules osseux et leurs canalicules, dessinés en noir]iar suite de la présence, dans leur cavité, d'un gaz on il'air atmosphériijue.

2" Injection des corpuscules et des canalicules par une substance colorée. Le procédé (|ue imus allons déi'rire est destini' à produire, d'une façon il(''lourni''e. une vi'u'itable injection des canalicules et des corpuscules osseux. Ou commence par préparer le petit appareil suivant : un gros tulie à essai est feruu'' par un bouchon de liège ou de caoutchouc percé d'un trou, dans lequel on introduit un long tube de verre, mesurant nu mètre environ. Dans le tube à essai on ])lace ((uelipies centiiuètres cubes de solution alcoolique, d'une couleur d'aniline insoluble à l'eau. ])ar exemple de bleu d'aniline insolulde à l'eau.

D'autre jiart, mi jireiul une coupe. usée, comme il a été dit ]ilns haut: on l'applique sur une lame de verre et on la racle sur sa face libre, à l'aide d'un scali>el bien tran- chant. On la retourne et on la racle également sur l'autre face. Ce tem[is de ro]iération a jjour but de décaper la surface de la cou]ie et d'enlever les parties suiierli- cielles au niveau desquelles les canalicules sont bouchés. On lave de nouveau la coupe ; on la laisse sécher, puis on la porte dans un li(|uide bouillant, à une température inférieure à celle de l'alcool. Nous avons l'habitude de nous servir d'éther sulfnrique, dans lequel nous faison s macérer la coupe pendant une lieure environ.

Au sortir de l'éther, et sans laisser évaporer ce liquide, on i)longe la coupe dans la solution colorante iilacéo dans le petit aiiiiareil décrit i)lus haut. Ou place le tube à essai dans un bain-marie. de façon à ce que le tube de

226

LE NATURALISTE

verro soit dirigé vortii'iiicmcnl eu liniii. et on i-liaullr. Bientôt la s^olulioii alcooliiiuc de lilcii entrant en ébnlli- tiou, le? va]iouriJ d'alcool viennent se condenser dans le long tube do verre, et le ]i([uide retombe dans le tube à essai. On peut ainsi maintenir l'idiullilion i)endant fort longtemps sans que le niveau de la siduiiou colo- rante se nu)dilie scnsildeniout. Kn général, il est bon de faire bouillir pendant deux ou trois heures; après quoi on enlève le tube de verre, cl on laisse le tube à essai au bain-niarie jusqu'à ce que la solution colorante soit éva- |)orée H siccité. On enlève alors les cou|)es et on li>s use sur leurs deux faces, en les frottant sur la pierre à ai- guiser. On )ieut les user à sec ou encore en les mouillant avec nne solution aijueuse de s(d à 2 °/o. Après t|uoi on les lave très rapidement dans l'eau, et on li's fait séclier entre deux lames de vi'rre garnies de papier à filtrer. (Juand elles sont bien sèches, on les éclaircil dans la benzine et on les monte dans le baume au xylol. Les jiréparations ainsi obtenues montrent, avec une nettoie admirable, les corpuscules osseux et leurs |)rolongemeuls dessinés en bleu, mais (dles ni; nous renseignent pas sur la Cfdlnle osseuse.

Pour étudier la c(dlul(' osseuse il lnul pralii|uer des coupes sur un os frais décalcifié. Un fragment de fémur, aussi frais ipie jiossible et mesurant 2 millimètres de diamètre environ, est suspendu dans un grand liocal (1 litre) contenant une solution saturée d'acide picri(]ue. Cette solution étant nMiouvelée do temps en temps, on examine la ]iièce, et. (pnuid (die est devenue parfaite- ment souple et se laisse facilement couper au scalpel, on la retire pour la !avr>r dans l'eau jusqu'à ce (pi'idle n'abandonne ]]lus d'acide pici'icpii'. On ]ieut alors la durcir par la gomme et l'alcool on la çhuimt par congé- lation suivant un ])rocédé que nous décrirons ]irocliainc- ment. Ijcs coupes cpii ne doivent pas être très minces, sont reçues dans l'eau qn'(]n icnouvelle jus(|u'à ce qu'elles aient complètenu'nt perdu leur couleur jaune.

On jjrcnil alors une coupe ipi'on monte sur une lame dans une ipianiilé sullisante d'une solution aqueuse <le potasse à 40 0/0. f)n chaulfe doucement jusqu'à ce que la cou|ie, qui s'est d'abord contractée, s'étale de nouveau. Kilo est alors très mince et très délicate, et c'est avec beaucoup ili' ménagements (pi'il faut la relii-i'i- di' la ])Otasse pour la poitor dans un grand crislallisoir iilein d'eau on la lave soigneusement. Après (pioi on la colore avec une solution aqueuse ib' bleu de quinoléine. Pour cola on ])lace dans un petit tube à essai une petite quantité d'eau l'I un aj(jute de la solution alcoolique de bleu de (|iiinoléino jusqu'à ce que la li(|uenr ait pris nne teinte bleu foncé. Il ne faut jamais pré|)arer luie grande qnautitéde cette couleur: car la solution aipieuso do bleu de (juinoléine ne se conserve pas. Les coupes doivent séjourner dans le liquide coloianl douze à vingt-quatre heures: après (pioi on les lave dans l'eau et on les examine dans la glycérine ou dans l'eau gornnu''e ])liéniquée. >Si la coloration était tro|) intense, on décolorerait dans nne solution aqueuse d'acide acétique. Quand la préi)aratioti est ))icn réussie, les cellules r'i leurs prolongements sont colorés en bleu très |)ur.

Henri lilCUDA!..

ACCIDENTS CAUSES PAR LES PIOURES D'ABEILLES

Les abeilles sont pourvues, ou le sait, d'aiguillons dont l'introduction sous l'épideime ]irovoque une cuisante dou- leur. Les phénomènes qui se i)roduisonl sont les suivants: il y a d'abord une sensation pénible due à la lésion des fins ramuscules nerveux, jmis, autour de la idaie se déclare uih; vive rougeur, suivie bientôt d'inHammation et de gonflement, qui peut parfois envahir tout le membre, tandis que les ganglions lymphatiques s'engorgent. J'ai vu deux cas une piqûre à la main avait occasionné une adénite sous-axillaire rendant les mouvements du bras im]]0ssibles. Souventà lajdace lésée il est facile d'observer des battements et de la démangeaison : enfin les phéno- mènes consécutifs à toute iiillammation vive se produi- sent ayant pour luit l'expulsion dn dard resté dans la plaie, .l'ai vu un individu piqué par une abeille avoir des iKuisées, d(!s vomissements et une élévation de tomiiéra- ture jiouvant atteindre 39° o. Cet état morbide dura envi- ron G heures. Ce n'est pas tant la iiiip'ire idle-méme (jui est dangereuse, mais la diffusion d'une sorte de venin excessivement irritant (ontenudansl'aiguillon del'abeille. Si l'on vient à malaxer la région douloureuse par des frictions iniemp(-slives, ou si l'on veut faire sortir avec le doigt l'aiguillon, la ]mche s'écrase, le venin se répand et b's nnuiif'eslalions pallnil(igii[ues décrites jdus haut ont lieu.

Il faut donc à tout prix trouver un l'emède eincace contre ces accidents; les traitements conseillés jusqu'ici sont défectueux. L'emploi de l'ammoniaque est dérisoire, en ce sens que la cautérisation produite par cette subs- tance n'agit nullement sur le venin. Il vaut mieux essayer avant toute autre chose d'arracher avec des pinces fines le dard, si jiossible. oubien débrider largement avec toutes les précautions antiseptiques, et tenter l'eulève- menl du corjis étranger. Si ce moyen ne réussit pas, une injection hy])odermi(jue de cocaïne sulTira pour attéimer rapidement la douleur. Quant aux phénomènes consécu- tifs, des cataplasmes de l'arin(^ île lin a]ipliqués sur l'abcès bâteront la guérisou.

Kn. Si'Vi.iKiiwsKi.

MINÉU.VUX œMI':NA.\T L'IlliLll.M

Il y a envirnn trente ans. l'analyse spectrale avait con- duit Norman Lockyer et Franklaud à la découverte d'un corps simple dans le soleil, rnips qu'on n'avait mis en évidence dans aucunesubstance terrestre, aussi lui avait- on donné le nom d'hélium. IDernièremenl MM. Uam- say, (Jlève. etc.. en recherchant l'argon dans la clévéile. fji:i est une variété d'uraninite, trouvèrent de l'hélium. C'étaient les analyses des uraninites de llillebrand, miné- ralogiste américain, qui avaient amené \\". Ramsay à rechercher l'argon dans ces minéraux. Kn elVet llille- brand avail trouvé (en 1890) que la plupart des uraninites renfermaient de l'azote: la ])r0|)orlion di- ce dernier gaz peut aller jusqu'à 4 0/0. Du moment que l'azote était con- tenu dans ces substances, il était fort possible que ie> corps simples, analogues de ce gaz, y existent aussi et c'est ce que l'expérience a démontré.

M. ^\'. liamsay et ses collaboralein's. ,1. \.' Collie el M. Travers, ont examiné (Bulletin de la Société chimique

LE NATURALISTE

'^g-;

de Londres, jiiillii 189j| si il'aulrcs miniTiiux \n' renrcr- mcnt pas de rin'liiiin. Ils onout trouvé dans les suivants. Comme ces uiiui'i'aux sont peu connus, qu'ilssotit formés par (les terres rares, nous en iloniu)ns la composition.

h'Yttrotantalitc, tantalate (rytlrinni et de calcium, ren- fermant une petite ipuinlité d'acide tungstiipie, deso.vydes de ter et d'iirane. renrernie de riiydri)f;èiie et de l'Iié- linni.

l^a. Samarsidte, ni(diate d'uranium, d'ytti'ium |et de fer avec de très petites ([uantités di' tungstène, de /.irconium et de thorium renferme de l'iiydropèue, de l'a/.nte et de rindium.

I,a Tantalile. tanlalati> di' l'er ei de manganèse avec un peu d'acide slaiini(pie. cniUient des traces d'hélium.

La lîjelinitr. varitHi' di' tantalite. renferme aussi l'Iie- linni.

La Fef(jr!<.'ion!'<c. nicd)ated'yttrium et de cérium.avec une petite quantité d'uranium, de zirconinm , d'étain, de tungstène, etc., renferme di' l'hélium.

La Pechblende, oxyde d'urane U' 0', eii renferme des traces.

Le Pohjcrase, niohale d'uranium, avec du titane, du fer et de l'yttrium et du cérium, en contient aussi des traces;

La Monazite. phosphate de céi'inm, de lanthane et de thorium ;

Ijf Xénotime, lihosphate d'yttrium:

ï^'Orangite. silicate de thorium avec une faillie (|uantité d'uranium et ili' ploinli, et une île ses vai'iél(''s. la tlio- rile;

La Clévéitc qui est un sesquioxyde d'uranium avec un mélanged'autres sesquioxydes (erhium, yttrium,fer, etc.) et la Broggerite ([ui a la composition de la Clévéite.

On remarque que presque tous les minéraux contenant de l'hélium sont formés d'une certaine quantité d'oxyde d'uranium. L'oxyde d'uranium a la propriété d'ahsorher les gaz comme le charhon. L'oxyde do thorium dans la monazite, l'oxyde d'yttrium dans le xénotime doivent jouir aussi des mêmes propriétés.

D'autres minéraux peuvent emmagasiner des gaz, ainsi la columbite renferme beaucoup d'hydrogène, la pyrolusite et le platine natif Je l'oxygène.

La fluorine de Lantigné renferme du lluor, ce qui est extrêmement curieux, vu les dilïicultés qu'il a fallu sur- monter pour isoler ce corps.

Lu fait important à noter, c'est que le mémo minéral, provenant de localités dilférentes. peut contenir un ou jilusieurs gaz ou ne pas en renfermer du tout. Cela tient à ce que ces derniers n'y sont pas à l'état de combinai- son. Ainsi le |datine de Sibérie seul contient de l'azote.

La lluorine de Lantigné jouit, à l'exception de foutes celles des autres humilités connues, de retenir du lluor.

P. G.'iUBERT.

L'A&E m LA CHUTE DU NIAGARA

I,yidl. en 18iL admet le nomlire de 3.'i,000. Mais ces diuix savants n'avaient pas fait d'observations précises sur l'étendue de l'érosion. l'hi 1880, M. R. S. Woodward tit trois observations qui le conduisirent à un noniln-e encore beaucou]) plus faiblir que celui île Lyell : à 12,000 ans. En se basant sur la valeur maxima de l'éro- sion. y\. (;. K. Gilbert arriva, queli|ue temps après H. rt. Woodward, à C.OOU ans. Mais l'auteur admet que ce nombre n'est pas exact. ]iar suite des conditions dilférenles dans lesquelles s'est fait l'écoulement du lleuve.

Tout récemment (189b|. M. .1. \\'. Spencer a juildié, dans les ProceiMlings de la Société royale iht Londres, nu travail sur la chute du Niagara. Son évaluation n'est jilus basée comme les précédentes sur le retrait uniforme de la chute du Niagara, mais bien sur sa variation aux difl'érentes périodes de l'histoire du fleuve.

Le Niagara est un fleuve moderne ipii n'a pas loujoni-s ]n'ésenté le môme débit : d'après M. Spencer il a subi l)lusieurs changements.

.1 la première période, l'eau tombait de 200 pieds et son débit était les 3/11 de ce qu'il est actuellement. La durée de cette période est de 17.200 années. Pendant la seconde, la rivière présentait 3 chutes ayant ensemble 420 pieds. Durant les premiers 6,000 ans de cette période, le fleuve conduit l'eau du lac Erié seulement, dans la suite (4,000 ans) l'eau des lacs situés au-dessus. Le débit est devenu beaucoup plus considérable. Pendant la troisième pi'riode la ipianlité d'eau écoulée est la même, mais les trois cascades se réunissent en une seule, et 800 ans ont suffi pour cette transformation. A la quatrième période le volume de l'eau écoulée est le même que celui qu'on observe actuellement, et les changements sont peu consi- dérables jusqu'à nos jours. Pondant la première moitié de cette iiériode (1,500 ans), la chute était de 363 pieds, à la fin elle s'est trouvée réduite à 320 et ce changement s'est fait en l.bOO ans. On est donc conduit au nombre total de 31.000 ans, nomlire qui est assez rapproché de celui qui a été évalué par Ch. Lyell (35,000). C'est une simple coïncidence, et ces deux nombres ne se confirment nullement, bien (|u'ils soient calculés jiar des procédés ditférents.

M. J. W. Spencer a aussi évalué le temps nécessaire jiiiur la disparition de la idinte. Par suite de l'élévation du niveau du lit du Niagara situé en aval de la chute et du rapprochement de cette <lernière vers le lac Erié, l'eau de ce dernier ne s'écoulera plus par le Niagara, mais ira dans le Mississipi, si les modifications conti- nuent à se faire de la même façon que celles qui se sont produites jusqu'à nos jours. Ce changement se produira dans 7 à 8,000 ans.

Plusieurs géologues ont évalué la période de temps qui s'est écoulée depuis l'époque de la formation de la chute du Niagarii jusqu'à nos jours. Les nombres trouvés sont même assez difl'érents. Déjà en 1790, Andrew Elli- cotl, en supposant que la chute du Niagara remonte tous les ans vers le lac Erié, par suite de l'érosion même de la Muantité, avait trouvé qu'elle avait 53,000 années. Charles

ESSAI MONOGRAPHIQUE

sur les Coléoptères des genres Pseudolucane et Lucane

{Suite).

A rencontre des Pseudolucanes dont nous avons parlé précédemment, les Lucanes vrais présentent, non seu- lement des écarts énormes de développement, mais encore une dissemblance souvent des plus prononcées entre les exemplaires maximum et les individus minimum. Outre

-2-28

LE MATURALlSTh

la disproportion de tuillc, cette liissemlilaiicc porte sur- tout sur la tète et les maiuliliiiles, dont la structure se trouve modiliée, voire même complètement changée, soit par l'atrophie soit iiar la disparition coniplèlr de ijnelipies- iines des parties qui les constituent.

Il convient de dire que les transitions ne sont jias lirus(pies et (pi'il est assez aisé de trouver tous les pas- safjes, pour peu que l'on ait sous les yeux un nombre assez grand d'exem])laires. C'est là, au reste, une .sorte de règle générale (|ui peut s'aïqdiquer à tous les grands Coléoptères lignivores, Lucanides, Scarahéides, Prio- niens etc.; mais, pour qui n'est ]ias prévenu, pour (jui n'a pas l'iialiitude de ces niodilications. il y a évidem- ment quelque chose de très suriirenant et de jiarticulière- ment embarrassant au point de vue de la classification.

Aussi nei'aul-il pas s'étonner si les premiers entomolo- gistes, non seulem(<iit ont créé tin grand nombre de va- riétés avec les individus aberrants, mais encore se sont bien .souvent demandé s'il ne conviendi-ait ]ias do consi- dérer ces mêmes iiulividns comme constituant des espèces distinctes.

C'est ainsi, pour n'en citer (ju'un seul, que nous voyons (,)livier fort embarrassé lorsqu'il s'agit de se prononcer au sujet de son Lucanus capra. u Cet insecte, dit-il, n'est (( ])eut-étre qu'une variété du précédent... » el.plusloin :

écai'ls de déveliijipemenl et surtout les modihcalions qui en résultent paraissent être le ])lus considéraldes.

Mais ]ilus tard, lorsque les autres I.ncanes euro]iéens

L. cervus çf Exemplaire provenant de France, fl laisant pai-lio de la collection du Muséum d'Histoire naturelle do Paris.

" Nous n'osons décider si c'est une es])éce on seulement (1 mie variélé. Mais, quoiqu'il soit très commun, nous Il n'avons jamais rencontré avec lui le Lucane cerf-volant " (pi. 1 lig. Il ni la grande espèce (pi. \ (ig. i. h. i\ d.}.

C'est pour le L. ccni/s surt(uit (jue celle liésilalion des jirerniers endunologistes s'est ])roduito : car, outre que cette espèce était la ])lus répandue, et par suite la plus sujette à l'olisorvalion, c'est chez elle surtout (|ue les

K\oiiqilairf (l'Kspaj;ne coltcclion Mabdlc).

ont commencé à se réiiandre dans les collections, la mémo hésitation s'est renouvelée; comme, en effet, ces Lucanes se rajiprochent assez sensiblement dut. cervus.

Exemplaire de France (.\uvergnc).

et qu'à première \ue on ne vdii guère de raisons suffi- santes jiour les en éloigner, on a de nouveau beaucoup et longuement discuté jiour savoir si les L. (Wfkua, orientalis et tctmodon couMUiwin des espèces à part ou s'ils ne sont (pie des variétés curieuses, dues à l'inllnence du climat, d'un seul et même type, le L. cervus.

LE NATURALISTE

229

Ces discussions scint iiiti'ri'ssiiiili's à suivri' cl |i:inussciil .-iviiir très fort captive le iiiomlc i'[iti)iii()lo<iii|ii(' de IS.'iO ;'i ISGO; m:ds. coiiimc idics smit huii^ues et ((n'cllcs

Exciaplaire des environs de Paris.

siiiil. d'ailleurs, comiiicti'iui'iil (doses Hnjourddiui. j'ai tout lieu de penser qu'en les reiiroduisanl ici je ne ferais que nuire à la clarté de ce travail.

Au reste, ceux ipie ces (|nestiiiiis pourraient intéresser,

Exemplaire des environs de Paris.

n'auront qu'à se reporter, outre les «Annales de la Société Entomologiiiue de France uetlesouvragesdecette épo([ue, à la jietite monographie des Lucanides d'Euro])e que.Jac- quelin Duval a donnée dans son Gênera et, plus particu- lièrement, aux deux mémoires assez courts mais très com- jdi^s, et suivis d'une planche au trait, que Kraatz a pu- blies en 1860 sur les Cerfs-volants européens dans 1(> « Berliner Entomol. ZeitsclirilVl ».

Ce dernier travail me parait, d'ailleurs, avoir parfaite- nii'ut résumé et tranché toute la qiu'stion; aussi est-ce la classification adopté |iar Kraatz ipie je suivrai ici. me

couleiitant sini|ilenieul de iluuner, à leur ordre, la de: criptidu et la figure des espèces.

Exemplaire de Saint-Martin de Lantisque (Alpes-Marit.).

LlXANTS ciciivis. (Linuéei.

Litinée et auteurs. Scopoli. de Gecr. Germar. Olivier, Geoffoy. Uerbst. Panzer. Mulsant, etc.

Jacquelin du Val. Gênera. !\Ionog. des Lucanides d'Europe.

Kraatz. Ouvrage cité iilier eiuxjp. hirschkafer. tab. VU. Métamorph. Ru'sel. Ins. hidust., t. 2, p. 25, pi. 4. lig. 1 à 11.

■Variétés dues uniiiucnient a des dillërences de dévelop- pement.

^'ar. capr(Milus. Fuessl. Erichs.

\dv. capi-a. Oliv. Eut. 1. 1. II.

Var. hircus. Herbst.^ Kaler. III ]i. 20'..). fig. 4 et fi o' et 9 pi. 33.

Var. dorcas. Panzer. l-'n. Germ. o8. II.

Var. microceplialus. Mulsant. Col. Lamell. de France. 386. y-.w. inermis Ç marsh. Entom. hrit., ii. 48, 2.

cr' Couleur briui carmin luisant sur les mandibules, plus terne et un peu plus foncé sur les élytres. Tète et corselet noirs. Tète très élargie, subquadrangulaire, épaisse et robuste, dépassant de beaucoup le thorax. Boni antérieur à peu près droit, mais se relevant vers le milieu en une carène transversale, arrondie et assez saillante, d'autant plus accentuée que le développement do l'indi- vidu est plus grand. Chez les très grands spécimens, cette carène jjrésente en son milieu une faible dépression qui la sépare en deux parties assez distinctes. De plus, le bord antérieur présente une bosse arrondie peuaccentuée, un jieu en arrière de la base des mandibules. Bords laté- raux et postérieurs relevés et rebordés, délimités aux angles antérieurs de la tcte par une courte carène assez saillante. Angles postérieurs anguleusement arrondis. Surface du dessus do la télé assez finement granuleuse. Joues lisses dans le voisinage des yeux, rugueuses en ar- rière. Front uu j)eu bombé; labre rebordé, assez long, tranchant sur les côtés, généralement échancré en son milieu. Il présente, entre les mandibules, une éléva- tion transversale. Epistome triangulaire, à extrémité plus ou moins arrondie. Languette jaune, bien développée. Mandibules triangulaires, longues, élégantes, toutenétant fort robustes. Elles sont sensiblement curvilignes et s'in-

-230

LE NATURALISTE

clinent assez foriemciii (Mi iivuiil ;i jjaiiir ilf Icurmilicu. plies préspiiioiit 11110 fort p dent triangulaire à pointe tiéiR'i-alenient aiguë. La ilirection de cotte dont est lo jilus souvent perpendiculaire à la inandiliule ; mais elle est assez fréi]uemment dirigée un peu vers le haut et jiarfois un peu vers le bas. L'e.xtrémiié des mandibules est ter- minée par une fourche composée de dpux dents subé- gales, mais dont jiarfois la su]iérieure est un ppu plus courte. Entre la dent inférieure de cette fourche et la dent médiane des mandibules, on remarque un certain imnibre de denticules arrondis, en nombre variable. (^)ui'li[nps-uns. toujours en moins grand nombre, mais souvent plus larges, se trouvent placés en arriére de la grosse dent médiane ; mais ils ne dépassent jamais le milieu de l'intervalle comjiris entre cette dent et la hase des iiiaudiliules. En dessous et prés de leur i>ase, ces ilerniéres ]iréseiitpnt un fort deiiticule. Antennes assez longues, le scape formant la moitié; elles se com- posent de '<lix articles et présentent une massue de 4 feuillets assez courts, dont les 3 derniers sont feutrés. (\ous verrons ultérieurement que lenombre do ces feuil- lets est suscp]itible de varier.)

l'aljies maxillaires d'un brunfuncé luisant, cmnpnsiV de trois articles dont le 2"^ est notablement jilus court (|uo le premier et le 3^ lesquels sont subégaux. Palpes labiaux 1res sensiblement moins longs ipic les maxillaires, de même couleui-. jiarfois un peu jilus clairs. Prothorax hexagonal, transverse, légèrement élargi un jieu en deeà du miliiui. Son disque est peu bombé et présente en son milieu sur toute sa longueur une ligne longitudinale bien \isible, mais généralement jiou enfoncée. Toute la surface du prothorax est assez rugueusement jionctuée, sauf une très petite jiartie qui reste lisse et luisante à droite pt à gauche de cette ligne médiane. Le bord antérii'iir se re- courbe légénmient à jiartir de l'angle antérieur |i(iiir se relever en son milieu on angle subaigu; il est iiarçouiu en arriére jiar un sillon assez bien marqué, l^e bord jios- térienr est faililement sinuéetrebordé ainsi que les ijuatre autres bords du jirolhorax. Ses angles sont siibarrondis. l'^-usson noir, assez grand, conlifornie ayant sa jiartie antérieure inclinée en avant et liiiniieiii iiimctnee, sa partie jiostérieure lisse. En son milieu il jn-ésenli^ une eb'vation linéaire longitudinale jilus ou moins visible.

Elytres jilus larges qu(( le thorax, ovales, médiocre- ment convexes et très finement jionctuées. Elles sont an- guleusemont arrondies aux épaules elles présentent, chez les grands et les moypns exemjilairps, une courte iqiine arrondie. Strie sulurale iiien visible ainsi ijue le bord marginal, le(|uid est toujours un |ii'U |ilus l'iiucé et noirâtre.

l'attes en entier d'un noir luisant; tarses aussi longs que les tibias excejité aux jialtes antérieures, celles-ci étant toujours un peu plus longues (jue celles des autres paires. Tibias antérieurs jirésentant. outre les deux dents terminales, trois à quatre dents ayant souvent leurs in- tervalles remjdis jiar des denticules. Tibias médians et |iostérieurs munis de trois à quatre épines.

Le dessusdela téteet CPlui du jirol borax sont revêtus de poils blanchâtres fins et clairsemés bien visibles, surtout sous un certain jour, chez les exemjilaires bien frais ou qui n'onl jias été tués à la benzine. Côtés dos élytres couverts d'une très (ine et courte juibescenco dorée, vi- sible seulement de côté.

Dessous pnliérpnipnt ii.jir. Poitrine finement velue. Abdomen recouvert d'une puliesccncc excossivenient

courte et fine, d'un blanc jaunâtre. Longueur: dejmis l'ex- trémité des mandibules jusqu'à l'extrémité des élytres, varie de 3 centimètres, taille minimum, à 9 centimètres, taille maximum. lA suivrez.

Louis Pl.vnet.

CTIROMOUK

l>î« i>l»nt»tion d**» arbres contiiiéniorsttirs en .%nKleten'e. Il est d'usage, en Aiigleli'rrp. de planter ih'^ arbres en souvenir de faits mémorables, nais- sances, mariages, visites, etc., etc. Ainsi, chacun des membres de la famille royale d'Angleterre a, dans les parcs royaux, un ou jilusieurs végétaux qui lui raiijiellent une date mémorable de son existence.

Il en est de mémo dans beancouji do familles anglaises. Cet usage lenil à se répandre on France. Lors de son dernier séjour à Grasse, à l'occasion de sa visite chez la baronne Alice de Uotscliild.la reine d'Angleterre a planté de ses iirojires mains, à l'aide d'une jielle en argent de 1 m. 10 de haut, un arbre qui constituera un souvenir vivant de son voyage dans ce beau jiays.

La r«'-<-oIte <lii l>l«î en Ki-since. L'Oy/étc/ du 0 scplemlii-e a |mlilii> un nippoil sur les évaluations de la récolte du lilé,du méli'il et du seigle en 1893. 11 en res- sort que la récolte atteindrait, pour le blé, H9 millions et demi d'hectolitres, soit seulement 3 millions d'hecto- litres de moins que c(dle de 1894 (résultat délinitif). En ce qui concerne les surfaces cultivées en blé, il y aurait, cette année, une réduction de 47.000 hectares environ, .par rajijiort à l'année jirécédente. Quant au rendement moyeu, il serait de 17 lipctol. 21 jiar hectare, au lieu de 17,, 'il en 1894 : il serait donc approximativement iden- tique.

Ce rc'sultat dilfère sensiblement des évaluations jm- bliées jus(|u'iri et (jue nous avons rejiroduites. On consi- dérait généralement la récolte comme devant être moyenne; or, elle dépasse notablement, d'ajirés les ta- bleaux du niinislére de l'agriculture, la moyenne des an- nées jirécédentes. Cojiendant. on ne peut considérer l'année comme ayant été favorable à la culture du )ilé. Ou doit donc chercher ailleurs la sujiériorilé dans le rendement. Cette cause ni' saurait être autre que l'-in- niience des jirogrés très réels obtenus dans la culture du lib'. (_)n doit donc chercher ailleurs la siiiiériorité dans le rendement. Cette cause no saurait être autre ipie l'in- llnence des progrés très réels obtenus dans la culture du lilé. Ces progrès sont miiuifestes jiartout: il fallait bien iju'ils ajiparussent enfin dans les documents statisti- ques. On |ieut donc dire désormais ijup les anciennes moyennes n'ont jilus de siguilication jiour le |irésent; ou est en droit d'esjiérer qu'on iie verra plus dans l'avenir les variations considi''rables dans la |irodiictiou qu'on constatait naguère. L'influence des intemjiéries diinaté- riques sera de plus en plus contrebalancée par celle, de la bonne culture.

ConK^'ès «!«' l,,e>«le. Le troisième congrès inler- natiiiiial de /.miliif^ie li" section), qui a terminé hier ses travaux à Leyde (Hollande), vient d'éiiietlre idusieurs vœux jiarticulièroment iuléressauts pour les amis du monde ailé, les sociétés jirotpctrices des animaux, l'in- dustrie et le commerce des jilumes et surtout jiour nos élégantes mondaines.

M. le baron d'IIanionville. conseiller général de Meur- the-et-Moselle, délégué de la Société nationale d'acdi- malalion de France, a présenté, île hi part de M. .Iules l'orest aillé, diverses études jirouvant la possibilité de domestication des aigrettes et l'inlérêt qu'il y aurait comme mesure de jirévoyance d'adopter des mesures de jiréservation en faveur île \rt'f oiseaux, qui depuis idu- sieurs années sont parliciilièremeul décimés jioiir leur parure.

Lo congrès, |irenant en cniisideralion les desiderata de ces études, a émis un vivu en faveur de la jiréservation et de la domestication des aiL'reltes et eu f'aveurde la recons- titution de rautruche de liarbarie dans l'.Miiiiue du Nord.

LK NATURALISTE

231

t'i'tti> reconstitution, (Hii s(M-;iit ww. soui'co do l'ortuno ]iulilii[ue, i-eiicoritfc toujours di! si''ri(»ux obstacles (jui, es|)éroiis-I(', Uniront par ètr(! surmontés.

Le congrès de Loyd(> a éf^alenient ailopli' un \(eu en faveur de la préservation des oiseaux de la Nouvelle-Gui- ni'e. On sait qu(^ cette ile est la patrie desoiseaux de Para- dis, et (pi'il serait indispensalile, jiour p'ii provenir la complète destruction, d'en réi^lenieuter la chasse.

ACADÉMIE DES SCIENCES

Séance «In 9 sciilciubrc. M. le président annonce à l'Académie la perte quelle vient de faire dans la personne de M. Leven, correspondant pour la section d'anatomie et de zoo- lo^'ie. M. l'atil Fauvet signale à l'Académie certains ell'ets de l'hiver 1894-1895 oljservés au laboratoire de Tatihou par M. Malard et longuement décrits par lui dans ses rapports au Muséum de février-mars 189a.

On peut rapporter ces faits à trois chefs principaux : mortalité en grand nombre de certaines espèces et diminu- tion de leur nombre (poissons et crustacés-cotiers) ; apport à la Cote d'espèces \ivant normalement à une certaine profondeur, sur les côtes de la Manche, l'Amphioxus, Holothuries, etc.), développement extraordinaire d'autres espèces résistantes (Balanes, Moules). M. Fauvel a constaté en particulier ce fait pour l'Ampharete Grubei (Malingren) qu'il a découverte en grande quantité dans Icszostères des environs de Tatihou, on ne la rencontrait pas l'année précédente. M. Milne Edwards présente une note de M. Th. Sauzier, sur une gi- gantesque tortue terrestre, d'après un spécimen vivant des iles Egmont (Testudo Daudinii?) (Dum. et Bibr.). L'unique exem- plaire actuellement vivant a 0 m. 16 de haut, plus d'un mètre de long, 3 m. 20 de circonférence et pèse 240 kilos. M. Depé- ret signale à l'Académie le résultat des fouilles palèontolo- giques qu'il a entreprises dans le Miocène supérieur de la colline de Montredon.

Le résultat le plus important de cette fouille est, la décou- verte d'un type intermédiaire entre les Hyîenarctos et les Ursus que M. Dèperet nomme (Hyïenarctos arctoïdes), et qui nous révèle d'une manière précise la filiation ancestrale du type ours.

A.-E. M.\LARU.

LIVRE NOUVEAU

OFFRES ET DEMANDES

On demande en ([uantité Coléoptères, Papillons et Insectes de divers orilres. Adresser oll'res à « Les Fils d'Emile Ueyrolle, 46, rue du Bac. Paris ».

M. U. D., à Harlem. Voici les iliverses appella- tions ilu mot pommier dans les langues que vous désignez : en latin, malus: en anglais, apple-tree; en allemand, apl'elliaum; en hollandais, appel boom. Le poM-ier s'a]i- pelle dans les mêmes langues : pirus, pear-tree, liirnen- haum. pi'relioom.

P. Q., 1.747. Lesel d'absinthe est du carbonate de potasse obtenu par incinération do la grande absinthe. Le sel microscopique est un phosphate d(' soude et d'am- monia(|ue extrait des urines.

^ M. Ucdiertson, Coxhorne. Chelteuham, Angleterre, otl're en échange des papillons de sa région: envoyer listr.

D. B.. à Lvon, 4'. 672. Comme tnjus l'avons dit souvent ici, emi)lovez pour la conservation de vos collec- tions d'insectes îles boules de naphtaline concentrée montées sur épingle. Nous croyons que l'emploi des éjiin- gles argentées doit être abandonné : les éiiingles nickel donnent de meilleurs résultats. Envoyez-nous les (juel- i|ucs insectes ipie vous n'avez pu arriver a déterminer: nous nous ferons un plaisir de vous les nommer.

M. P. H., i)rol'esseur, 3.067. La maison n Les Fils d'Emile Deyrolle » fabrique tout le matériel scolaire : tailles, liouliers, compendium, etc. Nous vous faisons adresser les catalogues par le courrier. Pour les Coléoptères de France, consultez la Faune de l'airmaire. avec 25 planches. Prix 4 francs et 4 fr. 40 franco, en vente aux bureaux du .Journal.

Les oiseaux de pares et de faisanderies. Histoire

naturelle. Acclimatation. l'ilevage, par Re.my Saint-IjOUP, 1 volume in-)C de 3o4 pages avec 48 figures, cartonné 4 fr. franco 4 fr. 3;j.

L'élevage des oiseaux est une des occupations les plus agréables à la campagne. Mais, s'il est attrayant de s'occuper des petits oiseaux que l'on peut garder captifs dans une vo- lière, il est encore plus intéresssant de s'occuper de ceux qui font l'ornement de nos parcs ou de nos jardins. L'art d'élever et de propager ces oiseaux ne le cède en rien pour l'utilité à cette aviculture rustique, plus habituellement prati- quée, qui concerne les poulets, les canards, les pigeons, et à laquelle, sous le titre de les Oiseaux de basse-cour, E. Rémy Saint-Loup a consacré dans la même bibliothèque un ouvrage aujourd'hui entre les mains de tous les amateurs et de tous les aviculteurs. Sans doute il est bon de faire multiplier les oiseaux de basse-cour, il est attrayant d'obtenir dans ces es- pèces des centaines de races et de variétés; mais la naturalisa- tion des nombreux oiseaux exotiques plus rares, au plumage éclatant, est incontestablement plus intéressante. Enfin le repeuplement des chasses offre à l'activité des amateurs d'oi- seaux des sujets de recherches et d'expériences que l'on doit faciliter et dont l'étude doit être indiquée par des livres spé- ciaux. Si la naturalisation et l'élevage des oiseaux de parc et de faisanderie commencent à peine à attirer l'attention, c'est surtout parce que l'histoire de ces animaux et des conditions nécessaires pour favoriser leur reproduction, n'a pas été vul- garisée. Aussi était-il intéressant d'exposer ce qui a été fait et de signaler les résultats bons ou mauvais obtenus par tel ou tel procédé, en un livre pouvant servir de guide à la fois pour la connaissance zoologique et pour l'éducation des oi- seaux de parc et de faisanderie. M. Rémy Saint-Loup passe successivement en revue le Nandou, les Dromées, les Au- truches, l'Agami, les Hoccos, les Tétras ; le Cygne, ornemental par excellence pour les grandes pjièces d'eau, puis les Colins, ces jolis oiseaux voisins par la dimension de nos perdrix ordinaires et qui sont si faciles à élever. Enfin on a réservé une large place aux oiseaux de faisanderie proprement dits, aux Faisans, aux Euplocomes, aux Thaumalis, aux Crossopti- lons, etc. Le volume est iUustn; de 4S figures.

Répertoire étymologique des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VULGAIRES DES OISEAUX {Stcile.)

t'ornioraii. Ce nom est une corruption du mot Cor- marin (Corbeau marin), parce que les anciens trouvaient une certaine ressemblance entre ces oiseaux de mer {Phalacro- cora.r) et les Corbeaux.

Corneille. Ce mot dérive, dit-on, du latin Corni.r. qui serait lui-même une corruption de Corrus. Les Corneilles {Co- rone) ont été réunies aux Corl^eanx dans la famille des Cor- vidés ; la Corneille mantelée [Corune cornix] a été ainsi nommée parce que son plumage noir et gris la fait paraître comme vêtue d'un manteau.

Cotiuga. Nom donné dans r.A.mèrique du Sud à des oiseaux de la familfe des Ampélidés et qui a été conservé par les ornithologistes.

Cona. Nom donné par les indigènes de Madagascar à des oiseaux voisins des Coucous, par imitation de leur cri.

Concal. Nom formé par contraction des mots Coucou et Alouette et employé pour désigner des oiseaux voisins de.s Coucous [Centropus] qui habitent l'Afrique.

Coucou. Mol imitatif du cri de cet oiseau (Cuculus ca- norus^.

Concou-Doré. Nom donné à des Coucous d'Afrique à cause de leur plumage à reflets métalliques. (Voyez le moi. Foliolocole.)

Con-Conpé. L'.-Vmadine à col'ier {Amadina fasciata) a

232

LE NATURALISTE

été nommée par les oiseliers Cou-t'oupé à cause Uo la bande rouge qui s'étend d'une oreille à l'autre, en passant sous le cou, et qui simule une ligne sanjrlante.

t'onlicoii. Diminutif du mot Coucou employé pour dési- gnci- un Coucou de l'Amérique du Nord [Coccyzvs Ameri- ca niix, que l'on nomme aux Etats-Unis Coucou de pluie.

l'onrlis. Ce nom a été donné à un Echassicr {Numentus (irqufihis) par imitation de son cri.

(ourlis-de-Terpe. Nom vulgaire de l'Œdicnéme criard [lildicneiiius crepitans), que Bull'on a décrit sous le nom de Grand Pluvier. Ce nom lui a été donné, d'une part, parce que son cri ressemble a relui des Courlis, et, d'autre part, parce qu'il se tient de préférence clans les terres pierreuses et sèche?.

Couroll. Nom créé par Le Vaillant par contraction des mots Cûucvu et liollier pour désigner un oiseau {Leptosomus Afer), connu à Madagascar sous le nom de Voiirou</-brioii.

C'ouroaoou. Ces oiseaux (Tror/on) ont été nommés par les Brésiliens Curucuis par onomatopée; ce mot est devenu par corruption Coiiroucou.

t'ourvilc. On a donné ce nom à des Kchassiers :'i cause de la rapidité avec laquelle ils courent. Le type de ce genre, le Courvito Isabelle Cursoriux isabelli/ius, est connu aussi sous le nom de Coureur du désert.

l'onlurit^rc. Nom donné à un genre de Fauvette (Or- Iholoiiiiis; voisin des RousscroUes, parce que ces oiseaux cons- truisent leur nid en cousant ensendjle les feuilles des arbres avec dos lils de colon ou des fibres de plantes.

('rallier. On a donné ce nom à un Héron {Buphus co- malu.s,. parce que l'on supposait que cet oiseau se nourrit de Crabes.

Crapaiid-Vulanl . Nom donné à l'Engoulevent [Ciipri- mulgus Europipus', à cause de la large ouverture de son bec. On le nomme aussi vulgairement Téle-Ch'evre, surnom qui fait supposer que les paysans attribuaient à cet oiseau une habitude dont ils accusent les Crapauds. (Voyez le mot liufjou- lèvent.)

' t'rave. ^ On ne connaît pas exactement l'étymologie de ce mot, employé pour designer des Corvidés iFregilus) connus sous le nom vulgaire do Corbeaux de montagne. Il est pro- bable que le mot Crave est une onomatopée, par imitation do leur cri.

J'rcccrclle. Ce nom serait un diminutif du mot grec Cencliris, dont on a fait en français (Juercerelle et Cresserelte, nom vulgaire donné à un F'anron Cenc/irii tinnnnculux).

t'rccercllclle ou Crcsserellclte. Diminutif du mot Créci'retle, '•■ ' ar TeniniincU jiuur désigner le Falco cen- c/tris.

Crinon. ; rné par Temminck à des Passereaux {Trichoplivrusj, a Co.u.\<i des crin.i très longs qui garnissent les bords de la mandibule supérieure de leur bec.

Cul-Blanc. Surnom donné à plusieurs oiseaux à cause des plumes blanches ijui recouvrent leur crou|iion. On désigne le jilus souvent sous ce nom le Traquet niottcux \Sa.iii:ola (rnanllie .

Cygne. Ce nom vient du latin Cycnus. formé lui-même du mot grec Kucnos. Charleton le fait dériver du verbe grec Kuniaio (troubler), )iarce que ces oiseaux troublent les marais en y cherchant leur nourriture. Cette étymologie parait peu admissible.

Damier. Surnom donné par les oiseliers à un petit Pas- sereau [l'iidda punclularia). parce qu'il a les plumes de l'ab- domen quadrillées de taches noires et blanches comme un damier. ^Voyez aussi le mot Domino.)

DeuioiHello «le niiiMiitlic. Nom donné par les anciens ornithologistes à un Echassier {Anthropoïdes viri/o), à cause de ses formes élégantes.

Dianianl. Les oiseliers anglais désignent sous le nom do Diamant [Diamond-llird) quelques espèces de Passereaux d'Australie dont le plumage est généralement parsemé de pe- tits jioinis blancs. Les espèces les plus connues sont le Dia- mant do Gould {Chlocbia Gouldiœ), le Diamant de Bichenow (Stictoptcru Dichenovi), le Diamant à gouttelettes {Stat/ano pleura r/utlata .

Diiiilon. « On appela d'abord ces oiseaux Coq et l'oule il Inde, parce qu'ils venaient des Indes occidentales. On abré- gea cette dénomination, et ils sont à présent plus générale- ment connus sous la désignation de Dindon, que l'on appliqua' aussi à la sottise et à l'inepiic. a ^Vieillol,,

Uiocli. Nom donné par es indigènes do l'Afrique cen- trale à un Tisserin (Quelea santjuinirostri.i , que les oiseliers nomment Travailleur. (Voyez ce mot.)

Dodo. Nom donné jiar les Portugais et les Anglais au Dronte. (Voyez ce mot.)

Domino. Surnom donné par les oiseliers au Padda punctularia, à cause des plumes noires et blanches de son abdomen, qui lui ont fait donner également le nom de Da- mier.

Donacole. Nom tiré du mol grec donax (roseau) et em- ployé pour désigner des Passereaux d'Australie, connus sous la dénominalinn de Webonr/. et qui recherchent les roseaux et les endroits marécageux. L'espèce la plus connue est le Dona- cole à ventre marron lOonacola caslaneolhorax), qui est fré- quemment importé en Europe.

Draine. Nom donné à la grosse Grive (Turdus visci- vorus) et qui serait une imitation de son cri.

Drapean-Kspagnol. Surnom donné par les oiseliers au Cacatoès de Lcadbcater (Cacatua l.eadbealeri), parce que sa huppe est composée déplumes rouges et jaunes, qui présentent les mêmes dispositions que les couleurs du drapeau espa- gnol.

Dronle. Butfon a conservé ce nom sous lequel on dési- gnait à l'ile Bourbon un oiseau massif, assez semblable à l'Autruche, le Didus. disparu depuis le xvii" siècle.

Durbec. Nom donné à un oiseau do la famille des Pyr- rhalidés, le Curytu,i enucleator, à cause de son bec qui est bombé en tous sens et assez dur pour lui permettre d'en- lever les graines de Conifères des cones qui les renferment.

K

Eehasse. Nom donné à cet oiseau Jlimantopus), à cause de ses longues jambes.

Echassier. Les naturalistes réunissent sous ce nom un ordre d'oiseaux {Gralles ou Eclias.':iers) caractérisés par leurs jambes longues, qui font ressembler quelques espèces à un homme monté sur des ccltasses.

Eelielelle. Nom formé du vieux mot français écheler, qui signifie escalader, et employé pour désigner le Griiu]iercau des murailles {Tic/ioil ruina muraria), parce qu'il escalade les rochers les plus escarpés.

Eclienilleur. Nom donne par .Le Vaillant à des Pies- Griéches du genre Campepliar/a, parce qu'elles se nourrissent exclusivement de Chendles.

Ecordieup. Surnom donné à une petite Pie-Grièche (Lanii/s Cullurio). parce que l'on jirétend que ces oiseaux em- brochent aux épines des buissons les insectes et les petits oiseaux qu'ils ont pris et qu'ils les déchirent avec leur bec avant de les dévorer.

Edollo. Ce nom a été conservé par Le Vaillant à un Coucou du cap de Bonne-Espérance O.vylop/ius serratus), que les indigènes nomment Kdolio par imitation de son cri, qui expi-ime tivs dislinclement ce mot.

Effarvalle ou KITcrvallc. Suivant l'abbé Vincelol, co mot dériverait de e/j'erveo ije m'échauffe); mais il n'est proba- blement qu'une altération de celui de Fauvette et sert à dési- gner la Fauvette des roseaux [Calamolierpe arundinaceu).

Effraie. La Chouette Ell'raie {Stri.r flammea) a été ainsi nommée à cause de son cri ef/ruyanl.

Eider. .Mot suédois qui signifie davel et a été conservé à un oiseau iSomaleria mollissima) que Buffon avait nommé Oie « durci.

Enicrillon. Mot tiré du bas latin mirlus ^tueur, meur- Iriei') et donné à un Faucon (Falco lilliofalco) que Buffon a décrit sous le nom de Roc/iier ou Faucon de roche.

Enieii ou Enioii. (Voyez lo mot Casoar.)

Emoiicliel. Ce nom vulgaire de l'Autour (.Is/hc pai«m- barius) est tiré du bas latin muscetus (moucheté), à causa des mouchetures de son plumage.

{A .s«iire.)

.Vlbert (iK.v.NGEH.

Le Gérant: Pail (jHOULT.

Paris. lm|iiimeric F. Levé, rue Cassette, H.

17» ANNÉE

-2" Sérik 1%' soy

''•'^« A Cad eu/

15 (TCTflRUE 1895

PASTEUR

Pasteur vient de mourir, une des plus grandes lumières du siècle s'est éteinte; l'humanité a perdu Pasteur. « Les phrases les plus émues ne sont qu'un éloge bien médiocre devant la pieuse douleur que cette perte irréparable a provoquée dans la France entière. «Ainsi s'exprimailM.Poin- caré, ministre de l'Instruction publique, dans ce discours, en termes de haute élévation, qu'il a proniincé, au nom du gouvernement français, devantle cercueil de l'illustre défunt.

