Uc ^ ^ ^.^ .^st-^ ::^ ->> -^ :>'^-^:^:- 1>: >> > > :> ^LIBRARY OF congress/ t [SMITHSONIAN DEPOSIT.] f # # I UNITED STATES OF AMERICA.^ :> ^ ~:> ^ ">> >> ^3^ ^> "^'^ ^ ^ -_ o v> y ^ >:> ->:> ^ >_ ?:> ::>> :5 ^ x^ >^ :> o' ^^ ,^0 ^» ^:> ^> 2» :> 3 -> > 5»' 3> >>^ >1> ^ :>y ;is> ^33.- ^>S> :s^%^ ^, :3.. i> ~:m~ 72» ZD ;2> ^^^ : > 2> > :» 5^ ^^?3^ 5:» >. 53 .^^ "Up 55 ail's "r :^^^ > :3 :z) 1 > 3 '^3 :> > i>'2> ) 3 'vZ> 3B :iO>./ '!>■■>• J> ^ t5> Z> ^ z» J» z> '^m /r/f Hj-HI tW.^i^i^Mi'^^Ù''ÊÂ'!li^M'^''^^'^'E»^' r^-^ t.9-, ,9„ (Ofe-S^ n, c'-, ■^éW''\^^W^^i^'^tWf' ^&^^$WW^^W Buîletin de reclierclies. observations et découvertes se rapportant à l'Histoire Naturelle du Canada TOME ONZIEME L'ABBÉ L. PROVANCHER, Eédacteur-Propriétaire Q,U E B E G (' DARAEAU, IMPROIEUR-ÉDITEUR 1879 nym Vol. XI. CapRouge, Q., JANVIER 1879. No. 121 Rédacteur: M. l'Abbé PROV*NCHER. AGENCE. Notre imprimeur, M. C. Darveau, sera dorénavant le seul de la cité de Québec, autorisé à agir comme notre agent, à recevoir des argents pour nous et à en donner quittance. LE MICROSCOPE BIJOU. A part les microscopes composés, qui sont toujours de haut prix et qui requièrent une certaine pratique pour en faire usage, le petit mi- croscope que nous offrons en prime, peut répondre à tous les besoins que l'on peut avoir de voir des objets notablement grossis. Voici la manière d'en faire usage. Mouillez la lentille plane à l'une des extrémités de manière à y faire adhérer le petit objet que vous voulez examiner, et mettant votre œil à l'autre extrémité, sur la lentille convexe, tournez- vous à la lumière, vous verrez alors l'objet immensément amplifié. Ou bien, surtout si l'objet est trop étendu, tournez l'instrument de bout, appliquez votre oeil à la lentille plane, et tenant l'objet à peu près à trois quarts de pouce de distance, vous pourrez l'examiner successivement dans ses différentes parties. On nous a demandé si la loupe était préférable au microscope ? Voici notre réponse. La loupe est certainement d'un usage plus général, car bien qu'elle donne un moins fort grossissement, elle embrasse un champ plus vaste qui permet de saisir l'ensemble de la plupart des objets que l'on veut examiner. Pour ceux qui ont besoin de connaître des dé- tails plus précis, comme la composition des pierres, la distinction des 2 LE NATURALISTE CANADIEN. orcanep les plus petits des flours, des insectes etc., le microscope est préférable, puisqu'il donne un plus fort grossissement quoique sur une étendue plus restreinte. On peut encore se srrvir du microscope conmie d'un miroir ardent et produire, lorsque le soleil biille, une chaleur assex intense pour allu- îp.er un cigare. FAUNF. CANADIENNE. LES IMSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. (Continué de la page 365 du Vol. X). 2 G-en. Hoplismène. Hoplismenus, G-rav. Ce sont des ichneumons avec les différences qui suivent: Ecusson toujours convexe, souvent même pyra- midal ; carènes du métathorax sallongeant en pointes mousses aux anffli-s. Antennes p-énéraJernent longues et souvent même assez grêles dans les c?. Pour tout le reste, semblables aux Ichneumons, présentant la même apparence extérieure et ayant aussi les mêmes habitudes. Trois espèces rencontrées, dont une nouvelle. Abdomen entièrement noir 1. morislus. Abdonien noir et roux 2. SCUtelIatus. Abdomen entièremcnit roux 3. ilîipar, v. sp. 1. Hoplismène négrillon. Hoplismenvs moru/us, Say Am. Ent. i, p. 377 (^Ichneiunov cnlcarnhis^ Prov. Nat. vii, p. 49, c?). (J' — Long. .68 (iOiice. Noir, pattes jaunes, La fico au dessous des antennes, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, l'écusson, une ligne en a\'ant des ailes ant^'irieures et une autre au dessous, d'un jaune pâle. Cbaperon avec 2 points enfoncés noirs à, ses angles supé- rieurs. Antennes longues, sétacées, noires. Thorax opaque, très finement ponctué, avec 2 lignes enfoncées sur le dos du mé.-othurax, les lobes latéraux à leur angle antérieur près de ces lignes portant quelques stries transversales. Ecust-on très saillant, conique, jaune Ailes fortement enfumées, l'aréole avfc 2 taches hyalines, la 2e récur. rente en portant aussi 2, et la nervure moyenne une ; écailles brunâtres stigma roussâtre. Métathorax avec 2 fortes pointes mousses à ses angle» postérieurs, strié transversalement en arrière, aréole centrrile moyenne, arrondie en avant. Pattes jaunes, les hanches et les trochantins noir,«, tachésde jaune à leur extrémité aux 4paltes antérieures; cuisse IV — ICHNEUMONIDES 6 postérieures noires, jaunes seulement à leur extrémité. Abdomen noir, op-ifjue. on ovale alion} à leur sommet. Tarière quelque peu sortante; c? avec la tache blanche des jambes intermé. diaires obsolète. — PO. Les taches l)lanches de ses pattes et de sou abdomen le distinguent surtout du précédent. 3. Amblytèle très-sombre. Amblyleles perluctuosus, Prov. Nat. ix, p. 10, ?. Ç — Long. .52 pouce. Noir ; une ligne en dedans des yeux, une autre au dessous de l'insertion des ailes antérieures, les bords latéraux du prothorax avec l'écusson, blanc. Antennes assez longues, légère- ment enroulées, avec un aiuieau blanc au milieu. Thorax finement ponctué, le métathorax plus fortement, avec les lignes soulevées bien distinctes, l'aréole centrale arrondie en avant. Ailes hyalines, faible ment enfumées, nervures brunes, stigma rousi^âtre. Pattes noires^ toutes les jambes avec un anneau blanc un peu au-desFOus de la base. Abdomen allongé, denséinent ponctué, poli et brillant à l'extrémité, noir, les segments terminaux bleuâtres,- C. Espèce bien distincte par les anneaux blancs de ses jambes. 4. Amblytèle dépourvu. Ambhjteles improvisus, Cress. Trans. Am. Eut. 8oc. i, p, 296^ (^ ; Ichneumon imp. Or. IV — ICHNKUMOMDES. 7 (^ — Lonsr. 55 — .60 pee. Noir, subopnqne ; la face et le chaperon blancs, tous deux avec une large bande noire au milieu, un anneau aux antennes, le scape en des.=!ou.s, le.s écailles alaire.-î, une ligne en avant, une autre au-dessous, l'écusson, l'extrémité des cuisses antérieures, leurs jambes et leuis tarses, la moitié ba^•ilaire des jambes intermédiaires et de leurs tarses, et un anneau à la base des jambes postérieures, blanc. Antennes loniiuos, grêles. Aréole centrale du métathorax en carré, brillante. Ailes sub hyalines. Abdomen allongé, étroit, brillant à l'extrémité, le bord apica! du 60 segment avec xme grande tache sur le 7c, blanc— PC. Bien distinct des précédents par sa coloration. 5. Amblytèle vengé. Amblytele^ tdtus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. i, p. 295, (^ ; var. rogalis, Cress, ; Ichneumon ultus, Cress (J — Long. 60 — .65 pee. Noir, opa(|uo, la f;iee, le charieron, le scape en-dessous, les écailles ahiires, une ligne en avant aVec une autre au-dessous, l'écusson, le post-écusson, une tache à la base du métatho- rax, avec une autre plus petite sur ses angles postérieurs, toutes les hanches escrpté les postérieurs en dedans, l'extrémité des 4 cuisses antérieure.-, toutes les jambes excepté les postérieures à l'extrémité, tous les tntse? excepté les postérieurs à l'extrémité de leurs articles, blanc. Antennes longues, grêles, subdentées, sans anneau blanc. Ecusson convexe, ponctué. Aréole centrale du métathorax en carré, souvent tachée de blanc. Ailes subhyalines, le sti<>-ma brun-roussâtre. Abdomen allongé, densément ponctué, le po.st-pétiole bic irené et auri- culé, les gastrocelles profonds. — C. Taches blanches très variables dans leur étendue et leur disposition. 6. Amblytèle de Stadacona. Amblyieles Stadaconensis, Pîov. Nat. vii, p. 50, cf ; Ichneumon Slad. Prov. ^ — Lon^-. .63 pouce. Noir biiilant ; face et chaperon, blanc avec une grande tache tiiangidaire noiie au-dessus du ch:ipeion j le scape en dessous, avec l'écusson, blanc jaunâtre. Antennes moyennes, subdentées. Thorax ponctué, brillant, avec une courte pubescence grisâtre; métathorix à lignes soulevées très distinctes, strié transver- salement en arrière, à aréole centrale presque carrée ; écusson proémi- nent, pubescent, blanc. Ailes hyalines, plus ou moins enfumées à partir de la ba&e ; nervures et .-tigma, noir ; aréole pentagonale. Pattes noires, les -i hunches antérieures avec une tache blanches en dessous : les cuisses antérieures eu avant, les intermédiaires à l'extrémité, les 4 ■ jambes antérieures excepté une ligne noire en arrière, leurs tarses an- 8 LE NATURALISTE CANADIEN, térieurement excepté à l'extrémité, blanc-jaunâtre ; pattes postérieures noires, les jambes avec une tache blanche en arrière de la base. Abdo- men allongé, légèrement déprimé, d'un noir bleuâtre, densénient ponc- tué, les derniers segments brillants, le 1er segment bicaréné avec des stries longitudinales très distinctes vers l'extrémité, le 2e grossière- ment annelé au milieu de sa base; les segments apicaux polis, brillants, avec une teinte bleue bien prononcée. — AC. Les sculptures de ses segments abdominaux basilaires le dis- tinguent particulièrement de l'ultus. 1. Amblytèle prompt. Amhlytelts Ormenus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, iii, p. 141, Ç ; Ichneumon 0)"m. Cress. Ç — Long. .55 pce. Noir avec les pattes ferrugineuses. Antennes longues, enroulées, sans anneau |âle. Thorax densément ponctué ; écusson poli, brillant ; aréole centrale du métathorax en carré long_ Ailes subhyalines, les nervures noires, le stigma fauve, le costa avec les écailles alaires, jaune-roussâtre. Pattes jaune-roussâtre ou ferrugi- neuses, les hanches avec l'extr^^mité des jambes postérieures et leurs tarses, noir. Abdomen fusiforme, finement ponctué à la base, poli, brillant à l'extrémité, le post-pétiole très finement aciculé, les ga.stro- celles profonds, obliques. — AC. Ses pattes fauves le distiugueut à première vue de tous les précédents. 8. Amblytèle de Bélanger. Ambly teles Belangeri, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. vi, p. 190, $. Ç — Long. .56 pce. Noir avec les pattes fauves. Antennes longues, grêles, pâles en dessous à l'extrémité. Ailes hyalines-jaunâtres. Pattes fauves, les hanches, l'extrémité des jambes postéiieures avec leurs tarses, noir. Abdomen très étroit, acuminé et subcompriiué à l'extrémité, d'un noir foncé, immaculé, poli à l'extrémité. — K. Semblable au précédent par sa coloration, mais avec les antennes beaucoup plus grêles et l'abdomen de moitié moins large. Appartient probablement au sous-genre Limerodes de Wesmael. Amblytèle en deuil. Âmhlyteles luctus, Cress. Proc. Ent. Soc. Fhil. iv, p. 250 ; Jchn. tenehrosus^ Cr. (nec Wesmael) id iii p. 145, c? ; Ichn, mellipes, Cr. Trans. Am. Ent. Soc. i, p. 295, (^. ^ — Long. .63 pce. Noir ; la face, les maudibules, les palpes, les écailles alaires, une ligne en dessous, une autre en avant, le scape en dessous, l'écusson, les trochantins et les hanches des 4 pattes an té- IV. — ICHNEUMONIDES. 9 rîeures, jaune-pâle ; le reste des pattes à l'exception des hanches posté- rieures qui sont noires, d'un beau jaune-miel. Antennes longues, noires. Le métathorax avec une aréole centrale en carrée arrondie en avant. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma brun-rotissâtre. Abdo- men allonj^é, cylindrique, quelquefois tout noir et d'autres fois avec les segments 2 et 3 plus ou moins tachés de jaune. Gastrocelles grands, profonds. — PC. 9. Amblytèle à-2-bandes. Ambly teles bifasciatus, Prov. Nat. vii, p. 75, Ç ; Ichneumon hif. Prov. ? — Long. .42 pouce. Noir; milieu de la face d'un noir ferrugi- neux ; orbites jusque sur le vertex, mandibules et palpes, jaunes. Antennes noires avec un anneau jaune vers le milieu, fortement en- roulées. Thorax finement ponctué, le collier en dessus, les écailles alaires, la suture des bords du mésothorax en avant, une petite ligne au dessous des ailes antérieures, jaune; écusson plat, poli, jaune. Métathorax à carènes bien distinctes. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma fauve. Pattes noires, tarses rousi-âties, un anneau blanc aux six jambes un peu au dessous de la base, les jambes antérieures rous- sâtres aux extrémités. Abdomen large, convexe, poli, brillant, noir avec une large bande blanche à la base des segments 1 et 2, celle nur le 2e ne touchant pas tout-à-fait la base et irrégulière en arrière, les 3 derniers segments tachés de blanc en dessus ; tarière apparente. Lee jambes postérieures portant des poils sub-épineux vers l'extrémité. — R. 10. Amblytèle robuste. Amblyteles robudus. Cress. Trans. Am. Ent. Soc. i, p. 298, $ ; Ichneumon roh. Cress, Ç — Long. .63 pce. Noir, robuste ; les orbites antérieurs dilatés intérieurement, ie milieu des antennes, les écailles alaires, une ligne au dessous, l'écusson, les trochantins, les 4 jambes antérieures avec leurs tarses, les postérieures excepté à l'extrémité, jaune. Milieu de la face brunâtre , chaperon ferrugineux, brunâtre au bord. Antennes longues, fortes à la base, grêles à l'extrémité, tricolores, rousses à la bases, jaunes au milieu et noires à l'extrémité. Ecusson poli, plat. Aréole centrale du métathorax presque ronde. Ailes hyalines-jaunâtres, ner- vures et stigma ferrugineux. Les hanches noires, les 4 antérieures tachées de jaune en dessous. Abdomen robuste, convexe, comprimé à l'extrémité, le 1er segment noir, les 2e et 3e avec leur moitié basilaire jaune, le reste brun-ferrugineux, les autres segments noirs avec leur jrjOrd postérieur jaune. — R. Assez rapproché de Y Ichneumon Jucundus, quoique distinct. 10 LE NATtJRAIiTSTE CANADIEN. 11. Aittblytèle zoné-de-roux. Amhlyteles rufizonatus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, iii, p. 183, $ ; li-lineumon mfiz. Cre^^;. (/c^. Mariannpolitannisis^ Prov. Nat. vii, p. 81, Ç ). Ç — LoMix. .55 pouce. Face finement ponctuée, entièrement noire. Antennes brunâtres, avec un anneau blanc au milieu, assez longues, à peine enroulées. Ecailles alaircs brunâtres ; écusson convexe, ob?curé- îiient taché de roux ; métathorax ponctué, à aréole centrale sub circu- laire. Ailes légèrement enfumées, nervures et stigma brunâtres. Pattes noires, les antérieures jaunâtres en av-iiit. Abdomen noir avec les segments 2 et 3 entièrement roux, le 1er segment finement aciculé au sommet. — AC. 12. Amblytèle de Québec. Amblijteles Quebccensis, Prov. Nat. vii, p. 77, (^ ; Ichneumon Qiieh. Prov. (J' — Lonsrrieur. .62 pouce. Noir; la face, k;s orbites antérieurs» les mandibules, les palpes, le .scape en dessous, les écailles alaircs, Uiie lio-ne au dessous avec la ligue suturale en avant, et l'écusson, d'un jaune pâle. Antennes longues, noires, lisses. Thorax distinctement ponc. tué; métathorax à aréole centrale en carré allongé, arrondie antérieure- ment. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma fauve. Jambes rousses, hanches postérieures noires, les 4 antérieures avec leurs trochantinSj jaune, extrémité des jambes postérieures, noire. Abdomen allongé, étroit, 0(.'aque, noir, les .segments 2 et 3 d'un roux foncé avec une bande noire à leur bord po^térieur, le 4e queKjuefois teint de rousf-âtre à la base, le premier segment bi-caréné et aciculé au soœnict ; gastroceiles tout-ù fait latérales. La bande noire an commet dn 2e segment abdominal remonte quelquefois jusqu'à la base, avec teinte de roux qu'elle laisse entrevoir. 13. Amblytèle clioisi. Amblyleles electus, Cress. Trans. Am. Eut. Soc. i, p. 3(J4, c? ; Ichneumon elec. Cress. Ich. îtitùlus^ Prov. Nat. vii, p. 79, c^) (5* -Long. .45 pouce. Noir, brillant, finement ponetu;'. La face au dessous des antennes, le chaperon, les mandibules, les palpes, le scape en dessons, le collier en avant, les écailles alaires, une forte ligue sur les bords latéraux du {'rothorax, une ligne au dessous des ailes an- térieures, l'écusson et le post-écusson, le dessus du métathorax avfC \u^e petite tache détachée de chaque côté, d'un blanc d'ivoire. An- tennes noires, fortement dent«?es en dessous. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma noir. Pattes blanches, les trochantins et les cuisses des 2 paires antérieures, les cuisses postérieures avec leurs trochantins et IV — ICHNKUMONIDES. ^^ les extrémités de leurs jambe, et de leurs tar.es, noir. Abdon.en con- vexe opaque, finement ponctué ; le 1er segment noir, avec 2 petites taches blnnches sur le pédicule, finement aciculé à l'extrémuc ; seg- ments 2, 3, et 4 d'un jaune orange, le 4e marginé de noir a l'extreunte, le restede l' abdomen noir ; dessous uiôuie coloralio.. qu'en des.u... AC. Assez rapproché da rufizomtus, mais s'en distinguant toujours lacilement par l'anneau blanc de ses ;.e. tenues et ses autres taches blanches. 14. Amblytèle usé. Amhlyteles detritus, Bru lié. Ilym. iv p. 302, Ichneumoii Sj/jfliax, Cress. n— Long. .50-.G0 pee. Noir avec l'abdomen ronge. Faoe fine- ment ponctuée, une tache roussâtrc [.eu apparente sur le vertex en dedans de chaque œil. Antennes longues, un peu grêles, avec un petit anneau pâle en dessus seulement. Thorax ain.sément poncfié, les flancs polis, brillants ; écusson convexe, poli, brillant. Aréole centrale du métathorax en carré arrondi en avant. Ailes subhylit.es, les ner- vures et le stigma, noir. Pattes noires, les j;unbcs antciieures obscu- rément ferrugineuses en avant. Abdomen fusitbrme, entièremeni rouge à partir du 2e segment ; le post-pétiole finement aciculé, les gastiocelles profonds. — AC. 15. Amblytèle semi-bleu. Amblyteles semicœru/em, Cress. Ent. Soc. Phil. Picc.i,p. 302, ?. Ç_Loiig. .50 pce. Robuste ; la tête, le thorax et la base Je l'ab- domen, bleu-foncé, avec une pube.-.cence pâle, fine et courte. Les or- bite§ antérieurs pâles. Un anneau aux antennes, nne tache en avant des écailles alaiies, avec une tache sur l'écusson, blanc. Antennes noires à la base, blanches au milieu et brunes à l'extrémité. Métatho- rax rugueux, l'aréole centrale grande, en Cîirré, mal définie. Ailes hyalines jaunâti es, les nervures et le stigma, noir. Pattes bleues, les antérieures pâles en avant ; l'extrémité des cuisses postérieures avec leurs tarses, ferrugineux. Abdomen ovale-oblong, le 1er segment bleu- foncé, les autres d'un roux ferrugineux, polis à l'extrémité. — R. Sa couleur bleue empêche de le confondre avec le pré- cédent. 16. Amblytèle indistinct. Amblyteles indistinctus, Prov. Nat. vii, p. 75, Ç ; Ichneumon indist. Prov. $— Long. .52 pouce. Thorax noir, abdomen rouge. Tête toute noire. Antennes longues, noueuses, à peine enroulées à l'extrémité, noires avec un large anneau blanc en dessus ù partir du septième ar- 12 LE NATURALISTE CANADIEN. ticle. Thorax entièrement noir, brillant, uniformément et densément ponctué. Ecusson plat, peu ponctué, avec une grande tache blanche (tout noir dans un autre individu). Ailes sub-hyalines, légèrement fuligineuses, nervures et stigma, noir ; aréole subtriangulaire, moyenne. Méthathorax finement et uniformément ponctué, à carènes oblitérées, point d'aréole centrale distincte. Pattes toutes noires, tarses anté- rieurs quelque peu jaunâtres. Abdomen cylindrique, peu courbé, d'un rouge brique brillant à partir du 2e segment, le premier seabre à sou extrémité. Deux spécimens ?. L'absence de carènes sur le méta- thorax rend cette espèce très reconnaissable» Se distingue surtout du detritus par son post-pétiole ©cabre et ses antennes dont les articles 3 et 4 sont égaux. 17. Amblytèle vagabond. Jlmbly teles nubi vagus, Cress. Iclineumon consimilis, Cress, (nec Wesm.) Proc. Ent. Soc. Phil, iii, p. 163, ? : var. juxta, Cress.; Ich. ceqnaUs^ Prov. Nat. vii, p. 76, ^. (^ — Long. .68 pouce. Thorax noir, abdomen roux. Tête noire^ îa face au dessous des antennes, les orbites antérieurs, le chaperon, lea mandibules, les palpes, le scupe en dessous, jaune. Antennes plus longues que la tête et le thorax réunis, lisses, noires. Thorax finement ponctué, le collier en dessus, les écailles alaires, une ligne suturale en avant, une autre au dessous, l'écusson, jaune ; métathorax uniformé- ment ponctué, les carènes polies, l'aréole centrale sub-circulaire, assez grande. Ailes fuligineuses, nervures brunes, stigma jaune. Pattes noires, les trochantins, les 4 cuisses antérieures en avant, les 4 jambes antérieures avec leurs tarses entièrement, les 4 hanches intérieures, la moitié basilaire des jambes postérieures, avec leurs tarses excepté à 'l'ex- trémité des articles, jaune. Abdomen opaque, ponctué, étroit, à côtés égaux, d'un roux uniforme à l'exception du 1er segment qui est noir avec 2 petites taches jaunes latérales à son bord postérieur et aciculé au sommet. — C. Yar. segments 2 et 3 jaunes, oranges à la base ; 2 petites lignes jaunes sur le dos du mésothorax. 18. Amblytèle presque roux. Ambiyteles subrufus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, iii, p. 168, ?. Ç — Long. .50-,55 pce. Robuste, d'un roux ferrugineux varié de noir. Antennes courtes, robustes avec un anneau pâle plus ou moins distinct^ l'extrémité brune. Thorax finement ponctué avec les flancs et les environs de l'écusson, noir, ce dernier plus pâle, poli, brillant, métathorax à carènes obsolètes. Ailes hyalines-jaunâtres, le stigma LES MINERAUX CANADIENS. IS fauve. Pattes rousses, sans taches, les hanches postt^rieures noires. Abdomen fusifornie, les seonients 2, 3 et 4 souvent marginés do noir à la base, le post-pétiole finement aciculé, les gastrocelles petits, fovéi- formes. — C 19. Amblytèle à-sutures-noires. Amblytele!^ svturalts. Say, Am. Ent. Ichneumon propinqaus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, iii^ p. 172, ?. ^ — Long. .45-.55 pee. Entièrement ferrugineux avec les sutures du thorax et une étroite bande à la base des segments abdominaux 2, 3 et 4, noir. Antennes rousses à la base, pâles au milieu et brunes à l'extrémité. Ailes hyalines-jaunâtres, le stigma fauve. Thorax n'ajanfe du noir que dans les sutures. H mches rousses de même que les pattes. Abdomen ovale oblong, les segments 2, 3 et 4 avec une étroite bande noire à la base. — C. Très rapproché du précédent et n'en serait peut-être qu'une variété, Ji coiilinuer. ^^sff\ffiy ^^^^** LES MINERAUX CANADIENS, PAR LE DR. J. A. CREVIKR, MONTRÉAL. {Continué de la page 307 du Vol. X). 14. Sels de cobalt. Potasse : précipité qui verdit ensuite. Ces sels fondus au chalumeau avec du borax, forment des globules bleus (vert de cobalt). 15. Sels de Nickel, Avec la potasse : précipité vert-pomme (proroxyde de nickel hydraté). 16. Sels de zinc. Ammoniaque : précipité blanc gélatineux (oxyde de zinc hydraté) soluble dans un excès de réactif. Le sulfhy 14 LE NATURALISTE CANADIEN. ; drate-d'ammoiiiaque est le précipité en blanc de cette ; solution. Si on chanfle ces sels an chalumeau, sur un charbon, avec de la soude, il se forme de l'oxyde jaune qui blanchit i par le refroidissement ; une solution de cobalt les colore en vert par la chaleur. 17. Sels iVEtain. j Chlorvre dor : précipité pourpre avec les sels de pro- ■ toxyde d'étain (pourpre de Cassius). ■ Acide avJfhydrique : précipité brun-foncé avec les sels | de proloxyde (proto sulfure), précipité jaune avec l'acide stanuique (bisulfure d'élain). | i 18. Sels de jilomb. ; ( Acide sulfurique : pi'écipité blanc, insoluble dans les \ acides étendus d'eau (sulfate de plomb). Le sulphydrate j d'ammoniaque colore le précipité en noir. ' Chronicité de j.oiasse : précipité jaune (chromate de 1 plomb). En chauflant au chalumeau, avec de la soude, i on obtient des globules métalliques très malléables; il se forme sur le charbon un dépôt jaune d'oxyde de plomb. | J 9. Sels de bismuth. \ Veau ajoutée en grand excès à la solution d'un sel de j bismuth le décompose ; il se précipite en sel blanc basique. | En les chauffant au chalumeau avec de la soude, (soda) on obtient des globules métalliques cassants; et le char- ! bon se couvre d'une petite quantité d'oxyde jaune. ; 20. Sels de cuivre. \ Jimmoniaqve : precipe bleu-verdâtre qui se dissout dans un excès du réactif; la solution est bleu intense. ■ Le fer : précipite le cuivre à l'état métallique. En les \ chauffiat au chalumeau, sur nn charbon, avec de la soude, I on obtitnit du cuivre métallique que l'on sépare par le ; lavao^e. , LKS MINÉRAUX CANADIENS. 15 21. Seh de mercure. Potasse : précipité noir d*-^ protoxyde de mercure (dans les sels de protoxyd»^; précipité jaune rougeâfre de bi- oxyde hydraté dans les sels de bioxyde. Acide chhrhydrique ou sel marin, chlorure de sodium : précipité blnnc de protochlonire de mercure (calomel) qui noircit par l'ammonique ; ce réactif ne précipite pas les sels de bioxyde. Protorhhrure d'éfain: précipité de mercure métalli- que par rébuUition. Cuivre : frotté avec un-^ solution d'un sel de mercure, il devient d'un blanc d'araent (amalgame de cuivre). 22. Se/s d'argent. Acide cliJorhijdrique ou sel marin, sel de cuisine : préci- pité blanc, cailleboté, insoluble dans l'acide nitrique, m;iis soluble dans l'ammoniaque ; la lumière le colore en violet puis en. noir (chlorure d'argent). Si on les chauiïe au cha- lumeau, sur un charbon, avec de la soude, on obtient des globules brillants et malléables d'argent métallique. 23. Seh d'or. Protochlorure d'él ai n : ])récipité pourpre (pourpre de Cassius). Sulfate de protoxyde defer : précipité d'or métallique. 24. Sels de ])latine. Potasse ou ammoniaque : précipité jaune, cristallin, (chlorure double de platine et de potassium, ou de platine et d'ammoniaque) Chauffés au chalumeau, ils sp transforment en platine métallique, (ou mousse de plaiine) 25. Sels de sesquioxide de chrome. Potasse : précipité bleu verdâtre, soluble dans un excès du réactif ; la solution est vert-foncé. Chauffés au chalumeau avec du borax (borate de soude) ils forment des globules jaunâtres quand ils sont chauds, et vert foncé après le refroidissement. 16 LE NATURALISTE CANADIEN. 26. Chromâtes. Acétate de plomb : précipité jaune (chromate de plomb). Acide sulfiirique et alcool : transforment la couleur rouge en vert. 27. Combinaison de Vantimoine. Acide fulfhi/drique : précipité orange (sulfure d'anti- moine). Chauffés au chalumeau avec de la soude, ils forment des globules métalliques cassants ; il se produit une fumée blanche qui se dépose en partie sur le charbon. 28. Combinaisons arsenicales. JJcide sulfhydrique : précipité jaune (sulfure d'arsenic). Chauffés au chalumeau, ils se réduisent en arsenic mé-» tallique, sous forme de globules blancs argentins. Avec Tappareil de Marsh, ils forment des taches grises métal- liques. 29. Sulfates. Chlorure de barium : précipité blanc, insoluble dans les acides chlorhydrique et azotique, (sulfate de Baryte). Acétate de plomb : précipité blanc, insoluble dans les acides étendus (sulfate de plomb). 30. Sulfites. Acide sulfurique : dégagement d'acide sulfureux recon- naissable à l'odeur de soufre brûlé. 31, Phosphates. Chlorure de barium : précipité blanc soluble dans les acides chlorhydrique et nitrique ou azotique. ./izotate d'argent : précipité jaune (phosphate d'argent) soluble dans l'acide azotique et dans l'ammoniaque. Sels de magnésie et ammoniaque : précipité blanc, (phosphate ammoniaco-magnésien). Molybdate d'ammoniaque : précipité jaune par la cha- leur, eu présence de l'acide nitrique. LRS MINÉRAUX CANADIENS. 17 32. Borates. Chlorure de barium : précipité blanc soluble daus les acides chlorhydrique et nitrique. Décomposés par l'acide sulfurique, ils communiquent à la flamme de l'alcool une teinte verte. Ils fondent au chalumeau en globules vitreux trans- parents. 33. Azotates ou nitrates. Bouillis avec V acide chlorhydrique, ils décolorent l'in- digo. La réaction a lieu à froid avec l'acide sulfurique. Un cristal de sulfate de fer prend une teinte brune quand on l'introduit dans la solution additionnée d'acide sulfurique et froide. Ils fusent sur les charbons ardents. 34. Chlorates. Ils se comportent avec l'indigo comme les azotates ; on les distingue à l'odeur de chlore qu'ils répandent quand on y ajoute de l'aciJe chlorhydrique. 35. Chlorures, Azotate d'argent : précipité blanc cailleboté de chlo- rure d'argent, insoluble dans l'acide nitrique, soluble dans l'ammoniaque ; il se colore en violet, puis en noir à la lu- mière. Quand la solution est alcaline, on la rend acide pur l'acide nitrique, avant d'y ajouter le sel d'argent. Chauf- fés avoc le bioxide de manganèse et l'acide sulfurique, ils déo-agent du chlore, reconnaissable à l'odeur. 36. lodures. ^azotate d^argent :précipité d'argent peu soluble dans Tammoniaque. Chauffés avec le bioxide de manganèse et l'acide sul- furique, ils dégagent des vapeurs violettes d'iode. Ils pro- duisent avec l'empois d'amidon et l'acide azotique, une coloration bleu intense (iodure d'amidon). 18 LE NATURALISTE CANADIEN. 37. Sulfures. L'Acide chlorhi/drique dégage de la plupart d'entre eux de l'acide sulfhydrique facilement reconnaissable à l'odeur d'œufs pourris ; une trace de cet acide suffit pour noircir du papier imbibé d'acétate de plomb (sulfure de plomb). Chauffés au chalumeau, ils émettent presque tous une odeur d'acide sulfureux caractéristique. 38. Carbonates. L'acide chlorydrique les décompose avec effervescence ; l'acide carbonique qui se dégage est sans odeur. Un courant de ce gaz trouble l'eau de chaux (carbo- nate de chaux)» 39. Oxalates. Sulfates de chaux dissous: précipité blanc (oxalate de chaux). Chauffés sur une lame de platine, ils se transforment en carbonates sans se carboniser. 40. Tartrates. Potasse : précipité cristallin peu soluble de bitartrate de potasse (crème de tartre). Chauffés sur une lame de platine, ils se carbonisent et émettent une odeur de caramel. 41. Acétates. Si on les chauffe avec l'acide sulfurique, l'action de cette substance déplace l'acide acétique qui est mis en liberté ; on le reconnait à l'odeur de vinaigre. Si on le chauffe avec l'acide sulfurique et l'alcool, il se forme de l'éther acétique. Chauffés, ils se décomposent en se carbonisant et émettent une odeur analogue à celle du vinaigre. BlBMOGRAPHIK. 19 N. B. -Chez Mrs. Lyman, Clare & Cie., chimistes et drogistes, Nos. 382, 384 et 386, rue St. Faul, Montréal, on trouvera tous ces réactifs chimiques et tous les corps sim- ples, et appareils dont on a besoin pour les expériences chimiques ou minéralogiques, aux prix de Paris et de New- York. A continuer. ~^f^«jr^^r\ff.Jt\ff J ffjy^ff^' • BIBLIOGRAPHIE. Catalogue de livres Canadiens.— Le défaut d'espace nous a empêché, depuis plus de deux mois, de mentionner la réception de ce Catalogue. C'est une belle brochure de 22 pages in- 8, d'une typographie irréprochable, contenant la liste de 346 ouvrages d'auteurs Canadiens, tenus à la disposition des bibliophiles et autres amateurs par Mr J. 0 Filteau, rue Artillerie, . Québec. Le prix de chaque ouvrage est annoté dans ce Catalogue, de sorte que tout amateur, sans se déplacer, peut faire venir par la malle les ouvrages annojicés. Mr Filteau nous fait connaître qiVil donnera chaque année une nouvelle édition de son catalogue, contenant les nouveaux ouvrages Canadiens publiés dans le cours de l'année, si les autres volumes ajoutés à sa librairie ; car ce Mr se charge aussi de la vente des bibliothèques, de l'agence pour la vente ou l'échange de livres etc. Nous avons parcouru avec un extrême plaisir les titres de ces différents ouvrages, qui forment déjà une masse considérable de documents pour notre histoire, de -données pour juger notre littérature, et de base pour apprécier la marche du mouvement intellectuel parmi nos compatriotes. Nous félicitons bien cordialement Mr Filteau pour ce premier pas dans cette voie nouvelle, et nous lui souhaitons de tout cœur un encouragement suffisant pour pouvoir la continuer, en augmentant tous les jours le fonds mis à la disposition du public. Nous lui suggérerions d'étendre 20 Lli NATURALISTE CANADIEN. davantage le cercle de ses opérations, en ouvrant nne vér - table boutique de bouquiniste ou plutôt un magazin d'é- changes de livres do seconde main, comme il en existe déjà en quelques endroits, et notamment à Grlasgov^r, en Ecosse. Il n'est personne qui ne se trouve a avoir dans sa biblio- thèque un certain nombre — et souvent considérable — d'ouvrages à peu près sans utilité pour lui ; ce sont, par exemple, des ouvrages de science qu'on a achetés et dans lesquels on n'a pas trouvé ce qu'on s'attendait d'y ren- contrer; le produit d'ordres envoyés à l'étranger pour des ouvrages dont les titres nous en avaient imposé ; des œuvres littéraires une fois lues et qu'on ne se sentirait pas disposé à relire ; des ouvrages publiés par souscription et qu'on a payés uniquement pour encourager l'auteur etc. etc. On donnerait volontiers ces différents ouvrages pour ia moitié, le tiers, le quart de leur valeur, afin de s'en procurer d'autres dont on tirerait profit. Or c'est à ce besoin que la librairie d'échanges vient répondre. Le libraire, dans ce commerce, n'est pour ainsi dire qu'un commis dont le percentage fait le salaire, puisque le fonds ne lui coûte rien, et même ne lui appartient pas. Chaque amateur apportant des livres, paie une entrée de 25 centins. Ses livres sont cotés aux prix qu'il a voulu lui-même leur apposer. L'apportant peut choisir de suite parmi les livres déjà étalés, des ouvrages pour un montant égal à celui qu'il vient de livrer ; mais il doit payer 25 cts au libraire, si l'échange ne dépasse pas $5 ; 50 cts, si au dessus de $5, elle ne dépasse pas $10 ; $1 pour les montants au dessus de $10 ne requérant qu'un empaquetage ordinaire, sans em- ploi de caisse. Il va sans dire que, dans tous les cas, l'achat des livres déjà déposes est toujours facultatif, de même que le payement des differences dans les lots d'échange. Les livres restés au dépôt sans avoir été échangés dans les 12 mois, paient un percentage égal à celui des échanges pour défrayer le Hbraire de ses frais de garde. Le cette façon, aucun lot d'échange, ne fut-ce même que pour une valeur de $1, n'entre ou ne sort de sou magazin sans payer un droit d'au moins 25 cts au libraire. C'est peu de chose, il est vrai, mais il faut considérer que le fonds ne lui coûte BIBLIOGRAPHIE. 21 rien, et que les visites pour échanges lui fournissent une foule d'occasions pour le commerce de papeterie qu'il ne manque pas de joindre à son établissement. 11 y a à Glas- gow un établissement à peu près sur ce pied, qui fait des aflfaires pour un montant considérable et qui est toujoursfort achalandé. Il publie chaque mois, une feuille-catalogue pour l'information de ses pratiques à distance* Que Mr Fiiteau ouvre une tel établissement, et nous serons grandement surpris si, avant un mois, il n'a pas des centaines de volumes, de toute valeur, étalés sur ses tablettes à la disposition des amateurs. Science Ne-ws. — Tel est le titre d'une nouvelle pu- blication bi-mensuelle, que Mr S. E. Cassino, de Salem, Massachussetts, vient de mettre sur pied. Mr Cassino est connu de tons les naturalistes par sa Naturalists' Agency qu'il tient à Salem, depuis plusieurs années. Tout en continuant son agence, il veut, par sa nouvelle publication, apporter son contingent au progrès des sciences autrement que par l'énumération pure et simple des ouvrages qu'il tient à la disposition des naturalistes. Les deux premiers numéros du Scievce Neivs que nous avons reçus contien- nent, en outre d'une foule de renseignements se rapportant aux sciences, de nombreux articles originaux fort recom- mandables. Nous lui souhaitons donc, de tout coeur, suc- cès et prospérité» he Science News se compose de 16 pages in-8 par li- vraison, et son prix d'abonnement est de $2 par année. Borrov/ed and Stolen Feathers or a Glance through Mr J. M. Lemoine's latest works " Ihe Chronicles of the St- Lawrence. " J. P. Tardiv^el. — Le défaut d'espace nous a également empêché jusqu'à ce jour d'accuser réception de cette brochure. 33 pages in-8, imprimée au Canadien. Ce sujet intéresse d'autant plus nos lecteurs, que Mr. Lemoine dont il s'agit ici, est un écrivain polygene, ayant .déjà fait 22 LE NATURALISTE CANADIEN. plus d'une excursion dans le domaine de l'histoire natu- relle. Mr Tardivel partage son travail en deux parties: dans la première, il nous montre Mr L^moine couvert des plumes étrangères dont il s'est affublé ; et dans la seconde, il nous le t'ait voir sons son propre plumag'e. Sur 380 pages dont se composent The Chronicles of the St-Lawrence, Mr Tardivel constate qu'il y en a 215 qui n'appartiennent point à Mr Lemoinf^, ayant été copiées dans différents auteurs, tantôt avec du crédit, tantôt avec reconnaissance incomplète ou équivoque de l'emprunt tait^ et tantôt par acte de pur plagiat, en incorporant de la prose étrangère dans ses pages, sans laisser même soupçonner la supercherie mise en œuvre. Mr Tardivel, probablement sans nous avoir lu, fait aujourd'hui à Mr Lemoine, mais d'une manière bien plus sévère, les mêmes reproches c|ue nous lui adressions en 1873, d'aimer trop à l'aire étalage d'érudition, en emprun- tant à gauche et à droite ; de former des volumes qui n'ont (^original que le soin de dissimuler l'hétérogénéité des diffé- rentes pièces qui les composera (1). Nous regrettons pour Mr Leraoine et pour l'honneur de notre littérature, qu'on n'ait pas tenu compte de nos avertissements. Dans sa seconde partie, Mr Tardivel soutient, appuyant ses avancés de nombreuses citations, que Mr Lemoine, avec son anglais, son français, et le latm qu'il y mêle quelque- fois, n'est qu'un brasseur c'e langues, taisant un étrange abus des expressions de chacune, ne respectant pas même les règles de leur grammaire ; et il se résume en concluant que Mr Lemoine est un servile traducteur, un urand em- prunteur, un plagiaire sans scrupule et un mauvais (cri- vailleur [wretched scribbler) un faiseur de livres, mais non un auteur La conclusion peut être considérée comme trop sévère, mais personne ne peut nier que les preuves à l'appui, pro- duites par Mr Tardivel, ne sont. pas sans valeur. La critique judicieuse des œuvres littéraires, lorsqu'elle est faite sans passion, ne peut être que fort avantageuse à (1) Voir Le Nattn-aiiste, vol. V, p. 165. LB CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 23 la litt'Tature de tout pays. Elle est aa progrès des lettres ce que sont ces jetées que l'ou construit dans les planies basses, contre les débordements de ces fleuves puissants, que le moindre ora-e gonfle subitement et emporte hors de leur lit; elle prévient les écarts, réprime les emporte- ments, cet enthousiasme irréfléchi pour les phrases sonores ou d'heureux arrangements de mots ; ramène au respect des rèo-les de la grammaire, et surtout force à penser avant d'écrire. Mais avant tout et pardessus tout la critique apprend à respecter la propriété d'autrui; l'oubli de ce devoir est un crime qu'elle ne pardonne jamais. Nous devons féliciter Mr Tardivel du courage qu'il a montré, en plus d'une circonstance, en exerç ait son talent de critique, tant par amour pour des principes qu'on pa- raissait méconnaître, que par honneur pour notre littéra- ture, dont les exigences étaient foulées aux pieds. Il est toujours pénible d'avoir à reprocher des défauts, car quelque ménagement qu'on y apporte, on est presque sûr que l'orcrueil froissé cherchera à s'en venger de quelque façon. Mars lorsque, comme dans le cas de Mr Lemoine, on ne fait qu'imprimer ce qui se dit tout haut partout, il n'y a a redouter que de se montrer trop sévère, de viser plutôt a la disparition qu'à l'amendement d'écrivains qui, en s'obser- yant davantage, peuvent rendre encore d'éminents ser- vices Pour notre part, nous serions chagrin si la verte leçon de Mr Tardivel allait produire ce dernier effet sur Mr Lemoine, car nul doute qu'en se montrant plus scrupu- leux pour rendre à chacun ce qui lui appartient, ce Mon- sieur ne puisse rendre encore d'utiles services à notre littérature. LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. (Continué de la page 314 du vol. X). Nous reprenons maintenant la discussion de notre problème Pour procéder d'une manière plus catégorique, et en même temps plus sûre et plus intéressante pour le 24 LE NATURALISTE CANADIEN. lecteur, nous ferons successivement l'exposé des différontes doctrines, en citant textuellement les auteurs ; puis nous ferons suivre chacun de ces exposés, des observations et des critiques nécessaires, afin d'arriver par là à nous former sur le sujet, l'opinion la plus raisonnable, la plus scienti- fique et la pltis vraie. Parmi les auteurs qui soutiennent la pluralité d'espèces pour le chien, Griebel est nn des plus remarquables et des plus ardents; écoutons-le lui-même défendre sa thèse : " Trouvons-nous chez les chiens domestiques des va- riations héréditaires dans les caractères dominateurs, dans la dentition et les organes dig'estifs, dans les organes des sens, dans la forme des pattes, nous les regarderons comme appartenant à des espèces différentes, établies sur des caractères non pas artificiels mais naturels ; or, il en est ainsi; et il suffit pour s'en convaincre de comparer entre eux le chien d'Islande, le caniche, le bouledogue, le chien- loup, le lévrier, le terre-neuve, le basset. " La taille varie plus entre les diverses races de chiens qu'entre les espèces de n'importe quel genre de carnn.ssiers. Les chiens les plus petits n'atteignent pas la grosseur de la tête des plus gros. La couleur du pelage varie chez les chiens, du blanc au noir et au roux. Les poils sont tantôt raides et hérissés, tantôt fins, soyeux, laineux, lisses ou crépus; quelquefois rares, manquant même compiètement. La forme extérieure n'est pas moins variée. Le chien- loup a les oreilles petites, dressées, le chien de chasse les a larges et pendantes, l'épagneul longuement poilues, plus grandes que le reste de la tète. Comparons la tête allongée, mince, pointue du lévrier, et la tête grosse, co/.rte du carlin; considérons les formes si variées du museau, du nez, des lèvres, du front, de l'œil, de la queue ; mettons en parallèle les petites pattes du bichon et les pattes vigou- reuses an dogue, les jambes élancées du lévrier et les pattes courtes et courbées du basset, les griffes de celui-ci et les ongles largt'S et obtus du chk'W de berger ; partout nous trouverons les differences les plus considérables. " Des diflTérences non moins grandes se montrent dans la structure interne; et dès le premier abord, le naturaliste LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 25 est frappé par les formes variées qu'offrent les dents, le crâne, le squelette. La dent carnassière est tantôt plus grande, tantôt plus petite que les deux anties molaires ensemble, tantôt elle leur est égale. Quelquefois I d- r- nière molaire supérieure, ou la première fausse molaire manque. Le reste de la structure du crâne offre d«^s diffé- rences analogues. On y trouve toutes les configurations depuis la forme ronde jusqu'à la forme aplatie " On n'observe pas moins de différences dans la forme de la queue, des membres, du tronc même pris on général, ou dans chacun des os qui le composent II y a de plus à remarquer que certaines races de chiens ont aux pattes de derrière, cinq orteils à squelette parfaitement développé, tandisque les autres chiens, n'ont au lieu du cinquième orteil qu'un tubercule charnu, sans trace de squelette. " Les chiens présentent aussi de grandes diff-rences dans leurs mœurs et dans leur genre de vie. L"S uns sont omnivores, les autres ont une nonrriture végétale, d'autrts une nourriture animale. Les chiens des mers du sud se nourissent de plantes, les chiens des Kamtchadales et des Esquimaux, de poissons ; les chiens de l'ile de Juan Fer- nando ne se nourrissent que de phoques ; et parmi nos chiens domestiques, ne remarquons-nous pas que telle race préfère la viande, telle autre les légumes ? " Le caractère sauvage et méchant du chien du Puna, du dingo, du chien de Java, forme le contraste le plus frappant avec le caractère si doux du caniche. Quelle différence entre l'intelligence si éminemment susceptible de ce même caniche et la bêtise du chien de garde or- dinaire ! " La distribution géographique n'est pas la même : il n'y a pas une patrie commune à toutes les races. La Nou- velle-Hollande a le dingo ; l'Amérique du Nord a son chien domestique propre comme l'Amérique du Sud. "Le naturaliste qui différencie les espèces par la cou- leur du pelage, la taille, les mœurs, la structure du crâne, la forme des dents, la patrie, etc., devra donc considérer les diverses racos de chiens comme formant autant d'es- pèces naturelles différentes." 26 LE NATURALISTE CANADIEN. Telle est la thèse, l'argumentation, la conclusion de Giebel. Et certes, il serait difficile de présenter d'une manière plus avantageuse les innombrables variations du chien domestique. Qae faut-il penser de cette doctrine ? Nous laisserons le lecteur en juger. lui-même d'après les principes énoncés plus haut: il nous suffira de rappeler le fait que toutes les races de chien, sans en excepter une seule, se croisent spon- tanément entre elles et enîyendrent des produits qui sont eux-mêmes teconds indéfiniment. Ceci est une vérité proclamée par l'expérience, par l'observation de tous les siècles, et de tous les pays du monde. Pourquoi est-il si difficile aux amateurs de conserver les races dans toute la pureté du type, si ce n'est parceque se croisant entre elles, elles s'altèrent mutuellement et se corrompent? Il est donc évident d'apiès cette seule considération, que tous les chiens domestiques appartiennent à une seule et même espèce. " Eu définitive, dit Baffbn, il ne reste rien de constant, rien de commun à ces animaux que la conformité de l'or- ganisation intérieure et la faculté de pouvoir tous produire ensemble ; et comme ceux qui diffèrent le plus les uns des autres à tous égards, ne laissent pas de produire des indi dus qui peuvent se perpétuer en produisant eux-mêmes d'autres individus, il est évident que tous les chiens, quel- que différents, quelque variés qu'ils soient, ne font qu'une seule et même espèce." Giebel. n'est pas sans avoir vu cette conséquence ; mais par une inconséquence malheu- reuse, au lieu de voir dans le croisement fécond des di- verses races, une preuve de l'unité de l'espèce, il prétend au contraire démontrer par là que des espèces réellement distinctes peuvent s'unir entre elles et engendrer ; et ap- puyé sur ce fait, il s'élève contre la doctrine de l'indépen- dance et de la stabihté des espèces. " Les chiens domes- tiques, (lit-il, nous sont une preuve évidente de la fécondité des hybrides." Or, c'est bien le cas de dire : nhyasus abys- sum invocnt; car si c'est un abîme de nier l'unité de l'es- pèce chien, c'en est une autre bien i)lus profonde de nier la distinction et la fixité des espèces ; et le premier appelle LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 27 naturellement le deuxième, vu que tous les chiens se fé- condent entre eux. Et d'ailleurs, Giebel a-t-il raison de tant insister sur les T^ariations des différentes races de chieii ? Ces variations portent-elles sur des caractères essentiels, ou sur des ca- ractères accessoires? On comprend en effet, que li multi- plicité des races dans une espoce et la multiplicité des dif- férences dans toutes ces races, ne constituent pas une raison contre l'unité de l'espèce, si ces différences ne portent que sur despoints secondaires, et si ces races, quant aux carac- tères essentiels, ne laissent pas que de se ressembler par- faitement. Eh! bien, nous voulons faire parler ici l'illustre Cuvier. " Les effets les plus marqués de l'influence de l'homme se montrent, dit-il, sur l'animal dont il a fait le plus com- plètement la conquête, sur le chien, cette espèce tellement dévouée à la nôtre, que les individus mêmi.'S semblent nous avoir sacrifié leur moi, leur intérêt, leur sentiment propre. Transportés par les hommes dans tout l'univers, soumis à toutes les causes capables d'influer sur leur dé- veloppement, assortis dans leurs unions au gré de leurs maîtres, les chiens varient par la couleur, par l'abon- dance du poil, par leur nature ; par la taille qui peut dif- férer comme 1 à 5 dans les dimensions linéaires, ce qui fait plus du centuple de la masse; par la forme des oreilles, du nez, de la queue ; par la hauteur relative des jambes ; par le développement progressif du cerveau, 4 où résulte la forme même de leur tête, tantôt grêle, à mu'^eau effilé, à front plat; tantôt à museau court, à front bombé, au point que les différences apparentes d'un mâtin et d'un barbet, d'un lévrier et d'un doguin, sont plus fortes que celles d'aucunes espèces sauvages d'un même genre naturel ; enfin, et ceci est le maximum de variation connu jusqu'à ce jour dans le règne animal, il y a des races de chien qui ont un doigt de plus au pied de derrière avec les os du tarse correspondants, comme il y a dans l'espèce humaine quelques familles sexdigitaires. " Mais dans toutes ces variât ions, lesietationsdesos restent les mêmes, et jamais la forme des dents ne change d'une ma- 28 LE NATURALISTE CANADIEN. mère appréciable ; tout au plus, y a-t-il quelques individus où il se développe une fausse molaire de plus, soit d'un côté, soit de l'autre.' Une telle autorité tranche absolument la question. Les différences entre les races de chien portent sur les carac- tères accessoires ; toutes les races se ressemblent quant aux c;iractères essentiels, tels que la relation des os, la forme des dents ; et si, par un accident tout-à-fait extraordinaire, il se développe un doigt de plus au pied de derrière, chez cer- taines races, celles ci ne doivent pas être plus rejetées en dehors de l'espèce, que ne le sont de l'espèce humaine les familles ayant six doigts soit aux mains soit aux pieds. Quant à l'argument tiré par Griebel de la distribution géographique du chien, il faut dire que cet arsTument est de la pUis grande faiblesse; car en premier lieu, c'est une chose reconnue que le chien est un animal parfaitement cosmoj^olite, n'ayant de prédilection pour aucun endroit du globe, pouvant comme l'homme, vivre et se propager dans tons les climats; et en second lieu, si certaines races paraissant localisées, restreintes à telles ou telles régions, cela est iû évidemment à ce que ces races, comme toutes les autres d'aiileurs. ont pris un caractère propre, sous l'in- fluence des peuples qui les possèdent, et se conservent ainsi à peu près pures, n'ayant l'occasion, ni d'être mêlées à des variétés étrangères, ni d'être transportées à de grandes distances. Voilà pour la première opinion» {A continuer). ENTRE BOTANISTES. Mr le Rédacteur, l^mdant le printemps et l'été qui viennent de s'écou- ler, nous avons eu à constater beaucoup de choses nou- velles, intéressantes et étranges, dans toutes les branches. Ainsi les géologues s'extasient devant les restes paléouto- ENTRE BOTANISl'KS. 29 giques des montagnes rocheuses ; les astronomes reçoivent avec la joie du père de l'entant prodigue la planète Vul- caiii qui s'est retrouvée ; enfin les météorologistes s'épuisent en spéculations sur li corona solaire, les taches d . disque et leur influence climatérique. Le botaniste, sans creuser dans les entrailles de la terre pour se perdre dans les mystères de la création, sans s'élancer dans les espaces célestes pour ramener à la science un enfant égaré ; peut, cependant, voir couronner de succès ses courses et ses fatigues, et satisfaire dans les bois, les vallons et les champs, son amour pour la nature. J'ai cru, Mr le rédacteur, intéresser et vous et vos lecteurs par ces quelques notes que j'ai recueillies dans le journal de mes herborisations. Trop peu savant pour écrire un article sur mes observations, j'ai préféré donner jour à mes idées sous la forme d'une causerie épistolaire. Là je ne serai pas obligé d'entrer en explications sav n es que je ne saurais nullement donner. Tout le monde se rappellera de notre dernier hiver, — jni.ais on n'en vit de pareil pour sa clémence — et le prin- temps ne tarda pas à venir chasser du pays ce qni s'y trouvait de neige et de glace. Dès le 3 Avril, la tempéra- ture à midi s'élevait jusqu'à 48° F ., et ce jour là, les fleurs de V Acer Rubrtim s'ouvraient déjà. Après quelques jours de froid, l'on vit fleurir les Hépatiques et VUlmus Americana, suivi de près par les Erythrones, la Trille, et la Claytonie. Me rappelant de ma découverte de l'année dernière, j'ai voulu me procurer quelques échantillons du Daphne Mezereum que j'avais trouvé dans une partie peu fréquen- tée de la montagne de Montréal. Je voulais aussi faire constater par un ami son identité, et me rendre compte d'un événemnnt qui rh'avait tant intrigué. Le 16, journée chaude et belle, je me rendis à l'endroit, croyant même y aller de trop bonne heure, cependant la plante était cou- verte de fleurs, et répandait autour d'elle un parfum déli- cieux. Elle était grande de deux pieds et demi, et parais- sait avoir déjà plusieurs années d'existence. J'ai cherché 30 I-K NATURALISTE CANADIICN. ïivoc grand soin dnus le voisinage, et je suis certain qu'elle et it 1;) seule de l'espèce, sauf quelques petits individus ■qui pousaient à l'ombre de la grande. Elle se trouvait dans les bois, sur aucun sentier, et parfaitement isolée de toute habitation. Tout ceci m'a fort intéressé. D'abord, parce que ma découverte semble être unique dans les annales botaniques dup;iys. Grray, l'auteur Américain, qui a coutume dans sa flore de noter toutes les plantes échappées à la culture, n'en parle pas. Il en est de même pour le catalogue des pîïitites canadiennes publié par M. Macoun, de Belleville. Ensuite l'isolement complet, l'absence d'autres individus de la même espèce, et sa rareté dans les jardins, me con- Hrment dans l'opinion qu'échappée à la culture ou non, la plante n'en est pas moins une nouvelle acquisition pour notre floro, qu'elle lui appartient réellement, puisqu'elle se perpétue d'elle même et sans aucun soin. 11 n'est pas impossible toutefois que la plante soit m- digène au pays, et cependant très rare. Telle est, par exemple, la Calluna vu/garis.. le Healtier d'Europe que Ton a trouvé dans le Maine et le Massachusetts. Telle aussi la Talérianne et l'Arnica, que vous avez trouvées la première à Somerset, la seconde à St. Joachim. Pendant les mois de Juillet et Août, je suis allé rési- der à Cacouna. C'est là que j'ai trouvé plusieurs plantes intéressantes. Entre autres : VHabenaria dilatala, la Dm- sera roiundifulia, la Sarraceiiia purpurea, ÏEujilirasia offici- ulis, etc. Parmi les ]-»lantes que l'on pourrait appeler alpines, j'ai rencontré le Rhinanthus crista- galli, la Primula farinosa qui abondert sur le '' Gros Cacouna", VAralia petrea qui poussait sur les bords de la mer, et le Saxifraga aizoon que j'ai cueilli sur le bord des chutes à la Rivière du Loup. Vers la fin de Juillet, j*ai trouvé à Cacouna, croissant sur le rivaçce, la Statice limonium var. CaroUnianum, plante de- la famiire des Plombaginées, qui n'est pas mentionnée par vous dans votre flore, mais que Grray donne comme indigène aux côtes dn Maine. C'est delà probablement qu'elle est venue. ENTRE BOTANISTES. 31 En même temps, j'ai trouvé dans un marais une jolie plante de la famille des Scrophularinées, genre Pedicularis, mais l'espèce n'est donnée ni par vous, ni par 'Gray. J'ai cru devoir la regarder, vu l'arrangement des Heurs, comme la Pedicularù racemosa, une des sept de ce genre qui sont énumérées dans le catalogue d^ Macoun (1). Le jour sui- vant, mon frère a cueilli sur les rochers qui avoisinent la mer, une autre iticonnue. Je n'ai pas eu grande difficulté à la placer parmi les Saxifragées, mais là j'ai dû rester. Comme vous avez des échantillons des deux plantes, j'at- tends avec intérêt le résultat de votre analyse (2). Dans le cours de mes herborisations, j'ai souvent été frappé par la grande diffiîrence entre la flore d'en bas de Québec et celle du voisinage de Montréal, même sous des aspects de terrain qui se correspondent. Ainsi en compa- rant le registre que j'ai tenu l'année dernière pendant mon séjour à Ste Anne, bout de l'isle, avec colui de cette an- née, j'ai constaté ce qui suit : Autour de Montréal, il y a plus de familles et d'espèces, les plantes atteignent une taille plus élevée, et les couleurs sont plus vives. Par example la Lobelia cardinalis, quoique très commune sur- les rives de l'Ottawa, est entièrement inconnue dans le bas, du moins, à ce que j'ai pu voir (3). Les trois familles les mieux représentées étaient dans l'ordre suivant : pour le haut, les Composées, les Scrophularinées et les Renoncu- lées ; en bas, les Composées, les Scrophularinées et les Rosacées. Dans ce calcul, j'ai dû omettre les Fougères, les Cypéracées et les Graminaées, familles que j'ai un peu négligées. Mon frère qui s'occupe d'entomologie, a trouvé peu de coléoptères à Cacouna, ces messieurs, parait-il, ont peur du salin ; pour ma part, je n'ai pas eu à en dire autant de la flore. (1) Nous n'avons vu dans l'échantillon transmis, que l'espèce Cana- densis, très commune dans tout le bas du Fleuve. Ce qui nous ote tout doute sur son identité, ce sont les 2 dents que porte la lèvre supérieure de la corolle près de son sommet.— Le Réd. (2) L'état dans lequel nous est. parvenu l'échantillon en question, ne nous a pas permis de l'identifier d'une manière certaine. — Le Réd. (3) La Lobelia cardinalis se trouve au CapRouge. — Le Réd. 32 LK NATURALISTE CANADIEN. En terminant, Mr le rédacteur, je dois vous dire que si ma lettre a été un peu lonscue, la faute en est à la nature, qui a donné à notre beau pays, une flore si vaste, si belle et SI intéressante. L, D. MiGNAULT. Montréal, Novembre, 1878. NECROLOGIE. La Province de Québec vient de perdre l'un df^ ses citoyens les plus distingués, dans la personne dn Dr. J. B, Meilleur, qui s'est éteint à Montréal le 6 Décembre dernier, à Fâge de 82 ans et 7 mois. On sait que le Dr Meilleur fut l'un des fondati^urs du collège de l'Assomption. Il fut aussi le premier Surinten- dant de l'éducation en cette Province, et réussit, malgré mille obstacles, à mettre la loi en opération partout, et à donner à notre système d'éducation cette base solide qui lui a permis de signaler chaque année par de nouveau pro- grès. Elu membre de la Chambre d'assemblée en 1834, dès l'année suivante, il obtenait du 2:ouverneraent une alloca- tion pour la Société d'Histoire Naturelle de Montréal, dont il fut aussi l'un des fondateurs. Il s'était senti, dès sa jeu- nesse, un goût prononcé pour l'histoire naturelle; la o-éo- logie et la minéralog^iesurtout avaient capivé son attention ; et c'est bien à regret qu'il se vit forcé d'abandonner ces études, pour remplir les devoirs publics importants dont il fut chargé. Le Dr Meilleur a montré un attachement constant à la jeunesse, qu'il était toujours prêt à aider de ses conseils et souvent aussi de sa bourse. La société des étudiants lui était toujours des plus agréables. Que de fois, dans les vi- sites que nous lui faisions à Québec, nous l'avons trouvé en compagnie d'élèves de l'Université Laval, qui venaient lui offrir leurs hommages et leur vénération, en échange de l'affection qu'il leur portait. Citoyen intègre, homme instruit, caractère des plus aimables, il su se gagner l'affection de tous ceux qui l'ont connu. c^n^^Tr^ LE Vol. XI. CapRouge, Q., FÉVRIER 1879. No. 122 Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCIIER, FAUNE CANADIENNE. LES IJNSECTES.-HYMÉNOPTÈRES. {Continué de la page 13). 4. G-eu. T ROGUE. Tragus, Grav. Tête transversale, tantôt plus longue en arrière et tantôt plus étroite. Antennes longues, noueuses dans les d^, et légèrement épaissies avant l'extrémité dans les Ç. Ecusson proéminent, souvent soulevé en pointe mousse. Métathorax excavé à la base et soulevé à l'endroit de son aréole. Aréole des ailes antérieures triangulaire, sessile ou brièvement pédiculée. Abdomen allongé et assez large, souvent avec les sutures des segments enfoncées, le post- pétiole souvent proéminent ; tarière cachée. Grrands insectes se distinguant surtout des Ichneu- mons par la forme du métathorax, l'écusson soulevé, l'a- réole triangulaire, etc. Cinq espèces rencontrées. Tête rétrécie en arrière ; abdomen aplati, à segments resserrt?s à la base ; Corps noir ; jambes et tarses jaunes 1. fulvîpes. Corps et pattes jaunes 2. exesoriuS. Tête élargie en arrière ; abdomen subconvexe, à segments à peine resserrés à la base ; Abdomen entièrement noir ; antennes jaunes 3. BruIlGi. Abdomen noir à partir du le segment 4, QUGbeCenSÎS. Abdomen entièrement fauve 5. CâIia,d6asiS* 33 34 LE NATURALISTE CANADIF.N. 1. Trogue pieds-fauves. Tragus fulinpes, Cress, Trans. Am, Ent. Soc. ii, p. 93, (^. ÇT. ohsidianator, Prov. Nat. vi, p, 335, c?). (^ — Long. .65 pce. D'un noir bleuâtre, pubescent; l'extrc^mité des mandibules avec les j;inibes et les tarses, jaune-fauve. Tête ré- tréeie postérieurement. Ecusson soulevé en pointe aiguë. Métatbo- rax ponctué-rugneux, soulevé en ligne transversale vers son milieu. Ailes fortement obscures, à aréole triangulaire, subpédiculés. Abdo- men déprimé, à côtés presque parallèles, fortement resserré aux sutures; post-pétiole rugueux, bicaréné, non soulevé en pointe. — PC. 2. Trogue rongeur. Trog/is exesorius, Serv. BruUé» Hym. iv, p. 298, d^ $ . Ç — Long. .68 pce. Entièrement d'un jaune fauve; les pattes un peu plus claires. Antennes longues, brunes à l'extrémité. Tête ré- trécie postérieurement. Ecusson soulevé en pointe Meta thorax soulevé en ligne transversale vers son milieu. Ailes trèe foncées, à aréole triangulaire, sessile. Abdomen finement pubes-cent, les segments basilaires subearénés au milieu, fortement resserrés aux sutures, le post-pétiole ponctué, bicaréné, non proéminent. — PC. 3. Trogue de BruUé. Trogus Brullei, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. vi, p. 196, cf $ . 9 — Long. 1 pce. Noir foncé ; les antenens avec les jambes an- térieures en avant, jaune. Chaperon avec une petite projection au milieu en avant. Ailes noires, à reflets violets. Abdomen robuste, son premier segment soulevé en projection pyramidale en avant de l'extrémité. Tête élargie en arrière des yeux. — R. 4. Trogue de Québec. Trogus Quebecensis, Prov. Nat. vi, p. 335, ? . Ç — Long. 1 pce. Fauve varié de noir. Tête fauve avec une tache noire au-dessus des antennes. Antennes fauves, noire à l'ex- trcmité, épaissies au-delà du milieu et se terminant en pointe très fine. Thorax noir, finement ponctué, les bords antérieurs et supérieurs du prothorax, les sutures des flancs, les écailles alaires, une ligne en avant et une autre au dessous, l'écusson et le post-écusson, une tache sur le métathorax à la rencontre des carènes, toutes les pattes avec les hanches et les trochantins, et les 3 segments basilaires de l'abdomen, fauve. Dos du mésothorax fauve avec 3 bandes longitudinales noires, la tné- diane ne dépassant pas le milieu du dos. Ecusson conique, poli. Métathorax fortement rugueux, creusé à la base et soulevé à l'endroit où les carènes longitudinales rencontrent la transversale, formant là IV. — ICHNEUMONIDES. 35 une protubénnce polie, jaune. Abdomen très long, peu arqué, à côtés presque parallèles à partir du 2e segment, finement ponctué, les sutures très peu excavées, noir à partir du 4e segment; le 1er segment élevé en une protubérance lisse un peu en avant de l'extrémité. Ailes avec le stigma jaunâtres, les nervures du milieu brunes; aréole petiolée, l'extrémité des 4 ailes tachée de brun. — R. 5. Trogue du Canada. Tragus Canadensis, Prov. {T. Copei, Cress. Nat. vi, p. 335, ? J^. Ç — Long. .90 pouce. Noir ; palpes bruns, une tiche rousse peu apparente en arrière des yeux. Antennes filiformes, très peu noueuses, roussâtres à la base, noires à l'extrémité, scape noir, taché de roux en dessous. Thorax noir opaque, finement ponctué, mésothorax impres- sionné sur le dos en avant. Ecasson très soulevé, ponctué, pubescent, avec une tiche obscure de roussâtre en arrièr.;, quelqurfois obsolète ; niétathorax soulevé au milieu en pointe obvuse couronnée par une petite fossette triangulaire. Ailes d'un noir violacé, le stigiua avec tache claire à la base, aréole triangulaire, pétiolée. Pattes noires, les jambes et les tarses roux. Abdomen allongé, plus large vers l'extréuiité, d'un roux mat à l'exception du pédicule, à sutures des segments enfoncées, se-niients non carénés au milieu, le 1er finement ponctué a l'extrémité, non aciculé, les derniers segments couverts d'une courte pubescence jaunâtre. (^ — Long, un pouce. Antennes sétacées, dentées en dedans, brunes, le 3e article roussâtre; les jambes d'un roux brunâtre, l'extré- mité des postérieures avec les tarses brun. Abdomen presque cylin- drique, roux mat, n'ayant de noir que le pédicule. — PC. 5. Gen. Platylabe. Platylahus, Wesmael. Ces insectes se distinguent particulièrement des vrais Ichiieuraons par la forme du pédicule de l'abdomen, qui est toujours déprimé à son extrémité, c'est-à-dire plus lar^çe que haut, et par l'écusson qui est caréné latérale- ment. L'aréole des ailes est le plus souvent pentagonale. Les antennes généralement assez courtes sont rarement enroulées. Six espèces rencontrées. Corps noir et roux ; Abdomen noir, le 2o segment seulement roux.... 1. sCutellatUS . Abdomen entièrement roux, ou noir à la base et à l'extrémité ; Ecusson blanc ; 3'^ LE NATURALISTE CANADIEN. Abiiomen roux, noir à l'extrémité 2. signatus. Abdomen entièrement roux -. 3. OlnatUS. Ecusson noir ou ferrugineux; Ab lomen roux, noir au sommet 4. thoracicuS. Abdomen entièrement roux 5. 4-carinatuS. Corps entièrement roux 6. lîneoiatUS. 1. Platylabe à-éeusson-blanc. Platylabus scutelUUus, Prov. ; Ischnus scutellatus, Prov. Nat. vii, p. 111, (^. (^ — Long. .28 pouce. Noir; les orbites antérieurs élargis iafé- ricurement, avec l'écuson, blanc. Antennes noires avec un petit an- neau blanc au delà du milieu, à article 3 très petit et roux. Méso- thorax finement ponctué, pubescent, sans impressions distinctes, raéta- thorax finement ponctué, pubescent, à lignes soulevées peu prononcées. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma pâle ; aréole pentagonale. Pattes noires, les 4 antérieures ferrugineuses en avant, les postérieures avec les cuisses rousses à la base et un anneau ferrugineux, plus ou moins distinct, à la base des jambes. Abdomen noir, le 2e segment plus ou inoins lavé de roussâtre, le 3e marqué de roux postérieurement, les terminaux tachés de blanc à l'extrémité ; le 1er long, {oli, brillant. — PC. 2. Platylabe marqué. Platylabus signatus^ Prov. ; Phtjgadeuon sig. Prov. Nat., vi, p. 282, ?. Ç — Long. .22 pouce. Noir; abdomen et pattes roux ; une liene orbitale interrompue vis-à-vis l'insertion des antennes, un point de chaque côté du chaperon, un anneau au milieu des antennes, un point de chaque côté sur le vertex, le collier, une ligne en avant et une autre au dessous des écailles alaires, l'écusson et le post-écusson, blanc. An- tennes courtes, filiforme*, dr<;ites. Milieu de la face obscurément taché de roux. Mé^othorax opaque, très finement ponctué. Ailes hyalines, stigma grand, noir, écailles et nervures brunes. Métathorax avec une grande tache roisse sur les flancs. Pattes rousses, l'extré- mité des cuisses et des jambss postérieures noire, leurs tarses bruis. Abdomen court, dé]irimé, en ovale arrondi, les deux derniers segments noirs. Tarière très courte, à peine visible. — PC. 3. Platylabe orné. Platylabus ornalus,Fiov. ; Phyga- deuoH ornât. Prov. Nat- vii, p. 181, ?. Ç — Long. -29 pouce. Roux; les orbites entièrement, à peine interrompus sur le vertex, élargis au dessous des antennes, la base des mandibules, un point sur le chiperon de chaque côté, un anneau aux antennes, le collier, les écailles alaires, une ligne au dessous, le bord IV — ICHMEUMONJDES. 37 du prothorax, avec l'écusson, d'un blanc d'ivoire. Antennes longues, sétacces, noires, avec un petit anneau blanc au delà du milieu; face noire. Sutures du thorax, environs de l'écusson, avec les trochantins et la base du pédicule de 1 abdomen, noir. Ailes hyalines, stigma noir taché de blanc à la base. Pattes entièrement rousses. Abdomen déprimé, le 2e segment ponctué à la base avec les gastrocelles bien distincts Tarière dépassant à peine l'extrémité do l'abdomen. — R. Très rapproché du signatus par ses marques blanches, mais s'en distinguant surtout par son absence de noir à l'extrémité de l'abdomen et par l'aréole centrale de son métathorax, qui n'est pas transversale. 4. Platylabe thoracique. Platylabus thoracicus. Cress. {Phi/gadenoH impnssus, Prov. Nat. vi, p. 281, ? ; var. Ichneumon erythropijgus, Prov. Nat. vii, p. 79, (J . Ç Long. .30 pouce. Noir, pattes rons?es. Tête médiocrement épaisse ; antennes sétacées, noir, avec un anneiu blanc en dessus au delà du milieu, le 3e anneau roux. Thorax finement ponctué, d'un noir ferrugineux, mésothorax à lignes enfoncées distinctes. Métathorax roux creusé au milieu postérieurement et strié transversalement, lignes soulevées très apparentes et sub-épineuses aux angles. Ailes hyalines, écadles brunes, nervures brunes, stigma brun-roussâtre, aréole sub-tri- anguiaire. Pattes rousses, hanches antérieures noires; pattes posté- rieures avec un petit anneau à l'extrémité des cuisses, l'extrémité des jambes et les tarses, brun. Abdomen roux, en ovale, le 2e segment avec les gastrocelles transversaux, fortement prononcés, bien plus étroit en avant qu'en arrière, les deux derniers segments noirs, indis- tinctement marqués de blanc postérieurement. — PC. Var. erythropygus ; mésothorax varié de ferrugineux, post-pétiole plus large et plus rugueux, bicaréiié. 5. Platylabe quadricaréné. Plalylahus 4-carinatus, Prov.; PhijgadtuoH A-carin. Prov. Nat. vii, p. 180, cf. (^— Long. .30 pouce. Noir ; le chaperon, les orbites antérieurs, le scape en dessous, les palpes, les écailles alaires, les 4 trochantins antérieurs, blanc ; l'abdomen avec les pattes, roux. Antennes sétacées, noires, Métathorax très rugueux, ses carènes latérales postérieures pré- sentant chacune 3 dentelures en forme de muerons. Pattes postérieures avec les genoux, l'extrémité des jambes et les tarses, noir. Abdomen en ovale allongé, le premier segment fort élargi à l'extrémité, avec 4 carènes, une de chaque côté du milieu et une autre sur les bords laté- raux; 2e segment plus large que long, avec une petite protubérance 38 LE NATURALISTE CANADIEN. polie à la base au milieu et aciculé longitudinalcnient dans le reste excepté au sommet, les autres segments polis, brillants, les derniers pubescents et légèrement obscurs. — PC. La forme du post-pétiole abdominal de cette espèce est tout-à-tait remarquable. 6. Platylabe linéolé. Plalylabus lit/eolatus, Prov.; Ichneumon lui. Prov. Nat. vit, p. 82, Ç ; Fhi/gaJeuon rufipes, Prov^ Nat. vii, p. 181, Ç. Ç — Loiiiz. .43 ponce. D'un beau roux uniforme. Orbites tout autour des yeux, à l'exception d'une légère interruption sur le vertex, les pulpes, le collier en dessus, les satures latérales du mésothorax, une ligne au-dessous de l'insertion des ailes avec l'éciisson et le po.-t- écusâon, d'un beau blanc d'ivoire. Antennes noires, dressées, longues, à articles allongés, avec un anneau blanc au delà du milieu. Abdomen en ovale, déprimé, comme tronqué à l'extrémité, brillant, brunâtre à l'extrémité, avec une tache blanche peu apparente sur les derniers seg- ments, tarière apparente. Pattes toutes rousses. — R. Var. les antennes rousses à la base ; la tête, la région scuteilaire, les sutures du thorax, les trochantins avec l'ex- trémité des cuiàses postérieures, noir. 6. Gen. Phéogène. Fhœogenes, Wesmael. La forme circulaire des stigmates méthoraciques dis- tingue ces insectes de tous leurs \oisins. Wesmael en a formé plusieurs genres, différant par la forme de l'aréole, celle de l'abdomen, etc ; nous rapporterons les cinq espèces que nous avons rencontrées au seul genre Phœogenes qui les caractérise davantage. Tête et thorax noirs 1. hebrUS. Tête et thorax plus ou moins ferrugineux ; Abdomen roux, noir à l'extrémité 2. tuberCUlifronS. Abdomen entièremens roux; Antennes avec un anneau pâle 3. mellinns. Antennes sans anneau pâle ; Ecusson roux 4. helvuS. Ecusson jaune , 5. pyriformis. 1. Phéogène noir. Fhœogenes hebrua. Cress Trans. Am. Eat. Soc. i, p. 305, c? $. {Phi/gadeuon insignis, Prov. Nat. vii, p. 179). IV — ICHNKUMONIDES. 39 $—Lon— Mêmes couleurs que dans la $ avec les exceptions suivantes: Antennes brunes en dessus ; bande transversale blanche des ailes peu apparente, métathorax à angles tuberculeux. — PC. Cette espèce appartient très probablement au genre Centeterus de Wesmael. 3. Phéogène jaune-miel. Phœogenes mellinus, Prov. (^Phygadeuon mell. Prov. Nat. vii, p. 315, Ç. Ç_Long. .22 pouce. D'un beau jaune de miel dans toutes sea parties, les mandibules, les palpes, un anneau aux antennes, les écailles alaires avac les trochantins, blanc. Antennes assez longues, passable, ment fortes, noires avec un anneau blanc vers le milieu, rousses dans les 2 ou 3 articles qui suivent le scape. Thorax ponctué, les lobes latéraux du mésothorax en arrière avec les sutures circonscrivant l'é- cuson, noir ; le métathorax à lignes soulevées bien prononcées. Ab- domen de couleur un peu plus claire que le thorax, en ovale allongé à partir du 2e segment, légèrement comprimé à l'extrémité, chaque seg- ment portant une marge légèrement soulevée et polie au sommet ; 40 LE NATDRALISTE CANADIEN. tarière nnire, dépassant à peine l'extrémité de l'abdoraen, les gastro- celles transversos et trè^ profonds. Ailes hyalines, nervures brunes, etigma jaunâtre ; aréole petite, pantagonale. — R. 4. Phéogène rouge-clair. Phœo ; Cryptus rvfic. Prov. Nat. vii, p. 176, d"). ^ — Long. .30 pouce. Noir ; la face excepté une ligne au milieu les mandibules excepté à l'extrémité, le scape en dessous, les écailles alaires, blanc. Antennes fortes, moyennes, noires. Métathorax à IV — ICHNEUMONIDES 71 impressions distinctes. Ailes hyalines ; aréole pentagonale. Meta- thorax ponctué rugueux, à carènes distinctes. Pattes rousses y com- pris les hanches et les trochantins ; l'extrémité des cuisses et des jambes postérieures avec leurs tarse?!, brunâtres. Abdomen assez allongé, le premier segment noir excepté au sommet, les segments 2 et 3 roux, et le reste à partir du 4e noir. — C. Var. Un point noir seulement au milieu du chaperon en avant, au lieu d'une ligne ; le scape noir en dessous etc. 12. Phygadeuon ovale. Phygadeuon ovalis, Prov. Nat. vii, p. 180, (f Ç , (Phyg. vulgaris, Cress. Nat. vi, 281, (^). Ç cf — Long. .19 {louce. Noir; les mandibules, les palpes, les pattes, avec les segments 2 et 3 de l'abdomen, roussâtres. Ecailles alaires blanches. Ailes hyalines, stigma grand, brun avec une tache jâle à la base. Métathorax mucroné en arrière. Hanches noires, roussâtres à l'extrémité. Les cuisses postérieures en dedans avec lea tarses et l'extrémité des jambes, brun. Antennes toutes noires, épais- sies à l'extrémité, mais non enroulées. Abdomen en ovale régulier, surtout dans la femelle, poli, brillant, le 1er segment bicaréné ; tarière environ le quart de l'abdomen. — CC. 13. Phygadeuon paressseux. Phygadeuon segnis, Prov. Nat. is, p. 11, Ç. Ç — Long. .15 pouce. Noir ; la face, les palpes avec le scape en dessous, jaune-rousfeâtre. Antennes courtes, enroulées, robustes, brun- roussâtre. Ecailles alaires blanches. Thorax poli, brillant, métatho- rax finement ponctué, ses angles postérieurs sub-épineux- Ailes hya- lines, nervures et stigma, brun. Pattes jaune-roussâtre, les hanches postérieures noires à la base. Abdomen jaune-roussâtre, noir à la base et à l'extrémité, les segments médians plus ou moins tachés de brun ; tarière des deux tiers de l'abdomen environ. — E.. 14. Phygadeuon impressionné. Phygadeuon 'impressus, Prov. Isrhmis imp. Prov. Nat. vii, p. 212, (^Cryptus brevicornis^ Prov.Nat. vii, p. 176, (5^). (5^— Long. .20 pouce. Noir, brillant; la face excepté une ligne au milieu, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires avec les 4 trochantins antérieurs en dessous, blanc. Antennes fortes, sétacées, droites, noires. Mésothorax à impressions très dis- tinctes ; métathorax à lignes soulevées bien apparentes. Ailes léo'ère- ment brunes, nervures brunes, pâles à la base, stigma brun. Pattes rousses, les hanches et les trochantins noirs, les pattes postérieures avec l'extrémité des cuisses et des jambes et leurs tarses plus ou moins ob- 72 LE NATURALISTE CANADIEN. scurs. Abdomen linéaire, s'élargissant graduellement de la base à l'extrémité, noir, le 3e segment plus ou moins roux, le 1er canallculé en dessus. — C. Le 2e segment est a; ssi quelquefois en partie roux. 15. Phygadeuon brillant. Phygadeuon lucens, Prov. Nat. vi,'p. 281, cJ. Ç — Long. .20 pouce. Brillant, thorax noir, abdomen ronx. Palpes et écailles alaires, d'un jaune blanc. Antennes moyennes, fortes, brunes, le scajo roux en dessous. Thorax finement ponctué, ailes hya- lines. Stigma noir avec une tache blanche à la base, nervures brunes. Métathorax brusquement interrompu postérieurement, creusé au mi- lieu, à lignes soulevées très apparentes, sans muerons aux angles. Pattes rousses, les postérieures quelque peu brunâtres à l'extrémité ; hanches noires. Abdomen en ovale, très poli, brillant, légèrement pu- bescent à l'extrémité, le premier segment peu élargi postérieurement, noir de même que les 2 derniers. Tarière presque aussi longue que l'abdomen, roussâtre à la base — PC. 16. Phygadeuon pubescent. Phygadeuon pubescens, Prov. Nat. vi, p. 282 ; (^ P^'/g- dubius, Prov. vi, p. 2S3, J^ (Cryptus pumilus^ Cress. Nat. vi, p. 203, J* / Alomya pulchra^ Prov.) 9 — Long. .25 pouce. Noir, abdomen roux. Tête, antennes, thorax avec l'extrémité de l'abdomen plus ou moins pubescents. Face à pubescence grisâtre dense ; mandibules et dessous des antennes rous- sâtres. Mésothorax à lobe médian très distinct. Ailes hyalines, avec les écailles et la base des nervures d'un jaune clair, stigma brun. Méta- thorax à tubercules sub-épineux aux angles, creusé postérieurement et strié tranversalement de même que sur les côtés, lignes très soulevées. Pattes rousses, les hanches, avec les cuisses postérieures et l'extrémité de leurs jambes, noires. Abdomen assez allongé, roux, noir à la base et à l'extrémité ; le 1er segment roux à l'extrémité.— C. 17. Phygadeuon hanches-blanches. Phygadeuon al- hicoxm, Prov. Nat. vii, p. 266, cf. (^- — Long. .23 pouce. Noir ; la face au dessous des antennes, les joues, le chaperon, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, les 4 hanches antérieures avec leurs trochnntins, blanc. Antennes plus longues que le corps, sétacées, noires. Métathorax à lignes soulevées très distinctes. Ailes légèrement obscures, stigma brun, aréole petite, pentagonale. Pattes rousses, les postérieures avec l'extrémité des jambes et les tarses bruns. Abdomen épaissi à l'extrémité, les seg- ments 2, 3 et 4 et l'extrémité du premier, roux, le reste noir, les seg- ments 2 et 3 rétrécis dans leur partie antérieure — R. IV. — ICHNEUMONIDES. 73 18. Phygadeuon à-longue-queue. Phygadeuon cau- datus, Prov. Crt/ptus caud. Prop. Nat. vii, p. 314, $. Ç — Long. .20 ponce, Noir ; les mandibule?, la base des an- tennes, les pattes, l'abdomen excepté à la base et à l'extrémité, d'un roux foncé. Antennes épaissies à l'extrémité, roussâtres à partir du 4e article jusque vers la moitié. ' Thorax ponctué, assez allongé ; mé- tathorax à lignes soulevées bien distinctes, circonscrivant une aréole centrale transversale, sub-épineux aux angles, coupé presque carré- ment en arrière. Ailes légèrement obscures, nervures brunes ainsi que le stigma. Pattes rousses, hanches noires de même que les trochan- tins. Abdomen poli, brillant, roux à l'exception du premier segment qui est noiretdes segments terminaux qui sont tachés de brun ; tarière plus longue que l'abdomen. — R. 19. Phygadeuon abdominal. Phygadeuon abdominalis, Prov. Nat. vi, p. 280, J>$. $ — Long. .28 pouce. Noir, abdon)en rouge. Un anneau au milieu des antennes avec les écailles alaires, blanc. Mésothorax fine- ment ponctué. Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, stigma noir. Métathorax ruirueux, strié transversalement sur ses côtés, forte- ment creusé en arrière, ses cirènes latérales postérieures portant 3 dents ou tubercules. Pattes noires, les 4 jambes antérieures roussâtres avec leurs tarses ; pattes postérieures avec les cuisses rousses excepté à l'extrémité, les jambes de même et les tarses bruns. Abdomen d'un roux clair, brillant, poli, très épais vu de côté, 1er segment canaliculé de chaque côté. Tarière noire, du quart de la longueur de l'abdomen environ. — PC. 20. Phygadeuon mueroné. Phygadevon mucronatus, nov. sp. ? — Long. .28 pce. Noir avec l'abdomen roux. Antennes fortes, enroulées, avec un anneau pâle au milieu. Thorax très déprimé, allongé, densément ponctué ; écusson poli, brillant ; métathorax strié transversalement sur les côtés, fortement excavé en arrière, ses angles postérieurs saillants en deux forts muerons allongés. Ailes légèrement enfumées, les écailles et le stigraa, noir. Pattes noires, les 4 jambes antérieures roussâtres, jaunâtres en avant, les postérieures roussâtres à la base. Abdomen déprimé, poli, brillant, en ovale allongé ; tarière de la moitié de sa longueur environ. Capturé à St. Hyacinthe. Espèce bien remarquable par les forts muerons de son métathorax. 74 LE NATURALISTE CANADIEN. 21. Phygadeuon majeur. Phygadeuon major, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, iii, p. 308, Ç. Ç — Long-. .40 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, la base des antennes, les dcailles alaires, l'ëcusson, une ligne sur le post-dcus- son, les pattes avec l'abJoiuen, roux. Antennes fortes, enroulées, rousses à la base, jaunes au milieu et noires à l'extrdmitd. Thorax robuste, ponctué, le métathorax avec une aréole en carré sur le disque, ses côtés brillants, ses angles postérieurs saillants en pointes mousses. Ailes hyalines jaunâtres, légèrement enfumées, le stigma fauve. Pattes rousses, les postérieures avec la base des hanches, l'extrémité des cuisses et des jambes, noir. Abdomen en ovale, déprimé, poli, brillant, roux, avec la base du premier segment noir et une tache jaune sur les derniers, le pédicule bicaréné dans ses deux tiers basilaires ; tarière du quart de l'abdomen environ — R. 22. Phygadeuon pieds-épais. Phpgadeuon crassipes, Prov. Nat. ix, p. 11, Ç. Ç — Long. .22 pouce. Noir ; la bouche, les palpes, les écailles alaires, avec les pattes et l'abdomen, roux. Antennes rousses, plus claires au milieu, brunes et épaissies à l'extrémité, assez longues. Tête grosse, prolongée en arrière des yeux. Thorax finement ponc- tué, le métatiioiax excavé en arrière avec une carène au som- met, ses angles sub-épineux. Ailes hyaliues, légèrement obscures, nervures et stigma roussâtres. Pattes sans aucune tache, les cuisses fortement renfl.'es, les tarses longs et épais. Abdomen o\'oïde, poli, brillant, sans tache, la suture entre les segments 2 et 3 fortement pro- noncée ; tarière noire, de la moitié de l'abdomen environ. Les pattes postérieures ont quelquefois l'extrémité des cuisses et des jambes brune. — CC. 23. Phygadeuon tête-ronde. Phygadeuon roiundiceps, Prov. Nat. p. 12, Ç. Ç — Long. .19 pouce. 'Noir; la bouche, les palpes, les écailles alaires, avec les pattes et l'abdomen, roux. Tête renflée pour l'inser- tion des antennes, ce qui la fiit paraître arrondie, vue de côté. An- tennes courtes, épaisses à l'extrémité, rousses à la base, noires à l'ex- trémité. Thorax allongé, le métathorax fortement mucroné sur ses angles postérieurs. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma noir. Abdomen poli, brillant, déforme elliptique ; tarière rousse, de la moitié de l'abdomen environ. — AC. Espèce très distincte par la forme de sa tête. Souvent l'abdomen et les pattes sont plus ou moins brunâtres. IV — ICHNEUMONIDES. 75 24. Phygadeuon renflé. Phygadeuon in flatus, Prov. Iclineumoh infll. Prov. Nut. vii, p. 83, c?. J> — Long. .22 pouce. Noir, le cliaperon avec les mandibules, roux. Antennes courtes, droites, noires en dessus, le scape avec la base roux en dessous. Thorax noir, brillant, raétathorax scabre, ses angles postérieurs épineux, aréole centrale transversale. Ailes hya- lines ; nervures brunes, claires à la base ; stigma noir. Pattes jaunes, y compris les hanches et les trochantins, les postérieures d'un roux brunâtre. Abdomen large, courbé, entièrement d'un roux sale excepté le 1er segment, à ventre gonflé postérieurement. — PC $ Avec les pittes plutôt rousses que jaunes ; la tarière presque aussi longue que l'abdomen. Phygadeuon eornes-rousses. Phygadeuon rvficornis, Prov. Nat. vii, p. 170, cj^ ; Ischnus rufic. Prov. Nat. vii, p. 110, J*. (J. — Long. .23 pouce. Noir ; le chaperon, les mandibules, les palpes, l'abdomen, les pattes, ïoux. Antennes sétacées, rousses excepté à l'estréaiité en dessus. Face couverte d'une pubesccence blanchâtre. Ecailles alaires roussâtres. Ailes légèrement enfumées. Métathorax brillant, à carènes soulevées, tuberculeux aux angles. Hanches rousses de même que les pattes. Cuisses et jambes postérieures brunes à l'ex- trémité, de même que leurs tarses. Abdomen allongé, brillant, noir à i'extréirité, le 1er segment bicaréné. — AC 26. Phygadeuon hanches-pâles. Phygadeuon palli coxHs, nov. sp. (^ — Long. .20 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes, le scape dessous, les écailles alaires, tous les trochantins avec les 4 hanches antérieures, jaune pâle. Antennes assez fortes, dressées, à articles courts, noires en dessus, roussâtres en dessous. Thorax beau- coup plus épais en avant, le métathorax rugueux, à lignes soulevées distinctes, ses angles postérieurs saillants en pointes peu allongées. Ailes hyalines, le stigma brun. Pattes d'un roux pâle, les 4 jambes antérieures jaunes en dehors, les pattes postérieures noires, leurs jambes rousses à la base. Abdomen court, en ovale, poli, brillant, roux avec le premier segment noir et caaaliculé. — C Phygadeuon robuste. Phygadeuon robustus^ nov. sp 9 — Long. .31 pce. Roux ; l'écusson avec un anneau aux an tenues, jaune pâle ; les sutures du thorax noires. Face large, les man dibules pubescentes. Antennes fortes, enroulées, à articles courts noires avec un anneau pâle au milieu, plus ou moins rousses à la base Thorax robuste, finement ponctué, les lignes soulevées du métathorax 76 LE NATURALISTE CAWADlJirv. obsolètes. Ailes hyalines, lé<ïèrement enfumées, aréole grande, pen- tagonale, stigmajaune. Pattes rousses, sans aucune tache. Abdomen ovalaire, déprimé, à pédicule court, ses derniers segments plus ou moins obscurs et portant une grande tache jaune à l'extrémité ; tarière du quart de sa longueur environ. — R. Espèce bien distincte par sa coloration ; assez rappro- chée de la planus, mais s'en distinguant surtout par ses an- tennes plus fortes, plus enroulées, à articles beaucoup plus courts. Phygadeuon plan. Phygadeuon planus, Prov. Nat. vi, p. 283, c?. Ç — Long. .32 pouce. D'un roux ferrugineux dans toutes ses parties. Antennes fortement épaissies vers l'extrémité, rousses à la base, noires ensuite, un anneau blanc au milieu et noires dans le reste. Ecusson déprimé, blanc avec le post-écusson et une tache à l'extrémité de l'abdomen. Les sutures du thorax, des bords de l'écusson et des flancs, noir. Ailes légèrement fuligineuses, nervures roussâtres ; aréole grande, presque carré. Métathorax à angles non tuberculeux, lignes soulevées peu apparentes. Abdomen en ovale, déprimé, les deux der- niers segments noirs avec une tache blanche. Tarière de la moitié de l'abdomen environ, ses valves noires, jaunes à l'extrémité. — C. 29. Phygadeuon roussâtre. Phijgadeuon rufulus, nov. sp. Ç — Long. .22 pce. D'un roux brunâtre ; la tête noire. Antennes courtes, dressées, brunes, plus ou moins roussâtres en dessous, surtout à la base. Thorax court, finement ponctué, les flancs polis, brillants, le métathorax avec lignes soulevées distinctes et portant une pointe aiguë de chaque côté sur ses angles. Ailes hyalines, légèrement enfu- mées, le stigma noir, grand. Pattes d'un beau roux clair, les anté- rieures jaunâtres en avant. Abdomen en ovale allongé, déprimé, à pédicule long et grêle, le premier segment avec les deux derniers noirs, les intermédiaires tachés aussi de noir sur les côtés. Tarière courte, moins du quart de l'abdomen. — R. (A continuer). LE OHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 77 LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. {Continué de la page 48). N. B- A la page 45, dans l'article précédent, on effacera les guille- mets, après la ligne 25, et on les reportera, à la page 46, après la ligne 16 ; car la citation de M. Boitard va jusque là. Passons aux faits de croisements. M. de Jalois, colonel de gendarmerie, a donné des détails for intéressants sur les produits qu'il a obtenus eu croisant un chien de sa meute avec une louve qu'il avait apprivoisée. " De cette union, dit-il, naquirent six bâtards, au bout de deux mois de gestation, qui est aussi celle des chiennes. Parmi ces produits, il s'en trouva à peu près la moitié qui eurent la couleur de la mère ; les autres étaient rougeâtres, le père se trouvant blanc et orange ; mais tous, sans exception, avaient des formes mixtes, tenant égale- ment du loup et du chien ; la conlormation osseuse se rap- prochait du premier, quoique la tête eût plus d'analogie avec celle du second ; et les oreilles, au lieu d'être droites, étaient tombantes et entortillées comme celle d'un briquet. Il en était à peu près de même pour le caractère ; les uns souffraient assez bien les caresses, sans cependant les re- chercher, les autres fuyaient toujours à l'approche de l'homme. Aussitôt que leur force et leur agilité le leur permirent, ils commencèrent contre la volaille une guerre incessante ; et je ne doute pas que plus tard, ils n'en fussent venus aux moutons. Mon intention était de continuer ces croisements, mais malheureusement mes jeunes sujets tom- bèrent malades à l'âge de six mois, et je les perdis tous sans avoir pu pousser plus loin mes expériences." On raconte que de l'union d'une chienne de Poméranie avec un loup naquirent six petits ressemblant fort à ce dernier, et que l'un d'eux devenu gros, étant un jour laissé libre devant un daim, lui sauta immédiatement à la gorge et l'étransrla. 