ES Æ Hu m OH IES ACTA HE KA fl (es sa qu den ji nl le ee PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction l RONIMANERE du n° SOO, 1° janvier 1908 : | À } Destruction des édifices par des êtres inférieurs. D'Boucon. — Les nécrophores. Dr L. > Laroy. — Monographie des Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique. Prof. EF. Meu- À nier. — La Üassida Nébulosa. Paul Noër. — La voix chantée. = LÉléphianr dans 3 l'ancienne Eeypte. P. Hipporwre-Boussac. — Les plantes, nombreuses superstitions k auxquelles elles ont donné lieu. La vigne. E. Savmint pe Riocs. — Académie des Sciences. je: Dis | ABONNEMENT ANNUEL 1 \ Ë à Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, ; 1 ; France DEEE PS AO EN ATOS les autres pays nt #20 2 A0 fr LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll” DE CHAQUE MOIS Pays compris dans l'Union postale. . . 411 DA EU Pc umeno 0e à PUD 50 ï Pour changement dladresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. ue 2-5 Er — = PER Eee 7 Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration Aux * BUREAUX DÜU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DÉYROLLE », éditeurs à 46, RUE DU BAC, PARIS Hs LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : D u par Éwire Deyrozre. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et = | Oisea UX, 5en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les Æ : * 7wtêtes d'un nombre-considérable d'oiseaux de France. | à | Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus: [ par FATRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France: ee Coléoptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. £ 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le ni plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 00 Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, : fr. 10). : Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 8 = par Lours PLANEr, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre A ral (e ReesS. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une descriplion si difficile d'ordinaire. [4e Partie Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 eu plus. par Gasron Bonnier, membre de l’Ins- A | b UM d & la N QUV el le FE ] ore titut, professeur à la Sorbonne. l 7 Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. 18: Partie Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. À CHEMINS DE FER DE L'OUEST Pour nos enfants. Nous ayons déjà signalé à l'attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé étre agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les enfants peuvent expédier comme carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres du barde breton Botrei, et enfin quelques renseigne- ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et son cachet artistique, il n'obtienne un grand et légi- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l’envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie, 20, rue de Rome, à Paris: Lot d'ammonites du Muschelkalk, Saliférien, Lias, A V = il D FE Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS LE CATALOGUE DES INSTRUMENTS pour la recherche D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE A LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. | et la récolte des objets. LE NATURALISTE À a ne DES SCIENCES NATURELLES re 1908 AVEC LA COLLABORATION DE MM. AUSTAUT, membre de la Société entomologique de France. BATAILLON, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. BERDAL, docteur en médecine. BOIS, assistant de Culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris. BONNET (D'), attaché au laboratoire de Botanique du Muséum de Paris. BONNIER (Gaston), membre de l’Institut, professeur à la Sorbonne. BOURSAULT, membre de la Société géologique de France. BOUSSAG (H.). BOULE, professeur au Muséum national. BOUVIER, membre de l'Institut, professeur au Muséum de Paris. CHAUVEAUD, agrégé de l'Université. CHRÉTIEN, membre de la Société entomologique de France. COLOMB, préparateur de botanique à la Sorbonne. COSMOVICI (D'), professeur à l'Université de Jassy. COSTANTIN, professeur au Muséum de Paris. COUPIN, chef de travaux à la Sorbonne. CUÉNOT, docteur ès sciences, professeur à la Faculté des sciences de Nancy, DAGUILLON (Aug.), professeur-adjoint à la Sorbonne. | DANGEARD, professeur à la Faculté de Poitiers. DAGUIN, Président honoraire de la Société des sciences naturelles de la Haute- Marne. DENIKER, bibliothécaire du Muséum de Paris. DUFOUR, docteur ès sciences, s.-directeur du laboratoire de biologie végétale d'Avon. $ FABRE-DOMERGUE, directeur du laboratoire de Concarneau. FRITEL (P.-H.), attaché au Muséum de Paris. GADEAU DE KERVILLE, membre de la Société zoologique de France. GARDE (G.), de la Faculté de Clermont. GAUBERT, assistant de minéralogie du Muséum de Paris. GIARD, professeur à la Sorbonne. GIROD (D: Paul), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand. GTANGEAUD, professeur à l'Université de Clermont. GRANGER (A.), membre de la Société linnégnne de Bordeaux. GRUVEL, maître de conférences à la Faculté des sciences de Bordeaux. HARIOT, attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris. HECKEL (D' Ed.), professeur à la Faculté des sciences de Marseille. HOULBERT, docteur ès sciences, directeur de la Station entomologique armo) caine. JOUSSEAUME (D), ex-président de la Société zoologique de France. KŒHLER (D'), professeur à la Faculté des sciences de Lyon. LALOY (D: L.), bibliothécaire de la Faculté de médecine de Paris. LATASTE (F.), ex-s.-directeur du musée de Santiago (Chili). LECOMTE (H.), professeur au Muséum. LÉVEILLÉ (H.), ex-professeur au collège colonial de Pondichéry. MAGAUD D'AUBUSSON, membre de la Société zoologique de France. MALARD, directeur du laboratoire maritime de St-Waast. MALINVAUD, secrétaire général de la Société botanique de France. MASSAT, attaché au Muséum. MÉNÉGAUX, assistant de zoologie au Muséum de Paris. MEUNIER (Stanislas), professeur de géologie au Muséum national. MOCQUARD (F.), assistant de zoologie au Muséum de Paris. NOEL (Paul), D' du laboratoire d'entomologie de Rouen. = £ PATOUILLARD, membre de la Société botanique de France. - PIC (M.), membre de la Société entomologique de France. PIZON (A.), professeur au lycée Janson, Paris. s PLANET, membre de la Société entomologique de France. PLATEAU, professeur à l'Université de Gand. POUJADE, du Muséum d'histoire naturelle de Paris. PRIEM, agrégé de l'Université. RABAUD (Et.), licencié ès sciences naturelles. RAILLIET, professeur à l'Ecole vétérinaire d'Alfort, REGNAULT, docteur en médecine. ROUY, président d'honneur de l'Association française de Botanique. SANTINI (Em.), professeur de sciences. SAUVINET, assistant de zoologie au Muséum de Paris. SAINT-LOUP (Remy), maitre de conférences à l'Ecole des Hautes Etudes. SCHAECK (F. de), préparateur de zoologie au Musée de Genève. TROUESSART (D'), professeur au Musénm national. VAILLANT, professeur au Muséum national. VAUTIER, attaché à la bibliothèque du Muséum de Paris. XAMBEU (Cap°), membre de la Société entomologique de France. ETC., ETC. AVAL ni PARAISSANT LE 1° ET LE 15 DE CHAQUE MOIS PAUL GROULT, Secrétaire DE La RÉDACTION a 30° Année 29% Année de la 2° Série ABONNEMENT ANNUEL Rrance rer r tre RD PARA RS ce DS SO D TT HE 10 fr. » INSEE Sooononedoccpoodonobsenodo medecine en SP Et ED EME 10 » Pays étrangers compris dans l'Union postale..... ..................... al » PARTS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS 46, RUE DU BAC, 46 1908 VOtÉ [LE NhDIQOS SR 9 au : TTL MN BR RAR A NT El EN M CAS Ce 30° ANNÉE 2 Sénr — N° S00 1° JANVIER 1908 LE NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES DESTRUCTION DES ÉDIFICES PAR DES ÊTRES INFÉRIEURS Il n'est pas besoin d’être centenaire pour avoir vu dans sa vie des destructions d’édifices qui vous ont donné la chair de poule, au moment où on a découvert le pot-aux-roses. Pour notre part, voici ce que nous avons constaté, pour un édifice bâti après la Révolution de 89, dans la seconde moitié du premier siècle de sa construction. Il est des cas où la vie de ses habitants n’a tenu qu'à un fil, et à un fil bien léger, ou du moins à de bien minces filaments de bois, et encore! de bois pourri ou mangé aux vers. Et ce qu'il ya peut-être de plus remarquable encore, c’est que ce n’est pas dans un seul et même bâtiment que ces faits se sont produits, mais dans autant de constructions différentes, remontant à des dates diverses. On peut dire que la mort guettait les habitants, dans quatre endroits différents; heureuse- ment, ils ont eu la chance d'y échapper. Nous croyons glorifier la Botanique et l'Entomologie, en disant que c'est à ces connaissances que nous avons eu le bonheur de leur éviter de grands malheurs : les dommages, quand il y en a eu, ayant été réduits au strict minimum. C'était une demeure très humide. Un jour, étant entré dans cette maison, une bienheu- reuse nécessité nous obligea à entrer dans la petite cour étroite et humide, qui en dépendait : elle était exposée au.nord. Une singulière végétation noire et blanche, croissant sous une grosse poutre, le long du ruisseau (poutre qui retenait un gros tas de charbon de terre), frappa tout à coup nos regards inquisiteurs : une abon- dante végétation de lichens et de champignons, qui se développaient sur le bücher, ayant auparavant captivé notre attention, nous nous étions mis à y faire la chasse aux cryptogames. Cette cour, si modeste en apparence, était un vrai paradis pour le botaniste, qui se serait adonné aux acotylédones. Au premier abord, on aurait pu prendre cette singu- lière production noire, au sommet blanc, pour une crotte de poules ; d'autant plus que cette petite cour était rem- plie de volailles. Mais une déjection de cette nature aurait été sur la poutre, et non pas dessous. Du bas, cette végétation parasite était d'un noir de cirage,; et du haut, elle était d’un blanc de chaux. Qu'est-ce que cela pouvait bien être? Nous étions encore relativement jeune alors (c'était avant la guerre de 1870), et nous n'avions jamais vu rien de semblable. Nous en avons retrouvé des tombereaux, au Bois de Boulogne, après l'hiver de 1872. Nous nous en approchons prudemment, avant de la détacher avec les doigts, et voici ce que nous constatons. Imaginez une petite corne d’élan en miniature (il y en avait deux à peu près identiques, bien que de tailles inégales et d’un développement un peu différent), de 3 à 4 centimètres de haut tout au plus, à long pied poilu du bas, mais le tout d'un noir d'encre, et à sommet cornu ramifié. Qu'est-ce que cela pouvait bien être? En y regardant de près, ce ne pouvait guère être autre chose qu'un champignon épiphyte; mais lequel? Heu- reusement, nous avions fait l'acquisition de la petite Flore parisienne d'Eugène de Fourcy, et bien qu’elle ne contint ou'un nombre restreint de cryptogames, la forme si particulière de ce champignon, coriace comme du cuir, nous permit de le déterminer instantanément : c'était l’Hypoxylon cornutum, de la variété alcicorne. Plante poussant sous le bois, en forme de corne d’élan; c'était joliment bien nommé, par exemple! La vue de ces cryptogames nous inspira l'idée de faire une visite à la cave, qui se trouvait précisément sous une partie de cette cour, plus élevée de niveau que le reste, où le pied sonnait creux en tapant dessus. Notre recherche dans cette cave fut couronnée d’un double succès. Elle était pourtant bien plus petite qu’elle n’en avait l'air; mais l'essentiel, c'est qu’elle était très humide. Cette cave se divisait en deux parties, une partie haute et une partie basse, sous la cour, sou- vent inondée l'hiver. Or, chacune d'elles renfermait une: espèce de champignons épiphytes, bien différente de Ja première Hypoxyle. Sur les poutrelles qui soutenaient le plafond en planches de la première cave, se trouvait une immense lamelle aplatie, recroquevillée à la péri- phérie : la Merulius lacrymans. Au contraire, sur le côté des grosses et courtes poutres, qui soutenaient les ton- neaux, poussait vigoureusement un pied de Dædalea quercina; évidemment, ces poutres étaient en chêne, tandis que les poutrelles étaient en bois de prunier sau- vage (nous le savions par ailleurs). Au premier abord, la dédalée du chène ressemble au champignon amadou- vier; mais ce n’est pas un polypore, car au lieu de pores nombreux et fins, le dessous du chapeau présente un dédale de grosses et larges sinuosités irrégulières ! Tout cela se trouvait dans notre petite flore ; de sorte que nous avions la joie de faire la connaissance d’une quantité d'espèces de champignons caractéristiques: le bücher nous en ayant déjà fourni bien d’autres, plus ou moins rares. Il va de soi que nous avons signalé plus tard, en temps voulu, au propriétaire de l'immeuble, quand nous l'avons su à notre tour, le danger d’effondrement qui menaçait le plafond de la première cave, à cause de la pénétration de son mycélium dans le bois, que les mé- rules à grosses larmes finissent par rendre cassant comme du verre. Aussi avait-il fait remettre d’autres poutres, à la place des poutrelles de prunier sauvage. Mais plus tard, après sa mort, nous ne fümes pas surpris d'apprendre que l’effondrement prévu s’était produit dans ce plafond, qui était planchéié au-dessus des poutrelles : ce plan- cher ayant été lui-même envahi par le mycélium de ces larges plaques de champignon, et celui-ci s'étant pro- pagé à son tour dans les poutrelles neuves, en bois plus tendre encore que du bois de rosacées. La chute fut effroyable, puisqu'un tonneau descendu, qui se trouvait dans cette première cave, fut défoncé du coup, et que les cent litres de cidre, qui s’y trouvaient encore, furent entièrement perdus. Il n’y avait heureusement personne dessous, à ce moment-là, la chute s'étant produite pendant la nuit, j 6 LE NATURALISTE Mais voici une autre histoire plus terrifiante encore : du moins pour les personnes dont la vie s’est trouvée exposée durant des mois entiers, dont les cheveux se sont dressés d'horreur, quand elles ont compris le dan- ger auquel elles avaient échappé. Le souvenir de notre récolte de cryptogames, dans cette petite cour, nous y ayant fait revenir plus d’une fois depuis nous avions été frappé par une considération toute différente. Au fond de la cour se trouvait une écurie, en face de laquelle était un hangar; et sur ce hangar, se trouvait une chambre de bonne, ainsi qu'une autre chambre à cheminée, par derrière. Or, ces deux pièces ne reposaient que sur trois petites poutres, contre lesquelles les hirondelles faisaient leur nid, depuis cent ans passés. Je fus un jour tout surpris de voir que ces hirondelles, qui revenaient tous les ans au printemps, non seulement avaient disparu sans retour, mais que ces intelligentes petites bêtes en avaient emporté tous les matériaux de leurs nids! Cela me sembla louche. J'interrogeai les habitants; leurs réponses, en appa- rence, ‘étaient des plus rassurantes : plus d'hirondelles ? Ce n’est pas étonnant; il n'y a plus d'oiseaux dans le pays, depuis qu’on en a abattu les haies, me disait la pauvre vieille veuve ! Elle avait une double cataracte sénile au début, beaucoup plus avancée d’un côté que de l’autre. Bref, il ne fallait pas trop se fier à sa vue! J’interrogeai d'autres personnes : Mais si, on voit tou- jours les hirondelles arriver au printemps et disparaitre en automne ! Ainsi, le fait était acquis : les hirondelles venaient bien dans le pays; seulement, elles avaient définitivement abandonné ce hangar! Et nous qui avions été élevé dans cette idée, que les hirondelles portent bonheur! Est-ce que par hasard leur absence volontaire ne présagerait pas malheur ? Il va de soi que, connaissant les ravages des champi- gnons parasites sur le bois, nous avions minutieuse- ment inspecté les trois poutres bien en dedans, et que nous n'y avions rien découvert, en fait de champignons épiphytes. Mais on connaît le proverbe : Quærite et invenietis. Nous avisimes une gouttière, descendant verticalement contre le mur de ce hangar et la poutre. Horresco referens ! C’est là que se trouvait le pot-aux- roses : Depuis bien des années, on voyait des algues vertes, le long du mur, dues à une fuite d’eau, et on n’y faisait pas attention ; d'autant plus que ce n'était pas cela qui avait empêché les hirondelles de nicher sous le hangar. Seulement avec le temps, cette lèpre verte humide avait fini par s'étendre jusqu’à la poutre, qui était toute pourrie à son implantation dans la muraille : un Couteau y pénétrait jusqu'au manche! autant dire dans toute son épaisseur. La bonne, qui couchait au-dessus du hangar, avait des rhumatismes ; et sa chambre était saine et sèche, cepen- dant. Alors nous cherchâmes, et nous découvrimes (en faisant un bond en arrière, comme si aous avions vu un serpent) qu'on voyait le jour, à travers le plancher, le long de cette poutre | On concoit que l'entrepreneur de maçonnerie n’eüt que le temps d'étayer au plus vite cette poutre, pourrie du bout. f Ce qui avait sauvé la vie de cette vieille bonne, c’est que le mur de sa chambre était formé d’une charpente, qui soutenait la poutre par en haut, au lieu d’être por- tée par elle! Mais c’est là un de ces prodiges momen- tanés, qui d’un instant à l’autre aurait fait place à un épouvantable cataclysme, si on n’y avait pas pourvu à temps. Deux fers en T réparèrent le mal, et par dessus, -on construisit un autre mur en briques, à la place de cette construction en plâtre et charpente. On n'avait plus ‘qu'à s’esclaffer d'un rire homérique, après avoir -frisé de bien près les larmes : c'était une réaction salu- taire, après tant d’effroi. Maintenant, c’est au tour des insectes, qui dévorent le bois, sous forme de vrillettes. Déjà nous avions remarqué qu'une vieille table ronde de salle à manger, en poirier, était percée de petits trous ronds par des Anobies, ou autres vrillettes analogues, quand, intrigué par une ondulation du toit, qui ne nous paraissait pas naturelle, au-dessus de la maison (lors de notre dernière recherche pour expliquer le départ des hirondelles), nous eûmes l’idée de monter dans le grenier. De nouvelles découvertes intéressantes nous y attendaient, où les insectes avaient encore beau jeu. L’industriel, qui avait construit cette partie de la toi- ture, manquant de poutrelles pour la terminer, s’était servi en cet endroit de tout ce qui lui était tombé sous la main, en faisant flèche de tout bois, aussi bien de manches à balai que de manches à tête de loup, etc. : Nous n'exagérons rien! Il y avait notamment une de ces poutrelles, la plus importante de cette section du toit (celle qui soutenait les autres, beaucoup plus fra- giles), qui était en bois, de, rosacées, sans doute. deysor- bier ou de cormier ; un bois dur comme un manche d'outil, qu'on ne se serait guère attendu à rencontrer là. Cette longue et fine poutrelle était tellement percée de milliers de trous de ces insectes, qu’elle avait fini par se rompre entièrement; et cela, malgré sa résistance et l'extrême dureté apparente de son bois si serré : seuls, un où deux filaments reliaient encore les deux frag- ments ! Aussi la toiture s'était-elle affaissée, à ce ni- veau, et les minces poutrelles voisines étaient si recour- bées qu’elles ne demandaient plus qu’à se rompre à leur tour, au premier coup de vent. Un charpentier, appelé en toute hâte, étaya aussitôt la poutrelle, en relevant le toit à demieffondré : il était temps ! Si un orage avait alors sévi dans le pays, ce coin de toiture effondré aurait laissé engouffrer le vent dans le grenier, et toutes ses tuiles, soulevées de dedans en dehors, auraient volé dans la rue voisine; il n’en serait plus resté une seule : tout cela, à cause du travail ron- geur d’un seul insecte, qui y avait pondu des œufs, dont les larves s'étaient reproduites à l’état parfait pendant de nombreuses générations. Comme il y en avait pro- bablement encore, nous fimes jeter au feu cette fa- meuse poutrelle de bois dur, dont l'intérieur s'était transformé en poussière, reste des déjections de ces larves de vrillette. On voit par là que les bois les plus durs ne sont pas toujours ceux qui se conservent le mieux. Si la rouille ronge le fer même, des insectes dévorent le bois des pomacées, en le perforant de petits trous; des moisis- sures pourrissent les poutres, à l'humidité ; des champi- gnons, comme la dédalée du chêne et, la mérule à grosses larmes, étendent leur mycélium jusque dans le cœur du chène et le bois de prunier sauvage : elles les dessèchent et les rendent friables ; ils cassent net alors, au moment où on s'y attend le moins. Enfin on voit combien il faut faire attention aux mœurs des oiseaux : en général, la disparition subite des hirondelles est un signe de malheur pour le hangar où elles nichaient habituellement. Eu 452, Attila était en Italie, au siège de la place forte de Ravenne. Les Huns désespéraient de s'emparer de cette puissante forteresse, quand tout à coup ce po- tentat vit les cigognes s'envoler d’une haute tour, au sommet de laquelle elles nichaient depuis des siècles. Il consulta ses augures : instruits par l'expérience, ces prêtres lui révélèrent que cette disparition des oiseaux était un mauvais présage pour les Romains. Effective- ment, la tour ne tarda pas à s'effondrer, sousles vibra- tions produites par la détente des machines de guerre, du haut des remparts : de là une brèche, par laquelle les Huns se précipitèrent dans la ville et l’anéan-, tirent. D: BouGox. LE NATURALISTE 7 LES NÉCROPHORES J'ai pu faire quelques observations sur les nécro- phores. Le 2 juin 1906, je place le cadavre d'une taupe, dans mon jardin, à un endroit où on a gâché du ciment au printemps dernier et où, par conséquent. les fouilles sont impossibles. Le soir même, je vois quatre ou cinq Necrophorus vespilio essayant de creuser le sol sous la taupe. De temps en temps, l'un d’eux quitte le travail et va explorer le terrain environnant, ou bien un couple se livre au coit, puis se remet au travail avec une nouvelle ardeur. Par une exception bien rare chez les insectes, le mâle est plus grand que la femelle. A la tombée de la nuit, les travaux sont interrompus, chacun se terre à une faible profondeur. Le 3 juin, il n° y a plus qu'un couple de nécrophores. Ils renoncent à creuser, mais cherchent à ertrainer la taupe au delà de l'aire cimentée. Ils sont couchés sur le dos, au-dessous du cadavre et le poussent avec leurs pattes; leurs efforts sont bien coordonnés. De temps en temps, l'un d’eux va explorer le terrain à parcourir. À huit heures, coit, qui dure à peine une minute. Je place la taupe de facon qu'une patte de derrière reste accrochée à un brin d'herbe. Par quelques mouve- ments de latéralité, ils la dégagent sans peine. La taupe avançant la queue en avant, j'attache une patte de devant à un lien de raphia fixé à une pierre. Dès que ce fil se tend, grâce à la progression de la taupe, les nécrophores sont très embarrassés. Ils sortent de dessous le cadavre et explorent le terrain, ils refoulent les déblais qui pour- raient gêner la progression, puis ils essaient de nouveau de faire avancer la taupe, toujours sans succès. Comme ils semblent vouloir abandonner le travail, je relâche le lien. La taupe est entraînée et, à six heures du soir, elle est enfin sortie de la zone de terre dure, après avoir parcouru environ 80 centimètres. Le lendemain matin, 4 juin, elle est en grande partie enterrée; il y a donc eu travail de nuit; le soir, l’ensevelissement est complet. La distance la plus longue a été franchie par un cada- vre de lérot. Placé le 4 août sur l'aire cimentée, je le retrouve le 5 août à 4 mètres de là, dans un chemin où la terre est molle. Il avait passé sur une plate-bande convexe, couverte d'herbes qui rendaient la fouille impossible. Il y.a deux nécrophores dessous. Je le place sur un sol rocailleux, situé au pied d’un mur. Le 6 août, je trouve au moins trois nécrophores sous le cadavre, au milieu d'une masse de silphes, de lucilies et d’autres mouches; le ventre du lérot s'est ouvert et fourmille de vers; il ne restera que peu à glaner pour les larves des nécrophores. Ceux-ci sont sur le dos et semblent cher- cher à déplacer le lérot. Fréquemment, je vois l’un d'eux sortir et explorer un trou de rat situé tout près. Le soir, à 7 heures, le lérot a un peu avancé vers le trou. Je constate que quatre Necrophorus vespilio et un N. germa- nicus collaborent au travail; il convient de noter cette coopération de deux espèces distinctes. Le 7 août, le lérot est entièrement enfoui dans le trou de rat. Ainsi, lorsque le sol ne se prête pas à la fouille, les nécro- phores savent utiliser une cavité quelconque pour enfouir leurs cadavres. Ce fait n'avait, je crois, pas encore été signalé. Le 8 août, je place sur l'aire cimentée un cadavre de lérot attaché par une patte à une pierre pesant 250 grammes. L’après-midi, il a été déplacé de 1 mètre, en entraînant la pierre. Les deux vespilio essaient de creuser une fosse dans ce sol dur, puis arrêtent définiti-. vement les travaux le 9 août. Ici encore la fixation du cadavre par un lien a dérouté les nécrophores; l'idée ne leur est pas venue de couper ce lien. Je ne décrirai pas leur méthode d'enfouissement; elle est bien connue et peut être comparée à la façon dont s'y prennent les ouvriers pour enfoncer un caisson métallique en creusant par dessous. En somme, les faits les plus saïllants de ces observa- tions sont les suivants : collaboration des deux sexes et, parfois, des deux espèces germanicus et vespilio pour le travail de creusement et de déplacement du cadavre. Interruption du travail par des accouplements qui semblent donner aux partenaires une nouvelle ardeur. Utilisation de cavités quelconques lorsque le sol ne se prête pas à la fouille. J'espère pouvoir, à la saison pro- chaine, faire des observations plus complètes. D: L. LaALoy. MONOGRAPHIE DES DOLICHOPODIDÆ de L’AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 6. Palæochrysotus fessus, nov. sp. (fig. 76. 11). Fig. 16. — Antenne de Palæochrysotus [fessus, nov K. 345 (214 d.). Fig. 17. — Antenne de Palæochrysotus fessus, nov. sp. © K.285 (214 d.). sp. ©. © Troisième article des antennes conique (la pointe tend à disparaitre et alors l’article a une forme subco- nique ou subarrondie). Métatarse antérieur distincte- ment plus long que le deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième, les deux derniers envi- (1) Voir le Naturaliste, n° 49% et suivants, -ron d’égale longueur: plus court que le deuxième article, le CHAR un peu -plus court que le quatrième. - Long. du corps 2 mill., RE alaire 1 mill. 3/4. N°° 9350, 1528, 2741, 345. Coll. privée du Prof. D: R. Klebs. Nos 2 345. _o* Inconnu. 7. Palæochrysotus lassatus, nov. sp. (fig. 78-80). 80 Fig. 78. — Antenne de Palæochrysoltus lassatus, nov. sp. O*. No 4887 (214 d.). Fig. 79. — Articles tarsaux postérieurs de cette espèce. Ne 4887. Fig. 86. — Organe copulateur (214 d.). ®. ©’. Troisième article des antennes subconique, arrondi, la pointe tend aussi à disparaître comme chez l'espèce précédente, mais ce dolichopodien est de plus petite taille. Métatarse postérieur un tiers plus court que le deuxième article, ce dernier aussi long que le troi- sième et le quatrième, les deux derniers environ d'’égale longueur. Long.du corps 4 mill.1/2,long. alaire 4 mill. Oo" N°57290, 4887, 5975, 9178. 9 Nos 4278, 9136, 4674, K. 130. Genre Gheynius, Meun. Ann. de la Soc. Ent. de France, p. 322, Paris 1899. Par la morphologie du troisième article des antennes, ce genre représente la plus haute différenciation morpho- logique parmi les Palæochrysotus. À la rigueur, on pour- rait le conserver parmi ce dernier genre, mais les trans- formations graduelles de cet article sont si appréciables qu'il est préférable de maintenir cette coupe générique. A l'époque tertiaire, le groupe des Chrysotinæ était re- présenté par les Gheynius, les Palæochrysotus et les Chrysotus (1). - (1) Les caractères du genre Chrysotinus ne peuvent guère être appréciés chez les formes fossiles. Comme on le sait, l'im- pression du scutellum et la couleur différencient immédiatement les Chrysotinus des Chrysotus. Métatarse postérieur visiblement : Fig. 81. — Antenne de Gheynius bifurcalus, nov. sp. ©. K. N° 308 (214 d.). Fig. 82. — Métatarse postérieur ©*. K. 308 (214 d.). Fig. 83. — Antenne de la même espèce © (type). N° 8402 (214 d.). Fig. 84 — Antenne de la même espèce ® (autre forme des an- tennes). No 9937 (214 d.). Gheynius bifurcatus, nov. sp. (fig. 81-84). ©” Partie inférieure de la face bien proéminente. Pre- mier article des antennes cylindrique ; le deuxième cu- puliforme, arrondi, cilié; le troisième conique et échan- cré de manière à présenter, de chaque côté, une tigelle dont l’une est plus appréciable que l’autre; le chète émerge entre les deux tigelles(tout le troisième article et le chète bien distinctement ciliés (K. 308). Métatarse anté- rieur visiblement plus long que le deuxième article; ce dernier un peu plus long, que le troisième ; les deux der- niers articles environ d’ égalelongueur. Métatarse médian distinctement plus long que celui des pattes antérieures. Métatarse postérieur un tiers plus court que le deuxième article, ce dernier très distinctement plus long que le troisième ; le cinquième tant soit peu plus allongé que le quarrième (K. 308). Partie externe des organes copula- teurs bien ciliée. Long. du corps 2 à 2 mill. 1/4, long. alaire 1 mill. 1/2. Nos 1671, 4336, 3035, 2808, 9931, 6788, 3670, 7184, 2181, 73,4105, 5920, 3576, 9642, 5250, 5778, 6142, 7400, 5659, 3749, 6224, 499, 9744, 6043, 134, 4295, 911, 4457, 2782, 1348, 8992, 9264, 2627, 1589, 5247, 7134, 7130, 7708, 6381, 9744, 8075, 5331, 9835. Coll. privée du Prof. D' R. Klebs. N°° 308, 46. ? De chaque côté du troisième article des antennes, il existe souventune tigelle, mais ce caractèreest toujours moins accentué que chez le o” (Nc 8402). Chez plusieurs individus, une des deux tigelles tend à disparaitre, mais, LE:NATURALISTE 8 dans ce cas, on reconnaît. encore sa présence à l'existence . ‘d’une pointe très légère ou d’une sorte de cil qui la rem- place (No 9937). L É - Long. du corps 2 mill. 4/4, long. alaire 2 mill. Nos 8402, 9937, 6039, 3230, 9833, 6929, 3550, 1100, 6988, 1746, 2198, 3649, 5536, 4863, 8423, 983, 8423, 2715, 1123, 1952, 1364, 6226, 4040,. 6814, 9500 7357, 3696, 5860, 3583, 652%, LUE 8626, 9619, 6340, 7949, TARN Coll. privée du Prof. D: R. Klebs. Nos 133, 502. Observation : Les caractères antennaires du o” de Ghey- nius bifurcatus sont stables, ceux de la femelle assez variables. Dans certains cas, il sera nécessaire de re- doubler de prudence pour ne pas la confondre. 12. Genre Diaphorus, Meigen. 4. Diaphorus tertiarius, nov. sp. (fig. 85-86). Fig. 85. — Antenne de Diaphorus terliarius, nov. sp. 9. No 4035 (214 d.). Fig. 86. — Métatarse postérieur du mème (124 d ). ©. Antennes courtes, petites. Premier article cylin- drigue, le deuxième cupuliforme, cilié, plus large que le premier ; le troisième subovoiïde, arrondi, un peu plus large à la base qu’à l'extrémité; le chète assez robuste, cilié et partant franchement de la base de l’article. Mé- tatarse antérieur un peu plus court que les articles sui- vants pris ensemble. Le même caractère existe aux pattes médianes, mais les articles sont ici plus longs. Métatarse postérieur seulement un peu plus court que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, ce dernier et le cinquième environ d’égale longueur. Troi- sième et quatrième nervures longitudinales des ailes pa- rallèles. Long. du corps 1 mill. No 4035 (1). ©”. Métatarse postérieur distinctement plus court que le deuxième article. Il est plus grêle que chez la Q. Long. du corps 2 mill., long. alaire 1 mill. 1/2 N° 7583. 13. Genre Nematoproctus, Lœvw. 4. Nematoproctus originarius, nov. sp. (fig. 87-88). ®. Troisième article des antennes conique, arrondi à l’extrémité; chète dorsal, épaissi à la base, long et fine- 3/4, long. alaire 4 mill. 4 (4) J'ai déjà signalé la présence du genre Diaphorus dans mon mémoire sur quelques diptères tertiaires (Ann. Soc. scientifique de Bruxelles, 1894). ment velu. Le deuxième article des antennes orné-de quelques cils. Hanches et base des fémurs des pattes an- Fig. 81. — Antenne de Nematoproctus originarius, nov. sp. e. _ No 398 (214 d.). Fig. 88. — Patte postérieure du même. térieurs garnies de quelques forts cils. Articles tarsaux antérieurs longs : le métatarse est distinctement plus long que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième ; ce dernier environ aussi long que le cinquième. Métatarse médian très distinctement plus long que les articles deux à cinq réunis, le deuxième article tarsal un peu plus long quele troisième; les deux derniers environ d’égale longueur. Métatarse postérieur un peu plus court que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième, ce dernier et le cinquième d’égale longueur. À quelque distance de la deuxième ner- vure transversale la quatrième nervure longitudinale forme un coude. Le bord costal se prolonge jusqu’à la quatrième nervure longitudinale. L'extrémité abdomi- nale est ornée de quelques forts cils très appréciables. Long. du corps 3 mill., long. alaire 3 mill. No 398. ©”? Inconnu. Observation : Par les cils des hanches et des femurs antérieurs ce dolichopodien se distingue néierement des autres espèces de Nematoproctus. Prof. FERNAND MEUNIER. _ (A suivre.) LA CASSIDA NEBULOSA Les cultures de betteraves du département de l'Eure sont, cette année, ravagées par les larves d’un coléoptère appelé Cassida nebulosa (Casside nébuleux) gui tend à se PiOpAGES énormément. 2 °3 Il m'a été, en effet, adressé de Nec dres et de Pont- Audemer des feuillés de betteraves entièrement rongées par les larves de cet insecte, dont je crois devoir entre- tenir les lecteurs du Naturaliste, 40 LE NATURALIST La larve de la Casside nébüleuse est verte, tachetée de blanc et de forme ovoide. La tête, de forme cubique, est écailleuse et munie de deux dents. On distingue également sur la tête trois petits yeux placés en ligne oblique comme des petits tubercules et quatre autres plus élevés au-dessus. Cette tête, qui n’est seulement visible que pendant la gestation, est garnie de chaque côté de six épines aiguës en forme de soies. Le corps est composé de douze anneaux bien distincts et chacun de ceux-ci porte de chaque côté une épine barbelée. À l'extrémité du corps, on remarque deux queues droites que la larve couche sur son dos dans le repos pour soutenir la peau de sa dernière mue et les excré- ments qu'elle rend ; elle peut se constituer ainsi une sorte de parasol contre le soleil ; cet abri la garantit en même temps de la piqüre des parasites. Lorsqu'elle est cou- verte ainsi, dit Brocchi, il est tout à fait impossible de reconnaitre ses formes et elle -offre un ‘aspect répu- gnant. Mais ces queues se rabattent et s'étendent lorsque la larve marche, et les six pattes thoraciques qu’elle pos- sède sont cachées sous le thorax. Quand l’époque de la transformation en nymphe est arrivée, les larves de la Cassida nebulosa se fixent con- re le revers de la feuille sur laquelle elles ont vécu et se dépouillent de leur peau au bout de deux ou trois jours. Cette nymphe, dit M. Guérin-Méneville, offre une forme très singulière : les épines des côtés de son corps sont toutes différentes de celles de la larve et la peau de celle-ci reste attachée en un petit paquet tout plissé et irrégulier aux deux épines, qui prennent alors une posi- tion verticale relativement au corps de la larve. La nymphe de ce coléoptère est ovale, déprimée, avec le corselet en forme de large bouclier cachant la tête ciliée sur les bords. Elle est d’une couleur verte, luisante et possède deux taches blanches sur le dos. Les segments du corps sont découpés sur les côtés en dents de scie et le dernier est épineux en forme de queue fourchue. Les bords du thorax et de l’abdomen sont blanchâtres. On distingue aussi sur le dos deux raies jaunâtres. Huit ou quinze jours après la transformation en nym- phe, l’insecte parfait apparait. La Cassida nebulosa est un coléoptère de la famille des Eupodes, de la tribu des Cassidaires et du genre Cassida. Cet insecte mesure de 5 à 6 millimètres de longueur. Dès sa naissance il est vert, mais il devient graduellement couleur de tan en dessus et noir en des- sous. La Cassida nebulosa est de forme elliptique et, comme tous les insectes appartenant au genre Cassida, elle a la tête cachée sous un large corselet. Celui-ci est demi- circulaire et marqué de petites impressions et de deux taches à la base ; sur le devant de la tête sont insérées les antennes composées de onze articles légèrement épaissis et noirâtres à l'extrémité. Les élytres, à peine plus larges que le corselet, sont ovales, convexes, avec un bord plat et cinq doubles lignes de points sur chacune; elles sont aussi parsemées de taches noires éparses. Les ailes sont amples et les pattes courtes, les tarses formées de quatre articles, avec une paire de crochets. È Les Cassida nebulosa ou plutôt-leurs larves peuvent occasionner de forts dégâts dans les cultures de bette- raves, surtout lorsqu'elles s’y trouvent en grande quan- tité. Les femelles pondent leurs œufs fort nombreux à la face supérieure des feuilles. Les larves réunies en s0- ciétés plus où moins nombreuses commencent d’abord par percer des trous, puis elles entament le bord de la feuille. : Leur accroissement est très rapide lorsqu'il est favo- risé par la température, mais il se ralentit si le temps est rude ou pluvieux. Vers la mi-juin, on peut rencontrer les trois états côte à côte sur les jeunes feuilles de betteraves, de radis, de navets, etc., mais c'est de préférence sur les jeunes plants de betteraves qu’ils se trouvent et dont ils occasionnent la mort par la destruction des feuilles. M.Bazin, propriétaire au Mesnil-Saint-Firmin (Yonne), a découvert en 1846 un nombre considérable de larves fort remarquables de la Casside nébuleuse, vivant sur les feuilles de la betterave rouge. Q Dans les Annales de la Société antomologique de France, séance du 22 juillet 1846, à la suite d’une com- munication de M. Guérin-Méneville, relative à la Cas- sida nebulosa, est insérée la note suivante : « M. Guérin- Méneville, ayant conservé quelques larves de Casside nébuleuse qui ne s'étaient pas métamorphosées en nym- phes et étaient mortes attachées sur les feuilles, a vu sortir de l’une d'elles, le 25 juillet, par une ouverture pratiquée au milieu du dos, 39 chalcidites, très petits, noirs, à pattes jaunâtres, dont les œufs avaient dû être déposés par leur mère sur la larve encore vivante. » Pour se débarrasser de cet insecte qui tend à se pro- pager de plus en plus, il faudrait, dit M. Brocchi, recher- cher et détruire les insectes parfaits et les larves. Ce procédé n’est pas toujours d’une facile exécution; il de- manderait, en effet, un temps considérable s'il s’agissait d’une grande culture de betteraves. Des enfants évidemment pourraient être employés à cette Besogne et la dépense ne serait pas très grande, mais je crois que le remède que j'ai conseillé pour dé- truire l’Aglaope infausta, c'est-à-dire le vert de Scheele, remède enseigné depuis longtemps déjà par M. Grosjean, inspecteur de l’enseignement agricole au ministère de l’agriculture, contre le sylphe de la betterave et qui a donné jusqu’à ce jour d'excellents résultats, serait beau- coup plus efficace et certainement préférable au ramas- sage à la main. Ce procédé consiste à employer le vert de Scheele (arsénite de cuivre) ou le pourpre de Londres (arsénite de chaux) et voici comment on doit opérerasec. A l’état sec, on mélange généralement une partie de l'une ou de l’autre de ces substances très finement pulvé- risées à cent parties de plâtre, de manière que la dissé- mination s'effectue aussi régulièrement que possible. Souvent le plâtre est remplacé par de la farine avariée ou de basse qualité : la poudre alors adhère fortement aux feuilles. M. Riley, l’éminent entomologiste des Etats-Unis, a recommandé comme agent de dissé- mination de l’insecticide un mélange d'une partie de cendres de bois pour deux parties de farine. D’autres agriculteurs emploient aussi un mélange à parties égales de farine, cinquante de plâtre et une d'insecticide. Les traitements ont lieu généralement à raison d’une livre d’insecticide à l’acre, soit 1 kilog. 12 à l’hectare, ou, en chiffres ronds, 1 kilogramme. Les divers mélanges à employer sont donc les suivants : 1° Insecticide, à l’hectare 1 kilogramme; plâtre ou gypse en poudre, 100 kilogrammes ; LE NATURALISTE AN 20 Insecticide, { kilogramme ; farine, 67 p. 100; cen- dres de bois, 33 p. 100; 2 3 Insecticide, 1 kilogramme; plâtre, 50 p. 100; farine, .50 p. 100. Les traitements à sec se donnent le matin de bonne heure, lorsque les feuilles sont chargées de rosée; on doit éviter de traiter lorsque le temps est sec ou que le vent souffle. L’épandage se fait soit à la main, soit à l’aide d'un soufflet ou d'une brosse, soit enfin au moyen d’un tamis à toile fine. L’ouvrier, en répandant la pou- dre, marche à reculons; dans le cas où une faible brise le ent il devrait, s’il ne cesse son travail, manœu- vrer de manière à avoir toujours le vent derrière lui ou de côté. Traitement liquide. — Le vert de Scheele n'est pas soluble dans l’eau; on l’emploie en suspension dans ce liquide. Ilest donc nécessaire d'agiter constanuent le mélange lors de son application. Lorsqu'on. se sert du vert de Scheele, on l’emploie dans la proportion de une livre de ce sel pour 50 gallons d’eau, soit 240 grammes par hectolitre. - La quantité de vert de Scheele à employer par hec- tare pour les traitements liquides est la même que celle qui est recommandée pour les traitements à sec, soit un kilogramme correspondant à 4 hl. 4 d’eau. Il est bon, d’après l’entomologiste déjà cité, d'ajouter dans les deux cas un peu de farine {1 à 2 Lilosramnes par tonneau d’eau) de manière à favoriser la suspension des poudres dans le liquide, à les faire adhérer plus faci- lement aux feuilles lors de l’aspersion, et enfin à bien marquer les endroits traités. L’aspersion de ces liquides se fait, soit à l’aide d’un petit balai, soit prélérablement au moyen d’un pulvéri- sateur à bouillie bordelaise, comme on le fait pour com- battre le Mildiou de la vigne. A l'inverse du traitement à sec, le traitement liquide doit toujours se donner par un temps sec, le matin, lorsque la rosée a disparu, ou même l'après-midi, lorsque le soleil n’est plus trop vif. Une pulvérisation donnée lorsque les plantes sont humides ferait glisser l’insecticide sur les feuilles, sans qu'il puisse y adhérer. Le choix entre les deux modes de traitement dépend beaucoup des circonstances ; néanmoins le traitement liquide est, dans la plupart des cas, préférable au traite- ment à sec. Il coûte moins cher, en ce sens qu'il ne né- cessite pas comme celui-ci l'emploi de plâtre ou de farine ; il est plus expéditif et opère mieux la dissémi- nation des poisons ; mais, il nécessite, par contre, le transport d’une quantité d’eau assez considérable. PAUL NoEL. 990922092009509999990025555 55500009 LA VOIX CHANTÉE La portée de la voix varie selon les âges, les sexes et les individus. Généralement, on ne distingue chez l'homme que deux sortes de voix, celle de l’enfant et celle des adultes. Nous suivrons la voix humaine à trois époques de notre existence : chez l'enfant, l'adolescent et l'adulte; car cela nous paraît plus rigoureusement exact. À ces trois périodes, l’étendue de la voix n’est pas la même, à beau- coup près, l'adulte d’une cinquantaine d'années descen- dant souvent beaucoup plus bas que l'adolescent de vingt ans, Nous ne croyons pas que cette remarque si simple ait jamais été faite. S'il en était autrement, nous ne pourrions que le confirmer. C’est à quatorze ou quinze ans que la voix mue, chez les garcons, au mo- ment où un duvet léger commence à poindre à la lèvre supérieure. Les enfants de chœur se divisent en deux groupes : les sopranos et les contre-altos qu’on appelle en fran- çais les dessus et les haute-contre, ou simplement altos. Les premiers ont généralement une voix. dont l'étendue va du do d'en bas, de la clef de so! (522 vibrations sim- ples à la seconde), au la d’en haut, ou tout au moins au sol d'en haut. Nous verrons bientôt que certaines femmes dépassent encore ces notes élevées. Les se- conds vont du sol d'en bas au do du milieu, et parfois même vont jusqu'au mi suivant, vers l'âge de douze ans. Naturellement cela varie plus ou moins, selon les sujets. Il importe de faire ici une distinction capitale. En dehors de la voix naturelle, il existe plusieurs espèces de voix: artificielles., parmi lesquelles on compte. la. voix dite de tête, par opposition à la voix naturelle, dite de poitrine. Or, presque tous les sopranos chantent les- notes les plus élevées de leur répertoire, avec la voix de tête seulement. Il est bien rare d'entendre un enfant chanter avec la voix de poitrine les trois notes d'en haut : fa, sol, la! La plupart d’entre eux chantent de tête toutes les notes élevées, à partir du do. En résumé, tant que leur voix n’a pas mué, les enfants se divisent en deux groupes distincts : les sopranos ou dessus, qui vont"du do d’en bas, de la clef de so!,au {a d'en haut; et les altos ou contre-altos, qui vont du sol d’en bas au ré d'en haut, à une note prés. Il s'ensuit que la portée de leur voix est toujours de plus d'un octave et demi; elle est exactement de deux octaves, moins deux ou trois notes. Les altos chantent générale- ment toutes leurs notes de poitrine, contrairement aux sopranos, qui emploient ordinairement la voix de tête, pour leurs notes élevées au-dessus du do. On rencontre des artistes femmes tellement bien douées, qu'elles arrivent à faire le do d’en haut, au-des- sus des lignes de la portée de musique, sans la moindre difficulté. Il leur arrive méme de dépasser encore cette note, à certains moments ou à certaines époques de leur existence, avec un peu d'exercice. Toutefois, il ne faut pas abuser de la voix, car c'est un organe d’une délica- tesse exquise, qui se rouille facilement, se casse et de- vient rauque, sous l'influence de la congestion chroni- que des cordes vocales. Les artistes disent qu'ils ont un chat dans la gorge, quand leurs cordes vocales ne sont que momentanément congestionnées. Il suffit alors d’expectorer quelques mucosités, provenant de la sécré- tion exagérée de la muqueuse, pour voir disparaître cet accident passager. Les gargarismes, les pastilles chloro- boratées, les pulvérisations sulfureuses sont les remèdes les plus habituellement en usage chez les chanteurs qui se surmènent; mais c'est une mauvaise chose, pour eux, d'être obligés d’en arriver là, car alors il ne leur est plus possible de commettre la moindre impru- dence, sans s’exposer à un enrouement inévitable. Un bon chanteur ne doit jamais être malade, sous peine de perdre la voix prématurément. Ainsi donc, pas d’excès dans les notes extra : Ne for- çons pas notre talent, a dit le sage. Le chant du « Rossignol », dans les Noces de Jean- nette, contient des notes élevées, qu'on devrait éviter par une simple transposition, en l’écrivant dans un ou deux tons plus bas, ce qui ne le modiferait en rien! Cela vaudrait mieux que d'employer les variantes indi- quées par l’auteur, parce que les spectateurs attentifs s'en aperçoivent aussitôt. Sans quoi, une artiste risque . fort de compromettre sa.voix, en le chantant tous les 2 LE :NATURALISTE Soirs, pendant des semaines de suite. La jeunesse ne doute de rien, faute d'expérience; elle est si impru- dente! L'adolescent, dont la voix a mué, acquiert alors une voix d'homme, tandis que la femme conserve presque toujours sa voix primitive. Les ténors et les basses sont bien rares, dans ce sexe, tandis que tous les jeunes gens perdent leur voix d'enfant, à moins d’être des eunu- ques : tels les castrats de la chapelle Sixtine à Rome, autrefois si célèbres. Les ténors vont du do compris tre les lignes de la clef de fa, jusqu’au sol d'en haut au-dessus de la portée. Certains artistes hommes arrivent ainsi à donner jus- qu'à l’uf de poitrine, qui n’est en somme que le do d’en haut des altos; mais la plupart de ceux qui chantent ces notes élevées se servent de la voix de tête, qui n’a plus guère de mérite ici. En effet, tout le monde pourrait en faire autant! Les basses ou basses-tailles vont du sol d'en bas, de la clef de fa, au mi d'en haut quelquefois. En somme, ténors et basses correspondent tout à fait aux sopranos et’aux altos, dont la voix a la même étendue, à un octave plus élevé. Arrivés à un certain âge, de ténors ou de basses qu'ils étaient, les hommes deviennent des barytons ou même des contre-basses, en descendant jusque vers le do d'en bas, au-dessous des lignes de la clef de fa. Un petit artifice permet d’y arriver du premier coup, à un certain âge, en solfiant sol, fa, mi, ré, do, de plus en plus piano diminuendo (comme on dit en musique). : Avec un peu d'exercice et de méthode, une basse ordi- naire est toute surprise de voir avec quelle facilité elle peut descendre à ce do d’en bas, surtout vers les âges de quarante-cinq à cinquante ans. Le son de cet ut grave est réellement caverneux. On sait que la voix chantée varie beaucoup de qualité, suivant que l'estomac est vide ou plein; suivant que le temps est sec ou humide ; selon que la femme est indis- posée ou non; mais surtout suivant les diverses heures de la journée, sans compter encore bien d’autres in- fluences ! C’est ainsi, par exemple, que la voix est géné- ralement plus belle, plus sonore et plus facile, dans la soirée, que le reste du jour. Le moral joue aussi un rôle prédominant. De plus, certains artistes ont des manies à eux, que la tradition ou leur propre expérience leur a révélées. Il en est qui éprouvent le besoin d’avaler un petit verre de vin ou de liqueur, au moment de chanter. D’autres se croi- raient perdus, s'ils ne gobaient pas un œuf frais, tous les matins, pour s’éclaircir la voix, prétendent-ils. Cer- taines femmes ont alors la passion d’embrasser leur en- fant, ou de porter un porte-bonheur quelconque, avant de monter sur la scène, pour se donner de l'assurance, et chanter avec une voix plus mélodieuse. Il est de fait que le moral exerce une influence sur la voix des artistes, et que beaucoup d’entre eux ont le trac, avant de paraître devant le public. ” L'émotion est une arme à deux tranchants. Elle peut produire une contraction pénible du gosier, comme elle peut aussi parfois donner au chant une expression singu- lièrement heureuse, dans certains cas. Il en est de même de la passion et des autres sentiments poignants, quand ils sont exaltés outre mesure, La voix s’en ressent tou- jours, soit en bien, soit en mal. Au lieu de chanter de leur voix naturelle, bien des choristes ont recours à une voix artificielle, en vue de renforcer leur chant. Cet effort se traduit par une con- traction des muscles toute particulière, qui donne à leur voix un timbre désagréable. Fort heureusement, ce dé- faut disparait dans l'ensemble des chœurs. Pour un soliste, ce procédé a l'inconvénient de faire croire qu'il est usé et jouit de son reste. L'Éléphant DANS L’ANCIENNE ÉGYPTE Si les textes pharaoniques sont quelquefois très précis sur la région habitée par l'éléphant d'Asie, ils fixeut d’une manière vague la limite nord qu'atteignait, dans le pays de Koush (2), l'éléphant d'Afrique. Mais nous savons par Strabon qu'on chassait l'éléphant à à Méroé (2); d'autre part, Diodore nous apprend qu’il existait en Libye, aux envi- rons du Nil, un endroit remarquable par sa fertilité et où des multitudes d'éléphants, attirés par la richesse des pâturages, avaient fixé leur séjour. Les Libyens et les Ethiopiens étaient continuellement en guerre pour la possession de ce territoire (3). Pline complète ces indi- cations et rapporte qu'on trouvait des éléphants dans l'Ethiopie et la Troglodytique où ils étaient perpétuelle- ment en guerre avec des dragons monstrueux, assez grands pour les envelopper de leurs replis (4). D'anciennes monnaies commémorent ces combats, et nous montrent l'énorme pachyderme écrasant le reptile. S'inspirant des mêmes récits, nos imagiers du moyen âge ont quelque- fois, aussi, représenté cette lutte dans les illustrations de leurs vieux bestiaires (fig. 7). Le même auteur confirme le témoignage de Strabon en disant qu'on voyait des pistes d'éléphants aux environs de Méroé (5). C’est donc vers cette contrée que les La- gides poussèrent leurs investigations. Ptolémée Fhiladelphe envoyaplusieurs naviresexplorer les côtes de l'Erythrée jusqu’à l'entrée du golfe arabique et y fonda quelques stations destinées à garder les indi- vidus capturés. Après avoir assuré de la sorte les com munications sur tout le littoral, il entreprit des chasses d'une facon régulière, dans lesquelles il engagea les habi- tants de la Troglodytique, réputés pour d'habiles chasseurs d'éléphants, qu'ils prenaient de diverses manières. Cachés dans les arbres avoisinant les chemins fréquentés par les éléphants, quand arrivait le dernier de la bande, ils sautaient sur l'extrémité de sa croupe et, le saisissant parla queue, appuyaient leurs pieds sur la cuisse gauche. Puis, armés d’une hache à double tranchant, très affilée, ils lui coupaient le jarret droit. En retardant l'animal dans sa marche, cette blessure permettait au chasseur de lui couper les tendons du jarret gauche, en se sauvant. Quand l'éléphant ne pouvait plus se mouvoir, il tombait: quelquefois à l'endroit même où il avait été blessé écra- sant l’Ethiopien sous son poids (6). Les Libyens faisaient de magnifiques funérailles à ceux qui étaient tués par les éléphants, soit à la chasse, soit à la guerre ; ils chantaient en leur honneur certains canti- ques célébrant l'intrépidité de celui qui avait osé com- battre un semblable animal (7). Suppléant à la force par la ruse, A beS Ethiopiens chassaient l'éléphant sans courir aucun danger. Connais- sant l'habitude qu'ont ces animaux, après avoir mangé, de dormir debout contre un arbre, toujours le même, reconnaissable à ses branches froissées et salies, ils le sciaient au niveau du sol jusqu’à ce qu'il n’y eût qu'un léger coup à donner pour le faire tomber. Faisant ensuite disparaître la trace de leurs pas, ils se retiraient promp- (4) Nom égyptien de l'Ethiopie. (2) Stragon, liv. XVII, 2. 5 Diopore DE Sicire, III, 9, (4) Hist. Nat., liv. VIII, 41, 1. — SrraBow, liv. XVII, 2. (5) Pure. Hist. Nat., liv. VI, 35, T, (6) DioDoREDE SICILE, 1e IIT, 25. — PLiNE. Hisl. Nat., liv. VIN, 8, 1. (7) Eten. Hisl. diverses, liv. XII, 55. PATAURES TRANS tement avant le retour de l'animal. Le soir, celui-ci arrivait à son gite accoutumé, mais ‘à peine y était-il appuyé, que l’arbre.l’entraînait dans sa chute. Tombant sur le dos, il demeuraiten cet état toute la nuit, l'énorme masse de son corps ne lui permettant pas de se relever. Au point du jour, il était capturé par les chasseurs (4). - Quelquefoïs on prenait ces animaux dans des fosses, maïs il arrivait souvent que lorsque:l’un d'eux y était tombé, les autres entassaient des branchages, jetaient des rochers et faisaient tous leurs efforts pourle sortir en comblant la fosse (2). Quand on chassait les éléphants"pour les dompter, on les poussait à l’aide de la cavalerie dans’ un. long'défilé fait de main d'homme et sans issue; là, enfermés par des fossés ‘et des’ levées de terre, on les domptait par la faim (3). - - Fig. 1. — Une beste qui est apelée olifans. ‘(D'après CH. CauiER et Arr. MARTIN.) * , Dès qu'on avait pris un certain nombre de ces qua- drupèdes, ils étaient dirigés vers le port le plus voisin, d’où on les envoyait en Egypte, sur des bateaux non pontés et très solides, désignés sous le nom de porte- éléphants. Arrivés à destination, on les dressait pour la guerre où, chargés de tours renfermant des hommes armés, ils renversaient les bataillons, écrasaient les soldats et déci- daient souvent du résultat d’une bataille (4). Une fort belle statuette d’éléphant, armé en guerre, avec tour ‘ornée de boucliers, nous a été conservée par la nécropole DM AS SAN Re ee En : û Les successeurs de Philadelphe donnèrent à ceschasses une plus grande extension; Evergète fit ouvrir desroutes, la voie de mer fut abandonnée et les communications devinrent moins dispendieuses et plus rapides. On assure que Philopator avait toujours, à Alexandrie, un dépôt de 500 éléphants (3). C’est grâce à leur concours qu’à Raphia ce prince put mettre en déroute Antiochus roi de Syrie. Dans la joie du triomphe, il crut être agréable à la divinité en lui sacrifiant quatre de ces animaux, mais ‘le dieu irrité lui apparuten songe et lui ordonna, comme ‘expiation, d'élever quatre éléphants de bronze à l'endroit -même où avait eu lieu le sacrifice (6). Ù Malgré les avantages qu'en retira Philopator, la bataille (4) Dronore pe Sicice, liv. III, 26. ) (2) Pune. Hist, Nab., liv. VIII, 8,1. - (3) Ibid. : ë . - Sie NE ER — (5) Armani. Hist. mililaire des Eléphants; pages 18 et suiv. (6) Prurarque. Œuvres morales. LE NATURALISTE 13 a —— "+ de Raphia (1) ayant montré la supériorité des éléphant d'Asie sur les éléphants d'Afrique, à partir de cette épo- que, on renonca à élever ceux-ci en vue des opérations militaires et ils servirent principalement à donner plus de splendeur aux solennités royales. Ils étaient entre- tenus dans des dépôts spéciaux placés à proximité d'Alexandrie, sous la haute surveillance d’un dignitaire de la cour, portant le titre d’éléphantarque. On raconte que l’un de ces éléphants devint le rival d’Aristophane le Grammairien... Epris l’un et l’autre de la même bouquetière, ce n'était point l'éléphant, paraît-il, qui se montrait le moins démonstratif. Doué d'un odorat exquis, chaque jour, en traversant le marché, il choisis- sait, une à une, les fleurs les plus odorantes, en faisait un bouquet, s’approvisionnait ensuite des plus beaux fruits et apportait ces présents à la jeune fille. Puis, de- bout devant elle, il là regardait longuement, glissait sa trompe, comme une main, dans l’intérieur de la tunique et caressait avec amour les beautés de la gorge (2). On ne rencontre, dans les arts pharaoniques, aucune application de l’éléphant; maïs sous les Lagides, ce qua- drupède occupa dans leurs:aärmées une si‘grande place, qu'il devint l'emblème d'Alexandrie et son image fut re- produite sur de nombreuses médailles. : Des pièces de Rtolémée Lagus nous montrent Jupiter armé de la foudre dans un char trainé par quatre élé- phants (3). Sur les monnaies d'Alexandrie, le génie de la ville était représenté par une tête de femme coiffée de la dépouille de l’un de ces animaux, type qu’adopta aussi la reine Cléopâtre, seconde femme de Ptolé- mée VII (Physcon) (4). ; © Les médailles impériales, frappées en Egypte, offrent souvent ces deux images avec une légère variante dans la première où Jupiter est remplacé par l'Empereur (5). Une petite monnaie de Trajan porte un éléphant allant à droite (6). , ue à :. Dans les mythes indous, l'éléphant a joué un rôle con- sidérable. Gâneca, dieu dela sagesse, était représenté avec une tête d’éléphant : aussi, après Siva, est-ce lui qui, dans le Deccan, a plus de temples qu'aucun autre dieu. Les plus beaux monuments de l'Inde nous offrent son image : à Sanchi, la porte nord du stupä est ornée d’élé- phants; à Karli, ce quadrupède surmonte les chapiteaux du temple et sert de soubassement à la facade; à Ellora, le temple d’Indra nous offre des éléphants magnifiques employés comme stylobates et comme frises. c Supérieur aux autres animaux par son intelligence, sà fidélité et sa douceur, l'éléphant s'attache facilement à son maître et, quelquefois même, pousse jusqu'au dé- vouement la reconnaissance. Rleins d’admiration pour d’aussi belles qualités, les anciens assuraient que cet ani- mal était chéri des dieux; qu'il se purifiait dans la mer, faisait sa prière et, élevant sa trompe en signe d’adora- tion, se prosternait tous les matins devant le soleil, quand cet astre se montre à l’horizon. P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. (1) Gagnée par Ptolémée Philopator sur Antiochus IT, roi de Syrie, en 217 av. J.-C. (Raphia, ville de la Palestine à quelque distance de Gaza.) > Je rene (2) PLurarque. Œuvres morales. (3) Mionner. Description de médai romaines, tome VI, page 2. (4) Viscowrr. Iconographie grecque. Vol. IF; p: 545; pl 54, n° 14. CRE ET ELA) (3) G. Zorca. Numi Ægyptii ümperatorü, p. 140, n° 114. Tab. VI. Hadrianus. FR SC ARE (6) Ibid., p. 63, n° 28. Tab. VI, Trajanus. lles an tiques, grecq ue el D [En 44 LE NATURALISTE Les Plantes NOMBREUSES SUPERSTITIONS AUXQUELLES ELLES ONT DONNÉ LIEU :. LAVIGNE Au chapitre 11 du livre XXX, Piine donne le moyende dégoüter les gens du vin :: « En faisant prendre pendant trois jours, dit-il, dans du vin des œufs de chat-huant à des ivrognes, on les dégoüte du vin. Un poumon grillé de mouton prévient l'ivresse, mangé d'avance. La cendre de becs d’hiron- delles broyée avec de la myrrhe et jetée dans le vin qu'on boit empêche de s’enivrer; ce moyen est dû à Horus, roi des Assyriens..…. » Livre XXXII, chap. XLIX : « Le surmulot, étouffé dans du vin, ou le poisson ru- bellion ou érythin, ou deux anguilles, ou la grappe de mer, poutris dans du vin, font, quand on boit de cette préparation, prendre le vin en aversion….. » Évidemment, le vin au poisson pourri, ce ne doit guère être agréable... Mais on le jette et l’on en prend d'autre, tout simple- ment. Ausone (1) chante la beauté de ses vignes: Indicant aliam spectacula vitea pompam, Sollicitentque vagos Baccheiïa munera visus; Etc... « Que l'aspect de la vigne nous présente d’autres ta- bleaux; que les dons de Bacchus attirent nos regards errants sur la longue chaine de ces crêtes escarpées, sur ces rochers, ces coteaux exposés au soleil, avec leurs dé- tours et leurs renfoncements, amphithéâtre naturel où s'élève la vigne. Ainsi la grappe nourricière revêt les co- teaux du Gaurus et du Rhodope; ainsi que son pampre brille le Pangée ; ainsi verdoie la:colline de l’Ismarus qui domine les mers de Thrace; ainsi mes vignobles se re- flètent dans la blonde Garonne, etc... » Aulu-Gelle (2) nous parle de la sobriété du probléma- tique Romulus : « C’est avec une délicieuse simplicité de pensées et de style que L. Pison Frugi, dans son Ie" livre des Annales, a parlé de la vie et des mœurs du roi Romulus. Le pas- sage suivant est extrait de cet ouvrage : qué le même Romulus, invité à un repas, prit fort peu de vin, parce qu'il avait, le lendemain, une affaire à trai- ter. On lui dit : Romulus, si tous les hommes faisaient comme vous, le vin se vendrait bien meilleur marché. — Au contraire, répondit-il : il sèrait plus cher si chacun en buvait selon son désir, car c’est ainsi que j’en ai bu moi- même. » Platon, dans son Traité des lois, estime qu'il est bon d’égayer les repas par de fréquentes provocations à boire. C’est ce que disait Anacréon (3): « IL FAUT BOIRE. — La terre noire’ boit l'onde; l'arbre boit la terre ; la mer boit les airs; le soleil boit la mer et la lune boit le soleil; aussi, pourquoi donc com- battre mes désirs quand je veux boire à mon tour? » (4) Idylle, 1x, v. 152. (2) Nuits attiques, liv. XI, ch. 14. (3) Ode, xix : 11 faut‘ boire. ee « On rapporte. Salluste du Bartas, dans sa Semaine (1), nous parle ainsi de la vigne et de son fruit : « Jà la vigne amoureuse accole en mainte sorte D'un bras entortillé son mary qui la porte, Vigne qui cède autant à lout arbre en beauté Comme tout arbre cède à la vigne en bonté. Son fruit pris par compas les esprits vivifie, Enhardit un cœur mol, le cerveau purifie, : RS Resveille l'appétit, redonne la couleur, £ Les conduits desopile, augmente la chaleur, Engendre le pur sang, le troublé subtilize, Chasse les:excréments, l’entendement aiguise, Espierre la vessie, et préserve nos corps Du Lethé jà voisin, de cent sortes de morts. » A son tour, l’École de Salerne s'exprime ainsi dans la poétique traduction de Ch. Meaux-Saint-Marc : LE MEILLEUR VIN Le vin dans les humeurs verse son influence; Est-il noir? dans le sang il répand l’indolence. J'estime un vin müri dont la chaude liqueur Fait Saüter le bouchon et ravit le buveur; Quand sa vertu dénote une illustre vieillesse, De ses dons généreux usons avec sagesse. Je cherche dans le vin le brillant, la couleur; J'y cherche plus encor : le bouquet, la chaleur; Je veux qu'il ait du corps, une teinte écarlate ; Que, pétillant, mousseux, en écume il éclate, A l’écume le vin se jugera d’abord : Bon, elle reste au centre et, mauvais, court au bord. EFFETS DU BON VIN Le bon vin au vieillard rend vigueur de jeunesse ; Au jeune homme un vin plat prête un air de vieillesse. Le vin pur réjouit le cerveau contristé, Et verse à l’estomac un ferment de gaité; De l'oreille plus fine aïguise les ressorts, Donne à l'œil plus d'éclat, plus d'embonpoint au corps, De l’homme, plus robuste, allonge l'existence, Et de l'esprit dormant réveille la puissance. L'abbé Ancelin traduit à sa facon ce passage, en petits quatrains, comme on faisait généralement de son temps pour les poésies didactiques, il y a environ 250 ans : Le meilleur vin les humeurs rend plus mûres; Souvent le corps suivra du vin les mœurs ; A la paresse il tourne les humeurs, S'il est ou noir ou fait avec des mûres. Clair, vieux, subtil soit ton vin ordinaire, Qu'il soit et müûr et trempé comme il faut; Qu'il sache en verre encor faire le saut, Et ne le bois que de bonne manière. Aie le vin de nature gentille, L'odeur, le goût, la splendeur, la couleur : Il a cinq dons de pareille valeur : Généreux, beau, souef, frais, il pétille. Vin blanc et doux a quelque autre avantage Que les vermeils, âpres, brusques, aigrets:; Au corps humain il donne son progrès, Car plus de suc aux membres il partage, Etc., etc Je ne parlerai pas de l'influence plus ou moins né- faste ou généreuse que, de tout temps, la vigne a exercée sur les hommes, sur les génies comme sur les brutes. J'allongerais démesurément cette étude, L’antiquité nous fournit d'illustres ivrognes : Alexandre, que l'ivresse tua à Babylone, et son père Philippe, pour ne citer que ces deux-là. Mais Philippe ne tuait pas ses officiers, ses amis, quand il était ivre, comme le fit son fils pour son (1) Les sept jours de la semaine: RARES jouri | LE NATURALISTE 15 ami Clitus, qui lui avait sauvé la vie au passage du Gra- nique : une femme lui demandant justice à son tribunal, où il était odieusement gris, Philippe la renvoya bruta- lement, sans vouloir rien entendre ; mais cette femme lui ayant dit : « J'en appelle à Philippe à jeun! » le roi recouvra la raison et fit ce que le droit ordonnait. Philarque, dit Athénée, déclare que les Bisantins étaient de si grands buveurs qu'ils allaient coucher dans les tavernes, prétant à intérêts leurs lits et leurs. (4). Il ajoute que, leur ville étant attaquée, Léonidès, qui était à leur tête, fit établir des tavernes sur les remparts, pour les obliger à y rester. Athénée cite un nombre étonnant de champions du monde dans ce genre de sport, au livre X, chapitres I et11 de ses Deipnosophistes. Je retiendrai simplement cette phräse de l'Histoire auguste (2) : « Phagon mange à un seul repas : un sanglier, cent pains, un mouton, un porc (3), et boit à même, par un robinet, une énorme jarre qu'il met à sec. » Nos bons biberons du moyen âge et des siècles: sui- vants, savants lettrés comme on ne l’est plus de nos jours, plaisantaient eux-mêmes sur le défaut qu’on leur repro- chait ou qu’ils chantaient, simplement. Obsophée (4) écri- vait ce distique rabelaisien : Nullus eris, si sunt ignavæ ad pocula vires; Plurima ni sicces pocula, nullus eris. « Tune seras rien, si les forces te manquent devant les verres; si tu ne peux en sécher plusieurs, tu ne seras Tien. » Le savant Laïnez (5), à qui un ami témoignait sa sur- prise de le voir, à huit heures du matin, à la Biblio- thèque et, pour ainsi dire, au sortir d’un grand repas pro- longé fort avant dans la nuit, lui répondit par ce distique impromptu : Regnat nocte calix, volvuntur biblia manè; Cum Phœbo Bacchus dividit imperium. « Le verre règne pendant la nuït,.et les livres s’agi- tent le matin; Bacchus partage l'empire du monde avec Phébus. » Comme improvisation ce-n'était pas mal. On parle beaucoup, en ce moment, de la guérison de certaines maladies par la cure du petit-lait et du raisin. C'est du vieux-neuf, absolument, n’en déplaise à cer- tains thérapeutes. Voici ce que dit Serenus Sammonicus dans son De medicina præcepta (cap. x) : — « CONTRE L'ÉLÉPHANTIASIS. — (Cette maladierse manifeste: par d’horribles pustules sur le visage, et emporte en peu de temps le malheureux qui en est atteint. Cependant on peut en arrêter les funestes ravages, etc... Le petit-lait passe encore pour une boisson salutaire. » [1 ÿ a, dans cet ancien auteur latin, quarante-neuf différents remèdes contre autant de maladies, dans lesqueis entre le raisin ou le vin, pur ou mélangé avec diverses substances. (4) Larousse dit tout, sans citer Athénée. Voyez t. X, p. 1450, colonne 3, au milieu. (2) Histoire augusle, (Bibliothèque nationale). (3) C'est-à-dire, près de 200 kilos de viande, sans compter les cent pains et le vin. Quelle était donc la capacité de cetestomac ?.… et Phagon lui-même pesait-il 100 kilos ?... (4) Obsophæus (Vincent), philologue allemand (1539). Ce distique se trouve dans son ouvrage intitulé De arte bibendi (Nuremberg, 1536, in-40), 4 (8) Bibliothécaire à la Bibliothèque du Roi. édition Panckoucke, t. Il, p. 339 Dans Macer Floridus (De viribus herbarum) on trouve aussi un grand nombre de recettes dans lesquelles en- trent le raisin et le vin. C'est la cure du raisin, qui ne date pas d'aujourd'hui, comme on voit. Voici d’ailleurs, sur cette cure et celle du petit-lait, quelques ouvrages qui ne sont pas, non plus, d'aujourd'hui : La cure de raisin, par le docteur allemand SCHULZE, 1844, in-8°. Les cures de petit-lait et de raisin en Allemagne et en Suisse, dans le traitement des maladies chroniques, par le Dr CARYIÈRE, 1860, in-80. Essai théorique et pratique sur la cure de raisins, éludiée plus spécialement à Vevey, par le D' H. CurcHoD, 1860, . in-80. Du raisin considéré comme médicament, ou de la médica- lion par les raisins, par le D' HERPIN, 1860, in-12. Du raisin et de ses applications thérapeutiques. Étude sur la médication par les raisins, connue sous le nom de cure aux raisins, où ampélothérapie, par le Dr" HERPIN, 1865, in-12. E.-N. SANTINI DE RIOLS. ACADÉMIE DES SCIENCES LISTE DES PRIX DÉCERNÉS EN 1907 CONCERNANT LES SCIENCES NATURELLES Prix Gay. — Ce prix de géographie a été décerné à M. le Dr Jean Cuarcor pour sa belle expédition au Pôle Sud. C'est entre le 63° et le 68° degré de latitude Sud que les travaux: de la,Mission se sont déroulés. Les côtes, dans cette région, sont presque exactement dirigées du Nord-Est au Sud-Ouest : le relevé exact en a été dressé pour les îles Brabant, Anvers, une bonne partie de la Terre de Graham et de la Terre Loubet, découverte par l'expédition. Le livre publié par le Dr Charcot contient la carte de ces régions et aussi les nombreuses observa- tions de MM. Manthan, Rey, Pléneau, chacun dans la spécialité à laquelle il s'était consacré. Prix Tchihatchef. — Ce prix a été partagé entre M. Jacques DE MonGan et PauL-CRÉPIN BOURDIER DE BEAUREGARD. M. Jacoues nE Morean n’est pas seulement l'explorateur émi- nent qui s’est fait une renommée spéciale par le succès de ses fouilles archéologiques en Egypte et en Perse. Au cours de ses voyages dans cette dernière contrée, il a su réunir beaucoup de’ données nouvelles, qui intéressent à la fois la Géographie et la Géologie de l’Asie. Lés deux volumes d'Etudes géographiques de la Mission scientifique en Perse, publiés en 1894 et 1895, en font suffisamment foi, ainsi que sa description de la Susiane, qui date de 1900. En 1895, M. de Morgan publiait une carte au 1/250 000 de la partie centrale du Kurdistan persan; et, la même année, il donnait à la fois une carte des rives méridionales dela Caspienne entre l’Atrek et la frontière russe du Lenkovan, et une carte au 4/750.000 de tout l’Elam : publications complétées, en 1905, par une carte au 1/300.000 du Talyche persan. * M. lé capitaine Paur-CréPn BouRDIER DE BEAUREGARD à été chargé de 1901 à 1903 de trois missions dans le Delta du fleuve Rouge, comportant une durée de dix-sept mois, pour effectuer le levé topographique à grande échelle des diverses parties de cette région. L'analyse de ces travaux est suivie des cartes qu'ils ont permis’ de graver ou de dessiner. Leur examen montre l'importance de- ces levés et la difficulté de les mener à bonne fin, le sol, en certaines parties, étant couvert de forêts, repaires de pirates et : de bêtes fauves. Grand prix des sciences physiques. — Ce prix des sciences’ physiques avait pour sujet en 4907: Les abimes et les cavernes, étude générale des eaux souterraines, notament au point de 416 ; LE NATURALISTE vue de l'hygiène. La commission a proposé à l'unanimité de décerner ce prix à M. ManreL. M. Martel a exploré presque toutes les cavités souterraines signalées en France; il a visité aussi plusieurs de-celles de l'Autriche, de la Grèce, de la Russie, de l'Angleterre, de l'Ir- lande, de la Belgique. De ces recherches persévérantes, il est résulté, d’une manière éclatante, que la plupart des prétendues sources, dans les terrains calcaires si répandus à la surface du globe, ne sont point des sources d’eau filtrées; ce sont des fon- taines, c’est-à-dire des émergences de cours d’eau, coulant dans des assises diaclassées en tous sens; elles sont en rapport avec des crevasses plus ou moins larges, des abimes ou avens, des trous superficiels.Les eaux qui s'yprécipitent sontexposées à être contaminées par les animaux morts qu’on y jette, les fuites des mares, les fumiers, les déjections humaïnes; à leur point d'é- mergence, ces eaux que l’on croyait pures peuvent amener les germes de mort. On avait espéré que la craie, étant poreuse, laissait exsuder l’eau par ses interstices capillaires et qu’ainsi elle formait un filtrage.Mais il est aujourd'hui reconnu que la craie n’est guère plus filtrantequela plupart des autres calcaires et que ses fissurations président à la circulation souterraine des eaux. 4 Prix Delesse. — Ce prix a été décerné à M. J.-J.-H. TEaLL, successeur de sir Archibald Geikie, ‘comme directeur général des services géologiques officiels de la Grande-Bretagne. Les travaux de M. Teall ont essentiellement porté sur l’histoire des roches. Il s’est occupé de leur composition chimique et minéra- logique, de leur structure microscopique des conditions variées de leur répartition et de leur gisement. Prix Desmazières. — L'Index bryologicus, que M. le général E.-G. Paris a patiemment élaboré, est un répertoire alphabé- tique où sont rassemblées toutes les citations bibliographiques et synonymiques relatives aux genres et aux espèces de cette nom- breuse famille de plantes. La publication de ce vaste répertoire, commencée en 1895, fut achevée en 1898. Douze mille espècès y sont énumérées. Mais telle fut pendant ce court intervalle l’acti- vité des bryologues, que 2.000 espèces au moins n'étaient pas cataloguées. Un supplément devenait nécessaire et, pour en faciliter l'apparition, l'Académie, dans sa séance publique annuelle de 1898, attribua à M. le général Paris, à titre d’en- couragement, une partie du prix Montagne. Au lieu de publier le Supplément attendu, M. le général Paris a préféré donner une seconde édition où il a introduit plusieurs améliorations et qui offre aux botanistes, en une série unique, la bibliographie complète de toutes les Mousses décrites jusqu’à la fin de l’année 1900. Les cinq volumes de l'Index bryologicus, qui comprennent 1.100 pages, remplacent toute une bibliothèque et sont aussi précieux pour le travail courant que pour le classe- ment des berbiers. : Un chapitre nouveau, qui n'existait pas dans la première édition et qui n’a d’équivalent dans aucun grand groupe de végé- taux, augmente beaucoup l'intérêt de l'ouvrage. L'auteur publie des tableaux indiquant, pour chaque genre, outre le nombre des espèces qui occupent une aire plus ou moins restreinte (endé- miques) ou qui sont répandues sur une grande surface du globe (pandémiques) et enfin leur répartition dans les dix-neuf flores entre lesquelles il a divisé la surface de la Terre. Afin de récom- penser ce volontaire de la science, la Commission est unanime à décerner à M. le général Paris le prix Desmazières pour 1907. "Prix Montagne. —- M. F. GuéGuEN a consacré aux Champi- guons inférieurs, dont les formes multiples sont souvent ratta- chées les unes aux autres d’une façon incertaine, une suite de recherches poursuivies avec beaucoup de méthode et de précision. Enfin plusieurs cas de pathologie végétale ont été l’objet des observations de M. Guéguen et il a exposé dans un petit livre très complet, sous une forme concise, mais avec de bonnes et nombreuses figures, l’état actuel de nos connaissances sur tous les parasites végétaux ét animaux qui attaquent la vigne. . La Commission chargée de juger le concours a décerné le prix à M. Guéguen pour l’ensemble de ses travaux. Prix de Coincy. — Ce prix a été décerné à M. F. GAGNEPAIN pour son étude sur les Zingiberacées de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, qui en possédait plus de 600 dont le classement ni la détermination n'avaient encore été entrepris. . M. F. GaGNepain a consacré cinq années à ce difficile travail qui est aujourd'hui complètement terminé, Au cours de cette longue étude, il a été sollicité de déterminer aussi les Zingibé- racées qui existaient dans les collections de Montpellier, de Caen, de. Genève, de Vienne, ainsi que dans les herbiers de Cosson, Drake del Castillo, Boissier et De Candolle. L'examen de tous- ces matériaux lui a permis de décrire plus dé 190" espèces nou- velles, dont les diagnoses, accompagnées de commentaires et | d’ aperc us s historiques et critiques, ont paru dans 19 Notes insérées au Bulletin de la Société botanique de France. Prix Thore. —- Le prix Thore a été décerné à M. Barr pour l'ensemble de ses travaux sur la morphologie et le développement des Mucorinées et des Mucédinées. Prix de la Fons-Mélicocq. — L'Académie a décerné ce prix à M. Houarp pour son mémoire intitulé : Les déformations para- sitaires des plantes du nord dela France. Prix Savigny. — La Commission propose d'accorder le prix Savigny à M. Charles ALLuAUD, pour ses nombreux et fructueux voyages dans la Haule-gypte et dans les régions de l'Afrique avoisinantes. Ces voyages ont fourni les matériaux de très nom- breuses études consacrées surtout aux Invertébrés africains, études qui donnent la mesure des importants services rendus à la Science par M. ALLUAUD. Prix Montyon. — Ce prix de physiologie a été partagé entre M. Maurice Niccoux et M. Brocx-RoussEau. M. Nicroux a présenté à l’Académie untravail sur la saponifi- cation des corps gras. Le travail présenté par M. Broco-Rousseau est intitulé : Re- cherches sur les altérations des grains des céréales et des four- rages. Il s’agit là d’un sujet de microbiologie végétale. L'auteur étudie l'altération des grains et des fourrages qui les fait dési- gner sous le nom de grains et de fourrages moisis. Cette altéra- tion est due au Streptothrix Dassonvillei, et l’auteur indique le moyen de porter remède au mal causé par ce parasite. Prix Philipeaux. — La Commission décerne le prix Philipeaux à M. H. Brerry pour la série de ses études sur les cytotoxines en général et particulièrement sur les néphrotoxines et les hépa- totoxines. Prix Lallemand. — Le prix Lallemand est | HERREE entre M. E. Réais et M. M. Etienne Rapaun. M. Réoïs pour son Précis de psychiâtrie. L'œuvre nouvelle se distingue par une part beaucoup plus grande accordée à la pathologie de l’aliéné, aux circonstances étiologiques et patho- géniques. C’est le meilleur traité, le plus clair, le plus complet. Par la façon heureuse dont l’auteur à fait rentrer le développement des_ désordres anatomiques et fonction- nels dans le cadre des grands processus de la Pathologie géné- rale, c'est aussi le plus original et le plus fécond. Sous sa direc- tion, le psychiâtre redevient un médecin etles maladies mentales cessent d’être des maladies à part sans relations avec les lois qui régissent toutes les autres maladies, avec celles qui ont trait à l'infection, à l’intoxication, aux troubles de la nutrition. Dans une série de travaux tératologiques fort remarquables, M. Etienne Rapaup a nettement établi la part qui, dans cer- taines monstruosités, revient à des processus pathologiques dont l’action plus ou moins prolongée peut déterminer des degrés divers d'anomalies dues fondamentalement à une cause unique. Le Mémoire qu'il a publié récemment sur la Pathologie de la pseudencéphalie et de l'anencéphalie est une application de ces vues générales à un cas des plus intéressants et des plus difficiles à élucider puisqu'il avait embarrassé des observateurs tels que Etienne et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, C. Dareste, etc. Prix Pourat. — La Commission académique a proposé d’'ac- corder le prix Pourat à M. Gaston SEILLÈRE pour l’ensemble de ses travaux poursuivis avec patience depuis trois ans sur l’ utili- sation des pentosanes paï les organismes animaux. Prix La Caze.— Ce prix a été décerné à M. LAuLANIé. Te originale de M. LauLaNt, fruit de plus de trente années de tra_ vail, se trouve pour ainsi dire contenue et résumée dans les Éléments de Physiologie, et il se rencontre que ce livre est un des traités les plus brillants et les plus originaux qui aient été publiés sur la Physiologie. Les vues générales y abondent et y sont exposées en un ordre parfaitet un style d’une rare précision et d'une saveur toute particulière. Ce livre, dans le cas présent, vaut surtout par l’iniroduction qu y a faite l’auteur des acquisitions scientifiques nouvelles dues à ses recherches et à ses travaux originaux. F Prix Petit d'Ormoy. — Ce prix a-été décerné à M. J. KüncxeL D'HercuLais, pour l'ensemble de ses travaux entomologiques. - L'œuvre scientifique de M. J. Küxckez »’Hercurais est consi- dérable; elle embrasse une période de 40 années, depuis le jour où, en 1866, il présentait à l'Académie, ses premiers travaux rela- tifs aux Insectes Hémiptères jusqu’à cette année où il lui offrait son grand Ouvrage, à la fois biologique et CRRAAONERE, sur les invasions de Sauterelles dans rue du Do Le Gérant : PAUL GROUET. Paris. — Imp. EE rue Cassette, 17. France... -Oriolus galbulus, “Æurdus merula, ë musicus, 4 Sturnus vulgaris, — - Loxia curvirostra, Pyrénées. . Pyrrhula vulgaris, France. “Coccothraustes vulgaris, — Fringilla domestica, ? cœlebs, 1Carduelis elegans, Hirundo rustica, ‘Cypselus apus, Alauda arvensis, -Upupa epops, 42 » 12 » 42.» 42 » 40 » 10° » 40 » 10 » 10 » 15 » 20 » 42 >» 45 » Coureurs et Gallinacés. Rhea americana, méridionale -Struthio camelus, Cap....... Otis tetrax, Vendée....:..... Turtur auritus, France... Columba livia, palumbus, — Phasianus colchicus, — versicolor, Japon... cléphus pictus, Chine. Gallus domesticus, France... Lophura Vieilloti, Siam...... Meleagris gallopavo, Mexique. Cœriornis Caboti, - Ë Pavo cristatus, Inde........., Coturnix communis, France. Perdrix rubra, ‘Starna, cinerea, Crax alector, Amérique méri- OA NN ELLE LU Amérique 250 » 250 » 30 » 48 » 15 » 18 » 25 » 30 » 30 » 25 » SD) 40 » 40 :» 40 » 16 » 18 » 16 » 40 » SQUELETTTES D'OISEAUX Echassiers. Œdicnemus crepitans, France. Pluvialis apricarius — Vanellus cristatus, Gallinula chloropus, Fulica atra, Ardea cinerea, herodias, Botaurus stellaris, Grus cinerea, Ciconia alba, — Platalea leucorodia, — . Numenius arquata, —". Chauna chavaria, Brésil... ... Scolopax rusticola, France... Totanus griseus, Phænicopterus roseus, Palmipèdes. Phalacrocorax carbo, Finistère. Pelecanus onocrotalus....... : Sula bassana, Côtes de France. Larus marinus, tridactylus, Sterna cantiaca, Cygnus ferus, Anser cinereus, Anas clypeata, boschas, Querquedula crecca, Mergus merganser, Podiceps minor, Colymbus septentrio- nalis, Uria troile, Alca torda, Spheniscus demersus, — Talon Europe... : SQUELETTES ET BATRACIENS Testudo mauritanica, Algérie. Cistudo lutaria, Grèce. ....... Crocodilus biporcatus........ Alligator missisipiensis. ...... Chamæleo vulgaris, Algérie... Draco volans, Amboine...... Lacerta viridis, France....... ocellata — ....... Alytes obstetricans, France... Bufo vulgaris, Hyla viridis, Rana esculenta, Mriton cristatus, Salamandra maculosa, 16 fr. 16 » 200 » 200 » 25 » 40 » 15 » 48 » 6 fr. 8 » 6 » 6 » 10 » 42, » DE REPTILES Saincus -officinalis, Tunisie... Sphenodon punctatus, Nou- veleSZÉlandee ere ere Seps chalcites, France... Anguis fragilis, GRe Zamenis viridiflavus, — .,. Tropidonotus natrix. Vipera aspis, : Cros japonicus, Ja- pon. Amphiuma means, Etats-Unis. Siredon Humboldti, . Proteus anguinus, Carniole. … SAURIENS FOSSILES Ichtyosaurus quadriscissus (Holzmaden) …. ... ARE Ur bdd 250! fr. Crocodilus Vicetinus (Monte- B61GA) RER UE er) 20 fr 418 » 16 » 18 » 25 » 30: » 30. » 30.» 245 » 40 » 40 » 25°» 60 » 415 » 14 » 10 » 30 » 80 » 40 » 35 » 20: » 48 » 60 » 25 » 20 » 25) 20% » 20 » 20, » 30 » 25. » PAR) 60 » 25 fr 180. » 18 » 18 » 30 » DE) 25 » 60 fr 400 » 110 » 35 » 40 » 900 fr. / f (i 4 oz 3, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) , . Esox lucius SQUELETTES Scyllium canicula, Côtes de Frances Mer RAT Musteluslævis Méditerranée... Raja clavata, Oc. Atlantique. Accipenser sturio, Rhin... Balistescapriscus, Méditerranée Murena helena Congervulgaris,Oc. Atlantique. Anguilla vulgaris, France. .... Salmo fario Cyprinus carpio Carassius auratus, Chine...... Tinca vulgaris, France....... Gobio fluviatilis Abramis brama Alburnum lucidus — Leuciscus rutilus DE POISSONS Siluris glanis, Europe........ 40: fr. | Merluccius vulgaris, Côtes de 80 » Frances: Ke Nase RP as 40 »|Platessa vulgaris, Oc. Atlan- 50» BEMEs sé ocouopo 200" » — limanda,Oc. Atlantiq. 40. » | Rhombus lævis, Médit SRE o à o 90 » | Solea vulgaris, Mer du Nord. 90. » |ExocætusvVolitans, Méditerranée 30 » | Perca fluviatilis, France... ... 45 » | Acerina cernua, — cos 35 » | Mullus barbätus, Med es 25 »|Dactylopterus volitans, Médi- 25 : » LERLANÉCER EN PE TAPANT 25 »|Trachinus draco, Côtes de 15%) RTANCON EEE EN EN 25 »|Scomber scomber, Côtes de A5) RPANCER SES AE VER 20 » | Zeus faber, Méditerranée... .. MAMMIFÈRES FOSSILES Lephiotherium cervulum, Owen (Mand… gauche avec 4 mo- Ras) Hé bei ice 2 debacotde Paleotherium crassum, Cuvier (Museau avec 5 mol. et2 ca- DINES RENE ME Ce CE Paleotherium crassum, Cuvier (Mandibules avec 5 mol.)... Paleotherium crassum, Cuvier (Mandibules 3 mol. avec sym- HyS) ec ostéehacenonseces Paleotherium crassum, Cuvier (Mandibules droitesavec2arr. MOIS) ARRETE Plagiolophus annectans, Owen (Mach. sup., 3 arr. mol. et CADINES) MERE EE REINE Plagiolophüs annectans, Owen (Mand: 1 branche avec sym- physeet canine}... ï Plagiolophus annectans, Owen (Mand: 6 molaires)......-:. Plagiolophus annectans, Owen (Mand. droite 1 branche avec symphyses et canines)....... Plagiolophus annectans, Owen (Mand. droite 5 molaires)... Plagiolophus annectans, Owen (Mand. droite 4 molaires)... Plagiolophus annectans, Owen (Mand. droite, 5 molaires)..…. Plagiolophus annectans, Owen (Mand. droite 3 molaires) SUIERIEURE RER CT EEE 5bO Plagiolophus annectans, Owen (Mand. gauche 5 molaïres).. Plagiolophus annectans, Owen ———————————..—— (Mand- gauche # molaires).. Plagiolophus annectans, Owen 20) fr. |: : (Molaire sup.isolée),la pièce. Plagiolophus annectans, Owen (Canine et incisive), la pièce. 35 »|Provenant de Saint-Hippolyte de Caton (Gard). 35 » | Oreodon Culberstoni (Dee Cranelenie Lee PER EEE Oreodon major (Dakota), crâne 35 » GUN SH ES AE DO BC UBE Crâne de Titanotherium (photo sur demande), Dakota :..... 1.5 18 »|Elephas antiquus (molaire), Charente een RE eee Elephas primigenius (molaire), 20 tr. | Pas-de-Calais..." -Ursus spelæus (Grotte de l’'Herm-), crâne et maxillaire 50» inférieur gauche." Lophiodon rhinoceroides (mà- -35 » choire inf.entière, maxillaire gauche portant 5 molaires. — P. M. 1.2. 3. — M. 1.2., le 40 maxillaire droit deux P. M. ARR O) PRE NT PRE RCE 25» Pophiotonrhinoceree tes laire inférieur gauche 4 mo- 20» laires P. M. 3. — M.1.2.3). Lophiodon rhinocéroides, mo- 20 fr. laires isolées. , ....2... 5 et Ursus spelæu& (Grotte de l'Herm.), membre anté- 15 » HAUE LAnodé écorce ee Ursus spelæus (Grotte de 20 » | *l'Herm.), fémur.e,...-..- ë Fr DES L Vois 25 100 11 x de ù «0 \ L DL » >) », Lie ce »108 * » » PO ! / Dan. AA » v » À # 0 0 k à ? Fi ra ï N'a » s' 4 Ve al ET $ YEUM 7e » : à rh » » » fr. re » x 1% » ; L 3 Fe PATES + PAL » » & SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES ‘“ AS DE TRÈFLE ” |GRIESHABER Faëres & C'' ) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (II° (an ina (no ts AS DETREFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUEST. Excursions de Paris et de Rouen au Havre € vice versa, par chemin de fer et bateau vapeur: : #5) Ru L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possi de faire sans déplacement important est certainement descente de la Seine entre Rouen et Ie Hävre,. Les verdoyantes du fleuve et les admirables points de vu + se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le par des plus agréables! SES à En vuede faciliter cette excursion, la Compagnie l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1907, de Paris, d Rouen ou du Hâvre; des billets spéciaux, d'aller et retour&hs prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau vapeur le trajet de Rouen au Hâvre, au vice versa, et reste du voyage en chemin de fer. Les prix'de ces billets sont ainsi fixés : 1° DE PARIS AU HAVRE OU Vice VENSG. 1e classe, 32 fr; 2e classe, 23 fr. ; 3° classe, 16 fr durée de validité, 5 jours. ! À 2°) DE ROUEN AU HAVRE OU Vice Versa: dre classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr.; 3° classe, .Hfr urée de validité, 3 jours: | IE Excursions en Bretagne. $ Facilités accordées par cartes d'abonnement individuelle et de famille valables pendant 33 jours. 1 | La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, d8lh la veille dela fète des Rameaux au 31 octobre, des car d'abonnement spéciales permettant, de. partir dunes quelconque de son réseau pour une gare au choix lignes désignées aux alinéas ci-dessous enss'arrétantssurMle parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un\m non seulement sur Ces lignes. mais aussi sur, tousile embranchements qui conduisent à la:merset, enfin, une fl l'excursion terminée, de revenir au point de départiave les mêmes facilités d’arrêt qu'à l'aller. 4 \ CATALOGUES | EN DISTRIBUTION Les Catalogues concernant les Spécialités suivantes seront adressés. « GRATIS ET FRANCO » Enseignement technique. Collections et Matériel. Pièces d'anatomie humaine, comparée et botanique en . staff et cire. Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons. Squelettes montés. Insectes européens et exotiques. Coquilles. Animaux invertébrés en alcool. Fossiles et Minéraux. Cabinets et Collections d'histoire naturelle, pour les ensei- gnements primaire, secondaire et supérieur. Livres d'histoire naturelle, d'acclimatation et d'élevage. Instruments/pour l'étude des sciences naturelles. CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE Are classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr, ; ; Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny, Dal et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers la mer. Microscopes, Microtomes. Préparations microscopiques, instruments pour la Micro- graphie. CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE re classe, 100 fr. ; 2e classe, 75 fr. : Parcours : Ligne du Croisicet de Guérande à Châteaus lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. ; Meubles pour le rangement des collections. Tableaux d'histoire naturelle, collés sur toile avec bâtons haut et, bas, mesurant 1210 >< 090, ‘destinés à l’enseignement secondaire et supérieur. 9 CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUDDE BRETAGNE Are classe, 130 fr. ; 22 classe, 95 fr. Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Follieny, et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandewet” embranchements de ces lignes vers/la mer: ré Mobilier et Matériel d'enseignement pour les écoles enfan- tines, primaires, lycées, collèges, facultés, etc. CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE,El} LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES, A L'OUESI DE CELLE DEMSAINI MALO A REDON re classe, 150 fr. ;.2° classe, 110 fr. - Parcours: Lignes de Granville à Brest (par Follign} Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande lin les embranchements de ces.lignes vers la mer, ainsi que les lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel; de Lambal à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamiiis à Rosporden: | Machine à fire “SMITH PREMIER) ÉCRIT EN TROIS COULEURS 4 | CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME J PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE ILE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOiE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL- Musée scolaire pour lecons de choses. D pre Cabinets de Physique, de Chimie et Instruments .de précision. Projections pour l’enseignement, lanternesde projections,ete. — : ONE CRE The Smith Premier Typewriter Com 89, rue de Richelieu, Paris. 2, a mn = = — DEL Ÿ à NU 006 PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 11° 30° ANNÉE EU PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° SOL, 135 janvier 1908 : Guide géologique et paléontologique de la Région parisienne. P. H. Frirez. — Recherche et capture “des serpents. "D Boucon. — Monographie des Dolichopodidæ de l'ambre de la Baltique. Prof. Fernand Meunier. — Les noms vulgaires des plantes. Henri Cour. Déforestation et décadence de l'Algérie éclairé à la lumière des textes anciens. Dr Félix Recnauzr. — Revue Scientifique. H.=C. — Académie des Sciences. — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES. ABONNEMENTS PARTENT DU ll‘ DE CHAQUE MOIS France et FÉES OR DMRRESNE ASE ARR ES NUE à PAS, | ROUSIESAMIIEES pays Re NP CAR EN 40 fr Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » PRIdUANMUMIEROM ENS PU CN ARE N) Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux . BURRAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Du, LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.). Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : : LI par Éaize Devoirs. — Nouvelle édition, avec 33 planches, dont 27 en couleurs.et Oiseaux 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. 3° Partie ! Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 15 en plus. par Farrware, président honoraire de la Société entomologique de France. Co léo ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. | | à 7, Ceremarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle | plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 8° Partie Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr: 40): Cartonné, 0 fr. 75 en plus. : par Louis PLaNer, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre Q] L4 A ral g nees, considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien ? mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d’ordinaire. lde Partie Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. ; par GAsron Bonnier, membre de l'Ins- | Album de la Nouvelle Flore, titut, professeur à la Sorbonne. Cet album, reproduisant toutes Les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, | représente ainsi 2.028 photographies. 18-b Partie Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUESH Pour nos enfants. F Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs L E C A T A LO G U E ï et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé. être DES ? À agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement 36 à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- pour la recherche Ë leurs, chacune reproduite,ken esquisse au trait.noir, : Ë sur la page mobile qui lui fait vis-a-vis et que les et la récolte des ob)j ets ù enfants peuvent expédier comme carte postale; après l'avoir coloriée suivant le modele; plusieurs chan- sons (paroles et musique) choisies parmi Jes œuvres du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO‘ SUR DEMANDE L ments géographiques. 5 1 Nul doute que, par son prix modique (0 fr: 60) et ë K son cachet artistique, il n’obtienne un grandet légi- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie. 20, rue de Rome, à Paris. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. Lot d’'ammonites du Muschelkalk, Saliférien, lTuas, A V FE I D Fi Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, s ‘Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) Chézy-sur-Marne ou Chézy-l'Abbaye. — Ctor de Charly, arr. de Château-Thierry, AISNE. Feuille 49 : Meaux N.-E. Station de Chézy-sur-Marne, ligne de Paris à Château- Thierry. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur visible en sor- tant de Chézy par le chemin de Nogentel, on y recueille beaucoup de coquilles à la partie inférieure. Bartonien. — Autour de Chézy même, les sables et les grès sont le plus souvent masqués par la végétation et les éboulements, mais ils sont bien. visibles au-dessus des Renardeaux ct du Moulin des Bois. (D'ARCHIAC. Desc. géol. de l'Aisne, p. 92.) Chierry. — C'* et arr. de Château-Thierry, AISNE. Feuille 49 : Meaux N.-E. 4 Les fossiles de cette localité provenaient d’une cen- drière citée par d’'Archiac et abandonnée depuis long- temps déjà en 1843. À cette époque, on y voyait encore les lits coquilliers recouvrant le lignite. Elle était située à 400 mètres de la route de Château-Thierry, à Dor- mans. Cinqueux. — Cter de Liancourt, arr. de Clermont, OISE. Feuille 32 : Beauvais N.-E. Station de Rieux-Angicourt, ligne de Paris à Com- piègne. : Yprésien. — Sables de Cuise. Localité citée par Graves et qui est aujourd'hui inacces- sible. Les gîtes coquilliers étaient situés entre le village même et la côte de Mirmont. Des affleurements de la couche fossilifère se voyaient encore aux bords des che- mins entre Tourteaucourt et la butte Catiau et entre Angicourt et Cafosse, Ciry-Salsogne. — C'or de Braisne, arr. Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons N.-E. Lutétien. — Calcaire grossier, exploité jadis sur le haut du plateau, dans des carrières ouvertes au-dessous et à gauche du chemin montant à la ferme Saint-Jean. Sparnacien. — Une cendrière, aujourd’hui comblée, est citée par d'Archiac, sur la grand'route au bas du hameau de Salsogne. C’est de cette dernière que proviennent les fossiles sparnaciens cités sous ce nom local. Civières. — Ce d'Ecos, arr, des Andelys, EURE. Feuille 31 : Rouen S.-0. Station de Bray-Ecos, ligne de Pacy, Vernon et Gisors. Yprésien, — Sables de Cuise. Visibles au lieu dit « les ————_—e (1) Voir le Naturaliste, nos 482, 483, 485, 481, 4S9 et suiv. 30° ANNÉE 9e SÉRIE — N° SOI 15 JANVIER 1908 ——_—_——_————t Rouliers » sur le chemin de Civières à Ecos (voir ce nom), Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. Cette localité est remarquable par le nombre de dents de squales et d’Echinodermes qu'on ÿ trouve. D’après Goubert (B. S. Géol., (2°), t. XNII), le gîte fossilifère était situé derrière le cimetière. Clairoix. — Cte" et arr. de Compiègne, OISE. ==> Feuille 33: Soissons N.-0. Station de Compiègne, ligne de Paris à Compiègne. Sparnacien. — Calcaire lacustre de Mortemer et ar- gile plastique. Yprésien. — Sables nummulitiques. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. Les gisements cités sous ce nom sont situés, comme Fig. 1. — Nodules de calcaire dolomatiques dits « têtes de chats » des carrières de Clairoix. l'indique notre croquis, sur le flanc méridional du Mont-Ganelon (voir ce nom), à 4 kilomètre au nord, du - village. Cette localité est remarquable par les nodules dolomitiques qui se montrent dans l’Yprésien, et bien connus sous le nom de têtes de chats, ces derniers at- teignent ici la dimension d’une grosse pastèque dont ils rappellent d’ailleurs la forme (voir fig. 1). Clergie (ferme de la). — Cre d'Antilly, ct de Betz, arr. de Senlis, OISE. Feuille 33 : Soissons S.-O. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Un gite coquillier, aujourd'hui inaccessible, existait jadis en ce lieu dit dont le nom a été orthographié, fautive- ment, de différentes façons : Clergis, le Clergy, etc. Tout près de là, au lieu dic « Mont du Chêne »,Graves cite des escarpements donnant une bonne coupe du massif sa- bleux sur 15 à 20 mètres d'épaisseur, avec lits de sable roux-verdâtre à fossiles roulés à la base (c’est le niveau de la sucrerie d’Andilly) surmontés de sables blancs avec 18 LE NATURALISTE zones ocracées et noirâtres au sommet. Au-dessus vient un banc de grès mamelonné, à cassure lamelleuse, un sable roux passant au blanc, très coquillier, un peu cal- caire et passant insensiblement à une marne argileuse, verdâtre, fossilifère. Le tout surmonté par le calcaire de Saint-Ouen. Les fossile, relativement fragiles, s’agglu- tinaient sous forme de plaquettes solides. Le seul point fossilifère actuellement accessible est situé derrière la sucrerie d’Andilly. Cœuvres et Valsery. — Ce’ de Vic-sur-Aisne, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons N.-O. Yprésien. — Sables de Cuise, niveau supérieur. Les bancs coquilliers sont sur le prolongement de celui, qui à Rétheuil, fournit un grand nombre d'espèces, ils se montrent, au dire de d'Archiac, de chaque côté du vallon. Pléistocène. — Beau gisement quaternaire dans un dé- pôt d’éboulement sur la pente du côté droit du vallon, à quelques mètres au-dessous du chemin de Cœuvres à Soucy. (WATELET, Bull. de géol.,(2e)t. XXI, 1864,p. 289.) Coincourt. — Cne.de Mouy, arr. de Clermont, OISE Feuille 32 : Beauvais N.-O. Station de Mouy, ligne de Paris à Beauvais par Creil. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Le gisement est situé dans le vallon de Bruisle, le long et à droite d'un chemin qui longe le bosquet situé entre ce hameau et la vieille chapelle de Saint-Jean-des-Viviers. Pour sy rendre, en venant du gisement de FercQuEt (voir ce nom), qui n’en est éloigné que de 2 km. 5, il suffit de prendre, le chemin qui rejoint à travers no la route de Mouy à Mouchy, puis descendre par le vallon de Bruisle; avant d'arriver à la chapelle remonter un peu le chemin, à droite, pour parvenir à l’affleurement qui borde la route en falaise. Coivrel. — Ctor de Maiïgnelay, arr. de Clermont, OISE. Feuille 21 : Montdidier S.-E. Thanétien. — La colline de Coivrel, dont nous donnons ci-joint la coupe (fig. 2),s'élève de 20 mètres environ au- dessus de la plaine environnante. D’après Graves, les fossiles étaient surtout nombreux en descendant au Nord par le chemin de Godenvillers. Fig.2._— Coupe de la colline de Coivrel.x) craie; a) sables de Bra- cheux ; b) calcaire de Mortemer et argiles; c) lignites ; d) sables et grès de Sinceny; e) limon superficiel (d'après de Mercey). Sparnacien. — Nous donnons, également d’après M. de Mercey, au travail duquel est empruntée la coupe précédente, celle d’une cendrière jadis ouverte, au N.-O. du signal et moulin détruit de Coivrel. On pouvait y recueillir d'assez nombreux fossiles sparnaciens. 9, Limon sableux avec galets et blocs de grès coquilliers d*, remaniés à la base, formant un dépôt superficiel ENVIRON 2e NT AN RAS 0 80 8. Sables jaunâtres clairs (Sinceny).... 6 80 Ravinement prononcé à la base M. Argile sableusergris vert... ."..".00 0 30 GENRES —MWorisNbleur terre rene 0 20 5. — — à Cerithes et cyrènes. 0 10 4. Falun coquillier brun (Os{ræa)....... 0 30 Ravinement léger. SAIMarnemviolette MR ERE RER EEE RIRE 0 30 Le] . Marnes fossiles grises et jaunes avec veines ligniteuses.... 7:44... 1 10 Conchy-les-Pots. — C'o2 de Ressons, arr. de Com- piègne, OISE. Feuille : 21. Moutdidier, S.-E. Sparnacien moyen. — Sables et argiles des lignites. Cette localité, citée par Graves, paraît avoir fourni un nombre assez considérable d'espèces, provenant d’un lit de coquilles recouvrant les lignites et qui se montrait dans les fossés de la route de Senlis à Roye et à l'entrée du village où l’on pouvait voir la coupe suivante : T.v.— Terre végétale. 9 — Sable grisâtre devenant ferrugineux. — Argile jaune. — Cordon de lignite terreux. — Argile bleue exploitée pour la confection de poteries. = LS E Yprésien. — Des espèces yprésiennes ont été citées comme provenant de cette localité, mais nous ignorons le point précis d’où elles ont été tirées. Cormeilles-en-Parisis. C'e d'Argenteuil, arr, de Versailles, SEINE-ET-OISE. = Feuille 48. Paris N.-O. Station de Cormeilles, ligne de Paris! à Mantes par Argenteuil. Aquitanien. — Meulières de Beauce. Sous ce nom l’on désigne les petites exploitations de meulières ouvertes sur le plateau de la butte allongée qui va de Cormeilles à Sannois. On y rencontre des rognons volumineux et sphéroïdaux de meulière toute pétrie de nombreux fossiles d’eau douce parmi lesquels le Pota- mides Lamarcki est très fréquent, ainsi que les graines et tiges de Chara. C’est l'horizon tout à fait inférieur des meulières de Beauce. À la butte de la Tuile (voir ce nom), les sables de Fontainebleau et les marnes supra- gypseuses sont entamés par de vastes carrières. Couloisy. — C'er d’Attichy, arr. de Compiègne, OISE. Feuille 33 : Soissons N.-0. Station WAttichy, ligne de Compiègne à Soissons. Sparnacien. — Comme nous l'avons déjà fait remarquer, on'a confondu sous deux noms le gisement de sables et argiles des lignites qui se montrait près de Couloisy, ‘dans les fossés de la route de Compiègne à Soissons. -Yprésien. — Les sables de Cuise se montrent sur les pentes .du coteau, au sud du village, dans les bois du Croc, les fossiles y sont peu abondants. Ces différents gise- ments sont aujourd’hui masqués par la végétation. LE NATURALISTE 19 Coulombs.— Citer de Lizy,arr. de Meaux, SEINE-ET- MARNE. Feuille 49 : Meaux N.-O. Station de Croüy-sur-Ourcq,ligne de Paris à la Ferté- Milon. : Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Gise- ment cité par les anciens auteurs, et paraissant assez riche. Très vraisemblablement situé dans le bas du village dans le petit vallon où coule le rù de la Croix- Hélène, entre celui-ci et la route de Croüy-sur-Ourcq. Gisement aujourd’hui inaccessible. Courcelles. — C'o de Braisne, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons N.-E. Station de Braisne, ligne de Soissons à Reims. Sparnacien. — Les sables et argiles des lignites se voyaient jadis dans une cendrière, située à l'entrée &u village. Yprésien. — Grès de Belleu à empreintes végétales. Watelet cite un certain nombre des espèces végétales qu'il a décrites comme provenant des grès supérieurs aux lignites de cette localité. Or l'on sait aujourd’hui que ces grès, qui ne se voient pas en place, ont glissé du sommet des sables de Cuise. Ils peuvent donc se rencon- contrer à différents niveaux sur les flancs de la vallée. Courgent. — Ctor de Houdan,arr. de Mantes, S-et-O. Feuille 47 : Evreux S.-E. Station de Mantes et omnibus de Septeuil. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Ce gisement indiqué sur la carte géologique, feuille d'Evreux, revisée par A. Dollfus, est marqué comme existant à la base du coteau en face l’église et le long de la route allant de Montchaux à Septeuil. (Voir ce nom.) Courtagnon. — Ctor de Châtillon-sur-Marne, arr. de Reims, MARNE. Feuille 34: Reims S.-O. Même itinéraire que pour Chamery (voir antér., p. x). Lutétien. — Calcaire grossier moyen et inférieur. Cette localité a fourni un nombre considérable de fos- siles parmi lesquels une espèce toute spéciale : Morio funiculosa, Desh. C’est, paraît-il, au moment du creuse- ment des caves que le niveau fossilifère est atteint. Actuellement des récoltes peuvent être faites dans l’exca- vation qui sert de caves située près de l’ancien château, aujourd'hui ferme de Courtagnon. Les coquilles sont également éparses à la surface des champs voisins. Cramant. — Cor d’Avize, arr. d'Epernay, MARNE. Feuille 50 : Châlons N.-O. Station d'Avize, ligne d'Epernay. Sparnacien. — Sables et argiles des lignites, d’où pro- viennent quelques espèces intéressantes. Lutétien. — Calcaire d’eau douce dit de Provins. On a quelquefois rapporté à cette localité des fossiles prove- nant du Mont de Sarran, qui en est voisin. Craquelots (les). =. Ce nom a été quelquefois appliqué au fgisement bar- tonien, du niveau de Mortefontaine, que nous avons déjà signalé sous le nom, plus connu, de Butte-aux- Clochettes (voir antér., p. x). Cravent. — Cter de Bonnières, arr. de Mantes, SEINE-ET-OISE. => Feuille 47: Evreux N. O. Station de Breuilpont ou halte d'Hécourt, ligne de Rouen, à Chartres. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur. Le gisement est situé à 1 kilomètre S.-O. de l’église de Craxent et à 500 mètres au S. de la ferme de la Pierre, au lieu dit « la mare des Sablons ». Creil. — Cor dudit, arr. de Senlis, OISE. == C'est à tort, que l'on a quelquefois désigné, sous ce nom les gisements Yprésiens de Vaux et de Verneuil (voir ces noms). À Creil même, il ne parait pas y avoir de gites coquilliers. Cresnes. — Cre de Neuvillebose, ct de Méru, arr. de Beauvais, OISE. =— Feuille 32 : Beauvais S.-O. Station d'Hénonville, ligne de Méru à Labosse ou halte de Rosnel, ligne de Valmondois à Marines. Bartonien. — Sables moyens supérieurs, niveau spé- cial dit « sables de Cresnes ». Localité extrêmement riche en espèces, parmi les- quelles il faut citer comme particulières à ce gisement. Cyrena minuta, Desh. Homalaxis cresnensis, Morl. Bayania pupiformis, Morl. Planorbis goniophorus, Morl. Calliostoma heres, Desh. Tanostoma rostratum, Coss. Natica ambulacrum, Sow. Le gite coquillier, qui tend à s’épuiser, est situé dans les bois à 1 kilomètre S.-E. du village au lieu dit « Croix Mathieu » sur le bord du chemin d'Hénonville à Conne- beau et à peu près à égale distance de ces deux localités {voir pl. x, fig. 2). Cresnes (buisson de). — Cre de Troësnes, c'e: de Neuilly-Saint-Front, arr. de Château-Thierry. AISNE.=—> Feuille 33 : Soissons S.-O. Station de Silly-la-Poterie, ligne de la Ferté Milon à Villers-Coterêts. Yprésien. — Argile plastique panisélienne avec em- preintes végétales. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur; banc vert avec empreintes végétales et fossiles d’eau douce. Cail- lasses avec nombreux minéraux (voir le mot Troësnes). Bartonien. — Sables moyens sans fossile et calcaire de Saint-Ouen siliceux, avec limnées et Planorbes nome breux. (A suivre.) P.-H. FRITEL. RECHERCHE ET CAPTURE DES SERPENT De tout temps, mais surtout autrefois où on payait des primes pour la destruction des vipères en France, il yaeu des gens qui se sont adonnés à la chasse aux reptiles, vipères, couleuvres et autres ophidiens. Il y a trente-cinq ans, nous avons connu un individu qui avait un chapelet de dix-sept cents têtes de vipères, enfilées dans une ficelle! Il cherchait en vain à toucher une prime qui, hélas ! ne lui était plus payée comme aupara- vant : on avait fini par s’en lasser; et quelques mauvaises langues prétendaient même, à tort ou à raison (je ne 20 LE NATURALISTE sais), qu'il avait bien soin de ne tuer que les mâles et de conserver les femelles, afin de se faire des rentes, avec leurs petits devenus grands. Le fait est que ce monsieur avait un talent tout parti- culier, non seulement pour les attraper sans se laisser piquer par ces bêtes venimeuses, mais surtout pour les rechercher et découvrir leurs retraites : il connaissait les bons endroits, où on les rencontrait par douzaines à la fois, et les meilleures époques de l’année où on avait chance de les trouver. On prétendait même quil avait bien soin de ne jamais livrer de femelles pleines. Il est vrai de dire que rien, à mon avis, ne jus- tifiait cet odieux soupcon. Pourtant, il ne faut jurer de rien | En effet, tout peut arriver; tout est possible, à la lon- gue. Et puis, une fois n’est pas coutume. Il se peut que la nécessité, les besoins de l'existence, aient fini par l'obliger à cette malicieuse fourberie; ou, si l’on préfère, à cette ingénieuse combinaison, qui ne nous serait ja- mais venue à l’esprit. L'homme n'est pas parfait! Ou encore, une fois n'est pas coutume! pour faire la paire de proverbes : On sait que Sancho Pansa prétend qu'un proverbe en amène toujours un autre, et c'était un pro- fond observateur, en dépit de sa bonhomie prover- biale. Il y a eu encore d’autres chasseurs de reptiles, à notre connaissance ; notamment en Auvergne, dans la forêt de Fontainebleau, dans le département de l'Oise et dans diverses régions de notre pays. Nous en avons nous- même chassé, comme on le verra plus loin par l’instru- ment que nous avions imaginé ; toutefois, nous n'avons Jamais possédé les connaissances pratiques des chas- seurs de vipères. Nous chassions trop de bêtes diffé- rentes à la fois, pour être un spécialiste émérite. Jamais nous n'avons eu le talent de nous limiter dans nos re- cherches ; nous n’étions pas assez sage pour cela. Il ÿ a des régions qui abondent bien plus que d’au- tres en serpents, dans une localité donnée. C'est là un principe capital, que connaissent tous les chasseurs de vipères. Ensuite. on ne les chasse pas en hiver comme en été. Pendant les froids, elles restent engourdies dans leurs trous ; tandis que, lorsqu'il fait beau, on les voit sortir au soleil. On voit que leur recherche est bien différente, dans les deux cas; mais aussi on peut tou- jours faire des chasses merveilleuses, dans chaque sai- son, quand on connait bien leurs mœurs et la topogra- phie de la contrée où on opère. C’est surtout, là comme ailleurs, une affaire d'habitude; c’est une question d'expérience avant tout, et pas autre chose. On voit qu'il n’y a pas besoin d'être sorcier pour cela, comme le vulgaire le croyait autrefois. Comme le nôtre, il avait ‘du bon et du mauvais, car la perfection n’est pas de ce monde, sans quoi la terre serait un paradis, et alors il serait trop pénible de mourir. Ainsi, par exemple, nous avons connu autrefois un vieux prêtre, dans la forêt de Clermont (Oise), qui s’amu- sait dans sa jeunesse à faire lever des vipères au soleil, à un endroit où il en rencontrait toujours beaucoup. Il prétendait même une chose, que nous regrettons aujour- d’hui de n’avoir pu vérifier: c'est que ces malignes bêtes avalent reconnu, par expérience héréditaire, que la meilleure heure (pour ne pas être inquiétées par les gens du pays), c'était de sortir de leur cachette de midi à deux heures, pendant le déjeûner des paysans et la sieste con- sécutive, pour se chauffer tranquillement aux rayons du soleil dans un terrain pierreux, au milieu des ruines du château de Thury, durant les heures les plus chaudes de la journée. Aussi déjeunait-il à onze heures ; afin d'être prêt à les chasser, de une heure à trois, précisé- ment aux heures de notre consultation! C’était d’ailleurs un éminent aisciple de saint Hubert, le patron des chasseurs. Dans sa jeunesse, il savait admirablement capturer tous les poissons de la rivière voisine, avec l’aide d’un de ses frères plus âgé que lui, qui était un peu braconnier. La passion de la pêche expose à toutes les audaces du jour et de la- nuit! Aussi connaissait-il admirablement les merveilleuses propriétés de la coque du Levant, qui engourdit le poisson et le fait flotter, lé ventre en l'air, à la surface de l’eau. Une simple plan- che, posée transversalement comme barrage de la rivière est le moyen le plus simple de capturer du coup cent livres de poisson, du moins dans les pays où ce procédé radical est toléré. Que dire alors des cartouches de dyna- mite, employées en Australie, qui crèvent la vessie nata- toire de tous les poissons qui vivent dans un cours d’eau ? Pour en revenir à nos ophidiens, tous les habitants de Montdidier savent que l’on trouve plus particulièrement, des reptiles, dans un jardin bien connu de ieurs enfants situé derrière le collège des lazaristes, non loin du tri- bunal et de la prison. On peut dire que leurs élèves en ont tous vu, si tous n'ont pas eu le plaisir d'en capturer de morts ou de vivants, au moins-une foi s dans leur vie. Nous-même au milieu de juin, par un temps orageux,. vers les huit heures du soir, nous avons fait lever un bon nombre de serpents avec M. Joret (un ancien rédac-- teur du Naturaliste prématurément décédé), le long d'un certain sentier de la forèt de Chantilly, qui longe le plateau boisé, depuis le premier étang couvert de roseaux, jusqu'au viaduc du chemin de fer de Creil à Paris. Tous les 100 ou 110 mètres à peine, très régulièrement, il en partait un à notre gau- che et jamais à notre droite (en raison même de la dis- position du terrain, qui descendait de ce côté dans la vallée où se trouve le petit château de la Reine-Blanche, en partant presque dans nos jambes, à un ou deux pieds de distance à peine. C’est même là ce qui nous fait croire que l’ouie est très faible chez les serpents, du moins dans notre pays. On sait en effet qu'ils n'ont pas. d'orifice, ni encore moins de pavillon, à leur oreille. externe, leurs conduits auditifs étant oblitérés par une: écaille, de chaque côté. C’est à se demander même com- ment ils font pour entendre, bien que leur oreilie in- terne soit très développée, en comparaison. En Auvergne, lors de la création de la voie ferrée qui conduit à la station du Mont-Dore, on savait que l’on devait passer à un endroit renommé, de tout temps, pour l'abondance des vipères que l’on y rencontrait in- falliblement, pour ainsi dire : on devait donc s'attendre à en trouver. Mais ce à quoi on ne s'attendait pas du tout, c’est qu'on découvrit un monceau de 500 vipères, enlacées les unes dans les autres dans l'épaisseur du sol, au ni veau d’une source d'eau chaude ! Dans un certain nombre d'articles que nous avons écrits pour le Naturaliste, sur les animaux gravés sur les monuments et les médailles ou les camées antiques, nous décrivons de ces serpents enlacés ainsi entre eux ; notamment sur des médailles concernant le culte de Bacchus, avec les Bacchantes et les Bacchanales. Il s’agit ici surtout de serpents accouplés, en vue de leur reproduction, et non de serpents amassés autour des sources chaudes des eaux thermales, comme ici. Un de nos confrères, qui s’occupait d’études sur le venin des animaux, dans les montagnes du Mont-Dore, a même imaginé un moyen très commode d'attraper les vipères sans les blesser et sans en être piqué par leurs crochets venimeux. Il se sert de simples pincettes, dont les deux bouts sont doublés de caoutchouc, pour mieux les saisir. De notre côté, nous avons eu autrefois l’idée d’une sorte de trident à cinq branches aplaties et barbelées, dont les intervalles vont en se rétrécissant du haut, tout = LE! NATURA LISTE en étant capitonnés de laine, pour ne pas tuer les,rep- tiles en les embrochant du coup! Le manche en ‘bois, de cette singulière fourchette à quatre intervalles, est peint en blanc et rouge vif alternativement, comme une bande enroulée autour d'un mirliton, en spirale double de ces deux couleurs juxtaposées, afin de pouvoir le retrouver aisément, quand il a été lancé au milieu de la sombre verdure du feuillage, sous bois. D' BouGox. MONOGRAPHIE DES DOLICHOPODIDÆ de L’AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 2. Nematoproctus pacatus, nov., sp. (fig. 89-92). 91 92 Fig. 89. — Organe copulateur de Nemaloproctus pacatus, nov. . sp.o* No 7449 (914 d.. Fig. 90. — Antenne de la même espèce. ©. No 1095 (244 d.). Fig. 91. — Articles tarsaux postérieurs ©. No 4112. Fig. 92. — Organe génital. Q©. N° 1095. ©”. Deuxième article des antennes cilié à l’extrémité,le troisième conique, arrondi au bout; le chète dorsal, long et finement velu (214 d). Hanches et fémurs antérieurs ciliés. Métatarse postérieur très distinctement plus court que le deuxième article, ce dernier environ aussi long | que les articles trois à cinq réunis. Organes copulateurs très saillants, les forceps « Analanhänge » longs, tigelli- formes, ciliés ; les « lacinia » comme fourchus au bout; le pénis large. La quatrième nervure longitudinale des ailes est courbée à quelque distance de la transversale qui est distinctement sinueuse (chez le seul o” observé). Long. du corps 21/2mill.; long. alaire 2 mill. N° 7142. ®. Métatarse antérieur environ aussi long que les ar- ticles suivants réunis, les articles deux et trois, quatre et cinq sensiblement égaux entre eux (Nc 1095). Méta- 21 tarse postérieur distinctement plus court que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième qui est un peu plus long que le cinquième (N° 1112). - Lamelle génitale tubulaire, bien appréciable et ornée de quelques rares cils (1095); la partie dorsale du dernier segment garnie d'une couronne de cils assez robustes. Ailes pareilles au ©. : | Long. du corps? mill.;long. alaire 1 3/4 mill. Nes 1095, 1112, 7597, 6434. 3. Nematoproctus parcus, nov. sp. (fig. 93). 1 Fig.93.— Articles tarsaux postérieurs de Nematoproctus parcus, pov. sp. ©. No 8571 (124 d.). ©”. Métatarse antérieur environ aussi long que les articles deux à cinq réunis, le deuxième seulement: un peu plus long que le troisième, les deux derniers égaux entre eux; le troisième à peine plus long que le qua- trième, ce dernier et le cinquième égaux entre eux. Ab- domen long, cylindrique, cilié. Organes copulateurs très . saillants; les forceps plus robustes et moins tigelliformes à la base que chez Nematoproctus pacatus. Le coude de la quatrième nervure longitudinale est moins distinct que chez les deux espèces précédentes. Long. du corps 2 1/2 mill.; long. alaire 2 mill. No 8571. ©. Long. du corps 2 mill.; long. alaire 4 1/2 mill. N° 503, 4. Nematoproctus parvus, nov. sp. (fig. 94-95). 9% Fig. 94. — Articles tarsaux antérieurs de Nematoproctus parvus, nov. sp. ®. No 843 (124 d.). Fig. 95.— Aïle de ce dolichopodien (60 d.). ® Métatarse antérieur plus de deux fois aussi long que le deuxième article, ce dernier et le troisième environ d’égale longueur; le cinquième un peu plus court que le quatrième. Aux pattes postérieures, le troisième article est aussi long que les deux derniers pris ensemble. La 22 LE NATURALISTE quatrième nervure longitudinale des ailes est courbée après la transversale. Long. du corps 1 3/4 mill.; long. alaire 1 1/2 mill. No 843. ÿ * o” Inconnu. 5. Nematoproctus parvulus, nov. sp. (1) (fig. 96-97). 97 Fig. 96. — Articles tarsaux antérieurs de Nematoproctus par- vulus, nov. sp. Q. No 3517 (214 d.). Fig. 97. — Aïle de ce diptère (66 d.). ®. Métatarse antérieur seulement deux fois aussi long que le deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième, le quatrième et le cinquième environ d'’égale longueur. Aux pattes postérieures, le troisième article est aussi long que les deux derniers pris ensemble. Qua- trième nervure longitudinale des ailes fortement coudée. La lamelle génitale est assez longue et tigeliiforme. Long. du corps 2 mill.;long. alaire 2 mill. N° 3547. ©”. Inconnu. 14. Genre Psilopus, Meigen. 41. Psilopus pellucidus, nov. sp. (fig. 98-99). Fig. 98. — Antenne de Psilopus pellucidus, nov. sp. ©. No 8394 (214 d.). Fig. 99. — Aïle du même (66 d.). ©. Les deux premiers articles des antennes courts, le troisième piriforme, bien saillant et un peu velu; le chète dorsal long et un peu cilié. Hanches antérieures ornées de quelques forts cils. Métatarse antérieur plus distincte- ment cilié que les autres articles et un peu plus long que les articles suivants réunis, le deuxième un peu plus long que le troisième; le cinquième plus court que le qua- trième. Métatarse des pattes postérieures un peu plus long que le deuxième article, ce dernier distinctement plus long que le troisième, le cinquième plus court que le quatrième. La quatrième nervure longitudinale des ailes est fortement coudée après la transversale postérieure et ornée d'un pli alaire bien distinct. (1) Cette espèce est voisine de la précédente. Elle en diffère par la morphologie des articles tarsaux antérieurs et celle de la quatrième nervure longitudinale. Elle sera peut-être réunie à la précédente après le visu de plusieurs spécimens. Long. du corps # mill.; long alaire 3 1/2 mill. No 8394. ©”. Inconnu. 2. Psilopus perastutulus, nov. sp. (fig. 100-102). 102 Fig. 100. — Antenne de Psilopus peraslutulus, nov. sp. ©. No 261 (214 d.). Fig. 104. — Organe copulateur de ce diptère (24 d.). Fig. 102. — Articles tarsaux antérieurs du même (66 d.). ©’. Premier article des antennes court, le deuxième aussi long que le précédent et orné de quelques cils, le troisième assez petit, sub-disciforme. Le chète dorsal est finement'velu (Ne 6209). Hanches antérieures et médianes ornées de quelques cils. Base des fémurs antérieurs garnie, en dessous, de quelques cils. Métatarse antérieur près de trois fois aussi long que le deuxième article, qui est un peu plus long que le troisième, le cinquième un peu plus court que le quatrième. Tibias postérieurs très distinctement ciliés : métatarse un peu plus court que le deuxième article, le troisième un peu plus long que le quatrième qui est distinctement plus court que le cinquième. Forceps «(Analanhänge) » longs, tigelliformes et longuement ciliés d’un seul côté, les « Sagitta » beau- coup plus courts que les forceps, le « Spatha » ou pénis paraissant large à la base (No 261). Quatrième nervure longitudinale des ailes bien coudée, mais sans pli alaire. Long. du corps 3 1/2 mill.; long. alaire 3 mill. N° 8489, 6209, 9458, 261. ®. Le deuxième article tarsal des pattes antérieures un peu plus court que chezle o”. No$ 2458, 1036, 1708, 954, 7639, 2453, 2764, 4669, 3137, 5429. Coll. privée du Prof. D' R. Klebs. N°69, 15, 16. 3. Psilopus peratticus, nov. sp. (fig. 103-104). ©. Troisième article des antennes plutôt sub-conique que sub-disciforme. Métatarse antérieur plus de trois fois aussi long que le deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième, le cinquième un peu plus LE NATURALISTE 23 ot D (AS NES 2 ET ALT court que le quatrième. Métatarse postérieur seulement un peu plus long que le deuxième article, qui est un tiers plus long que le troisième ; le cinquième plus court que le quatrième. Forceps {Analanhänge) tigelliformes et longuement ciliés. Les tibias des trois paires de pattes bien distincte- ment ciliés: 103 É ie mee EE Ÿ TEE. DS Fig. 103. — Articles tarsaux antérieurs de Psilopus peratticus, nov. sp. ©". N° 4107 (66 d.). Fig. 104. —. Antenne de Psilopus peratticus, nov. sp. Q. N° 1869 (214 d.). Long. du corps 3 1/2 mill.; long alaire 3 mill. N° 4707. @. Antennes à troisième article un peu plus robuste que chez Psilopsus perastutulus. Métatarse postérieur à peine plus court que le deuxième article. Long. du corps # mill.; long alaire 4 mill.; N° 1869. Observation : Par le troisième article des antennes et par la longueur du métatarse antérieur, ce dolicho- podien se sépare immédiatement de Ps. perastutulus. Le visu de nombreux spécimens permettra peut-être de considérer cette espèce comme variété de l'espèce précédente ou comme forme spécifique distincte. Prof. FERNAND MEUNIER. (A suivre.) 299000000000000000000000000000000000 LES NOUS VULGAIRES DES PLANTES Les noms que les paysans donnent aux plantes, — et qui, souvent, sont charmants de naïveté ou de pittoresque, — sont empruntés à des comparaisons très variées, ainsi qu'on va le voir d’après les résultats d’une petite enquête à laquelle je viens de me livrer. Un certain nombre de noms tirent leur dénomination des dieux de la mythologie, que l’on peut voir s’ébattre sur le Gazon d’Olympe ou sur le Gazon du Parnasse en se nourrissant de la Nourriture des dieux. Parmi les divinités, Vénus occupe un rang très hono- rable — ainsi qu'il sied à une si belle personne. On y trouve son Miroir, son Peigne, ses Sabots, son Char. On peut contempler ses Cheveux et ses Sourcils, surtout lorsqu'elle va à son Lavoir. Jupiter a aussi sa Fleur, son Casque et sa Barbe tandis que Neptune n’est représenté que par sa Ceinture, laquelle ne doit pas être de sauvetage. Un nombre respectable de noms vulgaires ont une ori- gine tirée de la religion, entre autres l'Épine du Christ, les Gants de Notre-Dame, l’Herbe à la Vierge, l'Herbe aux cent miracles, l'Herbe de Jacob, l'Herbe des Juifs, l’'Herbe sacrée, le Lait de Notre-Dame, la Lance du Christ, la Manchette de la Vierge, la Masse au bedeau, la Moutarde des moines, l'Œillet de Dieu, l’Avoine à Cha- pelets, la Barbe de capucin, la Barbe de moine, le Bâton de Jacob, le Berceau de la Vierge, la Capuche de moine, le Chardon béni, le Bonnet de prêtre, la Palma-Christi, ie Pater Noster, la Patience des moines, le Pied du bon Dieu, la Rhapontique des moines, la Rose du ciel, le Sceau de la Vierge ou Sceau de Notre-Dame, la Toute- Sainte, le Sceau de Salomon l’Arbre du paradis. À côté de cette énumération, on serait étonné de ne pas rencontrer un certain nombre de Saints et de Saintes. Et, de fait, nous avons le Bois de sainte Lucie, la Citrouille de saint Jean, la Couronne de saint Jean, la Courroie de saint Jean, la Fleur de saint Jacques, l'Herbe de saint Antoine, l'Herbe de saint Benoit, l'Herbe de saint Christophe, le Bon-Henri, l'Herbe de sainte Atha- lie, le Chardon-Marie, l'Herbe de sainte Catherine, l'Herbe de sainte Cunégonde, l’Herbe de saint Guil- laume, l’Herbe de saint Innocent, l'Herbe de saint Julien, l'Herbe de saint Laurent, l'Herbe de saint Philippe, l'Herbe de saint Quirin, l'Herbe de saint Roch, l'Herbe de saint Simon. A côté de ces saints, je me vois obligé de citer le diable, puisque, dans les champs, on peut cueillir l'Herbe du diable, le Mors du diable, le Chasse-diable et le Navet du diable. Mais ce sont surtout aux animaux que ceux qui ont imaginé les noms vulgaires ont emprunté leur comparai- son. C’est toute une ménagerie où les mammifères occu- pent la première place : Poil de chien, Queue de cheval, Queue de pourceau, Queue de rat, Queue de renard, Queue de souris, Radis de cheval, Raisin de loup, Raisin de renard, Raisin d'ours, Rue des chèvres, Rue des chiens, Salive de chiens, Tue-chien, Vache, Veau, Agneau chaste, Arrête-bœuf, Barbe de bouc, Barbe de chèvre, Barbe de vache, Bec de lièvre, Bois de lièvre, Camomille des chiens, Chardon des ânes, Chevrette, Chiendent, Chou de chien, Crève-chien, Dent de chien, Dent de lion, Étrangle-loup, Face de loup, Fenouil de porc, Fer à cheval, Foie de bœuf, Gueule de loup, Herbe à cochons, Herbe à la taupe, Herbe aux ânes, Herbe aux chats, Herbe de bœuf, Hérisson, Hérissonne, Lait d'âne, Langue d'agneau, Langue de bœuf, Langue de cerf, Langue de chien, Langue de vache, Mort aux vaches, Mufle de veau, Œiül de cheval, Œil de chien, Œil de de vache, Oreille d'âne, Oreille de hèvre, Oreille de souris, Oreille d'ours, Oseille des brebis, Pain de pour- ceau, Palais de lièvre, Pas d'âne, Patte de lapin, Patte d'ours, Peigne de loup, Persil d'âne, Pied de bouc, Pied de chat, Pied de chèvre, Pied de lièvre, Pied de lion, Pied de loup, Pied de mouton, Pied de veau. Les oiseaux, non plus, ne sont pas oubliés et forment même une petite phalange respectable : Poule des bois, oule grasse, Salade de chouette, Salive de coucou, Tête de coq, Tête de moineau, Bec à l'oiseau, Bec de cigogne, Bec de grue, Bec d’oie, Bois de poule, Colombe, Colom- - bine, Crête de coq, Ergot de coq, Fleur de coucou, Herbe 24 LE NATURALISTE à l'épervier, Herbe à l’hirondelle, Herbe au coq, Herbe aux corneilles, Herbe aux oies, Langue de moinéau, Langue d’oie, Langue d'oiseau, Menthe coq, Mort aux poules, Nid d'oiseau, Pain de coucou, Pain d'oiseau, Patte d’oie, Patte de poule,.Pavot coq, Pied d’alouette, Pied de coq, Pied de corbeau, Pied de poule, Pied d’oi- seau. Toutes ces bêtes peuvent, de temps à autre, aller se rafraichir au Cabaret des Oiseaux. On peut encore rencontrer des animaux qui ne sont ni des mammifères ni des oiseaux. Ainsi: Piment des abeïlles, Tête de méduse, Trompette de méduse, Chenille, Couleuvrée, Crapaudine, Gobe-mouches, Grenouillette, Herbe à l’araignée, Herbe aux poux, Herbe aux puces, Herbe aux vers, Herbe aux vipères, Houx frelon, Langue de serpent, Pain de grenouille, Patte d'araignée. Tous ces noms de bêtes ne sont pas très harmonieux ; il n’en est pas de même de ceux auxquels est attribuée une allusion sentimentale et qui sont fort jolis: Aimez- moi, Amourette, Désespoir des peintres, Herbe d'amour, Jalousie, Millet d'amour, Ne m'oubliez pas, Pomme d'amour, Plus je vous vois, plus je vous aime. Quelques noms vulgaires de plantes sont empruntés à .quelques noms de localités : Anis des Vosges, Arbre de Judée, Aromate germanique, Bragalou de Montpellier, Capillaire de Montpellier, Ciguë d'Athènes, Cresson des Indes, Croix de Malte, Gazon d'Angleterre, Gazon d'Es- pagne, Lilas des Indes, Lis d'Espagne, Persil de Macé- doine, Thé d'Europe, Thé du Mexique. L'endroit, où poussent les plantes est souvent désigné d'une manière plus ou moins pittoresque: Artichaut de terre, Bassinet de pies, Beurre d’eau, Beurre de terre, Casse-pierre, Chavre d’eau, Écuelle d’eau, Étoile d’eau, Flambe d’eau, Flèche d’eau, Gland de terre, Houppe des bois, Lentille d’eau, Lis des étangs, Lis des Vallées, Masse d'eau, Ruban d'eau, Rue des Murailles, Soucis d'eau, Volant d’eau. On voit que la présence d’une plante dans de l’eau a toujours frappé les paysans. Il en est de même des époques où ies plantes apparaissent ou fleurissent et qui, à la campagne, constituent un véritable calendrier: Avant-Pâques, Belle de jour, Bois de mai, Clochette d'hiver, Dame d’onze heures, Étoile d'automne, Étoile de printemps, Fleur de la Trinité, Fleur de mars, Fleur de Pâques, Fleur du Vendredi saint, Héliotrope d'hiver, Hellébore d'hiver ou Rose de Noël, Herbe à midi, Herbe de la Trinité, Herbe de la saint Jean, Pâquerette, Pâ- quetre, Perce-neige, Raisin de mars, Verdure d'hiver. Dans les plantes, ce qui frappe le plus, c'est évidem- ment la couleur. C’est ainsi que nous avons le Bassin d’or, la Blanchette, le Bleuet ou Bluet, le Bouillon blanc. le Bouillon noir, la Boule de neige, la Boule d’or, le Bou- ton d'argent, le Bouton d’or, le Bouton noir, la Brunette, le Buisson ardent, le Buisson noir, la Chevelure dorée, la Corbeille d'argent, la Corbeille d’or, la Gerbe d’or, la Goutte de sang, la Grisette, l’'Herbe à jaunier, l’Herbe blanche, l’Herbe d’or, l'Herbe dorée, l’'Herbe rouge, la Minette grise, la Minette dorée, le Pied rouge, le Pla- teau blanc, le Rameau d'or, le Tout blanc, la Verge d'or. Que d’or! Que d'or! L'odeur des plantes joue aussi un certain rôle dans la manière de distinguer les plantes, ainsi que nous le montrent les noms de l’Arroche puante, du Bois puant, de la Cretonnade, de la Citronnelle, de la Fumée de terre, du Glayeul puant, de l'Herbe à éternuer, de l'Herbe au bitume, de l’'Herbe musquée, de la Moschatelle, de l'Ortie puante. Certaines plantes ont une saveur toute particulière que rappellent quelques noms vulgaires : Douce-amère, Dou- cette, Fiel de terre, Herbe à cent goûts, Herbe amère, Petit poivre, Poitrette, Toute-épice, Vinaigrier. Dans la médecine des campagnes, les « simples », comme on les appelait autrefois, jouent un rôle impor- tant. Il est si agréable d'avoir un médicament sans défaire son bas de laine ! Et leurs propriétés médicinales nous sont consignées par les noms de l’Herbe aux tei- gneux, de l'Herbe aux verrues, de l’Herbe de la goutte, de la Panacée des chutes, de la Rhubarbe des pauvres, de la Sagesse des chirurgiens, de la Santé du corps, de la Sauve-vie, de la Vulnéraire, du Dompte-venin, de l'Éclaire, de l'Epurge, de l’Herbe à la coupure, de l’'Herbe à la fiévre, de l'Herbe à la gravelle, de l’Herbe à la rate, de l'Herbe à l’esquinancie, de l'Herbe au chantre, de l'Herbe au scorbut, de l’Herbe aux charpentiers, du Brise-lunettes, de l'Herbe aux écrouelles, de l’'Herbe aux hémorrhoïdes, de l'Herbe.aux mamelles, de l'Herbe aux panaris, de l’'Herbe aux poumons. Citons enfin quelques noms vulgaires qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes et dont quelques- uns sont un peu bizarres* Arbre à perruque, Belle-Dame, Bois à balais, Bois gentil, Bois joli, Capuchon, Epi du vent, Cerfeuil des fous, Fleur aux dames, Chaudron, Fleur des veuves, Chausse-trape, Fourrage de disette, Clochette, Gendarme noir, Coquille, Glaciale, Couronne royale, Godet, Caweux, Grassette, Crachat à la lune, Herbe à cloques, Dame nue, Herbe aux pauvres hommes, Endormie, Herbe au vent, Éperon de chevalier, Herbe au verre, Bonhomme, Bonne dame, Bonne femme, Bon- net d’électeur, Bouquet parlait, Bourse à pasteur, Caba- ret, Campanille, Canne de jonc, Canne de Provence, Petit sabot de la mariée, Pipe d'Hippocrate, Plumeau, Porte-chapeau, Portefeuille, Reine des Prés, Réveille- matin, Rosée du soleil, Salut des Alpes, Salade royale, Tête de mort, Turban, Cornue, Damier, Herbe aux cuil- lères, Herbe aux cure-dents, Herbe aux écus, Herbe aux gueux, Herbe aux massues, Herbe aux perles, Herbe aux sonnettes, Herbe aux sorcières, Herbe de la baronne, Herbe de mort, Herbe des magiciens, Herbe du chantre, Herbe grasse, Herbe sans couture, Impatiente, Jouet du vent, Manteau royal, Mantelet des Dames, Merveille, Mirliton, Nez coupé, Oreille de géant, Oitie royale. Tout de même ces noms sont plus agréables à pro- noncer et à entendre que ceux du jargon des botanistes lesquels sont scandalisés lorsqu'on ne leur parle pas — et en latin encore — de la « Chlorocrépide à feuille de staticé », de la « Mulgédie de Plumier », de l'Horminelle des Pyrénées », du « Rhagadiole étoilé » et de la « Tré- pane effilée ». Je m’arrête de peur de détourner d'avance mes lecteurs de cette science charmante qu'on appelle la Botanique. HENRI COUPIN. M2222292202222252999900050 005000 SII aa — DÉFORESTATION ET DÉCADENCE DE L'ALGÉRIE éclairée à la lumière des textes anciens Nos historiens envisagent de façons bien différentes les causes de la décadence du peuple. Ils nous donnent nombre de raisons qu'ils énumerent sans esprit critique; ainsi, pour la destruction de l'empire romain, ils invoquent le christianisme, les vastes do- maines qui perdirent l'Italie. Une cause de première importance n’a jamais été en- visagée par eux : la déforestation. Pourtant la science nous fournit maints exemples actuels de dépeuplement due à cette cause. Il est aisé d’en relever de semblables dans le passé. Si des pays comme l'Asie-Mineure, la Grèce, l’Afri- que romaine, l'Espagne, autrefois riches et prospères sont aujourd’hui dénudés et dépeuplés; si des ruires de cités immenses comme Palmyre én Syrie, Lambessa en Afrique, etc., sont situées en plein désert,en des lieux où l'oiseau même ne peut vivre, c'est quil existe entre la nudation du sol et la disparition de ces villes une relation de cause à eftet. Il m'a semblé qu'en certains cas on trouve des preu- xes plus directes en recourant aux textes anciens. Prenons l'Afrique romaine. Quand Hérodote (484 à 406 avant Jésus-Christ) écrivit son histoire, Carthage était fondée depuis deux siècles. De son temps, la Tri- politaine était déjà privée d'arbres et habitée surtout par des Nomades. ; Il rappelle même la légende du dessèchement du pays des Psylles : premier exemple d’un peuple qui périt par la soif. CLXXIIT. Les Psylles étaient limitrophes des Nasamons ; ils ont péri de cette manière : le souffle de Notus dessécha tout ce qui contenait de l'eau; toute la contrée que renferme la Syrte devint aride. Ils délibérèrent, et, d’un commun accord, ils marchèrent en armes contre Notus (ici je raconte d'après les Libyens); or, quand ils arrivèrent au désert de sable, Notus souffla de plus belle et les ensevelit tous. Depuis qu'ils ont disparu, les Nasamons possèdent leur territoire. À l'opposé, le sud de la province de Constantine était couvert de forêts. À l’ouest du lac Triton (Chott el Djerid) était un pays de laboureurs. CXCI. A l'occident du lac Triton, les Libyens ne sont plus nomades; ïls n’ont plus les mêmes coutumes et ils ne font plus à leurs enfants ce que leur font habituellement les nomades. CXCI. À l'occident du fleuve Triton, après les Anses, la Libye appartient à des leboureurs qui habitent des maisons; on les nomment Maxyes; ils laissent croître leurs cheveux à droite de la tête et les coupent à gauche; ils se teignent le corps avec du vermillon ; ils se disent issus des Troyens. Leur contrée, et le surplus de la Libye du côté du couchant, est plus infestée de bêtes fauves et plus boisée que le pays des Nomades. En effet, la partie orientale de la Libye, celle que les Nomades habitent, est basse et sablonneuse jusqu’au Tri- ton; celle au delà du fleuve, au couchant, séjour des laboureurs, est montagneuse, couverte de forêts, hantée de bêtes fauves. On y trouve d'énormes serpents, des lions, des éléphants, des ours, des aspics, des änes cornus, des monstres à têtes de chiens, d’autres sans tête et ayant les yeux à la poitrine, à ce que disent les Libyens, des hommes et des femmes sauvages, et une multi- tude d’autres bétes farouches, sans doute fabuleuses. CXCII. Il n’y a rien de tout cela chez les Nomades. Voici leurs animaux : des pycargues, des gazelles, des buffles, des ânes sans cornes, d’autres ânes qui ne boivent jamais, des LE NATURALISTE NATURE, 25. _oryx, dont les Phéniciens prennent les cornes pour faire des harpes (car parmi les bêtes fauves, leur grosseur est approx chante de celle du bœuf), des renards, des hyènes, des porcs-épics, des béliers sauvages, des dictyes, des chacals, des panthères, des boryes, des crocodiles de terre, longs de trois coudées, sem- blables à des lézards, des autruches et de petits serpents cornus: Telles sont leurs bêtes sauvages, les mêmes qu'ailleurs, moins le cerf et le sanglier. À à Ceux-ci ne se trouvent nulle part en Libye: il y a là encore trois espèces de souris : celles qu'on appelle dipodes, des zége- ries (Ce nom est libyque; en grec, il signifie les tertres), et des hérissons. Il y a aussi des belettes, qui naissent parmi le sil- phium, pareilles à celles de la Tartèse. La Libye des Nomades produit donc tous ces animaux, autant que mes recherches ont pu me l'indiquer. c Hérodote différencie les faunes des déserts et des forêts : nous n'identifierons pas les divers animaux qu'il cite, ces recherches ont été faites. Bornons-nous à citer l'éléphant que les Carthaginoiïs utilisaient et qui a disparu avec les forêts. : Ce qu'étaient ces hautes futaies, il estaisé de s’en ren- dre compte par les rares débris qui en restent, notam- ment la forêt des cèdres actuellement de Téniet el Haad. Les Romains s'emparent de l'Afrique, détruisent Car- thage en 146 avant Jésus-Christ, civilisent le pays et dé- truisent les forêts. Une compagnie spéciale comprenant soixante bâtiments transportait à Rome le bois d'Afri- que : il était particulièrement destiné à la consommation des thermes (1). Il en résulta une Afrique dénudée. Salluste .(86 à 34 avant Jésus-Christ) écrivit dans sa guerre de Jugurtha la phrase restée célèbre : « Une mer irritée et sans ports, un sol fertile propice à l'élève du bétail, dépourvu d'arbres, le ciel et la terre pauvres d'eau. » Ces mots ont été appliqués à l'Algérie actuelle. Il faut néanmoins noter que du temps de Salluste la pauvreté en eau était bien moindre qu'auiourd'hui puisque le sud de la Tunisie et de la province de Constantine sont semés de mines romaines situées en plein désert : Thysdum, Suffetula, Cilium, Thelepta, Lambessa, etc. Salluste ne parlait d’ailleurs que de la partie orientale de l'Afrique, la seule qu'il connût. L'Ouest, encore barbare, était couvert de forêts. La Mauritanie tingi- tane (Maroc) ne fut réunie à l'empire qu'en l’an 40 avant Jésus-Christ. Ô Pline, mort en 79, nous la décrit dans son Histoire naturelle (livre V). Le Subur (probablement l'Oued Sebou actuel), fleuve magni- fique et navigable; à 50.000 pas du Subur, la viile de Sala placée sur un fleuve de même nom, déjà voisine du désert, et infestée par des troupeaux d’éléphants et bien plus encore par la nation des Tutolobes que l’on traverse pour aller au mont Atlas, la plus fabuleuse même de l'Afrique. C'est du milieu des sables, dit-on, qu'il s'élève vers les cieux. äpre et nu du côté de l'Océan auquel il a donné son nom, mais plein d'ombrages couvert de bois et arrosé de sources jaillis- santes‘ du côté qui regarde l'Afrique, fertile en fruils de toutes espèces qui y naissent spontanément et peuvent rassasier {tout désir. . Une crainte religieuse saisit les cœurs, quand on s'en appro- che, surtout à l'aspect de ce sommet élevé au-dessus des nuages. & Il répète, livre VIII : « Les auteurs rapportent que dans les forèts de la Mauritanie les troupeaux d'éléphants descendent sur les bords d'un fleuve nommé Amylen. » (1) Frédéric Lacroix, Revue de l'Afrique, 1869, cité par Gus- tave Boissière, ['4frique romaine, t. II, appendice, p. 658. Ce dernier auteur si éminent ne s'est d'ailleurs pas rendu compte de l'importance de la déforestation dans l’histoire de l'Afrique. 96 LE NATURALISTE a L'Atlas, à cette époque, était couvert de nuages, on ne nous le représente plus actuellement ainsi. La légende d’Atlas supportant le ciel, n'aurait d’ail- leurs jamais été imaginée par les anciens, si cette mon- tagne n'avait dérobé ses cimes à leur regard. Silius Italicus (25 à 100 ans après Jésus-Christ), poète latin du rer siècle, qui écrivit une épopée sur la première guerre punique, est aussi explicite : Au delà (du détroit del Gibraltar) la mer s'oppose au pas- sage, et Atlas ne permet pas à la Libye de s'étendre plus loin. Atlas qui ferait crouler le ciel s’il retirait sa tête. Cette tête, couronnée de nuages, soutient les astres et porte éternellement la masse du monde. Sa barbe est hérissée de glaces sur son front, une nuit effroÿa- ble est répandue par l'effet des pins serrés qui la couvrent; les vents déchaïinés ravagent ses tempes creusées par leur fureur; et de sa bouche orageuse s'échappent à gros bouillons desfleuves impétueux ! Nous ne savons ce que devint le Maroc dans les siè- cles qui suivirent, mais l’Algérie et la Tunisie s'assé- chèrent de plus en plus. Saint Augustin (350 à 430) nous dit, comme Salluste : Toutes ces campagnes sont encore, fertiles il est vrai, et produisent le blé en abondance, mais point couvertes d'oliviers, ni ombragées de grands bois. C’est l'époque de la lutte des cités contre la soif. Elles constituent des citernes, font de coùteux barrages. Malgré tout, l'Afrique se dépeuple, les villes meurent. Il est notoire que lorsque les Vandales pénétrèrent en Afrique (429), ile n'étaient qu'une poignée d'hommes qui ne rencontrèrent que des ombres d’armées pour leur résister. Les troupes byzantines qui reconquirent l'Afri- que un siècle après (534) étaient aussi fort peu nom- breuses: ‘ L'Afrique était déforestée et dépeuplée. Elle se refo- reste et se repeuple médiocrement sous la domination arabe. Est-il utile de dire que les Français, jusqu’en ces der- nières années, ont fait bien peu pour, la reforestation et que le pays s’est plutôt asséché depuis la conquête? L'influence prépondérante de la déforestation dans l'histoire de l'Afrique romaine semble bien démontrée. Ne serait-elle que possible encore, les historiens de- vraient-ils la citer. Ils n'en font rien. C'est que l’his- toire a été trop longtemps regardée comme le domaine des lettres. Elle est pourtant une science, il serait grand temps de l’envisager comme telle. L'importance de la déforestation commence à être enseignée dans les écoles primaires. Je formule le vœu qu'elle soit rappelée dans nos lycées, non comme pro- gramme nouveau (nos jeunes gens en sont encombrés), mais dans les classes d’histoire. Car les élèves des lycées sont destinés, plus ne à devenir la classe dirigeante. Dr FÉLIX REGNAULT. TIENNE REVUE SCIENTIFIQUE Les mœurs du Ciom du thapsus. — L'Insectarium du jar- din zoologique d'Amsterdam. — Le rôle des femelles dans les sociétés animales. — Les lieux de rendez-vous des animaux. Dans la dixième série de ses Souvenirs entomologiques, qu'il vient de faire paraître, M. J.-H. Fasre donne quel- ques détails sur le Ciom du chapsus, coléoptère qui vit, non sur le Verbascum thapsus, comme le ferait croire son nom, mais sur le Verbascum sinuatum. Son costume consiste en un tricot écailleux, tiqueté de points noirs sur un fond gris cendré ; deux amples cocardes de ve- lours noir, l'une sur le dos, l’autre au bout inférieur des élytres, le caractérisent.La femelle dépose ses œufs, d'un, jaune orangé, dans les capsules, en un seul tas de cinq à six. Il en provient des vermisseaux qui, dans les vingt- quatre heures, abandonnent la chambrette natale. Ils sortent par la voie du pertuis laissé ouvert; ils se ré- pandent sur les capsules, dont ils tondent le duvet, pe- louse suffisante à leurs premières bouchées. Ils descen- dent sur les ramuscules, qu'ils décortiquent, et, de pro- che en proche, sur les petites feuilles voisines, où se continue la réfection. Ce sont des vers nus, apodes, uniformément d’un jaunâtre pâle, sauf la tête, qui est noire, et le premier segment du thorax, qui est orné de deux gros points noirs. Sur toute la surface du corps,ils sont vernis d'une humeur glutineuse, si bien qu’ils adhèrent) au pinceau servant à les cueillir et s’en détachent difficile- ment par des secousses. Tracassés, ils émettent du bout de l'intestin un fluide visqueux, origine apparente de leur enduit. Ils errent paresseusement sous les jeunes rameaux, dont ils rongent l'écorce jusqu'au bois; ils broutent aussi les feuilles des rameaux, bien moindres que celles de la base. Un bon endroit de pâturage trouvé, ils s’y tiennent immobiles, bouclés en arc et retenus par leur |glu. Leur marche est une reptation onduleuse, ayant pour point d'appui leur partie justement collante. Impotents culs-de-jatte, mais vernis d'un enduit adhésif, ils ont la station assez fixe pour résister, sans chute, à l’'ébranlement du rameau si les porte: Comment s'opère la nymphose ? La larve commence à s’immobiliser. Autour de la tête et de l'avant de la poitrine, en. contact avec le substratum, apparaît un liséré d’un blanc pur, comme s'il avait neigé en ces points. Cela forme une sorte de fer à cheval cernant une aire où le dépôt neigeux se continue en vague nébulo- sité. De la base de ce liséré s’irradient en brefs pinceaux des filaments de la même matière blanche. Cette struc- ture dénote un travail de la bouche, un menu travail de filière. Et, en effet, nulle autre part qu’autour de la tête ne se montre pareille matière blanche. Les deux pôles de la bête prennent part à la confection de l'habitacle; celui d'avant fournit les fondements, celui d’arrière fournit l'édifice. Un peu plus tard, la larve se raccoureit. De son point d'appui, c'est-à-dire de la tête ancrée sur le coussinet neigeux, elle rapproche un peu l'arrière ; elle se boucle, fait le gros dos, petit à petit se conglobe en sphérale. Sans être discernable encore, l’ampoule se prépare. Le siccatif a produit son effet, la viscosité primitive s’est transmutée en une sorte d’épiderme, assez souple, en ce moment, pour se disténdre sous la poussée de l’échine. Lorsque la capacité est assez grande, le ver se décollera de son enveloppe et se trouvera libre dans une enceinte spacieuse. L'ampoule est enfin terminée. C'est un gracieux. ovoide en baudruche extrafine, sans adhérence aucune avec la bestiole incluse. La confection en a duré une vingtaine d'heures. Il reste à le consolider au moyen d’une doublure. La transparence de la muraille permet de suivre l'opération. On voit la petite tête noire du ver monter et descendre, obliquer de par ici et de par là, et de temps à autre cueillir des mandibules, sur le seuil de l'intestin, une parcelle de mastic, aussitôt mise en place et minutieusement lissée. Point par point, à petits coups, ainsi se crépit l’intérieur de la cabine. Une jour- née n'est pas de trop pour donner bonne doublure à ÊE NATURALISTE: 97 EEE mm CC —_——. l'ampoule. Le lendemain, la larve se dépouille, passe à ’é he. ne à nymphose se trouvent Héuenmnen un les herbages voisins de la plante nourricière, sur les chaumes et les feuilles mortes des graminées. ce néral cependant, elles occupent les menus rameaux ce Verbascum, dépouillés de leur écorce et ne n septembre, il en sort l'insecte adulte. La capsule el ae druche ne se déchire pas au hasard, de façon irrégulière ; elle se divise nettement en deux parties égales, rappe- lant les deux calottes d’une boîte de savonnette. * + * Au Jardin zoologique d'Amsterdam se trouve un « Insectarium », qui est encore tres peu GORE, ê sur lequel M. G. Loisel vient de recueillir quelques rensei- gnements au Cours d'une mission seentiiqne. Cou mencé en 1898 et agrandi en 1899, cet Insectarium est confié actuellement aux soins de M. Polak, Sanien à Amsterdam. Il comporte surtout l'élevage des pa- pillons de'nuit qui sont, en Hollande, dans la propor- tion de 95 %-sur l’ensemble des Lépidoptères. Il se com- certain nombre de petites cages ou caisses en verre, posées sur des placards et dismonées tout os d'une des salles de la maison des Reptiles. Cette . le ‘est ornée de palmiers et de plantes vertes qui ec on- nent l'aspect d’une petite serre. Chaque Est ne est formée par une Caisse en verre, Sans COux . & que l'on a placée, l'ouverture en bas, sur une boîte de zinc; la face supérieure de cette dernière, percée ni. et earnie de mousse ou de sable, supporte des acons à free ouverture contenant des plantes fraiches dont les chenilles se nourrissent. La partie vitrée du haut de l'appareil est souvent remplacée par un grillage “ Pe porte de petites boîtes à insectes contenant des : ne us desséchés, de la même espèce que ceux qui vivent au-des- Ut fin d'octobre, M. Loiïsel y a trouvé des chrysa- lides de Smerinthus populi, S. ocellata, Deilephila euphor- hiæ, Phalera bucephala, Psyche vèlloscella, DZ Graslinella, Acherontia atropos, Papilio machaou, Philosaunia cythia, M be cages, des chenilles d'Attacus Orizaba, du Mexique, vivaient sur des feuilles de lierre et des ‘chenilles de Bombyx rubi mangeaient des feuilles de saule. Plus loin, il y avait des papillons de Vanessa poly- chroa endormis sur des branches d’asperges, des Vanessa antiopa sur la mousse et des Amphidasis betularia sur des feuilles de bouleau. Enfin des Bacillus rossii, du Sud de l'Europe, se reposaient sur des feuilles de ronces des larves rouges de Phyllium siccifolium, de Java, grim- paient sur les parois de verre; des Carabes dorés se ca- _chaient sous des mottes de tourbe ; une colonie de Cu- cuyos éclairaient, même en plein jour, de leurs- gros points lumineux, la cage demi-obscure où on les avait -placés, et des Fourmis industrieuses essayaient de tirer pose d'un parti des nids arüficiels en plâtre dans lesquels on les. avait mises. = x # # Dans une étude générale sur les sociétés animales, M. Petrucci remarque que plusieurs animaux dissimu- lent le plus possible le lieu où ils ont déposé leurs petits. . Cette habitude devient cependant singulière lorsqu'elle se produit au sein du groupement qui semble, à première ‘ vue, devoir assurer,par la constitution même de la vie 2 sociale, une défense aux jeunes. Chez les lapins, qui vivent en société dans des terriers formant de vérita-. bles cités, la femelle, avant de mettre bas, creuse un, terrier spécial dont le fond circulaire est. garni d'une couche d'herbe sèche. Elle y revient chaque jour pour. a donner son lait aux petits. Le Bézoard vit en troupeau de quinze ou seize individus, dirigés par un vieux mâle. L'accouplement ne parait pas limité à une saison déter- minée. Lorsque la femelle met bas, elle cache son petit dans les buissons, l’allaite et ne l'amène que plus tard au sein du troupeau. Il y reste jusqu'à ce qu'ayant grandi, il excite la jalousie du chef qui le chasse, l’obli- geant ainsi à se joindre à d'autres bandes formées de jeunes. De même, la femelle du Chamois, avant de mettre bas, quitte le troupeau et cherche un pâturage où elle restera un certain temps avec son petit dans ‘les lieux les plus escarpés et les plus solitaires. Chez le Bion d'Europe, qui subsiste encore dans la forêt de Bielovicza, la femelle se sépare aussi du troupeau avant de mettre bas ; elle cache son petit pendant les premiers jours, et c’est alors seulement qu’elle rejoint la bande. Les Bœufs d’Ecosse agissent de même et la femelle ca- che son jeune pendant les quatre à dix premiers jours. Enfin, il est curieux de voir, dans les troupeaux à demi sauvages de la Camargue, les vaches qui vont véler em- ployer toutes sortes de ruses pour cacher à leurs gar- diens l'endroit où elles vont déposer leur progéniture. Tous ces exemples, à part le premier, sont fournis par les Ruminants. On peut en trouver ailleurs, cepen- dant. Chez les Suidés, la laie, rompant la bande, court avec le mâle au moment du rut. Dix-huit ou vingt .se- maines après l’accouplement, dans un fourré solitaire où elle a préparé une couche recouverte de mousse, de feuilles et d’aiguilles de pins, elle met bas de quatre à six marcassins quand elle est jeune, de onze à douze quand elle est vieille. Elle y reste cachée une quinzaine de Jours avec sa progéniture, et ce n'est qu'alors qu’elle rôde avec elleet se joint à d'autres laies et à leurs pe- tits, reformant ainsi une bande. Enfin, les Dindons sauvages fournissent un exemple analogue pour les Oiseaux. Au moment de pondre, les poules s’éloignent, . ; I D couvent, hors des atteintes du mâle, et ne vont le rejoin- dre que durant quelques instants chaque jour. On sait que, dans chaque bande, l'animal le mieux doué a le commandement et exige une obéissance abso- lue. Parmi les Ruminants, les vieilles femelles, surtout celles qui n'ont pas de petits, sontinvesties de ce com- mandement; chez d'autres, les Singes, par exemple, ce sont les mâles qui sont chefs de bandes. Cette prédomi- nance de la femelle au sein du troupeau se produit du reste la plupart du temps lorsqu'elle a cessé d’engendrer et que les caractères sexuels secondaires tendent à dispa- raitre, la rapprochant ainsi, par ses allures et son appa- rence, des mâles. : Por M. Petrucci fait aussi quelques remarques sur les lieux de rendez-vous recherchés par certains animaux. Cette pratique peut être provoquée par diverses causes, mais toutes jouent leur rôle dans la formation du groupe social. Chez les Poissons, par exemple, c’est l’époque du frai qui les rassemble en quantités considérables sur certains bancs où a lieu la ponte ; il en est de même chez certaines Tortues, comme les Arraous ou les Gala- pagos, qui viennent en grand nombre déposer leurs œufs sur certaines grèves sablonneuses où elles se réunissent chaque année. Chez les Oiseaux, la période de la ponte concentre des bandes innombrables sur certains points, rochers, falaises, grèves de sable. Les . Puffinidés: :1és Sternidés, les Plocéidés en fournissent d'abondañts “exemples. C’est la saison des amours qui ramène à des lieux précis de rendez-vous où les mâles combattent pour conquérir les femelles le Tatras urogalle, le Cupi- don des prairies, les Ptilonorhyñques et les Chlamy- dères qui y construisent, en outre, des sortes d’habita- tion de plaisance, ou bien encore les! Combattants. Si lon trouve des places de combat chez ‘les oiseaux, on 28 LE NATURALISTE trouve chez un grand nombre de mammifères ce que l'on appelle des places de rut, c'est-à-dire des lieux de rendez-vous où les mâles viennent lutter en présence des femelles et pour les conquérir. - D’autres fois, c'est la période des migrations qui réunit dans des lieux déterminés des bandes considé- rables d'individus. C’est le cas chez les Cigognes, chez les Grues, chez les Hirondelles et chez beaucoup d’au- tres oiseaux migrateurs. Certaines espèces de Coraci- rostres se réunissent journellement dans des lieux dé- terminés et à des heures déterminées. Enfin, à côté des terriers de Marmotte, ou de Viscaches, on trouve des lieux de réunion où les animaux s’assemblent et jouent sous la garde de quelque adulte expérimenté qui sur- veille les environs. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur quelques plantes fossiles nouvelles dans le Spar- nacien. (Note de M. H.-P. FRirezr, présentée par M. R. ZEILLer.) M. P.-H. Fritel a reconnu dans les argiles la présence de deux Nymphéacées nouvelles, sparnaciennes du bassin de Paris, très voisines des genres Nelumbium et Nuphar. Au genre Nelumbium, l’auteur rapporte des akènes assez communs dans la couche d'argile noire ligniteuse qui couronne les « fausses glaises » à Arcueil. Ces organes ne semblent diffé- rer de ceux du Nelumbium luleum que par leur taille qui est un peu moindre. Ils sont particulièrement conformes aux akènes d'un échantillon de N. Jamaicense de l’herbier du Muséum de Paris, synonyme de l'espèce citée plus haut. La seconde Nymphéacée est représentée par un lambeau de rhizome provenant des argiles noires feuilletées ligniteuses, qui se rencontrent à la base de l'argile plastique à Vanves et à Issy (Seine), c’est-à-dire à un niveau stratigraphique, sensible- ment inférieur à celui dans lequel l'espèce précédente a été rencontrée. Cette empreinte de rhizome, d'une conservation médiocre, laisse néanmoins distinguer à sa surface, des cica- trices pétiolaires et radiculaires ayant de grandes analogies avec celles qui ornent les rhizomes des Nuphar actuels. Jusqu'à ce jour, on ne connaissait en France, comme Nelum- bium fossiles, que les deux formes décrites par le Mi° de Saporta, l’une N. provinciale des lignites aturiens de Fuveau (Bouches-du-Rhône), et l’autre N. proto-speciosum des calcaires marneux aqguitaniens de Manosque (Basses-Alpes). La forme sparnacienne vient donc relier, des le temps, les deux espèces précédemment citées. Du genre Nuphar, on ne connaît, dans la région parisienne, qu'un seul représentant fossile : N. dubium Bureau, découvert par Watelet dans le calcaire grossier supérieur de Jouy (Aisne) et qui s'éloigne notablement, d'ailleurs, de la forme sparnacienne signalée ici. La similitude qui paraît exister entre les deux Nymphéacées paléocènes et les formes qui vivent actuellement dans les régions subtropicales de l'Amérique boréale, semble confirmée par la ‘présence, dans les mêmes sédiments, de rameaux de Sequoia et de troncs de Taxodium. distichum, ainsi que par l’abondance, au même niveau, de, débris de poissons rapportés aux genres Amia et Lepidosteus, actuellement confinés dans les eaux douces ‘de la Californie, de la Floride et du Nord du Mexique. A l’époque où ces deux Nymphéacées ornaient les eaux douces de la région parisienne, d’élégantes Fougères habitaient le bord de ces eaux; elles ont'laissé les débris de leurs frondes dans les argiles noires du conglomérat de Meudon et dans celles du Montois. La détermination de ces Fougères est rendue très difficile par l'état fragmentaire des restes qui en révèlent l'existence. Il en est une cependant que l’auteur inscrit sous le nom d'Asplenium Issiacense, dont les pinnules lancéolées, à bords découpés par des denticulations acérées, sont longuement atté- nuées à leur sommet, ce qui permet, en joignant à ces caractères ceux fournis par la nervation, qui est bien nette, de rapprocher cette forme de-certaines Aspléniées vivantes de la section Euas- a —————_—" —————— — plenium, parmi lesquelles : À. serra Langsd. et Fisch., À. ma- crophyllum Sw. et À. nitens Sw. Enfin, il faut signaler encore la présence incontestable, dans l'argile plastique de Tavers (Seine-et-Marne) et dans celle de Neaufles-Saint-Martin (Eure), de Légumineuses représentées, soit par des folioles, soit par des légumes, en général de petite taille, indices de l’existence probable, en ces points, de stations beaucoup moins humides que celles où végétaient les espèces énumérées ci-dessus. Bibliographie 11. Birger (S.). Om Tuber Salep. Akr. for Bot., VI, n° 13, 1907, pp. 1-13. Bonnevie (K.). Untersuchungen über Keimzellen. II. Physiologische Polyspermie bei Bryozæn. Jen. Zeitschr. f. Naturw., 35, 1907, pp. 561-598, pl. XXXII. XXXV. Boulenger (G-.-A.). Description of a new Pit-Viper from Brazil. Lachesis ilapetiningæ. Ann. Mag. of Nat. hist., oct. 1907, p. 338. Boulenger (G.-A.). Descriptions of two new African Species of Barbus. Ann. Mag. of Nat. hist., oct. 1907, pp. 336-337. Bruntz (L.). Études sur les organes lymphoïdes phago- cytaires et excréteurs des crustacés supérieurs. Arch. Zool. exp., VII, 1907, pp. 1-67, pl. I-V. . Casey (T.-L.). Revision of the American components of the Tenebrionid subfamily Tentyriinæ. Proc. Washington Ac. of. Sc., IX, 1907, pp. 275-522. . Chichkoff (G-). Contribution à l’étude de la faune de la Mer Noire. Halacaridæ des côtes bulgares. Arch. Zool. exp., 1907, pp. 247-268, pl. XXI. . Child (C.-M.). Studies on regulation. XI. Functional in the Intestine of Cestoplana. Journ. exper. Zool., IV, n° 3, 1907, pp. . Cockerell (T.-D.-A.). Bees. Ann. Mag. Ôf Nat. hist., nov. 1907, pp. 445-451. . Comes (Dr S.). Ricerche sperimentali sulle modifica- zioni morfologiche-et chimiche della zona pellucida et degli inclusi dell’ novo dei Mammiferi. Arch. Zool., III, 1907, pp. 165-223, pl. VII-VIII. Coutière (H.). Sur quelques formes larvaires énigma- tiques d'Eucyphotes, provenant des collections de S. A. S. le prince de Monaco. Bull. 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Paris. — Imp. levé, rue Cassette, 11. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) F ss POISSONS FOSSILES ' 15 fr. 25 true acutirostris (So- enhofen), emp. et c. emp.. 425 ul Gps formosus (Solenhofen), ‘emp. 60 Steronemus rhombeus(Monte- olca), emp. et c. emp biumspeciosus(Monte-Bolca) Diplomistusdentatus(Wyoming) 250 fr. Mioplossus abbreviatus — 150 be pterus Duvernoyi (Autun) Reussi — OU AUSUSUS Baylei — Moltzii — — Berthierii Éno macropterus Palæoniscus Frieslebeni Landrioli Blaïnvillei longissimus Duvernoyi Augustus CRANES Mammifères. vulgaris t erminea....... TAN on ra lutra | anis lupus iurus vulgaris. Arctomys marmotta tor fiber (jeune) s decumanus iStrix crislata Myocastor coypus Cœlogenys paca ; olichotis patosonica..... RAA via cobuya Potamochærus porcus. Hippopotamus amphibius Lama pacas Camelus bactrianus Cervulus muntjac Cervus elaphus (daguet), (biche) Alces palmatus (bois petit)... Capreolus caprea Giraffa cameleopardalis, . . .... Eleotragus pygmaeus Mazama bisulca Gazella dorcas Rupicapra rupicapra Capra hircus CONSTANTE ARE PERRET PES Bos taurus Halicore dugong (jeune) Delphinus delphis Dasypus novemcinctus Tamandua tetradactyla Cycloturus didactylus Myrmecophaga jubata Phascolarctos cinereus Mrichosurus vulpecula Petrogala xanthopus — penicillatus Perameles nasuta Oiseaux. N ENONCE Vultur fulvus Buteo vulgaris Accipiter nisus Strix noctua Centropus ægyptius Cuculus canorus Picus major Cacatua galerita ........... die Corvus:corone $ Garrulus glandarius Coracias garrula Pica caudata Struthio camelus Columba livia Tinamus cinereus Gallus domesticus Meleagris gallopavo........ 2 CRANES SCULPTÉS D'ANIMAUX POUR L'ÉTUDE DE LA DENTITION Nota: Ces préparations sont, faites, sur des demi-crânes. Chaque pièce st 5 montée sur tige de cuivre et plateau verni noir. Homo sapiens — — avecdentsderemplt Cercopithecus VMespertilio Meles taxus Lutra lutra Canis familiaris Vulpes alopex ............... Felis catus Sciurus nie Lepus cuniculus Mus decumanus Arctomys marmotta Sus domestica Equus caballus 25 fr. 40 20 25 10 20 15 25 20 Cervus elaphus Capreolus caprea Delphinus delphis Dasypus Macropus Lacerta Tropidonotus Mipera Trigonocephalus Cyprinus carpio Perca fluviatilis Esox lucius Scyllium MEMBRES D'ANIMAUX DÉSARTICULÉS ET MONTÉS À LA BEAUCHÊNE Nota. — Chaque pièce est montée sur tige de cuivre fixée sur plateau. Homme (Homo sapiens). Pied. — — Main. Singe (Macacus). Pieds, anté= rieur et postérieur Maki (Bemur). Pieds antérieur et postérieur Chauve-Souris (Vespertilio). Pattesantérieureet postérieure Chat (Felis)- Pattes antérieure etpostérieure Blaireau (Meles). Pattes ee rieure et postérieure * Ecureuil (Sciurus). Pattes anté- rieure et postérieure Lapin (Mepus).. Pattes \ante- rieure et postérieure Perroquet (Cacatua), Pattes et ailes. Pigeon (Columba). — Héron (Ardeà). — Canard (Anas). — Macareux (Fratercula): — Tortue (Testudo). Pattes anté- rieure et postérieure Tortue (Cistudo): Pattes anté= rieure ef postérieure Lézard (Lacerta). Pattes anté- rieure et postérieure Caméléon (Chamæleo). Pattes antérieure et postérieure... Grenouille (Rana). Pattes anté- rieure et postérieure 25 fr. 25, » 20 50 25 40 45 Porc (Sus). Pieds antérieur et postérieur Bœuf (Bos). Pieds antérieur et postérieur Mouton (Ovis). Pieds antérieur et postérieur Cheval (Equus). Pieds antérieur et postérieur Taupe (Talpa)* Pattes anté- rieure et postérieure... Phoque (Phoca). Pattes anté- rieure eb.postérieure Kanguroo (Macropus). Pattes antérieure et postérieure. Rapace (Buteo). Patte etaile.. Poule (Gallus). = 5e Divers. Humérus d'Elephas africanus (sur plateau chêne) Fémur d’'Elephas africanus (sur plateau chêne) Défense d’Elephas africanus (long. 1,05), la paire Molaire d’Elephas africanus... Défense de Narval (fragment, : long. 0,60) Pied de Camelus bactrianus-.. — antérieurd'Equus caballus — postérieur d'Equus cabal- Sternum de Grus (ouvert) . ..- ERA TO: SOCIÉTÉ DES PRODUITS PROTOERAPRIQUES NT ATEURS PHOTOG PES “AS DE TRÈFLE” | GRIESHABER Faëres & C'']] Essayez ET VOUS ADOPTEREZ 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (II:) ue oo à Saint-Maur (Seine) || AS DE TRÉFLE” CHEMINS DE FER DE L'OUEST l | : Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre et CA TA LOGU ES ; É vice versa, par chemin de fer et bateau à : : vapeur. se ÿ L'une des plus charmantes excursions qu'il soit possible È 1 de faire sans déplacement important «est certainement la E N D | S T R | B U TI O0 N descente de la Seine entre Rouen et Le Hävre. 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ATouslestautres pays 220.12: NN 42 Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » | PU INUNTEr ON RP NRA SUR) 50 Pour changement d'adresse, joindre O fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration un | BUREAUX DU JOURN AI. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Fe \ . LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : = par Éire Deyrorce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurset 'e] ISSAUX. 3 en noir, et 14 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 3 5 Aie RES têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus: 14° Partie 18h Partie Coléoptères par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France: Nouvelle édition, avec planches en couleurs. J 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, x fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. £ " 7 par Louis PLANEr, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre A ral ÿ nees,. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien 7? mis à la portée de tous, permettent ia connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d'ordinaire. Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0.fr. 75 en plus. Album de la Nouvelle Flore, par Gasron Bonnier, membre de l’Ins- titut, professeur à la Sorbonne. Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. 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Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les enfants peuvent expédier comme carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- sons (paroles et musique) choïsies parmi les œuvres du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et son cachet artistique, il n’obtienne un grand et legi- time succès: Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les bibliothèques des, gares. du réseau de lOuestrou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie 20, rue de Rome, à Paris. Lot d’ammonites du Muschelkalk, Saliférien, Lias, ‘ Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS 30° ANNÉE MONOGRAPHIE DES DOLICHOPODIDÆ de L'AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 45. Genre Neurigona, Rondani. Neurigona corculus, nov. sp. (fig. 105-109). 106 ñ / ñ | | À Doi V Îk Ÿ un | Ÿ . À \ À | à À b À V d À \ fit M À à || \ \ À À À CRE 105 107 108 Fig. 105. — Antenne de Saucropus corculus, nov. sp. Q. No 1116 (214 d.). Fig. 106. — Métatarse antérieur. N° 9422. Fig. 107. — Métatarse postérieur du même insecte. Fig. 108. — Articles tarsaux antérieurs c*. N° 2409 (66 d.). Fig. 109. — Aile du même. ®. (2) Troisième article des antennes assez cordiforme et finement velu ; le premier article cylindrique, bien dis- tinct; le deuxième comme arrondi et orné d’une couronne de cils ; le chète du troisième article sort non loin de la base (il est long et finement velu.. N° 1116). Extrémité des hanches antérieures et médianes ornées de quelques longs cils: Métatarse antérieur un tiers plus long que le deuxième article, qui est plus long que le troisième; le cinquième distinctement plus court que le quatrième. (1) Voir le Naturaliste, n°5 492 et suivants. (2) Dans un récent envoi de mon savant collègue êt ami, M. le Prof. Dr R. Klebs, j'ai trouvé le mäle de cette remarquable espèce. Articles tarsaux antérieurs très longs : le-métatarse beau- coup plus long que les deux derniers réunis, le cinquième beau- coup plus court que le quatrième. Tibias médians ornés de quelques longs cils, les postérieurs assez densément ciliés. Mé- tatarse distinctement cilié et beaucoup plus court que le deuxième article, le troisième un tiers plus long que le quatrième; le cin= quième de la moitié de la longueur du précédent. Organes copu- lateurs très saillants, un peu ciliés : Analanhänge longs, fili- formes; stipes larges, un peu échancrés à l'extrémité et ornés de quelques cils, Sagitta moins large, Spatha (pénis) robuste. Ailes longues, larges. Quatrième nervure longitudinale convexe après la transversale qui est un peu sinueuse (chez le seul spécimen observé). Nervure anale très appréciable. 2e SÉRIE — N° 5302 « 1 FÉVRIER 1908 EE —— ——"—"—." "1 Tibias postérieurs assez densément ciliés. Métatarse de la moitié de la longueur du deuxième article, le troi- sième visiblement plus long que le quatrième, le cin- quième un tiers plus court que le précédent. Lamelle gé- nitale tubulaire, ciliée. Ne 9422. Long.du corps 5 mill.;long. alaire 4 1/2 mill. N° 4904, 9422, 1116, 4474, 2970, 8480, 4566, 4846. Coll. du Prof. D" R. Klebs. No 206. 46. Genre Argyra, Macquart. 41. Argyra debellata, nov. sp. (fig. 110-112). Fig. 110. — Antenne de Argyra debellata, nov. sp: 9. No 9572 |(214 d.). Fig. 111. — Articles tarsaux antérieurs (124 d.). Fig. 112. — Articles tarsaux postérieurs (124 d.). ©. Premier article des antennes cylindrique, un peu évasé à l'extrémité, le deuxième cupuliforme, cilié, le troisième en forme de cœur ; le chète subapical, assez long et finement velu. Hanches antérieures et médianes ciliées. Métatarse antérieur environ aussi long que les. quatre articles suivants réunis, le cinquième article distinctement plus long que le quatrième. Tibias médians 11% Fig. 113. — Articles tarsaux antérieurs de Argyra debilis, nov, sp. ®. No 5003 (66 d.). Fig. 114. — Articles tarsaux postérieurs de ce diptère. No 90435. (66 d.). plus. longs que les antérieurs, Métatarse postérieur un “y SEE 30 LE NATURALISTE peu plus court que le deuxième article, ce dernier un peu moins que les trois derniers pris ensemble. Aïles larges, troisième et quatrièmes nervures longitudinales parallèles. L'appareil génital comme épineux au bout. Long. du corps { 3/4 mill.; long. alaire 4 1/4 mill. Nos 9572, 6068. ©”. Inconnu. 2. Argyra debilis, nov. sp. (fig. 113-114), ©. Les caractères antennaires sont les mêmes que chez l'espèce précédente. Elle en diffère par la taille qui est un peu plus grande. Le métatarse antérieur est un peu moins long que les trois articles suivants réunis, le deuxième un peu plus long que le troisième, le cinquième un peu plus long que le quatrième. Métatarse postérieur et deuxième article environ d’égale longueur, le troisième, le quatrième etle cinquième à peu près aussi long que le deuxième ; le cinquième un peu plus court que le quatrième. Abdomen courtement mais distinctement cilié. Aïles un peu plus longues et un peu plus larges que chez Argyra debellata. Quatrième nervure longitudinale des ailes très faible- ment coudée après la transversale. Long. du corps 3 mill.;long. alaire 2 1/4. mill. No 9043, 5003. ©”. Inconnu. 3. Argyra deceptoria, nov. sp. (fig. 115-117). 115 116 117 ‘Fig. 115. — Antenne de Argyra deceptoria ®, nov. sp. No 5038. (214 d.). Fig. 116. — Articles tarsaux postérieurs. Fig. 147. — Aile. N° 5544. ®. Premier article des antennes assez long, cylin- drique, un peu élargi à l'extrémité, le deuxième cupuli- forme, cilié ; le troisième conique, distinctement velu et échancré au bout; le chète assez subapical (il sort de l’'échancrure),assez court et finement velu. N° 5038. Métatarse antérieur à peine plus court que les trois articles suivants réunis, le deuxième un peu plus long que le troisième, le cinquième à peine un peu plus long quele quatrième (Nc 5544). Métatarse postérieur environ de la moitié de la longueur du deuxième article; ce dernier euviron aussi long que les trois articles suivants réunis. Quatrième nervure longitudinale assez fortement coudée après la transversale. ï Long. du corps 2 mill.;long. alaire 1 1/2mill. Nos 7319, 5038, 5544, 5678. o”. Inconnu. Observation : Par la forme du troisième article des antennes, ce fossile se sépare immédiatement des autres Argyra fossiles. La quatrième nervure longitudinale des ailes est coudée à la manière des Muscidæ du genre Cyrtoneura Macquart. 4. Argyra mutabilis, nov. sp. (fig. 118-119). 118 : 119 Fig. 118. — Antenne de Argyra mutabilis, nov. sp. ©. No 4548. (214 d.). Fig. 119. — Articles tarsaux postérieurs du même (66 d.). ®. Premier article des antennes cylindrique, court ; le deuxième comme arrondi, cilié ; le troisième conique; le chète assez courtet inséré au milieu de l'article. Méta- tarse antérieur à peine plus court que les trois articles suivants réunis, les articles quatre etcinq environ d’égale longueur. (A suivre.) Prof. FERNAND MEUNIER. LA PRÉDICTION DES ÉRUPTIONS DU VÉSUVE Les vingt mois de faible activité, qui nous séparent de la catastrophe d'avril 4906, semblent déjà confirmer les hypothèses des savants, sur le rythme de l’activité vésu- vienne, savoir : là succession brusque, à des périodes d'activité continue, exaspérée de loin en loin par une forte éruption et terminée par une explosion brutale, de périodes plus courtes de calme presque absolu. Le mécanisme éruptif du Vésuve, ainsi que sa struc- ture, et par suite les grands traits de son histoire com- mencent en effet à être bien connus. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement. Non que le volcan de Na- ples présentât quelque particularité saillante, de forme ou d'activité, propre à attirer, plus que tout autre appa- reil volcanique, l'attention des chercheurs ; mais nulle bouche ignivome de la terre ne fut aussi intimement mélée à la vié de l’homme, dans son évolution histori- que; nulle n’occupa (du moins parmi celles qui eurent des érupiions historiques) un emplacement aussi facile- ment accessible, au milieu d’une population dense, aux portes de villes considérables et au cœur même des na- tions les plus policées du monde. Ses éruptions souvent désastreuses devaient provoquer la sympathie univer- selle. Elles devaient attirer de plus en plus les voya- geurs épris de spectacles grandioses et les savants cu- rieux de pénétrer plus avant un des phénomènes les LE NATURALISTE 31 plus complexes de la géographie physique. Fatalement, il était réservé au mont à la fois « redouté et chéri » de devenir le volcan le plus fameux, le plus « civilisé » de la planète. Depuis le cataclysme de 79, où il se réveilla de terri- ble facon, après un repos de durée inconnue, le Vésuve n’a cessé de menacer de ses colères les populations qui vivent sur ses flancs féconds et dans les plaines plus fécondes encore qui s'étendent autour, jusqu'aux pre- miers contreforts des Apennins. Les relations qui nous renseignent sur les éruptions des quatorze premiers siècles de l’ère chrétienne sont assez rares et se bornent d'ailleurs à une description très succincte du phénomène volcanique même. On connait toutefois des paroxysmes, outre celui de 79, en 203, 472, 512, 685, 993, 1036, 1049, 1138, 1306 et 1500, tous plus ou moins violents, accom- pagnés ou non de sortie de lave, de détonations et de secousses. Des périodes de repos, où les fumerolles sont les seules manifestations volcaniques, s'étendent entre ces époques de grande activité; entre 1306 et 1500 et entre 1500 et 1631,par exemple, où la montagne se cou- vrit de végétation jusque dans l’intérieur du cratère. Mais il est certain aussi que quelques-unes de ces explo- sions furent précédées et suivies de périodes actives, plus ou moins étendues. Ainsi, il est très probable que le volcan émettait la cendre et la vapeur peut-être un peu de lave en 243, em 305 et 326. Les récits commencent àabonder après le grand in- cendie de 1631, un des plus violents du Vésuve; les éruptions d’ailleurs se multiplient et la plus longue pé- riode de calme signalée, entre 1660 et 1682, fut proba- blement elle-même coupée par quelques petites phases éruptives. Braccini, Recupito, Viola nous ont laissé sur ces temps des documents précieux. Désormais, avec le xyIe siècle, l’activité du volcan est sûrement connue. Elle semble plus continue encore qu’au siècle précédent et si ce n’est le temps de repos compris entre 1737 et 1144, aucune période de calme ne dépasse une durée de quatre ans. Et les études se précisent et s'accumulent davantage. Non seulement l'époque et la durée des pa- roxysmes est nettement indiquée, mais encore chaque phase du phénomène est notée avec minutie. De plus, la minéralogie, la chimie, la physique, la seismolo- gle, etc., sciences sœurs de la vulcanologie, viennent éclairer les hypothèses sur le mécanisme éruptif, déve- lopper les connaissances sur la nature et la formation des produits, susciter des recherches nouvelles sur l'origine des gaz. La géologie proprement dite, à son tour, disséquant la partie ancienne du volcan, essaye d'en fixer l’âge et d'en faire revivre l’histoire. Seras, Breislak, Hamilton, Lyell vom Rath, Scacchi et plus près de nous Palmieri, Matteucci, Johnston-Lavis, Ba- ratta, Lacroix, Mercalli, tant d'autres encore ont con- couru à nous dévoiler ces divers états, ces diverses pro- priétés du volcan, à en synthétiser les conclusions. La belle montagne dont le double sommet domine si admirablement au nord-est le vaste golfe de Naples est de structure assez simple, ainsi que le révèlent son relief, la disposition des matériaux aux creux'des ravins formés par les torrents et la coupe magistrale que présente la falaise du Monte di Somma.On y remarque deux par- ties bien distinctes. L'une, formée à une époque anté- rieure à l'Histoire ; elle comprend toute la base conique du mont, jusqu'aux petits plateaux qui s'étendent aux en —_—_—_—————"""—]————"————— flancs de l’ouest, du sud-ouest et du sud, à environ 600 mètres d'altitude et la crête semicirculaire qui, sous le nom de Somma, prolonge cette base, dans sa partie septentrionale et orientale jusqu'à 1.137 mètres au-des- sus du niveau de la mer. Grand cône régulier, donc fortement ébréché au sommet et même complètement démoli dans toute sa partie sud-occidentale. L'autre partie du volcan, édifiée pendant la période historique, depuis l’an 79, est formée par le cône supérieur qui se dresse sur les petites terrasses, dans la concavité de Somma et à peu près dans l’axe du cône de base. Son altitude a varié et varie encore assez fortement, mais depuis quelques siècles, elle se maintient un peu au- dessus du plus haut pic de Somma. L’énorme égueulement qui affecte le sommet de l’an- cienne partie du massif révèle un cataclysme considé- rable ; soit un effondrement, conséquent du vide formé par la sortie des matériaux, soit une explosion sem- blable à celle qui détruisit, en 1883, une grande partie du Krakatoa, ou celle qui en 1815 emporta le sommet du Timboro ; en tout cas, phénomène gigantesque, compa- rable à ceux qui durent se produire au Vico, volcan de Viterbe, situé à 60 kilomètres au nord-nord-ouest de Rome et plus près du Vésuve, au Roccamonsina. La montagne qui devait atteindre 2.000 mètres de hauteur fut réduite au tiers de sa hauteur dans toute sa partie centrale et sud-occidentale, ne laissant que l’arête de Somma, comme témoin de l’ancienne muraille craté- rique. s Tous les matériaux, coulées de lave et strates de tuf (de nature essentiellement leucitique) qui composent cette ancienne partie du volcan, rayonnent régulière- ment de la région centrale vers la périphérie sous des angles voisins de 25 degrés ; ils rappellent l'édification régulière, par effusions et explosions successives, de la montagne. Des filons nombreux et quelques brettes se- condaires, comme les camaldoli du flanc sud-ouest, représentent les injections latérales et les cônes adven- tifs. Johnston-Lavis a pu déduire de cette structure volcanique et des petites différences pétrographiques que présentent les produits, quatorze grandes périodes d'éruption, interrompues par deux longues ères de tranquillité. Depuis les origines, c'est-à-dire depuis le début du quaterneire, alors que la mer s’avançait encore jus- qu’äux pieds des Apennins et que les matériaux volcani- ques se mélaient à ses dépôts, une suite d’éruptions grandioses amoncela progressivement les couches de produits meubles sur les couches de pierres fondues. Jusqu'à quelle époque ces manifestations se prolon- gèrent-elles et quand survint le grand cataciysme? La question a été fortement discutée et n'est pas encore complètement résolue. On sait, d'après les anciens au- teurs, que, de mémoire d'homme, le volcan se reposait, avant l’éruption de 79. Par suite, le grand cataclysme dut se produire, soit à une période de la préhistoire ou- bliée par l’homme, soit en l’an 79 même, après le grand repos antérieur, et au début de cette nouvelle phase d'activité historique. Il est probable que c’est à la pre- mière facon de voir qu'il faille se rallier. La description que Strabon nous donne du sommet du Vésuve à son époque (un peu avant 79),les fresques pompéiennes trouvées par Franco et représentant la montagne, sem- blent bien s'appliquer à la partie ancienne du massif 32 LE NATURALISTE telle qne nous la voyons encore aujourd'hui. De plus, c'est en vain qu’on cherche parmi les ponces, les lapilli et les cendres rejetés lors de l’éruption de 79, les pro- duits anciens du vieux massif, qu'un démantèlement pareil n’eût pas manqué de jeter sur les flancs du mont. Avec Palmieri, Baratta, Mercalli et la plupart des sa- vants qui ont le mieux étudié le Vésuve, on peut donc attribuer le grand cataclysme à la période préhistorique, le considérer comme explosion finale de la grande phase primitive. D'ailleurs, c'est également parmi les explo- sions actuelles qui précèdent un temps de repos que se trouvent les plus violentes manifestations du volcan. Une nouvelle phase commence ; celle des éruptions historiques. Sur la terrasse laissée par le grand déman- tèlement, le petit cône de cendres et de laves actuel s'élève progressivement par explosion et effusion pour atteindre une hauteur relative d'environ 609 mètres. Cette phase dernière du volcan, qui se prolonge encore aujourd'hui, né semble pas avoir l’envergure des pre- mières manifestations. Que sont en effet ces quelques millions de mètres cubes de produits rejetés par les éruptions actuelles à côté des énormes monceaux de lave antérieurs? En tout cas, l'activité actuelle, avec ses petits repos, ses périodes d'activité plus ou moins longues et intenses, rappelle la régularité, la constance générale des éruptions de la première grande phase. Telle fut, dans ses grands traits, l’histoire du Vésurve. D'une façon générale, il y a eu diminution d'activité. De plus, une phase de brusque et gigantesque démolition entre deux phases d'édification assez régulière. Qu'en peut-on déduire pour l’avenir du volcan ? Peu de chose : la « nuit des temps», surtout en vulcanologie, est plus profonde encore du côtéde l'avenir que du côté du passé, où du moins la science peut porter son flambeau. A part des catastrophes tout à fait inconnues, il peut se représenter au Vésuve, mais au petit cône celte fois, un nouveau cataclysme destructeur, suivi à son tour d'une nouvelle phase éruptive, comme ce dut être le cas au Latera, volcan qui domine à l’ouest le lac de Bol- sena, Où trois cuves concentriques s'emboitent au som- met du grand cône de base. Plus probablement, le Vé- suve s’éteindra graduellement, comme l'ont fait le Vico et le Roccamonsina déjà cités, dans les cratères des- quels une seconde phase éruptive a construit un petit cône semblable au cône suprême du Vésuve. _ : Quoi qu'il en soit de cet avenir plus ou moins éloigné du volcan, l’activité historique est suffisamment connue pour nous donner une base de prévisions, moins vaste il est vrai,.plus approchée de nous, mais beaucoup plus certaine. Dans cette courte période de dix-neuf siècles où les éruptions se sont produites par dizaines, centaines même, si les premières ne sont pas connues de façon précise, celles des deux ou trois derniers siècles en tous cas, étudiées minutieusement, ont pu être cataloguées, codifiées en quelque sorte. On les a ramenées toutes à quatre types distincts, reparus à des époques diverses. De plus, la réunion de celles d'entre eiles qui se placent entre deux époques de repos a amené la découverte de douze périodes éruptives, constituant un rythme, un balancement de l’activité vésuvienne. L’éruption de 1906, la mieux connue de toutes, une des plus violentes d’ailleurs, renouvela un de ces types éruptifs. On se rappelle encore ses phases. = Lorsqu'elle débuta, le cratère était comblé par la lave et un petit cône de cendre émergeait, lançant avec de la fumée des blocs de lave incandescente. Par le flanc nord-ouest du grand cône supérieur, la lave fusait vers l’Atrio del Cavallo. L'activité strombolienne (1\ assez calme, en somme, se maintenait ainsi depuis près d’un an. Le 3 avril 1906, après des secousses assez fortes et des détonations, l’activité augmente. Le 4, des fissures, d’où sort un jeu de lave, se forment au flanc sud-est du grand cône supérieur, tandis qu'une explosion volca- nienne (2), violente, démolit le petit cône interne, l’'expulse et enveloppe, pendant plus de douze heures, la montagne entière dans un nuage de cendre et de vapeur. Le 5 et le 6, de nouvelles bouches apparaissent au flanc sud-est, un peu plus bas que celle du 4. Le 7, le cratère rentre en forte activité strombholienne; une haute co- lonne de matériaux incandescents surmonte le cône su- prême. Puis, vers onze heures du soir, après une pause de quelques minutes, le paroxysme éclate! Un flot con- sidérable de lave dégorge des bouches du sud-est, s’en ouvre de nouvelles encore, de ce côté; le cratère re- prend de plus belle son activité strombolienne, mais la transformant, toutefois, graduellement en activité volca- nienne. Un pin gigantesque surmonte la montagne ; d'énormes jets de lapilli, lancés obliquement, vont s’abattre, en passant par-dessus l’arête de Somma,sur le flanc nord-est du massif et causer les désastres de San Giuseppe et Ottajano. Ce paroxysme dura quelques heures. La lave coula toutefois encore, le 8 avril, jusqu'à quatre heures du soir, et parvint jusqu'aux portes du cimetière de Torre Annunziata, après avoir ravagé les vignobles et une partie du village de Boscotrecase. Les projections volcaniennes, qui non seulement ont com- plètement vidé le cratère, mais l'ont élargi et fortement abaissé, se prolongent encore jusqu'en mai, en dimi- nuant graduellement d'intensité. La chute des cendres sur la montagne et leur glissement le long des pentes produisit de véritables rivières de sable; mêlées à la pluie, ces cendres formèrent des torrents de boues. Quelques semaines après l’éruption, le volcan rentrait dans le calme. Quelques fumerolles sont jusqu'à présent la seule manifestation de son activité. En somme, l’éruption fut caractérisée par la violence et la courte durée du phénomène, la simultanéité des explosions et de la sortie des laves, l’évidement et l’a- baissement du cratère.le repos presque absolu qui succède. A ce type appartient l’éruption de 1631, une des plus formidables du Vésuve, qui déversa sur tout le flanc occidental du volcan plus de huit coulées de lave dont quelques-unes atteignirent la mer en quelques heures ; celles de 1698, 1707, 1737, suivis d’un repos de sept ans, celles de 1767, 1779 ; ceile de 1822, grandiose également et remarquable par la double colonne de cendres qu’elle projeta ; celles de 1839, 1850, 1868 et enfin celle de 1872, où le cône se fendit de part en part, laissant fuser la lave par une entaille énorme au nord-nord-ouest, visible en- core de nos jours. (A suivre.) P. SCHOŒEPÆRS. (1) Les vulcanologues appellent activité strombolienne celle qui se manifeste par des projections de lave incandescente et de vapeurs légères au cratère. (2) L'explosion volcanienne consiste en un très grand dyna- nisme au cratère, la vapeur et les cendres sortent en quantités énormes, formant des nuages en choux-fleurs qui, lorsque l'éruption est violente, s'emboitent et construisent une sorte de colonne au-dessus du cratère, le fameux pin de Pline. A re LS D Ses M Et, ARR ; OA TT TE LE NATURALISTE 33 LA CAILTE en Égypte et dans la Bible Ce gallinacé, au corps massif, a le bec petit, les ailes et la queue très courtes, les tarses faibles, les ongles grêles. Son dos, d'un ton roussâtre taché de noir, est rayé longitudinalement de filets blancs; la tête a aussi la même couleur roussâtre, mais plus foncée; le, men- ton et le milieu de la gorge sont noirs, le ventre est d'un blanc sale, l’œil brun tirant sur le fauve, le bec gris-noir, les pattes jaunâtres (1). Cet oiseau mesure 21 centimètres de long et 36 d'envergure. On trouve la caille dans presque tous les pays de l’an- cien continent : en Burope,depuis le 50° degré de latitude nord, elle abonde en Asie centrale et, à l’époque des migrations, traversant le nord de l'Afrique, elle arrive dans la zone! tropicale, peut-être même la dépasse- t-elle pour aller jusqu’au Cap de Bonne-Espérance (2). Les cailles se reproduisent avec une telle rapidité que, malgré les centaines de mille qui, au printemps et en automne, sont détruites par les hommes ou englouties dans les flots de la mer, il y a des années où leur nom- bre est infiniment considérable. La chair de cet oiseau est grasse, succulente et, con- trairement à l’opinion de Pline (3), elle ne renferme aucun principe nuisible à l’homme recherchant cette nourriture. Voyageant de préférence au clair de lune, les caïlles restent, pendant le jour, couchées sur le côté, la tête et les pattes étendues à terre. À l’époque des migrations, elles pullulent dans les champs, les haies, les prairies, etc., avoisinant la Médi- terranée. Athénée raconte que les anciens appelaient l'île de Délos Ortygie, à cause des bandes de caiïlles qui s'y jettent en venant de la mer (4). Ces oiseaux arrivent en Egypte au mois de novembre, venant du nord et, en février, venant du sud. J'en ai même rencontré, dès le commencement de ce mois dans la plaine de Thèbes. Vers le milieu de mars, le passage s’accentue et bat son plein en avril. À cette époque les cailles semblent littéralement pleuvoir du ciel, les marchés en regorgent. On en charge des bateaux à destination de l'Europe par trente, quarante mille et plus. Des navires marchands partent d'Alexandrie avec cargaison exclusive de cailles vivantes. Elles sont enfermées dans des cages superpo- sées, pourvues de mangeoires et percées de trous pour établir des courants d'air. On a quelquefois avancé que la caille se reproduit en Afrique durant son séjour d'hiver ; le fait n'est exact que pour un très petit nombre de ces oiseaux qui, inca- pables d'accomplir leur voyage, nichent en Egypte, pen- dant qu'à la même époque leurs congénères se repro- duisent en Europe. _ Quand elles arrivent de l’intérieur de l'Afrique, les (4) Voir Gourn, Birds of Europe, vol. IV, pl. 263. (2) Les cailles que l’on tue au Cap ressemblent absolument à celles de nos régions. Brean, Les Oiseaux, Il° vol., p. 378, édit. française. (3) Hist. nat., liv. X, 33, 4. Cf. Lucrèce, IV, vers 6317-6388, (4) AnRÈNÉE, Liv. IX, ch. xr. cailles sont généralement maigres, mais comme elles se refont assez vite dans les grasses plaines de la basse Égypte, celles que l’on chasse au mois d'avril sont char- gées d'embonpoint et fort estimées des gourmets du Caire et d'Alexandrie. Il est cependant reconnu que la caille est plus fine et de meilleure graisse lorsqu'elle revient d'Europe. On la chasse de plusieurs manières. Les uns em- ploient le chien ; la plupart des chasseurs se servent du fusil'et la tirent au rabat, Ils embauchent un certain nombre de Bédouins qui, lentement, foulent les ré- coltes en poussant de grands cris afin de faire lever le gibier. Quelquefois on se sert du corbeau comme pour la chasse au canard dans les marais. Les indigènes prennent les cailles vivantes à l’aide du filet connu sous le nom de drap de mort, qu'ils promènent sur les cultures (1). Le nom de la caille est salwd chez les Arabes et seläw chez les Hébreux. Dans la langue égyptienne, elle représentait la voyelle w et, à cause sans doute de sa nature extraordinairement prolifique, servait à exprimer le pluriel ; aussi est-ce l’un des oiseaux dont les inscrip- tions hiéroglyphiques nous montrent le plus souvent l'image (fig. 1). (Q | pe If xs PHE. Fig. 1. — La caille. De même que les Bédouins d'aujourd'hui, les anciens Égyptiens prenaient la caille au filet; Diodore de Sicile nous dépeint la manière dont on procédait. Il raconte qu'après s'être rendu maître de l'Égypte, Actisanes (2), roi des Éthiopiens, traita ses nouveaux sujets avec bonté et se comporta envers les brigands d'une facon singulière. Il ne les fit point mourir, mais ne les lâcha point entièrement impunis. Réunissant tous les accusés du royaume, afin de connaitre exacte- ment leurs crimes, il fit couper le nez aux coupables e les envoya à l'extrémité du désert, dans une ville qui, en souvenir de cette mutilation, prit le nom de Rhino- colure (3). Ce pays, situé non loin de la mer,sur les (1) Revue des sciences naturelles appliquées, année 1891, premier semestre : La chasse de la caille en Egypte, par Ma- GAUD D'AUBUSSON, p. 668. (2) Le Sabakon des textes égyptiens. (3) Piv, nez, x6)ovpoc, coupé. 34 * LE NATURALISTE frontières de l'Égypte et de la Syrie, était couvert. de sel et, dépourvu des choses indispensables à la vie. Forcés de satisfaire aux besoins de l’existence, ces condamnés durent, par leur industrie, suppléer à ce qui leur man- quait. Coupant les joncs des alentours, ils en firent des filets qu'ils tendaient le long de la mer, sur une étendue de plusieurs stades, pour faire la chasse aux cailles. Ces oiseaux arrivaient du large par grosses bandes et les chasseurs en prenaient en assez grande quantité pour assurer leur subsistance (1). De son côté, Hérodote rapporte que les Égyptiens mangeaient les cailles crues après avoir pris le soin de les saler (2). La Bible fait mention de la caïlle à plusieurs reprises. D'abord dans l’Exode. Sortis depuis un mois et demi de la terre de servitude, les Hébreux se trouvaient alors dans. le désert de Sin, entre Elim et le Sinaï, lorsqu'ils se mirent à murmurer contre Moïse et Aharôn, leur di- sant : « Ah! que ne sommes-nous morts de la main de l'Éternel, en Égypte, pendant que nous étions assis auprès de la marmite à viande et que nous avions de quoi manger à satiété !.. Alors l'Éternel dit à Moise: Eh bien, je vais vous faire pleuvoir du.pain du ciel... et Moïse ajouta : L'Éternel vous donnera ce soir de la viande et demain du pain à satiété... Et vers le soir, les cailles arrivèrent et couvrirent le camp... (3). » Le livre des Nombres parle aussi de la caïlle, mais ici cet oiseau nous apparaît comme un présent, plutôt fu- neste, que Dieu fit à son peuple quand, après son départ du Sinai, fatigué de la manne, il recommenca à mur- murer : « Lorsque Moïse se fut retiré au camp avec les chefs de famille d'Israël, un vent se leva par ordre de l'Éternel et amena des caïlles du côté de la mer, et les abattit dans le camp, sur une largeur d’une journée de marche de chaque côté âu camp et à la hauteur de deux coudées au-dessus: du sol. Et les gens, ce jour-là et cette nuit et le lendemain, se mirent à ramasser ces cailles; celui qui en ramassait le moins en prenait dix hômer, et ils les étendirent autour du camp (4). La chair était encore entre leurs dents et n'était point consommée, que l'Éternel se prit de colère contre le peuple et le frappa d’une très grande plaie. Et l'on nomma cet en- droit : Tombeaux de la convoitise parce qu’on y enterra tous ceux qui avaient manifesté cette convoitise (5). » Pline raconte que les cailles étaient bannies des ta- bles, parce qu’elles se plaisent à manger la graine d’une plante vénéneuse (6); fait assez mal fondé qui long- (1) Dronore DE Sicice, I, 60. ‘(2) Liv. II, 71. (3) Exode, xvr, 1 à 13. (4) Pour les saler et les mettre en conserves, à la manière des Égyptiens. Il faut comprendre, non pas que les cailles gisaient sur la terre, formant des tas de deux coudées de haut, mais qu'elles volaient à la hauteur de deux coudées au-dessus du sol. Fatiguées par la traversée qu'elles venaient de faire, leur vol était si bas, qu'on pouvait les abattre à coups de bâtons ou même les prendre à la main. Le Admer est évalué à 6 pieds cubes au moins. Voir la Bible, trad. de Reuss, édit. franc., tome IT, page 209, note 4. Les naturalistes supposent que ces cailles étaient des Gangas (Pteroclurus alchata Lin.). En effet, la caille ne se trouve pas dans le désert de Syrie, tandis que les Gangas, véritables cailles ou perdrix du désert, opèrent, en grandes bandes, des raigrations qui semblen! bien correspondre au récit de la Bible. - (5) Nombres, xvi, 30 à 34. (6) Pre, Hist. nat., liv. X, 33, 4. Voir plus haut. temps fut considéré comme la cause de cette plaie dont parlent les Nombres. Sans qu'il soit nécessaire de re- courir à l'effet d'un poison ingéré par ces oïseaux, il est facile de concevoir qu'exposés en grand nombre autour du camp, leurs corps étaient vite altérés par l’action d'une chaleur.extrême, et qu'il ne tardait point à s’y développer des leucomaines etautres produits toxiques, très suscepti- bles de donner lieu à des accidents rapidement mortels. Privés de viande depuis de longs mois, dans leur impa- tience, les Israélites se jettèrent avidement sur ces chairs putréfiées et la plupart d'entre eux succombèrent par suite d'intoxication d'aliments avariés. Effrayés par cette catastrophe et, peut-être, incom- modés aussi par les émanations pestilentielles que ne pouvaient manquer de dégager tant de viandes corrom- pues, ils abandonnèrent leur campement. « Des Tom- beaux de la convoitise, le peuple marcha sur Hacérat où l’on s'arrêta (1): » Les Phéniciens sacrifiaient des cailles à Hercule parce que, lors de son passage en Libÿe, ce héros ayant été mis à mort par Typhon, lolaüs le rappela à la vie en lui faisant sentir une caille, oiseau qu'il avait beau- coup aimé de son vivant (2). Une forme anaïogue de ce mythe nous est offerte par le Rig-Véda où, toujours secourables, les Açvins arrachèrent la caille à la gueule d’un loup prêt à la dévorer (3). Chez les Égyptiens, la caille n'avait pas, semble-t-il, de caractère sacré, mais l’os de cet oiseau exprimait la stabilité et la sûreté (4). Les Grecs et les Romains, remarquant que le lever de la lune provoque le réveil de la caille, la consacrèrent à Latone. Ils déclaraient que Jupiter avait pris la forme de cet oiseau pour obtenir les faveurs de la déesse, union d’où naquirent Apollon et Diane (5). _ Les combats de cailles étaient un divertissement aussi recherché des anciens que les combats de coqs. Non seulement ils ÿ engageaient des paris, mais s’en ser- vaient pour tirer des prévisions et des augures, relatifs à des entreprises dont l'issue paraissait douteuse. Lors de sa première apparition dans l’assemblée du peuple, Alcibiade fit une distribution d'argent qui lui valut des applaudissements enthousiastes. Dans sa joie, ayant laissé partir une caille qu’il avait sous son man- teau, de nombreux assistants se levèrent pour courir après elle. Le pilote Antiochus la rattrapa et la rendit à son maître qui, depuis ce jour, eut pour lui la plus vive amitié (6). : Eros, intendant d'Égypte, témoignait, lui aussi, d'un faible pour les cailles, mais d’un genre tout particulier. Auguste ayant appris qu'il avait acheté, pour la manger, une caille qui toujours triomphait des autres sans jamais être battue, le fit mander pour s'assurer du fait; comme l'accusé en fit l’aveu, l’empereur ordonna de le clouer au mât d’un navire (7). (1) Nombres, x1, 35. (2) ATHÉNÉE, liv. IX, ch. xr. (3) Les Acçvins étaient les dieux du jour et de la nuit dans le panthéon hindou. Quelques hymnes, composées en leur honneur, les glorifient de cette protection qu’ils accordèrent à la caille. (4) HorapoLLon, Il, 10. (5) Le Soleil et la Lune. (6) PLurarour, La Vie d'Alcibiade, 10. (7) Prurarque, Apophthegmes de Romains : De César Au- guste, 4. En dehors des inscriptions, où la caille au repos est très souvent reproduite comme voyelle ou signe du plu- a ( KZ ED SO IIIIIN ESS 2727777777 Fig. 2. — 'Bas-relief de la XVIIIe dynastie. riel, quelques rares monuments nous offrent l'image de cet oiseau. Voici un curieux bas-relief, de la XVIIIe dynastie, représentant une scène d'arpentage dans laquelle LE NATURALISTE 35 LA SÉLECTION DES GRAINES d’après la méthode de Svalof Cette méthode, fondée il y a une quinzaine d'ann‘es par Hjaïmar Nilsson à l’Institut agricole de Svalôf, est encore fort peu connue en France, parce que les publi- cations qui lui sont consacrées sont ordinairement écrites en suédois. Mais comme cette méthode a des résultats pratiques très importants et qu'elle ouvre un jour tout nouveau suc les phénomènes de sélection, je crois utile de donner sur elle quelques détails que j’em- prunte à un travail de M. Hugo de Vries (1). On sait depuis longtemps que les espèces linnéennes ne sont que la réunion d'un nombre plus ou moins grand de sous-espèces, à caractères parfaitement tran- chés et transmissibles. On connait notamment les re- cherches qui ont permis à Jordan de reconnaitre dans Draba verna plus de cent espèces bien définies. La plu- part des autres espèces linnéennes sont composées de quatre à six espèces jordaniennes. Or, Nilssoni a décou- vert que les plantes cultivées ne sont également que des espèces collectives formées d’un grand nombre de sous- espèces. Celles-ci se distin- guent non seulement par des caractères botaniques, mais par des propriétés utilisa- bles. On n’a donc pas à chercher à transformer les espèces dans un sens donné, procédé toujours long et incertain. Mais il suffit de puiser dans les matériaux que nous offre la nature pour trouver presque à coup sûr la plante répondant à des be- soins déterminés. Ces va- riétés sont absolument cons- Fig. 3. — Peinture thébaine de la XVIIIe dynastie. nous voyons deux caiïlles s'envoler sur le passage des géomètres, marchant à travers champs (fig. 3). Une peinture thébaine, de la même époque, nous montre un fonctionnaire égyptien assis sous un kios- que; son bâton à la main, il préside aux travaux cham- pêtres de son domaine. Devant lui sont placées trois gargoulettes dont les deux extrêmes portent, chacune, attachées à leur col, deux cailles prises au filet par les moissonneurs (fig. 2). Parmi les personnages symboliques du tombeau de Ramsès III, on distingue la personnification d’une pro- vince qui, entre autres produits, apporte deux cailles à titre d’offrande. Nous trouvons encore l’image de ce gallinacé sur une tapisserie copte. Mais alors qu'aux temps pharaoniques, sa forme stylisée serait plutôt élégante, ici elle nous apparaît lourde, trapue, chargée d’embonpoint et d’un aspect beaucoup plus réaliste Les ailes d’un ton violacé, le ventre blanc, le bec et les jambes rouges, elle se déta- che sur un fond jaune d’or qu'entoure une riche bordure formée de rosaces aux couleurs brillantes et des plus variées. P. HIPPOLYTE Boussac. tantes, à condition qu’elles proviennent d'un pied uni- que. Dès lors la méthode est la suivante. Dans une culture de blé ou d'avoine, on choisira par exemple 500 épis diffé- rant entre eux par quelques particularités anatomiques et on sèmera chacun d’eux à part. Parmi les 500 formes ainsi obtenues, on choisira celles qui présentent un in- térêt cultural et on les multipliera pour les livrer au commerce. Dans la méthode ordinaire de sélection, si on veut obtenir un blé à gros grain, à chaque génération on criblera le blé et on ne sèmera que les grains les plus gros. Mais par ce procédé on perpétue un nombre indé- terminé d'espèces élémentaires et on n'arrive que très difficilement à fixer les caractères de la variété désirée. C’est le hasard seul qui a permis de purifier certaines variétés culturales en ne laissant subsister qu'une espèce élémentaire. Au contraire, dans la méthode de Svalüf, on est assuré que chaque semis correspond à une espèce élémentaire puisqu'il provient d’un seul pied primitif. Dans quelques cas exceptionnels, les variétés obtenues à Svalüf se modifient dans les générations successives. C'est qu'alors le pied-mère était un hybride et ses es- PF. Hippoljte-Boussac del: (1) Archiv für Rassen-= und Gesellschafts-Biologie. t. III, 1906, p. 325. L 136 LE NATURALISTE cendants retournent partiellement au type de l'un ou l’autre des parents; ou bien on a affaire à une espèce en voie de transformation ou mutation, dans le sens indi- qué par de Vries. Mais, je le répète, ces cas sont très rares, et, en règle générale, les variétés de Svalüf sont absolument constantes. Pour la distinction des espèces élémentaires, les spé- cialistes suédois tiennent compte de l’ensemble des ca- ractères de la plante; ainsi, pour les céréales, ils étudient : la structure de la paille, celle de l’épi, les particularités des glumes, glumelles et autres appendices, le mode de ramification de l’inflorescence, l'apparence et la struc- ture des grains. Les formes ainsi distinguées sont répar- ties en groupes et en systèmes.On a pu établir des corré- lations extrêmement remarquables entre certains carac- tères botaniques et les propriétés recherchées par l’homme. La plupart des plantes de grande culture sont soumises à cette étude détaillée, qui a nécessité l’éta- blissement de tout'un matériel spécial. À un point de vue tout, à fait général on a constaté qu'il ÿY a toujours avantage à utiliser des graines de grandes dimensions. Les plantes qui en naissent sont plus robustes, elles croissent plus vite et sont par suite moins longtemps exposées aux attaques des parasites, particulièrement dangereux dans le jeune âge. Les études ont été faites même sur les plantes fourra- gères. On a constaté que les Agrostis sont très variables ; on a pu isoler de la folle avoine (Avena elatior) 50 for- mes, dont 14 présentent des propriétés intéressantes. On cherche notamment à obtenir dans les prairies un mélange de plantes qui soient au même degré de déve- loppement au moment de la fenaison. Jusqu'en 1891 l’Institut de Svalüf opérait avec les méthodes ordinaires de sélections successives et n'avait obtenu que des résultats insignifiants. Ceci est intéres- sant à constater. Les recherches entreprises à Svalôf sont faites dans un but essentiellement pratique. Il est permis néanmoins d'en tirer quelques conclusions théoriques. En effet, Darwin a fondé sa théorie de la séléction naturelle sur les résultats obtenus par les éleveurs et les agronomes. Or, il semble que ces ré- sultats soient dus au seul hasard, c’est-à-dire à l’isole- ment fortuit d'une espèce élémentaire préexistante, Dès lors la sélection naturelle n'aurait pas l'importance que lui attribuait Darwin. Les variétés préexistent au sein de l’espèce linnéenne ; elles se transforment par mutation ; il apparaît brusquement quelques indiviäus qui diffèrent considérablement des autres. Les transitions manquent, etles caractères nouveaux sont fixés et héréditaires dès le début. On a affaire à une nouvelle espèce élémen- taire ; le rôle de la sélection se réduirait à laisser subsis- ter les seules espèces les plus aptes, formées en dehors d'elles. C’est dela même facon que les spécialistes de Svalôf choisissent, parmi les espèces qu'ils n’ont pas créées, celles qui leur paraissent dignes d’être perpé- tuées. Dr L. LALOY. UNE CEBRIO GIGAS Il m'a été adressé au mois de novembre dernier, d'Aix-en-Provence, quelques coléoptères qui s'attaquent aux luzernes ainsi qu'aux boutures et greffes de la vi- gne. Ce sont des Cebrio gigas, sur lesquels voici quelques renseignements. S La larve du Cebrio gigas est longue d'environ 5 à 6 centimètres et large de 5 millimètres seulement. Elle est très allongée et complètement cylindrique, peu renflée à ses deux extrémités, de coloration jaune rougeâtre assez vif, avec le devant de la tête et la partie dorsale du premier segment rembrunis. La tête petite, est cor- née et en partie enfoncée dans le corselet. Les mandibules sont fortes, très dures, saillantes; munies d’une dent triangulaire, un peu arquée,elles sont utiles à la larve pour fouiller la terre. Les antennes sont articulées immédiatement en dehors de l'insertion des mandibules, formées de trois articles portant quelques soies, les deux premiers presque égaux, le troisième très grêle, à peine le tiers du précé- dent en longueur et accompagné d'un petit article sup- plémentaire de moitié moins long. Les mâchoires sont écailleuses, formées d’une nièce cardinale allongée et d’une pièce basilaire assez courte et terminées par deux lobes libres, Le menton est corné et allongé, ie corselet plus long que les deux segments suivants. Les segments thora- ciques sont revêtus de téguments écailleux. Le mésothorax et le métathorax sont courts. Les segments abdominaux, au nombre de neuf, sont cylin- driques et revêtus d’écussons écailleux. Les pattes sont courtes, épineuses et composées de quatre pièces dont la dernière est munie d’un crochet petit et simple. Les stigmates ovulaires sont au nombre de neuf paires situées, savoir : la première inférieure- ment au bord antérieur du mésothorax, les huit autres au bord antérieur des huit premiers segments abdo- minaux. La nymphe qui se trouve depuis la mi-juillet jusqu’à la mi-août dans une loge souterraine n'offre rien de particulier. A l’état parfait, le Cebrio gigas mesure généralement de 18 à 23 millimètres de longueur sur 7 à 8 millimètres de largeur. Voici la description qu'en donne M. Valery-Mayet, l'éminent directeur du laboratoire d'Entomologie agri- cole de Montpellier, dans son travail sur les rongeurs de boutures et de greffes : « Le corps, dit-il, est entièrement recouvert d’une fine pubescence ; vu de dos, la couleur est à peu près celle du hanneton commun, tête et thorax noirs, élytres fauves, la teinte seulement plus jaune que chez le hanneton. « Le dessous est fauve ainsi que les cuisses, ou un peu rembruni sous la tête et le thorax, les antennes, lés tibias et les tarses, d'un brun clair. Les antennes grêles, atteignent la moitié ou les deux tiers de la longueur du corps; les mandibules développées et saillantes, bien que lPinsecte ne semble pas manger, sont, comme chez la larve, falciformes, mais plus grèles et sans dent interne. : « Le procnorax, atxénué en avant, est la partie du LE NATURALISTE 37 ———_—_—__——————…—…—…—…—…—…——_ _————— corps qui rappelle le plus les Elatérides. Les deux angles postérieurs sont, en effet, terminés par deux pointes aiguës et une pointe sternale s’engage dans une fente placée sous le mésothorax. Ces deux caractères qui constituent l'appareil du saut chez les Taupins, ne font pas cependant de nos Cebrio des insectes sauteurs. Ce sont des organes inutiles, devenus de simples caractères d'affinités. Les élytres mous, un peu déhiscents, laissent voir de longues ailes inférieures qui fait de l’insecte un bon voilier. « La femelle,assez différente du mâie pour avoir été décrite sous un nom de genre et d'espèce différent (Hammonia Latreilli Leach), diffère de l’autre sexe par sa taille plus grande, plus épaisse : 22 à 25 millimètres de long sur 7 à 9 millimètres de large. La couleur est en- tièrement fauve, ses pattes courtes et robustes, ses an- tennes atrophiées au point de ne pas dépasser la lon- gueur des palpes. Les ailes supérieures courtes, très déhiscentes, recouvrent l'abdomen aux deux tiers seule- ment; les ailes inférieures, très peu développées, un centimètre de long environ, sont impropres au vol. » La larve du Cebrio gigas offre diverses particularités plus ou moins remarquables les unes que les autres; parmi celles-ci, il est un point très intéressant qui na jamais été signalé dans aucune autre larve; celle-ci, en effet, possède la faculté de gonfler, de dilater à volonté l’espace membraneux qui unit la plaque sous-céphalique au prothorax. ù A l’état ordinaire, disent MM. Chapuis et de Candeze, elle ne présente rien de particulier dans cet endroit, mais lorsqu'elle relève la tête, elle peut la redresser presque à angle droit avec le reste du corps, non seule- ment On voit apparaître un espace mou, blanchâtre et strié, mais la gorge est occupée par une dilatation con- sidérable. Il serait assez difficile, disent les auteurs cités un peu plus haut, d'exposer comment cette lamelle membraneuse se déploie et disparait dans les mouve- ments alternatifs de la tête de l’insecte ; du reste, ce n’est pas le point essentiel, il serait beaucoup plus inté- ressant de connaitre le but, la fonction de cet appen- dice. Il n'avait pas échappé à l'observation de M. de Cerisy : il rapporte que, tenant un jour en main une motte de terre où se trouvait une larve, il sentit les efforts qu’elle faisait pour pénétrer plus profondément et s’apercuten même temps que sa main était humectée dans cet endroit. Ce fait nous éclairera peut-être un jour sur les fonctions de cet appareil; est-il destiné à refouler la terre humectée par une espèce de salive ou bien est-il le lieu de la sécrétion de ce liquide? Cette dernière conjecture paraît la plus probable lors- qu'on réfléchit à la texture molle et translucide de cette membrane. Le Cebrio gigas est un coléoptère de la famille des Mollipennes et du genre Cebrio, qui ne comprend en France que deux espèces : celle qui nous occupe et le Cebrio Fabricii. On le rencontre surtout aux environs d'Aix, Nimes, Montpellier, Béziers et Narbonne, puis en Italie: l’autre espèce est plus commune dans les Pyrénées-Orien- tales. L'apparition du Cebrio gigas a lieu depuis la fin août jusqu'en novembre, cela dépend beaucoup des pluies d'automne, car c’est surtout dans les journées plu- vieuses qu’il vole le plus abondamment : il faut en effet que la terre soit humectée passablement pour qu'il puisse sortir du sol. Les larves se nourrissent des racines de la luzerne, mais elles s’attaquent aussi, comme le dit M. Valery- Mayet, aux bourrelets de soudure et aux bourgeons sou- terrains de la vigne et peut, par cela même, causer de graves préjudices aux cultivateurs et viticulteurs. A l’état parfait, l’insecte, malgré la bonne conforma- tion de ses mandibules, ne paraît pas manger. La femelle est atrophiée et ne peut donc voler et quitter le sol. Elle habite un puits à l’orifice duquel, au moment de l’accouplement, elle se tient la tête en bas, ne faisant saillir au dehors que l'extrémité de son oviducte. Lorsque l’on veut se procurer la femelle, il faut, pen- dant les orages, chercher à surprendre un groupe de mâles s’abattant ensemble sur le sol, et il suffira alors, à l’aide d’une petite bêche, de creuser à cet endroit pour l'y découvrir. C’est de préférence dans les terres argileuses com- pactes que vit le Cebrio gigas, renfermé dans une loge terreuse où s’accomplissent les métamorphoses, à envi- ron 10 centimètres &e profondeur. Il faut environ trois années aux larves de cet insecte pour opérer toutes leurs métamorphoses. Dans le journal la Feuille des Jeunes Naturalistes d'août 1898, M. V. Achard rapporte. sous le titre: « Une chasse entomologique en automne », « que deux de ses amis ainsi que lui ont capturé, pendant l'automne 1897, à différentes reprises plus d’un millier de Cebrio gigas dans un siphon situé au quartier de Calèche et sous lequel passe le canal du Verdon qui alimente Aix. C’est toujours après la pluie qu'avaient lieu ces captures, et sur la quantité d'insectes capturés, il ne se trouvait que quatre femelles, ce qui démontre qu’elle est rare » . L'insecte est généralement signalé comme rare et M. V. Achard dit que sa surprise fut très grande d'en trouver une aussi grande quantité. Comme on peut s’en rendre compte par les notes qui précèdent, le Cebrio gigas peut, certaines années, causer de graves préjudices ; on devra donc,en automne, faire une guerre acharnée aux mâles et détruire tous ceux-ci afin d'éviter le plus possible la fécondation des femelles. Quant aux larves, il est parfois difficile de parvenir à les atteindre. PauL NOEL. ACADÉMIE DES SCIENCES PROGRAMME DES PRIX A DÉCERNER EN 1908. Prix Tchihatchef. — Destiné aux naturalistes de toute na- tionalité qui auront fait, sur le continent asiatique (ou îles limi- trophes), des explorations ayant pour objet une branche quel- conque des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques, Prix Gay. — Étudier la répartition géographique d’une classe de Cryptogames. Grand prix des sciences physiques. — Les stades d’évo- lution des plus anciens quadrupèdes trouvés en France, Prix Delesse. — Il sera décerné à l'auteur, français ou étran- ger, d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, d’un travail concernant les Sciences minéralogiques. Prix Desmazières. — Il sera décerné à l'auteur de l'ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamie. Prix Montagne. — Il sera décerné aux auteurs de travaux im- portants ayant pour objet l’'Anatomie, la Physiologie, le dévelop- pement ou la description des Cryptogames inférieurs. É Prix de Coincy. — Ce prix sera décerné à un ouvrage de Phanérogamie écrit en latin ou en français. Prix Thore. — Il sera décerné au meilleur, travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. Le Prix Savigny, fondé par Mile Letellier, sera décerné à de jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du gouvernement et qui s’occuperont plus spécialement des ani- maux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. Prix Da Gama Machado. — Décerné aux meilleurs mémoires sur les parties colorées du système tésumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Montyon. — Le prix de Physiologie expérimentale sera décerné à l'ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui paraitra à l'Aca- démie répondre le mieux aux vues du fondateur. Prix Philipeaux. — Prix de Physiologie expérimentale. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large accep- tion des mots. Prix La Caze. — Ce prix biennal sera décerné dans la séance publique de 1909 à l’auteur, français ou étranger du meïlleur travail sur la Physiologie. Il ne pourra pas être partagé, Prix Pourat. — De l’origine des anti-ferments, Médaille Arago. — Cetle médaille sera décernée par l’Aca- démie chaque fois qu'une découverte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraitront dignes de ce témoignage de haute estime. Prix À DÉCERNER EN 1910. Prix Gay. — Recherches de zoologie et d'anthropologie dans l'Amérique du Sud et notamment dans la région des Andes. Prix Binoux — Ce prix sera décerné en 1910 à l’auteur de travaux sur la Géographie ou la Navigation. Prix Delalande-Guérineau. — Ce prix biennal sera décerné en 1910 au voyageur francais ou au savant qui, l’un ou l’autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. Prix de la Fons-Mélicocq. — Décerné au meilleur ouvrage de botanique sur le nord de la France, c’est-à-dire sur les dé- partements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. Prix Bordin. — Étudier l’origine, le développement et la disparition des tissus transitoires qui peuvent entrer à diverses époques dans la structure du corps végétatif des plantes vascu- laires. Préciser, dans chaque cas particulier, le rôle éphémère, du tissu considéré. Prix Thore. — Ce prix sera décerné en 4910, s’il y a lieu, au meilleur travail sur les mœurs et l'anatomie d’une espèce d’in- sectes d'Europe. Prix Dugaste. — Décerné au meilleur ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations précipitées. Prix Pourat. — Action qu’exeïcent les rayons X et les rayons du radium sur le développement et la nutrition des cellules vivantes. Prix Leconte. — Ce prix sera décerné aux auteurs de dé- couvertes nouvelles et capitales en mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales et aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui de- vront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. Prix À DÉCERNER EN 4914, 1912, 1913. .. Prix Fontannes. — Ce prix sera décerné à l'auteur de la meilleure publication paléontologique. Prix Serres: — Décerné au meilleur ouvrage sur l'Em- bryologie générale appliquée autant que possible à la Physio- logie et à la Médecine. Prix Parkin. — Sur les effets de l’action volcanique dans la production de maladies épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des ouragans et des perturba- tions atmosphériques anormales. Prix Bigot de Morogues. — Décerné à l’auteur de l'ouvrage qui aura fait faire le plus de progrès à l’Agriculture en France. Sur le Méocrétacé de l'Argolide, — Note de MM. Px. Nééris et Coxsr. A. Krexas, transmise par M. Acserr GAuUDRY. LE NATURALISTE — Les environs de l’Asklépéion ne sont pas seulement remar- quables par la présence du trias ammonitifère, signalé par MM. Frech et Renz, mais aussi par le renversement d'une série de couches qui paraît s'étendre du Trias jusqu’au Crétacé supé- rieur. Une coupe menée par le gisement des Ammonites situé près de l’Asklépéion et les collines de Theokaphta et de Skinias, rencontre les couches suivantes : 1° Calcaire rouge triasique à Ammonites, Orthoceras ; 20 Hornstein rouge sans fossiles ; 30 Calcaire puissant gris (sommet de la colline de Theokaphta); 49 De nouveau hornstein de diverses couleurs ; 5° Alternance de marnes calcaiies et de calcaires marneux ; 6° Calcaire gris clair, avec sections de rudistes indétermina- bles, passant au grès de la vallée de Lygourio par une mince : couche de calcaire rouge qui souvent disparait. Toutes ces couches sont orientées généralement N.-E. avec variations, tantôt vers le N.-N.-.E.et tantôt vers l'E.-N.-E. :'elles inclinent au Sud dans un ordre renversé, puisqu_ le Crétacé plonge sous le Trias. Les assises comprises entre le Trias et. l’Angoumien ne nous ont pas fourni de fossiles. On retrouve le Néocrétacé sur d’autres points de l'Argolide. C'est ainsi qu'au monastère de Karakala:, contre l’Arachnæon, des bancs de grès alternant avec des couches puissantes de con- glomérat et inclinant fortement au N.-E., sont surmontés, en dis- cordance, sur la colline de Paliambelo, au-dessus du monastère, par un calcaire gris, marneux par endroits. On constate dans ce calcaire la présence des fossiles suivants : * Spondylus forme parente de S. Requienianus. Cardium et Turritella. Les conglomérats recouverts par ce calcaire contiennent des galets de hornstein noir et rouge, de quartz,.de différentes ro- ches basiques, de grès, de rares galets de calcaire gris et rouge et quelquefois blanc et d’un quartz-porphyre bleu verdâtre. Ils doivent être considérés, à cause de la composition minéralo- gique des galets, comme identiques au conglomérat de Pronia dont l’âge kiméridgien a été fixé par M. Cayeux. Outre la discordance observée par M. Cayeux dans la vallée de Pronia, entre l'Infracrétacé et le conglomérat kiméridgien, il exisie une autre discordance qui se poursuit à lravers une grande partie de l'Argolide entre le Néocrélacé(Angoumien) et les grès el conglomérats, par endroits déterminés comme ju- rassiques. Cependant, au nord de l’Argolide, contre le village de Hag. Vasilios, ce même conglomérat est recouvert par le calcaire tithonique de Philippson, sans qu’on puisse dire s’il y a discordance ou non. Rappelons d’ailleurs que, dans l'Attique, la formation cal- caire néocrétacique, reposant sur les schistes et grauwackes d’Athènes,commence par l'Angoumien. L’inclinaisondes couches calcaires, au mont Lykabète, fait un angle très marqué avec le plan de contact des deux formations, ce qui pourrait démontrer encore ici une discordance, comme l'avait déjà avancé M. Nasse. _102292090220500: ES REVUE SCIENTIFIQUE M. Gustave Loisel, chargé de mission pour l'étude des jardins zoologiques étrangers, vient de publier un rap- port duquel nous retiendrons ce qu’il dit des parcs de réserve de bœufs sauvages de la Grande-Bretagne. Le plus important de ces parcs est celui de Chilling- ham, qui appartient au. comte de Tankerville. Entouré d’un mur de pierre qui a été construit en 1220, il pré- sente une étendue de 1200 acres ; sa partie supérieures, dans laquelle vivent habituellement les cerfs, les daims et les bœufs sauvages, se compose de landes, de ravins et de collines boisées où les animaux se retirent habi- tuellement pendant le jour. La partie inférieure, séparée de la première par une clôture, présente de grandes plaines herbeuses où les animaux viennent paitre pen- dant la nuit, quand on laisse les barrières ouvertes, après la récolte du fourrage. Pendant l'hiver, on met, dans ces prairies, des bottes de foin que les animaux viennent manger. LE NATURALISTE 39 Les bœufs sauvages de Chillingham ont un pelage qui est d’abord blanc pur, au moment de la naissance, et qui devient ensuite blanc crème ; seul, le museau, les sabots et l'extrémité des cornes sont noirs ; enfin ils ont des poils bruns dans l’intérieur des oreilles qui sont elles- mêmes d’un brun rougeâtre. Les yeux sont frangés de longs cils qui donnent de la profondeur et du caractère à leur regard. Les formes du corps sont harmonieuses, le dos horizontal et les épaules larges. La peau est mince et le poids du squelette est faible par rapport au poids total. Ces animaux restent couchés pendant la plus grande partie de la journée, ne descendant guère qu'à la nuit dans les pâturages. Ils ont les mouvements vifs et peuvent rivaliser avec les chevaux par la rapidité de leur course. Leur force musculaire est extrêmement grande et on a vu de ces bœufs, emprisonnés dans un petit en- clos, sauter sans élan par-dessus une barrière de 2 mètres de haut et ne pas la briser. Le troupeau de Chillingham se compose actuellement de 60 têtes environ; du reste,ce chiffre est une moyenne constante depuis de longues années. Dans ce nombre, il ya à peu près 30 à 40 vaches, 15 à 20 mâles et 7 à 8 veaux. Ils vivent tous ensemble, se déplacant en bande sous la conduite, semble-t-il, d'un taureau-chef. Lorsque celui-ci atteint un certain âge, huit ans en moyenne, il a à se défendre contre les taureaux plus jeunes qui veu- lent le détrôner; de violents combats s'engagent alors et le vaincu, qui est généralement le vieux,est chassé du troupeau dans lequel on ne le voit jamais reprendre sa place ; il reste solitaire et comme, dans cet état, il est particulièrement dangereux, on le tue. Quand les tau- reaux sont trop nombreux, on essaie d'en attirer quel- ques-uns en plaçant de la nourriture dans un endroit en- clos ; lorsqu'ils sont entrés, on les prend au lasso et on les castre; les bœufs devenus libres rejoignent aussitôt le troupeau où ils sont toujours bien accueillis. On se demande comment leurs camarades reconnaissent qu’ils n'ont plus en eux de rivaux... Les vaches donnent leur premier veau vers l’âge de trois ans et vivent en moyenne quatorze ans. Elles aban- donnent momentanément le troupeau pour mettre bas et allaiter leur petit dont elles s’occupent jusqu'à l'âge de deux ans. Il arrive souvent que les jeunes veaux sont abandonnés et piétinés quand le troupeau s'enfuit, ef- * frayé; les uns meurent, les autres sont trouvés errants dans les bois et se laissent alors facilement prendre à la main ; mais il est inutile de les capturer pour les con- server, car ils deviennent trop dangereux. De 1875 à 1886, on fit, à Chillingham, quelques croisements entre des vaches sauvages et des taureaux domestiques à cornes courtes. Les métis obtenus avaient la robe du type sauvage, mais la couleur noire du nez était rem- placée par une coloration chair ou marbrée et les poils fauves des oreilles étaient plus développés. Ces indi- vidus avaient encore, du type sauvage : la vigueur mus- culaire, la légèreté relative des os et la belle allure due au développement particulier des .