Pasteur naquit à Dôle, le 27 décembre 1822, il était fils d'un ouvrier tanneur de cette ville ; comme l'a dit Berthelot, il est monté jusqu'aux plus hauts sommets, poussé par l'effort tenace d'une volonté qui a longtemps conservé quel- que chose de l'àpreté de ses origines . Sa vie fut celle d'un homme laborieux demeu- ré en dehors des vaines agita- tions du monde, étranger à ses passions et à. ses ambitions et constamment absorbé par la poursuite des plus austères étu- des.

A l'âge de vingt ans. Pasteur fut reçu à l'Ecole normale ; en 1847, il était agrégé, puis doc- teur es sciences physiques ; a- près avoir été pnjfesseur à la Faculté de Strasbourg, pui> di Lille, il revint à Paris, à l'Ecok normale. En 1862, alors que sa réputation éhiildéj;'! universelle, il fut niininié membre de l'Ins- titut.

Ses premières découvertes 'urent pour objet les formes

<f^^r!n\

cristallines des composés chimi-

PASÏEUR i Dole (Jura), le 27 décembre 1822 Mort à Garches (Seine-et-Oise)

le 28 septembre 1893 propriétés opii

ques; il expli([ua la dissymétrie moléculaire à la fois par les ques et par les formes géométriques. Ses re- cherches le conduisirent ensuite à l'étude des fer- mentations qui devaient plus tard consacrer son gé- nie. Il reconnutque lesphénomènes delafernienla- tion étaient toujours occasionnés par un organisme microscopique, et, connaissant la cause, il étudia les moyens de préservation. C'est par des séries d'expériences raisonnéos, d'une précision indis- cutable et d'une clarté parfaite, qu'il livra au monde entier le résultat irréfutable de ses découvertes. Ces découvertes ont transformé rapidement les pratiques de la médecine et surtout de la chirurgie. Jadis, après certai-

nes opérations, la mort survenait fréquemmcnl. le plus souvent non par le fait même de l'opéra- tion, mais par l'infection des plaies ; ces infecli(Mis étaient occasionnées par les germes microsco- piques su.spendus dans l'air, apportés par l'eau, et même aussi par le chirurgien lui-même. Les recherches de Pasteur ont réduit dans des pro- portions stupéfiantes la mortalité dans les opéra- tions chirurgicales, grâce à l'antisepsie que ces découvertes ont créée.

Grancher, un de ses distingués élèves, résumait ainsi l'œuvre du maître : « La médecine, jus- qu'ici, était l'art de guérir les maladies; grâce ;i Pasteur, c'est l'art de les pré- venir. » Poussant toujours plus loin ses études, Pasteur recher- cha pour chaque maladie quel était son agent d'infection, par- tant dès lors de cet immcu-ld principe que toute maladie con- tagieuse a un agent de transmis- sion. Il isola ces germes micros- copiques, les étudia, en cher- chant non seulement à rendri' lliomme ou les animaux réfrac- taires à l'affection, mais mieux encore en les préservant au dé-

(/"lildUl ''^''' '^^ ^^ maladie. Chose mer- "i/,','.-! veilleuse, c'est l'organisme qui [iroduit les maladies qui devient l'agent même qui les préviendra . Nous ne rappellerons pas une de ses dernières découvertes, la guérison de la rage, présente à foutes les mémoires, et qui lit entrer son auteur vivant dans l'immortalité. Il eut, certes, des détracteurs, même parmi des sa- vants faisant autorité; mais cui peut supposer que la jalousie n'était pas étrangère à cette opposition trop systé- matique. Mais enfin, sa méthode triompha, les preuves de réussite abondaient, tous se rendirent à l'évidence. La découverte du vaccin du croup par le D'' Roux est encore une consécration de ses théories. Lamorlde Pasteurestuneperteimmense.dont on ne peu t, certes, exprimer la grandeur; mais il a laissé desdisciplesqui marchent dignementsur ses traces et qui sauront tenir haut les principes qui ont im- mortalisé Pasteur et qui les illustreront par lescon- séquences i[u'ils ne ])euvenl manquer d'en tirer.

La rédaction du Naturulista adresse à la famille éplorée de l'illustre mort l'expression de ses res- pectueuses condoléances.

234

LE NATURALISTE

'LES PAPILLONS ARTIFICIELS

L'industrie du oamelot parisien n'est jamais à bout de ressources et s'exerce avec succès quand l'occasion paraît favorable. C'est ainsi que, cette année, les pa- pillons artiliciels ont fait leur apparition en compagnie et comme succédanés des confetti et des t^erpcntins. Figurez vous un papillon les ailes déploye'es, découpé dans une feuille de papier; la tête est grossièrement imitée et les antennes représentées par des e'pis d'une graininéc.le Lagurus ovaliif. Ce projectile d'un nouveau genre car c'est do projectile que cet insecte en papier doit servir porte à sa partie inférieure, au-dessous des ailes, un fragment de capitule de Bardane qui lui permet de s'accrocher facilement aux vêtements sur lesquels on le jette. Qui de nous ne s'est amusé dans sa jeunesse à lancera ses camarades des fleurs de Rar- dane, heureux quand on réussissait à les implanter dans les cheveux qu'on portait longs alors d'où il n'était pas toujours facile de les extirper sans dommage?

Cette description est suffisante pour faire connaître ce nouveau produit de l'industrie parisienne, mais nous ne saurions passer sous silence les matières premières qui servent à le fabriquer, excepté le papier bien entendu.

La Bardane qui donne ses fruits est une plante vivace trop vivace, hélas! car ses énormes et longues racines envahissent le sol avec une rapidité néfaste à tiges épaisses, cliacune atteignant facilement un mètre de hauteur; ses feuilles sont pétiolées, vert sombre en dessus, blanches plus ou moins aranéeuses en dessous, les inférieures très larges, arrondies en cœur à la base; les Heurs sont purpurines violacées et disposées en grappes au sommet des rameaux; le péricline est com- posé d'écaillés imbriquées, atténuées en une longue pointe étalée et courbée en crochet au sommet qui leur communique les propriétés préhensives pour lesquelles on les utilise : telle est la liardane ordinaire {Lappa minor L.). Une autre espèce, le Lappa major, ou grande Itardane, s'en distingue i)ar ses Heurs disposées, non plus en grappes, mais en corymbe au sommet de longs pédoncules et par ses dimensions qui peuvent atteindre le double. Quant au Lappa tomentona que l'on rencontre également avec ses congénères au bord des roules etdans les lieux incultes, il se <liirércncie très nettement par ses écailles couvertes de poils aranéeux qui lui commu- niquent un aspect blanchâtre, tomenleux, tout à fait spécial.

iNous n'insisterons pas sur les qualités nutritives des racines qui ont été utilisées dans l'alimentaliou et qu'on a trouvées excoUenles (juand on a su ((u'ellcs venaienUlu Japon. Il est probable qu'originaires de France, on les eût trouvées détestables. Tel est le sort de bien des choses quand la mode, généralement inepte et absurde, vient s'en mêler!

Il n'y a pas que les Ifurdancs qui aii'nt dos IVuils préliensifs. (In trouverait encore dans tous les lieux humides, au bord des eaux, une autre composée, classée dans son voisinage, le Bidens tripartita L. qui pourrait les remplacer avantageusement. Le liidin:; est une liorbe vivace, jdressée, rameuse qui tire son nom spé>ci('Miue do ce que ses feuilles, glabres, sont ordinairement Iripar- titcs, à segments lancéolés, dentés en scie. Les Heurs sont solitaires, dressées, disposées au sommet des rameaux; les écailles du pèriclii'C ne présentent pas de particu-

larités. C'est aux fruits proprement dits, aux achaineu, qu'il faut s'adresser si l'on veut trouver les crochets qui leur permettent d'adhérer aux objets. Ces achaines sont bruns, bordés de petites épines dirigées vers le bas et munis de deux arêtes (d'où le nom de Bidens), également épineuses.

Mais la préhension se fait avec encore plus de facilité et de (tvKicfVé, c'est dans \esX(mlhium. \.os\antlnum appartiennent à une petite famille qui présente avec les composées les plus grandes affinités, celle des .^mbro- siacées. Une des espèces, celle qui est la plus commune, se rencontre assez fréquemment dans les décombres, au liord des rivières. C'est une plante élevée de 3 à 5 décimètres environ, à fleurs peu apparentes et ver- dàtres, disposées en grappes axillaires ou terminales et unisexuées ; le péricline des fleurs femelles est terminé par deux becs dressés ou étalés et couvert d'aiguillons grêles et droits, crochus au sommet. Le Xan- thiwn ti'umarium porte généralement le nom de Lam- poitrde. Une autre espèce, le .\. macrocarpum, présente le caractère de la précédente, mais avec exagération : ici les becs ne sont plus droits au sommet, mais ter- minés par un crochet: les épines sont robustes, arquées dès le milieu et fortement crochues.

Telles sont les plantes dont les fleurs ou ies fruits pourraient être utilisés et venir en aide à l'industrie de Messieurs les Camelots parisiens, si par hasard la Bardane venait à manquer ce qui n'est nialhoureuse- ment guère probable.

1'. Hmuot.

LE TROISIÈE CONGRÈS INTERNATIONALDEZOOLOGIE

Tenu il Li'ide (liollaiide). ilu IG au 21 seplembrc IS'JJ

C'est, f)n no l'ignore pas, à la Société zoologi(|ue de France que revient rhoniicnr d'avoir fondé le Congrès international do Zoologie, qui a lion tous les trois ans. Le premier, iirésido par M. Alphonse» Milno-Edwards, s'est réuni à l'aris, iiondant l'oxiiosition nuiviMselle de 1889: lo second rut lii^i à Moscou, ou 1892, sous la prési- (louc(! do M. l'aul Kajniisl; et lo troisièuio, qui s'(*st lonu à Loiilo. lo mois dernier, a été présidé jiar M. F.-.V. .lonliuk, dirocli'ui- (lu 'Musi'o il'nisluiro luilui'ollo do cotte ville.

Ce troisième congrès a roussi adniiraldomiMit. Prés do 2o0mend)ros,doMt jiUisioursihnnosol plusieurs domoisellos, y assistèrent, et o'osl pcjuiuous une vive satisfaction d'avoir à ('ouslator qu'après les iwluralistos de la Hollande, avait lieu lo congrès, ot dont lo nombre s'élevait à 013, ce sont les Français (|ui étaient do lioaucoup les plus noni- hroux.soit ^1. quorum pars miilinut /'«i. Après eux vouaient la Giando-Brotagne, représentée ]iar 28 momhres, et l'Allomaguo jiar 18.

La plupart dos ]iays civilisés y avaient dos roprésoulaiils, et iiondaut nue soinaiiM' la si )iiltiM'esquo ville do Loide, est l'une dos plus vieilles uuivorsitos du monde, a reçu dos naturalistes illustres, a possédé une partie de l'élite de la zoologie ooulompenaine. Citons, parmi les Français : MM. .V. Miluo-Kdwards et E. l'orrii>r, de l'Académie des Siiorucs; U. lîlauiharil. i\r IWcadéniie do Modocino; E.-L. liouvior, IL Filliol ol L. Vaillant, professeurs au Muséum d'IIistoiro naturelle do l'aris : A. Certes, E. Clio- vroux, I'. Dautzenhoig, A.DoIlfus, J,deGucrne, L. d'IIa-

LE NATURALISTE

233

moinille, L. Joiil)in, C. van Komiion, F. Mociiuard, lî. Munie/., E. Olivier, G. l'ruvot, J. Riclianl, G. Uoché, C. Schlumberger, E. Simon, etc. Parmi les étrangers : MM. S. Brusina, J. Bûttikofer, J.-V. Carus, R. Collett, T. Eimer, C. Emery, II. -II. Field, W.-II. Flower, V. Ilensen, P. -P. -G. Iloek, II. Ilorst, A.-A.-^^■. llulireclit, F.-A. Jentink, G. Jiilin, A. Kowalewsky, A. l.anieere, G.-R. Lûtken, O.-G. Mari^h, J. Miirray, \\'. Saleiisky, W. Schimkewitsch, F. -E. Scliultze, W.-li. Scoll, E. il(> Selys-Lonpchamps, R.-lî. Sliaqie, T. -A. SmitI, ,I.-\V. Spengel, G.-W. Stiles, T. Studer, R. Trimen, R. Vir- chow, A. Weismanu. É. Yung, N. Zograf, etc.

La séance d'ouverture l'iit présidée par le Ministre de l'Intérieur, M. S. van Ilouten, président d'honneur du Gongrès, et c'est avec beaucoup d'intérêt que l'un écouta le discours du Ministre, celui de M. F.-A. Jentink, président du Gongrès, et ceux de MM. W.-II. Flower, A. Milne-Edwanls, E. de Selys-Longcliamiis et G.-W. Stiles.

Pendant une semaine ont été communiques, dans des séances générales et des séances de section, des travaux nombreux et de haute valeur, ([ui, souventes fois, donnè- rent lieu à des discussions d'un grand profit. Les limites forcément exiguës de ce modeste compte rendu m'obli- gent à ne consacrer que peu de lignes à ces travaux ; et voici, sim])lement énoncées, une grande partie de ces communications, qui ont été faites, les unes en français, les autres en allemand et en anglais.

M. J. Murray : étude sur les grandes profondeurs de la mer et surla faune abyssale. M. A. Weismann : ques- tions relatives au princiiie de la sélection. M. A. Milne- Edwards : étude sur les ressemblances qui existent entre la faune des îles Mascareignes et celle de certaines îles de l'océan Pacifique austral. M. R. Blanchard : raji- port sur le prix institué en 1892 au nom du Césarewitch, devenu l'emiiereur de Russie. Ge prix est donné à M. R.-T. ScbarlT, conservateur au Musée de Dublin, pour son étude sur les mammifères de la région liolarctique et sur leurs relations avec ceux dos régions voisines. Du même savant (M. R. Blanchard) : Hirudinées des Indes néerlandaises et de la région indo-malaise. M. V. Ilen- sen : résultat de ses dernières études sur le plankton. M. W.-B. Scott : les lacs tertiaires de l'Amérique du Nord et leurs Mammifères. M. G.-R. Liitken : note sur une expédition faite dans les mers subarctiques p(]ur l'ex- ploration des grands fonds del'Océan, et note surles Mam- mifères fossiles des cavernes du Brésil. M. E.-L. Bou- vier : rapport sur le ])rojet de réforme de la bibliographie zoologique, de M. II.-II. Field, etfondationd'unbureau in- ternational et de comités nationaux pour l'accomplissement de cette réforme. C'est une question capitale, en raison de l'importance de plus en plus grande d(^ la bibliograi)lne pour les études scientifi([ucs. M. N. Zograf : origine de la faune lacustre de la Russie d'Europe, et odoutogra- phie des Ganoïdes cbondrostés. M. E. Perrier : orga- nisation du Laboratoire maritime du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, à Saint-Vaast-de-la-IIougue (Manche), laboratoire qu'il a fondé et qu'il dirige; et classification des 'Vers. M. G. .Iulin : étude sur les Tuniciers à bour- geonnement stolonial, et résultat des recherches com- paratives faites par un de ses élèves, M. R. Legros, sur le développement et la structure des organes sexuels des Ascidiens et de l'Aniphioxus. M. O.-C. Marsh : affi- nités et classification des Dinosauriens. M. G. Emery: polymoriibisme des fourmis et castration alimentaire.

M. L. Vaillant : retdierches sur la structure de l'épine osseuse de la Carpe. ^ M. T. Eimer : ([uestions théori- ques concernant re\()intion des auiniiiux. ^I. .\. Kowa- lewsky : recherches sur les glandes lyniplialiques du Scorpion d'Eurojie et d'esi)èces voisines. M. I'\ M(jci|uard : Reptiles et Batraciens nouveaux du du Mauf-Oubanghi (Congo fraiiçaisi. M. II.-S.-J. Bol- sius : recherches sur les népliridies des Hirudinées. M. R.- B. Sharpo : note sui- la dislrilinlion géographique des Oiseaux de proie. M. 1'. Diinlzenbiu-g : aperçu des Mollusques nouveaux di'agués aux environs des Açores, et au cap Blanc (Sénégal|. M. W. Salensky : recher- ches sur le développement du c(eur de la Greiiomlle. M. E. de Selys-Longchainps ; note sur le progies dans la connaissance des Odonatcs. M. .^. Ijollfus : disiri- bution géographique, en Europe, des Isopodes du groupe lies Armadilliens. M. R. Bonaiiarte : aperçu des recherches de zoologie marine faites à bord du va|ienr « le Roland », ([u'il a généreusement offert à M. II. do Lacaze-Duthiers, et liste des publications auxquelles ces recherches ont donné lieu. M. J. Bûttikofer : esquisse zoologi(]ue de rexp(''dition néerlandaise au centre de Bor- néo. — M. L. d'IIamonvillo : la protection des Oi- seaux. — M. W. Scbimkewitsch : recherches sur les i)rc- miers stades du développement des Gopépodes parasi- taires; etc. Diflereuts vœux, émis par M. L. d'IIa- inonville au nom d(^ M. .1. Forest, par M. H. -IL Field au nom de M. E.-L. Mark, et par .MM. F.-E. Schuitze et G.-W. Stiles furent votés par |lc congrès. La note gaie a été donnée par Mme Céline Renooz, qui a fait une com- munication extravagante sur les relations de descendance entre les animaux et les végétaux.

En présence di' la jeune et toute gracieuse reine de Hollande, de la reine régente, de la princesse Pauline de Wurtemlierg et d'un auditoire d'élite, iM. R.-IS. Sliarpe a fait une très intéressante conférence sur la vie des Oiseaux, agrémentée d'une longue série de in-ojeciions, coloriées fort habilement ]iar le peintre d'histoire natu- relle hollandais J.-G.Keulemans.

L'une des communications ([ui ont le plus capliv(' l'at- tention du Congrès a été ctdle de M. E. Dubois, sur les ossements qu'il a trouxcs à Java, et qu'il croit être ceux d'une espèce intermi'diaire entre rilomme et les Singes anthropoides, voire même ceux du précurseur de l'Homme, espèce à laquelle il a donne'', pensant qu'elle avait une attitude verticale, le nom très significatif de Pithecanthro- pus erectus. Cette communication, accompagnée de l'ex- position des ossements, (jui sont au nombre de trois : une calotte crânienne, un fémur entier et une molaire, a été le sujet de fort importantes discussions, notamment de la part de M. R. Virchow. Il résulte de ces discussions (|uela prudence scientifique commande de ne rien conclure avantdeiiosséderd'autresossemonts analogues. Aulieu de l'intermédiaire si désiré et si cherché, il se peut que l'on ait affaire à un tyiie humain d'une race disparue, ou à un homme fossile ayant un crâne anomal, ou à un Singe anthropoïde appartenant à une espèce éteinte. En défi- nitive, M. E. Dubois s'est, pense-t-on, un peu trop hâté en regardant ces ossements, ([ui n'appartiennent peut- être pas au même individu, comme ceux d'une espèce intermédiaire entre l'Homme et les Singes anthropoides, espèce qui a beaucoup l'ait parler d'elle, depuis la jiubli- cation du remarquable mémoire de son auteur.

Cette 3" réunion internationale de zoologie s'est ter- minée par la décision ((ue le 4" congrès aurait lieu dans

23(i

LE NATURALISTE

kl Gi'aiiih'-lirctupiu'. ou 180S, suus la inrsiilrucc ilc M. W.-H. Flowor, directeur du déiciilPiiienl de l'Histoire naturelle au Uiitisli Muséum. La ville il se tiendra sera choisie ultérieureuieui.

A l'occasion du Con(;n''s de Leide, le Sénat, de l'Uni- versité d'Utrecht (Hollande) a conféré le doctoral en zoo- logie et en l)otaiii(|ue honoris causa à MM. A. Milne- Edwards, \\'.-II. Flower et, A. Weisiuann.

T(dleest, résumée très liriévement. lajiartie scienlilii|iu' d(^ ce congrès, ! dont la réussite fut (■(iniiiléte.

Il convient, à tous égards. d'ajouter i|uo la partie récréa- tive a été des plus intéressantes, des ]}lus instructives et' di<s |]lus charniautcs. l'ai'toul. les congri'ssistes l'un'iit reçus d'une manière très i-iirdiale ; [lartout. on eut ]jour eux de délicates attentions, et la visite des mu-sées scientifiques de Leide et des jardins zoologii]ues d'Amsterdam et de Rotterdam, les excursions à Katwijk- sur-Mer. à Scliéveningue et à II(dder, est installé le Lalioratoire maritime de la Société néerlandaise île Ziioldgie. lahnra- hiire dirigé ])ar M. r.-l'.-d. Iliiek. qui l'Iait 11' secrétaire gi'uéi-al du Cnngrés ; la visite à la ménagerie de M. l',-L. Hlaauw et à l'ile de Marken. la promenade en ba- teau du Iliiek de Hollande à Hollerdam, la réciqilion du houi-gniestre de Leide, M. F. \\"as, celle de. la Socii'li' royale de Zoologie « Natura Artis Magisiia » d'Am- stenlani, et celle du cercle d'éludiants de Leide, la visite de la Vieille Hollande internationale d'Amsterdam, etc., ont laissé dans l'esprit des congressistes le plus agi-éalde sonveiiii-. cl dans leur cieui- une ]irofonde reconnaissance pour tous crus qui ont si parfaitement organisi'' cet inoulilialile congrès.

Henri (;Ai)i-:Ar de Keuvii.i.i:.

ti'ur jiourra se nqiorter ili.] Nous savons que les ani- maux qui vivent dans une obscurité totale sont incolores, le jiigmenl ne se dévelojipant ]ias en l'absence de lu- mière, par exemple les nombreux haliitants des cavernes, les parasites internes. Douves, Ténias, Ascarides, Pen- tastomes,etc.

Mais, en somme, les espèces liomochromos, mimé- tiques et lucifuges ne constituent pas la majorité, et il reste bien d'autres problèmes à résoudre, .le vais m'oc- cupi'r dans cet article dos couleurs non liomocliromi(|ues.

En 1866, Darwin, s'occupant du rôle des couleurs vives dans les rapports sexuels des animaux, avait été frappé par le fait suivant : beaucoup de Chenilles ont des cou- leurs très brillantes, très visibles, (jui les mettent en évi-

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Fij;. 1. Chenille de CucuUia, type ilc chenille à couleurs bien visibles.

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Relations entre les mofens de défense et les couleurs

CHEZ LES INSECTES

La roiileurdes animau.v a éti^ le sujet d'innombraliles travaux, et cependant la question est loin d'être épui- sée; si certains jioiuls commencent à être bien coniuis, combien d'autres n'ont jias encore reçu d'explications sa- tisfaisanti's!

Que signilienl la variéli'' rxlriionlinaire des coidniis, leur disposition si changeante, Iriii- ciim)ilicalion? l'our- ipioi certains animaux ont-ils drs leintes soinbi'es ou ell'acées, d'autres une robe éclatante'.'' (In pnU réponilre. au moins partiellement, à qmdqui's-Luies de ers ques- tions. Nous savons que beaucoup d'animaux sont lionio- chromes à leur milieu, c'est-à-dire si^ confondent avec leur entourage ])ar leur couleur on leur forme, afin de n'être pas a|ierçus par leurs ennemis ])ossibles: nous sa- vons que beaucou|i d'Arlliro|ioiles terrestres, quelques SerperUs, Oiseaux, etc., |)résentent b' curieuv pliiMio- niène du mimétisme, c'est-à-dire copii'ul extiM-ieurement d'autres esjièces bien défendues, alin de |iroliter de la confusion et d'être laissées de coté. \Lc yaliirulislc a pu- blié sur ce sujet de nombreux articles, auxquels le lec-

dence sur le fond vert des plantes et les signalent, pour ainsi dire, à l'attention des Insectivores: il est évident que ces couleurs ne ])Ouvaient avoir aucune signification sexuelle, ]iuisque les Chenilles sont des larves et ne re- produisent pas sous cet état : il devait y avoir quelque autre raison. La même question se ]iose, non seulement pour les Chenilles, mais pour tous les animaux qui ne cherchent pas à se cacher et dont les couleurs ti'ancbent sur celles de leur entourage habituel.

1 /observation et l'expérience ont donné ra|iidement une réponse à la question posée par Darwin : si l'on prend au hasard une vingtaine d'aninnuix à couleurs brillantes, qui les rendent facilement visibles à tous les yeux, il y a gros à parier qu'on en trouvera dix-neuf qui OUI un moyen de di l'ense quelconque : cuirasse impéné- m'Irable, piquants acérés, appareils venimeux, ruses, odeur repoussanle. goût désagréable, lic. Il est bien facile d'en faire la preuve, il n'y a qu'a regarder autour de soi : le Carabe doré {Cnrabii^ aurains L.l, est tout en- tier revêtu dune cuirasse d'un lieau vert mordoré, et il court rapidemiMil soi' les chemins, les lieux secs, les pri'S. à I:i rriliiTclie de sa pi'oii'; il rsl crrlaiiiemenl bien visible et reconuaissable ; eh bien! il a de puissants moyens défensifs, d'abord son épaisse cuirasse, et en- suiie la sécrétion infecte ili' ses glandes anales qui re- jiilrnt. lorsqu'il est inquii'li'. un liquide repous.sant pour tous les animanv.

Les Coccimdb"s ou bètes à bon Dieu sont certes des ainmaux visibles ; idles grimpent sur les jdantes à la re-

(I, Voir notamment : 1'i..\ti:au, La rcxxeinblaiice prolerliice el le iiiiinrlisme riiez les Arair/néen, oclolirc-novcndirr I8S!); I.a rc.isemlitiinrc prolcclrirc c/icz les l.épi(lii])lrre!t eiiniprens. {"' novembre IS'M. Cuknot, I.cx coiileiii:i <lrs l'oissoiis, l»!' juillet 1892; Les l'Iéropliores, 1<"' décembre 18UJ; Les ))iot/eiis de Uéfenae de quelques Lépidoptères nocturnes, 1'"'' fé- vrier 1893.

LE NATURALISTE

237

cherche des l'uceniiis ilmit l'ilcssi^ iiiiiin-issciit.i'ii ri)i-ni;iiil parfois des amas sur h'S(|iiels rlate;ni a altiii' l'alleu- tioil (i). Elles sont (h'I'enihies par de inuUiples proccd.'s :

Fig. 2. Colonie temporaire do Coccinella T-punctata (d'après Plateau).

leur cuirasse est assez solide et assez lisse pour défier les Coléoptères carnassiers les plus vigoureux; à la moindre inquiétude, elles rétractent leurs pattes et se laissent tomher comme mortes sur la terre, au milieu des herhes il est presque impos- sildede les retrouver, cela vraisemhlaldement à l'adresse des Oiseaux; enfin les Coccinelles exhalent une odeur désagréahle, très jier- ceptiblc lorsqu'(dles sont réunies en masses, et on sait depuis longtemps (2) qu'elles rejet- tent par les articulations fémoro-tibialos un li([uide jaune, mal odorant, de saveur acre, (jui n'est autre que le sang même de l'ani- mal : odeur et saignée réflexe écartent vrai- semblalilement les Batraciens, Lézards et Mammifères insectivores.

Citerai-je les Fourmis, avec leur sécrétion d'acide formii[ue, les Chenilles velues qui sont si antipathiquesaux carnassiers, lagrande Limace rouge {Arion empiricorum Fér.) avec sa sécrétion de mucus gluant et tenace, etc.

Les ex]iéi-ieuces ont été parfaitement d'ac- cord avec les oliservatioiis : .lenner Weir, Weismann, Butler, Beddard, Phiteau et sur- tout Poulfon, ont exiiérimenté avec des Sin- ges, des Oiseaux, Lézards, Batraciens; ils ont constamment remarqué rjue, si l'on olfre à ces carnassiers un lut d'Insectes, les uns à couleurs visibles.

(1] Plateau, Une furme spéciale de colonies temporaires de Coccinella seplempunclata. Annules .Soc. Eutom. de Belgique, t. 36, 1892 iLe Sali/raliste, 15 septembre 1892.)

(2) CuKXoT, Le rejet de sanr/ comme moyen de défense chez quelques Coléoptères. Comptes-rendus Acad. Se. Paris. t. CXVIII, 1894 p. Slo.

li's autres à cnideurs Imniochroniiiiues, les seconds sont iuimauquahlcnii'iil atlaipii'>s et dévorés, tandis que les

pi-eiuiers restent eu gr li' piirtii' indemnes et (pirlipio-

l'dis ne sont même [jas iucpiii'Ics.

La conclusion s'impose et parait uiénii' si logicpie qu'idli' di'vieul \\\\ \i''i'ilahle truisnu'. suivant l'expression anglaise, .l'empianite les ex|ii'essious méme^ de l'oulton :

i" Presi[U(^ tous les Insectes très visibles possèdent des alli'ibuls désagréaliles, goùl, nauséabond, odeur repous- Minli'. ]ioils irritants on aiguillon venimeux (nu poin-rait ai(mter à cette énuuH''rati(in la cuirasse et les ruses).

2"> Les Insectes (pii échappent à leurs ennemis par ressemblance avei' des objets inertes (homochromie), ]iar leurs attitudes, par des 7unnveuu'nts rapides ou eidin |jarce iju'ils se caclii'ut, sont gi''ni''ralement mangealdi's.

Il est très facile de comprendre |)Ourquoi les espèces de la première catégorie peuvent avoir des couleurs plus ou moins vives; chez les espèces qui se défendent ])ar le procédé de l'homoclu'omie, comme les Chenilles arpenteuses, les Ptérophores, de nomlu-eux Papillons- nocturnes, etc., les pigments colorants sont forcés de rester dans ime gamme très restreinte ; si tme chenille iVUrapteryx sambucata, [lar exemple, qui est normalement brune comme l'écorce des petites branches, devenait jaune ou rouge, idle serait immanquablement vue et di''vorée par tous les Oiseaux insectivores, jmisque son homochromie est son seul moyen de protection. Au contraire, chez les espèces qui ne se défendent pas jiar le procédé de l'homochromie, la couleur est absolument iudilférente au point de vue de la conservation de l'espèce : les ])igments, sous Tinfluence de. causes que nous igno- rons, peuvent donc se dévclojqier dans un sens quel-

Fig. 3. Chenille d'urapteryx sambucta.

coni[ue, et il est tout nalnrid qu'il y ait dans cette catégorie des animaux à coliu-atiiui excessivement bril- lante, moyennement brillante, terne, etc., enlin toute la gamme imaginable.

L. CUÉN'OT.

238

LE NATUllALISTK

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LE NATURALISTE

241

OISEAUZ ACRIDOPHAGES

Synopsis des Alaudinés africains.

L ESPÈCES OBSERVÉES EX ALGÉRIE PAU LE CAPITAINE LOCHE EN 1858

Genre : Otocon'^. l. L'alouette hausse-col [Otocoris bilo-

phus). Habite le Sahara. Cnlandrclla. 2. Calamlivlle ordinaire {Calandrella lirachij- dactyla). Toute l'Aini'rie.

3. Calan(hvllf île lîcliouil {Reboudia). Ilaliite le

Saiiara. Ammomanes. 4. Arnnioiuanes du désert (Ammomaijcs de- scrti). Habite le petit désert. 3. Ammomanes élégant. (Ammomanes cleijans). Ha- bite !(• Sahara.

6. .\mmomanes élégant ( rcijiilus). Ha-

bite le Sahara. 7. Ammomanes cinna momea ferru^inca. Habite le Sahara. Alauda. 8. Alouette des champs [Alauda arvensis). Ha- bite toute l'Afrinue septentrionale.

9. Alouette Lulu {Arborea). Habite le Sud-Alf;érieu. RampliOforis. 10. (Ramphocorh Clot-Bey). Habite les pla- teaux sahariens.

Melanocorypha. H. Calandre vulgaire dVctaHococî/p/ia Ca-

landra). Habite toute l'Algérie. Galerida. 12. Cochevis huppé {Galerida crhtata). Habite

toute l'Algérie.

13. Cochevis de Randon | Randonri). Haliite

le Sud. Sirlis {Alscmon Br(dim) 14. Sirlis Dupont {Ccrthilauda Dupontii). Habite le Sahara.

Alsemon Brehmi. 13. Sirlis bifasciée desertorum.

Habite le Sahara.

II. ESPÈCES DÉCRITES PAU LAVARD. - RIRDS OF SOUTH AFRICA (AFRIQUE MÉRIDIONALE ET AUSTRALE)

Orenre :

Mirafre Africana, Uufous uaped Lark. Des. ]i. 'MO.

Africanoides, Fawn coloured Lark. Des. ji. 323.

Megalophono-afrkanoides.

Angolensis, Angola Lark. Des. p. 831.

Apinta, Bartailed Lark. Des. p. 51o.

Cheniana, Latakoo. Lark. Des. p. 328. Megalo-

phono-chenianas.

Damarensis, Damara Lark. Des. p. 522. FriiKjillaris, Finch like Lark. Des. p. 527.

Nsevia. Dark liued Lark. Des. j). 524.

Ni'jricanf:. Dark coloured Lark. p. 530. (F. Bocage

ois. d'.\ngola ]]1. 8. f. 1).

ru/ipilea. Uufous liartailed Lark. Des. ]). 517.

Sabotft. Sabota Lark. Des. \i. 526. Megalophono

sabota. Pyrrhulauda. P. Smilliii. Smith's Finck Lark. p. 403. P. aitstralis. Dark raped Finch Lark. p. 497.

verticalis Grey liacked Finch Larkp. 494. F S.mith.

111. S. ,Vlr. /.ool. aves }>1. 25. Sirlis Certhilauda scmilorquata grey Collared Lark. ji. 499.

suhcorunata Lark. j). 499.

ijarrula Smith's long billed Lark. ji. 498.

capensis Cape long billed Lark. ]]. 498. rufula Uufous long billed Lark. )). 499.

mcgaloph, lagepa Smith. Cape Lark.

]). 501.

spizocoris conirostrus. ]'\\\k billed Lark.

p. 308. Tephvoeorys cincrca. Uufous caped Lark. p. 311. Fig. Le-

vaillant ois. d'Afrique IV-199. Hetcroœrys breviunguis Short claned Lark. p. 303. Calendula crassirostrix Thick billed Lark. ]>. 313. Aleamon itivosa Sir Cape Lark. {megaloph. /^ayepa Smith).

p. 501. Ammomanes grayii Gray's Lark. p. 507. Ammomanes crythrochlamys. Uufous mantled Lark.

11. 306.

III. DANS l'ornithologie d'angola par j.-v. rar- rier du rocage le genre alauda n'est repré- senté que par :

1. Pyn-liulauda verticalis.

2. Calandrites cineren. Sy. Alauda cincrea megalophonus,

cinereus, tephrocoris cinerea. j Megalophonus afriejinns. Lavard. .-,,,.„ . \ occidentnlis. Hartlaud Or-

.i. Mtrafra afncana 1 _ „i|i,. Wesf afrika's, p. 153. apiata i _ p/„„ico/a. Finch. IlARTL.Vog. 1 Ost. afr. p. 403.

Syn. Alauda apiata. Vieill, F.' Dict. H. N. I p. 342. Megalophonus apialus. h.wwRV). Birds. S. Afr. p. 213 Fig. LEVAILL.A.NT, Ois. d'Afrique IV, pi. 194. S.MITH m. S. Afr.

Zool. Aves, pi. 110, figure 1. Mirafra nigricans, alauda nigricans.

IV. DANS l'ornithologie du nord-est de l'afrique

DE TH. VON HEUGLIN

Nous trouvons 28 espèces : Coraphytes leucolis. Pyrrhulauda leueolis. Abyssinie, Nil Jilanc.

frontatis albifrons. Mer Uoug(>, Sénégambie.

Melanauchen, Mer Uouge, Sénégambie. Hierapterhinx Clot-Bey. Alauda Clot-Bey. Melanocorypha calandra. Couve eu Algérie et le Maroc,

commune en Perse et tout l'ouest de l'Asie. Oiseau

d'été dans le sud de l'Europe.

Melanocor-bimaculata albo-terminata.

Alauda erythropyga.

Melanocorypha infuscata.

Alauda arvensis.

Al. galerila prxlcrmissa.

cristata.

habessinica.

microeristala.

isabellina.

/lava. arborea.

arenicola. Ammomanes hisitana descrti.

paUula.

fralerculus.

Geveoraphus simplcx. Arabie.

Cordofanicus. Sennaar, Kordofan.

rufo-cionia-momeus.

eh'ganlissimus.

modcsias.

erythropyrjius.

infnscatus. Alxmon desertorum.

242

t,E NATURALISTE

Calandites brachydactyla.

macroptera, 'SSi. calandritis Rebondi. Tuni?,

Sahara Alfiorien.

minor. BerigncUa, Indo Contralo.

cinerea.

Anderssoni. Otncorys hilopha.

OBSERVATION DE HEUGLix. Il fisi rcmarqualilc que les Alouettes sont très nomljrouses dans le nord et le sud de rAfrique et rares dans IWfrique tni|iicale. pays très riche en forêts.

V. DANS HARTLAfl!, OliNITlIOLOGIE WEST AFIUKa'S.

VOGEI, OST AFRIKa's

Nous trouverons : Alauda gorensis. Sénégal.

senegalensis. Casamance. Cerlhilauda nivosa. Afriiiuo occidentale. Hfegalopltomts. Gabon, mirafra africana. Pyrrhulauda Icurotia Sénéganibie, Casamance, Nuliie,

Seiiaar, Kordofan.

LES MOTACILLIDÉS. MOTACILLTD/E

Cette famille se divisf! en trois grandes tribus, dont quelques-unes particulières à l'ancien Monde.

Les Bergeronnettes, motacilla.

Les Pipits, anthns.

Les Tra(inets, saxkola.

La famille des Bergeronnettes com]irend le genre Lavandière.

La dilférence entre la Lavandière et la Bergeronnette consiste on ce que la première d'habitude se trouve au bord des eaux, tandis que la Bergeronnette fréquente les prairies à la suite des troupeaux; les deux espèces re- cueillent les vermisseaux et vers blancs, mis à décou- vert par le travail de la charrue. Elles accompagnent le bétail à la pâture, le débarrassent des mouches ([ui le tourmentent, tous les insectes r|ui pcnident les bonis des eaux stagnantes sont avidement recherchés et absorbés par ces oiseaux. Ce sont aussi de grands destructeurs d'altises et de jictits orlhoptéi-es.

1'"' Genre :

IhldylcS. BEnclEHONNETTE.

Bergeronnette printanière. Budytes flava. Commune dans toute l'Europe, en Afriipie et dans l'Asii'. (■(•lie espèce vient visiter l'Europe dès le [iriii- temps et retourne dés l'automne dans ses (juartiers d'hi- vernage en Afri(iue et en Asie. M. Falkenstein l'a trouvé à Loanda.

Budyles mehmorephalua. Bergeronnettes à tète cendrée communia durant l'été en Italie, rare dans le nord de la France et en Belgii|ue.

liudytca nigricapilla. Bergeroiuielle à té(e noire. se trouve l'été en Suède et en Laponii', l'hiver en Dal- matien et en Italie.

Budytes Rayi. Bergeronnede di' Hay. llaliile l'Angleterre, do jiassago dans le nord de la France.

Budytci citreola. Bergeronnette citrinée, habite la Russie orientale, l'Asie centrale.

2" Genre :

Molacilta. Lavandiéhes.

Les allures des Motacillidés rappellent celles ih's An-

Ihides, et certains mouvements particuliers leur ont fait donner le nom de <i IIocho-(|ueue u. Ces oiseaux vivent au bord des cours d'eau, se nourrissent d'insectes, de larves, de iictits animaux aquatiiiues, et, continuellement à la recherche de nourriture animale, font dos dé]dacoments jM-odigieux. L'été, <'n Europe, jusqu'à l'extrême Nord, l'hiver, dans l'Asie et l'Afrique centrale, jus(|u'aux Indes.

La Lavandière grise. Motacilla ulba.

Uépandue dans beaucoup de contrées do l'Europe, commune et sédentaire en France, Brehm l'a observée dans le nord-est de l'Afriiiue, jusqu'au dl° de latitude, et dans l'Asie occidentale, jusqu'à Aden. L'hiver elle est aux Indes se trouve une espèce particulière :

La Lavandière Dobin. Motacilla duckhunensis.

Celte espèce se trouve dans toutes les Indes centrales et méridionales et à Ccylan, excepté la chaîne de l'Hi- malaya. Elle arrive au commencement <roctobro et re- part en mars et en'avril.

La Lavandière de Lichtenstein. Bergeronnette meia- no-ceplialus. B. boiealis. Motacilla Lichtenstein.

Cette espèce habile la vallée du Xil, on la rencontre en compagnie de la Lavandière grise, sur les bancs de rochers parsemés dans le coui's du fleuve.

Motacilla vidua, cxpcnsis, Vaillante, agtiimp.

Celle espèce, particulière à l'Afrique centrale, est dé- crite dans lî. (hi Bocage (IL Partie Ois. d'Aiigol., ]> 291). Ilolub a Irouvi' M. Gariepina dans le jiays Matabélé, fig. dans Levaillanl : Oiseaux d'Afri([ue, p. 178.

Motacilla capensis.

Pailiculière à l'.M'rique australe. Fig. BuU'on. PI. Enluin, pi. 28, fig. 2. Gray Handiist.l sj). 3573.— Syn. B. Boc. ois. Angola, ]). 290 . Layard, B. S.Afr..]). H8. Finsch el Ilarl. Vog. Osl Afr..p.226. GurneyinAuder- sson, B. Damara. p. li I .

Ilolub nous dil que li' Hoche-queue du Cap esl aussi ai]précié jiar les colons el les indigènes, à l'égal do Hirundo cnpeiif^is et que tous doux sont ]iarliculièroment familiers et se trouvent toujours dans le voisinage des fermes.

Molacilla hoarula.

Celle espèce esl iiarliculièi-i' aux régions élevées de tout l'ancien conlinenl, elle l'iéquenle les cours d'eau montagneux.

i-Ks l'irrrs. Anthiia.

Les Pipils fré(|uenlenl les champs cultivés et les ]irai- ries ; les uns se plaisent sur la lisière des forets, dans les clairières, les lorrains arides; d'aulres jiréfèrent les mon- tagnes, les falaises et les pâturages maritimes; quelques- uns, enlin, habilent pendant ri''té les collines, les lieux sablonuinix ou ijierri'ux, et se lionnenl à l'arrièro-saison sur les bords des rivières. On connaît Ironto-sepi espèces cosmiqioliles dont sept apparliennent à rEuro]ie et qui ont les mémos habiludes (|ne les Bergeronnelles pour la desiruclion des ennemis do nos cultures, i]u'ils recher- chenl géuérabnnenl par une habiludo générale des Mota- cillidés.

Pipit Houss(dine, Antlius campcstris. Habile les contrées tempérées i^l méridionales de l'Europe et l'hiver on Afri(Hio. Audersson l'a recueillie dans le ]>ays des Uaniaras. il n'a jamais élé rencontré dans aucun autre endroit d'Angola, ni dans les ]i()ssessioiis portugaises du Congo, au nord de Zaïre. Layard dit (ju'elle existe au Cap.

l'ig. Wernor. allas C)is. d']>uroiie. pi. 85.

l'ipil (farlouso) An</iî<.'i praicnsis. Très commun do-

LE NATURALISTE

243

puis II' cci'clc pDlairi' jiis(|u'.'i l'IOurdiJC rt l'Asii' cciili'iili'.

l'ipil ù norgi' rousse. A)i</iMS ccrviniis. llaliilc l'I'hi- ropu inéiiiliouali', l'hivci' dans lu liassiu ilc la Mrditi'na- iiéo, l'Asie l't l'Afriquo SL'|)tfintrionali'.

4" Pipit des buissons, Anthus arboreus. Habite toute l'Europe, les stei)pes de l'Asie et de l'Afrique septentrio- nale, commun en France.

I'i|)it ol.iscur, Anlhug obscurus

llaliiK

•jurni}<'

septentrionale et occidentale, de passade en France au printemps et à l'automne.

ripit spioueelli'. Antlim spionccUa aqualicits. Se trouve l'hiver dans l'Euro)»' méridionale et l'Afrique sejj- tentrionale, très commun l'été dans les montagnes de la Suisse et de l'Allemagne.

7" Anthus erythronotus. Sliarpe, Boc, Lay. Fig. Le- vaill., IV, \>. 1G7. Cette espèce est particulière à l'Afrique australe, très répandue dans le Nannuiualand et le Da- maraland.

8" Anthui lincii-entris. Layard. Cietto espèce vit dans rAfric[ue australe. Elle fut découverte par Wahlberg, dans la Cafrerio supérieure.

9" Atithiis Raalteni. Finschet Ilartl.Vog. ost-afrika., p. STi. M. U. du Boc. le décrit dans l'Ornitli. d'Angola, p. 649.

iO" Anthus Gouldic. Daih. du Doc. 6'iiO. Ois. d'An- gola, se trouve sur la cote de Loanda.

A suiore.)

J. FOREST.

DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES

Los insectes faisant l'objet de cet article se trouvent actuel- lement en ma possession.

Asclera Deyrollei. Entiércinent d'un noir gris bleuâtre avec le prothorax testacé rougeàtrc; forme de sanr/tiinicollis, paraissant seulement un peu ]j1us allongée, avec une pubes- cence fine, couchée, grisâtre. Tète d'un Ijleu noir violacé, à ponctuation forte, rapprochée; yeux gris à reflets orangés; antennes et palpes vaguement fauves. Prothorax assez long, bien élargi en avant, sillonné antérieuremi'iit, marqué de trois impressions larL'es (deux antérieures, une médio-postérieure), modérément proiondes; ponctuation irrégulière. Ecusson gris. Elytrcs allongés, granuleux, ornés de trois côtes, pas très sail- lantes. Dessous du corps et pygiJium foncés.

Longueur 10 millimètres. Persath (Th. DeyroUe).

Impressions prothoraciques moins marquées que chez A. saiif/iiinicollis F., avec les côtes clytrales peu saillantes.

Baratlira-a 8 inacnlata. Peu allongé, parallèle, corps d'un vert métallique brillant, élytrcs d'un testacé jaune ou rous- sàtre, ornés chacun de quatre taches noires disposées deux à deux. Tète et prothorax pubescenls, à ponctuation irrégulière forte, surtout chez o^, granuleuse, plus rapprochée sur la tète. Tète marquée d'une sorte de fossette frontale très grande et à épistome profondément entaillé et creusé chez cj"; labre tron- qué, peu impressionné en avant; antennes bleuâtres avec les deuxièmes ou quelquefois troisièmes articles rougeàtres. Ecus- son vert à ponctuation forte, écartée. Elytres presque glabres, à ponctuation irrégulière, d'un jaune testacé ou testacé rous- sàlre, ornés de quatre points variables noirs disposés deux à deux, les deux premiers très antérieurs, l'externe étant plus gros, les deux autres un peu après le milieu.

Longueur 6 1/2 à T 1/4 mill. Tanger (Olcèse).

Très voisin de tt. slramineipennis Luc. et peut-être variété de cette espèce. Il parait en dilfèrer, en plus de la tache sup- pjlémentaire de chaque èlytre, par une structure de tète un peu différente chez c^i celui-ci ayant entre autres le labre peu im- pressionné en avant.

M. Pic.

LA RÉÏÏIIOI DES NATURALISTES

DU MUSÉUM DE PARIS

SIXIEME REUNION

M. J.-M. Bel écrit de Bangkok pour annoncer l'envoi d'un jeune Tigre, d'un grand Singo {Maraciis tihelanus), de Perdrix et d'une Tortue. Ces animaux sont otïerts à la ménagerie du Muséum.

M. M. Chaper, correspondant du Muséum, a rapporte du Cap Vert divers animaux.

Plusieurs autres voyageurs, MM. Maclaud, G. Paroisse, R. Coppin, MM. les gouverneurs de la Guinée française et du Soudan français ont fait don d'un certain nombre d'animaux et de plantes rares. MM. H. Lœw et L. Bréaudat se mettent à la disposition des naturalistes du Muséum pour des recherches, soit dans le Transvaal, soit au Tonkin.

M. François, mail.ro do conférences à la Faculté de lionnes, fait une communication relative au climat, à la structure géo- logique et à la physionomie générale des îles situées au nord de nos colonies néo-calédoniennes.

M. Hamy présente à l'assemblée un médaillon de marbre Ijlanc, exécuté par Tuby et représentant le buste de Cureau de la Chandjre, démonstrateur au Jardin royal (1635-1669).