78 LE NATURALISTE CANADIEN. Mais parait-il, ce n'est pas seulement à l'état d'esclavage ou de domesticité, et par l'influence de l'homme, que de telles unions s'opèrent ; on prétend prouver par des faits que cet acte s'accomplit même entre des individus à l'état sauvage et en pleine liberté. "On a vu en Champagne, vers l'année 1776, dit Buffbn, une portée de louA^eteaux, dont six étaient d'un poil roux bien décidé, le septième d'un poil tout-à-fait noir avec les pattes blanches, et le huitième de couleur fauve, mêlée de gris. Ou m'a assuré que ces louveteaux provenaient de l'accouplement d'un chien avec une louve, parceque le louveteau fauve ressemblait, au point de s'y méprendre, à un chien du voisinage." Fr. Cuvier parle de deux loups envoyés au muséum d'histoire naturelle à Paris, qui, chaque année, ont fait des petits aussi féroces que leurs parents, mais qui n'avaient ordinairement ni les mêmes traits, ni le même pelage. "On pourrait conclure de là, ajoute Cuvier, que ces loups n'é- taient point de race pure, et que le sang de quelque chien était mêlé au leur. Cependant ils avaient été pris à l'état sauvage. Mais il n'est pas rare, dans les pays de forêts, de voir des chiennes en chaleur couvertes par des loups." M. de Jalois, le même qui a été cité plus haut, dit que l'accouplement des louves avec les chiens de campagne n'est pas une chose fort rare, et qu'il lui est arrivé plusieurs fois de prendre de jeunes louveteaux qui en étaient évi- demment les produits. " Une louve, dit M. de Lafresnaye, ayant fixé son do- micile dans les bois de Basoche, fut suivie d'un gros chien de cour des environs ; on lui donna la chasse ; on ne put l'atteindre ; mais on trouva une partie de la nichée, deux louveteaux, qu'a leur pelage, noir chez l'un, fauve chez l'autre, on jugea être deux métis. On les apporta vivants. Un an après, on eut connaissance de la même louve que l'on voyait quelquefois escortée d'un mâtin et d'un loup noir. On se mit de nouveau à ses trousses ; on la tua ; on tua le loup noir que l'on reconnut être frère des deux qui étaient vivants, car il était du même âge qu'eux ; et il LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACEP. 79 s'était soustrait, sans nul doute, à la recherche des chasseurs quand ceux-ci avaient pris ses deux frères, l'année précé- dente." Le Capitaine Parry, dans son premier voyage de dé- couvertes, raconte ce qui suit : " On remarqua qu'un des chiens du bord, un setter blanc, s'absentait chaque nuit, pendant plusieurs heures ; on le veilla, et à la lueur de l'aurore, on le vit plusieurs fois en cornpngnie d'une louve. Il lai tint ainsi compagnie pendant plusieurs semaines, et à la fin, il ne revint plus- Quelques temps après un autre de nos chiens, qui commençait à prendre, lui aussi, l'habi- tude de s'absenter la nuit, revint à bord, un matin, tout déchiré et couvert de sang ; on jugea qu'il avait eu une lutte terrible à soutenir contre quelque loup mâle. Un autre, un Terreneuve, fut aussi vu plusieurs fois en compa- gnie des loups, paraissant être en bons termes avec eux." Mais c'est assez de faits, de citations et d'emprunts. Examinons enfin et discutons la thèse. Est-elle vraie ou est-elle fausse ? Le chien est-il un descendant du loup ou du chacal ? est-il au moins le produit des croisements en- tre ces deux espèces ? Voilà la question» Eh ! bien, nous laissons un chacun libre d'en penser ce qu'il voudra. " Four nous, nous en prenons notre parti har- diment, et nous déclarons qu'il nous est absolument impos- sible d'adhérer à cette doctrine. Et d'abord, nous repoussons totalement le chacal par une fin de non recevoir. Nous avons bien trouvé en maints endroits l'opinion que le chacal, en tout ou en par- tie, pourrait être l'espèce mère du chien ; mais des preu- ves, mais des faits, mais des arguments en faveur de cette opinion, nous n'en avons trouvé nulle part. Nulle part nous n'avons vu la démonstration de l'identité des deux espèces, pour la taille, pour la forme et pour les mœurs ; nulle part nous n'avons vu, d'une manière acceptable, que le chien et le chacal, ou sous l'action de l'homme, ou à l'état sauvage, se soient croisés, et surtout qu'ils aient pro- duit ensemble. 80 LE NATURALISTE CANADIEN. Blosius dit bien : " le chacal est l'espèce dont le chien tient le plus; " — mais Blosius ne peut pas prévaloir sur, la grande généralité des auteurs qui disent que le loup est l'espèce qui ressemble le plus à notre chien. Le chacal en effet est une forme intermédiaire entre le loup et le re- nard ; il ressemble encore plus au renard qu'au loup; il a le museau pointu et une queue touffue qui lui pend jus- que sur les pieds. Or, autrefois, parmi les espèces mères du chien, on rangeait les hyènes et les renards ; on les re- tranche aujourd'hui ; eh ! bien, que l'on retranche aussi les chacals, qui se rapprochent plus du renard et de la hyène qu'ils ne se rapprochent du chien. Nous trouvons bien encore dans Blosius l'affirmation que le chacal s'accouple avec le chien, et ailleurs que ces animaux produisent ensemble ; — mais de détails, de preu- ves, d'expériences rationelles, pas un mot. Est-ce une coincidence scientifique chez ses auteurs? est-ce un pré- jugé ? est-ce une simple croyance populaire dont ils se sont emparés à f aveugle, et qu'ils ont présentée comme un fait ? On reconnaîtra au moins que de tels témoignages sont ab- solument sans valeur. Et fût-il prouvé que le chacal et le chien se croisent avec produit sous f 'influence de l'homme, il ne le serait qu'ils se croisent et produisent à l'état sau- vage ; et cette dernière assertion fût-elle aussi démontrée, il faudrait encore démontrer que, dans tous les cas, les produits sont eux-mêmes indéfiniment féconds : or, c'est là recueil commun où viennent échouer toutes les théories, toutes les vaines hypothèses tendant à expliquer le chien par des espèces qui en sont radicalement distinctes. D'ailleurs le chacal, même apprivoisée, ne ressemble jamais au chien. " Le chacal s'apprivoise, dit John Frank- lin ; mais il conserve de l'état sauvage une extrême timi- dité qu'il manifeste en se cachant, toutes les fois qu'il entend le moindre son inaccoutumé, ou lorsqu'il voit une personne qui lui est étrangère»" Enfin, — et c'est le propre de l'erreur de flotter dans le vao-ue et de se porter aux extrémités les plus opposées, — il est si peu évident, si peu probable même, que le chacal LE CH EN ET SES PRINCIPALES RACES. 81 soit IVspèce même du chien, que plusieurs auteurs, posant leur thèse sur l;i question, s'expriment ainsi : le chie ^ est le loup apprivoisé, et le chacal est le chien retourné à l'état sau- vage. Bien loin que le chien dérive du chacal, c'est le chacal maintenant qui dérive du chien ! Eions un peu et puis, qu'il ne soit plus question du chacal. Qu'il n'en soit plus question, même comme souche conjointe avec le loup ; car l'hypothèse du croisement entre le loup et le chacal, est la plus gratuite, la plus dénuée de preuves, outre qu'elle est absolument invraisemblable, étant en contradiction formelle avec la récrie générale et avec le fait sans conteste aujourd'hui, que les espèces sau- vages libres ne se croisent pas. C'est au loup maintenant qu'il faut courir sus. Le loup reste seul sur le terrain, seul en question. Eh ! bien, mort au loup ! et vive le chien ! nous démantibulerons une à une toutt^s les exagérations et toutes les faussetés accu- mulées par nos adversaires pour étayer leur doctrine, et nous vengerons l'honneur et l'indépendance du chien à l'égard de cette bête cruelle des bois avec laquelle on a trop longtemps voulu le confondre. 1° La distribution géographique du chien et du loup parait être la même. —La chose fut-elle vraie, il n'y aurait en cela absolument rien d'étrange, puisque le loup et le chien, tout en étant des espèces distinctes, ainsi que nous le soutenons sont néanmoins des espèces très rapp'*'ochées, et exigeant naturellement, pour vivre, à peu près les mêmes circons- tances de lieux et de climats. Le chien couvre aujourd'hui toute la surface du globe ; le loup est de même, un animal extrêmement répandu ; et s'il y a quelque contrée où l'on ne trouve ni chien ni loup, ce cas est tout-à-fait isolé et accidentel, les loups n'ayant pas trouvé sans doute, le pays propice pour s'y établir, ou ayant été exterminés jusqu'au dernier, et les chiens n'ayant pas été introduits et multipliés par les soins de l'homme. D'ailleurs il y a des endroits où le chien se trouve et non pas le loup, d'autres oià le loup se 82 LE NATURALISTE CANADIEN. trouve et non pas le chien ; on peut donc rétorquer l'ar*^- ment et dire qu'ils ne so)it pas de la même espèce puisqu'ils n'ont pas la même distribution géographique. Au rest<% n'est-il pas absurde de raisonner ainsi ? Le chevMl u'est-il pas aussi répandu que le chien ? Et a-t-on jamais préten- du que le cheval et le chien sont de la même espèce ? La. distribution géographique est, jusqu'à un certain point, un caractère de l'espèce, quand les individus sont exactement confinés dans le même endroit et renfermés dans des li- mites assez restreintes; mais jamais quand les individus sont en quelque sorte cosmopolites et occupent toute la terre, comme la plupart des animaux domestiques, et un grand nombre d'animaux sauvages. A quelle confusion inextricable cela ne nous mènerait-il pas ? 2° Le chien et le loup .se ressemblent extraordinaire- ment. — Soit. Mais se ressemblent-ils comme se res^semblenfc tous les individus d'une même espèce ? Loin de là. Et nous allons le prouver. Qu'on réunisse par la pensée tous les chiens d'une part, et de l'autre tous les loups ; et l'on verra un certain nombre de caractères se trouver invariable- ment chez tous les loups et manquer invariablement chez tous les chiens, et vice Vo sd. Tous les loups ont un faciès, une physionomie sauvage, h^s oreilles droites, raides et pointues, !a queue tontine et pendante, et les yeux obliques; tandisque tous les chiens, à quelque race qu'ils a[)pai-- tiennent, ont un air social, des oreilles tombantes, ou au moins flexibles et sans pointe, une queue relevée, et les yeux à angle droit avec une ligne longitudinale au museau. Ces caractères à eux seuls, n'indiquent ils pas la diversité des espèces? Ne sont-ce pas là des caractères essentiels? S'ils n'étaient qu'accidentels, ne se mêleraient-ils pas ? Le loup ne prendrait-il pas ceux du chien, et le chien ceux du loup? Nous dirons ici toute la vérité : il est plus que plaisant, il est ridicule parfois dejvoir le mal que se donnent certains auteurs sentant bien la force accablante, l'embarras de cette réponse, et essayant néanmoins d'en sortir. A quoi attri- bue-t-on l'écartement à angle droit de la pupille du chien ? Nous le donnerions en mille, en cent mille à deviner à nos LE CHIEN Eï SES PRINCIPALES RACES. 83 lecteurs ; et ce serait peine perdue. A quoi donc ? A l'habitude de regarder l'homme en face pour obéir au moindre de ses signes ! Cette habitude, continuée durant plusieurs générations successives, chez le loup devenu chien domestique, aurait enfin redressé et aligné l'organe visuel ! ! Est-ce assez fort ? Y eutil jamais une idée aussi bi- zarre, une explication aussi sau2,renue que celle-là ? Nous voulons, à cause de l'importance du sujet, mettre sous les yeux du lecteur, la description du loup, telle que donnée par Brehni, qui incline pourtant à croire à l'identité d'espèce entre le loup et le chien. " Le loup a le part d'un grand chien ; sa taille est éle- vée ; il porte la queue entre les jambes, au lieu de la porter haute ; il dilière du chien par les caractères suivants : — Il a le corps maigre, les flancs rentrés, les pattes minces, la queue tonfî"ae et pendant jusqu'à l'articulation tibio-tar- sienne, la tête large, le museau relativement long et pointu, le front incliné ; les yeux sont obliques et placés dans la direction du nez, tandis que chez le chien domestique, l'œil s'ouvre plus à angle droit comme chez 'l'homme; les oreilles sont droites ; le pelage, suivant le climat, est plus ou moins épais et varie sous le rapport de la coloration." Blosius, on l'a vu plus haut, est un défenseur ardent de l'identité spécifique du loup et du chien : eh ! bien, voici l'aveu que la force de la A'érité lui ai'rache, voici ce qu'il dit, se mettant en quelque sorte, en contradiction fla- grante avec lui-même : " Le chien est loup par son sque- lette, son crâne, sa dentition ; mais ni par sou crâne, ni par sa dentition, il nous est possible, soit de l'identifier à une espèce quelconque de loup vivant à l'état sauvage, soit de le séparer nettement des espèces de loups actuellemeiitcon- nues. Nos chiens européens tiennent, par la conformation de leur crâne, du loup et du chacal ; mais les caractères de l'un et de l'autre se croisent, se combinent, se modifient chez eux, de toutes manières. Aussi, quelque ressemblance que le crâne du chien ait avec celui du loup et du chacal, du renard même, il conserve néanmoins ses caractères propres- 84 LE NATURALISTE CANADIEN. Le front, chez !e chien, est plus saillant que chez le loup et le chacal." On voit par ces considérations, ce qu'il faut penser de cette ressemblance tant vantée entre le loup et le chien. {A continuer). •"^^^^^^^9*^*^^*^ CONCOURS B'ELOQUÊÎJCE SDR L'A&RICULTURE. UN JUGÉ JUGEANT SES JUGES. - Le concours d'éloquence ouvert par iTnstitut Cana- dien de Québec, vers la fin de 1877, au sujet de rtigricul- ture, a donné lieu à des incidents nombreux si extraordi- naires, que l'attention du public en a été saisie bien plus longtemps qu'elle n'a coutume de l'être à l'occasion de ces joutes littéraires. On sait que deux concurrents seulement ont présenté des essais au concours, M. E. A. Barnard, qui a remporté le premier prix, et nous-même, qui avons eu le second. Comme notre essai a été le sujet d'attaques violentes et de critiques outréos, nous voulons le mettre sous les yeux de nos lecteurs, pour leur permettre d'apprécier par eux-mêmes le mérite du travail couronné, et i'à propos en même temps que la portée des critiques qu'on en a faites. Il n'est personne» à qui il ne soit arrivé de temps r autre, dans le commerce de la vie, de se trouver en face de circonstances malheureuses, où tout semblait arranj^é pour présenter les affaires les plus simples par leur côté le moins avantageux, à rebours pour ainsi dire. Or, soit par calcul ou simplement pur hasard, le dernier concours d'é- loquence de l'Iustitut Canadien peut avec raison être mis au nombre de ces affaires malheureuses ; depuis le com- mencement jusqu'à la fin, tout a semblé marchera rebours, à rencontre du bon sens ordinaire. CONCOURS d'Éloquence sur l'agriculture, 85 Les trois juges du concoars étaiout: l'hon. M. Joly M. Lesage, assistaut-coramissaire de l'Agriculture, et le Dr Hubert Larne. Ce dernier avait été choisi comme rap- porteur du jury. Voyons maintenant coname tout va marcher de travers, L'Institut Canadien, pour rendre honneur à la géné- rosité de M. J. C. Fiset, qui avait libéralement donné les prix du concours, voulait proclamer les lauréats dans une séance solennelle, à la salle Victoria; notre célèbre confé- rencier, M. le juge Routhier, devant y donner un entretien après la distribution des prix. Mais les messieurs de l'Institut avaient compté sans les larges vues du fameux rapporteur. Le Dr Larue refusa tout net la salle Victoria, ne vou- lant pas être mis en contact avec le Juge Routhier, qui, disent quelques malins, a forcé autrefois notre Esculape à avaler certaines pillules qui n'étaient ni dorées ni sucrées ; aussi ajoute-t-on que le patient s'exécuta d'une bien mau- vaise grâce, qu'il tâcha de pallier en s'eiforçant de rire ; mais c'était d'un rire semblable à celui d'un chien qui mange des guêpes, il ne put tromper personne. Il fut donc arrêté que la séance aurait lieu dans la salle même de l'Institut, salle fort peu spacieuse. Mais le Dr ne voulait y voir ni dames, ni membres du clergé. Pourquoi? Comme tous les hommes célèbres, le Dr Hubert Larue a eu ses biographes. Or l'un d'eux. Placide Lépine, nous l'a peint comme suit : " mâle caractère, mâle esprit, mâle figure." Qui sait si, par un excès de pudeur, le réservé docteur ne craignait pas quelques écarts de ses qualités masculines, qui auraient pu blesser la délicatesse du sexe fidble, ou offusquer la réserve habituelle de nos hommes d'église ? Mais nous voici au 19 Décembre, jour de la proclama- tion des prix. La salle de l'Institut n'est pas à moitié rem- plie. Vous vous attendez sans doute, lecteurs, que le rap- porteur, qui s'était chargé de la direction de la séance, va lire un rapport élaboré, une étude comparative des travaux 86 LE NATURALISTE CANADIEN. des deux concurrents ? Mais vous n'y êtes pas. De rap- port, point; une ou deux phrases on tiennent lieu, et à sa place, un travail spécial, un troisième essai de concours est débité à l'auditoire, avec ce ton sec, saccadé et badin qu'on lui connait, et qui est aujourd'hui l'unique corde sur laquelle il joue constamment. Une fiction littéraire, où le supposé s'entremêle av c le réel, des divagations et des écarts, se résolvent en un gâchis d'un contraste choquant, avec les citations sérieuses et dignes qu'il vient de donner des écrits des lauréats. Au docteur Larue, succède à la tribune M. Lesage, le second juge. Il vient, lui, dégager sa responsabilité des suggestions faites par les concurrents. Mais les juges avaient à décider du mérite littéraire des essais présenté?, et ne pouvaient en aucune façon être rendus solidaires des idées émises par les concurrents. D'ailleurs la position officielle de M. Lesage ne pouvait pas plus être compro- mise dans le jugement rendu, que celle de son chef même, M. Joly, qui y avait concouru. Après les quelques remarques de M. Lesage, le Prési- de l'Institut, M. le Dr Vallée, remit en silence à chacun des lauréats un diplôme avec un pli cacheté ; puis, chacun de demander à son voisin : est ce tout? est-ce tout? Et c'était tout ; de conclusion, point! Si bien que si le Dr Larue, qui s'était chargé de la séance, avait prémédité un fiasco, il a dû être content de lui même, car il y est com- plètement parvenu. Les affaires en était là, lorsque le 4 Janvier dernier, parut dans le Courrier du Canada, une correspondance si- gnée "Bougie," illuminant le prétendu rapporteur du concours pas précisément du côté le plus avantageux. Le doctt'ur, sans autre base à ses soupçons que l'ap- préhension que le triste rôle qu'il avait joué à l'Institut Canadien avait pu nous déplaire, nous accusa d'être l'au- teur de cette correspondance, et nous régala, comme ri- poste, dans YEvénement du 8 du même mois, d'un bordée d'injures, vulgaires et sans goût, comme les célèbres dames de la halle de Paris savent p irfois en débiter. Ce n'était plus le pédagogue suffisant, fulminant ses sentences et dé- CONCOURS d'Éloquence ^UR l'agriculture. 87 cisions ; mais bien nu x'ulgaire voyou, égrtMiant des épi- tbètes à la suite les niu'S des autres, tel que le fout les gamins dans leurs querelles, lort^qu'ils sont à bout d'argu- ments. Cet écrit était tellement dénué de logique et de 6on sens, que les amis» même du docteur eu étaient à se demander si réellement il avait encore sa tête à lui? Evidemment le prétendu rapporteur était vexé, irrité, exaspéré. Craignant avec raison que la prolongation d'une telle excitation ne pût proelons— elles portent en elles-mêmes leur propre condamnation. Mais il est certains avancés du docteur que nous ne vouloiis cependant pas laisser passer sans protestation. Nous nous récrions avant tout contre le procédé in- ju-^te et déloyal au souverain point, par lequel le prétendu rapporteur est venu critiquer notre travail devant le public, lorsque pas une seule ligne de ce travail n'avait encore été publiée. Nous laissons aux geiLs d'honneur et d'équité à qualifier convenablement la conduite du docteur en cette circonstance, et celle des directeurs de l'Institut qui ont ratifié par leur silence cet acte de leur subordonné ! Voyons ensuite comme le docteur est conséquent avec lui-même. Comme rapporteur, en parlant des deux com positions, il dit : 88 LR NATURALISTE CANADIEN. '' Toutes les deux sont vraiment remarquables à tous les points de vue les membres du jury d'examen n'ont que des «éloges à adresser aux deux concurrents. Tous deux ont été sobres de style, à ce point que les juges du concours ont pu comprendre leurs pensées, interprêter leurs idées à une première lecture." Entendons maintenant le même rapporteur dans V Evé- nement du 8 Janvier : '•L'abbé aurait désiré avoir le premier prix ; mais il ne méritait que le second ; et encore ! " " A'oulez-vous savoir quel remède ce pieux abbé propose pour ré- générer l'agriculture ? Un cabinet d'Insectologie dont il serait le gardien, et, ajoutons, le spécimen le ylus remarquable." Evidemme)it le docteur voyait double lorsqu'il a écrit ces dernières lignes, car qu'il lise et relise notre travail, il ne verra rien de ce dont il parle ici. Et comment aurions- nous pu suggérer l'établissement d'un cabinet d'insectologie pour en être le gardien, lorsqu'un tel cabinet existe de fait depuis plus d'un an déjà, et que c'est noas-raême qui en sommes le gardien ? (Voir au bureau des Travaux Publics la chambre voisine de cello de M. Lesage). Nos lecteurs pourront remarquer que nous procédons d'une façon toute différente de celle du docteur Larue ; que la vie privée, les insinuations, les imputations gratuites ont été strictement écartées, et que nous nous sommes ri- goureusement tenu dans Lv défensive. Cej)endant nous avons un reproche à lui faire avant de prendre congé de lui, et en cela nous ne sommes que l'écho de tous les gens sensés que ses écrits on ses actes ont forcés à s'occuper de lui. C'est qu'il a grandement tort, dans les mésaventures que lui attirent son trop fort génie et son trop gmnà. juge- ment (^), d'aller chercher protection en se cachant sous l'aile de l'Université Laval. Cette aile, tout ample qu'elle soit, sera encore impuissante pour le mettre à l'abri des coups Qu'il imite la prudence et la réserve de ses collègues pro- fesseurs, les Yerge, Catellier, Ciizanlt, Langlois, Tessier, etc. ; sans avoir alors jamais besoin de recourir à une telle (1) Le Dr Larue disait dans V Evénement que la botanique et l'entomologie étaient des sciences qui ne requerraient ni génie ni jugement. CONCOURS d'éloquence SUR l'agrioulture. 89 protection, il s'en trouvera beaucoup mieux, et l'Université elle-même n'en sera pas plus mal. Le second critique qui s'est occupé de notre travail est M. J. P. Tardivel, attaché à la rédaction du Canadien. La critique littéraire peut être très utile ; elle est même nécessaire pour épurer le goût, mettre en garde contre les écarts, et sauvegarder les saines notions de la littérature aussi bien que les principes de la justice et du droit. M. Tardivel, qui s'est fait une spécialité de la critique, est un écrivain de talent, et qui s'est déjà fait connaître avanta- geusement dans cette branche ; mais il est jeune, et se croit nécessairement obligé de trouver à reprendre dans tous les écrits qu'il se charge de scruter. S'il s'en tenait strictement à la critique littéraire, ses écarts resteraient sans conséquence, car ses avancés n'auraient de valeur qu'en autant qu'ils frapperaient juste. Mais lorsqu'il s'a- venture dans le domaine de la philosophie, voire même de la théologie, il importe, pour la sauvegarde des principes, de ne taxer de reprehensible et d'hétérodoxe, que ce qui rigoureusement le porte à sa face. Nous croyons donc ne devoir pas laisser passer sans réclamer les accusations que porte contre nous M. Tardivel, car elles seraient la preuve que nous avons fait ei-reur dans notre enseignement comme ministre de l'évangile. Depuis bientôt trente-cinq ans que nous sommes re- vêtu du caractère sacerdotal, nous avons, à mainte et maintes reprises, déclaré, dans la chaire de vérité, que le travail auquel nous sommes assujétis est une expiation, une péni- tence. Erreur, nous crie le jeune écrivain du Canadien ; le travail a été imposé à l'homme par Dieu dans le Paradis terrestre ; or ce n'est donc pas une pénitence, puisque l'homme alors n'avait pas encore péché. Parler du travail d'Adam dans le paradis terrestre ; mais M. Tardivel pourra-t-il jamais nous dire en quoi il consistait ? Et lorsqu'on parle du travail, peut-oa entendre 90 LE NATURALISTE CANADIEN. autre chose que celui que requiert le soutien de notre vie^ de quelque nature qu'il soit, dans notre condition actuelle de pécheurs, d'hommes déchus, soumis à la pénitence et à l'expiation ? Nous n'avons donc en aucune façon fait brèche à l'orthodoxie en proclamant avec Bossuet, Bourdaioue, Brydaine etc. que le travail, est une expiation, une péni- tence. " Il faut, bien se garder, continue M. Tardivel, de tomber dans cette erreur : q'ie le travail manuel est un châtiment, une humiliation. Cette idée tout-à-fait erronée, est répandue dans toutes les classes de la société et explique la répugnance que beaucoup manifestent pour les travaux de tout genre et surtout pour les travaux des champs." Mais M. Tardivel voudrait-il ici nous montrer du doigt à l'ouvrier, comme méprisant le travail qu'il exécute et se rendant par là indigne d'égards et de considération ? Nons aimons mieux croire que le seul besoin de faire des phrases a forcé son imagination à s'échapper par une telle voie, car autrement nous l'inviterions à nous suivre dans notre jardin tous les ans, alors que malgré les soixante hivers qui pèsent sur notre tète, et le peu de force mus- culaire qui nous a été départi, nous voyons encore les ampoules surgir dans nos mains, sous la pression des man- ches de houe, râteau ou autre outil de jardinage. Nous pourrions aussi aller lui montrer les défrichements consi- dérables que nous avons fait faire étant curé, et auxquels nous ne refusions pas de mettre la main dans roccasion. Non, ce n'est pas la peine, l'expiation qui avilit l'homme ; mais l'acte qui l'a nécessitée, le péché ! Car plus l'homme se purilie par la pénitence, et plus il se rapproche de Dieu^ et plus conséquemment il devient véritablement grand. Regarder l'ouvrier avec dédain ; mais nous ne nous sommes jamais cru sorti de la cuisse de Jupiter, et nous n'avons pas été non plus bercé sur les genoux d'une du- chesse ; fils de cultivateur, et élevé au milieu des champs, il n'est aucun des travaux de culture auquel nous n'avons mis la main dans l'occasion, loin de les regarder avec dédain. Nous ne croyons pas avec M. Tardivel que le mépris de l'ouvrier est commun dans toutes les classes de la société ; CONCOURS d'éloquence SUR l'agriculture. 91 mais s'il se trouve quelque part, ce n'est certainement pas dans les rangs du clergé, dont tousles membres sont avant tous, les amis, les protecteurs, et souvent aussi les soutiens de ceux dont les bras tirent du sol les aliments nécessaires pour la subsistance de la famille humaine. M. Tardivel a lu les lignes suivantes dans le travail de M. Barnard, et en a endossé la conclusion avec enthou- siasme : " L'agriculture est d'institution divine. Le travail qu'elle exige fut enseigné par Dieu lui-uiênie dans le paradis terrestre, et dès l'ori- gine. Elle fut ordonnée au premier homme comnif^ occupation princi- pale, au moment où, sortant de la création, il était fait pour jouir du bonheur le plus complet." On dit que cette pensée a été empreuntée à Mgr Du- panloLip. JNous avouons bien que c'est là une assez jolie figure, qu'un plume habile peut faire ressortir avantageu- sement dans un style fleuri; mais nous est avis que si le grand évêque d'Orléans n'avait eu que C(^tte trouvaille pour lui assurer des titres à l'immortalité, il ne serait pas mort avec la renommée qu'on lui conuait. Car après tout, ce n'est rien au fond qu'une absurdité. A les entendre, on pourrait croire qu'Adam, dans le paradis terreste, labourait ses champs avec une charrue écossaise ; coupait ses grains à la faucille ; et creusait ses rigoles avec une bêche américaine tirant saiis doute de tem[)S à autre de sa poche, son mouchoir de soie des Indes, pour essuyer la sueur de son front ! Autant vaudrait la théorie de notre bonhomme Dupuis, de Ni- colet, sur la Oenèse. Ce Dupais était l'un de ces demi-idiots qui ont une hypothèque sur le ciel au titre évangélique de Beati paujieres s/nrilu. Vieillard aux cheveux gris flot- tants sur ses épaules, avec ses amples habits d'étoffe grise du pays et sa longue tuque blene, il avait vraiment un air patriarchal ; et n'eut été le regard faux de son œil, et sa physionomie par trop vulgaire, on aurait pu le prendre pour un personnage de quelque importance. Fort bon chré- tien d'ailleurs et grand travailleur, il passait d'une maison à l'autre dans la paroisse, s'occupant surtout à empailler ces chaises dont on fait encore généralement usage dans nos campagnes. 92 LE NATURALISTE CANADIEN. On lui avait donné le surnom peu euphonique de Ca- coine; et chaque fois que Cacoine mettait le pied dans le séminaire de Nicolet, c'était grande fête parmi la gent écolière. On l'entourait de toutes parts, et on le forçait à monter à la tribune de la salle de récréation pour nous dé- biter une harangue ou un sermon do sa façon. Le père avait appris à lire dans sa jeunesse, et se plaisait surtout à pérorer sur quelque fait de l'ancien ou du nouveau Tes- tament. Etant un jour à la tribune, Cacoine entreprit de nous narrer, avec force emphase et gesticulations, l'œuvre des six jours. Ecoutons-le un instant, le récit est textuel. " Avant que le monde fut fait; il n'y en avait point. Dieu dit : qu'il y ait de la lumière ; et voila de la lumière. Premier jour. Le secoiid jour, Dieu lit le firmament, c'est- à-dire l'air dont nous avons besoin pour notre respire. Le troisième jour, mais le troisième jour qu'a t-il donc fait? je l'ai oublié Et bien, le troisième jour, il empailla des chaises ! '' On peut juger de l'hilarité générale qui accueillit ces paroles. Mais la théorie de Cacoine ne nous parait pas plus absurde que celle qui veut faire commencer les travaux de l'agriculture dans le paradis terrestre. Le second reproche que nous fait M. Tardivel est d'avoir écrit que l'homme le plus heureux sur la terre, est celui qui a le plus petit nombre de devoirs à remplir. Non, dit M. Tardivel ; c'est celui qui les remplit le mieux, qu'il en ait peu ou beaucoup. M. Tardivel confond ici le mérite des actes, avec leur valeur relativement au contentement dont ils peuvent être la source. Sans doute que s'il se fut agi de la perfection évangé- lique, nous nous serions exprimé autrement; mais non pas toutefois comme le veut M. Tardivel, car sa définition n'est pas plus exacte que la nôtre. L'homme le plus heureux n'est pas celui qui remplit le mieux qu'il peut ses devoirs, car il pourra arriver qu'en faisant de son mieux, il restera coNCOORS d'éloquence SUR l'agricdlture. 93 encore bien mallieureux, comme le père, par exemple, dont le travail ne peut suffire au soutien de sa famille. Mais l'homme le plus heureux est celai qui, en tout état de choses, se soumet entièrement à la volonté de Dieu. Que le monde l'approuve ou le condamne, qu'il le loue ou le mé- prise, qu'il l'exalte ou le châtie, rien n'y fait ; il a accompli la volonté de Dieu, il est content. S. Paul chargé de chaî- nes, battu de verges, renfermé dans un cachot, s écrie qu'il surabonde de joie, surabundo gaudio ; pourquoi ? parce qu'il accomplit la volonté de Dieu. Ayant à parler du bonheur suivant les vues des hommes, nous avons dû le prendre tel que le monde se le représente et le poursuit. Or, c'est d'avoir le moins de soucis possible. Et ce désir n'est nullement répudié par la théologie ; car eu égard à notre faiblesse, chacun peut désirer avoir le moins de charge possible, afin d'avoir moins de responsabi- lité. C'est ainsi que nous demandons à Dieu dene pas nous exposer aux tentations, redoutant notre lâcheté pour les combattre. Enfin M. Tardivel, comme le Dr Larue, nous met en contradiction avec M. Barnard au sujet du drainage. On aurait dû préciser en quoi nous ne sommes pas d'accord avec M. Barnard sur cette question, car nous pen- sons avoir exactement les mêmes vues. Tous deux nous reconnaissons les avantages incalculables du drainao-e, et nous louons fort ceux qui ont la volonté et les moyens de l'exécuter. Mais nous avons avancé, nous, que ce serait à peu près inutile que de tenter de faire embrasser aujour- d'hui cette amélioration par nos cultivateurs, par ce qu'ils ne sont pas généralement capables d'en comprendre l'im- portance. Est-ce que M. Barnard pense différemment '? Est-ce qu'il voudrait dès maintenant entreprendre une croisade parmi nos cultivateurs pour faire admettre cette amélioration avant toute autre ? Nous ne le pensons pas • du moins il ne le dit nulle part dans son travail. Nous nous sommes étendu un peu longuement sur ces questions ; c'est que nous sommes convaincu que tout ce 94 LENATURALTSTE CANADIEN. qui se rapporte à l'agricultnre ne peut manquer d'intérêt pour nos lecteurs. Il est regrettable que la presse, à l'occasion de ce con- cours, ne se soit pas appliquée à discuter et critiquer les moyens que nous suggérions pour activer le progrès en agriculture, plutôt que de se répandre en d'inutiles per- sonnalités ou en subtilités philosophiques, théologiques ou autres. Il est certain que la discussion franche et loyale des moyens suggérés aurait pu servir grandement la cause agricole, d'importance vitale en cette Province. Comme, à proprement parler, il y a eu quatre essais d'enregistrés à ce concours, nous voulons ici, en terminant, mettre en face le sommaire des moyens d'activer le progrès en agriculture suggérés par chacun des quatre concur- rents, en invitant en même temps la presse à les prendre en considération, à les discuter. Moyens de régénérer notre agriculture. M. Barnard. M. Provanchee. M. H. Larue. M. S. Lesage. 1. Réorganisation du Dé|!artement de l'îigriculture avec un surintendant. 2° Maintien d'un bon journal agricole. 3^ Un plus grand en- couragement aux é- coles d'agriculture. 4^ Etablissement d'un musée agricole. Que dans toutes nos écoles normales de filles et de gar- çons, que dans tou- tes nos écoles mo- dèles, académiques, commerciales, l'on donne un petit cours élémentaire d'agri- culture de 20 leçons d'une demi-heure ou d'une heure dans le cours de l'année, et le point est gagné. Faites du beurre ; faites du bon beurre et fates en beaucoup ; je réponds du reste, vous êtes dans la bonne voie. Avec cela si vou=! ne mour- rez j)as riche et con- sidéré, c'est que vous mourrez jeune. 1° Réorganisation du Département de l'Agriculture avec un surintendant. 2° Publication d'un pe- tit traité élémen- taire ]iratique d'a- griculture. 2-" Publi- cation bon journal d'agriculture illus- tré. 4" L'enseigne- ment élémentaire de l'agriculture dans toutes les écoles. 6'-' Annexion de fermes modèles aux écoles spéciales d'agricul- ture. 6° Visite an- nuelle de chacune des paroisses du pays aussi bien que des sociétés et des écoles d'agriculture. Comme il est facile de le voir, ces diverses snggestions peuvent fournir ample matière à des discussions sérieuses, dont le progrès agricole pourrait grandement bénéficier. N. B. — Nous commencerons la reproduction de notre essai dans notre prochain numéro. UNE LETTRE DE LA FLORIDE. 95 UNE LETTRE DE LA FLORIDE. Comme dans les années précédentes, notre infaticcable naturaliste de Montréal, M. A. Lechevallier, est encore cet hiver sur les côtes de la Floride, tant pour ravitailler son magasin de spécimens, que pour satisfaire son goût, disons mieux, sa passion pour la chasse. La lettre suivante qu'il nous adresse de Cedar Keys, en date du 6 Février, ne pourra manquer d'intéresser grandement nos lecteurs na- turalistes ou chasseurs. LES ISLES DE ST. MARTIN. Les St. Martin's Keys, ou Iles de St-Martin, sont uu amas de petits ilôts, les uns tout boisés, c'est-à-dire couverts de niangliers, les autres tout nuds. Tous gisent sur un fond plat rocailleux sur la côte ouest du Grolfe du Mexique, à environ 8 milles de la terre ferme et à 35 milles de Cedar Keys. N'importe à quelle saison de l'année, ces ilôts sont un lieu de rendez-vous pour le gibier qui y abonde en tout temps. Durant l'hiver, il vient s'y abriter contre les vents du large qui soufflent avec violence et poussent avec furie la lame écumante qui vient se briser sur les récifs qui protègent cette sorte de chambre à coucher, où se trouvent perchés pèle mêle cormorans, pélicans, ibis blancs et hérons de toutes espèces, dont les croassements ne cessent un instant de se faire entendre durant toute la nuit. A la première lueur de l'aurore, chaque espèce quitte par flotte son repaire pour aller chercher subsistance, et ne se réunit de nouveau que le soir, quelques instants avant ou après le coucher du soleil. Je parle ici de la masse, car ces ilôts ne restent jamais sans o-ibier • n'importe à quel instant du jour, on est sûr d'y trouver quelque oiseau. Le pélican blanc, Felicanus erythrorliynchus, s'y plait beaucoup durant l'hiver. Tout le monde sait que cet oiseau ne se rencontre pas en Floride entre la fin d'Avril et le 1er Septembre, époque de son retour. Durant l'été, les ilôts boisés sont non seulement la chambre à cou- cher du gibier, mais encore son boudoir, et aussi le berceau de la famille 96 LE NATURALISTE CANADIEN. car il n'est pas un seul pied de manglier (^) qui ne recèle un nid, et même le plus souvent deux ou trois selon la taille. Sous ces massifs de verdure, dont le pied est baigné de deux ou trois pieds d'eau à marée haute, des milliers d'oiseaux se tiennent à l'ombre des brûlants rayons du soleil, le bec ouvert, haletant, et souvent les ailes ouvertes en guise d'éventails ; les cormorans surtout, Carbo fioridanus^ ont un peu cette habitude. Ces massifs de verdure sont plutôt blancs que verts, et souvent fort peu agréables à fouiller lorsque arrive le mois de juin, où chaque famille à sa progéniture prête à quitter le nid. Les jeunes et les vieux ont tellement enduit le feuillage d'excréments, que les arbres et les feuilles semblent être recouverts d'une couche de chaux, mais exha- lant une odeur toute différente, car ces excréments mêlés aux débris de poissons décomposés apportés par les vieux à leurs petits, rendent l'air peu agréable à respirer. Les Iles de St-Martin sont la seule place abondante en gibier entre Cedar Keys et Point Finales, distance de llO à 140 milles de Tampa Bay, quoiqu'on en rencontre un peu partout le long de la côte, sur les bancs, les barres et les récifs, mais seulement stationnaire et difficile à approcher. Les Iles St-Martin sont non seulement les îles favorites des chas- seurs, mais aussi colles des pêcheurs et autres navigateurs qui viennent s'y ravitailler de viandes fraîches et d'œufs d'oiseaux durant l'été. On se sent pénétré d'admiration et d'une reconnaissance dont oa ne peut se défendre, à la vue de ce grenier d'abondance que la Divine Providence a si utilement et si sagement placé sur cette pauvre côte, où l'étranger n'a guère à compter que sur lui-même, heureux encore lorsqu'il n'est pas persécuté et pillé par certains colons qui n'ont ni foi ni loi, et font beaucoup plus de zèle que les autorités à propos de chasse et de pêche dont ils se montrent très jaloux, principalement contre les gens du nord. A. Lechevallier. Cedar Keys (Floride), 6 février 1879. (1) Les mangliers sont des arbrisseaux ou petits arbres de 12 à 18 pieds, consti- tuant la famille des Rhizopores, dont les sujets ont la faculté d'émettre de leurs rameaux des racines aériennes qui s'implantent dans les vases bordant les côtes des mers tropicales, de telle sorte qu'ils forment souvent des massifs où l'homme même ne peut pénétrer sans s'aider de la haclie ou du moins d'ue serpe. LE ■^^^àg^^pi>X^^^^^^^(!^^"àé.î^rî^!: "i^^^^^o^^^^^^^p Vol. XI. CapRouge, Q., AVRIL 1879. No. 124 Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCnER. L'AGRICOLTURR UETAT OU EN EST L'AET EX CETTE PROVINCE LES MOYENS DE LA FAIRE PROGRESSER 0 fortunatos nimium, sua si bona norint Agri colas ! — Virgile. Georgiques, liv. IL 0 heureux Agriculteurs, s'ils connais- saient tousles avantages de leur position I L'homme, le plus bel ouvrage sorti des mains de la toute- puissance incréée, avait été constitué roi de ce monde, c'est-à-dire jouissant d'un domaine absolu sur tous les êtres de la nature, et n'étant dominé par aucun d'eux. Mais égaré par son orgueil, l'homme dévia de la justice et du devoir, il se révolta contre son seul maître, et scella par sa désobéissance la perte de sa royauté. Assujéti auparavant à nulle créature ; il les vit toutes à la fois se soulever contre lui pour le dominer, et la nature entière se déclara son ennemie. Frappé par la main toute-puissante qui l'avait tiré du néant, mis à la porte de cet Eden où il avait été placé, et où toutes les délices se réunissaient pour le rendre heureux, condamné au travail et à toutes sortes de misères, il se 98 LE NATURALISTE CANADIEN. rappelle encore, dans son exil, le bonheur de ses premiers jours, et fait de continuels efforts pour le resaisir. Et, comme entre toutes les prérogatives dont il a été dépouillé, celle de son indépt'ndance lui a été la plus sensible, c'est contre cet assnjétissement de la part de tout ce qui l'envi- ronne, qu'il lutte aussi sans cesse avec le plus d'efforts. Qu'est-ce que cette liberté que toutes les nations ont si fort estimée, jusqu'au point souvent de préférer l'anéantis- sement comme peuple à sa soustraction ? Si non, un affran- chissement partiel des mille sujétions qui nous dominent. Qu'est-ce que cette indépendance que tout individu convoite et pour laquelle il travaille sans relâche ? Si non, une réacquisition partielle du domaine perdu par notre premier père. Voyez chaque nation, chaque tribu, chaque individu dans le trouble, les soucis, le mouvement; pourquoi s'agi- tent-ils? Dans quel but se tourmentent-ils? Interrogez-les; les uns et les autres vous feront tous la même réponse : " C'est pour la liberté, pour l'indépendance." L'homme le plus heureux sur la terre est donc celui qui jouit le plus de liberté, qui possède la plus grande somme d'indépend«nce, qui s'est affranchi d'un plus grand nombre des liens qui captivaient ses désirs» Tous le proclament, et la plus saine phylosophie n'est en aucune façon opposée à ce principe. Entendez les moralistes chrétiens nous dire que la plus grande somme de bonheur sur la terre, se trouve dans celui qui, par vm généreux et sublime effort, a renoncé à sa propre volonté, pour se soumettre à un code de règles connu d'avance, ou à la direction, dans toutes ses actions, d'un supérieur qu'il s'est librement donné. Aussi les livres sacrés proclament-ils que ce juste verrait le monde s'ébran- ler jusque dans ses fondements, qu'il n'en serait point troublé ! Pourquoi ? Parce qu'il n'a plus de volonté propre. Un jour, un grand génie des temps anciens fût rencon- tré dans les rues d'une ville avec une chandelle allumée en plein jour. Interrogé sur une conduite si étrange, il répondit qu'il cherchait un homme. Eh ! qu'entendait-ii l'agriculture. 99 donc par cette homme qu'il ne pouvait trouver? Il voulait un homme qui. comme lui, s'était affranchi, le plus possible, des liens qui gênaient sa liberté. Diogèn*^, car c'est de lui qu'il s'agit ici, roulant un tonneau devant lui, pour s'assu- rer un gîte contre les intempéries de l'air, et portant une écaelle à la main, pour étancher sa soif au premier ruisseau venu, vit une fois, un j^^une homme {)rendri' de l'sau dans le creux de sa main pour se désaltérer. " En voici un plus sage que moi, s'écria-t-il ; je veux à son exemple, me débarrasser encore d'une autre sujétion." Puis il jeta son écuelle au loin. Le philosophe gre'c oubliait sans doute, que dans notre condition actuelle, l'indépendance absolue est impossible ; qu'en paraissant se défaire de liens d'un côté, il s'en créait par C'da même d'un autre ; que le dénument auquel il s'as- treignait, fassujétissait à de nombreux besoins que la seule conservation de la vie nous rend nécessaires; mais il n'en avait p is moins trouvé, par les seules lumières de la raison, le principe, le fondement, la base de la véritable liberté. Pour nous, plus éclairés que Diogène, et plus sages aussi, pour avoir pu puiser aux sources de la véritable sagesse, modifiant un peu le principe qui constituait sa règle de vie, nous dirons que : assujétis dans notre condition ac- tuelle à une foule de devoirs et de nécessités, l'homme le plus heureux est celui qui a le plus petit nombre de de- voirs à remplir, et la moindre somme de nécessités pour le gêner dans ses allures. Or, parmi tous les états de la société civile actuelle, nous n'hésitons pas à proclamer que l'homme des champs, le cultivateur qui vit de son travail, est celui qui possède, avant tous les autres, ces deux conditions. Oui', le cultivateur est partout le citoyen le plus indé- pendant. Seul il tire du sol de quoi fournir à ses besoins et à ses nécessités; seul il peut, pour ainsi dire, se passer du secours d'autrui, tandis que nul autre ne peut se passer de lui. Les savants, avec toute leur science, les chefs des peuples, avec toute leur autorité, les Crésus, avec leurs monceaux d'or, périraient tous misérablement sans le se- cours du cultivateur. Renfermé dans sa métairie, il peut, jusqu'à un certain point, se constituer lui-même son maître, 100 LK NATURALISTK CANADIEN. son seigneur et son roi» Contrairement à toutes les autres conditions, plus il se prive du commerce de ses semblables^ et plus la vie lui devient douce et facile. Plus que tout autre, il peut se passer du notaire, de l'avocat, du médecin ; pour ses propres besoins, il trouve dans sa famille même son mécanicien, son industriel, son tisserand, son tailleur. Et que deviendraient sans lui l'avocat avec ses dosiers, le notaire avec ses minutes, le médecin avec ses pillules ? Tous convergent vers lui, s'adressent à lui, se reposent sur lui pour en obtenir qui son pain, qui sa viande et son beurre, qui ses vêtements et les aliments nécessaires à ses animaux de service. Confiné dans son domaine, sans même avoir imité 1 i prévoyance du serviteur du roi ancien, il est le Joseph qui fournit les provisions, non seulement à tous les habitants de l'Egypte, mais encore à ceux des pays même les plus éloignés. Il voit tout le monde accourir à lui, pour lui offrir les mille produits de leur industrie en échange des productions de ses champs. Et quelle protection n'a pas l'agriculteur contre l'ndver- sité, contre cette multitude d'accidents inséparables de notre faible et périssable humanité ! Tandisque dans toutes les autres conditions, le travail de chaque jour semble être l'unique canal qui pourvoit aux besoins, et dont le cours se trouve interrompu du moment que les bras s'arrêtent, le cul- tivateur a dans son fonds une ressource toujol^rs efficace contre les revers. Une récolte vient-elle à manquer ? Sa propriété lui ofîe un crédit pour résister à cet accident. Une blessure, une maladie viennent-elles le confiner dans sa demeure, le forcer à l'inaction durant des semaines et des mois? Ses champs n'en continuent pas moins à pousser, la laine de ses brebis à se refaire pour ses habits, ses troupeaux à lui livrer leur lait et à prendre de la graisse pour sa nour. riture. Son fonds est tout à la fois pour lui, sa banque d'épargne et de prévoyance, son assurance contre les acci- dents, et sa caution toujours prête pour lui obtenir les crédits nécessaires. Sans doute, qu'au point de vue où en est la civilisation aujourd'hui, et relativement au degré de prospérité où l'on veut amener un état, les différentes positions sociales ne L AGRICULTURE. 101 sont pns moins nécessaires les unes qne les autres, et que toutes doivent se prêter un mutuel secours, s'harmoniser ensemble pour tendre au but commun ; mais il n'en est pas moins vrai que l'agricultiire est le pivot sur lequel doivent s'appuyer tous les rouages qui peuvent contribuer au bien- être général ; que sans elle la prospérité dans un état ne peut-être qu'éphémère, ou du moins fort inconstante, par ce qu'elle manque de base solide ; et que c'est par consé- quent vers elle, que doivent tout d'abord se tourner les regards de l'autorité, si elle veut s'assurer une marche cons- tante et sûre dans la voie du progrès, si elle veut parvenir à l'état de prospérité auquel elle vise. Mai^!, si ragricnileur est ce citoyen nécessaire, indispen- sable, vers lequel doivent se tourner tous les regards, corn- ment se fait-il donc qu'il soit généralement si peu considéré, qu'on le relègue, pour ainsi dire, dans les derniers rangs de la société? Peu considéré ? par des esprits aveugles ou faux, peut- être ; mais non par les patriotes sincères, par les esprits éclairés, par les intéligences supérieures. Je ne nie pas que très-souvent le cultivateur occupe les derniers rangs dans les préséances; mais cette infériorité apparente n'a rien d'outrageant pour lui, rien qui le blesse; par ce que, peu habitué d'ordinaire à figuier dans la société, il préfère l'obscurité à la mise en scène ; son ambition ne le porte pas à désirer un rang que la culture de son esprit lai interdit en quelque sorte. Il sait que les dons de la Providence ont été diversement distribués aux hommes, et il est satisfait du lot qui lui est échu en partage La vigueur de ses muscles, son adresse dans les différentes manipulations du sol, ne sont pas moins utiles que la science du savant qui pénètre les secrets de la nature, que le génie des inventeurs qui trouvent tous les jours de nouveaux moyens d'utiliser la matière. Humble dans ses goûts comme dans ses aspira- tions, il ne recherche nulle part les premières places, et voit, sans dépit, briller à côté de lui, des talen's dans cer- taines carrières, qui feraient la plus tiiste fiiçure s'ils entre- prenaient de venir lutter dans la sienne. Pour le dire en un mot, c'est la culture de l'intelligence, 102 LE NATURALISTE CANADIEN. c'est l'éducation qui lui manque, qui retient le cultivateur dans cette infériorité apparente. Aussi, moutrez-moi un cultivateur instruit, et je le proclame de suite le premier citoyen de son i^ays ; car si sa culture intellectaeile peut le rendre l'égal des chefs dans les autres carrières, il peut réclamer des avantages de premier ordre qui n'appartien- nent qu'à la sienne propre. N'est-ce pas lui, en effet, qui tient au sol qu'il habite par les plus profondes racines? N'est ce pas lui qui forme ce peuple qai, avant tous, cons- titue l'Etat? Quelle autre condition dans la société peut aflBlcher comme lui autant d'indépendance? Au médecin il peut dire : pour les provisions que mes bras savent tirer du sol, ne puis-je pas vour forcer à vous acquitter ù mon égard d'offices aussi vils que répugnants? n'est-ce pas à ces services que tient votre existence? Ne cotistitue-t-il pas l'avocat, le notaire, ses véritables serviteurs pour .-^e faire rendre justice, pour reconnaître ses droits, assurer par des actes en bonne forme l'avenir de sa famille ? Le mécanicien, l'industriel, ne reçoivent-ils pas ses ordres pour confection- ner ses instruments, ses outils, s(\s habits, comme il le veut et de la manière qu'il prescrit? Et ne peut-il pas, sans compromettre son avenir, se passer rigureusement de leurs services, en substituant son adresse à leur habilité, en con- fectionnant lui-même les outils qui lui sont nécessaires? Mais non-seulement l'agriculteur est le plus indépendant dans la société, c'e^t encore celui qui jouit de la plus urande somme de paix et de tranquilité, et qui, par conséquent, peut se dire le plus heureux. L'idéal du plus parfait bonheur dans le monde, est de s'assurer, avec un comfort convenable, des jours de repos, de paix, de tranquillité, exempts de ces mille soucis et inquiétudes qui accablent l'homme d'affaires, en autant plus grand nombre que ses affaires sont plus nombreuses et plus importantes, que son attention se porte sur un plus grand nombre de points. Or, parmi tous ceux qui s'agitent pour assurer leur avenir, il n'en est point dont les soucis soient moins nombreux, dont les inquiétudes soient plus légères, dont l'attention soit moins paitagée, que l'homme des champs, que le cultivateur du sol. Vivant de lui-même l'agrilultdre. 103 retiré sur sa ferme, son commerce avec ses semblables est dfs plus restreints; faisant peu d'affiires, il est exempt des mille tracasseries qu'elles amènent nécessairement ; s'occu- pant peu de ce qui se passe au dehors, les soucis, les inquié- tudes pour l'avenir, qui pour tous les autres reposent sur la bonne ou mauvaise volonté des hommes, se bornent pour lui. uniquement pour ainsi dire, à ses divers travaux et aux soins qu'il doit à sa famille. Les grands événements mêmes qui font leur marque dans la vie des nations, et qui préoccupent si lortement ceux qui suivent assidûment les évolutions de l'histoire, ou qui jouent un certain rôle duns la politique, ne l'émeuvent que faiblement ; car souvent ces événements n*^ parviennent à sa connaissance, que lorsqu'ils sont déjà modifiés par les accidents qui les ont accompagné. Son travail est rude, il est vrai, ses labeurs sont pour ainsi dire continuels ; mais ces travaux sont de ceux que l'on supporte le plus allègrement, qui portent avec eux un certain charme qu'ont reconnu tous ceux qui s'y sont livrés* Il lui faut, sans doute, dépenser une grande somme de force musculaire ; ne t nir à peu près aucun compte des accidents de température, quand il s'agit de ses travaux; s'exposer également aux chaleurs excessives, de même qu'aux froids les plus piquants; se laisser parfois pénétrer par la pluie ou aveugler par la neige; soutenir quelquefois de son bras le courage de ses bêtes succombant sous l'excès du fardeau, etc. ; mais le grand air au milieu duquel il vit, la nourriture substantielle dont il use, l'exercice continu auquel il se livre, donnent à tous ses membres une sura- bondance de vie, pour ainsi dire, si bien que le travail continu, un déploiement habituel d't fforts, loin de lui être pénibles, lui deviennent presque un besoin, une condition de bien être, et qu'il éprouve un véritable malaise dès qu'il en est })rivé. Voyez-le, au temps de la moisson, péniblement courbé sur sa faulx ou penché sur ses javelles, au soleil le plus ardent ; ce n'est plus en perlant que la sueur se montre sur son front, elle ruisselle de toutes parts, et pénètre même ses habits; tous ses traits sont tuméfiés, injectés par un sang 104 LE NATURALISTE CANADIEN. qu'on dirait lui bouillonner dans les veines; on croirait à le voir qu'il touche à l'épuisement, et que pour le moins il va abréger sa journée; et c'est précisément alors qu'il em- piète sur la nuit pour prolonger ce travail excessif. Cepen- dant entendez-le faire éclater son contentement. C'est lorsque déjà les étoiles brillent au firmament, que, monté sur sa charge de gerbes, il s'en revient au logis en faisant retentir les échos d'alenlour de ses chants joyeux. Il a travaillé avec ardeur, il s'est épuisé de lassitude, il a ac- compli courageusement sa tâche ; la joie déborde de son cœur I Dieu, sans doute, a imposé le travail à l'homme comme "une pénitence. Mais comme il a attaché à la satlsf;^ction, de tous nos besoins un plaisir nécessaire, il a de même, dans sa bonté infinie, attaché aux travaux du corps un sentî- ment de satisfaction qui semble destniê à faire oublier tout ce qu'ils ont de pénible. Ne vous est il jamais arrivé de mettre, pour quelques instants, la main aux travaux des champs? de prendre, par exemple, une fourche ou un râteau pour ramasser le foin épars dans un pré ou réunir des épis en gerbes ? Et bien, dites, si après votre tâche accomplie, lorsque vous sentiez la sueur ruisselant sur votre fro)it, a'^os muscles comme dis- tendus par les efforts inaccoutumés auxquels vous les aviez soumis, et tous vos membres saisis par la fatigue, dites, si alors vous n'avez pas éprouvé un véritable senti- ment de satisfaction ? si vous ne vous êtes pas, pour ainsi dire, senti plus homme qu'auparavant ? si un mouvement d'orgueil ne vous a pas donné l'idée d'une certaine supé- riorité sur un grand nombre d'autres que vous jugiez inca- pables d'en faire autant ? Oui ! les travaux des champs ont un certain charme inhérent que ne possède le travail d'aucune autre occupa- tion. Quel labeur ardu et pénible que celui de l'homme de loi, obligé de fouiller dans de nombreux documents, de chercher longtemps dans des auteurs des textes dont peut- être il n'aura jamais plus à se servir plus tard ; de s'identi- her en quelque sorte avec le mécontentement, d'épouser les L'AGRTCULTfTRE. 105 chicanes et les r:inrniio?d'i!idividns et de p^irtios à lui coin plètement étrangvrs ; de 'lép'oyer coiitiiiui'll meut lout s.)»î zèle et ses efïo:ts pour a-ssurt-r lo succès de litiges aiixqat^ls ils ne s'intéresse que poar les (juekju 'S (-eus qu'ils amène ront dans son e^^carcelle ! Et !e médecin qui se dé[)Ouille de tonte seufsibilité naturelle pour tortnrer, par se.'s o[)érationïi et ses drogues, des êtres déjà souffrants et des plus propres à exciter les sympathies et la compassion ! Quelle responsa- bilité aussi dans les actes des uns et des auties ! L'iuh ibi- lité, l'incurie, U négligence, le défaut d'études, peuvent, dans le premier conpromettre, à chaque instant, l'avenir du client et celui de sa famille; et dans le second, faire perdre la vie même au patient. En est-il ainsi avec l'ag'i- culteur? 11. ne travaille, en quelque façon, que pour lui- même ; sa responsabilité ne dé[)asse pas le cercle de sa famille, qui, par chacun de ses membres, la partage avec lui. La pierre qu'il enlève aujourd'hui de son champ, la souche qu'il fait disparaître, il ne les verra plus là l'année , prochaine; les sillons qu'il trace de sa charrue, ne seront plus détournés par l'obstacle, et l'aire sur laquelle il répand ses semences, se sera agrandie d'autant. Ajoutons que son travail est un travail qui requiert con- tinuellement l'exercice de son juirement, qui demande à chaque point d'être confirmé par le raisonnement. Ce n'est plus ici cet homme machine qui, dans Uiie manufac- ture, doit faire mouvoir, en véritable automate, un levier quelconque; ce n'est plus même cet industriel qui, cent fois et mille fois répétera la même opération sans rien chan- ger, pour livrer ses produits au commerce par centaines et par milliers; c'est un véritable mécanicien, qui à chaque opération, devra compter avec son intelligence et son juge- ment, pour décider des moyens de l'exécuter le plus f.ici- lement possible. Voyez-le abattant ses arbres, arrachant ses souches, exécutant ses labours, etc. ; à chaque opération qu'il fait, il a à compter avec les règles de la mécanique, de l'équilibre des forces, etc. ; que s'il n'es^t pas ca{)al)le d'en démontrer scientiliquement la théorie, il doit cependant les connaître assez pour en exécuter la pratique à chaque ins- tant. Aussi nul travail plus raisonné, moins ennuyeux, et plus intéressant que celui de l'homme des champs ! 106 LE NATURALISTE CANADIEN. Oh ! heureux, et mille fois heureux l'agriculteur, s'il savait apprécier tons les avantages de sa position ! Ofortu- natos nimiuni sua si bona norint agricolas, répéterai-je avec le poète latin ; et heureux surtout le cultivateur de nos riches et fertiles campagnes du Canada ! Fidèle à son DieU' à son devoir et à sa conscience, il est en paix avec tout le monde dans son isolement sur sa ferme ; sa bonne conduite lui mérite la jirotection du ciel ; et ne comptant que sur la force de ses bras toli, biillant, court, en ovale, le 1er segment en triangle allongé, noir ; tarière plus courte que l'abdomen, roussâtre. — PC. 3. Hémitèle petit. Hemiteles parvus, Prov. Ischnusparu. Prov. Nat. vil, p. 112, d". cJ* — Long. .18 pouce. Noir ; les mandibules avec le scape en dessous roussâtres, les palpes avec les écailles alaires d'un jaune pâle. Antennes noires, le 1er et le 2e article marqués de jaune supérieure- ment. Dos du mésothorax impressionné, métathorax ponctué, à lignes peu soulevées. Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, fâles à la base, stigma brun ; aréole pentagonale. Pattes rousses, les postérieures plus ou moins lavées de brun, hanches noires. Abdomen linénaire, al- longé, d'un brun plus ou moins foncé, le 2e segment un peu plus pâle. — R. 4. Hémitèle à-longue-queue. Hemiteles caudatus, Prov. Echthrus caud. Prov. Nat. vii, p. 313, Ç. Ç —Long. .20 pce. Noir, luisant ; les mandibules, le scape endessous, les pattes y compris les hanches, roux. Tête grosse, arrondie. Antennes 122 LE NATURALISTE CANADIEN. noires, à articles plus longs que larges, enroulées à l'extrémité, iasérées sur une légère protubérance de la face. Thorax presque cylindrique, légèrement renflé ; métathorax obliquement tronqué à l'extrémité. •Ailes hyalines, nervures et stigma noirs ; point d'aréole. Pattes rousses, les jambes postérieures avec leurs tarses légèrement obscurs. Abdomen noir, ponctué, excepté à l'extrémité, de forme ovalaire après le premier segment, celui-ci brièvement rétréci à sa base. Tarière un peu plus longue que le corps, rousse avec les valves noires, assez grêle.— PC. 5. Hémitèle hanches-rousses. Hemi teles ruficoxus. Prov. Nat. vi, p. 331. d" ? • Ç — Long. .18 pouce. Noir, pattes rousses, abdomen en partie roux. Base des antennes particulièrement en dessous, toutes les pattes y compris le^ hanches et les trochantins, avec les segments abdominaux 2 et 3, d'un beau roux. Les pattes postérieures ont l'extrémité des cuisses et des jambes noire. Tête et Thorax brillants. Ailes hyalines, iridiscentes, nervui'es brunes, stigmu noir avec une tache blanche à la base, aréole à nervures extérieures manquant. Métathorax brillant, à carènes apparentes, sub épineux aux angles. Abdomen en ovale, les 2e et 3e segments roux, le reste noir, les derniers segments légèrement jaunâtres. Tarière des deux tiers de l'abdomen en longueur environ. cf — Antennes toutes noires à l'exception du scape qui est roux. Les hanches sont noires à la base, les pattes postérieures n'ont de noir qu'une ligne sur les cuiss.-s en dehors. L'abdomenn a le 3e se"-ment noir sur les côtés postérieurement — PC. 6. Hémitèle ovale. Hemiteles ovalis, Prov. Nat. vi, p.332, c??. Ç — Long. .15 pouce. Noir, pattes jaunes, abdomen roussâtre au milieu. Palpes, écailles alaires, blanc. Les mandibules, la base des antennes en dessous, avec les pattes et les segments 2 et 3 de l'abdomen, d'un jaune roussâtre. Pattes postérieures sans aucune tache de noir. A.iies hy:dines. nervures noires, stigma noir, sans tache blanche à la base. Métathorax fortement ponctué, inerme. Abdomen en ovale déprimé, les segments 2 et 3 roussâtres mais quelque peu lavés de brun aux côtés. Tarière presque aussi longue que l'abdomen. ^ — Semblable à la Ç à l'exception de la face qui est blanche. Les antennes sont aussi blanches à la base en dessous. Leg segments 2 et 3 de l'abdomen sont davantage lavés de brun. iSes cuisses postérieures sans tache noire, et son stigma non taché de blanc à la base distinguent pavticulièrement cette espèce de la précédente. IV — ICHNEUMONIDES. 123 7. Hémitèle semi-roux. Hemitdes semirvfuf*. Prov. Nat. vi, p. 332, $ . 9 — Lotip:. .18. Noir ; la face, les palpes, les Jcaillcs alaires avec le scape en dessous, blanc. Thorax noir en dessus, le dessous et les fiants roux. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaune, aréole à nervure extérieure manquant. Pattes d'un roux ciair uniforme. Ab- domen roux, tous les segments y compris le 1er noir à la base au milieu jusque vers les deux tiers, les derniers marginés seulement de roux \ tarière courte, noire. — R. Très distincte par les bandes de son abdomen, 8. Hémitèle tendre. Heiniteles tener. Prov. Nat. vi, 333, c?. ji,_Long. .10 pouce. Noir, poli, brillant, tendre ; la face avec les joues au-dessous des yeux, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, le prothorax avec les pattes, d'un jaune pâle. Antennes aussi longues que la tête et le thorax, brunes en dessus, jaunâtres en dessous, particu- lièrement à la base et à l'extrémité. Thorax poli, brillant, noir ; mé- tathorax à lignes soulevées distinctes, mais inerme. Ailes hyalines nervures et stigma bruns. Abdomen court, ovale, noir avec une bande blanchâtre au milieu depuis le 2e segment jusqu'à l'extrémité ; ventre jaune. — R. 9. Hémitèle orbiculaire. Hemilele» orbicularis, noY.s-ç*- (^ — Long. .15 pce. Noir ; corps court, ramassé ; abdomen très large et court ; presque orbiculaire. Tête grosse, épaisse en arrière des yeux. Antennes roussâtres à la base, noires et épaissies à l'extré- mité, courtes, non enroulées. Thorax court, le métathorax rugueux, "ses angles sub^épineux. Ailes hyalines, le stigma brun foncé, l'aréole pentagonale, son côté extérieur à demi efi"acé. Pattes entièrement d'un jaune roux, les hanches noires. Abdomen sub orbiculaire, poli, brillant, entièrement noir, le pédicule allongé, grêle, aciculé à son soujmet. — R. Les derniers segments de l'abdomen sont repliés en dessous, comme dans les M i/oclites, ce qui lui donne la forme orbiculaire. Capturé au Cap Ronge ; ç inconnue. 10. Hémitèle sub-épineux Hemiteles subspinosus, Prov. Nat. vi, p. 333, ? . Ç — Long. .10 pouce. Noir, pattes jaunes. Antennes rousses à la base, particulièrement en dessous. Ailes hyalines, les écailles blanches, stigma brun, sans tache blanche à la base. Pattes sans taches, les tro 124 LE NATURALISTE CANADIEN. chantins et les lianclies antérieures plus clairs. Métathorax brillant tronqué brusquement en arrière avec une petite épine sur les angles Abdomen allongé, sub-cylindrique, noir, les segments 2 et 3 obscuré- ment jaunâtres, surtout à leur base. Tarière presque aussi longue que l'abdomen. — R. Les pattes sans taches et le métathorax sub-épineux de cette espèce la distinnruent des 2 précédentes. 11. Hémitèle humerai. Hemiteles humeralis. Piov. Nat. vi, p. 334, ?. Ç — Long. .15 ponce. Noir ; les antennes, la partie antérieure du prothorax, les épaules se joignant à une tache sur les flancs du raé- sothorax, les pattes y compris les hanches et les trochantins, roux. Les cuisses postérieures au milieu et leurs jumbes à l'extrémité sont lavées de brun. Ailes hyalines, nervures brunes, blanches dans le bas ; écailles blanches, stigma brun, sans tache blanche à la base ; une large bande brune partant de la base du stigma traverse l'aile ; aréole à ner- vures presque toutes entourées de blanc, la nervure extérieure man- quant. Abdomen en ovale à partir du 2e segment, noir, poli, brillant les segments 1 et 2 roassâtres à la base et à l'extrémité, les autres mar- o-inés de même postérieurement, les derniers tîichés confusément de blanc. Tarière un peu plus longue que la moitié de l'abdomen, celui- ci, y compris le segment 2, quelquefois presque entièrement roussâtre. — AC. 12. Hémitèle sessile. Hemiteles sessilis. Prov. Nat. vi, p. 334. 9. Q — Long. .15 pouce. Noir ; pâlies, une ligne sur le bord exté- rieur du chnperon, avec les écailles alaires, d'un blanc s;ile ; une tache à la base de chaque mindibule, les antennes excepté à l'extrémité, tout le prothorax, une ligne sur les bords lat 'mux du niésothorax, une grande tache sur les flancs en avant des hanches intermédiaires, toutes les pattes avec les hanches et les trochantins, noir. Mésothorax sans lio-nes enfoncées distinctes, finement ponctué. Ailes hyalines, les ner- vures brunes, blanches à la base, stigma noir avec une taclie blanche à la base ; une bande brune traversant l'aile à la base de la 1ère cubi- tale une autre plus large à partir du milieu du stigma. Métathorax brus!|Ueuient tronqué en arrière, ses angles apparents mais non épineux. Abdomen fort, comprimé à l'extrémité, noirâtre, sutures entre les 1er 2e et 3e segments, roussâtres. Le premier segment coirt, trian- gulaire. Tarière un peu plus de la moitié de l'abdouen. — R. Les bandes brunes des ailes de cette espèce sont très apparentes. UN NOUVEL INSECTE. 125 13. Hé mitèle utile. Hemiteles utilis, Prov. H,depresms, Prov. xNat. vi, p. 334 9 . Ç — Long. .11 poTice. Noir, ; la face, les mandibule?, les joues, les antennes en dessous et à la base en dessus, une grande tache aux épaules, avec les psttes, d'un roux plus ou moins ferrugineux. Ailes avec 3 bandes tran versa les brunes, la Ire à la base de la Ire cubitale, la 2e à la base du stigma, et la 3e ver.s le milieu de l'a cellule radiale sans atteindre l'extrémité de l'aile. Métathoras tronfjué obliquement à l'extrémité, ses angles saillants, brdlant en anière. Abdomen en ovale large, à partir du 2e segment déprimé, d'un noir rous.-âtre, le bord postérieur des segments plus ou moins roux. Tarrière de la lon- gueur de l'abdomen moins le pédicile. — R. â. continuer- UN KOUVEL INSECTE. Il nous fait doublement plaisir de donner insertion à la correspondance qui suit, car à part les éloges bien trop flatteurs qu'on nous y addresse, elle ne servira pas peu à faire voir que l'identification d'un seul insecte n'est pas chose si facile qu'on se l'imagine quelque j)ari, et elle nous fait espérer, en sefond lieu, que ce n'est là qu'un déb'.it, et que notre correspondant continuera à nous donner de temps à autres les descriptions de ses nouvelles trouvailles qu'il a si heureusement multipliées jusqu'à ce jour. Que trois ou quatre collaborateurs, en divers endroits de notre Province, observent et étudient assiditment nos pro- ductions naturelles, et en très peu d'années nous aurons et Flore et Faune aussi complètes que les possèdent les pays les plus avancés. L'insecte en question ci-dessous est certainement un Trogus d'une nouvelle espèce. Collège de St-Hyacinthe, 30 Mars 1879. M. le Rédacteur, Depuis que j'ai eu le plaisir de vous adresser mon der- nier envoi d'Hyménoptères, il m'est arrivé, en faisant de nouvelles recherches vians mes cases, de rencontrer un spé- cimen q'ii ne laisse pas que de ra'intriguer considérable- ment. Bah! me suis-je dit, pour un seul, v^ais-je faire un nouvel envoi ? Mettons-nous à l'œuvre, et identifions-le nous-mème. Je me suis donc mis à l'œuvre, plein de confiance, et 126 LE NATURALISTE CANADIEN. avec la présomption des plus robustes. — Afïliire de cinq mi- nutes, et ce sera fait. Eh ! bien, voilà plus de trois semaines que j'y travaille, chaque fois que j'ai un moment de libre, et mon affaire de cinq minutes n'a pas avancé d'une ligne: je l'ai encore tout entière sur les bras, et Grros Jean comme ci-devant. Que le bon Dieu me bénisse! me suis-je écrié à la tin, malheureux insecte, tu vas faire ton paquet, et prendre la route du Cap-Rouge. Ce qui fat dit fut fait. J'ai fiché le rébarbatif dans nne boite ; et la boite est là devant moi : elle va partir dans un instant. — Bon voyage, mon petit, et que je ne te revoie plus, car tu m'as causé trop d'ennui. Vous êtes juge suprême, cher Monsieur. Si je me suis laissé embêter par ma petite bête, vous décréterez contre moi honte et humiliation ; et si, au contraire, ma petite bête est quelque chose de précieux, et si c'est du nouveau, alors eh ! bien, alors, j'oublierai toutes les peines qu'elle m'a causées, je lui pardonnerai de bon cœur, et ma paix sera faite avec elle. Vous n'avez certes pas besoin de mes suggestions. Vous plairait-il néanmoins de me laisser vous faire part des observations que j'ai pu faire au sujet de mon Insecte, et des quelques conclusions auxquelles, à tort ou à bon droit, je suis arrivé? Permettez-moi-le, ne fût-ce que pour juger de la manière dont je profite de vos leçons; permettez-moi le, au moins, comme une faveur: car j'ai bien mérité quel- que chose, je pense, par les peines que je me suis données auprès de cette petite bote; — et même, si mes conclusions sont fondées, j'oserai vous demander, au même titre, une antre faveur, dont l'idée seule me sourit de la façon la plus agréable, et à laquelle je tiens on ne peut plus : je vous di- rai bientôt ce que c'est. D'abord, je constate que mon Insecte est un Hymé- noptère, et se range sans difficulté dans la sous-Famille des Ichneumonides proprement dits. Quel est son genre ? A première vue, on est fortement tenté de le donner au genre Ichneumon, ou au genre Amblyteles, vu qu'il ressemble beau- coup, par la forme, la couleur générale, et certains carac- tères frappants, tels que la blancheur de l'écusson et des écailles alaires, la noirceur des antennes, etc. à ï Ichneumon subcyaneus et à C AmbI ytelea Stadaconensis. Mais un examen attentif ne permet pas de maintenir longtemps cette res- semblance. Mon insecte diffère de VIchneumon subcyaneus et de VAmbli/leles Stadaconemis, 1^ par sa couleur noire plus fon- cée, 2° par l'absence complète de blanc sur la face et aux orbites, 3° par le métathorax sans aréole et presque sans UN NOUVEL INSECTE, 127 lignes soulevées, 4° par le post-pétiole qni n'est ni Jisse, comme dans le premier, ni caréné comme dans le second ; et en voilà plus qu'il n'en faut, je pense, pour déterminer que mon individu n'appartient ni à l'une ni à l'autre de ces deux espèces. Et si j'ajoute à cela que l'aréole des ailes antérieures me parait assez exactement triangulaire, au lieu d'être pentagonale, et que le post-pétiole est quelque peu proé- minent en avant du sommet, je crois qu'il devient même ex- trêmement douteux que l'Insecte paisse être soit du genre Ich)ie7(mon, soit du genre Amblyteles L'absence d'aréole et de lignes soulevées sur la partie supérieure du métathorax, tel que mentionné plus haut, est encore un fort sujet de doute pour moi. Très probablement, ce n'est pas non plus un Hoplis- mène, car les petites pointes à peine perceptibles du méta- thorax n'ont rien de commun avec les fortes épines de ce genre ; — et pas davantage un Plalijlabus, car l'écusson n'est pas caréné ; et encore moins un Phœuo^enes, car les stigmates métathoraciques ne sont pas circulaires. Qu'est-ce donc ? L'analyse ci-dessus nous conduit di- rectement au geni-e Trogus, Est-ce un Tragus ? Je n'ose l'affirmer. Il y a du pour et du contre. L'écusson très légèrement soulevé me paraîtrait une cause de non admis- sion parmi les Irogus; mais d'un autre côté, l'aréole trian- gulaire des ailes antérieures, la forme du post-pétiole et du 2e segment abdominal, celle du métathorax, offrent des caractères tout-à-fait distnictifs de ce genre. En définitive, je penche fortement vers le genre Tro- gm ; car s'il y a certaines raisons contradictoires, les raisons pour l'aiïirmative me semblent plus nombreuses et plus for- tes ; et ce serait bien le cas de dire que major pars trahit ad se minor em. Or, si c'est un Tragus, ce n'est certainement ni le fulvi- pes, ni Cexesorius, ni le Brullei, ni le Copei, ni le Quebecensis, ni le Canadensis, espèces déjà mentionnées pour notre Pro- vince, et les descriptions des autres espèces mentionnées par les auteurs, du moins pour l'Amérique, ne pouvant non plus lui être ap[)iiqués exactement, c'est ici que je triomphe car, j'aurais bel et bien entre les mains une nouvelle espèce, une espèce non-décrite encore, une espèce à décrire par conséquent, et à nommer; et pourrai-je agir plus convena- blement que de vous la dédier? Certes, si j'ai quelque raison de prétendre à une telle faveur, tant à cause du pénible travail d'identification au- quel je me suis livré pour cet insecte, que des additions déjà as?ez nombreuses et assez importantes que j'ai eu le plaisir de procurer jusqu'ici à la Faune entomologique du 128 LE NATURALISTE CANADIEN. Canada, combien plus n'anriez-vons pas droit, vous qui écrivez l'histoire naturelle de notre pays, qui avez décrit des centaines d'espèces nouvelles en tout genre, et qui en avez dAdié, à droite et à gauche, à un grand nombre de vos amis, dont vous livriez les noms avec honneur à la pos- térité,— combien plus dis-je, n'auriez vous pas droit quo votre propre nom restât attaché à quelque espèce remar- quable, dans une science, où vous <'xcellez d'une manière si brillante, et à laquelle vous avez fait faire tant et de si rapides progrès ! Eh! bien, que je devienne, — moi qui, dans tous les cas, suis très réellement votre élève, — que je devienne un moment votre collaborateur, pour décrn-e et vous dédier au nom de tous mes compatriotes, au nom de tous les natu- rulistes canauiens en particulier, et de tous ceux qni sym- pathisent à votre œuvre et apprécient vos travaux, cette nouvelle espèce que je m'estimerai trop heureux d'avoir pu déterminer sous le titre si convenable de Trogiia Pro- vancheri. Et je suis sûr qu'il n'y aura partout : de la part de vos lecteurs, qu'un sentiment unanime, un concert uni- versel d'adhésiop. et de satisfaction à ce sujet : on se ré- jouira de mon acte, et l'on m'en félicitera sincèrement. Voici m linte'uant, aussi exacte et aussi technique qu'il m'est possil^le de la faire, la description de mon Tragus. Trogus Provaneheri. Trogue de Provancher, nov. sp. C? Long. .60. — Noir ; tête et antennes noires, sans aucune tache, la tête rétivcie en arrière des yeux ; les antennes peu allonirces, robustes, sétacées. L't^cussou, quelquefois le post-écusson, les écailles alaires. une ligne audessons, une autre ligne en avant de ces écailles, d'un blanc pur ; les quatre jan\bos antérieures, avec l'extrémité des cuisses, d'un blanc jaunâtre sale ; lesjanbes postérieures avec une légère teinte de bianc sale en dehors, coinuie une ligne peu apparente; écusson médiocrement soulevé, aplani et poli ; niétathorax ponctué-rugueux, à disijue uié dioorcnicnt soulevé, sans aiéole bien distincte ; ses flancs foi tetnent rugueux, fouinie chagrinés. Ailes hyalines, les nervures brunes, le stignia quelque peu rou.s.-âtre en dedans; l'aréole triangulaire. Abdo- men ponctué, rugueux, les segments terminaux polis, lisses, le post- pétiole pl'is étroit que la base du 2e segment, déprimé au sommet et soulevé médiocrement en avant de celui-ci en une projection obtuse. Gastrocelles petits, obliques, peu profonds, tout près des angles de la base. Les segments 2 et 3 sont obscurément marginés de roux au somme!. Le ventre sans aucune carène, plan, lisse dès la base du 2e segment. Deux c? rencontrés. Prendrait place, dans la clef ana- lytique du genre ïrogus, Nat. Vol. p. o'o, à côté du BruUeiy comme suit : Abdomen entièrcuient noir, antennes jaunes Brullei. Abdomen eutièrement noir, antennes noires Provancheri. L'Abbé F. X. EURQUE. LE Vol. XI. CapRouge, Q., MAI 1879. No. 125, Rédacteur : 1. l'AbbC PROVANCHER. FA ONE CANADIENNE. LES IJNSECTES.-HYMÉNOPTÈRES. ^Continué de la page 125). 10. G-en. Crypte. Cryptus, Fabr. Tête courte, transversale. Antennes longues, sétacées dans les cf, filiformes dans les ç et souvent lég-èreraent épaissies. Ailes antérieures avec une aréole pentagonale, quelquefois en carré, avec son angle le plus saillant en arrière ; la nervure cubito-discoïdale est le plus souvent anguleuse, et quelquefois avec un rudiment de nervure. Pattes assez longues, surtout les postérieures. Abdomen assez large dans les ?, avec le 1er article le plus ordinaire- ment élargi en arrière, court et triangulaire, et surmonté de 2 côtes longitudinales. Dans les cf, l'abdomen est long et étroit, avec le premier article allongé et fort peu élargi en arrière La tarière est aussi longue ou plus longue que l'abdomen. 11 suit de ce qui précède que l'aréole parfaite distingue les Cryptes des Hémitèles, et des antennes plus grêles, moins fortes, non enroulées, les séparent des Phygadeuons. l^a forme du corps est aussi un peu différente de celle de 130 LE NATURALISTE CANADIEN. ces derniers ; les hanches intermédiaires étant phis rap- prochées des antérieures que dans les Phygadeuons, laissent moins de longueur aux flancs. La tarière est aussi généralement plus longue et le métathorax moins rugueux, non épineux aux angles, de forme générale plus arrondie. 30 espèces rencontrées, dont 5 nouvelles. 1(12) Thorax et abdomen, noir ; 2(11) Ecusson noir ; 3( 6 ) Bouche noire ; 4(5) Antennes entièrement noires 1. proximilS* 5(6) Antennes Ç avec un anneau blanc 2. V6lOX. 6( 3 ) Bouche blanche ; 7(8) Les mandibules seulement blinches. . 3. SGriceifronS. » -s/). 8( 7 ) Les mandibules et le chaperon seulement blancs. 4, OSCulatuS. 9(10) Les mandibules, le chaperon, les côtés de la face et le scape, blancs 5. cirCUîUCinCtuS ". sjo. 10( 9 ) Toute la face blanche 6. ebumeifrons, n. sp. 11(2) Ecusson blanc 7. SCUtellatUS. 12( 1 ) Thorax noir ; abdomen plus ou moins roux ; 13(18) Thorax noir, métathorax avec une tache blanche eu arrière ; 14(15) Abdomen non annelé de noir et de roux. ........ 8. exilis. 15(14) Abdomen avec bandes alternes noires, jaunes ou rousses ; 16(17) Poitrine noire, sans taches 9, ContigUUS. 17(16) Poitrine entièrement blanche 10. flavipectUS n. sp. 18(13) Thorax noir ou roux, métathorax sans tache blanche en arrière ; 19(40) Antennes sans anneau pâle ; 20(39) Ecusson noir ; 21(26) Pattes noires ; 22(25) Cuisses postérieures sans anneau roux à la base ; 23(24) Peu robuste Ç , tarière aussi longue que l'ab- domen 11. Americanus. 24(23) Plus robuste Ç , tarière égalant à peine le quart de l'abdomen 12. limatUS- 25(22) Cuisses postérieures avec un petit anneau roux à la base 13. rufoannulatus. 26(21) Pattes rousses ; 27(36) Hanches postérieures noires ; 28(31) Abdomen entièrement noir ; 29(30) Toutes les hanches noires 14. persimilis. 30(29) Les 4 hanhes antérieures tachées de blanc 15. muuduS, 31(28) Abdomen roux avec l'extrémité noire ; 32(35) Tarses postérieurs non annelés de blanc ; IV — lOHN UMOMDES. 131 83(34:) 1er segment abr^oininal >;;ins c Irenes (listi.ict"'«. 16. aplcatUS. 34(33) 1er sesr -eut. ;ibd. Ç — Long. .30 pce. Noir, abdomen rouge. Antennes longues, sétacées, noires. Prothorax finement ponctué; écusson proéminent; raétathorax fortement déclive en arrière, ses angles subépineux. Pattes longues, brun plus ou moins roussâtre, les hanches polies, brillantes, noires. Ailes un jieu enfumées, nervures brunes ; aréole pentagonale. Abdomen peu élargi, entièrement roux; tarière de la longueur de l'abdomen. (J' Avec les orbites antérieurs et postérieurs et le milieu de la face, blanc. Les 4 jambes antérieures blanchâtres, les cuisses posté- térieures avec un anneau roux à la base. — CC. 12. Crypte poli. Cryptus timaius, Cress» Proc. Ent. Soc. Phii. iii, p. 298, Ç ; Ischnus lentus, Prov. Nat. vii, p. 110, d.—Fi^. 2. Fig. 2. (^ — Long. .28 poMce. Noir et couvert d'une courte p'\bescence grisâtre. Antennes courtes, fortes, droite.-). Dos du .uésothorax im- Fig. 2 — Cryptus limatm, grossi; la ligne en trait de caractères représente la grandeur naturelle ; a, aréole des ailes antérieures e^^core plus giossie, pour en fair- mieux distinguer la forme 136 LE NATDUALISTE CANADIEN. 1 Preasionné en av.'int, écailles alaires noires; m ;»t-i thorax rng'îeux, à ' lignes soulevées distinctes. Ailes léirèreinent enfumés, nervures et ; stigma, noir; aréole pentagonale. Pattes noires, les jambes antérieures j avec leurs tarses, roussâtres, les tarses postérieurs blancs au milieu* | Abbouien en ovale allongé, lé^èreinent déprimé, le premier segment j allongé, poli, noir à la base, le reste de l'abdomen roux à l'exception j des deux derniers soginents (jni sont ausîwi noirs. — AC \ Ç — Avec un petit anneau blanc aux antennes .en dessus. Tarière ; très courte, du quart de l'abdomen environ. j Une taille plus robuste et h tarière de la $ beaucoup ; plus courte distinguent particulièrement cette espèce de ; VAmericanus. \ 13. Crypte annelé-de-roux. Cryptus ru^oannulatus, Prov. Nat. vi, p. 202, Ç . ; (^ 9 —Long. .28 ponce. Noir, fortement ponctué, abdomen roux. ' Cbaperon soulevé, poli. Antennes filiformes, toutes noires. Dos du | mésothorax sans impressions distinctes, ponctué; écailles alaires noires, , flancs avec une pubese;ence grisâtre. Ailes légèrement enfumées, stigma noir de même que les nervures, aréole grande, carrée avec la nervure inférieure anguleuse, nervure moyenne appendiculée au milieu. ; Métathorax ponctué rugueux, sans aréole distincte. Pattes noires avec ; leurs hanches et leurs trochantins, la paire de devant jaunâtre en avant. Cuisses postérieures avec un anneau roux à leur base. Abdomen roux, ■ ovoïde, à premier segment poli, allongé, médiocrement élargi en arrière, ' le 2e campanuliforrae. Tarière plus courte que l'abdomen, — AC. j Bien remarquable par l'anneau roux de ses cuisses j postérieures et par la forme de son 2>i segment abdominal, i Le cf a quelquefois les pattes plus ou moins yariées de j roux. 1 14, Crypte très-semblable. Cryjdus persimilis, Cress. | Proc. Ent. Soc. Phil, iii, p. 298, Ç. j 9 — Long. ..30 pce. Noir brillant, l'abdomen avec les pattes, roux; I les orbites antérieurs pâles. Face Snement ponctuée, avec un petit j tubercule au milieu au dessus du chaperon. Antennes longues, très I grêles, légèrement enroulées au sommet. Mésothorax fortement im- j pressionpô ; écailles alaires rousses ; écusson poli; métathorax à lignes soulevées pt u distinctes. Pattes rousses, les hanches noires, l'extrémité \ des jambes postérieures avec leurs tarses, brunâtres. Ailes légèrement ' eiifinnées, à reflets cuivreux, les nervures brunes, le stigma roussâtre. { IV — JCHN'KDMONTDES. 137 Abdomen ovale-oblong, le premier secernent trës arqué, poli, noir avec le sommet roux; tarière de la longueur de l'abdomen. — C, Ses pattes rousses et ses ailes plus foncées le dis- tinguent particulièrement de VAmericanus, 15. Crypte net. Cryptus mundus. Prov. Nat. vi. p. 203, c?. (^ — Lon■ i . " . r segment bi-caréné, poli, rouge au sommet, les trois derniers se, ^ . • u x . . i - ^ \i ^ s noirs, le dernier obscurément tache de blanc en 'is co irte que 1 abdomen. — rU. Varie î ^ .... es presque toutes noires, les jambes anté- rieures avec ,.,,,.. n , 1 '^ i. I , -emite des4 cuisses de devant étant .«eules rousses, le re; . m noir rougeatre ; le stiorma brunâtre. 17. Crypt \t. Cryptus ciiwtus, Prov. N;it. vii, p, 175, d^. 138 LE NATURALISTE CANADIEN. I (^ — Long. .38 poiic". Noir; les pattes avoc les segments abdo- I minaus 2, 3. et pnrtie du 4e, d'un brun roux. Antennes assez longues, : sétacres, noires. Mésotliorax à 3 lobes distincts, écailles alaires | blanches. Ailes légèrement enfuniéees ; stignia ro^ssâtre, aréole grande, i pentagonale, presque carrée. Mét.ithorax fortement ponct lé, avec i carènes médiocrement soulevées, sans muerons en arrière. Toutes les i hanches noires. Pattes rousses, les postérieures avec un petit anneau ! au sommet des cuisses, l'extrémité des jambes et les tarses, brun plus i ou moins foncé. Abdomen roux, noir à la base et à l'extrémité, le pre. j mier segment entièrement noir, .assez allongé, bicaréné, les autres sou- • levés à leur bord postérieur, ce qui les fait paraître comme resserrés à I leur base. — AC. j Assez rapproché du nuncius. Say, mais s'en distin<]fuant i par l'absence d'un anneau blanc aux antennes, et ses tarses j postérieurs bruns, au lieu d'être jaunâtres. ' 18. Crypte du-Canada. Cnjptus Canadensis, Prov. i Nemafopodius Can. Prov. Nat. vii, p. 268, (^ )Gryptus albitarsis, ' Cress. Nat. vi, p. 204). cf — Long. .37 pouce. Noir; les palpes, les écailles abiires avec les tarses postérieurs, blanc. Antennes longues, filiformes, brunes. / Dos du mésothorax ponctué, à impressions distinctes; métathorax dé- , clive en arrière, fortement ponctué, les lignes soulevées bien distinct^' I quoique peu saillantes. Ailes hyalines, iridescentes, à nervures brun/ stigma brun avec une tache claire à la base, aréole très grande, p' que carrée, la nervure inférieure étant légèrement anguleuse au mi'' j nervure cubito-discoïdale peu arquée et légèrement flexueusc. t l rousses, les postérieures très longues, avec le sommet des cuisses res jambes noir, et leurs tarses blancs avec la base et l'extrémité . ' | toutes les hanches avec les trochantins, noir. Abdomen rov ■ /)6u à, ' la base et à l'extrémité, de longueur moyenne, s'élargissant , partir du 2e segment; pédicule moyen, élargi au sommet av ~ ] cules stigmatifères en arrière du milieu. | Espèce bien distincte par sa coloration et su ^ i arrande aréole carrée. Un specimen a les la. . " ^. ,-. . ■ , oites, h ' Heures presque entièrement noires, avec i , . i chaperon et une tache à l'extrémité de l'abdc' ' ] 19. Crypte sale. Cryptusfungor,^oT\.f ^ " m ' i Soc. i, p. 306, c? ; Alomya/ung. Nort, ; Cryptnsj ' | vi, p. 200, d- I ,, ,. ^ ,, . /roux. Mandi- ez— Long. .40 pouce. Noir ; pattes et al IV — TCHNEUMONTDES. 139 billes et écailles alaires, blanc; chaperon, scape et dessous des antennes, roux. Antennes d'un brun sale en dessus, roussâtres en dessous, de longueur moyenne, droites. Prothorax à impressions peu distinctes, ponctué, pube.«cent. Ailes légèrement enfumées, nervures et stigma brunâtres; aréole pentagonale. Métathorax sans tubercules aux angles. Trochantins plus ou moins manjues de noir. Jambes postérieurs brunes à l'extrémité de même que leurs tarses. Abdomen linéaire, allongé, 1er segment moyen, entièrement roux. — C. Varie quelquefois avec i'écusson plus ou moins taché de roux. 20. Crypte cornes-rousses. Cry plus ruficornis, nov. sp. cJ* — Long. .39 pce. Noir; le chaperon, les mandibiles, les an- tennes, les écailles alaires avec les pattes et l'abdomen, d'un beau roux clair. Face courte et large, fortement ponctuée, avec un tubercule au milieu. Antennes assez courtes, d'un roux brun. Thorax robuste, le métathorax à lignes soulevées distinctes formant une aréole allongée au milieu. Ailes hyalines-j'iunâtres, stigma jaune; aréole grande, pen- tagonale- Abdomen allongé, linéaire, poli, sans aucune tache. — R. Une taille plus robuste, le thorax moins raifueux, le stigma l'aune etc., le distinguent surtout du fiingor. 