épaules. Par contre, la viande était supérieure à celle.des bœufs de Chilling- ham, le poids était plus considérable et le développe- ment plus rapide. Une importante réserve de bœufs sauvages se trouve encore à Cadzow, chez le duc d'Hamilton. Les bœufs ont le pelage blanc avec le museau noir; mais les oreilles et les pattes antérieures ont parfois aussi la même coloration. Les taureaux ont le front très large et la face allongée, les épaules et le devant du corps lourds, le cou arqué, les reins et la partie postérieure du corps légers ; leur hauteur, au garrot, est de 1 m. 62. Les va- ches sont plus petites que les taureaux, mais elles ont la même forme générale ; il est à remarquer seulement que leur nez, plutôt étroit, s'élargit en s’approchant du museau. Ces bœufs ne sont pas laissés libres de courir dans toute l'étendue du pare ; ils sont confinés dans trois grandes plaines de 180: acres. Pendant tout l'été, ces animaux restent, nuit et jour, dans les champs; l'hiver, quelques-uns se réfugient dans des hangars construits pour eux, mais d’autres se placent simplement sous les arbres pour y passer la nuit. Bibliographie 29. Douvillé (H.). Études sur les Lamellibranches. — Vul- sellidés. Ann. de Pal., IT, 1907, pp. 97-120, pl. XV-XVI. 30. Dusen (P.). Beiträge zur Bryologie der Magellansländer, von Westpatagonien und Südchile. Ark. for Bot., VI, n° 10, 1907, pp. 1-32, 6 pl. 31. Ekman (S.). Cordylophora lacustris i Hjälmarens vat- tenomräde. Ark. for Zool., IT, n° 20, 1907, pp. 1-4. 32. Fages (L.). Essai sur la faune des poissons des iles Ba- léares et description de quelques espèces nouvelles. Arch. Zool. exp., VII, 1907, pp. 69-93, pl. VI. 33. Foerster (F.) et Rothschild (W.). Description of a new tree Kangaroo. Nov. Zool., XIV, 1907, p. 506, pl. IV. 34. Fries (O:-R.). Anteckningar om svenska Hymenomy- ceter. Ark. for Bot., VI, n° 15, 1907, pp. 1-31. 35. Fries (R.-E.). 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Semnopithecus.,.............. crâne est dé- ESA SCENE Irinaceus europæus.......... lalpa europæa............... HuSÉÉOIN ae 0 She ReDÉMCaus ee en. Sciurus vulgaris. ............. fus decumanus. ........ Ra -epus cuniculus.............. Javia cobaya........... AUS Jasypus Echidna hystrix.............. PSTTACUS REED RCE Gallus domesticus............ Buteo vulgaris................ SÉTtla med MASON Ranan "rires DE NÉE 2e Cyprinus carpi Percanluviatile men tete HSOxAIUCIUS D ARS EEE SQUELETTES ENTIERS D'ANIMAUX _ DÉSARTICULÉS ET MONTÉS A LA BEAUCHÊNE Dans ces préparations naturelles, tous les os sont désarticulés et remontés à dis- ‘ance dans leur position relative, monture” dite à la Beauchène; le crâne n’est pas lésarticulé, la mâchoire inférieure seule est montée à distance. Ces pièces, à téxception du squelette humain, sont mises sous cage vitrée. SQUELETTES ENTIERS D'ANIMAUX ARTHROPODES DÉSARTICULÉS Montage dit « à la Beauchéne ». "4 Dans ice exemplaires,.toutes les pièces sont-désarticulées et montées à distance, >rrer lolécptères. Eurytrachelus bu- \ cephalus....... — Euchirus longima- - Dynasteshercules. | — Magasoma elephas _— Golofa Porteri.... — Goliathus gigan- ÿ TOUS serbes — Acrocinus longi- IMAanus 0... l:thoptéres. Acridien.,....... — Locustaire....... Beudo-névroptères. Libellula. Wménoptères: Porte-aiguillon. émiptères. Belostoma ....... Î || PRÉPARATIONS ANATOMIQUES NATDURELLES EN LIQUIDES CONSERVATEURS Hémiptères. Cicada....,..... Lépidoptères. Acherontia atro- POS Re EC — Ornithoptera..... Diptères. Tabanus où Asilus.. Myriapodes. Scolopendra..... Arachnides. Mygale........... — Scérpio....... Sd Crustacés. Platycarcinus pa- BUDUS = Aer steel — Maia squinado...,. — Homarus vulgaris. — Palinurus vulgaris. — Squilla mantis.... — Limulus .......... témeles orsanes de la bouche, Ces modèles sont livrés sous cylindre ou cage en 70 fr. {Ces préparations anatomiques sont faites d'après des procédés spéciaux de tech- quéootoniquemMous les organes sont présentés d'une facon tres démonstrative aNec une, perfection qui n/a pas encore été atteinte jusqu’à ce jour. La présenta- 1n des Sujets esf faite dans des bocaux ronds à pied. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) DISSECTIONS GÉNÉRALES HelSAC aus EM MRREAN MEEt Ab I PalR OISE ERELE Canis familiaris..........,... 15 » | Columba livia................ Erinaceus europæus.......... 45 » | Gallus domesticus. ........... Gawañcobayat ne rt 35,» |'Anas boschas.. =". .Mus decumanus....... RE M 3080) ITanuse PRE NAN RARE Lepus cuniculus.............. COM NO ANUS EEE RER EP PAPER ERRREE Sciurus vulgaris............. 45 » |Testudo mauritanica. ......... Falco tinnunculus............ 40 » | Cistudo europæa.. Buteo vulgaris............... 50 » | Lacerta viridis............... Strix flammea,.,............. 50 IColuber Am NE es Rana esculenta.............. DO MDN NESONIUCIUS EE EEE CRE EE PEER Triton cristatus............... 20 » | Anguilla vulgaris.......:..... Siredon Humboldti..........…. 45 »| Scyllium canicula.......... Proteus anguinus............ 50 » | Platycarcinus pagurus.. Scomber scomber............ 40 »| Homarus vulgaris. ........... nelaMhiruntlo ete ete 45 »|Palinurus vulgaris. .......... Perca fluviatilis.e ............ 35 »|'Lumbricus terrestris.. 2... Leuciscus rutilus............. 25 » | Hirudo medicinalis........... Barbus fluviatilis............. AOMEDAIPA SEE A SE RETRO CEE RCE ANS ERP EE AT E 30 » | Helix pomatia Cyprinus carpio.............. 35 » \ INJECTIONS Nota. — Le premier prix s'applique aux injections doubles (artères et veines): le second, aux injections simples (artères). Felis catus.......... 450 fr Canis familiaris... ... 150 » Cavia cobaya. 15 » Lepus euniculus...... 125 » Mus decumanus:....… 15 » Erinaceus europæus.." 80 » Palæornis............ 120 » Columba livia....... 90 » Gallus domesticus.... 425 » Anas'boschas........ 125 » Testudo mauritanica.. SD » (CO UE 90" » Lacerta viridis....... 80 » Rana esculenta ...... 60 » Triton cristatus , .. ... 40 » Siredon Humboldti... 195 fr. Proteus anguinus.... 95» Perca fluviatilis...... 85 » Cyprinus carpio...... 83 » Tinca vulgaris. ...... 90. » Anguilla vulgaris... 90. » Helix pomatia ...-... » 1» Loligo Peali......... » » Homarus vulgaris... » » Palinurus vulgaris... . » » Astacus fluviatilis... >» Platycarcinus pagurus » Lumbricus terrestris . » » Hirudo medicinalis... » » DISSECTIONS D’ORGANES Organes génitaux-urinaires du Castor fiber c'(bocalde 50>< Organes génitaux-urinaires du Castor fiber © (bocal de 61% Organes génitaux-urinaires du Mus decumanus G*.....,.... Organes génitaux-urinaires du Mus decumanus Q.......... Qrganes génitaux-urinaires du Cavia cobayao........... Organes génitaux-urinaires du Cavia cobaya Q............ Organes génitaux-urinaires du FÉNCAUNCNMENAETRRNES Organes génitaux-urinaires du HeliScaiSRO EP e PEN EEe CEE » » Organes génitaux de Gallus domesticus ©*....:. RESTE Organes génitaux de Gallus domesticuslOl en... Organes génitaux de Columba RÉ On HS HR NRS RDA dou 0 HAN ONE EE ER SRE : Fœtus d'Erinaceus avec son placenta ee tseRtRt — d'Hystrix avec son pla- — de Vulpes vulgaris avec son placenta zonaire. Fœtus de Mulpes vulgaris avec son placenta zonaire et œuf ouvert montrant le fœtus et SESTADNERES EE EME 60 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (II°) ( ; S 66e [USINE MODÉLE à Saint-Maur (Seine) LES Rite AS DE CATALOGUES EN DISTRIBUTION Les Catalogues concernant les Spécialités suivantes seront adressés « GRATIS ET FRANCO » Enseignement technique. Gollections et Matériel Pièces d'anatomie humaine, comparée et botanique en staff et cire. Mammifères, Ciseaux, Reptiles et Poissons. Squelettes montés. Insectes européens et exotiques. Coquilles. ‘ Animaux invertébrés en alcool. Fossiles et Minéraux. Cabinets et Collections d'histoire naturelle, pour les ensei- gnements primaire, secondaire et supérieur. Livres d'histoire naturelle, d’acelimatation et d'élevage. 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L'une des plus charmantes excursions qu'il’ soit poss de faire sans déplacement important est certainemen descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvret es verdoyantes du fleuve etiles admirables points devué se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le par des plus agréables. ; En vue de faciliter cette excursion, la Compag l'Ouest délivre jusqu'au 80, septembre 1907, denPar Rouen ou du Hävre, des billets spéciaux d'aller et retol prix très réduitsy qui permettent d'accomplir en bate! vapeur le trajet de Rouen au Hâvre, où vice Versa reste du voyage en chemin de fer: ne Les prix de ces billets sont ainsi fixés : 1° Dr PARIS AU HAVRE OU Vice Verst- Are classe, 32 fr.: 2° classe, 23 fr. ; 3° classe, 168 durée de validité, 5 jours. $ : 20 DE ROUEN AU HAVRE OU Vice Versu. jre classe, 13 fr.; % classe, 9 fr; 3° classe, 1 MN urée de validité, 3 jours. $ à n | Excursions en Bretagne. : Facilités accordées par cartes d'abonnementindividu et de famille valables pendant 33 jours: La Compagnie des Chemins\de fer.de l'Ouest déliva la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des d'abonnement spéciales permettant de partir, d'unel quelconque de son réseau pour une gare au Choï] lignes désignées aux alinéas ci-dessous enss'arrètantés) parcours ; de circuler ensuite, à son’gré, pendant uni non seulement sur ces lignes, mais aussi sur touss embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, un@ l’excursion ‘terminée, de revenir, aus point de départ} les mêmes facilités d’arrêt qu'à l'aller: É | CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD.DE BRETAGNE: Are classe, 100:fr. ; 2e classe, 75 fr: 5e Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Follienÿ} et Lamballe) et les embranchements de cette ligne we mer. Ê CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNEM Jre classe, 100) fr; 2e classe, 15 fr. * ‘Parcours : Ligne du Croisicret de Guérande à!Ché lin et les embranchements de cette ligne vers la men CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETA {re classe, 180 fr.; 2° classe, 95%fr. À | Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Rollin -et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandek embranchements de ces lignes vers!la mer. ; CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAG LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES. 4 L'OUEST DE CELLE DEMSMS MALO) A REDON 3 re classe, 150 fr. ; 2° classe, 110) fr. Parcours: Lignes de Granville à Brest (par HOÏ Dol et Lamballe) et de Brest au Oroisic et à Guéranl les embranchements de cesilignesivers la mer, ainsi lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Li à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-B Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaixet de_Guinl à Rosporden: ÿ SMITH PREMIER l l DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE, DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL ——_—_—_— The Smith Premier Typewriter CO 89, rue de Richelieu, Paris: PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction MS 26. "ER SOMMAIRE du n°503, 15 février 1908 : Guide séologique et paléontolosique de la Région parisienne. P.-H. Frirrez. — Le reboïsement d'une montagne aride. D Boucon. — Monographie des\Dolichopodidæ de lambre de la Baltique. Prof. Mernand Meunier. — La Psychologie du Gorille H. Courn. — La prédiction des éruptions du Vésuve. P. Scnospoœnrs. — Les lTules. | * Paul Norr. — Académie des Sciences. — Congrès préhistorique de France. k ds — Bibliographie. | j ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, À LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS 7 BiErancé et Algérie >: .. 1. .. ...) 410 fr...» Lousles autres pays Re Maine Pays compris dans l'Union postale. . , . 11 » ÉTRATNQURTELONAE AS ENS 2 2 CSD 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, NP eee Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : Der # par Éuze Devrozze. — Nouvelle édition, avec 33 planches, dont 27 en couleurs et = | Oiseaux 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les RE 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. Le) | Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. [l = + par FarRmaRE, président honoraire de la Société entomologique de France. 2 C Q | e0 ptè res Nouvelle édition,avec planches en couleurs. = 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle Æ plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Es Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. " = par Louis Praner, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre = A rai Ü MeesS. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, a d’une description si difficile d'ordinaire. + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. © par Gasron Bonnier, membre de l'Ins- 2 | Album de la Nouvelle Flore, tit, professeur à la Sorbonne. S ï Cet album, reproduisant toutes les M { espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, £ représente ainsi 2.028 photographies. 00 Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUEST Pour nos enfants. , Fl Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs L E C A TE A LO G U EF | et touristes les guides, livrets et albums publiés sur ; Le Normandie et ia Bretagne par la compagnie de Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être DES agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement fi < | à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. | Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- pour 1a recherche k leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, 2 . FI sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que les et la récolte des ob) ets enfants peuvent expédier comme carte postale, après k l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs chan- D'HISTOIRE NATURELLE £ sons (paroles et aus) choisies parmi les œuvres du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. | Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60) et A , son cachet artistique, il n’obtienne un grand et léei- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans les kibliothèques des gares du réseau de l'Ouest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cilé de la Compagnie, 20, rue de Rome, à Panis. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. Lot d’ammonites du Muschelkalk, Saliférien, Las, Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, A V E I L - Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARK 30° ANNÉE GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (!) Crespy-en-Valois. — OISE. =—> Feuille 33 : Soissons S.-O. Station de Crespy-en-Valois, ligne de Paris à Soissons et Laon, par Villiers-Cotterets. Cton dudit, arr. de Senlis, Bartonien. — Sables moyens, niveau de Mortefontaine. Les sablières, visibles de la gare, sont situées à en- viron 2 kil. S.-E. sur la route de Meaux en montant par le chemin qui conduit au bois @es Brais. Espèces assez nombreuses et dans un très bon état de con- servation. On peut de ces carrières se rendre au gise- ment de la fontaine de Hautemanche (Vaudemanche, sur la carte au 80.000e), situé à 2 kil. S.-E. sur la lisière du bois du Tillet, à la montée du chemin de Crespy à Ormoy-le-Davien. Gressonsacq. — C'* de Saint-Just-en-Chaussée, arr. de Clermont, OIsE. Feuille 32 : Beauvais N.-E. Station d'Estrées-Saint-Denis, ligne de Goo ne à Amiens. Localité citée par Graves qui y signale la présence des sables de Bracheux avec fossiles : Crasatella sulcata, Pec- tunculus terebratularis, Cucullæa crassatina, et au-dessus le calcaire de Mortemer également fossilifère. Les gîtes coquilliers étaient situés sur le chemin des Trois Etots, en montant au lieu dit : le Tartre, à environ 1 kil. S.-O. de Cressonsacq. Nous ignorons si l’état actuel des lieux permet encore des recherches fructueuses. Créteil. — Ctor de Charenton, arr. SEINE. =—+ Feuille 48 : Paris S.-E. Arrêt de Créteil (Cimetière), ligne de tramways du Louvre à Créteil ou de la Concorde à Bonneuil. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur et moyen. Cette roche forme le sous-sol des ballastières ouvertes sur le territoire de cette commune. de Sceaux, Pleistocène. — Plusieurs ballastières importantes sont ouvertes au lieu dit Petit-Créteil; elles montrent dans tous leurs détails les alluvions pleistocènes, dans les- quelles on peut recueillir une collection intéressante des roches du bassin de Paris, à l’état remanié. On y trouve aussi quelques ossements. Pour se rendre à ces ballas- tières, il suffit, en descendant du tramway à l’arrèt cité plus haut, de prendre la route qui, longeant le mur du cimetière, se dirige vers la Marne, puis à 500 mètres en- viron prendre à gauche le chemin d’où l’on voit les bal- lastières ouvertes à gauche et à droite. La figure 151 de notre ouvrage la Géologie de la France ——————————————— (1) Voirle Naturaliste, no 482, 483, 485, 487, 489 à 498, 501. 9e SÉRIE — N° 5303 15 FÉVRIER 1908 mms donne une reproduction de la disposition entrecroisée des alluvions telle qu'on peut la voir en ces lieux. Creuttes (les). — Cre de Mons-en-Laonnais, Ctor de Laon, AISNE. ==> Feuille 22 : Laon S.-E. Station de Clacy-Mons, ligne de Paris à Laon. Yprésien. — Sables de Cuise avec lits coquilliers qui se voient d'une mauière très nette à la montée des Creuttes de Mons. Les fossiles provenant de cette loca- lité sont nombreux, mais fragiles. Au-dessus des sables, glaise panisélienne gris bleuâtre formant niveau aquifère. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. On peut récolter quelques fossiles très fragiles dans la glauconie grossière. La plupart des affleurements son aujourd'hui masqués par la végétation. Crouy-sur-Oureq. — C'e de Lizy, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE. =—> Feuille 49 : Meaux N.-O (Atlas, pl. VIII). Station de Crouy-sur-Ourcq, ligne de Paris à la Ferté- Milon. Différents points des environs de ce bourg ont été cités pour les fossiles qu’on y rencontre comme Varinfroy, Coulombs, Vendrest, etc. (voir ces noms). À notre con- naissance,le seul gisement coquillier auquel peut s’appli- quer le nom de Crouy est celui qui se trouve sur le che- min d'Hervilliers à 2kil. environ à l'Est et au-dessus du bourg. On y voit, dans les berges du chemin, une quantité assez considérable de coquilles et dansune marnièreaban- donnée le calcaire de Saint-Ouen avec grosses limnées. Actuellement ce gisement est en partie recouvert par la végétation. Cuis. — Ctor d’Avize, arr. d'Epernay, MARNE. ==> Feuille 50 : Châlons N.-0. ==> Station d’Avize, ligne d'Épernay à Romilly-sur-Seine, Sparnacien. — Lignites, avec coquilles et nombreux ossements de reptiles. Yprésien. — Sables à Teredina personata, qui consti- tuent pour certains géologues le sommet de l'étage spar- nacien, dans lequel ils ont été classés pendant long- temps. Ces sables présentent ici quelques espèces parti- culières comme : Unio Michaudi, Desh., Unio Cordieri, d'Orb., Succinea brevispina, Desh., et couronnent l'argile plastique. Bartonien. — Travertin de Saint-Ouen avec une espèce : Paludina Matheroni, Desh., qui parait jusqu'ici spéciale à cette localité. Cuise-la-Motte. piègne, OISE. = Feuille 33 : Soissons N.-O. Station de Lamotte-Breuil, ligne de Compiègne à Sois- sons. — Con d’Attichy, arr. de Com- Lutétien. — Calcaire grossier moyen exploité sur la butte des Usages. Yprésien. — Sables glauconifères dits « Cuisiens ». Ces sables, par leur beau développement et par la quan- tité considérable de fossiles qu'ils renferment, ont rendu cette localité classique. Beaucoup d'espèces sont absolument spéciales à ce lieu; parmi ces dernières nous citerons : : Sphenia donaciformis. Desh. Corbulomya pullus. Desh. Cuspidaria Raincourti. Coss. Muctra parameces, Coss. Tellina idonea, Desh. — eurymorpha, Venus inopinala, Desh. Meretrix fastidiosa, Desh. — Dixoni, Desh. — amygdalina, Desh. Chama Bezanconi, Coss. Sportella irradiata, Desh. Lucina concava, Defr. — crenularis, Desh. Nucularia lævigata, Wat. Chlamys carneola, Wood. Spondylus demissus, Desh. Scalaria Dadanti, de Bour. — Barrandei, Desh. Litloriniscala Lapparenti, Coss. MUC TTN ) MOUESTN, D'éte LE NATURALISTE Natica occulta, Desh. — viviparoides, Coss. Ampullina insolita, Desh. — ligata, Coss. Assiminea crassa, Desh. Stenothyra microscopica , Coss. Lacuna Cuisensis, Coss. Lacunodon bidens, Coss. Potamides alternans, Desh. — pyramidatus,Desh. — .spectlabilis, Desh. Cypræa Levesquei, Desh. — Dalli, Coss. Voluta multistriata, Desh. Olivella goniata, Coss. Pleurotoma Wateleti, Desh. Drillia raricostulata, Desh. Actæonidea aciculata, Coss, Planorbis Cuisensis, Coss. de Bour. Natica Stoppani, Desh. Auricula praetans, Desh. Marinula Lowei, Desh. Le gisement le plus rapproché de Cuise-Lamotte, celui auquel s’applique réellement le nom, est presque épuisé aujourd’hui; il est ouvert à l'ouest dé Cuise, dans le vallon par lequel passe le chemin qui monte à la butte des Usages en se dirigeant sur le Fond Couturier. Il y a quelques années on pouvait encore y voir la coupe suivante, relevée par le De Hovelacque : 9. — Terre végétale argileuse avec blocs de calcaire nummulitique (calcaire grossier inférieur)... 1.50 8. — Sable glauconieux vert foncé.. 1.50 passant à T. — Sable argileux glauconifère orangé avec filets gypseux ir- réculièrement disposés....... 1.45 6. — Sable compact, brun jaunâtre avec grains de glauconie et © . — Sablebrunâtre à stratification en- trecroisée avec petites lentilles de sable gris azoïque........ 5.20 4. — Sable fin gris jaunâtre sans fos- SHLOS EN EE TN RE A PE 0.70 3. — Sable brun à stratification entre- croisée avec fossiles nombreux. 2. — Argile sablonneuse brun jau- nâtre, stratifiée avec bandes sableuses compactes de 0"15 d'épaisseur, tachées de rouille par place, reposant sur une couche remplie de Turritalla vers le centre 4.50 1. — Sabie stratifié,grossier,g grains de glauconie, non fossi- lifère, visible en talus sur une profondeur de.:............. 4 60 © Fig. 1. D'autres gisements sont ouverts sur le versant occi- dental de la butte des Usages, à la lisière de la forêt, aux lieux dits : Gorge dujHan et Fond-Couturier; les fossiles y sont encore plus nombreux que dans celui de Cuise. Cuisy-en-Almont. — Cor de Vic-sur-Aïsne, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons N.-E. Station d'Ambleny-Fontenoy ou de Mercin-Pommiers, ligne de Compiègne à Soissons. Yprésien. — Sables de Cuise. Gisement disparu sur lequel nous n’avons pu avoir de renseignements précis. Cumières. — Ctor d’Ay, arr. de Reims, MARNE. Feuille 50 : Châlons N.-0. Station d'Épernay, ligne de Paris à Nancy. Sparnacien. — Sables et argiles des lignites. On cite un assez grand nombre d'espèces provenant de cette localité. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Le banc fossilifère n’est,parait-il atteint que quand on creuse les caves. C’est donc fortuitement que l’on peut explorer les gites coquilliers qui sont signalés dans cette localité. Cuts ou Cutz. — Ctor de Noyon, arr. de Compiègne, OISE. Feuille 22 : Laon S.-O. Lutétien. — Calcaire grossier moyen au mont Choisy, les moules du Cerit-giganteum y sont extrêmement abon- dants. Les sables de Cuise sont visibles sur les pentes et les sables et argiles sparnaciens à la base. Quelques espèces sont citées de cette localité, dont les gisements sont actuellement masqués par la végétation. Cuvergnon. — C'te de Betz, arr. de Senlis, OISE. Feuille 33 : Soissons S.-O. Station d'Antilly, ligne de Mareuil-sur-Ourcq à Crépy- en-Valois. : Bartonien. — Sables moyens. Le nom de cette localité a été appliqué au gisement connu aussi sous celui de Plessis-Cuvergnon (voir ce nom), et Plessis-le-Bourg (sur la carte au 80.000°). Actuellement le seul point fossilifère accessible est situé derrière la sucrerie d’Antilly. Ce gite coquillier est d’ailleurs très épuisé et ne pré- sente que des coquilles en mauvais état. Graves cite encore des gîtes coquilliers du niveau supé- rieur sur les pentes du ravin, au-dessous de Cuvergnon sur le chemin de Betz; dans le haut du vallon de la Cler- gie et à Villers-les-Potées, etc. Aucun de ces gisements ne paraît être accessible aujourd’hui. Cuvier-Châtillon (forêt de Fontainebleau). De vastes carrières sont ouvertes en ce point de la forêt, pour l'extraction du grès à pavés. À On y voit, comme l'indique la figure ci- contre, le contact du calcaire de Beauce avec la table gré- seuse quise divise en plusieurs bancs d'inégale épaisseur, séparés par du sable blanc extrêmement fin. Une particularité de ce lieu est la pré- sence de pseudo- morphosesgréseuses de calcite cristalli- Fig. 2. Carrière du Cuvier-Châtillon. 1. Sable de Fontainebleau; 2, banc de grès peu épais; 3, zone sableuse avec s identiques à cristaux. de calcite; 4, banc de grès SÉCS ES a ol supérieur; 5, calcaire de Beauce. celles qui se trou- vaient jadis abondamment à Bellecroix. Cuvilly. — OCton de Ressons, arr. de Compiègne (OISE). =— Feuille 21 : Montdidier S.-E. me Station de Ressons-sur-Matz, ligne de Compiègne à \ Roye. LE NATURALISTE 43 —————_————————————————…—…—…—…—…—…—…—…—…—…—…—…——————…—…—…—…—…—…—…—…—…——…_——.——…—…——.—…——_.—…—…———…—…——"—————_——_—_…._—_————— Sparnacien moyen. — Graves cite déjà (loc. cit., p. 219), l'exploitation d'une cendrière dans le vallon de la Croix Renaud, au-dessous des bois ; il en donne une coupe succincte; il indique en outre, à l'est du village, la présence de marnes calcaires subordonnées au dépôt des lignites et y signale la présence d'empreintes végétales. Il serait intéressant de vérifier cette indication. En 1899, M. Leriche (Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXNIII, p. 90) a de nouveau donné une coupe de cette localité ainsi qu'une liste trés complète des fossiles qui s’y ren- contrent accompagnés d'une planche. Certaines couches lui ont fourni une faune d’eau douce, parfaitement carac- térisée, représentée, dit-il, par des espèces généralement rares et même inconnues jusqu'alors dans le bassin de Paris. Ce sont : Ancylus Matheroni, Boisy. Hydrobia Cosmanni, Leriche. Planorbis Sparnacen- = Barroïsi, = sis, Desh. — Paludinasuessonien- Limnæa lignilarum, Desh. sis, Desh. — Cayeuxi, Leriche. Valvata inflexa, Desh. — Cuvilliensis, — Sphærium (Cyclas)Gosseleti, Physa Heberti, Desh. Ler. Hydrobia Sparnacensis, Desh. Pisidium lævigatum, Desh. Yprésien. — Les sables de Cuise paraissent avoir fourni icij quelques espèces: ils étaient jadis accessibles, selon Graves, au lieu dit « Séchelles », gisement inaccessible aujourd’hui. Cuy. — Ctor de Lassigny, arr. de OISE. => Feuille 22 : Laon, S.-O. Station de Dives, ligne de Noyon à Lassigny. Localité citée par Graves, auprès de laquelle existaient des gisements assez importants. La butte de Cuy est formée par les sables yprésiens ; les sables et argiles sparnaciennes l'entourent de tous côtés à la base. Les marnes coquillières et les lignites affleurent auprès du Moulin de Dive. Le sable à Ostrea bellovacensis se voyait aussi en montant d'Évricourt vers l’église de Cuy, ainsi que des marnes à Paludina lenta. Enfin le parc des Essarts, situé à l’est du village, paraît avoir renfermé un gite coquillier contenant Ostrea bellovacensis, Pectunculus terebratularis, Nucula fra- gilis, etc., représentant les sables Thanétiens. (GRAVES, loccit., p. 222.) Ces gisements paraissent d'ailleurs aujourd’hui com- plètement épuisés. (A suivre.) LE REBOISEMENT D'UNE MONTAGNE ARIDE Compiègne, P.-H. FRITEL. À Noyon, le mont Saint-Siméon (comme l'appelle la carte de PEtat-Major) est une butte de sables moyens du Soissonnais, reposant sur l'argile lignitifère qui caracté- rise le Noyonnais : non pas qu’on ne trouve des lignites que là, mais parce que, de tout temps, on les y a connus en grand nombre, quand nos ancêtres gaulois y creu- saient des puits pour avoir de l’eau. Au-dessus de cette énorme masse de sables jaunes, rougis çà et là par de l’oxyde de fer, s'étend une nappe épaisse de calcaire grossier, entièrement creusée de car- tières, pour l'exploitation des pierres de taille, avec les- les maisons du pays. C’est un calcaire nummulitique; aussi, les liards de montagne abondent-ils, en descen- -dant jusque dans la terre végétale du coteau! Ils ne se détruisent qu’à mi-côte, où ils finissent par disparaître entièrement; corrodés qu'ils sont, à la longue, par les agents atmosphériques. Nous y avons vu autrefois plan- ter des pommes de terre, en ajoutant une motte de fu- mier bien consommé, dans chacun des pots pierreux où on ensemençait ce précieux tubercule : là du moins, il a chance de ne pas être attaqué par la maladie, s’il ne s’y développe pas avec abondance ni avec force. Patience et courage triomphent de toutes les difficultés. Jusqu'en 1830, le plateau du Siméon était aride et dé- nudé, absolument comme le plateau de Larbroye, que nous avons connu tout rocailleux. On y voyait,outre les restes de carrières exploitées à ciel ouvert, une foule de bosses et de creux, témoins des piliers et des voûtes de carrières, à Ciel effondré à la longue, avec le temps. Il n’y croissait qu'une petite herbe courte, que broutaient de maïgres moutons, sous la garde d’un vieux berger, qui s'était ménagé une pauvre habitation à l'entrée de la principale ouverture de ces carrières, là où aboutit le sentier du Raïdillon, près de la Folie-Regnault. Que de choses intéressantes n’y aurait-il pas à mentionner ici! Mais passons, pour en finir. Pour tout arbrisseau,on n'y voyait que de petites touffes de genévriers (Juniperus com- munis), avec des églantiers ou rosiers sauvages (Rosa ca- nina) et quelques broussailles de prunelliers (Prunus spinosa), ou épines noires, par opposition à l’épine blanche ou aubépine, si abondante dans nos haies d’au- trefois, où chantaient tant de jolis petits oiseaux, encore plus insectivores que granivores. Ces arbrisseaux don- naient des fruits aigrelets, que les enfants appréciaient beaucoup sur ces coteaux brülés par le soleil ; des pru- nelles fortement acides, des cynorrhodons et des baïes de genièvre, dont on se servait pour masquer le goût de l’eau-de-vie de betterave, sous forme de genièvre. Nous épluchions avec soin l’intérieur des fruits de l'églantier, pour les débarrasser de leur foin, si piquant sous la langue, et de leurs petites graines dures : cela nous semblait délicieux, surtout quand la gelée avait passé dessus, si toutefois il restait encore des prunelles ou des cynorrhodons à cette époque:tardive. On y voyait aussi des bédégars ou coques chevelues, produites par des galles de Cynips : ce sont des renfle- ments couverts de filaments frisés d’un jaune verdâtre ou rougeûtre, ressemblant de loin à de la mousse. De là, le nom de pommes mousseuses qui leur a été donné en raison de leur aspect extérieur, bien qu'il n’y ait rien à manger à leur intérieur. Ils sont produits par le Cynips de la rose, ou Diplopis Rosæ. Coupés en travers, ces ren- flements renferment un nombre variable de cavités bien circonscrites, dont chacune est cccupée en automme par un ver blanc, la larve du Cynips en question. En raison de leur richesse en tannin, on les a employés autrelois en guise de médicament astringent, comme les autres productions analogues, connues sous le nom de galles. Celles-ci différent des bédégars, en ce qu’elles sont lisses, au lieu d’être poilues, et qu’elles ne renferment qu'une seule larve de Cynips, au lieu de plusieurs. On connait la noix de galle du Quercus infectoria, avec laquelle on fabrique la meilleure encre noire; ainsi que les petites galles rondes en forme de cerise jaune orange, teintées de vermillon, qui se développent sur les nervures des feuilles de nos chênes ordinaires. C’est au milieu de ces plateaux arides qu'on voyait s'épanouir au printemps les belles fleurs violettes de l'herbe au vent, Anemone pulsatilla, avec lesquelles on colorait les œufs de Pâques, lorsque cette fête ne tom- bait pas trop tôt. Ensuite apparaissaient les orchidées quelles on a construit autrefois nos monuments et toutes | de notre flore locale; et notamment l'Orchis brülé ou 44 LE NATURALISTE O0. ustulata, qui caractérise si bien ces terres desséchées -par le soleil. C’est alors que M. de Devise, propriétaire du Siméon, essaya de tirer parti de ce terrain rocheux, en y plan- tant des arbres de diverses essences, et notamment des -arbres verts, les sapins des bonnes gens du pays, bien qu'il n’y ait jamais eu un seul Abiés ou sapin de Norvège. Vers 1836, nous dit son fils, M. Albert de Devise, sur les conseils du baron de Larminat, son beau-père, et par suite le grand-père de notre aimable correspondant, M. de Devise père commenca par essayer une plantation de mélèzes, au Raïdillon, avec lesquels on était à peu près certain de réussir.Mais, bientôt après, on tenta d'y plan- ter des pins d’Ecosse, Pinus sylvestris, sur une beaucoup plus grande échelle, dans une étendue considérable du plateau. Tous ces arbres développèrent leurs troncs bien droits, au milieu des rochers, dont leurs racines agran- dissaient les fentes au fur et à mesure de leur crois- sance. Les troncs malvenus furent naturellement coupés les premiers afin de donner aux autres du jour et de l’air. Au reste, on les avait ‘plantés très drus, en vue de ces éclaircies fatales. Tout n’est pas rose en sylviculture : sur 10 arbres qu’on plante, on est bien sûr d’en perdre plus de la moitié, avant qu'ils n’aient atteint toute leur croissance! Croirait-on qu'il y a eu chez nous jusqu'à des incendies mis par des étrangers de passage, n'ayant en fait de goût que le génie du mal; alors que nous nous extasions de voir des arbres verts se développer au sein des roches les plus abruptes, grâce à quelque fêlure; c'était le triomphe de la vie sur la matière inerte et du génie de l’homme sur la nature rebelle, marâtre. Le dessous des arbres verts s’est ensuite reboisé de toute espèce d'arbres ou d’arbrisseaux, de frénes, de noi- setiers, de bouleaux surtout, naturellement, de lui-même ou par semis. Nous y avons vu tout particulièrement les bouleaux s’y développer avec vigueur, les premiers, en quantité immense. C’est à tel point qu'un jour où on nous demandait qu’elles étaient les essences qui prospé- raient le mieux sur nos coteaux pierreux, nous répon- dions : le bouleau d’abord et les pins d'Ecosse ensuite, puis les noïsetiers et les frênes. Enfin nous ne devons pas oublier de mentionner une très grande plantation de chènes dès le début, dans une partie toute particulière du Siméon, du côté qui regarde Happlaincourt, où se[voitune mince bande de sables su- périeurs du Soissonnais, ou sables blancs de Beauchamp, très riches en grès, si abondant dans la forêt de Chantilly, où croissent les chênes en quantité considérable. On voit que, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, le chêne ne se déplait pas dans les sables les plus fins et les plus purs. Evidemment, on n'y verra jamais de gros troncs centenaires, et ces chènes ne seront que des arbres modestes; mais enfin cela vaut toujours mieux que rien ! Enfin on y voit pulluler de petits taillis de chêne excessivement touffus, avec lesquels on fabrique les meilleurs marcottins du monde, retenus d'avance par la Compagnie du chemin de fer du Nord, pour allumer le feu dans les locomotives et y faire prendre le charbon. Qui aurait jamais cru que ces sables si arides auraient pu donner naissance aux plus remarquables fagottins de chêne que l’on puisse concevoir? C'est un véritable pro- dige que la nature accomplit sur la montagne; aussi ne pouvons-nous plus la revoir sans émotion : il n’est pas un de ses sentiers qui ne nous rappelle une masse de sou- venirs de notre jeune temps! Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, on voit donc qu'une montagne, dont le sommet n’est tout entier qu'une ancienne carrière abandonnée, peut présenter encore bien des terrains différents. Il existe même cer- tains endroits, qui sont relativement humides, et où on a capté parfois de petites sources. C’est ainsi que, là où se voient des joncs feuillus, croît une rare orchidée, le Li-, modorum abortivum; la plus grande de nos _orchidées sauvages tant comme tige que comme fleur, bien que ce soit une modeste plante, comme aspect extérieur. Le sol a fini par s'améliorer sensiblement, à l'ombre de toutes ces espèces d'arbres : aussi les herbes si peu élevées, qu’on y voyait autrefois, ont-elles fait place à de hautes feuilles de graminées, telles que le Bromus erec- tus et autres plantes analogues. De nombreux noisetiers se sont vite développés dans les taillis, on a même essayé d’y tenter un semis de noyers! Nous ne croyons pas que l'on ait réussi, bien que nous en ayons connu un qui n’est mort qu'au bout de 18 à 20 ans, après avoir donné une noix unique, de la plus forte dimension que nous ayons encore vue dans nos contrées. Cet ensemen- cement avait été fait le long de l'étroit sentier herbeux, qui fait suite directement au Raidillon, perpendiculaire- ment à la grande allée circulaire, qui passe devant la carrière du Berger. Cependant les feuilles de ces noyers avaient acquis un développement magnifique; malheu- reusement, chaque pied n’en possédait qu'un fort petit nombre. Il est vrai que le terrain était des plus ingrats et que l’on aurait pu beaucoup mieux choisir. Les noise- tiers eux-mêmes n’y croissaient qu'avec la plus grande difficulté, etles bouleaux y étaient très espacés. Or là où le bouleau lui-même a de la peine à'pousser, que pour- rait-il y végéter, sinon quelques maigres genévriers? En tout cas, ces petits noyers n’y manquaient pas d'air ni de lumière, car les sapins y étaient très clairsemés. La première fois de toutes que nous avons gravi la montagne, c'est au printemps de 1855. Nous avions alors sept ans, et nos petites jambes avaient bien de la peine à gravir les hautes marches en terre d'un sentier en échelle taillée à pic, qui partait du grand chemin mon- tant, sablonneux, malaisé, qui permet de faire l'ascen- sion du Siméon; chemin qui passe à la grande sablière, où est établi le tir à la carabine. Il y avait là des pins, que l’on ne commença à couper que sept ou huit ans plus tard, pour donner de l’espace aux autres. Ils avaient alors dans les trente ans à peine, de sorte que leurs troncs n'étaient pas très gros. Cependant, au lieu d'en faire du bois de chauffage pour les fours de boulangers, on pour- rait fort bien en faire des poteaux télégraphiques. Sous nos climats, ces arbres ne sont pas très riches en résine; d'une manière générale. D'ailleurs, cela dépend essen- tiellement des sujets, car on a parfois occasion d'en voir de beaucoup plus résineux que d’autres. A défaut d'es- sence de térébenthine et de colophane, on pourrait très bien en tirer de la poix, à l'usage des cordonniers. Mais ce qui, à notre avis, prospère le plus facilement sur la montagne, c’est encore le bouleau, bien qu'il n’y devienne pas fort gros. Il donne d’abondants rameaux, avec les- quels on fait des balais pour balayer les rues et les ruis- seaux. Son écorce blanche se laisse détacher facilement en lamelles circulaires et permet d'en faire des torches à vive lumière, en raison de l’huile essentielle qu’elle renferme. Enfin, il est un arbre qui pourrait réussir là où le calcaire nummulitique est en couche suffisamment épaisse et friable : c’est le hêtre ; et nous regrettons que l'on n’y ait pas tenté la culture sur une plus grande échelle, mais il est probable que cela viendra un jour. C’est .un arbre qui prospère merveilleusement dans la craie, et qui peut finir par y acquérir une grosseur phé- noménale, sans jamais s’y élever bien haut. Dans nos montagnes, au carrefour du Hêtre, près de Quesmy, il y en a un d’une très belle venue, qui pousse précisément au milieu des sables blancs de Beauchamp, qui abondent de ce côté. C’est justement là où il y a une mince bande de sable de ce genre, sur la montagne que la couche de calcaire nummulitique est la plus friable, sans être toutefois bien épaisse. En un mot, c'est du côté de la plantation de chênes que nous conseillerions à 2 RCI, MONS ERA ET 4 * ? nl LE : NATURALISTE ; 45 notre tour d'y essayer le hêtre; vers le sommet qui re- | Organes copulateurs bien ciliés (1). Troisième et qua- garde la vallée de la Goële, qui coule au faubourg ou ha- | trième nervures longitudinales des ailes parallèles, meau d'Happlaincourt. En effet, bien que ces chênes y Long. du corps 1 mill. 3/4; long. alaire 1 mill. poussent relativement très bien, ils ne donneront jamais | No 7554. à beaucoup près, au bout de 80 ou 100 ans, d'aussi gros ©.Inconnue. arbres que le hêtre, qui est un de nos meilleurs bois de chauffage. On sait que c'était ur hêtre centenaire magni- fique, qui poussait jadis au milieu des fissures de la pierre Quint Pierre, qu'il avait fini par diviser en cinq gros blocs : c’est de là que lui est venu son nom. Ce bel arbre fut broyé par la foudre, à peu près vers l’époque de la guerre de 1870, à deux ou trois ans près, autant qu'il nous en souvienne. Cela montre que le terrain pierreux de la montagne pourrait aussi convenir très bien à cette précieuse essence. 4. Dolichopus notabilis, nov. sp. (fig. 146-148). Dr BouGon. MONOGRAPHIE DES DOLICHOPODIDÆ de L'AMBRE DE LA BALTIQUE (1) À ONE ROREGEANE De TER EENIES)E Fig. 146. — Antenne de Dolichopus notabilis ©. N° 1315" 144 (214 d.). Fig. 147. — Articles tarsaux antérieurs du même. Fig. 148. — Articles tarsaux postérieurs du même. ©”. Premier article des antennes cylindrique, bien dis- tinct, le deuxième arrondi, cilié, le troisième grand, en forme de flèche, cilié; le chète émerge non loin de sa base. Pipette assez saillante, Thorax bien distinctement cilié. Tibias antérieurs ciliés : le métatarse environ aussi long que les articles suivants réunis, le deuxième article un peu plus long que le troisième; les deux derniers d'égale longueur. Tibias postérieurs plus ciliés que les antérieurs ; le mé- tatarse distinctement plus court que le deuxième article, ce dernier plus allongé que le troisième ; le cinquième à peine plus court que le quatrième (N° 1375). Forceps en forme de spatule et très distinctement ciliés (No 3699). Ailes à troisième et quatrième nervures longitudinales + parallèles. Long. du corps du corps 2 mill. 1/2; long. alaire 2mill. 129 nr Nos 3699,1375, 9021, 4605, 7426, 2196, 1620, 1856. Coll. privée du Prof. D'R. Klebs. No 9. Fig. 143. — Antenne de Dolichopus negotiosus, nov. sp: &. ; À PAS ca : N° 1544 (214 d.). Var. a. Métatarse postérieur et deuxième article Fig. 14%. — Articles tarsaux antérieurs du même. environ d’égale longueur (3). ; Fig. 145. — Articles tarsaux postérieurs du même. de du corps 2 mill.; long. alaire 1 mill, 1/2. o 1003. ©”. Premier article des antennes distinct, le deuxième arrondi, un peu cilié, le troisième conique, cilié, un peu allongé; le chète partant environ au milieu. Métatarse antérieur un peu plus courtque les articles suivants réu- nis, le deuxième un peu plus long que le troisième: le quatrième plus court que le cinquième. Tibias posté- rieurs assez ciliés, le métatarse un peu plus robuste que | - les autres articles ; le métatarse un peu plus court que (1) Chez le seul spécimen observé, ils sont trop enchevétrés le deuxième article; le troisième un peu plus court que pour les décrire; toutefois, les forceps paraissent tigelliformes, le quatrième qui est à peine plus long que le cinquième. Var. b. Troisième article des antennes moins long que chez le type. Articles tarsaux postérieurs de même morphologie. Long. du corps 2 mill. 1/2; long. alaire 2 mill. Nos 9087, 3146, 8388 (2), 2166, 6044, 2132, 6364. (2) Après le visu de plusieurs spécimens, il y aura peut-être lieu de considérer ce dolichopodien comme une espèce distincte. SERRE PR (3) Au premier aspect, on serait tenté de considérer ce fossile (4) Voir le Naturaliste, n°5 492 et suivants. | comme appartenant au genre Anepsius, Lœw. 46 ILE. NATURALISTE ® Inconnue. 5. Dolichopus noxialis, nov. sp. (fig. 149-151). Fig. 149. — Antenne de Dolichopus noxialis, nov. sp. . N° 468 (214 d.). Fig. 150. — Articles tarsaux antérieurs. Fig. 151. — Articles tarsaux postérieurs (var.) ©. No 3978. ©’. Premier article des antennes, cylindrique, distinct ; le deuxième arrondi et un peu élargi au bout, cilié ; le troisième conique, un peu cilié; le chète fine- ment velu et plus rapproché de l'apex de l’article que de son milieu (N° 468). Pipette un peu saillante. Métatarse antérieur du double de la longueur du deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième ; les deux derniers environ d’égale longueur. Tibias postérieurs plus ciliés que les antérieurs, le métatarse plus court que le deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième; le cinquième un peu plus court quele qua- trième (4.174). Forceps (Analanhänge) spatuliformes, bien visiblement ciliés. Troisième et quatrième nervures lon- gitudinales des ailes parallèles. Long. du corps 2 mill.; long. alaire 4 mill. 4/2. Nes 5627, 11, 4099, 9507, 4489, 4121, 468, 1044, 4174, 6589, 3978. 6. Dolichopus vulgaris, nov. sp. (fig. 152-154). ©’. Premier article des antennes cylindrique; le deuxième arrondi, cilié ; le troisième conique, un peu velu ; le chète inséré au milieu ou un peu au delà du milieu de cet article. Métatarse antérieur un peu plus long que les deux articles suivantsréunis ;le deuxième un peu plus long quele troisième; le cinquième à peine plus long que l’avant-dernier.* Métatarse postérieur distincte- ment plus court que le deuxième article, ce dernier visi- blement plus long que le troisième ;le quatrième un peu plus long que le cinquième. Tibias postérieurs ciliés (N° K. 205). Forceps lamelliformes et longuement ciliés. Troisième et quatrième nervures longitudinales des ailes parallèles. Long. du corps 2 mill. 1/2; long. alaire 2 mill. Nos 5814, 7650, 2228, 659, 449, 1607, 3325, 6497, 4369, 216 7333, 3152, 4697, 9041, 6918, 1688, 556, 5538, 9792, 8593, 4039, 4626, 5012, 7876, 6062, 657, 5738, 4716, 3485, 4081, 8808, 5992, 636, 7703, 6455, 6337, 1974, 7266, 4414, 4900, 5702, 9953, 1360, 7343, 8466, 5227, 8922, 6640. Fig. 152. — Antenne de Dolichopus vulgaris, nov. sp. # No 203 (214 d.). Fig. 153. — Articles tarsaux postérieurs. Fig. 154. — Antenne de la même espèce ®. N° 593 (214 d.). Coll. privée du Prof. Dr. R. Klebs, de Künigsberg, Nes 309, 141, 146, 313, 352, 210, 148, 203. @. Premier article des antennes cylindrique, le deuxième assez arrondi, cilié ; le troisième petit, coni- que ; le chète finement velu et partant au milieu de l’ar- ticle. Les caractères des pattes antérieures et postérieures comme chez le o”. Extrémité de l'abdomen ornée d’une couronne de cils. ( Long. du corps 2 mill. 3/4; long. alaire 2 mill. 1/2. Nos 593, 5973. 21. Genre Campsicnemus, Lœw. Prof. FERNAND MEUNIER. (A suivre.) 090220020200 II00D0SESOCOISLSOOOI LA PSYCHOLOGIE DU GORILLE Le Gorille est certainement, de tous les singes, un de ceux qui se rapprochent le plus de l’homme,fau moins par son académie. Cet animal gigantesque — le mâle a jus- qu’à 4,80 de haut et la femelle 1,40 — est cependant des moins connus, quant à ses mœurs : le peuque l’on en sait n’en est que plus intéressant. Il vit dans l’Afrique occidentale au milieu des forêts vierges les plus sombres et les plus chaudes, dont l'atmosphère humide est indis- pensable à sa bonne santé. Un des naturalistes qui l'ait le mieux observé est un voyageur,Du Chaiïllu, lequel en a tué! quelques-uns et a pu rectifier nombre de fables fantastiques ayant cours parmi les indigènes. Nous allons d’abord résumer ses observations. Contrairement à ce que l’on dit généralement, le Gorille ne s’embusque pas sur les arbres de laroute pour saisir avec ses griffes le voyageur sans défiance, ïl ne l’étouffe pas entre ses pieds comme dans un étau ; il eds RE RD DIR RE ; PRES de MER MMA TU LE NATURALISTE 47 n’attaque pas l'éléphant et ne l’assomme pas à coups de bâton : il n'enlève pas les femmes de leurs villages; il ne se bâtit pas une cabane de branchages dans les forêts et ne se couche pas sous un toit ; il ne marche pas non plus par troupes, et, dans ce que l’on a raconté de ses attaques en masse, il n’y a pas l’ombre de vérité. C’est un animal vagabond et nomade, errant de place en place ; on nele trouve guère deux jours de suite sur les mêmes terrains. Ce vagabondage provient en partie de la difficulté qu'il trouve à se procurer sa nourriture préférée. Le Gorille, malgré ses énormes dents canines, malgré sa force prodigieuse, capable de terrasser et de tuer tous les hôtes de la forêt, est exclusivement frugi- vore. Gros mangeur, il a sans doute bientôt fini de dévo- rer toute la provision d'aliments à son usage dans un espace donné, et se trouve bien forcé d’en aller cher- cher ailleurs, aiguillonné sans cesse par le besoin. Sa vaste panse, proéminente quandil est debout, témoigne assez de son active consommation ; et d’ailleurs une si forte charpente et un développement musculaire si puis- sant ne pourraient se contenter par une alimentation médiocre. Il n’est pas exact de dire qu'il vit habituelle- ment sur les arbres, ni même qu'il y séjourne jamais. On le trouve presque toujours à terre, bien qu'il grimpe souvent sur un arbre pour cueillir des baies ou des noix; mais quand il les a mangées, il redescend à terre. Ces ‘énormes animaux ne pourraient pas, en effet, sauter de branche en branche comme les petits singes. Ils aiment beaucoup la canne à sucre sauvage ; ils sont surtout friands de la substance blanche de la feuille d'ananas ; ils ouvrent en outre certaines graines qui croissent près du sol et une espèce de noix dont la coque est très dure. C’est probablement laune des destinations dela puissance énorme des mâchoires, qui semble un luxe inutile chez un animal non carnivore. Il n’y a que les jeunes Gorilles qui dorment sur les arbres pour être à l'abri des bêtes féroces. Le mâle dort étant assis à terre, le dos appuyé contre le tronc d’un arbre. C’est par suite de cette position que le dos du Gorille mâle a le poil plus usé que les autres parties du corps, tandis que chez le Chimpanzé, habitué à dormir sur une branche et sous un abri de feuillage, c'est au côté que se trouve la place dépourvue de poils. La fe- melle se construit parfois une couchette grossière à l’aide de sortes de roseaux étalés sur le sol ou sur les arbres. Le Gorille ne vit pas en troupe.En fait d'adultes, on ne rencontre ensemble que le mâle et la femelle, quel- quefois un vieux mâle vivant isolément. Dans ce dernier cas, pareil à l'éléphant solitaire, il devient plus sombre etplus méchant que jamais, et son approche est plus dangereuse. Lesjeunes Gorilles se trouvent quelquefois jusqu’à cinq ensemble. Il est difficile de les approcher, car ils ont l’ouie fine, et ils ne perdent pas de temps pour s’enfuir, tandis que la nature du terrain offre de rudes obstacles au chasseur. Ils se sauvent toujours en poussant des cris de frayeur. L’adulte est aussi très farouche et il arrive de chasser toute une journée sans pouvoir le ren- contrer, alors que sa présence est pertinemment connue. Si pourtant, à la fin, la fortune favorable au chasseur le met en présence de l’animal, il n’y a plus à craindre que celui-ci prenne la fuite. « Quand je surprenais un couple de Gorilles, dit Du Chaillu, lemâle était d'ordinaire assis sur un rocher ou contre un arbre, dans le coin le plus ce qu'il y a de singulier, c’est que c'était presque tou- jours elle qui donnait l'alarme en s’enfuyant avec des cris perçants. Alors le mâle, restant assis un moment et froncant sa figure sauvage, se dressait ensuite avec len- teur sur ses pieds, puis, jetant un regard plein d’un feu sinistre sur les envahisseurs de sa retraite, il commen- çait à se battre la poitrine, à redresser sa grosse tête ronde et à pousser un rugissement formidable. Le hideux aspect de l’animal, à ce moment, est impossible à dé- crire. En le voyant, je pardonnais à mes braves chas- seurs indigènes de s’être laissé envahir par des terreurs superstitieuses et je cessais de m’étonner des étranges et merveilleux contes qui circulent au sujet des Gorilles. » ; Du Chaillu a donné un récit saisissant d’une chasse au Gorille : « Sentant que nous rampions, au milieu d’un silence tel que notre respiration en sortait bruyante, la forêt retentit à la fois du terrible cri du Gorille. Puis les. broussailles s’écartèrent des deux côtés, et soudain nous fûmes en présence d’un énorme Gorille mâle. Il avait traversé le fourré à quatre pattes ; mais quand il nous apercut, il se redressa de toute sa hauteur et nous regarda hardiment en face. Il se tenait à une quinzaine de pas de nous. C’est une apparition que je n'’oublierai jamais. Il paraissait avoir près de six pieds ; son corps était immense, sa poitrine monstrueuse, ses bras d’une incroyable énergie musculaire. Ses grands yeux gris et enfoncés brillaient d'un éclat sauvage, et sa face avait une expression diabolique. Notre vue ne l’effraya pas. Il setenait là, à la même place et se battait la poitrine avec ses poings démesurés, qui la faisaient résonner comme un tambour. C’est leur manière de défier leurs ennemis. En même temps il poussait rugissements sur rugissements. « Le rugissement du Gorille est le son le plus étrange et le plus effrayant qn'on puisseentendre dans ces forêts, Cela commence par une sorte d'aboiement saccadé, comme celui d’un chien irrité, puis se change en un grondement sourd qui ressemble littéralement au roule- ment lointain du tonnerre, si bien que j'ai été parfois tenté de croire qu'il tonnait, quand j’entendais cet ani- mal sans le voir. La sonorité de ce rugissement est si profonde, qu’il a l’air de sortir moins de la bouche et de la gorge que des spacieuses cavités de la poitrine et du ventre. Ses yeux s’allumaient d’une flamme plus ardente pendant que nous restions immobiles sur la défensive. Les poils ras du sommet de sa tête se hérissèrent et commencèrent à se mouvoir rapidement, tandis qu'il découvrait ses canines puissantes en poussant de nou- veaux rugissements de tonnerre. Il avanca de quelques pas, puis s’arrêta pour pousser son épouvantable rugis- sement; il avanca encore et s'arrêta de nouveau à dix pas de nous, et commeil recommencait à rugiren se battant la poitrine avec fureur, nous fimes feu et nous le tuâmes. « Le râle qu’il fit entendre tenait à la fois de l’homme et de la bête. Il tomba la face contre terre. Le corps trembla convulsivement pendant quelques minutes, les membres s’agitèrent avec effort, puis tout devint immo- bile : la mort avait fait son œuvre. J’eus tout l2 loisir alors d'examiner l'énorme cadavre ; il mesurait cinq pieds huit pouces, et le développement des muscles de ses bras et de sa poitrine attestait une vigueur prodigieuse. « Il est de principe,chez tous les chasseurs qui savent obscur de la jungle, la femelle mangeait à côté de lui, et | leur métier, qu’il faut réserver son feu jusqu'au dernier 18 LE NATÜRALISTE mr moment. Soit que la bête furieuse prenne la détonation | du fusil 'pour un défi menaçant, soit pour toute autre cause inconnue, si le chasseur tire et manque son coup, le Gorille s'élance sur lui et personne ne peut résister à ce terrible assaut. Un seul coup de son énorme pied, armé d'ongles, éventre un homme, lui brise la poitrine ou lui écrase la tête. On a vu des nègres, en pareille situation, réduits au désespoir par l’épouvante, faire face au Gorille et le frapper avec leur fusil déchargé; mais ils n'avaient pas même le temps de porter son coup inof- fensif ; le bras de leur ennemi tombait sur eux de tout son poids, brisant à la fois le fusil et le corps des mal- heureux. | « Quelquefois il s’assied pour se battre la poitrine et pour rugir en regardant son adversaire avec fureur; puis il marche en se dandinant de droite et de gauche; car ses jambes de derrière, qui sont très courtes, paraissent suf- fire à peine pour supporter la masse de son énorme corps. Il prend son équilibre en balançant ses bras comme les matelots sur le pont d’un navire; son large ventre, sa tête grossièrement plantée sur le tronc, sans aucune attache apparente du cou, ses gros bras muscu- leux et sa poitrine caverneuse, tout cela donne à son dandinement une gaucherie hideuse qui ajoute à son air de férocité. En même temps, ses yeux gris enfoncés dans leurs orbites jettent des éclairs sinistres, ses traits contractés ‘se sillonnent de rides affreuses, et ses lèvres minces, en se séparant, laissent voir de longs crochets et des mâchoires formidables, entre lesquels les membres d’un homme seraient broyés comme du biscuit. « L’allure naturelle du Gorille n’est pas sur deux pieds, mais à quatre pattes. Dans cette posture, la longueur des bras fait que la tête et la poitrine sont très relevées ; quand il court, les jambes de derrière sont ramenées sous le corps. Le bras et la jambe du même côté se meuvent en même temps, ce qui donne à la bête une sin- gulière démarche. Elle court avec une extrême vitesse. Les jeunes Gorilles, que j'ai souvent poursuivis, ne se réfugient pas sur les arbres, mais courent à ras de terre; à une certaine distance, vus de face à travers les brous- sailles, avec leur tête et leur corps à moitié redressés, ils ne ressemblent pas mal à des nègres qui se sauvent. Leurs jambes de derrière se meuvent entre leurs bras, qui sont quelque peuployés en dehors. La femelle attaque rarement le chasseur, sauf quand elle a son petit avec elle. Lorsque la mère fait la poursuite du chasseur, le petit s'accroche par les mains autour de son cou et se suspend à son sein, en lui passant ses petites jambes autour du corps. » 2000000000000000000COCCCCCOONE LA PRÉDICTION DES ÉRUPTIONS DE FISUYE Le second type éruptif pourrait être rattaché à ce mode précédent. Il en diffère toutefois par l'ouverture des bouches, non au cône supérieur, mais au flanc du vieux massif, vers 3 ou 400 mètres d'altitude, par une moins grande vigueur dynamique au cratère et par des secousses et soulèvements locaux. Il n’y a eu d'ailleurs que trois éruptions de ce genre, qui est la règle à l’Etna, en 1760, 1794 et 1861, et toutes trois s’ouvrirent dans le flanc sud occidental du volcan. Plus de douze ‘cônes et (1) Voir le Naturaliste, n° 502. cratères apparurent successivement sur la fissure de 1760, projelant la cendre et la lave. En 1794, en même temps que les fentes s’ouvraient aux flancs inférieurs du volcan, une coulée s’échappait également du versant nord-est du cône supérieur. En 1861, le soulèvement simultané à l’éruption produisit près de Torre del Greco, au bord de la mer, un bombement de plus d’un mètre de hauteur, À part ces différences, on constate la même rapidité d’allure qu’en 1906, une violence à peu près égale, un repos postérieur semblable. Ces éruptions du type 4906 ou 1760, quoique les plus importantes du Vésuve, ne furent toutefois pas les plus abondantes. C’est au type 1895 qu’appartient la priorité. L'explosion de cette année dura quatre jours, du 3 juillet au 7. Mais en réalité la période éruptive fut plus longue ; elle commenca en 1894 par ia formation d’un petit cône à l’intérieur du grand cratère et ne se termina qu’en 1899. Le cône de 1894 combla la chau- dière ; 11 se fendait et laissait échapper la lave par ses flancs ouverts. Le 3 juillet 1895, de fortes éruptions volcaniennes se produisent au cratère, expulsant le petit cône interne, tandis que le flanc ouest-nord-ouest du grand cône s'ouvre à son tour et laisse échapper la lave par quatre orifices alignés. Les jours suivants l'explosion et l'effusion augmentent encore. Mais à partir du 7 le dynamisme du cratère diminue gra- duellement ; il n’aura plus que quelques petites exaspé- rations dans les années suivantes. La lave, au contraire, continue de couler du flanc. De nouvelles bouches adven- tices se forment même, de ce côté occidental. Pendant cinquante mois, le monceau de pierre fondue dézorgé édifia une coupole de 160 mètres de hauteur, de 50 millions de mètres cubes. L’éruption prit fin en sep= tembre 1899. En somme, comme dans les éruptions du type 1906, l'explosion cratérique et l’effusion des laves par les flancs du cône supérieur se produisent également dans cette éruption, mais on n’y observe ni l'énorme évidement du cratère, ni la rapidité, la courte durée si caractéristique du mode précédent, ni le repos complet qui suit l'érup- tion ; car dès le début de 1900 la montagne était rentrée en forte activité. A ce type se rattachent presque toutes les autres éruptions du Vésuve, et les plus importantes furent 1751, 1766, 1834, 1858, 1881, 1891, 190%, dont la durée a varié de plusieurs mois à plusieurs années. Enfin, le dernier mode éruptif est fourni par l'explo- sion seule, sans aucune fracture radiale au grand cône d’où sort la lave. Telle fut l’éruption de 1682. Le 12 août, après des secousses et des détonations violentes, un grand pin de cendres et de vapeurs, tout sillonné d'é- clairs, s’élance du cratère, et la chute des produits'enve- loppe la montagne de ténèbres; le 13, nouvelle projec- tion plus vigoureuse et, le 21, paroxysme dans leauel les blocs de lave incandescente se mélent aux cendres et aux lapilli, Les éruptions de ce genre durent quelques jours seu- lement; elles sont volcaniennes ou stromboliennes; gé- néralement les deux modes éruptifs se mélent ou se succèdent ; quelques-unes furent colossales. L’explosion de 79 peut leur être rattachée ainsi que celles de 1500, 1650, 1654, 1660, 1900 et 1903. Les douze périodes d'activité, observées depuis 1700, groupent quelques-unes de ces explosions précédentes, entre deux temps de repos presque complet. On n'a pas LE NATURALISTE 49 trouvé, dans la succession des paroxysmes qui compo- sent ces périvdes actives, une répétition régulière. Tou- tefois elles débutent toutes par l'apparition des chlo- rures et des sulfates, dans la chaudière jusque-là animée seulement par les jets de vapeur, puis la lave apparaît, s'élève peu à peu dans la cheminée, un petit cône se forme sur le chaos de pierre fondue qui envahit le cra- tère ; l’activité se prolonge alors par une ou plusieurs explosions de l’un ou l’autre type. Toujours elle se ter- mine par un paroxysme de type 1906 ou 1760. Les deux dernières périodes actives du Vésuve furent des plus caractéristiques. Celle de 1870-72, la plus courte connue, débuta par la formation d’un petit cône, à l'intérieur de la grande cavité laissée par l’éruption de 1868. En janvier 1871, une fente se forme au flanc nord du grand cône ; un cône adventif s’y édifie et laisse échapper de la lave. En octobre, une autre bouche apparaît au bord même du grand cratère et jette avec violence la cendre et la fu- mée, tandis que d’autres fentes s'ouvrent en divers points du grand cône. Tous ces orifices alternativement manifestent leur activité. En mars 1872, le grand cône se fend de norveau, au nord-ouest, et pendant plus d’une semaine la lave s’épanche de la partie inférieure de la fissure. Mais c'est en avril que la grande éruption éclata. Le 24 de ce mois, le grand cône se fendit de part en part et la lave s’échappa avec abondance, couvrant en grande partie le sommet de la montagne ; une énorme colonne de fumée et de cendre, haute de plusieurs kilo- mètres, s'élanca dans les airs. Toute la partie supérieure du volcan sauta. Les phénomènes cessèrent graduelle- ment, après quelques violents hoquets, les premiers jours de mai. Une période active venait de s’écouler. Un repos de trois ans suivit. En 1875, l’activité strombolienne reconstruit le petit cône interne. La lave monte dans le cratère, submerge le cône ; un autre cône reparaît, submergé à son tour ; un troisième, qu'un effondrement fait disparaître. Ainsi pendant plusieurs années, jusqu’à ce que la lave, ayant atteint le bord de la grande coupe, descende en torrent sur les flancs extérieurs. La démolition et l'édification successives du cône interne recommencent. Palmieri put dire avec raison que le Vésuve « comme Saturne dévorait ses enfants ». En 1889, une fente s'ouvre au flanc oriental du grand cône et dégorge plus de 500.000 mètres cubes de lave, de mai en décembre, tandis qu'une explosion démolit le petit Cône interne. Après cette petite éruption, type 1895, l’activité strombolienne fait renaitre le petit cône interne qui en 1890 dépasse de beaucoup le bord de la grande coupe. En juin, une nouvelle fissure ouvre tout le flanc nord du grand cône, et la lâve, quittant le chemin du cratère, va s'accumuler dans l’Atrio, par cette ouverture. Le dyna- misme augmente toutefois l'ouverture principale des foyers. Une autre éruption du type 1895 commence; elle se prolonge jusqu'en février 1894; la sortie des laves continue lentement par la fissure tandis qu'un affaissement considérable et des explosions se produi- sent au cratère. De nouveau le cône interne se reconstruit et la lave monte dans le cratère, de telle sorte qu’en juin 1895 il était à peu près comblé. L'explosion de juillet survient, puis les épanchements, qui durent jusqu’en 1899. Le cratère se remplit à nouveau. En avril 1900 éclate ———————————— l’éruption type 1682. Plus de 500.000 mètres cubes de blocs furent expulsés du cratère et l'altitude du bord fut relevée de 10 mètres. L'activité strombolienne reprend en 1901, se prolonge pendant toute l’année suivante. Le 20 février 4903, une nouvelle explosion (type 1682) pro- jette la lave incandescente à plusieurs centaines de mètres de hauteur. La phase strombolienne atténuée re- commence en juin de la même année; en août, la lave déborde à la fois du cratère principal et des flancs du grand cône; une explosion finale vide la coupe supé- rieure. Une nouvelle éruption a lieu le 22 septembre 1904. Le cratère projette avec violence la vapeur, la cendre et des blocs de lave, tandis que des fissures s'ou- rent au versant oriental du grand cône, et que des ori- fices déversent la lave dans le Val d'Inferno. L'éruption se calme quelques jours après. La reprise de l’activité strombolienne en avril 4905, par l'édification du cône interne et la sortie de la lave au flanc nord-ouest du grand cône, marque le début du grand paroxysme de 1906. Cette dernière période vésuvienne, la plus longue connue, dura donc plus de trente ans. On connait trop peu les premières éruptions du Vé- suve pour pouvoir les grouper en périodes. Il semble toutefois qu'une succession ininterrompue d’explosions eut lieu entre 1649 et 1660 et toutes furent du type explosif seul. En tour cas, on les connaît bien depuis 4700. Elles se répartissent ainsi : 1712-37, 1744-60, 1764-67, 1770-79, 1783-94, 1799-1822, 1827-38, 1841-50, 1854-61, 1864-68, 1870-72, 18751906, soit des durées respectives de : 25, 16, 4, 9, 13, 23, 14, 9, 7, 4, 2 et 31 années, séparées par des repos de : 7,4, 3,4, 5,5, 3, 4, 3,2 et 3 années. D'une façon générale la durée de ces périodes, hormis les deux premières et les deux dernières, a augmenté en approchant de la période 1799-1822, la plus longue d’en- tre elles, et diminué en s’éloignant. De plus, il semble, mais avec beaucoup moins de rigueur, que les temps de repos sont d'autant plus longs que les périodes actives précédentes ont été plus longues. Ainsi donc, plus de deux siècles d'observation et douze exemples certains nous montrent qu'un retour périodique de l’activité existe au Vésuve; une venue des forces internes diversement manifestées au dehors, puis le retrait vers les parties profondes. Il est donc PioE bable qu’une nouvelle période, d'une quinzaine d'années en moyenne, constituera l'activité prochaine du volcan. Sans pouvoir préciser ses phases paroxysmales, nous sommes certains qu'elle débutera par une activité strom- bolienne, se prolongera par un ou plusieurs paroxysmes de tel ou tel type et se terminera par une explosion 1906 ou 1760. Le rapport de la durée des repos à celle des périodes activesest trop peu rigoureux pour qu'on puisse fixer exactement la date de la reprise de l’activité. En tout cas, cette époque ne peut tarder. Seize mois sont déjà écoulés depuis l'explosion de 1906. Nous sommes certains que dans quelques années, quelques mois peut-être, la lave reparaitra au fond de la grande chaudière supérieure. P. SCHOEPAERS. !? a) LES IULES J'ai recu de tous côtés, cette année, des plaintes au sujet des lules, l'humidité ayant aidé le développement de ce myriapode. Voici la description et les mœurs des trois espèces d'Iules qui peuvent être nuisibles aux jar- dins. Ce sont l'Tule des sables (lulus sabulosus), l'Tule des fraises (lulus fragariarum), et l'Iule terrestre (Julus terrestris). IULE DES SABLES (lulus sabulosus). — L'iule des sables est un peu moins gros qu'une plume d’oie, sa longueur est de trois à six centimètres environ. Sa couleur est noirâtre, quelquefois un peu cendrée, avec le bord postérieur des segments plus clair et deux lignes rapprochées, rougeâtres sur le milieu du dos. On remarque à l’anus une pointe aiguë et très saillante et une épine ou segment préanal, Il a de quatre-vingts à quatre-vingt-quatre paires de pattes. Cet iule, dit Boisduval, que l’on rencontre partout dans les bois, dans les marais et les jardins, s’introduit quelquefois dans les pots, ronge les plantes au collet de la racine et les fait périr de langueur, comme les cloportes. À Paris, où les jardins sont généralement secs, ce myriapode ne produit pas de grands dommages. IULE DES FRAISES (Julus fragariarum). — L'iule des fraises est mince, long, effilé, tout à fait vermiforme, d’une coloration brune, assez pâle. Cette espèce est marquée d’une série bilatérale de petites taches rougeâtres ou même d’un rouge vif. Ce myriapode se tient généralement sous le paillis dans les plantations de fraisiers, il s'introduit dans le fruit à l'époque de la maturité et en dévore la pulpe, puis il reste replié dans l'intérieur comme un petit ser- pent. Le trou par lequel ce myriapode a pénétré dans le fruit n’est pas toujours très grand et il arrive parfois, et je dirais même fréquemment, que des fraises sont cueiïllies sans que l’on se doute qu’elles contiennent des Tules. Ce n’est guère qu’en les mangeant que l’on s’en aperçoit, il se produit en effet un petit craquement sous les dents. Cet iule, dit l’auteur déjà cité, préfère les grosses espèces de fraises ; cependant les petites qui sortent du Fragaria vesca n’en sont point exemptes. Nous l'avons, dit-il, trouvé très souvent à l'automne dans la variété dite des quatre saisons. IULE TERRESTRE (lulus terrestris). — Les femelles du lulus terrestris déposent en terre dans de petites cavités un grand nombre d'œufs arrondis et très petits. Ceux-ci / sont d’une coloration blanc-sale. Peu de jours après apparaissent alors les petits qui ne mesurent guère que 2? mill. 25 de longueur et qui ne sont pourvus que de six pattes. L'Iule terrestre se trouve en maints endroits en beau- coup plus grande quantité que les deux espèces précé- dentes. Sa couleur générale est brune, il est très luisant et ses antennes sont très courtes. Le premier anneau est ordinairement plus long que les suivants. LE NATURALISTE — ee re Il a vingt-huit yeux disposés sur deux rangées. Ce myriapode, d’après Brehm, se distingue par une petite queue recourbée en baut et prolongeant l’avant- dernier article, puis par de fines stries longitudinales sur tous ses anneaux et enfin par une double raie jaune dorsale, tranchant sur la teinte brun plus ou moins foncé du corps. « Leur corps, dit Brehm, glisse avec des mouvements vermiculaires, comme ceux d’un serpent sur le sol, ou le long des troncs d’arbres ; en étudiant leur mode de pro- gression, On remarque que tour à tour certains groupes de pattes s'étendent en dehors des limites de leur corps avec lequel elles forment alors un angle obtus, pendant que les groupes de pattes intermédiaires conservent leur direction verticale. Ces mouvements de pattes qui, de la tête vers l’anus, s’étirent par groupes alternativement de dedans en dehors et inversement, communiquent à la tête des ondulations qui s’étendent jusqu’à la queue, » Lorsqu'il a atteint tout son développement, l’Iule ter- restre a environ cent paires de pattes et sa longueur est de 2 à 4 centimètres. Cette espèce, dit Brocchi, assez commune en France, peut devenir nuisible. M. C. Vogt l’a, en effet, vue ra- vager des champs de betteraves. Elle creuse des trous profonds sous l’'épiderme de ces racines, autour du collet et mange les jeunes pousses. Les blessures laissent alors suinter un suc putride, nauséabond, les feuilles se flétrissent et jaunissent et la betterave se pourrit. Les Iules habitent ordinairement les lieux frais et humides. Ce sont des animaux généralement inoffensifs, qui marchent lentement, et que l’on voit souvent après les fortes pluies grimper sur les tiges ou à la base des arbres où ils se tiennent allongés comme des chenilles dans les crevasses ou dans la mousse qui couvre les écorces. Ils soit plutôt nocturnes que diurnes. Si on les tou- che, ils se laissent immédiatement tomber et se con- tournent en spirales comme de petits serpents. Les femelles déposent leurs œufs par paquets dans la terre humide ou sous la mousse. Les petits après l’éclosion sont blanchâtres, pourvus d’un très petit nombre de pattes à peine visibles. Ce n’est qu'après les premières mues qu'ils prennent leur couleur noirâtre ou roussâtre et qu'ils sont munis de tous leurs pieds. Ils se nourrissent, en général, de détritus de végétaux. Un libraire de Saint-Omer m'en a adressé au mois de mai dernier, en me disant qu'ils s’attaquaient à un carré de haricots. Plusieurs haricots qu'il m'avait également adressés en contenaient de grandes quantités. Son jar- dinier en avait aussi, me disait-il, trouvé sur des asperges. Dans notre climat, les plus grandes espèces atteignent à peine la grosseur d’un crayon et la longueur de 5 à 6 centimètres, mais dans les régions intertropicales, dit M Boisduval, on en rencontre de plus gros que le doigt et longs de 15 à 20 centimètres. Pour que les Iules occasionnent des dégâts appré- ciables, il faut qu'ils se trouvent pour cela en grandes compagnies. Quoi qu'il en soit, voici comment on devra opérer pour se débarrasser de ces petits myriapodes. Il est nécessaire pour détruire les Iules d’enlever, en bêchant la terre, toutes les vieilles écorces, racines ou amas de végétaux en décomposition, puis, avant de faire LE NATURALISTE 51 EE les semis, procéder à un arrosage énergique au sulfate de fer et jus de tabac dans les proportions suivantes : Jus de tabac à 1 degré Baumé, 10 litres. Sulfate de fer, 100 grammes. Ne faire les semis qu'une quinzaine de jours après cet arrosage : de cette façon, les lules seront détruits et ne pourront en aucune facon gêner la végétation. On peut aussi les détruire en opérant de la façon sui- vante : y On dépose de place en place sur le terrain infesté des rondelles de betteraves ou de pommes de terre. Les Jules qui en sont très friands viennent les dévorer. Il suffit alors de recueillir les morceaux de betteraves qui, en très peu de temps, en seront couverts et de les brûler ou de les écraser pour n’en laisser échapper aucun. PauL NOEL. ACADÉMIE DES SCIENCES L'Agout, tributaire de l'Aude, et la vallée du Lhers mort. — (Note de M. J. Brayac.) Le plus important des affluents du Tarn, l’Agout, qui prend sa source dans les montagnes de l’Espinouse, au sud du Massif central, était à une époque quaternaire ancienne, tributaire de l'Aude. Cetétat de choses n’a cessé que lorsque l’Agout infé- rieur (partie comprise entre Lavaur et Castres), ayant poussé sa tête jusqu’à la bordure des terrains tertiaires du Castran et des terrains anciens de la Montagne Noire, captura à son profit l'Agout supérieur. On peut aller de Castres sur l'Agout à Car- cassonne sur l’Aude en suivant de nombreux témoins d’une ter- rasse quaternaire, dont l’altitude va toujours en diminuant. Seul, l'Agout peut avoir formé cette terrasse. Il était donc tributaire de l'Aude. Là ne se bornent pas les phénomènes hydrogra- phiques de cette contrée. Le Lhers mort, tandis que s'accom- plissait la capture de l’'Agout à Castres, pénétrait aussi par érosion régressive au delà de Naurouze, dans l’ancien lit de cette rivière. Une partie des eaux de l’Agout, encore affluent de l'Aude, se déversèrent dans la Garonne par la vallée du Lhers. L'Agout était en deux points différents attiré vers la Garonne et devait fatalement abandonner la Méditerranée : c'est l’Agout inférieur, alors simple affluent du Tarn mais mieux placé, pro- bablement plus actif que le Lhers et à un stade d’érosion régressive plus avancé, qui définitivement l’entraina avec lui vers l'Océan. — Depuis cet événement, le Lhers mort,privé de l'appoint d’eau considérable qu'il recevait de l’Agout, est trop faible pour franchir les alluvions de la Garonne qu'il rejoignait auparavant à Toulouse, comme le prouve la soudure de la ter- rasse ancienne à la terrasse inférieure du fleuve. Il coule paral- lèlement à la Garonne sur une distance de 20 kilomètres environ et ne l’atteint qu'à Grenade, après avoir recueilli sur son passage les eaux de quelques petites rivières. La présence, dans la trrasse inférieure de la Garonne, à Toulouse et aux environs, d'Elephas primigenius et de Rhino- ceros tichorhinus date ces curieux phénomènes de capture. L'Allier miocène. Un gisement de vertébrés mio- cènes, près de Moulins. — (Note de M. Gzanxceaun, présentée par M. AzBErT GauDry.) Une des conquêtes de la Géologie est la reconstitution du tracé des anciens cours d'eau et des faunes qui vivaient sur leurs rives et animaient le paysage aux diverses époques géologiques. L'auteur se propose d’esquisser une HERCE de cette étude pour l'Allier. A l’époque miocène, peu avant le principal épisode du soulè- vement des Alpes et du rajeunissement du relief du Massif cen- tral, ce cours d’eau coulait, dans sa partie amont, à une altitude bien supérieure à celle d'aujourd'hui. Il charriait, sur son trajet, des roches-variées, notamment du granite, des gneiss, du -quartz et des silex {chailles) provenant de formations jurassiques alors en place sur'les Cévennes ou décalcifiées. Ces dernières roches ont été rencontrées en divers points du Puy-de-Dôme, leur existence a pu être constatée au delà de Moulins, jusque vers Nevers. M. Michel Lévy a montré que certaines de ces alluvions, comme celles de Pardines, près d'Issoire, ne renferment pas d'éléments volcaniques, ce qui prouve que les éruptions volca- niques n'avaient pas encore commencé dans la région du Velay et du Mont-Dore. } M. Boule, par analogie avec ce qu'il avait constaté dans le Velay, pensa que les alluvions à chailles des environs de Cler- mont devaient également dater du Miocène. Mais, jusqu'ici, on : n'avait aucune preuve paléontologique de l’âge véritable de ces formations, conservées sous des nappes de lave, dans le Puy- de-Dôme. Le gisement de Vertébrés que l’on vient de découvrir aux environs de Moulins, à Givreuil, en dehors de son intérêt paléon- tologique, va permettre de résoudre cette question et de tracer le cours de l’Allier, sur plus de 100 kilomètres, à l’époque mio- cène. Le gisement de Givreuil comprend une carrière de calcaires aquitaniens (calcaires en choux-fleur et à phryganes) exploités sur plus de 30 mètres de haut pour la fabrication de la chaux et dans lesquels on a recueilli : Rhinoceros (Acerotherium) Lema- nensis, Acerotherium sp., Amphitragulus elegans, Plesiomeryx gracilis, Cainotherium commune, Protapirus (Hyrachyus) priscus, Plesictis robustus, des ossements d'Oiseaux, des écailles de Crocodiles, des plaques de Tortues, ainsi qu'Helix arvernensis. Cette faune est analogue à la faune célèbre de Saint-Gérand- le-Puy.: Les calcaires aquitaniens sont fortement ravinés par des allu- vions remplissant, par places, des poches de plusieurs mètres de profondeur, mais qui, dans leur ensemble, forment à Givreuil et aux environs une terrasse à l'altitude moyenne de 280 mètres. Cette terrasse domine la vallée de l'Allier d'environ 70 mètres. L’une des poches alluviales a fourni la faune suivante : Dinotherium Cuvieri, Mastodon tapiroïides, Mastodon angus- tidens, Rhinoceros aurelianensis, Rhinoceros sp., Crocodiles et Tortues Ces espèces sont représentées par d'importants débris de mâchoires et de membres. Leur ensemble constitue une faune d’âge Miocène moyen et se place au niveau de celle de Sansan. Elle paraît un peu plus récente que celle des sables de l’Orléa- nais et plus ancienne que celles du Puy Courny et des Coirons. C'est la première faune de cet âge qu’on rencontre dans le Massif central. Les éléments ds alluvions comprennent principalement des galets de quartz, de roches cambriennes et des silex (chailles), jurassiques et tertiaires. Les alluvions analogues, avec quelques galets de basalte, situées à 80 kilomètres en amont vers Cler- mont (Chanturgue, Puy de Var) sous des coulées de basalte et à une altitude d’environ 600 mètres, sont ainsi datées d’une manière certaine. Celles de Pardines sont sensiblement au même niveau. On peut donc tracer le niveau de l'Allier, au Miocène moyen, sur près de 100 kilomètres, d'Issoire à Moulins, et le comparer au tracé de l’Allier actuel. A cette époque, la rivière, descendant de montagnes en partie disparues aujourd’hui, courait à l'altitude 600 vers Clermont (c'est-à-dire 300 mètres plus haut que le niveau actuel) et à l’al- titude 270 vers Moulins. Elle avait donc une pente cinq fois plus forte (0m.04) qu'aujourd'hui (0 m.008) entre ces deux villes. Il n’est done pas surprenant qu’elle ait pu charrier des roches à 300 kilomètres de leur point d'origire. Sur l'anesthésie prolongée par les mélanges d’oxy- gène et de chlorure d'éthyle. — (Note de M. Prerre RosENTHAL et ALBERT BERTHELOT.) Depuis longtemps déjà le chlorure d’éthyle est employé comme anesthésique général, mais son application a toujours été limitée aux interventions de courte durée. Cependant Wiessé ner, puis Malherbe et Laval prolongèrent la narcose jusqu'à 50 minutes, mais il leur fallut pour cela donner au sujet des doses successives l’exposant ainsi à des demi-réveils et au danger plusieurs fois répété de l’inhalation de doses massives. Les auteurs pensèrent prolonger indéfiniment la durée de la narcose primitive en employant un mélange gazeux d'oxygène et de chlorure d’éthyle au lieu du chlorure d'éthyle seul. De nom- breuses expériences sur les animaux ont pleinemeut confirm- de 52 LE NATURALISTE cette hypothèse; il a été possible, par ce procédé, d'obtenir des anesthésies d’une heure, toujours exemptes d'accidents et pendant lesquelles on a pu pratiquer les interventions chirurgi- cales les plus variées. La phase d’anesthésie vraie était toujours obtenue très rapidement, la narcose était tranquille et le réveil très prompt. En présence de ces résultats, les auteurs espèrent pouvoir appliquer leur méthode à la chirurgie humaine ; elle présente- rait, en effet, dans les opérations graves et de longue durée, l'extrême avantage de ne pas surajouter au shock opératoire les inconvénients souvent très grands de l’éther ou du chloroforme. LITE CONGRÈS PRÉBISTORIQUE DE FRANCE QUATRIÈME SESSION, CHAMBÉRY (SAVOIE). 24-30 AOUT 1908 Les trois premières sessions du Congrès préhistorique de France, tenues à Périgueux (1905), à Vannes (1906) et à Autun (1907), ont eu un incontestable succès. Le nombre des adhérents, l'importance des travaux présen- tés, le résultat des excursions, ont pleinement justifié les prévisions des promoteurs de ces assises scienti- fiques nationales. D'accord avec la Société préhistorique de France et avec la municipalité de Chambéry, le Co- mité d'Organisation a décidé de choisir cette année, pour la quatrième session, la ville de Chambéry, qui est le siège de sociétés savantes et de musées intéres- sants, et un centre counu de belles excursions. Les assises du Congrès se tiendront du lundi 24 au dimanche 30 août 1908 inclusivement. Les trois pre- mières journées (24, 25 et 26 août), à Chambéry, seront consacrées aux présentations, communications et dis- cussions scientifiques, ainsi qu'à des visites archéolo- giques (Musées, Collections locales, Monuments de la Ville,etc.). Les autres journées (27, 28, 29 et 30) seront réservées à des excursions scientifiques, et notamment à la visite des villes et des musées d'Aix-les-Baiïns et d'Annecy; du Lac du Bourget, où une « pêche » préhis- torique sera organisée à bord d’un bateau; du Lac d’An- necy, et du Lac d’'Aiguebelette, près Chambéry. — L’excursion finale aura lieu, par Modane, au Mont-Cenis (Roches à gravures) et dans la magnifique vallée de la Tarentaise. Un programme détaillé, définitif, sera ultérieurement établi (1). : Parmi les questions inscrites à l’ordre du jour figurent les suivantes, particulièrement intéressantes pour la ré- gion où se tiendra le Congrès. 40 Les Palafittes : leurs âges; 20 le Paléolithique en Savoie et ses rapports avec l'extension glaciaire ; 3° le Néolithique des Alpes ; 4° Blocs à gravures préhistoriques. Bibliographie 93. Thévenin (A.). Dinosauriens. L Ann. de Pal., Il, 1907, pp. 121-136, pl. XVII-XVIII. 94. Thomas (O.). On a new Dormouse from Asia Minor, with Remarks on the subgenus « Dryomys ». Ann. Mag. of Nat. hist., nov. 1907. pp. 406-407. Paléontologie de Madagascar. IV. — (4) Toutes communications où demandes de renseignements doivent être adressées à M. le D' Marcel Baudouin, secrétaire général du Comité à Paris, 21, rue Linné. 95. Trägardh (J.). Description of two myriopodophilous genera of Antennophorinæ, with notes on their deve- lopment and biology. Ark. f. Zool., III, n° 28, 1907, pp. 1-33, 1 pl. 96. Trägardh (I). Notes on a Termitophilus Tineid Larva. Ark. f. Zool., n° 22, 1907, pp. 1-7, 1 pl. 9%. Tullgren (A.). Ueber einige Arten der Familie Aleuro- didæ. ; Ark. f. Zool., IIT, n° 26, 1907, pp. 1-18. 98. Tur (J.). Sur les premiers stades du développement des vaisseaux extra-embryonnaires chez les Sauropsidés (Note préliminaire). Arch. Zool, exp., Notes et revue, VII, 1907, pp, 11-88, fig. 99. Vlès (F.). Théorie de la locomotion du Pecten. Mém. Soc. Zool. Fr., XIX, 19017, pp. 248-254. 100. Wagner (W.), Psychobiologische Untersuchungen an Hummeln mit Bezugnahme auf die Frage der Gesel- ligkeit im Tierreiche. Zoologica, 46 (2), 1907, pp. 79-239, fig. Wenyon (C.-M.). Observations on the Protozoa in the Intestine of Mice. Arch. f. Protistenk., Suppl. I, 1907, pp. 169-201, pl. X- XII. ÿ Wilke (G.). Die Spermatogenese von Hydrometra lacus- trés L. Jen.Zeitschr. f. Naturw., 35, 1907, pp. 669-720, pl. XLI- XLIII. . Williamson (W.). Hydrachnidae collected by the Lake Survey. Proc. Roy. Soc. Edinb., 1907, pp. 302-307, fig. . Wiman (C.). Ueber die Fauna des westbaltischen Lep- tænakalks. Ark. for Zool., III, n° 24, 1907, pp. 1-20, 2 pl. . Allen (J. A.). Mutations and the Geographic distribu- tion of nearly related species in Plants and Animals. Amer. Nal., XLT, 1907, pp. 653-655. 106. Andrews (E. A.). The young of the Crayfishes Astacus and Cambarus. Smiths. Contrib., XXXV, n° 1718, pp. 1-79, pl. I-X. . Arwidsson (J.). 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Clark (H.L.). The Starfishes of the Genus Heliaster. Bull. Mus. Comp. Zool. at Harv., Coll. LI, 1907, pp. 25- 76, pl. I-VII. 1041. 102. 143. V. VAUTIER. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. Fœtus de Melestaxus avec son … placenta zonaire........... ÆEmbryon de Squale avec son SAC NAONNERS SRG “Utérusde Talpa europæa avec ne fœtus et deux embryons..... . Utérus de Mustela foina avec fœtus et placenta. .......... HR de Mus decumanus avec Système digestif de F'elis catus. Système divestif de Columba HT REMOTE DSPACE je digestif d'Anas bos- © ‘chas Système digestif de Coluber.…. pire digestif de Rana es- = culenta CPR ER UE à Anse intestinale de Meles. Dis- …tribution des vaisseaux mé- M sentériques (injection double). Poumons et cœur de Felis ca- | TERRE TE ER MES -Poumons et cœur de Gallus Mdomesticuss ei ui eu Boumons et cœur de Coluber. IŒild'oiseau montrant le peigne et l'anneau osseux de la sclé- FROIDE RARES ERNEE Jild'oiseau montrant le peigne, «l'anneau osseux, et la mem- Mbranelmictitante, 2... Œiinde Gallus domesticus \ppareil ne de la Tor- _ RO Ra OR ER Re Cerveau de Homo sapiens. — Cynocephalus..... = Hapale jacchus.…… = Vespertiliomurinus _— Felis leo.......... ferus.…. _ Cynaïlurusguttatus — Canis familiaris. .… He: 26 00c8 Cerveau de Larus tridactylus.. — — ridibundus.. — Rana esculenta.... — Raja clavata...... — Brigla hirundo..…. — Perca fluviatilis. — Minca vulgaris... — Trachinus draco.. : 45 18 [ER 20 15 fr. DISSECTIONS D’ORGANES Cerveau de Mustela foina.: martess — Putorius putorius . — furo .….. = — vulgaris.. ErMINEA ee VMiverra genetta-.- — Lutra lutra....-.. — Meles taxus...-... — Phoca vitulina..." — Erinaceuseuropæus- = Talpa europæa-.." = Seiurus vulgaris... Castor fiber de ETance EEE erE — Lepus cuniculus. -. — Sus scrofa........ — Sus domesticus... — Ovis aries........ — Rupicapra rupica- Pr FER ETCTE So00 — Cervus elaphus... — Capreolus caprea.. —— Chrysotis amazo- — Gecinus viridis...- — Cuculus canorus.. — Alcedo hispida.... = Coccothraustes vul- Garis.. +." — Thaumalea picta.. — Gallus domesticus. — Columba \livia.. — -Aquila Bonelli..:. — — albicilla.. — = Dennaia .. — Pandion haliætus.. = Astur palumbarius. — Circætos gallicus. - — Buteo vulgaris... — Syrnium aluco.... — Strix noctua...... flammea.... — Bubo maximus — Anthropoidesvirso: — Ardeacinerea...-- — Botaurus stellaris.. — Gallinula chloropus = Numenius arquatus — Cygnus mansuetus. LU — Anas boschas...": — Anser cinereus.... — Uria troile........ — Alca torda:....". Cerveau de Gadus morrhua..- = — merlangus. = Platessa vulgaris. . = Cyprinus carpio... — Silurus glanis...:- — Esox lucius...:. — Anguilla vulgaris. — Conger vulgaris... PATHOLOGIE Dviszaries (jeune). Monstre double en squelette........................ —_— — Crânelouvert montrant la substance cérébrale refoulée par la vésicule produite par les Cœnurus cerebralis(bocalde35 ><21): Equus! caballus. — Muqueuseltde llestomac portant des larves de Gas- trophilus COR SRE QUEUE NA dB MIR 06 V'ALPE OA REN EE I a REA QUE Homo sapiens. Foie d'homme alcoolique Pica caudata. Déformation du }bec Calculs urinaires, 10 échantillons » LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) SYSTÈME NERVEUX Système nerveux de Felis ca- Systèmenerveux de Gallus do= STD b Ad en 0e AUD 120 Mmesticus- 22-10 oUupabEr 5 Système nerveux de Canis fa- Système nerveux d'Anas bos- I ULANIS NS ee de ee Lea , 120. » ChAS RAT ELEC EEE 5000500 Systèmennerveux de Putorius Système nerveux ile Ron escu- PUIORIUS EEE eee 5enocë DD || MG sde cc ees es d6be0ve Système nerveux de Cavia Système nerveux. de. Bufo: vul- GODAVAR AE AE PERS AE bsbaco 45 » APE bober obus deBboobe Système nerveux de Lepus cu- Système) nerveux de Lacerta niculus...... BENHOCe Ho onR on 50 » VBUSLOS s000bbADOHEQ ouate Système nerveux de Mus decu- Système nerveux de Tropido- RATS EE ET EE CCE 40, » notus natrix.......,..... .. Système nerveux de Buteo vul- Systèmes nerveux d’Anguilla NÉ OD ADS CE EU NOURRI DEC 45 » VU ATIS ER EEE ELLE Système nerveux de Strix Système nerveux d'Helix po- HiHamnteas er ENTRE RRR ALL 40 » HAE o bte nuéeLono does on Système nerveux de Pica cau— Système nerveux d'Astacus flu- datant LANCE LT Ce 35 » MAS REERE ELEC EL CEE É Système nerveux de Columba Système nerveux de Lumbricus RENE DEN SAS HD EE CORAU 40» LORS PRE P ET EL ETES ee COLLECTIONS BIOLOGIQUES MAMMIFÈRES Adaptation des membres aux divers modes de locomotion. — 9 squelettes defmembresidanimane typiques her LE CE EMEA EE REC ECAREEEE =a Adaptation des pièces, buccales! aux régimes. —) 7 crânes des plus Ho MCE pans puit de OS deb RDBti la D'RAIE à A ou io 6 Abe SAUCE On Variabilité. — Chats sauvage et domestiques, 5 sujets montés......... OISEAUX Dimorphisme sexuel. — Collection de 5 exemples (10 exemplaires). .... Les sujets renfermés dans cette collection présentent des différences Sels vraiment extraordinaires. Adaptation aux régimes. — 16 becs et patfes'en squelette ou montés .... Adaptaton locomotrice. — 13! membres, etc:, en squelette ou montés... Loi de l'évolution. — Columba livia et races qui en descendent, 8 types IMONTÉSE LEE EIRE MH De contre véboardenotadonetos FCObFE dobiee ° REPTILES — BATRACIENS — POISSONS Adaptations diverses. — Pièces entières ou séparées, montées ou en Sauelerte DRE DIE RENE PEER EEE EEE TETE CEE EC CE IUCLE 650 PRODUITS BIOLOGIQUES Tes produits biolosiques sont contenus dans des tubes en verre, lesquels sont fixés dans des cartons vitrés à 4 francs l’un. Collection générale de produits biologiques d'origine animale : Produits tirés de la bile, des calculs biliaires, de l'urine, du sang, etc., 10 échan- DIGES LE 1 0unopochooodoscosescecgeuaponebenvede bee étor suenssste Collection de matières albuminoïdes d'origines animale et végétale, DHRECHANUIIONS EEE EEE LE ECC RE EE COLE CRE Se dencre Collection de matières sucrées d'origines végétale et animale, 25 échan- HO coadenccscovobnoocovosasoocasbon ho dceLo none Sert Eee Composition chimique des os chez un homme) pesant 60 kilos..." — du sang — — — des Mic — Ce — des dents, 12 échantillons. ...................... Matières minérales de l'organisme, 20 échantillons. ....:........... ee SÉCRÉTION ET EXCRETION Composition chimique du suc gastrique: .::.:....... 9 échantillons Pa — — «… pancréatique du chien 1,9 Ep LL = MAO aNDile A ERREURS LT GE De — EN SALON AR ER NE EE 8 Fa ne —: —\ sueur(analyse parlitre).. S Fe Liv = AC EUTIN EN ae Me ROME 19 — Le — des excréments. 4... 0. % SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES “AS DE TRÈFLE ” |GRIESHABER Frères & C'' | 42, rue du Quatre-Septembre. PARIS (II°) | USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) L CATALOGUES Ho seront adressés staff et cire. Squelettes montés. :. ï b qu . Coquilles. LR Fossiles et Minéraux. HR OS Insectes européens et exotiques. Animaux invertébrés en alcool. AMATEURS PHOTOGRAPHES ! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ sit AS DE TRÉFLE” EN DISTRIBUTION Les Catalogues concernant les Spécialités suivantes « GRATIS ET FRANCO » K Enseignement technique. Collections et Matériel. Pièces d'anatomie humaine, comparée et botanique en Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons. Cabinets et Collections d'histoire naturelle, pour les ensei- gnements primaire, secondaire ef supérieur. 11 Livres d'histoire naturelle, d'acelimatation et d'élevage. Microscopes, Microtomes. 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Les,rives verdoyantes du fleuve et les admirables points de,vue qui se déroulent aux yeux du voyageur en rendentile parcours En vue defaciliten cette) excursion, la Compagnie l'Oüest délivre jusqu'au 30 septembre 1901;1de Paris, d Rouen ou du. Hävre, des billets spéciaux d'aller et retour prix très réduits, qui permettent d'accomplir en bateau vapeur le trajet de Rouen au Hävre, ou vice) versa,net le reste du voyage en chemin de fer: ù À Les prix de ces billets sont ainsi fixés : ls Dr PARIS AU HAVRE OÙ Vice Ver's{l 4 re classe, 32 fr.: de classe, 23 fr; 3° classe, 16 fr. 50 durée de validité, 5 jours. 2° DE ROUEN AU HAVRE OU ViCe Versa. Are classe, 13 fr.; 2% classe, 9 fr.; 8° classe, 1 fr50$ urée de validité, 3 jours. à ne k Excursions en Bretagne. : à Facilités accordées par cartes d'abonnement individuelles et de famille valables pendant 33 jours: La Compagnie des Cheminsde fer.de l'Ouest délivre; d la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, des ca d’abonnement spéciales permettant de partis dunes ga quelconque de son réseau, pour une gare sau choix "de lignes-désignées aux alinéas ci-dessoussen s’arrètant su parcours ; de circuler ensuite, à son-gré, pendant unmc non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leur embranchements qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois lexcursion terminée, de revenir au point de départ/aveg les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller: ”! CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE, BRETAGNE Are classe, 100 fr.; 2e classe, 15 fr: ; Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny,.Doh et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers Ja mer. rats d CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE dre classe, 100) fr, ; 2e classe, 15/fr: Parcours : Ligne du Croisicwet de Guérande à Châteaus lin et les embranchements decettellignemvers la mer" CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD) DE BRETAGNE Are classe, 130 fr. ; 28 classe, 95 fr; à . Parcours : Lignes de Granville à Brest {par Folligny, D et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandeset Jes embranchementsde ces lignes vers la mer- ] CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE ED LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES A L'OUEST\ DE CELLE) DE, SAINDS MALO A REDON 4 Are classe, 150 fr: ; 2° classe, 110: fr- Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Hollign Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et\a Guérande les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi quelle lignes de Dollà Redon, de.Messac à Ploërmel, de Lambal à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieu Auray, de Loudéac à Carhaïx, de Morlaix et de Guingan à Rosporden. 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LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS ce tele ne RS. A0 ir Et ifous:les autres pays na Pays compris dans l'Union postale. . , . 411 » | Pr dnnUmMÉro REMISES RENNES ENEE TI) Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c: à la dernière bande. EN re Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURHAUX DU JOURN ATH, Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : Der = par Éuze Deyrouze. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et = | Oiseaux 8 en noir, et 144 fisures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les à 7 {êtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. Ge) Un volume de 304 pages, Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. l par FAïRmAIRE, président honoraire dela Société entomologique de France. | Co léoptères Nouvelle édition, avec planches en couleurs. Co) = 2 Ce remarquable ouyrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle ce plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. o N | Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, * fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. u ALES par Louis Praner, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre A ra 19 neesS,. considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clanté du texte, bien 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d'ordinaire. 14° Partie Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par Gaston Bonnier, membre de l'Ins- | Album de la Nouvelle Flore, titut, professeur à la Sorbonne. j Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nalure, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. ? . 18°h Partie Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUEST Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l’attention des voyageurs LE CATALOGUE RE l'Ouest. DE Ces publications ne s'adressant, qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être ES AE agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement L à leur intention et comme souvenir de voyage, un À à livret-aquarelle de costumes et paysages bretons. Het Ce livret-aquarelle comprend huit gravures en cou- pour ]a recherche leurs, chacune reproduite, en esquisse au trait noir, : ll sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et. que les et la récolte des ob) ets enfanis peuvent expédier comme carte postale, après : l'avoir coloriée suivant le modèle; plusieurs, chan- D'HISTOIRE NATURELLE sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres É ; du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- SERA ADRESSE FRANCO SUR DEMANDE ments\ géographiques. . Nul doute que, par son prix modique (0 fr.160).et A son cachet artistique, il n'obtienne un grand et légi- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans 46, rue du Bac. Paris. les bibliothèques des) gares. du réseau de lOuest'ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie. 20, rue de: Rome, à Paris: -Lot d'ammonites dun Muschelkalk, Saliférien, Jias, ; A V E in] D Fe a Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARK 2 ; 30° ANNÉE, ÉTUDE SUR LES NYMPHÉACÉES POSSILES C’est en 1805 que Salisbury créa la famille des Nym- phéacées pour des herbes vivaces, exclusivement aqua: tiques et qui se montrent dans les eaux tranquilles de presque toutes les régions du globe. De la souche rhizomateuse et épaisse qui rampe dans la vase, partent des pédoncules floraux portant une fleur unique et des feuilles alternes, longuement pé- tiolées, nageantes, épaisses et coriaces, peltées ou en-, tières et profondément échancrées à la base. Ce sont ces organes : feuilles et rhizomes, qui se ren- contrent le plus fréquemment à l’état fossile, mais on signale, en outre, dans différentes formations des em- preintes de fleurs, de fruits et des graines. Les Nymphéacées vivantes se répartissent, Baillon (Hist. des plantes, t. III, p. 77), en quatre tribus de la manière suivante : | I. Trib. Cabombées tend” JE II. — Nélumbées D Jmpheavées III. — Nymphæées IV. — Sarracénées Qui comprennent les genres suivants : LL Conde 1. Genre Cabomba 9. — Brasenia | Genre Nelumbo | 1. Genre Nuphar II. Nelumbeæ 2. — Nymphæa III. Nymphæaæ LL Sabre 4 — Euryale 1. Genre Sarracena 2 — Darlingtonia 3. -— Hellemphora IV. Sarraceneæ 2e SÉRIE — N° O4 d’après MARS 1908 a Comme on le voit, Baillon divise la famille en quatre séries : 40 série des Nelumbo; 2° série des Cabomba ; * 3° série des Nénuphars; 4° série des Sarracena, dont la dernière seule ne parait pas avoir été rencontrée jusqu’à présent à l'état fossile. Toutes les autres, au contraire, ont laissé des repré- sentants dans les différentes formations géologiques qui se succèdent dans le temps depuis le Crétacé supé- rieur, tant en Amérique qu’en Europe. Quant à la distribution géographique des quarante espèces environ que renferment les dix genres actuelle- ment vivants, elle se fait de la manière suivante : Celles qui, au nombre de huit, constituent la série des Sarracénées sont exclusivement américaines. Tous les Cabomba sont également américains. Le Brassenia. peltata. habite presque toutes les eaux douces des régions tropicales. Les genres Euryale et Nelumbium présentent chacun une espèce américaine et une espèce de l'Ancien - Monde. Tous les Barclaya connus sont spéciaux à la Ma- laisie. Quant aux genres Nymphæa et Nuphar, qui à eux seuls renferment plus de la moitié des espèces connues (exactement vingt-quatre), ils ont des représentants dans toutes les parties du monde, depuis le sud de l'Asie et de l'Amérique méridionale jusqu’à la Sibérie; il s’en rencontre aussi dans la Laponie suédoise ainsi qu'aux îles Hébrides ét Shetland ;leur aire de dispersion em- brasse donc, en latitude, un espace de 1100. Comme nous l'avons déjà dit, les espèces fossiles s’es- pacent dans le temps depuis le Crétacé supérieur, aussi bien en Amérique qu'en Europe, comme le montre les tableaux suivants. 1. Nymphéacées fossiles américaines. LOCALITÉS Nord du Dakota. u2 A à = GENRES ESPÈCES NIVEAUX STRATIGRAPHIQUES 2 2 es | mens Eq { Ceracilis ANeWDy EE EL EE CPECE |) Boo Pere . pa Cabomba — grandis, NSP ocdeocdodoéosee (Fort-Union ER) =) En inermis, NeWDy-..-.-..-.".. | CAN S L 1 4 8 | Brasenia | BApeltata MAURSDEPE RE RELE RENE Pleistocène =] : I f | Nffasticum een PP PPERETE ECC ECEE Atane beds ; — Dawsoni, Holl................ Belly river séries (Crétacé) Hi) | — intermedium, Knowlt.......... Montana group. » — Kempii, Holl (1)............... Crétacé » Ê Nelumbium j — Lakesianum, Lesqx........ ...| Denver group. » 5 — Laramiensis, HoleEEr eee ....| Laramie group. » Œ — primvæum, Berr.............. Crétacé deCliffwood » = — saskatchvense, Bell...... Arabe Belly river séries » l — tennifolium, Lesqx............ Laramie group. » Ù 1 M hpysmæum, Dawni. 40 Eocène ? ou Miocène PYS » EQ D: ë Castali O* Duttoniana, Knowlt........... Montana group. (Crétacé) a a à | = C. sp. (4 espèces non nommées)...| Laramie group. » = | A | | l | Ottawa. Groënland. Médecine Hat. Canada. Point of Rocks, Wyomine. Glen cove, Long-ls land Golden and Sedalia, Colorado. Florence, Colorado. Cliffwood, New-Jersey. Canada (Saskatchewan). Sand Creek, Colorado. Similkamsen River, Colombie britannique. Dutton Creek, Wy oming. Mouth of India Creek, et Lance Creek, Wyoming. (1) Cette espèce nous paraït tellement voisine du N. arcticum, Heer, probant, que nous ne voyons pas la nécessité de lui imposer un nouveau nom. d'Atane, aa ‘représenté lui-même par un échantillon peu # be 54 LE NATURALISTE Le nombre de ces espèces sera vraisemblablement réduit le jour où les matériaux qui ont donné lieu à ces déterminations seront soumis à un examen critique et où les auteurs américains tiendront compte dans une plus large mesure des travaux publiés antérieurement en Europe, II. Nymphéacées fossiles de l’Ancien monde (Europe, Asie et terres arctiques). a ——_—_—_—— ESPÈCES FAMILLES Æ | 2 Frs ictoria, Casp. — intermadia, B.pur | Web... purea ; Mich, je te D — helvetica, Web B. Venulosst Sap. etvillarsioides Sap. Ê palæocænicum, Frit:.......... l ] CABOMBÉES Braseniopsis Nelumbium — protospeciotum, Sap........... — provinciale, Sap .............. NELUMBEÆ N. dubium, Wat. sp............. Tous mie AO N. Ameliana, Sap................ — cordata, Sap.................. Doom EURE RARE ET APN — Doris, Heer...-:--00r — Dumasi, Sap RACE — gypsorum, Sap ere ite — Ludwigi, Casp....2 00... — minuta, BED ddodoboo osses due — arctica, Herr ses CUS EU — callophylla, SQe Di nt Ho — Charpentieri, Herr Nymphæa NA lAN MO ADI EPL ER ECC NYMPHÆAÆ — nana, Sap BSD e RTE EEE der — 1REDAULT AS AP EEE TE REP N’nupharoides Ant er Re cer. — palæpygmæus, Sap............ Nymphæites thulensis, Heer.. Weberii, Casp — parvula, Sap ................. —Hpolyrhiza, Sapertr ere ce | nel SE donanccescopdonedoee Anectomæria | | | | l l NIVEAUX STRATIGRAPHIQUES Aquitanien. » » Albien. Sparnacien, fausses glaises. Aquitanien, calcaires marneux. Aturien, série lignitifère. Lutétien, calcaire grossier. Pleistocène, forest bed. Aquitanien, calcaire marneux. Ludien (?) gisements de lignites. Aquitanien, calcaires marneux. Aquitanien,calcaireenplaquettes » » marneux. » » » Ludien, argiles lignitifères. Aquitanien. » série gypsifère. » série lignitifère. » calcaires marneux. » » » » » » » » » » » meulières de Beauce Sparnacien, argile plastique. Aquitanien, calcaires ou dalles. » argiles lignitifères. Aquitanien silex, d'eau douce. La comparaison des deux tableaux précédents donne lieu aux remarques suivantes : Dans l’un comme dans l’autre le nombre des espèces est vraisemblablement trop élevé, bien que les espèces européennes aient été établies d'après des empreintes dont l’état de conser- vation est, en général, plus satisfaisant que celui des fossiles américains et que leur étude ait été faite d’une manière beaucoup plus précise. Quoi qu'il en soit, et tout en tenant compte de l’exa- gération probable dans la multiplication des espèces, il est évident que les formes pouvant être rapportées aux Nélumbées paraissent avoir été beaucoup plus répandues en Amérique qu’en Europe jet qu’au contraire dans cette dernière ce sont les Nymphées qui prédominent, mais cette différence dans l'importance relative des deux groupes est peut-être plus apparente que réelle, car il y LOCALITÉS Wettéravie. Portugal. Arcueil. près Paris (Seine). Céreste et Manosque (Bs°s-Alpes) Hempstead, île de Wight. Fuveau (Bouches-du- -Rhëne). Jouy (Aisne). Cromer, Manosque (Basses-Alpes). Spitzherg et terre de Grinnell. Manosque, Céreste. Célas (Gard). Le Bois d'Asson (Basses-Alpes). Salzhausen. Bovey-Tracey (Angleterre). Des environs d’Alais (Gard). D’Aix (Bouches-du-Rhône). Wolfersheim en Wettéravie. D'Aix (B.-d.-Rhône), et de Ma- nosque (Basses-Alpes). Céreste. Aix (Bouches-du-Rhône). Saint-Jean de Garguier. Saint- Zacharie (Bouches-du-Rhône). Armissan (Aude), Céreste, Ma- nosque, Bonnieux et meulière de Longjumeau (Seine-et-Oise). Aix. Longjumeau (Seine-et-Oise). Vanves, près Paris (Seine), Armissan (Aude). Bornstedt (Saxe). Sibérie orientale. Spitzbere. Muffendorf. près Bonn. a lieu de faire remarquer que les dépôts où ces Nelum- bées se rencontrent appartiennent presque tous à l’épo- que crétacée alors qu'en Europe les Nymphæa et genres voisins sont surtout abondants dans les dépôts oligo- cènes. On est donc amené à supposer, du moins à en juger par les matériaux qui nous sont connus jusqu’à ce jour, qu'à partir des temps paléocènes les Nélumbées durent céder peu à peu la place aux Nymphées. Cette régression eut vraisemblablement pour cause des changements graduels survenus dans les conditions climatériques conséquemment aux modifications qui se manifestèrent vers cette époqne dans la Géographie des régions en cause. Nous avons vu qu'aujourd'hui la première de ces fa- milles n’a plus qu'un seul représentant, tant dans le | Fig. I L'Europe à l'époque du Nelumbium provinciale, Il. L'Europe à l’époque du Nelumbium proto-specio- Sap. (Sénonien supérieur). sum, Sap. (Oligocène moyen.) (d'après les esquisses palæogéographiques de M. de Lapparent). Fig. 2. — 1. Portion d'un rhizome du Nelumbium speciosum, réduite d’un tiers environ. 7h, rhizome ; », ra- dicules ; p, pétioles : f, jeunes feuilles ; b, bractées. — 2. Section du rhizome montrant les canaux aérifères. — 3. Akènes du Nelumbium palæocenicum, Fritel (grossi 2 fois) des fausses glaises d’Arcueil (Seine). Nouveau Monde que dans l’Ancien, alors que les Nym- phées, qui s’accommodent d’un climat plus rigoureux, ont une aire de dispersion très étendue. Comme le montre notre tableau n° II, les Nym- phéacées fossiles de l'Ancien monde, connues jusqu’à présent, et en particulier les espèces recueillies en France, appartiennent presque exclusivement aux Né- lumbées el aux Nymphées et les organes conservés le plus fréquemment sont les rhizomes, les feuilles et les graines. Nous allons donc essayer de démontrer que les ca- raCtères fournis, sur le vivant, par chacun de ces orga- nes, sont suffisants pour permettre la distinction des genres. Rhizome.— Dans les genres Nelumbium, Nuphar et Nymphæa l'examen du rhizome seul peut permettre de distinguer le genre de la plante à laquelle appartient l'organe observé. Prenons celui du Nelumbium specio= sum (fig. 2.), par exemple ; il est relativement grêle, composé d’une tige noueuse et stolonifère ; à chaque nœud se montre une feuille très longuement pétiolée et une série de radicules qui laissent des empreintes punctiformes sur toute la surface du nœud ; entre ceux- ci, la tige est lisse, blanchâtre et si l'on sectionne cette partie l’on voit qu’elle est traversée dans toute sa longueur par 9 canaux aérifères dont un central et 8 périphériques (a. 2 fig. 2). Les deux autres genres présentent au contraire un rhizome très épais, beaucoup plus volumineux que celui du genre précédent et entièrement charnu dont la sur- DATE 56 LE NATURALISTE face est ornée (fig. 3, A. B. C.) de cicatrices nombreuses et plus ou moins rapprochées, laissées les unes par les pétioles des feuilles, les autres par les radicules. Ces dernières sont sensiblement les mêmes dans les deux genres, mais il n’en est pas de même pour les cicatrices pétiolaires qui permettent à première vue de distinguer les rhizomes du Nuphar de ceux du Nymphæa. Nos figures montrent très nettement cette différence. Dans le Nuphar, les cicatrices sont presque rhombiques et leur surface est couverte de lacunes aérifères puncti- formes assez irrégulièrement dispersées vers le centre, mais qui forme une série périphérique assez nette. Les cicatrices pétiolaires des Nymphæa (fig. 3, C.) sont au contraire presque arrondies et leur surface est ornée A Fig. 3. — A et B : Fragments du Nuphar luteum, Sibth. et Sm. c.p, cicatrices pétiolaires ; c.r, cica- trices radiculaires. C : Rhizome du Nymphæa alba, Lim. c.p, cicatrices pétiolaires; c.r, cicatrices radiculaires ; 7, ra- dicules. Ces trois figures sont de grandeur naturelle. Le tableau suivant résume les caractères pour cette catégorie d'organe. Rhizome nu, à canaux aérifères:; pas de 1 cicatrices pétiolaires; cicatrices radi- : culaires punctiformes.....4.......... —= Nelumbium Cicatrices pétiolaires à lacunes aéri- fères punctiformes ........,.......... — Nuphar 2{ Cicatrices pétiolaires à lacunes aérifères | fortement accusées, arrondies et dis- posées comme les trous d'un bouton.. 3 bre de 4, toutes égales ou presque... = Nymphæa Lacunes aérifères principales au nombre - Lacunes aérifères principales, au nom- 3 de 6, dont 2 beaucoup plus grandes que les autres:..................... — Anæctomeria. r des traces laissées par des canaux aérifères qui sont généralement au nombre de quatre, plus grands, disposés comme les trous d’un bouton de culotte et généralement accompagnés d'une série circulaire de lacunes de moindre importance. Le nombre et la grandeur relative de ces cicatrices des canaux aérifères ont permis de distinguer des espèces et même des genres parmi les empreintes de rhizomes fossiles. C’est ainsi que le Mis de Saporta créa le genre Anæctomeria, aujourd'hui éteint, pour des rhizomes dont les canaux aérifères principaux sont au nombre de six, deux de ces lacunes ayant un diamètre qui dé- passe de beaucoup celui des quatre autres. Nous verrons plus loin qu'un rhizome fossile, décrit par nous sous le nom de Nymphæites nupharoides, pré- sente des caractères extrêmement voisins de ceux qui distinguent les rhizomes des Nuphars vivants. Ce rhizome, qui provient des argiles lignitifères de la base de l’argile plastique de Vanves, indique l'existence indubitable, dès les débuts de l’êre tertiaire, d’une forme représentative du Nuphar luteum si répandu aujourd’hui dans nos rivières, P.-H. KRITEL- LE NATURALISTE 517 L'ÉLEPHANT EN NUMISMATIQUE À plusieurs reprises, le Naturaliste s’est occupé de la question intéressante de l'éléphant dans l’antiquité et de son existence à l’époque romaine dans le Nord de l'Afrique. L'image du pachyderme, gravée sur de nombreuses médailles et monnaies, où ses grandes oreilles parfaite- ment reproduites démontrent qu il s’agit bien de l'espèce africaine, autorise légitimement à croire que l'éléphant, aujourd'hui refoulé dans le Centre du continent noir, vivait à cette époque sur le littoral méditerranéen. Comme conséquence, toute cette région aujourd'hui aride et déboisée devait être couverte de forêts, arrosée par de nombreux cours d’eau et des lacs plus ou moins étendus, conditions indispensables à l'existence de l’élé- phant. J'ai trouvé, l’été dernier, sur le sol, aux environs de Moulins (Allier), une pièce en bronze très bien conservée dont je donne ici le dessin avec ses dimensions exactes. Sur la face est un buste à tête laurée à droite avec l'inscription : L SEPT SEV PERT. AVG IMP VI; de l’autre côté, un éléphant sur un plan, marchant à droite avec l'inscription MVNIFICENTIA AVG, et au-dessous de l’ani- mal, les deux lettres s c. Septime Sévère, né en 146, est morten 211 et la date inscrite sur la monnaie correspond environ à l'an 197. La description de cette pièce complète ce qui a été dit sur ce sujet dans les précédents articles du Natu- raliste. Elle prouve qu’à cette époque les Romains con- naissaient l'éléphant d'Afrique, et à un autre point de vue, en raison de la localité où cette monnaie a été dé- couverte, elle témoigne des relations existant entre Rome et le Centre de la France. ERNEST OLIVIER. MONOGRAPHIE DES DOLICHOPODIDÆ de L’AMBRE DE LA BALTIQUE (1) 21. Genre Campsicnemus, Lœw. Campsicnemus gracillis, nov. sp. (fig. 155-157). ©”. Deuxièmearticledes antennes cupuliforme, arrondi, un peu cilié; letroisième article coniqueallongéet bien dis- tinctement cilié; le chète partant à peu de distance de la (1) Voir le Naturaliste, n° 492 et suivants. base. Métatarse antérieur un peu plus long que les arti- cles deux et trois réunis; le deuxième un peu plus long Fig. 155. Antenne de Campsicnemus gracilis, nov. sp. 6. N° 2463 (214 d.). Fig. 156. — Articles tarsaux antérieurs du même. Fig, 157. — Articles tarsaux postérieurs du même. que le troisième ; les deux derniers environ d’égale lon- sueur, Tibias et articlestarsaux postérieurs plus robustes que ceux des pattes antérieures et des médianes. |Tibias postérieurs ciliés; métatarse un peu plus court que le deuxième article, ce dernier distinctement plus long que le troisième ; le quatrième et le cinquième environ d’égale longueur. Forceps assez petits, ciliés. Fig. 158. — Antenne de Thinophilus piraticus, nov. sp. Q. No 4341 (214 d.). Long. du corps 1 mill. 3/4, long. alaire 4 mill. 1/2. Nos 3463, 2186, 5897. 58 LE INATURALISTE Observation : Les tibias médians sont simples. Comme on le sait, chez plusieurs espèces ils offrentune morpho- logie bien caractéristique. Q. Inconnue. 22. Genre Thinophilus, Lœrw. Thinophilus piraticus, nov. sp. (fig. 158). ®. Troisième article des antennes sub-arrondi, le chète finement velu et partant vers le milieu de la lon- gueur de l’article. Pipette en forme de spatule, large (elle est plus saïllante que chez les Peodes). Tibias et article tarsaux postérieurs finement mais assez densé- ment ciliés. Métatarse postérieur un peu plus long que le deuxième article, ce dernier distinctement plus long que le troisième ; les deux derniers environ d'égale longeur. Troisième et quatrième nervures longitudinales des ailes parallèles. Long. du corps 2 No 4341 (1). ©”. Inconnu. 23. Genre Wheelerenomyia, nov. gen. Wheelerenomyia eocenica nov. Sp. (fig. 159-162). mill., long. alaire 1 mill. 3/4. 1 161 À À / 160 Fig. 159. — Antenne de Wheelerenomyia eocenica, nov. Sp. Q. No 6704 (214 d.). Fig. 160. — Aile de ce dolichopodidae (66 d.). L'extrême base de l'aile est un peu restaurée. Fig. 161. — Articles tarsaux médians (66 d ). Fig. 162. — Articles tarsaux postérieurs (66 d.). ®. Premier article des antennes cylindrique, bien distinct et un peu évasé à l'extrémité ; le deuxième arrondi et orné de quelques petits cils, le troisième (4) Le diagnose de cette espèce devra être complétée après le visu de plusieurs spécimens. élargi à la base, puis tigelliforme; le chète robuste, très long et inséré vers le milieu de l’article (1). Articles tar- saux médians très longs; métatarse plus long que les articles deux à cinq réunis. Tibias et articles tarsaux ‘postérieurs très longs, et bien distinctement ciliés : le métatarse un peu plus long que le deuxième article, ce dernier distinctement plus long que le troisième; le quatrième visiblement plus allongé que le cinquième. Extrémité abdominale garnie d'une couronne de petits cils. Quatrième nervure longitudinale des aïles bien cou- dée à quelque distance de la nervure transversale, (la quatrième nervure est donc rapprochée de la troisième à l’apex de l’organe). ; Long. du corps 3 mill. 1/2, long. alaire 3 mill. N° 6704. ©”. Inconnue. ) ! Observation : Je dédie ce genre à M. Wheeler, auteur de minutieux travaux sur les Dolichopodidae de la faune néarctique. A Genre Anepsius,. Lœw. Anepsuis planipedius, nov. sp. (fig- 163-166). ©”. Antennes longues : le premier article cylindrique, long ; le deuxième cupuliforme, cilié; le troisième velu, élargi à la base, puis tigelliforme ; le chète partant près de la base, Aux pattes antérieures, le métatarse est trois fois aussi long que le deuxième article, ce dernier un peu plus long que le troisième; le quatrième et le cin- quième environ d'égalelongueur. Métatarse postérieur un peu plus court que le deuxième article, ce dernier très distinctement plus long que le troisième; le quatrième un peu plus long que le cinquième. Troisième et Fig. 163. — Antenne de Anepsius planipedius, nov. sp. @. Nos 3989 et 4893 (ce dernier pour les deux articles de la base) (244 d.). Fig. 164. — Articles tarsaux antérieurs du même. No 4893. Fig. 165. — Articles tarsaux postérieurs du même (66 d.). Fig. 166. — Organe copulateur du même. N° 3989 (124 d.) quatrième nervures longitudinales des ailes parallèles. Dessus des. organes copulateurs orné de quelques cils : les forceps ciliés, filiformes et atteignant à peu prés la . (1) Chez les Haltericerus, le chète s'insère très près de l’apex du troisième article. È S LE NATURALISTE 59 base de l'abdomen. Les palpes paraissent petits et la pipette est un peu saillante. Long. du corps 2 mill., long alaire 1 mill. 1/2. No 3989, 4893. ®. Inconnue. Observation : Ces dolichopodidæ sont très rares dans le sucCin. Sur les Dolichopodidae du copai. Les diptères de cette famille sont peu abondants dans cette résine. En 1899, jai découvert le genre Chrysotus dans un fragment de copal fossile de Zanzibar. Je viens de trou- verle genre Psilopus parmi les inclusions de mouches du copal récent de Zanzibar de la collection de M. Evers junior de Altona-Bahrenfeld (Hambourg). Prof. FERNAND MEUNIER. (A suivre.) 290000000000000000000000000L000CCCCC. MICROLÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX pour la Faune française 1° Rhyacionia hastana. Hb. — Cette jolie tordeuse aux ailes brun marron empourpré, barrées d’une ligne blan- che, parait très rare en France. Je ne lui connais qu'une seule station : les environs de Digne, où elle vole en juin et juillet. Une © prise le 17 juillet 1901 a pondu quelques œufs. Ceux-ci ont la forme d'une calotte ellip- tique peu régulière, très aplatie, avec une petite bordure ailée ; surface présentant de petites dépressions polygo- nales très irrégulières, mais bien marquées, et à rebords grossiers ; couleur blanche. Une douzaine de jours après, ces œufs ont donné naissance à de petites chenilles assez courtes, atténuées postérieurement, d’un jaune verdâtre pâle et mat, sans lignes ni verruqueux distincts, poils blonds; tête assez forte, large, aplatie, d'un brun noirâtre luisant ; écusson, clapet et pattes écailleuses brun foncé. Je ne sais pas au juste ce que devient cette chenille pendant le reste de la beïle saison et pendant l’hiver. Peut-être vit-elle au pied de sa plante nourricière, attendant de nouvelles pousses. Ce n’est qu'au prin- temps suivant qu’on la retrouve au sommet des tiges de l'Aster punctatus DC. : Adulte, cette chenille mesure un peu plus de 17 milli- mètres à peau tendue. Corps sensiblement atténué aux extrémités ; les segments 6-8 sont les plus gros ; inci- sions des segments bien marquées mais peu profondes; mamelons vésiculeux latéraux de l’antépénultième seg- ment très saillants; couleur brun rougeñtre : verru- queux plus ou moins distincts brun foncé, les tra- pézoidaux sont les plus petits, poils bruns, courts; tête assez petite, pièce triangulaire allongée, lobes arrondis au sommet, d’un brun fauve luisant ; ocelles, organes buccaux et taches cunéiformes du dessous noirs; écusson large, noir, luisant, à peine divisé au milieu ; clapet brun foncé ; pattes écailleuses assez fortes, noires, entrecou- pées de clair intérieurement; membraneuses, petites; stigmates brun foncé. Cette chenille lie ensemble les feuilles supérieures, c'est-à-dire les plus nouvelles de l’Aster punctatus et leur donne la forme de gros fuseaux. Ainsi cachée, elle mange la pousse et même la tige en descendant, sans attaquer les feuilles les plus extérieures qui l’abritent. Ses excréments sont repoussés et entassés au sommet décoloré des fuseaux. Si l’on ne voitpas de trou rond à la base des feuilles liées, la chenille se trouve dans ces pousses en fuseau, qu'il est très aisé d'apercevoir parmi les autres pousses dont les feuilles sont intactes et nurmalement étalées. Cette chenilie, qui par sa forme et sa couleur rappelle celle de l’Uspis uddmanniwa, descend à terre et se forme à la surface du sol un petit cocon peu spacieux de terre et de soie, où elle ne tarde pas à se changer en chrysalide. Celle-ci est d'un brun rougeâtre pâle ; ner- vures des ptérothèques, à peine indiquées ; épines de la rangée transversale antérieure sur le dos des segments, fortes et un peu claviformes ; mucron élargi, coupé car- rément et armé de très courtes épines recourbées en avant. ; Le papillon éclôt au bout de trois semaines à peu pres. Trompés par la similitude des noms, — et cela arrive souvent aux compilateurs inattentifs, — certains auteurs font vivre la chenille de Rhyacionia hastana sur. les Saules, comme celle de l’Acalla hastiana L. Il faut dire qu’elle n’a été trouvée sur ces arbres par aucun Fieldnaturalist. Des plantes basses, au contraire, telles que Gnaphalium, Scabiosa, Hieracium, sont indi- quées comme sa nourriture. (Test. Hofmann, Gartner, Eppelsheim, Disqué, etc.) 20 (relechia texlorella nov. spec. — Envergure o7 15-19 millimètres, © plus petite. Ailes supérieures médio- crement étroites, un peu prolongées et arrondies à l’apex, d’un gris jaunâtre, assombri par une multitude de fines écailles brunes, légèrement rougeûtres, sans tache distincte, si ce n’est deux points bruns à peine marqués, alignés sur le disque et au sommet d'une éclaircie jaunâtre, et une strie brune presque obsolète dans le pli; bord de la côte, au delà du milieu, parfois aunâtre, laissant deviner la place d’une tache costale qui donnerait naissance à une vague éclaircie courbe descendant à l’angle interne, où cependant il n’y a pas de tache; franges gris-jaunâtre chargées d’écailles noirâ- tres à la base et divisées par une ligne plus foncée. Ailes inférieures assez larges, d’un gris soyeux luisant et légèrement violacé ; franges gris jaunâtre, rembru- nies vers l’apex et par des lignes plus foncées qui la divisent. Tête gris brunâtre, antennes brun rougeûtre, palpes jaunâtres à deuxième article très squammeux, thorax de la couleur des supérieures, abdomen ocracé jaunûtre, pattes antérieures brun rougeûtre, annelées de jaunâtre ; postérieures jaunâtres. ® plus petite avec la tête, les palpes et l'abdomen plus rembrunis que chez le &. Espèce voisine de Gel. Hungariæ Stgr et de Spurcella, HS., dont elle diffère par une teinte généralement plus claire, même cendré-ardoisé chez quelques sujets, par ses écailles brunes, fines, ses points noirâtres toujours accompagnés d'une éclaircie jaunâtre, par la couleur jaune de l’abdomen des oo”, etc. La chenille mesure 18 millimètres à peau tendue. Corps allongé, un peu épaissi antérieurement, atténué postérieurement à partir du sixième segment ; les seg- ments 2-5 sont les plus épais, surtout le deuxième ; sa , couleur est d’un gris verdâtre plus foncé ou brunâtre sur 60 -LE INATURALISTE le dos, plus clair en dessous ; le dos présente cinq lignes blanc jaunâtre assez continues, la dorsale est la plus fine, la stigmatale est large, assez nettement bordée du côté du dos, mais fondue du côté du ventre; verruqueux petits, bruns, poils blonds ; tête plus petite que le pre- mier segment, noire et luisante; organes buccaux ferru- gineux; écusson noir également; le premier segment faiblement teinté de rougeûtre ; clapet noir, pattes écailleuses noires, membraneuses courtes, à colonne cylindrique, à crochets brun feriugineux; stigmates presque indistincts. Cette chenille vit en juin, en petite société, au milieu de nombreux fils de soie tendus dans toutes les direc- tions, un peu à la manière des chenilles d’Hyponomeuta, sur le Dorycnium suffruticosum. Elle fait un cocon elliptique assez résistant, formé de grains de terre retenus par des soies et dont l'intérieur est un tissu serré, imperméable, de soie blanchtre. La chrysalide est assez courte, un peu élargie anté- rieurement et aplatie en dessus, de couleur brun rou- geâtre ; surface finement chagrinée sur le dos et les segments de l'abdomen, striée transversalement sur les ptérothèques ; mucron noir, épais, tronqué, arrondi, gra- nuleux, ayant vers la base et surtout en dessous plu- sieurs minuscules tubercules arrondis. Le papillon éclôt au mois de mai de l’année sui- vante. Les deux seules localités que je lui connaisse sont : La Voulte-sur-Rhône, dans l'Ardèche, et le Brusquet, près de Digne, dans les Basses-Alpes. 3° Depressaria halophilella, nov. spec. — Envergure 15-16 millimètres. Ailes supérieures étroites, peu pro- longées et plutôt arrondies à l'apex, d'un ocracé jaunâ- tre, avec écailles colorées de rougeâtre et de pourpre, qui donnent une teinte générale rougeâtre laux sujets d’éclosion, tandis que ceux qui ont volé sont plutôt jau- nâtres. Quelques écailles noirâtres se voient sur le disque et sur les nervures médianes principalement, où elles forment des stries longitudinales plus ou moins distinctes etenfin de petites taches ou points noirâtres au bord externe. Franges rougeàtre pourpre, divisées par une ligne de même couleur, mais plus foncée. Ailes inférieures gris clair un peu luisant, assombri vers l'angle externe, avec les nervures distinctement indiquées en brun; franges blanc jaunâtre divisées par une ou deux lignes brunes. Tête, antennes, thorax de la couleur des supérieures ; palpes à deuxième article plutôt jaunâtre même dans les sujets d'éclosion et médiocrement squammeux ; troisième article non annelé; abdomen jaunâtre ainsi que les pattes. La chenille mesure un peu plus de 17 millimètres à peau tendue. Corps très peu atténué en avant, fortement aminci aux deux derniers segments : incision des seg- ments peu profonde, couleur blanchâtre, verruqueux très nets, assez gros, noirs, les cupra et infrastigmataux sont les plus larges, poils bruns; tête assez forte, épaissie inférieurement, à sommet des lobes arrondi, d'un brun fauve, avec les ocelles, les organes buccaux et une ta- che cunéiforme latérale sur le bord, noirâtres ;: écusson du premier segment assez large, brun foncé et noirâtre au bord postérieur ; clapet large, blond corné, finement bordé de noir avec deux petits points noirs pilifères au milieu ; pattes écailleuses petites, cornées ; memhraneu- ses courtes, à couronne de crochets blonds; stigmates petits, noirs. 1 Son mode d'existence est assez singulier et vérita- blement peu fréquent chez les chenilles de Depressaria. Elle vit en hiver à l'intérieur des tiges, des pousses et des feuilles charnues du Crithmum maritimum L. — On la prendrait d'abord pour quelque Grapholitha ou Con- chylis, telle par exemple la C. deaurana Peyer., qui vit parfois dans les tiges de cette plante; mais on ne tarde pas à la reconnaitre, grâce à sa forme et à ses verru- queux. Elle se métamorphose dans les tiges mêmes de la plante nourricière, sur lesquelles elle se ménage une issue pour l’éclosion du papillon. La chrysalide est d’un brun marron, noirâtre sur le dessus du thorax et aux deux extrémités ; surface lisse; nervures un peu saillantes sur les ptérothèques ; petits mamelons très distincts aux segments abdominaux en dessous, à la place des pattes membraneuses de la che- nille ; un tubercule arrondi, saillant, de chaque côté de l'antépénultième segment ; mucron conique, obtus, armé de deux petites pointes portant des soies raides terminées en crochet et rousses. Le papillon éclôt dès le mois de mars et vole sur la Côte d'Azur. La nouvelle espèce peut se ranger près de la Depres- saria ultimella Stt. 4° Micropteryx Rothenbachii Frey. — Cette espèce, une des plus grandes et des plus vivement colorées du genre, parait assez répandue en France, surtout dans les régions montagneuses. Elle vole à des époques qui va- rient selon la latitude et l'altitude. C’est ainsi qu’elle se rencontre dès le commencement d'avril dans les Alpes- Maritimes (Mont-Alban, 4 avril 1903) ; en maidansl’Ar- dèche (Cruas, La Voulte-sur-Rhône, mai 1896); en juin, dans les Hautes et Basses-Alpes, vers 1.500 mètres d’alti- tude (La Grave, juin 1898-99) ; en juillet, au-dessus de 1.800 mètres (Briançon, Prorel, juillet 1896). 3o Micropteryxæ extmiella Kollar. — Sous ce nom, Zeller (Stett. e. Z., 1850, p. 62) a décrit des sujets o707 de micropteryxæ que les uns ont rapportés à Micr. sep- pella F., et d'autres à Micr. aruncella Sc. Il conviendrait peut-être de considérer l’evimiella comme une espèce distincte, attendu qu'il existe des ® © ornées de bandelettes et de taches blanches comme les oo” d’eximiella, tandis que les 9 © de Micropt. sep- pella et aruncella sont unicolores. J’ai rapporté des environs de Digne une petite série de Micr. eximiella © ® prises en juin 1901 et juillet 1903. P. CHRÉTIEN. PSYCHOLOGIE DU GORILLE Un jeune Gorille, que du Chaillu essaya d’apprivoiser, se montra. toujours farouche, surtout envers les nègres qu'il ne pouvait souffrir. Il avait cependant une certaine intelligence. Quand on l'eut mis à la chaîne, — il avait brisé sa cage de bambous, — on avait rempli de foin une moitié de tonneau, que l’on plaça près de lui pour lui servir de couchette. Dès le premier moment, il en com- prit l'usage. C'était plaisir de le voir remuer le foin et (1) Voir le Naturaliste, n°s 503. nidÉch nc sine ed de es LE NATURALISTE ‘61 se blottir dans ce nid, lorsqu'il se sentait fatigué. La nuit venue, il le remuait encore, et il en prenait des poignées pour se couvrir, une fois qu'il était pelotonné dans son lit. Un autre Gorille captif a été observé par Lens. Cet animal faisait partie d'une bande composée de neuf indi- vidus. Un chien, qui avait été légerement blessé par un vieux Gorille tué ensuite, avait empêché le singe de fuir, jusqu'à ce qu'un nègre vint le saisir par la nuque et lui faire lier les mains par un de ses compagnons. Ainsi garotté, le gorille fut amené à la factorie où, malheureu- sement, on lui lima, selon la coutume, ses grosses canines de crainte qu'il ne mordit. Il s’habitua assez facilement à la captivité et au commerce des hommes. On lui mit au cou une chaine de fer, longue et mince, qui lui lais- sait beaucoup de latitude ; pendant la plus grande partie du jour il se tenait dans un tonneau où il prenait ses aises le mieux possible sur de la paille. Il était très sen- | sible au froid, -au-ventet.à la pluie; pendant la nuit,on entourait le tonneau d’une épaisse toile à voiles. Il était ‘habituellement accroupi, les bras croisés, et considérait toujours ävec attention ce qui l’entourait. Il se plaçait toujours de manière à appuyer le dos contre quelque chose; car il tenait à avoir le dos libre et se trouver face à face avec ses ennemis. Pendant le sommeil, il s’éten- dait de tout son long sur le dos ou sur un côté et se ser- vait d’une main en guise d'oreiller ; jamaisil ne dormait accroupi comme d’autres singes. Il marchait à l’aide des quatre mains, en appliquant les deux postérieures à plat sur le sol et en tenant les mains antérieures fermées, de sorte que, à vrai dire, il marchait sur les jointures. Il adorait les bananes, les oranges, la canne à sucre. Il prenait également un verxe plein d'eau qu'on lui présen- tait, le portait correctement à la bouche et le vidait. Falkenstein a fait des observations beaucoup plus complètes sur un Gorille qu'il put rapporter en Europe, après l'avoir progressivement habitué à la captivité et au changement de régime. Au bout de quelques semaines, il s’habitua si bien à son entourage et aux personnes qu'il avait appris à con- naïtre, qu'on put le laisser courir en toute liberté, sans - craindre aucune tentative d’évasiôn. Jamais il ne fut ni attaché, n1 enfermé, et il suffisait simplement de le sur- Yeiller, comme on fait pour de petits enfants qui s'amusent. Il se sentait si délaissé que, sans le secours de l'homme, il ne pouvait se tirer d'affaire et témoignait en retour un attachement et une confiance surprenante. Il n’accusait aucune trace d’instincts malicieux, méchants Ou sauvages; mais il se montrait parfois très entêté. Il avait différents sons pour exprimer les idées qui se déve- loppaient en lui; c’était tantôt le ton de la supplication la plus attendrissante, tantôt celui de la crainte ou de l’effroi. Dans quelques rares cas, on percevait en outre un grognement dénotant Ge la répugnance. Li Quand il paraissait au comble du bien-être, il se dres- sait sur ses pieds et prenait plaisir à se frapper la poi- trine des deux mains. De plus, sans qu’on lui eût appris, il exprimait souvent sa bonne humeur en battant des mains, absolument comme l’homme, et, faisant des cul- butes, titubant dans tous les sens, tournoyant sur lui- même, il exécutait des danses si folles, que parfois on croyait qu'il s'était enivré de quelque manière. Cepen- dant, il n’était ivre que de contentement, et ce n’est que dans ces occasions qu’il donnait la mesure de sa force en exécutant les bonds les plus extravagants. On fut surtout surpris de l'adresse qu'il déployait en mangeant. Quand, par hasard, un des autres singes venait dans la chambre, rien n’était en sécurité, il saisis- sait avec curiosité tous les objets, pour les rejeter ensuite avec une sorte de préméditation ou pour les laisser tomber avec indifférence. Le Gorille agissait tout autre- ment; il prenait toujours la tasse ou le verre avec un soin tout naturel, tenait le vase des deux mains, pendant qu'il le portait à la bouche, et le posait de nouveau dou- cement et avec précaution. Et cependant, on ne lui avait appris ni la manière de se servir des ustensiles, ni aucun autre tour d'adresse, afin de l’amener en Europe autant que possible à l’état de nature. Pendant le repas, ses mouvements étaient calmes et bien ordonnés; de chaque mets, il ne prenait que ce qu'il pouvait saisir entre le pouce, le médius et l'index; il regardait faire avec indifférence lorsqu'on prenait une partie des ali- ments entassés devant lui; mais lorsqu'il n'avait encore rien.recu, il grommelait avec impatience, examinait, de sa place à table, tous les plats et accompagnait chaque assiette desservie par les jeunes nègres d’un grondement contrarié ou d’une toux sourde et sèche. Il cherchait aussi à saisir le bras de ceux qui passaient près de lui, pour manifester son mécontentement d’une facon plus expressive encore en les mordant ou en les frappant gauchement. Une minute après, il jouait de nouveau avec eux comme avec ses semblables, et se distinguait par là absolument de tous les autres singes, surtout des babouins, qui semblent avoir une haine instinctive pour beaucoup d'individus de la race noire et qui déchargent leur colère sur eux avec une prédilection toute spéciale. Il buvait en aspirant et en se baissant jusqu’au vase, sans jamais y plonger les doigts etsans jamais le renver- ser; toutefois quand le vase était petit, il Jui arrivait aussi de le porter à sa bouche. Il grimpait avec assez d'adresse; mais de temps à autre, son instinct pétulant le rendait imprévoyant, de sorte qu'un jour il tomba sur le sol du haut d’un arbre, heureusement peu élevé. Sa propreté était excessive ; lorsque par hasard 1l avait mis sa main dans des toiles d'araignées ou des ordures, il cherchait à s’en dégager avec un effroi comique ou ten- dait les deux bras pour se faire secourir. Il se distinguait même par une absence complète d'odeur et aimait par- dessus tout à jouer et à patauger dans l’eau, sans que d’ailleurs le bain qu'il venait de prendre l’empéchât de s'amuser en se roulant aussitôt après dans le sable avec d’autres singes. Parmi les qualités exprimant nettement son individualité, il faut signaler surtout son carac- tère et sa ruse, ou pour mieux dire, son espieglerie. Lorsqu'on le corrigeait, comme il arriva plusieurs fois au début, il ne gardait jamais rancune, mais s’approchait en suppliant, se cramponnait aux jambes et regardait avec une expression si singulière, qu'il désarmait toute colère, Quand il voulait obtenir quelque chose, il savait manifester ses désirs avec toute l’énergie et la cajolerie qu'y mettrait un enfant. Si, malgré cela, il n'obtenait pas satisfaction, il avait recours à la ruse et regardait attentivement si on le surveillait. C’est précisément dans ces cas, où.il poursuivait avec ténacité une idée concue, qu'il montrait, d’une manière indiscutable, un plan arrêté d'avance et un jugement droit. Si, par exemple, il ne devait pas sortir de la chambre ou ne pas y rentrer, et que plusieurs tentatives pour accomplir sa volonté aient été repoussées, il semblait se résigner à son sort et s’étendait à terre à peu de distance de la porte, avec une À 62 LE NATURALISTE indifférence simulée. Mais bientôt il levait la tête, pour voir si l’occasion était favorable, se rapprochait lentement en tournant sur lui-même et regardait attentivement de tous les côtés. Arrivé au seuil de la porte, il se relevait doucement, en regardant à la dérobée, le franchissait d’an seul bond et fuyait si rapidement qu'on avait peine à le suivre. Il poursuivait son but, avec la même persistance, quand il lui prenait envie de manger du sucre ou des fruits conservés dans une armoire de la salle à manger ; il quittait alors brusquement ses jeux, s’éloignait du ré- fectoire et ne revenait sur ses pas que lorsqu'il se croyait hors de portée de la vue. À ce moment, il courait droit dans la chambre, allait à l'armoire, l’ouvrait, plongeait une main juste et sûre dans le sucrier ou dans le plat aux fruits (parfois même il refermait la porte de l’ar- moire sur lui) et consommait à soh aise ce qu’il avait pris ou l’emportait, en fuyant à la hâte, quand il était découvert; tout, dans ses agissements, dénotait qu'il avait bien conscience de la faute qu'il commettait. Il éprouvait un plaisir particulier, qu'on pouvait presque appeler enfantin, à faire du bruit en frappant sur des objets creux; rarement il laissait échapper l’occasion de tambouriner sur les tonneaux, les plats ou les tôles lorsqu'on passait près de lui avec des objets de ce genre. Il s’amusa très souvent à ce jeu pendant notre retour sur le navire, où on le laissait également circuler libre- ment. Les bruits dont il ignorait la nature le contra- riaient à un haut degré. Ainsi le tonnerre ou la pluie tombant sur un toit de feuillage, et plus encore le son prolongé d'une trompette ou d'un sifflet, l’effrayaient au point que sa digestion en était toujours accélérée sym- pathiquement. Il était alors prudent de le tenir éloigné de nous autant que possible. M. R. Hartmann, qui vit le même animal, ajoute que, dans sa pétulance, il cherchait souvent à ravir aux personnes qui le visitaient certains objets qui excitaient sa curiosité, tels que garnitures de chapeaux, dentelles, etc. Somme toute, c'était une créature propre, gaie, d'un bon caractère, et dont le regard et la physionomie avaient quelque chose d’humain, En somme, on voit que si, à l'état sauvage, le gorille se défend quand on l'attaque (qui songerait à le lui reprocher?), il est susceptible, en captivité, d’être éduqué et de vivre en bon terme avec l’homme : c’est un grand enfant, en résumé. HENRI CourIN. BEL NAT ON Le Natron, qu'il ne faut pas confondre avec le sel de nitre ou salpêtre, ne contient ni acide nitrique ni po- tasse ; c’est un produit naturel de la vallée des lacs de Natron, composé de trois sels de soude : chlorure de s0- dium ou sel marin, carbonate de soude et un peu de sulfate de soude ou sel purgatif. On sait que ie carbonate de soude (cristaux de la carbonade des blanchisseuses) sert surtout à blanchir le linge, à faire du savon et à fabriquer le verre. Lors de l'expédition d'Egypte de Bonaparte, il y avait six lacs de Natron, au lieu des deux qu'y indiquait au- trefois le vieux géographe Strabon : déjà un des lacs du milieu était en train de se diviser en deux. Aussi, les habitants de Terranéh, sur le Nil, en comptaient-ils déjà sept. Il ne serait donc pas impossible que ces lacs proviennent de la subdivision progressive des deux anti- ques lacs de Strabon. Jadis on retirait la soude des cendres de varechs qui croissent dans la mer, dont l’eau est chargée de chlorure de sodium ou sel marin. On la connaissait alors sous le nom de soude d’Alicante. Aujourd’hui, nos souderies francaises retirent encore la soude du sel marin, mais à l’aide de procédés chimi- ques. consistant à transformer d’abord le chlornre de sodium en sulfate de soude, à l’aide de l'acide sulfu- rique (on le fabrique à part par le grillage des pyrites, en présence de l'acide azotique dans des chambres de plomb). C’est ce sulfate de soude qu'on transforme en carbonate, en le chauffant avec du charbon et de la craie, dont l'acide carbonique se porte sur la soude, tandis que l'acide sulfurique est décomposé en soufre et en oxygène; le premier se portant sur la chaux pour former du sulfure de calcium. et le second sur le char- bon, pour produire un dégagement d'acide carbonique. Outre la fabrication du verre, le Natron servait encore à blanchir le lin, en Egypte : Aussi trouve-t-on les ruines d’une verrerie, près des lacs Natron. On y voit aussi un fort, construit avec des blocs de cette substance, bien que le sel de cuisine, le carbonate et le sulfate de soude soient tous plus solubles dans l'eau les uns que les au- tres. Il est vrai qu’il pleut fort peu en Egypte ; mais en revanche, les nuits y sont humides et la rosée du matin est extrêmement abondante. Malgré cela, ces blocs ne semblent pas fondre beaucoup! Il est vrai que le soleil levant a bien vite fini de faire disparaître la rosée 4u matin. La vallée de ces lacs, parallèle à celle du fleuve sans eau, est à gauche du Nil, en face de Terranéh, à quinze heures de marche à l’ouest de cette localité, à travers un désert aride, où croit la Nitraire épineuse (Nitraria Schoberi), la Jusquiame violette (Hyosciamus datora) et quelques autres espèces de plantes extrêmement dissé- minées, et où on ne rencontre guère en fait d'insectes que la mante obscure. Ici encore, le carbonate de soude doit son origine au sel marin, provenant de la vallée du fleuve sans eau. C’était un bras du Nil, en dehors du Delta, descendu de la moyenne Egypte pour rejoindre la Méditerranée dans le golfe des Arabes, en passant à travers le désert de la Lybie. Il est à croire que c’est à son origine, que se trouvait le lac Mæris, grâce à un remblai, et que les eaux salées de la mer sont arrivées jusque-là, où elles auront déposé leur sel. Sans cela, on ne s’expliquerait pas la présence du chlorure de sodium en cet endroit. Ce sont les eaux souterraines, qui le dissolvent dans la terre et l’'amènent à ces lacs. Le terrain calcaire lui aban- donne son acide carbonique, pour en faire du carbonate de soude. Quant au sulfate de soude, il provient d’une réaction analogue, produite par le gypse que l'on y trouve aussi. Ce n’est pas la chaleur ni le charbon qui interviennent ici, comme dans l'industrie ; c’est l’humi- dité seule, et peut-être doit-on y joindre l’action d’un ferment, qui colore parfois le Natron en rouge vif. Mais c'est peu probable, car on en voit quelquefois autant, sur les bords de nos marais salants et même de nos étangs d’eau douce. C’est là ce que les Allemands ap- pellent des Wasserblümme, ou floraisons d’eau. C’est un microbe, caril dégage de l’ammoniaque sous l'influence de la chaleur, d'après un mémoire lu à l'Institut d'E- gypte : une monade sans doute, comme la Monas vinosa et autres. Chose importante à noter, ce microbe ne se porte que sur le chlorure de sodium et pas sur le carbo- nate de soude. De là à dire que € est lui qui transforme le sel marin en carbonate par $a respiration, il n'y a qu'un pas. C’est l'interprétation (juste ou non), mais l'interprétation toute naturelle d’un fait patent. Après 4 Do ae DA RE LE NATURALISTE 63 EE —— tout, quoi de plus naturel que de voir un être marin se nourrir de sel dans une eau saumâtre, et rejeter de l'acide carbonique par sa respiration. en absorbant de l'oxygène dissous dans l’eau? Tout, on le voit, serait en | faveur de notre hypothèse, qui est basée sur des faits typiques. La seule objection que l’on pourrait opposer à cela, c’est que la présence de ce microbe rouge est exception- nelle, mais il peut y en avoir d’autres incolores. Cela est si vrai, que la formation du sel de nitre, si abondante en Égypte, est précisément produite sous l'influence de l'humidité dans l'épaisseur du sol, par un autre microbe incolore, le Micrococcus nitrificans. Or, si un microbe, connu depuis peu, est capable de produire du nitrate de potasse, on ne voit pas pourquoi un autre microbe, encore inconnu, ne serait pas capable de produire, comme cette monade rouge, la transformation du sel marin en carbonate de soude, dans le même pays et dans les mêmes conditions d'humidité du solet de climat d'Égypte, où il pleut si peu etoù le soleil est si chaud pendant le jour, alors-que les. nuits, sont, fraiches et la rosée du matin si abondante. En tous cas, on ne pourra- pas nous en vouloir d'émettre cette hypothèse, après ce qui précède. On aurait même par là l'explication de la production du sulfate de soude : ces microbes, et notam- * ment les algues inférieures, ayant la propriété de dé- composer le sulfate de chaux, partout où elles le ren- contrent. Or, en présence d’un sulfate insoluble comme le gypse et d'un sulfate soluble comme le sulfate de soude, au lieu d'une précipitation du soufre, c’est le sul- fate soluble qui prend naissance alors, d’après les lois générales de la chimie. ù En un mot, les réactions qui se passent en Egypte, au sein des lacs de Natron, nous paraissent être dues exclusivement à l'action des ferments microbiens, au même titre que la formation du nitre, au sein de la terre humide. Et cette décomposition en carbonate de soude continuera, tant qu'il y aura un atome de sel marin dans la région de ces lacs sodiques chlorurés. Une petite quantité de ferments, mourant d’un côté au fur et à mesure qu'elle se régénère de l’autre, suffit pour que cette transformation s’accomplisse jusqu'au bout. C’est ainsi que peu à peu le sol de l'Egypte finira par perdre lesel marin qui s’y trouvait en excès, et que ses eaux de puits saumâtres finiront par s'améliorer de plus en plus, pour le plus grand profit de ses habitants futurs. On voit par là que, s'il y a un bon nombre de microbes nuisibles, il y en a aussi quelques-uns de sou- verainemenl utiles. Au reste, il ne saurait en être autre- ment; car toute médaille a son revers et tout est relatif, en ce monde. Dieu fait bien ce qu'il fait; seulement aide-toi, si tu veux que le ciel vienne à ton aide! Croirait-on qu’il y a si peu de broussailles sur le pla- teau (entre la vallée du Nil et celle du fleuve sans eau), que les caravanes, qui vont recueillir le Natron, sont obligées d'emporter leur bois avec elles à l'aller, pour leur cuisine. Au retour elles sont réduites à recueillir, pour se chauffer, les déjections que les ânes et les cha- meaux ont laissées sur leur passage, à leur précédent voyage! Cela ne rappelle-t-il pas les galettes nauséabon- des des Chinoïs et des Mongols, servant de combustible, dont nous ontentretenu les Pères Huc et Gabat, dans le récit de leur voyage en Chine et au Thibet, aux années voisines de 1835 ? D' BouGoN. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la respiration intramoléculaire des organes végétatifs aériens des plantes vasealaires. (Note de M. G. Nicoras, présentée par M. G. BonntER.) Les recherches effectuées antérieurement par l’auteur sur la respiration normale des organes végétatifs aériens des plantes vasculaires ont montré que chacun d’eux possédait son intensité et son quotient respiratoire propres, et que le limbe se distin- guait, en particulier, par la supériorité de son énergie respi- O2 À à C ratoire et la valeur moindre du rapport où Dans le but de compléter ces connaissances, il devait être intéressant de faire . une étude comparative analogue sur la respiration intramolécu- laire de ces mêmes organes. Tel a été en effet, l’objet des nouvelles expériences entreprises par l’auteur, expériences qui l'ont conduit aux conclusions sui- vantes : intensité de larespiration inträmoléculire présente, leplus souvent, des valeurs très voisines pour le limbe, la lige et le pétiole. Cette intensité est, pour le limbe, toujours sensible- ment plus faible que celle de læ respiralion normale; assez fréquemment, elle s'en rapproche el quelquefois méme lui est supérieure pour la tige et pour le péliole. Le limbe est, de ces & fl 3 3 oraanes, celui pour lequel — présente la valeur la moins 9 ; £ N P élevée. En rapprochant ces résultats de ceux obtenus pour la respi- ration normale, à savoir que le limbe est, des organes végétatifs aériens, celui qui possède l’intensité respiratoire la plus forte et le quotient respiratoire le moins élevé, on peut conclure que cet organe présente une physiologie respiratoire tout à fait spéciale, en rapport sans doute avec le rôle important qu'il remplit daus la nutrition de la plante. Si l’on admet, avec certains auteurs, qu’une partie de l'acide carbonique dégagé pendant la respi- ration normale provient de la respiration intramoléculaire, la . 1 è l valeur moindre du rapport FN dans le limbe autorise à penser que, dans cet organe, la fermentation intramoléculaire ne joue qu’un rôle relativement faible pendant la respiration normale. Au point de vue respiratoire, le limbe se distinguerait donc des autres organes végétalifs aériens par la faiblesse de la fermen- tation intramoléculaire, et par l'intensité des oxydations dont il est, le siège, intensité qui se traduit par la grande absorp- ; 3 È } CO? tion d'oxygène et la valeur moins élevée du rapport Ton 2000000099099299222922223< Bibliographie 445. Collet (L. W.). Sur quelques espèces de l’Albien infé- rieur du Vührum (Hanovre). Mém. Soc. de Phys. et d'Hist. nal. Genève, XXXN, 3, : 1907, pp. 520-529, fig. 446. Daday (E. von). Der postembryonale Entwicklungs- gang von Caridina wickii (Hicks). Zool. Jahrb. Anal. 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ZOOLOGIE Nota. — Toutes ces collections sont És uses ns échantillons “ Hourrures naturelles et imitations. Objets fabriqués. Collection de 25 échantillons... poils de mammifères (laines exclues). Cheveux, poils proprement dits, soies, crins. Applications dans les arts el l’in- fries Dessins de caractères microsco- ques. ollection de 25 échantillons. Laines. “Laines brutes de toutes provenances ; ines en sa lavées à dos, lavées à 500 fr. 100 fr. 200 fr. Cornes, sabots et os. Sortes diverses, applications, indus- 225,fr, Hécton de 15 échantillons.. 200 fr. Baleine. M nrend 7 fanons de baleines d'es- pèces différentes montés sur tige en ivre et socleen chêne, des échantillons baleines travaillés, Plus ue dé- rE imitation, huiles, etc. 650 fr. Histoire du jaune indien ou purrhée. “Sortes diverses, applications. Collection de 9 échantillons... 40 fr. Histoire de la cantharide Lytta vesicatoria: Des produits pharmaceutiques figurent Mans cette collection. Une notice mise en égard des échantillons en fait connaître aNcomposition. et leur emploi le plus réquent. Les falsifications les plus cou- antes sont signalées. Les étais larvaires de 12 Cantharide sont représentés par des 100 fr. … Histoire des mollusques sépifères. 4 espèces, poche à sépia, sépia pré- parée, pruäuits de parfumerie et de 4 Éharmacie: 15 échantillons............... 90"fr. ; Histoire des perles fines. k Mollusques, producteurs, perles fines, “bijoux, imitations. Cette collection comprend l'his- APPLIQUÉE rangées dans des cadres vitrés mesurant Commerce des plumes. la décoration. Paradisiers, oïi- autruches, plumes de 250 fr. mode, seaux-mouches, literie. Applications. ........ Produits tirés des œufs. Œuf. Applications. Collection de 20 échantillons.. 100 fr. Peaux dereptilesetpoissons. Peaux brutes et travaillées, produits ouvrés. Collection de 30 échantillons. Ecaille. Sortes diverses, qualités commercia- les, applications, imitations. Collection de 15 échantillons... 200 fr. Histoire du blanc d’ablette. Ablette, essence d'Orient, verre soufflé de différentes formes, perles fausses, OLIVES AE MR IN Tee 50 fr. Insectes employés en bijouterie. Desmonota, Hoplia, Buprestes, etc., breloques, épingles de cravate, etc. Collection de 10 espèces... 195 fr. Histoire de la cochenille du Nopal. Coccus cacti, poudre de cochenille, carmins, laque, applications. Collection de 18 echantillons.. Histoire de la cochenille, laque. Carteria lacca, laque en plaques, en bâtons, pulvérisée; vernis, colle, encre, ardoisage, elc. Collection de 14 échantillons. Histoire des noix de Galle. Cynips, galles. diverses, produits dé= rivés, applications: Collection de 45 échantillons... 15 fr. 350 fr. notre 60 fr. RAR Loba vos ana An tan ds Mollusques producteurs de nacre. Cette collection comporte un certain nombre d'espèces représentées chacune par deux exemplaires, l’un à l’état brut, l’autre travaillé. Cette collection, outre son grand intérét scientifique et com- mer cial, est du plus bel effet décoratif. 250 fr. Histoire des éponges. Eponge brute en alcool, diverses sortes d'éponges classées. commercia- lement, applications industrielles et mé- 250 fr. 25 espèces, 50 exemplaires. dicales, 15 échantillons... ..... Histoire du corail. Corail naturel | avec polypiers épa- nouis; sortes commerciales, produits fabriqués, applications diverses, imita- 300 fr toire de l’ablete cataloguée |tions, 25 échantillons......... Principaux oiseaux employés par la, 300: fr. LES FILS D'EMILE DEYROLLE, naturalistes, Série de 5 16, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) INVERTÉBRÉS MARINS PRÉPARÉS EN LIQUIDES CONSERVATEURS espèces de Proto- ZOBINES en ere > espèces de Spongiai- NESgo deb pomeatd 10 espèces de Spongiai RS on bo shops 15 espèces de Spongiai- LES NN ent Ta 20 espèces de Spongiai- HEC oncogunnc ÿ L'espèces d'Hydro- méduses ......... 10 espèces d'Hydro- méduses ,........ 15 espèces d'Hydro- méduses........, 5 espèces d'Acalèphes. 5 — de Siphono- PODIESRERE EL EE > esp. d'Anthozoaires. Série de 10, espèces de Copépo- ES 15 espèces de Copépo- CESAM EREnE 20. espèces de Copépo- HE adecasessene à espèces de Cirrhi- pèdes........ deg n 10 espèces de Cirrhi- DÉTECTE drespèces d'Amphipo- CESR TERATE 10 espèces d’Amphipo- CES dEeoe 15 espèces, d'Amphipo- COST MAS FA EUR 20 espèces d'Amphipo- CESR RPC RTE 25 espèces d'Amphipo- DESERT Eee 5 espèces d'Isopodes.. 10 — ) — de Macrures. 10 ES Sa ne NORTON st QUE Due ent ue, — 5 — de Brachyu- HS oo Be EM — "10 espèces de Brachyu- CONTOUR AD 15espèces de Brachyures 25espècesde Brachyures 8 espèces de Panto- DOdES PERCÉE 9 espèces de Bryo- ZOATES EEE 10 espèces de. Bryo- ZOAITES 15 espèces ZONES TERRE espèces de Polyché- testerrants..."."" 10 espèces de Polychè- tes errants. 4... espèces de Polychè- tes errants..-... espèces de Polychè- tes errants: espèces de Polychè- tes sédentaires. 10 espèces de Polychè- tes sédentaires..… 20 espèces de Polyche- tes sédentaires. .. Ot (214 Prix par série. Série de 10) espèces d’Antho- 15 fr ZOBITES EE emeiee —]l5 espèces d'Antho- 25 » ZOaires .......... — 20 espèces d’Antho- 15 » zoaires ....... 600 — 5 espèces de Cténo- 135» phores......... — 5'espèces d'Astérides. 240 » — 10 — = TENTE eu 201 » — 20 — — {oo — à — d'Echinides. 50 » — 10 — — é — à: — d'Holothuri- 95 » DES SERRE 50 » — 10: espèces d'Holothu- MES om ba 00 60) » — 5 espèces de Copépo- 30 » ESRI D Rare Série de 40 espèces de Polyché- 30 fr tes sédentaires.. — 5 espèces. de Géphy- 5 » RENS ET CEE . — … 5 espèces de Trémato- 80 » des'et Polyclades: — 10 espèces de Trémato- 15 » des et Polyclades. — à espèces de Némer- Z0v» CTENS PEER EEE —…l0kespèces den Némer- 10 » DENSPÉÉPÉ EEE — 15 espèces de Némer- 25° » HCDS ARE AAA ERE É — 10 espèces de Lamelli- 40 » branches ........ — 25 espèces le Lamelli- 60 » branches ........ — à0 espèces de Lamelli- 100 » branches... ...... 15 » — 100 espèces de Lamelli- 40 » branches,........ 15 » — 3 espèces dePtéropodes: 40, » — 10 |" — de Gastéropo- 65 » CÉSAR MS CRE 95, — 25 espèces. de Gastéro- 380: » DOUES PR PREEEErEE — 50 espèces de Gastéro- 20m» POS ArERLER CRE — 100 espèces de, GaStéro= 50, » POUES EMEA ERERE 90 » — 125 espèces de Gastéro- 175 » DOTE AReR EEE Série de 4 espèces d'Hétéropo- 15 » (ESS ADN — espèces de Cephaloz 20. » RO asso ann — 10 espèces de Céphalo- 50 » DOdeS EP PREREPEES — 15 espèces de Cépha- 90 » lopodes.......1.! — à espèces d'Ascidies 1201) COMpPOsÉES". 1." — 10 espèces” dAscidies 30: » composées ....... — 15 espèces d’Ascidies S0, » composées. ..-... — 5 espèces d'Ascidies 195" » SIMPLES CAPES î — 10 espèces aetiés 12 » simples........... — 5 espèces de) Salpes so- 35 » LAINE PPREREERE — 5 espèces de Salpes 95: » APTÉRÉlS EEE Eee D » » D) LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, RUE DU BAC, PARIS CATALOGUES | EN DISTRIBUTIO Les Catalogues concernant les Spécialités suivantes seront adressés « GRATIS ET FRANCO » sur demande à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, Paris Enseignement technique. Collections et Matériel. Pièces d'anatomie humaine, comparée et botanique en staff et cire. ë Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons. | Squelettes montés. Insectes européens et exotiques. | Coquilles. À Animaux invertébrés en alcool. Fossiles et Minéraux. Cabinets et Collections d'histoire naturelle, pour les ensei- ù gnements primaire, secondaire et supérieur. Livres d'histoire naturelle, d'aceclimatation et d'élevage. TE Instruments pour l’étude des sciences naturelles. Microscopes, Microtomes. Préparations microscopiques, instruments pour la Micro- graphie. Meubles pour le rangement des collections. Tableaux d'histoire naturelle, collés sur toile avec bâtons haut et bas, mesurant 1m10 >< 0®90, destinés à l’enseignement secondaire et supérieur. Mobilier et Matériel d'enseignement pour les écoles enfan- tines, primaires, lycées, collèges, facultés, etc. Musée scolaire pour lecons de choses. Cabinets de Physique, de Chimie et Instruments de précision. 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Les verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parco des plus agréables. 4 En vue de-faciliter cette excursion, la CompagnieMde l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 4907; de Paris, d >ouen ou dt Havre, des billets spéciaux d'aller et retour prix très rédiis, qui permettent d’aécomplir en bateau vapeur le trajet de Rouen au Hâvre, ou vice versa, ebMlé reste du voyage en chemin de fer. ; Les prix de ces billets sont ainsi fixés : 1° Dr PARIS AU HAVRE OU Vice Vens@: 4 Are classe, 32 fr. ; 2 classe, 23 fr. ; 8° classe, 16: fr. 50] durée de validité, 5 jours. ÿ 2° DE ROUEN AU HAVRE OU Vice ENS re classe, 13 fr.; 2° classe, 9 fr. 8° classe, ] fr. urée de validité, 3 jours. Excursions en Bretagne: Facililés accordées par carlesd'abonnement individuelles et de famille valables pendant 33 jours: à La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivresde la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, desican d'abonnement spéciales permettant de partir d'une quelconque de son réseau pour une gare au choix 4 lignes désignées aux alinéas ci-dessous,en s’arrêtant SUrk parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendant un mois non seulement sur ces lignes, mais aussi sur, {ous leurs embranchements.qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l'excursion terminée, de revenir au point de,départ awee les mêmes facilités d'arrêt quà l'aller. | CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE Are classe, 100 fr. ; 2e classe, 15 fr. 4 Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny; Dol et Lamballe) etles embranchements dercette ligne versila mer. 1 CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE ire classe, 100 fr. ; 26 classe, 75 fr. 4 . Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Château lin et les embranchements detcette ligne vers la mer CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD, ET SUD DE BRETAGNES re classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr: Ÿ Parcours : Lignes de Granville à Brest {par Folligny; Do et Lamballe) et de Brest au Oroisic. et à Guérandeyet les embranchements de ces lignes vers la mer. 4 CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNEEY LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES A L'OUEST| DE CELLE DE) SAINTS MALO A REDON ; 1re classe, 150) fr. ; 2° classe, 110 fr. À Parcours: Lignes de Granville à Brest (par Follignys Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandesel les embranchements de ceslignes vers la mer, ainsi quel lignes de Dol\à Redon, de Messacà Ploërmel, de Lamba x Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux 4 Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rosporden. DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL —_—_—_—_— The Smith Premier Typewriter CO, 89, rue de Richelieu, Paris. 4 CT TU Er RAT A re: 2 PORT I RS RS À 4 ROUE Ar) SR NET WA Has É 30° ANNÉE 2 SÉRIE. — N° 5O% (il ll ITU Ï | SE y > Ze RS NN NES ‘qua CE A 7 LP PT (277 == LE AS E “ de =, | NE É = A CURE RU NS, EE = = CA Es RE —— = A 71) = NES MINCE Gr Lie PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction. SOMMAIRE du n°505, 15 mars 190S : Guide géologique et paléontologique de la région parisienne P.-H. Frirez. — Obser- vation sur l’éclosion du Masicera sylvatica dans des cocons de « Saturnia pyri ». MDouvay Bucren. — Sur les mœurs de la Guignette vulgaire, Actitis hypoleucos, Boie. MAcauD D'Aususson. — Les premiers états des Staphylinides. Capitaine XAMBEU. — Le Henné. Dr Boucon. — Quelques principes nouveaux d'histoire naturelle. — Amphi- dasis' Betularia: Paur, Noër. — Le danger des Moules: D: B:— Académie des Sciences. — La biologie du Stegomya fasciata. H: CouriN. — Livres Nouveaux. — Bibliographie. s J ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue dn Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU I!” DE CHAQUE MOIS } ÉranteleraAléénie. tie. NPA fr. » Tous les autres pays : ae et ete (TES Pays compris dans l'Union postale. . , . 411 » PH NUM AN AN en Art ten) 50 Pour changement d'adresse, joindre Ofr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS URLS, 2e : LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT [4° Partie a — 18°h Partie À VENDR | Coléoptères Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 par Érune Devrozze. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et 8 en noir, et 14% figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. fr: 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France: Nouvelle édition, avec planches en couleurs. 7 Ceremarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, : fr. 10)- Cartonné, 0 fr. 75 en plus. : Araignées, ar Louis PLaner, membre de la Société entomologique deFrance. — Le nombre Énade dhle de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte,/bien mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une Le si difficile d'ordinaire. Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. ar, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. Album de la Nouvelle Flore, par Gaston Bonnier, membre de l'Ins- Eu professeur à la Sorbonne. t album, reproduisant toutes Les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au RE de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. Un volume : Broché, 4 fr. 15 (franco, 5 fr. 20), — Cartonné, O fr. 75 en plus. LE CATALOGUE DES INSTRUMENTS pour la recherche et la récolte des objets D'HISTOIRE NATURELLE SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE A LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac. Paris. CHEMINS DE FER DE L'OUEST Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs et touristes les guides, livrets et albums publiés sur la Normandie'et la Bretagne par la compagnie de l'Ouest. Ces publications. ne, s'adressant qu'aux. grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé être agréable aux enfants,en faisant établir, exclusivement à leur intention et comme souvenir de voyage, un livret-aquarelle de:costumes et paysages bretons: Ce livret-aquarelle comprend'huit eravures/en/cou- leurs, chacune reproduite, en esquissesau trait noir, sur la page mobile qui lui fait vis-à-vis et que ES enfants peuvent expédier comme)carte postale après l'avoir coloriée, suivant le modèle ; plusieurs chan sons (paroles et pe choïsies parmi les œuvres du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr. 60).et son cachet artistique, il n'obtienne un grand'et léei- time succès. Le livret-aquarelle de la Bretagne se. trouve dans les bibliothèques des.gares du réseau de l’'Ouestou est adressé franco à domicile contre l'envoi delsa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie. 20, rue de Rome, à Paris. Lot d'ammonites du Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, Néocomien, Aptien, ‘Albien, comprenant 198 SRpÊÇes: et Muschelkalk, Saliférien, Lias, 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix: 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARIS 30° ANNÉE 9e SÉRIE — N° SOS GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (!) D Damery. — Ct et arr. d'Epernay, MARNE. == Feuille 50 : Châlons N.-O. Station de Damery-Boursault, ligne de Paris à Eper- ‘nay. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Le gisement fossilifère, dont nous donnons une vue (Gg. 1), est situé dans le ravin de Damery. Il fournit un nombre considérable d’espèces parmi lesquelles nous citerons comme spéciales : Jouannelia Dutemplei, Desch. | Cer. incomplum, Dix. Lucina lobulala, Desh. Clavilithes dameriacensis,Desh Cardita dameriacensis, Cos. Volulolyria Hæœrnesi, D. Cyclostrema obsoleta, Cos. Kingena Raincourty, Desh. Pour se rendre au gisement, il faut prendre la route de Damery a Vanteuil et remonter le ravin à droite. Le gisement à Cerithium serralum est un peu au-dessus de la route de Damery à Fleury. La couche à Cerithium giganteum, qui est visible dans le pays, ainsi que dans les caves, est constituée par un ‘calcaire dur appelé « beurge » qui peut atteindre 1 m. 25 d'épaisseur. Ê Les espèces délicates sont difficiles à obtenir intactes, car toutes les coquilles sont empâtées dans la roche qu'il faut marteler après en avoir fait sauter des quartiers à l'aide de la poudre ou de la dynamite. Fig. I. — Le ravin de Damery. Gisement fossilifère du calcaire grossier moyen à droite. Dampleux. — Cf de Villers-Cotterets, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons S.-E. Station d'Oigny-Dampleux, ligne de Villers-Cotterets à la Ferté-Milon. Bartonien. — Calcaire de Saint-Ouen et sables moyens. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur et moyen. Les couches à Cerithium gigantewm se voient à la montée du chemin d'Oigny quand on se dirige de la halte à Dam- pleux. Le calcaire grossier supérieur fut jadis exploité » (1) Voile Naluralisle, nov 482, 483, 485, 497, 489 à 498, 501. 15 MARS 1908 dans le pays même. Le Muséum d'histoire naturelle (galerie de Paléontologie) possède un magnifique exem- plaire de Cerithium giganteum qui provient de cette localité. Dizy-Magenta. — Ci d'AY, arr. de Reims, MARNE. Feuille 50 : Châlons N.-O. À 2 k. 500 au N. d'Epernay. Sparnacien. — Des cendrières ouvertes autrefois dans: cette localité ont fourni quelques espèces. Elles sont aujourd'hui inaccessibles. Domont.-- Ctor d'Ecouen, arr. de Pontoise, SEINE- ET-OISE. Stampien. — Grès des sables de Fontainebleau. Nous ne citons cette localité que pour les accidents minéralo- giques qui transforment en ce point le sable en un grès dit « lustré » à pâte extrêmement siliceuse et sur lequel le choc du marteau détermine des cassures coniques très remarquables. Dormans. — Cor du dit, arr. d'Epernay, MARNE. Feuille 49: Meaux N.-E. Lutétien. — Le calcaire grossier supérieur de cette lo- calité renferme des empreintes végétales citées par Wa- telet. Ces gisements n'offrent d’ailleurs rien de particu- lier. Douains.— Ct® de Vernon, arr. d'Evreux, BURE. Feuille 47 : Evreux N.-O. Station de Douains-Blaru, ligne de Gisors à Pacy-sur- Eure. Lutétien. — Calcaire grossier moyen et supérieur. Les gites fossilifères se montrent : {o Au lieu dit les Vignes: dans un petit bois de bou- leaux situé à 1 kilomètre S.-O. du hameau de Gournay, à 500 mètres sur la droite du chemin vicinal de Gournay à Chaignes. Le gîte est à fleur de terre et présente la coupe suivante : 4. Terre végétale avec caillasses...::..:.......:...... 0 30 30 Lit fossilifère, composé de beaux Potamides interrup- lum, angulosum et cristalum..................... 0 30 2. Lit de sable calcaire peu fossilifère. .............00 0 40 1. Bancs calcaires avec lits sableux.................... ? M. G. Dollfus, dans sa note sur la géologie des envi- rons de Vernon et Pacy-sur-Eure, donne la liste des es- pèces recueillies en ce point. Le Cerithium tricarinatum s'y montre sous une. forme bien distincte de celle du calcaire grossier moyen, de celle des sables de Morte- fontaine et de celles des sables de Marines. En descendant entre le bois de bouleaux et le chemin, on trouve quelques fossiles dans les berges, entre autres le remarquable Turbo Henrici, Call, qu'il est d’ailleurs difficile d'obtenir entier. 20 Dans la tranchée du chemin de fer et dans une carrière située en contrebas de la voie près du passage à niveau du chemin de Gournay à Chaïignes. Le calcaire grossier fournit en ce point de nombreuses espèces dont M. G. Dollfus a donné une liste dans le mémoire pré- cité. Notre figure 2 représente la coupe de cette tranchée telle qu’elle à été donnée par M. Chédeville dans son mémoire sur la géologie des environs de Pacy:sur-Eure. 3° Au lieu dit le bois de l'Eglise. Ce gisement $e trouve sur le chemin qui conduit aux précédents à 66 LE NATURALISTE 300 mètres, en sortant du hameau de Gournay. C'est une une petite carrière ouverte dans un champ cultivé, à gauche, entre un petit bois et le thalweg de la vallée. Bartonien. — Le calcaire de Saint-Ouen fossilifère se montre dans plusieurs carrières situées à droite du che- min rural de Douains à Chaignes vers la forêt de Pacy, 2 Lien moyen À Giélen Saperieur — — n 1 4 ( i ï ee = — I n a — Fig. II. — Coupe dela tranchée du chemin de fer entre Douains et Chaignes (d’après Chèdeville.) Nous pensons qu'il eût été préférable d'appliquer le nom de Gournay, à ces gisements, sauf peut-être au dernier, ce hameau étant le lieu habité le plus proche des gites coquilliers, [c'est d’ailleurs sous ce vocable qu'ils sont cités par M. G. Dollfus. Douy-ia-Ramée.— Ctor de Lizy-sur-Ourcq, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE. ==> Feuille 49 : Meaux N.-O. Bartonien. — Sables et grès moyens. D’assez nom- breuses espèces ont été citées comme provenant de cette localité, qui est aujourd'hui épuisée et où n'existent plus de gisements. Dravégny. — C'or de Fère-en-Tardenois, de Châ- teau-Thierry, AISNE. Feuille 33 : Soissons S.-E. Bartonien. — Sables moyens, niveau inférieur. Quel- ques espèces ont été citées comme provenant de cette localité, voisine de Mareuil-en-Dôle, et fautivement or- thographiée Dravagny par quelques auteurs. Droiselles. — Cre de Versigny, ct” de Nanteuil, arr. de Senlis, OISE. Feuille 49 : Meaux N.-O. Station de Nanteuil-le-Haadoin, Villers-Cotterets. Bartonien.— Sables moyens, niveau inférieur. D’après Graves, des gites coquilliers, du niveau d’Auvers se montraient au bord de la vallée de la Nouette, vers Nan- teuil, c’est-a-dire vers le point où passe aujourd’hui la ligne du cherhin de fer. Ces gisements n'existent plus. ligne de Paris à Ducy.— C'e de Fresnoy-le-Luat, c'en de Nanteuil- le-Haudouin, arr. de Senlis, OISE. Feuille 32 : Beauvais S.-E. Station de Rully (h.) ligne de Senlis à Crépy-en-Va- lois. $ Bartonien. — Sables de grès moyens; calcaire de « Ducy ». En montant de Ducy pour eller à la ferme de Beaulieu, on traverse, dit Graves, des alternances de sables à cérithes et de marnes à lymnées qui rappellent la coupe de la montée de la route de Soissons, à Nan- teuil-le-Haudouin (voir ce nom). G On y voit les couches suivantes, de bas en haut : 1. Sable ferrugineux jaunâtre avec galets et fossiles roulés. 2. Sable blanc à coquilles. 3. Marne sableuse jaunâtre friable avec lymnées et petites palu- dines. Lit de sable fossilifère passant au suivant insensiblement. Marne argileuse verte avec rognons de strontiane. Marne sableuse vert pâle empâtant les cerithes et autres fos- siles marins du niveau de Beauchamp. CSSS Actuellement le point ‘où se montre le calcaire de Ducy est situé à 1500 mètres au sud de la halte de Rully sur le chemin de Rully à la ferme de Beaulieu et à Ba- ron. MM. Dollot et Godbille qui étudient en ce moment ce niveau ont bien voulu me communiquer la coupe sui- vante relevée par eux en ce point: 7. Marne argileuse avec fossiles du niveau de Mortefontaine........ 0 25 6. Calcaire sub-lithographique très dur, en deux bancs pétris de Limnées, Planorbes, Cyclastomes . 6 20 5. Marne blanche marbrée de veines RÉEL o 0e do oocooconcoocopcag 0 15 Æ . Marne tendre pétrie de coquille ÉCLASÉCS EEE EEE ere e 0 05 3. Sable jaune siliceux avec veines ferrugineuses-# here 0 30 2. Banc de grès à crètes arrondies... 0 60 1. Sable siliceux, couleur lie-de-vin, ; passant au fauve à la base. Fig. IIT. — Cou- pe du niveau de «€ Ducy» à Ducy. Le niveau de Ducy comprend les couches 3, 4, 5 et 6 et n’a que 0 m. 70 de puissance. Un gite coquillier est, de plus, indiqué sur le chemin de Rully à Baron, à droite de la route en montant de Ducy à la ferme de Beaulieu, au point d'intersection de la route et du chemin qui conduit à cette ferme. (A suivre.) P.-H. FRITEL. OBSERVATION SUR L'ÉGLONION DU MANICERA SEEVATIA . dans des cocons de « Saturnia pyri » Le parasitisme des échneumons et des entomobies ou tachinaires font le désespoir de l'amateur delépidoptères qui éduque des chenilles pour observer leurs métamor- phoses ou pour obtenir des spécimens ex-larva pour collections. En mai 1906, un de mes amis m’apporta une femelle de Saturnia pyri, l'insecte frotté et déchiré fut jugé in- digne de ma collection, mais curieux de vérifier de visu ce que j'avais souvent lu: que les mâles des Bombicides . surtout possédaient un instinct particulier qui leur fai- LE NATURALISTE 67 sait découvrir les femelles vierges de leur espèces à dis- tance. J’enfermais donc cette femelle dans une boîte laissant la fenêtre de ma chambre ouverte, de sorte que ni la vue ni l’odorat ne pouvant servir à la faire découvrir. Dès le matin suivant, deux mâles rôdaient auprès de la cachette ; j'enfermais un de ces mâles avec la fe- melle, et je recueillis la ponte qui fut placée dans un poirier. Le 30 juillet suivant, de jolies chenilles vertes tendres de 10 centimètres environ de longueur, aux anneaux renflés, garnis de tubercules bleu d'azur, implantés de poils raides inégaux, paraissaient arriver à leur grosseur normale pour commencer leur cocon; les voyant in- quiètes et agitées, je les mis dans un sac à papier pour éviter de les perdre; à ce moment de leur métamor- phose, elles cherchent un abri pour filer leur cocon et passer l'hiver au sec: elles craignent peu le froid. En mai 1907, ces cocons furent mis dans un éclosoir: du 15 au 20 mai, époque de leur éclosion, je ne vis rien éclore. Je n’en fus pas étonné outre mesure, ces satur- niens passent quelquefois deux et même trois ans à l'état de chrysalide (on ne sait pourquoi). Il y a quelques années, un cocon, dont je croyais la chrysalide morte fut mis dans une boite de ma collection et en la visitant, l’année suivante, je trouvais un gros mâle dévastant mes sujets préparés en se débattant. Je rangeais donc mon éclosoir en attendant l’année prochaine. j Le 6 juin, j'entends un bourdonnement qui semble partir de mon éclosoir; je ne fus pas peu surpris d'y voir une volée de mouches assez grosses et velues. Les ichneumons m’avaient déjà joué ce vilain tour, mais jamais encore des diptères. J'envoyais un coconet seshabitants à M. le D: Bordas, de la Faculté de Rennes, qui diagnostiqua : Masicera sylvatica Fall. Maurice Girard, dans ses Métamorphoses des insectes (Bibliothèque des merveilles, librairie Hachette, 5e édition, page 268), cite un fait analogue. « Une foule de mouches, écrit-il, nommées pour « cette raison entomobies, ont des larves dont l'instinct « est de dévorer les amas graisseux des insectes, pour « n'attaquer qu'à la fin de leur existence les viscères « essentiels de l’insecte dont le corps est à la fois leur « berceau et leur magasin de vivres. « Ces entomobies peuvent subsister dans beaucoup « d'insectes d'ordres différents et même dans des arai- « gnées, mais elles attaquent surtout les chenilles de « lépidoptères. Les mouvements inquiets de la tête, les « poils, les épines défendent peu les chenilles. « La mouche pond ses œufs sur la peau, sans faire de « trous, à la facon des femelles des ichneumoniens. « Les petites larves, écloses très promptement, se « hâtent de déchirer la peau de la chenille avec leurs « crochets ; parvenues à toute leur croissance, elles « sortent de la chenille ou de la chrysalide, et très rare- « ment de l’adulte, et deviennent pupes immobiles dans « leur dernière peau durcie. « Il faut remarquer que les larves doivent se méta- « morphoser au dehors, parce que la mouche adulte « manque d’organe pour perforer la peau de l’animal où « a vécu la larve. « En Chine, les vers à soie sont attaqués par des in- ——————“—“ûû—û—û— « sectes de cette section, ce qu'on nomme la maladie de « la mouche. « J'ai publié, pour la première fois, des observations « analogues faites en France sur des vers à soie élevés a à Passy par M. Caillas. L'instinct avait trompé la « femelle de l’entomobie, cherchant seulement de la « chair vivante pour ses enfants, car les larves ne peu- « vent sortir de l’épais cocon. et les mouches y trouvent « la tombe à côté du berceau. C’est en ouvrant des co- « cons destinés au grainage et qui ne donnaient pas de « papillons qu'on a pu reconnaître ces faits. » Le Masicera sylvatica a su trouver la porte de sortie du cocon pyriforme du Saturnia pyrique ; quoi que très résistant, il offre à son extrémité effilée une ouverture terminée par des poils raides ef non gommés. J'ai ouvert les six cocons que je possédais et j'ai trouvé à côté des chrysalides percées et remplies de poussières verdâtre huit à douze pupes par cocon dont l’éclosion eut lieu du 6 au 25 juin. TouvaY LUCIEN, De la Société des Sciences naturelles et médicales de Seine-et-Oise. SUR LES MŒURS de la GUIGNETTE Vulgaire ACTITIS HYPOLEUCOS, Boie. * L’aire de dispersion de ce petit échassier est immense. On le trouve dans tous les pays du monde : en Europe, du cap Nord aux régions les plus méridionales; d'un bout à l’autre de l'Afrique; en Asie, des Indes au Kamtchatka ; au Japon, à Java, Sumatra, Timor; dans l'Amérique septentrionale, il vit à côté d’une espèce voisine (Actitis macularia, Boïe). Je l'ai rencontré en Égypte, en toute saison, sur les rives du Nil et au bord des canaux du Delta, mais jamais près des mares ni dans les marais où abondent, en hiver, d'autres petits échassiers. En France, la Guignette est très commune, elle passe périodiquement à peu près partout, en plus ou moins grand nombre suivant les localités et niche. Elle est même sédentaire sur plusieurs points du territoire. Mais le plus grand nombre apparaît dans nos contrées à des époques déterminées. Ces oiseaux nous arrivent ordi- nairement vers le mois d'avril, quelquefois dans la der- nière quinzaine de mars lorsque la température est douce, quelquefois seulement au commencement de mai quand les vents sont défavorables. Après s’être repro- duit, de juin à juillet, ils émigrent en septembre et se dirigent au sud. Les uns s'arrêtent dans l'Europe méri- dionale, les autres poussent jusqu’au nord de l'Afrique. Dans nos provinces septentrionales, notamment en Picardie, les Guiguettes arrivent au mois d'avril ; en août on constate un accroissement sensible dùû à des oiseaux du Nord commençant leur mouvement de ré- gression vers le Sud, dont beaucoup de jeunes, puis à partir des premiers jours de septembre on voit leur nombre diminuer peu à peu. Ilen reste cependant, car j'en ai trouvé quelques-unes, pendant tout l'hiver, en baie de Somme, à l'embouchure de la petite rivière de Maye qui se perd dans les mollières. Mais si l'hiver est 68 LE NATURALISTE rigoureux, elles disparaissent jusqu'à la dernière. Je n'a .Jamais découvert, pour mon compte, de nid dans la région de l'estuaire de la Somme, d’autres ont été plus heureux, très rarement il est vrai, mais l'espèce se re- produit dans plusieurs localités du département, et niche assez abondamment dans un département voisin, le Pas- de-Calais. Je possède par contre, dans ma collection, des œufs qui proviennent des bords de l’Allier ; dans le Puy-de-Dôme, cet oiseau y est commun en été et on le voit souvent courir sur les grèves. J'y ai tué des Gui- gnettes au mois de janvier, ce qui prouve que quelques- unes séjournent quand elles ne sont pas chassées par une température trop rude. La Guignette niche aussi, à ma connaissance, sur les bords de la basse Seine, en Maine- et-Loire et dans la Loire-Inférieure. Dans le Calvados, je ne l’ai rencontrée nulle part en aussi grande quantité que sur les bords de la Seulles, en 1906, à la fin de juillet etau mois d'août, près de l'embouchure de cette rivière, en remontant son cours à travers les prairies de Courseulles et un peu au delà. Elles y étaient par troupes composées, pour une bonne part, de jeunes. A la fin d'août leur nombre commençait à notablement dimi- nuer. Elles sont également communes à l'embouchure de l’Orne et sur les bords du canal de Caen à la mer. Dans nos départements méridionaux, les Guignettes arrivent aussi au printemps et une partie plus ou moins considérable, suivant les régions, séjourne pendant la belle saison et se reproduit. Le reste passe et fait un second passage de retour en août et septembre, ce pas- sage se prolonge même en octobre dans le département de l'Hérault, Au passage du printemps, il en reste beau- coup dans la Haute-Garonne, répandues le long des ruisseaux et des rivières ; elles nichent et n'abandonnent le pavs que vers les derniers jours de septembre et au commencement d'octobre. Mais dans l’Aude, l'Ariège, le Gers, les Hautes-Pyrénées, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales, quoique le passage soit abon- dant, il n’en reste qu'un petit nombre pendant l'été. En Provence, les Guignettes arrivent également au prin- temps et repassent dès le mois d'août. Elles sont com- munes dans le département des Basses-Alpes où elles nichent sur les bords du Verdon. En Dauphiné, elles font leur apparition dans lies pre- miers jours d'avril, et à peu près à la même époque en Savoie, quelquefois dès la fin de mars. Elles se répan- dent par couples sur les bords des rivières, des torrents et des lacs, même dans la région alpine, pour s’y repro- duire. D'après M. Bailly (Ornithologie de la Savoie) (1), elles s'établissent sur les bords broussailleux et arénacés du Rhône, de l'Isère, de l’Arve, ainsi que dans leurs délaissés, et autour des lacs du Mont-Cenis, d'Annecy, du Bourget, de la Thuile, d'Aiguebelette, etc. Partout où jl y a de l’eau, fleuves, rivières, ruisseaux ou lacs, on a chance de rencontrer la Guignette. Je l’ai fait partir une fois, en automne, au Bois de Boulogne. Ce quiest moins rare, c’est de la voir le long de la Seine, dans la banlieue parisienne. La Guignette habite de préférence le bord des eaux douces, elle fréqueñte cependant les côtes maritimes, mais dans certaines conditions. Je ne l’ai jamais obser- vée sur les grandes plages de sable que parcourent tant d'autres oiseaux de rivage, au contraire je l'ai trouvée (UT. IV, p. 155. maintes fois sur les côtes rocheuses. J'en donnerai, comme exemple récent, les observations que j'ai faites, l'été dernier, à l'ile d'Yeu. Cette île, comme on sait, est située en face de la côte vendéenne, au sud de Noirmoutier. Sa forme est oblon- gue et elle est orientée de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud- est, son grand axe mesure environ 9 k. 1/2 et sa largeur 3 k. 1/2 à 4 k. La côte intérieure, regardant le con- tinent, est formée de dunes, dont la hauteur varie de cinq à seize mètres, s'allonge une vaste plage de sable fin. Mais en plusieurs endroits surgissent des rochers, et, en avant, des écueils, découverts à marée basse, en défendent les abords. La côte extérieure, au sud et à l’ouest, avec retour au nord-ouest, est rocheuse et très découpée. Tout autour de l'ile, et seulement dans les endroits où se dressent des roches et des éboulis couvert de goémons, j'ai trouvé des Guignettes, jamais je n’en ai vu sur la grande plage de sable de la côte intérieure. Dans cette partie de l’île, on n’en rencontre qu'au milieu des rochers groupés, comme à la pointe Gauthier, en avant des dunes. Sur la côte extérieure, qui est entière- ment rocheuse, sauf de petites couches sablonneuses, on fait partir des Guignettes au milieu du chaos des rochers éboulées, et on les voit circuler dans les petites criques parmi les galets. Elles cherchent leur nourriture au milieu du goémon et dans les courseaux des roches. Elles partent en criant et se posent parfois sur une roche ou une grosse pierre, et y demeurent quelques instants en hochant la queue comme des Bergeron- nettes. Elles ne volent jamais bien loin et passent, lors- qu'on les poursuit, d'une crique à une autre. Quand la mer découvre la ceinture de brisans qui enserrent l’île, elles vont aussi s'y réfugier. En hiver, comme le climat est relativement doux, quelques-unes séjournent, on en voit donc toute l’année ; au mois d'août, il y en a de passage qui demeurent peu et sont bientôt remplacées par d’autres, pendant tout le mois de septembre. Mais le véritable habitat de la Guignette est le bord des eaux douces. Elle affectionne particulièrement celles qui sont limpides, elle s’étabiit rarement près des eaux troubles et boueuses. Elle recherche aussi les rives cou- vertes de roseaux et de buissons où elle peut se cacher, et à leur défaut, les berges un peu écroulées qui lui permettent de se dissimuler facilement derrière une motte de terre. On la trouve aussi sur les digues qui lui offrent l'abri des pierres et des fascines. Elle court rapidement, le corps horizontal, hochant continuellement la queue, ce qu’elle fait aussi arrêtée, inclinant la tête et la redressant avec grâce. Son vol est bas, léger et rapide et, quand elle n’est pas effarouchée, elle glisse dans l'air avec un mouvement imperceptible des ailes; lorsqu'elle fuit avec effroi, son vol est saccadé. En partant, elle jette souvent un cri clair et perçant. On ne peut pas dire que les Guignettes snient des oiseaux sociables. C’est surtout la convenance de la loca- lité qui les rapproche. Sur les berges de la Seulles, qui semblent leur plaire, on voit de petits groupes, et quel- quefois elles se réunissent sur une pointe de vase ou de sable en assez grande quantité. On les lève, par deux, trois, et même, en certains endroits où elles sont bien abritées, par troupes de dix et plus. Mais il n'y a pas dans ces petites bandes une grande cohésion, et ïl ne parait pas que les individus qui les composent soient unis entre eux par aucun lien social. Ils se dispersent bientôt et chacuntire de son côté. Cependant quand les à LE NATURALISTE 69 Guignettes émigrent, elles forment parfois des bandes considérables, mais elles obéissent, dans ce cas, à une nécessité commune à tous les individus de l’espèce, qui les réunit à des époques déterminées, plutôt qu'à une entente et un véritable instinct social. Lorsqu'on chasse ces oissaux le long d’une rivière, on est exposé à en perdre beaucoup si l’on n’a pas de chien, et encore faut-il que celui-ci aille à l’eau sans hésitation, car quand les Guignettes se lèvent sur le bord, elles filent en ligne droite en rasant presque la surface de l’eau et, touchées, tombent invariablement dans la ri- vière. Souvent tirées, elles pointent dans l’air pour ga- gner un endroit éloigné sur les berges. Elles aban- donnent difficilement la rivière, même lorsqu'elles sont très pourchassées, tout au plus se réfugient-elles sur le bord des petites mares voisines et dans les fossés. On sait que la Guignette démontée plonge, ce qui est assez rare chez les Totanidés. Je ne connais guère, dans la famille que le Chevalier gris (Totanus griseus, Bechs- tein), un des plus grands Totanidés, qui franchit à la nage des espaces considérables et plonge parfois, ramant sous l'eau avec ses ailes. En ce qui concerne la Guignette, voici comment j'ai vu le plus souvent les choses se passer. La Guignette blessée, quand elle tombe à l’eau, se met aussitôt à nager pour gagner la rive opposée et va alors se blottir dans un trou de la berge ou derrière une motte. J'ai remarqué que, dans la plupart des cas, elle ne plonge que lorsqu'on envoie le chien à l’eau pour la rapporter. Autrement son premier mouvement est de chercher son salut sur la terre ferme. Je l'ai rarement vu plonger après le coup de fusil, si elle n’est pas pour- suivie par le chien ou le chasseur. Mais quand le chien se met de la partie, une lutte d'adresse s'engage entre lui et l'oiseau. J'avais un jour démonté une Guignette qui était tom- bée dans la Seulles, ma chienne, Perle, s’élance dans l'eau, l'oiseau, pour lui échapper, plonge, et au bout de quelques secondes reparaît tout près ; mais au moment .où la chienne ouvre la bouche, en jetant la tête en avant, pour le happer, il plonge de nouveau. Il sort encore tout à côté,: Perle donne un coup de dent et ne prend que l’eau, la Guignette avait disparu. Cette fois, elle alla sortir un peu plus loin, ma chienne se précipite et la manque une troisième fois, puis une quatrième et une cinquième. Enfin, après une longue défense, la Gui- gnette épuisée se laissa saisir à l'instant où elle remon- tait et presque entre deux eaux. Comme la rivière était claire, je voyais de la berge l’infortunée Guignette nager sous l’eau en ramant avec ses ailes dont l’une était intacte. En général, la Guignette blessée qui plonge ne va pas loin, surtout quand le cours de l’eau n’est pas rapide, -elle remonte à peu de distance de l'endroit où elle a plongé, mais si les berges sont garuies de roseaux et de longues herbes, elle échappe souvent et, même à décou- vert, On en perd aussi quelques-unes, car le chien s'énerve quelquefois de ces plongeons répétés et finit par abandonner la poursuite, s’il n’a pas une grande habitude de la chasse en rivière. Sur la terre ferme, une Guignette, qui n’a qu'une aile cassée, peut se faire chasser longtemps. Un après-midi, .je suivais sans chien une des berges de la Seulles, pour - aller me poster à l'affût des vanneaux, dans un champ où ils venaient picorer. Chemin faisant je tire une Gui- gnette que je démonte, L'oiseau tombe sur la vase de la berge opposée, puis se met à courir, monte sur le talus et je le perds de vue dans un grand herbage. Des paysans travaillaient dans le champ vers lequel je me dirigeais, par conséquent point de vanneaux. Je rentre à Courseulles et, prenant ma chienne, je reviens avec elle dans l’herbage où avait disparu mon oiseau dé- monté. Je pénètre dans cette prairie aux longues herbes, et Perle ne tarde pas, après quelques minutes de quête, à tomber sur la voie de la Guignette. Celle-ci se fit chasser si longtemps, faisant des détours, des crochets, des fuites à travers l’herbage, que je commençais à douter d’avoir affaire à elle, et je m'attendais presque à voir partir devant moi quelque räle entêté, lorsque ma chienne bondit et, saisissant ce gibier aux allures étran- ges, me rapporta mon oiseau. Il est difficile de découvrir le nid de la Guignette, elle le cache avec le plus grand soin sous un buisson, dans un fourré de broussailles, une touffe d'herbes et de joncs, toujours auprès de l’eau, dans un endroit à l’abri des crues. Quelquefois l'inquiétude que témoigne le cou- ple, quand on en approche, trahit son emplacement. Ce nid consiste en un petit Creux où sont arrangés des dé- bris de joncs, des brindilles, des feuilles sèches. La fe- melle pond quatre ou cinq œufs, le plus ordinairement quatre, courts et renflés ou allongés et piriformes, d’un jaune sale ou de couleur café au lait, tachés et ponctués, surtout vers le gros bout, de gris et de brun rougeûtre. Ils sont gros pour la taille de l'oiseau, mesurant : grand axe, 0%,045; petit axe, 0®,025. On dit que le mâle et la femelle couvent alternativement, je n'ai fait aucune observation précise sur ce point. L'’incubation dure seize ou dix-sept jours. Peu de temps après leur éclosion, les petits courent à la suite de leurs parents et cherchent avec eux leur nourriture, principalement le matin et le soir ; au milieu du jour, ils se tiennent cachés dans les herbes. La Guignette se nourrit de vermisseaux, larves, in- sectes, diptères et névroptères de préférence. Elle chasse en trotinant le long des berges, le cou rentré, et pique sa proie en lançant brusquement le bec en avant. MAGAUD D’AUBUSSON. P. S. — Pendant mon séjour à l’île d'Yeu, on apporta, le 19 août, au pharmacien de Port-Joinville, qui forme une collection ornithologique locale, un Pétrel glacial (ProceUaria glacialis, Linn.). Cet oiseau avait été re- cueilli en mer par des péeheurs, roulé par la lame et agonisant. Il était en très mauvais état, il n'avait plus qu’une penne à la queue, très usée, et portait à la patte droite une blessure ancienne qui avait amené l’ankylose du talon. Il avait fait gros temps quelques jours aupara- vant. J’ai signalé aux lecteurs du Naturaliste, en 1906, la capture, faite au cap d'Antifer, d'un individu de cette espèce, qui n'apparait qu'accidentellement sur nos côtes, à la suite des ouragans. J'ai vu, dans la collection dont je viens de parler, deux exemplaires du Bécasseau violet (Pelidna maritima, Bonap.), en plumage de transition, qui avaient élé tués sur les sables de la grande couche de la côte intérieure. Ce petit échassier, qui habite les contrées septentrio- nales, de passage sur nos côtes, est plutôt rare. Je ne l'ai tué que deux fois en baie de Somme, bien qu'on ly rencontre de temps en temps. M. A. 10 LE :-NATURALISTE Les premiers états DES STAPHAYLINIDES Xantholinides. Philonthus et Staphylins sont deux groupes d'une même section dont les relations sont très étroites au point de vue du régime et de la reproduction, — le groupe qui les suit, les Xantholinus, quoique ayant beaucoup de rapports avec eux, puisqu'ils appartiennent à la même tribu, s'en éloignent sensiblement par la taille qui est plus petite, plus étroite, plus linéaire, ainsi que par le régime; — les premiers sont des ter- riens habitant la plaine; ceux-ci sont subcorticoles, vivant de proie fraiche, inféodés, la plupart, aux forêts, quelques-uns aux fourmilières; — leur rôle est un peu | plus en harmonie avec les fonctions qu'ils exercent en débarrassant les vieux bois d'habitants inutiles au point de vue utilitaire; — leurs fonctions de reproduction ne sont pas encore connues, en raison des difficultés d'ob- servations; aussi, sans autres préambules, nous abor- derons de suite la description des espèces dont se compose ce groupe des Xanñtholinides, en ce qui concerne leurs larves, leurs nymphes, leur genre de vie: nous prendrons comme type de larve celle de l'Othius myrme- cophilus, Kies, comme type de nymphe celle du Baptoli- nus affinis, Payk, et nous ne donnerons des autreslarves et nymphes connues que leurs traits caractéristiques différentiels. Pour n'apporter aucun trouble dans la classification des larves décrites, nous laisserons à leur place les genres tels qu’ils ont été établis par A. Fauvel, Staphy- linides, 1874; nous nous contenterons de décrire les larves dans chacun des genres auxquels les rattachent les adultes; de cette façon nous n’aurons pas le regret de voir des genres chevaucher les uns dans les autres; plus tard, par la comparaison de nouveaux matériaux que nous apporteront les recherches des biologistes, on pourra tabler avec plus d'ensemble et de certitude. GENRE Othius, Steph. 1. Oth. fulvipennis, Fab. Fauvel, loc. cit., I, p. 368. Larve. Fauvel, Faune gall. rhén.. p. 367. Longueur, 8 à 9 millimètres; largeur, 2 millimètres. Corps linéaire, allongé; tête ovalaire, lisière frontale tridentée, puis denticulée, les deux dents médianes sépa- rées par une plus petite; premier segment thoracique rétréci à son bord antérieur, le postérieur aigu: styles caudaux grèles, article terminal court; pseudopode allongé, grêle. En juillet, .dans l'intérieur des forêts, sous les mousses, sous les feuilles mortes, vivant de petits et divers ani- malcules, se trouve cette larve. Adulte. — Au printemps, en automne aussi, sous les pierres, sous les détritus végétaux, sous les arbres morts et renversés, habite l’adulte; on le trouve souvent de jour courant sur le sol des découverts de la forêt. 2.Oth, myrmecophilus, Kies. Fauvel, loc, cit., III, p. 369. Larve. Xambeu, 9e mémoire, 1898, p. 27. Longueur, 6 millimètres; largeur, 0 millimètre 8. Corps allongé, filiforme, charnu, blanchâtre, avec plaques brunâtres et longs cils noirâtres, convexe en dessus, subdéprimé en dessous, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bifide. Téte subdéprimée, longue, rougeâtre, quadrangulaire, à angles arrondis, lisse, luisante avec courts cils roux, latéraux, ligue médiane flave, bifurquée au vertex, très haut, en deux traits aboutissant à la base antennaire; lisière frontale tridentée, la dent médiane très réduite, deux longues soies rousses à la base de chaque |dent extérieure; mandibules très longues, falquées, rougeâtres, simples; mâchoires courtes, cylindriques; lobe sétiforme, palpes grêles, atténués vers le troisième article qui est filiforme: menton en triangle aïlongé, lèvre courte, bilo- bée ; palpes courts, grêles, droits, biarticulés ; languette réduite; antennes latérales, testacées, à premier article cupuliforme; deuxième et troisième obconiques, biciliés; quatrième petit, pyriforme; article supplémentaire petit; ocelles, un gros point noir confus, corné, en arrière et au-dessous de la base antennaire. Segments thoraciques convexes, lisses et luisants, garnis de longs cils noirs, le premier très long, un peu moins large que la tête, couvert d'uné plaque rougeñtre, à bords antérieur et postérieur marginés de brun; deuxième et troisième plus réduits avec plaque plus foncée et marge postérieure brune. Segments abdominaux convexes, courts, transverses, avec longs cils noirs plus denses qu'aux segmenus précé- dents, atténués vers l'extrémité, les huit premiers cou- verts d'une plaque brunâtre à milieu incisé; neuvième plus allongé, prolongé par deux styles biarticulés longue- ment et diversement ciliés. Dessous de la tête déprimé et incisé avectrait bifurqué, du premier segment thoracique triangulairement incisé, des segments abdominaux déprimé et couvert de courts poils noirs; pseudopode court, à côtés incisés, à fente en long, servant d'appui à la larve durant sa marche: un léger bourrelet latéral marque la division des deux ré- gions dorsale et ventrale. Pattes allongées, éparsement ciliées; hanches longues, canaliculées; trochanters courts, coudés; cuisses et jambes comprimées; onglet tarsal, simple, court etacéré. Stigmates ovalaires, flaves, à péritrème sombre, la première paire au bord antérieur de deuxième segment thoracique sur le bourrelet latéral, les suivantes au-dessus de ce bourrelet et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux. La couleur de ses plaques dorsales, les cils noirs dont son corps est couvert, la gracilité de ses organes tactiles et les marges brunes de ses segments thoraciques sont des traits particuliers à cette larve que l'on trouve en septembre dans la haute montagne sous les détritus amoncelés au collet du tronc des sapins; elle est vive, remuante, se nourrit de la population vermiforme qui abonde dans ce milieu forestier. Adulte, parait dès les premières belles journées printa- nières, c’est-à-dire dès la fin mai, prend abri de jour sous les pierres, sous les mousses, sous les feuilles, toujours dans un milieu frais, légèrement humide, à proximité des nids de fourmi. Genre Baptolinus, Kraatz. 1. Affinis, Payk. Fauvel, Loc. cit., II, p. 373. Larve. Xambeu, 1° mémoire, 1903, p. 43. Longueur, 6 millimètres, largeur 4 millimètre 5. Corps allongé, linéaire, rougeâtre à la région thora- cique, testacé pâle à la région abdominale, couvert d’une longue pubescence grise; tête rougeâtre à bord antérieur droit, deux fortes impressions entre les deux branches bifurquées; lisière frontale tridentée, puis dentelée; LE. NATURALISTE 71 ie NU Re "Niue; ere tenue eee AU erge el ocelles, un groupe de trois :. points noirs disposés en triangle, deux en première ana. un en deuxième; segments thoraciques rougeâtres, à bords latéraux ciliés et relevés; segments abdominaux ternes, les poils du milieu noirs, les latéraux bruns; styles caudaux longs, ciliés; pseudopode long, tubuleux. Cette larve habite dans les montagnes le dessous des écorces des gros pins et sapins morts, de ces grosses écorces dont le dessous est toujours frais et humide, chassant aux petits vers et aux petites larves qui désa- grègent les détritus provenant des déjections des pre- miers habitants de l'écorce après la mort de l'arbre; c’est en juin que se déroule son évolution larvaire; vers la mi-juillet, prête à se transformer, elle se faconne entre bois et écorce un abri qui lui servira de réduit durant sa nymphose. Nymphe. Xambeu, 11e mémoire, 1901, 5, p. 16. Longueur, 5 millimètres ; largeur, 1 millimètre 5. Corps coriace, allongé, un peu arqué, blanc jaunâtre, glabre, lisse et rio à région dorsale convexe, la ven- trale déprimée, large et arrondi en avant, atténué et bifide en arrière; tête grande, en ovale allongé, affaissée; premier segment thoracique grand, convexe, rectangu- laire, garni de deux longs cils roux au bord antérieur; deuxième court, convexe, triangulairement avancé en pointe sur le troisième qui est un peu plus grand; seg- ments abdominaux courts, transverses, les deux pre- miers un peu étranglés, moins larges que les suivants qui vont en s’atténuant jusqu'à l'extrémité, laquelle se prolonge par deux grêles filets rougeâtres connivents; dessous en entier voilé par le masque buccal; segment anal bilobé; antennes arquées, leur bout reposant près des genoux des deux premières paires de pattes ; genoux des trois paires en légère saillie. La nymphe dans son réduit repose sur la région dor- sale, la peau larvaire refoulée contre son extrémité pos- térieure, elle est animée de vifs mouvements défensifs qui la font pirouetter deux à trois fois sur elle-même : la phase nymphale a une durée de dix-huit à vingt jours au bout desquels l’adulte formé se fraie un passage à travers sa loge. Adulte. — De la fin de l'été aux premiers froids se plaît à stationner sous les écorces des conifères qui l'ont abrité durant son évolution larvaire; n’est pas rare dans ces conditions dans nos montagnes pyré- néennes. Genre Leplacinus, Erichs. à Lep. parumpunctatus, Gyll. Fauvel, loc. cit., Larve. Rey, Essai sur les larves, 1887, p. 21. Cette large a beaucoup d'analogie avec celle du Lepta- cinus batrychus, Gyll; elle est plus grande, sa tête plus large, sa lisière frontale est quadridentée, les deux dents médianes saïllantes; le premier segment thoracique est rétréci en avant, les. segments abdominaux plus pâles que les précédents, la région abdominale est étranglée en son milieu, le segment anal est conique, le premier articles des styles caudaux est moins court et le pseudo- pode plus allongé. On la trouve sous les couches de débris végétaux. _ Adulte. Sous les pierres, sous les mousses, sous les débris inorganiques se trouve l’insecte à l’état parfait. 2. Lept. Batrychus, Gyll. Fauvel, loc. cit., III, p. 375. Larve, Rey, Brevipen. Xanthol., 1876, p. 324. Corps allongé, sublinéaire, roux testacé clair brillant, région abdominale brunâtre, tête grande, un peu plus I, p. 374. Pr large en avant qu'en arrière, éparsement ciliée, lisière frontale quadridentée, les deux dents médianes sail- lantes; ocelles indistincts:; segments thoraciques laté- ralement incisés; segments abdominaux avec longs poils épars et incision latérale, le premier un peu plus court que les suivants; styles caudaux triarticulés, à base peu écartée, à pointe divergente, le premier article épais, le deuxième linéaire, le troisième sétiforme (Rey compte le cil terminal pour un article); dessous pâle, les sege ments abdominaux à milieu incisé, fortement ciliés; pseudopode épais. Cette larve vit dans les vieux fumiers, dans les vieux tas de végétaux décomposés, chassant aux petits vers de terre et animalcules divers. Adulte. — Paraît pendant une grande partie de l'an- née, prend abri sous les pierres, sous les mousses et sous toute espèce de débris végétaux, aussi dans les fourmilières. (A suivre.) CAPITAINE XAMBEU. LE HENNÉ Le Henné est un arbrisseau de l'Inde, qui est cultivé en Egypte SARaIENl la plus haute antiquité, principalement aux environs du Caire. Il est de la famille des salicaires, et les anciens le connaissaient sous le nom de Ciprus. Il était jadis employé à la teinture des enveloppes des momies. C’est le Lawsonia inermis des Botanistes, de la famille des Lythrariées : On sait que la Salicaire de nos fossés est le Lythrum salicaria. Les femmes arabes se servent de cette plante pour teindre les ongles et la paume des mains en rouge orangé. Pour ea, on broie les feuilles de cette Plante, après les avoir fait sécherrapidement, puis on en fait une pâte qui sert à cet usage. Le Henné, réduit en poudre, a une couleur olive. Il donne, par ébullition dans l’eau, une liqueur fauve orangée, de teinte très foncée, chargée de beaucoup de matière colorante. Après une exposition à l'air prolongée, ce liquide étendu d’eau a perdu une partie de ses principes colo- rants, sans charger de ton; et il s’y forme, alors, des pellicules brunes. L’acide chlorhydrique en détruit la couleur; maïsil en faut beaucoup pour produire cet effet. Les acides, en général, en affaiblissent la nuance, tandis que les alca- lis la renforcent, en la rendant plus foncée; mais ni les uns niles autres ne troublent sa transparence au con- traire ; l'eau de chaux, qui agit comme les alcalis, a l’in- convénient de troubler le liquide. Le chlorure de sodium n’y produit aucune modification. Le sulfate d’alumine y produit lentement un dépôt d'un fauve clair, mais tirant moins vers l'orangé que la couleur naturelle. Le sulfate de fer trouble le liquide et lui donne une couleur noire, tirant sur le vert, sans y déterminer de précipité ; au contraire l'azotate de fer produit un préci- pité d’un vert noirâtre foncé. La colleforte n’y occasionne pas de précipité, preuve que la teinture de Henné ne renferme pas de tannin, et que cette plante ne saurait être em ployée au tannage des peaux. Ce qui distingue le Henné, c'est que sa teinture est très riche en matière colorante de toutes les étoffes, c’est avec la laine, qu’il peut être employé le plus avantageu- sement. On peut en obtenir des couleurs fauves solides, quand il est employé seul. Par le moyen de l’alunage et et l'addition du sulfate de fer, il donne différentes nuances de brun, qui peuvent être avantageuses par le | bas prix, la variété des teintes et la solidité des cou- leurs. Voici, par exemple, quelques expériences, qui ont été tentées sur diverses étoffes, laine, coton et soie. 10 Un échantillon de drap de laine brute, teint avec le Ienné, a pris une coloration fauve orangée. 2° Le drap, mordancé avec de l’alun, a pris une cou- leur fauve brune. . 3° Traitée avec la dissolution nitra-muriatique détain (acide nitrique et chlorhydrate d'ammoniaque), la laine a pris une couleur fauve plus claire et plus orangée, que la première étoffe. 4° En employant un liquide de moins en moins chargé de matières colorantes, d’autres échantillons ont recu des teintes de moins en moins foncées. On peutainsi ‘descendre les gradations jusqu'au fauve très clair, avec l'étoffe non préparée, et aller jusqu’au gris tirant sur le vert, avec l’étoffe alunée. Ces divers tissus ont pris une nuance plus orangée et un peu plus faible, parle savonnage, qui n’en a détaché que très peu de matière colorante. Préparée avec les cristaux de couperose verte (sulfate de fer), l'étoffe a pris une couleur brune tirant sur le vert. Un peu de sul- fate de fer, ajouté sur la fin du travail de la teinture, a donné un brun excellent de café torréfié. Au reste, il suffit de passer simplement l’étoffe, au sortir de la teinture, dans une solution de sulfate de fer, pour lui donner une teinte brune avantageuse. Une partie de ces échantillons ont été exposés au soleil pendant plusieurs jours, sans que leur teinte se soit modifiée sensiblement; il ont pris seulement une nuance un peu plus orangée. L'étoffe alunée et celle qui a été préparée au sulfate de fer n’ont pour ainsi dire pas ‘changé. Ces couleurs résistent à l’action de l’acide chlor- hydrique, comme les couleurs les meilleurs. 50 Le coton sans préparation, ou aluné, n’a pris qu’une couleur jaune terne, sans vivacité. 6° La soie sans préparation prend une coloration feuille morte. La seule substance qui produise une ‘nuance assez vive sur la soie, c’est la dissolution nitro- muriatique d’étain, qui donne une couleur jaune orangée. Voïlà ce quirésulte de l’étude que Berthollet, le savant chimiste, a faite autrefois sur cette matière colorante. Dr BouGox. QUELQUES PRINCIPES NOUVEAUX D'HISTOIRE NATURELLE Dans un ouvrage classique très estimé dans les mai- sons d'éducation, ouvrage mis entre les mains de tous les jeunes enfants pour les exercices français, avec notes sur les locutions vicieuses, etc., nous relevons un certain “nombre de curiosités descriptives, qui peuvent être con- sidérées comme nouvelles par la science. Outre la simple énumération des mots par ordre de matières, cet ouvrage comporte des exercices pour servir d'applications à la méthode, exercices qui doivent avoir pour but, dit l’au- teur, de donner aux élèves des notions générales sur les objets qui les entourent: ces notions générales sont expo- sées, tout au moins en ce quiconcerne les sciences natu- relles (restons orfèvres...) en de petits tableaux qui mé- ritent une étude toute particulière pour les idées tout à fait originales qu'elles contiennent. G Il s'agissait tout d'abord de définir aux enfants ce ‘qu'on entend ordinairement par le mot animal ; l’expli- à LE NATURALISTE cation est bien simple : « Antmal se dit de tout étre organisé sensible, par opposition aux végétaux qui sont organisés, mais non sensibles et aux minéraux qui ne sont ni l'un ni l'autre. » Les animaux sont divisés en trois catégories : l’homme, l'animal par excellence, est l'animal doué de raison; il y a aussi les bêtes ou animaux par opposition à l’homme et les brutes qui sont les bêtes les plus dépourvues de sentiments ! Les pieds jouent un grand rôle pour la distinction des espèces ou des groupes, selon qu'ils sont par paires, ou manquent où sont plus ou moins longs ; c’est ainsi que «les animaux à quatre pieds sont appelés quadrupèdes, ceux qui n'ont que deux pieds, comme l’homme et les oiseaux, sont nommés bipèdes ». Il est fâcheux que l’au- teur ne nous ait pas parlé des mains, car il n’eût pas manqué de nous citer les singes comme quadrumanes et de nouveau l’homme comme bimane, peut-être aurait-il pu par là nous montrer comme l’homme formait la tran- sition entre les oiseaux et les singes. Voilà maintenant pour les animaux qui n’ont pas de pieds : « Le nom de reptile ne se donne pas seulement aux animaux qui n’ont pas de pieds et qui rampent effec- tivement comme la vipère, la couleuvre et les serpents en général, mais encore à ceux qui, comme a chenille, ont les pieds si courts qu'ils semblent se traîner sur le ventre!) Les naturalistes (pauvres naturalistes!) désignent sous ce nom les animaux vertébrés à sang froid qui respirent par les poumons, tels que la tortue, le crocodile, le lézard, la grenouille et le crapaud. » Évidemment, la chenille de- venant reptile, pourquoi le crapaud et la grenouille ne le deviendraient-ils pas à leur tour? Quant aux amphibies « ce sont des animaux dont les pieds sont sicourtset telle- ment enveloppés dans la peau que sur terre ils ne peuvent que ramper, comme le phoque et le morse ». Et comme l’auteur a défini antérieurement amphibie, animaux qui peuvent vivre dans l’eau et hors de l'eau, il ajoute natu- rellement: « Cependant la loutre, le castor, l’hippopo- tame sont amphibies et vivent même plutôt dans l’eau que sur terre. » Il y aurait peut-être encore ici une pe- tite place pour la grenouille et le crapaud, mais l’auteur n'y a pas pensé. La chenille, que nous avons vue reptile, en devenant papillon s'élève encore dans l'échelle animale: elle devient volatile, en effet: « On donne le nom de volatile à tous les animaux dont la nature est de voler, comme les oiseaux et les insectes; on réserve celui de volant pour ceux qui, sans avoir des ailes proprement dites, ont cepen- dant la faculté de voler ou du moins de se soutenir quelque temps en l'air, comme les poissons volants, les dragons et certains écureuils. » Les chauve-souris, on n’en parle pas, l’auteur les considère probablement comme des bipèdes ou des insectes. Pénétré de ces notions, n'allez pas croire que les cygnes, les oies et les canards sont des volatiles: ce sont des animaux aquatiques, Car « on appelle aquatique non seulement les animaux qui ne peuvent vivre que dans l’eau, tels que les poissons, mais - aussi ceux qui se plaisent à nager à la surface ». La distinction des animaux suivant la nature des ali- ments qu'ils affectionnent n’estpas sans nousréserverdes surprises : La place descorbeaux etvautoursestbien plus à côté destigres et des lionsque celle deschats, chiens, ours. « Les mots carnassiers et carnivores signifient qui mange de la chair; mais carnassier se dit proprement des ani- maux qui font de la chairleur unique nourriture : le tigre, le lion, le corbeau, le vautour, sont carnassiers. Carnivore Hô LE NATURALISTE : 13 se dit de ceux qui mangent de la chair, mais qui ne se bornent pas à cet aliment: L’ours, le chien et le chat sont carnivores. » La première famille des carnassiers est donc celle des carnivores ; et la deuxième ?... « La deuxième fa- mille des carnassiers est celle des insectivores, qua- drupèdes qui, pour la plupart, vivent sous terre comme la taupe el…la musaraigne » (sans doute depuis l'existence du Métropolitain). : « Les animaux voraces ne forment point une classe à part, puisqu'il s’en trouve dans l'air, sur la terre et dans l'eau — c'est évident ! — L’aigle, le loup, le brochet sont des animaux voraces. » l’auteur nous apprend ensuite comment les aliments absorbés se changent dans le corps en sang ; les aliments passent par l'œsophage, etc... et arrivent dans l'estomac, et là «la chaleur de ce viscère les réduit en une pâte molle, ei les vaisseaux absorbants du canal alimentaire tirent de cette pâte la partie propre à la nutrition. » : c’est très simple. Quelques leçons d'hygiène étaient jugées utiles rourles enfants: « Si vous buvez de l’eau fraîche quand vous avez bien chaud, si vous vous refroidissez en sortant d’un appartement très chaud ou après vous être échauftés à Jouer auxbarres, àla balle, votre transpiration cesse, et pour larétablir il faut prendre des sudorifiques.» « . La graisse qui recouvre les muscles et les os les garantit du froid, il est vrai; toutefois une corpulence qui tient plutôt de la maigreur que de la réplétion (?) est bien préférable, et l’on en sent surtout l'avantage dans le temps des chaleurs. » L'étude des végétaux fait l’objet d’un chapitre tout aussi instructif: « Dans le blé, l’asperge, la citrouille, la tige est herbacée; dans les arbres, les arbrisseaux, elle est ligneuse, c’est-à-dire de la nature du bois, c’est ce qu'on appelle le tronc. Le feuillage est généralement nécessaire aux végétaux pour absorber l'air et l'humidité. » Enfin les jardiniers, grâce à la greffe, sont arrivés à créer un arbre universel sur lequel « on peut cueillir à la fois des abricots, cles pêches, des prunes et des amandes » ; nous espérons que par le même procédé ils pourront bientôt rétablir les proportions tant rêvées par le paysan de La Fontaine, et que nous ne tarderons pas à voir des closes rationnelles,c'est-à-dire des citrouilles au bout de gros arbres et de modestes glands au bout de plantes rampant misérablement sur le sol. Et notez que cet ouvrage est adopté par l'Université Dour tous les établissements de tous les degrés qui sont con- Sacrés à l'instruction primaire et que cet ouvrage en est à Sa quarante-troisième édition, et que cette quarante-troi- sième édition à été revue et corrigée, comme les précé- dentes, sans doute. È GABRIEL MARCEL, 2000000000909999922922995< AMPHIDASIS BETULARIA Aux environs de Rouen, les pépinières de bouleaux ont été ravagées par les chenilles de la Phalène du bou- leau (Amphidasis betularia). La chenille de ce lépi- doptère devient de moins en moins rare, et je crois utile de faire connaître aux lecteurs du Naturaliste sa des- cription et ses mœurs. La chenille de l’Amphidasis betularia est de forme cylindrique, allongée ;elle présente partout la même épaisseur. Sa tête est petite et profondément échancrée au som met. Elle est d'un brun clair et marquée d’un angle ou V noir. Les trois premiers anneaux sont un peu plus renflés que ceux qui suivent. Le deuxième et le troisième ont, près de l’incision antérieure, deux points dorsaux blanchâtres. On distingue sur le huitième anneau deux verrues placées latéralement et sur le onzième s'en trouvent également deux, mais beaucoup plus rappro- chées et moins saillantes. Cette chenille ne vit pas seulement sur le bouleau, on la trouve aussi sur d'autres arbres et la couleur de son corps varie suivant l'arbre qui lui sert de nourriture. Il n’est donc pas rare de trouver des chenilles de Phalène du bouleau qui soient vertes, d'autres qui soient brunes, grises ou jaunâtres, etc. D'après Godart et Duponchel, lorsque la chenille de l’Amphidasis vit sur le bouleau, sa robe est de colora- tion ocre; celles qui vivent sur le saule etle peuplier sont d’une teinte verte tirant sur le jaune,avec une ligne dorsale couleur de rouille. Sur l’orme, elles sont d’un jaune brun, et sur le chène, gris cendré. Les fausses pattes ont, entre elles, des appendices filamenteux. Fin octobre, la chenille de l’Amphidasis betu'aria s'enfonce en terre sans former de coque et se métamor- phose en chrysalide d’un brun marron luisant. Celle-ci a une pointe ordinairement assez longue et très effilée à l’anus. La Phalène du bouleau mesure, lorsqu'elle est par- venue à son entier développement, c'est-à-dire à l'état de papillon, de 44 à 46° millimètres environ d’enver- gure. k La femelle est généralement plus grande que le mâle, son envergure est parfois de 56 millimètres. La couleur ostla mème dans les deux sexes, sauf que la femelle est beaucoup plus fortement pointillée de noir. Sa tête est entièrement blanche dans sa partie anté- rieure avec le chaperon brun. Son corselet et son abdo- men sont ponctués de noir. Le corselet possède, en outre, un collier noir et, sur l’abdomen, on remarque deux taches noires très rapprochées. Les antennes et les pattes sont annelées de blanc. Chez le mâle, les antennes ne sont pas pectinées jusqu’à leur sommet, mais elles sont terminées par un fil. Les ailes de la phalène du bouleau sont de teinte blanche et fortemert pointillées de noir. Les supé- rieures allongées au sommet et droites au bord termi- nal. Les inférieures sont un peu échancrées vers l’angle supérieur. La frange des quatre ailes est entrecoupée de noir. C'est en avrii et mai qu'apparaît le papillon, on en trouve aussi en juin. Cette espèce est assez commune partout, mais pas tous les ans. On la trouve dans toute l'Europe, mais de préférence dans les contrées du Nord. On rencontre le papillon dans les bois et sur le tronc des arbres qui bordent les routes. On ne le voit jamais voltiger dans le jour, mais les dimensions et la couleur claire de.ses ailes permettent de le découvrir facilement, fixé à un tronc d’arbre avec les aïles entrebâillées. On trouve la chenille de la phalène du bouleau, depuis le mois de juillet jusqu'en octobre, sur le bouleau blanc (Betula alba), dont elle ronge les feuilles; on la trouve aussi sur différentes sortes de saules et de peupliers, Var. 74 LE NATURALISTE ———_—_——_— sur le chône ordinaire (Quercus robur), l’orme (Ulmu campestris), les Prunus et Cratægus et les cormiers, mais elle a une prédilection pour les bouleaux et les chênes. Suivant Brehm, cette chenille aurait, au repos, une attitude propre à bien des chenilles arpenteuses et qui la fait ressembler de loin à un rameau. On trouve l’Amphidase du bouleau dans toute la France; certaines années elle n'est pas rare aux envi- rons de Paris. Comme je l’ai fait savoir plus haut, on ne voit jamais voltiger le papillon pendant le jour; il est donc nocturne et l'on pourrait, s’il venait à se propager de trop dans les pépinières, employer le réflecteur. On devra aussi, pendant l'apparition des chenilles, c’est-à-dire de juillet à octobre, rechercher toutes celles-ci et les écraser. En hiver, on pourrait également, aux pieds des arbres, à quelques centimètres de profondeur, recueillir les chry- salides et les détruire. PAUL NOEL. LE DANGER DES MOULES Un médecin ne voit pas les moules avec les mêmes yeux qu'un naturaliste de profession, n1 même de la même facon qu'un pêcheur de crevettes, bien qu'ils aient tous les trois la même intelligence, le même appétit et le même désir de s’instruire. Cela tient à ce qu'ils considèrent la question sous ‘des points de vue dif- férents. Ils ressemblent un peu aux grains de fécule de trois couleurs, des plaques autochromes de Lumière, qui ne laissent pas passer les mêmes rayons lumineux, et qui absorbent leurs diverses couleurs complémentaires dans les photographies colorées; tout en recevant la même impression lumineuse d’un objet donné. Pour nous,ies moules sont les huîtres du prolétaire. Aussi nous paraît-il fort extraordinaire qu’on les mange plus habituellement cuites que crues, alors qu’en France nous ne faisons pas cuire les huîtres comme les Américains, qui les consomment bien moins souvent que nous, à l'état de nature : En Amérique en effet, on les préfère cuites, bouillies ou frites. C'est que l'expérience de nos pères leur avait montré qu'il est plus avantageux de manger les moules cuites, pour diminuer jles dangers consécutifs à leur absorption. De même les huitres cuites sont moins dangereuses au point de vue de la fièvre typhoide, qu’elles ‘peuvent communiquer les microbes de cette maladie se trouvant atténués dans une certaine mesure, par la cuisson préalable. Sur les bords de la mer, les amateurs gobent des .soules fraiches, absolument comme si c'était des huîtres; c’est-à-dire sans les faire cuire ! C’est excellent au goût, nous le savons par expérience ; seulement, c’est dangereux. Et voici pourquoi. Avez-vous remarqué que les huîtres ne peuvent se développer, de l’état de naissant à l’état adulte, que dans des eaux de mer très pure, tandis que ce sont seulement les parcs à huîtres, où on les a déposées pour les engraisser, qui sont contaminés ? Au contraire, les moules ne pros- pèrent que sur les roches du littoral, là où on jette des détritus de toute espèce, dont elles font leurs choux gras, en compagnie des innombrables Patelles coniques, recouvrant les rochers qui leur servent de support. C’est une véritable transformation des ordures ménagères en chair à mollusques : Mytilus et Patella; sans compter les autres, Vénus, bucardes, berlingots, etc. S'il n’y avait que cela, ce serait une bénédiction; . malheureusement, ce dont raffolent les mangeurs de moules crues, c'est le jus contenu dans les valves de leurs coquilles : les friands! Or, ce jus succulent peut renfermer bien des miettes microscopiques de ces détritus organiques, ou tout au moins leurs microbes, ce qui est encore pis, avant qu'ils aient eu le temps d'être dévorés par les animaux marins, ou même d'être modifiés par la mer, en passant dans un milieu salin, tout nouveau pour eux. C’est qu’en effet, dans la mer, il n'y à pas seulement que du sel, mais des chlorures, bromures, iodures, avec des sulfates de soude ou de magnésie, sans compter une foule d'infiniment petits, tout à leur aise, dans des conditions convenables pour les détruire. Mieux vaut donc manger les moules cuites que crues, la cuisson tendant toujours à atténuer la virulence de leurs microbes, et même des toxines qu'elles sont susceptibles de sécréter dans certains cas. Défions-nous donc des moules encore plus que des huitres crues, car ces dernières sont beaucoup plus rarement malades. La moule est sale par tempérament, a dit un de nos écrivains scientifiques; aussi, l'appellerions-nous volontiers : le petit cochon des mers ! Arrachée aux immondices au milieu desquels elle s’engraisse, elle en emporte toujours plus ou moins avec elle, malgré tous les lavages qu'on peut lui faire subir, surtout quand on la fait encore cuire à l’eau de mer par-dessus le marché. Le consommateur a donc chance d'en avoir une bonne part, dans son assiette ou dans celle de son voisin, c’est-à-dire dans celle de sa femme et de ses enfants, s’il y en a dans le plat servi sur sa table. En outre, la moule a le talent de fabriquer dans son foie un poison violent : la Mytilotoxine de Brieger. C'est elle qui provoque l’urticaire et autres rougeurs, à la peau des consommateurs, et qui fait appeler le médecin pendant la nuit : Monsieur, levez-vous bien vite, mon mari est empoisonné ! ou : Ma femme a mangé des moules! ou : Mes enfants sont couverts de plaques rouges! Et voilà quatre familles dans le désarroi, au milieu de la nuit, y compris celles des concierges dans les deux immeubles, qui tirent plusieurs fois le cordon, alors qu'ils commençaient à se rendormir; sans compter le pharmacien, qui fournira les médica- ments prescrits! Tout cela, parce qu’une bête de moule s'est mise à fabriquer une toxine dans son foie!! On conçoit que, si une seule moule malade peut pro- duire ces éruptions cutanées, une dizaine de ces moules vénéneuses suffiraient pour tuer un adulte, et qu'il n'en faut pas tant pour faire mourir des enfants, alors que tout ce monde-là était venu à grands frais sur le bord de la mer, pour y trouver la santé. On y rencontre la mort, sous forme d'intoxication méthylique! Joli nom, pour une maladie caractérisée par des troubles nerveux graves, pouvant aller jusqu’à des phénomènes de para- lysie. Heureusement, le remède est à côté du mal. Qu'on sache bien que ce poison se détruit aisément au contact des alcalis, et qu'il s’atténue plus ou moins, sous l'in- fluence de la chaleur, ou même de certains acides végétaux. Le mieux est d'ajouter un peu de carbonate de soude dans l’eau où on fait cuire les moules. Cette précaution ne produit jamais de mal, et elle prévient des accidents toujours possibles : 10 grammes de carbonate, en cris- taux, peuvent sauver la vie à toute une famille. Si on les préfère crues, on les arrose tout simplement avec du vinaigre, additionné de quelques gouttes de jus de citron. Cela atténue toujours un peu les effets dangereux de la mytilotoxine, sécrétée par les moules malades. On remarquera que c'est surtout pendant l'été, que les moules sont sujettes à cette épidémie, c’est-à-dire préci- sément à l’époque où les baigneurs se rendent sur la plage, sans doute pour donner de la clientèle aux méde- cins inoccupés pendant la belle saison. La nature agit ainsi en bonne mère de famille : ce qui fait le malheur des uns fait le bonheur des autres; et la pharmacie ne chôme jamais. ACADÉMIE DES SCIENCES Les roches anciennes et le permien de Châtillon-sur- Saône (Vosges). — Note de M. A. Doby. On ne connaissait jusqu’à ces derniers temps, à Châtillon- sur-Saône. que deux pointements granitiques : l’un sur la rive gauche de l'Apance, au sud-est du boïs Banal ; l’autre, en aval du village, sur la rive gauche de la Saône. Dans le jardin de la filature de laines, quelques roches anciennes, tranchant par leur couleur gris sombre et leur stratification à peu près verticale avec le grès bigarré qui les recouvre, étaient attribuées par Drouot au terrain de transition et par M. Rigaud à un terrain plus ancien, peut-être à l'étage des micaschistes. Les roches anciennes de la Filature, grès et schistes métamorphiques, sont intimement pénétrées par une granulite rose à mica blanc, qui tantôt s'intercale parallèlement aux feuillets des schistes, tentôt les coupe, ainsi que les grès, sous des angles très va- riables. Il ne paraît pas douteux que c’est à cette roche éruptive qu'est dù le métamorphisme marqué des grès et des schistes au milieu desquels elle est injectée. Une découverte intéressante a été faite sur la rive droite de l'Apance. Là où l’on ne connaissait que le grès bigarré, les au- teurs ont rencontré non seulement le granite, mais encore le porphyre pétrosilicieux avec tufs, intercalé en nappes puissantes au milieu de conglomérats et de grès permiens. Le granite ne diffère de celui du bois Banal que par la com- position plus avancée de ses éléments. Il se montre sur environ 500 mètres, dans le Grand Bois, à la hauteur de la filature de laines, et se poursuit, vers l'Ouest, sur la lisière de ja forêt, en formant une bande étroite qui se termine, par un jeu de faille, à 40 mètres en aval d’un énorme bloc de grès, connu, dans le pays, Sous le nom de Roche des Larrons. Au- éessus viennent trois nappes de porphyres pétrosiliceux avec tufs, séparées par des bancs de grès rougeâtre de 0m,50 à 1 mètre d'épaisseur. Les nappes ne sont pas continues ; elles forment des lentilles de dimensions très variables, depuis de simples nodules jusqu'à des masses de plusieurs mètres, dont l’épaisseur dépasse parfois 0",50. Tantôt la nappe inférieure repose directement sur le gra- nite, tantôt elle en est séparée par un banc de grès. Le porphyre est vert clair, pointillé de rose, rude au toucher. Il renferme, dans une pâte feldspatique en partie amorphe de l'orthose, du quartz, de la chlorite, de l'amphibole et quelques paillettes de mica biotite. Les tufs argileux qui accompagnent ‘le porphyre sont bréchoïdes, avec des druses cristallines et en- duits manganésés. Leur coloration est le rouge brun, le jaune etle. vert, On y observe de nombreuses veines de quartz carié et de calcédoine rougeâtre. L'intérêt de cette découverte est en grande partie dans les conglomérats et grès sans fossiles, au milieu desquels les felso- phyres sont intercalés. Ces grès, attribués par les auteurs de la Carte géologique de France au grès bigarré, se distinguent de celui-ci, non seulement par leur aspect et leur texture, mais en- .core par leurs éléments constituants, et ils offrent une affinité marquée avec les grès franchement permiens des Vosges. Les grès permiens recouvrant le granite ont conservé leur horizontalité primitive ; au contraire, les roches métamor phiques accusent une stratification verticale, confuse, il est vrai, dans les grès, mais nettement marquée dans les micaschistes. Il en résulte que la mise en place: du granite s’est produite dans l’in- tervalle entre le dépôt des HORS anciennes métamorphiques et ‘celui des grès permiens. On peut penser que c'est vers le Westphalien que la contrée a participé au mouvement qui à fait surgir la chaine hercynienne. L'action horizontale de refoulement aurait donné naissance à un pli anticlinal, dont le granite de Châtillon-sur-Saône, le gneiss rouge de Bussiéres-lès-Belmont ef celui de Blaizy-Bas marquent la direction, et qui reliait probablement les Vosges au Morvan. En même temps, une cassure longitudinale s'est for LE NATURALISTE 75 mée dans ce pli et a livré passage d'abord à la granulite, ens suite à l'époque permienne, aux porphyres pétrosiliceux après le dépôt des couches rhétiennes, un nouveau mouvement du sol a raviné la cassure de l’Apance et a prolongé la faille de la vallée de Montlétang jusqu'à la forèt des Epinets, où le grès infraliatique est cassé verticalement, maissans rejet, suivant le prolongement du thalweg de cette vallée. C'est par la faille de Montlétang que s'échappe aujourd'hui, sous forme de sources thermominérales, la vapeur d’eau qui contiuue à s’exhaler du foyer intérieur. LA BIOLOGIE DO STEGOMYEA FASCIATA Nul n’ignore aujourd’hui que la fièvre jaune est trans- mise surtout par l'intermédiaire d’un moustique, le Stegomyia fasciata. C’est un insecte qui, malgré ses noirs desseins, n’est pas dépourvu d'élégance, car il possède des ornements blane d'argent, qui tranchent agréable- ment sur le fond noir de son corps. Ces ornements sont surtout remarquables à la face dorsale du thorax, où leur disposition permet à elle seule de distinguer le Stego- myia fascinta de toutes les autres espèces de culicides. Ils y dessinent assez bien une lyre à deux cordes. D’après les renseignements que vient de publier M. E. Marchoux, le Stegomyia fasciata est un moustique auquel il faut pour vivre des conditions de température assez étroitement limitées. C’est dans Jes pays où le thermo- mètre se maintient toute l’année entre 25° et 30°, et «ù l’atmosphère est assez chargée d'humidité qu'il se trouve le mieux. Si, artificiellement, on l’expose à une tempé- rature de 39° il ne tarde pas à mourir. À 20°, il perd son activité, reste immobile et ne pord plus. Cette sensibilité aux variations thermométriques délimite très exacte- ment la zone d'habitat de l’espèce ; elle nous éclaire, en même temps, sur les raisons qui commandent la distri- bution géographique de la fièvre jaune. Le Stegomyia fasciata est, avant tout, un citadin. Il a des mœurs rout à fait contraire à celle de son congénère, l’'Anopheles.Le Stegomyia vit dans la maison, à côté de l'homme, sa victime de choix. Comme celles de la ma- jeure partie des espèces de Culex, sinon de toutes, la femelle est obligée de se nourrir de sang pour effectuer sa ponte. Cette nécessité physiologique en fait une chas- seresse ardente. Le mâle, qui accomplit sa fonction dès la métamorphose, ne pique pas. Il vit de matières su- crées et vient aussi butiner sur la peau où il trouve sans doute des matières albuminoïdes, mais il ne l’entame jamais ; son dard n'est pas assez puissant pour la péné- trer. La femelle, au contraire, sitôt posée, attaque sa proie ;il lui faut du-sang. La conservation de l'espèce en dépend. L’ovulation ne s’accomplit même que si elle a absorbé du sang vivant, prélevé dans un capillaire ou, tout au plus, sur de l’ouate dès la sortie du vaisseau. Lui fournit-on du sang défibriné, du sérum ou encore des globules contenus dans un caillot, elle s'en nourrit, si elle a été soumise à un jeùüne préalable ; mais jamais ce repas ne lui permet de pondre. Peu importe d’où pro- vient le sang s’il est complet. La ponte se fait aussi bien si la femelle a absorbé le sang d'un mammifère ou d’un oiseau, que si elle s’est nourrie sur Phomme. Elle ne s'attaque pas indifféremment à tout le monde. Elle fait un choix parmi les hommes. Entre un negre et: un blanc, elle n'hésite pas, elle pique le blanc. Elle re- cherche les blonds de préférence aux bruns, les enfants plutôt que les adultes, les personnes qui arrivent des pays tempérés plutôt que les gens acclimatés. Quand une femelle passe de l'état de pure à celui d'imago, on là voit rester quelque temps posée sur l’eau attendant que ses ailes se déplissent, sèchent et devien- 76 LE NATURALISTE M , nent assez rigides pour la ponte. Les femelles infectées ne piquent que la nuit. Elles pondent plusieurs fois dans leur existence. La ponte s’effectue généralement la nuit, à la surface d'une nappe d’eau quelconque. La femelle se montre peu difficile sur la pureté des liquides auxquels elle confie l'avenir de sa progéniture. Elle émet ses œufs dans la maison ou ses alentours. Elle pond dans le pot à eau, dans la cuvette, dans l’eau qu'on garde pour la boisson ou le lavage du linge, dans celle que collectent les vases ornementaux, dans les vieilles boîtes qui rouillent dans un coin, dans les débris de bouteilles qui garnissent le faite des murailles, dans l’eau que cer- taines plantes, comme les Broméliacées, gardent à l’ais- selle de leurs feuilles. Les fosses d’aisance et les égouts, ne lui inspirent aucune répugnance. Les œufs y éclosent comme dans l’eau la plus limpide. H. Coupin. LIVRES NOUVEAUX Musée Ostéologique (1). — Etude de la faune quaternaire. Ostéométrie des mammifères. Album de 186 planches conte- nant 2.187 figures, par En. Hur, médecin-vétérinaire, membre de la Société Préhistorique de France. — Deux volumes, gr.in-80, prix franco 24 fr. 85 Voici un ouvrage qui vient bien à son heure et qui comble une véritable lacune. Depuis longtemps les Anatomistes,les Palethno- logues, les Paléontologues, tous ceux en un mot qui s'intéres- sent à l'étude de la faune quaternaire et récente devaient, pour la détermination des débris osseux qui leur étaient soumis ou qu'ils rencontraient eux-mêmes au cours de fouilles, se reporter au grand ouvrage de Cuvier, ancien déjà, peu portatif et d’un prix très élevé. Dans son Musée Ostéologique, M. Ed. Hue nous donne en su- perbes planches dessinées d'après nature la série complète des principaux ossements de 41 mammifères. La première partie contient tous les renseignements relatifs aux mensurations; la seconde est consacrée aux crânes et dentitions; la troisième partie enfin comprend l’ostéologie comparée des divers os des membres de l’homme et des principaux mammifères actuels dont on rencontre les ancêtres dans le quaternaire. Tel que, l'important travail de M. Ed. Hue constitue un ouvrage de premier ordre indispensable au professionnel comme à l’amateur. Son format très pratique, la disposition du texte, des planches et des tables, permettent de trouver, sans aucune perte de temps, les renseignements ostéologiques qui nous sont utiles, sans avoir à recourir aux traités spéciaux d'anatomie comparée où nous nous égarions jusqu’à présent en recherches, vaines souvent. Avec ses 2.187 figures originales et dessinées d’après nature, nous disposons d'une documentation précise et unique et nous sommes persuadés que le succès viendra récompenser les efforts de l’auteur et des éditeurs de cet important et utile ouvrage. Bibliographie 462. Stange (P.). Ueber die Rückbildung der Flügel-und Halteren Scheiben bei Melophaqus ovinus. Zool. Jahrb. Anal. Abth., XXIV, 1907, pp. 295-392, pl. XXVII-XX VIII. Strand (T.). Spinnen des Zoologischen Instituts in Tü- bingen. Zool. Jahrb., Abth. Syst., XXIV, 1907, pp. 391-468. : Tate Regan (C.). Descriptions of the Teleostean Fish Velifer hypselopterus and of a new Species of the Ge- nus Velifer. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 633-643, fig. 163. ——————————.…—... ...—_—_——_—_—__ (1) En vente chez Les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris. 163 168. 169. 170. 131. 173. 174. 19235. 176. 13%. 478. 479. 180. 183. 184. ë Thomas (0.). The Duke of Bedford's Zoological Explo- ration in Eastern Asia. — V, Second List of Mammals from Korea. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 462-466. - Tillyard (R. J.). New Australian Species of the Family Aeschnidæ. Proc. Linn. Soc. of N. S. W., 1907, pp. 122-730 pl. LXVIII. . Tillyard (R. J.). New Australian Species of the Family Calopterygidæ. : Proc. Linn. Soc. of N. S. W., 1907, pp. 394-399. Tillyard(R. J.). On dimorphism in the females of Aus- tralian Agrioninæ. Proc. Linn. Soc. of N. S. W., 1907, pp: 382-390. Turner (R. E.). A Revision of the Thynnidæ of Austra- lia (Hym.) part I. Proc. Linn. Soc. of N. S. W., 1907, pp- 206-290. Turner et Jensen. Contribution to a knowledge of Australian foraminiferan part. II. Proc. Linn. Soc. of N. S. W., 1907, pp. 291-318. Turner (A. J.). Revision of Australian Lepidoptera. III. Proc. Linn. Soc. cf N. S. W.., 1907, pp. 618-710. - Van Tieghem (Ph). Sur les Anthères simétriquement hétérogènes. Ann. Sc. nal., Bot., V, 1907, pp. 364-310. Van Tieghem (Ph.). Sur les divers modes de Placen- tation du Carpelle. ; Ann. Sc. nal., Bot., 9% sér., V, 1907, pp. 351-363. Van Tieghem (Ph.). Sur les Inovulées. I. Ann. Sc. nat, Bot., NI, 1907, pp, 125-958. Van Tieghem (Ph.). Structure du pistil et du fruit des Labiées, des Boragacées et des familles voisines. Ann. Sc. nat., Bot., 9sér., V, 1907, pp. 321-350. Van Tieghem (Ph.). Une graminée à tige schizosté- lique. Ann. Sc. nal., Bot., 9 sér., V, 1907, pp: 371-376. Vaughan (W. T.). Recent Madreporaria of the Hawaïian Islands and Laysan. U. S. Nat. Mus. B. Hull., 59, 1907, pp. 1-427, pl. I-XCVI, Viguier (R.). Sur une fleur verte de ronce. Ann. Sc. nat., Bot., 9%sér., V, 1907, pp. 371-381, fig. Waagen (L.). Die Lamellibranchiaten der Pachycar- dientuffe der Seiser Alm nebst vergleichend paläontolo- gischen und phylogenetischen Studien. Abhandl. K. K. Geol. Reichsanslalt, XNIIT, 2, 1907, pp. 1-180, pl. XXV-XXXIV. Walter (Ch.). Die Hydracarinen der Schweiz. Rev. suisse de Zool., XV, pp. 401-573, pl. LIX-LXII. . Waters (A. W.). Tubucellaria : cells. Journ. Linn. Soc. Lond. Zool., XXX, n° 196, pp. 126- 133, pl. XV-XVI. . West (G. S.). Report on the Freshwater Algæ, including Phyto-plankton, of the Third Tanganyika Expedition 1904-05. Journ. Linn. Soc. Lond., Bot., XXXVIII, 1907, pp, S1- 197, pl. IX. With et Stebbing. On some New Species of Chelife- ridæ Mans., and Garypidæ Hans., in the British Museum. \ Journ. Linn. Soc. Lond., Zoo!l., XXX, pp. 49-85, pl. VIII-X. Wood. (J.). On the Growth-forms and supposed Species in Corals. Proc. Zool. Soc. Lond., 1907, pp. 518-556, pl. XXVII, XXIX: its Species and Ovi- n° 196, 1907, Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. leve, rue Cassette, 17, LES FILS DEMILE DEYROLLE, naturalistes, __ INVERTÉBRÉS MARINS lus nudus . Ébbgonoute sd Dænurus cerebralis (crâne de È ésicule sur laquelle se trou- entides Cænurus)........-: Mollusques. Lamellibranches. derma mediterraneum. 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Facilités accordées par cartes d'abonnementindi et de famille valables pendant 33 jours: La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest di la veille dé la fête des Rameaux au, 31 octobre, d d'abonnement spéciales permettant de, partir dun uelconque de son réseau pour une gare) au c lignès désignées aux alinéas{ci-dessous\ensstarréta parcours; de circuler ensuite, à.son gré, pendant non seulement sur ces lignes, maïs aussi sur t embranchements qui conduisent à l4 mer, et, enfin, l’excursion terminée, de revenir, au points de départs les mêmes facilités d'arrêt qua l'aller: ; CARTE VALABLE SUR LA CÔTE, NORD DE BRETAGNE 1re classe, 100 fr; 2e classe, 15,fr Ë 3 Parcours-Ligne de Granville à Brest (par Follig et Lamballe) etles embranchements\de. cette ligne mer. S : F Fe CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE 1re classe, 100) fr. ; 2e classe, 15 fr: Parcours : Ligne du Croisiciet de Guérande à Chi lin et les embranchements de cette ligne vers lame CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD, ET SUDMDENR Are classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. : Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Kollign et Lamballe) et de Brest au Croisicetà Guéran embranchements de ces lignes vers la mer: CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET,SUD DE BRE LIGNES INTÉRIEURES, SITUÉES, A L'OUEST, DE CELLE MALO A REDON ; Are classe, 150 fr. ; 2° classe, A0 fr. Parcours: Lignes de Granville à Brest (par Dol et Lamballe) et de Brest au Ciôisic et à Gu leS'embranchements de ces-lignes\vers la mer, ainsi lignes de Dol a Redon, de Messac à Ploërmel, de à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint Auray, de Loudéac à Carhaiïx, de Morlaiseet de G à Rosporden: s AE Er | [ Yi à EL » [ITH PREMIER TROIS COULEURS : d NS TOUCHE DE DÉPLACEMI DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE s4 DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL 3 EE —————— 1... The Smith Premier Typewriter 89, rue de Richelieu, Paris’ ammrnecss = — — ÿ PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULET, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n°506, 1° avril 1908 : Observations sur certaines Cassures de Roches. Sraniscas MeunrsR. — Détermination des j Champignons. D° IL' A7zouray. — Les premiers états des Staphylinides Capitaine XAmseu. — Guide géographique et paléontologique de la Région Parisienne. P. H. Frr- mes. — Ja Douve hépatique du mouton (Distoma hepaticum). Paur Noëz: — Dimi- nution de la, mortalité en France. D Boucon. — Jies ravages du Phylloxéra en Espagne. — Sciences naturelles et Littérature. D" L: Larov — Revue scientifique. + H. Courn. — Académie des Sciences. Livres nouveaux, F# Ë ABONNEMENT ANNUEL % x . s F Payable on un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, É- ; LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1” DE CHAQUE MOIS Ë : | France CONNUE 25 PAARAE NT ARE IIS ES HOUSE EURE DONS ER RE Te CU UONIT “Pays compris dans l'Union postale. . . . 11 » PRÉNOM Se 0 50 F: 2 : Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, | IL NE 4 Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux Ÿ à : Au nom de « LES FILS D'ÉMUÉ DEVROLLE. », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : { = par Éaire Deyrozce. — Nouvelle édition, avec 33 planches, dont 27 en couleurs et O ISeaux 8 en noir, et 444 figures dans le texte. Lés planches en couleurs représentent les 7 fêtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Gartonné, 0 fr. 75 en plus. 3° Partie par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. [ Coléo ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 8° Partie Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, ï fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. ; par Louis P£ANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre LI A ra 1g n ées considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d'ordinaire. Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 14° Partie par GaAsron Bonnier, membre de l'Ins- | Album de la Nouvelle Flore, titut, protesseur à la Sorbonne. Cet album, reproduisant toutes les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. I8°bs Partie Un volume : Broché, 4 fr. 15 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, O fr. 75 en plus. CHEMINS DE FER DE L'OUEST Pour nos enfants. Nous avons déjà signalé à l'attention des voyageurs L E GC AT A LO G U E et touristes les guides, livrets et albums publiés sur a Normandie et la Bretagne par la compagnie de a Ouest. Ces publications ne s'adressant qu'aux grandes personnes, la compagnie de l'Ouest a pensé étre DES 5 E agréable aux enfants en faisant établir, exclusivement JE à leur intention et comme souvenir de voyage, un | È : . livret-aquarelle de costumes et paysagestbretons: 1e Ce livrét-aquarelle comprend huit gravures en cou- pour 1a recherche leurs, chacune reproduite, en esquisse autrait noir, . sur la/page mobile qui lui fait vis-à-vis et. que les et la récolte des ob] ets k enfants peuvent expédier comme carte postale, après l'avoir coloriée suivant le modèle ; plusieurs chan- D'HISTOIRE NATURELLE sons (paroles et musique) choisies parmi les œuvres É du barde breton Botrel, et enfin quelques renseigne- SERA ADRESSÉ FRANCO SUR DEMANDE ments géographiques. Nul doute que, par son prix modique (0 fr: 60) et A son Rd il n’obtienne un grand et lési- h time succes LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Le livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dans 46, rue du Bac. Paris. les bibliothèques des.gares du réseau de MOuest ou est adressé franco à domicile contre l'envoi de sa va- leur (0 fr. 60) en timbres-poste au service de la publi- cité de la Compagnie 20, rue de Rome, à Paris: Lot d'ammonites du Muschelkalk, Saliférien, Lias, A V E FA D Fi Toarcien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Portlandien, Néocomien, Aptien, Albien, comprenant 198 espèces et 252 exemplaires, le tout bien déterminé. Prix : 200 francs. S'adresser à LES FILS D'ÉMILE DEVROLLE, naturalistes, 46, rue du Bac. PARK r. ua 30° ANNÉE Observations sur certaines CASSURES DE ROCHES Il est, en géologie, untrès grand nombre de sujets qui paraissent à première vue indignes de toute étude et qui sont cependant de nature à nous procurer des notions intéressantes. La manière dont se cassent les différentes roches, la forme de leurs débris sont dans ce caset il n'y Fig. 1. — Cassure produite par la dynamite au travers d'un bloc de grès à pavé dans la grande carrière d'Orsay (Seine-et-Oise). 1/30e de la grandeur naturelle. a pas très longtemps par exemple que nous avons eu l'occasion, dans ce journal même, de signaler la ressem- blance de certains éclats siliceux détachés parla gelée avec des pierres taillées inten- tionnellement par des hommes préhistoriques. Aujourd'hui, dans une direc- tion nettement différente, je vou- drais arrêter un moment l’atten- tion denoslecteurs,non plussurla morphologie extérieure de frag- ments pierreux détachés de masses plus considérables, mais sur l’état de certaines surfaces résultant de fractures. On va voir que celles-ci sont capables de présen- ter des détails très imprévus et dont on méconnaitrait la cause si on ne l'avait pas vue à l’œu- vre. Dans cette voie, je signalerai d’abord sur la figure 1, ci-jointe, reproduction exacte d’une proto- graphie prise au cours d’une excursion géologique pu- blique du Muséum national d'Histoire naturelle, dans la grande carrière de grès à paver d’Orsay,en Seine-et-Oise. Il s’agit d'un énorme bloc de plus de 2 mètres de hauteur qui venait d’être détaché du banc exploité, par l'explosion d’une cartouche de dynamite. On voit sur la surface d’arrachemént une série de sillons parallèles les 9° SÉRIE — nm 506G 1 AVRIL 1908 uns aux autres et entre lesquels se signalent des bourrelets très réguliers. Il faut évidemment voir dans cette forme de la surface séparée, un contre.coup de sa structure et des conditions que celle-ci a procurées à la propagation del’onde mécanique résultat de l'explosion. C'est en somme un pendant de la cassure conique fré- quente dans certains grès lustrés (Marcoussis)et dans cer- tains silex (Berneval, près Dieppe). Mais cette fois, il peut résulter de ce mode spécial de cassure des conséquences avec lesquelles il faut compter. Constatons avant tout que l'explosion n’est sans doute pas plus nécessaire pour déterminer la cas- sure qui nous occupe que pour donner lieu à la production des cônes : si on avait pu produire un choc assez énergique sur le bloc de grès convenablement constitué, on aurait évidemment déterminé le mêmeeffet. Ce qui le prouvera sans réplique possible c'est un coup d'œil surnotre figure 2 qui re- présente, aux 3/4 dela dimension naturelle- l'aspect d’un échantillon conservé au Mu- séum et qui présente une cassure fort com- parable à la précédente. Lesdifférences vien- nent d'une autre qualité de roche, car il s’agit cette fois d’un fragment de calcaire de Brie. Il provient des environs immédiats de Thorigny etil aété déposé dans la collection par M.Morin, attaché au laboratoire de géo- logie du Muséum. Ici c’est sans aucun doute un simple choc qui a développé ces stries régulières dont l'aspect est si remarquable. Il n’en faut pas plus pour qu'on soit en mesure d'affirmer qu'une action mécanique quelconque, pression, choc ou autre, capa- . ble de rompre le banc de grès d'Orsay au- | rait développé sur la surface de fracture les stries repré- sentées figure 1. Or, il importe beaucoup de constater | qu'on rencontre en effet des cassures de ce genre, spon- Fig. 2. — Fragment de calcaire de la Brie avec une cassure remarquable. Echan- tillon du Muséum national; 3/4 de la grandeur naturelle. tanément produite et, précisément, dans le grès de Fon- tainebleau, niveau géologique auquel appartiennent les Ÿ bancs exploités à Orsay, C'est ainsi que des grès ainsi striés ont été signalés en 1870 et, par exemple, par Belgrand qui a publié cette an- née-là, dans le Bulletin de la Société géologique de France (2e série, t. XXVII, p. 496), une Note sur la présence de 78 LE NATURALISTE stries à la surface d'une table de grès de Fontainebleau dans la localité dite la Padole. Déjà, mais quelques jours seule- ment auparavant, M. Tardy avait écrit un petit mémoire sur les grès de la Ferté-Aleps et peu après Édouard Col- lomb, si connu par d'importants travaux géologiques, résuma le sujet dans une Note sur les stries observées sur les grès de Fontainebleau, à La Padole et à Champceuil(Seine- et-Marne). La raison pour laquelle on fit tant de bruit à ce sujet, bruitquid’ailleurs continua pendant desannées à alimenter l’activité de plusieurs auteurs, c’est qu'on attribua. les sil- lons parallèles des masses gréseuses à l'exercice du phé- nomène glaciaire. Cela fut longtemps une mode de voir partout des traces de glaciers, en vertu d’une espèce d’engouement qui sévit sur les géologues comme il sévit, pour d’autres sujets, chez les gens du morde et qui par exemple à l'heure actuelle les porte à voir partout des lames de charriage. La question est assez curieuse et assez riche en ensei- gnements pour que nous nous y arrêtions un instant. Dans son mémoire, Collomb commence par bien décrire la localité. D’après lui, le sommet de la colline de la Padole est sensiblement horizontal. La surface, qui estun grès exploité pour le pavage, comme à Orsay, est sil- lonnée de nombreuses stries parallèles sensiblement rec- tilignes ; «elles sont parfois très rapprochées, d’autres fois à la distance de quelques centimètres les unes des autres. » . Notre figure 1 montre précisément, pour Orsay, des iné- galités du même genre. Il faut noter qu'après le polis- sage dù àl’intempérisme, lesreliefs des bourrelets disparai- tront. Leur longueur varie de 50 à 60 centimètres et c’est précisément la longueur que nous avons également à Orsay. Partant de là, Collomb cherche à établir la ressem- blance des stries parisiennes avec celles que produisent les glaciers. « Elles suivent, dit-il, les ondulations de la surface, exactement comme les stries qu'on observe sur les roches qui ont été frottées par les glaciers. » « Elles n’ont, sans aucun doute, pas la même netteté, ajoute-t-il, elles ne sont pas aussi bien dessinées et bu- rinées que celles qui existent sur des roches à pâtes fines et dures comme les calcaires alpins ou les schistes argi- leux des Vosges, où les stries glaciaires sont tracées en coup de burin (1). Les grès de Fontainebleau n’ont pas le grain assez fin; les stries y sont un peu grossières; elles sont en rapport avec la nature de la pâte de la roche. » « Leur direction dans le sens du Sud-Ouest et du Nord- Est est presque perpendiculaire à la direction des grandes dénudations quaternaires du bassin de la Seine. À 3 ki- lomètres au nord de la Padole près du village de Champ- ceuil, il y a une butte de grès de Fontainebleau faisant suite au même massif. Sur le sommet, très aplati, on remarque un régime de stries en tout pareilles aux pré- cédentes. Le grès y forme un petit plateau dénudé presque horizontal, ondulé comme le précédent. Sur un point du côté Sud, les tables de grès s’infléchissent brus- quement ; on y remarque un couloir rétréci par le bas, une espèce de Karrenfelder à forte pente: les stries y sont (1) Les lecteurs du Naturaliste savent d’ailleurs que, même. parmi ces stries des calcaires des Alpes et des Vosges, il y a des distinctions nécessaires à faire et que beaucoup d’entre elles, loin de dériver de l'énergie des glaciers, sont entièrement im- putables au phénomène de l'érosion souterraine consécutive à la chute de la pluie et au tassement qu'elle détermine dans les placages boueux et calcarifères, partiellement solubles. fortement accentuées; elles remontent le long des parois, comme on en voit au pied du pavillon Dollfus-Ausset, au glacier de l’Aar (1). La direction des stries de cette se- coude butte est pareille à la première; elles courent dans le sens moyen du Nord-Est. » La conclusion de Collomb est qu'il n'y a que les glaciers qui puissent produire ce résultat. Aujourd’hui personne ne croit plus cependant à cette supposition et on peut tout de suite reconnaitre que les stries ne sont qu’un reflet de la structure interne des grès. Il suffirait par exemple d'étudier la surface des blocs constituant le « Chaos » de la forêt de Fontaine- bleau pour reconnaître que l'exercice de l'intempérisme suffit pour dessiner fréquemment à leur surface le sys- tème même des stries observées à la Padole et à Champ- ceuil. Ce qui montre bien l’origine de ces stries, c'est que pendant qu’elles apparaissent à la surface de certains blocs, elles sont remplacées à la surface de certains autres par des sillons se recoupant de facon à dessiner un réseau à mailles polygonales. Car on s’apercoit que pendant que des masses de’grès se sont faites dans les sables par la superposition successive de petits lits de sable agglutinés lesuns sur les autres par l’arrivée progres- sive de la matière conjonctive (calcaire ou silice suivant le cas), d’autres résultent de la soudure de globules ini- tiaux comme on en voit dans les grès dits botryoïdes ou. en grappes. Des expériences très variées ont permis dès 1867 de faire à cet égard la lumière la plus complète (2). Dès lors il est bien facile de comprendre que l’explo- sion d’une cartouche de dynamite, enflammée tout à coup au sein de la roche, donne une surface de fracture reflé- tant les particularités de structure de la roche brisée. L'expérience d'Orsay vient compléter les informations procurées par l’action de l’intempérisme dans la forêt de Fontainebleau; l’action brusque vient collaborer avec . l’action lente pour former une notion désormais acquise. Et nous avons le droit en terminant de constater, pour en faire notre profit, comment une étude approfondie d’un sujet limité comme l’histoire des glaciers, peut amener l'esprit le plus éclairé à s’abuser sur l’ interprétation des faits d'observation. Édouard Collomb que j'ai eu l’hon- neur de connaître était un des hommes les plus distin- gués dont la science française puisse s’enorgueillir. + STANISLAS MEUNIER. Détermination des Champignons Comment on reconnaît instantanément la couleur des spores Pour déterminer avec plus de süreté et de facilité les champignons, de la famille des agaricinés ‘surtout, on recourt, comme moyen fondamental, à la couleur: des spores- qui sert de clé, dans: les .flores dechampi- \ ! (1) On sair que Édouard Collomb avait été l’un des collabo- rateurs d'Agassiz pendant les inoubliables études glaciaires poursuivies sur le glacier de l’Aar et publiées, en 1841, sous I titre de Untersuchungen uber die Glelscher, in-8° avec 32 planches in-folio. À (2) Sraniszas MEUNIER. Expériences sur le mode de rettie des nodules de grès de Fontainebleau, insérées dans la Presse scientifique des Deux cts, de J.-A. Barral LCR, DE LE NATURALISTE gnons, comme celle de Costantin et Dufour. On sait quel est le procédé habituel pour obtenir cette couleur. On place un champignon, feuillets en dessous, sur du papier blanc ou mieux sur uue lame de verre et on attend, douze heures en moyenne, que les spores, s’étant déposées en nombre considérable, fassent une tache colorée; c’est ce qu'on appelle la couleur des spores. J’ai imaginé deux procédés très simples pour connai- tre instantanément cette couleur des spores sur des champignons mürs. Ils remplacent l’ancienne méthode, beaucoup trop lente, et permettent la détermination des champignons en cours d’excursion. Leur principe est le suivant ; détacher par un moyen quelconque, les spores du champignon à examiner et les amasser en un point aussi limité que possible pour qu’elles fasseñt tache. Comme moyens, on peut employer : le balayage par le pinceau ou tout autre dispositif; l'insufflation par le chalumeau, qui chasse les spores sur une lame de verre Où du papier ; l'attraction, par le vide produit, par exemple, en se servant d’un tube‘dont l'extrémité aspi- ratrice est bouchée par un léger tampon d'ouate, sur la surface duquel les spores attirées se déposent ; l'attrac- tion par l'électricité, bâton de cire frotté, etc., etc., tous procédés pouvant avoir des applications en d’autres matières que celle de la détermination de la couleur des spores. De tous les procédés que j'ai essayés jusqu'ici, ceux qui m'ont donné les meilleurs résultats ont été celui du pinceau et celui du chalumeau. Le procédé au pinceau étant le plus simple et en méme temps très sûr, c'est celui que je recommande le plus. Je ne décrirai done que ces deux méthodes rapides, laissant à chacun le soin d'en découvrir d'autres meilleures et plus simples si possibles, Je décrirai en outre brièvement une mé- thode mixte demi-rapide qui en dérive et qui est appli- cable le plus souvent au retour de l’excursion. I. Procédé du pinceau ou pinceautage. — Un pinceau pour aquarelle, très doux, très fin (1 millimètre environ à la base), un godet ou bouteille d'eau, des bandelettes ({ centimètre environ de large) de papier ou carton mi- blanc, mi-noir (de deuil) ou une plaque de porcelaine de ces deux couleurs, ou encore des morceaux de papier séparément blancs et noirs, constituent tout le ma- tériel. Voici maintenant commeñt on opère avec du papier de deuil par exemple : 1° Tremper le pinceau dans l’eau; 2° Déposer, à l’aide du pinceau, une gouttelette d’eau sur la ligne de séparation du blanc et du noir du papier de deuil (1); (1) Pour obtenir les résultats les plus rapides et les plus con- cluants, voici comment on peut opérer encore (nous ne répéte- rons pas ici les temps qui sont les mêmes) : 29 Déposer à l’aide du pinceau une gouttelette d'eau sur le bord du papier et de préférence sur la partie noire; 59 Porter le pinceau, ainsi chargé de spores, perpendiculaire- ment, en bas, contre le bord du papier où se trouve la goutte d’eau prévalablement déposée, de facon que la base des poils du pinceau aspire la gouttelette d’eau (capillarité descendante). 5° bis Donner à l’aide de la pointe du pinceau, tenu perpendi- culairement, de petits coups, de chaque côté de la ligne de sépa- ration du blanc et du noir. On obtient, ainsi sur chaque moitié blanche et noire de la bandelette, quatre à cinq petites taches de { millimètre environ de diamètre et qui sèchent instantané- ment. 1 © 3° Introduire le pinceau sans le mouiller à nouveau entre les lames du champignon; 4° Diriger le pinceau tout le long des faces de ces lames, de facon à les frôler très doucement ; passer aïnsi le pinceau sur un nombre de lames d’autant plus grand que le champignon est plus petit ou plus jeune ou très VIEUX ; ; 5o Porter le pinceau, ainsi chargé de spores, sur le point où on avait déjà déposé une gouttelette d’eau et le frotter, pendant deux à trois secondes, de manière à obtenir une tache ne dépassant pas 2 à 3 millimètres de diamètre ; 6° Rincer de suite dans l’eau; 70 Attendre que le point frotté soit sec ; aussitôt, la cou- leur des spores apparaît. Pour éviter toutes causes d’erreur,il faut savoir que : a) Dans les champignons qui renferment un lait coloré (comme ceux des genres Lactarius et Mycæna où qui sont recouverts d'un enduit coloré visqueux, il faut frôler très doucement les faces des lames, afin que le latex coloré ne s'extravase pas et ne se mêle pas aux spores. Si cet accident se produit, cela n'a aucune importance, car la couleur du latex ne se montre que sur la partie blanche du papier, celle qui se voit sur la partie noire étant due aux spores. bj On juge de !a couleur des spores d’après la couleur de la tache produite surtout sur la partie noir de pavier. c) La tache produite par les spores est plus nette sur la partie noire du papier ; elle est pulvérulente (regarder à la loupe, s’il en est besoiz), et s’enlève facilement avec le doigt ou le pinceau mouillé. d) La tache produite par le lait ou le liquide visqueux coloré est infiniment plus nette sur la partie blanche du papier ; souvent, même, on ne la voit que sur cette par- tie du papier (ou lorsqu'elle est due à du lait, elle pâlit très rapidement). Lorsque cette tache est sèche, elle ne s’eface ni par le doigt, ni par le pinceau mouillé. Elle est vernissée et se voit peu ou point sur le noir du papier. e) Les champignons très jeunes n'ayant pas de spores ne donnent point de tache, à moins qu'ils ne renferment un liquide lactescent ou visqueux coloré, reconnaissable d’après les caractères signalés en c et d. Les champignons vieux, secs etmême pourris donnent toujours une tache de spores. On peut se servir du pinceau à sec, mais avec des résultats moins bons en général. En ce cas, il faut tou- jours humecter le papier ou la porcelaine, au préalable, en un point très limité. On opère d'ailleurs comme pré- cédemment. Enfin, on peut à la rigueur suppléer au pinceau et au matériel précédent par un matériel plus simple qui donne encore plus rapidement la solution cherchée à condition de tenir compte des remarques pré- cédentes. Pour cela, on déchire plutôt qu’on ne coupe d'étroites bandelettes de papier mi-blanc, mi-noir ou sépa- rément blanc et noir; on en mouille le bout avec de la salive, et on passe ce bout sur les faces des lamelles ; on cesse dès que la tache colorée ne change plus. On peut remplacer ces bandelettes de papier par de petits tampons d’ouate, du molleton de coton, etc., etc. IT. Procédé du chalumeau ou de l’insufflation. — Ce procédé est né du désir réellement inutile de ne pas blesser les tissus des champignons à lait coloréet de ne pas courir ainsi le risque de modifier la couleur des spores. Le matériel, ici, consiste en : 4° un tube de verre ou 80 LE NATURALISTE de métal, en forme de chalumeau, dont l’orifice de Sortie d’air mesure de 2 à 3 millimètres de diamètre: 2° une plaque de verre; 3° des morceaux de papier, ou de la porcelaine, mi-noir, mi-blanc ; 4° un pinceau fin. La technique est la suivante: 1° Renverser le champignon, feuillets en dessus ; 2° Humecter légèrement la face inférieure de la pla- que de verre ; 3° La placer horizontalement ou un peu obliquement contre le pied, en avant (en arrière quand le champi- gnon est petit), et à quelques millimètres au-dessus des feuillets ; à 4° Mettre le gros bout du chalumeau dans la bouche et le petit sur le bord‘du chapeau du champignon: 5° Souffler, assez fort, de facon que le jet d'air passe entre les lames en balayant ainsi d'autant plus de lames que le champignon est plus petit ou plus jeune ou très vieux ; 6° Balayer avec le pinceau la face inférieure du verre sur laquelle les spores emportées par le courant d'air se sont déposées; 1° Frotter le pinceau deux à trois secondes sur un point très limité, 2-3 millimètres de diamètre à cheval sur la ligne de séparation du blanc et du noir du papier ou de la porcelaine ; 8° Laisser sécher la tache ainsi produite et conclure comme dans le premier procédé. Lorsque le champignon est gros ou lorsqu'il est très chargé de spores, on peut se passer de la plaque de verre et du pinceau, en faisant envoler les spores directement sur la face inférieure humectée du papier, ou dela por- celaine, mi-blanc, mi-noir. Des que le dépôt est sec et même auparavant, on voit très nettement la couleur des spores. Enfin, on peut à la rigueur se passer de pinceau et balayer la plaque de verre chargée de spores avec le bout de bandelettes noires et blanches, des petits tam- pons d’ouate, du molleton de coton duveté, du papier buvard, etc., humectés (d’eau ou de salive). La couleur apparait immédiatement sur elles. IIT. Procédé mixte, demi-rapide, par dépôt spontané des spores et pinceautäge. — Par cette méthode, on abrège, dans une grande mesure, tout en l’employant, l’ancien procédé du dépôt spontané. En voici les différents temps : 1° Poser le champignon, feuillets en dessous, sur une feuille de papier blanc ou mieux sur une plaque de verre ; 20 L’y laisser suivant la grosseur du champignon et sa maturité, de un quart à une heure et plus ; l'enlever alors ; 3° Balayer avec un léger tampon d'ouate, même sec, avec des bandelettes humides de papier, etc., toute la sur- face du verre ou de la feuille de papier recouverte par le champignon, ou bien opérer avec le pinceau comme dans le premier procédé ; la couleur des spores se mon- tre aussitôt sur l'ouate, les bandelettes, le papier ou la porcelaine m1i-blanc, mi-noir. Ce dernier procédé ne convient qu’au retour des excur- sions. Cependant, si les champignons ont été enve- loppés séparément et sans trop de terre dans du papier, celui-ci peut-être balayé au pinceau, avant la fin de l’excursion pour la détermination de la couleur des spores. Quant aux champignons qui n'appartiennent pas à la famille des agaricinés, on sait que l’on ne recourt pas d'ordinaire à la couleur des spores pour leur détermina- tion. Mais,s’il le fallait, je pense que l’un quelconque des procédés décrits, ou un procédé autre, dérivant de leur principe fondamental, pourrait rendre des services (1). J’ai lieu de croire que l'adoption des procédés rapides que je viens de décrire va donner désormais à la clé de la détermination des champignons par la couleur des spores, clé jusqu'ici accessoire, le pas sur les autres clés, puisqu'elle mène plus rapidement et plus sûrement au résultat cherché. Dr L. AZzOULAY. SEEN Les premiers états DES STAPHYLINIDES Genre Metaponcus, Kraatz. 1. Met. breviconis, Érichs. Fauvel, loc. cit., 1, p. 380. Larve. Fauvel, loc. cit., p. 379. Longueur, 6 millimètres. Corps testacé; tête et premier segment thoracique ferrugineux, convexe, brillant, allongé, étroit, à pubes- cence éparse; tête subquadrangulaire, lisière frontale, cinqdentée, la dent médiane petite, les autres plus accen- tuées; mandibules larges, peu aiguës ; palpes maxillaires très courts; antennes très courtes avec article supplé- mentaire très réduit; un petit ocelle; styles caudaux très courts, biarticulés ; pseudopode peu accentué ; pattes courtes, robustes ; tarses courts, simples. Cette larve se fait remarquer par la brièveté de cer- tains de ses organes : elle vit des vers qui habitent le dessous décomposé des écorces de pin. Genre Eulissus, Mann. 4. Eul. fulgidus, Fab. Fauvel, loc. cit. 3, p. 384. Larve. Rey, Essai sur les larves, 1887, p. 19. Ceite larve a beaucoup de rapports communs avec celle du Xanthalinus tricolor, Fab. Sa tête est latérale- ment subéchancrée et ses angles postérieurs subdilatés, . par suite plus accentués; sa lisière frontale est quatre- dentée, les deux dents médianes aiguës et plus accen- tuées; le premier article des styles caudaux est plus court, la forme générale du corps est à peu près la même et la couleur d’un roux plus foncé sur la tête et sur la partie antérieure du premier segment thoracique. On la trouve en hiver ainsi qu'au printemps sous les pierres et sous les débris végétaux. \ Adulte. Durant toute la belle saison, se plait à sta- tionner sous les pierres, sous les feuilles, ainsi que sous les amas végétaux. Genre Nudobius, Thoms. 4. Nud. lentus Grav. Fauvel, loc. cit.. 2, p. 384. Larve. Schioedte di Metamorph., 1864, 3, pl. 201, p.9 et 10. Tongueur, 40 millimètres; largeur, 1 millimètre. Corps allongé, linéaire, blanchâtre, avec courtes soies DR LR AE nee P Us PR Te SE (4) Dans les polyporés, on obtient la couleur des spores en introduisant le pinceau mouillé dans un nombre plus ou moins grand de porcs et en le faisant tourner sur lui-même, dans les deux sens. On opère dans le cas suivant les indications de la note précédente, et en tenant compte des observations du pro- cédé du pinceau. (2) Voir le Naluraliste, n° 505. LE NATURALISTE 8L noïrâtres; tête grande, rectangulaire, rougeâtre, lisière frontale arrondie, sixdentée, les deux dents médianes très accentuées, les deux latérales géminées, lobe maxil- läire papilliforme; un paint ocellaire corné noir; premier segment thoracique séparé de la tête par une collerette, deuxième et troisième blanchâtres. à côtés incisés; segments abdominaux blanchâtres ; styles caudaux cylin- driques, l’article terminal court, pseudopode long. Dans les forêts du revers oriental du Canigou, à l’alti- tude de 2.000 à 2.400 mètres, sous les écorces des pins morts dont le liber et l'aubier ont été labourés par des larves de Longicornes, en juillet ainsi qu’en août, habite cette larve, se nourrissant de vers de Diptères et d’ani- malcules divers; de la fin août aux premiers jours de septembre. parvenue à sa complète expansion, elle se faconne entre bois et écorce, au milieu des déjections, une loge oblongue à parois lisses, où elle subira sa transformation. Nymphe. Longueur, 5 millimètres; largeur, 1 milli- mètre. Corps aliongé, jaunâtre pâle, subcoriacé, lisse et lui- sant, glabre, à région antérieure massive et épaisse, la postérieure atténuée et bifide; tête affaissée; premier segment thoracique scutiforme, deuxième avancé en pointe, troisième quadrangulaire ; segments abdominaux transverses, neuvième court, bifide, les deux pointes courtes, presque conniventes. Dans sa loge, la nymphe repose sur la région dorsale, elle perd insensiblement de sa couleur jaunâtre pour devenir noire à la veille de l'éclosion: la durée de la phase nymphale est très courte, de huit à dix jours, etil faut qu’il en soit ainsi dans ces lieux élevés où la tem- pérature subit de fortes baisses dès le mois de septembre, elle peut imprimer à ses segments abdominaux des mouvements défensifs latéraux, particularité commune aux nymphes du groupe des Xantholinides, et dont s’écartent celles des Philonthus et des Staphylins aux- * quelles les enveloppes coriaces nymphales ne leur per- mettent pas d'exécuter le moindre mouvement défensif. Adulte. Se plait à stationner sous les écorces des arbres qui ont été le théâtre de ses premiers états; car- nassier comme sa larve, il est sans cesse à l'affût sous les écorces qu’il ne quitte que pour pourvoir à [a rénova- | tion de l'espèce. 2. — Nud. colloris, Erichs. Fauvel, loc. cit., 1, p. 383. Larve. Perris, Ins. pin marit., 1854, p. 44, pl. A7, fig. 26-36. Longueur, 411 millimètres; largeur, 1 millimètre. Corps linéaire, dépréssiuscule, blanchâtre, éparsement cilié; tête brunâtre déprimée, lisière frontale cinq- dentée, la dent médiane et les deux latérales peu accen- tuées, les deux autres grandes, un long poil entre chaque dent, mandibules longues, étroites; un ocelle tuberculi- forme, luisant, elliptique, plus clair que le fond; seg- ments thoraciques garnis de deux à trois poils latéraux, le premier marron, le deuxième rougeûtre, le troisième blanchâtre ; segments abdominaux brunâtres avec quel- ques poils latéraux et bourrelet latéral; styles caudaux allongés, prolongés par un long poil. Cette larve vit au détriment de larves du Tomicus Ste- nographus, Duft. qu’elle va chercher dans ses galeries; parvenue au terme de son accroissement, au fond de la galerie du Xylophage, à l'endroit où elle se trouve, sans préparatif aucun, elle se dépouille de sa peau larvaire pour revêtir la forme nymphale. Nymphe. Corps testacé, corné, glabre, tête affaissée, bien développée, bords latéraux des segments abdomi- naux en légère saillie; segment anal prolongé par. deux papilles subulées, biarticulées. La phase nymphale dure de quinze à vingt jours. Comme celle du Nudobius lentus, cette nymphe peut imprimer à ses segments abdominaux des mouvements défensifs latéraux et même se retourner dans son réduit. Les nymphes connues du genre Nudobius sont glabres, celles des Ocypus et des Philonthus ont de longues soies autour du premier segment thoracique. Adulte. N'est pas bien répandu; on le trouve sous les écorces des arbres où se sont passés ses premiers états, en automne, en hiver, au printemps aussi. Genre Xantholinus, Serv. 4. Xant. punctulatus, Payk. Fauvel, loc. eit., 4, p. 385. Larve, Bouché, Nat. insect.,183%, p. 181, pl.8, fig. 9-13. Longueur, 10 millimètres ; largeur, 1 millimètre 5 à 2 millimètres. Corps allongé, linéaire, subconvexe, couvert de poils roux épars, blanc mat, jaunâtre, tête et premier seg- ment thoracique d’un rouge ferrugineux; tête déprimée, quadrangulaire, linière frontale, cinqdentée, la dent médiane petite, les deux voisines plus grandes, les deux latérales plus larges, moins longues, article supplémen- taire antennaire très prononcé; ocelles, quatre points brunâtres en arrière de la base des mandibules, un cin- quième ocelliforme à l’angle postérieur de la tête; pre- mier segment thoracique ferrugineux, deuxième ettroi sième jaunâtres; segments abdominaux testacé flave, garnis de longs cils roux; styles caudaux longs, pseudo- pode cylindrique; dessous du corps testacé pâle. Larve agile, remuante, marche aussi bien à reculons qu’en avant, se nourrit de proies vivantes qui foisonnent sous les pierres, sous les débris végétaux ; attaque autour des bergeries les larves d'Aphodiens incapables de se défendre ; paraît durant toute la belle saison, se trans- forme en août ou en septembre dans une loge oblongue, qu'elle se façconne dans le sol à une profondeur de un centimètre. Nymphe. Longueur, 5 millimètres; largeur, 1 milli- mètre 5. Corps ramassé, ferrugineux, tête affaissée, pointillée, front fuyant avec tubercule accentué; premier segment thoracique très développé; stigmates des quatre premiers segments abdominaux très proéminents, segment anal voilé par la dépouille larvaire. La phase nymphale étant très courte, huit jours au plus, et la phase larvaire aussi, l’espèce pourrait bien accomplir une double génération chaque année. Adulte. C'est sous les pierres, sous les détritus qu'on le trouve en toute saison : à la moindre des craintes, il se roule en forme de boule, simulant la mort, pour échapper ainsi au danger qui pourrait le menacer. 2. Xant. Glabratus, Grav. Fauvel. loc. cit., 6, p. 387. Larve. Rey, Essai sur les larves, 1887, p. 20. Longueur, 9-12 millimètres; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, d’un noirâtre lisse et luisant, segments abdominaux plus clairs; tête grande noirâtre; lisière frontale constituée par trois groupes de dents, deux externes de quatre petits chacun, un médian de trois dont celle du milieu petite; ocelles indistincts; article supplémentaire antennaire très petit, brunâtre, le quatrième prolongé par trois longues soies; premier segment thoracique noirâtre, les deuxième et troisième 82 LE NATURALISTE _testacé pâle, les segments abdominaux d’un brunâtre .luisant; styles caudaux courts, testacés, dessous du corps testacé; pseudopode épais, court, cilié. Cette larve fréquente dans les fumiers ainsi. que dans les matières animales et végétales en décomposition, vit - de tous les animalcules qui y grouillent, chasse aux vers de Diptères et larves de Coléoptères; à la génération d'automne, elle hiverne pour se trausformer au prin- temps suivant dans une loge faconnée à une faible profondeur ‘dans le sol par le tassement des matières environnantes. : Nymphe. Longueur, .8 millimètres; largeur, 2 à 3 milli- mètres. Corps jaunâtre. glabre, coriacé; tête infléchie, disque excavé, ocCciput proéminent, deux petits points bruns à l'extrémité de la proéminence; premier segment thora- cique grand, deuxième étroit, cordiforme, troisième étroit, transversal, segments abdominaux atténués, les troisième à septième à bord postérieur rougeñtre, neuvième pro- longé par deux styles ferrugineux droits et contigus. Au moindre des contacts, cette nymphe se défend en imprimant à son corps des mouvements très accentués; la phase nymphale, commencée en avril, dure un mois environ, puis par des contractions énergiques, le corps se détache de la peau qui l’enserre. Adulte. Se trouve durant toute la belle saison dans les mêmes conditions que sa larve, vivant des mêmes produits; quand il est inquiété ou bien encore quand il est au repos, il se roule sur lui-même en se pelotonnant; particularité propre aussi à sa larve, 3. Xant. tricolor, Fab. Fauvel, loc. cit., 11, p. 390. Larve. Mulsant, Mém. acad. Lyon, 1876, p. 276. Corps allongé, linéaire, éparsement cilié, roux testacé brillant à ia tête et aux segments thoraciques, mat à la région abdominale; tête grande roussâtre, impercepti- blement sillonnée ridée; lisière frontale, quatredentée, - les deux dents médianes plus accentuées; ocelles figurés . par une tache brunâtre; antennes courtes; le premier segment thoracique avec bourrelet postérieur roussâtre brillant, ainsi que les deuxième et troisième ; segments abdominaux atténués, pâles, finement ridés, avec longs cils, à flancs incisés; styles caudaux divergents; dessous pâle; pseudopode épais, assez long. On trouve cette larve sous les pierres où elle fait la chasse aux différentes proies dont elle s’alimente; elle se distingue de ses congénères par le rétrécissement et la longueur de son premier segment thoracique. Dans notre neuvième mémoire, 1898, p. 39, nous avons mentionné la capture d’une nymphe de cette espèce obtenue d’une larve allongée, blanchâtre, avec plaques jaunâtres et styles caudaux peu prononcés, trouvée un 7 juin, sous pierre à 1.400 mètres d'altitude dans une loge, où elle se tenait le corps arqué. Nymphe. Longueur, 6 millimètres; largeur, 4 milli- mètre 5. Corps massif, coriace, jaunâtre, avec sutures rou- geûtres, glabre ; tête affaissée, convexe, chagrinée, occi- put en pointe arrondie; premier segment thoracique grand, clypéiforme, deuxième transverse, troisième carré; segments abdominaux atténués et terminés en pointe rigide, rougeûtre, bifide. Cette nymphe repose sur la région dorsale, elle peut mprimer à ses segments abdominaux de légers mou- vements défensifs; la phase nymphale à une durée de quinze à vingt jours. Adulte. Sous les feuilles, sous les pierres reposant sur le sol frais, légèrement humide; n’est pas rare dans les bois de pin en juin ainsi qu’en juillet. 4. Xant. linearis, Oliv. Fauvel, loc. cit., 12, p. 392. Larve. Rey, Brévipennes, 1877, p. 111. . Corps allongé, cilié, roussätre brillant à la région anté- rieure qui est large, mat aux segments abdominaux ; tête grande, subdéprimée, avec cils épars, lisse, rous- sâtre; lisière. frontale, quatredentée, les dents égales; ocelles peu distincts, antennes courtes à bout bicilié, segments thoraciques roussâtre brillant, le premier laté- ralement strié, deuxième et troisième avec longs cils épars, segments abdominaux atténués avec longs cils denses; styles caudaux grêles divergents; pseudopode court, subcyclindique. On trouve cette larve en plaine, en montagne, sous les matières végétales en décomposition, sous les pierres où elle chemine dans de petites galeries. Adulte. Habite un peu partout, dans les mêmes condi- ditions que sa larve, durant toute la belle saison, du commencement du printemps à la fin de l'automne. Parmi les treize larves de Xantholinides que nous venons de décrire, il n’en est pas une seule qui ne se reconnaisse à son armature frontale. Japitaine XAMBEU. 1229999999 GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) E Ecos. — C'or dudit, arr. des Andelys, EURE. Feuille 31 : Rouen S.-E. (PI. III, fig. 1.) Station de Bray-Ecos, ligne de Pacy, Vernon à Gi- sors. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. On a cité un grand nombre d'espèces et en particulier des échinodermes et des débris de poissons comme pro- venant de cette localité. En réalité, ces restes provien- nent de points.tous plus ou moins éloignés d'Ecos qui est ie chef-lieu du canton sur lequel sont situés ces lieux. La position du niveau à échinodermes et dents de squales est constante et la coupe de diverses localités où il se montre peut se résumer ainsi: 6. Sable vert, lié au suivant, avec échinodermes souvent friables. 5. Sable vert glauconieux à dents de squales et petits cailloux noirs toujours roulés. . Sables dits de Cuise, chemin d’'Ecos à Civières au lieu dit « les Rouliers ». H 3. Argile plastique très peu développée (à Fours). >, Craie à Belem. mucronala avec silex et fossiles très rares (marnière de Grimonval, près Ecos). : 1. Craie blanche à silex avec Ananchyles gibba, Rhync. Cu- vieri (le Plix, près Ecos). Tous ces gisements sont aujourd'hui difficilement accessibles ou même entièrement disparus. Ecouen. — Cter du dit arr. de Pontoise, SEINE-ET- OISE. Feuille 48 : Paris N.-E, (1) Voirle Naluraliste, n°5 482, 483, 485, 497, 489 à 498, 501 et 05. LEA LE NATURALISTE 83 x Station d'Ecouen-Ezanville, ligne de Paris à Persan- Beaumont et Luzarches, par Montsoult-Maffliers. Bartonien. — Sables et grès moyens, niveau d’'Ezan- ville etcalcaire de Saiut- Ouen, Une sablière, au- jourd’hui épuisée, était ouverte sur la limite de tres la commune d'Écouen au couche lskmitres. croisement des chemins \ 5248 éle.hd e la station à Villiers- Es Je-Sec et d'Ecouen à Ezanville, on pouvait y voir la coupe ci-jointe (fig. 1) que nous rele- \àmes il y a quelques années. A la station même d'Ecouen, dans la gare des marchandises on peut voir, malgré l’envahisse- ment croissant de la vé- gétation,une coupeintéressante relevée jadis parle même géologue et qui présente les détails suivants : € ere. végelele Lion. Galcaire de S'Ouen. RETITÉETES Fig. 1. Sablière d'Ecouen. pe Vo TOM TÉANE Sac 0004605 0 15 DIET Tr Eboulis calcaires..." 0 30 F 13. Calcaires marneux blancs, en pla- GUESS Sos oonococsecedunevon0s 0 10 12. Calcaire tabulaire à Bithinia alo- MU SE CET Te ie ee Cle role 0 40 11: Marne jaune crasseuse. .........:. 0 02 10. Marne blanche, impure et rognons GAlCAIRES EP A ane UNE 0 12 9. Marne stralifiée, sableuse avec lits MENTON bocodecoscesospes ce 0 35 . Quartz carié ou silex, en filet... ... 0 02 8 1. Calcaire blanc à Avicula fragilis. 0 02 6. Calcaire dur compact, avec points MOSnooboro doom aise ionous 1 10 5. Sables argileux, verdâtres, à Me- lARIDRESE RP PE I ER EE 0 15 Fig. 2. Coupe 4. Sable blanc quartzeux, fin.. ...... 0 20 du talus de la 3. Sables calcareux, jaunâtre, à Mi- gare aux mar- OL RENTRER ea ee 0 35 chandises d'E- 2. Grès tabulaire, très dur, à Cyrènes 0 45 couen {d'après 1. Seble verdâtre à. fossiles pourris G. Dozurus). APS ooodendis van ann edas 0 45 Les gisements voisins sont situés sur le territoire de la commune d'Ezanville et seront étudiés à ce nom. Elincourt-Sainte-Marguerite. — C'e de Lassi- gny, arr. de Compiègne, OISE. Feuille 22 : Laon S.-O. Yprésien. — Sables glauconifères à « têtes de chats ». Les sables de Cuise paraissent avoir fourni quelques coquilles, mais les 2isements sont aujourd'hui épuisés ou disparus. Eparmailles (ancien four à chaux des). — Ce de - Saint-Brice, ct et arr. de Provins. Feuille 66 : Provins S.-E. Station de Provins, ligne de Paris, Gretz, Longueville et Provins. Lutctien. — Bartonien. — Ludien inférieur. L'ancien four à chaux des Eparmailles, situé à la base du coteau de Saint-Brice, à 1.000 mètres N.-E. de la ville, est adossé à une masse calcaire de 40 mètres d'épaisseur qui appartient aux étages Ludien, Bartonien et Lutétien. Ce dernier est représenté par ses assises supérieures où l'on trouve les espèces énumérées ici : Planorbis Leymeriei, Limnea Michelini, L. Nodoti, Paludina novigentiensis,' Bithynia Deschiensiana, Helix Edwarsi, I. Chertieri, Achatina Nodoli. et des corps ovoides qui doivent être considérés comme les œufs de cette dernière espèce. Au-dessus des marnes argileuses, des calcaires fibreux, des marnes pulvérulentes se voient à la montée de l’ancien champ de tir et correspondent au calcaire de Saint-Ouen. Sur le Bartonien reposent des calcaires grenus bré- choïdes épais de 8 à 9 mètres employés jadis pour fabri- quer la chaux. Vers le milieu une couche marneuse contient Ostrea ludensis, et, à la base, un calcaire jaune verdâtre avec Potamidopsis tricarinatus, Ostrea et Pholadomya ludensis représentant la base du Ludien. Nous rappellerons qu'en 1829 Nodot avait signalé, en ce lieu, la présence d'ossements de Lophiodons, décrits plus tard par P. Gervais sous le nom de L. giganteum. Ce gisement est aujourd'hui enclavé dans une pro- priété particulière et presque entièrement recouvert par la végétation. Epernon. — Ce de Maintenon, arr. de Chartres, EURE-ET-LOIR. =— Feuille 64: Chartres N.-E. Station d'Epernon, ligne de Paris à Brest. Aquitanien et Stampien. — Dans un chemin creux, au- dessus de la gare l'on peut voir les meulières de Beauce, à végétaux, en place comme l'indique la coupe suivante relevée en ce point par M. G. Dollfus. 11. Limon brunâtre à débris calcaires.......... HeÉbo bee 0 60 10. Calcaire fragmentaire blanchâtre................... 1 50 9. Calcaire marneux jaunûtre fossilifère (calc. de Beauce BCE) noce coosocsspobobocodogeoobeds 0000000 0 40 8. Lit ligniteux ondulé.. 0 03 7. Calcaire sableux pulvérulent à Limnées............. 0 40 GMriElenteuxMonzON tale EEE EE EE ELEC LCR 0 03 5. Marne calcaire blanche..." HERO STEP 0 08 4. Lit ligniteux noir, ondulé faiblement........ RER OMR 3. Marne sableuse à Bithinia Dubuissoni........ ee 0 00 2. Marne ligniteuse avec gros blocs de calcaire Seau launaireaivésetauste ee ete PEER TPE CNE . 030 1. Sable l'lanc et jaune avec rognons endurcis, masse puissante visible sur 1 mêtre (s SES de Fontainebleau). 41 00 Cette coupe montre d’une manière indubitable que le banc à végétaux est inséré à la base du calcaire de Beauce, au contact des sables de Fontainetileau. Epernay. — Cr et arr. du dit, MARNE. On a souvent cité sous ce nom des fossiles provenant en réalité de gisements plus ou moins éloignés de la ville même. Ermenonville. — C'te de Nanteuil-le-Haudouin, arr. de Senlis, OISE. == Feuille 48 : Paris N.-E. (PI. VI, fig. 1.) Station de Plessis-Belleville, ligne de Paris à Soissons et Crépy-en-Valois; et voiture (6 kil.). Bartonien. — Sables et grès moyens, calcaire de Saïnt- Ouen. Localité célèbre pour le nombre et la bonne conser- vation des fossiles que l’on peut récolter dans les gites coquilliers de ses environs et qui sont principalement situés au cimetière, à la ferme, au ravin du chemin de 84 LE NATURALISTE Montagny, au-dessous du bois de Perthe ; dans le parc, vis-à-vis l’île des Peupliers; au sud du village dans le chemin de Ver (Graves, loc. cit., p. 739). M. P. Godbille a bien voulu nous communiquer la coupe suivante relevée par lui, à la sablière du bois de Perthes, en août 1907 (fig. 3). Dre ve K Va Vas DR LAN SA Æloulis Fig. 3. Sablière d'Ermenonville. Terre végétale sableuse chocolat. "7% "100 en 0 70 9ÉACOuUChEN OSSI ER EPA AATER RAR PMENE CR RNEN 0 10 8. Couche marneuse avec concrétions calcaires à la basel(010)letnEtits CENTRES PAPER ANNERC ERA 0 60 7. Sable légèrement ferrugineux avec pinces de crabes CEST Ts ba non dodbddeobe dede sasRsc onde 0 15 GRConcheRaNCEr TRES RCA En 0 25 beaoablesierts ipeuttossililere ERP MR ARE 0 40 4. Sable légèrement ferrugineux avec menus débris fos- NO eee de 0 Me MAD Enr E el D UR 0 50 3. Sable à Melania lactea et Corbula gallica.......... 0 10 2. Sable jJaunâtre quartzeux, non fossilifères........... 2 00 1. Sables blancs quartzeux avec quelques cordons de fossiles fragiles vers le milieu.................... 6 00 Ces différents gisements sont presque tous épuisés ou en grande partie envahis par la végétation. (A suivre.) P.-H. FRITEL. LA DOUVE HÉPATIQUE DU MOUTON (Distoma hepaticum) Des renseignements m'ont été demandés par M. de Chandoiïsel de Caumont, ancien maire de Caudebec-en- Caux (Seine-Inférieure), sur la Douve hépatique du mou- ton (Distoma hepaticum.) Le Distome hépatique ou Douve du foie est un ver aplati en forme de feuille. Il est de forme ovale, oblong, lancéolé, large, rétréci en arrière et arrondi en av ant : mais il présente à la partie médiane de cette région une sorte de prolongement, portant en avant une cupule triangulaire au fond de laquelle se trouve la bouche. Puis, en dessous de cette ouverture buccale, se voit la ventouse abdominale qui est imperforée, IL est de couleur blanchâtre, sale, plus ou moins teinté de brun. A l'extrémité postérieure, on distingue une vésicule contractile à laquelle viennent aboutir des canaux rami- fiés, considérés généralement comme des vaisseaux excréteurs. Les segments sont parsemés d’'épines ou de lamelles. Entre les deux ventouses, on distingue l’orifice mâle et l'orifice femelle, car ce ver est androgyne. Lalongueur du Distoma hepaticum est de 2 ou 3 centi- mètres sur une largeur d'environ 8 à 42 millimètres Les œufs, dit Brocchi, sont fermés par un opercule et ont une longueur de Omjm{3sur une largeur de Om/m2, La Douve hépatique du mouton est très fréquente Ë ’ chez les ruminants. On la rencontre très rarement chez l’homme, mais elle abonde chez le mouton. On rencontre ce ver non pas seulement daus l'Europe entière, mais aussi en Egypte, dans le Groënland et l'Amérique septentrionale.Il n’est pas, dit Brehm, sur- prenant que des moutons importés en Australie y aient implanté leurs parasites. Ce ver habite ordinairement les canaux biliaires du mouton et la vésicuie du fiel, puis passe quelquefois dans les intestins. Ces conduits se dilatent et s’oblitèrent sous l'influence des parasites. Les animaux atteints de cette maladie s’affaiblissent rapidement ; il se produit une affection depuis longtemps connue sous le nom de pourriture, de cachexie aqueuse, etc. M. Zundel, qui s’est aussi occupé de la Douve hépa- tique du mouton, a proposé de remplacer le nom de cachexie aqueuse par celui de distomatose, qui rappelle tout à fait l'origine du mal. Cette maladie, qui est assez grave, peut entrainer chaque année la mort d'un grand nombre de moutons. M. W. Leuckart, qui a aussi fait des recherches sur la Douve hépatique du mouton, dit que, pour étudier les mœurs et les mouvements de ces vers, il faut les examiner immédiatement après la mort de leur hôte, avant que le refroidissement ne les ait amenés à cet état de raideur qui leur donne,au premier abord, l'aspect d'une feuille flétrie plutôt que d’ua être animé. Ce même auteur est parvenu, dit Brocchi, à faire enkyster des embryons du distome hépatique chez un mollusque, le Lümneus trunculatus. Ces sporocystes, Ou plutôt ces rédies, ont fourni de cercaires qui se sont enkystés à leur tour, mais cet habile observateur n’a pu suivre les transformations ultérieures. En Italie, MM. Ercolani et Piana ont aussi fait de très intéressantes recherches sur le même sujet. Le premier avait supposé qu'un cercaire trouvé par lui chez un mollusque (Helix carthusiana) pouvait repré- senter l’état larvaire du Distome lancéolé. M. Ercolani avait, en effet, pu voir des distomes lancéolés à leur pre- mière période de développement à l’intérieur d'un mou- ton. Ces larves n'avaient ni bulbe pharyngien, ni branches intestinales. Il était donc plus que probable que le cer- caire ayant fourni ces larves manquait également de tube digestir, ce qui était justement le cas pour celui trouvé par M. Ercolani chez l'Helix carthusiana. M. Brocchi, à qui j'emprunte une partie de ces notes, dit que M. Piana récolta tous les mollusques habitant une prairie où les moutons contractaient la cachexie aqueuse. La plus grande partie de ces mollusques étaient des Helix, principalement l’Helix profuga. On trouva égale- ment le Limneus pereger et Succinæ Pfeifferi. M. Piana, examinant avec attention ces mollusques, ne trouva de cercaires ni chez les Limnées, ni chez les Succinées, mais il trouva, au contraire, un grand nombre de ces êtres dans les diverses espèces appartenant au genre Helix et, parmi celles-ci, l'Helixæ carthusiana lui montra un cercaire se distinguant de tous ceux décrits jusqu'ici parmi ceux rencontrés chez les mollusques. À la por- tion antérieure de la ventouse du cercaire de l’Helix carthusiana, on distingue un petit prolongement et, à l'extrémité postérieure, un appendice caudal rudimen- taire. Chez les cercaires des autres mollusques, cet appendice se continue avec le corps sans démarcation aucune, tandis que chez celui de l’Helix carthusiana, il est nettement séparé du corps par un petit sillon trans- versal. On trouve encore chez cet Helix une autre forme très différente de cercaire; ici ces vers, à l'état de cercaires, sont renfermés dans une sporocyste de forme LE NATURALISTE EP SE RO D 0 ER VO EE PRE PE tubulaire. Leur forme générale est ovoide ou cylindrique et ils portent un appendice caudal très développé, très long. En résumé, M. Piana pense quil serait prématuré d'affirmer que les cercaires trouvés par lui en abondance dans les mollusques du champ observé sont les larves des distomes hépatiques et lancéolés. : Mais il estcependant, dit M. Brocchi, à remarquer que l'observateur n’a trouvé aucune larve de trématode dans les mollusques aquatiques, tandis que les cercaires abon- daient dans les mollusques terrestres. M. Thomas, naturaliste anglais, s’est aussi occupé de recherches sur le même sujet. Il a vu, parait-il, l'em- bryon cilié des Douves se fixer dans les Limnées et se transformer en sporocystes. . Ces sporocystes donnent naissance à des cercaires à revêtement épineux qui se fixeraient, non pas dans le corps du mollusque, mais bien sur les plantes aquatiques où ils s’entourent d'une sorte de coque blanche. Cet auteur est donc amené à penser que les Limnées sortant de l’eau se rendent dans les prairies humides et que les . cercaires peuvent se fixer sur les herbes où ils ‘seraient absorbés par les moutons. M. Piana avait déjà indiqué ce moyen de transmission. Non seulement les cercaires peuvent passer dans l'intestin des herbivores par l'ingestion des mollusques qui les contiennent, mais aussi lorsque l'animal absorbe l'herbe couverte de mucosité, laissée par le mollusque sur les végétaux. On a certäines raisons sérieuses de croire que les distomes sont absorbés à l'état de cercaires par les mou- tons et autres mammifères, cercaires se trouvant soit dans le corps de certains mollusques, soit déposés par ces derniers sur l'herbe des prairies. « Cette infection, dit M. Brehm, sévit assez fortement de temps à autre. Suivant les renseignements recueillis par un naturaliste français, il signäle à ce point de vue neuf années désastreuses en France : 4809, 1812, 1816, 1817, 1820, 1829, 1830, 1853, 1854. Dans les environs d'Arles, dit-il 300.000 moutons périrent ainsi, auprès de Nimes etprès de Montpellier il en mourut 70.000. On aurait trouvé parfois plus de 1.000 douves dans le foie d'un seul animal; ilest rare néanmoins que leur nombre y dépasse 200. » Comme on le voit, c'est une infection qui peut causer de très grands préjudices aux éleveurs de moutons. On ne peut évidemment conseiller que des mesures préventives contre cette absorption de distomes, dit Brocchi. M. Zundel, l'auteur déjà cité plus haut, à donné quelques bonnes indications. ; L'observation a démontré que les moutons absorbent les distomes vers la fin de l'été, en automne, mais ja- mais au printemps époque à laquelle sont déposés les œufs. On a remarqué également que les excréments des animaux atteints du parasite renferment un grand nom- bre d'œufs de distomes ; il faut donc, à l’époque où ces matières renferment les œufs, c'est-à-dire au printemps, ou bien garder les moutons à l’étable, ou bien les faire pâturer dans des prairies où ils re seront pas conduits en automne. Les propriétaires et les bergers dit M. Zun- del, doivent bien noter les pâturages que les moutons malades auront fréquentés en mars et les trois mois sui- vants, et qu'ils auront ainsi infectés de germes de dis- tomes. Ils n’y conduiront pas les moutons à la fin de l'été ou en automne, ils se garantiront ainsi de la ma- ladie pour l’année suivante. Le fumier qu'au printemps on enlève des bergeries ne devra pas non plus être porté dans un champ que les moutons auront à pâturer en automne, Le fourrage ré- colté sur les prairies infectées au printemps par des mou- tons atteints de distomatose sera, autant que possible, donné exclusivement aux chevaux. Enfin on veillera à ce que les moutons et les bêtes bovines soient toujours abreuvées à une bonne eau et ne boivent pas dans les mares, les fossés des champs où les germes de distomes peuvent vivre en liberté. Tels sont les quelques renseignements que je suis heureux de faire connaître aux lecteurs du Naturaliste. Pauz NOEL. 1220909999999900000000000000001 DIMINUTION DE LA MORTALITÉ EN FRANCE Il est un fait certain, c’est que l’on meurt aujourd'hui bien moins qu'autrefois, surtout pendant les vingt pre- mières années de la vie. Voici un exemple, pris entre bien d’autres, depuis plus d'un demi-siècle. Dans notre prime jeunesse, nous connaissions un grand-père qui avait 18 petits-enfants, dont nous avons pu suivre la descendance. Au bout de 25 ans, il lui était mort 6 petits-enfants, c’est-à-dire le tiers, dont le plus âgé n’avait pas plus de 22 ans. Il était mort, en moins de 3 jours, d'une appendicite, alors appelée péritonite suraiguë. Les autres avaient succombé principalement de 13 x 16 ans : 2 à la suite de la scarlatine et 2 autres à la suite de la fièvre typhoïde. Le dernier était mort en bas âge d’une entérite que l'on appelait alors diarrhée infantile, ou diarrhée cholériforme des nouveau-nés. C'était vers 1870. Plus tard, nous avons suivi l’évolution de cette fa- mille, L'un des 12 cousins germains restants, qui est aujourd'hui sexagénaire, compte actuellement dans ses 2 familles (la sienne et celle de sa femme), 36 cousins germainsencore en vie, contre 17 morts, d’un âge moyen de 55 ans, soit encore une mortalité d'un tiers, mais en 55 ans, au lieu de 22 ans. Il en résulte que, si lon re- présente par cinq quinzièmes la mortalité d'un tiers, dans le premier cas, ici elle ne sera plus que de deux cinquièmes, en un espace de temps 2 fois et demi plus considérable. Nous comptons naturellement pour 2 uni- tésles ménages compris parmi ces chiffres : les cousins germains étant mariés où veufs ou célibataires. Il va de soi que, parmi les 17 décès, se trouvent les 6 enfants morts avant 22 ans, c'est-à-dire avant leur mariage. Quoi qu'il en soit, tous ces cousins germains, morts ou vivants, ont actuellement 87 enfants de 25 à 30 ans en moyenne, sur lesquels il n’y a eu que 6 décès, dont 4 en bas âge, au-dessous de 10 ans. Il en reste donc 81 vivants, dont les deux tiers mariés et l'autre tiers à marier. Icila mortalité n’est plus que d’un quinzième, au lieu du tiers: en 28 ans, plus ou moins. Si l’on tient compile de la différence des âges moyens, 22 ans dans le premier cas et près de 30 ansdans ie second, là pro- portion serait même encore plus faible et se réduirait à un vingtième. Mais restons au chiffre de un quinzième, pour tenir compte des cas de mort possibles, en très bas âge, qui auraient pu nous échapper. Les enfents mariés, parmi ces 87 descendants, ont déjà donné le jour à 51 petits-enfants, de 5 ans d'âge en moyenne, n'ayant encore donné lieu à aucun décès! N'est-ce pas une preuve tangible de l'immense progrès réalisé par l'hygiène moderne? En tenant compte de tout ce qui reste d'enfants à ma- rier et du jeune âge moyen des époux, on peut espérer voir un jour de 410 à 125 petits-enfants, au lieu des 51; que l’on compte aujourd'hui. Nous n'avons tenu compte ici que des seuls cousins germains d’un des 18 petits-enfants primitifs (dont 6 morts, 2 célibataires et 10 morts, dont un seule couple stérile et mort depuis, à 60 ans). Bref, ce sont là les cousins germains d'un des 9 couples fertiles, avec ses e È 86 LE NATURALISTE neveux à la mode de Bretagne; sans tenir compte des cousins germains de ses parents ni de leurs filiations respectives, en nombre à peu près égal : 168 d'un côté et 163 de l'autre; total : 331 membres actuellement en- core en vie, dans les deux familles du mariet de la femme. Le couple que nous avons ici en vue est le n° 13, parmi les 48 petits-enfants de l’aïeul primitif. Les 6 morts en bas âge portaient respectivement les n°s 5, 7, 8, 11, 16 et 17 : 3 petits-fils et 3 petites-filles. Le sexe n’est donc pour rien dans leur mortalité. Des 17 cousins germains décédés, dans les deux familles du couple en question, il y a 9 cousins et 8 cousines. Ici le sexe masculin prédomine légèrement, comme on de- vait s’y attendre; parce que les hommes mariés ont gé- néralement 6 ou 7 ans de plus que leurs femmes, en moyenne, peut-être 5 ou 6 ans seulement. Parmi les 6 enfants morts, il y en avait 2 mariés, un homme et une femme, ayant laissé respectivement une veuve et un veuf, chacun avec 2 petits orphelins! Parmi les pe- tits-enfants, on compte déjà 1 couple marié; en atten- dant les 50 autres, s’il plait à Dieu! Que de boites de dragées de baptêmes cela suppose ! passés et futurs! ! Mais aussi que de deuils, pour celui des 331 membres de la famille actuellement en vie, qui survivra aux décès des 330 autres parents!!! Que de paires de gants de deuil, s’il assiste à tous les enterre- ments, ainsi que le font certains célibataires qui n'ont pas d’autres distractions, dans leur vie solitaire, que ces tristes cérémonies, relevées par des mariages, et qui n’en sont plus à compter le nombre de leurs filleuls; car ils ont plus de chance que d’autres d’être choisis pour par- rains, dans les familles qui comptent le plus d’enfants. C'est un privilège qui a bien son charme. En résumé, à ces quatre étapes de l'existence d’une famille, nous trouvons les chiffres successivement décroissants dans : A . a mortalité : TELL 51 : chaque étape étant de 25 ans, en moyenne, sauf la dernière, qui n’est encore que de 5 ans, d’âge moyen. On peut se rendre compte ainsi de la décroissance rapide de la mortalité, depuis un demi-siècle environ, dans une nombreuse famille ; ou plutôt dans les deux familles d'un couple, où la femme a 55 ans et le mari 60, représentant les âges moyens de ces 36 cousins germains vivants. Assurément, on pourrait donner, dans d’autres fa- milles, des tableaux tout différents de celui que nous exposons ici; mais, à moins de tomber sur des cas exceptionnels, on aboutirait en général à la conclusion suivante : La mortalité a beaucoup diminué en France, notamment depuis 35 ans, surtout parmi les enfants au-dessous de 20 ans. De plus, la longévité s'est accrue chez les vieillards : en ce sens qu’on y trouve beaucoup plus d’octogénaires qu’autrefois. Autrefois nos grands parents, qui vivaient le plus longtemps, mouraient entre 75 et 78 ans; tandis qu'aujourd'hui, ceux de nos parents, oncles ou tantes, qui meurent dans ün âge avancé, dé- passent aisément 80 ans, en vivant 7 ou 8 ans de plus qu'eux! Si la progression continue, notre génération pourra atteindre 90 ans, nos enfants 95 et nos petits-en- fants la centaine ! Nous parlons nécessairement de ceux qui s’éteindront dans un âge avancé : cela va desoi ! D: BouGox. (0000000009099000000000000000000000000CCC0% LES RAVAGES DU PHYLLOXÉRA EN ESPAGNE Province de Valladolid, — Sur les 75.000 hectares de vignes existant actuellement dans la province, 16.537 sont atteints par le phylloxéra qui continue à s'étendre. La replantation des vignes phylloxérées en plants américains ne s'effectue que très lente- ment etne comprend encore que 167 hectares. Depuis la promulgation de la loi du 18 juin 1885, aucune mesure législative n'a été adoptée en vue de combattre le fléau. Province de Logrono. — Un vingtième seulement des an- ciennes vignes subsiste encore, mais la replantation en plants américains a été faite, au printemps dernier, sur une plus grande échelle que précédemment. L'entrainement pour la replantation qui s’est ainsi manifesté a permis le développement des pépi- nières déjà existantes et favorise l’éclosion de nouvelles. Province de Navarre. — L'ancien vignoble a été à peu près entièrement détruit par le phylloxéra, et un dixième à peine à été reconstitué, spécialement à Olite, Mendigorria et dans la vallée d'Ilzarbe. La députation provinciale continue à cultiver et à agrandir ses pépinières qui s'étendent actuellement sur une superficie de 200 hectares. Province de Saragosse. — Le phylloxéra a également détruit presque entièrement les anciennes vignes, surtout dans les ré- gions de Sos, Tarazona, Borja et Pina, et poursuit ses ravages dans les districts de Carinena, Calatayad et Atera. Sur les 35.000 hectares de vignes existant encore dans la province, 6.500 ont été replantés en plants américains dans les deux régions de Carinena et de Borja. La replantation sera ainsi continuée dans les meilleures terres et on pense pouvoir reconstituer le tiers environ des anciens vignobles. Province de Huesca. — Sur les 48.000 hectares de vignoble de la province, 20.000 sont complètement perdus, 18,000 donneront probablement encore une récolte 410.000 subsisteront peut-être deux ou trois ans. La reconstitution en plants américains n’est sérieusement commencée que dans l'arrondissement de Barbastro et a donné cette année une récolte de 1,600 hectolitres. SCIENCES NATURELLES ET LITTÉRATURE J’ai déjà publié sous ce titre (Naturaliste, 1er novem- bre 1905) quelques extraits d'œuvres littéraires qui prou- vent l'ignorance de la plupart des écrivains en ce qui concerne les choses de la nature. Aujourd'hui, et à simple titre de distraction, nous reprendrons la lecture de notre «sottisier ». J’extrais du Journal (19 novembre 1906) le passage suivant échappé à la plume d'un auteur qui fait alterner les articles de vulgarisation scientifique (!) et la réclame pharmaceutique : «Or, Raminagrobis’est l’ennemi-né des petits rongeurs, souris, rats, mulots, campagnols, taupes, courtiliè- res, etc., fléaux des champs fraîchement ensemencés et des récoltes mürissantes. » Les taupes et les courtilières classées parmi les ron- geurs ! Les chats dévorant les courtilières! Saviez-vous que les romarins sont des plantes aquati- ques, poussant sous le climat de Paris ? M. Gasion Deschamps nous l’apprend (Temps du 29 décembre 1906) : : «A Ville-d'Avray, devant l'étang, non loin des cres- sons et des romarins où les nymphes des eaux aiment, dit-on, à choisir lenr parure ondoyante et diverse, les voyageurs peuvent voir, sur une dalle de pierre, la figure de Corot. » Un journal de vulgarisation agricole, mieux inspiré d'ordinaire, fait une horrible salade d'insectes, de cham- pignons et de bacilles (4 novembre 1906) : : « Tout le monde connaît les nombreux ennemis de la vigne, la quantité énorme des insectes ampélophages, principalement le mildiou, la pyrale, les parasites du black-rot, les bacilles de l’oidium, et autres, qui se développent dans des champignons envahissants. » La grave Revue des Deux Mondes elle-même a parfois des aëcès de gaité qui surprennent. Dans le numéro du 4er janvier 1907, un article sur Madagascar signé Marius et Ary Leblond, renferme la description d'un arbre, le filao, qui « synthétise les originalités des Conifères du monde boréal. Avec le port mélancolique des thuyas, il inscrit le feuillage du pin maritime dans le dessin du LE NATURALISTE 87: cyprès ». C’est assez compliqué. Les mêmes auteurs nous montrent les indigènes regardant « le ciel verdi, _oùils attendaient à chaque instantle vol fougueux de l’Æpyornis ». On sait que cet oiseau appartient à une famille, celle des Ratites, caractérisée par des aïles rudimen- taires, impropres au vol. Cela rappelle cet excellent Jules Verne qui faisait de la vulgarisation scientifique assez superficielle. Dans les Enfants du capitaine Grant, il fait tatouer sur la poitrine de Paganel un « kirvi héraldique aux ailes éployées ». Or le kirvi est précisé- ment le seul représentant actuel des Ratites quater- naires de la Nouvelle-Zélande. Avouez que vous ne vous attendiez pas à voir la Revue des Deux Mondes se rencon- trer avec Jules Verne. Arrêtons ici nos citations pour aujourd'hui. Nous re- prendrons un autre jour, au hasard de nos lectures, la suite de notre sottisier. Dr L. LALOY. REVUE SCIENTIFIQUE Les animaux savants dans l’ancien temps. — Les fermes à crocodiles. Dans la société d'autrefois et les réjouissances publi- ques, les animaux occupaient une grande place et les anciennes chroniques abondent sur eux en détails sou- vent un peu forcés. Jugez-en par ces quelques notes que vient d’exhumer M. Victor Fournel de vieux bouquins : Au xyiie siècle, des rats excitèrent longtemps l’admi- ration publique à la foire Saint-Germain, en dansant sur la corde comme des personnes naturelles. Ces intéres- sants animaux sautaient en mesure, au son des instru- ments, debout sur leurs pattes de derrière et tenant de petits contrepoids. Une autre troupe de huit rats dan- saient un ballet figuré sur une grande table, en se ré- glant sur les violons avec autant ‘de justesse que les pre- miers sujets de l'Opéra; puis un rat blanc de Laponie exécutait une sarabande avec la précision et la gravité d'un Espagnol. Il en coûtait quinze sols pour contem- pler ce merveilleux spectacle. C’est là aussi qu'on vit six serpents originaires d'Asie, élèves de la signora Francesca, qui se trémoussaient fort proprement sur la corde. En 1723, la foire Saint-Laurent montrait à qui voulait le voir un singe incomparable, qui, vêtu en femme, s’acquittait parfaitement d’un menuet avec son maitre, représentait une comédie-pantomime mêlée de cris et d’exclamations partis des entrailles, en compagnie d’un chien instruit à le seconder; jouait du bilboquet comme Henri LIL et apprenait à jouer du violon. Ce singe n'est-il pas celui que décrit le voyageur Ne- meitz pour l'avoir vu à la foire Saint-Germain, à peu près à la même époque? « … Un singe habillé première- ment en mousquetaire, puis en demoiselle et ensuite en arlequin. Cet animal salua la compagnie, ôta lui-même son peut chapeau et le remit lui-même, s’assit sur une chaise faite exprès pour lui, fit, de son petit mousquet tous les exercices d’un fantassin, tira un coup de pisto- let, dansa un menuet, fit plusieurs tours dans le cercle, monté sur un chien, tenant un drapeau de sa patte. L'on dit que le maitre de ce singe a gagné plus de cinq mille livres pendant la foire. » Tous ces exercices sont ascez faibles, et il est probable que Nemeitz a oublié les plus importants. Il vit aussi à la même foire l’Académie des ‘pigeons, qui trainaient un pett chariot, tournaïient la broche, sautaient par dessus la baguette et rapportaient comme le chien, enfin un lièvre savant qui battait la caisse et-qui fumait, Sept années après, à la foire de 1730, la chienne Char- mante exécutait les transports des bourgeois de Paris en jouant à la triomphe, en devinant la couleur des robes et en composant des noms, tels que Marie, Louis, etc. « On croit, ma foi, qu'il y a un peu de magie dans ce fait là, » dit l'avocat Barbier. Mentionnons encore le canari phénoménal qu’on voyait à la foire en 1760, lequel savait discerner les couleurs, écrire un nombre ou un mot demandé, à l’aide de ca- ractères détachés qu'il cherchait successivement, indi- quer lPheure et la minute que marquait une montre, enfin faire les quatre règles élémentaires. Hum! À beau mentir qui vient d'il y a longtemps... * * *X M. F. Forbin donne dans la Nature de curieux détails sur les « fermes à crocodiles ». Depuis quelques années, il est devenu de mode, parmi les riches Américaines, de posséder un jeune allisator qu'on laisse errer en liberté dans un jardin ou dans une serre, voire même dans les appartements. Un journaliste en éleva même une paire dans son cabinet de travail. Comme la croissance de ces reptiles est très lente (à quinze ans, ils n’ont encore que 060 de long), on peut les maintenir des années dans leur rôle de « bêtes de salon », quitte à les revendre au marchand quand l’âge les a rendus dangereux. « Quand M. H. Campbell, dit M. Forbin, créa sa ferme de Hots- prings, aux environs de la station thermale qui attire chaque année dans cette région de l’Arkansas des milliers de malades, il n'avait pas pour unique objet de donner satisfaction à cette étrange mode. Les statistiques du Bureau des pêcheries établissaient qu’en l’espace de dix années, trois millions d’alligators avaient été mis à mort dans le seul Etat de la Floride. Ce massacre ne pouvait qu'encourager M. Campbell dans son projet: car le cuir d’alligator commençait à être recherché dans l’industrie au moment où il devenait plus rare. La fermé, qui compte actuellement cinq hectares de su- perficie, s'étend sur les deux rives d’un ruisseau très encaissé, dont le cours offre une série de petits lacs et de mares qui Constituént autant de bassins d'élevage. Les adultes, capturés dans les bayons de la Fioride et de l’Arkanzas, sont parqués par catégories selon leur taille. Pendant longtemps, M. Campbell laissa les mères couver leurs œufs. Les désavantages du système furent recon- nus à la longue. Pendant l’incubation, d’une durée très variable selon l’état de la température,les mères se mon- traient agressives et féroces, attaquant les employés qui pénétraient dans leurs enclos. Maintenant, les œufs sont enlevés des nids aussitôt que pondus et placés au nom- bre de quarante-cinq dans une couveuse. Les nouveau- nés sont nourris pendant deux ou trois semaines avec de la viande de bœuf hachée, qui leur est distribuée cint fois par jour. Les adultes-ne font qu’un repas par jour : le menu, composé exclusivement de viande de boucherie reconnue insalubre parles ouvriers sanitaires des grands abattoirs de la région, n’est varié que grâce à l'inter- vention des touristes qui s'amusent à lancer dans les en- clos des poules et des canards. «On pourra se faire une idée des bénéfices réalisés par M. Campbell en apprenant qu’il achète, à raison de 20 francs la douzaine, les œufs de crocodiles que lui apportent des nègres de la campagne et qu'il vend ies alligators deux semaines après leur naissance à raison de 20 francs pièce. Un ne long de 0260 à 075, vaut de 600 à 1.000 francs. Quatre alligators de été habitués par leurs gardiens à grimper au sommet d'une plate-forme et à glisser sur un tobogan aboutissant à une mare: ils fonc la joie des visiteurs HENRI COUPIN. i 3 ÿ 88 LE NATURALISTE ACADÉMIE DES SCIENCES Les éruptions de la Limagne. Sept périodes d'activité volcanique du Miocène ioférieur au Pleistocène. — (Note de M. Px. GLANGEAUD, présentée par M. Mrcez Lévy.) Il y a eu, dans la Limagne, au moins sept périodes d'activité volcanique s'échelonnant du Miocène inférieur au Pléistocène inférieur. Pour déterminer l'âge de ces éruptions, l’auteur s'est basé non seulement Sur les faunes renfermées dans les alluvions en rela- tion avec les coulées,mais aussi sur les hauteurs des coulées épan- chées à plusieurs époques dans la vallée de l'Allier et suspen- dues aujourd’hui à divers niveaux, au-dessus de cette vallée. La faune à Dinotherium de Givreuil (Allier), qui correspond à un de ces niveaux alluviaux, a été un jalon précieux pour cette étude. Les éruptions volcanique de la Limagne sont encadrées entre Jes alluvions burdigaliennes de Gergovie sur lesquelles reposent les coulées les plus élevées de la Limagne et les alluvions pléis- tocènes supérieures de Sarlière qui sont au pied des coulées des volcans de Gravenoire et de Beaumont. Eruplions miocènes. — 1° Les premières éruptions volcani- ques débutèrent au Miocène inférieur, car certaines coulées (Gergovie) reposent sur des alluvions burdigaliennes à Melanoi- des Escheri, Melanopsis Hericarti (Dollfus) et leurs galets se trouvent dans les alluvions helvétiennes. Les puys Saint-Romain et Saint-André sont de cette époque. L’érosion a été considérable depuis le Miocène inférieur, puisque les coulées surplombent aujourd’hui de près de 406 mètres la vallée de l'Allier. Aux côtes de Clermont, à Chanturgue, au puy du Var, les coulées inférieures, reposant sur des sables feldspathiques de nivellement, remaniés par les eaux et discordants sur l’Oligocène, sont du même àge. 2e Ces premières éruptions volcaniques furent certainement en relation avec l’exhaussement continu de la Limagne commencé avant la lin de l’Oligocène et se faisant du Sud au Nord. Au Miocène moyen, un nouvel effort orogénique: augmenta le relief en amont, vers la région des Cévennes et du Velay, d'où il descendit une rivière (Allier) qui couvrit une partie de la Lima- gne d’une nappe alluviale de galets de quartz, de silex jurassi- ques (chailles) mélangés, à partir de Clermont, à quelques galets de basalte provenant des éruptions antérieures. Ces alluvions se poursuivent vers Gannat et Moulins où elles renferment une faune d'âge miocène moyen (Dinotherium Cuvieri, Mastodon angus- tidens, Masltodon taptroides, etc.). Peu après, de nouvelles fractures éruptives donnèrent issue à des coulées de lave qui s’étendirent sur ces alluvions. Elles cou- ronnent aujourd’hui les puys de Var, Chanturgue et le puy du Mur. : La colline de Châteaugay et la coulée basaltique qui la sur- monte sont trop profondément. disloquées pour qu’on ait une notion absolument précise de l’âge de cette dernière. Elle semble bien, cependant, se rattacher aux éruptions helvétiennes, ainsi que le puy du Mur qui domine la vallée de l’Allier de 287 mètres. 3° Le plateau de Pardins, beaucoup moins élevé au-dessus de l'Allier (224 mètres) et reposant sur des alluvions, à galets de quartz, doit être plus récent (Miocène supérieur ). La continuité des efforts orogéniques, qui avaient exondé la Limagne à la fin de l'Oligocène, se poursuit durant le Miocène. Elle amène: . 40 Dès le début du Miocène, un phénomène de ruissellement intense et l'établissement du premier réseau hydrographique qui transporte dans la Limagne, dans les vallées de l'Allier et de la Loire et jusqu’en Sologne, des sédiments sableux et marueux (sables de l'Orléanais et de la Sologne,) couvrant une étendue considérable ; 2 L’édification des premiers volcans du Massif central à cette même époque ; 3° Au Miocène moyen, un nouveau soulèvement qui augmente la pente etle pouvoir dynamique de l'Allier. Cette rivière est alors assez puissante pour étaler dans la Limagne, jusqu'au delà de Moulins, une nappe alluviale à galets de basalte, de quartz et de chailles jurassiques provenant des Cévennes et ren- fermant une faune helvétienne ; 4° Deux nouveaux épisodes d'éruptivité au Miocène moyen et au Miocène supérieur, dont les produits recouvrent les forma- tions antérieures. Ces éruptions se sont continuées durant Pleistocène. LIVRES NOUVEAUX Flore de France, de G. Rouy, tome X, 1 vol. de 400 pages. Prix : 8 francs; franco, 8 fr. 40 pour la France, 8 fr. 80 pour l'Etranger. (Les fils d'Emile Deyrolle, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris.) Le tome X de la Flore de France, de Rouy, vient de paraitre, et nous ajouterons même que le tome XI est en préparation. L'apparition de ce volume X était vive- ment attendue, et si elle a un peu tardé, c'est qu'il faut entrevoir le travail considérable et les recherches, lon- gues et minutieuses, que l'établissement d’un tel volume nécessite. Le consciencieux et distingué botaniste qu'est M. G. Rouy, ne peut que présenter un ouvrage complet et bien étudié : aussi ne recule-t-il devant au- cune recherche de synonymie, bibliographie ou autre, comme il l’a fait d’ailleurs pour tous les autres volumes de la Flore. k Ce tome X de la Flore de France comprend la suite des Composés, les Cucurbitacées, Campanulacées, Lobé- liacées, Vacciniacées, Ericacées, Plantaginées, Plomba- ginées, Primulacées, Oléacées, Opocynacées, Asclépia- dacées, Gentianacées,Polemoniacées, Borraginées, Con- volvulacées, Cuscutacées, Solanacées. Ce volume comporte quelques additions et observa- tions se rapportant aux volumes précédemment parus, et qui tiennent l'ouvrage au courant des découvertes les plus récentes. Les renvois en bas de pages traitent, par- fois de facon étendue, certaines questions de nomen- clature ou de systématique d’une réelle importance. le Pliocèneet le Mutation et Traumatismes, par L. BLARINGHE, docteur ès sciences. 1 vol. grand in-8 avec 8 planches doubles hors texte, 10 francs, franco, 10 fr. 85 (1). M. Hugo de Vriès a démontré par des expériences poursuivies pendant plus de vingt ans que certaines lignées de plantes anormales, dites en mutation, donnent naissance à des espèces et variétés nouvelles. Le changement est brusque, sans transi- tion; il est inattendu et on en ignore les causes. Les expériences de M. Blaringhem sur la transmission héré- ditaire de certaines anomalies sexuelles du maïs prouvent qu'il est possible de provoquer la mutabilité de plantes stables. Les graines récoltées sur des inflorescences terminales de maïs après la métamorphose des épillets mâles et épillets femelles sont le point de départ de lignées à caractères nouveaux apparus brus- quement et immédiatement fixés. Une variété de maïs de Pensyl- vanie à graines jaunes a donné, dans ces expériences, des plantes à tiges fasciées et tordues, à feuilles en cornets, une variété à épillets hermaphrodites, une variété à grains blancs et deux formes très précoces, bien stables et intéressantes pour l’agri- culture. - L'intérêt de ces recherches réside dans la méthode qui a permis à l’auteur d’ «affoler » le maïs et de provoquer la mutation créatrice d'espèces nouvelles. Les mutilations violentes faites à une époque convenable, déterminent la métamorphose des fleurs mâles de maïs en fleurs femelles fertiles. Le même procédé s'applique à un grand nombre de végétaux annuels ou vivaces appartenant aux familles les plus différentes. Les documents réunis dans le livre de M. Blaringhem montrent la généralité des lois établies rigoureusement dans un cas particulier. (1) En vente chez Les Fils d'Émile Deyrolle. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. levé, rue Cassette, 17. CRUSTACÉS GÉANTS locheirus Kampferi, Mer du Japon. Dimensions : longuour des-pattes. mâ- um. 50: envergure des pattes mâchoires, plus de 3, mètres; longueur de ière patte,.lum-10; longueur de la quatrième patte, 0 m- 63: rbe animal, le plus grand connu, est monté sur un plateau mesu- 2.mètres sur 1 m.710...... dr s80c00 060 donBno ne co beddde ns so . 500 fr. rochemus Kampferi, sur un plateau de 4 m. 25,x 0m: 60, ..... ..... 150 » fe — — 0 m. 75 > 0 m. 40........... , AÀ00 » hystrix, Mers du Japon: Plateau de 1 m.>x< 0 m. 45......... 20) PHOTOGRAPHIE D'ANIMAUX Chaque photographie est collée sur | 33. photographies de Gallina= bristol mesurant 13 X 18. cés, Coureurs et Echas= 4 SELS EEE TE cet Doù %1 fr. 1 Mammifères. 24 photographies de Palmi- | iotographiesdePrimates 12/fr pèdes..... A Me RS (D BF D) HoMphotographies de squelettes ? Ë et crâanes de Primates... 12 » Reptiles et-Batraciens: Hotographies de Carnas- 50 “photographies de Reptiles MERS eue + 25, » et Batraciens...,........ 62 » otosraphies de squelettes 6 photographies de. Reptiles etcranes de Carnassiers. 10 » et Batraciens (squelettes Hotographies d'Insecti- et crânes)............... 7 » es, Chiroptères et Ron- ae Poissons ÉRsaphies î de re 45 photographies de Poissons. 56 » es et Cétacés (ani- 6 photographies desquelettes ux et squelettes). ..... 18 » de Poissons............ 5 T » uelettesde Proboscidiens Coléoptères. d'Ongulés............ 43 » 3 7 ni otographies de Marsu- 36 photographies de Coléo- aux, Bdentés et Mono- MÉTESTondnnér boat bo o 45) LÈMES . ee A1 » Orthoptères, Névroptères, hotographies de Marsu- Hyménoptères. Diaux, Edentés, etc. (sque- E À ftes et crânes)......... 17 » | 20 photographies d'Orthoptè- photographies de races hu- DES: ELC ester ele etre lee -oe 25 » P sneee À sR5d 08 ; 62 » Lépidoptères. DOS DAS ET Vos 33 photographies de Lépido- Otographies de races hu- PIÈTES nee eee d0ù 41 » ue ie 181 »| Hémiptères et Diptères. TS ns 9e 250 » | 12, photographies, d'Hémiptè- 6: none RESNELCE nee sole 15 » 1SeaAUX. À Ë photographies de Rapaces. 25) ÉTAGES et MNT ES: 30photograplies de Passe- 66 photographies" d'Arachni- 31 » ASS HEC re Terre à 82 : larve et (üxantha opulenta : larve, phe etadulte..,,....... (Rangés en cadres vitrés.) Rhynchophorus ferrugineus 20/fr. | larve, nymphe et adulte:.,., 18 fr, Rhapipodus Blumei : larve, 35. » | nymphe et adulte...,..,.,.. 25. y» Batocera gigas : larve, nymphe Dome nadulte ere tnt . 250» ———— LES FiLS D’ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEUR 46, rue du Bac, PARIS ÿ + TABLEAUX MURAUX ÉDUCATION PHYSIQUI par G. DEMENYŸ Directeur du Cours normal supérieur d'Éducation physique de l'Universit Ancien chef des laboratoires de la station physiologique au Collège -de“Kra et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. b Cing Tableaux mesurant 1° 25 sur 0" 80, montés sur e et se pliant au milieu par une charnière, avec œillets pour suspendre ; tableaux en couleurs, sauf le n° 37 qui comport généralités. La collection complète : 82 francs. ; N° 37. — Généralités sur le perfectionnement physique, qui, pour, complet, doit comprendre les qualités particulières suivantes : beauté, adresse, virilité. Schema de lecon indiquant les exer progressifs à effectuer pour obtenir les effets utiles... ci 4 N° 38. — Correction de l'attitude. — Attitude de l'écolier sur là d'étude, attitude du dans la stätion debou usage chez la jeune chez la femme. pour combattre l’'eff mauvaises attitudes, DULES LS TA EAMTANESRIER N° 39. — Exercices de force, . cices de vitesse. d’athlète : les poids, la le lancer, le rétablisse la course,la boxe, la vo l'escrime, 19 figures. — Développement des’o Os d’adolescent, os d'aduli y os de vieillard, ; croiss scoliose ; déformation thorax par déviation du chis, 20 figures...» N° 41. — Solidité des parois abdominales. — Exercices propres à dévelo les muscles de l'abdomen; suspension, lutte de traction, lutte de pulsion, traction verticale, flexion et extension du tronc. ....7 La collection des 5 tableaux d'Éducation Physique, mesurant 199550 montéssurcarton, se pliant à charnière, avecæillets pour lessuspendre. Emballage sur cadre bois..... 4fr. 25 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS 46, RUE DU BAG, PARIS 2 L sacré nes FRODUS PHOTOGRAAAQUES {| A M ATEURS PHOTOGRAPHES ] |GRIESHABER Fnères à C''|] ESSAYEZ Er VOUS ADOPTEREZ 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il°) à se mt à Sointlu Go is _AS DE TRÉFLE” LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE : : Excursions de Paris et de Rouen au Hâvre e EDITEURS vice versa, par chemin de fer et bateau LG R U k vapeur, 4 3 ED U BA C , PA RI S L'une des plus charmantes excursions qual soit possibl x : de faire sans déplacement important est certanemen 1 descente de la Seine entre Rouen et Le Hâvre. Lesx verdoyantes du fleuve et les admirables points de vue se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le parcours VIEN Ï F = PARA ï RE | des plus agréables. 0 En vuede faciliter celte excursion, la Compagnie l'Ouest délivre jusqu'au 30 septembre 1908, de Paris; Rouen ou du. Hâvre, des billets spéciaux d'aller et retoun pris très réduils, qui permettent d'accomplir en batea k vapeur le trajet de Rouen au Häyre, ou vice versa, etMk resté du voyage en chemin de fer. Se PAR £ les prix derces billets sont ainsi fixés: 4 3 Le : we id 1° DE pARIS AU HAVRE OU vice VersU. 4 CC à RO ES Jr classe, 32 fr. 2eiclasse, 23 fr. ; 30classe, 16 fr. 50 : durée de validité, 5 jours. / 5 : ses j 2 L = £ e 9° DE ROUEN AU HAVRE OU ViCe Verst- £ IOME X: — Composées (x), CucurerrAcées, CAMPANULAGÉES, LOBÉLIAGÉES. VACCINIACÉES 10 ose RS 9 fr.: z cl 7 fr. 80 ERIGACÉES, PLANTAGINÉES, PLOMBAGINÉES, PRI ÉES, OLÉACÉ - à RS D in ÿ ÉES, à PR I 8, MULACÉES, OULÉACÉES, APOCYNACÉES, ASCLÉ- | urée de validité, 3 jours. > : PIADACÉES, (GENTIANACÉES, POLÉMONIACÉES, BORRAGINÉES, CONVOLVULAGÉES, CUSCUTACÉES et SOLANACÉES. Excursions en Bretagne. ù : RE £ - ; Facilités accordées par cartes d'abonnement individue n volume in-8 404 pages. Prix : 8 fr. franco 8 fe. 4O pour la France SE . LE La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, d et 8 fr. 80 pour l'étranger la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre; des cart te] e d'abonnement spéciales permettant departir, dimesss quelconque de son réseau. pour une, gare au choix lignes désignées aux alinéas ei-dessous en S'arrétant sun r 7 parcours ; de circuler ensuite, àson gré; pendant un mol Volumes récédemment alus de la | non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tousel P P EC OErE de France SHARE qui conduisent à la mer,et, enfin, une fo ù : ‘excursion terminée, de revenir au point de départ'av de Cr. RO | ] " les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller: RS CARTE VALABLE. SUR LA CÔTE, NORD DE BRETAGNE ire classe, 100 fr. ; 28 classe, 15 fr. Tome I. Tableaux préliminarres. Des Renonculacées = ee cl aux Crucifèr a bidé - L arcours : Ligne de Granville à Brest (par Folligny,sDol C 7 £e TETE 1895, 332 pp. 6 fr. franco 6 fr. 60 et Lamballe) et les embranchements de cette ligne vers la Tome Il. Des Crucifères (Arabidées) aux Violariées, mer. ; $ : ASOSASODIDA RES LEE Tr Ce 6 fr. NE fre 60 CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE Re | 1 PNR à ire classe, 100fr.2e-classe, 15Mfn: 4 Vie Tome Ill. Des Violariées aux Droséracées, 1896,382 pp. 6fr. — G fr. 60 Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Château” 1E E Tome IV. Des Droséracées aux Léqumineuses (Ononi- lin et les embranchements de-cette ligne vers lamer. ‘à É dées) 1897, 313 pages... ............. G fr. — 6 fr. 60 CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE _ Tome V. Zéqumineuses (suite et fi z RAR 1x0 classe, 130 fr. ; 2 classe, 95 fr: 4 hi 4] (suite et fin), 1899, 344 pp. 6 fr. 6 fr. 60 Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folligny, Dol té: Tome VI. Rosacées, 1900, 489 pages. ...... .. SL PES TS et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandesetles embranchemenis de ces lignes vers la mer: 3 Tome VII. Des Rosacées (Pominées), aux Ombellacces, CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGNE 1 AOpases eee = Re Press SR RE A EU ARTE 8 fr. 8 fr. 80 LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES À L'OUEST) DE CELLE DE SAINX Tome VIIT. Des Ombellacées aux Composées (Silybées), MALO A REDON 19093 205 pages te eve ee OMR Sfr. — 8 fr. 80 Are classe, 150 fr; 29,classe, 110,fr: T IN Dr ; : ë Parcours: Lignes de Granville à Brest (par Hollien ome . Composées (Suite), 1905, 490 pages... .... 8 fr. — 8'fr. 80 Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic el à Guérande, . : 1 les embranchements de ces. lignes vers la mer, ainsi.quell ; ‘ lignes de Dol à Redon, de Messacà Ploërmel, de Lambal à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saïnt-Brieux, ES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS | Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rosporden. p. Machine à Écrire “anITE PREMIER | ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET.SANS TOUCHE DE DÉPLACEMENI PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL —_—_—_—_—___——_—_— Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter Co 89, rue de Richelieu, Pari ee PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 17. CET A EX . il ; | PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul 'GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° O7, 13 avril 1908 : Guide géologiqueret paléontologique de la Région parisienne. P. H. Frirez, — L’am- blyopsis spelœus, de Kay, poisson aveugle des Cayernes des Etats-Unis. D: F. Moc- QuArD. — Les ennemis du Blé. Pauz Noëz. — Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux parleurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. : Le Rossignol. E. Sant DE Rioust — Les/serpents dans la numismatique ancienne. Dr Boucon. — IIIe Congrès international de Botanique. Bruxelles 4910. — Académie des Sciences. Ë ABONNEMENT ANNUEL : Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, -LES ABONNEMENTS PARTENT DU I” DE CHAQUE MOIS ; France et Algérie . . . DR eut AO En Douslés autres pays FACE NA UT 42fr. » Pays compris dans l’Union postale. . , . 411 » PEN EN ON RE PS Cr ANG) 50 Pour changement d'adresse, joindre O fr, 50 c. à la dernière bande. Aûresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs me 46, RUE DU BAC, PARIS és LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France re OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : Généralités, par ? A D o 2 | L'Enchaînement des Organismes, énorme S fesseur à la Sorbonne. Get ouvrage présente, d'une manière simple, par desexemples démonstratifs, le 5 liaisons qui s’établissent entre tous les êtres de la Nature. = Un volume de 438 pages, avec 576 fig. Prix : Broché, 4 fr. (franco, 4 fr. 50). — Cartonné : 0 fr. 75 en plus, = | ” : par ÉmLe DEYROLLE. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et = Oisea UX. 3 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les Æ ? têtes d'un nombre considérable d’oiseaux de France. . Fe) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. ( z u par FaïrMaIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. = C le) I e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle 0. plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. ea Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 40). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. . o = z par Louis PLaANET, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre = A ra 19 nees, considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = 7 mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, La dé d’une description si difficile d'ordinaire. + Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 15 en plus. ‘ © : par GASTON Bonnier, membre de l'Ins- E Album de [a Nouvelle Flore titut, professeur à la Sorbonne. œ 7 Cet album, reproduisant toutes les a espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, = représente ainsi 2.028 photographies. (ee) = Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. = = Ê par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Get È A nimaux fossi | @S, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer = £ \ 7 untrès grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins à et de figures de ce volume. à Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869 figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. £ u par P.-H. FRiTEL, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet = D [a ntes fo SSI | @S, ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent F2 7 pour l’histoire de tous les fossiles de France. & Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 figures dans letexte, formant un total de 546 figures. à Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS {(7°) de Léo QE. 30° ANNÉE GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (/) Essômes. — C'or et arr. de Château-Thierry, AISNE. Feuille 49 : Meaux N.-E. (PI. VII, fig. 2.) Station (P. N.) d'Essômes, ligne de Château-Thierry à la Ferté-Milon. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur et moyen. Cette localité, aujourd’hui inaccessible, a fourni un nombre assez considérable d'espèces parmi lesquelles il faut citer : Siliqua Laubrieri, Coss., Sphenia cyrenoïdes, Coss., Cardium triangulatum, de Laub, Kellya essomiensis, Coss., Limea eocænica, de Laub., Scalaria essomiensis, de Bour., Bayania essomiensis, Coss., Mesalia Ecki, de Laub,, Potamides Laubrieri, Coss., Drillia esso- miensis, de Laub. comme lui étant spéciales. La sablière, située au N.-E. du village, montrait la coupe suivante : TVA ETIENE PélAlE entre ailee eee eee latelee Miele eielsfe ie 0 30 6. Marne calcaire grisâtre avec C. fhiarella etBithinies. 0 22 5. Sable verdâtre à Cer: crenulatum et autres fossiles. 0 05 4. Grès rognonneux, irrégulier, variant de 0 05 à 0 35 et remplacé latéralement par ‘au sable, dans les places amincies; nombreux Bayania ee 0 35 3. Sable blanc sans fossiles. ...............0......... 4:20 2. Sable très fossilifère : Pinna margaritacea, Lucina eleansalellinannos mans etc PEER EE 0 60 HPRSAbleSansRtossilen SU: Ne RATE , 6 OÙ L'exploitation de cette sablière fut abandonnée vers 1879. D'assez nombreux fossiles furent également re- cueillis dans cette localité, lors de la construction de la ligne de la Ferté-Milon à Château-Thierry. Essonnes.—Ctor et arr. de Corbeil, SEINE-ET-OISE. Feuille 65 : Melun N.-E. Station de Corbeil-Essonne, ligne de Paris à Mon- targis. MM. Vasseur et Garez ont donné (Bull. soc. géol. (3), t. V, p. 279, 1877) la coupe d’une argilière qui montrait un faciès spécial des marnes à Limnea slrigosa. Elle pré- sentait de haut en bas la succession suivante : t.v. Terre végétale. 15. Limon argileux jaune, avec sa- ble ferrugineux en poches et blocs épars de calcaire sili- CEUHAUENBTIe EE EE EE 3 50 14. Marne argilo-sableuseblanche. 41 00 13. Marne argileuse vert foncé, passant à la suivante...... 0 36 12. Marne argileuse verte,....... 1:70 11. Lit de marne magnésienne IEC 20866 0000600u020 0 07 10. Marne argileuse verte avec fi- lets sableux-blancs........ O5 9. Calcairemagnésienblanchâtre (0 07 8. Marne argileuse verte........ 1 20 1. Calcaire marneux blanchâtre. 0 15 6. Marne feuilletée verdâtre à Cy- rena convexa et ossements dERPOISSONS EEE CEE CLERE 0 70 5. Calcaire magnésien ......... 0 05 4. Marne argileuse brune eee 0 10 3. Calcaire blanc, très siliceux par pe avec Bithynies et Planorbes silicifiés. .... 0 11 2. Marne sableuse brune, pétrie de débris de coquilles lacus- ERÉSoododooteoocouaoccoë 0 10 1. Calcaire blanchâtre, dur, ren- fermant à l’état de moules les mêmes fossiles que les Fig. 1. Coupe de l’ar- gillière d'Essonne. couches 13 et 14, sur...... 0 20 (4) Voir le Naturaliste, n°5 482, 483, 485, 487, 489 a 498, 501, 505 et 506. 2 SÉRIE — N° OT 15 AVRIL 1908 La vérification &e cette coupe est aujourd’hui pes sible. Etampes. — Cton et arr. dudit, SEINE-ET-OISE=3—. Feuille 65 : Melun S.-0. (PI. XI, fig. 3.) Station d'Etampes, ligne de Paris à Orléans. Stampien. — Sables de. Fontaine- bleau. Aquitanien. — Calcaire de Beauce. Localité classique pour l'étude de l’oligocène moyen et supérieur dans la région parisienne, et remarquable par la quantité de fossiles qui se rencon- trent dans les gisements de ses en- virons. : A Etampes même deux points sont intéressants à visiter pour les belles coupes que l’on y peut observer. Ce sont d’une part les sablières du faubourg Saint-Pierre et de l’autre part à la côte Saint-Martin. Fig. 2 — Coupe Pans l’unedes sablières du faubourg, de la sablire le calcaire de Beauce est exploité au- du faubourg St- Gessus des sables (fig. 2) et M. G.-F. Doll- Pierre, à Etam- : pes. * fus a pu y relever la coupe suivante : | 15. Terre végétale. 14. Nombreuses couches d’un calcaire blanchâtre assez dur, avec lits minces d’argile blanche EVER ÉRE do0odcovdasoosouoou couv a eue > 00 13. Calcaire blanc à Limnées avec une zone mé- diane de gros silex blonds................. 0 70 EAP M Eitd'arsileNeriseMoutverte ere re COLE 0 05 2 |11. Calcaire marneux blanc, tendre .............. 1 00 à |10. Calcaire siliceux dur, en un fort banc......... 0 80 a l 9. Calcaire blanc plus ou moins dur............ 0 60 enRSrtEiletimarneuxiens etistratiié PER EE ere 0 20 & (ue blanc-jaunâtre à Bifhinelles....... SONIOËZ5 3 | 7.) Lit irrégulier de silex noir à Cyclostomes.. 0 25 s lMarne blanc-crême à Pot. Lamarcki......... 1 00 Marne feuilletée jaune à Cycl. antiquum...… 0 05 AroiletfeuilletéeNbrune PEL TEEN EE 0 08 6. Het noire, pure, fendillé.…. ALAIN 0 06 | SAC EE Mn soocobsoososscsdbogcopcebedo 0 02 | fase Silellienteuselbrune Re E PE PEER ECC ER 0 01 L Lignite noire, dure, fendillée................ 0 04 > | + (Sable jaunâtre avec petits rognons de grès... 0 08 M0) Sable blanc, finetipur ee an 1 50 = à | 4. Argile ligniteuse et sable verdâtre, stratifiés 0 42 A 2 DE {Sabie Here DE HOME cod oaeocousdoccouve 0 20 ES Tablette de faux grès en boules irrégulières. Z | 3.) Sable blanc pur avec quelques cailloux à ë TADee RE AS UN ea M RER D 1 20 R | 4. Sable blanc en masse pure, visible, sur........ 5 00 La coupe classique de la côte Saint-Martin est très instructive car elle montre, à la base, le passage insen- sible du régime marin des sables de Fontainebleau au régime lacustre du calcaire de Beauce. Ce point a été visité à différentes reprises lors des Congrès géologiques tenus à Paris en 1878 et en 1900. Les deux coupes sui- vantes sont précisément empruntées aux comptes ren- dus de ces excursions. La première fut relevée en 1878 par MM. Munier Chalmas et Vélain, elle présente les détails suivants : t.v. Terre végétale et éboulis. 8. Calcaire bréchoïde présentant à la base des bancs à | Helix SSSR PRTRNER Ne RAA EEE RAT AN AT 27e t HepBancilieniteuxeeeEterere-cereeierberrreEeiieesceee 45 50 6. Calcaire marneux à Limnæa stampinensis, Planor- | bis NHelirMetc ee tRerereeceLetree eee eENenLL 5, Marnes à Paludestrina Door onnn) Potam. La- Éd 000 us 0e 0e BAT 00 0e DEUST D UD 0% 90 LE NATURALISTE 4. Marnes et sables ligniteux....................:... 0 10 3. Marnes à Paludestrines et Potamides...... Spobdabe 0 30 2. Marnes avec silex en rognons ou meuliériformes à Cyclostoma antiquum, Helix Munieri, Pupa, etc. 0 30 1. Marnes à Paludestrines, Potamides Lamarcki..... L’assise 2 fournit à Munier-Chalmas une riche faune de coquilles presque toutes terrestres, en grande partie décrites par Deshayes ; elle contenait 10 Hélix, 10 Pupa, 2 Cyclostomes, plusieurs Lymnées et Planorbes. La seconde coupe est due aux observations de M.G..-F. Dollfus en ce même point: elle comprend les couches suivantes : Sables manganesiferes - | Lboulis Te u de galets Dee Se So .-.Se? Pe-,0 Caraite Brzini. -._ Grande route d'Orleans _. | £ B — Coupes de la côte Saint-Martin au S. d'Etampes (lieudit le Rougemont) en A, d’après MM. Munær-CnaLmas et VÉLAIN; en B, d’après M. G.-F. Dorrrus. Fig. 3. 17. Calcaire fragmentaire jaunâtre, inaccessible ou mas- Qué, @NVITON..............-................. 15 00 46. Calcaire jaune compacte, Limnées éparses......... 1 40 15. Argile sableuse, feulietée, ligniteuse......... 0 05 à 0 20 14. Calcaire celluleux jaunâtre.......:.:............. 1 50 43. Argile grise feuilletée............................. 0 20 12. Calcaire blanc crayeux....:...2.4"2 "00" 0 90 41. Calcaire tabulaire, saillant, jaunâtre avec Planorbes et Limnées très abondants...................... 0 80 10. Calcaire marneux blanc, délité au sommet, irréguliè- rement siliceux à la base....................... 0 90 9. Calcaire dur en tablettes, avec Limnées........... «+ 0126 8. Marne blanche à nodules siliceux gris à Bithinella Dubuissoni, Potamides Lamarcki................ 0 40 1. Filet sableux gris, ligniteux, noir à la base........ 0 45 6. Marne blanc-crême avec Potamides...:........... 0 30 5. Marne blanche avec gros rognons meuliériformes, Cyclostoma, Helix, Pupa, Chara............... 0 30 &. Marne gnise à Pot. Lamarcki..................... 0 10 3. Sable argileux noir, lignitéux.........:........... 0-40 2. Sable g'is et violacé, assez fin.................... 1 50 1. Sable blanc exploité, visible sur.................. 3 00 Selon M. G.-F. Dollfus c’est sur le niveau de la couche 7 que vient se placer la faune marine d'Ormoy. Aujourd hui, ce point si intéressant est devenu diffici- lement accessible et ne montre que bien imparfaitement les détails donnés ci-dessus. Etrechy. — C'*" et arr. d’Etampes, SEINE-ET- OISE. = + ti vi Feuille 65 : Melun S.-O. (PI. XI, fig. 3) Station d’Etrechy, ligne de Paris à Orléans. Sannoisien. — Calcaire de Brie. Stampien. — Marnes à huîtres et mollasse d’Etrechy : Falun de Jeurre. On cite de cette localité, très riche, plusieurs espèces qui lui sont absolument spéciales, ce sont : Cuspidaria Bezançoni, Coss. et Lamb.; Psammobia nilens, Desh.; Lucina tenuistriata, Heb.; Lucina Omaliusi, Desh.; Lutelia oligocænica, C. et L.; Perna Heberti, C. et L.; Chiton Etrechiensis, de Roch; Cæ- cum Edwarsi, Desh.; Cæcum Carpentieri, Desh.; Ceri- thium Cotteaui, C. et L.; Marginella perovalis, v.Kœn. et qui paraissent provenir d'un affleurement, aujourd’hui - envahi par la végétation, qui se montrait à droite de la route de Paris à Orléans, immédiatement après le pont du chemin de fer, quand on se dirige d’Etréchy sur Etampes. Un autre point intéressant se montrait dans cette localité à 1 k. 200 au N. de la station, à la ferme de Vintué. Une petité carrière, désignée sous le nom de Fosse-Meunier, montrait, il y a quelques années encore, la coupe suivante, relevée par M. G.-F. Dollfus : tivoilerremeéceétale Lee PAR œ 10. Sables jaunes remaniés, galets ISOÏÉS ERA NAT AN(S 3 00 9. Falun : sable calcareux jaune à Natica crassatina. Cerith. pli- catum, Pectu.culus angusti- costatus, Trochus incrassatus. 1 50 8. Falun jaune solide dit Mollasse à Ostrea cyathula, Cylherea in- CRT odencobeses sos odoos 0 80 7. Mollasse marneuse à Ost. cya- LRULGÉER ES MENEEEASRANRE PER 1 55 6. Mollasse dure,exploitée pour moel- lons, moules de fossiles très nombreux eee ec 0 40 5. Sable blanc gréseux,sans fossiles. 0 60 4. Mollasse marine, dure à Ost. cya- CRUE AMENER EEE 0 20 3. Marne blanche tendre et argile Vendatre Eee EE 1 50 2. Marne blanche avec banc siliceux AUNSOMME A PEER PEUPLE 1 60: 1. Calcaire siliceux gris (Meulière dexBrie) SUR LEE PE LE REEEE CEE 1 00 Fig. 4 — Coupe de la Fosse-Meunier. Comme on le voit cette explication était très instruc- tive, car elle montrait le contact de la base de sables de Fontainebleau avec le calcaire de Brie. Elle est malheu- reusement aujourd'hui complètement envahie par la végétation, et seule la couche 9 y fournit encore quel- ques fossiles ramenés à l’ouverture des terriers, nom- breux en ce point. Ezanville. — Ct* d'Ecouen, arr. de Pontoise, SEINE- ET-OISE. == F Feuille 48 : Paris N.-E. Station d'Ecouen- Ezanville, ligne de Paris à Persan - Beaumontet Luzar- ches (par Montsoult- Maffliers). Bartonien. — Cal- cai ede Saint-Ouen, sables moyens in- férieurs , niveau d'Ezanville. Plusieurs sabliè- PRE ER TO RE ME CENTRE LE NATURALISTE ga EE — = 2 EE ; res sont ouvertes auprès de ce village, La sablière clas- sique, qui a fourni beaucoup d'espèces à Deshayes, pré- sentait la coupe suivante: . Sable ligniteux...... ms eln(nesioleleloleis viol = 21e 06060060 . 040 . Sable sans fossile passant au suivant............... 0 60 Sable verdâtre fossilifère....:.............. 4" 0 30 Zone argileuse à Bay. hordacea, non continue. . Sables blancs calcareux à fossiles variés, . Sable peu fossilifère, jaunâtre à la base. - Sable jaunâtre calcareux à débris de coquilles avec quelques galets. 1. Sable jaune à fossiles variés. NO Go Hs O7 On =1 00 C'est-à-dire qu'elle correspond presque point pour point à la sablière dite « du petit bois » située sur le territoire de la commune d’Ecouen (voir ce nom) et au- jourd’hui abandonnée. D'après les observations de M. G. Ramond, dans la sablière qui est tout près du cimetière d'Ezanville, le niveau fossilifère le plus important est constitué par les sables jaunes verdâtres d'Ernemonville surmontant une récurrence fluvio-marine à Bayania. Quand au niveau d'Ezanville type il est d’après le même géologue bien visible dans une petite carrière abandonnée, ouverte à la limite des communes d'Ezan- ville et de Moïselles; ces fossiles caractéristiques étant : Potamides scalaroides et P. perditus. (Voir G.-F. Dollfus : Bull. Soc. géol. de France (3) t. VIII, p. 171 et G. Ra- mond: Bull. soc. nat. paris., n° 3, 1906.) On trouvera dans ce dernier travail une liste des espèces les plus communes de ce gisement. (A suivre.) ‘ P.-H. FRITEL. L'ANBLYOPNS SPELAUS, DE KAY, Poisson aveugle des cavernes des Etats-Unis. Dans plusieurs provinces des Etats-Unis d'Amérique, le Kentucky, le Tennesse, l’Indiana, le Missouri, etc., le sol est creusé de cavernes parfois immenses, formant des réseaux de galeries qui affectent toutes les direc- tions, s’étranglent ou se dilatent, montent ou descen- dent, et dans la plupart desquelles les eaux superfi- cielles, après y avoir pénétré par infiltration ou au moyen de conduits en entonnoir qui en traversent la voùte, se réunissent en ruisseaux, en rivières, en lacs, ou dans des dépressions profondes en forme de puits ou de gouffres. Connues depuis longtemps des géologues, qui les ont en partie explorées, ces cavernes semblent toutes creusées dans le calcaire carbonifère ou le calcaire magnésien. Les naturalistes américains leur assignent pour ori- gine l'érosion et la désagrégation des roches par les eaux courantes venues de l’extérieur et qui ont pénétré daps les fissures du sol. Au début de la formation des cavernes, la dissolution des calcaires par les eaux pluviales acidulées à pu également jouer un certain rôle. Cette période de début remonte sans doute à l’époque géologique éloignée où les dislocations du sol ont amené la production de fissures dans lesquelles les eaux se sont accumulées; et les phénomènes d’érosion qu'elles ont, occasionnés ont dü se continuer pendant de longs siècles, favorisés par les mouvements du sol. Que les cavernes d'Amérique aient été creusées ou non avant l’époque glaciaire, elles ont dû, suivant Packard, être réexcavées, du moins celle du Mammouth et beaucoup d’autres dans le Kentucky, par les cours d’eau pendant l’époque de formation des terrasses de ri- vières, longtemps après la fusion et la disparition des glaciers; leur état actuel ne remonterait pas au-delà de sept à dix milleans. Jusqu’à une époque assez rapprochée, l’étude générale: de la faune de ces cavernes avait été à peu près complè- tement délaissée, lorsqu’en 1888, A.-S. Packard, dans un important mémoire : The Cave Fauna of North America, with remarks on the Anatomy of the Brain and Origin of blind Species(1), fit connaître celle d’une série de ces cavernes, notamment celle de la caverne du Mammouth dans le Kentucky, probablement la plus vaste de toutes. Samuel Garman, en 1889, décrivit celle des cavernes du Sud-Ouest du Missouri : Cave Animals from Southwes- . tern Missouri (2), et tout récemment M. Arthur Banta publia un nouveau travail des plus intéressants sur The Fauna of Mayfield’s Cave (3). La caverne de Mayfeld est de peu d’étendue; mais l’accès en est commode et elle n’est éloignée que de quatre milles et demi du Labora- toire de l'Université de l'Indiana, circonstances qui en facilitaient l’exploration ainsi que l’étude des animaux qu’on y rencontre. La faune de ces cavernes comprend généralement quelques Mammifères, des Batraciens, quelques Pois- sons, des Crustacés, des Insectes, des Myriapodes, des Mollusques, des Vers, des Infusoires, dont l’étude offre le plus grand intérêt, non seulement au point de vue de la connaissance des espèces qui composent ces groupes et dont beaucoup sont aveugles, mais aussi, et surtout, à raison des questions que ces espèces soulèvent relati- vement à leur origine et aux affinités qu'elles présen- tent avec les espèces alliées qui habitent en dehors des cavernes. Il est aussi à remarquer que, chez les espèces aveu- gles, le degré d’atrophie de l’organe visuel est très diffé- rent pour chacune d'elles. Nous reuverrons aux mémoires que nous venons d’in- diquer le lect-ur désireux de connaître en détail ces faunes cavernicoles, pour nous occuper ici de l'un des rares poissons qui en font partie, l’Amblyopsis spelæus, de Kay (4). Ce curieux téléostéen, de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux de Cuvier (Physostomi abdominales de cer- tains auteurs) et décrit d’abord par de Kay (4), puis par de nombreux naturalistes, pour la plupart américains, a ° la partie antérieure du tronc sensiblement cylindrique; mais tandis qu'il s’élargit en se continuant en avant par la tête, qui devient très déprimée et qui est elle-même la partie du corps la plus large, il s’atténue peu à peu et se comprime latéralement à son extrémité postérieure. Ouverte à l'extrémité d’un museau arrondi, la bouche (1) Memoirs of the National Academy, IV, Part. I, Washing ton, 1888. _ (2) Bulletin of lhe Museum of Comparative vol. XVII, n° 6, p. 225, Cambridge, Mass, 1889. (3) Carnegie Institution of Washington, n° 61, sept. 1907. (4) Zoology of New-York, Part IV, Fishes, p. 187 (1842). Zoology, 92: LE NATURALISTE est un peu oblique et assez largement fendue, la mâ- choire inférieure dépassant légèrement la supérieure. La tête, dont la longueur est contenue environ trois fois et demie dans la longueur totale,est dépourvue d’écailles et présente de nombreux replis cutanés saillants, en général transversaux, garnis sur leur bord libre de pa- pilles'tactiles. Dans le tronc, les écailles sont petites, cycloïldes, légèrement agrandies sous le ventre. La ligne latérale, visible seulement, suivant de Kay, dans la partie postérieure du tronc et sur la queue, n’est pas distincte sur les spécimens que nous avons sousles yeux. Très rapprochée du bord buscal, la narine antérieure s'ouvre à l'extrémité d’une large saillie tentaculaire, dont la longueur est presque égale à la distance qui sé- pare sa base de la narine postérieure. De même que de nombreux animaux cavernicoles, l’'Amblyopsis spelæus est aveugle, non qu'il soit dé- pourvu d’yeux, car il en possède dans lesquels on recon- naît une sclérotique, un rudiment de cristallin, une cho- roïde, une rétine imparfaite et an nerf optique (2); maiss recouverts par la peau, qui les prémunit contre les chocs et qui intercepte le passage des rayons lumineux, ils ne sont pas visibles extérieurement, bien que leur situation soit nettement indiquée par une assez large dépression. Grande est l'ouverture des ouies, qui permet de dis- tinguer quatre arcs pranchiaux ; de son côté, la mem- brane branchiostège, soutenue par six rayons, s’unit à sa congénère sous le pharynx. La nageoire dorsale occupe sensiblement la partie moyenne du tronc ; elle est courte, plus haute que lon- gue et compte dix rayons mous (d: Kay ne lui en assi- gne que sept) articulés, les plus longs ramifiés. L'anale a à fort peu près les mêmes dimeusions; elle offre éga- ler ent dix rayons, dont le premier correspond au cin- quième rayon de la dorsale. Quant à la caudale, elle se termine en pointe. Les nageoires pectorales sont faibles, soutenues par douze rayons mous ramifiés. Rejetées très en arrière, un peu en avant de l'extrémité antérieure de la dorsale, les abdominales sont très petites et composées seule- ment de cinq rayons. Une particularité curieuse à remarquer consiste dans la situation de l’anus en avant de l’origine des pecto- rales, entre les orifices des ouies, mais le tube digestif s'étend bien au-delà en arrière; le cul-de-sac de l’esto- mac en est même la partie la plus reculée, et l'intestin, qui en nait, se dirige d’abor& en avant, décrit ensuite une anse et reprend sa direction primitive pour venir s’ouvrir au dehors au point indiqué, en avant de l’orifice de l'æœsophage dans l’estomac. Les deux mâchoires sont armées de nombreuses dents en carde formant sur chacune d'elles une bande assez large. Deux autres séries, dirigées obliquement en ar- rière et en dehors et composées de dents plus fortes, s’observent aussi sur les palatins, mais le vomer en est dépourvu. Nos spécimens présentent une teinte blanc pâle sur la tête, gris jaunâtre sur toute la longueur du tronc et de la queue. Suivant Tellkampf (1), l'Amblyopsis spelæus offre une teinte blanche à l’état frais. (4) Wyman : Proc. of the Boston Soc. of the Natur. His- tory, t. V, 1854-55, p. 19. (2) Müller's Archiv. IV, 1844, p. 381. Sa plus grande longueur, du museau à l’extrémité de la nageoire caudale, ne semble guère dépasser 10 centi- mètres. Elle serait, d’après de Kay, de 3 pouces un quart, soit 8 centimètres 25; elle atteignait 4 pouces et demi chez le plus grand des spécimens observés par Tellkampf (loc. cit., p. 391), et. elle s'élève, chez les nô- tres, à 8 centimètres et demi. Ce poisson habite non seulement la caverne du Mam- mouth, mais aussi celles de Wyandotte, de Hamer, de Donaldson, de Mayfield, etc. [1 se tient habituellement dans les eaux tranquilles et évite les courants. Il nage lentement, souvent près de la surface et sans prêter aucune attention au bruit ni à la lumière; mais que l’eau soit agitée, il s’y enfonce vivement et va se réfu- gier sous une saillie de rocher ou dans quelque autre retraile, d’où il ne sort qu'avec une grande circon- spection. Il peut rester longtemps sans prendre de nourriture, et son régime est d’abord resté ignoré. Aujourd’hui il est bien établi que l’'Amblyopsis est un poisson essentielle- ment carnassier. Il s'empare, à l’occasion, des jeunes de sa propre espèce; mais il vit surtout de Crustacés isopo- des (Crangonyzx) et décapodes (Cambarus), et nous avons extrait d’un spécimen une pince intacte d’assez grandes dimensions, qui nous a paru appartenir au Cambarus pellucidus, Tellkampf, espèce d’écrevisse aveugle comme l’'Amblyopsis. : Les causes qui ont frappé de cécité ces espèces, ainsi que beaucoup d’autres, n’ont rien de mystérieux. On sait qu'un organe destiné, par sa structure, à remplir une fonction déterminée, qu'il remplit effectivement chez la plupart des êtres qui en sont pourvus, s’atrophie à la longue si, pour une cause quelconque, l’exercice de cette fonction est aboli : l'abolition de la fonction déter- mine l'atrophie de l'organe. Et il est à remarquer que parmi tous les organes dont l’ensemble constitue un organisme, l'œil est l’un des plus sujets à s’atrophier. Un grand nombre d'animaux vivent, en effet, dans des conditions telles que les yeux sont soustraits à l’action de la lumière et que, la fonction visuelle ne pouvant s'exercer, l'œil, qui en est l'organe, s’atrophie. C’est le cas. non seulement de la plupart des espèces caverni- coles des Etats-Unis, mais encore du Protée, Batracien urodèle pérennibranche connu depuis longtemps, qui vit dans les eaux souterraines et les grottes de la Carniole (Autriche) ; de nombreux animaux marins, notamment des Poissons et des Crustacés, qui vivent à de grandes profondeurs où la lumière ne peut pénétrer; de beaucoup de reptiles terricoles, comme les Amphisbéniens, divers Scincoidiens et autres espèces voisines de cette dernière famille; de tout un groupe d'Ophidiens, les Typhlopidés, et de la famille entière des Batraciens apodes, les Pseu- dophidiens, qui, de même que les Reptiles terricoles, vivent enfouis dans le sol. $ Chez tous ces animaux, l'œil, recouvert généralement par le tégument externe et quelquefois encore visible de l'extérieur, n’est pas complètement atrophié ; et on peut se demander s’il ne serait pas possible, en vertu de cette autre loi physiologique inverse de la précédente : la fonction crée l'organe, de ramener à l’état normal l’œil de l'Amblyopsis spelæus, en soumettant cette espèce, dans des bassins appropriés, où l'accès delalumière aurait lieu progressivement, aux autres conditions d'existence dans lesquelles elle vit à l’état de nature et en s’attachant, LE NATURALISTE 9 93 avant tout, à en favoriser la reproduction. Les généra- tions successives qui naîtraient seraient isolées les unes des autres, et l'observation montrerait à chaque instant, en ce qui concerne la régénération des parties constitu üves de l’œil, les progrès réalisés chez chacune d'elles aux divers âges de son existence. Peut-être qu'avec du temps et de la patience on arriverait à des résultats inté- ressants. Cette expérience, croyons-nous, n'a jamais été tentée; elle mérite de l’être, et nous prenons la liberté d'appeler sur ce sujet l'attention des naturalistes américains. Dr F. MocQuarp. ASODOCODOOCSCOOCICONTESISOOLSOOO0II LES ENNEMIS DU BLÉ MAMMIFÈRES 4. Mus decumanus, Pall. Rat surmulot, — Mange le blé dans les greniers. 2. Mus rattus, Linné. Rat noir. — Mange le grain dans les greniers pendaat l'hiver. 3. Mus musculus, L. Rat souris. — Détruit des quan- tités considérables de blé dans les greniers et les granges. 4. Mus minutus, Pall. Rat nain. — Détruit beaucoup * de blé en vert. 5. Arvicola arvalis, Pall. Campagnol des champs. — Mange le blé dans les champs. OISEAUX 4. Le Corvus Corone, L. Corbeau Corneille. — Mange le blé nouvellement semé. 2. Le Corvus frugilegus, L.. Corbeau freux. — Mange le blé qui commence à germer. 3. Le Passer domesticus, Briss. Moineau domestique. — Mange le grain dans les champs et dans les granges. 4. Le Passer montanus, Briss. Moineau friquet. — Mange le grain dans les champs et dans les granges. INSECTES COLÉOPTÈRES À. Zabrus gibbus, Fab. Le Fabre bossu. — La larve coupe les jeunes pieds. 2, Zabrus tenebrioides, G. Hongrie. Le Zabre obscurci. — Mêmes dégâts que le Zabrus gibbus. 3. Trogosita mauritanica, Linné. Trogosite de la Mau- ritanie. — La larve perce les grains. : &. Rhizotrogus solstitialis, Lat. — Le Hanneton de Saint-Jean. — La larve mange les racines du blé. 5. Melolontha vulgaris, Fab. Le Hanneton vulgaire. — La larve mange les racines du blé. 6. Anisoplia graminicola, Lat. Anisoplie des grami- nées. — La larve mange les racines du blé. 7. Anisoplia agricola, Fb. fruticola, W. Anisoplie agri- cole. Hanneton des champs. — La larve mange les racines du blé. 8. Agriotes segetis, Bjerkand. Le Taupin des mois- sons. — La larve mange les racines et le collet. 9. Anobium paniceum, Linné. La Vrillette du pain. — Mange les biscuits du soldat. 10, Tencbrio molitor, Linné. Le Ver de la farine. Téné- brion meunier. — Mange la farine. 11. Calandra granaria, Linné. Calandre du blé. Cha- rancon du blé. — Mange l’intérieur des grains dans les greniers. 12. Calandra oryzæ, Linné. Calandre du riz. — Mange l’intérieur des grains dans les greniers. 13. Saperda gracilis, Faber. Saperde grêle. L’Aiguil- lonnier. La calamobie de Melleville. — La larve vit dans l’intérieur du chaume. : 44. Bruchus seminarius, Linné. La Bruche des se- mences. — Mange le grain. 15. Crioceris-Lema cyanella, L. Criocère à chassie bleu foncé. — Mange les feuilles du blé. 46. Crioceris-Lema melanopa, L. Criocère à chassie noire. — Mange les feuilles de blé. ORTHOPTÈRES 4. Melanoplus atlanis, Riley. Petite Locuste voyageuse. — Détruit les blés en Amérique. 2. Melanoplus Packardii, Scud. La Locuste de Packard. — Détruit les blés en Amérique. 3. Melanoplus bivittatus, Say. La Locuste à deux raies. — Détruit les récoltes en Amérique. 4. Melanoplus spretus, Uhler. La Locuste des monts Rocheux. — Nuisible en Amérique. 5. Acridium migratorius, Lat. Le Criquet voyageur. — Détruit les récoltes en Atrique. 6. Acridium perigriatum, Oliv. Le Criquet voyageur. — Détruit les blés en Afrique. 7. Stauronotus maroccanus, Thunberg, La Sauterelle du Maroc. — Détruit les récoltes en Afrique. 8. Caloptenus spretus. — Détruit les récoltes en Amé- rique. 9. Caloptenus Italicus, Linné. Le Criquet d'Italie. — Détruit les blés en Italie. 10. OŒEdipoda cærulescens, Linné. La Sauterelle bleue. — Détruit les récoltes en France. 11. Platycleis grisea, Fabricius. La Sauterelle à sabre. — Détruit les récoltes en France. S 12: Locusta viridissima, Linné. La Sauterelle verte. — -Détruit les graminées en France. 13. Thrips cerealium, Hal. Le Thrips des céréales. — Vit sur les épillets au mois de juin. 44. Thrips decora, Hal. Le Thrips orné. — Détruit les grains. 45. Thrips frumentarius, Beling. — Cet orthoptère est signalé par Kaltenbach comme vivant sur le blé. HÉMIPTÈRES 1. Jassus seæ-notatus, FIL. Jasses à six taches. Cigale naine. — Pique les feuilles qui jaunissent ensuite. 2. Aphis avenæ, Fabr. Le Puceron de l’Avoine, — Vit sur la tige. 3. Aphis cerealis, Kalt. Le Puceron des Céréales. — Vit sur la tige. 4. Aphis glyceriæ, Kalt. — Vit sur la tige. 5. Aphis granaria, Kirby. Le Puceron du grain. Pu- ceron du blé. — Suce la sève des épillets. 6. Aphis radicum, G. — Attaqne le blé avant l’épiaison au moment où la tige se forme. 7. Endeis bella, Koch. Endeis belle. — On manque de renseignements sur cet insecte signalé également par Kaltenbach comme nuisible au blé. 8. Tychea amycli, Koch. — Cet hémiptère est signalé par Kaltenbach comme vivant aux dépens du blé. ‘94 LE NATURALISTE 9. Nectarophora cerealis, Kalt. Nectarophore des cé- :réales. — Vit aux dépens des tiges, des feuilles et des épis du blé. 10. Blissus leucopterus, Say. Blisse à ailes blanches. — Cause de grands ravages aux blés en Amérique. HYMÉNOPTÈRES 1. Cephus pygmaeus, L. Cèphe pigmée. — La larve se nourrit de la partie intérieure de la tige. 2. Cephus occidentalis, Marlatt. Cèphe occidental. — La larve mange l’intérieur de la tige et même les grains. 3. Pachynematus extensicornis, Nort, Pachynemace à longues cornes. Mouche à scie de l'herbe. — Les larves se nourrissent des feuilles. 4. Aulax graminsi, Cameron. Aulaque du gazon. — Occasionne une cécédie pyriforme ou fusiforme au voi- sinage du collet. 5. Isosoma n° 3908. Darboux et Houard. Isosome. — - Les entrenœuds demeurent courts. Acidie fusiforme. 6. Isosoma n° 3915. Darboux et Houard. Isosome, — Occasionne un renflement allongé à la partie basilaire de la tige. 7. Isosoma n° 3916, Darboux et Houard. Isosome. — Occasionne un renflement arrondi, très dur, près de l’épi. 8. Isosoma n° 3917, La larve occasionne ! dessus du nœud. 9. Isosoma agropyri, Meigen. Isosome agropyre (feu des champs). — Fait une gaine épaissie au voisinage des nœuds. 40. Isosoma grande, Riley. Isosome grand. — Ronge Ja surface intérieure de la tige. A1, Isosoma tritici, Fitch. Isosome du froment. — La Jarve occasionne des gonflements oblongs dans la paroi des tiges. Darboux et Houard. Isosome. — ’épaississement du chaume au- LÉPIDOPTÈRES 4. Melanagria (Arge) Galathea L. Galathée (le Demi- Deuil). — La chenille mange les feuilles en avril et mai. —_ 2. Pararga megæra, L. Pararge mégère. Le Satyre mégère. — La chenille mange les feuilles en mars, avril et juin. 3. Pararga egeria, L. Pararge Egérie. Le Tircis. — La chenille mange les feuilles en mai et sepembre. &. Epinephele ida, Esp. Epinephèle Ida. — La chenille mange les feuilles en avril et mai. 5. Cænonympha corinna, Hb. Cenonymphe corinne. — La chenille mange les feuilles. 6. Arctia villica, L. Aretie fermière. L'Écaille fer- mière. — La chenille mange les feuilles en mai, passe l'hiver. 1. Hepialus lupulinus, L. Hépiale lupulin. — La che- nille mange les racines. 8. Hepialus hectus, L. Hépiale hecta. — La chenille mange les racines. © 9. Bombyx franconica, Esp. Bombyx franconien. — La chenille mange les feuilles. 10. Leucania albipuncta, F. Leucanie à points blancs. Le Point blanc. — La chenille mange les feuilles en février et mars. 31. Leucania L. album, L. Leucante L. blanc. Le Cro chet blanc. — La chenille mange les feuilles en-avril et août. 12. Leucania Leucanie à un seul unipuncta, Haw. point. — La chenille mange les feuilles en mai, juin et juillet. 43. Laphygma frugiperda, S. A. Laphygme (voracite) perte du blé. — La chenille mange les feuilles en mai et en septembre. 44. Hadena rurea, Fb. Xylophasia rurea, F. Dup. Ha- dène dorée. — La chenille mange les feuilles au prin- temps. 45. Hadena hepatica, Hb. Hadène hépatique (couleur du foie). — La chenille mange les feuilles. 16. Hadena scolopacina, Esp. Xylophasia scolopacina Esp.-Dup. Hadène de la bécasse. — La chenille mange les feuilles en avril et mai. 17. Hadena basilinea, F. Hadène royale. Hadène du chiendent. — La chenille mange les feuilles en août. 48. Hadena strigilis, Lang-latruncula (Cl. Hadène étrille- voleuse. — La chenille mange les feuilles en mars et avril. 19. Hadena ochroleuca, Esp. Harus ochroleuca. S. V. Hadène jaune et blanche. — La’ chenille mange les feuilles en maiet juin. 20. Neuronia |lolii, Esp. popularis. F. Neuronie de l'ivraie populaire. — La chenille mange les feuilles de mars à mai. 21. Neuronia cespitis, F. Tea cespitis. $. V. Dup. Neurome du gazon. Noctuelle du gazon. — La chenille mange les racines en juin et juillet. 22. Charæas graminis, L. Charéade du gramen. La Noctuelle du grameu. — La chenille ronge les racines- -23. Apamea testacea, Hb. Luperina testacea. S. V. Apamée couleur de brique. — La chenille mange les racines. 24. Agrotis crassa, Hb. Agrotide épaisse. Noctuelle épaisse. — La chenille dévore les racines en mars. 25. Agrotis clavis, Hufn. Agrotide de la clef. La Mois- sonneuse. — La chenille mange les racines en juillet et août. 26. Agrotis segetum, L. Agrotide des moissons. Ver gris. Noctuelle des moïissons. — La chenille ronge le collet. 27. Agrotis corticea, Hb. Agrotide d’écorce. — La che- nille est peu connue. 28. Agrotis eæclamationis, L. Agrotide de l’exclama- tion. — La chenille mange les racines. 29. Agrotis tritici, L. Agrotide du froment. — La.che- nille attaque les épis dont les grains commencent à se former. 30. Asopia farinalis, L. Anne de la farine. — La che- nille mange la farine des grains. 31. Crambus fascinellus, Hb. aridellus. Zell. Game fascinelle, aridelle.'— On manque de renseignements sur cetnsecte que Kaltenbachcite comme nuisible au blé. - 32. Ephestia elutella, Bphestie lavée, la Phycide effacée. — La chenille mange les biscuits du soldat. 33. Ephestia kuehniella, Pyrale de la farine. — La che- nille mange la farine des grains. 34. Orobena frumentalis, L. Orobène du blé.— Signalé par Kaltenbach comme nuisible au blé. 35. Ochsenheimeria taurella, Schiff. Ochsenheimerie de taureau. — La chenille qui vit à l’intérieur de la tige, ronge le cœur de la plante. 36. Tinea granella, L. Teigne des grains. — La che- nille mange les grains. 37. Gelechia cerealella, Oliv. Geléchie. — On manque de renseignement surcet insecte. LE NATURALISTE 95 38. Alucita granella, L. Alucite des grains. — [La che- nille vit dans l'intérieur du grain qu’elle dévore. DIPTÈRES 1. Cecidomyia destructor, Say. C. secalina Lœw. Céci- domyie destructive, coupeur, Mouche de Hesse. — La pe attaque les pieds du blé. 2. Cecidomyia tritici, Kirby. Cécidomyie du blé. —La ne se nourrit de la sève destinée.au grain. 3. Cecidomyia aurantiaca, Wagn. Cecidomyie dorée. — Signalée par Kaltenbach comme nuisible au blé. 4. Cecidomyia flava, Meis. Cécidomyie blonde. — Ce diptère est cité par Kalenhac comme nuisible au blé. 5. Cecidomyide n° 3924. Darboux et Houard. Céci- domyie. — Cette cécidomyide déforme et gonfle l’inflo- rescence. 6. Chlorops lineata, FIL. Oscines Frit. Fb. :Chlorope rayé. — La larve s'attaque à la tige. 7. Chlorops tæniopus, Meig. Hongrie. ‘Chlorge à bau- des. Le Chlorops à pieds annelés. — La larves ‘attaque à la tige. 8. Chlorops strigula, Fb. Chlorope maigre. — Ce chlo- rope est également signalé par Kaltenbach comme nui- sible au blé. 9. Oscine devastatrix, Curt. Oscine dévastatrice. — La larve dévore les grains. 10. Diplosis tritici, Kirby. Diploside du froment. — La larve s'attaque aux embryons des épis. 11. Dolerus arvensis, Say. Dolère des champs. — La larve vit au détriment des feuilles. 12. Meromysa americana, Fitch. Méromyse américaine. — Les larves rongent la partie centrale de la tige. 13. Meromysa cerealium, Hongrie. Méromyse des cé- réales. — Cette espèce a été signalée en Hongrie comme vivant aux dépens du blé. 14. Lonchæa parvicornis, Mg. Lonchée à petites cornes. — La larve occasionne l’hypertrophie des bourgeons. 15. Ochthiphila polystigma, My. Ochthiphile à points nombreux. — Kaltenbach signale ce diptère parmi les ennemis du blé. 16. Agromyza graminis, M. Agromyze du gazon. — Kaltenbach cite également ce diptère comme nuisible au blé. 17. Agromyza sp? Agromyze. — Ce diptère est signalé par l’auteur ci-dessus comme nuisible au blé. 18. Opomyza florum, Fb. Opomyze des fleurs. — Cet insecte suivant Kaltenbach vit au détriment du blé. 19. Lasioptera cerealis, Lind. Lasioptère du blé. — Fait une légère dépression du chaume, sous la gaine. 20. Mayetiobia destructor, Say. Mayetiobie destructeur. — Arrête le chaume dans sa croissance. 21. Clinodiplosis equestris. Wagner. Clinodiplosis équestre. — Occasionne sur le chaume une petite dé- pression ovalaire. ACARIENS 1. Acarus tritici, Lag. Foss. Acare du blé. La Mite du blé. — Ronge le grain. 2. Tarsonemus n° 3918. Darboux et Houard. Tarsonème. — Cause des celluies épidermiques à la surface des chaumes. -3. Callyntrotus hystrix, Nal, Callyntrote porc-épic. — Décolore les feuilles. 4. Tyroglyphus farinæ, Acare de la farine. — Détruit les grains humides et malpropres. 5. Trombidium holosericeum, L'Aouta. Trombidion soyeux. — N'est pas nuisible au blé, mais donne aux moissonneurs une maladie particulière connue sous le nom de Aouta. MYRIAPODES l 1. Blaniulus guttulatus, Tule du blé à pieds rouges. — Mange les grains de blé lorsqu'ils viennent d’être semés. NEMATODES : 1. Anguillula tritici, Nielle des blés. — Attaque les grains. 3. Heterodera radicicola, Greeff, Hétérodère des ra- cines. — Occasionne des nodosités sur les racines. 3. Tylenchus n° 3921. Darboux et Houard. Tylenche. — Cause un renflement allongé rouge vif à la base des feuilles. VERS Les Lombrics ou Vers de terre. MALADIES CRYPTOGAMIQUES i. Puccinia graminis ou Straminis. — Rouille du blé. 2. Ophiobolus graminis, Saccardo. — Le Pietin ou ma- ladie du pied. 3. Ustilago segetum ou Carbo. — Le Charbon du blé. 4. Tilletia tritici ou Caries. — La Carie du blé ou Mis- seron. 5. Cladosporium herbarum. — Le Blé crevassé. 6. Septoria graminum. — Champignon destructeur des feuilles de blé. PAUL NOEL. ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. i LE ROSSIGNOL Le Rossignol (Luscinia Philomela, :An5av) fut célèbre dans l’antiquité. Pline lui consacre quelques paragraphes enthousiastes, entachés de beaucoup d'erreurs qui avaient cours de son temps (2) : — « Pendant quinze jours et quinze auits consécutifs, au moment où le feuillage des arbres s’épaissit, cet oiseau fait entendre sans repos son ramage. Il a tous les droits à notre admi- ration; d’abord quelle voix dans un aussi petit corps! Quelle haleine infatigable! Puis, c'est le seul dont le chant soit modulé suivant une science parfaite de la musique ; tantôt il le prolonge d’une haleine soutenue, tantôt il le varie en inflexions, tantôt il le coupe de batteries, tantôt il l’enchaîne en roulades, tantôt il le soutient en reprenant haleine, tantôt il le voile à l'im- proviste, tantôt encore il gazouille avec lui-même; plein, grave, aigu, précipitant les sons, les filant, les saccadant à son gré, et prenant le dessus, le milieu et la basse. Bref, en un si petit gosier se trouve tout ce que l’art humain a su tirer des flûtes les plus parfaites. Aussi ce fut le présage d'une poésie suave que d’en voir un chan- tant sur la bouche de Stésichore enfant. Et ne doutez (1) Voir le Naturaliste, n° 492 et suivants. (2) Histoire naturelle, livre X; chap. x. ‘96 LE NATURALISTE pas qu'il n’y ait de l'art dans le chant de cet oïsean: chaque rossignol a plusieurs airs. et ces airs ne sont pas les mêmes pour tous ; chacun a les siens. Ils luttent en- tre eux, et leur courageuse obstination est manifeste; le vaincu meurt souvent dans le combat, cessant plutôt - de respirer que de chanter. D'autres rossignols plus jeunes étudient, et recoivent la leçon qu'ils doivent apprendre; l'élève écoute avec une grande attention et il répète; le maitre et l'élève se taisent chacun à son tour; on reconnait que l'élève blâmé se corrige, et que, pour ainsi dire, le maître le reprend (1). Aussi des rossignols se vendent-ils aussi cher que des esclaves. Je sai: qu'on a acheté 6,000 sesterces (1.260 fr.) un rossignol, qui était blanc, il est vrai (ce qui est très rare), pour en faire cadeau à Agrippine, femme de l’empereur Claude. On en a vu souvent qui chantaient au commandement et qui alternaient avec la symphonie; de même il s’est trouvé des hommes qui, soufflant dans ün chalumeau rempli d'eau et muni d'une languette, imitaient le rossignol à s’y méprendre. Ces modulations si étendues et si savantes cessent peu à peu au bout de quinze jours, sans qu’on puisse dire que l’oiseau soit fatigué ou ennuyé. Puis, la chaleur croissant, la voix devient tout autre; elle n’a plus ni modulation ni variété, la couleur du plumage echange aussi; enfin pendant l’hiver on ne voit plus le rossignol. Sa langue n'est pas pointue, comme celle des autres oiseaux, » Elien parle ainsi qu'il suit de cet oiseau (2): a Le rossignol est le plus bruyant des oiseaux, excellent musicien, et il fait entendre ses chants ravis- sants précisément dans les lieux solitaires. Sa chair em- pêche le sommeil. Pour moi, les hommes qui absorbent une telle nourriture ne me paraissent ni bons ni sages. (Livre III, chap. XL). — Aristote dit avoir vu des petits rossisnols auxquels leur mère apprenait à chan- ter (3. Cet oiseau aime par dessus tout la liberté ; si on le prend en bas âge et qu’on l’enferme dans une eage, il s’abstient de chanter, et se venge ainsi par le silence d’avoir été pris. (Livre V, chap. xxxvIH). — J'entends encore Charmis, de Marseille, me dire que le rossignol est non seulement un chantre merveilleux, mais encore qu'il est. avide de gloire. En effet, quand il chante dans la solitude, il n'émet que des modulations ordinaires et peu travaillées. Mais quand il est captif et entouré d’auditeurs, alors il varie son chant de diverses façons, plus éclatantes les unes que les autres; c’est ce qu’Homère a voulu dire dans ces vers (4): “Qc 6 °6re Havôapécu roûpn, yAwpnic ’Andov… CAS (Livre XIT, chap. xXvIN). — Des animaux qui changent de couleur et de voir. — Le rossignol change de couleur ‘et de voix en été, et son chant n'est plus aussi varié, ni aussi éclatant qu’à l’époque du printemps. Le merle, etc. (Histoires diverses, livre XII, chap. xx). — Hésiode atteste que, seul de tous les oiseaux, le rossignol veille (1) Voir plus loin ce que dit Michelet à ce sujet, d’après la célèbre cantatrice espagnole Garcia-Viardot, (2: Histoire des animaux, liv. I, ch. xzur. (3) La femelle du rossignol ne chante pas. (4) Odyssée, chant x1x, vers 518. — Voir, plus loin, la conver- sation d'Ulysse et de Pénélope. toujours et ne dort jamais. L’hirondelle ne veille pas continuellement, mais elle dort à peine : cela est le ré- sultat du crime que tous deux commirent jadis en Thrace. » Pline dit encore (1) : — « Les jeunes césars Britan- nicus et Néron avaient un étourneau et des rossignols apprenant à parler grec et latin, de plus étudiant chaque jour et prononcant incessamment de nouvelles paroles. et même des phrases assez longues. » Mais voici qui est bien mieux; c’est le récit que fait le célèbre Gesner (Conrad) d’une conversation qu'un de ses érudits correspondants entendir entre trois rossignols; après lui, Willughby a répété aussi cette boutade — ou cette hallucination de l’ouie (2) : « J'ai cru, dit Gesner, devoir ajouter à l’histoire du rossignol ce que m’en a écrit un savant de mes amis, homme très digne de foi, dont voici le récit : « Comme je sais, Monsieur, que vous travaillez sur les oiseaux, je vais vous parler de rossignols qui contre- font les entretiens des hommes. C’est quelque chose de merveilleux et qui vous paraîtra presque incroyable, quoiqu'il n’y ait rien de plus vrai, puisque je l'ai éprouvé moi-même et que je les ai entendus de mes propres vreilles à la dernière diète de Ratishbonne. En l'an 1546, étant logé à l'auberge de la Couronne d Or, mon hôte avait trois rossignols enfermés séparé- ment chacun dans sa cage. Nous étions alors dans la saison du printemps, où ces oiseaux ont accoutumé de chanter continuellement ; et, comme j'étais malade de la pierre, je ne pouvais dormir. Vers minuit, tout étant tranquille, j'entendis avec étonnement deux rossignols causer ensemble en allemand, et répéter tout ce qu'ils avaient entendu dire pendant le jour. Ces deux rossignols n'étaient éloignés de mon lit que de dix pieds tout au plus, mais le troisième était trop loin pour que je puisse l'entendre. J'étais donc bien étonné de voir comment ces deux oiseaux disputaient entre eux sans se confondre. Ils contaient entre autres choses deux histoires assez longues pour durer jusqu'au jour, et cela avec des in- flexions de voix si naturelles qu'on n'aurait jamais pu s'attendre à un pareil événement, Je demandai à mon hôte s'il leur avait coupé le filet, ou appris à parler, et s’il avait remarqué ce qu'ils di- saient la nuit ; il me répondit que non, ainsi que toute sa famille. Pour moi, obligé de passer souvent les nuits entières sans dormir, j'écoutais avidement, et toujours avec une nouvelle surprise, les discours de ces petits animaux. Une autre matière de conversation roulait sur le garçon de cabaret et sur sa femme, qui n’avait pas voulu suivre son mari à la guerre; car le mari, à ce que les rossignols me faisaient entendre, tâchait de per- suader à sa femme, par l'espérance du butin, de quitter l’auberge et la domesticité, et de le suivre à l’armée; mais elle refusait de prendre ce parti, préférant, ou de rester à Ratisbonne, ou de s’en aller à Nuremberg. C'était un long débat qui se passait à l'insu du maitre, et que ces oiseaux me rendaient tout entier, même jus- qu'aux paroles indécentes. Or cette dispute revenait scu- vent sur le tapis, parce qu'apparemment ils l'avaient bien méditée. î Une troisième histoire concernait la guerre que l’em- (1) Histoire naturelle, Liv. X, ch. zrs. (2) De avibus, liber IIL, p. 534. LE NATURALISTE 97 pereur menaçait alors de faire aux protestants, et mes rossignols semblaient prédire tout ce qui arriva peu de temps après. Ils y mélaient aussi ce qui avait été fait auparavant contre le duc de Brunswick. Mais je pense qu’ils avaient puisé le tout dans les entretients secrets de quelques gentilshommes, officiers ou capitaines, qui se trouvaient fréquemment à mon auberge, et dans la pièce où étaient ces oiseaux. (A suivre.) E. SANTINI DE RIOLS. 2000000009909999299299299 LES SERPENTS DANS LA NUMISMATIQUE ANCIENNE L'histoire naturelle étudiée d’après les médailles, les camées, les vases et autres débris antiques, ofre un champ presque illimité à la sagacité des chercheurs; champ d’autant plus curieux à parcourir, qu'il a encore été peu exploré jusqu’à ce jour. On peut faire des décou- vertes intéressantes et y trouver des documents inatten- dus. C'est un attrayant sujet, qui a tout au moins le mérite de l'originalité. C’est dans ce sens que nous l'abor- derons, en commencant par les serpents; car une foule d'animaux et même de plantes y sont représentés, avec un sens qu'il est intéressant de mettre en évidence. Le serpent s'y rencontre sous des formes souvent inat- tendues, tantôt à peu près tel qu'il est dans la nature, parfois avec des ailes; mais le plus souvent avec certains appendices imprévus, tels qu’une barbiche sousle menton, une cornicule en arrière, des pendentifs en forme de ca- roncules ou même une figure humaine! Ce dernier cas est le plus rare; ainsi que les serpents à plusieurs têtes, ou les monstres ayant à la fois des têtes de serpent et de différents autres animaux. Contrairement aux modernes, qui ne manquent pas de représenter un dard bifide, au devant de la bouche des serpents, les anciens ne reproduisaient que bien rare- ment leur langue fourchue. Ce point a son importance; car il nous permet de reconnaître certaines pièces fausses, qui ne sont que des imitations des médailles anciennes. Bien que les Grecs et les Romains aient représenté des pythons, des couleuvres et des serpents venimeux, comme les vipères, l’aspic de Cléopâtre, etc.; quel- quefois cependant, on peut reconnaître la couleuvre d'Esculape, dans leurs dessins gravés ou peints. 4° Le serpent enroulé en cercle sur lui-même, de ma- nière à avaler sa queue, sert à représenter l'éternité : le cercle n'ayant nicommencement ni fin. C’est ainsi, qu'on le voit figuré devant la tête de Jupiter, sur une peinture de Pompéi. 2° Tout le monde connaît le Caducée de Mercure : deux serpents enroulés à l'extrémité d’une baguette, d'une façon symétrique, et se faisant vis-à-vis. Le cadu- cée typique peut présenter bien des modifications diver- ses. D'abord, à son état complet, il est orné de deux ailes ; bien que souvent on aît négligé ce détail. Ces ailes indi- quent la rapidité avec laquelle se propage la parole : Mercure étant en même temps le dieu de l’éloquence, d'après la fable. Ces deux ailes, généralement distinctes, se trouvent confondues comme celles du Phénix, sur une médaille antique. On a dit qu’elles étaient le symbole de léloquence, qui entraine l'esprit des auditeurs, au-des- sus du terre-à-lerre de la vie habituelle. On rencontre ce caducée un peu partout, sur les pein- tures des vases, comme sur les monnaies, les pierres gra- vées, les mosaïques, ete. Maisil faut bien savoir, que les deux serpents ne s’y trouvent pas toujours disposés comme sur le caducée ordinaire : c'est ainsi que parfois leurs enlacements sont beaucoup plus multipliés, en de- hors de la baguette qui leur sert de support; de sorte que leurs corps ne sont pas toujours dans le même plan. 3° Minerve, la déesse d'Athènes, a fréquemment le serpent pour emblème ; et cela, à des titres divers. D'abord, on le voit se dresser derrière son bouclier, sans doute: pour terrifier ceux qui seraient tentés d'attaquer le peuple grec, qu’elle protège. Souvent aussi on voit son égide entourée d’une garniture de petits serpents entre- lacés, qui pendent comme des effilés de cette sorte de guimpe écailleuse. De plus, Minerve est la patronne des industries féminines, qui nécessitent une vue perçante, de la patience et de la sagacité : or toutes ces qualités sont personnifiées dans le serpent. D'ailleurs la ruse de: la femme ne le cède en rien à celle de ce reptile, c'est l’arme par excellence des petits et des faibles. Bien des vases nous montrent des guerriers grecs por- tant le serpent de Minerve peint sur leur bouclier, comme le symhole de leur nationalité : c’est là une véri- table arme perlante, dans cette circonstance spéciale. 4° Mais c’est au point de vue de la médecine, qu'on rencontre le serpent employé comme emblème chez le plus grand nombre de personnes. C’est ici le symbole de la souplesse, de la vigueur et de la guérison : le serpent faisant littéralement peau neuve quand il mue, après avoir passé lui-même par une sorte de phase critique. Aussi le trouve-t-on sur les monnaies d'Epidaure, qui est la ville où Esculape, le dieu de la médecine, avait son temple, sous le nom grec d’Asclépiadès. Généralement alors, on le voit s'enrouler autour du long bâton, sur lequel s'appuie cette divinité; comme sur une béqui le enfoncée dans son aisselle droite. Pres- que toujours, cette grosse couleuvre s’y entortille en re- montant, de bas en haut ; mais parfois aussi, on la voit plus rarement aller en descendant vers le sol. Musa, le médecin d’Augeuste, est représenté sous la forme d’Escu- lape, avec le serpent enroulé à son côté. Naturellement, on le retrouve encore sur les médailles d'Hyppocrate, le père de la médecine, et sur celles de: Cos, sa ville natale. On le voit aussi sur les médailles d’Hygie, la déesse de la santé; d’où vient le mot français hygiène. Ici, le ser- pent se redresse pour boire du lait, dans lacoupe qu’elle lui présente; parfois, au contraire, on le voit descendre de son épaule, pour se diriger vers cette patère; enfin on peut le voir enroulé autour de son bras droit, pour se porter vers la soucoupe qu'elle lui tend de la mam gauche. est sous la forme d’un serpent, que le dieu de la mé- decine fut honoré à Rome. Une médaille représente ce serpent, sorti du navire qui l’avait amené de la Grèce à Rome, pour gagner à la nage l'ile du Tibre, où on lui érigea un temple. A ce titre, Apollon, lui aussi, a parfois le serpent pour emblème. N’est-il pas le dieu du soleil, dont les traits brûlants envoient aux mortels les épidémies fébriles? Or le dieu, capable d'envoyer des maladies de consomption aux hommes, peut aussi les en préserver et même par- j' Ér 98 LE *NATURALISTE venir à les guérir. À un autre titre, n’est-ce pas lui, qui a tué de ses flèches le serpent Python? Nous y revien- drons plus tard. Le serpent d'Esculape est une des plus fortes cou- leuvres de l'Europe centrale. Bien que sa dimension n'atteigne plus aujourd'hui deux mètres, il ne serait pas impossible que les anciens n’en aient connu jadis de plus grands encore. On observe en effet des géants, dans toutes les espèces animales. D’autre part, nous connais- sons des bas-reliefs, où on a placé Esculape et Hygie entre deux gros serpents, ainsi que le dieu. de la méde- cine tout seul, à côté d'un long Boa. C'est surtout dans les régions montagneuses de l’Eu- rope centrale, qu’on rencontre la couleuvre d’Esculape de nos jours; notamment en Illyrie et en France dans le Dauphiné, où nous en avons capturé un bel échantillon, que nous conservons encore en bocal, depuis un quart de siècle. Presque toujours, les artistes ont placé ses yeux beaucoup trop en arrière. 5 Voici maintenant quelque chose de peu connu: Le serpent se trouve plusieurs fois reproduit,commede sym- bole du culte de Bacchus et des fêtes des Bacchanales On voit alors : tantôt le serpent sortir d’un cyste (boîte ou coffret); tantôt deux serpents dressés, de chaque côte d'un trépied mystique, dont les queues sont enlacées sur une certaine longueur, dans leurs replis tortueux. On sait, en histoire naturelle, que l’accouplement des serpents est prolongé, à l’époque de leur fécondation. Nul doute que les anciens n'aient assisté à ce singulier phénomène, qui se trouve reproduit sur leurs médailles antiques. On ne peut plus distinguer alors les deux animaux l’ua de l’autre. Il ne faut pas oublier ici que les pampres de lierre et leurs fruits, en bouquets de grains noirs, étaient consa- crées à Bacchus, ainsi que celles de la vigne avec leurs grappes de raisin. Aussi trouvons-nous, sur les mé- dailles du dieu du vin, des couronnes de lierre, aux feuilles héraldiques à longue pointe, avec leurs bouquets de fruits en rosaces caractéristiques; qu'il faudrait bien se garder de confondre avec des couronnes de roses entremélées de feuilles! Nous avons résolu les mono- grammes et toutes les élisions des inscriptions, qui se rattachent à ce sujet; alors que les numismates, de notre connaissance, ne les avaient traduits qu’en partie seule- ment, sans pouvoir les déterminer tous, sur les pièces suivantes : À. La première pièce est une médaille cistophore de Pergame, où est figuré un ciste (coffret) mystique, d’où s'élance un serpent, dans une couronne de ce-genre, à feuilles et bouquets de graines de lierre héraldiques. Au revers sont les deux serpents enlacés, au devant de l’au- tel ou trépied sacré. Une demi-douzaine de serpentaux, issus de cet accouplement, pullulent dans le champ de la pièce : on voit les têtes de trois d’entre eux, sous le trépied; alors que d’autres glissent leurs corps fluets, sous les replis des queues de leurs parents enlacées. Un dernier serpenteau s’enroule autour d’un thyrse de bac- chante placé plus loin, à droite. Le mot grec Dio, que ces messieurs Ont laissé de côté, est l’élision de Dionusios, Bacchus en grec. Quant au monogramme, au-dessus de l'autel, c'est le mot pur, feu; sans doute une allusion au feu sacré, allumé par l'ivresse, que le dieu du vin com- munique à ses adeptes. j B. La seconde pièce est une monnaie de Tralles, en Asie Mineure, après la victoire de Pompée sur Mitbri- date. On y trouve encore les deux serpents enlacés, mais sans leurs petits. Par contre, on y voit écrits tout entiers les mots Dionusios Diogénès, Bacchus fils de Jupiter : ce dieu l'ayant fourré dans sa cuisse, pour y achever ses neuf mois de gestation, incomplètement terminés dans le sein de sa mère, Sémélé. C. Une troisième médaille, de Magnésie en Ionie, nous donne Bacchus enfant; au-dessus du ciste, d'où sort la couleuvre. D. Enfin un autre symbole du même genre nous est en- core donné, sur une quatrième médaille, avec la couronne de lierre, aux feuilles et aux fruits alternatifs en rosaces. E. Une cinquième nous cite le nom du président de ces fêtes de Bacchus à Apamée de Phrygie, entre le Méandre et le Marsyas, qui sortent des monts Rhodope et Rhætus, où ces fleuves prennent leur source ; qu'on ne doit pas confondre avec ceux de Thessalie, qui portent les mêmes noms. 4 6° En dehors des serpents accouplés, symbole des fêtes de Bacchus, nous trouvons encore (sur des mé- dailles, des bas-reliefs, etc.), les deux serpents étouffés par Hercule, dans son enfance, alors que Junon, son ennemie, les lui avait adressés, pour le faire périr avant qu'il n’aitatteint sa croissance. Tantôt il en maintient un à terre, de la main gauche, pendant que de la main droite il s'amuse à étrangler l’autre, en le serrant fortement au cou. Tantôt au contraire, ces deux serpents s’enroulent aux extrémités de,ses bras. Dans le premier cas, il est assis sur le sol, où il s'appuie sur la main gauche. Dans le second cas, il peut se trouver agenouillé ou debout et se défend courageusement. Ces observations sont d'autant plus curieuses, que nous voyons M. Duruy, le célèbre professeur d’histoire, ministre de l’Instruction publique, prendre le Pirée pour un homme (Hist. des Romains, liv. II, p. 820), confondre le Bacchéion d’Apamée, temple de Bacchus, avec un certain sieur Baccaius, Publius, Valérien, le président, des fêtes de ce dieu, dans cette ville de Phrygie ; sans avoir pu déchiffrer les noms de nos deux montagnes, où le Marsyas et le Méandre prennent leur source, les monts Rhœtus et Rhodope, personnifiés par un homme et une femme, assise sur des rochers, Il n’est plus douteux, pour nous, que les couleuvres tètent le pis des vaches, dans nos prairies ; depuis que des hommes consciencieux nous ont cité le fait suivant : Une vache s’isolait tous les jours, de ses compagnes du trou- peau, pour aller brouter l'herbe dans une partie solitaire de la pâture, où l’attendait une couleuvre. Comme cer- taines nourrices, elle éprouvait une véritable satisfaction à faire dégorger ses pis, du lait qui les distendait. On voyait alors la couleuvre s’enrouler autour d’une des jambes de derrière de la vache pour s’élever jusqu'à ses trayons et les têter; en faisant avec sa bouche des éfforts de succion, facilités par la distension toute particulière de ses mâchoires et de ses joues, malgré l’étroitesse de sa langue, Voir à ce sujet l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux, 31 bis, rue Victor-Massé. 7° On rencontre encore bien d’autres couleuvres, sur les débris que nous a légués l'antiquité. C’est ainsi, par exemple, qu'on voit, dans une cérémonie d'initiation, un des ministres du culte tenir une couleuvre dans chaque main. Sur un vase étrusque, un démon à grandes ailes, placé à la porte des enfers, tient dans ses mains deux longs reptiles; dont le corps est moucheté de petites taches noires, dans toute sa longueur. LE NATURALISTE 99 ER OR UN 0e OR meer 8o Ailleurs on trouve encore Latone, mère d'Apollon et de Diane, portant ses enfants dans ses bras, qui se sauve avec effroi, devant un grand boa sorti de sa ca- verne: alors que ces deux petits êtres lui tendent inno- cemment leurs bras, comme pour jouer avec lui, en cherchant à le caresser. Le monstre est si long, qu’il dresse sa gueule à la hauteur de l'épaule de Latone, qui n’a pour toute défense que les mains caressantes de ces petites créatures. 90 Sur une médaille de Chalcis, on voit un aigle en plein vol, déchirant de son bec une couleuvre, qu’il tient solidement dans ses serres, Par contre, sur une médaille de l'Élide, au revers de la tête de Jupiter, l'aigle regarde paisiblement un serpent se dresser devant lui; sans que ce reptile semble manifester, de son côté, la moindre terreur. Il est vrai qu'il se tient sur la défensive, en se dressant devant lui; mais il n’est pas facile, même à une vipère, de piquer un oiseau de proie comme un aigle, à cause de ses plumes hérissées. De son côté, il va de soi que l’aigle de Jupiter n’a rien à redouter : ce serait faire une injure au dieu de l’Olympe, que de le supposer un seul instant! 40° Ce qui nous intéresse plus particulièrement, ce sont les serpents à figure humaine que l'on trouve par- fois sur les médailles antiques, sous le nom de Glycon. Ils sont caractérisés par des pendentifs, suspendus au bas de leur tête, et descendant jusqu'au devant du cou; pendentifs bien différents de cette espèce de barbe de bouc, qui est unique et pointue du bout, à laquelle nous avons déjà fait allusion dans un premier article. Suivant les sujets, il semble que ce soient deux caroncules char- nus, plutôt que des crocs osseux, qui pendent, soit des deux côtes de leur tête, soit des coins de leur bouche. La taille du Glycon rappelle celle du boa d'Amérique. Ce qu'il y a de plus curieux, dans ce serpent mytholo- gique, c’est son nez, qui peut être mince et allongé comme celui de l’homme : il est alors horizontalement dirigé, au-dessus du crâne. D’autres fois ce nez, gros et court, est arrondi comme une pomme de terre, et ver- ticalement placé au devant du museau, au-dessus de la bouche ; au lieu d’être perché en l’airet d’être dirigé vers le ciel, comme dans le cas précédent. 11° Le serpent, comme arme parlante sur les monu- ments antiques, peut encore représenter les déserts afri- cains. C’est ainsi que, sur une monnaie de Fabricius, premier proconsul de la Cyrénaïque, établi par Auguste en l’an 27 avant notre ère, on trouve un serpent, qui représente le pays du Python d'Afrique. : D' BouGon. ANNEE HUI° CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE BRUXELLES 1910 Dans sa séance du 17 juin 1995, le deuxième Congrès quinquennal et international de botanique, réuni à Vienne, décida de tenir les assises du Ille Congrès à Bruxelles et nomma, comme présidents du Comité d’or- ganisation, MM. Th. Durand et L. Errera. Le Gouvernement belge ayant accordé son appui à l’organisation du Congrès, ces présidents confèrent, à leur rentrée en Belgique, le secrétariat général à M. le Dr de Wildeman. Par suite du décès du professeur L. Errera et de celui du comte ©. de Kerchove de Dentergem, qui avait bien voulu accepter sa succession, le succès du Congrès parut un instant compromis. La perte de ces deux chefs avai jeté le désarroi dans le domaine de la science botanique belge. Après des démarches faites par le bureau, M. le baron de Moreau, ancien ministre de l'Agriculture, voulut bien accepter la place de président laissée va- cante, Le bureau ainsi reconstitué convoqua, fin 4907, à Bruxelles, les principaux botanistes belges qui, après des échanges de vues, acceptèrent, pour les travaux du Congrès, le règlement général ci-dessous ; ARTICLE PREMIER. — Le troisième Congrès Interna- tional de Botanique se tiendra à Bruxelles, du 14 au 22 mai 14910. ART. 2. — Le Congrès comprend un certain nombre: de sections spécifiées dans le programme général et pro- visoire ci-joint. / ART. 3.— Sont membres du Congrès, ceux qui ont envoyé leur adhésion et acquitté une cotisation de quinze: francs entre les mains de M. Vandervaeren, trésorier du comité. Ils recevront toutes les publications du Congrès. Les dames des congressistes peuvent suivre les travaux et excursions du Congrès en acquittant une cotisation de dix francs. ART. 4. — Le Comité organisateur est formé exclusi- vement de personnes habitant la Belgique; à chacune des sections correspond un sous-comité dont font partie: de droit les présidents et les secrétaires du Comité. ART. 5. — Un Comité d'honneur patronne le Congrès. ART. 6. — Toutes les langues pourront être employées dans les débats:;les motions devront être traduites séance tenante en langues allemande, anglaise et française, si des membres le désirent. La langue officielle du Congrès est le francais. ART. 7.— Le droit de vote sera réglé par le règlement. organique de chacune des sections. ART. 8. — Des rapports sur diverses questions inté-- ressant la botanique pure ou appliquée, en dehors de celles visées par le programme des sections spéciales, peuvent être adressés au Comité organisateur qui déci- dera de leur discussion et de leur insertion dans les, Actes du Congrès. Ils peuvent être rédigés en : allemand, anglais, espagnol, flamand, hollandais, francais, italien. ou portugais ; ils seront accompagnés autant que possible: d'une traduction des conclusions en une des langues : allemand, anglais ou français. Le Congrès comprend les sections suivantes dont les commissions ont été composées comme suit : Il sera constitué une section de botanique appliquée ou botanique economique, et dès à présent un certain nombre de Comités auxiliaires s'occupent de préparer les travaux du Congrès. SECTION 1re. — Nomenclature des cryptogames cellulaires. SECTION 11. — Nomenclature paléobotanique. SECTION 1. — Nomenclature phytogéographique. SECTION IV. — Bibliographie et documentation bota- nique. c SECTION V. — Enseignement de la botanique. Les sections I, IT, IIT, ont pour objet l'étude des ques- tions laissées en suspens à Vienne et qui doivent être reprises au Congrès de 1910. Pour l'étude de ces ques- tions, des Commissions internationales et des : rappor-- teurs généraux ont été nommés à Vienne ; les questions soulevées au sein des autres sections n’ont pas encore été abordées dans les deux Congrès quinquenaux anté- rieurs (1). (1) Toute la correspondance relative au Congrès est à adres- ser à M. le Dr E. De Wildeman, secrétaire général de la. Commission d'organisation, Jardin Botanique de l'Etat, à. Bruxelles. PES UD PE à Pre 100 LE NATURALISTE ACADÉMIE DES SCIENCES Les éruptions Pliocènes et Pleistocènes de la Li- magne. — (Note de M. Px. GLanNGEAUD, présentée par M. Mr- cHez Lévy.) La continuité des mouvements du sol (surtout des tassements), à diverses reprises, de l'époque pliocène, se traduisit daus la Limagne par la formation de nouvelles fractures dont certaines ont découpé non seuiement les sédiments tertiaires de cette ré- gion (Oligocène et Miocène), mais aussi les coulées basaltiques miocènes qu'ils surmontaient. Ces coulées furent donc, avec leur soubassement, morcelées en gradins effondrés à des hauteurs variables. Sur certaines de ces fractures s’édifièrent de nouveaux volcans mieux conservés que les volcans miocènes. Les notions exposées par l’auteur modifient et complètent, d'une manière sensible, les idées sur l’âge et l’origine des volcans de la Limagne, dont la plupart, contrairement à ce qu'on pensait, ont été édifiés avant le dernier soulèvement alpin. La Limagne apparait donc comme une région du massif central où l’activité volcanique est la plus ancienne et où elle a persisté longtemps, puisqu'elle existe encore sous forme de mofettes,de sources thermales et de venues bitumeuses. C’est donc, à ce point de vue, une des contrées les plus intéressantes de l'Europe. Sur la découverte dans la grotte du Portel de pein- tures paléolithiques représentant l'Homme et les Animaux. — (Note de M. RENÉ JEANNEL, présentée’ par M. ALFRED GIARD.) La grotte du Portel, encore connue sous le nom de grotte de Crampagna, s'ouvre à 520 mètres d’altitude environ, sur la crête du Plantaurel, dans la commune de Loubens, canton de Va- rilhes (Ariège). Son entrée fait face au Nord-Est. On pénètre par un étroit boyau en descente rapide qui conduit dans un sys- tème de couloirs rectilignes creusés, dans les calcaires crétaci- ques, aux dépens de deux joints de stratification parallèles et entièrement redressés. La paroi de droite est presque toujours lisse, sèche, rocheuse ; celle de gauche, au contraire,est presque partout stalagmitée et humide. Les peintures occupent les par- ties sèches et rocheuses et cessent toujours là où la stalagmite apparaît. La caverne du Portel avait été jadis fouillée par Noulet, qui y avait recueilli des restes quaternaires sans industrie humaine du néolithique et des ossements humains. L'auteur a relevé 40 peintures à fresque représentant des Ani- maux et des silhouettes humaines. Aucun dessin gravé n’a été rencontré, mais seulement des peintures en noir et en rouge, au trait ou en teinte plate; certains traits sont renforcés par l’inci-, sure de la roche, et comme à Altamira, les reliefs sont fréquem- ment utilisés pour la mise en place des dessins. Toutes les peintures, sauf une, sont monochromes: il n'y à qu'une seule superposition nette. Enfin la stalagmite recouvre et masque par- tiellement un certain nombre de sujets. Le grand intérêt des peintures du Portel réside en ce que deux d’entre elles représentent des profils d'hommes en pied. Tous deux sont peints en rouge, malheureusement assez effacés. L'un est remarquable par le profil de son crâne très dolichocé- phale, à front fuyant, à angle facial très fermé ; sa tête seule est figurée de profil tandis que le corps et les jambes sont de face ; un gros phallus peint en rouge utilise une saillie de la roche ; l’autre est saisissant par son attitude simiesque, son dos arrondi, ses bras ballants en avant. On avait déjà publié des profils gravés.à Altamira êt à Marsoulas, d'autres avaient été signalés à Font-de-Gaume et aux Combarelles, mais, nulle part encore, on n'avait trouvé des figures humaines peintes. Les nombreux animaux figurés sont des Bisons, des Chevaux, des Rennes, avec une forte prédominance de Chevaux. Le Portel est la grotte des Chevaux comme Niaux, qu'etudie en ce mo- ment M. E. Cartailhac, est celle des Bisons. Les attitudes des différentes bêtes sont peu variées : quelques Chevaux courent ou galopent. Aucune bête n’est représentée percée de flèches. Sur la production de la gomme chez les Moringa. — (Note de MM. F. Jan et Vorcy Boucer, présentée par M. GuiGnarn.) k : La présence d’une lacune gommeuse au centre de la moell. des tiges des Moringa avait déjà été signalée, mais aucune lacune gommeuse n’avait jusqu'ici été signalée dans le liber ou l'écorce de ces tiges, Cependant, dans toutes les régions tropicales, les Moringa produisent de la gomme. Il restait donc à savoir comment se produisait cette exsudation gommeuse. Il fallait tout d’abord s'assurer que la lacune centrale était constante etcontinue dans toute la longueur de la tige, mais que, en aucun cas, elle n’était susceptible de communiquer avec l’ex- térieur. Dans des tiges de grosseurs différentes (2mm. à 3cm. de dia- mètre), la lacune reste au ceutre de la moelle et conserve à très peu de chose près la même importance. Ces tiges, traitées par le rouge de Cassella et le vert acide Poirrier suivant la méthode de Lutz, montrent que le rouge de Casella se fixe dans la moelle sur la partie centrale et sur quelques éléments de la périphérie au voisinage immédiat du bois, sur le cambium, le liberet l'écorce. La région moyenne de la moelle, le bois, les fibres péricycliques et le suber fixent le vert. Quand les vaisseaux du bois contiennent des thylles, celles-ci se colorent en rouge. Mais en aucun cas, dans ces tiges, les cellules fixant le rouge ne présentent des membranes épaissies, et ni dans le liber, ni dans l'écorce de lacunes gommeuses. M Mangin ayant provoqué la formation de gomme par des blessures ou des meurfrissures chez certaines espèces de stercu- lariées, normalement gommifères, les auteurs eurent l'idée de soumettre aux mêmes expériences des plants de Moringa pte- ryosperma&, croissant à l'ile de la Réunion. Sachant l'influence de la saison pluvieuse sur l'émission de la gomme chez cette plante, les expériences ont été faites au mois de janvier. Elles ont porté sur des-branches saines, assez éloi- gnées du sol pour être à l’abri des traumatismes accidentels et appartenant à des sujets robustes dont le tronc fournissait de la gomme. Des branches de différents diamètres ont été entaillées: les entailles intéressant soit l’écorce, soit l’écorce et le liber, soit l'écorce, le liber et le bois, étaient faites en écusson. D'autres branches ont été simplement contusées au marteau, lésant l'écorce plus ou moins profondément. Après trente jours de végétation, les branches ont été étudiées. Dans tous les cas, la lacune médullaire n'avait subi aucune modification, mais, dans le liber, de nombreuses lacunes s'étaient formées. La répartition de ces lacunes libériennes par rapport au point traumatisé indique qu'elles ont pris naissance sous l'influënce du traumatisme. En effet, elles sont étroitement localisées au voisinage du point blessé, et il arrive toujours qu’à une distance variable de ce point on ne les observe plus. En coupe transversale, ces lacunes, situées sur un seul rang, débutent dans le liber, plus près du péricycle fibreux que du cambium, entre deux rayons médullaires. Quelques cellules du liber épaississent leur membrane, de- viennent plus volumineuses, ne tardent pas à se dissocier et à former ainsi une lacune gommeuse. Celle-ci s'agrandit par la dissociation et la gommification des cellules avoisinantes et forme une cavité allongée tangentiellement. A l’origine, ces lacunes sont peu éloignées les unes des autres, séparées seule- ment par les rayons médullaires et quelques rangées de cellules. En coupe longitudinale, elles forment des poches allongées, situées les unes au-dessous des autres, pouvant s’anastomoser plus ou moins tardivement. Les fibres péricycliques ne formant pas un cercle continu, les îlots fibreux sont séparés par une ou plusieurs rangées de cellules à parois molles qui permettent aux lacunes gommeuses de gagner la zone corticale. Là où s’obser- vent ces lacunes gommeuses, la lignification du bois est tardive. Il semble donc qu’on est en droit de conclure de ce qui précède que, dans la tige des Moringa, en dehors des éléments lignifiés et subérifiés, les parois cellulaires manifestent presque toutes au celorant le premier stade de la gommose, mais que cette trans formation donne naissance à des cavités gommeuses de deux facons bien différentes : normalement, à une lacune médullaire centrale, incapable de communiquer avec l'extérieur, et patholo- giquement, sous l'influence de traumatisme, à des lacunes libé- riennes susceptibles de communiquer avec l'extérieur. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. MPTOIR MINÉRALOGIQUE ET GÉOLOGIQUE LES FILS D'ÉMILE COLLE ÉDITEURS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, PARIS 46, rue du Bac, Paris à M Comptoir mineralogique et géologique de F. a TABLEAUX MURAUX a été réunt à la Maison Deyrolle. = LA ; ù Le UR LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE — | par G. DEMENY | . — Les prix sonf marqués en francs ef en centimes. 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La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest délivre, la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, desc d'abonnement spéciales permettant de. partir. dunes quelconque de son réseau pour une gare au choix lignes désignées aux alinéas ci-dessous en!s’arrétant/sun parcours ; de.circuler ensuite; à songré, pendantun non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tousMlel embranchenients qui conduisent à la mer, et, enfin, une l’excursion terminée, de revenir au point de départ les mêmes facilités d’arrêt qu'à l'aller: Fer CARTE VALABLE SUR LA CODE NORD DE BRETAGNE Are classe, 100! fr. ; 2e classe, 75 fr. ; Parcours : Ligne de Granville à Brest (par Follieny, et Lamballe) et les embranchements de cette ligne ve mer. 4 CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE M dre classe, 100 fr; 2° classe, Hfr: Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châtea linvet les embranchements de cette ligne vers la mert CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRE Are classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. : Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folligny, et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandete embranchements de ces lignes vers la mer. CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGN LIGNES INTÉRIEURES SiTUÉES A L'OUEST DE CÉLLE DEL MALO A REDON ; à Are classe, 150 fr. ; 2° classe, 110 fr. Parcours: Lignes de Granville à Brest (par Folli Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérandi les embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi quel lignes de Dol à Redon, de Messacà Ploërmel, de Trambal à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Brieux Auray, de Loudéac à Carhaïx, de Morlaix et de Guingan à Rosporden. ps SUITE PREMIER, DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL The Smith Premie- Typewriter Co, 89, rue’de Richelieu, Paris. mem om | Fr | | di EE PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° SOS, 1: mai 1908 : Guide géologique et paléontologique de la Région parisienne. P.-H. Frmez. — Le genre Slachys, EBpiaire. D: Boucon: — Identification de quelques oiseaux représentés sur les Monuments pharaoniques. P.-H. Boussac. — Les Termites. Paur Norr. — Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs Set traits d'intellisence, d'adresse, de courage, de bonté, d'attachement, de reconnais sance, etc. : "Le Rossignol. E. Sannnr ne Rrozs. — Société des Amis du Muséum d'his- toire naturelle. — Académie des Sciences. — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Payable en an mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS France CAE ee er eee AD fr. » HOUS ES A ETES DAYS AT Per … Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » PO NUMERO A Re en ee Ar) 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux - BURKHKAUX DU JOURN AT, Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS RL à dune Se fie: LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : Généralités, par ? A B 2 Œ = 2 | L’'Enchaînement des Organismes, 6:50 rovur, men = Ce bre de l’Institut, pro- a fesseur à la Sorbonne. Cet ouvrage présente, d'une manière simple, par desexemples démonstratifs, le ! liaisons qui s’établissent entre tous les êtres de la Nature. 1 Un volume de 438 pages, avec 316 fig. Prix : Broché, 4 fr. (franco, 4 fr. 50). — Cartonné : 0 fr. 75 en plus. OR = par Émze Deyrorre. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et € | O ISeAUX. 3 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les d 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. : 2) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. [ par FarRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. | Co léo ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomolosistes, estle | plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 8° Partie Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 40). Cartonné, 0 fr. 15 en plus- par Louis PLangr, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre Q L4 £ A ral g n ees, considérable de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien = mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, Q- d’une description si difficile d'ordinaire. Es Un volume de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 15 en plus. © par Gaston Bonnier, membre de llns- = Album de la Nouvelle Flore, titut, professeur à la Sorbonne. œ Cet album, reproduisant toutes les Le espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au cinquième de leur grandeur naturelle, _ représente ainsi 2.028 photographies. x 00 ; SE - Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. B par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Get ei L] L] = A nimMaux 10 SSI | es, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer = un très grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins a- et de figures de ce volume. à Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869 figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. = F u par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet = KE) ] a ntes (de) SSI | @S, ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent DE 7 bourl'histoire de tous les fossiles de France. : = Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 fisures dans le texte, formant un total de 546 figures. si Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, EDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS !(7) 5 : k J s. 3 3 É #1 € 30° ANNÉE GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (1) F Fayel (Le). — Cre de Boubiers, ctor de Chaumont- en-Vexin, OISE. =— Feuille 31 : Rouen S.-O. (PI. Il). Station de Liancourt-Saint-Pierre, Dieppe par Pontoise. Localité connue aussi sous le nom de Fayel-les- Boubiers, à notre avis plus correct. Elle est remarquable par le nombre prodigieux de coquilles qu’on y rencontre. On y compte environ #00 espèces dont les suivantes paraissent absolument spéciales à ce gite. Sn. de Paris à Corbula Bouryi, Coss.; Tellina Fayellensis, Coss.; Tapes parisiensis, Desh.; Cyrena rugifera, Coss.; Modiolarca dilalata, Desh.; Anisocardia tapina, Coss. ; Anisocardia chonioides, Coss.; Passyia Euge- nei, Desh. ; Kellyia Chevallieri,Coss.; Montacuta sub- quadrata, Coss.; Nucula bisulcata, Sow.; Aviculovulsa fayellensis, Coss.; Fissurella scobinellala, Coss.; Pyr- gulina Chevallieri, Coss.; Scalaria fayellensis, de Bour.; Scalaria Chevallieri,Coss.;Teniuscula Michelini, Desh.; Paludina inaspecta, Desh.; Chevallieria mu- miola, Coss.; Chevallieria resecta, Coss.; Discochelix plicatella, Coss.; Dissochilus conicus, Coss ; Planaxis denudatus, Coss.; Potamides Boutillieri, Coss.; Ri- mella plana, Boys Morio enrychilus, Coss.; Latirus Boutillieri, Coss.; Cancellaria angulifera, Desh.; Actæon Chevallieri, Desh. Le gisement, adossé à la route de Gisors, est situé à une trentaine de mètres des maisons, on y accède par le chemin vicinal de Boubiers. Le gîte coquillier n’est plus représenté que par deux coupes; l’une à droite du sen- tier, qui n’a que deux mètres de hauteur ; l’autre située à l’extémité en a le double sur 10 de largeur. Pour s’y rendre, de la gare de Liancourt-Saint-Pierre, il faut prendre le chemin de Boubiers, traverser ce vil- lage de l'E. à l'O., après celui-ci prendre à gauche le chemin du Fayel, qui conduit directement au gisement. De la gare au Fayel il y a 5 kilomètres environ. M. Chédeville a publié une monographie de cet inté- ressant gisement. Fay- sous-Bois. — C'e de Saint-Félix, co de Mouy, OISE Pen 32 : Beauvais N.-O.(PI. V). Station de Heilles-Mouchy, ligne de Paris à Beauvais par Creil. ; Deux espèces : Adeorbis trochilia. Coss., et Velutina Pezanti, Coss., ont été signalées comme spéciales à cette localité. Les gisements désignés sous ce nom sont les mêmes que ceux auxquels on applique, plus rationnellement, à notre avis, le nom de Saint-Félix, village situé au-des- sous des gites coquilliers, et qu'il faut traverser pour y parvenir, en venant de la gare de Heilles. Peut-être peut-on appliquer ce nom à un affleurement qui se montre au N.-O. du village (voir la carte V) sur le che- (1) Voir le Naturaliste, n9s 482, 483, 485, 487, 489 à 498, 501, 505 et 506. PS M D DA 9% SÉRIE — N° DOS SUPER ® SOMME DNS 1° MAI 1908 7 min qui conduit du hameau de Callouel à la forêt de Hez. (Voir à Saint-Félix). Fercourt. — Ce de Cauvigny, cter de Noailles, arr. de Beauvais, OISE. =— Feuille 32 : Beauvais N.-O. et S.-O. (PI. V.). Station de Heilles-Mouchy, ligne de Paris, Creil, Beauvais. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Le gisement est situé au tournant de la descente de Fercourt, des deux côtés de la route mais surtout à gauche en descendant sur le village, où l’on trouve, dans un affleurement de 1 m. 50 environ, les fossiles du cal- caire grossier moyen intacts et engagés dans une marne crayeuse très tendre. j Fère (La). — Cf dudit, arr. de Laon, AISNE. =—+ Feuille 22 : Laon S.-E. Station de la Fère, ligne de Tergnier à Laon. Thanétien. — Tufeau de la Fère. Le point le plus intéressant à visiter pour l'étude du tufeau thanétien est une carrière ouverte au faubourg Notre-Dame, près Danizy et dont nous empruntons la coupe à M, cu F. Dollfus (Bull, soc. belge de géol., t. XVI, 1902). On y observe les couches suivantes :4 4. Limonargileux. 1 10 3. Argile verdàtre, grenue. non stratifiée (tu- feau altéré).. 2.. Tufeau, sable argileuxetcal- careux d'un bleu verdûtre, stratifié, fossi- lifère . (couche à Arclocyon). 1 00 3 00 4. Craie blanche, assez dure, en bancs solides, sanssilex. Ra- vinée à la sur- face et perlo- rée par des li- thophages; vi- sible sur..... 5 00 Fig. 1. — Coupe prise à la Fère, fau- rs Notre-Dame près Danizy, d’a- près G.-F. Dozrrus. La couche n° 2 fournit en assez grande quantité des moules internes de Cyprina lunulata, Desh., très voisine du C. scutellaria de Bracheux, elle renferme aussi une forme plus petite voisine du Cyprina Morrisi, Desh., es- pèce plus septentrionale. C’est très probablement de ce niveau que provient le Chenopsus Heberti, Desh., qui parait spécial à cette lc calité. De plus M. G. Dollfus, indique, dans les perforations de la craie sous-jacente, la présence d’un curieux litho- phage,le Martesia Heberti, Desh. sp. À signaler aussi, à l'O. et en dehors de la ville, au faubourg Saint-Firmin, une grande ballastière où l'on peut voir la superposition du diluvium et du tufeau normal et altéré : graviers roulés et gros blocs de grès contenant des silex dits utilisés surmonté par un limon sableux décalcifié. » Fère-en-Tardenois. de Châ- teau-Thierry, AISNE. Feuille 33 : Soissons S.-E. Station de Fère-en-Tardenais, ligne de Paris à Reims par la Ferté-Milon. — Cto2 dudit, arr. Bartonien. — Sables moyens. Dans sa Desc. géol. du dép. de l'Aisne, p. 94, d'Archiac mentionne la présence de calcaires marneux jæinâtres avec Cerithium tubula, Desh., au-dessus de la ferme ou cense du château et dans le pare même où il forme le sommet d’une butte sableuse boisée à l'O. du château. Nous n'avons pu vérifier l’exactitude de cette indica- tion et ignorons l’état actuel de ce gisement. Ferté-Alais (La). — Ctor dudit, arr. d'Etampes, SEINE-ET-OISE. Feuille 65 : Melun $.-0. Station de la Ferté-Alais, ligne de Paris à Montargis, par Malesherbes. Aguitanien. — Calcaire de Beauce. Ce gisement, signalé pour la première fois par Goubert en 1863, était situé au sommet de la vaste sablière enta- mant le flanc du coteau qui, à gauche du chemin de fer, domine la ville, sous le nom de montagne du Tartre. Des débris de mammifères : Anthracotherium magnum, Rhinoceros (Acerotherium) brivatense, Gelocus, etc., se sont rencontrés, en ce point, à la base d’un petit dépôt de sable brun ou jaune foncé, rempli de Limnea Bron- gniarti; de Cyclostoma antiquum, Brug., etc.; qui sur- monte immédiatement la masse des sables blancs ma- rins de Fontainebleau, dans lesquels la sablière est ouverte, et qui est surmonté lui-même, sur 2 ou 3 mètres, par les premières assises du calcaire de Beauce (Tour- nouër). 6 Ce dépôt occupe donc la place des marnes à Paludes- trines de la côte Saint-Martin à Etampes. L’état actuel du gisement, complètement envahi par la! végétation, ne permet plus d'y faire des recherches fructueuses. Ferté-Milon (La). — Canton de Neuilly-Saint-Front, arr. de Château-Thierry, AISNE. Bartonien. — Sables moyens; calcaire de Saint-Ouen. Plusieurs espèces bartoniennes ont été citées de cette localité et entre autres la Metula inæquilirata, Desh., qui lui paraît particulière. En réalité ces fossiles provien- nent de gisements qui se montrent en divers points des environs de cettte ville, soit vers Marizy-Sainte-Gene- viève, soit en descendant du hameau de Précy-à-Mont, le long du buisson de queue d’Ham. ; Le calcaire de Saint-Ouen fossilifère se montre, au- dessus de la ville, dans une marnière ouverte sur la gauche de la route de Château-Thierry après le lieudit les Pépinières et ayant le point de jonction du chemin de Montémafroy. Ferté-sous-Jouarre (La). — Ctor dudit, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE. Feuille 49: Meaux $S.-E. Station de la Ferté-sous-Jouarre, ligne de Paris à Château-Thierry. Bartonien. — Sables et grès moyens. Sannoisien. — Meulières de Brie. Plusieurs espèces des sables moyens ont été signalées de ce point par Deshayes, mais le gisement ne parait plus actuellement accessible. C'est surtout par l’exploitation en grand des meulières de Brie que la Ferté-sous-Jouarre est célèbre. Cette exploitation paraît remonter à plus de 400 ans. Fillerval. — Cr de Thury-sous Clermont, ct de Mouy, arr. de Clermont, OISE, LE NATURALISTE Feuille 32: Beauvais N.-O. Station de Heilles-Mouchy, ligne de Paris, Creil, Beauvais. : Lutétien. — Calcaire grossier inférieur et moyen. Cette localité paraît fournir en propre le Limopsis Gys- seyi, de Raincourt. Le gîte coquillier qui a disparu au- jourd’hui devait être situé, d’après les indications don- nées par Graves, à flanc de coteau, au-dessus du hameau dans le chemin conduisant à la forêt, il serait par con- séquent sur le même niveau que les gîtes peu éloignés de Saint-Félix et de Thury (voir ces noms). Fleury-la-Rivière. — Ctor MARNE, =— Feuille 50: Châlons N.-O. Station de Damery-Boursault, ligne de Paris à Eper- nay. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Riche gisement qui a donné un grand nombre d’es- pèces en très bon état de conservation. Le gîte coquillier est situé dans le ravin au bout du village, en face et un peu après un lavoir et une fontaine qui se trouvent à droite de la route. À gauche du ravin on trouve les grosses Volutes et le Cerithium giganteum. À droite à mi- côte le Cer. serratuwn. à et arr. d’Epernay, Fontainebleau. — Cf et arr. dudit, SEINE-ET- MARNE. Nous ne citerons cette localité que pour le bel exem- ple du démantellement de la table gréseuse qui couronne la masse des sables stampiens affleurant sur plusieurs points de la forêt et auquel sont dus les sites pittoresques qui font la celébrité de ces lieux. La fig. 4 montre bien la descente graduelle et l'accumulation sur les pentes, des blocs tabulaires, de dimensions quelquefois considé- rables qui constituent les « chaos » envahis aujourd’hui par une végétation de fougères, de génevriers, de bou- leaux et de chênes. Les parties dénudées où ces blocs sont restés horizontaux ont reçu le nom de Plâtiéres. Sur divers points de la forêt et particulièrement. au sommet des buttes (mont Merle, mont Ussy, mont Fessas, etc.), on rencontre le calcaire de Beauce avec ses fossiles habituels. Fontenay. — C'e" d'Ecos, arr. des Andelys, EURE. Feuille 31 : Rouen $.-O. Station (h.) de Berthenonville, ligne de Pacy, Vernon, Gisors. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. Très riche localité qui fournit en propre les espèces suivantes : À Limea tenuisculptata, Coss. | Cavilabrum Bezançoni, Coss. ainsi qu'une grande quantité d'Echinodermes et de dents de squales. C’est une des localités jadis explorées fruc- tueusement par l'abbé Sorignet. Le gîte coquillier, qui paraît aujourd’hui un peu épuisé, était situé au lieudit « Beauregard », c’est-à-dire à environ 1 kilomètre S.-O. du village. (Voir Goubert, Bull. soc. géol. (2) t. XNII, 1859-60.) # Fontenay-Saint-Père. — Ctorde Limay, arr. de Mantes, SEINE-ET-OISE. => Feuille 47 : Evreux N.-E. (PI. II, fig. 3). Station de Mantes, ligne de Paris à Mantes par Poissy; ou de Limay, ligne de Paris à Mantes par Argenteuil, LE NATURALISTE 103 ——————————————_— — … … …— …—…—…— — ——…—…——…——. ————————————— — —————…—“—— Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. Très riche localité, qui s’épuise aujourd'hui et qui fournit plusieurs espèces particulières, entre autres : Stylifer propinquus, Coss. Les gros bivalves, les poly- piers et les dents de squales y sont fréquents, on peut y recueillir le beau Cardium gigas, Defr. Le gisement, peu étendu, est situé à l'extrémité orien- tale du village, au lieudit « la Mañie)» à gauche du chemin qui mène au bois de Trouenberbis. Fosse-Martin (La). — (je de Réez, cto de Betz OISE. Feuille 49 : Meaux N.-O. (Fig. 28, p. 59.) Station de Betz, ligne d'Ormoy-Villers à Mareuil-sur- Ourcq. Bartonien. — Sables et grès moyens. Localité qui paraît avoir fourni un nombre assez con- sidérable d'espèces. Graves (Loc. cit., p. #49) cite ce lieu et laisse entendre que le gisement se trouvait sur la route d'Acy-en-Multien à Dammartin après avoir dépassé le hameau, les coquilles dont il donne une courte liste se rencontraient dans un sable jaune con- tenant des plaquettes gréseuses. Actuellement un gisement, confondu sans doute avec le précédent, se trouve sur le territoire de la commune de Brégy (voir ce nom), à gauche de la route allant de ce village, dont il n’est éloigné que d’un kilomètre, au ha- meau de Fosse-Martin,. Fossemont. — Cr° de Morienval, c‘ de Crépy, arr. de Senlis, OISE. Feuille 33: Soissons S.-0. Station de Morienval, ligne de Compiègne à la Ferté- Milon par Villers-Cotterets. Yprésien. — Sables glauconieux grisâtres avec fossiles très abondants au dire de Graves, le lit coquillier est subordonné à la masse sablonneuse qui est recouverte par le calcaire grossier. Le principal gisement était Situé au-dessous des carrières, on trouvait aussi des coquilles éparses appartenant au même niveau au-des- sous de la chapelle Saint-Anobert. Graves orthographie Faussemont, Fosses. — C'o de Luzarches, arr. de Pontoise, SEINE-ET-OISE. =—> Feuille 48 : Paris N.-E. (PI. VI, fig. 2). Station de Survilliers, ligne de Paris à Creil. Ce gisement présente la coupe suivante : Uv-RDErreMvégétale ER ee 0 40 4. Banc Saint-Jacques......... ..... 0 60 3. Calcaire grossier inférieur........ 2 00 2. Glauconie argileuse............... 0 50 (Cardita ; planicosla, Eupsom- mia, etc.) Sable fauve, à gros grains. 1. Avec lits d'argile intercalés et bois silicifié, visible sur.......... 6 à 7 00 Fig. 2. — Coupe entre Fosses et Survilliers. (Communiquée par P. Comes fils.) Lutétien inférieur. — Calcaire grossier glauconieux. Yprésien. — Sables de Cuise, avec quelques lits argi- leux et bois silicifié. Les fossiles de la couche 2 sont très fragiles, et les espèces peu variées. Il est situé à 1500 mètres S.-O. de la gare de Survil- liers sur la droite de la route de Luzarches, avant d’ar- river au croisement du chemin d'Orry à Marly-la-Ville. Fourblance (Le). Cre ctor d'Etampes, SEINE-ET-OISE. Feuille 65: Melun S.-O. (PI. XI, fig. 3). Station d’Etampes, ligne de Paris à Orléans. Aquitanien. — Calcaire de Beauce. Stampien. — Sables d'Ormoy. Ce gisement, connu aussi sous le nom de sablières du Carrefour, est situé sur la route d'Etampes à Chalô- Saint-Marc, à gauche du chemin et à environ 2 kilo- mètres du faubourg Saint-Martin. M. Vélain a pu y relever la coupe suivante : de Chalô-Saint-Marc, t.v. Terre végétale. {Calcaire de Beauce avec blocs de 9 MER ooac0cade cauopebovbbu00po 0 50 |Banc leniteuxepet ere een 0 02 8. Marne fragmentaire avec silex et pantiesicalcaires RrPe EEE EE ete 0 60 1. Calcaire siliceux en plaquettes dis- CONTINUES EEE EEE LEE 0 05 6. Marne sableuse grisâtre à Paludest. 0 05 5. Marne schisteuse brune à fossiles marins, Cardita Bazini, Cytherea incrassata, (var. minor), Cerith. . plicatum (var. galeotti), etc, faune: d'Ormoy................. 0 . Marne ligniteuse à Polamides Lam. 0 ! {Marnes blanches à Paludestrines, NUUTERÉS TO aeoce ados asie 1 | Bane NENEdsnocbesnedescedoos . Marnes compactes à Paludest.avec Limnées et Planorbes communs. 0 1. Marnes et bancs ligniteux à Palu- destrina Dubuissoni et à Pota= mides Lamarcki avec silex noirs charbonneux contenant les mêmes fossiles, et passant à.... (0 20 à 0 1’. Sables blancs sans fossiles exploités. Fig. 3. — Coupe de la sablière du Four blanc (d'après Cu. VÉLAIN), ES D C2 40 Cette coupe, dit M. Tournouër, correspond, sauf l’é- paisseur des couches, à celle de la côte Saint-Martin; elle met hors de doute la liaison de la petite faune ma- rine d'Ormoy (ne 5) caractérisée par la Cardita fBazini, avec les premiers dépôts de la formation d’eau douce du calcaire de Beauce. Aujourd'hui les détails de cette coupe ne sont plus que difficilement discernables par suite des éboulements successifs du front de taille. P:-H. FRITEL, 2 G (A suivre.) LE GENRE STACHYS, EPIAIRE Le mot Stachys, en grec, veut tout simplement dire épi. On appelle ainsi ce genre, de la famille des Lahiées, parce que toutes les espèces qu'il renferme ont leurs fleurs en longs épis simples : assez caractéristiques pour lui avoir mérité ce nom, entre tant d'autres plantes à épis. C’est Linné qui l’a nommé ainsi. Ce qui nous inté- resse, dans cette plante, c’est que nous en avons trouvé toutes les espèces dans nos herborisations; jusqu’à celle des Alpes, qui a été signalée dans une dizaine de localités, aux environs de Paris. Il va de soi que c’est son nom de Stachys, épi en grec, qui lui à valu en français le nom d’Epiaire; car les horticulteurs ne la connaissait guère autrement que sous les noms d’Oreille de chien, Grande épiaire, Ortie puante, Ortie morte, Crapaudine, suivant les espèces. Tous ces noms ne semblent avoir rien d’at- trayant pour eux. Et pourtant, c’est une plante qui, en dépit de sa simplicité, a encore du bon, pour peu qu'on se donne la peine de la soigner un peu : et comme plante potagère, et comme plante ornementale ou tout au moins décorative. En ce bas monde, où nous avons été jetés sans trop savoir pourquoi, le grand secret de la vie, c'est de savoir tirer parti de tout, même de la plante la plus insignifiante, s’il y a moyen de moyenner, comme disait l’abbé Descatoires, notre professeur de Botanique à Nojon. Peut-être ne comprenions-nous pas très bien; mais il était tellement passionné sur la science de Flore et de Pomone, qu'il nous disait que le mot légume ve- nait de la famille des légumineuses ! La vérité est que ce nom vient du latin lagumen, cosse, qui vient de legere, cueillir; tandis que segetis, moissons à faucher, vient de sega, faux, faucille, dans les mains de Oérès, qui à . fait le mot français céréales. Sürement non, il ne nous disait pas tout cela, mais peut-être l’avait-il lu, comme nous. Quant au nom de Cérès, qui fauche et qui mois- sonne, son nom semble dériver de Keirô, tondre(?). L'épi de l’Epiaire est simple, c’est-à-dire que chaque pédoncule ne porte qu'une fleur. C’est là un caractère important, car les Labiées n’ont pas toutes leurs fleurs en épi simple. Le calice est à cinq dents régulières, la corolle a deux lèvres bien distinctes, les quatre étamines sont parallèles et non divergentes, et la lèvre inférieure de la corolle est trilobée. Chacun de ces caractères sont autant de signes distinctifs, qui écartent les Stachys des autres genres de la famille. Enfin la gorge du tube de la corolle est velue intérieurement, sans que la lèvre inférieure de cette corolle présente, à sa naissance, deux protubérances coniques, comme le genre Galéopsés, qui en est assez voisin, tel que l’Ortie royale, G. Tetrahit. Les cinq dents du calice sont subépineuses. Les fleurs sont groupées à l’aisselle des feuilles, au milieu d’un tissu plus ou moins velu, parfois même entourées de bractéoles linéaires. La lèvre supérieure de la corolle est concave en dedans; l’inférieure étalée est à trois lobes, dont le moyen est plus grand que les deux autres. D'abord parallèles, à leur naissance, les étamines sont rejetées en dehors après la fécondation, alors que chez tant d’autres genres de Labiées, les étamines sont ar- quées au contraire, en se rapprochant vers leur som- met, au moins avant l'émission du pollen. Leurs nombreuses espèces se divisent en deux groupes, suivant que la fleur est d’un blanc jaunâtre (ce qui est l'exception), ou bien rose ou purpurine. Dans le premier groupe, deux espèces, suivant que les feuilles sont glabres, les inférieures pétiolées (St. annua), ou bien que les feuilles sont velues, les inférieures subsessiles (St. recta). Dans ce dernier cas, la lèvre inférieure de la corolle est tachetée de brun. La première espèce se trouve dans leschamps cultivés ; la seconde se rencontre au contraire dans les lieux arides. Le deuxième groupe des Stachys, à fleurs rouges, est bien autrement intéressant, sous tous les rapports. Ici, il y à encore deux sections, selon que les feuilles sont couvertes d’une laine blanche et épaisse, ainsi que les feuilles. Deuxième groupe, première section. — Epiaires laineu- ses : deux espèces, St. lanata et St. germanica. La pre- mière est celle que les jardiniers appellent l'Oreille de chien, à cause de la forme|des feuilles abondantes de la base, qui sont larges, épaisses et d’un blanc argenté, à cause de leur longue toison blanche. On en fait de jolies LE NATURALISTE bordures de plates-bandes ou autres, d'un effet Gécoratif dans les jardins. Le Stachys germanica a ses tiges dressées avecun ca- lice à dents piquantes; alors que l'espèce précédente avait une souche traçante et un calice à dents à peine sensibles. Les fleurs sont agglomérées par quinze à vingt à la fois, à l'aisselle des feuilles. Le calice est d’un blanc laineux et la corolle rose. On trouve cette espèce dans les lieux incultes, où elle n’est pas rare. Deuxième groupe, deuxième section. — Epiaires non laineuses; cinq espèces. En tête de ce groupe, est le St. alpina, l'Epiaire des Alpes. Jugez de notre stupéfac- tion quand, un beau jour, nous nous sommes trouvé nez à nez en présence de cette magnifique et rare espèce, au Forestel, près de Mondidier, à la lisière du bois, près de: la ferme! Quelques années après, le bosquet du Forestel en était tout rempli. Un beau jour, il n’y en avait plus un seul pied. Epouvanté de sa dissémination rapide, le propriétaire avait fait tout arracher ! Il était temps. Je t'aime un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout ! Tout passe, tout casse, tout lasse, comme dit cet autre. Une plante alpine, c'est. dommage ! Depuis ce jour, la ville de Montdidier a périclité de plus en plus. Il eüt été si facile de n’en conserver que deux ou trois pieds, comme échantillon, ou même un seul, en dé- truisant tous les autres, au fur et à mesure de leur pro- pagation spontanée ; car c’est une plante vivace, qui forme d’épais buissons. Les fleurs sont grandes et réunies par glomérules de cinq à dix; leur corolle, d’un rouge ferrugineux, est tachée de blanc. Elle est laineuse extérieurement, et son tube dépasse peu le calice. Les feuilles inférieures, crénelées, sont ovalaires et subcor- diformes. Cette jolie et grande espèce prospère merveil- leusement dans les bois, un peu humides et ombragés, près des murs. L’Ortie puante (St. sylvatica) et l'Ortie morte (St. pa- lustris) sont toutes les deux à fleurs purpurines tachées de blanc; seulement, la première est d’un pourpre foncé, tandis que la seconde est rosée. La grande différence est que l’une croît dans les haies et l’autre sur le bord des eaux. Entreles deux est le Sf. ambigua, qui est une plante métis, provenant de la fécondation réciproque de ces deux espèces. On la trouve dans les marais de Ma- reuil-Marly, dans les lieux frais, humides et ombragés. On la retrouve encore à Beauvais. Enfin le Stachys arvense se reconnaît bien vite, en ce que c’est une petite plante rameuse dès la base, dont les glomérules sont très espacés et ne se composent que de une à trois fleurs seulement! Pour une Epiaire, ce seul signe est caractéristique. Les glomérules supérieurs sont en épi lâche. La corolle est petite et d’un blanc rosé. On trouve communément cette petite espèce dans les champs. Les feuilles inférieures sont .subsessiles, à dents obtuses ; et ses faibles tiges n’ont que de 10 à 30 centimètres de hauteur seulement. Quelle différence avec l’Epiaire des Alpes, dont les tiges ont 1"50 de hau- teur, en moyenne! ë Quelques auteurs modernes y ont glissé la Bétoine officinale ! Mais celle-ci diffère du genre, en ce qu’elle n’a qu'une ou deux paires de feuilles seulement, à la moitié supérieure de la tige; aussi, la reconnaïît-on ins- tantanément. En outre, ses feuilles largement créne- lées n’ont rien qui rappellent les Epiaires. Ici, la corolle rouge à un tube recourbé et très long. On la trouve dans les bois : c'est une jolie petite plante. La flore française n’en compte guère que deux espèces de plus (avec l’Epiaire de Corse et l’Epiaire maritime). Ce sont les Stachys Heraclea et Marrubiifolia, dès coteaux secs du Midiet de la Corse. Amères et d’une odeur forte, les Epiaires étaient jadis. employées comme emménagogues et antiscorbutiques, - Dr BouGonx. et le grand caractère que les oiseau; l’une le représente LE NATURALISTE IDENTIFICATION DE QUELQUES OISEAUX Représentés surles Monuments pharaoniques. Les syringes et les temples égyptiens nous offrent l’image d’une infinité d'oiseaux dont le plus grand nom- bre se rencontrent, encore aujourd’hui, dans la vallée du Nil. Sila plupart de ces volatiles sont reproduits d’une manière irréprochable, par contre, l'interprétation de quelques-uns d’entre eux PURE RON 11 4 105 le bec, grêle et recourbé, est rouge, l'iris noir (fig. 1). On ne peut méconnaitre que, par cet ensemble, l’ar- tiste pharaonique ait voulu rendre le Sirli des déserts. Celui-ci, en effet, a toute la partie supérieure de son plumage et les deux pennes du milieu de la queue jaune isabelle, le dessous du corps d’un blanc grisâtre, tacheté de brun sous la gorge, les rémiges noires, les pennes de la queue noires également avec le bout jaunâtre. L'iris est brun, le bec et les pattes jaunes, le pouce est parfois si schématique, qu'elle rend souvent labo- rieuse leur identification. Mais par la forme stylisée artistes pharaoniques ont su donner à ces animaux, tous nous ont paru assez intéres- sants pour en faire l’objet d’une étude spéciale. L'ALOUETTE BIFASCIÉE OU SIRLI DES DÉSERTS, Certhilau- da desertorum, Stan]. Une tombe de Beni-Hassan nous a conservé deux reproduc- tions schématiques de cet er couleur, les ailes éployées; l’autrenous le montre dessiné au trait seulement et au re- pos. Chacune de ces images est accompagnée de l’inscrip- tion Ganou, nom par lequel les Égyptiens désignaient l’Alouette bifasciée. La première de ces figures offre une tonalité générale café au lait, l'extrémité des rémies est noire, les direc- trices sont de même couleur, maïs terminées en jaune, Fig. 2. — L’Alouette bifasciée au repos. (Peinture de Beni-Hassan.) PE. Hippolyte-B Fig. 1. — L Alouette bifasciée. (Peinture du tombeau de Khnoum-Hotep, à Beni-Hassan), d'après Champollion.) assez développé (1). Sa longueur totale est de vingt-deux centimètres, l’aile pliée s'étend plus loin que l'origine de la queue. Ce dernier détail est fidèlement indiqué dans l’autre image égyptienne, montrant le Ganou au repos (fig 2). Ainsi que son nom l'indique, le Sirli des déserts est un habitant des plaines sablonneuses et arides. On le rencontre par groupes de quatre à six individus, sur le bord du désert, depuis les Pyramides jusqu'en Nubie. Il court sur le sol avec une rapidité extrême, grattant la terre pour découvrir les insectes qui constituent sa prin- cipale nourriture. Peu intimidé par la présence de l’homme, il suit les campements avec confiance et pé- nètre même, parfois, à l’intérieur des habitations. Assez commune dans le Nord de l'Afrique et l’ile de Crète, l’Alouette bifasciée se rencontre aussi dans le Midi de l'Espagne et passe accidentellement en Sicile et en Provence (2). La fable (3) nous montre l’Alouette comme un oiseau (1) E. Suezcey. À handbook to the birds of Egypt, p.135. — Breun, Les Oiseaux, t. I, p. 226, éd. franc. — Ar. MALHERBE, Faune ornithologique de la Sicile, p. 107. (2) Comparez nos images à celles publiées par : TEMMINCK, Planches Coloriées 393. — E. RüPreLc. Atlas zu der Reize im nordlichen Afrika, Taf. 5. Alauda bifasciata. Licht. — Gouzr, The birds of Europe, II vol., pl. 168. (3) Basrios, liv. [, 88: L’Alouelle et ses petits — La Fon- TAINE : L’Alouette et ses pelits avec le maître d’un :hamp. 106 LE NATURALISTE plein de perspicacité et de sagesse ; les poètes l'ont chantée : « Hé Dieu! que je porte d'envie Aux plaisirs de ta douce vie, Alouette, qui de l'amour Caquettes dès le point du jour, Secouant en l’air la rosée Dont ta plume est toute arrousée ! » (1) À Lemnos on lui rendait un culte en reconnaissance des services qu’elle rend par la destruction des œufs de sauterelles (2).Si, en Égypte, ce passereau n'avait aucun caractère sacré, du moins l'y trouvons-nous fort apprécié comme médicament. Le paragraphe d’un papyrus médical du moyen-em- pire, trouvé au Fayoum, nous apprend qu'on faisait quelquefois usage de l’Alouette bifasciée pour la guéri- son de certaines maladies ; il est ainsi concu : « Recette P-Hippolyte- Fig. 3. — La Spatule blanche. (Tombeau de Khnoum-Holep à Beni-Hassan.) pour une femme dont les yeux sont malades et qui ne voit plus à cause de la douleur de sa nuque. — Dia- gnostic : Ce sont des écoulements de la matrice dans les yeux. — Ordonnänce : Fumige-la avec de l’encens et de la myrrhe fraiche; fumige également sa vulve avec ce mélange et ses yeux avec des pattes de Ganiou. Donne- lui ensuite à manger un foie d'âne frais. » (3) Il est aisé de voir qu'il s'agit ici d’une conjonctivite gonococcique, maladie assez] fréquente, aujourd’hui en- core, chez les Arabes. Notre papyrus ‘offre cette intéressante particularité, qu'il est le plus ancien texte permettant d'établir lexis- tence de la gonorrhée à une époque infiniment loin- taine, Ses effets étaient alors d'autant plus funestes, (1) Ronsarn, Œuvres complètes, Gayetez et Epigrammes : L’Alouette. (2) PrurarQue, Traité d'Isis et d'Osiris. (3) L. Grirrirm, Hieralic papyri from Kahun and Gurob _(principally of'the middle Kingdom). PI. VI, L. 4 à 5. — Ga- “niou au lieu de Ganou prouverait qu'il y avait deux fprmes dialectiques du même mot. que dans un pays où règne souvent une chaleur extrême les conditions d'hygiène laissaient parfois beaucoup à désirer. Les prescriptions rigoureuses contenues dans le Lévi- tique, pour empêcher la contamination, montrent com- bien, à cette époque, ce fléau était redouté. Non seulement toute chose ayant eu le moindre con- tact, avec le malade devenait : impure, mais quiconque touchait l'un de ces objets était obligé de selaver et restaitimpur jusqu’au soir. Les vases de terre ou de bois devaient, les premiers être brisés, les autres rincés avec de l'eau (1). Le malade, lui-même, n’était considéré comme exempt de souillure que huit jours après la disparition du moindre symp- tème de mal. Il lavait alors ses vêtements, se baignait dans de l'eau vive et offrait deux colom- bes à l'Eternel; l’une comme vic- time expiatoire et l’autre comme holocauste ; faisant ainsi propi- tiation pour lui,en vue de sa ma- ladie (2). Le Livre des Nombres prévoit même les cas inguérissa- bles et ordonne de chasser ceux qui en sont atteints : « Hom- mes et femmes, vous les renver- rez hors du camp, pour qu'ils ne rendent pas impurs leurs campements, au milieu desquels moi j'ai établi ma demeure (3). » Dans l’état actuel de la science, le papyrus du Fayoum serait an- térieur de plus de mille ans au Lévitique et remonterait environ au xxv° siècle avant notre ère. LA SPATULE BLANCHE. Plata- lea leucorodia, Linn. — L'identi- fication de cet oiseau ne saurait donner lieu à la moindre équi- voque, ses particularités les plus essentielles étant indiquées d'une façon précise dans l’image que nous donnons ici (fig. 3), prove- nant du tombeau de Khoum- Hotep à Beni-Hassan (4). A l’exelusion d'un plastron doré et d’une aigrette jau- nâtre, tout le plumage de la Spatule est d’un blanc pur ; l’œil rouge; l'iris et les pattes sont noirs. Elle est sur- tout caractérisée par un long bec, droit, robuste et aplati, à son extrémité, en forme de large spatule. Gris d’ardoise, rayé de noir, vers la base, cet organe est june du côté opposé (5). Dans le dessin pharaonique, où l'on ne voit ni plas- tron ni aigrette, le bec est en outre uniformément jaune, indices nous autorisant à croire que l'artiste égyptien Fig. 4. — Bas-relief du temple de Bubastis (d'après Naville). (1) Bouillante probablement, le texte ne le dit pas. (2) Lévitique, ch. xv, À à 15. (3) Nombres, ch. v, vers. À à 4. (4) Gourtn, The Birds of Europe, vol. IV. PI. 286. (5) Sxezcey, À Handbook lo the birds of Egypt. p. 264. LE NATURALISTE 107 a voulu reproduire une Spatule jeune plutôt qu'un adulte. La Spatule blanche mesure environ quatre-vingts cen- timètres de longueur et un mètre quarante-trois d’enver- gure. Les Égyptiens la connaissaient sous le nom de hent. Son aire de dispersion s'étend sur toute l'Europe, l'Asie et le Nord de PAfrique. On la rencontre par bandes en Égypte et en Nubie, vivant dans les grands lacs marécageux de la basse Égypte, du Fayoum et sur les bancs de sable qui émergent du Nil(1). Son passage en France a lieu en mars et avril, époque de sa migra- tion vers les régions septentrionales d’où le retour s’ef- fectue en septembre. ï Sa démarche est grave, mesurée, son vol superbe. L'embouchure des fleuves, les bords des lacs et des ma- rais boisés sont ses lieux de prédilection ; pénétrant dans l'eau jusqu’à mi-jambes, elle saisit les petits poissons, les grenouilles et les mollusques dont elle fait sa subsis- tance. En sociétés, souvent nombreuses, elle niche dans les roseaux, les buissons, sur les arbres de haute futaie, rarement à terre. Son nid, grossier, mais solide, est formé de branches, d'herbes et de feuillages. Sociable et paisible, cet échassier vit en bons termes avec les autres oiseaux, et l’on peut, sans danger, le laisser en liberté dans les basses-cours. Ses habitudes étant plutôt diurnes, il se livre au repos après le coucher du soleil. Quoique sa chair savoureuse constitue un mets très délicat, il est fort peu inquiété par les chas- seurs. Les mœurs de la Spatule blanche rappellent beaucoup celles de l’Ibis, mais rien ne permet d'affirmer qu’elle fut, comme celui-ci, l’objet d'une grande vénération de la part des Égyptiens. Cependant elle semble avoir été en rapport direct avec le culte d'Horus. Au temple de Bubastis, nous voyons cet oiseau représenté sur la tête d’un génie tenant un poisson de la main droite (2) (fig. 4). Dans ce bas-relief, la Spatule est associée à Khent- Miriti (3), dieu de Latopolis où il était adoré sous la forme d'un rat. Le chapitre xvir du Livre des Morts le place parmi les sept Lumineux, énumérés dans l’ordre suivant : Amset, Hapi, Tiaoumoutef, Kebsennouf, Mau- en-Tef, Khri-Bakaf, Hor-em-Khent-Miriti (4), noms par lesquels on désignait les sept étoiles de la Grande-Ourse. Khent-Miriti était donc probablement le dernier astre de cette constellation. (A suivre.) » HIPPOLYTE BOUSSAC. LES TERMITES Les Termites se tiennent d'ordinaire dans les terrains secs des environs du cap de Bonne-Espérance et cons- (4) Breum, Les Oiseaux, t. Il, p. 622 et suiv. Ed. française. (2) E. Navice, The festival-hall of Osorkon IL in the great temple of Bubostis, pl. XII, fig. 2. (3) L'une des formes de l'Horus d'Edfou à l’époque ptolé- moique. (4) Voir Navue : Das Aegyptische todtenbuch der XVIII, bis XX. dynaslie, II, s. 55-56. — D'après M. P. Bouriant (£Zlude crilique sur les plus anciens textes du ch. xvn du Livre des Morts), cette divinité ne figure parmi les sept Lumineux qu’à partir de la xvnie dynastie. truisent leurs habitations qui parfois atteignent jusqu'à 20 pieds de hauteur, sur le sol. A Madagascar, dans cer- taines régions sujettes aux inondations, les Termites placent leurs nids dans les arbres et à de très grandes hauteurs, mais le plus curieux est le tunnel qui re- lie le nid au sol et qui, comme le nid, est composé de fines parcelles de terre agglutinées avec de la salive. Ce nid est très lourd, il pèse en moyenne de 30 à 40 kilo- grammes. J’en ai au Laboratoire qui pèsent 18 kilogram- mes, mais qui ne contiennent que l’intérieur du nid seu- lement, l'enveloppe s'étant brisée en route; ils peuvent atteindre 0m90 à 1 mètre de hauteur. C’est, comme on le voit, une très curieuse adaptation au milieu que vien- nent de trouver ces insectes, imitant en cela les plantes grimpantes, les lianes, les lierres et tous les végétaux craignant les inondations. Dans son très intéressant ouvrage sur l'Univers, M.F. A. Pouchet a donné de curieuses communications sur les Termites dont voici quelques passages : « Les Termites, dit M. Pouchet, que l’on désigne sou- vent sous le nom de fourmis blanches, vivent en répu- bliques composées de diverses sortes d'individus: les mâles, qui ont des ailes, et les travailleurs, les soldats et les reines qui n’en possèdent pas. « Les travailleurs ne s'occupent que de la construction des habitations. « Les soldats, cela va sans dire, et leur surnom l’in- dique du reste, n’ont pour mission que de défendre la colonie et d’y maintenir l’ordre. « Enfin viennent les femelles à qui incombe et est con- fiée la reproduction de la population. Celles-ci ne sont que de monstrueux sacs à œufs, de véritables machines à pondre, d'une effrayante fécondité. On a constaté, en effet, que lorsque leur abdomen est gonflé de toute sa portée, il n’a pas moins de 2.000 fois plus d’ampleur qu’au- paravant ; elles ne peuvent évidemment plus le trainer, et sont alors désormais obligées de rester clouées à la même place. La ponte est si rapide, qu’il semble une fon- taine jaillissante d'œufs; ce réceptacle à progéniture en lance 60 par minute, soit 80.000 par jour! « Les dimensions et la solidité des nids du Termite belliqueux ont toujours fait l’étonnement des voyageurs, quand on les compare à la faiblesse de l’insecte. « Ils offrent parfois jusqu’à 20 pieds de hauteur. Leur forme pyramidale leur donne l'aspect d’un pain de sucre colossal, élargi à la base, et dont les flancs sont hérissés de petits monticules accessoires. « Quand on parcourt les sites où les colonies de Ter- mites abondent, on les prend, dans le lointain, pour des villages d’Indiens. Les murailles de ces demeures sont si solides queles bœufs sauvages les gravissent, paraïit-il, sans les enfoncer, lorsqu'ils se placent dessus en senti- nelle; et l’intérieur contient des chambres tellement vastes qu'il en est dans lesquelles une douzaine d’hom- mes peuvent s’abriter. C’est souvent dans ces abris que les chasseurs se mettent à l’affüt des animaux sau- vages. » Outre ces chambres extraordinaires, on rencontre aussi, dit M. Pouchet, dans ces espèces de phalanstères, de longues galeries offrant le calibre de la gueule de nos gros canons et qui s'enfoncent jusqu’à trois ou quatre pieds dans la terre. Les monuments dont nous nous enorgueillissons sont bien peu de chose comparativement à ceux que cons- truisent ces frèles insectes. Les nids des Termites ont une élévation qui dépasse souvent 500 fois la longueur de leur corps; aussi a-t-on calculé, dit M. Pouchet, que si nous donnions proportionnellement la même hauteur à nos maisons, elles seraient quatre ou cinq fois plus élevées que la plus grande des pyramides d'Egypte. D'autres Termites, au lieu de construire ces étonnantes habitations, s'occupent fatalement à attaquer les nôtres 108 LE NATURALISTE. et les rongent parfois de fond en comble; tout y passe, la | maison et le mobilier. Ce sont d'insidieux déprédateurs, qui cheminent sourdement sous le sol, et s’y pratiquent de longues galeries à l’aide desquelles ils infestent tout à coup nos demeures. Alors ils pénètrent dans toutes les charpentes et en rongent totalement l'intérieur, en ne laissant à leur superficie qu'une couche de bois de la minceur d'un pain à cacheter. Rien ne décèle aux yeux leurs dégâts occultes ; on voit sa maison, on croit à son existerice réelle, mais on n’en possède plus que le fan- tôme, un château de cartes, qui tombe en poussière au moindre ébranlement. Smeatman, qui a donné une très intéressante histoire de ces névroptères, rapporte que parfois ils ont même dé- truit de grandes villes, qui avaient été abandonnées par leurs habitants. Mistress Lee dit que, dans les parages de l'Afrique où elle a séjourné, les Termitesne mettent qu'un temps fort court pour dévorer entièrement une habitation. Un esca- lier d’une assezhbonne dimension est mangé en une quin- zaine de jours; des tables, des fauteuils et des chaises, en beaucoup moins. La célèbre voyageuse, dit M. Pouchet, assure qu'à Sierra-Leone, souvent, en rentrant chez soi après une courte absence, on ne retrouve plus que l'ombre de son mobilier. L’extérieur possède encore toute sa fraicheur, mais le cœur manque et chaque pièce creusée se pulvérise sous la main qui la touche ou sous la personne qui s’assied. Depuis un certain nombre d'années, deux espèces de ce genre se sont établies en France, où elles causent d'assez notables dégâts dans quelques-uns de nos dépar- tements méridionaux; ce sont le Termite lucifuge et le Termite des Landes; leur introduction ne paraît guère remonter au delà de 1780. Les dévorantes cohortes du Termite lucifuge ont en- vahi Rochefort, la Rochelle, ainsi qu’Aix, où leur dent a complètement miné un certain nombre de maisons qui se sont écroulées. À une époque, ces détestables dépréda- teurs s'étaient mis à ronger la Préfecture de la Rochelle et ses archives sans qu’on s’en doutât; boiseries, cartons, papiers, tout s’anéantissait sans qu'aucune trace de dé- gâts parüt à l'extérieur. Aujourd’hui on ne préserve les papiers des bureaux qu’en les conservant dans des boîtes en zinc. M. Pouchet signale aussi que, à Tonnay-Charente, des Termites ayant rongé les supports d’une salle à manger sans qu'on s’en fût aperçu, pendant un repas le plancher s’effondra et l’amphitryon et ses convives passèrent à travers. Pauz NOEL. 2900 ANIMAUX ‘ Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. LE ROSSIGNOL «J'avoue que je n’aurais cru tant d'histoires merveil- leuses que notre ami Pline nous a laissées sur le rossi- gnol, si je n'avais pas vu de mes yeux et entendu de mes oreilles ce que je viens de vous exposer. » Pierre Belon s'exprime ainsi sur notre causeur (1) : ————————————.—__—_—_—________—.——— (1) Voir le Naturaliste, n° 507. « Le rossignol estant estimé le plus noble de tous les petits oyseaulx, et de genre le plus légitime, a esté trouvé digne d’estre mis le premier en ce lieu. Les Francoys, à nostre iugement, le nomment Rossignol, en partié pour ce qu'il est roux: luy voyants la plume rousse, tirant quelque peu à la couleur enfumée. Certains autheurs veulent que les Latins l'ont nommé Lucinia, ayants oui son chant continuer en l'vmbrage obscure : scachants que Lucus, en latin, est à dire vmbrage, dont est venu Lucinia. Ceux qui le nommèrent Philomela empruntère le nom d’une fable ancienne qui dit que Pandion, roy d'Athènes, eut deux filles, l’vne Progné, l’autre Philomela. Progné estoit mariée à Tereus, rov de Thrace. Icelle ayant de- meuré avec luy l’espace de cinq ans, il luy vint le vou- loir de voir sa sœur qui estoit en Athènes; par quoy pria Terens vouloir qu'il l'envoyast quérir; mais yil voulut aller luy-mesme. Et s’estants embarquez, passè- rent la mer. Estant Tereus arrivé là, des qu'il eust veuë Philomela, en deuint amoureux. Toutesfois, celant sa passion, enfin obtint de son père qu'il l'emmenast en Thrace voir sa sœur Progné. Puis il la viola, et luy coupa la langue. Alors Philomela se va auiser de tirer à l'eguille sur la toile le tort que Tereus luy auoit faict, et l’enuoya à sa sœur: laquelle pour venger l'iniure, fit venir Philomela, et tuèrent Itis, fils de Tereus, pour luy en faire manger à disner. Philomela se tenoit cachée derrière vne tapisserie, iusqu'à ce que Tereus deman- dast ou estoit Itis. Alors Philomela, qui en tenoit la teste encor sanglante, la rua au visage de Tereus, lequel, s’es- tant effrayé de ce qui en estoit advenu, tira son espée pour les tuer toutes deux. Mais, par le vouloir des dieux, Tereus fut converty en Hupe, Progné en Hirondelle et Philomela en Rossignol affin que, se lamentant incessamment, elle enseignait l'iniure du meffaict qu’elle auoit souffert, avec son chant langoreux. Varron, en son liure De lingua latina, entendoit que c'est à cause de sa voix lamentable que les Latins l'ont nommée Luciola. » — Pourquoi voix lamentable ?