.M. Trouessart fait une communication sur les variations de pelage du l'i/torius aurivenlcr. Ces changements de pelage rappellent ceux que présentent les Ecureuils sud-asiatiques, cliangements observés par M. A. Milne-Edwards. Nous pou- vons ajouter que, d'après les observations récentes de M. Remy Saint-Loup, un certain nombre de Rongeurs présentent de profondes variations dans la couleur du pelage au cours de leur existence, au point do rendre très difficile l'appréciation des différences spécifiques.

M. A. Milne-Edwards communique les résultats de ses ob- servations sur l'incubation des Casoars Emeus, élevés à la mé- nagerie du Muséum. La ponte a commencé en janvier; le 23 du même mois, le mâle a commence l'incubation. Malgré le froid excessif, l'Emeu n'a pas quitté ses œufs, ne prenant presque aucune nourriture et gardant une immobilité à peu prés complète. Quatre jeunes ont brisé leur coquille du 19 au 23 mars. Des photographies projetées au tableau ont permis de suivre les progrès rapides du développement de ces jeunes Emeus.

M. Thèbault rend compte de ses recherches sur le nerf de la voix des Oiseaux.

M. L. "Vaillant annonce la capture, dans les environs du port de Concarncau, d'un curieux Scombéroïde, le Luvarus imperialis, envoyé récemment au Muséum ]]ar Mme DeyroUe- Guillou. Ce Poisson rare, surtout dans l'Océan, mesure 1 m. 13 de long sur 0 m. 3u de largo et 0 m. 2tl d'épaisseur. M. A' ail- lant pense que ce Poisson habite ordinairement la haute mer et se rapproche des rivages seulement par accident.

M. A. -T. de Rochebrune donne les diagnoses de Mollusques nus et do Lamellibranches provenant du voyage de M. Diguet en Basse-Californie. Les Nudibranches signalés sont : Doris umbrella, l'ieufohranchus Dii/iieli, rAc: les Lamellibranches sont : Avicula Vicesi, Chaîna Vif/iiell et Chama parasi- tica, etc.

M. Armand Viré a observe divers Crustacés des cavernes du Jura, et a constaté que rapidement la lumière donnait à ces animaux une pigmentation que le séjour habituel dans la ca- verne obscure ne laisse pas développer.

M. Bordas fait connaître les résultats de ses recherches sur les glandes salivairos des Locustidœ. Il existe deux grappes principales de glandes : l'une pfotlwraco-céphulique ; l'autre, moins volumineuse, mésothoiacique. Le canal excréteur, très court, de la glande ne débouche pas dans le tube digestif, mais bien à son origine. La situation exacte et les rapports anatomiques de cette ouvertuio seraient intéressants à con- naître.

M. Renault, poursuivant ses études sur les Bactéries préhis- toriques, décrit le Bacillns Tiey/iemi, le Micrococcvs lepido- phaqus, analogue, d'après l'auteur, aux Bactéries qui pro- voquent la carie dentaire.

M. Albert Gaudry attire l'attention sur le squelette de Me- r/alheriwn, nouvellement remonté au Muséum. Cette fois, l'animal est dressé sur ses pattes de derrière, s'appuyant sur un arbre; sa bouche est à 3 m. 13 au-dessus du sol.

244

LE NATURALISTE

M. Gréhant a cherché à doser l'alcool dans le sang artériel après l'introduction dans l'estomac d'un volume donné d'alcool et i étudier les variations de la proportion d'alcool au bout d'un nombre d'heures variable. L'cxpt^rimcntateur a constaté que l'alcool versé dans l'estomac ne passe qu'en petite quan- tité dans le san}.', mais reste constant pendant plusieurs heures. Si l'injection est faite directement dans le sang, l'al- cool va se fixer dans les tissus au moins pendant un certain temps, et la quantité restée libre est faible et ne diminue que faiblement en plusieurs heures.

R. S. L.

Répertoire ét|nio!ogi(]ue des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VULGAIRES DES OISEAUX {Suile.)

Engoulevent. Nom français du Caprimulrnis Eiiropœiis. u J'ai conservé à cet oiseau, dit Hullon, le nom d'Engoulevent qu'on lui donne en plusieurs provinces, parce que ce nom, quoiqu'un peu vulgaire, peint assez bien l'oiseau lorsque, les ailes déployées, l'onl hagard et le gosier ouvert de toute sa largeur, il vole avec un bourdonnement sourd à la rencontre des insectes dont il fait sa proie et qu'il semble enrjouler par aspiration. )>

Epeiehc. Nom donné au Pic varié [l'icus major) et dé- rivé du mot allemand Speclit (Pic).

Epeîchctic. Diminutif du mot précédent emjiloyé pour désigner le l'iciis minur.

Epcronnier. Nom donné à des Paons de l'archipel In- dien [l'olypleclvon). « Le mile diffère du Coq-Paon et du Coq- Faisan par un double éperon qu'il a à chaque pied, caractère presque unique d'après lequel je lui ai donné le nom d'Epe- 7-o»)ner. -> (Bulïon.)

Epervier. Ce nom donné à nn Rapacc {Accipiter nisiis) dérive de l'italien Spannero. « Co mot vient peut-être du grec Spdi-dsso (je lacère), d'après la remarque de Scaliger. » (Al- drovande.)

Epiniaqne. Nom donné par Cuvier à un genre d'oi- seaux iEjiiinacliiis) voisin des Paradisiers et tiré du mot Epi- mulws. nom donné par les Grecs à un très bel oiseau des Indes, d'espèce indéterminée.

Epoutanlail. Surnom donné au Sterne Griefette (H?/- ih-iichetidiiu iiiririi) et tiré du mot épouvanter, k cause de l'ef- froi que produit l'aspect de ces oiseaux.

Esclave.— Nom sous lequel on désigne un Tangara {littlus Doriiinicus). « Nous conservons à cet oiseau le nom d'Escliive qu'il porte à Saint-Domingue, selon M. Brisson, et nous sommes surpris qu'ayant un nom qui semble tenir i l'état de servitude ou de domesticité, on ne se soit point informé si on le nourrit en cage et s'il n'est pas d'un naturel doux et fami- lier que ce nom parait supposer. » (Buffon.)

Eloarneaa. Ce mot, quo l'on écrivait autrefois Esiur- neau, vient, selon Ménage, ilu latin SUirnellus, diminutif de Slurnus, nom latin de ces oiseaux.

Evéqne. On désigne vulgairement sous ce nom plu- sieurs oiseaux dont le plumage est bleu, principalement le Ïangara-Kvéque {Tanar/ra episcopus) cl l'Evéque de la Loui- siane [Ouiraca cmriilea).

Faisan. » 11 suffit de nommer cet oiseau pour se rap- peler le lieu de son origine : le Faisan, c'est-à-dire Voiseau du l'hase, était, dit-on, confiné dans la Colchide avant l'exiiédition des Argonautes. Ce sont ces Grecs qui, en remontant le Phase pour arriver à Colchos, vii-ent ces beaux oiseaux ré- pandus sur les bords du fleuve et qui, en las rapportant dans leur patrie, lui firent un présent plus riche que celui de la Toison d'or. « (Bufl'on.) Le nom scientifique du Faisan vul- gaire {Phnsianus Colchicus) rappelle l'origine de cet oi- seau.

Falelnelle. Co nom, donné à un Ibis {Falcinelliix iV/nc».?), dérive du mot italien /'«Zci;iei/o (faux), parce que le bec de cet oiseau est recourbé comme une faiij-.

Falconelle. Ncmi tiré du mot latin Falcunculus (petit Faucon) et employé pour désigner des oiseaux d'Australie dont le bec est crochu et qui sont intermédiaires entre les Pies- Grièchcs et les Mésanges.

Farlouse. On donne vulgairement ce nom ou celui de Faloppe :i\i Pipi des prés {Anlhiis pralensis). n Ces mots Far- louse, Falloppe ou Faloppe viennent du chant de l'oiseau, ainsi que la plupart de ses autres dénominations, car l'Alouette de pré chante assez plaisamment, n (Salerne.) Le Duchct re- garde ce nom comme une corruption des mots latins prali Alaiida (.Mouette de préi.

Faucon. Nom tiré du mot latin Fatco employé pour dé- signer ce Rapace. « Festus pense qu'on le nommait ainsi à cause de ses ongles tournés on faux. » (Belon.)

Fauvette. « M. l'abbé Prévost, dans son Manuel lexique, dit que la Fauvette est un petit oiseau qui tire sur le fauve, d'où lui vient son nom. » (Salerne.)

Figuier. Nom donné à un genre de Fauvettes d'Amé- rique (Ficedulii), parce qu'elles recherchent les figues. « Ils se perchent sur les petits arbrisseaux, se nourrissent d'insectes et de fruits milrs et tendres, tels que les bananes, les goyaves et les figues; ils entrent dans les jardins pour les becqueter, et c'est de qu'est venu leur nom. Cependant, à tout ]>rendre, ils mangent plus d'insectes que de fruits, parce que, jiour peu que ces fruits soient durs, ils ne peuvent les entamer. » (Bulfun.)

Flamant. Ce mot n'est que la traduction du nom donné à cet oiseau par les anciens : l'ha-nicoplerus (oiseau à l'aile de flamme), à cause de ses ailes d'un rouge de feu. « Nos plus anciens naturalistes prononçaient flambant ou flaminani ; peu à peu l'étyraologie oubliée permit d'icrire flamant ou flamand, et, d'un oiseau couleur do feu ou de flamme, on fit un oiseau do Flandre; on lui supposa même des rapports avec les habi- tants de cette contrée il n'a jamais paru. » (Bulïon.)

Flùteur. On a donné ce nom à des oiseaux d'.Vustralie du genre Barila, très voisins des Cassicans, à cause de leur voix sonore et mélodieuse qu'ils font entendre surtout le matin. Les colons de Tasmanic les nomment Morninij dock.

Foliolocole. Surnom donné en Sénégambie par les commerçants européens aux Chalcites ou Coucous dorés, qui sont très recherches comme oiseaux de parure et que les nè- gres nomment Didrik.

Fou. Ce nom a été donné à des Palmipèdes, parce que, n'étant pas effrayés par l'homme, ils se lais-^cnt prendre à la main sur les navires et sur les cotes. i< Ce n'est que par imbé- cillité qu'ils ne se défendent pas et, de quelque cause qu'elle provienne, ces oiseaux sont plutôt stupides que fous, car l'on ne peut donner à la plus étrange privation d'instinct un nom qui ne convient tout au plus qu'à l'abus qu'on en fait. » (liulïon.) L'espèce la plus connue, le Fou de Bassan ySula Itussana), a été ainsi nonmiée à cause de la petite ile de Bass, dans le golfe d'Kdimbourg, l'on croyait que cet oLseau était l'Ius commun que partout ailleurs.

F'oudi. On a conservé à co Passereau (Foudià) le nom que lui donnent les indigènes de Madagascar.

F'oulque. Ce nom, donné à des Poules d'eau, n'est que la traduction de leur nom latin Fulica qui dérive de fuligo (suie), à cause du [)lumage noir de ces oiseaux.

Fourmilier, Nom donné à une fandllc d'oiseaux \For- micarinés) voisins des Brèves et qui se nourrissent jirincipale- ment de Fourmis.

Fournier. Commerson, qui a découvert l'espèce type de ce genre {Furimrius), l'a nommée Fournier, du même nom {llornero) que lui donnent les colons espagnols, à cause de la forme extérieure do son nid qui ressemble à celle d'un four.

Fraise. Nom donné par Bulïon à la Caille naine d Chine {Escale factoria Chinensis). « Je l'ai a]ipelée Fraise à cause de l'espèce de fraise blanche qu'elle a sous la gorge et qui tranche d'autant plus que son plumage est d'un brun noi- râtre. » (Bulïon.)

(A suivre.)

Albert GitANOEu.

Le Gérant: Paul G HOU L T.

Paris. Imprimerie F. Lové, rue Cassette, 1".

17' A^NÉE

2' SÉRIK X' «08

1" NOVEMBRE 1895

SYNTHÈSE ACCIDENTELLE DE L'ANHYORITE

Au cours d'une récente excursion f;éologi(|ue aux envi- rons de Cernay-la-Ville, M. R. Tartary, (|ui dirige, pour la Ville de Paris, la magnifique exploitation de pavés de la carrière dite des Maréchaux, voulut bien me commu- niquer un échantillon intéressant. Il s'agit d'une incrus- tation recueillie à la surface de tubes de chaufiage, dans les bouilleurs des appareils à vapeur qui sont employés pour percer mécaniquement les trous de mine au travers des bancs de grès de Fontainebleau. Cette |incrustation, dont la production est très rapide, amène en peu de temps la détérioration des chaudières, et les exiiloitants se montrent très désireux d'un moyen préventif efficace.

La matière soumise à mon examen se présente sous la forme de plaquettes de 2 millimètres environ d'épaisseur, d'un gris assez foncé et d'ajiparence soyeuse, évidemment très cristalline. Elle est tendre et se raye facile- ment avec la pointe du canif. Elle est insoluble dans l'eau, même l)ouillante: mais elle se dissout, quoique avec beaucoup de lenteur, et seulement sous l'influence de la chaleur dans l'acide chlorhydrique étendu. Par refroidis-

Fig. 1. Anhydrite accidentelle de la chaudière des Maré- chaus. Coupe parallèle au dépôt. 60 diamètres.

sèment la dissolution laisse déposer des llocons soyeux, cette fois très solubles par une nouvelle application de la chaleur.

ChaulVèe dans un tube à essai, la substance ne laisse pas dégager d'humidité; mais, fondue avec du carbonate de soude et reprise par l'eau, elle répand une odeur sulfu- reuse très nette par les acides.

La solution chlorhydrique citée plus haut précipite très abondammeutpar le chlorure de baryum et aussiparl'oxa- late d'ammoniaque. Sauf des traces de fer, on n'y trouve pas d'autres substances que l'acide sulfuri([ue et la chaux, et, dès lors, il est bien vraisemblable qu'elle consiste en anhydrite ou karsténite. Cette présomption est entière- ment confirmée par l'analyse quantitative (|ui donne exactement les chiffres exigés par la composition du sul- fate anhydre de chaux. Elle est vérifiée encore ])ar l'exa- men microscopique de lames minces, taillées les unes parallèlement et les autres perpendiculairement aux pla- ipiettes incrustées. La figure 1 représente le iJiemier cas, et la figure 2 le second.

La première figure montre qu'il s'agit de prisnics assez

Le Xattiraiiste, 46, rue du Bac, Paris.

incomplets et sans puinicments déteruiinahles, enche- vêtrés d'une façon très compli(|uée. Leurs |iropriétés optiques sont celles des matières a)>partenant au système orthorhombique. On y voit trois directions principales de clivages corres))ondant à g', à /i' et à p. Les couleurs de polarisation sont extrêmement vives.

La seconde figure |)ermet de constater le mode d'ac- croissement des croûtes, et de voir que le phénomène n'est pas tout à fait continu et unifcuTne. A certains mo- ments qui correspondent sans doute à des refroidisse- ments, la production des cristaux a été interrompue et remplacéepar le dépùt de substance ferrugineuse noire et amorphe, qui parait fort analogue à celle qui donne lieu, sur quelques points des tubes, au phénomène qualifié de pustulence. On constate, en outre, sur cette cou|ie per- pendiculaire, que la grosseur des ci'istaux varie d'un moment à l'autre.

Une fois reconnue cette production très imprévue de l'anhydrite, il y a lieu de préciser les conditions qui l'ont déterminée. Tout d'abord, la conviction des exploitants était que l'eau d'alimentation des chaudières était sensi- blement pure, renfermant tout au plus un peu de silice : elle constitue une uiai'e retenue |iiir une table de grès et

Fig. 2. Anhydrite accidentelle de la chaudière des Maré- chaux. Coupe perpendiculaire au dépôt. 60 diamètres.

les couches qu'elle a lavées sont presque entièrement sa- bleuses. Cependant l'analyse y montre tout de suite du sulfate de chaux, d'ailleurs fort i)eu abondant, environ I centigramme par litre d'eau. Il est ])ossible, selon la re- marque de M. Tartary, qu'une partie de l'acide sulfu- rique ait été introduite artificiellement, quoique involon- tairement, à la suite de l'écoulement dans la bâche d'ali- mentation d'eau ayant servi à la trempe des outils, et qui est acidulée.

En second lieu, la cristallisation de ce sulfate de chaux tout à fait anhydre au sein de l'eau est digne de re- marque. Souvent, dans les chaudières alimentées par des eaux séléniteuses, il se fait des croûtes de sulfate par- fois moins hydratées que le gypse, mais jusqu'ici l'anhy- drite n'a pas été constatée. lIo|qie Seiller a montré que par le dispositif de Sénarmont on obtient à 140° un pro- duit fibreux qui contient encore 1/2 équivalent d'eau. Ou fait un sulfate anhydre à la même température en jiré- sence du sel marin, mais qui n'est sans doute jias la vraie karsténite puisqu'il s'hydrate s|)ontanément par sou simple séjour dans l'ciiu. Siruve a fait voir

2i6

LE NATURALISTE

i|ui', si l'on ('•vaiiori' la solution du fiypse dans l'acidf sulfuri(iuc monoliydratc, il se dépose des cristaux ortliorlionilii(iu('s d'une densité éfjale à 3.028 et ayant toutes les propriétés normales de karsténite.

Aux Maréchaux, la jiression normale de marche est de 7 kilogrammes, ce ipii correspond à6 atmosphères 79 et à une température de 164° à leii"; et il est d'autant plus in- téressant de noter ([ue ces conditions sul'lisentjjour détermi- ner la production de l'anhydrite qu'elles ont peut-être très souvent réalisée dans l'épaisseur de l'écorce terrestre et simplement comme contn^-coup ili's actions dynamiques éiirouvées par les régions métamori)hi(iues. On voit aussi que la transformation si souvent admise de l'anhydrite en gypse n'est pas aussi facile ([u'on pourrait le supposer et ne se conçoit guère, jiar exemple, en ijrofondcur même sous l'influence de l'eau qui, au contraire, d'après les laits qui viennent d'être exposés, déterminerait le retour du gypse à l'état de karsténite. On sait cependant les hy- pothèses séduisantes dont la question a été l'objet et les calculs réalisés pour expliquer par l'augmentation du volume des hancs d'aiiliydrite, [jassant à l'état de gypse, le soulèvement mémi^ d'une jiartie des chaînes monta- gneuses. La température des régions doivent nécessai- r(!ment exister des masses convenablement placées pour réalis(!r ce soulèvement ])aralt rendre la supposition tout à fait inacceptable, et c'est une conclusion dont l'impor- tance n'échappera à personne.

Stanislas MlU'NlF.H.

LE PARASITE DE LA MALARIA

ou FIÈ'VRE PALUDÉENNE

La Malaria désignée encore sous le nom de lièvre jjalu- déenni! est une maladie iiil'(;ctieuse (|ui se manifeste sous des fornn^s extrêmement variées dont les plus frétiuentes sont les lièvres intermittentes, les fièvres ])ernicicuses, l'anémie et la cachexie palustre. C'est, de toutes les ma- ladies infectieuses, celle qui occupe à la surfac(; du globe le plus vaste domaine. Très rare dans les pays froids, elle se montre à l'étal endémiiiue dans les cli- mats tem]iérés etaccpiiert son iiiaxiriunu d'intensité ilans les régions tropicales. L'histoire a l'iircgistré un certain nombre de, désastres jirovoqués i)ar rinfection palustre. Celui (|u'é]nonva l'armée anglaise à Walclieren est le plus grand qui soit connu. Nous sommes en 1809; l'AiigliUcrre, dit Thiers. envoie sur l'Escaut une expédition l'(trmidabl(! composée de 470 voiles avec 44,000 hommes, dans le but de prendre Anvers et la Hotte française. On n'est jias sans crainte à Paris sur l'issue <1(^ cette expédition; mais Na|ioléoii, qui est à Schœnbrunn, rassure tout b' monde: d'un trait de génie il comprend que l'armi'c anglaise périra dans les régions marécageuses et palustres de l'Escaut : il ordonne à ses généraux de retenir l'emienii dans ces régions sans livrer combat; sou pronostic se réalise, le palndisnie exerce sur les Anglais d'ell'royables ravages et 27,000 de leurs scddats périssent ou vont iieupler les h6|)itau\.

Parmi les nombreuses causes susceptibles di' provo- quer l'apparition de la malaria, il convii^iit de signaler en première ligne b's ilèfricliements et les travaux (|ui pru- duisenl de grands bijulevi-rsements des terres. l'Ju 1811

on creuse à Paris le cajial Saint-Martin, et iinmèiliatement les quartiers voisins sont décimés jiar le paludisme. Il en fut de même lorsque, en 1840, on construisit les fortifi- cations de Paris, lorsipie plus récemment on replanta la vigne dans le département de l'Hérault. Nous i)Ourrions encore citer de nombreux faits (|ui démontrent ([ue les travaux de canalisation, de nivellements des villes jjeu- vent produire dès fièvres intermittentes et des plus graves dans des localités qui en sont d'ordinaire exemptes. C'est un fait parfaitement établi, et coiniu de tous les méde- cins, et on se demande comment on a pu ne pas en tenir compte dans l'organisation d'une expédition récente.

Depuis de nombreuses années les médecins ont sup- posé que l'intoxication [lalustre était due à l'introduction de j)arasites dans le sang. En 1866 Salisbury décrivit comme agents de la malaria les sporules de Palinella qu'il trouva dans l'air des contrées voisines du Mississipi. Plus tard Calestra signale dans les marais Pontins une algue qu'il compare pour sa forme au Cactus peruvianus et à la(piell(^ il attribue l'intoxication ])alustre. Enfin Klel)s et Tonimasi-Crudeli ont indii|ué comme agent mor- bigène un bacille (Bacillus malaria') qu'ils isolaient du sol et de l'air de la campagne romaine.

Les travaux du médecin français, Laveran, ont fait entrer la question dans une voie toute différente que les recherches ultérieures ont démontré être la bonne. Le

c **°

Le Parasite de la lièvre paludéenne. Hématozoaire de Laveran (grossissement 1,000 diamètres).

1. (lorps sphérique avec trois HagcUa. 2. Corps sphérique présentant quatre flagella. 3. Flagellum libre. 4. Corps sphé- rique ;tvec un flagellum. 5. Corps sphérique avec une cou- ronne de grains île pigment. 6. Corps spliérique avec des grains de pigment disséminés. 7. Globule rouge p sr niant, deux petits corjjs spliériques. 8. Petits corps sphériqucs libres. 9. Corps en croissant. 10. Corps on rosace. 11. Désagréga- tion di^s éléments du corps en rosace.

parasite de la Malaria (llemato/.oaire de Laveran) parait devoir être classé avec lesgrégarines et les coccidies dans le groupe des sporozoaires. On le trouve dans le sang des malades atteints de fièvres paludéennes, oi'i il se minitre sous quatre l'orines principales : les corps sphé- riqucs; les flagella ; les cor|is en croissant et les corps en rosace.

1" Corps sphériqucs. Les corps sphéritjues représentent la forme la |dus commune du parasite. Ils sont constitués par une substance hyaline transiiarente incolore et ren- ferment des grains de pigineril. Les plus petits de ces èb'inenls n'en contiennent pas ou n'en contieniienl (|u'uii ou deux grains; les jilus gros en montrent un grand nmnbre disposés soit irrégulièrement, soit en forme de couroHiir. Les dimensions des corps spliéri(|ues varient

LE NATURALISTE

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lie 1 à 9 |j.. Ces élémi'iits sont iuiimi's de iiKiuviMiii'iits amiboiilos, d'où le nom de corps amiboides que certains auteurs ont jiroposé de leur donner. Les corps amihoîdes sont, tantôt lihres dans le sérum tantôt accolés ou incor- porés aux filoliulos rouiics (|ui pinivciil en pnrliT di'iix ou trois.

Flngella. Sur li's ]iréparations de sang frais on trouve un certain nombre de corps sijhériques (|ui pré- sentent sur leurs i)ords des filaments mobiles ou flagella qui s'agitent avec une grande vivacité. Ces filaments extrêmement fins et transparents, mesurent 20 à 28 p. de long et ])résentent à leur extrémité libre un petit ren- llement piriforme. Les flagella se détachent souvent des corjjs sphériquos et circulent librement entre les gloljules sanguins.

.3° Corps en croissant Ce sont des éléments allongés mesurant 8 à 9[j. et recourbés 'en forme de croissant. Les cornes du croissant sont effilées, transparentes et inco- lores, la partie moyenne présente des grains de pigment noir.

4" Corps en rosace Ces corps ont véritablement la forme de rosaces. Au centre ils présentent une petite masse de pigment; à la périphérie ils sont clairs, mais ils sont divisés en une série de segments, leur donnant l'aspect d'une marguerite. C'est une des formes de multiplication de l'hématozoaire : chaque segment [léri- phéri(|ue se détache, devient libre et se transforme en corps sphérique.

Malgré la grande diversité de leurs formes, les éléments que l'on oljserve dans le sang des paludiques, doivent être considérés comme des états successifs d'un même parasite. Les corps hyalins se montrent d'abord, dans les globules rouges, sous l'aspect d'une vacuole transparente. Peu à peu les corps augmentent de v(]lunie, se chargent de pigment et émettent des flagella ijui se détachent bientôt jiour devenir libres. L'hématozoaire jirend tantôt la forme en croissant, tantôt i\ se segmente (forme en rosace) et chacun des segments donne naissance à un corps sphériciue.

Depuis les recherches de Laveran, les travaux sur l'hématozoaire se sont multipliés. Quelques auteurs ont décrit des variétés du parasite correspondant à des mani- festations différentes du ])aludisme. 11 y aurait ainsi un parasite spécial ])Our la fièvre tierce, un autre |i(inr la quarte, etc., mais toutes ces variétés sont discutables et on peut ilire seulement iiue certaines formes du parasite s'observent ]]lus souvent dans certains cas, les corps en croissant par exemple dans les fièvres à rechutes et dans la cachexie palustre, les corps sphériques et les flagella dans le paludisme aigu.

Récomment Danilewski a trouvi^ dans le sang de-cer- tains oiseaux (Geai, Hibou, Chouette. Pigeon, Moineau, Alouette, Corneille, Pinson, Tourterelle, etc..) des héma- tozoaires semblables à ceux que l'on observe dans la malaria. Ces animaux sont habituellement bien portants; mais pendant la saison chaude cette microbiose du sang peut s'aggraver et amener la mort de l'oiseau, la destruc- tion des globules rouges devenant plus considérable et aboutissant au développement i)lus abondant de la méla- nine (mélanose de la rate, du foie, de la moelle des os, etc.). Ces phénomènes occasionnent une forte anémie, la perte de l'appétit, l'épuisement, la mort iDanilewsky). L'hé- matozoaire des oiseaux est-il identique à celui de la ma- laria et faut-il rajiprocher la microbiose malarique des oiseaux de l'infection jialustre de l'homme'? C'est une

(]uestion à laqnelli' il est encore im]iOssible de répondre: mais, alors même ([ue l'hématozoaire existerait à l'état normal dans le sang de certains animaux, on ne saurait rien en inférer contre la spécificité du parasite. Il peut en elfei vivre chez les espèces animales à l'état de parasite indillérent et manifester seulement chez l'homme des propriétés pathogènes ipii p.u-.iissrni imliscutables. Ainsi que l'a montré Laveran, on trouve ce parasite chez les palustres de tous les pays et jamais on ni! le rencontre chez des individus qui n'ont pas été atteints de palu- disme. Les sels de quinine qui guérissent la fièvre inter- niitteiile provoquent la disparition du parasite.

Pour trouver riiéniatozf)aire il faut prendre du sang au début d'un accès et < lnv, un ni.iladi' (|in yi'i pas encore pris de quinine.

On pique l'extrémité du doigt avec luic aiguille et on recueille une gouttelette de sang qu'on porte rapidement sur uiu' lame porte-olijet. On couvre il'une lamelle et on lute avec de la paraffine pour éviter l'ihaporation. Cette préparation de sang frais ]iermet de bien voir les corps amiboides et les mouvements des flagella.

Il est possible de colorer les hématozoaires en em- ]doyanl la méthode suivante : Avec l'aiguille qui a servi à ]]i(|ui'r le doigt, on porte une gouttelette de sang aussi petite que jiossible au milieu d'une lame porte-objet par- faitement nettoyée. Ap]diquant l'aiguille à plat contre la lame, on la glisse rapidement sur cette derinère de façon à étaler le sang en couche extrêmement mince. On laisse sécher, puis on verse sur le .sang quelques gouttes d'un mélange à parties l'gales d'alcool et d'éther. Après une nouvelle dessiccation on colore pendant trente secondes avec une solution aqueuse concentrée d'éosine, on lave, puis on colore de nouveau avec une solution aqueuse concentrée de bleu de méthylène. Nouveau lavage, nou- velle dessiccation et montage au bauiue. Les globules rouges sont colorés en rose, les noyaux des globules blancs et les idéments des parasites sont teints en beau bleu.

Henri Beud.vl.

IIICE SIIIIE PARI\SSIIS PDETA.flBIRTfllR

Ef sur une variéfè inédite de cette espèce (Paru. Poeta, Ober t., 'Variété Oberthuri) Austant

Je dois ;t l'extrénift obligeance do M. Charles Oberthur, de Rennes, deux paires d'un Parnassien thibétain que ce savant lépidoptéristc m'a envoyées sous te nom de Poeta et dont f'une a été capturée dans la région de Ta-tsin-fou, tandis que fautre a été recueillie à Tcliang-Kou (Tfiibet'i, dans les montagnes éle- vées qu'habite le Parnassius Thibelanus. Ces deux paires, bien qu'attribuées par mon distingué correspondant à une seule et même espèce, paraissent cependant assez dissemblables lors- qu'on les compare attentivement. L'une, celle qui provient de Ta-tsin-lou, appartient, en effet, à l'espèce que M. Oberthur a publiée sous le nom de Poeta et qui se trouve parfaitement tjien figurée, quant au sexe mâle, dans la 16° livraison des Etudes d'Entomologie, pi. 2, fig. H. C'est un papillon voisin d'Epa- phus Obert. de la Tarlarie Chinoise et qui otïre également une certaine analogie avec Mercurius Groum des Alpes d'Amdo, mais distinct de ces deux espèces par des caractères très par- ticuliers, ai notamment par le semis atonuque qui recouvre en partie le disque des ailes antérieures sous la celfuto, et par l'existence d'une ligne noirâtre, très fine, 1res dentée couvrant la marge des ailes postérieures et dont les angles entrecoupent

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en noir le blanc de la frange. Cctlo ligne est placée immédia- temcnl au-dessous d'une rangée préniarginale de chevrons noirs, bien séparés les uns des autres. Ce caractère dilVérencie nette- ment Poeta d'Epaphus dont le limbe des secondes ailes est tout blanc, avec seulement de petites taches noires à l'extrémité des nervures ; et aussi de Mcrcurius cette ligne est reproduite, il est vrai, mais d'une manière plus vague. Ce Parnassien du reste est plus clair, et les bandes prémarginales de ses quatre ailes sont formées de taches plus |)etitcs et plus irrégulières. La femelle de Poeta qui n'a encore fait, je crois, l'objet d'aucune figure, est semblalih; au maie, sauf que ses ocelles sont plus grandes cl que la ligue dentée dont il vient d'être (|uestion est absente. Le bord marginal reste entièrement blanc, les ner- vures seules dans cette partie étant légèrement ombrées de noir.

Le Parnassien originaire de Tchang-Kou )irésonte à l'analyse les caractères suivants :

1" Le mâle : Taille d'Kpaphus et do Poeta ; teinte d'un blanc jaunàlre comme chez cette dernière espèce. Ailes antérieures fortement sablées de noir le long de la côte, du bord interne et sur le milieu du disque. Taches iliscoidales grandes, arron- dies, costales, au nombre de deux, inlerne ronde, toutes trois marquées de rouge pâle. Bande prémarginale formée de taches seniilunaires contigues, qui se fondent intérieurement dans le semis atomique du disque. Bord marginal assez étroit, pe>i diaphane, d'un gris noirâtre, avec des taches seniilunaires in- tcrnervuralcs blanches. Frange blanche, largement entrecoupée de noir à l'extrémité des nervures. Secondes ailes avec une b.mde prèmarginale vivement marquée, formée de grosses taches hémisphériques noires qui se touchent, et de l'intersec- tion desquelles naissent des macules concolores, ovulaires, qui entrecoupent très nettement le blanc du limbe et de la frange. Ocelles petites, rondes, sans pupilles et largement cerclées de noir. Tache basilaire d'un noir prnfoml formant un crochet épais et obtus à l'extrémité de la cellule et s'étcndant jusqu'à une double tache anale noire.

2" Kemello : Ailes antérieures luisantes, subdiaphanes, en- tièrement rfcouvertcs d'un semis atomique noir.Vlre, qui ne laisse apercevoir la couleur du fond que dans l'entourage des taches ordinaires. Bord marginal vitré, sans taches semilu- naircs. Franges grises entrecoupées de noir. Ailes postérieures couvertes à la base d'un lavis noir qui s'étend jusqu'aux ocelles qui sont ])etites. Bande prémarginale formée, comme chez l'autre sexe, de grosses taches semilunaires contigues. Bord marginal luisant, entièrement obscurci sauf des taches intor- nervurales très étroites, grisâtres. Dessous des deux sexes sem- blable au dessus avec les taches basilaires rouges, grandes et pupillées de blanchâtre. Il résulte de cette description que le Parnassius de Tchang-Kou dillère très sensiblement du Poeta de Tatsin-lou qui est lypi(iue. Le mâle est beaucoup plus obs- cur que celui de celte dernière forme; et, au lieu d'oll'rir cette ligne dcmtée si caractéristiijue à la marge des secondes ailes, il montre une suite de lâches allongées qui rapi)ellent celles de Nomion. Quanti lafemoUe, elle s'éloigne de celle de Poeta par son mèlanisme qui est si prononcé, (|u'on la prendrait à pre- mière vue pour un petit exemplaire de Thibotanus, si ce n'était que sa poche cornée est dépourvue do caréno comme celle do Poeta.

En somme, je pense que le Parnassien dont il s'agit cons- titue une forme distincte si ce n'est comme espèce, au moins comme variété remarquable de Poeta. Je l'avais déjà étiqueté sous le nem d'Oberthuri; et je suis heureux de pouvoir le dé- dier au savant lépidoptériste qui a bien voulu en enrichir ma Collection.

Jules-Léon .\lst.\nt.

EHHATlJiM

Dans le (Icriiicr imincni du « Nalwali^ili' «, p.igos 238, 239 et 2'*0, lia tHi' mis au l):is du Uavail de notre colla- boratfui', M. Constant lloulljcrl, « Gi-nora analyti(iU(Mii's C'oli'oiitiTi's (le !•■ ranci- ij, le mot Fin. C'est une erreur (l'iniprimeric dont tous nos lecteurs se sont cerlaineiuent aperçus, car un très {;rantl nuinliie d'entre eux nous ont

écrit pour nous ilemander .sjle « Gênera des Coléoptères de Franco " se terminait ainsi. Que les lecteurs du yalii- raliste soient rassurés, ce travail est loin d'être terminé, attendu que l'ensemble doit donner le Gênera complet de tous les Coléojitéres do France. Un accident arrivé à la gravure des clichés des lipures nous oiilipc à remettre la suite au pi'ocliaiii luiiuéro.

LES ALGUES CALCAIRES

H suiïit de passer quelques lieuies à la mer pour ren- contrer de singulières productions qui recouvrent les rochers, les coquilles abandonnées ou encore les algues et les varechs rejotés à la cote, de ])laquos rouges plus ou moins larges. Si on les examine de près, on s'aperçoit qti'elles sont minces dans certains cas, épaisses dans d'autres, mais ipie toujours elles se cassent facilenuMit et lie sont pas (lexildes. C'est que. en elVei. ces productions ^auxquelles nous donnerons bientôt leur véritable nom sont à un haut degré imprégnées de calcaire. Les pre- miers observateurs les avaient rangées parmi les poly- piers, et c'est Decaisiie le premier qui lit voir que c'étaient réellement des plantes du groupe des Algues, (.'e sont des algues calcaires qu'il faut ranger à coté des Corallines prises Iongtem])s également jiour des produc- tions animales.

Ces plaques crustacées, dont nous parlons plus liaui. peuvent être très minces, c'est le cas de celles qui re- couvrent les lames des Zostères et des Algues : sur une coupe, on ne trouve (pi'uii très petit nombre de rangées de cellules. On a alors all'aire à des ilelobesia. Sur les roches, ces algues prennent des dimensions beaucoup ])lus ciinsidi'rahles ; elles sont aussi plus épaisses, et l'obser-

Fig. 1. Melobesia (coupe transversale).

valion montre qu'elles sont aliu's formées île nombreuses rangées de ccdlulcs régulièrement stratifiées, ayant une véritable meinlirane épideriiiii|ue : ce sont les Lithopliyt- lum. 11 peut arriver (|ue ces plaques, se rencontrant, se soudent entre l'iles ]iar leurs bords qui iieuvent même chevaucher l'un sur l'autre en doniianl naissance à des protubérances. Il peut se faire aussi que, tout en conser- vant leur slruiture caractéristique, ces algues s'éloignent de leur tonne la plus habituelle et soient alors consti- tuées non plus jiar des jilaques étalées à la surface des roches, mais bien par des lames perpendiculaires i>lus ou moins soudées entre elles. Ce sont encore des Lithopliyl- lutn. mais d'organisation extérieure du moins un peu plus complexe.

ImiIIm, ou peut rencontrer de ces algues qui sont for- mées iiar de véritables iiuissons calcaires à rameaux généralement arrondis. La structure n'est jilus aussi simple ipie dans les cas précédents, et les couches de

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249

cellules sont (lis|iosées en stratification iliscordante. Ce sont lies Lilhotlmmnion. Ils se tlévelopjjent généralenieiii à de plus grandes profondeurs et lu drague est souveiil indispensable pruir en ramener des échantillons en lion

avile ipu

renrerniait s'appelle un l'oncep-

Fisr. 2.

JAlhotlunnnion (c. tr.).

état. La grande quantité de ('alcaire dont ils sont impré- gnés les fait rechercher, et les habitants du littoral breton les recueillent précieusement pour amender les terrains si jiauvres de l'Armorique. C'est le Mavl ou MaërL

Nous ajouterons, avant d'allci- jdus loin, que les noms génériques rendent bien compte de la forme extérieure de ces plantes bizarres. Lithophyllum signifie feuille de pierre. en raison même de la forme aplatie ; Lirhothamnion {rameau de pierre] rappelle la structure arborescente.

Les espèces qui appartiennent à ces trois genres sont fort nombreuses trop ou pas assez car on les trouve disséminées dans toutes les mers du globe, parfois elles recouvrent les roches de longues et larges bandes colori'es, (]ui sont loin de mamiuer de pittoresque. A la Terre de Feu particulièrement il en est ainsi, et sur certains points, le littoral est indiqué de loin par les Lithophyllum, qui entremêlent leurs croûtes violacées aux plaques blanchies aliondamment développées de certains Lichens. Nous disions qu'on avait fait trop ou pas assez d'espèces : c'est que, très probablement, sous des aspects analogues, se cachent des espèces dilTérentes que l'ana- lyse microscopique seule pourrait faire reconnaître; c'est aussi que l'observation a pu faire prendre, pour des espèces spéciales et distinctes, des formes a]ipartenant à une seule. La l'i-uclification ici entre en cause.

Comment ces ]ilaiites fructifient-elles? Comment se font leur mulliplication et leur repi-odudion ?

Dans l'épaisseur même des tissus de l'algue prennent naissance des cavités appelées cryptes, fermées extérieu- rement par un opercule qui est perforé pour livrer jias- sage aux organes (|ui se sont formés dans son intérieur. Cet opercule ]ievit être pourvu d'un seul pertuis ou de plusieurs, ce ipii lui donne dans ce dernier cas l'apparence d'une pomme d'an-osoir. C'est par ces petits orifices que sortent les spores, constitués par des corps habituelle- ment elliptiques jilus ou moins allongés, arrondis aux deux extrémités et divisés en deux ou quatre parties jiar des cloisons transversales. Dans le premier cas, ce sont des dispores, dans le second des tétraspores analogues à celles que l'on rencontre dans im grand nombre d'es- pèces de Floridées (algues rouges). On jiense que ces diflérences dans le nombre des parties constitutives de la spore est caractéristique d'espèces différentes, mais rien n'empêche de supposer qu'une même plante peut contenir des spores des deux sortes. Ce sont ces sjiores qui se développent en donnant naissance à une plante nouvelle exactement semblable à celle dont elle pro-

vient. La tilde.

Il existe d'autres conceptaclea renrci'uiant des organes (■barges d'assurer une autre fonction, ipii est celle de la reproduction. Il y en a qui ne contiennent que des organes mâles (ayithihidies avec anthérozoïdes) ; d'autres ont pour mission de dév(do])per des organ(!s feiuelles. Les Anthérozo'ides sont globuleux, très petits et variables avec les espèces : tantôt ils sont pourvus d'un appendice caudiformo très grêle, tantôt munis de deux oreil- lettes, etc. Les organes fenudies, qu'il convient d'apjjeler des Oogones, renferment des œufs qui, après la copu- lation avec les A)ithérozoides, bourgeonnent directement et polissent ime ou ])lusieurs branches grêles s'anas- tomosant avec une des cidluies qui portent l'oogone ou avec une des cellules voisines. Puis ces filaments ram- pants s'anastomosent en divers points avec des cellules (|ui constituent le corps de l'algue (cellules du thalle), et

S?,., Or

50§i9

Fig. li. Lithophijllum avec pores (c. tr.).

alors se développent des branches s]iorigènes qui pro- duisent des protospores. L'ensemble de tout cet appareil s'appelle un sporoçjône, et on donne le nom de Cystocarpe à l'amas de protospores ]iroduit par le sporogônc. Ces protospores se développent ensuite en un individu nou- veau.

Les Algues calcaires peuvent donc se multiplier et se reproduire avec une très grande facilité par des spores asexuées et par des spores naissant à la suite d'un phé- nomène de fécondation, ce qui explique la profusion avec laquelle on les rencontre. Leur forme, tout en étant très variable, p?ut ètra dss plus èb'gantes : les Litho-

Fig.

I.ilhopliylluin.

phyllum sont quelquefois alvéolés et rappellent une ruche d'abeilles, d'autres peuvent être comparés à des Lichens ou à des Champignons. Certains Lithothamnion sont fastigiés, d'autres ]irésentent l'apparence du corail ; il en est un qui a reçu le nom A'Akicorne, en raison de

2o{)

LE NATURALISTE

>a ressemlilanec it\('c- li>s coriii-s de l'claii, iiii autre est désigné sous la diMinmiuation do Urassira florida (çhou-

llcuri, etc. Kniin. ils soûl tous |)Iiis \i\\ luniiis élégants,

Fig. 5. hilhiithainnion Mitii/iii ilif ^Californie).

et l'une des es|)éces figurées, le LitliotliamntonMargariiss, recueillie dans le golfe de Californie |iar M. Diguet et que nous avons décrite récemment, est certainement une des ]jlus gracieuses qui aient été récoltées jusqu'à ce jour.

Un dernier niotl Mais, me direz-vous, comment jjeut- on étudier des pi-oductious comme celles dont vous venez de nou.s parler, qui sont imprégnées de calcaire'.' Il faut auparavant les traiter par le liquide de Perenyi. composé d'acide azotique, d'acide cliromi(|ue et d'alcool absolu. Le carbonate de chaux se dissout, cl rien n'est plus facile alors que de pratiquer des coupes fines à travers les tissus décalcifiés.

V. llAUiO'f.

IHœurs et IKIétamopplioses de l'Apion seneom, Linné

Coléoplère du fjrvujir dc" Ajiioiiidcs.

Larve. Longueur 3 niilUmétres; largour 1 millimélro.

Corps mou, charnu, blanc de lait, fortement arqué, couvert de très courtes soies ('parses, convexe en dessus, déprimé on dessous, arrondi aux deux extrémilés.

Télé petite, orbiculaire, cornée, jaunâtre, lisse et luisant<', couverte de soies rousses, ligne médiane flave, bifurques au vertex, lisière frontale ferrugineuse et pointiUéc; épistome rougeàtre, bibre petit à bords arrondis; mandibules larges, à base ferrugineuse à extrémité noire et bidenlée; mâchoires à lobe rougeàtre ainsi que les paljjcs maxillaires dont l'article basilairc est moniliforme, le terminal conique; lèvre inférieure obciirdiforme avec palpes labiaux très courts, biartirulés ; an- tennes courtes à premier article tuberculeux, lo deuxième sé- tiforme; ocelles, un point noir corné au-dessous de la Ijase antennaire.

Ser/menls tlwraciyues charnus, blanchâtres, arqués, garids de courtes soies rousses, le prenner plus largi' ipie la tête dont il enchâsse le bord postérieur, formé do deux liourrelets tu- méliés, à bords sinués ; au deuxième, le milieu du ]iremier bourrelet est étranglé; au troisième, lo deuxième bourrelet est très accentué.

Sef/me»l.i abdominaux au nombre do neuf, charnus, arqués, à ligne médiane soml)re, chargés de courts cils, s'élargissant jusqu'au sixième pour s'atténuer ensuite, les sept premiers courts et transverses, à milieu excise, huitième et neuvième

non incises, ce dernier à bords arrondis, à dessous bilobé, à fente anale transversc. l'allés remplacées par des tuméfactions et des excroissances

émergeant de chaque segment sous-thoracique.

Stiymates pi'tits, tiaves, à péritrèmc roux doré, la première paire au l)ord postérieur du premier segment thoracique, les suivantes au t)ord antérieur des huit premiers segments abdo- minaux.

A leur jeune àgc, les larves sont de couleur un peu terne, les bourrelets seuls conservant une teinte blanc de lait.

Cette larve vit aux alentours des bergeries des environs de Hia jusqu'à l'altitude de 2,0(IU mètres, dans l'intérieur des tiges des Mauves, d'es])èces <liverses, dont elle corrode une partie des rameaux sans toutefois trop prolonger sa galerie dont la longueur atteint à peine un centimètre et dont le par- cours est de couleur noirâtre : plusieurs larves vivant sur la même tige, il se produit en peu de temps un alfaiblissement marqué à l'extrémité de la plante d'abord, puis sur la tige; en cfTet, plusieurs générations se succédant dans le courant de la même saison, les premières attaquent l'extrémité des rameaux, les suivantes descendent successivement vers le bas de la tige: alors la plante alïaiblie et ruinée finit par céder : la première génération larvaire commencée en mars se termine lin mai, mais déjà est en germe une autre génération ; à sa plus grande expansion, la larve creuse au fond même de son réduit une loge oval.iirc dont elle tapisse les parois d'une couche aggluti- native noirâtre, dégorgée de sa bouche; ce dispositif achevé, son corps cesse aussitôt tout mouvement; peu de temps après, il perd de sa forme courbe, s'allonge, sa couleur devient de plus en plus jaunâtre; après quelques contractions suivies de fortes dilatations, sa peau crève ; elle se dépouille de son en- veloppe larvaire qu'elle accule en forme de chifton au fond de son réduit, et, à la fin de ce travail, apparaît sous les traits suivants :

Sijmphe. Longueur 3 millimètres; largeur 1 miUim. 5.

Corps ovale oblong, un peu arqué, charnu, blanc jaunâtre, garni de courtes soies rousses èparses, convexe en dessus, dé- primé en dessous, â région afttérieure arrondie, la postérieure bifide.

■/'e7e convexe, front bombé, deux soies sur le vertex, pre- mier segment thoracique clypéiforme, deuxième court gihbeux, troisième un peu plus grand, à milieu canaliculé.

Seyiiients abdominaux s'atténuant vers l'extrémité en s'ar- quant, courts, transverses, ridés et obsolètement ciliés, extré- mité anale terminée par deux épines; genoux en saillie, jau- nâtres, uniciliés; antennes reposant par leur funiculc sur la première paire de pattes: rostre bicilié et très allongé.

Dans sa loge, la nymphe repose droite, son extrémité pos- térieure appuyée sur la dépouille chilVonnée de la larve ; elle peut imprimer â .ses segments ahdoiuinaux des mouvements de rotation assez accentués jiour [lermcttre au corps ainsi dé- placé de se garantir des myriades d'.acaricns qui la recher- chent et qui arrivent parfois à percer l'enveloppe protectrice nymphale.

La durée de la nymphose est d'une quinzaine de jours, huit autres joiirs sont encore nécessaires à l'adulte pour le travail de dernière formation, puis il ronge la faible couche corticale qui l'enserrait et sort au premier rayon de soleil par une ou- verture ovale.