21. Crpyte cornes-noires. Cri/ptvs nigricornis, Prov. Nat. vi, p. 201. (^. (^ — Lon^'. .58 pouce. Noir ; abdomen roux ; face, excepté une ligne noire de chaque côté qui contourne le chaperon, palpes, dessous du scape, orbites postérieurs, écailles alaires, la petite ligne soulevée au dessous, une ligne en avant, bord inférieur du prothorax, I'écusson, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, les tarses, blanc. Antennes sétacées, à articles peu distincts. Dos du mésothorax ponctué, brillant, à impressions distinctes. Ecusson plan, poli. Ailes légèrement enfumées, nervures et stigma noirâtres ; aréole presque carrée, plu^ étroite en haut. Métathorax sans tubercules aux angles, avec une aréole rhoni- boïdale sur le sommet. Trochantins et hanches antérieures, blancs en dessous, plus ou moins tachés de noir en dessus ; pattes postérieures toutes noires, avec les tarses blancs excepté à l'extrémité et à la base du 1er article. Abdomen roux, linéaire, allongé, 1er segment poli, portant un tubercule de chaque côté, 2e segment distinctement plus large que le 3e à l'extrémité, les segments terminaux noirs. — G 22. Crypte montivague, Cryptus montivagus, Prov. Nat. ix, p. 10, ? (C. similis, Cress. Nat. vi, p. 204, $ ). Ç — Long. .36 pouce. Noir, abdomen rouge. La face densément 140 LE NATURA[.1STE CANADIKN. ponctuée et avec un renflement lontiitudinal au milieu, le chaperon arrondi en avant, avec le bord poli et presque relevé. Antennes de la longueur du corps, quel(jue pea roussâtres en dessous, avec un anneau blanc au milieu. Thorax denseraent ponctué, avec les écailles alaires noires, le niétathortx sub-épiuoux à ses angles postérieurs. Ailes sub- hyalines, très légèrement obscures, nervures et stigma bruns, aréole presque carrée, assez grande, les nervures du bout de l'aile obsolètes. Pattes roussâtres, les 4 antérieures plus claires, les postérieures noires avec la base des cuisï'es, les jambes et la base du premier article des tarses, roussâtres, articles 2, 3 et 4 des mêmes tarses pâles. Abdomen ovoïde-ob'ong, très poli, les segments terminaux bruns, le preuiier seg ment peu dilaté au sommet ; tarière de la moitié de l'abdomen environ. —PC. Très voisin du similis, Cresson, mais en différant par ses écailles alaires noires, la coloration de ses pattes etc. 23. Crypte annelé. Cryptus annulatus, Prov. Nat. vii, p. 179, ?. Ç — Long. .22 pouce. Noir; pattes rousses, de même que l'abdo- | meu. Antennes longues, assez grêles, noires avec un anneau blanc I vers le milieu. Ecailles alaires noires. Ailes légèrement obscures. Han- j ches noires ; jambes postérieures brunes, leurs tarses obscurément blanchâtres au milieu. Abdomen en ovale allongé, poli, brillant, roux avec l'extrémité noire ; tarière du quart de l'abdomen environ — R. (^ Avec les écailles alaires pâles. Abdomen linéaire, allongé, roux avec l'extrémité noire. Des antennes pins grêles, le métathorax non creusé en arrière, et les écailles alaires noires, le distinguent surtout du iegularis. 24. Crypte imitateur. Cryptus imitator, Prov. Nat. ix, p. 13, ?. Ç — Long. .40 pouce. Noir, abdomen rou^e. Face densément ponctuée, palpes brunâtres. Antennes de la longueur du corps, avec un anneau blanc au delà du milieu. Thorax finement ponctué, les écailles | alaires noires, les divisions du mésothorax distinctes, le métathorax à I lignes soulevées peu prononcées. Ailes passablement obscures, nervures I et stisma noirs, aréole en carré. Pattes rousses, les hanches et les tro- ' chantins noirs, les pattes postérieures avec l'extrémité des cuisses, les ' jambes excepté à la base, noir, leurs tarses noirs à la base et à l'extré- ! mité, blancs au milieu. Abdomen finement ponctué, de forme elliptique, j IV. — ICHNEUMONIDES. 141 noir à l'extrémité, à pédicule Ion», fort arqué ; tarière presque aussi longue que l'abdomen. — R. Se distingue surtout du niontivagus par la coloration de ses pattes, sa forme plus élancée, sa tarière plus longue elc, 25. Crypte noté. Cryjitus notatus, Prov. Nat. vi, p. 202. S"- cf — Lonir. .20 pouce. Noir ; chaperon, palpes, orbitos anté- rieurs, joues, une tache sur le scape en dessous, écailles alaires avec un point en avant, la ligne soulevée en dessous, les écussons, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, les tarses postérieurs et une tache à l'extrémité de l'abdomen, blanc. Dos du mésothorax ponctué, brillant, à impressions distinctes. Ailes hy-ilinos, nerveuses et stigma, noir, aréole pentagonale. Métathorax avec une carèue transversale à son sommet, mais sans tubercules aux angles. Pattes d'un jaune roux, les postérieures avec les hanches rousses, les trochantins, l'extrémité des cuisses, les jambes et la moitié du 1er article des tarses, noir. Abdo- men allongé, grêle, le premier et les 3 deruiers segments noirs, le reste roux, — R. 26. Crpyte courrier. Cryptus nmicivs, Say's Eut. ii, p. 693, 9 ; C. Belangeri, Prov. Nat. vi, p. 201, ?, 9 — Long. .40 pouce, abdomen roux, excepté à l'extrémité. Un anneau aux antennes, une tache sur l'écusson, un anneau aux tarses postérieurs, avec une cache sur le dernier segment ab lominal, blanc. Face entièrement noire, finement ponctuée, chaperon luisant. Méso- thorax ponctué, à lobes distincts. Ailes hyalines, stiguia noir, blanc à la base, nervures noires ; aréole carrée, la nervure du bas un peu an- guleuse. Ecusson un peu soulevé, poli. Mésothorax globuleux, sans tubercules, portant une carène transversale près de sa base et une autre à son sommet. Pattes rousses, les hanches antérieures avec leurs tro chantins, noir, jambes postérieures avec le premier et le dernier arti>;le de leurs tarses aussi noirs. Abdomen robuste, ovoïde, poli, les 3 pre- miers segments roux avec le reste noir, les 2 derniers tachés de blanc • 1er segment poli, peu élargi postérieurement ; tarière presque aussi longue que l'abdomen. — C. 27 Crypte aux-extrémités-taehées. Cryptm extre- matis, Cress. Proc. Ent. Soc. Phi. iii, p. 304, Ç J^. Ç — Long. .381 pouce. Noir, passablement robuste; le chaperon et les mandibules avec une ligne blanche sur leur bord antérieur, les écailles alaires avec un anneau au milieu des antennes, blanc. Antennes 142 LB NATURALISTE CANADIEN. lonîjues, grêles, dressées. Eeu«son poli, souvent taché do jaun thorax densénient ponctué, avec 2 carènes transversales, laissant l centr de indistincte. Ailes légèrement obscures, stigma brun, pâle ^ base, aréole arande, presque carrée. Pattes rousses, les postérieure,- avec l'extréniité des cuisses et des jambes et la base des tarses, plus ou moins obscures, le reste des tarses, blanc. Abdomen robuste, poli, ovoïde, roux, les segments à partir du 4e noirs, les deux derniers avec une grande tache blanche en dessus ; le pédicule fortement arqué ; tarière presque aussi longue que l'abdomen. ^ — Avec les antennes plus ou moins jaunes en dessous, les 4 lian- ches antérieures blanches, et le premier segment abdominal presque tout noir. — C. Se distingue surtout du nuncius par la tache blanche des derniers segments abdominaux. 28. Crypte cou-noir. Cryptus atricoUaris, Walsh ; C. oarkis, Prov. Nat. vi, p. 200, $ . Ç — Long. .50 pouce. Noir ; abdomen roux ; face, orbites pos- térieurs, palpes, le scape en dessous, écailles alaires, une ligne en avant, une ligne soulevée en dessous, les bords supérieurs du prothorax, un anneau aux antennes, les éc issons, une tache sur le derrière du méta- thorax en forme de V renversé, une autre petite sur les flancs, les hanches, les trochantins, les jambes et les tarses des 4 pattes anté- rieures, d'un jaune blanc. Antennes sétacées, noueuses. Thorax sans impressions distinctes, ponctué et couvert d'une pubescence grisâtre. Métathorax à lignes soulevées peu apparentes, sans angles saillants. Ailes légèrement fuligineuses, stigma jaune, nervures brunes ; aréole pentagonale, nervure moyenne appendiculée au milieu. Les 4 cuisses antérieures rousses, leurs jambes avec une ligne noire en dedans. Hanches postérieures noires, blanches à l'extrémité, leurs trochantins noirs ; cuisses rousses, noires à l'extrémité, jambes brunes, jaunes à la base, tarses bruns. Abdomen linéaire, allongé, opaque, tout le 1er seg ment noir, poli. Var. Orbites roux supérieurement, point de tache blanche en avant ni au dessous des écailles alaires. Métathorax avec 2 points roux seulement aux angles. Pattes presque toutes noires. — PC. 29. Crypte affable. Cryptus affabilis, Prov. Nat. ix, p. 13, $ iCrt/pt alacris, Cress. Nat. vi, p. 205, ?.) o — Long. 22 ponce. Noir ; les pattes, le métathorax, les flancs du mésothorax en partie, avec l'abdomen excepté à l'extrémité, d'un roux clair. Face finement ponctuée, le chaperon poli, brillant. Au- IV — ICHNEUMONIDES 143 tennes aussi longues que; le corps, noires avec un anneau blanc au milieu, le scape en dessous avec les articles de la base roussâtres. Ecailles alaires jaunes. Thorax finement [onctué, le métathorax à lignes soulevées bien distinctes, les tubercules des angles faiblement prononcés. Ecusson roux, quelquefois blanc. Ailes sub-hyalines, ner vures brunes, pâles à la base, stigraa brun, taché de blanc à la base ; aréole en carré. Les pattes postérieures avec le sommet des cuisses et des jambes, noir. Abdomen en ellipse allongée, finement ponctué, noir à l'extrémité à partir du 4e segment, les derniers tachés de blanc au milieu ; tarière moins de la moitié de l'abdomen, d'un roux-bru- nâtre— AC. Yoisin de Valacris, Cresson, mais en différant surtout par sa tarière forte et plus courte que l'abdomen, son ecus- son colorié etc. 30. Crypte roux. Cryptus rufus,FroK.l^-dt vi, p. 202, (^ ; Mesostenus rufus, Prov. Nat. vii, p. 249. cJ*— Long. .28 pouce. Roux; tête noire, avec la face, les mandi- bules et les palpes, blancs, le scape, avec une tachi' en arrière des yeux, roux. Antennes sétacées, subdentées, noires, avec un anneau blanc au delà du milieu. L'écus'^on et le post-écusson, les trois articles du milieu des tarses postérieurs, avec une tache à l'extrémité de l'abdomen, blanc. Une ligne en avant des ailes, les angles du mésothorax avec le proto- thorax et le métathorax, tant sur le dos que sur les flancs, noir. Dos du mésothorax sans impressions distinctes. Métathorax avec une carène au sommet, sans tubercules aux angles. Ailes hylianes, nervures brunes stigma jaune, aréole quadrangnlaire, la nervure inférieure anguleuse. Pattes de même couleur que le corps, l'extrémité des cuisses, dos jambes et des tarses postérieurs, noire. Tarses postérieurs tricolores, le premier article roux à la base, noir à l'extrémité, les trois suivants blancs. Abdomen de même couleur que le corps, un peu pubescent, les derniers segments noirs avec une tache blanche à l'extrémité. — C. Ç — Toute rousse à l'exception de l'extrémité de l'abdomen qui est noire. La tête est à peine obscurcie sur le vextex ; orbites anté- rieurs pâles. Antennes rousses à la base, noires à l'extrémité avec un anneau blanc au milieu. Tarière très courte, moins du quart de l'ab- domen. (A continuer). 144 LK NATURALISTE CANADEIN. UNE NOUVELLE ESPECE DE LYDA. M. l'abbé Barque, dans notre livraison du mois dernier, nous donnait la description d'un nouvel insecte capturé à St-Hyacinthe; nos lecteurs verront par la correspondance qui suit, que M. l'abbé Huart, son collègue professeur au Séminaire de Chicoutimi, ne veut pas lui eu céder sous ce rapport, et vient, lui aussi, avec la description d'une nou- velle espèce d'insecte. Nous ne pouvons qu'applaudir au zèle de MM. les abbés Burque et Huart pour inspirer le goût de l'histoire naturelle dans leurs maisons respectives. Le fait surtout de familiariser les élèves avec les noms des animaux et des plantes qu'ils reiicontrent, ne leur sera pas d'un mince avantage, comme ressource, plus tard, en fait de littérature. Est-il rien de plus prosaïque, de plus embarrassant, que d'avoir à désigner par des périphrases des objets, souvent fort communs, dont on ignore les noms ? Même pour le langage ordinaire, c'est déjà un immense avantage, qui dénote de suite un esprit cultivé, que de pouvoir donner leurs véritables noms aux objets avec lesquels nous sommes tous les jours en contact ; mais s'il s'agit d'écrire, cette res- source devient encore bienplus précieuse. Or, on persévère ordinairement dans une telle ignorance en fait d'histoire naturelle ici, qu'on ne peut pas toujours dire qu'un chat est un chat, une marmotte ? une marmotte. Et rien de plus facile que de familiariser les enfants avec ces noms. C'est leur rendre le langage plus facile, en même temps que plus correct et plus précis. L'enfant, pour peu qu'on l'avertisse, avec bien moins d'obstination que n'en montrent très souvent nos journalistes, appellera tel insecte une Chrysomèle, tel autre une Altise, sans persister, comme ces derniers, à faire une mouche du premier et une pu- naise du second. Et grâce au zèle de MM. les abbés Burque et Huart, les élèves de St -Hyacinthe et du nouvel et prospère Séminaire de Chicoutimi, pourraient déjà, sous ce rapport, rendre des points à de vieilles barbes parmi nos UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LTDA 145 journalistes. Nous avons nous-même entendu les uns et les autres discuter entre eux sur les caractères qui pou- vaient faire ranger tel insecte dans tel ordre ou dans tel autre, de manière à démontrer qu'ils y entendaient quelque chose. Il serait donc à souhaiter que dans chacune de nos maisons d'éducation, il y eût quelque professeur capable d'initier ainsi les élèves, sans étude ni travail, à ce genre de connaissance. Pourquoi s'obstinerait-on plus longtemps à résister au mouvement qui se fait partout ailleurs en faveur de l'histoire naturelle ? On vient d'en rendre l'étude obligatoire, en France, dans la plupart des écoles communes ; et ici, nos universités mêmes l'effleurent à peine. A plusieurs reprises, déjà, M. le Rédacteur du Natu- raliste Canadien a exprimé ses regrets en voyant le petit nombre des naturalistes, dans notre Province. Il est très certain, en efiet, que si l'entomologie, pour ne parler ici que de cette partie si intéressante des sciences naturelles, comptait plus de dévoués adeptes sur les différents points du pays, la faune canadienne se montrerait bientôt beaucoup plus riche. Il y a place pour de nombreux colons dans ce terrain à peine exploré. Aux Etats-Unis, en France, en Belgique, où les entomologistes travaillent par centaines et depuis longtemps, chaque jour est signalé par quelque découverte. Ici, Mr. l'Abbé Provancher a déjà décrit peut- être plus de trois cents espèces nouvelles ; et pourtant, il n'a pas encore passé en revue tous les ordres d'insectes, il s'en faut. Quand les autres ordres seront étudiés sérieuse- ment, il n'y a pas de doute que l'on y rencontrera aussi un grand nombre de nouvelles espèces. Il est à souhaiter qu'il arrive bientôt ce temps où toutes les branches de l'histoire naturelle seront, parmi nous, l'objet d'études spéciales. On n'éprouvera pas alors le regret de voir des étrangers nous révéler à nous-mêmes nos propres richesses. Le Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique demandait dernièrement de nombreux spéci 146 LE N.4TURALISTE CANADDN. j inens de nos araifçnêes : il ost probable qu'on y troïivera [ bien du nouveau. Les belges nous le diront. Car il se \ passera encore bien des années av;int que personne ne s'oc- j cupe, en Canada, de cette partie de la zoologie. j Depuis quelques années à peine, on s'est mis à étudier | nos insectes, en quelques localités du pays, et déjà quelques | pages de Vincomm ont pu être écrites. S;-Hyacinthe, \ entre autres, a fait bien des révélations : je pourrais citer j une liste assez considérable d'additions à notre faune en- | tomologique, résultat de captures laites en cet endroit ; je l ne parle ni de Québec, ni du CapKouge : les volâmes du j Naturaliste proclament assez que les recherches y ont été j très-fructueuses. 11 n'y a pas jusqu'à Chicoutimi qui a fourni quelque peu à la précieuse récolte, bien qu'il n'y i ait pas longtemps que les insectes y soient étudiés. Les ; coléoptères, surtout, s'y montrent en quantités considé- [ râbles, au printemps. Il faut voir avec quelle ardeur les j élèves du Séminaire leur font la chasse. Quelques jours j après la fonte de la neige, il n'est presque plus possible de ; rencontrer, sur les terrains environnants le ïSéminaire, une j pierre qui n'ait été retournée dans l'espérance d'y ren- \ contrer un carabique, un staphylinide, etc. On commence \ à y être familier avec les noms génériques des espèces i communes. Au départ pour les vacances, plusieurs élèves ; se munissent de fioles à collecter, d'épingles, etc., et à leur j retour, en septembre, les plus heureux chasseurs reçoivent, i comme primes, quelques ouvrages traitant d'histoire na- ; turelle. Les insectes recueillis de cette manière dans tout j le Saguenay, permettent d'étudier la faune d'une vaste = étendue du pays. C'est ainsi qu'en 1876 un élève cap* j turait à la Pointe-Bleue, sur la rive nord du lac St-Jean, [ le Plagiodera scHpIa, Fabr., qui n'avait encore été trouvé ; en aucun autre endroit de la Province. | Ces enfants n'oublieront jamais ces premières obser- ] valions de leur jeunesse; peat-ôtre y trouveront ils le goût j des sciences naturelles, et, des causes minimes produisant j parfois des efiéts considérables, qui sait si l'avenir n'avouera | pas qu'il doit quelque grand savant à ces recherches re- ■! srardées comme futiles ? Du moins, ils ne seront pas de ces ] UNE NOnVKLLE ESPÈCE DE LTDA 147 gens, même instruits, qui dédaignent, ou, plutôt, qui mé- prisent l'étude des insectes, oubliant qu'il n'est pas indigne de l'esprit humain d'étudier ce que Dieu n'a pas jugé in- digne de lui de créer, comme j'ai lu quelque part. Exami- nez la patte d'une mouche, et osez nier la vérité de cet axiome qu'on lisait, dit-on, dans le cabinet de travail du grand Linné : Natura miranda maxime in minimis ! Mais il semble que je suis bien loin du titre de cet article. Moins qu'on peut puisse être porté à le penser, cependant. M. le Rédacteur du Naturaliste voudra bien me per- mettre de lui dédier cette Lyda, capturée à Chicoutimi, à la fin de mai, 1878, J'espérais avoir l'honneur d'être le pre- mier à présenter à la science une espèce nouvelle portant son nom ; mais la dernière livraison du Naturaliste, qui m'arrive aujourd'hui, vient briser cette douce espérance. Mon ami, M. l'Abbé F. X. Burque, du Séminaire de St- Hyacinthe, m'a devancé par la description du Tragus Pro- vancheri, Burque. Ainsi, à lui l'honneur d'avoir décrit le premier une espèce dédiée à celui que l'avenir, qui ne refuse justice à personne, nommera avec tant de raison le père de l'histoire naturelle en Canada. M. l'Abbé Burque le méritait : les services qu'il a rendus à la science, dans notre pays, l'emportent de beaucoup sur le peu que j'ai fait- Mais qu'il m'accorde un partage fraternel : moi, je crois pouvoir revendiquer l'honneur d'avoir le premier, dédié une espèce nouvelle à M. l'Abbé Provancher. Au com- mencement de mars dernier, j'avais envoyé cette Lyda au CapRouge, pour examen et décision : en effet, comme le dit M. l'Abbé Burque, là siège pour nous le juge suprême en matières scientifiques. L'insecte me revint au milieu du mois, avec une lettre, en date du 13, m'assarant que cette espèce n'avait pas encore été décrite. De suite, elle fut appelée Lyda Provancheri, et prit place, sous ce nom, dans ma collection, plusieurs jours avant la fin du mois. De nombreuses occupations m'ont empêché de la décrire avant aujourd'hui. Du reste, je m'unis très-cordialement à M. l'Abbé Burque, pour les éloges bien mérités qu'il adresse à M. 148 LK NATURALISTE CANADIEN. l'Abbé Provancher : tous ceux qui suivent le moureraent scientifique en notre Province, connaissent les services nombreux et importants qu'il a rendus et qu'il rend encore à l'histoire naturelle du Canada. Sans ses travaux persé- vérents, la botanique ne serait encore que dans son en- fance, parmi nous, et personne ne parlerait d'entomologie» Depuis la publication de son Traité de Botanique, en 1858, et de sa Flore du Canada, en 1862, et depuis la fondation du Naturaliste, si ces deux sciences ont fiiit, chez nous, des progrès rapides et immenses, le pays en est rede- vable surtout, à notre savant canadien. Voici la description de cette Lyda. Gren. Lyde. Lyda, Fabr. Lyde de Provancher. Lyda Provancheri, nov. sp. Ç — Long. .40 pouce. Noire ; une lia;ne bordant le chaperon et recevant trois lignes perpendiculaires, l'une au milien montant jusque vis-à-vis les points d'insertion des antennes, et les deux autres, un peu plus longues, longeant les côtés internes des yeux, les mandibules ex- cepté à leurs extrémités, les palpes, une tache longitudinale à la partie inférieure des joues et touchant les yeux, les écailles alaires, d'un jaune pâle ; le dessous de l'abdomen excepté une tache à la base de chaque segment, une bande assez large bordant le dessus, une bande transversale sur le milieu des segments 4 et 5 en dessus, d'un jaune roux ; les antennes, de longueur moyenne, couvertes d'une pu- bescence courte et peu dense, jaunes excepté une grande tache sur le dessus du premier article, qui est un peu blanchâtre à son extrémité supérieure et revêtu d'une pubescence plus longue que celle des autres ; l'article 3 presque aussi long que les trois suivants réunis ; pattes pu- bescentes, d'une jaune roux, excepté une tache plus ou moins étendue sur les cuisses. Vertex rugueux, brillant. Ailes hyalines, les supé- rieures traversées à leur milieu par une bande étroite légèrement enfu- mée ; stigma noir avec une tache blanche à la base ; les nervure^ noires, pâles à la base ; la 2e cellule brachiale avec une nervure transverse interrompue presque au milieu de sa longueur. Une seule ç rencontrée. Cette espèce est voisine de \a L faaciata^l^ort., elle s'en dit^tingue surtout par ses an- tennes jaunes et l'absence de taches sur le vertex. Le nombre de nos Lyda se trouve ainsi porté à 9. Cette UNE NOUVELLE ESPÈCE DE LYDA 149 espèce viendra après la L. luteicornis, Nort. vol. x da Natu- raliste, page 203, de cette manière : 2e cellule brachiale avec un rudiment de nervure transversal n'atteignant pas même la moitié de la largeur de la cellule; Abdomen noir 7. inconspicua. Abdomen roux, antennes jaunes à l'extrémité... 8. luteicomis. Abdomen roux et noir, antennes toutes jaunes 9. Provancheri, nov. sp. L'ABBÉ VICTOK, A, HUART. Séminaire de Chicoutimi. 16 avril 1879. P. S. — Voici que par une nouvelle inspection de mes cases, je me trouve avoir deux nouvelles espèces de Lyda au lieu d'une. Il pourrait se faire que cette dernière ne serait que la femelle de la macuUventris, Harr., mais la des- cription de ce dernier est si incomplète, qu'elle ne me per- met pas de constater l'identité. En attendant faisons lui porter le nom de sa localité. Lyda de Chicoutimi. Lyda Chicoutimiensis, nov. sp. Ç — Long. .50 pce. Noire; le tiers basilaire des antennes, une ta- che soulevée, allongée, lisse, oblique, touchant presque l'œil de son extré- mité extérieure au dessus de l'insertion de chacune, les mandibules avec les pattes, jaune-roussâtre ; un point au dessus de chaque œil, une ligne de chaque côté sur le derrière de la tête, les écailles alaires, le bord supérieur du prothorax, une tache près du bord inférieur, l'écus- son, les bords latéraux du dos, une ligne au sommet des segments ven- traux, blanc ou jaune pâle. Antennes avec le 3e article aussi long que les 2 suivants réunis. Le vertex et le mésothorax avec de gros points enfoncés. Les hanches noires, les jambes antérieures avec une forte épine latérale. Ailes hyalines avec une tache légèrement obscure à la base du stigma, les nervures brunes, la 2e cellule brachiale sans nervure transverse, [Jne seule ? rencontrée. Son écusson blanc, les di- verses taches du vertex, les 2 taches obliques roussâtres du milieu de la face, et sa plus forte taille, la distinguent sur- tout de la macuUventris» L'abbé V. A. HuART. 150 LE NATURALISTE CANADIE LES INSECTES NUISIBLES. Suggestions relatives à leur destruction, par le Dr Hagen lecture devant le " Thuviday Club " de Bos- ton, le 3 Avril 1879. Notre ami, le Dr Hagen, de l'Université de Cam- bridge, Mass., ayant eu la bienveillance de nous passer le texte d'une lecture faite par lui dernièrement sur les in- sectes nuisibles, nous nous empressons d'en offrir la traduc- tion à nos lecteurs, persuadé qu'il ne la liront pas sans intérêt. Nous attirons spécialement l'attention des cultivateurs sur les moyens simples et faciles que le savant entomolo- giste suggère pour se débarrasser des insectes nuisibles, dont les dommages s'évaluent, chaque année, à des sommes si considérables. *' La question de savoir comment on peut arrêter les \ ravages des insectes nuisibles, est une des plus importantes ; : je reçois très souvent des demandes d'avis sur ce sujet, j dans des cas particuliers. Cherchant les remèdes proposés j dans un examen attentif d'un grand nombre de traités 1 scientifiques, il m'en tomba quelques uns sous la main qui [ m'engagèrent à les étudier davantage La présente lecture { est le résultat de ces études. ] " Il y a un peu plus d'une vingtaine d'années, les \ formes les plus infimes de quelques champignons attirèrent \ l'attention d'un grand nombre de savants, et particulière- j ment du Dr Bail, en Prusse. Les rapports de ses obser- ^ vations sont disséminés dans différents recueils périodiques, ; et le résultat final de mes études de ces rapports, fut la i conviction qu'un remède offrant les plus grandes chances \ de succès, contre le fléau des insectes, pouvait se trouver î LES INSECTI.S NUTPIBLRS 151 daiïs l'application facile du charapig'îiou da ferment ou ievûro. Déplus, que ce remède pouvait probablement être employé contre la sauterelle du Colorado, pour la destruc- tion de laqiielle le gourernement a appointé une commis- sion au prix de $75,000; de même que contre les che- nilles nuisibles poilues, la chrysomèle de la patate, et en dernier lieu, mais non dans le cas le moins important, dans toute serre, contre les poux des feuilles et autres insectes nuisibles. " Le Dr Bail affirme qu'il a prouvé, par un grand nombre d'adroites expériences, que quatre champignons microscopiques n'étaient simplement que les différents dé- veloppe tneuts d'une même espèce. L'un de ceux-ci, le champignon de la mouche des maisons, est le tourment de toute ménagère. Les mouches mortes s'attachent ferme- ment à l'automne aux chassis ou sur les meubles, et se couvrent d'une moisissure blanche, difiBcile à enlever. Le second est la moisissure ordinaire qui se produit sur les matières végétales dans les endroits humides» Le troisième est le champignon de la leviire, espèce microsco{)ique qui est la base du travail qu'opère le ferment ou levain. Le quatrième est une petite plante aquatique, connue seule- ment des botanistes de profession. Le Dr Bail prétend que les spores du champignon de la mouche des maisons se développent dans l'eau dans cette dernière espèce, en dehors de Teau dans la moisissure, et que les semences de la moississure sont transformées dans le pétrin en cham- pignons de la levure. " Les expériences faites par le Dr Bail dans l'espace de plus de douze ans, depuis que de nombreuses objections ont été faites contre ses résultats, le portèrent à les renouveler, encore et encore, de différentes manières. Je dois toutefois déclarer qu'aujourd'hui encore, des botanistes éminents n'ac- ceptent pas les vues du Dr Bail, que celui-ci maintient cepen- dant être justes et corroborrées par des expériences nouvel- les et sûres. Cette question, toute importante qu'elle puisse être pour les botanistes, demeure sans influence sur ma pro- position, vu que le Dr Bail a prouvé que la moisissure semée dans le pétrin produisait la fermentation et le cham- 152 LE NATURALISTE CANADIEN. pignon de la levure, qui tuent les insectes aussi bien que le champij^non de la mouche des maisons. J'ai assisté aux lectures du Dr Bail devant l'association des naturalistes en 1861, qui furent illustrées par l'exhibition de moisissures crues sur de la pâte sur laquelle on avait semé le cham- pignon de la mouche, par un barril de bière qu'on avait fait fermenter avec cette pâte, et par un gâteau cuit avec cette levure. La bière et le gâteau furent déclarés parfaits par tous ceux qui en goûtèrent— expérience à laquelle je ne me crus pas obligé de prendre part, vu qu'on peut pré- parer l'une et l'autre sans le champignon de la mouche. " Dans une récente communication, le Dr Bail déclare que l'usage de la moisissure a été un secret autrefois dans la brasserie, pour obtenir certaines bières fortes et fort renommées. " La pratique des jopenhier, comme on les appelait à Dantzig, était de n'employer la levure que lorsque la moisissure criie à sa surface était disparue au fond —en d'autres mots, que lorsque les spores de la moisissure s'étaient semés d'eux-mêmes dans la levure» " Le Dr Bail a prouvé par de nombreuses expériences, que des insectes bien portants mis en contact avec la levure ou nourris avec elle, sont infestés par les spores du cham- pignon et périssent. Ces faits n'appartenant pas à la partie principale de ses expériences, furent observés d'abord par hasard, et ensuite à dessein. Les insectes les plus diâérents, mouches, cousins, chenilles, montrèrent tous le même ré- sultat. Les expériences furent faites d'une manière si dé- licate, qu'une petite goutte de sang prise sur l'abdomen d'un taon avec une aiguille d'oculiste, laissait l'animal telle- ment intact, que deux jours après on pouvait répéter la même opération. Les deux gouttes examinées au micros- cope montrèrent qu'elles étaient remplies des spores du champignon. " Bien plus, en a pu constater des epizootics produites par ce champignon sur des insectes en plein air. " Une -véritable epizootic pestilentielle fut observée en 1867 sur la mouche ordinaire du fumier {Scatomt/ia). Nou LES INSECTES NUISIBLES 153 seulement ces mouches, mais beaucoup d'autres insectes, moururent dans la même localité et de la même manière ; de même que d'autres espèces de mouches et de cousins, des chenilles de noctuelles et de phalènes, et la chenille poilue commune d'un certain papillon nocturne, très rapprochée de la chenille poilue ordinaire de la commune de Boston. La destruction de quelques espèces fut tellement complète, que l'année suivante elles furent très rares. En ce temps, les chenilles de deux espèces de papillons nocturnes détruisirent des forêts de pin appartenant à l'état évaluées à plusieurs millions, et une plus grande calamité encore était imminente, lorsque tout-à-coup toutes ces chenilles mou- rurent de ce champignon. " De semblables observations ont été laites en d'autres places, en Europe et ici. M. Trouvelot commença autre - fois à Bedford, Mass., une éducation de la chenille duPoly- phème, en vue d'obtenir de la soie, et réussit assez bien pour avoir un prix à l'exposition de Paris de 1854. Mal- heureusement il rapporta de Paris des œufs d'une autre espèce de la Chine, réputée supérieure pour la production de la soie en plein air. Ces œufs étaient infestés par le champignon, et les chenilles qui en éclorent moururent toutes, mais ne moururent pas seules. Toutes les chenilles de Polyphême furent infestées, et même grand nombre d'autres espèces indigènes, vivant sur les douze acres d'ar- brisseaux que M. Trouvelot utilisait pour cette fin, mou- rurent en peu de temps (^). Après deux ans d'une pareille calamité, M. Trouvelot fut forcé de mettre fin à ses expé- riences qui auraient pu mettre au jour peut-être une nou- velle source de richesse pour ce pays. Un semblable fléau, dû à une espèce de chenille indigène, mit fin encore l'année dernière aux observations intéressantes de M- Tiemers, à Newport, Kentucky. Le ver à soie ordinaire d'Europe a été récemment grandement affecté par une maladie appelée muscardine, qui n'est aussi que la conséquence d'un champignon. De semblables épizooties mortelles ont été observées chez l'a- [1] Voir le Naturaliste, vol. vi p. 310 et suivantes les détails des expériences de M. Trouvelot. 154 LK NATURALISTE CANADIEN. j beille, et out détruit, il y a quelques années, presque tous les j ruchers au Brézil. On rapporte dans les journaux entomolo- * giques des épizooties mortelles chez les poux des feuilles, j les sauterelles, le papillon du choux et la chenille du gro- j seillier, importés tous deux depuis quelques années et tous | deux fort nuisibles. ; " Considérant ces faits, qui sont vrais contre tout ; doute, et considérant le moyen facile de produire toujours ■ le champignon et de l'employer, je pense qu'on me jus- j titiera de proposer un essai contre cette calamité dos | insectes nuii?ibles. La nature emploie toujours, pour attein- i dre son but, les moyens les plus simples et les plus efficaces . ; le moyen le plus sûr, par conséquent est de suivre la j natuTe. i " Le moût de bière ou la levure diluée devrait être ; appliqué avec une seringue ou un arrosoir, et le fait que les j insectes infectés empoisonnent les autres av^^c lesquels ils ' viennent en contact, sera d'un grand secours. Sans doute \ il sera impossible de détruire tous les insectes, mais on peut 1 imposer une certaine limite aux calamités, et je pense que j c'est tout ce que l'on peut raisonnablement attendre. Dans i les serres, l'essai pourrait probablement se faire avec plus de î chance de succès, et il ne serait pas difficile non plus de j l'appliquer aux chenilles du groseilliers, et aux barbeaux j de la patate, vu que les larves de ces insectes vivent sur ■ des feuilles qui peuvent être arrosées. Mais il me semble I qu'il serait plus important de faire l'essai avec la saute- ' relie du Colorado. Je recommanderais d'infester les gé- I nérations nouvellement écloses, qui vivent toujours en i grand nombre ensemble, et je recommanderais aussi de | mettre du poison, si possible, en contact avec les œufs, dans \ les trous d'oeufs, pour arriver aux mêmes résultats qui furent i si fiitales à M. Trouvelot pour sa production de la soie. \ Après tout, le remède proposé est du plus bas prix, j peut se trouver ou se préparer facilement partout, possède \ le grand avantage de n'être nuisible ni à l'homme ni aux , animaux, et s'il réussit, ce sera un bienfait pour le genre { humain. I " Cependant, je ne serais pas étonné du tout si le pre ; INFORMATIONS 155 mier essai de ce remède ne réussissait qu'à demi ou même point du tout. La quantité à appliquer et le mode d'ap- plication ne peuvent se connaitre que par l'expérience ; mais je suis sûr qu'il ne sera pus difïioile de trouver la meil- leure méthode. J'ai moi-même d'autant plus de confiance en ce remède qu'il n'est ni une hypothèse, ni une conjec- ture, mais simplement l'application de faits véritables et bien observés. Mais j'entends la question : Puisque tout cela était connu depuis longtemps, pourquoi ne l'a-t-on pas mis en usage plus tôt ? Mais n'est-ce pas ainsi qu'il en a été pour plusieurs, pour ne pas dire toutes les découvertes ? Grrand nombre de ces découvertes sont comme le fameux œuf de Colomb. " (^) INFORMATIONS Résignation d'un Entomologiste d'Etat — Les journaux des Etats-Unis nous apprennent que M. C. V. Riley, ento- mologiste attaché au département de l'agriculture à Wash- ington, vient de résigner sa charge, par ce que M. W. G. Leclerc, le Commissaire de l'Agriculture, n'observait pas à son égard la courtoisie qu'il était en droit d'attendre. On croit voir par les termes mômes de la résignation de M. Riley, que son supérieur manque des connaissances requises pour pouvoir apprécier comme ils le méritent les services d'un entomologiste d'état. Quelque soit la position qu'oc- cupe M. Riley à l'avenir, nous espérons que la science ne sera pas privée des immenses services que ses connais- sances et son aptitude le mettent en état de rendre encore. (1) On sait qu'après la découverte de notre continent, plusieurs dis- putèrent à Colomb le mérite (i'une telle découverte. Rien n'était plus fa- cile, disaient les uns ; c'est pur effet du hasard, avançaient les autres. Un jour, que le hardi navigateur était à table avec plusieurs grands seigneurs, il putentendre de semblables proposdeses propres oreilles. Il résolut aussitôt de confondre ses détracteurs. S'adressant àses commensaux : — qui d'entre vous, leur dit-il, peut taire tenir cet œuf que je tiens dans ma main, sur le bout, sur cette assiette ? — Tous jugèrent la chose impossible, et personne ne voulut même la tenter. — Eh bien, voyez, mes amis. — Et frappant l'œuf rudement sur l'assiette en en aplatissant le bout, il le fit tenir sans peine dans une position verticale. On peut croire, sans peine, que le plus penaud dans la baade ue fut pas alors l'immortel navigateur. — Note du Rèd. 156 LE NATURALISTE OANANDIEN Biscuit d'insectes— Le Rev. Eaton exhiba dernièrement devant la Société Entomologique de Londres, un morceau de biscuit venant des bords du lac Nyassy en Afrique, et qu'on nomme le biscuit kunsçu. D'après Livingston, de certains insectes se montrent là en telle abondance, que dans leur vol, ils ressemblent à des colonnes de fumée, y'abattant sur les herbages qui bordent le lac, ils viennent à s'y accumuler tellement qu'on les recueille en masses com- pactes, qu'on presse en gâteaux, qu'on fait ensuite dessécher pour la consommation. L'état altéré des insectes a cepen- dant permis aux entomologistes de pouvoir reconnaître que c'étaient des diptères de la tribu des Culicides, c'est-à- dire des voisins des maringouings, appartenant au genre Corethra. Echanges d'insectes. — M. E.P. Austin, 46 East Newton, Boston, Mass, annonce qu'il a une nouvelle liste de coléop- tères à vendre ou échanger. Cette liste sera envoyée à toute adresse dans les Etats-Unis ou le Canada, sur récep- tion de 10 cts. en timbres postes de l'un ou l'autre pays. Chasse aux insectes. — Yoici une nouvelle saison de chaise qui s'ouvre. 11 ne faut donc pas manquer de courir sus de nouveau à la gent insecte. Nous avons essayé un procédé nouveau dont nous nous sommes si bien trouvé, que nous croyons devoir le faire connaître à nos lecteurs _ C'est à l'égard du flacon à collecter et à faire mourir les insectes. Nous avons pendant assez longtemps fait usage de bran de scie imprégné d'alcool ; mais en outre que bon nombre d'insectes, tels que Diptères, Hyménoptères, Né- vroptères etc. ne pouvaient entrer dans ce mélange sans être plus ou moins souillés et endommagés, il arrivait encore souvent que des Coléoptères guerroyeurs, excités par la vapeur de l'alcool, mutilaient plus ou moins leurs co-prisonniers plus faibles qu'eux, et les uns et les autres se trouvaient, une fois morts, plus ou moins souillés par cette sciure de bois dont les parcelles les plus menues s'attachaient à leurs téguments. Plusieurs auteurs recommandaient le cyanure de po" INFORMATIONS 157 tassiïim, comme causant la mort bien plus promptement que l'alcool et ne présentant pas les mêmes iiiconvénients Mais le moyen d'isoler ce poison, dans un flacon, sans le mettre en contact avec les insectes ? Nous avons d'abord essayé de retenir les morceaux de cyanure au fond d'une fiole à large goulot au moyen d'un papier en couverture collé aux parois de la fiole, mais le cyanure se décomposant bientôt, se liquéfiait et n'était plus retenu par ce simple papier. Nous avons ensuite remplacé ce papier par une couche de plâtre délayé, qui en se desséchant, formait une croûte résistante et solide. Mais même inconvénient que ci-devant, le cyanure en se décomposant traversait ou im- bibait bientôt cette couche de plâtre et venait souiller les insectes. Renfermons alors le cyanure dans une fiole plus petite, nous sommes-nous dit, de manière à ce qu'elle puisse entrer dans le flacon à collection et laisser échapper les émanations de son contenu, sans lui permettre pour cela de se répandre parmi les insectes ; et c'est ce troisième mode qui nous a paru le plus avantageux et que nous voulons faire connaitre. Nous renfermons le cyanure, cassé en petits morceaux, dans un petit tube de verre de 2 pouces de longueur sur 3 pouces de diamètre, fermé à un bout et que nous bouchons à l'autre au moyen de coton médiocrement pressé. Puis nous mettons ce petit tube dans notre flacon à collection, qui me. sure 3J pouces de hauteur avec un goulot de 1| de diamètre, portant un bouchon de verre. Nous joignons au petit tube, dans l'intéreur du flacon, différents petits morceaux de papier pour que les insectes puissent s'y attacher et s'isoler un peu les uns des autres. Et de cette façon, les émana- tions du cyanure se font tellement sentir, qu'il suffit de quelques minutes seulement pour faire mourir les Hvmé- noptères, Diptères etc., et de quelques heures tout au plus pour les Coléoptères, Le petit tube, par sa longueur, se trouve en diagonale dans le flacon, et ne peut, pour ainsi dire, avoir de mouvement, étant retenu par les petits mor- ceaux de papiers; et tout en laissant échapper ses émana- tions, le cyanure ne peut se répandre dans le flacon, même en le tournant la tête en bas, étant retenu par la ouate 158 LE NATURALISTE CANADIEN qui le couronne. Insectes de tout genre sont alors conser- vés intacts et ne peuvent ainsi ni se souiller ni s'abimer. C'est le mode, de tous ceux que nous avons expérimentés jusqu'ici, que nous avons trouvé le plus avaîitag-eux» Que les chasseurs en fassent comme nous l'expérience. Bibliogrrphie. — Species des Hyménoptères (ÏEurope et d'Algérie, par Ed. André. Chez 1^ auteur à Beaune [Côte d'Or) France. — Nos remerciements à, l'auteur pour l'envoi du premier fascicule de cet important ouvrage. Chaque fascicule se compose de 60 pages de texte avec 3 planches, et il en parait un tous les trimestres. Ce premier fascicule est presque uniquement consacré à l'introduction, dans la- quelle l'auteur entre dans des considérations des plus in- téressantes sur l'étude pratique de ces importants insectes. Le 3 planches de gravures dénotent de suite que rien ne sera négligé pour rendre le texte aussi clair que possible. Le prix de chaque volume de 4 fascicules est de 18 francs pour l'union postale. Nous ne regrettons qu'une chose, c'est que l'auteur n'embrasse pas l'Amérique dans son champ d'étude. ■''**^'4NNt^4Nf\jNl JNf^^^^*''"' ■'' ""-" LK OHiEN ET SES PRINCIPALES RACES. (Continué de la page 84), 3° — On voit des chiens et des loups, tant à Tétat sauvage qiià tétat de captivité, vivre très bien ensemble. — Pour ce qui est de l'état de captivité, notre réponse est bien simple : est-ce que l'on n'a pas vu maintes et maintes fois l'homme, par son influence, par son industrie, rapprocher les espèces les plus antipathiques et les forcer à vivre en paix ? Qui n'a pas admiré, dans certaines ménageries, ces associations d'oiseaux, de chats, de rats, de souris, etc, dites communé- raent familles heureuses, où tous vivent ensemble dans de grandes cages et ne s'entredévorent point ? A-t-on jamais songé à dire que ces animaux sont de la même espèce ? Et est ce qu'il ne peut pas en être ainsi pour le loup et le chien ? LE CHIEN ET SRS PaiNOrPVLSS RACES. 159 Qaani" à ce qui regarde l'état sanvao-e, notre réponse est une dénégation formelle: non, les ionps et les chiens ne vivent pas très bien ensemble. Quoi donc ! est-ce que l'antipathie, une antipathie profonde, entre ces deux espè- ces, n'est pas une chose mentionnée par tous les auteurs, et universellement connue parmi les peuples? Mais on en a fait un proverbe qui se retrouve par tonte l;i. terre et qui est aussi ancien que le monde : deux personnes se haïssent- elles mortellement, on dit qn'el/es s'aiment comme chien et loup ! Et l'on ose dire après cela que le chien et le louj) peuvent aller de compagnie ! Non certes, il n'y vout point. Et ils y vont si peu, que du moment qu'ils sont en pré- sence, c'est la guerre, et une guerre implacable. Malheur au loup ou malheur au chien , celui qui est le plus fiible meurt. " Lorsque le loup aperçoit un chien, dit Louis Enault, il brave les plus grands dangers pour se procurer un repas succulent» On a cité des exemples de loups enle- vant un chien au milieu d'une voiture lancée au galop. L'animal tombe d'un bond au milieu des trois ou quatre personnes, saisit sa victime et se rejette sous bois ; cela est fait en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Une autre fois c'est un jeune terre-neuve que son maître, voya- geant à cheval, a placé devant lui, sur le pommeau de sa selle : le loup le voit, s'élance, le saisit et l'emporte sans toucher l'homme ni le cheval." Le loup joindra même la ruse à la force pour vaincre son ennemi, A-t-il découvert, un jeune chien inexpérimenté dans une cour isolée, il s'en approche effrontément jut^qu'à portée de fusil, il prend alors différentes attitudes, fait des courbettes, des gambades, se roule sur le dos, comme s'il voulait jouer. Mais quand le jeune novice se laisse allerà ces trompeuse amorces, et s'ap- proche, il est aussitôt saisi, étranglé, et entraîné dans le bois voisin pour être mangé. Lorsqu'un chien de basse- cour est de force à disputer sa vie, deux loups se réunis- sent et savent fort bien s'entendre pour l'attirer dans un piège. L'un se met en embuscade et attend ; l'autre va rôder autour de la ferme, se fait poursuivre par le mâtin» l'attire ainsi jusqu'auprès de l'embuscade, puis tous deux se jettent à la fois sur le chien qui tombe, victime de son courage et de la perhdie de ses ennemis. On a vu souvent un loup affamé entrer en plein jour dans un hameau, saisir un chien à la porte d'une maison, et l'entraîner dans les bois, malgré les cris d'une population entière, les projec- tiles et les coups de fusil qui déjà ne peuvent plus l'attein- dre. On sait d'un autre côté, avec quelle ardeur, avec quelle fureur certaines races de chiens, les chiens de Sain- tonge et de Gascogne, les dogues, les mâtins, etc., chassent le loup spécialement, s'acharnent contre la bête qu'ils dé- 108 LE NATURALISTE CANADIEN. testent, et s'exposent à de cruelles blessures, à la mort même, pour la détruire. Nos adversaires diront : mais au moins, il y a des exeimples, ceux entr'autres rapportés par le capitaine Parry, de chiens qui ont été vus avec des loups ou avec des louves pour motif d'accouplement et qui paraissaient être en fort bons termes avec ew.'c. — Nous aurons un pou plus loni l'occasion de revenir sur ces exemples et de nous ex- pliquer clairement à ce sujet. Veut-on, au reste, savoir jusqu'à quel point les adver- saires sont embarrassés de cette haine réciproque entre le loup et le chien, et se montrent par la même convaincus de sa réalité ? Qu'on lise l'explication saugrenue qu'en donne M. Boitard : C'est la farce de la pupille ronde qui revient. "Il existe, dit cet auteur, entre le chien domes- tique et le loup une antipathie et une haine que Buffon croyait constitutionnelles, mais que les croisements faits à la ménagerie ont prouvé venir d'une autre cause, et cette cause, la voici : le chien domestique, à l'instigation de l'homme, a déclaré une guerre implacable au loup ; il le harcelle, le poursuit, le combat dans toutes les occasions, et cette lutte journalière et incessante a dû nécessairement amener une haine atroce entre les races, haine qui est de- venue héréditaire et instinctive." Est-ce assez comique ? Yoilà les chiens aux trousses des loup ; ceux-ci se vengent : œil pour œil, dent pour dent ; et de là une haine atroce, héréditaire, instinctive entre les deux espèces ! Comme si un loup poursuivi par un un chien pouvait en conférer avec ses semblables, et leur communiquer sa propre haine et ses propres désirs de ven- geance ! Comme si tous les loups avaient pu se reconnaître enfin, par experience, comme l'objet constant des pour- suites du chien ! Comme s'ils savaient que le chien a pour- suivi leurs ancêtres et poursuivra encore leurs descendants! bref, comme si les loups avaient la raison et la parole, la faculté de généraliser et la faculté de se concerter en- semble ! — Chat échaudé craint Veau froide, dit le proverbe ; mais seulement l'individu échaudé, et non pas tous les chats. Ainsi le loup poursuivi par un chien haïra ce chien, mais non pas tous les loui>s. Dira-t-on que tous les loups ont été poursuivis par les chiens? ce serait plus qu'absurde. Et pourtant ceux-là même qui n'ont jamais vale chien, et dont les ancêtres même ne l'ont jamais vu, ne le haïssent et ne le combattent pas moins que les autres. Chiens et loups se sont donc toujours entre-dévorés, comme ils s"en- tre-dévorent aujourd'hui; ils ne se sont jamais embrassés comme frères ; et eela par nature, non pas par expérience, dés le principe, et non pas depuis un certain nombre de siècles. Antipathie et haine constitutionnelles, comme dit Burton. C'est Bufion qui est correct. — =^#=^ A continuer. LE Vol. XI. CapRouge, Q., JUIN 1879. No. 126. Rédacteur : M. l'Abbé PROVAKCHER. FAUNE CANADIENNE. LES IMSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. ^Continué de la page 143). 11 Gren. LiNOCÉRAS. Linoceras^ Tasch. Tête courte, transversale, rétrécie postérieurement. Antennes longues, filiformes dans les deux sexes, non en- roulées. Thorax assez court, le mésothorax beaucoup plus épais que les deux autres parties ; l'écusson convexe élevé au dessus du métathorax. Ailes antérieures avec une aréole grande, en carré, les nervures de la base formant à peine un angle; la nervure cubito-discoïdale presque droite, légèrement onduleuse. Pattes postérieures fort longues. Abdomen grêle, pédicule fort long, presque d'égale largeur dans toute sa longueur, lisse à son extré- mité, sans carènes ni tubercules ; les segments terminaux légèrement comprimés. Tarière moyenne, un peu plus courte que l'abdomen. Les antennes filiformes de ces insectes, leurs longues pattes postérieures avec leur abdomen grêle les font distin- guer à première vue. Dans leur forme extérieure, ils se rapprochent beaucoup des Ophionides, ayant une ressem- 110 LE NATURALISTE OANANDIEN, blance assez étroite avec certains Panisques. Une seule espèce rencontrée. Linocéras de-Cloutier. Linoceras Cloutieri, Prov. Atractodes Clout. Prov. Nat. vi, p 150, cT $.— a b c d e f Fig. 3. Ç — Long. .58 pouce. Noir, ponctué-rugueux ; orbites antérieurs, palpes, scape en dessous, écailles alaires, jaunes. Antennes brunes, jau- nâtres en dessous avec un anneau jaune au delà du milieu. Métathorax avec une carène transversale près de la base et une autre sommet, quel- que peu tuberculeux aux sutures. Ailes jaunâtres, de même que leurs nervures ; aréole grande, en carré, fig. 3 a. Pattes longues, d'un jaune clair très apparent, les postérieures avec les cuisses noires et les tro- chantins roux ; hanches noires. Abdomen grêle, allongé, comprimé à l'extrémité, à profil s'élargissant insensiblement vers l'extrémité, fig. 3 h. Tarière un peu plus courte que l'abdomen. (^ Avec la face jaune, une ligne jaune sur les carènes latérales de l'écusson ; les hanches antérieures tachées de jaune en avant — C. Dédié à M. J. B. Cloutier, professeur à l'Ecole Normale- Laval. 12. G-en. Mésostène. Mesostenus, G-rav. Tête courte, transversale, rétrécie en arrière. Antennes longues, sétacées. Corps généralement long et étroit. Ailes antérieures avec une aréole très petite, tantôt pentagonale, et tantôt en parallélogramme plus ou moins régulier ; la nervure moyenne peu arquée et légèrement flexueuse. Pattes grêles et allongées. Abdomen généralement assez Fig. 3 — a l'aréole, 6 l'abdomen grossis du Linoceras Cloutieri. c l'aréole du Mesostenus collinus. d l'aréole du Mesostenus sericeus. e l'aréole du Mesostenus sagax. yi'aréole, g profile de l'abdomen du Mesostenus jocosus. h, l'aréole du Mesostenus thoracicus. i une ï^ile de VOphion bilineatus. 'à IV — ICHNEUMONIDES 111 grêle, à pédicule le plus souvent fort peu élargi en arrière. Tarière généralement longue. La petitesse de l'aréole des ailes antérieures distingue particulièrement ces insectes. Cinq espèces rencontrées, dont 2 nouvelles. Abdomen entièrement noir 1. COUinuS, n. sp« Abdomen noir, les segments marginés de blanc; Flancs noirs ; Face soyeuse 2. sericeuS. Face glabre .,... , 3. JOCOSUS. Flancs blancs 4. sagax, n. sp. Abdomen roux 5. thoraCiCUS. 1, Mésostène des-collines. Mesostenus coUimis n. sp. (^ — Long. .23 pce. Grêle, noir ; la face au dessous des antennes, les joues, les palpes, les écailles alaires, un point en avant, le collier en dessus, une tache sur le scape en dessous, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc ; le chaperon avec les mandibules, rous- sâtres. Thorax allongé, déprimé, le mésothorax à lobes bien distincts, le métathorax à lignes peu soulevées. Ailes hyalines, les nervures et le stîgma, noir, l'aréole fort petite, en parallelogram me, fig. 3 c. Pattes roux-clair, les postérieures avec l'extrémité des cuisses, les jambes et les tarses, plus ou moins obscurs, leurs hanches aussi tachées de brun. Abdomen allongé, linéaire, à pédicule étroit. — R. 2. Mésostène soyeux. Mesostenus sericeus, Prov. Nat. vi, p 264, d*. Ç — Long. .25 pouce. Noir avec une courte pubescence blanche- soyeuse, très abondante sur la face ; tête fort grosse, transversale ; le scape en dessous, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, avec les 4 hanches antérieures et leurs trochantins, blanc. Antennes longues, filiformes, noires. Thorax poli, brillant, mésothorax à im- pressions très distinctes ; métathorax à lignes soulevées bien distinc- tes. Abdomen allongé, linéaire, légèrement épaissi vers l'extrémité, entièrement noir, les derniers segments finement marginés de blanc, le pédicule long, canaliculé. Ailes hyalines, iridescentes ; stigma grand, brun ; aréole petite, pentagonale, fig. 3 d. Pattes rousses, les posté- rieures avec les trochantins, noir, les jambes et les tarses obscurcis de brun ; tarière un peu plus courte que l'abdomen. — R. Ne connaissant encore que le d^, lorsque nous avons décrit cette espèce, c'était avec quelque hésitation que 112 LK NATURALISTE CANADIEN. nous l'avions rangée parmi les Mésostènes, mais ayant pu depuis capturer la ?, nous n'avons plus maintenant aucun doute à cet égard. Bien que l'aréole des ailes soit plutôt pentagonale que à côtés parallèles, la tarière grêle et lon- gue ne permet pas de la ranger parmi les Mésoleptes, comme le voulait M. Cresson, après la seule inspection du cf. 3. MésQStène subtil. Mesostenus sag'ax, nov. sp. Ç — Long. .30 pce. Noir, robuste ; face toute noire, fortement ponctuée. Antennes longues, noires, avec un anneau blanc au milieu. Thorax fortement ponctué, une tache blanche sur l'écusson^ avec une autre petite sur les côtés du métathorax, semblant appuyer la petite épine des angles. Pattes rousses, les hanches noires, les pattes posté- rieures fort longues avec les cuisses rousses, noires à l'extrémité, les jambes noires avec un anneau blanc près de la base, les tarses avec la moitié basilaire du premier article et le dernier, noir, le reste blanc. Ailes hyalines, les nervures et le stigraa, noir, aréole petite, en pa- rallélogramme fig. 3, e. Abdomen court, robuste, déprimé, en ovale, le premier segment élargi à l'extrémité, arqué, tous les segments marginés de blanc au sommet, tarière plus courte que l'abdomen. — R. Capturé au CapEouge. Espèce bien remarquable par l'anneau blanc de ses jambes postérieures. Yoisine de Valbomaculaius, Cress., mais à taches blanches moins nom- breuses et plus petites. 4. Mésostène guai. Mesostenus Jocosus, Prov. Nat, vi, p. 300, ?. Ç Long. .40 pouce. Noir varié de blanc. La face excepté 2 points enfoncés noirs au dessus du chaperon, les mandibules excepté à l'extrémité, les palpes, les orbites, larges en arrière des yeux, un anneau aux antennes, la partie antérieure du prothorax, les écailles alaires, une ligne au dessous, les bords supérieurs du prothorax, 2 petites lignes sur le disque du mésothorax au milieu, l'écusson, ses carènes en avant, une bande transversale à la base du métathorax qui se répand sur les côtés en s'élargisant, une autre bande oblique sur les flancs en avant des hanches intermédiaires, une tache sur les côtés du métathorax, une autre tache circulaire avec le centre noir au milieu, immédiatement au- dessus de l'insertion de l'abdomen, les 2 hanches antérieures, une tache sur les postérieures en arrière, la base et l'extrémité du 1er segment de l'abdomen, une bande sur le bord postérieur de tous les autres seg- ments d'uu beau blanc. Antennes longues, noires, le premier article IV. — ICHNEUMONIDES. 113 blanc en dessous. Ailes hyalines, légèrement enfumées, nervures noires, ftigma brun, très petit; aréole petite, carrée, fig. 3/. Métathorax sans tubercules, strié transversaleinent en arrière. Pattes d'un beau jaune roux, les antérieures plus pâles ; tarses postérieurs blancs avec une tache noire à leur base s'étendant à l'extrémité de la jambe. Les 4 hanches postérieures sont rousses avec une tache noire en dehors. Tarière un peu plus courte que l'abdomen. — PC. Assez rapprochée du zonatus, Cress., mais en différant par la disposition de ses taches blanches. .5 Mésostène thoracique. Mesostenus ihoracicus, Cress. Proc. Ent» Soc. Phil, iii, p. 314, d" ? ; Nat. vii, p. 266. ? — Long. .45 pce. Tête noire ; le chaperon, le labre, la base des mandibules, les orbites, interrompus postérieurement, deux points au milieu de la face, avec un anneau aux antennes, blanc. Antennes longues, dressées, noires, brunâtres à l'extrémité. Le mésothorax avec la poitrine, noir ; le collier, les écailles alaires, une ligne en des. sous, les bords du prothorax, les bords latéraux de l'écusson, blanc. Le métathorax excepté une tache noire à la base, avec les flancs, les pattes et l'abdomen, roux. Métathorax finement ponctué, sans carènes bien distinctes, canaliculé postérieurement. Ailes antérieures avec l'arérole petite, en carré, fig. 3 h. Tarses postérieurs blancs au milieu. Tarière noire, presque aussi longue que l'abdomen. (J Avec la face entièrement blanche, une tache blanche sur les flancs (manquant quelquefois) les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, aussi blancs ; les antennes sans anneau blanc aussi, le mé- tathorax sans taches de roux. Espèce bien distincte par son métathorax d'un roux pâle, avec son mésothorax noir varié de lignes blanches. 13. Gren. Pézomaque. Pezomac/ms, G-rav. Tête en carré transversal. Antennes assez fortes, courtes, épaissies vers l'extrémité. Ailes o ou imparfaites, ne présentant que trois cellules. Abdomen ç en ovale assez large, à pédicule plus ou moins long et courbé en arrière comme dans les Phygadeuons. Tarière générale- ment plus courte que l'abdomen. Des ailes rudimentaires ou manquant totalement font reconnaître de suite ces insectes. Une seule espèce ren- contrée. 114 LE NATURALISTE OANADIKN. Pézomaque du Canada. Pezomachus Canadensis, Cress. Can, Ent. ii, p, 62, ? ; P. Quebecensis, Prov. Nat. vii, 330, $, Ç — Long. .14 pouce. Tête un peu plus large que longue, à angles arrondis, noire, le chaperon et les mandibules rousï^âtres ; face finement ponctuée, avec un tubercule protubérant au milieu. Antennes aussi longues que la tête et le thorax, assez grêles à la base, mais forte- ment épaissies dans le reste, rouges à la base, noires ou brun-foncé dans le reste, le scape brun. Le thorax avec les pattes, y compris les hanches et les trochantins, avec les deux premiers segments de l'abdomen, d'un roux uniforme. Métathorax uni, sans lignes soulevées distinctes, coupé obliquement en arrière. Ailes complètement nulles. Pattes assez fortes ; cuisses postérieures allongées et un peu renflées ; cro- chets des tarses simples. Abdomen déprimé, en ovale assez allongé, à pédicule assez long et coudé en arrière comme dans la plupart des Cryptus et des Phygadeuon, les deux premiers segments roux, le reste noir. Tarière du quart de la longueur de l'abdomen environ, rousse, ses valves noires. — PC. Nous avons capturé ces intéressants petits insectes sur des feuilles d'aulne, étant probablement à la recherche de quelques chenilles pour leur confier leurs œufs. Sous-fam. III OPHIONIDES. Ophiomdœ. Les insectes de cette sous-famille se distinguent par un caractère tout particulier qui les fait reconnaitre à pre- mière vue, c'est d'avoir l'abdomen toujours plus ou moins comprimé. La tarière courte est souvent même invisible. Les pattes sont généralement longues et grêles. L'aréole des ailes antérieures est fort variable dans sa forme et man- que quelquefois totalement. L'abdomen est toujours pédi- cule ; ce pédicule assez variable dans sa longueur est géné- ralement peu élargi à son extrémité. On range aujourd'hui dans ce groupe plusieurs genres qu'on plaçait auparavant parmi les Pimplides. Les genres de notre faune appartenant à cette sous-famille sont au- jourd'hui au nombre de 22 ; on peut les distinguer comme suit les uns des autres. Clef pour la distinction des genres. 1(6) Nervure moyenne recevant les 2 nervures récurrentes; 2(5 ) Tarses postérieurs cylindriques ; IV — ICHNEUMONIDES. 115 3( 4 ) Chaperon non relevé au milieu en forme de dent. 14. Ophion 4( 3 ) Chaperon relevé au milieu en forme de dent. 15. Thyreodon. 5(2) Tarses postérieurs comprimés ,. 16. Trachynotus. 6( 1 ) Nervure moyenne ne recevant qu'une nervure récurrente, l'autre se perdant dans l'aréole ou au delà ; 7(12) Tarses postérieurs plus épais que les autres ; ailes antérieures sans aréole ; 8(9) Tarses postérieurs avec le 1er article 4 fois aussi long que le suivant 17. ExoOHiLUM, 9(8 ) Tarses postérieurs avec le 1er article 2 fois aussi long que le suivant environ ; 10(11) 1ère nervure récurrente reçue au milieu de la cellule cubito-discoïdale 18. HETEROPKLMAi 11(10) 1ère nervure récurrente reçue en avant du mi- lieu de la cellule cubito-discoïdale 19. Anomalon. 12(7 ) Tarses postérieurs ordinaires, pas plus épais que les autres ; 13(18) Crochets des tarses pectines; 14(17) Stigmates du 1er segment abdominal en avant du milieu ; 15(16) Yeux peu allongés, simplement ovales 20. Opheletes, 16(15) Yeux allongés, réniformes 21. Paniscus. 17(14) Stigmates du 1er segment abdominal en arrière du milieu 22. Campoplex. 18(13) Crochets des tarses simples ; 19(22) Stigmates métathoraciques circulaires ; 20(21) Tête courte, transversale 23. Limneria. 21(20) Tête grosse, renflée en arrière des yeux 24. Pyracmon. 22(19) Stigmates métathoraciques ovales ou linéaires ; 23(24) Métathorax prolongé en pédicule pour recevoir l'abdomen 25. Podogaster. 24(23) Métathorax non prolongé en pédicule quoique s' avançant souvent au dessus des hanches pos- térieures ; 25(30) Ailes antérieures sans aréole ; 26(27) 2e récurrente reçue au delà de la grande cel- lule 26. Cremastus. 27(26) 2e récurrente reçue au point d'intersection de la nervure qui clot la grande cellule ; 28(29) Ecusson en carré, canaliculé au milieu 27. PoRiZON. 29(28) Ecusson proéminent, non canaliculé.... 28. Thbrsilochus. 116 LE NATURALISTE CANADIEN. 30(25) Ailes antérieures avec une aréole ; 31(36) Aréole pentagonale ; 32(35) Jambes ante'rieures simples ; 33(34) Métathorax à lignes soulevées distinctes... 29. Atractodes. 34(33) Métathorax sans lignes soulevées distinctes, tron- qué et canaliculé en arrière 30. Exolttus. 35(32) Jambes antérieures avec une fossette en des- sous 31. Mesochorus. 36(37) Aréole subquadrangulaire, oblique ; abdomen presque sessile 32. Plectiscus. 37(38) Aréole subquadrangulaire, oblique ; abdomen distinctement pédicule 31. Mesochorus. 38(37) Aréole triangulaire, sessile ou pétiolée ; 39(44) Abdomen Ç étroit, fusiforme ; 40(41) Abdomen avec les segments 2 et 3 portant des impressions obliques 33. C eratosoma. 41(40) Abdomen sans impressions obliques; 42(43) Nervure cubito-discoïdale arquée, appendiculée 34. Exetastes. 43(42) Nervure cubito-discoïdale simple, presque droite 35. Banchus. 44(39) Abdomen large, en triangle allongé 36. Westwoodia 14. Gen. Ophion. Ophion, Pabr. Tête courte, transversale. Antennes sétacées, fort lon- gues. Yeux ovales, avec une légère échancrure en dedans. Thorax court; les ailes antérieures sans aréole, et la ner- vure cubito-discoïdale recevant les 2 nervures récurrentes (Fig. 3, i). Pattes longues et grêles ; crochets des tarses pectines. Abdomen comprimé tranchant à partir du 3e segment ; le 1er élargi à son extrémité, le 2e s'élargissant de sa base à son sommet. Le dernier segment est tronqué obliquement de haut en bas, et la tarière non sortante dans le repos. (Fig. 4, a). Ces insectes, dans lesquel domine la couleur jaune, vivent comme les précédents en parasites à l'état de larves ; ils déposent leurs œufs sur le corps des chenilles en les fixant au bout de pédicelles assez allongés. Cmq espèces rencontrées. Nervure intérieure de la cellule radiale épaissie et cour- bée près du stigma 1. macrurum . IV — ICHNEUMONIDEP. 117 Nervure intérieure de la cellule radiale non épaissie, droite ou formant une courbe régulière ; Cellule moyenne avec 2 taches opaques jaunes 2. purgatus. Cellule moyenne sans taches opaques ; Nervure cubito-discoïdale appendiculée 3. bilmsatuS. Nervure cubito-discoïdale non appendiculée ; Entièrement jaune-roux 4. bifo veolatUS . Jaune-roux varié de noir 5. îiigrovarius. 1. Ophion grandes-cuisses. Ophion macrurum, Lin. O. Cecropia, Harr. O. rugosus, BruUé. cJ* $ — Long. 1.60 pce. Roux-jaunâtre, avec la tête jaune et le dos du mésothorax orné de trois lignes brunes plus ou moins dis- tinctes. Lobes du mésothorax distincts. Métuthorax finement ponc- tué à la base, rugueux dans le reste, avec une carène transversale si- nueuse vers le milieu. Ailes hyalines, un peu jaunâtres à la base, avec les nervures roussâtres. Pattes de la couleur du corps. Abdomen taché de brun vers son bord inférieur dans presque toute sa lon- gueur.— E.. La plus forte taille du genre. 6 a Fig. 4. 2. Ophion net. Ophion purgatus, Say, Say's En t. ii, p. 684, c??. cf 9— Long. .60 pce. D'un jaune roux uniforme dans toutes ses parties ; l'abdomen plus ou moins obscurci à son bord intérieur vers l'extrémité. Lobes du mésothorax indistincts. Ailes hyalines, la cellule moyenne portant dans sa moitié postérieure 2 taches opaques jaunes. Métathorax finement ponctué, sans carènes distinctes. — AC. Bien distiûct par les taches opaques de ses ailes. 3. Ophion à deux lignes. Ophion bilineatus, Say, Say's Ent. i, p. 378 ; d^ ? — Long. .63 pce. Jaune roussâtre uniforme, la tête plus pâle. Dos du mésothorax avec 2 lignes brunes plus ou moins dis- Fig. 4— a abdomen de VOphion bilineatus. 6 aile gauche de r£7:ro- chilum Juscipenne. 118 LE NATURALISTE CANADIEN. tinctes. Mt^tathorax finement ponctué, à lignes et carènes fort peu distinctes. Pattes de la couleur du corps, les tarses postérieurs plus pâles. Ailes hyalines, sans aucune tache, les nervures hrunes, le costa jaune, le stigma aussi jaune. Nervure cubito-discoïdale anguleuse et avec un rudiment de nervure. Abdomen brunâtre inférieurement vers l'extrémité, arqué, fig. 4 a — CC. 4 Ophion bifovéolé. Ophion bifoveolaius, Bvxûlé, Kjm. iv, p. 138. (^9 — Long. .60 pce. Jaune-ronssâtre plus ou moins foncé. Yeux ovales, non contigus aux ocelles extérieurs. Dos du mésothorax avec lignes brunes plus ou moins distinctes. Ailes hyalines-flaves- centes, les nervures noires, le stigma jaune, brun à son bord intérieur ; la nervule cubito-discoïdale courbe, mais non appendioulée. Abdomen poli, brillant, plus ou moins obscurci à son bord inférieur. — PC. Très rapproché du précédent, s'en distinguant surtout par ses yeux plus petits, à peine courbés, sa nervure cubito-discoïdale simple etc. 5. Ophion varié de noir. Ophion nigrovarius, Prov» Nat. Yi, p. 104, c?9. (^ — Long. .60 pouce. D'un jaune roussâtre varié de noir. Tête jaune ; base et extrémité des mandibules, 2 points enfoncés au dessus du chaperon, fossettes à l'insertion des antennes, avec les yeux, d'un brun plus ou moins foncé. Yeux courts, assez petits, sans presque d'échancrure au haut. Ocelles postérieurs distants entre eux et très rapprochés des yeux. Antennes fortes, assez courtes, brunâtres. Ecailles alaires avec un point en avant et l'écusson, d'un jaune pâle. Thorax jaune, bord supérieur du prothorax, base de l'écusson, base du métathorax, ses sutures, flancs du mésothorax supérieurement, base des 4 hanches postérieures, noir. Métathorax sans carènes 'distinctes. Ailes légèrement enfumées, nervure costale brune, stigma jaune. Pattes jaunes, les hanches antérieures en avant et les postérieures en arrière plus ou moins tachées de brun. Abdomen à 1er et 2e segments bruns, les postérieurs aussi bruns à leur bord inférieur. Ç — D'un jaune plus clair que le cf. Hanches entièrement jaunes, excepté dans leur articulation avec le ccrps. Abdomen à peine lavé de brun à la base et à l'extrémité. Pour tout le reste semblable aucf, —PC. Ses yeux raccourcis et sa face élargie en bas le rappro- chent beaucoup du bifoveolatus, mais ses taches noires et son métathorax suffisent à première vue pour le faire distin- guer. IV — ICHNEUMONTDES. 119 15. G-en. Thyréodon, Thyreodon, îirullé Ailes comme dans les Ophions, sans aréole, et la cellule moyenne recevant les 2 nervures récurrentes. Antennes sétacées, longues et assez épaisses Chaperon avancé et re- levé au milieu en forme de dent. Palpes maxillaires à article 2 large à l'extrémité, les trois suivants fort grêles et le dernier presque cylindrique. Métathorax à région dor- sale fort grande. Crochets des tarses pectines. Abdomen tranchant à partir du 3e segment; tarière très courte. Le chaperon relevé en dent au milieu distingue sur- tout ces insectes des Ophions. Une seule espèce rencontrée. Thyréodon noir. Thyréodon morio, Fab. — Brullé, Hym. iv, p. 152. Ç — Long. .92 pce. Noir foncé à l'exception des antennes qui sont rousses avec la base noire. Front renflé entre les antennes. Don du mésothorax finement ponctué, les flancs polis, brillants ; métatho- rax fortement rugueux, alvéolé. Ailes fortement enfumées. Abdomen entièrement noir, comprimé tranchant à partir du 3e segment. — PC. 16. G-en, Trachynote. Trachynotus, Grav. Ailes comme dans les Ophions, c'est-à-dire sans aréole et avec la cellule moyenne recevant les 2 nervures récur- rentes» Chaperon sans saillie ni dent au milieu. Antennes sétacées, composées d'articles plus longs que larges. Abdo- men avec les 3 premiers segments allongés, linéaires, com- primé et faiblement élargi dans le reste. Tarses posté- rieurs plus épais que les autres, mais comprimés et non cylindriques comme dans les Anomalous. Tarière des Ç plus courte que le tiers ou le quart de l'abdomen. Le thorax court et l'abdomen grêle de ces insectes leur donnent toute l'apparence des Anomalous, mais la dis- position des cellules de leurs ailes ne permet pas de les confondre. Une seule espèce rencontrée que nous croyons nouvelle. Trachynote du Canada. Trachynotus Canadensis, sp. nov. Ç — Long. .42 pce. Roux varié de noir | les orbites antérieurs, les écailles alaires, une ligne sur les bords extérieurs des lobes latéraux du mésothorax, l'écusson, les hanches antérieures avec un anneau à la 120 LR naturaltstk: canadien. base du premier segment abdominal, jaune pâle. Prothorax strid trans- versalement eur les côtés, le métathorax avec les flancs en partie rendus rugueux par des points enfoncés. Poitrine noire. Ailes hya- lines, légèrement obscurcies, nervures et stigma, noir. Pattes rousses, sans aucune tache, tarses postérieurs fort allongés, plus épais que les autrea'et comprimés. Abdomen rousi^âtre, les segments 2 et 3 aveo les terminaux plus ou moins tachJs de noir, le pédicule noir à son ex- trême base, puis jaune clair, et roux à son extrémité qui est notablement épaissie, le segment 4 presque entièrement d'un roux clair. Tarière moins du quart de l'abdomen, noire. — R.. 17. G-eii. ExoCHiLE» Exochilum, Wesm. Tête courte, creusée en arrière. Bord antérieur du chaperon tronqué. Antennes longues, dressées, sétacôes, à articles aussi larges que longs. Ailes sans aréole, à nervure cubito-discoïdale, presque droite, la cellule moyenne ne recevant qu'une récurrente (Fig. 4, b). Ecusson proémi- nent. Métathorax déclive et canaliculé postérieurement, se prolongeant à son extrémité au dessus des hanches pour recevoir l'abdomen. Pattes postérieures fort longues, leur tarses épaissis et avec le premier article 2 fois aussi long que le suivant. Abdomen avec l'article 1 grêle, linéaire, 2 et 3 s'élargissant continuement de la base au sommet, le reste à peu près d'égale grandeur et comprimé tranchant. Tarière courte, de la largeur de l'abdomen environ. Insectes de forte taille, à abdomen très comprimé. Deux espèces rencontrées. Abdomen entièrement noir 1. mundum. Abdomen roux et noir 2. fuscipenne. 1. Exochile net. Exochilum inundum, Say, Say's Ent. ii, p. 695 ; {Anomalon nigripennis, Prov. Nat. vi, p. 173, cf ?.) Ç — Long. .72 pouce. D'un noir ferrugineux ; face, orbites in- terrompus sur le vertex, et palpes, d'un jaune pâle. Antennes de la moitié de la longueur du corps environ, d'un jaune orange, le scape en dessous pâle. Tête noire, fortement ponctuée-rugueuse. Ecailles alaires avec les 4 pattes antérieures et les tarses postérieurs, jaunes. Tout le corps d'un noir plus ou moins ferrugineux, fortement ponctué et pubes- cent. Ailes fortement enfumées;, nervure moyenne presque droite. Métathorax creusé en sillon au milieu, avec des stries transversales au milieu et sur les côtés, roussâtre sur les côtés de même que sur les flancs du mésolhorax. Hanches noires, les postérieures tachées de roussâtre IV — TCHNEUMONIDES. 121 en dedans. Pattes postérieures avec les trochantins, la base des cuisses, les tarses et environ les deux tiers supérieurs des jambes, jaunes, le reste noir. Abdomen noir, brunâtre à la base, comprimé tranchant à l'ex- ception du 1er segment, tronqué à l'extrémité. Tarière courte, sea valves noires. (^ — Long. .82 pouces. Mêmes caractères que dans la $ avec les exceptions suivantes : entièrement noir à l'exception de la face, des antennes et des pattes où domine le jaune, La face a une bande noire au dessus du chaperon. Antennes de plus de la moitié de la longueur du corps. Ecailles alaires noires ; les 4 pattes antérieures plus ou moins variées de jaune, surtout en avant. Les postérieures avec les hanches, les trochantins, les cuisses et l'extrémité des jambes, noir, le reste jaune. Les cuisses ont un petit anneau roux à la base. Ailes d'un noir pres- que parfait. Pour tout le reste, (el que la Ç. — PC. La coloration de ce bel insecte lui donne une grande ressemblance avec V Heteropelma fllavicorne, Brullé, mais ses tarses postérieurs épaissis et ses pattes tachées de jaune suffiront toujours, pour le distiiii^uer à simple vue. 2. Exochile ailes-brunes. Exochilum fuscipenne, Nort. Proc. Ent. Soc. Phil, i, p. 359, $.— Fig. 4, h une aile. $ — Long. 1.10 pce. Noir avec taches rousses. Antennes rousses, noires à la base, le scape en dessous jaune. Le vertex avec le thorax ponctués, poilus. Le chaperon une bande au milieu de la fiice, les orbites antérieurs, jaune. Métathorax fort rugueux, couvert de points enfoncés, canaliculé postérieurement et prolongé au dessus des han- ches pour recevoir l'abdomen. Pattes jaunes, toutes les hanches avec l'extrémité des jambes et des cuisses postérieures, noir. Ailes d'un brun jaunâtre, le costa avec le stigiua, jaunes. Abdomen avec les seg- ments 1 et 3 entièrement, la moitié apicale de 2 et la moitié basilairc de 4, roux, le reste noir, comprimé tranchant à partir du 3e segment et de largeur égale à partir du 4e. — PO. 18. Gen. ïïétéropelme. Heieropelma, "Wesm. Ailes comme dans le genre précédent, c'est-à-dire avec la cellule moyenne ne recevant qu'une seule nervure ré- currente et la nervure cubito-discoïdale droite recevant la 1ère récurrente à son milieu. Labre arrondi ; antennes longues, droites, sétacées. Pattes grêles, les postérieures fort longues. Ecusson proéminent ; métathorax déprimé et pro- longé postérieurement au dessus des hanches pour recevoir 122 LE NATURALISTE CANADIEN. l'abdomen. Tarses postérieurs plus épais que les autres et avec le premier article 4 fois aussi long que le suivant. Insectes de forte taille, ne différant des Exochiles que par le chaperon qui est arrondi en avant et non tronqué et par le 1er article des tarses postérieurs qui est d'environ 4 fois plus long que le suivant. Une seule espèce rencontrée. Hétéropelme cornes-jaunes. Heteropelma Jlavicorne^ Brullé. Hym. iv, p. 171, cf $ . cf — Long. 1. .05 pce. Noir foncé brillant, avec la face, la base des mandibules, les palpes, et les antennes excepté les trois articles de la base, jaune. Tête et thorax ponctués-rugueux, avec une courte pu- bescence. Ailes très foncées. Métathorax fortement rugueux par des points enfoncés. Pattes noires, les antérieures jaunâtres en avants Tarses postérieurs roussâtres avec l'extréuiité brune. — R. (A continuer). UNE DEUXIEME LETTRE DE LA FLORIDE. Charlotte Harbour, " Floride." Punta Rassa (South Florida) le 8 avril 1879. Punta Rassa (en Espagnol) signifie pointe rase en français, et est située sur les rives du Golfe du Mexique, à l'extrémité Sud de la Baie de Charlotte. C'est un endroit insignifiant ; deux baraques construites en planches en font tous les frais ; l'une d'elle, sert au Bureau de poste et au Bureau Télégraphique, l'autre est le repaire d'une pauvre famille qui, comme tant d'autres, cherche fortune sur la côte. Enfin Punta Rassa n'a d'important que son havre, où les eaux sont assez profondes pour donner refuge aux plus grands navires qui souvent viennent s'y abriter contre les tempêtes du dehors. Quelques navires viennent aussi y prendre chargements de bœufs et de vaches pour la Havane. Punta Rassa est citée comme étant le point le plus chaud de toute la Floride; aussi le gouvernement y a placé une sorte d'observatoire d'où un agent transmet ré- IV— ICHNEDMONIDES. 123 gulièrement à "Washington et New- York les remarques sur les degrés de la température. Cet observatoire est tout bonnement le Bureau de poste qui se trouve alors habité par deux familles. Voilà Puuta Rassa. Charlotte Harbour, ou la Baie de Charlotte, est une immense Baie, de forme assez irrégulière, ayant plusieurs lieues d'étendue ; elle tire ses eaux du Grolfe du Mexique dont elle est séparée par une simple langue de terre coupée de six ouvertures à distances inégales, par où les eaux vont et viennent à chaque marée. Leurs noms, sont en venant du côté du nord ouest : le petit Gasparille ou Utile Gasparilla, le grand Grasparille, Bocca grande ou la grande bouche, car celle-ci est la plus grande de toutes les passes qui donnent issue à la Baie de Charlotte ; Bocca Captiva, ou bouche captive, à cause, dit-on, des bancs de sable qui en obstruent l'entrée, et sur lesquels plusieurs navires se sont perdus, aussi cherche-t-on à l'éviter ; Bocca Secca, ou Bouche Sèche; car il y a peu de profondeur d'eau; et enlin Punta Rassa où le courant tourbillonne comme dans Bocca grande lorsqu'il entre ou qu'il sort à contre vent, aussi faut-il un bon navire pour y passer les jours de grande brise sans dangers de culbuter. Cette immense Baie où les eaux, dans certaines places, sont très profondes et les courants rapides, est semée d'îlots, plantés de mangliers sur lesquels nichent toutes les espèces de Hérons, Pélicans et Cormorants. La plupart de ces îlots sont couverts d'eau à marée haute. La plus grande de toutes ces îles est Pine Key, ou l'île des pins, car elle est plantée de grand pins. Mayaka River ou la rivière de Mayaka, tire ses eaux de la Baie de Charlotte, ainsi que la rivière de Peace creek ou le ruisseau de la Paix ; car c'est à l'entrée de ce ruisseau, au fond de la Baie de Charlotte, qu'en 1858 je crois, Billey- Boughs Legs, alors chef des Indiens Séminoles, signa la paix avec les troupes des Etats-Unis ; on l'envoya dans l'Ouest ou il mourut d'ennui de son pays natal, la Floride. Avant cette époque. Tiger Tale, ou la queue de Tigre, autre chef des indiens Séminoles, fut fait prisonnier dans 124 LE NATURALISTE CANADIEN. les environs d-^ Cristal River, à environ 5 milles de St Martins Keys ; il portait sept blessures. Enfin revenons à la Baie de Charlotte sur laqu'elle je n'ai plus qu'un mot à dire, car je m'apperçoisqueje fais de l'histoire qui pourrait laisser trop de lacunes à combler ; n'ayant d'abord ni le temps ni la capacité de l'écrire, je trouve plus sa^e de laisser cette besogne à un autre et de continuer mes excursions; du reste elle est déjà écrite, donc chacun son métier, La Baie de Charlotte est une des plus grandes Baies de toute la Floiide, sauf le lac Okeechobee, dont une partie des eaux baignent les Everglades (Dade County) où je me rends dans ce moment. La Baie de Charlotte se trouve dans le comté de Manatee, et elle s'éteint à l'entrée du comté de Monroe, dont fait aussi partie Key West, où je pense être dans quelques jours, pour me rendre de là à Miamits (Dade County), contrée habitée par le peu d'in- diens qui restent aujourd'hui en Floride comparativement au temps passé. Key-West Florida. Le 4 mai 1879. La Baie de Chatam ou Ponce de Léon Bay. Les dix milles îles ou Ten Tousand Islands se trouve entre le Cap Romano, et le Cape Sable situé à l'extrémité sud des terres de la Floride. Le Flamant ou Flamingo, Pernicopterus ruber, Linnée, se rencontre assez fréquem- ment dans cette contrée, en Août, Septembre et Octobre, surtout au Cap Sable et à Pavillon Key, sur certains bancs de sable où il rencontre un petit coquillage dont il est très friand. On appelle la Baie de Chatam les dix milles îles à cause de l'innombrable multitude d'îlots qui la couvrent, mais il est certain que personne n'en connaît le nombre exact. UNE DEUXIÈME LETTRE DE LA FLORIDE. 125 La Baie de Chatam, ou do Ponce de Leon, ne ressem- ble en rien à la grande et belle Baie de Charlotte dont je parlais dernièrement. Cet amas d'îlots boisés en fait plu- tôt une forêt qu'une Baie ; puis son fond est plat et vaseux, rempli de bancs d'huitres. On rencontre peu de places où les eaux sont profondes ; il y a peu de poisson et très peu de gibier. Lord Chatam, Amiral Anglais, entra dit-on dans cette Baie ; il lui donna son nom et y planta son drapeau vers l'époque où les Espagnols prirent possession de la Floride. Ces derniers étaient déjà installés à St-Augustin sur les rives de l'Atlantique, et Ponce de Leon, Prince Espagnol, avait déjà visité les dix milles îles situées sur la côte ouest du Golfe du Mexique, et leur avait aussi donné son nom, avant Lord Chatam, qui fut alors contraint de se retirer. Rien n'est triste et sombre comme cette pauvre contrée, pourtant habitée par une demi douzaine de familles épar- pillées çà et là sur les îlots les plus élevés; car tous, à l'exception d'une vingtaine peut-être, sont couverts par la mer. Ces pauvres familles ne peuvent même pas se pro- curer d'eau douce sur les îlots qu'elles habitent, et sont par conséquent obligées d'aller la chercher en barrils dans les rivières les plus voisines, à plusieurs milles de chez eux, lorsque l'eau de pluie leur manque, ce qui n'est pas rare dans cette chaude contrée, excepté l'été, où l'excès de la chaleur produit des orages aussi violents qu'effrayants. Yers le centre de cette Baie, je m'arrêtais voila quinze jours à Chocolats Ke?/ Island, chez nn nommé Centeny, corse, par conséquent français. Il quitta l'île de Corse en 1812, et vint se fixer en Floride où il se maria, et y conserva la re- ligion de ses pères et mères, lui, sa femme, et vingt deux en- fants ; enfants et petits enfants, bien entendu, qui entourent des soins les plus attentifs et les plus tendres ce bon viel- lard, aveugle aujourd'hui. Il a parfaitement conservé sa lan- gue française ; tout le reste de sa famille parle l'anglais. Le Eévd M. Laroque (Canadien) Prêtre à Key West, venait de quitter la famille Centeny, chez laquelle il passa quelques jours, avant mon arrivée; la seule famille catho- 126 LE NATURALISTE CANADIEN. liqne qu'il a dans cette pauvre place, située à environs 75 milles (25 lieus) de Key West. Admirez le dévouement et le zèle sublime du Missionnaire. A. LeCHEV ALLIER. INFORMATIONS Insecte nommé. — M. M., Montréal. L'insecte que vous avez trouvé sous une êcorce appartient de fait à la famille des Elatérides, mais ne peut se ranger dans le genre Bétarmon, par ce que ses hanches postérieures s'élargissent brusquement et non pas graduellement en dedans. En disant brusquement, on ne doit pas entendre un angle droit, mais seulement une courbe un peu courte. Partant de ce point, et appliquant les caractères de votre insecte à la clef dicho- tomique de la page 363 de la Faune, vous vous arrêtez au genre Elaier ; et la clef systématique des espèces de ce genre, p. 373, vous conduit sans peine à l'espèce 3, apicatus. Ainsi votre insecte est Elater apicatus, Say. C'est un joli insecte, mais assez commun d'ordinaire. M. G., Trois-Rivières.— Les larves transmises étaient en assez bonne condition. Cependant nous ne sommes pas assez exercé dans l'étude des larves pour pouvoir décider, par la simple inspection, à quelle espèce d'insecte elles se rapportent. Apodes, vermiformes, elles appar- tiennent certainement à quelque diptères, probablement à des Tipules. On sait que plusieurs espèces de Tipules font des dommages considérables dans certaines prairies, par leurs larves qui vivent dans la racine des graminées. Vous avez trouvé ces larves, en quantité, dans des pots de fleurs. Vos fleurs ont sans doute été mises en pleine terre l'été dernier, ou du moins exposées au dehors, car autrement on ne s'expliquerait pas la présence de ces larves, les Tipules ne fréquentant pas d'ordinaire les appartements. Vous avez sans doute conservé quelques unes de ces larves dans les pots où elles se trouvaient, afin de pouvoir constater leur espèce, lorsqu'elles seront passées à l'état parfait. C'est un fait qui mérite certainement qu'on l'observe dans BIBLIOGRAPHIE. 127 tous ses détails, car il pourrait peut-être nous fournir des renseignements précieux pour combattre avec avantage des ennemis qui, pour ne nous être point connus distincte- ment, n'en exercent pas moins leurs dégâts à notre détri- ment. BIBLIOGRAPHIE. Nous offrons à qui de droit nos remerciements les plus sincères pour l'envoi des ouvrages et opuscules qui suivent : Annales de la Société Entomologique de Belgique. — Vol. XXI, année 1878. — C'est un volume in-8 de plus de 500 pages, contenant une foule de renseignements sur un grand nombre d'insectes des différents ordres, accompagné d'une magnifique planche en chromo représentant 5 Vanessa. Annales del Museo Nacional de Mexico ; parties 2, 3 et 4 du vol. I. — G-rand in.-4 avec nombreuses planches ayant particulièrement rapport à l'ethnographie des aborigènes du Mexique. L'histoire naturelle de ce riche pays y figure aussi pour une large part ; malheureusement pour nous le texte espagnol nous est trop pou familier pour nous per- mettre de profiter complètement de ces précieux docu- ments. Procès- Verbaux des Séances de la Société Malacologique de Belgique. Tome YII, année 1878, in-8 de 92 pages. — Nous voyons par ces rapports des séances mensuelles de cette Société, que les mollusques, comme tous les autres départements de l'histoire naturelle en Belgique, sont l'ob- jet de l'attention toute particulière de spécialistes de haute capacité. L'étude de la nature est trop vaste pour pouvoir être embrassée avantageusement par un seul homme. Les hommes de cabinet se la partagent entre eux, afin de pou- voir l'approfondir d'avantage; et ce n'est à proprement parler que par le secours des spécialités que cette étude peut véritablement progresser. Les différentes découvertes 128 LR NATURALISTE CANADIEN. et observations faites par des amateurs superficiels ont toujours une certaine valeur, et sont même parfois très précieuses ; mais ce ne sont là, pour ainsi dire, que des données, des bases pour le progrès que les spécialistes seuls sauront convenablement exploiter, que leurs connaissances antérieures leurs permettront d'utiliser, de les ranger eu leur lieu propre pour en tirer tout le profit possible, tantôt pour apporter Ja lumière sur certains points encore obscurs, rectifier des erreurs réputées jusque là dignes de foi, et tan- tôt pour constater une connaissance réellement nouvelle, enregistrer un pas de plus dans le domaine de l'inconnu. Obligé, pour répondre aux divers besoins de notre popula- tion, de glaner ça et là dans les différents départements de l'histoire naturelle, l'étude des mollusques nous a mon- tré tant d'attraits que nous lui avons consacré des heures assez nombreuses, dérobées à nos autres occupations, et que nous avons pu réunir une collection de ces animaux, qui se trouve aujourd'hui la plus considérable de toutes celles de cette Province, après celle de l'Université McG-ill de Montréal. Nous nous proposons d'oifrir prochainement à nos lecteurs des données particulières sur cette intéres- sante étude. De la répression dea mauvais traitements exercés envers les animaux domestiques. Par Henri Miot, substitut du Procureur-Général de la République à Semur (France). — Brochure de 24 {)ages in-24, dans laquel l'auteur com- mente la loi G-rammont qui met au nombre des délits et condamne à l'amende et à la prison les cruautés envers les animaux domestiques. Plus d'un charretier parmi les nôtres pourraient prendre avantageusement connaissance des remarques et réflexions de l'auteur de cette brochure. On Larvae of Insects discharged through the Urethra. Par le Dr H. Hagen, de Cambridge, Mass. Extrait des Proceedings of the Boston Society of Natural history. — On cite plus de cent cas où des malades ont ainsi envoyé des larves d'insectes avec leurs urines. Le plus souvent c'é- taient des larves de Diptères [Homalomya), mais quelque- fois aussi d'autres ordres. On note celles du Tenebrio mo- litor, du Ptinus fur, du Curculio nucmn, et même du BIBLIOGRAPHIE. 