… C’est encore en Thrace que les femmes assassinèrent Orphée; aussi les habitants de Dium, qui prétendaient avoir conservé le sépulcre du divin chantre, disaient que l’Hélicon, qui coule auprès, conservait autrefois son lit sans changer de nom depuis sa source jusqu'à son em- bouchure; mais que les femmes de Thrace ayant voulu, après leur crime, se purifier dans les eaux du fleuve, il rentra immédiatement sous terre, indigné qu'on voulüt le faire servir à cette purification. Ces peuples préten- daient encore que les rossignols qui avaient leurs nids autour de ce tombeau chantaient avec plus de forceet de mélodie que les autres. Saint Ambroise, dans son Hexaemeron, et après lui Albert le Grand, Gesner, Belon, Aldrovandus, John- son, etc., ont avancé que la femelle du rossignol chante comme le mâle, pour s’égayer et charmer l'ennui de la couvaison, et que son chant sert en même temps à vivifier ses œufs (2), mais l'expérience a suffisamment démontré que la femelle ne chante pas. (1) Pierre BELoN, du Mans. Histoire de la nature des oysaulx avec leurs descriplions et naïfs pourtraicts. Paris, 1555, folio. — Livre VII, chap. I. (2) Saint Ambroise parlait d'après Aristode, suivi par Élien et autres. Voyez plus haut. trdlsost. dot in tr-af nn Cry À. LE NATURALISTE 109 Pourtant, malgré tout ce qu'on a dit et ce qu'on dira sur l'excellence et le brillant du chant de notre oiseau, il y en a un qui le surpasse, dit Toussenel. Et c’est l'alouette, « Aucun gosier, dit notre naturaliste-poète, n'est capable de lutter avec celui de l’alouette pour la richesse et la variété du chant, l'ampleur et le velouté du timbre, la tenue et la portée du son, la souplesse et l'infatigabilité des cordes de la voix. L'alouette chante une heure d’affi- lée (1) sans s’interrompre d'une demi-seconde, s’élevant verticalement dans les airs jusqu'à des hauteurs de mille mètres, et courant des bordées dans la région des nues pour gagner plus haut, et sans qu'une seule de ses notes se perde dans ce trajet immense. 3 Quel rossignol pourrait en faire autant? » Pardon : comme frajel? où comme chant ?.…. Comme chant, la cause est entendue. Comme trajet, que fait donc Toussenel des migrations des rossignols ?.. leur feuille de route s’applique à plus de mille mètres, certes. Michelet (2) cite cette affirmation de Toussenel mais il ajoute ceci : « Un seul oiseau avec lui, dans le naïf et le simple, atteint des effets sublimes; c'est l’alouette, fille du soleil. Et le rossignol aussi est inspiré de la lumière tellement qu’en captivité, seul, privé d'amour, elle suffit pour le faire chanter. Tenu quelque temps dans l’ombre, puis tout à coup rendu au jour, il délire d'enthousiasme, il éclate en hymnes. Il y a, toutefois, cette différence : l'alouette ne chante pas la nuit; elle n’a pas de mélodie nocturne, l’entente des grands effets du soir, la profonde poésie des ténèbres, la solennité de minuit, les aspirations devant l’aube, enfin ce poème si varié qui nous traduit, nous dévoile, en toutes ses péripéties, un grand cœur plein de tendresse. L’alouette a le génie lyrique; le ros- signol a l'épopée, le drame, le combat intérieur; de là une lumière à part. En pleines ténèbres, il voit dans son âme et dans l'amour, » Nous avons vu plus haut que les anciens auteurs s’éton- naient qu'une voix aussiéclatante, aussi formidable, sortit d'un corps aussi petit que celui du rossignol. Plutarque parle de cette étrangeté dans les Apophthegmes divers de Lacédémoniens dont les noms ne sont pas connus (3) : «Un Lacédémonien ayant plumé un rossignol et ne trouvant qu'un petit corps tout décharné : « Tu as une voix, dit-il, et pas autre chose. » Plutarque ajoute plus loin (4) : « .… Aristote nous dit que les animaux se font même instituteurs, et que l’on a vu des rossignols montrer d'avance à leurs petits à chanter. Un fait confirme l’assertion du philosophe : c’est qu'il arrive toujours que les rossignols qui chantent le. moins bien sont ceux qui, ayant été pris tout petits, n'ont pas été nourris par leur mère. C’est d'elles, en effet, qu’ils recoivent des lecons en même temps que la nourriture; et ils se montrent des élèves dociles. » Si les petits n'avaient que les lecons de la mère, ils ne chanteraient guère. Plus loin, il nous dit (5): « Les rossignols donnent à leurs petits des leçons de (1) Le rossignol chante la nuit entière. (2) L'Oiseau. (3) Apophlhegmes, XIII. (4) Quels sont les animaux les plus intelligents, des ter- reslres ou des aquatiques, chap. xvur. (5) Que les béles ont l'usage de la raison, ch. 1x. chant, et ceux qui, ayant été pris de très bonne heure sont élevés entre les mains des hommes, gazouillent beaucoup moins bien. On dirait des élèves privés beau- coup trop tôt de leur maître. » Mais voici la grande voix de Michelet qui se fait en- tendre sur le même sujet (4): « Les rossignols, les pinsons, jeunes encore où moins habiles, savent écouter et profiter auprès de l'oiseau supérieur qu’on leur donne pour maître. Dans les palais de Russie, où on a ce noble goût oriental pour le chant de Bulbul (2), on voit parfois de ces écoles. Le maitre rossignol, dans sa cage suspendue au centre d’une salle, a autour de lui ses disciples dans leurs cages respec- tives. On paie tant par heure pour qu'ils viennent écouter et prendre leçon. Avant que le maître chante, ils jasent entre eux, gazoüillent, se reconnaissent et se saluent. Mais dès que le puissant docteur, d'un impé- rieux coup de gosier, comme d'une fine cloche d'acier, à imposé le silence, vous les voyez écouter avec une défé- rence sensible, puis timidement répéter. Le maître, avec complaisance, revient aux principaux passages, COrrige, rectifie doucement. Quelques-uns alors s’enhardissent et, par quelques accords heureux (3), essaient de s’har- moniser à cette mélodie supérieure. » — Et il ajoute en note : « Je dois ce détail à une dame qui a bien droit de juger en ces choses, à Mme Garcia Viardot. Les paysans de . Russie, qui ont l'oreille délicate (!!!) et une sensibilité très grande pour ia nature (en proportion de ses SÉVE= rités pour eux), disaient, quand ils entendaient parfois la cantatrice espagnole : « Le rossignol chante moins bien. » O Histoire naturelle , que de jolies choses n’écrit-on pas en ton nom! ; Le Dr Chenu (4) dit que « l’on prétend qu’on en a vu tomber morts auprès de la personne qui chantait; on en a vu un qui s'agitait, gonflait sa gorge et faisait entendre un gazouillement de colère toutes les fois qu'un serin qu était à côté de lui se disposait à chanter; et il était venu à bout, par ses menaces, de lui imposer silence: tant il est vrai que la supériorité n’est pas toujours exempte de jalousie! », Le Dr Le Moine a aussi remarqué, dit Chenu, que ses rossignols poursuivaient avec colère un serin privé qu'il avait dans la même chambre, lorsque celui-ci s’appro- chait de leur cage; mais cette jalousie se tourne quel- quefois en émulation; car on a vu des rossignols qui chantaient mieux que les autres, parce qu'ils avaient entendu des oiseaux qui chantaient de manière à les étonner. Ce à quoi Michelet ajoute (5): « S'il est vrai, comme on l’assure, que les mâles soient deux fois, trois fois plus nombreux que les femelles, on conçoit la vio- lence de cette brülante émulation du chant; c’est la première étincelle, peut-être, et le secret de leur gémie. Le sort du vaincu est affreux, PIRE QUE LA MORT. Il faut qu’il fuie, qu'il quitte le canton, le pays, qu'il aille se faire commensal des tribus d'oiseaux inférieurs, QUE DU CHANT, IL TOMBE AU PATOIS, quil s’oublie et se dégrade, (1) L'Oiseau. (2) Le Rossignol. eue (3) Un oiseau fait de la mélodie, mais jamais un accord; des arpèges, peut-être. ! (4) Encyclopédie d'histoire naturelle, tome IX, p. 191. (5) L'Oiseau. 1 2 110 vulgarisé chez ce peuple vulgaire, peu à peu NE SACHANT PLUS NI SA LANGUE NI LA LEUR (1). On trouve parfois de ces exilés qui n'ont plus que figure de rossignol. » Je n’en ai jamais rencontré. Parlons sérieusement. Si les rossignols sont fort recherchés à cause de l'excellence de leur chant,ils adorent eux-mêmes la musique d'autrui, — c'est-à-dire de l'homme, — quoi- qu'ils la détestent chez la gent emplumée, paraït-il, d’après ce que j'ai cité plus haut. E. SANTINI DE RIOLS. ILIDIOIDOSLOCLIISINCOLSOOSITCOCOII SOCIÉTÉ DES AMIS MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE La Réunion constitutive de la Société « Les Amis du Muséum d'histoire naturelle » a eu lieu au Muséum, à Paris, le 9 avril dernier. Voici le projet des statuts. I. But et composition de la Société. ARTICLE PREMIER L'Association dite Société des Amis du Muséum national d'histoire naturelle, fondée en 1907, a pour but de donner son appui moral et financier à cetétablissement, d'enrichir ses collections, ménageries, laboratoires serres, jardins et bibliothèques et de favoriser les tra- vaux scientifiques et l’enseignement qui s’y rattachent. Elle a son siège à Paris. Toute discussion politique ou religieuse y est inter- dite. ARTICLE 2? Les moyens d'action de la Société consistent notam- ment à faire ou à provoquer des libéralités ou des prêts gratuits en.vue de développer les divers services du Mu- séum, à acquérir dans l'intérêt de ces services des objets ayant une valeur scientifique ou historique, et à procurer à l'Etablissement tous les concours qui peuvent assurer sa prospérité. ARTICLE 3 L’Association se compose de Membres titulaires, de Membres donateurs et de Membres bienfaiteurs, qui doi- vent être agréés par le Conseil d'administration. Pour être Membre titulaire, il faut payer une coti- sation annuelle d'au moins 10 francs. La cotisation peut être rachetée en versant une somme fixe de 150 francs. Pour être Membre donateur, il faut avoir donné une somme d'au moins 500 francs, ou avoir versé pendant dix ans une cotisation d’au moins 60 francs. Pour être Membre bienfaiteur, il faut avoir donné au Muséum ou à la Société, soit une somme de 10.000 francs, soit des collections scientifiques ou des objets, meubles ou immeubles ayant une valeur équi- (1) C'est absolument le rossignol Ovide exilé chez les Scythes. sur le Danube toujours glacé, ignorant leur langue et, pour eux, parlant un patois inintelligible : Barbarus hic ego sum, quia non intelligor lis. « Je suis ici un barbare, parce qu'ils ne me comprennent pas. » Au reste, sil y a chez les rossignols trois fois ‘plus de mâles que de femelles, il y a donc les deux tiers de ces oiseaux, vaincus au concours de chant, réduits à aller faire du patois sur des rives inconnues? On ne voit rien de semblable chez les autres oiseaux. ho LE NATURALISTE valente, soit, pendant dix ans, une cotisation annuelle d'au moins 1.200 francs. Le Conseil de la Société pourra proposer comme can- didats au titre d’Associé du. Muséum, les personnes qui, par son intermédiaire, se seront créé des titres excep- tionnels envers le Muséum. Des Sociétés peuvent, ainsi que des particuliers, faire partie de la Société. ARTICLE # La qualité de membre de l'Association se perd : 1° Par la démission; 20 Par la radiation prononcée pour des motifs graves par le Conseil d'Administration. II. Administration et Fonctionnement. ARTICLE 5 La Société est administrée par un Conseil de 50 mem- bres, comprenant des Membres élus et les Professeurs du Muséum qui font partie de la Société. Les Membres élus le sont pour quatre ans; le Conseil est renouve- lable par quart. Le vote peut avoir lieu par correspon- dance. Les membres sortants sont rééligibles. En cas de vacances, le Coneil pourvoit au rempla- cement, sauf ratification par la plus prochaine Assem- blée générale. Il peut constituer des commissions desti- nées à l’assister par des informations ou des “éme ches. Le Conseil choisit parmi ses membres un Bureau composé : d'un Président, de huit Vice-présidents, d’un Secrétaire général, de deux Secrétaires et d'un Tré- sorier. Le Bureau est élu pour un an, sauf le Secrétaire gé- néral qui est élu pour 4 ans. L'Assemblée générale peut désigner en outre un Pré- sident et des Vice-présidents d'honneur. ARTICLE 6 Le Conseil se réunit quatre fois par an, et chaque fois qu'il est convoqué par son Président ou sur la demande du quart de ses membres. La présence du tiers des Membres du Conseil d'Ad- ministration est nécessaire pour la validité des délibé- rations. Il est tenu procès-verbal des séances. Les procès-verbaux sont signés par le Président et le Secrétaire général. ARTICLE 7 à Toutes les fonctions de Membre du Conseil d'Admi- nistration sont gratuites. ARTICLE 8 L'Assemblée générale se compose des Membres titu- laires, des Membres donateurs et des Membres bienfai- teurs. Elle se réunit une fois par an et chaque fois qu'elle est convoquée par le Conseil d'Administration ou sur la demande du quart de ses membres. Son ordre du jour est réglé par le Conseil d’adminis- tration. Son bureau est celui du Conseil. Elle entend les rapports sur la gestion du Goo d'Administration, sur la situation Hhandine et morale de l'Association. Elle approuve les comptes de l'exercice clos, vote le budget de l'exercice suivant, délibère sur les questions mises à l’ordre du jour et pourvoit au renouvellement des Membres du Conseil d'Administration. Ê Le rapport annuel est adressé, chaque année, à tous les Membres, au Préfet du département de la Seine, au Ministre de l'Intérieur et au Ministre de l’Instruction publique. ARTICLE 9 Les dépenses sont ordonnancées par le Président, LE NATURALISTE it L'Association est représentée en justice et dans tous les actes de la vie civile par le Président. Le représentant de la Société doit être en pleine possession de l'exercice de ses droits civils. Le Président peut, sous réserve de l’approbation exigée par l’article 14, accepter des libéralités avec la seule autorisation du Bureau, lorsqu'il y a urgence, ou lorsque l'exécution des conditions imposées n'entraîne aucune opération engageant les finances de l’Asso- ciation. ARTICLE 10 Les délibérations du Conseil d'Administration rela- tives aux acquisitions, échanges ou aliénations d'im- meubles, aliénations de valeurs dépendant du fonds de réserve, prêts hypothécaires, emprunts engageant la Société, constitutions d'hypothéques et baux excédant neuf années, ne sont valables qu'après approbation de l’Assemblée générale. ARTICLE 11 : Les délibérations du Conseil d'Administration rela- tives à l'acceptation des dons et legs, les délibérations de l’Assemblée générale relatives aux acquisitions et échanges d'immeubles, aliénations de biens dépendant du fonds de réserve et prêts hypothécaires ne sont vala- bles qu'après l'approbation du Gouvernement. III. Ressources annuelles et fonds de réserve. ARTICLE 12 Les recettes annuelles de l'Association se compo- sent : 40 Des cotisations de ses membres; 2 Des dons et subventions qu'elle pourrait recevoir, soit dans un intérêt général, soit avec affectation spé- ciale ; 3° Du produit des ressources créées à titre excep- tionnel et, s’il y a lieu, avec l’agrément de l'autorité compétente ; 4° Enfin, du revenu de ses biens et valeurs de toute nature. ARTICLE 13 Le fonds de réserve comprend : 10 La dotation formée par les sommes capitalisées ; 20 Le dixième au moins du revenu net des biens, meubles et immeubles de l'Association; 3° La moitié des sommes versées pour le rachat des cotisations ; 40 Le produit des libéralités autorisées sans affectation spéciale. ARTICLE 14 Le fonds de réserve est placé en rentes nominatives sur l'Etat ou en obligations nominatives de chemin de fer, dont le minimum d'intérêt est garanti par l'Etat. Il peut également être employé en acquisitions d’im- “meubles ou en prêts hypothécaires, pourvu que le mon- tant de ces prêts réuni aux sommes garanties par les autres inscriptions ou privilèges qui grèvent l'immeu- ble ne dépasse pas les deux tiers de sa valeur nomi- native. Ë IV. Modifications des Statuts et dissolution de la Société. ARTICLE 45 Les statuts ne peuvent être modifiés que sur une proposition du Conseil d'Administration ou du dixième des Membres titulaires, qui dans ce dernier cas sera soumise au Bureau au moins un mois avant la séance. L'Assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents. L’Assemblée doit se composer du quart au moins des membres présents. ARTICLE 16 L'Assemblée générale appelée à se prononcer sur la dissolution de l’Association et convoquée spécialement à cet effet, doit comprendre au moins la moitié plus un des membres en exercice. Si cette proportion n’est pas atteinte, l'Assemblée est convoquée à nouveau, mais à quinze jours au moins d'intervalle, et, cette fois, elle peut valablement délibérer, quel que soit le nombre des membres présents. Dans tous les cas, la dissolution ne. peut être votée qu'à la majorité des deux tiers des mem- bres présents. ARTICLE 17 En cas de dissolution ou en cas de retrait de ja recon- naissance de l’Association comme établissement d'utilité publique, l'Assemblée générale désigne un ou plusieurs commissaires chargés de la liquidation des biens de l'Association. Elle attribuera l'actif net au Muséum. Ces délibérations sont adressées sans délai à l'Administration supérieure. Dans le cas où, l’Assemblée générale n'ayant pas pris les mesures indiquées, un décret interviendrait pour y pourvoir, les détenteurs des fonds, titres, livres et ar- chives appartenant à l'Association, s’en dessaisiront valablement entre les mains du commissaire liquidateur désigné par ledit décret. ARTICLE 18 Les délibérations de l’Assemblée générale prévues aux articles 15 et 17 ne sont valables qu'après l'approbation du Gouvernement. V. Règlement intérieur. ARTICLE 19 Un règlement adopté par l'Assemblée générale et approuvé par l'Administration supérieure arrête les conditions de détail, propres à assurer l'exécution des présents statuts. Ce règlement peut toujours être modifié dans la même forme. Pour solliciter son admission à la Société des Amis du Muséum, s'adresser au siège social, 57, rue Cuvier, à Paris. 2000000009 20909299999929% ACADÉMIE DES SCIENCES Sur les Synalphées américaines. — Note de M. Courière, présentée par M. Bouvier. Il a été décrit sept espèces américaines du genre Synalpheus. Les collections ont permis d'identifier quatre d’entre elles seulement, et de faire connaître, en revanche, quarante et une formes nouvelles. Ce résultat donne au genre une am- pleur insoupcornée; il permet ‘d'intéressantes comparaisons entre les formes américaines et indo-pacifiques, ces dernières au nombre de cinquante au moins, dont plusieurs encore inédites. Vingt et une de ces formes américaines, qui ont reçu une ap- pellation trinominale, se groupent autour de treize espèces, dont certaines comptent jusqu'à quatre de ces formes satellites. D’or- dinaire séparées géographiquement des spécimens regardés comme typiques, peut-être simples races locales, ces formes sont plus probablement de valeur spécifique réelle, bien qu'elles soient visiblement moins distantes de l'espèce type que celle-ci de telle ou telle autre. Elles rappellent les petites espèces des botanistes. Les Synalphées sont des Crustacés très sédentaires, vivant par couples dans les Madrépores ou les Eponges. Même en tenant compte d’une dispersion possible pendant la courte vie larvaire, les espèces que séparent le Pacifique et l’Océan Indien actuels sont certainement isolées de la façon la plus rigoureuse. De sorte que des séries de formes indo-pacifiques et américaines, si remar- quablement parallèles, ne peuvent guère s'expliquer que par l'existence d'espèces communes, à très vaste distribution anté- rieure, dont les variations locales, suivant des modes locaux, se 112 seraient traduites par les espèces actuelles et leurs formes satel- lites. Ainsi, une série d'ondes de deuxième ordre naissant sur le pourtour d'une onde première à très grand rayon, d'ondes de troisième ordre naissent sur les secondes. Les dernières ont-elles une faible amplitude, ce sont les formes satellites qui se groupent autour de certaines espèces. Mais elles peuvent s'élargir au point de constituer de nouveaux champs de différenciation. Tel le groupe brevicarpus, aspect exclusivement américain du groupe Paulsoni avec lequel il. coexiste toutelois; tel surtout le groupe lævimanus, bien plus typique, puisqu'il se substitue totalement en Amérique au groupe biunguiculalus dont ïl est si visiblement issu. Sur l'Infralias du Hodna (Algérie). — Note de M. J. Sa- YORNIN, présentée par M. Mrcmez Lévy. Le Trias, à facies lorrain et provençal, se rencontre à peu près partout en Algérie, l'Infralias (tout au moins l'Hetlangien) l'ac- compagne quelquefois et ses affleurements sont répartis dans les trois départements. Il y a bien des présomptions pour que la zone à Avicula contorta s'y trouve aussi, car la présence bien constatée du terme supérieur de l'Infralias, sous le facies et avec la faune qu'il présente, s'ajoutant aux connaissances acquises sur le Trias et le Lias, contribue à démontrer le parallélisme d'évo- lution des deux bords de la Méditerranée. Sur le triage des minéraux par l'électro-aimant. — Note de MM. Caevazcrer et L. VÉRAIN. La méthode de triage des minéraux par l’électro-aimant n’avait pas donné jusqu'ici, dans les laboratoires, les résultats pratiques qu'on était en droit d’attendre. Les auteurs ont apporté à la méthode quelques modifications de facon à rendre le procédé aussi parfait que possible. Au lieu d'employer des piles ou des machines pour la produc- tion du courant électrique, il est beaucoup plus facile de se servir du courant fourni par les stations centrales et que l'on a à sa dis- position dans tous les laboratoires. Entre les deux bornes d'une prise de courant, on a installé en série un rhéostat, un interrup- teur, un ampèremètre sensible de 0 à 3 ampères, enfin la bobine de l’électro-aimant. Le rhéostat est constitué par une planchette sur laquelle sont disposées en parallèle 6 douilles de lampes à incandescence, dans lesquelles on peut placer des lampes de 5, 10, 16, 32, 50 bougies sous 220 volts. En les combinant diver- sement, on peut obtenir pour l'intensité une suite de valeurs assez rapprochées; pour resserrer les intervalles et pour permettre de réaliser des courants plus faibles que celui d’une lampe de 5 bou- gies, on peut remplacer une lampe par une série de 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 lampes placées sur une autre planchette. Un tel dispositif a l'avantage d’être moins coûteux que l'emploi de fils métalliques. Une étude préliminaire a montré que la courbe de magnétisme du système présente une montée très rapide jusqu'à 1,5, ampère et qu'à partir de 2 ampères, la montée est beaucoup plus lente. D'ailleurs il a été possible d'attirer, avec un courant de 1,80 am- père, les minéraux tels que le sphène et la pierre ponce, qui ne contiennent que des traces de fer. L'installation est peu encombrante et toujours prête à fonc- tionner ; la manœuvre peut se faire sans aide. En faisant croitre progressivement l'intensité du courant depuis les valeurs les plus faibles, on peut retirer d’une poudre minérale donnée autant de portions diversement magnétiques qu'on le veut. L'expérience a de plus montré qu'on est sür, en employant la même intensité facile à obtenir et à vérifier par l’ampèremètre, d'attirer toujours des grains de même composition et de dimen- sion sensiblement égale. Il est facile de dresser, pour un électro- aimant déterminé, un tableau donnant ies inductions et les cou- rants qu'il faut employer pour attirerles différents minéraux fer- rugineux contenus dans les roches. Ainsi, avec l'appareil qui vient d'être décrit, {a sidérose, par exemple, est attirée par un courant de 0,17 ampère;le grenat, par 0,25 ampère; le peridot, par 0,47 ampère; la cordiérite, par 0,59 ampère; le mica blanc d’un granite des Vosges, quine contient que 1,50 pour 100 envi- ron d'oxyde de fer, a besoin d’un courant de 0,95 ampère. Y: LE NATURALISTE Bibliographie 185. 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Pisani a été réuni à la Maison Deyrolle. ‘MINÉRAUX AU POIDS Les prix sont marquésen francs et en centimes. 4 Frs phane. les 100 grammes 50 fr. le kil. 2475 LOL ETES DER _ 0 A EE PO IE — 5 ophane. les 100 grammes A5fr. — 2495 ÉÉENEe OF TOR ER ESRRe _ 90 RES les 100 grammes 6 fr. — 50 Une rames noue e — 20 Re à ie head Vo 4 ..... les 400 grammes 5 fr. — 45 A CT EE _ 15 SES les 100 grammes 12 fr. — 100 — Gfr. — 60 in Men eee == À LEO TO ER RO _ Z A nn — 150àùà 5 RL Et A, — 10 LUS dorer RME PESTE = 8 A nd duos _  ie LL RS — 6 ne A de le gramme 10 mer... les 100 grammesGfr. le kil. 50 HAE — fr. — 30 SALE — 45 fr — 200 A ÉRÉR E E RTTE EUES = 10 Énakite... les 100 grammes 50 fr. — 215 rochlore — IREM 4.000 — 42 fr — 100 A PS Ce nues — 10 A ann ce le gramme 8 à TR ERE REEe le kil. 4 EDR SR de — 1 D. — 1 A NN nee sh dns == 5 A SR rend taie — 12 rskite. .. les 100 grammes 6 fr. — 50 SU DE PE CREED = 2 Léo 2e TR ME MO RE DE ME E — {h de PER M EE _— 18 SDL me se eau — 4 RL: LE Re PA — 1 DEGRÉ MR co — 150àùà 7 SEE les 100 grammes 4 fr. — 30 PR AR DR ne ee de le sramme 4 Mn, les 100 grammes 40 fr. le kil. 350 MPTOIR MINÉRALOGIQUE ET GÉOLOGIQUE| R LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE On ne fournit aucun minéral au poids pour moins de 50 cent. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS 46, rue du Bac, PARIS : TABLEAUX MURAUX D'ÉDUCATION PHYSIQUE par G. DEMENY Directeur du Cours normal supérieur d'Éducation physique de l’Université, ? Û Ancien chef des laboratoires de la station physiologique au Collège de France et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. Cinq Tableaux mesurant 1° 25 sur 080, montés sur carton, et se pliant au milieu par une charnière, avec œillets pour les 4 suspendre ; tableaux en couleurs, sauf le n° 37 qui comporte les … »| généralités. La collection complète : 82 francs. 15 » RRSERS RUE » »|IN° 37 — Généralités sur le perfectionnement physique, qui, pour être » complet, doit comprendreles qualités particulières suivantes: santé, ÿ beauté, adresse, virilité. Schema de lecon indiquant les exercices prosressifs à effectuer pour obtenir les effets utiles......... » à N° 38. — Correction de l'attitude. — Attitude de l’écolier sur la table d'étude, attitude du corps dans la station dehbout:effet néfaste du corset et défor- mation du squelette par son usage chez la jeune fille et chez la femme. Exercices pour combattre l'effet des mauvaises attitudes, rb fi- DUTES AT PURE ! N° 39. — Exercices de force, exer- : cices de vitesse. — Type d’athlète.: les poids, la lutte, le lancer, le rétablissement, la course,la boxe, la voltige, lJ’escrime, 19 figures. 7 fr. N° 40. — Développement des os. — Os d’adolescent, os d’adulte, os de vieillard, ; croissance: scoliose ; déformation du thorax par déviation du ra chis, 20 figures 7 fr. » [No 41. — Solidité des parois abdominales. — Exercices propres à développer s0 les muscles de l’abdomen; suspension, lutte de traction, lutte de ré- ; pulsion, traction verticale, flexion et extension du tronc... TT 5 = = ? 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[Œ 3 RO UJ S re classe, 32 fr. ; % classe, 23: fr. ; 3° classe, 16 S ; durée de validité, 5 jours. ; s k 5 Do E ‘ i a. - TOME X. — Couposées (fn), CUcuRBITAGÉES, CAMPANULAGÉES, LOBÉLIACÉES, VACCINIACÉES RU ne ERICACÉES, PLANTAGINÉES, PLOMBAGINÉES, PRI É Oac er © 15e classe, 13 fr; 29classe 9 fr" 3classe, Hi L ÉES, ÉES; ï IS; PRIMULACÉES, ÜLÉAGÉES, APOCYNAGÉES, ASsCLÉ- | durée de validité, 3 jours. EL — PIADAGÉES, GENTIANACÉES, POLÉMONIACÉES, BORRAGINÉES, CONVOLVULAGÉES, CuscurACÉES Se DRE SC DTIES et SOLANACÉES. : Excursions en Bretagne. p e DAS Facililés accordées par ce QUEUE individ Un volume in-8 404 pages. Prix : 8 fr. franco 8 fr. AO pour la France et de tue Ê ue spi ant ‘ jours. Ë A La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest déli et 8 fr. 80 pour I étranger. la veille de la fête des Rameaux au 31 octobre, desi d'abonnement spéciales permettant de partir diune quelconque de son réseau pour une gare au choi lignes désignées aux alinéas ci-dessous ens’arrétantss parcours ; de circuler ensuite, à son gré, pendantun Volumes précédemment parus de. la Flore de France non seulement sur ces lignes, mais aussi surtouss embranchements qui conduisent à la mer, et, .enfin,sune ) N - l'excursion terminée, de revenir au point de dépa de Cr. RO U ÿ les mêmes facilités d'arrêt qu'à l'aller. CARTE VALABLE SUR LA CÔTE NORD DE BRETAGNE SA Tome I. Tableaux préliminaires. Des Renonculacees : ss classe, Jon fr. : ces 15 & (par Folies aux Crucifères idé 9 > arcours : Ligne de Granville à Brest (par Follien a CES) 1893, 332 pp. 6 fr. franco 6 fr. 60 et Lamballe) et les embranchements de cette lignes Tome Il. Des Crucifères (Arabidées) aux Violariées, Here : 2200 - $ 1895 360/panes Net ce EU Gr. "6 fr. 60 CARTE VALABLE SUR LA CÔTE SUD DE BRETAGNE ; 2 NT TO 1re classe, 100 fr. ; 2e classe, 15 fr, Tome IIL. Des Violariées aux Droséracées, 1896, 382 pp. Of. — 6 fr. 60 Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Ch a Tome IV. Des Droséracees aux Légumineuses (Ononi- lin et les embranchements de cette ligne vers la men ' dées) 1897, 313 pages... SORT ER 6 fe. — 6 fr. 6G CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAG Hi V. Leémumn 1 7 Are classe, 130 fr. ; 2° classe, 95 fr. “3 l'ome VE Mr nee (suite et fin), 1899, 344 pp. 6fn = G fr. 60 Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folliguy, Tome VI. Rosacées, 1900, 489 pages... ........... Sfr. — 8 fr. 80 et LEURSIE) et de pit eu Cr et à Guérande , a " ; h ts d ig 4 5 Tome VIT. Des Rosacées (Pominées), aux Ombellacées, ER on A au rs ” CARTE VALABLE SUR LES CÔTES NORD ET SUD DE BRETAGN Nu PRE HER CD RL QE Sfr — 8 fr. 80 LIGNES INTÉRIEURES SITUÉES À L'OUEST DE CELLE DENSA Tome VII. Des Ombellacées aux Composées (Silybées), MALO À REDON 1903 205#page see Sfr. — Sfr. 80 1xe classe, 150.fr:; 2classe, A10,fr: Ë , 2 _ : Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Mollig Tome IX. Composées (Suite), 1905, 490 pages”... ST CU fr. 50 Dol et Lamballe) et de Brest au Croïisic et à Guérand les embranchements de ces lignes vers la mer, ains#quee lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamball “Es E PA à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Bnie LES FILS D’EMILE DEYROLLE, Editeurs, 46, rue du Bac, PARIS | Auray, de Loudéac à Carhaiïix, de Morlaix et de/Guinge à Rosporden. Machine à Écrire ie CITT PREMI E Vi ÉCRIT EN TROIS COULEURS CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEMEI PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE. LE SEUL CLAVIER RATIONNEL : ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPECIAL Téléphone 277-65 The Smith Premier Typewriter G : PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n°509, 13 mai 1908 : Observations sur le Gypse. SranisLias MEunIER. — La Minalité dans la nature vivante. Dr D DAroy. — Guide géologique et paléontologique de la! Région parisienne: P.-H. Frirez. — La valeur nutritive des aliments. Dr Boueon. — Animaux mytholo- giques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelli- gence, d'adresse, de’ courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. E. Savmnr pe Riors. — Identification de quelques oiseaux représentés sur less Monu- ments pharaoniques. P.-Hrrrorvre Boussic. — Zygœna Filipendulæ. P. Norrz. — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL L Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS Mn NIeERE 2.10%) | Tousdlesautres-pays. 47.67.00... ..42 fn * Pays compris dans l'Union postale. . , . 11 D BTS difeumeéro + 222 2 0e el 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c: à la dernière bande. En ment 2e Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS EN É ; DAhnPartie LES FILS D’'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT Généralités, par 7 A LI o 2 | L'Enchaînement des Organismes, és rer men = bre de l'Institut, pro- a fesseur à la Sorbonne. Cet ouvrage présente, d'une manière simple, par des exemples démonstratifs, le 2 liaisons qui s’établissent entre tous les êtres de la Nature. ne Un volume de 438 pages, avec 576 fig. Prix : Broché, 4 fr. (franco, 4 fr. 50). — Cartonné : 0 fr. 75 en plus. = n par Émire Deyrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en Ron el = Oiseaux 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les À ? {êtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. & Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. LC Q lé e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, Eee plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 8° Partie Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par Louis PLaner, membre de la Société entomologique de France. — Le nombre A ra j g ñn ées, taie de figures et de planches de cet ouvrage et la clarté du texte, bien. . mis à la portée de tous, permettent la connaissance des Araignées de France, d’une description si difficile d'ordinaire. 14° Partie Un volume de 330 pages, avec 18 sRIGTQUES hors texte et 233 figures. Prix : Broché, 5 fr. (franco, 5 fr. 50). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par Gaston Bonnier, membre de He Album de ia Nouvelle Ébre nt professeur à la Sorbonne. t album, reproduisant toutes Les espèces de plantes photographiées directement d’après nature, au re de leur grandeur naturelle, représente ainsi 2.028 photographies. Un volume : Broché, 4 fr. 75 (franco, 5 fr. 20). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. r P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet A ñ I maux foss! F fl es, Dre de la Paléontologie de la France permet de déterminer uu très grand nombre de Fossiles, grâce à la quantité de dessins et de figures de ce volume. 24° Partie Un volume de 319 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dansle texte, formant un total de 869figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. r P.-H. FriTeL, attaché au Muséum d'histoire naturelle. —"Cet D | a ntes foss! | es, de de la Paléobotanique de la France complète le précédent pour l'histoire de tous les fossiles de France. Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 4l2fisures dans le texte, formant un total de 546figures. Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75en plus. 18°bs Partie h LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉOITEURS, 45, RUE DU BAC — PARIS (7°) . 30° ANNÉE OBSERVATIONS SUR EGMPSE Un des traits les plus particuliers de la formation gypseuse des environs de Paris, c'est l’état cristallin sous lequel s'y présente le sulfate de chaux et c'est aussi la variété extrême des apparences qu'elle y revêt se- lon les cas. L'état saccharoïde, qui est de beaucoup le plus fréquent, est à chaque instant remplacé par des structures différentes, et il serait du plus haut intérêt de préciser les causes de ces variations; car elles seraient sans doute de nature à nous éclairer sur les conditions mêmes du milieu dans lequel les cristallisations se sont produites. Il importe d'ailleurs d'ajouter que ces condi- tions n’ont aucune raison pour coïncider avec celles qui ont présidé au dépôt des couches constitulives des dé- pôts gypseux. Par comparaison avec ce quise passe Sous nos yeux dans des localités convenables, on est autorisé à penser que la plupart des caractères des couches gypseuses ont été acquis {peu à peu et très postérieurement à la sé- dimentation initiaie, par l'intervention active et inin- terrompue des réactions déterminées par la circula- tion des eaux dans le sol. Il ne s’agit même pas scule- Fig 1. — Gypse globulifère de Sannois (Grand. naturelle). - ment des eaux d'infiltration qui mouillent les régions tout à fait épidermiques de la terre : on ne doit pas oublier que, depuis leur formation, les couches de pierre à plâtre ont été recouvertes normalement d'une succes- sion d'assises représentant tous les niveaux stratigra- phiques compris entre l’éocène supérieur et le quater- naire, c'est-à-dire l'oligocène le miocène et le pliocène. D’après la moyenne des épaisseurs présentées par ces diverses formations successives, leur ensemble supposé complet représente un massif sédimentaire de plus de 100 mètres de puissance et, dès lors, en conséquence de la distribution souterraine de la chaleur propre au globe, cela revient à dire que le gypse a été soumis pendant un temps probablement fort prolongé à une température atteignant une quarantaine de degré. Pour établir ce chiffre nous admettons, d’après la moyenne des épaisseurs constatées et des régions les moins éloignées possibles de Paris et bien comparables : 100 mètres pour l'épaisseur de l’oligocène, c’est-à-dire le travertin de la Brie (tongrien), le sable de Fontainebleau (stampien) et la meulière et le calcaire de Beauce (aqui- \ 9e SÉRIE — N° O9 15 MAI 1908 _— tanien). Pour le miocène qui a peut être existé et qu'au- raient supprimé les érosions : 450 mètres, épaisseur infé- rieur à celle que Fontannes attribue au niveau dans le bassin du Rhône; enfin pour le pliocène qu’il ne faut pas prendre au complet, car l’état continental de la région parisienne a débuté sûrement avant la fin de la période tertiaire, 150 à 180 mètres, que Fontannes dépasse beau- coup dans ses évaluations pour les pays où le niveau est bien développé. Au total 730 mètres. En appliquant le taux d’accroissement de la température souterraine à raison de {° pour 30 mètres, on trouve, en ajoutant les 129 de température moyenne superficielle, quarante degrés environ. Or, une foule de faits nous montrent qu'un semblable échauffement est largement suffisant pour donner à la nappe bathydique une énergie chimique considérable. C’est ainsi, pour en citer un seul exemple, que j'ai vu dans une mine de Carmaux, l’eau circulant à 120 mètres seulement «de profondeur, déposer un curieux silicate Fig. 2. — Section par le centre d’un giobule de gypse du San- nois, au grossissement de S0 diamètres. hydraté de chaux avant de &randes ressemblances avec certains produits filoniens (1). Ces remarques sont certainement de nature à faciliter la compréhension des particularités si nombreuses que le gypse nous offre à chaque pas dans les exploitations parisiennes. [1 est manifeste que le sulfate de chaux a été en travail moléculaire très prolongé et qu'l l’est encore même dans nos exploitations, mais alors sous l'influence des eaux à température variable et peu élevée fournies par la surface. C'est ainsi qu'au cours d’une des excursions géolo- giques publiques de dimanche organisées par le Muséum national d'Histoire naturelle, mon attention fut attirée, dans une tranchée nouvellement ouverte le long du chemin de fer de l'Ouest que l’on élargissait à Sannois (Seine-et-Oise), sur les masses subordonnées au gypse de la seconde masse. Celles-ci, d’un blanc jaunâtre, se signalaient par l’abon- dance dans leur substance de petits globules très régu- liers mesurant 4 millimètre et demi à 2 millimétres de diamètre. En certains endroits, d’ailleurs fort restreints, (4) Stanislas Meunier. — Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. C, p. 665, 1885. 114 LE) NATURALISTE la roche en avait une apparence oolithique.M. Bideault a h dessiné cette roche curieuse mais je n'ai pas recu son dessin. En examinant ces globules que je voyais pour la pre- Fig. 3. — Globule de gypse artificiel en lame mince vuau microscope à 80 diamètres. mière fois, je reconnus bien vite qu'ils sont formés de gypse cristallisé. Dans chacun d'eux on voit un groupe- pement régulier de nombreux cristaux autour d’un centre; mais ils ne sont nulle- ment disposés comme dans les oolithes. La forme de ces cris- taux coïncide d’ailleurs avec celle que l'on rencontre le plus fré- quemment dans legypse/parisien, c'est-à-dire qu'ils présentent un grand développement de la face y par rapport aux faces m, bien plus réduites, et des sommets où pré- dominent les faces a?. Parfois le centre est occupé par du gypse niviforme (fg.{). Ces sphérules, coupées en la- mes minces, montrent au mi- croscope quele gypse y estsensi- blementpur, les cristaux rappro- chés par un de leur sommets, divergent selon les rayons d’un cercle. Ils ne sont pas mâclés mais très régulièrement espacés et uniformément orientés. L’as- pect d’une section, par le centre, d’un de ces globules (2) rappelle ki, souvent celui d’unefleur, surtout dans la lumière polairée,à cause des couleurs dont les cristaux se teignent. La trouvaille de ces curieux accidents m'a paru d'autant plus intéressante qu’elle est venue montrer l'existence, à l’état naturel, d'associations de cristaux l que j'avais antérieurement réalisées d’une manière artificielle au laboratoire. Il est d'autant plus permis de le signaler qu’il en peut résulter des lumières jetées par l’expérimentation sur l’histoire générale du gypse pari- sien. On constate, en effet, que la cristallisation artificielle reproduite dans ses traits essentiels par les globules de Sannois, résulte d’une espèce d'activité dont le sulfate de chaux est doué à l’état solide sous l’influence minéra- lisatrice d'une dissolution de sel marin qui l’imprègne, L'expérience, extrêmement simple,consiste à préparer des boules avec du plâtre à mouler gâché de la manière ordinaire; à plonger un instant ces boules dans de l’eau salée, après les avoir bien séchées à l’étuve pour les rendre très perméables; et enfin à les abandonner à elles-mêmes pendant quelques jours sur des doubles de papier à filtrer. Alors, on les voit se crevasser, ce qui est un signe qu'à l'inverse du plâtre qui se prend, elles ont diminué de volume et quand on les brise, on les trouve entièrement composées de cristaux tout pareils à ceux des globules de Sannois et souvent disposés, comme dans ceux-ci, en petites masses rayonnantes. M. Lacroix, qui a vu mes échantillons, a constaté qu'ils sont tout à fait compa- rables aux spécimens naturels. On peut en juger par la figure 3. La conclusion, c’est que le sel a joué un rôle décisif dans la cristallisation du gypse parisien, et bien que cette opinion ait déjà été émise et doive même être con- sidérée comme universellement admise, il est utile de signaler quelques faits mettant en évidence la faculté cristallogénique à l’égard du gypse, non seulement du chlorure de sodium mais aussi du chlorure de calcium. Si on place dans l’acide chlorhydrique ordinaire (c'est- g. 4. — Végétation gypseuse spontanée sur un fragment de craie qui à été imprégné d'acide chlorhydrique renfermant de l'acide sulfurique (grandeur naturelle.) à-dire renfermant une notable proportion d'acide sulfu- rique) un fragment de craie blanche trop volumineux pour être entièrement dissous, on voit, quand l’efferves- cence s'est calmée, que le liquide est rempli d'une ma- LE NATURALISTE 415 tière soyeuse qui chatoie dans le fluide en mouvement et se dépose lentement. La matière desséchée est remarquable par ses pro- priétés physiques : c’est une substance légère, poreuse et très tracante. On pourrait l’employer pour dessiner sur le drap comme font les tailleurs avec la craie de Briançon. Elle consiste en un mélange de l'argile originairement associée à la craie avec des myriades d’aiguilles de gypse ‘bien reconnaissables au microscope. On peut donner à l'expérience une autre forme bien plus frappante et plus directement applicable à l’histoire du gypse de Paris. Il suffit de plonger quelque temps dans l'acide chlorhydrique sulfurique un fragment de craie ou de tout autre roche de même composition, comme le calcaire grossier et de l'abandonner à la des- siccation à l'air, pour voir, au bout d'un temps plus ou moins long, apparaître et prospérer à sa surface une espèce de végétation cristalline qui peut atteindre une dimension relativement très grande (fig. 4 ). Ce sont des aiguilles de gypse qui sortent de la roche et lui font une espèce de chevelure parfois fort abon- dante. Si on brise en deux un fragment calcaire pour en placer les deux parties au voisinage l’une de l’autre à quelques millimètres de distance, on peut voir l'inter- valle se remplir par une véritable veine de gypses fibreux dont-les fibres sont perpendiculaires aux parois de la fissure comme dans maints spécimens naturels. Ce rapprochement est d'autant plus justifié qu’à di- verses reprises j'ai vu des calcaires conservés dans nos collections se recouvrir spontanément de la végétation gypseuse et toujours, dans ce cas, j'ai reconnu que l’eau bouillante extrayait de ces roches une notable propor- tion de chlorures solubles. (A suivre.) STANISLAS MEUNIER. 290000000000000000000000000800000C00, La Finalité dans la nature vivante Toutle monde connaît la doctrine de la sélection natu- relle de Darwin. C'est le type de ces hypothèses qui, vérifiées ou non, font faire des progrès à la science. Aussi toute l’évolution des sciences biologiques-dans ces cinquante dernières années est-elle dominée par la doc- trine darwinienne. Mais, quélque séduisante que soit- celle-ci, quelque grand que soit le nombre des faits dont elle donne une explication satisfaisante, il n’en est pas moins certain que, si on la pousse à ses dernières con- séquences, on aboutit à des résultats peu encourageants. On croit voir partout une finalité, qui n'existe pas tou- jours. En effet, il est faux que tout ait un but dans la nature. Pour prendre un exemple concret, je ne pense pas que la forme discoïde et aplatie des fruits et des graines de la Lunaire ou Monnaie-du-Pape soit de quelque utilité pour la dissémination des graines de cette plante. Cette forme est due à des causes mécani- ques qui nous échappent encore; elle a été fixée par l'hérédité, non pas parce qu’elle est utile à la plante, mais parce qu’elle ne lui est pas nuisible. Il est donc un peu enfantin de vouloir dans chaque cas particulier chercher quel est le rôle d’une disposition anatomique et comment elle à pu donner lieu à la sélection. Comme l'a montré de Vries, les espèces nouvelles naissent par mutation brusque, sans aucune règle, et le rôle de la sélection naturelle se borne à éliminer les variations nuisibles, et à agir sur les caractères fluctuants (Natura- liste, 1er avril 1904, p. 77), de.façon à-les adapter au genre de vie de l’animal ou de la plante. J'ai sous les yeux un mémoire de F. Went (1) qui montre, par des ‘exemples empruntés au règne végétal, comment on a cru voir de la finalité là où elle n'existe pas. Je suis loin d’être aussi sceptique, puisque, dans mes ouvrages (Evolution de la vie, 1902; Parasitisme et mutualisme dans la nature, 1906), j'ai toujours plutôt soutenu le point de vue finaliste, tout en me gardant des exagérations de certains de ses adeptes. Mais, sans adopter la doctrine mécaniste pure qui, à mon sens, ne conduit à rien, parce qu'elle ne tient pas assez compte des propriétés spéciales de la matière vivante, je crois utile de résumer ici ce travail, parce qu'il porte à réflé- chir,et à ne pas adopter à la lsgère des Pricainss trop faciles. Pour M. Went,les nectaires extra-floraux ne sont pas utiles à la plante en attirant les fourmis, car ils attirent en même temps les pucerons, et d’autres insectes phyto- phages. L’objection me paraît assez faible : il s'agirait précisément de savoir si l’avantage tiré de la présence des fourmis n’est pas plus grand que l'inconvénient pro- venant de l’arrivée fortuite de quelques phytophages, toujours bien moins nombreux que les fourmis, qui protègent la plante par leur présence. De même, lorsque M. Went nous dit qu'il y à des fleurs brillamment colorées, des fleurs cleistogames entre autres, que les insectes ne pollinisent pas, cela ne prouve rien contre la théorie générale de la fécondation croisée. Ces fleurs ont pu être fécondées autrefois par l'intermédiaire des insectes et avoir conservé de cet état de choses leurs brillantes couleurs qui ne leur sont pas directement nuisibles. Mais en général les plantes ento- mophiles ont des fleurs apparentes, tandis que les fleurs à autofécondation ou à pollinisation parle vent sont peu visibles. La généralité de cette loi suffit à prouver la vérité de la théorie, car il n'y a pas de lois absolues dans la nature vivante. La ficaire, nous dit M. Went, produit au printemps de nombreuses fleurs qui ne donnent presque jamais de graines, la plante se reproduisant exclusivement par ses bulbes souterrains. De même, chez Neottia nidus avis, la reproduction est assurée surtout par le bourgeonnement desextrémités de la racine. L'auteur aurait pu ajouter à ces exemples celui des Fraisiers et de nombreuses autres plantes qui se reproduisent surtout par bour- geons, bulbes, stolons, rhizomes, etc. Chez,les Elodea canadensis importés en Europe, le sexe mâle faisait défaut. Les individus femelles ne pouvaient donc déve- lopper de graines fertiles, ce qui ne les a pas empêchés d’envahir tous nos cours d’eau. En réalité, comme je le montrais dès 1898 (Biologisches Centralblatt,X VIII, 1898, p. 65), chez certaines phanérogames, à la reproduction sexuée est venu se superposer un mode de multuplication agame qui peut être très perfectionné. Si les organes sexuels persistent, ils ne sont pas inutiles, car ils ren- dent possible la dissémination de l'espèce au loin. Cette objection ne prouve donc rien non plus contre la finalité des espèces vivantes. (1) Biologisches Centralblalt, 15 avril, 1907, p. 257. 116 La grosse question des tropismes est à peine effleurée par M. Went. C'est cependant ici le véritable nœud de la question. Il s’agit de savoir si les parties aériennes d'une plante se dirigent vers la lumière parce que cette lumière leur est utile, ou bien si elles obéissent à des influences purement mécaniques. Me basant sur les tra- vaux de Jennings, j’ai montré (Revue scientifique, 20 octo- bre 1906, p. 490) qu’en ce qui concerne les Protozoaires, les mécanistes purs avaient été beaucoup trop loin, et que les mouvements de ces êtres sont dirigés, absolu- ment comme ceux des animaux supérieurs,par une sorte de volonté et par la conscience d’un but à atteindre. Comme tout s’enchaine dans la nature,il est légitime d'admettre qu'à un degré moins marqué il en est de même chez les végétaux. Dans mon Evolution de la vie, je soutenais une idée qui me parait féconde. La diffé- rence fondamentale entre les végétaux et les animaux est la présence, dans la cellule des premiers, d’une mem- brane de cellulose qui les isole du monde extérieur. Dès lors, lé psychisme que les expériences de Jennings nous montrent si développé chez les Protistes, s’atrophie, la conscience n'arrive pas à se développer, mais en re- vanche l'organisme s'adapte d’une facon adéquate au milieu. 11 n’y a donc pas entre les végétaux et les ani- maux de différence essentielle et la finalité, si évidente chez ceux-ci, existe aussi, mais sous une autre forme, chez les premiers. Ceci ne signifie pas qu’on ne puisse trouver chez les plantes des dispositions sans utilité déterminée: nous en avons eité un exemple au début de ce travail. On trouve bien des organes rudimentaires chez les animaux, ils ont eu leur utilité au cours de l’évolution de l'espèce, et leur présence ne saurait infirmer l’existence générale de l’adaptation des organismes aux conditions de leur vie. Bien entendu,il faut se représenter cette adaptation d’une facon scientifique. On ne dira pas, par exemple,que l’ancêtre du gui a développé des graines visqueuses pour qu'elles restent collées aux arbres et puissent s’y développer. Mais, parmi les variétés nées fortuitement par mutation, il s’en est trouvé une qui possédait des graines visqueuses ainsi que d’autres propriétés mor- phologiques et physiologiques, qui lui ont permis de s’adapter à cet habitat nouveau. De même, les plantes à adaptations spéciales, les plantes des montagnes, des rivages maritimes ou des déserts, par exemple, ont acquis à l’origine par mutation brusque les propriétés (longues racines, moyens de défense contre l’évaporation, etc.) qui leur ont permis de se fixer dans ces milieux inter- dits aux autres plantes. Ces caractères ont été déve- loppés sous l'influence du milieu et fixés par l’hérédité. Mais il serait absurde de prétendre que ces caractères ne sont pas adaptés à un but déterminé. La finalité est encore bien plus apparente dans les caractères physiologiques. Au moment où la graine du blé commence à germer, la diastase ou ferment qu’elle renferme transforme son amidon en glucose et le rend assimilable à la jeune plante. C'est de la même façon que, chez les Mammifères, au moment de la naissance, les mamelles de la mère entrent en activité et offrent au nouveau-né l'aliment qui lui convient. Nier dans ces faits la finalité et la parfaite adaptation au but serait aussi absurde que de dire que les yeux ne sont pas faits pour voir, ou les oreilles pour entendre. Dr L. LALoy. LE NATURALISTE GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA RÉGION PARISIENNE (!) Fours. — Cf d'Ecos, arr. des Andelys, EURE. Feuille 31 : Rouen S.- E. (PI. II, fig. 1). Station (h.) d'Aveny- Montreuil, ligne de Pacy, Vernon à Gisors. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur. Localité remarquable par le grand nombre d'E- chinodermes et de dents de. squales qu’on y ren- contrait. Les gisements, aujourd'hui difficilement accessibles, citées par Goubert, se montraient au moulin de Fours (qui n’est pas indiqué sur la carte au 80/000€ et au lieudit « Prud'homme » à 1500 mètres ©. du village sur la route de Vernon à Gisors. De plus Goubert signale, à Fours, un gîte abondant de coquilles bien conservées dans l'argile plastique, il n'in- dique pas précisément l'emplacement de ce gite, ce qui ne nous à pas permis de vérifier l'exactitude de cette assertion. (Bull. soc. géol. de France (2), t. XVII, 1859-60.) Fresneaux-Montchevreuil. — C'e de Méru, arr. de Beauvais, OISE. Feuille 32 : Beauvais S.-O. Station de Fresneaux-Montchevreuil, ligne de Méru à Labosse. Thanétien. — Sables de Bracheux. Les fossiles de ce niveau ont vraisemblablement été rencontrés lors de la construction de la ligne de Méru à Labosse, M. Chédeville y signale : Tellina pseudo dona- cialis, d'Orb. et T. pseudo rostralis, d'Orb. Ce gisement n'est plus accessible actuellement. Graves mentionne, dans cette localité, la craie sénonienne avec fossiles silicifiés. Fresnes-les-Rungis. — Cter de Villejuif, arr. de Sceaux, SEINE. =—> RE Feuille 65 : Melun N.-0. Station d'Anthony, ligne de Paris à Limours ou arrêt de la Croix de Berny, chemin de fer sur route de Paris à Arpagon. Sannoiïsien. — Marnes supragypseuses, marnes à Cy- rènes, glaises vertes, meulière de Brie. Stampien. — Calcaire à faune de Jeurre, marnes à huitres. À Localité jadis très intéressante, qui montrait un beau développement du sannoïsien et de la base du stampien. On y recueillait assez fréquemment des ossements du Xyphodon gracile, Cuv., dans les marnes blanches supra- gypseuses, exploitées en ce point pour la fabrication du ciment. i (1) Voir le Naturalisle, n°5 482, 483, 485, 481, 489 à 498, 501, 505 et 506. : LE NATURALISTE 117 La coupe suivante a été relevée dans une exploita- tion de calcaire de Brie, ouverte dans la plaine au- dessus de la carrière précédente, OMIMONENUPENE Re CESR E RE 1.00 SPMTIDIONEOTISE EEE RU ECC UP RES 0 75 1. Limon très argileux.............. 0 20 6. Cailloutis avec huiîtres............ 0 05 : DARCAICAITENSIlICUX EE EE EPA RENE RE 0 70 l RACAIlTASSeS HAE ER EE TEE 0 20 3. Banc ferrugineux à nodules cal- CaineS blancs PAPE EE D CELL TE 0 50 2. Calcaire de Brie siliceux,......... 2 00 1. Travertin celluleux; sur: .......... 0 95 Coupe prise dans la plaine entre Fresnes et Rungis. (Communiquée par M. P. Cours.) La seconde carrière dont nous donnons ci-après la coupe est située à 500 mètres $S. du clocher de Fresnes, au lieudit « Tourvoie ». Cette exploitation montrait jadis les marnes supragypseuses dans tout leur dévelop- pement, c'était le principal gisement du Xiphodon au sud de Paris. Seul le calcaire siliceux de la Brie y est encore exploité. Hélerresvénetalen. the PERTE ee 0 25 . Marnes à Ostr. longirostris....... 0 20 5. Calcaire oolithique friable........ 0 50 . Calcaire jaune à faune de Jeurre.. 0 50 . Calcaire de Brie, en gros blocs meuliers, à géodes de quartz.... 1 50 MGlaisesiventes EPP EEE EE CET 1 06 à 2 00 . Marnés jaunes à Cyrènes.......... ? Coupe de la Carrière « du Tourvoie- » à Fresnes-les-Rungis. M. S. Meunier a signalé la présence, dans les mar- nes à Ostrea cyathula de Fresnes, de nombreux petits galets calcaires, sur lesquels sont souvent fixées les huîtres et qui présentaient l'aspect de pierrailles long- temps battues par.les flots. Ces galets contenaient en grande quantité des petites Bythinies voisines du B. pu- silla, ce qui porte cet auteur à admettre que ce cordon littoral est dü à la démolition du calcaire de Saint-Ouen. (S. Meunier, Géol. des env. de Paris, p. 315.) Le calcaire oolithique friable (n° 5 de la figure ci- contre) lui a fourni de nombreux débris de crustacés et de poissons. Frette (La). — C'°" d'Argenteuil, arr. de Versailles, SEINE-ET-OISE, =— Feuille 48 : Paris N.-O. "C1 er EE Stations de Cormeilles ou de la Frette-Montigny, li- gnes de Paris à Mantes et Paris à Pontoise, par Argen- teuil. Bartonien. — Sables moyens et calcaire de Saint-Ouen. À quelque distance des premières maisons du village, une tranchée, ouverte en 187% pour l'installation d’un petit chemin de fer destiné à monter les matériaux ser- vant à la construction du fort de Cormeilles, avait mis à jour la succession complète des dépôts compris entre le calcaire grossier et le gypse, et notamment celle des diverses zones reconnues dans les sables de Beauchamps, assises complexes dont il est si difficile maintenant, dans le bassin de Paris, de pouvoir observer les contacts directs. Actuellement cette coupe est encore très accessible, car la voie ferrée dont il est question plus haut a fait place à une route qui monte cette rampe et dant les talus, bien que gazonnés par place laissent encore voir une grande partie des détails de l'excellente coupe de MM. Vasseur et Carez dont nous donnons ici un croquis. (Bull. Soc. Géol. de France (3), t. VI, 1878-79.) Chomin Seine do La FL halago, Fretle. & ï : Coupe de la terrasse de la Seine à La Frette (d'après Cr. VÉLAIN). M Meulières de Beauce...................1.. l Mona m Plaquettes siliceuses à P. Lamarcki....... NÉTSNTE SSables(deFontainebleau tree TEE Stampien. bMICalcairerdeiBrie PP APPEEREREENEENREARNRRE (EM arnesaventes INT MERE +5 me | Marnes jaunes à Cyrènes............ ! Sanmoision: 4 Marnes blanches à Limnées........... 3 Haute masse du gypse................ \ G 2 iMasselmoyenne Pipes Duidies AWMasse intérieure... NP ER IAE O Calcaire de Saint-Ouen................... l Ne B Sables de Beauchamp.................... \ Eontonen C? Caillasses du calcaire grossier............ 2? Calcaire grossier à Cérithes.............. AM MU OTITES EEE EC EEE Lutétien. Les deux croquis suivants, empruntés au même tra- vail montre d’une part l’allure des couches au contact des caiïllasses lutétiennes et des sables bartoniens, tel qu’il se montre dans une carrière encore accessible située à l'entrée du village vers l'E. Contact des caillasses lutéliennes et des sables bartoniens à La Frette. 1. Caillasses ravinées et perforées; 2. Marne sableuse avec blocs calcaires remaniés et perforés; 3. Sables verts calcarifères (d’après M. Cn. VÉLANN). Et d'autre part l’intercalation de formations fluviatiles 2 118 LE NATURALISTE (grès à limnées n° 2 de la figure ci-dessous) au milieu des couches marines du Bartonien. à Ja l'rette. 1. 2. Grès à Limnées; 3. Sables à Mél. hor- . Calcaire de Ducy (d'après ‘M. Cr. VéLain). Le Bartonien inférieur (niveau moyen); dacea; 4 Sable de Beauchamp La surface de ce grès à limnées est criblée de perfo- rations dues à des annélices et remplies par le sable à Bay. hordacea, qui le surmonte. Ce facies local se ren- contre en différents autres points du bassin de Paris. Frileuse (La). — Cr de Beynes, ct de Montfort- l’Amaury, arr. de Rambouillet, SEINE-ET-OISE. ==> Feuille 47 : Evreux S.-E. (PI. II, fig. 4). Station de Beynes, ligne de Paris-Montparnasse et Paris-Invalides à Mantes (par Plaisir-Grignon et Epône- Mézières). ù Lutétien. — Calcaire grossier supérieur. Le gisement est situé sur les dépendances de la ferme à 400 mètres environ au S. de celle-ci et à 1500 mètres à l'O. de la station de Beynes. Les fossiles y sont nombreux, mais peu variés, le Cyclostoma munia y est particulièrement abondant et présente plusieurs variétés. L'état de conservation des coquilles est très satisfaisant, elles sont englobées dans une marne Calcaire sableuse peu tamisable. Froidmont. — C’e de Hermes, c'e" de Noailles, arr. de Beauvais, OISE. ==> Feuille 32: Beauvais N.-O. (PI. V). Station de Bresles, ligne de Beauvais à Compiègne par Clermont. Thanétien. — Sables de Bracheux. Sparnacien. — Sables et argiles des lignites. A deux kilomètres environ au S.-0. de l'église de Bresles existent au milieu des tourbières deux monti- cules constitués par les sables glauconieux de l'horizon de Bracheux. Ils sont désignés par les noms de mont de Froidmont et mont de Sable ou mont du petit marais Saint-Pierre (voir notre carte pl. 11). On y voit la coupe suivante représentée par la fig. suivante : Coupe du tertre de Froidmont (marais de Bresle). { Terre végétale et fragments dépendant du calcaire grossier ‘| glauconieux inférieur. 6. Argile ligniteuse remaniée. 5.(Marnes et argiles sableuses de l'étage des lignites, ces cou- 4.] ches paraissent remaniées.? 3. Sable verdâtre coupé par deux lits ondulés de marnes sa- bleuse. . Sable vert sans mélange. . Sable gris chlorité, rempli de coquilles, Ses à celles de Bracheux et aussi fragiles; il est difficile de les obtenir en bon état. > D Les espèces sparnaciennes proviennent de l’ancienne cendrière exploitée près du hameau de Froidmont et dont Graves donne une coupe détaillée que nous repro- duisons ici: 10. Sable jaunâtre argileux avec galets, Osrea bellova- cina, veines de marne calcaire blanche friable..... 3 56 9. Plusieurs lits de lignite terreux séparés par des cor- dons de marne argileuse grisâtre................. 0 85 8. Argile gris- Dieter SEC ER A SAT 2 00 18 Sable fin, gris, compacte: epaisseur ere au MAXIMUM EE EE AE CCE PE EEE CCC TEE 4:00 6. Lignite terreux, contenant du bois pyrileux et de É, marcassite en boules... 1... Rene 0 65 5. Marne calcaire blanche avec fossiles lacustres (cordon CES CPE) ae do do asadbo no oonrone 0 10 LPAreileferis-bleuatre PARC EEE CE TO CCE CCECEE 0 60 L + 3. Lignite terreux avec bois pélrifié et ossements de ROME RAD EE du base obdoouansaantd 0 65 2erAreileeris bleualre EPA PER REC ECENENEERERCTRE 0 70 1. Argile grise très compacte.................. 3 00 à 5 00 Cette cendrière n'existe plus et ce n’est qu'à titre do- cumentaire que nous en avons donné la coupe. Le nom de cette localité a été souvent orthographié fautivement: Froidemont. (A suivre.) P.-H. FRITEL. LA VALEUR NUTREDIVE DES ALIMENT On se fait souvent, dans le monde, les idées les plus inexactes sur la valeur nutritive des aliments. Or, c'est là un point capital, pour les petites bourses. Tout d’abord le bouillon, qui est excellent par lui- même et qui est le triomphe de nos ménagères, ne nourrit{que grâce au pain et aux pâtes alimentaires que l’on y ajoute; sans quoi, au point de vue nutritif, c’est une simple tisane, surtout quand il est bien dégraissé. On ne peut donc pas dire que le bouillon soit nourris- sant. La preuve en est que des chiens, soumis exclusive- ment à l'alimentation par du bouillon, à volonté, sont morts de faim, en un mois de temps, attendant en vain un Os ou unimorceau de pain, qui les aurait fait vivre jusqu’à leur extrême vieillesse ! à la place de ces potées de bouillon inutiles. Le lait, au contraire, est un aliment complet ; aussi a-t-on vu des enfants chinois, nourris exclusivement au lait, pendant les quatre premières années de leur vie, gros et gras, ou potelés à ravir. Il y a donc une difié- rence infinie, entrejle bouilion et le lait: Le premier n'a pas beaucoup plus de valeur nutritive que du thé salé, tandis que le second est une véritable viande liquide. On voit donc qu'il ne faut pas se baser, en hygiëne, sur le maigre religieux, qui proscrit le bouillon gras et tolère) le fait. _L'inverse serait plus scienti- fique. : De toutes les boissons, ce sont la bière et le cidre 4.1 "4 OUR OT ES PRE rt El ed de nu ET SP PSE HET 1 nds doux, qui sont les plus nourrissantes ; le vin est tout simplement un stimulant, comme l'eau-de-vie, mais il ne nourrit guère ! Aussi voit-on les buveurs de bière gros et gras, en Hollande, en Belgique, en Bavière, et dans les autres pays du Nord, Le sucre est, comme la graisse et les féculents, un aliment d'épargne avant tout. Ce sont là des aliments respiratoires, c'est-à-dire qui entretiennent la chaleur aniale. Ce sont donc des aliments excellents, surtout en hiver; sans quoi, ils ont l'inconvénient d’engraisser pendant l'été, en amenant une surcharge graisseuse, à l’intérieur de nos tissus. Or, le riz et les pommes de terre sont le type de nos farineux, ainsi que la patste, le manioc ou tapioca, l’arrouw-root, et autres fécules alimentaires. Que de choses n'y aurait-il pas à dire sur chacun de ces trois articles : Sucre, huile et féculents, ou substances amylacées ! Voyez le sucre, par exemple. Pendant l’horrible re- traite de Russie en 1812, où la température descendit jusqu'à près de 30 degrés Réaumur, ce qui équivaut au moins à 37,degrés centigrades au-dessous de 0 (du 8 au 10 décembre à Wilna et Kowno, sur la frontière de Prusse, en Lithuanie), nous avons connu des officiers qui ne se sont soutenus que grâce au sucre, qu'ils cro- quaient du matin au soir, en marchant : Ils en avaient: le palais tout écorché ! Leurs camarades mangeaient un peu de viande de cheval, grillée au feu du bivouac, et mouraient gelés de froid sur la route ; eux seuls se sou- tenaient encore, et paraissaient tout étonnés de pou- voir se soutenir, en mâchonnant des morceaux de su- cre! Ah! c'est qu'ils ne se doutaient guère que le sucre est (comme l’huile, la graisse et la fécule) un aliment hydrocarboné, un aliment respiratoire, excellent pour entretenir la chaleur animale, et parfait pour lutter con- tre le froid extérieur. L'huile est tellement un aliment d'épargne, que les Esquimaux et les Samoyèdes en font une consommation journalière prodigieuse, dans les régions boréales, pour se soutenir contre les frimas, surtouc pendant l'hiver, où on les voit absorber jusqu'à des dix ou douze litres d'huile de phoque, de morue ou de baleine, par jour ! Or, l'huile et la graisse, c’est la même chose : l'huile est tout simplement une graisse liquide, à la température ordinaire, qui ne se fige que trop souvent, sous l'in- fluence du froid de nos hivers: du moins nos huiles végétales, telles que la meilleure huile d'olive, qui prend alors la consistance du beurre. Heureusement, l'huile de poisson résiste mieux au froid et reste plus longtemps liquide. La pomme de terre est assurément un excellent légume, qui joue un rôle immense dans l'alimentation de l’homme ; mais c'est surtout un tubercule excellent. . pour l’engraissément de nos animaux domestiques parce que la fécule qu’elle renferme se transforme en graisse, et non en chaire musculaire. Il en est de même du riz, des topinambours, des dattes, des patates et de toutes les substances amylacées, comme le tapioca, les bananes, les taros de l'Océanie, les ignames, le sagou, le fruit de l’arbre à pain et la plupart de nos fruits (pé- ches, prunes, pommes, poires, melons, citrouilles, poti- rons, noix, amandes, figues, raisins, etc.) moins fécu- lents encore, bien que plus sucrés ; aussi a-t-on juste- ment élevé une statue à Parmentier, dans la ville de Montdidier, à ce pharmacien militaire du temps de Louis XVI, qui rapporta d'Allemagne la pomme de terre en France. C’est aussi à titre de féculent, que la bière est une boisson nourrissante, tant que la totalité de son orge germée, ou malt, n'a pas été encore transformée en alcool. : À ce titre, le riz aussi est une substance amylacée des plus précieuses, qui sert de pain aux Chinois, aux LE NATURALISTE 119 Japonais et à une infinité de peuples qui vivent au sud de l’Extrême-Orient, notamment dans l'Inde, la Cochin- chine, l’Indo-Chine et le Tonkin. C'est grâce à ses expor- tations de cette céréale si précieuse, que la Cochinchine est, de toutes nos colonies, la seule qui nous rapporte une vingtaine de millions de plus qu’elle ne nous coûte ; et c’est là ce qui attire instinctivement les yeux des Japonais, qui nous l’envient d'autant plus que ce sont de grands consommateurs de riz. Que de développe- ment ne pourrait-on pas donner à la culture de cette substance, si le gouvernement était mieux conseillé qu'il ne l’est! La Cochinchine pourrait remplir en Extrême-Orient, avec son riz, le rôle que l'Egypte rem- plissait jadis avec son blé, au temps de l'Empire romain. Que de centaines de millions d’être humains ne pour- rait-On pas nourrir avec le riz que l’on pourrait faire produire à nos colonies asiatiques, sous la surveillance de directeurs japonais, zélés et intelligents! Que de services ne pourrait-on pas rendre aux Chinois et aux Japonais, qui font un si grand cas de cette précieuse denrée ! Et dire‘que, dans notre enfance, on ne con- naissait le riz que sous forme d'accompagnement de la poule au pot, ou encore comme étalage de l’anguille au chocolat ! sans parler du gâteau de riz, moulé au milieu d’une sauce au caramel. Aujourd’hui, le riz se mange encore en France, accompagné de longues saucisses. Bref, le riz n’est pas estimé chez nous autant qu'il de- vrait l'être. Trop souvent, on le réserve pour l’engrais- sement de la volaille. Or, il serait facile de l’engraisser à moins de frais. Nous n'exagérons rien, en disant que le riz est le pain des orientaux. Ils en font une prodi- gieuse consommation. Au groupe de nos aliments amyla- cés, se rattachent encore la farine de maïs, avec laquelle on fait les gaudes, en Franche-Comté,et la farine de sarrasin, si usitée en Bretagne ; le blé de Turquie et le blé noir, qu’on donne aux chevaux et aux poules. On peut en rapprocher le cacao, ou la fécule s’est transformée en huile solide, ou beurre de cacao. Cela explique comment on a eu l’idée d’en fabriquer le cho- colat, en y incorporant du sucre, et en l’aromatisant avec de la vanille. Tout cela, ce sont surtout des ali- ments respiratoires, c’est-à-dire très riches en substances hydrocarbonées, mais beaucoup moins riches en azote, l'élément essentiel de la viande. On peut y joindre tous nos légumes verts; non pas qu’ils soient féculents, car ils sont généralement plus riches en eau qu’en toute autre chose; mais ils sont for- més de cellulose, dont les cellules renferment toujours ‘ une petite quantité de matière amylacée. Cependant, de tous nos légumes verts,les asperges sont de beaucoup les plus pauvres en fécules. Elles ne renferment guère que des fibres de cellulose, du mucus et de la saponine dans leurs racines, ou griffes d’asperge. Il en résulte que les turions sont encore plus pauvres en fécule que les artichauts! Nous arrivons enfin au troisième groupe de substances alimentaires, qui sont les plus nourrissantes de toutes, ce sont les matières azotées, comme la viande ou chair musculaire, qui peut être rouge ou blanche, avec les graines des légumineuses contenues dans des gousses ou cosses (legumina en latin), telles que les haricots, les pois, les fêves et les lentilles, etc. La viande elle-même offre bien des variétés, au point de vue de sa valeur nutritive. A côté de la viande de boucherie, il y a la volaille grasse et maigre, \a chair de poissons ou d'animaux aquatiques, les mollusques ou coquillages, depuis les huîtres jusqu'aux escargots: Toutes ces substances azotées, d’origine animale, sont plus ou moins nourrissantes, souvent plus qu'on ne le croirait, comme les moules, par exemple. De tout temps, on en a fait de grandes consommations, même à 120 LE (NATURALISTE l'intérieur des terres, sous les Gallo-Romaïins. Près de Beauvais, à Hermes (jadis Rathumagus), on trouve en- core sous terre des tombereaux de coquilles d’huitres, sous forme de débris de cuisine, avec des tessons de poteries et de vases de toutes les grandeurs, et des débris de jarres de toutes les dimensions, au milieu de cornes d'usus et de défenses de sangliers, de bois de cerfs, d'élans, etc. Plus profondément, on trouve des cornes de rennes, datant de l’âge de pierre, avec les armes en silex qui ont servi à tuer ces animaux et à les dé- pauiller : haches, flèches, lances, couteaux, grattoirs et pierres à aiguiser! Une de ces pierres à aiguiser, de la dimension d’une petite meule gallo-romaine, a servi à M. l'abbé Hamard, pour polir des armes en silex éclaté. et à aiguiser des haches en pierre polie. On peut même affirmer que bien des instruments en silex taillé sont de l’âge de la pierre polie, mais n’avaient pas encore eu le temps d'être complètement achevés, dans les ateliers primitifs où on les a rencontrés. C'est au nombre des aliments complets, c’est-à-dire azotés et hydrocarbonés à la fois, qu'it faut classer le lait et les œufs, ainsi que les fromages à la crème, dont la valeur alimentaire ne saurait être trop appréciée. Aussi les Anglais ont-ils soin de nous en acheter le plus possible, et ils ont bien raison ! Le fromage bien fait est de beaucoup la partie la plus nourrissante du lait, car la caséine est une substance azotée, comme l’albumine des œufs. En effet, le beurre et le jaune d'œuf constituent la matière grasse ou hydrocarbonée de ces aliments com- plets, qui sont de plus riches en sels organiques. Nous voulons dire par là des sels indispensahles à la structure de nos organes, comme les sels de chaux et les phos- phates alcalins. De tous nos légumes de la famille des Légumineuses, ce sont les haricots, les pois et les fèves, qui renferment le plus d’azote. Il est fâcheux qu’on ne fasse pas une plus grande consommation de fèves, sous la même forme que les pois cassés; car ce sont là des aliments fort nutritifs. On pourrait les appeler de la viande végétale, malgré les matières féculentes ou amylacées qu’ils ren- ferment en si grande abondance. Ce sont donc aussi des aliments complets, comme le pain, dont le gluten est la partie riche en azote. La farine des céréales de nos pays contient en effet de la fécule, sous forme d’ami- don et du gluten; c’est-à-dire des matières hydrocar- bonées, qui se transforment en graisse et sont brûülées par la respiration, en même temps que la substance azotée, qui devient notre chair musculaire et la viande des animaux qui les consomment, sous forme d'orge, d'avoine, etc. Ce sont les plantes de la famille des Légumineuses, telles que le trèfle, la luzerne, le sainfoin, la minette, la pisaille, etc., plus ou moins riches en azote, qui per- mettent aux herbivores, tels que les moutons, de fabri- quer la viande ou chair musculaire, dont nous nous nourrissons , sous forme de gigots, d’épaules, de côte- lettes, de rognons, de cervelle, etc. Naturellement le foin et les herbes de nos pâturages en contiennent aussi, mais beaucoup moins, le plus souvent. Tout fait ventre! comme disait un brave cultivateur; et le porc, qui mange de tout, en est la preuve la plus convaincante. Il trouve moyen de se fabriquer de la viande et du lard, en absorbant tout ce qui se rencontre à sa portée. Rien de plus amusant que de voir une bande de cochons, lâchés dans une gare aux marchandises! Ils ont bien vite fini de découvrir de quoi ne pas mourir de faim. Leur vie se passe tout entière à se remplir la bedaine. Dr BouGox. ANIMAUX ‘ Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. LE ROSSIGNOL Antoine (1) cite ce fait peu ordinaire : « M. des Ive- teaux, qui fut précepteur de Louis XIII, avait chez lui une demoiselle Dupuis, qui jouait de la harpe divine- ment et était douée d'une voix charmante. Quand cette demoiselle faisait de la musique, des rossignols à qui on laissait la liberté sortaient de leur volière et venaient se poser sur l'instrument. » : Mais tout le monde n’a pas pour le rossignol l’imagi- nation ni l'amour de Michelet. 5 Aldrovandus raconte, d'après Pétrarque, l'étrange bizarrerie d’un homme qui, demeurant à la campagne, se levait la nuit pour aller chasser à coups de pierres et de bâton les rossignols, dont le chant lui déplaisait tellement que, pour les éloigner plus sûrement de sa maison, il fit couper tous les arbres du voisinage. En revanche, le coassement des grenouilles lui plaisait infi- niment. De gustibus et coloribus non disputandum. Saint François de Sales (2), à son tour, dit ceci : « Les rossignols se complaisent tant en leur chant, au rapport de Pline, que pour cette complaisance, quinze jours et quinze nuits durant ils ne cessent jamais de gazouiller, s'efforçant de toujours mieux chanter à l’envi les uns des autres ; de sorte que lorsqu'ils se dégoisent le mieux, ils y ont plus de complaisance, et cet accrois- sement de complaisance les porte à faire de plus grands efforts de mieux gringotter, augmentant tellement leur complaisance par leur chant, et leur chant par leur com- plaisance, que maintes fois on les voit mourir, et leur gosier éclater à force de chanter : Giseau digne du beau nom de Philomèle (3), puisqu'il meurt pour l'amour de la mélodie. » Cet oiseau est capable, à la longue, de s’attacher à la personne qui a soin de lui. Lorsqu'une fois l1 connais- sance est faite, il distingue son pas avant de la voir; il la salue d'avance par un cri de joie ; et, s’il est en mue, on le voit se fatiguer en efforts inutiles pour chanter, et suppléer par la gaïîté de ses mouvements,, par l’âme qu'il met dans ses regards, à l’expression que son gosier lui refuse. Lorsqu'il perd sa bienfaitrice, il meurt quelquefois de regret; s’il survit, il lui faut longtemps pour s’accou- tumer à une autre; il s’attache fortement parce qu'il s'attache difficilement, comme font tous les caractères timides et sauvages : « Un rossignol dont j'avais fait présent à un ami, dit Lemoine, ne voyant plus sa gou- vernante, cessa de manger, et bientôt il fut aux abois ; il ne pouvait plus se tenir sur le bâton de sa cage; mais, ayant été remis à la personne qui le soignait, il se ra- nima, mangea, but, se percha, et fut rétabli en vingt- quatre heures. » (1) Antoine; Les animaux célèbres, itome II, p. 222. (2) La Fontaine el la comédie humaine, par L. Nicolardot, p- 264. (3) Pûoc et MAoc, pour Médos. LE NATURALISTE A91 On en a vu, dit-on, qui, ayant été lâchés dans les bois, sont revenus chez leur maître. A Rome on servait à table les rossignols et les perro- quets, dont tout le mérite était simplement dans leur voix, et que, par cela même, dit De Pastoret (1), on croyait plus magnifique de sacrifier dans les repas. L'ac- teur tragique Æsopus donna un exemple fameux de ce genre de luxe : il fit servir un plat dans lequel étaient toutes les espèces d'oiseaux qui chantent ou qui imitent la parole humaine, oiseaux qui lui coùtaient 6.000 ses- terces pièce; aussi estima-t-on le plat à 100.000 sesterces (21.000 francs). Ce ne fut pas la gourmandise qui lui suggéra cette dépense, mais seulement, dit Pline, la vanité de manger les imitateurs des hommes; il oubliait que lui-même ne devait ses immenses richesses qu'à l’art de les contrefaire. C'est ce qui faisait dire à Horace, parlant des fils de Quintus Arrius, célèbres débauchés : Quinti progenies Arri, par nobile fratrum Nequitià et nugis, pravorum et amore gemellum Luscinias soliti impenso prandere coemptas . Quorsum abeant ? sani? creta, an carbone notandi? (2) « Les fils d'Arrius, si connus par leurs sottises, vrais frères par leurs excès et leurs extravagances, se fai- saient servir des rossignols, précisément parce que ce mets était fort cher. Dans quelle classe faut-il les mettre ? Seront-ils marqués de blanc ou de noir? » Weissenborn a cité (3) un cas de longévité extraordi- naire d’un rossignol, qui n'aurait pas vécu moins de trente ans en cage, à Weimar. Un marchand de cette ville le garda seize ans ; il l'avait eu d'un marchand de Gera, qui l'avait possédé pendant six ans. Il le nourris- sait avec des larves de fourmis fraiches ou sèches, sui- vant la saison, et avec quelques vers de farine. Il chan- tait admirablement bien pendant toute l’année, excepté à l’époque de la mue, en avril et en mai. Ce marchand, pour échapper à une taxe imposée sur les rossignols, le céda à un médecin qui le garda cinq ans, puis il passa chez un quatrième maître qui le garda pendant trois ou quatre autres années. Sénèque le philosophe (4), parlant de ce qui distingue l’homme des animaux, la raison et non pas les qualités physiques, nous dit : . Quel est le côté parfait de l’homme? la raison, qui l'élève au-dessus des animaux et le place après les dieux ; le reste lui est commun avec les animaux et les végétaux. Il'est fort? le lion l’est plus que lui. Il est beau ? les paons le sont. Il est léger à la course ? les chevaux le sont plus que lui. Il a un corps? les autresj aussi, Il a une voix ? Mais combien celle du chien est plus claire, celle de l'aigle plus perçante, celle du taureau plus grave, celle du rossignol plus éclatante et plus flexi- ble! » On connaît cette fable de Phèdre (5) : « Indigné de n’avoir pas. eu en partage la voix du ros- (1) Paëpre. Liv. III, fable xvur. (2) De Pastoret, Recherches et observalions sur le commerce el le luxe des Romains, 2 Mémoire, vu° siècle de Rome et commencement du VIII. — Mémoires de l’Ac. des Inscriptions, tome IIT, 1803-1811. (3) Horace, Satüres ; Liv. Il, sat. ur, vers 245. (4) Magasin of natural History. (5) Sénique, lettre LXXVI. signol, le paon vint trouver Junon : « Les sons harmo- nieux du rossignol, dit-il, plaisent à tout le monde, tandis que ma voix ne fait qu'exciter le rire. »— La déesse lui répondit, pour le consoler : « Mais ne l’em- portes tu point par ta beauté, ton port majestueux ?... ton collier d'émeraudes brille des plus vives couleurs, et tu déploies en rayons ta queue qui étincelle de mille pierreries !.. » — « À quoi me sert une beauté muette, si je suis le dernier des oiseaux pour la voix? » — « Le destin, reprit Junon, vous a partagé les dons de la na- ture ; toi, tu as recu la beauté; l'aigle, le courage; le ros- signol, des accents mélodieux; le corbeau sert aux pré- dictions des augures; la corneille porte de sinistres pré- sages; et cependant chacun est content de son lot. » « Gardez-vous de porter envie aux autres; si vos espé- rances étaient trompées, il ne vous resterait que des regrets. » Un proverbe latin, servant à désigner une chose im- possible, comme par exemple la pauvreté atteignant tout à coup un avare milliardaire, était celui-ci : la voix manquerait plutôt au rossignol. Plaute s’en sert dans sa comédie des deux Bacchis (1) : BaccuiS L'ATHÉNIENNE, Ne vaut-il pas mieux que tu ne dises rien, et que ce soit moi qui parle ? BaAccuis L'ÉTRANGÈRE. Très bien. Volontiers. B. L'ATHÉNIENNE. Quand je n'aurai pas l'esprit assez présent, chère sœur, tu m'aideras, assez d'aplomb,. B. L'ÉTRANGÈRE, Ah! c'est plutôt à moi de craindre que la parole ne me man- que pour te souffler! B. L’ATHÉNIENNE. Oui, comme on peut craindre que la voix ne manque au ros- signol!.. Viens avec moi par ici. Dans son Anthologie des anciens poètes latins, Pierre Burmann donne l’épitaphe ci-après du rossignol, par un poète inconnu : In cavea picta saltans quæ dulce canebat Muta tenebrosa nunc jacet in cavea. « Celui qui chantait si bien en voltigeant dans sa cage peinte git maintenant muet dans sa cage téné- breuse. » Pourquoi les variations éclatantes du rossignol sont- elles appelées un chant plaintif par les poètes ?... Mys- tère. Toujours est-il qu'ils s'accordent tous, grecs ou latins, dans cette curieuse appréciation de la fanfare de notre chantre ailé. Moschus (2), dans s'exprime ainsi : « Rossignols, qui pleurez sous l’épais feuillage, an- noncez aux ondes de la sicilienne Aréthuse que le pas- teur Bion n’est plus, et qu'avec lui ont péri les chants mélodieux et la Muse dorienne. «(Vers 37)... Le dauphin ne pleurera jamais autant sur le rivage de la mer; jamais le rossignol ne Que tant sur un arbre isolé, etc., etc. «(Vers 46)... Les rossignols et toutes les hirondelles, qu'il charmait autrefois et dont il faconnait le ramage, son épitaphe du poète Bion, (1) Acte I, scène 1, vers 3. (2) Idylle TT, vers 9 122 perchés sur des branches d'arbres, confondent leurs gé- missements, que répètent les autres oiseaux. » Pentadius (1): Jam Philomela gemit modulis Ityn impia mater, Oblatum mensis jam Philomela gemit. « Déjà l’on entend les plaintifs accents de Philomèle ; elle regrette Itys, qu’elle eut la barbarie d'offrir à la table de Térée », etc. Martial (2) : Flet Philomela nefas incesti Tereos : et quæ Muta puella fuit, garrula fertur avis. « Philomèle pleure l'attentat de l'incestueux Térée, et l'usage de la parole, qu’elle avait perdu jeune fille, elle l’a recouvré oiseau. » : (A suivre.) E. SAN TINI DE RIOLS. 000220900800 0D0DDDOSSISOSESOCOSII IDENTIFICATION DE QUELQUES OISEAUX Représentés suries Monuments pharaoniques. LE MARABOUT A SAC. Leptoptilos crumeniferus, Cuvier. — On distingue trois espèces de Marabouts. Deux d’en- tre elles habitent l'Inde méridionale ou les iles de la Sonde; l’aire de dispersion de la troisième s'étend sur l'Afrique tropicale. Les anciens Égyptiens nous ont laissé une fort belle image de cet échazsier, dans le tombeau de Khnoum- Hotep, où elle figure sous le nom de Merourit. Haut sur ses jambes, le corps massif, le cou enfoncé dans les épaules, le bec appliqué contre le jabot, le man- teau bleu et blanc, l'œil brun, les pieds noirs, tout dans cet oiseau nous révèle bien un Marabout au repos (fig. 5). La forme légèrement arquée de son bec et la couleur du plumage permettent en outre de l'identifier. avec le Marabout à sac de l'Afrique tropicale (3). Celui-ci possède en effet, un bec énorme fléchi en courbe de la base à son extrémité, des ailes fortes et obtuses, le cou muni d’un sac dans le bas ; le dessus du corps est d’un bleu cendré assez soutenu, à reflets mé- talliques, le dessous d'un blanc pur; la tête, le cou et la longue poche sont dépourvus de plumes et d’un rouge pale. Sa longueur est d'environ soixante-cinq centi- mètres et son envergure de trois mètres trente. Il ala démarche grave, mesurée; l'air indolent; son vol superbe, majestueux, rappelle celui du vautour. Originaire d'Afrique, il est probable qu’au temps de l’ancien-empire cette espèce était répandue dans toute l'Égypte, mais on peut affirmer que vers la douzième dynastie elle n’était point rare aux environs de Beni- Hassan, d’où elle a, peu à peu, émigré vers le Sud. Au- jourd’hui on ne signale sa présence qu'au delà du quinzième degré de latitude nord, où elle est assez commune sur les bords du Nil Bleu et du Nil Blanc. D'une voracité extrême, le Marabout est souvent en lutte avec les chiens et les vautours pour le partage (1) Elégie IT, sur le Retour du printemps, v. 7. (2) Epigrammes, liv. XIV, épig. Lxxv. (3) 0 Comparez notre figure à l’image de Temmnex, Recueil de LE NATURALISTE a — d'une charogne. Les indigènes de l'Afrique orientale mettent à profit sa gloutonnerie pour le capturer vivant. Ils lui jettent, au milieu de débris de viande, un os de mouton attaché à une longue ficelle très solide et, dès qu’il a avalé cet hamecon, ils le saisissent avant qu'il ait eu le temps de le dégurgiter. Dès lors, il ne tarde pas à s'apprivoiser et se montre même très doux quand il a satisfait son robuste appétit (1). Les Marabouts vivent dans le voisinage de l’homme auquel ils rendent de grands services en dévorant les ordures de toute espèce. Ils fréquentent de préférence les marchés, les abattoirs et autres localités où l'on égorge régulièrement du bétail. Aussi, dans l'Inde, ces oiseaux sont-ils presque autant vénérés que l’Ibis l'était en Égypte; placés sous la sauvegarde publique, ils se promènent dans les rues de Calcutta, où ils deviennent souvent incommodes et même dangereux pour les habi- FHippolyte-Boussac del. Fig. 5. — Le Marabout. (Peinture de Beni-Hassand, d'après Champollion.) tants. Dans plusieurs villages hindous, les populations en élèvent de nombreux troupéaux afin d’obtènir plus aisément et en plus grande quantité ces plumes élé- gantes et légères, connues dans le commerce sous le nom de Marabouts (2). Je crois devoir appeler l'attention du lecteur sur le mot égyptien merourit et l'expression arabe morabit d’où nous vient #arabout. h Les voyelles étant aussi facultatives en égyptien qu'en arabe, n'y a-t-il pas lieu de croire que dans le cours des siècles merourit est devenu morarit, puis, comme deux r sont toujours durs à prononcer, l’un est tombé pour faire place à un b, ce qui a donné le mot arabe moräbit lequel, à cause du { emphatique, on pro- nonce meräbot dont nous avons fait marabout. C’est !) Brexm. Les Oiseaux, vol. Il, p. 645 et suiv., éd. franc. Temmnex, Nouveau recueil de pl. coloriées d'oiseaux, Cigogne Marabout, 300. og — LE NATURALISTE 193 — 7 ainsi que, par voie de dissimilation, le vieux nom égyp- tien d’un oiseau serait aujourd’hui semblable à celui qui sert à désigner un anachorète musulman. Mais cette explication n'étant pas absolument conforme aux règles de la philologie (1), il serait, sans doute, plus exact de penser que, par suite d’une certaine similitude d'assonnance entre les deux mots, le nom de Marabout appliqué à l'oiseau peut être une déformation, er langue vulgaire, du mot Merourit. P. HIPPOLYTE BoussAC. (A suivre.) ZYGŒNA FILIPENDULÆ J'ai recu au mois de mai dernier d’un cultivateur de Saint-Valery-en-Caux une chenille qui ravage les plantes basses, c'est la Zygæna filipendulæ. La chenille de Zygæna filipendulæ est de couleur jaune clair comme la plupart des chenilles du genre Zygwna. Elle a cinq raies faites de taches noires. Une de ces raies, celle qui se trouve placée au milieu des autres, règne tout du long du dos, les taches qui la forment sont plus grandes que celles des autres et font chacune un petit carré. A première vue, cette chemille parait presque rare, mais sion l’observe avec le concours d’une loupe, on reconnaît bientôt cependant qu’elle a des poils blancs, mais courts et qui partent de tubercules si écrasés, qu'on ne peut les voir à l'œil nu. La chenille de la Zygœna filipendulæ a la facilité de rentrer à volonté sa petite tête dans le premier anneau de son corps. Elle est pourvue de seize pattes. La coque de la Zygœna filipendulæ est généralement attachée contre une tige de gramen et sa forme est très singulière, elle ressemble à un grain d'orge très allongé de chaque extrémité. Cette coque est plissée longitudinalement et de couleur jaune paille, lorsqu'elle estterminée on dirait d’un papier assez fort et bien collé. La couleur se confond si bien avec la tige, que l’on pourrait croire que la coque est réellement de paille, A l'état d'insecte parfait, la Zygæna filipendulæ mesure généralement de 32 à 36 milimètres d'envergure. Les ailes supérieures sont d’un vert bleu luisart, un peu doré avec six taches d’un rouge carmin disposées deux à deux et réunies en dessous, les deux médianes sont un peu obliques et rapprochées, les quatre autres arrrondies et plus petites. à Les aïles|inférieures sont écarlates avec un liseré bleu très étroit et une frange un peu plus claire. Le thorax et l’abdomen sont de couleur bleu luisantou d'un vert bronzé. Les antennes d’un bleu foncé en des- sus et noires en dessous. La chenille de la Zygæna filipendulæ fait son apparition en mai, elle ronge les plantes basses les plus variées, telles que les trèfles, le lotus corniculée, les pissenlits, les myosotis, les hiéraciums, les briza média, etc. C'est vers la fin de juin ou les premiers jours de juillet qu'apparaïit l’insecte parfait ; on le rencontre alors jusque la fin août, Voici ce qu'en dit mon éminent collègue M. Dupont, professeur à Evreux, dans son catalogue des zygènes de la Normandie. : Filipendulæjest lafplus largement répandue de toutes les zygènes, même en ne tenant compte que de la forme typique, à l'exclusion de certaines races géographiques (1) Quoique, en dépit de toute linguistique, il soit générale- ment admis que Anuñtno est un dérivé de '?urnp. du sud de l'Europe ou de l'Asie occidentale, regardées quelquefois comme des espèces distinctes. Elle se trouve jusqu'au 68° Nord en Suède, ainsi que dans les iles bri- tanniques. On la trouve aussi en Asie Mineure et en Daourie. « Zygœna filipendulæ se rencontre partout en Norman- die comme dans l’ensemble de la France; on la trouve sur les terrains primaires ou éruptifs aussi bien que sur les terrains calcaires, dans les bois, pourvu que le soleil et l'air y pénètrent largement, sur les falaises littorales aussi bien que sur les coteaux qui sont d'ordinaire le domaine des zygènes. Voici une liste de diverses localités, liste que, bien entendu, on pourrait allonger considérablement : Eure, commuune auprès de Pont-de-l'Arche, par exemple sur les bords de l'ancienne route du Vaudreuil qui traverse la forèt: Côte des Deux-Amants. Seine-Inférieure, «Falaises », Le Havre, Saint-Valery et Meules-en-Caux, Belbeuf, Sainte-Adresse, Bruneval, Vallon d’Orcher, camp de César (cité de Limès) sur les falaises de Puys, près de Dieppe; Calvados, répandue partout ; par exemple à Villers-sur-Mer, Luc-sur-Mer. Manche : environ de Cherbourg. En terminant, M. Dupont dit que M. Oberlender a vu en 1879 aux environs de Rouen un certain nombre de mâles attirés par un cocon qu'il tenait à la main. Ge cocon ou plutôt cette coque contenait évidemment une chrysalide femelle sur le point d’éclore. M. Guenée a trouvé à la fin de juin 1864 au pied du Salève une Zygœna filipendulæ mâle solidement accou-. plée avec une Zygæœna achillæ femelle. « J'ai recueilli, dit- il (Séance de la Société entomologique de France du 8 mars 1865), les deux sujets et j'ai isolé la femelle quand la copulation a cessé. » Cette femelle a pondu des œufs qui au bout de quelques jours ont donné naissance à des jeunes chenilles. Malheureusement tout cela a eu lieu pendant un voyage et les jeunes larves ont péri. Il n’en demeure pas moins prouvé que ces accouplements entre deux espèces différentes et même éloignées, puisqu'elles n’appartiennent pas au même groupe, ont-un résultat fécond et on doit nécessairement supposer qu'il en ré- sulte des hybrides qui doivent contribuer aux difficultés de l'étude du genre Zygœæna. M.E.-L. Ragonot a attirél’attention de la Société ento- mologique de France, le 11 décembre 1889, sur une mons- truosité remarquable observée dans un individu de la Zygœna filipendulæ et décrit par M. Nelson et M. Richar- son dans lentomologiste Monthly Magazine. Etat, de juin 1889, p. 289. M. Richarson ayant récolté environ 700 chrysalides de ce lépidoptère dans le but d'obtenir la variété à ailes jaunes, a trouvé parmi les papillons éclos un exem- plaire qui ressemblait de tous points aux autres, sauf que la patte postérieure gauche était absolument remplacée par une seconde aile inférieure. Cette aile supplémen- taire ressemble aux deux autres ailes inférieures, mais elle est bien plus petite ; ses écailles sont moins denses, surtout vers les bords postérieurs, où elles sont de cou- leur brique pâle ou rouge brunâtre, bien moins rouge qu'à la base. L’aile est rattachée au corps, à la place qu'occuperait la patte, si elle existait, par une tige de jonctions d’une longueur de deux millimètres : il est probable que l'aile était tout à fait immobile lorsque l’insecte était en vie. L'aile n’est pas déformée et la nervulation est à peine. modifiée. On pourra facilement se débarrasser de la Zygæna fili- pendulæ soit en recherchant les chenilles sur les plantes. citées plus haut, soit encore en recueillant sur ces. plantes leurs coques ou les papillons que l’on peut cap-- turer aisément au filet et même à la main. Pauz NoEL. LE NATURALISTE 205. 206. 203. 208. 209. 210. 211. 212. 213. 218. 219. . Forel (A.). . Gebien . Huene.(F. v.). 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SES — 45 fr. — 200 : à k à 1 7070 TOR AE RE ES 10 : N° 38. — Correction de l'attitude. — Attitude de l’écolier sur la table . les 100 grammes 50fr. — SD ER ee DR d'étude, attitude du corps sz 12 fr. — 1.000 » FE $ À EDUCATION PHYSIQUE RES dans la station debout; effet — 49 fr. - 400 » RE PS néfaste du corset et défor- Ana dec de ere cn de — 10 » : ie à mation du squelette par son M ed nd du le gramme 8. » usage chez la jeune fille et M Rae PE nes ne le kil. 1 50 chez la femme Exercicess tee RM aprem eee los noce eiie x : . pour combattre leffet des SERRE CREME % SE mauvaises attitudes, 15 fi- D 5 m » QUES RE EP EEE PE lai les 100 grammes 6 fr. — > » N° 39. — Exercices de force, exer- = Q » CE . < 55 CT D DES EN | cices de vitesse. — Type PRÉ — 1 50 A oil d’athlète : les poids, la lutte, SE ES NE RS CRU DE CHATS — 18 » F > > 0 Se di Re 1 50 le lancer, le rétablissement, a ne 1 75 la course;la boxe, la voltige, FL FAO Et D CRE 10 > l'escrime, 19 figures. 7 fr. eus les 100 grammes 4 fr — . > NS DE Lemon te PR PE OT Di nn e gramme. 4 D 3 2 : 5 Sa les 100 grammes 40 fr. le kil. 350 » Os d’adolescent, os d'adulte, Le ee Fr 99 os de vieillard, ; croissance: D D — 150à 5 50 scoliose; déformation du Là CORAN ARS ANR — 10 » thorax par déviation du ra- AO ae RD ARE — 30 » chis, 20 figures....: 7 fr. DEL ST SRE OR ET CI — 22800) : te de plomb et de cuivre (cu- N° 41. — Solidité des parois abdominales. — Exercices propres à développer : Te 5 les muscles de l'abdomen; suspension, lutte de traction, lutte de ré- anadinite)... les 100 gr. 6fr. 50 »|. L < : à à Êr DE pulsion, traction verticale, flexion et extension du tronc... .. Tete SAT A s ? |. La collection des 5 tableaux d'Éducation Physique, mesurant 1225-<0"80 c CÉIE lès 100 grammes Afr. — > | montéssur carton, se pliant à charnière, avec œillets pour les suspendre 32fr. HA à Fe Be a » Emballage sur cadre bois... .... 1 fr. 25} _ Dai » … Ta a 5 2 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS ... les grammes 8 fr. — » 46, RUE DU BAC, PARIS _ SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES S FRDUS BHO AMATEURS PHOTOGRAPHES ! GRIESHABER Frères e C'' (ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ | 42, rue du Quatre-Septembre. 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DE Le Livret-aquarelle de la Bretagne se trouve dan: be 29 — ol —— Pleurotoma . j Gi bibliothèques des gares du réseau de NOuestiou esbadress 9 RS NS dE nn ed 0 2 franco à domicile contre l'envoi de sa valeur (0l\{r60)44 == 23 — 26 = Latyrus RE Et OOo PS Are timbres-poste au service de la publicité de la Gompagn M 0 dore duree a Al ES ecctetenes 0 10 - Patellar "cute JDE ab 9} RER k “hh : x Cartes départementales de circulation 2246 399 HER SSSR MERE ESS DIS à demi-place. 1 D 48 — DA — Cochlosiyla ter EN 12e La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest déli 1 10 il ! cartes nominatives et personnelles valables A: mu Dee OrÉNANISCUS AR Æ HD — 6 mois ou un an etdonnant le nor d'obtenir des = 15 his / : demictarif pour des parcours, exclusivement Oues 9 11 FR Amphidromus BB 00 Vo. 5 re ic 10 — toutes les gares d’un même département: 2 de 2 15 +28 k Les départements desservis par le-réseau de l 97 151 Cypræa DE ORMOIOEE DT OMR D TROT ONE C' 145 TES sont répartis en deux catégories: — 148 —— 153 — Matra ete Se Res ASE 1re catégorie : Calvados, Côtes-du-Nord, Eure, Il n'a 18 86 Vilaine, Manche, Orne, Seine, Seine-et-Oise et re non Columbella............... DUREE Seine-Tnférieure non R us Ds % x, : 9e catégorie: Eure-et-Loir, Finistère, oire-Inféri 34 39 an Marginella SR USE ME LE — Maine-et-Loire, Mayenne, Morbihan, sente — 3 = / SE Les cartes sont délivrées pour les départemen 8 11 Terebrar ee Po ant 21 — chaque catégorie, moyennant le paiement préalabli prix suivants : Malgré les prix très réduits de ces lots, ceux-ci sont composés de bons exem- A. Cartes donnant droità des billets à demi-tar toutes classes pendant 6 mois: 1% catégorie, 60 fr | plures et peuvent figurer dans toutes collections. 2 catégorie, 50 fr.; un an 80 francs et 65 francs. B. Cartes donnant droit à des billets à demi-lar et 3° classes pendant 6 mois: 4 catégorie, 40, f" 1 Padresser 2 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, Tue du Bac, PARIS 9 catégorie, 32 francs ; un an 50 francs et 40 francs C. Cartes donnant droit à des billets, à demi-t 3e classe seulement pendant 6 mois : 17e catégorie, 9e catégorie, 20 fr. ; un an 30 francs et 25 francs. A V (l PO CORÉCRENUS Fossiles des terrains Il est or en que à ss NOTAES, la mis ertiaires : espèces, 4.000 exem- prix d'unbilletisimple (place entière).de lasclassedeme 2 © 1 l il veut effectué QNOTO Price L200 frames ne de à présentation de sa carte au guichet des garestet haltesk 3 S'ADRESSER A département quelle concerne: LES FILS D EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) one sion “SMITH PREMIER] ÉCRIT EN TROIS COULEURS * CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEME PERMETTANT UN DOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE « - LE SEUL CLAVIER RATIONNEL à ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE | DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL 4 fe Téléphone 277-6D The Smith Premier Typewriter Co, ï 89, rue de Richelieu, Paris. ” mm mt rer re ET PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 47. + 4 cn « y LN —| l) L | | li | i PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROUET, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 51O, 1: juin 1908 : Observations sur le Gypse: Sraniscas Meunier. — Microlépidoptères nouveaux pour la Faune Erançaïse. P. CarémENn. — Revue scientifique. H. Cour. — L’Euelidia Mi: PNorr.— Mœurïs etmétamorphoses des insectes du groupe des Clérides. Capitaine XAMBEU. — Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de | | | | | reconnaissance, etc. E-SANTINI DE Riozs. — Curieux emploi des nèfles en médecine. | Dr Boucon. — Académie des Sciences. — Société des amis du Muséum d'histoire | naturelle. — Jivres nouveaux. — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'orûre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU l°” DE CHAQUE MOIS “France et AISÉE RSR. mue. AD fre 5 | Tous les enbnes pays Een ne 12 /re Pays compris dans l'Union postale. . . 41 » TX OUEN EU 59 Pour changement d'adresse, joindre O0 fr. 50 c. à la dernière bande, — nn — — 4 Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURRBAUX DU JOURNAT, Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : par Émire Deyrorze. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et 1 0 | O ISéAUX. 8 en noir, et 14 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 êtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. 3° Partie Un volume de 304 pages. 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Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet; = [a nt es foss (| | es, Guests la Paléobotanique de la France complète le précédent à pour l’histoire de tous les fossiles de France. = Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 figures dansle texte, formant un total de 546 figures. S Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7) CHAMBRES PHOTOGRAPHIQUES D'OCCASION 1° Chambre d’agrandissement et de réduction à 3 corps, 2 soufflets toile, longueur { m. 28; 3 planchettes pour clichés à agrandir (8 1/2 >< 10 — 9 12 — 13 < 18); planchette d'objectif, verre dépoli; 2 châssis simples à rideaux avec 2 intermédiaires 13 < 18, 2 interm. 9 >< 12 et 3 interm. 8 1/2 < 10; noyer ciré. Prix : 65 francs. 2° Chambre de campagne 18 >< 24, partie acajou et noyer (en acajou : support de planchette, corps arrière et les châssis); soufflet toile, verre dépoli, décentre- ment, 4 châssis doubles avec 2 intermédiaires 9 -- 12 et 4 intermédiaires 8 1/2 >< 10. Prix : 30 francs. S'adresser à : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, Paris. 30° ANNÉE OBSERVATIONS. SUURe GUY PSE C’est ce qui s’est produit, par exemple, pour un cal- caire compacte blanc à lame irrégulière avec Terebra- tules du terrain callovien de Tonnerre (Yonne) recueilli par Salmon en 1851; c'est ce qui s’est produit pour un calcaire quaternaire jaunâtre, tendre, employé pour les constructions au nord de Lanarca (ile de Chypre) re- cueilli en 1853 par M. Albert Gaudry; c'est ce qui s’est produit pour un calcaire recueilli par le même géologue au cours du même voyage de 1853 et 1854 à Kau, entre Jérusalem et Jéricho; enfin, pour borner les exemples, c'est ce qui s’est produit et avec une abondance extraor- dinaire, pour un échantillon que j'ai recueilli moi-mème à Fresne-lès-Rungis (Seine), en 1873. 2% SÉRIE — N° > 1 O 1: JUIN 1908 être très considérables à des distances très faibles. C'est ainsi que dans une course à Noisy-le-Sec, j'ai constaté que le banc classique pour les gros fer de lance peut perdre ce caractère si spécial et le remplacer par la présence de sortes de pieds d’alouette d’ailleurs très éloignés du type et dont la figure 5 représente un volu- mineux spécimen. Comme on le voit, ce bloc présente tout à fait l'aspect des Grignards les plus ordinaires. Mais il est composé de carcasses de cristaux extrêmement minces et remplies d'argile toute pareille à celle qui constitue le banc du voisinage. Cet accident extrêmement limité avait sur le front de taille de la carrière une forme lenticulaire et sa longueur ne dépassait pas 3 à 4 mètres avec une épais- seur maxima de 80 centimètres. Par un bout la lentille était en rapport avec un groupe de volumineux fers de lance du type normal. o L'intérêt de cette remarque parait assez grand pour qu'on conserve la coupe de la localité. Grâce à la com- Fig. 5. — Cristaux très terreux et qui ont perdu depuis l’époque de leur récolte l'éclat de leurs lames de clivage. À la partie supérieure de l'échantillon on voit le bord courbe de lames associées entre elles perpendiculairement à la stratification et qui sont d’une couleur très ocracée (demi- grandeur naturelle). Toutes ces roches, je le répète, abandonnent à l’eau une quantité très notable de chlore et il semble que la même quantité de chlorure doive déterminer, de proche en proche, la cristallisation d'une quantité illimitée de Sypse: Dans tous les cas, ces faits témoignent de l’état d’acti- vité incessante où se trouve l’épaisseur des roches. En l'appliquant à l’histoire du gypse, cette conclusion explique non seulement l’état saccharoïde ordinaire de la pierre à plâtre, mais aussi la présence à plusieurs de ses niveaux, des bancs de Grignards ou Pieds d’alouette et surtout la cristallisation dans les marnes sous- jacentes à la haute masse, de fer de lance parfois si volumineux à Noisy-le-Sec et à Neuilly-Plaisance, par exemple. A cet égard, il est légitime de penser que la distribu- tion inégale des chlorures dans les marnes du même niveau explique les inégalités de cristallisation dans des localités différentes et c'est pour cela qu'il semble utile de constater que les variations, à cet égard, peuvent plaisance de M. Godbille, je puis la donner dans le plus gran@ détail (fig. 6). Au point de vue historique, il est intéressant d’ajouter, au profit, d’ailleurs, de la justice, que le grand fait de la mobilité des substances cristallines dans l'intérieur des pâtes argileuses a été constaté par diverses personnes depuis longtemps. Dans la traduction qu'il a publiée en 1856 du volume de Grove sur la Corrélation des forces physiques, le célèbre Marc Seguin, qu'ont illustré l’inven- tion des ponts suspendus et celle des chaudières tubu- laires pour le hines à vapeur, a raconté l'expérience suivante : « Si on délaie, dit-il, page 309, de l'argile avec une dissolution de sel, que l'on fasse un mélange aussi épais que l’on voudra et que l’on abandonne à lui-même, au bout d’un certain temps, on trouvera dans l’intérieur de la masse des parties de sel cristallisées qui ont déplacé l'argile, tandis que les parties salines ont traversé la masse déjà à l’état solide pour venir se réunir en cer- tains points et y former des couches régulières. » C’est 126 . LE NATURALISTE enr eue rs Atlas TRS , REG AE ETAT) SRE Fig. 6. — Coupe de la Grande Carrière de pierre à plâtre de Noisy (juin 1905). — 1 à 4 Sommet de la deuxième masse de gypse : lé CUREe saccharoïde avec lits de pieds d'alouette (59 centimètres) ; Marnes jaunes à Lucina inornata (5 cen- timètres); 3. ce saccharoïde (6 m. 30); 4. Marne dure ver- dâtre à cassure conchoïde (90 centimètres). — 5 à 8 Marnes d’entre masses : 5. Alternances de marnes blanches à chaux et de marnes brunes feuilletées (Niveau des Ménililes des Clo- viers) (1 m. 10); 6. Gypses marneux, $0 centimètres ; 7. Argile smectique verdâtre avec lit discontinu de marnes à gros fer de lance (90 centimètres) ; 8. Marnes grises à gros fer de lance ; dendrites de manganite dans les diaclases ; Niveau à Polamides (£ m. 50). — 9 et 10. Haute masse de gypse : 9. Alternance de lits de gypse saccharoïde et de marnes blanches (1 m. 35); 18. Bancs de gypse saccharoïde (15 m. 15). une production qui se réalise sous toutes sortes de formes dans une infinité de phénomènes géologiques. ERRATA. Fig. 1. — Gypse globulifère de Sannois (grandeur naturelle). Dans la première partie de cet article « Observations sur le gypse ». La figure 1 est une variété du gypse globulifère de San- nois où chaque globule est constitué à son centre par du gypse nidiforme (grandeur naturelle). Tandis que le gypse globulifère du Sannois est la figure 7 ci-contre. Fig. 8. — Section d’un globule du gypse de Sannois du gros- sissement de 80 diamètres. La figure 2 est une coupe transversale d’un globule de gypse artificiel au grossissement de 80 diamètres, tandis que la section d'un globule de gypse de Sannois au grossisse- ment de 80 diamètres est la figure 8 ci-dessus. STANISLAS MEUNIER. MICROLÉPIDOPTÈRES NOUNEAUX POUR LA FAUNE FRANÇAISE 10 Depressaria ligusticellanov. sp. —Au mois de juillet, on peut trouver, dans les Pyrénées-Orientales, sur une des plus belles et des plus grandes ombellifères de cette région, le Ligusticum pyrenæum Gouan, plusieurs bes- tioles qui s’en nourrissent : la chenille de Tortrix pronu- bana Hb., les larves sociales de Tarpa spissicornis Klug qui en dévorent les feuilles et une chenille de Depressaria qui préfère les fleurs et se tient dans les ombelles. N'ayant malheureusement préparé aucun spécimen de cette dernière, ni pris sa description, je n’en puis rien dire de plus; mais elle m’a donné un papillon ne res- semblant à aucune espèce connue. Envergure : 18 millimètres. Ailes supérieures assez larges, arrondies à l'apex, ocracé rougeâtre foncé, uniforme, avec deux points obliques avant le milieu, l'antérieur gros et très net, le postérieur très petit ou obsolète, et un troisième point noir très petit, à peine distinct, après le milieu, à l'extrémité de la cellule. LE NATURALISTE 127 Point plical d'avant le milieu très petit: points mar- ginaux indistints. Franges ocracé rougeûtre, à extrémité rouge, sauf vers l'angle interne. Ailes inférieures gris brunâtre foncé, teinté de violacé vers les bords, avec les nervures plus sombres. Franges gris brunâtre avec la base ocracé clair et une bande plus sombre qui les divise. Dessous brun violacé irisé, plus foncé aux ailes supé- rieures qu'aux inférieures. Tête et thorax ocracé rougeâtre, front ocracé rou- geâtre ; antennes brun plombé ; palpes ocracé jaunâtre, deuxième article à squames ocracé rougeâtre à leur extrémité, troisième article ocracé rougeâtre en dessous, non cerclé; abdomen gris brunâtre foncé, toufte [anale ocracé rougeâtre; pattes ocracé jaunâtre foncé. La Depressaria ligusticella éclôt et vole au mois d'août. 2° Depressaria gallicella nov. sp. — A Digne, ayant pris un soir de mai une Depressaria ©, qui me parut semblable à une espèce que j'avais obtenue de chenilles trouvées sur le Laserpitium gallicum L., quelques années auparavant, dans les Hautes-Alpes, lj'eus l’idée de faire pondre cette femelle sur une feuille de Laserpitium galli- cum, ombellifère qui pousse également sur les montagnes calcaires de Digne. Deux jours après, j’aperçus quelques œufs d’un vert assez semblable à celui de la feuille, qui étaient déposés. dans le sillon canaliculé de la nervure centrale, le rachis, et de la nervure des folioles; ces œufs étaient le plus souvent isolés, mais parfois rangés au nombre de trois ou quatre à la suite les uns des autres. Ils ont la forme d'une petite plaque allongée, étroite, aplatie, arrondie aux extrémités, présentant de petites dépressions irrégulières à rebords grossiers, disposés en lignes. C’est la nuit que la © pond, car le jour elle reste toujours en repos, cachée et blottie sous un objet quelconque. Douze jours après la ponte, les chenilles ont com- mencé à éclore. Mises aussitôt surles fleurs de Laserpitium gallicum (1), elles s'en sont nourries, ont grandi assez rapidement et m'ont permis de reconnaître en elles la même espèce de chenilles prises dans les ombelles, aux environs de La Grave et de Briançon (Hautes-Alpes). En moins d’un mois, cette chenille atteint toute sa gros- seur. Adulte, elle mesure 22 à 25 millimètres à peau tendue. Corps modérément atténué antérieurement à partir du troisième segment, postérieurement à partir du neu- vième segment; sa couleur est d’un vert jaunâtre clair, avec, sur le dos, trois lignes épaisses ou bandelettes brun noirâtre ou olivâtre d’égale grosseur; verruqueux très petits, noirâtres, avec poil brun; tête de largeur presque égale à celle du premier segment, vert jaunâtre, largement bordée de noir extérieurement, mouchetée de noir en avant; organes buccaux brun rougeâtre; écusson bordé de noir; clapet de la couleur du corps; pattes écailleuses brunes, membraneuses à crochets roux; (1) Ce Laserpitium, dans les Hautes-Alpes, nourrit aussi la chenille de la Depressaria alpigena — sileris — Ragonoti (les trois formes existent à La Grave); mais cette chenille, qui est fort différente de la Gallicella, vit plus tôt et seulement au milieu des folioles assemblées en paquets. Bien que la Depressaria alpigena ait été signalée par Millière comme française, elle ne l’est pas dans le catalogue Staudinger et Rebel de 1901. a stigmates petits, très distincts, finement cerclés de noir. Elle quitte sa plante nourricière et va se transformer à la surface du scl, dans un léger cocon formé de terre et de soie. Sa chrysalide est élargie au thorax, aplatie en dessus, subconique, d’un brun rougeâtre clair; surface finement chagrinée sur le dos, striée sur les ptérothèques où les nervures sont à peine indiquées, pubescente sur les derniers segments; mucron conique, obtus, garni en dessous, à sa base, de nombreux petits poils roux à crochets assemblés en touffe, et à son extrémité, d’une rangée de poils semblables un peu plus longs. Une quinzaine de jours après la chrysalidation, le papillon éclôt. En voici la description : Envergure : 22-26 millimètres. Ailes supérieures assez étroites, allongées, peu arrondies à l’apex, d’un gris cendré ou ocracé jaunâtre clair, d'aspect soyeux, luisant, à reflet rosâtre, plus ou moins parsemées d’écailles brunes ou noirâtres. Ces dernières formenr une tache allongée à la base de l’aile près du bord interne, des stries irrégulières dans le pli, des taches strigiformes dans la cellule, où les deux points obliques d'avant le milieu sont le plus souvent fondus en une seule tache allongée, le point d’après le milieu ordinairement gros; ces points sont presque toujours séparés par une strie fine située au milieu de l'aile. Les écailles brunes s'étendent sur les nervures et forment de petites taches marginales. Ligne transverse peu apparente en clair. Franges grises, divisées par une bandelette ocracé jaunâtre clair. Aïles inférieures gris clair ou blanchâtre soyeux, luisant, un peu assombri et violacé vers les bords; nervures plus foncées ; franges blanc jaunâtre, avec une bandelette gris foncé vers la base, extrémité plus claire. Tête et thorax gris jaunâtre clair; antennes brun jaunâtre ; palpes gris jaunâtre, squames du deuxième article rembrunies à l’extrémité, troisième article bru- nâtre en dessous, largement cerclé de brun au milieu; abdomen gris ocracé jaunâtre, ainsi que les pattes. Cette nouvelle espèce est voisine de Depressaria cam- pestrella Chrét. et de Dep. discipunctella H.-$. Elle se trouve dans les Hautes et Basses-Alpes. Selon l'altitude, le papillon paraît, où plus tôt, ou plus tard, de juin à août. Il passe l'hiver et revole au printemps. 3° Coleophora nicæella nov. sp. — 8,5-11 millimètres, Ailes supérieures ocracé jaunâtre un peu doré, avec des lignes blanches en bordure sur la côte et le bord interne dans le pli, la cellule et sur les nervures, la ligne discoïdale commençant au premier quart. Franges ocracé jaunâtre clair. Ailes inférieures gris clair; franges ocracé jau- nâtre clair. Tête et thorax blanc jaunâtre; antennes fine- ment annelées de brun; palpes blanchâtres ; abdomen gris jaunûtre, touffe anale jaune. Chenille mesurant 7 millimètres. Corps assez allongé, atténué antérieurement à partir du quatrième segment, blanc jaunâtre ou verdâtre; verruqueux indistincts, poils blonds; tête blonde ; écusson du premier segment bru- nâtre, taché ou liseré de noirâtre sur le bord postérieur ; deuxième segment présentant sur le dos quatre petites plaques chitineuses noires : les médianes triangulaires, les extrêmes cunéiformes, et un gros point noir de chaque côté; troisième segment avec quatre points noirs, deux dorsaux, deux latéraux; clapet noirâtre; 198 LE NATURALISTE A pattes écailleuses brunes avec plaque noire ; quatre paires de membraneuses distinctes, crochets brun ferrugineux. Fourreau allongé, étroit, cylindrique, caréné en dessous, trivalve, arrondi, courbé en avant; bouche presque horizontale. Trouvé en mai, dans les environs de Nice, sur l’Aster punctatus D. C., en compagnie de celui de Col. Ræssleri Wck. Le papillon est éclos en août et septembre suivants. La nouvelle espèce ressemble en petit à la Coleophora troglodytella Dup., mais ses ailes supérieures sont d’un iaune plus vif et ses inférieures d'une teinte beaucoup plus claire; la tête et le thorax plus blancs, de plus, le deuxième article des palpes ne présente pas à son sommet une touffe appréciable de squames. Le four- reau de Nicæella est aussi plus petit, son ouverture anté- rieure est horizontale, tandis que celle du fourreau de troglodytella est oblique. Enfin, Nicæella éclôt plus tard que troglodytella. + 49 Incurvaria tenuicornis Stt. — Cette Incurvaria et les trois suivantes ne sont pas indiquées comme françaises dans le grand catalogue Staudinger et Rebel de 1901. L’Incurvaria tenuicornis existe dans les bois humides des environs de Paris, tels que les bois de: Fleury et la forêt de Montmorency, deux localités où j'ai pris cette espèce en mai 1889. Les mœurs de la chenille ne sont pas connues. 50 Incurvaria Standfussiella Z. Cette petite espèce aux ailes d'un gris plombé uniforme, à la tête brune, est. paraît-il, très rare. Le docteur Rebel, dans les Verhandlungen Zool-Bot. Vereins de 1899, p. 176, après avoir signalé la capture de cette Incurvaria aux environs de Bozen, s'exprime ainsi: « Ausserhalb Preussisch- Schlesien, wurde die Art bisher nicht gefunden. » Or, la même année, c’est-à-dire en juin 4899, jai eu le plaisir d'obtenir l’éclosion de l'Incurv. Standfussiella, d'une Chrysalide trouvée en mai, dans un bourgeon de Rosa spinosissima, aux environs de La Grave (Hautes- Alpes). J’en possède encore un deuxième sujet, qu’un de nos collègues a eu la grande amabilité de me donner sur les quatre exemplaires pris par lui à la lampe, à Barce- lonnette,en 1900, pour le petit service que je lui ai rendu en lui déterminant cet insecte. Voilà donc deux stations nouvelles, les Hautes et Basses-Alpes, à ajouter à la Silésie prussienne et au Tyrol méridional. Maintenant que l’on connaît la manière de vivre de cette Incurvaria, il est à croire qu’on la trouvera plus facilement et dans un plus grand nombre de localités de nos Alpes ; seulement, il faut y aller de bonne heure, dès que les rosiers bourgeonnent. 6° Le Rosa spinosissima L., à La Grave, nourrit dans ses bourgeons ou ses pousses une autre chenille d’In- curvaria, la pubicornis Hw., flavifrontella Hein.; mais sa chenille est plus tardive que celle de Standfussiella et, de plus, elle ne se chrysalide pas dans le bourgeon, comme la dernière, Ses mœurs, du reste, ont été observées depuis longtemps. To Incurvaria provectella Heyd. Cette autre rare espèce à ajouter à notre faune, nous est venue d’un côté tout opposé. Elle a été découverte dans la Gironde et le mérite en revient à notre collègue M. Brown, qui, dans son jardin même, a trouvé, au pied d’un néflier et d’un cognassier, plusieurs fourreaux allongés, ressemblant à ceux d’une Tinea, dont il a obtenu l'insecte parfait. J'ai examiné deux de ces insectes o’et ® que notre collègue a eu aussi l’amabilité de me donner: ce sont bien des Inc. provectella, à n’en pas douter. D'après les observations de M. Brown, la chenille de Provectella semblerait se nourrir de parties ligneuses soit mortes, soit vives. C’est fort possible ; en tout cas, ces intéressantes observations, qui jettent un jour tout particulier sur les mœurs de certaines Incurvaria, aide- ront certainement à la découverte de plusieurs de ces chenilles restées introuvables jusqu'ici. P. CHRÉTIEN. REVUE SCIENTIFIQUE Actions diverses sur les plantes. — Végétation en milieu confiné. — La peau des graines. — La vie des graines. M. M. Molliard a étudié avec un soin extrème l'in- fluence qu’exercent certaines substances organiques sur l'anatomie des plantes supérieures et notamment du Radis, dont la culture est facile. Les expériences ont été faites en milieu stérilisé : les plantes poussaient dans de la gélose mélangée de diverses substances et prove- naient de graines stérilisées à la surface par un lavage au bichlorure de mercure et un rinçage à l’eau stérile. Dans ces conditions, les résultats acquièrent une grande précision. À mesure qu'on augmente la teneur en sucre des solu- tions mises à la disposition des plantes en expérience, on constate que la feuille prend un parenchyme de plus en plus compact et un tissu palissadique de plus en plus développé ; les cellules de ce dernier s’allongent pro- gressivement perpendiculairement à la surface du limbe et constituent un nombre croissant d’assises, provenant des divisions successives d'une assise primitivement unique. Cette modification dans la structure des feuilles est d’ailleurs aussi réalisée par l’action des substances organiques qui ne sont pas assimilées, telles que la mannite et la glycérine, et paraît dans tous les cas dé- pendre d’une déshydratation des tissus. Les caractères que prennent les feuilles dans leur forme et leur structure, sous l’action d’un même sucre fourni à des concentrations variées, permettent de saisir une des causes qui interviennent pour donner aux feuilles de rejet ou de remplacement leur allure parti- culière. Lorsque l’on bouche le tube où croît la plante, la tige des Radis qui se développent en tubes fermés, sur des solutions de glucose ou de saccharose suffisamment con- centrées, prend une allure rappelant beaucoup celle des rhizomes, tant au point de vue de la forme extérieure qu'à celui de la structure. Cette convergence morpholo- gique résulte de la réalisation des conditions très compa- rables, en ce qui touche la nutrition d’un rhizome normal et de la tige en expérience : dans les deux cas, en effet, onest en présence d'organes dépourvus, par des voies du reste très différentes, de l'assimilation chloro- phyllienne et emmagasinant des substances de réserve ; pour le rhizome, celles-ci proviennent des parties aériennes de la plante ; pour la tige du Radis, du milieu nutritif où les sucres sont directement absorbés par les racines. M. Molliard a aussi constaté que le glucose et le sac- charose augmentent notablement l'importance du tissu criblé en même temps qu'ils réduisent le calibre des vaisseaux du bois. Dans les tiges du Radis qui se trans- LE NATURALISTE 129 forment en sortes de rhizomes par la fermeture du tube, on voit le liber se constituer dans la région interne des formations libéroligneuses et s’intercaler au milieu du bois, alors qu’il ne se passe rien de semblable dans les tiges normales ; la tige prend à ce point de vue une structure identique à celle du tubercule normal et l’on est porté à regarder la formation du liber comme provo- quée par un apport très actif de matières nutritives; cela constitue un nouvel argument en faveur du rôle conducteur des substances organiques que posséde- raient les tubes criblés. Et, de plus, on est en présence d'un exemple très net d’un tissu qui est regardé jusqu'ici comme subissant très peu de formations sous l’action des divers facteurs et qui est cependant susceptible de mo- difications importantes dans sa distribution quard la nutrition des organes subit elle-même de profonds changements. * x + M. Paul Becquerel a fait d’intéressantes recherches sur la vie latente des graines et la physiologie du tégument de celles-ci. A l’aide d’une sorte de baromètre terminé par le té- gument des graines, il a pu faire diverses constatations, notamment que le tégument du Lupin, du Pois, du Févier, lorsqu'il a atteint une certaine dessiccation, est imperméable à l'air sec dans toutes ses parties, même dans celle qui porte le hile et le micropyle. Le tégu- ment de ces graines, soumis à l’action d’une atmosphère saturée de vapeur d’eau, arrive à la longue à s'imbiber et à laisser passer les gaz selon les lois physiques de la diffusion. D’autre part, tous les cotylédons desséchés des graines de Lupin, de Pois, de Févier sont poreux; le passage des gaz se fait immédiatement à leur in- térieur. Les graines ne résistent à l’action de l'alcool absolu que lorsque le tégument est imperméable et intact. Il en est de même pour l’action de l’éther et du chloro- forme à l’état de vapeur ou à l'état liquide. Des graines de Pois, de Lupin, de Trèfle, de Luzerne, lorsqu'elles ont un tégument intact bien desséché, peuvent rester dans ces liquides et dans ces vapeurs sans perdre leur pouvoir germinatif, ainsi que H. Coupin l’a montré ; mais si ce tégument est perforé ou humidifié, ces vapeurs et ces liquides pénètrent et altèrent les graines. M. Becquerel a aussi étudié l’action des basses tempé- ratures sur les graines. De l’ensemble de ses résultats, se dégagent les conclusions suivantes : 1° Pour qu'une graine puisse résister à l’action de l'air liquide dont la température est de 1900, il faut qu’elle soit à l’état de vie latente. 20 La décortication, qui permet à l’air liquide de péné- trer dans l'intérieur des cotylédons et d’entourer toutes les cellules de la plantule, n’a aucun effet appréciable surle pouvoir germinatif de la graine. 3° La résistance des graines à l’état de vie latente aux basses températures dépend uniquement de la quantité d’eau et de gaz que renferment les tissus ; si cette quan- tité de gaz est suffisante, le froid désorganise le proto- plasme et le noyau et rend impossible tout retour à la vie. Les échanges gazeux des graines ont été l'objet de nombreuses analyses de la part de M. Becquerel. Il en a conclu qu'à l'obscurité, au bout d’un temps suffisamment long, au moins un an, toutes les graines décortiquées, dans leur état de dessiccation naturelle, en présence de l’air ordinaire qui renferme toujours une certaine quantité de vapeur d'eau, dégagent des traces minimes d'acide carbonique et absorbent un certain volume d'oxygène. La lumière augmente considérable- ment l'intensité des échanges gazeux des graines. Enfin, les téguments, isolés, ont des échanges gazeux abon- dants. Tous ces échanges consistent en une simple oxyda- tion chimique, car, sans porter atteinte au pouvoir ger- minatif, on peut supprimer tous les échanges gazeux entre les cellules et l'atmosphère. HENRI COUPIN. L'EUCLIDIA MI. Aux environs de Rouen, notamment à Petit-Quevilly, les champs de luzerne et de trèfle, ainsi que les prairies, ont à subir les ravages plus ou moins grands des che- nilles d’une petite noctuélite, l’Euclidia mi. Voici les quelques notes que je possède sur ce lépi- doptère. La chenille de l'Euclidia mi est lisse, effilée, de colo- ration gris jaunâtre et rayée longitudinalement de brun rougeâtre. Elle n’a que douze pattes. Elle se chrysalide parmi les herbes et les mousses dans une coque ou cocon qui est généralement assez consistant. L’Euclidia mi mesure, à l’état d’insecte parfait, de 28 à 32 millimètres d'envergure. Les ailes supérieures sont en dessus d’un brun noirâtre, saupoudré de gris violâtre, avec deux anneaux difformes, puis une double ligne transverse et sinuée, blanchâtre. Le dessus des ailes inférieures est noir avec des points blancs. Les quatre ailes sont en dessous d’un blanc jaunâtre avec une tache discoïdale et trois lignes transverses, flexueuses, noires ; celle qui suit la tache discoidale à pour ainsi dire la forme d’une M grecque (u), ce qui fait donner à cette espèce le nom quelle porte. On distingue aussi sur les ailes supérieures plusieurs points ocellés, placés comme suit : un vers l’origine du bord interne, un dans l’anneau antérieur et les autres au nombre de cinq ou six, alignés entre le deuxième anneau et la double ligne postérieure blanche. Les quatre ailes ont la frange entrecoupée de blanc et de noir en dessus comme en dessous. Le corps est noirâtre en dessus. Les bords des épau- lettes et des segments de l’abdomen sont blanchâtres. La trompe est brune obscure. Les antennes grises,an- nelées de noirâtre et filiformes, chez le mâle et la fe- melle. Telle est la description de ce petit papillon. Cette espèce est très commune en France. Elle vole en plein jour dans les prairies sèches, les champs de luzerne et recherche aussi beaucoup les cultures de trèfle. On la rencontre en mai et juin, puis les chenilles appa- raissent en juillet etaoût. D'après Godart et Duponchel, M. le Dr Montagne, chi- rurgien-major du 44° de ligne, a recueilli en Catalogne des individus de l’Euclidia mi qui avaient les taches du dessus des secondes ailes et le fond du dessous des qua- tre ailes d’un jaune fauve, sans offrir d’ailleurs d’autres différences. Suivant les mêmes auteurs, on trouve déjà ces indi- vidus, mais moins constamment dans nos contrées mé- ridionales. Cette noctuélite ne volant que le jour, on ne peut par conséquent pas avoir recours aux tonneaux emme- lassés et réflecteurs, pièges qui donnent cependant d'excellents résultats contre différentes noctuelles, on 130 devra lui faire la chasse à l’aide de filets pendant les mois de mai et de juin et rechercher en juillet les che- nilles et les écraser. On se servira pour cette opération du filet fauchoir ; il sera bon d’opérer vers six heures du soir, heure où les chenilles montent de préférence à l'extrémité des tiges. PauL NOEL. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des insectes du groupe des CLÉRIDES. Les travaux biologiques se rapportant aux espèces qui composent cet intéressant groupe des Coléoptères de- mandaient à être groupés de manière à former un en- semble facile à consulter; c’est la tâche que nous avons entreprise; aussi notre seul mérite consiste-t-il à rap- porter les observations que d’autres ont faites avant nous, ainsi que celles que nous avons pu faire nous- même. {re PARTIE. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Régime. — La larve, essentiellement carnassière, vit dans les nids de divers Hymenoptères, aussi dans les galeries des larves lignivores, se nourrissant des larves ainsi que des vers que renferment les cellules ou qui rongent les bois, passant d’une galerie à l’autre en trans- percant, à l’aide de leurs fortes mandibules, les cloisons qui les séparent; il en est qui vivent de la chair des ca- davres, des vers de Diptères qui hantent ces matières infectes, débris de la mort. L’adulte, carnassier, comme sa: larve, fréquente les fleurs où il chasse aux insectes, ou bien parcourt les écorces des arbres, toujours en quête de proie vivante, ou encore ne quitte pas les cadavres qui lui ont donnéla provende de sa première existence. Pour les unes comme pour les autres, l'été, avec ses chauûs effluves, marque le commencement du renou- veau; les espèces floricoles se rencontrent sur les fleurs, les lignicoles sur les écorces, les créophages sur les chaïirs en désagrégation ; mâle et femelle se recherchent en vue de leur rapprochement sexuel. { Accouplement. — T’accouplement se fait d'après le mode habituel particulier aux Coléoptères, le mâle sur la femelle; pour la ponte, les espèces dont les larves vi- vent dans les nids des Apiaires ou dans les ruches, les œufs sont déposés dans le voisinage des nids, des al- véoles; pour celles dont les larves vivent dans l’inté- rieur des bois et sous leur écorce, la femelle parcourt la branche ou je tronc, cherche les trous par lesquels se sont introduits les Zylophages, se place au-dessus, dépose à l'entrée de l’orifice, au moyen de son long ovi- ducte articulé, un premier œuf, passe à un autre trou, dépose un deuxième œuf, la ponte se continuant ainsi jusqu’à épuisement de l'ovaire; enfin, pour celles qui vivent des chairs ou des peaux des cadavres, les œufs sont placés sous le repli de la peau ratatinée ou dans les jointures des chairs en corruption; pour celles-ci, c’est en juin ainsi qu’en juillet, alors que les charognes des grands Mammifères sont en complète désagrégation, que se fait l’accouplement; — la durée de cet acte, pour toutes les espèces du groupe, est d’une à deux journées LE NATURALISTE après lesquelles la femelle est fécondée; après la dis- jonction des organes génitaux, le mâle épuisé, à bout de forces, cherche un endroit du terrain où il puisse ter- miner ses jours ; son rôle est achevé, il a rendu au créa- teur, de qui il tenait la vie, le germe d’une nouvelle génération; la femelle, de son côté, procède au dépôt de sa ponte, puis disparaît à son tour après avoir ainsi assuré la rénovation de sa propre espèce. Œufs. — Longueur 0 mill. 8 à 4 mill. 5; diamètre 0 mill. 2 à 0 mill. 6. Allongés, subnaviculaires ou ovalaires, blanchâtres ou rougeûtres, transversalement et imperceptiblement striés, à pôles arrondis, à coquille plus ou moins résis- tante. Ces œufs sont généralement proportionnés à la taille de la mère, ils sont pondus au nombre de dix à douze et éclosent une huitaine de jours après, donnant la vie à une jeune larve active, désireuse de faire disparaître à son profit les vers, larves ou restes désagrégés; elles vont chercher dans leurs galeries les larves des Xylo- phages, pénètrent dans les nids des Apiaires ou dans les ruches ; pour celles qui éclosent sur les cadavres, elles font pièce des vers de Diptères qui vivent des chairs corrompues ; pour les unes comme pour les autres, le travail de nutrition se continue tant que la température est clémente, toutes chassant ou poursuivant leur proie; aux premiers froids, toute alimentation cesse; la larve a alors accompli deux à trois mues; elle passe à l’état de somnolence la saison des frimas dans la galerie ou dans le lieu même où elle se trouve; dans le cours des hivers rigoureux, celles qui ne sont pas bien abritées par une forte couche d’écorce ou de bois sont exposées à être con- gelées sans perdre leur vie : au retour dela belle saison, chacune d’elles reprend de son activité, parfait rapide- ment sa croissance, mue une dernière fois, puis se prépare à accomplir sa transformation; arrivée à son complet dévoloppement, la larve se présente avec les caractères suivants : Larves. Caractères généraux. Longueur de 12 à 18 millimètres ; largeur de 4 mill. 5 à 3 millimètres. . Corps charnu, subdéprimé, linéaire ou ventru, couvert de longs poils soyeux, blanchâtre ou rougeâtre, ou vi- neux, un peu atténué en avant, parfois un peu renflé en arrière, toujours terminé par un double crochet ou dou- ble pointe. Tête velue, cornée, noirâtre. ou rougeâtre, un peu plus longue que large, à bord antérieur quelquefois marqué de fossettes, ligne médiane obsolète, bifurquée au ver- tex en deux traits aboutissant à la base des antennes; épistome membraneux, se confondant plus ou moins avec la lisière frontale, labre large à bord frangé de-poils roux; mandibules courtes, fortes, arquées, cornées, noï- res, avec saillie interne et soie à la base; mâchoires courtes, charnues, assez larges, soudées avec le menton, lobe court, continu, conique, frangé de petites soies ; palpes de trois articles, le basilaire long, le médian court, le terminal plus long, conique, avec soie au bout, lèvre inférieure largement échancrée; menton quadran- guiaire, charnu; palpes de deux articles, le premier le plus court; languette courte; antennes de quatre arti- cles, le premier blanchâtre, rétractile, en cône tronqué, le deuxième obconique, rétractile, troisième court, grêle, à bout cilié, quatrième grêle, à extrémité triciliée et à base accolée à un petit article supplémentaire ; ocelles LE NATURALISTE 134 ou nuls, ou au zombre de quatre, ou au nombre de dix, disposés en ce dernier cas en deux séries transverses et obliques, la supérieure de trois, petits, l'inférieure de deux, grands. î Segments thoraciques subdéprimés, ‘de couleur rouge, rosée ou blanchâtre, avec poils plus ou moins serrés, le premier avec plaque noirâtre ou rougeâtre et ligne mé- diane, les deuxième et troisième avec petites plaques semblables formant deux taches elliptiques. Segments abdominaux, subdéprimés, charnus, rouges, roses ou blanchâtres. couverts de cils, ou linéaires, ou ventrus, les huit premiers avec bourrelet latéral saillant et boursoufflure rétractile en dessus destinée à faciliter la progression de la larve, segment anal arrondi avec plaque subcornée marquée de fossettes et prolongé par deux pointes ou par deux crochets ou droits ou recour- bés en avant; pseudopode conique tronqué, servant à la progression. Dessous de la tête protégé par une plaque cornée, longée par quatre sillons, les deux médians un peu con- vergents, du premier segment thoracique avec plaque longitudinale, des segments abdominaux sans plaques et avec courts cils épars. Pattes couvertes de longues soies, roussâtres ou blan- châtres, hanches courtes, trochanters raccourcis, cuisses et jambes plus allongées, tarses onguiculés. Stigmates de couleur variable selon le groupe, la pre- mière paire toujours plus grande, au bord antérieur du deuxième segment thoracique, les suivantes au tiers an- térieur des huit premiers segments abdominaux. Les larves des Clérides ont une grande ressemblance entre elles, ne se distinguant les unes des autres que par la taille ou par la couleur, les autres organes restant à peu près semblables; elles constituent un groupe fort naturel ; — ainsi celles des : Thanasimus , Clerus et Trichodes, sont de couleur rouge ou rose, assez velues, avec dix ocelles ; Des Opilus, grisâtres, très velues, avec dix ocelles ; Des Denops, Tarsostenus, Tillus, linéaires, blanchâtres ou marbrées, presque glabres, avec vestiges d’ocelles ; Des Corynetes, blanchâtres, ciliées, avec ocelles. A l’état normal, les larves des Clérides accomplissent leur évolution dans le cours de l’année qui suit leur éclosion ; captives, elles peuvent, dans les éducations en chambre, prolonger de deux et trois années leur triste existence. - Arrivée à la veille de la nymphose, la larve se faconne au fond de la galerie, ou de la cellule ou sous un repli de la peau, une loge où elle prend position, arque un peu son corps, relève aussitôt la tête, la passe plusieurs fois sur les parois de la loge en y appliquant une mince couche de matière agglutinative, de couleur plus ou moins blanche ou brune, quelquefois incolore, de ma- nière à se constituer un réduit inviolable et à l’abri de tout danger. j Aussitôt après commence la phase transitoire par la- quelle tout mouvement du corps cesse pendant que se produit le travail intérieur phagocytaire, des contractions commencent, des dilatations les suivent et cela si bien qu'en fin d'opérations le masque tombe et qu’il ne reste plus de la forme larvaire que les débris de la peau chif- fonnée à l'extrémité postérieure du corps nymphal. Nymphes, Caractères généraux. Longueur 8 à 10 millimètres; largeur 4 à 3 millimètres. Corps plus où moins allongé ou linéaire, vineux ou blanchâtre, lisse et luisant, couvert de courtes soies brunes ou blondes, convexe en dessus, un peu moins ent dessous, à région antérieure arrondie, la postérieure bifide. Tête petite, déclive, fortement convexe, ciliée et mar- quée parfois de taches sous-cutanées ponctiformes; pre- mier segment thoracique grand, ovalaire, cilié et irrégu- lièrement tacheté; deuxième court, troisième grand, à milieu sillonné; segments abdominaux allongés, trans- verses, de couleur du fond, avec ligne médiane obsolète, chargés de soies, leurs flancs relevés en légers bourre- lets, segment anal prolongé par deux épines ciliées à bout arqué ; les antennes subarquées reposent près des genoux des deux premières paires de pattes, genoux peu saillants tachetés. La nymphe est agile, elle pirouette sur elle-même a , moindre contact; dans sa loge, elle repose sur la région dorsale ou sur l'extrémité postérieure du corps; la phase nymphale a une durée de quinze à vingt jours. Les nymphes d’un même groupe se ressemblent beau- coup ; la différence d’un groupe à l’autre réside dans les papilles du dernier segment qui, chez les Clériens, sont assez courtes et divergentes; chez les Corynétiens, ces mêmes papilles sont assez longues, subulées, conver- . gentes. Adultes. — Nous ne donnerons pas la description de l’insecte à l’état parfait ; elle se trouve suffisamment dé- veloppée dans le beau travail de E. Mulsant, sur les Angusticolles de France, paru en 1863. On trouve plus particulièrement l'adulte au prin- temps, courant sur les troncs des arbres, toujours à la poursuite des insectes dont les larves rongent nos bois, nosforèts; dans nos habitations, ils chassent aux Ptines, aux Anobies à larves si nuisibles à nos meubles, à nos, boiseries, à nos planchers; ceux qui habitent en plaine sont d’une agilité à nulle autre pareille ; ils parcourent les écorces, se faufilent en dessous, pénètrent dans les trous des galeries ouvertes par les larves Xylophages et font pièce de tout insecte qui vient à passer à leur portée ; il en est qui vivent sur des ossements ou sur des matières grasses ou onctueuses ; ceux-ci font une guerre acharnée aux vers de Diptères qui viennent sur les cadavres en putréfaction accomplir une œuvre de voirie en absorbant, à leur profit, ces viandes dégoü- tantes dont les émanations seraient de nature à vicier l'air; — il en est encore, dans les derniers genres du groupe, qui vivent dans les crottins de mouton et dont les larves, inconnues encore, se nourrissent des larves coprophages qui hantent ces matières; —il est des es- pèces comprises dans le premier groupe que l’on trouve sur les fleurs, en particulier sur les, rosacées, sur les ombellifères ; l'instinct carnassier paraît disparaître chez celles-ci à l’état adulte pour faire place à des goûts plus en harmonie avec leur robe qui est bleue, violette, verte ou rouge, ou orangée, ornée de points, de taches ou de bandelettes dont les contours gracieux tranchent si biem avec la couleur du fond; celles-ci paraissent de jour aux heures où le soleil darde ses chauds rayons sur le monde des fleurs, chassant ainsi des insectes de faible taille à téguments mous; — dans d’autres groupes aux couleurs sombres, il en est qui ne quittent pas le milieu où ils ont vécu et leur robe se confond bien avec la couleur des bois qu'ils sont chargés de protéger; ceux-là sont essentiellement carnassiers de proie vivante, nous ren- dant de ce fait de grands services; — enfin les espèces EI 132 qui vivent sur les corps en putréfaction Sont, par une étrange ironie, ornées du bleu le plus parfait mélangé quelquefois à des taches rougeûtres. L'aire d'habitation de toutes ces espèces est généra- lement la plaine, quelques-unes cependant se trouvent en coteau et rarement en moyenne montagne entre 800 et 1.000 mètres. Pour résister aux attaques de leurs ennemis ou aux dangers qui les entourent, les Clériens font usage de trois moyens de défense, ou par le vol, ou en se laissant tomber sur le sol et simulant ainsi la mort, ou bien encore en se défendant au moyen de leurs fortes man- dbules. La durée de l'existence de toutes les espèces ne va pas au delà d’une année, temps des premiers âges compris; dans les éducations en chambre, cette durée peut se prolonger de deux et trois années. DEUXIÈME PARTIE. — DESCRIPTION DES LARVES. Nous réunirons les larves d’après les caractères par- ticuliers à chaque groupe : une étude attentive basée sur un plus grand nombre permettra de les classer plus tard chacune à sa place. PREMIER GROUPE Corps ventru, grisâtre ou noirâtre, très velu, 10 ocelles. G. Opilo, Lat. 4. — Mollis, Linné, Mulsant, Angusticolles, 1863, p. 59. Larve. Perris, ins. pin. marit., 1852, p. 214, pl. 18, fig. 217-283. Longueur 12 millimètres, largeur 2 mill. 5. Corps charnu, peu convexe en dessus, subdéprimé en dessous, un peu atténué en avant, à région abdominale renflée, à extrémité postérieure munie de deux crochets, couvert de poils roussâtres. Tête petite, déprimée, cornée, ferrugineuse, luisante, irrégulièrement impressionnée; épistome transverse, labre semi-discoïdal; mandibules courtes, noires, poin- tues; mâchoires courtes, échancrées en dedans, lobe frangé de spinules assez longues, palpes à article mé- dian unicilié, menton arrondi, lèvre inférieure courte, bilobée avec palpes biarticulés; antennes quadri-arti- culées avec article supplémentaire accolé au troisième ; ocelles au nombre de cinq points égaux. Segments thoraciques subdéprimés, roussâtre vineux, le premier à bord antérieur membraneux, couvert d’une plaque luisante, ferrugineuse, les deuxième et troisième avec deux petites plaques de couleur vineuse, semi- elliptiques. Segments abdominaux, subdéprimés, couverts de poils roussâtres, avec bourrelets latéraux bien accentués, les six premiers avec quatre taches rougeâtre vineux, segment anal subcorné, ferrugineux, prolongé par deux courts crochets noirâtres à bout acéré et arqué. Dessous plus clair qu'en dessus, tête quadrisillonnée, pseudopode à peu près conique, rétractile. Pattes courtes, de couleur rousse, garnies de longs cils roux, terminées par un court onglet rougeâtre. Stigmates elliptiques bruns, à péritrème roux, à leur place normale. Dans les sarments morts de la vigne vierge où elle attaque les larves Xylophages qui viennent les ronger, dans les jeunes pousses mortes de pin attaquées par des espèces particulières, dans les maisons, dans les jardins, dans tout végétal mort et contaminé, vit cette larve agile, remuante et sans cesse à la recherche d'une nouvelle-proie; c'est au fond des galeries des premiers : LE NATURALISTE habitants qu'elle se faconne une loge à paroïs revêtues d’une couche agglutinative, qu’elle subit sa transforma- tion nymphale. Adulte. En mai comme en juin, surle tronc, sur les tiges des arbres, des végétaux où il a vécu dans ses premiers états, sur nos planchers aussi, n’est pas rare cette espèce. 2. — Domesticus, Sturm, Mulsant, loc. cit., p. 64. Larve. Chapuis et Caudèze, Larves, 1853, p. 506. Longueur 14 millimètres ; largeur 3-5 millimètres. Corps charnu, violet plus ou moins obscur, couvert de longs poils hérissés roussâtres en dessus, courts et blanchâtres en dessous. Téte, premier segment thoracique et segment anal d’un brun rougeâtre, deuxième et troisième segments thoraciques et les six premiers segments abdominaux avec quatre taches d’un rouge vif; segment terminal conique, prolongé par deux crochets transversalement striés, à pointe acérée, droite, puis arquée en avant. Toutes les autres parties du corps et de la tête comme dans la larve précédente, l'O. Mollis. On trouve cette larve au printemps dans les tiges mortes de saule et d’osier, chassant aux larves d’Ano- biens et de petits Longicornes du genre Gracilia; sa transformation a lieu dans le courant de l’été, époque . d'apparition de l'adulte : elle a aussi été trouvée dans des pieux de pin et dans des bois de charpente. Adulte. On le trouve courant sur les écorces des arbres dans lesquels il a vécu comme larve, aussi sous leurs écorces, toujours à la recherche de proies nouvelles ; il est aussi parfois dans nos maisons, chassant aux Ano- biens; en juillet ainsi qu’en août, nous l'avons rencontré sur des tiges de figuier et de genêt épineux, ayant vécu des larves qui avaient contaminé ces bois. 3. — Pallidus, oliv. Mulsant, loc. cit., 3. p. 67. Larve, Perris, Larves, 1877, p. 204, fig. 261. Longueur 11 millimètres ; largeur 3 millimètres. Corps charnu, hérissé de longs poils, à région anté- rieure atténuée, élargi ensuite vers le milieu, puis rétréci. Téte plus étroite que le premier segment thoracique, cornée, ferrugineuse, déprimée, avec ligne médiane bi- furquée au vertex; organes buccaux, antennes et ocelles comme chez lalarve de l’O. domesticus. Segments thoraciques, le premier subcorné et ferrugi- neux avec plaque semi-discoïdale, deuxième et troisième un peu plus larges, marquetés de brunâtre et de blan- châtre. Segments abdominaux. Subdéprimés, ventrus, puis atténués, marqués comme les précédents de taches bru- nâtres et blanchâtres, avec ligne médiane pâle; segment anal ferrugineux, corné, hérissé de très longs poils dis- posés par touffes, prolongé par deux crochets divergents, cylindriques, presque droits, mais à pointe un peu arquée. Dessous testacé pâle, avec taches rougeâtres sous-cuta- nées. ‘ Cette larve ressemble beaucoup à sa congénère l'O. domesticus, elle est carnassière, recherche les larves de petits Longicornes du genre Exocentrus qui vivent dans les vieux bois d’orme, de chêne et autres. Adulte. On le trouve en juin ainsi qu’en juillet sur les troncs ou sur les branches des arbres sur lesquels il a vécu ses premiers états. (A suivre.) CAPITAINE XAMBEU. LE NATURALISTE ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. LE ROSSIGNOL Virgile (2) : Qualis populéà mœrens Philomela sub umbrà Amissos quæritur fœtus, quos durus arator Observans nido implumes detraxit : at illa Fletnoctem, ramoque sedens miserabile carmen Integrat, et mæstis late loca questibus implet. « Telle, aux premiers jours du printemps, la fille de Pandarus, la plaintive Philomèle, cachée entre des ra- meaux sous l’ombrage le plus sombre, entonne ses accents douloureux, recommence toujours à rouler les cadences longues et variées qu’elle répand dans les airs, et dont retentitla forêt entière, regrettant toujours Ityle, ce fils qu’elle donna au roi Térée, son cher Ityle, auquel l'insensée ravit le jour par un coup imprudent et funeste, telle mon âme incertaine et troublée passe sans relâche d’un sentiment à l’autre. » etc. Homère (3) fait ainsi parier Pénélope à Ulysse, qu’elle n’a pas encore reconnu : “Qc Gore Ilavôap£ou xoÿpn, xhwpnis Andy HT). Eschyle (4) : fé « CASSANDRE. — Hélas! hélas! mes malheurs sont affreux! Pourquoi m'avoir amenée jusqu'ici? Que résultera-t-il de tout cela? « LE CHOEUR. — Tu es sous l'empire du souffle divin de la fureur, et tu pousses sur toi des lamentations sans suite, comme l’inconsolable Philomèle pleure sans cesse son cher Itys. » Dans Electre (5) : « ELECTRE. — Mais jamais je ne cesserai de pleurer et de boire mes larmes amères, tant que je verrai la lu- mière des astres ; comme le rossignol à qui on a enlevé ses petits, et qui.ne cesse de les réclamer en poussant des clameurs aiguës dans les bosquets paternels. » Et plus loin (6) : « ELEGTRE. — Mais mon âme gémit et pleure, comme pleure et gémit celle qui appelle toujours Itys, son cher Itys..., envoyée à moi comme une messagère de Jupi- ter, etc., etc. » Euripide (7) : a ION. — Dis-moi où tu demeures ; quel toit abrite ta tête? « CREUSE. — Sous les roches fréquentées par les ros- signols. » Dans Rhésus (8) : « LE CHOEUR. — Je t’entends comme autrefois quand tu étais dans ton palais, aux rives du Simois. Le rossi- (1) Voir le Naluraliste, n°5 492 et suiv. (2) Géorgiques, IV, vers 551 et suiv. (3) Odyssée, chant XIX, vers 518, convers. d'Ulysse et de Pénélope. (4) Agamemnon, vers 1136. (5) Vers 107 (6) Vers 141. (7) Ion, vers 1481. (8) Vers 546. _gnol chante d’une voix sanglante, cet oiseau meurtrier de ses enfants, cet oiseau toujours malheureux! » Voici maintenant un autre thème : Théocrite (1) fait chanter deux bergers : « DAPHNIS. — O herbes ! à fontaines! si le chant de Daphnis égale en beauté celui du rossignol, engraisseZ mon troupeau; et si Ménalque y amène le sien, qu'il trouve pour lui un gras pâturage. » Dans sa collection des Fables d’Esope en quatrains, Benserade donne celle-ci (2) : FABLE CXXXVI Le Rossignol, surpris par l’Epervier agile, Criait : « Cherchez ailleurs de quoy faire un repas! — «€ Mais, luy dit l'Epervier, je serais malhabile De quitter ce que j'ay pour ce que je n’ay pas! Dans les Métamorphoses d'Ovide en rondeaux, il nous raconte ainsi comment Philomèle fut transformée er rossignol : PHILOMÈLE EN ROSSIGNOL Quel désespoir eut cette créature Quand son beau-frère, ardant de flamme impure, La vint forcer, la langue luy coupal Il eut un fils pour qui ce cher papa Sentit l'amour que donne la nature. Bien à loisir elle prit la mesure De sa vengeance avecque son injure : Le malheureux de son enfant soupa. Quel désespoir! Les Dieux, touchez du tourment qu’elle endure, En rossignol changèrent sa figure ; Son petit bec à chanter s'occupa, Et Philomèle en belle voix pipa, Ayant toujours au cœur son aventure. Quel désespoir! Les paysans ont parfois des idées étranges sur la na- ture des animaux et sur les causes qui les font agir dans telles ou telles circonstances. De là des légendes extraordinaires. J'en citerai deux; d’abord un conte nivernais (3) : LE ROSSIGNOL ET L'ANVO « Dans les temps, le Rossignol n'avait qu'un œil, et l’'Anvo, qui est borgne aujourd’hui, avait deux yeux. Le Rossignol, invité à une noce, était contrarié d'y pa- raitre avec sa difformité, Il va trouver l’Anvo et lui dit : — Camarade, veux-tu me prêter un de tes yeux, pour que je puisse faire bonne figure à la noce où je suis invité ? — Me le rendras-tu ? — Dès mon retour, je te le jure! Le Rossignol eut beaucoup de succès à la noce ; on le complimenta sur ses beaux yeux, et il en fut si fier qu’il refusa de rendre à l'Anvo celui quil lui avait em- prunté. L'Anvo lui dit : | — Tu te conduis comme un Mandrin; mais je me vengerai tôt ou tard, de nuit ou de jour, pendant ton sommeil. — Eh bien, répondit le Rossignol, je ne dormirai jamais. Et il tint parole. (1) Idylle VIII, v. 31. (2) Fables d'Esope en quatrains, dont ily a une partie au labyrinthe de Versailles. (3) Revue des traditions populaires. Paul Sébillot, directeur; Paris, 1886-1907, 21 vol. in-8°. 434: LE NATURALISTE Une nuit, pourtant, il s'endort de fatigue au milieu d’une vigne; les vrilles d’un jeune cep s’enroulent au- tour de son cou; ilse réveille en. sursaut, se croit pris par l’Anvo, se débat, et se dégage non sans peine. À la pointe du jour, il voit son erreur et se rassure; mais, depuis ce moment, il ne dort plus, et, pour se tenir en éveil, il chante : La vign’ pouss’, pouss’, pouss’, pouss’, Je n'dors ni nuit{ni jour. » Mais aussi, pourquoi, à ces époques lointaines, le ros- signol ne dormait-il pas la tête etle cou sous l’aile ?.… Voici qui est mieux imaginé (1) : TRADITION DU DAUPHINÉ « Voulez-vous savoir pourquoi le rossignol chante pendant la nuit? Une nuit il dormait dans une haïe. Il se reposait sur ane branche où grimpait, en s’entortillant, un chèvre- feuille. Dans un tour de spirale le chèvrefeuille lui en. laça une patte et le retint captif. Le rossignol, à son réveil, se mit à crier au secours, et il finit par dégager sa patte étreinte. C'est depuis ce temps qu'il chante toute la nuit pour se tenir éveillé, afin de n'être pas pris dans quelque piège. » Du reste, que d’autres superstitions, soit chez les an- eiens, soit chez les modernes! Comme les rossignols, du moins les mâles, passent toutes les nuits du printemps à chanter, les. anciens étaient persuadés qu'ils ne dormaient pas en cette sai- son; par conséquent, ils estimaient que sa chair était anti-soporeuse, et il suffisait de mettre le cœur ou les yeux de cet oiseau sous l'oreiller d’une personne pour ui donner de l’insomnie. Ces erreurs gagnant du terrain et passant dans le domaine de l’art, le Rossignol devint le symbole de la Vigilance. Mais les modernes, qui ont observé de plus près ces oiseaux, se sont apercus que, dans la saison du chant, ils dormaient pendant le jour, et que ce sommeil du jour, surtout en hiver, annonçait qu'ils étaient prêts à reprendre leur ramage. Non seulementils dorment, mais ils rêvent, et d’un rêve de rossignol ; car on les entend gazouiller à mi-voix et chantonner tout bas. On a dit aussi, et bien des modernes le croient encore, que les père et mère ne soignaient, dans la nichée, que les petits qui montraient du talent et tuaient les autres en les privant de nourriture. On a dit encore qu'ils chantaient beaucoup mieux quand on les écoutait que lorsqu'ils étaient seuls. Toutes ces erreurs dérivent d’une source commune, dit le Dr Chenu : de l'habitude où sont les hommes de prêter aux animaux leurs faiblesses, leurs passions ou leurs vices. Comme: instinct, comme vigilance sur leur progéni- ture, les rossignols n'ont de leçons à recevoir de per- sonne. Voici un extrait d'une lettre de Nervaux à Arago (2) : « Je crois devoir vous communiquer une particularité de la vie du rossignol, de laquelle j'ai été témoin durant la dernière inondation. Une partie de mon jardin a été envahie. Un de ces oiseaux avait fait son nid dans la haie inférieure, où les (1) Revue des traditions populaires. (2) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, tome II, 1836, page 569. eaux montaient avec impétuosité. Inquiet de savoir si elles parviendraient jusqu’au niveau de ce nid, je l’obser- vai plusieurs fois par jour: il se trouvait à six pas envi- ron de la ligne formée par les eaux. Il y avait quatre œufs. Un matin, je n’en vis plus que deux, et je m'aper- cus que l'eau était à quelques lignes de la partie infé- rieure du nid, qui était appuyé sur un fagot d’épines placé pour bouchetu‘e..…. Je pensaï d'abord que les deux œufs qui manquaient avaient été submergés; mais, peu d'instants après, n’en ayant plus vu qu'un seul, j’obser- vai avec attention: et quel fut mon étonnement en voyant les deux oiseaux, rasant la terre en volant avec rapidité en même temps qu'avec précaution, et se diri- geant vers une des parties les plus élevées de mon clos, emportant avec eux le dernier œuf qui restait dans leur ancien nid, et de les retrouver tous ies quatre dans un nouveau, à 150 pas du premier, où depuis, ils sont éclos! Re Comment ces pauvres animaux ont-ils pu porter leurs œufs à une distance aussi grande? Est-ce avec le bec ou avec les ongles ? C’est ce que je n'ai pas eu le temps de voir; mais ce qu'il y a de certain, c’est que les œufs ont été transportés d’un endroit à un autre. » E. SANTINI DE RIOLS. (090000009009000900090000000000000000000000% CURIEUX EMPLOI DES NÉFLES EN MÉDECINE Le néflier, Mespilus germanica, est un arbrisseau de la famille des Pomacées, qui a reçu ce nom latin du grec Mésospilos, demi-fruit, moitié de fruit (son nom français lui venant du celtique (1) nef, tronqué), parce que les nèfles ressemblent un peu à un fruit coupé net par le milieu, où se trouve comme une sorte de cicatrice à re- plis, qui leur ont valu le nom trivial de culs de chien; désignation fort expressive, qui permet de ne plus ja- mais les oublier, ne les ait-on vues qu'une seule fois dans sa vie. On mange les nèfles blettes, quand la gelée a passé dessus, c’est-à-dire de novembre à janvier, en en reje- tant la peau et les noyaux indigestes. Mais on peut les conserver confites dans du sirop. pendant toute l’année, pour les malades atteints de diarrhée, en s’y prenant de la facon suivante : On fait cuire une livre de uèfles dans un demi-litre d’eau avec une livre de sucre, en laissant bouillir le tout pendant une heure à feu doux, jusqu'à consistance de confitures; puis on recouvre les pots, où on a versé cette décoction, d'un papier imbibé d'eau-de- vie, pour éviter les moisissures. On ferme ensuite le tout avec une feuille de parchemin, solidement liée au- tour des pots avec une ficelle. On obtient ainsi un sa- voureux médicament, d'une couleur brune (picéa) carac- téristique, qui est excellent pour les malades atteints de diarrhée chronique, et à plus forte raison de diarrhée passagère. Les selles redeviennent moulées et leur teinte prend la couleur du fruit. Le D' Mercier en ob- tient d'excellents résultats, au double point de vue dela constance et de la rapidité de leur action spécifique. Il y a mieux. Les nèfles ne constipent jamais! Ce merveilleux effet tient sans doute à l’action toni- que exercée par ces fruits sur l'intestin, et peut-être en partie aux sels de magnésie qu'ils renferment. C'est qu'en effet, outre leur mucilage, ces fruits con- (1) C'est de nef, naff, tronqué, blessé, coupé, que viennent les mots nèfles, navré, navrures (blessures, coupures), etc., usités jadis. LE NATURALISTE 135 QU tiennent du tannin, sous forme d'acide cafétannique, ainsi que des sels organiques, tels[que citrates, malates et tartrates alcalins, mais surtout à base de magnésie, dont l’action osmotique à petite dose est connue, sans aller toutefois jusqu'à la constipation. N'est-ce pas une bénédiction en cas de maladie, au lieu de recourir à l'intervention redoutée de l'instrument classique de Diafoirus, d’avoir la satisfaction de pou- voir se traiter avec des<0"80. te es 100 grammes 4 fr. — 2* 2} montéssur carton, se pliant à charnière, avecæillets pour les suspendre 32fr. ne 10e 10 » Emballage sur cadre bois... .... 4 fr. 254 — 85 fr. — 800 » DRAC RUE ES —— 16 » 4 z E ÉÉRPRORESINREISNEE LES FILS D'EMILE DEYROLLE, EDITEURS Dtime.... les 100 grammes 8fr. — 70 » à 46, RUE DU BAC, PARIS SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUE “AS DE TRÈFLE” GRIESHABER Faères & C'E 12, rue du Quatre-Septembre. PARIS (Il:) | USINE MODÈLE à Saint- Maur (Seine Les PLAQUES RITES ED LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, nue DU BAC, PARIS À COQUILLES EUROPÉENNES ET EXOTIQUES A one à prix réduits 245 francs BUT A2 — Molutas er ee TD — TO AMIE OV TEE RSR ARR LI 18 — 51 — Mure EL Te este D Pt Le val — - Strombus et Pterocera..... 31 — DJ — 31 — Pleurotoma .............…. 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Téléphone 277-695 PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE’ MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° SLI, 13 juin 1908 : 1 Etudes sur les Nymphéacées fossiles, P.-H. Frirer. — Rôle de la fécondation croisée “RS | chezles plantes. Dr L. Laroy. — Mœurs et métamorphoses des insectes du groupe des Clérides. Capitaine Xamseu. — La famille des Gérariacées. D' Boucox. — L'infir- mité d’Artaxercès Longue-Main et des membres de sa famille. — Revue scientifique. H. Cour. — Académie des Sciences. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1% DE CHAQUE MOIS « France et Algérie. RS RO er An Tous es autresipays nr ner DD AU — Pays compris dans l'Union postale. . . . 411 » Brxiduinumeérone rie te 0 750 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, 4 BUREAUX DU JOURNAI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS 3 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : { " par Émice Devrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et | Qisea UX, Sen noir, et 14% figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les | 2 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France: 3° Partie Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. [ z % par FAïRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. 22 C Ô | e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = 7? Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle 0 plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. À c & Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 40). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 2 A n ï mau £ a l e par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet = ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer = X TOSSI S, un très grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins a. et de figures de ce volume. à Un volume de 379 pages, avec 27 pl. horstexte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869 figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. Æ 5 par P.-H. Faire, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet = 5 la ntes fossi les ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent a 7 pour l’histoire de tous les fossiles de France. = Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 figures dans le texte, formant un total de 546 figures. a Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'EMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, AUE DU BAC — PARIS (7) A VENDRE CHAMBRES PHOTOGRAPHIQUES D'OCCASION 1° Chambre d’agrandissement et de réduction à 3 corps, 2 soufflets toile, longueur 1 m. 28; 3 planchettes pour clichés à agrandir (8 1/2 x 10 — 9512 — 13 << 18); planchette d'objectif, verre dépoli; 2 châssis simples à rideaux avec 2 intermédiaires 13 >< 18, 2 interm. 9 << 12 et 3 interm. 8 1/2<10; noyer ciré. 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Les figures suivantes montrent comment se comporte la découpure de la marge dans les trois sections, Cas- talia (fig. 5), Cyanea (fig. 7) et Lotos (fig. 8), du genre Nymphæa, indiquées au tableau précédent. Fruits. — À l’état fossile ces organes sont beaucoup plus rares que les précédents. De Saporta a néanmoins décrit et figuré celui de l’Anæctomeria Brongriarti, de l'Aquitanien d’Armissan. Tout le monde connait les fruits du Nuphar luteum et Fig. 6. Feuille du Nuphar luteum, Lin. Ces figures sont réduites environ à demi-grandeur naturelle. … tinguer de celles des Nÿmphées, qui sont entières, à l bords simples ou dentés et divisées à la base en deux lobes plus ou moins écartés. Mais comme le plus souvent l’état fragmentaire des empreintes ne permet pas de voir la feuille dans son ensemble, il est donc indispensable d’avoir recours aux caractères fournis par la nervation. Or,ces derniers sont très suffisants encore pour classer les empreintes dans les genres Nelumbium, Nuphar et Nymphæa et peuvent même servir à distinguer les différentes sections qui ont été établies dans ce dernier. L'examen des figures suivantes (4, 5 et 6) nous dis- pense d’insister, pour le moment, sur le mode de nerva- tion observé dans chacun de ces genres et le tableau dichotomique que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs en donne les principaux caractères : : 1! Henile Hal Ho0s600c 0e oo 2 | — à base divisée en deux lobes... .. 3 2 { À contour CHERE Jostosshasdbagere — Nelumbium — CIMPUQUELE TETE LEE TC CRT — Cabomba Bords toujours simples; nervure primaire beaucoup plus forte que les secondaires ; plus de 40 paires de secondaires sur la 3 longueur de la primaire.............. —= Nuphar Bords simples ou dentés; nervure primaire à peine plus forte que les secondaires; moins de 10 paires de secondaires sur la longueur de la primaire............ 4 \ MareelS Im ple PER EEE REPARER EU — Nymphæa (sec- 4 | tion Castalia) Marge sinuée ou dentée..............,.. 5 Û Marge plus ou moins obtusément sinuée (non“vraiment dentée)"-"""#1"7".01.. — section Cyanea 5 Marge sinuée dentée (dents mucronées ; ÉDITEUSES) Er Eee EE EC OT EN —- SEC HonMIo OS: (4) Voir Le Naturaliste, n° 504, du 107 mars 1908. FA ZI UI | DIN /\ \{ Fig. 7. — Découpure du limbe Fig. 8. — Cécoupure du lim- dans le Nymphæa (Cyanea) be dans le Nymphæa (Lotus) ampla, D. C. Lotus, Indes. ceux du Nymphæa alba. Ce sont des baies sphériques ou pyriformes s’ouvrant irrégulièrement à la maturité, sur- montées par le stigmate radié et couvertes de cicatrices dues à la chute des pétales et des étamines, Dans le genre Nelumbium (fig. 10)le fruit est multiple, il présente exactement la forme d’une pomme d’arrosoir; il est constitué par un nombre variable de carpelles qui TÆ 138 ie LE NATURALISTE sont logés dans les cavités du réceptacle floral devenu ligneux. Chacun de ces carpelles, tantôt complètement sphé- rique, tantôt en forme d’amphore, est surmonté d’un style court, terminé en disque ; il se compose d’un péri- carpe sec, indéhiscent ou incomplètement déhiscent, monosperme. Bien que l'analyse qui précède soit très succincte nous pensons qu'elle suffit à montrer que les seuls organes connus jusqu'à ce jour, à l’état fossile : feuilles, fruits ou rhizomes, fournissent des caractères qui permettent d’in- terpréter d’une manière satisfaisante les restes fossiles Fig. 10. — Fruit multiple du Nelumbium luteum, Willd., montrant chacun des carpelles inclus dans sa cavité respec- tive (d'après Turrn). ayant appartenu à des plantes de la famille des Nym- phéacées. Dans les lignes suivantes nous examinerons plus atten- tivement les espèces reconnues jusqu’à présent en Europe en y ajoutant quelques formes nouvelles dont la découverte est due à nos propres recherches. Nous commencerons par les formes qui paraissent les plus anciennes, c’est-à-dire par celles qui appartiennent au groupe des Nelumbées. NELUMBÉES. Genre Nelumbium. On a pu voir précédemment qw’à la fin de la période crétacique et qu’au début de l’ère tertiaire ce genre parait représenté en Amérique par un nombre relativement élevé d'espèces, alors qu’en Europe, pendant le même temps, deux types seulement semblent se partager le domaine des eaux douces. Beaucoup plus tard, à l’époque aquitanienne, un troisième type, à peine distinct d’ail- leurs d’une forme actuelle, habitait d’une part la région occupée aujourd'hui en France par le département des Basses-Alpes et de l’autre celle qui avoisine les côtes mé- ridionales actuelles de l’Angleterre, De nos jours, ce genre ne comprend plus que deux espèces : Nelumbium luteum, Willd (fig. 11) qui vit dans les eaux douces de l’Amérique boréale et dans celles des Indes occidentales, et le Nelumbium speciosum, Willd. que l’on rencontre dans l'Afrique boréale et l'Asie tropi- cale. Parmi les trois espèces fossiles actuellement connues en Europe, deux sont représentées soit par des feuilles, soit par des rhizomes, et la troisième, découverte par nous dans les « fausses glaises » du sommet de l'argile plastique, par des akènes. Ce sont, suivant l’ordre chronologique : 1° Nelumbium provinciale, de Sap., des lignites aturiens de Fuveau (Bouches-du-Rhône); 2° Nelumbium palæocenicum, nob., des argiles sparnaciennes d’Arcueil (Seine); 3° Nelum- Fig. 11. — Fruit du Nelumbium luteum, Willd. Coupe longi- tudinale montrant la disposition des akènes (d’après H. Baillon). bium protospeciosum, de Sap., des calcaires marneux aquitaniens de Manosque et de Céreste (Basses-Alpes). Cette dernière forme se retrouvant aussi dans les dépôts oligocènes de l’ile de Wight. Examinons chacune de ces espèces en détail. Nelumbium provinciale, de Saporta. Lignites aturiens de Fuveau (1). Les feuilles de cette espèce ont un diamètre de 0,30 à 0,55 centimètres pouvant aller jusqu’à 0,50; la largeur moyenne du pétiole étant de 0,014. Elles présentent 19 nervures rayonnantes et diffèrent des feuilles des espèces actuelles parce que les nervures qui rayonnent du centre, au lieu de se subdiviser bien avant le bord, par une double dichotomie dont les branches se replient en arceaux le long de la marge, émettent des rameaux latéraux qui contractent entre eux des anastomoses et se prolongent en s’affaiblissant pour se résoudre enfin un réseau d’aréoles hexagonales qui bordent la marge ; quant au réseau veineux qui est situé entre les ner- vures rayonnantes et qui les relient, il présente une obliquité plus prononcée des nervures repliées. Nelumbium palæocenicum, Fritel. Argiles sparnaciennes d'Arcueil, fig. 1 (n° 3) de l'ar- ticle précédent (Naturaliste, n° 504, du 1er mars 1908). Alors que l’espèce précédente et la suivante sont re- présentées par des feuilles et par des rhizomes, celle que nous présentons ici aux lecteurs du Naturaliste et que nous avons citée pour la première fois dans les comptes-rendus de l’Académie des sciences (séance du 9 décembre 4907) n'est connue jusqu'à ce jour que par des organes que nous assimilons aux akènes des espèces actuellement vivantes. Ce sont de petits corps oviformes, comprimés par la fossilisation, dont le plus grand diamètre varie entre 0,008 et 0,006 et le plus petit entre 0,0055 et 0,0045, à en juger par les échantillons recueillis par nous dans (1) Nous avons donné, d’après le mémoire de de Saporta, une figure de cette belle espèce, dans notre Paleobotanique de la | France, fig. 101, page 112. (Les fils d'Emile Deyrolle, éditeurs.) LE NATURALISTE 139 ne Lie JORNNRe de. RU ee Le argiles noires lignitifères qui couronnent les fausses glaises à Arcueil (Seine). À leur partie supérieure, ces organes présentent un léger renflement er forme de mamelon terminé par les restes d'un style presque toujours détruit. A la base on distingue plus ou moins nettement une petite cicatrice circulaire comme celle qui existe sur les mêmes organes dans la plante vivante. Comparés aux akènes des espèces actuelles, ces orga- nes ne paraissent différer de ceux du Nelumbium lu- teum, Willd, que par leur taille qui est un peu moindre, comme il est facile de s’en rendre compte par l'examen des figures données ici. Ils m'ont paru particulièrement conformes aux akènes provenant d'un échantillon de l’herbier du Muséum de Paris, étiqueté sous le nom de Nelumbium jamaïceuse, synonyme de l’espèce précédemment citée. (A suivre.) P.-H. FRITEL. ROLE DE LA FÉCONDATION CROISÉE CHEZ LES PLANTES Depuis les recherches de Darwin, il est universelle- ment admis que les plantes tirent avantage de la fécon- dation croisée : les rejetons issus de croisement seraient plus vigoureux que ceux provenant de l’auto-féconda- : tion. Cette doctrine, passée presque à l’état de dogme, se trouve exposée dans tous les ouvrages qui traitent de biologie florale. Il y a cependant des plantes cleistoga- mes, chez lesquelles l’auto-fécondation est la règle. Aussi M. W. Burcx (Biologisches Centralblatt, 15 mars 1908) croit-il pouvoir combattre la théorie généralement admise, et poser en principe que les plantes appartenant à des espèces pures ne retirent aucun bénéfice du eroi- sement, et qu'elles n’ont pas besoin de lui pour conser- ver leur vitalité et leur fertilité. En effet, chez les plantes cleistogames, les Anonacées par exemple, les noyaux cellulaires n’ont, depuis un temps immémorial, subi aucun mélange avec des élé- ments étrangers. Leurs cellules sexuelles sont donc aussi pures qu'on peut le souhaiter, et leurs chromo- somes réalisent toutes les conditions nécessaires à une bonne fécondation: L'erreur de Darwin provient de ce qu'il a envisagé surtout les résultats obtenus par les éleveurs et les cultivateurs. Or, en pareil cas il s’agit de variétés artifi- cielles, chez lesquelles les croisements sont nécessaires pour entretenir la vitalité de la race. En ce qui concerne plus spécialement les végétaux, on peut les diviser en deux catégories. Ceux qui sont exposés à ce que du pollen étranger arrive sur le stigmate, ce qui donne lieu à des métis, dont la vigueur et la fertilité sont dimi- nuées. Si ces métis se croisent avec les parents ou avec une autre variété de la même espèce, ils peuvent rega- gner partiellement leur vitalité; les croisements sont donc utiles pour eux. Une seconde catégorie renferme des plantes à auto-fécondation, dont les noyaux cellu- laires restent par suite vierges de toute contamination extérieure. Elles conservent de génération en génération leurs propriétés spécifiques, leur vigueur et leur fertilité. Loin id’être nuisible à la plante, l’auto-fécondation est seule capable de lui conserver ses qualités. S'il en est ainsi on est amené à se demander com- ment et dans quel but ont pris naissance les dispositifs si variés qui paraissaient destinés à empêcher lauto- fécondation et à assurer la fécondation croisée. Tout d'abord une objection se présente aussitôt à l'esprit. Si les croisements étaient aussi utiles à l'espèce que le veut la théorie courante, le système le plus simple pour les assurer était que les plantes restent dioiques, ou tout au moins monoiques. En elfet, lorsque comme chez les saules ou les pins les fleurs mâles et femelles sont portées sur des pieds ou tout au moins sur des rameaux différents, il va de soi que la fécondation croisée est la règle. Or, c’est juste- ment chez les Phanérogames les plus perfectionnées qu’on voit les organes mâles et femelles réunis dans une même fleur, et que se présentent les combinaisons les plus curieuses pour assurer la fécondation croisée. C'est chez les Orchidées et les Asclépiacées que ces dispositifs atteisnentle maximum de complication. Est-il bien sûr que leur but soit toujours rempli ? Observez des Orchidées indigènes. Elles offrent à l'insecte un reposoir sur leur labelle ; leur pollen visqueux se colle à sa tête au moment où il va chercher le nectar. La pollinie se déplace et se porte en avant, de facon à venir au contact du stigmate de la fleur que l’insecte va visiter ensuite. Que résulte-t-il de toutes ces complications ? Bien souvent, à la fin de la saison, beaucoup d’ovaires n’ont pas été fécondés. J'ai dans mon jardin une cinquantaine de pieds d’As- clepias. Chez ces plantes, il y a dans la fleur cinq cornets qui sécrètent une grande quantité de nectar. Chacun d'eux fait face à l’une des anthères placées autour de la colonne stigmatique. Entre chaque anthère et la sui- vante se trouve un rétinacle visqueux à chacun desquels sont fixées deux masses polliniques appartenant à deux anthères voisines. Les insectes, attirés par la couleur et l'odeur suave des fleurs d’Asclepias, sont contraints, pour pouvoir recueillir le nectar au fond des cornets, de se poser sur le sommet de la fleur, les jambes crampon- nées dans les intervalles qui séparent les anthères. Dans cette position, les pattes rencontrent un ou plusieurs réuinacles et, lorsque l’insecte s'envole, il entraine avec lui un certain nombre de pollinies. Celles-ci forment d’abord deux à deux un angle obtus; mais au bout de peu de temps, les tiges qui les portent se rapprocbent de facon que les deux pollinies fixées à chaque rétinacle arrivent presque au contact l’une de l’autre, ce qui leur permet de pénétrer dans la chambre stigmatique d'une autre fleur d’Asclepias visitée par l'insecte. La fécondation croisée semble donc assurée de la facon la plus parfaite. Les fleurs sont visitées Journelle- ment par une foule de Diptères et d'Hyménoptères, no- tamment par des Bembex. Chacun de mes cinquante pieds d'Asclepias porte des centaines de fleurs. Or, à la fin de la saison, j'obtient en tout et pour tout deux ou trois ovaires fécondés. On me dira peut-être que les Asclepias ne sont pas indigènes en France et que les insectes capables d'assurer leur fécondation font défaut dans notre faune. Mais c’est justement ce qui les met — et avec elles toutes les plantes qui sont dans le même cas — en état d'infériorité, en empêchant la dissémi- nation de l’espèce. Les dispositifs qui sont censés favoriser la féconda- tion croisée sont donc loin d’être aussi avantageux à l'espèce qu'on l’a cru. En ce qui concerne la protandrie 140 LE NATURALISTE] et la protogynie, ce sonc là des particularités d’organi- sation, qui n'ont rien à voir avec l'adaptation aux con- ditions extérieures. Il en est de même des autres carac- tères floraux. ; Il semble en somme que, par variation brusque ou mutation, la fleur ait, dans un certain nombre de cas, perdu la possibilité de se féconder elle-même. L’extinc- tion de l'espèce a parfois été la suite normale de ce phé- nomène. C’est ce qui expliquerait pourquoi les divers groupes d’Orchidées sont si éloignés les uns des autres : toutes les formes intermédiaires se sont éteintes, parce que l’autofécondation est devenue impossible. Dans d’autres cas l'espèce a pu être sauvée, parce qu'elle a développé des dispositifs capables de favoriser la fécondation croisée : la fleur attire les insectes en leur offrant du nectar, elle prend une forme telle quele pollen soit forcément entrainé d’une fleur sur l’autre. Mais ces dispositifs ne sont pas primitifs, comme on le croyait. Ils ne sont qu’un pis-aller, et assurent tant bien que mal la fécondation croisée, lorsque l’autofécondation est impossible, D’ L. LaLoy. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des insectes du groupe des CLÉRIDES {1}. DEUXIÈME GROUPE. Corps ventru, rouge ou rose, assez velu, 10 ocelles. G. Thanasimus, Lat. 1. — Formicarius, Linné, Mulsant, loe. cit., 4, p. 45. Larve, Perris, ins. pin. marit., 1856, p. 208, pl. 10, fig. 269-275. 4 Longueur, 18 millimètres; largeur, 2 millim. 5. Corps charnu, rougeûtre, velu, à milieu dilaté, subdé- primé en dessus comme en dessous, à région antérieure un peu atténuée, à région postérieure bifide. Téte cornée, ovalaire, couverte de longs cils, rougeâtre foncé, deux fosseites au bord antérieur, deux sur le front, épistome membraneux confondu avec la lisière frontale, labre large, frangé, peu échancré, mandibules fortes, noires, avec saillie à la base de la tranche in- terne et deux longs cils ; mâchoires larges, à lobe court, conique, continu, frangé, palpes de trois articles, le premier long, le deuxième court, le troisième conique, lèvre inférieure échancrée, bilobée, palpes à article basi- laire court ; antennes de quatre articles, le premier tron- conique, blanchâtre, rétractile, deuxième obconique, rétractile aussi, troisième court à boutunicilié, quatrième grêle à bout cilié, avec petit article supplémentaire à sa base, tous ces organes roussâtres ; ocelles au nombre de cinq disposés en deux séries transverses, la première de trois, l’inférieure de deux plus gros. Segments thoraciques subdéprimés, velus, rougeñtre clair, le premier couvert d’une plaque subcornée discoi- dale rougeûtre, avec ligne médiane noirâtre commune aux segments suivants, deuxième et troisième un peu plus larges avec deux petites plaques formant tache elliptique. Segments abdominaux à milieu dilaté, de couleur rose, disposés en taches transversales dorsales et longitudi- nales sur les côtés, les huit premiers longés par trois RER PRE PR CRE RE ne (1) Voir Le Naturalisle, n° 510. petits bourrelets latéraux ; segment anal arrondi avec plaque subcornée marquée de deux fossettes contiguës et prolongé par deux crochets noirâtres, droits et à pointe arquée, pseudopode subconique. Dessous de la tête avec plaque cornée, quadrisillonnée; des segments abdominaux avec deux bourrelets ré- tractiles. Pattes assez allongées, ciliées de longues soies rous- sâtres avec onglet subulé rougeûtre. Stigmates petits, flaves, à péritrème roussâtre, à leur place normale. Larve carnassière, vivant sous les écorces de larves de toute sorte d'espèces nuisibles à nos bois, Longicor- nes, Buprestes, Xylophages, les poursuivant dans leurs refuges, pénétrant d’une galerie à l’autre, semant ainsi un peu partout la mort et le carnage; parvenue à son entier développement, elle se ménage, au fond de l'abri où elle se trouve, une loge oblongue qu’elle enduit d’uae couche mucilagineuse blanche et s’y transforme. Nymphe. Longueur 13 millimètres, largeur 4 milli- mètres. è Corps de couleur rose, parsemé de poils duveteux, en particulier sur la tête, sur les régions thoracique et abdominale ; segment anal prolongé par deux papilles coniques, divergentes, peu allongées. La phase nymphale a une durée de douze à quinze jours. Adulte. Pas rare au printemps sur les arbres forestiers ou sous leurs écorces, chasse de jour toute la gent ento- mologique qui se hasarde à stationner sur le lieu de son habitation : est utile en nous débarrassant à l'état de larve comme à l’état adulte d’une foule de ravageurs; hiverne sous les écorces ; on le trouve quelquefois dans nos maisons; c'est en avril que la femelle dépose à l’en- trée de la galerie des Xylophages sa ponte qui se com- pose de 50 à 60 œufs. 2. — Rufipes, Brahm, Muls., loc. cit., 2, p. 58. Larve, Xambeu, 1°° mémoire 1893, p. 146. | Longueur 12 millimètres, largeur 2 millimètres. Corps charnu, rougeâtre, à pubescence brunâtre, sub- déprimé aux deux faces dorsale et ventrale, subatténué vers les deux extrémités, la postérieure en double pointe. Téte cornée, noire, lisse, striée en long, avec points enfoncés et longs poils roux, labre courtement frangé, rougeûtre, articles des palpes maxillaires annelés de testacé, antennes courtes, rougeâtres, ciliées, article supplémentaire très petit. Segments thoraciques rougeâtres, avec longs cils en particulier sur les côtés, le premier avec plaque rou- geâtre et bords latéraux testacés, les deuxième et troi- sième un peu plus larges avec plaque rougeûtre et bords testacés. ® Segments abdominaux avec longue pubescence rousse, peu atténués, les huit premiers rougéâtres, transverses, avec léger bourrelet latéral, neuvième rougeâtre, corné, granuleux, avec longs poils, armé de deux forts crochets noirs, Cornés, à pointe rougeàtre et arquée. Dessous de la tête foncé, corné, bisillonné, des seg- ments thoraciques rougeâtre clair, avec longs poils, le premier corné, les deuxième et troisième membraneux, les segments abdominaux de couleur foncée, diverse- ment impressionnés avec intervalles relevés, pseudo- pode saillant à fente transverse ; pattes, stigmates et autres organes non décrits comme daus la larve du CI. Formicarius. LE NATURALISTE a Sous les écorces des pins morts habitées par la [larve d'un Bupreste, le Melanophila cyaneadont elle se nourrit, on trouve cette larve ; vive et alerte, elle mène une exis- tence très active : elle entre dans les loges nymphales, y dévore les paisibles nymphes de Melanophila ; fin juin, arrivée au terme de son évolution larvaire, elle se trans- forme dans une loge dont elle enduit les parois d'une couche blanchâtre. Le corps de la nymphe en entier rougeâtre se termine par deux courtes excroissances. Adulte. N'est pas rare en juillet ainsi qu’en août dans les bois de pins de Lentilly, près de Lyon ; dans ceux de Coubezet et du Canigou, non loin de Rie : il se tient de préférence sur les jeunes pins morts de l’année précé- .dente conservant encore leurs feuilles aciculaires : on le fait tomber en battant l'arbre au parapluie. 3. — 4 Maculatus, Schal Muls., loc. cit., 3, p. 56. Larve, Perris,ins. pin.,marit., 1854, p.213, pl.18fig.276. Longueur 9 millimètres, largeur 1 millimètre. Corps d'un grisâtre foncé, marbré de rougeâtre, plaque du premier segment thoracique cornée, subtriangulaire, crochets terminaux subferrugineux, dessous de la tête quadrisillonné, les deux sillons médians les plus longs. Cette larve a beaucoup de rapports communs avec celle du C. formicarius, elle vit sous les écorces de pins morts au détriment des larves Xylophages qui les ron- . gent, des chenilles de Tinéides aussi. Adulte. Parait en mai et en juin, court avec vitesse sur les troncs des vieux pins vivants à la recherche des insectes Xylophages, n’est pas très commun. G. Clerus, Geoffroy. 1.— Mutillarius, Fab. Muls., loc. cit., 1, p. 45. Larve, Perris, armal. linn., Lyon, 1863, p. 294, pl. 1, fig. 2-4. Longueur 18-20 millimètres, largeur 3 millimètres. Corps charnu, subdéprimé, à région antérieure un peu atténuée, renflé vers le milieu, d’un rose vif frisant . le rouge. Tête velue, cornée, brunâtre, un peu plus longue que large, à bord antérieur creusé de deux fossettes arron- dies et de deux oblongues sur la lisière avec laquelle se confond l’épistome qui est membraneux, labre large échancré et frangé de petits poils roux, mandibules fortes, arquées, biciliées, à pointe noire; mâchoires lon- gues, lobe court, conique, courtement frangé, palpes -triarticulés, les deux premiers articles égaux, le troi- sième un peu plus long, grêle, conique ; lèvre peu saillante, biciliée, palpes biarticulés, l’article basilaire court ; organes buccaux testacés à articulations roussà- tres ; antennes à premier article brunâtre, rétractile, tronconique, deuxième cylindrique, troisième petit, à bout bicilié, avec petit article supplémentaire à sa base; ocelles au nombre de cinq disposés en deux séries obli- ques, transverses, en arrière de la base antennaire, la supérieure de trois, l’inférieure de deux. Segments thoraciques velus, rose vif, couverts, le pre- mier, d'une plaque discoïdale rousse, subcornée, fui- sante, avec ligne médiane noirâtre commune aux . deuxième et troisième qui sont couverts de deux petites plaques forinant deux taches elliptiques. Segments abdominaux rougeûtres, hérissés de longs poils fins et roussâtres, les huit premiers avec trois bour- relets, le médian le plus accentué et deux boursouflures rétractiles en dessous ; segment anal velu, arrondi, sub- corné, avec plaque traversée par deux légers sillons, terminé par deux crochets marron foncé, droits à la base, à bout recourhé ; pseudopode rétractile. Stigmates à leur place normale. Cette larve, à instincts carnassiers, fait la guerre sous les écorces des troncs de chêne aux larves du Phyma- todes variabilis, sous les écorces de l’orme à celles de Saperda Anthaxia et Lampra; prête à se transformer, elle se ménage une loge dont elle enduit les parois d’une matière gommeuse blanchâtre. Cette larve a beaucoup de rapports communs avec celle du Cl. Formicarius. Nymphe. Corps rose, parsemé de poils, segment anal prolongé par deux crochets divergents, à bout brunâtre et corné. Adulte. On le trouve durant le cours de la belle saison sur les vieux arbres ou sous leur écorce,’ aussi quelquefois dans les fagots, où il chasse aux insectes. G. Trichodes, Herbst. 1. — Alvearius, Fab. Muls , loc. cit., 3, p. 81. Larve. Mulsant, Angusticolles, 1863, p. 85. Tongueur, 12 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps allongé, peu convexe, rose rougeûtre vif, plus accentué sur les flancs, hérissé de longs poils roussâtres, arrondi à la région antérieure, la postérieure bifide, Tête cornée, convexe, ligne médiane flave b'furquée au vertex, disque rougeâtre, obscur sur les autres points, parsemée de longs poils roussâtres; épistome transverse, labre arrondi, frangé ; mandibules noires, arquées ; mâ- choires à lobe réduit, palpes triarticulés, menton allongé, lèvre rétrécie, palpes à articles coniques, antennes à article basilaire conique, blanchâtre, rétractile, les deuxième et troisième brunâtres, le terminal grêle, conique à bout unicilié avec petit article supplémentaire à sa base ; ocelles petits, orbiculaires, au nombre de cinq, trois en première rangée, deux en deuxième. Segments thoraciques à peu près égaux, larges, le pre- mier avec plaque cornée, noirâtre et ligne médiane flave, les deuxième et troisième roses avec sillon transverse. ù Segments abdominaux, couleur des précédents, un peu plus courts, les huit premiers à peu près égaux avec léger sillon transverse, le neuvième couvert d’une pla- que noire, armé de deux crochets coniques, brunâtres, à bout un peu arqué et dont la larve se sert pour se défen- dre ; pseudopode rétractile. Dessous de la tête quadrisillonné, des segments rosâ- tres, membraneux, couverts de longs cils. Pattes brunâtres, avec longs poils clairsemés, tachées de noirâtre à la base des hanches; onglet noirûtre. Stigmates petits, orbiculaires, flaves, à péritrème rou- geätre, à leur place normale. Larve carnassière vivant des vers contenus dans les alvéoles des abeilles maçonnes et des mégachiles ; en juillet elle arrive à son plus grand développement. Adulte. On le trouve en été assez communément sur les fleurs des Ombellifères et des Achillées. 2. — Apiarius, Linné, Mulsant, loc. cit., 2, p. 11. Larve, Blanchard, mœurs, 1845, T. II, p. 80. Corps d’un rouge vif, identique comme forme à la larve du T. Alvearius que nous venons de décrire, sauf que la plaque du premer segment thoracique est obtrian- gulaire. La femelle dépose ses œufs dans les nids des abeilles maconnes et autres apiaires ; les larves dès leur nais- sance pénètrent dans les cellules habitées par les vers x 3 142 LE NATURALISTE qu'elles dévorent en vue de leur alimentation, passant d'une cellule à l’autre jusqu’à leur complet développe- ment, alors, elles se faconnent une loge qu'elles endui- sent d'une matière gommeuse et s’y nymphosent. Adulte. N'est pas rare en été sur les fleurs en om- belle ; selon certains auteurs, l'adulte pénétrerait libre- ment de jour dans les ruches d’abeilles habitées. TROISIÈME GROUPE. Corps linéaire, blanchâtre ou marbré, presque glabre, avec vesiiges d'ocelles. G. Denops, Stev. 1. Albofasciatus, Charp., Mulsant, loc. cit,. p. 33. Larve. Mulsant, Ann. Soc. Lyon, 1863, p. 280, fig. 2-4, pl. 1. Longueur, 11 à 13 millimètres; largeur,2 millimètres. Corps charnu, linéaire, blanc jaunâtre, quelques poils roussâtres à la tête, au premier segment thoracique et au segment anal, à région antérieure peu atténuée. Téte étroite, subdéprimée, cornée, luisante, ferrugi- neuse, lisière frontale noirâtre, ligne médiane bifurquée au vertex; épistome court, transverse; labre semi-ellip- tique frangé ; mandibules peu arquées, ferrugineuses, à pointe noire ; mâchoires courtes, lobe long cilié ; palpes triarticulés, l’article terminal long ; lèvre inférieure courte, bilobée ; palpes biarticulés ; antennes de quatre articles, le premier grand et épais, deuxième long, troisième court, quatrième obliquement tronqué, grêle, acuminé, avec poil au bout et petit article supplémen- taire conique à sa base ; ocelles, au-dessous de l’inser- tion antennaire estune protubérance lisse, peu saillante, ocelliforme. Segments thoraciques blanc jaunâtre, le premier carré avec bande roussâtre transverse au tiers antérieur arquée en arrière et interrompue au milieu, deuxième et troisième même forme avec bande transverse mé- diane. Segments abdominaux peu convexes, le premier un peu plus court que les sept suivants qui sont égaux, trans- verses; le neuvième un peu plus court, arrondi, terminé par deux crochets ferrugineux à bout noirâtre, droits à la base, puis brusquement arqués ; segment creusé en gouttière entre la base des deux crochets et pseudopode peu saillant en dessous; un long bourrelet latéral ré- tractile, pouvant aider aux mouvements de la larve, longe les flancs. Pattes longues, grèles, ciliées, terminées par un onglet peu arqué. Stigmates à leur place normale. Dans les réseaux sarmenteux de la vigne vierge rongés par nombre de larves lignivores des genres Xylopertha, Sinoxylon et Agrilus, cette larve passe son existence toujours dans les galeries creusées par les larves des Xylophages et vivant d'elles. A son entier développement, elle s’installe au fond de la galerie de sa dernière victime, tapisse les parois intérieures d’une légère couche de vernis incolore peu apparent et se transforme. Nymphe, de la couleur de la larve ; elle n'offre aucune particularité digne d’être signalée; son corps est moins cilié que celui des genres voisins. Adulte. On le trouve dans les galeries des Xylophages qu'il a pourchasséscommelarve;il est doué d'une grande -agilité et évite le danger soit par le vol, soit en se faufi- lant dans l’intérieur des galeries ; parait en juin et en . juillet. G. Tarsostenus, Spin. 4. Univittatus, Rossi, Mulsant, loc. cit., p. 103. .Larve. Perris, métam., Liége, p. 238, pl. V, fig. 20-28. Longueur, 8-10 millimètres; largeur, 2 millimètres. Corps charnu, grêle, linéaire, subcylindrique, blan- châtre marbré de rougeâtre, couvert de poils duveteux, épars. Tête cornée, roussâtre, à lisière rougeûtre, à angles arrondis, fossette transverse sur le front; épistome tra- pézoïdal, petite saillie à la base; labre transverse, frangé ; mandibules ferrugineuses, à pointe noirâtre, avec légère saillie au tiers antérieur interne ; lobe maxillaire très court, frangé ; palpes assez longs, un peu arqués, de trois articles, le terminal le plus long ; lèvre inférieure échancrée, avec palpes à article terminal allongé ; an- tennes à premier article tronconique, rétractile, le deuxième court, rétractile aussi, (roisième à bout bicilié, quatrième grêle, avec petit article supplémentaire à sa base; ocelles au nombre de quatre taches blanchâtres disposées en losange. Segments thoraciques blanchâtres, ciliés, à angles arrondis, le premier en entier couvert d'une plaque roussâtre, deuxième et troisième sans taches. Segments abdominaux de couleur blanchâtre, marbrés de rougeûtre, ciliés, les cils disposés en séries, six dor- sales, quatre ventrales, deux latérales, les huit pre- miers à peu près égaux, le neuvième prolongé par deux crochets cornés, parallèles, à pointe arquée et ferrugi- neuse; pseudopode rétractile. Pattes assez longues, ciliées, avec long onglet rou- geâtre un peu arqué. Stigmates à leur place normale. Larve carnassière recherchant pour s’en nourrir les larves du Lyctus Canaliculatus qui vivent dans l’aubier des troncs de chêne; prête à se transformer, elle se mé- nage une loge dont elle enduit les parois d’une matière incolore, Nymphe. Corps subelliptique, avec poils blanchätres, à base subbulbeuse, au bord antérieur du. premier seg- ment thoracique, à la région dorsale et aux genoux; segment anal prolongé par deux petites papilles iver- gentes. Adulte. Parait en juin; on le trouve sur les écorces des chènes qui ont abrité ses premiers états et sur les tas de büches exposées au soleil. : (A suivre.) CAPITAINE XAMBEU. ES TOOUEETOEETEETELTTERUELTT TUE TUETETTTTTILTLLSS LA FAMILLE DES GÉRANIACÉES La famille des Géraniacées est d'autant plus intéres- sante, qu'elle ne renferme qu'un petit nombre de genres, dont trois seulement sont bien connus de tous les Bota- nistes parisiens : Deux genres sauvages, Erodium et Geranium, et un genre exotique, cultivé partout depuis une soixantaine d’années, qui nous est venu d'Angle- terre (nous dirons bientôt pourquoi); c’est le Pelargonium, que le vulgaire confond éternellement: avec les vrais Géraniums, dont la fleur est cependant tout autre, si l'on se donne la peine d’y regarder d’un peu près. Disons-le tout de suite. Bien que certaines espèces de vrais Géraniums méritent d’être cultivées dans nos jar- LE NATURALISTE 143 dins paysagers, comme fournissant de belles plantes buissonneuses, tous les Géraniums du vulgaire sont des Pélargoniums exotiques, qui sont originaires du Cap et des régions voisines. Le plus commun de tous, celui que l'on voit partout et quiest le plus anciennement connu, le P. inquinans, nous vient de l'ile Sainte-Hélène, située sous les tropiques ! Son nom de Pélargonium tachant ou salissant est dü au suc de ses feuilles, qui fait des taches, couleur de rouille brunâtre, aux doigts qui les cueillent. Ce sont ses fleurs d’un rouge éclatant, qui lui ont valu la faveur dont il jouit partout, malgré son odeur forte, qui n’est pas toujours agréable, sauf dans quelques espèces particulières, à fleurs moins colorées, ou d'une teinte plus pâle. Les Anglais, qui raffolent de cette cou- leur (jusqu'à la mettre sur le dos de leurs soldats et de leurs généraux), ont cultivé cette espèce les premiers, sur une très grande échelle, jusque dans les pots de fleurs placés sur le rebord des fenêtres. Cela n’est pas étonnant, puisque l’île d’où elle provient est une des pot:- sessions anglaises en Afrique. .… Le mot rouge, roth en allemand, vient du germanique rot, dont le sens primitif est illustre, comme si le rouge était considéré comme la plus jolie de toutes les couleurs. Il est vrai que d'autres espèces de Pélargoniums sont roses ou d’un blanc rosé; mais elles présentent alors d’autres qualités, qui les font apprécier aussi. En quoi donc les Pélargoniums diffèrent-ils des vrais Géraniums ? Le voici. D'abord ce sont tous des plantes exotiques, à couleurs vives, tandis que les vrais Géraniums sont des plantes sauvages, francaises ou tout au plus européennes, dont les fleurs ont un éclat moins vif, bien que leur colora- tion puisse parfois être très foncée. De plus, comme ce sont généralement des Géraniums de montagnes (Caucase, Pyrénées, etc.), qui sont parfois cultivés dans nos jardins, il s'ensuit: que ce sont des plantes de pleine terre, qui supportent le {#oid de nos hivers, tandis que les Pélargoniums, étant des plantes du Cap et despays chauds, ont besoin d'être réempotés pour être abrités dans les serres tempérées, durant la saison rigoureuse. Ils gèlent d'autant plus facilement, que leurs tiges sont épaisses, tandis que celles des vrais Géraniums sont beaucoup plus minces, bien que cer- tains d'entre eux aient de grosses souches souterraines, qui ne craignent pas autant les gelées. Mais la grande différence entre ces deux genres, au point de vue purement botanique, se voit dans le calice à cinq sépales, dont l’un présente une particularité bien singulière, qui échappe toujours à l’attention du vul- gaire, lequel n’y regarde malheureusement pas de si près, et dont toute l’attention se porte sur la corolle et non sur les autres parties constitutives de la fleur. Le monde voit bien les éperons des pétales, là où il y en a comme dans l’Ancolie et la Linaire, mais il ne voit pas celui du calice. qui existe à la queue de la fleur! C'est qu'en effet un des sépales du calice du Pélargonium se prolonge, par sa base, en un long éperon, creux et étroit, sur le pédicelle, où son extrémité se détache, en y for- mant une petite saillie, de la grosseur d’une tête d’épin- gle, à sa terminaison. Voilà où git le pot-aux-roses! . Voilà le caractère distinctif fondamental du genre Pé- largonium, tandis que le vrai Géranium et l’Erodium n'ont rien de tout cela. Il en résulte que, sans voir la plante ni même la fleur, un botaniste tranchera de suite la question, en priant seulement qu'on lui présente la queue de la fleur, ou même son extrémité sous la corolle, c’est-à-dire un des nombreux pédicelles de la plante en fleur, dont le nom est en litige. De là ce dicton proverbial : Montrez-moi la queue de la fleur, et je vous dirai si c'est un Géranium ou un Pélargonium ! Cent fois sur cent, c'est-à-dire tou- jours, il suffit que le public parle de Géranium, pour qu’on soit sûr que c'est le Pélargonium, dont il s’agit! Cela ne rate jamais, ou du moins, c’est bien rare. Un dernier caractère distinctif, bien que variable, c'est le suivant. Les Pélargoniums sont des plantes toujours vivates, tandis que les Géraniums sont tantôt des plantes annuelles et tantôt des plantes vivaces. Il est . vrai que c’est sans importance, parce que les vrais Gé- l { raniums cultivés sont précisément choisis parmi les espèces vivaces. Le caractère tiré des feuilles est plus important, bien qu'il ne soit pas absolu, et ce caractère, le voici. Les Erodium ont des feuilles pinnatifides ; les Géraniums ont des feuilles palmatifides, simples ou pennifides, tandis que les Pélargoniums ordinaires ont générale- ment les feuilles incomparoblement moins découpées, et plus arrondies, enfin plus larges à proportion, mais c'est là un caractère secondaire, pouvant offrir des exceptions. Quant à la différence entre les deux genres sauvages de la famille, Erodium et Geranium, outre le caractère général de leurs feuilles (qui peut tromper dans certains cas), elle consiste en ceci : Le premier genre a cinq éta- mines fertiles et cinq stériles, tandis que le deuxième a ses dix étamines fertiles. Un dernier caractère qui à son importance, quand la plante a cessé de fleurir pour monter à graines, c’est le suivant ; il est tiré de la déhis- cence du fruit. Chez les Erodium, les arêtes des car- pelles mürs sontenroulées en tire-bouchon, tandis que, chez les Géraniums, elles sont recourbées en arc ou en ressort de montre, toujours sur le méme plan. Voilà la grande différence! On dira : Ce sont là de bien minutieux détails. Sans doute, mais la Botanique ne se compose que de cela, et ce sont, en outre, des caractères d’une importance extrême. Car cela suppose une force vitale propre très différente, dans ces deux genres de plantes de la même famille, si voisins l’un de l’autre en apparence. On a essayé de les confondre, mais il n’y a pas moyen ; au contraire, il pourrait se faire qu’on démembrât un jour le genre Géranium, pour mettre à part les espèces qui (comme le Bec de Grue) ont des feuilles palmées à divi- sions pinnatifides, rappelant beaucoup celles des Ero- dium. On en ferait alors trois genres sauvages, au lieu de deux. Ce nom bizarre d'Erodium n’a rien à voir avec Hérode, mais avec Héro. En effet, ce nom vient d'un mot grec, qui veut dire que le fruit de cette plante a la forme d’un bec de héron. Quant au nom du Géranium, qui vient d’un mot grec qui veut dire grue (à barbe de vieillard à cause de la houppe de plumes qui lui descend de la nuque sur le cou), il veut dire que son fruit Ggure un bec de grue. Le nom du Pélargonium vient également d’un mot grec qui veut dire cigogne; allusion à la forme du fruit, figurant un bec de cigogne. À ce propos, on remarquera que les Pélargoniums ne fructifient pas souvent chez nous. Ce caractère peut être utile à rete- nir. Il est vrai que, dans le Midi de la France, ces plantes doivent fructifier plus aisément qu'à Paris. 1o Le genre E:odium. Toutes ses espèces sont annuelles. Le plus commun de nos Erodiums est l'E. cicutarium, ainsi nommé parce que ses feuilles pinnatifides rap- pellent celles de la ciguë, découpées sur le même patron. On y distingue plusieurs varietés, suivant la forme des lobules résultant de ces découpures: #. pimpinellæfo- lium, dont les découpures sont spatulées comme celles de la Pimprenelle ; E. chærophyllum, dont les découpures sont linéaires-aiguës. Citons encore les espèces suivantes : l’E. moschatum se reconnait à son odeur musquée ; c’est une plante qui croît dans les terrains sablonneux. L’E. ciconium, qu'on trouve dans les lieux secs, a un Lu nom qui siguifie que son fruit ressemble au bec de la cigogne. L’E. maritimum se trouve sur le littoral maritime. L’E. alpinum pousse sur les montagnes du Sud-Est. Ses fleurs sont en ombelle, ses pétales sont violets et plus longs que le calice, dont les sépales sont longue- ment mucronés. On voit cette plante en Italie. 2° Le genre Geranium. Les espèces de ce genre se divisent en deux groupes, suivant qu'elles sont annuelles ou vivaces. C’est seule- ment dans ce dernier groupe, que quelques espèces ont mérité l'honneur d’être cultivées dans nos jardins; toutes les autres espèces de Géraniums sont des plantes sau- vages. Premier groupe. — Les Géraniums annuels. — Toutes ces espèces sont sauvages, Ce groupe se divise lui-même en deux classes suivant que les pétales sont entiers ou échancrés. À. — Géraniums à pétales entiers. Dans ce premier groupe se voit l'Herbea Robert ou à l’esquinancie, encore appelée le Bec de grue, le Gera- nium Robertianum, à pétales purpurins veinés de blane, ce qui leur donne une teinte rosée uniforme, à distance. Que de fois n’en trouve-t-on pas dans les herborisations, à l'ombre des haïes ou dans les marais, avec les feuilles palmatiséquées, à divisions pinnatifides, passant parfois de la teinte verte au rouge brique, comme les feuilles de vigne en vieillissant ! C’est une plante médicinale, vulnéraire, qu’on trouve aussi dans les endroits humi- des, à côté de la grande éclaire et parmi les liserons. Le G. lucidum a des feuilles d’un vert luisant, à cinq lobes profonds, avec des fleurs roses. Le G. rotundifolium a des feuilles arrondies, parta- gées en cinq lobes peu profonds. Cette espèce est aussi commune, que la précédente est rare, dans la Flore parisienne. B.— Géraniums à pétales échancrés. Deux divisions, suivant que la division des feuilles s’avance Où non jusqu’au pétiole. La deuxième division comprend le G. molle, à coques du fruit glabres et ridées, et à feuilles molles ; ainsi que le G. pusillum, à coques pubescentes, non ridées et à pétales dépassant à peine le calice. La première division comprend seulement les G. dissec- um et Columbinum, suivant que le pédoncule des fleurs est plus court ou plus long que les feuilies. Toutes les espèces de ce premier groupe ont des pédoncules multi- flores, et généralement à deux fleurs. Deuxième groupe. — Les Géraniums vivaces. — Ici, une partie des espèces sont cultivées dans les jardins d’agré- ment. Certaines d’entre elles ont des pédoncules mo- noflores, et la plupart ont des pédoncules multiflores. AÀ.— Pédoncules à une seule fleur, rarement deux. Nous citerons surtout le G. sanguineum, qui est une plante buissonneuse à rameaux étalés, cultivée dans les jardins, à feuilles d'un vert foncé et à pétales purpurins très grands, étalés, ovalaires, ainsi que le G. phœum, qui est une p'ante des montagnes, que nous avons été stupé- fait de retrouver dans les Catiches, à Montdidier, où il a été évidemment semé artificiellement, mais où la plante s’est conservée pendant près d’un demi-siècle, malgré les bouleversements causés par la voie ferrée. On en retrouve encore quelques pieds près du moulin, à la sortie du faubourg de la ligne de Montdidier à Amiens. Ce nom de Géranium livide lui vient de sa fleur, qui est d’un violet noir. C’est une plante basse, à larges feuilles vert pâle en dessous, molles, palmatifides, à cinqlobes rhomboïdaux incisés-dentés. Cette plante est toute converte de poils mous et étalés. Les pétales très étalés sont plus longs: que le calice, crénelés et ondulés au sommet. Ses pédoncules sont à une fleur plus sou- 144 LE NATURALISTE vent qu'à deux, sans doute parce qu'elle ne pousse pas dans des conditions normales. B. — Pédoncules multiflores. Le G. pyrenaïcum a des feuilles d’un vert foncé ; c’est une plante rameuse, cultivée dans les jardins, à pétales deux fois plus longs que le calice, à feuilles larges pal- matiséquées et à fleurs d’un rose-lilas, très rarement blanches. Parmi les vrais Géraniums cultivés, citons encore le G. striatum, à feuilles maculées de brun et à pétales bilobés, d'un blanc veiné de lignes purpurines; le G. macrorhysum, à grosses racines, à calice renflé et à pétales entiers, purpurins, et dont les étamines sont longuement penchées hors de la fleur; le G. ibericum, ou le Géranium grandiflore du Caucase, à fleurs très gran- des, violettes ou bleues et comme trilobées aux extré- mités de leurs pétales. Les deux espèces précédentes, exotiques aussi, sont originaires de l'Italie. Dans ce dernier groupe, nous signalerons encore trois espèces francaises sauvages. Ce sont les G. protense, palustre et Endressi (cette der- nière espèce, du Midi, à corolle rose et voisine de la précédente). Le Géranium des Prés est une plante de 80 centi- mètres de haut, dont les fleurs sont dressées en panicule corymbiforme, à pétales purpurins, étalés, du double de la longueur du calice, arrondis du bout. On le trouve dans les prés et dans les bois. Le Géranium des marais est une plante hérissée de poils raides et réfléchis, dont les fleurs ont des pédon- cules très allongés et dont les pétales sont grands, pur- purins, étalés, de la longueur du calice et arrondis du bout. On le voit dans les prés humides. 3° La Mousonia. C’est un genre de Géraniacées dédié à lady Anna Mon- son, qui a fait connaître plusieurs plantes rares de l’Inde. On en connaît une seule espèce, la M. speciosa. Ce qu'il y a de remarquable ici, c'est qu’on y trouve quinze éta- mines au lieu de dix : chiffre très rare. Il yen a seule- ment cinqintérieures et dix extérieures plus courtes. Comme les Pélargoniums, c’est aussi une plante du Cap de Bonne-Espérance. Comme chez le Géranium Ro- bertianum, les feuilles sont palmatiséquées, à cinq segments pinnatifides. Les pédoncules sont uniflores, munis en leur milieu de six à huit bractées verticillées. Les pétales, blanc-rosés, sont veinés de lignes pourprées et dentés au sommet. 4o Le genre Pelargonium. Pétales de deux à cinq seulement, au lieu de cinq, généralement inégaux, par avortement ; dix étamines, dont quatre à sept fertiles et les autres stériles. Plantes originaires du Cap. Nous connaissons surtout les espèces suivantes. P. inquinans, tachant les doigts, à tige épaisse, un peu charnue, à feuilles orbiculaires réniformes, presque en- tières, cotonneuses, et à fleurs en ombelle, à pétales écarlates ou à couleur de chair. Cette espèce vient de l'ile de Sainte-Hélène, où Napoléon l’a vue. P. hederæfolium.— C’est le Pélargonium à feuilles de lierre, charnues, épaisses, glabres, luisantes, sinuées — crénelées, d'un vert sombre. P. zonale. — Pélargonium à feuilles zonées. C’est bien une des trois espèces les plus communes du genre, avec les deux qui précèdent. Ses tiges sont ligneuses à la base; ses feuilles dentées, obscurément lobées, sont munies supérieurement de bandes brunâtres, souvent panachées de blanc ou de jaunâtre. Pétales rougetres ou roses ou même blancs. P. odoratissimum. — Le Pélargonium odorant est re- marquable par sa suave odeur d'essence de rose. Tige | très courte, à rameaux herbacés, longs, diffus. Feuilles LE NATURALISTE 145 molles, arrondies, cordiformes. Pétales petits, d’un rose pâle, fleurs en ombelle de cinq pédicelles, P. triste. — Feuilles hérissées, penniséquées, à segments pinnatifides, à lanières linéaires aiguës. Pé- tales d’un jaune pâle, tachés de brun, odorants le soir. P. quinquevulnerum. — Feuilles hispides, à trois segments multifides, à lanières linéaires dentelées lan- céolées. Pétales d’un pourpre noir bordé de rose pâle, se qui paraît faire cinq taches sur chacune des fleurs de l’ombelle. P. fulgidum. — Feuilles à trois segments sessiles, le médian plus grand pennifide, les autres incisés-dentés. Pétales écarlates. Pédicules floraux rétractés, après la floraison. e grandiflorum. — Plante glauque, grande, feuilles palmatiséquées, à cinq lobes dentés vers le haut. Pédon- cule à trois fleurs. Pétales trois fois plus longs que le ss blancs, les deux supérieurs striés de rouge à la ase. PB Capitatun (Géranium rosat).— Tige diffuse, ombelle mulüflore, serrée en tête. Pétales purpurins, les deux supérieurs rayés, à odeur de rose, fournissant une huile volatile très aromatique ; feuilles cordiformes, lobées, ondulées, mollement velues, dentées. P. tricolor. Feuilles lancéolées, incisées-dentées, velues et blanchâtres. Péiales supérieurs rouges, d’un pourpre nOir à la base, Comme on le voit, les feuilles ont toutes ies formes possibles propres aux autres genres de la famille et à celui-ci, dans le genre Pelargonium. La famille des Géraniacées relie les Malvacées aux Balsaminées, de là la tendance à l’irrégularité de ses pétales, qui finit par être de plus en plus marquée, à mesure que l'on s’y avance. Comme dans les Balsa- minées, la capsule a une graine, qui se détache élastique- ment de l’axe, de la base au sommet, à la maturité, par le déroulement des cinq coques. Dr BouGox. 200000000000000000000008000000000 J'INIRMITÉ D'ARTAXERXES LONGUE-MAIX ET DES MEMBRES DE SA FAMILLE Il y a de par le monde des gens qui se figurent que les antiquaires sont des vieillards moroses, confinés dans des travaux obscurs, au milieu d’antiques débris sentant le moisi: Qu'ils se détrompent! La vérité est que les hypochondriaques eux-mêmes trouveraient mille occasions de se dérider, en étudiant avec eux l'ar- chéologie, à l’aide des médailles des plus anciens souve- rains de la Perse, de la première dynastie. C’est ainsi par exemple, que les Langnan, de Luynes, Lenormant, de Longpérier, etc., nous ont autrefois bien intéressé, avec leurs découvertes merveilleuses : On va pouvoir en juger. Comme nous, en France, les Perses ont eu trois dynasties, qui ont succédé aux Mèdes, aux Assyriens et aux Babyloniens, leurs prédécesseurs dans ces pays si vastes, compris entre l'Inde et la Mésopotamie. Autant de peuples différents, qui avaient eu chacun leurs dynasties propres, avant celles des Perses et des Par- thes. Les trois dynasties des Perses, en laissant de côté celles de ces autres peuples (qui remontent à la tour de Babel, c’est-à-dire au déluge des Hébreux!) sont celles des Achéménides, des Arsacides et des Sassanides. La n'avons ici qu'à nous occuper de la première, qui à ête fondée par le fameux Darius, Darius Ier, fils d'Hydaspe, ou Hythaspès. Il est facile de reconnaitre, à la vue d'une médaille persique, à laquelle de ces trois dynasties elle appar- tient. Et cela, instantanément. En effet, celles de la première dynastie n’ont pas d'inscription, celles de la seconde ont une inscription en lettres grecques, faciles à lire par tout le monde, et celles de la troisième sont décorées de caractères perses, que les savants seuls sont en mesure de déchiffrer et même de traduire! On y trouve en outre le symbole caractéristique de leur Dieu- Soleil, ce n’est plus le Baal des Assyriens, mais Ormusd, qui a donné son nom au détroit, qui met en commun cation le golfe Persique avec l'océan Indien, où débou- chent les eaux du Tigre et de l'Euphrate, après leur traversée du golfe en question. Les médailles de la première dynastie des Perses n'ont pas d'inscription. Mais alors, comment reconnai- tre les noms des rois, dont elles nous ont transmis le portrait à travers les siècles? Les antiquaires se Sont d'abord trouvés bien embarrassés. On le serait à moins! Mais les numismates ont fini par résoudre le problème, en étudiant les traits de chacun de ces potentats Sur leurs médailles. C’est ainsi qu'Artaxerxès Longue-Main s’est fait reconnaître instantanément par son infirmité caractéristique ; d'autant plus qu’elle était double. Il n'avait pas seulement une longue main, il avait encore de grands bras, qui nous rappellent ceux du singe, toute révérence gardée. De même Darius 1° diffère de ses homonymes par un nez qui se porte bien. Tel autre, au contraire, a des narines phénoménales, alors qu’un dernier aura un petit organe nasal fort ordinaire, ou même réduit à presque rien. À ces traits, on à fini par reconnaître les rois de cetie dynastie à leur physionomie, aussi bien que l’on connaît la figure de nos Valois; et ce w’est pas peu dire. Ce qui constituait une difficulté, pour ainsi dire insur- montable au premier abord, est devenu au contraire une source d’érudition de plus. Pour un peu, les antiquaires se chargeraient de faire le portrait de chacun des Aché- ménides, en trois coups de crayon, dans une conférence publique (si leurs auditeurs le leur demandaient), sur le tableau noir, avec un bâton de craie! En langue perse (et même partout ailleurs), le mot Arta, Arton ou Artaud, équivaut tout à fait au surnom de Magne, dans Charlemagne ou Charles le Grand, de sorte qu'Artaxerxès veut tout simplement dire : Xerxès le Grand. Nil sub sole novi ! Rien de nouveau sous le soleil, comme le disait déjà le roi Salomon, dans l’Ec- clésiaste. Bref, il y a la même différence, entre Xerxès et Artaxercès, qu'entre Charles et Charlemagne, ou encore qu'entre notre grand empereur et Carloman, son frère, dont le nom signifie : Le guerrier Charles. Il est curieux de voir que les potentats de la famille des Achéménides avaient parfois des infirmités bien curieuses. Ainsi par exemple son fondateur, le roi Darius, le fils du satrape Hytaspès, avait un nez aquilin fortement prononcé, si l’on en juge par ses médailles, sur lesquelles sa figure devait être plutôt flattée deux fois pour une. D'une part, en effet, on en faisait des dieux, qui exigeaient qu'on les adorât pendant leur vie, d'autre part, malheur aux monétaires qui se seraient permis de faire la caricature de ces souverains tout seconde seule était de la race des Parthes, mais nous | puissants! Ils auraient été, pour le moins, empalés tout 146 LE NATURALISTE vifs, s'ils n’avaient succombé auparavant, dans les tor- tures de la flagellation. Que l’on juge alors des proportions phénoménales que devait avoir son nez, s’il était déjà de cette taille-là, après avoir été réduit par la flatterie à des dimensions plus modestes! On ne peut le regarder sans songer tout de suite aux pays des éléphants de l'Inde, qui n’est pas loin des frontières de l’empire des Perses. Il devait se faire peur à lui-même, quand il avait le malheur de se regarder dans un miroir; ne fût-ce que pour se peigner sa longue barbe. On frémit en songeant à la dimension que devaient avoir ses mouchoirs, surtout quand il était atteint d'un rhume de cerveau. Mais alors, il avait la ressource d'être suivi de porteurs d'accessoires. Un porte-coffret pour les mouchoirs parfumés, sortant du blanchissage, avec un porte-sac à linge, pour recueillir les mouchoirs ayant déjà été utilisés. On sait que la foule des serviteurs est innombrables chez les riches Asiatiques. Ce Darius avait en outre une barbe de sapeur, taillée en pointe du bout, qui lui descendait sur le devant de la poitrine, jusqu’au niveau des deux mamelons, si l’on en juge par ses médailles. Un signalement comme ce- lui-là permet de reconnaître une pièce de monnaie de Darius Ier, sans qu’il soit possible de la confondre avec celles des autres princes de la famille, ses successeurs. Quant à Artaxerxès Ier, surnommé Longue-Main, c'est encore bien mieux: On peut dire de lui qu'il n'avait pas volé son nom! Nous connaissons plusieurs de ses médailles qui se complètent les unes les autres et se confirment mutuellement. On peut dire qu'il cumu- lait, le malheureux ? Non seulement sa main droite avait une longueur exagérée, comme notre Berthe au long pied avait les pieds de son fils Charles le Grand, mais ce qu'il y a de pis, c'est qu'il se recommande à l'attention des naturalistes par la dimension extraordinaire de ses deux bras. Il en résulte que l'extrémité des doigts de sa main droite devait descendre jusqu'au bas du tendon rotulier en avant, de sorte qu'il aurait pu dénouer les cordons de ses jarretières sans se baisser sensiblement, s’il avait voulu s'en donner la peine, ou même se gratter le jarret sans difficulté, dans la saison des mous- tiques, qui pullulaient en Perse à la canicule. Nul doute que ce ne soit de lui que date l’expression tri- viale «avoir le bras long », pour exprimer la puis- sance, Alors que, chez un homme ordinaire qui se tient bien droit, les bras pendants,et qui ramène l’avant-bras en haut en tenant le coude appliqué contre les côtes, la main atteint à peine le dessous du menton; on voit par contre, sur une . des médailles de notre Artaxerxés, l'extrémité de ses doigts arriver jusqu’au sommet de sa tête, dans celte position toute particulière. Il en résulte que ses bras avaient un bon pied de plus qu'ils n’au- raient dû avoir, du moins du côté de la main droite. Sur une autre médaille, qui le représente monté sur un char trainé par six chevaux de front (dont le cocher a l’air d’être terriblement embarrassé par ses six paires de rênes), la main droite de ce roi, ouverte verticale- ment en avant, est tout à fait dans l'attitude de celle d’un prélat romain, qui va donuer la bénédiction ponti- ficale à une grande messe de mariage. Maïs quelle main, grand Dieu! On dirait un de ces grands éventails vu de champ, dont on se sert dans les Indes pour chasser les mouches! sans exagérer, ce roi devait ganter une pointure de la dimension du pied de Charlemagne, S'il nous était permis de dire le fond de notre pensée, il faut avouer qu'il aurait mieux valu que Darius eût la main d'Artaxerxès, et réciproquement, afin que chacun d'eux eût une palette en rapport avec les dimensions de leurs nez respectifs, pour être en mesure de se moucher plus facilement. Alors du moins, on aurait eu la satis- faction de constater chez eux cette harmonie préétablie, si chère aux philosophes à la recherche des causes finales. Sans quoi, ce pauvre Darius n'aurait pas eu de trop de ses deux mains, afin d'en arriver à empoigner son nez, de façon à pouvoir se moucher. Quant à Xerxès, placé entre Darius et Artaxerxès, il avait le nez plus court encore que celui de son succes- seur. On pourrait donc croire que Darius Ier avait acca- paré pour lui seul les nez de toute sa dynastie, si Da- rius II (surnommé Nothus) n'avait pas eu un long nez pointu et fortement aquilin, avec des ouvertures de na- rines extraordinaires, que l’on a comparées irrespec- tueusement aux orifices de l’antre de la sibylle. À ces signes distinctifs, il est impossible de ne pas reconnaitre de suite, sur les médailles, auquel des quatre premiers rois perses de la dynastie des Achéménides on a affaire; bien qu’il n'y ait pas leurs noms gravés sur leurs monnaies : gros nez, longue main, petit nez et na- rines à larges ouvertures, à la base d’un long nez aqui- lin pointu. Avec des nez de la trempe des leurs, Darius fils d'Hydaspe et Darius Nothus devaient faire un bruit de tonnerre en se mouchant, et Jupiter, tout confus, n'avait plus alors qu’à rentrer ses foudres. Artaxerxès II, surnommé Mnémon, avait un appen- dice nasal légèrement bossué ; mais Ochus, son succes- seur, avait le nez aquilin des deux premiers Darius. Décidément, cela tenait de famille! A part cela, sa figure était assez analogue à celle de Darius Ier, sans avoir toutefois sa fameuse trombine. Il eut pour succes- seur Darius III, sur lequel il n’y a rien de spécial à dire. On ne le distingue de ses prédécesseurs que par des si- gnes négatifs, heureusement pour lui. Les infirmités de la famille allaient donc en s’atténuant, avec les généra- tions, grâce au sang des épouses de ces potentats. En effet, les figures des reines des Perses, qu'on rencontre parfois accolées à celles de leurs époux, sont générale- ment d’une beauté ravissante. Telle est du moins l'im- pression qu’elles nous ont toujours produite, à notre connaissance. La tiare qui orne leur tête est aussi très gracieuse et fort originale. Elle se termine parfois par une tête d'oiseau. Dans la seconde dynastie, celle des Arsacides, où les médailles sont en caractères grecs, les souverains sont constamment décorés du titre de philhellènes, où amis des Grecs. On y remarque Osrodès, le vainqueur de Crassus, qui fit de sa peau tannée un tambour !Ila le nez saillant, mais très régulier. C’est de plus un fort bel homme. Les premiers rois de la première dynastie, Xerxès et Darius, avaient envahi la Grèce avec des millions d'hommes; et c'est pour la venger qu’Alexandre le Conquérant dut envahir l'empire des Perses, à son tour. Les deux autres dynasties n’eurent plus qu'à combattre les invasions romaines; nous en relevons bien une vingtaine. Mais le roi Sapor II, qui régna soixante-dix ans, les arrêta net pour toujours, à partir de l’empereur Julien mort en Perse. LE NATURALISTE AAT REVUE SCIENTIFIQUE Emploi du froid pour la conservation des fleurs fraîches. — Les Coccinelles contre les Cochenilles. M. J. Mercier, de Dijon, a présenté, dernièrement, à un concours d'horticulture, une étude méthodique sur lemploi du froid en horticulture.Disons-en quelques mots, d'après M. Aug. Perret. Les expériences effectuées peuvent être divisées en deux catégories principales suivant qu’elles étaient effec- tuées : 4° dans une glacière à quelque distance d’un bloc de glace, à une température voisine de 2° avec un état hygrométrique voisin de 90 % ; 2° dans une cave du frigorifique de Dijon avec une température de 5 et un état hygrométrique de 60 %. Les différences d'hygro- métrie et de température dans l’un et l’autre cas per- mettent déjà de <éterminer les conditions exactes de la conservation des fleurs, étant donné surtout le grand nombre d'espèces sur lesquelles on a expérimenté. Toutes les fleurs étaient placées dans les mêmes condi- tions, dans des vases à demi remplis d'eau et renfermant ainsi environ un litre et demi de liquide. Les Asters accompagnés ou non de leurs feuilles ont été conservés dix jours dans la glacière dans un état de fraicheur remarquable. Ilen a été de même des fleurs et des boutons de bouvardia qui ont résisté trente-cinq jours. Les Chrysanthèmes des prés sont restés en bouton, à demi ouverts, pendant vingt-cinq à trente-deux jours. Même un lot de ces dernières plantes laissées dans une simple feuille de papier pendant seize jours et mis dans l’eau ensuite a fleuri à peu près normalement. Les Dahlias restent intacts dans les mêmes conditions pen- dant vingt-cinq jours. Ce n’est que le vingt-huitième que l’on commence à observer des traces de moisissure sur quelques pétales du pourtour. Les boutons de Deutzia scabra restent clos et frais pendant un mois à la condi- tion que le pédoncule herbacé plonge directement dans l’eau. Les fleurs de giroflée se conservent vingt-huit jours. On a même constaté une conservation après qua- rante-six jours. Les inflorescences de Glaïeuls résistent parfaitement vingt-trois jours. Au bout de trente-cinq jours on voit quelquefois la conservation d’une ou deux fleurs. Les Iris peuvent se conserver un temps très long, mais à la condition de couper les tiges florales alors que les boutons sont encore tous clos. Les boutous prêts à fleurir, colorés, ne s'ouvrent plus qu’au bout dedix jours. Les boutons verts, gonflés, placés au-dessus s'ouvrent au bout de vingt jours, les boutons supérieurs au bout d'un mois. Les Jacinthes se conservent bien pendant un mois, à la condition qu'un quart, au moins, des fleurs de chaque inflorescence soient ouvertes. Les Lis en bou- ton peuvent encore s'ouvrir après trente jours de con- servation à la glacière ; les fleurs doivent être privées de lumière, l’eau renouvelée tous les douze jours environ, les sections rafraîchies au même moment. Les inflores- cences du Muguet sont utilisables pendant vingt à trente jours ; les rameaux choisis doivent être pourvus de deux fleurs ouvertes et de quelques feuilles. Les fleurs de Nar- cisse restent en bon état trente-cinq jours et doivent être coupées en boutons avancés, non entr'ouverts. Le bouton et la fleur d'oranger, si délicats pourtant, sont parmi les fleurs qui se conservent le mieux. Les Pâque- rettes peuvent être conservées un mois et plus. Les Pivoines peuvent atteindre une durée de conservation extraordinaire. Des boutons cueillis clos mais prêts à s'ouvrir peuvent se garder cent quatorze jours. Des fleurs cueillies le 31 mai étaient encore relativement fraîches le 22 septembre, et tous les essais faits dans les mêmes conditions ont donné les mêmes résultats, de telle sorte que l'on peut affirmer que la conservation des Pivoines de Chine, pour les vendre très fraiches, peut être obtenue en les maintenant à 2° avec un état hygrométrique de 85, pendant un mois avec des fleurs récemment épa- nouies ; un mois et demi avec des boutons cueillis en- tr'ouverts ; deux et trois mois avec des boutons clos prêts à s’entrouvrir. Les fleurs à demi ouvertes, ou même ouvertes, des Reines-Marguerites se conservent bien pendant un mois et plus. Il en est de même pour les Roses. Des fleurs épanouies (Gloire de Montplaisir) sont restées absolument fraiches pendant trente-neuf jours. De ces essais on peut conclure que la température qui convient le mieux est voisine de 0°. L’humidité est un facteur des nlus importants. Dans un frigorifique, la conservation se fait mal parce que la température est trop sèche. La transpiration des plantes est considérable; pour la ralentir il faut maintenir l'atmosphère très humide. Cependant, une grande humidité est favorable au développement des moisissures ; il y a donc là une moyenne à observer; la ventilation présente un certain avantage en s’opposant au développement des champi- gnons. Parmi les autres facteurs extérieurs, la lumière n’est pas favorable à la conservation, l'obscurité, au contraire, la favorise. Les feuilles ne sont pas utiles et ont souvent des inconvénients. Pendant la réfrigération, le parfum est très atténué, 1l ne reprend toute sa force qu'après un court séjour à la température ordinaire. *X * * Dans une intéressante étude de M. Paul Marchal sur l’utilisation des insectes auxiliaires entomophages pour la lutte contre les insectes nuisibles à l’agriculture, on trouve quelques détails bons à connaître sur l’utilisation du Novius cardinalis contre les Icerya, en Amérique. L'Icerya Purchasi est une Cochenille vivant sur diffé- rents arbres et en particulier sur les Aurantiacées : elle est originaire d'Australie et à été introduite accidentelle- ment, vers 1868, en Californie, où elle fit les plus terri- bles ravages et menaca de ruiner la culture des Oran- gers et des Citronniers. Toutes les tentatives pour com- battre cet Insecte australien avec. les insecticides Îjes. plus divers avaient été vaines; il continuait à s’étendre d’une façon progressive et de vastes plantations avaient déjà été anéanties, ou ne fournissaient plus qu'un rap- port insignifiant. C’est alors que Risley, directeur de la division d'entomologie du département de l'Agriculture de Washington, songea à utiliser contre l'Icerya ses ennemis naturels. M. Kœbele reçut la mission spéciale de rechercher les parasites de l’Icerya. À son retour,il rapporta toute une collection des ennemis naturels de la Cochenille australienne. Parmi eux se trouvaient une centaine d'exemplaires vivants du Novius cardinalis, espèce qui, par son essor et les ser- vices qu’elle devait rendre, devait éclipser toutes les autres. Ils se multiplièrent si bien que, l’année suivante, en 1889, on put, du mois de janvier au mois de juin, distribuer aux horticulteurs de Californie 10.000 spéci- mens de la Coccinelle australienne. Une année et demie après son introduction, elle avait débarrassé la région des Icerya et réduit leur nombre à une quantité prati- quement négligeable. Au dire des témoins, cet déli- vrance prit pour les habitants du pays un caractère pres- que miraculeux. D'immenses cultures d’Orangers, dont le rapport était nul, qui étaient couvertes d’une affreuse lèpre blanche formée par les Iceryas et qui semblaient irré- médiablement perdues, reprirent subitement une nou- velle vigueur et fournirent une abondante production d’oranges. La seule intervention qui soit actuellement. utile pour maintenir l’Icerya en échec consiste à envoyer un petit nombre de Novius cardinalis pour en former des colonies, dans les districts où la Cochenille montrr une 148 LE NATURALISTE tendance à reprendre pied. Afin d’avoir constamment sous la main des réserves de Novius qui puissent être exportées, soit dans les différents districts de l'Etat cali- fornien, soit à l'étranger, le State-Board d'Horticulture de Californie a fait installer, en vue de cet élevage, de petites constructions en verre et en toile métallique de forme octogonale et ayant 16 pieds de diamètre sur 18 pieds de haut. Elles permettent d'élever sur des arbustes, qui se trouvent ainsi entourés de toutes parts, les Icéryas et les Coccinelles qui s’en nourrissent. Tout cependant ne va pas au mieux dans cette lutte. Jugez-en : En 1894, à l'extrémité opposée des Etats-Unis, à Ja Floride, une nouvelle invasion de l’Icerya Purchasi se produisit. Un pépiniériste du comté de Hiüllsboro, dans l'Etat de la Floride, ayant entendu parler des services extraordinaires rendus par la Coccinelle importée d’Aus- tralie et ignorant que cette Coccinelle ne s’attaque guère à d'autres espèces de Cochenilles qu’à l'Icerya, fit venir de Californie des Novius cardinalis pour combattre les Aspidiotus ou autres Coccides qui ravageaient ses cultures. Les Novius furent naturellement envoyés avec des Iceryas qui leur servaient de nourriture et le tout fut placé par le pépiniériste sur les arbres qu'il désirait protéger ; mais les Icerya Purchasi se multiplièrent et ne tardèrent pas à couvrir les arbres sur lesquels ils avaient été ensemencés. Des mesures radicales furent prises presque aussitôt : tous les arbres attaqués furent brülés et pendant quatre ans on n’entendit plus parler de l’insecte. Aussi pouvait-on croire qu'il était exter- miné lorsque, en 1898, la présence d'exemplaires de l’Icerya Purchasi fut à nouveau constatée. La redoutable Cochenille se trouvait à cette époque dans plusieurs en- clos de la localité où elle avait été préventivement im- portée et avait envahi une ou deux cultures d'Orangers. Il fallait dès lors renoncer à tout espoir d’exterminer le fléau et l’on se mit immédiatement à l'œuvre pour intro- duire et multiplier le Novius cardinalis. M. Gossard, en- tomologiste de l'Etat de la Floride et M. Al. Craw, en- tomologiste du State-Board d'Horticulture de Californie, dirigèrent le travail ; les Novius furent d’abord colonisés avec succès dans deux des vergers contaminés, et, en 1900, la Coccinelle était suffisamment bien établie pour que l’on püt en distribuer dans un bon nombre de loca- lités infectées. Il est d'ailleurs certain que l'Icerya trouve à la Floride des conditions moins favorables à son développement qu’en Californie; on a constaté de plus qu’elle y était attaquée par une maladie cryptoga- mique; aussi ne peut-on douter qu'avec le concours du Novius cardinalis, elle ne jouera jamais dans ce pays le rôle néfaste qu'elle a joué sur la côte du Pacifique. L'Amérique, d’ailleurs, n’est pas le seul pays qui ait eu à souffrir de l'introduction de l’Icerya Purchasr. Cette Cochenille a été importée, à peu près à la même époque, dans l'Afrique du Sud; plus récemment, elle a fait son apparition aux îles Sandwich, au Portugal, puis en Italie. Pour lutter contre elle, c'est encore au Novius car- dinalis que l’on a eu recours, et le succès fut aussi com- p'et que celui qui avait été obtenu en Californie. L'his- toire de ces invasions successives et des efforts qui ont été faits pour les enrayer le montre très nette- ment. HENRI COUPIN. ACADÉMIE DES SCIENCES Œubercules et tiges fossiles d'Equisetum. — Note de MM. P.