Adulle. C'est un insecte essentiellement inféodé â l:i plante nourricière, c'est sur elle qu'il stationnera le temps qui lui a été réservé par la nature pour assurer par un raïqirochemcnt la transmission de son espèce; l'accouplement est long à se faire, la copulation plus longue encore, elle dure plus d'un jour et se i)rolonge quelquefois davantage; à la fin, le màlo épuise meurt, la femelle ne lui survivant que le tenq)s de la durée de la jionte, laquelle commence aussitôt après la fin de l'accouplement; à cet clfet, la mère pratique avec son rostre une incision très légère sur les rameaux <fc la Mauve et y dé- pose un O'uf qu'elle colle dans la couche corticale, va un peu plus loin, dépose un nouvel œuf et continue ainsi sa ponte jus- qu'à complet épuisement cie l'ovaire; dès lors ses jours sont terminés, â son tour elle cède la place à la génération nou- velle dont elle vient de mettre les germes en sûreté.

t)n trouve l'adulte toute l'année, au printemps et plus par- ticulièrement en automne.

Capit.iine Xamiiku.

LE NATURALISTE

2oi

OISEAUX ACRIDOPHAGES

LES THAQUKTS MOTTKUX. SAXICOLA

1" Genre :

Los Traquets vivpiit dans Ips lioux incultes, piernnix, sur les montagnes arides, d'où ils descendent vers la fin de l'été dans les terres labourées. Cette famille, presque exclusivement insectivore, sera baccivore fautecle nourri- rft.tire animale. Ils détruisent considérablement des Co- léoptères, des Mouches, des larves, des Chenilles, des Papillons, et surtout dos Sauterelles. Ces oiseaux sont fortement décimés dans le midi de la France, ils se vendent sous le nom de Becs-fins, désignation locale gé- uérii|ue pour la majeure partie des insectivores.

Le Traquot motleux, Saxicola œnanthi. Cet oiseau de nos montagnes vient tous les ans nicher dans toutes les parties montagneuses de l'Europe jusqu'en Laponie. Il se trouve l'hiver dans toute l'Afrique et aux Indes. Le Traquet. Saxicola Icuciira morne habitat.

sta])azin atapaz'ma

oreillard albicolis

leucoméle leucomela

Espèces africaines :

Saxicola. ArnottiBar. du Boc, Ois. d'Ang. n" 2S0. Habite l'Afrique australe, Fig. Tristam's, Ilis. 1869, pi. VI. monticola, Fig. Levuil., Ois. d'Afr., IV,

pi. 184, fig. 2. habite Afr. méridionale. Congo Angola. leucomelxna, Fig. Blandford et Dresser,

Procz. S.L.,187,pl.XXXVII,fig. 1,2, 3. galtone, très répandu dans l'Afrique aus-

trale. 10° pilenta. Fig. Lv., Ois. d'Afr., IV, pi. 181-

182. infuscata, Smith, III. S. Afr. Zool. Aves,

]i. 28. Ileuglin donne la nomenclature suivante de 22 espèces de Saxicola. lucolscma.

Saxicola sordida.

homochroa.

isabeltinii .

frenala.

œnanthi.

eurymelwna.

alhicollis.

amphdenea.

stapazina.

anthomelœma.

libanotica. - leucomela.

lugens.

deserti.

Brehmii.

lugubris.

mœsta.

monacha.

leucoroïdes.

syenitica.

leucocephala.

botlac.

LES TARIERS. PRATINCOLA. Genre :

Cette famille est un démembrement du genre Saxi- cola, fondé sur une légère dilî'érence dans leurs habi- tudes et dans la coloration du plumage.

Les Tariers se nourrissent de vers, de petits colima- çons, de limaces, de sauterelles, de toutes sortes d'in- sectes et de fruits. Dans nos contrées ils deviennent gras en août, ce qui cause leur perte, car ils sont alors très re- cherchés pour la table.

1. Le Tarior vulgaire, l'iatinrola rubetra, vient l'été eu France; il y arrive en mars-avril, et repart en octobre- novembre, passe l'hiver dans l'Asie occidentale et l'Afrique septentrionale.

Pratincola torqiiata (Fig. Levaillant, Ois. d'Afr., pi. 180). Le tra(]uet pâtre. Levaillant donne la des- cription de 12 variétés africaines (Levaillant, tome IV) sous le nom de :

Le TraipK-t pâtre, p. 180.

imitateur, p. 181-182.

familier, p. 183.

tractrac, p. 184.

montagnard, p. 184-185.

fourmilier, \). 186-187. Grand destruc-

teur de Termites.

queue striée, p. 188.

cul roux, p. 188.

commandeur, p. 189.

coureur ou à calotte et queue blanche,

p. 190 (c'est le géant de la famille, grand destructeur de sauterelles).

traçai, p. 191.

M. Magaud d'Aubusson donne des di'tails très inté- ressants sur les Traquets et les Tariers, dont il de- mande la protection (Revue des Sciences naturelles appli- quées, n» 7, 5 avril 1893).

VI

LES GRIVES TURDID^

Les mœurs des Grives de l'Afrique, notamment de celles appelées Grivron, par Levaillant, sont les mêmes que celles de nos Grives d'Europe (D'' Chenu, partie. Oiseaux, p. 8). Cette espèce est de passage au Cap, il en reste cependant toute l'année quelques couples autour des hal)itations, notamment dans les environs de Cons- tance et de Ronde-Bosch, et dans tous les cantons plan- tés de vignes, oîi elles abondent plus particulièrement cependant dans le temps de la maturité du raisin. Ces mémos oiseaux, selon ce voyageur, passent en si grand nombre dans les forêts d'Anténiquoi, que tous les arbres d'une partie entière du bois en sont quelquefois couverts. J'ai été, dit-il, témoin d'un de ces passages qui a duré près de quinze jours ; après ijuoi, je n'en vis plus un seul. Ce temps est précisément celui auquel ils partent des environs du Cap. Il est probable qu'ils reviennent encore par le mémo chemin, dans le mois d'octobre, saison on les revoit abondamment dans toute la colonie de l'Est (Hist. nat. des Ois. d'Afr.).

Il en est de mémo de celles de rAmr'ri([ue nn''ridio- nale, ainsi le Turdus minor et le Turdus mustellinus habitent l'hiver les Grandes-Antilles et la partie sud de l'Amérique septentrionnale ; mais, dès le mois d'avril, elles s'avancent vers le centre des Etats-Unis, et y restent jusqu'à l'automne, époque à laquelle elles retournent vers le nord (d'Orbigny et la Sagra, Hist. de rite de Cuba). Quant aux Grives do l'Amérique méridionale, elles pa- raissent plus sédentaires. Aussi, au dire do d'Azara, les deux qu'il décrit no quittent pas le Paraguay jusqu'à Buenos-Ayres {Voyage dam l'Amérique méridionale).

Les Grives de l'Afrique australe sont surtout insecti- vores, elles se nourrissent de fourmis, de termites, de sauterelles; certaines espèces font leurs récoltes par terre, d'autres sur les arbres, d'autres encore se livrent à la chasse aux insectes, en volant.

252

LE NATURALISTE

L'Afrique australe iiossèile dans les ropions boisi-es ; Turdits olivaceus. l'ycnonntuK nirjricans.

Cabanhi. Chateropuf: bicolor.

strepitans. Jurdinii. Bessornis cafjra.

J. FCBEST.

(A suivre.)

ESSAI MONOGRAPHIQUE

SI II

les Coléoplères des Genres Pseudolucane et Lucane

Ht ANUS CERVUS

(Sidle)

Femellk : Maiuliliules, tiMc et corselet noirs; élytres (le iiiérne coiili'ur que chez le niàlo mais jieaucoup ])lus foncées et hiisaiitcs. Tète forte, bien enchâssée dans h'jiro- ihorax. assez fortement ponctuée. Front légèrement en bourrelet ; on y retrouve la trace des iielites élévations postniandibulaires qui so remarquent chez le niàle. Man- ilihulesà pou près de mémo longueur, robustes et recour- bées, rugueuses, terminées en ])ointe aiguë, présentant à leur face interne deux dents subaiguês. Prothorax trans- verse, à disque assez fortement bombé, luisant vers son milieu, |j1us mat et jjIus fortement ponctué sur les cotés; les bords latéraux arrondis, les antérieur et postérieur assez voisins, comme forme, de ceux du mfde. mais à contours ]j1us arrondis. Jambes, surtout les antérieures, beaucouii jjIus larges et robustes que chez le mâle; les trois paires ])lus courtes et ])lus ponctuées. Antenne^, et palpes comme chez le m.île mais très notablement plus courts; saillie internianilibulain' triangulaire, à contours arrondis. Dessous comme chez le mâle. Longueur: Varie de 2 cent. 1/2, taille minimum, à îi cc'ulimètres, taille maximum.

Luc.\Nt;s ceuvus 9 sv.\. iner.mis. Mausham

LUC.VNUS INEIt.MIS. Mahsh. Marshom, Entoni. Brit. I. p. il ei 48. 2.

La reniai-(iualiic dilVei-i'Uce exislaiit rnlrc le m;ile l'I la femelle du L. vcrvus n'a i)as laissé que de suriirendre les ani-iens entomologistes; plusieurs même d'entre eux, tels (|ue Geoffroy et Marsham, croyant voir la fenudle dans los petits mâles, ont considéré la véritable b-mcdle comme constituant une espèce distincte.

C'est sous l'influonce de cette idée (jue Marsham a baptisé la femelle du L. cerviis du nom de L. iiwrmin, qui se trouve n'être, par conséquent, (ju'une synonymie.

Les considérations qu'il invoque sont curieuses et mé- ritent d'être reproduites ici. Voici ce (pi'il ilil au sujet de sa prétendue femelle du L. curvus :

Il Fo'mina mari omnino forma simillinia at niionr; luui '1 etiam maxilhe dentibus circiler 7 sub-a'iiualibus ap- II jiroximatis nec uno maximo remoto. Iiiter omnes auc- (1 tores {|ui de Iioc Lucano di.xerunt, nemo fœminam liene

I disiinxit. GeoIVroyus fœminam LinnaM rite nominatam

II esse negavit. U(eselius hune marem et inermem bemi- II nam copulà conjuni'los vidil, et indè ejusdeni s|>eciei Il habuit. Auctorilas tunli viri alios , Liumeurn eliam cepit. Al sané sa-pius licet varias suis eongeneribus

« varié conjunctas videre. Coccinolhe et cicada' exemplu (I satis superque exhiiient. Fieminam igitur Linna-i ex- « cludens et synonyma eidem adscripta ad L. inermem « referas : et nos etiam Geofl'royi sentenliam compro- (I bamus, cornutos enim copulà conjuncto^ ccpimus.

'Viennent ensuite la diagnose et la description du Il L. inermis. L. inermis. L. convexus, brunueus, « maxillis brevilius : dente laterali elevalo.

(Suit \me liste d'auteurs.)

Il Long. corj). 1, une. 7 lin.

Habitat

Il Descrip. : Ilaîc species a jikirimis fiemina pra'ce- ^ Il dentis ducta est. Geofl'royus primus errorem féliciter Il detexit : Marem quip|)e et fii'minam ropulà conjunctos Il cœpil. Non |jlurimum absimilis L. parallelipipedo at Il dilfert colore bruneo nec uigro et corpore valde cou- II vexo; tum |plusqua)n quadruplo major.

I.uc<i)iiis-Cerci(s femelles, à dilïérents développements.

Ce fait d'avoir trouvé acciniplés des Lucanes armés de mandibules [cornutosi |ieut s'exidi(|uer de deux façons ;

L'observation a été incompléli' el l'accduplemenl n'était qu'appaienl.

IJi elVel, les nulles du Lucauus cerviis, parliculière- uu'ui ceux de moyenne on de ])etite taille, sont très ar- dents à l'époque de l'accouplenient.

Or, non seulement ils accourent en nombre autour d'une même femelle, mais eiu'ore ils se jionrsuivenl. se heurtent , se saisissent avec leurs mandibules, et souvent dans re cas iiremient la même iiosition que iiendani l'accouplement.

2* L'obsi'ivaliou a été absolument exacte, et l'acrnu- jdement était réel.

11 arrive parfois, eu etfet, (|ue des insectes oll'rant eu ajiparence du moins les attributs ilu sexe mâle, s'accon- )dent ensemble. M. le I)' Laboulbéne a sigtuiié en IS.'i'.l

LE NATURALISTE

253

,1 la Sociolé Eulomolugiqui' deux Melolonlha vulgaris iliamii'ion commun), trouvés accouplés cl paraissani ilu sexe màl(>(l), et, j'ai moi-même observé cette aiinéi^ au liois (le Boulogne ileux mâles de L. cervus, var. capra, ([ui étaient si réellement accouplés que j'ai pu les prendre en mains, les examiner et même les laisser tomber d'uiu; certaine hauteui', sans que l'accouplement cessât d'avoir lien. Ce fait est il'autant plus remar(]ual)le que les Lncajies accouplés normalement, c'est-à-dire le cf avec la 9, se séparent assez facilement des (pi'oii les touche.

(A suivre.]

Louis Pl.vnet.

LES TOUCANS DU GOLFE DE PARIA (VENEZUELA)

Dans un récent voyage aux Antilles, sur son yacht Chazaiic. M. le comte R. de Dalmas a rapporté à Paris, avec des collections d'animaux et de plantes des tro- piques, jdusieurs Oiseaux vivants, assez, rares dans nos ménageries, que nous avons eu l'occasion d'oliserver en liberté. Nous parlerons d'abord des Toucans {Rhimiphas- lidœ).

La hirme de leur corps et la conformation de leur énorme bec rappellent les Calaos (Bucerotidx). qui rem- placent les Toucans en Afrique, dans la ^hllaisie et à la Nouvelle-Guinée. Mais les Calaos s'en distinguent par les doigts, le pouce étant seul opposable, et par la crête osseuse, plus ou moins développée qui surmonte ordi- nairement leur bec et constitue, chez quelques espèces, un véritable casque. Au contraire, les Toucans possè- dent deux doigts dirigi's en avant et deux en arrière, comme chez les Grimpeurs; ils n'ont jamais de protubé- rances au bec. Leur habitat s'étend dans l'Amérique centrale et méridionale, du Mexique au Venezuela, aux Guyanes, au Brésil et dans le nord de la République Ar- gentine jusqu'au versant occidental des Andes.

On a établi pour ces Oiseaux plusieurs divisions. Nous mentionnerons ici les deux genres dont nous avons ren- contré des représentants dans le golfe de Paria : les Rhamphastes, de taille forte, à bec large et à narines. ca- chées, et les Ptéroglosses ou Aracaris (2), espèces plus faibles qui ont le bec relativement petit et les narines bien visibles. Leurs allures se rapprochent de celles de certains Psittacidœ.

Au mois de mars, les Perroquets {Psittacus menstruusL.) volaient à Yacua, par couples ou par bandes souvent (]uinze à la fois jusqu'à la lisière des grandes forêts, le long des vallées défrichées. Ils se tenaient sur les plus hautes branches des arbres, même à proximité des plan- talions, tandis que les Toucans descendaient beaucoup plus bas, dans les plantations et près des endroits habi- tés, chercher le jourleur nourriture et se montraient moins sauvages. Le soir, au coucher du soleil, ils rentraient dans la forêt vierge et se posaient sur le sommet des arbres morts, bien en vue, pour s'appeler, en produisant un cri continu, assez semblable à celui des l'erro(iuets.

(1) Atin. Soc. Enloi/i. 18o9, p. 567-."i70. E.\amf'n anatoin. de deux Melolonlha vulgaris trouvés accouplés et paraissant du sexe mule. (Séance du 14 septembre 1859.)

(2) Les Ptéroglosses {PI. aracavi), dont nous n'avons pu rap- porter que des dépouilles, ont les moeurs des Toucans pro- prement dits.

mais plus aigu, plus modulé, plus fort, et d'un (dl'et très désagréable. Quand ils étaient perchés sur les brindilles élevées et sans fiuiilles, le cou tendu en l'air, en avant, on reconnaissait facilement, même à jjlusieurs centaines de mètres, leurs silhouettes bizarres se détachant sur le ciel. Nous en avons vu jusqu'à trois couples se réunir ainsi en conciliabule, avant la nuit.

Leur vol ressemble à celui du Pic-vert, mais il est plus droit et beaucoup plus aisé que semble le permettre leur lourde apparence ; ils vont le bec légèrement levé et les battements d'ailes sont plus lents que chez les Perro- quets de cette contrée. Très rarement chassés, du reste, comme tous les Oiseaux de cette côte de Paria, si riche en espèces et individus (dans l'espace de trois jours, nous avons pu recueillir plus de 70 espèces), les Toucans ne sont pas très sauvages, mais ne se laissent, pas plus (jue les Perroquets, approcher de trop près.

L'espèce que nous avons ramenée vivante est figurée dans notre gravure. C'est un bel exemplaire adulte du Rhamphastos erijthrorhynchus L. ou Toucan à bec rouge, commun dans la région. Sa taille, d'environ 60 centi- mètres, atteint ri>lle du Corlieau. Son plumage sombre, rigide, le duvet est rare, ollre cependant une certaine beauté.

Le manteau, d'un noir profond, contraste avec la gorge et le haut de la iioitrine s'étend un large plftstron blanc pur, limité au-dessous du ventre par une ligne rouge étroite. Les ailes arrondies et la queue longue et triangulaire sont également noires; les couvertures cau- dales jaunes dessus et rouges dessous. Le pourtour dé- nudé des yeux est bleu clair; nous retrouvons cette cou- leur à la naissance de la mandibule inférieure et sur les pattes, elle devient sensiblement plus foncée : iris brun rouge. Quant au reste du bec, à bords dentés, il se distingue par un jaune verdàtre à la base de la mandibule supérieure, coloration qui envahit toute la longueur de l'arête. Sur les autres parties des mandibules rougedtres (ce qui explique le nom de cette espèce), se détachent des lignes brunes, verticales et régulières.

Pendant la traversée des Antilles en France, ce Toucan occupait, à lui seul, une cage en bois solide, installée dans le rouf du yacht. Nous évitions surtout le courant d'air. Il se portait à merveille, se montrant apprivoisé. Malgré l'apparence redoutable de son bec, quand Coco saisissait le doigt, il ne serrait jamais fort. Il se laissait jirendre et caresser. Aux escales, nous le laissions par- fois trotter à bord ; à Fort-dc-France, sa promenade faillit finir mal. S'étant trop avancé vers la coupée (1) ouverte, Coco tomba à la mer. Nos marins entendirent ses cris à temps et purent le repêcher. Ce captif restait d'ordinaire silencieux.

Sa nourriture consistait en bananes, grenades, oranges ces dernières de préférence ou tranches d'ananas ; mais il ne refusait pas le pain trempé et le riz bouilli. Les Toucans paraissent omnivores en captivité. Le nôtre était encore très friand de petits Crabes, que nous péchions dans la nier des Sargasses ; il les déchiquetait avec soin. En nettoyant ensuite son bec avec ses pattes, il produisait un bruit de lime très singulier.

F. DE SCH.^ECK.

(I) Échelle du navire.

234

LE NATURALISTE

LIVRES NOUVEAUX

IlÉNocQi E ;!)■' Albert), Diroctour adjoint Ju Laboratoire de Physique biolo^'ique du Colli'ge de Krance. Speciroscopie biotof/ique. Speclioscopie du san;/. Pelitiu-S». Broché, 'ifr. !iO; franco 2fr. 15. Cartonné 3 fr., franco 3 fr. 311. L'Auteur a eu pour but, eu écrivant cet Aide-Mémoire, de démontrer que la Speciroscopie biolof^ique constitue une application de l'analysse spectrale aux Sciences naturelles et ù la Jlédecine, nettement déhnie iiar l'exactitude de ses méthodes et par l'importance des découvertes qu'elle a pro- duites. Dans un exposé succinct de la technique, il s'est attaché à décrire complètement les procédés les plus simples qui sont praticables en dehors d'un laboratoire spécial et même au lit des malades. Lesdeux premiers Chapitres contienuentles notions générales sur les spectres d'absorption et les phénomè- nes de bandes qui sont nécessaires pour les recherches biolojiiques, et plus particulièrement celles qui intéressent les Sciences médicales. Les ciuq autres Chapitres sont consa- crés a la Speciroscopie du san^, à l'étude de l'hémoglobine et de ses dérivés, i'i l'analyse qualilicative et quantative de la matière colorante du sang dans les tissus vivauts et aux phé- nomènes de la réduction de l'oxyhémo-globine observés à la surface unguéale du pouce. Les médecins trouveront dans ce livre un exposé général des procédés et de la méthode d'Hé- niatospectroscopie du D' Hénocque, avec le résumé des ap- plications qui en ont été faites à la Physiologie, à la Patholo- gie, à la Thérapenthique et à la Toxicologie.

Dictio?! /taire populaire iragriculliire pratique (1).

Nous venons de voir le troisième fascicule, qui va du mot cliarbonné au mot cryptor/ames, et nous nous hâtons de dire qu'il n'est pas inférieur aux deux précédents. Nous signale- rons priucipaleineut le travail de M. Wéry sur les charrues: nous ne croyons pas qu'il en existe de plus complet en aussi peu de pages; les mots chêne et code forestier sont rédi- ges avec une grande compétence par M. Béuardeau; M. Gas- ton Percheron a traité les mots cheval, chèvre, chien, cour- ses; .^L Ernest Bergman a apporté son concours avec chi- corée, chou, chrysanthème; .M. .Iules Nanot a signé une monographie du cidre et de sa fabrication ; M. Zolla a traité le code rural, his comices agricoles, les communaux, lesvoies de conimunicatiou, la comptabilité agricole, les cours d'eau; nous signalerons encore uue étude sur les clôtures et un arti- cle remarquidile sur le colza de M. Hi'rissant, une notice sur le colombier de M. .NLarcel Blanchard et nu article d'ensemble sur les constructions rurales de M. liiugelmann.

CIIUOMOUE

I*i*opplùt«''» Ili<'-i-i>|>euti4iues «l'une l*i-inie- vèi-«-. Une charmante espèce de Primevère, assez récemment introduite de la Chine, la Vrimula oiconica, serait, jiai-ail-il, douée de propriétés théra]ieulii|Mes i)ar- liculières. Le D' Hielil, de l'Université de Vienne, aurait reniari|ué que les poils réjiandus sur les feuilles irritent la i)e:iu et (lonni'ul lieu ;'i une inllnuiuiiilion. Recher- chant la cause du iihi'Moniènc. ce siivaril a ('•li' ;uneué à découvrir que h-s poils dn la plante contenaicnl une substance véiu'iieuse. i\\û, emjdoyée sous forme d'injec- tion sous-culanée, avait I;i propriété de guérir cerl;iines maladies du ]ie.ui.

Mémo si le fait est conlirmé, cela ne pourra nuire l'o-xtension de celle espèce qui a une valeur ornementale de |ireniir'r firilrc, \}\evur km-lirnle.)

:\°<>iiri-itiii-e <■<•«« |>liiiit<rH pnr In f^lycéi'lnc.

(!) L'n fascicule de 10» pages grand in-8» colombier à 2 co- lonnes, tous lesdeux iii..is Prix du fascicule: 2 fr. iiO; sous- cription a l'ouvrage complet : 25 francs.

11 ]ieut élre utile aux horticulteurs (|ui dcsireni combattre la chlorose des ])lantes de connaître le lésultat principal des ex])ériences de >L Assfall, d'Erlangen, à ce sujet. Il a constaté qu'en arrosant des plantes, ])rivées de leur amidon par le hlanchissement, au moyen d'une solution de glycérine. 2 à 5 litres pour mille litres d'eau, ces plantes, exposées à la lumière, ont ra)iiiiement retrouvé celle substance dans leurs cellules. (Société d'histoire na- turelle de l'Ilùraull.)

Miollnt et Tuniagino, nialadicB <lu poii-iei*.

C'est l'accumulation du suc (|u'excrètent les pucerons par les deux cornes qui se trouvent à la partie jiosté- rienre de leur abdomen. La face supérieure des feuilles en est généralement parliculièrement recouverte, parce (|ue ces insectes se tiennent constamment ;'i lem- l'ace inférieure et i|ue les excrétions tombent naturellenu'nt à la surfiici' des feuilles situées immédiatement au-dessous. Les pucerons répandent cette humeur sous la forme de gouttelettes ; elles s'étendent uniformément sous l'iu- llucncc d'une pluie légère. Par leur viscosité, elles re- tiennent la poussière et les corpuscules qui flottent dans l'air, et servent d'habitation à un grand nombre de cham- pignons microscopi(|ues qui imiiriment aux feuilles une couleur noire. Les excréments des Prylles, des Kermès et des Cochenilles ne vernissent pas les feuilles, mais ils s'étendent jiar l'humidité et donnent lieu aux mêmes ré- sultats. La fumagine est très nuisible aux végétaux, ])arce qu'elle recouvre les stomates de la surface supé- rieure des feuilles; aussi les voyons-nous tomber. La ilestniciidii des différents insectes qui sont la cause pre- mière de la fumagine est assez difficile. On y arrive avec (lu jus (le iiiliac à 12 degrés, mélangé avec to ou 20 fois scm volume d'eau, suivant l'état de la végétation. On a obtenu de hons résultats i)arle procédé suivant : dans un litre d'eau, on fait dissoudre 20 gr. d'acide )ihénique et l'on y ajoute 40 litres d'eau au début de la végétation et ■JO litres seulement lorsque les feuilles ont terminé leur croissance. Le traitement doit être ell'ectué au début de la végétation, et répété trois ou ([uatre fois à quelcjnes jours il'inlervalle.

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(Jn <lemande des Coléoptères européens par quan- tité : Adresser listes à « Les Fils d'Emile UeyroUe, na- turalistes, 46, rue du Bac, l'aris.

:<.642. M. Charles B. :'i D... La piaule connue sous le nouille Bon-Henri est le nom vulgaire du Blitum Bonus-IIenricus cui Agathopliylon Bouus-IIenricus, au-

LK NATURALISTE

li'cfois très cmployiM» conimc (■iiiDllii'iil cl i|ui ;iv;iil la n'putation df f;u<''i-ir li's plaies et les hlpssurcs. Avissi (•lait-i'llf cultivik! dans los manoirs autour dnsquols on la retrouve souvent encore en abondance. Elle est fort peu active et pourrait s'employer, comme potagère, à la façon des épinards et des laitues. Le nom Amourette est donné vulgairement à plusieurs plantes, telles : le Convallaria maialis; l'A. bâtarde est le Solanum mam- mosum;le bois d'amourette, est le Mimosa tenuifnlia: l'A. de Saint-Christophe aux Antilles est le Volkameria aculeata; l'A. grande est la Briza maxima ; l'.V. moussue est la Saxifraga hypnoides, etc.

M. Doumergue d'Oran demande les lézards suivants d'Europe : Acanthodactylus vulgaris. Psammodromus hispanicus, Tropidosaura algira. Ofl're en échange rep- tiles d'Algérie.

A vendre une belle collection de chenilles remar- i]uablement préparées, entièrement déterminée, compre- nant 125 espèces, prix70 francs. iS'adresser aux bureaux du Journal.)

U. Paul H... 735. La chenille du Papillon Lupej-tna testacea vit en société sur les racines de graminées en juin et octobre. Le papillon se trouve en mai. juillet, et septembre dans les champs de bruyères et de genêts. La chenille de Pusia chrysitis est d'un vert pomme plus ou moins glauque, ou plus moins jaune, avec trois raies blanches de chaque côté du vaisseau dorsal ; ces raies interrompues à chaque anneau, et formées de traits un peu obliques.

ACADEMIE DES SCIENCES

Séance du 30 septembre 1895. M. Kmilo Blanchard .idresse à l'Académie quelques remarques au sujet du discours de lord Salisbury sur les limites actuelles de notre science. Suivant M. Blanchard, lord .Salisbury a parfaitement raison do dire qu'il y a, dans la nature, des phénomènes dont l'esprit humain ne peut trouver l'explication, et l'origine des êtres est de ce nombre.

Séance dn ï octobre. M. H. Moissan déduit de ses recherches sur la composition de quelques météorites holosi- dères, que le carbone n'existe pas dans certaines d'entre elles; dans d'autres on rencontre soit du carbone amorphe, soit un mélange de cette variété et de graphite. Enfin dans une seule météorite jusqu'ici, celle de Cafion-Diablo, j'ai trouvé réunies les trois variétés de carbone : diamant noir et transparent, graphite et carbone amorphe. M. R. Kœhler annonce à l'Aca- démie qu'il lui a été permis (grâce au Ijienveillant accueil fait par M. l'amiral Besnard, ministre de la marine, à une demande en vue d'obtenir un bâtiment de l'État) d'exécuter une série de dragages profonds à bord du Cauilati, stationnaire du port de Lorient. M. S. Jourdain adresse à l'Académie le résultat d'observations qu'il lui a été permis do taire sur les elTets de l'hiver 1894-1895, sur la faune des côtes, la disparition des maias est à peu prés complète, tandis que la diminution des palemons est à peine sensible sur la côte ouest de la Manche. Durant ce même hiver les taupes perçaient la terre gelée sous une couche de 10 à 15 centimètres d'épaisseur.

A. E. Malard,

Répertoire étymologique des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VULGAIRES DES OISEAUX (Suite.)

Francolin. Nom donné a des Gallinacés (Francolinus) et formé des mots franc-colin. « La rareté do ces oiseaux eiî Europe, jointe au bon goût de leur chair, a donné lieu aui défenses rigoureuses qui ont été faites en plusieurs pays de les tuer, et de on prétend qu'ils ont eu le nom de Franco- lins, comme jouissant d'une sorte de franchise sous la sauve- garde de ces défenses. « (Bufl'on.)

Frégate. Ce Palmipède (Tachypeles aqiiiUis ou Aigle de mer) a été ainsi nommé à cause de la vitesse de son vol. " Le meilleur voilier, le plus vite de nos vaisseaux, la Fré- gate, a donné son nom à l'oiseau qui vole le plus rapidement et le plus constamment sur les mers. » (BulVon.)

Freux ou Fragonne. L'étymologie de ce nom serait la mot polonais krak, imitatif du cri de cet oiseau. Le mot Freux parait dériver plutôt du mot latin fi-ux (fi'uil), parce que, contrairement aux autres Corvidés, ce Corbeau (Corviis fru- gilegus) se nourrit principalement de fruits, comme l'indique son nom scientifique Fi-ugilegus.

Friquct. .Surnom tiré do l'ancien mot français f risque, frique, employé autrefois dans l'acception de' léger, vif' alerte, et donné au Passer motitanus, parce qu'il est sans cesse en mouvement. « Cet oiseau, lorsqu'il est posé, ne cesse de se remuer, de se tourner, do frétiller, de hausser et de baisser la queue, et c'est de tous ces mouvements, qu'il fait d'assez bonne grâce, que lui est venu le nom de Friquet. « (Bulîon.)

Fulignle. Nom tiré du mot latin fuligo (suie) et donné à une famille de Canards {Fuligi(la),3. cause de la teinte fumée de leur plumage.

Fulniar. Nom donné à un Pétrel {Fulmarus glacialis) et formé par contraction des mots fnlica (foulque) et'wace (mer) = Foulque do mer.

Gallinacé. Ce nom, tiré du mot latin Gallina (Poule), sert à désigner un ordre d'oiseaux qui se ressemblent par des caractères généraux dont le Coq domestique présente le type.

Callinnle. Diminutif du mot latin Gallina (Poule), em- ployé pour désigner les Poules d'eau.

Gambette. Nom usité en Italie pour désigner des Echas- siers (Tolanus) et tiré du mot latin gamha (pied de cheval). Le Chevalier Gambette {Tolanus Calidvis) est plus connu en France sous le nom de Chevalier au.r pieds ronges.

Gauga. Mot catalan, suivant Machado; les dictionnaires espagnols en donnent pour traduction : objet précieux qui se rend à bas prix. On désigne sous ce nom des Gelinottes dont l'espèce la plus connue, lo Ganga Chata (Plerocles alchata), est ainsi nommée, parce que les Arabes, d'après V. Heuglin, désignent indistinctement sous les noms à' Alchata ou de Kiata tous les oiseaux de ce genre.

Garde-Bœuf. Nom donné à un Ibis [Bubulcus ibis), qui a reçu aussi le surnom de Héron des Bœufs, parce qu'il re- cherche la société des grands animaux. En Egypte, on le ren- contre toujours auprès des troupeaux de Buffles.

Garrot. Nom donné à un Canard {Anas clanyula) et dont l'étymologie n'est pas exactement connue. D'après l'abbé Vincelot, ce vieux mot français serait synonyme de javelot et aurait été donné à cet oiseau, parce que son vol a la rapidité d'un javelot.

Garzette. Traduction du mot espagnol Garzetta, dimi- nutif du mot Garza, par lequel on désigne les Hérons et qui a été donné en France à l'Aigrette (llerodias garzetta).

Geai. « Les mots Geai, Jai, Jayon ou Gat/on viennent de gains, à cause de son caquet; d'autres le font venir du grec gaii) (je me réjouis); d'autres disent simplement qu'on l'ap- pelle Gai ou Guui. n (Salerne.) Le nom scientifique de cet oi- seau (Garrulus) indique également sa loquacité.

Gelinotte. Nom donné à des oiseaux de la famille den

256

LE NATURALISTE

Tétras. « Hélinolle vient de Géline, patois do Loiiaine, qui lui-même est tiré de Galliiui (Pnule). » (Sonnini.)

ticnflarnio. Surnom donné par les oiseliers à des Tisse- rins d'Afrique {Uypluinlovnis). L'espèce la plus connue et qui est iVéqucmment importée sous le nom de Gendarme est le Cap-More. (Voyez ce mot.)

Cierfaut. Ce nom, donné à des Faucons [Hierofalco) qui habitent l'extrême nord des deux continents, est tiré du bas latin (iyiofalco, mot employé pour désigner ces Rapaces et qui dériverait du latin rpjrare (tourner , jiar allusion aux cercles qu'ils décrivent en volant, et de Falco (Faucon).

diitliagine. Nom donné à des Passereaux (Erylhros- piza), par analogie du rose de leur plumage avec la couleur rose-lllas pile de la Nietle-Githago.

Glaréole. Mot tiré du latin f/laren (gravier, sable) et diinné à des Ecliassiers, à cause des habitudes riveraines de ces oiseaux. La Glaréole à collier {Glareola lorqiialn) a été dé- crite ])ar ButVon sous le nom de l'erdrh: de mer r/rise.

Gobe-Mouche. Nom donné à une famille de Passereaux (.Uii.iricapidcs), parce qu'ils se nourrissent de Mouches et de Mouclierons.

(•oOland. Mot tiré du bas breton ywela pleurer) et donné à des Palmipèdes de la famille des Laridés, à cause du cri plaintif de ces oiseaux.

Giinuick On a conservé à une Pie-Grièche de Séné- fi:imhic {I.aiiiarius burharu^) ce nom que lui donnent les nègres et qui sifTiiilic mniiyeur d'bisectes.

(iorroii. Nom donné à des Manchots {Eudypies) que l'on surnomme l'Ioiiyeons-Sauleurs. Gorfoii est formé des mots Goir-h'iif/l, nom de ces oiseaux aux iles Féroë.

(ilor{;e-Bleiic On donne ce nom à des Passereaux {Cya- neculd', à cause de la tache bleue qui orne leur poitrine.

Gonlin. Nom d'un oiseau voisin des Mainotes, le Oym- nops calva. « Je conserve à cet oiseau le nom de Gouliii, sous lequel il est connu aux Philippines, parce qu'il s'éloigne beau- coup de l'espèce du Merle, non seulement par la nudité d'une partie de l:i tète, mais encore par la forme et la grosseur du bec. Ji (Bull'on.)

fioiira. Nom indigène conservé à un Pigeon de la Nou- velle-Guinée {Goura coronalu), auquel Le Vaillant avait donné le nom de Colombi-Ilocco.

Gran<l-Duc. Bull'on a donné ce nom à un Rapacc noc- turne illiihu iixi.rimiis), parce qu'il est le plus grand des Hi- boux qu'Aristotc nommait Dux (Duc), croyant que ces oiseaux précédaient et conduisaient les Cailles lorsqu'elles partent pour changer de climat.

Gravelot Nom donné à de petits Echassiers (Chara- drius) et tiré probablement du mot gravier, parce que ces oi- seaux vivent sur les sables des cotes. Ce nom serait, en ce cas, synonyme de Glaréole. (Voyez ce mot.)

Grèbe. Ce nom, qui a été introduit en Franco par Brisson et adopté par Bull'on et les autres naturalistes pour désigner vm Palmipède [l'odicep.ii, est la traduction du mol allemand grèbe, qui a la même signification.

Grenadier. Les oiseliers donnent ce nom à un Passereau {Sporopipes froiUalis), dont la tète noire poinlillée de blanc présente, dit-on, quelque ressemblance avec la coifl'ure des grenadiers ])ortugais.

Grenadin. ^ Surnom donné par les oiseliers a un Astrihi [Uneyinlliii.^ yranatinun), à cause de son plumage qui a la nuance du grenat. Cet oiseau était connu autrefois sous les noms de l'iiisoii roiif/e et bleu et de Capitaine de t'Orénor/ue. (Voyez ce mot.)

Griffon. Nom tiré du mot grec Grupli, donné par les an- ciens au grand Vautour d'Aristotc et conservé pour désigner le Vautour fauve {Gyp.i fulriis).

Griin|iereau. Nom donné à des Passereaux ténuirostres [Cerlliidrs), ]i.irce qu'ils grimpent sur les arbres et les mu- railles.

Grimpeur. - On réunit sous le nom de Grimpeurs ou Zyyodarlytes un ordre d'oiseaux qui ont les pieds organisés pour grimper et se suspendre aux arbres.

Grive. On dit que ce nom aurait été <lonné à ces oiseaux à cause de leur plumage yrivelé, mais il semble plutôt que ce dernier mot a été tiré du mot f/rive, qui serait formé par imitation dir cri de ces oiseaux. ■Sclieler fait dériver ce nom du mot yripa, tiré du bas latin yripare (gripper), synonymi' de voler, probablement parce que les Grives pillent les rai- sins.

Grivelin. lliminulif du mol Grire: nom donné par

Bull'on à un Gros-Bec du Brésil (Guiraca), parce qu'il a tout le dessous du corps tacheté conmie Je sont les Grives.

Gros-Bee. Nom donné à des Passereaux {Cocco- Ihraustes), à cause de leur bec très gros et très fort.

Grue. Mol tiré du latin yrtis, qui dérive lui-même du nom grec de cet oiseau : Gaeranos. n Peut-être ce mol vient-il de yuerôn (vieillard), les Grues rappelant par la teinte géné- rale de leur plumage la couleur grise des cheveux des vieil- lards. » (Aldrovande.) On admet pour la même raison que le mot Grue dérive du sanscrit yur, qui signifie vieillir.

Gaêpicr. On a donné ce nom à des oiseaux (Merops). parce qu'ils mangent les Guêpes.

Gnignard Nom donné à un Pluvier [Cliaradrius mori- lU'ltiisi. " .\ppareninient qu'il a été nommé Guiynard à cause qu'il regarde ce que l'on fait dans la campagne, ce qui est expliqué par le mol français quigner, comme qui dirait re- garder de coté, sans faire .semblant de rien, ni de penser à ce que l'on regarde. » (Salerne.)

Guignelte. Ce nom, par lequel on désigne un Kchas- sier [Actiles liypoleucos), connu aussi sous le nom d'AlouetU' de mer, n'est probablement qu'un diminutif du mot Guiynard. Cette étymologie est plus rationnelle que celle proposée par Salerne : c Quant au mol Guiynette ou Cuy nette, je m'imagine qu'il vient du cri naturel de l'oiseau plutôt que de sa manière de regarderie chasseur. » i.Salerne.)

Gallleuiot. Nom donné à des Palmipèdes du genre Urin et qui, d'après Salerne, serait la traduction d'un mot anglais qui sigiiilie oiseau stupide, parce que les Guillemots sont peu déliants et se laissent prendre avec une grande faci- lité.

Guiraca. On a conservé à cet oiseau [Uedymeles Ludo- vicianus] le nom que lui donnent les habitants de la Loui- siane; quelques naturalistes le désignent sous le nom de G? os-Bec à poitrine rose: Bulïon l'a décrit sous le nom de flo.s'e- Go)',7P.

Guit{a;uil. Ces oiseaux, que l'on désigne aussi dans l'A- mérique du Sud sous les noms d'Oiseau bleu cl de Soi cl qui appartiennent au genre Cœreba, sont voisins des Grimpereaux. « Guityuit est un nom américain qui a été donné à un ou deux oiseaux de cette tribu, composée des Grimpereaux du Nouveau-Continent, et que j'ai cru devoir appliquer comme nom générique à la tribu entière de ces mêmes oiseaux. >i (Bulfon.)

Gypaëtc. Nom donné à des Rapaces et que Gaz a fait dériver du grec hypai'tos, qu'il traduit par subaquila ;de upu. sous, et Aëtos, Aigle) ; mais Aldrovande dit que ce nom esi composé des deux mots grecs Gu/)/) (Vautour) et Aëtos (.\igle), parce qu'en eli'el le Gypaète tient de la nature de ces deux espèces. Son ancien nom d'Ossifraga vient do ce qu'il se nourrit surtout d'os ; c'est pour ce motif que les Espagnols le surnomment Quebranta-lluesos (le briseur d'os). Le Gypaète des Alpes Gypactos harbatus) est connu en Suisse sous la dénomination de Lammergeier (Vautour des Agneaux), parce qu'on prétend qu'il enlève les Agneaux.

Habia. Nom donné par les Guaranis de l'Amérique du Sud à des oiseaux du genre Saltator cl qui leur a été conservé par les ornithologistes modernes. L'Habia bleu (Saltator ca'- rulescens) est nonnnè Capi par les Brésiliens.

Harfang. La Chouette llarfang {Surnia uyctea) a été ainsi nommée par BuÛ'on. <i L'cdseau qui se trouve dans les terres septentrionales des deux continents, que nous appelle- rons llarfiaiy, du nom Hurfaony qu'il porte en Suède, est par sa grandeur à l'égard des Chouettes ce que le Grand-Duc est à l'égard des Hiboux. » (Bull'on.)

Harle. Bclon avait conservé à des Palmipèdes du genre Mergtis le nom d<- Ilarle que leur donnaient les habitants des bords de la Loire. D'après l'abbé Vincelot, le mot Ilarle ou Uerle dériverait d'un vieux mol fr.inçais horelle (persécu- tionl.

■(.\ atii'irr.)

.\lborl liHAM.KD.

Le Gérant: Paul GHOl LT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue ("asseite, fi.

17' ANNEE

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lo NOVKMBKE 1895

LES ROUSSETTES

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; iri'iiti;-

L'onli'i^ (l(^s Clieii'oiiléi'cs|ii'iil se diviser en il('ux"f;i'an(ls firoupcs, celui dos insectivoi-cs cl (-(dm drs IVuctivorcs ; ce dernier groui)e est presqufi entii'iciinMii coiistitin' )iar la famille des Pteropus nu Roussel res.

Le iiomhre total des dents est de 3i. Imu-iihiIi' di'ii-

qiialre dents. Les molaires possèdent uu(; surfai-c lisse bordée latiTalenn'iit par une crèic plus ou moins ajipa- reute.

La tète est plus ou moins alloni^i'c, la civte saf;illale ]"'u prononcée, le frontal a un(! apophyse orhitaire, les niàidioires sont loni;iies. l'ensemldc di' la tête ressemble

ROUSSETTES D'EDWARDS ^l'ieroptis lùlwardsi)

à crlli' d'un chien ou d'un renard d'où le nom di' cliicu volant (iu renard volant, il n'y a ni feuille nasale, tu oreil- lons internes dans la conifue auditive qui est très simjile et de peu d'étendue.

Elles ne iiossédent pas de queue, le nombre des ver- tèbres est de 38 et celui des cotes de 13 ou 14 paires, les membres et les membranes alaires n'offrent rien de par- ticulier, en général de couleurs brunes, elles sont dans les proportions des autres chéiroptères. Le Naturallsle, 46, rue du Bac, Paris.

Les Roussettes habitent les bois et les forets, se nour- rissent de fruits sauvages, mais s'attaquent aux planta- tions dont elles sucent plutôt qu'elles ne mangent les fruits ; pour empêcher leurs dégâts, on est obligé d'en- tourer les arbres de filets. Ne sortant que le soir, elles dorment tout le jour susjiciului's par une jiatte aux branches des arbres, s'enveloppant dans leurs ailes comme dans un manteau; dans cette position, elles mangent la tét(! en bas, c'est ce ([ue représente le dessin

238

LE NATURALISTE

('X(''cuti'' |i;ii' M. r.iiliMnlt d'aiiivs îles imlividiis qui (iiit vécu à la m<J|i:if;i'iio du Musi-um.

Ce sont los plus firamls des Clii'ir(i]Flèn's uttcif,'ii;uit jusqu'il I m. 'M d'cnvcrjiurc Leur |iiiiu'i|);il liahilal l'st les pays chauds : ilcs de la Soude. Tiiuor, Suiriatra. Ccylan. Madagascar, l'Eftypti'. le SiMié^jai, le Cap do Bouiie-Kspérance. Les lialiitants les ilétiuiseiit à cause des dépits ((u'ellcs CDUinietteul. ils s'en serveul aussi pour leur uourriture, la chaii- iruilf;i-e un i;i>ùl uuisipii' se i-aiiiiroclie de celle du lapin.

On connaît une trentaine d'espèces de Roussettes, je ne décrirai (|ui' trois d'entre elles (]ui haliitent Madagas- car.

Housxetle d'Edwards. r'tero[)us Edwardsi lOl. Jeof. rteropus médius Teniin. D'une enverfture de Oni. 7.') ; a 11' ]ielaf;c d'un lii'un marron, les membranes alaires sont lii'unc's; lialiite 1rs foi'èts et vit dans les arlires dont ellf man,;;i' les fruits.

llousKctle vulrjaire. Fteropus vuljiaris. Wspertillis indiens (C'Iusiusi. Vesjierlillis vanipii-nstSciirelier, Linné).

De la taille d'un écureuil ; a environ un niélre d'enver- fîure; les parties snpéi-ieui'i's i\\\ corps sont iiiusses avec- une tache d'un hi'un noirâtre en l'oruLc île croix sur la |ioitrine : les inlérieures sont noires, à l'exceiition de la réfiion puhieniu' i|ui est de couleur roussàti'c.

\'i\riil l'jiulemrnl sin' Irs arbres; les indigènes en bint qui'lquebiis li'ur ijouiTilnri'.

Roussette à cou roiuje. l'Irriqjus rubicolis Et. .leoIVroy. \'esperliliis vanipirus Linn. ]_)e 7.'> nn'ii-es envi- rini d'enverjîure : a le corps l'ecouverl di' poils loiiffs, soyeux, doux au toucher, d'un brun i lair, dans la région du cou : ces poils sont de couleur muge. Elle habite le creux des vieux ai'bres et des l'ochers.

!•:. M.vss.vr.

PALÉOGÉOGRAPHIE

Ili:STAtllATl(IN IlES CON'n.IlliS DICS .MI'.IIS ANC.IICN.NICS^ EN l-'l'.ANCl-; ET DANS LES l'AVS VCMSINS

Sous ce liti-e. M. !•'. Canu vient do publii'i' lui ouvrage d'un grand inti'n'ét et qui. de jibis, a le grand nu'n-ile d'élro le pnnnier do ce genre. L'essai tente par l'auteur ini'rile certainenuMit d'être encouragé, et nous croyons bien qu'il (ronvora grand succès tant par la nouveanlé que par la valeur mémo do l'ouvrage.

La l'ab'ogèograpbie est une branche do lu géologie; c'est la géographie aux dilVériMitos phases géologiiiues. Elle restaure les anciens rivages mariiinu-s ou lacustres et tons les accidents géogra]ihiques jiassés. Les princijies qui ])ermetlenl les restaurations sont tirés de :

Paléontologie, Pétrograiihio, Stratigrapliio:

2" (_;éologie, géograpliie. Météorologie.

Les principes sont groujiés ou deux (diapitres : l'un e>t consai;ré à la restauration des accidents lupographiquos et à l'analyse du niouvenienl du sol, l'autre est relatif à la uonuMiclaturo. Enlin, dans lui dernier chapitre, l'auteur discute ponrchaiiuo époque les points délicats. L'ouvrage porle soulinnonl sur les terrains socoinlairi's et tertiaires.