129 Cloporte, Oniscus asellus. Le Dr Hagoii s'est imposé la tâche de compulser les écrits des différents auteurs qui ont fait de tels rapports, et après une étude attentive de leurs données, il hésite encore à admettre que la chose ait pu réellement avoir lieu. Ce qui le confirme dans ce doute, c'est qu'il est reconnu que des larves d'insectes ne pour- raient parvenir dans la vessie que par l'issue naturelle — ce qui laisse fort peu de chance pour le succès — ; qu'elles ne pourraient vivre là y étant parvenues, et qu'enfin dans les nombreuses dissections qui ont été faites, aucun fait de ce genre ne s'est jamais présenté. Si la chose, d'ailleurs, pouvait se faire, n'aurait-on pas pu la constater chez les ani- maux qui offriraient bien plus de chance que l'homme ? Cependant on ne mentionne rien de tel. Que de telles larves aient pu se trouver dans des vases de nuit, rien de bien surprenant ; une foule d'accidents ont pu les y faire tomber. Mais qu'elles se soient réellement échappées de la vessie, c'est ce qui demeure encore fort douteux. Les auteurs de tels rapports ont pu facilement être trompés par leurs patients, même de bonne foi, ou se tromper eux- mêmes en ne scrutant pas assez scrupuleusement toutes les circonstances des cas énumérés. \J Horticulture au concours régional et à C exposition de Langres. Par Henri Miot; 16 pages in-8. — C'est un rap- port fait par M. Miot, à la Société d'Horticulture de la Côte d'Or, sur l'exposition régionale de Langres. Ce rap- port contient des remarques des plus intéressantes sur la culture d'une foule de produits horticoles de cette région. Les jardiniers amateurs pourraient y puiser l'idée de plus d'une culture nouvelle qu'on pourrait tenter avec notre climat. Quelques Conseils aux Chasseurs d'Insectes. Par A. Preudhomme de Borre, Secrétaire de Société Entomolo- gique de Belgique ; brochure de 7 pages in-8. — Les conseils de M. de Borre sont marqués au coin du plus grand sens et sont applicables partout. Nous les avons médités avec d'autant plus de plaisir, qu'ils se trouvent à rencontrer en tout point nos vues. M. de Borre veut surtout que les ento. mologistes se divisent en différentes spécialités afin de par- 130 LE NATURALISTS CANADIEN. venir en moins de temps, et d'une manière plus sûre, à bien connaitre la faune du pays. " Par ce que, dit M. de Borre, chacun ne sait bien chasser qu'aux insectes dont il fait son étude spéciale, et qu'en dehors de ces insectes, tout ce qu'il peut faire, c'est un peu glaner pour ses amis s'occu- pant d'autres groupes. La cause première, la plus subtile, mais qui n'est peut-être pas la moins grande, c'est que l'on ne chasse et trouve bien que ce que l'on dresse tout spécialement son œil à chercher, surtout en éliminant de notre attention tout le reste. Cette élimination se fait d'ailleurs à notre insu, et chacun de nous ne voit guère ce qui n'est pas le but de son attention volontaire particulière. Je citerai un exemple. Il y a quelques années, je fis une excursion en compagnie de notre collègue, M. Sauveur, qui, s'occupaut alors de collectionner nos Haltises indi- gènes, ne capturait absolument rien d'autre. A la fin de la chasse, il en avait recueilli une cinquantaine, et moi, qui capturais indistinctement tous les coléoptères, je n'avais pas même vu une Haltise ce jour-là." Nous avons nous-même, plus d'une fois, fait la même expérience. Un autre point important sur lequel insiste M. de Borre, c'est de bien étiqueter chaque insecte, c'est à dire d'indiquer le lieu et la date de sa capture, ce qui peut se faire d'une manière fort abrégée» Par exemple, vous cap- turez un Carabus Lapîlayi, à Chicoutimi, le 15 Mai 1879. Yous notez ces détails en écrivant sur l'étiquette : 15. 5. 79 Chicoutimi. Car dit M. de Borre : " Dans une collection, tout insecte qui aura ses papiers en règle méritera d'être, entouré des plus grands égards. Celui qui n'en aura pas, est un vagabond qu'on fera bien d'expulser." Descriptions of Neiu Hemipiera. Par F. Buchanan "White. Extrait du Linnea?i Society's Journal, de Londres ; 8 pages in-8. — L'auteur qui s'occupe spécialement des Hé- miptères, sollicite l'échange de tout mémoire publié sur ces insectes. Dans la présente brochure, il décrit deux genres nouveaux et 1 if espèces inédites ce punaises du Brézil. Le Canada et les Basques. Par le comte de Premio LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 131 Real, MM. Faucher, Marmetle et Levasseur, 28 pages in-8 — Cette brochure prétendue historique, est loin de possé- der les qualités de rigueur dans la discussion des faits his- toriques. Il est fort douteux que dans cinquante ans d'ici, les affirmations des quatre personnages en question puis- sent avoir quelque valeur aux yeux d'un historien impar- tial et éclairé. Le Mois du Sacré Cœur de Jésus. — Petit Mois du Sacré Cœur, — Manuel pour le Jubilé. — Trois opuscules publiés par MM. Rolland de Montréal, qui se vendent pour quelques centins seulement, et qui sont des mieux appropriés pour nourrir et raviver la ferveur des âmes pieuses. LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. {Continué de la page 108). 4° IjCS loups s'apprivoisent et s^attacheut à leurs maîtres comme les chiens les plus fidèles. —On a vu des ours, des élé- phants, des singes etc., s'apprivoiser très bien et s'attacher à leurs maîtres comme les chiens les plus fidèles : voudrait- on conclure que ces animaux sont de la même espèce que le chien? D'ailleurs est-il exact de dire que les loups s'apprivoi- sent très bien ? WiUiam Youatt dit : " rien, dans la majorité des cas, ne peut rendre le loup modérément traitable." Bufibn dit positivement, d'après ses expériences per- sonnelles, que dans les première et seconde année, ils sont assez dociles et même caressants ; que s'ils sont bien nourris, ils ne se jettent ni sur la volaille ni sur les autres animaux ; mais lorsqu'ils ont une fois atteint dix-huit mois ou deux ans, ils reviennent à leur état naturel, et qu'on est obligé alors de les enchaîner pour les empêcher de s'enfuir et de faire du mal. Valmont de Bomare raconte d'une manière charmante 132 LB NATURALISTE CANADIEN. | un fait qui lui est personnel et qui est loin d'être à l'a- ! vantage du loup» ] " En 1762, dit-il, je trouvai dans le bois six petits loups ,; qui étaient au gîte; ils n'avaient pas plus de huit jours, | J'en pris un, et le mis dans un petit lit convenable que je | lui fis faire ; je le nourris d'abord de lait, ensuite de pain j et de lait, puis de soupe. Il prenait des forces comme s'il ] eût été nourri par sa mère. Je le caressais beaucoup et le | mettais coucher avec moi ; il me léchait, venait quand je j l'appelais, et commençait déjà à rapporter ce que je jetais ; à une certaine distance. J'essayai de lui faire manger les j entrailles d'un poulet qu'on venait de vider ; jamais il j n'eut si bon appétit; ses caresses redoublèrent; mais je < faillis être la victime de ma tentative ; car la nuit suivante, \ rêvant que j'étais en proie à des loups, je me réveillai par \ l'effet de la peur et de la douleur ; et en elïet, mon louve- | teau était parvenu à me mordre les jambes, et sucer le sang | qui en sortait. Je ne tardai pas à m'en défaire ; et j'ai ! appris, depuis, qu'on avait été obligé de le tuer, à cause , de son inclination à mordre les enfants." ; Conclusion : les loups ne s'apprivoisent pas facile- , ment ; ils ne perdent pas en captivité leur naturel féroce, ils | restent plus ou moins sauvages ; et s il y a exception sur ce \ point, il faut dire que ces exceptions sont très rares. i 5'^ — Les loups en captivité aboient, et les chiens, retournés 1 à l'état sauvage naboient jdus. — Que le chien et le loup ' jouissent l'un et l'autre et de la faculté d'aboyer et de la | faculter de hurler, nous ne voyons aucun inconvénient i à l'admettre, parcequ'il serait fort naturel que deux espèces ; aussi rapprochées, quoique distinctes, eussent de telles res- i semblances dans la voix, comme ils en ont d'ailleurs dans | la conformation générale du corps. Seulement nous dirions i que l'aboiement et le hurlement du loup ne sont pas tout- ■ à-fait semblables à l'aboiement et au hurlement du chien. : Ces remarc[ues faites, voici la vérité sur le sujet. Le ; chien domestique aboie et hurle habituellement, mais il j aboie plus qu'il ne hurle; le loup, dans la forêt, ne fait \ que hurler. Le chien est-il abandonné dans des lieux dé- « serts et se fait-il sauvage, il perd peu-à peu l'habitude, maiç j LE CHIEM ET SES PRINCIPALES RACKS. 133 non pas la faculté d'aboyer. Il perd l'iiabitude sans doute par la nécessité où il est alors de guetter ou de poursuivre en silence sa proie ; il ne perd certainement pas la faculté, puisque si l'homme s'en empare, et le ramène à l'état do- mestique, aussitôt il se remet à aboyer comme de plus belle. Le loup, au contraire, est-il retenu en captivité, apprivoisé même, autant qu'il est succeptible de l'être, il ne laisse pas que d'aboyer et de hurler habituellement ; tout au plus, fera-t-il entendre quelquefois certains cris saccadés, certaines émissions de voix successives, qui auront quel- que rapport avec le cri propre du chien, et que l'on pourra à la rigueur, mais non avec exactitude, appeler aboiements. On a une preuve que le loup hurle toujours en capti- veté dans ce loup de Catherine Bedoire, dont nous avons parlé plus haut, lequel à force de hurler, importuna telle- ment ses maîtres qu'à la tin sa vie y passa. Pour ce qui regarde le chien, voici le témoignage de M. Boitard, corroborant parfaitement notre assertion. " Le chien domestique abandonné dans le désert et rendu à la vie sauvage, non seulement en Amérique, mais partout ailleurs, perd bientôt Fhabitude d'aboyer sans en perdre la faculté. Cela vient simplement de ce qu'obligé de vivre de proie et de rapine, de surprendre le gibier dont il doit se nourrir, de dérober sa marche aux animaux féroces et plus forts que lui, il contracte l'habitude du si- lence, et huit par perdre le talent d'aboyer, comme aurait dit antiith" Eh ! bien, nous le demandons, où est encore sur ce point la preuve de l'identité des deux espèces ? Q^—Dans les temps antédiluviens, avant t apparition de ïhomme sur la terre, il existait déjà plusieurs variétés de chiens, telles que le mâtin et Vépagneul. — Ah ! il existait déjà dès ce temps là plusieurs variétés de chiens ! Mais, ô adver- saires imprévoyants, ce fait milite contre vous, ou nous n'y comprenons plus rien. D'ailleurs ne l'admettez-vous pas vous-même? " Nous en pouvons conclure, dit M Boitard, que le Mâtin et l'Epagneul ayant eu leur type à ces époques reculées, ne viennent ni d'un loup ni d'un chacal perfection- 134 LE NATURALISTE CANADIEN. nés OU modifiéis par la domesticité que rhomme leur aurait imposée ; et de ce fait, nous pouvons par analogie, déduire les mêmes conséquences, pour quelques autres variétés très tranchées. Le chien n'appartient donc pas, au moins de- puis que l'homme se l'est approprié, à un type unique." Admirable, parfait! Voilà qui est magnifiquement bien dit: un certain nombre de nos races de chiens ont existé sur la terre avant l'homme ; donc lorsque l'homme s'est appro- prié le chien, il a eu l'avantage d'avoir immédiatement à sa disposition, plusieurs types de races, au lieu d'une seule» Oui, en vérité, cela est très bien. Mais par ces paroles : Le chien domestique n appartient pas, au moins depuis que rhomme se Vest approprié, à un type unique, il faut entendre que le chien n'appartient pas à un type unique de race, et non que le chien n'appartient pas à un type unique d'es- pèce, comme fauteur cherche à l'insinuer. Car, même dans ces temps antédiluviens, le type d'espèce devait être unique, sous une grande multiplicité de formes ; sans quoi les variétés paléontologiques, au lieu d'être des variétés, eussent été des espèces distinctes, absolument étrangères à notre chien. Ce qui suit est affreux comme raisonnement : " si le chien a eu plusieurs types dans les temps antédilaviens, pourquoi les variétés qui ont apparu depuis sa servitude, n'auraient-elles pas eu une origine semblable par le crois- sement avec le loup et le chacal ? " Est -il possible de raisonner d'une manière aussi dérai- sonnable ? Quoi donc ! les variétés de chiens que l'on voit sur la terre depuis six mille ans n'auraient donc aucun rap- port avec les variétés antédiluviennes ? Les races antédi- luviennes auraient-elles donc été détruites entièrement à l'époque de la création ? Oa si elles n'ont pas été détruites, de grâce, par quel arrêt de développement, par quel ana- thème, auraient-elles été incapables de se perpétuer dans le temps, de se multiplier dans l'espace, et de constituer ainsi toutes les races que nous possédons de nos jours? Quel besoin alors de recourir au loup et au chacal pour expli- quer toutes ces races ? Est-ce que le déluge, ici, serait un LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 135 obstacle ? Nullement, car on pourrait toujours dire ou que Noé aura renfermé dans l'arche un couple des variétés les plus importantes, et que celles-ci sont les souches des nôtres, ou que ces variétés auront d'elles-mêmes survécu au dé- luge, dans des pays lointains où elles vivaient à l'état sau- vage, et qu'elles auront été retrouvées par l'homme plus tard. Non, en vérité, il est impossible d'admettre l'inter- vention du loup et du chacal, lorsqu'on a commencé par dire que, même, avant l'apparition de l'homme sur la terre, il existait déjà plusieurs races de chiens, correspondantes à nos races modernes. Nous dirons plus loin ce qu'il faudrait penser de ces races antédiluviennes, au cas que leur existence fût prou- vée ; — car elle ne l'est pas, tant s'en faut, nous tenons à en faire la remarque, puisque des auteurs de grande autorité ne voient dans ces prétendues races de chiens que cer- taines espèces de loups. 7° — Les loups et les chiens, tant à tétai sauvage qu^à tétat dt captivité, s accouplerd et produisent très bien ensemble — Nous voici arrivés au dernier retranchement des adver- saires ; mais ce retranchement est leur château-fort ; ils s'y croient inexpugnables ; et chose singulière ! c'est pourtant sur ce même terrain que nous leur porterons les coups les plus décisifs et les plus mortels. On se souvient en effet, que nous avens établi anté- rieurement d'après la doctrine commune des physiologistes et des expérimentateurs les plus distingués, que le signe le plus caractérisque, le plus essentiel de l'espèce, est la fécondité indéfinie. C'est ici donc que se doit vider la question. Si les loups et les chiens s'accouplent et pro- duisent indéfiniment ensemble, nous ployons notre drapeau et nous nous rendons ; mais si c'est le contraire qui arrive, les adversaires eux-mêmes auront bien à crier merci. Eh ! bien, que les adversaires capitulent ; car nous soutenons de la manière la plus formelle, et nous sommes en mesure de prouver : 1° Que les chiens et les loups, à l'état de captivité, na s'accouplent que sous l'iniiuence de l'homme, et non spon- tanément; 136 LE NATURALISTE OANANDIEN. i| 2° Qu'ils ne s'unissent jamais à l'état sauvage; '\ 3^ Et qu'enfin lorsqu'ils s'unissent par l'action de \ l'homme 'et qu'ils produisent, leurs produits ne sont pas » indéfiniment féconds. ■ Le chien et le loup étant des espèces très rapprochées, ' on conçoit facilement qu'il puisse en être d'eux comme de | l'âne et du cheval, du bouc et de la brebis et d'un petit j nombre d'autres espèces de mammifères, espèces du même ; genre et très voisines, lesquelles ont pu être accouplées par ■ l'action de l'homme et produire ensemble, dans des limites i plus ou moins restreintes. Or, personne à cause de cela, i ne doute de la distinction et de l'indépendance réelle de ces espèces» Est-ce que l'âne et le cheval sont de la même il espèce ? Est-ce que le bouc et le mouton sont de la même espèce? Et il en est ainsi des autres. Ce qui est parfaite- i ment conforme à ce grand principe physiologique posé par I M. Flourens : " le caractère de l'espèce est la fécondité | continue, le caractère du genre est la fécondité bornée» ; D'où l'on doit conclure, à l'égard du chien et du loup, que \ si ces deux espèces, tout en ne s'unissant pas à l'état sau- ' vaue, s'unissent néanmoins par l'industrie de l'homme à ■ l'état de captivité, et jouissent d'une fécondité restreinte, ; on pourra dire tout simplement qu'elles sont du même i genre, mais non pas identiques en espèce, I Eh ! bien, nous le répétons, il en est ainsi. j D'abord, voici une expérience de Bufion, qui prouve j très formellement que le loup et le chien, même à l'état de | captivité, n'ont pas d'inclination naturelle l'un pour l'autre, j et qu'il faut par conséquent, les artifices, les ruses et les ex- , citations de l'homme, pour les engager à s'unir. | '' J'ai voulu essayer, dit le célèbre naturaliste, si le i loup et le chien pourraient produire ensemble ; j'espérais i au moins qu'on parviendrait à les faire accoupler, et que, s'ils ne produisaient pas des individus féconds, ils engen. ; dreraient des espèces de mulets qui auraient participé de la nature des deux. Pour cela, j'ai fait élever une louve prise \ dans les bois, à l'âge de deux ou trois mois, avec un mâtin \ du même âge. Ils étaient enfermés ensemble, et seuls dans LE CHIEN BT SES PRINCIPALES RAGES, 137 une assez grande cour. Ils ne connaissaient ni l'un ni l'autre aucun individu de leur espèce. On les a gardOs trois ans, toujours avec la même attention, et sans les contraindre, ni les enchaîner. Pendant la première année, ces deux ani- maux jouaient perpétuellement ensemble, et paraissaient s'aimer beaucoup. A la seconde année, ils commencèrent par se disputer la nourriture. La querelle venait toujours de la louve, qui se jetait sur la viande avec voracité, et sur le chien avec fureur lorsqu'il voulait approcher. On mit un collier à celui-ci. Après la deuxième année, les querelles étaient encore plus vives et les combats plus fréquents, et on mit aussi un collier à la louve. Pendant ces deux ans, il n'y eut pas le moindre signe de chaleur ou de désir, ni dans l'un ni dans l'autre : ce ne fut qu'à la fin de la trois- sième année que ces animaux commencèrent à ressentir les impressions de l'ardeur du rut, mais sans amour ; car,- loin que cet état les adoucît ou les rapprochât i'un de l'autre, ils n'en devinrent que plus intraitables et plus féro- ces ; ce n'étaient plus que des hurlements de douleur mê- lés à des cris de colère ; ils maio'rirent tous deux en moins de trois semaines sans jamais s'approcher autrement que pour se déchirer. Enfin, ils s'acharnèrent si fort l'un contre l'autre que le chien tua la louve, qui était devenue la plus maigre et. la plus faible»" Se battre, se déchirer jusqu'à la mort, voilà au moins de singulières caresses ! BufFon avait cru cette expérience assez décisive pour en conclure que le loup et le chien ne pouvaient pas même s'accoupler ; il fut prouvé plus tard, qu'en usant d'indus- trie, l'homme réussit à les rapprocher ; mais certes, une telle expérience ne démontre-t-elle pas de la façon la plus évidente et la plus positive que les deux espèces n'ont pas la moindre inclination naturelle l'une pour l'autre? Il est inouï, en effet, que des individus de même espèce refusent la copulation, étant ensemble et sous l'ardeur du rut ; à plus forte raison, est-il inouï qu'ils se battent, se déchirent jusqu'à se donner la mort. Et pourtant il faut avouorr que le loup et le chien de Bufîon étaient dans les circonstances les plus favorables : ils avaient été élevés ensemble depuis 138 LE NATURALISTE CANADIEN l'âge de deux mois ; ils ne connaissaient aucun individu de leur espèce ; ils avaient même habitation et même loge. Concluons donc que ces deux espèces, à l'état de captivité, ne s'unissent que par l'influence de l'homme. En second lieu, nous prouverons que les chiens et les loups ne s'unissent pas à l'état sauvage, en faisant voir l'inanité, l'invraisemblance de toutes les prétendues unions que l'on rapporte, et en démontrant par là même que la chose n'a jamais été constatée, et que, par conséquent elle n'existe pas. Nous en appelons ici au simple bon sens du lecteur. Buffon parle d'une portée de huit louvetaux, dont l'un était noir, l'autre fauve, et dit que c'était l'opinion de certaines gens que ces petits provenaient de l'accouplement d'un chien avec une louve, vu que le louveteau roux ressemblait à un chien du voisinage. Franchement, est-ce là une preuve pour les adversaires? Qui a vu la louve s'unir avec le chien ? Et d'ailleurs la couleur du loup ne varie-t-elle pas, surtout dans le jeune âge ? Et puis si la couleur rousse d'un des louveteaux est due à ce chien du voisinage, celui-ci n'aurait il pas pu en être cause, autrement que par la génération, par exemple, en poursuivant la louve pour la combattre et en faisant sur elle une forte impression ? Ne sait-on pas que Jacob, vou- lant obtenir des moutons blancs et noirs, se contentait de mettre dans l'auge ou les brebis venaient boire, des bâtons de couleur mixte ? Frs. Cuvier mentionne un loup et une louve qui, cha- que année, faisaient des petits n'ayant ni les même traits, ni le même pelage ; et il conclut de là que ce loup et cette louve avaient du sang de chien dans les veines ; il ajoute même qu'on voit souvent, dans les pays de forêts, des chiennes en chaleur couvertes par des loups. Un tel langage est-il un langage scientifique? N'est- ce pas une disgrâce qu'une aussi misérable argumentation ? Quoi donc ! n'y a-t-il pas mille et mille causes qui peuvent influer et sur les traits et sur la couleur des petits dont les parents vivent à l'état captif? Et puis où est la preuve que dans les pays de forêts les chiennes en chaleur sont LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 139 couvertes par des loups ? 11 est bien évident que Ouvier se fait ici l'écho d'un simple préjugé populaire. Il faut en dire autant de M. de Jalois qui prétend avoir pris plusieurs fois, à l'état sauvage, des louveteaux qui étaient le produit de l'accouplement de louves avec des chiens. Une telle assertion n'est-elle pas ridicule ? Que dire de ce que raconte M. de Lafresnaye ? Un gros chien poursuit une louve ; on trouve la nichée, un louveteau noir et un louveteau fauve ; et vite on juge que ces petits proviennent du gros chien ! Mais ce n'est pas le pire. Un an après, on retrouve la même louve, en com- pagnie d'un mâtin et d'un loup noir; le loup noir est tué - ô surprise ! ô sagesse ! ô prudence de ces gens là ! ils re- connaissent que cest le frère des deux louveteaux de l'année précédente ! A-t-on jamais entendu conte pareil ? Nul doute que si cette louve et ce loup noir se sont trouvés a proximité d'un mâtin, ils cherchaient tous deux à l'attirer dans quelque embuscade pour le dévorer à belles dents- et, chose singulière, ils auraient encore mieux réussi à em- bêter les hommes qu'à embêter le chien ! Le témoignage du Capitaine Parry, n'est pas moins futile. Admettons qu'il ait vu quelques-uns de ses chiens en compagnie des loups ; est-ce une preuve qu'ils se soient accouplés? JN'est-il pas évident, au contraire, que les loups, par toutes sortes de cajoleries et d'artifices, cherchaient encore ici à tromper les chiens et à les dévorer ? Le capi- taine lui-même déclare que l'un de ses chiens ne revînt plus, et qu'un autre revint tout déchiré et tout en sang ; comment, après cet aveu, peut-il avoir la naïveté de dire que ses mâtins ou ses dogues étaient en fort bons termes avec les loups, et d'insinuer même qu'il y avait accouple- ment avec les louves ? Voilà les preuves que l'on apporte pour démontrer que les chiens et les loups s'unissent à l'état sauvage. Avec de telles preuves, on peut dire à tout coup, rigoureusement parlant, qu'une cause est flambée. Voici, au reste, le témoignage le plus écrasant pour les adversaires; c'est celui de M. Boitard, qui tout en étant lui-même partisan de l'identité des deux espèces loup et 140 LE NATURALISTE CANADIEN. chien, s'exprime néanmoins comme il suit: " Je ne crois pas à l'accouplement d'un chien, dans les forêts, avec une louve ; je crois encore moins qu'un chien qui apporte avec lui dès sa naissance une haîne et une frayeur instinctives du loup, puisse s'approcher d'une louve, autrement que pour la combattre." Reléguons donc cette union du loup et du chien, parmi les fables de l'antiquité, telles que la fable des chiens d'Hircanie que l'on disait avoir été croisés par des tigres. Pline rapporte que les habitants des Indes attachaient leurs chiennes à des arbres, dans la forêt, pour les faire saillir par des lions ou des tigres, alin d'en obtenir des produits d'une grande vigueur ; mais certes, nous est avis que si les lions ou les tigres s'approchaient des malheureuses chiennes, c'était bien uniquement pour les dévorer. Ainsi en va-t-il de nos chiens et de nos loups. (A continuer). CULTURE DU SORGHO. Puisque tous nos journaux ont nientionnd, les uns à la suite des autres, des essais de culture d'une plante saccharifère, dont on atten- dait des merveilles, et qu'on qualifiait sans cérémonie du nom de canne à sucre. Il est regrettable qu'on n'ait pas donné le nom scientifique de la plante, ou que du moins on ne l'ait pas fait connaître d'une manière plus précise, car d'après les dires de ces journaux, plus d'un lecteur ont cru qu'il s'tigissait de la véritable canne à sucre, Saccliaruni offict- 7iaruni, Linnée, qu'on cultive à la Louisiane, aux Antilles, etc., et qui constitue la principale source de richesse de nombreuses contrées des climats chauds. La plante qu'on a voulu mentionner est sans doute le sorgho sucré, Sorghum saccharatitm, Persoon, qui est une plante annuelle très voisine du maïs, et dont la tige renferme une forte pro- portion de matière sucrée. C'est une culture nouvelle disait une feuille de Québec, qui n'a encore jamais été essayée en ce pays. Erreur; il y a plus de quinze ans que plusieurs personnes — et nous pour un — firent des essais de cette culture. Nous en avons même fabriqué quel- ques bouteilles de sirop, et les journaux d'alors en parlèrent assez lon- guement et fort avantageusement. Le sorgho peut réussir partout où réussit le maïs, et il n'y a pas de doute qu'on pourrait en tirer un parti fort avantageux dans la cul- ture, surtout si l'on se procurait des instruments convenables pour presser suffisamment les tiges, afin d'en extraire entièrement le jus. Le sorgho, dans les environs de Québec, ne mûrira pas sa graine tous les ans, mais comme il n'est pas nécessaire que les tiges soient mûres pour en extraire le suc, l'obstacle pourra être facilement enlevée, en se procurant, chaque année, la semence de l'ouest. La graine du soro'ho est bien plus petite que celle du maïs, et ordinairement plus ou moins tachée de noir. LE Vol. XI. CapRouge, Q., JUILLET^ 1878. No. 127. Rédacteur : M. l'Abbe PROVANCHER, FAUNE CANADIEME. LES IJNSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. iContinué de la page 122). 19 Gen. Anomalon. Anomalon, Jurine. Ailes sans aréole ; la nervure cubito-discoïdale tantôt droite et tantôt courbe, recevant la 1ère récurrente en avant de son milieu. Antennes longues, sétacées. Ecusson convexe. Métathorax large, déprimé et prolongé au dessus des hanches pour recevoir l'abdomen. Pattes grêles, avec les tarses postérieurs bien plus épais que les autres, mais cylindriques et non comprimés comme dans les Frachynotes ; crochets des tarses simples. Adomen com- primé tranchant des deux côtés à partir du 2e segment. Insectes grêles, quoique en général d'assez bonne taille. 5ix espèces rencontrées. Jellule discoïdale extérieure non contractée à la base, nervure moyenne presque droite ; Antennes jaunes 1. nigrum. Antennes brun-foncé , 2. hyaline . Cellule discoïdale extérieure fortement contractée à la base; nervure moyenne courbe ; Tête très grosse ; les joues et l'écusson, jaune 3. relictum. Tête ordinaire ; 142 LE NATURALISTE CANADIEN. ?j i Thorax plus ou moins roux; valves de la tarière Ç '] jaunes; '; Tarses postérieurs jaune-clair 4. anale. : Tarses postérieurs roux-brunâtre o 5. prismatiClim. ; Thorax entièrement noir ; valves de la tarière j brunes 6- exile, i 1. Anomalon noir. Anomalon nigrum, nov. sp. {A. \ Ambiguus, Nort. Nat, vi). ^ Ç — Long. .70 pce. Noir; les antennes excepté à la base, les j orbites interrompus sur le vertex, le chaperon, une bande longitudi- | nale au milieu de la face, les palpes, les écailles alaires, les 4 pattes / antérieures, les postérieures en partie, jaune plus ou moins roussâtre. ; Vertex ponctué rugueux. Antennes longues. Ecusson convexe avec j. une tache jaune au sommet plus ou moins distincte. Métathorax ca- ' naliculé postérieurement et grossièrement rugueux. Ailes hyalines- ; jaunâtres, le costa et le stigma, jaunes, les autres nervures fauves ; j nervure cubito-discoïdale droite, la cellule discoïdale extérieure en i parallélogramme, non contractée à la base. Pattes postérieures avec les ' cuisses excepté à la base, et l'extrémité des jambes, noir. Abdomen ' noir, brillant, les segments 1 et 2 plus ou moins tachés de roussâtre, à \ pédicule fort long, linéaire. — R. \ (^ — Toute la face au dessous des antennes jaune, quelquefois avec i une tache noire au dessus du chaperon. Les ailes d'un jaunâtre plus ! au moins enfumé. j Var. ? Avec les flancs, le métathorax et les hanches postérieures 'i d'un brun roussâtre. l 2. Anomalon hyalin. Anomalon hyaline, Nort. Proc. , Eut. Soc. Plil. i, p. 301, \ Ç —Long. .82 pce. Roux, varié de noir ; la face, les joues, les ■ orbites antérieurs, un point en arrière des yeux sur le vertex, les 4 i pattes antérieures avec les tarses postérieurs, jaune. Antennes brunes, j le scape jaune en dessous ; l'écusson, les bords latéraux du mésothorax, ; avec le sommet du métathorax et une tache sur les flancs, roux. , Pattes postérieures avec les banches et l'extrémité des jambes, noir, ; les cuisses rousses. Ailes légèrement enfumées, le costa jaunâtre ; la nervure cubito-discoïdale presque droite, la cellule discoïdale extérieure J non contractée à la base. Métathorax rugueux, déprimé, mais non ': canaliculé. Abdomen roux, le 2e segment avec une ligne noire en dessus, les 3 segments terminaux aussi tachés de noir en dessus; ; tarière jaune. — AC. ' IV — ICHNEUMONIDES. 143 3. Anomalon délaissé. Jinomalon relictum, Fabr. Proc Ent. Soc. PhiJ. i, p. 360, c? ?— Fig 5, une aile. Fig. 5. Long, 1.08 pee. Roux varié de noir ; la face au dessous des an- tennes, les joues, le scape en dessous, l'écusson, avec les 4 pattes anté- rieures, jaune ; les antennes excepté à la base, le devant du mésotliorax, le métathorax presque entièrement avec une partie des flancs, roux ; une bande noire à la base du métathorax entoure le corps en se répan- dant sur les flancs. Les hanches roux varié de brun ; les pattes pos- térieures avec l'extrémité de leurs jambes, noir, les tarses jaunes. Ailes enfumées-jaunâtres, le stigma jaune, très petit; la nervure cubito- discoïdale courbe la cellule discoïdale extérieure étant contractée à la base. Abdomen roux, les 3 derniers segments plus ou moins noirs ; tarière plus longue que la largeur de l'abdomen, jaune. J^ Avec l'abdomen en partie roux. — AC. 4. Anomalon anal. Anomalon anale, Say, Eut» i, p. 379 ç. J* 9 — Long. .70 pce. Roux varié de noir; la face au dessous des antennes, les mandibules, les joues, le scape en dessous, les écailles alaires, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins et tous les tarses, jaune clair. Antennes longues, brun-foncé, roussâtres en des- sous. Une tache sur le vertex, avec le derrière de la tête, noir. Ailes hyalines, faiblement obscurcies, la cellule discoïdale extérieure forte- ment contractée à la base; le stigma jaune. Ecusson fortement ponctué, d'un jaune plus ou moins roux. Métathorax rugueux, à peine canaliculé postérieurement. Hanches postérieures rousses, plus ou moins tachées de noir à l'extrémité, leurs trochantins noirs ; l'ex- trémité de leurs jambes aussi noire. Abdomen très long, roux, noir à l'extrémité ; une ligne dorsale noire part du 2e segment et se rend à l'extrémité. Valves de la tarière jaunes. — C. 5. Anomalon prismatique» Anomalon prismaticum, Nort. Proc. Eut. Soc. Phil, i, p. 364, d*?. Ç — Long. .48 pce. Entièrement roux. Tête jaune, la face, les mandibules, les palpes, les joues, les écailles alaires, d'un jaune pâle ; yeux bruns ; derrière de la tête roux, une tache noire sur le vertex Fig, 5— Une ailo de VAiwmalon rdktum, Fabr. 144 LE NATURALISTE CANADIEN. enveloppant les ocelles. Antennes longues, sétacées, ferrneineuses. Thorax ponctué, d'un roux brun avecle lobe médian noir, les flancs, les hanches et les trochantins, ausf^î roux. Métathorax non canaliculé au milieu, réticulé. Pattes rousses, jambes postérieures quelque peu tachées de noir à l'extrémité. Abdomen allongé, grêle, comprimé tran- chant après les 2 premiers segments qui sont allongés linéaires et d'un roux plus ou moins foncé, noirâtre à l'extrémité. Tarière courte^ rousse, ses valves jaunes. Ailes petites, jaunâtres et légèrement en- fumées, nervures brunes, stigma et costa jaunâtres ; cellule discoïdale extérieure contractée à la base, la nervure moyenne arquée. — C. (^ Presque tout le dessus de la tête noir ; la moitié inférieure des flancs, le sommet et les côtés du métathorax aussi noirs. Var. Canadense, Prov. Nat. vi, p. 175. Thorax presque entière- ment noir à part l'écusson, les hanches postérieures rousses de même que les antennes. Var. rufum, Prov. Nat. vi, p. 174. Presque entièrement roux, à part une tache noire sur le vertex et les sutures du thorax. 6. Anomalon grêle. Anoinalon exile, Prov. Nat. vi, p^ 175, ?. Ç — Long. .40 pouce. Thorax noir, abdomen roux ; la face, les man- dibules, les écailles alaires, d'un jaune pâle. Tête grosse, très épaisse en arrière des yeux. Antennes sétacées, assez longues, noires. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, nervure cubito-discoïdale courbe, la cellule discoïdale extérieure fortement contractée à la base. Méta- thorax rugueux, à sillon peu prononcé au milieu. Pattes d'un jaune roux, les hanches postérieures avec leurs trochantins, noir. Abdomen roux, très comprimé, tranchant, le 2e segment avec une ligne noire en dessus, le segment terminal brunâtre. Tarière courte, ses valves bru- nâtres.-^PC. Gen. 20» Ophélète. Opheletes, Holmgren. Ailes avec une aréole triangulaire recevant la 2e ner- vure récurrente au point d'intersection de sa nervure postérieure avec la nervure moyenne ; celle-ci fort arquée, la cellule discoïdale extérieure étant contractée à la base (Fig. 6, a). Tête en carré, élargie en arrière des yeux ; ceux-ci simples, assez courts, ovales. Antennes fort longues, droites, sétacées. Ecusson grand, convexe. Métathorax rugueux, avec une carène transversale au sommet se joignant à une carène latérale de chaque côté. Pattes IV — ICHNEUMONIDES. 145 ordinaires, les tarses postérieurs pas plus épais que les autres ; crochets des tarses pectines. Abdomen à pédicule assez grêle, avec les tubercules stigmatileres vers son milieu, comprimé-tranchant à l'extrémité. Insectes de forte taille qu'on peut surtout distinguer des Paiiisques par la forme de leurs yeux et celle de leur métathorax. Une seule espèce rencontrée. Fig. 6, Ophélète glaucoptère. Opheletes glaucopierus, Lin. {Camjoptex flavipennis, Prov. Nat. vi, p. 143). Ç — Long. .68 pouce. Noir, varié de roux. Tête rousse, ex- cepté une tache noire couvrant tout le vertex et le derrière de la tête. Antennes rousses, brunâtres à l'extrémité, presque aussi longues que le corps. Thorax noir ; écailles alaires, une ligne en avant et une autre au-dessous, 2 lignes sur le dos du mésothorax et ses borda extérieurs aussi quelquefois, les écussons, toutes les pattes avec les trochantins, l'abdomen excepté les 3 derniers segments, d'un jaune roux, Ailes avec le eosta et le stigma jaunes, les nervures brunes ; aréole petite, non pétiolée, subtriangulaire ; nervure moyenne non appendiculée, ar- quée. Métathorax portant un petit canal soulevé au milieu et une carène de chaque côté avec une autre transversale au sommet, ces carènes s'élevant en tubercules aigus en certains endroits. Hanches rousses, noires à la base. — AC 21 G-en. Panisque. Paniscus, Schr» Ailes avec une aréole petite, pentagonale ou triangu- laire, plus ou moins oblique. Antennes aussi longues que le corps, sétacées. Pattes moyennes ; crochets des tarses pectines. Abdomen à pédicule s'élargissant de la base à l'extrémité, portant ses tubercules stigmatifôres en avant Fig. 6— a Uno aile de VOphe!etcs gla%icopter\x.s- h Aile du Pankaie gcminatvs. 146 LE NATURALISTE CANADIEN. du milieu, les segments terminaux comprimés ; tarière très courte, mais saillante. Insectes avec l'apparence extérieure des Ophions, mais à abdomen comprimé seulement dans sa dernière moitié. Trois espèces rencontrées. Nervure cubito-discoïdale longuement appendiculée. 1. geiïiinatîlS.- Nervure cubito-di.scoïdale simple ; Ocelles séparés les uns des autres. 2, albovariegatUS. Ocelles contigus les uns aux autres, distants des yeux 3. albotarsatus. 1. Panisque géminé. Paniscus geminatus, Say, Say's. Ent. i, p. 179. (P. appendiculatus, Prov. Nat. vi, p. 105). —Fig. 6, b. Ç — Long. .65 pouce. D'un jaune roussâtre uniforme. Face un peu plus claire ; ocelles contigus aux yeux et contigus aussi entre eux. Ailes hyalines, nervures noires, stigma jaune. Nervure moyenne fortement arquée, avec un rudiment de nervure très apparent vers le milieu. Métathorax pubescent, très finement ponctué. Jambes et tarses posté- rieurs un peu plus foncés que le reste. Abdomen comprimé, légère- ment convexe, brunâtre à l'extrémité ; tarière plus longue que la largeur de l'abdomen. — AC. 2. Panisque varié-de-blano. Paniscus albovarîegatus, Prov. Nat. vi, p. 106. Ç — Long. .38 pce. Jaune-miel uniforme ; la face au dessous et au dessus des antennes, les orbites tout autour des yeux, une ligne sur les bords du mésothorax se prolongeant jusqu'à la pointe de l'écusson, 2 lignes sur le dos du mésothorax, une ligne au dessous des ailes an- térieures, une grande tache plus bas sur les flancs, avec une autre plus petite au dessous des ailes postérieures, d'un beau blanc. Ocelles ne touchant pas les yeux et distants aussi entre eux. Métathorax uni, obscurément aciculé transversalement. Aréole des ailes petite, trian- gulaire, pédiculée, médiocrement oblique. Abdomen convexe, comprimé à partir du 3e segment, brunâtre dans sa moitié postérieure. — AC. 3. Panisque tarses-blancs. Paniscus albotarsatus, Prov. Nat. vi, p. 106, d. c^ — Long. .40 pouce. D'un beau jeaune ; face d'un jaune blanc ; les ocelles noirs, contigus les uns aux autres. Tarses postérieurs blancs excepté à la base du premier article ; leurs crochets bruns. Abdomen allongé, comprimé, légèrement arqué, grêle, à peine lavé de brun à l'extrémité. Ailes hyalines, nervures brunes ; stigma jaune. Nervure moyenne arquée, suns rudiment de nervure au milieu ; aréole subtrian- gulaire, très oblique, fort petite. — C. IV — ICHNEUMONIDES 147 La couleur presque uniforme de cette espèce avec ses tarses postérieurs blancs la distinguent à première vue. Dans la $ l'abdomen est un peu obscur vers l'extrémité, la tarière plus longue que la largeur de l'abdomen. 22 Gen. Campoplex. Campoplex, G-rav. Ailes avec une aréole le plus souvent triangulaire, sessile ou pédiculée. Antennes plus courtes que le corps, assez épaisses, sétacées. Pattes moyennes, crochets des tarses pectines. Abdomen médiocrement comprimé, si ce n'est à l'extrémité, avec le premier segment renflé à son extrémité et portant ses tubercules stigmatifères en arrière de son milieu. Tarière courte. Ces insectes, généralement de taille moyenne, sont fort rapprochés en apparence des Panisques, mais il est toujours bien facile de les distinguer par la forme de leur abdomen et celle surtout du premier segment abdominal. Neuf espèces rencontrées, dont 3 nouvelles. Abdomen entièrement noir; Pattes noires 1- luCtUOSUS. Pattes rousses ■. 2. niger, n. sp. Abdomen noir, avec les segments 3 et 4 roux 3. laticinctUS. Abdomen roux ; Segments abdominaux Ç , à partir du 4e fort larges et comprimés, à peu près d'égale grandeur. . 4. diverSUS. Segments abdominaux $ peu élargis, cet élargisse- ment se poursuivant insensiblement du 2e à l'extrémité ; Thorax roux, avec une bande noire dorsale. 5. vitticollis. Thorax noir; Métathorax canaliculé postérieurement; Cuisses postérieures noires 6. vicinUS. Cuisses postérieures rousses ; Abdomen noir à la base et à l'extrémité... 7. alius. Abdomen noir à la base seulement. 8. minor, n. sp. Métathorax noir, canaliculé, et portant des Ii"-nes soulevées bien distinctes. 9. CarinatUS, n.sp. 1. Campoplex en deuil. Campoplex luctuosiis, Prov. Nat. vii, p. 155, $• 9 —Long. .43 pouce. Tout noir à l'exception des pattes anté- 148' LE NATURALISTE OANANDIEIî. rieiires qui sont brunâtres en avant. Face à pubescence blancMtre assez dense. Antennes longues, sétaeées, toutes noires. Ailes quelque peu jaunâtres. Aréole triangulaire, assez grande, pétiolée, Métathorax incliné et creusé postérieurement, avec stries transversales. Abdomen comprimé-tranchant à partir du 2e segment ; lea segments S et 4 avec projections ventrales arrondies. Tarière plus longue que la largeur de l'abdomen. — R. Très rapproché du suivant, mais sans aucune tache de roux sur l'abdomen et avec la tarière plus lonj^^ue. 2. Campoplex noir. Campoplex niger, nov. sp. $ — Long. .36 pce. Entièrement noir avec les pattes rousses. La face finement ponctuée. Antennes noires, fortes^ assez courtes. Dos du mésotborax sans impressions distinctes, le métathorax canaliculé postérieurement et ponctué-rugueux. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, noir, aréole moyenne, distinctement pédiculée, fig. 7 a. Pattes rousses, les hanches et les trochantins noirs, les tarses posté- rieurs plus au moins obscurs. Abdomen à pédicule allongé, élargi à l'extrémité, arqué et falciforme à partir du 2e segment, tronqué oblique- ment à l'estrémité, avec la tarière ne dépassant pas le dernier segment^ comprimé seulement à l'extrémité. — R. 3. Campoplex à-large-ceinture. Campoplex laticinduSj Oress. Proc. Ent. Soc. Phil, iv, p. 283; [Cnigripes, Prov. Nat. vi,.p. 145). 9 — Long. .55 pouce. Noir, ponctué et couvert d'une pubescence blanchâtre. Antennes fortes, sétaeées. Thorax sans aucune tache. Ailes hyalines, légèrement enfumées ; aréole assez grande, triangulaire, subpétiolée ; nervure moyenne presque droite, fig. 7 &. Métathorax rugueux, comme chagriné, déclive en arrière et portant une carène longitudinale sur chaque côté, se prolongeant un peu en arrière de l'insertion des hanches postérieures pour recevoir l'abdomen. Pattes avec leurs hanches et leurs trochantins, noir ; cuisses et jambes des 2 paires de devant avec une strie jaune en avant. Abdomen poli, luisant^ comprimé, tranchant excepté le 1er segment, celui-ci allongé, grêle, brusquement épaissi à l'extrémité ; les segments 3 et 4 roux^ le reste noir. Tarière un peu plus longue que la largeur du dernier segment qui est tronqué, relevée en haut. — PC. Espèce bien distincte par sa coloration et aussi par la forme particulière de son métathorax. 4. Campoplex different. Campoplex diversus, Nort, Proc. Ent. Soc. Phil, i, p. PSô,^^^-. IV. — ICHNEDMONIDEi?. 149 Ç — Long:. .50 pee. Noir avec l'abclomen ronge. Face légèrement contractée au dessous des antennes, pubescente. Antennes brunâtres à l'extrémité. Thorax noir, ponctué, pubescent. Ecailles alaires jaunes. Ecusson convexe. Métatborax couvert d'une pubescence blanchâtre, ponctué-rugueux, canaliculé postérieurement avec stries transversales. Pattes noires, les 4 jambes antérieures avec la base des postérieures et l'extrémité de toutes les cuisses, blanc jaunâtre. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaunâtre; aréole grande, brièvement pédiculée, fig. 7 c. Abdomen fort large pour sa longueur à partir du 3e segment, les segments 1 et 2 noirs en dessus. Tarière courte. (^ Avec les 2 segments terminaux de l'abdomen noirs, et les 4 pattes antérieures blanc-jannâtre. — PC. c d Fig. 7. 5. Campoplex eou-barré. Campoplex vitlicoUis, Harr. Proc. Ent. Soc. Phil, i, p 365. Ç — Long. .60 pce. Ferrugineux avec une bande noire sur le thorax, cette bande se continuant jusqu'au métatborax, n'étant inter- rompue que par l'écusson. Antennes moyennes, roussâtres à la base et à l'extrémité. Tête noire ; les mandibules, les palpes et les écailles alaires, jaunes. La face et le thorax avec une pubescence argentée. Ecuspon roux au sommet. La poitrine avec une ligne sur le 2e segment abdominal et les valves de la tarière, noir. Les jambes antérieures, l'extrémité des cuisses intermédiaires avec la base de leurs jambes et celle des postérieures, jaune ; une ligne sur les cuisses antérieures, les hanches intermédiaires, les hanches et les trochantins postérieurs, avec les tarses, noir. Ailes hyalines jaunâtres, les nervures noires. — R. 6. Campoplex voisin. Campoplex vicimis, Prov. Nat. vi, p. 145. 9 — Long. .32 pouce. Très rapproché du précédent, n'en diffé- rant que par une plus petite taille et les points suivants : nervures et Fig. 7— « Une aile du Campoplex nif/er, Prov. b " "■ " latichictHs, Cresa. c " " " diversns, Nort. d " " " carinatus, Prov. 150 LE NATURALISTE CANADIEN. stigma, brun. Motathorax sans carènes saillantes sur les côt(^s. Les 4 jambes antérieures avec leurs tarses et les cuisses de devant, jaunes J '-arses postérieurs bruns, jaunes à la base des articles. Abdomen beau- coup moins large que dans le précédent à l'extrémité, n'ayant que le premier et le dernier segment avec les deux tiers antérieurs du 2e noirs» tout le reste d'un roux brillant. — AC. Var. l'abdomen sans aucune tache de noir à l'extrémité, et le premier segment noir à la base seulement. 7. Campoplex autre. Campoplex alius, 'îi^ori.FYOC.l^nt. Soc. Phil, i, p. 367, 9. Ç — Long. .38 pce. Noir, avec les pattes et l'abdomen en partie, roux. Antennes de la moitié de la longueur du corps environ. Les mandibules, les palpes, avec les 4 jambes antérieures, blanc-jaunâtre. Toutes les cuisses rousses, les hanches, avec les trochantins postérieurs» et l'extrémité de leurs jambes, noir. Ailes hyalines, légèrement en- fumées, les nervures et le stigma, brun. Abdomen roux avec les 2 segments basilaires et les 2 terminaux, noirs, peu élargi, tronqué obliquement à l'extrémité. Tarière saillante. 8. Campoplex plus petit. Campoplex minor, now sp, Ç — Long. .29 pce. Noir avec l'abdomen rouge. Face couverte d'une courte pubescence argentée; les mandibules, les palpes, les 4 hanches antérieures avec leurs jambes et leurs tarses, blanc jaunâtre. Antennes longues, sétacées, brunâtres à l'extrémité. Métathorax cana- liculé postérieurement, à stries transversales. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaunâtre. Pattes jaune-roussâtre, les postérieures avec les hanches noires, les jambes et les tarses brunâtres. Addomen grêle, les 2 premiers segments noirs, le reste roux, comprimé. — G. 9. Campoplex caréné. Campoplex carinatus, nov. sp. Ç — Long. .36 pce. Noir avec l'abdomen rouge. Face couverte d'une courte pubescence blanchâtre ; le labre, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, les 4 jambes antérieures avec leurs tarses, jaune-roussâtre. Antennes fortes, sétacées, noires. Métathorax non canaliculé pastérieurement, mais rugueux et partagé en plusieurs aires par des carènes ou lignes soulevées bien distinctes. Ailes hyalines, aréole petite, pédiculée, fig. 7 d. Pattes postérieures brun-foncé, toutes les hanches noires, les cuisses mtermédiaires noires. Abdomen roux, le premier segment noir, dans le (^ le 2e noir en dessus avec un point jaune de chaque côté, jaune pâle en dessous, le reste roux, médiocre- ment comprimé, tranchant seulement à l'extrémité, le dernier segment aussi noir dans le (^ ; tarière rousse, un peu plus longue que la largeur de l'abdomen. — PC. (A continuer). LES PLANTES INSECTIVORES. 151 LES PLANTES INSECTIVORES. PAR L. D. MIONAULT, MONTREAL. On a beau taxer notre XIX siècle d'infidélité, on a beau l'appeler l'âge de fer— et j'admettrai que sous bien des rap- ports il mérite ce reproche — l'on ne saurait cependant jamais lui ravir ce qu'il a lait dans les sciences et les arts, et dans le progrès matériel dont il fait sa gloire, La science moderne s'avançant à pas de géant, s'élance sur tout, brave tout, et semble trouver ses délices au milieu de l'inconnu. Nos geoloijues qui, le marteau à la main, semblent nous transporter au temps du monde primitif, et remonter ainsi le long cours des siècles ; nos chimistes qui commencent déjà à réaliser le rêve des alchimistes, nos astronomes et nos inventeurs, tous nous remplissent d'é- tonnement et d'admiration à la vue de leurs exploits ! Heureux si dans le vertige de sa gloire et l'enivrement de sa puissance, notre siècle avait su s'incliner devant le Dieu du ciel et de la terre, et reconnaître en Lui, la source et l'origine de tout bien. Dans les sciences biologiques ou l'étude des phéno- mènes de la vie, nous pouvons surtout admirer la persé- vérance infatigable, et le génie observateur de nos hommes scientifiques. Ainsi la physiologie, autrefois ridicule par l'absurdité de ses théories, est devenue dans les mains habiles de Claude Bernard, Leudwig, Sanderson et une foule d'autres, ce que l'on pourrait appeler une science exacte. La zoologie qui consistait autrefois à nommer les animaux sans égard à leurs similitudes ou à leur dissemblance, est aujourd'hui basée sur-des lois aussi certaines que les mathématiques. Enfin la botanique, plus étudiée dans le passé par les em- poisonneurs et les sorciers que par les gens de bien, a été de nos jours le théâtre où se sont distingués nombre des plus beaux noms de la science moderne. 152 LE NATURALISTE CANADIEN. Je m'arrête ici, mon but n'est pas de m'enthousiasmer devant le XIX siècle, mais tout simplement de présenter quelques considérations sur une des merveilles de ce monde mystérieux qui nous environne, que nous connaissons trop peu, et qu'il nous serait si avantageux d'étudier davantage. Les Plantes insectivores, tel est le sujet auquel je veux au- jourd'hui m'arrêter. Il est certains végétaux que la nature a semblé peu fa- voriser. Ainsi, placés dans un terrain pauvre, et sans nour- riture convenable, il est impossible qu'ils tirent du sol de quoi entretenir les fonctions vegetables. Lorsqu'une plante trouve dans la terre les matières azotées et les autres sub- vstances nécessaires, elle vit, grandit et prospère ; mais quand ses racines ne lui fournissent que l'humidité sans les autres éléments nutritifs, elle est réduite à les chercher ail- leurs. Voilà ce que font les plantes insectivores. Les unes dans leurs marais, touvent dans les nuées d'insectes qui les environnent une ample compensation pour ce que le sol leur refuse ; les autres submergées dans les eaux, envi- ronnées de milliers d'être microscopiques, s'abandonnent au gré des courants sans s'occuper de la condition de leurs racines. Ces plantes se trouvent dans toutes les parties du monde, mais surtout sous les tropiques ; cependant, le Ca- nada a aussi les siennes, quoiqu'en fort petit nombre. Ces plantes sont de deux sortes. D'abord celles qui en faisant la capture de leur proie la soumettent à la digestion proprement dite, et ensuite celles qui se nourissent seule- ment des produits de la décomposition des insectes qui tombent dans un réceptacle pour cette fin. Dans la pre- mière classe, nous avons la Drosera, la Dionœa du sud, et peut être P^/wc2/wwm ; les autres sont représentées au Canada par la Sarracenia et l' Utricularia. Par digestion, nous entendons l'acte par lequel des matières nutritives introduites dans l'estomac subissent un changement physique et chimique par l'entremise d'un fluide gastrique qui est suivi par l'absorption ou l'entrée des produits de la digestion dans le système. Nous allons voir nos plantes de la première classe rem- plir ces diflérents actes, et ce qu'il y a de mieux, c'est que LES PLANTES INSECTIVORES. 153 l'action peut se suivre sans l'aide de l'opération que l'on est obligé de faire lorsqu'on veut étudier les fonctions di- gestives des animaux. 11 ne serait pas hors de propos de parler ici des di- verses sortes de nourriture, et du changement qu'elles éprouvent après leur ingestion. Nous pourrons ainsi tracer la merveilleuse ressemblance entre la feuille de la Drosera et la digestion humaine. Les physiologistes énumèrent d'abord les substances inorganiques, les albumineuses qui seules sont digérées par l'estomac, et enfin les non azotées, où l'on trouve le sucre, l'huile, l'alcool. Fig. 8. Parlons maintenant de nos plantes— La première qui nous occupera est le Kossolis, Drosera rotundifoUa, fig. 8 a, Feg. 8 — « Un pied de Rossolis, Drosera rotundifolia. b L'un des tentacules fortement grossi. c Portion de feuille très grossie montrent le mouvement qu'exécute un tentacule lorsqu'il est chargé d'un insecte. d Une feuille grossie pour montrer la position des tentacules. 154 LE NATURALISTE CANADIEN petite plante ayant tout au plus six pouces de haut et qui se trouve dans les mousses des grandes savanes qui se rencontrent de part et d'autre dans notre pays. Ses feuilles roug-es font un contraste frappant avec le vert des sphaignes qui l'entourent, mais ses petites fleurs blanches, et son aspect humble n'annoncent rien d'extraordinaire. Pour bien comprendre les fonctions de la Drosera, il faut s'entendre sur deux ou trois points. Chaque feuille présente sur la surface supérieure environ 200 poils, que l'on appelles tentacules, par analogie avec les organes par lesquels le-s mollusques saisissent leur proie. Ces poils varient en grandeur selon leur position, ceux du centre étant courts, ceux du dehors plus longs. Chaque tentacule consiste en un poil se terminant par une petite glande qui renvoie une gouttelette de matière viscide et collante, fig. 8 b, que l'on a appelée Pcosée du Soleil, et que les alchimistes recueillaient avec le plus grand soin. Ces poils sont creux et contiennent un fluide propre, ordi- nairement transparent, mais qui change pendant la di- gestion. Avec cet appareil tout simple qu'il soit, nous allons voir que la Drosera peut faire gras et maigre aussi bien que le roi de la création. Sa nourriture ordinaire consiste de petits insectes, le plus souvent de moustiques, êtres dont les savanes surabondent. Mais voyons notre plante à l'œuvre. Un moucheron vient-il se placer sur une feuille, attiré par l'odeur des fleurs, ou simplement pour se reposer, aussitôt ses pattes s'en- gagent les dans traîtres gouttelettes qui brillaient si innocem- ment dans le soleil, et voilà le malheureux insecte prisonnier. Il a beau se débattre, ses efforts n'aboutissent qu'à ren- forcir ses chaînes, et bientôt il est étouffé par la matière viscide qui bouche ses stigmates ou orifices respiratoires. Vient alors une action très curieuse ; supposons que l'in- secte se pose sur un des tentacules extérieurs, nous allons voir que celui-ci commence aussitôt à se replier en se dirigf^ant vers le centre. Ce mouvement est nécessaire- ment très lent, mais il peut se suivre avec une bonne loupe. Le tentacule dans son mouvement en rencontre LES PLANTES INSECTIVORES. 155 bientôt un autre, comme vous le voyez lig. 8, c, et l'insecte est remis à ce dernier, et ainsi de suite jusqu'à ce que la proie soit arrivée au centre. Alors part une impulsion qui, transmise à tous les tentacules de la feuille, cause une flexion générale vers le centre, et ainsi environnée de toutes parts et trempée dans leur sécrétion, la victime commence à être digérée. Nous avons ici à constater que le milieu de la feuille semble être en quelque sorte un point de communication, un centre nerveux pour toutes les parties du limbe. Ainsi que l'on irrite un tentacule extérieur, il se replie, mais aucun des avoisinants n'en est affecté. Ceci est admirablement proportionné aux besoins de la plante ; en effet, si le morceau nutritif demeurait au dehors, les tentacules du centre ne pourraient jamais l'atteindre et il serait pour le moins très mal digéré. Supposons par comparaison que la nourriture arrivée au centre de la feuille se trouve dans son estomac. Tout le monde sait que lorsqu'il s'agit de l'homme, la digestion gastrique se fait au moyen d'un fluide acide qui contient la pepsine, l'acide hydrochlorique, etc. 11 en est de même de la Drosera, dès que le morceau nutritif se trouve envi- ronné de la matière collante des glandes, ce fluide passe de l'état neutre à l'état acide, tellement qu'il résite très bien à l'action des alcalis. Burrard Sanderson, un des plus grands chimistes de l'Angleterre, a soumis ce jus a l'analyse la plus soigneuse ; il y a trouvé un acide qui remplacerait facilement l'acide hydrochlorique et une autre substance dont les caractères répondaient parfaitement à ceux de la pepsine. Darwin et ses fils ont fait de nombreuses expériences sur la Drosera. Le premier essai fit littéralement mourir la plante d'indigestion. Le savant posa sur les feuilles des morceaux de blanc d'œuf cuits durs, et après sept jours de tentatives, et de grandes dépenses de suc gastrique, il vit les tentacules s'ouvrir, les morceaux n'étaient que peu changés, et les feuilles se desséchèrent. J'ai pu moi-même constater ce fait, car tel aussi, fat le résultat de ma première expérience» Darwin, se modéra après cela, il donna aux feuilles une petite quantité de viande, aussitôt les tenta- 156 LE NATURALISTE CANADIEN coles se fermèrent, et en les séparant trois jours après, il ii'v trouva rien. Un petit morceau de blanc d'œuf, plus mou que les premiers, fut placé sur les feuilles; et au bout de deux jours il avait entièrement disparu. L'expérimen- tateur avait vu le cube d'albumen s'arrondir d'abord, dimi- nuer ensuite de grosseur, et enfin se perdre de vue. Rien de plus curieux que de suivre l'observateur à travers ses diverses expériences. Il essaya ensuite la viande rôtie, et elle passa par les mêmes changements que l'on a remarqués en elle lorsqu'on l'expose à l'action du suc gastrique des animaux. Il en était de même des cartilages, substance si résistante à l'estomac humain. Enfin, pour éprouver jusqu'au bout la force de la Drosera, Darwin plaça sur les feuilles de petits fragments d'os, préalablement humectés avec de la salive. Les ten- tacules se plièrent aussitôt et restèrent dans cet état pour au moins une dizaine de jours ; au bout de ce temps, le savant releva les tentacules et trouva les ossements dans l'état où ils auraient été après une immersion assez longue dans des acides, c'est-à-dire, ramollis et troués de toutes parts» Après ceci ne pouvons nous pas dire que la petite plante dans sa faiblesse a surpassé l'homme ordinaire, même ce brave compatriote, si heureusement constitué qu'il se vantait, devant moi, qu'en fait de digestion, il avait " un estomac à digérer les clous." Il y a néanmoins une ressemblance singulière entre la Drosera et l'estomac humain. Ainsi nous trouvons que les albuminoïdes,ou substances azotées, sont seules affectées par le suc gastrique, tandis que le sucre, l'huile, etc. qui ne contiennent pas d'azote, doivent passer dans les intestins pour subir la digestion. Comme notre plante est dépour- vue de canal intestinal, ces matières n^éprouvent aucun chano-ement lorsqu'elles sont placées sur les feuilles. La digestion faite, nous avons ensuite l'absorption, c'est-à-dire l'acte par lequel les substances nutritives passent dans la circulation. Chez l'homme, elle se fait au moyen de petits tubes, dits lymphatiques, et par les veines intes- tinales. Chez la Drosera, comme vous le savez, les tenta- LES PLANTES INSECTIVORES. 157 Ciliés contii'Mtient un iluide Iraiisparent, et porient à leur base et sur leurs côtés uu grand nombre de petits poils. Aussitôt que Tabsorption commence, et elle se tait par l'en- tremise de ces petits poils qui servent de tubes conducteurs, le fluide se trouble, et par le microscope, l'on voit un courant de petites masses qui se dirigent vers la base du tentacule pour entrer dans la structure de la feuille. J'ajouterai ici quelques expériences que l'on a faites et qui démontrent la respiration végétale. On exposa pendant 25 m. une Drosera ans vapeurs d'alcool, et on lui donna quelques morceaux de viande. Evidemment la petite plante était là à ses premiers coups, car les tentacules ne se remuèrent que faiblement, et le lendemain ces feuilles se desséchèrent, — c'était un cas d'ivrognerie fatal. On plaça une autre plante pour un temps moins long dans les vapeurs d'une petite quantité d'esprit de vin, cette fois ces effets étaient moins marqués, la Drosera demeura in- sensible pour quelques heures pour revenir à la santé parfaite ensuite, — l'ivresse cette fois n'était que passagère. Tout le monde connait les effets stimulants du camphre ; ainsi lorsque quelques gouttes d'eau camphrée furent placées sur ces feuilles, le plus petit morceau de viande produisit aussitôt un mouvement brusque dans les tentacules. Les vapeurs de l'éther et du chloroforme ont aussi sur la plante une action anesthétique, c'est-à-dire, une diminu- tion de sensibilité, précisément ce que l'on voit dans l'homme, lorsqu'il est soumis à l'inhalation de ces sub- stances. Un autre gaz, l'acide carbonique, très dangereux à l'homme et aux animaux, semble l'être aussi à la Drosera. Ainsi, quelques minutes d'exposition à cet agent produi. sirent une insensibilité parfaite, et qui ne disparût (|ue par l'action d'un courant d'oxygène, ce qui agirait comme antidote dans de semblables circonstances avec l'homme. Comme preuve de la sensibilité exquise que l'on voit dans notre plante, nous pouvons citer l'expérience sui- vante de Darv^in. On sait que les feuilles sont très sensibles 158 LE NATURALISTE CANADIEN. à l'action de l'ammoniaque, et pour l'essayer jusqu'au bout, le savant Anglais plaça sur un des tentacules une petite quantité d'eau contenant la ^Ticrwô partie d'un ^rain de phosphate d'ammoniaque, et une flexion perceptible s'en suivit. Ce qui est étonnant c'est que malgré cette évidence de sensation, on n'a pas encore trouvé un système nerveux dans les feuilles, peut être même n'en existe-t-il pas, car le curare, ce poison violent qui anéantit l'irritabilité des nerfs moteurs chez les animaux, semblait inactif à l'égard des ten- tacules; il en était de même avec la strychnine et plusieurs autres substances qui agissent ordinairement sur les animaux d'une manière marquante. 11 peut se ftiire, cependant, que si l'on avait essayé les vapeurs de ces poisons, l'on aurait eu des effets prononcés, car chez les hommes, le curare n'agit que très lentement lorsqu'il est mis dans l'estomac, au contraire la moindre quantité injectée sous la peau produit une paralysie parfaite. Or chez les plantes la res- piration serait la manière la plus naturelle d'introduire une substance quelconque dans les tissus, et là commencerait probablement une action que l'on ne verrait pas s'il s'agis- sait s'implemeut d'un poison digéré. De plus il peut se faire que le jus acide qui émane des tentacules agisse de telle façon qu'un changement radical s'ensuit. J'ai fait, sur la destruction des insectes, quelques cal- cals qui peuvent être intéressants. [Supposons que chaque plante ait sept feuilles, et que le temps qu'elles prennent pour la digestion d'un insecte soit justement une semaine ; alors dans une semaine, chaque Drosera mangerait 7 mou- cherons, ou autres insectes. Supposons aussi que la place occupée par une Drosera ordinaire soit de quatre pouces carrés. Maintenant comme dans chaque arpent carré il y a 43,560 pieds carrés, 1,568,160 Droserus peuvent donc s'y loger convenablement. Mais vu les pierres, les buissons etc., nous allons conclure que dans chaque dix arpents il y ajutement un arpent carré de Drosera, nous trouverons alors que chaque semaine il périra au delà de sept millions d'insectes, dans un mois 28 millions, dans une saison de 8 mois 140 millions, et cela dans un espace de terrain assez restreint. Si à cela nous ajoutons l'étendue immense de nos UNE TROISIÈME LETTRE DE LA FLORIDE. 159 savanes en bas de Québec, où la Drosera est très commune, le chiffi-e devient tout simplement effrayant. Cependant nous avons encore des insectes et nous en aurons toujours, car leur puii^sance de reproduction est presqu'iufinie. C'est ainsi que les forces de la nature, souvent si faibles et si in- sig!)itiantes en apparence, deviennent par répétition plus que formidables. ( J. continuer.') UNE TROISIEME LETTRE DE LA FLORIDE. Florida Keys, Florida Reefs.— Les îles et les récifs de la Floride. MiAMiTS (Dade County), Fia., 15 Mai 1879. On appelle Florida Keys, toute une série d'îlots plus ou moins larges, plus ou moins longs, situés entre Key "West et le Cap Florida, qui se trouve à l'embouchure de la baie de Biscayne, à environ 200 milles ou QQ lieues de Key- West. Cette longue ligne d'îlots a un peu la forme d'un demi cercle, et se trouve, en certains endroits, à plus de 15 milles de la terre ferme. Tout cet espace entre la terre ferme et ces îlots, est couvert d'eau généralement peu profonde sur un fond vaseux, qu'il est très difficile de parcourir ; vous rencontrez des îles et des bancs partout. Il y a générale- peu de gibier, en été surtout, probablement à cause de la chaleur tropicale de cette contrée. Il s'en va vers le nord l'été, et revient au sud fhiver, je pense. A environ 4 milles en dehors de cette longue ligne d'îlots, se trouvent les récifs (rochers vifs) presque toujours couverts d'eau. Ils sont extrêmement dangereux. Il n'est 160 LE NATURALISTE CANADIEN. ' pas d'année où plusieurs navires ne se perdent sur cette ! chaîne de récifs que la Providence a placés là comme un ! rampart aux lames furieuses, aux montagnes d'eau que le ; vent soulève des profondeurs inconnues du golfe du Mexique i les jours do gros temps. 11 n'y a que les gros navires qui j passent en dehors de ces récifs, les plus petits passent entre ^ ces rochers et les îlots boisés où ils ont encore parfois assez i de mer à essuyer. I Cinq phares sont placés sur celte chaîne de récifs entre i Key-West et le Cap Florida. Le premier qu'on rencontre en venant de Key- West est le phare Sombrero, qui en es- j pagnol signifie large chapeau. ! Le deuxième est le phare d'Lidian Key qui se trouve justement en face de l'ile du même nom. ; Le troisième est celui de Carysfort, il se trouve situé ; presque vis-à-vis la pointe sud-est de Key Largo. ' Le quatrième est celui de Fire Rock, situé vers l'ex- \ trémité nord de Key Largo, ou plutôt l'île longue, car elle ; est peu large, mais elle a près de 45 milles de long. Le cinquième est le phare du Cap Florida, placé sur : la pointe même du cap de ce nom, à l'embouchure de la I baie de Biscayne. \ Tous ces phares sont construits en fer et à claire-voie, j pour que le vent ait moins de prise sur eux. Ils ne pa- , raissent pas avoir moins de 100 pieds de hauteur ; leurs i lanternes ou leurs verres sont de manufacture française, j dit-on, j L'habitation du gardien est à l'intérieur du phare, à ' environ 40 pieds au dessus du niveau de la mer. A quel- ques pieds au dessous de ce logement aérien est placé un j réservoir, espèce de citerne pour la provision d'eau du I gardien et de sa famille. Cette citerne est le plus souvent ,| approvisionnée par l'eau de pluie au moyen de gouttières ; i un steamer du gouvernement passe en outre une fois par mois en cas de besoin de la part des gardiens. | Le 12 mai, nous vîmes en passant, échoué sur les récifs enlro le phare d'Indian Key et celui de Carysfort reef, un UXE TROrSiÈMB LETTRE DE LA FLORIDE, 161 gros trois-mats américain qui, huit jours auparavant, avait été jeté là durant la nuit. 11 contenait 5,000 balles de coton chargées à la Nouvelle-Orléans pour l'Europe. Dix huit goélettes ou sloops de toute jauge étaient rangés autour de ]ui pour le relever de sa cargaison qu'ils transportaient à Key-West où elle était séchée et vendue à l'encan au profit des assurances, de même que le navire lui-même qui n'est plus considéré aujourd'hui que comme une épave ; car il est tellement brisé qu'il ne pourra jamais être relevé. Un beau soleil du matin éclairait cette scène de désolation, malheureusement trop fréquente sur cette dangereuse côte, où l'on ne rencontre partout qu'épaves de navires. En parcourant cette longue ligne d'îlots boisés en me rendant de Key-West à Miaœits, j'ai rencontré à Arsenica- Key, près du petit et du grand Matacomba, non loin de la pointe sud-est de Key-largo, un spécimen aussi rare que précieux, qu'aucun Museum, je pense, ne possède, à part le Smithsonian de Washington. C'est le grand Héron blanc, décrit par Auduban, Ardea Audubonii, je crois, car cet oiseau lui a ensuite été dédié. Ce précieux spécimen est de la taille du grand- Héron bleu, Ardea Herodias, Lin- née. C'est le samedi 18 mai, que j'ai fait cette précieuse capture qui, je l'espère, trouvera un amateur capable de l'apprécier. Ici, à Miamits (Dade County) s'arrête mon expédition pour cette année. Comme les oiseaux, je quitte ce ciel de feu, qui vous rôtit tout vif durant le jour, ces myriades d'insectes qui vous mangent durant la nuit et vous privent de tout repos ; je quitte tout cela sans regret, pour retourner vers le nord, beaucoup plus agréable que les contrées tro- picales durant l'été surtout, car depuis un mois bientôt, il ne s'est pas passé de jour ici sans pluie provoquée par des orages épouvantables, des coups de tonnerre qui font trembler la terre et vous donnent le frisson. J'ai mis 77 jours de Tampa ici, à parcourir et fouiller tous les coins et recoins de cette côte. J'ai plusieurs fois enduré la soif et la faim, tous les soirs couché sur mon même matelas (ma peau de buffalo), à terre sous ma mous- 162 LE NATURALISTE CANADIEN. tiquaire quand je le polirais, ou sur le pont de mon sloop (Vigilant), lorsqu'on ne pouvait aller à terre. Somme toute, je suis content de mon voyage ; je me porte bien, malgré mon teint de bistre. Alors très très humblement je m'in- cline et remercie la divine Providence de m'avoir gardé de tout danger durant ce long et pénible voyage, et lui de- mande un pareil retour pour moi et mes trois compagnons de route. Priez pour cette fin, vous que je compte au nombre de mes bons amis. A. LechevaiiLier. —*■, INFORMATIONS La Chrysomèle de la patate. — La Chrysomèle de 1:î patate s'annonce comme devant être très abondante cette année. Dès le 12 Juin, nous en capturions plus d'un cent sur quelques pieds de patates seulement que nous avions- dans notre jardin. Bien que nous ayions entendu dire de différents côtés qu'on avait trouvé des larves mêmes qui auraient hiverné, notre propre expérience n'a pu nous l'aire voir encore rien de tel, car nous n'avons jamais vu sortir de terre que des insectes parfaits. Nous répéterons ici à nos lecteurs ce que nous avons conseillé à maintes reprises comme remède contre ce des- tructeur : faites la cuillette avec soin dès que les insectes commejîceront à se montrer. C'est surtout les premiers qui se montrent qu'il importe d'exterminer, et sans délai, afin de ne pas leur laisser le temps de s'accoupler et de déposer leurs œufs. Comme les insectes parfaits ne man- gent que très peu, le vert de Paris n'aurait probablement que fort peu d'effet pour les faire disparaître. Une rare capture. — Le Rôv. M. Gruilbert, du se mi- naire des Trois Rivières, nous montrait, l'année dernière, un superbe spécimen de la Periplaneia Fcmylvanica, Scudd. INFORMATIONS. 163 capturé aux Trois-Eivières. Après nous avoir vu témoigner notre sarprise.de cette rencontre, il nous dit que l'insecte avait été pris sur un bateau, qui probablement avait navi- gué plus au sud. Mais voici que cette année on en prend un ici même, au CapRou^J^e, sur une galerie de maison, tout vivant et de fort bonne taille, de taille même supérieure à ceux de nos cases que nous avons capturés en Floride et aux Illinois. Cet insecte se trouverait donc définitivement appar- tenir à notre faune. Cependant nous sommes porté à croire que l'on ne le trouvera jamais ici qu'à l'état de domesticité ou tout au plus de demi domesticité, comme ses voisins et ci-devant congénères la coquerelle des cuisines de nos villes et son compagnon le Kakerlac ou Caffard. Nous ignorons si l'on a jamais fait la rencontre de cet insecte dans Ontario. Bibliographie, — La maison Grarnier Frères, de Paris, vient de commencer une nouvelle édition des Œuvres com- plètes de Buflon, annotées par M. Flourens. Cette édition est destinée à produire une grande sensation parmi les amateurs de beaux livres. Elle contiendra 150 gravures sur acier, représentant plus de 400 sujets, tous orginaux et dus aux pinceaux des artistes distingués Ed. Tranier et Henri Gobin. L'ouvrage paraîtra d'abord en 300 livraisons séparées, qui formeront à la fin 12 fort volumes in-8. Le paradis des botanistes. — Le professeur J. Gr. Hunt, dans le cours d'une lecture sur les Lichens, disait des marais du New- Jersey, dans un moment d'enthousiasme, que c'était un paradis pour les botanistes. Gros Champignon. — Le Dr Veilie, exhibait dernière- ment à Chicago, un chapeau de champignon mesurant 22J pouces de diamètre. On ne dit pas à quelle espèce ap- partenait ce spécimen. 1G4 LE NATURALISTE CANADIEN. LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACHS. {Continué de la 2^1 ge HO). Nous soutenous enfin que le loup et le chien, lorsque l'homme réussit à les accoupler, ne jouissent que d'une fécondité fort restreinte. Notre preuve, ici, sera vite faite, La voici : depuis un siècle environ, on a tenté d'innombrables expériences dans le but d'obtenir des produits indéiinimetit féconds du loup et du chien ; et où sont aujourd'hui les métis, les races nouvelles que l'on a pu obtenir ? Nulle part. Que l'on se rappelle, en ce moment, l'histoire des métis obtenus par M. de Jalois, colonel de gendarmerie, histoire que nous avons racontée plus haut, parmi les faits de croisements entre le loup et le chien : non seulement ces métis ne conservèrent pas la puissance de se perpétuer ; mais ils n'eurent pas même la force de se conserver la vie, ils moururent tous au bout de six mois. Rien de plus formel que le témoignage de M. Duver- noy sur ce point : " Les mulets de chien et de louve qu'on a réussi à produire ne sont pas stériles, mais leur fécondité est très faible, et se perd, si on les mêle entre eux, après un très petit nombre de générations. On pourrait, au contraire, les ramener à l'une des deux espèces dont ils sont le produit, en les accouplant avoc des mâles ou des femelles de l'une de ces espèces." Yoici comment il s'exprime dans un autre endroit : " Il y a eu des croisements féconds de loup et de chienne, de louve et de chien. Ces expériences n'ont rien d'extra- ordinaire ; il \iQXi est pas de même de la suivante : on a réuni deux mulets dort le mâle provenait d'un loup et d'une chienne, et lafenelle d'un chien et d'une louve : et leur accouplement a été fécond. Reste à savoir jusqu'à quel degré la force de génération sexuelle ^'est conservée LE CHIEN ET SES PRINCIPALKS RACES. 1G5 dans ces mulets factices, et jusqu'à quelle génération eile se continuera. 3Iais les expériences qui ont précédé celles-ci sont assez nombreuses pour prévoir d'avance que leur puissance génératrice ne tardera pas à s'éteindrey C'est avec un inexprimable contentement, que nous reposons nos regards et notre esprit sur un témoignacre aussi précieux ; non pas seulement parcequ'il nous donne raison sur le point qui nous occupe, mais parcequ'il tend surtout à démontrer d'une manière éclatante le grand, l'admirable principe de l'indépendance et de la stabilité des espèces. Pour bien faire comprendre, ici. notre pensée, nous citerons encore quelques paroles de M. Duveriioy. " Aucune observation bien positive et incontestable, parmi les animaux, dit-il, n'a démontré jusqu'à présent que des espèces différentes, libres et abandonnées à leur instinct de propagation, se mêlassent dans la nature ; et qu'il naquit de ces mélanges des espèces hybrides, pou- vant se propager avec leurs caractères distinctifs, et pro- duire une succession de générations fécondes comine les espèces dont elles seraient originaires." Si l'on réfléchit à l'ordre qui règne dans l'économie générale de la nature, à la durée et à la permanence de's espèces avec leurs caractères indélibiles d'instincts et de mœurs ; si l'on considère leur distribution dans les diffé- rentes régions du globe, où elles subissent les influences des climats les plus variés ; si l'on réfléchit que cette distri- bution est réglée par leur organisation et leur coiistitution respectives ; si l'on se représente le désordre qui serait la suite de ce mélange fécond, qui ne modifierait les espèces qu'eu en détruisant les caractères, et, avec eux le principe de cet arrangement des êtres organisés à la stirface du globe, source de l'équilibre et de l'harmonie résultant de leur action réciproque ; on en concluera logiquement, à priori, comme nous venons de l'énoncer à posteriori, c'est-à-dire par l'observation directe et l'expérience : que les espèces ne se mêlent fias," {ou qve si elles se mêlent, par taction de t homme, leurs produits sont plus ou moins promptement, maisfalalcmcut condamnés à kl sléritité.) 160 LR NATURALISTE CANADIEN " L'histoire naturelle, dit M. Flonrens, n'a pas de fait miiMix démontré qne celvn delà fixité des espèces ; et, pour qui sait voir la beauté de ce grand fait, elle n'en a pas de plus beau." C'est donc avec un véritable sentiment de bonheur que l'on salue toutes les défenses victorieuses de ce fait et de ce principe, et que l'on constate l'insuccès radical de ces hommes qui entreprennent, il est vrai, d'introduire le désordre dans les ouvrages du Créateur, mais dont les ten- tatives infructueuses tournent toujours et à leur propre honte et à la gloire de Dieu. Ainsi, non, et mille fois non, le chien et le loup ne sont pas de même espèce, parcequ'ils ne se croisent pas à l'état sauvage, qu'il iaut toute l'influencé de l'homme pour les forcer à s'unir à l'état de captivité, et que lorsqu'ils s'unis- sent et produisent ensemblent, leur génération ne tarde pas à s'éteindre. Cette preuve seule nous suffit. Nous n'avons que faire de récapituler en ce moment toutes les autres. " Ces expériences, dit BafFon, nous apprennent que le loup n'est pas de même nature que le chien, que ces espèces sont non seulement différentes, mais séparées et assez éloignées pour ne pouvoir les rapprocher avec succès; que, par conséquent, le chien ne tire pas son origine du loup et que les nomenclateurs qui ne prennent le chien que pour un loup devenu domestique, se trompent, pour n'avoir pas assez consulté la nature." Mais qu'est-ce donc que le chien ? Il nous est facile maintenant de répondre à cette question. Le chien ne descend pas du loup ni du chacal, n'est pas un loup ni un chacal apprivoisé ; et toutes les races de chiens, quehjue nombreuses qu'elles soient, ap- partiennent d'ailleurs à la même espèce; donc le chien, le chien domestique, est une espèce distincte, indépendante de toutes les autres espèces, créée par Dieu en son temps d'après un type particulier, et ayant une destination propre, une fonction spéciale à remplir sur la terre. LE CHTEN ET SES PRINCIPALES RACES. 167 Ici, nous ne faisons que suivre la doctrine des plus grands maîtres en histoire naturelle, tels que Bulïon, G. Cuvier, Flourens, Duvernoy etc ; notre opinion, de plus est tout-à-fait conforme à l'opinion générale de tous les peuples. " Dès les temps les plus reculés, dit H. D. Richardson, le chien a commandé l'attention, le respect ; mais dans aucun cas, nous ne trouvons son nom confondu avec celui du loup, du chacal ou du renard ; et cette assertion ne résulte pas seulement de mes propres recherches : je suis bien aise de citer à cet égard la haute autorité du colonel Hamilton Smith, qui écrit : " Une enquête philologique " complète prouverait incontestablement que dans aucune " langue et à aucune époque, on n'a positivement confondu " le loup, le chacal ou le renard avec le vrai chien." Si l'on nous demande quel est le type, quel est l'idéal du chien domestique, nous répondrons: 1° Le chien domestique a de commun avec tous les Mammifères Carnassiers : des ongles aux pieds, 3 sortes de dents, incisives, canines et molaires, des pattes propres seulement à la marche, la' faculté de mettre au monde des petits parfaitement organisés ; et il se sépare d'eux tous, comme les Carnivores digitigrades, par ses molaires aplaties et propres à broyer, et par ses pattes à doigts très raccourcis ; 2° Le chien domestique a cela de commun avec tous les Carnivores digitigrades qu'il peut broyer la chair et qu'il marche en quelque sorte sur les doigts plutôt que sur les pieds ; et il se sépare d'eux tous, comme toutes les espèces du genre Chien, par ses deux dents tuberculeuses aplaties derrière la carnassière ; 3° Le chien domestique a de commun avec toutes les espèces du genre chien, loup, hyène, chacal, etc. deux dents tuberculeuses aplaties derrière la carnassière; et il se sépare définitivement de toutes ces espèces, par sa queue relevée et courbée, par ses oreilles généralement retom- bantes, su.rtout par son œil ouvert à angle droit comme chez l'homme, caractères qui ne se retrouvent nulle part ailleurs, ni à l'état sauvage, ni à l'état de captivité. 168 LE NAT UK A LISTE tJANANDIEN, Ell réunissant tons les caractères propres du chien domesti(|ue, pour nous re})résenter plus nettement sa forme idéale, nous dirons : Le chien domestique est un Mammifère ayant des ongles aux pieds, trois sortes de dents : incisives, canines et molaires, des molaires propres à broyer, des patte? propres seulement à la marche, des doigts très raccourcis, une pose plutôt sur les doigts que sur les pieds, deux dents titber- culcuses aplaties derrière la carnassière, une queue relevée et courbée, des oreilles pendantes, et enfin l'œil ouvert à anode droit comme chez l'homme. Et nous pourrons ajouter ici ; une grande sociabilité, une affection sans égale pour fhomme, fhabitude d'aboyer plutôt que de hurler, et la faculté vraiment prodigieuse de varier, quant aux caractères accessoires, sans mesure, sans limites et sans fin. Yoilà l'idéal que nous nous formons du chien domes- tique, catiis famialiaris, Linnée. A cet idéal correspondent, non seulement tous les chiens qui vivent et cohabitent avec l'homme ; mais encore toutes ces races sauvages, retrouvées dans les forêts, dans les déserts, en Amérique, en Afrique, en Asie, telles que le buansu, le cabéru, le dingo, le chien des Pampas, le chien d'Egypte, le chien de Tartaric etc, races ayant toujours échappé à la domestication depuis l'origine de l'homme, ou retournées à leur liberté primitive après un temps plus ou moins long- d'apprivoisement, et montrant toutes une ressemblance frappante avec le chien domestique, plus de ressemblance, dans tous les cas, avec cet ami de l'homme qu'avec aucune espèce de loup ou de chacal. Certains auteurs se montrent embarrassés à l'égard de ces animaux sauvages; pour nous, la règle à suivre serait bien simple. Des animaux sauvages ressemblant à notre animal fidèle, ont-ils la queue relevée et courbée, les oreilles tombantes ou ayant au moins une tendance à tomber, leur œil s'ouvre-t-il à angle droit comme chez l'homme, et surtout produisent-ils indéfiniment avec le chien domestique? assurément, ce sont des chiens ; on(-ils LE CHIEM ET SES PRINCIPALES RACKS. 169 au contraire uiio queue traînante, des oreilles droites et pointues, des yeux obliques, et leur union avec le chien domestique est-elle stérile ou à peu près stérile? à coup sûr, ce sont des loups ou des chacals. Si l'on nous demande quelle est la destination propre du chien domestique, la fonction spéciale qu'il a à remplir sur la terre, nous dirons : Etre l'ami, le compagnon, le défenseur, le consolateur le plus fidèle de l'homme. Dieu en créant l'univers, a tout rapporté au service de l'homme : le soleil pour lui donner la lumière, la terre pour lui })ro(luire des aliments, les forêts pour lui procurer des habitations, un grand nombre d'ani- maux pour subvenir à ses divers besoins. Parmi ces ani- maux, les uns devaient le transporter à de grandes dis- tances, d'autres lui fournir une nourriture ou délicate ou substantielle, ceux-ci lui donner le breuvage le plus doux et le plus nourrissant, ceux là lui offrir la laine dont il se fabrique des habits. Or, avec tout cela, nous estimons que l'œuvre de Dieu n'eût pas été complète, qu'il eût manqué quelque chose à la beauté et à la grandeur de la création, si l'homme n'eût pas eu, autour de lui, près de lui, un ami- mal particulièrement destiné à le suivre, à l'aimer, à le servir. Car l'homme dans ses luttes contre la nature, devait avoir souvent besoin d'an aide qui fût plus fort, ou plus courageux, ou plus agile, ou plus intrépide que lui ; et d'un autre côté, exposé à voir tout bonheur lui échapper de la part de ses semblables, devant être abandonné des siens, vivre seul quelquefois, et manger le pain de la misère, il lui fallait un compagnon qui fût tout amour pour sa per- sonne, qui s'attachât inviolablement à lui par toute la vé- hémence de ses instincts, qui partageât ses travaux et ses peines, et dans la plus profonde indigence, eût toujours des joies et des caresses à lui prodiguer pour lui faire éprouver un peu de consolation et de courage. Voilà pourquoi, dans notre pensée, Dieu a créé le chi^n. Il l'a créé assez fort pour être utile à l'homme, pas trop fort, afin qu'il ne fût pas un danger au sein de la famille ; il l'a créé capable de vivre sous tous les climats et dans tous les lieux de la terre, afin de suivre l'homme dans toutes ses pérégrinations ; il 170 LE NATURALISTE CANADIEN. l'a créé susceptible de varier à l'infiiii dans sa taille, dans sa forme, dans ses aptitudes, pour qu'il pût se plier à tous les désirs do l'homme, s'accommoder à tous ses besoins, lui rendre tous les services possibles ; il l'a créé avec l'instinct le plus admirable, l'instinct de l'attachement le plus sincère, de l'aflection la plus tendre, du dévouement le plus absolu, de la fidélité la plus inébranlable ; il l'a créé essentielle- ment l'ami de l'homme, son compagnon sublime de com- bats, de travaux, de chasses, de jeux et de souffrances. " Le chien, a dit admirablement Buffon, est le seul ani- mal dont la fidélité soit à toute épreu\''e ; le seul qui con- naisse toujours son maître et les amis de la maison ; le seul qui, lorsqu'il arrive un inconnu, s'en aperçoive; le seul qui entende bien son nom et qui reconaisse la voix domestique ; le seul qui ne vive point pour lui-même ; le seul qui, lors- qu'il a perdu son maître et qu'il ne peut le trouver, l'appelle par ses gémissements ; le seul qui, dans un voyage long qu'il n'aura fait qu'une fois, se souvienne du chemin et retrouve sa route ; le seul enfin dont les talents naturels soient évidents et l'éducation toujours heureuse." Peut-on ne pas reconnaître, après de telles considéra- tions, que le chien ne soit un don spécial fait à l'homme, par une Providence infiniment sage, et infiniment attentive à nous alléger autant que possible, le fardeau, les fatigues, les peines et les mille misères de cette vie? A quelle époque le chien domestique est-il apparu sur la terre? Si le chien domestique a été créé spécialement et même uniquement en vue de l'homme, on doit croire qu'il a été du nombre des dernières espèces créées, et que son existence, par conséquent, ne remonte pas au delà de la période dite quaternaire, période où tous les animaux, de- vant servir, de près ou de loin, à l'espèce humaine, pa- rurent. C'est alors que parurent le cheval, le bœuf, l'âne, le renne, le mouton, et une foule d'autres non moins utiles ; et ainsi, il n'est que juste et raisonnable de reporter à cette même date, la création du chien domestique, espèce la plus en rapport peut-être avec l'homme. La Paléontologie est-elle en état de nous renseigner LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 171 sur cette question? La Paléontologie a retrouvé eu plu- sieurs endroits dans les terrains quaternaires, les ossements de certains animaux ayant une grande ressemblance avec le chien, le loup, le chacal, tels que cnnis spelœus, canis tro- glodytes, canis protalopex, canis borbonicus, canis antiqidus ; et même elle prétend avoir rencontré notre vrai chien do- mestique, canis familiaris, qu'elle a appelé pour cette raison canis familiaris fossilis. Nous avons vu plus haut, d'après M. Boitard, que la Paléontologie a cru reconnaître deux de nos principales races, le Mâtin et i'Epagneul ; il y a des naturalistes, nous l'avons dit, qui combattent ces conclu- sions, et ne voient que des loups dans toutes ces espèces, pour nous, nous trouvons tout naturel que le chien do- mestique ayant existé sur la terre avant l'apparition de l'homme, on en retrouve ça et là quelques vestiges; et, en conséquence, nous acceptons pleinement les données de la Paléontologie sur ce point. Donc le chien domestique a vécu dans la période quaternaire, pas avant ; et en effet c'est uniquement dans les terrains appartenant à cette pé- riode, que la Paléontologie retrouve ses os. Quelle a été maintenant la race primitive que Dieu a créée ? Il est évident, d'après ce que nous venons de dire, que l'on ne peut pas, par la Paléontologie, résoudre ce pro- blème ; on ne le peut pas non plus, par les données histo- riques qui font complètement défaut : on en est réduit, à ce sujet, à des considérations plus ou moins ingénieuses, plus ou moins vraisemblables sur nos races actuelles en rappport avec l'idéal que l'on se forme de Tesfiece chien. Or, sur ce terrain hyi^othétique et ténébreux, nous décla- rons de prime abord, que n'aurons pas la hardiesse d'entrer: car, il y a aujourd'hui, au moins six à sept mille ans que le chien se multiplie et varie sur toute la surface du globe; les individus vivent peu de temps ; les générations se suc- cèdent avec une grande rapidité; toutes les races s'altèrent ; et ainsi, loin de pouvoir dire quelle est la race que Dieu a créée, nous ne voyons pas comment il serait possible de croire que la race créée par Dieu existe encore. Combien de races disparaissent en un siècle ! combien sont disparues depuis six mille ans ! 