-H. Faire et René ViGuiER, présentée par M. Gaston. Boxnrer. Les lignites sparnaciens du département de l'Oise contiennent les restes d’un assez grand nombre de végétaux fossiles : les cendrières des environs de Noyon sont particulièrement riches en petits corps ovoides et en fragments de tiges côtelées qui se rencontrent dans les lits marneux désignés par les ouvriers sous le nom de cordons. Ces restes sont entièrement pseudomor- phisés par de la calcite, et parfois aussi minéralisés par de la marcassite. Les matériaux dont MM. Fritel et Viguier ont entrepris l'étude provenaient pour la plupart de Boucquy et de Muirancourt. Les petits corps ovoïdes, examinés simplement par les carac- tères extérieurs avaient été rapportés par Graves à l'Equisetum stellare. Ces tubercules, de la taille d’une datte, portent à leur sommet la trace d’un petit nombre de folioles disposées en verticille; ils rappellent ainsi le fruit d’une plante à ovaire adhérent cou- ronné par les sépales; aussi Heer a-t-il cru y reconnaître les fruits d'une Rubiacée qu'il nomme Gardenia Meriari, et Schimper adopte-t-il cette manière de voir. Or l'étude ‘anatomique a permis aux auteurs de reconnaitre qu'il s'agissait là de tubercules renflés d'Equisetum tout à fait semblables par leur structure à ceux des espèces actuelles du même genre : la masse du tubercule était constituée par des cellules parenchymateuses à parois minces, tandis que vers la ériphérie se trouvaient un certain nombre de faisceaux libéro- igneux entourés chacun par une gaine de cellules endoder- miques à cadres épaissis. Ce mode d'organisation est le même que celui décrit par Pfitzer et par M. Leclerc du Sablon dans es tubercules des Equisetum de nos contrées. Les petites tiges cannelées qu'on trouve dans les mêmes gisements que les tubercules d'Equisetum stellare n’ont jus- qu'ici fait l’objet d'aucune description. L’examen d’une section ransversale de ces tiges permet de les rapporter, sans aucun doute possible, au genre Equiselum : on y observe la même écorce pourvue de grandes lacunes, le même endoderme externe formant un anneau festonné, les mêmes faisceaux libéro-ligneux avec lacunes formées aux dépens du bois primaire. L’endo- derme interne manque, comme cela s’observe dans un certain nombre d'espèces actuellement vivantes. Tout porte à croire que les tiges et les tubercules doivent être rapportés à la même espèce; mais, comme les auteurs n'ont jamais observé de continuité entre ces deux sortes d'organes, ils donnent à la tige, au moins provisoirement, le nom d’£qui- selum noviodunense. ; L'intérêt de cette note est de préciser l'existence du genre Equiselum à l'époque sparnacienne en faisant connaître la structure de tubercules et de tiges d’espèces qui semblent iden- tiques aux espèces actuelles par leur organisation et par leur mode de vie. L Sur la présence de grès à hippurites à Vence (Alpes- Maritimes). — Note de M. V. PAQUIER, présentée par M. H. DouviLré. Sur le bord du géosynclinal alpin, aux environs de Vence, un mouvement de retrait s’est dessiné avec le début du crétacé supérieur, marqué par l'établissement du facies détritique. Ces tendances s’accentuent encore, si bien que vers la fin du Turo- nien, grâce à la proximité de la côte du massif émergé sur l’em- placement des Maures et de l’Estérel, les conditions de faible profondeur et de température nécessaires aux Rudistes se trouvent réalisées, les hippurites s'établissent alors et une faune méssogéenne parvient ainsi à vivre un instant sur le bord de la mer alpine à faune septentrionale. Sur l'origine des laminoirs. — Note de M. CH. FRemonr. Le banc à étirer du xvuie siècle qui se trouve au Musée de Cluny est accompagné d’un accessoire curieux. Sur l’une des filières destinées à l’étirage de petits fers profilés, la mâchoire plane, dont la seconde mâchoire se rapproche après chaque opération, est remplacée par un petit cylindre tournant sur deux tourillons. Ce n’est sans doute pas un laminoïir proprement dit, mais un acheminement vers le laminoir. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris — Imp. Levé, rue Cassette, 17. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, Paris Le Comptoir minéralogique et géologique de F. Pisani a été réuni à la Maison Deyrolle. MINÉRAUX AU POIDS POUR LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE ù Frs LE IN SAN ER le kil. 10 SA RE D metre Near et 2 LL ec» L — 8 ART EH RMS ENTRE REA E RS — 4 PROS Des A CE AN — "NG LENS ARE E SATA le gramme 10 r -. les 100 grammes6 fr. le kil. 50 RCRATE — Afr. — 30 RL — 45 fr. — 200 Sa EIAUIS À MODE MIE — 10 les 100 grammes 50 fr. — 415 — 495 fr. — 1.000 — A2fr. — 100 dE Et NS SO E DRE — 10 La SPORE DR O ERNEST le gramme 8 Jomélane ......... 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DEMENY Directeur du Cours normal supérieur d'Éducation physique de l'Université, Ancien chef des laboratoires de la station physiologique au Collège de France et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. \ Cing Tableaux mesurant 1° 25 sur 0" S0, montés sur carton et se pliant au milieu par une charnière, avec œillets pour le suspendre ; tableaux en couleurs, sauf le n° 37 qui comporte les Û généralités. La collection complète : 82 francs. » HET 50 fl »|IN° 37 — Généralités sur le perfectionnement physique, qui, pour étre » complet, doit comprendre les qualités particulières suivantes : santé, - » beauté, adresse, virilité. Schema de lecon indiquant les exercices ë s progressifs à effectuer pour obtenir les effets utiles... ... 6 fr. ÿ, [N° 38. — Correction de l'attitude. — Aititude de l'écolier sur la table ê se d'étude, attitude du corps + : dans la station debout; effet ; néfaste du corset et défors à mation du squelette par son … » usage chez la jeune fille et. 50 chez la femme. Exercices 50 pour combattre l'effet des a mauvaises attitudes, 15 fi. : DURE SARA EE NE 7 Lio à : N° 30. —— Exercices de force, exer- di cices de vitesse. — Type 3 < d’athlète : les poids, lalutte, … ï __ de lancer, le rétablissement, … 15 la course,la boxe, la voltige, 4 & l'escrime, 19 figures. 7 fr. à N° 40. — Développement des 0S.— à Os d’adolescent, os d’adulte, < os de vieillard, ; croissance: … 50 scoliose ; déformation du - S thorax par déviation du ra- « ÿ - - chis, 20 figures... 7 feu » Ê No 4r. — Solidité des parois abdominales. — Exercices propres à développer ; les muscles de l’abdomen; suspension, lutte de traction, lutte de ré- Ê pulsion, traction verticale, flexion et extension du tronc. .. UT AR ? | La collection des 5 tableaux d'Éducation Physique, mesurant 1025 <0280 montés sur carton, se pliant à charnière, avec œillets pour les suspendre 32fr. > Emballage sur cadre bois... .... 4 fr. 25 | » » LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS » 46, RUE DU BAC, PARIS NE A A | sis a eus || AMATEURS PHOTOGRAPHES RIESHABER Faëres g& C'' ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ 12, rue du Quatre-Septembre. 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ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de) LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS France SAUTER Ed 2e 0 Or en Tous lesautres pays 2e Le CN 42 Sri Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » codes AS en Ce Mie 1] Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, \ Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux 1 BUREAUX DU JOURNAT. L Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs | .. 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : par Éuze Devrozce. — Nouvelle édition, avec 33 planches, dont 27 en couleurs.et 24 = = | Oiseaux 8 en noir, et 144 fisures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les Fi 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. À se Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 15 en plus: ( z x par FarmairE, président honoraire de la Société entomologique de France. E | Co | e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = ; 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, est le a ‘ plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. & | Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, : fr. 40). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Get LI LI = A nimaux foss I | @S, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer = 7 untrès grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins a et de figures de ce volume. ; à Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dansle texte, formant un total de 869 figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. = = par P.-H. Faire, attaché au Muséum d'histoire naturelle: — Cet = P | a ntes fo SSI les ouvrage de la Paléchotanique de la France complète le précédent ne 7? pour l’histoire de tous les fossiles de France. FE Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412figures dansle texte, formant un total de 546 figures. Æ Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7°) A VENDRE CHAMBRES PHOTOGRAPHIQUES D'OCCASION 1° Chambre d’agrandissement et de réduction à 3 corps, 2 soufflets toile, longueur 1 m. 28; 3 planchettes pour clichés à agrandir (8 1/2 x 10 — 95 12 — 13 < 18); planchette d'objectif, verre dépoli; 2 châssis simples à rideaux avec 2 intermédiaires 13 >< 18, 2 interm. 9 < 12 et 3 interm. 8 1/2-<10; noyer ciré. 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Celui-ci ayant plus tard quitté l'Europe et ne s'étant maintenu que dans les parties A mL FA LUI ee FR ga) (@ ss Er #5 & ANS Hg. 12. — Nelumbium prolo-speciosum, Sap., réd, 2/3. chaudes et australes du continent asiatique, les points les plus rapprochés d'Europe où il soit resté spontané sont la Perse, et, un peu plus au Nord, les embouchures du Volga. Il a été exelu d'Egypte où il faisait l’ornement du Nil et où il avait été peut être introduit à un moment donné des temps historiques par la main de l’homme. Un individu s’est très bien acclimaté dans l’un des bassins du jardin botanique du Muséum national d'his- toire naturelle de Paris ; la feuille et le rhizome dessinés dans cette étude proviennent de cet individu. Fig. 13, — Rhizome de Nelumbium de l'oligocène de Hempstead, ile de Wight. < Nous n’hésitons pas à rapporter au N. proto-speciosum les rhizomes allongés (fig. 13) provenant des couches oligocènes de Hempstead dans l'ile de Wight et décrits par Heer dans les Pr. of the Geol. soc.,vol. XXIIT, pl. xv, (4) Voir Le Naturaliste, n° 504, du 12° mars 1908 et le n°541. — N° D1i12 1: JUILLET 1908 et sur lesquels les radicules sont disposés d’une facon tout à fait analogue à celle que nous avons pu constater sur l'individu vivant au Muséum. NYMPHÉES. J.-E. Planchon dans ses Etudes sur les Nympheacées (1). subdivise cette tribu de la manière suivante : ( Euryale 2 | Eurvalées\ ;é | ( Victoria G 1. Lotos É | Eunymphées — Nym- \ 2. Cyanea \ phæa 3. Hydrocallis PCA { a) Eucastalia ANNEE tb) Chamænymphæa — Les genres Barclaya et Nuphar constituant chacun une tribu distincte. Cette classification a été, depuis, légèrement modifiée et les Nymphées comprennent aujourd’hui quatre genres qui sont : Nuphar, Nymphæa, Barclaya et Euryale. Seuls les deux premiers ont quelque importance au point de vue paléontologique, surtout le second, Nous allons donc nous occuper dès maintenant des représentants fossiles de ces deux genres. Genre Nuphar, Smith, À l’époque actuelle ce genre est représenté par sept espèces qui se répartissent géographiquement de la ma- nière suivante : Nuphar luteum, Smith. Région boréale tempérée — intermedium, Ledeb. Sibérie, Albaï — japonicum, D. C. Japon — minimum, Smith. Europe et Amérique boréale — advena, Ait | Î — polysepalum? Amérique boréale. = sagittæfolium, Pursh. | Comme on le voit l'Amérique boréale parait être la terre de prédilection des espèces de ce genre, qui dès l'époque tertiaire devaient être peu nombreuses, car jusqu’à ce jour il n’en a été cité qu'une seule, à notre connaissance. Cette espèce, décrite d’abord par Watelet, dans son histoire des végétaux du bassin de Paris, sous le nom de Nymphæa dubia, Wat., fut ensuite considérée comme un véritable Nuphar par le Prof. Bureau qui lui impose alors le nom de Nuphar dubium, Bur. Cet auteur consi- dère que la présence sur ce rhizome d’une seule racine au lieu d’un faisceau de 7 ou 8 constitue un caractère (jui ne se présente dans aucune des espèces actuellement vivantes; il permet de soupconner l'existence ancienne d’une section du genre, aujourd'hui disparue, à moins, ajoute le Prof. Bureau, que le N. japonicum ne présente ce caractère. Le Nuphar dubium a été recueilli par Watelet dans le calcaire grossier supérieur de Jouy, près de Soissons (Aisne). , À cette espèce unique jusqu'alors nous en ajouterons une seconde découverte par nous dans les argiles noires lignitifères de la base du sparnacien à Vanves (Seine), c'est-à-dire à un niveau stratigraphique un peu plus ancien que celui qui nous a fourni les akènes de Nélum- bées cités plus haut. La fossile de Vanves est un lambeau de rhizome presque insignifiant par sa faible étendue et dans un (1) J.-E. Prancrow. Etudes sur les Nympheacées (Ann. des se. natur., Botanique (3°) t. XIX, p. 17 et suiv., 1853). 150 LE NATURALISTE mauvais état de conservation. Néanmoins les quelques cicatrices qui ornent la surface de cette empreinte sont suffisamment nettes pour permettre de vérifier leur analogie avec celles qui se montrent sur les rhi- zomes du Nuphar. Les cicatrices pétiolaires diffèrent seulement par la forme de celles que montrent les rhizomes des espèces suivantes qu’il nous a été possible d'examiner. Le contour, au lieu d’être rhombique comme cela a lieu chez N. lutea par exemple, rappelle plutôt la forme d'une petite semelle, c’est-à-dire qu'il est élargi à l'une de ces extrémités latérales et dont tous les angles sont arrondis et seule l’une des extrémités latérales, celle qui est située vers la partie élargie de la cicatrice, paraît pré- senter la terminaison en pointe si nettement accusée sur le N. lutea de nos rivières. Les cicatrices punctiformes laissées par les lacunes aérifères paraissent également plus que celles qui se montrent sur le vivant. Quant aux cicatrices radiculaires, elles sont pour ainsi absolument identiques à celles que laisse voir le rhizome du Nuphar luteum. Mais nous le répétons, on ne peut sans réserves fixer les caractères de ce rhizome fossile qui n’est ni suffisam- ment étendu, ni assez nettement conservé pour ne lais- ser aucun doute dans l’esprit du descripteur. C'est d'ailleurs la raison qui nous engage à l’inscrire sous le nom de Nymphæites nupharoïdes, qui n'implique pas une identité absolue avec les organes appartenant au genre Nuphar tel qu’il est représenté dans la nature actuelle. P.-H. FRITEL. Descriptions de Coléoptères D’ASIE ET D'AFRIQUE Idgia tonkinea n. sp. Etroit et allongé, brillant, pu- hescent de gris avec quelques poils dressés, en majeure partie vert ou bleuâtre avec les palpes et les antennes, le prothorax, les derniers segments de l'abdomen, les hanches et tibias antérieurs testacés. Tête assez longue, impressionnée entre les yeux, foncée, verte ou bleuâtre ; antennes testacées ; prothorax testacé, un peu plus long que large, rebordé, impressionné sur le milieu du disque et sur les côtés; écusson verdâtre; élytres plus larges que le prothorax, allongés, subparallèles, subacuminés au sommet, densément et finement granuleux, pourtour denticulé; dessous du corps vert brillant, pubescent de gris, dernier segment de l'abdomen testacé; pattes fon- cées, métalliques, tibias antérieurs, plus ou moins, et hanches testacés. Long. 11 mill. Tonkin : Ho-Lang (Coll. Pic.) ù FAR Voisin dehæmorrhoidalis Pic, mais plus étroit,avec le prothorax moins court et les antennes testacées. Dr. Zonabris (Decatoma) Bothai n. sp. Assez allongé, à peine brillant, orné d'une pubescence grise espacée, en partie redressée, noir, avec les élytres jaunes à dessins noirs. les antennes testacées sauf à la base. Tète irrégu- lièrement ponctuée; antennes longues, testacées à l’ex- ception des deux premiers articles qui sont noirs, les trois suivants étant en partie rembrunis; prothorax un peu plus long que large, distinctement rétréci en avant, modérément ponctué ; élytres un peu plus larges que le prothorax,subparallèles, séparément arrondis au sommet, jaunes, ornés sur chacun des dessins noirs suivants : une macule carrée préscutellaire, une macule allongée humé- RE —— — rale partant des épaules pour atteindrela première fascie, deux fascies sinuées placées l’une un peu avant, l’autre un peu après le milieu, une macule discale isolée antea- picale, enfin une bordure apicale remontant un peu surla suture ; pattes foncées, ongles des tarses roux. Long. 12 m. Afrique Australe, ? Pretoria (coll. Pic.) Voisin de decorata Er. et lui ressemblant beaucoup, mais les élÿtres ont une macule antéapicale que ne pos- sède pas la première de ces espèces dont l’extrémité de ces organes est assez largement noire et les fascies sont presque droites. Zonabris (Decatoma) lunata. Espèce variable dont je possède, provenant du Transvaal, deux modifications nettes méritant des noms et qui sont v. reductefasciata à macule basale et fascie médiane étroites etraccourcies, et v. Hartmanni,dont la coloration jaune envahit la ma- jeure partie des élytres en ne laissant qu'une large ma- cule apicale, des macules séparées et variables postmé- dianes noires; le dessin basal foncé ordinaire est, en outre, en partie oblitéré et réduit. Cistela substriata n sp. Oblong, ovale, un peu convexe, brillant, d’un roux verdâtre métallique en dessus, rous- sâtre en dessous et sur le 4% article des antennes, pattes roussâtres avec les genoux, le sommet des tibias et les tarses noirs. Tête assez courte, foncée en arrière, rous- sâtre antérieurement ; antennes noires à premier article roussâtre, épaissies à partir du 4 article; prothorax presque aussi long que large, subarqué en avant, sinué postérieurement, droit sur les côtès de la base et forte- ment impressionné de chaque côté de celle-ci, à ponc- tuation fine et rapprochée ; élytres à stries faibles ou peu distinctes antérieurement et sur le disque, mais plus ou moins nettes sur les côtés et vers l'extrémité; pattes en majeure partie roussâtres. Long. 9 m. Dahomey (coll. Pic). Voisin de æronitens Qued. avec les stries élytrales moins marquées. Cistela Leseleuci n. sp. Etroit et allongé, convexe, brillant, vert métallique en dessus, antennes et dessous du corps noirs, pattes plus ou moins testacées ou rous- sâtres. Tête longue; antennes noires, un peu épaissies vers l'extrémité; prothorax assez long, distinctement rétréci en avant, triimpressionné à la base, à ponctua- tion fine et dense; élytres pas plus larges que le pro- thorax, subparallèles, distinctement atténués à l’extré- mité, à stries ponctuées assez profondes; pattes variables, en partie noires, en partie testacées ou roussâtres.Long. 6-6,5 m. Zanguebar (coll. Pic, ex-coll.de Leseleuc). Plus étroit que l'espèce précédente et, d’autre part, bien distinct par ses antennes peu épaisses et ses élytres à stries bien marquées. Cistela viridithorax n. sp. Un peu élargi, brillant, ver- dâtre métallique, le prothorax, sauf son pourtour, tête et dessous du corps, antennes, sauf le 1°r article qui est roussâtre, foncés, pattes bicolores, en majeure partie roussâtres. Tête longue; antennes assez épaissiés à partir du 4e article; prothorax assez court, subarqué an- térieurement, bisinué et triimpressionné à la base; écusson rembruni,; élytres à peine plus larges que le prothorax, subparallèles, modérément rétrécis à l'extré- mité, fortement striés-ponctués, un peu déprimés à la base et ornés sur cette partie d'impressions médiaresqui n’atteignent pas leur milieu ; pattes bicolores,en majeure partie roussâtres. Long. 9 m. Dahomey (coll. Pic). Près des espèces précédentes et bien distinct à pre- mière vue par sa coloration particulière. Cistela subænescens (Alluaud) n. sp. Assez allongé, atténué aux deux extrémités, brillant, entièrement rous- sâtre-testacé, à reflets métalliques, sauf les yeux noirs avec les membres plus clairs, jaunâtres. Tête assez courte; antennes assez grêles, plus minces à la base; prothorax plus long que large, très atténue en avant et LE NATUR'ALISTE 151 légèrement sinué à la base, avec, de chaque côté de celle-ci, une courte impression, une trace de sillon mé- dian, ponctuation de cet organe fine et dense; élytres de la largeur du prothorax, assez longs, faiblement élargis après le milieu, très acuminés au sommet, à stries ponC- tuées profondes et interstries planes; dessous du corps à reflets métalliques comme le dessus. Long. 6 mill. Royaume des Ashantis (coll. Alluaud — coll. Pic.) Cette espèce se distinguera facilement de la précé- dente par la forme plus allongée, le prothorax moins Court, enfin par la coloration. Cistela Anceyi n. sp. Robuste et large, subconvexe, brillant, d’un roussâtre testacé à reflets métalliques, avec le dessous du corps en partie obscurci, les antennes noires à l’exception des trois premiers articles qui sont testacés et les pattes jaunâtres. Tête courte, yeux bruns; antennes un peu épaissies à partir du 4 article : pro- thorax court, subarqué antérieurement, faiblement sinué à la base, avec, de chaque coté de celle-ci, une faible impression, une trace de sillon médian, la ponc- tuation de cet organe est fine et dense; élytres à peine plus larges que le prothorax, relativement courts, modé- rément rétrécis à l'extrémité, à stries ponctuées pro- fondes et interstries plans; dessous du corps en majeure partie foncé. Long. 8 m. Royaume des Ashantis (Coll. Ancey — coll. Ech) Coloration analogue à l'espèce précédente, mais facile à distinguer par la forme large et la coloration en ma- jeure partie noire des antennes. Cistela tonkinea n. sp. Oblong,ovale, à peine convexe, brillant, revêtu d’une pubescence flave fine et couchée nette, roussâtre,avec les élytres de coloration plus claire et la tête rembrunie, antennes, sauf les deux premiers articles qui sont roussâtres, genoux, tibias el tarses noirs. Tête courte, rembrunie avec les yeux noirs; an- tenues grêles, noires, saufles deux premiers articles qui sont roussätres; prothorax court, subarqué antérieure ment, faiblement sinué à la base et faiblement triimpres- sionné sur cette partie, l'impression médiane plus longue; élytres un peu plus larges que le prothorax, ponctuation de cet organe très fine, peu marquée, un peu élargis vers le milieu, et distinctement rétrécis à l'extrémité, à stries ponctuées faibles, interstries plans ; dessous du corps de la coloration du prothorax, c’est-à- dire roussâtre; pattes noires avec les cuisses roussâtres. Long. 8 m. Tonkin. Dap Kan (Reçu de Donckier). Espèce voisine des deux précédentes par sa coloration, en diffère par les stries moins marquées des élytres, la coloration des pattes; en outre, elle n’a pas de reflets métalliques. MAURICE PIC. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des insectes du groupe des CLÉRIDES (1). G. Tillus, Oliv. 1. — Elongatus, Linné, Mulsant, loc. cit., p. 37. Larve. Perris, Larves, 1877, p. 201, pl. 7, fig. 235-240. Longueur, 12-13 millimètres; largeur, 3-4 millimètres. Corps charnu, linéaire, subdéprimé, blanchâtre, avec quelques poils sur la tête et le dernier segment, un peu atténué vers la région antérieure, la postérieure prolongée par deux crochets. (1) Voir Le Naturalisle, n° 510. Téte ovalaire, luisante, cornée, blanchâtre, à bord an- térieur un peu plus foncé; épistome large, peu distinct de la lisière frontale, labre semi elliptique, frangé; man- dibules à base large, à pointe acérée, carénées en long avec protubérance au milieu de la tranche interne > maE choires à lobe court, cilié, palpes un peu arqués, triartir culés, l’article basilaire le plus long; menton à IDE TOREE carré, avec lèvre très courte, bilobée, et palpes biarti- culés, les mächoires très haut insérées font saillie en avant des mandibules; antennes de quatre articles, le premier fort,membraneux, deuxième un peu plus court, troisième aussi court, tricilié, quatrième avec long poil et petit article supplémentaire réduit; ocelles, en arriere de la base antennaire est un petit point noir ocelliforme. Segments thoraciques blanchàtres, peu convexes, le premier roux, subcorné, s'élargissant d'avant en arriére, deuxième marqué près de ses angles antérieurs d’un trait brun en forme de fer à cheval, troisième avec bande “brune latérale et deux taches elliptiques brunes près du bord antérieur. Segments abdominaux couverts de taches brunes en forme de losange, neuvième petit, arrondi, subcorné. canaliculé et terminé par deux crochets cornés, à base ferrugineuse, à extrémité noire. Dessous d’un blanc livide, la tête longitudinalement bisillonnée. Stigmates à leur place normale. Pattes hérissées de longues soies, les articulations foncées, tarses en forme de long onglet roussätre. Cette larve,carnassière comme toutes celles du groupe, pourchasse pour s’en nourrir les larves lignivores des genres Anobium, Pogonocherus et autres, on la trouve dans nos planchers, dans les bois de charpente de nos maisons; prête à se transformer, elle se faconne dans le milieu qu’elle occupe une loge oblongue qu'elle enduit d'un vernis incolore et se transforme. Nymphe. Corps couvert en grande partie de poils blan- châtres; segment anal armé de deux papilles blanches, charnues, glabres, divergentes, à pointe roussâtre sub- cornée et recourbée. La phase nymphale dure quinze à vingt jours. Adulte. On le trouve sur les vieux chênes, sur les hé- tres, saules et autres essences, aussi sous leur écorce est peu répandu. 2. T. unifasciatus, Fab. Mulsant, loc. cit., p. 39. Larve, Perris, An. soc. ent. fr., 1846, p. 32, pl. 1, n° 6, 11. Longueur 13 millimètres. Corps linéaire, charnu, blanc jaunâtre, éparsement cilié. Téte étroite, saillante, cornée, roussâtre, ciliée de roux, lisière plus foncée, ligne médiane bifurquée en deux traits arqués; épistome court, transverse, labre large, frangé, un peu échancré; mandibules noires à pointe arquée, mâchoires à lobe étroit, allongé, cilié, palpes saillants de trois articles égaux, les labiaux de deux, antennes peu allongées de quatre articles, le premier gros épais, le deuxième un peu plus long obconique, le toi sième court, étroit, à bout tricilié, le quatrième allongé, grèle, prolongé par un cil, ocelles, au-dessus de la base antennaire est un petit point noir, ocellaire. Segments thoraciques légèrement déprimés, à flancs incisés, légèrement ciliés, le premier roussätre, avec léger bourrelet commun aux deuxième et troisième. Segments abdominaux incisés et relevés en un léger 152 LE NATURALISTE bourrelet latéral unicilié, légèrement impressionnés; segment anal roussâtre prolongé par deux crochets cornés, à base brunâtre, à pointe noirâtre ; en dessous est le puerdopode charnu, rétractile. Pattes jaunâtres, à articulations plus foncées, ciliées, à tarses brunâtres. Stigmates orbiculaires, roussâtres, à leur place nor- male. Larve carnassière vivant de vers ou de larves qui ron- gent les rameaux secs de la vigne sauvage ou de la vigne cultivée, elle se transforme comme ses congénères dans une loge enduite d’un vernis incolore. Adulte. On le trouve dans l’intérieur des tiges sarmen- teuses depuis la fin de l’automne jusqu’au mois de mai, il sort de sa loge en utilisant les trous des Xylophages, au besoin par les trous qu’il pratique lui-même. 4e GROUPE. Corps large, blanchâtre, cilié, pointes anales tronquées. G. Corynetes, Herbst. 1. Cæruleus, de Géer, Mulsant, loc. cit., 1, p. 110. Ponte, Xambeu, 112 mémoire, 1992, 2, p. 14. En juin ainsi qu’en juillet, lorsque les charognes des grands mammifères sont en complète désagrégation, que des chairs il ne reste plus que les masses onctueuses et molles, que les poils, muscles et tendons se confondent en une masse homogène, sorte de bouillie grasse, alors arrivent en masse pour festiner mâles et femelles, une fois repus les deux sexes animés d’un désir commun s’accouplent par superposition, le régénérateur dessus, la copulation commencée de jour se continue la nuit suivante et le lendemain, le mâle, épuisé.quitte le dessus de la position, tombe sur le sol, devenu dès lors être inutile, il laisse à sa compagne le soin d’assurer par une ponte le renouvellement de sa propre espèce; la femelle sans quitter le milieu nourricier dépose sous les chairs, dans leur désagrégation ultime, ou sous les lames de poils qui les recouvrent, le produit de son ovaire. Œuf. Longueur 0 mill. 8; diamètre 0 mill. 2. Très allongé, subnaviculaire, blanchâtre, transversale- ment et imperceptiblement strié, à pôles arrondis, à co- quille peu résistante. OEufs proportionnés à la taille de la mère, pondus au nombre de dix à douze, ils éclosent quelques jours après donnant la vie à une jeune larve, alerte, désireuse de faire disparaître en les rongeant à son profit les restes de la masse des cadavres dont elle se nourrira. Cette larve a beauccup de points de rapports communs avec celle du C. ruficallis décrite par Perris, on la trouve dans les conditions précitées : on la trouve aussi dans les pelleteries, dans les matières animales desséchées. 2. C. ruficornis, Sturm, Mulsant, loc. cit., 2, p. 112. Larve, Perris, Larves, 1877, p. 204, fig. 242. Longueur 8-9 millimètres, largeur 2 milllimètres. Corps épais, large, subdéprimé, couvert de poils ténus et longs, atténué vers la région antérieure, la postérieure armée d’une double pointe. Téte petite, cornée, déprimée, ferrugineuse, lisse et luisante, ligne médiane entière, bifurquée au vertex en deux traits, fossette à la base de chaque antenne; épis- tome roussâtre, membraneux, soudé au front, labre semi elliptique frangé, mandibules à base ferrugineuse, à pointe noire, courtes, avec saillie molaire interne; mâ- choires courtes, lobe frangé de soies; palpes triarticulés, un peu arqués en dedans, les deux premiers articles ocelles indistincts, l { courts avec soie au bout; menton à lignes parallèles, lèvre bilobée avec palpes biarticulés, sans trace de lan- guette; antennes de quatre articles; le premier long épais, cylindrique, le deuxième aussi long, rétractile, les troisième et quatrième un peu plus courts, avec petit article supplémentaire, ocelles figurés par une petite tache noirâtre. Segments thoraciques, le premier plus long et plus large que la tête avec plaque subcornée testacée, semi- discoïdale, coupée par la ligne médiane de couleur blan- châtre, deuxième et troisième larges, transverses, avec deux plaques roussâtres, subelliptiques. Segments abdominaux subdéprimés, blanchâtres, s'allon- geant vers le milieu pour un peu s’atténuer vers l’extré- mité, à côtés arrondis, avec *ourrelet latéral et plis dorsaux; segment anal subcorné, errondi, prolongé par deux pointes cornées, ferrugineuses, à bout tronqué, pseudopode en come tronqué. Pattes courtes, roussâtres, avec longs cils et fortonglet à base uniciliée. Stigmates roussâtres, ponctiformes, à leur place nor- male. Dessous de la tête quadrisillonné avec plaque cornée, du premier segment thoracique testacé, des deuxième et troisième blanchâtre, les segments abdominaux plissés. Cette larve vit au détriment des larves Xylophages et en particulier des larves de Clavicornes qui attaquent les vieux nids de guêpes; en avril, parvenue au terme de son accroissement, elle se façonne au coin d’une galerie ou au fond des nids de guêpes, une loge oblongue dont elle enduit les parois d’une couche agglutinative et s’y trans- forme. Adulte. C’est une espèce utile que l’on trouve un peu partout, dans nos maisons, dans nos remises, £ans les chantiers. L. Necrobia, Latreille. 1. Ruficollis, Fab., Mulsant, loc. cit., 4, p. 117. Biologie, Héer., Beit. 3, Nat .Gesch., 1848,p. 974, pl. 8, fig. 13-22. La femelle dépose sa ponte sur des matières grais- seuses ou animales, ou presque desséchées, ces œufs pondus éparpillés au nombre d’une trentaine environ me- surent 0 mill. 7-8 de longueuret un diamètre de 0 mill.#, de forme cylindrique, blanchâtres, à pôles arrondis; ils éclosent douze à quinze jours après le dépôt donnant naissance à une jeune larve dont la préoccupation pre- mière sera de se nourrir de la coquille de l'œuf dont elle est issue, puis de se faufiler dans les parties fluides de l’amas graisseux qui doit lui servir de nourriture jusqu'à son parfait accroissement. Larve, Perris, Larves de Col., p. 211, fig. 243-244. Ressemble pour la forme et les parties du corps à celle du Corynetes ruficornis, en diffère par les caractères sui- vants : La tête est identique mais porte deux ocelles visibles, noirs, saillants, placés l’un derrière l’autre, l’antérieur le plus grand; le premier segment thoracique est identique, les taches roussâtres des deuxième et troisième segments thoraciques disparaissent et sont remplacées par des marbrures brun rougeûtre pâle au deuxième segment; les huit premiers segments abdominaux sont couverts de marbrures semblables aux segments précédents ; les pointes cornées du segment terminal se redressent en forme de crochet; le dessous du corps est blanchâtre, les pattes roussâtres. LE NATURALISTE 153 Cette larve vit des vers de Diptères qui s'assimilent les chairs des cadavres en décomposition; elle opère trois changements de peau, quinze Jours après la der- nière mue elle entre dans le sol, recherche des pupes de Diptères vides d'habitants, y pénètre, enduit d’une ma- tière sommeuse les parois intérieures de la pupe et s'y transforme ; il se peut aussi que la larve entre dans le puparium après en avoir forcé l'entrée, extermine le ver Où la pupe dont elle se nourrit et opère ensuite sa transformation dans la loge devenue ainsi vide. Nymphe. Corps couvert de poils roussâtres,en particu- lier sur le front, sur le vertex, sur la région dorsale des segments thoraciques, sur les genoux, en série transver- sale sur la région dorsale des segments abdominaux : le segment anal en entier velu se termine par deux pointes subulées, arquées et convergentes dont le bout est rous- sâtre et subcorné. La phase nymphale dure une quinzaine de jours. Adulte: En mai et en juin l'adulte ronge les chairs ainsi que les matières graisseuses qui recouvrent les os des cadavres, c’est une espèce qui change de régime en recherchant des vers à l'état de larve et des chairs à l’état parfait. C'est cet insecte qui sauva la vie à l'illustre entomolo- giste Patreille, dont on vient dernièrement d’honorer la mémoire en lui élevant une statue sur la place de Brives. Ù G. Enoplium, Lat. 1. Serraticorne, Fab. Mulsant, loc. cit., p. 108. On ne sait des premiers états de cette espèce que ce qu'en dit Mulsant à la page 106 de ses Angusticolles. C'est un insecte méridional qui a été trouvé en assez grand nombre par le capitaine Martin, sortant du bois dans la pharmacie de Toulon à l'hôpital militaire; sa larve avait probablement vécu aux dépens de celles des Anabium. Rôle actif du groupe. — Toutes les espèces dont nous venons de faire connaître les mœurs nous rendent de grands services, aussi bien à l’état de larves qu’à l’état adulte, les unes en dévorant les vers qui rongent les alvéoles de nos ruchers, les autres en faisant pièce des larves des Bupestrides, des Longicornes, des Xylophages de divers ordres qui contaminent les bois du dehors et du dedans; les espèces Saprophages ont leur utilité aussi, mais amoindrie, en détruisant les vers de Diptéres chargés de faire disparaître, pour se les assimiler à leur profit, les chairs putrides des cadavres. (A suivre.) Capitaine XAMBEU. LES GRATTOIRS EN CROISSANT Il existe, dans diverses stations paléolithiques des dé- serts égyptiens, des instruments particuliers que l’on peut appeler des « croissants grattoirs ». Ces instruments sont d'énormes grattoirs de silex à tranchants semi- circulaires taillés dans une large lame trapézoïdale : la corde de l’arc formé par le tranchant concave peut dé- passer 0m12; le talon forme une large poignée, peut atteindre 0,08 et est retaillé à gros éclats.Le bord tran- chant concave est faconné d’un seul coup dans la face attenant au bloc de débitage; sur l’autre face qui porte des traces de gangue, il présente de nombreuses retou- ches, de facon à en faire une sorte de scie. Ce genre d'instruments a été figuré par M. de Morgan dans son ouvrage sur les Origines de l'Égypte, mais ceux-ci sont de dimensions relativement peu considé- rables. C2. 2H = = LE Puis M. Legrain en a trouvé d’autres dans les dèserts des environs de Luxor, à l’ouest de l’'Ouady-el-Giroud, dans les montagnes Thébaines. Le Pr. Schweinfurth en a ramassé de très grands, pesant plus d'un kilo et qui devaient se manœuvrer à deux mains. Une de ces pièces est figurée dans son travail sur les Eolithes de Thèbes. Le D’ Lortet, dans une note à la Société d’Anthropo- logie de Lyon, sur la station paléolithique désertique de Gebel Souhan, en a décrit äe nouvelles, une trentaine environ. Ces pièces étaient mélangées à de belles lames de lances, à des coups de poing achéuléens et à d’autres instruments d’un caractère assez particulier également, tels que d'énormes blocs allongés à deux tranchants, sans doute destinés à servir de haches, d’armes ,une fois emmanchés, et d'une espèce de poignard, dont une partie, encore couverte de sa gangue primitive, formait une sorte de poignée naturelle, tandis que la lame était taillée à grands éclats. À quoi servait ce curieux instrument? Peut-être de faucille, comme le pense le D: Lortet, de faucille à Dourah, précise-t-il avec quelques réserves, réserves bien légitimes. \ — De grattoir à os, comme le veut le Pr. Schwein- furth ? C’est peu probable, car un grattoir moins lourd eût bien mieux fait l'affaire. — De grattoir pour les manches de lances, comme le croit M. Ceccaldi? Ceci serait plus vraisemblable en admettant toutefois que la végétation de l'Égypte préhis- torique peut fournir des bois propres à faconner des hampes de lances: Je me rangerai plus volontiers à l'hypothèse du Dr Lortet, étant donnée la lointaine analogie que cet instrument présente avec une minuscule faucille que j'ai trouvée chezles Mans du Tonkin et que j'ai retrouvée au Trocadéro, provenant de la presqu'Ile de Malacca et destinée à couper les tiges de riz. Lorsqu'on à vu manier ces derniers instruments, on comprend bien mieux l'usage de faux qu'a pu être cet instrument, auquel, ARTY Per ST Suds LE NATURALISTE jusqu'à plus ample informé, il convient de garder le nom de grattoir en croissant que lui laisse le D' Lortet. D' ETIENNE DEYROLLE. Licencié ès sciences. 200909090902 0292259292000000020000099 REVUE SCIENTIFIQUE Les variations des toiles des Araignées. — Les modifications dans la reproduction des Araignées. — Un estomac dautruche. — Les plantes épiphytes. Les mœurs des insectes, leurs caractères éthologiques ne sont pas aussi immuables qu’on le croit généralement. Tous ceux qui ont fréquenté le monde des insectes le savent et pourraient en citer des milliers d'exemples. Il en est de mème chez les Araignées, ainsi que M. À. Lé- caillon vient de le montrer. Ainsi, dans toutes les espèces qui construisent des toiles, on obsserve, relativement à celle-ci, de grandes variations déterminées par la nature et la topographie de l'emplacement où est situé la toile. Mais, pour chaque espèce, certains caracteres de cette toile sont constants et, par suite, héréditaires, Dans Agelena labyrinthica, par exemple, l’ensemble de la toile est extrêmement variable sous beaucoup de rapports, mais on y trouve des parties tubuliformes dans lesquelles l’Araignée se tient, se dissi- mule, s'enfuit en cas de danger. Dans une même espèce, la variation dans la structure du nid peut être considérable. Dans Chiracanthium car- nifex , le nid peut-être construit sur déux modèles prin- cipaux qu'on croirait, si On n'était prévenu, être l’apa- nage de deux espèces très différentes. Tantôt c’est un sac de soie enveloppé complètement par une feuille de blé ou d’avoine, enroulée autour de lui. Tantôt c’est un globe de soie placé au milieu des épillets d’une grami- née, qui sont rattachées à la paroï du nid au moyen de nombreux fils. Dans ce dernier cas, la graminée peut être très variée : avoine ou, pour ainsi dire, n'importe quelle graminée paniculée. Dans Agelena labyrinthica, la capsule de forme étoilée si'caractéristique qui enveloppe le caou ovigère, pré- sente de grandes variations suivant les individus consi- dérés. Fabre dit que, dans certains cas, elle possède une enveloppe terreuse et que, dans d’autres, elle n’en pré- sente pas. M. Lécaillon a fait de nombreuses observa- tions sur ce point et a trouvé une solution complète à la question. Quand elle vient d’être construite, la capsule dont il s’agit est en soie spéciale d’une blancheur éclatante. Dans la journée qui suit, la femelle accole à sa paroi les menues particules terreuses ou autres qui sont à sa portée. Il est extrêmement rare que la capsule ne soit pas ainsi plus ou moins dissimulée par quelques corpus- cules de couleur terne. Parfois, ceux-ci sont très peu nombreux et il faut de l’attention pour en découvrir quelques-uns. Parfois, au contraire, le revêtement est presque complet et la couleur blanche de la soie se trouve tout à fait dissimulée. Entre ces deux cas extré- mes, il y a tous les degrés intermédiaires. La femelle rassemble les particules qu’elle emploie, au moyen des fils de soie qu’elle leur accole et qu'elle hisse dans sa toile pour les attacher ensuite à la paroi de la capsule. Suivant la nature et la couleur des particules dont elle est revêtue, celle-ci offre alors les aspects les plus diffé- rents, et, ici encore,on croirait souvent avoir devant les yeux des constructions faites par des Araignées de différentes espèces. Tantôt il y a un revêtement terreux .lus ou moins complet, tantôt un revêtement formé de 5 brindilles ou de débris de feuilles, tantôt un revêtement mixte, formé de terre et de brindilles. Artificiellement on peut obtenir le revêtement que l’on veut; en placant à proximité de bocaux contenant des femelles prêtes à pondre, des corps variés tels que marc de café, glumes de graminées ou autres mêmes objets, on constate que les femelles vont s'emparer de ces matériaux et les in- corporer dans la paroi de la capsule. x + + M. Lécaillon signale aussi les variations que l’on peut constater relativement à la reproduction des Araignées. Lorsque celles-ci ont subi leur dernière mue et sont considérées comme arrivées à l’état adulte, elles ne tar- dent pas, en général, à se reproduire. Dans Agelena la- byrinthica, par exemple, on constate que la dernière mue peut avoir lieu dès le 10 juillet, l’'accouplement vers le 45 juillet(pour fêter la fête nationale?) et la ponte des œufs vers le 4er août. Mais Fabre a constaté que la ponte peut n'avoir lieu qu’à la fin d'août et M. Lécaillon a fait des observations qui concordent avec les siennes. A quoi tient cette différence? A diverses causes assuré- ment, mais, parfois, à une cause spéciale. Evidemment, l’accouplement n’a lieu que quand un mäle, ayant quitté la toile où il vivait jusque-là,a rencontré la femelle restée sur sa toile propre. En conséquence,l'accouplement peut avoir lieu plus ou moins tardivement. Certaines femelles sont ainsi fécondées avant que leur abdomen soit déjà distendu par les œufs, tandis que d’autres ont déjà un abdomen énormément grossi par les œufs et ne sont pas encore accouplées. M. Lécaillon a constaté, chez Pisaura mirabilis, que, si lon ne permet pas aux mâles d'approcher les femelles pour les féconder, celles- ci, bien que copieusement nourries, ne pondent pas. Elles restent pendant fort longtemps (un mois et même davantage) avec l’abdomen distendu par les œufs et ceux-ci finissent par dégénérer dans l'organisme ma- ternel. Dans une même espèce, le nombre de pontes diffé- rentes et le nombre d'œufs pondus peuvent varier beau- coup; l'alimentation est le facteur principal qui agit dans ce cas. Dans Agelena labyrinthica, en particulier, l'influence de l'alimentation est considérable à ce point de vue, puisqu'elle permet d'obtenir plusieurs pontes consécutives, au lieu d’une ou deux dans les conditions normales. Chez Pisaura mirabilis, si on enlève le cocon que la femelle porte avec ses pièces buccales et qui l'empêche, par suite, de prendre dorénavant aucune nourriture, On peut, en suralimentant l’Araignée, ob- tenir un nouveau cocon contenant une nouvelle ponte. Le deuxième cocon est notablement plus petit que le premier. Dans la plupart des autres espèces, on obtient, par les mêmes moyens, des résultats analogues. * # * On parle souvent de l’estomac de l'Autruche et de la facilité avec laquelle il permet l'accumulation des objets étrangers. La poche stomacale de certains hommes peut lui être comparée. Ainsi, au Congrès de chirurgie allemand, le Dr Middeldorff a présenté un malade dans l'estomac duquel il n’y avait pas moins de 1.620 objets. C’était une véritable masse de ferraille, formée de petits clous, de crochets, de bout de fils de fer. On lui fit la gastrostomie, on enleva les objets et le malade guérit. Ceci est à rapprocher de ce que trouva un jour M.Smith dans l’estomac d'un aliéné décédé. Il y avait cinq fou- lards de soie rouge, une paire de lunettes, deux tubes de caoutchouc de 40 centimètres, uue cueillère à thé, une bretelle en caoutchouc. Et tout cela, durant la vie du LE NATURALISTE 155 ER R PERUUNR IR RIRENR AR ee ER personnage, était si bien toléré que personne ne se dou- tant qu'il recélait un magasin de bric à brac. * * x Dans une conférence sur les plantes épiphvtes, M. H. Poisson a donné d’intéressants détails sur ces curieux végétaux. Quelles sont les graines susceptibles d’étre déposées sur les arbres et d'y germer? M. Schimper, qui a fait de longuesétudes sur les épiphytes,ramène à trois types les semences des plantes aériennes : 4° les graines ténues et très légères, susceptibles d’être emportées par le vent; 2° les graines ou fruits charnus transportés par les animaux arboricoles de la forêt vierge (oiseaux ou sin- ges) ; ces graines traversent le tube digestif et sont dépo- sées sur les arbres avec des déjections, fournissant un engrais à la jeune plante qui se développe. Ceci explique pourquoi l’on trouve sur les branches des végétaux appartenant à des familles très diverses, qui n’ont de commun que le caractère d’avoir des fruits charnus ou succulents, c’est ainsi que l'on trouve des Astelia (Lilia- cées), des Diccellandra (Melastomacées), des Fuchsia (Onagrariées), etc.; 3° enfin,seraient épiphytesles plantes dont les graines, sans être très légères, serait d’un petit volume, maïs munies d'un appareil de dispersion; cet appareil consiste soit en poils longs soit en appendices ailés. Le premier cas est réalisé chez les Æschynanthus (Gesnériacées), les Catopsis (Broméliacées); le second cas, chez quelques Rubiacées (Hymenopogon). Chez les Broméliacées essentiellement aériennes, comme les Tillandriées, on voit que la radicule est enve- loppée d'un capuchon, ce qui permet à la jeune plante de résister à la dessication ; chez les Æschyranthus, on trouve un disque qui contribue a établir l'adhérence de la plantule avec l’arbre ; plus tard, la plante se fixe plus complètement à l’aide d'organes ressemblant à des cor- des ; or ces liens ne sont que des racines adventives adaptées à ce rôle de soutien et dépourvues de géotro- pisme. Ces sortes de cordages peuvent s’anastomoser de manière à former un treillage qui enserre l'arbre comme un cercle de fer et d’une manière si complète que l'arbre se meurt, pourrit et reste cependant debout ; c’est le cas de ces Figuiers épiphytes qui étouffent ainsi de grands végétaux ligneux de la forêt et que l’on appelle des « tueurs d'arbres ». Lorsque la plante est fixée sur son support, quatre éléments sont nécessaires à sa nutrition. Ce sont, par ordre d'importance, l'eau, la lumière, l’air et l’engrais. Il est des épiphytes chez qui le besoin d'eau prime le besoin d’air et de soleil; ce sont celles dites des brouillards. Il en est par contre chez qui le besoin de soleil et de lumière sont tellement pressants, que ces végétaux s'organisent pour résister à une trop grande sécheresse tout en vivant dans le maximum de radiation solaire, ce sont les plantes de la couronne des arbres. D'autres enfin, moins adaptées que ces dernières à la vie aérienne, ont besoin, à la fois d'oxygène, d’eau et de terre, et fabriquent pour ainsi dire elles-mêmes leur sol, ce sont les épiphytes à terreau. Dans la région la plus humide et la plus basse de la forêt, se trouvent des espèces de brouillards. L’eau ruis- selle sur les branches, l’air est presque saturé d’humi- dité, aussi les plantes de ce groupe se comportent-elles à peu de choses près comme des plantes aquatiques. C’est ce que M. Karsten a nettement distingué aux îles Moluques en examinant des Fougères telles que les Tri- chomanes, les Tetraphyllum; cette dernière plante, par exemple, présente deux sortes de feuilles, les unes déli- cates, découpées, appliquées sur le support, ressemblant à des feuilles de plantes marines, servant à l'absorption de l’eau ; les autres, beaucoup plus larges, flottent dans l'air et sont des organes assimilateurs et nourriciers. Les Dendroceros également sont des Hépatiques à tissus Spongienx qui absorbent la rosée et l'eau en grande quantité. Dans la forêt vierge, il existe sur les hauts sommets des grands arbres, en pleine lumière et sous les chauds rayons du soleil équatorial, toute une faune luxuriante représentée surtout par des orchidées; une adaptation toute spéciale permet la pullulation de ces espèces. L'ap- pareil végétatif est pour ainsi dire réduit à sa plus sim- ple expression; les racines seules jouent un rôle remar- quable pour la fixation et la réception de l'eau; ces organes sont revêtus sur toute la surface extérieure d’un tissus appelé « voile », possédant la propriété d’absorber l'eau à la manière du papier buvard. Cette eau est emma- gasinée dans les tubercules ou les pseudo-bulbe où elle reste pendant la saison sèche, période difficile dans la vie de ces plantes. Les feuilles sont revêtues d'une cuticule épaisse comme du cuir et qui s'oppose à l’éva- poration. Il y a des adaptations très curieuses. Chez une Asclé- piadée du genre Conchophyllum, les feuilles forment une série d'écailles soudées en carapace contre le support; chez le Polypodium imbricatum, c'est la tige tout entière qui est aplatie contre l'arbre. Dans ces deux cas, il ya entre l'épiphyte et l'hôte une sorte de chambre close où s’accumule l’humidité. Mais la plus curieuse adaptation est réalisée chez une autre Asclépiadée, la Dischidia rafflesiana, la tige de cette espèce est pâle et pourvue de place en place d’urnes dont l'orifice est très étroit et sert de passage à une racine adventive qui la remplit. Si l’on examine ce que sont ces urnes, On voit que ce sont des feuilles repliées en elles-mêmes, pouvant recevoir de l’eau par leur orifice et protéger les racines pendant la saison sèche ; la partie interne de l’urne est d’ailleurs revêtue d’une couche cireuse qui empêche l’absorption de l’eau. HENRI COUPIN. 2CCCCCCCCCCOCCCCCO0TONDO LES CHEVAUX ARABES La nature a varié ses produits dans les différents pays, en les adaptant aux conditions de chacun d'eux, telles que le climat, la température, le terrain, l'humidité ou la sécheresse, etc. : quelle différence n’y a-t-il pas entre les poneys des iles Sethland et les grands carrossiers des plaines du Mecklimbourg, par exemple, comparés aux chevaux arabes du désert ! Aussi leurs maitres prennent-ils d'eux un soin tout particulier. L'Arabe a pour son cheval encore plus d'at- tention que pour lui-même et que pour sa propre fa- mille. La généalogie de son élégant coursier lui est bien mieux connue que celle de sa belle-mère! Or, on verra bientôt qu'il en est tout autrement, en ce qui concerne son écurie où ses haras. Une quantité de proverbes s’ap- pliquent aux chevaux, et nous en citerons quelques-uns. Pour commencer, nous dirons seulement que « le pa- radis sur terre se rencontre dans trois conditions : à cheval, dans la lecture des manuscrits et entre les deux . seins d'une femme ». Ces soins constants s'expliquent d'autant mieux que ce sont leurs chevaux rapides etendurants qui leur per- mettent de dévorer en peu de jours d'énormes espaces, dans le désert, et de voler comme l'aigle, dans les cir- constances critiques : soit pour fondre sur ceux qu'il veut piller, soit pour échapper à la poursuite de ses ennemis, cherchant à reconquérir ce qu'il leur a ravi. Le salut da l’homme se trouve donc à la merci des jar- rets d'acier de son noble coursier, rempli d'intelligence et de cœur. Il peut s'arrêter court, même quand il est LE NATURALISTE lancé à fond de train, en se cabrant sur les jambes de derrière, et même faire volte-face instantanément, l'œil en feu, la crinière au vent et ses naseaux roses tout grand ouverts. Toute la smala est aux petite soins, auprès du jeune poulain, qui aime ses maîtres et sait merveilleusement les reconnaitre, en jouant avec les enfantset en se lais- sant monter par eux, en prenant sa nourriture dans leurs mains ou dans leurs vêtements. Lui donne-t-on à boire? on lui choisit l’eau la plus limpide qu'on puisse trouver, en la filtrant sous ses yeux, quand elle sort trouble du puits. Mange-t-on des dattes ? on lui réserve les noyaux, que l’on pile devant lui en les concassant le plus possible. Il se montre aussi gai et aussi intelligent que ses compagnons, etil fait vraiment partie de la fa- mille. On l'élève avec douceur, sans le frapper jamais ; d’au- tant plus que les chevaux ont le sentiment inné de la justice, qu'ils n’oublient pas les injures commises à leur égard et qu’ils se vengent parfoisd'une manière terrible : Un cheval, à notre connaissance, a écrasé ainsi son pa- lefrenier, en le pressant sournoisement contre le mur de sa stalle, pour se venger d’une cruauté imméritée, remontant à plus de six mois ! Une fois que l'éducation du cheval arabe est commen- cée, on se montre vis-à-vis de lui d'une fermeté sévère, comme nous le verrons plus loin. C’est ainsi qu'on lui fait porter sa selle, jour et nuit, sans la lui retirer ja- mais ! à son pommeau est attaché un court bridon, pen- dant le jour, afin de lui maintenir le col dressé; de facon que sa tête soit relevée, presque perpendiculaire- ment à l’encolure : Aussi sa mangeoire est-elle haute et profonde. Enfin ses étriers, d'un pied de long,ne des- cendent pas plus bas que le ventre; de sorte qu'il lui est interdit de se coucher sur le flanc. Mais ce n’est pas tout : Son régime est des plus sévères; ce nest pas lui qui engraissera jamais ! on l’habitue, dès qu'il est sevré, à ne faire qu’un seul repas par jour, dès que le soleil est couché, De cette facon, une fois en marche, après sa toilette du matin, il ne songera jamais, une seule fois dans sa vie, à s’arrêteren route pour manger, avant d’être arrivé à l'étape du soir, où il devra dormir la nuit.Il ne peut même pas avoir l’idée de brouter l'herbe, dans la journée, quand même on s'arréterait auprès d'un succulent champ de trèfle d'Égypte, que tous les herbivores aiment tant! Sous ce rapport, rien ne l'émeut, rien ne le tente : L'heure du repas n’est pas encore arri- vée pour lui, tant que le soleil n’a pas disparu au-dessous de l'horizon, au milieu des feux du couchant. En com- pensation, la fraicheur qui annonce la fin prochaine du jour lui donne le sentiment de délivrance, qu’éprouvent nos propres chevaux quand ils sentent l'écurie, après une journée de marche. Encore un peu de temps, sa pitance est au bout ! Qu'il marche ou qu'il galope, il n’en mangera mi plus tôt ni plus tard; car il dine à heure fixe, basée sur le soleil et non sur la marche de nos pen- dules. Il n'en est pas moins sensible à la pensée du re- pas qui l'attend, car il meurt de faim; et, malgré sa fati- gue, il hennit de plaisir. Son maître peut le faire galoper jusqu’à la dernière minute, s'il le désire, car cette riante perspective lui fait oublier ses sueurs. On peut donc compter sur lui jusqu'au bout. Et c'est en vue de ce résultat final, qu'on lui a imposé dès le début un régime aussi sévère. Une fois arrivé au gite, il n’a plus qu’à s’abandonner en toute confiance aux soins qui lui sont réservés, pen- dant qu'on lui prépare sa ration d'orge habituelle. Quand l'animal est en moiteur, on ne l’attache pas avant de lavoir promené doucement, en le tenant par la bride, pendant un bon quart d'heure. Cette coutume a surtout pour but «de maintenir et de conserver les pieds des chevaux ». Les chevaux arabes sont plus petits que les nôtres, mais leur taille a l'avantage d’être plus uniforme. A part leur croupe plus étoffée, ils rappelleraient assez nos limousins ; ils s’en distinguent surtout par quelque chose de féminin, dans leur svelte élégance. Ils ont le sabot petit, avec les jambes fines et nerveuses. On en voit de toutes couleurs, sauf de noirs ; aussi serait-il inté- ressant de les croiser avec des chevaux de l'Ukraine, de ce poil sombre. Depuis la plus haute antiquité, les chevaux arabes ont été distingués par leur beauté et leurs précieuses qua- lités morales. Parmi les plus belles races, les Arabes du désert prisent au plus haut degré les coursiers qui sont nés sur les bords du Tigre et de l'Euphrate. Tigrinus et Euphraticus sont des noms que nous avons retrouvés parmi les chevaux de course des Romains; jusque sur les mosaiques déterrées au fond de la Numidie. Leurs fines jambes les avaient portés bien au delà de l'isthme de Suez, à travers les vastes déserts de la Mésopotamie, de la Syrie, de la Palestine, de l'Idumée, de l'Arabie pétrée, de l'Égypte, de la Libye, de la Cyrénaïque, de la Tripolitaise, de la Numidie et de la Mauritanie! Nous en passons plus d’un, pour en sortir plus tôt. Aussi, les cheiks ont-ils granä soin de conserver ces belles races, sans la moindre altération, afin d'en mainte- nir la pureté absolue. Ici, nous relevons un fait typique. La généalogie des chevaux arabes ne se transmet ja- mais par les mâles, comme chez nous, mais toujours par les femelles, la noblesse du mâle n'étant qu'indivi- duelle, sans être censée passer à sa postérité. Leur pédigree porte seulement, telle jument est fille d'une telle et mère de tel cheval, étalon, jument ou autre. Quand leurs juments sont en chaleur, les Arabes y veillent jalousement comme à leur harem et les font saillir par des étalons dont la filiation maternelle, seule, est connue. Le nom de son père importe peu. Ensuite ils prennent soin de boucler la bête saillie, lors- qu’on l'envoie au vert. L'acte civil du jeune poulain est attesté plus tard par une patente, en bonne et due forme, qui est signée par plusieurs témoins. Ce certificat est remis à l'acheteur du cheval, quand il a été vendu. Le nouveau-né est sevré du lait de sa mère au bout de deux mois à peine, quand ce n'est pas au bout de sept semaines seulement. Est-il né dans une ville? on l'envoie passer deux ans dans le désert, comme ceux qui sont nés à la campagne. On le vendra à l’âge de deux ou trois ans. Aussi donne-t-on un ou deux pieds du cheval à son nourricier; c’est-à-dire le quart ou la moitié du prix de sa vente, à l’Arabe qui a pris soin de son élévage et de son éducation, pendant tout ce temps-là. Les Arabes du désert préfèrent acheter des juments ; parce qu'elles ne hennissent pas en sentant les mâles, dans leurs rapines nocturnes : ce qui décelerait leur présence et les exposerait à recevoir des coups de fusil, dont ils ne sont nullement friands! De,même aussi, leurs cheiks ne montent que des juments, tandis que les Turcs, plus braves et surtout plus fiers, préfèrent les chevaux entiers. L’Arabe aussi est brave, s’il n’est pas fier, mais il est de plus rusé ; or il y a encore une autre raison, pour laquelle il préfère les juments, bien qu'elles coûtent un peu plus cher que les mâles : c'est la question du ventre, qui suit. Un de leurs usages les plus bizarres et des plus inat- tendus, c’est de se réserver souvent la nue-propriété de leurs juments, quand ils les vendent, pour ne céder que leurs poulains, à l'acquéreur du ventre, sauf la première pouliche à naître, que s’est encore réservée le vendeur par-dessus le marché. Si encore c'était tout; mais nous sommes loin du compte! Voici un Arabe, qui vend 75 fr. une jument de deux ou trois ans à peine, à condition de la garder pour LE NATURALISTE 157 CE CEE A DST RSR PAR Li, 1 2e OISE EN EEE RE De lui, mais de céder à un éleveur tous les poulains à nai- tre. Son acheteur a donc acquis le droit du ventre, sauf la première pouliche future, que s'est réservée le ven- deur. Il est donc entendu que l'acheteur aura tous les poulains et toutes les pouliches, sauf la première. L’ac- quéreur, à son tour, a aussi le droit du ventre sur cette première pouliche; c’est-à-dire qu'il prélèvera sur elle la Première pouliche qui naîtra d'elle. De sorte que le ven- deur, son propriétaire par convention, conservera tous ses petits, sauf son premier fruit femelle qui appartient à l'acheteur de la jument, sa grand'mère! tout en con- Servant toujours les mêmes droits sur le premier fruit femelle, indéfiniment ! !! On conçoit combien il doit y avoir de procès, chez les Arabes! Heureusement que le désert est grand, qu'il y en a beaucoup, et qu'on y trouve toujours de la place pour cacher ses larcins. Allez donc Courir après toutes ces générations successives de pouli- ches, pour réclamer à chacune d'elles le droit du ven- tre !! Et tout cela, pour 75 francs ! Il en résulte, que ces droits de suilese conservent pen- dant des siècles ; jusqu’à extinction d'une des deux fa- milles, celle de l’acheteur ou celle du vendeur! On comprend, maintenant, pourquoi les Arabes du désert ne manquent pas de motifs pour aller piller les Arabes pasteurs, en se fondant sur ce fameux droit du ventre. Il n'y a plus de raison pour qu’un Arabe pasteur ait une Jument qui accouche d’une première pouliche sans que toute une tribu d’Arabes du désert ne vienne la lu enleverla nuit, les armes à la main, après l'avoir couvée de l'œil pendant tout le temps de la grossesse, sous ce fallacieux prétexte du droit du ventre, qui appartient toujours à une autre personne qu'au possesseur actuel de la jument. A défaut de la présence réelle de son légi- time propriétaire, les Arabes pillards sont toujours là, pour revendiquer à leur profit la légitimité de ses droits, méconnus outrageusement, à la barbe de justiciers envoyés de Dieu et de Mahomet son prophète, Inch! Allah ! Dieu soit béni. C’est à l’âge de quinze ou seize mois qu'on place la selle sur le dos du poulain. Désormais, hélas! elle ne le quittera pas plus que son ombre. Sa haute selle, aux longs et larges étriers battants, masque sa servitude sous des dehors pompeux. Il la conservera la nuit comme le jour, sans pouvoir se coucher dessus; à cause des étriers, qui sont fallacieusement remontés trop haut, pour l'empêcher de se les rabattre sous le ventre. Jamais il n'aura de foin à manger, comme les juments qu'on met au vert: sa nourriture se composant inva- riablement de cinq à six livres d'orge, qu'on lui octroie seulement au coucher du soleil; cela le rend patient, dans ses longues courses à travers le désert. Le jour, sous la tente, on l'amuse avec de la paille d’orge hachée, pour lui faire croire qu’il déjeüne, et tromper par là sa faim dévorante. Comme les collégiens au lycée, sa des- tinée est d’avoir toujours faim, quand il a consommé sa maigre pitance. Aussi est-il bien sûr de n'être jamais surchargé de graisse : C’est là ce qu'on appelle : Mens sana in corpore sano! Comme nous, dans notre enfance, il ne boit jamais à sa soif: L’eau est trop rare et trop chère dans le dé- sert, pour quon en abuse; aussi en use-t-il modéré- ment! Il est sür de ne pas mourir d’hydropisie; c’est toujours uñe consolation. Il est vrai que, quelle que soit unijour la cause desa mort, il est destiné par la nature à avoir, pour cimetière, l'estomac des hyènes et des chacals, qui sont les croque-morts du désert et qui y pullulent avec les vautours; et sa carcasse, desséchée au soleil, jalonnera de puits en puits la route des cara- vanes, au milieu des sables ou des pierres. Dans ces conditions de sobriété exemplaire, un cava- lier arabe, avec soixante livres d'orge en croupe, va pou- voir voyager dix jours de suite, dans l’immensité de ces plaines arides et desséchées, où on trouve si peu de bois, qu'on en est souvent réduit à ramasser le crottin dessé- ché des chameaux et des ânes, qu'on rencontre sur sa route, en guise de combustible pour se faire du feu. Quani à ce qui concernela nourritnre du cavalier, aussi sobre que sa bête, il lui suffit de dattes et de quelques livres de farine de froment, pour se faire du pain cuit sous la cendre. Tout cela, avec un peu de café et du ta- bac, est contenu dans une boîte en bois ou dans un sac de cuir. Sous le ventre du cheval est une outre d’eau, passant en travers et attachée de chaque côté de la selle. C’est là toute la boisson du cavalieret de sa monture- Il la remplira aux puits que la Providence.lui mon- trera sur son chemin : Inch! Allah! à la grâce de Dieu. Avant l’âge de deux ans révolus, les chevaux sont déjà montés par les enfants des Arabes, qui grimpent sur leur dos en leur faisant baisser la tête, pour s’agrip- per à leur crinière, Rien de plus amusant que l’accord qui règne entre les enfants et les grands animaux : Un petit enfant fait tout ce qu'il veut d'un cheval vicieux, auquel il a l'habitude de cirer les sabots, ce qui flatte énormément sa vanité. C’est là le péché mignon de ces nobles bêtes. Sans compter qu'on dompte les animaux les plus féroces en leur ménageant les aliments. Pour quelques grains d'orge qu'il tient dans sa petite main, le cheval baisse la tête, pendant que l'enfant se hisse sur son encolure et se trouve à cheval sur son dos, quand l'animal a relevé son col : Hue, dada! sortir au grand air? Mais c’est là ce que désire le plus vivement le che- val et son petit cavalier. Ses longues jambes ne lui ont été données que pour dévorer l’espace. Les enfants et les chevaux des Arabes s’apprécient d'autant mieux qu'ils ont tous été élevés péle-mêle sous la même tente, et qu'ils ont grandi côte à côte, en partageant la même fortune, bonne ou mauvaise, et les mêmes privations, reçu les mêmes rayons du soleil et enduré les mêmes ouragans dans le désert, sans voir d’autres êtres qu'eux! Les Arabes ne permettent que deux allures à Îeurs chevaux, le pas et le galop; jamais ils ne les laissent trotter. Pourtant, le trot est naturel au cheval, et il à bien aussi ses avantages, pour le cavalier : c'est évidem- ment un tort. Ils ont aussi la manie de leur tondre la crinière et de leur raser la queue, pour qu’elles repoussent ensuite plus longues et mieux fournies. Mais ce qui est vrai pour les jeunes plantes ne l’est pas toujours pour les poils, bien qu'ils croissent en longueur; comme eux, que dirait-on si on coupait les dents, pour en avoir davantage et de plus longues aux deux mâchoirs ? La selle porte sur l’avant-train, parce que les Arabes tiennent les étriers assez courts. Elle diffère peu de ce qu’elle était dans notre cavalerie légère, sous le Premier Empire.Comme les Perses d'autrefois, les Arabes se ser- vaient de javelots, au nombre de quatre ou cinq, tenus sous la cuisse, d’une lance et de deux sabres, qu'ils ma- niaient des deux mains à la fois avec une grande dextérité et dont les lames coupaient comme des rasoirs.Le manie» ment de ces trois armes les obligeait à se soulever sur leurs étriers, pour s’en servir avec succès. Placée plus loin, la selle leur aurait donné plus d’assiette, mais les aurait gênés dans leurs exercices. Pour éviter la lance et les traits de leurs adversaires, ils se couchent sur le cou de leurs chevaux. Poursuivis, ils se sauvent à toute vitesse, s'arrêtent court et font volte-face aussitôt, en présentant à leurs ennemis la pointe de leur lance. Ils là tiennent au tiers antérieur et la projettent en avant, en la laissant glisser dans la main, pour la rattraper plus en arrière. Leurs juments sont exercées à fuir, quand elles sont jeunes, poursuivies la lance sur la croupe, par un cavalier poursuivant qui 138 LE a —_ —. pique dessus, pour les activer. Aussi désormais sen- tent-elles un cavalier qui leur donne la chasse par derrière. Il n'est besoin que de leur lâcher la bride pour qu'elles fuient à fond de train, craignant d'être lardées à coups de lance, comme dans leur jeunesse ! . La lance des Arabesétait un bambou de Chine,noueux, léger et élastique, de douze pieds de long (celle des Cosa- RUES en avait jusqu'à 44), terminée par un fer pointu et vien acéré, au-dessous duquel était une houppe de soie 10ire. Ce fer, quadrangulaire à la base, souvent piqué en {erre, avait parfois l'inconvénient de produire des blessu- res, qui se compliquaient de tétanos ; on sait aujourd’hui Pourquoi cette lance leur servait avantageusement, pour s'élancer à cheval d’un lond, sans le secours de leurs étriers, ni même sans avoir besoin de se hisser sur leur selle à la force des poignets! .… Une manie arabe (qui peut avoir son bon côté, quand ils agit de chevaux très nerveux), pour faire concevoir les juments, consiste en ceci : Quand elles entrent en chaleur, ils les montent trois ou quatre jours de suite pour bien les fatiguer, en même temps qu'ils diminuent leur faible ration d'orge, pour les affaiblir. Déjà Buffon pensait que les femelles les moins vives sont celles qui retiennent le mieux la semence fécondante du mâle. Autant donner tout de suite de la valériane ou du bro- mure de sodium! Les Arabes font saillir les juments par des étalons de quatre où cinq ans, mais pas par leurs chevaux entiers qui leur servent de montures, qui sans cela devien- draient trop indociles quand ils flairent des juments. À vrai dire, ce sont des gens plus précautionneux que nous et qui tiennent à leur peau; ils ont bien raison. Excellents cavaliers, ils se méfient du cheval et en ont réellement peur, si l'on en iuge par leur proverbe, qui dit que celui qui monte sur le dos d’un cheval risque sa vie sept fois sur dix. La prudence est la mère de la sû- reté, comme le dit la sagesse des nations: et la crainte est le commencement de la sagesse, comme nous l’en- seigne le roi-prophète : Initium sapientiæ timor ! Un autre proverbe nous dit que : qui veut aller loin menage sa monture. De même, qui désire intéresser ses lecteurs doit ménager leur lecture. Nous sommes donc obligé de nous arrêter là, bien qu'il y aurait encore une infinité d’autres faits à citer, au sujet des chevaux arabes si l’on s’en rapporte à un autre de leurs proverbes au sujet de ce noble et fougueux animal, la plus noble cons quête que l'homme ait jamais faite (comme l’a claironné Buffon), qui partage avec lui les fatigues de la chasse et la gloire des combats. Voici ce dicton arabe : On écri- rait bien des livres sur le cheval, avant d’avoir tout dit en ce qui le concerne. Nous terminerons par quelques autres pratiques des Arabes, en ce qui concerne la fécondation des juments. Une autre manie (qui peut avoir son mauvais côté), c’est de jeter un baquet d’eau fraiche sur la croupe de la ju- ment, quand l’étalon l’a quittée, et de la promener en- suite au galop! — A rapprocher de leur pratique vi- cieuse pour retirer une balle de plomb entrée dans les ghairs : Coudre devant la plaie l’arrière-train d'une gre- nouille qui gigotte encore, afin de l’attirer au dehors par ses contractions intermittentes !! bien qu'icice soit précisément l'effet contraire que l’on désire obtenir. et non plus de retenir la semence du mâle, dans le sein de la jument fécondée. À trois ou quatre mois dela grossesse, on peut consta- ter que la jument est pleine, par le procédé suivant. On présente son flanc aux ardents rayons du soleil de midi. Quand le poil est bien brülapt, on lui lance un seau d'eau de puits (aussi glaciale que possible) sur le ventre à la naissance de la cuisse du mème côté. La contraction musculaire spasmodique, qui eu résulte fatalement alors, retentit sur la matrice par action réflexe, et on NATURALISTE sent remuer distinctement le fœtus. Cette observation à été confirmée publiquement, de sorte qu’elle paraît convaincante. : Un cheval de noble race se vend [de 1.000 à 10.000 francs ; tandis que les chevaux arabes ordinaires ne se vendaïent jadis pas plus de 50 à 120 francs, à trois ans, avec un tiers en plus pour les juments, c'est-à-dire de 70 à 160 francs, ou plus simplement de 75 à 450 francs, à 10 francs près en plus ou en moins pour ces deux prix extrêmes. On avouera que ce n’est pas cher ? Il est à croire que les prix ont beaucoup augmenté depuis, en raison de la dépréciation de l'argent. Ces prix doivent être au moins doublés ou triplés, aujourd’hui. Il faut espérer que les automobiles et les vélocipèdes tendront à diminuér de plus en plus le prix des chevaux, dont l'entretien-est de plus ea plus élevé. Les juments d’un grand prix se vendent toujours à l'exclusion de la première portée femelle. On dit alors que le vendeur se réserve le ventre, comme nous l'avons vu plus haut. ; Les chevaux arabes, élevés dans les villes, ont une belle allure et de la grâce; ceux du désert, au contraire, ont l'air plus modeste et sont assez maigres. Avec le peu de nourriture qu'on leur distribue, le soir, et avec les courses qu'on leur fait faire dans l’immensité du désert, il serait difficile qu'il en fût autrement. é Terminons par ce joli proverbe arabe, qui a une sa- veur tout à fait orientale: Si on te dit que l’on a vu un cheval dépasser tous les autres à la course et voler dans les airs, aie soin de demander si ce ne serait pas par hasard un alezan-brülé ; si on te dit oui, alors crois-le, car c’est la vérité ! D' BouGoN. L'Oranger des Ozages Le Mac-Lura aurantiaca est un arbre de l'Amérique du Nord, au sud des Etats-Unis, qui a reçu le nom d’Oran- ger des Ozages, parce que son fruit ressemble à une pe- tite orange, hérissée d’une centaine de légers mame- lons, et qu’il provient lui-même du pays des Ozages de l'Arkansas. Nous ajouterons à cela qu'il à un beau bois jaune clair, pouvant être utilisé dans la teinture. Ce bois est très dur et grossit avec une extrême lenteur : ainsi un Oranger des Ozages, âgé de cent ans, n'est-il pas plus gros qu’un poteau télégraphique très. ordinaire, et son tronc est, à proportion, plus petit encore, d'autant plus qu'il n’a pas la rectitude des pins et des sapins ! Son feuillage est du plus beau vert, d’un ton riche en couleur, et non pas de ce vert terne qu'ont par exemple les feuilles d'orme de nos pays. Il est très remarquable de voir une épine très piquante, au-dessous des feuilles de cet arbre exotique. De là la singulière idée que l’on a eu d’en faire des haïes, non seulement en Amérique, mais même chez nous, le long du chemin de fer du Nord (voir la Flore de M. Eugène de Fourcy, ingénieur de l'Etat). Son bois si dur l'avait fait employer par les Peaux- Rouges de l'Amérique du Nord, non seulement pour la teinture en jaune, mais encore pour se fabriquer des arcs, lançant des flèches à une grande portée. De là ses noms de Bois d'Arc, Bois jaune, Bois des Ozages, Oran- ger des Ozages. C’est une plante dioique de la famille fdes Figuiers, comme les müriers. Par le fait, si l’on fend le fruit en deux moitiés par une coupe longitudinale, on s’apercoit tout de suite que, malgré son apparence extérieure, le fruit de cet arbre n’est pas du tout constitué comme celui de nos orangers, mais qu'il rappellerait bien plutôt LE NATURALISTE celui du mürier. Seulement c’est un fruit composé, constitué par la réunion en une seule masse d’un grand nombre d'ovaires, de sorte qu’au point de vue botanique, c'est bien plutôt une sorte de figue qu’une orange. Ce- pendant la couleur jaune de son enveloppe, rappelant celle de nos citrons, lui a conservé le nom d'Oranger des Ozages, qui lui a été donné par les premiers explora- teurs. La première fois qu'il nous a été donné de voir ce singulier oranger sauvage, c'est dans un lieu prédestiné, à l'Orangerie basse du parc de Meudon! Seulement, la température nest pas assez élevée, pour que le fruit puisse y atteindre sa maturité complète. Il grossit comme une petite mandarine, mais reste toujours vert et ne jaunit pas. Il tombe de l’arbre, à la fin d'août, sans être mûr. Aussi,n'en peut-on rien faire dans notre climat. Ce végétal présente encore d’autres particularités cu- rieuses. Ainsi, par exemple, il ne faudrait pas croire qu’à part les fleurs, la plante mâle et la plante femelle se ressemblent absolument comme des pieds de hou- blon, dont on ne peut déterminer le sexe, avec préci- sion, qu'au moment de l’apparition de la fleur. Ici, il suffit de regarder un Mac-Lure avec un peu d’attention- pour décider d'avance si c’est un pied mâle ou un pied femelle que l’on a devant soi; aussi est-ce un arbre susceptible d'offrir plusieurs variétés : Spinosissima, iner- mis, vulgaris, dumosa, etc. Cela tient à ce que les pieds mâles ont généralement leurs feuilles bien plus rapprochées les unes des autres que les femelles, qui les ont très écartées. C’est pour cela que les épines (placées sous les feuilles) sont bren plus nombreuses sur les pieds mâles que sur les pieds femelles. Aussi est-ce avec les premiers que l’on plante des haies de chemin de fer, dans le but louable d’en interdire l’accès autant que possible aux animaux, dans leur propre intérêt. Mais, il faut bien l'avouer, malgré son beau feuillage au ton vert si riche, ce n'est pas cet Oranger des Ozages qui détrônera ja- mais nos haies d’aubépine, qui n’ont pas leurs pareilles au monde, les haies de Cactus étant trop prolifiques et ne se taillant pas comme celles d’aubépine. Cela nous explique pourquoi ces plantations de Bois jaune, en guise de haies, n’ont pas eu de suites, comme on l'avait espéré tout d’abord, car nous ne croyons pas que cette tentative ait été renouvelée, mi qu’elle ait été imitée par les riverains du Chemin de fer du Nord. Nous ne savons pas Si les grands hivers, que nous avons subis depuis 4870, qui ont fait tant de tort à nos arbres, ont détruit ces haies de bois exotique ; mais ce qu'il y a de certain, c'est que les pieds mâles et femelles du parc dé Meudon ont résisté chez nous aux plus grands froids. Il est vrai que ceux que nous connaissons étaient des Yégétaux centenaires, malgré leur faible di- mension relative, en hauteur et surtout en épaisseur. Leurs troncs ne poussent pas très droit et ont de la ten- dance à se courber. C’est tout à fait une plante donnant de longs rameaux gréles excellents à faire des ares, à cause de leur résistance. D'ailleurs, les arcs des Peaux- Rouges étaient plutôt petits et ne ressemblaient pas à ces arcs de grande dimension dont se servent les In- diens du Brésil, pour faire la chasse aux tortues, avec de longues flèches lancées en l’air et retombant de haut en bas pour percer leur carapace et la clouer au sol, atin de les empêcher de se sauver. On sait en effet que, mal- gré le proverbe (lent comme une tortue), les grandes espèces s’enfuient devant l’homme avec une telle rapi- dité, qu’elles trouvent moyen de lui échapper, surtout si elles ont déjà sur lui une certaine avance, qui leur permet de rentrer bien vite dans la rivière, en le distan- çant aisément. En somme, l'Oranger des Ozages comme le muürier à papier (Boussanetia papyrifera) sont des arbres qui l 159 étaient autrefois plantés dans nos jardins comme des espèces nouvelles, et qui sont devenus d'autant plus rares qu on ne les a pas remplacés, quand ils sont morts centenaires; d'autant plus que nos climats froids ne leur Convenaient pas toujours et qu'ils se développaient parfois d'une façon peu régulière. Nous avons vu de ces müriers à papier, de la même famille des Morées ou des Figuiers, qui ont fini par se couvrir de loupes, en même temps que leurs troncs devenaient creux en vieillissant, comme ceux des saules ; sans doute parce que l’on avait eu le tort autrefois de les étêter comme eux, afin qu'ils ne prennent pas trop de développement en hauteur. 299000000000000000000000000800000C0C, ACADÉMIE DES SCIENCES Sur un nouveau mica du groupe paragonite. — Note de M. Pu. Barster. ; l Le mica faisant l'objet de cette note a été recueilli à Mesvres (vallée du Mesvrin, Autunois), c’est un mica argentin à reflets nacrés, ressemblant à première inspection à une de ces musco- vites si abondantes dans les pegmatites. Or ce mica, qui est fortement sodique, ne peut être rangé dans le groupe muscovile; il se rapproche plutôt par sa compo- sition des micas du groupe paragonite, mais il n’en a pas les caractères extérieurs; tandis que les paragonites sont en fines écailles argentées, celui-ci res semble à s’y méprendre à une muscovite, et cela à tel point que les personnes, cependant com- pétentes, qui Lont vu, l'ont pris pour cette espèce. Il se distingue de cette dernière par sa teneur en lithine qui est comparable à celle de certaines lépidolithes; Cette association du sodium et du lithium est remarquable, elle constitue un cas singulier ; car, sauf quelques rares excep- tions, dans les feldspaths et les micas, le lithium accompagne de préférence le potassium et le rubidium et disparait lorsque ces minéraux s'enrichissent en sodium. Le mica qui fait l’objet de ce travail se présente comme une sorte de paragonite lithinique, jusqu'ici inconnue. L'auteur dédie cette variété nouvelle au savant pro fesseur de Chimie organique de la Faculté des Scie nces de Paris, et pro- pose le non pour cette nouvelle espèce de Hallérite. Sur ie minerai de fer de Coatquidan. — Note de M. F. Kerronme, transmise par M. A. Lacroix. Le gisement de minerai de fer de Coatquidan est situé dans le Morbihan, entre Guer et Beignon, au sud de la route de Ploërmel à Vannes et près du camp d'artillerie du même nom. Il a été exploité en minière dès 1825; mais, depuis un certain temps, il est abandonné; il alimentait les forges de Paimpont concurremment avec le minerai de la forêt. De Fourcy, dans le texte explicatif de la carte géologique du Morbihan, donne quelques renseignements succincts sur ce gise- ment ; il le montre situé dans des grès durs ou tendres, mélangés de couches d'argile blanche et il le considère comme faisant partie du même banc que les minerais de Saint-Saturnin (Ille- et-Vilaine) et de Rougé (Loire-Inférieure). Sur la Carte géolo- gique le gisement est indiqué en un endroit marqué en Grès armoricain et il a été généralement considéré comme intercalé dans ce niveau. La nature de ce minerai est très différente de la plupart des autres minerais normands et bretons; on n'en con- nait en effet d’analogue qu'à Caden, plus au Sud. C'est de l’hémalite rouge, quelquefois terreuse, mais le plus souvent grenue ; elle parait formée de petits grains aplalis et irréguliers, à patine noire, noyés dans un minerai plus fin et rouge, conte- nant une assez forte proportion de grains fins de quartz. Cette structure bien spéciale s'exagère en certains endroits et l'on a des noyaux d’hématite, arrondis, mais très irréguliers de forme, noyés dans une masse ferrugineuse à gros grains de quartz : un véritable poudingue à petits éléments. Il y a passage latéral avec des grès fins ou grossiers, peu colorés contenant encore de distance en distance des noyaux ferrugineux. Ces noyaux atteignent communément dans ces échantillons spéciaux mais non rares, la grosseur d’un pois, quelquefois celle d’une noix. Si on les sectionne, on observe une structure concentrique 160 bien nette, surtout à la partie externe qui est plus foncée (sou- vent noir brillant) et plus compacte; souvent l’hématite rouge du centre est mélangée de petits grains de quartz, quelquefois assez abondants pour donner l'aspect d’un grès ferrugineux. Ce minerai se présente en couche presque horizontale avéc lé- ger pendage vers le Nord-Ouest; sa puissance atteint quelque- fois 2 mètres. Il repose sur des bancs gréseux plus ou moins ro- sés, présentant des intércalations de schistes rouges lie de vin et pouvant être rapportés avec certitude au Cambrien; les schistes rouges cambriens présentent en effet à leur partie supérieure de nombreux bancs gréseux analogues dans cette région. Ilestsurmonté de quelques mètres de grès blanc,n’ayant fourni comme fossiles que des figillites, de petit diamètre et de grande longueur, réunis en nombre très considérable les uns à côté des autres. Ce grès à été rapporté sur la Carte géologique au Grès armoricain. Ce niveau de minerai de fer serait donc situé exactement entre le Cambrien et l'Ordovicien, sans doute à la base du Grès ar- moricain. Du rôle des levures et des cépages dans la formation du bouquet des vins. — Note de M. A. RosExsrieur, présentée par M. Roux. La substance du bouquet est fournie par le cépage; celui- ci renferme une matière anl{hophore non encore isolée, qui est sans doute différente pour chacun d’eux. La nature produit des raisins renfermant la substance anthophore dans toutes les expo- sitions; mais elle ne produit que dans des expositions privilé- giées la levure capable d'agir sur la substance anthophore. D'où il résulte que la différence entre un grand cru et un cru ordi- naire ne tient pas autant à la qualité du raisin qu’à celle de la levure qui y croit spontanément; ceci n'est dit qu'au point de vue du bouquet; car il peut y avoir des différences de concentra- tion d’où dépend le corps du vin. Au point de vue chimique on peut se figurer que la substance anthophore présente une constitution anologue à celle de l’amyg- aline, principe immédiat des amandes amères, qui se dédouble sous l'influence d’un ferment soluble, l'emulsine ou synaplase, en principes odorants, l'acide cyanhydrique et l'essence d'amandes amères. Dans le cas particulier, la levure anthogène joindrait à la pro- priété de sécréter la sucrase de Buchrer, qui est commune à toutes les levures, aussi celle de sécréter une autre diastase agis- sant sur la substance anlhophore. Cette interprétation est celle qui se dégage le plus naturelle- ment de l’ensemble des faits établis par les recherches de l’au- leur. 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DEMENY Directeur du Cours normal supérieur d'Éducation physique de l’Université, Ancien chef des laboratoires de la station physiologique) au Collège, de France ie et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. Re, da Cinq Tableaux mesurant 1" 25 sur 0 "80, montés sur carton, suspendre ; tableaux en couleurs, sauf le n° 37 qui comporte les. oénéralités. La collection complète : 32 francs. 5 N° 37 — Généralités sur le perfectionnement physique, qui, pour êtr | complet, doit comprendre les qualités particulières suivantes : Santé beauté, adresse, virilité. Schema de lecon indiquant les exercices progressifs à effectuer pour obtenir les effets utiles 6 fr. N° 38. — Correction de l'attitude. — Attitude de l’écolier sur la table % d'étude, attitude du corps ) dans la station debout; effet néfaste du corset et dé mation du squelette parson. usage chez la jeune fille et chez la femme. Exercices pour combattre l’effet des. mauvaises attitudes, 15 fi DUTE SAS OT ENIUE TETE N° 39. — Exercices de force, exer- cices de vitesse. — Type d’athlète : les poids, lalutte, le lancer, le rétablissement, la course,la boxe, la voltige, l’escrime, r9 figures. 7fr. — Développement des os. — à 10 d’adolescent, os d’ a os de vieillard, ; croissance; scoliose ; déformation da thorax par déviation du ra= =chis, 20 figures 1] fr. À N° 41. — Solidité des parois abdominales. — Exercices propres à développer les muscles de l'abdomen; suspension, lutte de traction, lutte detré- pulsion, traction verticale, flexion et extension du tronc Figure FA La collection des 5 tableaux d'Éducation Physique, mesurant 1525080 montés sur carton, se pliant à charnière, avec œillets pour les suspendre 32 fr. Emballage sur cadre bois À fr. 25 G LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, EDITEURS 46, RUE DU BAC, PARIS SES OUAIS | AMATEURS PHOTOGRAPHES ! 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CHRémieN. — Les animaux des jardins zoologiques Victor pe, Crèvrs. — Mœurs, et métamorphoses des. insectes du groupe des Clérides. Capitaine Xamseu. — Les Sphinx ligustri. Paul Norr. — Revue scientifique. H. Courix. — La Rumia Cratœgata. — Académie des Sciences. — Réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Nantes et à Châleaubriand en 1908. — Bibliographie. ————| ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue da Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll” DE CHAQUE MOIS France et Algérie . : . . . . . . . RER MO IEEE | Nous lestattres pays M PEN CAP re … Pays compris dans l'Union postale. . ; . 11 DE FR ER CRILURTITÉ ONE AC PR ee 0) 0 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURHAUX DU JOURNATHI Au nom de « LES FILS D’KMILE DEYROLLE », éditeurs 3 : 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT 0 par Éwuze Deyrozze. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et ISeAUX, 8 en noir, et 144 fiscures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les têtes d' un nombre considérable d'oiseaux de REGREE, 3° Partie Un roinune de 304 pages. Prix: Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 73 en n plus. par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. 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Calcaire de Saint-Ouen. 4. Sable jaune contenant des blocs de grès blanc, dur, à sur- face mammelonnée. 3. Sable roux, fin, sans mélange. 2. Sable à gros grains, argileux, verdâtre avec coquilles brisées. 4, Sable grisâtre, à bandes ferrugineuses et jaunâtres horizon- tales, avec galets et fossiles roulés du niveau inférieur. (Auvers, Acy-en-Multien.) Cette couche est recouverte par les éboulements du ,sable supérieur. A la montée de la route de Soissons, au N. du bourg, Graves cite la présence dé fossiles des niveaux supérieurs, on pouvait voir en ce point la succession suivante ; 10. Calcaire de Saint-Ouen. 9. Sable blanc avec fossiles, principalement des Cérilhes, agglutiné par places en rognons sur lesquels adhèrent à la fois des limnées et des coquilles marines. 8. Sable jaune avec petit lit de marne verte. 7. Sable gris avec filets noirâtres, 6. Sable jaune. 5. Marne jaunâtre friable avec limnées et rognons de stron- tiane sulfatée. 4. Alternance de lits marins et lacustres. 3. Sable mélé de calcaire avec nombreux fossiles : Cer. bica- rinatum, propinquum, Cordieri, mutabile, thiara, Me- lania hordacea, Cytherea elegäns, Cyrena deperdita. Par places ce lit, plus épais, forme un véritable banc cal- caire avec moules de fossiles comme à Brégy. 9. Sable fin, d'un blanc éclatant, avec grès en banc horizontal continu : ce grès contient des empreintes végétales et dans le sable se trouvent des fragments, parfois considé- rables, de bois silicifié. 1. Sable rubanné par zones blanches et rousses, passant au banc jaunâtre vers le haut et contenant des blocs énormes de grès blanc, très dur, épars sans ordre apparent. Le dépôt coquillier inférieur (niveau d'Acy) est enfoui sous le sable qu’entrainent les eaux pluviales. Tous ces détails sont aujourd’hui plus ou moins cachés 9e SÉRIE — N° D 1 3 15 JUILLET 1908 par la végétation et les bancs coquilliers ne sont acces- blsies que fortuitement. . Aussi croyons-nous utile de donner la coupe des talus du chemin de fer, au N. de la station de Nanteuil, telle qu’elle a été relevée par M. Thomas (Bull. Carte géol., no 59, t. IX). Elle permet de repérer les différentes couches mentionnées par Graves. Limon. Niveau DE Ducy: Calcaire siliceux et marne........... 2 m. Marne apgileuse vert-jaunâtre à Baya- nia hordacea, Trinacria crassa, Niveau Polamides scalaroïdes, P. perditus. 0 30 D'EzANVILLE Calcaire marneux à Sfenothyra me- diana, Nystia microstoma Planor- DIS IAUIUSE EEE RE EEE CEEE EE 1 50 ! Sable gris. Argile verte. Niveau Marne grise à Venus oblonga, Cytherea DE BEAUCHAMP elègans, Cyrena deperdita, Bayania delibata, C. mutabile, C. tiarella, C. tuberculosam, C. Brocchi....... 0 07 Marnejaune APE PEEET EE MERE L ET CEC 0 05 Niveau Sable quartzeux fin, jaune clair, à Po- D'ERMENONVILLE tamides mixlus (abonde au vallon dénlaiNouette) EEE RE EEE EEE ECE 0 08 Marne calcaire verdâtre à Ampullina mutabilis, Bayania hordacea, C.cre- nulatum, C. angustum, C. tiarella, Batillaria bicarinata, B. Bouei..... 0 25 Niveau Areilesbruner Reese Ce CE CL 0-02 DU GUÉPELLE Ébl)e nimes eos oecodousecon 0 30 Grès mamelonné irrégulier. .......... 2 50 Sable quartzeux blanc et jaune clair.. 2 50 Grès dur en deux bancs............. 4 30 | Sable jaune fin quartzeux............ 1 40 Nanteuil-sur-Marne. — C'* de la Ferté-sous- Jouarre, arr. de Meaux, SEINE-ET-MARNE. 2— Feuille 49 : Meaux, N.-E, Station de Nanteuil-Saacy, ligne de Paris à Château- Thierry, par la Ferté-sous-Jouarre. Bartonien. — Sables moyens, horizons de Beau- champ et de Ducy. Les gisements, situés à flanc de co- teau au N. du village, sont ouverts dans le chemin qui monte sur le plateau, ils sont visibles du pont. Les sables de Beauchamp sont souvent masqués par des éboulements et par la végétation. Les marnes blanches, visibles au-dessus, fournissent de belles Limnées. Neaufles-Saint-Martin. — Cte de Gisors, arr. des Andelys, EURE. = = Feuille 31 : Rouen, S.-E. Station de Neaufles-Saint-Martin, ligne de Pacy-sur- Eure, Vernon et Gisors, en station de Bézu-Saint-Eloi, ligne de Gisors à Rouen. Sparnacien. — Sables et argiles plastiques. Localité remarquable par le grand nombre d’ossements qu'on y rencontre dans l'argile plastique et qui forment un véritable bone-bed où les débris de reptiles et de lépi- dostées sont particulièrement abondants. Le gisement est ouvert au lieu dit la « Tuilerie », à environ 1 kilomètre à l’ouest du village. Voici la coupe de cet intéressant gisement relevée par M. Vasseur dans l’argilière exploitée en 1876 par M. Després. : LE NATURALISTE . Terre végétale. 12. Sable argileux rougeûtre avec galets siliceux à la partie su- DÉTIEUTE ARR AEANMRRENRRRE 2 m. 1. Alternance de petits lits argilo- sableux gris ou jaunes...... 1 13 Argile grise en couches de 0,20 à 0,25 séparées par des filets SADIEUX EEE TEE EEE CEE 0 92 . Lit à ossemements ou couche à LeEPLAOS LÉ CS ER PEER CET EEE 0 20 . Argile d'un gris pale avec co- prolithes, vestiges de coquilles et empreintes végétales : elle formait le fond de l’argilière. 0.04 . Lit mince de sable jaune ferru- DINEUX EE EEE EEE 0.03 . Argile grise, en lits séparés par des filets d'argile jaune, la couche inférieure qui se com- pose d'argile grise a 0 m. 50 d'épaiseur................... 1 70 . Lits de rognons calcaires, ma- gnésiens Slanchâtres sorte de Fig. 1. marne endurcie oumarnolithe. 0 05 4. Sable argileux rougeûtre avec nombreux silex de la 3. Sables ( gris non argileux..........:...... | 0 .05 2. { glauconieux | jaune, avec Res de la craie....... \ 419 Craie à Belem. mucronata visible sur....... S9000a00 1.00 La couche no 9 est constituée par une argile gris ardoise qui se distingue des autres couches de l’argilière par sa couleur foncée. Elle est particulièrement fossili- fère sur les 0 m, 7 de la base; on y trouve : Lepidopteus Maximiliani, Crocodilus depressifrons, Coprolithes; et du succin pulvérulent avec bois ligniteux. ; On trouve dans la couche n° 6 de belles empreintes végétales et de rares débris de poissons et de tortues. Neauphle-le-Château. — C' de Montfort-l’A- maury, arr, de Rambouillet, SEINE-ET-OISE. ==> Feuille 47 : Evreux, S.-E. Station de Villiers-Neauphle, ligne de Paris àGranville. Aquitanien. — Meulières de Beauce. Les meulières exploitées au sommet du coteau four- nirent jadis, en assez grand nombre, des empreintes de plantes parmi lesquelles il faut citer : Glyptostrobus europœus; Anectomæria Brongniarti, Phragmiles, etc. Les gisements sont aujourd'hui épuisés, et ce n'est qu’à l’état rémaniées que se rencontrent.les plaquettes si- liceuse à végétaux, Neauphlette. — C' de Bonnières, arr. de Mantes, SRNAON OISE Feuille 47: Evreux, S.-E. (fig. 2). Station de Bréval, li- gne de Paris à Cher- bourg. Lutétien. — Calcaire grossier. D'assez nombreuses espèces proviennent de cette localité parmi les- quelles : Valvata Bou- ryi, Coss. parait spé- ciale. Les gisements au nombre de deux sont indiqués sur la carte géologique d’une part, au-dessous de l’église Fig. 2. phlette. K Gites fossilifères. — Environs de Neau- entre celle-ci, et la route de Bréval à Gilles, d’autre part, à flanc de coteau sur le côté droit de la ligne en venant de Bréval, à environ 500 mètres au Sud du Moulin-de- l'Etang et 4 k. 500 du gisement précédent. Neufchelles. — Ctor de Betz, arr. de Senlis. OISE. Feuille 49 : Meaux, N.-O. (PI. VIII.) Localité anciennement citée par Graves qui y men- tionne les sables et grès moyens avec fossiles au bois de Fontaine et à Chennevières. Le calcaire de Saint-Ouen était exploité sur le plateau et le calcaire glauconieux à Nummulites affleurait près le pont Houillon, dans la val- lée de la Grivette. Les gisements ont disparu. : Neumoulin. — Ce de Thiers, ctor et arr. de Senlis, OISE. — = Feuille.48 : Paris, N.-E. (PI. VI, fig. 2.). Bartonien. — Sables et grès moyens. Ce gisement, indiqué par Graves, comme se trouvant près du chemin de Plailly à la Chapelle-en-Serval au lieu: dit butte de Neumoulin, était remarquable par la bonne conservation des espèces qui s’y rencontraient. Le Ceri- thium tricarinatum, entre autres, y présente souvent des, traces de coloration. Le sable qui renferme ces fossiles est jaune à la base, blanc et fin dans la partie moyenne, grisâtre et grossier au sommet. Ce gisement parait aujourd'hui épuisé. Noailles. — C'or du dit, arr. de Beauvais, OISE. Feuille 32 : Beauvais, N.-O. (PI. V.). Station de Noaïlles, ligne de Persan-Beaumont à Hermes. On a souvent employé le nom de cette localité pour dé- signer lies gisements de sables de Bracheux, qui, en réa- lité, sont beaucoup plus rapprochés du hameau de Bon- court, sous le nom duquel nous les signalons (Voir Boncourt, anté, p. 50). Nogent-l'Artaud. — Cte de Charly, arr. de Chà- teau-Thierry, AISNE. Feuille 49 : Meaux, N.-E Lutétien. — Calcaire grossier. Localité citée par d’Archiac (Desc. géol. du dép. de l'Aisne, p. 110.) et où le calcaire grossier sableux était visible dans les vignes situées sur le coteau au Sud du bourg et fournissait un assez grand nombre de co- quilles. Ces lieux sont difficilement accessibles aujourd'hui. (A suivre.) s P.-H. FRITEL. LA PRISTOCERA NIGRIGRANELLA Reg, et la pitance du chameau. Quand, après une longue et DénDIe marche dans le Sahara, une caravane arrive à une oasis, à Biskra par exemple, la théorie des chameaux s’engouffre dans le fondouk le plus proche. Ils avancent silencieux, marchant comme Chanssés de velours, cependant que les chameliers s'interpellent, LE NATURALISTE 163 crient, hurlent dans un langage qui les oblige à mortrer les dents comme des chiens hargneux. Lentement, les chameaux s'installent, puis s’accrou- pissent sur leurs jambes calleuses, pour goùûter un repos bien gagné. Les uns abaissent le cou, l'étendent sur le sol et leur mâchoire inférieure à la suite : ils sont rom- pus de fatigue; les autres, au contraire, le redressent, font tourner leur tête, de droite, de gauche et en arrière, comme sur un pivot, cherchant, d’un œil placide, sans marque d’impatience, mais avec obstination, ce qu'ils ont coutume de recevoir à leur arrivée, leur pitance sans doute : ils sont tenaillés par la faim. Bientôt les chameliers arrivent et distribuent à chaque bête une sorte de petit fagot composé de brindilles toutes noires : on dirait du charbon! Et le chameau, tranquillement, se met à manger. Ses lèvres lippues attirent les rameaux noirs, ses dents les broient et il semble avaler son charbon avec délices. Hum ! avec délices ? Il est à croire qu'il préférerait de beaucoup les succulentes tiges des Bou Gribia (Zygo- pPhyllum cornutum), même celles des Dhamrane (Traga- num nudatum),. plus encore les feuilles charnues de Kromb ed Djemel, chou de Chameau (Moricandia arven- sis); mais, sous peine de faire faillite à sa réputation si bien assise de sobriété, il doit se contenter de ses bâ- ‘onnets couleur de Zan. Un à un ceux-ci disparaissent; puis, sa faim apaisée, l'animal porte-bosse, Désirant, en repos, digérer sans ‘effort, Soupire, étend le col, ferme l'œil et s'endort, comme dirait Boileau. Ce serait vraiment ne pas connaître l’âme d'un natu- raliste que de supposer un instant qu'il a pu contempler ce spectacle sans que sa curiosité native ait été éveillée. 1 doit sans tarder chercher l'explication d’un tel phé- nomène ; il doit s'informer au plus vite : il lui faut con- naître la nature de ce charbon nourrissant, digestif, en usage bien avant le charbon de Belloc ou autre. J'avise mon Arabe, — quand je dis mon Arabe, c’est une manière de parler. En réalité, un étranger appar- tient à un Arabe, qui le harcèle constamment, le suit partout, offrant ses services, quémandant une aumône, l’assurant de sa fidélité, l’importunant de ses assiduités, qu'un énergique Macache flousse peut seul interrompre ‘un moment. ; Mon Bico, donc, heureux de se montrer utile pour une fois, me dit que c'est du Kedad. — Kedad? Kedad ??? — Il connaît la plante, mais ca pique! — Va chercher, lui dis-je, en lui montrant quelque menue monnaie. Il court à l’oued et revient bientôt avec une plante armée, en effet, d’épines longues et acérées. J’ai dit ici, en parlant du Rhamnus infectoria, l'impres- sion mêlée d’étonnement qu’on ressentait tout d'abord ‘en voyant, dans les environs immédiats des villes du Midi, la végétation moyenne composée presque unique- ment d’arbustes ou d’arbrisseaux épineux. Les réflexions que cette constatation m’inspiraient s'appliquent mieux encore aux environs des oasis. Là, la vie est intense ; les végétaux en font les frais comme ailleurs. De quelle énergie vitale, de quelle admirable résistance faut-il qu'ils soient doués pour ne pas succomber aux attaques de tant de dévorants, sédentaires ou nomades : moutons, chèvres, vaches même, chevaux, ânes, chameaux! Ce que l’un laisse, l’autre le ramasse ! Ajoutez à cette liste les sauterelles qui ravagent tout, et encore l’Arabe lui- même, dont l'instinct de destruction, — caractéristique de race, — n’a pas besoin d'être souligné, qui razzie tout ! Leur défense, leur sauvegarde, ce sont leurs épines. Mais, pour le Kedad, cette sauvegarde serait-elle illu- soire ? C’est à craindre. Le Kedad, c'est l’Acanthyllis tragacanthoides Desf., une Papillonacée. Ce nom, moitié doux, moitié rude à prononcer, dési- gne un petit arbrisseau en buisson, de forme arrondie, poussant des rameaux droits, garnis de feuilies termi- nées par une pointe très aiguë, et composées de 3 à 5 paires de folioles assez étroites. Les folioles tombent, mais les rachis restent : ce sont alors de très fortes épines, longues parfois de 7 centimètres. Au sommet des rameaux sont les jeunes feuilles, mais sur tout le reste et jusqu'à la base se dressent les rachis indurés. On dirait d’un énorme hérisson, dirigeant de tous côtés ses piquants. Aussi, nul herbivore n’ose-t-il toucher à cette plante ; il lui en cuirait trop. Mais l’'Arabe — on ne saurait vraiment lui en faire un reproche — a trouvé le moyen d'utiliser cette Acan- thyllis, laquelle, comme Légumineuse, doit être riche en qualités nutritives. Il l’arrache et la flambe à un feu vif. La flamme brüle ou émousse la pointe des épines, mais ne carbonise que la surface des rameaux. La plante est encore mangeable : on la sert aux chameaux. Sans craindre les épines redoutables de l’Acanthyllis, d’autres bêtes, mais d’un genre bien différent, s’atta- quent à elle et paraissent lui être assez nuisibles. On le devine, il s’agit de chenilles. On connaît déjà six espèces qui se nourrissent de l’Ac. tragacanthoides. Lord Walsingham en a découvert trois : une Anacampsis et deux espèces de Coleophora. J'en ai trouvé trois autres : une Noctuelle et deux Pyra- lides. Peut-être y en a-t-il encore d’autres. On le conçoit, la recherche des chenilles sur cette plante hérissée de longues épines n’est pas aisée, agréa- ble moins encore, et si ce n'étaient l'attrait et l'espoir de découvrir du nouveau, on se découragerait vite et on laisserait de côté cette plante plus que revêche.« Je renonce à chercher sur les Acanthyllis, ai-je écrit un jour sur mon cahier de chasses, j'ai les mains tout ersan- glantées ! » Lord Walsingham conseille bien l'usage de gants solides ; mais, quand on mettrait des crispins, la diffi- culté ne serait pas moindre, car il faut saisir avec déli- catesse ies bestioles, sous peine de les écraser. J’ai atténué dans une certaine mesure l'inconvénient que l’opération présente. En sciant la plante à la base, en coupant les rameaux et en les prenant d’une main dans le sens opposé aux épines, on peut, avec des pinces, saisir les chenilles de micros qui se cachent parmi les folioles ou dans des tuyaux de soie qu’elles tissent le long des tiges. C’est ainsi que j'ai pu me procurer un certain nombre de chenilles d’une Phycide, nommée par Ragonot Pristocera nigrigranella et décrite d’après des exemplaires provenant de Biskra. En voici la diagnose, suivie de la description des pre- miers états. 164 LE NATURALISTE « Enverg. 19 millimètres. — 3, ©. Aïles supérieures blanches, saupoudrées de noir, laissant la nervure médiane blanche, marquée d’un point confus, noir. Première ligne blanche, oblique et bordée extérieure- ment de noir dans sa moitié costale, verticale ensuite; deuxième ligne touchant presque le bord externe, bom- bée au milieu, rentrant sur les plis, blanche, à peine bordée de noirâtre. Ailes inférieures d’un brunâtre clair, blanchâtres vers la base. Biskra. » RAGONOT, Bull. Soc. Fr., 11 juin 1890. Œuf. — Ellipsoïde, allongé, très irrégulier, aplati, de consistance molle; surface couverte de petites dépres- sions elliptiques, irrégulières, qui la rendent très forte- ment chagrinée; couleur blanchâtre. Chenille. — 9 à 10 millimètres à peau tendue. Corps subcylindrique, très peu atténué aux extrémités; inci- sion des segments peu prononcée ; est de couleur jaunâ- tre toute jaspée de vert olive, avec cinq lignes jaunâtres sur le dos : la dorsale large, continue, d’un jaune pâle pur, sans mélange de mouchetures brun olivâtre, et assez nettement limitée sur ses côtés; sous-dorsales de même couleur, mais plus ou moins chargées de mouche- tures brun olivâtre : la première très fine, peu distincte, obsolète même sur les segments médians ; la deuxième un peu plus large et distincte dans toute sa longueur ; pas de stigmatale ni de ventrale ; verruqueux très petits, presque indistincts, noirâtres, entourés de jaune pâle, avec poil blond ; tache verrucoïde du deuxième segment petite, brunâtre, entourée de clair, celle du onzième segment jaunâtre, cerclée de noirâtre. Tête blonde, bor- dée de noir ferrugineux, au sommet des lobes seulement; cette bordure a la forme d’un croissant, dont la pointe interne touche le sommet du delta et l’autre pointe s’avance vers le milieu du lobe; ocelles peu distincts, brun foncé ; organes buccaux de la couleur de la tête. Ecusson blond pâle, avec huit petits points brun ferrugi- neux sur le bord postérieur et quelques points de même couleur le long de la division médiane; clapet blond pâle. Pattes écailleuses blondes, un peu brunâtres au sommet des articles ; première paire sensiblement plus courte que les autres; pattes membraneuses courtes, à crochets roux fauve. Stigmates indistincts. Chrysalide. — Cocon allongé, anguleux, fusiforme, for- tement atténué à son extrémité postérieure, modéré- ment au bout antérieur, par où doit sortir le papillon; est fait de soie blanche, d’un tissu serré, opaque. Chrysalide brun marron très foncé, noirâtre même, avec trois segments abdominaux bordés de brun marron clair; surface finement chagrinée : petits sinus sur le thorax, petite ponctuation sur l'abdomen; nervures des ptérothèques indistinctes ; mucron large, conique, obtus, noir profond, avec 6-8 soiés'raides à crochets, paraissant disposées en ligne. La chenille de Prist. nigrigranella vit d’abord parmi les folioles attachées qu’elle mine et qui deviennent décolorées ; puis, se tissant une sorte de tuyau soyeux, elle gagne les calices renflés et vésiculeux de l’Acan- thyllis, les perfore, attaque les gousses, ronge ensuite les graines immatures, Elle est adulte en mars et avril; elle fait alors son cocon sur la plante elle-même et le plus souvent dans un calice vide de la gousse qu'elle a mangée entièrement. Elle est très abondance. Pas un pied peut-être d'Acan- thyllis qui n’en possède, et souvent chaque rameau en est pourvu. On concoit aisément,puisqu’elle s'attaque aux graines mêmes de la plante, qu'elle lui soit très préjudiciable. Ainsi, malgré ses moyens de défense naturels, malgré ses méchantes épines, l’Acanthyllis tragacanthoides voit, sinon son existence menacée, du moins son développe- ment fortement compromis, tant par le procédé brutal et imprévoyant de l’Arabe, que par les menées plus lentes, mais peut-être plus pernicieuses, d'une petite chenille. En raison des avantages que pouvait offrir cette Légu- mineuse, si robuste, si rustique, qui ne demande aucun soin pour prospérer, qui croit parmi les cailloux, dans les endroits les plus arides, les plus brülés du soleil, des essais ont été tentés en vue de la propager, de la multiplier, d'en faire une sorte de culture; on a dù y re- noncer devant la quasi-impossibilité d’avoir des graines en quantité suffisante. Avec étonnement, on se deman- dait pourquoi l'Acanthyllis tragacanthoides qui donnait tant de fleurs, produisait si peu de graines. La question ‘demeurait sans réponse. — On en connaît la cause maintenant. P. CHRÉTIEN. , 200990200002020029099002020000000099 DEN ANDAUX DES JARDINS LOOLOGIQUES OUISTITI VULGAIRE, appelé aussi Marmoset. Nom latin : Jacchus vulgaris où Hapale Jacchus. Place dans la classification : Classe des Mam- mifères. Ordre des Singes. Caractères généraux. — Petit animal ne rappe- lant que vaguement les singes, avec une tête ronde aux yeux éveillés et une longue queue touffue et anne- lée. Les oreilles sont garnies de pinceaux de poils blancs, donnant un aspect « vieillot » à la physionomie. Pelage doux, lorg, mélé de noir, de blanc et de rouille. Une tache triangulaire blanche surle front. Longueur : 0m.25. Queue : 0 m.35. Habitat : Au Brésil, surtout dans la région de l’em- bouchure de l’Amazone et dans l'ile de Marazo. Mœurs : Animal arboricole, vivant à la manière des Ecureuils. Se réunit en bandes nombreuses et ne fuit pas le voisinage des villages. Pendant le jour, il est par- fois sans cesse en mouvement; de temps à autre, il se couche sur les branches. Les bandes pénètrent parfois | dans les plantations et y causent des ravages. Très sen- sible au froid et à l'humidité. : Cri : Un sifflement, d'où a été tiré leur nom. Nourriture : Des substances végétales, et aussi des insectes. Multiplication : Deux ou trois petits, sur lesquels ils arrivent généralement qu'à en élever un seul. Chasse : Pour s'emparer des petits, on tue les mères et an emporte les jeunes, qui s'élèvent sans difficulté. Captivité : On les élève souvent dans les maisons et sont assez agréables malgré leur cri agaçant. Ils sont toujours craintifs, surtout quand ils ont été pris vieux. Capturés jeunes, ils n'ont pas besoin d’être mis en cage ; ils jouent même avec les chats. Ils doivent être placés dans un endroit chaud. « L'Ouistiti, comme tous les autres singes à longue queue de l'Amérique, dit Pallas, est bien moins singe que les grandes espèces. Il saute et grimpe très rapidement lorsqu'il veut, mais il n'est pas dans une agitation continuelle comme les autres singes ; ilest souvent très paresseux et lorsqu'il est rassasié ou qu’il veut jouir des rayons du soleil, il reste souvent des heures entières suspendu aux barres de sa cage, en COM- pagnie de ses camarades. Il grimpe dans tous les sens, souvent la tête en bas, et garde toujours un air flegma- tique ; il se suspend quelquefois par les pieds de derrière; d’autres fois, il s’étend comme un paresseux, en se te- nant par les membres antérieurs. Pendant les beaux jeurs, ceux que l'on retient captifs se couchent au soleil ou se suspendent aux barreaux de leur cage et se net- toiént réciproquement, à la manière des singes, avec les pattes antérieures et les dents. [ls font alors entendre un faible gazouillement et une espèce de gémissement; c’est le même gémissement qu'ils poussent lorsque, le soir, à six heures précises, ils se retirent dans une partie accessoire et garnie de paille de leur cage : ils y restent Jusqu'au lendemain matin à six ou sept heures. Le reste de la journée, ils sont très gais, se livrent à toutes sortes de mouvements dans leur étroite prison et crient sou- vent. Quelquefois ils font entendre un cri plus fort que leurs gémissements ordinaires ; ils le répètent plusieurs fois de suite lorsqu'ils sont à la recherche de leur nour- riture. Lorsqu'ils font la sieste ou qu'ils se chauffent au soleil, les vieux poussent souvent un sifflement prolongé, très aigu et très désagréable, en ouvrant largement leur gosier; il est alors impossible de les faire taire. S'ils aperçoivent quelque chose d’extraordinaire, par exemple, des chiens ou des corneilles, ils font entendre un caque- tage analogue à celui de la pie, en balancant la partie supérieure du tronc et la tête comme un homme qui épie quelqu'un et cherche à adapter sa vue à la distance. Les vieux mâles se mettaient à grommeler et à grogner lors- qu’on les excitait ou qu'on leur montrait, sans le leur donner, un objet qui leur plaisait. Ils allongeaient le visage comme tous les autres singes en colère, bre- douillaient d’une manière extraordinairé, et cherchaient à griffer leurs adversaires avec leurs griffes antérieures ; ils s’effrayaient beaucoup Jorsqu'on saisissait leur patte, et qu'on la retenait hors de la cage. Les petits de l’année même grognaient presque autant-que les vieux, lorsqu'ils se disputaient quelques friandises, ou qu'ils les dispu- taient àl|leurs parents qui, alors, miaulaient comme des jeunes chats. Ces singes prenaient toute leur nourriture avec la bouche, et lorsqu'ils étaient obligés de passer leurs pattes entre les barreaux de la cage pour saisir quelque chose, ils le faisaient très gauchement, parce que le pouce antérieur n'est presque pas opposahle. Lorsqu'ils ne pouvaient pas avaler en une seule fois les morceaux qu'on leur donnait, ils les pressaient avec les doigts serrés contre la paume de la main, comme les écureuils et non avec le pouce ; les pattes de derrière sont au contraire munies d'un pouce protégé par un ongle qui leur permet de tout tenir. Pour boire, ils s’as- sayaient sur les quatre pattes en allongeant ou en con- tractant leur corps, en léchant l'eau comme les chats, où en J’aspirant en y plongeant les lévres. Ils mangeaient de la même manière le pain trempé qu'on ajoutait à leur lait, comme nourriture ordinaire. Ils aimaient beaucoup le sucre et le rongeaient encore assez rapidement avec leurs dents émoussées, quoique ordinairement ils ne mordent pas fortement et parviennent à peine à entamer la peau. Ils étaient très avides de mouches, de papillons et d'araignées. Ils mangeaient tous les autres aliments avec sobriété ; cependant, certains d’entre eux recher- chaient des mets que d’autres ne pouvaient manger. On aurait pu croire ces enfants de l'Amérique plus frileux qu'ils ne le sont en réalité. Pendant les froides journées d'automne, ils restaient avec moi dans une chambre . dont la température était toujours voisine de zéro. Il est vrai qu'ils cherchaient alors à se réchauffer au soleil, où se rapprochaient le plus possible d’un réchaud allumé, LE NATURJALISTE ae 165 auprès duquel ils passaient des heures entières, suspen- dus après leur cage. Ce qu'il y a de plus curieux, c’est qu'en été ils paraissaient souffrir des fortes chaleurs de Saint-Pétersbourg. Leur maître m'a assuré qu'il les a vu souvent tomber sur le sol, en proie à des convulsions nerveuses, pendant les chaudes journées de l’été, ce qui ne leur arrivait que très rarement aux autres époques de l’année. Lorsque l’un d'eux tombait aussi malade, les autres s’empressaient autour de lui,et il était vraiment touchant de les voir lui prodiguer des soins. Les petits sont nus pendant les premières semaines ; ils se font toujours porter par leur mère, s’attachent immédiate- ment derrière ses grandes oreilles, ornées de longs poils blancs, et s’y cachent si bien qu’on n’apercçoit que leur tête avec leurs yeux si vifs. Lorsque la mère est fatiguée, elle les arrache et les jette sur le cou du mâle ; quelque- fois elle se dispute avec celui-ci jusqu’à ce qu'il consente à les prendre. Ils sont couverts de poils après un mois Où six semaines ; la femelle cherche alors à les sevrer et ne les protège plus contre leurs frères ainés avec lesquels ils se battent souvent; ils se disputent aussi entre eux, et quelquefois le plus faible est à moitié étranglé par les autres. » Les Ouistitis se reproduisent très souvent en captivité ; la femelle a parfois deux por- tées par an. VICTOR DE ÜLÈVES. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des insectes du groupe des CLÉRIDES. Lymexylonides. De par la classification, ce petit groupe de coléoptères est rattaché à la famille des Clérides. Au point de vue des premiers états rien ne justifie cette juxtaposition. En effet, la forme des larves est bien différente, la manière de vivre aussi, l'habitat également; cependant pour ne déroger en rien aux principes de la classification qui veulent que l’insecte à l’état parfait serve de base pour la place à assigner à l'espèce et domine ainsi tous les caractères même différentiels que l’on pourrait tirer de la larve ou de la nymphe : nous laisserons donc ce groupe à la place qui lui est donnée par les catalogues. G. Hylocætus. Lat. 1. Dermestoïdes. Linné, Mulsant, Diversipalpes, 1863, p. 13. Larve, Mulsant, loc. cit., 1863, p. 17. Longueur 22-25 millimètres, largeur 5-6 millimètres, Corps allongé, subcylindrique, à téguments mous mais rendu raboteux par les spinules. Tète petite, subglobuleuse, cornée, rétractile, lisse et luisante, flave, hérissée de poils sur les côtés, ligne mé- diane, pâle, bifurquée au vertex en deux traits aboutis- sant à la base antennaire, trois taches fauves sur le dis- que, épistome membraneux, aminci au bord antérieur, labre petit, charnu, semi-elliptique, mandibules courtes, fortes, arquées, à base jaunâtre, à pointe noire, tron- quée, tranchante, mâchoires coudées, charnues, à lobe continu, pectiné, palpes courts, coniques, de trois arti- cles éparsement ciliés, menton transverse, lèvre infé- rieure échancrée, bilobée, avec palpes coniques biarticulés et languette bien prononcée; antennes courtes, de trois articles coniques éparsement ciliés, ocelles nuls. *> AGEN LE NATURALISTE Segments thoraciques cornés, convexes, le premier large, transverse, enchâssant la tête à sa base, lisse, à bords antérieurs et latéraux couverts de fines granula- tions, avec double fossette médiane, aussi long que les deux suivants réunis qui sont moins larges et trans- verses. ! Segments abdominaux subcornés, transverses, le pre- mier court, les deuxième et troisième un peu plus ré- duits, lisses en dessus, les suivants de plus en plus longs, couverts de granules, un peu plus accentués vers l'extrémité, se terminant en pointes subcornées dispo- sées en rangée transverse au sixième,arqué au septième et en deux petites rangées au huitième ; le neuvième se prolonge en un long appendice corniforme à bout bifide, recourbé, couvert de points ou dentelures, à extrémité cornée; en dessous est un mamelon pseudopode granu- leux et à côtés épineux aidant à la progression de la larve. Dessous du corps coriace, forme et couleur du dessus. Pattes courtes armées de cils raides, tarses en forme d’onglet aciculé. À l’aide des spinules et des granulations dont son corps est couvert, la larve progresse dans l’intérieur des bois, dans les troncs morts ou malades des chênes, de l'aulne, du sapin, du hêtre, se nourrissant des masses ligneuses mortes et privées ainsi de sève : en avril, par- venue au terme de son évolution larvaire,elle se faconne une loge ets"y transforme. Cette larve a pour parasite un Hymenoptère ,l'Aspi- dogonus diversicornis. Nymphe. Corps allongé, garni de poils fins sur la tête, de granules sur le premier segment thoracique et de spinules sur les segments abdominaux; les antennes longent le corps, l'abdomen est rétréci, les deux der- niers arceaux sont plus courts et le terminal est tronqué, la phase nymphale a lieu en mai, elle est courte, ne dure que huit à dix jours. Adulte, paraît à la fin du printemps, habite les zones froides ou tempérées, se tient sur le tronc des arbres ou sous leur écorce, dans ces endroits où leur robe imite par effet de mimétisme la couleur de leur milieu, quel- quefois sur les buissons ou sur les murs ; les montagnes couvertes de vieux bois, les vieilles forêts sont leur do- maine favori; l’accouplement des deux sexes a lieu en juin et en juillet; c’est pendant les journées chaudes et orageuses que les mâles sortent de leur réduit pour voler avec ardeur à la recherche de leurs femelles et aussitôt a lieu le rapprochement des deux sexes; aussitôt la femelle fécondée dépose sa ponte par groupe d'œufs ou en les éparpillant;, nombreux sont les œufs contenus dans son ovaire; aussitôt éclos, la jeune larve plonge dans le bois en y pratiquant, dans le sens des fibres, des galeries proportionnées au volume de son corps, péné- trant parfois jusqu’au cœur du bois, laissant après elle son passage comblé par ses propres déjections ; quand arrive pour elles leur plus grand développement, elles quittent la direction longitudinale de l'arbre, pour se rapprocher en ligne horizontale de la surface du bois, de façon que l’adulte n’ait qu'une légère couche ligneuse à ronger pour être libre; — dans les chemins couverts que ces larves pratiquent, elles sembleraient n’être expo- sées à aucun danger; cependant, en dehors de l’'Hyme- noptère que nous avons signalé, elles ont des ennemis chargés de maintenir leur nombre dans d’étroites limites, elles sont poursuivies par des larves de Colydies et de genres voisins qui les recherchent dans leursténébreuses retraites pour leurs besoïns nutritifs ; — les trous que la larve laisse béants après sa sortie du tronc permettent à la pluie de pénétrer dans leur intérieur, aident ainsi à la désagrégation des tissus ligneux qui fertilisent le sol lors de la décomposition ultime de l’arbre ; — cette espèce est nuisible, elle produit de grands dommages dans les chantiers de construction et dans les dépôts maritimes où les femelles confient leur ponte aux plan- ches ou aux plateaux fraîchement sciés. G. Lymexylon, Fab. 1. Navale, Linné, Mulsant. Diversipalpes, 1863, p. 24. Larve, Mulsant, loc. cit., p. 23. L'auteur lyonnais dit que cette larve a beaucoup d’analogie avec celle de lHylococtus dermestoïdes, que nous venons de faire connaître avec cette différence que son dernier arceau est pourvu d’un appendice vésiculeux, très relevé et arrondi en forme d’ampoule, à sa partie postérieure, au lieu d’être un prolongement corni- forme. La larve vit principalement dans le chêne, aussi dans les chantiers, dans les bois de construction, où elle est susceptible de causer de grands dommages : elle attaque pour son entretien nourricier les arbres abattus -ou en- core sur pied, mais malades et y creuse des galeries longitudinales profondes dont elle élargit l'entrée à la veille de la nymphose afin d'assurer une sortie facile à l’adulte. Nymphe. Le corps est allongé, eftilé ; image de l'adulte, elle ne se fait remarquer par aucune particularité. Adulte. On le trouve en nombre dans les forêts du Nord de l’Europe, il doit son nom à ce cas que la larve peut causer des préjudices considérables aux bois de constructions maritimes. CAPITAINE XAMBEU. LE SPHINX LIGUSTRI M. Céseire Levillain, élève-maitre à l'École normale d'instituteurs deRouen,m’aadressé au mois d’août dernier le dessin d’une belle chenille de crépusculaire et me de- mandait de bien vouloir lui en donner le nom. Au dessin bien fait, j'ai de suite reconnu que cette chenille n’était autre que celle du Sphinx ligustri, plus connu sous le nom vulgaire de Sphinx du troène et dont voici la des- cription, les mœurs et moyens de destruction. La chenille du Sphinx ligustri est une des plus belles du genre et c’est aussi en même temps, Godart, celle qui, par son attitude dans le repos, ressemble le plus au Sphinx de la fable, Aussi Linné lui a-t-il donné l’épithète de nobilis. Elle est d’un vert assez vif, lisse et luisante. La face dorsale de son avant-dernier article est pourvue d’une corne recourbée, lisse, d’un noir luisant en dessus et jaunâtre en dessous. On remarque de chaque côté du corps sept stries obliques de couleur lilas en avant et blanches en arrière. Sa tête, petite et rentrée, est encadrée d’une bordure lilas. Ses pattes écailleuses sont d’un jaune pâle, les membraneuses vertes avec l'extrémité noirâtre. Ses stig- mates sont d’un jaune orangé. A la fin d'août ou au commencement de septembre, elle s'enfonce en terre, où elle se creuse une cavitépolie, Pa a Re QUE, M EEE LE NATURALISTE 167 ee ———_—_—_———…———…— —"——.—— pour s’y transformer en chrysalide. Celle-ci est d’un brun marron, avec la gaine de la trompe faiblement arquée, de médiocre longueur, comprimée latéralement dans son milieu et arrondie à son extrémité. Le papillon n’éclôt qu'au mois de juin de l’année sui- vante. Ce sphinx est un des plus beaux de nos pays ; il me- sure environ 115 millimètres d'envergure. Ses ailes supérieures sont d’un gris rougeâtre veiné de noir avec le milieu d’un brun obscur et deux lignes blanches flexueuses, longeant le bord marginal et se réunissant près de l'angle apical. Les ailes inférieures sont d'un rouge rosé, avec trois bandes noires, dont celle de la base, courte et transverse; les deux autres paral- lèles au bord terminal qui est lavé de brun et qui a, ainsi que le bord correspondant des ailes supérieures, une petite frange tirant sur le ferrugineux. Le thorax est d’un brun noir avec le milieu grisâtre et -les côtés d’un blanc rosé. L’abdomen est annelé de noir et de rose foncé avec une bande longitudinale brunâtre divisée par une ligne noire. Les antennes sont blanches en dessus, cendrées en dessous. Les pattes sont brunes. Le dessous du corps est d’un gris blanchâtre, avec trois lignes noirâtres. Le dessous des quatre aïles est d’un gris rougeâtre avec une bande noire commune. La chenille de ce lépidoptère vit sur le troène, les lilas (Syringa vulgaris et persica), les frênes (Fraxinus excelsior et ornus), le Laurier-thyn, la lauréole com- mune (Daphne laureola), les chèvrefeuilles. On la prend aussi quelquefois sur le laurier rose, le sureau, la spirée barbe de bouc (Spiræa aramus). Elle se métamorphose au mois d’août. : Dans le repos, elle relève sa tête et ses premiers an- neaux et se tient ainsi immobile, imitant le sphinx égyp- tien, ce qui en a fait donner le nom à ce genre de lépi- doptère. Le sphinx du troène est assez commun partout, sur- tout en France et en Allemagne. Il vole au crépuscule avec un fort bourdonnement, au-dessus des fleurs où il plonge sa trompe. Pendant le jour, on le rencontre très rarement, appliqué contre les troncs des arbres ou contre les murs dans les lieux sombres. Dans le journal le Naturaliste du 15 avril 1886, M. A. Weniger a publiéun très intéressant article sur un accou- plement d’une femelle de S. ligustri avec un mâle d’Attacus cecropia et que je me permets de remettre à nouveau sous les yeux des lecteurs de ce journalj: « Le fait de cet accouplement extraordinaire me semble en ce moment encore si étonnant, que je ne peux hésiter à le faire connaître, convaincu d’intéresser au plus haut point tous les entomologistes. Je possède quelques cocons d’Attacus cecropia, plusieurs papillons sont éclos et quatre accouplements ont eu lieu ;le 19f6- vrier une femelle de Sphinx ligustri est éclose, le 22mars ce fut le tour d’un mâle d’Accatus cecropia. Ce mâle se trouvait dans la même cage que la femelle du S. li- gustri. « Le lendemain matin, me trouvant dans mon labora- toire, je fus très surpris de voir le mâle Cecropia voleter vers la femelle Ligustri et après de grands efforts finir par s’accoupler. J’avais l'intention d'envoyer chercher quelqu'un de ma connaissance pour constater ce fait, mais je fus tellement étonné que je ne bougeai de place pendant longtemps. « L’accouplement dura an peu plus de treize heures ; malheureusement les œufs furent stériles. Je crois que si la femelle de Ligustri n'avait pas été aussi âgée, les œufs auraient pu être féconds, j'avais cependant mis la femelle dans un endroit frais autant que possible, mais les œufs étaient à moitié desséchés aussitôt pondus. » M. L. Demaison, de Reims, a fait la communication suivante à la Société entomologique de France, année 1888, au sujet du cri poussé par le Sphinx ligustri: «Un Sphinx ligustri que j’ai obtenu d’éclosionau prin- temps dernier a fait entendre, au moment où il venait d’être riqué,une stridulation analogue au cri bien connu de l’Acherontia Atropos, mais beaucoup plus faible. Ce bruit semblait produit par un frottement, mais je n’ai pu en pénétrer la cause, car les ailes, les: pattes et les autres parties du corps de l’insecte étaient alors dans une complète immobilité. J'ai eu l’occasion d’observer plusieurs mâles et femelles provenant de la même édu- cation, aucun d'eux ne m'a offert ce curieux phéno- mène, » Pour détruire ce lépidoptère, il suffira de lui faire la chasse tous les soirs à l’aide d’un réflecteur emmélassé pendant l’époque de son apparition et de rechercher les chenilles sur les arbres dont je viens de parler, puis de les écraser ensuite. PAUL NOEL. REVUE SCIENTIFIQUE Les grands mammifères fossiles des alluvions glacées du Yu kon et de l'Alaska. — La lutte, en Amérique, contre les Liparis. — Les gaietés du langage des poissons. — Le sens de la propriété chez les Reptiles. En voyageant dans le Nord-Ouest Amérique vers les régions glacées que traverse le fleuve Yukon, M. T. Obalski a été surpris de la quantité d’ossements fossiles ornant l'entrée des camps des mineurs et des sauvages : c'étaient des!bois gigantesques, des cornes énormes et de longues défenses d'ivoire. Poursuivant son voyage à tra- vers les champs d’or du Klondyke et de l’Alaska, il a pu se rendre compte de l’origine de ces ossements, extraits la plupart, du fond des mines d’or enexploitation. Le sol du Yukon Territory et de l’Alaska présente dans son en- semble l’aspect d'une mer immense dont les vagues sont des chainons montagneux peu élevés, à sommets arron- dis ; ces montagnes sont dominées par de hautes ramifi- cations des Montagnes Rocheuses à crêtes aiguës, nei- geuses, se perdant dans les nues, d’où descendent d’im- menses glaciers venant se fondre dans des régions plus basses ou s’écoulant dans le Pacifique. Dans les vallées où se font les exploitations aurifères, les cabines des mineurs sont ornées de trophées de bois, de cornes et d'ivoire ; sur les déblais des mines gisent des débris d’ossements : le mineur y trouve un indice de la richesse aurifère du sous-sol. C’est, en effet, à la base des grandes vallées que ces ossements fossiles sont en plus grand nombre, et c’est là aussi dans les niveaux in- férieurs que les graviers sont les plus riches en métal précieux, l’alluvionnaire s'étant déposé en plus grande quantité dans les points les plus bas du’ bed-rock, la roche de fond. | En descendant dans les mines, dans de vastes galeries dontles paroissesoutiennentd’elles-mêmes, figées qu’elles 168 LE: NATURALISTE sont par le froid, on peu dégager par le feu ou la vapeur toute une série de fossiles de mammifères gigantesques. L'animal est parfois entier, couché sur le flanc, calé dans de la boue, des sables ou des cailloux roulés, en gé- néral au-dessus des graviers aurifères. Une coupe dans les terrains d’alluvions du Yukonet de l'Alaska est toujours à peu près la même : sur le sol, un demi-pied à un pied de mousse, d'herbages et de débris de végétaux; au-dessous une grande quantité de boue glaciaire noirâtre, 10 à 30 pieds et plus, débris pulvérisés de roches usées par les glaciers dans leur descente des hauts sommets ; parfois dans cette boue on voit des lits de sable et de galets: Au-dessous de la boue glaciaire se trouve la masse des graviers aurifères formant une cou- che de quelques pieds arrêtée par le bed-rock. C’est, en général, à l'intersection de la boue et du gra- vier aurifère, intersection mal définie, que se trouvent les gisements des fossiles : il n’est pas rare d'y trouver des défenses de 6 mètres et des fémurs de 1m.50. Là se trouvent le Mammouth, le Mastodonte, le Bœuf musqué, le Bison, l’Elan, le Renne, le Cerf à grand bois, le Mou- ton à grosses cornes, le Cheval. Tous ces animaux exis- tent encore aujourd'hui, mais sont sensiblement plus petits. Le mineur ne fait pas grand cas des ivoires, pour- tant en grande quantité parce qu'ils ne sont pas blancs et, de plus, dégagent uue odeur fétide. Les fossiles, en place dans la mine, sont toujours entourés d'une boue organique : les ossements glacés, amenés au jour, à une température plus élevée, entraient en décomposition et dégageaient une odeur de charnier caractéristique. Il semble donc que l'animal a dù être charrié là par des ri- vières ou des torrents, encore en chair, et a subi sur place la décomposition fluide. x * + En Amérique, les bois sont attaqués en masse par des chenilles importées d'Europe, notamment celles du Lipa- ris dispar et du Liparis chrysorrhæa. On cherche actuelle- ment à les détruire à l’aide de parasites qui, en Europe, s’attaquent à elles. D’après les renseignements donnés par M. Marchal, c’est par centaines de mille que les nids de Liparis chry- sorrhæa ont été, pendant les deux derniers hivers, dirigés sur Boston; c'est par quantités innombrables que, pen- dant les mois de juin et de juillet, des chenilles, arrivées au terme de leur croissance, ainsi que des chrysalides d'Ocneria dispar et de Liparis Chrysorrhæa ont été expé- diées vers la même destination. Tous ces insectes, dès leur arrivée à Boston, où ils sont recus par M. Kirkland, sont adressés au laboratoire spécialement affecté aux tra- vaux qui concernent les parasites des deux Bombyx. Ce laboratoire est établi aux environs d’une petite ville du nom de Saugus, dans une maison qui est construite au milieu des bois infestés par les chenilles en question ; outre les pièces consacrées aux travaux de recherches et d'élevage, cette maison contient le local où habitent l'assistant qui a été chargé du travail, ainsi que les spé- cialistes qui sont envoyés par le Bureau d'Entomologie de Washington, aux époques où se font les éclosions. Les parasites sont élevés dans des caisses spéciales. Celles-ci, qui sont employées notamment pour les nids de Liparis chrysorrhæa, ont tantôt #0 à 50 centimètres, tantôt 1 mètre à 1 m. 30 de haut. Les parois sont pleines et parfaitement jointes ; l’une d’entre elles est mobile et joue le rôle de couvercie ; en dessous de ce couvercle se trouve une glace, de sorte que l’on peut se rendre compte aisément de ce quise passe à l’intérieur de la caisse, sans courir le risque de laisser échapper des insectes, En outre, l’une des parois latérales est percée de trous dans lesquels on dispose des tubes de verre qui sont maintenus en place à l’aide de quelques tampons d’ouate, Au moment de l’éclo- sion, les parasites recherchent la lumière, quittent la caisse obscure et affluent dans les tubes de verre où on peut les observer à la loupe; s'ils ne sont pas mélangés avec des hyperparasites, on les recueille et on les met en liberté ; ou bien on les utilise pour faire des multi- plications dans des cages d'élevage ; si, au contraire, ils sont mélangés avec des hyperparasites, on les détruit, ou bien on les sépare soigneusement de ces derniers qui sont immédiatement sacrifiés. Au sortir des caisses d'élevage, les parasites ne sont pas, en général,mis en complète liberté ; mais ils sont lâ- chés tantôt dans d'immenses cages en finetoile métallique, qui ont été construites autour de un ou de plusieurs ar- bres très infectés par les Bombyx, tantôt dans des cages de dimensions plus petites entourant des arbustes con- taminés et destinés à élever chaque espèce de parasite d'une facon isolée. En procédant de cette dernière ma- nière, On peut serendre compte du mode de développe- ment de chaque type et juger de l'intensité de sa multi- plication. C’est le même système que celui des cultures pures en microbiologie : il permet de faire des prévisions au sujet de la valeur pratique de chacune des espèces et même des races d’une même espèce qui, suivantleur pays d’origine, peuvent offrir des adaptations légèrement diffé- rentes. Il est assez rare que l’histoire naturelle fasse l’opjet d'articles de la part des humoristes. L’un d’eux, M. Ga- briel Timmory, vient cependant de se livrer à d’assez agréables plaisanteries sur le langage des poissons. Il est assez difficile, au moins à présent, dit-il, d'être exacte- ment renseigné sur ce que disent les poissons. Tout au plus peut-on avancer certaines hypothèses, fondées sur les rapports qui existent chez tous les êtres vivants, entre le physique et le moral. Si l’on peut supposer au homard quelques qualités de pince-sans-rire, la barbue ne doit pas être amusante. Les discours de la: sole sont probablement assez plats. Il faut sans doute se défier des indiscrétions du brochet: étant donné son caractère vorace, il est cer- tainement de ceux qui mangent le morceau. Les cris de l’anguille sont proverbiaux à Melun, de même que, un peu partout, les accès de gaieté de la baleine. Le champ des conjectures reste néanmoins assez limité : surbeau- coup d'espèces, les données nous manquent. Il est pru- dent, en ce qui les concerne, de demeurer sur la réserve. Quel est, par exemple, le caractère de l’éloquence de la truite ? Il est délicat de le deviner. N’en concluons pas cependant que ce poisson est dépourvu de toute intelli- gence, ce serait peut-être là une calomnie : or, il ne faut jamais faire aux truites ce que l’on ne voudrait pas qu'on nous fit. Attendons donc patiemment le résultat des re- cherches scientifiques qu’on vient d'entreprendre : il ar- rivera peut-être une époque où les dames du monde iront en été, revêtues de scaphandres, assister à des confé- rences qui leur seront faites par des poissons de nos ri- vières ;il est à présumer, toutefois, qu'elles ne fréquente- ront jamais les poissons de mer, dont les propos! doivent être trop salés, ce sera sans doute là pour nos petites nièces un nouveau genre de distraction. Il y a donc tout lieu, par conséquent, de nous féliciter de ce que les pois- sons parlent. Souhaitons pourtant qu'ils n’écrivent ja- mais, car alors ils tireraient terriblement à la ligne ! Au cours d’un travail sur les Origines naturelles de la propriété, M. R. Petrucci donne quelques renseignements sur les conditions de la propriété chez les Reptiles. ! Le Crotale Durine habite des terriers abandonnés et dont il s'empare de vive force. C’est ainsi qu'on le voit Se ddr à Enan h établi dans les cavités creusées par les chiens de prairie, les écureuils terrestres, les rats, les souris, parfois les hi- rondelles de rivage et certains oiseaux nocturnes. Du reste, le Durine sait parfaitement se creuser un repaire dans le sable ou dans la terre molle, à l’aide de sa tête revêtue d’écailles dures. Dans les pays où la période hivernale présente une assez grande différence de température relativement à la saison chaude, les serpents qui subissent ces conditions cherchent à s’abriter contre le froid. Toutes les espèces qui habitent la partie septentrionale de la zone tempérée hivernent. Au début de la mauvaise saison, elles se reti- rent dans de profondes retraites et y restent dans un état de complet engourdissement. Certains individus se réu- nissent pour passer l'hiver: on l’a observé pour les ser- pents à sonnettes, qu’on rencontre souvent enroulés par paquets. On l’observe encore pourles vipères de nos pays. Les faits de propriété ainsi constitués prennent ail- leurs un caractère de permanence qui leur donne une valeur plus précise. « On peut remarquer, dit Sauvage, que chaque Saurien se choisit une résidence déterminée et une cachette dans laquelle il se retire toujours en cas de danger. Les espè- ces qui vivent dans l’eau ou sur les arbres ne font pas exception à cette règle d'ordre général. Quiconque a ob- servé avec soin les Varans aquatiques à pu remarquer qu'ils se rendent toujours à peu près à la mêmeplace pour se chauffer au soleil; tous ceux qui ont étudié jes grandes espèces arboricoles ont pu s'assurer qu'elles ne quittent pas volontiers l'arbre sur lequel elles ont établi leur résidence habituelle. » Quoique dépourvu de pattes, l’Orvet se creuse des ga- leries souterraines assez profondes. À l'approche des froids il se retire dans son trou ; il en ferme l’ouverture avec de la terre et de la mousse. Les lézards choisissent pour résidence les tertres ensoleillés, les mieux exposés au soleil, les tas de pierres, les racines des grands arbres, les haies, les buissons, les broussailles, les chemins her- beux situés à la lisière des boïs. Ils se creusent un petit terrier en utilisant quelque excavation ; ils ne s’éloignent du reste jamais boaucoup de l’endroit où ils ont établi leur résidence ; il est certain qu’ils restent à peu près où ils sont nés et qu'ils n’émigrent qu’en cas de nécessité absolue. Les Scléropores de l'Amérique centrale ne paraissent guère s'éloigner de leur retraite habituelle, consistant en de petites galeries souterraines situées parmi les rochers où bien à fleur de terre, parmi les herbes. L’Amblyrhin- que terrestre se creuse aussi des terriers, le Fouette- queue d'Egypte (Uromastix spinipes), lorsqu'il ne trouve pa$ à occuper quelque fente de rocher, se creuse dans le sable des excavations qu'il n’abandonne que durant peu d'heures, et dans lesquelles il se tient à l’abri du soleil. Certaines espèces africaines bouchent soigneusement avec du sable l'entrée de leur retraite lorsque le temps se met au froid. Ces tendances sédentaires conduisentles Camé- léons à se grouper au nombre de trois à six sur le même buisson. Même tourmentés par la faim, ils n’abandonnent pas la plante qu'ils habitent. Celle-ci réalise, sinon une demeure, du moins une sorte de territoire de chasse dont l’amimal ne franchit pas les limites, et l’on est amené à y voir une forme bien incertaine encore de propriété col- lective. Mais un fait de propriété plus consolidé, quoique mo- mentané, surgit lorsque l’animal garde le nid. Cela se produit chez le Jacare, qui cache ses œufs sous des feuil- les et les surveille du bord du lac ou du fleuve dans le- quel il vit. Chez l’Alligator Mississipensis, la femelle pond, dans un épais fourré de broussailles ou de roseaux. Elle recouvre ses œufs de feuilles sèches et reste étendue au voisinage du nid qu'elle surveille. Elle le défend avec le ventre bleuûtre. audace etse jette sur tous ceux qui en approchent. Le: : fait instructif de propriété est ici placé, non pas dans la dépendance des mœurs et de l’industrie permanente de l'animal, mais dans la dépendance d’un phénomène tran- sitoire, qui ne se répète qu'à des périodes déterminées, L'instinct familial, la tendance à la protection de l'espèce éveillent son industrie, réalisent un fait de propriété net- tement accusée, âprement défendue. HENRI COUPIN. LA RUMIA CRAT(ŒGATA La chenille du Rumia cratægata cause parfois de grands dégâts aux pommiers, à l’alisier, à l’aubépine et au prunellier. En voici lu description et les mœurs. D'après Godart et Duponchel, la chenille est cylin- drique avec un tubercule bifide et très élevé sur le sixième anpeau, elle s’amincit un peu depuis ce turer- cule jusqu'à la tête qui est petite et ronde, Sa couleur générale varie beaucoup, tantôt elle est verte avec Sa tête et son tubercule sont d’un jaune fauve. Les incisions de ses anneaux sont jaunes. Quelquefois, elle est entièrement d’un brun violâtre, mélangé de ferrugineux, avec ses deux extrémités d’un bleu ardoisé. Elle est aussi parfois d’une coloration grise avec de petites lignes jaunâtres, interrompues par des taches ferrugineuses et des points noirs. La chenille de la Rumia cratægata se distingue de toutes les arpenteuses connues par le nombre de ses pattes qui est de quatorze, mais cela ne l'empêche cependant pas de marcher le dos arqué. Les quatre pattes intermédiaires qu’elle a de plus que les arpenteuses, quoique étant courtes, peuvent s’allon- _ger suffisamment pour lui permettre de se cramponner sur le pétiole des feuilles, soit pendant qu’elle mange ou lorsqu'elle est au repos. La chenille de ce lépidoptère se renferme: dans un léger cocon de couleur cendrée. Ce cocon est générale- ment placé entre les feuilles et c’est dans cette demeure qu’elle se transforme en une chrysalide de coloration, brun foncé, puis ensuite apparait l'insecte parfait ou papillon. Celui-ci mesure environ 30 à 40 millimètres d'enver- gure. Ses quatre ailes sont en dessus et en dessous d’un beau jaune citron, les supérieures possèdent trois taches ferrugineuses dont une est près de la base, une autre au milieu est marquée d'un croissant et, enfin, la troisième. qui se trouve à l'extrémité de l’aile, est de forme ançgu- leuse et ordinairement plus grande que les autres. Les ailes de la Rumia cratægata ont également deux lignes flexueuses composées de lunules grises qui sont plus ou moins bien marquées. ; Ces deux lignes sont terminées à la côte par les trois taches citées plus haut. La frange très étroite est ponctuée de ferrugineux. La tête et le corps sont du même jaune que les ailes et les antennes légèrement ferrugineuses Telle est la description de ce papillon. On trouve la chenille de la Rumia cratægata, depuis la fin de mars jusqu'en décembre, sur l’alisier (cratægus aria); de là le nom vulgaire, Rumie de l’alisier donné à 170 cette espèce; on la trouve aussi sur l’aubépine (cratægus oxyacantha), le prunellier (Prunus spinosa), très souvent sur le pommier. D’après Sand, il en est de cette espèce comme de plu- sieurs autres chenilles de lépidoptères dont une partie de la même ponte passe l’hiver à l'état de chrysalide, tandis que l’autre partie reste à l’état de chenille durant cette saison et ne se métamorphose qu'au printemps. C'est en mai qu’apparaît d’abord le papillon, puis en suite aux mois de juillet et d'août. Cette espèce est commune dans toute l’Europe; elle vole, au crépuscule, dans les bois et les jardins et autour des haïes d’épines. La Rumie de l’alisier habite de pré- férence les vergers et les jardins; elle est très commune en Normandie et cause quelques dégâts aux pommiers et aux pruniers; on détruit très facilement le papillon qui recherche très avidement la lumière par le réflecteur emmélassé. ACADÉMIE DES SCIENCES Deux nouvelles feuilles de la carte de zoologie industrielle des côtes de France. Note de M. Jousx présentée par S. A. S., LE PRINCE DE Monaco. Ces deux cartes font partie d’un travail d'ensemble sur les mollusques comestibles, principalement les huîtres et les moules. Elles portent le numéro Tet 8 de cet Atlas qui comprendra 15 cartes. L'auteur s’est attaché à préciser les conditions océanogra- phiques de la côte sur laquelle vivent ces animaux et à mettre en relief les rapports de l’industrie à laquelle ils donnent lieu, avec la nature des fonds, les courants, les marées. — La pre- mière de ces cartes contient le Morbihan depuis et y compris la Vilaine jusqu'à la rivière d'Auray. Le golfe du Morbihan, si compliqué, mais si important par ses nombreux é(ablissements ostréicoles, y est entièrement figuré. Plusieurs bancs naturels d’huîtres, autrefois très riches, ont eté détruits par l'abus de la drague. La seconde carte comprend la côte nord du Finistère, depuis la baie de Lannion jusqu’à Aberwrac’h. Cette côte granitique, très découpée, couverte d’ilôts, d’un abord très difficile, ne con- tient de parcs à huîtres que dans les petites rivières de Saint- Pol-de-Léon et de Morlaix. En revanche elle est couverte d’un cordon de moulières naturelles dans des parties exposées au choc des vagues. On y remarque aussi une grande quantité de gisements d'Ormaux (Haliotis tuberculata). D’autres mollus- ques comme les coquilles de Saint-Jacques, les palourdes sont assez abondants. Tous ces gisements ont été soigneusement relevés sur cette carte. L’ablation de la mer de glace de Chamonix pen- dant 15 ans et péndant 50 ans. Note de M. J. VALLOT, présentée par M. le Privce RoLanD BoNAPARTE. Les variations de longueur des glaciers actuels ont été mesu- rées de tous côtés et leur intensité est aujourd'hui bien connue, tandis qu’on à bien peu de données sur leur ablation, c’est-à- dire sur les variations de leur niveau. Cela vient de ce qu'il est infiniment plus simple de mesurer une longueur que d’éxécuter un nivellement complet. Les altitudes isolées de la surface lais- sées par divers savants ne donnent guère de documents utilisa- bles, à cause des changements considérables dans la forme de la surface qui se produisent au cours des oscillations. Le nivel- lement complet d’un profil en travers, renouvelé au même point, à diverses époques, donne seul des résultats certains. Les séries de nivellement renouvelées par M. Vallot à la mer de glace de Chamonix depuis 1891 jusqu'en 1907 fournissent sous ce rapport des chiffres exacts qui s'étendent sur une période suffisante pour qu’on puisse en tirer des conclusions, car l’abla- LE NATURALISTE 4 tion qu’ils mesurent atteint le quart de l’ablation totale depuis le maximum d'extension des glaciers dans les temps modernes. Après le grand maximum de 1826, le glacier a de nouveau rempli ses moraines vers 1850. Celles-ci se sont conservées intactes et ont servi à l’auteur à reconstituer les profils en tra- vers approximatifs de cette époque, tant par analogie avec les profils actuels que d’après les informations recueillies sur place en interrogeant des témoins oculaires du maximum de 1850. De cette étude il résulte que l’ablation moyenne augmente en raison inverse de l'altitude. à La partie plane du glacier, entre les Echelets et le Montan- vert, est la plus intéressante, car le glacier y circule à l’état de fleuve tranquille. L’ablation y a été de 50 mètres en 50 ans, sans que les météorologistes aient pu constater un changement cli- matérique important. Avant cette période de diminution, le gla- cier a dû rester fort longtemps dans des conditions d'équilibre relatif, pour qu’il ait pu former les énormes moraines latérales actuelles dont la formation est toujours très lente, tandis que les moraines frontales peuvent se former avec une grande rapidité, lorsque le glacier est considérable. Les roches polies du pied de l'aiguille du Dru, 3.755 mètres, et de la tête de Trélaporte, 2.250 mètres, montrent que, au maximum de l’époque glaciaire, le glacier s'élevait 400 mètres plus haut que les moraines actuelles; mais il est remarquable qu'il n’ait pas laissé de moraines latérales supérieures, analo- gues à celles de nos jours. L'époque glaciaire ne se présente donc pas comme la longue période d'équilibre qu'on se figure généralement; il semble au contraire que le glacier a dû croître avec rapidité et décroître de même, puisqu'il n’a pas eu le temps de laisser des dépôts importants sur les parois de la vallée, Quand on considère que la vie d’un homme a suffi pour voir l'ablation de 50 mètres de glacier, c’est-à-dire de 1/8 de l'épais- seur totale de 400 mètres disparue depuis l’époque glaciaire, on se demande si tout ce qui a été dit sur la période glaciaire n’a pas été très considérablement exagéré. Sur l'origine torrentielle des roches ruiniformes calcaires. Note de M. E. A. Martel. Les roches ruiniformes (perforées, pédonculaires, colum- naires, etc.), si fréquentes dans les calcaires, sont attribuées par la plupart des géologues à la seule action météorique (plus puis- sante jadis que maintenant) des vents et des pluies. M. Martel a toujours soutenu au contraire que de vrais cou- rants torrentiels ont été la principale cause de ces accidents morphologiques (notamment à Montpellier-le-Vieux) (Aveyron) (1). Cette opinion a été traitée de fantaisiste et de pur roman par ceux qui considéraient que, dès le milieu de l’ère tertiaire, le creusement des canons des causses cévenols était assez avancé pour que la dolomie de ces plateaux fût, dès lors ef pour tou- jours, soustraile aux effets de l'affouillement de l'eau torren- tielle courante. Cette dernière façon de voir est aujourd'hui définitivement réfutée par les faits suivants : Il est établi que le creusement des vallées actuelles n'est ni achevé, ni surtout aussi ancien qu’on le prétendait. Les anciens lits de puissants courants tertiaires (même mio- cènes) ont été depuis peu d'années retrouvés très haut sur les surfaces des plateaux calcaires, et précisément aussi sur les causses Méjean et Noir (pour le Tarn, la Jonte, etc.). Toutes les villes de rochers et les Zapiaz calcaires sans excep- tion. aujourd’hui haut perchés et desséchés au-dessus des val- lées, possèdent ces gouffres ou abîmes profonds qui ont capturé de très forts courants. Cette constatation a été faite à travers toute l’Europe, jusqu’au Caucase occidental et à l’Andalousie (au Torcal de Abdalazis, près Antequera). L'ancienne et abondante circulation torrentielle y est donc irréfutablement démontrée. Au fond du grand canon de Verdon, l’auteur a trouvé, en 1905 la preuve matérielle du processus employé par l’eau d'un tor- rent (actuel et très déchu) pour tarauder, dans une marmite de géants, une roche pédonculaire toute pareille à celle-des villes de rochers. Il est certain, d’après cela, que l’amphore de Montpel- lier-le-Vieux et ses similaires ont été détachées, mises en reliet grâce à la fissuration préexistante, par la formation tourbillon- naire si bien commentée par MM. J. Vallot et J. Brunhes : les parois encadrantes sont les témoins d'une immense marmite crevée de toutes parts. De telles marmites (sans pédoncule central), ébréchées ou déjà (1) Voir Bulletin de la Société 16 avril 1888. Géologique de France, LE NATURALISTE percées, abondent aussi dans le Verdon, le Fier, la Valserine, la Cèze, l'Ardèche, etc. Les arcades ou ponts naturels des villes de rochers ont la même origine. En Belgique, à la galerie des sources, près Chaleux (Fur- fooz), dans un bras souterrain de la Lesse, MM. Rahiret Van den Broeck ont trouvé une roche pédonculaire dans le lit du ruisseau qui parcourt la grotte : la corrosion chimique a achevé de rendre le pied du champignon extrêmement mince ; mais, dans une caverne, la pluie et le vent ne sauraient entrer en ligne de compte! Par conséquent la croyance, absolument erronée, au rôle pré- dominant des agents atmosphériques était due à l'inexactitude et à l'insuffisance des observations comparées dans les phénomènes en question ; le rôle réel de l'érosion torrentielle, autrefois bien plus puissante que maintenant, est irréfutablement établi par les faits matériellement constatés, en tous pays, parmi les -lapiaz, chaos et canons calcaires. . RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE à Nantes et à Chäteaubriand, en 1908. PROGRAMME DES EXCURSIONS dirigées par MM. Edouard Bureau, Louis Bureau, L. Davy et À. Dumas ‘ 40 TERRAINS TERTIAIRES. Mardi der septembre. — Rendez-vous à Nantes. Séance d'ouverture à 8 heures du soir, au Muséum d'Histoire na- . turelle (entrée par le square de la Monnaie). Mercredi 2 septembre. — Départ de Nantes (gare de l'Etat), à 6 h. 22 du matin, pour le Pallet. En voitures : visite des gabbros : rive gauche de la Sanguëse; carrière des Prinaux; carrière des Boîs. Déjeuner à la Chapelle-Heulin. Miocène du Pigeon-Blanc. — Recherches des fossiles dans la fouille faite en vue de l’excursion. Retour en voitures au Pallet; départ du Pallet, en chemin de fer, à 5 h. 23 Arrivée à Nantes (gare de l'Etat), à 6 heures. Diner. Séance le soir, à 8 heures, au Muséum. Coucher à Nantes. ; à : Jeudi 3 septembre. — Départ de Nantes, chemin |de fer d'Orléans (gare de la Bourse), à 6 h. 11 du matin, pour Savenay. Arrivée à Savenay, à 7 h. 11. Départ en voitures pour Camphon. Eocène de Campbon : calcaire à Milioles, près le village de la Fouas:; sables coquilliers de la Close. Recherche des fossiles dans la fouille ie à en vue de l'excursion. Eclogites de Campbon. Déjeuner à Campbon. Visite des carrières de Pancaud, Calcaire grossier supé- rieur marin, Saumâtre et lacustre. Retour en voitures à Savenay. Départ de Savenay en chemin de fer à 5 h. 9. Arrivée à Nantes (gare de la Bourse), à 5 h. 55. Diner et coucher à Nantes. Vendredi 4 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Orléans), à 8 h. 29 du matin, pour Nort. Arrivée à Nort, à9 h.16. Départ en voitures pour Saffré. Stampien : calcaire à Archiacines; Aquitanien; culcatre lacustre. - Déjeuner à Saffré. Sables coquilliers de Bois-Gouêt. — Recherches des fossiles dans la fouille faite en vue de l'excursion; gisements très fossilifère. Retour en voitures à Nort. Dépar t de Nort, en chemin de fer, à 6 h. 5. Arrivée à Nantes, à 6 h. 51. Dineret coucher à Nantes. A71 Samedi 5 septembre. — Nantes. Le matin, à 8 heures, visite du Muséum d'Histoire naturelle. Après midi, visite de la ville. Carrières de granulite ex- ploitées pour pavés et pierres de taille. Diner. Séance le soir, à 8 heures, au Muséum. Coucher à Nantes. 20 TERRAINS PRIMAIRES. Dimanche 6 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Orléans), à 6 h. 25 du matin pour Champtocé. Arrivée à Champtocé, à 7 h. 57. En voitures pour Montjean et Chalonnes. Etude du Culm de La Basse-Loire : grauwacke supérieure du Culm, avec houille ; tufs porphyriques, dits PIERRE CARRÉE, contenant des fossiles végétaux (car- rière de la Garenne, à Montjean); grauwacke inférieure du Culm. — Calcaire dévonien moyen (Givetien) de Mont- Jean. — Gothlandien avec phthanites à Graptolithes. Déjeuner à Chalonnes. De Chalonnes à Rochefort-sur-Loire et la Possonnière, en voilure : Coupe complète de la grauwacke supérieure du Culm : mines de houille ; tufs porphyriques, microgranulite. — Gothlandien avec phthanites, calcaires et tufs porphy- ritiques. — Westphalien de Rochefort-sar-Loire, — Goth- landien métamorphique et porphyroide. Traversée de la Loire en voitures pour gagner la gare de la Possonnière à 5 h. 28. Arrivée à Nantes, à 6 h. 47. Dîner et coucher à Nantes. Lundi 7 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Or- léans, à 6 h.25 du matin, pour Oudon. D'Oudon à An- cenis en voitures : Micaschistes, gneiss, amphibolites, schistes à séricite avec phthanites (Précambrien métamor- phique). — Gothlandien de Pierre-Meulière, en transgression sur le Précambrien. — Dévonien des Brülis et de UBcochére, — Micro granulite de Saint-Géréon. Déjeuner à Ancenis. D'Ancenis à la gare de Teïllé-Mouzeil (chemin de fer de l'Ouest) en voitures : Étude complète du Culm : schistes à Pélécypodes (base .du Culm); — grauwacke inférieure du Culm ou grauwacke à plantes; — éruptions de microgra- nulite à travers la grauwacke inférieure; — Granite de Mésanger. — Gothlandien sériciteux avec phthanites et porphyrite andésitique. — Base du Westphalien, à fossiles végétaux, surmoniant la grauwacke supérieure du Culm. — Carrière de la Rivière, près Teillé, dans la grauwacke supérieure. — Grès argileux verdätre divisant la grauwacke supérieure en deux bandes, l'une nord, l’autre sud. — Goth: landien et Précambrien ramenés au jou, par faille, et formant le bord nord du bassin d'Ancenis. — Calcaire dé- vonien supérieur du Cop-Choux (fossiles); galets de.grès Gothlandien empâtés dans le calcære. — Poudingue de la grauwacke inférieure du Culm; Mines de houille de Mouzeil. Départ de la gare de Teillé-Mouzeil (chemin de fer de l'Ouest), à 6 h. 51. Arrivée à Nantes, à 7 h.,53. Diner et coucher à Nantes. Mardi 8 septembre. — Départ de Nantes (gare d'Or- léans), à 8h. 29 du matin, pour Châteaubriant. Arrivée à Châteaubriant, à 10 h. 17. Visite du Château et du Musée. Déjeuner à Châteaubriant. Excursion en voitures à Saint-Aubin-des-Châteaux ef Sion. Grès armoricain avec Bilobites en place à la face in- : férieure des bancs. — Schiste ardoisier inférieur à Grap- = tolithes du Moulin Hubert, schistes à Calymene Tristani de ‘la Hunandière et de Sion. — Précambrien. Diner à Châteaubriant. Séance le soir, à 8 heures. Cou- cher à Châteaubriant. Mercredi 9 septembre. — Châteaubriant, Le matin 172 Précambrien, Cambrien, Grès armoricain de la carrière du Prince, avec Bilobites et Scolithes. Déjeuner à Châteaubriant. Excursion en voitures à Erbray : Grès armoricain ; schiste ardoisier; Gothlandien; calcaire devonien d’Erbray. Retour à Châteaubriant. Le soir, séance de clôture de la Réunion. Bibliographie 294. Haseman (J. D.). The Direction of Differenciation in Regenerating Crustacean Appendages. Arch. f. Entwicklunsmech., XXIV, 1907, pp. 617-637, pl. XIX-XXVII. 295%. Haseman (J. D). The Reversal of the Direction of Differentiation in the Chelipeds of the Hermit Crab. Arch. f. Entwicklungsmech, XXIV, 1907, pp. 663-669, pl. XXIX. 296. Heinzerling (D' O.). Der Bau der Diatomeneenzelle mit besonderer Berücksichtigung der ergastischen Ge- bilde und der Beziehung des Baues zur Systematik. Bibliotheca botanica, Heft 69, 1908, pp. 1-88, pl. I-III. 29%. Hennings (P.). Fungi Bahienses. Hedwigia, 41, heft 5, 1908, pp. 266-270. 298. Hennings (P.). Fungi philippinenses I. Hedwigia, 47, heft 5, 1908, pp. 250-265. 299. Hess (D E.). Ein Beitrag zur Ornis der Näheren Umge- gend von Leipzig. Journ. f. Ornith., 56, 1908, pp. 260-282. 300. Heydrich (F.). Das Melobesien-Genus Paraspora. Mitth. Zool. Stat. Neapel, XIX, 1908, pp. 51-68, pl. IV 301. Hieronymus (G.). Plantæ Stübelianæ III (fin). Hedwigia, 41, heft5, 1908, pp. 223-249. 8302. Horn (W.). Pogonostoma levigatum n. sp. Deutsche etom. Zeitschr., 1908, pp. 367. 303. Kirchner (A.).- Die Architektur der Metatarsalien des Menschen. Arch. f. Entwicklungsmech., XXIV, 1907, pp. 539-616, fig. 304. Keïlhack (L.). Zur Cladoceren-fauna der Mark Bran- denburg. Mitth. Zool. Mus., Berlin, II, Ht. 4, 1908, pp. 433-488. 305.Keysselitz (G.). pfeifferi Th. I. IL Arch. f. Protistenk., XI, 1908, pp. 252-275, pl. VIII-XVI. 306. Keysselitz (G.). Studien über Protozæn. Arch. f. Protistenk., XT, 1908, pp. 334-350, pl. XIX-XXI. 30%. Keysselitz (G.). Uber ein Epithelioma der Barben. Arch. f. Protistenk., XI, 1908, pp. 326-333, pl. XVII- XVIII. Die Entwicklung von Myxobolus 8308. Lamothe (de) et Dautzenberg. Description d'une es- pèce nouvelle du Pliocène inférieur algérien. Journ. de Conchyl., LV, n° 4, 1908, pp. 358-360, fig. 309. Lichtwardt (B.). Rhynchomia Wellmani n. sp. Deutsch. ent. Zeitschr., 1908, p. 338. 310. Lo Bianco (S.). Sviluppo larvale, metamorfosi e biolo- gia della « Triglia fango » (Mullus barbatus). Mitth. Zool. Stat. Neapel., XIX, 1908, pp. 18-50, pl. II- III, 311, Lo Bianco (S.) Uova e larve di Trachypterus tænia BL Mitth. Zool. Slat. Neapel., XIX, 1908, pp. 1-17, pl. I. -LE NATURALISTE 342. Lœb (L.). Beitrige zur Analyse des Gewebewachstums. I. Ueber Transplantation regenerierender Epithels und über Serientransplantation von Epithel. Arch. f. Entwicklungsmech., XXIV, 1907, pp. 638-657. 313. Mager (H.). Beiträge zur Anatomie der Physiologischen Scheiden der Pteridophyten. Bibliotheca botanica, Heft 66, 1907, pp. 1-52, pl. I-IV. 314. Meisenheïmer (J.). Biologie, Morphologie und Phy- siologie des Begattungsvorgangs und der Eiablage von Helix pomatia. Zool. Jahrb., Abth. Syst, XXN, 1907, pp. 461-502 pl. XVI-XVIIL. 1 315. Mercier (L.) Neoplasie du tissu adipeux chez des Blattes (Periplaneta orientalis) parasitée par une Mi- crosporidie, Arch. f. Protistenk., XI, 1908, pp. 372-384, pl. XXII. 316. Michael (A. D.). Unrecorded Acari from News Zea- land. Journ. Linn. Soc. Lond. Zool., pp. 134-149, pl. XVII-XXI. 317. Montgomery (T. H.). The Sex Ratio and Cocooning Habit of an Aranead and the genesis of Sex Ratio. Journ. Exp. Zool., V, n° 3, 1908, pp. 429-252, fig. XXX, n° 1497, 1908, 318. Moroff (T.). Die bei den Cephalopoden vorkommenden Aggregataarten als Grundlage einer kritischen Studie über die Physiologie des Zellkerms. Arch. f. Protist., XI, 4908, pp. 1-224, pl. I-XI. 349. Moser (KF.). Cténophores de la Baie d'Amboine. Rev. suisse de Zool., XVI, 1908, pp. 1-26, pl. I. 320. Neumann (E. G.). Notes sur Ixodidés, VI. Arch. de parasitol., XII, 1908, pp. 5-27. 821. Nieden (F.). Die Amphibien-fauna von Kamerun. Milth. Zool. Mus. Berlin, III, Ht. 4, 1908, pp. 489-518. 322. Nowikoff (M.). Ueber die Wirkung des Schilddrüsenex- trakts und einiger anderer Organstoffe auf Ciliaten. Arch. f. Protistenk., XI, 1908, pp. 309-395, fig. 323. Ohaus (F.). Die Ruteliden meiner Sammelreisen in Sü- damerika. Deutsch. ent. Zeitschr., 1908, pp. 383-408. 324. Peebles (F.). The Influence of Grafting on the Polarity of Tubularia. Journ. Exp. Zool., V, n°3, 1908, pp. 327-358. 325. Police (G.). Sugli occhi dello Scorpione. Zool. Jahrb. Anat. Abth., XXV, 1907, pp. 1-10, pl. I-II. 326. Police (G-.). Sul sistema nervoso viscerale dei Crostacei decapodi. Mitth.Zool. Sat. Neapel, XIX, 1908, pp. 69-116, pl. V et VI. 32%. Raffray (A.). Neue Pselaphiden des Deutschen Entom. National-Museums. Deutsch. ent. Zeilschr., 1908, pp. 408-411. 328. Reineck (Gr). Eine neue paläarktische Côplocephola- Art. Deutsch. ent, Zeitschr., 1908, pp. 368. 329. Roux (J.). Beiträge zur Kenntnis der Fauna von Süd- Afrika Ophidia. Zool. Jahrb. Syst. Abth., XXVN, 1907, pp, 132-749 pl. XXVIL. È 1 330. Schalow (H.). Beiträge zur Vogelfauna Centralasiens Journ. f. Ornith., 56, 1908, pp. 202-260. 331. Schenkling (S.). Die Cleriden des Deutschen Entomo- log. National-Museums. Nachtr. I. Deutsch. ent. Zeitschr., 1908, pp. 361-367. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. ——_——_— OMPTOIR MINÉRALOGIQUE ET GÉOLOGIQUE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS | 1 46, rue du Bac, PARIS R TABLEAUX MURAUX —. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE (Le Comptoir minéralogique et géologique de F. Pisani | 46, rue du Bac, Paris a été réuni à la Maison Deyrolle. l y É J | ( A q I 0 N P HY SI QUE OR INERAUX AU POIDS nn par G. DEMENY "1e QUR LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE Directeur du Cours normal supérieur d'Éducation physique de l'Université, Ancien chef des laboratoires de la station physiologique au Collège de France et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. PA — Les prix sont marqués en francs ef en centimes. Cinq Tableaux mesurant 1" 25 sur 0"80, montés sur carton, : Onne fournit aucun minéral au poids pour moins de 50 cent. | &; s& pliant au milieu par une charnière, avec œillets pour les 5 [suspendre ; tableaux en couleurs, sauf le n° 37 qui comporte les Frs oénéralité pes ; à : j énéralités. La collection complète : 82 francs. Re um pe le kil. 10 »|5 P P LR E ROIS SET APE MES RENE — 8-»|. Se ARR Rat er — 1 50 here rsessenseeseeeree SR 6 »|N° 37 — Généralités sur le perfectionnement physique, qui, pour être LAS SR RSS SONORE n IE le gramme 10 » complet, doit comprendre les qualités particulières suivantes : santé, .... les 100 grammesGfr. le kil. 50. » beauté, adresse, virilité. Schema de lecon indiquant les exercices LUCE — A fr. — 30 » : progressifs à effectuer pour obtenir les effets utiles......... 6 fr. RME — 45 fr — 400 » - ; : | ; . Ar AE a ee Fe 10 »|N° 38. — Correction de l'attitude. — Aïtitude de l’écolier sur la table .… les 100 grammes 50 fr. — 275 »l. d'étude, attitude du corps He 195 fr. — 1.000 » ANS dans la station debout: effet … — 12 fr 00 100 » néfaste du corset et défor-… DE DO SO De RE PR EEE RUES 10 » mation du squelette par son w Pr nai le gramme 8 » usage chez la jeune fille et DAÉCR D CD SRE RM PTAILÉE le kil. 1 A cher dla temme Parce Te UT AT et eitemr ter fie F ï 2e pour combattre l'effet des s LT ONNASS PRER EE ss sus j mauvaises attitudes, 15 fi- _ ne dd 8 SE TN De MER RER — 12 » î ANR cop Eee ETS 7 fr. -.. les 100 grammes 6 fr. a o - 1 N° 39. — Exercices de force, exer- … nn ue x ee Ë Cices delviteese SE D ne 18 » d'athlète : les poids, lalutte, RASE A Ne ee rt ue 1 50 le lancer, le rétablissement, ; RTL SES ACC ee Lu — 1 75 j la course,la boxe, la voltige, re LS SUR ER TE FAR NU ER LES — 4150 à 7 > l'escrime, 19 figures. 7 fr. RAS les 100 grammes 4fr. — 30 » 2 L ! LUS AE A NT ee le gramme 4 » N° 40. — Développement des os. — DH les 100 grammes 40 fr. le kil. 350 » Os d’adolescent, os d’adulte, LIRE Et _— RE DNES 32 » os de vieïllard, ; croissance ; à 2 0 Don à SÉRIE NRA US — 1 50 à 5 50 scoliose : déformation ‘ du - nn Ne == 10 » thorax par déviation du ra- À SRE A TAN UE LORS — 30 » chis, 20 figures... 7 fr. LD DE PEN M ENT — 28 » nadate de plomb et de cuivre (cu- N° 41. — Solidité des parois abdominales. — Exercices propres à développer “pro-Vanadinite)... les 100gr. Gfr. — SDS les muscles de l'abdomen; suspension, lutte de traction, lutte de ré- MR A Rene Lo ge, pulsion, traction verticale, flexion et extension du trone..... 7 fr. Me DE à EPL ND N, ae auf — 5 » L k LS G La collection des 5 tableaux d'Education Physique, mesurant 1295-0280 . + it ue JS 100 Re : : ? | montés sur carton, se pliant à charnière, avec œillets pour les suspendre 32 fr. Re FE ANRT 2 Emballage sur cadre bois....... 1 fr. 25 | ohlérite... — 85 fr. — 800 » ; ss co toue DEMELPO RON donD = 16 » z LE 2 …. les 100 grammes 8fr ds “0 » LES FILS D'EMILE DEYROLLE, EDITEURS 46, RUE DU BAC, PARIS SOCIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOGRAPHIQUES ‘AS.DE TRÈFLE ” AMATEURS PHOTOGRAPHES | GRIESHABER Frères g C'E he Un ‘ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ £ LSNE HGDELE à Saint-Maur (eine) uses ASDETRÈFLE” | LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE EMINS DE FER 46, RUE DU BAC, PARIS REMARQUABLES LOTS DE | COUILLES EUROPÉENNES ET EXOTIQUES À vendre à prix réduits _ Lot de 143 espèces, 220 exemplaires de Conus PORC EPS CPAS en CHEMINS DE FER DE L'OUESI Voyages d’excursions- La Compagnie des chemins de fer de l'Ouestsfait vrer pendant Ja saison d'été par ses gares et bureal ville de Paris, des billets à prix très réduits, permel aux touristes de visiler la Normandie etla Bretagne, sax 1° Excursion au Mont Suint-Michellpar Pontorso passage facultatif au retour par Granville. 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ÉTANS EENRIS SRSRR SSE re IRD — bateau à vapeur. : ENS aire Columbella............... 21 — L'une des plus charmantes excursions qu'il soit pos De Æ ET 39 = Marai de faire sans déplacement important est certainement. | 38 / : snelk Se DNS ee descente de la Seine entre Rouen et le Havre: Les CRE HA LI TE Térebra se eee Seat 21 —— verdoyantes du fleuve ef les admirables points devut _ Malgré les prix très réduits de ces lots, ceux-ci sont composés de bons exem- _plaires et peuvent figurer dans toutes collections. S'adresser à : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, PARIS A Venir LES FILS D EMILE DEYROLLE, 46, Belle Collection de Fossiles des terrains tertiaires : 1.800 espèces, 4000 exem- plaires. Prix: 1.200 francs. S'ADRESSER A rue du Bac, PARIS (7° Arr.) 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ARE Durée de validité : cinq Jours: : 9° De Rouen au Havre ou vice versa =: 13 francs; 2° classe: 9 francs; 39 classen) 2 classé are classe : 7 fr. 50. ur Durée de validité: trois Jours: eMITIH PREMIER È DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL a ———— The Smith Premier Typewriter Co, 89, rue de Richelieu, Paris. M Dem —— \ PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° S1Æ4, 1° août 1908 : Guide géologique et paléontolosique de la région parisienne. P.-H. Frirer. — Sur le Cryptococeus guttulatus. A. Gruvez. — Le Mimétisme. Dr Félix Recvaurr. — Identi- ‘ fication de quelques oiseaux représentés sur les monuments pharaoniques: P. Hippolyte Boussic. — Traduction d'une médaille aëique: DE Boucox. — Le Rhynchites Betuleti. P.. Nosc.—Intelligence des insectes, 1 N. — Académie des Sciences. — Bibliographie. FAC DR T ABONNEMENT ANNUEL y Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEVROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS DRE PRET IN ET MES? ” Re Miprance ethAlgérie : à. +. . . . . . . 40 fr. » | Tous les autres DAVIS ENT EN En AE M TPE Pays compris dans l'Union postale. . , . 11 » | PNA EL OR ANR NIE NC Sant 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 e. à la dernière bande, mn \Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DÜ JOURN AE Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs s | 46, RUE DU BAC, PARIS ke elle à LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr. Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : 2 À " par Émre Devrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et = Ô ISéaUX. 5 en noir, et 14 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les Æ 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. ne) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. [ 7 x par FarRmaRE, président honoraire de la Société entomologique de France. Se Co | eo ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs... = ) 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes,estle a ‘ plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. & Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. = Ê par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle, — Get = A nimMmMeaux foss I | @S, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer = 7 untrès grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins a et de figures de ce volume. à Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins danse texte, formant un total de 869 figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. £E sf par P.-H. Fritez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet = Pla n't es fo SSII@S, ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent " 7 pour l’histoire de tous les fossiles de France. = Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 4l2figures dans letexte, formant un total de 546 figures. SE Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7°) A aug À \. î Fm CHAMBRES PHOTOGRAPHIQUES D'OCCASION 1° Chambre d’agrandissement et de réduction à 3 corps, 2 soufflets toile, longueur 1 m. 28; 3 planchettes pour clichés à agrandir (8 1/2 >< 10 — 95 12 — 13 << 18); planchette d'objectif, verre dépoli, 2 châssis simples à rideaux avec 2 intermédiaires 13 >< 18, 2 interm. 9 >< 12 et 3 interm. 8 1/2 >< 10; noyer ciré: Prix : 65 francs. 2° Chambre de campagne 18 >< 24, partie acajouet noyer (ea acajou : support de planchette, corps arrière et les châssis); soufflet toile, verre dépoli, décentre ment, 4 châssis doubles avec 2 intermédiaires 9 + 12 et 4 intermédiaires 8 1/2 < 10. Prix : 30 francs. S'adresser à : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, Paris. PART RRET DE CRT A 30° ANNÉE 9° SÉRIE — N° Ep 1 À 1 AOÛT 1908 GUIDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DE LA REGION PARISIENNE Normandie (la rue de). — C'e de Vernon, EURE. Feuille 47 : Evreux, N.-E. (PI. I.). Station (») de Normandie, ligne de Pacy à Gisors. Lutétien supérieur. — Le gisement est situé au lieudit le fond de Courcaille ; à 400 mètres de la halte de Nor- mandie. Pour s’y rendre, suivre la ligne, à gauche, vers r + + +) [. LEE PCR) ot Fig. 1. — Coupe de la carrière de Courcaille. Pacy-sur-Eure. La carrière se trouve au milieu d'un bosquet qui est en contre-bas de la ligne. Ce point est très intéressant, il présente la coupe sui- vante, que nous empruntons à la note de M. G. Dollfus (Mém. soc. Linn. de Normandie, vel. XIX, fase. I, 1897). 20. Terre végétale, éboulis. 19. Eboulis d'argile verte avec blocs de calcaire de Brie. 18. Amas de sables granitiques blancs et roses. HHPBMannenblanchelaténee mere ccte re crEcrrre ec re 0 50 1 c. Argile siliceuse, grise, à poupées calcaires... ... 0 40 AGEN Ro iletdemmarnerblanche. ete "ter-re re. 0 15 a. Argile siliceuse, verdâtre, fragmentaire........ 0 60 15. Calcaire blanc, marneux, pétri de Cyclostoma mumia Gi Autres MES 022 PAdoec0ooo code 6000b0000 0 45 1%. Calcaire blanc ou jaune, dur, à lits spathiques, pa- nachures d'argile verte, Bithinelles, fossiles mal CONSELMÉS AP SL eee ete ie cie t les cieclele 0 60 c. Argile verdâtre sableuse, passant à............. 0 30 | b. Calcaire argileux verdàtre en tablettes, rares 1185 4 Porlunus Hericarti moule de grande Limnée, PÉREEMC Éoocooeoscdoobosocbeceoscocbesosoccee | a. Ar: Le verte, très apparente, à points ferrugineux. 0 15 { b. Galtae siliceux dur, sec à Mulioles........... 0 20 12. | a. Calcaire jaune fin, Potamides, Natices......... 0 25 AH Marnetblanche "CCE cReR re Ce DE 6 ARE bo 0 Oo 0 30 AAC alcarenaunatre assezadur, PACE EEE ECC EC EEE 0 20 9. Calcaire marneux à Bifhinelles.................... 0 25 Memo demanda eee Sant ote one 0 10 7. Calcaire en plaquettes avec Natica parisiensis, Po- tamides lapidum P. denticulatum, Lucina, Bithi- nella Eugenii, Desh., Sporlella, Corbula......... 0 10 ( c. Marne noirûtre, feuilletée très fossilifère........ 0 30 Gba Plaquetiemdercalcairedur eee CPE ECC 0 O5 l a Marne grise, très Mfossilifère "te" ele 0 20 Se Mano Mines 6e dacoronen dé doon teen ao 0 20 b. Calcaire dur, jaunâtre à Polamides et Cyrènes. 0 25 a. Calcaire siliceux plus ou moins dolomitique, É jaune renfermant un lit très dur à Pot. lapi- dum, Nalica parisiensis, Pot.denliculatum.. 0 45 3. Marne verte bien marquante; feuilletée. ............ 0 20 2, Marne calcareuse, dure, blanche au sommet, jaune à la base, avec panachures ferrugineuses........... 0 80 1. Calcaire silicifié, très dur, à cassures noires, dolomi- tiques, caverneux au sommet; remplaçant probable- ment le « banc royal» visible sur................ 1 60 (MBboulis calcaires environ re AE Ce TE 3 00 La couche n° 6 a fourni les fossiles suivants à M. Dollfus : Venus deleta, Desh.; Lucina albella, Limk; Keilos- toma, sp.? Ringicula ringens, Lmk; Potamides Heri- carti, Desh.; P. cristatum, Lmk; P. denticulatum, Lmk; P. lapidum, Lmk; Cerithium thiara, Lmk. Noyon. — Ct° dudit, arr. de Compiègne, OISE. Feuille 22 : Laon, S.-O. Station de Noyon, ligne de Paris à Saint-Quentin par Compiègne et Chauny. Sparnacien. — Sables et argiles des lignites. Le nombre considérable de cendrières ouvertes jadis autour de cette ville ne permet pas de préciser le point exact d’où peuvent provenir les coquilles citées sous ce nom. Tous ces gisements sont aujourd’hui recouverts par la culture et la végétation. Aussi renverrons-nous au tra- vail de Graves le lecteur qui voudrait avoir quelques ren- seignements sur ces cendrières qui y sont soigneuse- ment énumérées et décrites (GRAVES, Loc. cit., pages 197 et suivantes.). O Oger. — C'2 d’Avize, arr. d'Epernay, MARNE. Feuille 50 : Châlons, N.-O. (PI. X., fig. 5.). Station du Mesnil-sur-Oger, ligne d’Epernay à Ro- milly-sur-Seine. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur. On y rencontre les espèces du calcaire de Provins et en particulier : Paludina Orbignyi, Desh.; Batillaria Fischeri, Desh.: Glandina Tournoueri, Desn. Localité devenue improductive. Ognes. — Cter de Nanteuil-le-Haudoin, arr. de Sen- lis, OIsE. Feuille 49 : Meaux, N.-O. Bartonien. — Calcaire de Saint-Ouen et sables et grès moyens fossilifères. D’après Graves, des carrières ouvertes à l’origine du vallon au lieu dit de fonds du Val, montraient la coupe suivante dans une entaille assez profonde : Limon. HORIZON DE SAINT-OUEN Calcaire blanc, pulvérulent avec nodules calcaires et fragments endurcis. Litinterrompu de silex bruni, clair, semi-transparent et de silex noirs rubannés. Calcaire blanc, endurci. Marne jaunûtre, fragmentaire, fissile : deux fois reproduits. Sable ocracé, jaune, fin. Calcaire compact dur, fendillé à dendrites. Marne argileuse verdâtre, alternant avec du calcaire dur en fragments anguleux. ce lit et le précédent sont HORIZON DE BEAUCHAMP Grès lustré, dur, gris bleuâtre, avec quelques fossiles. Lit peu épais de grès grossier moins dur que le précédent. Calcaire sableux, dur, à grain serré, sans fossiles. Calcaire sableux ou grès calcarifère un peu moins dur avec fos- siles brisés et moules nombreux. Sable blanc-jaunâtre avec nombreux fossiles : Potam. mulabile, Bayania lactea, Turritella mullisulcata, Natica variabilis, Lucina divaricata, pinces de Psammocarcinus. Sable blanc, sans fossiles, dont l'épaisseur n’est pas connue, Gisements aujourd’hui disparus. Orgeville. — Ct° de Pacy-sur-Eure, arr. d'Evreux, EURE. => Feuille 47 : Evreux, N.-O. (PI. I.). Station de Boisset (Eure), ligne de Paris à Cherbourg. Lutétien. — Moyen et supérieur, 17% Le gisement se trouve au lieudit la côte de la Roche à environ 1.200 mètres de la station de Boisset (Eure). Prendre la route de Pacy et à 20 mètres au-delà du passage à niveau, prendre à gauche le sentier qui monte à flanc de coteau, le suivre environ pendant 500 mètres c’est-à-dire à 200 mêtres du bloc de pierre dit Grouet de Gargantua. Le gisement est une poche sableuse facile à fouiller qui se trouve dans une petite dépression. La côte de la Roche offre la coupe suivante que nous empruntons à M. G. F. Dollfus (Mém. Soc. Linn. de Nor- mandie, t. XIX, 1er fascicule). Fig. 2. — Côte de la Roche. T. gite fossilifère (d’après Dorrrus). . Limon de lavage, éboulis des vallées sèches. . Calcaire grossier supérieur, banc de Cliquart et de marne à Pot. lapidum. 5. Calcaire grossier moyen. Partie agglutinée solide. sableuse blanchätre. — Lits grossiers, jaunes, fossilifères . Lit épais desilex verdis, non roulés, avec quelques galets. Craie blanche à silex noirs avec Echinocorys ovatus. EDpE æ 19 & À 100 mètres de ce gisement, sur le plateau, à gauche du sentier on rencontre une carrière qui fournit en abon- dance une variété du Cyclostoma mumia remarquable par ses dimensions, ainsi que les principaux fossiles qui font placer ce gisement sur le même horizon que celui de Chambors (Oise). (Voir CHÈDEVILLE : Géol. et paléont. des env. de Pacy- sur-Eure.Soc.étud.sc.nat.d'Elbeuf, 1897.) Dans le Mémoire de M. G. Dollfus se trouve une liste des fossiles que l'on peut récolter dans ces deux gisements. Le lutétien moyen est encore visible dans une exploitation qui offre la coupe suivante relevée par M. Chèdeville : 5. « Crayon » mélangé de limon calcifère. 4. « Crayon » avec plaquettes agglomérées. 3, 3 Gravois calcaire ou « crayon » jaune verdâtre et jaune grisâtre. . Calcaire en plaquettes avec lits sableux ; en f. f. poches sableuses à fossiles. 1. Craie blanche aturienne. 19 Cette carrière, appelée la crayonnière, est ouverte au N. d'Orgeville, à droite du chemin qui rejoint le village à la voie romaine. Orme (ferme de l) — C'* de Saulx-Marchais, ctor de Montfort-l'Amaury, arr. de Rambouillet, SEINE- ET-OISE. =—> Station de Villiers-Neauphle, ligne de Paris à Gran- ville. ; Lutétien. — Calcaire grossier moyen et supérieur. Cette localité, l’une des plus riches du bassin de Paris, recèle un nombre considérable d'espèces parmi lesquelles il faut citer les suivantes, comme spéciales : Thracia mucroscopica, Cos., [Solenotellina brevisi- nuata, Coss., Meretrix nuculoïides, Cos., Parisiella LE NATURALISTE ambiqua, Coss., Edoplochiton Rochebrunei, Coss., Colloma goniomphalus, Coss., Syrnola climacina, Coss., Bittium Duchasteli, Desh., Limnea Duchasteli Desh., Stolidoma prœlonga, Desh. ‘ L'ancien gisement, aujourd'hui inaccessible, était ou- vert vers la cote 108 entre la grande route et la lisière du bois de Beynes, un peu au N, de la ferme. Les quelques trous qui sont aujourd’hui ouverts dans ce lieu ne donnent que des récoltes relativement pauvres. Ormoy-la-Rivière.— C'etarr. d'Etampes, SEINE- ET-OISE. =—> Feuille 80 : Fontainebleau, N.-O. (PI. XI, fig. 3), à 5 kilomètres au sud d'Etampes, dans la vallée dela Juine. Stampien.— Sables de Fontainebleau (niveau d'Ormoy). Localité classique pour l'étude de ce niveau, qui offre en ce point la coupe suivante : . Sable blanc à Cérithes et Po- LONIT ES ÉPRNERRRENEURES 0 20 3. Sable blanc sans fossiles... 0 45 27 — fossilifère.. 0 50 à 0 60 1. Sable pur sans fossiles... 2 Les espèces particulières à cette localité sont : Calyptrea labellata, Margi- nella stampinensis, Cerithium abbreviatum, Murex conspicuus, el Potamides Lamarcki, Cardita 1 PERD LE Bazini, Ostrea cyalhula, var. SEAT Gt ES minor. Du village d'Ormoy, pour se rendre au gisement, il faut prendre le chemin qui conduit au cimetière, à droite et à gauche de celui-ci on trouve des fossiles, mais les coquiiles sont plus belles dans le gisement de gauche. Orsay.— Ctor de Palaiseau, arr. de Versailles, SEINE- ET-OISE. æ— Feuille 65 : Melun, N.-O. Station d'Orsay, ligne de Paris à Limours, Stampien. —;Sables et grès de Fontainebleau. La grande carrière de grès exploitée pour la eonfec- tion des pavés est ouverte au S.-E. du bourg d'Orsay, au sommet du co- teau boisée qui forme le flanc mé- ridional de la vai- lée. Pour s’y ren- dre de la station Fie. 5. il faut traverser & le bourg et gagner le chemin qui monte àla ferme de Courtabœuf (fig. 5). Le front de taille de cette carrière offre la coupe sui- vante; au-dessous de la terre végétale : Limon rougeâire et meulières aquitaniennes au blocs volumineux noyées dans un argile bariolé. Sable de Fontainebleau, teint en rouge à sa partie su- périeure par les infiltrations aqueuses qui traversent les meulières, 1° Banc de grès stampiens à surface supérieure forte. ment moutonnée (voir fig. 6). CS + RS" à LE NATURALISTE 175 Lit de sable stampiens parfaitement blanc pouvant atteindre 1 mètre d'épaisseur. 2° Banc de grès exploité comme le précédent pour la confection des pavés. Un fait remarquable est la présence dans les tables et grés de cette localité d’une coloration noire très carac- téristique due au mélange d'oxyde de fer ou gœthite avec de l’oxyde de manganèse ou psilomélane, renfer- mant par places des traces d'oxyde de cobalt. Fig. 6. — Vue de la carrière de grès d'Orsay. m. Meulières aquitaniennes; g, surfaces moutonnée au banc du grès supérieur (Cliché Braux). Osly-Courtil, — C'er de Nic-sur-Aisne, arr. de Sois- sons, AISNE. Feuille 33 : Soissons, N.-E. Sparnacien. — D'Archiac a signalé dans les cendrières jadis ouvertes des deux côtés du ruisseau entre Osly et Fontenaye, au contact du lignite, la présence d'une marne micacée, noirâtre, parfaitement schisteuse, repré- sentant le banc de calcaire lacustre et qui renfermait entre ses feuillets des empreintes végétales paraissant dues à des feuilles de palmiers. Dans cette localité les éléments caïllouteux du dilu- vium étaient accidentellement mêlés à des coquilles sparnaciennes et yprésiennes. Les sables de Cuise y ont également fourni quelques espèces. Les points fossilifères sont aujourd’hui inaccessibles. Oulchy-le-Château. — C!° du dit, arr. de Soissons, AISNE. æ—> Feuille 33 : Soissons, S.-E. Station d'Oulchy-Breny, ligne de Paris à Reims, par la Ferté-Milon. Xprésien. — La présence des glaises yprésiennes est révélée au sud d’Oulchy, dans la vallée de lOurcq, par la présence de nombreuses sources. Lutétien. — Calcaire grossier supérieur. Une espèce parait particulière à cette localité : Paludina intermedia, Desh., elle provient de la couche n° 7 de la coupe suivante que nous empruntons à d'Archiac (Desc. geol. du dép. de l'Aisne, p. 104). AOMArne blanche PE PERRET e LE CECI 0 35 D MEMOIRE be ovocéccsoccodbondobeaeobececee 0 35 8. Banc calcaire, avec Cerit. lapidum et Paludines.... 0 35 7. Calcaire lacustre marneux, un peu siliceux, grisâtre, celluleux, pétri de Limnées, de Planorbes et de Pa- MR de See b6oop2oobucoaddesopadoc oo too 0 35 6 Marnes/ prises ee RENE PART SERA ET 0 45 NCA CEE CRC Uri seoecboconeoecosce 0 3c HN MaRnel TIS ee ee MNRR EAN AE MR 0 15 3. Calcaire compacte, gris, marneux renfermant des plaques de silex, avec Paludines.........:....... 0 35 D MECS ER ENES 06080: cobscouoas coop een 0 15 1. Calcaire compacte avec Pal. pusilla............... 0 35 Cette coupe se voyait dans une petite carrière ouverte au lieudit « Pont-Bernard », à l'endroit où la route d'Oulchy à Château-Thierry s’abaisse pour traverser l'Ourcq. Le calcaire grossier moyen se montre un peu plus loin, sous forme de calcaire jaune terreux, dans lequel sont taillées quelques habitations au hameau des Creuttes. PE Paars. — Cor de Braisne, arr. de Soissons, AISNE. Feuille 33 : Soissons, N.-E. (PI. VII, fig. 1.). Station (4) de Bazoches, ligne de Paris à Reims, par la Ferté-Milon. Sparnacien. — D’Archiac cite à la limite des territoires de Paars et de Bazoches une cendrière ouverte près de la grande route sur la rive droite de la Vesle. Elle est au- jourd’hui comblée. La marcassite et le gypse cristallisé yÿ étaient très abondants ainsi que les Cyrènes, les Cérites et les Mélanies. L'Ostrea Bellovacensis semble y faire défaut. Yprésien-Lutétien. — Les argiles paniséliennes pa- raissent bien développées dans cette localité à en juger du moins par la coupe suivante relevée par M. de la Moussaye dans une carrière aujourd'hui abandonnée, ouverte au sommet du mamelon qui domine le village au N.-E. SÉTenrebvésétale EPP EEE ENTER 0 30 1. Caillasses du calcaire grossier. ...... d91 24100 Lutélien ! 6. Calcaire grossier à l’état de roche...... 6 00 >. Sable grossier glauconifère............. 0 18 MN ERA OILeN] AUN ERA ET Re lee 0 20 Perse La Nr Done bhocoodeonsosoos se olonnat ee 0 70 Yprési MMS able arsileuxe EM PER EEE EEE EETE - 1 KO Dieter) 1. Grès lustré sans traces de fossiles,environ. 2.00 Un peu plus loin et à droite de cette carrière on pou- vait voir une exploitation d'argile grise panisélienne surmontée par le calcaire grossier. Pacy-sur-Eure. — Cte" dudit, arr. d'Evreux, ÊURE. =— Feuille 47 : Evreux, N.-O. (PI. I.). Station de Pacy-sur-Eure, ligne de Rouen (Orléans) à Chartres, ou de Pacy à Gisors par Vernon. Lutétien. — Calcaire grossier moyen. Deux gisements 1° Au lieudit « Le Bois des Pauvres ». On peut se rendre à ce gisement de Pacy ou de Menilles. De Pacy on prend la route de Louviers et, avant le cimetière, on tourne à droite par la route de Gaillon. 400 mètres au-delà du passage à niveau, prendre à travers champs et monter en droite ligne sur le plateau jusqu’auprès de la forêt qui fait là un angle obtus. Ne pas s'arrêter à la carrière ouverte en ce point, mais se diriger à 100 mètres du sommet de l'angle de la forêt en marchant vers Pacy et à 60 mètres en revenant dans le champ cultivé, on trouve le gisement où il est nécessaire de faire une fouille. P.-H. FRITEL. 20000000000000000000000000900000000€ 476 Sur le Cryptococcus guttulatus On trouve dans le tube digestif des animaux supérieurs et de l'homme lui-même, mélangés aux matières alimen- taires et aux nombreuses bactéries qui y pullulent, de véritables végétaux appartenant à la classe des Levures ou Saccharomycées. Leur rôle physiologique est des plus importants, car ils aident à la transformation des ma- tières amylacées et à leur réduction en glucose ; ils peu- vent même transformer la glucose en alcool, poussant ainsi le phénomène analytique jusqu'à ses dernières limites. Ils sécrètent aussi des ferments particuliers qui pourraient dans une certaine mesure faciliter la diges- tion des matières albuminoïdes. Ce sont, en somme, des auxiliaires précieux, ayant une utilité manifeste et jouant un rôle dans les phénomènes de la digestion. Il faut ajouter, cependant, que dans certaines condi- tions ces levures deviennent un réel danger pour leur hôte, soit par la rapidité de leur prolifération, soit par la nature et l’abondance de leurs sécrétions, soit enfin parce qu’elles envahissent les tissus et y déterminent la production de véritables tumeurs. On voit quel intérêt s’attache à leur étude, et les sa- vants ont depuis longtemps cherché à résoudre le pro- blème si complexe de leur morphologie et de leur biologie. Parmi ces levures parasites ou entophytes il en est une, le Cryptococcus guttulatus, qui a été trouvé par Remak en 1845 dans le tube digestif du lapin, du bœuf, du mouton, du porc, et étudiée depuis par Purkinje, Bœhm, Mitscherlich (1845) et surtout par Robin en 1847. Aucun de ces auteurs n’a pu la rencontrer dans l’intes- tin des carnivores, des reptiles ou des oiseaux. D'après Robin, le Criptococcus guttulatus est formé de cellules ellipsoïdes, ou ovoides allongées, à extrémités arrondies, obtuses, et souvent à bords parallèles vers le milieu. Elles ont une consistance coriace assez grande, une couleur d’un brun noirâtre ou à reflets un peu fauves ou rougeûtres. Elles sont opaques, laissent difficilement passer la lumière. Leur couleur foncée rend difficile à distinguer la paroi de la cavité de la cellule, mais dans celle-ci on aperçoit de deux à quatre gouttes claires transparentes, sphériques, à bords nets, bien qu'assez pâles et se fondant peu à peu avec le reste du contenu en raison de la forme sphérique de ces gouttes, Ces gouttes ne réfractent pas la lumière à la facon des corps gras; elles agissent sur elle plutôt comme le font les substances azotées albumineuses. Robin, en somme, ne dit pas ce que sont ces gouttes encore mystérieuses pour lui, et on peut affirmer, qu'en dehors de la forme générale du corps et de la présence de ces gouttes, il n’a rien vu de particulier dans le Criptococcus guttulatus.C’est en quelque sorte un schéma grossier de l’organisation anatomique .de cet élément, chose du reste explicable si l’on se reporte à l'époque où ces recherches ont été faites. Depuis Robin, tous les auteurs qui ont mentionné le Criptococcus gultulatus dans leurs ouvrages ont copié textuellement ou résumé la description donnée plus haut, sans jamais rien y ajouter de personnel, comme cela est fait, hélas! trop souvent, heureux encore si l’on met le nom de l’auteur. > MM. Vrunstler et Busquet ont étudié d’une facon com- plète son organisation intime et son évolution. LE NATURALISTE D'abord ils ont montré que l'élément est transparent, et non opaque comme l'indique Robin et que les fa- meuses gouttes qui embarrassaient tant cet auteur re sont que de véritables vacuoles. Le corps présente une structure fort compliquée. Il est limité par une enveloppe cuticulaire, hyaline, très mince, constituée par des bandes claires et sombres d’al- véoles ; il est enveloppé par une couche gélatineuse claire, extrêmement difficile à voir, qui repose directe- ment sur la cuticule qui est elle-même alvéolée. Le protoplasme semble formé par des amas de points sombres entourés d’une zone claire qui ont une certaine ressemblance avec certaines fleurs appartenant à la fa- mille des composées. Les vacuoles au nombre de deux, qui se fusionnent en une seule, dans certains cas et à une certaine époque de leur évolution ont une membrane d’enveloppe très nette, formée d'alvéoles ; dans leur intérieur on voitun réseau très fin et très délicat. Entre les deux vacuoles et appliqué sur la paroi est un noyau, pourvu d'une enveloppe. claire qui est constitué lui-même par des alvéoles un peu sombres. Il s’est constitué aux dépens de la couche pariétale sous-cuticulaire par une invagination de celle-ci, à la- quelle il reste relié par une sorte de manchon. Les au- teurs signalent une disposition analogue chez certaines diatomées. : C’est la première fois qu'on voit un exemple net de la formation du noyau aux dépens de la couche proto- plasmique sous-cuticulaire et par un bourgeonnement et une invagination de cette couche. Dans le protoplasme des granulations peuvent se dé- velopper aux dépens des points sombres et coiffant le noyau, elles lui donnent un faux aspect de morula. Les auteurs ont vu que le cycle évolutif pouvait abou- tir au bourgeonnement où à l’enkystement. Dans le cas où un bourgeon se produit à une extrémité, les alvéoles se multiplient en ce point, s’y äplatissent et forment quelque chose d’analogue à un Cambium végétal. Dans d’autres cas, le corps augmente de volume, s’ar- rondit un peu, prend des dimensions doubles: de celles .qu'il avait primitivement. Alors la membrane s’épaissit, son contenu devient granuleux et s’entoure d’une enve- loppe qui le sépare de la membrane épaissie du Crypto- coccus ; puis dans cette masse granuleuse apparaissent des divisions qui aboutissent à la formation de jeunes Criptococcus. Dans certains cas, les jeunes éléments se divisent activement et restent unis, constituant des sortes de longs tubes formés d'articles placés bout à bout, tubes analogues à ceux que ces auteurs ont vus dans la levure de bière. Grâce à ces travaux qui dénotent, il faut le dire, une patience d'observation remarquable, nous connaissons aujourd'hui non seulement la structure histologique fine du Criptococcus guttulatus, mais encore son évolution complète. Le travail complet ne pourra certainement,à son appa- rition, qu'intéresser au plus haut degré tous ceux qui s'occupent avec intérêt de ces formes particulières qui font un véritable passage et établissent par conséquent un liea continu entre le règne végétal et le règne animal. Aujourd'hui où, plus que jamais, les grands problèmes biologiques sont à l’ordre du jour, on ne saurait trop RE dr oi ne Per tr J PSN a NS (A nt enr né Cr Res ne pe LE NATURALISTE insister sur l'utilité de recherches semblables qui peu- vent nous éclairer d'un jour tout nouveau sur les rap- ports qui existent entre les deux règnes et sur leurs limites respectives. Chimère disent les uns ! Espérance disent les autres! et ceux-là seuls ont raison qui ne désespérent pas de lavenir ! Cent recherches longues et bien faites ne fe- raient-elles avancer la science que d'un quart de pas, cela devrait être suffisant pour stimuler les plus pessi- mistes et ce n’est sûrement pas avec des travaux, comme heureusement on en voit fréquemment apparaitre au- . jourd’hui, que la science faillira. A. GRUVEL. LE MIMÉTISME Les travaux de Poulton, de Giard, de Guénot, etc., ont beaucoup modifié les idées que nous nous faisions - du mimétisme. Mimétisme de couleur et mimétisme de forme ne sont plus envisagés comme à l'époque de Darwin. Nous les examinerons successivement. Mimétisme de couleur. Le mimétisme de couleur peut-être divisé en mimé- tisme transitoire et mimétisme permanent. Le type du mimétisme transitoire est le caméléon avec sa propriété de changer de couleur suivant le ter- rain où il est-placé ; il a de tous temps émerveillé les naturalistes. Les poulpes, les turbots modifient aussi leur couleur quand ils passent d'un lieu à un autre, deve- nant presque instantanément clairs, jaunâtres, rosés ou bruns noirâtres ; il en est de même de certaines cre- vettes (crangon, paloemon). Ces changements sont bien dus à l'influence de la lu- mière, car si On interpose entre la lumière et le camé- léon une feuille de carton percée de trous, ces trous se reproduisent en teinte foncée sur sa peau (P. Bert). Ces . phénomènes proviennent des cellules chromatoblastes, situées sous la peau qui contiennent des grains de pigment. Suivant que ces chromatoblastes sont étalés en nappe ou resserrés en masses arrondies, leur couleur diffère. Or, l’état d'expansion ou de contraction de ces éléments est sous la dépendance du système nerveux. Si on crève les yeux de l'animal, la couleur de sa peau ne s'adapte plus à celle du milieu. De même si on sec- tionne un nerf, on rend complètement incolore tout le territoire dans lequel il se distribue (G. Pouchet). Une in- fluence purement psychique peut également agir sur les chromatoblastes. Quand le poisson épinoche se met en colère, sa couleur vert argenté fait place à des teintes vives ; le ventre et la mâchoire inférieure deviennent d’un rouge vif, le dos passe du jaune rougeâtre au vert clair ; l'œil luit d'un vert d'émeraude. Cette coloration ne dure parfois qu'un instant, et pâlit dès que l'émotion du petit animal disparaît. Le mimétisme permanent rappelle la photographie des couleurs. L’animal prend la couleur du milieu où il vit; il est homochrome avec lui ; blanc s’il vit dans la neige ; jaunâtre dans le sable ; vert au milieu des feuilles ; gris sur l'écorce des arbres, etc. Ainsi, plusieurs espèces de papillons ont la face infé- rieure de leurs ailes homochrome avec le milieu, et la face supérieure brillante de mille couleurs : car celle-ci est réservée aux démonstrations esthétiques de l'amour (Darwin). De même la coloration des coquilles s'adapte à celle du milieu. De même de nombreux oiseaux et mammifères varient la couleur de leur robe l'hiver et l'été. On a modifié la couleur des chrysalides de pa- pillons, en changeant la couleur de la lumière où elles vivaient. Ainsi les chenilles du Papillio machao et du Pierie Napis forment des chrysalides brun foncé sur le papier noir, et vertes sur des feuilles vertes (Merrifield). De même la chenille de la Vanessa urtica a sur papier noir des chrysalides sombres et privées de taches dorées qu'elle possède à l’état normal, et sur papier blanc des chrysalides sans parties sombres, avec un graud déve- loppement de taches dorées (Poulton). Les cas de mimétisme permanent sont fréquents chez les vertébrés. Le canard d’Aylesbury a le bec jaune sil vit au soleil, rose, s’il vit {sous les ombrages (Cornevin, Zootechnie spéciale, page 53). : Le cas du lapin dont le pelage a la nuance de la terre où il vit est devenu classique. Dans le même ordre d'idées, on a étudié une variété de souris qui, du fait d’habiter des dunes, au nord de Dublin, a pris une couleur jaune blanc (L. Jameson). On voit l’étroit rapport qui existe entre ces faits d’ho- mochromie et les variations du caméléon.Les Darwi- niens avaient pensé que cette adaptation de la couleur au milieu était utilitaire, il s'agissait d’un mimétisme protecteur que l'animal avait pris pour mieux échapper à ses ennemis. C'était là le vieil argument des causes finales. On n’use aujourd’hui de ce raisonnement qu'avec plus de réserve. On admet que l’animal a profité d’une faculté qui lui était favorable pour se dissimuler à ses ennemis ou à ses victimes, mais cette faculté ne s'est pas créée parce qu'elle lui était utile. Tout au plus s’est-elle développée, une fois formée, parce qu'’utile, la sélection naturelle favorisant les mieux partagés sous ce rapport, et encore faut-il faire quelque réserve : l'homochromie est loin d’être toujours préservatrice ; elle n’est parfois pas assez absolue pour tromper des ennemis intéressés à la dépister. Ainsi, les campagnols, mulots ou musa- raignes qui sont parfaitement homochromes avec la terre n’en sont pas moins la proie des buses (Guenot). Parfois l’homochromie est poussée à un degré extraor- dinaire. Elle a l'exactitude d’une admirable photographie des couleurs. Une espèce de papillons vivant dans l’Hi- malaya a la face inférieure de ses ailes imitant abso- lument la feuille morte avec ses nervures ; d’ailleurs, aucun de ces papillons n’est identique à un autre ; cha- cun est personnel dans les détails du dessin. Les causes de l'homochromie semblent plus complexes qu'on ne l'admettait autrefois; on ne pensait qu'à l’action directe de la lumière sur les chromatobiastes ; il faut tenir compte de la nutrition. Les chenilles empruntent sou- vent leur riche parure à l'acide urique ; le pigment sous- dermique est alors constitué par un dépôt d'urates (Favre, H. Gowland). Il ne s’agit plus en ce cas de mi- métisme, mais de parures éclatantes. On expliquera un jour peut-être, par l'alimentation, la couleur foncée de certains animaux, comme la taupe, qui vivent à l'abri de la lumière et devraient, par conséquent, être pauvres en chromatoblastes. Faire la part de l'alimentation et de la lumière dans 175 LE NATURALISTE le mimétisme est un problème difficile. Souvent, des expérimentateurs ont admis que le mimétisme était dù à l'alimentation, c’est-à-dire au passage direct du pigment de la plante à l’animal ; puis ils ont reconnu que la nourriture n’avait qu'un rôle indirect, c’est-à-dire agissait sur l’animal avant d’être ingérée, en vertu de sa couleur. Ainsi, la chenille de l’Eupithecia Oblongata prend les couleurs jaune, rouge, bleue, verte ou grise suivant la couleur de la fleur dont elle se nourrit; il s’agit, en réalité, de la lumière colorée de la fleur qu’elle ingère (Schroder). Les chenilles de Smerinthus Ocellatus nourries avec des feuilles de saule argenté sont de couleur claire, lors- qu'on replie lesdeux moitiés du limbe de façon àne mon- trer que le dessous argenté de la feuille, et elles sont de couleur foncée si on replie les deux moitiés du limbe en sens inverse, de manière à mettre en évidence la face supérieure qui est vert foncé. Mimétisme de forme. Le mimétisme de forme n'est pas en biologie moins fréquent que l'homochromie. Un grand nombre d’ortho- ptères ont la forme des branches d’arbres dans lesquelles elles vivent : les phasmides de l'Amérique du Sud et des îles de la Sonde ressemblent à des bâtons qui marchent; et une espèce de bacille de Rossi se trouve en Italie et dans le midi de la France. Il en est de même de la bac- téria arumatia dans l'Amérique intertropicale, des dia- pherometa dans les États-Unis. Au repos, il est impos- sible de les distinguer de la branche d'arbuste à laquelle ils sont accolés. D’autres insectes ressemblent à des tropaca querlifocia, à des lichens, papillons appelés feuilles mortes (gaslichénés), à des bourgeons de plantes (cryptorynchus du Brésil), à des graines (Chamys), etc. Un poisson, le phylloptérix chevalier, a un corps ver- dâtre en apparence, décharné et pourvu de nombreuses banderolles irrégulières; il se confond absolument avec les fucus au milieu desquels il vit. Prenons une seconde série de faits : certains animaux ressemblent à d’autres qui sont dangereux et près des- quelsils vivent. Ainsi, dans nos régions, des papillons du genre sésie ressemblent à s’y méprendre à des guêpes. De même les mouches du genre éristale, abondantes en été sur les fleurs,simulent les abeïlles ; les papillons du genre caligo, au Brésil, ressemblent absolument à une tête de chouette quand ils prennent la position du repos: les taches ocellées des ailes reproduisent non seulement l’œil de la chouette, mais encore la tache lumineuse qui se produit normalement sur la cornée, etc., etc. Dans l'Amérique du Sud, beaucoup de serpents inoffensifs copient fidèlement les Elaps qui sont fort dangereux. Les mouches du genre volucelle imitent les hymé- noptères, chaque espèce de volucelle correspond à une espèce d’hyménoptère dans le nid de laquelle elle dépose ses œufs pour que ses larves se nourrissent des larves propres du nid. Or, chaque espèce de volucelle imite précisément l'espèce d’hyménoptère avec laquelle il a des relations de parasitisme. (Le Dantec.) D'autres fois, une espèce ressemble à une autre espèce qui a mauvaise odeur et évite ainsi les oiseaux. Ainsi, les papillons leptalides de l’Amérique du Nord ressemblent à s’y méprendre à l’ithomia herdina qui est décoré de brillantes couleurs, mais a une odeur repous- sante. Même observation fut faite par Bates pour le genre euploea de la Malaisie. Mais elle a depuis été niée par Piepers et Eimer: car, disent-ils, dans ce pays les oiseaux ne mangent pas les papillons diurnes et l'euploea: rafles n’a point de mauvaise odeur. Inutile d’insister davantage sur ces faits; ils sont nom- breux et bien connus des naturalistes. Les avis sont différents quand il s’agit de les expliquer. Darwin a in- voqué la cause finale : ces imitations seraient faites dans le but soit d'éviter un danger, soit de mieux s’em- parer de la proie. On tend à voir aujourd'hui dans ces faits de simples phénomènes de convergence dues aux conditions identiques du milieu ou adaptés aux mêmes exigences, arrivant à être presque identiques extérieu- rement sans qu'il y ait là une attention ou une utilité quelconque. (Cuénot.) Ainsi les cétacés et les poissons, les cloportes, les gloméris et les chitons, etc. Dans le cas si complexe des volucelles, ceux-ei au- raient formé des variétés analogues à celles des hymé- noptères, et ces variétés en auraient ensuite profité pour faire du parasitisme. De même le mimétisme des plantes, et spécialement des orchidées, est utile pour attirer les insectes; mais il serait excessif de prétendre qu'il a été créé intentionnellement sans ce but. Les recherches de Giard sont venues apporter des arguments en faveur de cette théorie. Il distingue, en effet, diverses espèces de mimétisme. Dans l’un, qu'il appelle isothypique, les parasites d’un même hôte, bien que d'espèces ou de genres différents, présentent souvent entre eux une grande ressemblance, tels que les ichneumonides. Dans le mimétisme modifiant interne, certains para- sites entonisciens imitent absolument les viscères des crabes, foie et glandes génitales internes dans lesquels ils vivent. Enfin, certains parasites déterminent des modifica- tions morphologiques très importantes chez leurs victi- mes; ainsi, les bracchides du genre Rhogus modifient les chenilles qui sont leurs victimes et leur donnent l’apparence d'objets ou d'animaux non comestibles. Nous sommes loin, ici, de la cause finale. Les faits du mimétisme sont dus à des conditions de milieu, sans que nous nous rendions compte exactement comment ces conditions agissent. Quand le mimétisme est favo- rable, les animaux ainsi avantagés en profitent. Le ca- ractère étant profitable, la sélection naturelle le con- serve et l’exagère. Plusieurs animaux profitent intelli- gemment de leur mimétisme et leurs actes prouvent qu'ils en comprennent parfaitement l'utilité. A la moin- dre apparence de danger, la gélinotte se gonfle et reste immobile ; elle sait {qu'en agissant ainsi, elle imite un nœud d’arbre et trompe le chasseur. Une’araignée, qui avait la couleur de feuille morte, abandonnaiït la toile au centre de laquelle elle était et courait se blottir près d'une feuille morte, dès qu’elle craignait le danger. On cite aussi. l'exemple d'un crabe (maia squinado) qui, dans un aquarium, se dissimulait en attachant des fougères defmer sur son corps. Dans nos pays, la chenille de Chœrocampa elpenor se cache dans les feuilles mortes d'Epilobium hirsutum avec lesquelles elle se confond. Elle possède de chaque côté du premier et deuxième segment abdominal des ocelles noires. Quand elle a peur, cette chenillle ramène Ja tête dans les anneaux qui portent les deux ocelles; ces anneaux augmentent de volume et l'animal paraît avoir une tête très grosse surmontée de quatre yeux terribles. M. Poul- : LE NATURALISTE ER PE ER PAR One ton a vu des insectivores effrayés de cette attitude agressive. La chenille de Dicranina vinula offre un phénomèéne analogue. Effrayée, elle gonfle sa tête et deux taches noires qu'elle porte lui donnent un aspect terrifiant. La chenille arpenteuse de nos pays, dès qu'elle res- sent un choc, se campe solidement sur ses pattes posté- rieures, et, raidissant son corps, se dirige obliquement par rapport à la branche et reste immobile. A la voir ainsi dressée, on la prendrait absolument pour une petite branche. Elle profite donc intelligemment de sa ressemblance. Dr FÉLIX REGNAULT. 20000000000008000000000P000090000 IDENTIFICATION DE QUELQUES OISEAUX Représentés suries Monuments pharaoniques. LE BUTOR. — Botaurus stellaris, Linn. — L'image de l'oiseau nommé Kapou par les Égyptiens nous montre un échassier au corps ramassé, pourvu d'un bec aussi long que la tête et des ailes obtuses, son plumage est rouge, l'iris jaune, le bec et les tarses sont verts (fig. 1). F-Hippolyte-Boussac del: Fig. 1. —- Le Butor, peinture égyptienne. Tous ces caractères se trouvent réunis chez un héron à la robe couleur de rouille parsemée de taches noires et connu sous le nom de Butor. Il offre, en outre, cette curieuse particularité : au repos, sa tête vient toucher les épaules et son bec se dresse la pointe en l’air (fig. 2). Cette pose bizarre est exactement la même que le pein- tre pharaonique a donnée au Kapou, on ne saurait donc méconnaitre son identité avec le Butor. Le nom de Kapou écrit, sur notre figure, avec le dé- terminatif de l'homme qui se cache signifie se cacher, dénomination, ainsi qu'on va le voir, fort bien appro- priée au Butor. D'un naturel farouche et sauvage, cet oiseau ne circule que la nuit ou au crépuscule, aussi ne le voit-on presque jamais. Il habite, de préférence, les grands étangs environnés de bois, les marécages cou- verts de roseaux élevés, à l'abri desquels il mène une A a 179 craint et pour la proie qu'il guette, il est toujours si caché, qu'on ne peut le trouver ni le voir de près (1). En lui donnant le nom de Kapou, les Égyptiens ne pou- vaient donc montrer plus de sagacilé, ni prouver com- bien était parfaite la connaissance qu'ils possédaient des mœurs de ce héron. Sous le nom de Kippéd, le Butor est mentionné trois fois dans la Bible. Annonçant la destruction de Baby- Fig. 2. — Le Butor, croquis d’après nature. lone, Isaïe écrit ce qui suit : « J’exterminerai de Babel le nom et le fond, la place et la race, dit l'Eternel. J’en ferai la demeure du Kippôd et un marais d’eau. » Plus loin, dans sa prophétie contre l'Idumée : « Le Pélican et le Kippôd en prendront possession, le Héron et le Cor- beau y auront leur demeure (2). » A son tour, Sophonie, parlant de Ninive, s'exprime de la sorte : « On y verra camper des troupeaux, toute sorte de bêtes en masse, le Pélican et le Kippôd s’établiront entre ses chapi- teaux » (3). L'expression hébraïque Kippôd peut, à la fois, se tra- duire par Butor et par Hérisson, mais les trois cas où nous venons de la voir employée ne permettent pas de croire qu'il puisse s’agir d’un Hérisson. Dans le premier texte, le Kippôd ne saurait être qu'un animal aquatique, le Hérisson ne vivant point dans l’eau, et dans les deux autres passages, le parallélisme nous oblige à y voir un oiseau. Or, le nom hébreu des principaux oiseaux de rivage étant connu, il n’y a que le Butor qu'on puisse identifier avec le Kippôd (4). Sans rien préjuger, ni entreprendre une discussion philologique, nous iferons simplement remarquer la res- (1) Burron, Œuvres complètes, Histoire naturelle des oiseaux, Le Butor. (2) Isaïe, chap. xiv, vers. 22-23 ; chap. xxxiv, ver . 11. (3) Sophonie, chap. n, vers. 14. (4) Visouroux, Dict. de la Bible, t. I, colonne 1979. — Reuss a, dans ces trois cas, traduit Kippôd par hérisson, mais sous toutes réserves. « Pour ces noms d'animaux, dit-il, nous sui- vons l'interprétation aujourd'hui reçue ; elle n’est rien moins que sûre. Pour le Pélican, on met aussi le Hala, espèce de caille du désert d'Arabie ; pour le Hérisson le Butor; pour le Héron (ou la Grue)le Hibou. La Bible, traduction nouvelle, Les Prophèles, vie solitaire ; également invisible pour le chasseur qu'il | t. II, p.197, note 8. 180 LE NATURALISTE semblance qui existe entre le mot hébreu Kippôd et l’égyptien Kapou. Le Butor mesure de soixante-quinze à quatre-vingts centimètres de long et un mètre trente-deux d’enver- gure. Son aire de dispersion s'étend sur la Sibérie centrale, l'Europe moyenne et méridionale. Au cours de ses mi- grations, il s’avance jusqu’au Nord de l’Afrique, mais ne pénètre pas très loin vers l’intérieur. Fort abondant dans le Delta et le Fayoum, il est assez rare dans la Haute-Égypte et en Nubie. Méchant et rusé, le Butor ne vit que pour lui et sem- ble haïr tous les autres êtres. Sa démarche est lente, paresseuse, son vol silencieux. Plein de prudence, il n'attaque jamais et bat en retraite devant un adversaire plus fort que lui; mais s'il se trouve acculé, poussé à bout, il se défend avec un rare courage, dirigeant, de préférence, ses coups contre les yeux. Son cri, sembla- ble au mugissement du taureau, lui a valu le nom de Botaurus ou bos taurus. La nourriture ordinaire de cet échassier se compose de poissons et de grenouilles. Sa chair est assez bonne à manger quoiqueexhalant une forte odeur de marécage; elle est surtout recherchée en Grèce et dans le Midi de l'Europe. L’AVOCETTE A NUQUE NOIRE. — Recurvirostra avo- cetta, Linn. — L'identification de ce charmant volatile ne saurait être l’objet de la moindre difficulté, l'Avocette étant l’un des oiseaux que les Égyptiens ont rendus avec la plus scrupuleuse exactitude, Remarquable par la forme toute particulière de son bec, recourbé vers le baut, elle a la tête arrondie, un long cou et des jambes très hautes. Son plumage, d’un blanc de neige à reflets d'argent, est rehaussé de noir intense sur la nuque, le derrière du cou, sur les ailes et sur le dos. L'Iris est brun-rouge, le bec noir, les pieds sont d’un bleu ver- dâtre (1). À l'exclusion du bec, laissé en blanc, nous retrouvons dans l’image pharaonique portant le nom de f’mes, les mêmes particularités (fig. 3). oi EH ONE Fig. 3. — L’Avocette, peinture de Beni-assan. L’Avocette vit de préférence sur le rivage de la mer d'où elle ne s'éloigne que pour se rendre aux bords des lacs salés ou saumätres. Ses pieds, largement palmés (1) Gouzn. Birds of Europe, pl. 308. lui permettent de circuler aisément sur un sol détrempé et de s’avancer assez loin dans l’eau, où elle plonge à la manière des canards. On la rencontre rarement à l’in- térieur des terres, sa nourriture étant surtout composée de mollusques et d'insectes aquatiques. Son aire de dispersion s'étend sur l’Europe, LAsie et l'Afrique. Elle séjourne dans nos régions du mois d'avril au mois de septembre. En hiver, visitant l'Égypte et la Nubie, elle n’est point rare dans le Delta au mois de février (1). Très abondante sur les côtes de la mer Rouge, on la trouve également au cap de Bonne-Espérance. Sa longueur est de quarante-sept centimètres. Par son élégance, la distinction de sa parure, la légè- reté de sa démarche, l'Avocette fait l’ornement des pla- ges, attire tous les regards. D'une nature paisible, elle ne fréquente que des oiseaux inoffensifs comme elle et n’attaque jamais ses voisins. Fort sociables entre eux, ces échassiers sont très méfiants à l’égard de l’homme; soit timidité, soit finesse, ils évitent ses pièges, et il est assez difficile de s’en emparer. LE TISSERIN A SOURCILS BLANCS. — Ploceus superci- liosus, Rüppell. — Voici une image représentant l’oiseau que les Égyptiens nommaient ama-ter. Dans cette pein- ture (fig. 4), très sobre de coloration, le bec est rouge. Fig. 4. — Le Tisserin, peinture égyptienne, XIT° dynastie. l'iris, les ailes et la queue sont noirs; le reste a été laissé en blanc. Quoique les autres couleurs ne soient pas indiquées, tout, dans notre sujet, son aspect général, la forme du bec, celle des ailes, de la queue et autres particularités, nous révèle un passereau de la famille des Plocéidés, genre Tisserin; et parmi ces individus, c'est au Tisserin à sourcils blancs que l’on doit, croyons- nous, l'identifier. Cet oiseau, d’un ton roussâtre dans sa partie supé- rieure, blanc sale en dessous, a les plumes des ailes et de la queue d'un brun noir très soutenu et bordées de fauve clair; une strie noire descend de chaque côté du cou ;le bec et les pattes sont jaunes ; l'œil, surmonté de sourcils blanchâtres, est brun, l'iris noir. L’aile phée arrive au milieu de la queue (2). Propre aux régions tropicales, cette espèce qui, dans l'antiquité, remontait jusqu'aux vingt-huitième degré de latitude nord, a, depuis cette époque émigré, vers le Sud ; on ne l'aurait jamais trouvée en Nubie, mais elle est très commune dans le Kordofan. (1) Seezcey. À Handbook Lo the Birds of Egypt, p. 260. (2) Rurrez. Atlas zu der Reize im nordlichen Afrika. Tab, 15, s. 24. i LE NATURALISTE 181 De tous les oiseaux habitant l’Afrique, il en est peu qui attirent l'attention autant que les Plocéidés. Guettés parle Faucon et l’Épervier, leurs ennemis mortels, ils vivent en colonies nombreuses; dans le voisinage des étangs et des cours d’eau; crient, chantent, sifflent, lan- cent des notes filées, roulantes, grondantes et si prodi- gieusement mêlées, qu'on est dansl'impossibilité absolue de les décrire. Le nom de Tisserins ou Tisserands leur vient de l’ha- Fig. 5. — Nids de Tisserins, d’après Brehm. bileté avec laquelle ils construisent leurs nids qui, sus- pendus à l'extrémité de rameaux longs et flexibles, em- bellissent les arbres d'une parure splendide. Leur forme est celle d’une demi-sphère au-dessous de laquelle est solidement attaché un cône tronqué servant de couloir, à l'extrémité inférieure duquel est placée l'entrée (fig. 5). Artistement tissés, du haut en bas, avec des tiges d’her- bes entrelacées et très fines, ces demeures forment un ensemble dune harmonieuse et pittoresque beauté. Elles disposent, en outre, contre tout ravisseur, de moyens de défense fort ingénieux. Les unes sont gar- nies d'épines, la pointe tournée en dehors; le plus grand nombre surplombant un fleuve ou une eau dormante, aucun pillard de nids, aucun cercopithèque ne saurait se hasarder sur les minces branches où elles sont assu- jetties, sans tomber à l’eau avant d’avoir atteint sa proie. La plus grande activité règne autour de ces berceaux : des oiseaux en partent pour aller chercher la nourriture, d'autres y arrivent sans cesse, apportant à manger aux petits nouvellement éclos; c’est un va-et-vient conti- nuel. P. HIPPOLYTE BoOUSSAC. COCO TRADUCTION D'UNE MÉDAILLE ANTIQUE Si vous ouvrez la grande Histoire Romaine, de Duruy, illustrée, en sept volumes de 825 pages, tous verrez au tome III une médaille gauloise de Tasgète, roi des Car- nutes (Chartrains), dont l'inscription a paru indéchiffra- ble à ce savant historien, le plus grand ministre de l'instruction publique sous le dernier empire, malgré les secours de toute nature, que sa haute position officielle lui permettait de recevoir des membres de l’Institut de France, et en particulier de M. de Saulcy, l'illustre numismate de cette époque. Voyons un peu si nous ne serons pas plus heureux que ces messieurs. 1° Tout d’abord, à l’avers, on voit une tête singulière, munie de papillottes en longs tire-bouchons qui la font reconnaître tout de suite pour une copie d’Apollon, sur les médailles gallo-romaines, ce qui ne souffre pas la moindre difficulté ; aussi, n'est-ce pas cela qui a embar- rassé ces messieurs : c’est l’inscription qui est autour. Cependant, avec un peu d'habitude des inscriptions et des élisions habituelles aux monétaires gaulois de cette époque, on y lit tout de suite ERK-ESOaVH, avec la boucle du R effacée; ce qui se traduit par ESOuVII Aulerci-Esuvii ou Aulerques-Esuviens (de Séez), le peuple des Esuviens (ou Essuéens) ayant donné son nom à la ville de Séez, sa capitale; comme les Trévires, les Bellovaques, les Ambianiens, les Rèmes et les Sues- sioniens ont donné leurs noms à Trèves, Beauvais, Amiens, Reims et Soisons, ainsi que les Parises ont laissé la trace de leur propre nom de peuple à Paris, au- trefois Lutèce. 20 Au revers est un cheval ailé, le symbole d’Apollon (ce qui justifierait encore l’attribution de cette tête, s'il en était jamais besoin), avec cette inscription circulaire: TASGITIoS, Tasgète, le nom du roi de cette peuplade, tributaire des Carnutes. C'est César lui-même qui avait imposé ce'roi à la vaste Civitas des Carnutes. On sait qu'au bout de trois ans, ce malheureux partisan des Romains fut assassiné par ses sujets révoltés, au nom de l'indépendance de la Gaule, soulevée contre l’envahisseur. Les monétaires gaulois écrivaient en effet TASGITIOS pour Tasgète, comme plus tard leurs descendants gra- vaient le nom de CHILDIRICUS pour Childéric, ou encore ViIROTAL pour Vérotal. En outre, ils cherchaient toujours à élider les mots le plus possible : Caios, pour Accaios, Esk, pour Aulerkes, Verga, nour Vergasillaunus, etc. Descendant des anciens rois du pays, Tasgète fut tué, l’an 54 avant Jésus-Christ, après avoir été rétabli sur le trône de ses ancêtres, deux ans auparavant. On peut donc attribuer cette médaille à l’an 55 avant notre ère, à quelques mois près, en plus ou en moins. Ce qui nous intéresse tout particulièrement ici, au point de vue de l’histoire naturelle, c'est que c’est préci- sément chez les Carnutes et leurs peuplades tributaires voisines, que s’étendait l'immense et sombre forêt gau: loise, où les Druides se réunissaient pour célébrer leurs mystères, et où ils cueillaient le gui sacré du chêne avec une serpe dorée. Or, le Naturaliste nous a appris, par la plume de M. Godeau de Kerville, que l’on trouve encore le chêne à gui aujourd’hui, dans le sud de la Normandie, où se trouve précisément Séez, la capitale des Aulerques-Esuviens. Il est donc bien clair que, de tout temps, les chênes à gui ont existé dans ces parages, depuis l’époque la plus reculée jusqu'à nos jours, bien qu'on puisse encore en trouver d’autres ailleurs (notam- ment dans la Manche, où l'on voit le fameux chêne à gui de la ferme du Bois, qui en porte une quantité de touffes luxuriantes, et du plus beau vert-moutarde). Il n’y a rien de nouveau sous le soleil! Justifions maintenant notre traduction du mot ERK en Aulerkes-Esuviens. C’est nécessaire, parce que nous avons supposé que la lettre R n’était illisible que parce que sa boucle du haut étaiteffacée, et que théoriquement ce pourrait tout aussi bien être autre chose. Mais ici, c'est impossible, parce que (détail inconnu jusqu'alors), les Esuviens étaient bien de la confédération gauloise des Aulerques. 182 LE NATURALISTE En effet, en consultant la carte, on voit que le pays de Séez, occupé par les Esuviens, se trouvait précisé- mentau centre de trois peuples de la confédération des Aulerques, qui l’entouraient complètement, partout où il n’était pas en rapport avec la frontière des Carnutes. C’étaient les Aulerques Eburocives d'Evreux, les Auler- ques Cénomaniens du Mans et les Aulerques Diablintes de Jubléins, dans la Mayenne. Il est donc bien évident que, si un peuple pouvait faire partie de la confédération des Aulerques (comme le fait supposer la traduction que nous donnons de cette médaille), c'était bien celui des Esuviens, placé entre trois peuplades, appartenant à cette antique confédération gauloise. Il y en avait même un cinquième placé beaucoup plus loin encore, celui des Aulerques Brannovices, du Brionnoiïs, qui ne nous inté- resse pas ici. Cette médaille, dont l'inscription se trouve ainsi entiè- rement résolue (et dont la résolution est suffisamment démontrée), nous prouve deux choses intéressantes, dont on pouvait bien se douter, mais que l’on aurait ignorées sans cela ! 1° Que les gens de Séez étaient assujettis aux Car- nutes du roi Tasgète, au temps de César, et que c’est chez eux que cette médaille avait été frappée, vers l'an 55 avant Jésus-Christ; 2° qu'ils font ainsi partie de la confédération des Aulerques, ainsi que les trois peu- plades qui les circonscrivaient au nord et à l’ouest, ainsi qu’au nord-est. Il est même probable que l'autorité des Carnutes s'étendait jusqu’à leurs territoires res- pectifs. C’est donc dans ces régions que l'on aura le plus de chances de retrouver plus tard d’autres chênes à gui, étant. donné que l'antique forêt des Druides s’étendait jusqu’à ces parages. On voit par là que toutes les sciences peuvent se pré- ter entre elles un mutuel appui, et que la Numismatique elle-même peut ne pas être étrangère, dans certains cas, à l'histoire naturelle : qui aurait cru en effet qu’une simple médaille du roi des Carnutes, frappée chez les Essuéens ou Esuviens, aurait pu nous donner des in- dices précieux pour retrouver un jour les localités où l’on aurait chance de découvrir de nouveaux chênes porte-aui? On verra plus tard quelque chose de semblable, en ce qui concerne le Sylphium de la Cyrénaique, cette plante considérée jadis comme incomparable, qu'on a cherché à administrer aux poitrinaires, même encore de nos jours, il n'y a pas déjà si longtemps. Un de nos jeunes amis avait même failli nous quitter, tant il en était convaincu, parce que notre sincérité osait mani- fester (bien doucement cependant!) quelques légers doutes à cet égard. Hélas ! il est bien revenu, depuis, de ses affirmations trop téméraires. Le sylphium peut être un adjuvant utile dans la phtisie, mais de là à être un remède souverain contre cette affreuse maladie, il y à malheureusement bien loin ! Notre ami avait la foi qui soulève les montagnes, malheureusement, il l’avait mal appliquée. Dr BouGonx. 