L'ouvrage conqiorle 1 volume do texte ol un allas. L'at- las est <lo fornnit in-i" raisin de 56 cartes en noir: il donne, à l'écholle imiqiu' ilu umillioniènu' : 1" la rosluu- ralion des mors anciennes à toutes les époques corrospon- d. Mites aux soiis-éUigos "t aux étages des oresmt'îOif/Heol

ïîtosoi'f/Hc: Toutrs les lestauralioiis anciennes d'après

M. HEUTIIAM). CoI.I.OT, I'aIIKE, (iOSSELET. GflLLIEIi,

lIiciiEitT, De Lai>i'aiient. Lvei.i.. Maii.i.ahd, De Sa- l'oiiTA, Ole. L'atlas est on français et on latin, le texte forme un volume in-S" raisin avec ligures, divisé on deux parties. La iiromiorc contient l'exposé dos principes fou- damonlaux lU' hi Puli'ogéoijraphie i-t la méihodo analytique l>ermellant la restnuniliun rapide des rivages ol des acci- dents topographiques. La soconile est la juslilicaiion dis- cutée des contouis ado]ités pour chaque carte.

(Texte et atlas 10 francs, franco 10,85. En vente chez « Les lils d'Emile Devrolle «. éditeurs. 40. rue du liac. Paris.)

OISEAUX ACRIDOPHAGES

(Suite.)

VII

LES STURNIDES LES 1;T( iL"l{\E.\UX STIRSW.I-:

Il osl ]ieu d'oiseaux aussi gcMiéraleinont connus que l'espéco-type du geiiri'. rb^tournoau vulgaire, que l'on trouve presipie toule l'année dans nos p.ays. comme les merles, avei- qui l'I'^lournoau a le plus do rapporl. Touil- la famille des Sturnidi'S a l'iialiitudo de se retirer le soir en grandes bandes, dans les roseaux dos uiai'ais. L'E- tourneau mérite d'être protégé avec soin, il rend d'é- noriuos services à l'agriculture en détruisant les limaces. les scarabées, les vers, les chenilles, les sauterelles, etc. Il fora (luidquos dégâts aux arlires fruitiers, l'été aux cerisiers, dont les fruits oui un alli-ail irrésistible pour lui ; l'hiver, aux figuiers ol aux oliviers. Malgré ces légers inconvénients, sa desiruclion est absolunuMil interdite ou .Mlenuigiio. Depuis 1856. cm T'Iablil des nids arliliciels c|u'ils adccpiiuil fac-ilcunonl : tous les ans. an prinlemps. ces oir-caciN re\ iriirieiil ri'gulii''i'emenl clans les cantons cpii les OUI vus naiire.

L'élude des varialions de coloris duplumago desoiseaux esl 1res fac-ile, loi-sciu'on élevé clos jeunes l'Mourneaux. Nous décrirons diverses espèces les plus coiimios dinit la conservation dc''sirablo nous jiarail le plus facile : plu- sieurs de ci's .Vcridophages ]iourraienl avantageuscMUont augmenter le nomhri' des auxiliaires, ipii. dans l'.M'riipio seplonlriouale. sei'aiont précieux dans l'cruvro di- des- iruclion clés aciidieus el clo prolecliccn des cultures, si l'on ne couimellail ]cas l'insigne folie d'oxterniinoi' des milliers de ces oiseaux utiles, demi la chair désagréable no justifie pas la chasse c|u'on leur l'ail clans un but d'a- limeulalioii ou induslriid.

I. L'HT(iri!Ni:.\r.

L'iCTcniiNEAi: l'.o.MMi N {Sturnus vulyaris). L'Elour- neau est un oise.iu voyageur, il apparaît l'hivc-r dans li' midi de la l'rance, l'IOspagne. l'Italie, la (Irècool le nord de l'Africpu' : cependaul il niche dans li"s Pyrénées ol dans la partie méridionale des .Mpes, il n'es! ]ias l'éti- dans le Caucase et n'y couve pas. Dans les ]irincipautés danubiennes, il forme partout dos bandes innombrables cpii climinueul l'hiver. Il niche parloul dans les villages.

LE NATURALISTE

259

Il est moins iionilircux eu hiver, ci' qui in'duvi' i|iruiic partie du cou oiseaux émifirc. Dans eeUc saison, il l'ré- quente moins les lieux lialiités et l'orme des jietiles liauiles qui s'atlai-lii'iii aux Iroupcaux cl ne les quitte l)lus, pour ainsi diri'. L'l>^|oni'neau iiiltjari.'i nii:lie dans les [ilainos dos montagnes de la Suisse et de l'Alsace. Dans les hivers doux, il en reste (Hiel(|ues-uns. En suite de la mise en usage des nids artificiels, leur nomlire s'est considi'rahlenient augmenté (i). Malgré les mas- sacres prodigieux ipi'on a faits di' c{'t utile oiseau imi Italie et en Espagne, j'en ai vu pi'endre par sacs pleins ]iendant l'hiver, leur nomhre ne senihli' jias di'croîfre.

L'ÉTOUHNE.\i: UNicoLOH {Slumu^unicolor). Dilfére du ])récédent par son plumage d'un noir lustré, avec des reflets pouriu'e métallisés. Cette es[)éce est plus rare (jue l'Etourneau vulgaire ilont le phnnage moucheté "de poin- tillé i.ieigi! est bien connu. Cette es]ièco ne se trouve que dans le sud de l'Europe, la Sardaigne, la Sicile et l'A- frique septentrionale. Nous trouvons, dans le récent ouvrage sur la faune oruithologique de Caucase de Th. Loren/. |2). la descriiition d'une espèce particu- lière asiatique, qu'il ilécrit sous le nom de Sturnus Caucasus, voisin du St. pw^urascens (Gould) et St. Polto- ratzkii (Finsch) ; une planche en couleur, figure b, com- jdète cette description. Cette espèce a les mœurs et les hahituiles de l'Etourneau commun, dans la société duquel on trouve souvent quelcjnes Etourneauxunicolors égarés. Ce sont des Acridoi)hages remarqualdes et fort utiles dans les régions orientales, patrie, comme l'on sait. ih^l'Œdi- podia migraloria.

P(1iite-Lamhe.vi;x [Dilophm canincidatus). Les auteurs, qui ont eu l'occasion d'ohserver cet oiseau en vie, ne sont pis d'accord i[uant à la couleur des parties nues de la tête et des caroncules chez l'adulte en jdumage ]iarfait. Levaillant décrit et fait représenter son Porte- Lambeaux, comme ayant les caroncules et la face de cou- leur noire et le derrière di' la tête d'une teinte rou- geàtre (3). Layard prétend que la jieau nue de la tête est d'un jaune vif et les caroncules noires (4|. LIeuglin atlirnie que toutes ces parties sont d'un jaune vif (5). M. liar- ho7,a du Bocage (6), à la suite des remarques pn''cèdiMites ajoute : « Nous n'avons pas d'individus à tète ornéi' de caroncules ; mais, chez ceux dont le plumage se rapprochi^ davantage de l'état définitif, la peau nue sur les cotés de la tète, au-dessus et derrière l'œil, et la double raie gut- turale serait, d'après M. Anchieta. d'un jaune viM'dàtre. » Holuli le décrit ainsi : Iris lu-un (lîradshaw), hrun foncé (II.); bec couleur cliaii', noir à la hase (Br.), ou hrun rougeàtrc (IL); pieds et ongles hrun foncé (Br.) et l)run rougedtre (IL); caroncules derrière l'o'il jaune soufre (IL). Nous croyons ([ue ces dilférences de colora- tion remarquées par d'éniinents naturalistes sont va- riables suivant les saisons, surtout dui'ant la pericide il(> reproduction, variations liien connues, d'ailleurs, pour diverses espèces d'oiseaux. Cet oiseau se trouve dans l'Afrique équatoriale et australe, il apparaît en troupes riiiver dans les jiarties chaudes des régions cotières

(1) Die Vùgel von Ober Elsass, Gustave Snelder. Ornis, 1887 Wien.

(2) Beitrage zur Kenntniss. Oniiih. Fiuina ans der Nordscile des Kaukasiis. Moscou, 18S7.

(3i LcvaillanI, Ois. d'.4fr., II, teste des planches 93 et 94.

(4) Layard, Uirds S. .Ifr., p. 177.

(5) Heuglin, Ornilh. N. 0. .•!/"/•., p. 2;;9.

(6) Burboïa du Bocage, Oni. d'Aiiyota, II, p. 302.

du iî)" laiilu(b' suil vers l'eipialeur. Iloluli le trouvait souvent en nombreuses compagnies dans diverses loca- lités du Cap, du West Gricjualand, de l'État lilire d'O- range, duTransvaal, et des pays Bechuanas. Il voyait ces cjiseaux dans les sous-hois et dans les plaines contenant des arbres isolés. Leur qualité d'acridophages les rend très utiles, ils se nourrissent li;ibituellenient d'insectes de toutes sortes et de termites.

KTDLUXlvVUX AMÉHK'.MXS

Les Étourneaux rl'Amériipu', destinés à vivi'e dans les savanes marécageuses du Nouveau-Monile ont des liées l'vasi's et aplatis yiar le liout, pour avoir plus de facilité à fouiller la vas(> ipu les terres humides, dans lesquels ils cherchent leur subsistance, tandis (jue ceux des pays seiîs de l'Africpie ont le bec jtlus pointu, plus propre à piocher un li'rrain plus solide.

1" Le Sturnus Ludovicîana. Cet oiseau habite l'Ann'- rique du Nord il est nomnu'' « Savanero » : il est re- mar(iuahle ]iar le idumage jaune de son alidomen, alors (pie le reste du idumage ressendile à celui de l'alouette.

L'ÉTOUnNEAt: .MiLiTAinE . Le Sturnus mUitairc, \r.uti- culier à l'Amérique méridionale, dont le plumage de l'ab- domen est rouge. Les deux variétés, sauf cette différence de coloris abdominal, se ressemlilent sensiblement et chacune dans sa [latrio rend les mêmes services que notre Etourneau europt^en.

IL

>ES MAliTlNS. PASTOR.

1. Le Martin isoselin [Pastor roseus). Le Martin dif- fère peuphysiiiuement de l'Etourneau, mais il a les mêmes mœurs. Son halùtat est, depuis le Sud-Est de l'Europe à ]iartir de la Hongrie, la plus grande iiartie de l'Asie cen- trale et méridiouiile jus(|u'aux Indes. Exactement la ]iatrie Au Pachytxjlus migratorius,\e. Criqui't pèlerin. Delà, il arrive assez régulièrement en Grèci'. plus rarement en Espagne, en France, en Allemagne; par contre, on le voit tous les hivers dans le Sud de l'Asie. Il ne paraît pas tous les ans en égale ([uantité dans les steppes de la Russie; ibins le pays du Bas-Danube, il n'est pas moins nombreux (jue l'ètourneau, lorsqu'il arrive dans le Dobrodja pour se reproduire, mais ses visites ne sont pas régulières. Il nqiart aussitôt que ses jeunes sont en état de voler. Lorsque les sauterelles apparaissent dans les steppes du Kouhan, le rosidin arrivi^ en (piantitès énormes et fait une destruction inipoi-tante des acridiens. Dans de cer- taines années, on n'y voit ipie des individus isolés, dans d'autres des troupes très nomlireuses. Nous croyons que ces variations sont subordonnées à la plus ou moins grande abondance de sauterelles, carie Martin rose est un des- tructeur d'Acridiens très important consommant des sau- terelles uniquement à la suite de leurs passages.

L'historien byzantin Zoziine (Hist. 1. L, 57) parhmt des ravages causés par les sauterelles sur le littoral de la Cilicie dit que, dans la ville de Selevkia iSidevké d'au- jourd'hui), il existait un temple d'Apollon nommé Sarpé- ilonium, dans leqwd on élevait des Peleuciades, oiseaux dont on se servait ]iOur détruire les sauterelles, car un instinct naturel les poussait à poursuivre ces dernières et à en abattre à coups de bec d'innombrables quantités. Nous croyons que cet élevage était idus spécialement ]u-atiiiué avec les martins roselins qui, aujourd'hui encore, jouissent d'une certaine vénération superstitieuse dans l'Asie Mineure.

2fi()

LE NATURALISTE

2. Le MAiiTiN TiiiSTE de l'Inde {Acridothercs tristh). Cet oiseau est le sujet d'une étude reniaic|ualile puldiée, eu 1889 dans l'Algérie agricole (dée. 1889, n.), par Cil. Uivière, complétée par l'étude du Martin rose et du Martin triste par 'SI. JLigaud d'Auliusson dans laRevue des Si icnces naturelles appliquées (1890,1, p. 409). ju-éeédée de celles de M. Aui;iislc Vinson du i;> mars 1807. liull. S. Acr.

Les oliservations accordant au Maiiin triste un rôle très important comme destructeur d'acridiens. i|u'il mérite réellement, doivent engagera i)ersévérer dans les reclicrclies des voies et moyens ]iour utiliser cette i|ualité au profit de l'Algéi-ie.

Je rappellerai les essais d'acclimatation à Alger. t(>ntés de 1807 à 1889. ayant, abouti à un échec complet, essais non renouvidés aujourd'hui. Ces échecs attribués à la dilVérence du climat de l'Algérie avec celui île leur pays d'origine Iceux importés à Alger provenant de l'ile lîour- bon). pourraient j(^ le crois être ré|)arés. l'our cela, an lieu d'introduire direclement en Algérie le marliu triste, sou importation devrait se faire dans nulii' Snuilau Irauçais parle Sénégal et le Congo. Ces oiseaux cpii comme leurs congénères sont migrateurs, seront amenés à la suite des passages de sautercdles jus(|ue sur le littoral algérien, et cette proveude épuisée, leurs conditions d'existence habi- tuelle ne pouvant être satisfaites. reloui-neriuU dans l'in- téri(>ur de l'Afrique, (|ui deviendrait leuriialrie délinitive.

L(ïS observations sur les uiigrations di>s Oiseaux équa- toriale et australe établissent g(''ni''ralement nue diiection de l'est à l'ouest et vice versa; les migratiims de l'Afrique centrale vont au Nord. Il est donc possible d'assurer l'existence d'un desiructeiu' important de sauterelles dans l'intérieur (lu Soudan, don t l'aire d'ex ]iansion serait exacte- nu'ul cidle des sauterelles dans leurs ]iiM-i'grinations du Nord au Sud et de l'Hst à l'Ouest.

Je IU1 crois pas que le ma it in tri sic de vie une jamais nu oi- seau sédentaire, il ne se plait eu léalili'' que dans les pays riches en eau el en végétaux de grande laille: l'habitude de nicher sur de grands arbres et de jiercher dans les roseaux des grands unirais, ainsi t\Uf de boire et de se bai- gner beaucoup, habitudes générales des Sturnidés : l'Iour- neaux, martins tristes, martins-jiasteurs, seraient peu fa- ciles à satisfaire dans l'intérieur do l'Algérie; d'ailleurs, durant l'été, le manipie de [nourriture aninuile le rejette- rait forcément sur les plantations, i-e (|ui b' rendrait insup- portable par ses di''gàts ilans les vergers, vignobles, lu-au- geaies, etc.. etc.

En adniellanl ipie liuiporlaiice lii' l'idiji^clif. « destruc- tion de sauterelles », soit digue de la sollicitude des |jar- ticuliers et des pouvoirs publics, je siuihaite la ]irise eu considération du vo'u suivant :

Transport d'un luunbre assez impmianl île ^larlius tristes sur l.'i cote nccidenlale d'.Vfriqne et à l'ai'rivée les lâcher jiar moitii', bien entendu a l'époque convenable en liberté, ils trouveraient leur nourriture; l'autre moitié serait tenue en captivité el lâchée eu tem]is oppiutun, après étude des moyens propres jiour leur propagation certaine.

L'Afrique centrale possédant une espèce voisine ré- pandue ibï l'est à l'ouest, cidle des Lam]irolornis ou Merles métalliques, par comparaison, leur lâcher |iour- niit SI- faiie sur l.i côt<' occidentale après l'hivernage.

L'expérience iiourrait si^ faire très facilement nt con- Iradictoii-ement sur la cote orientale, elle se trouverait facilitée par la proximité de Madagascar, l'on pren-

drait les M.uiins tristes qui seraient mis en liberté à Obock pour se répandre dans rAfri(|ue éipniloriale el centrale.

Les observations sur les 3 esp'èces : lîtourneau, Mar- tin ro.'îe, Martin triste, établissent (lue l'acclimatation directe en Algérie du Martin rose donnerait moins de ilillicullés. étant moins omnivore (pu' le Martin triste, et moins dangereux pour les plantations. Cet oiseau origi- naire des steppes de l'Asie, il fait chaud autant (jue dans le Sahara, et froid ]dus que sur l'Atlas, supjior- lerait facilement le climat algérien.

111.

LES ICTHUIDKS. ICTFRII).£.

Cette grandi' l'aïuillr. pailiculière au nouveau uuinde. contient diverses espèces : les Quiscales, les Trotq>ia- les. les Carouges, les Cassi(|ues et les lîaltimores. Ce sont les riqirésentants de nos étourneaux euro|)éens et africains en Auu''riqne. Comme les Sturnidés ils volent en troupes, vivent et nichent en société, suivent et l'ré- (juentent les bestiaux dans les champs. Ses Quiscales rempla(;ant dans le nouveau monde la familh^ des Lam- protornisafricains et les Tronpiales. Nous décrirons 2 espèces, les plus remarquables.

ï. LlîS QtISfIALKS. 0«'Sca/!is. Le genre Quiscale reiu- ]ilace dans les 2 .Vnu'uiipies les lamprotornis africains. On coiuiait quatre espèces dont trois se trouvent dans les Etats-Unis : le Quiscale major, le Q. Versicolor. le Q. ferrugineus ; le habite les Indes occidentales et jiro- bableinent l'Amériiiue méridionale. Les divers Quiscales ont le plumage métalli(|ne très l'onci'. les mâles el les femelles ont les mêmes coloris.

i" Lie '^)riS(:\i.K MA.li m. Quvtealus mnjor. Great ('low Hlackbird. ^\'ILSO^". Des variétés de ce genre vivent eu grandes bandes et sont omnivores. Leur nour- riture consiste en insectes, grains, petites graines, ils sont nuisibles etutilesâ l'agriculture. Lorsque lesin-emiers défri(diements furent faits dans l'Amérique du Nord, les dégâts faits dans les champs de blé ji.ir ces oiseaux et les trou|)iales furent si grands ipie l'on mil une prime à leur destruclion, qui fut aisément acconqilie parce (pi'ils nélaient pas déliants et ipi'on jiouvait facilement les ap- procher et li'iir iiiimbre diminua : nuiis le l'esullal de l'extorminalinn iVuw si grand nnmbre d'oiseaux fut c(ui- sidéré comme uw desaslre irrémédiable. Le blé et les fourrages furent dévorés jiar des vers et pardes insectes : ce ijui obligea les b.ibilauts à épargner ces oiseaux dans l'intention d'éviter un Iléau plus grand. Lors(iue la jpopu- lalioii devint plus impoilante, lorsque de ]dus grandes (■tendues furent ensemencées de blé, les di''gàts de ces oiseaux devinrent moins perceptibles et les dommages (pi'ils causèrent c(mi]iarativemeut iusigniHaiils.

Les divers (luiscales ^ont le plumage melalli(|ue très foncé, les mâles et les femelles ont les mêmes coloris.

11. Les THOt;i>iALES. Aglair» IJardiiie). ieto-i(/a?| Bona- parte). Toutes les espèces de troujdah's sont particulières auxAméri(iues. On eu connaît ipiatre (>spèces toutes éga- lement sociables el vivant tiuijours eugrandestnmpes, idles si> trouvent niêlées, idles (Uit les i|ualilés et les dé- fauts de la l'aiiiille Quisc.ile. Les tronpiales inanpent des fruits el, suivant les saisiuis, IrouvenI leur subsistance dans les diverses iusecles. \crs. grains ri pniies graines; ils (piillent les régions leinpérées dès l'approche de l'hi- ver et au |uiutemiis se tnuiveiit parmi les lu-einiers oi- seaux de passage dans les IClals-L'nis du Nord. Nous

LE NATURALISTE

201

«■ilcriiiis : hc Molnhrus pecori^. très ulili' ciiiiiinc ilcs- Iruclcur (les panisitos ilt's licstiaiix.

Le DoUchouy.v orijzovoniti iloiil li's dr^iits dans les rizières ne sont pas (•oiniionst''s jiar la (|uantiii'' (riuscrti's (|u'il détruit.

L'Ictents Baltimore ilmil le nid est uni' des ruriiisilrs lie la iiatvire. Il fait de fjrands débats aux arlires frnitiers. mais faute de fruits, s(; nourrit d'insectes.

J. FOHEST.

(-■1 stdwe.)

LE CINÉMATOGRAPHE

« Le Naturaliste » a |iarlé drjà du Kinétoscope d'Edisnn. instrument merveilleux au moyen duquel, ainsi ([u'il était dit, on reproduit pliotogra])hiquement tous les mouvemi'iils d'un olijet i]uelcon(iue animé, et avec une liaison si jiarfaite, des nuances si peu marquées entre une attitude et la suivante, que tout se confond et ne présente jilus aux yeux (|u'une seuli' et méuii' action, prolongée pendant une demi-minute, mais nous avons mieux encore, car l'on ne pouvait s'arrêter en aussi lieau chemin.

L'appareil d'Kdison, avouons-le. {|U(di|ue étonnant qu'il soit, est fort incommode. La ]iosiiion que le spectateur unî'gue prend au-dessus de l'oculaire est assez fatigante; chacun a )iu s'en rendre compte eu observant lui-même dans les ajqipareils (jui se trouvent aujourd'hui à peu près partout, et mémo dans les salles de déiièches de quelques journaux. En outre, quoique, théoriquement, l'éclairage dut être assez brillant, en réalité il est à peine suffisant; puis, la réglure de l'instrument est assez dilfi- cile, et l'image multiple, au lieu de nous apiiaraitre nette- ment, continue et] n'en formant (|u'une seule ]iendant la demi-minute que dure l'opération, nous parait souvent coupée par mille jietites saccades d'une imijression peu agréable. Il y aurait encore bien d'autres mais à. déduire; tenons-nous-en là.

Deux Français céb'duTs en photo^raidiie, MM. .Auguste et Louis Lumièi'e (un nom prédestiné, comme celui de l'ingénieur-opticien Sideil), ont, à leur tour, inventé un appareil qu'ils nomment le Cinématographe, et dans lequel tous ces inconvénients dis]iaraissent. En outre, et c'est ici surtout que le Kinétoscope d'Edisnn doit s'incliner et céder le pas à son successeur ; l'appareil de MM. Lu- mière ))ermet à toute une foule commodément assise, et non ]ias à un spectateur unique que guette le torti- colis, — d'admirer les sujets Aanslcur grandeur naturelle: et non pas des sujets d'une ou deux personnes, mais des groupes entiers, nombreux, des rues tout entières avec leurs passants, leurs véhicules, leur cyclemeu lancés à toute vitesse et terrorisant les ijiétons, leurs accidents, leurs rassemblements, etc., etc.

Que jieut-on demander de plus'? Les couleurs? MM. Lu- mière sont sur le point de nous les donner.

Tout récemment, à Lyon, lors de la session de l'Union nationale des Sociétés photographiques de France, MM. Lu- mière ont fait avec leur appareil des jirojections qui ont (l'abord stuiiéfait les spectateurs, puis provoqué chez eux les rnaniui's bruyantes du plus vif enthousiasme. Le nombreux public ijui remplissait la salle du Palais de la

Uourse, avaient lieu les jirvjji'clidus, applaudissait avec Irépiguenu'nls après (diaipu' exhibition d'une non- V(dle série. Il était don<' démontré d'une façon absolue que. de toutes les manifestations de l'art pb<ilograpln(jue, il n'en est aucune ipii puisse rivaliser avec celle ([ui l'einl simullani'Mni'ul le ilessin, la, l'orme des êtres et des nbjels, et qui nous li'S monli'e en pleine vie. avec tontes les jibasesdu mouvem(>nt, si complexe soit-il.

Le nouvid ap]iareil pei-met île inciulrer à loule une as- semblée, eu les projetant [lendant ]dus d'une miiiiile en grandeur naturelle sur un écran, des scènes animées. Avec cet appareil, la ]n'ofiindeur sons laquelli' on jieut saisir les (dijels en mouvenuMits n'est plus limitée, c'est ainsi ([u'ou arrive à re]jroiluire les scènes vivantes d'une rue entière avec une vérité vraiment saisissante. Parmi les scènes les plus curieuses qui iintété projetées à l'aide du cinématographe, citons la sortie du ))ersonnel d'une mine; ouvriers et ouvrières, chacun délile avec son allure habituelle: un groupe d'omiiloyés à bicyclettes ouvre la marche, les chevaux et les voitures la clôturent. Tous les mouvements des acteurs de cette scène sont d'une vérité fra]ipante. Étonnants aussi d'expression et de vi- gueur, deux forgerons, dont l'un martelle une; pièce qui» l'autre lui iirésente et vient de retirer de la forge : rien de |ilus curieux que de voir la vapeur d'eau se dégager et être chassée au furet à mesure ]iar le vent au moment le forgeron plonge la pièce chaude dans un baquet d'eau froide.

Nous reproduisons ci-dessous la note de MM. Lumière sur le fonctionnement de hmr cinématographe :

L'appareil est simple: il ]iermet à la fois d'obtenir des images négatives, d'imprimer les positives, et de les pro- jeter sur un écran. Les images successives sont pro- duites sur une bande jjelliculaire sensible de 15 (mètres do longueur ; elle est]ierforée sur ses deux bords de trous circulaires équidistants qui servent à son entraînement. Un mécanisme, basé sur la propriété des excentriques triangulaires, détermine le mouvement alternatif verti- cal d'une |iièce qui jjorte, perpendiculairement à son plan, des doigts métalliques qui, à l'aide d'un dispositif convenable, viennent s'enfoncer, au sommet de leur course, dans les trous de la pellicule, et entraînent cette dernière en produisant un déplacement vertical de 2 centimètres pour chaque épreuve. Arrivés au bas de leur course, ils abandonnent la pellicule et remontent librement pour saisir les trous suivants.

La jiellicule est attaquée et abandonnée lorsqu'elle est entièrement au rejios, et le temps nécessaire au dé- placement n'est ([ue le tiers du temps total. Un disque obturateur, j)ercé d'une fenêtre et animé d'un mouve- ment de rotation solidaire du mouvement de l'excen- triiiue, est réglé de telle sorte que la fenêtre démasque l'objectif au moment la pellicule est au repos.

Ainsi construit, l'appareil aun rendement considérable; bien que l'a éjireuves par seconde suffisent iiour donner, par persistance des imjiressions sur la rétine, l'illusion du mouvement continu, l'instrument permettrait d'obte- nir sans difficulté un nombre beaucoup jdus considé- rable.

Ce grand rendement a encore un aulre avantage im- portant : dans le Kinétoscope d'Edison, la l)ande étant animée d'un mouvement continu, chaque épreuve, jiour donner une impression nette, ne doit frapper l'odl que ]iendaiU i/700 de seconde environ ; dans ces conditions, l'éclaircissement est extrêmement faible, et il faut au moins

262

LE NATURALISTE

30 épreuves par .«('COihIc \iour donner sur lu ri'tiiR' uni' inii)ression continue. Avec leCinémato^iaplieileMM. Lu- mière, la liandc (■tant imnioliile pendant les <leiix tiers du temiis. il snllil d'avoir l.'i (■prrnvi's par seconde pour

cdileiiir rini|iression conliiuie; le teniiis pciulant lequel on ]ieut saisir cliaipie l'preuve est alors de 1/20 de se- conde environ.

Nous ilonmins ci-contri'. d'apivs loi, Lellres sur la P/i-t-

vous

vous

ai

me.

lO'jraphic, snpcilir oini'af:i' de M. (lianl. le fac-siinili' de virifit clichés pidlictdaires ciliteiuis ]]ar M. (i. hinnrny dans des cimdilions à ]jeu jirès analof;in's. I.c iimdtdr a j)rononcé devant rohjeetirii's mois:. Il-; vof.s .\i mi;, et l'appa- reil a fidèlement reproduit les mouvenienis de sa iMiuclie.

La succession ra|pidi' di' ces vin;;! iiuai;es permet de

reconstituer facil(>nient la phrase articulée : c'est, pour ainsi dire, la idu)toj;rapliie delà jiaride.

E. S.vNTiNi m-: IJioi.s.

Sup la sipycture microscopique du phosphate de chaux du Dfp (ppès Tébessa, département de Constantine)

On sait que depuis la découverte dos riches gisements de |)hosphato de chaux de Tunisie et d'Algérie, due à notre ami et collaborateur M. Thomas, aujourd'hui vété- rinaire principal attaché au ministère de la f^uerre, ce précieux engrais minéral est exploité sur une grande

échelle, et a même, dans ces derniers temps, provoiiué à juste titre l'attention des pouvoirspuhlics.

Ayant été mis, grâce k l'obligeance de M. (LLe Mesie, le géologue bien connu et apprécie' par ses travaux sur l'Algérie et la Tunisie, en possession dequelques beaux échantillons du idiosphale de Dyr, près Tebessa, nous en avons entrepris l'étude micrographiipie.

Ces recherches ont donné des résultats plus nets en- core, au point de vue de la question d'origine de ces phosphates, que ceux que nous signalions il va quelques années au sujet d'échantillons analogues de gisements

I,K NATURALISTE

2fi3

alors peine connus de Tunisie eld'Algi'rie (l).Leplios- phate du Dyr est de couleur grise, friable, constitué en majeure partie de grains bruns ou gris assez arrondis et calibrés de 1/2 à 1 millimètre de diamètre, souvent aplatis, au milieu desquels paraissent quelques grumeaux arrondis, friables de couleur gris clair ou blanc nacré de 1 à 6 miilimèlres et plus dans leur grand diamètre.

L'examen à la loupe ne donne aucun renseignement sur la nature intime de cette roche. Le microscope, à de faible grossissements despréparations degrainsisolés et lavés de grumeaux, de roche entière, donne les ré- sultats suivants:

Les grains isolés, de petit calibre (1 de la figure), se montrent en coupe mince, après action ménagée de l'a- cide nitrique étendu pour les éclaircir, formésde débris osseux aux bords arrondis, plus ou moins imprégnés d'une matière minérale noire, qui les rend opaques en coupe insuffisamment amincie.

Sur les grains devenus transparents, la couleur jau- nâtre sihal)ituelle aux débris osseux dans les coupes de roches srdinienlaire, se montrenettement, ainsi que l'ex-

Coupe (schématique) du Phosphate Je chaux du Uyr (près Tébessa, dép. de ConstautiDc).

1) Grains fius à structure osseuse rarement visible. 2) Grain fin d'émail dentaire. 3) Fragment anguleux d'os, avec ostéoplastes. 4) Grumeau d'émail dentaire avec fines striatioDs. 'j) Fragments de grumeaux osseux fissurés, avec ostéoplastes.

trème fissuration qui explique la difficulté qu'on éprouve à y reconnaître les ostéoplastes ou leurs canalicules.

Cependant dans un cas (2 delà figure) un de ces grains présentait avec évidence la structure finement striée de l'émail dentaire.

Les grains fins arrondis sont accompagnés de débris osseux plus ou moins anguleux, fissurés et légèrement

(1) Sur la nature des phosphates du massifdu Deckma (dop. Constantinei. Comptes rendus Ac. Se, 9 juin 1800.

Sur la structure microscopique des roches phosphatées du Deckma. /</., »/., 4 mai 1892.

Sur l'origine et la nature de quelques gisements phosphates de Tunisie et d'Algérie. Bulletins mensuels Soc. Se. Nancy 1892.

CoUatjoration pour les recherches microscopiques au mé- moire de M. Ph. Thomas Sur les gisements de phosphate de chaux des hauts plat'^aux de Tunisie, Bull. Soc. géol.Fr., 1862.

colorés enjaune, facilenientreconnaissables àleurstruc- ture fibrillaire et à quelques ostéoplastes dont la cavité et les canalicules qui y aboutissent ont été injectés d'une matière minérale noire (.3 de la figure). Ces débris osseux sont incorporés dans une vraie bouillie osseuse amorphe formant le ciment (marqué en noir) sur la figure, qui relie les grains du phosphate entre eux.

Les grumeaux arrondis, de! àC millimètresdediamètre et plus, sont de même nature, émail (4 de la figure), bien caractérisés par ses fines striations indice de sa structure prismatique (ii de la figure), avec les cavités de ses ostéoplastes, sans les canalicules masqués par les cassures multiples, capillaire et en réseau, etpar l'ab- sence de la matière minérale observée plus haut dans certains cas.

En résumé, les phosphates de chaux du Oyr près Té- bessa sont purement d'origine organique et animale. Ils forment la partie cerlainement la plus riche d'un dé- pôt marin entièrement constitué par des débris de ver- tébrés, de poissons probablement. Il semble, tellement ce phosphate ressemble par sa structure à ceux que nous avons étudiés de diverses provenances de Tunisie et la province de Constantine, qu'il s'est formé dans ces régions, au fond des mers de l'époque tertiaire inférieure d'immenses accumulations de débris animaux dissociés, de coprolithes peut-être aussi, que l'action du temps a .transformés ainsi que nous les trouvons aujourd'hui sur la forme de roche grenue friable phosphatée.

M. Hleicher.

POINTS DE CONTACT DES INSECTES

AVEC US AUTRES ARTHROPODES

I. 1{EL.\TI0NS ENTRE LES INSECTES, LES MVRIOPODES, LES r.UUST.AI'.ÉS ET LES .ARACHNIDES.

Il n'y a rien d'isolé dans la nature. De même (jue les fonctions s'enchaînent et se combinent en une résultante qui est la vie, que toutes les vies individuelles s'harmoni- sent en un échange sans fin, que les organes s'unissent en une forme définie, les formes à leur tour sont entre elles dans une mutuelle dépendance qui trahit la pensée constante et unique dont elles représentent, à un degré de perfection varial)le, la réalisation. C'est pourquoi les groupes morphologiques que la science est oliligée, pour les étudier, de délimiter dans la série des êtres, ne sont jamais nettement circonscrits, et que, dans tous les cas, par quelque brèche faite à la formule caractéristique qui s'efforce de saisir les affinités, s'échappent des formes aberrantes, établissant le passage aux groupes voisins. Parmi les Arthropodes, les Insectes forment certainement un tout bien homogène, dont les types divers sont reliés jiar des analogies indiscutables et très visibles; la répar- tition de leurs zoonites en trois centres distincts de coa- l(>scence, leurs adultes constamment hexapodes et munis normalement de quatre ailes : voilà deux caractères im- portants, organiques, qui leur sont communs à tous, et qui en même temps sont propres au groupe. Et cepen- dant, quoique ces limites soient toujours en réalité respec- tiM's, on constate en certains points, soit chez les adultes, soit chez les larves, des passages physiologiques ou anato- miques vers les autres Articulés, passages qui ne sont pas

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(railK'urs, :iiiisi i|ui' iuiu>; ri'talilirons, une oricntatidu vers une forme iilus jiaifaito. mais liien \c vpstipc iriiiic orga- nisation transitoire adaptée et fixée aiirès sa transforma- tion.

Théori<iuemont, le zoonite ou sogmi-ui se (•onii)OSfi de deux arceaux, constitués chacun par îles jjièces symé- tnipies soudées, le supérieur tergiun ou notum, l'inférieur sternum, avec inli-rcalation ]]ossilile, entre l'un et l'autre, d'une paire d'appendices.

Chez les Myriopodes, tous les sefiments conservent leur indéjiendance, sauf ceux (jui constituent les pièces de la tète, centre de coalescence réalisé le jireinicr, ils pré- sentent ordinairement une structure analogue, de telle sorte (|ue les apiiendices amlmlatoires, ou pattes, sont en nombre relativenmnt considérahle, et ipie toute la ])artie postérieure du corps est com])Osée d'éléments semblables, ne se groupant point en deux zones dont l'une serait l'ab- <lomen et l'autre le thorax. Chez les Insectes, au con- traire, la distinction de ces deux zones existe, et les appendices ambulatoires sont limités aux trois segments thoraciques, qui en portent chacun uni' paire. Cela, jiour les types culminants, |iour les Insectes vrais, (]ui subis- sent déjà des métamorphoses au moins rudimentaires et qui normalement sont ailés à l'état d'image. Cependant, il y a l)ion des cas la coalescence des trois segments thoraci(|ues est 1res peu appai'ente ou même tout à l'ail nulle. Dans li; groupe des Xévropléres ]iseudo-ortliii- jitères, ils sont assez distincts, et chez les I^épismes, in- sectes monomor]ihes, rangés, à tort ))robablement, dans l'ordre des Tbysanoures, ils représentent trois élénu'nls nettement séparés, semblables entre eux et ne dill'i'iani guère des segments abdominaux que ]iarce qu'ils pnrlent des pattes ambulatoires.

Quant aux jiattes abdominales, elles sont i-e]jrésentées, chez ces Tbysanoures, soit ]iar des groupes de poils raides situés de )iarl et d'autre à la base di'S segments, soit par des ap|iendices comjiosés iTune base lai'ge el comprimée portant un article allongé, mobile, garni de poils. Ainsi se trouve en ])arlie fléchie cette règle impé- rieuse (|ui assigne aux Insectes trois jiaires si'iilenient d'appendices ambulatoires, et ]iar suite, les Lépismides se trouvent former exactement le jiassage aux Myrio- podes, em]irunlant uni^ ])arti(! de leurs caractères ;'i l'une des deux réalisations, une jiartie à l'autn». Couiuk^ les Myriopodes, ils n'ont pas de rnélamoridioses : ils ne subissent que des mues mal définies et dont le nonilireesl encore inconnu; ils ont l'abdomen |ieu distinct dn tho- rax, celui-ci divisé en trois segments séparés, (jui ne pur- lent ])as d'ailes; de jdus, la face infi''rieiire des anneaux abdominaux est apli' à produire des appemlices qui sont les homologues des |ialles des Myiiopodes: comme les Insectes, au contraire, ils n'ont, eu fait d'organes ambu- latoires propres, que leurs six pattes tlioraci(|ues.

Les j)altes surnuméraires se retrouvent encore dans d'autres grou|ies d'Insectes, nuiis chez les larves, ])ar exemjde chez les chenilles des I,i'pidii]ilères et chez les fausses-chenilles d'un certain nombres d'Hyménoptères. Ces larves présentent, en respectant bien enlemlii les dis- semblances nioridiologiipies indisculables, créées jiar la distance ipii sépare les deux réalisati(Mis, des analogies de conformation avec les .Myriopodes. el il est remar(|uable (jue ces analogies cessent à partir d<' la seconde éclosion, ajirès la sortie de l'o-uf nymplial, c'est-à-dire au niomeiil oîi se réalisent jiour les larves en évolution les carac- tères qui vont en faire; di' véritables insectes, à savoir

l'aïqiaritiou des aili's et une métamorphose (|ui éipiivaul à une conlinuation, à une reju-ise de la dill'érenciatioii embryonnaire. Théoriciuement, par suite, on pourrait admettre (pie. si les Myriopodes suliissuient cotte méta- morphose, ils deviendraient dans leur forme ultime liexa- ]iO(les el ailés, avec un thorax ilistinct de l'abilomen ; et il en serait vraiseinblablement de même di'S Lépismes, si, après leur dernière mue, ils s'endormaient du sommeil de la nymphose, pour acquérir au réveil, grâce à cette éta])e ajoutée; au cycle de leur vie individuelle, droit de cili> incontestable dans la républi(]U(; des Insectes.

Comme s'ils représentaient le jioint de départ, le cen- tre commun autour ducpiel ont rayonné les diverses orieiilalions du type arlbriipode. les Tbysanoures, sans former un rétd jiassage entre les Insectes et les Crusta- cés, relient cependant les deux grouju-s en établissant comme une transition entre les habitudes jdns di'cidé- menl aériennes de l'un et les habitudes normalement aquatiiiues de l'autre, .\ueun d'eux ne vit |iositivemenl au sein des eaux: nuiis t(jus cjiil besoin, ]irobablement en raison des exigences de leur mode de respiralimi. d'une humidité simili constante, au moins fré(]uente: aussi les trouve-1-iiii lie |iri'fi'rence dans les endroits frais, sur le bois jiiiurri, ]iaruii les mousses, sous les planches et les

Fi^. 1. Nymplieilc l'clainaiilliiis briiniH'iis. Ki^'. 2. Maclii- lis piih/puda ; extrcmitc inférieure de l'abdomen, avec les fausses -pattes et les branchies vésiculcuses. Fig. 3. Larve do J'rosopisloma.

caisses à lleurs dans les jardins, ;iu bord des étangs et nn"'me à la surface des eaux tranquilles, ils forment quehpiefois, par l'agglomération de leurs nombreux imli- viihis, des bandes noirâtres semblables à de l,i povulre à laiHiii. Chez les Lépismes. les Machiles, la res|iiiation aquatique est servie par des appareils spéciaux, par des branchies vésiculeuses blanches insi-rées au bord posté- rieur des lames iufi'rieures de l'abdomen. Ces branchies siinl liien visibles chez Machilis polyiioda. ainsi qiu- les ap]iiMidiies arliiiiles reiU'éseiUatifs îles |ialles des Myrio- |iodes. Ilans le groupe des Poduriens, une analogie se révèle avec le type crustacé )iar ce fait que l'anus s'ouvre à l'extrémilé de rabilonieii. tandis que les organes géni- taux sont silni'S entre les deux |iatli's postérietires.

Les raïqiorls physiulogiques que présentent avei' les Crustacés les Lépismes, larves définitives, fixées, que ra|ipariti(ni |iromple des <irgaiies sexuels a rendues im- propres à toute métamorphose ultérieure, nous les re- trouvons chez un certain nombre de Névroptères à mé- tamorphoses incomplètes, mais limités aux premiers états, et disparaissant géiu''raleinent après la nymphose. (;e sont les larves des I']phéinérieiis qui ulVrent au plus haut degré ces analogies, basées sur la |iréseuce, aux segments abdominaux, de fausses-branchies, prolonge- ments externes des trachées (pii ilollent dans l'eau et absorbent l'air (|u'elle contient en dissiduliou. Les fausses-branchies. coubisteiit tantiil en une feuille jdusou

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niniiis lrans|]:iri'iiln (kiiis liniurlli' so iviniific la iKjrliim pxtf'rno (lu (u])P traclioeii. tantôt en uni' liuc houiiiic do tubes librps on ca'cum entés sur uu canal lU'incipal, aviM; une forme intermédiaire consistant on une fouille d'iiù sortent latéralement, comme de courts ]in)longonionls filiformes, les rameaux do la trachée.

Quand la nymphe se débarrasse de son envelopiie pour livrer passage à l'imapo ou à la |isoudimaf;o, les fausses- branchies, sauf do rares l'xcoptions (Pteronarcys. ]}ar exemjjle, du prou[ie dos l'erliens), restent adhérentes à la dépouille, de t(dlo sorte ipie l'adnlto n'a plus ijue les tra- chées internesjada])tées à la res|)iration aérieinie. Mais si l'aiiparition dos apliludos sexuelles avait lieu avant la nymphose, avant la Idrnialion des rudiments alaires, cette diM'nioro [iliasi', i|ni esl autorisée seulement au pro- fit do l'acle générateur, n'aurait )dus sa raison d'être, et l'insecte serait, dans sa fornu» parfaite, non seulement aptère, comme il arrive, jiar exemple, pour la runaiso. mais encore pourvu de liiiu|jpes trachéennes externes. Ou aurait ainsi une sorte de Lépisme dont les aptitudes physiologiques, au point de vue delà res|iiration, seraient exagérées et nécessiteraient en entier le concours des circonstances (pii ont entourer l'acte dans son accom- jdissement initial, à savoir la sulimersiou complète.

D'une pareille réalisaliiju aux Crustacés, il n'y a qu'un pas. ( >n a cm la rencontrer vivante, sous la forme du Pro- sopistoma piinctifrons. que Latreille rangeait parmi les Crustacés branchioi)odes. Cet être singulier, long de six à huit millimètres, qui n'a besoin que d'uni' hninidiir' in- termittente pt restreinte, adhère fortement aux pii'rres i)ar son i)lastrou sternal; il agite constamment l'extrémité caudale de son corps par dos mouvements brusques, sac- cadés. Son iiremier aspect est ci'lui d'u?! crnstacé ; mais l'organisation est celle d'un inseclo : il olfre six pattes thoraciquos grêles et courtes, deux antennes de cinq ar- ticles, deux yeux latéraux et trois stemmates, doux nui- choires, deux paljios maxillaires biarticulés, une lèvre inférieure portant deux jialpes laliiaux de deux articles; son abdomen présente doux troncs trachéens, aboutissant à cinq paires de houppes branchiales portées par les cinq premiers segments, et offrant un nombre variable de tubes en ctrcum. JL Mac Lachlan a émis l'iiypothèse que peut-être il représente un Ephémérien adulte et aptère, c'est-à-dire une larve ayant acquis des caractères sexuels avant de ]n-endre des ailes qui dès lors deviendraient inu- tiles. Cependant, si ces larves jieuvent réellement se reproduire dans leur forme, ce processus ne serait pas général, car M. Vayssière a obtenu, eu 1878, la trans- formation de deux individus en pseudiniage.

Los affinités des Insectes et des Aracbnides sont bien plus ililficilos à préciser, et toute ojiinionà ce sujet prend forcément les allures do l'hypothèse. Si l'on met de coté la conformation spéciale dos pièces buccales, qui devient bizarre et anormale par l'adaiitation dos antennes à la manducation et des palpes labiaux à la marche, on reconnaît que le type arachnide otfre très active, dans ses zoonitos, une tendance à la coalescence. Celte tendance est surtout réalisée chez les Acariens, tous les seg- ments se réunissent en une masse commune dans la([uelle sont confondus léh', thorax et abdomen; il fayt ]ieul-éiro voir dans cette réalisation la forme culminante du groupe, à moins qu'elle ne représente une exagéra- tion conlinant à une réelle déviation, si l'on considère l'infériorité biologique des êtres qui la revêtent. Chez les Araignées, ]ilus adaptivos. mieux douées, il y a deux

cenlresdo coalescence bien distincts, l'un qui confond en une mémo région, céphalothorax, la tête et le thorax, l'autre qui isole l'abdomen ne subsiste même jilns. en général, la, trace des seginonlafions visildes pendant la période embryonnaire.

La transition vers les Insecles semble se faire d'une manière assez étroite pai- les Soipugides, ([ni ont des Araignées les aiilcnnos Iransbn-méos on chélicères, les seconds palpes di'jà allimgi's cnniino do véritables pâlies ambulatoires, et des Insectes les trois segments thora- ci(|ues distincts entre (îux et de la têle, portant (dia(;un une paire de jialtes, J'abdonion divisi' en anneaux bien limités. Chez les Scorpions, la niodilicalion spéciale de la bouche s'accentue, et, on même temps, à l'état adulte, l'union de la tête et du thorax en un organe uni([ue se montre très intime; quant à l'abdomen, il est encore segmenté, mais il s'iiidi(pio nettement distinct du groiqie des zoonitos thoraciquos, bien qu'il n'ait à sa base aucun étranglement maripié. La confluence des anneaux abdo- minaux a lieu chez les Araignées proprement dites. Alis- traction faite de l'organisation buccal(> qui est propre aux Arachnides et qui s'explique d'ailleurs facilement, il est aisé de rattacher leur type aux Myrioiiodes, par limita- tion des a]i| lices à la tête et au thorax et par con- fluence de ces deux régions. Ils procèdent moins directe- nuint des Insectes, malgré des affinités encore évidentes, et il est probable qu'ils dérivent d'une autre réalisation ipii a servi de point de départ également aux Insectes ; c'est ce que nous lâcherons d'établir.