172 LE NATURALISTE CANADIEN. Qu'on jugo do la difficulté du problème par la manière dont en parle Bulf'on : " Ce qui est diffi.cile à saisir dans cette nombreuse variété de races différentes, c'est le caractère de la race primitive, de la race originaire, de la race mère de toutes les antres races : comment reconnaître les effets produits par rinfluence du climat, de la nourriture, etc. ? comment les distinguer encore des autres efïi'ts, ou plutôt des résul- tats qui proviennent du mélange de ces différentes races entre elles, dans l'état de liberté ou de domesticité ? En effet, toutes ces causes altèrent avec le temps les formes les plus constantes, et l'empreinte de la nature ne conserve pas toute sa pureté dans les objets que Ihomme a beaucoup maniés. Les animaux assez indépendants pour choisir eux-mêmes leur climat et leur nourriture, sont ceux qui conservent le mieux cette empreinte originaire; et l'on peut croire que dans ces espèces, le premier, le plus ancien de tous nous est encore aujourd'hui assez lidèlement repré- senté par ses descendants; mais ceux que l'homme s'est soumis, ceux qu'il a transportés de climats en climats, ceux dont il a changé la nourriture, les habitudes et la manière de vivre, ont aussi dû changer pour la forme plus que tous les autres : et l'on trouve en eflet bien plus de variétés dans les espèces d'animaux domestiques que dans telles des animaux sauvages ; et comme, parmi les animaux domes- tiques, le chien est de tous celui qui s'est attaché à l'homme de plus près; celui qui, vivant comme fhomme, vit aussi le plus irrégulièrement ; celui dans lequel le sentiment domine assez pour le rendre docile, obéissant et susceptible de toute impression, et même de toute contrainte ; il n'est pas étonnant que de tous les animaux, ce soit aussi celui dans lequel on trouve les plus grandes variétés pour la figure, pour la taille, pour la couleur, et pour les autres qualités." A continuer. LE ^B^ÈMÊ^^Ûâ^éiMiM ^^cjéopsip^XfX^-f^^'fÊspl f^^«î||^à-^f^%J^ Vol. XI. CapRouge, Q., AOUT 1879. No. 128 Rédacteur : M. l'Abbé PROVA^CHER. FAUNE CANADIENNE. LES IJNSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. (^Continué de la page 150). 23 Greii« LiMNÉRiE. Limneria, Holmgren. Ailes avec une aréole (manquant quelquefois) le plus souvent triangulaire et pédiculée. Tête courte, transver- sale. Antennes moyennes, sétacées ou filiformes. Pattes assez grêles, et fort souvent annelées de blanc, surtout les postérieures. Abdomen à pédicule long, se terminant en fnseau médiocrement comprimé, le premier segment li- néaire, renflé à l'extrémité; tarière le plus souvent presque aussi longue que l'abdomen, quelquefois cependant assez courte, assez forte, recourbée légèrement en haut. Crochets des tarses simples. Insectes de taille moyenne ou petite, différant des Panisques et des Campoplex surtout par la forme et la longueur de la tarière. Les stigmates métathoraciques sont de plus circulaires, tandis qu'ils sont ovalaires dans les 2 autres genres. Vingt espèces rencontrées. 1(16) Abdomen entièrement noir; 2(9) Jambes postérieures avec un anneau blanc au milieu ; 3( 8 ) Les 4 hanèhes antérieures noires ou rousses; 4( 5 ) Métathorax escavé postérieurement 1. Valida. 5(4) Métathorax non excave postérieurement; 174 LE NATURALISTE CANADIEN, 6(7) Cuisses postérieures avec un anneau noir à la base 2. plena- 7(6) Cuisses postérieures entièrement rousses 3. annulipes. 8(3) Les 4 hanches antérieures blanches 4. parva- 9( 2 ) Jambes postérieures rousses, sans anneau blanc; 10(11) Ailes antérieures sans aréole n.... 5. ruiipes. 11(10) Ailes antérieures avec une aréole ; 12(13) Métathoras rugueux, sans lignes soulevées dis- tinctes 6. genuina. 13(12) Métathorax avec lignes soulevées distinctes ; 14(15) Chaperon avec une excavation à son bord anté- rieur au milieu , 7. argentea" 15(14) Chaperon tuberculeux à son bord antérieur au milieu ^ 8. hyalina. 16( 1 ) Abdomen plus ou moins roux; 17(26) Jambes postérieures avec un anneau pâle au milieu; 18(21) Aréole des ailes antérieures sessile; 19(20) Aréole pentagonale 9. seSSilis. 20(19) Aréole triangulaire... 10. margmata. 21(18) Aréole distinctement pédiculée ; 22(25) Les 4 pattes antérieures rousses ; 23(24) Hanches postérieures noires 11. infumata. 24(23) Hanches postérieures rousses 12. Clavata. 25(22) Les 4 pattes antérieures blanc-jaunâtre 13. flavipeS. 26(17) Jambes postérieures saus anneau pâle au milieu ; 27(38) Face noire; 28(37) Antennes entièrement noires ; 29(34) Hanches postérieures noires; 30(31) Aréole sessile, triangulaire 14. basilaris. 31(30) Aréole pédiculée ; 32(33) Tarière presque aussi longue que l'abdomen. 15. fusiformis. 33(34) Tarière dépassant à peine l'abdomen 16. ftaviricta. 34(29) Hanches postérieures rousses ; 35(36) Les 4 pattes antérieures rousses 17. ruficoxa. 36(35) Les 4 pattes antérieures jaune-pâle 18. pailipeS. 37(28) Antennes rousses à l'extrémité 19. dentata. 38(27) Face jaune-pâle 20. sericea. 1, Limnérie forte. Limneria valida, Cress. Proc. Ent. Soc. PhiU iii, p. 258 ; L. excavata, Prov. Nat. vii, p. 146. Ç Long. .31 pouce. Noire ; les palpes, les écailles alaires avec un anneau à la base des articles 1,2 et 3 des tarses postérieurs, blane IV — ICHNEUMONÏDES. 175 Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, aréole triangulaire, pétiolée, Métathorax excavé longitudinalement en arrière. Pattes rousses les hanches et les trochantins noirs, cuisses postérieures avec un petit anneau noir à l'extrémité, leurs jambes brunes, pâles à la base et au milieu, les tarses bruns, annelés de blanc à la base des 3 premiers articles. Abdomen tout noir, ne s'élargissant qu'à partir du 3e seg- ment, cette partie de forme triangulaire, vue de profil fig. 9 a. Tarière presque aussi longue que l'abdomen. — PC. (S Avec les segments ventraux bordés de blanc à l'extrémité. Fig. 9. 2. Limnérie pleine. Limneria plena, Prov. Nat. vil, p. 146, ç. Ç — Long. .21 pouce. Noire, pattes rousses; les palpes avec les mandibules et les écailles alaires, jaune pâle. Ailes hyalines; nervures brunes ; aréole brièvement pédiculée, fig. 9 h. Métathorax sub-globu- leux, non excavé en arrière. Toutes les hanches noires avec une partie des trochantins. Les cuisses postérieures avec un petit anneau noir à la base et au sommet, leurs jambes brunes avec un anneau pâle au milieu en dehors, leurs tarses aussi bruns. Abdomen à pédicule allongé, en massue à l'extrémité ; tarière courte, de la longueur de l'abdomen à peu près. — R. Se distingue surtout de la suivante par le petit anneau noir de la base des cuisses postérieures, son aréole sub- sessile etc. 3. Limnérie pieds-annelés. himneria annulipes, Cress. Mewieptus a/n/. Cress. Proc. Eut. Soc. Phil, iii, p. 257, $ ; 31es. tibiator, Cress, id p. 259, c?. Ç — Lon"-. .25 pce. Noire; avec une courte pubescence blanchâtre ; les mandibules, les palpes, les écailles, les 4 hanches antérieures avec tous Icfe trochantins, blanc-jaunâtre. Antennes noires, presque aussi Fig. 9. -a, Abdomen de la Limneria valida, Cress, vu de profil. b, Une aile de la Jjiwueiia2>l<'"a, Prov. c, Une aile du Pijracmon macrocei>halim, Prov.— t?, tête du mémo. 176 LE NATUBALISTE CANANDIEN. longues que le corps. Métathorax avec lignes saillantes bien définies,. Ailes hyalines, indescentes ; nervures et stigma, noir, le dernier pâle à la base; aréole triangulaire, pédiculée. Pattes roux-pâle; les posté- rieures avec les hanches et les tarses excepté à la base, noir, leurs jambes aussi noires avec un large anneau blanc au milieu. Abdomen allongé, grêle à la base, élargi et comprimé à. l'extrémité, le premier segment grêle, renflé et convexe à l'extrémité ; tarière courte, dépassant cependant l'obdomen. -L»iJ:ij.io DrjAixij.1 ^jijrjo. iO& alaires blanches. Ailes hyalines, iridescentes, à nervures brunes ; stig- ma roux clair ; aréole incomplète, la nervure externe supérieure man- quant. Pattes d'un roux clair, les postérieures avec les tarses obscur- cis ; hanches noires, les 4 antérieures rousses en dessous. Abdomen d'un noir luisant, à premier segment linéaire, élargi et épaissi seule- ment à l'extrémité, le 2e segment plus fort et un peu plus large à l'ex- trémité, déprimé, les autres comprimés et fusiformes dans leur ensemble vus de côté. Ventre blanchâtre au dessus du 2e segment. Tarière de la moitié de la longueur de l'abdomen environ, non recourbée en haut. —PC. Ressemblant beaucoup à une Limneria, mais à abdo' men plus grêle, plus comprimé à l'extrémité, et à tarière non recourbée en haut. 3, Crémaste pieds-jaunes. Cremastus mellipes, Prov. Mractodes mellipes, Prov. Nat. p. 332, ? . Ç — Long. .19 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes avec les pattes, d'un roux clair. Antennes assez longues, noires, plutôt filiformes que sétacées. Ecailles alaires blanches. Ailes hya- lines, iridescentes, avec une aréole grande mais incomplète, les ner- vures extérieures manquant; nervures brunes; stigma brun foncé. Thorax assez long, ponctué, le métathorax déprimé obliquement en arrière. Pattes d'un jaune n)iel uniforme, les postérieures avec l'ex- trémité des jambes et les tarses légèrement obscurs. Abdomen comprimé à partir du 3e segment, le premier de longueur moyenne, élargi et épaissi à l'extrémité, les derniers segments comprimés, tranchants, avec projections aux arceaux ventraux. Tarière du tiers de la longueur de l'abdomen à peu près, redressée verticalement. Ventre blanchâtre. — R. A continuer. LIÎS IKDIENS SEMINOLES. Les Séminoles, au nombre d'enviro» 450 à 500 hommes femmes et enfants, habitent le snd de la Floride, dans les environs de Miami (Dade County) contrée des Everglades. Ils ont deux camps; le plus petit de ces deux camps est à environ 11 railles de Miami, le plus grand est a en- 18(5 A TflTTTl A viron 60 milles de cette place, vers la grande Cyprière (G-reat Cypress). C'est dans ce dernier carapque demeure le grand chef, dont le nom est Aleck ; il est iigé d'environ 100 ans; le second chef est Tiser taie, le grand tigre, c'est le lils aîné du vienx Tiger-tale, qui fut fait prisonnier à Cristal River durant la guerre. Ce nouveau Tiger tale a un fils qui a deux enfants mâles. En (in ces quatre Tiger-tale, qui existent encore aujourd'hui, sont pour se succéder par rang d'âge au titre de second chef, selon la hiérarchie indienne, après la mort de leur père, si toutefois on leur recoîinait à l'un et à l'autre la bravoure nécessaire à un chef de tribu. En cas de mort du grand chef Aleck, s'il n'a pas de fils, chose que j'ignore, ou qu'il ait un fils indigne du titre de son père, c'est au second chef que doit échoir de droit le titre de grand chef qui est 1 autorité suprême. Les Indiens Séminoles sont honnêtes, ils ne tolèrent pas la moindre bassesse chez eux et regardent le vol comme une infamie. Si l'un d'entre eux est signalé et convaincu d'avoir volé à un autre indien, ne serait-ce qu'une citrouille, un melon, etc., enhn le moindre objet, la partie lésée se rend immédiatement chez le voleur, tue le meilleur de ses cochons, car ils en ont tous, le coupe en autant de morceaux qu'il se trouve d'indiens dans le voi- sinage, et en donne un morceau à chacun d'eux. Cela fait, une deputation de trois indiens portent la nouvelle au grand chef. Le grand chef alors somme le voleur, par le retour même des trois indiens, de se rendre auprès de lui dans le plus bref délai, ou le fait amener s'il refuse d'obéir, ce qui arrive rarement, rassemble tous les indiens du voisinage, et en présence de cette assemblée, il marque le velour en lui coupant un bout de l'oreille gau- che. La bigamie existe chez les Séminoles ; plusieurs hom- mes ont deux et même trois femmes; le mariage est fait par le grand chef et il est considéré chez eux comme sacré. L'indien n'a pas le droit de renvoyer sa femme, ni aucune LES INDIENS SEMINOLES. 187 de ses femmes lorsqu'il en a plusieurs, et aucune d'elles, n'a le droit de quitter ron mari. Soit femme ou mari qui se rend coupable de sépara- tion, aussitôt que cette nouvelle arrive au grand chef, ce dernier somme le coupable de se rendre auprès de lui dans un délai déterminé ou le fait amener comme le voleur s'il refuse d'obéir, invite tous les indiens du voisinage, et, en leur présence, fait coucher le coupable à terre sur le dos, lui découvre la poitrine et lui impose la marque du des- honneur audessus du sein droit en le brûlant au moyen d'une cuillerée de hoineny bouillant. Les enfants résultant de ces singuliers mariages, et souvent un ou deux d'une femme ou autant d un autre, etc., vivent ensemble de la meilleure intelligence, sans ja- mais laisser percer la moindre jalousie entre eux, même lorsqu'ils deviennent grands, et s'aiment autant les uns les autres que s'ils venaient tous de la même mère. Les mères, de leur côté, portent la même affection aui enfants de leurs rivales qu'à leurs propres enfants; toutes aiment le père de leurs enfants et celui-ci se prive de tout pour le bien être de la famille qui est, la plupart du temps, très nombreuse. Les Séminoles adorent la Lune, ils ne connaissent pas et ne veulent pas entendre parler d'un autre Dieu. La lune est tout pour eux. Ils étudient avec soin chaque nouvelle lune qui, d'après la position de son croissant, indique à l'indien si cette lune sera sèche ou pluvieuse. Lorsque le croissant est parfaitement aplomb et que ses deux pointes se trouvent de niveau, l'indien dit : je peux accrocher ma poudrière à la lune, ma poudre ne mouillera pas durant cette lune-ci. Si au contraire un des bouts du croissant est plus ou moins incliné que l'autre, l'indien prétend qu'il pleuvera souvent durant cette lune, et beaucoup pensent ici qu'il se trompe rarement, A chaque pleine lune les indiens s'assemblent et prient en famille une partie de la nuit, pour leurs morts qu'ils croient déjà rendus dans la lune. C'est aussi ce jour 188 LE NATURALISTE CANADIEN. là qu'ils demandent à la lune tous leurs besoins, principa- lement une chasse abondante, car c'est encore les mouve- ment de la lune qu'ils consultent pour se mettre en chasse, pour tuer le chevreuil (cariacus Virgîanus) assez nom- breux partout en Floride. Le chevreuil se lève de sa couche pour manger et se promener aussitôt que se lève la lune et rentre au fourré se reposer aussitôt que la lune se couche, alors l'indien ne manque jamais ce moment favorable de la chasse au che- vreuil pour le rencontrer plus facilement. C'est encore la lune qui fait monter la mer dit l'in- dien, et le poisson avec elle. Lorsque nous nous sommes bien amusés à la pêche et que nous en avons assez, la lune le renvoie avec la mer, pour nous le rendre plus tard selon nos besoins. Notre dieu est bon pour nous, dit l'in- dien, il ne veut pas que nous mourrions de faim, mais il veut aussi que nous nous reposions et que nous ne gaspil- lions rien. La fête du Maïs. Le maïs, ou corn en anglais, est la principale nourriture de l'indien en Floride. Chaque in- dien a son champ de maïs qu'il sème en janvier ou au commencement de février ; pour ordinairement le récolter vers le 15 de mai. Lorsqu'arrive l'époque de la récolte, la plupart des indiens souvent sont à la chasse à plusieurs lieues de leurs camps, alors le grand chef ordonne un grand feu auprès du camp, les tourbillons de fumée qui s'élèvent dans les airs, sont pour l'indien le signal de la rentrée au camp, que le temps de la moisson est arrivé. Le Bal. Tous les indiens rentrés au camp, le grand chef ordonne un grand bal avant de commencer la mois- son. Ce bal dure ordinairement six jours ; dormir, boire, bien manger, chanter, fumer et danser ; ce n'est pas trop de sacrilier une semaine tous les ans à ces délassements, pour se bien conduire le reste de l'année ; voila encore ce que dit l'indien Seminole. Le costume du bal. Ce costume ne diflère en rien, chez les hommes surtout, de leur costume habituel, si ce n'est LES INDIENS SÉMINOLES. 189 qu'ils mettent des habits pins propres lorsqu'ils en ont un rechange, mais c'est toujours le même modèle de vêtements, le même décor : les jambes nues du haut en bas; chaussé d'une paire de mocassins qui lui montent au dessus de la cheville dn pied ; une sorte de petite jupe en peau de chevreuil attachée à la ceinture, lai descend jusqu'aux genoux, une chemise d'étoffe de couleur, une sorte de large camisole de couleur variée ayant des manches. Sur le devant de cette camisole brillent, du plus bel éclat, quatre larges croissants en argent, quelquefois cinq et même six, selon la fortune de l'indien. Ces croissants cousus à en- viron un pouce l'uii de l'autre et les pointes en l'air, lui couvrent la poitrine en forme de cuirasse. Ces croissants, en plaque d'argent, ont environ deux pouces de large vers le milieu et sont à peu près de l'é- paisseur d'une pièce de 25 centins, ils se terminent en pointes amincies. Un châle en laine ronge, rayé de blanc et de bleu, roulé autour de la tête en forme de turban, complète le costume du Seminole, laissant voir sa queue do cheveux tressés qui descend sur le dos; à ce turban est aussi atta- ché un large croissant en argent, juste au dessus de son front, c'est le premier quartier de la lune pour le Seminole. Les Séminoles ne se tatouent pas, ils se contentent des traits mâles et énergiques que la nature leur a donnés ; aux hommes comme aux femmes, un teint un peu plus brun que le mulâtre ; les cheveux d'un noir d'ébène, quoique pas trop fins ; les yeux très larges et de même noir d'ébèue ; le fi ont généralement large et assez élevé ; le nez gros et un peu applati ; on en voit beaucoup plus de taille moy- enne que de grande taille, homme ou femme, mais presque tous d'une constitution solide. Les Séminoles ne portent pas de barbe; ils aiment à se raser souvent, quelques uns portent la moustache; leur regard est généralement doux; ils aiment voir les étrangers les visiter, sauf l'américain qu'ils détestent souverainement, Le costume de la femme indienne a beaucoup de rap- port avec celui de la femme blanche : jupons, robes, cami- 190 LE NATURALISTE CANADIEN. sole, etc., seulement de taille plus courte. Elles aiment les couleurs variées où le rouge domine. Un long collier de petites perles de toutes nuances orne son cou ; ce collier n'a pas moins de 12 à 15 pieds de long et lui fait bien 8 ou 10 fois le tour du cou ; elle quitte ce collier tous les soirs pour se coucher, et elle ne s'habille jamais sans le mettre. Elle aime à soigner sa chevelure ; elle se coifîe comme les femmes blanches en tressant ses cheveux qu'elle se roule le plus souvent derrière la tête, soigneusement attachés. La tête enveloppée d'un foulard en coton rayé de rouge et de blanc ou de bleu lui descendant ■un peu trop bas sur le front, détruit ses beaux traits et lui donne un aspect un peu sombre, mêlé de timidité. Car elles ont généralement toutes une belle physionomie' La femme indienne ne porte jamais de chaussures ; elle marche toujours nus pieds. Elles ont généralement toutes le pied très petit, les mains de même ; c'est tout l'opposé des hommes, qui presque tous ont le pied et la main très larges. Elles portent toutes de larges boucles d'oreille en ar- gent et des bagues du même métal, presque dans tous les doigts selon la fortune; ces objets, ainsi que les croissants en argent que porte l'indien, sont fabriqués par lui même à l'aide de pièces d'argent monnoyé provenant du produit de ses chasses et de ses pêches ; il fond lui même les pièces de monnaie dans des creusets et coule ensuite ces objets de parure dans des moules qui sont aussi fabriqués de sa main. Les jours de bal, une longue guirlande de carapaces de petites tortues remplies de petits cailloux, attachée autour du bas de sa robe, complète la richesse du costume de l'indienne. Elle est très fière de cet appareil, car en dansant sau- tant, chantant et gesticulant des bras et des jambes, elle auo-mente le plus qu'elle peut la bacchanale, le bruit dia- bolique et étourdissant des timbales en fer blanc dont la plupart des hommes sont munis ; c'est le grand bruit, c'est LES INDIENS SEMîNOLES. 191 le tapng-e, les soults et les cris, le chant qui fait la joie des indiens Séminoles partout les jours de grands bals. Enfin le bal terminé, chacun s'en va chez lui récolter son maïs, ce qui dure environ un mois. La récolte ter- minée, la vie paisible recommence ; on ne s'occupe plus que de ch isse et de pêche pour jusqu'au jour du grand bal de l'année suivante. Les Séminoles n'ont pas de canots d'écorce comme les indiens Montagne is et autres tribus qu'on rencontre au Canada, leurs canots sont des troncs d'arbres creusés, ordi- nairement de cyprès ou de cèdre, bois très légers. Durant que l'Indien chasse, la femme s'occupe de la préparation des peaux, de son ménage et de sa famille, car tous possèdent près de leur plantation une sorte de cabane plus ou moins élégante, bâtie en troncs de grosses pièces ho- rizontalement superposées pour former les quatre murailles, cette habitation est couverte en branches de palmier; la plupart du temps elle est toute faite de branches de pal- mier, telle que les cabanes des nègres de la Floride. Je parle des nègres pauvres, car certains nègres possèdent de jolies petites maisons-emplacements qui la plupart du temps sont peintes et très élégantes. Le Docteur. Les Séminoles ont leur docteur, qui est un indien, et qui naturellement n'a jamais étudié dans aucune école de médecine. La science n'a donc rien fait pour lui, mais la nature a tout fait en lui désignant telle racine ou telle plante pour telle maladie. 11 guérit radi- calement les fièvres tremblantes au moyen d'infusions de la racine d'une plante qu'on rencontre partout dans la forêt et qu'on appelle Queen of Delight, la reine de la joie ; la mor- sure du serpent à sonnettes, cro/rt/ws/«0/nV/?/s, avec la plante Rattle Snake master, le maître du rattle snake, c'est-à-dire plus puissant plus fort que son poison ; et combien encore d'autres plantes que son instinct naturel seul lui a fait dé- couvrir pour son utilité et le bien être de ses semblables ! Les Séminoles sont généralement doux et paisibles, mais le moindre usage de liqueurs fortes, qu'ils aiment beaucoup, les rend fous et joyeux ; ils dansent, ils chantent ; mais sou- 192 LE NATURALISTE CANADIEN. :i vent cette joie dégénère en querelles, car parfois ils se : battent entre eux. L'approche d'un tiers qui viendrait pour les séparer les rend furieux ; il n'y a que les femmes qui | peuvent les séparer, car ils considèrent comme une insulte ! la désobéissance à leurs femmes. Beaucoup entre eux . parlent anglais, bien qu'ils aient leur langue à eux. Avec leur maïs, les Séminoles vivent du produit de | leurs chasses et de leurs pêches, qu'ils viennent vendre à j Miami et à Fort Mires, dans le comté de Manatee ; ils touchent très rarement d'argent, c'est presque toujours en | échange d'étofîes ou autres provisions, le plus souvent à ! 50 °/o de perte pour ces pauvres indiens, que quelques | misérables marchands exploitent à plaisir. i La mort et la sépulture. Les indiens Séminoles ne veu- lent ni cierges, ni bougies, ni aucune lumière autour de j leurs morts, qu'ils ne gardent guère plus de 12 heures, \ avant de les enterrer. Us se réunissent aussi nombreux \ que possible pour cette cérémonie funèbre. Ils les enterrent, m'a-t-on dit, avec tous leurs effets, c'est-à-dire habillés; ils placent à leur côté, dans la fosse, tout ce qui appartenait au mort durant sa vie. Pour les hommes, le fusil avant tout, son sac à plomb, sa pou- drière, etc.; car ils prétendent qu'il aura besoin de tout cela dans la lune, où ils pensent qu'ils se rendent aussitôt après leur mort. Pour les femmes, ils n'oublient jamais ^ la robe garnie de carapaces de tortue, car elle aussi elle \ aura besoin de cet objet précieux les jours de grand bal ' dans la lune. , Les Séminoles de la Floride, malgré leur croyance ac- ! tuelle, malgré leur ignorance du vrai Dieu, ne sont peut- i être pas éloignés d'embrasser un jour le catholicisme. Quel- i ques zélés missionnaires ont déjà fumé le calumet dans I leur camp, car tout refus d'une telle offre de leur part se- i rait une insulte pour eux. Encore quelque temps, encore . quelques efïbrts, de telles visites répétées tous les ans fini- ront, je le pense, par convaincre le Seminole qu'il y a un autre Dieu que la Lune. A. LeCHEV ALLIER. Florida Bay, 24 mai 1879. — I ■ ^m LES PLANTES INSECTIVORES. I93 LES PLANTES INSECTIVORES. PAR L. D. MIGNAUr.T, MOXTRRAL. (Continué de la page 159). La Dionœa muscicapa, dont nous allons parler mainte- nant, est sans contredit la plante la plus merveilleuse du monde entier. Elle a pour habitat une région très limitée dans l'est de la Caroline, près de la ville de Wilmington, et comme la Drosera, elle se trouve dans les marais et les savanues. Voici sa description. Les racines sont petites et ne servent qu'à retirer du sol l'humidité ; la feuille se compose de deux lobes de grandeur égale, dont les bords sont hérissés d'épines arrangées de manière à s'interposer mu- tuellement. La surface supérieure de la feuille est cou- verte de plusieurs glandes qui servent à la sécrétion du jus gastrique, et sur chaque lobe, se trouve un grand nombre de filaments, ou organes de sensation, dont nous verrons plus tard l'usage^ Les fleurs sont blanches, les feuilles rouges, et la plante atteint une hauteur de dix à douze pouces. Lorsqu'un insecte vient se poser sur les feuilles, il est certain d'irriter un des filaments sensitifs qui couvrent sa surface, les lobes se ferment alors avec la vitesse d'une souri- cière, les épines s'interposent, mais il reste encore un tout petit espace entre les deux moitiés de la trappe. Nous pouvons ici admirer une adaptation parfaite aux circon- stances de la Dionœa, car, il arrive souvent que l'insecte qui be pose sur les feuilles est fort petit et ne fournirait tout au plus qu'une quantité de nourriture très insuffisante, mais qui coûterait à la plante autant d'efforts qu'une proie de taille plus considérable. De plus, après chaque acte digestif, la feuille demeure torpide pour plusieurs jours, et elle manquerait ainsi le moyen de se nourrir. Les épines donc en se croisant ferment le passage aux grands insectes, tandis 194 LE NATURALISTE CANADIEN que les petits peuvent aisément s'échapper par les inter- valles des barreaux de leur prison. Il y a encore une autre disposition pour empêcher la plante de s'épuiser en efforts de digestion sur les matières inorganiques qui pourraient tomber sur les filaments sensitifs. Toute substance qui tombe sur les feuilles est soumise aussitôt à une analyse chimique pour constater sa valeur nutritive. C'est-à-dire, les gouttelettes de jus digestif qui adhèrent aux glandes commencent de suite à agir sur la proie qui leur est pré- sentée. Si le résultat est favorable, la sécrétion continue, si non elle cesse immédiatement, bientôt les lobes se sé- parent et se laissent balayer par le vent. Si ceci n'avait pas lieu, la poussière ou toute autre substance inorganique qui vole dans l'atmosphère pourrait soumettre la plante à des efforts de digestion qui finiraient par l'épuiser, et ce végétal intéressant aurait disparu longtemps avant l'arrivée de l'homme en Amérique. Il y a encore une provision très sage de la nature, dont toutes les forces d'ailleurs se contrebalancent, pour la protection des malheureux insectes. Il arrive souvent, que trois de ces messieurs voyageant de compagnie s'arrêtent sur la feuille de la Dionée pour se reposer, et peut-être aussi pour discuter des plans d'attaque sur le roi de la création. Leur crime est puni instantanément, car les lobes se ferment, et après une lutte désespérée, il faut que nos trois braves se résignent à la mort. La digestion commence ; très active d'abord, elle fait disparaître le premier, le second prend un plus longtemps, mais le troisième est de trop, et la plante épuisée, se dessèche et meurt dans quelques jours. La race ailée a perdu trois de ses représentants, mais un en- nemi qui en détruirait un nombre bien plus considérable n'est plus. Lorsque la plante a constaté que la substance sur ses feuilles est propre à l'alimentation, la digestion, comme nous l'avons dit, commence aussitôt. Elle ne diffère point de celle de la Di osera, et le jus digestif a probablement la même composition chimique* Sa nourriture consiste en de petits insectes, et souvent du pollen des plantes envi- ronnantes, qui tombe sur ses feuilles. LES PLANTES INSECTIVORES. 195 Nous citerons ici quelques expériences que fit Darwin sur la Dionœa. 1° Il plaça sur une feuille un morceau de blanc d'œuf, et aussitôt les lobes se fermèrent. Au bout de sept jours, le savant coupa la feuille et trouva que l'albumen avait en- tièrement disparu. Cette expérience se répéta plusieurs fois. 2° Un morceau de viande rôtie avait, après douze jours, été entièrement digéré. S'' Le fromage paraît ne pas s'accorder avec les plantes, car il resta sur les feuilles bien longtemps sans éprouver de changement. 4° L'éther, le chloroforme et l'acide carbonique eurent avec la Dionœa des effets analogues à ceux que l'on voit avec la Drosera. 5° L'acide prussique, ce poison si violent pour les hommes et les animaux, ne produisit que des résultats passagers. Les feuilles semblèrent d'abord se dessécher, mais après quelques jours recouvrèrent leur appétit. 6° Le fait suivant atteste la sensibilité exquise de la Dionœa. Un morceau de crin, qui ne pesait que la 148 ièrae partie d'un milligramme, produisit le mouvement des lobes ; cependant un courant d'air dirigé sur les filaments ne les afficta nullement. C'est ainsi que la sensation est spé- cialisée, et motivée pour l'objet en vue. L'absorption dans la Dionœa ne diffère point de celle de la Di osera, mais elle est seulement un peu plus rapide. L'état de torpeur qui a lieu pendant son cours, est une leçon d'hygiène végétale. Voici une autre plante, qui n'est pas encore assez connue, pour pouvoir la placer parmi les insectivores de la première, ou de la seconde classe, mais à laquelle on attribue les mêmes propensions. UApocynum androsœmifoHum, est une fort jolie plante herbacéequi se tron ve un peu partout. Elle affecte les pentes sabloneuses des collines, où sa corolle rose, et ses feuilles d'un vert foncé présentent un aspect très agréable. Lorsque 196 LE NATURALISTE CA'^IADIEN la tige est cassée, il en découle un suc laiteux présentant un grand nombre de corpuscules blanc« sous le microscope, et un amas de globules d'huile ou de matière grasse. Le mécanisme de la capture des insectes par cette plante n'est pas très bien compris, mais il est très probable qu'elle s'opère de la manière suivante. La fieur mesure à peu près cinq lignes de long, et exhale une odeur très douce, ce qui contribue probablement à attirer les insectes. Les étamines se pressent autour du pistil, et s'avancent au dessus d'elles. Avec une épingle, l'on peut facilement les écarter du style, mais elles y reviennent aussitôt avec élasticité. En examinant la corolle, l'on trouve que l'in- térieur, au niveau des anthères, contient une petite quantité de matière collante. Ceci s'observe aussi sur le stigmate et sur une partie du style. Qa'un insecte rentre mainte- nant dans la corolle, ses mouvements sont certainement gênés par la matière collante, mais il est probable qu'il faut qu'il soit très petit pour y être retenu par cette cause seulement. Vient ensuite Faction des étamines. 11 sem- blerait que l'irritation causée par les pattes de l'insecte est transmise aux étamines qui s'éloignent brusquement du pistil. L'insecte tombe dans l'espace ainsi laissé libre et par le retour des anthères il se trouvent pris comme dans un piège. ! Ayant examiné un grand nombre d'échantillons de ; l'Apocyn, je suis en état d'affirmer ce fait. Car, dans tous ceux qui contenaient des insectes, ceux-ci étaient pris par les pattes. J'ai même réussi à faire ainsi saisir et retenir j assez longtemps une mouche de petite taille en la faisant irriter le stigmate par ses pattes. Je me rappelle aussi j avoir vu dans les bois de l'Isle-Perrot, un moustique I ainsi retenu captif. 1 Ce qui s'ensuit est assez obscur. Est-ce une digestion i proprement dite au moyen d'agents chimiques, ou la plante | se nourrit-elle des débris de sa proie qui tombe en pourri- ture ? — Si nous en jugeons par l'analogie, la faculté de captu- | rer l'insecte doit avoir le même but que chez la Drosera et la i Dionœa, c'est-à-dire la digestion, et probablement celle-ci sera découverte tôt ou tard. : LES PLANTES INSECTIVORES. 197 Les plantes insectivores de la seconde classe, qnoiqne plus apparentes, sont loin d'être aussi merveilleuses que celles de la première. Il est certain, par exemple, qu'un voyajreur, traversant une savanne, serait bien plas attiré par la Sarracenia avec ses fleurs rouges et ses coupes remplies d'eau, que par l'humble Drosera. C'est ainsi que le Nepenthes, avec son long pétiole et sa feuille creuse, est autrement remarquable que la Dionœa, Cependant leur manière de se nourrir d'insectes est fort simple, comme nous allons le voir. La famille des Sarracéniées, quoique très pou nom- breuse, peut à bon droit être rangée après les Droséracées comme la plus merveilleuse du monde. Elle n'a que trois genres et sept espèces. Le premier genre, la Sarracenia dans l'Amérique, depuis la baie d'Hudson jusqu'à la Floride; le 2e la Darlingtonia, qui se rencontre dans la Californie; et enfin un troisième qui se trouve dans les montagnes de la Gruinée. Singulière distribution géographique de plantes si éloignées les unes des autres, quoique appartenant à une même famille ; —ce qui milite fortement contre la théorie de l'évolution des plantes» La Sarracenia purpurea se trouve dans les savannes ; ses feuilles ont ordinairement six pouces de long, et, comme nous l'avons dit, sont creuses. Au dehors un grand nombre de veines rouges forment des anastomoses qui semblent se gonfler lorsque la plante est nourrie généreusement. L'in- térieur des feuilles est couvert d'un grand nombre de poils courts, qui sont dirigés de haut en bas. Examnié au mi- croscope, l'intérieur des feuilles présente aussi beaucoup de stomates que l'on appelle par analogie des glandes, et dont nous verrons plus tard l'usage. Ces glandes ressemblent assez à des loupes fermées, et sont plus nombreuses vers la partie inférieure de la feuille. Dans le Nepenthes, elles sont d'une grande beauté, ayant la forme d'une étoile. Les savannes, comme tout le monde le sait, abondent en insectes, et l'eau que contiennent les Sarracéuies en noie des milliers ; une fois rentrés dans la coupe, ils ne peuvent plus en sortir, car la direction des poils est un obstacle invincible pour eux. 198 LE NATURALISTE CANADIEN. Peu à peu les insectes se dissolvent dans l'eau, et les produits de leur décomposition sont absorbés par les stomates ou glandes qui couvrent l'intérieur des feuilles. J'ai conservé chez moi, l'hiver dernier, plusieurs Sar- racénies dans un petit marais factice, et j'ai remarqué que lorsque je nourrissais une des feuilles qui paraissait plus faible que les autres de petits morceaux de viande, les vais- seaux qui couvraient sa surface extérieure se gonflaient, devenaient plus rouges, et toute la plante semblait jouir d'une plus vigoureuse santé. Si la Drosera détruit beaucoup d'insectes ; le nombre qui périt par la Sarracenia est bien plus grand encore ; car, en supposant que chaque feuille noie une vingtaine de moucherons par semaine, elle en ferait mourir 400 à elle seule dans une saison, et si nous multiplions ce chifîre par le nombre de feuilles qui se trouvent dans notre pays, le résultat dépasse toute imagination. Une plante insectivore qui ressemble bea icoup dans sa nutrition à la Sarracénie est )^ Utricular ia vulgaris, petite plante qui se rencontre dans les ruisseaux, mais qui est peu connue, vu d'abord sa taille peu considérable, et ensuite à cause de la vie nomade qu'elle mène dans les eaux. (^A continuer.') LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. {Continué, de la page liO). Bien que Buffon eût envisagé les difficultés presqu'in- surmontables du problème, il a cru néanmoins pouvoir risquer une opinion, proposer le chien du berger pour la race primitive créée par Dieu. C'est pourquoi, si quelque lecteur est curieux d'approfondir davantage cette question, nous nous contenterons de lui dire : mon ami, LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 199 lisez les propres paroles de Buffon, voyez clair, et soyez satisfait, si vous le pouvez; voici ce qu'il dit : " On peut présumer avec quelque viaisemblance que le chien de berger est de tous les chiens celui qui appro- che le plus de la race primitive de cette espèce, puisque dans tous les pays habités par des hommes sauvages, ou même à demi-civilisés, les chiens ressemblent à cette race plus qu'à aucune autre ; que dans le continent entier du nouveau-monde, il n'y en avait pas d'autres; qu'on les re- trouve seuls de même au nord et au midi de l'Europe. Si l'on considère aussi que ce chien, malgré sa laideur et son air triste et sauvage, est cependant supérieur par l'instinct à tous les autres chiens; qu'il a un caractère décidé au- quel l'éducation n'a point de part; qu'il est le seul qui naisse, pour ainsi dire, tout élevé, et que, guidé par le seul naturel, il s'attache de lui-même à la garde des troupeaux avec une assiduité, une vigilance, une fidélité singulière ; qu'il les conduit avec une intelligence admirable; que ses talents font l'étonnement et le repos de son maître; — tandis qu'au contraire, il faut beaucoup de temps et de peines pour instruire les autres chiens et les dresser aux us;iges auxquels on les destine;— on se confirmera dans l'opinion que ce chien est le vrai chien de la nature, celai qui a plus de rapports avec l'ordre général des être vivants, celui enfin que l'on doit regarder comme la souche et le modèle de l'espèce entière." Pour nous, nous croyons que c'est à la Paléontologie seule à décider cette question ; nous attendrons donc, pour prendre parti, les explorations et les découvertes nou- velles de la science: le jour où les savants seront d'accord pour reconnaître que certains ossements fossiles appar- tiennent au chien domestique, et sont de telle ou telle race, ce jour-là le problème sera résolu. Comment le chien domestique, à travers tous les âges, est-il parvenu jusqu'à nous? Depuis le commencement de son existence jusqu'à l'apparition de l'homme sur la terre, l'espèce avait-elle beaucoup varié ? s'était-elle déjà développée en beaucoup de races distinctes? L'homme 200 LE NATURALISTE CANADIEN. s'est-il alors pou-à-peu attaché et approprié toutes ces races, tous ces individus, ou en est-il resté plusieurs à l'état sau- vage ? Plus tard, quand est survenu le déluge, est-ce que tous les chiens à l'état de domesticité ont été détruits ? En d'autres termes, est-ce que toutes les races de chiens que nous possédons aujourd'hui, viennent d'un seul couple ou d'un petit nombre de couples que Noé aurait sauvés du naufrage ? Ou viennent-elles plutôt d'une double source : en partie de ces couples sauvés par JNoé, et en partie de certaines races sauvages qui auraient échappé au déluge, dans des contrées lointaines, et que l'homme aurait plus tard apprivoisées, comme dans les premiers temps du monde, et façonnées de nouveau à la vie domestique ? On ne peut répondre que par des hypothèses à toutes ces questions. Les hypothèses les plus vraisemblables devront seules prévaloir. Voici, quant à nous, ce qui nous semble le plus digne de foi : Le chien étant doué d'une grande susceptibilité de variation dans les caractères accessoires, il a pu, depuis le commencement de son existence jusqu'à l'homme, se dé- velopper avec quelques nuances ; mais très probablement la race primitive a dû se conserver à peu près intacte, ou du moi'is, ne varier que très peu, vu que c'est une loi gé- nérale dans la nature que les espèces, à l'état de liberté et sans l'influence des hommes, se conservent identiques à elles-mêmes sous tous rapports ; et ainsi, il n'est pas à croire que la Paléontologie découvrira jamais dans les entrailles du globe, les vestiges de plusieurs races distinctes. L'homme, en apparaissant sur la terre, n'a pas pu, sans doute, s'attacher et s'approprier tous les chiens alors exis- tants ; il en est re^té beaucoup dans l'état sauvage, et ceux- ci ont continué à se répandre librement sur la terre, pen- dant que les autres, soumis à leurs maîtres, se sont déve- loppés avec l'humanité et ont produit, sous son influence, une grande variété de races. Lorsque le déluge arriva, nul doute que tous les chiens, à l'exception de ceux enfermés dans l'arche par Noé, périrent dans toutes les contrées habitées par les hommes; mais au loin, dans les montagnes, dans les dé- LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES. 201 Tts, là OÙ l'humanité ne s'était pas répandue et où le déluge ne se tit pas sentir ( # ), les chiens sauvao-es ont dû survivre, sans être troublés en aucune façon dans leur existence. Peut-être Noé avait-il sauvé une seule race, peit-être en avait-il sauvé plusieurs ; quoiqu'il en soit, les chiens domestiques recommencèrent après le déluge leurs varia- tions, de même que l'hamanité recommença son dévelop- pement; et d'un autre côté, il est permis de croire que les hommes en reculant sans cesse leurs demeures, vinrent à rencontrer les chiens sauvages, qu'ils se les attachèrent et les réunirent aux différentes races qu'ils possédaient déjà ; ce qui fait que les innombrables variétés qui occupent au- jourd'hui toute la terre, peuvent très probablement des- cendre, en partie de ces chiens sauvages non détruits par les eaux, en partie des chiens primitifs sauvés dans l'arche par Noé. Voilà l'histoire ancienne la plus vraisemblable du chien. On nous dira peut-être : mais si le chien, et avant le déluge et après le déluge, s'est développé à l'état sau- vage, on doit en retrouver la descendance aujourd'hui, et (*) Eu lisant ces mots "là où le déluge ue se fit pas sentir", quel- ques lecteurs ouvriront peut-être de grands yeux, et seront tentés de crier à l'hérésie; car il eu est encore qui tiennent à l'universalité absolue du déluge. Ceux-là, nous les renverrons au *' Naturaliste Canadien, " V(d. VII, pages 187 et suivantes, et pour plus de détails, au Déluge mosaïque de l'abbé Lambert, à l'abbé Reuscli, La Bible et la nature, à Miller, The testimony of the rochs ; et nous nous contenterons de leur rappeler ces paroles si significatives de la Genèse : Ecce ego statuam pactum meum vohiseum et cum semine vestro post vos. Et ad omnem animam viventem quœ est vohiseum, tàm in volucrïbus quàm in jumentis et pecudibus terrœ cuntis, quœ egressa sunt de arcâ, et universis bestiis terrœ. Il y a là une distinction assez formelle entre les bêtes de la terre, et les bêtes sorties de Tarclie. Tous les animaux n'ont donc pas été détruits par le déluge, ou dehors de l'arche ! Le déluge n'a donc pas été absolument universel ! Ou prétend se fonder sur la Bible pour établir l'universalité absolue du dé- luge, et la Bible indique tout le contraire ! Il faut donc dire que le déluge a été universel eu ce sens qu'il s'est répandu dans tous les lieux habites par les hommes et qu'il les a fait périr tous, excepté Noé et sa famille. 202 LB NATURALISTE CANADIEN. cette descendance, où est-elle donc ? Vaine objection que nous font les adversaires de l'unité et de l'indépendance de l'espèce chien, prétendant que les seuls frères sauvages du chien qu'il soit possible de trouver, sont lès loups et les chacals. Nous leur répondons : Mais le buansu de l'Himalaya, le caisun des côtes de Coromandel, l'adjack de l'île de Java, le cabéru de l'Abyssinie, le dingo de l'Australie, l'aguara de l'Amérique du Sud, etc., ne sont-il pas de véritables chiens ayant l'œil ouvert à angle droit, la queue haute et recourbée? Et ne peuvent-ils pas être les descendants des chiens sauvages primitifs ? Il ne nous reste plus qu'à expliquer, comment, sous l'influence de l'homme, le chien a pu éprouver de si in- nombrables variations et produire toutes les races que nous possédons de nos jours; nous vou'oiis le faire en em- pruntant une page de M. Boitard exposant parfaitement la question. *' Ce que l'homme, dit-il, a fait pour le cheval, le porc, la poule, le pigeon, il l'a fait pour l'animal qu'il affectionne bien dav^antage, et il le fait encore tous les jours S'il a le goût des petits chiens, je suppose, il le croisera, autant qu'il le pourra, avec un individu plus petit que lui ; et s'il a une couleur de prédilection, une forme de prédilection, il choisira, autant que possible, pour l'accouplement, un in- dividu de cette couleur et de cette forme. A mesure qu'il obtiendra des générations comme il le désire, il deviendra plus sévère dans son choix pour la taille, la couleur et la forme ; et les croisements produiront bientôt une race nouvelle tout-à-fait différente de ses premiers types; et si cette race plait généralement, non seulement on la conser- vera pure, mais encore on la perfectionnera." Ab uno disce omnes. Nous terminons ici nos considérations générales sur le chien. Nous entrerons dans notre prochain article dans le détail des caractères qui dififérencient les diverses races entre elles. #^# NOTRE NATURALISTE. 203 NOTRE NATURALISTE. En parcourant les estimés de notre <^ouve "oment pour l'année fiscale commencée en juillet dernier, nos lec- teurs ont pu remarquer que le Naturaliste Canadien était retranché dans la liste des octrois ordinaires anx institu- tions littéraires et scientifiques. Nous avons espoir que nos législateurs vont réparer ct^tte omission dans les estimés supplémentaires, car, il va s'en dire, que sans l'octroi ordi- naire, notre publication devient impossible; puisque même avec cet octroi, nous faisons encore le sacrifice de nos la- beurs. Tous ceux qui ont eu à faire face à des frais de pu- blication en ce pays nous comprendront sans peine, lors- qu'ils auront fait attention aux frais d'impression, de gestion, des gravures, des ouvrages dispendieux que nécessitent de telles études etc. Nous sommes bien d'accord avec nos gouvernants pour que la plus stricte économie préside à l'administration des affaires publiques ; mais quant à pratiquer des re- tranchements, nous préférerions commencer par les œuvres matérielles plutôt que par celles de l'esprit, aller moins vite dans l'exploitation de la matière plutôt que de tarir les sources de fintelligence. Et pour tout esprit éclairé, l'éducation la plus étendue, dans un état, n'est-elle pas la première base de la richesse, le premier appoint de tout progrés matériel ? D'un autre côté, que sont ces 400 piastres pour la seule publication scientifique en langue française sur ce continent, contre les $2750 dont on gratifie la riche et opulente ville de Montréal pour l'établissement chez elle de la succursale de l'Université Laval ? contre les $18,000 qu'on alloue pour l'ameublement d'une seule école normale ? Nous voulons bien croire que tous nos législateurs ap- précient l'importance des œuvres de l'esprit, mais comme l'étude des sciences naturelles, que nous avocassons parti- culièrement, peut n'être pas goûtée par le grand nombre, nous nous permettrons de faire ici quelques citations,pour mieux faire juger du haut intérêt qu'on lui porte ailleurs. Nous avons armoncé, dans notre livraison du mois de mai, l'ouvrage de M. Ed. André sur les Hyménoptères de France et d'Algérie, le Bulletin de Vlnsectologie Agricole, de Paris, après avoir fait connaître le même ouvrage à ses lec- teurs, dans son numéro du mois de juin, ajoute : " On ne saurait trop bien accueillir l'excellent travail de M. Ed. André, surtout si on pense à la volonté énergique, aux dépenses, aux recherches multipliées qu'exige un pareil ouvrage fait dans une ville de province où manquent les collections, les livres, l'esprit scientifique, qui se rencontre à peine en France, dans les plus grandes villes. 204 LE NATURALISTE CANADIEN. ■ " Notre Bulletin doit dire avec conviction : " Honneur à M. Ed. -< Andrrochés des Exé- tastes mais s'en distinguant surtout par les nervures des ailes, la neivure cubito-discoïdale étant presque droite et jamais appendiculée. Huit espèces rencontrées, dont une nouvelle. Abdomen entièrement noir 1. formidabilis. Abdomen plus ou moins jaune ou roux; IV — ICHNEUMONIDES. 215 Thorax noir varié de jaune 2. flavovarieealus. Thorax roux ; Abdomen roux avec bandes noires ; Ecusson roussâtre, épineux $ 3. borealis. Ecusson jaune-pâle, inernie Ç 4. inermis. Abdomen roux avec bandes jaunes 5. Canadensis. Abdomen entièrement d'un roux ferrugineux. G.ferrugineUS, ii.sp. Thorax jaune ; Thorax et abdomen variés de noir 7. ôavescens. Thorax et abdomen variés de jaune-pâle 8. pallescens. 1. Banche formidable. Banchus formidabilis, Prov. Nat. vi, p. 61, cf. ? — Long. .51 pouce. Noir, tête et thorax opaques, abdomen brillant. Bouche, palpes, orbites antérieurs et postérieurs, scape en dessous, écailles alaires avec les pattes, d'un jaune plus ou moins foncé. Ecusson soulevé et armé d'une longue et forte épine. Ailes légèrement jaunâtres, stigma noir, nervures brunes, nervure costale jaunâtre. Métathorax avec une pointe épineuse de chaque côté en arrière. Pattes d'un jaune roussâtre, hanches noires ; extrémités des jambes et des tarses postérieurs brunâtres, Abdomen noir, poli, à tubercules stigmatiques proéminents sur les côtés du premier segment, les segments terminaux comprimés. — R. Pris à Ste Anne de Lapérade par M. D. Saint-Cyr. 2. Banche varié-de-jaune. Banchus jiavovariegatus, Prov. Nat. vi, p. 61, ?. Ç — Long. .40 pouce. Noir ; la face avec les orbites se continuant jusqu'au dessus des antennes, palpes, orbites postérieurs, écailles alaires, un point en avant, avec une ligne soulevée au dessous, le stigma et la nervure costale, l'écusson et le post-écusson, une tache transversale sur le sommet du métathorax, une autre de chaque côté, deux taches dilatées en avant sur le dos du mésothorax, une autre sur les flancs en avant, la suture du métathorax en avant, les 4 pattes antérieures avec leurs hanches et les trochantins, une bande sur le bord postérieur des segments abdominaux, plus large sur les 3 premiers, d'un jaune pâle. Antennes noires en dessus, jaunâtres en dessous. Ecusson médiocre- ment soulevé et sans épine. Ailes un peu jaunâtres, à nervures brunes. Pattes jaunes, les 4 hanches antérieures avec les cuisses en dehors, les hanches postérieures, leurs cuisses aussi en avant, l'extrémité de leurs jambes et des articles de leurs tarses, noir. Abdomen comprimé et tronqué à l'extrémité. — AC. 216 LE NATURALISTE CANADIEN. Dans les ç, à part l'écussoii, le jaune est souvient rem- placé par du roux. 3. Banehe inerme. Banchus inermis, Prov. Nat. vi, p. 62. d. Ç — Long. .42 pouce D'un jaune roux ; une strie au milieu de la face avec 2 taches au dessus des antennes, une bande sur le vertex allant d'un œil à l'autre et couvran' les ocelles, le bord postérieur de l'occiput, une bande au milieu du dos du mésotliorax, la base de l'écusson, une bande à la base du métathorax se prolongeant de chaque côté dans les sutures, les sutures des flancs du mésothorax, les hanches postérieures en dedans, une ligne en dedans et en dehors des cuisses postérieures, l'extrémité de leurs jambes, un anneau à la base des 4 premiers segments de l'abdomen, noir. La face, les palpes, les orbites portérieurs, les écailles alaires, un point en avant avec une ligne tuber- culeuse en dessous, l'écusson, une tache sur les flancs du métathorax, les 4 pattes antérieures en avant avec les trochantins, d'un jaune pâle. Ecusson médiocrement soulevé et sans épine. Ailes jaunâtres, à ner- vures brunes, stigma et Costa jaunes. Le premier segment abdominal porte souvent une petite anneau noir au milieu, en arrirre des tuber- cules stigmatiques, et une bande jaune-clair à son bord postérieur. — ce. Se distingue surtout du borealis par son écusson inerme et sa coloration. 4. Banehe boréaL Banchus borealis, Cress, Can. Ent., p. 33, (f. (^ — Long. .45 pce. D'un ferrugineux pâle, brillant ; le chaperon, les palpes, les orbites, avec les 4 pattes antérieures, jaunâtres; une strie au milieu de la face, une tache au dessous des yeux, 2 taches en ar- rière des antennes, une barde sur le vertex allant d'un œil à l'autre en couvrant les ocelles, le bord postérieur de l'occiput, trois bandes (quel- quefois une seule) sur le inésothorax, les sutures de la base de l'écus- sen et du métathorax, une tache sur les flancs, les hanches postérieures en dedans, et en dessous à la base, une ligne sur les cuisses postérieures en dessous, et une bande (quelquefois irrégulière) à la base du 2e seg- ment abdominal et des suivants, moins distincte en appiochant de l'ex- trémité, noir. Les flancs sont quelquefois noirs avec une grande tache ferrugineuse; les jambes postérieuresbrunes à l'extrémité. Ailes hyalines jaunâtres, subviolacées, légèrement obscures à l'extrémité, les nervures brunes, le stigma jaune. Antennes brunes en dessus. Ecusson avec une épine aiguë. Métathorax rugueux, ses angles postérieurs proéminents. IV — ICHNEUMONIDES, 217 Abdomen poli, brillant, le premier segment avec les tubercules stigma- tifères saillants. — PC. La femelle est semblable au (^ à l'exception de la bande noire du vertt-x qui couvre seulement les ocelles sans toucher les yeux ; le mésothorax n'a qu'une seule bande noire au milieu. L'écusson est roussâtre et armé d'une épine brune. 5. Banche du Canada. Banchus Canadensis, Cress. Can. Ent. i, p. 34, c^9. Longueur .40 pce. Ferrugineux, brun sur la tête et le thorax ; la face exceptée une bande médiane, le front excepté 2 taches noires en arrière des antennes, de larges orbites postérieurs, le collier, 2 lignes sur le mésothorax dilatées en avant, les écailles alaires, une ligue au dessous, les écussons, une bunde anguleuse en travers du métathorax, une tache de chaque côté de celui-ci, une autre tache sur les flancs, les 4 hanches antérieures en dessous, les trochantins, une tache sur les hanches postérieures en arrière, les 4 cuisses antérieures en avant, leurs jambes et leurs tarses, la moitié basilaire des jambes postérieures, la base de leurs tarses, et le bord apical des segments abdominaux, plus Inrge sur le 2e et le 3e, jaune. Antennes noirâtres-pâles à la base en dessous. La bande centrale du mésothorax quelquefois noire, Éeus- son avec une épine courte et aiguë c?, à peine visible Ç . Ailes hya- lines-jaunâtres, les nervures brunes, le stigma et le costa, jaune-pâle. Abdomen pâle, comprimé à l'extrémité, qui est tronquée (5^, et pointue Ç-AC. 6. Banche ferrugineux. Banchus ferrugineus, nov. sp. J* — Long. .40 pce. Entièrement d'un roux ferrugineux; le chape- ron, les côtés de la face, le scape en dessous, les orbites postérieurs, avec une tache à la base de l'abdomen en dessous, jaune. Une ligne anguleuse au dessus des antennes, une bande sur le milieu du méso- thorax, une tache en dessous des hanches postérieures avec une autre en dessous de leurs cuisses, noir. Antennes de la couleur du corps, le scape noirâtre en dessus. Ecusson terminé par une épine longue et aiguë. Ailes hyalines-jaunâtres, nervures brunes, le stigma jaune.— R. Espèce bien distincte par sa coloration uniforme. 7. Banche jaunâtre. Banchus flavescens, Cress. Can. Ent. i, p. 33, d^. J>— Long. .40 pce. Jaune pâle ; une tache bilobée en arrière des antennes s'étendant au dessous d'elles au milieu de la face, une bande 218 LE NATURALISTE CANADIEN. sur le vertex d'un œil à l'autre, couvrant les ocelles, le bord postérieur de l'occiput, les palpes maxillaires, les 2 articles terminaux des palpes labiaux, les antennes en dessus, une bande au milieu du mésothorax, dilatée antérieurement, une strie de chaque côté au dessus des ailes, les sutures de la base de l'écusson et du mésothorax, une tache sur les fl mes, les hanches postérieures en dedans, leurs cuisses en dessous, l'extrémité de leurs jambes, et une large bande à la base des 4 segments basilaires de l'abdomen, noir. Ecusson avec une longue épine brune. Ailes hyalines, faiblement jaunâtres, les nervures brunes, le stigma et le Costa, jaune. Les hanches et les cuisses postérieures teintes de fer- rugineux. Abdomen court, brillant, le sommet élargi, comprimé et tronqué. — PC. 8. Banehe blanchâtre. Banchus pallescens, Prov. Nat. vi, p. 62, d. (^ — Long. .40 pouce. Jaune-pâle varié de jaune-roussâtre. Tête jaune- pâle ; extrémité des mandibules de même que des palpes, brunâtre ; deux taches confluentes au dessus des antennes avec une ligne sur le vertex, noir; une ligne longitudinale au milieu de la face, roussâtre; antennes longues, brunâtres. Thorax roussâtre ; les écailles alaires un point en avant, une ligne soulevée au-dessous, une strie partant de l'épaule et se prolongeant jusqu'aux hanches intermédiaires, la suture du mésothorax, une tache en avant sur les lobes latéraux du mésotho. rax, l'écusson, toute la partie postérieure du métathorax, une tache la- térale sur ses flancs, d'un jaune pâle. L'écusson est surmonté d'une épine roussâtre. Pattes jaunes, les hanches avec les trochantins, jaune- pâle, les 4 hanches postérieures avec une ligne roussâtre en dehors. L'extrémité des jambes postérieures avec leur tarses, brunâtre. Abdo- men jaune-roussâtre, avec une bande jaune-pâle au sommet de chaque segment. — R. L'espèce décrite par nous comme mâle à la page 63 du vol. vi, du Naturaliste sous le nom d'insignis, est une femelle, et très probablement celle du pallescens. Elle ne diffère du précédent que par une couleur plus claire dans toutes ses parties, i'absence de tache noire au dessus des antennes, celles-ci jaunâtres en dessous et faiblement bru- nâtres en dessus etc. 36. Gen. "Westwoodie. Westwoodia, Brullé Ailes avec une aréole triangulaire, ou plutôt quadran- gulaire, la base du triangle étant elle-même anguleuse à son IV. — ICHNEUMONIDES. 219 extrémité extérieure. Tête large et courte, transversale. Antennes sétacées, un peu noueuses, palpes grêles. Pattes très courtes, avec les cuisses renflées, les jambes et les tarses élargis. Abdomen large, en triangle allongé, presque sessile, à pédicule aussi en triangle allongé, comprimé à son extrémité seulement, à face ventrale carénée, Tarière courte, dépassant à peine l'abdomen, recourbée en haut. Ces insectes, par la brièveté du pédicule de l'abdomen sembleraient s'éloigner des Ophions, mais la largeur de ce pédicule les rapproche des Banches avec lesquels on les place aujourd'hui, en attendant que de nouvelles décou- vertes viennent peut-être plus tard leur assigner une autre place. Une seule espèce rencontrée. West"woodie à-ailes-enfumées. Westwoodia fumipennis, Prov. Nat. vii, p. 329, ?. Ç — Long. .20 pouce. Noire ; l'abdomen avec les pattes d'un roux clair ; les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, roussâtres. Antennes de longueur moyenne, fortes, sétacées. Flancs du mésothorax polis, brillants dans leur partie supérieure ; écusson proéminent; métathorax déprimé, à ligne soulevées distinctes. Ailes fortement enfumées ; nervures noires ainsi que le stigma ; aréole sub-quadrangulaire. Pattes rousses y compris les hanches et les tro- chantins; les postérieures un peu obscures. Abdomen entièrement roux, sessile, de forme triangulaire en arrière, caréné en dessous, épaissi et comprimé pcstérieurement, le 6e arceau ventral s'élargissaat en gaîne pour recevoir la tarière. Tarière courte, forte, recourbée lé- gèrement en haut, noire, dépassant à peine l'extrémité de l'abdomen. — R. Sous-fam. IV. TRYPHONIDES. TryphonidoB. Cette sous-famille possède avec la suivante un carac- tère commun qui les fait reconnaître à première vue, c'est d'avoir l'abdomen sessile,c' est-à-dire que le premier segment, bien qu'assez souvent plus étroit que les autres, ne se ré- trécit pas en un pédicule grêle, et tient au métathorax, si non par son diamètre total, du moins par la plus grande portion de celui-ci. Les Tryphonides se distinguent particulièrement des Pimplides par leur tarière, qui est toujours fort courte et le plus souvent à peine visible. 220 LE NATURALISTE CANADIEN. Ce sont des insectes de taille moyenne ou petite. Leurs ailes antérieures sont tantôt pourvues d'une aréole, et tantôt sans cette aréole, mais lorsqu'elle existe, elle est généralement petite et très souvent triangulaire. Les an- tennes ne sont jamais enroulées comme dans les Ichneu- mons. Cette sous-famille, dans notre faune, se répartit entre les 15 genres qui suivent. Clef pour la distinction des genres. 1( 10 ) Abdomen grêle à la base ; 2(9) Abdomen s'élargissant et s'épaississant en massue à l'extrémité ; 3(8 ) Ailes le plus souvent avec une aréole ; insectes de taille moyenne ; 4(7) Jambes postérieures munies d'éperons ; 5(6) Crocbets des tarses simples » 37. Mesoleptus. 6(5) Crochets des tarses pectines 38. Ctenopelma. 7( 4 ) Jambes postérieures sans éperons 39. Exyston. 8( 3 ) Ailes sans aréole ; petits insectes mous 40. Eclytus. 9(2) Abdomen cylindrique, en pointe à l'extré- mité 41. Posooentrds. 10( 1 ) Abdomen sessile ou subsessile, le premier segment plus ou moins large à la base ; 11(24) Face non bombée pour la réception des antennes; 12(21) 1er segment abdominal plus large au sommet ; 13(16) Crocbets des tarses simples ; 14(15) 1er segment abdominal rugueux..,, 42. Trtphon. 15(14) 1er segment abdominal lisse, poli ou très fine- ment ponctué 43. Mesoleius. 16(13) Crocbets des tarses pectines ; 17(18) Segments abdominaux 2 et 3 impressionnés transversalement 44. Poltblastus. 18(17) Segments abdominaux 2 et 3 non impressionnés ; 19(20) Jambes postérieures sans éperons 45. Cteniscus. 29(19) Ja7nbes postérieures munies d'éperons 46. Erronemus. 21(12) Abdomen sessile, le 1er segment à peine élargi au sommet ; 22(23) Antennes dilatées au milieu 47. EocEROS. 23(22) Antennes non dilatées au milieu, 1er segment abdominal en carré, les suivants impres- sionnés transversalement 48. Bassus. IV. — ICHNEUMONIDES. 22 i 24(11) Face bombée pour la réception des antennes; 27(26) Segments abdominaux 2 et 3 avec une carène '"^diane 49. Chorin^us. 20(25) Segments abdominaux 2 et 3 sans carène médiane ; 27(28) Crochets dos tarses très longs ; aréole penta- gonîile 50. Orthoceatrus. 28(27) Crochets des tarses petits ; aréole o ou triao- • gulaire.... 51. Exochub- 37 G-eii. Mésolepte, Mesoleplus, G-rav. Ailes avec une aréole petite et triangulaire, générale- ment irrég'ulière, souvent pédiculée (manquant quelque- fois). Aiitennes sétacée.s, le plus souvent aussi longues que Je corps. Pattes grêles et allongées, crochets clés tarses petits, simples. Abdomen à premier segment long et étroit, grêle dans les (^, s'élargis.sant insensiblement en massue de la base au sommet dans les 9. Tarière à peine saillante- Insectes de taille moyenne, e.yant assez l'apparence des Mésostônes, mais s'en distinguant surtout par leur aréole petite et triangulaire. Les d ont l'abdomen presque égal, dans toute sa longueur. 26 espèces rencontrées, dont 4 nouvelles. » 1(48) Antennes grêles, filiformes, plus minces à l'extrémité ; 2( 5 ) Ecusson et abdomen noirs j 3(4) Une aréole aux ailes 1, gericeus. 4( 3 ) Point d'aréole aux ailes 2. decens. 5(18) Ecusson noir ; abdomen rouge, ou rouge et noir ; 6(11) Un anneau pâle aux antennes; 7(8) Lobes latéraux du mésothorax avec taches jaunes sur les côtés 3. Eîoyeni- 8( 7 ) Lobes latéraux du mésothorax sans taches ; 9(10) Toutes les cuisses noires 4. annulatUS. 10( 9 ) Cuisses roux-clair; poitrine bkncho. 5. albopleuraliS, n.sp, 11(6) Point d'anneau pâle aux antennes ; 12(17) Une aréole aux ailes ; 13(14) Abdomen noir, avec une tache triangulaire jaune sur chaque segment - 6. triangularis. 14(13) Abdomen roux, sans taches noires sur 1rs cotés j 222 LE NATURALISTE CANANDIEN. 15(16) Lobes latéraux du mésothorax tachés de jaune. 7. IntermptuS. 16(15) Lobes latéraux du luésothorax sans taches 8. inceptQS. 17(12) Ailes sans aréole 9. depreSSUS. 18( 5 ) Ecusson jaune ou roux ; abdomen rouge, ou rouge et noir, ou jaunâtre ; 19 (22) Abdomen noir, annelé de jaune pâle ; 20(21) Flancs noirs 10. rufipes. 21(20) Flancs tachés de blanc 11. muliebris. 22(19) Abdomen roux ; 23(24) Antennes noires avec un anneau pâle 12. llonestUS. 24(23) Antennes sans anneau pâle ; 25 (41) Ailes avec une aréole ; 26(31) Antennes noires ou brun-foncé à la base ; 27(28) Collier noir, sans taches 13. LaurentiauuS. 28(27) Collier avec une ligne jaune ; 29(30) Antennes brunes à l'extrémité 14. lucens. 30(29) Antennes jaune-pâle à l'extrémité 15. flavicomis, n. sp. 31(26) Antennes jaunes ou rousses à la base ; 32(33) Tête entièrement noire 16. rufullis, n. sp. 33(32) Tête noire sur le vertex 17. diSCOlOr. 34(33) Tête entièrement rousse ; 35(38) Carènes du métathorax formant un canal au milieu, des aréoles en carré sur les côtés ; 36(37) Aréole des ailes droite, 2e récurrente à peine cour- bée 18. iinicolor. 37(36) Aréole des ailes oblique, 2e récurrente anguleuse. 19. COncolor. 38(35) Métathorax à carènes peu apparentes, sans aréoles sur les côtés ; 39(40) Flancs roux, tachés de noir au bas 20. seminiger. 40(39) Flancs sans taches 21. canaliculatuS. 41 (25) Ailes sans aréole ; 42(43) Tête noire 22. laetus, n. sp. 43 (42) Tête rousse ; 44 (45) Hanches et cuisses noires 23. fucatus. 45 (44) Hanches et cuisses rousses ou jaunâtres ; 46 (47) Métathorax à carènes distinctes 24. erectus. 47(46) Métathorax à carènes oblitérées 25. uniformis. 48 ( 1 ) Antennes renflées au delà du milieu 26. rhopalocerus* 1. Mésolepte soyeux. Mesoleptus sericeus, Prov- Mesos- ienus ser., Prov. M at. vii, p. 264, d ■ (5^9 — Long. .25 pce. Noir, avec une courte pubescence blanchâtre soyeuse très apparente sur la face. Les mandibules, les palpes, le IV — lOHENEUMONIDES 223 sctp« en dessous, les écailles alaires, une ligne eu avant, lec 4 hanches antérieures avec leurs troehantins, blanc. Antennes longues, filiformes, aoires. Thorax poli, brillant, mésothorax à impressions distinctes ; wiétathorax pubescent sur les côtés, avec un grande aréole centrale sur le disque. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, brun; aréole petite, pentagonale. Abdomen à premier segment grêle, allongé, en ovale allongé à l'extrémité, noir, les segments finement marginés de blanc sur le dos dans la Ç ; tarière presque aussi longue que l'abdomen. Pattes rousses, les postérieures avec les troehantins, les jambes, les tarses, noir, — AC. Son aréole pourrait le faire confondre avec les Mé- soslènes, mais la forme de son abdomen, qui n'est pas du tout comprimé à l'extrémité, le range distinctement parmi les Mésoleptes. Cette espèce, par son aréole pentagonale et la gran- deur de son stigma, s'écarte passablement du type des Mésoleptes, et pourra peut-être former plus tard un genre distinct. 2. Mésoleple décent. Mesoleptus decens, Cress, Trans. Am. Ent. Soc. ii, p. 101, (f , Ç — Long. ,41 pce. Noir, avec une courte pubescence grisâtre ; îa face, les mandibules excepté à l'extrémité, les joues, le scape en des- sous, les palpes, les écailles alaires avec une ligne au dessous, une tache sur les bords latéraux du mésothorax, une petite tache sur l'écusson, le dessous avec les flancs entre les pattes intermédiaires et les postérieures, blanc. Antennes aussi longues que le corps, brunes en dessus, pâles en dessous. Métathorax à lignes soulevées peu distinctes. Ailes hya- lines, les nervures brunes, le stigma pâle, point d'aréole. Pattes d'un roux clair, les postérieures avec les hanches rousses, les troehantins en dessus avec l'extrémité des cuisses et des jambes, noir plus ou moins foncé. Abdomen allongé, noir avec les côtés blanchâtres, le premier segment élargi postérieurement, les tubercules stigmatifères vers le milieu et fort soulevés, les segments terminaux pubescents ; tarière sor- tante.— AC. Var. Segments terminaux avec une tache pâle trian- gulaire à l'extrémité. 3. Mésolepte de Moyen., Mesoleptus Moyerii, Prov. Try- phon, Moy. Prov. Nat. vii, p. 120 ?. MesosLenus longicornis, Prov. Nat. vi, p. 300 (f. Mesoleptus longipes, Prov. Nat. vii, p. 271, c?. 224 LK NATURALISTE CANADIEN. Ç — Long. .40 pouce. Noir; la face, les orbites antérieurs, les joues au dessous yeux, les écailles alairc.s avec un point en avant et une tache en coin sur le bord antérieur des lobes latéraux du uiésotho. rax, jaune. Antennes plus longues que la tête et le thorax, noires avec un large anneau jaune au milieu. Mésothorax à impressions distinctes ; métathorax avec une aréole centrale en carré allongé. Ailes l -go renient enfumées, nervures brunes, pâles ù la base, stigma brun avec une tache pâle à la base ; aréole triangulaire, subpétiolée. Pattes d'un jaune sale, les cuisses noires, les jambes postérieures brun-jaunâtre, leurs tarses très longs, noirs à la base et à l'extrémité, le milieu blanc, les autres tarses sont aussi en partie blancs au milieu. Abdomen déprinsé, allongé, noir, le 3e segment d'un roux obscur, le pédicule grêle, avec projections stigmatiques vers le milieu ; tarière sortante, — C. (^ A abdomen assez grêle, légèrement déprimé, noir, l'extrémité du 2e segment avec les 3e et 4e d'un roux obscur ; le 1er segment long, grêle, s'élargissant insensiblement au sommet. Didié au E,év. M. Moyen, professeur de botanique au collège S. Sulpice, Montréal. 4. Mésolepte annelé. Mesoleptus annulatus, Prov. Try- phon annul,, Prov. Nat. viii, p. 119, ç. Ç — Long, .30 pouce. Noir ; chaperon transversal, brillant. An- tennes presque aussi longues que le corps, filiformes, noires avec un anneau blanc ou delà du milieu. Thorax opaque, écusson légèremen* soulevé, métathorax avec 4 carènes longitudinales peu soulevées. Ailes très légèrement enfumées, nervures brunes, stigma pâle, aréole petite, triangulaire, oblique, pétiolée. Pattes rousses, les hanches, les troclian- tins, les cuisses plus ou moins, avec l'extrémité des jambes postérieures, noir. Les 4 tarses postérieurs blancs au milieu. — R. Espèce bien remarquable par l'anneau blanc de ses antennes. 5. Mésolepte flancs-blancs. Mesoleptus alhopleuralis^ nov. sp. (J — Long. .22 pce. Noir ; la face, les mandibules, les palpes, les joues, le scape en dessous, le collier, les écailles alaires, un point en avant, la poitrine avec la partie inférieure des flancs, les trochantins avec les 4 hanches antérieures, blanc. Antennes noires avec un an. neau blanc au delà du milieu. Métathorax à lignes soulevées peu distinctes. Ailes hyalines, les nervures brunes, pâles à la base, stigma brun; aréole petite, triangulaire, subpétiolée; 2e nervure récurrente sinueuse. Pattes d'un roux clair, les postérieures avec l'extrémité des misses et la moitié apicale des jambes, noir ; tarses blancs. Abdomen IV— ICHENKDMONIDES. 225 grêle, allong(<, d'nn roux jaunâtre, le 1er segment et plus des trois- qnartsdii 2e, noir, les terminaux obscurcis, le 1er segment long, s'é- largissant faiblement de la base au sommet, ses tubercules stigmatifères bien distincts. — AC p]spèce bien distincte par son collier et sa poitrine blancs. L'anneau blanc des antennes manque quelquefois. 6. Mésolepte triangulaire. Mesoleptus triangularis, Cref^s, Trans. Ara. lînt. Soc. ii, p. 101, c? ; Mesosienus pallipes, Prov. Nat. vii, p. 264, ? . Ç —Long. .21 pouce. Noir, légèrement pubescent ; le scape en dessoiis, les écailles alaires, les hanches avec les 4 pattes antérieures, blanc ou jaune pâle. La face avec une pubescence dense et soyeuse. Antennes filiformes, brunes, pâles à la base. Lobes du mésothorax distincts quoi(|ue d'égale hauteur. Ecusson noir. Métathorax court déclive, densément pubescent, avec une carène transversale vers le milieu. Ailes hyalines, à nervures brunes, pâles à la base; aréole petite, presque carrée ; stigma grand, noir. Pattes postérieures jaunâtres leurs jambes avec leurs tarses plus ou moins bruns. Abdomen en fuseau, noir avec une tache jaunâtre au milieu de chaque segment, ces taches plus larges au sommet qu'à la base et forn^ant dans leur en- semble une bande longitudinale jaunâtre, extrémité blanche ou jaunâtre ; tarière à peine de la moitié de la longueur de l'abdomen. — PC. Cette espèce s'écarte aussi, comme le serictus, par son aréole et la forme de son stigma, du type principal des Mésoleptes. 7. Mésolepte interrompu. Mesoleptus interruptus, Prov. Paniscus interr. Prov. Nat. vi, p. 107, 9 • 9 — Long. .48 pouce. Noir; la face, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, une ligne au dessous, la suture en avant avec une tache en coin sur le devant du mésothorax à la su- ture dorsale, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, jaune- pâle. Antennes plus courtes que le corps, brunes en dessus, roussâtres en dessous. Thorax finement ponctué, mésothorax s'avançant en avant au milieu. Ecusson protubérant, ponctué ; métathorax resserré à la base, fortement ponctué, à carènes très saillantes, obscurément teint de roux inférieurement. Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, jaunâtres à la base, stigma d'un jaunâtre brun ; aréole petite, pétiolée, oblique. Pattes d'un jaune roussâtre, les postérieures avec les hanches, les cuisses et l'extrémité des jambes, noir; tarses postérieurs jaune-pâle ; les hanches intermédiaires tachées de roux en dehors et noires ù, la 226 LE NATURALISTE OANADIEÎ?. base. Abdomen un peu convexe, d'un jaune-roux, noir à Vextrâmïté à partir du sommet du 4e segment^ et tronqué au bout f tarière très courte, à peine visible. — PC. Le manque d'anneau aux antennes et son abdomen paraissant comme tronqué à l'extrémité distinguent sur- tout cette espèce de la précédente. 8. Mésolepte comineneé. Mesoîeptus- incej)tu% Cress, Trans. Am. Eut. Soc. ii, p. 96, c? ; M. Saneti-Hi/aeinihi, Prov, Nat. vii, p. 251, c? {M. eximius^ Cr. Nat. vii, p, 271>. (^ — Long. .42 pouce. Noir^ brillant, finement pubescent, La face, les joues en dessous^ le chaperon y les mandibules excepté à l'ex- trémité, le scape en dessous et les palpes, blanc. Antennes plus longues que le corps, grêles, roussâtres. Ecailles alaires blanches. Ailes hyalines, nervures brunes, claires à la base, stigraa brun, aréole trian- gulaire, oblique,, pétiolée. Pattes longues, grêles,, d'un rooix pâle, les 4 antérieures avec leurs hanches et leurs trochantins, blanc, les posté- rieures rousses avec les hanches tachées de noir. Abdomen légèrement en massue à l'extrémité, roux à partir du deuxième segment, le pre- mier canaliculé, et s'élargissant faiblement en arrière^ noir avec l'ex- trémité rousse, — C. Espèce bien distincte par sa coloration. L'écussora porte quelquefois une petite tache jaune, 9. Mésolepte déprimé. Mesoleptu» depressus, ProT. Nat' vii, p. 114, c?. (^ — Long. ,22 pouce. Noir ; la face, les mandibules, les jouesi au dessous des yeux, les palpes, le acapc en dessous, les écailles alaires avec un point en avant, les 4 hanche* antérieures avec les trochantins,, d'un jaune pâle. Antennes noires, aussi longues que le corps. Meta- thorax à carènes bien distinctes. Ailes hyalines, nervures et stigmai brunroussâtre ; point d'aréole. Pattes rousses, Jet cuisses postérieures avec l'extrémité de leurs jambes et leurs tarses, plus ou moins obscurs. Abdomen allongé, déprimé, d'un roux sale, excepté à la base et à l'ex- trémité où il est noir, 1er segment canaliculé et marginé de roux posté- rieurement, tubercules stigmatiques saillants sur les côtés, — PC. 10. Mésolepte pieds-roux, Mesoîeptus rvfipe&, Prov, Mesostenus ruf. Prov. Nat. vii, p. 283, ç , Ç — Long. .30 pouce. D'un noir foncé, poli, brillant ^ le scape, les mandibules, les palpes, les écailles alaires avec un point en avant et une ligne en dessous, les 4 hanches antérieures avec leurs trochan_ IV — ICHENEUMONIDES 227 tins, blanc. Antennes longues, filiformes, noires, les 3 premiers articles pâles. Lobes du mésothorax très distincts, le médian proéminent. Ecusson et post-écusson tachés de jaune. Métathorax sub-cylindrique, à lignes soulevées peu apparentes. Ailes hyalines, à nervures brunes, aréole petite, triangulaire, oblique. Pattes rousses, les jambes et les tarses plus ou moins obscurs. Abdomen allongé, déprimé, à pédicule assez long, égal dans toute sa longueur, noir avec les sutures entre les segments blanches, de même que l'extrémité. Tarière presque aussi longue que l'abdomen. — R. Cette espèce s'écarte aussi grandement du type normal des Mésoleptes, surtout par la forme de son abdomen, dont le pédicule est d'égale largeur dans toute sa longeur. La longueur de sa tarière contraste aussi avec toutes les autres espèces. 11. Mésolepte efleminé. Mesoleptus muliebris, Cress» Trans, Am. Ent. Soc. ii, p. 102, cT ; ^. variabilis, Prov. Nat. vii, p. 115, c^. cf — Long. .26 pouce. Noir, brillant; la face, les joues au des- sous des yeux, les orbites supérieurs, les palpes, le cou, la suture hu- mérale du pro thorax, les écailles alaires avec une tache au dessous, les écussons, les flancs entre les pattes antérieures et intermédiaires, les hanches et les trochantins, d'un beau blanc. Antennes grêles, presque aussi longues que le corps, pâles en dessous et dans le bas. Prothorax trilobé, poli, brillant; métathorax allongé, sans lignes soulevées dis- tinctes. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, stigma brun» aréole triangulaire, pétiolée. Pattes grêles, jaune-pâle; les hanches postérieures tachées de noir à l'extrémité, les cuisses et les jambes de la même paire plus ou moins obscures extérieurement. Abdomen linéaire, allongé, noir avec une petire bande blanche à la suture de tous les segments, le 1er long, grêle, presque égal dans toute sa longueur. — R. 12. Mésolepte honnête. Mesoleptus honestus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc ii, p. 98, cT. cf Long. .25 pce. D'un roussâtre pâle ; la face, les mandibules, les joues, les palpes, le scape en dessous, le collier, les écailles alaires, l'écusson, tous les trochantins avec les 4 hanches antérieures, jaune- pâle. Antennes de la longueur du corps, brun foncé à la base, ruus- sâtres à l'extrémité, avec un anneau pâle vers le milieu. Une tache sur les côtés du prothorax avec la région de l'écusson, noir. Métatho- rax convexe, sans lignes soulevées apparentes. Ailea hyalines, les uei- 228 LE NATURALISTE CANADIEN vures pâles, le stigma brun, aréole très petite, triangulaire, pédiculée. Jambes postfirieiircs noires à rcxtréinité. Abdomen allongé, étroit, déprimé, les segments terminaux brunâtres et légèrement pubescents. — PC. 13. Mésolepte du-St-Laurent. Mesoleptus Laurentianus^ Prov. Tnjphon Laur. Prov. Nat. vii, p. 118, cf. çf — Long. .40 pouce. Noir, légèrement pubescent ; la face au dessous des antennes, à l'exception de 2 points enfoncés de chaque côté du chaperon, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, les trochantins avec les hanches antérieures, d'un jaune pâle. Antennes roussâtres, presque aussi longues que le corps. Thorax bril- lant, mésothorax à impressions très marquées, écusson proéminent, roux ; métathorax à lignes soulevées irrégulières. Ailes hyalines, ner- vures et stigraa, brun ; aréole triangulaire, oblique, très di.'-tiiictment pétiolée. Pattes d'un jaune roux, les hanches rousses tachées de noir à la base et en dedans, l'extrémité des cuisses et des jambes postérieures avec leurs tarses, d'un brun plus ou moins foncé. Abdomen allongé, linéaire, roux, noir à la base et obscur à l'extrémité, le premier seg- ment long, s'élargissant gniduellement vers l'extrémité, avec les stig- mates saillants un peu en arrière du milieu, sillonné depuis la base jus qu'au delà des stigmates, son extrémité rousse, la base du 2e segment est plus ou moins largement noire. — AC. 14, Mésolepte "brillant. Mesoleptus lucens, Prov. Carri' poplexluc. Prov. Nat. vi, p. 144, (S". (^ — Long. .45 pouce. Noir, brillant ; face, mandibules, palpes, écailles alaires, une ligne en avant, un autre en dessous, une tache sur les lobes latéraux du mésothorax, les 4 pattes antérieures avec leurs hanches et leurs trochantin,'^, l'abdomen excepté à l'extrémité, d'un jaune plus ou moins roux. Antennes roussâtres, plus claires en dessous, avec le scape jaune en dessous, à peine plus courtes que le corps. Ailes hyalines, les nervures brunes, le stigma pâle, aréole triangulaire, pédi- culée. Abdomen assez fort, légèrement déprimé, plus épais à l'extré- mité, roussâtre, une tache vers l'extrémité du premier segment, avec les trois segments terminaux, noir ; le premier segment, s'élargis«iant insen- siblement de la base à l'extrémité. L'écusson et le post-écusson, roux • le dos du mésothorax plus ou moins roussâtre. — C. 15. Mésolepte cornes-jaunes. 3Iesoleptus flavicornis, noY. sp. Ç — Long. ,35 pce. Noir, avec pubescence jaunâtre, la fiice, les raandibuleg, les palpes, une tache sur les joues, le scape en dessous, les IV— lOBNETTMONIDFS 229 écailles alaires, une taclie en avant, une liirne en dessous, lVcu??on, le post-écusson, les 4 pattes antérieures avec tous les trochantins, jmine pâle. Antennes très longues, minces à l'extrémité, jaunes, brunâtres à la base en dessus. Ailes hyalines, nervures et stigma jaunâtres; juréole triangulaire, sub-pétiolée. Pattes postérieures roux-clair, leurs hîmches et leurs cuisses en dessous, avec l'extrémité des jambes, plus ou moins tachées de noir. Abdomen orrêle, allongé, faiblement élargi à l'extré- mité, d'un roux jaunâtre, le premier segment excepté à l'extrémité avec une tache sur les côtés des segments 2 et 3, noir. — PC. Les belles antennes jaunes de cette espèce lu font distin- guer à première vue ; les articles terminaux de ces an- tennes sont légèrement obscurcis. 16. Mésolepte roussâtre. Mesoleplits rufvlm, Pror. Phygndeuon rufuins, Prov. décrit à la page 76 du présent volume du Nati/r liste. 17 Mésoiepte discolore. Mesoleptus discolor, Cress. Proc. Ent. Soc. Phi I. iii, p. 217, d^. J* 9 — Lo.-!g. .30 pce. Roux pâle ; une grande tache enveloppant les ocelles, jav.r.e-pâle. Antennes plus longues que le corps, jaunâtres, brunes à l'estrémité. Mésothorax noirâtre, avec 2 lignes longitudi- nales jaunâtres peu apparentes sur le disque ; métathorax noirâtre sur je disque, flancs avec une tache noire plus ou moins grande. Kcusson, roussâtre. Ailes hyalines, les nervures brunes, pâle à la base, stigma noirâtre, pâle à la base, aréole triangulaire, subpctiolée, oblique. Pattes grêles, de la couleur du corps. Abdomen assez grêle, en massue à l'ex- trémité ; le premier segment noirâtre, s'élargissant de la base à l'extré- mité ; les segments terminaux légèrement obscurs. — AC, Le noir de la tête distingue cette espèce de ses voi- sines. 18. Mésolepte unieolore. Mesoleptus unicolor, Cress. Froc. Ent. Soc. Phil, iii, p. 271. (5^9 — Long. 32 pce. Entièrement d'un roux jaunâtre, la face, les écailles alaires et les tarses, plus clairs. Antennes grêles, plus longues que le corps. Mésothorax plus ou moins obscur sur le disque, métathorax avec une aréole étroite au milieu et des aréoles en carré sur les côtés. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, pâles à la base, stigma grand, brun, pâle à la base, aréole subtriangulaire, presque droite, brièvement pédiculée, 2e récurrente presque droite. Pattes un peu grêles, de la couleur du corps. Abdomen allongé, cylindri(iue, légère- ment élargi en massue à l'extrémiié, le premier segment s'élurgissaut de 230 LE NATURALISTE CANADIEN. la base à l'extrémité ; les segments terminaux légèrement comprimés et un peu obscurcis. — C. 19. Mésolepte concolore. Mesoleptus concolor. Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, ill, p. 270 (Cteniscus concolor, Prov. Nat. vii, p. 139, ?.) Ç — Long. ,30 pce. D'un roux jaunâtre dans toutes ses parties ; la face et les pattes antérieures plus claires, chaperon pourvu de cils al- longés. Antennes presque aussi longues que le corps, brunes à l'extré- m té. Métathorax avec une tache centrale étroite, conique, interrom- pant une carène transversale. Ailes hyalines, nervures brunâtres, stigma brun, pâle à la base; aréole subpétiolée, oblique, la 2e nervure cubitale anguleuse avec un rudiment de nervure extérieurement. Ab- domen renflé en massue à l'extrémité et légèrement pubescent; tarière sortante ; premier segment assez long, s'élargissant graduellement de la base au sommet. — CC cf — Avec l'abdomen plus ou moins obscur tant à la base qu'à l'ex- trémité. 20. Mésolepte semi-noir. Mesoleptus seminiger, Prov. Paniscus senu Prov. Nat. vi, p. 07, cT, cf Ç — Long. .35 pouce. D'un jaune roux; la face, les mandibules, les palpes, les écailles alaires et les tarses postérieurs, jaune-pâle. An- tennes aussi longues que le corps et de même couleur, brunes à l'ex- trémité. Mésothorax trilobé en avant ; méiathorax à carènes longitu- dinales peu saillantes, noir au bas en arrière de même que tout le dessous du thorax et le bas des flancs. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, jaunâtres à la base de même que le stigma ; aréole petite, triangulaire, pétiolée, oblique. Jambes postérieures noires à l'extrémité. Abdomen allongé, linéaire, s'élargissant un peu en arrière et légèrement déprimé à l'extrémité, noir au sommet à partir du 5e segment. — C. 21. Mésolepte oanaliculé. Mesoleptus canaliculatus, Prov. Paniscus canal. Prov. Nat. vi, p. 105, cf. cf — Long. .33 pouce. D'un jaune roussâtre ; la face, les mandi- bules, les palpes, les écailles alaires, d'un jaune clair. Ocelles petits, distants, non contigus aux yeux. Antennes aussi longues que le corps, légèrement obscures à l'extrémité. Ailes légèrement obscurcies à Tex- trémité; stigma pâle; aréole petite, pétiolée, oblique, la nervure exté- rieure avec une tache blanche vers le bas. Métathorax portant au milieu 2 carènes longitudinales bordant un canal très étroit, sans carène transversale au milieu. Abdomen s'élargissant insensiblement de la IV — ICHENEUMONIDES. 231 base à l'extrémité, et légèrement obscur sur les derniers segments poli, brillant. — C. Cette espèce se distingue surtout de la précédente par une forme plus allongée, plus grêle, l'abdomen non pubes- cent et le métathorax sans carène transversale sur son milieu. 22. Mésolepte gai. Mesoleptus lœtMS,nor. sp. {M. fucatus Cress. Nat. vil, p. 271.) Ç — Long. .36 pce. Noir ; la face, les mandibules excepté à l'ex trémité, les joues, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, une tache en avant, les 4 pattes antérieures avec les hanches et les tro- chantins, jaune pâle. Antennes brunes, plus ou moins roussâtres à l'extrémité, quelquefois aussi à la base, plus courtes que le corps. Le dos du mésothorax avac l'écusson, roussâtres. Ailes hyalines sans aréole, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma brun, avec une tache pâle à la base. Pattes postérieures avec les cuisses et une tache sur les hanches en dessus, noir, leurs jambes roussâtres, leurs tarses jaune pâle. Abdomen claviforme, déprimé, roussâtre, légèrement pu- bescent à l'extrémité, le premier segment noir dans ses deux tiers basi- laire, élargi à l'extrémité ; tarière non apparente. — PC. 23. Mésolepte brunâtre. Mesoleptus fucatus^ Cress. Trans. Ent. Soc. Fhil. il, p. 99, 9. Ç — Long. .35 pce. Noir plus ou moins ferrugineux ; la tête à l'exception d'une tache en arrière des yeux, le dos du mésothorax, une ligne en avant des écailles alaires, l'écusson, une tache triangulaire de chaque côté du milieu à la base du métathorax, avec l'abdomen, roux. Le chaperon avec les mandibules et les palpes, jaune. Antennes un peu plus courtes que le corps, brunes, roussâtres à l'extrémité, le scape en dessous aussi roussâtie. Métathorax avec 2 carènes longitudinales formant une eepèce de canal au milieu. Ailes hyalines, sans aréole, les nervures brunes, claires à la base, le stigma brun avec une tache pâle à la base. Pattes noires, les 4 jambes antérieures avec l'extrémité de leurs cuisses et la base des jambes postérieures, roussâtres ; tarses jaune-pâle. Abdomen assez court, en massue, déprimé, le premier seg- ment noir à la base, élargi à son sommet; tarière courte, mais sortante. —PC. 24. Mésolepte redressé. Mesoleptus erectus, Prov. Nat. vil, p. 317, ?. Ç — Lono-. ,34 pouce. Roux, thorax plus ou moins taché de noir. Antennes longues, sétacées, roussâtres, brunes à la base, le scape roux 232 LE NATURALISTE OANADIEîT, en dessous. Mandibules et palpes, jaune-pâlo. Thorax roux, plus ou moins varié de noir, les sutures autour do IV'cusson, le protiiorax, l'ex- tréuiitiî du nit'tatlr)rux, le plus souvent noir. Ecusson soulevé, roux. Métathorax avec 2 carènes longitudinales formant un petit canal au milieu. Ailes légèrement teintes de jaune, les nervures jaunâtres, le stignia brun avec nne tache pâle à la base, aréole o. Pattes rousses y compris les han(dies ; les tars-^s postérieurs blancs ou jaune-pâle, leurs jambes noires à l'extrémité. Abdomen claviforme, entièrement roux, quelfjuofois nfiirà l'extrémité ; le premier segincnt trè^ grêle, ne s'élar- gissant un peu que vers le sommet, canaliculé au milieu à l'endroit des tubercules stigmatiques, qui sont assez saillants, les segments terminaux déprimés et élargis ; tarière dépassant l'abdomen, grêle, recourbée en dessus. — AC. 25. Mésolepte uniforme. Mesolept//^ tiniformis, Prov. Campoplex unicolor, Piov. Nat. vi, p. 144, ç, ce îiom spéci- fique ayiinf déjà été employé par Mr. Cresson. $ — Long. .50 pouce. D'un jaune-roux dans toutes ses parties. Tète à vertex assez épais; chaperon, mandibules^ palpes et écailles alaires, jaune pâle. Antennes brunes à l'extrémité. Mésothorax à im- pressions distinctes. Ailes hyalines, nervures brunes, claires à la base, stigma grand, noir avec une tache pâle à la base, point d'aréole. Abdo- men assez long, déprimé, les derniers segments puljescents, le 1er à tu- bercules stigmati(jues saillants sur les côtés au dcU\ du milieu, canali- culé de la base jusqu'aux deux tiers de sa longueur ; tarière non ap- parente.