0090209992250959999090ITSTISTITTII LE RHYNCHITES BETULETI Les forêts de bouleaux, ainsi que les pépinières conte- nant de ces jeunes arbustes, comme les vignes du Midi, ont à souffrir des dégâts que cause la présence sur les feuilles d’un insecte appartenant à l’ordre des coléop- tères, à la famille des Porte-Bec ou Rhyncophores, de la tribu des Attélabites et du genre Rhynchite. Son nom est Rhynchites betuleti ou Rhynchite du bouleau. Les œufs de ce coléoptère sont de coloration blan- châtre et leur grosseur équivaut à un grain de millet. Environ une dizaine de jours après la [ponte, selon la température, ces œufs éclosent et donnent naissance à de petites larves. Celles-ci son blanches, apodes et longues d'environ 6 millimètres, lorsque leur développement est terminé,et larges de 2 millimètres et demi. Le corps est formé de douze anneaux, non compris la tête qui est ronde, écailleuse, jaunâtre et armée de deux mâchoires. Il est, en outre recouvert de poils blonds. Les antennes de trois articles sont épaisses, courtes. Le pro- thorax porte une paire de stigmates fauves. La larve s'enfonce dans le sol à environ 3 ou 4 centi- mètres de profondeur pour s'y métamorphoser en nymphe. La nymphe est renfermée dans une coque de terre agglutinée peu solide. Elle est d’un blanc sale, cou- verte de soies abondantes et possède des yeux bruns. A l'état d’insecte parfait, le Rhynchite du bouleau (Rhynchites betuleti) mesure généralement de 5 à 7 milli- mètres de longueur sur 3 seulement de largeur. Son corps est bleu, quelquefois [vert doré, brillant et lisse, le bec n’est pas aussi long que la tête et le lcorselet réunis. ; La tête est allongée et ponctuée. Le bec est égale- ment allongé, mais recourhé et aplati à l'extrémité. Les antennes, composées de onze articles, sont noires, droites et de la longeur de la tête. Corselet ponctué avec un faible sillon, transversal, plus étroit en avant qu'en arrière et arrondi sur les côtés. Les mandibules sont fendues à l'extrémité. Les élytres sont presque carrées, arrondies en arrière, d’un vert doré et possèdent de nombreux points enfoncés et rangés en stries, Les pattes sont terminées par deux crochets de lamême couleur que les élytres, Le mâle est plus petit que la femelle et muni d'une épine thoracique dirigée en avant. C'est en mai et juin qu’apparaît d’abord linsecte par- fait, puis ensuite à l'automne. On le rencontre sur les hêtres, les peupliers, les saules, les tilleuls, les cognas- siers. Mais c’est surtout aux bouleaux et à la vigne, ainsi qu'aux poiriers, qu'il cause le plus grand préju- dice. Jusqu'à la ponte, le Rhynchites betuleti ne|commet que peu de dégâts ; il broute, en effet, par ci par là, quel- ques feuilles ; mais lorsque la femelle est fécondée, com- mencent les graves dommages occasionnés aux [arbres et à la vigne. S’il se trouve sur les poiriers en quantité assez nom- breuse,il peut y occasionner les plus grands dégâts ; on a constaté, en effet, qu'il entame les jeunes pousses et que celles-ci ne tardent pas à se flétrir à leur extrémité. Il recherche toujours les parties les plus tendres et herbacées pour sa nourriture et pour construire son nid. Il roule en forme de cigares les feuilles des ‘arbres, dont j'ai fait l'énumération plus haut, et cela lui a valu différents noms vulgaires, tels que : fabricant de cornets, fabricant de sifflets, tourneur, coupeur de raisins, etc, Les rouleaux confectionnés par ce coléptère peuvent être de formes différentes suivant l'arbre sur lequel il se trouve ; c’est ainsi que pour les feuilles de poiriers, de saules, etc., qui sont relativement petites, il en réunit plusieurs ensemble, mais lorsqu'il sagit des feuilles de la ne QU En . - . éat" | \ T'ES LE NATURALISTE 183 vigne, qui sont très larges, une seule lui suffit pour construire son rouleau. Lorsque les feuilles sont fanées, elles se prêtent beau- coup plus facilement au travail des Rhynchites betuleti. Les piqüres qu'il occasionne aux jeunes pousses et même au pétiole des feuilles, ont pour but de provoquer un arrêt dans la circulation de la sève et d'amener ainsi un commencement de flétrissure. C’est toujours la femelle qui accomplit ce travail, c'est-à-dire la confection du rouleau ; lorsque celui-ci est terminé, elle le perceà l’aide de son rostre, de quatre ou cinq trous, et dépose ensuite un œuf dans chaque cavité. Grâce à la flétrissure des feuilles, les rouleaux tombent à terre avant l’éclosion des œufs. Dès leur naissances les larves mangent l’intérieur du cornet et agrandissent ainsi leur loge au fur et à mesure de leur accroissement. Pour donner ici une idée de {la proportion que dans certains cas peut prendre la multiplication de cet insecte, je citerai les deux faits suivant qui se sont pas- sés au dix-huitième siècle En 1750, les vignes de Landeau étaient complètement dépouillées de leurs feuilles avant la fin du mois de juin et le bois tellement endommagé par le Rhynchites betuleti, que la récolte l’année suivante fut réduite au trente-cin- quième. En 1756, ce Rhynchite a été trouvé également à Roth (grand duché de Bade) en si grande quantité que lon a pu en ramasser quatre hectolitres en une seule Journée et que les neuf dixièmes de la récolte furent * perdus. Cet insecte a été signalé par M. A. Lesne comme ayant causé de grands ravages dans le midi de la France et notamment dans le département de la Haute- Garonne. Enfin Walther dit l'avoir rencontré sur le pommier, mais Nordlinger déclare la chose impossible. Voici quelque renseignements sur la manière de vivre du Rhynchites betuleti, lorsqu'il s'attaque aux poiriers, que j'emprunte à l'ouvrage de M. Nordlinger. Au mois de juin, au moment de la ponte, le Rhynchites betuleti recherche les pousses encore sèveuses du poirier et à environ une longueur de doigt de leur extrémité, il fait avec sa trompe une entaille transversale, de manière à faire pendre le bourgeon terminal, mais sans le sépa- rer complètement ; les feuilles de ce rameau ainsi inci- sées, ne recevant plus qu'une faible nourriture, ne tar- dent pas à se faner et l’insecte obtient ainsi une alimer- tation plus molle et plus à sa convenance pour fabriquer l’étui dans lequel sa femelle opère la ponte. Pour prendre cette nourriture, l’insecte racle la surface supérieure de la feuille, en enlève ainsi tout l’épiderme inférieur. C’est en ligne droite qu'il pratique cette manœuvre dont il laisse souvent une trace entre chaque nervure. On sait que, pour opérer sa ponte, la femelle roule les feuilles de la vigne en forme de cigare, en se servant pour cela de son becfet de ses pattes. Quand la ponte a lieu sur le poirier, dont les feuilles sont plus lisses et beaucoup plus petites, son travail est plus long et plus pénible. La conversion d’une extrémité de rameau ou d’une grande feuille en brindille n’a pas seulement pour but de préparer à l'insecte une nourriture plus tendre, mais aussi et principalement de faire faner les feuilles et de faciliter leur enroulement; et cela est si vrai que, si la scction d’une branche est trop longue, si elle est inter- rompue par le mauvais temps, ou sifelle reste sans résul- | tat, l’insecte fait alors une entaille à la base du pétiole de toutes les feuilles qu’il veut enrouler afin de hâter leur étiolement. C’est encore le procédé qu’il emploie quand il veut emprunter à un autre bourgeon les feuilles qui manquent sur celui avec lequel il a!/commencé son étui. Comme on le voit, le Rhynchites betuleti ne cause pas de dommages qu’à la vigne, il est aussi un ennemi redou- table du poirier lorsqu'il se trouve sur cet arbre en grande quantité. Comme moyens de destruction, il faut, pendant le mois de juin, recueillir tous les cornets où rouleaux qu'on trouvera sur les vignes les poiriers et les brûler avec soin avec les œufs qu'ils contiennent. ï On pourra aussi capturer un certain nombre d'insectes parfaits en plaçant sous les'poiriers et autour des vignes envahies, des bâches et en secouant les branches, les Rhynchites se laisseront choir facilement, surtout si l'opération a lieu de bon matin, car la fraicheur de la nuitles empèche de s'envoler facilment. Cette opération n’est pas coûteuse ni fatigante et peut parfaitement être confiée à des enfants. Non seulement nous pouvons nous-mêmes détruire cet insecte, mais il existe plusieurs parasites qui lui font une guerre continuelle. Ce sont d'après Ratzeburg : Bra- con discoidens, Microgaster læirgatus, qui apparttennent à l’ordre des Braconides; Pimpla flairpes, Ophioneurus sünplex (Ichneumonides), et enfin un Chalcidide, l'Ela- chestus corinatus. PAUL NoEL. INTELLIGENCE DES INSECTES M. Riley, directeur du Laboratoire d'Entomolosie agricole de Washington, fait connaître comment les Yuccas sont fécondés par l'intermédiaire d'une phalène (la Pronuba Yuccasella). Ce papillon vole le soir autour des Yuccas en fleurs, et lorsque la femelle est fécondée, elle entre dans ces fleurs et là s’occupe à former, à l’aide de ses pattes et de sa tête, une petite bouche de pollen, puis elle pond un œuf au pied du pistil, cet œuf éclôt au bout de huit jours, et la petite chenille sortant de cet œuf doit, pour vivre, manger le fruit en formation. Il est de toute né- cessité que la fleur soit fécondée, sans cela pas de fruits possibles. C'est alors que nous voyons notre Pronuba monter avec sa boule de pollen à l'extrémité du pistil et y enfoncer le polien avec ses pattes et sa trompe, c'est-à-dire féconder la fleur exprès pour que la chenille puisse exister. Jusqu'à présent, nous n'avions vu que des insectes fécondant les fleurs accidentellement et sans connais- sance de cause; mais aujourd'hui, grâce aux observa- tions de M. Riley, nous connaissons un insecte qui fé- conde inteliigemment et par nécessité des fleurs de Yuccas. ; Certainement, on trouverait des cas semblables chez d’autres insectes, si l’on étudiait mieux les mœurs de ceux dont les larves vivent de grains. + ACADÉMIE DES SCIENCES Influence des vapeurs d'acide formique sur la végé- tation du Rhizopus nigricans. Note de M. Henri Cour, présentée par M. Gasron Bonnier. On sait que les fourmis dites champignonnistes confectionnent À | ” di: : 184 à l’intérieur de leur nid une sorte de terreau sur lequel se déve- loppent les champignons dont elles font leur nourriture. Ceux-ci offrent cette curieuse particularité de ne se présenter dans les nids qu'à l’état de mycélium et de ne se couvrir d'appareils spo- rifères que lorsqu'on les en retire. A quoi faut-il attribuer la non-fructification du champignon ? Est-elle due, comme le disent certains naturalistes, à l’industrie des fourmis qui lui feraient su- bir un traitement spécial, ou bien reconnait-elle pour cause la présence de vapeurs spéciales provenant soit de la fourmilière soit des fourmis elles-mêmes ? C'est alors que l’auteur eût l’idée de soumettre non le cham- pignon cultivé par les fourmis, mais diverses autres espèces très voisines, à des vapeurs d'acide formique. Et c’est ainsi qu'il put constater que ce traitement avait pour conséquence de troubler la végétation du champignon en agissant surtout sur l’appareil reproducteur qu’elle arrive même à faire disparaitre complètement, mais sans tuer le mycélium. Sur la première circulation veineuse du Cyprin doré (Carassius auratus). Note de M. P. WiNTREBERT, pré- senté par M. Yves DeLacs. . L'observation sur le vivant des larves transparentes de Caras- sius auratus permet de suivre avec précision le trajet des pre- miers vaisseaux et d'établir, par la direction des globules à leur intérieur, le sens de la circulation. La disposition anatomique constatée se trouve en opposition avec les idées générales sug- gérées par les travaux antérieurs. On considère en effet que chez les poissons la voie primitive du retour du sang veineux vers le cœur est formée par la veine caudale, la veine sous-intes- tinale, le système veineux du sac vitellin et le sinus veineux. Or, les récentes observations de l’auteur lui ont révélé que le sang, qui revient de l’aorte caudale au cœur, passait dès le début de la circulation par la veine médiane du tronc, les veines cardi- nales postérieures et les canaux de ceux-ci. Entre ceux-ci et l'oreillette est interposée, en place du sinus veineux, une très vaste lacune sanguine quis’étale sur toute la surface du vitellus. Il n'existe pas de veine sous-intestinale. La première circulation vitelline est donc entièrement vei- neuse, mais ensuite, à l'inverse des téléostéens et comme tous les autres vertébrés, le cyprin possède une circulation vitelline secondaire d'origine artérielle. , Etude des fonds marins de la baïe de la Seine. Note de M.J. Taourer. Les fonds dela baie de la Seine sont formés de minéraux pro- venant de la côte crétacée s'étendant au nord-est du Havre, vers l'embouchure de la Somme el au delà, de la côte occidentale de- puis la rive gauche de la Seine, le long du Calvados, de la pres- qu'ile du Cotentin et de la Bretagne, et enfin de la Seine elle- même. Ils sont distribués sur le fond par les mouvements très complexes des eaux et les remous auxquels donnentlieu ces mou- vements. Les sédiments sont assez uniformes commenature sinon comme dimensions. Ils sont constitués par des graviers et par des sables avec une quantité de vase faible en réalité et qui semble beaucoup plus considérable qu'elle ne l’est réellement. Très noire, d’odeur infecte, elle est apportée par la Seine et elle est le résidu des égouts des villes de Paris, de Rouen, dont la ma- tière organique et le sulfure de fer se sont condensés autour de particules argileuses d'origine continentale qui leur servent de noyaux, tout comme les particules de suie condensent autour d'elles, dans l'air, les particules de vapeur d’eau, pour former certains brouillards. Composée surtout de sulfure de fer, elle contient du phosphore qu’elle apporte à la mer et qui se re- trouve, par exemple, dans les formations de fer pisolitique au large de Newhaven, dans la Manche, et qui sont analogues aux couches de minerais de fer en grains de la Lorraine. Le fait offre un intérêt pour expliquer la genèse de ces couches riches en phosphore. Les vases se coagulent et tombent sur le fond aussitôt leur contact avec les eaux salées ; mêlées aux graviers et aux sables, elles recouvrent le sol sbus-marin presque par- tout et principalement dans les localités de moindre agitation des eaux ou dans les centres de remous. A mesure qu'elles s’éloignent de terre, par réaction de leursulfure sur le carbonate de chaux dissous, elles donnent naissance à du sulfate de chaux à de l’oxyde de fer et perdent leur intense coloration noire. Par endroits, elles s'indurent et créent une véritable roche, onctueuse au toucher, noïre quoique blanchissant un peu à l’air, à la fois calcaire, sullureuse, ferrugineuse et argileuse, toute farcie de LE NATURALISTE coquilles moulues. Traitée par l'acide azotique, cette roche fait une vive effervescence à cause des particules calcaires qu’elle contient, laisse un résidu de limonite jauneet, avec le molybdate d’ammoniaque, manifeste la présence du phosphore en quanéité très abondante. Cette formation paraît permettre d’ajouter, au mode de genèse connu des nodules phosphatés par accumulation sur le fond de débris d'animaux marins' tués par la rencontre d'un courant chaud et d’un courant froid, un second mode dû à l’apport de matière phosphatée d’origine organique par les eaux douces à l'embouchure des fleuves. Le gravier est disposé de telle sorte que sa proportion varie, par places, de 1.500 à 1 p. 100 de sable. Les grains de sable arrivant : soit de la côte Est, soit de la côte Ouest et de la Bretagne, soit par la Seine, sont du silex et des nodules silicieux de la côte Est, dela glauconie assez peu abondante apportée par le fleuve, du quartz hyalin et cristalli- nique très arrondi et par conséquent d'origine lointaine, de la magnétite, des grains d'amphibole de Bretagne très attaqués et très fins, le feldspath y est très rare. En dernier lieu, venant de cette même région et probablement aussi du Morvan par la Seine, à en juger par l'extrême arrondissement et la petitetaille de certains de ces grains, tourmaline médiocrement abondante quoique se rencontrant à peu près partout, staurotide, andalou- site, corindon (rubis et plus rarement saphir), sphène, zircon assez rare, spinelle et surtout grenat remarquablement abondant. D'une façon générale, dans tous ces fonds, la proportion de carbonate de chaux varie de 64 à 4 p. 100 du sable ; les zones isocalcaires sont grossièrement parallèles aux zones graveleuses, les pus riches en calcaires étant les plus éloignées de terre. Bibliographie 332. Shelford (R.). Ænigmatiles africanus, a new Genus and Species of Diptera. Journ. of the Linn. Soc., Lond., XXX, n° 197, 1908, pp. 150-154, pl. XXII. 333. Shelford (V. E.). Life-Histories and Larval Habits of the Tiger Beetles (Cicindelidæ). Journ. Linn. Soc., Lond., Zool., XXX, n° 197, 1908, pp. 151-184, pl. XXITI-XXVI. 334 . Siebert (W.). Studien über Spirochäten und Tripanoso- men. Arch. f. Protistenk., XI, 1908, pp. 363-371. 5. Sternfeld (R.). Die Schlangen-fauna von Kamerun. Milth. Zool. Mus., Berlin, III, Ht. 4, 1908, pp. 397-432. . Stevens (N. M.). A study of the Germ Cells of Certain Diptera, with Reference to the Heterochromosomes and the Phenomena of Synapsis. Journ. exp. Zool., V, n° 3, 1908, pp. 359-374, pl. I-IV. Strand (E.). Afrikanische Spinnen (exkl. Aviculariiden), hauptsächlich aus dem Kapland. Zool. Jahrb., Syst. Abth., XXV, 1907, pp. 557-731. Tepper (J. G.). The Preservation of Specimens in Aus- tralian Museums. Journ. Linn. Soc., Lond. Zool., XXX, pp. 155-156. 33". 338. n° 197, 1908, 339. Tsuzuki (J.). Ueber die Anopheles-Arten in Japan und einige Beitrige zur Kenntmis des Entwicklungsgangs der Anopheles Larven. : Zool. Jahrb., Syst. Abth., XXV, 1907, pp. 525-5 6 pl. XXII-XXVI. 340. Ulmer (G..). Japanische Trichopteren. Deulsch. ent. Zeilschr., 1908, pp. 339-358, fig. 341. Vanhôffen (E.). Crustaceen aus dem kleinen Karajack- fijord in West-Grünland. Zool. Jahrb. Syst. Ablh., XAV, 1907, pp. 507-524, pl. XX-XXII. 342. Verdun et Bruyant. La douve du chat, Opisthorchis felineus Riv. existe au Tonkin et s'observe chez l'homme. Arch, de parasitol., XII, 1908, pp. 125-134. 343. Verdun et Bruyant. Sur la dualité spécifique de la Douve de Chine, Cloncrchis Sinensis. Cobb. Arch. de parasitol., XIT, 1908, pp. 99-124. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris, — Imp. levé, rue Cassette, 11. PTOIR MINÉRALOGIQUE ET GÉOLOGIQUE! LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, Paris Comptoir minéralogique et géologique de EF: Pisani a été réuni à la Maison Deyrolle. INÉRAUX AU POIDS JR LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE Les prix sont marqués en francs et en centimes. On ne fournit aucun minéral au poids pour moins de 50 cent. 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DEMENY Directeur du Cours normal supérieur d'Éducation physique de l’Université, | Ancien chef des laboratoires de la station physiologique au Collège de France et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. Cinq Tableaux mesurant 1" 25 sur 0®80, montés sur carton, et se pliant au milieu par une charnière, avec. œillets pour les suspendre ; tableaux en couleurs, sauf le n° 37 qui comporte les cénéralités. La collection complète : 82 francs. 5 N° 37 — Généralités sur le, perfectionnement physique, qui, pour être complet, doit comprendre les qualités particulières suivantes : santé, beauté, adresse, virilité. Schema de lecon indiquant les exercices proscressifs à effectuer pour obtenir les effets utiles... ......, 6 fr. N° 38. — Correction de l'attitude. — Attitude de l’écolier sur la table d'étude, attitude du corps dans la station debout; effet néfaste du corset et défor-” mation du squelette par son usage chez la jeune fille et chez la femme. 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Ë ne pe Al == Amphidromus ............ 1D _ 97 — 151 = : à 148 CYpræa.................. me Excursions de Paris et de Rouen au Ha) Re — 8 — 153 = Mitras Cu ut AN eu Le EE 185 un et vice versa par chemin de fer | Fe bateau à vapeur. “ SE O6 — Columbellas: 0e DE à Fe LIRE 34 29 ; L'une des plus charmantes excursions qu'il sois Ka RE Marginella AE EEE a RE à Dit de faire sans déplacement important estcertaine x ES 38 ESS 1 HUE T b , descente de la Seine entre Rouen et le Havre.“Lesa Ene EE ARE ÉD IalE or ete Al verdoyantes du fleuve et les admirables pointsyde vue : : | se déroulent aux yeux du voyageur en rendent le/parel Malgré les prix très réduits de ces lots, ceux-ci sont composés de bons exem- | des plus agréables. el ; 1 : En vue de faciliter cette excursion, la Compagniy pire et peuvent figurer dans toutes collections. an a et cl septembre 1908, de Le 5 d LES FIL 5 l + Rouen ou du Havre, des billets spéciaux d'aller et retolh S’adresser à : S D’ÉMILE DEY 1 prix trèsréduits, qui permettent d'accomiplin.en bateau 4 3 ROLLE, 46, rue du Bac, PARIS peur le trajet de Rouen au Havre, ou vice versa; et le a du voyage en chemin de fer: 7 Les prix de ces billets sont ainsi fixés : 1° De Paris au Havre ou vice versa : dl a Collection de Fossiles des terrains | je casse : 39 francs; 2eclasse: 23 mancs; 3: la el r ertiaires : 1.800 espèces, 4.000 exem- | 26r. 50. # plaires. Prix : je 200 francs. Durée de validité : cinq jours, fs 9° De Rouen au Havre ou vice versa: : D S'ADRESSER A zre classe : 13 francs; 2° classe : 9 francs; 3° LES FILS D'EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, PARIS (7° no ir dus pi urée de valiar rois jours. Machine à Écrire CITE PREM [ER 14 ÉCRIT EN TROIS COULEURS À CLAVIER COMPLET SANS TOUCHE DE DÉPLACEM PERMETTANT UN: IDOIGTÉ ÉGAL ET RAPIDE LE SEUL CLAVIER RATIONNEL ÉCOLE DE STÉNO-DACTYLOGRAPHIE DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL a —— TElÉPhONE TEE», The Smith Premier Typewriter COM) 89, rue de Richelieu, Paris. PARIS. — IMPRIMERIE LEVÉ, RUE CASSETTE, 17. PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction 34 SOMMAIRE du n° 5135, 135 août 1908 : L'ergot du seigle: Albert Vircoo- — Microlépidoptères nouveaux pour la faune française. P. CaRémEeN. — Le Transformisme. N, P, — Les races de l'Inde : le culte des ser- pents. Hector Léveié. — Mœurs eb mélamorphoses des Coléoptères du groupe des Malachides. Capitaine Xamseu. — Le Rhynchites auratus, Paul Noëz. — Populations du Maroc. E. Massa — Livre nouveau. — La Gortina Flavago. — Académie des Sciences. — Bibliographie. © ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU l‘ DE CHAQUE MOIS is. France et Algérie . . . . . MO LCNE A0 fr. » | Toustes autres) Days 08 Nr A ER NRA o RE Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » RESUME OS AE NL ANTENNES eee 30 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr) iistoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : CT u par Émce Devrozze. —Nouvelle-édition, ayec 35 planches, dont 27 en couleurs et = O ISeaux 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 têtes d’un nombre considérable d'oiseaux de France. Fe) Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, O0 fr. 75 en plus. IP z Ft par FatRwAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. E Co ] e0 ptè res Nouvelle édition,avec planches en couleurs. = ? Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle ne plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. FE Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. n = par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet, 2 A nimaux fossi | @S, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer = 7 untrès grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins à et de figures de ce volume. & Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869 figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. £ = par P.-H. Faite, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet = Pla ntes fossi les ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent d 7 pour l’histoire de tous les fossiles de France. FE Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 figures dans le texte, formant un total de 546 figures. a Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7) A VENDRE CHAMBRES PHOTOGRAPHIQUES D'OCCASION 1° Chambre d’agrandissement et de réduction à 3 corps, 2 souflets toile, longueur { m. 28; 3 planchettes pour clichés à agrandir (8 1/2 x 10 — 95 12 — 13 >< 18); planchette d'objectif, verre dépoli; 2 châssis .simples à rideaux avee 2 intermédiaires 13 << 18, 2 interm. 9 >< 12 et 3 interm. 8 1/2 < 10; noyer ciré. 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Ce ne fut guère qu'à la suite des travaux du célèbre naturaliste Tulasne que l’on put se faire une véritable idée de l’évolution du parasite. Plus tard, un de nos distingués botanistes et physiolo- gistes modernes, Belzung, compléta par ses observa- tions personnelles, les connaissances déjà acquises sur la structure de l’ergot. : L’ergot est ainsi nommé à cause de sa vague analogie avec l’ergot du coq. L'ergot du seigle. Il se traduit, vers l’époquede la moisson, par l’appa- rition de corps allongés, un peu courbes, de couleur pourpre noirâtre à l'extérieur, d’un blanc terne et cireux à l’intérieur, se produisant à la place du grain dans les épis et dont la taille, beaucoup plus grande que celle des grains normaux, dépasse de beaucoup la dimension des balles. Notre gravure représente plusieurs épis de seigle ergotés provenant de la Sologne où, chaque année, l'affection sévit avec une très réelle intensité. C’est au moment de la floraison de la céréale que le parasite commence à se former. On apercoit alors sur divers épis, avant que le mal soit bien apparent, une sorte de liquide sirupeux vernissé, tombant goutte à goutte des enve- loppes florales et auquel les praticiens ont donné le nom de miellat. Tout d'abord limpide et incolore, à saveur douce, sucrée et à odeur pénétrante, ce liquide devient jaunà- tre, visqueux et prend une odeur désagréable et fétide. ! 2 SÉRIE — N° 15% 15 AOUT 1908 EE — a ———_—_———— Avant l’apparition de cette masse sirupeuse, on peut se rendre compte de l’envahissement progressif des organes floraux par un tissu blanc et mou qui forme une couche, mince s'étendant de la partie inférieure de la fleur. tout autour de l’ovaire en voie de formation. L'ovaire est alors complètement envahi et presque toujours dépourvu d'ovule. Si celui-ci persiste, il prend une forme impar- faite, mais reconnaissable toutefois. Cette masse blan- châtre et tendre, à laquelle on a donné le nom de Spha- célie, forme sur toute sa périphérie une grande quantité de conidies qui propagent la maladie sur le seigle pen- dant l'été. Puis le champignon resserre ses filaments et se transforme en sclérote, excepté toutefois dans sa partie supérieure où il reste revêtu du tissu de la spha- célie qui se présente sous forme d’un petit bonnet gri- sâtre et caduc. Ces sclérotes sont les tubercules du champignon qui, après être resté un certain temps à l’état de vie latente, peut, sous l'influence de certains facteurs, se développer et fructifier sous une forme diffé- rente. Au printemps, le corps scléroide de l’ergot germe en produisant des périthèces, fructifications en forme de petites têtes rouges pédicellées, creusées de nombreux réceptacles dans lesquels on remarque des asques allon- gés renfermant huit spores filiformes. Vers leur matu- rité, l’émission des ascospores a lieu au dehors, de telle sorte qu'elles peuvent, à leur tour, envahir les seigles naissants sur lesquels le vent les transporte. La figure 2, montre un ergot portant après deux mois de germina- tion des réceptacles sporifères rougeûtres. Le seigle ergoté est un poison d’une grande énergie. Il n’agit toutefois qu'autant qu'il est sain et qu'il a été récolté au point de maturité convenable. Absorbé en certaine quantité, il lagit sur les nerfs vaso-moteurs, ra- lentit, arrête même la circulation du sang, et détermine des gangrènes sèches redoutables. Tout ces symptômes, connus sous lenom d’ergotisme, étaient surtout très fré- quents autrefois lorsque certaines peuplades se nourris- saient presque exclusivement de pain de seigle. On voyait alors apparaître de temps à autre, d'épouvanta- bles épidémies, connues sous le nom de feu de Saint- Antoine, qui décimaient des tribus entières et qui, au dire de certains fanatiques, auraient eu une origine divine. Si l’ergot possède des propriétés si manifestement toxiques, il a, par contre, l’avantage de pouvoir être utilisé en thérapeutique soit pour arrêter les épanche- ments sanguins Où soit en agissant sur les muscles utérins, facilitant ainsi les accouchements et les partu- ritions difficiles. On l'utilise alors à l’état d’ergotine, en donnant surtout la préférence à l’ergotine de Bonjean ou extrait aqueux d’ergot de seigle préparé en épuisant la poudre d’ergot par le déplacement à l’aide de l’eau froide, évaporant au bain-marie, reprenant par l'alcool à 90° en excès, puis filtrant et évaporant de nouveau. La médecine utilise l'ergotine en injectiuns hypoder- miques à la dose de un à cinq milligrammes. Elle à souvent recours, pour ces sortes d'injections, à la for- mule suivante : Ergotne AE" SR OMOS) Acide lactique....... 0.01 Eau ct Dosobogecmo 10 grammes. L'ergot étant un poison d’une grande violence, on concoit qu'il est de toute nécessité de déceler sa pré 186 LE NATURALISTE RS SEE ES sence dans les farines qui en possèdent. Il ne faut pas oublier qu'un pain préparé avec une farine renfermant de 3à5 % de poudre d’ergot produirait rapidement la maladie de l’ergotisme avec toute son intensité : L'exa- men microscopique permet toujours de retrouver l'ergot. Mais si sa proportion est restreinte, il est préférable de recourir à une réaction assez peu connue qui offre ce- pendant une grande précision. On fait bouillir ane petite quantité de farine avec de l'alcool additionné d'acide chlorhydrique, puis on laisse le tout se reposer. Le liquide qui surnage prend une teinte d'autant plus rosée qu'il renferme une plus forte proportion d’ergot. Grâce à cette réaction, il est possible de déceler la présence de 1/2 % d’ergot dans les farines de seigle. Pour empêcher la multiplication de l’ergot, il importe de ne pas le répandre avec les semences. Il est facile d'arriver à ce résultat par des criblages et des triages énergiques, les corps scléroïdes de l’ergot ayant toujours une dimensien supérieure à celle du grain de seigle, ALBERT VILCOOQ, Professeur d'agriculture. … MICROLÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX POUR LA FAUNE FRANÇAISE 1° Pamene ochsenheimeriana Z. — Le Catalogue des Lépidoptères de la Faune paléarctique de 1901 a raison de douter que cette Pamene ne soit pas en France; elle s'y trouve en effet, mais elle semble y être très rare. Je n’en ai jamais rencontré qu'un seul sujet! Celui-ci a été capturé au Bois de Boulogne en mai 1891. D’après les auteurs anglais et allemands, le papillon se prend principalement sur les pins, aux dépens des- quels vivrait sa chenille : « In the green cones, stunted and bistorted of Pinus » (Barrett); « auf Tannen » (Lienig). 20 Puutella senilella Zett. (dalella Stt.). — En 1895, dans le Bulletin de la Société entomologique de France, p. CD, j'ai signalé ia présence. dans les Pyrénées (Haute- Garonne), d’une de nos plus jolies Plutella, l’incarnätella Stendel. Nos Alpes ne sont pas en reste avec les Pyré- nées, car elles possèdent la plus grande de nos espèces, la PI. senilella (dalella). Elle vole dans les environs de La Grave (Hautes-Alpes), où poussent de nombreux pieds de Sisymbrium sophia L., crucifère qui nourrit sa chenille au mois de juin et de juillet, avec celle de l'Euchloë (Anthocharis) simplonia Fr. Les sujets obtenus ex larva atteignaient presque 25 millimètres d'envergure; ils étaient en outre d’une teinte beaucoup plus claire et à dessins bien moins nets, que les sujets de Suisse. Serait-ce la caractéristique de la race des Alpes du Dauphiné ? La chenille de PL. senilella mesure 16 à 17 millimètres à peau tendue ; elle est fusiforme, à incisions des seg- ments assez profondes, segments antérieurs très pro- noncés, bourrelet inter-segmentaire accentué; de cou- leur vert jaunâtre, sans lignes apparentes, lorsque la chenille est adulte, sauf la vasculaire par transparence de la peau; verruqueux un peu saillants, ayant au cen- tre un tout petit point brun noirâtre ou noir, avee poil blond ; tête élargie à la base sur les côtés, aplatie en avant, jaunâtre, mouchetée de brun, ocelles noirs très distincts; écusson étroit, corné, tout piqueté de noir; clapet corné clair, ainsi que les pattes écailleuses ; pattes membraneuses à longue colonne cylindrique ; stigmates très peu distincts, bruns. Elle vit parini les feuilles ou les fleurs de Sisymbrium sophia. Pour se métamorphoser, elle se fabrique un cocon. elliptique ou fusiforme, renflé au milieu et prolongé en une sorte de col par où le papillon doit sortir : ce cocon est fait de cordelettes de soie jaune pâle emmélées en une sorte de réseau irrégulier et plus ou moins ajouré. La Chrysalide est allongée, très atténuée postérieure- ment, verte, avec des bandes sous-dorsales brunes plus ou moins marquées; extrémité des enveloppes des ailes, des pattes et des antennes libre, mais ne dépassant pas le dixième segment ; surface lisse; nervures des ptéro- thèques visibles, mais peu saillantes; segments abdo- minaux, sauf les deux derniers, portant de chaque côté, au milieu, une petite protubérance spiniforme cylin- drique; mucron conique obtus, entouré à la base d’une série d'assez longues soies raides, convergentes, solide- ment accrochées au tissu du cocon et de couleur rousse, Le papillon éclôt au bout de deux semaines environ. 3° Depressaria tortuosella n. sp. — Envergure: 20 à 22 milhimètres. Ailes supérieures assez étroites, arron= dies à l’apex, brun rougeâtre, quelquefois gris rougeâtre clair à la côte; base de l’aile près du bord interne brun foncé; pli plus ou moins indiqué par des écailles brun rougeñtre foncé; strie large d'écailles brun rougeître très foncé, trois fois interrompue par des écailles gris clair dans le disque; vague ligne transverse anguleuse formée d’écailles gris clair, précédant l’espace subter- minal plus foncé où se trouvent de petites stries brun rougeâtre foncé sur les nervures; une série terminale de taches de même couleur; franges brun rougeûtre, indistinctement divisées, plus foncées vers la base, plus claires et quelquefois grisâtres à l'extrémité. Ailes infé- rieures gris foncé, très légèrement rougeâtre, avec les nervures et une fine bordure brune; franges grises, lavées de rougeûtre, avec une bandelette brune à leur base. Tête et thorax gris ou brun rougeûtre ; antennes brun: rougeâtre plus ou moins foncé, parfois noirâtres même : palpes brun jaunâtre en dessus, rougeâtre en dessous, troisième article avec la base et un anneau au delà du milieu brun brülé et l’extrémité claire ; abdomen gris un peu rougeâtre; pattes grises plus ou moins foncées, tarses indistinctement annelés de brun. Chenille mesurant 25 à 30 millimètres à peau tendue, jaune verdâtre, avec trois bandelettes continues un peu festonnées sur les bords, brun verdâtre, la dorsale plus fine que les sous-dorsales; verruqueux petits, bruns ou noirâtres, poils bruns; tête noire, écusson brun jaunâtre, largement bordé de noir, sauf au bord antérieur, parfois entièrement noir; clapet corné clair; pattes écailleuses corné clair ou zonées de brun foncé, membraneuses de la couleur du fond ; stigmates très distincts, bruns. Elle vit en juin, sur le Seseli tortuosum L., au milieu de nombreuses toiles; elle ronge les folioles et aussi l'écorce des pétioles et des tiges. Sa manière de vivre est très différente de celle {de la Depr. feruliphila Müäll., laquelle réunit les folioles en paquets et vit un ou deux mois plus tôt, en avril et mai, sur la même plante, dans l'Ardèche. La chenille de Dep. tortuosella ressemble à s'y mé LE NATURALISTE prendre à celle de la Dep. gallicella Chrét., mais elle s'en distingue par sa tête entièrement noire. Elle descend se chrysalider parmi les détritus, à la surface du sol, dans un léger cocon de soie blanchâtre. Chrysalide brun jaunâtre, surface chagrinée ; nervures grossièrement indiquées sur les ptérothèques ; stigmates faiblement saillants ; poils courts sur les côtés, au com- mencement des segments; mucron conique, obtus, ter- miné par une série de poils crochus disposés en éventail. Le papillon éclôt en juillet. La nouvelle espèce est manni Stt. Quoique j'aie trouvé en d’autres localités, notamment dans l'Aude, d’assez nombreux pieds de Seseli tortuosum, je n'ai nulle part rencontré cette Depressaria ailleurs que dans l'Ardèche. 4° Depressaria millefoliella n. sp. — Envergure 13 à 15 millimètres. Ailes supérieures étroites, arrondies à l'apex, ocracé rougeâtre, plus ou moins parsemées d’é- cailles grises ou d'un cendré très légèrement bleuâtre, surtout à la côte et dans l’espace subterminal ; dans le pli, des écailles noires séparées par des écailles grises : sur le disque, une strie noire longitudinale une ou deux fois interrompue par des écailles grises ou blanches en voisine de Dep. Hof- forme de points; d’autres écailles noires forment de. vagues stries noires sur les nervures avant l’espace terminal; franges rosâtres, avec une bordure à la base et une ligne médiane d’écailles brun rougeâtre. Ailes inférieures d'nn gris un peu enfumé, finement bordées de brun avec franges rosâtres ayant une bordure d’écailles brunes à la base. Tête et thorax gris cendré, légèrement teinté de rou- geâtre, antennes grises, finement annelées de brun ; deuxième article des palpes gris clair en dessus, brun rougeâtre en dessous, troisième article gris rougeâtre avec un anneau noir au delà du milieu et l'extrémité blanchâtre ; abdomen gris foncé, touffa anale gris rou- geâtre ; pattes d’un gris plus ou moins foncé et rougeâ- tre ; tarses bruns à extrémité gris clair, Chenille mesurant 15 millimètres à peau tendue. Est blanc verdâtre avec trois lignes ou fines bandelettes brun verdâtre sur le dos : la dorsale est la plus étroite, toutes bien continues; verruqueux petits, mais assez distincts, surtout les trapézoïdaux, noirâtres, avec poils blonds; tête brun jaunâtre, largement bordée de noir, avec quelques mouchetures noires au milieu; écusson jauoâtre, largement bordé de noir, sauf au bord anté- rieur, division médiane large; clapet vert jaunâtre ; pattes écailleuses noires, membraneuses concolores, stigmates très petits, peu distincts, brun jaunâtre. Elle vit, en juillet, dans les fleurs d'Achillea nullefo- tium, descend à terre se chrysalider dans un petit cocon, fait de soie et de grains de terre, à la surface du sol. Chrysalide aplatie au-dessus de la partie thoracique, bombée à l'extrémité des ptérothèques, brun rougeûtre, plus clair sur l’abdomen, plus foncé sur les ptérothe- ques; surface très finement ridée sur le thorax, lisse sur l'abdomen ; nervures des ptérothèques à peine indi- quées; stigmates très petits, non saillants; deux poils assez longs sur les côtés, au commencement des seg- ments abdominaux ; mucron obtus, garni à la base, en dessous, de quelques poils simples et portant au sommet deux poils plus longs et courbés en crochet à leur extrémité. 187 Le papillon vole en août dans les Hautes-Alpes. Il appartient au groupe de Depr. absinthiella H-S.; Dep. artemisiæ, Nick. Une autre espèce de Depressaria, l'Olerella Z, vit éga- lement aux dépens de l’Achillea, mais elle est de taille bien plus grande, de couleur fort différente et a des mœurs tout autres : sa chenille vivant dans les pousses ou les feuilles attachées. 5o Atachia pigerella H.-S. —Je rapporte à cette espèce un papillon capturé en juin dans les Basses-Pyrénées, d’un brun violâtre uniforme, sans dessins d'aucune sorte et offrant beaucoup de ressemblance avec Perittia obscurepunctella Stt., mais s'en distinguant de suite par ses ailes inférieures plus larges et surtout ses palpes plus longs, très divergents et un peu recourbés, tandis qu'ils sont plus courts et presque pendants chez Per. obscure- punctella. L’At. pigerella est d’ailleurs reconnaissable à sa tête large et lisse, aplatie en avant, à l’article basilaire des antennes fourni de poils en pecten et à sa nervulation. Wocke dit bien que l’aile supérieure n’a que onze ner-- vures ; mais il n'indique pas celle qui manque. D'après lui, la 5 commence avec la tige de 6 et 7, à l’angle supérieur de la cellule.Je considère cette nervure comme la 6, parce que les deux autres vont à la côte, ce qui est le rôle des nervures 7 et 8 et leur place : les nervures 4 et 5 sont donc coalescentes. Quant à l’aile inférieure, sa nervulation — figurée, du reste, par Herrich-Schæffer, mais sans notation — Offre aussi une anomalie assez rare : comme à l'aile supérieure, les nervures # et 5 sont coalescentes, mais elle possède une nervure sup- plémentaire, 7 bis, ainsi qu'on peut en juger par la figure ci-jointe. Ce papillon est toujours considéré comme très rare. 6° Ornix caudulatella Z. — Si le papillon de cette espèce se distingue aisément des autres Ornix par sa grande taille et par la petite pointe qui termine ses ailes supérieures vers l’apex, sa chenille se différencie non moins bien des autres chenilles d'Ornix par sa grosseur d'abord et par la présence de sortes de caroncules dor- sales qui lui sont particulières. Je n’en ai, en effet, observé de semblables sur aucune autre espèce de che- nilles d'Ornix. Chenille mesurant 13 à 14 millimètres à peau ten- due ; corps très atténué postérieurement, moniliforme, deuxième segment très renflé, portant sur le dos, ainsi que le croisième, deux proéminences subconiques tron- quées au sommet ; est de couleur brun verdâtre foncé, sans lignes ni dessins d'aucune sorte; verruqueux très faiblement mamelonnés, à peine distincts du fond, avec poils bruns; tête petite, aplatie en avant, noirâtre sauf au milieu, où elle est plutôt brun jaunâtre ; écusson large, brun jaunâtre, avec une strie noire au centre de chaque côté; clapet brun noirâtre, précédé d’une bande étroite chitineuse, brun noirâtre également; pattes écailleuses très petites, surtout la première paire, brun noirâtre; membraneuses fortes, égales, de la couleur du fond, avec couronne de crochets roux clair; stigmates très vetits, cerclés de noir. Elle vit en juin sur les saules, principalement Salix incana Schrank. Cocon elliptique, allongé, aplati sur les côtés, fait de soie blanche, luisante, en tissu serré, comme du taffetas, cependant légèrement transparente. Chrysalide allongée, brusquement atténuée à partir 188 LE NATURALISTE des trois derniers segments; extrémité des enveloppes, des ailes, pattes et antennes libre; couleur brun jau- nâtre, lavé de noir sur le thorax et le dessus des segments abdominaux, ainsi qu'aux incisions segmentaires; sur- face lisse sur les ptérothèques, mamelonnée, ridée sur les côtés des segments abdominaux; mucron courts tronqué, élargi, terminé par une série de petites pointes redressées paraissant disposées en cercle. Les deux seules localités que je connaisse de cette rare et intéressante espèce sont les environs de Digne et l'ile du Rhône située en face du Teil (Ardèche). P. CHRÉTIEN. LE TRANSFORMISME Dans un article publié il y a quelques années dans le Journal de l'Agriculture, il était constaté que le vulgaire papillon blanc (Piéride du chou) avait modifié sa ma- nière de pondre et préservait ainsi ses œufs d’une destruction certaine. Ce papillon a su s'adapter au milieu où il vit; cette idée n’est malheureusement pas encore admise partout, et pour essayer de convaincre les derniers ennemis du transformisme, je suis heureux de leur faire savoir qu'on a trouvé il y a quelque temps un animal qui a modifié son genre de vie, cet animal, c’est le lapin. Je trouve à ce sujet dans la Revue des sciences naturelles appliquées une note curieuse sur l'adaptation des lapins à un genre de vie différent de celui qui leur est habituel. Les lecteurs du Naturalisteliront, j'espère, avec plaisir, cette note que je me fais un devoir de leur commu- niquer. L'auteur de cette note affirme, en effet, que sur le continent australien, les lapins se trouvent forcés, par suite de circonstances locales, de modifier leur genre de vie. Les observations suivantes auraient été relevées sur plusieurs points du pays. D'abord on verrait souvent ces animaux grimper sur les arbres en quête de leur nourriture et on en découvre de morts qui sont attachés aux buissons d’accacia jus- qu'à quatre mètres de hauteur. Le sol ne leur offrant pas de nourriture suffisante, ils la cherchent sur les arbres. Dans une séance de la Société zoologique de Londres, M. Tegetmeier a présenté les pattes antérieures d’un lapin australien; elles sont adaptées à ce nouveau genre de locomotion ; on remarque d’abord qu’elles sont plus fines que chez le lapin sauvage anglais, leur coloration est plus pâle et les taches plus sombres. En outre leurs ongles sont plus acérés et plus grêles. On aurait encore noté chez les lapins australiens des divergences dans leur manière de se reproduire. Ainsi, dans certaines localités on trouve leurs gites ordinaires, mais dans d’autres la portée est établie à terre, sans aucun toit. Enfin, pendant l'été, ils entreraient parfois entièrement sous l’eau, leur tête seule émergeant à la surface. Et dans leurs migrations ou lorsqu'ils sont poursuivis, ils nagent, paraît-il, à merveille et traversent les grands fleuves. Ainsi voilà une modification dans la conformation, les mœurs et le genre de vie du lapin qui transforme com- plètement cet animal et cela en moins de vingt ans. Ce fait suffirait à faire admettre le transformisme, si les détracteurs du transformisme voulaient admettre quelque chose. - N. P. LES RACES DE L'INDE Le culte des serpents. Les serpents sont en vénération dans une très grande partie de l’Inde. Ce culte y a été importé par les Nagas ou serpents. Ces peuplades se prétendent issues de l’union du grand serpent Fakshaca avec une vierge. En réalité, elles doivent le nom qu’elles portent au culte qu'elles rendaient aux serpents, dont elles arboraient l’image sur leurs étendards. Dans l'Inde méridionale, il n'est pas rare de rencontrer, au bord des étangs ou des cours d’eau, et le plus souvent au pied de majestueux Ficus religiosa, des pierres plates, portant en relief l'effigie du Cobra ou serpent à lunettes, désigné par les Indiens sous le nom de Nalla-Pambou, le bon serpent. Il est représenté tantôt seul, tantôt enroulé sur un autre serpent de même espèce, tantôt plusieurs à têtes. Les deux premières représentations attestent une antiquité plus grande de ces pierres, auxquelles on offre du lait, du beurre ou de l'huile et que l’on décore de fleurs, après avoir frotté de safran la partie supérieure de cet autel rudimentaire. Le serpent est l’objet du culte le plus grand et le plus répandu. Si ironique que puisse nous paraître l'appellation de bon serpent, à nous qui savons que ses victimes se chiffrent chaque année par milliers dans l'Inde, si dangereux qu'il puisse être, il n’a rien à craindre de la part des Indiens. Seuls, l’Européen et les Indiens chrétiens oseront le détruire. Les païens, au contraire, ne tuent jamais le serpent à lunettes ou Cobra capel et ne lui font aucun mal: Bien plus, ils le saluent, se prosternent devant lui et lui offrent lait, beurre et œufs. On se rend en pèlerinage à la maison qui a le bonheur d'en posséder un. C’est en effet une croyance générale que le serpent peut, par sa vue, procurer un enfant aux ménages sans enfant et un garçon à ceux qui en sont privés. Aussi les femmes se rendent-elles nombreuses au lieu fortuné qui récèle le Cobra et lui prodiguent- elles leurs vœux et leurs offrandes, attendant anxieuse- ment que le divin reptile, en se montrant à elles, leur annonce que leurs prières sont exaucées et qu’elles peu- vent regagner leurs demeures. Après la naissance du fils désiré, elles font fabriquer, en guise d’ex-voto, des images de serpents qu’elles font déposer au lieu qu'habite le serpent révéré et, si celui-ci vient à mourir ou à émigrer, ces efigies deviendront. l’objet de l’adoration des fidèles. Le culte du serpent est encore plus répandu sur la côte de Malabar, où vivent les Chéras ou tribus serpen- tines. Les pendants d'oreilles et les bracelets des femmes affectent la forme de serpents. Voici en quels termes Mer Laouësnan, dans son savant livre: Du Brahmanisme et de ses rapports avec le Judaisme et le Christianisme, rapporte la légende qui explique cette coutume : « L'épouse d’un brahme, ayant été mordue par un serpent capel, en mourut. Le mari désolé et furieux fit des conjurations pour forcer le coupable à paraître devant lui et à lui rendre compte de son mé- fait. Le serpent obéit;.le brahme lui ayant demandé comment il avait osé mordre une brahmine et lui ôter la vie, il répondit qu'il l'avait fait uniquement pour exécu- ter la volonté de Brahma, qui avait écrit sur le crâne de cette personne qu'elle devait ce jour-là même mourir de LE NATURALISTE DRE ae ES OR NE EE la morsure d'un Naga-Pambou. Le Brahme, n'ayant pas voulu accepter cette explication, conduisit le serpent devant Brahma, pour s'assurer qu'il avait dit la vérité. Le Dieu fit venir le secrétaire de Yama, le Dieu de la -mort, pour examiner sur ses registres la destinée de cette femme, et il s'y trouva effectivement qu’elle devait mourir de la morsure d'un serpent capel. Brahma donna .donc gain de cause au serpent, le loua de l'exactitude avec laquelle il avait exécuté ses ordres, et, pour le ré- compenser, il ordonna que désormais. les femmes por- teraient son image, en guise de boucles d'oreilles et de bracelets, ajoutant que celles qui se conformeraient à cet ordre seraient préservées de tout mal. » Pour obtenir la même protection, les hommes portent aussi le Coudhoumi ou touffe de cheveux au sommet de la tête. C’est pour eux l’emblème du serpent. Cette cou- tume leur donne un aspect féminin qui trompe les pre- miers jours l'Européen débarqué dans l’Inde. Les serpents ont joué un grand rôle dans la théogonie et la mythologie brahmaniques. Le Mahabharata ne leur consacre pas moins de deuxlivres. Les Sanyassi ou men- diants sacrés, qui parcourent le pays en exigeant des aumônes, paraissent consacrés aux serpents et s’ap- pellent aussi Nagas. Nus comme des serpents, couverts de cendre et de terre,ils ont la barbe et les cheveux jamais peignés, agglutinés par la malpropreté et d’un aspect répugnant ; ils vivent aux dépens de la population brahmanique. HECTOR LÉVEILLÉ. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères du groupe des MALACHIDES Sauf quelques exceptions, l’adulte est floricole, plus souvent carnassier de proie vivante; tous les individus que l’on trouve dans la corolle des fleurs n’y sont point pour se gorger de leur nectar, ils sont là plus particu- lièrement pour happer au passage les petits insectes qui viennent butiner âans leur centre nourricier ; — leurs larves sont esseztiellement carnassières; — certaines espèces habitent la plaine, d’autres les coteaux, la mon- tagne, il en est aussi de rupicoles ; — pour les unes comme pour les autres, le printemps marque la venue prochaine de l’adulte ; — délivré des langes qui l’enser- raient, celui-ci aussitôt éclos, apparait au grand jour ; — libre au prix de neuf longs mois de claustration que lui ont valu ses phases larvaire et nymphale, sa première euvolée sera pour les fleurs qui l’attireront autant par leur couleur que par leur odeur; c'est là que s’accom- plira la rénovation de l'espèce; — d’autres auront pour théâtre de leur union les tiges des graminées ou le bran- chage des arbustes, le limbe des feuilles ; rares ceux qui prendront position sous des résidus azotés. Reproduction. — Le moment arrivé, les deux sexes cherchent à se rapprocher; la femelle après une légère résistance cède aux désirs du mâle, les préludes de l’accouplement se traduisent par des attouchements de la tête et des antennes, puis aussitôt campé sur le dos de sa compagne, le mâle cherche à mettre ses organes génitaux en contact intime avec ceux de la femelle ; le l { 189 temps de l'introduction du pénis dans le vagin est limité, il est de courte durée; — ce premier acte accom- pli, la copulation se continue ; le mâle conserve le des- sus de la position, la femelle gagne un endroit du ter- rain ou de la plante où la conjonction puisse se conti- nuer avec toute la tranquillité possible et voulue pour assurer une fécondation complète; après une journée de contact, les forces du mâle le trahissent, l’obligent à se désunir, il abandonne la position pour aller non loin terminer ses jours, son rôle est rempli ; — il laisse à sa femelle la tâche de déposer en lieu sûr les germes qui doivent assurer le renouvellement de l’espèce ; celle-ci, en effet, recherche le milieu nourricier convenable pour le développement de la larve et procède au dépôt de ses œufs. ë Ponte. — Le lieu choisi, arbre ou plante, résidu ou cadavre, la femelle fixe ses œufs sur les matières qui devront servir d'aliments à la jeune larve ; pour les espèces dont la vie doit se passer sous les écorces, la mère introduit son oviducte allongé, bimarginé de rougeâtre, à pointe bifide et bi-articulée, dans les inters- tices des écorces contaminées et y dépose en les épar- pillant une vingtaine d'œufs. Œuf.— Longueur, 1 millimètre à 1 millim. 3 ; diamètre, 0 millim. 2 à 0 millim. 8. Oblong, allongé, jaunâtre ou rougeûtre, finement pointillé, ridé, à pôles arrondis, à coquille assez résistante. Œuf généralement proportionné à la taille dela mère, donnant la vie à une jeune larve active, disposée à se mettre de suite à la recherche des aliments appropriés à l'espèce. La jeune larve vit, progresse, se nourrissant dès son jeune âge de substances animalisées qu’elle trouve soit dans l’intérieur des tiges habitées, soit sous les écorces ou sous les matières animales ; — elle perd de sa teinte noirâtre du début, pour prendre la {couleur particulière à l'espèce, elle se dépouille aussi d’une partie de sa villosité; — rarement elle se déplace, elle n’en a pas besoin au reste, la pitance étant toujours à sa portée, et c’est ainsi, après avoir subi deux mues, qu'elle atteindra la saison.froide peadant laquelle elle cesse toute alimen- tation pour rester dans une inaction complète; celles qui habitent le dessous des écorces sont exposées durant les hivers rigoureux à être gelées sans que pour cela leurs fonctions vitales en souffrent; la vie revient avec le dégel, avec le beau temps; — ce fait constaté par l’expérience se reproduit à chaque année froide sans que l'espèce ait à en souffrir et explique ainsi le peu d’action qu’exercele froid sur les insectes en général. Au réveil de la nature, aux premières belles journées printanières, notre larve sort de sa torpeur, elle se met en mouvement, mène une existence très active; les résidus azotés dont elle s'était contentée, à son jeune âge ne lui suffiront plus, maintenant il lui faut des proies vivantes, fraîches et en nombre; à cet effet, elle recherche les larves de Coléoptères sous les écorces, les vers d’Hymenoptères dans leur réduit, les attaque à l'aide de sa lisière frontale, jusqu’à ce qu’elle s'en soit rendue maîtresse ; — alors, sans les dépecer, elle les en- tame, les suce et s’en gorge au point de grossir en très peu de temps; — deux nouvelles mues sont franchies durant ce redoublement d'activité; — mai arrive, il faut songer au sort qui l'attend, se préparer à subir la trans- mutation qui arrive; — mais, avant d'en venir là, don- nons les caractères généraux des larves de cette petite 190 LE NATURALISTE famille, caractères qui peuvent bien varier d'un genre à l’autre, mais que nous ramènerons à un type commun pouvant s’adapter avec quelques variantes à toutes les larves du groupe. Larves. — Caractères généraux: Longueur 9 à 10 millimètres ; largeur 2 millimètres. Corps allongé, parallèle, charnu, blanc, rouge, ou vineux, avec taches sous-cutanées de couleurs diverses toujours différentes de la teinte du fond, couvert de longs poils roussâtres ou blanchâtres, convexe en dessus, un peu moins en dessous, étroit et arrondi à la région antérieure, la postérieure peu atténuée et bifide ou inerme. Tête petite, cornée, quadrangulaire, rougeâtre ou noi- râtre, subdéprimée, fortement ponctuée ou chagrinée, couverte de longs poils; ligne médiane de couleur obscure bifurquée au vertex en deux traits obsolètes aboutissant en arrière de la base antennaire; lisière frontale échancrée; épistome transverse, flavescent, labre semi-elliptique, ponctué, plus ou moins frangé de courts cils; mandibules courtes, fortes, arquées, noires, lisses et luisantes, à bout denté, avec une ou deux dents au-dessous de la pointe; mâchoires à tige droite, cihée, -noire et luisante, avec rangée de points près de la base; lobe membraneux, petit, à bords arrondis, couvert ou frangé de courts poils épars ; palpes courts, rougeûtres, un peu arqués en dedans, de trois articles annelés de testacé, avec suture basilaire simulant un quatrième article, les deux premiers courts, égaux, moniliformes, le terminal un peu plus long, conique; menton mem- braneux, allongé, très étroit; lèvre inférieure renflée, étroite, à extrémité bilobée, à base ciliée ; palpes grêles, droits, l’article basilaire court, annelé de testacé, le ter- minal grêle à bout délié; languette peu apparente bici- hée; antennes de quatre articles, le premier grand cylindrique, les deuxième et troisième égaux, coniques, le quatrième grêle à bout tricilié avec petit article sup- plémentaire à sa base; — le second article antennaire est rétractile et peut rentrer dans le premier ; ainsi inva- ginés, tous deux peuvent disparaître dans la tête, la larve ne laissant ainsi voir que deux ou trois articles, ou aucun lorsqu'elle rétracte en entier l'antenne; ocelles au nombre de quatre ou de cinq points rougeâtres dispo- sés en deux rangées en arrière de la base antennaire, trois petits presque contigus en première rangée, deux quelquefois géminés, pupillés de noirâtre en deuxième ; lorsque l’ocelle inférieur n’est pas géminé, le nombre de ces organes paraît être de cinq ; quand au contraire il est accolé, et c’est la règle, ce nombre n'est que de quatre. Segments thoraciques convexes, plus ou moins hérissés de longs poils, s’élargissant d'avant en arrière ; le pre- mier plus grand que les suivants qui sont égaux entre eux est corné, rectangulaire, coloré en noirâtre ou en rougeñtre suivant l'espèce , transversalement ridé, un peu plus large que la tête; deuxième et troisième courts, transverses, en entier tachés de rougeâtre vineux plus ou moins clair, profondément et transversalement striés avec tache plus ou moins flave, bisinueuse à leur bord postérieur, le deuxième avec deux petites taches laté- rales carminées, le troisième avec deux pareilles taches au milieu du bord antérieur. Segments abdominaux, les huit premiers à peu près parallèles, tachés ou non de couleur rouge plus ou avec ligne médiane pâle ou obscure, la couleur du fond mêlée à des taches régulièrement disposées, trois de chaque côté de la ligne médiane, unê semi-lunaire, deux latérales et deux points placés plus ou moins près du bord antérieur suivant l’arceau; segment anal court, arrondi, cilié, prolongé par deux courtes pointes de couleur noire se terminant en forme d'épine arquée en dedans ou par deux papilles charnues droites et obtuses. Dessous de la tête déprimé avec trait médian et flave, le premier segment thoracique semi-circulairement in- cisé, deuxième et troisième transversalement ridés, couverts de courts poils ;, segments abdominaux trans- verses, longuement ciliés, transversalement ridés, à milieu triangulairement incisé; segment anal court, avec pseudopode peu saillant, rétractile, tronqué, à pourtour tuméfié, à fente en travers : un léger bourrelet latéral longe les flancs, servant de limite aux deux ré- gions dorsale et ventrale. Pattes longues, latérales, écartées, avec longs poils, hanches larges, courtes, avec trait triangulaire rougeä- tre, trochanters courts, membraneux, cuisses longues, larges, subcomprimées, à tranche externe arrondie, jam- bes longues aussi, grêles, tarses en forme de court onglet rougeâtre, corné, très acéré. ; Stigmates très petits, orbiculaires, flaves, à péritrème obscur, la première paire près du bord antérieur du deuxième segment thoracique sur le bourrelet latéral, un peu plus développée que les suivantes qui sont près du bord antérieur des huit premiers segments abdomi- naux et au-dessus de ce bourrelet. Un trait qui caractérise les larves du genre Malachius, c’est le manque presque complet de poils au labre et aux palpes maxillaires lesquels sont très petits : — dans la grande majorité des larves de Coléoptères, ces deux organes sont toujours frangés de poils ou de cils souvent longs; — nos larves de Malachius sont carnassières, elles disposent pour l'attaque de deux fortes mandibules qui leur servent à entamer la peau de leurs victimes généralement molle et charnue, des blessures qui leur sont faites s’échappent des sucs nutritifs que la lèvre -supérieure et les lobes maxillaires empêchent de se per- dre en se mettant ainsi en contact direct avec la subs- tance-sans être arrêtés par la villosité. Voilà donc notre larve arrivée à l'apogée de sa puis- sance, son existence première près de se terminer; — avant qu'elle cesse d’exister, un besoin impérieux s'impose, elle doit assurer le sort du pygmée qui naîtra d'elle, lui ménager une retraite sûre, un abri propice où se continuera son évolution nouvelle; — dans le milieu même de la provende nourricière, ou au fond de la ga- lerie de la dernière victime, elle se façonne une loge proportionnée à la taille et au volume de son corps, elle en lisse les parois au moyen d'une matière agglutina- tive; — ces préparatifs achevés, elle prend position, arque légèrement son corps, cesse tout mouvement, puis se prépare aussitôt à l'exécution de la phase transitoire qui précède la nymphose, des contractions commencent, des dilatations les suivent et cela si- bien qu'à la suite de ces efforts, la peau éclate, le masque tombe, il se trouve à la fin du travail facculé au fond du réduit ; — c'en est fait : de ce ver allongéest issu comme par magie une forme nouvelle bien différente de la première, capa- ble de tromper l'œil le plus expert et dont nous donnons moins vineuse, courts, transverses, fortement villeux, : les traits caractéristiques. LE NATURALISTE Nymphes. — Caractères généraux. Longueur 6 à 10 millimètres; largeur 1 à 2 millimètres selon l'espèce. Corps allongé, grêle, un peu arqué, blanchâtre ou d’un “beau jaune orangé, recouvert d’une pellicule blanchâtre, subdéprimé aux deux faces dorsale et ventrale, couvert de longues soies, à région antérieure arrondie, la posté- ‘rieure atténuée, effilée, bifide ou mutique. Téte un peu affaissée, front saïllant, cilié, ainsi que les pièces buccales et la base antennaire ; yeux saillants, réticulés ; premier segment thoracique plus ou moins quadrangulaire, à angles arrondis à pourtour légèrement accentué et cilié ; deuxième petit, court, transverse, à milieu cilié, troisième plus grand, à milieu incisé ; segments abdominaux atténués, courts, transverses, couverts de soies inégales, ridés, ligne médiane sombre; neuvième effilé, membraneux, prolongé en dessus par deux longs styles ciliés, à bout convergent, et en des- sous par deux petites pointes ou apophyses coniques, plus ou moins longues ; le segment anal est souvent voilé par la dépouille larvaire qui a été acculée au fond du réduit lors de la transformation nymphale ; genoux en saillie plus ou moins garnis d’un faisceau de poils arqués ; antennes reposant par leur milieu sur les cuisses des deux premières paires de pattes puis se contournant en s’arquant en dedans. La nymphe peut imprimer à ses segments abdomi- naux de légers mouvements défensifs ; dans sa loge elle repose sur la région dorsale si la transformation a lieu sur un plan horizontal, ou bien sur l'extrémité posté- -rieure quand ce plan est vertical ; les soies dont son corps est couvert servent à amortir les chocs que l'abri pourrait éprouver : — une quinzaine de jours, un peu plus, un peu moins, selon l’état de la température, sont consacrés à l'exécution du travail d'élaboration intérieur, à la suite duquel une ou deux journées seront encore nécessaires pour permettre aux téguments de prendre la consistance voulue; — dès lors voilà notre insecte libre, parvenu à l’état parfait. Adulte. — Nous ne donnerons pas la description de l'adulte, d’autres l’ont fait avant nous. E. Mulsant, dans ses Vésiculifères de son Histoire natu- relle des Coléoptères de France, 1867. E. Peyron dansses études sur les Malachides d'Europe, 1877. A. de Perrin, dans ses Malachides d'Europe, 1891. On trouve l’insecte à l’état parfait durant toute la belle saison, plus particulièrement à la fin du printemps, sur les fleurs, sur les tiges, sur les anthères des blés, les étamines des graminées ; quelques-uns en petit nom- bre sont inféodés aux forêts des conifères, d’autres aux végétaux fistuleux ; tous cherchent leur pitance, parmi la gent ailée qui fréquente ce milieu divers; ils déchi- rent leur proie à l’aide de leurs mandibules, puis la mâ- chent ; — tous sont parés de belles couleurs rehaussées par la teinte tranchante de leurs caroncules qu’ils épa- nouissent à volonté des circonstances : cette particula- rité des caroncules est propre à ce seul groupe du grand ordre des Coléoptères ; le Corydia Carunculigera, Gent. Orthoptère blattien de Manille, est le seul de tous les insectes qui partage cette particularité avec les Mala- chides ; — leurs téguments mous ne leur permettent pas une lutte active; aussitôt attaqués, ils se défendent en contractant pattes et antennes, puis font jaillir leurs caroncules ; — s'ils en ont le temps ils évitent l’attaque 491 en s’envolant ; — habitants de tous les pays, ils sont plus nombreux dans les climats tempérés ou chauds — la durée de leur existence à l'état parfait n’est pas longue ; après quelques journées passées à butiner, vient l’accouplement dont la fin marque le terme de la vie du mâle d’abord, de la femelle ensuite après le dépôt de sa ponte; disparus de la scène du monde aérien lorsque s’avancent les journées brumeuses de l'automne, bientôt suivies des rigueurs de l'hiver, la larve seule reste dès : lors chargée de la continuité de l’espèce ainsi que de sa rénovation. Pour la classification des larves nous tiendrons compte des deux crochets, pointes ou papilles dont est armé le dernier segment abdominal; nous ferons aussi appel à la taille, à la couleur du corps lorsque cela sera nécessaire ; — en dehors de ces particularités, les larves de Malachides se ressemblent à s'y méprendre, elles ont tant d’affinités qu’il serait bien difficile de les séparer par groupes distincts. DESCRIPTION DES ESPÈCES Dans le cours des descriptions nous ne donnerons de chaque espèce que les traits particuliers l’éloignant des caractères généraux relatés. Genre Atelestus, Erichs. 4. Peragalloi, \Perris, Mulsant, loc. cit., 2, p. 303. On ne connaît de cette espèce que les mœurs qui la caractérisent : on la trouve en juin sur les plages mari- times des environs de Nice, de Toulon et d’une partie du littoral méditerranéen, aussi aux bords des cours d’eau qui se jettent dans la mer, et c’est sous les galets, sous les corps morts des oiseaux, des poissons, des petits mammifères qu’elle abonde; — rarement on la voit se déplacer de jour, elle est d’une agilité telle, qu’elle passe si facilement du dessous d’une pierre à l’autre qu’il est assez difficile de s’en emparer si on ne prend certaines précautions usitées en pareil eas. Un autre Atelestus, le Brevipennis, Lap., se trouve sur les bords maritimes de la Méditerranée, vivant en ses états larvaire et parfait des nombreux vers etanimalcules qui grouillent sous les algues : son apparition a lieu en juin ainsi qu'en juillet. G. Hypebaeus, Kies. i. Atbifrons, Oliv. Muls, loc. cit., 4, p.243. Larve blanchätre sans taches. Perris, Soc. sc. de Liège. T.X.,p. 241, pl. V. fig. 29-36. Longueur 3 millimètres; largeur 0 millim.8. Corps linéaire, charnu, blanchâtre sans taches, avec courts cils; tête noire; mandibules fortes, à bout noi- râtre et acéré avec double dent au-dessous de la pointe; article supplémentaire antennaire court, épais et conique, ocelles blanchâtres, au nombre de quatre, trois en pre- mière ligne transverse, un quatrième en arrière; seg- ‘ment anal avec longs cils, échancré en son milieu, par suite prolongé par deux pointes charnues, blanchâtres, droites. Cette larve est carnassière, elle vit de proies vivantes, vers ou animalcules qui hantent les détritus provenant des vieux bois en décomposition : en mai, arrivée à son entière croissance, elle se faconne dans le milieu même de son réduit une loge oblongue où elle subit sa trans- formation. Nymphe. — Longueur 2 millimètres. Corps mou, charnu, blanchâtre, couvert de cils épars, segment anal prolongé par une double papille. 492 La phase nymphale a une durée de quinze à dix-huit jours. Adulte. — Son apparition a lieu en mai; on le trouve sur les massifs de verdure, sur les arbustes, sur] les tiges des graminées ; n'est pas rare. Un autre Hypebaeus, l’Alicianus, sé prend dans nos Pyrénées à l’état adulte; en juin, sur le chêne vert. Cap. XAMBEU. ICOSTTONDOTOOOLSDIDDNTOLICOCECSCODII LE RHYNCHITES AURATUS Voici la description, les mœurs et moyens de destruc- tion d’un insecte ravageant les prunelliers et les arbres fruitiers, c’est le Rhynchites auratus. La larve du Rhynchite doré (Rhynchites auratus) est de teinte blanche, apode, elle a la tête écailleuse et armée de mâchoires qui lui servent à ronger l’amande renfermée daus le noyau des prunelles. L’insecte parfait est verdâtre ou d'un cuivreux doré, à pubescence assez longue. Le sommet du bec, les an- tennes, ainsi que les tarses sont noirs. Chez le mâle, les antennes sont insérées au milieu du bec. Chez la femelle, au contraire, elles sont insérées auprès du sommet du bec et le thorax est armé de chaque côté antérieure- ment d’une épine aiguë et droite. La tête du Rhynchite auratus est allongée, ses élytres sont obscurément ponctuées, striées, à- intervalles un peu rugueux et à points très serrés. Le Rhynchites auratus est une espèce voisine du R. bacchus, il ne s'en distingue du reste que par sa trompe qui est proportionnellement plus courte et plus grosse et dont plus de la moitié est d’un beau pourpre doré, pendant qu’elle est unicolore chez l’autre espèce. Cet insecte, quoique signalé par plusieurs auteurs comme s’attaquant aux poiriers et aux pommiers, nO- tamment par Kaltenbach et Nordlinger, n’a jamais, à ma connaissance occasionné de bien grands ravages en Normandie et en Bretagne, à ces deux arbres fruitiers, et Géhin dans son ouvrage sur les insectes nuisibles aux poiriers, dit que cet insecte est très rare dans le dépar- tement de la Moselle et qu'il ne l’a jamais rencontré sur les poiriers. C’est de préférence aux prunelliers que s'attaque le Rhynchites auratus. Les dégâts qu'il a occasionnés à ces arbres sont signalés comme étant considérables et voici à ce sujet deux communications très intéressantes que je relève dans le Bulletin des Annales de la Société entomologique de France (séances du premier trimestre de 1860 et du 10 juin de l’année 1868.) À cette séance (10 juin 1868), M. Fallou rappor- tait que, auprès d'Autun, le Rhynchites auratus était assez commun sur les prunelliers et que dans l’Ar- dèche, à Celles-les-Bains, sur les mêmes arbrisseaux, vers la fin de mai, cet insecte était tellemeut abondant que tous les fruits étaient attaqués, desséchés par ce Rhynchite et percés jusqu’au noyau de plusieurs trous de forme différente. La deuxième communication est de M. le colonel Goureau; voici comment s'exprime cet auteur dans le Bulletin des Annales de la Société entomologique de France, x «Le Rhynchites auratus se développe dans les noyaux des prunelles. « Sur la fin du mois de juillet, on remar- LE NATURALISTE EE ——— que des prunelles (fruit du Prunus spinosa) qui com- mencent à rougir lorsque les autres, ayant la même grosseur et se trouvant sur le même arbre, sont encore entièrement vertés. Si l'on examine les premières, on voit un petit point noir sur leur surface, une petite cica- trice recouverte de quelques parcelles de gomme sécrétée par la blessure. Si, poussé par la curiosité, on enlève la pulpe jusqu’au noyau au moyen d'un couteau, on aper- coit un très petit trou dans celui-ci, correspondant à la cicatrice, dans lequel on peut introduire la pointe d'une fine aignille, et si l'on ouvre le noyau par une section passant par ce trou, on découvre une petite larve. C’est cette larve qui accélère la maturité du fruit et le fait tomber à terre lorsqu'elle a pris tout son accrois- sement. « Il est facile, dit M. Goureau, de récolter ces pru- nelles rougissantes et de les mettre dans un bocal sur de la terre humide; on en verra bientôt sortir des vers blancs si gros qu'on a peine à croire qu’ils aient pu être contenus dans le noyau. « Ces larves, examinées avec soin, se laissent recon- naître pour appartenir à un Curculionite. Elles s'enfon- cent dans la terre, se fabriquent une petite boule de terre pressée plutôt qu'asglutinée au centre de laquelle elles restent en repos ; elles y demeurent presque deux ans et n’en sortent, sous la forme d'insecte parfait, que vers la fin de mai ou le commencement de juin de la deuxième année. » Comme l’a constaté M. Goureau, les prunelles devien- nent rougissantes lorsqu'elles sont attaquées par le Rhynchites auratus bien avant l’époque de la maturité. On pourra donc se baser sur ce fait pour détruire cet insecte ou tout au moins enrayer sa multiplication, en recueillant ces prunelles et en les brülant. PAUL NOEL. POPULATIONS DU MAROC Le Maroc qui s'étend dans le coin Nord-Ouest de l'Afrique, entre l'Atlantique, la Méditerranée et le Sahara a fait partie avec l'Algérie des anciens Etats Barbaresques, du nom de leurs habitants primitifs les Berbères. D'abord colonisé par les Phéniciens qui s’avancent jusqu'au détroit de Gibraltar et fondèrent des comptoirs à-Abyla (Ceuta) surla Méditerranée à Tangys (Tanger) et à Leyxos (El Araïch) sur l'Océan Atlan- tique. Puis successivement ce pays, par suite des conquêtes, passa sous la domination des Grecs, puis des Romains et le territoire du Maroc, devint la Mauritanie tigitane du nom de Tanger. A la chute de l'Empire Romain.le pays fut conquis par les Vandales qui furent chassées par Bélizaire en 533. Deux cents ans plus tard, les successeurs de Mahomet, s’'avancent le long de la Méditerranée suivant les traces de leurs ancêtres phéniciens et prennent Car- thage en 704, bientôt les envahisseurs s’avancent jus- qu'à l'Océan et en 708 il y a fusion complète entre les Berbères et les Arabes et le pays va désormais porter le nom de Mayreb, c'est-à-dire le pays de l'Occident, déno- mination dont nous avons fait le Maroc. A l'heure actuelle on partage la population du Maroc en cinq races : 40 les Berbères indigènes ;2° les Arabes envahisseurs ; 3° les Maures issues du Mélange des Ber- LE NATURALISTE bères et des Arabes; 40 les Juifs ; 5° les Nègres impor- tés du Soudan. Les Berbères en Zmazighen, s'ils ne sont pas des peu- ples autochtones sont du moins les plus anciens habi- tants du pays. Les monuments mégalithiques qui se trouvent en Algérie et au Maroc ainsi que les gisements de la pierre taillée qui existent en si grande quantité au Soudan sont l'œuvre des anciens Berbères. Les tribus du Nord qui habitent les hauts sommets de l’Atlas ainsi que les plaines limitrophes de la Méditerra- née sont appelés Alkaïl, celles du Sud se livrent plutôt à l’agriculture et se groupent autour de Casablanca, se disant Chlenh, Chellouh ou Chaouia et se confondent plus au Sud avec les Berbères noirs ou Haratins. Les Berbères du Sud sont ceux avec lesquels nous sommes en ce moment en lutte et qui s'étendent dans l'intérieur des terres jusqu'à 250 kilomètres environ. Partagées en douze tribus dont les principales sont les Zenata,les Mediounna, les Oulad Zegan, les Mdakra, etc., les Chaouia sont au nombre de 300,000 environ. Au point de vue ethnique, ils sont constitués par un mé- lange de toutes les populations qui peuplent l'Afrique du Nord, mais bien que le sang arabe soit loin de dominer, ils ont pris la langue et les mœurs du vain- queur. Les Chaouia se livrent à l’agriculture et possèdent de nombreux troupeaux de moutons. La terre chargée d'humus leur fournit en abondance de l’orge, du blé et de nombreuses légumineuses telles que fèves, lentilles, pois chiches,ete. De nombreux travaux d'irrigation sont nécessaires pour entretenir la fertilité d'un pays où la pluie est rare. Ils échangent leurs produits au marché de Casablanca centre des objets de provenance euro- péenne dont la France fournit environ la moitié et qui consistent principalement en armes et en tissus. Ces Berbères du Sud,et en général toutes les popu- lations du Maroc non localisées dans les villes, recon- naissent peu ou point l’autorité du Sultan, ils sont cen- sés payer tribu, mais tous les moyens leurs sont bons pour ne pas acquitter leurs dettes, les Berbères qui habi- tent les montagnes entre Fez et Tlemcen ont une indé- pendance absolue. Les Berbères sont en général grands et robustes ont un caractère hardi et belliqueux et en même temps sauvage et cruel ; ils sont Musulmans, peu fanatiques et reconnaissent le sultan du Maroc comme descendant du prophète; ils habitent des maisons en pierre ou ksours, d’autres sont nomades et se déplacent selon les nécessités de la culture et de l'élevage. Les Arabes qui dès la fin du vire siècle et surtout vers le milieu du xIe, envahirent le Nord de l'Afrique n’ont pas changé depuis cette époque et ont imposés au pays leurs mœurs et leur religion. De teint plus foncé que celui des Berbères, ils sont moins robustes et plus rusés. Ceux du Nord habitent les villes, au Sud de l'Atlas ils vivent en nomades, ce sont ceux plus particulièrement désignés sous le nom d’Arabes. Les Maures sont issus du mélange des deux races précédentes ; ils ont conservé le teint clair du Berbère et l'astuce de l’Arabe, ils ont destraits fins, et des manières distinguées, pour la plupart commerçants, industrieux, plus instruits et plus riches que les Arabes, ils occupent tous les emplois et dominent partout dans les Etats soumis au Sultar. Les Juifs descendent en grande partie de ceux qui furent expulsés d’Espagne par Ferdinand le Catholique, se distinguent par leur type et aussi par leur intelligence et leur esprit mercantile. Ce sont les banquiers de l'Etat, mêlés à toutes les transactions depuis le maniement des deniers publics jusqu'aux prêts usuraires qu'ils font aux petits marchands. Leur situation est des plus tristes etils ne restent au Maroc que par suite des bénéfices qu'ils réalisent Gans le commerce. En effet, ils sont obli- | 193 gés de porter un costume spécial pour ne pas être con- fondus avec les Musulmans, ils habitent des quartiers spéciaux dans les villes et les Musuimans n’en parlent qu’en faisant suivre leurs noms des épithètes les plus grossières. Les Juifs appartiennent au rite portugais, ils sont ignorants, superstitieux à l'excès et ils suivent à la lettre les enseignements du Talmud, interprétés par leurs rabbins. Les nègres importés du Soudan sont vendus comme escläves, sur les places publiques malgré les ligues anti- esclavagistes qui sont impuissantes à réprimer la traite. En effet, des razzias de nègres sont encore malheureuse- ment effectuées sur les bords du Niger et sur la côte occi- dentale d'Afrique ; ces malheureux sont réunis en trou- pes et effectuent ainsi la traversée du Sahara et vendus ensuite dans les villes. Mais ces hommes arrachés à leur pays voient souvent leur misère finir avec leurs nouveaux maîtres, car ils sont plutôt considérés comme domestiques que comme esclaves et 1ls peuvent recou- “vrer leur liberté assez facilement. Les négresses fondent souvent des familles an Maroc ou le préjugé de couleur n'existe pas et la plupart des chérifs sont issus de négresses. Bien que disant profes- ser la religion de Mahomet, ils s’en tiennent plutôt aux croyances de leur enfance et pratiquent la magie et les sortilèges. La langue arabe est complètement déformée par eux et ils parlent ce qu’on appelle au Maroc la lan- gue des noirs qui est un mélange de Mandingue et de Bambara qui montre leur origine africaine. Les Européens sont en minime quantité au Maroc ; on les estimait il y a quelques années à environ 1.500 à 1.800, mais ils sont venus à présent en plus grande quantité, par suite des grands travaux pour la mise en valeur du pays qui doivent être exécutés. Ce sont pour la plupart des Espagnols, puis en seconde ligne viennent les Français. La civilisation du pays par les Européens n’est pas bien vue par les indigènes qui reprochent au Sultan ses tendances européennes, ce qui est la cause des conflits de ces derniers temps. La population du Maroc ne peut être évaluée avec exactitude, car il n’y a aucun moyen de contrôle, elle est d'environ 8 à 9 millions d'habitants se répartissant ainsi : BETDETE ST CR EI 3.750.000 Arabes et Maures..... ....... 3.500.000 NÉS de en oee duima biens E/0 500.000 MURS RU ENS TN ANS IG OS RQ 200.000 ROM ONÉbO ee todeu dedans 3.000 7.953.000 Il est malheureux pour l'Europe de voir à sa proximité un pays ainsi plongé dans l'anarchie et la barbarie. Les états européens cherchent à civiliser ce pays et à en faire une annexe de l’Europe: Espérons que dans un temps prochain, ce sera à la gloire de la France d’avoir refait la Mauritanie française sur les ruines de l’an- cienne Mauritanie romaine. E. MAssAT. ! 1090000009009222222252293< LIVRE NOUVEAU Flore complète de la France et de la Suisse, pour trouver facilement les noms des plantes sans mots techniques, par MM. GasToN BONNIER, membre de l'Académie des Sciences, Professeur de Botanique à la Sorbonne, et G@. DE Lavexs, lauréat de l’Institut, ouvrage illustré de 5.338 fisures représentent les caractères des espèces, avec une carte des Régions de la France et une carte des régions de la Suisse. Un volume in-8° portatif. Prix: broché, 10 francs 1 194 LE NATURALISTE (franco, 11 francs) ; relié, 11 francs (franco, 12fr. 10).(En vente chez les fils d Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris.) Les auteurs de la Nouvelle Flore, en faisant une édition nouvelle de leur Flore de France y ‘ont joint la Flore de la Suisse. Ce volume s'adresse aux touristes et à tous ceux qui désirent connaitre les noms des plantes si variées qu'ils rencontrent dans leurs excursions. Il n’est en rien nécessaire d’avoir fait la moindre étude de Bota- nique pour se servir de cette Flore. Les auteurs ont, en effet, évité, comme dans leurs autres ouvrages, de se servir des termes techniques ou barbares dont sont hérissés la plupart des livres de ce genre, et qui dérou- tent les amateurs. Grâce aux très nombreuses figures intercalées à cha- 53 s., etc., qui se rencontrent au cours des analyses des plantes de France et de Suisse, Nul doute que ce volume ne trouve auprès du public l'accueil qui a fait le grand succès des autres Flores rédi- gées par les mêmes auteurs. LA GORTYNA FLAVAGO Dans le Midi de la France, les artichauts sont de plus en plus attaqués par la chenille de la Gortyna flavago qui vit dans la tige même de l’artichaut. La chenille de la Gortyna flavago est, d’après Hubrer, d'une couleur de chair livide, avec la tête d'un rouge luisant et deux plaques noires cornées, l’une sur la nuque et l’autre sur corolle en entonnoir, de 15 à 30 mm. de longueur; feuilles inférieures Campanula Raineri Perpenti. pétiolées. Camnanule de Rainer. [Prés, rochers; fl, bleues ou lilas; 4-10 €. ; jt.-at. ; v.] Tessin au Monte Generoso. 53s Feuilles dentées, non en rosette RAI ; 54s Feuillles fortement ciliées, non enroulées sur les bords, ayant, en dessous, des glandes régulièrement disposées ; sépales ciliés sur les bords. Rhododendron hirsutum /. [Bois, rochers, prés : fl. rouges, rarement blanches; 3-10 à. ; jt--at. ; 0. Rhododendron hérissé. Valais, Grisons, Engadine. 55s (Rarement corolle à lèvre supérieure arrondie ; fleur de 6 à 10 mm. de longueur ; lèvre inférieure plate : Utricularia Bremii Heer.) 56s (Rarement calice à dents Feaucoup plus courtes que le tube : feuilles couvertes de poils glan£uleux rougeûtres ; fruit mûr de la longueur du calice ; fleurs roses ou d'un rouge violacé : Primula ænensis Thomas. — Grisons). 57s Plante à feuilles sans poils mais visqueuses ; calice à dents de longueur presque égale à celle du . tube GL ; fruit mür plus court que le calice ; fleurs violettes ou d'un bleu sombre, sur des pé- doncules extrèmement courts. [Rochers ; fl. violettes ou d’un bleu sombre ; 5-15 c. ; jt.-at. ; v.] Primula gtutinosa Wuf. Primevére glutineuse. Grisons. 58s Pédoncules 2 à 5 fois plus longs que les feuilles CP. pétales arrondis ou légèrement en cœur au sommet; feuilles ovales et arrondies Androsace Charpentieri Heer. vers le haut. ; Androsace de Charpentier. [Rochers ; fl. blanches ou roses; 1-5 c.; jt.-at.; v.] Tessin (hautes régions ; rare). 59s Pédoncules velus, à poils en général plus longs que la largeur des pédoncules ; feuilles veZues seulement sur les bords ; les rosettes de feuilles, au lieu de former des masses globuleuses (comme fig. VI, p. 208) sont plus ou moins aplaties CJ. [Rochers ; fl. blanches ou rougeâtres à gorge jaune; 1-10 c. ; j.-jt. ; .] Androsace Chamæjasme Host. Androsace Petit-Jasmin. Alpes de Suisse. 60s Plante de moins de 20 c. de hauteur ; calice à sépales ovales PL; ovaire sans styles, terminé par 2 stigmätes qui se prolongent chacun par une bande longitudinale sur les carpelles; fleurs isolées les unes des autres et sur p] i i A 1 s des c eurogyne carinthiaca Gri h. des pédoncules relativement très longs PlEnro ne de Carinthie Lou? PL; racine grêle. î Valais, Glaris, Grisons. [Rochers, prés ; fl. bleues, parfois mêlées blanc ; 3-15 c.; at.-s., @.] 61s (Parfois calice à dents recourbées en dehors; corolle pourpre : Gentiana pannonica Scop. — Alpes de Suisse. 62s (Parfois plante ayant à la fois le style terminé par deux petits lobes, et les anthères ne dépassant pas la corolle : Onosma helveticum Boiss.) Une page de la Flore complète de la France et de la Suisse. que ligne des tableaux qui servent à trouver le nom des plantes, le lecteur se trouve conduit sans difficulté par le choix des questions successives et par la comparaison des figures placées simultanément sous ses yeux, au nom de la plante qu'il tient entre les mains. Cet ouvrage contient un aperçu sur la végétation des diverses régions de la Suisse, accompagné d'une carte de Suisse ; une carte des régions de la France ; la des- cription spéciale des plantes de Suisse qui ne se trouvent pas en France, une explication illustrée des expressions très simples qui servent à décrire les plantes, etc. La page type que nous reproduisons ici présente un certain nombre d'espèces particulières à la Suisse, auxquelles on est renvoyé par des signes, tels que l'anus. On distingue en outre sur chaque anneau un cer- tain nombre de points noirs tuberculeux rangés symé- triquement et donnant chacun naissance à un poil cour. La Gortyna flavago mesure à l’état de papillon de 39 à 40 millimètres d'envergure. Ce lépidoptère, appelé vul- gairement le Drap d'or, a les ailes supérieures d’un beau jaune d’or, sablé de brun rouge, avec deux larges bandes d’un brun pourpré. La première de celles-ci, dit Berce, se trouve entre la demi-ligne et l'extra-basilaire, la se- conde entre la coudée et la subterminale. Lignes ordi- naires et nervures d’un rouge brun. Les trois taches sont un peu plus claires, bien nettes et cerclées de brun; l'orbiculaire est ronde, la réniforme grande et à centre roux. Espace terminal plus ou moins saupoudré de brun excepté vers l'angle apical. Frange brune. LE NATURALISTE 195 Les ailes inférieures, dit Berce, sont d’un fauve pâle, avec une lunule, une ligne, puis une bande noirâtres. Tête et thorax d’un rouge brun, ce dernier relevé en crête. La femelle est semblable au mâle. La chenille de la Gortyna flavago vit en mai et août dans les tiges de plusieurs plantes telles que l’artichaut, le sureau, la bardane, le bouillon blanc, l’yèble, etc. Lorsque les chenilles de la Gortyna flavago élisent do- micile dans les tiges de l’artichaut, c’est par le sommet de l'involucre au moment où l’artichaut commence à peine à apparaître qu'elles s'introduisent en se frayant un passage à travers les bractées et les barbes du récep- tacle pour gagner petit à petit le pédoncule même de la plante, à l’intérieur duquel elles se disposent à creuser leurs galeries. : : . La chenille de ce lépidoptère se chrysalide en juillet dans la tige où elle a vécu et le papillon apparaît en août et en septembre. : - Cette espèce, dit Sand, est difficile à élever ainsi que la plupart des chenilles vivant dans l’intérieur des plantes; ilest préférable de chasser-la Gortyna flavago à l’état de chrysalide. Cette chrysalide est toujours placée à ras de terre, si la chenille se nourrit dans l’yèble ou toute autre plante de peu d'élévation ; quant au sureau, il n’y a pas d'endroit déterminé ; dans tous les cas, pour s'assurer de la présence de cette nymphe, il suffira de courber les tiges ou les branches et, s’il y a cassure, on peut être à peu près certain de la rencontrer par la raison que la chenille a rongé ou aminci l'endroit du végétal qu’elle a choisi pour sa transformation. On- rencontre la Gortyna flavago en Angleterre, en Allemagne, dans le Nord et le Centre de la France et aussi en Algérie. M. Th: Goosens a publié un travail intéressant sur la Gortyna flavago qui a été inséré dans les Annales de la Société entomologique de France, année 1880, voir page 155, séance du 26 novembre 1879. Comme moyen de destruction de la Gortyna flavago, on peut faire au papillon pendant l’époque de son appa- rition (août et septembre) la chasse à la miellée; voici comment on doit opérer. Tous les jours, pendant les mois indiqués plus naut, une heure environ avant le coucher du soleil, on badi- geonne les plus gros arbres environnant la culture atta- quée, avec la solution suivante : Miel, 10 kilog.; mélasse, 5; cassonnade, 5; glucose, 5; eau, 5. Un opère le badigeonnage à l’aide d’un pinceau à goudronner les bateaux, on badigeonne ainsi tous les jours eaviron 15 ou 16 arbres. Aussitôt le soir venu, on commence la visite des endroits miellés ; de la main gauche ontient une lanterne et de la droite un grand bocal de deux litres, à large ouverture, fermé par un bouchon dans lequel se trouve un tube rempli de coton imprégné de chloroforme; le côté ouvert du tube plonge dans le bocal. Chaque fois que l’on veut capturer un papillon, on dé- bouche le bocal et on le place au-dessous et contre le papillon ; celui-ci tombe dedans et est aussitôt engourdi par les vapeurs du chloroforme. On continue ainsi à visiter tous les appâts. SALEEEENE AUTANT. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur un caractère chimique différentiel des orthoses et des microclines. Note de M. Px. BARBIER, présentée par M. A. Lacrorx. Dans des recherches datant de 1855, Kirchhoff, Bunsen et Jensch ont signalé la présence du lithium dans un certain nombre d'orthoses; quelques années plus tard, en 1862, Erdmann indi- ———@—@—æp—p————————— qua la présence du rubidium dans l’orthose de Carlsbad; l’objet de celte étude fut de rechercher si ces métaux homologues, du po- tassium et du sodium, accompagnaient constamment ceux-ci dans les feldspaths potassiques. Des méthodes d'analyse spectroscopique, appliquées à l'examen de 25 orthoses ou variétés d'orthoses bien caractérisées et à vingt microclines également bien choisis et de provenances très diverses, choisies parmi des minéraux très purs et aussi bien conservés que possible, il résulte que les orthoses renferment constamment, en petites quantités, soit du lithium, soit du rubi- dium, et assez fréquemment les deux métaux alcalins simultané- ment. Les microclines n’en renferment pas. L'auteur en conclut que les orthoses constituent une espèce indépendante, caractérisée par sa forme monoclinique et la pré- sence de petites quantités de lithium et de rubidium; et que l'examen chimique des orthoses et des microclines, venant en aide aux observations optiques, permettra de distinguer ces deux espèces minéralogiques. L'origine éolienne des minéraux fins contenus dans les fonds marins. Note de M. Tuourer. Le fait du remplissage en minéraux du lit océanique par voie éolienne possède des conséquences assez importantes. Des poussières atmosphériques ont été récoltées dans la tour est de la cathédrale de Nancy, à 1% mètres de hauteur environ au-dessus du sol. On y a dosé le calcaire et les matières orga- niques par calcination; les minéraux ont été ensuite soumis au barreau aimanté, à des tamisages à travers les tamis 100 et 200, à une lévigation destinée à isoler l'argile; chaque portion a été passée à la liquéur d’iodures de densité 2,8 et, lorsqu'il était nécessaise, traitée par l’acide fluorhydrique pour y reconnaître la présence du feldspath. Chaque catégorie de grains a été exa- minée au microscope dans la naphtaline monobromée. L'analyse immédiate à permis de mettre en évidence la pré- sence de grains calcaires offrant la texture des calcaires juras- siques des environs de Nancy; de grains attirables au barreau aimanté, globules etgrains irréguliers de fer magnétique; de sable contenant des mineraux lourds, chondres d’origine cosmique, mus- covite, biotite, pyroxène, tonrmaline, zircon, corindon, rutile,ens- tatite, péridot, hématite et des minéraux légers, fragments aplatis de schistes micacés gris bleuâtre, grains arrondis de quartz et feldspath; de l'argile ferrugineuse; des matériaux d’origine cosmique, globules noirs opaques magnétiques, parfois avec cupule et appendice filiforme, dont certains proviennent sans doute de cheminées d'usines et sont d’origine simplement éolienne. Les chondres sont des globules de diamètre variant de 0 mil- lim. 07 à 0 millim. 03, translucides plutôt que transparents, de couleur variant du blanc au jaune ferrugineux pâle, au jaune plus foncé et même au brun rouge. Plus ceschondres sont foncés et plus leur densité est élevée; tous sont isotropes. Ils sont des parcelles fondues détachées de la surface des météorites fortement échauffées par leur passage à travers l’atmosphère; les globules noirs ré- sultent des parties ferrugineuses, tandis que les chondres peuvent être considérés csmme de véritables gouttelettes de péridot, de pyroxène ou d’enstatite. Ces minéraux, qu'on retrouve ainsi en fragments anguleux, ont occupé d’abord l'intérieur des météo- rites et ont été réduits en poussière par l'éclatement final de celles-ci sans avoir été jamais portés ä l’incandescence. Les gros grains sont bien plus fréquemment arrondis que les petits. L'aspect des grains minéraux récoltés dans une région éminemment continentale et calcaire, l’abondance du quartz, offrent la ressemblance la plus complète avec les résidus miné- raux des fonds marins profonds et éloignés des côtes, tels que les vases à globigérines, à radiolaires ou autres, et les argiles bleues ou rouges. Le fait confirme la conclusion à la- quelle on était conduit en constatant la faible vitesse des cou- rants d'air capables de transporter des grains minéraux fins et prouve bien que, exclusion faite du carbonate de chaux d'ori- gine organique, le résidu minéral fin des fonds marins est un produit éolien, un lœss. Le dosage quantitatif des grains quartzeux de divers dimen- sions dans un fond marin actuel, aussi bien que dans un fond marin ancien, calcaire, marne, argile, permettrait donc d'obtenir une notion sur la durée d'action des vents de forces diverses et connues qui règnent à l'endroit considéré où y régnaient au mo- ment où se déposaient, au sein des mers géologiques, les cal. caires, marnes ou argiles. Lee 196 Sur le Synalpheion Giardi, n. gen. n.Sp., Entoniscien parasite d'une Synalphée. Note de M. H. CourièRE, pré- sentée par M. Joannes CHaTiN. Le parasite qui fait l'objet de cette note parait être le premier exemple connu d'un Entoniscien infestant un Décapode Ma- croure. L’hôte est un Eucyphote, le Synalpheus longicarpus Herrick. Le spécimen parasité est unique, parmi 2 000 au moins examinés. Il mesure 18 millimètres, sa castration paraît com- plète. Il a été recueilli par l'Atbatros dans le canal de Yucatan. Les 16 espèces connues d'Entonisciens infestent toutes des Crabes ou des Porcellanes. Il est naturel de trouver des diffé- rences importantes entre les parasites respectifs de deux groupes aussi distants de Décapodes. Mais il est très remarquable que le nouvel Entoniscien puisse à peine être séparé des Entoniscus parasites des Porcellanes, alors que les hôtes sont tenus pour infiniment plus éloignés que les Porcellanes et les Crabes. ; C'est ainsi que les points suivants sont communs aux;Entoni- scus et au Synalpheion Giardi : A ! Le parasite est tout entier situé du même côté du tube di- gestif. La cavité incubatrice est ouverte; elle contient des pontes successives à tous les degrés de développement, y com- pris-un grand nombre de larves épicaridiennes. La masse ova- rienne ne présente que quelques prolongements irréguliers peu importants. La portion abdominale est conique, effilée ; les pléo- podes triangulaires, accolés au corps. Le mâle, relativement grand parrapportà son énorme femelle (1 millim.5 et 10 millimètres environ), a ses six paires de pattes réduites à des moignons ovoides, et son telson est indivis. Les larves épicaridiennes sont allongées, leur dernière paire de péréiopodes n’a pas de baguette latérale sétifère et l’article basal des pléopodes uniramés porte une seule soie. Voici, par contre, les caractères permettant de séparer le nou- veau genre de Synalpheion : à " Le parasite se laisse deviner aussi aisément qu'un Bopyrien : la moitié dorsale de la carapace de l'hôte est soulevée en une vo- lumineuse tumeur qui contient tout l'Entoniscien, sauf la moitié distale du pléon. \ L Le sac isolant le Synalpheion des viscères de son hôte devient autour du pléon un tube très rétréci, débouchant dans la chambre branchiale. La tête du mâle, régulièrement atténuée, n'a pas de lobes latéraux: les antennes des larves ont six articles ; les péréio- podes de la sixième paire ont l’article distal terminé par deux pointes dont l’une très courte et latérale. Les pléopodes de la cinquième paire sont aussi développés que les précédents. De ces divers caractères les deux derniers sont les plus impor- tants et permettent de dire que les progrès réalisés par le type Entoniscien, depuis les Eucyphotes jusqu'aux Porcellanes, ont été sensiblement nuls. D'autre part, des parasites aussi visibles que les Synalpheions étant impossibles à méconnaètre, leur rareté apparente implique vraisemblablemet leur rareté réelle. Bibliographie 344. Aida (T.). Appendicularia of Japanese Waters. Journ. of the Coll. of Se., Imp. Univ. Tokyo, XXII, art. 5, 1908, 25 p., 4 pl. 345. Arcangeli (A.). Contributo alle conoscenze della Strut- tura minuta dello stomaco del Box salpa L. lo stato funzionale. Arch. Zool., ITX, 1908, pp. 261-346, pl. 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LRU PR LA ADN LA Mi Ras 30° ANNÉE PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS » Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° S1G, Le" septembre 1908 : Guide géologique et paléontolosique de la région parisienne. P.-H. Frrez. — Rectifi- cation. — Mœurs et mélamorphoses des Coléoptères du groupe des Malachides. Capi- taine Namseu. — Les pyropès des anciens. D. Boucox. — Le Syngamus trachealis à Paul Noëc — Les Mammifères du Maroc. D° Deyrorce. — Académie des Sciences. — Tortrix Læœirgana. — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL Payable en an mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, ruo du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU [1 DE CHAQUE MOIS nc NS Ene UT n.. AO rene | Touslesautres paysos. 4, LT 40 fr à Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » | PL LENMMÉTO NAN EURE ET) 5) Pour changement! d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande. | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURHAUX DU JOURNAHI. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS : æ HR CE Le LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) istoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : a 4 C par Émze Deyroire. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurset = | Oisea UX, 5 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les à | , 7 fêtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. co | Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. par FaïRmAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France. Coléo ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. | ? Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle | plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10). Cartonné, O0 fr. 75 en plus. : par P.-H. Frire, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Get LI Li] A nimaux foss I | es, ouvrage de la Paléontologie dela France permet de déterminer un très grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869 figures. © :| a et de figures de ce volume. «| Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 2 par P.-H. FriteL, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet Pla nt es fossi les, ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent pour l’histoire de tous les fossiles de France. Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 figures dans le texte, formant un total de 546 figures. Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. 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Ces gites se trouvent exactement au S.-O du clocher de l’église de Sammeron (M. Morin). Sandricourt. — C'e d'Amblainville, ct” de Méru, arr. de Beauvais, OISE. Feuille 32 : Beauvais, S.-O. Station d’'Esches, ligne de Paris à Beauvais, par Per- san-Beaumont. : Sparnacien. — On remarque près du village une marne sableuse contenant âes Ostrea bellovacina et des Cyrena cuneiformis brisées, superposée à de l'argile noire avec grands cristaux de gypse; au-dessus de celle-ci est une masse d'argile plastique grise maculée de fauve, propre à la fabrication des tuiles (Graves). Yprésien. — Le village est bâti sur les sables glauco- nieux à rognons dits têtes de chats. Lutétien. — En descendant de la ferme des Granges à Sandricourt, on trouve au-dessous de la giauconie en plaques dures du sable rempli de nummulites et plus bas une couche meuble de fossiles avec Vautilus enubi- licaris, Ostrea cariosa, Cypræa inflata, Turbo squamu- losus (Graves). Ce gite coquillier est aujourd'hui inaccessible, du moins nous n'avons pu le retrouver. Sapicourt. — Ci” de Ville-en-Tardenois, arr. de Reims, MARNE. Feuille 34: Reims, N.-O. (PI. IX.) Station de Jonchery-sur-Vesles, ligne de Paris à Reims, par la Ferté-Milon. Yprésien. — Sables de Cuise. ; Localité excellente autrefois qui paraït fournir en propre les espèces suivantes : Corbuta areolifera, Coss. ; Raphitoma Plateani, Coss.; Syrnola spargana, Coss.; Pleurotoma Mallevillei, Coss. Le gisement aujourd’hui peu productif est situé à 600 mètres S.-0. du clocher, presqu’au sommet dela côte, sur le chemin de Sapicourt à Treslon, à gauche, en . montant (M. Bellevoye). Sarran. — Mont de) Ce de Chouilly, ct” et arr. d’Epernay. MARNE. Feuille 50 : Châlons, N.-O. (PI. X, fig. 5.) 1 SEPTEMBRE 1908 —_——" Station d’Avize, ligne d'Epernay à Romilly-sur- Seine. Sparnacien. — Sables et argiles des lignites. Cette localité parait avoir fourni un nombre assez con- sidérable d'espèces tant animales que végétales. Elles proviennent de cendrières ouvertes sur les flancs N. et E. du mont. Sarron. — C't*” de Liancourt, arr. de Clermont, OISE UE . Feuille 32 : Beauvais, N.-E. Station de Pont-Sainte-Maxence, ligne de Paris à Com- piègne. Sparnacien. — Sables et argiles des lignites. Cette localité, qui fut jadis activement exploitée par M. Stuer, paraît avoir fourni en propre les Bastillaria, Stueri, Coss., et Scalaria Stueri, Coss. La cendrière d’où proviennent les fossiles était située à 600 mètres au N. du clocher de Sarron, dans la plaine, entre l'Oise et la ligne du chemin de fer. Elle est aujourd’hui épuisée et complètement envahie par les eaux. Les recherches y sont donc actuellement impossibles. Saulx-Marchais. — OC de Montfortl'Amaury, arr. de Rambouillet. SEINE-ET-OISE. Feuille 47 : Evreux, S.-E. Station de Villiers-Neauphle, ligne de Paris à Gran- ville. Lulétien. — Calcaire grossier inférieur, moyen et su- périeur. Localité très anciennement connue et citée par Cu- vier et Brongniart quila signalent eten donnent une coupe et la liste des fossiles qu’on y rencontre. (Essai sur la Géographie minéralogique des environs de Paris, p. 130, 1810.) Le gite fossilifère le plus récemment accessible était situé à 700 mètres environ à l'E. du village entre la route de Neauphle-le- Vieux à Septeuil et la lisière du bois de Beynes. Il est aujourd’hui presque entièrement épuisé. Senlis. — C'°" et arr. du dit. OISE. => Feuille 32 : Beauvais, S.-E. Station de Senlis, ligne de Paris à Senlis. C’est à tort que ce nom a été appliqué à des gisements qui se trouvent en réalité aux environs de cette ville, et qui doivent être désignés plus précisément. Le seul gisement accessible, à Senlis même, est celui de Notre-Dame-de-Bon-Secours, ouvert dans le Lutétien supérieur, à 500 mètres N.-E. de la station du chemin de fer, dans l’angle formé par les routes de Senlis à Fleu- rines au N. et de Senlis à Crespy-en-Valois à l'E. Septeuil. — C‘* de Houdan, arr. de Mantes. SEINE- ET-OISE. =— Feuille 47 : Evreux, S.-E. Même itinéraire que pour Courgent. Lutétien. — Base du calcaire grossier supérieur et som- met du calcaire grossier moyen. 3 Très riche localité qui fournit un grand nombre d’es- pèces parmi lesquelles on peut considérer comme tout à fait spéciales : Scrobicularia ovoïdes, Coss.; Tellina Sellei, Coss. ; Ringicula Langlassei, Morl. Le gite coquillier est ouvert dans le parc du château de Septeuil, il ne peut donc être exploité que sur une auto- risation spéciale du propriétaire. Septvaux. — Cf* de Coucy-le-Château, arr. de Laon. AISNE. Feuille 22 : Laon, S.-E. Station de Saint-Gobain, ligne de Chauny à Saint- Gobain. _ Yprésien. — Sables de Cuise. Un nombre assez considérable d'espèces a été signalé par d’Archiac dans les sibles cuisiens de cette localité. D'après cet auteur les lancs coquilliers affleurent dans tous les vallons qui aboutissent à Septaux. Bien qu'ayant visité ces lieux à différentes reprises nous n’avons pu reconnaître l'emplacement du gîte co- quillier, qui doit être considéré comme disparu. Seraincourt.— C‘*” de Marines, arr. de Pontoise, SEINE -ET-OISE. Feuille 47 : Evreux, N.-E. Sparnacien. — Au gite plastique et conglomérat de Meudon. Lutélien. — Calcaire grossier. Quelques espèces sparnaciennes ont été signalées de cette localité, étudiée jadis par Hébert (Bull. Soc. géol. (2) t. XI, p. 418, 1854), qui en a donné une coupe que nous reproduisons pour mémoire, les points où le con- glomérat de Meudon affleurait étant extrêmement clair- semés. C’est fautivement que ce nom a été écrit : Sérincourt. Sérans.— Ci de Chaumont-en-Vexin, arr. de Beau- vais. OISE. Feuille 31 : Rouen, S.-E. (PL. IL.) Station de Nucourt, ligne de Chars à Magny. Bartonien. — Sables et grès moyens niveau inférieur, Localité qui parait avoir fourni anciennement un cer- tain nombre d'espèces qui provenaient de la même couche que celle qui se montre au Fayel. Le gite co- quillier était situé dans une sablonnière ouverte au mi- lieu du hameau du Petit-Sérans. On trouvera quelquefois le nom de cette localité écrit : Serrans ou Sérames. Elle est actuellement inaccessible. Sermoise. — Ct* de Braisne, arr. de Soissons. AISNE. Feuille 33: Soissons, N.-E. Station de Ciry-Sermoise, ligne de Soissons à Reims Fismes. Quelques espèces sparnaciennes et yprésiennes y ont été mentionnées; les premières proviennent des couches de glaises et de lignites entamées par la route de Sois- sons à Reims et qui se montraient fossilifères près du moulin de Ruprée, à peu près à mi-chemin de Billy-sur- Aisne à Sermoise. Les secondes quelques points au S. du village en montant de celui-ci au signal de la ferme Saint-Jean. Ces gisements sont aujourd’hui inaccessibles. Silly-la-Poterie. — Ct*” de Neuilly-Saint-Front, arr. de Château-Thierry. AISNE. #— Feuille 33 : Soissons, S.-0. (PI. VII, fig. 3.) Station de Silly-la-Poterie, ligne de la Ferté-Milon à Villers-Cotterets. Yprésien. — Argiles paniséliennes. Lutétien. — Calcaire grossier inférieur et moyen. se montraient en | LE NATURALISTE | CE NE RO ER PR GA SR RER ET AE be à Intéressante localité où les argiles paniséliennes se- montrent sur une épaisseur de 10 mètres environ. On y rencontre quelques belles empreintes végétales et du lignite. Le calcaire grossier en bancs bouleversés est repré- senté par la glauconie grossière dit « Pain de Prussien ». et par les bancs inférieurs à gros bivalves ; on y trouve les dents de squales assez abondantes. La glaisière est. située dans la forêt, à 500 mètres au N. de la station du chemin de fer, au lieu dit « le Fond-de-Hautoisal »; il suf- fit pour s'y rendre de suivre la petite voie ferrée qui passe au pied de la forêt, en longeant la ligne du che- min de fer, qu’elle rejoint au passage à niveau de la gare. Cette voie ferrée va de la glaisière au Port-aux- Perches. Sinceny. — Ct* de Chauny, arr. de Laon. AISNE. =—> Feuille 22 : Laon, S.-E. Station de Sinceny, ligne de Laon et Anizy-Pinon à Chauny. à Sparnacien. — Sables supérieurs aux lignites. La position stratégraphique des sables de Sinceny a donné lieu à de longues discussions. Il est admis au- jourd'hui que ces sables occupent le sommet de l'étage des lignites. ; C’est ce que montre la fig. 4 repré- sentant d'après M. G. Dollfus, la coupe générale de l’escarpement de Sinceny. Les couches 1, 2 et 3 de cette coupe: étaient visibles dans une carrière située en contre-bas et à l'O. du village, dans la prairie qui fait face à la rivière d'Oise. ; t.v. Terre végétale. 6. Sables de Cuise. 5. Sables de Sinceny. 4. Lignites du Soissonnais. 3. Marne de Rilly. 2. Sables de Bracheux. 1. Craie blanche sénonienne. Fig, 4. Coupe de l’escarpement de Synceny (d'après Dorrrus). La partie supérieure de cette coupe comportait les dé- tails suivants relevés par M. Leriche. (Ann. soc. géol. du Nord, t. XXVIII, 1889.) t.v. Terre végétale. T. Argile à Ost. Bellovacensis et O. sparnacensis..... 0 40 6. Sable en lits irréguliers avec galets................ 1 00 5. Falun coquillier.......... 289200 m000avobus fa0p2pb0 80 0 80 4. Sable coquillier, vert jaunätre avec lits de fossiles... 0 50 3: MEalUnWeT OSSI EEE EEE CCE RCE LLEECIEE B0oSbaoboo 0 70 2. Sable fin, blanc jaunâtre, sans fossiles.............. 0 40 AMWFalun ibaseNnvisible EP REE EEE LE EE CC CERE Eee 0 60 Ces différentes formations pouvaient être observées, il y a quelques années encore, dans une petite carrière abandonnée au fond d'un verger, où il n’est plus pos- sible de pénétrer. Ces sables fossilifères présentant quelques espèces absolument particulières à cette localité, nous citerons : Mactra Lamberti, Desh.; Meretrix saincenyensis, Desh.; Cyrena Lamberti, Desh. ; C. Heberti, Desh.; C., saincenyensis, Desh.; Mysia saincenyensis, Desh. ; Faunus ornatus, Desh.; F rissoinæformis, Coss. C'est à tort que Deshayes et quelques auteurs ont écrit : Sainceny. en .-H. FRITEL. LE NATURALISTE 199 RECTIFICATION Aproposdel'article paru dansle n° 514, 1°"août1908, du « Naturaliste », sur le Gryptococcus quitulatus, M. Gruvel nous adresse une énergique et légitime réclamation. Cet article, qui date, de plus de dix ans, avait été, en effet, retiré, depuis fort longtemps, par son auteur. Son apparition est due à une grave erreur de notre imprimeur, que nous ne pouvons guère nous expli- quer. Nous exprimons à M. Gruvel tous nos regrets etnos excuses les plus vives et prions nos lecteurs de considérer l’article en question comme nul et non avenu. LA RÉDACTION. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères du groupe des MALACHIDES (1) G. Ebacus, Erichs. 1. Collaris, Erichs, Muls., loc., cit., 5, p. 223. Larve blanchätre avec taches. Lichtenstein, Am. Soc. ent. Fr.,1875, Bull. p. 105. Corps peut, mou, charnu, blanc de lait, teinté de ta- ches rouges, avec ligne médiane de même couleur. C’est tout ce qu'en dit l’auteur qui ne mentionne même pas la forme du segment anal. On trouve ces larves légèrement enfouies dans le sable vivant en parasites dans les colonies d’un perit fouisseur du genre Passalæcus : avec les larves on trouve l’adulte, ce qui tendrait à démontrer que les éclosions de l'espèce seraient successives et non simultanées ; on prend ici l’adulte dans les jardins, nous l'avons aussi trouvé en juillet à la vallée des Ayes, près de Briançon. À l'égard d’un autre Ebacus, le Thoracicus, Olv., rien n’est venu jusqu'ici confirmer les relations qui ont sem- blé exister entre lui et les nids de Chalicodoma muraria, relations mentionnées aux Annales de la Soc. ent. de France (Bedel, 1872, p.21). Û Cette espèce est commune ici en juin sur les fleurs de ronce, sur le branchage de l’aulne et de divers autres arbres. G. Autholinus, Rey. 1. Amictus, Erichs, Muls., loc. cit., 5, p. 169. Larve rouge vif, styles droits coniques. Xambeu, 6e mémoire, 1894, p. 129. Longueur, 3 millim. ; largeur, Omm5 à Ormg, Corps linéaire, charnu, rouge vif, finement chagriné, couvert de courtes soies duveteuses, à région postérieure bifide; tête petite, cornée, ligne médiane bifurquée et blanchâtre, palpes maxillaires un peu arqués en dedans, l’article basilaire très allongé; menton très accentué, article terminal antennaire accolé à un article supplé- mentaire assez développé qui le fait ainsi paraître bifide; ocelles au nombre de quatre ; premier segment thora- cique rougeûtre avec court duvet roussâtre, deuxième et (1) Voir le Naturaliste, n° 515. troisième d’un beau rougeâtre, diversement incisés, segments 2bdominaux d’un rouge vif avec court duvet soyeux et favéole latérale, le dernier atténué blanc rou- geâtre, prolongé par deux courts styles droits, coniques; mamelon pseudopode court. Provenant d’une génération pondue en juillet, cette larve vit à 1.500 mètres d'altitude et au-dessus. dans les forêts, dans le fouillis des feuilles aciculaires de pin et de sapin accumulées contre la base des troncs des gros conifères, dans ce milieu souvent infesté de végétations cryptogamiques où grouillent vers, larves, myriapodes, jeunes mollusques, toutes proies dont elle se nourrit : elle passe l’hiver à l'abri sous ce manteau de feuilles, reprend de son activité aux beaux jours; aussi en mai, à sa complète expansion, elle se tisse entre deux feuilles un léger couvert où elle se transforme. Nymphe, longueur, 3 millim.; largeur, 1 millim. Corps oblong, charnu, un peu arqué, rouge carmin, à extrémités plus claires, couvert de cils brunâtres, à ré- gion postérieure atténuée et bifide ; tète affaissée, cils diversement implantés sur les organes buccaux, bords du premier segment thoracique relevés et ciliés, seg- ments abdominaux avec rangée transverse de cils roux, neuvième prolongé par deux courtes épines brunâtres divergentes. La nymphe repose dans sa loge sur la région dorsale, elle peut imprimer de légers mouvements à ses segments abdominaux; la phase nymphale dure de quinze à vingt jours. Adulte. — Sur le revers oriental du Canigou, à partir de 1.500 mètres, n’est pas rare; aux premiers rayons du soleil levant, il quitte son abri pour se lancer dans l’es- pace, mais d’un vol bas et de courte durée ; sa capture est facile ; c’est en mai ainsi qu'en juin qu'a lieu son apparition. 2. Aut. Lateralis, Erichs, Muls., loc. cit., 3, p. 162. Larve rose pâle, styles coniques, un peu arqués. Perris, ins. pin, marit. 1853, p. 199, fig, 254-259. Longueur, # millimètres; largeur, 1 millimètres. Corps linéaire, charnu, couvert d’une villosité rous- sâtre ; tête noirâtre, ligne médiane obsolète; mandibules à pointe acérée avec deux petites dents au dessous, troisième article antennaire à bout coupé en biseau, quatre ocelles; premier segment thoracique rose pâle légèrement vineux avec tache linéaire noire, deuxième et troisième avec taches en forme de virgules ; segment anal noirâtre, corné, échancré, prolongé par deux poin- tes coniques un peu arquées en dedans. Cette larve vit sous les écorces des jeunes pins morts des larves du Tomicus bidens et d’autres larves subcor- ticoles : arrivée à sa complète expansion, elle se mé- nage une loge au fond d’une galerie et s’y transforme. Nymphe. — Corps de couleur rosée, garni de poils sur le vertex, le pourtour du premier segment thoracique et les flancs; segment anal prolongé par deux longues papilles un peu divergentes. La nymphose dure de douze à quinze jours. Adulte. — Son apparition a lieu en mai et en juin; on le prend un peu partout, même dans nos habita- tions. Genre Axinotarsus, Mots. 4. Pulicarius, Fab. Mulsant, loc. cit.,2, p. 120. Larve rose vineux ; styles relevés. Perris, Larves 1877, p. 192, fig. 220, 227. Longueur, 4 à 5 millimètres; largeur, 1 à 2 millimètres. 200 LE NATURALISTE Corps sublinéaire, charnu, atténué vers les deux extrémités, rose vineux livide avec pubescence pâle et longs poils sur la tête et sur le segment anal qui se termine par deux styles en forme de crochet; tête noire, mandibules à pointe noire, avec .deux dents en dessous, antennes rétractiles, quatre ocelles; premier segment thoracique avec taches noîrâtres linéaires et transverses et en arc de cercle, deuxième et troisième avec taches en forme de virgule, segment amal noirâtre, corné, échancré, prolongé par deux pointes noires, droites, puis relevées en forme de crochet. Cette larve vit sous les écorces ou dans les troncs de chêne, de châtaignier ou d’autres essences des diverses arves lignivores qui rongent ces bois ; c’est dans ce mi- lien même qu'elle subit sa transformation. Nymphe. — Corps rose, couvert de longs poils, en par- ticulier sur le segment anal lequel se prolonge par deux papilles tubulées et ciliées, le dessous est très éparsement cilié. La phase nymphale dure une quinzaine de jours. Adulte. — Au printemps, sur les bords des propriétés, des chemins, des prairies, n’est pas rare le long des tiges herbacées, monte sur les épillets des graminées, arrache le filet des étamines puis le ronge ainsi que l’anthère, qu’elle maintient entre ses mandibules au moyen de ses tarses antérieurs : — en avril 1871, durant notre capti- vité à Coblentz, nous avons été témoin d’un fait pareil par deux fois différentes. Genre Malachius, Fab. 1. OEneus, Linné, Muls., loc. cit., 10, p. 76. Rose vinenx, styles coniques un peu arqués. Larve, Perris, Ann. Soc. ent. Fr. 1852, p. 591, pl. 45, n° 1 à 8. Longueur, 12 millimètres ; largeur, 3 millimètres. Corps linéaire, rose pâle, légèrement vineux, couvert de courts poils roussâtres plus longs à l’extremité posté- rieure qui est bifide; tête ferrugineuse finement ponctuée avec fossettes longitudinales, mandibules pointues avec deux dents au-dessous de la pointe, organes buccaux roux, les articulations pâles; premier segment thora- are marqué d'un trait linéaire ferrugineux, coupé par un trait pâle avec tache latérale ferrugineuse arquée et en forme de virgule renversée aux deuxième et troi- sièrie ; segment anal ferrugineux, corné, prolongé par deux styles coniques, ciliés, un peu arqués, à bout bru- nâtre. On trouve cette larve dans les chaumes, partout où des amas de végétaux offrent un refuge aux diverses larves dont elle se nourrit ; c’est dans ce milieu même qu’elle se transforme. Nymphe. — Corps de couleur rosé, garni de poils épars sur la tête, sur la région thoracique et sur les flancs; segment anal prolongé par deux longues papilles un peu divergentes. Adulte. — Le long des tiges des graminées, sur les épis des blés dont il dévore les étamines, sur les arbus- tes aussi, stationne l’adulte, ennombre, eu mai et en juin. 2. M. Inornatus, Kust, Muls., loc. cit., 17. p,110. Rougeûâtre, à taches noires; styles peu arqués. Larve, Xambeu, 2° mémoire, 1892, p. 44. Longueur, 6 millimètres ; largeur, 4 millimètres 5. Brune et velue à son jeune âge, la larve prend une teinte de plus en plus rougeâtre, se dépouille d’une partie de ses poils. À sa complète expansion, le corps est allongé, rou- | geâtre, marbré de taches noires, pubescent de gris; tête déclive, brunâtre, ligne médiane claire, ridée, mandi- bules à bout faiblement bidenté; ocelles cinq à six points cornés, brun clair, autour d’une protubérance noire; segments thoraciques rougeâtres, marbrés de taches sous-cutanées brunes, segments abdominaux avec longs poils latéraux, bruns, marqués de chaque côté de la ligne médiane d’une tache brune, d’une impression transverse, d’une tache à fond pâle, de deux légères fossettes, huitième avec les deux fossettes seulement, neuvième noir, corné, prolongé par deux styles rougeà- tres, à pointe noire peu recourbée en dedans. La larve est carnassière, elle vit des vers et des larves lignivores qui rongent le dessous des écorces du géné- vrier, du hêtre, où elle recherche celles du Xestobium plumbeum ; quand ces larves subcorticoles entrent dans l’aubier pour y subir leur métamorphose, elle les y poursuit; fin mai, elle se faconne une loge soit sous l’écorce, soit au milieu des détritus de ses victimes ou bien encore au fond d’une galerie et s’y transforme. Nymphe. — Longueur, 4 millimètres 5, ; largeur, 2 mil- limètres. ÿ Corps linéaire, charnu, rouge rosé, pointillé ridé avec longs poils roux; tête petite, affaissée, premier segment thoracique grand, deuxième à milieu incisé, troisième canaliculé; segments abdominaux transversalement ridés, segment anal prolongé par deux styles membra- neux à pointe rougeûtre et divergente. Dans sa loge, la nymphe repose sur la région dorsale, elle se défend par des mouvements répétés de ses seg- ments abdominaux ; la phase nymphale dure de dix à douze jours. Adulte. — Carnassier comme sa larve, son apparition a lieu en mai, elle se continue en juin et en juillet; on le trouve sur les graminées et sur les fleurs où il est souvent aux prises avec d’autres insectes qui, comme lui visitent les corolles ; particulier à la haute montagne, on le prend dans nos contrées, au Canigou, jusqu'à 2.000 mètres d'altitude. 3. M. Marginellus, Oliv. Muls., loc., cit. 2, p. 43. Blanc rougeûtre ; styles arqués. Larve. Perris, ins. pin, marit. supp. 1861, p. 201, fig., 564-571. Longueur, 7 à 8 millimètres; largeur, 2 à 3 millimètres. Corps linéaire, charnu, blanc un peu rougeâtre, cou- vert de poils roussâtres; tête testacée, mandibules à pointe noire avecdents en dessous, ocelles au nombre de cinq, trois en première ligne, deux en deuxième, de couleur roussâtre appuyés sur un fond noirâtre ; lignes et traits du premier segment thoracique testacé pâle, les latérales en forme de chevron ; segment analavec plaque testacée, cornée, prolongé par deux styles pointus et arqués en forme de crochet. La larve vit sous les écorces de pin, des troncs, des branches mortes, dans l’intérieur aussi des tiges de la ronce où elle poursuit, pour s’en nourrir, les larves qui habitent dans ce milieu ainsi que les vers des Hymé- noptères ; elle passe d’une galerie à l’autre en s’ouvrant un passage à l’aide de ses fortes mandibules; en mai, à son complet développement, au fond de la galerie de la dernière victime dont elle s’estrepue, elle se faconne une loge dans laquelle aura lieu sa transformation, mais en ménageant au préalable le passage de sortie de l’adulte. Nymphe. Corps un peu rosé couvert de poils épars, prolongé par deux longues papilles divergentes ciliées. LE NATURALISTE 201 La nymphe est douée de vifs mouvements défensifs, sa phase commencée en avril dure une quinzaïne de jours. Adulte. — On le trouve en juin sur les tiges des plantes ainsi que sur les fleurs. 4. M. Bipustulatus, Linné, Muls. loc. cit., 12, p. 88. Rougeâtre ; styles arques. Larve. Heeger. Nat. gestch, ins., 1853, p. 315, pl. 3. En mai et en juin a lieu l’accouplement des deux sexes, puis la femelle dépose sa ponte qui se compose d’un certain nombre d'œufs longs de0 millim.8,du diamètre de Omillim. 2, decouleur rougeûtre pâle,subeylindriqnes, lisses, à pôles arrondis, à coquilles peu consistante ; quinze à vingt jours après éclôt la jeune larve dont la croissance est rapide. Larve. — Longueur 10 millimètres. Corps charnu, rouge brunâtre, couvert d'un court duvet jaunâtre ; tête brune, noirâtre ; mandibules à bout bidenté, noirâtre, avec deux dents en dessous; trois celles disposés en triangle ; segments thoraciques avec plaques noïrâtres ; segments abdominaux avec bourrelet latéral ; seyment anal prolongé par deux pointes arquées en dedans. Sous les écorces, dans l'intérieur des ronces, des tiges fistuleuses, vit cette larve, se nourrissant des vers, larves et nymphes qui habitent dans ce milieu; fin mai, arri- vée à la veille de sa transformation, au fond du réduit qu’elle occupe, elle se ménage une loge dont elle lisse les paroïs etoù elle se nymphose. Nymphe. — Longueur, 8 millimètres ; largeur, # mil- limètres. 3 Corps ovalaire, mou, rougeûtre clair, à extrémité plus pâle ; segment anal prolongé par deux longues apophy- ses ciliées. La phase nymphale dure de douze à quinze jours. Adulte, paraît en mai et en juin, fréquente les fleurs des ombellifères, aussi les tiges florales des graminées et des céréales. 5. M. Lusitanicus, Erichs, Muls., loc. cit. 13, p. 93. Rougeâtre vineux ; styles forts, arqués. Larve, Xambeu, Mél. ent. 1901, 1, p. 33. Longueur, 12 à 15 millimètres; largeur, 3 millimètres. Corps charnu, rougeâtre vineux, couvert de longs poils; tête petite, cornée, mandibules noires, fortes, arquées, à boùt denté; ocelles cinq en deux rangées; premier segment thoracique rougeâtre, deuxième et troisième tachés de vineux; segments abdominaux nuancés de vineux etde blanchâtre ; segment anal armé de deux fortes épines arquées. La larve vit dans les tiges du Rhaphanus raphanistrum, habitées par la larve d’un petit Coléoptère Longicorne, le Cartallum ebulinum, dont nous avons fait connaître la vie évolutive dans les Annales de la Société agricole dzs Pyrénées Orientales (1893, p. 46, 51). Au fond du réduit fistuleux, la larve subit sa transformation nymphale. Adulte. — Vole bien, fréquente en maï et en juin les fleurs de ravenelle et autres. 6. M. Parilis, Erichs, Muls., loc. cit., 4, p. 51. Rougeâtre vineuæ ; styles courts. Ponte, Xambeu, 11e mémoire, 1891, 5, p. #9. Dans le cours de la belle saison, en plaine comme en coteau, même en moyenne montagne, a lieu l’accouple- ment, puis, aussitôt après, la ponte; la femelle recherche le dessous des écorces des vieux bois habités par des larves subcorticoles, dans les interstices, dépose, en les éparpillant, une trentaine d'œufs à l’aide de son oviducte allongé, lancéolé, biarticulé, à pointe bifide: leur éclo- sion a lieu une quinzaine de jours après. Œuf. — Longueur, 1 millim. 3 ; diamètre, 0 millim. 8. Oblong, allongé, jaunâtre, finement pointillé ridé, à pôles arrondis, à coquille peu résistante. Œuf proportionné à la taille de la mère, donnant nais- sance à une jeune larve agile. Larve, 6e Mémoire, 1894, p. 69. Corps allongé, charnu, rougeâtre vineux, blanchâtre en dessous, couvert de longs poils roux; tête petite, rougeâtre, ponctuée et chagrinée ; ligne médiane brune, lisière frontale échancrée, biponctuée, mandipules à bout noir et denté; premier article antennaire faible- ment dilaté ; ocelles au nombre de cinq, ceux de la pre- mière rangée petits, gros à la deuxième; premier seg- ment thoracique rougeâtre, transversalement strié, deuxième et troisième rougeâtre vineux, striés avec taches carminées, segments abdominaux vineux, avec taches blanches de chaque côté de la ligne médiane et deux latérales carminées ; segment anal arrondi, prolongé par deux courts styles noirs, ciliés, arqués en dedans. Cette larve vit des vers et des larves qui grouillent sous les écorces, poursuivant les larves de Coléoptères dans leurs galeries, attaquant les vers d’'Hymenoptères dans leurs cellules, ne dédaignant pas les nymphes ; mi- mai, à sa complète expansion, elle prépare le berceau de la future nymphe, faconne à cet effet une loge dont elle revêt les parois d’une très légère couche agglutina- tive, puis se transforme. Nymphe. — Long.,8 millimètres; larg., 2 millimètres. Corps grêle, allongé, un peu arqué, d’un beau jaune orangé, garni de longues soies rousses ; tête un peu déclive, segments abdominaux ridés, ligne médiane sombre, neuvième eflilé, membraneux prolongé en dessus par deux longs styles ciliés à bout convergent, en dessous par deux apophyses coniques. Nymphe agile, douée de mouvements très vifs ; la phase nymphale dure de douze à quinze jours, puis l’adulte se dégage de ses langes et apparaît au dehors. Adulte. — N'est pas rare en juin ainsi qu’en juillet sur nos coteaux roussillonnais, sur les fleurs de ciste et autres, sur les graminées, sur les vieux bois : il est car- nassier comme la larve dont il est issu. À la suite des descriptions qui précèdent, nous place- rons deux espèces pour lesquelles le manque de détail ne nous a pas permis d'assigner une place parmi leurs congénères. M. dilaticornis, Germ, Muls. loc. cit., 18, p. 102. Nous ne connaissons pas la larve de ce Malachien, laquelle vit au détrimeut des larves d’un Longicorne du genre Exacentrus qui rongent les vieux bois de tilleul désagrégé : C’est dans un réduit dont les parois sont lisses qu’elle subit sa transformation nymphale. Nymphe.-- Xambeu, 11° Mémoire, 1902, 3, p. 65. Longueur 7 millimètres; largeur 2 millimètres. 5. Corps oblong, charnu, rougeâtre, couvert de courts cils roux; tête petite, arrondie, affaissée, deux courtes spinules près du bord postérieur du troisième segment thoracique ; segment anal prolongé par deux très courtes pointes à bout roussâtre. Dans son réduit, la nymphe repose sur la région dor- sale; la phase nymphale dure quinze jours, de mi-avril aux premiers jours de mai. Adulte. — C'est une espèce peu répandue qui paraît durant la belle saison. s r < 202 LE NATURALISTE M. Viridis, Fab. Muls., loc. cit. 14, p. 98. Accouplement. — Goureau (Ann. Soc. ent. Fr. 1839, p. 550) donne dans un style imagé des traits de mœurs de cette espèce au point de vue durapprochement des deux sexes. « Les préludes, dit cet auteur, se passent sur une feuille de chêne ou de coudrier, le mâle se place près de sa femelle, mais celle-ci résiste en se déplaçant, le mâle la suit jusqu'à ce qu’elle s'arrête, alors cesse la pour- suite et commencent les actes préparatoires très longs à Jasuite desquels a lieu la copulation. » La larve de cette espèce est parasite de larves de Lon- gicornes; elle se transforme sous les écorces des vieux saules, des tuteurs. ï Adulte, parait en mai, aussi en juin ; on le trouve sur les fleurs, sur les tiges des graminées où il poursuit les petits insectes dont il se repaïit. G. Apolochrus, Erichs. 1. Flavolimbatus, Muls. loc. cit., 1, p. 437. Corps blanc jaunûâtre; styles redressés en crochet. Larve. — Mulsant, Ann. Soc. lin. Lyon, 1883, p. 437. Longueur, 7 à 8 millimètres ; largeur, 2 millimètres. Corps allongé, charnu, blanc jaunâtre, couvert de poils roux inégaux; tête noire, ponctuée, mandibules fortes arquées, à bout noir et bidenté, avec rainurelle de séparation ; quatre ocelles globuleux, ferruginenx; seg- ments thoraciques blanchâtres, le premier avec trois bourrelets, le médian taché de brun, les latéraux avec tache en forme de lunule, les deuxième et troisième avec deux taches brunes latérales; les deux derniers segments abdominaux divisés en trois lobes avec poils d’un jaune clair ; le segment anal prolongé par deux crochets recourbés, tarses en forme de crochet armé à leur base d’une petite dent. Larve carnassière, recherche, pour s’en nourrir, les larves, aussi les animalcules divers qui grouillent sous les fagots, sous les amas de tiges desséchées couchées sur les bords des marais, des étangs: son allure est très vive ; elle se transforme en avril. Rôle actif du groupe. Dans l’ensemble harmonique dévolu à chaque groupe d'insectes, le rôle attribué aux larves connues des espèces composant la section des Malachides, consiste, pour une pette partie à faire disparaître à leur profit des matières sans emploi, pour une autre partie à débarrasser des habitants qui les rongent, les vieux bois, les divers. vé- gétaux par eux attaqués; leur rôle est négligeable et leur utilité plus ou moins contestable ; certains, à l’état adulte, ont bien été accusés de ronger les anthères des blés, les étamines des graminées, mais cela sans causer des dommages appréciables, étant donné leur petit nombre. j Capitaine XAMBEU, LES PYROPES DES ANCIENS Comme le mot l'indique en grec, les Pyropes étaient des bijoux, formés d’or incrusté de pierres rouges, ayant l'aspect d’une braise incandescente (pur-ops). Quelles étaient ces pierreries d’un rouge de feu foncé ? Etaient-ce des rubis, des émaux, des grenats, ou autre chose? En effet, on fabriquait déjà des émaux en Orient, | bien des siècles avant Jésus-Christ. C’est ainsi qu'Ho- mère en parle, ainsi que le prophète Ozéchiel, du temps de Nabuchodonosor, 600 ans avant notre ère. Du reste, on en trouvait, même en Gaule, sur les bijoux gaulois. Nous allons voir que, contrairement à ce que l’on pen- sait, les Pyropes que nous connaissons ne renferment pas d'émaux, mais des lames de verre rouge foncé ser- ües d’or, dans les parties plates, et de rubis cabochons, dans les parties arrondies, où les pierreries sont légère- ment saillantes. On sait qu’on appelle cabochons toutes les pierreries anciennes, qui étaient arrondies à leur surface avant que l’on eût découvert le moyen de les tailler à facettes, comme on le fait aujourd'hui : ce qui a l'avantage de leur donner un bien plus grand éclat, en leur permettant de jeter des feux, suivant les divers angles sous lesquels on les regarde. Ces bijoux ont été généralement découverts dans les tombeaux de rois, datant des premiers temps de l'époque mérovingienne. C’est avec des Pyropes, en effet, que les Romains décoraient les armes, les baudriers, les cein- turons et autres objets analogues, qu'ils donnaient en cadeaux aux chefs barbares, qui sollicitaient leur alliance, tels que le jeune roi Théodoric des Ostrogoths, le roi du même nom des Wisigoths, le plus jeune des fils de Mérovée, le roi des Francs Childéric I®, père de Clovis, etc... C'’étaient des bijoux de ce genre que le roi Théodoric, devenu roi d'Italie à ‘son tour, donnait en cadeau au roi des Varnes et peut-être aussi à Clovis lui-même dont il avait épousé l’ainée des trois sœurs, Andaflède, pour solliciter leur alliance. Nous connaissons bien les Pyropes découverts dans les tombeaux de Childéric Ier, à Tournai, et du roi des Wisigoths Théodoric I#, sur les bords de la Barbuise, entre Méry-sur-Seine et Troyes : le premier, mort en 481, et le second, en 451, à la bataille des Champs Cata- launiques ou Mauriciens, livrée contre les Huns d’Attila. Il ne serait même pas impossible que les Pyropes du roi Childéric fussent les mêmes que celles qu'Aétius avait données au cousin de ce dernier, le plus jeune des fils de Mérovée, Clodebaud, lorsqu'il était venu à Rome solliciter, contre son frère Clodomir, l'appui et l'amitié du peuple romain, pendant l'hiver de 450 à 451. Ce qu'il y a de certain, c’est que plusieurs de ces lamelles de verre rouge foncé s’en étaient détachées, et que certaines pièces étaient brisées, notamment les amphisbènes, qui décoraient son baudrier ; on nomme ainsi les ornements à deux têtes de serpent héraldiques, tels qu'en avaient dont on a retrouvé les restes dans l'église de Saint-Ger- main-des-Prés, lors des fouilles qu'on y a faites au xvIi° siècle. | Les abeiïlles d’or, à ailes en lames de verre rouge rubis serties d’or, qui recouvraient le manteau de Chil- déric I‘ au nombre de beaucoup plus de 200, étaient aussi des Pyropes. Il y en avait de deux sortes, pour représenter les mâles et les femelles avortées, sous une forme héraldique indiquant déjà une antiquité lointaine. En effet, ce n’est pas du premier coup que l’en arrive à représenter si bien des animaux conventionnels, comme les abeilles du manteau royal et les amphisbenes de leurs baudriers. Nous savons d’ailleurs que tous les Barbares avaient des chefs et que les Francs avaient des rois, avant Faramond (dont le nom s’écrit comme Farabeuf, le bœuf de race, et a une racine analogue), le protecteur de race ou noble protecteur. Les noms de Farbot, Faruli, Faron, Faroute, Faramode, Burgondo- fare, etc., sont, en effet, des plus connus, et ne se sont jamais écrits avec un ph,comme on a eu le tort de le faire pour notre premier roi franc. On disait en latin Fara- mundus, et non pas Pharamo ; Faramode se traduit par l'orateur de race. sur leur baudrier les rois et les princes mérovingiens, nds de LE NATURALISTE Pour en revenir aux Pyropes, les lamelles de verre rouge, associées aux rubis cabochons, ont été découpées de facon à leur donner la forme très exacte de la mon- ture en or dans laquelle elles sont serties. Elles ont été collées, et non fondues, dans la mince feuille d’or qui leur sert de monture. On y a cherché en vain de vrais émaux,et on n'en a pas trouvé, bien qu'on ait dû en fabriquer de cette couleur, un peu plus tard; aussi croit-on que saint Eloi, sous le roi Dagobert, n'a pas fabriqué de vrais émaux. En tout cas, bien qu'ayant longtemps travaillé à Limoges dans sa jeunesse, il n’a pas fabriqué d’émaux de ce nom, qui remontent à plu- sieurs siècles après lui. Hildéric II, ainsi que ses frères les tétrarques Bur- gondes, qui fut le père de Cloviset le maître de la milice sous l’empereur Anthémius, les rois Gondench, Hildé- ric I®r et Gondicaire, ont dù tous recevoir des Pyropes, analogues à ceux que nous connaissons. Il en est de même des rois de Thuringe ou tout au moins d'Hermé- négolde, avec lequel le grand roi d'Italie Théodoric contracta une étroite alliance. En lui donnant sa fille avec des Pyropes, il en fait un tableau enchanteur : cette princesse parlait grec et latin, encore mieux que sa langue maternelle. On voit que les barbares se civili- saient rapidement et qu'ils étaient dignes de commander aux Romains dégénérés. On était loin du temps où ÂAlaric Ier réclamaic à Rome un tribut de poivre avec la même àpreté qu'il en réclamait de l'or et de l'argent. Décidément, ces gens-là aimaient les mets épicés. Déjà on avait vu les Lombhards faire la guerre aux Suèves ou aux Alamans, pour leur disputer des mines de sel gemme. Tous ces gens-là devaient avoir un furieux appé- tit. C’étaient d’ailleurs des géants, si l’on en croit ce que nous dit Sidoine Apollonaire, à propos des Lango- bards.| D’après Grégoire de Tours, ce nom leur avait été donné, en raison d’un curieux subterfuge qu'ils avaient employé pour chasser les Huns de la Pannonie. Ils avaient placé, derrière leurs cavaliers, une cavalerie nombreuse montée par des femmes à califourchon, en ramenant leurs longues chevelures en avant sur leurs joues, pour les nouer sous le menton, ce qui leur donnait l'aspect de cavaliers à barbe phénoménale ; de là leur nom d'hommes à longues barbes ou Langobards, d’où on a fait le nom de Lombards, qui ne veut pas dire armés de longues haches ni encore moins de hallebardes, comme on l’a traduit parfois à tort. Après tout, il n’y a pas de raison pour que cette traduction de Grégoire de Tours, leur contemporain, ne soit pas exacte. Il tenait lui-même ce renseignement de Fortunat, qui avait voyagé dans leur voisinage et ne les connaissait que trop. D: BouGox. LE SYNGAMUS TRACHEALIS Il m'a été adressé de Quincieux (Rhône), par M. L. Chasset-Perrier, membre de l'Association horticole lyonnaise, des vers trouvés dans le gros intestin d’un jeune poulet. Ces vers n'étaient autres que des Syngames de la trachée (Syngamus trachealis). Les œufs sont lisses, elliptiques, fermés à chaque extrémité par un opercule. La longueur de ce petit né- matode est de 4 à 5 millimètres chez le mâle. La femelle atteint parfois de 20 à 22 millimètres de longueur. Leur corps est mou, coloré en rouge vif par un liquide interposé entre les viscères. La bouche est large, sup- portée par une capsule creuse hémisphérique et chiti- 203 neuse, Cette capsule, dit Brocchi, porte en arrière six ou sept papilles coriacées, et a une épaisse bordure dé- coupée en six festons symétriques entourés par quatre lèvres membraneuses. - Le mâle a la tête élargie, obliquement tronquée, la queue terminée par une bourse membraneuse et soutenue par 12 ou 15 rayons égaux. Celle de la femelle est en coin allongé. ; C’est par sa bouche que la femelle est fixée sur la membrane muqueuse de la trachée. Le mâle, qui est constamment uni à la femelle et forme un angle avec elle, est fixé de la même manière, Il porte en outre deux spicules égaux contigus, très minces et très courts. C’est par la bourse membraneuse placée à l'extrémité de sa queue, qu'il se trouve uni à la femelle. La femelle est cylindrique; ses téguments, qui sont d’abord finement striés, deviennent ensuite unis et on ne voit plus les stries que dans la région cervicale. Le Syngamus trachealis qui habite la trachée des oiseaux est un hôte fatal aux volières et aux poulaillers. Il s'attaque en effet aux Faisans, aux Dindons, aux Poules et autres gallinacés. Son nom générique, dit Brehm, provient de ce que, dans la trachée d'oiseaux, très divers et notamment des oiseaux jeunes et débiles, où ces parasites habitent à l’état adulte, on trouve tou- jours le mâle et la femelle intimement réunis par paires. Ce parasite a été signalé dès 1799 par le D' Wissenthal, qui l’'observa à Baltimore (Etats-Unis). G. Montagu le vit aussi en Angleterre de 1806 à 1808. Depuis cette époque, le Syngamus trachealis a été observé assez souvent en France et en Angleterre. Il y a déjà quelques années, un grand nombre de jeunes Faisans ont succomhé en Angleterre, de cette maladie qui est connue sous le nom de bâillement (to-gape). Or a constaté, en effet, qu'un des symptômes les plus fréquents présentés par les oiseaux atteints de cette maladie, consiste en de nombreux bâillements accompagnés d’une extension du cou. Lorsque ces Syngames vivent en petit nombre dans le corps d’un oiseau, ils peuvent y être assez bien tolérés par leur hôte, mais s'ils s’y trouvent au contraire en grande quantité, ils y produisent une inflammation de toute la trachée, obstruent les voies respiratoires et occasionnent par ce fait même l’étouffement après de cruelies souffrances. M. Mégnin a observé tout particulièrement ce parasite et publié dans le Bulletin de la Société de biologie, 1880 et 881, une étude approfondie du Syngamus tra- chealis. Cet habile observateur, dit Brocchi, a constaté que les œufs se développent dans le corps de la femelle, et que souvent ils sont mis en liberté après la mort de celle-ci, qui se décompose à l’intérieur même du corps de l’oi- seau, et on en voit sortir les embryons qui sont anguilli- formes avec les téguments légèrement striés. Ces larves se développent quand elles sont placées à une tempéra- ture suffisamment élevée et humide. Lorsqu'on ratisse la membrane muqueuse des oiseaux atteints de cette maladie, on y recueille un nombre con- sidérable d'œufs ; mais ceux-ci sont vides, les embryons se sont échappés. Voici un des symptômes de la maladie facile à consta- ter et qui permet la propagation rapide de ce parasite. Les oiseaux atteints par le Syngamus trachealis re- “2e Top 204 LE NATURALISTE jettent au dehors,en même temps que leurs éxcréments, des Syngamus remplis d'œufs; les autres oiseaux qui sé trouvent dans le voisinage ne manquent pas de se pré- cipiter sur ces vers avec avidité et de les avaler, les con- fondant sans doute avec des larves de Tipules, dont cer- tains oiseaux se montrent très friands, notamment les Faisans. Si l’on se rend compte que des œufs peuvent égale- ment être rejetés dans les mêmes conditions et repris par des oiseaux sains, on s’expliquera alors facilement combien cette affection peut se propager rapidement. Il est donc de toute utilité d'y remédier dès que l’on constate que les volailles qu’on possède sont atteintes de cette affection. D’après Brocchi, on emploie, en Angleterre, contre ce Syngame, un système devenu tout à fait populaire. Ce svstème, très simple et facile à pratiquer, consiste tout simplement à faire tremper ,avant que de le donner aux oiseaux, le grain qui leur est destiné dans de l’urine. Il est vraisemblable que les émanations ammoniacales produites par l'urine agissent alors comme insecticide. Lorsque la maladie à pris une grande extension, il faut empêcher les vases qui reçoivent la nourriture des oiseaux d'être souillés par leurs excréments et leurs déjections. Certains éleveurs ont la coutume, que je m'empresse de dire très mauvaise, de jeter les cadavres des oiseaux dans des tas de vers de farine, sous prétexte d’engraisser ceux-ci. Un tel usage ne peut être que nuisible ; il peut, en effet, répandre, avec les cadavres d'oiseaux infectés, les œufs de Syngames qui peuvent fort bien se développer dans ces amas humides et chauds, et fournir à l'occa- sion, au ver parasitaire, un moyen de parvenir dans le corps des oiseaux par l'intermédiaire de leur nour- riture. Le meilleur procédé, à mon avis, est celui qu'employa M. Mégnin, en 1877-1878, pour guérir les Faisans des réserves de Fontainebleau, qui étaient atteints par ce parasite, et que voici : On nourrissait les oiseaux avec une pâtée composée de jaunes d'œufs, de cœur de bœuf bouilli, de mieltes de pain rassis et de feuilles d’orties ; le tout étant bien mêlé et pilé, on y ajoutait une gousse d’ail pilée pour dix jeunes Faisans, qui semblaient aimer beaucoup cette nourriture. Il arrive quelquefois que les Faisans refusent la patée à l'ail, on peut alors ajouter à la pâtée de la poudre d’assa fœtida et de gentiane (4 demi-gramme de poudre pour chaque oiseau). Comme boisson on donnera : salicylate de soude, 1 gr. 50 ; eau distillée, 150 grammes, pour une douzaine de Faisans. Il faut aussi avoir soin d'isoler les oiseaux malades, de désinfecter le sol des réserves, etc. PAUL NOEL. LES MAMMIFÉRES DU MARSC La faune du Maroc est relativement peu connue, et il y aura des remarques fort intéressantes à faire pour les naturalistes qui pourront y pénétrer, à la suite de nos fonctionnaires ou de nos soldats. j Elle doit se rapprocher évidemment beaucoup de celle de l'Algérie et de l'Espagne. Singes. — Le Magot, qui récemment existaiten Algérie (Pithecus innuus), ne paraît pas habiter le Maroc, bien qu'on le trouve à l’état demi-sauvage à Gibraltar. Cheiroptères. — Sans doute les mêmes espèces qu’en Algérie et en Espagne doivent vivre au Maroc. Aux envi- rons d’Igli,le Dr Romary a trouvé une espèce qui a «une arrête sur le nez » (?). Carnassiers. — Le Lion de Barbarie existe dans cer- taines parties de la contrée, surtout dans le Riïff. C'est le lion de l'Atlas ou lion de Numidie qui est en voie de disparition rapide. La Panthère (Léopardus antiquorum) abonde dans plusieurs districts, particulièrement dans le Riff. C'est la Panthère d'Afrique ou Léopard. Les anciens distinguaient les deux sortes d'animaux; , il est possible qu'il existe deux variétés distinctes, se distinguant par la couleur, le nombre de vertèbres cau- dales (28 pour le Léopard, 22 pour la Panthère, quoique, d'après Bomhonnel, le caractère soit assez variable, même pour l’Algérie.) Le Serval, chat tigre des fourreurs, doit exister au Maroc, mais je ne connais aucun fait me permettant de l’affirmer. (Serval Galéopardus.) Il en est de même du chat de Libye (chat ganté, F. maniculatus), du Felis Margarita de Loche. Le sous-genre Lynx est peut-être représenté par le Lynx vulgaris, le Lynx parde (L. Pardinas). plus petit, que l’on appelle Lobor Serval et le Caracal ou Lynx à oreilles noires (Lynx Melanotis.) Même chose pour le Guépard ou Once des Algériens (Cynofetis guttata), Lesson, Cynailurus guttatus Herm. Félis pubata, Erxhb. Son habitat doit se limiter au sud de l’Attlas. On le retrouve au Sénégal. Le Fennec (Canis Zerda où Fenecus Brucei).Le Zerda des Maures doit être commun dans la région déser- tique, mais là seulement, en particulier aux environs d'Igli, où il se nourrit de rats, d'oiseaux, de lézards, de sauterelles. Le Loup peut exister. Il a été cité en Algérie par l'abbé Poiret, mais sans doute à tort. En tout cas il existe en Espagne. Le Chacal ordinaire (Canisaureus) (Dib des Arabes) pullule au Maroc. Il est rare dans les environs d’Igli. Dans le Sud, il est vraisemblablement représenté par une autre forme très voisine, le chacal du Sénégal (Canis antheus), plus haut sur pattes que le premier et au museau plus effilé. C’est un animal des steppes. Les hyènes (Debôû des Arabes) existent en grand nom- bre aux environs de Tanger et dans le Nord: elles sont rares dans la région d’Igli. Les espèces de Renards qui doivent exister au Maroc sont : le Renard doré (Vulpes niloticus, Lesson) qui se rapproche beaucoup du renard d'Europe, maïs qui est plus petit et possède une plus belle fourrure. Le Vulpes Algeriensis de Loche est une variété qui habite le Tell algérien, ressemble plus au Renard d'Europe. Il est pro- bable qu’il doit se trouver au Maroc des variétés analo- gues, Dans la région saharienne, on rencontrera probable- ment le Vulpes famelicus, à teinte plus uniforme, gris ardoisé très clair et très doux. Il est possible que ces animaux aïent des mœurs fort différentes du Renard d'Europe. On sait par exemple que le Renard d'Égypte vit toute l’année en plein air, tandis que la femelle seule fait un couloir aboutissant , LE NATURALISTE 205 à une excavation où elle nourrit ses petits et où il n’y à ni maire (antichambre observatoire), ni fosse garde- manger avec ses deux entrées, ni acail ou donjon. Chien. — Les deux espèces de chiens communes au Maroc sont : le chien de garde Kabyle et le lévrier de chasse ou Sloughi. Elles sont trop connues pour qu'il y ait lieu d’insister sur leur histoire. Viveridés. — On doit trouver au Maroc : La Man- gouste Jehneumon (Herpestesp Numidicus), la Mangouste melon (H. Widoringtonii) ou Melonaillos des Espagnols, La Genette de Barbarie, quelquefois appelée à tort Raton, la Genette ordinaire qui se trouve aussi en Espagne (Genetta vulgaris), la Genette pâle du Sénégal, la Ge- nette de Bonaparte, mais non la Civette (Vivera Civeita) du Soudan et d’ Égypte. Mustelidés. — Cette famille doit être représentée, peut-être par le Blaireau, mais beaucoup plus sûrement par la Loutre (Lutra vulgaris) qu’on trouve en Espagne. Le Putois (Fœtorius putorius), le Putois Boccamel, qui remplace l'hermine dans le sud de l’Europe, en Italie en particulier. La Belette de Numidie (Putorius subpal- matus), la Zorille libyque (Zorilla libica) variété, de la Zorille variée (Z. variegata), qui existe en Algérie. Il est peu probable que l’on y découvre le furet sauvage, qui n'a jamais été rencontré en liberté en Algérie, bien que la Barbarie passe pour son pays d’origine. Les Romains l’appelaient, en effet, le chat d'Afrique. L'Ours existe encore au Maroc. En Algérie il a existé, non seulement à l'époque romaine, mais encore jusqu'au xIx® siècle. Le Jardin des Plantes de Marseille en a possédé un envoyé par le Sultan du Maroc {Loche 1867). Ce Sont sans doute les mêmes que l’Ours des Pyrénées. Bourguignat en a trouvé six espèces qui vivaient en Algérie à l’époque quaternaire. Éléphant. — Les espèces quaternaires ont été fort nombreuses en Algérie (Elephas Meridionalis, Atlanticus, Jolensis Militensis, et l’une d’elles a survécu jusqu'aux époques historiques. L'éléphant a été gravé sur les rochers du Sous, près de Ouadi-Dhraa, vers le 27°45' et 29015 lat. Net 1103’ et 13915 de long. O. Le rabbin Mardoché a pris des estam- pes de ces gravures. Elles sont l’œuvre non de Portugais, de Romains ou de Phéniciens, mais de populations préhistoriques qui ont vu l'éléphant vivant. L'une de ces gravures représente un de ces animaux en arrêt, la trompe menacante,la queue horizontale, dans l'attitude parfaite d’un éléphant attaqué, et que l’artiste a certai- nement observé. Nous savons, d’après Pline, que les éléphants étaient très abondants aux environs de Salé, de Tanger et de l’'Oued Guir. Les Romains ont certainement chassé l'éléphant le Deren. Rhinocéros. — 11 w’existe plus au Maroc, mais on le trouve gravé sur certains rochers, relevés par le rabbin Mardoché. Il est à remarquer que ce: Rhinocéros a deux cornes, comme le Rhinoceros Africanus de Cuvier. Il possède, d’après la figure, des traits qui peuvent repré- senter les plis du cuir. Or, des deux espèces à deux cornes décrites par Cuvier, le Rhinocéros Samatrensis possède ces plis; d’ailleurs la forme de la deuxième corne est tout à fait particulière, très large; nous serions donc la en présence d’une espèce non décrite et disparue. grands fourrés. On l'élèverait, parait-il, dans les écuries pour détourner les mauvais esprits des chevaux et les faire entrer dans l'animal impur. Comme les Arabes ne le mangent pas, on ne le chasse guère que lorsque ses déprédations deviennent par trop fréquentes dans les cultures. Equidés. — La race barbe et la race arabe sont les seules espèces élevées au Maroc. L'’âne, le mulet et le cheval sont rares dans le Touat où on les nourrit avec des dattes avariées. Le cheval est figuré sur les rochers gravés de l'Oued Draà, appelé Djemel par les Arabes. Camelidés. — Le Dromadaire reste l’animal de bât par excellence des steppes ; dans le Sud il existe de fort beaux Méhari. On connait l'importance de l'élevage de cet animal dans la région désertique ; c'est la seule indus- trie du pays. . ‘Cervidés. — Il doit exister certainement des Cerfs et des Daims. Le Cerf d'Algérie est voisin de celui d'Eu- rope, avec une robe plus mouchetée. Les Antilopes qui peuplent les plaines du Maroc doi- vent se rattacher aux espèces (Gazelle ordinaire) Pallas ou Zégalla des Arabes, Gazella dorcas, dont l'aire d’habi- tation va jusqu'au Sahara. ; Gazella Kervella, plus grosse, aux cornes recourbées en arrière dans la partie moyenne. Babale ou Vache de Barbarie (Beur-el-Ouach des Arabes) qu’on trouve dans les montagnes du Sud-Est. Elle à la taille d’un petit bœuf, le pelage roux, la tête étroite et allongée, les cornes contournées en spirales, mais dressées et peu écartées au sommet. Laddax où Meha des Arabes, qui ressemble beaucoup au Babale, mais dont la teinte du pelage est plus claire, la tête plus courte, les cornes sont en lyre, plus écartées et se renversent en arrière. Il doit se rencontrer dans tout le versant sud de l'Atlas et dans le Sahara, mais sa présence est constatée dans la région de l’'Oued Guir. Toutes ces espèces sont chassées pour les œgagropiles ou bezoard plutôt que pour la chair, ces bezoard ayant une très grande valeur auprès des Arabes comme ta- lisman. Ovidés. — On trouve, outre le mouton et la chèvre, dans le Touat une espèce de moutons couverts de poils au Jieu de laine, ressemblant à ceux du Tebetsi. On trouve au Maroc, comme dans toute la Barbarie, le Mouflon à manchettes (Arroui des Arabes) où il habite les montagnes. Bovidés. — Le bœuf est semblable à celui d'Algérie Il manque complètement dans le Touat, dans la région des Ksour. Insectivores. — La taupe ne doit pas exister au Maroc plus qu’en Algérie. Parmi les espèces que l’on décou- vrira sont sans doute le Macroscélide, le rat à trompe (Macroscelis Rosete). Plusieurs espèces de Musaraignes (la Musaraigne commune) et deux Hérissons : L’Erinaceus algeriensis voisin, de celui d'Europe, l’Eri- naceus deserti dans la région saharienne, et probablement dans l'extrême Sud un Daman, l’Akakao des Touaregs. Rongeurs. — On constatera probablement l'absence du Campagnol, comme en Algérie, mais sûrement la pré- sence du Rat d'Egypte, du Surmulot, de la Souris, Au Rat rayé de Barbarie (Mus barbarus, Linné), agréable- ment marqué de bandes longitudinales alternativement jaune et brun fauve; de la Gerboise d'Égypte (Hallonys Egyptiacus ; les Loirs doivent être représentés par le Le Sanglier abhorré des agriculteurs existe dans les À Myosus Mubyanus, qui est à peu près identique au Lérot. 206 LE NATURALISTE : é Dipodinés. — Il doit exister au Maroc trois ou quatre espèces de Gerboïises, y compris l’Alactaga des Roseaux, de nombreuses espèces de : D. Gerbilles, de Mériones, de Psammomys, le Psam- momys obèse, qui habite les sables désertiques, entre autres ; des Eténodactyles, le Goundi (Clénodactyles Mas- soni) ; le Massoutiéra décrit dans le Mrab existe peut- être dans la région désertique du Moghirb. Le Porc-épie, (Hystrix cristatus) doit être répandu dans les broussailles et les ruines. Leporinés. — Il existe probablement le lièvre d'Égypte (Lepus œgyptiacus), le Méditerranéen de Loch, plus clair et plus petit que celui d'Europe. Il doit y avoir une variété désertique (Lepus isabellinus) de Rupp dont la teinte est encore plus claire et la taille plus petite, Les lapins pullulent dans la presqu'ile de Tanger, mais ils diminuent graduellement dans la région du Sud, et on ne les retrouve plus, d’après Jackson, au sud de Bou-Begreg, rivière qui se jette dans l'Atlantique entre Rbat et Sla, sous le parallèle de Fez. Il doit appartenir à la variété d'Europe (Lepus cuni- culus) ou à l'espèce d'Algérie (Lepus cuniculus algeriensis de Reboullet), qui diffère du premier par son pelage plus brun avec ses parties inférieures d’un blanc plus pur, sa taille plus petite, ses oreilles courtes. Mammifères pélagiques. — On a trouvé en Algérie le Phoque à ventre blanc outre plusieurs Dauphins qui doivent se retrouver sur les côtes du Maroc. Les autres cétacés qui viennent s'échouer à la côte sont des Rorquals, quelquefois des Baleines franches, mais surtout des Cachalots. Les Marocains ouvrent ces derniers pour y trouver l'ambre gris; cette substance leur sert à confectionner des colliers odorants, et aussi à parfumer les infusions de thé et de menthe qu'ils boivent dans leurs récep- tions. En somme les affinités de la faune mammalogique du Maroc doivent être recherchées dans la faune espagnole dont le Maroc en a été séparé qu’assez tard dans la faune du nord de l'Afrique, dans la faune sénégalienne pour les animaux susceptible de traverser le désert, mais actuellement nous possédons trop peu de documents pour indiquer la proportion qu'il convient de donner à chacune de ces origines. 3 Dr DEYROLLE. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la flore fossile de Lugarde (Cantal). Note de M. P. Marty, transmise par M. R. Zeiller. Les trois volcans du Mont-Dore, du Cézallier et du Cantal sont disposésen amphithéâtre autour d’une haute pénéplaine que borde à l'Ouest la Dordogne. Sur le terrain primitif de cette pénéplaine, à l'altitude moyenne de 1.000 mètres, s'étendent de vastes nappes de ba- salte descendues des trois volcans, ainsi que des formations gla- ciaires. Une de ces nappes de basalte, probablement issue du Cézallier, couvre le plateau de Lugarde. Elle porte, sur la feuille de la Carte géologique au — dressée par Fouqué, la nota- tion &’ qui correspond au Pliocène supérieur à Elephas meri- dionalis. A l'altitude de 1.013 mètres et à environ 600 mètres au sud- est de la station de Lugarde, sur la ligne de Neussargues à Bort, nouvellement ouverte à la circulation. L'auteur a relevé la coupe suivante : k. Glaciaire, à gros blocs erratiques de basalte et de granite. Puissance ; environ 2 mètres. 3. Alluvions sensiblement horizontales, argiles rousses, feuil- letées, à empreintes végétales: schistes blancs, à Diatomées, lignite, bois silicifié et rognons de pyrite de fer. Puissance : environ 4 mètres. 2. Basalte très feldspathique. Puissance : environ 5 mètres. 1. Gneiss normal, pendant à 45° vers le Nord-Ouest. Parmi les empreintes végétales de Lugarde, l’auteur a re- connu : Marsilia sp.; Equisetum sp.; Libocedrus salicor- nioides Ung.; Typha latissima Al. Br. ; Myrica lignitura Ung.: Populus sp., cf. P. leuce Ung.; Ulmus sp., cf. U. longifolia Ung.; Planera Ungeri Kov. ; Cinnamomum Scheuchzeri Ung.; Trapa borealis Heer: Gleditschia allemanica Heer: Robinia avernensis, Laur.: Fraxinus (?) sp.; Parrotia pristina Ett. _Robinia avernensis et Planera Ungeri vont du Miocène supé- rieur au Pliocène inférieur du Cantal. Libocedrus salicor- nioides est bien représenté dans le Miocène supérieur de Schoss- nitz et de Sinigaglia, Gleditschia allemanica dans celui d'Œnin- gen, Parrotia prislina dans celui de Schossnitz et de l'Ardèche. Myrica lignilum et Cinnamomum Scheuchzeri, les deux for- mes dominantes de Lugarde, ont leur principale expansion au Miocène moyen. Trapa borealis est une espèce burdigalienne. Comparée à la flore tertiaire en général, la fioru!e de Lugarde se rattache nettement au Miocène supérieur, tant par son en- semble que par ses formes les plus abondantes et les plus carac- téristiques. Elle tend même plutôt vers le Miocène moyen que vers le Pliocène inférieur, et cette tendance est encore accentuée par le fait qu'il s’agit d’une florule altitudinaire dont aucun mou- vement orogénique ne parait avoir surélevé le gisement depuis l'époque de son dépôt. F On peut [a comparer utilement aussi ä deux florules canta- liennes et voisines, celle du Miocène supérieur de Joursac, à S00 mètres d'altitude, et celle du Pliocène inférieur de Collandre, à 1.000 mètres d'altitude. Il convient de remarquer tout d'abord que le complexe lithologique de Lugarde est identique à celui de Joursac. Les formes végétales communes au deux gisements sont : Typha latissima, Ulmus, Planera Ungeri, Myrica ligni- tum, Cinnamomum Scheuchzeri, Gleditschia allemanica, Ro- binia arvernensis et Parrolia pristina. C'est donc huit des qua- torze espèces de Lugarde qui se retrouvent dans le Pontien de Joursac. Mais bien que l'altitude de Lugarde excède de 200 mè- tres celle de Joursac, on n’a pas trouvé jusqu'ici dans le pre- mier de ces gisements les formes tempérées ou froides, Abies, Fagus, Belula, qui dominent dans le second. Ce caractère tend à accentuer encore l’archaïsme relatif de la florule de Lugarde. Ell: ne possède en commun avec celle du Plaisancien et du Collandre qui lui est parfaitement comparable au double point de vue de sa proximilé et de son altitude, qu’une forme spécifique Planera Ungeri, et deux formes génériques, Populus cf. leuce et Ulmus. La florule de Lugarde diffère plus encore de celle de l’Astien de Ceyssac et du Sicilien de Durfort. C'est donc avec la flore du Miocène supérieur en général et avec celle du Miocène supérieur du Cantal en particulier que la florule de Lugarde montre le plus d’affinités. Et, comme les argiles qui contiennent cette florule recouvrent la coulée de basalte de Lugarde,il en résulte que ce basalte est non un basalte du Pliocène supérieur à Elephas meridionalis, comme on l'avait cru jusqu'ici, mais un basalte du Miocène supérieur à Hipparion gracile. Le nucelle stigmatifère et la pollinisation chez le Saxe-Gothea conspicua. Note de M. A. Tisson, présentée par M. Guicnarp. Le Saxe-Gothea offre la particularité d'avoir un nucelle allongé pour recueillir le pollen; en cela, il ressemble aux Araucaria dans la nature actuelle, aux Pteridospermées, aux Bennettitées et peut-être à certaines Cordaïtées parmi les plantes fossiles. Mais, chez lui, cette particularité est notable- ment plus caractérisée que chez aucune des plantes précédentes, puisque lé bec nucellaire s’y élargit en un plateau visqueux. Le Sare-Gothea est, en outre, probablement dichogame. Kufluence de la concentration des solutions de quel- ques sucres sur la respiration. Note de MM. A. Marce et G. Nicozas, présentée par M. Gasron Bonnier, Dans la respiration normale l'intensité respiratoire va sans cesse en croissant avec la concentration pour tous les sucres, sauf pour le lactose où elle s'élève un peu de 0 à 1 % pour dé- LE NATURALISTE croître ensuite légèrement. Le quotient respiratoire croît égale- ment progressivement avec la concentration, {out en restant inférieur à 1; la rapidité d'accroissement soit de l’énergie, soit du quotient respiratoire, varie dans une même plante avec le sucre considéré. Dans la respiration intramoléculaire l'énergie respiratoire croit progressivement avec la concentration. La rapidité de croissance varie naturellement avec les différents sucres utilisés. Le transport sur une solution plus concentrée détermine une élévation de l'intensité respiratoire normale, du quotient respi- | ratoire et de l'intensité respiratoire intramoléculaire. Le transport sur une solution plus étendue augmente no- tablement l'intensité respiratoire normale, le quotient respi- ratoire diminue, et ne change pas sensiblement l'intensité res- piratoire inframoléculaire qui augmente légèrement avec certains sucres (lévulose, lactose) et s'abaisse faiblement avec d’autres (saccharose, glucose, maltose). T Les résultats précédents se comprennent facilement si l’on re- marque que l'action des solutions de diverses concentrations | sur la respiration des cellules comporte deux influences antago- nistes (agissant soit par les modifications qu’elles provoquent dans la nutrition et la croissance des cellules, soit par tout autre mécanisme); ce sont : 1° l’accroissement de turgescence | des cellules, qui est d'autant plus faible que la concentration est plus élevée ; 2° la pénétration des sucres dans les cellules, qui est, au contraire, d'autant plus active que la concentration est plus forte. Ces deux facteurs exercent une action favorable sur les intensités respiratoires normale et intramoléculaire’ et sur le quotient respiratoire, mais leur action varie en sens inverse lorsque la concentration augmente. En général, l'influence favo- _ rable de la concentration prédomine et se traduit, lorsque croît celle-ci, par une élévation des intensités respiratoires normale et intramoléculaire, mais, pour l'énergie de la respiration nor- male sur les solutions de lactose, il n’en est pas ainsi et c’est, au contraire, l'influence de la turgescence qui l'emporte aux concentrations supérieures à 1 %, où l’on observe une faible diminution dans l’absorption de l’oxygène. Etude chimique de la maturation du fruit du Lyco- | persicum esculentum (tomate). Note de M. F.-M, ALBAHARY, présentée par M. ARMAND GAUTIER. Chez le Lycopersicum, il y a tout d'abord formation de substances protéiques et de cellulose. A un cerlain mo- ment du développement les protéides se dissocient pour éla- borer, en premier lieu, les amido-acides et les acides ensuite : la présence des amido-acides qu'on retrouve couramment parmi les produits de dissociation des matières protéiques corrobore cette hypothèse. D’autre part, l'acidité du fruit chauffé pendant quelques temps à 110° augmente sensiblement l'acidité avec perte d’une quantité dosable d’azote. Les acides ainsi formés, secondés par la chaleur ambiante et par la lumière solaire, transforment progressivement la cellulose en amidon puis en sucre, ce qui explique la diminntion de la cellulose dans la pulpe et l'augmentation concomitante et paral- lèle des sucres. Inflnence du nitrite d'amyle sur les globules rouges du sang. Note de M. GR. SLAvU, présentée par M. E. Roux. On sait que le nitrite d'amyle agit immédiatement sur la ma- tière colorante du sang, il est admis que l’oxyhémoglobine est fout d'abord réduite en hémoglobine avec liberalion d'oxygène, puis que l’action se produit par une {ransformation de la ma- tière colorante en méthémoglobine. Dans le but d'étudier d'une manière précise le mécanisme de l’action du nitrite d’amyle- sur le sang, l’auteur a fait agir in vitro et in vivo cette substance rectifiée par plusieurs distil- lations fractionnées sur les globules rouges. Des nombreuses expériences entreprises sur du sang de cheval, il résulte que l'oxygène trouvé dans le sang influencé in vitro et in vivo par | des doses massives de nitrite d'amyle était fixé sur les globules et ne provenait nullement de la partie liquide Au sang, où on a, prétendu quil se trouvait libéré; et que, par suite, les doses toxiques de nitrite d’amyle n'empéchant pas le sang de contenir encore une quantité notable d'oxygène dissociable sous l’action du vide, on peut en déduire que la mort n'est pas due unique- ment au manque d'oxygène. TORTRIX LŒVIGANA L'année dernière, au mois de juin, plusieurs pommiers des environs d'Elbeuf ont été attaqués par les chenilles de la Tortrix lævigana, qui, cette année encore, a occa- sionné certains dégâts. Voici la description et les moyens de destruction de ce microlépidoptère. La chenille de la Tortrix lœvigana est parfois d’une coloration blanc sale, ou d’un vert pâle, quelquefois même d’un vert jaunâtre. La tête noire, large relativement au corps, devient plus tard d’un jaune fauve tirant sur le brun clair ou sur le châtain. Cette chenille a chaque anneau de son corps garni de petites verrues. Celles-ci sont de la même couleur que le corps, mais si On les examine avec une loupe, on dis- tinguera sur chacune d'elles un tout petit point noir sur- monté d’un poil gris. L’écusson du premier anneau es châtain. Pattes écailleuses tachées de noir ou de brun, tandis que les membraneuses sont d'un blanc sale ou d’un blanc verdâtre. Le ventre est de la même couleur que les pattes membraneuses. La chrysalide est verte à sa partie antérieure, vert jau- nâtre sur le ventre et brune sur le dos. Chaque anneau est entouré de deux cercles de dente- lures. La Tortrix lævigana, appelée aussi la Pyrale brunie, atteint, lorsqu'elle a accompli toutes ses métamorphoses, de 12 à 15 millimètres environ de longueur. Ce papillon a les premières aïles ou ailes supérieures brunes; on distingue sur celles-ci une tache en forme d’X et une large bande oblique noirâtre. Les ailes inférieures sont, en dessus, d’un gris cendré, avec leur extrémité et leur frange d’un gris plus clair. La tête, les antennes ainsi que le corselet sont de la couleur des premières ailes et l’abdomen participe à celle des secondes. C’est pendant le mois de juin que l’on rencontre la chenille de cette espèce. Elle vit un peu partout, mais de préférence sur les poiriers, pruniers et cerisiers. On la trouve aussi, assez communément, sur les groseillers, l’aubépine, le bou- leau, le hêtre, le noisetier, le rosier, l’érable, etc. Dans son jeune âge, elle vit en compagnie, sous une toile qui sert de tente au milieu de quelques feuilles agslomérées et formant un paquet; mais lorsqu'elle est arrivée à une certaine taille, elle s'emprisonne dans une feuille roulée en forme de cornet et vit isolément dans cette demeure jusqu'au moment de sa transformation en papiilon. Celui-ci est très commun dans les bois des environs de Paris, mais c'est surtout dans la forêt de Saint-Ger- main-en-Laye qu’on le rencontre le plus souvent et en plus grande quantité. Son apparition a lieu dans les premiers jours de juillet et se continue jusqu à la fin de ce même mois. Cette espèce n'a pas encore été signalée comme ayant causé de grands dégâts, néanmoins si elle venait à se propager outre mesure, on devrait faire la chasse à vue aux chenilles et écraser toutes celles que l’on ren- contrerait. Recueillir avant l’apparition, c’est-à-dire vers la fin juin, époque où a lieu la métamorphose en chrysalide, ROSE ON er ET Fu 208 va LE NATURALISTE toutes les feuilles roulées en forme de cornet et les brüler avec ce qu’elles contiennent (soit la chenille ou la chrysalide). On pourra aussi avoir recours, contre l’insecte parfait, au réflecteur emmélassé dont la descriptiona a été donnée dans le Naturaliste il y aquelques années. Bibliographie 325. Kœæhler (R.) et Vaney C.). Description d'un nouveau genre de prosobranches parasite sur certains échinides Bull. Inst. océanogr., n° 118, 1908, pp. 1.-16, fig. 326. Kylin (H.). Zur Keuntnis der Algenflora der Schwedi- schen Westküste. Arkiv f. Bot., VII, 1908, n° 10, pp. 1-10. 33%. Lemmermann (E.). Beiträge zur Kenntnis der Plank- tonalgen. Arch f. Hydrobiol. und Planktonk. II, 1908, pp. 349- 410, fig. 328. Lind (J.). Sur le développement et la classification de quelques espèces de Glæosporium. 4rkiv f. 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Boll. delle Lab. di Zool\ Gen. e Agr. R. Scuola Sup. d'Agric. in Portici, IT, 1908, pp. 359-396, fig. 40%. Silvestri et Martelli. La Cocciniglia del Fico (Cero- plastes rusci L.). Botl. delle Lab. di Zool. Gen. el Agr. R. Scuola Sup. d'Agric. in Portici, II, 1908, pp. 297-358, fig. 408. Silvestri, Martelli et Masi. Sugli Imenotteri paras- siti ectofagi della mosca delle Olive fino ad ora osser- vati nell’ Italia meridionale. Boll. delle Lab. di Zool. Gen. e Agr. R. Scuola Sup. d’Agric.in Portici, II, 1908, pp. 18-82, fig. 409. Simon et Hellmayr. Notes critiques sur quelques Trochilidæ. Novit. Zool., XV, 1908, pp. 1-12. 410. Standing (KF.). On recently discovered Subfossil Pri- mates from Madagascar. Trans. Zool. Soc. Lond., XVIII, 2, 1908, pp. 59-1174, pl. X-XXVIII. 4141. Stange (B.). Micrasterias-Formen. Arch. Hydrobiol. und Planktenk., TIT, 1908, pp. 421- 432, .pl. IIT-IX. 414%.Steinmann et Wilckens. Kreide und Tertiärfossi- lien aus dem Magellansländern, gesammelt von der sckwedischen Expedition 1895-97. Arkiv f. Zool., IV, 1908, n° 6, pp. 1-118, 7 pl. 413. Sternfeld (R.). Mimicry bei afrikanischen Schlangen. Sitz. Ges. Naturf. Freunde Berl., 1908, pp. 89-92. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. APTOIR MINÉRALOGIQUE ET GÉOLOGIQUE | LES FILS. D'ÉMILE DEYROLLE, Ébireure LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE RE mueR Ur Ac ESS SR TABLEAUX MURAUX D'ÉDUCATION PHYSIQUE … MINÉRAUX AU POIDS | par G. DEMENY | POUR LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE Directeur du.Cours normal supérieur d'uducafion physique de l’Université, } Ancien chef des laboratoires de la station physiologique au Collège de France a et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. x Comptoir minéralogique et géologique de F. Pisani a été réuni à la Maison Deyrolle. 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(sea — A5fr. — 400 » 5 A Lo e 10 »1IN° 38. — Correction de l’attitude. — Attitude de l’écolier sur la table … .…. les 100 grammes 50 fr. — 4175 » d'étude, attitude du corps” ochlore.. — 195 fr. — 1.000 » x = dans la station debout; effet … = 19 fr — 100 » néfaste du corset et défor- M SRE RE RENE RS RU 10 » mation du squelette par son a annee de le gramme 8 » usage chez la jeune fille et omélane 6 000.4 015 Bi 00 0 NO OO LEO ICO le kil. 4 20 chez la femme. Exercices de Sr pour combattre l'effet des . 5 à e ie de Sue : mauvaises attitudes, 15 fi- : Lac ve SELS ROUE — 12 » “ gures............... Tir. arskite les 100 grammes Gfr. — + » ; N° 39. — Exercices de force, exer- =. Fe cices de vitesse. — Type u D . — 18 » F d’athlète : les poids, lalutte, RTC RME _ 4 50 à le lancer, le rétablissement, M me ours. 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Carte valable sur les côtes nordel sud de Bretagne 1re classe, 130 francs. — 22 classe 95 francs: | Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Folk Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guéran! les embranchements de ces lignes vers la mer: $ Uarte valable sur les côtes nord el sud de Brela et lignes intérieures situées à l'ouest dercelle"« de Saint-Malo à Redon 0 Are classe 150 francs. — 20 classe MAD francs Parcours : Lignes de Granvilleà Brest (par Rollisnÿ»D et Lamballe) et de Brest au Oroisic et à Guérandeset embranchements de ces lignes vers la mer, ainsiquesl lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lan balle à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Bn à Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de G gamp à Rosporden. : Abonnements de famille Toute personne qui souscrit, en même tempsique abonnement, un ouplusieurs autres abonnements en! veur des membres desa tamille. précepteurs; gouverna et domestiques habitant avec elle, sous le même toit,b ficie pour cescartes supplémentaires, de réductions Varian entre 10 et 50%, suivant le nombre de cartes délivrées Pour plus de renseignements consulter le livret Gui Illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans les | bliothèques des gares dela Compagnie: 7 Excursions à l’Ile de Jersey Dans le but de faciliter la visite de l'Ile de Jersey, compagnie des chemins de [er de l'Ouest fait délivrer a départ de Paris, des billets d'aller et retour directs, valaa bles un mois permettrntyde s'embarquer. à Carteret Granville ou à Saint-Mälo. 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D° Devrorce. — Miselia Axyacanthæ. Paul Noer. — Les serpents d'Eu- rope. H- Courn. — Les Spirogyres. D. Boucox. — Académie des Sciences. — L’Acro- myza Nigripes. — Bibliographie. Abe. ; Ï ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU l* DE CHAQUE MOIS. France et Algérie . . . . . . . . . AO fr cu» | > Toustléstautres/nays far æ Mel A 40 fr , Pays compris dans l'Union postale. . . . 11 » Prix d'UÉNUMÉFOP ete à à 7 00 59 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr..50'c. à la dernière bande. Adresser fout ce qui concerne la Rédaction. et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAT . + Au nom de « LES FIES D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : = À = par Émice Deyrorre. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs.et = | O ISAUX, 3 e2 noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 fêtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. ee Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, O fr. 75) en plus. l z » par FairuaRe, président honoraire de la Société entomologique de France. 2 C Q | e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. = ! 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle 0- plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 6 Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, * fr. 40). Cartonné, © fr. 75 en plus: : Ê = par P.-H. Fritez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet = A nimaux foss I | @S, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer = 7 untrès grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins a et de figures de ce volume. & Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. Æ a par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet Eu = D [a ntes ossi | @S, ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent » FE 7 pour l’histoire de tous les fossiles de France. = Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 figures dansle texte, formant un total de 546 figures. SA Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fc. 75 en plus. 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S'adresser à : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, Paris, eV 30° ANNÉE LES ÉCHINODERMES FOSSILES LES OURSINS Nous avons étudié dans un article précédent (Natura- liste, n° 409, 15 mars 1904) les genres qui constituent la première famille du groupe des Latistellés, c'est-à-dire les Diadématidés, oursins chez lesquels les pores sont disposés sur une seule double rangée; aujourd’hui nous passerons en revue les espèces qui présentent des pores disposés sur érois doubles rangées, au moins, et qui constituent la seconde famille, celle des Echinidæ. à trois paires de pores sur cha- DE que plaque ambulacraire.. .. — Oligoporés Echnide | t; plus de trois paires de pores sur chaque plaque ambulacraire.. — Polyporés. a. Oligoporés, 1 | Tubercules crénelés ou perforés....... = À | Tubercules ni créneiés ni perforés. ..... = à { dépr'imé, tubercules partout............ — Pedina 2 ? vouté, tubercules à la face inférieure seu- ; IR MentT re Et PURGE opens — Pseudopedina \ Péristome ch'culaire, à peine échancré. = 4 3 « Péristome pentagonal, échancrures pro- l ÉONAE SENTE LAS NN AA ED ARR EEE = 6 4! Membrane buccale lisse................ — Echinus | Membrane buccale écailleuse.......... = $ Zones porifères sinueuses, plaques inter- L 5 ambulacraires non renflées au milieu.. = Psammechinus Zones porifères droites, plaques interam- NUE à bulacraires un peu renflées au milieu.. = Echinodiadema 6 Oursin de grande taille................ — Stomechinus ROSE EMNe LITE LE RAERPRERE ETES = 1 : Zones porilères étroites, tubercules régu- 7 | D'érenTen TES DOSES PACE ELEC EE TEE — Polycyphus | Zones porifères larges, tubercules irré- à SUMÉREMENUSPOSÉS EEE CEE CEE — Codechinus. 8. Polyporés. 1! Tubercules crénelés et perforés......... — Pedinopsis | Tubercules ni crénelés ni perforés...... — Phymechinus. «. Oligoporés. Genre Pedina, Ag. — Le test de cet oursin est rond, déprimé. Les pores sont disposés par triples paires. Les Fig. 1.— Pedina sublævis, Ag., vue du dessus et de profil. aires ambulacraires sont étroites. Les tubercules, petits, perforés mais non crénelés, se voient sur toute la sur- face du test, aussi bien en dessus qu'en dessous. Les espèces qui appartiennent à ce genre ne sont pas nombreuses, elles débutent dans le Lias parle P. antiquu, 2e SÉRIE — N° 17 15 SEPTEMBRE 1908 Cott., quiest très rare dans le calcaire liasien de Pouilly- en-Auxois. ‘ Dans le Jurassique, ce genre est représenté en France par les espèces suivantes : ! P. Davousti, Cott. Dans le Bathonien et le Callovien de la Saïthe où il estd'ailleurs fort rare: P. granulosa, Agass. du Bathonien de Granville. P. gigas, Agass. Magnifique et rare espèce du Batho- nien de Longwy. P. Gervillei, Des Moul., du Bathonien supérieur et du Callovien de la Sarthe et de Longwy. P. sublævis, Agass. (fig. 1), qui se rencontre dans les étages Callovien, Corallien et Kimmeridgien, et a été recueilli dans l'Aube, la Côte-d'Or, la Haute-Marne, la Haute-Saône, la Meuse, la Sarthe et l Yonne. P, Michelini, Cott., du Corallien inférieur de l'Yonne. P. Charmassei, Cott., Très belle espèce (fig. 2), assez I ! W KE DE Fig. 2. — Pedina Charmassei, Cott., vue du dessus. Grand. nat. rare dans le Corallien inférieur de la Meuse, de la Saône- et-Loire et de l'Yonne. Genre Pseudopedina, Cotteau (fig. 3). Ce genre difière Fig. 3. — Pseudopedina divionensis, Cott., vue du dessus. Grand. nat. du précédent par un test vouté, par des âires interambu-. j lacraires larges et par la disposition des tubercales qui LE NATURALISTE n'existent qu'à la face inférieure et à la périphie du test. Le péristome est grand et entaillé. Les espèces de ce genre sont très rares et ne se montrent que dans l'étage Bajocien, principalement dans la zone à Amm. Murchisonnæ. En France, on ne trouve que les deux suivantes : P. Bakeri (Wright) Coit., qui provient de la Côte-d'Or, de la Haute-Marne et de la Meurthe-et-Moselle. P. Divionensis, Cott. (fig. 3), Très belle forme que nous figurons et qui se trouve dans la Côte-d'Or. Genre Echinus, Desor. Ce genre, tel que le comprend Desor, est représenté par des oursins à test hémisphé- rique ou pentagonal arrondi. Les pores sont disposés en rangées transversales arquées. Les tuber cules sont égaux dans les aires interambulacraires ou ambula- craires. Le péristome est presque circulaire, bien qu'il soit pourvu de dix entailles. La membrane buccale est lisse; mais ce caractère n’est pas constatable sur les fossiles. Ce genre n'offre de représentants que dans les terrains les plus récents. Nous citerons E. Gravesii, Des., qui provient du calcaire grossier de Rétheuil; puis les E. dubius, Ag., E. obliquus, ÂAg. et E. Serresi, Desm., que l’on recueille dans le Mio- cène du Midi de la France. Les espèces vivantes sont nombreuses, on en trouve beaucoup sur nos côtes. Toutes les espèces, provenant des terrains jurassiques et crétacés, qui étaient autrefois comprises dans ce genre ont été peu à peu dispersées dans d’autres genres. Genre Psanvmechinus, Agass. — Ce genre est très voisin du précédent dont il a l’aspect, et son caractère différentiel est difficilement appréciable sur les espèces fossiles; ce caractère consiste dans la présence de petites écailles sur la membrane buccale. Comme chez le précédent, les entailles du péristome sont faibles. C’est dans le Crétacé qu’apparaissent les premiers représentants du genre qui se poursuit dans le Tertiaire et existe encore dans la faune actuelle. En France, on peut rencontrer les espèces suivantes : P. tenuis, Desor, du Néocomien inférieur de Villers-le- Lac (Doubs). P:- fallax, Desor, du Néocomien moyen de l'Aube, du Doubs et de l'Yonne. P. Montmolini, Desor, Néocomien moyen de Villers-le- Lac. P. Hyselyi, Desor, qui n’est peut-être qu'une simple variété du P. fallax. P. Pilleti, Cott., belle espèce de grande taille, et quine se rencontre que très rarement dans le Néocomien moyen de Châtillon (Savoie). P. Théveneti, Desor, espèce voisine des véritables Stomechinus et qui paraît assez rare dans l’Aptien du Rimet (Isère). P. avellinus, Cott., voisine, comme la précédente, des véritables Stomechinus; cette espèce provient du Céno- manien des environs de Nimes (Gard), où elle est rare. Genre Echinodiadema, Cotteau. — Ce genre est voisin du précédent, mais il s’en distingue par ses tablettes - ambulacraires un peu renflées dans leur. milieu et par ses zones porifères qui, au lieu d'être sinueuses, sont presque droites. Sur la face supérieure de cet oursin, les tubercules sont espacés et rares. L'espèce unique, représentant ce genre: E. Bruni Cott. (fig. 4), est fort rare dans le Bathonien des envi- rons de Niort. Genre Stomechinus, Desor. — Ce genre [est beaucoup plus répandu que le précédent. Son test est hémisphé- rique et très variable dans ses dimensions, mais le plus Fig. 4. — Echinodiadema Bruni, Cott., vue du dessus. Grand. nat. généralement d'assez grande taille. Dans ce genre, les zones porifères sont relativement larges, non sinuées, et les pores qui se montrent sur les plaquettes ambula- craires sont en forme d’arc. Toute la surface du test est ornée de tubercules très nombreux, relativement petits et presque tous égaux; COPRCENTERRE = 110,9, 0 EEE GE PET 2 200 5 00000 Eure ons KLA7A 28/5000 61259 300992 5:Q:0: o 39,5%,9, Éseo > : # La Couleuvre du genre Zamenis, que l'on appelle la «verte et jaune », est une des plus belles espèces d'Eu- rope; Sa morsure n'est pas dangereuse, mais néanmoins elle est assez redoutée en ce qu’elle est très hardie et ne se fait pas faute de se jeter sur l'homme et de le mordre parfois cruellement. On la trouve dans toute l'Europe méridionale, particulièrement dans le sud de la France. « C’est, dit F. Lataste, dans les lieux secs et rocailleux, couverts de broussailles ou sur les lisières des bois très exposés au soleil, que ce serpent se tient de préférence. Il ne fréquente pas les eaux, quoique nageant avec faci- lité. Il grimpe sur les buissons et même sur les arbres, où il recherche les nids d'oiseaux pour en manger les petits. Il se nourrit aussi de petits mammifères; mais, quoiqu'il ait la bouche largement fendue, il parait pré- férer les animaux d’un plus petit calibre, comme lézards et serpents. Jamais, parmi les nombreux individus de cette espèce que j'ai eus sous les yeux, je n’en ai ren- contré un seul ayant le corps renflé par une proie volu- mineuse, comme il arrive si souvent à la Couleuvre à collier, qui avale d'énormes crapauds. Par contre, j'en ai vu un que je venais de prendre, dégorger un lézard gris, un autre avait un Orvet dans le corps; au musée de Poitiers, on en voit un autre en train d’avaler un serpent de sa propre espèce. Cette espèce parait assez sédentaire, du moins la femelle. Depuis plus de deux ans, je connais un buisson, entre un bois et une prairie, qu'habite l’une d'elles. Elle ne s’en écarte jamais généralement à plus de 20 mètres, et je suis sûr de la rencontrer, quand je veux la voir, durant la belle saison. Elle est du reste habituée à mes visites, et je n'ai jamais pu la surprendre, elle m’aperçoit toujours la première et part comme un éclair ; en un clin d'œil elle a regagné son fourré. Mais j'en ai pris bien d'autres, moins éveillées et moins sur leurs gardes, en allant les chercher le matin, avant la disparition de la rosée, dans les lieux où je les avais apercues plusieurs fois de suite. Elles sont alors étendues de tout leur long, encore à moitié engourdies et cherchant à se ranimer aux pre- miers rayons du soleil. Rien n’est plus aisé que de s’en emparer dans cet état, sans les blesser et sans se faire mordre, en procédant comme pour la vipère. La Zamenis est assurément la plus grande, la plus belle et la plus vigoureuse de nos couleuvres. À moins qu'il ne soit très jeune, je ne m'en empare jamais qu'après lui avoir désarticulé les reins à l’aide d’un coup de badine, car il se défend énergiquement et mord avec rage; sa morsure, il est vrai, n'est pas dangereuse. Il conserve en captivité son naturel farouche. J'en ai gardé un vivant pendant plusieurs mois, et, au dernier jour, il était aussi sauvage qu'au début. Je ne le touchai qu'avec des gants dont la peau était assez épaisse, pour que ses crochets trop courts ne pussent les traverser. » Elle mange des lézards et des souris. * * x Une espèce voisine, la Zaménis ou Couleuvre à rubans, vit dans tout le désert de la Tartarie. Elle se plaît dans les endroits les plus chauds et se réfugie dans les galeries creusées dans les lieux escarpés, rocailleux. On en a vu souvent se Jeter sur les lèvres des chevaux et les mordre. H. Coup. 92922 LES SPIROGYRES On rencontre souvent, dans les mares et surtout dans les fossés rarement curés, de longs filaments verts ou d'un vert jaunâtre, qui ressemblent à des mèches de cheveux de femme, à la fois très allongés et d’une finesse excessive. Ce sont des Algues du groupe des Conjuguées, dont les genres sont facilement reconnus au microscope; suivant la disposition de la Chlorophylle, à l’intérieur de leurs cellules ; la Chlorophylle est-elle disposée en spirales simples ou multiples, ce sont des spirogyres, comme l'indique leur nom de spires tour- noyantes ou spirales en tire-bouchon, en forme de véri- tables hélices vertes, à l'intérieur des cellules transpa- rentes, alignées bout à bout. La Chlorophylle est-elle amassée en étoiles rayonnantes, à l’intérieur de chacune de leurs cellules, ce sont des Zygnèmes ; est-elle unifor- mément répandue en nappe, c’est autre chose. Les Zygnèmes ont aussi beaucoup d’attrait pour le Bota- niste, mais moins encore que les Zygnèmes. Nous ver- rons bientôt pourquoi. Aussi avons-nous donné la pré- : férence à la description de ce dernier genre de con- ferves. S On appelle Conferves, en général, ces algues en forme de longs et minces cheveux verdâtres, du latin confer- vere, bouillir, parce qu’il n’est pas rare de les voir sou- levées par de grosses bulles d'air, au-dessus des eaux tranquilles, formées généralement par de l’oxygène; car la matière verte des plantes jouit de la propriété d'absor- ber l'acide carbonique; pour le décomposer au soleil: LE NATURALISTE | bi 217 a ——_————————————"——û@##“ûîûr en retenant le carbone, qui entre dans la composition de leur substance hydro-carbonée, et en rejetant l'oxy- gène, qui sert à la respiration des animaux vivants, aussi bien dans l’eau que dans l'air. Ce sont donc des plantes qui ne peuvent qu'assainir les eaux douces, où elles se développent en grand nombre. Les Spirogyres sont des algues filamenteuses simples, c’est-à-dire non ramifiées, formées d’une longue suite de cellules cylindriques, alignées bout à bout comme des files de tonneaux sur les quais. Toutefois, quand on veut en saisir un filament, on les voit enchevêtrées les unes aux aufres, d'une facon inextricable. À quoi cela peut-il donc bien tenir? Cela tient à ce que, au moment de leur fécondation, elles s'unissent les unes aux autres par conjugaison réciproque; en s'envoyant mutuelle- ment de petits prolongements, qui se confondent deux à deux ; de facon à former autant d’échelons, entre cha- cune des cellules de deux filaments parallèles. Il y a même bien mieux encore! C’est qu'un seul filament peut se replier ou se casser en deux, de facon à former deux trous parallèles, dont les cellules réciproques entrent en communication entre elles par autant de petits pro- longements perpendiculaires, formant autant d'échelons qu'il y a de cellules. I y a mieux encore! Dans les Spirogyres, on voit deux cellules successives superposées d’un même fila- ment se joindre l’une à l’autre, à chacune de leurs extré- mités, en s’envoyant latéralement un petit canal de communication, en forme de demi-boucle ou demi- anneau; de telle façon que l'extrémité supérieure d’une cellule se joigne à l'extrémité inférieure de la sui- vante. Que ce canal latéral de communication ait la forme de boucle, entre les cellules du même filament, ou qu'il ait la forme d’échelons entre les cellules de deux ou de plusieurs filaments parallèles différents, peu importe ! C’est toujours par ce diverticulum que le plasma d’une cellule mâle passe tout entier, à la fécondation, pour aller se confondre avec le plasma d’une cellule femelle voisine, afin d’y former la spore, qui est la semence de ces algues. On dit alors que la fécondation a lieu par conjugaison, c’est-à-dire par l'union des deux cellules accouplées. Suivant les circonstances, telle cellule peut être mâle ou femelle, par rapport à sa voisine. Tout dé- pend de sa vitalité comparative. Telle cellule, qui aurait pu jouer le rôle d’organe mâle par rapport à une seconde, jouera le rôle d'organisme femelle, par rapport à une troisième, dont l’activité (sous le rapport de la tendance à se conjuguer) sera plus grande encore que la première. Nous avons vu mieux encore, dans un certain genre de Desmidiée filamenteuse, où la nature a trouvé moyen de développer les deux sexes, avec le protoplasma d’une seule et unique cellule : ce protoplasma s’est divisé en deux moitiés, qui se sont portées à chacune des extré- mités de la cellule. Puis chacune de ces deux moitiés a joué le rôle d’organe mâle et d’organe femelle, en s'ac- couplant ensuite entre eux, pour former la spore fé- condée. Dans des Spirogyres, on a donné le nom de Rhyncho- spora aux filaments dont les cellules s’accouplent de deux en deux, sur le même filament, en s’envoyant mu- tuellement un petit prolongement en bec, qui se confon- dent ensemble pour former une petite anse latérale de communication. Mais cela ne veut pas dire que les Rhyn- chospores et les Spirogyres soient deux genres diffé- rents; car On y retrouve toujours, un peu plus loin, la fécondation en échelons, qui caractérise les Spirogyres proprement dites. C’est M. Paul Petit, qui a eu le mérite de faire observer chez nous que toutes les espèces de Rhynchospores connues avaient leur équivalent parmi les Spirogyres. Les Rhynchospora ne constituent donc pas un genre à part, mais une forme particulière de conjugaison en boucle, au lieu d'être en échelons uni- ques sur toute la longueur du filament. En un mot, les Spirogyres se conjuguent de deux facons différentes : soit par un canal latéral de com- munication, entre deux cellules superposées d'un fila- ment unique, soit par un canal de communication en échelon, entre deux cellules voisines de plusieurs fila- ments différents. _ Généralement, cette conjugaison par échelons trans- versaux se fait entre deux filaments parallèles; mais elle peut se faire aussi avec deux ou trois autres fila- ments suivant que le premierest diversement contourné, ou qu'il est plus ou moins long, par rapport à ses voi- sins. Il en résulte que les cellules d’un même filament peuvent se conjuguer successivement avec les cellules de plusieurs autres filaments voisins. De plus, certaines cellules d’un même filament sont des organismes mâles, tandis que d’autres sont des organismes femelles. Je veux dire par là qu'il n’y a pas de filaments mâles ni de fila- ments femelles, dans toute leur étendue : chaque fila- ment contenant ordinairement à peu près autant de cellules mâles que de cellules femelles; entremêlées parfois de cellules, où la fécondation n’a pas eu occasion de se faire, et qui sont restées vierges ou neutres, faute de circonstance favorable. Mais c’est là un cas excep- tionnel. Contrairement aux algues munies de crampons ou d'un empâtement pour se fixer au sol, aux rochers ou aux corps solides, les Spirogyres sont des algues flot- tantes qui ne se fixent jamais; pas même aux brindilles voisines ou aux joncs qui poussent dans les fossés. Leur spore mûre tombe au fond de l’eau, où elle passe l'hiver, pour croître au printemps. Les espèces de Spirogyres sont extrêmement nom- breuses, et il est assez facile de les distinguer les unes des autres. En effet, il en est dont les cellules se termi- nent par une membrane repliée en dedans sur elle-même, à chacune de leurs extrémités ; au lieu d’avoir la forme cylindrique ordinaire, qui caractérise tout un autre groupe d'espèces. De plus, chacun de ces deux groupes d'espèces peut présenter un, deux, trois spires ou plus encore, et ces spires peuvent présenter de un à deux, trois, quatre ou un pius grand nombre de tours d'hélice. Elles peuvent être minces comme des cordons ou élar- gies en rubans. Enfin la spore müre peut encore présen- ter bien des apparences diverses, propres à chaque espèce. Il y a même une espèce où ces bandelettes de Chlorophylle, à la surface interne des cellules, sont presque rectilignes (Sp. orthospira) : dans la Spirogyre à spirale droite ou redressée, Enfin, quand il ÿ a plu- sieurs spires dans chaque cellule, elles peuvent être toutes dans le même sens ou dans des sens différents : on les dit alors à spires entrecroisées. On voit par là le nombre immense d'espèces qu’elles peuvent théorique- ment présenter. Ajoutons encore que les cellules peu- vent être plus ou moins longues et plus ou moins larges, suivant les différentes espèces, et qu’il en est qui n’ont qu'un seul mode de conjugaison, au lieu des deux que nous avons signalés : en échelons toujours et en boucles parfois. Bien que la flore parisienne compte au moins une trentaine d'espèces de Spirogyres, depuis les recherches de M. Paul Petit, il est à croire qu'on en découvrira encore bien d’autres que celles qui ont été mentionnées par ce savant. Nous avons dit que le diamètre de ces fines algues filamenteuses pouvait varier beaucoup dans leurs di- verses espèces. C’est ainsi qu'on en signale, qui ont de 42 à 160 millièmes de millimètre d'épaisseur, avec une foule de dimensions intermédiaires. Or, chaque espèce a une grosseur moyenne, qui varie peu avec les individus. i Or, si on peut confondre entre eux des tubes de 60 à { 70 y, on ne confondra pas un tube de 10 # avec un de 50, ni à plus forte raison, avec un tube de 100 ou de 160 y, n'est-il pas vrai? À notre humble avis, les Spirogyres dont les cellules se terminent par une sorte de petite manchette terminale, à chacune de leurs extrémités, sont tellement différentes de celles qui ont des cellules cylindriques ordinaires, qu’on aurait mieux fait d'en constituer deux genres diffé- rents, que de créer le pseudo-genre Rhynchospora, qui n’a plus de raison d’être, après ce que nous en avons dit plus haut. Puisque ce n’est là qu'une simple forme de conjugaison locale, sur la partie d'un même tube, qui présente plus loin la conjugaison habituelle en éche- lons caractéristiques. D'autant plus que les Spirogyres à manchettes, jointes aux Spirog syres Rhynchosporées ou à anse latérale), sont moins nombreuses encore que les Spirogyres ordinaires (sans manchette et sans anses), à échelons uniquement. À part un petit nombre d'espèces où les cellules ont une forme très irrégulière et inégale sur le même fila- ment, ilest donc bien plus facile de déterminer les diffé- rentes espèces de Spirogyres, qu'on ne serait tenté de Île croire au premier abord, surtout quand on en a un peu l'habitude. On ne peut plus hésiter qu'entre deux ou trois espèces, et c'est alors, que les caractères tirés de la forme des spores acquièrent une importance décisive et déterminante. Elles peuvent être rondes, ovalaires, très allongées, avoir une double ou triple membrane d’enve- loppe, être lisses ou non à leur surface, ete. Or, il est facile de savoir à l’avance si les Spirogyres sont arrivées à l’époque de leur maturité ou non : cela se reconnait tout de suite à leur couleur, qui passe alors du vert franc plus ou moins foncé, à une teinte d’un vert jaunûtre, virant presque à l’orangeâtre. On dit alors que les algues fleurissent ! C’est une simple manière de parler. La vé- rité est que la spore müre est parfois d’une teinte jau- nâtre et même brunâtre ou tout au moins rougeûtre orangé. Ce sont donc les spores mures, prises en masse, qui donnent à ces mèches, primitivement d’un beau vert clair, une teinte jaunâtre caractéristique. Les abeilles mêmes ne s’y trompent pas ; eton a pré- tendu que le miel de Narbonne devait en partie ses qua- lités, non seulement aux labiées qu'y butinent les abeilles, mais encore aux algues filamenteuses riches en une certaine variété de sucre, à leur maturité, sur lesquelles les abeilles viennent se poser, à une certaine époque, dans les bonnes années. On ne se serait guère attendu à voir les algues filamenteuses de nos eaux douces faire concurrence à la mélisse et à la sarriette! On a cependant constaté récemment qu’il en -était ainsi, tout à fait dans ces dernières années. [l paraît que, dans le Midi, ces petites algues dégagent alors un muci- lage sucré, plus abondant que dans nos pays du Nord. Ces filaments se dissocient dans l’eau, à la maturité, pour mettre leurs spores en liberté. Il ne faut donc pas trop attendre, si on désire les voir au microscope in situ, dans leurs cellules respectives ; sans quoi, On risquerait de trouver les [spores isolées, à côté des cellules vides sans trop savoir de quels filaments elles sont issues. En effet, la même mèche de filaments peut être formée de plusieurs espèces différentes de Spirogyres, de Zygnè- mes et autres conferves filamenteuses,Mougeotia, Zigo- ganium, etc. En somme, les Spirogyres sont des algues monoiques, car il n'y a pas de pieds unisexués. Dr BouGox. LE NATURALISTE $ ACADÉMIE DES SCIENCES Contribution à l'étude du facies continental; les éboulis paléezoïques. Note de M. Sraniscas MeunrER. En étudiant la surface actuelle de la Terre, on est frappé de la colossale importance des éboulis dans les pays de montagnes et l’on se demande si ces formations clastiques n’ont pas dû laisser des témoignages de leur ancienne existence. Il est clair que toutes les brèches, si fréquentes à tous les niveaux, peuvent tou- jours être comparées aux éboulis, et il est bien certain que la cimentation des égravats, si constants sur tous les flancs des vallées abruptes du Jura, des Alpes et des Pyrénées, donnerait des produits comparables à ces formations parfois anciennes. Cependant, comme il peut y avoir d’autres causes que l’intem- périsme pour réduire des roches en petits blocs anguleux ou accumulés sans ordre, on a le droit de laisser la question sans solution précise. Aussi est-on bien aise de constater que les éboulis vrais présentent en certains cas des traits particuliers qui permettent de les reconnaître. Parmi ces traits, le plus caractéristique sans doute consiste dans la présence de cailloux non seulement polis, mais encore couverts de stries tout à fait remarquables. Chose curieuse, les stries dont il s'agit ont été d'abord attri- buées à des agents qui sont complètement étrangers à leur pro- duction, c'est-à-dire aux glaciers. L'observation impartiale mon- tre que, dans les formations glaciaires venant de se produire, il n’y a pratiquement pas de galets striés. Il est vrai que si l’on examine des moraines quelque peu anciennes, quaternaires ou même plus récentes, on y voit abonder les pierres burinées ; mais on découvre que la striation est très postérieure au dépôt ° et qu'elle résulte entièrement du phénomène pluviaire. Il importe aussi de bien insister sur ce fait que si les roches cal- caires sont les plus aptes à acquérir des stries par le mécanisme souterrain, beaucoup d'autres roches subissent la même modifi- cation dans des conditions favorables. Dans les placages boueux du pays de Vaud, on trouve des galets striés de serpentine, de diorite, de protogine, de schiste, etc. Le fait s'explique par le poids suffisant du terrain qui se tasse. On concoit d’ailleurs que les blocs striés puissent ensuite, quand le tassemient s'est arrêté, être cimentés les uns avec les autres par l’interposition d'une matière conjonctive. Sila cimen- tation intéresse des galets calcaires, ceux-ci peuvent être sous- traits à toute dissolution ultérieure et conserver leurs stries et leur poli au même titre que des tests de coquilles conservent tous les détails de leur ornementation. Dès lors rien ne s'oppose à ce que des amas d’éboulis en partie striés soient compris dans des formations géologiques d'âge quelconque : et l’on voit quelle erreur on commettrait si l’on voulait, de la trouvaille des stries dans leur masse, conclure à l'existence de glaciers paléontoloeï- ques. Un des exemples les plus célèbres a été fourni par le con- glomérat carbonifère de Dwka, dans la colonie du Cap, et le Dr Stapff a protesté le premier contre la signification glaciaire qu’on lui attribuait. Depuis lors, des remarques analogues ont été faites à des niveaux encore plus anciens et spécialement dans le précambrien de la Norvège par M. Straham, de l'Australie par M. David et de la Chine par M. Bayley Willis. Les localités chinoises ont fourni des échantillons identiques à ceux qu'on extrait du quaternaire alpin. Tout le monde reconnaitra le vif intérêt de ces constatations qui permettent d'affirmer que déjà, aux époques sédimentaires les plus anciennes, les continents, pourvus d’un modelé très accen- tué, subissaient de la part de l’atmosphère les phénomènes d’érosion qui sont si actifs aujourd'hui dans toutes les régions montagneuses. Radioactivité de certaines sources goitrigènes. Note de M. RÉPin présentée par M. MAQUENNE. On admet généralement que le goitre endémique est causé par l’ingestion de certaines eaux de sources qui possédéraient à cet égard une propriété spécifique et constante. Cette opinion est corroborée par un grand nombre de faits précis et d’obser- vation journalière. Quant à la nature de l'agent goitrigène, elle restait complètement inconnue et les hypothèses les plus variées ont été émises à ce sujet. Au cours de plusieurs voyages d’études en Savoie, en Auver- gne et dans l'Oise, l'attention des auteurs fut particulièrement LE NATURALISTE attirée sur un phénomène singulier, à savoir la disparition spon- tanée de la propriété goitrigène de l’eau sous la seule action du temps, et d’un temps qui semble parfois très court. Il existe en effet des cas, de plus en plus nombreux à mesure que de nou- velles localités sont pourvues de canalisations d'eau, où l’on constate qu'une eau notoirement goitrigène à son point d’émer- gence cesse de l'être lorsqu'elle a effectué un parcours un peu long, soit dans des conduites, soit surtout à l’air libre, ou encore lorsqu'elle a séjourné dans des réservoirs. Inversement, il y a d’autres cas où, comme à Saillans, le goitre fit son apparition après que la captation, placée auparavant à quelques centaines de mètres au-dessous de la source, eût été reportée au griffon même. Jusqu'à ces derniers temps, cette extinction spontanée de la propriété goitrigène ne pouvait être comparée à rien de connu. Mais depuis la découverte, par Curie et Laborde, de la radioac- tivité des eaux minérales, due à l’émanation du radium dont la durée n'est que de quelques jours, une analogie apparaissait entre les eaux soitrigènes et les eaux minérales. Et étant donné que la propriété goitrigène s’évanouit dans un laps de temps qui ne dépasse pas quelques jours. il est permis de se demander si cette propriété n'est pas directement ou indi- rectement sous la dépendance de la radioactivité. — Sur la persistance du pronéphros chez les Téléos- téens. Note de M. Frénérie Guirer, transmise par M. Yves DELAGE. Les auteurs ont trouvé le pronéphros persistant jusque chez l'adulte dans quatorze espèces de Téléostéens appartenant à huit genres différents: Callionymus, Gobius, Cottus, Aspido- phorus, Trachinus, Blennius, Centronotus et Atherina. Si l’on ajoute ces quatorze espèces aux deux étudiées par Emery et aux neuf Gobiésocidés dont il a été question plus haut, en voit que le pronéphros se montre persistant dans un nombre de Téléos- téens qui, actuellement, n’est pas inférieur à vingt-six. Ces vingt- six espèces sont réparties dans quinze genres qui représentent au mains neuf familles : Fierasféridés, Athérinidés, Gobiidés, Cottidés, Agonidés, Trachinidés, Callionymidés, Gobiésocidés et Blennidés. Ces faits semblent d'autant plus dignes d’in- térêt qu'on donne généralement le mésonéphros des Téléostéens comme constituant le seul rein fonctionnel de ces animaux à l'état adulte. Le cas du Aierasfer et celui du Zoarces sort bien cités quelquefois, mais considérés à tort comme douteux par beaucoup d'auteurs. Recherches anatomiques sur l'appareil végétatif des Géraniacées. Note de M. Aer LrcAurr, présentée par M. Gaston Bonnier. La classification des Géraniacées n’a été établie jusqu’à pré- sent qu'en tenant compte uniquement des caractères tirés exclusi- © vement de la morphologie extérieure, particulièrement de la fleur et du fruit. Si l’on compare les résultats obtenus par ce classe- ment à ceux que donne la classification anatomique, on constate d'une manière générale qu'il existe une concordance remar- quable entre ces deux manières de traiter la description des Géraniacées. Toutefois, il est important de remarquer que la classification anatomique se suffit à elle-même et, dans plusieurs cas, se montre plus précise que celle tirée de la morphologie externe. En outre, les caractères histologiques permettent de reconnaître si un fragment quelconque de plante appartient au groupe des Géraniacées ef bien souvent suffisent à eux seuls pour déterminer le genre et parfois même l’espèce. Par exemple, on peut, avec un fragment de l’épiderme inférieur de deux espèces d'Erodium les distinguer nettement l’une de l’autre alors que l'appareil végétatif de ces deux plantes présente extérieure- ment les plus grandes ressemblances (Erodium Chium et Bro- dium malacoides). D'autre part, la classification anatomique des Géraniacées fait entrevoir certaines affinilés qui ne pourraient être indiquées par la morphologie externe. C’est ainsi que le genre Monsonia qui, par l'aspect extérieur de ses espèces, semblerait plus voisin du genre Erodium que du genre Pelargonium, est au contraire visiblement plus rapproché de ce dernier genre lorsqu'on exa- mine sa structure histologique. La famille des Géraniacées peut constituer un exemple typique à l'appui de ce fait général que, pour étudier les relations des végétaux entre eux, pour recher- cher leurs affinités, il esl nécessaire de faire appel à tous les caractères, aussi bien à ceux de la structure interne des tissus qu’à ceux de la forme extérieure des organes. Etude expérimentale de la transmissibilité de la tuberculose par les crachats desséchés. Note de M. G. Kuss, transmise par M. Crauveau. Lorsque les conditions de dessiccation sont favorables, les crachats tuberculeux se dessèchent rapidement en quelques jours et se réduisent avec une extrême facilité eu poussières fines, en particulier par le balayage et le brossage. Il est erroné de prétendre que les poussières très mobilisables de crachats tuberculeux sont toujours des poussières inertes ; les crachats tuberculeux abandonnés à la dessiccation naturelle dans un endroit obscur ont encore une virulence considérable au moment où ils sont devenus suflisamment secs pour être facile- ment réduits en poussières fines. Il est extrémement facile de tuberculiser les animaux par voie d’inhalation avec des crachats desséchés, artificiellement pulvérisés : la tuberculisation se pro- duit, dans ces conditions, aussi bien que par inhalation de pous- sières humides; toutefois, les lésions pulmonaires dues aux poussières sèches sont, d'ordinaire, moins confluentes que celles qu'on obtient avec un spray bacillifère. Le simple balayage ou brossage de tapis contaminés par des crachats tuberculeux répand dans l'air, au cours du balayage, des poussières virulentes suffisamment fines et suffisamment légères pour être aspirées dans les voies respiratoires des cobayes. Les cobayes exposés à ces poussières de balayage se tuberculisent à coup sûr quand la dessiccation a duré 8, 10- 15 jours. Les tuberculoses qui se produisent dans ces conditions sont des tuberculoses d’inhalation. Ces tuberculoses sont, toutes choses égales d’ailleurs, beaucoup plus graves que les tubercu- loses obteaues par inoculation sous-cutanée d’une quantité équi- valente de poussières virulentes. ICII22CIDOOILCESOIIDCOLIOOOOCOOCOIS L'AGROMVYZA NIGRIPES Les feuilles de sainfoin sont souvent attaquées par un petit parasite, l’Agromyza nigripes. La larve mineuse de cette petite mouche mesure envi- ron 2 2/m {1/2 de longueur, lorsqu'elle a atteint son entier développement. De teinte blanche molle, glabre et apode, elle est terminée en pointe du côté de la tête, qui renferme une double soie noire écailleuse, courbée en crochet à son extrémité. Cette larve a la propriété de pouvoir faire sortir et ren- trer à volonté le crochet de sa bouche, et elle s’en sert comme d’une pioche pour détacher sa nourriture des feuilles et la porter à sa bouche. La larve de l’Agromyza nigripes est absolument dé- pourvue de pattes. La pupe a à peu près 2 millimètres de longueur. Elle est de coloration brun jaunâtre et de forme cylindrique, un peu arquée, avec des segments peu distincts sur le corps et deux petites pointes à cha- que bout. L'’insecte parfait'ou mouche est entièrement d'un noir luisant, à part les yeux qui sont d’un brun rougeûtre. On remarque sur le sommet de la tête, sur le dos et le thorax, quelques poils. L’abdomen est ovoide et de la longueur du corselet. Ses ailes sont transparentes avec les nervures noires et dépassent de beaucoup l'abdo- men. Les pattes sont également noires. Il mesure généra- lement 2 millimètres de longueur. La femelle de l'Agromyza nigripes est pourvue d’une petite queue cernée qui lui sert à percer la membrane supérieure des feuilles de luzerne, et ensuite elle dépose un œuf dans la plaie qu’elle a pratiquéé. Après avoir ainsi opéré sur une feuille, elle passe à une autre feuille et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle ait terminé sa ponte. Elle ne dépose ordinairement qu'un œuf par feuille atta- quée. APT EN RE VE A EM us à A 220 LE NATURALISTE Les œufs ainsi déposés donnent, au bout d'un temps plus ou moius long (généralement au bout de quelques jours seulement, puisque l’on a constaté, en effet, qu’un mois environ suffit pour l’évolution de l’insecte), nais- sance aux petites larves; ce sont ces larves qui occa- sionnent les dégâts que l’on peut constater pendant le mois d'août dans les champs de luzerne. En effet, il n'est pas rare, pendant le mois d'août et dans les premiers jours de septembre, de voir dans les champs de luzerne quelquefois de grandes quantités de - feuilles tachées de blanc. La tache, qui est irrégulière, occupe plus ou moins la moitié de la feuilie et, en examinant attentivement, on distingue une petite raie blanche qui aboutit à la tache et, si l'on regarde la feuille par transparence, on aper- coit alors entre les deux membranes très minces qui la forment, la larve de l’Agromyze qui ronge la substance renfermée entre ces membranes et agrandit ainsi la tache blanche. C'est également cette larve qui occasionne la raie blanche que l’on voit sur la feuille, en partant de son extrémité, dès son éclosion, pour s'avancer jusqu'au point où commence la tache et en rongeant ensuite au- tour d’elle pour se construire un vaste logement. Les larves de l'Agromyza nigripes croissent rapide- ment, attendu qu’elles mangent, pour ainsi dire, sans interruption. Lorsque arrive l’époque de leur transfor- mation en pupe, elles abandonnent leur habitation en percant l’une des deux membranes, se laissent choir à terre et s’enfoncent dans le sol à une très faible pro- fondeur. Si les champs de luzerne sont ravagés par de grandes quantités d'Agromyzes, les dégâts peuvent être très sen- sibles, car les luzernes attaquées ne donnent qu'un four- rage généralement peu nourrissant. On ne connaît jusqu'à présent aucun moyen efficace pour empêcher les ravages occasionnés par les larves de ce diptère. Le mieux, dit-on, est de couper la luzerne dès que l’on remarque les taches et de la faire manger - immédiate- ment avant qu'elle soit détériorée. On pourrait également pulvériser sur les feuilles atta- quées du vert de Scheele ; mais il est bien entendu que, . si l’on emploie cet insecticide, le fourrage ne devra pas être donné aux bestiaux. Il existe un petit ichneumon qui détruit passablement d'Agromyzes, en leur faisant une guerre continuelle; il sait découvrir la larve dans son gite et pond un œuf dans son corps. Il sort ensuite de cet œuf une larve qui ronge tout l’intérieur de la larve de l'Agromyze et qui, ensuite, se transforme en un petit ichneumonien de la sous-tribu des Braconites et du genre Alysia. Ce parasite a paru à M. Goureau se rapporter à l'Aly- sia tristis, genre Dacnura. On devra donc se garder de détruire cet auxiliaire. En voici du reste la description : Long de 2 mm, noir luisant, antennes noires, fili- formes, un peu plus longues que le corps, la tête et le thorax sont noirs etde même largeur, l'abdomen est noir, de la longueur et de la largeur du thorax, aminci en pédicule à la base, arrondi à l’extrémité; les pattes sont noirâtres, les ailes hyalines à nervures et stigma noirs; elles sont couchées sur le dos et dépassent l'abdomen. 3 —+- Bibliographie 414. Sternfeld (R.). Neue und ungenügend bekannte afrika- nische Schlangen. Silz. Ges. Naturf. Fr. Berl., 1908, pp. 92-95. 415. Tanaka (S.). Notes on some Japanese Fishes, with des- criptions of fourteen New Species. Journ. of the Coll. of Sc., Imp. Univ. Tokyo, XXIII, art. VII, 1908, 54 p., 4 pl. 416. Tate-Regan (A.). Synopsis of the Sharks of the Fa- mily Squalidæ. Ann. Mag. of Nat. hist., IT, 1908, pp. 39-57. 44%. Tattersall (W.-M.). The Schizopoda and Isopoda col- lected by the € Huxley » from the North side of the Bay of Biscay, in August 1906. Journ. Marine Biol. Assoc., VIII, 1908, pp. 189-196. AAS. Theorin (P.-G.-E.). Anmärkningar om nagra växtar- ters trichomer. $ Arkiv f. Bot., VIT, 1908, n° 9, pp. 1-56, 1 pl. 419. Thomas (O.). Four new Amazonian Monkeys. Ann. Mag. Nat. hist., Il, 1908, pp. 88-91. 420. Topsent (E.). Sur une variété de Clionopsis platei Thiele. È Bull. Inst. Océanogr., n° 120, 1908, pp. 1-3. 421. Toucas (A.). Sur la classification et l'Evolution des Ra- diolitidés, 2e partie. 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DEMENY # : POUR LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE {CHIMIE “ Directeur du Cours normal supérieur d’aducation physique de l'Université, } Ancien chef des laboratoires de la station physiologique au Collège de France et de l'Ecole militaire de Joinville-le-Pont, etc., etc. pe 46, rue du Bac, Paris = NOM" — Les prix sont marqués en francs et en centimes. Cinq Tableaux mesurant 1° 25 sur 0" 80, 10n(ÉS SUI: carton, … Pnl iné 1ds i 5 . 7. ON . SA On.ne fournit aucun minéral au poids pour moins de 50 cent. et se pliant au milieu par une charnière, avec œillets pour les suspendre ; tableaux en couleurs, sauf le n° 37 qui comporte les D des En a généralités. La collection complète : 82 francs. à F no both Etat Non CES DEEP NON = S »» ———————— ess a En Re ut — 1 50 C2 A ER eme ee LE CE 6 »|N° 37 — Généralités sur le perfectionnement physique, qui, pour être smiridium....................... le gramme 10 » complet, doit comprendre les qualités particulières suivantes: santé utremer.... les 100 grammesGfr. le kil. 50 » beauté, adresse, virilité. Schema de lecon indiquant les exercices ENS — % fr... — - 30 » progressifs à effectuer pour obtenir les effets utiles... ... PAG TES — 45 fr. — 400. » Te CE en enr LE 10 »|IIN° 38. — Correction de l’attitude. — Attitude de l’écolier sur la table Ë . les 100 grammes 50 fr. — 415 » d'étude, attitude du corps … A 495 fr. — 4.000 » : RON RE dans la station debout; effet. = ARR 100 » néfaste du corset et défor-… Les rt es Pen de 260 FR 10 » mation du squelette par son 2 GE 8 COR RE AA TE E le gramme 8 » usage chez la jeune fille et chez la femme. Exercices Ye pour combattre l'effet des mauvaises attitudes, 15 fi 14 OUEST CNED 7 fr. #3 Élomeélanes. 2%, = Eee le kil. un oo Ë br] un Sn = (q) _ o (4) = e (=) (oje} res a = (2) Un, [er] ci Or = SR ONauRrse—= N° 39. — Exercices de force, exer- D 50 D 5 as d’athlète : les poids, lalutte,… Pnibhsonitenes 22 ui re EX 50 le lancer, le rétablissement, 200005 cancers DES oil 00 a 15 _ ai . Me ; FONTENNORC EPP E — 150 à » l'escrime, 19 figures. 7 fr es œ ui en (= (=) (of) Hs @ El 5 @ ua is an Co : N° 40. — Développement des 05. — Os d’adolescent, os d’adulte, os de vieillard, ; croissance: scoliose; déformation du thorax par déviation dura= chis, 20 figures ... Tate 4 CHEMIiMS DE FER DE L'OUEST Bains de mer et excursions en Normandie et en Bretagne. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest a l'honneur de porler à la connaissance du public quele Guide illustré de son réseau pour 1908 est actuellement mis en vente, au prix de fr. 50 exemplaire, dans les bibliothèques de ses gares, dans Ses bureaux de ville et les principales agences de voyages de Paris. N° 41. — Solidité des parois abdominales. — Exercices propres à développer. les muscles de l'abdomen; suspension, lutte de traction, lutte deré- ILest également adressé franco à domicile contre l'envoi de pulsion, traction verticale, flexion et extension du tronc... te | Samvaleur, en timbres-poste, au Service de la Publicité, 20, x PS F. re de Rome, à Paris. La collection des 5 tableaux d'Education Physique, mesurant 1"25><080 Ce guide de plus de 300 pages, illustré de 126 gravures con-| montés sur carton, se pliant à charnière, avec œillets pour les suspendre 32 fran téntles renseignements Jles plus utiles pour le voyageur (Des- Emballage sur cadre bois. ..... À fr. 95 … eription des sites et lieux d’excursion de la Normandie et de lBretagne. Principaux horaires des trains. Tableau des ma- - se s, cartes postales, cartes cyclistes du littoral de la Manche. LES FILS ÿ SMILE DEYROLLE, EDITEURS É lans des principales villes Liste d'hôtels, restaurants, etc...). 26, RUE DU BAC, PARIS s . nS Fa rs CIÉTÉ DES PRODUITS PHOTOCRAPHIQUES ‘AS DE TRÈFLE" IGRIESHABER Fatres 8 C'E EE à Suint-aur (no)|| FN “AS DE TRÈFLE” A4 LES FILS D'ÉMILE DEYVROLLE | ons pe rer pe vous 46, RUE DU BAC, PARIS Excursions en Bretagne Facilités accordées par cartes d'abonnement individuel es) AMATEURS PHOTOGRAPHES ! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ et de famille valables pendant 33 jours. 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L k à compense chenese ee de l’Ouest es délivrer à n | AE Dr < épart de Paris, des billets d'aller et retour directs, vala ) dresser à : LES FILS D’EMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, PARIS bles ee pere nnae s’embarquer à Carteret. à : xranville ou à Saint-Mälo. 5 Billets valables par Granville à l’aller et au retour. = Are classe 63 fr. 15. — 2e: classe, 44 fr. 25. — 3e clas 8 1 Q ° 29 fr. 85. à Belle Collection de Fossiles des terrains Billets valables par Carteret à l’allér et au retour. — 1 ell [ tertiaires : 1.800 especes, 4.000 exemM- ue êe e de — > se 4% a — 3° classe 29 fr.25N in Fe illets valables à l'aller par Carteret et au retour pan plaires. Prix : 1.200 francs. Saint MAlo ou inversement. — 1re classe 72 fr. 55. n | ? classe, 49 fr. 80.— 3° classe 35 fr. 50. 1 S'ADRESSER A Billets Sete à Please Granville et au retour paul rue du Ba 7e à Saint-Mälo ou inversement. — 1re classe, 74 fr. 85. — V2 PARIS (7 Arr .) classe 50 fr. 05. — 3° classe, 37 fr. 30. F4 “SMITH PREMIER? 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ABONNEMENT ANNUEL Payable en an mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, ; ; LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS France et Algérie . RACE NS EN UE EN TILRAN EE) | MOUSTES AUS DAYS ER SN A2 US Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » EC AUIRUMERO NE RE NEA EE 5) Pour changement d'adresse, joindre Oifr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURKHÉAUX DU JOURN AT. Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS em LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : { " par Éwre Devrozce. — Nouvelle édition, avec 33 planches, dont 27 en couleurs et Oiseaux 8 en noir, et 144 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 têtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr: 75 en plus- 3° Partie par FarRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France: [ z x C le} | e0 ptè res Nouvelle édition, avec planches en couleurs. À 7 Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, este plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 8° Partie Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 40). Cartonné, 0 fr. 75 en plus. : par P.-H. FrieL, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Get LI LI A nimaux foss I | es, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer un très grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins et de figures de ce volume. 24e Parti Un volume de 319 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869figures. Prix : Broché, 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. = par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet P la ntes fossiles, ouvrage de la Paléobotanique de la France complète le précédent P our l’histoire de tous les fossiles de France. Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 412 figures dansle texte, formant un total de 546 figures. Prix : 6 fr. (franco, 6 fr: 60). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7° A VENDRE CHAMBRES PHOTOGRAPHIQUES D'OCCASION 1° Chambre d’agrandissement et de réduction à 3 corps, 2 soufflets toile, longueur 1 m. 28; 3 planchettes pour clichés à agrandir (8 1/2 x 10 — 95 12 — 13 >< 18); planchette d'objectif, verre dépoli; 2 châssis simples à rideaux avec 2 intermédiaires 13 >< 18, 2 interm. 9 << 12 et 3 interm. 8 1/2 < 10; noyer ciré. 24:bisPartie Prix : 09 francs. 2° Chambre de campagne 18 >< 24, partie acajou et noyer (en acajou : support de planchette, corps arrière et les châssis); soufflet toile, verre dépoli, décentre- ment, 4 chàssis doubles avec 2 intermédiaires 9 >< 12 et 4 intermédiaires 8 1/2 10. Prix : 30 francs. S'adresser à : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, Paris. 30° ANNÉE LES ÉCHINODERMES FOSSILES LES OURSINS Genre Polycyphus, Agassiz. — Les espèces qui appar- tiennent à ce genre sont généralement de petite taille; comme dans le genre précédent leur test est hémisphé- rique, mais les tubercules qui en ornent la surface sont tous de dimensions égales et leur disposition en séries verticales et horizontales permet, avec la petite taille du test, de distinguer immédiatement les espèces qui appar- tiennent à ce genre, de celles qui constituent le genre précédent. Les zones porifères sont constituées par trois rangées de pores. - Les représentants de ce genre se rencontrent sensible- ment dans les mêmes couches que les espèces du genre Stomechinus, et paraissent caractériser les formations appartenant au Jurassique moyen et supérieur. Les espèces rencontrées en France sont peu nom- breuses, ce sont : P. Jauberti, Cott., qui provient du Bathonien du Var. P. Normamus, Desor, qui se rencontre dans le Bajocien du Calvados et dans le Bathonien du Pas-de-Calais. P. Corallinus, Cott., que nous figurons (fig. 8), et qui Fig. 8. — Polycyphus corallinus, Cott., vue du dessous et de profil. Grand. nat. est assez rare dans le Bathonien du département de l'Yonne. Enfin P. textilis, Agass., qui est très rare et provient du Callovien de la Sarthe. Genre Codechinus. — Ce genre comprend des formes petites, sphériques. Toute la surface du test est ornée de tubercules très petits, irrégulièrement disposés et plus nombreux sur la face inférieure. Les aires sont iné- gales entre elles les interambulacraires étant plus larges queles ambulacraires,ces dernières portent trois paires de pores qui forment des rangées horizontales, les zones porifères étant relativement larges. Le péristome est très petit et à peine entaillé sur son pourtour. Les espèces qui viennent se ranger dans ce genre paraissent cantonnées dans le crétacé inférieur. En France on ne rencontre que le Codechinus rotundatus, Desor, qui est assez commun dans les couches aptiennes du chemin de Rancurel au Fà, et au Rimet (Isère). 2° SÉRIE — N° SGI1S 1: OCTOBRE 1908 8 Polyporés. , Genre Padinopsis, Cotteau. — Ce genre est constitué par de grands oursins, ronds, quelquefois subconiques, qui sont ornés, tant sur les aires ambulacraires que sur les interambulacraires, de petits tubercules qui sont per- forés et crénelés, disposés en séries régulières et qui se font plus rares au fur et à mesure que l’on se rapproche du sommet. Les zones porifères sont larges et non sinueuses, elles ne comportent, à la face inférieure de l’oursin, qu'une seule paire de rangées de doubles pores. Les principaux types de ce genre se montrent dans l'étage Néocomien et dans les couches du Crétacé supé- rieur. Nous ne citerons que les P. Meridanensis, cott., du Varet de l'Aude et le P. Desori, Coit., qui provient du Cénomanien de Batna. Genre Phymechinus, Desor. — Ce genre a été créé par Desor pour des oursins de forme hémisphérique et d'assez grande taille, ornés comme les précédents de tubercules nombreux. Les espèces qui rentrent dans ce genre se distinguent par le nombre de leurs pores disposés par paires au nombre de cinq au moins, lesquelles forment deux doubles rangées verticales. Le péristome est tou- Fig. 9. — Phymechinus mirabilis, Agas., vue du dessus. Grand. nat. jours grand, à dix pans et à bords profondément entaillés. Les espèces sont peu nombreuses et propres, jusqu'ici, au terrain jurassique. : En France ne se rencontrent que les deux suivantes : P. mirabilis, Agass. Très belle espèce que nous figu- rons (fig. 9) et qui peut être recueillie dans les couches coralliennes des départements des Ardennes, de la Côte- d'Or, du Jura, de la Nièvre et de l'Yonne. P. Thiolherei, Étal. Espèce très voisine de la précé- dente, qui se montre également dans les formations coralliennes et qui a été rencontrée dans les Ardennes, dans le Jura, dans l'Orne et dans l'Yonne. Ces espèces pourraient, à première vue, être confon- dues avec certains Pseudodiadema, maïs elles s’en dis- tinguent facilement par la structure de leurs tubercules et la disposition de leurs pores. P.-H. FRITEL. X000000909929999299/2299< re nt ie ot Te Ce es 274 em” tre SN hé LE NATURALISTE PASSAGE EN FRANCE DU SYRRHAPTE (Syrrhaptes paradoxus) Il est intéressant de signaler la capture, dans le dépar- tement de la Somme,de deux Syrrhaptes (Syrrhaptes para- doxus). Le premier a été tué à Sailly-en-Bray, le 30 août dernier, par M.Millevoye,le second a été abattu dans une petite bande sur le territoire du Crotoy, en baie de Somme, par un chasseur du pays, nommé Mopin, le 6 septembre. Le département de la Somme paraît être sur la route habituelle que suivent ces oiseaux, originaires des steppes de l'Asie centrale, dans les migrations qu’ils font en Europe, à de longs intervalles. En effet, lors du passage si considérable qui eut lieu en 1863 et qui s'étendit sur l'Europe entière, on en vit beaucoup dans ce départe- ment, de juin à septembre, et en 1888, date de la der- nière migration importante des Syrrhaptes on en observa plusieurs bandes dans la Somme. Moi-même, à cette époque, je rencontrai, le 31 mai, une petite troupe de dix individus se chauffant au soleil sur la grève, au fond d’une petite anse, située entre le Crotoy et le village de Morlais (Lettre à M. A. Geoffroy-Saint-Hilaire, 1®7 juin 1888. Insérée dans le Bulletin de la Soc. Nat. d’Acclim., n° 12, 1888, p. 665). Il serait intéressant de savoir si l’on a constaté la pré- sence des Syrrhaptes sur d’autres points de la France, dans ces derniers temps. En signalant au Naturaliste les deux captures récentes du département de la Somme, j'espère provoquer quelques communications à ce sujet. MAGAUD D'AUBUSSON. NOTE SUR LA FAMILLE DES ETHERIIDES (ATHERIIDÆ) La famille ou plutôt le groupe des Ethertüdés constitue une tribu des Uniontidès : les Etheriidés ne se distin- guant des Unioniidès véritables que par leur fixation et les'caractères qui en découlent, caractères qui les ren- dent extrêmement intéressants en leur donnant avec d’autres groupes une ressemblance par convergence. D’après le traité de Zoologie d’Et. Perrier les carac- tères de ce groupe sont les suivants : « Eulamellebran- ches integropalliés à coquille irrégulière, lamelleuse, libre ou fixée, sans dents, à orifice anal du manteau seul délimité, sans pied et fluviatiles. » Dans l'étude qu’il vient de faire des Etheriidés (1), le Dr Anthony précise ces caractères de la facon sui- vante : É « Mollusques acéphales fixés plus ou moins nettement en pleurothétisme par une de leurs valves, à coquille nacrée recouverte extérieurement d’un épiderme ver- dâtre, — pas de dents à la charnière — branchies treillagées (Eulamellebranches), — une seule commissure palléale, — habitant exclusivement les eaux douces des régions équatoriales. Il convient d’abord de définir le Pleurothétisme. Si nous appelons plan sagittal celui qui passe par la bouche, le ventre, l’anus, et le dos, seront pleurothéti- ques les animaux dont le plan sagittal est parallèle au plan sur lequel ils reposent : les Pecten, les Huitres, les Anomies, les Plicatules, les Spondyles sont des mollusques pleurothétiques. Ceux dont le plan sagittal est perpendiculaire au plan sur lequel il reposent sont dits euthétiques. L’euthétisme est le cas général. Les animaux euthétiques sont symétriques par rapport à leur plan sagittal, les animaux pleurothétiques sont symétriques par rapport à un plan perpendiculaire au plan sagittal (plan coronal). De par leur forme les Mollusques acéphales abandonnés à eux-mêmes reposent en pleurothétisme, si un Acéphale reposant en pleuro- thétisme se trouve en une eau chaude, riche en calcaire, il se fixera rapidement par son plan de contact : il se trouvera donc fixé en pleurothétisme., Le groupe des Etheriidès comprend les trois genres suivants Ætheria (Lamarck). — Afrique et Madagascar Bartlettia (Moricand — A. Ad.) Amérique du Sud Mulle- ria (Férussac), Colombie-Hindoustan dont voici les diagnoses, d’après le travail de M. Anthony que nous résumons. Ætheria. « Mollusques acéphales dimyaires (isomyai- res) fixés en pleurothétisme par une de leurs valves — symétrie sagittale en voie de disparition. — Coquille inéquivalve souvent épineuse, nacrée, recouverte exté- rieurement d'un épiderme verdâtre — charnière sans dents — rainure ligamentaire — pied nul — cœur non tra- versé par le rectum — branchies treillagées et plissées — une seule commissure palléale. » Bartlettia. « Mollusques acéphales dimyaires (isomyai- res), peut-être fixés en pleurothétisme par une de leurs valves — symétrie sagittale semblant conservée à peu près dans son intégrité — cvuquille nacrée recouverte d’un épiderme verdâtre. (L’anatomie des parties molles reste inconnue). » Mulleria. « Mollusques acéphales monomyaires fixés en pleurothétisme par une de leurs valves — symétrie sagittale en voie de disparition — présence d’un talon long — coquille présentant à son extrémité les deux valves accolées de la jeune coquille dimyaire et équila- térale, coquille lisse, nacrée, recouverte extérieurement d’un épiderme verdâtre — pied nul — cœur non traversé par le rectum — branchies treillagées (au moins chez la M. Dalyi Smith) et plissées — une seule commissure palléale. ETHOLOGIE. — Les Etheries et les Mulleries sont constamment fixées par une quelconque de leurs valves, mais chez les Etheries la fixation porte toujours à la fois sur les régions antérieures et postérieures, chez les Mulleries la fixation parait être uniquement postérieure. Les Bartletties paraissent peu fixées, peut être même ne le sont-elles pas du tout. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Ætheria. — Toutes les Ethéries habitent l’Afrique équatoriale (sauf celles qui venues par le Nil se rencontrent dans la Basse- Égypte comme l’Æ. Letourneuxi, dans le canal du Fayoum, dans l’ancien lac Mareotis près d'Alexandrie (qu'une erreur typographique à fait appeler lac Méroë). On les trouve dans les bassins des grands fleuves (Sénégal, Niger, Ougoué, Congo, Zambèze, etc.) et dans le voisinage des grands lacs (Tanganika, Rodolphe, Albert Nyanza, Nyassa) et aussi dans le lac Tchad et le (1) Dr R. Anthony. — Etude monographique des Ætheriidæ. : bassin du Chari, mais on ne les trouve plus dans les Bartllellia Stefanensis, Mor. [A et B, vue intérieure des deux valves ; MM", coquille de jeune B. S{efanensis : valves grosses; vue intérieure et extérieure, g. — 3]. Eumulleria Anthony = Mulleria Rivoli, Desh. (Tobata) RL 1 : [K, valve fixée, vue intérieure, g. — DE L. fig. schématique destinée à indiquer le mode de développement de la M. Rivoli et la constitution de la valve libre (à gauche, 5 : côté antérieur; à droite : 6, côté postérieur; le pointillé indique le galbe de la coquille telle qu’elle eût été si l'animal ne s'était pas fixé à sa région postérieure ; on voit la valve embryonaire (1), le talon (4), la valve operculaire (2) et en noir (3) la solution de continuité entre le talon (4) et la valve libre (2)]. Pseudomulleria Anthony = Mulleria Dalyi, Sm. [C, valve libre, face extérieure avec quelques écaillures de l’épiderme ver- 2 2) dâtre, g. — n D, valve fixée, face intérieure, g. — = |: Ætheria Cailliaudi, Fer. [G, valve fixée, face intérieure; | | | LA | oi ji is 4 Te 2 ji . ie fus Ê montrant l'arète ligamentaire (1), le’ ligament (2), le muscle : k 1 adducteur antérieur (3), le muscle adducteur postérieur (4),g.=— 5 N, forme jeune d’Æ. Cailliaudi peu de temps après la fixation]. Ætheria Carteroni, Mich. [H, valve libre, face extérieure, : ) Ætheria Bourguignati, Rchtr. À rieure; F, face intérieure, g. = ae Ætheria Elliptica, Limk. ou Æ. plumbea, Fer. [vue inté- [valve libre : E, face exté- rieure : I, valve fixée; J, valve libre, sg. — L Disposition du ligament [O, chez l’Unio; chez l’Æ. Cailliaudi . P, peu de temps après sa fixation; Q, chez une Æ. Cailliaudi adulte; R, coupe transversale du talon (1, 3, substance fibreuse du ligament ; 2, substance élastique; 4, arêle ligamentaire)]. 5 : Branchie treillagée (fragment grossi), 19 LE ra fleuves de la région saharienne et barbaresque du Nil au Sénégal, ni dans la région Sud-Africaine de l’Angola au Zambèze, leur aire de dispersion correspondant à la région que Bourguignat, a appelée Centre-africain, ca- ractérisée par la présence de genres et d'espèces spé- ciaux. Une espèce d’Etherie a été trouvée à Madagascar, provenant vraisemblablement de l’évolution in situ d’une Unioniidé malgache. Bartlettia. — Les Bartletties n’ont été rencontrées jus- qu'ici que dans le bassin de l’Amazone, à l'embouchure et dans le haut de ce fleuve et dans l'Ucayali, un de ses affluents péruviens. Mulleria. — Ce genre comprend une espèce américaine dans les rivières de Colombie (Bassin du Rio Magdalena,) et une espèce asiatique (rivière Budra et à Kadur), pro- vince de Mysore (Dekkan). MORPHOLOGIE ET ANATOMIE. — A. Coquille. — Les trois genres ont une coquille nacrée intérieurement et. extérieurement recouverte d’un épiderme verdâtre. Les Etheries et les Mulleries sont dimyaires (anyson- naires), les Mulleries sont monomyaires ; les Ethéries et les Mulleries ont des coquilles inéquivalves,subarrondies, les Bartletties sont sensiblement équivalves, allongées d'avant en arrière et rappellent la forme des Unioniides normaux, quelques Etheries sont épineuses à coquilles légères et boursouflées, d’autres ont des coquilles denses, inermes, à aspect usé ; la forme américaine des Mulle- ries présente un talon long et grêle qui porte à son extrémité les deux valves de la coquille embryonnaire, caractère qui manque dans la forme asiatique, l'épiderme verdâtre est souvent détruit dans la forme américaine ; chez les Etheries on remarque un sillon ligamentaire comparable à l’arête ligamentaire des Rudistes (Hippuri- tes). Les Mulleries américaines et les Barttleties pré- sentent aussi un rudiment d’arête ligamentaire. Ligament. — Le ligament présente chez les Etheries les trois parties caractéristiques de celui des Unionidés mais considérablement modifié par la présence d’arête ligamentaire dont il vient d'être question. Muscles. — Les muscles adducteurs ont les caractères généraux de ceux des Mollusques acéphales; ils sont au nombre de deux chez les Etheries et chez les Bar- tletties, l’antérieur étant divisé en deux faisceaux comme chez les Hippurites ; chez les Mulleries le muscle estunique et arrondi, c’estle muscle postérieur. Pied. — Le pied est nul. Tube digestif. — Il est très comparable à celui des Unioniidés, mais ne traversant pas le cœur. Branchies. — Elles sont treillagées (Eulamelle- branches) et plissées au moins chez les Etheries et les Mulleries, car on ne connait rien des parties molles des Bartletties. ; DÉVELOPPEMENT. — La cavité branchiale des Ethe- nes paraît jouer un rôle incubateur comme chez les. Uniontdées. Les jeunes Etheries sont en effet, avant la fixation, absolument comparables à de jeunes Ano- dontes ou à de jeunes Spatha qui s’arrondissent une fois fixées par un processus particulier auquel R. An- thony a donné le nom de pseudo-plicature et dont la formation du sillon ligamentaire est la conséquence. La jeune coquille de la Mullerie américaine est di- myaire et anodontoïde ; elle se fixe uniquement par son extrémité postérieure. Le développement des Bartletties est inconnu, mais il & LE NATURALISTE est évident que les formes jeunes doivent être identiques à de jeunes Anodontes. AFFINITÉS. — Les Ætheriidæ sont des Unioniidæ sans doute, modifiées par la fixation pleurothétique — les Etheries provenant probablement du G@. Spatha — les Mulleries américaines et les Bartletties des Anodon- tes ou des Leïla — les Mulleries asiatiques des Myce- topus. Les Bartlettia paraissent actuellement en voie de re- tour vers l'existence libre. MORPHOGÉNIE. — Il est hors de doute que les Æthe- riidæ dérivent des Unioniidæ en dépit des différences de forme qui peuvent être constatées. Ces deux familles en effet ont de commun la présence de la nacre, d’un épiderme verdâtre, la constitution de la branchie, sa fonction incubatrice et enfin le mode de développement embryogénique ; celui-ci a été nettement indiqué par R. Anthony qui, d’une part, par le fait d’un heureux hasard, a trouvé dans des branchies d'Ætheria Bourgui- gnati rapportées par le Dr Decorse des rapides du Gri- bingi des œufs en incubation et, d'autre part, a pu suivre chez l’Æ. Caillaudi le développement de la coquille de- puis un stade antérieur à la fixation. On peut supposer que des Unioniidæ provenant de la vase des grands lacs du Centre africain ont rencontré, dans les fleuves qui servent de déversoirs à ces lacs, des rapides où l’eau, sans cesse brassée et oxygénée, leur a procuré de meilleures conditions d’existence : elles y ont donc pullulé ; par le fait de l’absence de vase elles n’ont pu s’enfouir en céphalothétisme et sont alors for- cément retombées sur une valve; la surabondance de calcaire en ces eaux chaudes a amené la fixation en cette position, c’est-à-dire en pleurothétisme. La conséquence de cette fixation en pleurothétisme serait une asymétrie sagittale, l’une des valves tendant à devenir operculaire, tandis que l’autre prenait la forme d’une colonne comme chez l’Æ. Caillaudi, une symétrie coronale remplace en somme la symétrie sa- gittale des Unioniidæ normaux. Hæckel a indiqué comme conséquence générale de la fixation chez les organismes la forme arrondie : les Éthéries tendent donc à s’arrondir. De cet arrondisse- ment résulte toute une série de modifications des orga- nes internes : le tube digestif devient dorsal par rapport au cœur comme chez les huîtres également arrondies par le fait de la fixation, les branchies se plissent en colerette, les palpes labiaux s’accolent aux parois du manteau, les adducteurs se rapprochent par leurs extré- mités dorsales ; la fixation a entrainé enfin la régression du pied désormais sans rôle physiologique et la dispa- rition des papilles siphonales. Cet arrondissement des Éthéries s’accomplit suivant le processus auquel l’auteur a donné le nom de pseudo- plicature ; processus par lequel se constitue l’arête liga- mentaire, processus par le fait duquel les Éthéries arri- vent à présenter l’aspect des Hippurites. Voyons donc en quoi il consiste. Le bord dorsal de la coquille adulte des Éthéries parait être replié sur lui-même au niveau du ligament. Cette apparence résulte de ce que, au cours du processus d'arrondissement qui est la conséquence de la fixation, les zones d'accroissement de la coquille, que sécrète le manteau, dans la région de la valve qui ne donne pas insertion au ligament, commencent à remonter dorsale- ment par rapport à ce ligament; il se forme bientôt LE NATURALISTE 225 ainsi une sorte de repli, au fond duquel se trouve | d'Adams est absolument justifiée pour des raisons mor- l'extrémité postérieure ligamentaire. Or,.le ligament qui s'accroît d'avant en arrière se trouverait donc arrêté dans sa croissance, mais comme il y a toujours apport de substance ligamentaire, il finit parfois par contourner la plicature ; arrivant ainsi à dépasser le bord postérieur du sillon ligamentaire, il repousse en avant le bord cardinal de la coquille qui s'incurve et en arrière la partie fibreuse du ligament qui se rompt, laissant son point d’origine au crochet. Il a pu se produire que des Éthéries retrouvassent des eaux tranquilles et vaseuses. Ces formes se caracté- risent alors par la présence d’épines creuses qui, dans certains cas, peuvent jouer le rôle de siphons qui per- mettent aux Mollusques d'assurer la circulation d’eau à leur intérieur, sans avoir besoin d’écarter leurs valves. Dans ces formes, vivant dans les eaux rapides, les épines disparaissent par le fait de l’action polissante des eaux. Mulleria. — C’est également à la fixation uniquement postérieure que les Mulléries doivent leur forme spé- ciale. : Bartlettia. — Les Bartletties paraissent des Unioniidés jadis fixes qui tendraient à évoluer à nouveau vers l’exis- tence libre. FORMES CONVERGENTES. — Les Éthéries sont par l’ensemble de leurs caractères très comparables aux Rudistes, dont les conditions d'existence étaient fort comparables aux leurs : les unes dans les eaux toren- tueuses des fleuves tropicaux, les autres dans les bri- sants coralliens des mers crétaciques. Leurs caractères communs sont la présence de l’arête ligamentaire (plus développée encore chez les Rudistes) et la forme des valves, dont la supérieure arrive, dans l'espèce Æ. Caillaudi Ferussac, à n'être plus que l’oper- cule de la seconde. « Les Ætheria sont en somme les Rudistes d’aujour- d’hui, mais des Rudistes d’eau douce, des Rudistes d'Unionüdæ » (Anthony). Les Mulléries du fait de leur mode de fixation conver- gent vers les Huitres avec lesquelles, à l’état adulte, elles ont une ressemblance si frappante que Ferussac en fit d'abord des Ostréacées. Les Bartletties ne ressemblent à aucune autre forme connue. SYSTÉMATIQUE. — G. Ætheria (Lam., 1807) (du nom d'une Océanide), Etherea (Schweigger, 1820). Ce genre fut divisé en quatre groupes par Bourguignat en 1880 (A. Cailliaudiana. — B. Nilotica. — C. Chambar- diana. — D. Letourneuxia), se basant surtout sur le déve- loppement différent des deux valves et le volume du talon, négligeant la présence ou l'absence des épines. Actuellement on en connaît environ 1# espèces. On p peut les répartir en deux groupes : 5 sont épineuses et | 8 inermes. Toutes ces espèces ont d’ailleurs des formes passant les unes aux autres. Le travail du Dr Anthony donne les diagnoses de ces différentes espèces. L'auteur ne les considère d’ailleurs que comme des formes en rapport avec des conditions d'existence différentes et n'admet qu’une seule espèce d'Éthérie. G. Bartlettia. — Le genre Bartlettia ne comprend que la B. Stefanensis Adams décrite par Moricand sous le nom d'Ætheria Stefunensis. La coupure générique phologiques et géographiques. : G. Mulleria (Ferussac, 1823). Le genre Mulleria pré- sente une coupure nette qui se justifie parfaitement pour des raisons géographiques et aussi morphologiques (aspect général différent et absence de talon de l’espèce asiatique. R. Anthony appelle l'espèce américaine, Eumulleria (M. Rivoli, Deshs), et l'espèce asiatique Pseudo mulleria(M. Dalyi, Sm.) Le tableau de la famille est donc le suivant : Do AHAUAF Go so o be aedocene code Æ. elliptica. | VER Core | var. tubifera. E. Rivoli. P. Dalyi. B. Slefanensis. Dr Etienne DEYROLLE, Licencié ès sciences. ni …, | Eumulleria...... D. Meet 1 Pseudo mulleria. E. Barleltia LES SERPENTS D'EUROPE La Couleuvre à échelons, qui atteint deux mètres de long, est également désagréable. En Espagne, et dans le midi de la France, on la trouve particulièrement; elle mange beaucoup d'oiseaux utiles et même des levrauts. Si on veut la saisir, elle mord cruellement et, de suite après, se remet sur la défensive pour renouveler son attaque. x * La plus commune des couleuvres, du moins en France, et la plus populaire, est la Couleuvre à collier. On la trouve par exemple, dans les bois de Meudon et la forêt de Fontainebleau, et les marchands de poissons rouges des quais de Paris en sont toujours abondamment pourvus. C’est un gentil petit animal que les enfants se plaisent à conserver en captivité : avec elle et un peu d'imagination, ils peuvent se figurer être pour un instant un héros de Fenimoore Cooper ou de Gustave Aymard. La Couleuvre à collier, facilement reconnaissable à l'anneau de couleur jaune qui entoure son cou, lequel, d’ailleurs, ne serait pas sans cela distinct de la tête, préfère aux endroits secs les lieux humides. Et l’on peut même dire qu’elle est aussi aquatique que terrestre : certains indi- vidus vivent presque constamment dans l’eau et jamais elles ne sont aussi heureuses que lorsqu'elles rencontrent un ruisselet au fond duquel elles puissent se reposer tout en laissant leur tête émergée. Parfois, elle se rap- proche des habitations et se cache par exemple dans les tas de fumier, surtout pendant la saison froide. C’est là notamment qu'elle pond ses œufs, ainsi que dans la terre meuble, la mousse humide ou le bois pourri. Ces œufs sortent successivement du Corps, réunis entre eux par une matière gommeuse qui à fait un véritable chapelet: par leur grosseur et leur forme, ils ressemblent à des œufs de pigeons, mais leur coque est molle et parche- minée. Ils éclosent au bout de trois semaines. La Couleuvre mange surtout des insectes, des poissons et des grenouilles. Elle n’entoure pas sa proie pour l'étouffer, mais la déglutit toute vivante. Si au moment où la victime est engloutie dans l’œsophage du serpent, on effraye celui-ci, il n’est pas rare de le voir la vomir : on est alors tout étonné de voir l’avalée se sauver à 226 toutes pattes. La Couleuvre à collier mène une vie pai- sible et, à cet égard, l'expression « paresseux comme une couleuvre » n'est pas exagérée. * DRE La Couleuvre vipérine, ainsi nommée parce qu’elle ressemble beaucoup à une vipère, s'avance moins au nord que la Couleuvre à collier. C’est plutôt une espèce méridionale. Elle vit presque couramment dans l’eau, où elle nage avec une grande facilité. « Une mare dans laquelle vous n’'apercevrez rien, dit F. Lataste, contient parfois de ces Couleuvres en quantité prodigieuse. Par une chaude journée de juin, je m'étais rendu au moulin du Pont, sur la grande route qui va de Barsac à Preignae, dans la Gironde. On m'avait assuré que le remblai de cette route donnait asile à un grand nombre de vipères. La route, en effet, fort élevée en cet endroit, au-dessus d’une plaine marécageuse et souvent inondée, et le mur qui la soutient, exposé au soleil du midi, paraissent bien propres à loger pendant l'hiver les divers serpents qui peuvent habiter dans les environs. Du reste, le temps était orageux et favorable à mes recherches. J'avais vu plusieurs couleuvres rentrer prestement dans leurs trous à mon aspect, et je n'avais pu en prendre aucune, quand j'eus l’idée de m'arrêter auprès d’une petite mare voisine. Je me cachai derrière un tronc d’arbre et j’attendis immo- bile. Au bout de quelques instants, la mare m’apparais- sait couverte de têtes de serpents fort éveillés, allant et venant dans tous les sens. Au moindre mouvement de ma part, toutes ces têtes disparaissaient subitement sous l’eau et restaient plus ou moins longtemps à reparaître. Quelquefois une Vipérine, m'apercevant immobile, s’ar- rêtait, reposait sa tête sur une feuille de nénuphar, et me regardait longtemps ; puis, satisfaite de son examen, elle reprenait sa promenade. Plusieurs vinrent passer à mes pieds. J'étais armé d’une canne; j'essayais de les frapper tout d’un coup, quand elles étaient bien à portée ; mais leur fuite était si rapide, que je n’en pus atteindre qu'une seule. » Quelquefois les Vipérines se rassem- blent à plusieurs sous une pierre et s’enroulent les unes autour des autres. + # # La Couleuvre maillée se trouve dans le midi de l'Eu- ropé; elle est commune aux environs de Montpellier. Elle révèle sa présence par un sifflement assez fort. Dans les terrains arides et rocailleux où elle se plaît, elle se sauve quand on veut la prendre; mais une fois prise, elle se défend avec opiniâtreté. Elle se nourrit de lézards, de rongeurs et d'oiseaux. * # x Les serpents venimeux sont, heureusement, assez rares en Europe. Presque tous appartiennent au genre Vipère, que lon distingue au premier coup d'œil des couleuvres, par leur tête un peu plus large que le tronc. La Vipère, dont la répartition géographique est la plus considérable, est connue sous le nom de Péliade bérus : elle se trouve dans toute l’Europe et déborde même en Asie. Son habitat est également des plus variés. Dans une localité, elle préfère les landes et les forêts, tandis que dans une autre, il faut la chercher dans les vignobles, les prairies et les steppes. Dans certaines régions d'Allemagne, elles sont si abondantes que les femmes ne peuvent faucher l'herbe que chaussées de hautes bottes en cuir résistant. Elle aime à s'étaler voluptueusement au soleil, mais pré- LE NATURALISTE fère cependant chasser la nuit, ce qu'elle fait avec une certaine activité. Comme toutes les vipères, la Péliade est très irascible. « Pendant une heure entière, raconte Lénz, j'ai agacé une de ces vipères; elle ne cessait de se jeter sur moi et de mordre la baguette que je lui présentais. Dans sa rage aveugle ce serpent mord à vide lorsqu'on éloigne l’objet avec lequel on l’exaltait; lorsqu'il fait du soleil, on le voit dans sa fureur mordre après sa propre image; la Vipère tient alors le corps enroulé et le cou retiré dans le milieu d’une sorte de cône ainsi formé,pour de là pou- voir se détendre subitement; elle se précipite d’une dis- tance qui peut atteindre O0 m. 15 et même 0 m. 30. Lorsqu'une vipère retire son cou en arrière, c’est un signe certain qu’elle est sur la défensive et toute prête à mordre; l'animal ne mord jamais sans y être préparé, et, après avoir mordu une première fois, se remet de suite en position. Même lorsqu'on présente un objet de la grosseur d’une souris, il lui arrive souvent de mal viser et de manquer le but. Lorsque cette Vipère est en fureur, elle retire la tête en arrière, puis, si elle en a le temps et si l'ennemi n'est pas trop près d'elle, elle projette la langue souvent et rapidement, à peu près de la longueur de la tête; au même moment ses yeux brillent, rarement l’animal se sert de sa langue pour toucher la proie avant de la mordre, manœuvre qu'emploient souvent les couleuvres. Si la Péliade est surprise par l’ennemi et qu’elle se jette subitement sur lui, elle ne siffle pas avant de mordre. Plus il se passe de temps entre le moment où la Vipère se met sur l'offensive et l'instant où elle fond sur sa proie ou sur son ennemi, plus la colère de l'animal est grande, Le sifflement a généralement lieu la bouche étant close; l'animal le produit en inspirant et en expirant plus bruyamment que d'habitude; ce sifflement consiste en deux bruits qui se ressemblent, qui alternent à peu près dans le même espace de temps qu'un homme met à ins- pirer et à expirer. Lors de l'expiration, le bruit ou siffle- ment est fort et profond, il est plus faible et plus élevé dans l'inspiration. Je tins devant le museau d’une vipère, qui sifflait constamment avec violence, une plume atta- chée à l'extrémité d’une baguette; je trouvai ainsi que le mouvement de l’air est réellement très faible. En général, la Vipère péliade se gonfle fortement aussitôt qu’elle est irritée; de telle sorte que même lorsqu'elle est amaïigrie elle parait être grasse et replète, ce que l’on voit surtout nettement lorsqu'on jette l'animal dans l’eau. L'animal gonfle alors ses poumons de manière à se rendre plus léger et à pouvoir surnager. La Bérus est toujours sur ses gardes et également prête pour la défense et pour l'attaque ; aussi ne la trouve-t-on jamais, même lorsqu'elle n’est pas agacée, sans qu'elle ne dresse obliquement sa petite tête. Bien que voyant peu pendant le plein jour elle distingue cependant très bien des animaux qui s’ap- prochent d'elle et mord de préférence les animaux à sang chaud et surtout les petits rongeurs des champs. Lorsqu'on place l'animal dans une cloche transparente, on voit nettement qu’il se dirige beaucoup plus volontiers sur la main nue qu’on approche du vase que lorsqu'on lui présente une baguette par exemple. « En captivité, lorsqu'elle est dans une cage spacieuse, la Bérus n’attaque guère les animaux qui vivent avec elle, à part les petits rongeurs. J’ai souvent vu des lézards, des grenouilles et même des oiseaux, faire très bon ménage avec le Serpent et venir se percher sur son LE NATURALISTE 227 s dos pour mieux se chauffer aux rayons du soleil; j'ai vu également des lézards tranquillement portés sur le dos des vipères en liberté. J'ai une fois été témoin d’une scène fort intéressante. Dans la cage dans laquelle j'avais enfermé une Péliade, le soleil ne donnait que sur un tout petit espace, et la Vipère s’en était emparée pour se réchauffer. Un lézard qui lui aussi convoitait ce coin privilégié, n'ayant pu se placer, s’approcha de ma Bérus et la mordit doucement, comme pour l’engager à par- tager avec lui la place ensoleillée, ce dont la Vipère ne se soucia nullement, de telle sorte que le lézard fut réduit à aller se placer à l'ombre. Des Orvets prirent place à côté de la Vipère, dessus et dessous elle, sans manifester aucune crainte. Lorsque, ce qui arrive assez souvent, de gros insectes courent sur le dos de nos Péliades, elles n’y font pas attention, mais si ces insectes se posent sur leur tête, elles se secouent pour les faire partir, sans cependant se fâcher davantage. « On dit assez généralement que la Vipère Bérus peut sauter et poursuivre l’homme qui l’attaque ou qui passe à sa portée. Ni moi, ni d'autres observateurs conscien- cieux n’avons jamais vu rien de semblable. J'ai souvent tenté de faire sauter les vipères en liberté, sans pouvoir jamais y réussir. Il arrive parfois cependant que lorsque l'animal est brusquement surpris et qu’il n'a pas le temps de se lever, il rétracte la tête et le cou en arrière, les lance par un rapide mouvement et précipite alors le reste du corps à une courte distance par ce mouvement de projection. « Lorsque la Vipère péliade est cachés dans la mousse et dans le gazon et qu’on vient à passer tout près d’elle, elle fait entendre un sifflement aigu et mord de suite, de telle sorte que souvent on ne soupconne sa présence que par la morsure reçue. Parfois le reptile fuit après une première attaque, et se dérobe au juste châtiment qu’il a bien mérité. » La Péliade aime particulièrement les musaraignes et les campagnols, sans cependant négliger les taupes et les jeunes oiseaux, L'hiver elles se réunissent à plusieurs dans une cavité ou même en plein soleil et s’enroulent les unes autour des autres, de manière à donner l’impres- sion d’une pelote de corde : c'est sans doute ces armes qui ont donné naissance à la légende de la tête de la Gorgone, d’autanc plus que si on en approche, toutes les têtes se redressent et sifflent. La Péliade pond des œufs, mais ceux-ci s’éclosent presque dès leur sortie. Parmi les personnes qu’elle pique, dix pour cent environ meu- rent, mais les autres sont longtemps malades, quelquefois même touteleur vie. Le venin aurait son activité même desséché : les Gaulois connaissaient cette particularité et y trempaient la pointe de leur flèche. La Vipère aspic, dont la couleur est fort variable, se trouve exclusivement dans la région méditerranéenne. Elle aime surtout les sols secs et rocailleux. Elle fuit généralement l’homme, mais se défend quand on l’atta- que ou que l'on marche sur elle. Elle a la vie fort dure. « On cite l’histoire d’une de ces vipères, disent Dumé- ril et Bibron, qui fut étranglée et suspendue par le cou pendant vingt-quatre heures et qui, après, paraissant tout à fait morte, avait été le lendemain posée et arrangée sur du plâtre liquide, après qu'on l’eut huilée convena- blement, dans l'intention d'en obtenir un moule. On la recouvrit d’une autre couche de plâtre etelle y fut laissée jusqu’a parfaite consolidation. Le lendemain, par consé- quent quarante-huit heures après la mort apparente, lors- qu’on enleva la calotte de plâtre à creux perdu, le serpent sortit plein de vie et chercha à échapper par la fuite. On a vu des vipères Survivre à la submersion pendant plu- sieurs heures dans l’eau, dans l'huile et même dans l’eau de vie et résister aux blessures les plus graves. Des têtes cherchaient à mordre après les avoir séparées du tronc dans le but de préparer des houillies auxquelles on attri- buait de grandes vertus en médecine. » Elle est toujours sur ses gardes et attend plutôt la proie qu’elle ne va la chercher. Comme l’a remarqué Viaud- Grand-Marais, un animal vient-il troubler l'affût, la vipère moutre de l'inquiétude ; cependant elle ne quitte son poste que lorsqu'elle est sur le point d'être attaquée. Les sens lui ont-ils signalé l'approche d'un être faible, pas un mouvement ne trahit sa joie; elle attend avec patience que sa victime soit à portée, puis fond sur elle comme un trait. Si la proie est un animal à sang froid, le serpent se met immédiatement à la dévorer, mais s’il s’agit d'un oiseau ou d’un petit mammifère, elle le blesse d'un premier jet puis se replie sur elle-même pour ne revenir qu’au moment où, sous l'influence du venin, les dernières con- vulsions ont cessé; elle engoufïre alors l'animal tout d’une pièce, l'inonde de bave et le dévore lentement. La vipère Ammodyte habite le sud est de l’Europe, notamment dans les lieux arides et pierreux exposés au soleil. Pour en obtenir, il suffit d'allumer du feu la nuit; elles accourent en boule. Sa morsure présente des dan- gers variables suivantdes circonstances maldéterminées. Le seul Crotale d'Europe estle Trigonocéphale halyÿs qui habite les steppes voisins du. Volga et de ce fait provoque la mort de beaucoup d’agneaux et de chiens. HENRI COUPIN. 20920209992020029099000202000000090% LE MONDE DES DIATOMÉES Du temps du savant botaniste de Normandie, M. de Brébisson, les Diatomées ne formaient encore qu'une famille d'algues toute particulière, caractérisée par les deux frustules siliceuses dont se compose chacune de leurs cellules. Aujourd’hui, cette section de la classe des algues a pris une extension tellement considérable, qu'elle forme, pour ainsi dire, tout un petit monde à part, qui se subdivise lui-même en ordres, en tribus eten familles, avec de nombreux genres, une immense quantité d'espèces et un nombre indéfini de variétés. On trouve des Diatomées, non seulement dans la mer et dans les eaux douces, mais on en trouve encore des bancs entiers, à l'état fossile; et cela, dans toutes les parties du monde. Comme pour les algues ordinaires, les plus belles formes de ce groupe de végétaux se ren- contrent dans les espèces marines. On ne s’étonnera pas quil y ait des Diatomées marines : Cela tient à la nature même de leur carapace siliceuse, qui résiste aux agents ordinaires de la décom- position des végétaux, et qui ne peuvent guère être détruites que par le feu, ainsi que par le petit nombre d'agents qui s’attaquent à la silice, pour former des sili- cates alcalins ou alcalino-terreux. Bien des algues peuvent s’encroûter de sels calcaires. Certains végétaux même renferment de la silice, comme les Equisétacées (Prêles)et même les graminées, à l’état normal. Mais ce dépôt de silice est beaucoup plus abondant chez les Diatomées que partout ailleurs : En principe, on peut dire que toutes les Diatomées sont sili- ceuses. De là leur usage, sous forme de tripolis. n Æ phil 228 LE NATURALISTE Ce qui caractérise les Diatomées, ce sont leurs cara- paces siliceuses, formées de deux frustules, qui s’em- boïtent l’une dans l’autre; exactement comme une boîte s'engage dans son couvercle. Elles ont des formes varia- bles, que l’on peut ramener à deux ou trois : la forme rectangulaire plus ou moins allongée, la forme polygo- nale et la forme circulaire. Comme une boîte de plumes ou une boîte ronde à pilules. Mais, en partant de ces types primitifs, leur forme varie considérablement suivant les genres. C’est ainsi qu’elles affectent parfois la forme de bâtonnets dans le genre Bacillaria; la forme d'un $S très allongé, dans le genre synedra; la forme d'un triangle, dans le genre triceratium ; la forme d'une étoile, etc. Quelle que soit leur forme, les Diatomées sont toujours formées de deux frustules, qui s’emboîtent l’une dans Pautre, et s’écartent de plus en plus quand elles se déve- loppent, pour se dédoubler et se reproduire par scissipa- rité. Or comprend qu’alors elles tendent à devenir de plus en plus petites, puisque la boîte de la cellule mère devient le couvercle de la cellule fille, et cela indéfini- ment. En effet, une fois encroütées de silice, les Diato- mées ne grandissent pour ainsi dire plus. Elles se reproduisent encore par auxospores, quand elles sont arrivées à une certaine phase de leur dévelop- pement. C’est une sorte de reproduction sexuée, dont l’organe mâle nous est inconnu, en ce sens qu'il doit se réduire à la conjugaison de deux noyaux mâle et femelle à l'intérieur de la cellule génératrice de l'auxospore, qui se fait par une simple conjugaison ; absolument comme dans les autres algues du groupe des Conjuguées. Mais ce qu'il y a de bien intéressant ici, c'est qu'au lieu de deux celluies en présence fusionnant ensemble leur contenu, cette fusion peut se faire entre les éléments d’une seule et même cellule. Dans ce cas, son contenu se divise en deux parties, qui jouent respectivement entre elles le rôle d'organe mâle et d'organe femelle. Souvent, ces auxospores sont armées d’épines. C’est une véritable reviviscence de l’organisme, épuisé par ses déduplications. successives. Les Diatomées sont très voisines de la famille des Desmidiées. Comme elles, on peut les partager en deux sections, suivant qu’elles sont unicellulaires ou pluricel- lulaires.A vrai dire, ce n’est là qu’une simple apparence. En effet, on conçoit très bien que, si les deux Diatomées filles, résultant de la reproductien d’une cellule mère par scissiparité, se détachent l’une de l’autre, l'algue qui en résulte sera unicellulaire. Tandis que, si elles restent unies ensemble, leur déduplication continue finira par former une longue chaïnette de cellules filles, de toutes les générations suivantes : Il en résultera une algue pluricellulaire. Dans ce cas, ces chainettes ontordinaire- ment la même dimension, à peu près dans toutes leur longueur. C’est l’une d’elles qui donnera plus tard nais- sance à une auxospore, par conjugaison. Autant ces fruc- üfications sont communes chez les spirogyres, par exemple, autant elles sont peu abondantes, chezles Dia- tomées, Il n'est même pas toujours facile de les voir. Bien que nous connaissions des Diatomées @’eau douce d'un beau vert, et même d’un vert tirant sur le bleu foncé, comme les Epithemia, cependant leur couleur nor- male la plus générale est le brun, tirant même parfois sur le jaune d’or, de l'avis du savant directeur du labora- toire physiologique du pare de Montsouris, M. Miquel, qui a fait des expériences on ne peut plus intéressantes sur les Diatomées, notamment sur les Diatomées marines, en les cultivant à Paris dans une eau de mer artificielle. On pourrait même dire qu’elles s'y dévelop- pent encore bien mieux que dans de l’eau de mer natu- relle. Au reste, ce n’est pas étonnant : Avec un peu d'ha- bitude, on arrive à créer de toutes pièces le milieu qui convient le mieux à chacune de leurs espèces prise en particulier. Il est arrivé ainsi à faire pulluler sous ses yeux les espèces les plus rares. Ces travaux de labora- toire, si intéressants au point de vue physiologique, seront certainement repris un jour, sur une bien plus grande échelle. C’est par là que l’on parviendra un jour à trouver le moyen pratique d’allonger ou de raccourcir à volonté la durée de la vie des êtres vivants : quand on connaîtra mieux les conditions biologiques favorables à leur existence. Les Diatomées s’obtiennent facilement, avec un peu d'habitude, même dans une ville comme Paris. On peut même s'y procurer de superbes Diatomées marines, sur les écailles d’huîtres ! Quant aux Diatomées d’eau douce, on les rencontre dans les eaux de source ; comme par exemple dans les lacs du bois de Boulogne, en arrachant les parties submergées des plantes où elles se trouvent fixées. Le principe qui colore en brun le contenu des cellules des Diatomées a reçu le nom de diatomine. Il se dissout dans l'alcool, si l’on prend soin d’écraser leurs frustules au pilon, dans un petit mortier. Le nombre de leurs espèces est si considérable, que nous croyons rester au-dessous de la vérité en le portant à ure dizaine de mille, à côté d’un millier d'espèces seu- lement de Desmidiées connues. ; Les Diatomées sont remarquables par les singuliers mouvements qu'elles exécutent dans l’eau où elles nagent librement, mouvement qui ne ressemblent à auçun de ceux qu'effectuent les autres êtres vivants. Aussi les a-t-on prises autrefois, à une certaine époque, pour des animaux ! bien que ce ne soient que des algues siliceuses. Ces mouvements ont pour caractère particulier d'être momentanés et, pour ainsi dire, saccadés. On les dis- tingue admirablement chez les navicules et d’autres genres de Diatomées voisins. Ces mouvements sont en rapport avec leur vitalité ; par exemple, lorsque celle-ci est stimulée sous l'influence des rayons du soleil. C’est par ces mouvements qu’elles se portent toutes vers la lumière du jour. : Expérience : Je mets des Diatomées dans un verre d’eau fraîche, entouré d’une feuille de papier, sauf en un seul endroit. Au bout d’une heure, on verra que toutes les Diatomées se sont portées du côté de la fente lumi- neuse, par où arrive le jour. On peut être certain que celles qui sont restées ailleurs sont mortes, ou du moins bien malades et sur le point de mourir bientôt. À Dans ce cas, on voit leur diatomine se distocier et changer de forme, en même temps que deteinte; car ce sont de petites plantes très délicates, bien que leur cara- pace siliceuse leur permette de subsiter longtemps encore à l'état de squelette. Dr BouGox. FOSSES ABSORBANTES DE LA FORÊT DE VILLERS-COTTERÉTS La forêt de Villers-Cotterêts célèbre à juste titre par ses magnifiques futaies de Hêtres, renferme plusieurs fosses absorbantes fort peu connues, même dans la ré- gion. Les renseignements sont si difficiles à obtenir à leur sujet et si imprécis, qu'il n’est peut-être pas tout à fait superflu d’en indiquer la position exacte et d’en don- ner une courte description. L'emplacement de ces fosses n’est marqué sur une aucune carte; aussi, en leur consa- crant quelques lignes qui sont moins une étude qu'un si- gnalement, je crois éviter une perte de temps appréciable et des recherches indécises à faire sur le terrain à ceux LE NATURALISTE a ——————————— qui, plus nombreux chaque jour, s'intéressent aux diffé- rents modes de circulation de l’eau. _ Les fosses Angouletout, les plus rapprochées de Villers- Cotterêts, sont au nombre de trois, et situées à quelques mètres les unes des autres, dans la portion de vieille fu- taie de Hêtres limitée au Nord par la Laie des Ventes Racine, au Sud par la lisière de la forêt du côté de la plaine de Saint-Rémy, à l'Ouest par la route empierrée de Villers-Cotterêts à Vivières, à l'Est enfin par la Laie de la fosse Angouletout À ces trois fosses aboutissent les eaux temporaires amenées par un fossé formé par la réunion de deux tron- cons dont l’un vient de l'Ouest et traverse la route de Millers-Cotterêts à Vivières, et dont l’autre suit un val- lonnement qui remonte au Nord après avoir traversé la Laïe des Ventes Racine. Ces fosses sont peu larges, profondes au maximum de 4 mètres. Les deux premières sont côte à côte; le fossé traverse la seconde et aboutit quelques pas plus loin àla troisième, sorte de trop-plein pour les précédentes, et au delà de laquelle il n’existe plus trace de fossé. La fosse du milieu présente au fond des interstices qui laissent deviner des conduits étroits et irréguliers impossibles à suivre. Un peu au-dessus, dans la direction du carrefour de la fosse Angouletout, existe une petite fosse isolée, Ces entonnoirs, dont le rôle d'absorption est passager, sont en entier dans les sables de Beauchamp, immédiate- ment au-dessus du calcaire grossier supérieur qui affleure tout près, et leur attitude est peu inférieure au point voi- sin coté 148 mètres sur les cartes de l'Intérieur et de l'État-Major. (Le niveau de base des caillasses est à Vil- lers-Cotterêts à 123 mètres, d'après G.-F. Dollfus.) Or, ici, les assises supérieures du calcaire grossier sont constituées par des marnes peu perméables ou même par de l’argile. L’imperméabilité de cette couche est telle que dans le cimetière du dépôt de mendicité établi non loin sur ces marnes, les corps y sont incomplètement décora- posés après cinq années (E.-A. Martel. L'eau, p. 199, note). On peut donc admettre qu'il existe à Angouletout des fissures traversant la couche imperméable des caillasses et appelant l’eau vers la profondeur. Dans la partie Est de la forêt, à 6 kilomètres en ligne droite des précédentes, existe une autre fosse isolée, beau. coup plus profonde, connue sous le nom de Fosse aux Barres. On la rencontre au pied de la butte de sable si régulière qui porte le Carrefour du Château-Fée, dans le triangle ayant pour sommet ce Carrefour, pour base au Sud la route du Faite dont elle est à 165 mètres et pour côtés la route Droite et la Laïe de la Fosse aux Barres Cette profonde dépression a donné lieu à des légendes quil est inutile de rappeler ici (V. abbé Cholet, Michaux, V. Dujardin : Histoire du Valois, 1888, p. 470), et, comme tout gouffre qui se respecte, aurait récemment englouti son Taureau! En réalité, c'est un entonnoir à peu près parfait, rempli de végétation, de 26 mètres de diamètre à l’ouverture et dont la profondeur mesurée sur la pente très raide est de 14 mètres. En été, le fond est à peine humide, ne porte pas trace de fissures et a un sol très ré- sistant. Il existe ici une particularité assez curieuse. À 0 m. 80 au-dessus du fond, l'eau se rassemble dans une petite cuvette, donnant l'illusion d’une source. Le talus coupe donc un niveau d’eau qui apparait ainsi au jour et qui se maintient en équilibre sans déborder en temps normal. La Fosse aux Barres se creuse comme les précé- ! 229 dentes dans les sables de Beauchamp et à peu près à la même altitude. Le fond arrive sans doute au contact des couches supérieures du calcaire grossier que la carte géologique indique à 200 mètres au Sud, près de la route du Faite, sans grand abaissement de terrain, Ces couches, on le sait, se relèvent pour atteindre un niveau maximum (146 mètres) au Nord des hauteurs de la forêt où passe l’axe de Gamaches, la ligne des collines de Villers-Cot- terêts étant adossée contre cet anticlinal. Aucun fossé n’aboutit à la Fosse aux Barres et le ruissellement n’exisie pas ici, l’eau étant aussitôt absorbée par le sable. Le rôle de cette fosse est donc très limité et paraît réduit à absor- ber seulement ce qui peut déborder du petit bassin dont le niveau $’élèverait, dit-on, en temps de sécheresse, fait qui pourrait s'expliquer par la lenteur de l'infiltration des eaux de pluie à travers le sable. L'interprétation ad- mise pour les fosses d'Angouletout est sans doute aussi vraie pour cette dernière dépression : l'eau est attirée par des fissures traversant les caillasses. Ce mode de pénétration de l’eau, si fréquent dans cer- taines régions, — la forêt de la Montagne de Reims, par exemple, — n’est pas commun ici et j'ai cru bon d'en signaler deux exemples, la descente de l’eau en profon- deur étant surtout marquée dans le Valois par le brusque approfondissement des vallées dès que la couche per- méable est atteinte; tel est le cas de la vallée de l’Au- tomne qui a su creuser un profond et étroit sillon dans le calcaire grossier et les sables yprésiens. Le trajet souterrain des eaux intermittentes absorbées par ces fosses est inconnu et, il faut bien le dire, il n'y a pas ici grand intérêt à le connaître. On peut supposer que l’eau suit l’inclinaison des couches qui plongent vers le Sud. Je signalerai, en terminant, à l'Ouest de cette même forêt, mais cette fois sur le versant Nord, la curieuse dé- pression connue sous le nom de Trou de Chifosse dont la parenté avec les fosses précédentes est évidente, bien que l’eau y séjourne en tout temps. C’est un vaste cra- tère régulier, coupé seulement par le fossé qui amène les eaux du plateau et ébréché du côté opposé par une en- taille qui sert de trop-plein. L'eau forme au fond un bas- sin rond de 20 mètres de diamètre. Je n’ai pu malbeu- reusement en mesurer la profondeur qui croit très rapi- dement. Les bords sont raides et glissants par suite d’un revêtement argileux qui retient l’eau de cet entonnoir ouvert cette fois dans les sables de Fontainebleau, très peu au-dessous du faite de la colline couronné en ce point, à plus de 200 mètres d'altitude, par des lambeaux du calcaire de Beauce, derniers témoins au Nord de cette formation encore assez épaisse ici pour que G.-F. Dollfus pense qu’elle se soit étendue au Nord de l'axe de Ga- maches (Bull. services carte géol., n° 14). Le Trou de Chifosse est situé au-dessus de la fontaine du même nom, dans l'angle aigu formé par la Laie d'Éméville et la Laie de Cabaret. D: L.-J. MOREAU. 230 LE NATURALISTE RE — —— IDENTIFICATION DE QUELQUES OISEAUX Représentés sur les Monuments pharaoniques. POULE SULTANE A DOS VERT, Porphyrio chloronotus. — On ne peut méconnaitre, dans cet oiseau, que les Egyp- Cette espèce est caractérisée par un bec presque aussi long que la tête et se dilatant, sur le front, en plaque nue de forme ovale ; par des ailes concaves, une queue très courte ét de hautes jambes dénuées de plumes. Sa hauteur, du bec aux ongles, est de 65 centimètres. Dans Athénée, Alexandre de Mynde écrit que le Fig. 1. — Poule sultane à dos vert. tiens nommaient Seheh, le fameux Porphyrion des Grecs, des’ Romains, et que nous appelons Poule sultane à dos P.Hippolyte -Boussac del. Porphyrion est un oiseau de Libye et sacré, selon les croyances des habitants de ce pays (1). D'un naturel doux et timide, il recherche la solitude et vit à l'écart, au milieu des joncs et des plantes aquatiques. Il plaît par sa forme élégante, sa grandeur d'allure, l'harmonie de ses couleurs. Son manteau est d’un beau vert aigue-marine et sa robe offre un mélange de bleu pourpré et d’in- digo à reflets très brillants. La coloration rouge du bec, de la collosité frontale (2), et de ses longs pieds relève encore l'éclat de sa parure. Sa dé- marche est noble, mesurée ; il se sert de ses pieds comme d’une main pour porter à sa bouche ses aliments qui se composent de fruits, de graines, de racines et autres substances végétales. Facile à domestiquer, encore aujourd’hui, en Égypte, on prend de jeunes Porphyrions à dos vert pour les élever et en faire un objet d'agrément. Cette belle espèce est très répandue dans le Delta et tout le nord de l'Afrique d’où elle s'étend jusqu’en Syrie et le pays de l’'Euphrate. On trouve également cet oiseau à Madagascar et en Sicile. Du mois d'avril au mois de septembre, il n’est pas rare de le rencontrer en Espagne et dans nos provinces méridionales de France. «Les Grecs, les Romains, malgré leur luxe dépré- dateur, s’abstenaient de manger du Porphyrion; ils le — —__— Es PHippolyte-Boussac del. Fig. 2. — Le Rollier vulgaire (peinture de Beni-Hassan). vert. Son image (fig. i), reproduite à Beni-Hassan, est en tout point semblable à celle que Buffon en a donnée sous le nom de Talève de Madagascar (1). (1) Voir P. n° 810. faisaient venir de Libye, de Comagène et des îles Ba- léares pour le nourrir et le placer dans les palais et dans (1) Arsénée, Banquet des savanis, liv. IX, chap. x. (2) Elle n'a pas été indiquée par l'artiste égyptien. LE NATURALISTE 234 les temples où on le laissait en liberté comme un hôte digne de ces lieux, par la noblesse de son port, par la douceur de son naturel et par la beauté de son plu- mage (1). » Le ROLLIER VULGAIRE, Coracias garrula (Linn.)— Par la variété de ses couleurs, l'éclat de son plumage, cet oiseau semble appartenir aux espèces de la zone torride. Un vert clair couvre la tête, le cou, la poitrine, le ventre et les cuisses ; le dos et les scapulaires sont fauves; les ailes, noires à leurs extrémités, ont les couvertures supé- rieures d'un bleu outremer très éclatant. Les pennes latérales de la queue sont d’un brun verdâtre clair, celles du milieu plus foncé. L'iris est brun, le bec noir, les pieds rousssâtres. Il mesure environ 34 centimètres de longueur (2). Les Égyptiens désignaient le Rollier par le nom de Sourrout et ils l’ont représenté sous deux aspects diffé- rents. L'une de ces reproductions nous le montre les ailes éployées (fig. 2) et l’autre au repos (lig..3). Dans ces images, les teintes vertes du plumage sont bien à leur place, les épaulettes bleues parfaitement indiquées, mais le fauve du manteau est remplacé par du rouge. Quant à l'absence de noir sur le bec et à l'extrémité des ailes, dans l’une des figures, on ne peut l'attribuer qu'à une négligence du peintre pharaonique. Très répandu en Europe, en Asie et en Afrique, le Rollier n'est point sédentaire en Egypte où il n'arrive, dans sa course vers le Nord, qu'à la fin d'avril. A partir de cette époque jusqu’au mois d'octobre, il parcourt les diverses contrées de l’Europe ; on le rencontre en Sicile, en Allemagne et s’avance même jusque dans les forêts de la Suède. D'un caractère farouche, il se tient habituellement dans l'épaisseur des bois où il niche au sommet des plus grands arbres. LE VANNEAU HUPPÉ, Vanellus vulgaris, Bechst. — J'ai dessiné cette image au temple de. Deir-el-Babari. Les couleurs ont malheureusement disparu, mais l'as- ect général de cette figure et la forme déliée de l’ai- -grette, implantée à l’occiput, tout nous révèle le Vanneau huppé (fi. 4) (3). (4) Burrow, Hist. nat. des oiseaux, Lx Poule sullane ou le Porphyrion: (2) Gour», Birds of Europe, t. II, pl. 60, (3) Comp. Dresser. Birds of Europe, t. VII, pl. 531. Remarquable par sa gaieté et les jolies couleurs de som plumage, cet oiseau a la partie postérieure de la tête d'un noir lustré de vert; le dos et les scapulaires d'un vert cuivré à reflets métalliques, changeants en bleu ou en pourpre doré; les côtés du cou, l'abdomen et la base de la queue sont d’un blanc pur. L’aigrette, formée de lon- gues plumes effilées, est d’un noir très brillant, l'œil brun. Les jambes sont rouges, le bec et les ongles noirs. Il mesure 34 centimètres de long et 75 d'envergure ; la queue dépasse légèrement l'aile pliée. Le Vanneau est très répandu dans tout l’ancien conti- Fig. 4. — Le Vanneau huppé nent, on le rencontre beaucoup à travers l'Égypte, au mois de mai, époque de sa migration vers le Nord. Il vit par troupes dans les terrains humides, le long des cours d’eau, dans les marais, se nourrissant de larves, de vers de terre et de petits mollusques, aquatiques ou terres- tres. (A suivre.) L P. HIPPOLYTE-BOUSSAC. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur le rein des poissons osseux. Note de MM. Louis Ronre et I. Aunicé, présentée par M. En. Perrier. On estime souvent, et cette opinion est acceptée par la plupart des auteurs, que l’organe excréteur des poissons équivaut à un rein moyen (mesonephros, rein primitif). Pourtant, d'après des recherches faites à diverses époques, il paraît bien que cet organe entier n'a pas toujours une composition homogène, et qu'il porte parfois des vestiges plus où moins nombreux du rein antérieur (pronephros, rein précurseur). Cette structure complexe parvient à son comble chez les Téléostéens. Leur appareil excréteur possède bien, dans un cer- tain nombre de cas, des pièces appartenant au rein antérieur, mais il offre également, d'une manière assez fréquente, et dans sa zone postérieure, d’autres parties complémentaires, dont la valeur morphologique les homologue à un rein postérieur (metanephros, rein définitif), semblable à celui des Vertébrés amniotes. Les recherches ont porté sur le rein entier en s’attachant à préciser la structure et les connexions de cette zone postérieure, que plusieurs auteurs ont déjà discernée et désignée par le terme de rein caudal, mais qu'ils n’ont point étudiée de façon complètet Cette zone existe souvent, et chez des types variés : chez les Anguillidés, Salmonidés, Pleuronectidés, et divers autres tels Ÿ le a me En TD ee ol CRÉES ES 232 : LE NATURALISTE que Cepola Ophidium. Ses dimensions diffèrent d’un groupe à l’autre. Quoique fonctionnant, il ne se présente jamais seul; il accompagne le rein ordinaire (moyen), même dans le cas où celui-ci est précédé d’un rein antérieur. Ainsi, Cepola rubescens adulte possède un appareil excréteur formé de trois reins suc- cessifs et disposés en série. Ce rein caudal a des caractères anatomiques qui lui sont pro- pres. Ses vaisseaux sanguins efférents sont des artères, issues d'un tronc spécial, véritable artère rénale émise par l'aorte. Ses vaisseaux veineux efférents se rendent à la veine caudale ou à la cardinale postérieure droite, équivalents morphologiques d’une partie de la veine cave inférieure des Vertébrés amniotes. Il pos- sède enfin un uretère spécial, fourni par un diverticule des con- duits rénaux primitifs. Ces particularités le distinguent nettement du rein moyen qu'il accompagne. En revarche, elles le rapprochent de façon. formelle du rein définitif des Vertébrés supérieurs, au point d'en venir à considérer l’un et l’autre comme homologues. De telles observations conduisent à modifier les conclusions généralement admises sur l'organe excréteur des Ichthyopsidés en particulier, et des Vertébrés en général. D'après la théorie la plus ancienne, cet organe comprendrait trois parties séparées, distinctes dans le temps et dans l’espace : un pronephros, un mesonephros et un metanephros. Selon une opinion plus récente, et de mieux en mieux écoutée, cet organe serait moins divisé et plus simple ; il consisterait en un seul appareil, l'Lolonephros, qui se différencierait en trois régions, distinctes dans l’espace en ce sens qu'elles n’existent point à la fois, mais continues dans le temps. Cette notion même n’est plus suffisante quant aux Téléos- téens, où les trois parties se montrent ensemble et s’accompa- gnent parfois, témoignant ainsi d'une continuité parfaite dans le temps comme dans l’espace. : À en juger d’après ces êtres, on aurait le droit de présumer qu'il n'est, chez les Vertébrés, qu’un seul rein, un mononephros étendu dans le tronc, servant à l'épuration, et remaniant ses diverses régions suivant les exigences de l'irrigation sanguine à trois niveaux successifs. Lorsque le type morphologique général du corps entier s'établit, en chaque classe ou groupe de classes, suivant un modèle fixe, et c’est le cas le plus fréquent, alors une seule des régions rénales prend la prédominance, et finit même, chez l'adulte, par exister à l’exclusion des deux autres. Si par contre, et c'est le cas des Téléostéens, le type morphologique général subit des. variations considérables dans l'étendue de la classe, alors les régions rénales se conservent plus où moins, et parfois se présentent ensemble pour assumer à divers degrés la fonction qui leur est dévolue. Les roches kaolinifères du bassiu du lac Népigon (Canada). Note de M. F. Romaner pu Carrraun. Le lac Népigon est un lac de deuxième grandeur du Canada. Il est situé au nord du lac Supérieur ; son émissaire, la rivière Népigon, est le principal tributaire de ce lac. D'après M. Coleman, ingénieur des mines de la province d'On- tario, les roches des bords de la rivière Népigon et de la chaine de la côte est du lac Népigon s’étageraient comme suit: Archéen, Keewatin, Bas Huromen, Eruptif moderne. Dans ces roches se trouvent de nombreux feldspathides décomposés plus ou moins en matières ayant apparemm ent les caractères du Kaolin. Dans la baie du Caillaud et la baie Fremlin se trouve un gise- ment d'une roche blanche. L'analyse des échantillons de cette roche blanche montre que c’est une argile de la composition du Kaolin, maïs additionnée de calcaire en proportions variables, 32, 50 pour 100 de calcaire dans les parties hautes, 7 pour 100 seulement au niveau du lac. En outre, æett roche contient de l’oxyde de fer non magnétique, parfois jésqu'à.0.50 pour 100. Il est possible que, dans ses parties plus profondes, la roche blanche en question se dépouille presque complètement de son calcaire et devienne une argile plastique analogue à la terre à porcelaine du Dimousir- La superficie de ce dépôt argilo-calcaire semble être d'au moins 1002. Son origine serait sédimentaire, si l’on considère sa stratifica- lion à peu près horizontale. D'autre part, il est possible qu’une masse de feldspath ait été décomposée sur place, probablement par des phénomènes thermaux, fort naturels en ces terrains éruptifs. Puis le sommet de cette masse de feldspath décomposé aurait été couronné par un dépôt calcaire qui se serait mélangé à l'argile en proportion décroissante avec la hauteur. Enfin sera venue une invasion éruptive de lave, qui recouvrit le dépôt argilo-calcaire jusqu'à la baie Fremlin et jusqu'au cap à Romanet et s'arrêta à 200" environ du centre de la côte ouest de la baie du Caillaud. Étude physiologique sur le développement des fruits et des graines. Note de M. W. Lusmmexcxo présentée par M. Gaston Bonnter. L’auteur montre que le développement normal des graines exige une atmosphère confinée et que l’une des fonctions du péricarpe consiste à maintenir à cette atmosphère une composition d’une certaine stabilité. Les expériences de sectionnement des fruits prouvent, d'autre part que l’on peut, par une simple action méca- nique, modifier considérablement la forme et le poidssec des graines. Sur le blanc du Chêne.Note de MM. GrtFrFoN et MAupraxc présentée par M. PriLrreux. Depuis le commencement de l'été, les Chênes sont attaqués dans une grande partie de la France par une moisissure blanche du genre Oidium. La rapidité avec laquelle ce champignon s’est répandu, l'ex- tension qu'il a prise, les dégâts inquiétants qu'il a causés et l'aspect farineux insolite des pousses atteintes ont attiré sur lui l'attention des forestiers et des agriculteurs. L'an dernier, la maladie avait débuté tardivement, vers le mois d'août, el seuls les jeunes rameaux de un ou deux ans avaient été atteints dans les taillis et sur les arbres d’émonde. Mais, cette année, il n’en est plus de même: le blanc est apparu beaucoup plus tôt et s’est développé même sur les feuilles des rameaux âgés; dans le cou- rant des mois de juin et de juillet, beaucoup de ces feuilles malades se sont desséchées et sont tombées et, surtout dans les régions de l'Ouest où la maladie a beaucoup sévi, il n’était pas rare de rencontrer de grands arbres dépouillés de presque tout leur feuillage. Certains de cès rameaux sont morts; d’autres, plus vigoureux, ont donné de nouvelles feuilles qui n'ont pas tardé à être elles aussi envahies par le champignon. On peut se demander si ces arbres, déjà affaiblis, pourraient résister à de nouvelles attaques aussi graves se renouvelant pendant plusieurs années consécutives; tous les Chênes à feuilles caduques sont atteints : le champignon se rencontre surtout sur les Chines rouvre et pédonculé et aussi sur le Chêne tauzin, notämment dans les Landes. ÿ D'après M. Hariot, c'est au Microsphæra Alni [M. penicillata (Wallr.) Lév.] qu'on doit rattacher le blanc du Chêne. Ce Microsphæra est répandu en Europe sur les feuilles d’un certain nombre d'arbres et arbustes (Aune, Noisetier, Viburnum, Œke.)s il serait commun sur les Chênes en Amérique et au Japon. Des essais, tentés à la station de Pathologie végétale, pour infecter des feuilles d'Aune avec des conidies prises sur Chêne, n’ont pas donné de résultat; de plus les Aunes croissant en mélange avec des Chênes malades restent toujours indemnes. Par contre on a constaté la présence d’un Oidium sur des Hêtres environnés de Chênes atteints du blanc; il s’agit certainement d'une contami- nation du Hêtre par le Chêne, car non seulement les caractères microscopiques du champignon sont en tout semblables sur les deux essences, mais aussi l'invasion a débuté sur les jeunes pousses de Hêtre en contact direct avec des feuilles malades de Chêne. On ne peut conclure de ces observations à une différence spécifique entre le champignon de l’Aune et celui du Chêne: en effet, les essais de M. Marchal, confirmés et étendus par M. Sal- mon, montrent que, comme les Urédinées, certaines espèces d’Erysiphées présentent des formes spécialisées à une plante donnée. S'il en est ainsi pour le Microsphæra Alni, la brusque apparition du blanc du Chêne ne pourrait s'expliquer que par l'importation de la forme exotique spécialisée à cette essence ou par un développement inaccoutumé sur place de la forme indigène. La lutte contre l'Oidium du Chéne est, on le comprend, diffi- cile; le soufre et les polysulfures alcalins, vraisemblablement efficaces, sont d’un emploi peu pratique; d'autre part la grande extension du parasite et l'abondance avec laquelle se forment les conidies rendent pour ainsi dire illusoire tout traitement partiel. S'ils'agit d’une forme indigène devenue subitement dangereuse, il est possible que, grâce à certaines conditions météoriques, ses ravages s’atténuent et disparaissent, mais si, au contraire, il s'agit bien d’une forme exotique introduite, il n’en va plus néces- sairement de même et, dans ce cas, on serait peut-être contraint un jour de reconnaître qu'il s’agit bien d’un mal qui pourrait compromettre l'avenir de nos taillis de Chènes. , Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE A6, rue du Bac, Paris Le Comptoir mineralogique el géologique de F. Pisani sh avété réuni à la Maison Deyrolle. HINÉRAUX AU POIDS LLABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE — Les prix sont marqués en francs et en centimes. Onne fournit aucun minéral au poids pour moins de 50 cent. 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Cartevalable sur les\côtes nord'et sud de Bretagne 1re classe, 130 francs. — 2e classe 95 francs’ Parcours : Lignes de Granville à-Brest (par Rol Dolet Lamballe) et de Brest au Croïsic et à Guérand les embranchements de cesilignes vers la}mer..» Carte valable sur les côtes nord et sud de Brel et lignes intérieures situées à l'ouest de celle . de Saïint-Mälo à Redon Are classe 150 francs. — 2e classe O)francs, | Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Rolligny Do et Lamballe) et ‘de Brest au Croisic et à Guérandeiet embranchements|de, ces lignes.vers laymer,-ainsiquesle lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmels de Lam balle à Rennes; de Dinan à Questembert, de Saint-Bri ë à Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et de Guin gamp à Rosporden. ‘5 Abonnements de famille Toute personne qui/souscrit, en même tempsiquess abonnement, un ou plusieurs autres abonnements hen veur des membres de sa tamille, précepteurs, gouvernai et domestiques habitant avec elle, sous le mêmeitoit, b ficie pour ces cartes supplémentaires de réductions varia entre 10 et 50%, suivant le nombre de cartes délivrées: Pour plus de renseignements consulter le livret Guide Illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans lesMb® bliothèques des gares dela Compagnie. 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Capitaine XAmBeu. — Le dernier tremblement de terre de Constantine et les phénomènes sismiques en Algérie. E: MAssar. — Revue scientifique. — Identification de quelques oïseaux représentés sur les monuments pharaoniques. P.-H. Boussaic. — Nos Champignons. — Académie des Sciences. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll” DE CHAQUE MOIS tanceret AISÉMENT UN RER AOL | Tousiles/autres)pays CR MO re Pays compris dans l’Union postale. . , . 411 » Se Cas EE 0 POLE UD CE Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DO JOURNATI: Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Ce = LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr) Histoire Naturelle de la France OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT : { © par Émize DEvrozce. — Nouvelle édition, avec 35 planches, dont 27 en couleurs et | ISeaUux 8 en noir, et 444 figures dans le texte. Les planches en couleurs représentent les 7 (êtes d'un nombre considérable d'oiseaux de France. 3° Partie Un volume de 304 pages. Prix : Broché, 5 fr. 50 (franco, 6 fr. 10). — Cartonné, 0 fr. 75 en plus: par FAIRMAIRE, président honoraire de la Société entomologique de France: Nouvelle édition, avec planches en couleurs. [ C 7 x ol | eo pte res, Ce remarquable ouvrage, devenu classique parmi les entomologistes, estle plus pratique connu pour la détermination des Coléoptères de France. 8° Partie Un volume de 336 pages, avec 27 planches, dont 26 en couleurs. Prix : Broché, 6 fr. 50 (franco, 7 fr. 10): Cartonné, 0 fr. 75 en plus. ï par P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle. — Cet E LI | A niImaux foss | ; es, ouvrage de la Paléontologie de la France permet de déterminer un très grand nombre de fossiles, grâce à la quantité de dessins et de figures de ce volume. 24e Partie Un volume de 379 pages, avec 27 pl. hors texte et 600 dessins dans le texte, formant un total de 869 figures. Prix : Broché, 6 fr: (franco, 6 fr. 60): — Cartonné, 0) fr. 7üken plus. ar P.-H. Frirez, attaché au Muséum d'histoire naturelle: — Cet D la ntes fo SSI | es, Dre de la Paléobotanique de la France complète le précédent P our l'histoire de tous les fossiles de France. Un volume de 325 pages, avec 36 pl. hors texte et 4{2 ficures dansletexte, formant un totalde546 figures. Prix : 6 fr. (franco, 6 fr. 60). — Cartonné, 0 fr. 15en plus. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS, 46, RUE DU BAC — PARIS (7°) A VENDRE CHAMBRES PHOTOGRAPHIQUES D'OCCASION 1° Chambre d’agrandissement et de réduction à 3 corps, 2 soufilets toile, 24h Partie longueur 1 m. 28; 3 planchettes pour clichés à agrandir (8 1/2 x 10 — 9>< 19 — 13 >< 18); planchette d'objectif, verre dépoli; 2 châssis simples à rideaux avec 2 intermédiaires 13 >< 18, 2 interm. 9 >< 12 et 3 interm. 8 1/2 <10; noyer ciré. Prix : 65 francs. 2° Chambre de campagne 18 >< 24, partie acajou et noyer (ea acajou : support de planchette, corps arrière et les châssis); soufflet toile, verre dépoli, décentre- ment, 4 châssis doubles avec 2 intermédiaires 9 212 et 4 intermédiaires 8 1/2 10. Prix : 30 francs. S’adresser à : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, 46, rue du Bac, Paris. APP OP PET ST RS TE PE PRE rh tait dés. 30° ANNÉE 9% SÉRIE — N° 319 15 OCTOBRE 1908 SUR UNE FORME SPÉCIALE DE LA DÉMOLITION DES CÔTES PAR LA MER On est depuis bien longtemps parfaitement édifié sur l’activité avec laquelle la mer détruit les roches bordant son littoral, et à cet égard le rivage crayeux de la Haute- Normandie et de la Picardie est devenu absolument classique. Aux environs de Dieppe, par exemple, on voit à chaque marée haute le pied de la falaise plonger dans les flots et à chaque marée basse on peut de pied sec aller constater le long de l’escarpement les traces du travail réalisé par l’eau sur la roche. Lors des grandes tempêtes on assiste au choc des galets lancés par les vagues comme les projectiles de colossales catapultes et parfois on voit la paroi de cent mètres et plus d’élévation, privée ainsi de son support, se laisser glisser avec une épaisseur Fig. 1. — Marmite creusée dans la craie du bourg d’Ault (Somme) par le ballottement des galets de silex à sa surface sous l'influence des flots de la mer. (Un décimètre placé à la partie inférieure donne l'échelle.) variable et venir s’amorceler sur la grève. C’est comme une proie livrée à l’activité marine qui s'emploie à la désagréger, délayant la craie peu cohérente dont elle fait du limon, et broyant les nodules siliceux qui se transforment en galets et en sables. C’est là un des grands phénomènes de l’activité de la terre; il est aussi vieux que le premier soulèvement d'une île au-dessus du niveau de l'Océan. C’est lui qui depuis les origines entretient à la disposition des agents sédimentaires les matériaux qu'ils mettent en œuvre pour constituer des assises successives. Il nous conduit à penser qu'un grain de sable considéré dans une forma- tion tertiaire par exemple, a de grandes chances pour avoir fait antérieurement partie de multitudes d’autres. assises ayant successivement appartenu à toutes les formations géologiques. Mais il importe de remarquer que le phénomène de l'érosion marine est beaucoup plus complexe qu'onnele croirait à première vue et qu'il peut suivant les circons- tances prendre des allures très variées. Ce n'est pas toujours le déchainement des plus grandes violences qui le réalise et très souvent il se complète par des travaux d'une très grande délicatesse. C'est à l’appui de cette remarque que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs la figure 1 ci-jointe, dessi- née d'après un échantillon rapportée d'une récente ex- cursion géologique publique du Muséum. Celle-ci accom- plie en une seule journée et sans fatigue nous à permis d'étudier les actions marines sur toute la côte de la Manche qui s'étend depuis Cayveux jusqu'au Tréport. L'échantillon a été prélevé au bourg d'Ault, c’est-à-dire entre les deux points précédemment mentionnés, etil con- siste en un bloc de craie qu'il n’a pas été très facile de détacher sans le détériorer et que nous ne posséderions peut-être pas au Jardin des Plantes où il est exposé, sans le grand dévouement de M. Rostaing qui n’a pas craint, malgré son poids, de le transporter dans ses bras pen- dant une longue distance et par le mauvais sentier qui Fig. 2. — Coupe antéro-postérieure de l'échantillon de la figure 1, montrant les galets réunis au fond de la cupule. (Même échelle. remonte la falaise; je remercie sincèremant ce coura- geux compagnon de route. À l'heure de la marée basse nous avons observé à la surface de la craie découverte par le retrait des eaux, des séries de cupules cylindro-sphériques renfermant toutes plusieurs galets et dont le mode de formation nous est apparu bientôt très clairement. En effet, on en voyait qui étaient à peine commencées pendant que d'autres étaient plus avancées et même tout à fait terminées. Ces ca- vités sont des « marmites de géants » ou plutôt des dimi- nutifs de ces accidents parfois si volumineux et qui se 234 LE NATURALISTE présentent ici sous un aspect spécialement instructif. En effet, quand on assiste au travail de démolition de la falaise par la mer, que nous rappelions tout à l'heure, il devient d’abord très clair que ce travail ne peut se con- tinuer qu’à la faveur de l'affaissement général du sol dans la région où on l’observe. C’est parce que le littoral de la Manche s’affaisse que depuis des siècles la falaise est toujours à la portée des flots avec hautes marées; autrement, après le travail réalisé par la plus grande marée d’équinoxe, la craie serait à l'abri des entreprises ultérieures des vagues et les falaises perdraient très vite leur profil vertical. 11 y a même ici un argument donton ne s’est pas servi pour convaincre d'illusion les géodé- sistes qui dans ces derniers temps ont prétendu que le sol de la Manche ne s’affaisse pas et qui ont ajouté que M. Bouquet de la Grye s’est trompé quand il a repris les célèbres mesures de Bourdaloue. Mais la Terre subissant le phénomène auquel Élie de Beaumont a appliqué la qualification de bossellement général, la mer gagne progressivement sur la région exondée, et il arrive un moment où les dépôts littoraux se trouvent ainsi transportés assez loin du bord pour qu'ils soient soustraits aux actions mécaniques qui les ont formés. Les galets recouvrent la craie arasée et par- dessus les galets s'étendent successivement les sables et les limons. Or, l'échantillon représenté ici nous fait voir qu'il ne suffit pas que la craie arrasée soit parvenue à une notable distance du niveau des hautes mers pour que sa démolition mécanique soit arrêtée. Les mouvements de flux et de reflux, le courant parallèle au rivage reconnu dans toute la région, ballottent les galets placés sur le sol et quand la forme de celui-ci est favorable et l’impulsion de l’eau suffisamment faible, ce ballottement détermine une excavation dans la craie. Les galets creusent ainsi un godet véritable où ils sont contenus, comme le montre la coupe (fig. 2). Il s’agit là comme on le voit d’un résultat qui, à la taille près, mani- feste les plus intimes analogies avec les marmiles de géants si célèbres sur les côtes de Norwège et qui se retrouvent dans le lit de beaucoup de torrents en Suisse et dans d’autres pays de montagnes. Mais, justement parce que leur dimension est beau- coup plus faible, leur importance géologique paraït être notablement plus grande..Sur nos côtes crayeuses de Picardie ct de Haute-Normandie, la surface agrémentée de ces petits puits avec molettes siliceuses est extrême- ment considérable et dès lors le cube de craie mis en circulation par ce mécanisme presque occulte mais con- tinu, doit intervenir dans les considérations relatives à la valeur de l’érosion océanique. À cet égard, il serait d’ailleurs très difficile et très imprudent de risquer des évaluations numériques, car il est évident que les causes collaboratrices du résultat final sont très nombreuses et quelles agissent de façon très inégales suivant les cas. En certaines régions,les cupules avec silex s’ensablent de facon à échapper désormais à la trituration que nous venons de décrire : elles peuvent alors se conserver dans les assises du sol comme des témoignages spéciale- ment éloquents de la condition littorale des points où elles se présentent. Nous avons des exemples à divers niveaux de cavités analogues parfois mal comprises, et dont l'interprétation juste et saine résulte des faits qui viennent d’être résumés. D’autres fois, ces cupules:s’élar- gissent assez pour que la cloison de craie qui les sépare ! 4 de leurs voisines se rompe et alors les débris ne tardent pas à être triturés de facon à augmenter la masse du limon crayeux par une action mécanique bien différente “de celle qui a lieu sur la ligne de côte. IL en résulte un véritable écroûtement du sol sous-marin dont il est d'ail- leurs fort difficile d'apprécier la valeur. En effet, et c’est ce que les figures jointes à cet article font très bien ressortir, l’action dénudatrice rencontre un antagonistedans le développement des algues, àla sur- face de la craie, sur le pourtour des cupules. Ces plantes qui appartiennent d’ailleurs à des espèces et à des genres divers, constituent une manière de feutrage qui donne à la roche une cohésion toute particulière. Il y a long- temps déjà que les géologues ont signalé la solidité et la persistance communiquées par ce mécanisme biolo- gique aux blocs de craie arrachés des falaises par le choc des vagues et entraînés par les courants au-des- sous du niveau des basses-mers. On voit ici sous une autre forme la même condition se représenter et c'est un exemple des complications qui entourent générale- ment la manifestation des phénomènes les plus simples en apparence. C’est le motif principal qui nous a invité à signaler aux lecteurs du Naturaliste les particularités qui viennent d'être mentionnées. STANISLAS MEUNIER. L'ÉVOLUTION DES ÊTRES En abordant la question par son côté expérimental, les évolutionnistes athéistes, qui prétendent que Dieu est anti-scientifique, prétendent aussi que la malière et le mouvement sont éternels ; ils admettent cependant que la vie a commencé sur notre globe : concession embar- rassante qu'ils essayent de justifier en tournant la diffi- culté. Ils donnent pour cela, comme principe de cette première apparition de la vie, une génération spontanée, ou une assimilation de la première molécule organique à un cristal inorganique. Or, la génération spontanée est impossible et les corps organisés ne peuvent être assimi- lés aux cristaux inorganiques. l’expérimentation n’ad- met ni réserve’ni exception sur Ce point. Berzélius a dit : « Il n’est pas donné à l’art de combi- ner les éléments inorganiques à la manière de la nature vivante.» — Les matières organiques ne se forment que dans l’être vivant, et celui-ci n’est produit d’un autre que par voie de génération. On sait parfaitement aujour- d’hui que les éléments qui composent le monde inorga- nique composent aussi le monde organique, et c’est avec la plus rigoureuse exactitude et le plus grand soin que les savants ont disposé en formules arithmétiques les proportions dans lesquelles ces éléments entrent en composition dans chaque partie des végétaux. Dans ces derniers temps, même au prix des efforts les plus persé- vérants, ils ont réussi à obtenir, par leurs combinaisons de substances chimiques, des matières analogues à celles que l’on trouve dans les corps organiques. Mais quand même ces chimistes arriveraient à produire toutes les substances organiques, ils n’auraient encore ni imité la vie, ni découvert son secret. Pour arriver à ce point, ils devraient non seulement oblenir ces substances, mais encore les produire par des procédés analogues à ceux de la plante ; ils devraient faire subir aux sucs les trans- —————_._._.————— —-————— —————— formations qu'ils subissent dans l'écorce. Et encore, après avoir accompli toutes ces merveilles de la forma- tion, il3 n'auraient rien fait : ils ne possèderaient qu’un cadavre de plante et non la plante elle-même, active et xivante. Il faudrait, pour produire la vie, que cette petite machine ainsi obtenue se nourrit, crüt, produisit d’autres petites machines semblables à elle-même. En outre, dire qu'au commencement la terre était dans des conditions spéciales qui permettaient des actes impossibles aujourd'hui, c'est émettre pour les besoins de Sa Cause une affirmation qui n'a aucun caractère scientifique. Heckel a fort bien saisi l'importance de ce fait de la formation du premier organisme, et il s’est appliqué à résoudre la difficulté, comme tant d’autres, d'une ma- nière favorable à sa cause : « Aujourd'hui, dit-il, la plupart des naturalistes, une fois parvenus à ce point, sont tentés de renoncer à toute explication naturelle, et de chercher un refuge dans le miracle d’une création incompréhensible. Par là, ils mettent le pied en dehors du domaine de l'histoire naturelle et renoncent à pour- suivre plus loin l’enchainement des faits de la science. » — Cette science à laquelle Heckel adresse ici un dernier recours, est assurément riche en connaissances posi- üves : malheureusement, elle n’est pas infaillible, et elle aurait mauvaise grâce à imposer ses théories comme des dogmes, et ses hypothèses comme des vérités démon- trées a priori. Sans doute, elle a fait d'immenses pro- grès, et son dernier mot n'est pas dit. Le xx° siècle nous réserve peut-être d’étranges surprises; mais il ne fau- drait pas cependant se griser de mots. Si, en effet, on regarde à deux cents ans en arrière, on voit de combien d'erreurs il a fallu revenir. La science vit de distinc- tions : qu'elle se garde donc de conclure avec trop d'em- pressement, de peur que l'échafaudage de ses conclu- sions ne se dérobe sous ses pieds en démontrant que les- théories de ses savants sont incomplètes et leurs con- séquences mal tirées. a) L'évolution et l'espèce. — La vie a donc commencé sur la terre, non par une génération spontanée, mais par un acte de création; elle se manifeste étrangement dans les deux grands règnes de la nature; depuis l’algue unicellulaire jusqu’à l'être le plus puissant, elle prend tous les degrés, elle revêt toutes les formes. Qui a pro- duit ces divergences? Dieu a-t-il donc façonné toutes ces formes par une action directe et immédiate de sa puis- sance créatrice? C'est dans ce cercle que s'agite la question. Les créationnistes tiennent ces formes pour immutables, et voient en elles autant d'effets de l’action directe de Dieu, les faconnant une à une, et consacrant de la sorte leur fixité. Les évolutionnistes, au contraire, partant du principe des énergies de la nature, mettent ces forces en action pour le développement des espèces dont ils nient la fixité, et qu'ils regardent comme autant de branches sorties d'un même tronc. Cette conclusion, qui semble exclure la pluralité d'espèces primitives, est d'un rigo- risme anti-scientifique, et les découvertes modernes en ont fait justice. L'évolution mitigée, c’est-à-dire celle qui s'exerce dans les limites d’un nombre restreint mais déterminé d'espèces primitives ou types, parait plus en harmonie avec notre raison et avec la philoso- phie de la nature. L'espèce est une entité réelle, à notre avis; nOus ne saurions donc comprendre, dans l’étendue de ce terme, les formes si variées, créées par les natura- LE NATURALISTE 235 listes, toujours en quête de nouveau. Nous reviendrons d’ailleurs sur ces formes artificielles. Tout d’abord, ces discussions reposent sur une défini- tion fausse ou au moins incomplète de l'espèce. Darwin a oublié de nous dire ce qu’elle est, même en traitant de son origine et de ses transformations. — L'espèce a deux définitions, l'une philosophique, l’autre biologique. La philosophie la définit par son immutabilité : c’est, dit-elle, ce qui est identique dans le temps et dans l'es- pace. Ainsi, les graines trouvées dans les citéslacustres, les animaux emhaumés dans les tombeaux des Pha- raons, et un grand nombre de fossiles, sont identiques aux graines et aux animaux qui existent de nos jours : donc identité dans le temps; identité aussi dans l’espace, puisque ces graines et ces animaux sont les mêmes dans tous les pays où ils peuvent vivre. La définition biolo- gique se tire du caractère qui assure l'immutabilité : sont de même espèce les êtres qui donnent naissance à des produits indéfiniment féconds, et, par contre, sont d'espèce différente les êtres organisés dont l'union est stérile ou dont les produits sont eux-mêmes stériles. Cuvier et Buffon entendaient ainsi l'espèce : « Sont de même espèce, les individus qui peuvent donner des pro- duits qui sont eux-mêmes capables de se reproduire. » L'espèce est donc limitée par la séparation établie entre les groupes d'êtres, par la stérilité plus ou moins complète des croisements, dans la limite des temps obser- vés. Et, lorsqu'un des êtres qui la composent manifeste dans son organisme un caractère physique quelconque, différant accidentellement des caractères fondamentaux, cet être constitue une variété. Les variétés elles-mêmes deviennent des races, quand les caractères se fixent et se transmettent par génération. Ces variations dans l'équilibre des espèces existent, puisque nous les constatons; ce sont des faits que nous serions mal venus de mettre en doute. Dire que le hasard seul a pu les produire serait porter un juge- ment bien téméraire; la nature agit, sous nos yeux, sous l'empire de lois qui nous échappent, et, en dehors de Dieu, il n’est aucune puissance qui ait pu, de la sorte, poser ces lois fixes et présider à la formation des espèces. Nous ne croyons pas cependant que Dieu soit intervenu directement autant de fois que les naturalistes comptent de formes spécifiques. II lui a suffi d’être le primum movens, en posant cette loi de progrès continu qui a réalisé dans la suite des temps, avec le concours d'agents déterminés, toutes ces variations dont nous constatons l'existence. Ces variations ne sont pas une transformation des espèces, puisque les espèces nese transforment pas; elles subissent leur évolution en s’éloignant chacune dans son sens de.la souche commune d'où elles dérivent, tout en gardant leurs caractères fondamentaux. Elles sont la sauvegarde de l'ordre dans le monde organisé ; l'homme ne peut violer leur immutabilité que dans un cercle fort restreint. S’il peut parfois, en violentant la nature, créer des êtres nouveaux, ces êtres ne sont jamais que des hybrides inféconds ou de fécondité très bornée. Les conditions d'existence ayant beaucoup changé dans l’histoire du monde, les formes vivantes de chaque groupe ont varié parallèlement. Certaines autres condi- tions n’ont jamais été modifiées brusquement, mais len- tement ; dés lors, la vie ne s’est pas renouvelée en une seule fois, mais doucement. Pour les végétaux, l’ordre d'apparition est absolument parallèle à l’ordre de com- plication organique. Ainsi, les cryptogames seuls sont aux temps primaires; viennent ensuite les conifères et les cycadées ; les monocotylédones et les dicotylédones apparaissent durant l'ère secondaire et n’atteignent leur apogée que dans l'ère tertiaire. Il ressort de ces considérations qu’il faudrait limiter la création de Dieu à un petit nombre de types primitifs. Si nous considérons le monde animal et le monde végé- tal dans leur ensemble, nous aurons peine à croire que Dieu à varié ainsi sa création à l'infini. L’arche de Noë n'a pas été vraisemblablement une immense collection zoologique, sauvant du naufrage tous les animaux qui courent dans les bois, tous les oiseaux qui volent dans l'air. Adam avait donné un nom aux premiers êtres vivants, ses compagnons ; ils devaient être peu nom- breux, mais Dieu leur avait dit : Crescite et multiplica- mini; ils se sont multipliés, grâce à la plasticité de la nature et aux conditions biologiques dans lesquelles ils ont vécu. Le fixisme, opposé à l’évolutionnisme, s'appuie comme lui sur un postulatum, avec cette différence que son postulatum ne tient compte que d’une partie des faits, tandis que l’autre les compte tous. Le criterium qui autorise le fixisme à séparer les espèces n’est point absolu, ou alors il conduit à des inconséquences, tandis que l’évolution a un ceriterium relatif qu'elle soumet seulement au présent, sans l'appli- quer au passé inobservable. Le fixisme met la science dans une impasse, en ren- dant impossible toute explication de la nature, surtout dans le domaine de la paléontologie, de l'anatomie com- parée, de l’embryogénie et de la tératologie. Le postulatum des fixistes affirme dans le passé, dans l'avenir et absolument ce qui n'a été constaté que dans le présent et avec force degrés intermédiaires. Le postula- tum des évolutionnistes, au contraire, trouve dans la relativité et la gradation des phénomènes présents, la preuve qu'ils n'étaient pas absolument tels dans le passé, et qu'ils ne seront pas absolument tels dans lavenir. En résumé, les fixistes étendent par abus à un immense passé et à toutes les espèces, des constatations qui n’ont porté que sur un nombre infime d'espèces, et durant des espaces de temps relativement insignifiants. La paléon- tologie dépose souvent contre le fixisme en démontrant que les espèces anciennes ne sont pas les espèces ac- tuelles, mais qu'elles ont en général les caractères mixtes d'ancêtres communs à ces espèces actuelles. L’objection tirée de la persistance de certaines formes anciennes n'existe que pour ceux qui, comprenant mal l’évolution, croient qu’elle implique toujours change- ment. Une suite prolongée de générations comporte en grand ce que nous voyons tous les jours en raccourci: des variations, des persistances, des retours. Évolution n’implique pas davantage progrès continu dans le méme sens, mais peut et doit offrir tout à la fois des progrès et des reculs, des fluctuations et aussi des eælinctions. Le criterium des fixistes, avons-nous dit, conduit à des absurdités et à des inconséquences ; par exemple, quand nous trouvons réunis dans une même fleur ces individus sexués qu'on nomme étamines et carpelles, nous sommes bien assurés qu’ils descendeni d’une même graine, donc, de mêmes ancêtres, et qu'ils sont aussi proches parents qu'on peut l'être. Ë Or, avec le Corydalis cava, nous trouvons : 4° que les LE NATURALISTE RE 5 un fleurs restent absolument stériles quand on les féconde avec leur propre pollen; 2° qu’elles sont imparfaitement fécondes avec le pollen des autres fleurs, portées par le même pied de plante; 3° qu’elles ne sont parfaitement fécondes qu'avec le pollen provenant d'un pied différent : Conclusion. — D’après le criterium absolu des fixistes: 1° les étamines et les carpelles d'une même fleur de Corydalis cava ne seraient pas de la même espèce ; 2° les étamines et les carpelles de fleurs différentes d’un même pied de ladite plante ne seraient pas non plus de la même espèce; 30 ne seraient de la même espèce que les étamines et les carpelles provenant de pieds différents de ladite plante. Le fixisme en est réduit, étant données ces conditions, à invoquer une filiation intellectuelle dans la pensée du Créateur, une sorte d’évolutionnisme idéal. - Mais Dieu détruira-t-il donc sans cesse ce qu'il a créé pour recréer à nouveau ? Ne préférera-t-il pas conserver à ses créatures une vie renouvelée et rajeunie dans une descendance qu’il perfectionne de génération en généra- tion, récompensant, par l'ascension des fils, la fidélité de progéniteurs à leurs lois naturelles! À vrai dire, ce qui retient dans le fixisme certains esprits prudents et réservés, c'est la confusion, trop généralement faite, de l’évolutionnisme avec telle ou telle théorie transformiste, matérialiste, athée. è (A suivre.) GABRIEL ETOC, Membre de la Société nationale d'Acclimatalion de France. NOUVEAU GENRE ET NOUVELLE ESPÈCE DE PYRALIDE D'ALGÉRIE Hammocallos n. g. — Ocelles présents; palpes maxil- laires filiformes; palpes labiaux courts, à squames allongées en dessous, serrées; spiritrompe très forte et longue ; front avec une bosse conique. Aïles supérieures élargies et faiblement arrondies à la côte vers l’apex; bord externe arrondi; 12 nervures, la 10° peu distincte; 2 partant du milieu, éloignée de langle; 4 et 5 du même point; 5 et6 à peine plus éloignées que 6 et 7; 8 et 9 ti- gées ; 11 très rapprochée de l’angle; 12 parallèle à la côte presque jusqu'à son extrémité. Ailes inférieures assez étroites: côte arrondie à l’apex; bord externe très oblique; 7 nervures : 2 du milieu; 3 séparée de 4+5; 6 et 7 de la transversale; 7 très rapprochée de 8 sur un petit parcours, au milieu de 8. Ce nouveau genre peut se placer près du genre Tegostoma Z. Hammocallos Brabanti n. sp. (1). — Envergure : 10 millimètres. Ailes supérieures jaune soufre, avec une ligne transverse noire, brisée en forme de < largement ouvert, partant de la côte au delà du milieu, d’abord fortement oblique dans la direction de la base jusqu’à la médiane, puis très légèrement oblique dans la direction opposée et gagnant le bord interne presque au milieu. Cette ligne est suivie extérieurement d’une bande étroite à ses extrémités, large et coudée en son milieu du côté externe, formée d’écailles mordorées, brun rougeâtre cuivreux à reflet doré, inscrivant, à l'extrémité de la cellule, une sorte de croissant blanc bleuâtre argenté, LA RTE GED DESERT" "1 SEE ER (1) Dédiée à notre excellent collègue M. Ed. Brabant, qui, depuis plus de vingt-cinq ans, m'honore de sa bienveillante et constante amitié. LE NATURALISTE 231 dont les pointes suivent le sens des nervures. Extrémité de l'aile terminée par une ligne noire bordée intérieure- ment d’écailles mordorées. Franges d’un blaxe de neige, avec une bordure d’écailles noirâtres à leur base. Aïles inférieures blanc jaunâtre pâle dans leur moitié basilaire, puis brunes dans l’autre moitié, du milieu de. la côte à l’angle interne. Franges d’un blanc de neige. Dessous des ailes supérieures blanc jaunâtre pâle, un peu doré vers l’apex, avec une tache costale noirâtre au delà du milieu, au-dessus d'une ombre brune; extrémité de l'aile bordée de brun. Dessous des inférieures sem- blable au-dessus. Tête et thorax d’un blauc mélangé d'ocracé jaunâtre; palpes blancs; antennes jaunâtres; abdomen brun jau- nâtre bronzé ou doré en dessus, blanc en dessous, ainsi que les pattes. À o? pris en mai à Biskra. P. CHRÉTIEN. LES RACES DE L'INDE LES MONUMENTS CELTIQUES Les monuments celtiques, ou druidiques, mieux nom- _més mégalithiques, car il n’est pas sûr que les Celtes aient jamais habité le pays, abondent dans l'Inde. Du cap Comorin au sommet des Ghattes et jusqu'à la Nerbadda et aux monts Vindhyas, on en rencontre très commu- nément. Ils sont identiques à ceux de nos pays et du | nord-ouest de l’Europe et se divisent comme chez nous en Menhirs ou Peulvens, Crornlec’hs et Dolmens. Ces mo- numents, hormis une exception que nous signalerons plus loin, sont dus à une race primitive aujourd'hui dis- parue. On sait que les menhirs (des mots min pierre et hir longue) sont des monolithes plantés verticalement. On les nomme communément pierres levées, chaires du dia- ble, roches des fées. Les cromlec’hs sont des enceintes de pierres levées brutes placées autour d’un menhir, d’un dolmen ou d’un tumulus disposés comme les nôtres. Nom- breux sont aussi les dolmens, tables de pierre (dol table, min pierre) supoortées par d’autres pierres, tantôt sim- ples, tantôt formant un kist, sorte de chambre fermée de tous côtés, tantôt enfin, sous le nom de Cairns ou {umu- lus recouverts de terre. On trouve encore aux Indes des pierres branlantes, pierres qui virent, blocs énormes en équilibre sur d’autres roches et faciles à mettre en mouvement. Les cromlec’hs sont, sans contestation possible, des tombeaux renfermant des ossements de petites dimen- sions, des poteries précieuses, des fers de flèche, des or- nements en cuivre ou en or, des instruments en pierre taillée ou polie et parfois dans les plus récents, des mé- dailles d’or des premiers empereurs romains. Une légende, qui a beaucoup d’analogie avec les lé- -gendes bretonnes, veut que les constructeurs de ces mo- numents aient été des nains d’une force prodigieuse et surhumaine, capables de prendre à volonté une taille gigantesque. Lesrécits fabuleux du Ramayanasemblentrappeler cette race extraordinaire dont le souvenir a été défiguré par la légende. Si on suit les migrations des Gaulois, on cons- tate que tous les pays qu'ils ont parcourus sont rem- plis des monuments mégalithiques. Faudrait-il donc supposer qu'une famille de cette race se serait détachée des autres, aurait fait souche dans l'Inde et y aurait — disparu dans la suite, n’y laissant aucune descendance si ce n’est, peut-être, la tribu des todas des Nilgiris en voie de disparition ? On peut voir à Bapanattam, dans le North-Arcot, en- viron six cents cromlec’hs groupés ensemble. Ces monu- ments affectent une forme beaucoup plus compliquée que celle des autres monuments de même nom. Ils sont no- tamment entourés d’une triple enceinte de pierres plates verticales, dont les sommets sont alternativement ronds ou carrés. Ües sépultures, qui n’ont pas été toutes visi- tées, renferment, comme d'ordinaire, des ossements, des urnes funéraires et des objets en pierre ou en métal. Il n’est pas sans intérêtde faireremarquer que l’âge dela pierre n’a jamais existé aux Indes ; car, d’une part, cer- taines tribus aborigènes taillent et polissent encore ac- tuellement des pierres, pour s’en faire des instruments et des ornements; et, d'autre part, on trouve simultané- ment dans les sépultures des objets en fer, en cuivre ou même en or, mélangés auxinstruments de pierre. D'où il suit que la classification de nos âges de pierre, de fer et de bronze n’a qu’une valeur purement locale et très relative. Siles dolhmens et cromlec’hs (crom voté et lec’h lieu) sont des tombeaux, dont plusieurs sont utilisés par cer- taines tribus, pour des sépultures modernes, iln'en va pas de même des menhirs. Leur signification est toute paienne et rappelle la force productive des êtres organi- sés. C’est le fond même du paganisme. Ce sont les avudeyars des anciennes peuplades aborigènes, les lingas des Indiens actuels qui rappellent à la fois les obélisques de l'Egypte, le phallus-des Grecs, les pierres coniques qui, chez les Romains, représentaient Vénus et Priape. Aussi le christianisme a-t-il christianisé ces pierres et en tout cas prohibé le culte dont elles étaient l’objet. Dans l'Inde, comme en Europe, certains menhirs ont été dès les temps apostoliques convertis en calvaires. C’est ce qu’on observe notamment dansle royaume du Nizam (ancien royaume de Golconde). Les menhirs, dressés près des dolmens fermés, ontété sculptés en croix, alors que les dolmens servaient de sépulture soit aux chrétiens de saint Thomas, soit aux Nestoriens, alors très nombreux à Kalianapur, capitale du Dekan, détruite vers le xe siècle. : Il y a quelque temps, en Basse-Bretagne, hommes et femmes, désireux d’avoir des enfants, venaient se frotter contre certains menhirs, qui avaient la réputa- tion d'assurer une postérité à ceux qui les honoraient. Une coutume analogue, mais plus païenne, est pratiquée vis-à-vis du linga de Belligula dans le Maïssour. Nous avons dit qu'à l'heure actuelle on érige encore des menhirs. C'est latribu sauvage des Khassyas, dansles plaines orientales du Bengale. Les pierres sont dressées en l'honneur d’un chef, d’un époux ou d’un enfant. Si un Khassya est frappé de maladie, il promet d’ériger une ou plusieurs pierres à l'esprit d’un défunt, au cas où ül recouvrerait la santé etil est toujours fidèle à sa pro- messe. Aussi grand est le nombre des pierres levées en cette contrée. Il y aurait beaucoup à dire sur le culte du Linga dans l'Inde. Représenté par des pierres brutes ou menhirs, il est figuré dans les pagodes par une colonne en pierre polie et arrondie au sommet, ainsi que dans les pa- godins. Son culte est antérieur au brahmanisme qui l’adopta dans la suite. H. LÉVEILLÉ AV pe PANNE Dis 0e SE A L À # }l ÿ { 238 L'ÉLEVAGE DES AUTRUCHES AU CAP de 1865 à 1906 C’est en 1865 que fut effectué le premier envoi impor- tant de plumes d’autruche de la Colonie du Cap. Il repré- sentait un poids de 17.522 livres anglaises et une valeur de 65.736 Liv. st., le prix moyen étant de 3 Liv. st. 15 s. par livre. Dix ans après on fit un recensement des autruches vivant à l’état domestique dans cette colonie, qui donna seulement 21.000 oiseaux. Le poids total des plumes exportées en 1875 s'élevait déjà à 49.269 livres et leur valeur à 304.923 liv. st., le prix moyen de la livre ayant passé à 6 Liv. st. 3 s. Ce prix constitue un record, d'au- tant plus qu'une grande proportion des plumes provenait d'oiseaux à l’état sauvage. Cinq ans plus tard, en 1880, le poids de cet article à l'exportation atteint 463.065 livres anglaises d’une valeur de 883.632 liv. st., mais la demande étant fort inférieure à l'offre, le prix moyen décline à 5 liv. st. 8 s. 4 d. Par contre, le poids des plumes exportées accuse une augmen- tation de 113.496 livres anglaises. En 1888, le poids de ces plumes est de 259.967 livres, d’une valeur de 347.792 liv. st. Le prix moyen par livre n’est plus que de 1 Liv. st. 6s. 8 d. C’est le prix le plus bas que cet article ait jamais atteint. Si l’on compare les chiffres de 1888 avec ceux de 1882 on obtient les résul- tats suivants : Valeur des plumes exportées en 1882, 1.093.989 liv. st., en 1888, à 347.792 liv. st., soit une moins-value de 745.197 liv. st. ou en chiffres ronds 3/4 d’un million sterling. Le poids réalisé pendant ces deux années est à peu près le même, l'augmentation en faveur de 1888 n'étant que de 6.013 livres anglaises. En 1904, la production des plumes d’autruche s'élève à 470.880 livres anglaises d’une valeur déclarée de 1.058.355 liv. st. Une nouvelle augmentation est cepen- dant réalisée en 1905, année où la valeur des exportations de plumes d’autruche atteint 1.120.298 liv. st. Mais l’année 1906 tient le record avec une exportation de 547.100 livres représentant une valeur de 1.406.000 liv.st. et un prix moyen de 2 liv. st. 11 s.# d. par livre. Le dernier recensement effectué en 1904 fixe le nombre dautruches vivant dans la Colonie du Cap à l’état domes- tique à 358 370 contre 154.880 en 1891, soit une augmen- tation de 203.490 ciseaux. 229292099020 DCSSIDDDODEOSECOSCOCOII MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères du groupe des MORDELLIDES PREMIÈRE PARTIE — GÉNÉRALITÉS Régime. — Rares sont les espèces composant ce groupe de Coléoptères qui passent la saison rigoureuse à l'état parfait : toutes sont encore en hiver à l’état de larves, ne quittant leur forme primaire qu'aux appro- ches des belles journées printanières, pour devenir nymphes et donner quelques jours après l’insecte à l’état de perfectose; -- celui-ci est essentiellement floricole, aimant à butiner principalement sur les fleurs en om- belle, celles des divers chardons l’attirent aussi; c’est là, dans ce milieu, que, pendant les heures les plus chaudes de la journée, les sexes se prélassent, se mettent en rapport, en provoquant ainsi leur accouplement qui a lieu de la manière suivante : LE NATURALISTE Dès les premières journées bien ensoleillées, jusqu'au premières chaleurs de l'été, suivant l'espèce, en plaine comme en coteau et mêmeen montagne, le mâle vole d’un trait sur la femelle, puis prenant position sur son dos, sort le pénis de sa gaine, l’introduit lentement et par petits coups de va et de vient dans le vagin qui le sollicite, et c’est de cette facon que les organes génitaux du mâle pénètrent insensiblement dans ceux de la fe- melle ; une fois complètement unis, le régénérateur de l’espèce conserve sa place de superposition tant que le couple reste immobile, mais au moindre des dérange- ments, la copulation cesse, la désunion a lieu, chacun s'envole de son côté. : Le pénis du mâle est long, blanchâtre ou jaunûtre, cerclé de brun ou de noir, biarticulé, prolongé par un très long style filiforme, rougeâtre, très acéré, forme qui permet son introduction facile dans le vagin. Après la disjonction qui se fait dans la journée même, | la femelle est fécondée, elle cherche aussitôt un enäroit ‘ propice pour déposer sa ponte, ce qu’elle fait à l’aide de son long oviducte, et c'est à l’aisselle des feuilles, des | tiges qu'elle place ses germes en les espacant, certaines espèces les déposant dans les interstices des bois en désagrégation, tuteurs, piquets, et là ils sont non grou- pés, mais peu espacés. : Œuf. — Longueur, 0 millim. 3-5 ; diamètre, 0 millim. 2-3. Allongé, subcylindrique, blanchâtre ou jaunâtre, lisse et luisanf, très imperceptiblement sillonné, à pôles arrondis, à coquille assez peu consistante. 6 Pondus au nombre de douze à quinze environ, ces œufs éclosent peu de temps après; deux semaines leur sont nécessaires pour donner la vie à une jeune larve dont la préoccupation première consistera à ronger, en vue de son alimentation, les matières nutritives si bien mises à sa portée. Certaines larves isolées dans l’intérieur des tiges fistu- leuses cheminent dans leur canal, n’entamant que légè- rement les parois intérieures médullaires, d’autres tra- vaillant dans des espaces plus restreints mangent leur chemin qu’elles laissent derrière elles comblé de leurs propres déjections : ces diverses galeries dans lesquelles elles se cachent leur assurent une protection suffisante pour les mettre à l'abri de tout danger comme de tout accident ; — pour les unes comme pour les autres l'hiver marque un ralentissement dans leur phase vitale, elles reposent dans leur réduit durant l’époque des frimas, ne revenant à la vie active qu'aux premières belles jour- nées du printemps, après avoir effectué un certain nom- bre de mues difficiles à déterminer vu la difficulté de l'observation ; elles scngent, les unes un peu plus tôt, les autres un peu plus tard, à l'acte de transmutation qui devra s’opérer en elles, redoublant d'activité, renou- velant leur alimentation qui brusquement s'arrête des que la larve a préparé le berceau de la future nymphe, une cellule faite en bouchant les deux extrémités de la tige pour celles qui vivent isolées, une loge oblongue aménagée sans. autre apprêt dans le tissu ligneux pour celles qui vivent dans le bois, et ces dispositions prises, un travail préparatoire s'accomplit en elles, phase tran- sitoire: — le corps se raccourcit, la couleur devient plus claire, les dilatations commencent; mais avant d'aller plus loin donnons des traits généraux es larves, ce qui sera peu aisé en raison de la différence qui existe d’une section à l’autre. LE NATURALISTE 239 Larves. — Caractères généraux. 19 Larves des Mordellides. 20 Larves des Anaspides. ” Les larves de ces deux sections se différencient au point de faire croire qu’elles font partie de deux familles différentes. Les premières (Mordellides) sont courtes, trapues, à tête convexe, inclinée, à mandibules épaisses et ro- bustes, à segment terminal conique, recouvert d’aspé- rités, à pattes courtes, mutiques, à ocelles tuberculi- formes au nombre de deux ou de quatre ; larves incapa- bles dese mouvoir en dehors de leur réduit. Les deuxièmes (Anaspides) sont linéaires, allongées, à tête déprimée, non inclinée, à mandibules larges, minces, à segment terminal armé de deux crochets, à pattes bien développées pour la marche, à tarses bion- guiculés, à ocelles peu marqués ; ces larves progressent facilement. Les larves de Mordellides connues peuvent se rap- porter au point de vue descriptif à celle de la Mordella fasciata, décrite plus loin, et celles des Anaspides à celle de l’Anaspis flava. Dès que le travail préparatoire de transmutation est achevé, qu’à la suite des efforts successifs le corps est dépouillé de sa peau larvaire acculée au fond du réduit, alors commence la phase phagocytaire par laquelle les organes premiers se résorbent pour faire place à des organes de nouvelle création, phase qui dure une quinzaine de jours durant lesquels le corps conserve la faculté de se retourner, de pirouetter sur lui-même, de se défendre ainsi contre les ennemis ou dangers exté- rieurs, Sans que ces mouvements puissent se produire longtemps : à l’état de repos, le corps de la nymphe repose sur la région dorsale ou sur la dépouille larvaire; : — la nymphe se présente alors sous les traits généraux suivants : Nymphes. — Caractères généraux. En raison du petit nombre de nymphes connues, nous nous contenterons de renvoyer aux descriptions de celle de la Mordella fasciala pour les Mordellides, et à celle de l’Anaspis flava pour les Anaspides ; procéder autrement serait s'exposer à tomber dans l'erreur. De douze à quinze jours, suivant la température, sont nécessaires à la nymphe pour parfaire son évolution, puis les différentes parties du corps perdent de leur teinte blanchâtre ou jaunâtre pour devenir noires ou brunes, cette dernière couleur s’accentuant de plus en plus et cela si bien qu’au bout du cinquième jour l’adulte est formé; ses téguments sont assez consistants pour lui permettre de percer le trou de sortie qui se trouve préparé par la larve en regard de sa tête et de s’échapper au prise d’une claustration de neuf longs mois vers une vie de liberté; dès lors libre, il n’aura plus qu'un seul but, le renouvellement de l’immuable espèce à laquelle la nature l’a enchaîné. Adulte. — Nous ne donnerons pas la description de l'espèce à l'état parfait, elle se trouve dans ses plus petits détails d’abord dans l’histoire naturelle des Co- léoptères de France, par E. Mulsant, Longipèdes, 1856, puis plus récemment dans l’essai des Mordellides, mono- graphie de C. Emery, Abeille, 1876 : nous nous conten- terons de citer ces auteurs, puis de relater les faits qui ont trait aux mœurs de l’adulte ; nous ajouterons cette particularité que les Mordellides, par leur pygidium pro- longé en pointe et par leurs tarses bifides, se distinguent | des Anaspides dont le pygidium est mutique et lestarses simples ; mais par la ressemblance de leur physionomie, il est facile de constater qu'ils appartiennent à un même groupe, DEUXIÈME PARTIE. — DESCRIPTION DES ESPÈCES Si à l’état de larves, les espèces composant ce groupe avaient des instincts particuliers et bien différents, à l’état adulte presque toutes se réunissent sur les fleurs, en particulier sur les rosacées et sur les ombellifères où ils se gorgent du pollen et des matières plus ou moins suaves pour leurs gouts, et leur apparition correspond avec le moment de la grande végétation et avec l'éclo- sion des fleurs; quelques-uns cependant se tiennent sur les troncs d'arbres morts ou sur les tuteurs dans l’inté- rieur desquels s'étaient écoulés leurs premiers états; — leur couleur, en général noire ou brunâtre, est émaillée de taches qui, mêlées à la courte villosité dont leur corps est couvert, parent leurs élytres de reflets gracieux imi- tant des points, des bandes, des figures diverses ; ils évitent facilement par le vol la main qui veut s'en em- parer, ou en se laissant tomber, mais avant de.toucher le sol ils ont déjà déployé leurs élytres, et d'une envolée évitent le danger; ils glissent aussi très facilement entre les doigts : — leur aire de dispersion est disséminée autour des contrées chaudes de notre pays. Genre Tomoxia, Costa. 1. Bucephala, Costa, loc. cit., 4, p. 19. Larve, Perris, larves, 1877, p. 325, fig. 342-351. Longueur 10 millimètres ; largeur 3 à 4 millimètres. Corps charnu, blanchâtre, allongé, couvert d’une fine pubescence bianc jaunâtre, dense sur les côtés et sur le segment terminal, convexe en dessus, déprimé en des- sous, à région antérieure étroite, arrondie, la posté- rieure prolongée ou une courte pointe bifide. Tête petite, arrondie, affaissée, roussâtre, lisse, con- vexe, ligne médiane pâle, bifurquée en deux traits abou- tissant à une fossette près de la lisière frontale dont le milieu est légèrement échancré et dont les côtés le sont plus profondément à la base antennaire; épistome grand, transverse, à rebord légèrement excavé, labre semi-elliptique, ponctué, avec frange ciliée ; mandibules fortes, luisantes, à base ferrugineuse, à pointe noire et taillée en biseau; mâchoires assez fortes ciliées, cou- dées, lobe conique, frangé, avec palpes courts coniques de trois articles, le basilaire court, les deux suivants égaux; lèvre inférieure charnue, bilobée, avec palpes bi-articulés ; antennes coniques, à fond échancré de qua- tre articles roussâtres, le premier très développé, le troisième bicilié, le terminal grêle, peu apparent; ocelles au nombre de trois petits points noirs, placés sur un petit tubercule en arrière de la base anten- naire. Segments thoraciques, le premier aussi grand que les deux suivants, transversalement strié avec incision pos- térieure bordée de trois tubercules triangulairement disposés en forme d’aspérités roussâtres, avec faible tubercule latéral et légers cils, les deuxième et troi- sième égaux, transverses, convexes, marqués d'inci- sions obliques ou arquées, avec faible bourrelet et cils latéraux. Segments abdominaux grands, convexes, couverts de très courtes spinules, incisés, les incisions médianes des huit premiers limitant sur la région dorsale une # É Û 240 L'E NATURALISTE portion transversale au milieu de laquelle est une am- poule rétractile et les deux latérales provoquant la for- mation d’un fort bourrelet; segment anal corné conique couvert d’aspérités de la couleur du corps et de plus en plus accentuées vers l'extrémité où elles sont ferrugi- neuses, segment prolongé en forme de courte pointe faiblement bifide. Dessous déprimé, de la couleur du dessus, couvert de courtes soies dirigées en arrière, très denses, segment anal avec mamelon rétractile au centre duquel est l'anus. Pattes courtes, coniques, droites, charnues, hanches épaisses, éparsement ciliées, trochanters, cuisses et jambes décroissant vers le tarse quiest mutique ettricilié. Stigmates à leur place normale. On trouve cette larve en mai dans les troncs et dans les échalas désagrégés de châtaignier, aussi des vieux marronniers abattus, en voie de désagrégation, dans l'intérieur desquels bois elle creuse, pour s’en nourrir, des galeries dans lesquelles elle se tient droite, la région postérieure un peu inclinée; mise à découvert, elle arque son corps, elle progresse dans son réduit à l’aide de ses pattes, des aspérités, bourrelets et plis dont son corps est couvert,se soutenant à l’aide des spinules et dela pointe terminale; son passage dans le bois est obstrué par ses propres déjections, elle creuse tant qu’elle a à parfaire ses besoins nourriciers; quand arrive le terme de son accroissement, elle se rapproche de la surface, se faconne une loge oblongue dont elle lisse les parois et s’y transforme. Nymphe. Longueur 9 millimètres, largeur 45 milli- mètres. Corps charnu, blanchâtre, front sillonné, garni de spinules droites et coniques qui persistent sur le pre- mier segment thoracique et sur les côtés ; sur le rebord postérieur des segments abdominaux, ces spinules sont inclinées en arrière, pygidium garni de spinules, seg- ment anal prolongé par deux appendices coniques courts et divergents. Nymphe agile, se déplaçant au moindre des dangers, imprimant à son corps des mouvements très vifs lui permettant de se retourner dans son réduit; la phase nympbale a une durée de douze à quinze jours. Adulte: On le trouve en juillet sur les fleurs en om- belle, aussi sur le tronc des chènes, de diverses essences, des saules. (A suivre.) Capitaine XAMBEU. 00900000000000000000000000000000000CT0CCTET J LE DERNIER TREMBLEMENT DE TERRE DE CONSTANTINE ET LES PHÉNOMÈNES SISMIQUES EN ALGÉRIE Le 4 août dernier, les journaux quotidiens nous apprenaient que vers les deux heures du matin un trem- blement de terre avait presque entièrement détruit la ville de Constantine. La secousse avait été précédée de sourds grondements, elle ne dura que huit à dix secondes, et suffit pour ébranler toute la ville et provoquer la chute de nombreux édifices. À la suite de la, première enquête, on apprit la-mort Mabrouk, une maison s’est écroulée et, au plateau de Mansourak, le tremblement de terre provoqua une cassure du sol de 0 m. 20 de large sur une longueur de 200 mètres. La population était affolée, surtout la popu- lation indigène qui implorait la protection d'Allah. Des secousses très violentes ont été ressenties à Souk- Akras, Ainsmara et Bizot où une famille de quatre per- sonnes a été ensevelie sous les débris de sa maison; à Philippeville, Bône et Guelma les secousses ont été plus faibles et les dégâts peu importants, En résumé, la se- cousse de tremblement de terre s’est fait ressentir dans un rayon de 150 kilomètres autour de Constantine. Le 5 août deux secousses plus faibles se firent sentir, l’une vers onze heures, l’autre dans la soirée, et durant toute la journée de sourds grondements se firent entendre; le lendemain de nombreuses secousses se firent encore sentir ainsi que les jours suivants, et partagées en deux séries distinctes, l’une de midi à cinq heures du soir, et l'autre de minuit à cinq heures du matin. Le ? août, à 4 h:10 du matin, une secousse plus violente que les autres eut lieu, et le 8 août, à 125 kilomètres de Constan- tine, une secousse eut lieu à Guelma. Mais bientôt les phénomènes sismiques devinrent de moins en moins violents et bientôt tout rentra dans l’ordre et le 15 août ils cessèrent complètement. Ce tremblement de terre qui s'est manifesté sur notre territoire algérien ne doit pas nous étonner outre mesure, car l'Algérie formée de terrains relativement récents et sur la cassure méditerrannéenne est située sur le géosynchnal alpin ou méditerrannéen qui com- prend la partie sud de l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, VItalie et la péninsule des Balkans, ainsi que les îles de V’Archipel et se continue en Asie Mineure. Une seule région volcanique en activité existe sur ce synchnal presque au centre du bassin méditerrannéen, compre- nant trois volcans situés dans la même région, ce sont: le Vésuve, l’Etna et le Stromboli, il faut aussi compter dans la partie orientale, le foyer de Santorin et les cra- tères en repos de l’archipel grec. Quant à l'Algérie, bien que ne renfermant aucun volcan en activité, ni aucune formation volcanique récente, elle n’en est pas moins soumise à des phénomènes sismiques que je signale tous les ans dans ma revue des tremblements de terre que veut bien me publier le Naturaliste. Si nous examinons la côte de l'Algérie de Bône à Oran, nous voyons un certain nombre de points où les trem- blements de terre sont particulièrement fréquents, prin- cipalement dans ces golfes lobés qui forment les ports de la côte algérienne et qui sont des points d’effondrement en rapport avec la fosse profonde de 2.500 mètres qui borde tout le littoral algérien. Nous citerons : Philippe- ville, Djijelli, Bougie, Oran, Mostaganem, Mellilla. Si nous pénétrons plus dans l’intérieur, nous examine- rons les régions montagneuses parallèles à la côte : VAtlas Tellien et l’Atlas Saharien. Dans la première de ces chaînes de montagnes qui est une conséquence de l'effondrement méditerrannéen et dont le soulèvement eut lieu à la fin du Miocène, nous signalerons la région particulièrement instable qui s'étend d'El-Affroun à Blidah, dont le pli étiré et ren- versé du massif de Blidah est le plus curieux phénomène géologique de la région. En Kabylie nous voyons une région présentant des centres plus nombreux que riche en séismes. Puis nous voyons une troisième région de trois indigènes et de nombreux blessés. A Sidi- | soumise au tremblement de terre, située à l’est de LE NATURALISTE à 241 l'Atlas Tellien, et avec, comme principaux centres : Aumale, Sétif, Constantine et Guelma. L'Atlas Saharien parallèle à l'Atlas Tellien est très peu sismique; à son extrémité Ouest où est Laghouat, on a seulement signalé quelques rares secousses, au contraire, à son extrémité orientale, dans la région des hauts plateaux et des massifs de l’Aurès et du Hodnat, les secousses sismiques sont plus fréquentes, particulièrement à M'Silah et à Ben-Saada. La région intermédiaire entre les deux Atlas Tellien et Saharien est une région très stable, cela tient à sa constitution géologique formée de couches jurassiques et crétacées. Il faut nocer en terminant que la répartition des trem- blements de terre algériens est tout à fait indépendante du réseau hydro-minéral. Nous voyons par ce court exposé que notre colonie algérienne est soumise de temps à autre à des secousses sismiques, qui sont heureusement plus fréquentes qu'effroyables. Nous devons, dans la mesure du possible, prendre des précautions contre ces phénomènes que nous ne pouvons malheureusement éviter et faire en sorte que les nouvelles constructions que l'on élèvera en Algérie puissent être faites de matériaux pouvant ré- sister aux tremblements de terre. Notamment en em- ployant les constructions métalliques, beaucoup plus élastiques que des matériaux plus résistants, tels que les pierres ou les briques, et suivre les enseignements du récent tremblement de terre de San-Francisco où les constructions métalliques ont toutes résisté, tandis que les monuments construits en pierre jonchaient le sol de leurs débris. : E. MAssaT. REVUE SCIENTIFIQUE La répartition des plantes spontanées et les cartes agrono- miques. — Les palmiers des chapeaux de Panama. On s’occupe beaucoup, depuis quelques années, d’éta- blir des cartes agronomiques, surtout dans le but de donner à l’agriculture les méthodes de culture et les formules d'engrais qui puissent lui procurer le maximum de bénéfice. Mais, comme vient de le faire remarquer M. L. Blanc à l'Association francaise pour l'avancement des sciences, dans ces cartes, il ne faut pas négliger l'étude de la flore spontanée. Les phytogéographes, c’est- à-dire ceux qui s'occupent de géographie botanique, examinent la végétation d’abord, et la culture qui doit en être la conséquence. Leurs cartes ne sont pas néces- sairement parcellaires, elles tendent même à comprendre de grandes étendues, et à se condenser pour dégager les lois générales auxquelles la végétation spontanée obéit. L'agriculture est soumise à ces mêmes lois sous peine de n'être pas rationnelle. : La flore spontanée envahit la culture, et non au hasard. Si la concurrence vitale élimine telle ou telle espèce, elle ne fait que traduire, sous une forme sensible, les caractères biologiques du sol que les méthodes habi- tuelles d'analyse sont impuissantes à établir. C’est que la végétation spontanée est l'expression la plus com- plète des conditions climatériques; il suffit, pour s’en convaincre, d'observer ce qui est partout, autour de soi, Le moindre changement dans les conditions du sol, compact ou désagrégé, sec ou humide, calcaire, marneux ou sili- ceux, se révèle sur une superficie même de quelques mètres par des variations sensibles de la flore spontanée. Il s’agitici, non pas du sol profond indiqué sur les cartes géologiques, mais du sol superficiel résultant de la désagrégation des transports, des éboulements locaux. Il est donc certain que la végétation spontanée à une part d'isfluence dans la recherche des propriétés du sol, c'est un bon réactif. Mais les espèces spontanées sont soumises parmi les cultures à beaucoup d’aléas, on lutte activement entre elles par des labours répétés. Dans les bordures, elles se maintiennent relativement bien, et d'autant mieux que la culture est éloignée d'une agglomération. Même dans le cas le plus favorable, les eux de stationnement de l’homme et des animaux domestiques sont nettement indiqués par la présence des Euphorbes, des Orties, des Paturins. Il y a cependant des réserves à faire : le dé- broussaillement supprime les espèces ligneuses sponta- nées, la proximité d’un chemin poudreux modifie les conditions ordinaires du milieu où vivent les espèces. La culture est souvent plane, la bordure en talus, tantôt plus sèche qu’elle, tantôt plus humide, et la flore spon- tanée de la bordure n’est pas soumise au même climat local que le champ voisin. La végétation traduit ces différences légères; qu'un chemin soit déplacé, qu'un fossé soit comblé, de nouvelles variations interviennent dans la composition de la flore spontanée. Les friches sont plus utiles à considérer parce qu’elles se rapprochent davantage des périmètres non cultivés qui les entourent. C’est ainsi qu'une friche peut être envahie successivement par le Thym et plus tard par le Cistus monspeliensis, Si le sol est calcaire et pierreux. Si le sol est marneux et désagrégé, on y trouve la Lavande et le Genêt épineux; s’il est meuble et insuffisamment drainé, le Romarin et le Shænus nigricans s’en emparent. On trouve divers Cenfaurea et autres composées épi- neuses dans les friches dont le sol est un cailloutis sili- ceux. Dans les marnes siliceuses en décomposition, les Bruyères et surtoutle Romarin s'étendent. Le bord des cultures et surtout les friches plus ou moins anciennes permettent donc au phytogéographe de savoir à quelle association spontanée on doit les rattacher. nie x * Qu'est-ce exactement que le chapeau de Panama, dont la mode s’est si répandue dans ces derniers temps, et qui, malgré sa dénomination, vient de Colombie, du Pérou, de l'Equateur? D’après le Moniteur officiel du commerce, la matière première employée à sa fabrication est désignée sous le nom de « paille toquilla » et provient d'un palmier de deux à trois mètres de hauteur, le Car- dulovica palmata Ruis., qui croit à l'état sauvage, en Equateur, dans les régions humides et tropicales de la côte du Pacifique. On le rencontre également dans le bassin de l'Amazone, au Pérou, où il porte le nom de « Bombonana ». Les feuilles doivent être coupées au moment où elles sont près de s'ouvrir en forme de palme, en leur laissant quatre à cinq centimètres de pétiole. Elles offrent alors l'aspect d’un éventail fermé, longetaffilé. On en supprime les plis extérieurs, de facon à n'avoir plus, de la feuille en question, qu'un troncon de pétiole armé de rubans en lanières. On enlève enfin les quatre ou six lanières du centre qui, généralement, sont très blanches mais qui n'offrent le plus souvent qu'une résistance insuffisante. Les pétioles de plusieurs feuilles préparées de la sorte étant liées ensemble, on en plonge les lanières pendant quelques instants dans de l’eau en ébullition, à laquelle on ajoute parfois, dans le but d'obtenir une paille plus blanche, le jus de quelques citrons. Au sortir de l’eau, on les secoue pour leur enlever le plus d'humidité pos- sible, et on les suspend, à l'ombre d’abord, en ayant soin \ de séparer les lanières afin qu’elles ne se collent pas les a hi SO D | % 3 à Fonte à LE NATURALISTE unes aux autres pendant la dessiccation qui peut être achevée au soleil, surtout si l'on veut obtenir une fibre plus blanche. : Les rubans,en séchant, se recroquevillent parallèle- ment à la direction des fibres, c'est-à-dire des bords vers le milieu, jusqu’à fermer, lorsque le séchage est complet, des brins de 1 à 2 millimètres seulement de largeur. Ce sont ces brins, d’une longueur moyenne de 55 à 60 centimètres, que l’on emploie pour la confection des chapeaux, après les avoir coupés transversalement à quelques centimètres du pétiole et en avoir retranché également 3 ou 4 centimètres à leur extrémité. Chaque feuille préparée et séchée contient 28 à 30 brins environ, et le prix, au poids, de la paille «toquilla» qui, dureste, se vend toujours adhérente au pétiole de la feuille, dépend de son lieu de provenance, du nombre et de la grosseur des brins, de leur longueur et de leur blancheur. L'ou- vrier en chapeaux fins n’humectant pas sa paille, ne peut la travailler que quand l'atmosphère est fortement chargée d'humidité, c'est-à-dire de grand matin et le soir ; d'où, pour lui, un nombre forcément très limité d'heure de travail. Au contraire, la paille pour chapeaux ordinaires étant toujours humectée d’eau, l’ouvrier peut, dans ce cas, travailler un plus grand nombre d'heures par jour. La valeur d’un chapeau dépend de plusieurs élé- ments : 1° de la paille première employée ; 2° du centre de fabrication ; 3° du poids du chapeau ; 4° de son imper- méabilité ; 5° de la régularité du tissu. H. Courin. DST CLLELEECOETELEOTEEN OUTRE TEE ETAT PT TTEEETT TES IDENTIFICATION DE QUELQUES OINEALX Représentés sur iles Monuments pharaoniques. LE PLUVIER ÉPINEUX, Hoplopterus spinosus, Linn. — Cet échassier, reproduit par Savigny dans la Description de l'Égypte (1), est un peu plus gros que le vanneau, mais moins long; il mesure environ 27 centimètres. L’aile pliée s’étend jusqu’au bout de la queue. Les Egyptiensle nommaient Tent et Brisson l’a décrit sous le nom de Pluvier huppé de Perse (2). Il a la partie supérieure de la tête, la gorge, la poitrine et l'estomac d’un noir profond lustré de bleu, le manteau d'un marron rembruni assez soutenu. Les joues, l’occi- put, les côtés du cou, l'abdomen et la moitié de la queue sont d'un blanc pur: le bec, la partie des jambes dégar- nie de plumes et les pieds sont noirs. Cette distribution des couleurs est rigoureusement ob- servée dans notre figure, toutefois le manteau, qui, dans l'oiseau vivant, offre une teinte marron, est couvert ici d’une coloration rouge (fig. 5). Le Pluvier épineux est très commun dans toute l'Egypte, on le trouve également en Abyssinie, au Sé- négal, en Perse et en Arabie. Il paraît dans nos pro- vinces de France pendant les pluies d'automne, ce qui lui a valu le nom de Pluvier. Sa nourriture se compose de vers, d'insectes, de mollusques et de petits animaux aquatiques. LE GARDE-BOEUF IB1S, Ardea bubuleus, Hasselq. — Ce héron, au corps ramassé, a un bec court, vigoureux, des tarses peu élevés; son plumage est d'un blanc pur, très éclatant; son bec orange, ses tarses roussàtres, l'œil jaune clair. De longues plumes rousses ornent sa tête, (1) Descrip. de l'Égypte, Hist. nat. Atlas, pl. 6, fig. 3. (2) Brissox, Ornithologie, t. V, page 84. À Hippolyte-Boussac del. Figr 5. — Le Pluvier épineux (d'après Champollin). . son dos et sa poitrine. Il mesure 52 centimètres de long et 66 d'envergure. Notre image, provenant d’une tombe de Beni-Hassan, est celle d’un jeune avant la première mue, il n’a pas encore la huppe rousse et se distingue, en outre, de l'adulte par des pieds noirâtres. Les Égyptiens le nommaient Baneg (fig: 6). Le Garde-bœuf est très commun dans la vallée du Nil où les voyageure le confondent parfois avec l’Ibis. Fort sociable, il vit près des lieux habités et, pendant les hautes-eaux, se tient de préférence dans les champs inondés, les lacs, les canaux, d’où il se rend, de temps à autre, sur les bords du Nil. Partout, les indigènes le voient avec plaisir et ne lui font aucun mal; aussi, de ——- Fig. 6. — Le garde-bœuf Ibis (Beni-Hassan). même qu'un animal domestique, se promène-t-il sans crainte au milieu des fellahs qui labourent la terre. En Égypte, on voit le Garde-bœuf Ibis auprès des troupeaux de buffles ou perchés sur leur dos. Dans le LE NATURALISTE Soudan, on trouve fréquemment jusqu’à vingt de ces ani- maux sur le dos d'un éléphant. Débarrassantces grands qua- . drupèdes de leurs parasites, ils le considèrent comme un bienfaiteur et lui permettent toutes les familiarités. Les chiens eux-mêmes les laissent fouiller dans leur pelage. Ce héron se nourrit aussi de reptiles, de petits poissons, mais les invertébrés constituent surtout sa principale nourriture. Il niche sur les arbres, et chacune de ses couvées est de quatre ou cinq œufs. De tous les ardéidés, il est le plus aimable, s’appri- voise facilement et vient, au bout de quelques jours, manger dans la main de son maitre. Cette espèce se trouve dans tout le nord-est de l'Afrique, en Égypte, au sud de l'Asie et dans l'Europe méridionale (1). (A suivre.) H. Boussac. NOS CHAMPIGNONS De toutes les plantes, ies plus difficiles à reconnaitre, à « déterminer » comme l’on dit, sont certainement les champignons. Avec la Flore la mieux faite, avec l'Atlas le mieux colorié, on n'arrive presque jamais à trouver leur nom d'une manière certaine et ce fait ne saurait étonner si l'on considère qu'en France il n’y en a pas moins de 2.000 espèces, ne différant entre elles que par des nuances insignifiantes. C’est cette difficulté qui fait que leur étude en est presque entièrement négligée aussi bien par les botanistes de profession que par les simples amateurs qui pourraient cependant ÿ trouver un aliment aussi copieux que gratuit. Il faut réagir contre cet état de chose, car les champignons présentent de nombreux attraits, notamment, comme je viens de le dire, par leurs qualités alimentaires, et par leur ceuillette qui se fait surtout en automne et en hiver, c'est-à-dire à une époque où toute autre végétation a disparu. Leur récolte, pour le plaisir qu’elle rapporte, équivaut presque aux joies que procure la chasse, tout en évitant les ennuis, le poids du fusil et de la carnassière, la nécessité d’un permis, etc. Et puis, avantage sensible de la « chasse » aux champi- gnons, on ne revient jamais bredouille, du moins quand on a de bons yeux et le « flair » nécessaire ; souvent même on en trouve trop et c'est là où les connaissances botaniques sont utiles pour faire une sélection rapide pour garder les « bons » et rejeter les « mauvais ». Je vous certifie qu'en en revenant, on se sent un appétit eu ordinaire : respirer le grand air, sentir la bonne odeur des bois, cela ne vaut-il pas mieux que de somno- ler au coin de son feu? Comment peut-on reconnaître un bon champignon d'un mauvais ? Il existe, à cet égard, dans le public, un certain nombre de préjugés qu'il convient de combattre. En effet, contrairement à ce que l’on croit généralement, il n'existe aucun caractère général pour faire cette dis- tinction. La pièce d'argent que l’on met dans la casse- rolle avec les champignons et qui noircit si ceux-ci sont vénéneux ou reste intacte s'ils sont comestibles n'a abso- lument aucune valeur : dans presque tous les cas d’em- poisonnements que l’on voit trop souvent rapportés par les journaux, l'épreuve à la pièce de monnaie avait été faite et n’avait rien donné. C'est un procédé de bonne femme qui ne peut que vous endormir dans une fausse sécurité. De même, ia bonne odeur qui, pour certains, est le signe de l’innocuité du champignon est un caractère sujet à caution : ainsi l’'Entolome livide, (1) Brexm, la Vie des animaux illustrée, les Oiseaux, 2° volume, p. 659, édition francaise. qui dégage une agréable odeur de farine, est néanmoins vénéneux. On peutdire cependant que presque tous ceux qui dégagent une senteur désagréable sont à rejeter. La saveur ne donne pas plus que l'odeur de caractères nets, car les Amanites les plus vénéneux ont un goût agréable, tandis que le Lactaire poivrée, l'Armillaire de miel, l’Amanite rougeâtre, tous comestibles, ont une chair poivrée ou astringente. Un certain nombre de champignons, lorsqu'on les casse, changent de couleur. Leur chair, d’abord blanche devient bleue ou verdàtre. Cet aspect cadavérique frappe tout le monde et on les rejette d’instinct. Et les trois quarts du temps on a raison, Car Ces champignons caméléons sont des poisons violents, mais on risque en même temps de se priver du Bolet bai-brun qui est un aliment excellent et du Lactaire délicieux que l’on trouve même sur un certain nombre de marchés. Il faut aussi se méfier des espèces qui laissent écouler des gouttes blanchâtres, du « lait », quand on le brise, car presque toutes sont mauvaises. Cependant le Lac- taire délicieux, que je viens de citer, et le Lactaire à lait abondant qui pleurent des larmes de lait sont exquis. Enfin, ne croyez pas que les champignons mangés par les escargots, limaces ou autres animaux de moindre im- portance sont meilleurs que ceux qui échappent à leurs dents : on trouve des limaces installées avec béatitude sur des champignons qui vous feraient passer en quelques heures de vie à trépas et souvent les escargots dédaignent ceux dont on ferait un plat succulent. La morale de tout ceci est qu'il n’y a qu'un seul et unique moyen d'être fixé sur la valeur du champignon. C’est de connaitre son nom et de voir dans un livre si on peut le manger sans crainte. Pour savoir ce nom, on peut se servir d'ouvrages spéciaux ou encore utiliser les renseignements que je donnerai ultérieurement, On peut eucore se renseigner auprès des paysans du nom vulgaire de l’espèce que l’on désire connaître et, toujours avec les mêmes livres, voir si ce nom concorde avec la des- cription donnée : il ne faut employer ce moyen qu'avec la plus grande circonspection, car, souvent dans les campagnes, un même nom suffit pour désigner plu- sieurs espèces différentes. En voici, cependant, quelques- uns parmi les plus connus, avec l'indication de leur nom latin, de leur comestibilité {comest.), de leur véné- nosité certaine (vénén.), ou douteuse (suspect), ou de leur peu d'intérêt au point de vue alimentaire (indiff.). Ceux dont la comestibilité est inconnue sont suivis d’un?. J'ai dressé cette liste avec le plus grand soin. Agaric couleuvré (Lepiota procera), comest, — meurtrier (Lactarius rufus), vénén. Alcumère (Pholiota ægerita), comest. Amanite à étui (Amanita vaginata), comest. — citrine (Amanita citrina), vénén. — des Césars (Amanila cœsarea), comest. = épaisse (Amañnita spissa), suspect. — ovoide (Amanita ovoidea), comest. — panthère (Amanita pantherina), vénén. — phalloide (Amanita phalloides), vénén. —— porphyre (Amanita porphyria), suspect. — printanière (Amanita verna), vénén. — rougeâtre (Amanita rubescens), comest. — solitaire (Amanita solitaria), comest. — tue-mouches (Amanita muscaria), vénén, — vireuse (Amanila virosa), xénén. Amareire (Tricholoma striatum), comest. . Amaroun (Tricholoma striatum), comest. Ambourigan (Morchella esculenta), comest. — de souca, di la filagna (Morchella escu- lenta), comest. Améthyste (Clitocybe laccata), comest Anisé (Clitocybe suaveolens', comest. ! L ; 244 Aoureilleto (Cantharellus cibarius), comest. Aoureillo d'Oulmé (Pleurotus ulmarius), comest. Areglietta (Cantharellus cibarius), comest. Argouagne (Pleurotus Eryngii), comest. Argouane (Pleurotus Eryngü), comest. Argouane de prairie (Tricholoma Panæolum), comest. Aricelous (Boletus edulis), comest. Armillaire bulbeuse (Armillaria bulbosa), comest. — couleur de miel (Armillaria mellea), comest — raclée (Armillaria ramentacea), comest. — robuste (Armillaria robusta), comest. — rocailleux (Armillaria scruposa), comest, Arresteron (Hydnum repandum), comest. Aubadero (Pholiota ægerita), comest. Auburon (Lactarius piperatus), comest. Aulongat (Amanita cœsarea), comest. Aureglia de Cat (Pleurotus ostreatus), comest. Badrelle (Lepiota procera), comest. Balai (Clavaria flava), comest. Baquetes ( Hydnum imbricatum), comest. (Hydnum re- pandum), comest. Barbe de chèvre (Clavaria flava), comest. Barbe de vache (Hydnum repandum), comest. Barbes (Hydnum imbricatum), comest. Barca de Baca (Hydnum imbricatum), comest. Baugasse (Lepiota procera), comest,. Barigoula (Lactarius deliciosus), comest. Beigoula (Pleurotus Eryngü), comest. Berdanel (Russula virescens), comest. Berdanello (Russula virescens), comest. Perigoula (Lactarius deliciosus), comest. Bérigoulo (Pleurotus Eryngii), comest. Binous (Psalliota campestris), comest. Bise de curé (Russula virescens), comest. Bise rouge (Russula alutacea), comest. Bise verte (Russula virescens), comest. Blanquet (Tricholoma Georgii), comest. Blaous (Boletus cyanescens), suspect. Blavet (Russula virescens), comest. Bolé (Boletus edulis), comest. Bolet à chair jaune (Boletus chrysenteron). comest. — amer (Boletus felleus), vénén. — à beau pied (Boletus calopus)? — à pied épais (Boletus pachypus), vénén. — à pied rouge (Boletus erythropus), vénén. — bai brun (Boletus badius), comest. — blafard (Boletus lividus), comest. — bleuissant (Bolelus cyanescens), suspect. ,— bronzé (Boletus æreus), comest. — châtain (Boletus caslaneus), comest. - — comestible (Boletus edulis), comest. — d’Alzino (Collybia fusipes), comest. — d'Amourié (Armillaria mellea), comest. — d’an baja preire (Pleurotus Eryngü), comest. — d’Aulivié buon (Armillaria mellea), comest. (Pleurotus olearius), vénén. — de fem (Psalliota campestris), comest. — de l’Oliu (Pleurotus olearius), vénén. — de Pin (Bolelus granulatus), comest. — dépoli (Boletus impolitus), comest. — de prat (Psalliota campestris), comest. — des bœufs (Boletus bovinus), comest. — de Salzé (Pholiota ægerita), comest. — de Saure (Armillaria mellea), comest. — d'Ulm (Pleurotus ulmurius), comest. — fol (Lactarius piperatus), comest: — granulé (Boletus granulalus), comest. — jaune (Boletus luteus), comest. — jaune clair (Boletus flavus), vénén. — livide (Boletus lividus) ? — noircissant (Bolelus niyrescens), suspect. - — panaché (Boletus variegatus), suspect. LE NATURALISTE — parasite (Boletus parasiticus)? — poivré (Boletus piperatus), suspect. — pomme de pin (Boletus strobilaceus), suspect. — pourpre (Boletus purpureus), suspect. — raboteux (Boletus scaber), comest. — sanguin (Boletus sanguineus), suspect. — satan ( Boletus satanas), Vénén. — velouté (Boletus subtomentosus), suspect. Bonnet rouge (Russula sanguinea), suspect. Bordet (Russula virescens), comest. Bordetto (Russula virescens), comest. Bouchibarbo (Clavaria flava), comest. Boule de neige (Psalliota arvensis), comest.; (Psalliota campestris), comest.; (Psalliota vaillantii), comest. Boulé (Amanita ovoidea), comest. — d'Oulmé (Pleurotus ulmarius), comest. Boulet (Psalliota campestris), comest. — cendrons (Tricholoma terreum), comest. — canilh (Tricholoma terreum), comest. — de Cabra (Tricholoma equestre), comest. — de pin (Tricholoma striatum), comest. — rouge (Amanita cœsarea), comest. — sounous (Lactarius deliciosus), comest. (A suivre.) VICTOR DE CLÈVES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Sar le mode de végétation de la morille : Note de M. Marrucaor, présentée par M. Gasrox BonNier. Les cultures des morilles en milieu artificiel présentent des productions très caractéristiques, sortes de masses sclérotiformes constituées par des agglomérations de filaments, dont la nuance varie du brun clair ou jaunätre au brun noirâtre et qui avaient paru être des ébauches de fructification. Une étude attentive de ces masses sclérotiformes dans les cultures artificielles a conduit M. Matruchot à les rechercher dans la nature. Les expériences et observations ont porté sur Morchella semi- libera DC dont une station naturelle existe à Meudon, occupant un espace d'une superficie d'un are environ, en terrain caillou- teux. Toujours au pied du chapeau de Morille et à fleur de sol, existe un tubercule charnu sur lequel la fructification a pris naissance. Ce tubercule, par sa taille (qui peut atteindre jusqu’à 4 ou 5 centimètres de diamètre), par sa couleur jaunâtre, par sa forme irrégulière, par sa texture compacte, par son élasticité et par la facon dont il se laisse déchirer, n’est pas sans rappeler certaines éponges marines; mais le faux tissu qui le constitue présente une assez grande dureté. En se formant sur place, ce faux tissu a englobé des éléments du sol, particules de terre, cailloux qui y sont emprisonnés et font corps avec lui. À ce tubercule aboutissent de nombreux cordons et filaments épars dans le sol environnant, où ils forment de place en place des masses sclérotiformes identiques à celles des milieux artifi- ciels. Il n’est pas toujours facile de suivre le mycélium dans le sol sur une grande longueur ; mais les caractères de ces masses scléroliformes sont si nets que le doute n’est pas permis et qu'on peut avec certitude les rattacher au tubercule charnu qui est à la base du chapeau de Morille, et avec lequel elles sont en continuité par l'intermédiaire du mycélium souterrain. Or, les masses sclérotiformes sont nettement en contact avec des racines de végétaux supérieurs, en particulier avec des ra- cines d'Orme (Ulnus campestris), qu’elles entourent d’un man- chon à la facon des mycorhizes ectotrophes et qu’elles pénètrent même partiellement comme dansle cas des mycorhizes endotrophes. Il semble que ces masses sclérotifomes soient le lien naturel entre la mycorhize et le mycélium souterrain du Champignon : elles constitueraient, pour ainsi dire, un organe de fixation de l'appareil végétatif du Champienon sur les racines de l'arbre aux dépens duquel il vit. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, Paris emComptoir minéralogique et géologique de F. Pisani a été réuni à la Maison Deyrolle. taux pour collections d'amateurs et de musée. raux au poids pour essais et analyses. antillons spéciaux pour l'analyse des minéraux des terres echons de minéraux et de roches pour l'étude de la miné- et de la géologie. éraux et roches en plaques minces pour l’examen micros- éet Létude des phénomènes de polarisation. iset analyses de tous minerais, ections spéciales de minéraux pour la prospection. ; usses etinstruments spéciaux pour la prospection (envoi ducatalogue sur demande.) MINÉRAUX AU POIDS R LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE = Les-prix sont marqués en francs et en centimes: On ne fournit aucun minéral au poids pour moins de 50 cent. 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Carte vulable sur les côtes nord et sud .deB et lignes intérieures situées à l'ouest de celle de Saint-Mälo à Redon à Are classe 150 francs. — 2° classe 110\franci . Parcours : Lignes de Granvilleà Brest (par Follis et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel,.de balle à Rennes, de Dinan à Questembert, de SaintB à Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix etde Cu gamp à Rosporden. Lo j Abonnements de famille Toute personne qui souscrit, en même,tempsqui abonnement, un ou plusieurs autres abonnements veur des membres desa tamille, précepteurs, gouverna et domestiques habitant avec elle, sous le même toit, ficie pour ces cartes supplémentaires de réductions vai entre 10 et 50%, suivant le nombre de cartes délivrées Pour plus de renseignements consulter le livret Gui Illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dans les bliothèques des gares dela Compagnie. Se if Excursions à l’Ile de Jersey Dans le but de faciliter la visite de l'Ile de Jersey compagnie des chemins de fer de l’Ouest fait délivre départ de Paris, des billets d'aller et retour directs; bles un mois permettrntide s’embarquer à Cartere Granville ou à Saint-Mälo. ; Billets valables par Granville à l’aller et au retour: Are classe 63 fr. 45. — 9° classe, 44 fr. 25. 13e classe 29ifr. 85. " Billets vaiables par Carteret à l'aller et auretour.— classe, 63 fr. 15. — 2e classe 44 fr. 25. — 3°classe 29% ) Billets valables à l'aller par Carteret et Au revus Saint-Mâlo ou inversement. — 1re classe 72 fn 55° classe, 49 fr. 80. — 3e classe 35 fr. 50: 4 Billets valables à l’allerpar Granville et au reto Saint-Mâlo ou inversement. — 1re classe, 74 fr. 85: classe 50 fr. 03. — 3° classe, 37 fr. 30. 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Henrs Courin — Académie des Sciences. — Nos Champignons. Vicror DE CLÈVES. ABONNEMENT ANNUEL Payable én un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTÉENT DU I!‘ DE CHAQUE MOIS race AIG ER Re 2 A0 re | Hous leslauires pays = eee ce nEloNITO Pays compris dans l’Union postale. . , . 41 » Ro dURUMEOËE ESC CP REP NU 56 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, | … es Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DÜ JOURNATI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Editeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° os Hstore Naturelle de la France Cette collection comprendra trente et un volumes in-8° qui formeront une Iistoire naturelle complète de Ja France. clature des diverses parties de louvrage Les 22 volumes parus sont indiqués en caractères gras : 1e Partie. Généralités, 9e 3° 4° 7e 15° lEnchaînement des Organismes. latroduction à l'Histoue naturelle, par Gaston BONNIER, avc 516 figures dans le texte. Br., 4 4 fr.; franco, 4 fr. 50: Mammifères, parle D'TROUESSART. 360 pages et 143 fig. dans le texle. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 95. Oiseaux, par ÉmLe DEYRoLLE. 304 pages, 35 planches dont 27 en cou- leurs et 144 fig. dans le texte. Br., 5 fr. 50; franco, 6 fr. 40. Reptiles et Batraciens, par A. GRANGER. 186 pages, 55 figures dans le texte. Br., 2 fr.; franco, 2 fr. 30. Poissons. Mollusques, par À. GRANGER. (Uépha- lopodes, Gastéropodes. 212 pages, 24 fig. dans le texte, 19 pl. Br., 4fr.; franco, 4 fr. 40. Mollusques. Bivalves, Tuniciers, Bryozoaires, par A. GRANGER. 256 pages, 15 fig. dans le texte, 18 pl. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 10. Cotonteres par L. FAIRMAIRE. 336 pages, 27 pl. en couleurs. Br., 6 fr. 50; franco, 7 fr. 40. Orthoptères. Névroptères. Hyménoptères. Hémiptères, par L. FAIRMARE. 236 pages et 9 planches. 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Technologie, Minéralogie, Géologie, CHAQUE VOLUME CARTONNÉ TOILE ANGLAISE : D FR. 7 EN PLUS { 30° ANNÉE MICROLÉPIBSPTÈRES NOUVEAUX POUR LA FAUNE FRANÇAISE 4° Penthina sauciana H. — Cette petite Penthina, dont les ailes supérieures sont d’un noir mélangé de brun et de bleu. avec une première bande transverse vaguement indiquée au premier tiers de l'aile et une deuxième blanche, partant de la côte au 2/3 et descendant oblique- ment jusqu’à l'angle interne, est une espèce que la faune parisienne elle-même doit revendiquer. En effet, depuis plus de vingt ans, exactement en avril et en mai 1887, j'ai trouvé sa chenille sur les myrtilles si abondants dans la forèt de Montmorency. Chenille mesurant 15 millimètres, allongée, antérieu- rement à partir du quatrième segment; incisions seg- mentaires peu marquées; verte; verruqueux d'un brun plus ou moins foncé, avec poil blond; tête noire, or- ganes buccaux bruns ; écusson large, noir; clapet bru- nâtre; pattes écailleuses noires, membraneuses vertes, marquées de brun noirâtre à la base, crochets brun roux, stigmates indistincts. Vit sur le Vaccinium myrtillus Li, dans les feuilles réunies en paquets. é Chrysalide brun rougeâtre foncé, noirâtre sur le thorax; surface sillonnée sur le thorax, nervures des ptérothèques distinctes; double rangée d’épines assez fortes sur le dos des segments abdominaux; stigmates à peine distincts en petits mamelons ; mucron court, étroit, conique, terminé par trois pointes, deux latérales, une centrale, celle-ci plus forte, un peu plus longue, et accompagnées de quelques soies à crochets, inégales et rousses. Le papillon éclôt en juin. D'après le Catalogue Staudinger-Rebel de 1901, la Penthina sauciana est aussi une espèce alpine. C'est exact. J'ai pris le papillon en juillet 1899, dansles Hautes- Alpes, même au-dessus de 2.000 mètres où poussent les Vaccinium et où cette Penthina vole en compagnie de la Mygindana, Schiff. 20 Epiblema lucianan.sp.— Enverg.: 17-21 millimètres. Ailes supérieures assez larges, prolongées et arrondies à l’apex ; blanches, avec de nombreuses stries costales noires; deux séries basilaires de points noirs disposés en lignes transverses allant de la côte jusqu’à la fourche de la nervure 1 ; une bande transverse au 1/3, un peu courbe, interrompue avant la radiale, élargie au milieu, formée d’écailles noires avec teinte brun marron vers la radiale etl’interne. Unegrossetache brune irrégulière, s'appuyant à la plus grande strie noire costale, au milieu de l’aile et tendant obliquement à se joindre à une autre grosse tache située sur le bord interne, près de l'angle interne, qui est brun marron, avec quelques stries verticales noires; deux fines stries brunes, plus ou moins distinctes sur le bord interne, l’une avant, l’autre après le milieu. L'espace subterminal est brun cendré bleuâtre, avec quelques taches noires situées entre les nervures 6 et 8, se joignant parfois pour former une strie courbe; une fine ligne blanche ondulée le sépare du bord, qui est bran rougeâtre, surtout à l’apex. Franges brun foncé bleuâtre, avec une ligne claire à la base, leur extrémité brun marron de l’apex aux 2/3 et blanchâtre vers l’angle 9 SÉRIE — N° 32O 1 NOVEMBRE 1908 RS interne. Ailes inférieures, gris foncé un peu rougeûtre, écailles à extrémité brune, avec une fine bordure blan- châtre et une tache cunéiforme allongée, à l'extrémité de la nervure 1 b+ Franges grises, traversées de bande- lettes brun bleuûtre. Tête blanche, antennes gris j2unâtre, palpes blan- châtres en dessus et en dessous, brun marron sur les côtés, extrémité du troisième article noire; thorax, mé- langé de noir, de blanc et de marron ; épaulettes blanches; abdomen gris cendré, touffe anale grise; pattes blan- châtres, tarses annelés de noir. Chenille mesurant 19-20 millimètres,fusiforme, renflée, obèse, aplatie en dessous, longuement atténuée en avant à partir du sixième segment, brusquement en arrière à partir du dixième; blanc verdâtre, avec bandes trans- verses sur le dos vert olivâtre clair, puis marron et enfin rougeûtres, divisées en deux parties inégales par une ligne claire passant par les trapézoïdaux postérieurs; verruqueux indistincts, si ce n’est sur les bandes rou- geâtres où ils apparaissent comme des points blanchâtres, poils blancs; tête petite, cordiforme, à lobes arrondis, à delta allongé, étroit, noir luisant; organes buccaux ferru- gineux ; éCusson étroit, avec une saillie arrondie au milieu du bord postérieur, noir luisant, accompagné latéralement de deux points brun noirâtre superposés; clapet blond; pattes écailleuses blanchâtres, cerclées de noirâtre à la base des articles; membraneuses très courtes à crochets petits et blonds; stigmates indistincts, si ce n’est le premier. : Elle vit en juin et juillet, dans les têtes florales d'Allium ampeloprasum L., dont elle mange les jeunes semences surtout. Elle descend à terre et se fait sous un objet quelconque un cocon naviculaire ; le bout par lequel le papillon doit sortir est ouvert obliquement et plus large que l’autre extrémité qui est allongée, amincie, conique et fermée; aux trois quarts de sa longueur, ce cocon est obturé à l’intérieur par une pellicule soyeuse placée transversalement. Ce cocon est fait d’un tissu papyracé, gommé, imperméable, résistant et de couleur jaunûtre, avec quelques soies folles autour, La chrysalide est courte, obèse, atténuée postérieure- ment, brun rougeûtre; surface très finement chagrinée sur la partie abdominale, striée sur la partie thoracique et les ptérothèques ; nervures très distinctes, surtout la longue fourche de la nervure 1 des ailes supérieures; dents fortes, aiguës, surtout celles de la première rangée de chaque segment; mucron large, tronqué, couronné d’une rangée de sept dents, les deux extérieures sont les plus fortes ; deux petits mamelons plus ou moins saillants, en dessous, à la base du pénultième segment; stigmates très visibles, elliptiques. brun noirâtre. Le papillon éclôt en mai et juin de l’année suivante et vole dans l’île de Sainte-Lucie (Aude). Il ressemble étonnamment à Pygolopha lugubrana, Tr., mais il s’en distingue de suite par la couleur de la tête. Le ©’ n'ayant pas de repli aux ailes supérieures, ce ne peut être une Pygolopha. La nouvelle espèce trouvera sa place dans le voisinage des Epiblema thapsiana Z. et tripunctana K. 30 Lita coussonella n.sp.— Envergure9,5-10 millimètres, Ailes supérieures étroites, brun noirâtre, avec lignes transverses et tache médiane blanches : 41 ligne oblique, large, surtout au bord interne ; 2e ligne, formée des taches opposées contiguës, plus fine, presque 246 droite, sans angle au milieu; tache médiane en forme de bande coudée, partant de la côte et touchant au bord interne, sur lequelelle se réunit à la première bande; elle présente, surtout dans la partie inférieure. quelques écailles noirâtres. Franges grises avec quelques écailles noires à la base. Dessous gris brunâtre avec la 2e ligne blanchâtre plus ou moins distincte. Ailes inférieures blanchâtres; franges grises. Tête et thorax blane pur; antennes brunes, finement annelées de bianchâtre ; palpes blancs entièrement; abdomen blanc ou gris un peu jaunâtre; pattes plus ou moins tachées de brun ou de gris un peu jaunâtre. Chenille mesurant 8 millimètres environ, un peu fusi- forme, atténuée en avant à partir du deuxième segment et en arrière, du huitième au dernier; incisions segmen- taires peu marquées; blanc verdâtre, sans lignes; verru- queux indistincts, sauf les infrastigmataux, tres petits points bruns, poils blancs; tête petite, brun noirûtre; écusson assez étroit, brun foncé; point latéral du pre- mier segment seul distinct, brun; clapet concolore; pattes écailleuses blond clair; membraneuses courtes, à crochets gris ; stigmates indistincts. Cette chenille vit en juin sur le Silene saxifraga L., au sommet des pousses quisont renflées en une sorte de bouton allongé. La petite chenille réunit quatre feuilles du sommet bord à bord et se tient au milieu, mange la pousse et attaque l’épiderme des feuilles. Sous sa mor- sure ou sa succion, celles-ci s’épaississent et s’élar- gissent en même temps, de manière à former un renfle- ment très sensible. La chenille quitte sa demeure en faisant un trou rond et va se chrysalider à terre ou sous un petit abri, dans un cocon ovoide, fait de soie blanchâtre, complètement entouré de grains de terre ou de petits cailloux. Chrysalide brun jaunâtre, courte, très atténuée à l’ex- trémité abdominale; surface très finement striée au thorax et aux ptérothèques; nervures indistinctes; stig- mates assez grands, très peu saillants; verruqueux en dépression, avec poil très court, blanc; marques des pattes ventrales distinctes; mucron court, conique, obtus, large au sommet, portant 6-10 soies assez longues, sans crochets, disposées en éventail. Le papillon éclôt en juillet et vole dans les Basses- Alpes. La nouvelle espèce est voisine des Lita blandulella Tutt, vicinella Dgl., mais s’en distingue de suite par sa tête et son thorax d’un blanc pur, 4° Depressaria bupleurella Hein. Dans mon article sur les chenilles des Buplèvres (Cf. Ve Naturaliste du 45 avril 1907), j'ai dit, en mentionnant cette Depressaria, qu'elle n’avait pas encore été rencontrée en France. Désormais, on devra la ranger au nombre de nos Depressaria francaises, car je l’ai découverte cette année, dans les Hautes-Pyrénées, sur les Bupleurum angulosum L. et falcatum L., dont elle assemble quelques feuilles pour s’en faire une sorte de tuyau, qu'elle ronge à un bout; elle habite aussi fréquemment sous les ombelles, dans les larges involucres de l’angulosum. Pour se métamorphoser, elle se fait un très léger cocon à la surface du sol ou dans une feuille roulée. Le papillon éclôt en août suivant. Les sujets des Pyrénées sont exactement semblables à ceux d'Allemagne, ï LE NATURALISTE 5o Gracilaria pyrenæella n. sp. Envergure 10,5 milli- mètres. Ailes supérieures brun pourpré, violet foncé ou même bleu foncé, surtout au 1/3 de l’aile et après le milieu. La base près du bord interne est jaunâtre em- pourpré : le milieu de l’aile présente une large tache cos- tale d’un beau jaune d’or clair, ou jaune d'œuf, plus vif que chez Gr. alchimiellu. Cette tache est nettement déli- mitée des deux côtés; tantôt son extrémité inférieure s'arrête au pli, tantôt elle le dépasse, atteignant parfois au bord interne. Quand elle s'arrête au pli, la tache est trapéziforme; quand elle le dépasse, ce qui est très rare, elle forme un angle obtus, elle est triangulaire; à la côte elle est dépourvue de petites stries noires. Franges brun pourpre, dans leur partie antérieure, deux fois divisée par une ligne plus sombre vers leur extrémité qui est noi- râtre, et brunes dans leur partie postérieure. Aïles inférieures brun foncé, ainsi que les franges. Tête et thorax gris ou jaunâtre empourpré; face jaune d'or pâle ou citron doré; antennes annelées de brun jaunûtre et de brun foncé empourpré; palpes jaunâtres, teintés de pourpre en dessous; abdomen brun foncé en dessus, jaune d’or pâle en dessous; pattes gris jaunâtre. Chenille fusiforme, allongée, très atténuée postérieure- ment, à incisions segmentaires bien marquées ; blanche; verruqueux indistincts; tête petite, blanche; organes buccaux ferrugineux, ocelles indistincts; pattes écail- leuses blanches ; 3 paires de pattes ventrales. Elle vit en mai et juin sur l’Acer campestre L., à la manière des autres chenilles de Gracilaria, mineuse d'abord, puis faisant des cônes, des cornets,en roulant les lobes des feuilles dont elle ronge l’intérieur jusqu’à l’épi- derme. Elle sort de ces cônes par un trou sur le côté et place son cocon dans un repli de la feuille, près de la base du dernier cône qu'elle à habité. Ce cocon est allongé, caréné en dessus et de soie blanche, ferme. Chrysalide brun jaunâtre, très atténuée postérieure- ment; extrémité des enveloppes libre, égalant le mucron; surface lisse au thorax, chagrinée à l’abdomen ; nervures des ptérothèques indistinctes ; stigmates en dépression; verruqueux indistincts, longs poils blonds; bord posté- rieur des segments abdominaux en bourrelet faible; mu- cron court, large, subcylindrique, nu, à peine caronculé au sommet. Le papillon éclôt fin juin et juillet, saus doute en pre- mière génération; sa deuxième génération n’a pas été observée. Il vole dans les Basses-Pyrénées. Lanouvelle Gracilaria est voisine des Grac.onustella, Hb. et oneratella, Z.; sous le rapport de la forme de la tache costale jaune, elle tient des deux, puisque cette tache est tantôt triangulaire, tantôt quadrangulaire; mais sa cou- leur est d’un jaune plus vif et plus pur. La Gracil. onustella a été trouvée sur l’Humulus lu- pulus;la plante nourricière de Gr. oneralella n'est pas connue, C’est peut-être l’Alnus glutinosa. En effet, Gr. oneratella imago a été capturée avec des Gr. falconipennella, par Hering. en battant des aulnes. Cet entomologiste pense (Sfett. ent. Z., 1891, p. 93) que Gr.oneratella est à falconipennella ce que Gr. fidella est à onustella, c’est-à-dire une génération vernale. La chenille de Gr. falconipennella vit sur Alnus gluti- nosa. P. CHRÉTIEN. LE NATURALISTE L'ÉVOLUTION DES ÊTRES ° b) Formation des variétés organiques. — Les espèces ne peuvent se confondre par croisement, d'une manière permanente, nous l’avons vu. Il en va autrement des variétés d’une même espèce qui se transforment les unes dans les autres, sous l'action d’influences mul- tiples, indépendantes des mélanges par croisement. L'influence du milieu cosmique et la réaction de l’orga- nisme lui-même contre ce milieu, ont, d’après Lamarck, produit ces variations. Le changement d'existence crée pour l’individu des besoins nouveaux, et pour répondre à ces besoins, l'individu fait effort : l'emploi plus fré- quent et plus soutenu d’un organe déterminé le fortifie, le développe, lui donne une puissance proportionnée à la durée de cet emploi ; par contre, le défaut constant d'exer- cice de tel autre organe l’affaiblit insensiblement et le détériore, diminue progressivement ses facultés et finit par le faire disparaitre. Une autre cause non moins im- portante de ces transformations, la sélection artificielle, est constituée par le choix des reproducteurs qui doivent perpétuer des variétés utiles ou agréables à l’homme. Une nourriture appropriée, des habitudes imposées pour les animaux, le choix des terrains, des expositions et des cultures pour les végétaux, ajoutent leur action à celle des reproducteurs et donnent à l’homme une grande puissance pour modifier les êtres vivants. L'iso- lement absolu des variétés ainsi créées est nécessaire à leur conservation ; autrement, les croisements avec la souche primitive détruisent bientôt la variété nouvelle. La sélection ainsi entendue a, pour ainsi dire, une puissance créatrice ; mais il ne faut pas oublier que sa puissance a des bornes qu'elle ne peut franchir, des lois qu'elle ne peut violer : ce sont les lois de l'espèce. Elle a créé des variétés, elle n’a jamais créé d'espèces nouvelles. La sélection naturelle n'a pas été plus puis- . sante, et elle n’a pu, avec le concours des siècles accu- mulés, faire ce qui a été impossible à la sélection artifi- cielle; malgré les moyens dont elle dispose, elle n’a pu créer ni espèces, ni classes entières d'êtres organisés. Les êtres organisés répandus dans la nature pré- sentent accidentellement des variations comme en pré- sentent les plantes et les animaux domestiques. De ces variations, les unes sont utiles à l'individu qui en est doué, les autres ne le sont pas; ce sont les pre- mières qui, d'après Darwin, serviraient à la transforma- tion de l'espèce. Leur moyen de se fixer et de se propa- ger ne serait pas le même que pour la sélection artifi- cielle. Mais, dans la nature, les animaux et les végétaux s'unissent librement, et, quoi qu'en dise Darwin, leurs unions ne sont soumises qu'au caprice et au hasard. Qui donc remplacera alors l’éleveur intelligent, l’horti- culteur habile, dont la science nous prépare les races et les variétés que nous connaissons? Sera-ce la lutte pour l'existence? Mais il n'est pas nécessaire d’être grand clerc pour comprendre que si tous les êtres qui naissent arrivaient à leur développement complet, la terre et la mer seraient depuis longtemps trop petites pour contenir les êtres organisés. Il y a beau temps que les morues auraient rempli la mer, si tous leurs œufs éclosaient et se développaient, et certains animaux auraient de la même façon envahi la terre, si rien ne ES AE AR LFP TE NIOENT EEE (1) Voir Le Naluraliste, no 519. 247 venait borner leur excessive fécondité. Nous en avons comme preuve les moineaux et les lapins d'Australie. Le nombre des individus reste dans une proportion harmonique dans chaque espèce, parce qu'à côté de la loi de vie, il y a la loi de mort, et c'est cetie loi de mort qui maintient l'équilibre parmi les êtres vivants. Il y à encore, comme cause de limitation du uombre des individus, la diminution de la fécondité qui se mani- feste à mesure que la nourriture devient moins abon- dante. Il n’était pas nécessaire, à notre avis, d'emprun- ter à l'école socialiste moderne ce mot de lutte pour l'existence (struggle for life). Cette expression, qui n'avait d'autre mérite que de donner un petit cachet d'originalité à une idée très simple, a été remplacée par l'expression plus juste de persistance des plus aptes ; ce qui veut dire que, dans une espèce, les individus les plus forts, les mieux armés, survivent à ceux qui sont moins bien doués. Dans une espèce, dit Darwin, si un ou plusieurs indi- vidus se trouvent doués d’une variation avantageuse à leur existence, ils auront plus de chances de survivre et, par conséquent, de se propager. Parfaitement exact. Le même raisonnement lumineux s'applique également à tous les végétaux, et, dans une prairie, ce sont les espèces les plus aptes à vivre qui tuent les autres et peuvent seules se reproduire. Néanmoins, entre ces résultats et la formation d’une espèce nouvelle, il n’y a pas le moindre rapport. Encore n'est-ce qu'une hypo- thèse de dire que les plus aptes, seuls, survivent, puisque l’expérimentation nous montre un grand nombre des moins aptes, échappant à la mort et venant mêler leur sang à celui de l'espèce perfectionnée ; ils empêchent même ainsi les perfections de se fixer dans une variété, comme le fait la sélection artificielle par le choix des reproducteurs. De ces faits exposés, il résulte que la sélection natu- relle peut à peine expliquer les rares variétés produites chez les espèces sauvages. Nous devons reconnaitre là combien est puissant l'esprit de système, pour qu'un naturaliste comme Darwin ait été entrainé à émettre de bonne foi de pareilles extravagances et à forger des romans indignes d'une science aussi positive que l'his- toire naturelle. Ainsi, pour sa girafe, il appelle à son secours des famines hypothétiques et inintelligentes, qui font partir cet animal d’un ongulé ordinaire, doué d’un cou un peu plus long, et qui, en temps de famine, a pu, seul, survivre, en broutant les feuilles des arbres à une hauteur que ses congénères ne pouvaient atteindre. L'atavisme n’a donc rien fait pour rétablir le type pri- mitif pendant les années d’abondance ? En acceptant ces hypothèses, on aura simplement un animal à long cou, mais il n’y aura pas de girafe. Pour avoir la girafe, il est nécessaire de faire intervenir une loi supérieure à toutes les causes secondes, la loi de l’espèce; cette loi seule pourra harmoniser la tête, la langue, les membres et la queue de ‘ce quadrupède ongulé à long cou, pour en faire une girafe. L'évolution dans les limites des espèces a donc des lois que nous connaissons ; elle en à d’autres aussi qui nous échappent, au moyen desquelles elle agit directe- ment; car bien des singularités, ou des défauts d’organi- sation, qui nous embarrassent pouradmettre la création des formes, telles que nous les voyons, ou telles que nous les avons vues dans les temps géologiques, ne sont pas seulement des héritages d'aieux à qui elles 248 LE NATURALISTE RE ln ca te le profitaient dans des conditions physiques d’une autre nature. L'ordre et l'harmonie des règnes, la succession des êtres qui s'y pressent et s’y poursuivent dans une série non interrompue, ne sont pas des raisons qui justi- fient l’évolution. La philosophie scolastique, que nous ne saurions soupçonner de favoriser trop ces doctrines, a dit depuis longtemps : In rebus bene ordinatis, natura non facit saltum, et : Supremum infimi attingit infimum supremi. Magnifique formule qui groupe en une seule unité la création entière et toutes les lois du monde organisé! Ces vérités philosophiques, qui nous sont parvenues par une tradition souvent inconsciente, illu- minent la science moderne à l’insu de beaucoup de savants, qui s’inspirent de ces formules sans assez les connaitre et sans en soupçonner l’origine. Il y a là quelque chose qui nous déroute. L'histoire des couches géologiques nous montre le perfectionne- ment successif et gradué des êtres ; le monde fossile nous révèle l'apparition des organismes rudimentaires, remplacés par des êtres de plus en plus parfaits, se liant comme par une chaîne à ceux qui existent aujourd'hui. L’échelle généalogique qui va des. êtres inférieurs aux mammifères actuels et à l’homme existe; le règne végétal et le règne animal y suivent, chacun séparé- ment, leur progression. Aux algues succèdent les fou- gères, aux fougères les conifères, puis les arbres à feuilles caduques et enfin les arbres contemporains; les animaux suivent la progression correspondante : aux aigues correspondent les acraniens, aux fougères les poissons, aux conifères les reptiles, aux arbres à feuilles caduques et contemporains, les mammifères et l'homme. En résumé, la paléontologie nous enseigne que les êtres produits sont presque toujours supérieurs à ceux qu’ils remplacent, alors que certains autres, des plus anciens, sont parvenus jusqu’à nous sans aucun changement. Ils constituent des espèces définies et portent sur leurs débris les caractères de la loi de l'espèce si profondément imprimés, que Cuvier a pu reconstituer des êtres entiers, à l’aide d’une seule partie du squelette. Beaucoup de ces êtres fossiles ontencore parmi nous leurs représentants; or, ces représentants ont conservé d’une manière inalté- rable leurs caractères spécifiques, en dépit des centaines de milliers d'années écoulées, et de toutes les révolutions cosmiques. Les bancs de corail des îles Fidji, commen- cés il y a trois cent mille ans, témoignent que lès petits animaux qui les composent n’ont pas varié depuis cette époque. Les bactéries ont aussi traversé les âges sans varia- tion, puisque Miller a retrouvé le leptothrix buccalis dans le tartre dentaire des momies égyptiennes, et Van Tieghem, la bactérie de la fermentation butyrique dans les terrains houillers de Saint-Étienne. GABRIEL ETOC, Membre de la Société nationale d'Acclimatation de France. L'Oïdium du Chêne Nous avons signalé à la fin de l’année 1907 la présence en France d’une nouvelle maladie du chêne, l'Oidium quercinum Thümen. Les premiers échantillons nous en avaient été communiqués dans le courant du mois de juillet par notre excellent maître M. le Pr Mangin, qui | les avait recueillis à Compiègne, Cettemême année, nous . en recevions de différents autres points de la France, principalement du Centre et de l'Ouest. Nous-mêmes nous recueillions l’Oidium du chêne en octobre, dans les bois de Verrières, près d'Igny. Dans une note publiée à cette époque, nous écrivions « quels seront les dégâts causés dans les jeunes coupes de Chênes? Il ne sera pos- sible de se prononcer qu’au printemps prochain ». L’invasion n’a fait que s’accroître et dès le mois de mai 1908, on l’a signalée dans la plus grande partie de la France. Tardive en 1907, elle a été remarquablement précoce cette année. M. Fliche, ancien professeur à l'École des Eaux et Forêts de Nancy, avait remarqué, en 1907, que le développement de ce champignon avait coïn- cidé dans le département de l'Yonne avec des vents pré- dominants et prolongés du Nord-Est et paraissait avoir été favorisé par la sécheresse persistante. Dans des plan- tations de chêne faites sur les pentes d’un vallon, le ver- sant ouest avait particulièrement souffert, tandis que le versant exposé à l’est et le fond du vallon étaient sensi- blement moins attaqués. Des observations du même genre avaient été faites dans la forêt de Compiègne. Pendant les automnes très secs de 1906 et de 1907, nous avions remarqué dans le nord de la Champagne l'abondance toute particulière des Érysiphacées, aux- quelles appartiennent les Oidium, comme formes impar- faites. Vers le milieu de mai dernier, nous avons recu des échantillons de chènes malades d’un grand nombre de départements de l’ouest, du sud-ouest, du centre de la France. La banlieue parisienne n’est pas indemne de la maladie : les chênes en sont atteints au bois de Bou- logne, à la Varenne, à Meudon, à Saint-Cloud, etc. Le mal paraît aussi répandu dans l'Est, dans la Meurthe- et-Moselle. Nous l’avons constaté en abondance dans l'Aube, la Marne, la Haute-Marne, la Haute-Saône. Comment reconnait-on la présence de l’'Oidium? D'une façon très simple. Les jeunes pousses et les feuilles sont recouvertes et dans certains cas comme saupoudrées de farine. Cette poussière blanche est due à la masse des spores. D'une manière générale, les pousses de l’année ou celle de deux ans sont attaquées. Le feuillage est contaminé sur les deux faces ; les organes les plus jeunes, encore incomplètement formés, se présentent avec des déformations plus ou moins prononcées. L’abondance de l'Oidium est tell& en certains cas qu'il se détache sous forme de flocons et que les vêtements en sont litté- ralement tout blancs. Les jeunes pousses se dessèchent, noircissent et meurent. Le mal n’est pas toujours aussi grand, surtout quand l’Oidium, ce qui est beaucoup plus rare, s'attaque à des feuilles complètement développées. Nous avons vu des chênes du bois de Boulogne dans ces conditions etle même fait a été observé dans la forêt de Saint-Germain, dans la Dordogne, etc. Par contre, on nous à apporté de Meudon des plants malades qui adhé- raient encore au gland qui avait servi de germe. Le Quercus Toza, le Tauzin du Sud-Ouest, serait l'espèce de beaucoup la plus frappée. M. Gard (Réunion biologique de. Bordeaux, T juillet 1908) fait remarquer que « sa pousse est en effet plus tardive que celle des autres, à un moment où les conidies, très nombreuses, germent plus facilement par suite de la température plus élevée; de plus, elles sont aisément retenues par le système pileux qui recouvre les feuilles ». Outre les chênes à feuilles marcescentes (Quercus sissi- D : LE NATURALISTE 249 liflora, pedunculata, pubescens, Toza), l'Oidium du chêne s'attaque encore au chêne vert (Quercus Ilex). Des échan- tillons malades de cette dernière essence nous ont été envoyés des environs de Royan et ont aussi été observés dans le département des Landes. Par contre, l'Oiïdium ne paraît pas encore avoir infecté le chêne-liège — du moins dans le Sud-Ouest. On sait que le genre Oidium s'applique à toute la série des formes conidiennes des Érysiphacées et que les espèces artificielles qui le constituent ne se distinguent pas toujours par des caractères bien nets. Pour pouvoir être fixé avec certitude sur la place que doit occuper l'Oïdium du chêne, il faudrait connaitre son état parfait qui n’a pas encore été observé en France. Par compa- raison, nous avons pu exclure le genre Phyllactinia dont les Oïdies ont une forme et une disposition toutes spé- ciales qui ne permettent pas de les confondre avec celles des autres genres. Les spores sont claviformes, allongées et solitaires au sommet des conidiophores. Nous avons même jugé bon, avec notre excellent ami M. Patouillard, le mycologue bien connu, de séparer la forme conidienne des Phyllactinia sous le nom générique d'Ovulariopsis, . qui à d’ailleurs été adopté. M. Salman, le monographe des Hrysiphacées, a récemment décrit les conidies du Phyllactinia et insisté sur les particularités qu’elles présentent, particularités signalées pour la première fois par Tulasne. Le genre Phyllactinia exclu, nous nous trouvons en présence d’un certain nombre d’autres genres (où les conidies sont ovales, plus ou moins en forme de tonne- lets et disposées en chaînes), parmi lesquels des considé- rations de divers ordres nous permettent de choisir le genre Microsphæra comme susceptible de fournir la forme conidienne observée sur les chênes. Nous ne pouvons rien affirmer avec certitude, mais l'examen de la compa- raison dun très grand nombre d'échantillons nous parait assez probant pour pouvoir dire, sans trop de témérité, que l’Oiïdium des feuilles du chêne présente les plus grandes ressemblances avec celui du Microsphæra Alni. On a signalé, aux États-Unis, sur les chênes où ils paraissent assez répandus, les Microsphæra quercina (Schw.) Burr., M. densissima (Schw.) Cooke et Peck, M. abbreviata Peck, qui ont été réunis comme synonymes, par M. Salmon, au Microsphæra Alni (Wallroth). Nous n'avons pas encore vu de France le M. Alni sous sa forme parfaite sur feuilles de chêne; il parait devoir être fort rare en Europe et le seul spécimen que nous avons pu étudier provient de Suisse (environs de Genève). Ce der- nier était d’ailleurs de tous points conforme aux échan- tillons des États-Unis. Nous nous demandions en 1907 quels seraient les dégâts causés dans les jeunes coupes? Ils ne paraissent pas avoir été jusqu'ici bien considérables et l’action de l’Oïdium est passée à peu près inaperçue, sauf sur quel- ques points de l’ouest de la France et du sud-ouest. Il est vrai que nous n’en sommes encore qu'à l’origine de la maladie; il faudra vraisemblablement plusieurs années avant de pouvoir se prononcer. Aux environs d'Alencon, dans une région qui semble avoir été tout particulière- ment atteinte, l’Oiïdium du chêne est accompagné d’une. maladie de même ordre sur le hêtre, qui parait être identique. Quel remède convient-il d'employer pour enrayer le mal? Tout naturellement, on songe à l’action du soufre dont on connaît les excellents effets dans le traitement de l’Oidium de la vigne. Mais le procédé qui peut s’ap- pliquer avec fruit à la vigne ne parait jamais devoir être bien pratique dans une exploitation forestière de quelque étendue. Peut-être le mal disparaîtra-t-il de lui-même, subitement comme il est venu, ce qui lui serait arrivé, paraît-il, une première fois, si ce que nous apprenons est exact et nous avons tout lieu de le croire, communi- cation nous ayant été faite par un entomologiste distin- gué, excellent observateur, M. R. du Buysson. L'Oïdium du chêne aurait été constaté en 1885, aux environs de Moulins; il n’en a pas été fait mention alors et ce n’est que l’an dernier qu'il aurait été signalé à nouveau. P. HARIOT, Assistant de Cryptogamie au Muséum. 200902099009500: MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères du groupe des MORDELLIDES G. Mordella, Linné. Les larves du genre Mordella ressemblent à celle dé- crite de la Tomoxia bucephala : elles n’en diffèrent que par le manque d’aspérités du premier segment thora- cique; de plus, le segment anal a moins d’aspérités et sa pointe est plus grêle et non bifide, et encore ces difré- rences ne s’appliquent-elles pas à la larve de la Mordella Gacognei. 4. A. Gacognei, Muls., loc. cit., 3, p. 31. Larve. Mulsant, loc. cit., p. 33. Corps blanchâtre mat, assez allongé, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, à région antérieure arron- die, la postérieure atténuée en pointe. Téte inclinée, petite, arrondie, convexe, blanc rous- sâtre, éparsement ciliée, avec ligne médiane bifurquée; épistôme transverse, labre semi-elliptique frangé, man- dibules robustes, à base rougeâtre, à pointe noire et dentée, lobe maxillaire frangé, palpes courts, coniques, triarticulés; antennes courtes, de quatre articles en par- tie rétractiles, le terminal à bout tricilié; ocelles au nombre de trois points noirs disposés en ligne en arrière de la base antennaire. Segments thoraciques blanchâtres, convexes, avec ligne médiane pâle, le premier large, aussi grand que les deux suivants réunis, à bord postérieur rugueux, jaunâtre, avec incision latérale et mamelon ambulatoire. Segments abdominaux convexes, blanc jaunâtre, les sept premiers avec incision et mamelon latéral, huitième et neuvième coniques, le dernier prolongé en une pointe cornée, noirâtre, arquée, à bout bifide, avec cils à la base et aspérités à la pointe. Dessous, couleur foncée, segments abdominaux trans- versalement relevés en forme de bourrelet, segment anal avec mamelon pseudopode. Pattes courtes, coniques, formées de quatre articles terminés par quelques poils, mais dépourvus d'ongles. Stigmates, la première paire grande, sur la ligne de sé- paration des deux premiers segments thoraciques, les suivantes sur le bourrelet latéral des huit premiers seg- ments abdominaux. LE NATURALISTE On trouve cette larve dans les vieux bois en décompo- sition du chêne, du peuplier: lorsqu'en mai elle est arrivée à son complet développement, elle se façonne à l'extrémité de sa galerie une loge à parois intérieures lisses où elle se transforme. Nymphe. Xambeu, 11° mémoire, 5, p. 18. Longueur, 142 millimètres, largeur # millimètres. Corps allongé, charnu, blanchâtre, lisse, finement ridé, couvert de courtes spinules noirâtres, convexe sur les deux faces, large et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et bi-épineuse. Tête petite, arrondie, affaissée, disque bi-incisé, vertex échancré et couvert de courtes épines; premier segment thoracique très développé, clypéiforme, bi-incisé, le milieu relevé en légère carène, la surface garnie de courtes épines noires, deuxième court, transverse, avec granules communs au troisième qui est un peu plus grand; segments abdominaux courts, transverses, atté- nués vers l’extrémité, le bord postérieur des six premiers garni d’une légère arête épineuse, leurs flancs incisés, le septième prolongé en une pointe épineuse couvrant les huitième et neuvième, ce dernier terminé par deux fortes épines arquées, divergentes, à base testacée, à pointe rougeâtre; antennes granuleuses, obliques, leur bout reposant près des genoux de la première paire de pattes; genoux en très légère saillie, segment anal circonscrit par une incision circulaire. Dans sa loge, cette nymphe repose sur la région dor- sale; elle peut imprimer à son corps de vifs mouvements de rotation plusieurs fois répétés, la phase nymovhale a une durée de douze à quinze jours. Adulte. N'est pas rare en été sur les fleurs dans nos montagnes pyrénéennes. 2. M. fasciata, Fab. Mulsant, loc. cit., 11, p. 35. Larve. Xambeu, 6° mémoire, 1891, p. 89. Longueur 6 millimètres, largeur 3 millimètres. Corps en ovale allongé, un peu arqué, mou, charnu, blanc jaunâtre, lisse et luisant, couvert de courtes soies rousses éparses, convexe en dessus, déprimé en dessous, à flancs dilatés à région antérieure arrondie, la posté- rieure prolongée en pointe. Téte assez grande, orbiculaire, subcornée, jaunâtre, lisse et luisante, finement ridée, couverte sur les côtés de longues soies rousses, ligne médiane longée par des taches sous-cutanées, bifurquée en deux légers traits; lisière frontale rougeñtre, à milieu un peu échaneré, puis obtusément dentée; épistôme large, transverse, bi- ponctué de noir, labre semi-elliptique, frangé de cils dorés avec deux traits noirs; mandibules longues, trian- gulaires, à base rougeâtre, à extrémité noire et dentée puis échancrée, légère fossette à la base externe; mâ- choires roussâtres, ciliées, à base renflée, à tige épaisse, à lobe continu, spatuliforme, frangé de cils roussâtres épais, à palpes courts, coniques, le premier article cir- culairement incisé, plus long que le terminal qui est petit; menton carré, charnu, blanchâtre; lèvre infé- rieure grande, ovalaire, fortement dilatée, avec palpes labiaux roussâtres, biarticulés, l’article basilaire bien développé, le terminal petit, conique, languette formant corps avec la lèvre dont elle n’est qu’une dépendance; antennes allongées, rétractiles de quatre articles, le pre- mier cylindrique, membraneux, blanchâtre, deuxième et troisième courts, roussâtres, quatrième grêle, accolé à un court article supplémentaire; ocelles nuls. luisants, transversalement ridés, éparsement ciliés, s’élargissant d'avant en arrière, le premier grand, un peu plus large que la tête dont il enchâsse la base. transversalement ovalaire, à flancs bifovéolés, à ligne médiane pâle, deuxième et troisième à peu près égaux, transverses, à milieu semi-circulairement excisé, par suite formé d'un demi-bourrelet médian et de deux laté- raux très étroitement réunis au milieu. Segments abdominaux couleur et forme des précédents, à flancs très dilatés, à ligne médiane terne, s’élargissant jusqu’au sixième pour s’atténuer ensuite vers l'extrémité, les six premiers avec mamelon médian transversalement ovalaire, pouvant se dilater, relié à un bourrelet joint à une grande dilatation latérale, septième et huitième entiers. lisses et luisants, neuvième subcorné, brillant, couvert de longs cils roux, terminé par une courte pointe droite, conique, rougeâtre, à bout tronqué, à base granu- leuse et obtusément bidentée. Dessous déprimé, finement pointillé; premier segment thoracique à milieu renflé, deuxième et troisième rele- vés en léger bourrelet; les huit premiers segments abdominaux diagonalement incisés, l’incision provo- quant la formation d’un grand bourrelet transverse et de deux petits latéraux, segment anal excavé, à fente transverse, les bords susceptibles de se tuméfier en une expansion hilobée en dessus, quadrilobée en dessous ; une forte dilatation latérale longe les flancs. Pattes écartées, charnues, blanchâtres, droites et coniques, garnies de cils roussâtres, formées de deux articles, le premier gros, constituant la hanche, le deuxième à bout pointu, à triple suture sous-cutanée répondant aux divisions de la cuisse, de la jambe et du tarse; les trochanters seuls ne sont pas dessinés. Stigmates petits, arrondis, flaves, à péritrème roux doré, à leur place normale. Cette larve à facies de ver d'Hyménopière est suscep- tible de se courber en arc; elle vit dans l'intérieur des tuteurs d’aulne, de chêne, de micocoulier, de châtaignier, servant d'appui à la vigne, aux arbres et dans la partie enfoncée dans le sol; dans cette substance devenue friable par l'humidité constante dont elle est imprégnée et qu’elle ronge en larges passages droils ou sinueux comblés de ses propres déjections: dans sa galerie, elle avance par reptation; provenant d'œufs éclos à la fin de l'été, notre larve vit par groupes assez isolés pour que chacune d'elles ne puisse se nuire dans ce milieu sou- terrain et à l’abri des fluctuations atmosphériques, elle progresse sans trêve jusqu'aux derniers jours de juin, époque à laquelle a lieu son entier développement: au fond de sa galerie qu’elle faconne en forme de longue loge oblongue, à parois lisses, elle prend position et, quelquesjours après, de cettelarve vermiformeapparaîtun corps tout nouveau ne ressemblant en rien au précédent. Nymphe. Longueur 2 millimètres, largeur 1-2 milli- mètres. Corps allongé, fusiforme, blanc jaunâtre, couvert de courtes spinules et de courtes soies rousses, convexe en dessus comme en dessous, arrondi à la région anté- rieure, la postérieure atténuée et biépineuse. Téte ovalaire, déclive, front convexe, couverte de très courtes soies, ligne médiane bifurquée, yeux réticulés; premier segment thoracique grand en carré transverse, à angles antérieurs arrondis, les postérieurs obtus, à surface marbrée de taches brunes avec courtes soies Segments thoraciques charnus, blanchâtres, lisses et { éparses, à bord postérieur bi-échancré; deuxième court, LE NATURALISTE 951 transverse, avec stries médianes, troisième un peu plus grand, plus fortement strié; segments abdominaux sub- cylindriques, sensiblement atténués vers l'extrémité, les six premiers avec plaque médiane jaunâtre garnie de deux petites apophyses, les flancs de ces arceaux tumé- fiés et chargés d’un faisceau de très courtes spinules droites, septième très allongé en forme de pointe cylin- dro-conique, garni de très courtes spinules, couvrant une partie des huitième et neuvième lesquels sont mem- braneux, le dernier arrondi est terminé par deux courtes épines divergentes arquées ; dessous glabre, lisse et lui- sant, finement strié, segment anal fortement dilaté, éparsement cilié, les antennes subarquées longent les cuisses de la première paire de pattes, genoux en saillie légère. Nymphe agile, pouvant imprimer à son corps des mouvements de rotation suffisants pour lui permettre de se retourner plusieurs fois dans sa loge dans laquelle son corps repose droit, l'extrémité caudaie appuyée sur la dépouille chiffonnée de la larve : la phase nymphale dure de quinze jours à trois semaines, puis l'adulte formé ronge la faible couche ligneuse qui le séparait du dehors et s'échappe. Adulte. N’est pas rare en juillet ainsi qu'en août sur les fleurs en ombeile. (A suivre.) Capitaine XAMBEU. L'APICULTURE EN INDO-CHINE Deux essaims d’abeilles expédiés par la Société cen- trale d’apiculture et d'insectologie de France sont ar- rivés à Hué au commencement de mars 1908. Ces deux essaims ont été ramenés par M. Faraut, chef jardinier à Hué, et c’est la première fois que semblable tentative est faite en Indo-Chine. Toutefois des exemples semblables d'acclimatation des abeilles existent déjà et c’est ainsi que des abeilles d'Italie furent, à une certaine époque, importées en Amérique et y ont peu à peu supplanté la race indigène moins forte. Il pourrait très bien se faire, d’ailleurs, que semblable substitution ait lieu en Indo-Chine. Y aurait-il avantage à ce que cette substitution, qui apparaît probable, ait lieu? Le miel fourni parles abeïlles annamites ne le cède en rien aux qualités du miel fran- çcais et il est, parait-il, très parfumé. Par contre, les gâteaux de miel annamite n'ont pas la consistance du miel français et offrent par cela même un aspect assez répugnant. D'autre part, les abeilles fran- caises sont plus productives que leurs sœurs indigènes et peuvent aller butiner dans un rayon beaucoup plus grand, 10 kilomètres au maximum. Les abeilles {françaises importées en Indo-Chine, en butinant les mêmes fleurs que les abeilles annamites, fourniront très probablement un miel aussi parfumé et préférable par sa consistance au miel fourni par ces dernières. Les essais faits par M. Faraut sont donc des plus inté- ressants et n’offrent qu'un léger inconvénient : c’est que les abeiïlles annamites peuvent se travailler sans prépa- ration, sans masque et sans gant, tandis qu'il ne saurait en être de même pour les abeilles francaises qu'il est indispensable d’enfumer. L’arrivage de ces deux essaims a été fort remarqué par plusieurs mandarins et lettrés de la capitale, où il est question de fonder une société apicole ayant pour but la propagation et le développement de l'élevage des abeilles dans le pays. Pérepasd'umponneE On a remarqué depuis bien longtemps que les arbres maladifs, languissants, étaient toujours plus attaqués par les insectes que les arbres vigoureux; il en est de même du reste dans le règne animal. Pour avoir de beaux arbres, il faut leur donner à man- ger et leur donner une nourriture d'autant plus soluble et délicate que les espèces que l'on veut cultiver sont plus belles et plus délicieuses. Le menu n’estpas très compliqué : de l'acide phospho- rique comme premier plat, de la potasse comme hors- d'œuvre et de l’azote comme dessert. Chaque fois qu'un pommier possède ces trois éléments en quantité suffisante, il est vigoureux, les parasites le respectent et vont plus loin porter leur ponte. Plus un pommier a donné de fruits, plus on doit lui donner à manger; il faut toujours rendre à la terre ce qui lui a été enlevé par la récolte. ; Pendant l'hiver, les pluies et les gelées désagrègent le sol et mettent à jour de nouveaux engrais dont le pom- mier s'empare dès les premiers jours d'avril; à ce mo- ment, la sève est riche en nourriture et le pommier se couvre tous les ans d'une floraison superbe. Mais, au moment précis où le fruit doit nouer, il a besoin d'une grande quantité d'acide phosphorique qui lui est indis- pensable pour la formation du fruit. Si vous n'avez pas semé au pied de votre arbre au moins 2 kilos de super- phosphate de chaux, par arbre de trente ans environ, vous voyez les fruits à peine formés tomber tous sur le sol, en moins de quinze jours, toute la récolte de l’année est anéantie, votre arbre végète et les parasites le guettent. Ne lui refusez donc pas ce premier plat, vous vous en trouverez bien. Epandez du superphosphate de chaux à 7 ou 8 francs les 100 kilogrammes, mettez-en environ 2 kilogrammes au pied de chaque pommier, faites cette opération en. hiver, en janvier ou février, si votre sol n’est pas lavé par les pluies, ou après les giboulées de mars si votre terrain est humide ou en peute afin que les eaux ne portent pas votre acide phosphorique dans les champs du voisin. Essayez cette opération sur deux ou trois pommiers seulement et vous serez ravis de ce premier essai; vous verrez vos pommiers se couvrir de fruits, car seulement les pétales des fleurs tomberont sur le sol et les fruits resteront aux branches : l’acide phosphorique leur aura fourni le squelette nécessaire à leur première évolu- tion. Mais ces fruits ont besoin de nourriture, et cette nour- riture, c’est la potasse que vous leur servirez fin mai, tout simplement en épandant au pied de vos pommiers sur un espace correspondant aux branches un plein seau de cendres de bois que vous obtenez en brülant en été toutes vos vieilles ordures, herbes du jardin, branches des haies, feuilles mortes, etc., etc. Vous verrez vos fruits se développer avec rapidité, être exempts de taches de fumagine, de tavelure, de rouilles et de toutes les maladies cryptogamiques si préjudiciables à la beauté des fruits. Mais n’oubliez pas que, pour avoir beaucoup de beaux et bons fruits sur un arbre, il faut que les feuilles respi- rent librement et soient saines et vigoureuses, elles | aussi. 252 LE NATURALISTE Pour cela, il leur faut de l'azote; et cet azote, vous l’ob- tenez en semant quinze jours après la cendre 1 kilo- gramme de sulfate d’'ammoniaque; il ne faut pas épan- dre la cendre et le sulfate d’ammoniaque ensemble, car les cendres contiennent beaucoup de chaux libre qui chasserait l’ammoniaque du sulfate, il faut attendre une quinzaine de jours pour que la chaux vive de la cendre soit carbonatée au contact de l’air et n’ait plus d’in- fluence sur le sulfate d’ammoniaque. Voici donc le menu pour un pommier d’une trentaine d'années : Fin mars: 2 kilogrammes superphosphate de chaux; Fin mai : 10 litres de cendre de bois; 45 juin : 1 kilogramme sulfate d'ammoniaque. Voilà des données que je voudrais voir apprendre dans toutes les écoles des campagnes et que je serais heureux de voir appliquer par nos cultivateurs : la Normandie et la Bretagne pourraient tripler leur récolte et avoir un maximum de production tous les ans, alors que nos pommiers ne produisent que tous les deux ans parce que, dans les années de production, on a la mauvaise habi- tude de faire tomber les pommes à coups de gaule qui font en méme temps tomber lés bourgeons capables de reproduire l’année suivante et aussi parce qu'on ne leur donne jamais d'engrais. Faites donc cet essai, vous en serez contents, et n’ou- bliez pas que, sans ce repas indispensable, votre arbre deviendra anémique et aussitôt les insectes apparaîtront pour le détruire de la racine aux feuilles. On convaît actuellement 278 insectes attaquant le pommier; vous le voyez, la lutte est difficile, et il est plus facile de prévenir le mal que d'avoir à le com- battre. PAUL NOEL. L'ALFA EN TRIPOLITAINE L’alfa (Spartum Lygeum et Stipa tenacissima) croit spontanément sur plusieurs points de la Tripolitaine, en particulier dans les districts de Gebel, de l'Orjella, du Charian et du Jarhuma. Ce végétal, à l’état naturel, coristitue encore le principal article d'exportation de la Tripolitaine. Les indigènes l'utilisent beaucoup et l’em- ploient à divers usages de leur vie dont l'organisation est assez primitive. Malheureusement l'alfa, qui jadis croissait en abon- dance dans le voisinage même de Tripoli, d'Homs, de Silten et de Talia, tend constamment à s'éloigner des localités de la côte, et cela en raison du système peu rationnel dont usent pour la récolte les travailleurs arabes. Ceux-ci, imprévoyants, arrachent à la fois l’alfa etsa racine. Il en résulte un grave préjudice pour le commerce de ce végétal, par suite de l'augmentation des frais de transport aux centres d'expédition et, en outre, de la perte de temps. D'un autre côté, l’Arabe ne trouvera aucun intérêt à transporter une charge d’alfa, après un pénible voyage à pied de cinq à six jours, au lieu de trois où quatre jours, comme cela a lieu aujourd'hui, en vue d’un gain qui, pour chaque charge de chameau, varie entre 6 ou 7 francs. On peut donc raisonnablement prévoir l'épuisement de cette source de profits en Tripolitaine, et le bénéfice sera insensiblement réduit à rien, quand les frais de transport et d'embarquement arriveront à absorber le profit que peut présenter encore le commerce d’expor- tation de l’alfa. Ce commerce apparaïîtrait dans des conditions bien différentes, tant dans le présent que dans l'avenir, si le transport entre le centre de production et le port d’em- barquement pouvait s'effectuer en chemin de fer. Il en résulterait les avantages observés en Tunisie et en Algérie, où le commerce de l’alfa continue à pros- pérer en raison des frais d'exportation que les nouveaux moyens de transports rapides tendent à faire descendre au-dessous de ce qu’on peut voir en Tripolitaine pour un commerce analogue. L'alfa est amené de l’intérieur par des Arabes qui le transportent à dos de chameau dans de grands filets de cordes ; chaque filet contient à peu près une charge de chameau. Ces indigènes s’assujettissent à de longs voyages à pied pour conduire sur la place de Tripoli quelques charges de chameau, d’où ils tirent un salaire de quel- ques francs, avec lesquels ils s’achètent une pièce de toile et une petite provision de sucre ou de thé. Les arrivages d’alfa sont en quelque sorte quotidiens, dans la saison estivale. Ils sont plus rares et plus irré- guliers durant la saison des pluies, lorsque l'Arabe est occupé à semer l'orge. D'autre part, il y a entre la ré- colte des céréales et les arrivages d’alfa sur le marché de Tripoli un rapport constant. Si l’alfa arrive en quantité minime, on peut affirmer que la récolte de l’année, principalement eelle de l'orge, est excellente; car l’indigène s’adonne entièrement à la récolte et au transport des céréales où il trouve un profit bien supérieur à celui que lui procure le transport de l'alfa. Toutes les caravanes employées au transport de l’alfa se réunissent dans une vaste enceinte, où l’on à vu, à l’époque des grands arrivages de l'intérieur, affluer quo- tidiennement quelques milliers de chameaux. Actuelle- ment le nombre des bêtes chargées ne dépasse pas quel- ques centaines. Le pesage a lieu au moyen de balances primitives. L’alfa est pesé, filet par filet, sous les yeux d'agents spéciaux. Le poids est exprimé en ocques ; on marque quotidiennement le prix d'achat, qui dépend de la de- mande sur le marché anglais, soit de 10 à 15 piastres le cantar de 40 ocques. Actuellement il est voisin de 12 piastres. Chaque filet pèse de 1460 à 180 ocques et forme la charge d’un chameau. SALLE EEE IDENTIFICATION DE QUELQUES OISEAUX Représentés suries Monuments pharaoniques. LE TRAQUET OREILLARD, Saxicola aurita, Temm. — Ce dentirostre, aux formes sveltes, se distingue par un bec plus large que haut à la base, des tarses minces et allongés, une queue de longueur médiocre, tronquée à angle droit. Il a le dos d’un gris blanchâtre, le ventre blanc roux, l'iris brun foncé. Une large tache sur la joue, les lorums, un filet reliant l'œil au bec, les ailes et la queue sont d’un noir intense. Une tonalité semblable, mais moins soutenue, couvre les pieds et le bec. À l'exclusion de ces derniers organes, traités en rouge par le peintre égyptien, les mêmes caractères sont fidèle- ment observés dans l’image pharaonique (fig. 8). Le Traquet oreillard est un oiseau vif, agile, toujours en mouvement; très sauvage et d'une prudence extrême, 1l est assez difficile de l'approcher. AREA TS MN Sat - LE NATURALISTE 253 LL On le rencontre dans les lieux découverts, les plaines | notre peinture les couleurs sont fort bien distribuées et fraîchement labourées où il se perche toujours sur les | fidèlement reproduites (fig. 9). points les plus culminants. Sa nourriture se compose Cet oiseau recherche de préférence le bord des ruis- non seulement d'insectes qu'il attrape parfois au vol, | seaux, des étangs, des abreuvoirs où il est attiré par une muititude d'insectes dont il fait sa nourri- ture. Très élégant et plein de grâce, il court ra- pidement le long des cours d’eau, sur les grèves, dans les prairies humides, la queue horizontale qu'il ne cesse d’agiter par un mouvement verti- cal, d’où lui vient le nom de Hochequeue. Plein de confiance, loin d'éviter le vaisi- nage de l’homme, il niche à proximité des maïi- sons, suit le laboureur dans le sillon pour y sai- sir les vers mis à découvert par la charrue; ac- compagne souvent les troupeaux, ce qui lui a également valu le nom de Bergeronnette. Au printemps, il fait entendre un chant fort Fig. 8. — Le Traquet oreillard. agréable et des plus variés. mais encore de baies du Pistachier térébinthe. Son Son nid est construit dans la crevasse d’un rocher, chant flüté retentit du matin jusqu'au soir et souvent | dans un trou pratiqué en terre, dans l’auge d’une roue même pendant la nuit (1). de moulin, mais toujours près de l’eau. Ses œufs, au Il niche dans les fentes des rochers, sous les pierres, dans une touffe d'herbe, recherchant de préférence les endroits bien cachés. Son nid est formé de racines, de feuilles et de mousse, il pond une fois par an de cinq à sept œufs, d’un bleu tendre ou d’un blanc verdâtre. 6 Cet oiseau mesure 17 centimètres de long et 29 Al ( d'envergure. Très commun en Palestine, en ; (Ke Egypte et en Nubie, on le rencontre aussi dans LS l'Europe méridionale. Sa chair est, dit-on, un mets fort délicat. LA BERGERONNETTE JAUNE, Calobates sulphu- rea, Bechst. — Connue aussi sous le nom de Hochequeue boarule, la Bergeronnette jaune est caractérisée par un bec grêle, des aïles al- longées, une queue plus longue que le corps. Elle a le manteau gris-cendré, la gorge cou- verte d'un plastron noir, l'abdomen jaune- soufre; l’œil brun surmonté d’un filet blanc; Fig. 9. — La Bergeronnette jaune. le bec noir, les pattes couleur de corne. PHippolyte- Boussac del: nombre de quatre à six, sont d’un gris sale ou d’un blanc bleuâtre. Oiseau d'Europe, la Bergeronnette jaune visite l'Asie, l'Inde, Ceylaz. On la rencontre aussi en Afrique, dans l'Atlas et les Alpes abyssiniennes. En Égypte, des individus de cette espèce furent, au mois de janvier, tués par Taylor dans les environs du Caire. LA PIe-GRIÈCHE ÉCORCHEUR, Lanius collu- rio, Linn. —Aucune légende ne nous apprend le nom égyptien de cet oiseau, représenté à Beni-Hassan, perché sur une branche de mi- mosa (fig. 10). S'il n’y avait un peu de sécheresse dans l'exécution de cette image, on pourrait l’at- tribuer à un peintre moderne, tant pour la précision de sa forme que pour l’exacti- P-Hippolyte-Boussac del- Fig. 10. — La Pie-Grièche écorcheur. tude avec laquelle sont observées la distribu- Ce Motacillidé est l'un des oiseaux que les artistes | tion et la vérité des couleurs. égyptiens paraissent avoir le mieux observés, car sur Le Lanius collurio a le sommet de la tête et la nuque () D q = Re “ G D A Fe bleuâtres, la partie supérieure du dos rousse. De chaque 1 ‘après es notes manuscrites de M. Oustalet, qu'a 1en AE Se = voulu me communiquer M. le D' Trouessart, l’éminent profes- côté du bec, que large bande noire, commençant au seur du Muséum. dessus des narines, passe par les yeux et prend fin vers 254 le derrière de la tête; la gorge et l'abdomen sont d'un blanc pur. Une teinte rose, très pâle, s'étend sur les flancs et une autre, d’un brun foncé, couvre les pennes de l’aile. La queue a les plumes du milieu noires; celles de lextérieur, blanches à l’origine, s’assombrissent en s’approchant de leur extrémité. Les jambes sont cen- drées et les pieds bruns. L’aile pliée n'arrive pas à moi- tié longueur de la queue (1). à L’Écorcheur possède au plus haut degré la faculté d'imiter le chant des autres oiseaux; d’un caractère hargneux, méchant, sanguinaire, il détruit sans néces- sité les animaux auxquels il fait la chasse. Sa longueur, depuis l'extrémité du bec jusqu'à celle de la queue, est d'environ 19 centimètres. Cette espèce de Pie-Grièche, très commune dans cer- taines régions de l'Afrique, arrive seulement en Égypte au mois d'août, à son passage vers le sud et repart en mars et avril. Elle est en automne au pays des Comalis et à Shiré. Très répandue dans le Nord et le Midi de l’Europe, on la rencontre aussi au Sénégal et à Pondi- chéry. P. HIPPOLYTE-BoussaAc. REVUE SCIENTIFIQUE La capture des gros animaux des ménageries. Une revue spéciale donne quelques détails intéressants sur la capture des animaux féroces employés dans les ménageries pour l’admiration des badauds. En Asie, lorsque les indigènes sont épouvantés par les déprédations causées.par un tigre sur leurs troupeaux, ils ne manquent pas de venir trouver les blancs des envi- rons, Car ils les savent amateurs de belles chasses aux fauves. Le trappeur est à l’affüt de ces nouvelles appor- tées par des indigènes et, aussitôt, ils font creuser un trou à proximité de l’endroit où la présence du fauve lui a été signalée, et surtout auprès d'un cours d’eau où l'animal vient se désaltérer. Ce trou a la forme d’une bouteille, une profondeur de 3 m.50 à sa base et de 2 m. 25 à sa partie supérieure. L'orifice en est caché par une couche de branchages. On place dessus un jeune chévreau, à l'oreille duquel on a eu soin d’attacher une grosse pierre. Torturé par le poids de celle-ci et effrayé par la solitude dans laquelle il se trouve, la pauvre bête se met à béler. Ce bruit pénètre jusqu’au fond de la juogle, et le tigre n'est pas long à paraître rampant comme un chat pour s'emparer de cette proie : il bondit sur elle, mais, à ce même moment, le sol croule sous son poids et le tigre tombe au fond du trou, étreignant tou- jours le chevreau dans ses griffes : il le déchire même avec fureur, puis il cherche à bondir hors du trou, ce qui lui est impossible, par la force même de ce trou. Il faut maintenant retirer le fauve vivant, sans qu'il puisse faire aucun mal. Ceci est une tâche ardue, et, pour la mener à bien, on jette un immense filet sur le tigre, qui se prend dans ses mailles et s'y enroule si bien qu'il s’y trouve en quelque sorte ficelé comme un saucisson et c’est ainsi qu'il est hissé, puis ramené prisonnier. Un autre animal non moins difficile à capturer est l'Hippopotame, surtout en raison de son poids, qui est parfois de trois tonnes. Aussi cherche-t-on à enleverles petits à leurs mères. Mais, pour y parvenir, il faut atta- quer ces derniers et les indigènes les harponnent avec (1) Levairzanr, Oiseaux d'Afrigne, t. II, p.50, pl. 64. LE NATURALISTE de formidables armes, d’un poids de 20 kilos, montés trois par trois dans des barques solidement construites. Aussitôt qu’ils ont apercu une femelle nageant à fleur d’eau avec son petit solidement campé sur son large cou, ils approchent leur barque sans bruit jusqu’à un mètre à peine du monstre. À ce moment, le harponneur, ras- semblant toutes ses forces, lance son harpon formidable dans le cuir de l’animal; celui-ci fait un Lond, qui écla- bousse de toutes parts, disparaît sous l’eau pour revenir à la surface, hurlant de douleur et de terreur, tandis que l’eau environnante est rougie de son sang. À ce moment là femelle ne cherche pas à lutter, mais bien à fuir, et ce n’est guère qu'une heure après, lorsqu'elle est harcelée outre mesure, lorsqu'elle perd son sang en abondance qu’elle laisse échapper un cri de douleur et se retourne contre ses assaillants. Les yeux pleins de sang, la gueule large ouverte, la tête droite et battant l’eau de ses larges pattes de devant, elle fait face à l’atca- que. D'un coup de tête elle envoie un canot à deux ou trois mètres en l'air, et lorsque les occupants retombent à l’eau, elle saisit celui qui se trouve le plus à proximité et le broie dans ses mâchoires, n’en laissant qu'une pulpe sanguinolente. Les indigènes, lorsqu'ils voient la lutte inévitable, lancent un nœud coulant de corde, à la facon d’un lasso, et attirent ainsi la bête par le cou, l’amenant dans les eaux peu profondes, où elle expose les parties de son corps les plus sensibles, et où une nuée de sagaies ou un coup de fusil la mettent à mort. Le petit Hippopotame, terrifié, a suivi sa mère, criant de toute la force de ses poumons, mais la mère abattue, on s'empare du jeune, on le met en cage, et on l'emmène au quartier général du chasseur d’Hippopotame : lié pendant une durée de six à huit mois, on le nourrit de lait de chèvre, jusqu'au moment où il prendra place à bord d’un navire, à destination d Europe, où il causera, dans un jardin zoologique, la joie des bonnes d’enfants et des militaires. L'un des animaux les plus faciles à capturer est l’Elé- phant. Une avant-garde de chasse, formée d’éléphants dressés et montés par des cornacs, part tout d’abord, suivie de près par d’autres éléphants moins habiles et qui portent des cordes, des pics, des pelles et des pio- ches qui serviront à une véritable armée de 1.200 à 2.000 indigènes, allant rabattre ce gros gibier. Ceux-ci sont munis de cors de chasse, de tam-tam, de fusils à cartouches sans balles et de toutes sortes d'instruments assourdissants. Les seconds rabatteurs, encerclant l’en- droit approximatif où se trouvent les éléphants, pous- sent des hurlements terribles, jouent de leurs instru- ments affolants, tirent des coups de fusil à blanc en l'air, et les bêtes terrifiées s’enfuient pour se trouver bientôt en face des éléphants dressés et montés qui forment l’autre moitié du cercle des rabatteurs. Petit à petit, ce cercle se rétrécit et, finalement, cette troupe, excitée, terrifiée, mais naturellement docile, se laisse tranquille- ment conduire à 80 ou 100 kilomètres de là. [ei se trouve quelquefois un ancien « kheddah », enclos ayant déjà servi à parquer des éléphants. Mais, dans le cas contraire, les indigènes sont forcés de construire spontanément un parcage, et c’est alors que sont mis en usage les cordes, pics, pelles et pioches que portaient les éléphants domes- tiques. Des arbres sont vite abattus, et, à la lueur des torches, des centaines d’Indiens qui ont pris part à la battue, construisent un enclos où les bêtes capturées sont laissées à la garde des éléphants dressés et montés. On les dompte ensuite très facilement, simplement en leur prodiguant des amabilités. HENRI COUPIN. LÉ NATURALISTE : 255 ACADÉMIE DES SCIENCES Sur l’âge des basaltes des environs de Massiac (Can- tal). Note de P. Marty, transmise par M. R. ZeiLer. Une montagne, dite de Sainte-Madeleine, se dresse en aval et à 2 kilomètres au sud de Massiac, chef-lieu de canton de l’arron- dissement de Saint-Flour (Cantal). Elle est délimitée au Nord par le ruisseau de Montgon, au Sud par le ravin de Vialle- Chalet et à l'Ouest par l'Allagnon, rivière qui naît au cœur du volcan du Cantal et se jette dans l'Allier. L’altitude du sommet de la montagne est de 700 mètres. Elle porte à son extrémité la chapelle de Sainte-Madeleine et sur sa croupe le village de Chalet. La base de la montagne est formée de gneiss. Plus haut vient une zone d'éboulis masquant la roche en place. A la même altitude, sur la montagne de Saint-Victor, qui fait face à celle de Sante-Madeleine, sur l’autre rive de l’Allagnon, existent des calcaires à Polamides Lamarckii Rr. et à Cyrena semislhriala. Au-dessus des éboulis, au sud du village de Chalet, apparait une argile à grains de quar!{z, grise, jaune ou rousse, d’une puis- sance visible de # mètres. Cette argile est recouverte par une première coulée de bosalte, qui forme tout le couronnement de la montagne, moins l’éperon terminal de Sainte-Madeleine. Le contact des argiles et du ba- salte, qui se fait par des wackes, est des plus nets. Il est presque certain que l'argile représente ici le sédiment d'une anciennne rivière dans le lit de laquelle a coulé le basalte. C'est l’exacte reproduction des coupes classiques du Miocène supérieur des environs d'Aurillac, à l'ouest du Cantal. À l'extrémité de l'éperon terminal, au pied de la chapelle Sainte-Madeleine, ce basalte inférieur est recouvert d’une couche de cailloux roulés, enfumés, impressionnés dans du sable de riviere, composés en grande partie de basalte, et indentiques d'aspect avec les alluvions fluviatiles pliocènes qu'on remarque entre la brèche andésitique et le basalte des plateaux de plu- sieurs localités du Cantal, notamment à Carlat, dans la vallée d'Embarre, au Chaylar et à Joursac, dans celle de l’Allagnon. Sur ces graviers repose une seconde coulée de basalte, qui comble, en quelque sorte, une dépression creusée dans la pre- mière par l'érosion pliocène. C’est cette pelite nappe de basalte qui forme l'éperon terminal de la montagne et porte la chapelle. Enfin, sur tout le sommet de la montagne, chevauchant les deux basaltes, s'étend un cailloutis de quartz enfumé dont plu- sieurs fragments semblent avoir été utilisés par l'homme préhis- torique. \ Dans l'argile à sable quartzeux sur laquelle repose le basalte inférieur, que l'auteur considère comme lui étant synchronique, furent trouvés en 1906 plusieurs ossements indéterminables et une molaire supérieure gauche d'Hipparion gracile Kaup. De cette étude il ressort que: Le petit groupe autonome des volcans des environs de Mas- siac a eu deux périodes, au moins, d'activité éruptive. Il a émis des basaltes inférieurs qui ont coulé dans le lit de rivières con- temporaines de la faune à Hipparion gracile, c'est-à-dire remontant au Miocène supérieur ou Pontien. Ce fait n'avait encore pas été signalé. Il à émis des basaltes supérieurs que la conservation de leurs appareils de sortie et leur position au sommet des plateaux semblent rattacher légitimement au Plio- cène supérieur. S’étendant du Miocène supérieur au Pliocène supérieur, la durée de la période éruptive du groupe de volcans des environs de Massiac a été égale à celle des grands volcans du mont Dore et du Cézallier, qu’il prolonge. Sur quelques formes mixtes d'altérations nucléaires. Note de M. Joannes Cnamix. Nos connaissances sur le noyau de la cellule ont progressé fort lentement; sa première, mention semble dater de 1181 et être due à K'ontana, qui le représente « comme un corps ovoide avec une ou plusieurs taches claires en son milieu ». Cette con- ception simpliste Se maintint durant plus d’un siècle, car, en 1882, Hänstein se borne à présenter le noyau comme un corps énigmalique. Ce fut donc très laborieusement, en s'aidant des perfection- nements apportés à l'instrumentation et des progrès de la tech- nique, qu’on parvint à déceler les secrets de la structure du noyau. On dut alors reconnaitre que le corpuscule ovoïde de Fontana représentait, dans la cellule et pour la cellule, un organe ou plutôt un appareil des plus complexes. Après de minutieuses recherches et de nombreuses contro- verses, on réussit à scruter et à dénombrer ses diverses parlies ; membrane nucléaire, formation nucléinienne, nucléoles, pseudo- nucléoles, karyoplasma. Puis vint la discussion des faits rela- tifs à l'électivité spécifique et chromatique du noyau, avec l'a- nalyse comparative de la longue chaine des nucléines. On voit que l'énigme de Hanstein ne fut pas facile à résoudre; elle provoqua une longue série d'efforts qui se succédèrent durant un quart de siècle et qui, seuls, permirent d’élucider les divers détails de la constitution, puis du fonctionnement du noyau. Ce fut seulement après avoir ainsi édifié ce qui représentait, en quelque sorte, l'anatomie et la physiologie normales de l'ap- pareil nucléaire qu'on put rationnellement tenter d'aborder ce qui avait trait à sa pathologie. Au cours des multiples investigations, on avait parfois noté des altérations nucléaires ; mais ces observations demeuraient épar- ses et imprécises. Ce fut M. le Dr Jean Maumus qui, le premier, réussit à grouper, sous un petit nombre d'espèces principales, les diverses formes de dégénération nucléaire. Ce savant obser- vateur en énumère cinq: 10 disparition du noyau; 20 caryo- lyse ; 30 caryorhexie ; 4° vacuolisation ; 5° pycnose. Ces termes caractérisent suffisamment les modalités qu'ils représentent ; ces processus de dégénérescence sont d'autant plus intéressants qu’on peut les observer dans la cellule végétale comme dans la cellule animale. Mais, en biologie, il n'y a pas de distinctions immuables : les types énumérés sont rarement séparés d'une façon absolue ; en réalité, ils se trouvent presque toujours reliés par des états de passage ou par des formes mixtes. C’est précisément ce qui se produit ici. L'an dernier, dans une communication présentée à l'Acadé- mie, l’auteur a montré que, dans les glandes sudoriennes de la Genette, le noyau disparait par caryolyse. Cette conclusion était d'accord avec ce qui s'observe dans les glandes sébacées aux- quelles se rattachent étroitement ces glandes sudoriennes. Mais le fait est-il constant? Ne peut-il se modifier ? Quelles formes revêt alors la dégénérescence nucléaire ? Pour répondre à ces questions, l’auteur a repris les mêmes recherches sur un type assez voisin, au double point de vue zoologique et sécrétoire, sur l'appareil sudorien de la Civette (Viverra Civetta). On sait que ce carnivore présente des glandes sudoriennes très développées dont le produit a tenu jadis une grande place dans l’ancienne matière médicale, qui employai! ce viverreum comme anispasmodique. La glande sudorienne de la Civette offre une structure assez complexe décrite autrefois et présente les modes suivants de dé- générescence nucléaire : la caryolyse est encore ici fréquente ; mais, dans certaines cellules, on constate que la fonte progres sive de la chromatine,la désagrégation du réseau de linine, etc., sont souvent interrrompues et traversées par des épisodes qui ne s’observaient pas chez la Genette; dans bien des cas, la masse nucléaire est ponctuée par de nombreuses vacuoles, de sorte qu’on est en présence d’une altération nucléaire tenant à la fois de la vacuolisation et de la caryolyse. Ailleurs, on voit la chromatine se réunir en une masse centrale d'où émergent quelques filaments, et l'on trouve ainsi rapprochées certaines phases de la pycnose et de la caryolyse. Ces exemples de mo- dalités mixtes se multiplieront vraisemblablement avec les nou- velles et fécondes recherches qu'appelle encore le noyau consi- déré dans sa constitution etson fonctionnement, comme dans sa dégénérescence qui amène fatalement la mort de la cellule. NOS CHAMPIGNONS Bouligoule (Pleurotus Eryngii), comest. Boulingoulo (Plewrotus Eryngü), comest.; (Cantharellus cibarius), comest. Bousquinet (Psalliota campestris), comest. Boutarot (Lepiota procera), comest,. Boutaire (Amanila vaginata), comest,. Boutchols (Amanita cæsarea), comest. Bouzigoure (Psalliota campetsris), comest. 256 LE NATURALISTE Braguet (Tricholoma Georgii), comest. Bridouilo (Pleurotus ostreatus), comest. Bridoulo (Pieurotus Eryngii), comest.; (Pleurotus ostrea- tus, comest. _ Brignole (Tricholoma Georgii), comest. Brigoule (Pleurotus Eryngü), comes. Brigoulo (Pleurotus Eryngii), comest. ; (Pleurotus ostrea- tus), comest. Briqueté (Lactarius deliciosus), comest. Brocuquinot (Hydnum imbricatum), comest. Brouquichous (Hydnum imbricatum), comest. Bruch (Boletus edulis), comest. Brugairol (Lepiota procera), comest. Brugaizello (Lepiota procera), comest. Brugasso, Brugasse (Lepiota procera), comest. Bruguet fol (Boletus luridus), comest. Brunette (Psalliota arvensis), comest.; (Psalliota cam- pestris), comest. Bruquet (Lepiota procera), comest.; (Boletus edulis), comest. Buisson (Clavaria flava), comest. Bulgarie salissante (Bulgaria inquinans), comest. Cabalos (Lactarius torminosus), suspect; (Psalliota cam- pestris), comest. Caberlas (Psalliota campestris), comest. Caberlatch (Psalliota campestris), comest. Cabroun (Tricholoma striatum), comest. Cadran (Amanita cæsarea), comest. Calalos (Lactarius torminosus), comest. Cama sec (Marasmius oreades), comest. Campagnola (Psalliota campestris), comest. Campagnoulé (Psalliota campestris), comest. Camparol (Psalliota campestris), comest. — lacté (Lactarius piperatus), comest. Canicot (Pleurotus Eryngii), comest. Capella, Capellon (Lepiota procera), comest. Cap mol (Boletus edulis), comest. Cardoueto (Pleurotus Eryngü), comest.; (Pleurotus os- treatus), comest. Cassenado (Armillaria mellea), comest.; (Collybia fu- sipes), comest. Cassinado (Collybia fusipes), comest. Cassine (Cantharellus cibarius), comest. Catalan (Lactarius deliciosus), comest. Ceb (Boletus edulis), comest. Cep (Boletus edulis). comest. Cèpe (Boletus edulis), comest. — à la vache (Boletus æreus), comest. — bleuissant (Boletus cyanescens), suspect. — chicotin (Boletus belleus), vénén. — d'automne (Boletus edulis), comest. — de Bordeaux (Boletus edulis), comest. — fails (Boletus cyanescens), suspect. — fol (Boletus cyanescens), suspect. — franc tête rousse (Boletus edulis), comest. — noir (Boletus æreus), comest. — pleureur (Boletus granulatus), comest. Cépet (Boletus edulis), comest. Ceps (Boletus edulis), comest. Chamoïis (Hydnum repandum), comest. Champagnol (Amanita cæsarea) comest. Champignon d'Armas (Marasmius oreades), comest. — blanc (Amanita ovoïdea), comest. — de bruyères (Psalliota arvensis), comest.; (Psalliota campestris), comest. Champignon de couche (Psalliota campestris), comest. = de fumier (Psalliota campestris), comest. 2 des fées (Marasmius oreades), comest. — de Garrigues (Pleurotus Eryngü), comest. — de Panicaut (Pleurotus Eryngü), comest. — de Pin (Lactarius deliciosus), comest. — de prés (Psalliota campestris), comest. Champignon de l'olivier (Pleurotus olearius), vénén. — du saule (Pholiota ægerita), comest. = d’yeuse (Collybia fusipes), comest. — muscat (Tricholoma Georgü), comest. — polonais (Boletus edulis), comest. Chanterelle (Cantharellus cibarius), comest. — comestible (Cantharellus cibarius), comest. — des charbonniers (Cantharellus carbona- rius)? Chanterelle en trompette (Cantharellus tubæformis), suspect. Chanterelle orangée (Cantharellus aurantiacus), sus- pect. Charbonnier (Russula cyanoxantha), comest. Chavane (Lactarius piperatus),comest. ; (Lactarius plum- beus), suspect. Chênier ventru (Collybia fusipes), comest. Cheveline (Cantharellus cibarius), comest. Chevelure des arbres (Hydnum coralloïides), comest. Chevrelle (Cantharellus cibarius), comest.; (Hydnum repandum), comest. Chevrette de Suisse (Hydnum imbricatum), comest. Uhevrette (Cantharellus cibarius), comest. Chevrotine chamois (Hydnum repandum), comest. Chevrotte (Cantharellus cibarius), comest. Chic à bague (Lepiota procera), comest. Chogereau (Amanita cæsarea), comest. Ciampignoun ( Amanila-cæsarea), comest. Clathre grillagé (Clathrus cancellatus), suspect. Clavaire à pointes pourpres (Clavaria acroporphyrea), comest. Clavaire belle (Clavaria formosa), suspect. — cendrée (Clavaria cinerea), comest. — coralloïde (Clavaria coralloïides), comest. — - dorée (Clavaria aurea), suspect. — en croissant (Clavaria corniculata)? — fusiforme (Clavaria fusiformis), comest. — jaune (Clavaria flava), comest. — pilon (Clavaria pistillaris), comest. Claudope variable (Claudope variabilis)? Clitocybe en coupe (Clitocybe cyathiformis), comest. — en entonnoir (Clitocybe infundibuliformis), comest. Clitocybe en massue (Clitocybe clavipes), suspect. — géotrope (Clitocybe geotropa), comest. — laqué (Clitocybe laccata), comest. — nébuleux (Clitocybe nebularius), suspect. — retourné (Clitocybe inversa), comest. — suave (Clitocybe suaveolens), comest. — vert (Clitocybe viridis), comest. Clitopile des pruniers (Clitopilus prunulus), comest. Clonas (Lepiota procera), comest.: Clorosse, Cloroson (Lepiota procera), comest. Clounare (Lepiota procera), comest. Cluzeau (Lepiota procera), comest.; (Psalliota campes- tris), comest. Coccigrole (Peziza coccineai, comest. Coccigrue (Peziza coccinea), comest. Coche (Lepiota procera), comest. Cocherelle (Lepiota procera), comest. Cocon (Amanita cæsarea), comest. Cogomelos (Lepiota procera), comest. Coimelle (Lepiota procera). comest. Coleaurelle (Lepiota procera), comest. Colemelle (Lepiota procera), comest. (A suivre.) VICTOR DE CLÈVES. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE de 46, rue du Bac, Paris DénCompiot minérvalogiqueret géologique de F. Pisani a a elé réuni à la Maison Deyrolle. raux pour collections d'amateurs et de musée. éraux au poids pour essais et analyses. antillons spéciaux pour l'analyse des minéraux des terres ections de minéraux et de roches pour l'étude de la miné- léet de la géologie. Ééraux et roches en plaques minces pour l’examen micros- “et létude des phénomènes de polarisation. 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Carte valable sur les côtes nord et sud' de Breta te classe, 130: francs: — 2e. classe 95 francs: Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Mol Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic età Guer les embranchements de ces!lignesivers la mer: Carte valable sur les côtes nord et sud. de Breld et lignes intérieures situées à l'ouest, de celle de Saint-Mülo à Redon ie 1xe classe 130 francs. — 2 classe 110 francs, Parcours: Lignes de Granvilleà Brest (par Rollienÿ® et Lamballe) et: “de Brest au Croisic et à Guérande lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, del balle à Rennes, de Dinan à Questembert, de: Saint-Bt à Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlaix et'de G gamp à Rosporden, Abonnements de famille Toute personne qui souscrit; en même temps quesso abonnement, un ou plusieurs autres abonnements WenMl veur des membres delsa tamille. précepteurs, gouvernan et domestiques habitant avec elle, sous le/même toit ficie pour ces:cartes supplémentaires de réductiônsy entre 10 et 50%, suivant le nombre de eartes délivrée Pour plus de renseignements consulter le livret @ Illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 50, dansAl bliothèques des gares dela Compagnie. RTS Excursions à l'Ile de eisee Dans le but de’ faciliter la visite de l[le de Jersey compagnie des chemins de fer de l'Ouest fait délivr départ de Paris, des billets d'alle” et retour direcls,w Granville ou à Saint-Mälo. Billets valables par Granville à l'aller et au retou — 9° classe, 44 fr. 55. — 3e 29 fr. 85. Billets valables par Carteret à l'aller et au retour. classe, 63 fr. 15. — 2e classe 44 fr. 25. — 32classe/2 Billets valables à l'aller par Carteret. et 1u retour Saint-Mälo ou inversement. — 1re classe 72 fr."55: classe, 49 fr. 80. — 3e classe 35 fr. 50: Billéts valables à l'aller par Granville et au retour Saint-Mälo ou inversement. — 1re classe, 74 fr85° classe 50 fr. 05. — 32 classe, 37 fr. 30: 30 dE: DEMANDER NOTRE CATALOGUE SPÉCIAL The Smith Premier Typewriter Go 89, rue de Richelieu, re ELEC . Pays compris dans l’Union postale. . . . 41 » PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 21,1% novembre 1908 : Sur les poissons fossiles du bassin de Paris. P:-H. Frirer. — Nouveaux microlépi- doptères de France et de Corse. P. Cnrémen. — Le Mimétisme. D: L. Larox. — La Rose verte. Dr Boucon. — Mœurs et métamorphoses des Coléoptères du groupe des Mordellides. Capitaine Xamsru. — Le Balaninus Elephas. Paur Noër.— Revue scien- tifique. H. Cour. — Académie des Sciences. — Livres Nouveaux. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1” DE CHAQUE MOIS France et Aloe 7 2 Vo. UJAU fr | Tous les autres pays. . - . . . . . . 12 ® » Prix du numéro . . LU ANR Pa AL 26 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50, c à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DÜU JOURNAI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs - 2 46, RUE DU BAC, PARIS que mn LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Editeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr.) Hstore Naturelle de la France Cette collection comprendra trente et un volumes in-8° qui formeront une Histoire naturelle complète de la France. Nous donnons ci-après la nomen- clature des diverses parties de l'ouvrage : Les 22 volumes parus sont indiqués en caractères gras Are PARTIE. Généralités, 3° Le 7e l'Enchainement des Organismes. Introduction à l’Hisloire naturelle, par Gasron Bonnier, avec 516 figures dans le texte. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 50: Mammifères, parle D'TROUESSART. 360 pages et 143 fig. dans le texte. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 95. Oiseaux, par ÉmxE Deyroie. 304 pages, 35 planches dont 27 en cou- leurs et 144 fig. dans le texte. Br., 5 fr. 50; franco, 6 fr. 40. ‘Reptiles et Batraciens, par A. GRANGER. 186 pages, 55 figures dans le texte. Br., 2 fr.; franco, 2 fr. 30. Poissons. Mollusques, par A. GRANGER. Cépha- lopodes, Gastéropodes. 212 pages, 24 fig. dans le texte, 19 pl. Br., Afr.; franco, Z fr. 40. Mollusques. Bivalves, Tuniciers. Bryozoaires, par A. GRANGER. 256 pages, 15 fig. dans le texte, 18 pl. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 40. Coléoptères, par L. FAIRMAIRE. 336 pages, 27 pl. en couleurs. Br., 6 fr. 50; franco, 7 fr. 40. Orthoptères. Névroplères. Hyménoptères. Hémiptères, par L. FaiRmaiRe. 236 pages et 9 planches. Br., 3 fr.; franco, 3 fr. 35. Lépidoptères, par BErce. 206 pages, 21 planches en couleurs. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 45. Diptères, Aplères. Araignées, par L. P£raner. 330 pages, 18 pl., 233 fig. dansle texte. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 50. Acariens, Crustacés, Myria- podes, par Paur Grourr. 248 pages, 18 pl. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90. 16° Partie. Vers, par Rémy Samnr-Lour. 248 17e 18° 18° bis 19° 22e bis: 25° 26° 27° | 98° pages, avec 203 fig. dans le texte. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90. Cæœlentérés, Echinodermes, Protozoaires, etc, par A. GRANGER, 390 pages, avec 187 fig. dans le texte. Br, 3 fr. 50; franco, 4 fr. Plantes vasculaires (Nouvelle flore de MM. Gasron Bonnier et de Layens). 2.145 fig. Br., 4 fr. 50; franco, 4 fr. 90. Album de la Nouvelle Flore, par Gaston BonNiER. 2.028 photogra- phies directes de toutes les plantes. Br., 4 fr. 75; franco, 5 fr. 20. Mousses et Hépatiques (Nou- velle flore des Muscinées par M. Douin). 1.288 fig. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 40. Champignons (Nouvelle flore de MM. Cosranrin et Durour), 4.265 fi- gures. Br, 5 fr. 50; franco, 6 fr. Lichens (Nouvelle flore des Lichens, de M. BorsreL). 4.178 figures. Bz., 5 fr. 50; franco, 5 fr. 90. Algues. Géologie, par FRITEL. 390 pages, 250 tig., 29 planches. Carte géolo- gique de la France en couleurs. Br., 6 fr. ; franco, 6 fr. 60. Paléontologie (Animaux fossiles), par Frirec. 379 pages, 27 pl. et 600 fig. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. 60. Paléohotanique (Plantes fossiles), par FrireL. 325 pages, 36 planches et 412 fig. dans le Lexte. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. 60. Minéralogie, par GauBErr, 260 pages, avec 18 pl. en couleurs. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 40. Technologie (Application des sciences ncurelles). Zoologie. Technologie, Botanique. Technologie, Minéralogie, Géologie. » CHAQUE VOLUME CARTONNÉ TOILE ANGLAISE : O-FR. 75 EN LUS 30° ANNÉE SUR LES POISSONS BOSSILES DU BANNIN DE PARIS Il Ordre des Acanthoptérygiens. Les plus anciens représentants de cet ordre se rencon- trent, aux environs de Paris, dans la craïe blanche séno- nienne et appartiennent àla famille des Berycidæ. Les restes suffisamment complets pour permettre une étude attentive sont d’ailleurs assez rares et ceux qui se trouvent dans l’état représenté par nos figures À et 2 Fig. 1. Le Beryx de la craie blanche de Meudon, réduit de 1/3. peuventêtre considérés comme des piècesexceptionnelles. Le plus souvent on recueille des pièces osseuses ou des écailles isolées. Les meilleurs échantillons qui soient connus provien- nent de la craie de l'Oise et particulière- ment des environs de Beauvais. Les Be- rycides de l’époque actuelle sont des pois- sons qui pour la plu- part se tiennent à de grandes profondeurs dans l'Océan. Cinq espèces vivent aujourd'hui dans les mers chaudes. Ce sont des pois- sons généralement courts, à Corps Tra- massé, assez haut et recouvert d’écailles relativement grandes et cténoïdes. Les yeux sont grands, placés latéralement. La bouche est obliquement fendue. Les mâchoires et le plus souvent aussi, les os palatins sont garnis de dents en carde. L’opercule, qui est l’une des pièces osseuses de la tête que l’on rencontre le plus souvent, est plus ou moins denté ou crénelé. Les nageoires ventrales, placées sur la poitrine, présen- tent un piquant antérieur et plus de cinq rayons mous. La nageoire dorsale présente plusieurs rayons durs (sept) et à l’aoale on en compte quatre. 9 SÉRIE — N° 521 ————————]] ] —— ——]—"—]—"—"—" " — — ——"—”—”—”—”—”"”—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"…"—"—…—"——"—"—"—""—"—_.——_].——”—”—”—" ".”