A. Ar.LO(ji;E.

ACADÉMIE DES SCIENCES

Séance du SI octobre. ^f. Félix lieniard .-mnonce à l'.\cadémie la découverte d'un lamellibranche p,arasite d'un spatangido du cap Horn, Tripylus cxcavatus (Phil.), pour lequel il propose le nom de Sciolieretia australis. Ce commen- salisme entre les .Spatangidiis et certains lamellibranches est, comme on le sait, connu depuis longtemps. Montacuta ferrugi- nea vit aussi sur nos eûtes en commensalisme avec AmptiiJetus cordatus. M. A. -F. Nogiiès a étudiiî l'âge des terrains à Lignites du Sud du Chili. Le groupe d'Arauco est l'ï:quivalent Chilien du groupe de Laramie et de Chico-Tejon dans l'Amé- rique du Nord. La partie inférieure, par sa faune, a des affi- nités crétacées, et ces fcssiles d'affinités crétacées se trouvent avec des mollusques d'affinités tertiaires; cette partie infé- rieure constitue un étage pour lequel l'auteur a proposé le nom d'Etage quiriquinien. Les Strates puissantes de Coronel, Lota et les assises puissantes de Talcahuano avec flore d'affinités tertiaires et une faune d'affinités éocénes constituent un second Etage ou Etage Lautarien.

Séance «lu 28 octobre. ^f. C/iarles Janet communique à r.\cadémie le résultat de ses études sur la constitution des musclas des Fourmis, des Guêpes et des Abeilles; suivant l'au- teur, chaque fibre doit être considérée comme une cellule à nombreux noyaux. M. Wlailiniir Woroiiine a étudié chez divers invertébrés la valeur biologique de la leucocytose inflam- matoire ; les résultats obtenus sont en contradiction avec la théorie phagocytaire. La leucocytose inflammatoire est pure- ment passive et nullement active, on ne doit donc pas la con- sidérer comme une défense voulue contre l'ennemi qui a pénétré dans l'organisme.

A.-E. Mal.vud.

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LE NATURALISTE

OFFRES ET DEMANDES

M. V. 1!..., ;i Nico. oOOo. Los cnlc'oiiloros communi- qiif's a|iiiartionnpnl à ik'tix espaces du jiniire Trachys, )p T. minuta et le T. pygmœa. Le prcmiei' ost noir, liril- ]anl, un peu lironzo, les élytres ayant 4 bandes trans- versales un peu ondulées : le T. pxjgmxa ost d'un cuivreux doré, brillant sur la tète et le corselcl: élytres plus unis, d'un Ideu parfois un peu verilàtre.

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Supplément à la Liste des Publications sur les Oiseaux de France et d'Algérie ^'^

.\ii)-:i|>itainc (H.). Synopsis des Palmipèdes observés sur le liuoi-al ouest de France, de l'embouchure de la Loire à celle de la Gironde. Actes de la Société Lianéenne de Bordeaux. T. XVIII, 1852, pp. 4G2-/»7d.

Bâillon. Catalogue des Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons des environs d'.Vbbeville (Somme), 1833.

Blaiiiliii (.1.). Oiseaux qui sont de passage dans la Bre- tagne;. Coitgrh xcienli/ir/iie de France, 38" session, 1872. T. II, 1874, j.p. 19-1 ().■;.

ItoiiilU- iconilo IC <!«■'. Ornitliologic des IJasses-Pvrc- nèes. ('oni/rès sciertli/ii/iie de France, 39= session, 1873. T. I, 1873, pp. 381-414.

Quelques observations sur l'Ornitho-

logie p.vréncenne. Bulletin de la Société Bamond. Deuxième série, 187-1, pp. U1-U3.

Cavoicaii. Statistique ou dcscri)ition du (léjiartenient de la Vendée. 1 vol. in-8, 1844.

Cazcs (.V.). Note sur les Vautours. lUillelin de ta Société humond, 1874, pp. lot-170.

L'hiver et la vie organique des hautes altitudes. (Oiseaux et Plantes), lliid., 187G, pp. 17-22, 49-53.

Réponses sommaires aux questions posées par le l'ureau Central Météorologique concernant le passage et le sé- jour lie quelques Oiseaux dans le département des Hautes-Pv- rénées. Ihid.. 1880, pp. 67-68.

(iiai^non (vicomte de). Anecdotes ornithologiques. Hiillclin de lu Sm-ié/é des Sciences Xolurelles de Saône-et- Loire. T. I, 187:;-78, 1878, pp. 61-64.

t'harlon et l.cpage. Statistique du département des Vosges pour 1815.

(iiiriat. Catalogue des Oiseaux observés dans la vallée de Cleuric (Vosges), 1869.

(ioment (S.). Curiosités ornithologiques rencontrées dans le Gard pendant l'année 1877. Bulletin de ta Société pour l'Etude (les Sciences Naturelles de Nimes. 1878, pp. 114-115.

Constant (\.). Plantes, Poissons et Oiseaux du départe- ment de .Saone-ct-Loirc. Mémoires d'histoire naturelle de la Société Fdueune. Autun, 1865.

(ulliat et Lafargr. Catalogue des Oiseaux sédentaires et de )iassa^-.;. Aunates de l'Auvergne. T. VI, 1833, et T. VII, 1834, p. 267.

D'i%t{;n<-auv. Note sur le passage d'Oiseaux exotiques dans le département l'e la Manche. Conr/rès scientifique de France, il- session, I86n. T. I, 1S61, pp. 290-293.

(1^ Voyez l.e Sataralisle, 1895, n" 189, p. 27: 19:;, p. 98; 196, p. m.

Dépérol ,t'h.}. Contributions à l'étude des Oiseaux du

département des Pyrénées-Orientales. Société d'Agriculture, Sciences, Lettres et Arts des l'yrénées-Onentales. T. XXIV, 1880, pp. 257-264.

Deschirns (E). Considérations générales sur les Oi- seaux d'Europe et en particulier sur ceux de l'arrondissement de Vitry. Société des Sciences Naturelles et des Arts de Vitry- le-François, 1867, pp. 263-2(!4.

Dorin. Discours sur l'Ornithologie. Mémoires de la Société d'Agriculture du département de la .Marne. 1862. pp. 9-26.

Catalogue des Oiseaux du département delà Marne.

Annuaire .-tdministratif el Slatistigue de la Marne pour 1863.

Donnirt-.ldanison. Notices ornithologiques apppliquées à r.VgrieuIture et à l'Hurticulture. .innales de la Société d'Hor- ticulture et d'Histoire Naturelle de l'Hérault. Deuxième série. T. I, 1869 (1870 , pp. 191-202. T. Il, 1870, 41-48. 68-73. T. III (1871), 1873, 61-66. T. IV, 1872, 79-101, 122-135 et 169-198. Renseignements sur la Faune Ornithologique de la région mé- diterranéenne, p. 82 et suivantes.

Fatio (V.). Xole sur la Faune du Mont Salève (Savoie). Bulletin de la Société Ornil/wlor/ii/ue Suisse. T. I, 1865-1866, pp. 104-106.

Fanvcl (O.). Quelques espèces d'Oiseaux rares récemment observés dans les environs de Caen. Uutletin de la Société Lin- néenne de Niirmandie, 1866, pp. 113-111.

Forestier (D'). Catalogue ornithologique des environs d'Aix-les-Bams Guide aux eaux d'.M.c. Chambéry, 1870.

Ilainoir (Alph.). Note sommaire sur les migrations des Oise.iux. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Lettres et .-Irts du déjiarleiiieni d'Indre-et-l.oire, 1879, pp. 195-198.

Henon et nonton-Fonlenille. Catalogue des Oiseaux observc's d.ins le département du Rhône. Lyon, 1802.

•laulTrol. Ob.-^ervations sur les migrations des Oiseaux dans le midi de la France. Congrès scientifique de France, 33» session, 1866. T. I, 1867, pp. 449-452.

L D. Additions au Catalogue des Oiseaux qui vivent à l'état sauvage dans l'enceinte de Paris. Feuille des Jeunes Na- turalistes, 1875-18:6, pp. 117-118.

Lacroix (.1<I.). Observations ornithologiques pendant les années 1873-1877. Uutletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse. T. XI, 1876-1877, pp. 97-106.

I.al'arjte. (Voyez Cnlliat.)

IJcurj. Note relative à l'arrivée de divers animaux. So- ciété des Amis des Sciences .S'aturelles de Bouen. T. 1 (1865- 1866), pp. 38-39.

Loche. Observations ornithcdogiques faites en 1851 dans les Pyrénées. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. ï. XVIll, IS::2, ]>]>. SO-90.

.>l:irinotl:iii et \ ian (J.). Liste d'Oiseaux capturés en France, mais rares lians ce pays. Bulletin de la Société Zoolo- gir/uc de France, 1879, pp. 215-250.

Millet :P.-.V.). Indicateur de Maine-et-Loire. 3 vol. in-8. .\ngi-rs, 1850.

Jlonsotor. Catalogue des Animaux vertébrés observés dans le dé|iartement de la Haute-Loire, .tnnales de la Société d'.ii/riculture, des Sciences, Lettres, .iris et coimnerce du l'u;/. T. XVI 11, IS53.

llouton-l'ontenillr. (Voyez Ilcnon).

IXorguct (A. «le . Oiseaux amenés jiar le froid. Bulletin Scienli/ifjuc du département du Nord, l^^TO, pp. 93-99.

IVoueL Catalogue des Oise.aux observés dans le départe- ment du Loiret. .Mémoires de la Société d. Agriculture des Sciences d'Orléans. T. XVIII, 1876, pp. 45-74.

I\oury. Catalogue des Oiseaux de la Normandie. Bulletin de la Société des .4mis des Scieiices Naturelles île Bouen. T. I, 1865 , 1866, pp. 86-107.

Olivier (K.i. Oiseaux migrateurs dans l'Allier. Feuille des .leuiies Xaiuraliiles. 1879-1880, p. 95.

Kevon (James . Note sur l'apparition de quelques Oi- seaux rares. Ilecue Savuisiennc. T. XII. 1871, p. 7-8.

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'Sn|t|iervielle (V.). Aperçus sur les Oiseaux iniligénesel de i>assage dans les Landes, suivi de quelipies observations sur r.\grieullure. ln-8, 2S pages. Mont-de-Marsan, 1875.

Faslé. Cat.ilogue des Oiseaux observés dans le déparle- meut du Morbihan. Bulletin de la Société potyniatliique du Mor- ttihan, 1860, pp. 110-116.

LE NATUHALISTE

267

Fassy de Moutinc. Note sur les brochures ornitholo- giques de M. Leseiiyer. ^^l'^moi>^es de la Société des Lettres, Srieiwes et Arts de Uarle-lhic. T. VI, 1876, pp. 181-191.

Fihîij- ,V. E.). Ksqui.sses ornitliologitjues. Monographie (les Oiseaux Si-deiitaires et de passage dans le département de la Meuse, comprenant l'élude de leurs moeurs et do leurs habi- tudes. Me'moiies de la Société îles Lettres, Sciences et Arts de Har-le-Di(c, 1872, pp. 16M89, 1873, pp. 33-93. 1875, pp. 281- 3U2. 1876, pp. 192-213. 1877, pp. 216-246.

Vian «!.). (Voyez Jlariiiottan.)

Vllcneiive (comle de). Statistique du département des Bouches-du-Rhone. Marseille, 1821.

VVatlebled (G.). Influence du froid sur quelques Oiseaux des environs de Moulins jjendant l'hiverde 1870-1880. Actesde la Société '..innéenne de Bordeaux. T. XXXIV, 1880, pp. 175-lSU.

F. DE SCHAECK.

Répertoire étymologique des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VULGAIRES DES OISEAUX

Harpaye. Mot tiré du grec Arpuia (Harpyc), qui a ]iour racine arpazo (ravirl, et employé par Buffon pour désigner un Rapace {Circiis riifus).

Harpie. Ce nom a la même étymologié que le précédent et a été donné à un Aigle de l'Amérique du Sud {llarpi/a des- tructor), à cause de sa férocité. « Les premiers auteurs qui ont écrit sur l'Amérique en font mention, et chacun en ra- conte des histoires plus invraisemblables les unes que les autres. Fernandcz dit qu'elle est aussi grosse qu'un Mouton, que, même apprivoisée, elle attaque l'homme pour le plus léger motif. » (Brehm.)

Hausse-Col. Nom donné à un genre d'Alouettes {Oto- coris), connues aussi sous le nom A' Alouettes de montayne, et qui ont le haut de la poitrine orné d'une tache triangulaire, d'un noir profond, en forme de hausse-col.

HéFon. Les diverses étymologies de ce nom sont peu satisfaisantes : suivant les uns, le mot Héron dériverait du nom latin de cet oiseau Ardea, d'où l'on a fait Airon, puis Héron: d'autres admettent que ce mot n'est qu'une onoma- topée du cri de ces oiseaux ou serait tiré de son ancien nom allemand Heigero (en allemand moderne Rei/ter), qui signifie crier d'une voix rauque.

Hibou. Mot tiré de l'ancien nom allemand Kairo (alle- mand moderne Vlia), donm'' à cet oiseau {Otus culf/aris) par onomatopée.

Hirondelle. Suivant .Vldrovande, ce mot dériverait du lalin Ihercndo (être suspendu, accroché), jiarce que l'Hiron- delle s'accroche aux solives des habitations et y colle son nid. L'abbé Viucelot suppose qu'Uirando dérive de hiare (bâiller, ouvrir un large bec) et anda (onde), c'est-à-dire : bâiller pour saisir les insectes sur l'onde; mais cette hypothèse ijarait bien hasariée. On admet plus généralement qu'Hirondelle vient du mot latin Hiriindo, qui dériverait lui-mémo de Arundo (ro- seau); on sait que les Hirondelles se réunissent souvent dans les rose.iux des marais au moment de leur départ.

Hirondelle de Mer. Surnom donne aux Sternes à cause de la longueur de leurs ailes et do leur vie aérienne. « Dans le grand nombre des noms transportés, pour la plupart sans raison, des animaux de la terre à ceux de la mer, il s'en trouve quelques-uns d'assez heureusement appliqués, comme celui d'Hirondelle que l'on a donné à une petite famille d'oiseaux pécheurs, qui l'ossemblent à nos Hirondelles par leurs longues ailes et leur queue fourchue, et qui, par leur vol constant à la surface des eaux, représentent assez bien sur la plaine liquide les allures des Hirondelles de terre dans nos campagnes et au- tour de nos habitations, n iBuU'on.)

Honzin. ^ Nom donné à un Gallinacé voisin des Hoccos \Opisthocomus cristatiis), parce qu'on suppose que c'est l'oi- seau décrit par Hernandez sous le nom de Houctzin. Cet oiseau habite l'Amérique méridionale, il est connu sous le nom vulgaire de Tsii/an/ie sur les rives de l'Amazone. Les co- lons le nomment également Oisoiu Puant. <c Ce nom vulgaire exprime une des particularités les plus curieuses de ces oi- seaux; sans les voir, on peut, en effet, recounailre leur pré-

sence. Ils exhalent une odeur tellement désagréable que les Indiens eux-mêmes refusant de les manger. Cette odeur res- semble assez à celle du fumier de cheval frais; elle est telle- ment pénétrante que la peau de ces oiseaux la conserve pen- dant ]ilusieurs années. » (Scliomburgk.)

Hobereau. Nom donné' à un Faucon (ratco sutihuteo) et qui dériverait du vieux mot Hohc. emiiloyé pour désigner une sorte de Milan. « Borel, dans ses Antii/aités r/auloises, dit qu'ober ou hober veut dire se mouvoir ou remuer, et, en ce sens, Hobereau signifierait un oiseau de proie qui est toujours en mouv(!ment. » (Salcrne.) On donne le nom de Hobereau aux petits seigneurs qui tyrannisent les paysans. « Ce nom d'Hobe- reau, appliqué aux gentilshommes de campagne, peut venir aussi de ce qu'autrefois tous ceux qui n'étaient point asseï riches pour entretenir une Fauconnerie se contentaient d'é- lever des Hobereaux pour la chasse. « (BuU'on.)

Hochequeue. Nom donné aux Bergeronnettes, à cause du lidchement continuel qu'elles impriment à leur queue en durant. « Elles forment ensemble une petite famille d'oiseaux à bec fin, à pieds hauts et menus et à longue queue qu'elles balancent sans cesse, et c'est de cette habitude commune que les unes et les autres ont été nommées Motucilla par les La- tins et que sont dérivés les différents noms qu'elles jjortent dans nos provinces. » (Buffon.)

Hocco. Les ornithologistes ont conservé à des Gallinacés du genre Crax le nom de Hocco que donnent à ces oiseaux les Indiens de l'Amérique centrale, par imitation do leur cri.

Houbara. On a conservé le mot //o»Jor(/, que les Arabes donnent à des Outardes, pour désigner deux espèces d'Oti- didés : la Houbara de Macqueen {Houbara Macqueeni) ou l'Ou tarde à collerette et la Houbara ondulée {Houbara uiidu- lala) .

Houton. CVoyez le mot Momot.)

Huilrier. Nom donné à un Echassier {Hwmatopus ostrl- legas), parce qu'il recherche pour sa nourriture des Huitres et d'autres Mollusques qu'il sait détacher habilement do leurs coquilles. « On a aussi donné' à l'Huitricr le nom de Pie de mer, non seulement à cause de son plumage noir et blanc, mais encore parce qu'il fait, comme la Pie, un bruit ou cri continuel, surtout lorsqu'il est en troupe. » (Buffon.)

Hulotte. Nom donné à une Chouette {Syrniuin aluco) et tiré du mot latin Ulula. « C'est son cri hou, liou, qui ressemble assez au hurlement du Loup, qui lui a fait donner par les Latins le nom A'Vlula. qui vient d'ululare : hurler ou crier comme le Loup. » (BuÛ'on.j

Huppe. Nom de la Huppe vulgaire {Upiipa epops). « Nous lui donnons ce nom {Huppe), dit Belon, à cause de sa creste. » Le mot Happe, qui signifie une toufl'e de plumes sur la tête, paraît avoir été, au contraire, tiré du nom de cet oi- seau. « Un autour de réput.ition en ornithologio (Belon) a dit que cet oiseau avait pris son nom de la grande et belle huppe qu'il porte sur sa tète; il aurait dit le contraire s'il eut fait attention que lo nom latin de ce même oiseau {ilpapa), d'où s'est évidemment formé le mot français, est non seulement plus ancien de quelques siècles que le mot générique huppe, qui signifie dans notre langue une touffe de plumes dont cer- taines espèces d'oiseaux ont la tête surmontée, mais encore plus ancien que notre langue elle-même, laquelle a adopté le nom propre de l'espèce dont il s'agit ici pour exprimer on gé- néral son attribut lo jilus remarquable. » (Buffon.)

Huppe-t'ol. Nom donné à un oiseau-mouche {Onysmia ornata), à cause des plumes qui forment une huppe de chaque côté do son cou. « Ce nom désigne un caractère fort singulier et qui suffit pour faire distinguer l'oiseau de tous les autres : non seulement sa tête est ornée d'une huppe rousse assez longue, mais de chaque côté du cou, au-dessous des oreilles, partent sept ou huit plumes inégales; les deux plus longues, ayant six à sept lignes, sont de couleur rousse et étroites dans leur longueur, mais le bout un pou élargi est marqué d'un point vert. » (Bull'on.)

Ibijau. Cet oiseau {Nyclibius} a reçu des Guaranis le nom d'Ibijau (mangeur de terre) ; cotte dénomination a été conservée à cette espèce d'Engoulevent.

Ibis. Ce mot vient du grec Ibis, dont on ne connaît pas exactement l'origine. D'après certaines hypothèses, ce nom dériverait du mot Heb, qui, dans le langage hiéroglyphique, signifierait envoyer, parce que les anciens considéraient ces

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LE NATURALISTE

oiseaux comme des messagers ou porteurs do bonnes nou- velles.

lanioolorc. La brillante couleur roufre de son plumage a lait donner à cet oiseau [Euplecles franciscanus) le nom d'Ii/nicolor (couleur de feu).

luibrin. Surnom du grand Plongeon {Colymbiis ior- quulus) et tiré du nom donné à cet uiseau par les Islandais : JUiiibryne. qui signifie cuirasse céleste. Worm, qui a donné celle csplicalion. ajoute que cet oiseau a clé ainsi nommé à cause de son plumage èj)ais.

Iniiiculeur. Nom donné à des Coucous d'Afrique {Indi- culur). à cause de l'instinct particulier d(' ces oiseaux pour découvrir les nids d'abeilles sauvages qu'ils iuilic/iieiU ainsi aux naturels.

Inséparable. Surnom donné à de petites Perruches. <( Ces petits Perroquets, pour la jiluparl appelés indistincte- ment Iiiséparahles, semblent motiver cette dénomination en ce sens que le mâle et la femelle demeurent non seulement cons- tamment unis, mais constamment aussi rapprochés l'Un de i'autre. >> (Gerbes.)

ilaliirn. On a conservé le nom indigène de Jabiru à ces

Echassiors {MijclerUi], que l'on désigne aussi sous le nom de ('ii/u;/>ies f/éaittcs.

•labolcnr. Nom donné par I.e Vaillant à ui. Passereau d'Afrique (Vliylleslrejiliiis Capeiisis), parce qu'on l'entend con- tinuellement gazouiller au pied des broussailles.

ilai-aïuar. Nom donné à des Passereaux [Galhula) voisins des Marlins-Pécheurs. o Nous conservons à ces oiseaux le nom de Jacamar. tiré par conlraction de leur nom brésilien Jacamarki. » (Buflfon.)

•lacaiia. On désigne, dans l'Amérique du Sud, sous les noms lie Jacdiia ou Jassaxa des Echassiers {l'arra jucana) très communs dans tous les marais et que les colons sur- nomment Cltiriin/iens, parce que l'ongle de leur pouce a la forme d'une lancette.

ilaco. Nom vulgaire du Perroquet cendré (PsitUtcns ery- lliacus], donné à cet oiseau parce qu'il parait se plaire à prononcer ce mot.

Jacobin. On désigne vulgairement sous le nom de Jacobin ou de Capucin à tète noire un petit Passereau {\unia Sinensis), à cause de la couleur de son plumage composé de teintes noires et brunes.

■laniaca'i. Ce nom indigène est employé au Hrésil pour désigner un Carrouge {trieras Jamaca'i), que les colons con- naissent sous le nom de So/fi-c.

•lascur. Nom donné à dos oiseaux de la famille des Boiiihi/cilliilrs. à cause de leur gazouillement continuel. « C'est plutôt un gazouillement qu'un chant, et le nom de Jaseur qui leur a été donné indique .assez que, dans les lieux on les a nommés ainsi, on ne leur connaissait ni le talent de chanter, ni celui de parler qu'ont les Merles; car jaser n'est ni ch.inter ni parler. » (Bulfon.)

Jeaii-I«'- Blanc. Nom vulgaire donné à un Rapace {CAr- cuëlus ijdlliciis . u II est très comnmn en France et, comme le dit Belon, il n'y a guère de villageois qui ne le connaissent et ne le redoutent pour leurs poules. Ce sont eux qui lui ont donné le nom de Jean-le-LIlanc, parce qu'il est, en cll'et, re- manpiable par la blancheur du ventre, du dessous des ailes, du croupion el de la queue. » (Bufl'on.)

Joncs-Oranges. Surnom donné i)ar les oiseliers à l'Astrild à joues oi-anges {Kslrilda melpoila], à cause des taches oranges qui s'étendent sur chaque joue de cet oi- seau.

ilongrls. Nom formé par contraction des mots joues tirises et employé pour désigner vulgairement une espèce do Urébe [f'oiliceps rubricollis).

tlnlda. Lesson a réuni sous ce nom des Merles à reflets métalliques, parce que plusieurs espèces étaient originaires du royaume de Juida. Buffon .avait décrit le Juida doré {Lam- procolius auralus) sous le nom de Merle violet de Juida.

It

Kaniichi, Nom indigène conservé par les ornitholo- (îisles à des l'Ichassiers [Valumedea), dont une espèce, le Ka- inichi cornu {l'alamedea cornula), a reçu des Brésiliens le nom A' Aniitma.

kasarka. -- (Voyez le mot Casarca.)

kvl>c/.. On a conservé au Kaucon aux pieds rouges

Eryttiropus vesperlinus) [^ nom de Kubez, sous lequel il est désigné en Russie.

Hnrnknrn. Temminck a conservé à une espèce de Co- lombidé (l'olumba purpurala) ce nom que les indigènes des ilcs de l'Océanie lui donnent, par imitation de son roucou- lement.

Labbc. Nom donné à un oiseau de mer {Cataractes pa- rasilicus], que l'on désigne également sous le nom de Sterco- raire, traduit du mot latin Slercorarius (chasseur de fiente). « Voici un oiseau qu'on rangerait paruii les Mouettes en ne le considérant que par sa taille et ses traits; mais, s'il est do la famille, c'est un parent dénaturé, car il est le persécuteur éternel et déclaré de jilusieurs de ses proches et particulière- ment de la petite Mouette cendrée, tachetée, de l'espèce nommée Kutr/ay/ie/' par les pécheurs du Nord. Il s'attache à elle, la poursuit sans relâche et, dès qu'il l'aperçoit, quitte tout pour se mettre à sa suite; selon eux, c'est jiour en avaler la lieute et, dans celte idée, ils lui ont imposé le nom de Strundjiir/er, auquel répond celui de Stercoraire: mais nous lui donnerons ou jdutot nous lui conserverons le nom de f.abbe, car il est certain que cet oiseau ne mange pas de fiente. Ainsi le nom de Stercoraire parait donné mal à propos et on doit préférer celui do Lahbe, par lequel les pécheurs dé- signent cet oiseau, afin d'éviter que son nom puisse induire en crrrur sur son naturel et ses habitudes. » (BuB'on.)

Lagopède. Nom formé des mots grecs /«70s lièvre) et pous (pied), donné à cet oiseau {Layopus) parce que ses pieds, garnis de poils, ont une certaine ressemblance avec ceux du Lièvre. i< Le nom de Lur/opède que je donne à cet oiseau n'est assurément rien moins qu'un nouveau nom; c'est, au contraire, celui que Pline et les anciens lui ont donné, lequel on a mal appliqué à quelques oiseaux de nuit, qui ont le dessus el non le dessous des pieds garni de jdumes, mais qui doit être con- servé exclusivement à l'espèce dont il s'agit ici, avec d'autant plus de raison qu'il exprime un attribut unique parmi les oi- seaux, qui est d'avoir, comme le Lièvre, le dessous des pieds veUi. » (Bulfon.)

Lanu'ra'ien. On a conservé à ces oiseaux {Arlaimis) le nom lie l.anyrdien, qui leur est donné aux iles Philippines. Cuvier les appelait l'ies-Grièche.': Hirondelles, parce qu'ils ont la puissance du vol des Hirondelles et le courage des Pies- drièches.

Laitier. Nnm donné à un R.ipaee Falco laniarius) et formé du mot latin lanio (je déchire). Cet oiseau était très em- ployé autrefois pour la Fauconnerie.

Lavanilicrc. Surnom de la Hochequeue grise {Molacilla (iltja . « La Lavandière tient cette aiqiellation française pour ce qu'elle est fort familière aux ruisseaux, elle remue tou- jours sa queue en hochant le derrière, comme une lavandière qui bat ses drajieaux. » (Belon.) « Ces oiseaux viennent, pour ainsi dire, battre la lessive avec les laveuses, touillant tout le jour à l'entour de ces femmes, s'en ap))rochant f;irriiliéremeiit, recueillant les miettes que parfois elles leur jettent, l'I sem- blant imiter, du battement de leui' queue, celui qu'elles fout pour battre leur linge, habitude qui a fait donner à cet oiseau le nom de Lavandière. » ^Bulfon.)

Linolle. Le nom fiançais de cet oiseau et son nom scienlilique Linaria dérivent du mot lalin linum (lin). « Le nom seul de ces oiseaux indique assez la nourriture qui leur convient : on ne les a nommés Linottes {Linariw) que parce qu'ils aiment la graine du lin ou celle de la linaire. » (HulVon.)

Litornc. Nom donne à une Grive {Turdus pilari.'i). L'abbe Vincelot fait dériver ce nom des deux mots grecs li- thos (petit) et omis (oiseau), disant que c'est « un oiseau de peu de valeur, parce que sa chair est jugée inférieure à celle des autres Merles ».

Loeusielle. Ce nom, diminuiif du mot latin Locusia (Sauterelle), a été donné, par allusion à son cri, à un Passe- reau {Locii.itella nœuia) (juc BulVon avait placé parmi les Aloueltes.

(.1 suivre.)

Albert (iii vM.i.u.

Le Gérant: Paul GUOULT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue Cassette, il

17' ANNICK

■2" Série .^"' S 1 0

1" DECEMBRE 1895

LES POISSONS VENIMEUX

Quelques poissons ]iossèdent (les orf;;iiies giaiululaires sécri'taut un |ioisoii (|ui fournit à l'animal ijui le produit un moveu (le (hMeiisii très puissant. Ainsi le Travhinus vipem lie l'onlre des Acantlioptèivs a, au point d'inter- section des épines sur la peau, de petits sacs contenant des glandes à venin. Mais le venin n'est pas toujours sécrété à ri'xti'rii'ur. Chez le Tetrodon rithripes, les oi-ganes ijénilau.v et. en particulier, les ovaires produisent nu p{)ison assez \i(deut ap[iidé fugù et étudié d'abord par MM. Tokolioslii et Inoko et tout dernièrement par MM. Miura et Takesalci. En outri\ le savant [irofesseur de pliysicjlci^ie de l'université de Turin, M. Angelo Mosso, a di'couvert en 1888 ipic le sang de l;i murène (Jtfwenw, conger) contient un poison énerfîique, désigné sous le nom lïlchthi/otoxine. La toxicité du sang est telle qu'un demi-centimètre culie injecté à un cliien di' quinze kilos occasionne la mort en sept minutes.

Ce ne sont pas cependant les poissons ])0ssédant les organes venimeux i|ui viennent d'être signalés, ipii causent les accidents si fréquents ijroduifs ]iar la consom- nuition du ]ioisson. Le poisson avarié est le [ilus souvent la cause des intoxications. En effet, Brieger et d'autres auteurs ont isolé', des ])oissons soumis à la putréfaction, des produits livs tiixii[ues, comme la cadavériue. la pu- Irescine. etc.

Un fait intéressant à signaler et sur leijuel tout le monde est d'accord, c'est que la toxicité des ]iroduits formés diminue à mesure que le poisson est soumis plus longtemps à la putréfaction.

Si les ]ioiss(ms avariés peuvent produire des empoi- sonnements, d'autres accidents peuvent élro dus à des poissons atteints d'une maladie infectieuse. M. Arous- tamow a montn'', eu 1891, que les jiropriétés toxiques de certaines espèces d'esturgeons et de saumons, qui se rencontri'uf dans le Volga, tiennent au développement de liactéries à l'intérieur des muscles de ces i)oissons. Il est méme]iarvenu à isoler deux espèces de bactéries, une vivant sur le s.inuniii et l'autre sur l'esturgi'on.

M>L Fischel et Enoch ont réussi à isoler du sang d'une carpe qui venait de périr uu microorganisme, le BaciUus pisciddus. iiui s'est montré ijathogène [lour ([uebpies ani- maux à sang chaud, de même que pour des animaux à sang froid.

En 189i-, M. Dubois-yaint-Sevrin a décrit un micro- organisme cliromogène, qui est capable de végéter et de b)rmer du jiigment dans les sardines. Ce microorganisme est assez dangereux pour l'homme, car c'est lui i(ui détermine des suppurations chez les soudeurs ([ui sont chargés de la préparation, du nettoyage et de la mise eu boîte des sardines.

Tout récemment Mme N. 0. Sieber-Scbouinow a ]iublié un travail sur l'action du BaciUiis piscicidus ayitis qu'elle a isolé et cultivé. Ce bacille ))résente deux formes différentes d'év(dution et est mobile. La forme primaire se rencontre dans les cultures jeunes et fraîches, le bacille est <'ourt et trapu: ses bouts sont arrondis et il mesure 1 à l,b millième de millimètre de longui'ur et 0,5 à 0,8 de hirgenr.

Le bacille de la b)rme secondaire, qui se trouver dans

les cultures plus vieilles, est deux fois plus long et deux

fois plus mince que la précédente. Mme N. O. Sieber-

Schoumow a étudié la toxicité de ce microbe sur les

Le Satuiutiste, 16, rue du Bac, Paris.

poissons inocul(''S. Elle a constaté (|ue re.inpoisnniiement était d'autant [ilus rajiide que la culture? était |]|ns vieille. Habituellement la mort survient ]('■ premier jour, ipiel- qnefois au boni de deux ou li'ois jours seulement lorsipie l'inoculation est faite dans la caviti'i abibjminale.

L'inoculation faite par l'ingestion d'aliments renfermant des microbes fait mourir les poissons au bout de. deux ou trois jours. 8i les eaux sont contamini'es par le bacille, la mort est moins rapidi', elle n'arrivi' ipi'au boni d'une huitaine de jours.

Cesexpériences moniiiMii doncipie le Bdcillus pisricidtis agilis est très dangereux ijour les poissons. L'est-il pour les autres animaux et, en ]]articulier, pour l'iiomme?

Mme Sieber-Schoninow a montré qu'il occasiijniiait la mort chez les grenouilles au bout de quelques jours, mais ceci est peu intéressant pour nous ; ce qui l'est davantage, c'est qu'il est très toxii|ue pour les mammifères (cobayes. la])ins), il est sans action sur les oiseaux.

Le chien nourri a\ec des poissons contenant le bacille est incommodé pendant quelque temps, mais ne meurt jamais de l'ingestion île ]ioisson contaminé. M. Shvortsow avait émis ro]iinion que les chiens peuvent résister aux venins des poissons grâce à la forte acidité de leur suc gastrique. Cela n'est pas conlirmi' par les expériences de Mme Sieber-Schoumow .

Il reste à savoir si le bacille est toxique pour l'homme. On l'a trouvé dans les directions de plusieurs indivjdus devenus malades à la suite d'un repas composés de ]ioissons. Mais ces observations ne sont nullement con- cluantes, les malades étant atteints du choléra. Quoi qu'il en soit, il est ])rudont de jeter les poissons qui peuvent être atteints par le BaciUus pisciddus ngilis puisqu'il est toxique pour le cobaye, le Ia]dn et le chien, et qu'il peut l'être aussi pour l'homme.

En résumé, les poisons produits par les poissons ont trois origines différentes : 1" le poison est une sécrétion physiologique; le produit toxique est engendré par la putréfaction ; et jiar des poissons atteints d'une maladie contagieuse ayant une origine microbienne. Les deux derniers cas ne sont pas particuliers aux poissons, mais à tous les animaux; mais comme, dans la pratique, on désigne sous le nom de poissons venimeux tous ceux qui causent des accidents, les causes produisant des em]ioi- sonnements ont toutes été traiti'es dans cet article.

P. G.^UBERT.

OISEAUX ACRIDGPHAGES

(Suite.)

IV. LES MERLES METALLIQUES. TO fiA/Û.K

L.UIPRO-

Les merles métalhques, dans diverses contrées del'.lfri- que, remplacent les Etourneaux. Leur limite extrême au nord se trouve au Sénégal.

L'Afrique orientale possède ]dusieurs espèces qui pous- sent leurs migrations à l'ouest jus(iu'à l'Atlantique. Les descriptions du Soudan égyptien et de l'Ahyssinie des naturalistes Brehm, Heuglin, d'Arnaud, etc., établissent que ces oiseaux s'y trouvent en petites compagnies, jusqu'à une altitude de 1,300 mètres. Levaillant les trouvait au

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].E NATURALISTE

Cii|) lie Boum'-H.-^pt'iaiiri' i)ar haiiilcs de 3 4,000 indi- vidus, notainmi'iit li> L.bicotorfl L. plt'inicoptenis. Qui'l- ((ues rensoigiieincuts prisumnés de M.ilc Uuclii'lirunc (1), assistant au Muséum, me permctti'iii de confirmer les observations du naturaliste allemand llartert (21 sur le caractère séné^jalicn très caractérisé de la faune ornitho- lo^'i(|ue des pays Ilaoussas. Il y trouva nomlire d'oiseaux du nord-est africain, entre autres le Laminocoliux cliryso- gafler. M. Dyliowski a rencontré des merles niétalli(|ues dans tout son parcours v(!rs le Chart. Le colonel Gallieni ]iarlo des jurandes quantités de merles métalli(|ues se trou- vant dans les forets jirés de la l'alérni' et jirés du Nifier, dans les environs du Sif,'uiri.

Cette famille a les mœurs des Sturnidés, ils fnit lecroas- sement des corbeaux, d'une clef qui jjriiK'e dans luie ser- rure rouillée.

D'habitude ces oiseaux vivent sur le sol, tout à fait à la façoi; des i)ies, elles espèces à ipieue lonfjne portent, à terre, comme lespies, leur superlie (piene niéiallique re- levée; perchés, la queue est rabattue.

Ils nichent dans les trous d'arbres ou dans les ravins des terres éboulées, et suivent les troupeaux pour clier- clier leur nourriture ilans les excréments des bestiaux. Outre les vers, qu'ils y cherchent, ils se nourrissent de fruits, de graines, d'insectes, de petits mollusques, excej)- tionncllement de charogne; ils sont très friands de larves et de santi'relles, et se posent sur le dos des honifs et des quadrupèdes sauvages pour mangerles poux et les taons : ils recherchent avec avidité toutes sortes de baies dont une, entre autres, appelée parles llottentots Uoiréc, très commune vers la rivière Gamtoos, ce (|ni, probablement, y attire ces oiseaux en si grande (|uantité (Le Vaillant). Toutes les espèces ont un plurnag(! brillant et su|)erbe qui est cause d'une noiulu-ense destruction de ces oiseaux recherchés pour l'ornement des chapeaux de nos élé- gantes. En 1865, les premiers merles métalliques vivants furent apportés en Europe ; depuis cette éi)0(iue, ils figu- rent assez régulièrement dans divers jardins icoologi(iues. Il nous parait(iue ces oiseaux, ])arliculièremenl favorisés parla nature, jiourraient avantageusement enrichir la faune ornithologique algérienne, si pauvre d'ailleurs sous le rapjiort utilitaire et économi<iue.

Leuraccliinatation u'idl'i'epas de dillicultés particulières ]iuis(|ue les altitudes élevées de l'Abyssinie leur convien- nent. Nous croyons (|ue ces oiseaux ijourraient trouver en Algérie les divers climats ipi'ils rechei-rbeiit et ipii sont ciîux de leur patrie. Pendant l'éti'. les parties boisées sur les hauts plateauxel le littoral, de l'Atlas et de l'Aou- rès, leur conviendraient fort bien ; pendant la saison froide, ils se n'fngieraieiil clans les partiesabri|(''es des montagnes et dans les oasis dont ils augnu'nteiaieiit b' iliarn]eet les attraits.

Leurs niigratifiiis sons ri'ijualiMir, de l'est ii l'ouest, se produisent de juillet ;'i scqitembri', ('poipn' a laqui^lle on les trouve en Guinée et au Congo.

Leur iniiiortalion en Algérie serait facilitèi; par les ser- vices de navigation régulière entre la cote occidentale de rAfri(|U(! et Marseille : pendant la traversée en mer, le régim(M'n captivité leur l'ouvenanl, pour éviter le déchet

(1) 'Voir Faiini! de la Séné;/ainbie par do liochebruiie, 3 par- ties. Paris. Doin, 188i.

(2) Membro de la mission Staudinj,'jr portJinl les présents de l'emporeur d'Allemagne au schérif de Sokoto, qui avaient été promis par les oxploraleurs llohlts cl Klcgcl.

de roule, serait : eau douce à discréticm. leul's de fourmis nn'dés à des raisins secs, ligues coupées meiui, et uiéine de la viande <'uite hachée menu.

En maintenant une grande iirojjreté dans leurs cages, il est permis de croire au succès de l'entreprise pleine d'avenir, car n'oublions pas que la dépouille d'un Lam- lirotornis a une valeur ipii n'est pas à dédaigner.

La famille des Lamprolornidés contient les deux va- riétés i\'u7nydrus [iarticulières aux régions les plus acci- dentées de rAfri(|ue australe. Ils sont répandus de[)uis le Cap jus(|u'en Guinée, au Kordofan, eu Abyssinie, dans l'Arabie l'étn'M-et dans la Palestine. Ils sont dé|ionrvus du brillant niétalli(iue caractérisant les lamjirotornidés : leur plumage soyeux, très foncé, sans éclat, ressemble à ccdui desIUiiscales déjà décrits. Ilssont meilleurs voiliers i|ue les autres Sturnidés sud-africains. Ils se nourrissent d'insectes, de vers et ib' fruits. Au moment de la matu- rité du raisin, ils font des dégâts assez aiqnéciables dans les vignobles des environs duCap: on leur fait alors une chasse active ])our leur chair sensiblement améliorée en suiti- d'uii ri'ginu» végétal (|ui leur donne un goût excel- lent.

Le mode de chass(^ usité pour les merles nii'lallicpies nous est décrit jtar de Conipiègne (1) :

(1 La nature commençait à se réveiller; c'était d'abord le gazouillement de cette (juantité de petits oiseaux, rouges, bleus, jaunes, [jour lesquels le Sénégal est re- nommé, les bengali, les nonnes, les mange-mil, les veuves aux longs brins (2): puis l'on entendait le cri aigu du calao, le youyoului réitoiulaitdesa voix discordante, et enfin les merles métalliques prenaient jiart an concert, et leur ramage bruyant dominait bientôt dans les lougans (champs de niilb't). Leurs chants retentissaient à nos oreilles coninu' le clairon des batailles, et nous nous élancions de suite vers l'endroit d'où le bruit partait. Il y en a à Rufisque trois espèces.

(I Le plus grand de tous est le merle à longue qiH''ne(3l, (|ui est à peu près de la grosseur d'une pii'; le merle bril- lant (4) est h" plus beau de tous; au soleil son ]]lnmage est vraiment residoudissant; il va généralement par bandes de dix-huit ou vingt, babillant et criant sans cesse. Comme les étourneaux, dont ils ont beaucoup les habi- tudes, les merl(>s métalli(iues sont méfiants et dilliciles à apiu'ocher, mais comme eux aussi la gourinaudise les perd; notnï hoiuie étoile nous conduit jnès d'une sorte de liguier sur lequel des bandes immbreuses de merles métalliques venaient cbacpie malin prendre leur repas; nous arrangeâmes iunuédiatemeut auprès de cet arbre un lietit affiit d'oi'i nous les mitraillâmes sans ))itié; ils ai- maient tant la ligue (|u'ils revi'uaient toujours, et souvent nous en tuions ([uinze ou seize dans la matinée. En reve- nant vers notre logis et notre déjeuner, il n'est [las rare l)Our luius de rencontrer (luelques-uns de ces ndliers illollus af-z/ssinè Hs) dont les ailes do di'ux bleus dill'erents ligurenl égalenu'iU avec succès sur les chapeaux de nos élégantes : sileiuneusement perchés sur ipiebpie branche morte, ils passaient des heures immobiles à la uu'nu> place, en général; en nous glissant <lans les champs de millet, nous arrivions à les surprendre au milieu de leurs méditations solitaires, et à les sacrifier aux passions de la mode. Il

I (1) 1,'A/rii/iie éi/ualoriale, ISI.'i.

I (2) Vicliiii iiiimipalis tLinn.).

I (:)) liida witea ^^e3S.).

I {i) Lamprocolius splentlitliis (Harll.).

LE NATURALISTE

271

Les merles iiii'l.illii|ui>< se rliassiMit prés ilc Riilisi|ue ;i ralVut. Ces oiseaux nTlicn-ln'iit avec avidid' la ligue (runo espèce de sycdnKU'o assez répauilu dans le pays. Un chasseur eu tue une viugtaiue daus sa malinée posté près de l'arbre sur lequel les oiseaux revieiiueul uialgrc' les coups de fusil et la perte de leurs compaf^uous.

Lami'kocolius splexdidus du Sénégal. Iridaxnea.

Dans le Soudan français, le Kalonf;adouf;ou, pemlant la saison île l'iiiveruafie, est visité |iar des chasseurs spé- ciaux i|ui recueillent desquantitéscoiisidérablesde merles métalliiiues, pigeons, gangas martins-pècheurs, souis- niangas, coucous vert, doré, etc., i|ui sont l'objet d'un petit commerce dont Batliurst surtout a le monopole iH' Andri' Rançon. Dans, la Haute-Gambie, Paris IS'.l.'i).

I.e voyagi'ui- naturaliste I. M. Ilildehrandt. dans son voyage de Monihasa à Kitou des Uad-tiallas, voyait le Nolanges superbvs Hupp. et le Nol. Hildebrandti Cah. construisant leurs nids en communautés sur les arbres des pâturages avoisinant les villages. Il dit qu'il n'est jias possible d'imaginer quohiue chose de plus beau que de voir voleter ces oiseaux dans les rayonsdu sfdeil tropical,

I" Lk Ji'iDA fX'iVRÉ {Lamprotornis xneus). Fig, PI. VII B. i\u liocage.

Ce superbe oiseau se trouve dans l'Afrique e(|uato- riale. Ilengliu a trouvé le .Juida jusipi'à l'altitude de de 1.300 mètres au-dessus du niveau de la mer (15 déc. I8b2, rivière Rahad, Abyssinie), Cette variété se distingue ]iar sa longue (|ueue métalliipie en écran, semblable à celle de nos pies, dont il a les mêmes mouvements. Les ])lanches coloriées de Bi-ehm et, de B. du Bocage sont très réussies et donnent bien l'aspect d(î cet oiseau et des suivanis.

•2° Lk Meule vk G ABoyt {Lamprotornis supcrbus). Cet oiseau est de la taille et de la forme d'un Merle de nos con- trées. Son plumage est le jjIus richement coloré do toute la famille. Il est très commun dans l'Abyssinio et près du Nil Blanc. 11 vient en sep|einbi-e au Ciingo et, en Sénéganiliie.

Le Merle veut [Lamprocolim acuticaudm). PI. VI B. du Bocage. Cette espèce habite l'Afrique centrale depuis l'Abyssinie jusqu'en Sénégambie: c'est res]ièce la plus coiuuniiK». Les vert lu'ouze et bien ai-ier sont les do- minants de sou cidoris. Il est de jiassage au Sénégal après riii\eiiiage.

LESeniio niciiLOR {Lamprotornis chrysogastcr, Zwei- fàrbiger Staar-Glanzvogel\. Les oiseaux de cette espèce sont très communs au Cap de Bonne-Espérance et dans toute la colonie, ils sont connus sous le nom de Wit- gat-Spreuw. Ou les trouve toujours à terre parmi les troupeaux. Ils volent en troupes, quelquefois île [dus de 4.000 individus, et nichent sur les habitations, dans les trous d'un mur nu sous les toits, entre les iiouti'es et sou- vent d.ius les granges; dans les déserts, ils placent leurs nids daus les trous en terre, avec les Martinets et les Guêpiers, ou dans les trous d'arlires comme les Pies. Dans le temps de la maturité du raisin, ils font beaucoup de dégâts dans les vignes, ils sont très délicats à manger dans cette saison. Le ramage des Spréo ressemble à celui de notre Etourneau. (Le Vaillant.)

Aux observations si précises de Levaillant du siècle dernier, nous ajoutons les plus récentes, cidles de llolub d'il y annr quinzaine d'années, « LeSjiréo bicolores! com- « mun daus l'Afrique du Sud, plus particulièrement dans « les régions à [lopulation dense des contrées du sud de la « colonie dn Cap et l'État libre d'Orange, Il se familiarise

n facilement avecrhonnne et vit habituidlement dans le « voisinage des fermes il se rend excIusiviMuent niile « en débarrassant les bieufs, les moutons, etc., de leurs n désagréables |)arasiles, surtout des tiques. Il se trouve « en grandes compagnies nichant habituellement dans « les crevasses des rochers et les trcuis en terre, choisis- « sant leurs lieux de repos nocturne daus les haies ou sur « les saules pleureurs bordant les étangs. »

Cet oiseau aime le voisinage de l'eau, il se tient d'Iia- liitude par terre, il vnli' sur les arbres en cas de danger, d'où, pendaid qui'li|ui' lenqis,ilsurveillera letrouble-fète; aussitôt sa quiétude reprise, il contimu', in pleno, sa poursuite des insectes (IL).

.1. FOREST.

(A suivre.)

ESSAI MONOGRAPHIQUE

StR

les Coléoptères des Genres Pseudolucane et Lucane

{Suite).

L. Cervis Lin.

Les modifications que le L. cervus est susceptible de présenter peuvent être rangées dans deux catégories :

Celles qui sont dues à de simples dilVérences de dé- veloppement ;

Celles qui résultent d'inllueuces climatériques.