— AC Nous avons vu éclore cette espèce d'uue pape d'une certaine noctuelle. 26. Mésolepte rhopalocère. Mesoleptusl rhopalocerus, Prov. BavT/cerus rhop. Prov. Nat. vil, p. 269, d*. cf — Long. .23 l'ouce. Noir; la face, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, les 4 lianches antérieures avec les trochan- tins, jaune pâle. Tête grosse, transversale, épaisse en arrière des yeux. Antennes presque aussi longues que le corps, à articles plus courts que longs, grossies en massue à partir du milieu et delà s'aminoissant jusqu'à l'extrémité, d'un jaune rouasâtre avec la partie en massue noire, les articles de cette massue très courts. Thorax d'un noir brillant, lobes du mésothorax bien distincts, raétathoras à lignes soulevées dis- tinctes, avec 2 carènes longitudinales formant une espèce de canal au milieu. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma noir avec une tache blanche à la base, aréole incomplète. Pattes d'un roux clair, les posté- rieures allongées, avec l'extrémité des cuisses et des jambes blanche; LES PLANTES INSECTIVORES. 233 tarses pâles. Abdomen roux, noir à la base et à l'extrémitiS, en ovale alloiij:;é, le (>ôdiciile luoycn, s'élargi-^sant eu arrière et {.ortant deux petites earèue<. — U. La forme toiu-A-rnit rouiarquahle dos aniennos de cette espèce la fera ranimer peul-etre dans qi^'^lque aiitre goure. Cepeiidantelle.se rapprorlie plus des Mt>oleptes que des Barycères parmi lesquels nous lavions d'abord placée. Ses antennes, (_^uoique en massue, no sontnidlement aplaties au milieu. (^A continuer.) LES PLANTES INSECTIVORES. PAU L. D. MIGNAULT, WONTKKAL. {Continué de la page 198). Bien qu'elles ne soient pas aussi merveilleuses qne la Dionœn on la Orosera, t(vs ITtrienlaires méritent noire atten- tion à cause de leur litie incoutestable de plantes insec- tivores. lillu^s se rencontrent ])resqne partout. Ainsi il y en a eu Aiuérî({ne, 0)\ A)iL:leterre, ^^n Au tralie, aux l)ides Oricni- tales, au Brésil, et dans la Guiane. Partout ans>i ou elles se trouvent, elles savent se co)iformer aux circonsJanees sous lesquelles elles vivent. Au {janaées, pennisiMpiéfs, à segments laciuiés, capillaires, munis de vésicules d'air, fijjeuieni dentelées. Corolle d'un beau jatuic. à palais sail- lam, marîjué de stries orang-ées ; lèvre supérieure entière, à bords rejetés en arrière, lèvre i)iférieure à bords réiléchis etc Eaux tratiquilles." Nous trouvons ici que les feuilles portent sur leurs segtnenis des vésicules, et nous allons les décrire minu- tieusement, car elles sont les organes les ])lus imporl;uits de la i)lan(e. Cha<|ue vésieu près un dixième de [)once eu longueur, c'esl-à-dire 254 millimètres. Elles ont uue lorme ovale allou«^é, et sont d'un vert clair. Elles i orient ù nu bout un certain nombre de poils, dont deux plus longs, (pie l'on a appelles iuitennes. La vessie se tient toujours da)is une position liorizou lu le, ce (jui parait être clan quel(pr;u-l ion spontanée de la lige. La surface qid est tournée vers le sommet de la piaute fae nomme dorsale, celle qui est iulé^ 234 LE NATURALISTE CANADIEN. rieure ventrale. Nous trouvons, en examinant la surface ventrale, près des antennes, une fente transversale avec cloison qui se ferme de manière à s'ouvrir du dehors, mais non du dedans, faisant ainsi les fonctions d'une soupape. La bouche esi aussi entourée à l'intérieur par un collier ou peristome, et c'est sur celui-ci que la soupape se pose, (voyez Fig. 11. Fig. 12. Fig. 13. fig. 11 et 12). En ouvrant la vessie, l'on y trouve toujours de l'eau, et quelquefois des bulles d'air qui résultent de la décomposition des insectes. Les parois de la vessie sont couvertes de glandes, dont la forme varie beaucoup. Ainsi sur la soupape il y en a qui sont portées sur des tiges; dans la vésicule proprement dite elles sont quadrifides (fig. 13), tandis que sur l'extérieur du peristome ou collier elles sont bifides. Elles contiennent toutes un fluide clair et homogène, qui se change, sous certains conditions. La surface intérieure de la vessie porte sur son bord libre plusieurs poils raides, assez longs pour croiser l'ouverture même quand la cloison est complètement retirée ; nous verrons plus tard leur usage. L'on attribuait autrefois aux vésicules la fonction de faire flotter la plante, mais elles ont une fonction bien plus importante. La plante n'a pas de racines, mais comme nous l'avons dit, elle flotte librement au gré des courants. En parlant de la Drosera, nous avons vu qu'elle habite un sol pauvre, et que ses racines se réduisent à la plus simple expression ; nous pouvons en dire autant de l'Utri- culaire, car à part l'aborption des gaz qui se trouvent dissous dans l'eau, sa vie dépend uniquement de la chasse qu'elle fait aux milliers d'êtres microscopiques qui l'en- tourent. La proie se capture comme suit : Il est dans les habi- tudes des mollusques et des larves aquatiques de rentrer dans tous les petits coins des rochers et des plantes sub- mergés pour chercher leur nourriture, et lorsqu'ils ren- Fig. 11. — Une vésicule d'Utriculaire, gros.-ie ; on voit au bas quelques ans des poil-i avec les deux antennes. 5I2. — Section verticale d'une vésicule pour montrer son intérieur ; p le péris- tome ; s la soupape . 13. — Une glande qua4rifide de l'intérienr d'une vésioule, grossie. LES PLANTES INSECTIVORES. 235 contrent les vessies des Utriciilaires, ils agissent de la même manière, mais avec des résultats plus désastreux. Ainsi, qu'un mollusque vienne se placer sur une vésicule, il est certain de rencontrer dans le cours de ses pérégrinations, la fente qui conduit à la bouche de la vessie. Ses mouve- ments irritent la soupape, qui s'ouvre brusquement, la vic- time rentre, la cloison se terme, et voilà un prisonier de plus. Ce manège se répète très souvent, car la plante ne s'épuise pas comme la Dionœa, elle chasse et mange con- tinuellement. La proie ne meurt pas de suite ; si les eaux sont encore assez fraîches, elle vit une journée, et périt enfin par l'asphyxie faute d'oxygène. Il est encore incer- tain si la plante a le pouvoir de sécréter quelque ferment pour hâter la décomposition, mais il est à remarquer que celle-ci a lieu sous bien peu de temps après la mort de l'animal. Nous savons que le jus laiteux da Pawpaw, plante de l'Amérique Méridionale, accélère la putréfaction, et de là nous pouvons supposer que V Utricularia possède la même faculté. Quoiqu'il en soit, aussitôt que la décom- position commence, l'eau se trouble, change de couleur et devient très fétide. L'absorption commence ensuite. Comme nous l'avons dit, l'intérieur de la vessie est tapissé par un grand nombre de glandes, et c'est par elles qu'a lieu l'absorption. Aussitôt qu'elle commence, l'on voit le fluide clair de ces glandes s'agiter, se troubler, et se remplir de granules» Alors ces granules en s'unissant forment une masse de protoplasme qui présente les mouve- ments caractéristiques de cette substance. Darwin s'assura de ce fait par les expériences qui suivent : 1° Quatre glandes, parfaitement transparentes, furent arrosées avac une solution de gomme d'Acacia et de sucre blanc, et après 23 heures, le microscope ne put trouver au- cun changement dans le liquide qu'elles contenaient. 2° Deux morceaux de vessie dont les glandes étaient dans le même état que celles delà première expérience furent arrosés avec une solution de carbonate d'ammoniaque, et au bout de cinq minutes, des granules bruns attestèrent l'effet qu'avait produit sur le hquide l'application d'ammoniaque. 3° Plusieurs morceaux de vessie furent plongés dans des solutions de phosphate et de nitrate d'ammoniaque, et donnèrent des résultats analogues. 4" Darwin essaya quatre morceaux de vessie avec une solution de viande fraîche qui était passée à l'état de fer- mentation putride, et au bout de 24 heures, il constata une couleur brune dans les glandes, suite de l'absorption. Plusieurs autres expériences ayant donné un pareil résultat ; il est certain que ces organes quadrifides ne sont 236 LB NATURALISTE CANADIEN. autre chose que dos glandes absorbantes. Nous voyons aussi par la proniière expérience que ÏUlricularia, telle que la Dioiiœa et ja jD/ o^^F.ra, ne se nourrit que de matières azotées, car le sucre qui es(. un cavbohydrate sans azote ne fut pas absorbé. (J. continuer.') INFORMATIONS. M. Lechevallier. — Nous apprenons avec chaç^rin que M. Ltxhevallier, notre actil' naturaliste de Montréal, vient de conduire soi) épouse au tombeau, et se dispose à aller fixer s!i résidence en Floride, sur une ferme qu'il possède à la Baie de Tampa, sur le golfe du M'^xique. Nous regrettons sincèrement, dans l'intérêt de la science, le dépari de M. Jj'M!lievallier, car il n'a pas peu con- tribué, depuis plus de dix ans qu'il habile le Canada, à répandre le goût pour l'étude de l'hi.stoire naturelle, en fournis ~;int aux amaicurs et aux institmions les spécimens les plu>, rares el les plus précieux pour leurs collections. Le (iépari do M. J^echevaMier, avec la disparition de notre Naf/irnlisfe, vont laisser l'hi^jloire natmvUe, pour ainsi dire, en oiibli dju^ cette i*rovi»5ce, car malgré tout le zèle que nous avons déployé pour avoca.sser cette cause, on sait que les progiès ii'ont été encore que peu sensibles ; et maintenant qu'on refuse toute piolection à celte importante étude, nul doute qu'elle ne soit encore négligée davantage. M. Lechevallier se prépare à laisser Montréal vers la lin du présent mois, et comme ïi est disposé à sacrifier en partit^ son fonil i)our s'en défaire, tous ceux qui veulent augmenler leurs collections 'le sauraioit trouvi^r occasion plus favorable. Il po-sède encore de nombreux spécimens dans louies les branches : peaux d'oiseaux, de reptiles, de mammifères, pièces montées, mollusques, œufs, etc., etc. Il peut disposer au side superbes vitrines, bien convenables pour les nuisées, qui ont coûté des cetnaines de piastres, et qu'il cédera pour la moitié du prix Que les amateurs ne tardent pas d'aller lui faire une visite. Mort d'Entomologistes. — M. Asa Fitch, poidant plus de 35 ans Entomologiste d'état pour New York, est mort dernièrement. Ls( mort aussi, en avril dernier, le Dr. Her- mann Loew, l'éminent DipLérologiste allemand. L'Univer- sité de Cambridge, Mass., a fait facquisition de sa collec- tion. IjE Vol. XI. CapRouge, Q., OCTOBRE 1879. No. 130 Rédacteur : M. l'Abbe PROVANCHER. LE DELUGE MOSAÏQUE RÉPONSE A MONSIEUR TARDIVEL. Il a paru sur le Canadien, dans l'un des numéros de la semaine dernière, sous le titre : consumptaque est omnis cam, et avec la signature de J. P. Tardivel, un article at- taquant " M. l'Ecrivain du Naturaliste'' au sujet de l'opi- nion par lui émise incidemment dans ce dernier journal, que le déluge Mosaïque n'a pas été universel dans le sens absolu du mot, et que par suite, en certains endroits de la terre, il a dû se trouver des animaux qui n'ont pas été détruits. J'ose m'adresser à vous, M. le Rédacteur, pour obtenir, dans votre journal, l'insertion des quelques lignes qui suivent, en réponse à M. Tardivel. Je serai bref. Je rappellerai d'abord à M. Tardivel que j'avais ren- voyé les lecteurs, pour l'examen sérieux de la question, au Naturaliste Canadien, Vol. VII, page 187 et suivantes, au Déluge Mosaïque de l'Abbé Lambert, à l'Abbé Reusch, La Bible et la nature, à Hugh Miller, The testimony of the Rocks ; etjeluidirai,à ce propos, combien je regrette qu'il n ait pas daigné même jeter un simple coup d'œil sur ces au- teurs. C'était fort bien de consulter l'Ange de l'Ecole mais il eût été bon aussi de consulter les exégétes qui, tout 238 LE NATURALISTE CANADIEN. en connaissant i>artaiteraent S. Thomas, ont connu, de plus, les découvertes modernes des sciences géologiques, et ont su s'en servir très heureusement pour la glorification de la Bible et la défense de notre foi. Si M. Tardivel eût étudié tant soit peu ces auteurs, je considère comme cer- tain qu'il n'aurait pas écrit comme il l'a fait, et comme bien probable, que sa critique projetée n'aurait pas vu le jour. En second lieu, je rappeleraià M. Tardivel que, d'après l'enseignement commun des géologues, la terre, à son origine, a été entièrement recouverte par les eaux ; que plus tard, après la formation des continents, elle a été sujette à beaucoup de bouleversements causant d'efiroyables cata- clysmes dans d'immenses étendues de pays ; et que plus tard encore, après la création de l'homme, est survenu le dernier de ces bouleversements, le dernier de ces cata- clysmes, appelé proprement le Déluge, le Déluge asiatique, le Déluge mosaÏM[ue. Ces trois faits sont parfaitement dis- tincts. Ainsi l'on peut fort bien prouver que l'eau a recou- vert tous les continents actuels, toutes les terres fermes au- jourd'hui connues, sans qu'il soit prouvé en aucune fa- çon, que c'est là l'efiet du Déluge mosaïque, et que ce der- nier Déluge a été, par conséquent, universel. Et de là^ j'infère que M. Tardivel a écrit un énorme sophisme, en disant : " Faisons observer au lecteur qu'il est très facile pour l'Ecrivain du Naturaliste, de dire, d'une manière générale, que le déluge ne se lit pas sentir partout. Mais voudrait il bien nous indiquer un pays, où, de fait, le déluge ne s'est pas fait sentir, et mettre sa réputation de savant, au bout de son assertion ? " On voit le sophisme. M. Tardivel se targue, sans le dire, des preuves d'inondation que l'on trouve par toute la terre, pour me mettre au défi de lui nommer une contrée où le déluge ne se fit pas sentir. Autrefois, on usait d'une telle argumentation ; on concluait de ces preuves universelles d'inondation à l'universalité absolue du Déluge mosaïque. Aujourd'hui, on connaît mieux ; l'argument n'est plus de mise. Je dis donc : ou M. Tardivel, en écri- vant, savait fort bien que ces preuves d'inondation peuvent LE DÉLUGE MOSAÏQUE. 239 se rapporter soit au temps où toutes les eaux étaient répan- dues sur toute la surface de la terre, soit à l'époque des grands cataclysmes antérieurs à l'homme, soit enfin au Déluge mosaïque ; ou il ne le savait pas. Je me contente de poser le dilemme. La conclusion dans les deux cas, est trop évidente. Elle n'est pas honorable. Je dirai seulement qu'il y a là, au moins, beaucoup de légèreté. Et M. Tar- divel qui étudie si fort fAnge de l'Ecole, devrait bien, ce me semble, jeter un petit coup d'oeil sur sa logique. Encore un mot sur le même point. Il est très sûr que M. Tardivel ne trouvera aucun écrivain, tant soit peu initié aux études géologiques, qui prétende que, d'une manière ou d'une autre, dans un temps ou dans un autre, l'eau n'a pas séjourné sur toutes les parties de la terre, et qui veuille mettre sa réputation de savant au bout de son assertion* Mais des écrivains, des géologues, des exégètes même, des prêtres, des évêques établissent, en hommes sérieux, en savants, sans craindre de se compromettre, que le Dé- luge mosaïque n'a pas été un cataclysme universel, et qu'il y a, par suite, des pays ou Faune et Elore n'ont pas été détruites ; M. Tardivel en trouvera une foule. Veut- il que je lui en nomme quelques-uns? Isaac Vossius, Ma- biilon, le cardinal Cajetan, Deluc, Dolomieu, Cuvier, Mar- cel de Serres, Agassiz, Hugh Miller, Alfred Maury, Mgr Meignan, l'Abbé Lambert, l'Abbé Reusch, l'Abbé Mau- pied, l'Abbé Glaire, Pianciani, Delitzsch, Sorignet, Michelis, Pfaff, Smith, etc., etc., les uns morts, les autres vivant encore. Et j'en laisse. Et bien certainement si M, Tardi- vel ose dire que ces écrivains, par une telle opinion, ont compromis leur réputation de savants, il sera le premier à le dire. Cela leur fera bien peu de tort. En troisième lieu, je rappellerai à M. Tardivel que cette opinion qui va à dire que le Déluge mosaïque ne s'est pas étendu sur toute la surface du Globe, et qu'il peut être dit universel en ce sens qu'il a fait périr toute la race humame et tous les animaux vivant alors dans les mêmes contrées que l'homme, est bien loin d'être nouvelle. A en juger par la manière dont il l'accueille, par l'étonnement qu'il éprouve, par les plaisanteries de mauvais goût qu'il se per- 240 LE NATURALISTE CANADIEN. met contre elle, on dirait qne cette opinion est de moi, ,| toute fraîchement élaborée, et que jamais âmp qui vive n'a '■ entendu rien de semblable. Eh ! bien, qu'il se détrompe : ; l'opinion est vieille de plus de deux siècles, elle n'a jamais ; soufîert même l'ombre d'une condamnation de la part de ; l'Eo-lise, elle a cours librement dans toutes les Ecoles, soit de Géologie, soit de Théologie, et même, infandum ! c'est ] peut être de nos jours, l'opinion la plus commune et la plus j respectée. ^ Il V a loin de là à l'hérésie. C'est dommage vraiment i que M. Tardivel n'eut pas connu toutes ces choses plus tôt. ; Lorsque cette opinion fut exposée au 17e siècle par ' Isaac Vossius, plusieurs théologiens poussèrent les hauts ■ cris et voulurent la faire proscrire. Mabillon la défendit i auprès de la congrégation de l'Index ; elle ne lut pas cou- ! damnée. Et depuis lors, jusqu'à M. Tardivel, on ne voit ; pas que nul s'en soit scandalisé. Mais peut-être l'Eglise | a-t-elle été trop confiante, trop négligente même. Il était \ réservé à M. Tardivel de lui faire remarquer le danger. , Voilà ce que c'est que d'être plus catholique que le Pape, \ et d'avoir plus de respect pour l'Ecriture ^Sainte que n'en j ont les exégètes les plus recommandables par la science et i par la piété. i Dans le fond, M. Tardivel n'est pas plus catholique que le Pape, et il ne me paraît pas exégète du tout, puisqu'il ignore ce principe, un des principes les plus élémentaires , de l'herméneutique sacrée, savoir : que la Bible n'est pas j un livre de science profane, qu'il n'y a sans doute en elle i aucune erreur scientifique, mais qu'il est impossible tout ; de même, d'apprendre paretic, n priori, la science pro- ' fane ; et que pour tout ce qui n'est pas du domaine du ; surnaturel, c'est à la raison humaine, c'est à l'observation, î c'est aux savants du monde qu'il faut s'adresser si l'on veut ■ s'instruire, quitte à faire voir qu'entre la Bible et la nature, ■ loin qu'il y ait contradiction, il y a en tout 1 harmonie la plus parfaite. ■ Principe qui peut se résumer en cette formule : Ne pas ! partir de la Bible pour expliquer la nature; mais expli- " î LE DÉLUGE MOSAÏQUE. 241 qner d'abord la nature, et voir ensuite si les théories sont compatibles ou incompatibles avec la parole de Dieu. C'est faute de se conformer à ce principe, que plusieurs, parmi les catholiques, au sein même du clergé, voient d'un œil chagrin, inquiet, antipaihique, les travaux même les plus désintéressés, les découvertes même les plus pré- cieuses de la science; comme si notre foi devait subir cjueique atteinte de ces travaux et de ces découvertes, comme si les savants au moins ne faisaient des recherches que pour nous faire tort. On voit les conséquences désastreuses d'une telle étroitesse d'eprit. Ces catholiques voiit jus- qu'à s'insurger contre ce qui est aussi clair, aussi évident que Je soleil ; nos ennemis s'irritent, s'indignent d'une opposition aussi déraisonnable ; ils soupçonnent que nous nous sentons faibles dans nos croyances ; ils considèrent plus cjue jamais notre religion comme un mythe que la science peut confondre, ils se conlirment aiîisi dans leur incrédulité, et nous traitent avec mépris d'obscurantistes et de réactionnaires. Ah ! que l'on ne soit pas prévenu contre la science mo- derne ; qu'on salue plutôt avec joie toutes ses découvertes, tous ses travaux, avec l'intime conviction que nous ne serons jamais pris en défaut, et qu'au contraire iout doit tourner à la gloriUcation de notre foi ; qu'on ne s'imagine pas trouver dans la Bible, à priori, des thèses purement scientifiques en contradiction avec tout ce que peuvent dire ou découvrir les savants ; qu'on sache, dans le besoin, abandonner un peu la leLlre qui tue, pour s'attacher davan- tage à Vesprit qui vivifie ; et l'on verra de plus en plus que notre religion a tout à gagner aux investigations de la science. Et qu'on ne crie pas au libéralisme contre moi. Car je suis le premier à dire : si la science fait fausse route et attaque évidemment notre foi, levons-nous contre elle et combattons là avec vigueur ; que si elle reste sur son ter- rain en s'éclairant de la lumière de la Kévélation aussi bien que de la lumière de la raison, ou au moins, en ne contredisant pas les données de la foi, alors, honorons-la, suivons-la, et attendons de ses travaux les services les plus 242 LE NATURALISTE CANADIEN. signalés. Mais j'ajoute : il faut savoir distinguer entre le dogme et l'opinion, et ne pas être exposé à prendre des moulins à vent pour de gros bataillons ennemis. Maintenant, M. Tardivel s'imagine-t-il que je vais dis- cuter à fond la question du Déluge, réfuter l'argumenta- tion de son dernier article et essayer à le convaincre, de fait, que mon opinion doit être acceptée, même par lui ? Oh ! non, je n'en ferai rien. Je ne veux pas discuter la question du Déluge, parce qu'elle est trop bien traitée dans les auteurs que j'ai men- tionnés plus haut et auxquels j'ai renvoyé M. Tardivel, et il est trop facile de l'étudier là. Que ceux qui ne veulent pas prendre les moyens de s'en instruire restent comme ils sont, tant pis ! Je ne veux pas me mettre en frais et en peine contre l'argumentation de M. Tardivel, parceque, en bonne vérité, je la trouve trop faible. J'aurais cru que M. Tardivel, entreprenant de soutenir la thèse de l'universalité absolue du Déluge, l'aurait étayée de toutes les bonnes et puis- santes raisons que l'on apporte pour elle ; il ne l'a point fait. Il s'appuie sur les mots : toute chair, tout ce qui a vie, et autres sembables du texte sacré, et il s'en lient là. Mais cette objection est rebattue, on y a répondu mille fois, et sans réplique ; c'est perdre le temps que de recommencer un tel travail. Je ne veux pas essayer de convaincre M. Tardivel, parce que la question de l'universalité absolue ou de l'universa- lité restreinte du Déluge est, après tout, une question libre, tout-à-fait libre, et que goûtant fort la parole célèbre de S. Augustin : In necessariis unitas, in dubiis libertas, in om- nibus charitas, il me plait fort aussi, de sl'observer dans la pratique. Liberté donc pour toutes les opinions, lorsqu'il y a matière à opinion. Il y a des choses énormément grosses à avaler, dans l'hypothèse de l'universalité absolue du Déluge mosaïque, entre autres : la quantité d'eau nécessaire pour couvrir toute la surface du globe jusqu'à 15 coudées au-dessus dos plus hautes montagnes ; (où prendre cette eau pour le LE DÇLUGE MOSAÏQUE. 243 Déluge ? et qu'on faire après ?) mais enfin, comme c'est une question libre, chacun est maître d'avaler ce qu'il voudra. Et après tout. Dieu n'a-t-il pas pu créer l'eau né- cessaire, et l'anéantir ensuite ? ce système du miracle à tout propos est fort accommodant, et il y a des gens qui s'en accommodent. En supposant que M. Tardivel veuille, malgré tout, s'en tenir à cette hypothèse, je me permettrai de lui rendre un petit service. Je l'ai trouvé faible dans la défense de son opinion; eh! bien, je lui indiquerai où il pourra prendre des armes pour s'aguerrir un peu plus, au cas, où il lui prendrait envie, un jour ou l'autre, de descendre encore sur ce terrain, et de mettre flamberge au vent. Qu'il ouvre le premier volume de l'Histoire générale de l'Abbé Darras, qu'il ouvre la Cosmogonie de Moïse de l'Abbé Lau- rent, et il y trouvera sa thèse défendue avec toute la force qu'il est possible d'y mettre, avec tous les arguments qu'il est possible de trouver en sa faveur. Qu'il ouvre même l'Abbé lieusch et l'Abbé Lambert, et il y trouvera tout autant ; car ces auteurs, en hommes sérieux, exposent im- partialement les deux opinions avec tous les arguments pour et contre ; ce qui fait voir qu'ils y ont regardé de bien près, avant de conclure, personnellement, à l'uiversalité restreinte du Déluge. Et ceci pourrait servir de plus à prouver à mon savant contradicteur, qu'ayant moi-même quelques connaissances sur la matière, et sachant à peu près par cœur tous les textes qu'il a bien voulu me rappeler, ce n'est pas à la légère que j'ai émis, quoiqu'incidemment, dans le Naturaliste, l'o- pinion qu'il combat. En terminant, je me permettrai d'observer ici que le métier de critique entre les mains d'une jeune homme, est une œuvre excessivement dangereuse. De la juste cri- tique à la manie de la critique, le passage est plus facile qu'on ne pense. Le jeune homme, livré à la manie de la critique, devient infatué de sa propre manière de voir, se croit appelé à régenter qui que soit, à discourir sur quoi que ce soit ; et alors quelle disgrâce, souvent, de voir des 244 LE NATURALISTE OANADIKN. imberbes ou à peu près, s'attaquer aux hommes les plus haut placés dans la société, à des prêtres même, et pré- tendre faire la leçon à ces derniers, en matière de philo- Sophie, de théologie, et d'Ecriture sainte ! «u, 4L> ^ •VP" -TT -TT LES PLANTES INSECTIVORES. PAR L. D. MIGNAULT, MONTREAL. (Continué de la page 236). Il ne serait pas hors de propos de décrire ici une de ces précautions, dont la nature sait toujours environner les plantes et les animaux pour leur protection. Nous avons remarqué que sur la surface intérieure . de la cloison, ou de la soupape, il y a plusieurs poils qui s'allongent vers l'inté- rieur de la vessie. Lorsque la soupape s'ouvre, ils restent comme des barreaux à travers l'ouverture, et ne laissent rentrer qu'une proie de très petite taille. Il est évident, que si par quelque hasard, un mollusque vigoureux, ou un coléoptère d'eau rentrait dans la vessie, soit pour se nourrir des captifs, soit pour satisfaire sa curiosité, —si les coléop- tères en ont, — ses mouvements seraient gênés par la sou- pape, peut-être serait-il fait prisonnier, et il se vengerait de l'outrage en détruisant sa prison. Les conséquences d'une telle action, souvent répétée sautent aux yeux. Pour empêcher ainsi la perte de l'eau contenant ces vic- times en dissolution, il y a encore un artifice que nous pou- vons admirer. Nous avons dit que l'extérieur de la bouche ou plutôt l'extérieur du collier ou peristome qui l'entoure en dedans (Fig. 12 et 13 ) était couvert par des glandes bifides. Maintenant, comme la putréfaction engendre des gaz, ceux-ci doivent nécessairement renvoyer au dehors, à chaque fois que la soupape s'ouvre, une certaine quantité d'eau, qui se perdrait si les glandes ne se trouvaient pas en position de l'absorber. LES PLANTES INSECTIVORKS. 245 Le nombre d'animaux qui se font prendre par les Utriculnires varie beaucoup. Ainsi dans quelqnos vessies il y avait dix crustacés, dans d'autres jusqu'à vingt-quatre. Dans un endroit où ces plantes abondent, il est facile de comprendre que la destruction de vies doit être immense. Il serait convenable de parler ici de quelques unes des espèces d' Utricular i a. Celle qui semble la plus étrange est ru. montana qui habite l'Amérique du sud. Elle pousse, tantôt sur les arbres où elle devient epiphyte, tantôt sur la terre où elle parait être une insectivore sou- terraine. Elle est fort petite, et les vésicules sont attachées à ses rhizomes. Ces vésicules sont toujours pleines d'eau, et attirent par cela même les vers et les larves, car, lorsqu'elle est mise en terre les véscicuie se remplissent en fort peu de temps de ces animaux. L'intérieur présente des glandes analogues à celles de la forme ordinaire, et subissant les mêmes changements lorsqu'elles sont soumises à l'action de divers agents azotés. Comme sous les tropiques il y a chaque année une saison pluvieuse et une saison sèche, la plante se prépare à passer le temps aride par une sag'e provision de la nature. Les rhizomes se dilatent de distance en distance, et forment des tubercules qui deviennent de véritables réservoirs d'eau. Ces tubercules sont blanchâtres et presqu'aussi transparents que le nitre. Ils sont formés par un amas de cellules rectangulaires qui contiennent constamment de l'eau pure. Darwin pour éprouver leur utilité, prit une de ces plantes et l'arrosa copieusement pen. dant plusieurs jours, il la laissa ensuite dans une serre pendant 35 jours. Durant ce temps, la terre du pot qui contenait la plante devint excessivement sèche, mais la }-)lante ne parut pas en souffrir. En coupant ces tubercules il les trouva un peu diminués, mais contenant encore un peu d'eau. Il y a aussi VU. nehimbifolia, qui croît dans les mon- tap-nes du Brésil, celle-ci se rencontre seulement dans les endroits arides de cette région, et à une hauteur de 5000 pieds au-dessus de la mer. Sous de semblables circonstances, il parait très difficile pour la plante de se pourvoir d'eau. Heureusement la nature vient encore ici à son aide, un 246 LE NATURALISTE CANADIEN. grand et robuste végétal vit là, et recueille dans ses feuilles creuses l'eau qui tombe pendant la saison pluvieuse. Ces feuilles, comme celles de la Sarracénie, noient aussi un grand nombre d'insectes, et ces malheureux servent à nour- rir l'Utriculaire. Dans les Indes, de 7000 à 11000 pieds audessus de la mer, on trouve ÏUtricularia muUicaulis, et celle-ci, comme ru. Montana, porte des insectes sur ses rhizomes, et proba- blement comme elle, est une insectivore souterraine. Ayant parlé au long des représentants des deux grandes classes de plantes insectivores, il reste encore quelques unes de la première, dont je dirai quelques mots. Dans la même famille que ÏUtncularia se trouve la Pingui- cula vulgaris, plante qui se rencontre au Canada, et que l'on nomme ordinairement la grassette. Elle a les feuilles toutes radicales, sa hampe atteint une hauteur de 6-8 pes,, sa corolle est violette, et sa fleur solitaire. Elle fait la cap- ture des insectes de la manière suivante. Ses feuilles grasses et charnues sont couvertes sur leur surface supé- rieure de glandes qui sécrètent une matière viscide et col- lante. Aussitôt qu'un insecte se place sur le disque, il est arrêté par les glandes, et ne peut s'échaper. Alors, le bord voisin de la feuille s'enroule et le couvre graduellement, le poussant toujours vers le centre. En môme temps, la sé- crétion devient acide, et digère la proie. Le mouvement de la feuille s'accomplit à peu près en 12 heures, et au bout de 24, elle commence à s'ouvrir. Les glandes qui ren- voient le jus digestif servent aussi à l'absorption, qui se manifeste par la condition granulaire du fluide qu'elles contiennent. La nourriture ordinaire de ces plantes est celle de la Drosera, c'est-à-dire, les insectes, le pollen, et les feuilles linéaires d'autres plantes. Elle est aussi azotizée, car la Pinguicula ne put digérer le sucre, ni l'empois. Une autre plante insectivore est V Aldrovandra vesicu- losa que l'on a appellee : la Dionée d'eau. Cette petite plante flotte librement sans racines, et se nourrit des in- sectes qu'elle rencontre sur son passage. Ses feuilles son verticillées, et portées sur des pétioles épais qui se ter- IV — ICHNEUMONIDES 247 minent par six poils raides qui les défendent contre les attaquent des insectes ; chaque feuille a aussi un poil raide à son extrémité. Les feuilles, comme celles de la Dionée, sont bilobées, et se ferment lorsque les glandes qui couvrent leur surface sont irritées, fig. 14 et 15. Darwin, dans ses expé- périeiices trouva des glandes et les mêmes changements lorsqu'elles étaient soumises à l'action de fluide nutritif. Fig- 14. Fig. 15. Dans les plantes insectivores de la seconde classe, se trouve la Darlirigtonia, une espèce de Sarracénie qui se rencontre en Californie. II y a encore des plantes insectivores qui se trouvent en Australie, et qui portent le nom de polyporupholyx, ces plantes ressemblent beaucoup aux Utriculaires, et comme elles se nourrissent des débis des insectes. En terminant cette esquisse des plantes insectivores, nous ne pouvons mieux faire que de citer le résumé que fait Darwin, à la tin de son admirable ouvrage, " Les Plantes Insectivores." " Il y a, dit-il, d'abord des plantes des ordres inférieurs qui tirent du sol les éléments inorga- niques par leurs racines, et absorbent de l'air l'acide car- bonique parleurs feuilles et leurs tiges. Nous avons vu des plantes qui digèrent, et absorbent ensuite les matières or- ganiques, telles sont la Dionœa, la Drosera et la Grassetle. D'autres, sans digérer, se nourrissent des matières animales en décomposition. Une troisième classe, comme une des Orchidées (NeoUia) se sert des débris végétaux ; et enfin les parasites, tel que le gui qui se nourrissent des sucs de plantes vivantes." Fig. 14.— Une feuille de l'A Idrovandra avec son pétiole. Pig. 15. Arrangement des feuilles de l'Aldrovandia. 248 LE NATURALISTE CANADIEN. j i On n'accordait autrefois aux plantes que la vie, près- ' que sans mouvement, cependant de nos jours, le génie d'ob- ] servation nous ouvre en elles tout un monde de phéno- ; mènes qui nous ravissent et nous étonnent. ^i#.^>yvs^*«i- FAUNE CANADIENNE. i LES IJNSEOTES.— HYMÉNOPTÈRES. ^Continué de la page 233). , I î 38. Gen. Cténopelme. Ctenopelma, Holmgren. j Tête forte, transversale. Antennes longues, sétacées. | Thorax généralement épais et court. Ailes avec une aréole i triangulaire et pédiculée. Pattt*-s postérieures fort longues ; crochets des tarses pectines. Abdomen allongé, à pédicule ' court et assez fort. i Insectes de taille moyenne, se distinguant surtout des | Mésoleptes par les crochets pectines de leurs tarses. Une i seule espèce rencontrée. ^ Cténopelme rouge-sang'. Ctenopelma sanguinea, Prov. : Tryphonmiig. Prov. Nat. vii, p. 118, Ç. ! i (J^ Ç — Long. .38 pouce. D'un beau roiige de sang ; la face, les \ joues nu dessous des yeux, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, i un point en avant et une petite ligne au dessous, l'écusson, les 4 hancbes ' antérieures avec leurs trochantins, d'un jaune pâle. Antennes un peu \ plus courtes (i|ue le corps, rousses avec l'extrémité jaune. Métathorax '; avec une aréole centrale en carré allongé. Ailes un peu enfumées, ner- i vures brunes, stigma jaune; aréole très petite, pétiolée. Pattes d'un \ roiissâtre un peu plus clair que le corps. Abdomen allongé, poli, bril- i lant, un peu obscur et tronqué à l'extrémité, le premier segment cana- liculé jusque vers l'extrémité où il s'élargit ; tarière à peine sortante. ; —PC. j La belle couleur de cette espèce, surtout avec ses an- : tenues terminées de jaune, la rend tout-à-fait remarquable. \ IV — ICHENEUMONIDES. 249 39. G-en. Exyston. Exijston, Schiodte. Tête transversale, avec le vertex large. Antennes moyennes, filiformes Ailes avec une aréole triangulaire. Pattes grêles, les crochets des tarses simples; les jambes postérieures sans éperons, les intermédiaires avec un seul. Abdomen assez long, pédicule, en massue. Le principal caractère distinctif de ce genre est Tab- sence d'éperons aux jambes postérieures. Deux espèces rencontrées, dont une nouvelle. Thorax et abdomen roux 1. variatUS, n. sp^ Thorax noir, abdomen taché de roux 2. ciavatUS. 1. Exyston varié. Exyston vaiatns. nov. sp. Ç — Long. .32 pce. Roux avec une courte pubescence blanche ; la face, les joues, les mandibules, les palpes, les écailles alaires apec une petite ligne au dessous, l'éeusson, les hanches, les trochantins, avec les 4 jambes antérieures et la base de leurs tarses, jaune-pâle. Antennes plus courtes que le corps, dressées, noires à la base et à l'extrémité. Thorax épais et court, les environs de l'éeusson noirs. Jambes posté- rieures rousses, sans éperons. Ailes légèreuient obscures, avec une aréole triangulaire, sessile, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec une tache pâle à la base. Abdomen en massue, à premier segmtnt épais, convexe, canaliculé dans presque toute sa longueur; tarière non sortante. — R. 2. Exyston en massue. Exyston clavatus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc ii, p. 113, d' ; Mesoleptus maculatus, Prov. JSat. vii, p. 114, cf. Ç — Long. .20 pouce. Noir; la f;ice au dessous des antennes, les mandibules, les palpes, jaunes. Antennes fortes, plus courtes que le corps, roussâtres à l'extrémité, brunes à la base. Ecailles alaires jaunes, écusson d'un jaune roux ; métathorax avec lignes soulevées, une bande rousse le traverse en arrière vers le bas. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaunâtre ; aréole triangulaire, subpétiolée. Pattes d'un jaune roussâtrc, les trochantins avecles 4 hanches anté- rieures en dessous, jauno-pâle ; hanches postérieures entièrement, avec les 4 cuisses en dessus, noires. Pattes postérieures rousses avec un anneau noir à la base des cuisses et des jambes, leur extrémité, de m6iue que les tarses, plus ou moins obscure. Abdomen en massue allongée, les segments un peu étranglés à leur suture, noir, le 2e segment ex- cepté à la base, avec le 3e et le 4e, roux, noirs aux côtés, le 2e avec une petite ligne rousse aussi à la base, les segments terminaux obscu- 250 LE NATURALISTE CANADIEN. r(?ment raarginés par une ligne pâle, le 1er allongé, canaliculé, à stig- mates saillants vers le milieu. — PO. 40. Gen. Eclyte. Edylus, Holmj^ren. Tête en carré, fortement épaissie en arrière des yeux. Antennes moins longues que le corps, plus minces à l'ex- trémité. Ailes sans aréole, la nervure cubito-discoïdale arquée, la cellule radiale en triangle, le stigma couvrant sa pointe antérieure. Pattes grêles, caisses non renflées. Abdomen cylindrique, à tarière fort courte. Petits insectes mous et grêles que la forme de l'abdo- men avec l'absence d'aréole aux ailes distinguent surtout des Exystons. Leurs jambes postérieures, contrairement à ceux-ci, sont pourvues des éperons ordinaires. Une seule espèce rencontrée. Eclyte à-flanes-roux. Eclytus pleuralis, Prov, Oriho- centrus pleur. Prov. Nat. vii, p. 327, Ç {Mesoleptus decens, Cr. Nat. vii, p. 115, ?). ' Ç — Long. .19 pouce. Noir; toute la face, les joues, les orbites jusque sur le vertex, le collier excepté au milieu, les 4 hanches anté- rieures avec leurs trochantins, les écailles alaires, d'un jaune pâle. An- tennes sétacées, le scape plus ou moins taché de blanc en dessous. Mé- sothorax à sutures distinctes, les flancs plus ou moins roux; métathoi'ax à lignes soulevées distinctes. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, stigma roussâtre ; point d'aréole ; la nervure divisant les deux cellules cubitales assez longue. Pattes d'un roux pâle, assez grêles. Abdomen subpédiculé, linéaire, le 1er segment s'élargissant presque de la base au sommet, légèrement canaliculé au milieu, un peu plus long que le 2e ; tous les segments à partir du 2e d'un noir luisant, étroite- ment margi nés de jaune au sommet, légèrement comprimés vers l'ex- trémité; tout le ventre blanc, avec le 6e arceau se prolongeant en gaîne pour recevoir la tarière, celle-ci courte, droite, dépassant l'abdomen. — R. 41. Gren. PosoCENTRE. Posocentrus, Prov. Tête assez grosse, en carré transversal vue en dessus; face passablement bombée. Antennes filiformes, légère- ment noueuses, à articles plus longs que larges, un peu plus longues que le corps ; leur premier article assez court, échancré à l'extrémité de haut en bas et en dehors. Ailes antérieures avec une aréole pentagonale dont le plus petit IV — lOHNEUMONIDES. 251 côté est en dessus, la nervure moyenne passablement arquée. Pattes grêles, les postérieures longues ; tarses fort longs, à crochets simples; pelote assez petite. Abdomen allongé, rétréci à ses deux extrémités, à pédicule court, s'élargissant insensiblement vers le sommet, le 2e segment plus long que le premier et continuant son élargissement, gonflé en dessous et portant à sa base en dessus une im- pression transversale comme dans les ichneumonides, mais non interrompue au milieu, les segments terminaux se ré- trécissant insensiblement, et le dernier fendu pour recevoir la tarière qui est un peu plus courte que lui. Ce genre se distingue des Mésoîeptes et des Tryphons par la forme de l'aréole de ses ailes qui est pentagonale, et des Mésostènes par son abdomen qui est à peine pédicule et qui porte une impression transversale sur son 2e seg- ment. Son extrémité fondue pour couvrir la tarière est aussi un caractère qui l'éloigné des uns et des autres, et sa face gonflée l'exclut également du groupe des Pemplides. Posocentre de Huart. Posonenirus Huarli, Prov. Nat. vii, p. 273, ?. Ç — Long. .26 pouce. D'un noir brillant; les mandibules, les écailles alaires avec une petite ligne en dessous et une autre en avant sur les bords latéraux du prothorax, et tous les trochantins, blanc. Face finement ponctuée, renflée pour l'insertion des antennes, avec une impression profonde de chaque côté au dessus du chaperon. Antennes longues, filiformes, noires à la base, brunes à l'extrémité. Thorax assez allongé, mésothorax avec impressions distinctes ; métathorax légère- ment oblique en arrière, avec lignes soulevées très apparentes, le par- tageant en aires distinctes. Ailes hyalines, nervures brunes, blanches à la base, stigma roussâtre ; aréole pentagonale. Pattes assez longues, grêles, d'un beau roux clair, les 4 jambes antérieures blanches en avant, les postérieures obscurcies aux extrémités et blanchâtres au milieu, leurs tarses brunâtres. Abdomen allongé, aussi large que le thorax, rétréci à ses deux extrémités, brièvement pédicule, le premier segment épaissi à l'extrémité et s'élargissant insensiblement presque à partir de la base, finement aciculé au sommet, 2e segment plus long que le premier, avec une impression transversale près de la base, seg- ment terminal fendu et allongé pour recouvrir en partie la tarière, qui le dépasse environ des deux tiers de sa longueur.— PC. 252 LE NATURALISTE CANADIEN. d — Encore inconnu. Ces insectes présentent un faciès particulier qui les fait reconnaître à première vue. 42. G-en. Tryphon. Tryphon, Grrav. Tête transversale, en carré. Antennes assez grosses, sétacées, à articles courts, généralement plus courtes que le corps. Ailes avec une aréole triangulaire ou suborbicu- laire (manquant quelquefois), sessile ou pétiolée. Pattes de longueur moyenne. Abdomen plus ou moins sessile, généralement de la largeur du thorax, oblong, lancéolé ou fusiforme, à premier segment rugueux, et le plus souvent canaiiculé par 2 petites carènes. Tarière non sortante. Insectes de taille moyenne, se distinguant particu- lièrement des Mésoleptes par leur abdomen sessile, dix espèces rencontrées, dont quatre nouvelles. 1(2) Abdomen entièrement noir 1. GaspesianUS n. sp. 2(9) Abdomen noir plus ou moins taché de jaune ou de roux ; 3 ( 4 ) Le scape entièrement noir 2. Dufresnel. 4 (3) Le scape jaune, du moins en dessous | 5(6) Segments abdominaux avec une grande tacbe jaune commune sur le dos 3. dorsalis, n. sp. 6(5) Dos de l'abdomen avec les segments 2 et 3 obscurément mar- ginés de roux ; 7(8) Une aréole aux ailes antérieures 4. ClypeatUS. 8(7) Point d'aréole aux ailes antérieures 5. excavatus. 9(2) Abdomen roux, noir seulement à la base ou à l'extrémité ; 10(17) Ecusson noir ; 11(12) Scape entièrement noir 6. Hervieuxii, n. sp. 12(11) Scape plus ou moins roux ; 13(14) Hanches noires, du moins à la base 7. seminiger. 14(13) Hanches etièrement rousses ; 15(16) Ecailles alaires noires 8. communis. 16(15) Ecailles alaires pâles 9. DiOîinei, n. sp. 17(10) Ecusson pâle, taille robuste 10. Ciapini. 1, Tryphon de-Gaspé. Trpphon gaspesianus nov. sp. Ç — Long. .39 pce. Noir opaque, avec les pattes d'un beau roux clair ; le labre, les mandibules, les écailles alaires, une tache en avant avec une ligne au-dessous, blanc. Tête en carré transversal. Antennes longues, filiformes, noires. Thorax finement ponctué, brillant, le meta- IV — ICHNEUMONIDKS 253 thorax tortement rugueux, avec ligues soulevées distinctes. Ailes légère- ment otifiiiiiJos, les nervures noires, point d'aréole, la nervure moyenne iorteiuo'.it co'irbéc. Pattes d'un beau roux clair, y compris les hanches, lus jambes postérieures avec leurs tarses et l'extrémité de leurs cuisses, noir. Abdomen allongé, subscssile, déprimé, opaque, le 1er segment rugueux, avec 2 carènes atteignant presque l'ext.émité, les tubercules stigmati({ues très saillants sur les côtés, les segments 2, 3 et 4 avec une impression transvm'sale vers le milieu, et une autre oblique de chaque côté près de la base, l'extrémité déprimée, obtuse. — R. Capturé à Doiiglastown (G-aspé). 2. Tryphon de-Dufresne. Tryphon Dufresnei, Prov. Nat. vii, p. 309, d" ; var. T, scutellaris, Prov. id. p. 310, d*. Ç — Long. .20 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules avec les pattes, d'un beau roux. Antennes noires, sétacées, à peine plus longues que le corps. Face quelque peu soulevée au dessous des an- tennes. Métathorax à lignes soulevées bien distinctes, circonscrivant une aréole centrale aussi longue que large avec son bord postérieur en demi cercle. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma grand, noir, avec une tache blanche à la base ; aréole très pe ite, oblique. Pattes, y compris les hanches et les trochantins, d'un beau roux, les tarses pos- térieurs brunâtres. Abdomen sessile, le premier segment avec 4 carènes distinctes, le 2e avec impressions aux côtés, sans carènes au milieu, les autres avec une courte pubescence grisâtre et marginés de jaune pâle à leur bord postérieur. (^ avec la face jaune excepté un point noir de chaque côté du chaperon, les 4 hanches antérieures avec les trochantins plutôt jaunes que roux. Abdomen plus étroit à la base, déprimé au sommet. Dédié à M. l'abbé J. D. Dufresne, professeur au Sémi- naire de Ohicoutimi et grand amateur d'entomologie. 3, Tryphon à-tache-jaune-dorsale. Tryphon dorsalis, nov. sp. ?— Long. .20 pce. Noir; le labre, les mandibules, les écailles alaires, avec les hanches et les trochantins, jaune-pâle; le scape, les pattes avec une tache sur le dos des segments abdominaux, jaune- roussâtre. Antennes moyennes, brunes, roussâtres à la basse. Ecusson proéminent, métathorax avec lignes soulevées distinctes. Ailes hya- lines, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma grand, triangulaire, noir. Pattes roux-pâle, les jambes postérieures blanches avec l'ex- trémité noire, leurs tarses bruns avec la base des articles claire, Abdomen en ovale allongé, le premier segment plus étroit à la base, rugueux, sans carènes distinctes, les segments 2, 3 et 4 avec une tache 2' 4 LE NATURALIhTR CANADIEN. roussâtre sur le dos, les autres plus ou moins distinctement marginés de jaune ; tarière courte, mais sortante, ses valves roussâtres, — R. 4. Tryphon à-chaperon-blanc Tryplion clypeatus, Prov. Nat vii, p. 309, cf. (^ — Long. .30 pouce. Noir ; la base du chaperon avec les écailles alaires, les palpes, la base des mandibules, avec les 4 jambes antérieures, d'un jaune pâle. Antennes brunes, jaunes à la base en dessous. Le chaperon est roux avec une marge blanche à sa base très apparente. Thorax noir, ponctué, le métathorax avec lignes soulevées très distinctes, formant une aréole centrale presque carrée. Ailes hyalines, nervures et stigma, noir, ce dernier blanc à la base ; aréole triangulaire, subpé" tiolée. Pattes rousses de même que les hanches et les trochantins, les 4 jambes antérieures jaune-pâle, les postérieures noires avec un anneau jaune-pâle à la base, l'extrémité des cuisses postérieures aussi noire, tarses postérieurs bruns, roux à la base des articles. Abdomen noir, subsessile, le premier segment canaliculé au milieu par 2 petites carènes n'atteignant pas le sommet, les segments 1, 2 et 3 obscurément roux dans leurs jointures, le terminal taché de blanc à l'extrémité, — R. 5. Tryphon excavé. Tryphon excavatus, Prov. Nat. vii, p. 310, c?. (^ — Long. .20 pouce. Noir ; la face, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires avec une petite ligne au dessous, les 4 hanches antérieures, tous les trochantins avec un anneau aux jambes postérieures, blanc. Antennes longues, sétacées, brunâtres. Thorax finement ponctué, brillant; métathorax avec deux lignes lon- gitudinales soulevées au milieu, presque contiguës à la base et s'écar- tant en gagnant le sommet. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes de même que le stigma; aréole o. Pattes d'un roux pâle, les jambes postérieures noires avec un large anneau blanc un peu au dessous de leur base, leur tarses entièrement noirs. Abdomen sessile, allongé, étroit, ponctué-rugueux à la base, le premier segment s'élargissant un peu en allant en arrière, avec un petit canal au milieu n'atteignant pas le sommet, les segments 1 et 2 obscurément marginés de jaune au som- met.—PC. Très distinct par le petit canal de son métathorax faisant face à celui de son premier segment abdominal et se rétrécissant tous deux à mesure qu'ils s'éloignent l'un de l'autre. 6. Tryphon de-Hervieux. Tryphon Hervieuxii, n. sp Ç — Long. .16 pce. Noir avec l'abdomen roux; les mandibules, IV. — ICHNEUMONIDES. 255 les écailles alaires avec les pattes, d'un roux clair. Face finement ponc- tuée. Antennes filiformes, entièrement noires. Thorax noir, brillant. Ailes passablement enfumées, aréole subtriangulaire, sessile, les ner- viires et le stigma, noir. Pattes rousses, les hanches noires, les tarses postérieurs plus ou moins obscurs. Abdomen subsessile, en ovale al- longé, d'un roux sale, le premier segment noir à la base, rugueux, avec 2 petites carènes n'atteignant pas l'extrémité; tarière sortante. — R. Espèce bien distincte par sa coloration. Dédiée à M. Ernest Hervieux, étudiant de Chicoutimi, amateur enthou- siaste d'entomologie et surtout grand chasseur d'insectes. 7. Tryphon semi-noir. Tryphon seminiger, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, ill, p, 278, ç . c? $ — Long. .35 pce. Noir avec une courte pubescence grisâtre; le chaperon et les mandibules roussâtres. Antennes brunes roussâtres à l'extrémité et à la base en dessous, la face à pubescence argentée. Ecusson proéminent, fortement excavé en avant, à disque plus ou moins aplati. Pattes rousses, les hanches, avec l'extrémité des cuisses et des jambes postérieures, noir. Ailes hyalines, légèrement obscures, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec une tache pâle à la base. Abdomen légèrement en massue, à pubescence plus abondante à l'ex- trémité, roux, noir à la base et à l'extrémité (très rarement avec l'ex- trémité rousse) le premier segment avec 2 carènes subparallèles, non divergentes à la base, ces carènes n'atteignant pas l'extrémité. — CC. Très rapproché du suivant, mais s'en distinguant surtout par ses hanches noires et les carènes subparallèles de son premier segment. 8. Tryphon eommun. Tryphon communis, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. ii, p. 103, d*?. (^Ç_Lonîr. .35 pee. Thorax noir, abdomen roux, l'un et l'autre avec une courte pubescence grisâtre; le chaperon avec les palpes, jaune-pâle. Antennes un peu plus longues que la tête et le thorax, brunes, roussâtres à l'extrémité et à la base en dessous, plus longues dans les J*. Thorax noir, brillant, le métathorax avec 2 carènes lon- gitudinales sur son disque traversées par 2 autres transversales. Pattes rousses, l'extrême sommet des cuisses postérieures avec l'extrémité de leurs jambes et celle des articles de leurs tarses, noir. Ailes hyalines, légèrement obscures, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma noir avec une tache pâle à la base, aréole triangulaire, pétiolée. Abdo- men subsessile, légèrement en massue, brillant, avec une pubescence soyeuse grisâtre plus ou moins abondante à l'extrémité, roux, avec le 256 LE NATURALISTE CANADIEN. 1er segment noir excepté à l'extrémité, ce segment rugueux et muni de 2 carènes longitudinales divergentes à la base et n'atteignant pas le sommet, les bords latéraux subcarénés, sans tubercules stigmati- fères.— ce. çj — Souvent avec l'abdomen en majeure partie noire, les segments n'étant que plus ou moins obscurément roux sur le dos. Var. Les hanches postérieures et l'extrémité de l'ab- domen quelquefois plus ou moins noires. 9. Tryphon de-Dionne. Tryphon Dionnei, nov. sp. Ç — Long. .22 pce. Noir avec l'abdomen roux; tborax poli, brillant. Le chaperon, les mandibules, le scape avec les pattes, roux- clair. Antennes grêles, filiformes, passablement longues, brun-rous- sâtre, plus claires à la base et à l'extrémité. Mésotborax sans impres- sions distinctes ; métathorax à lignes saulevées formant une aréole centrale en carré. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, noir, ce dernier pâle à la base ; aréole petite, triangulaire, oblique. Pattes roux-jaunâtre, les jambes postérieures brunes à l'extrémité, leurs, tarses jaune-pâle. Abdomen en ovale allongé, roux-clair, le premier segment noir, rijgueux, un peu plus large au sommet, le 2e avec les gastrocelles formant une impression transversale, les terminaux un peu plus pâles ; valves de la tarière noires. — R. Nous dédions cet insecte à M. Chs Dionne, assistant bibliothécaire à l'Université Laval, grand amateur d'histoire naturelle, particulièrement d'ornithologie et d'entomologie. 10. Tryphon de Clapin. Try piton Clapiui, Prov. Nat. viii, p. 327. Ç — Long. .55 pouce. Noir ; la face, excepté un point de chaque côté au dessus du chaperon, le scape en dessous, les mandibules, les palpes, les 4 jambes antérieures avec un anneau aux postérieures, jaune- pâle. Antennes noires. Thorax ponctué ; métathorax rugueux, écusson grand, blanc. Ailes légèrement enfumées, nervures et stigma, noir ; aréole sub-quadrangulaire, l'angle extérieur avec un commen- cement de nervure se dirigeant vers l'extrémité de l'aile. Pattes noires, les 4 cuisses antérieures avec les genoux et le dedans, blanc. Abdo- men roux foncé, subpédiculé, le premier segment noir, roux seulement à l'extrémité, canaliculé au milieu avec les stigmates saillants en tuber- cules vers le milieu de sa longueur. Capturé à St. Hyacinthe parle Rév. Gr. Clapin, auquel il est dédié. C'est la plus forte taille du genre encore ren- contrée. IV — ICHNEUMONIDES. 257 43. Gen. Mésoloi. Mesoleius, Holmgren. Tête transversale. Antennes assez fortes, dressées, sétacées, ordinairement plus courtes que le corps. Ailes avec une aréole triangulaire, subpédiculée, manquant souvent. Pattes grêles, de longueur moyenne. Métatho- rax à ligues soulevées peu distinctes. Abdomen le plus souvent légèrement claviforme, à premier segment lisse, souvent canaiioulé, mais sans carènes saillantes. Tarière non apparente. Le genre Tryphon a servi longtemps de réceptacle à une foule d'espèces qu'on ne savait où placer convenable- ment ailleurs. M. Holmgren en a détaché le présent genre, qui se distingue surtout par le premier segment abdominal lisse, poli ou finement ponctué, mais jamais rugueux, quoique portant souvent à la base, deux petites carènes avec une petite fossette ; ce premier segment est aussi d'ordinaire plus étroit à la base que dans les véri- tables Tryphons. Six espèces rencontrées, dont deux nouvelles. 1(5) Ecusson pâle, abdomea noir, à segments souvent marginés de blanc ; 2 (3) Flancs sans aucune tache , 1. fîssus, n. sp. 3 (4) Flancs entièrement roux-clair 2. SUbmarginatuS. 4 (3) Flancs tachés de jaune seulement au-dessus des hanches intermédiaires 3. mellipes. 5(6) Ecusson noir, abdomen noir avec une large bande jaune 3. Canadensis. 6(7) Ecusson noir ou jaune ; abdomen roux ; 7(8) Antennes sans anneau pâle 4. tardUS. 8(7) Antennes avec un anneau pâle au-delà du milieu 5. antennatus, n. sp. 1. Mésoloi fendu. Mesoleius fissus, nox. s^. " ^ Lon»'. 32 pce. Noir ; la face au-dessus des antennes, les man- dibules, les palpes, les écailles alaires avec l'écusson, blanc. Antennes filiformes, brunes roussâtres en-dessous. Thorax robuste, densément ponctué, le mésothorax à divisions distinctes, les flancs polis, sans au- cune tache, le métathorax avec 2 carènes saillantes presque unies à sa base et s'élargissant jusqu'à l'insertion de l'abdomen. Ailes hyalines, 258 LE NATURALISTE CANADIEN. sans aréole, les nervures et le stigma, noir, la nervure divisant les deux cellules cubitales assez longue. Pattes d'un beau roux clair, les posté- rieures avec l'extrémité des cuisses, les tarses et les jambes moins un large anneau blanc au dessous de la base, blanc. Abdomen entière- ment noir, allongé, subsessile, le premier segment canaliculé jusque vers les deux tiers de sa longueur. — R. Capturé à Douglastowu (G-aspé). 2. Mésoloi submarginé. Mesoleius submarginatus, Cr. Tryphon subm. Cr. Proc. Ent. Phil, iii, p. 574, c? ; Tri/phon cana- liculatus, Prov. Nat. vii., p. 116, ?. (j^ Ç — Long. .22 pouce. Noir ; la face au-dessous des antennes, les palpes, le scape en dessous, blanc. Antennes aussi longues que le corps, brunes, plus claires en dessous et à l'extrémité. Thorax un peu gibbeux en avant, finement ponctué, les écailles alaires, un point en avant, une tache en coin sur le devant du mésothorax de chaque côté près de la suture dorsale, l'écusson avec le post-écnsson, blanc, les flancs avec tout le dessous, d'un beau jaune miel. Métathorax sans lignes soulevées distinctes, à l'exception de deux carènes longitudinales très rapprochées au milieu. Ailes, nervures et stigma noirs, pâles à la base, point d'aréole. Pattes d'un beau jaune roussâtre, à l'exception de l'extrémité des jambes postérieures et de leurs tarses qui sont bru- nâtres, la base des jambes postérieures plus au moins blanche. Abdomen convexe, claviforme, noir avec une pubescence blanchâtre, surtout à l'extrémité, le premier segment assez long, se rétrécissant graduellement vers la base, canaliculé en dessus mais non jusqu'au sommet, lisse, les segments terminaux marginos de blanchâtre postérieurement j ventre jaune-pâle au milieu ; tarière sortante, noire. — 00. (^ — Avec la face en partie noire, ne portant du blanc qu'au des- sus du chaperon ; abdomen plus allongé, moins claviforme. 3. Mésoloi à-pieds-jaunes. Mesoleius me/lipes, Prov- Echthrus mellipes, Prov. Mat. vi, p. 59, c?. (^ — Long. .30 pouce. Noir, luisant ; toute la face avec les joues, les orbites, les palpes, les écailles alaires, un point en avant et une ligne au-dessous, une tache courbée en crochet sur les bords latéraux du mésothorax, 2 petites lignes sur le discjue, les carènes latérales de l'écusson, le post-écusson, les flancs du mésothorax en avant des hanches intermédiaires, les 4 hanches antérieures et les trochantins, d'un jaune pâle. Antennes longues, brunes, plus claires à l'extrémité, le scape jaune inférieurement. Ailes hyalines ; stigma et nervures, noir ; point d'aréole; nervure divisant les 2 cellules cubitales assez long'ie. Thorax IV— ICHNEUMONIDES. 259 arrondi et élevé en avant. Pattes longues, grêles, d'un jaune roussâtre les postérieures avec les jambes et les tarses, brunâtres. Abdomen allongé, étroit, le 1er segment plus étroit que les autres, canaliculé au milieu, tous les segments obscurément raarginés de blanc postérieure- ment. Ventre jaune-pâle jusqu'à l'extrémité. — AC. Dans les ? la face n'a de blanc que dans le bas ; les antennes sont roussâtres, brunes à la base seulement, l'é- cusson blanc, en triangle, avec une li^rne rousse au milieu ; le dos du mésothorax plus ou moins teint de roux. Toutes les pattes y compris les hanches, avec les flancs, et le des- sous, d'un jaune roux, les jambes postérieures pâles à la base, brunes à l'extrémité de même que leurs tarses. Abdo- men fusiforme ; tarière courte, saillante. 4. Mésoloi du Canada. Mesoleius Canadensis, Prov. Tryphon Can. Prov. Nat. vil, p. 117, c?$. $ — Long. .30 pouce. Noir ; la face au dessous des antennes, ex- cepté une ligne noire au milieu qui s'unit à une autre transversale bordant le cbaperon supérieurement, avec les palpes, jaune-pâle ; an- tennes plus courtes que le corps, noires, roussâtres à l'extrémité, le scape jaune en dessous. Tborax finement ponctué, écailles alaires jaunes, écusson proéminent ; métathorax brillant, lignes soulevées peu apparentes. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, stigma jau- nâtre, aréole triangulaire, subpétiolée. Pattes jaunes, cuisses noires, les 4 antérieures jaunes aux extrémités, toutes les hanches avec l'extr^. mité des jambes postérieures, noires. Abdomen poli, brillant, noir, les segments 2 et 3 d'un beau jaune, le 2e quelquefois taché de noir à la base, le premier segment allongé, faiblement canaliculé; tarière sortante, noire. — CC. (^ — Avec toute la face jaune, les 4 cuisses antérieures jaunes, seulement tachées de noir au milieu, l'abdomen plus allongé. Une $ a toutes les parties jaunes remplacées par du roux, à l'ex- ception des 4 cuisses postérieures qui sont jaunes, les dernières étant de plus noires à la base et à l'extrémité. 5. Mésoloi tardif. Mesoleius tardus, Prov. Tiyphon tard. Prov Nat. vii, p. 119, c^ç. Ç Long. .38 pouce. D'un noir opaque, face large, finement ponctuée, bouche rous.^âtre. Antennes presque aussi longues que le corps, roussâtres, noires à la base. Ecusson dressé, métathorax fine- ment ponctué, portant une pubescence grisâtre, courte, avec 4 carènes longitudinales peu soulevées. Ailes U^gùrement enfum.^es, n-rvures 260 LE NATURALIST» CANADIEN. brunes, stigma jaunâtre, aréole manquant. Pattes rousses, les troclian- tins, les hanches, les cuisses postérieures avec l'extrémité de leur jambes, noir. Abdomen d'un jaune roux, brillant, poli, noir à l'extrémité ; le 1er segment court, uni, sans carènes, s'élargissant de la base au som- iret, tubercules stigraatiques à peine saillants. — AC. 6. Mésoloi à-antennes-annelées. Mesoleius antennatus, nor. sp. Ç — Long. .34 pce. Noir avec une courte pubescence jaunâtre. La face, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, l'écu^rson, avec les trochantins, jaune-pâle. Antennes un peu plus courtes que le corps, noires avec le scape en dessous, et un petit anneau au delà de leur milieu, jaune. Métathorax sans lignes soulevées apparentes. Ailes hyalines, légèrement obscurcies à l'extrémité, claires à la base, les nervures avec le stigma, brun, aréole petite, triangulaire, distincteaient pétiolée. Pattes jaunâtres, les hanches, les cuisses intermédiaires au milieu, les postérieures entièrement avec l'extrémité de leurs jambes, noir. Abdomen oblong, roux, noir à la base, plus ou moins cbscur à l'extrémité, le premier segment finement ponctué, sans carènes ni fossette, entièrement noir, le 2e taché aussi de noir sur les côtés. — AC. Espèce bien distincte par l'anneau de ses antennes. 44. G-en. Polyblaste. Poli/blastus, Holmgren. Tête assez épaisse, en carré transversal. Antennes sétacées, assez fortes, aussi longues que le corps. Métathorax à lignes soulevées distinctes, arronai et resserré à la base. Ailes avec ou sans aréole, quand elle existe triangulaire, petite, pétiolée. Pattes moyennes, crochets des tarses sou- vent pectines. Abdomen subsessile, le premier segment ordinairement bicaréné, les segments 2 et 3 avec une im- pression transversale vers leur milieu. Ce genre, dj même que le précédent, a été démembré des Tryphous dont il se distingue surtout par les impressions transversales des segments 2 et 3 de l'abdomen. Quatre espèces rencontrées. Thorax noir, abdomen plus ou moins roux ; Abdomen noir à l'extrémité ; Jambes postérieures annelécs de blanc 1, aiînulipeS. Jambes postérieures rousses 2. dilatatîlS. Abdomen roux à l'extrémité. 3. Quebecensis. Thorax roux, abdonen roux 4. subcrasSUS. IV — ICHENEUMONIDES. 261 1 Polyblaste à-pieds-annelés. Pohjhlastus annuHpes, Cress. Trans. Am. Eut. Soc. ii, p. 108, $ . $— Long. .30 pee. Noir brillîint, la face avec une pubescence argentée. Le chaperon, les mandibules excepté à l'extrémité, avec les palpes, jaune pâle. Antennes grêles, plus longues que le corps, bnin- foncé, plus pâles à l'extrémité. Métathorax à lignes soulevées bien distinctes, formant une aréole centrale. Les écailles alaires avec la base des ailes, jaune-pâle. Ailes hyalines, iridescentes, le.s nervures et le stigma, brun-foncé, celui-ci pâle à la base, aréole triangulaire, pétiolée. Pattes un peu grêles, d'un roux brillant, les 4 hanches antérieures, tous les trochantins, les 4 jambes antérieures excepté au sommet, et la base de leurs tarses, jaune, l'extrémité des cuisses postérieures, leurs jambes excepté un large anneau blanc au-dessous de la base, et l'ex- trémité des articles de leurs tarses, noir. Crochets des tarses pectines. Abdomen subpédiculé, légèrement en massue, poli, noir, avec le 2e seg- ment, le 3e et le milieu des deux suivants, d'un roux ferrugineux, le premier allongé, graduellement élargi au sommet, caréné sur les côtés et de chaque côté du milieu, ces carènes atteignant l'extrémité du segment. — R. ^ — Avec le scape jaune en dessous, et tout le dessous des an- tennes roussâtre. Les 4 pattes antérieures janne-pâle. L'abdomen avec le 2e segment ferrugineux, le 3e brun ferrugineux, le reste noir. 2. Polyblaste dilaté. Polyblastus ? dilatatus, ProY. Catocenirus dilat. Prov. IS at. vil, p. 316, ?. cJ^— Long. .21 pouce. Noir, abdomen roux; le chaperon, avec les mandibules excepté à l'extrémité, les palpes avec les écailles alaires, blanc ; les pattes y compris les hanches et les trochantins, avec les trois premiers segments de l'^domen, roux. Face finement ponctuée, avec une protubérance frontale au-dessous des antennes, celles-ci d'un brun roussâtre, particulièrement en dessous, avec le scape noir, sétacées, un peu plus courtes que le corps. Thorax poli, brillant ; métathorax sub- globuleux, cxcavé à la base, avec une carène transversale au sommet et deux autres longitudinales formant une aréole légèrement allongée. Ailes hyalines, nervures noires, de même que le stigma, aréole o. Pattes rousses, les postérieures avec l'extrémité des cuisses et des jambes noire. Abdomen court, large, très brièvement pédicule, le premier segment brusquement épaissi dès la base et s'élargissarit jusqu'au sommet, portant 4 carènes, les 2 du milieu n'atteignant pas le sommet ; le 2e segment plus large que long, avec une dépression en travers au milieu et la marge postérieure relevée en bourrelet, le 3e avec les mêmes marques mais moins prononcées ; les segments 1, 2, 3 et partie du 4e 262 LE NATURALISTE CANADIEN. roux, le reste noir, le 5e se2;nienfc marginé de blanc à son bord pos- térieur. L'abdomen est plié en angle dans la suture entre le 1er et le 2e segment. — R. 3. Polyblaste de Québec. Polyblastus Quebecensis, Prov. Euceros Queb. Prov. Nat. vi., p. 30, ?. Ç — Long. .22 pouce. Noir; tête noire, la face au-dessous des antennes, les mandibules, le scape en dessous, les écailles alaires avec un point en avant, d'un blanc d'ivoire ; une ligne noire transversale au dessus du cbaperon, les palpes et les antennes brun-jaunâtre. Tborax noir, poli, brillant, d'un jaune-roux sur les flancs et en dessous ; ecus- son noir. Ailes hyalines ; stigma grand, noir avec une tache blanche à la base, point d'aréole. Pattes d'un jaune roux, l'extrémité des jambes postérieures avec le'irs tarses, noir ou brun-foncé. Abdomen large, en ovale allongé, noir, brillant, tous les segments marginés de jaune postérieurement, les segments 2 et 3 avec une forte impression transversale au milieu ; ventre blanc, le premier segment assez court, s'élargissant de la base au sommet et portant deux petites carènes de chaque côté de son milieu, celles-ci n'atteignant pas le sommet. — R. 4. Polyblaste sub-épais. Polyblastus subcrassus, Cress. Tryphon subcr. Cr. Trans. Am. Eut. Soc. il, p. 109. J» — Long. .30 pce. Noir varié de roux ; le chaperon, avec une ligne de chaque côté au dessus, et les palpes, blanc-jaunâtre. La face, les antennes, le dos du mésothorax, l'écusson, une grande tache sur les flancs en avant des pattes intermédiaires, les pattes, y compris les hanches et les trochantins, avec l'abdomen, d'un roux ferrugineux. Ailes hyalines, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma noir avec une tache pâle à la base, point d'aréole. L'extrémité des 4 cuisses postérieures avec l'extrémité des jambes de la dernière paire, noire. Abdomen large, court, subscssile, le premier segment caréné sur les cotés avec 2 autres carènes au milieu atteignant une impression trans- versale près de la base, les segments 2 et 3 avec une semblable im- pression vers leur milieu. — PC. 45. G-en. Cténisque. Cleniscus, Hal. Tête en carré transversal Antennes ordinairement plus courtes que le corps. Thorax court et épais ; méta- thorax à lignes soulevées plus ou moins distinctes. Ailes avec une aréole triangulaire, sessile ou pédiculée. Pattes moyennes, grêles ; jambes postérieures sans éperons ; tarses à crochets pectines. Abdomen sub-sessile, en ovale allongé. IV— ICHNËUMONIDES. 263 le premier st^gment portant ordinairement 2 carènes mé- dianes ; point d'impression transversale sur les segments 2 et 3. Insectes de taille moyenne, se distinguant surtout des Tryphons par leurs crochets pectines, des Polyblastes par leur abdomen sans impressions transverses, et des autres par le manque d'éperons aux jambes postérieures. Cinq espèces rencontrées, dont une nouvelle. Thorax et abdomen, noir ; Les pattes postérieures noires 1. apicatUS, n. sp. Les pattes postérieures rousses 2. mediatus. Thorax noir, abdomen plus ou moins roux ; Ecusson noir ; hanches postérieures rousses. .. . 3. clypeatus. Ecusson blanc ; hanches postérieures noires. .. 4. COnsors. Thorax et abdomen roux 5. ruf US. 1. Cténisque à-taches-apicales. Cteniscus apicatus, nov. sp. (-J> — Long, .28 pcc. Noir; la face, les mandibules, les joues, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, une ligne au dessous, un point en avant avec une ligne sur les bords du mésothorax, les écussons, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, une tache en avant de celles de devant avec une autre en arrière sur les flancs, blanc. Antennes courtes, filiformes, brunâtres, plus foncées à l'extré- mité. Ailes hyalines, les nervures et le stigma bruns, pâles à la base, aréole petite, triangulaire, oblique, subpédiculée. Métathorax avec lignes soulevées fortes, ses angles se teraiinant par 2 forts muerons. Pattes d'un roux pâle, les postérieures y compris leurs hanches, ndir, ces dernières avec une tache blanche en dessus de même qu'au sommet des trochantins, leurs jambes sans éperons. Abdomen sesi^ile, allongé, cylindrique, chaque segment à partir du 2e marginé de blanc au som- met, le premier rugueux, avec 2 carènes latérales et 2 autres sur le disque. — R. Très jolie espèce, bien distincte par sa coloration. 2. Cténisque à-tache-médianes. Cteniscus mediatus, Cress. Proc. Eut. Soc. Phil, iii, 282, J*. Ç Long. .20 pce. Noir ; la face, les mandibules, les palpes, les joues, les orbites antérieurs se prolongeant jusque sur le vertex, le scape en-dessous, les écailles alaires, un point avec une ligne en nv.int, une autre ligne au dessous, une ligne sur la partie postérieure de l'écus- son, les 4 hanches antérieures avec tous les trochantins, une double- 264 LE NATURALISTE CANADIEN. tache snr la poitrine en avant des hanches antérieures, une autre au dessus de ces mêmes hanches, blanc. Antennes assez longues, mais plus courtes que le corps, brunes, plus pâles en dessous. Ailes hyalines, les nervures et le stigna noirs, pâles à li base, aréo e très petite, trian- gulaire, oblique, pétiolée. Pattes d'un roux pâle, l'extrétnité des jambes postérieures avec les tarses, brun plus ou moins foncé. Méta- thorax mutique, à li2;nes soulevées formant plusieurs aréoles. Abdo- men sessile, le premier segment allongé, rugueux, 4 caréné, avec un fort sillon an milieu, tous les seprments avec une tache jaune, triangu- laire, au milieu du sommet, le 2e portant cette tache sur une bande rousse. - R. Espèce bien recoiinaissable par sa co' oration. 3. Cténisque à-ehaperon-blanc. Cteniscus clypeahis^ Cress, Trans, Am. Ent. Soc. ii, p. 113, ? {Tnjphon affinis, Cress. Nat. vii, p. 120, ç). Ç — Long. .28 pce. Noir ; le chaperon, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, un point en avant, tous les trrochantins avec l'ex- trémité des 4 hanches antérieures, jaune pâle. Antennes presque aussi lono-ues que le corps, jaunâtres en dessous. Métathorax arrondi, avec lignes soulevées distinctes. Ailes hyalines, légèrement obscures, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec une tache pâle à la base ; aréole triangulaire, subpétiolée. Pattes d'un roux clair, l'extrémité des jambes postérieures avec leurs tarses, brun plus ou moins foncé. Abdomen subsessile, à premier segment un peu plus large en arrière, faiblement canaliculé à la base, son extrémité avec les segments 2, 8 et partie du 4e, roux, le reste noir. — AC. 4. Cténisque compagnon. Ctenûcus conwrs, Cress. Trans. Am. Ent. Socii, p. 113, Ç {Tryphon frontalis, Cr. Nat, vii, p. 120, 9). Q — Long. .27 pce. Noir ; la face interrompue au milieu par une ligne noire, le chaperon, les mandibules, les palpes, les écailles alaires^ une tache sur l'écusson, les trochantins avec l'extrémité des 4 hanches antérieures, jaune-pâle. Antennes brun-foncé, roussâtres à l'extrémité. L'écusson avec une petite ligne sur le post-écusson, jaune-pâle. Méta- thorax arrondi, brillant, à lignes soulevées distinctes. Ailes hyalines, les nervures et le stigma brun-foncé, le dernier pâle à la base, aréole petite, triangulaire, oblique. Pattes rousses, les hanches postérieures, avec l'extrémité de leurs jambes, noir. Abdomen sessile, brillant, rous- sâtre, l'extrémité avec le premier segment à la base, noir, celui-ci avec 2 carènes bien distinctes sur son disque. — R. IV — rCHNETTMONIDES. 265 5. Cténisque roux. Ctemscus rufus, Prov. Nat. viii, p. 318, $. ?. Long. 18 pouce. Roux, tête noire à l'exception de la face au dessous des antennes et de la bouche. Antennes longues, rouspes à la base et à l'extre'mité, brun-foncé au milieu. Thorax roux, taché de noir aux environs de l'écusson. Ailes hyalines, nervures et stigma, brun, aréole sessile, triangulaire, oblique. Pattes rouâses, les troehan- tins avec les 4 hanches antérieures, jaune-pâle. Abdomen sub-sessile, plus étroit à la base, épaissi et légèrement obscur à l'extrémité, avec une pubescence grisâtre, son premier segment à peine canaliculé au milieu, s'élargissant de la base au sommet. — R. 46. Gen. Erronème. Erronemus, Holmgren. Tête en carré transversal. Antennes de la longueur du corps environ, sétacées. Thorax court et épais, à métathorax court, rugueux. Ailes avec une aréole triangulaire, sessile ou pédiculée. Pattes moy- ennes, assez grêles. Abdomen subsessile, à premier segment s'élargis- sant de la base au sommet, caréné sur les côtés et portant 2 autres carènes sur le disque. Les éperons des jambes postérieures distinguent parti- culièrement ces insectes des Cténisques. Trois espèces rencontrées, dont une nouvelle. Jambes postérieures noires annelées de blutic 1. pedâllS. Jambes postérieures rousses, sans anneau blanc; Ailes sans aréole 2. Bedardi, n sp, Ailes avec une aréole incomplète 3. Crassus. 1. Erronème a-pieds-annelés. Erronemns pedalis. Cress. Tryphonped. Cr. Proc Eut. Soc. Phil, iii, p. 273, ? ; Bassus Bouleti, Prov. N at. vi, p. 32. Ç— Long. .26 pce. D'un noir brillant, le chaperon, les mandi- bules, les palpes, les écailles aUiires, un point en avant, jaune pâle. Antennes brunes, roussâtres à la base, le .^cape noir. Ecusson proémi- nent, avec une petite fossette au sommet. Métathorax à lignes soulevées fortement prononcées. Ailes hyalines, nervures et stigma, noir, le der- nier avec une tache pâle à la base, aréole triangulaire, sub-pédicuiée. Pattes d'un beau roux clair, y couipris les hanches et les trochantins, les jambes postérieures noires avec un anneau blanc au-dessous de la base, leurs tarses aussi noirs, annelés de blanc à la base de chaque article. Abdomen subsessile, le premier segment finement ponctué, avec 2 carènes médianes bien prononcées ; tarière sortante.— AC. 266 LE NATURALISTE CANADIEN 2. Erronème de-Bédard. Erronemus Bedardi, nov. sp. Ç — LoHg. .27 pce. Robuste, d'un noir opaque avec les pattes rousses, y compris les hanches tt les trochantins ; le chaperon, les man- dibules, les palpes, avec les écailles alaires, roussâtres. Antennes brun- roussâtre, sétacées, plus longues que la tête et le thorax. Mésothorax fortement ponctué, sans impressions bien distinctes ; écusson proémi- nent, ponctué ; métathorax très court, à lignes soulevées très distinctes formant une aréole en carré transversal au milieu. Ailes hyalines, sans aréole, et avec la nervure divisant les 2 cellules cubitales très courte, le stigma noir, avec une tache blanche bien distincte à la base. Abdomen robuste, épais, les segments 1 et 2 ponctués-rugueux, les autrc'^ finement ponctués, le premier large, avec les deux carènes du milieu de même que celles des côtés, très soulevées ; tarière non appa- rente.— R. Capturé à Douglastowa (Graspé"). Nous dédions avec plaisir ce bel insecte au professeur Ths Bédard: de St-Louis de Lotbinière, grand amateur de botanique et d'entomologie. 3. Erromène épais. Erronemus crassus. Cress. Tryphon crass. Cr. Trans. Am. Eut. Soc. ii, p. 107, ?. Ç — Long. .26 pce. Noir, poli, brillant; les mandibules, les palpes, les écailles alaires, un point en avant, jaune pâle, le chaperon rousbâtre. Antennes plus courtes que le corps, noires, le scape jaunâtre en dessous. Thorax peu ponctué ; écusson soulevé avec une petite fossette brillante à son sommet ; métathorax court, tronqué en arrière, à lif^nes soulevées très apparentes. Ailes hyalines, nervures et stigma, noir aréole sub-pétiolée, oblique, presque longitudinale. Pattes d'un beau roux clair y compris les hanches et les trochantins, les jambes postérieures plus pâles à la base et obscures à l'extrémité. Abdomen sub-ovale, oblong, déprimé, subsessile, rétréci à l'extrémité dans les Ç , brillant, le premier .«egment caréné a'ix côtés, et portant en outre sur son disque deux autres carènes confluentes au sommet ; le 2e segment avec des impressions obliques et profondes aux côtés, près de la base. —PC. Ç^A continuer.') INFORMATIONS. 267 INFORMATIONS. Magasin d'histoire naturelle.— M. A. E. Foote, ancien professeur de minéralogie, si bien connu par le dépôt de livres et de spécimens d'histoire naturelle qu'il tient A Phi- ladelphie, 1223 Belrnont avenue, vient d'établir un dépôt à New-York, 47 rue Murray. M. Foote publie mensuelle- ment Ihe Naturalists' Leisure Hours, au prix seulement de 50 centins par année. C'est un bulletin de tout ce qu'il offre en vente, accompagné de nouvelles scientifiques et d'articles des plus recommandables sur divers sujets d'étude des sciences. Le catalogue de ses livres dépasse aujourd'hui 11,300, et s'accroît tous les jours, bien que ses prix puissent défier toute compétition. Demandez son bulletin et vous vous en convaincrez vous-même. Fougères.— Un botaniste Américain, qui est devenu une autorité en fait de Fougères, voulant disposer du grand nombre de duplicata qu'il j^ossôde, les offre au prix de $2 pour 100 espèces. S'adresser à A. E. Foote, 1223, Belmont Avenue, Philadelphia. Goglu Blanc. — Un M. George Jellison, a tué dernière- ment à Uanvers, Mass. un goglu albino, Dolichonyx orizi- vorus. L'oiseau était de coult ur crème uniforme, à la seule exception de l'extrémité des primaires qui était noire. Cantharides. — On a exporté de la Sicile, dans une seule année, 12 tonnes de Cantharides. Dr Leeonte.— Le Dr. J. L. Leconte, de Philadelphie, l'éminent Coléoptérologiste Américain, vient d'être nommé membre honoraire de la Société Entomologique de France. Le nombre des membres honoraires de cette Société est limité à 12. Nous pensons que M. Leconte est le premier Américain appelé à cet honneur. Pucerons.— Le nouveau catalogue de M. Cresson des Aphides de l'Amérique du Nord, contient 45 genres et 724 espèces. Chasse aux insectes.— Nous avons eu de si beaux jours depuis les fortes gelées des 24 et 25 septembre der- nier, que la chasse aux insectes a pu se continuer, dans les 268 LE NATURALISTE CANADIEN. environs de Québec, au delà du temps ordinaire des années communes. Hier encore, 6 octobre, en monis d'une heure, nous avons pu prendre les Hyménoptères qui suivent, en outre des nombreux individus des autres ordres que nous avons négligés. [Jrocerus cyaneus, Fabr. Exochilum fnscipenne, Norton. Anomalon prismaticum, Nort Paniscus geminatus. Say. Ichneumon grandis, BruUé. Mesoleius tissus, Prov. Pimpla novita, Cress. Polysphincta, vicina, Prov. Bassus ichneumonoides, Prov. Phygadeuon crassipos, Prov. Phygadeuon sp, nov. Eclytus pleuralis, Prov. Perilitus vulgaris. Cress. Yespa vidua, Fabr. Une sigulière circonstance à propos de la Veapa vidua, c'est que nous en avons trouvé un nid dans le sol, à la manière de ceux des Bourdons, ce que nous n'avions encore jamais rencontré. Nouvelles méthode pour tuer les insectes.— Un cor- respondant de VEntomologisfs MonlliJy Magazine de sep- tembre dernier, rapporte que le Dr. J. M. Elder, de Vienne, a trouvé un moyen de tuer les insectes, particulièrement les coléoptères, qu'il trouve supérieur à tous les autres, en ce que son action est jilus prompte et que les couleurs, les poils et les écailles des insectes n'en sont affectés en au- cune façon. Tout ce qui est requis consiste en une liole à large goulot avec un bon bouchon de liège ; on met dans la fiole quelques morceaux de papier buvard sur lesquels on verse trois ou quatre gouttes de bisulfide de carbone. En ayant soin de boucher promptement la fiole aussitôt qu'un insecte y est introduit, celui-ci meurt presque instan- tanément ou tout au plus après quelques secondes seule- ment, et comme le bisulfide s'évapore très promptement, l'insecte demeure sec et en aucune façon endommagé Si les captures sont nombreuses et qu'on soit obligé d'ouvrir la fiole souvent, rien de plus aisé que de porter dans sa poche une fiole plus petite remplie du liquide, pour ajouter de nouvelles gouttes au besoin. Le bisulfide est aussi très effe>ctif pour faire dispa- raître des cases des collections les Ptines, les Anthrènes etc., et il a aussi l'avantage d'etre à très bas prix et de pouvoir être obtenu chez tous les marchauds de produits pharma- ceutiques. LE ^^pô^^^l^_o^^i^<ç3[pffç^^^àf'^f li^^'^p^î^l^lg! Vol. XI. CapRouge, Q., NOVEMBRE 1879. No. 131 Rédacteur : M. l'Abbê PROVANCHER. FAUNE CANADIENNE. LES IMSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. ^Continué de la page 23*^. 47. Gen. Eugère. Euceros, Grav. Tête transversale, renflée en arrière des yeux. An- tennes un peu pins courtes que le corps, plus épaisses au milieu et s'amincissant à l'extrémité. Ailes sans aréole. Pattes assez grêles, les postérieures beaucoup plus longues. Abdomen sessile, en ovale allongé, le premier segment peu allongé et légèrement élargi en arrière ; tarière cachée. L'épaississement des ant unes de ces insectes, un peu en avant de leur milieu, surtout dans les mâles, avec la forme de leur abdomen, les font de suite distinguer des autres genres. Dans les J*, les antennes sont souvent di- latés et aplaties de manière à paraître comme foliacées vers le quart de leur longueur, et cette partie dilatée porte de petites dents en dessous Cinq espèces mentionnées pour notre province. Thorax noir et jaune ; Abdomen noir en dessus avec bandes jaunes 1. Canadensis. Abdomen roux en des.sus, le segment basilaire noir sur les côtes 2. Couperii. 270 LE NATURALISÏK CANADIEN. Thorax roux ; Abdomen entièrement roux 3. burrUS. Abdomen roux, les 3 segments basilaires jaunes au sommet, les sutures latérales noires 4. frigidus. Thorax et abdomen jaune miel avec taches de jaune-pâle. 5. medlfllis. 1. Eucère du Canada. Euceros Canadensis, Cress. Ca- nadian Entomologist, i, p. 103, 9. cf — Long. 47 pouce. Jaune-pâle varié de noir. Tête jaune, avec une tache noire aux ocelles et une autre à l'occiput. Antennes un peu plus courtes que le corps, jaunes, brunes à la base et à l'extré- mité, fortement dilatées et aplatis vers le quart de leur longueur, avec petites dents en dessous dans cette partie. Thorax jaune, le milieu du prothorax, une bande sur chacun des 3 lobes du mésothorax, les environs de récu>8on, deux lignes sur le dos du métathorax, une tache transversale en arrière de celui-ci, avec une tache en haut des flancs, noir. Pattes jaunes ; une tache sur les hanches postérieures en des- sus, le milieu des cuisses postérieures avec l'extrémité de leurs jambes, noir. Ailes hyalines, légèrement obscures à l'extrémité, sans aréole, la nervure moyenne avec un rudiment de nervure, stigma jaunâtre. Abdomen avec les 3 premiers segments jaunes portant une tache noire de chaque côté, les autres segments noirs à l'exception du dernier qui est aussi jaune. La description ci-dessus est celle d'un mâle pris par nous que nous rapportons à l'espèce Canadensis, dont Mr Cresson a décrit la femelle, bien qu'il y ait des différences assez notables dans la coloration. La ? a beaucoup moins de jaune, elle porte une tache noire sur i'écusson, les cuisses postérieures sont noires, etc. 2, Eucère de Couper. Euceros Couperii, Cress. Can. Eut. i, p. 104, d". (^ — Long. 32 pce. Brillant; tête jaune, l'extrémité des mandi- bules avec une tache couvrant les ocelles et l'occiput, noir. Antennes fauves, la moitié basilaire brune en dedans, le scape noir en dessous, la partie dilatée avec le bord postérieur pâle. Thorax noir, 2 bandes parallèles sur le dos du mésothorax, interrompues en avant, ses bords latéraux, I'écusson, excepté aux côtés avec une tache ù la base, le post-écusson, les côtés et le sommet du métathorax, les flancs excepté une ligne au dessous des ailes, avec les écailles alaires, jaune. Ailes hyalines, iridescentes, fuligineuses à l'extrémité. Pattes jaunes, les hanches postérieures excepté au sommet et en dessous, leurs cuisses TV— lOTlXEUMCNIDFS 271 exc'^pte à l;i b;isfi ef, à I'exrrc'init.', et leurs jniiibcs cxeepto à lu base, noir. Abdomen roiissâtre. le .sejzmeiit b:f orbites blancs, inteirompus en arrière; une tache au milieu de la face, le chaperon et les mandibules, d'un fauve pâle. Antennes fauves, le scape noirâtre. Le prothorax, les flancs en dessous, avec les sutures du thorax, noir; les bords antérieur et postérieur du pro- thorax, avec les écailles alaires, blanc. Pattes rousses, tarses plus pâles. Ailes hyalines, iridcscentes. Abdomen roux, brillant à la base et à l'extrémité. — R. Nous n'avons point vu ces deux dernières espèces, nous en copions la description dans le Canadian Entomo- logiste 4. Eucère froid. Eiiceros frigidus. Cress. $ — Long. 26 pce. D'un roux sale, varié de blanc et de noir. Têre noire, le chaperon, les mandibules, les orbites, blanc, le vertex roux. Antennes noires, jaune-roux à l'extrémité, médiocrement di- latées vers le milieu. Thorax roux, une tache sur les bords latJraux du mésothorax. 2 lignes sur son disque, les écailles alaires, une ligne au dessous, l'écusson et le post-écusson avec une ligne en travers des fl incs, blanc ; le prothorax noir. Pattes rous^âtres, les trochantins, une tache eu dehors sur les 4 hanches antérieures avec les trochantins postérieurs, blanc ; les jambes postérieures plus ou n)oins obscures à l'extrémité. Ailes hyalines, légèrement fuligineuses ù l'extrémité. Abdomen fort, roux, les 3 segments basilaires marginés de blanc à l'extrémité. — R. 5 Eucère du-midi. Euceros medialis, Cress. Ç — Long. 38 pce. Jaune-miel avec taches de jaune pâle. Le chaperoii, les mandibules, les palpes, les orbites largement, les écailles alaires, une ligne au dessous, une tache en avant sur les bords du uié- sothorax, deux lignes sur son disque, l'écusson excepté une tache rousse au sommet, le post-écusson, les 4 pattes antérieures avec les trochantins et la base des jambes des postérieures, jaune-pâle. An- tennes de la couleur du corps, avec une tache brune en dedans de la partie dilatée. Ailes hyalines, légèrement fuligineuses à l'extrémité^ les nervures brunes, le stigma jaune. Abdomen robuste, roussâtre, es 3 serments basilaires marginés de jaune pâle au sommet.— PC. 272 LS NATURALISTE CANADIEN. 48. Gen. Basse. Bassus, Fabr. Tête courte, transversale. Antennes plus courtes que le corps, assez épaisses, filiformes. Ailes arec ou sans aréole. Pattes longues et grêles ; crochets des tarses simples. Abdomen à premier segment en carré, les autres formant par leur réunion un ovale allongé ; les premiers segments sont souvent marqués d'une incision transversale en avant du milieu. Insectes de petite taille que la forme en carré du pre- mier segment de leur abdomen distingue surtout des genres voisins. Quatorze espèces rencontrées, dont une nouvelle. 1(13) Abdomen noir sans taches; 2(5) Ecusson et flancs tachés do roux (^ ; 3( 4 ) Janjbes postérieures noires avec un anneau blanc à la base !.. 1. tibialis. 4(3) Jambes postérieures blanches avec l'extré- mité noire , 2. pulchrlpes. 