…"—"—"—"— —_———”—"—"—"_————_—————”"’"—_—_._…"…"—_—_— 15 NOVEMBRE 1908 Les espèces fossiles rencontrées dans [a région pari- sienne sont au nombre de trois : Beryæ ornatus, Agass. de Meudon et de l'Oise. — Gravesi, Gerv. de la Somme. — Valenciennesi, Héb. de Meudon. Le B. ornalus se reconnait à sa dorsale unique, dont les rayons durs deviennent de plus en plus longs au fur et à mesure que l'on se rapproche des rayons mous qui formentla partie postérieure de cette nageoire. On compte 7 de ces rayons durs. Les autres nageoires sont relativement peu développées pour la taille de cette espèce. L'anale présente au moins 3 rayons durs ; les ven- trales montrent un fort rayon épineux et 7rayons mous; les pectorales étaient composées d’un assez grand nom- bre de rayons très grêles ; enfin la caudale est très four- chue. | Les écailles sont relativement grandes et, ce qui caractérise particulièrement cette espèce, présentent plu- sieurs rangées concentriques de piquants au bord posté- rieur. Le préopercule a son bord postérieur finement dentelé et portait vraisemblablement une forte épine. Le subopercule et l'interopercule sont pectinés et dentelés sur leurs bords. Enfin l’opercule dont le bord supérieur est fortement échancré se termine. en arrière par une épine obtuse. Toute sa surface est ornée d’une granula- tion épineuse concentrique. Cette esnrèce extrêmement répandue dans la craie blan- che d'Angleterre, a été rencontrée dans le bassin de Paris, à Notre-Dame-du-'lhil, canton de Beauvais et à Therdonne, canton de Nivillers, dans le département de l'Oise. ' Sous le nom de B. Gravesii, Gervais a figuré dans sa Zoologie et Paléontologie francaise, le squelette presque entier d’une grande espèce qu'Agassiz considérait comme NS = NES Fig 2. — Beryx Gravesu Gerv. Craie blanche de Paillart (Oise), réduit de 1/3, nouvelle sans l'avoir décrite ; elle provenait de la craie noduleuse des environs de Païllart, canton de Breteuil (Oise) et fut donnée par Graves à la collection du Muséum. C’est cette espèce que représente notre figure 2. Enfin une troisième espèce B. Valenciennesi, Hébert, fut créée pour une forme voisine du B. ornatus, mais dont les écailles ne sont ornées que d’un seul rang de piquants plus espacés et par conséquent moins nombreux : ils ne dépassent pas le bord des écailles, ce qui fait qu’ils ne sont visibles seulement qu'à l'extérieur. Le nombre de piquants varie de sept à onze. La ligne latérale suit la courbe du dos et le canal sécréteur de la mucosité, qui RS dns cé e Le ie tt LL VIP RS EE ee + ‘a d'ou 2 2 3 £ 258 se voit sur les écailles de cette ligne est formé par un tube conique court, se divisant d’ailleurs à la base en plusieurs rameaux, comme dans le Beryæ radians. Le B. Valenciennesi provient de la craie blanche des Mouli- neaux et de Meudon. Famille des Percidæ. Cette famille est représentée dans le bassin de Paris par trois genres qui peuvent se distinguer facilement les uns des autres : deux de ces genres ont encore des repré- . sentants dans la faune actuelle, le troisième est éteint. Ce sont : Labraxæ, Cuv., Lates, Cuv., et Smerdis, Agas., dont les principaux caractères différentiels sont les sui- vants : arrondi en arrière. (Poissons de petite taille) = Smerdis. Opercule pi) : traine en pointes en ar- | eee Tnt RUE opercule era | non denteles = Labrax. Genre Labrax:; Cuvier, — Les Labrax, Cuv., ou Bars, ont tout à fait l'aspect des Perches, ils sont cependant un peu plus allongés. Ostéologiquement ils en diffèrent par la présence d’une double pointe à l’opercule, et par l’absence de dentelure au sous-orbitaire, à l’interoper- cule et au subopercule. Le préopercule seul est denté EE —— Ne 2 KNN Re — = D SS NN NS PI) Fig. 3. — Lales macrurus, Ag. du calcaire ce Sèvres, réduit de 1/3. et toutes les pièces operculaires sont recouvertes par des écailles. Il existe des dents en cardes sur les mâchoires, sur le palatin, le vomer et la langue. La nageoire dorsale est divisée et l’antérieure présente neuf rayons durs. La nageoire anale a trois piquants. Les espèces actuelles vivent tantôt dans les eaux douces ou saumâtres tantôt dans la mer, une seule paraît particulière à l’Europe, elle est très commune dans la Méditerranée, on la connait sous le nom vulgaire de Loup ou Loubine. Les autres espèces proviennent de l'Amérique, du Japon et de l’île de Waigion. L'espèce fossile parisienne a été décrite par Agassiz sous le nom de Labrax major ; elle présente tous les carac- tères essentiels du genre; mais sa tête est beaucoup plus grande que dans les espèces vivantes, sa longueur fait le tiers de la longueur totale du corps. Cette espèce a été recueillie dans le calcaire grossier de Passy. Cette espèce paraît un peu plus petite que la précé- dente, sa longueur totale n'excède pas 18 centimètres; cependant, d’après Gervais, aucun caractère impor- tant ne permet de la distinguer spécifiquement du Labrax major d'Agassiz. EUR Ce squelette provient de la couche à Zostères du cal- | | | ANS LE NATURALISTE ee n'est pas indiquée, mais ceite espèce provient très pro- bablement de Vaugirard, ou peut-être d’Arcueil où la couche à Zostères était bien développée et où d’autres ichthyolites furent découverts. Genre Lates, Cuv. — Ce genre comprend des poissons qui se distinguent des Perches par la présence de fortes dentelures et même par une petite épiue à l'angle du préopercule et par des dentelures également plus accen - tuées au sous-orbitaire et à l’huméral. Les dents en cardes manquent sur la langue. Les écailles sont de taille moyenne. La nageoire dorsale, qui est divisée, présente 7-8 rayons durs à la partie antérieure et 2-3 à la postérieure. Les espèces actuelles sont peu nombreuses et canton- nées dans le Nil, le Gange et dans les rivières et sur les côtes de l’Australie. La seule espèce qui ait été mentionnée dans nos envi- rons est le Lales macrurus, Agass. (fig. 3), elle se fait remarquer des autres par la gracilité de ses formes et particulièrement par l'allongement du pédicule caudal, Cette rare espèce provient du calcaire moyen (?) de Sèvres (Seine). Genre Smerdis, Agass. — Ce genre a été créé pour des formes éteintes, de petite taille, à tête relativement épaisse et à grande na- geoire caudale profondé- ment fourchue. Le premier sous-or- ê bitaire est fortement dentelé, le préopercule l’estégalement mais sans épine à l'angle, enfin = l'opercule est terminé en arrière par une sail- lie arrondie. La nageoire dorsale est divisée en deux par- ties également étroites. Ce genre comporte une espèce parisienne: le S.ventra- lis, Ag., qui se rapproche du S. minulus, Âg., si commun dans les gypses d’Aix.Il en diffère cependant par le plus grand allongement de sa cavité abdominale. L'espèce parisienne à été signalée dans les gypses de Montmartre et dans ceux des environs de Château- Thierry, maïs sans indication précise de localité. PH. /FRITEL. grossier AU NET EX. 1 (A suivre.) 000000000607000000000000000000007 NOUVEAUX MICROLÉPIDOPTÈRES de FRANCE et de CORSE .1° Lita repentella n. sp. — ŒEnvergure 9,5-11 milli: mètres. Aïles supérieures étroites, à peine arrondies à la côte; gris jaunâtre au fond, maïs fortement saupoudrées d’écailies brun noirâtre; avec deux taches ou points noirs dans le pli, le premier près de la base, le second au 1/3; deux taches ou points noirs séparés par une tache claire dans la cellule, avant et après le milieu ; taches claires opposées, tantôt larges, tantôt étroites, conniventes où à peine séparées par quelques écailles noires et bordées intérieurement à la côte et au bord interne par des écailles noires formant tache. Franges caire grossier moyen. La localité précise de la trouvaille | gris jaunâtre, avec une bandelette médiane noirâtre. La € + a ns din dde de nc LE NATURALISTE 239 Ailes inférieures blanchâtres, soyeuses, luisantes franges gris jaunâtre plus ou moins foncé. Tête grise ou ocracé jaunâtre; palpes ocracé jaunâtre en dessus, noirâtres en dessous, avec l'extrémité noi- râtre; antennes noirâtres, annelées de brun ocracé; abdomen brun ocracé ; pattes grises ou brun ocracé. Chenille mesurant 7 millimètres environ, peu allon- gée, rétrécie en avant au premier segment, atténuée longuement en arrière du septième au dernier segment; incisions segmentaires assez marquées; brun verdâtre foncé; verruqueux très petits, distincts, points noirs avec poil court brun; tête plus petite que le premier segment, noire; écusson un peu étroit, noir; premier segment brun foncé, légèrement rougeûtre ; clapet petit, noirâtre; pattes écailleuses noires; membraneuses con- colores avec crochets brun foncé; stigmates indistincts. Vit sur Gypsophila repens, au milieu des dernières feuilles d’une tige, attachées ensemble parleurs bords et semblant renflées, en forme de bouton allongé. Se méta- morphose dans sa demeure tapissée de soie blanche. Chrysalide noir rougeâtre, longuement atténuée en arrière; surface lisse, luisante; extrémité des enveloppes des aïles et des pattes libre ; nervures indistinctes; verru- queux en petites dépressions; stigmates noirs, petits, le dernier accompagné d'un gros mamelon plus ou moins saillant; mucron court, large, arrondi à l'extrémité, por- tant à sa base, en dessus, 5 ou 6 soies raides, dirigées en avant, brun roux, et de chaque côté 1 ou 2 soies un peu plus longues et dressées. Cette nouvelle Lita est propre aux Hautes-Alpes et Hautes-Pyrénées. La chenille se trouve en juin, juillet et août et le papillon vole en juillet, août et septembre, selon l’altitude et l'exposition. Elle peut se ranger près des Lita gypsophilæ Sit., et petryi Hoffm. 2° Depressaria vendettella n. sp. — Envergure 18-21 mil- limètres. Ailes supérieures étroites, faiblement arrondies à la côte, vers l'apex; ôcracé rougeâtre, fortement lavé de brun ou parsemées d’écailles brun foncé, noirâtre; espace basilaire unguïculé clair, ocracé jaunâtre; côte marquée de nombreuses petites taches brun foncé ; deux points noirs superposés obliquement sur la cellule dis- coïdale avant le milieu, l’inférieur très souvent strigi- forme; un point noir appuyé d’un point blanc à l’extré- mité de la cellule etune série de points noirs marginaux. Franges brun ocracé rougeûtre, avec une fine ligne mé- diane et l'extrémité nettement rougeûtre. Aïles inférieures gris soyeux luisant, un peu jaunûtre; franges avec une bandelette brunâtre près de leur base et deux ou trois fines lignes brunâtres, visibles seule- ment au bord externe. Tête et thorax brun ocracé jaunâtre ou rougeûtre; 2e article des palpes brun rougeâtre en dessus, ocracé jaunâtre en dessous, 3 article ocracé rougeâtre, avec la base, un anneau médian etl’apex noirs; antennes brun ocracé finement annelées de brun foncé ; abdomen ocracé jaunâtre ainsi que les pattes; tarses des pattes posté- rieures largement annelés de brun. Chenille. — Toute jeune, elle est blanche, avec tête et écusson noirs, luisants ; à l’âge moyen, elle est verte, avec tête et écusson noirs, luisants, les verruqueux un peu brillants. Adulte, elle mesure 17 millimètres environ; fusiforme, rétrécie en avant au 1er segment, atténuée en arrière, du 9° au dernier; incisions segmentaires très prononcées; est entièrement verte, avec la vasculaire fine et les bandes latéro-dorsales d’un vert foncé, presque olivâtre; verruqueux indistincts, poils blonds; tête vert pâle, ombrée de brun sur les bords avec une fine liture noire sur les côtés en dessous, ocelles noirs, écusson bordé de brun sur les côtés, avec un point noir latéral en arrière du 1er sesment; clapet vert pâle; pattes vert pâle, crochets des membraneuses bruns; stigmates noirs Où noirâtres. Cette chenille vit sur le Smyrniumolusatrum L., d'abord abritée par une légère toile blanche tendue sous la feuille, de façon à former un pli ou un tuyau que la chenille ronge aux deux bouts. Elle change souvent de place, maïs affectionne surtout les bords des feuilles qui sont plus flexibles et se prêtent mieux à la confection du pli en forme de tuyau. Plus tard, elle relie plusieurs folioles ensemble. Sur la fin, devenue rosâtre, elle descend à terre et se fait un léger cocon garni de grains de terre, parmi les détritus, à la surface du sol. Chrysalide brun rougeûtre; surface chagrinée, très finement pubescente ou pruineuse; nervures des ptéro- thèques indistinctes; verruqueux en dépression avec poils bruns, ceux des côtés plus longs; stigmates brun foncé, mamelonnés sur les derniers segments abdomi- naux ; deux dernières paires de pattes ventrales très distinctes et saïillantes; mucron conique, obtus, un peu bifide, terminé par six soies raides redressées. Cette nouvelle espèce, qui est voisine des Depressarië cachrytis Stgr. et ferulæ Zell., est propre à la Corse. Sa chenille se trouve en mars et avril et le papillon éclût en mai suivant. 3° Coleophora mausolella n. sp. — Envergure 8,5 milli- mètres. Ailes supérieures étroites, lancéolées, aiguës» d’un brun fauve uniforme, sauf à la côte, qui est ocracé jaunâtre pâle. Cette couleur forme une bandelette costale de la base jusqu’après le milieu de l'aile et se continue sur les cils et la frange de l’apex. Franges gris brunûtre, à reflet fauve ou cuivreux. Ailes inférieures gris brunâtre un peu luisant ; franges gris brunâtre à reflet fauve ou cuivreux. Tête et thorax fauve foncé; antennes annelées très distinctement de blanc et de brun noirâtre, article basi- laire renflé, garni de quelques squames fauves, apprimées ou un peu étalées au sommet, ne formant pas de pinceau proprement dit; palpes assez longs, pendants, ocracé jaunûtre foncé, deuxième article un peu épais au som- met, avec quelques squames saillantes en dessous ; abdo- men gris brunâtre, touffe anale ocracé jaunâtre ; pattes ocracé jaunâtre foncé, tarses largement lavés de brun. Fourreau graniforme, hivernant. Plante nourricière inconnue. La nouvelle espèce appartient au groupe des Coleophora limosipennella et ochripennella ; elle se trouve en Corse, où elle vole en mai. 4° Coleophora adjacentella n. sp. — Envergure 12 milli- mètres. Ailes supérieures étroites, brunes ou gris souris foncé, parsemées d’écailles cendrées ; quelques écailles noires le long de la côte, de la base au milieu de l'aile; de semblables écailles noires disposées en lignes longitu- dinales avec des écailles cendrées dans le milieu de la cellule discoïdale et dans tout le pli et en bordure près de l’apex. Franges gris souris foncé, à reflet pourpre. Ailes inférieures gris souris foncé lavé de pourpre; franges de même. LE NATURALISTE Tête, palpes, corps gris souris foncé ; antennes anne- lées de noir, article basilaire nu. Deux & &, une © prisen Corse, en battant les Heli- chrysum angustifolium. Espèce très distincte, qui peut se placer près de Coleo- Phora asperginella. 5° Banñesit sepulchrella n. sp. — Envergure 11-13 millimètres. Aïles supérieures modérément étroites, prolongées à l’angle apical et un peu arrondies ; ocracé jaunâtre, chargées d’écailles brunes plus ou moins fon- cées ou noirâtres, surtout dans l'espace basilaire, for- mant des taches costales (4), à partir du milieu, et des taches dorsales (2-4) sur le bord interne; un empâtement plus où moins distinct sur la cellule au 1/3 et un autre arrondi, très net, à l'extrémité de la cellule; des stries transverses nombreuses et une ligne terminale continue Ou maculaire. Franges ocracé jaunâtre, entrecoupées de brun. Ailes inférieures grises, à peine teintées de violâtre ; franges gris ocracé jaunâtre. Tête et thorax brun ocracé foncé, ainsi que les palpes et les antennes, ces dernières modérément ciliées ; abdo- men brun; pattes brun ocracé. ? vermiforme ; brune, avec la tête et le thorax brun noirâtre, touffe anale jaunâtre. Chenille blane jaunâtre: verruqueux indistincts, avec poils blonds ou bruns ; tête noire; 1° écusson noir, 2° brun foncé ; clapet noirâtre: pattes écailleuses noi- râtres. Fourreau subtriangulaire, un peu allongé, étroit, mais avec carène dorsale très prononcée, fait de soie gris rosâtre, chargé de grains de terre et de très menus débris Végétaux ou chitineux d'insectes. Chrysalide du ©, brun jaunâtre sur les ptérothèques £t les bords des segments, brun foncé sur le reste, Sur- face presque lisse, légers bourrelets dorsaux impercepti- blement dentés près du bord antérieur des segments abdominaux; pénultième segment garni de quelques soies, Mucron conique, peu aigu, portant quelques soies fines dirigées en arrière ainsi que celles du pénultième segment. La nouvelle espèce, qui est voisine de B. vernella, Cst., est propre à la Corse et vole en mars et avril. La © pond ses œufs à l'intérieur de son fourreau dont elle bouche l’orifice avec la bourre soyeuse qui garnit l'extrémité de son abdomen. La petite chenille éclôt dès la fin d'avril : elle utilise la bourre qui accompagne les œufs à la confection de son fourreau initial, tubulaire, auquel elle attache de menus grains de terre, en commencant par la tête. Elle vit ensuite très cachée et sans se déplacer beaucoup parmi les détritus de toutes sortes qui composent sa nourri- ture. Elle est adulte en janvier ou février suivants et monte sur les murs se fixer pour sa métamorphose. NOTA. — La Bankesia vernella Cst. n'appartient pas à la faune parisienne, quoi qu’en dise le Catalogue Stau- dinger et Rebel de 1901, d’après-la note de Constant (Entomol. Record, 1899, p. 255). L'espèce donnée par moi à Constant est la B. compurcatella Stt. (non Z.) — Stain- toni Wlsm.; c’est aussi celle dont j'ai publié l’histoire naturelle dans le Naturaliste de 1893, p. 103. 6° Tinea fuscalbella n. sp. — Envergure 43 millimètres. Aiïles supérieures étroites, un peu arrondies à l’apex; blanches, parsemées d’écailles brun ocracé jaunâtre ou noirâtres, formant quelques taches costales, 1 basilaire, 2 au 1/4, 2 avant le milieu, 2 après et 3 vers l’apex; un empâtement sous les taches costales du 1/4, qui descend et s'étale un peu sur le bord interne ; un second plus large, sous les taches d'avant le milieu, descend un peu obliquement et rejoint une tache dorsale au bord in- terne; un troisième plus étroit, plus foncé, formant une sorte de bandelette de la côte au bord interne, en passant par l'extrémité de la cellule, où se trouve un point noirâtre plus ou moins distinct; enfin quelques vagues stries dans les intervalles et une bordure termi- nale maculaire. Franges ocracé jaunâtre pâle, traversées par une ligne d’écailles brun foncé. Aïles inférieures gris clair soyeux, à peine violacé; franges ocracé jaunâtre pâle. Tête et thorax ocracé jaunâtre clair, ainsi que les palpes; antennes ocracé jaunâtre, finement annelées de brun foncé ; abdomen ocracé jaunâtre, ainsi que les pattes. La nouvelle espèce vole en juillet dans les Hautes- Pyrénées ; elle peut se placer près de T. nigralbella, quoi- qu'elle en soit très distincte. 1° Tinea nitentella n. sp. — Envergure : ©” 14, ® 16- 17 millimètres. Ailes supérieures un peu larges et arron- dies vers l’apex, jaune argileux clair, très brillant et un peu doré, parsemées de fines écailles brunes, plus abon- dantes chez le ©”, plus rares chez la © , bordées de noirâtre à la côte, de la base au milieu; deux grosses taches basi- laires opposées, noirâtres, la supérieure ne touchant pas la côte, l’inférieure s’écartant un peu de la base et con- tiguë au bord interne; au milieu, trois taches également noirâtres, mais plus petites et superposées, la re à la côte, la 2e dans la cellule, la 3° dans le pli; une nébulosité noirâtre unit parfois les deux premieres; de plus, les deux inférieures affectent aussi la forme de strie; le bord interne n’a pas de tache au milieu; enfin, une autre tache ou gros point noir se trouve à l'extrémité de la cellule, laquelle tache est unie supérieurement à une nébulosité assez grande, triangulaire, qui s’appuie à la côte. On voit, en outre, un tout petit point noir entre cette tache et la 2 du milieu. L’extrémité de l’aile est bordée d’une série de taches noirâtres. Le ©” a une petite tache noirâtre sur le bord interne -opposée à celle de l’extrémité de la cellule; elle est moins distincte chez la ©. Franges blanches, divisées par une ligne brune. Ailes inférieures larges, blanchâtres, un peu rembru- nies vers les bords externe et interne, soyeuses, luisantes; franges blanches, divisées par uneligne brun jaunâtre. Tête très hirsute, à poils fauve orangé; antennes d’un bruu un peu jaunâtre; palpes jaunâtres; thorax de la couleur des ailes supérieures; abdomen gris brunâtre; pattes blanchâtres, brillantes. Vole en juin dans les Basses-Alpes et dans l’Aude. La © pond des œufs blancs qui ont la forme d’un ellip- soide assez allongé, mais comprimé sur les côtés, avec une surface fortement chagrinée ou ridée. La petite chenille éclôt une douzaine de jours après la ponte. Elle est un peu allongée, de grosseur égale; blanche, avec tête blonde; écusson plus clair; verru- queux indistincts, poils blancs. Elle a été nourrie de détritus de toutes sortes : foin sec, plumes, crottes de poules, cadavres de papillons, laine, etc. Elle a vécu bien cachée parmi tous ces détritus, au milieu desquels elle s’est fait un fourreau, devenu son cocon, où elle s’est LE NATURALISTE transformée enaoût-septembre suivant, pour une seconde génération, sans qu'elle ait subi de grands changements dans son aspect, étant toujours demeurée blanche, sa tête ayant seulement pris une teinte plus foncée, fauve ou marron, avec les calottes bordées de noirâtre exté- rieurement. : Le fourreau ou cocon est elliptique, allongé, à valves arrondies, fait d’un tissu serré de soie grisâtre et recou- vert de petits débris de foin, de plumes, etc., débris ténus, allongés, placés sans ordre, mais donnant à ce fourreau l'aspect d’un fourreau de petite Psyche, rappe- lant aussi la forme du fourreau de Tinea lappella. La chrysalide est assez allongée, d'un brun jaunâtre; surface presque lisse, très finement ridée sur le dos, avec les nervures faiblement saillantes sur les ptéro- thèques ; rangée du dessus des segments abdominaux à dents très petites, inclinées; extrémité des enveloppes des ailes, pattes et antennes libre; stigmates peu sail- lants ; extrémité de l'abdomen large, obtuse, ayant une petite corne latérale et portant en dessus, à la base du mucron, une crête dentée. Le papillon est éclos en septembre et octobre, quinze à vingt jours après la chrysalisation. P. CHRÉTIEN. LE MIMÉTISME Dans la période d'enthousiasme qui suivit l'adoption de la doctrine darwinienne, on croyait pouvoir expliquer toutes les colorations des animaux par le mimétisme. On a reconnu, depuis, que la couleur des animaux peut varier avec les conditions physiques et chimiques de leur existence, qu'elle est basée sur leur physiologie sans avoir forcément une utilité dans la lutte pour la vie, Cette utilité existe cependant dans un grand nombre de cas; ce sont ceux auxquels on a donné le nom de mimé- tisme. S'il est donc exagéré de parler d'une « faillite » de l'hypothèse du mimétisme, il faut reconnaître pour- tant qu'on a été porté à en exagérer les conséquences. Il y a un grand nombre de ressemblances fortuites ; il y a des ressemblances qui ne sont percues comme telles que par l’œil humain. Seule une étude détaillée de la biologie des espèces en question peut décider dans chaque cas particulier si la ressemblance de l’animal avec des objets de son entourage lui est réellement utile. M. Doflein (Biologisches Centralblatt, 1908, p. 242) a observé en Asie et en Amérique tropicale un nombre de cas intéressants à ce point de vue. À la Mar- tinique vivent sur les versants du mont Pelé trois espèces de lézards du genre Anolis. L’une est brune, l’autre verte, la troisième marbrée de taches sombres. Elles chassent souvent les insectes de compagnie; or, si on les effraie en s’en approchant, les lézards fuient et vont se cacher dans des refuges qui s’harmonisent avec leur couleur. Les Anolis verts recherchent les touffes d'herbes; les bruns, les gazons desséchés, et les marbrés les troncs d'arbres. Cette répartition des trois espèces prouve qu'il existe en elles une conscience de l'utilité qu'il y a pour elles à rechercher des cachettes de même couleur qu’elles-mêmes. Des faits semblables existent en quantité; ils montrent que le mimétisme est toujours en rapport avec un ins- tinct approprié. Les animaux qui cherchent à échapper à un ennemi se comportent toujours d’une facon caracté- ristique pour chaque espèce. On peut, à ce point de vue, distinguer les deux groupes suivants : 1° Les ani- maux rapides et lestes, pourvus d’une certaine plasticité des phénomènes psychiques; 2° les formes à mouve- ments lents, à instincts très différenciés, mais peu modi- fiables. ! Les animaux du premier groupe s’enfuient au loin. Tels sont certains hyménoptères, des papillons diurnes, des poissons, beaucoup d'oiseaux et de mammifères. Les organes des sens et de la locomotion sont toujours bien développés chez ces animaux. Ceux du second groupe cherchent au contraire un abri rapproché, certains font les morts. Les animaux pourvus de ressemblances mi- métiques appartiennent à cette catégorie; en cas de dan- ger, ils se réfugient dans un milieu auquelils ressemblent par la forme ou la couleur et s’y tiennent tranquilles. Il faut donc admettre qu’ils savent distinguer les pro- priétés du milieu et s’y conformer. Le phénomène est surtout marqué chez certains crabes. Si on prend un Stenorynchus qui porte les ulves sur sa carapace, et qu'on le transporte dans une prairie de polypes hydraires, on le voit arracher des ulves, qui ne le protégeraient plus, et les remplacer par des polvpes. D’autres fois, comme chez les poulpes, le phénomène est purement physiolo- gique et a lieu par le jeu des chromatophores. On passe de ces cas à ceux où l’autochromie est fixée de facon immuable et où l'animal présente la forme et la couleur du milieu où il est appelé à vivre. Dans ce cas, sion donne à l’animal le choix entre plusieurs supports, il choisit toujours celui qui le rend le plus invisible. Il est très intéressant de voir comment le mimétisme se répartit dans la nature vivante. Il n’y en a pas chez les Protozoaires et les Cœlentérés; des cas rares et peu probants chez les Echinodermes, les Vers et les Mol- lusques;. des cas nombreux et bien marqués chez les Arthropodes et les Vertébrés. Or, c’est justement dans ces deux derniers groupes que les organes des sens et les instincts sont le mieux développés. Parmi les Crus- tacés ce sont les décapodes qui présentent le mimétisme le plus net; parmi les Insectes, les papillons, et parmi les Vertébrés, les oiseaux. On peut admettre que, chez les animaux supérieurs, la ressemblance avec des objets déterminés a pris nais- sance fortuitement et quelle n’a été utilisée que plus tard par l'animal pour sa protection. On sait que la couleur des animaux peut être fortement modifiée par la tempé- rature et l'alimentation, par la lumière rayonnée, par le milieu environnant. Vosseler a montré que les saute- relles des déserts doivent leur mimétisme si frappant au phénomène suivant. À chaque changement de peau, elles copient servilement le milieu où elles se trouvent, et les dessins ainsi formés par les pigments, sous l’in- fluence du système nerveux, restent fixés d’une facon indélébile dans la cuirasse chitineuse, jusqu'à la mue suivante. L'effet protecteur n'a donc lieu que lorsque l'animal se tient dans le même milieu. Les couleurs des animaux sont donc sous l'influence des conditions extérieures, il en est de même des détails de leur forme, des sculptures et des prolongements de leurs téguments. Ce qui est plus difficile à expliquer, ce sont les similitudes de forme des animaux entiers. Mais ici également des facteurs multiples entrent en jeu. LE NATURALISTE L’effet protecteur n’est apparu que lorsque l’animal a su choisir le milieu auquel il ressemble. Ce phénomène a du reste lieu d’une facon purement réflexe et on ne sau- rait penser que l'animal a conscience du choix qu'il fait. Les phénomènes psychiques qui se passent à ce moment doivent être, d’après M. Doflein, analogues à ceux qui accompagnent la reconnaissance des animaux de même espèce. C'est ainsi que les animaux marins phosphores- cents sont attirés par les objets lumineux. Les animaux qui visitent les fleurs, — papillons et colibris — sont eux-mêmes ornés de couleurs brillantes. En résumé, pour M. Doflein, les phénomènes de mimé- tisme ne peuvent s’expliquer seulement par la sélection de variations très faibles. Outre ce procédé, il faut admettre que des formes, des dessins, des colorations existant chez l’animal se combinent avec des instincts qui rendent ces particularités propres à le protéger. Ceci permet de comprendre pourquoi au début ces variations peuvent ne pas être utiles; elles ne le deviennent que lorsqu'un instinct spécial s’y associe. C’est à ce moment seulement que la sélection intervient pour fixer et déve- lopper les caractères mimétiques. M. Doflein a vu à Ceylan un papillon, Precis iphita. de couleur brune, et qui porte sur les ailes une ligne diago- nale semblable à celle des papillons qui simulent des feuilles. A part ce trait, ce papillon ne ressemble en rien à une feuille, Cependant, lorsqu'on le poursuit, il se pose sur les rameaux portant des feuilles mortes. Dans ce cas nous voyons un papillon mimétique en voie de formation, et nous constatons que l’instinct de se cacher Parmi les feuilles est l'élément primordial et précède la essemblance de l'animal avec une feuille. L'influence de la sélection naturelle sur les caractères mimétiques est indéniable. C’est elle qui permet la pul- lulation de ces animaux lorsque le milieu est favorable. Par l'instinct qui les porte à rechercher toujours des supports qui les rendent invisibles, ils favorisent le développement et la fixation de ces caractères. Le fac- teur psychique ne doit donc pas être négligé, et l’animal agit à la facon d’un éleveur qui perfectionnerait sa propre espèce. Dr L. Larov. LA ROSE VERTE Il existe un bon nombre de fleurs vertes, notamment dans la famille des Graminées, où les fleurs sont géné- ralement de cette couleur, à peine teintées accidentelle- ment d'autres nuances plus foncées; comme celles du Chiendent pied-de-poule, par exemple, d’une teinte violacée, Cynodon dactylon. On en trouve encore dans la famille des Euphorbiacées, telles que les fleurs des Euphorbes, des Buis et de la Putrelle ou foirolle, du genre Mercurialis, ainsi que dans bien d’autres familles, telles que les fleurs du Chanvre, du Houblon, de l’Ortie, du Sycomore; de la plupart des grands arbres de nos pays, de l’Helleborus vüridis, du Petit muse, etc., etc. Mais ce qui est beaucoup plus rare, c'est de trouver une rose verte ! * Cependant on en a signalé diverses espèces. Nous citerons entre autres la Rosa diversifolia, de la variété Monstrussa, que nous avons vue fleurir pendant bien des années, au Jardin des Plantes de Paris, où elle était bien connue de tous les botanistes, à l’époque de l’Expo- sition de 1867 et de la guerre de 4870. C'était une rose d'un beau vert clair bien franc, dont les pétales étaient même légèrement dentelés comme les feuilles, à leur extrémité libre, et dont les feuilles étaient remarquables, par leur grande diversité de for- mes. Il y en avait de beaucoup plus grandes les unes que les autres, comme l'indique son nom spécifique latin de Diversifolia. On y voyait distinctement que les pétales, ainsi que les étamines transformées en pétales, n’étaient pas autre chose que des feuilles à peine modifiées. En effet, c'était une rose à fleurs doubles (flore plena), comme le sont la plupart de nos roses cultivées, dont les pétales doubles étaient relativement peu nombreux, si on compare cette espèce à nos roses ordinaires, dont le nombre des pétales doubles est si grand, générale- ment. Naturellement, ceux du centre étaient plus petits que ceux de la circonférence. De plus, ses fleurs n'étaient pas de: grande dimension. Elles n'avaient guère que 4 centimètres 1/2 de diamètre, autant qu'il nous en sou- vienne ; au reste, il y en avait de plus petites et peut- être même aussi d'un peu plus larges encore. On peut donc dire qu'elles variaient de # à 5 centimètres et n'étaient pas très pleines. La fleur était bien d’une teinte verte franche, plus pâle au centre; mais elle n’offrait pas la moindre trace de blanc, de jaune, de rose, de rouge ni de rouge pour- pre. Seulement les petits pétales du centre étaient d’une teinte vert pâle tendre, tirant nécessairement un peu vers le vert blanc jaunâtre clair. On ne pouvait cepen- dant pas dire que la fleur n’était qu'une simple rosette de feuilles : c'était bel et bien une véritable rose com- plète, avec son calice normal et les pétales dédoublés par la culture, malgré leur bordure dentelée, rappelant les lobes de ses feuilles, si diversifiées sur toute la bhau- teur des tiges de cette plante ramifée. Nous avons entendu dire que l’on en avait pris quel- ques boutures, pour la reproduire ; mais nous ne savons ce qu'elles sont devenues. Cette curieuse espèce mérite d’être conservée, ainsi que sa variété verte. Car on com- prend très bien que sa propriété si curieuse(de produire des feuilles différentes) était une présomption en faveur de la formation d’une rose à pétales verts, puisque les pétales et les étamines peuvent être considérés comme de simples modifications des feuilles elles-mêmes. Que ce soit le hasard ou le raisonnement qui ait donné cette variété, le fait n’en était pas moins important à signaler ici, à notre humple avis. Certainement, on ne pouvait pas dire que cette rose verte füt une jolie fleur, ni encore moins qu'elle püt faire concurrence à la rose du maréchal Vaillant ou même à la rose de Noël ; mais elle était curieuse, dans son genre. Or, une curiosité, ou même une monstruosité botanique (si l’on s’en rapporte à son petit nom de Monstruosa), n’est jamais chose indifférente pour l'homme d’étude, et mérite d'arrêter momentanément toute son attention. Il n’y a pas de petit fait d'observation : quelle que soit leur importance relative, tous ont leur raison d'être et tous sont utiles à connaître, car le moindre d’entre eux suffit pour nous permettre de faire un pas de plus en avant dans la voie du progrès. Or, ce pas nous permet toujours d’entrevoir de nouveaux horizons, et nous facilite le pas suivant dans la voie qui nous est ouverte. D' BouGonN. LE NATURALISTE 263 MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères du groupe des MORDELLIDES 3. M. Aculeata, Linné. Muls., loc. cit., 4, p. 47. _ Larve. Erichson, Arch., Wiegm., 1842, p. 372. Erichson a décrit cette larve qui a beaucoup de rap- ports communs avec la précédente; nous allons nous occuper de l’accouplement ainsi que de la ponte. Aux premières chaleurs de l'été, en plaine comme en coteau et même en montagne, cette espèce n'est pas rare dans nos contrées pyrénéennes, on la trouve en particulier sur les fleurs de Sonchus sur lesquelles se réunissent les deux sexes et aussitôt a lieu l’accouple- ment; le mâle monte sur la femelle, vrend position sur elle, sort le pénis de sa gaine, l’introduit lentement et par petits mouvements de va et de vient dans le vagin et c’est ainsi qu'insensiblement les organes génitaux du mâle pénètrent dans ceux de la femelle; une fois unis, le mâle conserve sa place de superposition tant que le couple reste immobile, mais au moindre des dérange- ments la copulation cesse etles deux sexes se séparent pour voler chacun de son côté. Le pénis du mâle est long, jaunâtre, cerclé de noirâtre, bi-articulé, prolongé par un très long style filiforme, rougeâtre, très acéré, forme qui permet son introduction facile dans le vagin. Une fois fécondée, la femelle dépose sa ponte, à l’aide de son court oviducte, à l’aisselle des feuilles, des tiges et en espace les germes. Œuf. Longueur 0 millimètre 3, diamètre 0 milli- mètre 1. Allongé, subcylindrique, blanc jaunâtre, lisse et lui- sant, très imperceptiblement pointillé, à pôles arrondis, à coquille peu consistante. Pondus au nombre d’une quinzaine environ, ces œufs éclosent en peu de temps, donnant la vie à une jeune larve dont la préoccupation première sera de ronger pour s’en nourrir la matière ligneuse si bien mise à sa portée. C’est dans les branches mortes de chêne et de châtai- gnier que dans nos contrées roussillonnaises vit la larve. Adulte. Sur les fleurs de scabieuse, de ciste, de laite- ron, en juin, juillet, août, n’est pas bien commun. Genre Mordellistena, Costa. Les larves de ce genre ont beaucoup de points de ressemblance avec celles du genre Mordella; leur genre de vie seul diffère suivant le groupe ou l’espèce. 4. M. Micans, Germar. Muls., loc. cit., 12, p. 79 (Minima). Larve! Perris, Larves, 1877, p. 328. fig. 352-356. Longueur 8 millimètres, largeur 2 millimètres. Corps allongé, linéaire, charnu, jaunâtre, peu convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région anté- rieure, la postérieure bifide. Téte arrondie, affaissée, mandibules triangulaires, pointues, articles des palpes et des antennes courts; ocelles au nombre de deux bien distincts. Segments thoraciques, le premier, avec marge trans- verse rousse couverte de courtes soies, deuxième et troisième avec incision semi-circulaire dont l’espace convexe, lisse, est susceptible de se gonfler, et dilatation latérale ciliée. Segments abdominaux, les sept premiers avec forte dilatation latérale ciliée et surface garnie de courtes soies, huitième segment plus court et dilatation moins saillante, neuvième subconique, subcorné, roux, cou- vert de soies et prolongé par un court appendice corné, rougeûtre, bifide. | Dessous garni de courtes soïes, mamelon anal semi- discoidal, court, avec incision médiane. Pattes courtes, avec apparence de deux articles. Stigmates normaux. ; Dans les tiges fistuleuses du fenouil, dans celles de l’Artemise et de l’Euphorbe, vit cette larve : la même tige peut être habitée par une ou par deux et par trois larves, elles en rongent l’intérieur en longues galeries longitudinales comblées après leur passage par leurs propres déjections, puis parvenues à leur complet déve- loppement ellesse faconnent une loge où s’accomplira leur transformation. Nymphe. Longueur 6 à 7 millimètres ; largeur 1 à 2 millimètres. Corps mou, charnu, blanchâtre, front et vertex garnis de poils courts subbulbeux, poils semblables à base non bulbeuse sur le premier segment thoracique où ils for- ment touffe aux angles postérieurs, segments abdomi- naux à flancs dilatés et garnis d’une touffe de poils rous- sâtres un peu arqués en arrière avec petit tubercule de chaque côté de la ligne médiane dorsale aux six premiers segments, les septième et huitième sans tubercules, garnis de quelques poils roussâtres; segment terminal densément cilié, prolongé par deux styles droits blancs, charnus, à bout roussâtre subcorné et relevé, entre lesquels vient s’appuyer la pointe du pygidium. Nymphe douée de mouvements défensifs très vifs, se retournant facilement dans sa loge ; la phase nymphale est de courte durée, douze à quinze jours. Adulte. N'est pas bien rare en juillet ainsi qu’en août sur nos coteaux, sur les fleurs en ombelle, aussi sur celles de l’Eryngium campestre. 2. M. Nana, Mots. Emery, loc. cit., 6, p. 88. Larve. Perris, Larves, 1877, p. 331. Cette larve, dont la ressemblance est frappante avec la précédente, est un peu plus petite, son segment ter- minal est sans surface cornée, les aspérités de ce seg- ment petites, ses styles droits et parallèles ; elle vit dans les tiges de l’Artemisia campestris, la ponte est déposée vers le haut de la hampe ; elle ronge en descendant la partie médullaire et c’est en juin eten juillet, au collet de la racine, qu'a lieula transformation nymphale. Adulte. On le prend en juillet sur les ombellifères, mais n'est pas bien abondant. 3. M. Parvula, Mots. Emery, loc. cit., 7, p.89. Larve. Perris, Larves, 1871, p. 330, fig. 337. Ressemble à celle de la M. Micans, mais est de taille un peu moindre, les soies du dernier segment sont plus fortes mais moins nombreuses, le dessous est dépourvu de toute aspérité et les pointes terminales un peu plus arquées en dehors ; — cette larve vit dans les tiges de différentes plantes telles que Echium vulgare, Cirsium arvense, Ononis spinosa, etc. Nymphe, ressemble à celle de M. Micans, les pointes terminales seules sont un peu plus crochues. Adulte. N'est pas rare en été sur fleurs diverses. 4. M. Episternalis, Muls., loc. cit., 5, p. 67. 264 LE NATURALISTE Larve, ressemble à la précédente, vitet se développe dans les tiges de la Centaurea nigra au centre desquelles elle creuse une galerie qui se prolonge en augmentant progressivement de diamètre depuis le sommet jusqu’au collet de Ia racine où s'opère la transformation nym- phale. On prend l'adulte en août dans les Basses-Alpes, en juillet dans les Pyrénées-Orientales, sur les fleurs en ombelle; peu commun. 5. M. Brevicauda, Boh. Muls. loc. cit., p. 81. Larve. Buddeberg, Jahr. d. Nass., 1891, p, 3. Longueur, 6 mill. 5, largeur, 1 mill. 7. Corps subcylindrique, blanchâtre, éparsement cilié ; mandibules bidentées, organes buccaux brunâtres : tête ronde, lisse, luisante, finement ciliée: antennes courtes coniques ciliées ; segments s’élargissant jusqu’au milieu du corps pour s’atténuer ensuite vers l'extrémité; seg- ment anal cilié, conique, terminé en courte pointe brune, droite ; à sa base est une autre pointe plus courte. La larve vit.dans les tiges près de la racine du Galium mollugo, Linn., dans les tiges de l'Euphorbia characias, dont elle ronge le tissu médullaire, laissant le passage couvert de ses propres résidus, elle ronge tant que la température lui permet d’être active, en hiver elle cesse toute alimentation et quand vient le printemps elle se transforme. : Nymphe. Longueur, 5-6 mill., largeur 4 mill. 5. Corps blanc jaunâtre, éparsement cilié, allongé, un peu arqué, atténué vers l'extrémité ; — front cilé, une petite touffe de cils autour des yéux; antennes arquées, leur bout reposant sur les genoux de la première paire de pattes, genoux peu saillants; les segments abdomi- naux chargés en dessus d’une paire d’apophyses ciliées, les segments terminaux plus ciliés; segment anal eu courte saillie appuyée sur deux pointes divergentes peu arquées, dirigées vers le haut. La phase nymphale dure de quinze à vingt jours,puis a lieu la sortie de l’adulte vers la fin de mai. Adulte, n'est pas rare en mai ainsi qu’en juin sur nos coteaux roussillonnais, sur les fleurs blanches du grand ciste. 6. M. Pumila, Gyÿ1l. Muls. loc. cit. 9, p. 75. Larve. Perris, Larres, 1877, p. 331, fig. 338 361. Corps charnu; tête libre, mandibules obliquement tronquées, un ocelle marqué d’un point noir en forme de deux ellipses accolés, antennes courtes, rétractiles ; pattes longues, charnues, coniques, mutiques, triarticu- lées, segment anal corné à courte pointe bifide. Segments charnus, cylindriques, subarqués, bourrelet des segments abdominaux étroit; sur les six premiers segments est un bourrelet saillant, peu rétractile, à mi- lieu incisé, frangé de petits poils convergents et de courts cils spinuliformes; septième et huitième avec touffe transverse de longs poils dirigés en arrière ; seg- ment anal prolongé par un appendice corné, à bout bifide, densément cilié, avec deux petites épines au tiers postérieur rapprochées et dirigées en arrière: dessous du corps couvert de poils fins et raides. Cette larve vit dans les tiges fistuleuses de l’Aspho- dèle, de la Centaurée, de l’Euphorbe et de bien d’autres plantes, dans l’intérieur desquelles elle se meut avec agilité grâce à la souplesse de son corps et de ses mame- lons dorsaux, la ponte a lieu vers le haut de la tige ; la larve pénètre aussitôt éclose dans le canal médullaire qu'elle ronge en descendaant, jusqu’au moment où elle arrive au collet dela racine, là elle s'y ménage un réduit où elle passera la saison froide et où plus tard elle se transformera. Nymphe. Longueur, 6 mill. ; largeur, 2 mill. Corps allongé, effilé, blanc mat, atténué vers l’extré- mité ; tête cillée, premier segment thoracique fortement convexe, les six premiers segments abdominaux portant en dessus une double rangée de poils livides, les sui- vants se prolongeant en un long tube, pubescent, à bout tronqué et par deux crochets à bout recourbé, à base noire, à extrémité ferrugineuse, Cette nymphe a été trouvée dans les tiges fistuleuses de Psoralea bituminosa, Linn., elle est douée d’une grande agilité lui permettant à l'aide de ses poils et de ses crochets de monter ou de descendre la tige qui l'abrite; la nymphose dure une vingtaine de Jours. Adulte, n’est pas rare en juillet ainsi qu'en août sur les fleurs des ombellifères et des composées. (A suivre.) Capitaine XAMBEU. 2CCCORCOCCCCCCOcOCCOCOon LE BALANINUS ELEPHAS Je crois bien faire, au moment où nous allons voir de tous côtés apparaître les châtaignes, de donner quelques renseignements sur un insecte qui vit au détri- ment de celles-ci. Cet insecte qui appartient à l’ordre des coléoptères est le Balalaninus elephas dont la larve a été fort bien décrite par Perris, dans son ouvrage sur les larves de coléoptères. La longueur, dit-il, est de 16 à 17 millimètres si l'ou parcourt la courbe dorsale du corps depuis le bord anté- rieur de la tête jusqu’à l'extrémité du dernier segment, et seulement de 6 à 7 millimètres en suivant une ligne idéale qui traverserait longitudinalement le corps dans sa position normale. La tête est testacée. Les mandibules sont noires à base un peu ferrugineuse et assez robustes. L’épistome très transversal, trois fois aussi large que long. Mâchoires de couleur roussâtre avec l’extrémité blan- châtre, de forme cylindrique. Lobe des mâchoires court assez large. Les palpes maxillaires sont courts et les palpes la- biaux un peu plus petits que ceux-ci. Les antennes sont souvent invisibles. Le corps est composé de douze segments dont le prothorax est le plus étroit. Abdomen de neuf segments. Les pattes sont nulles. Telle est sommairement la description de la larve. La nymphe est de couleur blanche, elle est fragile et de consistance molle. Elle ne donne naissance à l’insecte parfait qu'en juin et quelquefois même qu’au commence- ment de juillet. La femelle du Balaninus elephas est généralement plus longue que le mâle; celui-ci, en effet, mesure à peine 12 millimètres, tandis qu’elle atteint parfois 15 mil- limètres. Ce coléoptère est de couleur ferrugineux foncé, de forme oblongue et très allongée, Ses antennes sont souvent plus claires et recouvertes d'une pubescence assez courte. LE NATURALISTE 265 Sa tête est très arrondie, ses yeux sont grands. Le rostre est extrêmement long et brillant chez la fe- melle;ilest, au contraire, beaucoup plus courtchezle mâle. Les antennes sont très grêles, à articles passablement allongés. Le prothorax est un peu élargi et les élytres sont plus larges que la base de celui-ci. Les mœurs de cet insecte et les dégâts causés par sa larve aux châtaignes ont été beaucoup étudiés. La femelle perfore, au moyen de son long bec, le jeune hérisson de la châtaigne, c’est-à-dire la partie recouverte de piquants qui enveloppe le fruit, et y introduit un œuf qui donne à son tour naissance à une jeune larve. Celle-ci, sitôt sa naissance, pénètre sous la peau du fruit qui est encore très tendre, s’y creuse dans sa subs- tance une galerie superficielle de forme irrégulière et de plus en plus large et profonde. Lorsqu'elle a atteint son entier développement, ce qui a ordinairement lieu vers le mois de décembre.'elle se laisse tomber à terre pour se transformer en nymphe. M. Just Bigot a donné, dans les Annales de la Société Entomologiqueïde France de 1874, une très curieuse communication sur les mœurs du Balaninus elephas et voici à Ce sujet, ce qui est mentionné dans les Annales : « Il ÿ a quelques années, dit M. Just Bigot, un de mes bons amis, se rendant en Belgique pour affaires commerciales, me montra des échantillons de superbes châtaignes provenant des environs de Redon en Bre- tagne sur la vente desquelles il fondait de grandes espé- rances. Mon attention fut éveillée non seulement par la beauté des fruits qui étaient vraiment d’une grosseur remarquable, mais surtout par ce fait, c'est qu'un cer- tain nombre d'entre eux étaient percés d’un trou, indice révélateur de la présence d’un insecte. J’aperçus bientôt au fond du sac qui contenait ces échantillons, cinq'ou six grosses larves que je reconnus de suite pour des larves de Curculionide et que leur ressemblance avec celles qu'on rencontre dans les glands et les noisettes me fit immédiatement rapporter à une espèce du genre Balaninus. « Je pris ces larves dans l'intention de les élever, mais je les oubliai et elles périrent faute de soin. « Je regrettai vivement manégligence, lorsque quelques mois plus tard, mon ami me raconta tous les déboires qu'il avait éprouvés dans son commerce de châtaignes. Confiant dans les nombreuses promesses d'achat qu'on lui avait faites, il n'avait pas hésité à faire venir pour son compte un chargement complet qui, arrivé à Bruxelles, s'était gravement avarié et était devenu abso- lument invendable. « Selon lui, par suite d’un voyage très long dans des Wagons fermés, par un temps chaud et humide, les chà- taignes avaient fermenté et les vers s’y étaient mis; il en était résulte une putréfaction générale. « J’eus quelque peine à détruire dans son esprit cette hérésie entomologique et à lui faire comprendre que les larves, cause de tout le mal, existaient dans l’intérieur des fruits bien avant l'époque même de leur récolte, et que c'était leur sortie en masse et leur mort immédiate qui avaient déterminé cette fermentation ayant eu pour fâcheux résultat la perte totale de son chargement. » Curieux de savoir quel était l'insecte qui pouvait causer d'aussi grands dégâts, M. Just Bigot fit venir de Bretagne une petite quantité de châtaignes er, malgré ses recommandations, on ne lui en adressa que de celles qui étaient absolument percées. Il en était, dit-il, resté là, lorsqu'un soir de l’année 1813; en rentrant chez lui, il trouva un petit lot de châtaignes que l’on avait achetées pour les besoins du ménage. Un coup d'œil investigateur lui fit immédiatement découvrir une larve, qui venait de sortir de l’un des fruits. 11 la déposa aussitôt dans un vase rempli de terre, où elle ne tarda pas à s’enfoncer. Il l'aurait peut-être, dit-il, encore oubliée, occupé qu'il était par de graves préoccupations, si un de ses amis ne lui avait fait remarquer, lors d’une visite, qu’elle s'était définitivement installée dans une ca- vité sur les parois mêmes du vase en verre qui la ren- fermait. M. Just Bigot l’observa chaque jour et, vers le 15 juin, elle accomplit sa transformation en nymphe, et l'insecte parfait a éclos dans les premiers jours de juillet sous la forme d’un magnifique Balaninus elephas femelle. Comme on le voit, cet insecte peut causer de très grands préjudices aux marchands de châtaignes et si l’on n’y remédie pas, il se propagera énormément. Le seul moyen de détruire cet insecte consiste à re- chercher tous les fruits véreux et à les bruler avec les larves qu'ils contiennent. Tels sont les quelques renseignements qu'il m'a paru intéressant de faire connaître aux lecteurs du Natura- liste. Paur. NOEL. REVUE SCIENTIFIQUE Histoire des diables de mer. — Un cumeux poisson du Nil. — La présence du sucre dans la peau des insectes. — Les caractères généraux de la faune malacologique de la Bretagne. Les Céphaloptères où Diables de mer, sur lesquels M. J. Peilegrin vient de donner d’intéressants renseigne- ments, forment, à côté des Raïes proprement dites, une petite famille comprenant une dizaine d'espèces réparties en deux genres. Leur caractère le plus remarquable, c'est la présence, de chaque côté de la tête, de deux grands prolongements, en forme de volant d'hélice, La bouche, très large, est munie de petites dents tubercu- leuses, aux deux mâchoires dans le genre Dicerobatis où à la mâchoire inférieure seulement dans le genre Cera- toptera. Le corps est aplati comme dans les Raïes; les pectorales très développées forment de vastes ailes sur les côtés et la queue est armée, derrière une nageoire dorsaie minuscule, d’un petit aiguillon denticulé. Ces poissons singuliers peuvent atteindre des dimensions énormes. Rino avait jadis signalé, à Nice, la capture d'un individu ayant 3 m. 50 d'envergure. Mais il y en a de beaucoup plus gros, surtout sur la côte américaine du Pacifique intertropical, dans le golfe de Californie. L'es- pèce californienne porte le nom vulgaire de Mapta et le nom scientifique de Ceratoptera birostris. Elle atteint parfois 8 mètres d'envergure. On comprend que la pêche de semblables animaux n’est pas précisément facile, car ils sont doués d’une force peu commune. Ce n’est pas que les Céphaloptères soient agressifs comme les Requins, par exemple; ils semblent plutôt timides, et, en général, se contentent de répondre aux attaques; mais, blessés, ïls deviennent terribles. Leur nourriture se compose exclusivement de petits crustacés, d'animaux pélagiques, de taille assez infime, mais consommés, par contre, en quantité prodi- gieuse. Leurs cornes leur servent d’organe de préhen- sion. Quand ces poissons rencontrent un obstacle, ils le 266 LE NATURALISTE saisissent avec leurs appendices. Si c’est un corps flot- tant, ils l’entrainent au fond; si c’est un corps fixe, ils y restent quelque temps accrochés, puis le quittent le plus souvent assez rapidement. Il n’est pas rare de trouver, au matin, des Céphaloptères suspendus à des câbles submergés. D’après M. Diguet, il peut même arriver aux pêcheurs de perles, très nombreux comme on sait dans le golfe de Californie, une mésaventure assez désagréable et où les Maptes jouent un rôle aussi cu- rieux que comique. Si, pendant les temps calmes, les pêcheurs, leur journée finie, confiants dans la tranquil- lité de la mer, ne prennent pas soin d’amarrer solide- ment, en les quittant, les petits bateaux dont ils se sont servis, il peut très bien se faire qu'une Raïe cornue, durant Ja nuit, s'accroche au câble d'une ancre trop légère et entraine au loin le frêle esquif, si bien que, le lendemain, les pêcheurs ne retrouvent plus rien. Les Diables de mer se rencontrent, dans le golfe de Californie, principalement de mai à juillet, époque des calmes. Ils nagent à la surface en décrivant de grands cercles et sautent parfois hors de l’eau. La pêche se fait habituellement au moyen d'un petit canot creusé dans un tronc d’arbre et monté par trois hommes: l’un qui manœuvre la pagaie, l’autre qui tient le harpon, le troisième qui manie une lance amarrée à une corde comme le harpon. Il s’agit de s'approcher du Céphalo- ptère qui, en général, est peu méfiant et se laisse assez facilement surprendre, si l'on évite de faire du bruit. Arrivé à portée de sa future victime, le harponneur la frappe et laisse filer, ensuite, la corde entraînée par l'animal qui fuit. Quand la quantité de câble donnée est suffisante, celui-ci est fixé solidement à l’embarcation ; c’est alors que le Céphatoptère sentant une résistance qu'il ne peut vaincre, revient sur le canot. L'individu, armé de la lance, entre en jeu à ce moment; il doit frapper le poisson à l’un de ses appendices céphaliques, tandis que le harponneur prend une autre lance et s’ef- force d'atteindre l’articulation de la nageoire. Si les deux coups ont été bien portés, le Céphaloptère se trouve paralysé dans ses moyens d'attaque, il ne peut plus étreindre l'obstacle qui lui résiste et se débat en faisant des bonds hors de l’eau; on l’achève alors assez facile- ment à coups de lance. Mais la scène ne se passe pas toujours ainsi; parfois, si les coups ont été portés, le poisson se cramponne au bordage de l’embarcation au moyen de ses appendices et la fait chavirer, si le rameur n'arrive pas à contre-balancer ses efforts. Les coups de nageoire que donne le Diable de mer en fureur sont terribles et peuvent assommer les pêcheurs. Quand les choses se sont effectuées normalement, le monstre est le plus souvent ramené à terre pour y être dépecé. La chair des Céphaloptères n’est pas estimée et les Mexicains ne la mangent pas; elle n’est guère employée que pour servir d’appâts pour capturer les Requins, dont les Chinois, fort nombreux à San Francisco, apprécient tout particulièrement les nageoires ou ailerons. * x * Dans le Nil, on trouve un curieux poisson, le Tetraodon lineatus, que les Arabes appellent fahaka. M. Hippolyte Boussac donne quelques renseignements sur cet animal, en général mal connu, et que l'on voit quelquefois chez les marchands de curiosités. Son corps, de forme oblon- gue, à l’état normal, n'excède pas 30 centimètres de lon- gueur. Sauf la région abdominale, hérissée de nombreux piquants, dirigés d'avant en arrière, toutes ses parties sont couvertes d’une humeur visqueuse, Ce poisson a une grosse tête, un large front, des yeux saillants; ses nageoires, la dorsale et l’anale, opposées l’une à l’autre, sont petites, circulaires. transparentes; la caudale est plus grande et d’un jaune orangé. Les mâchoires, for- mées d’une matière éburnéenne assez dure pour faire feu au briquet, possèdent une suture médiane divisant cha- cune d'elles en deux parties, d’où le nom générique qui signifie : Quatre dents. Le fahaka est, en outre, remar- quable par l’éclat de ses teintes et leur harmonie. D’un bleu noirâtre sur le dos, il a les flancs rayés de bleu et d'orangé, le ventre jaunâtre, la gorge d'un blanc de neige. Ce curieux animal possède la singulière particularité de pouvoir se gonfler comme un ballon en absorbant une grande quantité d'air, laquelle s’accumule dans une poche placée sous l'abdomen et communiquant avec la cavité des branchies. I] nage à la manière des autres poissons; mais, quand un danger le menace, il monte rapidement aspirer l'air à la surface de l’eau. Bientôt, la région ventrale se développe d'une facon considérable jusqu’à acquérir un volume supérieur à celui des autres parties du corps, mais infiniment plus léger. Dès lors, le poids du dos venant à l'emporter, le poisson bascule et flotte le ventre en l’air, au gré des vents et des vagues. Conti- nuant à se gonfler, l'aspect général offre celui d'un globe hérissé de dards aigus très dangereux. Cette modifica- tion est le seul moyen de défense du fahaka; ainsi trans- _ formé, les aiguillons se dressent de toutes parts dans un état constant d’agitation, menaçant quiconque oserait le saisir. Garanti de la sorte, peu de poissons cherchent à s’en emparer; aussi, après l'avoir chassé un instant, ne tardent-ils point à abandonner leur poursuite. Une fois le danger passé, le fahaku laisse échapper l’air en produisant un léger sifflement; il se dégonfle peu à peu, et, revenu à son état normal, il peut à nouveau user de ses nageoires pour se diriger. Outre ses aiguillons, il se défend avec rage. On trouve le fahaka dans certains fleuves de l'Ouest de l'Afrique, mais plus particulièrement dans le Nil oùil se montre surtout à l’époque des grandes eaux. Entrainé par le courant, d'au delà des cataractes, il est dispersé dans les golfes et les canaux, créés parl’inondation, où il ne tarde pas à se multiplier rapidement. Là, se croyant en sécurité, il apparaît souvent à fleur d'eau. Quant ar- rive le retrait du fleuve, la plus grande partie de ces ani- maux reste abandonnée au milieu des terres où elle forme des amoncellements assez considérables pour nourrir non seulement la population des campagnes avoisinantes, mais encore une multitude d'oiseaux de toute sorte, attl- rés par cette proie abondante. Petits et grands se ré- jouissent de leur arrivée. Les enfants jouent avec eux, chassant de tous côtés ces sphères renversées sur l’eau ; ils s'amusent à les crever ou s’en servent comme des ballons lorsqu'elles sont sèches. Quelques-uns sont toxiques. Entre autres exemples, on cite celui de deux matelots américains qui, voulant ex- périmenter sur eux-mêmes la valeur de ce poison, man- gèrent le foie d’un Tetraodon et moururent, le premier au bout de dix-sept minutes, le second au bout de vingt minutes. Cependant, sa chair, mangée, durant plusieurs semaines de suite, par les habitants les plus pauvres des bords du Nil. n’a encore provoqué aucun accident grave dù à l'usage de cette nourriture. L'image de ce poison est deux fois reproduite sur les parois du temple de Deir- el-Bahari. * x # D'après M. Marcel Mirande, les Arthropodes pré- sentent, au sein de leurs 'téguments chitineux, du glu- cose réparti dans des localisations bien déterminées. Ce glucose est facilement mis en lumière micro-chimique- ment au moyen de certains réactifs, notamment de la liqueur cupro-potassique de Fehling, par la méthode suivante. Dans une quantité suffisante de ce dernier réac- tif contenue dans un tube à essai, on place des larves d'arthropodes ou des individus parfaits, morts ou | vivants ; on les y laisse séjourner quelques minutes pour LE NATURALISTE 967 que leur imbibition soit aussi complète que possible. On porte ensuite la masse à l’ébullition pendant quelques instants. Après un bon lavage à l’eau, on dispose les téguments pour l'observation au microscope. À cet effet, il suffit, si l'animal est de petite taille, de l’écraser entre deux lames de verre et de le laver à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu'il soit complètement vidé. Ou bien, après avoir ouvert l'animal, on découpe des fragments de tégu- ments que l’on nettoie avec soin. Le réactif et la chaleur ayant ramolli les organes internes et les ayant même dissous en partie, le tégument est facilement réduit ainsi à sa cuticule chitineuse. On peut ensuite monter ce tégument, entier ou en fragments, dans la glycérine, ou, d’une manière permanente, dans la gélatine glycérinée. On peut aussi monter au brun après déshydratation. Si l'on observe alors Ja préparation, on voit qu'à l'in- térieur de la cuticule chitineuse, mais dans sa partie superficielle, s'est effectué le dépôt rouge. Les granules cuivreux, enclavés au sein des strates chitineuses ne se répandent pas en dehors de l’animal. Suivant l'individu considéré, le précipité se présente avec plusieurs disposi tions générales qui coexistent très fréquemment. Tantôt les fines granulations d’oxydule de cuivre sont répandues dans la cuticule d'une manière uniforme; tantôt, et c’est un cas assez fréquent, les granulations se disposent en amas réguliers simulant des cellules. Ce dépôten pseudo- cellules couvre par’ois, surtout chez les larves, la surface entière du corps. Le précipité cuivreux se réunit, lui aussi, en amas très denses, formant à la surface du tégu- ment, en des poiuts précis, de larges plaques brunes, Cette forme de dépôt en plaques ne manque presque jamais, car elle est en corrélation avec les plages d'inser- tion des muscles sous-cutanés de l’animal. L'insertion de ces muscles se fait à la face interne de la cuticule chitineuse ; vers la surface externe de cette cuticule, au-dessus de cette zone d'insertion du muscle, se fait un dépôt épais de granulations cuivreuses se disposant en une plaque dont la surface et la forme correspondent à la surface et à la forme de la plage d'insertion du muscle. La plage d'insertion musculaire est donc séparée de la plaque brune à précipité de presque toute l'épaisseur de la cuticule. Les insectes et leurs larves surtout, plus faciles à préparer d’ailleurs que les animaux adultes, se prêtent avec la plus grande facilité à la constatation des faits. On.peut expérimenter sur un asticot ou une larve de fruit.Lestéguments des Myriapodes etsurtout celui des Arachnides se montrent particulièrement riches en corps réducteurs. H. Coupin. F2 2002299905950520000000ISTCITTICOIIA ACADÉMIE DES SCIENCES Sur l'érosion des grès de Fontainebleau. Note de M. E.-A. Marrer. Les roches pédonculées et ruiniformes des calcaires sont dues à l'érosion des eaux tourbillonnantes torrentielles. Cette règle est applicable aussi aux grès de Fontainebleau. La fissuration naturelle de ces grès les a, en effet, prédisposés tout spéciale- ment à l’action des érosions hydrologiques tant superticielles que souterraines. ; L Sept caractères morphologiques établissent comment se sont réalisées ces érosions : Les trois gouffres de Clair-Bois sont de vraies bouches d'absorption des eaux anciennes par les fissures mémes du grès arrondies en avens circulaires; celui.de la Malemontagne repré- sente un entonnoir d’effondrement, ayant crevé le calcaire de Beauce, au-dessus d’une zone sablonneuse affouillée et entraînée par l’eau souterraine. : : Les cavernes (Augas, du Parjure, Saint-Hubert, etc., et celles des Voleurs et du Diable à Larchant, près Nemours), absolu- ment naturelles aussi, présentent des reliefs intérieurs ostensi- pr blement frappés au coin d'une véritable érosion souterraine, tout pareils aux accidents du calcaire; érosion mécanique bien entendu, puisque la réelle corrosion (chimique) a dû être nulle sur ces grès à ciment siliceux. Les roches percées abondent partout, horizontales sur les crêtes et dans les fonds; obliques sur les pentes où elles ont basculé par suite de l'enlèvement du sable sous-jacent. Les couloirs sous-roches, ou rainures horizontales, ont aussi le même profil que dans les calcaires rabotés par des rivières. Les marmiles de géants ne sauraient étre dues à la stagna- tion d'eaux acidulées, puisque le ciment des grès est reconnu maintenant comme siliceux. Les plus remarquables sont à la mare du Mont-Ussy, près de la caverne d'Augas, à Reclo- ses, etc. Les champignons ou roches pédonculées d'Apremont, de l'éléphant de Barbizon, etc., rappellent à s’y méprendre l’amphore de Montpellier-le-Vieux. L'auteur a rencontré (2 octobre) des galels roulés en grès (dont on contestait Jusqu'ici l'existence) à Larchant, dans le sable obstruant une ancienne marmite derrière l'éléphant. Ce n’est donc pas le travail des eaux de pluie, des simples ruissellements locaux qui doit expliquer la capricieuse morpho- logie des grès de Fontainebleau. Malgré les derniers et savants travaux dont les grès de Fon- tainebleau ont été récemment l’objet, il faut revenir à l'hypothèse de Belgrand sur l’action des courants violents; toutelois, M. Dou- villé a eu parfaitement raison de contester que les alignements des grès soient uniquement dans la direction de ces courants déterminée elle-même par la pente générale du bassin. On observe en effet des sens divers, parfois même opposés, dos à dos (gorges du Houx et de Franchard) dans les ravinements : ceux de Larchant vont du S.-0. au N.-E. Il est probable que les écoulen.ents, pour des causes qu'on ne saurait préciser (mais dont la principale est le creusement des vallées et l’approfon- dissement du niveau de base), ont changé plusieurs fois de direc- tion pendant la longue période (fin du Miocène au début du Pléistocène sans doute) où ils se sont manifestés ; ils se sont abaissés peu à peu de 60 m à 80 m, depuis le sommet des »onts jusqu'au fond des gorges qui accidentent aujourd'hui toute l'aire des grès de Fontainebleau, si étrange- ment burinée par d'indiscutables érosions très puissantes. Sur la présence des genres Salvinia Mich. , Nymphæa Tourn. et Pontederia Linn. dans les argiles spar- naciennes du Montois. Note de M. P.-H. FRITEL, présentée par M. R. Zewrrr. A la base des argiles plastiques grises exploitées à Cessoy (Seine-et Marne); il existe un banc noirâtre renfermant de noni- breuses empreintes végétales d’une belle conservation. L'auteur à trouvé dans ce gisement des restes se rapportant indubitable- ment à une Rhizocarpée du genre Salvinia, et a de plus constaté la présence des genres Nymphæa et Pontederia dans une série d'empreintes, provenant de la même localité. Les deux premiers de ces trois genres sont nouveaux pour la flore éocène et le dernier n'a pas encore été Signalé à l’état fos- sile; leur présence dans les argiles sparnaciennes de Cessoy. constitue donc un fait intéressant pour la paléobotanique de la région parisienne. Le genre Salvinia n’est représenté à l’état fossile que par un nombre très restreint d'espèces qui appartiennent toutes à l'Oli- gocène et au Miocène; seule une espèce américaine, S. elliptica Newby, a été rapportée, mais avec quelque doute, au Crétacé supérieur . L'espèce de Cessoy, que l'auteur désigne sous le nom de S. Zeilleri, se distingue de ses congénères fossiles par ses dimensions et par la forme de ses feuilles; les caractères qu’elle présente tendent, au contraire, à la faire considérer comme extrémement voisine d'une espèce actuelle, le S. auriculata Aublet du Brésil. Le Nymphæa de Cessoy doit être consicéré comme le plus ancien représentant du genre en Europe, puisqu'il recule son apparition au début de l’Eocène; il se différencie d’ailleurs des autres pièces fossiles par les caractères que peuvent fournir les cicatrices pétiolaires et radiculaires qui ornentson rhizome. Dans ce type, pour lequel l’auteur propose le nom de Nym- phæa Marin, la disposition des radicules est surtout bien diffé rente de celle qui se montre sur les rhizomes des espèces déjà connues. Elles sont relativement plus petites, plus espacées, et forment à la base du coussinet deux rangées presque parallèles, beaucoup plus régulières que dans les espèces plus récentes. Quant au genre Pontederia, inconnu jusqu'à ce jour à l'état LE NATURALISTE fossile, il est représenté dans les argiles sparnaciennes de Cessoy par des empreintes qui ne laissent subsister aucun doute sur leur attribution générique. Elles résultent de la fossilisation de feuilles d'assez grande taille, très probablement ovales-lancéolées et hastées à la base, mais de la forme exacte desquelles il est difficile de se faire une idée précise par suite de la confusion des empreintes qui repré- sentent le plus souvent des organes repliés sur eux-mêmes et empilés, en plus ou moins grand nombre, les uns sur les autres. Comparée aux espèces vivantes c’est avec le P. cordata Ln. sp. de la Louisiane et du Mexique et particulièrement avec la variété sagitiata Presl. que l'espèce de Cessoy présente le plus d’analogies. L'auteur propose de désigner la forme fossile sous le nom de Pontedeia montensis, qui rappelle celui de la région (le Mon- tois) dans les gisements sparnaciens de laquelle cette espèce paraît très répandue. Sur la conservation de la noix de coco. — Note de M. Dyrowsky, présentée par M. Müxrz. Le produit commercial du cocotier, désigné sous le nom de coprah, est chaque jour plus demandé par le commerce et l'in- dustrie. Depuis un petit nombre d'années, les applications de cette malière première se sont, en effet, singulièrement éten- dues. L'huile de coco que fournit le coprah n'était, au début, utilisée que pour la fabrication des savons, le graïissage, etc. Mais on a reconnu la possibilité de l'utiliser dans l’alimentation humaine, où il commence à jouer un rôle important. La France qui importe annuellement 410.000 tonnes de coprah, venues presque en totalité des colonies étrangères, peut donc espérer trouver bientôt dans ses propres colonies une partie importante de ce produit. Actuellement, le coprah arrive sur le marché européen après avoir subi sur les lieux de production une préparation qui con- siste à fendre le fruit et à laisser l’albumen se dessécher par l'exposition à l’air, au soleil ou parfois à la chaleur du feu; de l’extraire alors de la coque dont il se détache aisément après cette dessiccation sommaire. Ce mode opératoire présente le grave inconvénient de per- mettre aux microorganismes de se développer à la surface de l'albumen, d'en pénétrer bientôt la masse et d'amener, par leur action, une détérioration partielle de la matière grasse. Une grande partie du coprah débarqué des navires est couverte de moisissures et répand une forte odeur de rance. Il résulte de son état imparfait de conservation un déchet considérable et l’obligation d’une purification de l’huile extraite. Il est possible d’arriver, par un traitement approprié, à sté- riliser, après la récolte sur place, la surface du coprah de facon à empêcher l'action des microorganismes, dont le déve- loppement compromet si gravement la qualité du produit. Dans ce but, des expériences ont été entreprises au Jardin colonial, dès 1905, en utilisant l’acide sulfureux. Des échantillons conservés depuis trois ans, sont restés sans présenter la moindre altération, alors que les produits non traités s’altèrent profondément dans l’espace de peu de semaines. Partant de ces premières indications, et dans le but de con- firmer ces données par une expérience sur une grande échelle, un lot de 3.000 noix de coco a été importé de Malaisie, au Jardin colonial, au mois de juin dernier. Les fruits, après avoir été fendus en deux, ont été, dans un local approprié, soumis à l’action des gaz sulfureux produits par l'appareil Marot. Les opérations renouvelées sur des lots successifs ont démontré que. sous l’action stérilisante de ce gaz, le coprah ne subit plus d’altération. Les produits obtenus par ce procédé sont blancs, dépourvus de rancidité et de toute odeur, exempts de moisissures et peuvent, comme le prouve l’échantiillon obtenu en 1905, se conserver indéfiniment. La plus-value de ce produit sur le coprah ordinaire est con- sidérable, et il n’est pas douteux que l'application de cette méthode favorisera la culture si importante des cocotiers dans nos possessions lointaines. Mobilité et dissémination des poussières infec- tantes dues au balayage de cerachats tuberculeux desséchés. — Note de M. G. Kurs, présentées par M. A. CHAuvEaU. Quant un tapis est contaminé par des crachats-tubercu- eux desséchés restés virulents, un seul balayage de quelques minutes, suivi de battage, produit des poussières infectantes pour le cobaye qui les respire. La quantité de ces fines poussières infectantes est très minime par rapport à la quantité des crachats. Ces poussières sont projetées par le balayage et le battage à uns faible distance du tapis, mais elles sont suffisamment légères pour rester en suspension dans l'air pendant un certain temps (10 à 15 minutes), et pendant ce temps elles peuvent être transportées à distance par les courants d'air et les remous aériens. LIVRES NOUVEAUX Espèces et variétés, leur naissance par mutation, par HUGO DE Vies. Traduit de l'Anglais par L. Bla- ringhem, Docteur ès sciences, chargé d’un cours de biologie agricole à la Sorbonne, 1 fort vol. in-8, de 1265 p., cartonné à l’anglaise, 12 fr. 50, 42 fr. 75. L'auteur décrit les moyens et les méthodes qui per- mettent d'étudier l’origine des espèces et des variétés au point de vue expérimental, dans l'intérêt de la pra- tique agricole et horticole autant que dans l’intéréf de la biologie générale. Toutes les preuves accumulées jus- qu'ici en faveur de la théorie darwinienne de la descen- dance ont été fournies par la comparaison des faits ; l’auteur en déduit des notions générales sur les princi- paux problèmes de l’évolution du règne végétal. L’opi- nion courante est que les espèces se transforment lente- ment en des types nouveaux. Au contraire, les partisans de la théorie de la mutation prétendent que les espèces et variétés nouvelles dérivent des formes préexistantes par sauts brusques. Dans cette métamorphose, le type initial persiste sans modifications et il peut donner nais- sance, à plusieurs reprises, à de nouvelles formes ; celles-ci naissent ensemble, en groupes ou séparément, et à des intervalles plus ou moins rapprochés. Dans cet ouvrage, M. de Vries est en complet accord avec les principes posés par Darwin; il donne une analyse complète de quelques-unes des notions de va- riation, d'hérédité, de sélection et de mutation qui étaient nécessairement vagues à l’époque du savant anglais. Zoologie, par MM. Henri Coupin et Boudret, — 1 vol. in-8 relié, de 422 pages et 515 gravures. En vente che LES Fizs D'ÉMILE DEYROLLE : 2 fr. 75. Franco : SATA US Les gros Traités de zoologie ont l'inconvénient d’abon- der en détails au milieu desquels le débutant ne tarde pas à se noyer. Le même reproche ne peut être adressé à l'ouvrage que nous annonçons ci-dessus et qui expose d’une manière remarquablement claire ce que tout le monde doit savoir sur la classification zoologique, même — et surtout — quand on n'est pas zoologiste, Il est divisé en trente-six chapitres qui vont depuis l’homme jusqu'au plus humble des Protozoaires et abonde en détails pittoresques et précis. Près de 520 gravures ou photogravures l’ornent et le complètent très agréable- ment. Tous nos compliments aux auteurs. —____ Le Gérant : PAUL GROULT. Paris, — Imp. Levé, rue Cassette, 11. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, Paris Comptoir mineéralogique et géologique de F. Pisani a été réuni à la Maison Deyrolle. ux.pour, collections d'amateurs et de musée. éraux au. poids pour essais et analyses. lons spéciaux pour l'analyse des minéraux des terres echons.de minéraux et de roches pour l'étude de la miné- et de la géologie. éraux et roches en plaques minces pour l’examen micros- eet.l'étude des phénomènes de polarisation. et analyses de tous minerais, ections spéciales de minéraux pour la prospection. Seset instruments spéciaux pour la prospection (envoi du catalogue sur demande.) MINÉRAUX AU POIDS DUR LABORATOIRES DE MINÉRALOGIE ET DE CHIMIE DA Les prix sont marqués en francs et en centimes. Onne fournit aucun minéral au poids pour moins de 50 cent. 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Dee lin et les embranchements de cette ligne vers la mer. 29 , : Carte valable sur les côtes nord el sud de Br Cet Te a L' 31 TR Pleurotoma: . Que Are classe, 130 francs. — 22 classe 95fnancsw À 99 96 < Parcours : Lignes de Granville à Brest . (par Folle! MT 2 Ru À = Latyrus PA A RER 2e ALES Dol et Lamballe) et de Brest au Got et à Guéranci} ! ] } : les embranchements de ces lignes vers la mer: il ARE 10 7 a 12 ri Turritelld ie En uns 11 — Uarte valable sur les côtes nord a ‘sud de ela : AONRESR SR TU l RE = el lignes intérieures situées à l'ouest de celle : 38 103 Patella Do on ONCE 42 = $ de Saint-Mülo: à ReaEre 4 f TE 246 — 3e = ï L Axe classe 150 francs. — 2° classe 110 francs. > > HE AREA UE PANE 295 — Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Rollienys| 8 51 Cochl t Lamballe) et de Brest au C ie rande el me = )! — | et Lamballe) et de Brest au Croïsic uérande } 10 11 a ostyla D ME EME Le Ha embranchements de ces lignes vers a ss quel LR Er 1 == rthaliscus.. . 3e, lignes de Dol: à Redon, de “Messac à Ploërme e I à SSP GR ELASE © 20 balle Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Bn LEE 9 — 11 — Amphidromus .. : ..... ... DANS à Auray, de Leudéac à Carhaix, de Morlaix et de G h 4) gamp à Rosporden. Ë er 97 — 151 — Cypræa AS AO CAE LAN LUN I ARE ASUS Abonnements de famille ! RO / AP) A Û Fs Toute personne qui souscrit, en même temps quel 148 153 = MT aes Cr peOIN EAN ATEN ES — abonnement, un ou plusieurs autres abonnementsWes | RES aus LE veur des membres de sa tamille. précepteurs, gouverna à 18 86 Golumbella men DIRES et domestiques habitant avec elle, sous le même toit, Bi — U —= Lines : ficie pour ces cartes supplémentair es de réductions va 3 39 Marginella OLA A e CNT NE 26 — entre 10 et 50%, suivant le nombre de cartes délivrées HT 38 — 41 — : Terebra. D fe Pour plus de renseignements consulter le livret Gü Illustré du réseau de F Ouest, vendu 0 fr. 50, fus les! bliothèques des gares della Compagnie. Malgré les prix très réduits de ces lots, ceux-ci sont composés de bons exem- TI 2 L : Excursions à l'Ile de Jersey + plaires et peuvent figurer dans toutes collections. 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Boussac. — La Cyclostome élégante. Dr Boucox: — Académie des Sciences. — Nos champignons: à ui Vicror DE CLèvEs. — Livres Nouveaux. ' À, ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, à LES ABONNEMENTS PARTENT DU !l” DE CHAQUE MOIS HaancepebAltérier...!. CH A0 tri? :» | Houstes eu treS DAYS CRE NE NUE Rire “ Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » Perd nUumEno ES RER RS RU O 56 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DÜU JOURNAI Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs 4 46, RUE DU BAC, PARIS Are Partie. Généralités, 9e 3e 4e LES FiLS D'ÉMILE DEYROLLE, Edileurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr) Histore Naturelle de la France Cette collection comprendra trente et un volumes in-8° qui formeront une Histoire naturelle complète de la France. Nous donnons ci-après la nomen- clature des diverses parties de l'ouvrage Les 22 volumes parus sont indiqués en caractères gras bis l&nchaînement des Organismes. Introduction à l'Hisluire naturelle, par GASTON Bonnier, avec 516 figures dans le texle. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 50. Mammifères, parle D' TROUESSART. 360 pages et 143 fig. dans le texte. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 95. Oiseaux, par Émxe Deyroire. 304 pages, 35 planches dont 27 en cou- leurs et 144 fig. dans le texte. Br., 5 fr. 50; franco, 6 fr. 40. Reptiles et Batraciens, par A. GrANGER. 186 pages, 55 figures dans le texte. Br., 2 fr.; franco, 2 fr. 30. Poissons. Mollusques, par À. GRANGER. Céphu- lopodes, Gastéropodes. 212 pages, 24 fig. dans le texte, 19 pl. Br., Æfr.; franco, 4 fr. 40. Mollusques. Bivalves, Tuniciers. Bryozoaires, par A. GRANGER. 256 pages, 15 fig. dans le texte, 18 pl. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 40. Coléoptères, par L. FAIRMAIRE. 336 pages, 27 pl. en couleurs. Br., 6 fr. 50; franco, 7 fr. 10. Orthoptères. Névroptères. Hyménoplères: Hémiptères, par L. FAaiRMAIRE. 236 pages et 9 planches. Br., 3 fr.; franco, 3 fr. 35. Lépidoptères, par BErce. 206 pages, 27 planches en couleurs. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 45. Diptères, Aplères. Araignées, par L. PLaner. 330 pages, 18 pl., 233 fig. dansle texte. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 50. Acariens, Crustacés, Myria- podes, par Pauz Grourr. 248 pages, 18 pl. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90. 16° ParTiE. Vers, par Rémy Samr-Lour. 248 17e 18° 18° bis 19° 20e 28° pages, avec 203 fig. dans le texte. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90. Cælentérés, Echinodermes, Protozoaires, etc, par A. GRANGER, 390 pages, avec 187 fig. CDS MENTON a) ire EUR franco, 4 fr. Plantes vasculaires (Nouvelle flore de MM. GAsron BonnieR et de. LAyENs). 2.145 fig. Br., z franco, 4 fr. 90: Album de la Nouvelle Flore, par GASTON BONNIER. 2.028 photogra- phies directes de toutes les plantes. Br., 4 fr. 15; franco, 5 fr. 90. Mousses et Hépatiques (Nou- velle flore des Muscinées par M. Doux). 1.988 fig. Br., 5 fr.; franco, à fr. 40. Champignons (Nouvelle flore de MM. CoSranrin et Durour), 4.265 fi- gures. Br., à fr. 50; franco, 6 fr. Lichens (Nouvelle flore des bichens, de M. BoisreL). 1.178 figures. Bz., 5 fr. 50; franco, 5 fr. 90. Algues. Géologie, par Frirez. 390 pages, 250 fig., 29 planches. Carte géolo- gique de la France en couleurs. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. 60. Paléontologie (Animaux fossiles), par Farmer. 319 pages, 21 pl. et 600 Mig. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. 60. Paléobotanique (Plantes fossiles), par Mnirez. 325 pages, 36 planches et 412 fig. dans le lexle. Br., 6 fr. ; franco, 6 fr. 60, Minéralogie, par GAUBERT, 260 pages, avec 18 pl: en couleurs. Br., 5 fe.; franco, 5 fr. 40. Technologie (Appücalion des sciences n..durelles). Zoologie. Technologie, Botanique. Technologie, Minéralogie, Géologie. fr. 50; 0 CHAQUE VOLUME CARTONNÉ TOILE ANGLAISE : 0 FR. 75 EN PLUS 30° ANNÉE PETITES NOTES ENTOMOLOGIQUES Septembre, Octobre même, lorsqu'ils sont beaux, puis Avril et Mai, sont, aux environs de Paris tout au moins, les mois de l'année où l'on a quelque chance de capturer le Carabus auronitens, F., ce joyau de notre faune coléop- térique. Intimement lié à la forêt, au même titre que le Carabus auretus Lian., — son cousin germain, — il est l'hôte ha- tuel de nos plaines, de nos campagnes, voire même bide nos jardins, il est très sensiblement plus rare que ce- lui-ci et ne se rencontre guère que dans les parties les plus écartées et les plus humides de celles de nos grandes forêts qui sont les plus sauvages et les plus accidentées. Le dessous des mousses ou des amas de feuilles mortes, l'abri formé par les vieilles souches ou les troncs d'arbres renversés et mieux en- core les petites anfractuosités sises à la face inférieure des grosses pierres qui avoisinent les ornières ou les ruis- seaux les plus minuscules, sont autant de retraites où l’on peut espérer trou- ver ce charmant insecte. I1 arrive même, à la fin de l’arrière- saison ou bien au renouveau, que l’Au- ronitens se trouve par couple, ce qui est une bonne fortune pour le collection- neur, mais l'habitude que possède fré- quemment cet insecte, surtout en pareil cas, de se tapirimmobile et cramponné au rebours des objets sous lesquels il se dissimule, lui permet assez aisément de passer inapereu. C'est là un fait assez curieux si l’on tient compte de l'éclat des téguments de ce Carabe, mais ce phénomène qui s’observe également chez d'autres espè- ces provient sans doute de ce que les objets environnants, et précisément l'ombre qu'ils por- tent, se réfléchissent et se reflètent dans cette tégu- mentation comme dans une sorte de miroir. De fait, la carapace du Carabus auronitens, et en parti- culier de la forme qui habite nos forêts parisiennes, est sineulièrement brillante ; il faut même avoir pris ce su- perbe insecte surle vifet dans son milieu pour se rendre compte de son véritable degré de rutilance. Les tons d'or vert de ses élytres, que rehausse une bordure plus brillante encore et que fait valoir la‘belle couleur cerise des pattes, semblent en quelque sorte la quintessence et comme le résumé de la parure de nos forêts, de même que la coloration plus discrète et plus uniforme de l’Auratus paraît être la synthèse du revête- ment de nos campagnes. Mais ce qui chez l’Auronitens défie toute description est cette incomparable teinte d’un rose d’or métallique qui resplendit à profusion sur la tête et le prothorax et semble finir en un ruissellement de feu sur l’écusson et sur la base des élytres. L’impression que l’on en ressent est si particulière et si vive qu'elle demeure ineffaçable : « Encore aujour- « d'hui, dit excellemment Charles Nodier, je me prends « à frémir d’un voluptueux saisissement en me rappe- 2° SÉRIE — N° 5322 Carabus auronilens. — © Grandi d'un tiers. 1 DÉCEMBRE 1908 ——_—._.—_——— ———————]——]——]—"————— | |] Î € lant la vue du premier Carabus auronitens qui me soit € apparu dans l'ombre humide que portait le tronc d’un « vieux chêne renversé, sous lequel il reposait éblouis- ‘“ sant comme une escarboucle tombée de l'aigrette du « Mogol. Prenez garde à son nom, s'il vous plait; « c'était le Carabus auronitens lui-même ! Je me souviens « qu'il me fascina un instant de sa lumière,et que ma € main tremblait d’une telle émotion, qu'il fallut m'y « reprendre à plusieurs fois pour m’en emparer. Que «les enfants sont heureux et que les hommes sont à € plaindre quand il ne leur reste pas assez de sagesse « pour se refaire enfants! » Le plaisir pénétrant et infiniment délicat que l’on goûte à la lecture de ce charmant passage se double lorsque l’on a pu se rendre compte par soi-même que le secret de l’auteur a été de traduire en toute vérité, c'est-à-dire avec toute son âme, l'impression, que dis-je, l'émotion qu'il à éprouvée. C’est un tableau, d’après nature, Vu par un artiste consommé, doublé, comme l'a écrit quelque part un fin naturaliste, d'un homme de cœur et d'esprit. + C’est, au reste, un des attraits de l’en- tomologie, question scientifique mise à part, de nous faire revivre, par la vue de certains objets, . certaines heures inoubliables dont rien d'humain ne peut « combler le vide éternel », selon la belle expression du même auteur. Malheureusement pour le collection- neur, le Carabu auronitens, tout en res- tant fort beau, après dessication ne conserve pas en entier cet éclat auquel il doit précisément ce qui fait la splen- deur si particulière et si intense de sa carapace. Il s’ensuit que les spécimens conservés en collection ne donnent pas une idée absolument exacte de la beauté de ce Carabe. Non seulement, en effet, cet éclat s'at- ténue par suite de l'effacement partiel des tons roses de la tête et surtout de la base élytrale, mais la couleur orangée des pattes, des pièces de la bouche et des premiers articles antennaires disparait fréquemment par suite de la fermentation, pour faire place à une teinte noirâtre insignifiante et terne qui rompt l'harmonie des couleurs dispensées par la nature à ce superbe insecte. Une expérience que j'ai tentée l’année dernière, puis renouvelée cette année, dans le but de remédier à cet inconvénient, m'a donné des résultats absolument satis- faisants et c’est pour cette raison qu'il me paraît inté- ressant de la signaler ici. Elle consiste simplement, lorsque l’insecte est mort et prêt à être piqué, à le traverser dans toute sa lon- gueur avec un fil double que l’on coupe à ses deux extré- mités de facon que ce fil ne déborde ni les pièces de la bouche ni l’autre extrémité du corps. Cette opération est des plus aisées; cependant il arrive presque toujours, tandis que l’on y procède, que la tête du Carabe tende à rentrer légèrement dans la partie antérieure du prothorax ou à se placer entière- ment sur le même plan, ce qui donne à l'insecte un aspect fort disgracieux; aussi convient-il, après coup, de redonner aussitôt à la tête son inclinaison normale, Érn) Cr x ce qui. se fait, d’ailleurs, sans difficulté et toujours avec succès. Ainsi que jell'ai dit ci-dessus, les résultats de cette préparation sont &es meilleurs; je l'ai donc fait subir non seulement à l'Auronitens, mais à d’autres espèces de Carabes, le Monilis, par exemple, et j'ai eu la satisfac- tion de constater que tous les spécimens ainsi conservés ont gardé une fraicheur et un éclat qui les distinguent immédiatement de ceux de leurs congénères qui n'ont pas été soumis à la même préparation. Louis PLANET. SUR LES POISSONS HONSILEN DU BASSIN DE PAR Ordre des Acanthoptérygiens. Famille des Pristipomatidæ. A cette famille ne se rapporte, parmi les poissons fossiles de nos environs, que le seul Denteæ Faujasü, Agass., qui a été trouvé dans le calcaire grossier moyen de Nanterre. ù Cette espèce se distingue plus particulièrement par l'avancement prononcé de la nageoire dorsale sur la nuque. L’opercule et le préopercule ne sont point dentés, mais munis d’écailles. Les mâchoires sont garniesde fortes dents coniques et en avant de dents en cardes. La partie de la nageoïire dorsale portant les rayons durs estun peu plus longue que la partie molle. Les espèces actuelles sontnombreuses, elles se plaisent de préférence parmi les rochers. Elles habitent la mer Rouge, la mer des Indes, les Moluques et l'Océanie. Famille des Sparidæ. Les restes pouvant être rapportés à cette famille sont le plus souvent des dents qui semblent appartenir à des formes décrites comme Chrysophrys et comme Sargus. Le genre Chrysophrys est caractérisé par des incisives coniques, au nombre de 4 ou 6 à chaque mâchoire; les molaires sont arrondies et disposées sur trois rangées au moins, les antérieures prenant parfois une forme conique. Les principales espèces reconnues aux environs de Paris sont les suivantes C. mitra, Agass., de la glauconie grossière (Lutétien inférieur) de Houdainyille (Oise). C. lens, Agass., du niveau supérieur des sables barto- niens de Brégy (Oise). Enfin on en cite des restes non déterminés spécifique- ment et qui proviennent soit du calcaire grossier de Passy (Seine), soit des sables yprésiens de Cuise-Lamotte et Trosly-Breuil (Oise). Les Chrysophrys ou Dorudes sont représentés dans la faune actuelle par une trentaine d'espèces qui vivent dans la Méditerranée et une partie de l'Océan; on en ren- contre aussi aux environs du Cap de Bonne-Espérance. Les Sargues se distinguent des Dorades par leurs inci- sives élargies, comprimées, tranchantes et tronquées à leur extrémité, ce qui les fait ressembler à celles de l’homme, les molaires sont arrondies et disposées sur plu- sieurs rang. Le genre Sargus paraît représenté aux envi- rons de Paris, par deux espèces qui sont: Sargus serratus, Gerv., des sables de Cuise; et Sargus Cuvieri, Agass., petite espèce allongée, qui a été trouvée dans les gypses de Montmartre et qui présente les caractères suivants : La nageoire yentrale est thoracique; un! gros aiguillon forme son premier rayon, On peut y compter au moins 4 rayüns mous. L'anale a 3 aiguillons, dont le premier est le plus court, le deuxième le plus long et le plus gros. Cinq rayons mous suivent ces trois premiers. Dans ce qui reste de la caudale, on peut (OI 9 rayons, tous articulés. Sur le fond de la mâchoire inférieure, on voit distinc- tement deux dents hémisphériques et en avant une dent conique forte et pointue, à laquelle en répond uñé autre de la mâchoire supérieure; on peut encore apercevoir quelques restes de dents plus petites et qui ne sont point conservées » (Cuvier). Avec les dents incisives très caractéristiques de ce genre, on rencontre dans l'Eocène des dents en pavé qu'il est impossible de distinguer de celles des Chryso- phrys. Du reste on peut dire qu'en général toutes les espèces décrites sous le nom de Sphærodus, Agass., et provenant des dépôts tertiaires appartiennent à Cry- sophrys. Famille des Squanumipennes. Cette famille renferme aujourd’hui d'assez nombreuses espèces qui vivent le plus souvent dans les rivages rocailleux des mers chaudes, au voisinage des récifs de coraux. Ce sont en général des poissons hauts, comprimés latéralement. Leur corps est couvert de petites écailles cténoïdes ainsi que la plus grande partie des nageoires dorsale et anale. Il est orné de brillantes couleurs, dis- posées le plus souvent d’une manière bizarre. Les seuls représentants de cette famille qui soient. connus dans la région parisienne à l’état fossile appar- tiennent aux genres Solacanthus, Lacép., et Macrostoma, Ag. Le premier est encore actuellement représenté par une quarantaine d'espèces qui habitent l'Archipel des Indes et les mers américaines et qui sont remarquables par leurs belles couleurs. Les Holacanthus diffèrent des autres squammipennes par la présence d'un grand aiguillon à l’angle du préopercule. La nageoire dorsale présente de 12 à 15 rayons durs. La seule espèce fossile qui soit connue jusqu'ici est l'Holacanthus microcephalus, Agass. qui paraît différer des espèces vivantes par la petitesse relative de sa tête, d'où son nom, et par la grandeur du rayon épineux antérieur de l’anale. Cette espèce que nous fans (fig. 4) a été rencontrée dans le calcaire grossier de Châtillon-sous- Bagneux (Seine). Le genre Macrostoma, Agass., aujourd'hui éteint, pré- sente des caractères communs avec les Pleuronectes et les Squammipennes. Comme dans les premiers, sa char. pente osseuse et particulièrement les apophyses épi- neuses des vertèbres prennent un développement extraor- dinaire, mais sa tête parfaitement symétrique le sépare des représentants de ce groupe et le rapproche, avec l’al- longement de ses nageoires, du groupe des Chætodontes. La seule espèce connue jusqu’à ce jour est le M. altum, qui fut trouvé dans le calcaire grossier moyen de Nan- oe as — L T -te à ati Ds ds LE NATURALISTE 274 EL nes terre (Seine). Le corps de cette espèce est tout à fait plat, il est très large et présente la forme d’un rhombe (voir fig. 5), la tête et la queue étant néanmoins plus saillantes que les angles arrondis du dos et du ventre. tandis que la supérieure est arquée, ni l’une ni l’autre ne présentent, d’ailleurs, de dents. Le préopercule parait être le plus fort des os consti- tuant l'appareil operculaire qui est relativement étroite Fig. 5. Macrostoma allum, Ag., du calcaire grossier de Nanterre, réduit de moitié. La colonne vertébrale comporte 9 vertèbres abdomi- | Cette espèce est extrêmement rare et ne parait pas avoir nales et 14-15 caudales. été retrouvée hors de la localité mentionnée ci-dessus, La gueule est remarquablement grande, elle est très fendue, la mâchoire inférieure est allongée, très étroite, P.-H. FRITEL. a —————_—_—__— 972 | LE NATURALISTE MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères du groupe des MORDELLIDES. 7.M. Stenidea, Muls., loc. cit., 11, p. 77. Larve, Xambeu, 5e mémoire 1896, p. 109. Longueur 5 à 6 millimètres; largeur, 4 millimètre. Corps arqué, mou, charnu, blanchâtre, cylindrique ; tête petite, ovalaire, brunâtre, finement pointillée, éparsement ciliée, deux traits sous-cutanés, pâles, lon- gent la ligne médiane, labre semi-ovalaire, courtement frangé, mandibules faiblement bidentées, lobe maxillaire, spatuliforme, frangé; languette forte, charnue, an- tennes coniques avec cil au bout ; un petit point ocellaire noir, corné avec un petit point noir caractéristique en arrière. Segments thoraciques subarqués, le premier à disque lisse et: renflé, avec rides transverses, les deuxième et troisième striés, avec incision arquée, les six premiers segments abdominaux bi-mamelonnés, les septième et huitième avec longs cils correspondants, neuvième petit, à bout arrondi, garni de quatre épines rougeâtres sur le disque, disposées en carré, à pointe dirigée en arrière, les deux postérieures les plus longues, segment anal bi- mamelonné et à fente transverse, onglet tarsal tronqué, prolongé par un long verticille de poils divergents ; stigmates petits, flaves, à péritrème brun. Cette larve diffère de celle de la M. Pumila, par la forme de ses.pattes, par le nombre des épines terminales et celui de ses ocelles; elle vit dans le long pédoncule des feuilles sèches de l'Eryngium campestre, tombées depuis deux ans au moins sur le sol ; la larve progresse en prenant appui sur ses mamelons lorsaux; elle se nourrit du tissu cellulaire de la tige où elle passe l'hiver : en juin, à son entier développement, elle se faconne au fond du réduit une loge où elle se transforme. Nymphe. — Longueur, 6 millimètres; largeur 1 milli- mètres. Corps allongé, subcylindrique, charnu, blanchâtre, couvert de fines soies rousses, arrondi en avant, atténué en arrière: tête déclive, lisse, luisante, front bombé, disque à bords garnis de longues soies rousses ; premier segment thoracique clypéiforme, garni de cils roux; segments abdominaux atténués, les six premiers garnis de chaque côté de la ligne médiane d’une apophyse charnue, cylindrique, frangée de cils dirigés en arrière, leurs flancs garnis aussi d’une touffe de longues soies, septième étroit, allongé, prolongé par une pointe caudi- forme, ciliée, reposant entre les deux crochets cornés etrougeâtres qui terminent le segment anal. Nymphe très agile, pouvant imprimer à son corps des mouvements de rotation ascendants et descendants qui lui permettentde parcourir en peu detemps sa longue loge, ne cessant de se remuer que quand est fini le danger. La phase nymphale dure quinze jours à trois se- maines. ; Adulte.— Parait en juillet ainsi qu'en août, fréquente les fleurs en ombelle, on le trouve aussi sur l’immor- telle jaune : est loin d’être rare sur les coteaux bien insolés. 8. M. Perrisi, Emery, loc. cit., 17, p. 100. Larve, Perris, Larves, p. 335. Ne diffère en rien de celle de la M. Pumila; comme elle, elle est pourvue d’un ocelle noir paraissant formé de deux ocelles accolés, elle est pourvue d’ampoules aux six segments abdominaux premiers, le segment anal non corné est dépourvu d’aspérités ; sa taille est cepen- dant plus petite, le dernier segment est dépourvu d'épi- nes, l’appendice anal est conique et non tubuleux. Vit dans les tiges fistuleuses de la Jasione montana ; en mai, elle se transforme et l'adulte apparaît en juin ainsi qu’en juillet. 9. M. Artemisiæ,. Rey, Mulsant, Loc. cit.,13, p. 81. Larve, Xambeu, 2e mémoire, 1894, p. 83. Longueur, 5 millimètres; largeur, 0 mill. 8. Corps allongé, linéaire, charnu, blanchâtre, avec soies rousses éparses, arrondi en ayant, subtronqué en arrière. Téte petite, sub-orbiculaire, avec longues soies ; épis- tome finement ridé, labre frangé de courtes soies dorées, mandibules avec fossette oblongue au milieu de la tran- che externe, lobe maxillaire roussâtre, dentiforme, frangé, palpes à article basilaire globuleux, antennes très courtes avec article supplémentaire très réduit ; point ocellaire noir, arrondi; segments thoraciques, le premier à milieu transversalement incisé, les deuxième et troisième transversalement et finement ridés ; seg- ments abdominaux avec double tubercule aux six pre- miers, long cil à la base et verticille de courtes soies, septième renflé à la place des tubercules, huitième et neuvième étroits, ciliés, le dernier terminé au tiers pos- térieur par deux courtes épines rougeâtres, mamelon anal latéralement lobé, avec lobe en dessous garni de longues soies rousses verticillées ; pattes charnues, les jambes terminées par un faisceau de longs poils; stig- mates peu apparents, blanchâtres, à péritrème rous- sâtre. ï Larve ressemblant à celle de M. Stenidea, deux cro- chets au lieu de quatre ; vit de la substance médullaire des orchidées qui poussent sur nos garrigues, sur les coteaux bien insolés ; l'œuf est pondu au tiers antérieur de la tige alors à moitié sèche; la larve laussitôt éclose ronge en descendant d’abord, puis remonte le canal; son existence commencée en août se poursuit jusqu'aux premiers froids pendant lesquels la tige nourricière,dé- chaussée par la désagrégation du collet, tombe sur le sol, est entraînée par les vents etcompromet ainsi la vie de la larve; aux premières belles journées, elle reprend de son activité; arrivée en mai, à sa plus grande crois- sance, elle bouche avec de très légères fibres arrachées de l’intérieur du canal les deux extrémités de sa galerie, puis, après avoir préparé le trou de sortie de l'adulte, elle se transforme, ce qui a lieu en juin. Nymphe.— Longueur,7 millimètres ; largeur, 1 mill.5. Corps linéaire, allongé, très effilé, charnu, blanchtre, couvert de courtes soies rousses; tête petite, arrondie, courtement ciliée; premier segment thoracique grand, scutiforme, à pourtour cilié, son bord postérieur avancé en pointe, couvrant en partie le deuxième segment qui est court et étroit, le troisième à milieu sillonné; seg- ments abdominaux longs, effilés, les troisième à sep- tième garnis sur leur milieu d'un tubercule charnu sur- monté d’une houppe de poils roux couchés en arrière, plus prononcés vers les derniers de ces arceaux, le pro- longement caudal du septième arceau s'arrête à hauteur des deux épines terminales. Nymphe douée d’une grande agilité, son extrémité | ; 4 LE NATURALISTE 213 ——… —— anale repose sur le tampon de fibres formant coussinet ; la phase nymphale à une durée de quinze jours environ, de fin juin à mi-juillet. Adulte. — Paraît dès la mi-juillet, vole bien, se plait en particulier sur les fleurs en ombelle; n’est pas rare dans les environs deRia ; c'est le matin à la rosée qu'on a chance de facilements’en emparer. Genre Anaspis, : Geoffroy. Les larves de ce genre sont presque linéaires, se mou- vant facilement dans le milieu qu’elles habitent ; leur tête est déprimée, non déclive, leurs mandibules larges et minces, elles n’ont pas d'article supplémentaire anten- naire, leurs ocelles sont peu apparents, le segment anal, un peu canaliculé et déprimé en dessus, est terminé par deux crochets recourhés, les pattes sont normales. Larves carnassières vivant aussi de détritus anima- lisés dans l'intérieur des bois vermoulus encore occu- pés par d’autres larves ou remplis de leurs déjections. 41: A. Flava, Linné, Mulsant, loc. cit., 9, p. 113. Larve, Perris, Larves, 1877 ,p. 335, fig. 362-370. Longueur, 6 milimètres; largeur, 1 millimètre. Corps allongé, charnu, blanchâtre, avec poils épars, convexe en dessus, déprimé en dessous, armé de deux crochets terminaux ; tête roussâtre avec ligne médiane bifurquée ; épistome transverse, labre semi-elliptique, frangé, mandibules courtes, larges, déprimées, à base testacée, à pointe ferrugineuse et bidentée, avec rainu- relle extérieure ; mâchoires à lobe très court, frangé; lèvre inférieure bilobée avec petite languette ; antennes assez longues, à troisième article fusiforme, le quatrième court, grêle, avec long poil au bout, pas d’article supplé- mentaire; un petit point noir noyé dans le fond en arrière de la base antennaire figure les ocelles; premier segment thoracique rectangulaire, les suivants transver- ses, avec bourrelet latéral, segment anal réduit, échan- cré, prolongé par deux crochets arqués vers le haut, à pointe cornée, à côtés chargés de deux, trois ou quatre tubercules surmontés d’un long cil, le dessous de ce segment en forme de mamelon pseudopode au centre duquel est l'anus. Stigmates normaux, planchètres. G Pattes assez longues, robustes, blanchâtres, terminées par un tarse hérissé de quelques poils. Larve assez agile, vit dans les vieilles souches, les vieux bois ramollis des chènes, châtaigniers, vignes, dans lesquels elle recherche les larves Xylophages qui les rongent; éclose d’une génération pondue à la fin de mai, elle vit, progresse durant toute la belle saison, passe l’river dans sa galerie et quand arrivent les pre- miers jours d'avril, elle se rapproche de la surface exté- rieure, s'y faconne une loge où peu de jours après elle subit son évolution nymphale. Nymphe. — Corps couvert de longs poils blanchâtres sur la tête, sur le premier segment thoracique, sur la région abdominale, moins nombreux et plus denses au- dessous qui est inerme, poils en grande partie à base subbulbeuse. La phase nymphale dure de douze à quinze jours. Adulte. — N'est pas rare en mai ainsi qu’en juin sur les fleurs d’aubépine et sur les fleurs en ombelle. ; 2. À, Maculata, Fourc, Mulsant, loc. cit. 11, p. 119. Larve, Perris, Larves, 1877, p. 338. Ressemble en tous points à la précédente l'A Had, sauf la taille qui est plus grande : elle vit dans les vieux bois de la vigne, de la ronce, du chêne, du châtai- gnier. La nymphe a la même conformation et l'adulte, qui a les mêmes mœurs, n'est pas rare en juillet ainsi qu'en août sur n0s massifs forestiers, sur le sorbier des oise- leurs alors en fleurs. 3. A. frontalis, Linné, Mulsant, loc. cit. 3, p. 94. Larve, Rosenhauer, Stett. ent. Zeit., 1882, 31, p. 31. Loneueur, 6 à 7millimètres ; largeur, 2 à 3 millimètres. Corps subcylindrique, charnu, blanchâtre, couvert de poils épars; tête quadrangulaire, allongée; antennes petites, à dernier article réduit; premier segment thora- cique grand, brillant, jaunâtre, avec ligne médiane, commune aux segments suivants, segments postérieurs brillants, subcoriaces, avec deux petits bourrelets ter- minés par. deux petits crochets arqués, à base ciliée ; pattes courtes, jaunâtres, avec cils blanchâtres, tarses en forme de petit onglet recourhé. On. trouve cette larve en automne ainsi qu'en hiver dans les vieux bois, dans les branches de chêne, de hêtre, de divers arbres fruitiers, rongeant le tissu ligneux dé- composé en de larges galeries comblées au fur et à mesure de ses propres déjections : en avril, au terme de son développement, elle se façconne au fond du réduit une loge où elle subitsa transformation Nymphe. — Longueur, 4 mill. 5; largeur { mill. 5. Corps allongé, charnu, blanchâtre, recouvert d’une couche de poils jaunâtres, assez longs, arqués en avant, à base subbulbeuse ; tête petite, infléchie, premier seg- ment thoracique grand, les segments abdominaux atté- nués, le dernier armé de quatre épines blanchâtres, transparentes, les deux supérieures arquées en avant, - les déux inférieures plus courtes. Cette nymphe est douée de mouvements très agiles, sa phase vitale dure une quinzaine de jours. Adulte. —Parait dès les premiers jours de mai;n'est pas rare au printemps ainsi qu'en été sur les fleurs en om- belle, sur les aubépines : on se le procure aussi en fau- chant sur les herbes des prés. Capitaine XAMBEU. 000000090000 NATURE ET ORIGINE DE L'INSTINCT Les merveilles d'art et d'adresse accomplies par les animaux ont, de tout temps, étonné les hommes. C'est avec juste raison, car, en dehors d'un cycle d'actions toujours les mêmes et périodiquement pro= duites, l'animal ne donne pas généralement les signes évidents d'intelligence et de raisonnement qui pourraient expliquer ses actes : et cependant, ces actes sont sou= vent si compliqués, que d’analogues seraient impossibles à l'homme. Examinons, par exemple, une ruche et admirons l'or- dre, la symétrie, la régularité, l'harmonie qui y règnent; c’est déjà quelque chose, mais, pour parvenir à donner, avec le minimum de matériaux, le maximum de solidité à la cellule qui renferme le miel, il nous faudrait,à nous, des celculs de mathématiques transcendentales, et l'abeille n’en a nul besoin. L'Ammophile (Ammophila sabulosa), hyménoptère de la famille des Sphégidés, est non moins curieuse; sa larve doit se nourrir de chair fraiche et pour cela la ai femelle dépose son œuf sur une chenille de noctuelle, qu'elle enfouit ensuite dans son terrier; neuf coups de l’aiguillon de l’'Ammophile ont paralysé et anesthésié la chenille qui se conservera intacte et comestible jusqu'à l'éclosion. Il est difficile de croire que les maitres de la Faculté de médecine, malgré leur compétence, puissent, avec une telle précision, transpercer de leurs lancettes les neuf ganglions nerveux, qui commandent à la motri- cité et à la sensibilité de la chenille. Et le Scarabée sacré! il enfouit sa larve dans un milieu alimentaire des plus maladorants ; il la pétrit et la roule avec ses pattes de derrière jusqu’à ce qu’elle ait acquis une forme abso- lument sphérique! — Ce sont des exemples pris entre mille, et nos souvenirs d'enfants nous en fourniraient bien d’autres, depuis La Fontaine qui admirait si fort l'industrie et l’économie des républiques de fourmis, jusqu'aux Peaux-Rouges de l'Amérique, qui ont appris, dit-on, des Castors, l’art de construire leurs huttes. Il faut avouer cependant que si l’abeille ignore les théories mathématiques, l'Ammophile n’a pas davantage connaissance de l’anatomie comparée ; le Scarabée sacré a vécu tranquille, depuis les temps pharaoniques, sans faire de biologie; les Castors n’ont jamais suivi les cours de l'École des Ponts-et-Chaussées, et les fourmis ne doivent connaître de l'École des Mines que les recoins vermoulus des laboratoires. Descartes prétend que ces séries complètes d'actes chez les animaux ne sont que des mouvements réflexes, c'est-à-dire que les animaux sont des machines qui ne sentent pas, qui ne pensent pas, qui ne veulent pas, mais qui agissent comme un mécanisme, merveilleuse- ment réglé depuis le commencement des siècles. L'opinion est hardie, sans doute; car, comment expli- quer l'instinct, ce « savoir-faire naturel » qui porte l'animal à faire certains actes, et à ne faire que ces actes, tous utiles soit à la conservation de l'individu, soit à celle de l’espèce ? quelle explication, en résumé, faut-il donner de la nature de l'instinct? Il est évident que les animaux agissent sous l’empire de deux excitations, l’une externe, l’autre interne. L'’excitation externe est aisée à démontrer : le Canard ne fait les mouvements de la natation que dans l'eau, l'Abeille ne butine que sur des fleurs, le Pinson ne construit son nid que sur les rameaux des arbres; il faut donc admettre, à moins que d’être absurde, que le Ca- nard perçoit l’eau,l’Abeille les fleurs,le Pinson les arbres. L'’excitation interne n'est pas moins nécessaire, par ce fait qu'il nous est impossible de concevoir qu'une ma- chine se meuve sans moteur, — à plus forte raison ne pou- vons-nous penser qu'un animal agisse sans y être inté- riewrement poussé. — Nous disons intérieurement, car si le propulseur de l’animal était exclusivement l'excitation externe, comment expliquer que la Fauveite qui voit toujours des brins d'herbe ne construise pas toujours des nids ? L’aiguillon interne est donc indispensable à l’ani- mal pour qu'il agisse, et c'est, chez lui, le besoin impé- rieux de se nourrir, de s’abriter, de se reproduire; il faut admettre que,en outre de ce,besoin, l'animal perçoit une image, tout au moins vague et confuse, de ce qu'il va faire, sans quoi la complexité de ses actes resterait incompréhensible, et, par ailleurs, nous savons que ce n’est que l’image d’un acte qui se réalise pour qu'il s’ac- complisse. Ainsi donc, la nature de l'instinct est autant et même plus psychologique que physiologique. Son origine, bien qu'elle soit encore un problème : NATURALISTE philosophique fort discuté, tendrait à prouver que la différence n’est pas ‘essentielle entre l'homme et les animaux, sous certains rapports. L'instinct comprend des facteurs affectifs, des fac- teurs représentatifs internes et des facteurs représen- tatifs externes ; or, nous savons que le monde extérieur constitue les facteurs représentatifs externes : il s'agit donc seulement de trouver l’origine des facteurs affectifs et représentatifs internes. Cuvier et l'École prétendent que l'instinct, étant inti- mement lié à l’espèce, il en est un caractère distinctif et lui est contemporain ; d'après eux, les Ammophiles, du jour où elles ont été créées, ont eu l'instinct de piquer les chenilles à neuf endroits différents et précis. Cette explication, qui ramène l'instinct à une création conti- nuelle de Dieu, n’est pas suffisante, si nous devons admettre, comme beaucoup le prétendent, que l'instinct est absolument immuable ; or nous savons que l’éduca- tion, l’imitation, la domestication, le modifient ; done, il n’est pas immuable, il est susceptible de perfectionne- ments, et la théorie de Cuvier ne peut plus être soutenue avec les connaissances que nous avons acquises dans le domaine des sciences expérimentales. Darwin et ses partisans, reprenant, pour le compte de l'instinct, l'explication qu'ils ont donnée de l'espèce, disent qu'au furet à mesure qu'une espèce se transforme, son instinct évolue parallèlement avec elle: le Loriot de nos pays (Oriolus galbula, L.) bâtit actuellement son nid avec du fil volé aux ménagères ; — je me rappelle même avoir trouvé, dans le Loir-et-Cher, un nid de Loriot dont l'intérieur était tapissé de fragments d’un journal relatant les grands faits de la politique ; une autre fois, jai recueilli, dans la banlieue de Paris, un nid de Pinson, dont les bords étaient exclusivement garnis de confettis, reliques de la mi-carême; — le Baltimore de l'Amérique (Hyphantes Baltimore, M.), aux Etats- Unis, expose son nid aux rayons du soleil; dans l'Amé- rique du Sud, au contraire, il l’abrite contre la chaleur. Ces faits, et beaucoup d’autres qu'on pourrait citer, prouvent incontestablement que l'instinct peut changer avec le temps ; mais, quant à dire, comme Darwin et Spencer, que ce sont des « hasards heureux » qui ont indiqué à l'animal, dans les temps préhistoriques, les actes qui devaient satisfaire ses besoins ; quant à préten- dre que, par la répétition de ces actes, l'habitude en naissaïit, et, se transmettant par l’hérédité, devenait l'instinct, c’est une autre question. La vérité, semble-t-il, ainsi que les néo-Lamarckiens le démontrent, c’est que, grâce à une intelligence sourde, subconsciente en quel- que sorte, « captive au sein de la matière », l'animal a pris, en raison du milieu auquel il devait s'adapter pour vivre, l'habitude de faire certains actes; cette habitude, qui s’est ancrée jusque dans son organisme, a pu se transmettre aux individus contemporains, par limitation, et aux descendants, par l'hérédité. À Dans sa forme, c’est-à-dire, sous les divers aspects qu'il prend dans chaque espèce, l’instinctest explicable ; mais ce qui, à l'heure actuelle, nous semble inexplicable et ce qui le demeurera probablement toujours, c'est l'instinct dans son fonds, ou instinct primaire, ce sont les besoins que l’animal éprouve, au même titre que l'homme, de se nourrir, d'aimer, d'agir. Ces besoins fondamentaux sont contemporains de la vie et, comme la vie elle-même, resteront un mys- tère impénétrable. GABRIEL ETOC. barils LA PSYCHÉ STOMOXELLE Les prairies du Centre de la France ont eu, cette année, à subir les rayages de la Psyché stomoxelle qui appartient à la classe des papillons nocturnes et à la tribu des Psychides. Le mâle seul a la faculté de se déplacer par le vol, il a les antennes pectinées ou plumeuses, le corps très velu, les ailes chargées de peu d’écailles et souvent pres- que diaphanes. La femelle, aptère, ne quitte jamais son fourreau, ni pour s’accoupler ni pour pondre. La chenille est glabre et décolorée, les trois premiers anneaux de son corps sont cornés, le reste mou. Lorsque cette chenille se déplace pour aller pâturer, elle sort aux trois quarts du fourreau portatif revêtu extérieurement de débris de végétaux, dans lequel elle vit et se transforme ; sa marche est relativement rapide, elle avance de près de 2 millimètres à la seconde, soit 10 centimètres à la minute ou 6 mètres à l'heure. Elle vit par groupes et les ravages qu'elle cause peu- vent être visibles dans le courant de mai, à plusieurs kilomètres de distance. Les parties détruites,qui ressem- blent à des champs de blé moissonnés, présentent tou- jours une forme arrondie. Cette chenille n’attaque ni les arbres, n1 les fruits, ni les plantes autres que celles de la famille des grami- nées. Le seul moyen de se débarrasser complètement de ce fléau consiste à faire un labour après la ponte de l'’in- secte, c'est-à-dire vers la fin du mois d'août ou tout au moins avant la prochaine éclosion des larves qui a lieu dans le courant d'avril. Les œufs de cet insecte ont besoin pour éclore de la chaleur solaire et, en les enfonçant par un labour, ils se trouvent tous détruits. Il est certain que dans beaucoup de cas les labours sont difficiles sinon impossibles, mais ce procédé est le seul qui ait donné des résultats certains. Les insecticides et les poudres insecticides devant être très concentrées sont nuisibles aux plantes et rendent le remède pire que le mal. M. Milne-Edwards recommande de brüler sur place les herbes dans les endroits ravagés, mais le labour est certainement ce qu'il y à de mieux. Tels sont les quelques notes qu'il m'a paru intéressant de communiquer aux lecteurs du Naturaliste. PAUL NoEL. HOPAC SO nnnnS cocon accro crc oJol REVUE SCIENTIFIQUE Les empoisonnements par les champignons vénéneux. — La biologie des récifs de coraux. — La transmission de la peste par les insectes. Comme tous les ans, à l’automne, les empoisonne- ments par les champignons ont été assez nombreux, bien que les espèces réellement mortelles soient en somme assez peu nombreuses, puisqu'il n’y en a guère que cinq ou six : Amanites phalloïde surtout, citrine, printanière ; Volvaires gluante, spécieuse, à grande volve. Quant aux espèces dangereuses, mais non mortelles, elles ne sont pas plus abondantes : Amanite panthère, Amanile tue- LE NATURALISTE PP 27 Les symptômes de l’intoxication par les champignons étant peu connus, nous allons les indiquer, d’après une étude de mise au point que vient de publier M. Gué- guen. Ils varient suivant la nature des champignons que l’on peut diviser en deux groupes : Syndrome phallinien (Amanita phalloïdes,mappa, verna, Volvaires). Incubation: durant dix à douze heures. Début: tardif, silencieux. Symptômes: troubles gastro-intesti- naux tardifs. Accalmies : fréquentes, avec alternatives de crises. Foie : volumineux ; quelquefois jaunisse. Urines : quelquefois nulles, ordinairement diminuées, très colo- rées. Phénomènes cérébraux : intelligence et mémoire intactes. Durée moyenne: trois ou quatre jours, quelque- fois plus. Terminaison: mort (parfois tardive) du cin- quième au dixième jour, au plus. Syndrome muscarinien (Amanila pantherina, muscarin, Lépiote). Incubation : durant une heure (A. muscaria) à quatre heures (A. pantherina). Début: rapide, bruyant. Symptômes : troubles gastro-intestinaux précoces. Accal- mies: nulles. Foie: normal. Urines: nulles. Phéno- mènes cérébraux: excitation, délire gai ou furieux, troubles dela mémoire. Durée moyenne : un à deux jours en tout. Terminaison : guérison. La nocivité des champignons est due à des prin- cipes particuliers qui n'ont été découverts et étudiés qu'à une époque relativement récente. Les recherches chi- miques et physiologiques ies plus complètes ont eu pour objet les deux Amanites les plus connues de chaque groupe, l’'Amanita muscaria et l’'Amanita phalloïdes. Ces deux espèces renferment des principes toxiques très dif- férents, qui sont les mêmes chez tous les champignons d’un même groupe toxicologique. L'étude chimique vient donc corroborer les résultats de l'observation clinique, car les différences entre les deux poisons expliquent les dissemblances constatées entre les deux syndromes. Dans l’'Amanila muscaria, on trouve trois principes: une substance volatile, une résine, et surtout de la mus- carine, qui est le principe actif. Cette muscarine active toutes les sécrétions, excite les ganglions invhibitoires du cœur, qu'elle arrête en diastole. Elle excite le centre respiratoire, d'où accélération passagère, puis ralentis- sement de la respiration. Les systoles insuffisantes et le ralentissement du pouls provoquent, chez les animaux à sang chaud, de l’œdème du poumon. Elle contracte la vessie et l'utérus, tétanise l'intestin. L'Amanita phalloides doit son pouvoir toxique à une autre substance, la phalline, qui agit d’une tout autre facon, car elle possède à un haut degré le pouvoir hémo- lytique, c’est-à-dire le pouvoir de détruire les globules rouges, partie principale de notre sang. Une proportion d'un cinquante millième dans le sang commence déjà la dissolution des globules, qui est rapide avec un cent- vingt-millième. C'est donc à l'hémolyse qu'il faut attri- buer l'action redoutable de l'Amanite phalloïde. On conçoit que, si la proportion des globules rouges dissous -est assez élevée, la lésion soit irréparable. Ce poison est tellement actif que Kobert a tué rapidement des ani- maux domestiques en leur injectant dans le sang un demi-milligramme de phalline par kilogramme d'animal. De même que l’Amanite phalloïde, les Amanites citrine et printanière renferment de la phalline, ainsi que les Volvaires. C’est ce qui explique que toutes ces espèces soient à ranger dans la catégorie des champignons mor- tels. xx Malgré de très nombreux travaux, les récifs coralliens sont encore mal connus. M. Charles Gravier vient de donner de très intéressants détails sur quelques points de leur biologie. La plupart des coraux des récifs ont, pour la même espèce, une forme d'eau profonde et une forme de sur- mouches, Lépiote brunätre, Bolet satan (?) Bolet blafard (?). ! face, une forme d’eau calme et une forme d’eau agitée: LE NATURALISTE Les formes d'eau calme et peu profonde sont très | W. Hunter, bactériclogiste du Gouvernement allemand poreuses et par conséquent très fragiles : leurs branches sont longues et grêles; toutes leurs ramifications sont d’une grande délicatesse ; celles des parties profondes sont encore plus lègèrement calcifiées; elles sont, en outre, peu ramifées; elles forment parfois des tiges cylindriques avec des branches latérales très courtes ou même absentes. Par opposition, les formes d'eau agitée, Constamment exposées à subir des dommages, sontarron- dies ou aplaties : leur structure est plus compacteet plus dense, leurs Calices, plus courts, à paroi plus épaisse, tendant à affleurer à la surface. Ces modifications, pro- Yoquées par des causes mécaniques évidentes sont Caractéristiques des formes de résistance des Madrépores et autres genres arborescents. Pour vivre dans de bonnes conditions, les Polypes coralliaires ont besoin d'une eau parfaitement limpide. Si la sédimentation est abondante et dure quelque temps, les colonies les plus:actives ne tardent pas à mourir ; si elle est légère et surtout intermittente, les polypes peu- vent parfois résister et alors la colonie se transforme pour lutter contre les conditions défavorables de l’am- biance. Ce sont alors les calices qui se modifient; ils se Tapetissent comme pour réduire au minimum l'accès de la boue qui tend à s’introduire dansles zoides ; ils devien- nent généralement plus saillants au-dessus de la surface générale ; en outre, la surface du cœnenchyme sesculpte comme pour résister plus longtemps à l’envahissement des corpuscules solides qui tombent sur la colonie. Toutes ces dispositions ont pour résultat de défendre celle-ci contre l’action pernicieuse du milieu et de reculer en tout cas l'échéance fatale. Chez les formes globuleuses comme les Porites et les Astrées, les polypes du sommet, directement exposés à l'influence malfaisante des dépôts de sédiment, sont fréquemment tués à un stade plus ou MOIns précoce de l’évolution de la colonie; celle-ci tend à prendre une forme aplatie. Fréquemment, à cause du dépérissement des zoïdesapicaux et par suite des nécroses qui Se produisent çà et là sur des îlots plus ou moins étendus, la croissance devient irrégulière et donne lieu à des colonies rabougries et déformées. Dans les mêmes cas, les calices de la partie inférieure, soustraits parleur position à l'invasion. des sédiments, conservent leurs caractères normaux et se montrent très différents de ceux du sommet. Les Polypes coralliaires, examinés en place dans les récifs, offrent des teintes diverses d’une grande fraicheur de ton. Mais leur coloration présente, chez la même espèce, des variations considérables. La plupart des coraux de profondeur sont incolores ou faiblement teintés : ceux qui luttent péniblement contre des influences désa- vantageuses, qui s’acheminent lentement vers la mort, sont, au contraire, fortement pigmentés, Il n’est pas rare de trouver des corayx qui, vivant apparemment dans les mêmes conditions de milieu — autant du moins quenons en pouvons juger, côte à côte, par exemple, dans une de ces dépressions qui forment de petites mares à mer basse, — sont les uns bruns, les autres jaunes, les autres pourpres, les autres violets; ils sont identiques par tous leurs autres caractères et appartiennent, par suite, à la même espèce. Une cclonie peut ne pas avoir la même coloration dans toute son étendue, lorsqu'elle a atteint une grande taille; les polypes des Astrées peuvent, par exemple, être d'un vert très vif à la partie supérieure, alors que ceux des côtés sont bruns et ceux de la base incolores ou presque. j * # Quels sont les insectes quinous transmettent la peste? On a accusé successivement les puces qui couvrent les cadavres des rats pesteux, les moustiques et les punaises. D'après la Revue généale des sciences le professeur à Hong-Kong, qui a eu l’occasion de voir un nombre considérable de pestiférés en 1903 et 1904, a fait porter ses recherches sur tous les insectes qu'il a trouvés soit dans les salles des malades, soit au cimetière, près de l'endroit où les cadavres étaient exposés. Il a d’abord essayé de vérifer si le bacille était transporté par la surface du corps des mouches, et ses expériences ont été positives; de même, leurs matières fécales et leurs intestins renfermaient des bacilles pesteux virulents; en outre, les mouches ne paraissaient pas souffrir du tout de par l'hôte qu’elle portaient et celui-ci ne semblait pas modifié par son passage dans leur tube digestif. Enfin, des morceaux de sucre placés dans des tubes stériles où l’on avait enfermé des mouches pestiférées donnèrent, après ensemencement, de belles cultures de bacilles pesteux. Ces expériences furent faites aussi pour les lattes, qui semblent jouer le même rôle que les mouches; pour les punaises, dont les matières fécales semblent surtout dangereuses : pour les moustiques et les poux, dont Hunter n’a pu établir le danger. De même, pour cet auteur, les puces seraient très peu ou même pas dange- reuses, car il a essayé en vain d'inoculer des ratset des singes avec des puces infectées. Il semble donc que les insectes les plus dangereux sont les insectes non suceurs, en particulier les mouches, qui propagent la peste, soit par leurs pattes, soit par la surface de leur corps et leurs matières fécales, qui souillent les vête- ments, les plats et les aliments. HENRI CoOuPIN. 000000000800000000929090009900007 IDENTIFICATION DE QUELQUES OISEAUX Représentés suries Monuments pharaoniques. LE BIHOREAU A MANTEAU NOIR. Ardea Nycticorax, Linn. — Les artistes pharaoniques nous ont laissé une fort belle reproduction de cet oiseau à Beni-Hassan. Le Bihoreau que les Égyptiens nommaient Ro-schau (fig. 1) est, aujourd'hui encore, très abondant en Égypte - où il fréquente les bords du Nil, les lacs et les marécages couverts de buissons. Caché pendant le jour, il ne sort de sa retraite qu’à l'approche de la nuit, et c’est alors qu'il fait entendre un cri effrayant, sorte de rugissement lugubre d’où lui vient le nom de corbeau de nuit ou Nycticorax. Cherchant sa subsistance autant sur terre que dans Veau, il se nourrit indifféremment de grillons, de lima- ces, de grenouilles et de petits poissons. Dans l’âge adulte, le mâle mesure 54 centimètres de ongueur et { mètre d'envergure; l’aile pliée s'étend jusqu’au bout de la queue. Un ton noir très brillant, à reflets verdâtres, couvre la tête, le dos, les scapulaires ; les ailes et la queue sont gris-perle, tout le reste du corps d’un blanc pur. Placées: sur la auque, trois plumes blanches et flexibles, longues d'environ 15 centimètres, forment une aigrette opulente, fort recherchée pour la parure; le bec est noir, l'iris rouge, les pieds d’un vert jaunâtre (1). Sur l'image égyptienne les pieds sont rouges et l’ai- grette est cachée derrière le cou. (1) Brissox, Ornithologie, t. V, p. 493. — Dresser. Birds of Europe, t. VI, PI. 399. La femelle diffère assez du mâle, pour que divers naturalistes en aient fait une espèce distincte. Dépour- vue daigrette, elle a le dessus de la tête brun à reflets vert-doré sur l’occiput. Son œæsophage est moins déve- loppé que celui du mâle. Nous la voyons, avec celui-ci, souvent reproduite sur les monuments. Voici un bas- AUS 1: PRES MEMIN AURA LS DE LE mme LA CYCLOSTOME ÉLÉGANTE Il s’agit ici d'un tout petit mollusque terrestre, des plus communs en France, que nous avons rencontré pourla première fois à terre, sous la mousse au milieu des Nummulites, au pied des sapins (pins sylvestres) du Mont Saint-Siméon, près de Noyon. C’estune sorte de petit limaçon conique, à coquille d’un gris violacé tout particulier. Mais ce qui le rend digne d’une attention toute spéciale, c’est le petit opercule attaché à son extrémité, qui lui permet d’oblitérer complètement l'o- rifice de sa coquille, quand son corps est rentré dedans. Cet opercule est d'autant plus important, qu'on voit la Nature inaugurer chez lui les mollusques à coquille bivalve. Linné a dit, avec sagesse, que la Nature ne sautait jamais d’une classe d'êtres à une autre, mais qu'elle avait pris soin de ména- ger toujours des transitions entre elles : Na- tura non facit saltus. C’est le cas de la voir en œuvre ici. On a divisé les mollusques en trois grands groupes, suivant qu'ils étaient nus, à coquille univalve et à coquille bivalve : La limace, le limaçon et l’huître sont des types de ces trois groupes. Hébreu! De même qu'il y a des tran- sitions on ne peut plus curieuses entre les mollusques nus et les univalves; de même Fig. 1, Le Nycticorax. relief de la cinquième dynastie (fig. 2) montrant un cou- ple de Bihoreaux sur une cage à volatiles placée dans une barque traversant le Nil. Ces individus se distin- k Hi) on Fig. 2. Bas-relief de la 5e dynastie. guent fort bien entre eux, par les caractères qui leur sont propres. Dans une autre sculpture, nous voyons un groupe analogue perché sur des touffes de papyrus. Suivant Strabon.le Nycticorax d'Égypte constituait un type à part: «il n'est pas plus grand qu'un geai, écrit-1l, et a un son de voix fort éclatant » (1). Les Égyptiens voyaient dans cet oiseau un emblème de mort (2). (A suivre.) 5 P. HippoLyTE Boussac. (1): SrraBon, Géog. Liv. XVII, ch. nr, 4. (2) Horapozow, Liv. II, hiéroglyph, XXII. PHippolite-Boussac del aussi il y a des transitions bien inattendues, entre les mollusques à une seule coquille et es mollusques à deux coquilles : Les Cyelos- tomes en sont la preuve éclatante. On aurait l'air de se moquer. si l’on disait que ces petits mollusques ont deux valves à leur coquille, et pourtant, on va voir que c'est absolument vrai, du moins au point de vue capital, de protéger le corps nu de l'animal, contre les autres bêtes qui cherchent à le dévorer, pour se nourrir elles-mêmes de sa chair appé- tissante. Une Fourmi vient-elle à saisir notre Cyclos- tome dans ses mandibules? Crac! notre mollusque, ren- trant dans sa coquille, lui en ferme brusquement l'ori- fice d'entrée, avec son opercule ; et la Fourmi est obli- gée de lâcher prise, sous peine d’avoir une de ses mandi- bules faussée, pincée contre la coquille par la porte qui se referme sur elle : Attrapée ! On trouve cependant beaucoup de coquilles vides, à côté des Cyclostomes vivantes; mais ce serait encore bien pis, évidemment, si ces mollusques n'avaient pas d’opercule du tout. Et puis n’en est-il pas de même, pour les mollusques à coquille bivalve, plus avancée en organisation ? Tout est relatif, en ce monde : De ce que ces animaux sont munis d’un opercule de protection, cela ne veut pas dire qu'ils soient immortels : sans quoi, le monde en serait bientôt rempli ; et il n’y aurait plus de place sur la terre, pour les autres espèces animales ni végétales, si jamais les êtres d’une espèce donnée n'étaient pas à tout moment détruits. Les Cyclostomes sont des Céphalés operculés pulmo- nés ; ce qui les distingue des operculés branchifères. Ils font partie de la famille des Cyclostomiens ou des Orba- cés, suivant les classificateurs; le nom importe peu, car c'est toujours à peu près la même chose. L’opercule, qui les distingue, est attaché à la partie postérieure et supérieure du pied; ce qui rend bien compte du méca- nisme de sa fermeture, quand l’animal rentre dans sa coquille pour y trouver un refuge assuré. Son orifice respiratoire, en arrière du cou, est dépourvu de sphincters particuliers. Ce sont essentiellement des mollusques ter- restres unisexués: aussi respirent-ils par des poumons, 278 LE NATURALISTE] om À puisqu'ils ne vivent pas dans l’eau. Cependant, comme ils sont parfois plongés sous la mousse humide, la nature (en bonne mère prévoyante) les a munis de quel- ques rides branchiales rudimentaires : toujours afin de ne pas sauter brusquement des Pulmonés aux Branchi- fères. Le manteau forme un collier mince, autour du cou, recouvrant le tortillon spiral de l’animal, ses deux ten- tacules ne sont qu’en partie rétractiles, bien qu'ils soient doués d’une grande contractilité : Cela veut dire qu'ils sont très sensibles ; mais qu'ils ne rentrent pas tout entier dans le corps, quand on les irrite. Mâchoire nulle. Le pied, distinct du corps, ne sert qu'à la repta- tion. L’orifice anal est situé à droite du bord du man- teau, près de l’orifice respiratoire, sous le collier. L’oper- cule ne s'articule pas encore, avec la columelle de la coquille. Celle-ci est développée en spirale ovoide (tur- riculée, chez d’autres espèces du même genre). La verge, située à droite, est intérieure, cachée sous le manteau, dans la cavité pulmonaire. On avouera que la nature a de ces audaces, qui confondent notre imagination : que de mystères, chezles mollusques! Ce genre a été fondé par Guettard, en 1756, sous le nom de Limaçon à opercule. C’est Lamack qui créa le mot Cyclostoma, en 1789, et le mit au féminin en fran- çais ; bien que ce nom grec soit du genre neutre. Nous le laissons au féminin, parce que cela veut dire : co- quille à bouche (ou orifice) arrondie ; et que ce mot est du féminin, en français : voilà pourquoi. On peut regarder les Cyclostomes comme des Turbos terrestres : aussi avait-on tout d’abord réservé leur nom à une espèce de Turbo marin. Cette petite famille renferme seulement deux genres. L’Acmée diffère des Cyclostomes en ce que sa coquille est microscopique et non terminée en pointe, comme celle du premier genre ; car toutes les Cyclostomes françaises ont leur coquille pointue. En outre, elle est cylindrique. et non conique comme ici. De plus, sa verge est exté- rieure, derrière le tentacule droit, au heu dé tre logée dans le poumon ! Enfin son orifice respiratoire est représenté par un trou arrondi, au lieu d’être en fente transversale étroite. La coquille des Cyclostomes est assez épaisse, opaque, ovale ou turriculée ; à spire dextrorsum, à tours plus ou moins convexes, et plus ou moins pointues, son ombilic est petit, fendu; sa columelle sub-spirale, son ouverture est presque circulaire, droite, sans dents ni lames ; son péristome, peu épais, est un peu réfléchi en dehors, chez les adultes. L’opercule, suborbiculaire, est épais et caïcaire ou mince et sub-corné, cochléiforme, à noyau excentrique ou central, suivant les espèces. Elles sont au nombre de 8, en France, et divisées en deux ou trois sous-genres, qui sont : 49 EnriCrA. — Coquille ovoide, ventrue. Opercule épais, calcaire, à noyau excentrique (C. sulcatum et C. elegans). Ils ne se fixent pas aux corps étrangers. 20 POMATIAS. — Coquille non ventrue, conique ou turriculée. Opercule mince, corné, à noyau central. $1. — Ouverture subovale (C. obscurum, C. noulet, C. Partioti et C. carthusianorum). S2. — Ouverture arrondie (C.maculatum et C.patulum). Les PoMATIAS en diflèrent encore, en ce qu'ils peuvent rester suspendus aux corps auxquels ils sont fixés, troncs d'arbres ou pierres. Après l'ensemble qui précède, nous n’avons plus à parler ici que du Cyclostoma elegans. Ce qui précède était indispensable à connaitre pour se rendre compte de la place que notre espèce occupe dans cette petite fa- mille. La coquille de la Cyclostome élégante est à rides spirales rapprochées, épaisses; d'un gris violacé, inoculé de taches plus foncées. Son opercule est à l'entrée de l'ouverture ; tandis qu'il est enfoncé dans l'ouverture, chez la coquille de la Cyclostome sillonnée, ainsi appe- lée de ce que ses rides spirales sont écartées, sur une coquille de couleur jaune rougeâtre et sans taches. La présence des taches, sur la coquille violacée, ca- ractérise donc notre Cyclostome élégante. De plus, elle se rencontre partout en France; tandis que l’autre espèce ne se voit qu'en Corse et en Provence. Il est donc impos- sible, chez nous, de les confondre entre elles; puisqu'on ne trouve pas le Cyclostoma sulcatum aux environs de Paris, dont la coquille à une teinte si différente de la nôtre, surtout parmi les variétés propres à la Picardie. Enfant, nous collectionnions avec amour les innom- brables variétés de limacons (Helix nemorosa), dont nous remplissions des boîtes entières; variétés basées sur la couleur de la coquille, le nombre de ses bandes noires ou brunes, continues ou interrompues, linéaires où con- tinues, etc., etc. Cela formait un tableau synoptique, avec des accolades qui n’en finissaient pas : Nous étions devenu le chevalier de l’accolade! Heureusement, on n'en trouve pas beaucoup, dans la Cyclostome élégante; cependant Moquin Tandon en a dénommé une dizaine. Tout comme nous, dans notre jeune temps pour les limaçons, il y a créé une : io Variété, fasciatum. Co- quille cendrée, avec deux bandes brunes ou violettes très marquées, interrompues (à cause de la tendance aux taches si caractéristiques de cette belle espèce). 20 Variété, maculosum; coquille cendrée’ ou violacée, avec des marbrures d’un brun plus ou moins violet. 3° Variété, aurantiacum ; coquille jaune d'ocre-orang avec des marbrures brunes. 4° Variété, pallidum; coquille jaunûtre pâle, avec taches et bandes demi-effacées. Où n'y a-t-1l pas de coquilles chlorotiques ! 5° Variété, purpurascens; coquille pourprée, avec des bandes rougeâtres (tout à fait comme pour nos chères coquilles de limacons; il y en avait même du plus beau rose : on aurait dit du corail rose!) 6° Variété, violaceum; coquille d’un brun violet ou violacée, sans taches ni bandes, translucide. 70 Variété, ochroleucum; coquille ochracée-orangée, sans taches ni bandes, un peu translucide aussi. 8° Variété, albescens; coquille blanchâtre, imma- culée. 99 Variété, album ; coquille blanche comme de la por- celaine, un peu transparente; 10° Variété, saputum (Mandhuy); qui n’est, pour notre auteur, qu'un jeune individu de cette espèce (et non une espèce à part, ni même une vraie variété). On pourrait peut-être en dire autant de quelques au- tres, types de jeunes ou de vieux individus. Les yeux de ce mollusque sont en dehors et un peu en arrière des tentacules, sur un mamelon roussâtre ou blanchâtre et sont tournés un peu en dedans. La tache brune et brillante, que l’on y voit à leur extrémité (à l'œil nu), n’est donc pas les yeux portés sur des tentacules, comme le croit encore le vulgaire; mais c’est l'organe de l’olfaction, c'est-à-dire celui qui perçoit les odeurs ! Dans l’état de repos, ces tentacules retombent sur les côtés de la trompe. Quand l'animal progresse, il sort celle-ci jusqu'aux yeux, pour y voir clair; sans quoi, il vit dans une obscurité complète ; à droite et à gauche, dans la cavité buccale, sont les oscelets calcaires, légè- rement tuberculeux et blanchâtres. C'est un mollusque assez lent, sortant de sa coquille avec hésitation et y rentrant brusquement au moindre contact : Prudence est mère de la süreté! Ce petit ani- mal sait cela d’instinct, sans qu'on le lui ait jamais appris. IL sécrète un mucus aqueux ; aussi ne se. sus- pend-il pas aux plantes, comme le font les limaçons. Il porte sa coquille presque horizontale, quand il pro- gresse ; le sommet toujours rejeté à droite. En temps de e;, ï | ù ; | | À | at a x LE NATURALISTE hi A NA 06 Sécheresse, il s'enfonce en terre ou sous les pierrailles du mont Siméon, pour y chercher l'humidité. On le trouve dans toute la France, et même en Corse. Les variétés de cette espèce sont abondantes dans le midi. Il vit sous les haies, le long des murs gazonnés, dans les lieux ombragés, sous les feuilles mortes et la mousse, où il est très abondant. Il faut toujours le cher- cher à terre, pour le trouver, en déplaçant les hais de la montagne, sous lesquels il se cache. Sa coquille a 10 à 15 millimètres de haut, sur 8 à 12 de diamètre. Quant à l’opercule,il est couvert de stries ravonnantes, qui coupent obliquement les quatre ou cinq tours de spire que l’on y remarque, à centre trés excentrique et placé vers le haut du disque. Il ferme exactement l'ouverture de la coquille, qui est à peine anguleuse à sa partié supérieure, décrit un cercle bien plan et se montre roussâtre à son intérieur. Le sommet de la coquille est obtus, très lisse et d'un violet foncé. D: BouGox. 2ccocn ACADÉMIE DES SCIENCES Katafa, Geaya et Macrocalyx, trois plantes nouvelles de Madagascar. Note de MM. Cosraxrn et H. Porssox, présentée par M. ©. PERRIER. Le Katafa est une plante qui joue un rôle important dans la médecine indigène malgache. Il contient un principe amer et aromalique, employé contre les fièvres et beaucoup d autres maladies. C'est l'écorce de la racine qui est utilisée pour faire des infusions et des fumigations. à | Le Kalaja. (nom vulgaire) se place parmi les dialypétales jsostémones à ovaire supère, DE, CORAN dans les CEE fraies, c'est-à-dire au voismage des Célastracées et des Ilicacées. Un caractère anatomique, commun à, ces deux familles est la présence dans le parenchyme cortical du pétiole de cristaux d'oxalate de chaux. Or le Hatafa n’a pas de cristaux ; il se dis- : fincue des Célastracées par Ses ovules pendants et non dressés, Le] des Ilicacées par ses ovules non solitaires, ses feuilles compo: sées etnon simples. Il appartient à une famille nouvelle ou à une tribu aberrante des Célastracées. où Le Geaya purpurea, n. gen., …n. Sp., par son aspecl étrange, donne L'idée d'une espèce saprophyte où parasite - à On peut rapprocher cette plante des Éricales : elle s’en dis- fingue par ses étamines adhérentes à la corolle. Olest un genre {out à fait aberrant d'Éricacées ou le type d'une famille nou- velle. a t Le Macrocalyæ lomentosa, n. gen:, n: Sp: (Ma vacée), est un arbre possédant un bois très dur qui est employé dans l’indus- {re indigène. On en fait des clous pour assembler les planches gène. molles des pirogues. : | ee Par ses grosses bractéoles, par son fruit à 5 loges plante se place dans la tribu des Hibiscées, mais se différencie A 5 =. DURE = ; . neltement du genre Gossypium par 5 pièces au calicule au lieu de 3. $ Recherches sur les hybrides d'@rges. Note de M. L. PBrarnenen, présentée par M. Gasron Boxxien. Les espèces élémentaires sont, d’après A. de Vries, le résul- {at de mutations progressives, c'est-à-dire de Ï acquisition de caractères nouveaux pour la lignée; au contraire, les variétés dérivent de mutations régressives, par la mise és latence de caractères développés dans l'espèce, la latence d'un caractère nimpliquant pas sà disparition totale. Or,on exe que, dans la combinaison sexuée de deux plantes de la mème espèce; les caractères sont transmis à parts égales par les chromosomes des deux parents. La combinaison sexuée d’une variété avec 1 espèce consiste en la réunion de chromosomes porteurs des caractères visibles de l'espèce et de chromosomes porteurs des caractères latents de la variété; il y à encore accouplement ; la fécondité n’est pas limitée et les produits obtenus montrent à la première sénération la dominance du caractère de l'espèce et, aux géné- rations suivantes, la dissociation des formes; on nomme ces combinaisons des croisements bisexuels. Les croisements d’es- # pèces élémentaires en diffèrent {otalement, puisqu'ici les carac- tères différentiels de l'espèce la plus récente n’ont pas d’analo- gues, même à l’état latent, dans l'espèce ancienne. Ce sont des croisements monosexuels dont les lois sont encore mal connues. Il en résulte que l'hyhridation entre formes affines est un moyen expérimental commode pour l'appréciation de leurs rela- tions de parenté. C'est cette méthode que l'auteur a appliquée à l'étude des Orges (Hordeum distichum) pour divers caractères de classification : L'hybridation des formes affines de H. dis- tichum a permis de meltre en évidence la dérivalion de variètés par la mise en latence d'un caractère; la réapparition d’un carac- tère propre aux espècces sauvages d'Orges à la suite du mélange sexuel de deux variétés cultivées qui ne le présentent pas et dont les ancêtres l'ont perdu depuis des siècles peut-être. Sur le développement de la notocerde chez les Pois- sons osseux. Note de M. Lours Roue, présentée par MM. Epmoxp PERRIER. On considère comme un fait acquis à la Science que la noto- corde des Tuniciers soit l’homologue de celle des Vertébrés et ne s’en distingue que par des qualités d'ordre secondaire: d’abord sa brièveté plus grande, ensuite sa localisation dans la queue. Pourtant, cette opinion n’est pas entiérement.exacte, Une série d’études a montré à l’auteur que la notocorde des Vertébrés et celle des Tuniciers n’ont pas une homologie com- piète: Toutes deux proviennent également de la paroi dorsale du feuillet endodermique et montrent de même un état premier de gouttière médiane; mais elles naissent dans des régions diffé- rentes. Celle des Vertéhrés se forme aux dépens directs de l'intestin primitif, et celle des Tuniciers à ceux d’un diverticule de cetintestin. Comme ce diverticule manque aux Vertébrés, où ne s’y laïsse peut-êlre représenter que d'une façon réduite et par l'intestin post-anal, ces deux notocordes se doivent prendre seulement pour équivalentes, de même origine essentielle, mais non de situation identique. En résumé, il y a chez les chordés, des formations notocordales et non pas une seule et même noto- corde qui serait plus ou moins étendue suivant les groupes. La présure des crustacés décapodes. Note de M. C. Gxr- BER, présentée par M. Dasrre. La facilité avec laquelle on peut obtenir, en abondance et assez pur, le suc digestif des Crustacés décapodes permet de s'étonner qu'on ait mis si longtemps à constater ses propriétés physiologiques et, en particulier, à signaler son action présu- rante. Les auleurs ont appliqué à l'étude de cetie présure la mé- thode qui leur avait servi antérieurement pourles présures végé- tales et celles des Mammifères : l'utilisation directe du suc sto- macal et celle du produit de macératien des glandes hépatiques dans l'eau salée à 2,5 p. 100 ont donné des résultats iden- tiques. La présure des Crustacés décapodes se distingue ces autres présures animales connues par sa résistance à la chaleur et l’action particulière des acides. Elle se rapproche des présures végétales et obéit beaucoup mieux que toutes les présures étu- diées jusqu'ici aux lois des actions diastasiques. Elle constitue un matériel de choix pour l’étude des actions présurantes. Contribution à l'étude de la constitution des matières protéiques. Nouvelle méthode &'hydrolyse à l'acide fluorhydrique. — Note de MM. L. Hucouxexo et A. More, présentée par M. -ARMAND GAUTIER. L'étude de la constitution des matières protéiques comporte la caractérisation des groupements soudés les uns aux autres dans les complexes moléculaires. Or, cette caractérisasion n'est possible que si les groupements en question sont convenalile- ment libérés et isolés à l’aide de réactions qui ne les altèrent pas. ; î Les auteurs conseillent l'emploi de l’acide fluorhydrique à 20 où 25 p. 100, à la température du bain-marie bouillant, comme agent d'hydrolyse des matières protéiques, car il permet une hydrolyse complète et non destructive tes constituants qu'il a libérés. Augmentation de la capacité vitale et du périmètre thoracique chez les enfants. Note de M. Maracr, présen- tée {par M. d'Arsonvar. Chaque année, un grand nombre de conscrits sont ajournés ou réformés pour faiblesse de constitution, la cause en est due souvent à un périmètre thoracique insuffisant. M. Marage 2 P \ pensé qu’il serait utile de développer, dès le jeune âge, la cavité thoracique au moyen d'exercices très simples : Des expériences ont été faites pendant six mois à l’école pri- maire de garçons de la rue Cambon: on a pris pour base l’âge des enfants, on a mesuré au moyen d'un spiromètre la capacité vitale, c'est-à-dire le volume d'air utilisable pour la phonation ; le périmètre thoracique a été pris au niveau de l'appendice xiphoïde. { L'accroissement du tour de poitrine est immédiatement très rapide pendant le premier mois : il n'est pas rare, après trente séances, de trouver le périmètre thoracique faugmenté de 6 à 1 centimètres. Les mouvements d'inspiration sont généralement très bien faits, les mouvements d'expiration le sont moins bien ; on le constate soit en mesurant la capacilé vitale qui n’augmente pas suffisamment, soit en mesurant la diminution du périmètre tho- racique dans le passage de l’inspiration à l'expiration profonde ; chez les enfants de 6 à 10 ans, cette variation est de 3 à 4 centi- mètres ; elle est de 4 à 3 centimètres chez les enfants de 11 à 14 ans. Les exercices étaient faits chaque jour à la finde la récréation de 10 heures et de 4 heures, il suffisait de minutes chaque fois ; les enfants rentraient donc en classe 5 minutes plus tard. Les enfants apprennent en quelques minutes à faire ces exercices, et comme leur récréation se trouve augmentée de 5 minutes ils les font avec plaisir ; on ne constate plus d’atti- tudes vicieuses, les enfants se tiennent droits et les omoplates cessent d’êlre saillantes ; l'état sanitaire a été supérieur cette année à celui des années précédentes, il y a eu beaucoup moins de manquants. Le développement est surtout très rapide chez les sujets un peu malingres (14 ans). Si dans toutes les écoles de France, les élèves faisaient régu- lièrement, chaque jour, ces exercices, le nombre des conscrits aptes au service militaire augmenterait dans une notable pro- portion. À une époque où la natalité diminue, ce résultat n’est pas à dédaigner. Nouvelles recherches sur la radioactivité des sources goitrigènes. Les sources qui manifestent le plus nettement des propriétés goitrigènes se présentent dans des conditions de gisement à peu près uniformes : elles se trouvent généralement à la base des grands massifs montagneux et viennent av jour par l'une de ces failles qui séparent les divers étages des plis couchés dont l’entassement forme les chaines alpines. Ce sont donc des eaux qui, s'étant engagées dans ces failles à direction incli- née, ont descendu jusqu'à des profondeurs qu'on peut souvent évaluer à 2.000 mètres et plus, avant de pouvoir s'échapper par quelque fissure ouverte sur la paroi d'une vallée. Leur cas est en somme celui des sources minérales et thermales, si nombreuses dans les mêmes régions. Elles sont fréquemment chargées de sels calcaires et magnésiens dissous à la faveur de l'acide car- ‘bonique qui, en se déposant aux environs du griffon, donnent naissance à de puissants amas de tuf. Les eaux goitrigènes des Alpes présentent constamment une radioactivité notable et cette radioactivité est attribuable, au moinspour une grande part, au radiothorium. Ce résultat, rapproché des constatations analogues fdites chaque jour sur des eaux plus ou moins minéralisées, conduit à se demander si la radioactivité n’est pas un attribut commun à toutes les eaux remontant d'une grande profondeur et qui se sont trouvées en contact prolongéavec desroches éruptives, dans lesquelles le radium et le thorium sont disséminés à l’état de traces. S'il en est réellement ainsi, si cette radioactivité, est pour quelque chose dans la pathogénie du goitre endé- mique, on s'explique parfailement pourquoi l’endémie goi- treuse, dans toutes les parties du monde, sévit avec une in- tensité toute particulière dans les contrées montagneuses et disloquées, tandis qu’elle ne se montre que discrètement dans les plaines aux stralifications d'allure tranquille et s'arrête net à la limite des zones cristallines homogènes (Cotentin, Bretagne). On s'explique aussi les succès récemment obtenus dans le trai- tement du goitre par plusieurs médecins anglais (Rayne, Brook, Stevenson) rien qu'en soumettant les malades à l'usage exclusif de l’eau distillée. | Collybie à long pied (Collybia longipes), comest. NOS CHAMPICNONS — à pied rouge (Collybia erythropus), comest. — à pied velu (Collybia velutipes), comest. — à racine (Collybia radicata), suspect. — à tête rayée (Collybia grammocephala), suspect. — butyreux (Collybia butyroïdes), suspect. — des chênes (Collybia dryophila), suspect. — des cônes (Collybia coginena). comest. — en fuseau (Collybia fusipes), comest. — maculé (Collybia maculata). suspect. Columelle (Lepiota procera), comest. Columbette (Lepiota procera), comest. Commerre (Lepiota procera), comest. Compairol (Amanita cæsarea). comest. Compairol jaune (Lactarius deliciosus), comest. Compariol d'Oulme (Pleurotus ulmarius), comest. — lacté (Lactarius piperatus), comest, Conguerlo (Pleurotus Eryngiü), comest. Congouno (Amanita vaginata), comest. Conguerlo (Pleurotus ostreatus), comest. Conque (Pleurotus Eryngii), comest. (A suivre.) VICTOR DE CLÈVES. LIVRES NOUVEAUX Technique microscopique appliquée à l’étude des végétaux, par HENRI COPIN, docteur es . sciences, chef des travaux de botanique à la Sor- bonne. 1 vol. in-18 jésus, cartonné toile, de 273 pages, avec 159 figures dans le texte. En vente chez les fils d'Emile Deyrolle. 5 francs; franco, 5 fr. 50. Tandis que les traités concernant la technique de l'étude microscopique des animaux sont relativement nombreux, ceux consacrés aux végétaux sont extréme- ment rares, surtout en France. C'est cette lacune qu’a cherché à combler M. Henri Coupin en écrivant le livre dont le titre est ci-dessus et que, de par ses fonctions, il était tout indiqué puur traiter. Cet ouvrage s’adresse particulièrement aux travailleurs qui veulent voir par eux-mêmes les faits de cytologie et d’histologie décrits dans les ouvrages théoriques et se mettre au courant de la technique en vue de recherches originales. Il faut savoir gré à l’auteur de ne pas avoir donné des multi- tudes de formules qui ne servent qu'à noyer le débutant; il a traité le sujet avec le plus de simplicité possible, ce qui était, d'ailleurs, fort difficile pour un sujet aussi ardu, Chose qu'apprécieront particulièrement les étu- diants, M. Coupin ne s’est pas contenté de développer la téchnique d'une manière en quelque sorte générale, mais aussi d'une manière particulière, en indiquant les matériaux d’études les plus favorables sur lesquels peu- vent porter les recherches afin d’avoir le maximum de netteté. De nombreuses gravures illustrent le texte et l’éclairent agréablement. , Etude des mammifères miocènes des sables, de l'Orléanais et des Faluns de la Touraine, par MAyer, 1908. 1 vol. gr. in-8, de 336 pages avec 100 figures dans le texte et 12 planches hors texte com- prenant 184 figures. En vente chez les fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac. 10 francs, franco 10 fr. 85. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 171. | MINÉRALOGIQUE ET GÉOLOGIQUE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, ÉDITEURS LES FILS D'ÉMILE DEYROLI.E 46, rue du Bac, PARIS 46, rue du Bac, Paris Comptoir minéralogique et géologique de F. Pisami | a été réuni à la Maison Deyrolle. x pour collections d'amateurs et de musée. aux au poids pour essais et analyses. Mons spéciaux pour l'analyse des minéraux des terres Ctions de minéraux et de roches pour l'étude de la miné- et de la géologie. taux et roches en plaques mirces pour l'examen micros- PHOTOG RA PHIES etlétude des phénomènes de polarisation. 1 A à} Set aaalyses de tous minerais. Gollections ie de minéraux rune prospection, | ET Mu catalogue sur demande) | P HOTOMICROGRAPHIES. LES FILS D'EMILE DEYROLLE, SUR VERRE ‘2 16, rue du Bac. 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Capitaine XAMBEu. — Identification de quelques oiseaux, représentés sur les monuments pha- raoniques. P. Hippozyre Boussac. — Notes biologiques sur les lépidoptrères de | Biskra et. description d'espèces nouvelles: P. CarénEn. — Revue scientifique. H. Cou- l| PIN. — Académie des Sciences. — Nos champignons. Vicror pe Crèves. — Biblio- | graphie. — Table des Matères du vingt-deuxième volume de la deuxième série 1908. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS ‘ Gr France et Algérie . . . . . .. A0 fr) | Housles autresspayse PP 220 fr # Pays compris dans l’Union postale. . , . 411 » REA QUMETO) DAME NES RO 56 u Pour changement d'adresse, joindre O fr, 50 c. à la dernière bande. : ; û 5 e e Û e LE Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux :: BUREAUX DU JOURNAL ; 4 Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE », éditeurs É 46, RUE DU BAC, PARIS : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Editeurs, 46, rue du Bac, PARIS (T° Arr) store Naturelle de la France Cette collection comprendra trente et un volumes in-8° qui formeront une Histoire naturelle complète de la France. Nous donnons ci-après la nomen- clature des diverses parties de l'ouvrage Les 22 volumes parus sont indiqués en caractères gras 17e PARTIE. Généralités, 9e 8e Z° 7e lEnchaînement des Organismes. Introduction à l'Histoire naturelle, par GAsron Bonnier, avec 516 figures dans le texte. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 50: Mammifères, par le D'TROUESSART. 360 pages et 143 fig. dans le texle. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 95. Oiseaux, par Émze Deyroize. 304 pages, 35 planches dont 27 en cou- leurs et 144 fig. dans le texte. Br., 5 fr. 50; franco, 6 fr. 10. Reptiles et Batraciens, par A. GRANGER. 4186 pages, 55 figures dans le texte. Br., 2 fr.; franco, 21fr4 30. Poissons. Moilusques, par A. GRANGER. Céphu- lopodes, Gastéropodes. 212 pages, 24 fig. dans le texte, 49 pl. Br., Afr.; franco, 4 fr. 40. Mollusques. Bivalves, Tuniciers, Bryozoaires, par A. GRANGER. 256 pages, 15 fig. dans le texte, 18 pl. Br., 4 fr.; franco, 4 fr. 40. Coléoptères, par L. FAIRMAIRE. 336 pages, 27 pl. en couleurs. Br., 6 fr. 50; franco, 7 fr. 10. Orthoptères. Névroptères. Hyménoptères. Hémiptères, par L. FAIRMAIRE. 236 pages et 9 planches. Br., 3 fr; | franco, 3 fr. 35. Lépidoptères, par Berce. 206 pages, 21 planches en couleurs. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 45. Diptères, Aplères. Araignées, par L. PLraner. 330 pages, 18 pl., 233 fig. dansle texte. Brit 5er. franco 5 ir 50: Acariens, Crustacés, Myria- podes, par Pauz Grourr. 248 pages, 18 pl. Br., 3 fr. 50, franco, 3 fr. 90. | | 16° Partie. Vers, par RÉuy Samr-Loup. 248 dire 18°. 18° bis 198 26° 21° Ge ok pages, avec 203 fig. dans le texte. Br., 3 fr. 50; franco, 3 fr. 90. Cælentérés, Echinodermes, Protozoaires, etc., par A. GRANGER, 390 pages, avec 187 fig. dans le texte. Br, 3 fr. 50: franco, 4 fr. : Plantes vasculaires (Nouvelle flore de MM. Gasron Bonnier et de Layens). 2.145 fig. Br., 4 fr. 50; franco, 4 fr. 90. Album de la Nouvelle Flore, par GASTON Bonnie. 2.028 photogra- phies directes de toutesles plantes. Br., 4 fr. 15; franco, 5 fr. 20. Mousses et Hépatiques (Nou- velle flore des Muscinées par M. Douin). 1.988 fig. Br., 5 fr. franco, 5 fr. 49. Champignons (Nouvelle flore de MM. CosranriN et Durour), 4.265 f- gures. Br., 5 fr. 50; franco, 6 fr. Lichens (Nouvelle flore des Lichens, de M. Borstez). 4.178 figures. Bz., 5 fr. 50; franco, 5 fr. 90. Algues. : Géologie, par MRITEL. 390 pages, 250 fig., 29 planches. Carte géolo- gique de la France en couleurs. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. 60. Paléontologie (Animaux fossiles), par Fkirez. 9379 pages, 27 pl. et 600 fig. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. 60. Paléobotanique (Plantes fossiles), par Frrrez. 325 pages, 36 planches et 412 fig. dans le Lexte. Br., 6 fr.; franco, 6 fr. 60, Minéralogie, par GauBert, 260 pages, avec 18 pl. en couleurs. Br., 5 fr.; franco, 5 fr. 40. Technologie (Application des séiénces n.durelles). Zoologie. Technologie, Botanique. Technologie, Minéralogie, Géologie. CHAQUE VOLUME CARZONNE TOILE ANGLAISE : O FR. 75 EN PLUS PT NT PT SN ER PR 0 fr, 30° ANNÉE — De SÉRIE — N° 323 15 DÉCEMBRE 1908 OBSERVATIONS NOUVELLES Sur le fer météorique de Canyon Diablo C'est en 1891 que fut annoncée la découverte, dans le Canyon Diablo, région particulièrement sauvage et désolée du County de Coconino, dans l’Arizona, aux États-Unis, de nombreux blocs de fer métallique dissé- minés sur le sol. Par leurs formes (fig. 1), comme par Fig. 1. — Mer météorique de Canyon Diablo (Arizona) d'a- près un des petits échantillons du Museum National (grandeur naturel!e). leur composition chimique et minéralogique, ces blocs se rapprochèrent tout de suite des masses métalliques tombées du ciellet, malgré la bizarrerie de quelques hypo- thèses mises en avant par des personnes qui n'avaient jamais étudié sérieusement les météorites, leur origine cosmique fut généralement admise. Un premier motif qui fixa sur eux l'attention de tout le monde fut la découverte à leur intérieur de grains ininéraux extrêmement durs et que l'analyse chimique reconnut pour du diamant imparfaitement cristallisé. Jusqu'ici aucun autre fer météoritique n’a présenté de diamant et une seule pierre météorique {celle de Nowo Urej, en Russie) a procuré la trouvaille de la gemme, mais à l’état de poussière tout à fait microscopique. Non seulement le fer de Canyon Diablo possède avec la plus grande netteté les caractères météoritiques, mais il est venu se classer tout naturellement dans un type déjà observéde roche extra-terrestre, et que l’on connaît sous le nom d’Arvaite. Ce type est un des plus faciles à reconnaître aux amas de schreibersite d’un blanc d’ar- gent qu'on voit apparaitre sur les surfaces polies au tra- vers des blocs. C’est ce que montre la fig. 2. de 1 gramme à 460 kilogrammes, gisaient en très grand nombre et éparpillés selon une direction prédominante: On estime à plus de 4.000 kilogrammes le poids qui en a été recueilli et réparti entre les diverses collections. Et c'est au point que des personnes parfaitement étran- gères d’ailleurs à l'étude des roches cosmiques ontrisqué cette hÿpothèse que la matière métallique serait d’origine terrestre et constituerait simplement un affleurement de filon métallique enclavé dans le sol. Toutes les études relatives à ces blocs {si remarquables ont été unanimes à faire rejeter ce point de vue injustifiable. Cependant il avait pour lui, au moins en apparence, Fig. 2. — Fer météorique de Canyon Diablo, échantillon où une face artificiellement polie laisse voir (sans l'intervention d’un acide) l'abondance de la schreibersite : (phosphure de fer). la forme du sol sur lequel les blocs étaient dispersés et qui frappa les premiers observateurs. M. Foote, à qui on doit la découverte des fers du Canyon Diablo, note dans son mémoire, qui date de 1891, qu'ils sont répandus à la surface d’une région dont la forme peut se comparer à celle d’un cratère. C’est comme un cirque à peu près circulaire dont le point saillant s'élève à plus de 50 mètres au-dessus du pays environnant et qui Fig. 3. — Vue de la falaise méridionale du cratère de Canyon Diablo. La flèche indique la place d’une taille avec rejet. mesure près de 2 kilomètres de tour (soit 700 mètres de diamètre). La figure 3 jointe à cet article donne l'idée de ce cirque vu du centre en regardant vers le Sud : c’est À la surface du sol les fers, pesant chacun de moins Der tel Be PO? er F À É 092 ju LE NATURALISTE une sorte de falaise ou de muraille fortement ravinée par l’intempérismeet dont la substance constituante est stratifiée et montre parfois des failles avec rejet. La roche dominante en est un calcaire qui dans les environs, par exemple à Winona, mesure 60 mètres de puissance et que les géologues américains rapportent à l’époque carbonifère sous le nom de marbre d'Aubrey. Ce calcaire gris bleuâtre est associé à du grès tantôt rouge, vers la surface, tantôt jaunâtre dans la profondeur et ces diverses assises prennent au coucher du soleil des teintes dont le vif éclat a inspiré le nom de « Painted desert » (Désert peint) donné à la région dont le County de Coconino fait partie. Notre figure 4, qui est une coupe Fig. 4. — Coupe verticale dans la falaise orientale du cratère : J, grès roux; B, calcaire d'Aubrey (tous deux carbonifères); R, région invisible; N, nodule de fer nickele. verticale du cirque, précise la forme du sol dont le détail est résumé dans la petite carte (fig. 5) où nous avons tracé des courbes de niveau équidistantes. Comme on le voit, si la forme du sol justifie l'opinion Au cours de ces travaux on a observé une chose plus curieuseencore, laprésenceparmilesélémentssouterrains de matériaux fortement ocracés et contenant une notable proportion de nickel. Les découvertes de ce genre com- mencèrent à 60 mètres au-dessous delasurface et se con- tinuèrent jusqu’à 200 mètres. DU On conçoit l'appui qu'une semblable trouvaille parut donner à la supposition d'une origine terrestre du minéral métallique, et d'autant plus que tout le terrain est imprégné de nickel. D'ailleurs il est certain que toute la masse du sol a été fortement altérée depuis son dépôt : des sables y ont été fortement cimen- tés par des infiltrations siliceuses souvent vésiculaires et d'apparence fondue et parfois nickélifère. Ailleurs des grès se sont décolorés de facon à se présenter comme des boules à structure de pierre ponce parfois extrêmement friables et d’un blanc de neige connues maintenant des sondeurs sous le nom de Ghost Sandstone (p. 413), c'est-à-dire grès-fantôme. En plus d’un point, le grès consiste en grains ocreux ou d'un blanc d'étain où l’ana- lyse montre, avec des oxydes, le mélange de l’un des minéraux les plus caractéristiques des fers nickelés météoritiques, c'est-à-dire la schreibersite où phosphure de fer de nickel et de magnésium. Quant aux blocs métalliques, au nombre de plusieurs milliers, ils ont pour la plupart été recueillis à l’intérieur du cirque et spécialement sur une zone en forme de croissant entourant le trou et strictement concentrique avec lui, allant du Nord-Ouest à l'Est, et pré- centant sa plus forte densité de blocs à peu près au milieu de cette distance. La matière composant ces blocs est partout la même ; elle donne par la célèbre expérience de Widmannstætten, c’est-à-dire par l'attaque aux acides d'une surface polie, une figure très nette et bien caractéristique. Une récente analyse de M. Wirt Tassin y a trouvé : MLD OT Es RASE V Re Dee OT Nickel UN ETAT e AU MAR ERTRS 5,600 CObalts MEME RUE PER Rr pe 0,0%4 CUVE RS NE Ar Sn EURE traces INDE ocre Los da tonendicoscut 0,156 DOUFRE AR NN eE NPSE UARR ARE 0,010 SI CIU M EE RU 0,512 Carbone ee er Ne ER 0,050 Motal RATER 99,882 C'est-à-dire les chiffres ordinaires de la com- position de bien des fers tombés du ciel. Dans ces derniers temps, l'âttention a été ap- Fig. 5. — Carte du contour du cratère de Canyon Diablo (Arizona), Pelée dans le sol du painted desert sur des frag- qu'on a affaire à un cratère, l'étude du terrain montre tout de suite l’inexactitude d’une semblable supposition : on ne voit rien dans la région qui soit d'origine volca- nique et même les assises sédimentaires sont remarqua- blement peu tourmentées. Cependant leur surface exposée à l'air est très profon- dément démantelée et couverte d’éboulis fort épais et de résidus de dérosion subaérienne. Le sol à l'intérieur du cirque est à 150 mètres au-dessous dé la plaine envi- ronnante. Il affecte une horizontalité à peu près com- plète. On l’a percé d’un très grand nombre de trous de sonde : le résultat a été la découverte d'épais sédiments lacustres reposant sur des roches devenant de plus en plus dures en profondeur. ments et des nodules d'oxyde brun de fer partois bariolés de portions verdâtres provenant de la pré- sence de l’hydrate de nickel. Ces lloc de limonite, mé- langés sans ordre avec les échantillons métalliques, ont. fréquemment la forme de plaques plus ou moins courbes, parfois celle d’ovoides ou de poires et, sans exception, traversées deffissures et de craquellements, M. Foote, qui dès 1891 avait déjà remarqué ces objets, les regardait comme provenant de l'oxydation partielle d’une météorite métallique pendant son trajet au travers de l'atmosphère. Le métal se serait brülé dans sa partie superficielle et la région interne seule (d’ailleurs de beaucoup la plus volumineuse) aurait seule persisté à l’état intact. Mais dès 1895 M. Orville Derby émettait l'avis qu'il doit LE NATURALISTE 283 s’agir là d’une oxydation, sous l'influence de l’intempé- risme, de fragments de fer nickelé, plus ou moins iden- _ tiques à ceux qui se sont conservés sans altération. Une analyse de Nichol concorde avec cette opinion; M. Far- rington en interprète les chiffres de la manière sui- vante : HIMONI ENT ANT ARTE ORDER Re 52,99 Man ie EP ETES 42,39 SCRLEIDErSILE M ER EE CEE PRE TEE 0,6% CHAN) SEE ROMA SA ARE 0,15 Lawrencite (chlorure de fer)......... 0,14 Aragonite...... OU din à bin 9 Pole ie 7e ao 0,80 ARCTIC ce ARE DAT RSS OUI 2,45 ER UE RER SE ne LAURE 0,21 GONE LEARN ODA Len a ÉE GOT Et ce qui a confirmé définitivement la manière de voir dont il s’agit, c'est la trouvaille, dans des puits et dans des tranchées, spécialement sur le rebord nord du cirque, de nodules fortement oxydés à la surface (fig. 6), mais contenant encore un noyau métallique plus ou moins Fig. 6. — Nodule ocracé à structure écailleuse et concentrique résultant de l’allération intempérique de blocs de fer de Canyon Diablo, 1/3 de la grandeur naturelle, volumineux. L’écorce a tout à fait la composition des nodules qui viennent de nous occuper et le métal a donné à M. Wirt Tassin : TROP donnee à LORIE PELLE EAUX 94,030 INTGRE LE RTE an VASE, SE AIR Vs 5,320 COPA TITRE A RU MEN AN VAE ANA 0,020 CURE EN EQUATEUR 0,010 ROSDNOLE PAPER MEME EAN nos 0,235 SO TOR AE Aa D OC A ES AAA AE 0,005 CARD On Cp ee Ne AA An A Ne 0,121 SI GLU MERE REA UCI D UE TAR ET UMR LE 0,020 GHOTE PENSE AE LA NE LRU Ton 0,120 MORE Et RUE RARE 99,881 Ces chiffres coincident presque avec ceux qui concer- nent les blocs de fer intacts et que nous avons indiqués plus haut, La conclusion, c'est qu'il faut considérer comme tom- bées du ciel, non seulement l'énorme masse des blocs métalliques de Canyon Diablo, mais les nodules à écorce oxydée, mais les fragments de limonite et même toute ——-s—…— la substance ocreuse et nickélifère qui imprègune le sol sur une si grande profondeur. Dés lors, il parut possible de rattacher l’origine des singulières particularités du « cirque de Canyon Dia- blo » avec la présence à la surface du sol de cette colos- sale contribution cosmique. C'est ce qu'ont fait plusieurs auteurs, comme MM.D.-M. Barringer, B.-C. Tilghmann et George-P. Merrill. D'après eux un gigantesque bolide aurait apporté la masse métallique qui, par son choc sur le sol et l'é- chauffement en résultant, aurait déterminé une explosion de vapeur par laquelle le cirque aurait été creusé et pour- vu de la falaise qui lui donne l'apparence d'un cratère. M. Merrill suppose une masse sphéroidale de fer de 150 mètres de diamètre tombant sur le sol avec la vitesse de 10 kilomètres à la seconde : les roches super- ficielles seront écrasées et projeiées sur la plaine sous un volume plus grand que celui de la météorite,: M. Tilgh- mann a estimé qu'étant donnée la fragilité des roches du Canyon Diablo, le cratère formé, par le choc supposé, aurait huit ou dix fois le diamètre du projectile : on voit que les dimensions naturelles sont largement atteintes ainsi et même dépassées. D'un autre côté, la chaleur engeutlrée par la pénétration soudaine du corps étranger doit produire la fusion et probablement la volatilisation partielle de l’eau d’imprégnation du sol, de facon à don- ner aux roches la structure ponceuse indiquée dans les diverses variétés de grès et spécialement dans le « grès fantôme ». En même temps la vapeur doit dépenser autour d'elle son énorme pouvoir explosif. En conséquence, une quantité de débris comprenant même des portions de la météorite elle-même devront être lancés par-dessus le bord du cratère et dispersés sur la plaine environnante. Il y aura dès lors une sorte de condition pseudo-volca- nique établie pendant un moment. C’est à cette action mécanique qu'il faut attribuer la production d’un bourrelet de débris en forme de mornine qui entoure une partie du cirque et on concoit que celui- ci ait été fréquemment qualifié de cratère. C’est aussi à ce régime qu'il parait logique d'attribuer toute absence de classement d’après leur grosseur des matériaux mé- téoritiques. On sait qu'au contraire, quand un bolide répand sur la terre des fragments nombreux comme on l’a vu dans tant de circonstances, la résistance de l'air opère entre les diverses dimensions un triage extrème- ment précis. Comme on voit, la hardiesse ne manque pas dans l'hypothèse. Mais il est juste de rappeler quelle n’est pas aussi éloignée des faits observés qu’on pourrait le croire à première vue. Déjà bien des météorites ont creusé dans le sol des cavités plus ou moins profondes. Le 24 juillet 1790, le météorite de Barbotan (Landes) écrasa une chaumière et pénétra profondément dans le sol ;le 9 juin 1868, une des pierres composant la nombreuse chute de Knyahinia en Pologne et pesant 250 kilogrammes péné- tra dans la terre à4 mètres de profondeur sous un angle de 27 degrés avec la verticale. Enfin, pour borner ces exemples qu’il serait facile de multiplier beaucoup, rappelons que le dimanche 9 juin 1867 un météorite pesant 5 kil. 760 aurait creusé à la surface du sol de Tadjera, près de Sétif, en Algérie, un sillon d’un kilomètre de longueur (1). (1) V. Dausrée, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. LXVI, séance du 16 mars 1868. 284 LE NATURALISTE Sans insister sur ces faits, qui contrastent d'ailleurs avec beaucoup d'exemples où il semble que les météo- rites ont épuisé leur force vive sous l'effet de la com- pression de l'air pendant leur trajet atmosphérique, —on peut remarquer que ces matériaux cosmiques apportent à la terre une contribution dynamique comparable au contingent matériel qu'ils représentent, Une prolonga- tion du temps que, sans eux, aurait demandé l’évolution planétaire doit inévitablement être la conséquence d'une disposition dont l'examen conduit aux aperçus les plus élevés de la philosophie naturelle. STANISLAS MEUNIER. MŒURS & MÉTAMORPHOSES des Coléoptères du groupe des MORDELLIDES. 4. À. Subtestacea, Steff. Muls., loc. cit., 10, p. 416. Comme larve elle ressemble en tous points, taille, forme, couleur, à sa congénère l'A. flava décrite, elle habite les bois morts depuis quelque temps du chêne de la vigne et du lierre, Nymphe. — Longueur, 3 millimètres : largeur,1 milli- mètre. Corps allongé, linéaire, blanchâtre, couvert de soïes roussâtres ; tête petite, arrondie, déclive, avec cils épars, yeux réticulés, échancrés; premier segment thoracique grand, scutiforme, à pourtour garni de longs poils sub-' bulbeux; segments abdominaux atténués, transversa- lement incisés, ciliés, neuvième petit, arrondi, armé de deux courtes épines, peu arquées, à bout rembruni, à base avec long cil. Nymphe agile, reposant dans sa loge sur l'extrémité postérieure du corps; la rymphose dure de douze à quinze jours, c'est-à-dire une partie de mai. Adulte. — On le trouve en mai ainsi qu’en juin sur les fleurs en ombelle des prés et des champs. 5. A. Melanostoma, Costa, Muls., loc. cit. 1, p.88. La larve ne diffère en rien de la précédente ; elle vit dans les souches mortes, en voie de décomposition du châtaignier, du marronnier et l'adulte n’est pas rare en juillet ainsi qu'en août sur les fleurs en ombelle, sur celles du Sambucus racemosa, et sur celles du Sorbier des oiseleurs dans le massif du Canigou. 6. A. Varians, Muls., loc. cit., 3, p.127 Quoique de taille plus petite, la larve ne diffère pas de celle de l'A. flava ; elle a été trouvée dans de vieilles souches d’aubépine, toujours en nombre; l'adulte n’est pas rare en août le long du chemin forestier de la mon- tagne sur les fleurs de Sempervirens. Genre Scraptia, Lat. 1. Minuta, Muls., 1, loc. cit., 3, p. 142. La larve, très éloignée par sa structure de celles du groupe aes Mordellides, n’a point de rapports communs avec celles des Anaspides, moins cependant la forme et la fugacité du segment terminal ; aussi la mettons-nous à la fin de rotre travail, - Larve, Perris, Larves, 1877, p. 341, fig. 374-379. Longueur, & mill. 5 ; largeur 1 mill. 6. Corps subcoriace, blanc jaunâtre, luisant, peu convexe en dessus, encore moins en dessous, étroit, linéaire, la région antérieure peu arrondie,la postérieure atténuée et fugace ; tête cornée, depressiuscule, blanc jaunâtre, à | côtés subarrondis, couverte de quelques petits poils: lisière frontale jaunâtre et droite; épistome transverse, labre semi-elliptique frangé de cils raides; mandibules courtes, larges, à base ferrugineuse, à pointe noire et acérée, à tranche externe arrondie et rainurellée, à tranche interne bidentée à la mandibule droite, la gau- che unidentée; mâchoires coudées, à lobe frangé de cils spinulés à bout arqué, palpes courts, coniques, triarti- culés, un peu arqués en dedans ; menton rectangulaire, lèvre courte, bilobée, avec palpes réduits, bi-articulés; antennes à article basilaire court, deuxième réduit, qua- dricilié, troisième allongé, à milieu renflé, courtement cilié, quatrième réduit, à pointe mousse, tricilié, le cil médian le plus long; pas d’article supplémentaire, pas de traces d’ocelles. Segments thoraciques étroits, jaunâtres, lisses, avec poils latéraux, le premier plus long que large, deuxième et troisième aussi longs que larges, à côtés arrondis. Segments abdominaux, lisses, jaunâtres, avec léger bourrelet latéral et deux poils dont l’un très allongé, les huit premiers à peu près égaux, le neuvième très allongé, ellipsoïide, c’est-à-dire de forme particulière, garni de longs poils ; la peau de ce segment est fugace et quand elle s’est détachée l’anneau est petit ; en dessous est un mamelon transverse faisant office de pseudopode. Pattes longues, ciliées, avec onglet terminal. Stigmates à leur place normale. : La larve est peu agile; elle a la faculté de marcher à reculons; on la trouve dans les vieux troncs de chêne, de châtaignier, au milieu des colonies de fourmi, du Lasius fuliginosus, vivant des restes animalisés de ces myrmiques; fin mai. parvenue à son complet développe- ment, elle se transforme. Nymphe. — Longueur, # millimètres; largeur, mill. 5. Corps allongé, mou, charnu, blanchâtre, garni de longs poils sur le vertex, au pourtour des segments thoraciques et des segments abdominaux; les angles postérieurs des troisième à sixième segments abdomi- naux surmontés d’un petit tubercule prolongé par un long cil; segment anal, formé de cinq excroissances, deux latérales peu saillantes, deux intermédiaires ma- melonnées, la centrale en pointe géminée. La phase nymphale a une durée de douze à quinze jours. Adulte. — On le trouve en juin et en juillet en fau- chant les plantes qui garnissent les découverts des bois de chêne et de pin. : Rôle actif. — Larves comme adultes, les espèces qui composent le groupe des Mordellides dont nous venons de nous occuper nous sont indifférents, en ce sens que, à l’état de larves, leurs dégâts comme leurs services sont négligeables, ils font disparaitre en les rongeant les vieux débris ligneux qui resteraient sans emploi; — comme adultes, gracieux enfants des fleurs qu'ils émaillent de leur costume velouté et soyeux, ils n'ont de particularité autre que leur conformation et leur démarche vive, agile, par saccades, — ils sont nom- breux dans tous les pays et leur classification est diffi- cile à bien établir dans tous les états de leurs phases biologiques. Capitaine XAMBEU. sic ads LE NATURALISTE | 285 IDENTIFICATION DE QUELQUES OINEAUX Représentés surles Monuments pharaoniques. LE PETIT PLUVIER A COLLIER. Charadrius hiaticula, — Cet échassier connu des égyptiens sous le nom de Sdjeh, et qu'on a, tour à tour, nommé Pluvier des Phi- lippines, Pluvier de rivage, Alouette de mer, etc. mesure 48 centimètres de long et 36 d'envergure; l'aile pliée s'étend presque jusqu'au bout de la queue. Il a les joues, le sommet de la tête et-le dos d’un gris olivâtre, le ventre et la poitrine blancs. Des bandeaux étroits s’enlèvent en noir intense,l'un sur le front, les autres sur les côtés, entre le nez et l'oreille, un large collier de mê- me couleur entoure le cou, l'œil est brun foncé, le bec noir, les pattes rougeàtres. A l'exclusion des par- ties grises, traitées en rouge dans l’image pha- raonique (fig. 1) les au- tres caractères sont, ‘en {out point, confor- mes à ceux de l'oiseau vivant. Le petit Pluvier à collier se montre soli- taire ou par couples et quitte nos régions au mois d’août et septem- bre pour n'y revenir qu'en mars ou avril; ses lieux de prédilection sont le bord des cours d'eau ou le rivage de la mer. Il est fort agile Fig. 1.— Le petit Pluvier à collier. dans ses mouvements, vole très bien et court sur la grève avec une étonnante rapidité. De mœurs presque nocturnes (1), il est aussi vif au crépuscule et par le clair de lune, qu'en plein jour- Peu farouche et d’humeur très douce, il se laisse appro- cher à portée de fusil, vit en paix avec ses semblables et témoigne à sa compagne et à ses petits la plus grande sollicitude. Pris à n'importe quel âge, il s’apprivoise facilement. Le Charadrius se nourrit d'insectes, de coquillages, de petits mollusques et se baigne une ou deux fois par jour. En juin, la femelle pond deux ou trois œufs dans le sable, non loin de la rive à l'abri de l’inondation. L’aire de dispersion de cette espèce s'étend sur tout l'ancien continent. Elle comprend l’Europe entière, l'Asie jusqu'à Formose et au Japon, une grande partie de Afrique. Le petit Pluvier à collier est très commun en Egypte et en Nubie pendant les mois de décembre et de janvier. Les anciens attribuaient au Charadrius des vertus médicinales. D'après une croyance originaire, sans doute, de l'Égypte, il attirait,par ses regacds, les maladies de ceux qui étaient assez heureux pour le rencontrer (2). (4) Ariston, Hist. des Animaux, Liv. IX, 17, 2. (2) Héziovore, Les Elhiopiques, Liv. IIT. Il est mentionné dans la Bible ; sa chair était prohibée par la loi mosaïque (1). Dans une comédie d’'Aristophane (2), c'est le Pluvier qui, avec d’autres oiseaux aquatiques; apportait de l’eau dans les airs, pour la construction de la ville de Néphé- lococcigie (3). P. HIPPOLYTE BOussAC. 200000000002: XOTES BIOLAEIOURS SUR LES LÉPIDOPTÈRES DE BISKRA ET DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES Plutôt que de donnerune liste complète des Lépido- ptères que j'airapportés de Biskra, j'ai préféré citer seu- lement les espèces sux lesquelles j'ai recueilli quelques documents biologiques. Ilm'a paru inutile, en effet, d’énumérer des espèces déjà ren- contrées dans cette oa- sis; tandis que la con- naissance des mœurs et des premiers états — presque totalement négligée jusqu'ici, sauf en ce qui concerne les Tordeuses et les Tei- gnes— de nombre d’en- tre elles doit offrir beaucoup plus d'intérêt pour la Lépidoptérolo- gie. Mon temps étant en- tièrement absorbé par lapréparation et l’étude des Microlépidoptères, qui sont innombrables à Biskra, je me voyais dans la nécessité de retarder pendant de longs mois encore la rédaction de ces notes concernant les Macrolépidop- tères, Pour en hâter la publication, j'ai eu recours aux lu- mières de deux de mes collègues : M. Ed. Brabant a eu l’obligeance de me déterminer quelques Noctuelles et Géomètres; M. R.Püngeler, d’Aachen, a bien voulu examiner les espèces litigieuses, surtout des genres Caradrinaet Acidalia. Je leur en adresse ici mes bien sin- cères remerciements. Papilio machaon, L. — Chenille en mai, sur la Deverria scoparia. Comme cette ombellifère est presque aphylle, la chenille en mange l'écorce æt le sommet des tiges. En juin, j'ai trouvé plusieurs chenilles de Machaon sur l'Haplophyllum tuberculatum, Forsk., une Rutacée. PF. Hippolyte -Boussac del. Euchloe (Anthocharis) belemia, Esp. — Il peut paraître extraordinaire que les premiers états de cette jolie espèce, si commune en Algérie, n'aient pas encore été observés. Celatient sans doute à de nombreuses cau- ) Lévitique, XI, 19. — Deutéronome, XIV, 18. ) Les Oiseaux. ) Néphélococcigie, de vep£n, nue et xoxxv£, Coucou, c'est-à- la Ville des nuées et des Coucous. (1 (2 (5 re di LE NATURALIS TE, ses, dont l& principale dispense de connaitre les autres: à vrai dire, on ne devait pas s’en être préoccupé. Je comptais bien, durant mon séjour à Biskra, arriver un jour ou l’autre à dévoiler le mystère qui enveloppait les mœurs de la Belemia ; j'étais loin de m’attendre, jene dis pas aux difficultés, mais à une cause futile, à un rien en apparence, qui allaient ruinerau moins en partie mes légitimes espérances. La chenille de cette Euchloe, comme ses congénères et ses voisines, devait vivre sur une Crucifère; cela ne pou- vaitêtre mis en question. Mais, parmi toutes ces cruci- fères à fleurs jaunes, à fleurs blanches ou violacées, quelle était celle que préférait la Belemia, et sur laquelle, par conséquent, il fallait diriger les recherches, sous peine de perdre un temps précieux ? Il était difficile de le deviner. Seules, les Belemia ® 9 pouvaient et devaient l'indiquer. Un jour de mars, en effet, dans cette partie du parequi avoisine le fort Saint-Germain, j'apercois une Belemia © s’approchant fréquemment d'une Sagina à fleurs viola- cées. C’était l'heure de la ponte. Trompée par la couleur et l’aspect des fleurs, elle venait sur cette Sagina, en re- partait aussitôt sans s'arrêter, mais volait à un autre pied de Sagina apercu sur son parcours, et dont elle ’éloignait de même : ce n'étaient pas des Crucifères. Du reste, aucune Crucifère n'était à proximité. Cette insis- tance m'a aussitôt mis sur la voie. Dans les endroits désertiques des environs de Biskra, il ya une espèce de Moricandia. à feuilles découpées en petites lanières et un peu charnues, dont les fleurs vio- lacées ou mauves ressemblent assez à celle de la Sagina, dont il a été mention plus haut : c'est la Moricandia teretifolia DC. Je ne tardai pas à observer des Belemia 9 ® vole- tant sur cette Crucifère et y déposant leurs œufs. Je trouvai même de toutes jeunes chenilles attaquant les boutons de fleurs ou rongeant les feuilles. Mais sachant par expérience combien il est difficile de faire l’éduca- tion privée des jeunes chenilles de ce genre, dont le moindre inconvénient est que ces chenilles se dévorent entre elles, je crus bon de les laisser en liberté sur leur plante nourricière, avec la ferme intention de revenir les chercher et les recueillir à point. L'endroit où les plantes se trouvaient était des plus propices:sur la voie ferrée elle-même, à l'abri de toute destruction, pensai-je, protégées surtout contre la dent des moutons. Mais j'avais compté sans leur hôte. Quand je revins, tout heureux à la pensée de retrouver mes chenilles adultes, je ne vis plus rien, ni chenilles, ni plantes: tout avaitété nettoyé. Uneéquipe d'ouvriers avait passé là et toutes les plantes avaient été arrachées, en exécution de règlements administratifs, me dit-on, pres- crivant la destruction des plantes sur la voie ferrée, dans la crainte d'incendie. Très prévoyants, nécessaires même dans le voisinage des habitations et des cultures,ces règlements paraissent bien inutiles dans le désert, sur une voie de sable, de cailloux, où poussent quelques maigres plantes halo- philes, aussi incapables de s’enflammer que naguère les allumettes d'une certaice Régie bien connue. Pauvre désert! les fléaux de tous genres l’accablaient déjà : le sirocco, le simoun, le sable dansl’air, les sau- terelles, les vipères cornues et les bédouins; ce n’était pas assez : il lui manquait les Règlements administra- tifs! Ne suis-je pas excusable de les maudire un peu, puis- que je leur dois de ne pas connaître au complet les pre- miers états de cette intéressante Euchloe ? Je n'ai rapporté de Biskra que la plante nourricière, l'œuf de Belemia et sa jeune chenille mise en formol. Teracolus nouna, Lucas. — Lord Walsingham ra- conte(Entom. m. mag., 1904, p. 99) que son fidèle domes- tique et chasseur, l'Italien Sola, trouva la première che- nille de Ter. nouna sur un Capparis, au Maroc, en février. Plus tard, dans l’Entomologische Zeitschrift de Guben, Herr Karl Andreas décrit la chenille et la chrysalide de T.nouna, qu'il avait trouvée à une douzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Biskra, sur une plante qui lui était in- connue : « Die Raupe von nouna lebt an einer mir dem Namen noch nicht bekannten Pflanze mit eiformigen, ganzrandigen Blättern. Die Pflanze bedeckt am Flug- platze der Falter 4-21" grosse Stellen und liegt flach auf dem Boden auf. Die Blätter sind ziemlich dick,abernicht widerstandsfähig, sondern sprüde wiedie Blätter der bei uns vorkommenden Sedumarten.» Une légende s'établit en ce moment au sujet de ce papillon qu'on appelle la Mouna, à Biskra, et auquel on attribue, paraît-il, une valeur commerciale assez élevée. D'après cette légende naissante, un entomologiste allemand serait venu en 1906 et aurait fait une ample récolte de ce papillon. En partant, il aurait dit qu'on ne trouverait plus de Mouna après lui. Il aurait, sup- pose-t-on toujours, soudoyé quelques bergers arabes, à charge de détruire tous les Câpriers de la montagne. Le fait est, m'a assuré une personne digne de foi, que le nombre des Câpriers a déjà beaucoup diminué. Cet arbuste finirait peut-être par disparaître si l'on n'avisait à empêcher sa destruction complète. On soupconne même quelques Bicos de ce méfait et on exerce sur eux une surveillance active. À rapprocher de cette histoire cette autre légende pyrénéenne qui a cours dans la vallée de Gavarnie, con- cernant une plante excessivement rare, l’Androsace cylin- drica. Après en avoir fait une bonne cueillette, un Alle- mand aurait donné la forte somme à des pâtres pour arracher et détruire tous les pieds d’Androsace cylin- drica qu'ils trouveraient. Mais ces pâtres, mieux avisés que leurs collègues d'Algérie, sachant bien que les plantes pyrénéennes rares sont un des attraits de leurs montagnes et que, loin de les détruire, il vaudrait 'peut- être mieux les propager, ont empoché la galette alle- mande etont laissé bien tranquille l’Androsace cylindrica. Quoi qu'il en soit de ces racontars, je me refuse à croire que des naturalistes, dignes de ce nom, puissent s’abaisser à de pareils procédés, dont l’ineptie le dispute au ridicule. Mais revenons à la Nouna. C’est seulement au com- mencement de juin que j'ai pu avoir sa chenille. Dès le mois d'avril, on m'avait bien indiqué où le papillon volait et d’un geste vague on me montrait au loin les derniers contreforts des montagnes de Zab, qui bordent l'horizon de Biskra au Nord-Ouest. Deux Gu trois excursions dans cette direction avaient été vaines. Quoi d'étonnant? Trouver une plante surune montagne de 40 à 50 kilomètres de longueur, sans indi- cation d’un point précis, ne pouvait être facile et, à moins d’un hasard tout à fait fortuit, sur lequel cepen- dant tout entomologiste doit compter, paraissait presque | impossible. ï LE NATURALISTE : 987 Le hasard, cette fois, se présenta sous la forme d’une personne des plus obligeantes, M. Albert Foureau, le propre neveu de l’explorateur bien connu. Habitant Beni-Mora, petite oasis contiguëé à celle de Biskra, connaissant très bien, comme chasseur de gros gibier, les montagnes de Zab, M. Albert Foureau s’offrit à m'accompagner jusqu’à la région des Câpriers qui lui était familière. Cette offre gracieuse fut acceptée avec reconnaissance. Au jour convenu, le 3 juin, par un temps très propice, de nombreux nuages au ciel voilant par moments la face du soleil et tempérant l’ardeur de ses rayons, nous pümes, sans trop de fatigue, gravir les pentes escarpées de la montagne et parvenir dans une sorte de cirque, aux parois abruptes, raides. Là végé- aient, sortant des strates assez régulières d’un calcaire brun rosâtre, sans doute ferrugineux, quatre superbes pieds d'un Capparis non épineux que je reconnus être le rupestris, Sm., pour l'avoir déjà rencontré à Ville- franche-sur-Mer, station unique en France de cette espèce. Leur accès n’était cependant pas facile : on sait que le Capparis aime les à-pics. Je pus néanmoins en visiter deux. Je reconnus vite, aux feuilles rongées par places, la présence de la chenille de la Nouna et j'eus le plaisir de récolter une vingtaine de chenilles à tailles diverses, ainsi que deux chrysalides; mais, malgré une recherche minutieuse, je ne parvins pas à trouver un seul œuf. La petite chenille, de suite après sa sortie de l’œuf, doit en manger la coquille.‘ : On sait donc maintenant que la chenille de Teracolus nouna se trouve de février jusqu'au milieu de juin et peut-être plus tard, tant que les feuilles du Câprier sont suffisamment tendres et propres à nourrir la chenille, laquelle cependant, à défaut de feuilles, mange très bien les gros fruits et même le sommet des tiges de lar- brisseau. Comme sa croissance est très rapide et qu'en mai et juin la durée de l’état de chrysalide ne dépasse pas cinq à six jours, l'espèce doit avoir plusieurs généra- tions successives. Je suppose, en outre, qu'après juin, quelques chrysalides doivent rester endormies pendant l'été, pour se réveiller et éclore au renouveau. L'œuf seul de Teracolus nouna reste à connaitre. Melitæa didyma, v, deserticola. Oberth. — La chenille de cette Mélitée vit sur Linaria fruticosa Desf., dans le désert, où je l’ai trouvée en avril. Ni la chenille ni la chrysalide ne m'ont paru différer de celles de la Mel. didyma de France. Lampides (Lycæna) theophrastus, F., — Ce gracieux petit Lycæna vole déjà en mars, à Biskra. Il fréquente les buissons de Zizyphus lotus, L., ainsi que l'avait remarqué M. Ch. Oberthür, il y a longtemps. Ce n'est pas sans motif, car cet arbuste épineux est la plante nourricière de sa chenille. De fin avril à fin juin, on trouve œuf et chenille de L. theophrastus. La croissance de la chenille est rapide, la durée de la chry- salide courte, six à dix jours, de sorte que les généra- tions se suivent sans interruption, jusqu'à l'été. L'œuf est pondu généralement sur la feuille du Zizy- phus. Il a la forme habituelle aux œufs de Lycæna : c'est un petit disque couvert de dépressions polygonales, puraissant plutôt triangulaires, à côtés infléchis au mi- lieu, à angles surélevés en forme de petits cylindres non pointus et sans bouton. Sa couleur est d’abord verdâtre, puis blanche. La petite chenille sort par le sommet de l'œuf et fait disparaître toute l'aire micropylaire qu’elle mange. Elle attaque ensuite la feuille du Zizyphus dont elle mange le parenchyme sans la miner, mais épargnant un côté de l’épiderme. Elle produit ainsi de petites raies ou trainées devenant blanchâtres, rappelant celles des Bucculatrix ; les taches blanchâtres s’élargissent ensuite, à mesure que la chenille grossit : elles décèlent alors facilement la présence de cette dernière. Adulte, la chenille de L. theophrastus mesure 7 à 8 millimètres de longueur environ ; onisciforme, remar- quablement aplatie, c'est-à-dire peu bombée sur le dos; crête dorsale à peine saillante, sauf sur les segments 4, 6 et 10; peau veloutée, non pubescente, de couleur verte, avec une bandelette dorsale blanc jaunâtre, tachée de rose sur les segments 2-5 et parfois d’autres; carène stigmatale à peine jaunâtre, garnie de poils rosâtres; tête jaune verdâtre clair, ocelles réunis en un gros point noir; organes buccaux roux ; écusson large, assez for- tement chagriné, concolore ; clapet de même ; pattes écailleuses et membraneuses de la couleur du fond, crochets roux ; stigmates arrondis, blancs; tubercules du onzième segment indistinets. Pour se chrysalider, la chenille tapisse de soie un petit espace sur une feuille ou un objet quelconque. A cette soie, elle s'accroche solidement par ses pattes anales et se ceinture ensuite d’un cordelet de soie. Chrysalide courte, rase, brun jaunàtre, plus ou moins mouchetée ou jaspée de brun foncé; surface finement chagrinée; nervures des ptérothèques indistinctes; stigmates mamelonnés, jaunâtre un peu orangé et en- tourés de jaunâtre clair; mucron en fer à cheval élargi, garni de minuscules crochets brun roux. La chenille de L. theophrastus est très souvent accom- pagnée, sur sa feuille de Zizyphus, d'une petite fourmi noire, dont je n'ai malheureusement gardé aucun sujet pour la détermination. Cette petite fourmi semble caresser de ses antennes la chenille, comme elle ferait à un puceron, en attendant sans doute d’elle quelque suc plus ou moins agréable, dont elle serait friande. J'ai déjà observé nombre de fois cette association de fourmis et de chenilles de Lycæna, notamment pour celles de L. ægon qui est si fréquente sous les pierres à d'assez grandes profondeurs, dans les endroits arides de l'Ardèche ou dans les montagnes; la chrysalide elle- même est ainsi choyée parles fourmis. J'ai toujours cru qu'il y avait là, de la part de la fourmi, un acte de gour- mandise, ni plus ni moins. D'après d'autres entomolo- gistes, peut-être plus clairvoyants, la fourmi agirait aussi par dévouement : elle défendrait la chenille des atteintes des Diptères ou Hyménoptères parasites. On trouve en mai et juin sur les Zizyphus lotus une larve de Casside, vivant sur les feuilles de la même façon que la chenille de L. theophrastus, avec laquelle, en outre, elle offre de grands rapports de forme et de couleur. M. L. Bedel a eu l’obligeance de me la déter- miner, C'est l'Hypocassida tunisiensis, Bohm (Kæchlini Mars). (A suivre.) P. CHRÉTIEN. TR CS 2 | SRE à NT EE LEE ES 2 ur 238 REVUE SCIENTIFIQUE La Faune malacologique du massif armoricain. L'intérêt de la faune malacologique du massif armo- ricain, sur laquelle M. Louis Germain vient de publier une note intéressante, réside dans quelques particularités tenant à des causes diverses. Il convient tout d’abord de signaler la présence de deux mers qui baignent les côtes bretonnes : l'Océan Atlantique aux eaux relativement chaudes, grâce à la présence du Gulf-Stream, et la Manche, mer plus froide. L'influence de ces deux masses liquides de températures différentes se fait surtout sentir sur les Mollusques habitant le voisinage des côtes et, plus particulièrement, sur les Helix de la section Xerophila. Il faut, en second lieu, tenir compte de la très grande diversité petrographique des sols où se groupent, autour des terrains primaires occupant surtout le centre du massif, les terrains cristallins répartis sur sa bordure et les ilots secondaires où tertiaires noyés au sein des précédents. Une telle constitution géologique entraine le mélange plus ou moins intime des faunules granitiques, schisteuses et calcaires, généralement fort différentes. Elle favorise en outre la création de variétés locales, plus ou moins nettes, dont l'étude est d’un grand intérêt, si l’on a soin toutefois de les comparer avec les variations des mêmes espèces ou des espèces affines observées dans les autres régions de la France. L'inégale répartition des pluies, la douceur, à peu près générale, de la tempéra- ture hivernale et le peu de fréquence relative des vents secs du Nord sont encore des facteurs qui contribuent à accroître la richesse de la population malacologique de la Bretagne. Dans son ensemble, la faune malacologique armori- caine est celle de toute la région moyenne de la France, mais avec des incursions méridionales fréquentes et éten- dues. On n’y rencontre pas d'espèces montagneuses et les formes propres aux contrées sub-montagneuses y sont elles-mêmes fort rares. Une exploration attentive du massif des Coëvrons et du Bocage Vendéen permettront sans doute la découverte, dans cet ordre d'idée, de quelques espèces des genres Pupa, Clausilia, et surtout Pomatias, très mal représentés dans toute l'étendue du massif armoricain. Mais presque toutes les parties de la Bretagne sont d’une richesse réellement exceptionnelle en Pulmonés aquaiiques. Ce fait tient au grand nombre de petits ruisseaux, de lacs et d’étangs aux rives ombra- gées parsemant le pays et qui, bien mieux que les larges fleuves aux eaux constamment agitées par un courant rapide, favorisent le développement des Mollusques Pul- monés. La faune autochtone du massif armoricain, dérivée du centre alpique,a été, en nombre de points, plus ou moins profondément modifiée par d'importantes migrations natu- relles presque toutes méridionales. Quelques espèces, ori- ginaires de régions plus septentrionales, ont bien pénétré çà et là dans la péninsule armoricaine, mais elles sont peu nombreuses et surtout peu abondantes. On peut citer, par exemple, les Helix arbustorum, Helixæ concinna, Helix cælata, Helix cælomphala. L'Helix pomatia lui-même ne dépasse pas les limites orientales de la Loire-Infé- rieure, département d’où il est entièrement absent. Les espèces du Midi sont, au contraire, excessivement abondantes et impriment à la faune un caractère méri- dional particulièrement net dans les départements côtiers du versant atlantique et dans celui du Maine-et-Loire largement ouvert sur l'Océan par la vallée de la Loire. Dans quelques cas, les mollusques introduits n’affec- tionnent qu'un très petit nombre de localités exception- nelles où ils restent rares. Ces introductions anormales ne paraissent pas devoir se maintenir définitivement et LE NATURALISTE semblent dues plutôt à une intervention involontaire de l'homme qu'à une véritable migration naturelle. On peut citer, dans cet ordre d'idées, les Clausilia crenulata et Succinea elegans des environs d'Angers et des Helix ces- pitum et Helix sphærita, de Lockmariaker, dans le Mor- bihan. Dans d'autres cas, plus nombreux, les espèces méri- dionales sont bien définitivement acclimatées; cependant elles restent encore localisées dans quelques stations pri- vilégiées, mais peuvent y devenir très connues. Tels sont les Testacella mangei, Helix quimperiana, Helix cornea, Helix limbata Mais, dans la grande majorité des cas, les Mollusques introduits sont très répandus et fort abondants sur une étendue importante du massif armoricain. En thèse géné- rale, ils occupent, sur tout le littoral de l'Océan Atlan- tique et de la Manche, une bande plus ou moins étroite, suivant les points observés, dont la largeur est d’ailleurs intimement liée à la nature du sol, au régime des vents et à celui des pluies. Cette zone, dont la largeur ne dépasse que rarement quelques kilomètres, constitue une véritable bande océanique sur laquelle les espèces introduites abondent, formant des colonies aussi popu- leuses que sur le littoral méditerranéen, leur pays d'ori- gine. Mais les Mollusques ainsi acclimatés ne se con- tentent pas de peupler le littoral : ils remontent aussi volontiers le cours des fleuves, formant, le long des rives de la Loire notamment, une étroite zone dont ils ne s’écartent qu'exceptionnellement. HENRI COUPIN. COSCOSC ACADÉMIE DES SCIENCES Effets comparés de l'aliment amidé sur le dévelop- pement de la plante adulte, de la graine et de l'em- bryon libre. Note de M. J. LEerèvre, présentée par M. G. Boxer. Contrairement aux solutions sucrées (saccharose, glucose), la solution amidée à 0,5 % est incapable de nourrir l'embryon libre, tandis qu'elle alimente la plante adulte et favorise encore le développement de la graine, même en inanition de gaz carbo- nique. Sur l'affection connue sous le nom de « Botryomy- cose » et son parasite. Note de MM. Gusrave Bureau et Azpuoxse LaBsé, présentée par M. Yves DEeLace. La Botryomycose humaine, primilivement attribuée à un champignon, puis, à la suite des travaux de l'École de Lyon, à un Coccus spécial, semblait avoir perdu ces dernières années tout caractère spécifique, lorsque récemment Letulle, revenant sur ce sujet, lui attribue une origine amibienne. Un cas de Botryomycose typique du doigt, observé à Nantes en mai 1908 chez un jeune garçon, a permis de reconnaitre la véracité de l’assertion de Letulle et d'étudier l’organisation et l’évolution d’un curieux Amibe parasite dont le stade d’aggluti- nation, sous le nom de Bolryomyces, était seul connu jusqu'ici. L'histologie de la tumeur montre les caractères ordinaires souvent décrits (prolifération de tissu conjonctif et néoformation vasculaire considérable sous une membrane pyogénique). Les Amibes et leurs kystes sont accumulés en nombre énorme au pédicule de la tumeur, nageant dans du pus et du sérum épanché, au milieu de polynucléaires et de débris cellulaires. Quelques- uns seulement se montrent isolés en plein corps de la tumeur. On peut distinguer quatre formes d’Amibes, sensiblement de même taille, 50u-60y, différentes de structure, mais présentant entre elles des formes de passage. La reproduction peut se faire par simple division transversale, le noyau se divisant par amitose. Mais des divisions mitosiques se voient dans l’une des formes, ce qui indique vraisemblable- ment un phénomène sexuel. L'étude de ce seul cas de Botryomycose et l'absence d’obser- vations sur le vivant ne permettent pas de déterminer la suite complète de l’évolution endogène. Le dimorphisme sans doute sexuel de certaines formes reste énigmatique L'évolution LE NATURALISTE | 289 exogène est absolument inconnue et l'hypothèse d'un hôteinter- médiaire n’est pas inadmissible. Les observations ultérieures auront à résoudre ces problèmes quand il sera possible de ren- contrer un cas nouveau de cette curieuse et rare affection. La Botryomycose redevient donc une maladie cliniquement et histologiquement spécifique; ce n’est point une myCose, mais une amæbiose dont l’ancien Botryomyces n'est qu'un stade plas- togamique. NOS CHAMPIGNONS Conquesto (Pleurotus Eryngii). comest. Coprin blanc noir (Coprinus plicatilis)? — chevelu (Coprinus comatus), cemest. — micacé (Coprinus micaceus) ? — noir d'encre (Coprinus atramentarius), comest, Cuquemelle (Amanita ovoïdea), comest.; (Lepiota pro- cera), comest. Coquille de chêne (Pieurotus cornucopioïdes), comest. Corail (Hydnum coralluides), comest. Corgne (Pleurotus Eryngüi). comest. Corne de cerf (Hydnum coralloïdes), comest. Corne d'abondance du chêne (Pleurotus cornucopioïdes). comest. Uortinaire anomal (Cortinarius anomalus), comest. — à bords rompus (Cortinarius infractus)? - à deux voiles (Cortinarius bivelus)? — à pied glauque (Cortinarius glaucopus)? — blanc violet (Cortinarius alboviolaceus)? — cannelle (Cortinarius cinnamomeus)? == cinabu (Cortinarius cinnabarinus)? = des montagnes (Cortinarius orellarus)? = élevé (Cortinarius elatior), comest. = large (Cortinarius largus). comest. = multiforme (Cortinarius multiformis) ? == ocre rouge (Cortinarius bolaris) ? = purpurin (Cortinarius purpurasceus),comest. = taché de sang (Cortinarius hæmatochelis)? — visqueux (Cortinarius collinitus), comest. Couamelle (Lepiota procera), comest. Coucoumèle (Amanita ovoidea). comest. Coucoumelle blanche (Amanita ovoidea). comest. Coucoummelle fine (Amanita ovoïidea), comest. — grise (Amanita vaginata), comest. Coucoun (Amanita cæsarea), comest. Couderlo (Pleurotus ostreatus), comest. Coulemelle (Lepiota procera), comest. — d’eau (Lepiota clypeolaria), suspect. Couleuvrée (Lepiota procera), comest. Couleuvrelle (Lepiota procera), comest. Coulmotte (Lepiota procera), comest. Couloé (Lepiota procera), comest. Coupe bocagère (Clitocybe infundibuliformis), comest, Courioulette (Tricholoma Georgüi), comest. Cournet (Lepiota procera), comest. Cousné (Lepiota procera), comest. Couvrose (Pleurotus ostreatus), comest. Crapaudin gris (Amanita pantherina), vénén. Crapaudine puante (Tricholoma sulfureum), suspect. Craterelle corne d’abondance (Craterellus cornucopi- oides). comest. ( Craterelle en massue (Cratarellus clavatus), comest. — sinuée (Cratarellus sinuosus), comest. Crepidote mou (Crepidotus mollis) ? Cresta del Gal (Cantharellus cibarius), comest. Crête de coq (Cantharellus cibarius), comest. Crobilio (Cantharellus cibarius), comest. Croquette de sapinières (Polyporus ovinus), comest. Cruagne (Russula virescens), comest. Crusolo (Russula alutacea), comest. Crussolo biouletto (Russula alutacea), comest. (A suivre.) VICTOR DE CLÈVES. 434. 453". 438. 439. Bibliographie . Andersen (K.). lwenty new forms of Pteropus. Ann. Mag. of. Nal. hist., oct. 4908, pp. 361-370. André (E.). Description de quelques nouveaux Mutil- lises du Musée National de Hongrie. Ann. Hisl. nat. Mus. Nat. hung., NI, 1908, pp. 375-383. . Annandale (N.). Notes on some Freshwater Sponges coll. in Scotland. Journ. Linn. Soc. Lond. Zool., XXX, 1908, pp. 244-250. . Anthony (R.). Note sur un fœtus de propithèque et ses membranes. Ann. Sc. nat. Zool. NII, 1908, pp. 243-260, pl. XVII. Arnbâck-Christie-Linde (A.). A Collection of Bats from Formosa. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1908, pp. 235-238. Austen (E.-E.). New African Phlebotomic Diptera in the British Museum. IV-V, Tabanidæ. Ann. Mag. of Nat. hist., IT, 1908, pp. 214-301; 352-356. Beauverie (J.). Contribution à l'étude desgrains d'Aleu- rone et particulièrement des Globoïdes. Ann. Sc. nat, Bot., VIII, 1908, pp. 147-174, pl. III-IV. . Becker (Th.). Diptera duo nova ex Hungaria. 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Andes per ee ANT 216 | Jacchus vulgaris. ..... RS DUO A Sr Nr Anne He EMbEO NC ose audeesdone BULOR PE REC ANNENTENUet OMIS eDUS NE EEE RE TE U Botaurus stellaris........... AOC EA E C El R RE TCSN Calobates Pere 259 M RNTAraDOUtE TERESA Ca SA ENT R Rn 20% AUS EME DOME LS DE 0 93, Carassius auratus. ......... A8 20 MMYOSUSE PRET ERP CCR EEE GETATOP ITA TEE PRAIRIE 265 | Oriolus galbula............. Charadrius hiaticula ........ 285M|h#Pielobates air dédunubiéds Clenodactyles. .....:..... 205 1} Pelodytes.. 1%. D ALLUEE Coracias garrula............ 231MIMPleurodeles Re Bd COTE aan enes deo ba 93 | Ploceus superciliosus. ....". Cynailurus CE Re EEE 204 | Porphyrio chloronotus...... Cynofe ts 204 | Recurvirostra avocetta...... Dicerobatis een 265 MRMINOCELOS LEA REUE HE phase MERE 205MMSalamandra:s2 "ANA ÉrINACEUS AA ATEN 205 MS ax1COlA EEE PEER Huproctes ANNEES 213 | Syrrhaptes paradoxus ...... Fe lis nee nes 204 | Vanellus vulgaris........... RénECUS PANNE MESRRRENERENT 204 | Vulpes Gazellas ti RAR A ta RACE 205 | Zorilla HOrPEStES PAR ERA ANNEE 205 % Invertébrés. Amphidasis Betularia, Paul Noël Argromyza (l’) nigripes.......... Balaninus(le), elephas, Paul Noël Gassida (la nebulosa PAIN NPONNETeNEUnsE Er GebnolGisas Paul NE NS UAREUERCRRERcAnNrNe rer een Clérides (mœurs et métamorphoses des insectes du groupe des), Capitaine Nambeu PER ENERPAEe rene 1807 4400451 Coccinelles (les) contre les cochenilles, Henri Coupin............ Coleoptères (descriptions de) d'Asie et d'Afrique, Maurice Pic... Cyclostome (la) élégante, D' Bougon.................... Ac MAILS Douve (la) hépatique du mouton, Paul Noël....................: Eclosion (observation sur l’) du Masicera sylvatica dans des cocons de Saturnia pyri, Touvray Lucien...................... Buchidiar(l) AV BBA TENTE ENeAP REPARER PAIE ARE O ee Et à Famille (note sur la) des Ethériidés, Dr Etienne Deyrolle........ GortynaMAla vas 0e) AREA ER RENTE RE EUIRE Insectarium (l’) du Jardin zoologique d'Amsterdam............... IntellisencerdesMinsectes APPEL TRES lulesi({es) Pau liN oO GIE AE PMREEIre EN ONE n n er enS Larve et nymphe du Ver-Luisant avec figures. Louis Planet..... Lépidoptères (sur les) de Biskra et description d'espèces nou- melles WPAIChTE en AEACr P Eee EE NAS Lutte (la) en Amérique, contre les Liparis. Henri Coupin ....... Malachides (mœurs et métamorphoses des Coléoptères du groupe des), Capitaine Xambeu........... HT RO ALES RAA er Microlépidoptères nouveaux de France et de Corse, P. Chrétien … pour la faune francaise, P. Chrétien. 59, 126; 186, Miselra Axyacantneæe PauliNoEl ERP PEER EEE ERP EEE EE Tee pa Mœurs\(les)NduiCiomiduithapsUus PRE EAP E LEE CCE EEE Mordellides (Mœurs et Métamorphoses des coléoptères du groupe des) ACapitaine/Xambeu MAP ANMENee 238, 249,263, 272, Nécrophores| (les), Dr Laloy...2 1... DAURRCE MA ST AU Et none Notes (Petites) entomologiques (av. fig.), Louis Planet........... BsychéiStomoxellel(la) PaulIN OEM PEER EEE ER Rhynchites auratus (le), Paul Noël........... Dot a RENE db a RhynemteshBetuleti(le) MRauleNOE PAPA EME EEE PERRET Sphneioustri(le) MRAuUINOC MERE ERP EEE EEE ER EEE EECE Staphylinides (les premiers états des), capitaine Xambeu....…. 10, Synalphées (sur les) américaines, Coutière....................... Synyamus Trachealis (le)NPaul Noël... 1...) 00... Termites (les), Paul Noël.......... CSD LORS CNE REED LE A A ag ae EEE old onto babe on vou BodebeovoaanTono se Zygœnasflipendulæ;SRAULINGEI EE SEC ER RE CRAN ONE RRRtE PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES BMD d ab oedeog eo ades 223 | Cistela Anceyi (n. sp.)...... Agromyza nigripes........., 219 — Leseleuci (n. sp.).... AI CIANUS ER E AE ET EE CURE 192 — subénescens (n. sp.). Amphidasis Betularia....... 73 — substriata (n. sp.).... Anaspis....... D0d0D0B0 0600 2713 — tonkinea (n. sp.).... ANbROChATIS ELEC RAREMENT 285 — viridithorax...... ue APOLOGHRUS A ANR LREE EEE 202 INClerus ERA PRECE batécedesesso AT AC DIR T EE M ERP RE 181 | Coleophora adjacentella (n. ABLE SLUS ALERT TEE ACER 191 SP) RE DRE IAUÉNOTNUS ERNEST RETS 199 | Coleophora mausolella (n. AIN OTATSUS EE CE CNE 199 Eh) étonne das Balaninus elephas.......... 264 | Coleophora nicæella (n. sp.). Bankesia sepulchrella (n. Corynetes PE PEECEREPRE é SPA) RER MERS 260 CobionEadsaatoebebabbee Baptolinus EME EPREPEP ER HUMAN LÉ rod do gdescaute B'artlettia tn RaneEnnnens 223 Depressaria...... 186, 187, Garabus EPP Pet 269, 270 — gallicella (n. sp.). Cassida nebulosa........... 9 l — lgusticella (n.sp.) Cebrio! Gigaset ARR Ce 36 — vendettella(n.sp.) Ciom du thapsus........... 26 | Distoma hepaticum......... piblema Æuchloe belemia malo INRA bEe eee 129 |} Papilio Machaon ........... EME oc dodo en eso ere DL Ponte ee ecoute 'Eumulleria 06 || INCatnns es ompotsrece der Faleds 5 RS RER SON MPRYIIOrEr AN er M ONRRENTER “Gortyna Flavago.......... . 19% | Plutella..... Scbodvdsegosses HO SE CLR EC 288 | Pristocera Nigrigranella.... EMIOC RU eee CCE EeE 165 | Rhyacionia.......... SSD ENS Hiypebaeus "1"... 191 | Rhynchites auratus......... Hcerya Purchasi............. 147 =. Betuleti... 182, Jdgia tonkinea (n. sp.)...... 152 Sartumia pyri--..-. Mncurvaria provectella....... 1 I SSRNNE dE ooponocvoeoteoae Mncurvaria Standfussiella.... 128 | Sphinx ligustri............. tenuicornis...... 198 | Stegomyia fasciata.......... 56 |! Synalpheion Giardi......... 287 | Synalpheus longicarpus..... Lampyris 2114 | Sÿngamus Trachealis....... Leptacinus. HHMIMOTSOStENUSE EEE RE ET LRO OR AT RER EEE DESIRE AN ASUS EEE EEE PRE ETS — repentella (n. sp.)....... 258 |. Teracolus..".". "1..." Mymexylon 2". 146 || MMS, Sc cocoo0govenncoboospe MHIRO MN LS eee op ERe 200 | Tinea fuscalbella (n. sp.).... Masuera Sylvatica.......... 66 — nitentella (n.sp.)..... Melitæa didyma ............ 28m IREonicusthidense Ce eCrE MMetaponcus................ SOMIATOMOSIARER EE TEE ER Miselia Axyacanthæ........ DXN |MTortrix lævigana... "1" Mordella Pere ee eee DO) PNIC ROUES EEE CRC ERPRREE MOordellistend 221 .-.-1.... 963M/Xantholinus. 4... 70, Necrophorus germanicus.... 5 | Zygæna filipendulæ......... — vespilio....... 5 | Zonabris (Decatoma) Bothui Novius cardinalis........... 147 (MSP) ANTENNES NudoDIUS ECC 80 || Zonabris lunata...:......... Botanique. Appareil (recherches anatomiques sur l’) végétatif des Géraniacées, Ba MR net CE M ep Pt Re 2 AE vie Blanc (sur le) du Chéne, Griffon et Maublanc:.................. Champignons (détermination des), D: L. Azoulay................. — nos) Victor delCIÈVES eine 243, 255, 280, Déforestation et decadence de l’Algérie, D° Félix Regnault........ Ergot (l) du seigle (avec figure), Albert Vilcocq.................. Géraniacées (la famille des), D' Bougon......................... Here (le), Dome AE RENE Rene otre t Ph nenes Influence des vapeurs d'acide formique sur la végétation du Rhi- Mopuspuenicans HAACOUPINS RER ERELE TELE LE CEE Ce Here Monde (le) des Diatomées, D' Bougon........................... Noms vulgaires (les) des plantes, Henri Coupin.................. Nucelle (le) stigmatifère et la polinisation chez le Saxe-Gotha cons- mon, A. TMSSOM. cc c6cosoetoopbe baba ados ec pneu ObmMURONene A PAMEATIOt ER Eee ee: ce SUR ALAN Omar (l'es (07 mas R es ESS MRC RO PES ENE Blantestles épiphytes HACOUpIne eee creer ce errcere — (trois) nouvelles de Madagascar, Costantin et H. Poisson. Reboisement (le) d'une montagne aride, D' Bougon.............. Répartition (la) des plantes spontanées et les cartes agronomiques, Henri Coupin...... Se bou do mine EE De EAN OEM ER PRES DES Rose verte (la), Dr Bougon...,... DE DS OS eee er CAL PE LAPS Sélection (la) des graines d’après la méthode de Svalof, De (, Laos do GRR RER ARR EP OR OMS OPA SOS Spiroeyre ses) MD BONE ON EEE EE ee Ce CEE Ce ere Stachys.(le“renre), Epiaire, D° Bougon......................... Mégétation (sur le mode de) de la Morille, Matruchot.............. Wigne (la), E-N. Santini de Riols........... RARE GIE COURTES PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES Acanthyllis tragacanthoides., 163 | Merulius lacrymans......... AT AME SET EC 215 | Mespilus Germanica Ampelodesmos tenax....... 135 MMicrosphæra "0 AGHn éco occee ob 206 || Mondes 8323660806 (Datlins 3520000 Rondes 185 A Monnet Tate Cistus polymorphus ........ 155 MMOUSOnTaEe Er EE 14%, Dædalea quercina.......... 5.41 Oicliunn, oo eee 239, Drome Hotte 143, 219 | Pelargonium.......... 14%, CARS Esocbo bd éebbetde 219 | Psoralea bituminosa........ Cainm280084%60e0000eon 122, Oneraneces ob 0200000 0 Hecterniniéssooodboemecene 135 | Rhizopus nigricans......... Florent codceboctonroneese 219MMSaxe-Gothea:....:.. 0e Hypoxylon cornutum....... 5 | Spartum Lygeum........... ans caro oecetetebe DOM MSEAChyS PAPE CORRE ARURE Hycoperticum..-.."""""."". 207 |: Stipa tenacissima.....:..... Mac-Lura Aurantiaca...,... 158 IMVEerbascume ACER CEE C EEE Macrocalyx remet 219 | Zygophyllum corautum..... Biologie et Physiologie. Actions, diverses'sur les plantes, H. Coupin..... 141.0 Aliment amidé (effets comparés de l') sur le développement de la plante adulte, de la graine et de l'embryon libre, J. Lefèvre... Anesthésie (sur J’) prolongée par les mélanges d'oxygène et de chlorure d’éthyle, P. Rosenthal et A. Berthelot....:..........: Augmentation de la capacité vitale et du périmètre thoracique chez ES Ont MERE ES dbosoce ba dobce eo odebb eo ennenceNobcal ae Biologie (la) du Stesomyia fasciata, H. Coupin................... Botryomycose (sur l'affection connue sous le nom de) et son para- FE En Bent en Ab EE Sd st hs oocebocdeudouencdan 6 Siren (sur la première) veineuse du Cyprin doré, P. Win- (HE 0 0 doodboocsbbcovdondancodvbnoaeneonsm este cuvovo bon Concentration (influence de la) de solutions de quelques sucres sur lafrespirationsMaise le Nicolas PAR PEER REP ENRERCRREN ER D'an perle) Fe Smoule SRE SERRE er Développement (étude physiologique sur le) des fruits et des means NV IE Din E RO EE AP PRE RER E E EEE RERRNnn Empoisonnements par les champignons vénéneux, Henri Coupin. Evolution (l)Kdes Etres;/ GabrielMEtoc "Eten 234, Fécondation (rôle de la) croisée chez les plantes, Dr L. Laloy.... Formes mixtes (sur quelques) d'altérations nucléaires, Joannes Hybrides (recherches sur les) d’orges, Blaringhem............... Instiact (nature et origine de l’}, Gabriel Etoc......... DES 00 da Lieux (les) de rendez-vous des Animaux........................ Malacologique (faune) du massif armoricain, Henri Coupin....... Matières protéiques, Hugouneuq et A. Morel.................... Maturation (étude chimique de la) du fruit du Lycopersicum escu- atom EME Ab IEEE S S0 Eobosobdecdooccoodoecceocccsoc0o Mimétismente) MDREÉRARC ANNEE EEE ET ER ER REE CRETE — (Le) AD PAIE NO Re PR PR EC CRE CPE PCICE Nitrite d'amyle (influence du) sur les globules rouges du sang, GRAS EU SR EAN A RE D ee ET Bou (ah) ces saines, EL onnincescobosad at oseeebasccbbecooue Persistance du pronephros chez les Téléostéens, Fr. Guitel....... Peste (transmission de la) par les insectes, Henri Coupin........ Présure (la) des crustacés décapodes, C. Gerber................. Production de la gomme (sur la) chez les Moringa, F. Jadin et Va ISONONG co Loaccodunéocsobtosaosonvc gene Dabobasrodasoovoe BsycholomeduiGonile BEANCOUPIN AP EE EEE EEE CEE CET ER EEE Récifs de Coraux (la biologie des), Henri Coupin ................ Repas (le)idiun/pommier,.PauleNoël RER eee rer reres Reproduction (les modifications dans la) des Araignées, EN COLIN ARR ee RE TA te EC CR elles Respiration (sur la) intramoléculaire des organes végétatifs aériens des plantes vasculaires, G. Nicolas........ ER EEE LEE Rôle de la femelle dans les sociétés animales.................... — des levures et des cépages dans la formation du bouquet des ne A ROME, LEE ET obaovué so0odomsécoddbpodoesooacon Sens (le) de la propriété chez les Reptiles, H. Coupin........... Sucre (la présence du) dans la peau des insectes, Henri Connie aan esta beton sets 000 da ne 5 Synalpheion Giardi, n. gen., n. sp. (sur la), Entomescien parasite duneSynalphée MACON EP EEE eee etre Lee Toiles des Araiynées (les variations des), H. Coupin............. none (lle): ss écobbostouooubapdoosbudenonenosecesdo-ecoe Valeur (la) nutritive des aliments, D'Bougon..................... Mévétatontenimilieutconfine MHMCOUpiIn Eee ce REC Mretdesfaraines MHMCOUpPIn PRE PRE CPE CREER RECRÉER EPP ÉTÉ RE Géologie et Minéralogie, Albation (l’) de la mer de glace de Chamonix. Note de M. J. Agout (l') tributaire de l'Aude et la vallée du Lhers mort, Bla ra reel ee net PC Le CRIER EN AlMerrimihmiocene ntlanceaudeePeEe EEE RCE ET Ce LCL Basaltes (sur les) des environs de Massiac (Cantal), P. Marty... Cassures (observations sur certaines) de roches (avec figures), Sta- nis las MEUNIER CET ET CELL TE ELU Le Contribution à l’érude du facies continental; les éboulis paléo- z0iques Stanislas Meunier EEE EEE E ee Lee seems Démolition (sur une forme spéciale de la) des côtes par la mer (vectheures) Stanislas MeUn er PER ERCRES RSR EEE LEE EEE Dolichopodidæ de l’ambre de la Baltique (monographie, avec figures), Fernand Meunier EM RE Tent HE APN 20025 Echinodermes (les) fossiles, P.-H. Kritel................... 209, Erosion (sur l’) des grès de Fontainebleau, Martel................ Eruptions (les) de la Limagne, Glangeaud...................... _ du Vésuve (la prédiction des), P. Schœæpærs..... 30, _ pliocènes et pléistocènes de la Limagne, Glangeaud.... Fer météorique (observations sur le) de Canyon Diablo, Stanislas Meunier PRET ECC Er Ce ee CI CE Flore (sur la) fossile de Lugarde (Cantal), P. Marty.............. Grattoirs (les) en croissant (figure), D: Etienne Deyrolle.......... Grotte du Portel (sur la découverte dans la) de peintures paléo- lithiques représentant l’homme et les animaux, René HA sassousonvéoodebeuvoouop)opooooo ee date odontoovavese LE NATURALISTE Guide géologique et paléontologique de la région parisienne (avec figures), P.-H. Kritel.... 17, 41, 65, 82, 89, 101, 116, 161, 173, Gypse (observations sur le), avec figures, Stanislas Meunier. 143, änfralias (sur l') du Hodna (Algérie), J. Savornin................. A DTAX EC MERE An ee A ee PA ARS Mammifères fossiles (les grands) des alluvions glacées du Yukon et deMdAlaskaMEAenrMCOUPIN MM EP TETE EE EC Le EEE Mica (sur un nouveau) du groupe paragonite, Ph. Barbier....... Mineraï (sur le) de fer de Coatquidam.........................2 Nappes (sur la présence de) de recouvrement au Nord et à l'Est detla#Corse EH AMaUur y RP EN PRAPRE NE PE Ua A Néocrétacé (sur le) de l’'Argolide, Ph. Negris et C.-A. Ktenas...… NyAnpRrarces fossiles (étude sur les), avec figures, P.-H. Fri- te Job baobeaUolR Bd 10e bb oo D 90 0 00 HTUOUE 0 A0 53, 137, Origine éolienne (l) des minéraux fins contenus dans les fonds marins. Note de M. Thoulet.............. PARA CRE CL CPE Origine torrentielle (sur l’) des roches ruiniformes calcaires, AMEN OT CO le AE SECRET ER ENRRN ARR Eee DB EE Orthoses et microline (sur un caractère chimique différentiel des) MP DMBaTDier A TETE EN ETDeR ELEC MEN LC CELTIC One (IS) baba bec debate toddednaseandadabs de 209, Plantes fossiles (sur quelques) nouvelles dans le Sparnacien, ON aléas de cond obensooecbesoblbo na HÉdpa ose Poissons (sur les) fossiles du bassin de Paris, P.-H. Fritel.. 251, Présence (sur la) de grès à hippurites à Vence, V. Paquier....... Radioactivité de certaines sources goitrigènes, Répin............. des sources goitrigènes ..............:.:..... Roches (les) anciennes et le permien de Châtillon-sur-Saône Moses) MATED 0 by PER EN TRE ET EE EC PETER ELEE CEE Roches (les) kaolinifères du bassin du lac Népigon, F. Romanet du DEEE IS ML SN NS ae BE bon damacnnnemenne AE tou NÉE 208 0 da oo neo Upon Honda to do 8 Bob en 0080 Vertébrés (gisements de) miocènes près de Moulins, Glan- Honda octe ne Leo osobotoddontaanoradsobortesdeetnee eos PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES PACerOtheriIUMent er Dee DENIS CONTE PRÉPARER PRE DAT 7 A A Pare ae RE 28 Nelumbium.... 28,53, 54, Anectomærias... #1." 54 | Nelumbium luteum (fig.).... AE PSS EEE LT ARE EE DS — speciosum (fig.). PAT E 0e ane Dans gp QE D EN ÉRR AN NTR EN PR OT A Ho la ASpleniun EP ACTE 28 | Nematoproctus(fig.). on Bar clayas EC PPET EEE DM Neo ONE EE EEE EEE Elie Bee) ER SN RER E EEE TI PDA MANIP D AT EEE EE 28, 54, Bras PEER PELECE 53, 54 — luteum (fig.)......... BrasSenopsis PEL LC EEE DÉMENYIMphE A PEACE CECI Gabon EEE RECETTE 53 — abaar(fios) ECC Campsicnemus (fig.)......... SH EN im ph etes RÉPARER EEE Car UNE PEER EEE PRE 38 | Palæochrysotus(fig.)... 7 (Casta hReReree Re AU SM IPB ANITOPSIS EC PARÉRE NE EEE CRTYSOPRTy SLR MUR EEERE 2HOMIMPararONIte RE PE CEE CRIS OEU SEA AMENEE PAPERS SOMBRE d'ina Re PES ER PAPA ENRER Diaphorus (fig.)............ ON RymeCRINUS EEE APCE APE Dinotherium..... PARA ES SM MP OC YD AUS CPP EMEA ENEEARNES Dolichopus (fig.)...... 45, 46 PONETEL ARE APE EMEMAUEES Echinodiadema............. DONIMPSeudopedina EP Pre RENE BIODhAS PER ERP EEE 200 M NE SIO PUS EMEA RENE RARE Euryale rer ot aaeane DM BERININOCer OS Ce Te Gheynius bifurcatus (fig.)... 8 | Salvinia Zeilleri (n. sp)... CDS PAS EM EC NE EURE AAA ES ar PUS ENS SRE AE Halle rite EEE tenter 159 MSaucropust(fis) EAP EC ONE Pématile rene CCC EE d'OS QUOTE UE EEE ARE Holacanthus microcephalus SPORYIUS RARE EURE PE PEN (He) EEE CREER ER ERE 2HMIMStomecmnus EeePC RE Rates ME CRE ER Ce DDRM OIUNIEE CÉREPPMAEEACEN : Bepidosteus tr Er ee Er ie 28 | Thinophilus (fig.)........... Macrostoma altum (fig.)\..... AUD el AL a aceoubaud abc Mastodon...... PAR O , 31, 88 | Wheelcrenomyia (fig.):..... Divers. Alan ( entiripoltain ete cEt Re RE ere Date ad Sn pbaie au aie Le Gérant : PAUL GROULT. om Conservation (sur la) de la noix de coco, Dybowsky. Animaux légendaires, historiques, curieux par leurs traits d’intel- ligence, etc..…., E. Santini de Riols......:....... 95,108, 120, . Animaux (les) savants dans l’ancien temps, H. Coupin......... je Apiculture (l) en Indo-Chine AAA Bibliographie, P. Vautier. 28, 39, 52, 63, 76, 112, 124, 136, 460, à 172, 184, 196, 208, 220, Caractères (les) écologiques de la région méridionale de la Kabylie duiDurdjura MGÉMTApIC APP RER APS RS Congrès international de Botanique.................. —\\ Wipréhistoride de France a." MATE ie Culte (le) des serpents, Hector Léveillé EnnemisileS)RAUBIE REPARER RUE ee Estomac d'autruche (un), H. Coupin................... Finalité dans la nature vivante, Dr L. Laloy pas (emploi du) pour la conservation des fleurs fraîches, Henri GO GB dotbbe 9 Bodo BA 80 0 An Dada de ealo tale e fSoboop tv 210 Gaietés (les) du langage des poissons, Henri Coupin.......:..... Identification de quelques oïseaux représentés sur les monuments pharaoniques (avec figures), P.-Hippolyte Boussac. 105, 192, 179, 230, 249, 959, 976, Infirmité d'Artaxerxès Longue-Main et des membres de sa famille, D: Bougon ÿ Médaille antique (traduction d’une), Dr Bougon.................. Mobilité et dissémination des poussières dues au balayage de cra- chatsituberculeur (GA MRuts LEE REC ÉE RUES AE DD 0 0 a 08h pate do ne Monuments (les) celtiques, Hector Léveillé.......,.....:... Mortalité (diminution de la) en France, D' Bougon Natron (le), D° Bougon 5 Nèfes (curieux emploi des) en médecine, D° Bougon Origine (sur l’) des Laminoirs, Ch. Frémont..................... Palmiers (les) des chapeaux de Panama, Henri Coupin........... Parcs de réserve de bœufs sauvages de la Grande-Bretagne....... Populations du Maroc, E. Massat................... SPAIN le À Plantes (les), nombreuses superstitions auxquelles elles ont donné lieu, E.-N. Santini de Riols.......... ER ÉRIC Er EN AE IS Principesmouveaux (d'histoire naturelle Peer Pristocera Nigrigranella (sur la) et la pitance du chameau, ÉLOMEMENEOLbbeTasi ab stone ananas Fu d Utd on de Prix (programme des) proposés par l'Académie des Sciences etlistendes) décernés ten MODEM E CT ENPERMERER PAPERS Byropesilles)idesfanciens DB OUp On MIE PME EN EEE Races {(les)fde Inde Hectorie elle ERENEIM EN ENMEERS Ravages (les) du Phylloxera en Espagne. ............ Réunion de la Société géologique de France..................... Sciences naturelles et littérature, D: L: Laloy......1 04 Serpents (les) dans la numismatique ancienne, D' Bougon........ Société des Amis du Muséum d'histoire naturelle 110, 136, Transmissibilité (étude expérimentale de la) de la tuberculose par lesterachatsidesseches MOPAIRUS SPORE PRE ER ne Vost(la) No hante 0 A EMEME ARTE PRE En ee este . Livres nouveaux. Espèces et Variétés, Hugo de Vries, traduit par L. Bla- non db a den d au Abo eve eu ae EME ARE OGC doeee Etude des mammifères miocènes des sables de l'Orléanais et des Falunsidetlawlouraine Mayer EPP NP PP PERRET RARE" Evolution (l) de la vie, Charlton Bastian, traduit par H. de Va- Flore complète de la France et de la Suisse, Gaston Bonnier et Gr de Lavens Re ERA PRE EPICERIE EE RARE As Flore de France, G. Rouy MuséeRostéolo I QUE EEE ERP P RE RCE CPE ERP ERP AAA ENTER Mutation et Traumatisme Technique microscopique appliquée à l'étude des végétaux, Henri COUpIN AR PANNE PNR ÉCART Pr MATE A E PAPRS EN Eee Ans Éobuse Zoologie Henri GoupintettBoudret REPPEE EC TL MATE RARE TENUE Paris. — Imp. Levé, rue Cassette, 11. PTOIR MINÉRALOGIQUE ET GÉOLOGIQUE LES FILS D'ÉMILE DEYROLIE A6, rue du Bac, Paris (Le Comptor mineralogique et géologique de EF. Pisani £ a été réuni à la Maison Deyrolle. éraux pour collections d'amateurs et de musée. inéraux àu poids pour essais et analyses. éhantillôns spéciaux pour l'analyse des minéraux des terres S. ollections de minéraux et de roches pour l’étude de la miné- sie et de la géologie. finéraux et roches en plaques minces pour l’examen micros- iqueet l'étude des phénomènes de polarisation. Scais ét analyses de tous minerais, ollections spéciales de minéraux pour la prospection. rousses et instruments spéciaux pour la prospection (envoi 1co du catalogue sur demande.) LES FILS D'EMILE DEYROLLE, __ 46, rue du Bac. 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Amérique. — Peuples de l'Amérique du Nord : Indiens, Peaux-Rouges ; An— dins; Kuégiens; ‘éléments importés à nègres et métisses. ï Collection de 25 photographies. 24 50: 55 SNS Océanie. — Australiens; Indonésiens! et Malais de Java’ et Sumatra: Polyné= siens des Haxvaï. Collection de 25 photographies. 2% 50! — 5 = à bee, OIRE phéniciens, temples, tombeaux, théâtres. menhirs, grottes, pierres tai Ilées. = 25 à : 91, Collection de 20 photographies. 19 50 Coste Ée #0 DS AIES = se » Histoire ancienne et archéologie. — — 15 — 72 — Constructions et arts grecs, romains, GÉOGRAPHIE Collections générales de vues d'Europe, d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Océanie. 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M Parcours : Ligne du Croisic et de Guérande à Châte Carte valable sur Les côtes nord et sud.de Bretagne 1e classe, 130 francs. — 2e classe 95! francs Parcours : Lignes de Granville à Brest (par Follig Dol et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérand les embranchements de ces lignes vers lasnier. Uarte valable sur les. côles nord et sud de Breld et lignes intérieures situées à l'ouest de celle M de Saint-Mélo à Redon Ù Are classe 150 francs. — 2° classe 110} francs: Parcours : Lignes de Granvilleà Brect(par Rollisny et Lamballe) et “de Brest au Croisic et à Guér anderef embranchements de ces lignes vers la mer, ainsi qué lignes de Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de La balle à Rennes, de Dinan à Questembert, de Saint-Bri à Auray, de Loudéac à Carhaix, de Morlax et de Gu gamp à Rosporden. 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The LibrarianÆnay demand the retrn of a book after the expiration#éf ten days from the date Of borrowing. Certain J6oks, so designated, cannot bà taken from the Libraryithout special permission. ‘A books must be returned at least two Weeks previous j 46 the Annual Meeting. N Ô à Persons are responsible for all injury or loss \of books charged to their name,