Les unes et les autn^s pourraient être, il est vrai, confondues ensemble à la rigueur, puisque les causes multiples d'où jirovieiment les inégalités de développe- ment ont, en somme, leur origine dans des conditions climatériques : exposition des siuicbes la larve a vécu, excès ou insuffisance d'humiditi' de la région ou de la localité, etc.

Cependant ces deux cati'gories pressentent certaines particularités qui justilient la distinction établie l'utre elles.

En effet, les modilications dues à de simples différences de développement sont suscejitibles de se trouver partout l'insecte type est répandu, et ne sont à ce dernier que ce ([ue tous les Coléoptères lignivores d'un développement médiocre ou petit sont aux exemplaires maximum; celles, au contrairi', qui rentrent dans la deuxième caté- gorie ne se rencontrent que dans des régions déterminées, soit méridionales ou orientales, soit montagneuses, et constituent, non plus de simples modifications, mais de véritables variétés qui, tout en se rattachant à l'espèce type par leur forme générale, s'en distinguent cependant par des caractères ordinairement bien tranchés.

1" Modifications ducs à de simples différences de développement.

C'est dans cette catégorie (jne rentrent les variétés capra. capreolus, liircus, microcephalus, etc. Ces dénomina- tions ne sont, en somme, i[ue des noms dissemblables donnés à des individus analogues, car les modifications dont il s'agit sont en si grand nombre et se relient telle- ment les unes aux autres, qu'il est impossible de dire commence et finit telle ou telle de ces variétés.

Bien mieux, ou trouve non senlement tous les pas- sages entre les déveloiipements extrêmes, mais aussi des

272

LE NATURALISTE

individus, pii queliiuc sorte irit<>rm('diairf's, (jui, tout en possiVlant une tailln avantageuse, n'ofTrpiU qu'un d(>vc- loi)|)pmont médiocre de la tète et des maudilniles. Il s'en- suit ([ue tel L. cpi'vus, relativement jietit, jtourra ijrésen- ter tous les caractères des plus grands individus, taudis ([ue tel autre, de taille équivalente et interne plus grande, s'en éloignera par une atrophie niar(|uée des mandibules et des carènes cé]iliali(]ues. (Comp. (ig. bG de i'arl. ]iré- eéd. et fig. 1 du présent article.)

Quoi qu'il en soit, les modificalious dont il s'agit se traduisent do la façon suivante :

Disparition plus ou moins coinplète. i-areinent ahso- lue. de la carène du bord antérieur i\o la léte ;

KITacement ]dus ou moins sensilile, parfois même com-

plei.cbe/. do très )ielitsexemplaires, descarènes latérales;

Atrojihie. des mandibules qui deviennent de moins en moins arquées ilans le sens de la longueur, au point de devenir ])resque entièrement droites chez les individus minimum.

Atrophie du lalir(" et di' l'épistome ([ui linisscnl jiar se confondre el se trouver sur le mémo plan.

I/atrophie des mandibules se manifeste jiar les |)rinci- paux caractères suivants, souvent combinés ensemble :

Simple raccourcissement des dents et des donticules:

2" Soudure plus ou moins complète des donticules;

3" Disparition, ]iarfois totale, des denticules (|ui pré- (■èdenl la dent médiane ;

Modilicatioii totale de la mandibule, (jui ne iiréseute

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Lucanus cervus ;•'' var. capr.i Oliv. h dilTéronls états de développements.

plus lie denticules, mais siiiiplrmcnt di'ux dents, l'une médiane, non pas triangulaire, mais carrée, l'autre géné- ralomcnit do mémo forme, située entre la dent médiane el les deu.x dents terminales, ces derniers devenant pres- ipie sou(l(''es ensemble et très atrophiées chc/ les indivi- dus minimum.

Nous verrons plus loin ipic ceiir atnipbii' des dents terminales devient complète clie/. les var. l-'abiani et Ponl- lirianti.

Il convient enlin de signaler que souvent, chi'z les indi- vidus de petite taille, le thorax ]irésente, à gauche et à ilroite, en son milieu, nue petite h)vé(dr. Chez corlaiiis spécimens même, il en exisli' deux juxtaposées Ou sujier- posées, soit quatre en tout.

t> La l'eiuclle n'(^st [las sujette aux nn"'mes mndilica- tiiiiis (|ut'Ie niàle. l,a taille seule varie et peut devetiirfort |ietite. I,a seule nniililication intéressante consiste dans la présence au tlmrav de fovéoles semblables à celles (|ui se i-encoutrent clie/. les petits uiàles. Je i)ossèd(> une de ces l'enudles (provenant du Bois de Boulogne) dont le thorax oll're ainsi qinttre (h'qu'ossions bien maninées.

Nous verrons plus loin, à l'article du Luc. Ictraodon. que ci^ sont des déjjressious de ce genre qui ont valu le nom de Luc. impressus à certains exemidaires ç di- ce dernier insecte.

l.(piii> l'i.ANirr. I t >:nirrr. i

LA GROTTE DE CAUMONT

Tous les guides ne manquent jamais de signaler aux touristes l'excursion aux grottes de Caumont à 3 kilo- mètres de la Bouille (Seine-Inlérieure) : aussi les voya- geurs s'empressent-ils de se rendre dans ces carrières, la Jiicr/ueline en particulier, au risque d'en sortir ma- culés de boue.

Hllcs méritent bien, en elTet, ces carrières d'étri' viles et contemplées par tous, et di'puis les savantes études de .M. A. Martel sur la spé-léologie, beaucoup de natura- listes qui tivaient négligé quelque peu l'éfudi- de cette intéressante question sont devenus d'acharnés explora-

teurs de grottes et d'excavations de toutes sortes; ne nous en plaignons pas pour la science. .l'ai parcouru moi- même avec un vif plaisir les merveilleuses grottes de Caumont, qui d'ailleurs ne sont pas connues d'aujour- d'hui. Kaut-il attribuer à l'homme préhistorique lecreu- seun'ul de ces dernières, je n'ose raffirmiM-, mais en Ions cas la chose serait possible. J'aurai d'ailleurs l'occa- >ion d'en parler de nouveau dans un antre article. Je m'empresse d'ajouter, pour être exact, ijue jusi|u'ici on n'a encore rencontré ni ossements humains, ni s(|ue- leltes d'animaux préhistoriques, bien que dans ces iler- niers l(>uqis uu naturaliste un jien exalté ait prétendu de'convrirdes fragments d'ichtyosaure dont M. Coulou, le savant directeur du Musée d'Elbeuf, a nié l'authenticité !

LE NATURALISTE

273

Dès le Xlir- sii'cli', los gniltes de (.'aumoiit ont reru îles ouvriers (|ui passaient leurs journées à y extraire îles [iicrrcs. Celles-ci ont servi à la construction d'un grand nonilirc d'cilifices l'oucnnais; la catlicdralo entre autres l'ut éililiéi' en grande jiartie avec des Idocs tailles prove- nant de cet endroit; ilcpuis re\|iloitation s'est étendue sur une large échelle», et aujourd'hui sept bateaux non pontés transi)ortent joui indlcinenl les Idocs arrachés au sein de la colline. Ceux-ci sont travaillés sur place, en été sur le bord de la Seine; on voit alors sur les herpès les ouvriers ex]iosés aux rayons du soleil, sciant les pierres ou les modelant au hosoin. En hiver au contraire, on ne sort les pierres de la carrière ([ue lorsqu'elles sont prêtes à la consommation : elles sont, en elVet, essentiel- lement gélives à l'état brut.

On accède aux grottes par deux entri'cs princijiales dont l'une sert de moyen de communication entre l'inté- rieur des roches et la campagne, l'autre plus pittoresque, accessible seulement aux piétons, n'est précédée que (l'un étroit sentier qui alioutit à une grande voûte, deux couloirs gigantesques se présentent aux regards. Il serait dangereux de s'y hasarder seul, sans lumière ; le nombre des galeries est en elïet incalculable et, mises bout à bout, leur longueur n'atteint pas moins que le chitVre respectable de 1.500 à 2.000 mètres. De plus sans guide il est difficil(> de s'aventurer dans ces routes boueuses que transforment en marais les gouttelettes d'eau suin- tant le long des voûtes. Par endroits même, le chemin est impraticable; seuls les ouvriers habitués dès leur enfance à travailler dans ces souterrains connaissent la bonne voie et vous y conduisent.

La température qui à l'entrée des grottes était de -4- 2 à -J-6°, remonte sensiblement à l'intérieur à -1- 10 et 4- 12'. Ne croyez pas pour cela que les voûtes en soient basses ou les parois étroites: ony circule au contraire librement, le hauteur du sid au plafond atteint en moyeime de 4 à 6 mètres, et c'est à peine si l'on peut distinguer à la faible lueur des chandelles les murs latéraux. Je renonce à décrire ici les effets pittoresques que l'artiste y observe, et je laisse à d'autres le soin de donner un cro(iuis des formes bizarres des blocs. Depuis l'emploi vulgarisé du magnésium comme auxiliaire du ]iliotographe, on a bien essayé de prendre quel(|ues clichés ; je n'ai pas connais- sance que les essais aient réussi. On comprend que l'orientation est difficile, et je crois qu'il serait intéres- sant de dresser une carte topographii|ue des grottes et des galeries en indiquant celles qui furent connues des anciens et celles que l'industrie moderne a ouvertes.

Après (juelques minutes de marche le guide vous con- duit dans une excavation naturelle à laquelle on n'accède qu'en rampant ; mais le spectacle qui vous attend vous dédommage amidement de vos fatigues. A la lueur d'un feu de strontium ou de magnésium la grotte s'illumine subitement et laisse voir aux regards étonnés des stalac- tites qui scintillent comme une voûte d'étoiles de dia- mant. Mais il faut vite se sauver : car les fumées abon- dantes iiroduites par la combustion des feux de bengale se répandent avec rapidité dans l'étroit espaci', et ren- dent bientôt le séjour dans cette j)risoii de nouveau genre intolérable et dangereux.

D'ailleurs, d'autres surjirises sont réservées aux visi- teurs. C'est d'abord la source ([ui, lillrant du haut de la voûte, à travers une agglomération prodigieuse de blocs de toute nature, recouverte d'une couche épaisse de car- bonate de chaux, forme un ruisselé! (|ui peu à ]ieu ilevieut

plus iin]iortant pour se jeter (nifin dans une sorte d'exca- vation beaueou|) plus large, que les ouvriers désignent sous le nom de lac. La lumière du jour pénètre à ce mtnnent sous les voûtes, pour éclairer d'une manière ravissante ce tableau imprévu. Les lecteurs qui n'ont jioint contempb' ce spectacle ]ieuvenl s'en rendre compte en feuilletant les intéressants travaux de M. A. Martel et en examinant les photographies que l'auteur a jirises lui-même dans les curienv délili^s de Mont|iellier- le-Vieux et de liraniabiau.

Nous avons affaire dès lors non jdus à un ruisseau, mais à une petite rivière d'une profondeur de l°'20à l^^O, . aux ondes glacées, et qui coule assez rapidement entre deux berges élevées que suit timidement le touriste peu habitué aux marches difficiles et qui craint les bains de pieds intem]iestifs ! On no sait exactement finit ce cours d'eau; il est probaide (ju^il filtre à travers les roches pour former de nouvelles nappes souterraines à quel- ques mètres plus bas, ou qu'il se jette jiar un chemin inconnu dans la Seine.

La plus courte visite que l'on puisse faire dans les grottes de Caumont ne dure jias moins d'une heure, encore est-il que le touriste n'a pas pénétré dans la moitié des galeries.

Sans parti pris, je ne puis (ju'appuyer les conseils des guides et inviter les personnes qui sont de passage en Normandie à consacrer une demi-journée pour se rendre à la Bouille et de à Caumont, où, j'en suis sûr, elles ne regretteront ni leur peine ni leur temps.

Ed. Sp-^likowski.

LIVRES NOUVEAUX

Les fascicules II et III des « lUustrationes Plantarum Europœ rariorum » de O. Rouy viennent de paraître. Ils comprennent les diagnoses et les planches en reproduction photograpliique- (forniat 25 X 27) des espèces suivantes :

Ranunculus lacerus Bell.! non Reiclib.

Dratja cuspidata, M B.

Draba Loiseleurii lioiss.

Biscutella rosularis Boiss. et Reid.

Biscutella montana Cric.

Keseda bipinnata Willd.

Dianthus nardiformis Janlca.

Cerastium Pyrenaicuin J. G(i>/.

Imperatoria angustifolia liell.

■Valeriana hispidula Boiss.

Cephalaria Balearica Cuss.

Jasonia camphorata Rony.

Cirsium ligulare Boiss.

Centaurea Seridis L.

Andryala Rottiia l'efs.

Hieracium Mariolensc Ruinj.

Campanula saxatilis i.

Echium polycaulon Boiss.

Gratiola linifolia VuhV.

Armeria Cantabrica lioiss. et Reul.

Plantago miner pries.

Beta nana Boiss. et lieltlr.

Kuphorbia Brotori Daveaa.

Crocus Impei-ati Ten.

Tulipa plalystygma Jord. .'

Scirpus globifer Welir.

B r a c h y p 0 d i u m s a n c t u m

Cystopteris Sudetica Al- Braiin et Milde.

Ranunculus Rovelieri Bo- reaii.

Silène Herminii Welic.

Lavatera rotundata /.«:. et Tub.

Ulex micrantlius Lanr/e.

Genista decipiens Spach.

Trifolium Saroziense ilazsl.

Astragalus Hispanicus Coss

Rubus humuUtolius C.-A. Meij.

Potcntilla Buccoana Clem.

Epilobium latifolium /,.

Saxifraga paniculata Cav.

Arnica alpina Olin.

Centaurea Balearica Rodrz.

Hieracium petrfeuui Frivald.

Campanula laciniata /,.

Primula frondosa Janha.

Erythrifia acutiflora ^cliott.

Linaria Broteri Rouy.

Linaria Lamarckii Rony,

Stachys Iva Griselt.

ZiziforaTaurica M B.

Salis pedicellata Desl.

Narcissus Etruseus Variât.

Luzula Gr;eca Kinith.

Spartina Townsendi //. el J. Graves.

Janha.

Le prix de chaque fascicule est de oO francs, soit 100 francs les deux fascicules U etill. (Les Fils d'Emile Deyrolle, éditeurs, 16, rue du Bac, Paris.)

274

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276

LE NATURALISTE

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278

LE NATURALISTE

ENCORE DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES

On n'a jamais aulaiil parli' i\o clianiiiijiiKins que il(']uiis (]U('l(iu(' toinps. Leur ('tuilo, toute ilu (loniaiiie tlu Myco- lojjut', ne soinlilait ])as devoir ]if('ii(lr(' d'expaiision ; il iiVn a pourtant ]ias été ainsi, cl. di' toutes parts, plpuvent les livres jx'tits et gros, jdus ou moins à la portée des gens du monde.

Hcrire un livre à la portée des gens du monde! Est-ce vraiment bien sérieux? Peut-on réellement y arriver?. le me souviens d'avoir commiit. il y a (juelques années, un ouvrage qui, parait-il, a.vait cotte pi-étention. Je tremlile encore rien que d'y ])enser. Et, s'il fallait recommencer, j'aimerais mieux, ma foi. suliir les jiires châtiments.

Je demande pardon de cette digression, et vais luain- tenant présenter aux gourmets et aux gourmands un chatnpignon (jui jouit au jilus haut degré de toutes les qualités comestibles qu'on peut observer. Du moins on me l'a dit. et on l'a même imprimé. J'avoue même que je n'y aurais i)as songé si je n'en avais leiu un snperbi' spécimen il y a quelques jours.

C'est du S/xjcassis /aminosa dont je veux jiarler. Il se présente sous forme de masses plus ou moins vuliiuii- neuses.'charnties, mais restant fermes. D'une partie lia- silaire ipie l'on peut je ne m'y (i|qiose certainement pas appeler un tronc, jiartent des rameaux nombreux, divisés en dichotomes, foliacés, aplatis, (|ui ne se recour- bent pas au sommet. Leur couleui- est blanc jaunâtre ; l'odeur et la saveur sont assez agréables. Il n'est pas sans inti'iél (11' faire remarquer d'une manière générale, que la saveur et l'odeur des champignons, même des plus dangereux, sont rarement désagri'aldes. Il est donc siqierilu, dans l;i ]ilup,ii't des cas, d'en lii'er qu(d(|ues in- dications utiles.

Cf Sparassis n'aurait (|u'un iiiconviMiienl , c'est de ne pas courir les rues, ou. en d'auli'es termes plus scienti- fiques, d'être rare.

H a]qiai'tient aux Uasidiomijcéle!;, et ses organes icpro- ducteurs sont constitiu'S par des spires au munbre île quatre. On ne ]ieut le confondre avec les Clavaires ou Menottes, fréi|nemment consommées Dieu (|ue c'est mauvais! on ne m'y repremlra plus! dans li^ nord-est de la France, qui sont généralement à rameaux cylin- dri(jues. Comme ces derniers, on l'a afl'ul)lé du nom de Coralloide aplatie, comme si Sparassis laminosa n'était jias aussi simjde et infiniment |dus harmoni(!UX.

Pour clore, j'ouvre ce petit traité (pte m(ui ami Dumée vient de ]iublier, et j'y trouve quebiui^s jiages cpii me fout venir l'eau ù la bouclu! : Prcpni-ation culinaire des champignons. Après les avoir méditées, j'en suis encore à me deuuinderà (juelle sauce il faudra manger le Sparassis. Sera-ce, comme le Clavaire, avec beurre, persil, ciboule, lioivre et s(d avec addition d'une liaison de jaune d'œuf,

liaison qui ne ])eut bb'ssiM- la moralité de personne?

ou bien à la Cussy, à la Provençale, en hachis, farcis, en purée, à la lîorcbdaise. à la Milanaise, à l'Italienne. fil olla podrida. itw bien eu ferfuis-nous nue malelole ou une tndte :m Sparassis? Il y en pour tiuis les goûts. ,Ie ne puis, dans mon igiuirarice, ijue féliciter nmn ami Du- me(! de m)us avoir signalé de si bonnes choses. Quant à l'écliaiitillou superbe, dont je parlais plus haut, no vous demandere/.-vous certainement pas ce (|ue j'en ai fait, ]iersuadé ipn» je l'ai utilisée cmei-cianl le Créa-

teur d'avoir créé de si bonnes choses? Vous vous trom- periez singulièrement. Je me suis contenté de le déposer dans un vaste réci])ieut d'alcool il servira aux inves- tigations scientifi(|ues des Mycologues de l'avenir. Et nunc lugete...

V IIaiuot.

MINERAUX NOÏÏYEAÏÏX

Ofl'rclile. Ce niinéral,_ découvert jiar M. Ferdinand Gonnard dans le basalte du mont Simiouse, près de Montbrison, a été dédié à M. Oll'ret. professeur de miné- ralogie à la Faculté des sciences de Lyon. II est très abondant, et. sur jdus de 60 kilogrammes de basalte, M. (joiuiard n'a pu eu retirer qu'iui gramme et demi.

L'offrétite est une zéolite qui se présente sous la forme de petits cristaux incolores, limpides et brillants, d'appa- rence hexagonale régulière. Ils n'ont guère jjIus d'un tiers de millimètre d'é|iaisseur et trois ijuarts à un mil- limètre de longueur. On n'observi^ aucune modification sur les arêtes latérales du prisme ni sur celles de I;i base. Cette dernière est souvent creusée des bords vers le milieu, et alors le iirisnie est légèrement renflé, et ses cotés ])rèsentent des stries dirigées suivant la longueur, ce qui indique des gronpeuu'uts complexes.

L'olïrétit(^ ])ossède un clivage perpendiculaire à la base. Elle est fragile, et sa cassure est vitreuse.

La densité est de 2,13.

Elle ]iolarise faiblement la lumière, et les cristaux s'éteignent eu long. Signe d'allong(>rnent jiositif.

Au chalumeau, l'oIVrétite blanchit et fond sans liouillon- uement en dounant un émail blanc. Avec le sel de pliosphoi-e, l'ili' (liiiinc le s(]uelette de silice. Dans le tube fermé elle dégage de l'eau ipiand ou la chauffe. DilFici- lement atta(|uable par les acides à chaud et à froid.

L'analyse a donne les ri'sultats suivants :

Oxygène

Silice 0-2.47 27.98

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Chaux 2.41! O.fiO ) , ^^

Potasse 7.72 l.:)l <|' "'

Eau 18.90 10.80

Total 100.;;8

Les résultats de l'analyse siuit représentés parla for- mule :

(K2,Ca)2AlSii'' -h 17 .\q.

La composition de cette esi>èce la place à coté de la christianite, mais la forme des cristaux et leurs ]uoprié- tés o])tiques la ra|)prochent de la hersclielite.

Les cristaux d'oIVrétite tapissent les parois du basalte d'hémisphères radiés ou de cristallisations couliniu-s très adhérentes à la roche: quelquefois, cependant, ils sont isob's dans les vnenides ilu basalte.

La Loranditc a été trouvée à .\llcbar en Macédoine sur du réalgar et décrite |iar Krenner. ICIle se présente eu cristaux [jrismatiques courts ou appaiieuaui au système du |u-isme rhomboîdal obli(iiie. La couleur i)asse du rouge cochenille au rouge kernu'-s. Les cristaux soûl transpaienls et llexibles comme ceux de gypse.

LE NATURALISTE

279

IjCs ri'sultats des analyses faitos sur ilcux i-clKiiiiilloiis lie IdiMiiditn ont iloiiiié les ivsultiils suivants : C I II

S 19.02 18.07

As 21.47 21.87

Tl S9.d1 59.40

Totaux 100 .> 100 I)

La formule est donc TlAsS-.

(''(■st le second composé du llialliuni existant à l'état, naturel connu.

iV. B. Les Fils d'Emile Deyrolle, naturalistes, 40, rue (lu Bac, Paris, i)Ossédent en ce nuinient des échantillons d'CXl'rétite et de Lorandite.

Errata et addenda aux Chasses Lépidoptériques

EN ALGERIE

18 /((S. Lycœna karus, v.^ rufîiia (Oblli.).Un seul exem- plaire décrit et ligure par M. Olierthiir dans la 19" li- vraison de ses Etudes d' entomologie.

27. Cette forme géographique si renianjuahle du Sa- lyrus Alcyone vient d'être décrite et figurée par M. Oher- tliûr, sous le nom d'Etleyia, dans la 19' livraison do ses Etudes d'entomologie.

118. La Pachnobia faceta parait depuis h\ solstice iVhiver (et non depuis le solstice d'été), jusqu'en avril.

157. Catocala Vallantini (Obtli.). Dénommée ainsi jiar M. Oherthur, (jui l'a décrite et ligurée dans la 19" livraison de ses Etudes d'entomologie. Cette Catocala se distingue absolument de toutes les autres formes européennes jiar ses ailes inférieures jaunes, à simple bordure noire, sans bande médiane.

D' IL 'Vallantin.

OFFRES ET DEMANDES

E. II. IL.., 6002, à Nice. Un globe terrestre de 33 centimètres de diamètre, modèle incliné, avec demi- méridien cuivre, sur pied noir, vaut 24 francs. Le port et l'emballage peuvent être estimés 2 fr. 50. (Les fils d'E- mile Deyrolle, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris.) Un globe céleste de mémo dimension et disposition, vaut le même prix.

M. l'JiiK'st Lelièvre, 22, Entre-les-Pouts, à Auiboise (Indre-et-Loire), offre des Lépidoptères de la faune fran- çaise, en échange d'assignats, cartes postales, timbres- post(! neufs ou oblitérés. Envoi de la liste d'oblata.

A céder, une collection de Microlépidoptères d'en- viron 425 esiièces, bien déterminées, i)rix ; 225 francs (s'ailresser aux bureaux du journal, 40, rue du Bac, Parisl.

\ veinlre, une collection de C(jquilles eurcqiéennes et exoti(iues, bien nommées, en cuvettes, comprenant en- viron 1.000 espèces, pour 790 francs (s'adressera: Les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris).

Mlle Linter, Arragon Close, à Twikenham, An- gleterre, offre des coquilles en échange d'autres; deman- der listes.

A vendre, une colleciiou di> |iréparations micro.s- copi([ues de microlies, 110 pi-éparations diverses en par- fait état, détermination exacte, prix :140 francs (s'adre.s- ser aux bureaux du journal).

Arrivages : demander à « Les fils d'Emile Deyrolle «> 40, rue du Bac, Paris, la liste des Noctuelles, Phalènes et Microlépidoptères d(' l'Equali'ur, provenant de leurs derniers arrivagi-s.

-M. R. D..., à Dijon. Il vient d'être créé, à l'École jpréparatoire de médecine et do jdiarmacie de Dijon, une chaire d'Histologie : le décret est du 12novembre dernier.

4044. M. le Cte de V... Comme nous l'avons dit ici même plusieurs fois (U'-jà, essayez les épingles en nickel pour pi(|uervos Papillons et Coléoptères, et mettez des boules de luiphtaline concentrée, montées sur épingles dans vos boîtes de collections,

B.C.... 3952. Le Carabe envoyé est tout simjile- ment un Carabus auratus. Comme écorcoir, jtrenez l'écorçoir pliant Deyrolle; c'est le plus pratiiiue, à tous points de vue, sans exception.

M. le D' F. G.... à Paris. Comme catalogue des Co- léoptères d'Europe, nous vous conseillons celui de Reit- ter, c'est certainement le mieux fait à ce jour; il com- porte la synonymie, la l)ibliograi)hie et les patries. La partie des Cœlentérés et des E'Mnodermes de l'histoire na- turelle de la France paraîtra à la fin du mois.

Arrivages : Les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris, font des envois à choix de minéraux prove- nant de leurs derniers arrivages. Beaux échantillons, prix modérés.

M. l'abbé M..., 2933. Le Figuier caoutchouc (Ficus elastica), originaire de l'Inde et de la Chine, est cultivé dans les appartements comme plantes d'ornement, quoi- que cela soit la moins décorative des plantes. Le Figuier à grandes feuilles (F. macrophtjlla] est d'Australie ; et le Roxburgh (F. Roxburgi) est cultivé en Algérie; le F. ru- biginosa est originaire d'Australie. Consultez l'ouvrage de M. E. Sauvaigo : « Les Cultures sur le littoral de la Méditerranée u. 4 fr. 40 franco.

A céder, un S(iuelette de gorille mâle adulte monté.; s'adresser aux bureaux du j(jurnal.

Répertoire étjmGlogique des noms français

ET DES DÉNOMINATIONS VULGAIRES DES OISEAUX

Longiip. Surnom foriiio par contraction des mots loiu/iie-huppe et employé pour désigner une Colombe d'Aus- tralie (Ocyphaps lophotes), à cause des plumes de l'occiput de cet oise;iu qui sont prolongées en forme de huppe.

Lopfaophore. Nom donné jiar Temminck à un Gallinacé de l'Himalaya et formé des mots grecs lophos (aigrette) et phero (je porte), à cause de la huppe d'un vert métallique qui surmonte sa tète. Les premiers naturalistes qui ont décrit cet oiseau le nommèrent Faisan Impe;/, en l'honneur de lady Im- pey qui l'introduisit en Europe; les naturels de l'Hindouslan le désignent sous le nom de Monaul, qui signifie Oiseau d'or.

Lophote. Nom tiré du mol grec lophos (aigrette) et donné à la Colombe Longup. (Voyez ce mot.)

Lori. Il On a donné ce nom dans les Indes-Orientales à une famille de Perroquets dont le cri CKprimo assez bien le mot lori. » (Bulïon.) Ce nom a été conservé pour désigner Ix famille des Loridés. « Il parait que c'est du Lori tricolore (Lo- rias tricolor) que l'on a pris la dénomination générale dif

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Lori, mut que colle espèce prononce facilemenl, pour l'appli- quer ;i loules les espèces do Pcrroquels clie?, lesquelles le rouge domine. » (Desmarest.) L'espèce la plus frèqucnimenl importée est le Lori à collier {Loriiis domicella): plus connu sous le nom de Lori îles dames, j.arce que celle espèce, 1res douce et très caressante, «si recherchée des dames.

Loriot. « Scali^'cr dérive ce mot du latin aureoliis; Mé- nafie le dérive de clUoris ou de Itiridus. Si j'avais à choisir, je préférerais l'étymologie de Ménage, car on le nomme en grec Chlonon. à cause de sa couleur jaune, et, en ôlant la première lettre du mot grec, on trouve horion, n (Salerne.) Notre Loriot {Oriolus r/albiila) ne doit inml-élre son nom qu'à son cri, qui imite assez bien le mot Loriot.

Loriqiiet. Diminutif du mot Lori, employé pour dési- gner des Perroquets d'Australie ll'sillenteles) voisins des

Loris.

Loxic. ïraducliou. Irauçaise du mot latin Loxia, crée par Brisson pour désigner une famille do Passereaux.

Loxigcllp. Traduction française du mol latin Loxi- r/ella, formé jiar Brisson par contraction des mots Loxia (Losie) et Frim/illa iMoinrau) et employé pour désigner un genre de Passereaux d'Afri(iue, plus connus sous le nom vul- gaire de CoDihasou. (Voyez, ce mot.)

Luin. Nom donne par Butl'on à la ]>etitc Alouette huppée {Manda arhorea), à cause de son cri cpii imite ce

mot.

Lnniaohcllc. Diminutif du mot latin Lumacka i,Li- macou'i, servant à désigner des marbres brillants composés de débris de l/imaeons. On donne ce nom à un Pigeon de la Nouvelle-Hollande' [l'hnps chalcoptera), surnommé Pineon bronzé, parce qu'il a les couvertures des ailes semées de taches allongées à rertets brillants et métalliques. Une espèce [Phaps elei/ans) est plus spécialement connue sous le nom de Liima- chelle, parce que ses ailes ont les rertets chatoyants de ces pierres. .

I.niiiine. Nom donné par les Norwegiens a des f lon- geons (Coli/mbiis) et qui signifie boiteux, parce que la dé- marche de ces oiseaux à terre est chancelante.

Lypc. Nom donné à un oiseau de la Nouvelle-Hollande (Meniira siiperba), parce que sa queue longue et formée, en grande partie, de rectrices décomposées affecte la forme d'une lyre.

Maca«na. Les ornithologistes ont conservé à des Ra- paces [llerpelollieres] ce nom sous lequel les désignent les In- diens du Paraguay. Le Macagua ricaneur (llerpetol/ieres ca- chiniuiiis) doit ce nom à sa voix retentissante, qui a de l'ana- logie avec un ricanement.

.Macareux. Ce nom, donné à un Palmipède {Mormon fralerriila), dérive du mot latin macer (m.-iigre), probablement parce <\w cet oiseau est considéré comme gibier maigre. Son nom scientifique Mormon est tiré du grec mormo (masque de théâtre avec une bouche énorme) et lui a été donné à cause de la forme bi/.arre que son bec donne à la tète de cet oiseau. La dénomination Fratercula est due à Aldrovande. « Qu'on se figure un oiseau habillé d'une robe blanche avec un froc ou manteau noir et un capuchon de cette même couleur, comme le sont certains moines; on aura le portrait de cet oiseau, que, pour cette raison, j'ai surnommé le Petit Moine il'ralercula).» (Aldrovande.)

Macroiise. Ce nom, donné à un Canard {Faliijula nii/ra), dérive, comme le mot Macareux, du latin macer (maigre). « Tout le monde s'accorde, en effet, à regarder la chair de ces oiseaux comme coriace et do mauvais goût; cette raison sullirait pour ranger les Macreuses dans la catégorie des Oiseaux maigres. » (Olphe-Galli.crd.)

Macrniilc. Surnom donné dans quelques parties do la Krance à la Fouhiuc ou .\Iorelle {l'ulica alra). « Le nom de Macroide donné à la Koulquc vient évidemment du mot Mole- crave .Tauiie-Corbeauj sous lequel on désigne la Foulque dans les environs d'.^nvers. » (De Sèlys.)

Mahall. Surnom donné jiar les indigènes de l'.Vfrique méridionale à un Passereau [l'iocepasser maluUi) et conservé à cet oiseau très voisin des Moineaux.

Ma'ia. Buffon a donné ce nom au Capucin à télc noire {Mkiim maja). « Les Màias se réunissent en troupes nom- breuses pour Arndri- sur les champs semés de riz ; ils en con- somment beaucoup et aui-aient, comme on le voit, des titres suHisants pour partager avec le Padda le nom d'oiseau de

riz. Mais je leur conserverai celui de Matas, qui est leur vrai nom, je veux dire le nom sous lequel ils sont connus dans le pays de leur naissance. « (Buffon.)

Ma'iun. Nom formé du mol précédent et employé par Bufl'on pour désigner une espèce voisine du Maia : le Capucin à tête grise {.Muitia matacca).

.Ualnatp. Nom donné dans l'Inde à des Sturnidés {Gra- cula) et conservé par les ornithologistes, m Lo surnom de relif/ieux que Bontius donna à l'une des espèces {Gracula relit/iosa) tient à des idées supci-stiiieuses des Malais et vient de ce qu'une femme musulmane se refusa, par scrupule reli- gieux, à laisser peindre par un Européen un de ces oiseaux qu'elle nourrissait en captivité. « iLesson.l

iMaiiakin. Ce nom donné par les Hollandais de Surinam i une famille d'oiseaux {l'ipridés) a été conservé jiar les orni- thologistes modernes. L'ne espèce, le Manakin moine {l'ipra monacus), a été ainsi nommée du surnom de mono (moine) que lui donnent les Brésiliens, parce qu'il gonfle sa gorge dont les longues plumes forment alors une sorte de barbe, comme en portent les moines. Buffon et Sonnini avaient donné à cet oiseau le nom de l.'asse-noisette, parce que son cri re- présente exactement le bruit du pelit outil avec lequel nous cassons les noisettes. Une autre espèce l'ipra pareola) est connue sous le nom de Tijé que lui donnent les Brésil'cns.

.Uanohot. Nom donné à une famille de Palmipèdes {Aptenodytes'i parce qu'au lieu d'ailes ils ne sont pourvus (|ue de petits ailerons en forme de nageoires qui leur donnent l'apparence d'un homme privé de l'avant-bras.

ilantlarin. Les oiseliers désignent sous ce nom un petit Passereau d'Australie {Tseniopj/i/ia Castanotis) dont les joues sont sillonnées ])ar une raie blanche encadrée entre deux traits noirs qui rappellent assez bien la forme des moustaches des mandarins chinois, u C'est à cette particularité très vrai- semblablement que l'oiseau doit son double nom de .Mandarin et de Diamant û moustaches, k Morcau, l'.tmateur d'oiseaux de volirre.)

Mangeur tlo ri/.. Surnom donné à plusieurs Passereaux qui se nourrissent de riz et exercent des ravages considérables dans les plantations. (Voyez les mots Babillard et l'adda.)

IHaiincandR ou Maiiiicodc. Nom donné par Buffon à des oiseaux {Cicinuunis voisins des Paradisiers. « Le Manu- code, que je nomme ainsi d'après son nom indien ou plutôt superstitieux Manucodiata, qui signifie Oiseau de Dieu, est appelé communément le /loi des Oiseaux du Pariutis; mais c'est par un préjugé qui tient aux fables diml on a charge l'histoire de cet oiseau. >i (Buffon.) << Dans les Iles Moluques, dit Gessner, on regarde le Manucode comme saint et sacré, de telle sorte, qu'avec un de ces oiseaux les rois se croient en sûreté dans leurs guerres quand, suivant leur coutume, ils se tiennent au premier rang. »

Marabout. Ces Cigognes {Leploptilos) doivent à leur tête déplumée et à leur air grave le nom de .Marabout, tiré du mot arabe Marabutlt (dévot, lié à Dieu) et donné aux prê- tres des mosquées. On les a aussi appelées Cir/o;/nes à jabot, parce que leur (rsophage s'élargit inférieurement et forme un sac qui remplit l'office de jabot. L'espèce la plus connue est le Marabout à sac [Leptoplilos crumetiifcr). « Oulre sa taille, cet oiseau frappe tout le monde par son port singulier. Dans les jardins zoologiques on lui donne régulièrement un sobri- quet : on l'appelle le Conseiller privé, et, en effet, comme le dit Vierlhaler, il ressemble à un fonclionnaire courbé sous le poids de nombreuses années de services, qui, en perruque rouge-carotte, en habit bleu noir, en pantalon blanc collant, regarde timide et inquiet son supérieur rébarbatif, attendant humblement ses ordres ; il ressemble, ajouterai-je encore, à un homme jieu civilisé qui revê-l pour la première fois un habit de cérémonie et ne sait pas le porter avec la dignité voulue. En Afrique nous n'appelions cet oiseau que le frac, tant il rappelle un homme revêtu de ce vêtement. » (Brelim.) Ces oiseaux sont recherchés pour les plumes que l'on extrait do leurs ailes et dont on fait des panaches légers auxquels on a conservé le nom de Marabouts. Les oiseliers désignent égale- ment sous ce nom un Perroquet de l'Afrique occidentale J'oë- cep/ialus Scneyalus). (.1 suivre.)

.\Uiert (iii\M;EB.

Le Gérant: P.viL CHOULT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue Cassetle, i'.

17' ANNKE

2' SÉniE

."%» « 1 1

15 DÉCEMKRK 1893

La Létharo'ie chez l'Homme

et los aniiixitiix:

lîii'ii dos t'aits. dliscui's dans l'i'ludi' |isyc'li(iIiigi(Hi(' di' l'hoinmo, s'éclairent admiraldcnKMit par la, compa- raison avf'C les animanx. La létliargie, notamment, n'é- tonne jdiis, si, an lien de la considérer chez l'iioninie seul, on l'étudié dans l'ensemble du règne aninntl. L'i'tal léthargique, en efl'et, qu'on peut provoquer chez les liyst(''- riques, arrive parfois s]iontanément et peut être assez profond pour simuler la mort. De temps à autre m?me les journaux rappellent des erreurs lamentables de li'thar- giques enterrés.

Un des faits les plus curieux est celui lapporh' par Bonchut (1) d'une léthargique mariée quesunamanlaurait dét(u'ré(> ])onr la voir une dernière fois. Ill'aurait trouvée vivante et aurait vécu de nombreuses années avec la prétendue décédée. Cet imbroglio, (jui donna lieu à un procès, rapporté par la Gazette des Tribunaux dans la première moitié de ce siècle, a éveillé la verve de plu- sieurs romanciers.

Tout dernièrement la léthargique de Thenelles (2) a excité l'attention. Cette fille do 2>i ans, à la suite d'une violente émotion, tomba dans une léthargie complète avec anesthésie, diminution des sécrétions et de la respiration. Elle reste dans cet état de sommeil apparent avec occlu- sion des paupières di'piiis plusieui-s années et on la nourrit artificiellement. On a cité d'autres observations de sommeils durant des mois et des années.

Si la léthargie simule à ce point la mort qu'on puisse s'y tromper, on ne s'étonnera jias que les sauvages et les [jeuples anciens l'aient prise pour elle. Le réveil était un retour voulu par les Dieux. Il s'agissait chez les Grecs d'une véritable erreurdes Parques. Un certain Antillus (3) étant mort, nous dit l'iutarque, descendit dans l'Adès. mais il fut aussitôt renvoyé dans le monde des vivants. Les conducteurs qui l'avaient amené, reçurent une se- monce sévère; envoyés pour se saisir du corroyeur Ni- <-andas, ils s'étaient ti'ompés.

Fait singulier, la inéme opinion existe encore chez les Houdilhistes. La léthargie y est aussi regardée comme une méijrisi' volontaire ou non du roi des enfers. Dans un lonle annamite, une femme de Sadec meui't. Après uni' nuit de catalepsie, elle revient à elle et rajqjorte ([u<' Ir lils du roi des enfers l'a, renvoyée sur la terre. Dans un autre récit d'origine taoïste, un homme revient sur la terre après avoir été sévèrement réprimandé au.x enfers.

Chez les Indiens, les fakirs se sont fait une spécialiti' lie ces résurrections. Pour glorifier leurs Dieux, ils arri- vent par une longue pratique à obtenirunétatlétliargicpic |irolongé. Kurh (4), notamment, a observé deu.x cas, dr la sincérité desquels il n'avait jias la moindre raison de douter. L'un des fakirs eu ijuestion était resté enterré six semaines, l'autre dix jours. Pour y arriver, les fakirs, bystériques avérés, usent do tous les moyens d'enlraine-

(1) lîouchut. Des sif/)ies qui penneltent de recoimallre la mort réelle. .Mémoire, ISIO.

(2) Renie de l'hypnotisme, 1SS7, p. 290.

(3) Dr F. Rcgnault, Rôle de l'hypnoti.sme dans l'histoire des religions. Médecine moderne, 1894, p. 1452.

(4) Zeilschrift fiir hypiiutisinus ; Berlin, mars 1894, et Ann. de psych. et d'hypn., mai IS94.

Le Naturaliste, iC, rue du Bac, Paris.

ment: mortilication du corps par un régime alimentaire spécial, emploi à l'intérieur d(! différents végétaux d'eux seuls connus, position spéciale pendant de longues heures, etc. Quand le fakir est suffisamment entraîné, il se met par terre, prend uni^ d(>s poses prescrites par le livre sacré et tombe à l'état d'hypnose à force de regarder fi.xement le bout de son nez. Les fakirs parais- sent encore se servir du haschisch pour diminuer la force resi}iratoire; car cet hypnotique, associé à d'autres végé- taux et employé d'une façon toute particulière, supplée an manciue d'air et de nourriture.

Au début de l'hypnose, le fakir devient halluciné. Il entend des sons, il voit des anges, sa figure exprime un sentiment de béatitude. Mais petit à petit, la conscience disparait et le corps acquiert une rigidité spéciale à me- sure ([ue « l'esiirit va rejoindre l'Ame du monde ».

Il s'agit donc d'autohypnoso (diez des personnes liysté- riijues surtisammcnt entraineos.

Ces faits ont beaucoup étonné, et certains les ont ménii' niés comme opposés aux phénomènes vitaux. Il en existe pourtant d'analogues chez les animaux (1).

Aux premières atteintes du froid, chauves-souris, Ik'- rissons, loirs, niarmoltes, hunsters, gerboises, saumons, s'endorment.

Ce n'est pas l'hiver, comme ou l'a cru, qui provoque col état: car tanroc, échidné, pétrel, albatros des tropiques, grands serpents, tombent aussi en léthargie sous le cicd de l'équateur. Cela ne survient pas spontanément. Pour y parvenir, l'animal se soumettrait à un jeûne voloii- lairo. La respiration se ralenlil et devient à jieine per- ceptible, le sang quitte les extrcMuités, se refroidit, la sen- sibilité disparait au point qu'on lient agiter les animaux, les disséquer même sans les tirei- do leur torpeur.

Les animaux sont pris de léthargie plus souvent (|ue les hommes. C'est un idiénomène naturel aux hibernants. Qu9l(|ues espèces qui ne sont pas sujettes à cet état i)en- vent le prendre en certaines oi-casions.

M. Leroux a vu les hirondelles et martinets passer l'hiver entier dans nos climats [)longés dans un sommeil léthargique. L'ne hirondelle, alialtue par le fouet d'un cocherau mois d'octolire, fui. enveloppée dans un rouleau de ouate, déposée dans un liidir, puis oubliée. Au prin- temps, elle fut retrouvée vivante, bien que toujours l'n léthargie. D'ailleurs, plusieurs zoologistes du siècle dei- nier avaient reinar([ué, dans îles trous de mur ou de grottes, des hirondelles do l'ospèce des marliiiots, plongées dans un sommeil hibernal. iMigourdies sous l'influeni-o du froid, elles ne se révoillainil qu'aux premiers chauds rayons du soleil.

Los moutons mémo pourraient aussi, d'après le profes- seur Dowar (2), tombe I- eu léthargie. Dix-huit moutons, perdus sous la neige le <> janvier, furent retrouvés furl amaigris, mais vivants, lo t.'i février, couverts do neige depuis six semaines. Ils avaient vécu de queli[ues bruyères, dans un étroit espace: ils s'étaient donc trou- vés placés dans un état voisin do l'iiibernation.

D' llEGN.\ULT.

(1) Dict. de Larousse, art. Hibernation.

>ï) Hev. de inéd. vélér., cilr par Journ. de méd. et chir. prati'/ues, lS9o, p. 767.

282

LE NATURALISTK

NOTE SUR LE PASSAGE DE L'OTOCORIS ALPESTRE

SUR LES COTES DE PICARDIE

l.'Otocoris alpesiri' (Otocoris alpetilria. Bonaparte) ou Aloui'tl(^ à liausso-col noir. Aloui'tlP ilc Sili(''ri(' do liuflun (1), habile la région al|iin(" ilu nord de l'HuroiJO et ilr l'Asie. Elle est commune en Siliérie et également dans la partie orientale de rEuroi)e septentrionale. Dans le 11111(1 de l'Amérique ell(^ est remplacée par une forme un |M'u plus petite, qui dill'ére aussi ]iar les teintes générale- meut plus claires du plumage.

Le fait sur Iccfuel je désire attirer l'attention des orni- liiologistes est le passage régulier que cet oiseau effectue ilepuis ))lusieurs années dans la baie de la Somme et sur les cotes de Picardie. Je dis : depuis plusieurs années; car autrefois ses apparitions étaient, paraît-il, tout à fait aciidentelles dans ces parages. Les anciens chasseurs de la contrée ne le connaissaient pas, et M. Marcotte (]ui a ii'digé en 1860, en s'aidant des oliservations antérieures de liaillon (2) et de M. de Lamotte (3), un bon catalogui! des animaux vertébrés de l'arrondissement d'Abbcville.dit e\[iressénient que l'Alouette alpestre ne visite la I^icardie ipie très accidentellement et signale, comme un cas excep- lionnel, lacajjture .-m niii'oir d'un individu prés d'Abbe- ville (4).

D'antre part, les auteurs de l'tlrnitholoijie curopcenne, \1M. Dégland et Gerbe, citent bien quelques cajitnres laites aux environs de Paris, di^ Nancy, de Bordeaux, de Dunki-rque, mais considèrent aussi les apparitions de cette espèce comme accidentelles (!n Franco, en Belgique ei en Allemagne (5|.

Or, depuis uiur dizaine d'années j'oliserve à peu prés ii'gnliérement le passagi; de l'Otocoris alpestre, au prin- temps et à l'automne, sur les côtes de Picardie. Lorsque je suis venu pour la ]u-euiière fois dans le ]iays, la pré- sence de cet oiseau, aux époques que je viens d'indiquer avait été bien constatée déjà par les chasseurs, jieudant plusieurs années au[)aravanl. On jieutdonc faire remonter a vingt ans au moins les migrations régulières de cet iiiseau. qui autrefois n'étaient qu'accidentelles sur nos dites.

("est ordinairement au nmis de novembre i|u';i lieu ce passage qui est plus abondant à l'automne qu'au priii- lenips. Dans cette deinière saison, on voit reparaître ces oiseaux au mois d'a\iil et (juelquefois dès le milieu de mars. Ils séjournent ]ieu et ont bâte de regagner le Nord iiù ils vont nicher. A l'automne, au contraire, ils s'attar- dent plus volontiers. Lorsque la tenipéralnre est douce. 1111 en voit jusqui^ dans le mois de décembre. Ils passent par troupes |ilus ou moins nombreux suivant les aimées. ( 'i'> bandes si^ comiiosent gr'iu'raleuieni de cinquante à snivaiile individus. Lue seule fois, le 20 novembre IH'M,

l m. enl., 630, fip. 2.

2) Mémoires delà Soriélé (l'iimnlalion d'Ahbcville {Wi'X).

:i) M. de LunioUe dont la collection app.irticnt .lujourd'hui 1111 iiiiisce d'Aljbevillo, a donné sur les oi.seaux du pays de prii- ricuscs indicuUons.

(41 I''ki.ix MAiicoriK, Les animaux vertébrés de l'arroiidisse- menl ilAbbevillc, iii Mémoires de la Société d'Èmidalion </■ Ibijeeille (1S(;1 .

.1) Deuxiùme édilion ftSliT', L I, ]i. '.)'n-

j'ai rencontré un vol plus considérable, que j'évalue à près de deux cents oiseaux.

Ils se tiennent constamment sur la cote, au pied des dunes, à l'entrée de la baie de la Somme, vers la pointe de Saint-Quentin, ou dans une anse de l'intérieur, connue sous le nom de Vau-de-Rue, oii vient se jeter la pelite rivière de Maye. Cet enfoncement étroit est couiié, a mer basse, do « mollières » et de bancs de sable et bordé d'un coté ])ar de nniigres pâturages à montons. Je n'en ai jamais rencontré ailleurs. Ils fréquentent indifférem- ment les mollières et les endroits secs, en quête de petites graines et d'insectes.