5( 8 ) Ecusson blanc ; 6( 7 ) Lignes orbitales blanches Ç 3. OrbitaliS. 7(6) Orbites noirs Ç 4. frontalis- 8(5) Ecusson noir, flancs non tachés de roux ; 9(10) Ailes sans aréole 5. hUlïl8ralis. 10( 9 ) Ailes avec une aréole ; 11(12) Hanches noires 6. fuSCitarsuS. 12(11) Hanches rousses 7. Bélanger! 13(14) Abdomen noir avec taches jaunes. .. 8. agliis. 14(13) Abdomen plus o i moins roux j 15(18) Une aréole aux ailes; 16(17) Poitrine jaune 9. pectoralis. 17(16) Poitrine noire 10. palUpennis. 18(15) Point d'aréole aux ailes ; 19(24) Segments 2 et 3 de l'abdomen impressionnés; 20(21) Jambes postérieures noires, annelées de b'anc 11. sycophanta. 21(20) Jambes postérieures rousses; 22(23) Ecusson noir 12. coslalis. 23(22) Ecusson jaune 13. saglnatUS, n. sp, 24(19) Segments abdominaux 2 et 3 non im- pressionnés 14. Ichiieumonoides IV — ICHEXEUMOMIDES. 273 1. Basse tibial. Bassus tihialis, Cress. Trans. Ara. Ent. Soc. ii, p. 110, $. $— Long. .25 pee. Noir; une tache sur les mandibules, les palpes, les écailles alaires, deux taches en avant avec la base des jambes postérieures, blanc ; le reste de ces derniers juiubes, avec leurs tarses et l'extrémité de leurs cuisses, noir. Antennes brunes, à peine aussi longues que le corps. Le milieu de In face tuberculeux. Le chaperon, l'éciisson, les flancs, avec les pattes y compris les hanches, d'un jaune miel. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, brun, ce dernier pâle à la base ; aréole petite, triangulaire, oblique, incomplète. Abdomen sessile, déprimé, les trois premiers segments rugueux, un canal soulevé au milieu du premier segment se prolonge jusque sur le 2e, le reste poli, brillant.— PC. 2. Basse beaux-pieds. Bassus pnlchrijjes, Prov. Nat. vii, p. 143, (^ ; Poli/sphincfa pleuralis, Prov. Nat. vii, p. 312. (^ — Long. . 25 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes, les orbites en avant interrompus audessus de l'insertion des an- tennes; les écailles alaires, une ligne en dessous, 2 taches en avant dont l'antérieure plus longue et plus forte, la suture des flancs entre le méso et le métathorax, tous les trochantins avec les 4 tarses antérieurs, les jambes postérieures excepté à l'extrémité et la moitié basilaire du 1er article des tarses postérieurs, blanc. Antennes assez longues, en- tièrement noires. Ecusson roux, une ligne blanche l'entoure en arrière de même que le post-écusson. Ailes hyalines, stigma brun avec une tache blanche à la base, point d'aréole. Pattes d'un beau jaune-miel brillant, de même que les flancs des méso et métathorax ; les cuisses postérieures annelées de blanc à l'extrémité, leurs jambes blanches, noires à l'extrémité, leurs tarses noirs. Abdomen entièrement noir, leg 3 premiers segments rugueux, les segment 2, 3 et 4 avec une légère impression transversale. — C. Ç — Avec une tache blanche au milieu do la face, et les flancs en_ tièrement noirs ; l'écusson taché de blanc. — PC. 3. Basse à-orbites-blancs. Bassns orbitalis, Cross. Proc. Ent. Soc. Phil, iv, p. 272; B. amœnus, Prov. Nat. vi, p. 55, ? ; B^ albicornis, Prov. id. vi, p. 56, $ ■^ Long. .22 pouce. Noir ; chaperon et mandibules, lignes orbi. taies, palpes, écailles alaires, un point avec une ligne en avant sur le bord du mésothorax, une ligne au-dessous de l'insertion des ailes anté- rieurs, l'écusson et le post-écusson, les hanches antérieures avec tous les trochantins, un anneau au milieu des jambes postérieures, d'un blanc 274 LK NATURALÎSTII CANADIKN. d'ivoire. Ailes hyilines ; point d'ar(5ole ; nervures et stifjm;i, brun, ce dernier pâle à In hn?e. Pattes rous-es, tarses postérieurs avec la base et l'extromité dn leurs jambes, noir. Abdomen à senjments moyens sil- lonnés transversalement, le premier bi-caroné, ru<;ueux, de même que. les 2 suivants cscopt' ,\ leur sommet, les terminaux polis, luisants. 9 — Avec la face, le se ipe en dessous blancs, toutes les hanches avec les 4 pattes antérieures, jame pâle. Les pattes postérieures ont les cuisses rousses, les jambis blanches avec un petit anneau noir à la base et à l'extrémité, leurs tarses aussi ro^ix et leurs hanches tachées de ro!ix à la base. 4. Basse front-blanc. Bossus /ronfaUs, Cr. ïrans. Am. Ent. So-, ii, p. Ill, Ç. Ç — Long. 20 pouce. Noir; une tache blanche au milieu de la face, les palpes, les écailles alaires, un point en avant avec une tache cunéiforme, une ligne au-dessous, une tache au sommet de l'écusson, blanc. Antennes aussi longues que le corps, noire.''. Pattes roux-clair, les jambes postérieures excepté un petit anneau blanc à la base, noires de même que leurs tarses. Ailes hyalines, nervures et stigma noirs, pâles à la base, point d'aréole. Abdomen déprimé, le 2e segment plus large au sommet et distinctement annelé à la base. — R. 5. Basse humerai. Bussus hunn rails, Prov. Tryphnn hrim. Prov. Nat. vii., p. 117 ; {L inipronota muera, Cr. Nat. v. p. 476). $ — Long. .18 fiouce. Noir ; la face au dessous des anteiuies, le chaperon, les mandibules, les palpes, blanc. Antennes aussi longues que le corps, noiri's, brunes en dessous, le scape jaune en-dessoi.s. ïho- r is poli, brillant, les écailles alaires, une ligne au-dessous, une ligne en avant sur le bord du mésothorax se repliant en coin à la suture dorsale, blanc ; métathorax sans lignes soulevées bien dij-tinctes. Ailes hya- lines, iridescentes, nervures et stigma, brun, ce dernier pâle à la base ; aréole triangulaire, subpétiolée. Pattvis d'un jaune roux, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantin», blanc, les hanches postérieures noires l'extrémité des jambes postérieures avec leurs tarses quelque peu enfu. mes. Abdomen subsessile, robuste, d'un noir quelque peu ferrugineux, peu foncé sur les segments moyens, les 2 premiers segments rugueux, le premier bicaréné au milieu et le 2e avec une impression transver. sale. — AC. (^ — Avec des lignes noire» circonscrivant le milieu de la face, les lignes orbitales prolongées jusque sur le vertex. Une tache sur le pro- thorax en avant des hanches antérieures, avec 2 autres plus petites sur les flancs, blatte. Ailes avec une aréole très petite ou manquant com- plùtrment. IV — ICHNEUMONIDES. 275 6. Basse tarses-bruns. Bassus fascitamns, Prov. Nat. vii, p. 143, d. (^ — Long. .21 pouce. Noir ; une bande verticale au milieu de la face, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, une ligne au-des- sous, 2 taches en avant, la première dilatée en crochet, avec les tro- chantins et l'extrémité des 4 hanches antérieures, blanc. Le pédicule des antennes porte aussi un petit anneau blanc à sa base. Ailes hya- lines, nervures brunes, stigraa brun, grand, avec une grande tache pâle ; aréole petite, triangulaire, pétiolée. Ecusson noir, plus ou moins taché de blanc au soinniet. Pattes rousses, tous les tarses bruns avec l'ex- trémité des jambes postérieures. Abdomen assez fort, poli, brillant, rugueux seulement sur les 2 premiers segments, noir, les segments 2 et 3 (.bscurément marginés de roussâtre sur leur bord postérieur. — PC. 7. Basse de Bélanger. Bassus Belangen\ Prov. Nat. vi. p. 56;?. Ç — Long. .19 pouce. Noir ; bouche et palpes jaunes ; écailles alaires, un point en avant, une ligne au-dessous, une ligue sur les côtés du a.ésothorax, une ligne en arrière de l'écusson et sur le post-écusson, la suture entre les méso et niétathorax, d'un blanc d'ivoire. Ailes quelque peu jaunâtres, avec une aréole triangulaire, pétiolée. Pattes rousses de même que les hanches et les trochantins ; jambes posté- térieures noires avec un large anneau blanc au-dessous de la base, leurs tarses aussi noirs. Abdomen sans sillons transversaux, le 1er seg- ment tuberculeux au milieu à son bord postérieur, rugueux avec la moitié seulement du 2e segment. — PC. 8. Basse agile. Bassus agiUs, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. ii,p. Ill, ?• Ç- Long. . 17 pce. Noir, poli, brillant ; toute la face au-dessous des antennes, les joues, les mandibules, le scape en dessous, les écailles alaires, une ligne en avant, une autre au-dessous, une tache cunéiforme pur les lobes latéraux du mésothorax, une tache sur l'écusson et le post- écusson, le dessous avec la majeure partie des flancs, les 4 hanches ante- rieures avec tous les trochantins, jaune pâle. Ailes hyalines, irides. centes, les nervures et le stigma noirs, point d'aréole. Pattes roux. pâle, les postérieures avec les jambes, excepté à leur base qui est blanche, et les tarses, noir. Abdomen déprimé, le premier segment plus long que large, le 3e segment avec une tache pâle à la base de chaque coté du milieu, le 4e aussi finement raarginé de jaune à la base, quelquefois le ventre plus ou moins pâle. — R. Espèce bien remarquable par la double tache de son 3e segment abdominal. 276 LE NATÎiRALISTE OANADfEN. 9. Basse pectoral. Basions pecfornlù, Frov. Nat. vi., p. 32, J". (^ — Loiiiï. .20 po'.ce. Noir ; toute la fice an-des«ous des an- tennes, les orbites au dess'is des yeux, le scape inférieureuient, les écailles aluires, une t icbe en crochet sur les lobes du mésothorax en avant, une bande aux côtés du prothorax, la poitrine, une li,<;ne au-des- sous des ailes postérieures, une bande plus bas sur les flancs du méso- thorax, les 4 pattes antérieures avec leurs hanches, les tro-^hantins, d'un jaune pâ'e. Ailes hyalines, nervures brunes, stit^ma jaune ; aréole petite, oblique, pétiolév^. Pattes postérieures d'un jaune roux, leurs jambes blanches, brunes à l'extrémité de même que leurs tnrses. Ab- domen ruii;ueux seulement sur le 1er seii'ment et la base du 2e. — PC. 10. Basse ailes-pâles. Bossus pal lipami s, Prov. Nat. vi, p. 56, ?. Ç — Long. .18 pouce. Noir ; la bouche avec une ligne au milieu de la face, écailles alaires avec un point en avant et une ligne au-dessous, une bande sur les cotées du mésothorax échancrée intérieurement au milieu en dedans, récusson,la suture entre le niéso et le niétathorax, les trochantiiis avec les hanches, excepté les dernières qui sont noires à la base, d'un jaune [â!e. Ailes hyalines, nervures pâles, bl-inchcs à la base ; stigma pâle ; aréole pétiolée. Pattes rou-âle. Face fortement bombée. Antennes presque aussi longues que le corps, brunes en dessus, à articles plus 280 LE NATURALISTE CANADIKV. ioriiïs que larges. Thorax poli, brillant. Ecusson assez soulevé ; mt^athorax subcylindrique, avec 2 petites carènes. Jambes et tarses postérieurs un peu obscurs, leurs hanches noires en dessus. Ailes hyalines ; nervures et stigma, brun ; aréole grande, pentagonale, un peu oblique. Abdomen sessile, droit, légèrement déprimé excepté à l'extrémité, le premier segment avec une carène en dessus, les 8 pre- miers segments marqués de lignes obliques comme dans les Glypta^ le 2o marginé de roux au bord postérieur, le reste poli, brillant. — R. çj* — Avec les 4 hanches antérieures et leurs trochantins blancs. Abdomen très grêlo à la base, plus ou moins taché de jaune sur le dos au milieu. 3. Orthoeentre abdominal. Ortkoceiitrus abdominalîs, Prov. Ahmya ahd. Prov. Nat. vii, page 129, cf' 9 • Ç — Long. .18 pouce. Noir, brillant; bouche et palpes jaunâtres, une ligne jaune transversale immédiatement au dessous des antennes. Antennes d'un brun roussâtre, grenues, brillantes, enroulées à l'extré- mité, le premier article renflé et aussi long que les trois suivants réunis, roux-jaunâtre en dessous. Ecailles alaires jaune-pâle. Thorax gibbcux en avant, écusson proéminent, métathorax avec une aréole en carré al- longé au milieu. Ailes hyalines, nervures et stigma brun-foncé, aréole subpentagonale. Pattes peu renflées, les cuisses postérieures plus que les autres, d'un roux pâle uniforme. Abdomen subsessile, allongé, poli, brillant, noir, le 2e segment obscurément marginé de roussâtre au somnif^t, ventre un peu gonflé, d'un blanchâtre presque transparent. Les (S" ont les antennes moins grenues, plus longues, l'abdomen moins gonflé, blanchâtre cependant. 4. Orthocentre brillant. Ortlwcentrus lucens, nov. sp. 9 - Long. .14 pce, D'un noir brillant, poli ; la bouche blan- châtre, y compris les joues au dessous des yeux. La face bombée et portant en outre au dessus du chaperon une protubérance allongée. Antennes longues, grêles, brun-foncé. Les écailles alaires avec les hanches antérieures blanches; les flancs polis, brillants, avec les pattes, roux-jaunâtre, les jambes postérieures noires à l'extrémité. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, blanches à la base, le stigma brun, aréole grande, presque en losange. Abdomen étroit, allongé, très poli, entièrement noir, épai-^si à l'extrémité, le premier segment long et étroit, à sculf tures peu distinctes, le 2e à gastrocelles petits, près des côtés, le 3e finement marginé de roussâtre au sommet; tarière dépassant notablement l'abdomen, ses valves fortes, polies, noires. — C. Capture au CapRonge. LE DELUGE MOSAÏQUE. 281 5. Orthocentre caréné. Orthocntrus carlnatiDi^ nov. sp. (^ — Long. 18 pee. Noir; la bouche avec les pattes, roux-clair, écailles alaires blanches ; face renflée, finement )ionctaée. Antennes assez coartes, fortes. Thorax poli, brillant, écusson proéminent, méta- thorax à lignes soulevées peu distinctes. Pattes assez longues, les postérieures renflées. Ailes hyalines, nervures brun pâle, stignia brun- roussâtre, aréole moyenne, pentagonule. Ablomen sessile, le premier segment avec 2 carènes longitudinales confluentes an sommet, bordnnt un canal dans presque toute sa longueur, le 2e rugueux dans ses trois- quarts basilaires, le reste de ce segment avec le 4e obsurément teints de roux. — R. Les carènes du 1er segment abdominal de cett« espèce la rendent bien reconnaissable. A continuer. LE DELUGE mosaïque Le Cercle Catholique de Québec— La phalange ultra-catholique du Cercle érigée eu Société d'Approbation Mutuelle.— M. Trois- Etoiles, sa science, ses raisonnements. — Accord de la science avec la Révélation.— S. Augustin, S. Thomas. — L'univer- salité absolue du Déluge en désaccord avec les données de la science.— InsufiSsance de l'eau pour couvrir toute la terre par dessus les plus hautes montagnes.— Exigui té de l'arche pour renfermer des représentants de tous les animaux de la terre.— La colombe et la feuille verte ; le diluvimn. Il s'est formé à Québec, il n'y a pas encore quatre années révolues, une association religieuse et littéraire, prenant pour dévise ces paroles de l'apôtre S. Paul : In manifestalione veri- tatis. Le Cercle Catholique, car tel est le nom de cette associa- tion, se proposant de faire prévaloir en tout et partout les droits de la vérité, promettant d'ailleurs entière soumission aux évêques et aux prêtres, s'acquit, sans peine, dès son début, l'ap- probation de l'autorité diocésaine. Bien plus, ayant fait par- venir jusqu'aux pieds mêmes du Chef Suprême de l'Eglise, ses protestations de zèle et de dévouement pour la bonne cause, 28:i LE NATURALISTE CANADIEN. l'immortel Pie IX voulut bien lui donner sa haute approba- iion, et lui accorder des faveurs toutes spéciales, pour assurer davantage ses progrès et sa marche constante dans la bonne voie. Ainsi favorisé dès son début, cette association poussa de suite de profondes racines, et le zèle de ses membres stimulé par de si puissants encouragements se montra tellement aclif, que des œuvres multiples, toutes des plus louables, peuvent déjà faire prévoir ce qu'on peut attendre pour l'avenir d'une telle institution. Gonmie toutes les œuvres recommandables, le Cercle Catho- lique fut favorisé du baptême des épreuvres, pour l'asseoir, dès sa naissance, plus fermement sur ses bases et le préparer aux luttes qu'il aura peut-être à soutenir plus tard; car les épreuves, pour les institutions naissantes, sont comme le vent pour les jeunes plantes, qui, en ébralant leurs tiges, fait pénétrer l'air plus abondamment à leurs racines pour leur permettre de s'at- tacher plus profondément et plus fermement au sol. Il serait difficile, pensens-nous, de trouver une association qui, dès le début, ait montré autant de zèle et d'activité ; c'est à tel point que, tandis que d'autres institutions beaucoup plus anciennes peuvent à peine donner au public cinq à six lectures par année, le Cercle Catholique, presque chaque mei-credi, pendant tout le cours de l'année, a pu donner, soit au public soit à ses membres, des lectures sur des sujets variés de science, de religion, de littérature, des plus capables d'instruire et d'a- muser. Jusqu'ici rien de mieux; mais comme l'ivraie se môle pres- que toujours au bon grain, comme le zèle, môme le plus louable, doit toujours être guidé par la prudence, il s'est trouvé qu'un certain nombre de jeunes membres de cette institution, en entendant des lectures exaltant la gloire des victoires rem- portées dans les combats livrés pour le maintien de la vérité, se sont sentis animés d'un tel désir de montrer leur vaillance, de sortir l'épée du fourreau, que, ne trouvant point d'ennemis pour recevoir leurs coups, ils se sont rués sur leurs propres amis, leurs compagnons, leurs frères, faisant jouer leur imagi- nation pour les tiouver en défaut, ou leur imputant des erreurs qu'ils n'avaient pas commises, afin de satisfaire leur désir insatiable de guerroyer. C'est surtout en fait de religion, que ces preux, au combat facile, aiment à montrer leur zèle. Ils LE DELUGE MOSAÏQUE. 283 oulilient malheureusement la dévise qu'ils portent sur leur écussou, et qu'il ne peut y avoir de gloire pour des succès en dehors de la vérité. Ces ultra-catholiques s'imaginent, dans leur fol orgueil, que c'en est fait de la religion, s'ils ne prennent les armes; qne la cause catholique périditante va succomber, s'ils ne tirent l'épée du fourreau, s'ils ne mettent flamberge au vent. Mais s'il faut du zèle, pas trop n'en faut ; car c'est avec de tels dé- fenseurs qu'on a cent fois compromis les meilleures causes; ce sont ces brouillons, impatients de toute discipline et de tout frein, qu'on voit souvent, leur orgueil étant froissé, passer armes et bagages dans le camp ennemi ! Et ne peut-on pas trouver, parmi ces Achilles religieux du Cercle Catholique, parmi ces ultramontains à tous crins, des recrues du libéralisme le plus échevelé ? non seulement de ce libéralisme catholique, qu'a cependant condamné Pie IX, mais de ce libéralisme bien autre- ment déplorable, qui côtoie la libre -pensée, lorsque toutefois il ne l'embrasse pas entièrement? Or ces ennemis du juste milieu, ces gens aux allures excentriques, sont toujours à craindre; car on peut redouter qu'en vertu de l'élasticité à laquelle ils se livrent sans contrainte, ils ne reviennent, pour une cause ou pour une autre, au point d'où ils sont partis, comme le fait si bien saisir le P. Caussette, lorsqu'il dit: "les extrêmes sont des pôles aimantés qui attirent l'esprit humam, lorsque la raison ne l'enchaîne pas au milieu." La discipline n'est pas moins nécessaire dans la milice de l'Eglise que dans celle désarmées. Que chacun reste dans son rôle, et tout ira bien ; ce sera le moyen le plus efficace de s'assurer la victoire, dans les luttes et les combats. Et si l'opi- nion pubUque a été agitée si violemment et si scandaleusement parfois dans notre Province, depuis quelques années, à propos de questions religieuses, la cause en est uniquement due au manque de discipline de la part des subalternes. La polémique au sujet des classiques, le programme catholique, et cette nouvelle guerre que l'on a déclarée au Naturaliste, accusent toutes le même défaut. Dans chacun de ces cas, ce sont toujours des inférieurs qui se soustraient au commande- ment pour combattre contre l'ordre ; des laïques qui s'oublient jusqu'au point de soumettre au public la conduite du clergé, comme si c'était là le tribunal compétent. M. Tardivel nous a accusé de manquer de charité, par ce 284 LE NATtTRALISTK CANADIEN. que, à propos de ses récentes taquineries au sujet du Déluge, jointes à ses attaques précédentes, nous avons dit qu'il avait entrepris de nous trouver en défaut du côté de l'orthodoxie. Mais l'attaque étant là, elle doit être suscitée par un motif quelconque ; et quand on nous fait une guerre d'allemand, il faut bien qu'il y ait au fond quelque Prussien. Or M. Tardivel confesse que nous ne lui avons jamais rien fait 1 M. Tardivel se surprend un jour, lui laïque, à nous trouver en erreur, nous prêtre, à propos d'interprétation de l'écriture sainte ; que devait-il faire ? Aller trouver notre supérieur et le sien, pour lui faire voir le tort de notre conduite ; et il eut trouvé de suite le remède à ses inquiétudes et à ses craintes; il eut été averti de réserver sa vaillance pour des moments plus critiques, et de garder toujours prêtes les grandes ressources dont lui, soldat, peut disposer, pour le moment où ses ofRciers les jugeront opportunes; il eut appris qu'il n'était nullement convenable alors de crier, devant le public, à la témérité, à l'hérésie, au scandale d'un prêtre qui contredit l'écriture sainte, lorsque ce prêtre était parfaitement dans l'ordre et dans le vrai, et qu'il se trouvait tous les jours en face de l'autorité. Personne ne nous accusera certainement d'être hostile au Cercle GathoUque ; notre souscription qui, eu égard aux res- sources à notre disposition, pouvait nous faire ranger parmi les plus généreux, notre acquiescement à l'invitation qu'on nous fit de donner une lecture dans ses salles, sont là pour établir le coutraire. Mais c'est parce que nous portons intérêt au Cercle, que nous voulons le prévenir contre certains écarts qui pour- raient lui nuire. Il aura bien assez à se défendre plus tard — si toutefois le mal ne s'est déjà fait sentir— contre les intriguants qui voudraient s'en servir pour atteindre leurs vues pohtiques, sans qu'il laisse se former dans son sein des cabales pour atta- quer le clergé, pour combattre ses amis et ses supports. Car il est connu aujourd'hui que M. Tardivel, dans ses attaques contre le Naturaliste^ n'était que l'organe d'une phalange du Cercle Catholique. La cabale s'ourdissait, se tramait au sein même du Cercle, à l'occasion de ses réunions, dans ses propres salles, et ce n'est qu'après délibération et discussion que les attaques et les répliques étaient arrêtées. On nous dit que cette phalange ultra-catholique du Cercle constitue ce qu'on a appelé la Société d'Approbation Mutuelle, for- mée pour ferrailler contre tous ceux qui ne partageraient pas leurs idées, quelque soit leur rang, leur état, ou leur autorité, LE DELUGE MOSAÏQUE. 285 et que pourvu qu'ils s'approuvent les uns les autres, ils ne vou- laient tenir aucun compte de tout ce qui pourrait leur venir du dehors. Religion, grammaire, littérature, sciences naturelles, théologie, exégèse, etc., tout doit être soumis à leur inspection, et, gare à leur férule. Mettons ici en évidence quelques uns de leurs actes. Nous donnâmes, en décembre dernier, dans les salles du Cercle, une lecture sur la Géologie, à un auditoire, trop bien- veillant nous voulons le croire, qui ne nous marchanda pas les applaudissements, et qui parut vivement intéressé au sujet pourtant si sérieux et si aride que nous avions choisi. Tout le monde nous parut satisfait. Mais qu'arriva-t-il quelques semaines plus tard ? Un de ceux qui assistaient à cette lecture, l'un des officiers du Cercle, qui s'était montré en apparence aussi satisfait que les autres, nous accusait, dans le Canadien^ d'avoir mis dans la Genèse des choses qui ne s'y trouvaient pas! M. Tardivel n'avait sans doute pas oublié que M. R. P. Vallée, son collègue en ultra-catholi- cisme, nous avait donné, il n'y avait pas encore longtemps, des diplômes de menteur et de calomniateur ; et il voulait probable- ment mettre de public en garde contre nos avancés. Qu'on veuille bien remarquer ici que notre lecture sur la géologie n'a jamais été publiée. Plus tard, nous écrivîmes ce que vingt fois nous avions dit en chaire : " que le travail auquel nous sommes condamnés est une expiation du péché." Et voila encore M. Tardivel de crier : gare à l'hérétique ! Le travail (celui que nous exécutons ?) a été imposé par Dieu à Adam dans le Paradis terrestre, et ne peut par conséquent être une expiation du péché ! Enfin, l'un de nos collaborateurs, prêtre aussi lui, répète après nous que le Déluge Mosaïque a pu n'être universel que pour la partie du globe habitée par l'homme, et que, par con- séquent, certains animaux avaient pu être préservés de la des- truction. Et voila encore M. Tardivel— qui parait être le Don Quichotte de la Société— qui enfourche de nouveau sa Rossi- nante et part en guerre. Mais, Sire, que Votre Majesté ne se mette pas en colère, Mais phitôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, 286 LE NATURALISTE CANADIEN. Plus (le vingt pas au dessous tl'Elle, Et que par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson ; c'est-à-dire que c'est ici une question libre, et qu'il nous est loi- sible de prendre un côté ou l'autre. Mais quand on est plus catholique que le Pape, on a bien vite réglé de telles questions. — Votre avancé est téméraire, frise l'hérésie, vous ne pou- vez le soutenir. — Mais j'ai de mon côté Mgr Meignan, l'abbé Lambert, le le P. Gaussette, l'abbé Reusch, l'abbé Maupied, l'abbé Glaire etc., tous personnages notables dans l'Eglise et fort estimés dans la science ! — Tout cela n'y fait rien ; vous venez contredire formelle- ment l'écriture sainte, donc vous êtes dans l'erreur ! Bah ! plus catholique que le Pape, nous dit M. Tardivel, c'est l'argument de la sottise aux abois, c'est l'argument des catholiques libéraux etc. Un argument ne vaut qu'autant qu'il est justement appliqué ; or, dans le cas actuel, l'argument précité est frappant de vérité. Le Pape avec l'Eglise nous dit : l'universalité absolue ou res- treinte du Déluge Mosaïque est une question libre ; on peut se ranger d'un côté ou de l'autre. Mais non, disent les ultra-catho- liques ; l'universalité restreinte contredit la Genèse, par consé- quent vous ne pouvez la soutenir. Et moi, J. P. Tardivel, membre laïque du Cercle Catholique de Québec, de mon auto- rité propre, et de l'avis de mes conseillers, je déclare que vous êtes, vous, MM. les abbés Provancher et Burque, avec Mgr Meignan, les abbés Lambert, Reusch, Glaire, etc., si non des hé- rétiques, du moins des téméraires, des novateurs qui contre- disez l'écriture sainte et afîligez l'Eglise 1 N'est-ce pas là se montrer nettement, formellement, plus catholique que le Pape ? M. Tardivel attaque le Naturaliste dans le Canadien du 10 septembre. Nous lui répondons dans le Courrier que notre collabora- teur saura bien se défendre, s'il le juge à propos. M. Tardivel réplique, dans le même Courrier^ en s'étendant longuement sur le compte de notre collaborateur ; le désignant bien clairement. LE DELUGE MOSAÏQUE. 287 La réponse de notre collaborateur est présentée au rédacteur du Courrier, mais celui-ci la refuse, en faisant en môme temps renvoyer aux lettres mortes à Ottawa, notre note la lui annon- çant. " Votre réponse, nous écrit le courtois M. Vallée, rédac. " teur du Courrier, est demeurée à la poste, faute d'être payée." Ce qui veut dire, sans doute, que nous aurions dû prévoir qu'elle serait refusée et envoyer en conséquence un centin pour en payer le retour ! ! ! C'est ainsi que les membres de la Société d'Approbation Mutuelle entendent la discussion franche et loyale. Multiplions les attaques, et enlevons à nos adversaires les moyens de se défendre ! Force nous fut alors de nous adres- ser à V Evénement, où nous fûmes accuilli de fort bonne grâce. M. Tardivel, dans le Canadien des 4 et 7 octobre, fait une réplique de quatre grandes colonnes, dans laquelle cependant il ne produit pas un seul argument nouveau au soutien de sa thèse. Toute son argumentation se réduit à répéter que la Genèse dit que le Déluge fut universel, que tous les animaux périrent. M. Tardivel, après cet effort de logique, voyant que la ré- ponse se faisait un peu attendre, crut que le débat était ter- miné. Cependant il n'était pas satisfait, il n'avait pas encore la conscience tranquille. Jusque là, il n'avait encore eu que l'approbation de ses collègues Approbateurs, il aurait voulu en avoir du dehors. Il crut donc, en conséquence, faire consulter M. Quatre-Etoiles, personnage fort important, sans doute, mais qui, eu égard au microscopique gouvernail qui fait mouvoir sa barque, a dû faire connaissance avec plus d'un écueil déjà. M. Tardivel nous introduit M. Quatre-Etoiles comme un homme très sérieux, un savant de haute capacité, un homme très versé dans les sciences. Mais M. Quatre Etoiles nous dit lui-même qu'il n'est pas un savant ; et nous pensons que, sur ce point, il se connait un peu mieux que son introducteur. Un savant qui vous dit carrément que la flore d'un pays peut être submergée à plusieurs mille pieds d'épaisseur, et pendant plus de dix mois, sans en être affectée, prouve de suite qu'il y a désordre dans l'intérieur de son enveloppe céphalique, ou qu'il n' i jamais regardé le sol qu'il foule de ses pieds que sicut brutus cui non est intellectus ! Ce grave piocheur de théologie a la condescendance de déclarer " qu'il n'entretient aucun doute sur le christianisme sincère des écrivains " du Naturalister C'est fort heureux pour 288 LE natura:jstk canadien. nous. Nous supportons fort allègrement la censure de M. Tar- divel et de ses collègues Approbateurs^ mais pour M. Qualre- Etoiles, s'il eut jeté le moindre doute sur notre orthodoxie, nous n'aurions su dès lors où trouver des ombres assez épaisses pour cacher la honte dont nous aurions été couverts. Notre collaborateur a écrit à propos des objectioas que les savants impies t'ont contre la Révélation, lorsque nous avouons notre impuissance à leur répondre: "Ils se confirment dans leur incrédulité, " et nous traitent avec mépris d'obscurantistes et de réactionnaires." " La grande affaire, vraiment, réplique " M. Quatre-Etoiles ! ils nous traitent encore, et avec gi'and mé- " pris, de cléricaux, d'ultramontains, de jésuites, calotins ; " toutes choses dont nous n'avons point à nous préoccuper le " moins du monde." Mais peut-on raisonner plus pitoyablement ! Les appella- tiens de cléricaux, ultramontains, jésuites, calotins, ne peuvent sans doute nous préoccuper, parce que nous le sommes en effet, et que nous avons raison de nous gloriher de l'être. Mais en est-il de même de la qualification d'obscurantistes ? Devra-t-on se contenter de renvoyer au catéchisme ou à la Bible — nous glori- fiant de notre ignorance — ceux qui opposeront à nos croyances les découvertes de la science ? Non, cent fois non ! avec le clergé et les croyants de France, qui, à si grands frais, fondent des universités catholiques, pour l'étude des sciences mêmes profanes ; avec les Souverains-Pontifes, qui ont toujours tenu à honneur de marcher en tête du mouvement scientifique ; avec S. Augustin, S. Thomas, Mgr Meignan, tous les évêques de notre Province etc., etc-, nous dirons : ne nous laissons pas de- vancer par les savants, suivons-les sur leur propre terrain ; montons, s'il le faut, à leur suite, dans les astres, pour calculer avec eux la course des globes célestes, déterminer leur volume et leur pesanteur, reconnaître leurs mouvements et évolutions; descendons aussi avec eux dans les entrailles de la terre, pour les suivre dans l'inspection des archives de notre globe, du musée de ses restes d'autrefois, pour compter le nombre de chemises qui recouvrent son noyau principal, mesurer leur épaisseur, déterminer l'ordre de leur succession, afin de pou- voir dévoiler, dans l'occasion, leurs supercheries et leur fausse science. Armons nous comme eux de la loupe et du micros- cope, et que pas un brin d'herbe, pas même le plus petit insecte n'échappe à nos recherches et à nos investigations, afin de pou- voir prouver et démontrer à tous que la parole de Dieu, consi- LE DELUGE MOSAÏQUE. 281 gnée dans les livres saints, loin d'être en contradiction avec ses œnvres, reçoit au contraire, de l'étude de 'la nature môme, une confirmation manifeste, évidente, une prenve que l'autenr de la Genèse était vraiment inspiré de Dieu, et que dans sa sim- plicité apparente, il devançait encore d'une distance infinie nos pins grands génies dans ce qu'ils prétendent connaître de la nature. Deux savants, nons dit M. Quatre-Etoiles, peuvent-ils se re- garder sans rire ? Mais en vérité, croit-on que nous ne savons pas distinguer — et ici nous parlons tant en notre propre nom qu'en celui de nos coUaboi'ateurs— entre les véritables maîtres de la science et les ennemis de notre foi? Nous croit-on capables de suivre ces der- niers en aveugles, de leur faire des concessions, d'avaler leurs lubies sans examen ? Ah ! avant d'être naturalistes, nous sommes chrétiens, bien plus nous sommes prêtres. Quand les véritables savants établissent des hypothèses avec une très grande proba- bilité d'exactitude, nous estimons qu'il faut compter avec eux, sans toutefois nous constituer leurs esclaves. Ce que nous adoptons de leurs doctrines, nous l'adoptons par ce que notre raison en est satisfaite. Pour sacrifier une moindre parcelle de vérité religieuse à une considération quelconque ? jamais I Que les ultra-catholiques du Cercle veuillent bien s'en con- vaincre, et en tenir compte pour l'avenir. Il arrive souvent que des incrédules, par la seule évidence des sens et leurs propres observations, se rendent très experts dans l'explication des phénomènes de la nature. " Or, dit S. " Augustin, il est honteux et pernicieux, et on ne saurait trop " l'éviter, qu'un chrétien parlant sur ces matières comme d'a- " près nos livres saints, raisonne d'une manière si peu sensée, " qu'un incrédule l'entendant et remarquant l'extravagance de " ses erreurs, pourrait à peine s'empêcher de rire. Et ce qui " serait le plus regrettable alors ne serait pas que cet homme " ferait rire de lui, mais porterait ceux en dehors de l'Eglise à " croire que nos auteurs ont pu enseigner de telles choses, et " qu'au détriment de ceux* dont le salut nous est confié, ces au- " teurs seraient méprisés et rejetés comme ignorants. (1) (1) Turpe est nimis et perniciosum ac maxime cavendum, ut christianus de his rebus quasi secundum Christianas Litteras loqueiitem, ita delirare quilibet infidelis audiat, ut, quemadmodum dicitur, toto cœlo errare conspiciens, risum temere vix posait. Et nou tam molestum est, quod erraus homo deridctur, sed quod auctoies 290 LE NATURALISTE CANADIEN. Comme il est facile de le voir par cette citation, S. Augus- tin n'est pas de même avis que le grave et profond Quatre Etoiles, ni môme que M. Tardivel et les autres membres de la Société d'Approbation Mutuelle. M. Quatre-Etoiles prétend que la devise in duhiis libertas, n'est pas de S. Augustin. Mais qu'importe, si elle est celle du bon sens et de la raison, si elle est aujourd'hui celle de l'Eglise, et que les docteurs de Rome la proclament dans leur enseigne- ment. M. Quatre-Etoiles termine sa tirade par une supposition qui nous confirme davantage sur le désorde qui règne dans son cerveau. Il compare la liberté d'opter entre deux opinions libres, à la position où se trouverait un juge entre des preuves contradictoires dans une accusation de meurtre. Mais dans quel code a-t-il vu qu'il fût permis à un juge de punir, et de punir de mort, sans avoir une preuve certaine de la culpabilité de l'accusé ? En est-il ainsi pour une question libre, égale- ment juste d'un côté ou de l'autre, ne pouvant tourner au dé- triment de personne ? En vérité, il ne serait nécessaire d'au- cune autre preuve pour établir la fausse position de M. Tardi- vel et de ceux qui le soutiennent, que les pitoyables raisons qu'ils apportent pour s'y maintenir. Après tout, de quoi s'agit-il ? De deux opinions libres sur une question de science, opinions que l'Eglise n'a pas plus con- damnées, n'a pas plus approuvées l'une que l'autre. De quel droit M. Tardivel et ses adjoints viennent-ils nous reprocher de prendre la droite, lorsqu'ils aiment mieux, eux, prendre la gauche ? — Mais S. Augustin et S. Thomas vous condamnent ? — Nous le nions formellement. S. Augustin, S. Thomas et l'Eglise encore aujourd'hui, ont une toute autre idée des opi- nions libres que celle que vous entretenez. S. Thomas, comme l'avait fait avant lui S. Bernard, n'a-t-il pas nié que Marie fût conçue sans la tache originelle ? Nec Bea- tse Virginia nec alicui, prœttr CJiriilum^ hoc concessum est. S.Tho- mas, In III sent. dist. 3 q. 1 a. 1 q. 2, Et ces grands génies ont- ils été pour cela retranchés du calendrier des saints? Et Léon nostri ab eis qni foris sunt, talia sensisse creduntur, et cum magno eorum exitio de quorum salute satagimus, tanquam indocti repreheiiduntur atque respuuntur. — S. Âugustîifius, De Genesi, Lib I, C. XIX, 39. LE DKLXIGE mosaïque. 291 XIII n'en a-t-il p"? moins donné tout dernièrement encore S. Tho- mas comme antorité sure en fait de théologie et de philosophie à toutes les écoles catholiques ? Pourquoi ? Par ce que cette er- reur, qui serait contre la foi aujourd'hui, était alors une ques- tion libre. S. Augustin n'a-t-il pas prétendu, à propos de l'œuvre des six jours, que Dieu a créé le Ciel et la terre d'un seul coup, instantanément ? Et que si Moïse a divisé cette opération en six jours successifs, c'était pour mieux sefaira comprendre d'un peuple ignorant et grossier. " Fecit enim Beus omne tempus simul cum omnibus creatures temporalibus^ qux creaturse visibiles cœli et terrx nomine significanturr S. Aug. De Genesi, Lib. II, c. III, 4. Nous ne serions nullement surpris de voir M. Tardivel re- prendre sa plume, quelque bon jour, pour crier gare à l'église, en disant que S. Augustin a contredit l'écriture sainte ! S. Augustin et S. Thomas n'ont jamais eu à répondre aux difficultés que les nouvelles découvertes de la science ont fait surgir contre l'interpétation que l'on donnait autrefois aux paroles du texte sacré, et s'ils vivaient de nos jours, il y a cent à parier contre un, qu'ils seraient avec nous plutôt que contre nous. Ces saints docteurs n'ont pas eu à tenir compte de la science géologique qui n'était pas encore née. Mais vous citez S. Thomas sur une question de science ; or, dans le texte môme que vous reproduisez, vous énoncez une erreur capitale en fait de science. Les poissons ne res- pirent pas, dit S. Thomas. Est-ce qu'il n'est pas reconnu au- jourd'hui que tout ce qui a vie i-espire ? Que l'air, puisé dans l'atmosphère par des poumons, ou dans l'eau par des branches est essentiellement nécessaire à la vie ?...... Tant qu'à l'universalité du Déluge, nous disait un certain membre de la phalange Tardivel, c'est une question libre, je l'admets. Mais pourquoi le faire connaître publiquement? le peuple ne saura pas distinguer la chose. Tout doux, mon bon ami ; l'Eglise ne connaît pas de telles pruderies. La foi n'a eu besoin ni de réticences, m de detours pour se faire admettre. La vérité qui peut être proclamée de vaut les gens lettrés, peut l'être également devant les masses Ne faisons de fausse conscience à personne. Que ce qm est de foi soit donné comme tel; et que ce qui est libre, smt laisse libre. 292 LE NATURALISTE CANADIEN. Nous avons donné, dans notre Vile volume, en poursuivant le petit cours de géologie qui a pris place dans un bon nombre de nos livraisons, l'histoire du Déluge, avec les raisons qui nous faisaient pencher pour son universalité restreinte ; et il n'y eut alors ni protestations ni réclamations. Est-ce parce- que le Cercle-Catholique n'était pas encore né ? que la Société d'Approbation Mutuelle n'avait pas encore vu le jour? Nous l'ignorons ; mais il nous semble que le simple exposé que nous faisions là de l'état de la question, pouvait amplement suffire pour permettre à tous les lecteurs de se fixer sur ce point ; et nous pourrions nous contenter, comme l'a fait notre collabo- rateur, d'y renvoyer nos contradicteurs. Cependant, comme à part ces derniers, il se trouve encore grand nombre de per- sonnes qui ont pris intérêt à la récente discussion, et qui n'ont pas en leur possession la file de nos livraisons antérieures, nous croyons devoir nous rendre à la demande de plusieurs qui nous ont prié de résumer de nouveau les raisons qui ,ont déterminé le choix de notre opinion. La Bible est la parole de Dieu, et la nature est son œuvre ; l'une et l'autre doivent donc nécessairement s'accorder. Ce- pendant, il ne faut pis croire avecM.Quatre-Etoiles que la Bible soit un traité de sciences physiques, et encore moius un manuel de ces sciences. " Nous sommes loiu de préteudre, dit Mgr Meiguau, que la Bible " doit être le point de départ de la science au même titre qu'elle est le " point de départ de la théologie. La science preud ses prémisses dans la '* raison, dans l'observation j son principe et sa méthode diffèrent; mais " elle arrive au même but, la vérité ; elle constitue quelquefois une contre- " épreuve précieuse de la Révélation. Il ne faudrait peut-être pas qu'il " eu fût autrement. " N'est-ce pas un spectacle consolant que la science laissée à elle- " même, souvent même étrangère à nos convictions catholiques, vienne, " après des hésitations et des écarts, confirmer la véracité des livres " saints." On ne peut parler plus sagement. Nous avouons que pour nous-même, cent fois, dans la poursuite de nos études de la nature, nous nous sommes senti ému et consolé, en voyant que ce que nous avions cru depuis notre enfance dans la simplicité de notre foi, se trouvait con- firmé par les découvertes de la science, lesquelles^ pour n'avoir pas été bien comprises d'abord, avaient souvent servi d'armes aux ennemis de nos croyances pour nous combattre, mais qui, LE DELUGE MOSAÏQUE. 293 mieux étudiées, mieux entendues, mieux comprises, venaient à la fin, ajouter leur témoignage aux autres preuves de la Révélation. Si donc il arrive parfois que, dans l'observation des phéno- mènes de la nature, nos découvertes se trouvent en contradic- tion avec le texte des livres inspirés, il faut en conclure de suite : ou que nous avons fait erreur dans nos observations, ou que nous interprétons mal le texte des livres saints. Or de telles contradictions se trouvent entre les données de la géologie et la manière dont on interprétait autrefois le texte sacré au sujet du Déluge Mosaïque. Voyons en effet ces contradictions, et s'il n'y a pas lieu de croire qu'on peut autrement interpréter les paroles du texte. Voici d'abord ce que nous dit la Genèse au sujet de ce grand événement. " La malice des hommes étaut parveune à son comble, Dieu se réso- " lut (le perdre le genre humain dans uo Déluge universel. Or comme " Noé était juste, Dieu voulut l'épargner avec sa famille pour repeupler " la terre. Il lui ordonna eu conséquence de construire nue arche ou vais- • ' seau de de 450 pieds de longueur sur 75 de largeur et 50 de hauteur. Et " Dieu dit à Noé : vous ferez entrer daus l'arche avec vous, votre femme, " vos trois iils et leurs femmes. Vous prendrez aussi sept mâles et sept " femelles des animaux purs, et deux mâles et deux femelles des animaux *' impurs ; de même sept mâles et sept femelles de tous les oiseaux du " ciel. Vous preudrez aussi de tout ce qui peut se manger, et le porterez " dans l'arche pour servir à votre nourriture et à celle de tous les aui- " maux. " L'an 600 de la vie de Noé, le 17e jour du deuxième mois de l'année, " Noé entra dans l'arche avec ses fils Scm, Cham et Japheth, sa femme et " les trois femmes de ses fils, et aussitôt les sources du grand abyme des " eaux furent rompues et les cataractes du ciel furent ouvertes, la pluie *' tomba du ciel pendant 40 jours et 40 nuits. Et les eaux s'étant accrues, " élevèrent l'arche en haut au-dessus de la terre. L'eau s'éleva tellemeut " qu'elle couvrit de 15 coudées (45 pieds) les plus hantes moutagues. Et '' toute chair qui se meut sur la terre fut consumée, tons les hommes, tous " les animaux, tous les oiseaux, toutes les bêtes et tout ce qui rampe sur " la terre périt daus les eaux, à l'exceptiou de ceux qui étaient renfermés " dans l'arche. Car la terre fut ainsi submergée pendant 150 jonrs. " Le 27e jour du 7e u)ois (c'est-à-dire cinq mois après le commence- " ment de l'inondation) l'arche se reposa sur une montagne d'Arine'nie. •' Quarante jours plus tard, Noé laissa aller uu corbeau (pii ne revint '' point. Il envoya aussi une colombe ; mais la colombe ne trouvant point '< de terre sèche, revint à l'arche. Au bout de sept jours, il envoya de " de nouveau la colombe qui reviut cette fois remportant dans sou bec uue 294 LE NATURALISTE CANADIEN. " uue feuille d'olivier toute fraiclie et toute verte. Eufiu Noé voyant que ^' la terre était toute sèche, sortit île l'arche avec tout ce qu'il y avait ren- " fermé, le 27e jour du 2e mois de l'auuée suivaute, c'est-à-dire après y " avoir demeuré 12 mois et 9 jours." Voyons maintenant les objections que la science présente contre ce récit. Que le Déluge Mosaïque soit l'effet d'un miracle, tout le monde l'admet, puisque Dieu dit lui-même qu'il l'envoie pour punir la malice des hommes. Mais faut-il rejeter également sur le miracle toutes les circonstances de ce grand événement ? Non, sans doute ; car Dieu n'agit jamais contre les lois de la raison, et il serait contraire à sa sagesse de déranger ainsi les lois qu'il a lui même assignées à la matière. Il vaut mieux croire avec S. Thomas que Dieu agit ordinairement, et plus convenablement, par les causes secondes. " D'ailleurs, dit l'abbé " Reusch, si le Déluge et ses circonstances ne peuvent pas être " rangés dans la série des événements naturels, il ne nous est pas " défendu de supposer que pour accomplir ses desseins, Dieu se " soit servi de moyens naturels ; de plus, rien n'empêche, en " étudiant, d'une part, le récit dé la Bible, et d'autre part, les " forces et les lois de la nature, de chercher à connaître les " moyens naturels dont Dieu a pu se servir." La première objection qui se présente est celle-ci : Où prendre la quantité d'eau suffisante pour inonder toute la terre par des- sus les plus hautes montagnes ? Il est certain que toutes les eaux de la mer et de l'atmos- phère ne suffiraient pas pour couvrir ainsi toute la terre. Faut- il supposer que Dieu en aurait créé de spéciales pour la cir- constance, qu'il aurait ensuite anéanties ? Dieu l'aurait pu sans doute ; mais cette supposition serait en contradiction avec sa propre parole, car il nous a dit lui-môme qu'il avait cessé toute création de matière le septième jour de la création du monde ; et nous n'avons vu encore, en aucune circonstance, disparaître les éléments de la matière créée par Dieu ; nous les voyons bien tous les jours se transformer, passer d'un état à un autre, par exemple, le bois dans la combustion se résoudre en cendres, les corps solides se convertir en liquides, les liquides en gaz, etc., mais pour disparaître entièrement ? jamais. Mais si, au lieu d'inonder la surface entière du globe, vous ne l'inondez que partiellement, d'une manière suffisante seule- LE DELUGE MOSAÏQUE. 295 ment pour la perte des hommes, but unique du Déluge ; toute nécessité de création d'eaux spéciales disparaît dès lors. Mais, ohjecte-t-on, Dieu dit qu'il inondera toute la lerre^ il faut bien qu'il en soit ainsi. Tout tient donc ici à la signification qu'on donne à ces mots toute la terre ; voyons si, d'après les interprètes, ces mots signifient absolument toute la surface du globe, ou seulement toute la terre habitée par l'homme. On sait que la Vulgate, texte latin de la Bible dont nous faisons usage dans l'Eglise, est la traduction du texte hébreu faite par S. Jérôme. Toutes les fois donc qu'il s'élève des ambiguïtés sur l'interprétation de la Vulgate, rien de plus convenable que de recourir au texte hébreu, pour s'assurer si on en a exactement transmis le sens rigoureux. Or dans le texte hébreu, il y a deux mots pour désigner la terre : adama^ qui veut dire terre habitée, terre cultivée, et haretz qui signifie tantôt la terre entière, et tantôt une contrée, une région, le sens en étant dé- terminé par l'ensemble du contexte. Quand Dieu dit, Genèse, vi, 17 : " Je vais répandre les " eaux du Déluge sur la terre pour faire mourir toute chair " qui respire et qui est vivante sous le ciel, tout ce qui est sur " la terre sera consimié," c'est le mot adama qui est employé, c'est-à-dire : je répandrai le Déluge sur toute la terre habitée. Au verset 11, même chapitre : " Alors la terre était corrompue " devant Dieu et remplie d'iniquité," c'est le mot haretz qui est employé. Mais évidemment ici il ne s'agit pas de la terre qui est corrompue, mais des hommes qui l'habitent. Le mot terre ici ne signifie donc encore que la terre habitée, la région connue, occupée par l'homme. Aussi l'abbé Glaire, ce célèbre hébraï- sant, n'a-t-il pas craint de traduire le verset 19 du chapitre 7 : Et aquaae jyrevaluerunt nimis super terram : oper tique sunt omnes montes excelsi sub universo orbe^ comme suit : " Les eaux s'était " si prodigieusement accrues, que les plus hautes montagnes •' du vaste horizon en furent couvertes." Moïse, sans aucun doute, ne parlait que des montagnes qu'il connaissait, de celles qu'il avait pu voir ou de celles des contrées habitées à son époque. La deuxième objection est celle de l'exiguité de l'arche pour renfermer des représentants de tous les animaux de la terre, avec la nourriture nécessaire pour plus de douze mois. 296 LE NATURALISTE CANADIEN. Mais mettez encore ici toute la terre habitée^ et toute diffi- culté disparait. Est-il aussi rien de plus raisonable que de croire que Dieu fit prendre à Noé les seuls animaux qui l'avoi- sinaient, qu'il connaissait, qui lui seraient nécessaires au sortir de l'arclie, et qu'une foule d'autres ont pu se sauver, soit dans les régions éloignées où le Déluge ne se serait pas fait sentir, ou sur le somro.et de montagnes fort élevées que l'eau n'aurait pas atteint. D'ailleurs, le texte même de la Bible, aux versets 9 et 10 du chapitre ix, ne vient-il pas corroborer cette interpréta- tion ? " Je vais, dit Dieu à Noé, faire alliance avec vous, et " avec votre race après vous, et avec tous les animaux qui sont " avec vous, tant les oiseaux que les animaux domestiques ou " de la campagne qui sont sortis de l'arche, et avec tous les " bêtes de la terrée Ce texte ne désigne-t-il pas clairement des animaux autres que ceux qui avaient été sauvés dans l'arche ? Quelle nécessité de croire aussi que Noé aurait renfermé dans l'arche des animaux carnassiers, tels que lions, tigres, hyènes ? ou des serpents, et surtout des serpents venimeux? Aussi le texte ne les mentionne nulle part ! Vient enfin la fameuse objection de M. Tardivel ; consump. taque est omnis caro^ toute chair fut consumée. Remarquons ici que M. Tardivel, en prenant ces paroles pour en-tète de sa tirade, a prouvé de suite qu'il était novice et très novice en fait d'exégèse ; car partout, dans la Bible, le mot caro, chair, ne s'emploie que pour désigner l'homme, et non les animaux. Toute chair fut consumée, c'est-à-dire tous les hommes périrent, et M. Tardivel se met là dessus en guerre pour soutenir que tous les animaux ont péri. Mais nous vou- lons laisser toute sa force à son objection, car le texte désigne plus loin les animaux. La difficulté ici, comme dans tout ce qui a précédé, parait donc tenir uniquement au mot lout., toute chair, toute la terre, tous les animaux etc. Or dans la Bible, comme nous le faisons encore dans le langage ordinaire, le mot tout ne doit pas tou- jours être pris dans son acception générale ; mais doit, très souvent, être pris dans un sens restreint, selon la pensée de celui qui parle. Ainsi Moïse dit dans le Deutéronome, que la famine régnait sur toute la terre, et qu'on venait de toutes les régions acheter du blé en Egypte, pour signifier que la famine était très étendue, et qu'on venait de fort loin acheter du blé en Egypte. De même lorsque Dieu ordonna à Noé de prendre LE DELUGE MOSAÏQUE. 297 avec lui dans l'arche toute chose qu'on mange (ex omnibus escis qux mandi possunt) pour servir de nourriture à lui et aux ani- maux; il ne voulait pas dire par là de prendre absolument de tout ce qui peut se manger, mais bien la nourriture suffisante pour lui et les animaux. Et ne disons-nous pas nous-mème : tout le monde le sait, toute la ville souffre, toute la campagne est ruinée etc. pour signifier un grand nombre, la plupart, la plus grande partie etc. Le Déluge est amené pour punir l'homme coupable ; on ne voit pas qu'il soit nécessaire de supposer des miracles pour faire converger de toutes les extrémités de la terre, pour les renfermer dans l'arche, des animaux qui n'avaient point péché, des ani- maux que Noé ne pouvait connaître et qui ne lui étaient nulle- ment nécessaires. Mais mettez encore ici les animaux de toute la terre habitée, au lieu de de toute la surface de la terre, et l'ob- jection tombe d'elle-même. Qu'il nous suffise de ce qui précède pour établir que, si la traduction de la Vulgate peut laisser en certains endroits quelque ambiguïté, le texte hébreu est beaucoup phis précis et ne s'y prête pas si facilement ; et qu'on peut, d'après le texte sacré même, soutenir que l'universalité du Déluge, loin de nous y être donnée comme absolue, peut avec beaucoup plus de raison se restreindre à l'espèce humaine. Car il nous serait facile d'ajouter encore aux arguments qui peuvent nous affer- mir davantage dans notre position, comme, par exemple, la feuille verte d'olivier que rapporte la colombe. Ce n est pas, mal-ré ce qu'on pense M. Quatre-Etoiles, après une inondation de plusieurs mille pieds d'épaisseur, et cela pendant plus de dix mois qu'on peut trouver des feuilles vertes. Il faut donc que la colombe ail cueilli cette feuille sur quelque montagne qui n'aurait pas été submergée, ou qui ne l'aurait pas ete assez longtemps pour faire périr sa végétation. Mentionnons encore le dilimum ou terrain quaternaiiy, celui que nous foulons de nos pieds, terrain d'alluvion. de transport, que tous les géologues rapportent au Deluge Mo- saïque, par ce qu'en effet il contient des fossi es ou res es d a- nimaux encore existants ou qui ont disparu, mêles a des fossiles humains ou à des restes de l'industrie des hommes. Or com- ment se fait-il qu'on ne trouve aucune trace de ce tei™. au dessus de 1500 à 1800 pieds dans les montagnes? Et M. Tardivel qui demandait qu'on lui indiquât un endroit ou le 298 LE NATURALISTE CANADIEN. Déluge ne s'était pas fait sentir! rien de plus facile, toutes les montagnes depuis 1800 pieds et au dessus. " Il nous semble, dit l'abbé Lambert — et nous concourrons de tout " point dans cette opinion — que d'après l'explication et la signification du *' texte de la Bible, d'après les faits géologiques, et d'après la raison, que " l'on peut non seulement borner l'universalité du Déluge à l'envaliisse- " ment par les eaux de la terre entière, à une certaine hauteur pour que " ce résultat fût atteint, mais encore nous pensons que c'est le seul senti- " ment qui puisse être prouvé, et par conséquent le seul qui logiquement " puisse être adopté." M. Tardivel produit encore une autre raison pour le main- tien de sa thèse, c'est la majorité du clergé qu'il dit être avec lui. Sur ce, nous lui répondrons que nous ne sommes en au- cune façon partisan du suffrage universel, pas plus en ma- tière de science qu'en politique; que les opinions dans de telles questions ponderantur et non numerantur, se pèsent plutôt qu'elles ne se comptent ; et nous l'inviterons en conséquence à faire seulement deux pas pour se rendre à l'institution la plus an- cienne et la plus renommée de notre pays, en face de laquelle il habite, pour s'assurer si les professeurs ecclésiastiques de cette institution sont réellement avec lui. Et quant à prendre les voix dans le clergé, nous ne savons pas au juste ce qu'il en serait, cependant, tout dernièrement encore, nous avons soumis la question aux Trois-Rivlères, à Montréal et à Ottawa, à un grand nombre de prêtres que nous avons rencontrés, et nous sommes encore à en trouver un seul qui soit opposé à notre opinion. Toutes ces preuves considérées, nous ne pouvons nous ex- pliquer la sortie de M. Tardivel, que comme un coup de tête, une échaffourrée inconsidée qui l'a porté à se lancer dans une discussion sérieuse en véritable étourdi, qu'on nous pardonne le mot, puisque lui-même a confessé n'avoir pas dès lors suf- fisamment étudié la question. Et plus nous réfléchissons aux preuves abondantes que nous pouvons fournir en faveur de notre position, et plus nous avons lieu de nous étonner de son attaque déplacée et injuste. Cependant si nous blâmons M. Tardivel pour ses procédés à notre égard, nous ne lui dirons rien pour son opinion sur la question, car, avec l'Eglise, nous la reconnaissons libre, et lais- sons à chacun à arrêter son choix suivant qu'il l'entendra. VERRES COLORIÉS, 299 Pour terminer nous résumerons nos explications en disant avec l'abbé Lambert : " Dieu se décide à détruire l'iiomine par un Déluge, ce Déluge se " borne à la terre haliitée. Il ordonne à Noé de coustruire une ar<;lie et " d'y renfermer avec lui les inanimifères et les oiseaux qui se trouvent dans " le voisinage de l'homme, qui lui sont d'un usage ordinaire, et qui vivent " avec lui journellement, afin qu'au sortir de l'arche il puisse les multiplier " et s'en servir. Noé accomplit l'ordre de Dieu, dès lors disparaît l'ob- " jection de l'exiguité de l'arche, et il devient facile d'expliquer la conser- " vation des bêtes sauvages et nuisibles qui vivent dans les déserts ou loin '' de l'homme, puisque dans notre hypothèse, la seule d'accord avec les " faits, il n'y eut d'inondées que les contrées habitées par l'homme jusqu'à " une certaine hauteur. Ces animaux ont pu être refoulés par les eaux " sur les terres émergées et redescendre dans les vallées après le déluge. " Ainsi s'explique la disparition des espèces qui n'ayant pu être cou- " servées dans l'arche, ni se réfugier sur les montagnes, ont dû disiia- " raître dans les eaux : ainsi s'explique le rameau d'olivier rapporté par ' la colombe." VERRES COLORIES. Nons avouis fait U!?age nons-même liu nouveau procé- dé pour remplacer les verres coloriés, tel qu'annoncé sur notre couveiturf, et no is n'hi'sitons p is à déclarer (|u'il nous a donné complète satisfaction Ce sont de> feuilles de pa[>ier peintes à l'huile, aux dessin.- les jilus riches et les plus variés, qu'on applique soi même sur la fice inté rieur des vitre> qu»^ l'on veut ainsi décorer. Ces papiers coûtent de $2 à $4 la douzaine, Surface inégale et plus grossièrement ponctuée 4. mlxtuS- 1. Tropisternus lateralis, Herbst. Hydrophilus lateralis. Fabr. p. 214. 2 Tropisterne elliptique. Tropisternus elb'pticus, Lee. — . .39 pce. Poli, brillant, noir, sans aucune tache, de forme ellipti- que et assez fortement courbé. Elytres avec quelques gros points en- foncés, mais sans stries régulières. Dernier segment ventral avec une petite carène,mais ne s'allongeant pas en épine. — PC. Pris à Lorette. 3. Tropisternus glaber, Herbst.= HydropTiilus glaher^ Herbst. p. 214. 4. Tropisternus mixtus, Jjec.=HyrIrop7iilus mixtus, Lee. Add. 77 p. 7. Fam. VI. SILPHIDES, p. 222. Gen. Catops, Payk. p. 229. A l'espèce décrite, ajoutez la suivante. 2. Catops enfant. Catops imsio^ Lee— Long. .09 pouce. De couleur testacée, la tête avec une bande au milieu du disque du prothorax, noir, Prothorax coupé carré en arrière, et formant avec la tête un demi cercle presque régulier, finement ponctué. Elytres fine- ment striées transversalement, sans autres stries longitudinales que la ADDITIONS A L '' FAUNE ENTOMOLOG'QUE 309 suturale qui est fortement prononcée. Pattes de la couleur du corps. — R. Capturé au CapRouge. Fam. IX. STAPHYLINIDES, p. 234. Geii. Aleochara, G-rav. p. 240. Aux 3 t'sppci's décrit-'s, ajoutez la suivante. 4. Aléochare pubèrulente. Aleochara pubemla. H.— Long. .18 pct\ Noire, légèrement pubescente. Antennes noires, leur massue pubescente. Thorax finement ponctué, rétréci en avant, arrondi postérieurement. Elytres S;ins aucune tache, densément ponctuées, légèrement pubescentes, leur extrémité finement marginée de rous.-âtre. Abdomen plus grossièrement ponctué, fortement rebordé, faiblement pubescent. — R. Sa taille la distingue à première vue de la lata. Après le genre Aleochara, Grav., p. 240, ajoutez le suivant. Gen. Gyrophène. Gyrophœna, Mann. Tête large, triangulaire ; yeux proéminents. Palpes maxilaires aveo le 3e article renflé ; mâchoires avfc le lobe interne membraneux et cilié. Prothorax avec les stigmates découverts. Antennes insérées sur le front, épaissies en massue vers l'extrémité. Abdomen rebordé sur les côtés. Thorax distinctement marginé Tarst^s an- térieurs de 4 articles, les autres de cinq, les postérieurs ayant le premier article allongé- Petits insectes de forme ovale, vivant dans les cham- pignons. Leurs palpes maxillaires qui ont le 2e article très petit et le 3e épaissi, les distinguent des Aléochares. Deux espèces rencontrées. Abdomen jaune avec une bande noire sur les segments 4 et 5 1. vinvla. Abdouien noir, plus ou moins jaune à la base 2. socia. 1. Gyrophène vine. Gyrophœna viniila,Yîv. — Loult. .lOpce. Jaune; la tête, les élytres excepté à la base, avec une petite bande vers le 5e segment abdominal, noir. Tête large, triangulaire, la bo che plus ou moins brune. Prothorax jaune, quelquefois légèrement obscurci au 310 1>E NATURALISTE CANAMEV. milieu. Antennes jfiunos, yilus ou nioin'? obscures à l'extrémité. Elytres courtes, noires, plus on moins j.iunes à la base. Abdomen rebordé, ses 4e et 5e segments noirs ; pattes jaunes. — C. 2. Gyrophène grégaire. Gyrophœna soda, Er. — Long. 08 pce. Noir ou brun, aveu le thorax, les élytres en partie et la base de l'abdomen, jaunes. Antennes jaunes, avec l'extrémité noire. Thorax brun-jaunâtre. Elytres noires seulement à l'extrémité. Abdomen noir, sa base plus on moins jaune, son extrémité aussi jaune. — C. Commun dans les bolets. Sa plus petite taille et sa coloration le distinguent du précédent qu'on rencontre souvent ensemble datis le même bolet. Gen Tachinus, Grav. p- 241. Les espèces de ce genre, toutes fort rapprochées dans leur coloration et variant aussi fort peu dans leurs formes, ne peuvent être identifiées qu'en tenant compte des ca- ractères sexuels. Nous donnons ci-dessous des clefs pour chaque sexe, s'appliquant aux 7 espèces que nous avons jusqu'ici ren- contrées. Il est très probable qu'il s'en trouve encore d'autres dans notre Province. A part les appendices anaux, la seule inspection des tarses suffit d'ordinaire pour distinguer les mâles des fe- melles; les tarses antérieurs étant toujours plus ou moins dilatés dans les premiers, tandis qu'ils sont simples dans les secondes. Males. Dernier segment ventral toujours profondément di- visé en deux lanières plus ou moins longues, prenant sou- vent la forme de pinces comme dans les ForHcules. L'é- chancrure de ce segment est souvent fimbriée ou ponctuée. Quatre soies, de longueur moyenne, se voient à l'extrémité du 6e segment ventral, 2 à la surface, dans la position ordi- naire des soies ambulatoires, et 2 un peu plus distantes, naissant du bord même. 6e segment ventral [lectiné à son bord postérieur 1. addendus. 6e segment ventral non pectine postérieurement; 6e segment ventral avec un espace S|0ngieux en avant; Abdomen un peu grossièrement ponctué 2. luridus. ADDITIONS A LA F \UNE ENTOMOLOGIQUR. 311 Abdomen à ponctuations à peine perceptibles, Additions de 4877, p. 33 3. Canadensis. 6e segment ventral sans espnce spongieux en face ; Les 2 premiers segments ventraux fortement carénés. Faune p. 242 4. fimbriatUS. Les 2 premiers segments ventraux peu ou point carénés ; Thorax entièrement testacé 5. limbatus. Thorax noir avec seulement les bords testacés; Elytres à ponctuj'tions à peine visibles; lanières larges .. 6. fumipennis. Elytres distinctement ponctuées; lanières grêles . 7. frigidus. Femei.lhs. Dernier segment ventral tantôt entier ou à peu près, et frangé ; tantôt avec la partie médiane plus ou moins échancrée ; et tantôt avec cette portion du milieu fendue de manière à former 2 larges lanières. Dernier segment dorsal tantôt largement divisé au milieu, quelquefois avec une plaque ovale au milieu ; tantôt avec la partie du mi- lieu allongée, triangulaire, pointue, carrée, mousse ou bifide ; tantôt formant une plaque trapézoïdale brièvement échancrée au sommet ; d'autrefois divisé en 4 dents sub- égales, d'autrefois enfin la partie du milieu s'unissant avec celles des côtés, n'étant libre qu'à l'extrémité qui est aiguë ou plus ou moins échancrée. Dernier segment ventral entier ou à peu près ; le dernier dorsal avec les 3 lobes unis 2. luridUS. Dernier segment vtntral divisé en 6 parties plus ou moins allongées ; Lobe médian nissi long que les latéraux ; Lobe médian entier ou à peu près 7. frig.iduS. Lobe médian échancré au sommet 3. Canadensis. Lobe médian divisé en 2 lanières 6. fumipenniS- Lobe médian plus court que les latéraux; Lobe médian large, peu ou point échancré 5. limbatuS. Lobe médian large, échancré au sommet 4. fimbrlatuS. Lobe médian divisé en 2 lanières, . ^ 1 addeaduS. 1. Tachine à-ajOUter Tachinus uddeiulns, Horn. — .18 }ioo. D'un noir de poix ; les bords latéraux du prothorax avec les elytres 312 LE NATURALISTE CANADIEN. plus pâles. Tête noire, très finement ponctuée. Antennes noires, pu- bescentes, testacées à la base. Thorax noir, à ponctuations rares et très fines, les bords lat< de maculicollLo, b dernier .egment dor.'^al c dernier segment ventral du même Ç , d dernier segment dorsal. Pig. 20 Dernier segment dorsal de lim'iatus Ç . Fig. 21 Dernier segment dorsal de Canadensis Ç . 314 LE NATURALISTE CANADIEN. 9 - Dernier segment ventral à 6 dents, les 2 du milieu plus larges et frangées corutue dans la fig. 19, c. Dernier segment dorsal avec le lobe nic'dian plus long que les latéraux et divisé jusqu'à la base en 2 lanières. Capturé au CapRouge. 7. Taehine froid. Titchinus/riqidnii^'Evhhff. — Lomr. .25 nce. Robuste, d'un noir de poix, brillant, les bords du thorax, la b;ise et les côtés des élytres avec les 4 articles basilaires des antennes, test.icés. La tête et le thorax finement ponctués. Les élytres un peu plus longues que larges, finement ponctuées. (^ — Le dernier segment ventral fniblemont éoh;incré. snns bords granuleux au milieu, ses lanières grêles, peu allouLré'^s. Tjp di'rnifr seirmeiit dorsal à 4 dents aii:aës, les médianes n p'"i [)1 is lari^i-s^ coinint3 dans la fig. 19, b. 9 — Dernier segment ventral à 6 épines, les 2 médianes pins fortes ot fi briécs au snmmot comme dans la fig. 19, c. Le dernier segment dorsal avec les lobes latéraux trrêles, le médian plus large, au.-si long que les latéraux et profondément fendu. Fig. 23. w Fig. 22. Fig. 23. Gen. QuEDius, Steph. p. 244. Aux 4 espèces décrites, ajoutez la suivante. 5. Quédie lisse. Quedius lœvigatus, Gyll. — Long. .22 pce. Noire; les pattes brun roussâtre. Tête et prothorax lisses, à quelques ponctuations éparses, le chaperon avec une impression tranversale peu distincte. Elytres lisses, sans ponctuations distinctes. — R. Se distingue surtout de la me/ochinus par sa taille plus petite et son chaperon à peine impressionné. Après le genre Quedius, p. 244, ajoutez le suivant. Fig. 22 — a dernier segment ventral ^ de fimbialus, b dernier segment dorsal ; c dernier segment dorsal Ç du môme. Fig. 23 — Dernier segment dorsal de frigldus 9 . ADDITIONS A LA FAUNK ENTOMOLOGIQUE. 315 Gen. Hétérothops. Heterothops, St*^ph. Antennes insérées au devant de la tête sous un rebord du front, non géniculées. Palpes subulés. Thorax glnbre, ne portant que quelques ponctuations, ses bords latéraux simples, ses stigmates découverts. Tarses à 5 articles, les antérieurs dilatés; hanches intermédiaires contig es. Insectes de taille moyenne ou petite, à corps fusifonne ou linéaire, voisins des Quédies et s'en distinguant surtout par leurs palpes subulés et non filiformes et par leurs sti"-- mates prothoraciques qui sont découverts. Une seule espèce rencontrée. Hétérothops brunâtre. HderutTmns fnscihis, Le.-. Yav.ciH fornicns. — Long. .12 pce. Noir, brilliiiit. Aiitenne.s uvec les articles de la base brillants, les autres pubescents. Tête et Thorax sans ponc- tuations distinctes, les stigmates sur ce dernier dt^couverts. Elytres assez longues, ponctuées, couvertes de même que l'îibdomei) d'uni- pnbcs- censegri-âtre. Abdomen fortement ponctua, à pitils immbu mx et nlinugés à l'extrémité. Pattes noires. — R. Gen. Philonthus, Curtis, p. 248. Aux 8 espèces décrites, ajoutez la suivante. 9. Philonthe très-noir. Phdohthus atei rinius, Gi.iv. — Long. .IG {ce. Entièrement noir, excepté les pattes qui sont d'un jaune sale. Les palpes, le labre, la base des antennes, noii-. Prothorax avec quelques ponctuations rangées en lignes. Elytres un peu moins foncées, densément ponctuées. Abdomen sans lignes pâles sur le bord des segments. — R. Se distingue surtout du ventrniis par sa bouche noire de même que la base de ses atitennes. Après le genre Xanl/wlinus, Dahl. p. 250, ajoutez le suivant. Gen. Leptacin, Leptacinus, Er. Tête de la largeur du thorax, rétrecie en arrièr ■ en cou étroit. Antennes géniculées, insérées vers le milieu du bord antérieur du front, très rapprochées. Palpes avi'c le dernier article subulé. Thorax allongé et rectangulaire, avec des lignes de ponctuations dont les extérieures sont courbes, ses bords latéraux sont doubles et le stigmate est visible. Suture des elytres imbriquée. 316 LE NATURALISTE CANADIEN Se trouvent dans les raonsses, sons les pierres et sons les éroices. Une seule espèce rci contrée. Leptacin pieds-jaunes Lepto^inas fiavipes, Lee— Long. .18 pce. Brun plus au moins foncé; les pattes, la base des antennes, le prothorax avec la base de l'abdomen, d'un roux plus ou moins jau- nâtre. Antennes courtes, géniculées, à articles courts et épais vers lex- trémité. Tête ponctuée. Thorax avec rangs de ponctuations bien distincts. Elytresà suture imbriquée, finement ponctuées. — R. Gen. OxYPORUS, Fabr. p. 256. Aux 2 espèces décrites, ajoutez la suivante. 3. Oxypore à-taehes-latérales. Oxyporus lateralis^ Grav. — Long. .28 pce. D'un testacy uniforme, n'ayant de noir qi e les yeux, le dedans des mandibules, avec une tache latérale à rextrémité de chaque élytre. Front soulevé au milieu. Prothorax subcylindrique, Ses côtés légèrement arrondis. Elytres, chacune avec une double strie ponctuée et une tache noire latérale à son extrémité. Abdomen et pattes de la couleur du corps, sans aucune tache. — R. Très distinct par sa coloration. Gren. OxYTELUS, Grav. p. 258. A l'espèce décrite, ajoutez la suivante. 2. Oxytèle de Pensylvanie. Oxytelus Pensylvanicus, Er, — Long .17 pce. Noir avec les pattes et les élytres jaune-roussâtre. Antennes rousses à la base. Prothorax rugueux, déprimé, son bord postérieur oblique sur les côtés, portant sur son disque trois sillons lon- gitudinaux dont le médian droit et les latéraux sinueux, séparés les uns des autres par des côtes soulevées. Elytres, jaune-doré sale, brun-foncé à la base et à la suture. Abdomen rebordé, à côtés paraU lèles, ponctué. — PC. Après le genre Oxytelus, Fabr., ajoutez le suivant. Gren. CoPROPHiLE. Coprophilus, Latreille. Tête subtrigone, à peine rétrécie en arrière et engagée dans le prothorax. Antennes droites, grossissant vers l'ex- trémité, à article 1 assez grand et assez gros. Thorax sub- cordiforme, un peu plus étroit que les élytres. Pattes assez courtes et assez fortes ; les hanches intermédiaires contiguës, toutes les jambes garnies de cils disposés en séries, les aii^ térieures avec une rangée d'épines sur leur tranche externe. ADDITIONS A LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE. 317 Tarses de cinq articles, les 4 premiers courts, le 5e aussi long que tons les autres réunis. Abdomen linéaire, large- ment rebordé sur les côtés. Ce genre, qui se sépare surtout des Oxytèles par ses tarses qui ont 5 articles au lieu de 3. ne renferme que la seule espèce qui suit, commune à l'Europe et à l'Amérique- On trouve ordinairement ces insectes sous les pierres. Coprophile striatulé. Coprnphilus striatuhs, Pabr. — Long .18 pce. Noir ou brun foncé quelque peu roussâtre. Antennes et pattes roussâtres, les premières grenues et finement pubescentes. Prothorax avec quelques impressions comme dans les Oxytèles, mais moins dis- tinctes. Elytres vaguement sillonnées, avec ponctuations distinctement en séries, d'un roux plus ou moins clair. Abdomen brunrousi-âtre, glabre, largement rebordé sur les i^ôtés. — PC. Fam. X. HISTÉRIDES, p. 262. Après le genre Saprinus, Loach, p. 268, ajoutez le sui- vant: Gen. PléGADère. Plegaderus, Erichs, Tête retractée, défléchie ; menton ne couvrant pas la base des mâchoires. Prosternum tronqué en avant. An- tennes insérées sur le front ; les cavités antennaires aux côtés de la surface inférieure dn prothorax. Prothorax portant un profond sillon transversal en avant du milieu. Jambes non dentées. Corps oblong. Petits insectes qu'on trouve d'ordinaire sous les écor- ces. Une seule espèce rencontrée. Plégadère transversal. Plegadems transversus^ Say. — Long. .60 pce. Noir, briliant. Prothorax à fonctuations larges et peu denses, portant un sillon de chaque côté, près des bords, et une ligne enfoncée transversale en avant du milieu. Elytres courtes, tronquées à l'extrémité, portant de nombreuses ponctuations longitudinales, les faisant paraître rugueuses. — AC. Pris au CapRouge sous des écorces de pin. Fam. XIII. NITIDULIDES, p. 272. Gen. Epur^a, Erichs, p, 272. Aux 4 espèces décrites, ajoutez la suivante. Epure douteuse. Epurœa ambigua, Mûhl.— L()ng. .11 pce. D'un roux pâle, avec une tache brune sur le disque du proihorax plus 318 LE NATURALISTE CANADIEN. OU moins prononcée, et l'extrf^mité des élytres aussi tachée de noir. Prothorax légèrement rétréci à la base, plus étroit que les élytres, celles-ci densément ponctuées, avec l'extrémité noire, cette couleur re montant sur les côtés tout près des épaules ; pattes de la couleur du corps. — R. Capturée à Chicoutimi. Espèce bien remarquable par les taches noires de ses élytres. Fam XIV. MONOTOMIDES, p. 183. Au genre décrit, ajoutez le suivant : Gen. Rhizophage. Rhizophagus, Herbst. Tête triangulaire. Antennes en apparence de 10 ar- ticles, le lie étant soudé avec le 10e pour former une massue solide. Prothorax subcylindrique, ses angles pos- térieurs arrondis. Corps allongé, linéaire ; élytres laissant le pygidium à découvert. Petits insectes qu'on trouve sous les écorces. Rhizophage à-milieu-noir. Rhizophagus dimidiatus, Mann. — Long .11 pce. D'un brun roussâtre avec le milieu des élytres brun-foncé. Antennes à massue solide, pubescente. Thorax allongé, cylindrique, à ponctuations faibles et peu denses. Elytres plus étroites en arrière, à stries ponctuées mais peu profondes. Pattes de la couleur du corps. — PC. Fam. XX. LATHRIDIIDES, p. 297. G-en. CoRTiCARiA, Steph. p. 734. A l'espèce décrite, ajoutez la suivante : 2. Corticaire grosse. Carticaria grossa, Lee. — Long. .08 pce. D'un roux brunâtre uniforme, à l'exception des élytres dont le disque est plus ou moins obscur vers l'extrémité. Antennes de la cou- leur du corps. Prothorax ponctué-rugueux, avec une petite cavité au milieu. Elytres fortement ponctuées-rugueuses, cependant sans stries nettement distinctes. — R. Les rugosités de son thorax et de ses élytres, à part sa plus forte taille, safl5.sent toujours pour la distinguer de la précédente ADDITION A LA FAUNE ENTOMOLOGlQflE. 3l9 Fam. XXX. ELATÊRIDES, p. 360. Gen. Chryptohypnus, Esch. p. 371. Aux 5 espèces décrites, ajoutez la suivante : 6. Cryptohypne renflé. Cryptohypnus tumescens, Lee. — Long. .13 pce. Noir foncé brillant. Prothorux finement ponctué, à peine rétréci en avant, à peine plus long que large, fortement convexe. Ely très convexes, à stries fortement prononcées. Pattes noires. — C. Capturé à Chicoutimi. Se distingue surtout de Vab- breviatus par sa forme convexe. Gen. Elater, Lin. p. 373 et 742, et Add. '77, p. 14. Aux 16 espèces décrites, ajoutez les 2 suivantes. 17. Taupin à-disque-noir. Elater discoideus^ Fabr. — Long. .42 Noir avec pubescence grisâtre. Le prothorax grossièrement ponctué, fortement excavé à la base, ses angles carénés. Elytres à disque noir, mais bordées tout autour d'une lisière testacée fort appa- rente, plus étroites en arrière, à stries très prononcées et fortement ponctuées. Pattes noires. — R.. Pris à St-Hyacinthe. Voisin du nigricornis et du luteus mais se distinguant de l'un et de l'autre par le disque noir de ses élytres. 18. Taupin beau-père. Elater socer, Lcc. — Long. .40 pce. Noir dans toutes ses parties avec pubescence grisâtre, les tarses avec l'extrémité des antennes légèrement rous.sâtres. Prothorax fortement ponctué, ses angles postérieurs longs et carénés. Elytres d'un noir biillant, rétrécies à l'extrémité, à stries ponctuées, les intervalles ponc- tués-rugueux. — PC. Capturé au CapRouge et à St-Hyacinthe. Sa plus forte taille le distingue facilement de toutes les autres es' peces entièrement noires. Gen, LiMONius, Esch. p. 584 et Add. '77 p. 15. Aux 5 espèces décrites, ajoutez la suivante. 6. Limonie confuse- Limonius confusus, Lee— Long. .33 pce. Brun avec pubescence grisâtre, dessous noir avec les pattes jau- nâtres. Prothorax allongé, rétréci en avant, ses côtés non sinués en arrière. Elytres à cotés parallèles, arrondies postérieurement, à stries ponctuées, les intervalles des stries aussi ponctués, les épipleures quel- que peu roussâti'es. — Rc 320 LE NATURALISTE CANADIEN. Capturé à St-Hyacinthe. Sa plus petite taille et son absence de roux sur les élytres, la distinguent surtout de la griseus. Fam. XXX, DASCYLLIDES, p. 397. Après le genre Cpphon, p. 398, ajoutez le suivant. G-en. Helode. Helodes, Latr. Tête en partie cachée sous le prothorax, celui-ci arrondi en avant et coupé carré en arrière, formant un demi-cercle presque régulier. Dernier article des palpes labiaux inséré sur le côté du précédent. Prosternum très court en avant des hanches antérieures, celle-ci longues, coniques, 4e ar- ticle des tarses plus large que le 3e. Insectes de petite taille qu'on trouve sur les plantes. Se distinguent surtout des Cyphons par le dernier article des palpes qui ne fait pas suite au précédent, mais est in- séré sur son côté. Hélode à-COll-ta.ch.é. Helodes maculicollis, Horn Long, .18 pce. Noir avec les côtés du prothorax jaunes. Tête finement ponctuée. Prothorax à ponctuations denses, ses côtés jaune-roussâtre. Elytres finement ponctuées, sans stries, à pubescence fugace. Pattes de la couleur du corps. — R. Bien distinct par sa coloration» Capturé à Chicoutimi, Fam. XXXI. LAMPYRIDES, p. 401. Gen. PoDABRUS, Westw. p. 415. Aux 5 espèces décrites, ajoutez la suivante. 6. Podabre frère. Podabrus /rater, Lee. — Long. 30 pce Noir ; l'épistome, les joues, avec le prothorax, jaune. Antennes en fièrement noires. Prothorax plus large en avant, jaune avec une tache noire au milieu en avant, cette tache se prolongeant quelquefois en une bande occupant toute la longueur. Elytres finement chagrinées, sans stries ni côtes. — R. Yoisin du diadema dont il se distingue surtout par son prothorax qui est plus large en avant qu'en arrière. ADDITIONS A LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE 321 Fam. XXXIII. CLÉRIDES, p. 424. Gen. Hydnocera, Newm. p. 430. Aux 2 espèces mentionnées, ajoutez la suivante. 3. Hydnoeère bleuâtre. Hydnocera cyanescens, Lee. Long. .17 pce. Noire avec les élytres bleuâtres, légèrement pubes- centes. Prothorax cylindrique, plus étroit que la tête. Elytres sans aucune tache, d un bleuâtre foncé, grossièrement ponctuées, sans stries régulières. Pattes noires, couvertes de poils longs et peu denses. R. Bien distinct par sa coloration. G-en. CoRYNETES, Herbst, p. 431. A l'espèce décrite, ajoutez la suivante. 2. Corynète pieds-roux. Corynetes rufipes, Fabr.— Long. .11 pce. D'un beau vert violacé avec les pattes rousses. Antennes roux- pâle. Prothorax rétréci en avant. Elytres ponctuées peu profondé- ment, à stries peu distinctes. — R, Capturé à Chicoutimi. Fam. XXXV. PTINIDES, p. 434. Après le genre Eucrada, p. 436, ajoutez le suivant. G-en. Xestobion. Xestobium, Motsch. Tête assez large ; yeux touchant presque le prothorax. Prosternum non échancré pour recevoir la bouche dans le repos. Antennes avec les 3 articles terminaux allongés, sans être épaissis en massue. Elytres à ponctuations éparses, sans stries. Dernier article des tarses court et dilaté. Ce genre ne renferme encore que l'espèce qui suit. Xestobion marqueté. Xestobium tesselatum, Fabr, — Long. .22 pce. D'un brun-roussâtre uniforme, les elytres paraissant comme marquetées par une pubescence grisâtre. Tête et thorax à pubescence jaunâtre, le dernier transversal, fort rétre'ci en avant et en arrière, por- tant une petite fossette sur son disque au milieu. Elytres très fine- ment ponctuées, irrégulièrement tachées par leur pubescence. Pattes de la longueur du corps. — R. Capturé au CapRouge. Après le genre Hadrobregmus, Thoms. p. 834, ajoutez le suivant : 322 LE NATURALISTE CANADIEN. 6. Gen. Endécatome. Endecatomm, Mellié. Tête en partie couverte par le prothorax qui est dis- tinctement marginé sur les côtés. Epistome séparé du front par une suture distincte. Antennes de 11 articles, avec une massue de 3 articles lâches. Hanches antérieures très rapprochées, proéminentes. Dernier article des tarses très long. Antennes insérées devant les yeux, Les jambes antérieures avec un éperon terminal en crochet. Petits insectes à téguments rugueux et poilus qu'on trouve dans les champignons. Une seule espèce rencontrée. Elndécatome réticulé. Endécatomus reticulatus, Herbst. — Long. .18 pce. D'uu brun roussâtre, et tout couvert, à p:irt la tête et le dessous, d'inégalités et d'un poil mousseux, grif^âtre. La tête finement ponctuée. Prothorax court, convexe, à bords latéraux bien distincts, portant un sillon médian et divers autres enfoncements et aspérités. Elytres allongées, sub-parallèles, toutes couvertes d'une villosité spon- gieuse. B,. Après la famille des Ptinides, p. 434, ajoutez la sui- vante : Fam. des CIOIDES, Cioidœ. Tête plus ou moins couverte par le prothorax ; labre distinct, epistome avec le bord réfléchi ; suture clypéale distincte. Yeux ronds, grossièrement granulés. Palpes maxillaires de 4 articles courts, les labiaux de 3. Antennes insérées au bord intérieur des yeux, de 8-10 articles, les 3 derniers formant une massue lâche. Prothorax cylindrique, prolongé sur la tête, arrondi en avant, avec les bords latéraux distincts. Cavités coty- loïdes petites, séparées, fermées en arrière. Mésosternum court, triangulaire, ses pièces latérales linéaires, étroites. Elytres couvrant entièrement l'abdomen ; épipleures étroites. Abdomen à 5 segments libres, le premier le plus long. Les 4 hanches antérieures ovales, non proéminentes, sans trochantins, les postérieures séparées, transverses. ADDITIONS A LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE. 323 Pattes modérément courtes, les jambes linéaires, ou dilatées et dentées. Tarses de 4 articles, les 3 premiers très courts ; crochets simples. Tout petits insectes qu'on trouve sous les écorses et dans les champignons ligneux secs. On les trouve souvent en grand nombre ensemble. Des 3 genres qui composent cette famille, nous n'avons encore rencontré que des repré- sentants du suivant. G-en» Cis. Cis, Latreille. Même caractères que ceux de la famille, avec les an- tennes de 10 articles, ce qui les distingue des 2 autres genres. Plusieurs espèces rencontrées, mais dont nous n'avons pu identifier que la suivante. Cis pieds-bruns. Cisfmcipes, Mellié. — Long. .08 pce. Brun- foncé, plus ou moins hispide, les pattes et les antennes roussâtres. Prothorax fortement ponctué, moins hispide que les élytres, celles-ci à stries fines et nombreuses, à peine distinctes. — CC. Trouvé en quantité dans les champignons du genre Polypore. Fam. XXXVI. TÉNÉBRIONIDES, p. 440. Gen. Paratenetus, iSpin. Additions de 1877, p. 18. A l'espèce mentionnée, ajoutez la suivante. 2. Paraténète brun. Paratenetus f meus, Lee. — Long. .12 pce. D'un jaune brunâtre, à pubescence jaune, la tête avec la poitrine, noir. Prothorax brun-foncé, élargi au milieu. Antennes noires. Elytres très finea)ent ponctuées, sans stries, pattes brunes. — R. Se distingue surtout du punctatus par ses élytres fine- ment ponctuées. Fam. XXXIX. MÉLANDRIIDES, p. 462. Gen. ZiLORA, Muls. Add. de '77, p. 19. A l'espèce décrite, ajoutez la suivante. 2. Zilore hispide. Zilora hispida, Lee— Long. .19 pce. D'un brun testacé, les pattes et les antennes plus claires, hispide dans toutes ses parties. Antennes moniliformes, plus grêles à la base. Pro- 324 LE NATURALISTE CANADIEN. thorax finement ponctué, ses côtés arrondis au milieu, sa base avec un petit sillon au iiilieu et un autre de chaque côté beaucoup plus fort, près des ;niîc?({.s^flavescens. Fossette frontale profonde ; gris avec bandes blanches., 3. tibialis. 1. L'espèce lepidus, G-yll. doit céder le pas à flanescens, Allard, qui a la priorité en sa faveur. 2. L'espèce scissifrons, Say, est identique avec lineellus, Gyll. qui a la priorité. 3. Sitone tibial. Sitones tibialis, Germ. Long. .18 pee. Gris avec les pattes et les antennes roussâtres. Une bunde blanche de chaque côté du prothorax se prolonge jusqu'à l'extrémité des élytres. Fossette rostrale médiocrement profonde. — R Capturé à St-Hyacinthe. Très variable dans sa taille. G-en. MaCROPS, Kirb. Add- 1877, p. 22. Aux 2 espèces décrites, ajoutez la suivante, qui pourra se distinguer des autres comme suit : Elytres avec les espaces entre les stries alternativement plus soulevés , 2. lineatulus. Elytres avec les espaces entre les stries à peu près égaux ; Elytres sans taches distinctes 1. Sparsus. Elytres avec taches noires et jaunes 3. SOlutUS. 3. Macrops délié. Macmpu solutus, Boh.— Long. .22 pce. D'un brun plus ou moins jaunâtre, tout couvert d'écaillés à reflets sub- raétalliques, ces écailles plus grandes sur le thorax que sur les élytres. Rostre allongé, sillonné et subcaréné. Antennes roussâtres, avec l'ar- ticle 2 du funicule au moins des deux tiers plus long que l'article 1. Prothorax subcylindrique, à peine rétréci en avant, avec une bande 326 LE NATURALISTE CANADIEN. j:inne de chaque côté. Elytres légèrement échancvées à la base, à in- tervalles égaux, avec les callosités distinctes, mais non très proéminentes, chacune portant au delà de son milieu une tache noire contiguë avec une jaune. Pattres roussâtres. — R. Capturé à St-Hyacinthe. Gen. Dorytomus, Schn. p. 250. Aux 3 espèces mentionnées, ajoutez les 2 suivantes. Cuisses assez grêles, avec une dent aiguë ; antennas grêles, le 2e article du funicule plus long que le 3e ; Prothorax finement ponctué, non resserré au sommet 1. mucidUS, p 520. Prothorax fortement ponctué, subitement resserré au sommet 5. latîcollis, Add. 1S77, p. 23. Cuisses renflées, avec une dent plus forte ; Bec strié ; Prothorax distinctement transversal, grossièrement ponctué, subitement resserré en avant 2. brevicolUs, Add. 1877, p. 22. Prothorax pas plus large que long 4. luriduS. Bec ponctué, pubescence squameuse, prothorax graduellement arrondi en avant 3. SquaUlOSUS, 4. Dorytome jaunâtre. Dorytomus luridus, Mann. — Long. .14 pce. D'un jaunâtre sale avec le rostre, une strie médiane sur le prothorax et une autre sur chaque élytre en avant de la callosité de leur soiiimet, noir. Rostre strié. Prothorax fineiiicint ponctué, pas plus large ijue long, rétréci en avant. Elytres à stries fortes et ponc- tuées. Cuisses postérieures renflées, avec une dent bien prononcée. — R. Capturé à St-Hyacinthe. 5. Dorytome squameux Dorytomus squarnosus, Walsh. — Long. .11 pce. Jaunâtre, tacheté par des poils écailleiix blanchâtres. Bec aussi long qie la tête et le thorax, non strié mais ponctué, presque lisse à l'extrémité. Prothorax un peu plus large que long, densément ponctué, les côtés arrondis et faiblement resserrés en avant. Elytres convexes, à stries grossièrement ponctuées. Cuisses peu renflées, à dent grêle. — R. G-en Anthonomus, Germ. p. 526 et Ad.'78 p. 12. Aux 4 espèces décrites, ajoutez la suivante. 5, Anthonome à-écusson-blanc. Anthonomus scuteJlatus, Gyll. — . .12 pce. Noir avec les pattes et les antennes brun-roussâtre. De i^etites écailles blan hes dessinent plusieurs marques, dans les indi- ADDITIONS A LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE 327 vidus bien conservés ?ur le prothonix et lesé'ytres, T.e prothnr;ix laisse voir une liirne blanche de chaque côté avec une :!utre plus petite an milieu. L'écnsson est blanc ainsi que la base des ll!s, Lee .28 pce. Noire avec les élyties jaunes portant des bandes noires. La tête et les antennes noires, le bord du chaperon roussâtre. Th-ir.-ix cnurt jaune avec le milieu du disque noir, ses côtés largenietit relevés, le disque avec une callosité de chaque côté. Elytres jaunes, avec la suture et 2 bandes longitudinales sur chacune, noires ; les pattes et le dessous, noir. — R. Capturée à St-Hyacinthe. A PROPOS DU DELUGF. M. Tardivel et la Société d'Approbation Mutuelle.— Le nouveau docteur de l'Eglise, protestant. — Un exégète très fort en théologie. — Un étrilleur de phrases qui leur fait dire ce qu'elles ne comportent pas. — M. Tar- dive) et les convenances. — Un portrait. Notre dernier article au sujet du Déluge nous a valu, de la part de M. Tardivel, une élucubration si étrange, qu'il nous fiut revenir encore une fois sur le sujet. Ce n'est pas, toutefois, dans l'espérance de ramener à la rai-on ce grave écrivain que nous nous occ ipons de nouveau de lui— qui a jamais guéri de tels farfadets du jo nnalisme ? — mais c'est pour mettre le public impartial en état de mieux juger encore l'apropos de nos re- marques au sujet du Cercle Catholique, et offrir de nouvelles preuves à l'appui de nos avancés. xM. Tardivel écrit: '* M. Provancher, j'en suis certain, comprendra qu'il est tenu en *' justice de réparer sans délai le tort qu'il a pu faire à cette association " (le Cercle Catholique)." " Le tort qu'il a pu faire'' ; ce tort est donc problématique. Or, comment un docteur en théologie, tel que M. Tardivel, peut-il obliger, en justice, à réparer un tort «jui n'est pas prouvé ?. . . .Et de fait, ce tort est tout-à-fait imaginaire ; il n'existe pas- Tout au contraire, c'est un véritable service que nous avons rendu au Cercle par nos remarques. 