Ils ont, dans leurs allures, beaucoup de ressemblance avec l'Alouette des champs, courant et volant comme elle. Ils sont iiou fai-ouches et se laissent assez facileiueui approcher.

Ce passage de l'Otocoris alpestre sur les cotes picardes. devenu régulier d'accidentel (lu'il était autrefois. oIVre un intérêt d'autant plus grand que cet oiseau semble vouloir ét(!ndre peu à peu son habitat vers l'ouest. Ainsi, ati lommencemont du siècle, il était excessivement rare dans le nord-ouest de l'Europe, aujourd'hui il habite le nord de la Scandinavie. Il s'est établi dans le Finnmark «u Laponie norwégienne, et là, modifiant ses habitudes, il a renoncé à vivre sur les montagnes et ne paraît pas. d'a- près les observations de Brehm, dépasser une altitude de cent à cent soixante mètres au-dessus du niveau de la mer. Il est devenu très commun dans cette région où. eu é'té, l'on rencontre des nids un jien )iarlout, aussi bien au voisinage deshaliitatioi'is qnedanslesendroitsles plus iso- lés. Onaremarqué, en outre, que depuis qu'elle s'est établie ainsi dans le Finnmark, l'Otocoris arrive maintenant assez, régulièrement en Allemagne, [lendanl l'hiver, notamment à Kugen et dans les îles voisines, sur les cotes de la Poméranie et à Ilelgoland (1). Nous recevons, sans doute, les têtes de colonne de ces migrations.

Si cet oiseau. (|iii paraît avoir une; assez grande sou- lilesse d'adaiitation, poiu'suivail son'mouvement de colo- nisation vers l'ouest, en descendant plus au sud. et se fixait dans de nouvelles contrées, comme il l'a fait eu Scandinavie, cette naturalisation s|)Ontanée serait un heureux événement pour les terres qu'il aurait choisies. Leur faune ornitliologi(|ue s'enrichirait, en olVel. d'une espèce jolie, agréalde et utile. Le plumage de r(_)tocoris, il'un ton cendré rougeàtre sur les jiarties supérieures du corps, est ndiaussé jiar la bidle couleur javuie du front et de la gorge, et le large plastron d'un noir brillant qui s'étend sur la ]ioilriiie. Des )iinceaux de jilumes noires qui s'allongent, en arrière, des deux cotés du vertex. eoinplèteiit cette livrée originale. Son chant (|u'elle ne l'ail pas entendre en s'élevanl dans les airs comme l'.Mouelle des champs, mais posée sur une nmlte de tei-re on sur une pierre, est gai et licbe en variation, l'^nlio, comme tous les Alaudidées, l'i itmiuis alpestre recherche les insectes, dont elle fait nue grande cûnsominalion peinlaiil la saison d'éti'. l'allé ajoute ainsi à son charnu' nalund une ini'iinteslalile iililiti'.

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LE NATURALISTE

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286

LE NATURALISTE

PHOTOG RAPH lE

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La Photofrrapliie est une scionco toute moilorno, basée sur les modifications qu'éprouvent diverses substances sous l'action de la lumière; de blanches ou d'incolores qu'elles étaient d'abord, elles jiassent au brun, au noir, au roufre, au bleu, etc., dès qu'elles sont frappées par les rayons solaires ou simplement par la lumière ambiante.

Cet effet, produit ])ar la lumière sur plusieurs corps, était nécessairement connu des anciens. Ils savaient qw les étoffes, les tapisseries, les tableaux exposés au soleil, perdent rapidement leurs couleurs et se dégradent plus (lU moins vite; le célèbre architecte romain Vilruve (l'f siècle av. J.-C.) dit dans son De Archilectnra{U\. VI, rhap. iv) : «... l'exposition au nord convient aussi pour les f;aleries de tableaux et les alidiers de broderie et de peinture, parce que le joui', qui y est tijujours égal, ne l'ait rien perdre aux couleurs de leur éclat. >i

Pline (I" siècle de notre ère) en dit aulanl dans son Histoire tiaturelle.

Albert le Grand (xiii" siècle) nous dit que certains sels d'argent, le nitrate surtout, noircissent les doigts qui les ont touchés.

Le chimiste G. Pii^i'eiws (liitiS) jiarle aussi d'un com- jiosé d'argent {lune cornée) qui n'est autre (|ui' le ehlcj- rure d'argent, noircissant lorsqu'on l'expose au jour.

Schiiltzc (i727) entourait un Ilacon contenant un sel d'argent avec une feuille do ])apier dans laquelle on découi}ait des lettres ou des sujets iiuelcoiiques : sous l'action de la lumière, toutes les parties du flacon cor- respondant aux ouvertures du ]iapier étaient couvertes d'un précipité noir. Le docteur Hooper (1775) faisait la même chose avec un flacon conlenant de la craie dissoute dans de l'eau forte, à consistance de miel, et une disso- lution concentrée de nili'ale d'argent. Ce sont les pre- mières expériences de yliotograplde (fii aient (Hé faites. Scbultzc et Ilooper sont les vérilahlrs pi-écui'seurs de Bav.^RU, l'inventeur réel de la, plidlngraphie. ciimuie nous le verrons tout à l'heure.

Le chimiste suédois Scheelo {De l'air et dit feu, 1781, pp. 133-145) étudie le chlorure d'argent, analyse ce corps, et découvre (|ue l'aclion des rayons du spectre sur lui est fort inégale; il constate (|ue les rayons viiilets le noircissent ])lus proniptemenl que les autres.

Scm'6it)'(l782) reprend et perfectionne ces expériences.

lutter (1801) découvre les rayons invisibles du spectre, rayons seulement chimiques, et agissant a\ec une grande intensité sur les corps composés sensibles à la lumière.

Bérard (1812) reconnaît (|uo les rayons bleus, indigo, violets et ultra-violets du spectre, réunis en faisceau, sont très actifs (actiniques), tandis (|ue les i-ayons jaunes, oi'angés et rouges, également léunis, sont impuissants (inarliniqucs).

Mais déjà, en 1780, le i)hysicieii Charles étendait des sels d'argent sur du [lapier, et, sous l'action directe du soleil, il prenait la silhouette dos objets interposés. Kn 1802,1e chimiste anglais 'Wedgwood faisait les mémos expériences, mais avec jjIus de ])rérision ; 'ni l'un ni l'autre ne réussirent d'ailleurs à reproduire de celte manière les images de la chambre noire; du reste, on ignorait encore le moyen de fixer la silhouette, et, au

bout il un ccjurt instant, le pajiier luut entier subissait l'influence de la lumière et noircissait.

Pendant ces dernières périodes, on découvrait aussi (jne bien d'autres substances jouissent de la ]iropriélé reconnue chez les sels d'argent de noircir à la lumière : la lésine gaîac ])ulvérisée devient bleue; la sandaraiiue, le mastic Igomme) sont modifiés; le calomel (prolochlo- rurc! de mercure), le sulfate de mercure, etc., noircissent au jour prolongé et éclatanl.

lOn 18|4. Xicéphore Niepce coinnu'iiça ses travaux, ou du moins à faire parler de ses travaux. Il forma plus lard (14 décembre 1829) une association avec Daguerrc, qui n'apportait rien à la communauté, ni une connaissance lechnique. ni une ébauche de travail, ni même une simple idée, ainsi (iu(! cela est constaté par l'acte d'asso- ciation : l'honnête et savant Niepce s'était comjdètenienl laissé abuser sur les prétendus travaux antérieurs de Daguerre, dont ce dernier parlait toujours mais no mon- trait jamais, qu'il ne put même pas montrer après la signature de l'acte de société, et le trop confiant Niepce lui communiqua tous ses secrets... La part apportée par l'exubéi-anl Itaguerre dans la communauté est ainsi définie dans l'article 5 du traité :

« Art. V. M. Niepce met et abandonne à la société, ,i titre de mise, son INVENTION, représentant la moitié de la valeur des produits dont elle sera susceptible; et M. Daguerre y apporte une nouvelle combinaison de chambi'e noire, .ses fa/en<s( ?) et son industrie ("?'?'?), équi- valent à l'autre moitié des produits susdits. »

Donc. Daguerre avoue n'avoir rien inventé, n'ap- |)orier rien à l'association ; l'invention est tout entière de Niejice. Quant à sa part, c'est-à-ilire au perfectionnement do la chambre noire, c'était tout bonnement une inven- tion de AVollaston datant di'jà de plusieurs années; l'ob- jectif de la chambre noire de Daguerre n'était autre chose (|ue la lentille ]iériscoi)iiiue du savant anglais, qui fit l'objet d'un rapport à la Société royale de Londres, le 11 juin 1812. Ce rajqiorl est consigné dans les Tnituac- tions philosophiques de la mênu' anné(>. et c'est grâce à l'ingénieur-oiiticien Chevalier ijue Daguerre avait pu entrer eu possession d'un objectif de ce genre. Comment i|ualilier la conduite de Daguerre?...

L'article XIII du contrat portail : « Les améliorations et ])erl'eclionnements apportés ladite découverte, ainsi c|ue les perfectionnements apjiortés à la chambre noire, seront et demeureront acquis au ])rofit des deux associés, (|ui, lorsqu'ils seront jiarvenusau but qu'ils se jiroposent, feront un traité définitif entre eu\, sur les bases du pré- seiil.

« Art. Xl\'. Les bénéfices des associés, dans les pro- duits lu'ls de la société, seront répartis par moitié entre M. Niepce, en s.\ QiWLiTi; d'inventeiii. et M. Daguerre pour si's jierfectionnemenls \la lentille inrentcc par Wol- tiiston]... »

Tout le monde sait ([ue. depuis. Niepce continua à tra- vailler comme il avait fait auparavant et, de concert avei' Daguerre (dil-on. nuiis i-'esl fort douteux), adopta la phii|ue di' doublé d'argent, l'usage de l'iode dans cer- taines inanipidalions. et miuirul .-iviiirl d'avoir mis au jour ses procèdes.

Queb|ur temps ai)rès, sous prétexte (|u'il a apporté à l'invention un |perfectionnement rjui la transforme com- plètement, Daguerre déclare à Isidore Niepce, fils et suc- cesseur de l'inventeur, que la société change de raison sociale; elle ne s'appellera plus Niepce-Daguerre. mais

LE NATURALISTE

287

l)i(Mi Daguerre-Niepcc. Protestations indignées du lils, qui connaissait i)ion Daguerre, mais rien n'y fit ; et enlin, six ans après la mort de l'inventeur, quand celui-ci eut eu tout le temps nécessaire i)our se faire oublier, Daguerre déclare à Isidore Niepce que le moment est venu de pu- blier la découverte, mais qu'il ne la donnera (|ue soui; son propre nom, à lui tout seul... Et ainsi fut fait, malgré les protestations des lionnètes gens (jui connais- saient l'bistoriciue de l'invention.

En 1833, quaiul Niepce mourut, sans rien dire à son fils malheureusement, le fixage de l'image sur la plaque d'argent était-il déjà trouvé? La profonde ignorance de Daguerre en chimie ne permet pas de supiioser qu'il ait trouvé seul ce fixage après la mort de l'inventeur; mais le hasard, un grand maître, peut le lui avoir fait rencon- trer. Dans le doute que devait en concevoir plus lard le public, la plus grande prudence s'imposait au survivant ; et, pour que rien ne pût faire suspecter sa bonne foi, il devait apporter dans ses relations avec le successeur de Niepce la même correction apparente qu'avec ce der- nier. Comme personne ne connaissait la part apportée par Daguerre daus l'invention prétendue commune, mais comme tout le monde, en France et à l'étranger, connais- sait les travaux de Niepce et les magnifiques résultats obtenus par lui, il était au moins du devoir du survivant de rapportor à cette vague collaboration toute l'invention elle-même, Veûl-il lui-même perfectionnée, ce dont il est permis de douter.

Le 9 janvier 1839, Arago annonça à l'Académie des sciences Vinvention de Dagiierre, tout en touchant quel- ques mots de la petite i)art qu'y avait prise sans doute Niepce, et, le 30 juillet de la même année, h' procédé était divulgué par Arago, acheté par l'Etat, et Daguerre, outre la rosette d'ofTicier de la Légion d'iionneur, rece- vait une pension de 6000 francs. Isidore Niepce se con- tentait d'une pension de 4000. Il protesta ônergiquement, et raconta toute l'histoire Niepce-Daguerre dans une brochure qui eut un grand retentissenii'ut, et cuntre laquelle Daguerre ne répondit jias un seul mot;ct aujuur- d'hui encore Daguerre le peintre est l'inventeur de la pho- tographie; le chimiste Niepce n'a rien ou pres(iuc' rien à y voir.

Eh bien, le chef de bureau du Ministère des Finances Bavard avait trouvé, bien avant Niepce et Daguerre, le moyen de reproduire une vue quelconque au moyen de la chambre noire, et directement sur le papier. Le Moni- teur officiel du 22 juillet 1839, mentionne que le 2i juin de cette même année. Bavard, au criurs d'une exposition organisée rue des Jeûneurs, dans la salle des Commis- saires-priseurs, au profit des victimes du tremlilement do terre de la Martinique, avait exposé en public un cadre renfermant des épreuves photographiques sur papier.

Comment donc se fait-il que l'étonnement (hi public n'ait pas été excité devant ces éj)reuves ])hotograpbiques? Pourtant, des images obtenues simplement par la lumière produites par le soleil lui-même, présentaient le côté merveilleux qu'on reconnut à l'invention de Daguerre? Mais cela n'a rien que de très naturel. Le savant Bayard était un humble, un timide ; il n'avait aucune disposition pour les tréteaux; le bruit l'incommodait; en outre, il était fonctionnaire de l'Etat et, à ce titre, toute excursion en dehors du domaine de la bureaucratie pouvait devenir dangereuse pour lui s'il l'affichait trop hautement. Aussi, toute la gloire de l'invention revint-elle à Daguerre, dont les procédés, bien inférieurs, ne furent divulgués que le

30 juillet 1839, c'est-à-dire trcnte-six jours après l'exposi- tion publique des éjjreuves de Bayard, mentionnées par le Moniteur officiel.

Un autre savant, l'anglais l'ox Talbat, publia aussi l'heureux succès de ses recherches photographiques avant que Daguerre n'eût dévoilé son secret; cela fait donc deux bons premiers avant celui-ci. Très surpris par l'an- nonce anticipée de la découverte du peintre du Diorama (dont on ne publiait pas encore les procédés), le savant anglais s'empressa, pour bien marquer et affirmer la priorité de son invention, de donner le 12 mars 1839, la description de son iirocédo de |photographi(^ directe sur papier.

Pendant une dizaine d'années l'appareil de Daguerre, autour duquel, grilce au ]]atronage d'Arago et de Biot, on avait fait tant de liruit, fut employé et successivement perfectionné par une foule de savants et de praticiens ; mais il fut ensuite définitivement abandonné pour les procédés dérivés de ceux ile Bayard et de Talbat, d'où est sortie la photographie actuelle.

On fait partout des souscriptions pour élever une statue à Daguerre; à quand la statue de Bayard et celle de Niepce ?

E. N. Santixi de Riols.

MHÉRAÏÏX NOUVEAUX

Minervite. Cette nouvelle espèce minérale, décrite par M. Armand Gautier, a été trouvée dans la grotte de Mi- nerve ou de la Coquille, l'une dos grottes qui se trouvent sur les rives de la Cesse dans le département de l'Aude. C'est un phosphate d'alumine qui forme un filon à l'en- trée de la grotte, de 0 m. 50 à 0 m. 80 d'épaisseur. Il est constitué par une substance blanche lorsqu'elle est restée longtemps à l'air. Le minéral est ])ulvérulent, et sa lioudre, examinée au microscope, parait formée de grains cristallins très ténus, de prismes rhomboidaux et de lamelles eu hexagones réguliers ou en triangles équilaté- raux à extrémités angulaires tronquées.

La substance n'est pas très pure, elle contient de l'ar- gile, etc., comme le montrent les résultats des deux ana- lyses suivantes :

I II

Eau perdue jusqu'à 180» 21,40 2î,74

Eau perdue de 180° au rouge avec un

peu de matière organique azotée 7,89 S, 92

Sable quarlzeux 0,36 }

Argile 11,14)

Phosphate d'alumine P-^QS, Al^O^ b2,3o 37,30

Excès d'alumine soluble dans les acides. 4,71 3,10

Phosphate ferrique P^O'', F'^O' 0,24 0,41

Phosphate de magnésie P^O', 3MgO. . . trace 1,17

Fluorure de calcium 2,00 2,29

Chlore, SO' trace trace

Total 100,09 100.31

En faisant abstraction du sable et de l'argile formant les veinules ocracées qu'on distinguo au milieu de la ma- tière blanche, on voit que la Minervite est presque uni- quement constituée par un phosphate d'alumine hydraté légèrementbasique. Sa composition peut être représentée par la formule

P20«, Al^O', 711^0

288

LE .NATURALISTE

M. Armaiiil Gautior (k-monlre que l'aciilc iiliosphn- riqup iti" la grotte de Minerve est, d'origine animale.

11 se forme du i)hos]diate ammoniacal (l'ammoniaque [irnvient de la di''eom|>ositi(in liactérienne, puis de l'oxy- dation des matières azotées animales ou végétales) (jui, agissant sur la couche voisine d'hydrargilite (hydrate d'alumine normal) ou d'argile donne un phos]diate d'a- lumine hydraté qui constitue la Minervite.

La Minervite a éti' trouvée depuis eu .Mgérie, tout près d'Oran.

La Messelite a éié trouvée dans les mines de houille de Messel (liesse) par Mutliman. Elle se présente en petits r,ristaux tahulaires tricliniques, de 1 à 2 millimètres, incolores ou hrunàtres, transparents ou translucides. DunMé, .1 à 3,lo.'

Dans le Inlie fermé la Messelile donne de l'eau et noircit.

L'analyse a donné les résultats suivants : Ph'-^O-' 37.72, Fe0 1.'i,63, CaO :il.H.MgO l,io,II-0 12,15

Partie insolulde 1,40. Total 99. 10.

Elle conduit à la formule

2 (2CaO, FeO) PhV' i UPO

La Messelite est donc un minéral voisin de la fairfîel- dite'dont la composition est représentée par la formule

(2CaO, Miio) Pir- 0= I- 2IP0

La Spcrrylite, décrite |)ar IL Wells, a été trouvée dans lamine de quartz aurifère de Vermillion, district d'Al- goma, près Sudbury, Ontario, ('anada. (l'est un minéral ciiliiqne avec liémiédri(! à faces parallèles. Sa couleur est Idanc d'étain. L'éclat métallique est très vif. Il est 0])aque. Poussière noire.

La dureté est de 6 à 7 et la densité 10,002.

Dans le tnhe fermé, la Sperrylitc ne change pas, mais dans le tnhe ouvert elle donne un sublimé d'acide arsé- nieux, et, (|uaud le ( liaulVage est rajjide, elle fond en perdant une partie de rarseiiic. (^nand mi la chaufl'e au rouge sur une feuille de platine, elle dégage d(! l'acide arsénieux et laisse déposeï- iln plalini'. Ce minéral est eu efl'et nu arsénieux de plaliiic dont la formule est

l'iAs-'

Llle est associée avec la |iyi'ite, la clialcf)pyrite et la cassitérite.

La Bc)'»//fonite est, un iihosphate de glucine et de soiule. Elle a été rencontrée en heanx cristaux aplatis suivant la hase, présentant de nomhreuses faces généialemenl ternes dans les produits de désagrégation d'un lilou de granulité de, Stoneham (Maine). Elle cristallise; dans le système du prisuu' rhonihoïdal droit de 120''2.')'30'. \']Uo est transpa- rente, cl se clive suivant p, mais iietlenieiit sur /(' el à peine sur m et sur j/'.

La densité est 2,84i> et la dureté .'i,ïi à 6.

l'allé déi-ré|iite un peu dans U' tnhe fermée. Au chalu- nii'au la liéryllonite fond facilement en donnant un verre trouhle.

La llanune est colorée eu jaune foiu'é avec une teinte verte sur les bords, h'ile est solnhle à ihaud ilaus les acides.

Ce minéral a été ilecrit par E. Dana et analysé pai' IL W'ells qui a trouvé les résultats suivants :

La formule re|)résentant la compo.-ilion est ilonc

2G10.Na'^f».Ph20'' La Béryllonite est associée au fcddspaih. an quartz, ai béryl el à la haiérine ou niohite.

I'. G.^UHEHT.

OFFRES ET DEM.\NDES

.'Vcido

Perte

pliosphorique.

(llucinc.

.Soude.

au fou.

ToUl.

o5,8C

10.84

23,04

0,08

99,42

M. le D' D..., 6436. La loile ardoisée vaut ;; francs le mètre superficiel ardoisée d'un coté, et 6 francs ardoisée des deux c('ités. Un tableau en bois ardoisé de 1 mètre sur 1 ni. 20 vaut lo fr. 50, Les Fils d'IOmile Deyrolle, 46, ru(; du P.ac, l'aris, fahriijnenl ces tableaux et toiles ardoisés.

M. Stephen Peglcr, à Retford, Angleterre, demande des Coléoptères eu échange do Bembidium stomoides, Cicindela germanica, Aphodius rufescens.

A vendre une collection do bois ravagés par les insectes, tous bien déterminés. Demander renseigne- ments aux bureaux du journal, 46, rue du Bac, Paris.

632, M. A. C. La chenille de l'Ecaillé Martre (Chelonia caja) occasionne parfois de grands dégâts à la vigne : elle mange les bourgeons à leur hase sans les couper. La recherche el le ramassage de; ces larves sont assez faciles vu leurs grandes dimensions.

Préparations microscopiques du système nerveux central d'aju-ès les derniers procédés de Golgi, Weigerl- Pal, etc.

Circonvolution ci'robrale (carmin) I Sn

Circonvolution ci'iél)rale colorée d'après Weigerl-Pal,. . 3 •> Circonvolution cérébrale jeune Chat, d'après la mclhodo

de Golgi ^ 5n

Ici. de l'Homme adulte 4 "

/(/., coloration de Weigert-Pal 3 »

Jd. du jeune Lapin, d'après Golgi 3 bU

hl. Homme, d'après Golgi 4 »

Circonvolution du Cfi-velct (carmin' 1 ^<'

M., coloralion d'apn-s AVeigerl-Pal ^ "

Id , imprégnation d'après Golgi, Lapin 3 50

M,, Homme adulte, d'aprcs Golgi 4 "

Dicussatiou des faisceaux bulbaires i,\Veigcrt-Pal) 3 »

Moelle cervicale (carmin) ' ^}*

Id. dorsale (carmin) ' ■'

Id. lombaire (carmin) ' •'"

Filum terminale (carmin J ■•''

Moelle cervicale (mélhodo de Wcigert-Pal 3 »

/(/. dorsale i méthode de Weigert-Pal) 3 "

/(/. lomb.iire (méthode de WeigcrI-Pal) 3 »

Id. d'un emljryon (d'après Golgi^ 4 ■•

\m vente chez <■ Les Fils d'Emile Deyrolle «. 46, rue lu I!ac, Paris.

LIVRE NOUVEAU

1,0 Diclioiin'iiir pnpiilahe d'ni/riciilliire pratique continue sa publication rcgulifre; le quatrième fascicule, «pli vient do paraître et qui comprend du mol cn/plopliafies au mot ci/r/cc- nr/f/cf nous parait peut-cire le plus intéressant des fascicules déjà parus, en raison de la variété el de l'inqiorlance des divers articles signés par les distingues spécialistes cpii coUn- borent i celle utile encyclopédie. Nous signalerons les mots suivants traités d'une façon vraiment remarquable : dél)oise- menl, dcchaumage, défoncement, défiielicmenl, dégAls, dclai- lagc, dessèchement, dessiccation, dilVusion. distillalion, dindon, distributeur d'engrais, domaine, drainage, dressage, écol)Uage, économie rurale, écorccmcnt, ccornemont, écrémage; érrevi.sse.

LE NATURALISTE

289

eaux <ri;i,'out, électricité, cmblarure, cmphytéose, encastelurc, encouragements à l'agriculture, engrais, engraissement, etc. Un fascicule do 160 pages grand in-S» colombier à 2 colonnes, tous les deux mois. Prix du fascicule : 2 fr. ÎIO ; souscription à l'ouvrage complet : 25 francs. (Les Fils d'Kiuile Deyrolle, 4B, rue du Bac, Paris).

ACADEMIE DES SCIENCES

Séance «la 4 novembre. M. Bordas communique à l'Académie le résultat de ses études sur l'anatomie de l'appa- reil digestif des Orihoptères de la famille dos H'orlieulidu'. M. Stanistas Meunier présent') à l'Académie l'essai d'une ap- plication de la méthode expérimentale à l'histoire orogénique de I Kurope.

Séance «In tt novembre. M. Paul fermier signale dos lainhe.'iux do lorrains cristallins, d'âge probablement tertiaire, dans les .Mpos hrianoonnaises.

Séance «In IS novembre. M. Chatin décrit une nou- velle espèce de trulïo (ïortezia Hanotausii), de Téliéran .W. l'irri a étudié la résistance des tapidés (mollusques lamel- libranches) aux variations du milieu (diminution ou augmenta- tion do salurr's) et à l'action de certaines substances toxiques. M. l'uni Marchai soumet à l'Académie le résultat de ses recherches sur la reproduction des guêpes souterraines. M. A. Milnr Kdirards présente à l'Académie une note sur une modification morphologiiiuo de l'espèce et sur l'hérédité de ca- ractères .irquis. M. Edmond de Mojsisoincs, décrit des am- monites triasiijues delà Nouvollo-Calédouio, que lui avait com- muniquées M. A. Gaudry. M. C. l'Iiisalii eiii. Bertrand, si- gnalent la présence dans le sang de la vipère et de la cou- leuvre de substances anll-veniuieuses par_ suite d'une réaction défensive de l'organisme.

Séance du 25 novembre. .)/. Edmond l'errier cmumu- niipie une note de iM. iVIaurice CauUory, sur l'interprétation morphologique de la larve double dans les ascidies composées du genre dipiosoma.

A.-K. .M.M.ARU.

lillUJOGRA.PHIE

«3!». SIO

«41. «48

243.

«44. «45.

«46. «17

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Zoolnr/. Juhrbiicher. 8, 1893, pp. 439-484.

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Millheil. Zool. 'Slulion. Neapel 12. 1893, pp. 207-217.

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Zedschr. Umc/i,sr/i. Zool. Vol. 60. 1893, pp. 163-214. 271. 'Vejdovsky, F, Zur vergleichenden Anatomie der Tur- bellarien. PI, IV-VII.

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Le Gérant: Paul GROULT.

Paris. Imprimerie F. Levé, rue Cassette, 17.

LE NATURALISTE, REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES

TABLE DES MATIÈRES

DU NEUVIÈME VOLUME DE LA DEUXIÈME SÉRIE

1895

32 95

237

2ri:j ■i<>

MainniUeros, Oiseniix, Reptiles, l'oissons

<;i>m':uai.iti';.s De l'adaptation au inanquc d'eau (H à la vin terrestre (fig.)i

Cucnot. 11-20

Des diverses manières de grimper (fig.), Regnault. 223

Destruclion des Loups. Henri Coupin. ',8

Kncoro les Moutons à cornes surnuméraires, Lataste. 168

Fascination des Serpents, G. Le l'ointe. 151

Instinct du Coji domestique, Acloque. 110

I..1 destruction du Renard, Oranger. 101

L'àmc et le cerveau, D' Bougon. 103

La l'anthère des neiges (fig.), D'' Trouessart. i2

La rc|iroduclion de la Geuette de France, Mungaud. 113

L'Autruche au Congrès des Sociétés savantes. lOC

Les cornes surnuméraires des ruminants cavicornes, Lataste. 30

Le Sizerin Cabaret, .\. Oranger. 43

Les Microcèi)halcs (fig.), D'' Regnault. 37

Les Moutons à cornes bifurquccs, tiadeau de Kerville. .ï6

Les Pnisscms venimeux, Gaubert. 209 Les récentes découvertes sur les cellules p.sychinues ffi" )

Dr F. Regnault. Les Races de l'Inde, Léveillé. Les Roussettes (fig.), Massât. Les Toucans du Golfe de Paria, Schaeck. Le Travailleur, A. Oranger. Liste par ordre alphabétique de ])ublications sur les Oiseaux

vivants et fossiles de France et d'Algérie, de Schaeck. 21-98-111

Note, sur le passage de l'Otocoris alpestre sur les cotes de Picardie. 282 Oiseaux acridophages (fig.), Foresl. 7-37-S2-S9-101-128-1.Ï5-165-

192-202--2il-2ol-2o8-263 .

Protection des Oiseaux utiles à l'agriculture. I7; Répertoire étymologique des noms français et des dénomi- nations vulgaires des Oiseaux. n2-196-207-219-231-24i-2.'io-

267-27!) l'uiNciPAi-F.s ESPKCES Bi'iCRiTES OU crrib;s

Clarias angnillaris (fig.). i:'.

Ktoiirneaux. o;;jj

Garzettes (fig.). 101

Grives. 251

Ilerodias intcrmedia. 131

Hérons. :j7

Hirondelles. l!)o

Iloubara. 7

Ictéridés. 260

Lèpidosteus (fig.). 21

Martins. 2.ï9

Outarde (fig.). 7

P.inthère des neiges (fig.). 23

Ceriophthalmcs (fig.). 12

Pteropus Kdwandsi (fig.). 237

Quclea sanguiniroslées. ;,9

Saccobranchus Singio {C\g.). 1 1

Traqucls. 251

Aigrettes.

82-89-130

Alouettes.

202

Anabas (fig.).

13

Ardea

ardcsiaca.

131

cinerca.

38

cicrulca.

132

cnmana.

IGG

Ardet

a fiavicollis.

106

Ardea

foliata.

38

]>urpur*e:i.

38

Mielanocephala.

38

'iarzetta.

132

Gularis.

131

Ibis.

165

leucoptcra.

130

ruf.i.

131

Slurmi.

1:11

bubu!

rus coroiuandcs.

11,1;

Canne

ictière (fig.).

7

V%rtliropo«Ie»

GENERALITES

Accidents causés par les piqûres d'abeilles, Spalikowski.

Description de Coléoptères nouveaux. Pic, .\llard. 11-26-39-79

73-94-107-

Dcux variétés o" et 2 d'aniphidasis prodomaria, de La Hayo.

Essai monographique sur les Coléoptèi-es des genres Pseudo- lucane et Lucane (fig.), Planet. 125-15i-180-227-232-

Gênera a]ialyliquc illustré des Coléoptères de France, C. I Houlbert. " 1 89-205-2 U-23S

Histoire de la vie de l'Ornilhoptéra (fig), Richmondia.

Chasses lépidoptériqucs en Algérie, D'' Vallantin. 08-81-

Lcs Chenilles du lilas. Chrétien.

Les degrés de la tendance nécrophile chez les Coléoptères, Acloque.

Les Insectes aquatiques (fig.), Plateau.

Mo'urs et métamorphoses de l'Ajjion ;eneus, Xambcu.

Métamorphoses d'.Kulacochilus Chevrolati (fig.) Poujadc.

Moeurs et métamorphoses de l'Kctlirus usurpator, Xambeu. ilu .Malachius i)arilis, capitaine Xam-

beu.

Note sur un Parnassien nouveau dos Tliibet, .\ustaut.

Notice sur le Parnassien poeta.

Papillon nouveau de l'Kquateur, Dognin.

Papillons nouveaux de la Sibérie et du Thibet, .\ustaut.

l'oints de contact des Insectes avec les autres Arthropodes (fig.), .\cloque.

Pour(iuoi chez les abeilles les reines ne piquent pas, Regnault et Sajard.

Rela'.ions entre les moyens do défense et les couleurs chez les insectes (fig.), Cuénol.

Un cas d'intelligence observé chez un Cruslaco inférieur, Gruvcl.

Uu papillon i"iallic"le utile, Docaux.

rr.iscn'Ai.r.s espèces décrites ou citées

,4gryotipus armatus (fig.). 202

.\mblypalpis olivierella. 21 U

.Vmphidasis prodomaria. 105

.■\nlhicus amplipennis. 107

amplilhorax. 108

Anceyi (n. s.). 59

Hangi (m. sp.). 79 maturus. 91 gracilicornis. 9i

nialayensis. 04 opacicollis (n. sp.). 80

Asdera, DeyroUei. 242 .\ulacocliilus Chevrolati (fig.). 96

Raralhro?a 8-maculata. Bombyx. Brachysoma. Caiocala.

Chrysomcla CoUaris (n. .îp.). punctata (n. sp.l.

Cillx. Copicngis nigrolinealus (n.

sp.). Dermorhytis Martini (n. sp.). Forniicouius Raffrayi n. .sp.). Harpyia. Ileliophobus.

105

271

■274 121

-109 142

69 199 230

69

78

r.i

21 .1

2ii II

e:>

26 11

;i9

O'.i

LF NATURALISTE

291

l.igia yaminaria. i.ucanus ccrvus (fifç.)- 125-: 229-272. I.ucaiius Ponthrianti {f'g.). Machylis polypoila (lig.)- Mogasoma.

Ochtcdomus minutus (n. sii.): Oi'iiithoptera Richniondia

Parnassius Tartarus. Pohnema natans (fig.)- l'nlamantlius bruiineus (fip;.)-

110

127

264

G'.l

73

121

:!9

201

264

20

Prosopistoina (lij;.). Psc'udolucauus Barbarossa

(lîgO-

Pseudolucanus Caprcolus (lig.)- )26-1j5

Pseudolucanus Davidis (li;;.). 14!> Majania.

Saturnia Atlanlica,

Sphieroderma decemmacu- lala (n. sp.).

Staphylinidcs.

181

146 69

26 189

IIIoIIui«<iiie», Ruj'onnéM, etc.

OK.NliRALITES

Au bord de la mer.

Dr-'icri]it.ion d'une Coquille nouvelle ((1^;

176

lîavay, Jousseaunie.

121-147-160-187

I)escri]ition d'une nouvelle espèce d'Holix d'Al<;érie, Ancey.

Uescription d'un Mollusque nouveau de l'Equateur, Ancey.

Les Mollusques parasites des Holothuries. Ko'hler.

Les Oursins (lig.), P. Fucus.

Les Vers marins ((ij,'."i, P. Fueus.

l.'lnslinct des Infusoires, D'' Bougon.

L'Ostréiculture, Gruvel.

PRINCII'.VLES KSI'KCES UÉcHrrES OU CITEES

.\plirodite (fig.). Arénicole (fig-). .Vreopagia Bertini. Bonellia (fig.). Borlasia (lig.). Hranchellion (fig.). BrisBus (fig.). Cidaritc (fig.). Claudiconcha niadreporic

(n. sp.). Mesodesma subobtusa.

177 178 187 179 179 178 192 191

187 187

Néréide (Kg.). Oursins ifig.). Ovula Laugieri. Pectunculus Guesi (n. sp. PoUia D.iutzenbergi. Pontobdelle (fig.). Sabelle (fig.). Serpule (fig.). Spatangue (fig.). Terebefle (fig.).

44

25

158-169

191

176

25

67-80

176 191 121

187 160 178 177 177 192 178

Botanique.

GENERALrrES

l>e quelques anomalies foliaires (fig.), Dagulilon.

Du rôle du Choux dans la Thérajieutique des anciens, E. Spa- likowski.

Encore des Champignons comestibles.

Etude pratique des Muscinées (fig.), Acloque.

Inrtuence do l'amidon contenu dans la semence sur les germi- nations des plantes, D^ Bougon.

l,:i Flore de l'Inde dans ses rapports avec la Flore de France,

Léveillé. 50-92-123-135

La Hernie du Choux (fig.), Vilcoq. La fève Tonca, Buysmann. Le Cocotier et ses produits (fig.)> I*'' Heckel. Le Cocotier et ses iiroduils. Le parasite de la Malaria, Berdal. Le Patchouli, Buysmann. Les Algues calcaires (fig.), Harlei. Les Araucaria (fig.), Hariui. Les Aristolocles (fig.). Les Microbes, D' Bougon. Les Œgagropiles de mer, A. Oranger. Les Papillons artificiels, Hariot. l.e^ Plantes marines (lig-). P. Fucus. L'Ortie ifig.), Hariot. Plantes utiles, Buysmann. l'nr Glycine énorme à Uouen (fig.'i. Gadeau de Kerville.

53

162

278

46-85

49

-212

185

49

17

35

246

30

248

179

221

78

79

234

161

137

95

173

PRiNcir

M. ES

ESl'ECES

IIECRITES OU CITEES

Aristoloche à této

d'oiseau.

122

Chou (fig.;.

Asclepiadées.

50

Cocotier (fig.).

Azaléacces.

.■10

Ebenacées

Borraginées.

51

Euphorhiacécs.

Campanulacécs.

;;o

Fucus (fig.).

Chcnopodiacées.

124

Gentianacées.

185

17

50

135

161

51

173 Padine (lig.).

161

94

Plocammés (fig.).

101

123

Polygonacées,

13f.

101

Primulacées.

50

92

Pyrolacées.

SU

2 19

.Salicinées.

136

219

Scroplmlariées.

92

50

Solanées.

92

92

Tiicliosanthes palmata.

94

137

Vacciniacés.

137

Géol<>;{ie

CÉNÉR.Vl.ITÉS

4Glycine (fig.). Kampferia rotunda. Labiées. Lamn.aire (lig.). Leutibulariées. Lithophyllum (fig.). Lithothampion (lig.). Lobcliacées. Orobranchéos. Ortie brillante (fig.). dioicpie (fig.).

Chylridinées fossiles du Dénantien (fig.), Renault. 65

Condition de la vie à la surface de Vénus, D'' Bougon. 118 Elude expérimentale des cassures du sol ou géoclases (fig.),

Stanislas Meunier. go

Flore fossile du Tonkin (fig.). Massai. 71 La Clévéitc minérale conlenant de l'Argon ou de l'hélium,

Gaubert. \l,

L'Age de la chute des Magara. 227

L'Age de la Terre, P. Gaubert. . 150

Ija Géologie dans l'Enseignement. 138

La Géologie dans l'Enseignement public. 10

La Grotte de Caumont, S|ialiko\vski. 273

L'Atmosphère delà lune, D'' Bougon. 222

La vie à la surface de Mars, D'' Bougon. 95

Les Nummulites, D'' Bougon. . lu

Minéraux contenant de l'Helium, Gaubert. 226 Minéraux nouveaux, Gaubert. 36-44-5(j-66-85-93-133-278-207-287

Note sur quelques bactéries fossiles (fig.), Renault. 149 Note sur une nouvelle espèce de Paheochondrites du Cambrien

(fig.), Maheu. 29

Orogénie expérimentale (fig.), Stan. Meunier. 203

Paleogeographie. 258

Parasite des Ecorces de Lepidodendron (fig.), Renault. 77-93

Pierres taillées brésiliennes (fig.), Stan. Meunier. 5

Promenades géologiques nux environs de Paris (fig.), Massât. 174 .Sur la structure Microscopique du phosphate de Chaux de Dyu

(fig.), Bleicher. 263

Sur l'Atmosphère de la Planète Mars (fig.), Stan. Meunier. 140 Sur quelques bactéries fossiles de terrain houillcr (fig.), Re

nault. 163

.Synthèse accidentelle de l'.^nhydrite (fig.). Stan. Meunier. 245

HRISCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES

.Vguilarite.

Anhydrile (fig.).

Bacillus Torax (fig.).

Baddelegite.

Boléite.

Chondrostibiane.

Chytridinéc (fig.J.

Clévéite.

Cumengéite.

Epididymite.

Falkenhaynite.

Fergusonite.

Franckéite.

Geckielite.

Hauchecornite.

Hjelmite.

Itlcotantalite.

Kylindrite.

Lorandite.

Macintophite. ,

Masrite.

44

Marshite.

S6

245

-Mucor Combrensis (fi^

'■).

93

149

Myxomycètes Mangini

(fifc'-)-

77

85

Neptunite.

133

26

OaVetitc.

278

93

Oochytriumlcpidodendri(fig.

). 65

77

Paheochondrites Frizaci (fig

). 29

114

Pechblende.

227

27

Penfielditc.

44

133

Phellomycètes (fig.).

77

207

Polycrase.

227

227

Rectorite.

5G

93

Samarskite.

227

83

.Sanguinite.

66

207

Slibeotanlalite.

207

227

Sulfoborite.

207

227

.Sundtile.

66

133

Tanlalite.

227

278

Teniopteris spatulata

(«g-)-

72

93

Wylliamite.

56

06

I>i\

ers»

Cinematographie (fig.), Santini.

Exposition des produits do Madagascar au jVIuséum de Paris,

D' Trouessart. Guérison prochaine de la i)hthisie, D"" Bougon. Imprégnation des cellules nerveuses par le procédé de Golgi

au bichlorure de Mercure, Berdal. La léthargie chez l'homme elles animaux.

261

i:ii-i7o

104 281

292

LE NATURALISTE

Zi réunion des Naturalistes du Muséum de Paris. ôu-103-11

19i-12T

La vie à la surface des Planètes, D' Bougon.

l,e laboratoire marilime du Muséum de Paris (fig.), Malard.

L'enfant et le transformisme, Henri Coupin.

Les ampliipositivies (fig.), Santini.

Les causes de la disjonction des espèces, Reinj-Saint-Loup.

Les origines de la photographie.

Le transformisme de la Bible, D'" Bougon.

Le troisième Congrès international de zoologie tenu à Lcide.

Le vèrascope (fig.), Jacob.

L'Histoire naturelle à l'Exposition de Bordeaux, Oranger. 181

Le liquide conservateur sucré-for mole, Fabrc-Domergue.

Nouveau viseur à double effet automatique (fig.).

Pasteur, Nécrologie (fig.).

Production ariificielle des monstruosités.

Procédi! pour étudier l'es Corpuscules osseux et les cellules qu'ils renlV'rment, Bérdal.

lîecherchc des objets d'Histoire naturelle à l'éti-anger, Oran- ger.

Théorie histologiquc du sommeil, D' Kegnault.

108-

3- 243

63 107

18 166

73 286 188 23i

41

-221

209

H 233

43

225

117 66

Cliruni<|iie

Chrysanthèmes dans la Glace.

Conférences agricoles.

Congrès d'apiculture.

Congrès de Bordeaux,

Congrès de Leyde.

Exposition de ('hrysanthcmes.

Excursions de l'Ecole d'Anthropologie.

Hirondelles Albinos.

La Cecidomye de l'.Vvoinc.

La Chasse aux (iuépes.

La récolte du blé en France.

La rouille du rosier.

Le plus vieux Rosier <lu monde.

Lézard et Mantes.

L'homme quaternaire.

Les Tufs calcaires de Kiffis.

Maladie du Vignoble.

Miellat et fumagine.

Muséum de Paris.

Nourriture des plantes par la Glycérine.

1 lantation d'arbres conimémoratifs en Angleterre.

Propriétés lliérapeuliques d'une Primevère.

Sériciculture en Italie.

Société des amis des Explorateurs français.

I..îvi*e» nouveaux

.\i(le-Mémoirc de Zoologie.

Atlas des Champignons comestibles cl vénéneux.

Culture du Caféier, Raoul.

Dictionnaire de Médecine et de Thérapeutique.

Dictionnaire po])ulaire d'Agriculture ]iratique.

Eléments de Paléontologie, F. Bernard.

Flore de France, Rougct-Foucaud.

Illustrations plantarum curnp;ea rariorum.

La Géologie comparée, .Stan. Meunier.

L'Art de iirédire l'Avenir, Santini.

Les Variabilité des Microbes, Kodet.

Le paysage, par .1. Marcassin.

Les Oiseaux de parcs et de faisanderies.

Les A'crtébrés sauvages du déparlement de l'Indre.

Le vin de France, Ch.- Maget.

Petite flore de Champignons comestibles et vénéneux.

Petite flore de la Mayenne, Léveillé.

(Juestions agricoles d'Hier et d'Aujourd'hui, Zolla.

Ki'cueil coiiiiilet des Homonymes français, Ch. Demaiiny.

Speclroscopie biologique, Henocque.

'rra'.tc élémentaire de Botanique, par Gérardin.

Tiaité scicnliUquc et industriel de l'Orlie, Micholtc.

170 238 138

230 193 158 195 158 218 230 193 218 170 193

15 218 25-4 170 234 230 254 218

15

40

182 !)7

148

1 '.16-21 8

39

171 10-1^2-27:!

139 97 97 40

231 14 14

182 98

203 40

'2">; 97 9"

Académie «les Sciences

ZOOLOUIB

Ablation des çlandes à venin île la Vipère.

.\carien parasite de Lampyris lampyridis.

Anatomic comparée des mendues chez les Vertébrés.

Appareil odorifique des Hémiptères.

Cellule conjonctive chez les Mollusques Gastéropodes.

Cellule épidcrmique chez les Insectes.

Coccidies du genre Benedenia.

Comparaison des os et des muscles des Sauriens.

Coloration brune des huîtres.

Composition chimique de coquilles d'Iluilrc,

Copépode du genre Thaumalcus.

Développement des Corrhipèdes.

Développement de ia Crevette.

Diniori)hisme sexuel des Nautiles,

Effets de l'Hiver 1894-1895.

Embryogénie des Ascidées simples.

Epidémie des Langoustes.

Formation de la coquille des Mollusques.

Glandes lymphatiques des Scorpions.

Lamellibranche jiarasite d'un Spalangidc.

Larves d'Ascidées composées.

Leucocytôsc inflammatoire.

Métamorj)hismc de contact.

Morphologie du systéme^lymphatique.

Muscles de Fourmis.

Nerf de Wrltberg chez les Rongeurs.

Nymphéinés infracrétacées du Portugal.

Organes tactiles des Diptères.

Pèche Pélagique aux environs de Bar.yuls.

Pigment des élytrcs et Curculio.

Pleistocènc de la Vallée de Chambéry.

Ponte chez Vespa Crabro.

Ponte de la Sauterelle d'Algérie.

Pouvoir absorbant de la Vessie.

Rate des Aiuybocytcs chez les Annélidcs polychétcs.

Sclérotique de Geckos.

Spermatogénèsc chez les Sélaciens.

Vaso-moteurs veineux.

HOTAMyllE

Carte botanique de la France. Expansion foliacées chez les Fougères. Histologie des Mucorinées. Hymenium do Marasmius. Identité de la Protophylline. Micrococcus du Siephanien. Pluralité des Chlorophylles. Race nouvelle de Bacillus Anlhracis.

OKoi.oom

Bactérie fossile du Denantieii.

Caractères principaux de la surface lunaire.

Composition des Météorites,

Eléphants fossiles.

Etape Tongrien.

Flore houillièrc d'.\sie-Mincuro.

Grotte ossifèro à la pointe Pescade (.\lger).

Miocène de la Vallée de Novalaisc.

Miocène sup. do la colline de Montredun.

Passage du Lias au Bajocien.

Plateaux du Bas-Dauphine.

Présence des Phosphore dans les lluilres.

Reptiles jurassiques du Boulonais.

Station quaternaire de Brasscmpony.

Terrains à lignite Chili.

13 6::

87

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27

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97

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77 63

231

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231

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PARAISSANT LE i" ET LE d 5 DE CPL4QUE MOIS

Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction

sommaire: du ISS du I' Ji^IWIER 1 S9î> :

Pierres Taillées Brésiliennes, 8. Meunier. Oiseaux Acridophages, J. Forest. lUusIrationcs plantarum KuTOpa?îe rariorum, RouY. La géologie dans l'enseigne- ment public. Photographie. Description de Coléptères nouveaux, Malard. De l'adaption au manque d'eau et à la vie terrestre, Cuénot. Livres nouveaux. Académie des Sciences, Malard. Chronique. Offres et demandes. Les Xummulites, D'BoucoN. Bibliographie, G. Mai.i.oizel.

ABONNEMENT ANNUEL

Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, e'diteurs, 46, rue du Bac, PARIS.

LES ABONNEMENTS PARTENT DU I ' DE CHAQUE MOIS

10 fr. « H

France et Algérie

Pays compris dans l'Union postale. . .

Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande

Tous les autres pays , . 12 fr. »

Prix du numéro ^ 0 5(*

Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BXJREA_XJX I3XJ JOURIV^L,

Au nom de « LES FILS D'EMILE DEYROLLE » éditeurs, 46, RUE DU BAC, PARBS

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