330 LE NATURALISTE CANADIEN. Témoins les nombreuses félicitations que nous avons reçues et de laïques et d'ecclésiastiques, tant membres du Cercle qu'étrangers à cette association. Combien d'âmes droites et sincèrement vouées au bien, gémissaient des écarts qu'un zèle outré, mal entendu, inspirait à plusieurs des membres du Cercle Catholique ! N'a-t-on f as vu de ces dévots de nouvel aloi, s'oublier jusqu'au point de critiquer, de censurer ouvertement la conduite de l'autorité religieuse ? Ne sont-ce pas des journalistes membres de ce Cercle qui veulent encore aujourd'hui ré- genter le clergé ? Cependant en entrant dans le Cercle, on promet obéissance aux évêques et aux prêtres ; voyez le programme ! Il ne nous est jamais venu à la pensée que de tels écarts pouvaient être le résultat de délibérations officielles, ni même que les principaux chefs de l'association pussent leur donner leur approbation ; mais s'ils permettent qu'on parle en leur nom sans réclamer — comme avec M. Tardivel — ils doivent nécessairement partager la responsabilité. *** Nous entretenions encore des doutes sur l'existence de la Société d'Approbation Mutuelle, mais voici que M. Tardivel vient lui-même nous donner la preuve qu'elle existe, tout en criant qu'il nie la chose; car ce subtil écrivain, qui ne voit chez autrui qu'erreurs et contradic- tions, a le talent de les entasser les unes sur les autres, sans même s'en apercevoir. " Avant de publier mes écrits, dit-il, je les soumets à un ami." Et voilla ! Cet ami a des amis lui aussi, et ceux ci en ont encore d'autres — et voilà comment il se fait que votre fille est muette — car des amis de cet ami nous ont déjà laissé voir, plus d'une fois, qu'ils étaient parfaitement au fait du travail qui se fait dans la Société. C'est-à- dire que lorsqu'il s'agit d'étriller des phrasses, l'un prend l'étrille, un autre le peigne, et un autre la brosse, et qu'on parvier)t ainsi à produire si non des critiques judicieuses, du moins des satires plus ou moins ma- licieuses. J]t lorsqu'il s'agit de matières religieuses, c'est au Cercle qu'on va chercher des armes et réchauffer son zèle. N'a-t-oi) pas entendu, en pleines rues de St.-Roeh, au sortir des réunions du Cercle, de simples ouvriers s'exclamant, à propos de la question du Déluge: " M. Provancher a tort, c'est S- Thomas qui l'a dit! " Des ouvriers, presque sans éducation, se faire les interprêies de l'ange de l'école ! C'est ainsi qu'on jette les masses en dehors de la voie, q; 'on le.s fanatise pour les exposer à se fourvoyer encore davan- tage dans d'autres circonstances d'une plus grande importance ! A PROPOS BU DELUGE 331 Et qu'est.ce que ce gallicanisme, ce libéraliftme (|u'on veut voir partout, jusque dans l'huile de nos lampes et lu «onpe de nos mar- mittes ? S'il y a des chefs dangereux à la tête du parti | olitiqne libéral, peut-on ignorer que les masses qui les suivent aveuglément, n'entendtnt pas le premier mot de cette erreur ? et que le moyen le plus ^ûr de les confirmer dans la mauvaise voie, est de froisser leurs sentiuunts en ne tenant point compte de leur ignorance? Les membres du Cercle sont animés de bonnes intentions, nous en avons la conviction ; ils ont fait du bien, et ils peuvent en faire encore beaucoup; mais qu'ils soient toujours sur leurs gardes. Ils font pro- fession de piété, or le premier acte dans la dévotion, c'est la soumission, la dépendance, c'est-à-dire que chacun reste dans son lôle. Si les ou- vriers se mettent à faire de la théologie ; si les journalistes, s'érigeant en docteurs de l'Eglise, viennent mêler de l'exégèse à leurs libelles et à leurs détractions ; si les uns et les sutres s'empressent à l'envie pour mettre la main à l'encensoir, en contestant à l'autorité légitime le gou- vernement de l'Eglise; c'en sera bientôt fait de notre état de société, car vous le minez par la base. Mais M- Tardivel nous dit qu'il n'assiste pas aux réunions du Cercle depuis assez longtemps. Qu'importe, si les amis de -^on ami s'y rendent, eux, pour faire part aux autres des nouvelles découvertes du docteur dans ses recherches exégétiques, et en rapporter l'approbation requise pour la Société ? N'est-ce pas à ces réunions qu'on a p-.i voir un épeleur de grammaire, à l'occasion de la question du Déluge, s'auiter, se démener, aller d'un groupe à l'autre, pour rapporter les cancans, col- porter les on-dits, et souffler partout les animosités ?. . Véritable mouche du coche, qui n'a que du négatif à son avoir, et qui voudrait gouverner l'Eglise et l'état ! M. Tardivel ne s'attend pas sans doute à ce que nous lui donnions les constitutions de sa Société, car pour elle, pas plus que pour la Société d'Admiration Mutuelle, dont il nous entretient si souvent, les constitutions sont toutes de tradition et ne se trouvent écrites nulle part. *** M. Tardivel prend tellement son rôle de théologien au sérieux, qu'il réclame d.jà le privilège des ecclesiasti.jues. Il veut que lorsque nous aurons à nous plaindre de ses attaques, nous nous aùdressions aux directeurs du Cercle. 332 LE NATURALISTE CANADIEN. Et voyez donc quelle loy.iuté ! C'est dans le Canadien, en date du 29 M:irs dernier, que M. Turdlvel (il faut citer ses propres ex- pressions, car il n'hésite pas à mettre en doute notre véracité) (jue M- Tardive! s'est exprimé comme suit, en parlant de la lecture que nou3 avons donnée au Cercle le 22 Janvier dernier, lecture qui n'a jamais été publiée : " il se permet de donner à la Genèse, en parlant de l'œuvre " des six jours, une interprétation qui laisse ceux qui l'entendent dans " un grand malaise ", en d'autres termes qui les scandalise. M. Tar- dive!, officier du Cercle, lance ainsi une accusation au nom de ses collègues (" ceux qui l'ont entendu "), et aucun ne réclame! On répète tout de même que le Cercle n'a rien à voir dans les accusations de l'un de ses officiers; et celui ci vo idrait que nous répondrions à une telle at- taque {lublique par une plainte privée. Mais depuis quatid donc les di- recteurs du ( ercle ont-ils autorité sur les dires et gestes de M. Tardi- ve! ? Ces messieurs, tout derniôreuient encore, nous ont affirmé être impuissants à son égard; et lui-même, qui nous réfère aujourd'liui à leur autorité, proclamait hier encore que le Cercle n'avait rien à faire avec ses écrits. Expliquera qui pourra ces contradictions. " M. le rédacteur du Naturaliste, dit M. Tardive!, ne voudrait pas "prétendre qu'un prêtre qui se fait journaliste soit à l'abri de toute cri- " tique." Non, sans doute ; t nt qu'ii ne s agira (|ue de littérature, de science, do grammaire ttc, vous pouvez dès lors, autant (jue le cœir vous en dira, saisir votre étrille, armer votre a'^socié de son peigne et de sa brosse, et, àl'œ.vre: grattez, frottez, brossez, tant (|u'i! vous plaira, vous n'avez affiiire là qu'au journaliste et n'êtes tenu à d'autres égards que ceux que commandent les convenances pour la personne de votre adversaire; mais du moment qu'il s'agit de thiologieou d'écriture sainte, vos critiques et vos satires ne sont plus de mise, ce n'est plus au public que vous devez vous adresser, car pas plus le public (jue vous- même n'êtes compétent pour juger de telles questions. Nous n'avons pas dit que le supérieur vous aurait imposé silence, si vous vous fussiez adressé à lui; mais bien qu'il vous aurait appris à parler convenablement et à distinguer ce qui peut être de votre compé- tence ; et en cela, il vous aurait rendu un signalé service, si toutefois vous eussiez été disposé à l'écouter. *** M. Tardivel, tout en protestant qu'il ne veut pas faire d'exégèse, continue à interpréter les textes de l'écriture, et tout en se fâch .ut du A PROPOS DU DÉLUGE 333 titre, de docteur de l'Eglise que nous lui donnons, n'en persévère pas .moms à dogmatiser, et à dogmatiser de telle façon, que son ami Quatre- Etoiles, qui l'approuvait pour la forme et pour le fond, n'a pu s'em- pêcher de le lui reprocher. Cependant il a progressé sérieusement depuis son entrée en matière, c'est à tel point qu'il se déclare aujour- d'hui nettement protestant, tout en criant qu'il n'y a en lui rien de protestant. En effet, voyons le à l'œuvre. Vous croyez peut-être qae M. Tardivel, se livrant à l'exégèse, va marcher sur les traces de S. Jérôme, Cornelius à Lapide, Menochius, Maupied, Glaire etc., vous n'y êtes pas ; c'est un a itre père de l'Eglise qui va être son guide, c'est M. Ls Veuillot, qui va lui tracer la route. Il y a cependant cette différence entre les deux nouveaux j^ères de l'Eglise, c'est que tandis que le rédacteur de V Univers, dans les ques- tions douteuses, s'abstient de jugor et s'en r;ipporte uniquement à l'Eglise ; l'écrivain du Canadien, lui, ne s'arrête pas à de tels scrupules ; de sa propre autorité, sans cérémonie aucune, il tranche la question- Il croit qu'en exégèse et en théologie, comme en grammaire et en litté- rature, il ne s'agit quo de faire jouer l'étrille et le peigne pour se don- ner raison. " Si je suis convaincu que ce que vous enseignez n'est pas la vérité, 'Mit M. Tardivel, n'ai- je pas le droit, n'ai-je pas le devoir de vous com- * battre?" Mais voyez ce que c'est que de vouloir ainsi dogmatiser ; nous lui donnons une opinion libre en fait de science, et il appelle cela enseigner. Mais qui vous a donné cette conviction que nous sommes dans l'erreur? Ce n'est certainement pas l'Eglise, puisqu'elle a déclaré la question du Déluge une question libre. Vous vous permettez donc de trancher là où l'Eglise s'abstient ; vous décidez dans une question que l'Eglise n'a jamais décidée, qu'elle ne décidera pas et qu'elle ne peut décider ! Vous vous mettez au dessus de l'Eglise en enterprétant l'é- criture d'après votre propre sens ; vous vous constituez donc formelle- ment protestant ! Vous vous mêlez de faire de la théologie et de l'exégèse, et vous n'entendez seulement j as l'a b c de ces hautes sciences. Une question libre devient pour vous un enseignement. Du moment qu'une question est libre vous n'avez aucun droit de nous traiter de téméraire, d'héré- tique de novateur, par ce que nous prenons un côté, lorsque vous prenez l'autre. La question est libre, dit M. Tardivel, mais vous êtes obligé de penser comme moi, si non vous êtes des téméraires, des hérétiques, etc. Ah ! si les membres du Cercle continuent à faire ainsi de la 334 LE NATURALISTE CANADIEN. tht^olosîe, nous allons bientôt être témoins d'un toile général poor répéter : delenda est Carthago l M. Tardivel comprendra-t-il qu'il s'est fourré un doigt dans l'œil en s'ingérant ainsi dans l'exégèse ? . . . . Nous n'osons l'espérer. Nous voulons déclarer ici que si nous avons cité un texte de S. Thomas, à propos de l'Immaculée Conception, pour faire voir ce que c'était qu'une question libre, nous n'entendons ntillement mettre la question de l'Immaculée Conception de Marie sur le même pied que celle du Déluge. L'Immaculée Conception a été de tout temps lu croy- ance de l'Eglise, et nous avons aussi tout lieu de croire que S- Thomas lui-même, malgré le texte que nous avons cité, n'y était pas opposé, puisque nous trouvons le contraire consigné dans d'autres endroits de ses écriis ; tandis que la question du Déluge sera toujours laissée libre, et ne constituera jamais un dogme que dans la bouche à^?>ult,a- montés du Cercle Catholique. M. Tardivel n'a pas goûté l'avis que nous lui donnions de faire un pas pour pénétrer dans le séminaire qu'il a en f;ice, afin de connaître l'opinion de professeurs eccléf^iasti(iues sur la question ; et cependnnt il s'en va encore répétant que notre opinion est celle " deplusieurssavants protestiints et athées et de quelques rtires CatJioUqiies." Peut-on se faire illusion jusqu'à ce point ! Et bien, nous le mettons au défi de citer une seule école de théologie en cette Province où l'on suive sa théorie à l'égard des questions libres en général et de celle du Déluge en particulier. Bien plus, nous le dtfions de nous donner le nom d'un seul prêtre (jui partage ses opinions sur le sujet. *** La manière dont nous noup sommes exprimé en parlant du Déluge, a pu suffire pour nous fiire comprendre des lecteurs bienveillants ou du moins indifférents ; mais nous avouerons qu'en face de l'étrille et du peigne des gens de la Société d'Aï probation xMuiuelle, nos expressions, trop peu exictes, ont pu laisser prise à ces redoutables instruments; et. M. Tardivel, avec cette largeur de vue qu'on lui connaît, en a p ofité pour y asseoir plus d'un sophisme. Il est admis de tous aujourd'hui qu'on ne troive plus de trices du diluvi im au dessus de 1500 à 1800 pieds dans les montagnes; et nous avons dit, ré:ondmt dans les mêmes termes que dans la que^^tion posée p r M- Tardivel, que le déluge ne s'était pas fait sentir au-delà de cette hauteur. De ce qu'on ne trouve plus de traces de sa résenee A PROPOS DO DELUGE 335 en ces endroits, il ne s'ensuit pas que l'inondation ne les ait pas atteints, car elle a pu être d'nssez courte durée sur ces hauteurs pour n'y pas laisser de dépots, ou ceux-ci peuvent avoir été si légers que les érosions les ont bientôt fait disparaître. A quelle hauteur précise l'inondation s'est-elle élevée ? M. Tardi- vel pas plus que nous ne saurait le dire; mais il ne nous répugne nul- lement de croire qu'elle ait pu atteindre plusisurs milliers do pieds en certains endroits. Donc, ici, un bon point pour l'étrille des gens de la Société d'Approbation Mutuelle. Après avoir raconté, d'après la Bible, le cataclysme extraordinaire du Déluge, jugeant que tout le monde, d'à- rès ce récit, était convaincu que c'était là un événement en dehors des lois ordinaires de la nature, nous ajoutions : " que le Délusïe Mo-^aïque soit l'effet d'un miracle, tout le monde l'admet, puisque Dieu lui-mêne dit qu'il l'envoie pour punir la malice des hommes." Nous reconnaissons qu'ici encore le piiinqHe n'est pas d'une conséquence riiïoureusement exacte ; car quoi- qu'en pense M. Tardivel, nous savons ce que c'est qu'un miracle. Donc, encore ici, le peigne ou l'étrille ont pu trouver moyen d'accrocher une dent, et c'est un bon point de plus pour la Société de M. ïardivel. * * Il ne suit cependant pas de ces aveux que M. Tardivel ait raison, qu'il goit vainqueur. Oh ! non, car il a tort, et grandement tort ; et lui-même se charge de nous en fournir la preuve. En effet, comme argument sans réplique, il s'attaque à notre phy- sique, en nous appliquant la description d'un insecte. Ici, nous mettons M. Tardivel en face des convenances, de ces égards que les gens bien nés se doivent les uns aux autres, et le laissons à en déduire les consé- quences. La suflSsance, la pédanterie, la sottise, aux abois, ne connaissent pas d'autre ressource que de s'attaquer ainsi au physique de leur ad- versaire ; et M. Tardivel, meuibredu Cercle Catholique qui :ait profes- sion particulière de piété ; M. Tardivel qui lit assidûment S. Thomas et les autres saints-pères ; M Tardivel, qui en qualité de membre du Cercle, a promis spécialement obéissance aux évêques et aux prêtres, n'hésite pas à recourir à un moyen si peu honorable, et cela à l'égard d'un prêtre! Evidemment lui qui est si versé dans l'étude des saints- pères, n'a pas pour le prêtre cette haute estime, ce respect de S. François de Sales, qui ne voulait pas, par scrupule pour les convenances, 336 LE NATURALISTE CANADIEN. que pes prêtres lui rendissent les services qu'on attend d'ordinaire des domestiques, comme de l'aider à monter à cheval, de porter son man- teau etc. " On ne doit voir dans les prêtres, disait-il, que leur ca- ractère digne du respect des anges," Mais si nos adversaires continuent, ils vont finir p;)r nous fijire croire que nous sommes tout-à-fait redoutable dans les polémiques^ puisqu'ils en viennent tous par épiloguer sur notre physique. D'après le docteur toqué de la me Ste Anne, nous ne sommes qu'un insecte spécimen le plus marquant du musée dont nous avons la garde; avec M. Villée, le soleil nous a grillé dès notre naissance ; enfin avec M. Tardivel, nous ne sommes qu'un trogue, un véritable trogue, dont il donne la description. Il faut avouer aussi que quand on porte si harmonieusement mariés sur sa figure le rose, le carmin et l'albâtre, comme MM. Larue, Vallée et Tardivel, c'est quelque chose d'abaudissant que d'avoir affaire à une aussi sombre individualité que la nôtre; et n'était la petite moustache qui fait ombre sur la lèvre supérieure de ces Ailonis, plus d'un, sans doute, les auraient de prime abord rangés parmi le beau sexe. C'est sans doute pour prévenir une telle méprise, que Placide Jjépine, l'intime ami de notre célèbre Esculnpe, s'est empressé de nous étaler avec complaisance toutes ses mâles qualifications. Le persiflage dont se sert M. Tardivel à notre égard, en y associant M. l'abbé Burque, nous attriste sous un antre rapport ; c'est qu'il nous montre un homme lettré, un liomme qui se croit juge en toute chose, méconnaissant, comme le premier rustre venu, les droits de la science à la considération de tout homme sensé. Que M. Tardivel fasse fi de la science, rien de surprenant, car malgré toutes ses piétentioiis, en dehors de la littérature et de la gram- maire, et peigne et étrille y perdraient bientôt toutes leurs dents; mais si ses ajititudes ne peuvent le porter au delà, il devrait du moins, à titre d'homme kttré, reconnaître le mérite de ceux qui sont mieux doués que lui sous ce rap[:ort, ou (pu du moins montrent un plus grand courage. Ce qui riiidigue surtout c'est que M. Burque nous a dédié un insecte. Les naturalistes de tous les pays s'efforcent de reconnaître ainsi le n.érite des pionniers de la science, en attachant leurs noms aux nou- velles productions naturelles qu'ils peuvent découvrir ; et c'est ce que nous avons fait nous-même à l'égard de tous ceux qui se sont appliqués à l'étude des sciences en cette province, tels que MiVL Meilleur, Lemoine, Crevier, Brunette, Moyen, Cloutier, Burque, Huart, Bélanger eic ; et A PROPOS DU DELTGE. 337 M. Burque en ayant agi de même à notre dgurd, voila de suite M. Tardive! hors de lui-même, ne sachant où trouver assez de ridicule pour nous en couvrir. Il ignore sans doute q^ie le B:iron Thumen, un noble Autrichien, qui lui aussi a la faiblesse de se livrer à l'ëtude des sciences naturelles, avait d.'vancé M. Burque en cette voie, en nous dédiant un champignon miscroscopique, le Dr Crevier un entozoaire, M. Huart une Lyda etc., car sans doute qu'il n'eut pas manqué de tenter de couvrir auasi ces hommes de science du môme ridicule. Mais voyez doîic le contraste; c'est pn-cis^ment au itioaient oii nos journaux les plus iinportants, tels que le Canadien, le Courrier du Ca- nada, le Courrier de St Hi/acinfhe, le Journal de Québec aussi naguère viennent confirmer par leurs sarcasmes et leur mépris l'action du gou- vernement Joly qui nous a arrêté dans la poursuite de nos études, que le gouvernement Français, jugeant les choses à un tout autre point de vue, se plait à reconnaître le mérite de nos liuuihles travaux, eu nous décernant des palmes académiijues. Si ces journaux pénètrent dans l'ancienne mère-patiie, on va concevoir en les lis;int une haute idée dos vues larges et éclairées de ceux qui les dirigent. Aussi le Canadien, trouvant la pillule assez a mère, s'est-il empressé de cacher le fait parmi ses petites nouvelles locales ; tandis que le Courrier du Canada^ qui est aussi inconséquent que cynique parfois, n'a pas hésité d'annoncer la chose avec un titre apparent, en y ajoutant même des félicitations, lorsque la veille encore il nous livrait au ridicule et au mépris ! Mais c'est probablement par ce que notre nom se trouve attaché à un insecte que M. Tardivel se pâme ainsi de surprise. Si cet éplucheur de phrases pouvait un bon jour porter ses investigations au delà de la grammaire et du dictionnaire — et des saints-] ères aussi sans doute — il apprendrait qu'il ne peut y avoir là de surprise que pour les badauds ; que les noms de tous ceux qui nous ont précédés dans l'étude de la na- ture, nous sont ainsi conservés dans la désignation de certains êtres. Ainsi nous trouvons celui du grand BuiFon dans le nom génériqtie même du crapaud, hufo^ celui de Linnée dans une toute petite plante de nos forêts, la Linnœa borealis,CQnx de Tournefort, Fabricius, Latreille, Olivier, Walker, Cuvier, Lindiey, Say, Leconte, Gray etc., etc-, dans des plantes, des insectes, des minéraux etc. Probablement que pour Ini-même, M. Tardivel ne voudrait pas voir son nom — celui d'un doc- teur de l'Eglise— attaché à un être aussi infi.ne (pi'mi insecte; alors nous conseillerions aux gens de la Société d'Approbation Mutuelle de lui dédier une étrille ou un peigne, s'ils parvienn'tent à en découvrir d'une nouvelle espèce. L'Etrille Tardivel, Strigi/is Tardiveli, ou le Peigne Tardivel, Pecten Tardiveli, pourrait fort bien f lire, et nul doute que BOn nom ne passât ainsi sans ambages à la postérité. 338 LE NATURALISTE CANADIEN. Mais, 0 vanité des choses humaines ! ne voila-t-il pas, qu'après de plus sérieuses recherches, on constate que le Tragus Provanchn-i, Bur- que, n'est pas une nouveauté, mais a dojà uti' décrit par M- Cresson sous le nom à' Amhhjlèhs expiinctus / Ainsi s'dvano'àt pour M- Tardi- ve! une si fJconde occasion de faire de l'esprit, et pour nous, la gloire de passer à la postérité sur les ailes de cet insecte. Sic transit gloria mnndl ! Oh ! pui.^se t-il en être autrement pour la StrigWs Tardlvd!^ si ja- mais elle vient à être découverte. Comme M. Tardivel, nous terminerons, nons aussi, notre réponse par un portrait. Cependant nous nous <);arderons bien d'en aller cher- cher le type parmi les animiux dont il se rapprocherait davmtage. Nous respectons trop les [lersonnes de nos adversaires pour en ajrir de la sorte. Nous laissons ce genre de mérite à ceux qii. po.^sédés de la manie de tout reprendre et de tout criti |uer, er à bout d'arguments, se font flôehe de tout bois pour atteindre leurs adversaires, s'imairinant qu'il suffit de porter des coups quelconques, pour pouvoir se déclarer vainqueurs. M. Burque, dans sa première réponse à M- Tardivel. lui donnait de sages avis sur les dangers du méti r de critiijue pour un jeune homme, lui disant (]u'il pourr;iit lui arriver ficileuient de passer de la juste cri- tique à la manie de tout critiquer ; cl nous constatons avec regret que le jeune écrivain n'a pas voul • profiter de si sat;es conseils, ^is ...... 7 subcyaneus ,... 126 sipkax 11 tenebrosus 8 ultuii^ 7 Ischnus brevicornis 71 contiguus , 134 exilis 133 inipressus 71 lentus 135 parvus! 121 placidus 69 pyriformis 40 ruficornis 75 scutellatus 36 Lampronota macra 274 Leptacinus flavipes 315 Leptobates Canadensis 68 Liuineria annulipes 175 argentea 177 basilaris 1 79 clavata 179 dentata 181 excavaia 174 flavipes 179 fiavirictu 180 fusifbrniis 179 genuina 177 hyalina 177 infiunata I 78 n)arginata 178 pallipe.". 180 parva 176 352 LE NATURAL'STB CANADIEN. Liuineria plena 175 ruftcornis 181 ruricoxa IHO rufipes 176 sericea 181 sessilis. 178 valida 174 Limotiius confusus.. Hly Linoceras Cloutieri 110 Lobelia cardinalis 31 Lyda Chicoutimieiisis : 149 Provanclieri 147 Macrops solutu?; 325 Macrus dentatus 181 Megastylus politus 42 Mesochorus atrivenlri.s 208 flaviceps 20.' pleuralis 209 rufiilus 209 Mesoleius auteiinatus 2*J0 Canadensis 259 fissus 257, 268 mellipes 258 snbniarg iiatus 258 Mesoleptiis alhopleiiralis 224 annulatns 22-1 annulipes, 175 caiialiculatns 230 concûlor 230 decens 223, 250 depre.ssns 22() discolor 229 erectus.. .. 231 eximius 226 iîavjcornis 228 Jliiviridus 180 fucatiis ., 2.'îl honestui^ 227 inceptus , 22r, iiicnnplt'lus ., 184 interrnptus 225 lastus 231 Lanrentianus. . . . 2-8 langipes 223 lucens 228 mnculotus 24 9 major 177 Moyeiii 223 inulieiiris 227 O.rijlus 1 1> rhopalucerus 232 riifipes 22g rufulus 229 Sancti-Hyaciiithi ... 22(i serniniger 230 fiericeus 222 tibiator 1 75 triangularis. >...,^.... 225 Mesoleptus unicolor 229 unifortnis 232 variabilis 227 Mesostenus collinup Ill jocosus 112 longrcornis 223 nitidus 70 pallipes 225 ruficornis 70 rulus 143, 226 eagax 112 eericeiis 111 sericeus 222 tarsatus 135 thoraoicuis 113 Mordella rnelœna , 324 Necrobiaruficollis 61 Nematopodius co.vatus 1 35 Nepenthes 197 Otiiscus asellus 129 Opheletes glaucopterus 145 Ophion bitbveolatus 118 bilineatus 117 Cecropia 1 17 macruruni 117 nigrovarius .. ■ 1 18 rugosus 117 Orcheliniuni vulgare , 302 Orthocentrus abdoniinalip 280 Canadensis 279 carinatus 281 lucens 280 pilifrons 279 Oxyporus lateralis 315 Oxytelus Pensylvanicns 316 Pachybrachis litigiosus 328 Paniscus albotars.itns 146 Pauiscus all)ovariegatus, 14fî appendicnlatns 146 cantiliculatus 230 geminalus 146, 2r)8 interrnptus 225 Qufbecensit> 212 rufuUis 20'.> Paratenetvis fuscus 323 Pedicuiaris raceinosa Hl Pelican us erythrocinctus 95 PeriJitus vulwiris 2(>8 Periplaneta Pensylvanica 162 Pernicopterus ruler 124 Pezdniachus Canadensis 114 Qunhecensis jl4 Phœogenes lieiiru- .'>8 helvus 40 mellinus 39 pyriformis 40 TiBLE ALPHABETIQUE. 353 Phseogenes tubercnlifrons 39 Philouthus aterrimus 315 Phjgadeuon abdominalis 73 alacris 69 albicoxus 72 Blakei 67 caiulatus, 73 crasflipes 74, 268 dubius 72 hilaris 40 iinpre88U8.. 71 impressus 37 inflatus 75 inhabilis 69 insignis 38 lucens 72 ovalig 7l maculatvis , 67 major 74 matiiriis 68 mellinus 3y niucronatus 73 niti{1iilnp 70 occidentalie 70 ornatus..., 36 pallicoxus 75 planus 76 piibescens 72 4-carinatue 37 rectus 69 robustus 75 rotundiceps 74 rubrocinctua 69 ruficornis 75 rufipes 38 rufulus 229 eegnis 71 si^natus 68 signatus 36 eubfuscurt 70 tegularif 69 tuberculifrons 39 Phytodietus gracilis 210 Pinipla novita 268 Pinacodera platycolHs 303 Pinguicula vulgaris. 246 Plagiodera scripta 146 Platilabus lineolatus 38 ornatus 36 4-carinatus 37 signatus 36 scutellatus , .■ 36 tlioraciuiis 37 Plectiscus gracilis 210 pleuralis 209 Plegaderus transversus 317 Podabrus frater 320 Podogaster radiulatus 183 Polyblastus annulipes 26l Polyblastus dilatatus 261 Qnebecensis 262 subcrassus 262 Polyporupholyx 247 Polysphincta pleuralis 273 vicina 268 Porizon angulare '^06 boréale 206 rugosuni „ 206 Posocentrus Huarti 251 Primula farinosa 30 Ptinus fur 128 Pyracmoa annulatum 1K2 ruacrocephahun 182 Quedius Isevigatus 314 Rhinanthus crns-galli 30 Rhizophagus diniidiatus 31 -< Saccharuin officinarum 140 Sarracenia purpurea 30, 197 Saxifraga aizoon Sitones tlavescens 325 lepidus 325 lineellus 325 scissifrons 325 tibialis 325 Sorghum saccharatui 140 Statice Carolinianuni 30 lin ionium 30 Stenoscelis brevis 327 Stilpnus Americaniis 42 Canadensis 42 Tachinus addendu? 311 Canadensis 313 fimbriatus 313 frigidus 313 funiipennis 313 limbatus.... 313 lividns 313 Tenebrio molitor 128 Tliersiloclius niicans 207 Thyreodon niorio 119 Tomoxia bidentata 324 Trachynotus Canadensis 119 Trogus Brullei 34, 127 Canadensis 35, 127 Copei 35, 127 exesorius 34 fulvipes 34, 12/ obsidinnaior 34 Provancheri 128 Qnebecensis 3 t, 127 Tropisternus ellipticus 308 lateralis , 308 Tryplion uffiais 2()4 annulatus 224 54 LE NATURALISTE OANANDIEN. Tryphon canalicubitus 258 Canadensis 258 carinatus 27H Clapini 256 clypeatus 254 coiniiuHHS 225 crassus 266 Dionnei 256 dorsalis 253 Dnfref^tiei,. 253 excavatns 254 Jrontalis.. 26 Gaspesianus 252 Hervieiixii 254 humeralis 274 Laurentianus 228 IMoyeiii 223 pedal is 265 sanguineus 248 scutellatu!:* 253 seminker ...., 255 Tryphon suberassus 262 submarginatus 258 tardus 259 Ulnius Americana 29 Urocerus cyaneus 268 Utricularia cornuta 223 niontaua.... 245 tnulticaulis 246 nelunibifolia 246 8ubulata 223 vulgaris 198, 233 Vespa vidua 268 Westwoodia fumipennis 219 Xestobium tesselatum 321 Zilorahispida. 323 ERRATA. Paqe 2, ligne S, an lieu de ; assex; lisez: asgef. " 4, et suivantes, l'espèce 9, /!(c<«.s, ayant été omise dans la clef analytique, tou les numéros d'espèce au-dessus de 9 se trouvent diminués d'une unité. " 32, l'avant dernière ligne du bas, au lieu de : il su ; lisez : il a su. " 41, ligne 4, : au lieu de : Isclineumonidf^s, lisez : Ichneumonides. " 41, ligne 3, da bas, au lieu de : Stipnk, lisez : Stilpne. " 67, " 14, au lieu de: rufîcornis, /^'^œ : ruficornis- " 70, dernière ligne du bas, au, lieu de : métathoraz, lisez : mésothoraz. " 72, ligne 21, au, heu de : Ç , lisez : ^. " 86, " 2, " '• on tiennent, lisez : en tiennent. " 86, ligne 4, du bas, au lieu de : d'un bordée, lisez : d'une bordée. " 96, dernière ligne du bas, au lieu de : d'ue serpe, lisez : d'une serpe. " 100, ligne 20, au lieu de : inteligences, lisez : intelligences. '« 119, " 27, " HTMtNoPTÊES, lisez : Htménoptèrks. « 120, «' 2, effacez dans, qui est répété. •« 128, •• 4, du bas, effacez : Nat. Vol., " 130, au nombre 28, (31) au lieu de : noir, lisez : roux„ " 141, ligne 3, du bas, au lieu de : .381, lisez : .38. « 155, « 19, , au . lieu rfe : Leclerc, " : Leduc. « 131, « 15, i( s'attackeut «' : s'attachent. « 140, " 19, II Puisque, i> : Presque. « 179, " 5, riui(' p:irC DAl.VK \U, S- e' S4, ri:e de la Xm a.'n ■ SOMMAIRE DE CE NUMERO. At^en ce 1 JiG M icroscupe Bijou 1 Faune Canadienne 2 ]jes Minéraux Canadiens 13 Bibliorraphio .■ .■ . , ]9 lie chien et ses principales races 28 Entre Botanistes 27 Ni?crolosie 32 Le Naturaliste. Canadien paraît. vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par annde, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les pays d'Europe, les frais do port en sus, qui sont de 25 cts |0ur J'Âiigletcrio ; 50 ctï. j i ur la Fiai.ce ; 75 cts pour lu Belgique ; Si yoav l'Autriche, etc. ÎN. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des colleges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. B^° Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'ini} rimerie de JMr. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul- St-Hyacinthe : M. le Dr St-Grermain. THE VALLEY rVATUKALïîJiT Publié a St. Louis, Missouri, par Mr Henry Skaer. 8 pages, petit in-4, Mensuel, prix : $1 par année. 10 pages in-8 ; bi-inensuel, publié par M. S. E. Cas- sino, à Salem, Massachusetts. Prix : $2 par année. "O" ^ «2?* Eî 3C^ y the im > euse circulation thus ftiven, public attention is directed to the merits of the new patent, and sales or introduction often easily effjcted. Any person who has madn a new dis'-overy or invention, can ascertain, free of charge, whether a pitcnfcan probably be obt.iuK-d, by writ ng to the undersig ed. We also send /re<; our Hand Look aliout the Piitt'iit L iws, Pat-'nts, CaVi-at.-, Trade- Marks, their costs, and how procured, with hint= for luocurin.; advances on inventions. Address lor the Paper, or concerning Patents, mm k Co., ^7 Park How, .\cw York. Branch Office Cor. F k 7ih Sts.. Washington, D. C. Dans PArkanisas. 1,000,000 ACRES d" to ires à vendre à firix r^^du'ts ■ '%^ -^^ '"^i*' f '^^ ■*■*' "*■*'' avL'C [).iicinents f icilfs, dans l'Ouest de I'Arkan- sas. Le chemin de fer : Littie H(jck et Fort-Smith, ainsi que le lleuve Arkan. 30,000 acres i.our les colons fr nçaise. Une église et nn couvent soiit en voie de con- struction piôs do Alorilton et une seconde églite française v i. é'.re <.onstruite près do Springfield 10 milles plus ioin, dès r^ue le beroin s'en trra sentir. Avis au.x familles franc ii.es dés rant acquérir une belie propri té, à peu de frais, dans le voisinage d'une église catholique. Pour plus amirles informatihn on | eu t s'adresser à Mr. W. D. SLACK, ou à Mr. MICHEL BRAUN, Land Office, L. R. & F. S. R'y, a Little-Rock, ou aux Pères du St. Esprit à Morilton. Imprimé par C. r)A.RVRAn 82 rue LaiEontagne VOL. XI. FEVRIER, 1879. Impriin^; |,,ir C DARVEaU, S:i ei S4, n.c de la .Vonta'^n;-. SOMMAIRE M CE NUMERfl. Faune Canadienne 33 i^c ch ien et ses principales races 43 Les M liit'ranx Canadiens 49 Société d'Histoire Natnr pour la France ; 75 cts peur la Beli:i(jije ; Si pour l'Autriche^, etc. h. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. i^" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doiventêtre adressées au rédacteur, CupKouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'ini] rimerie de Mr. C. Darvoau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bonrgoault, libraires, 250, rue St-Paul- St-Hyacinthe : M. le Dr St-fxermain. THE VALLEY .\ATUilALI^T Publié a îSt. Louis, Missouri, par Mr Henry Skaer. 8 pages, petit in-4, Mensuel, prix ;$1 par année. 10 pages in-8; bimensuel, publié par M. S. E. Cas- sino, à Salei:n, Massachusetts. Prix : $2 par année. scientific" AMERICAN. The Most Popular Scientific Paper in thi World. Only $3 20 a Year, including Postage. Weekly. 52 Numbers a year. 4,000 book pages. The .'^ciEXTiFiC .Amkkica\ i.« a 1 d-ge First-Class Weekly >Je\vspiip r of .Sixto^n Piige^, printed in the most beautiful. -ty le, profiiseti/ i la Iraied tmlh xpkini'ui fiiijravuir/x re)! e^eutirlg the n wen Inventions iind the" must recent Advances in the Arts and S<-ien Rj : imluding New and Iiiteiestini; Facts in Awrieiilturc, Ilorlicullure, the Home Health, Metlicil Pi'> gl■e^s, Social Science, Natural History, (îcology. /stronoinv. 1 he m> St valu ible practial pipers, bv emineiU writers in all depaitments of Science, will bo found in the Srientilic Aiueriean ; Terms. $;).2i) per year, $1 (iO half joar. which includes postage. Discount to Agents. Single copies, ten cents. Sold by ail Newsdealers. Keinit by postal orders to MUNN & (;iJ , Publisheis, ù7 Park Kow, New Yoik. ' PA "Î" ^«l'¥"^ '" eonnetion with the §cicntiliC Anie- »H B ". a VS ■ Oa rira »i, "^'i^ssrs. MuNN à Co., are Solicitors of Ame lican and Forjigii I'atent.-i. have had ;j-i years expirience, .and now have the largest ■est.ibiirhiiicnt in thti world. Fatents are obtained on liie be.^t terms. A special i.otice is made in th'; Scientific Alll4M'ECUII of all inventions pati-nted through this Agency, with tiie na'iie and le.-idence of the Patentee. 15y the im i ense circulation thus iveii, public ;itten. ion i- diie;ted to the merits of the new patent, and sales or introdiirtion otteu easily eff eted. Any person who ha.s niad»^ a new dis 'overy or invention, can ascertain, free of chargi^, whether a p 'tent can probably oe obtained, by writng to the ucdersigi.ed. Wo also fend/r«« our Hand Look ai)out the Patent L ws, Pat.nls, Caveats, Trade- Maiks, their Costs, and how procuied, with hints for procurin.; advances on inventions. Address for the Pap'.r, or concerning P.itents, MM & Co., 37 Park How, J\cw York. Branch Office. Cor. F & 7lh Sts.. Washington, D. C. Dans r Arkansas. 1,000,000 ACRES de terres à vendre à pri.x réduits _ Vfc^ -^^ -^^ m ■^^ -^^ ■^^ avec paiements faeiles, dans l'Ouest de PArkan- sas. Le chiinin do fer : Little Kock et Fort-Smith, ainsi que le fleuve Arkansas, tra- versent tonte la vallée, l.e ï-ol est géncralenient tiès fertile : le climat doux et tempéré. Le r-ot'n, le tab i".. le chanvre, le fioment, le maï,\ l'orge, 1' .voine, la, pomme de terre, le trefl- et le foin y viennent très bien, ainsi que la vigne et les arbns fruitiers. Envi- on 'JO i.OOK acres ue ces terres, situées le long du ehemin de for, au Nord du fleuve Arkansas, ont ee concédés au.K Pcres du tt. Esprit pour la fondation d'une co- lonie . ■ , T ■ , A 50 milles de L ttie-l!o-k, près de la Station .Morilton, non loin de Louisnourg et sur un inagnitiqne plateau, s'éiendant vers le Nord les Pères du St Esprit ont r serve 30,0(11) acres pour les eolon.-^ fr nçaise. Une église et un couvent sont en voie de cou- str'iietioi pi es do Morilton et une seconde église françvisc va. être construite près de Spriii. 'field 10 milles plus oin, dè^ que le besoin s'en fera sentir. " a'v s au.x familles franc li-es désirant acquérir une belle propriété, à peu de frais, dans le voisinage d'une église catholique. Pour plus Hinpies informatihn on peut s'adresser à Mr. W. D. SLACK, ou à Mr. MICHEL BRAUN, Land Office, L. R. & F. S. R'y, a Little-Roek, ou aux Pères du St. Esprit à Morilton. "O" ^ "X" ES 3?ar s» X i_« IE5 Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiqnes No. 2, $1 .50, Nos. S, 4. 5 et 7, $1 .'15 le itiille. Epingles caiDioi) O.Oû le ceiil. Epingles d'acier, à lête en émail, pour étaloirs 0.25 •' Loupes, triplettes, montées en corne ... 1.75 la pièce. Ldiipe (le p elle, simple (l .50 •' Micro.- Cope lie poche ..,..0.50 " Pinces courbes, en acier ..... 1.25 '• " à pointes fines 1.25 ■' ••' pour la chasse 0.15 " Tubes en verre O.OC) " S'adresser au Réd. du Natnralisle, CapRouge. A riMPRIMERIE DE C. DAkVEAU, 82, RUE LAMONTAGNE, QUÉBEC. Les onviîiiies suivants de l'abbé L. Provniiclier. Traité Elémentaire de Botanique, 118p. in-12. ill. .(1858) S0.40 Tableau chronologique des principaux faits de Ihistoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours (18.Ô9) avec les synchronisines de l'iiistoii-e de France, d'Ani^le- terreetderp]tilisé. Tableau-carte de 20X42 pc.^ (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée (18G2). 2.00 Notice sur le Tiers-Ord'e do la Pénitence do St. Fraiçnis suivie de neuvaines, litanies, &c., 75 p. in 12. (1867).. 0.25 Le Verger, le Potager et le Parterre dans la Province de Québec, 332 p. in-12, illu>tré (1874) 1.00 Les Oiseaux insectivores et les Arbres d'ornement et fores- tiers, 30 p. in-8 (1874) 0 20 Le Mois de Marie des Familles, 72 p. in 8 (1876) 0.10 Faune Entomoloiziijiie du Canada vol. 1,-Les Coléoptères 800 p. in-12 (1877) '. 2.50 Additions, 1877 50 1878 '^5 La Faune avec les Additions 3.00 Faune Eiitoniolojriqne du Canada. Vol. IT, f- soicule 1. — Les Orthoptères et les Névroptères, 157 pa. seront envoyé's /'/ïi/zc'-* par la malle. Imprimé par C. Darvkaitt 82 rue I.amonta" SOMMAIRE DE CE NUMERO. Faune C.iiiadieiiiie 65 Le chien et ses piincipiilcs races 77 Concours d'éln(juence sur l'agriculture 84 Une lettre «le la Floride 95 lie Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 dechacpje mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les pays d'Europe, les frais de port en sus, <|ui sont do 25 cts your rÂngUtcne ; 50 cts pour la France ; 75 cts pour la Beljrique ; $1 pour l'Autriche, etc. In. B. — L'abonnement est réduit à ^1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dei-nicr nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. fi^" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur. Cap Rouge, Québec. Ag-ents du Naturaliste : Québfc: à l'inii rimtrie de Mr. C. Darveau, 82 et 84, rue di; la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. kSt-Hyacmthe : M. le Dr !St-G^ermain. AGENTS, LISKZ CKCI. Nous payerons aux agents, avec leurs dépenses un salaire de $100 par mois, ou leur allourons une forte commission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses inventions. KOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons gratis. Adressez: SHERMAN & CO, . Marshal^ Midi. THE SCIENTIFIC AMERICAN. The Most Popular Scientific Paper in th'^ World. Only $3 20 a Year, including Postage. Weekly. 52 Numbers a year. 4,000 book pages. Thk SO.KXT.F.O AM.'arANisal.rge First-Class Weekly '' ^""^l^'V;;". ^J,,':;^^';)^ Page., printed in tne mo.t beautif,>l style, profii^ehl »!l.a ''•«''^'^/''''^^'^^''''^e '1;» nnd re,Lentir.g . he n.we-t Inventions nnd th« ^■•^^'^««^"/'^^"^.f'",^, h Home Seien.es : in.lu.Hng Ne^v and Interesting F.c.s in A?"'-''''"'''^''!^' "":' " ^.'./J'; "^Thl He-.lth Med'eal Pr -les, Social Science, Ni.tu.i.l History, Geology. ..-«tronomv . ine S's;v.;iu l'hic .'-..cti-al ^:.^.rs. by eui.nent wrUers in all depa.t.nents of bc.ence, v.>ll befound in the tSeientilic Aii'prioan ; ni=^nnnt to A^^ent^. Ternis. .ii:^,.20 per year, S1.60 half year, which mclndes postage. P~"t^" \^^^^ Rin-le copies, ten cents So'.i by all Newsdealers. Remit by postal oide.b to MUxN-N & (T'l , Piiblishets. 37 Park Uow, New Yoik. _^-.— .^«..^ff* In connexion with the Scientific >*»"«■ P A T ' 1^ 1 ^ • r jcaii, Messrs. Munn & Co., nre Solicitors of A..>e ri.ar. nr,d For 'i-n I'nteot^. have had VA years exo-rienee. and now have th« l;";?ï^st est"' lish,nen. >? th.. world. t«aren,s are obtained on the bestternis. A ^'BC-' - - is made in the Srienlific .\ ilM'l-.Can of all 1, vent.ons patented ^hn-u.^h bu Agencv, w,tn t„e na'ne and .eideoee of th. Patentee. Hy the tm '^^^^^^^^^ thu- iven, public ..aten;i.-ni. C. Danis r Arkansas. ■ /r^ r>. 'Ty. r\r\r\ ATRES de tcrre.« à vendre à pri.'c réduits I OO^K^-^*-^W avec pRiemonts f.iciles, dnns l'Ouest de I'Arkan- caf L" ch-min de fer : !>ittle Kock et Fort-Smith, ainsi que le fleuve Arkans-a.<, t.a- ver^ent tonte la vallée. Le sol est gén. rnlen.ent ties fertile : le cli.nat doux et tempéré. Le .ot n le nvb c. le chanvre, le froment, le mai., l'orge, l'-vo.ne, la pomu^e de terre le trefi^ et le foin y viennent très bi-n, ainsi que la vigne et les arbr.s fnntier . Envi, m 10. l>0(i acres de ces terres situées le long du chemin de er, au Nord du fl.M,ve Arkansas, ont é.é concédés aux P.^res du St. Esprit pour la fondation a une co- '°"'% ^1) mi'lesde L^ttle-KoA-, r,rè= de la Station 'Morlltnn, non loin de Louis! ourg et sur ifn m nlt e nil t. au,° 'éie^dant vers le Nord les Pères du St Esprit ontr serve 30 0 0 âc e^ ol,r iFs colons fr ^nçaise. U.,e église et un convent sont en vote de con- smictionpièldeMoriltonetune^econde cgli.e française va être construite pies do .;e 0.15 en verre 0.0(> S'adresser au Réd. du N(itnr(t/is/e. CapRonge. le mille, e cent. a piece. A riMPRIMEEIE DE C. DARVEAU, 82, RUE LAMONTAGNE, QUÉBl'X. Los ouvi'aeos suivants de l'ahbc ]j. Provancher. Traite^ Elémentaire de Botanique, ll8p. in-12. ill.,(18:)8) .?0.40 Tableau chronolnoique des principaux faits de riii'-toiro du Canada depuis s.i di'couverte jusqu'à nos jours (1 859) avec les synelironisuies de l'iiistoiie de France, d'Aniile- terreetderE'iliso. Tableau-tMrtede2GX^2 pes (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée (1862) 2.00 Notice sur le Tiers-Ordie de la Pénitence de .Sr. Frai çois suivie de neuvaines, litanies, &c., 75 p. in 12. (18G7).. 0.25 liC Ver 2t> per year, §1.60 half year, which includes postage. Discount to Agent Single cTpi;.s ten lents SoUi In- all Newsdealers. Remit by postal orders to MUNX & (To., Publishers, 37 Park How, New York. oa^M.^ri-B^IT'f^ In connection with the Scientific AlKlC- PATciy S O- riran, Messrs. MUNN& Co., are Solicitors of Ame- rican and Forcicn Patent., have had o4 years experience, and now have the l^'^gest "t^nrhint in the world. Patents are obtained on the be.tter.ns. ^aZTn^l^'Zl i,. made in the «Scientific AniCI-tC^in of all inventions Pat^'^'^^j*'; ^=f °'^ Agency, with the nan,e and, e.-ideoce of the Patentee. By the ^'"'''«''/^ «'7^\^^;'^^^ thT,« iv-en, public attention i,^ directed to the merits of the new patent, and sales or ^'^'"Ar;';ertr:£'hflnat a new discovery or invention, can ascertain, free of chargè.Ue-herap.te„tcanprob.bly .e obU.ned by writ.ng to tne -d«-g-d. U> -Tuo «end /■;«<- our Hand book about the Patent Liws, Pat^^nts, Oaveat>, Iraae Markl, their co/t^, and how procu.ed, with hints for procuring advances on inventions. Address for the Paper, or concerning Patents, mm & Co., 37 Park Row, New York. Branch Office Cor. F & 7th Sts.. Washington, D. C. Dans FArkansas. I ^^ ^^ ACRES de terres à vendre h prix réduits O O O - W V-l \^ avec paiements faciles, dans l'Ouest de l'Arkan- «nf Le ohonnn de fer : Little Kock et Fort-Smith, ainsi que le fleuve Arkans.as, tra- versent toute à vallée. Le sol est généralen>ent très fertile : le c u„at dou.x et tempéré. Le S n ïelab'c, le chanvre.'le froment, le maï.. l'orge, P.voine, la pomuie de terre le reflcetlo foin y viennent très bien, ainsi que la vigne et les arbr.s fruitiers Ét^^imn 20. 001) acres de ces terres, situées le long du chemin de fer, au Nord du fl.uve Arkansas.ont é,é concédés aux Pères du St. Esprit pour la fondation d une co- '°"''a 50 milles de L^ttle-Rock, près de la Station MoriUon, non loin de Louisbourget ,„r ,fn .niTn Ifi q.e plateau, .'étendant vers le Nord les Pères du .-t. Lsprit ont r serve 3 000 àc-e= 00 -rlFs colons française. Une église et un couvent sont en voie de co. i- Jt;uetionp;èsdaMoriltonetune%econdeégl,.e franç.,se va être construite près de ^'^^^^:rfïï:^eJt^J;;"'^^^^-s^^ dans le voisinage d'une église catholique. Pour plus amples iiiformatihn on peut s adresser a Mr. W.'D. SLACK, ou à Mr. MICHEL BRAUN, Land Office, L. R. & F. S. R'y, a Little-Rock, ou aux Pères du St. Esprit à Morilton. IGT s» •QE?' £3 I5âr s» X XL. £S Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epino;le.s eiitoinologiques No. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 1, i^l .'lô le mille. Epingles caiiiiot: .... 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour étaloirs 0.25 " Loupes, triplettes, montées en corne 1.75 la pièce. Loupe de p clie, simple , .0.50 Micro.icope de poche 0.50 " Pinces courbes, en acier ...'.. 1.25 '• " à pointes fines 1 .25 " " pour la chasse 0.15 '' Tuijes en verre O.OG " S'adres.ser au Réd. du Naturalisle, CapRouge. A riMPEIMERIE DE C. DAEVEAU, 82, RUE LAMONTAGNE, QUÉBEC. Les ouvrajres suivants de l'abbé L. Provancher. Traité Elémentaire de Botanique, 118p. in-12. ill. ,(18.58) SO.40 Tableau cbronologique des principaux faits de l'histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours (1859) avec les synchronismes de l'histoire do France, d'Aiiule- terre et de l'E-lise. Tableau-carte de 26X42 pes (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée (1802) 2.00 Notice sur le Tiers-Ordre de la Pénitence de St. Frnnçois suivie de neuvaines, litanies, &c., 75 p. in 12. (1867).. 0.25 Le Verger, le Pot;iger et le Parterre dans la Province de Québec, 332 p. in-1 2, illustré (1874) 1 .00 Les Oiseaux insectivores et les Arbres d'ornement et fores- tiers, 30 p. in-8 (1874) 0 20 Le Mois de Marie des Familles, 72 p. in-8 (1876) 0.10 Faune Entomologiqne du Canada vol. 1,— Les Coléoptères, 800 p. in-12 (1877) 2.50 Additions, IS'77 50 1878 25 La Faune avec les Additions 3.00 Fa-anc Entoniologiqne du Canada, Vol. IT, f:iscicule 1. — Les Orthoptères et les Névroptères, 157 p:>ges, in 8. . . 1 00 Les Essences ligneuses de la Prov. de Québec, 14 p. in-8. 0 10 Enunieratio ColeO»teroru\n, Orthopterorum et Nevropte- roruni Provinciai Quebecensis, imprimées d'un .seul côté pour éti(|uetter les collections, 14 p. in-4 0 20 Nombres pour numéroter les collections, depuis 1 jusiju'à 2000, la feuille, de la couleur voulue 0.05 Sur réception du prix, ces ouvrages seront envoyés franco par la malle. Imprimé par ^J. Dauvkau 82 rue Lamontasjne I VOL. XI MAI, 1879. No. 125. (êgmMmo 6£ RAPPORTANT SOMMAIRE EE CE MMERO. .... 130 .... 144. .... 150 « Fuune C:inadienne . Une nouvelle espèce de Lyda Ijbs insectes nuisibles Informations'. — Résignation d'un Entomologiste d'Etat. — Biscuit d'insectes. — Echanges d'insectes. — Chasse aux insectes. — Bibliographie 155 15(1 Le Chien et .'es principales races 1.58 Le Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Four les Etats-Unis $2. Pour les autres pays étrangers faisaut [ artie de l'union postale 12.50 francs. jN. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. • On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. 8^°" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doiventêtre adressées au rédacteur, CapRouge, Québec, Agents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de JVl. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul- St-Hyacinthe : M. le Dr St-Grermain. AGENTS, LISKZ CKCI. Nous payerons aux agents, avec leurs dépenses un Salaire de $100 par mois, ou leur allouerons une forte commission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses, inventions. NOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons gratis Adressez: SHERMAN «& CO , Marshall., Mich XT is ■oc? 1E5 x«^ iS X x^ :es s» Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiques No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1 .25 le mille. Epingles camion ^ • 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour étaloirs 0.25 Loupes, triplettes, montées" en corne 1.75lapiece. Loupe de p che, simple k a Micro-cope de poche 0.50 ^^ Pinces courbes, en acier '-■'^'^ ^^ " à pointes fines. ^•'^'^ ^^ " pour la chasse .0.15 Tubes en verre "•"" S'adresser au Réd. du Naturalisle, CapRouge. A riMPRIMERIE DE C. DARVEAU, 82, RUE LAMONTAGNB, QUÉBEC. L?s ouvrages suivants de l'abbé L. Provancber. Traité Elémentaire de Botanique, 118p.in-12. ill.,(1858) $0.40 Tableau chronologique des principaux faits de l'histoire du Canada depuis sa déîîouverte jusqu'à nos jours (1859) avec les synchronismes de l'histoire de France, d'Angle- terre et de l'Eglise. Tableau-carte de 26X42 pes (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée (1862) 2.00 Notice sur le Tiers-Ordre de la Pénitence de St. François suivie de neuvaines, litanies, &c., 75 p. in 12, (1867) - . 0.25 Le Vero-er, le Potager et le Parterre dans la Province de Québlc, 332 p. in-12, illustré (1874) 1.00 Les Oiseaux insectivores et les Arbres d'ornement et fores- tiers, 30 p. in-8 (1874) 0.20 Le Mois de Marie des Familles, 72 p. in-8 (1876) 0.10 Faune EntomoloJ m ^y V^ \J avec paiements faciles, dans l'Ouest de l'Arkan. pas. Le chemin de fer : Little Rock et Fort-Smith, ainsi que le tieuve Arkan-ias, tra- versent toute la vallée. Le sol est généralement très fertile : le cliiDat doux et tempéré. Le ciiton, le tabiic, le chanvre, le froment, le maïs, l'orge, 1' .voine, l;i pomme de terre, le trèfle et le foin y viennent très bien, ainsi que la vigne et les arbres fruitiers. Environ 20ii.U0U acres de ces terres, situées le long du cheuiin de fer, au Nord du fleuve Arkansas, ont éié concédés aux Pères du St. Esprit pour la fondation d'une co- lonie. , . 1 , A 50 milles de Little-Roek, près de la Station Mordton, non loin de Louisi.ourg et sur un magnifique plateau, s'étendant vers le Nord les Pères du St. Espiit ontr serve 30,000 acres pour les colons fr^mçaise. Une église et un couvent ."^ont en V(rie de con- struction près do Morilton et une seconde églite française va être construite pi es de Springfield 10 mille? plus loin, dès que le betoin s'en fera sentir. Avis aux familles françaises désirant acquérir une belle propriété, à peu de Trais, dans le voisinage d'une église catholique. Pour plus amples informatihn on peut s'adresser à Mr. W. D. SLACK, ou à Mr. MICHEL BRAUN, Land Office, L. R. & F. S. R'Y; a Little-Rock, ou aux Pères du St. Esprit à Morilton. Imprimé parC.D^BVRAV 82 rue Lamontagne No. 126. SOMMAIRE m G£ NUMERO. Faune Canadienne 109 Une deuxième lettre de la Floride 1 22 Informations — Insecte nommé. — M. G., Troi.s-Rivières .... 12G Bibliographie 127 Le Cliien et ses principales races 131 La culture du Sorgho 140 Ijb Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. AboT^nement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis ^2. Pour les autres pays étrangers faisant partie de l'union postale 12.50 francs. In. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. B®" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Natubaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 8-4, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. !St- Hyacinthe: M. le Dr St-0-erraain. AGENTS, LISEZ CECI. Nous payerons aux agents, avec leurs dépenses un Salaire de $100 par mois, ou leur allouerons une forte commission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses inventions. NOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons gratis Adressez: SHERMAN & CO, Marshall, Mich \ Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epindes entomologiques No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1 .2.5 le mille. Epingles camion /■■;•.• n o^ a Epingles d'acier, à tête en émail, pour etaloirs y. ^3 _ Loupes, triplettes, montées en corne o\q ^'f ^^' Loupe de puche. simple •' ^^ Microscope de poche '"^ ^^ Pinces courbes, en acier. J\^-^ ^^ " à pointes fines. [•^' ^^ '' pour la chasse o' ot " Tubes en verre S'adresser au Réd. du Naturalisle, CapRouge. ^ A riMPRIMERIE DE C. DARVEAU, 82, RUE LAMONTAGNE, QUÉBEC. Los ouvrages suivants de l'abbé L. Provanclier. Traité Elémentaire de Botanique, 118p.in-12. ill.,(1858) S0.40 Tableau chronologique des principaux faits de l'hi-^toire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours (1859) avec les synchronismes de l'histoire de France, d'Angle- terre et de l'Eglise. Tableau-carte de 2G X42 pes (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée (1862) 2.00 Notice sur le Tiers-Ordre de la Pénitence de St. François suivie de neuvaines, litanies, &c., 75 p. m 12, (18b7) . - u.zo Le Verger, le Potager et le Parterre dans la Province de Québec, 332 p. in-12, illustré (1874) l-OO Les Oiseaux insectivores et les Arbres d'ornement et fores- tiers, 30 p. in.8 (1874) "^" Le Mois de Marie des Familles, 72 p. in-8 (1876) 0.10 Faune Entomologiqne du Canada vol. 1,-Les Coléoptères, 800 p. in-12 (1877) ^-^^ Additions, 1877 ^ " 1878 -f La Faune avec les Additions ^-"^ Faune Entomologique du Canada, Vol. IT, fascicule 1.— Les Orthoptères et les Névroptères, 157 pages, in 8. . . i.UU Les Essences ligneuses de la Prov. de Québec, 14 p. in-8. 0.10 Enumeratio Coleopterorum, Orthopterorum et Nevropte- rorum Provincise Quebecensis, imprimées d un seul coté pour étiquetter les collections, 14 p. in-4 - - ^ -^ Nombres pour numéroter les collections, depuis 1 jusqu'à 2000, la feuille, de la couleur voulue - ^-^^ Sur réception du prix, ces ouvrages seront envoyés /mnco par la malle. _^_________«..,— ^— ■ ]\OUVEAU MOIS DE MAKIE. Dédié à la jeunesse cnnndienne, par un prêrre du diocèse do Montréal, Rév. M. Benudry. Joli volum^^ car- tonné in-32 de 288 pagvs. — Chez J JB. Rolland <& Fils, Libraires-Editeurs, Nov^. 12 et 14, rue St. Vincent. Prix : 15 cts. franco, la doz. $1.60 cts. Ecrit spécialement pour ce pays, les âmes pieuses trou- veront ce Nouveau Mois de Marie, calculé ponr corres- pondre aux dispositions religieuses de notre p >pulation, et ne seront pas écartées par des considérations sur des dan- gers et des maux auxquels heureusement nous ne sommes pas exposés en ce pays. PETIT MOI8 DE MAIIIâ^\ Pensées ])ieuses pour le mois de Mai, par l' AUTEUR DES PAILLETTES D'OR. Jolie brochure in-32 de 64 pages. Chez J. B. Rolland & Fils. Libraires-Editeurs, Nos. 12 et 14, Rue St. Vincent. Prix : 5 cts. franco, la doz. 40 cts. Simples pensées écrites avec bonheur sous le regard de Marie. Elles veulent chaque jour du Mois de Mai redire à l'âme pieuse : Aimez Marie, es[)érez en Marie, imitez Marie, et par Marie montez doucement à Jésus. Daii!» rArkaiii§ai§;. If\^\ér\ ^^f\^\ À<'RES de terres à vendre à prix réduits ■ V^ ^^ \^ 9 'L/ ^Jf \J avec paiements f.ioiles, dans l'Ouest de l'Arican. pas. Le chemin de fer : Little Rock et Fort-Smith, ainsi que le fleuve Arkansas, tra- versent toute la vallée. Le sol est généralement très fertile : le climat doux et tempéré. Le coton, le tabiic, le chanvre, le froment, le maïs, l'orge, l'.ivoine, la, pomme de terre, le trèfle et le foin y viennent très bien, ainsi que la vigne et les arbri-s fruitiers. Environ 20i).()0U acres de ces terres, situées le long du chemin de fer, au Nord du fleuve Arkansas, ont éié concédés aux Pères du St. Esprit pour la fondation d'une co- lonie. A 50 milles de Little-Rock, près de la Station Morilton, non loin de Louisliourg et sur un rnagnltique plateau, .a'éceiidant vers le Nord les Pères du St Esprit ontr serve 30,000 acres pour les colons fr^mçaise. Une église et un couvent sorit en voie de con- struction près de Morilton et une seconde églife française va être construite près de Springfield 10 milles plus loin, dès que le besoin s'en fera sentir. Avis aux familles franc li.^es désir.int acquérir une belle propriété, à peu de frais, dans le voisinage d'une église catholique. Pour plus amples informatihn on peut s'adresser à Mr. W. D. SLACK, ou à Mr. MICHEL BRAUN, Land Office, L. R. & F. S. R'y, a Little-Rock, ou aux Pères du St. Esprit à Morilton. Imprimé parC. Darvrau 82 rue Lt),montagne ^ VOL. XI. JUILLET, 1879. No. 127. SOMMAIRE m GE MMERQ. 141 Faune Canadienne TiGs Plante!^ Insectivores ... . ...... .. 151 Une troisième lettre de la Floride .... 159 Informations 162 Le Chien et ses principales races 164 Le Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, S2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Four les Etats-Unis $2. Pour les autres pays étrangers faisaut partie de l'union postale 12.50 francs. iN. B. — L'abonnement est réduit à ^1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. S^^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à rimfirimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. St-Hyacinthe : M. le Dr St-aermain. AGENTS, L18KZ CKOI. Nous payerons aux agents, avec leurs dépenses un Salaire de $100 par mois, ou leur allouerons une forte commission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses inventions. NOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons gratis Adressez: SHERMAN & CO, Marmah, Mich Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologique.s No. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1.25 le mille. Epingles camion 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour étaloirs 0.25 •' Loupes, triplettes, montées en corne 1.75lapièce. Loupe de p che, simple 0.50 " Microscope de poche 0.50 " Pinces courbes, en acier 1.25 " " à pointes fines 1.25 '* " pour la chasse .0.15 " Tubes en verre 0.06 " S'adresser au Réd. du Naturalisle, CapRouge. A riMPEÎMEEÎE DE C. DARVEATJ, 82, RUE LAMONTAGNE, QUÉBEC. Les ouvrages suivants de l'abbé L. Provancher. Traité Elémentaire de Botanique, 118p.in-12. ill.,(1858) S0.40 Tableau chronologique des principaux faits de l'histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours (1859) avec les synchronismes de l'histoire de France, d'Angle- terre et de l'Eglise. Tableau-carte de 26X42 pes (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée (1862) 2.00 Notice sur le Tiers-Ordre de la Pénitence de St. François suivie de neuvaines, litanies, &c., 75 p, in 12, (1867) - . 0.25 Le Verger, le Potager et le Parterre dans la Province de Québec, 332 p. in-12, illustré (1874) 1.00 Les Oiseaux insectivores et les Arbres d'ornement et fores- tiers, 30 p. in-8 (1874) 0.20 Le Mois de Marie des Familles, 72 p. in-8 (1876) 0.10 Faune Entomologique du Canada vol. 1,- Les Coléoptères, 800 p. in-12 (1877) 2.50 Additions, 1877 / 50 1878 25 La Faune avec les Additions 3.00 Farine Entomologique du Canada, Vol. II, fascicule 1. — Les Orthoptères et les Névroptères, 157 pages, in-8. . . 1.00 Les Essences ligneuses de la Prov. de Québec, 14 p. in-8. 0.10 p]numeratio Coleopterorum, Orthopterorum et/Nevropte- rorum Provincige Quebocensis, imprimées d'un seul côté pour étiquetter les collections, 14 p. in-4 0 20 Nombres pour numéroter les collections, depuis 1 jusqu'à 2000, la feuille, de la couleur voulue 0.05 Sur réception du prix, ces ouvrages seront envoyés y*?'anco par la malle. LE MOIS DE JUILLET CONSACRÉ A SAINTE ANNE SUIVI d'uNE NEUVAINE A SAINTE ANNE, DES PRIÈHES DE LA MCSSE hTC. Par M. Le chanoine H., ?7i H2. brodiè, \6 cta ; pleine reliure loile an- glaise, 25 cents. — Montréal, J. B. Rolland et Fils, libraires-édi- teurs, 12 et 14, rue St. Vincent. L'exteiition de la dévotion à \a. Bonne Sainte Anne s'accrois.«ant de jour en jour, quelques personnes pieuses ont composé des ouvrages en son hon- neur, pour aider aux fidèles dans leur dévotion. Les livres de ce genre se multiplient cliaque année et nos lecteurs en connaissent certainement plu- sieurs qui les ont liéjà édifiés et instruits. Malgré cette abondance, nous sommes sûrs que les âmes pieuses aimeront à se procurer chez MM. .T. B. Kolland et Fils l'ouvrage sous le titre de Le Mois de Juillet consacré à Sainte Anne, suivi d'une neuvaine à Sainte Anne, etc. Les méditations pour tous les jours du mois sont suivie d'une neuvaine à Sainte Anne et de nombreuses prières en son honneur, les litanies de Sainte Anne, les prières de la Sainte Messe, les Vêpres du dimanciie et des cantiques à Sainte Anne. C'est donc un livre plus complet qu'aucun autre traitant du même sujet, qni ait parut jusqu'à ce jour. C'est en même temps un livre pour le mois consacré à Ste. Anne et un livre de prières dont on peut se servir à toutes les époques de l'année. Nous ne pouvons donc trop le recommander à l'attention des fidèles, d'autant plus que Mgr. l'évêque de M»ontiéal a bien voulu lui donner sa bienveillante approbation. m LES MERVEILLES DE SAINTE-ANNE D'AURAY par Monseigneur de Ségur, in-18 broché 12 cents. Toisa, Editeur. Montréal : J. B. Rol- land et Fils, libraires-dépositaires, nos 12 et 14, rue St. Vincent. Dans FArkaiiisas. ACRES de terrée à vendre à prix réduits _ -^^t^ -^^ ^«rf- I) \^ \Jf \a^ avec paiements faciles, dans l'Ouest de l'Arkim, sas. Le chemin de fer : Little Rock et Fort-Sraith, ainsi que le fleuve Arkansas, tra- versent toute la vallée. Le sol est généralement très fertile : le climat doux et tempéré. Le cotim, le tab;in, le chanvre, le froment, le maïs-, l'orge, l'.ivoino, la pomme de terre, le trefie et le foin y viennent très bien, ainsi que la vigne et les arhrcs fruitier.». Environ 2O11.UOO acres de ces terres, situées le long du cheuiin de fer, au Nord du fleuve Arkansas, ont éi é concédés aux Pérès du t-t. Esprit pour la fondation -d'une co- lonie. A 50 milles de Little-Rook, près de la Station .Morilton, non loin de Louisliour? et sur un magnltique plateau, s'étendant vers le Nord les Pères du St Kspiit ont ri serve 30,000 acres pour les colons frimçaise. Une église et un couvent sont en voie de con- struction près de Morilton et une .-seconde église française va être construite près de Sprin-^field 10 milles plus loin, de-; que le be.-oin s'en Icra sentir. Avis aux familles françii.-es désirant acquérir une belle propriété, à peu de frais, dans le voisinage d'une église catholique. Pour plus amples intormatihn on peut s'adrçsser à Mr. W. D. SLACK, ou à Mr. MICHEL BRAUN, Land Office, L. R. & F. S. R'y, a Little-Rock, ou aux Pères du St. Esprit à Morilton. liaprinié par Ç. Darvkah 82 rue L.ausontagne ^OL. XI. AOUT, 1879. No. 128. SOMMAIRE DE CE NUMERO. Faune Canadienne 173 Les Indiens Séminoles 185 Les Plantes Insectivores. . , 193 Le Chien et ses principales races 198 Notre Naturaliste 203 Le Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2. Pour les autres pays étrangers faisaut partie de l'union postale 12.50 francs. N.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception 5u dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. B@° Toutes correspondances, remises, réclamations etc. , doivent être adressées au rédacteur, Capllouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darvcau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. îSt-Hyacmthe : M. le Dr St-(xermain. AGENTS, LISEZ CKCI. Nous payerons aux agents, avec leurs dépenses un Salaire de $100 par mois, ou leur allouerons une forte commission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses inventions. KOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons gratis Adressez: SHERMAN & CO, Marshall, Mich LK MOIS DE JUILLET CONSACRÉ A SAINTE ANNE SUIVI d'UNE NEUVAINE A SAINTE ANNE, DES PRIÈRES DE LA MKSSE ETC.' Par M. le ckanoine H., in-.Vl. bnxhé, \5cts ; pleine reliure, toile an- glaise, '^5 cents. — Monirécd. J. B. Rolland et Fils, libraires-édi- teurs, 12 et 14, rue St. Vincent. L'exteiition de la dévotion à la Bonne Sainte Anne s'accroissant de jour en jour, quelques personnes pieuses ont composé des ouvrages en son hon- neur, pnnr aider aux fidèles dans leur dévotion. Les livres de ce genre se multiplient chaque année et nos lecteurs en Connaissent certainement plu- sieurs qui les ont iléjà édifiés et instruits. Malgré cette abondance, nous sommes sûrs que lésâmes pieuses aimeront à se procurer chez MM. J. B. Rolland et Fds l'ouvrage sous le titre de Le Mois de Juillet consacré à Sainte Anne, suivi d'une neuvaine à Sainte Anne, etc. Les méditations pour tous les jours du mois sont suivie d'une nei-.vaine à Sainte Anne et de nombreuses prières en son lionneur, les litanies de Saitite Anne, les prières de la Sainte Messe, les Vêpres du dimanche et des cantiques à Sainte Anne. C'est donc un livre plus complet qu'aucun autre traitant du même sujet, qui ait parut jusqu'à ce jour. C'est en inême temps un livre piur Je mois consacré à Ste. Anne et un livre de prières dont on peut se servir à toutes les époques de l'année. Nous ne pouvons dune trop le recommander à l'attention des fidèles, d'autant plus que Mgr. l'évêque de Montiéal a bien voulu lui donner sa bienveillante approbation. LES MERVEILLES DE SAINTE-ANNE D'AURAY par Monseigneur de Ségur, in-lS broché 12 cents. Toisa, Editeur. Montréal : J. B. Rol- land et Fils, libraires dépositaires, nos 12 et 14, rue St. Vincent. Dans FAi'kansas. 1^^ ^V é^ ^r\ f^ f^ ACRES de terres à vendre à prix réduits _ \J \J %J m ^J VkT \J avec paiements faciles, dans l'Ouest de l'Arkan. fas. Le ch'-iuin de fer : Little Rock et Foit-Sinith, ainsi quo le Heuve Arkansas, tra- versent toute la vallée. Le s-ol est généralement très fertile : le climat doux et tempéré. Le coton, le tab .<*., le chanvre, le fioment, le mnïs. l'orge, l'^cvoine, la pomme de terre, le trèfle et \p foin y viennent très bien, ainsi que la vigne et les .arbrrs fruitiers. Enviion 20ii.()0l) acres de ces terres, situées le long du cheoiin de fer, au Nord du fleuve Arkansas, ont éié concédés aux Peres du 6t. Esprit pour la fondation d'une co- lonie. ■ , . , T ■ A 50 milles de L'ttie-Roek, près de la Station .Morilton, non loin de Louisl ourg et sur un magnltiqie plateau, s'éiendant vers le Nord les Pères du t«t Esprit ôntr^servé 30,000 acre? i.oiir les colons fr mçaisc. Une église et un couvent sont en voie de con- struction p: es de .Viorilton et une seconde église française va être construite près de Sprin^'field 10 milles plus loin, dè.s que le besoin s'en fera sentir. ' a'vis aux familles franc li- es désirant acquérir une belle propriété, à peu de frais, dans le voisinage d'une église catholique. Pour plus amples infurmatihn on peut s'adresser à Mr. W. D. SLACK, ou à Mr. MICHEL BRAUN, Land Office, L. R. & F. S. R'y, a Little-Roek, ou aux Pères du St. Esprit à Morilton. X^" iS ■X' 30 XV s» X X-. 30 2S Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles eiitoniologiquesNo. 2,$ 1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1.25 le mille. Epingles caniiori .0.05 le cenl. Epingles d'acier, à tête en émail, pour élaloirs. 0.25 ■' Loupes, triplette.*, montées en corne 1.75 la pièce. Loupe de p che, simple 0.50 " Micro.:Cope de poche 0.50 " Pinces courbes, en acier 1.25 " " à pointes fines 1.25 " " pour la chasse 0.15 ** Tubes en verre 0.06 " S'adresser au Réd. dn Naturaliste. CapRouge. A riMPRIMERIE DE C. DâRVEAU, 82, RUE LAMONTAG-NE, QUÉBEC. Les ouvrages suivîints de l'abbé L. Provanclier. Traité Elémentaire de Botanique, ll8p. in-12. ill., (1858) S0.40 Tableau chronologique dos principaux faits de l'histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours (18.Ô9) avec les synchronisnies de l'histoire de France, d'Anirle- terre et de l'Eglise. Tablenu-carte de 26X42 pes (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée (1862) 2.00 Notice sur le Tiers-Ordre de la Pénitence de St. François suivie de neuvaines, litanies, &c., 75 p. in 12, (1867) . . 0.25 Le Verger, le Pot.iger et le Parterre dans la Province de Québec,' 332 p. in-12, illu.stré (1874) 1.00 Les Oiî^caux insectivores et les Arbres d'ornement et fores- tiers, 30 p. in-8 (1874) 0 20 Le Mois de Marie des Familles, 72 p. in-8 (1876) 0.10 Faune Entomolo Infonnaiions 23G Jje Naturaliste Canadikn paraît vers le 15 decliaquc mois, par livraisons de 32 pagfes iu-8. Abonnement, S2 par année, payable apiès la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Ktats Unis §2, Pour les autres pays étian<:;ers faisant | artie de l'union postale 12.50 francs. iN. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur de^ élèves des collèges ot autres institutions d'éducation, et dc^ instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. fi®" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivcntêtre adressées au rédacteur, CapKouye, Québec. Agents du Naturaliste : Québtc: à rimjrimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, lue de la Montagne. 3Iontréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul- kSt-Hyacmthe: M. le Dr St-fxermain. ÂGËNIU LISEZ CECI. Nous payerons aux agents, avec leurs dépenses un Salaire de $100 par mois, ou leur allouerons une forte eommission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses inventions. NOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons gratis Adressez: SiSeRMAN & CO, Marshall^ Mich Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. F!)iM-U'seiitùin..luLMiiHe.if.s O.^o Liuipes. iripleites, muinèt-s en cunie ... 1 . J^.i la pieiie. LiMipe lie p elle, simple ''•■_'U .Micio cnpe 'le puclie O..)0 ^' Pmce.< Cuiiflje.-', en acier '■-•_' ' , à puiutes <îne8 '•-■* puiir la cha.s.se i).\.>^ Tutie.s eu verre *'•"" S"in!re.~-er au liel. .lu yaturidi'^le, Caplîoiige. A riMPRÏMERÏS DE G. DARVEAU, 82, RUE LAMONTAGNE, QUÉBEC. L?s ouvratics suivants de l'abbé L. Provaiiclicr. Traité ElLMuentaire de Botaui.iue, llSp.iu-12. in.,(lS.J8) S0.40 Tableau chroiiolooique des principaux faits de l'iiistinre do Canada depuis sa découverte juscpi'à nos jmns (18.')9) avec les synchrouismes de l'iiistoircde France, .rAn'_:le- terre et de l'E-li.sc. Tableau-carte de 26X42 pes (1859). 0.10 Flore du Canada, 800 p. in-S, illustrée (1862) 2.00 Notice sur le Tiers.Qrdie de la Penitence de St. Fivu'Ç-nis suivie de neuvaiues, litanies, &c., 75 p. iu 12. (1867).. 0.25 Le Ver<^er. le Pot:n,n-r et le Parterre dans la Province do QuébTc, 332 p. in-12, illustré (1874) 1-00 Le« Oiseaux insoçtivores et les Arbres d'ornement et t\)res- tiers, 30 p. in-8 (1874) ' 0 20 Le :Mois de Marie des Familles, 72 p. in-8 (1876) 0.10 Faune Entoinoloiiiip'e du Canada vol. 1,-Les Coléoptères, 800 p. iu-12 (1877) 2.50 Additions, 1877 50 1878...... -• .^•-•> La Faune avec les Addilifais ' -^-OO Fa;;ne Kntomolo-iqne du Canada, Vol. Il, fascicule 1. — Les Orthoptères et les Névroptères, 157 pages, in 8. . . 1.00 Les Essences lii;neuscs de lu Prov, de Québec, U p. in-8. 0.10 Enumeratio Coleopterorum, Ortliopter(.runi et Nevrop^te- rorum Provinciîe Qucbicensis, ini) rimées d'un seul côte pour étiquetter les collections, 1-i p. in-4 0 20 Nombres pour numéroter les collections, depuis 1 jasiju'ii 2000, la feuille, de la couleur voulue 0.05 Sur réception du prix, ces ouvrages seront envoyés //ï»;/ to par la uialle. BLÉ. D'AUTOMNE DE aiTEBEC. Pnur(^noi ne sèmerions nous pas du blé d'automne, qui it^nssit si bien ailleurs, dans la Province de Québec ? Voilà ce que je me suis de- mandé bien des fois. Voulant en faire moi môme un es<;ii, l'autoiiine dernière, je m'a dressai à un ami d'Ontario, pour avoir la semence qu'il croyait l;i plus recomiiiandable pour notre climat. Cet ami m'envoya deux pintes d'une nouvelle espèee de blé, dont il fai-^ait lu-i-mCMue l'essai depuis trois ans. et que des circonstances particulières ne lui permettaiont pas de poursuivre davantage. Le produit de ce pot de semence fut de 8 gd- lons on 16 poar un. Je donne h ce blé le nom de B'é (rnnlowie de Québec, car c'est une variété très probablement nouvelle. Voici sou ori>j;ine. Ij'ami en (piestion, «rrand amateur deculture en t'>ut trçnre. ayant trouvé, il y, a trois ans, dans un champ (ie blé à barbe, 2 épis différents et sans barbe, les sema ;\ part, à l'automne ; et c'est au proiluit de ces deux épis que je donne le nom de hJé du Québec, par ce que je pense ([ue cette variété convient plus que toute autre au climat, et surtout aux hivers de Québec. Le rendement de 16 pour un est certaine nent fort avantageux, mais si l'on veut prêter attention aux détails de la cultare, ou se con- vaincra sans peine qu'il aurait pu être encore plus élevé. Jie pot de blé fut semé le 22 septembre, ce qui était un peu tard pour lui permettre de se faire une bonne racine avant les gelées. L'en- semencement fut fait dans une bonne terre forte, mais pas assez ameublie, par ce qu'elle avait été bouleversée par des travaux de drai- nage qu'on y avait exécutés. IjC hersage fit au«si f )i t defect leux, n'ayant fait usage que d'un râteau pour recouvrir la semence, elle ne fut pas suffi-iamment enteiToe. Aussi j'ai pu remarquer que plusieurs crains, après avoir germé et produit une feuille, furent déterrés par les pluies d'automne et périrent en conséquence. Tous les trrains enracinés ne parurent nullement avoir souffert de l'hiver, et dès le 15 mai, la pièce présentait déjà un tapis d'une luxuriante verd ire. L'^ 21 juin les épis sortaient de la gorge, et le 22 août le grain était bon ù couper. xXjoutez que tout un coin du petit champ fut perdu pour avoir été piétiné par des travailleurs à une consirnction qui avoisinait. Si bien que sans tous ces désavantages, j'aurais pu avoir certainement 20, au lieu de 16 pour un. Ce blé, tel que dit plus haut, est sans barbe, la paille est forte, les épis longs et bien garnis ; je n'ai pu trouver un seul grain man juantou avarié dans aucun épi. Le blé d'automne doit être semé depuis le 20 août jusque vers la fin de septembre, da'^s une bonne terre, nette, meuble. Dieu égouttée et non exposée à être dépouillée de la neige par les vents durant l'hiver. Je tiens ces 8 gallons de semence à la disposition des cultivatciirs qui voudraient tenter cette culture. Prix SI le pot, ou 50 cts la pinte. Sur réception du prix, on expédiera la pinte ou le pot, sans délai, par la malle. Adressez : M. l'abbé Provanchkr, CapRoage. P. S. — Ayant trouvé dans co blé 4 épis différents : à barbe Ceux ci et paraissant un peu plus pré'îoces, je les sème à p.irt, coinine expérioace pour une a itre année. * * il Imprimé par C. Dabtsau 82 rue Lamcntagne^ VOL. XI OCTOBRE, 1879. No ISO. SQMMAÎIS IS OE NUMERO. Le Déluge Mosaijae 23''^ Les Plaiite? Insectivores 344 Faune Canadienne 248 Informations ^. 267 Le Naturaliste Canadien paraît. vers le 15 de choque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numdro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis S2. Pour les autres pays étrangers faisant partie de l'union postale 12.50 francs. N. B. — L>bonnement est réduit à §1.50 en faveur de-*^ élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des i*nstituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. i8@i°" Toutes correspondances,, remises, réclamations etc.. doivent ctve adressées au rédacteur, CapHouge, Québec. Ao;ent.? du Naturaliste : Quvhcc ■ à l'inipj-iniO'ie de M. C Darvoau, 82 ot'S4, inc e in nearly every building in this vicinity ti:ere is at least one back parlor or other window, door or transom which needs to be .screened or beautified by a modified light : eii- thusuisiic devotees of this beautiful art will be glad to find .some- tiiiiii to relieve tliem from tlie inevitable and awkward ciirtain or shade, and it is as a suggestion to our reailers that we pen tlie result ofwijat has c-jinê nnUr uvir Mb-i-r\ L;iioii. The ins>iiii..i. c.m-isis o! tiiMi tough sK.^oi.-; u! briUantly colored oiltd and transUicent paper, on which the designs of colored panes m Mjiiares and lozenges, sections of circles and. even floral paiterns, divided by broad black lines, whicli liave the unique eflfect of lead frames, are heavily and artistically painted or printed in the most brillant Mi!-c(jl.jrs. " Ijy the minute and intelligent directions given, any lady in;iy at a tntiingcu-t produce the full e.tlect, beauty and l^nliiancy of colored cla.ss in a richly stained or painted windows costing one hundred or more dollars. Very little skill, but n ■alu.'s- and precision are required iti decorat- ing a window either ten;;! •:1 (jr permanently and when well done the work is very permanent, being perfectly impervious to soap and hot water frost or even lieat. We notice by our exchanges, that-in Philadelphia anil elsewhere it is being ex,tensively employed in churches, residences and the large business houses, which have ha.l " back windows" decollated with it. thereby saving the expen-es of curtains or sliades and a polisher to keep ordinary glass bright, be- sides having a soft mellow light as it comes filtered througli tlie co- lored glass. This new discovery is said to he superior to stained glass, in that It does not throw prismatic rays upon objects. Tlie materiel can be safely stsit by mail, and tiie work- may be done by kny one with care. All letters of inquiry in reference to instructions, circulars, prices, terms to agents, testimonials, etc., may be addressed to L. Lum Smith, Philadelphia, Pa. (^ , . m juv M. Lechevailier. — M. Lechovallier n'ayant pu se défaire j^ là cijcove entièrement de son stock, a ajourné son départ. Il lui V;i} reste encore toutes ses vitrines et de superbes spécimens, 1* entre autres : une Scie, Prislis antiquorum {Saw-fish) qui mesure 13 pds 8 pouces, un Alligator de 12 pds 8 pces , des Requins, Tambours (Drum-fish) etc , etc. Que les amateurs et les directeurs de musées profitent de cette rare et unique occasion. 4 I* — . - ^,^^^,ff\/f /^^■ff-l'^fcc^-"- SPENCERIAN PENS. Ayant reçu un échantillon des vin<2,-t numéros des fa- meuses plumes, connues sous le nom de Spettceridu, Double El.nslic Sf.eel Pe/zs, et en ayant fait Tessai, nous n'hésitons pasjà les recommander à nos lecteurs. Ces plumes, manu- facturées en Angleterre, sont fabriquées du meilleur acier et par des ouvriers des plus habiles, aussi ont-elles une ré- putation nationale pour certaines qualités qu'aucune autre plumeiie semble encore avoir égalées en perfection, telles ; que la finesse de la pointe, la durabilité, la flexibilité, et , toute l'action de la véritable plume d'oie. En conséquence rien de plus naturel que de voir ces plumes employées de \ préiérence par tous les écrivains de profession, les collèges ' commerciaux, les teneurs de livres, les bureaux des gou- vernements, les écoles publiques, et partout dans tout le , pays De fait, c^s plumes sont devenues tellement popn- | laires qu'on vend du iiuméro 1 seulement, pas moins de - huit millions annuellement dans les Etats-'Unis. ; t. On peut se procurer ces plumes généralement chez tous les libraires; mais s'il s'en rencontrait qui n'en serait j)as ncore pourvu, on pourrait s'adresser directement aux T ag-euts, MM. Buntin & Cie., 345, rue St. Paul, Montréal, J, M lesquels, sur réception de vingt cinq centins, transmettront «1 f par la malle nu ^[>éciDiea de chacun des. vingt différents ■' ( numéros qui distinguent cet. plumes. Imprimé par C. Dabvkab S2 rue Lamontagne. '^Oli. XI. NOVEMBRE, 1879. No. 131. SOUBIAÎKE m CE NUMERO. F.iune Cannilicnne .... 'ZCx^ ].' Déli.p' Mos.ï'i.ie 281 Verrez C..L>iiA 209 Bihlioiri'.iiilno. 30(1 Jje Naturalistk Canadikn paraît vers le 15 de chuqu^ mois, pai' livraisons de 32 pages in-8. AbonncuiCDt, S2 par annéo. pa'va^ili' après In rc'ception du premier numéro de cliaque volume eu iMnvclle année de publica- tion, l'our les Etats Unis ,Ç2. • l-*our les autics pa3^s éti ..n^o)'s faisant j artie de i"i:r.ii. li. — L'abonnement est réduit à SI -50 en faveur de^ élèves des collèges et autres in-titutiiuis d'éducation, et de^ | instituteurs. i On ne s'abonne pas ])onr moins d'un an, , | Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, | esttonud'en donner avis nnssitôt après la réception du dernietnu- "i[ niéro de cha(jue volume ou de chaf|uc année do publieatiun. j 6®°" Toutes correspondanrcs, remises, réclamatrons (;tc. . doivent être adressées au rédactmiv, {JajvitouLie, Québec. Agents dn Naturaliste : Québ(c: à rim[ lànu i ie de M. C. Darveau, 82 oî>8-:î, rre de la Miintagnc. _ ' Montréal: MM. }*ayettc .« f^rte eornmission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses inventions. KOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons ^gratis Adrç-gsez: SHERMAN & CO , 3I(trsh(i/i, Bit cil ■CT iS "^ SI 3?«ar s» 1 2L- 3E5 s» Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epincrles entoinologiqnes No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1 .2.5 le mille. Epinirles camion ...... O.Oô le cent. Epingles (l'acier, à tête en étnail, pour éùaloirs 0.25 •' Loupes, iriplettes. montées en corne 1.75lapièce. Loupe (le p che, piniple 0.50 " Micro.-.cope de poche 0.50 " Pinces courbes, en acier 1.25 " '■ à pointes fines 1.25 " " pour la chassie .......... — 0.15 " Tuties-en verre 0.06 " S'adresser au Réd. du Naturalisie, CapRouge. ART AWDÏcTeKCE COMBINED. " A beauiiful and inexpensive substitute for Stained Glass, recently patented by a Phitadelphian. is attracting public attention through- uul the country. We nave ordered sufficient materials to decorate a window in our office, and should be glad to have our friends ex- amine it wiien completed. Tills useful invention is one which will certainly find great favor willi ladies, for it presents them with a new, neal and fascinating occupation in tastefully beautifying their homes. We mention the fict ,becau.-e in nearly every building in this vicinity there is at least one back parlor or otlier window, door or transom wiiich needs to be screened or beautified-i by a modified light; en- thusiastic devotees of this beautiful art will be glad to find some- thing; to relieve them from the inevitable and awkward curiain or shade, and it is as a suggestion to our readers that we pen the result of what has come under onr observation. The invention consists of thin tough sheets of brillantly colored oiled and translucent paper, on which the designs of colored panes in squares and lozenges, sections of circles and even floral patterns, divided by broad black lines, which have the unique effect of lead liâmes, are heavily and artistically painted or printed in the nmst brillant oil-colors. " By the minute and intelligent directions given, any lady niay at a trifling cost produce the full effect, beauty and briliiancy ofcolored class in a richly stained or jxiinted windows costing one liundred or more dollars, .Very little skill, but neatness and precision are required in decorat- ing i\ window either temporarily or permanently and when well done the work is very permanent, 'being perfectly impervious to soap and* hot water frost or even heat. We notice by our exclut nges, that in Philadelphia and elsewhere it i.s being extensively employed in cburchesv residences and the large business houses, which have had " back win-lows" decorated with it, thereby saving the expenses of curtains or sluides and a polisher to keep ordinary glass bright be- sides having a sutt mellow light as it comesfiltered through the co- lored glass. This new discovery is said to be superior to stained glass, in that it does not throw prismatic rays upon objects. The materiel can be safely sent by mail, and the work may be done by any one with care. All letters of inquiry in reference to instructions, circulars, prict-s terms to agents, testimonials, etc., may lie addressed to L. Lum Smith, Philadelphia, Pa. ■ M. Lechevallier. — M. Lechevallier n'ayant pu se défaire j encore entièrement de son stock, a ajourné son départ. Il lui reste encore toutes ses vitrines et dt^ superbes spécimens, entre autres : une Scie, Prislù antiqiiovuin {Saw-flah) qui mesure 13 pds 8 pouces, un Alligator de 12 pds 8 pces , des Requins, Tambours {Drum-fish) etc , etc. Que les amateurs et les directeurs de musées profitent de cette rare et unique occasion. LE MEILLEUR PAPIER ! ESSAYEZ-LE i ILLUSTRATIONS MAGNIFIQUES LE "SCIENTIFIC AMERICAN." PATENTiiS, Le '' Scientific American " est un grand papier de première clas.se, de seize pages, liebdomadaire, unprimé dans le pins beau style, illustré à profusion de iTavures splendides, mettant sous ]e-< yeux du lecteur les pi;;-; nouvelles inventions et les progrès 'les plus récents des arts et des science-*, renfer- mant des faits nouveaux et intéressants sur l' Agriculture. l'Horticullure,' la Santé, les progrés de la Médecine, la science s^ ciale. l'histoire naturelle la géologie, l'astrononde. t)n trouvera dans le Scientific American des ouvrages pratiques des écrivains les plus émments dans tous les départe- ments de la science. Conditions $3.20 par année, $1.60 pour 6 mois, port payé. Discompte aux agents. La copie 10 cents. En vente chez tous les vendeurs le jour- naux. Envoyez le prix d'abonnement, par mandat de poste, â MUNN et Cie., éditeurs, 37 Park Row, New-York. Tout en publiant le Scientific American, Messrs. Ml^NN et Cie., sont solliciteurs de Patentes Améri- caines et étrangères : ils ont une expérience de 35 ans, et ont aujourd'hui le plus grand établissement du monde. Les Patentes sont obtenues, aux meilleures conditions. Un avis spécial est donné, dans le Scientific Ame- rican, de toutes les inventions patentées par l'entremise de cette agence, avec l,e nom et la résidence de l'Inventeur. .Grâce à l'immen-e circulation de ce journal, les mérites delà nouvelle patente se trouvent exposes à l'attention publique, et, l'introd'.iction on la vente s'effectue aisément. Quiconque a fait quelque nouvelle ilécoiiverte ou invention peut s'assurer sans charge aucune, s'il lui est possible d'obtenir une patente, en écrivant à Messrs. MUNN et Cie. Nous envoyons aussi, gratuite nienl, mitre pim- phlets sur les Lois de patente, les patentes, caveats, marques de commerce, leurs coûts, les manières de les avoir, avec «les avis sur les moyeii»: de dis- poser d'une invention. Pour le journal ou les patentes, ,s';idres,-ei à 31^, Ï*ai-U ïlo>v, JXew-Yoï-li. Branche, coin des rues F et 7éme, Wa--hington D. C. « liaprimé par C. Dabyeat 82 rue l-ainenta;ine. DECEMBRE, 1879 No. 132. SOBÎMAÎHE SE GE NUMERO. At^ditiotis à la fa'.iiie entoutoioiiiiqito 301 A propos du déiugo 320 Pc-^lmes Acadéiuifjiiei^ 339 A nos abonnés ' 340 Tabl(3S des «rravures 345 Tîible Alpbiibrh ;uo des iiintiùr.'- 347 Table Alphabi'ti'jue des Lienres L't espèces 349 Enata. 355 ]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, §2 par année, payable après la réception an premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Four les Etats-Unis $2, Pour les autres pays étrangers faisant partie de l'union postale 12.50 francs. ]N. B, — L'abonnement est réduit à 81.50 en faveur de" élèves des collèges et autres institutions d'éductition, et de^ instituteurs. On ne s'aboime pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du derni^^r nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. fi@" Toutes correspondances, remises, réclamations etc.. doiventêtre adressées au rédacteur, Capllouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'imjrimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, n:e do la Montagne. Montréal: MM. Fayette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Faub St-Hyac'intJbLe : M. le Dr St-(xermain. AGENTS, LISEZ CECI. Nous payerons aux agents, avec leurs dépenses un Salaire de $100 par mois, ou leur allouerons une forte commission pour vendre nos nouvelles et merveilleuses inventions. KOUS SAVONS CE QUE NOUS DISONS. Echantillons gratis Adressez: SHERMAN & CO, 31nrsh(ilt; Mich Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles e..U.,noloyl.i.K.. Xo. 2, CI .50, N. s. A. 4^ 5 el 7, $1.25 le n.iile. Lpiiiiiies caiiiiui, • ■ . ,. .,- Eiiii!Oier< (l'acur. à iê;e en émail, pour etLiU)irs •■^•_> ., ].„,,", ::;.,:,-.>;.-s. n,.,nléf8eM curae l. < o la piece. ;in,ple ^'-" •• Pinces euiirbe.-., <^ii tK'ior ■-■.' à uuiiuop fi;i>'s ■-■_ I ; . . . . . (1- ' •-> " i)uiir iH c!ia---e rp . ^ ' (t. 00 " I iine.s en v^rre ■ -'adres^-erau Ré.l. du Nuturalisle, CapRouge. ART aYdTcIËK CËMMBïM^ A l.eau;,tal an.l )n...x,..-nHv. sub.titi.te for Stame.l Glass, ie.e,,t v patenie.l l.v a Philadcipina,. ,s altracunLC pnb.ic attenuuu through- out the .v.m.try. W. lu.vc -nlered sufficient n.atenats to decorate ii wimlow )M our office, and should he dad to have our friends ex- amine it when completed. TIjis useiul invention IS one vvh.cli uni eertamlv tind •■Teat favor wiili ladies, for it presents tliem with a new, neat and fa^.iuating occupation in taf^tefully beautifying th'Mr Iv-nis. We mention the fact because in nearly every building m this v.cimiy there is at leasi one hack parlor or other wukIow. door or transom which ne.ds to be screened or beautified by a '."odihed light ; en- thusiastic devotees of ihi^ beautiful art will be glad to find sun, e- thin..- to t-lieve them from the inevitable an.i awkward curuon .,r shaie, and it is as a sn_'.:..~tu,M r.. onr readers tliat we pen the result oi' what has come uii't-r .-ur olwi-rvaliou. ,■ i i TheinventKH. con-i-ts ol' thin tough sheets of brd ant y colored oiled and translucent pa-.-r. „■„ which the design? of colored panes ,n squares and lozenges, sections of circles and even floral pat e.ns. divided bv broad black lines, which have the unique effect ot leau frames, are heavilv and artistically painted or printed- m the most briiiantoil-colors." Bythe ndnute and intelligent directions given unv la.iv n.Hv at a tnfiin- cost produce the full effect, beauty and bnlliancy of cwlured class in a richly stained or pamt-d '.v.nd.AVd custin<' one hundred or more dollars. • , ■ i . Ye"v httle skill, but neatness and jSrecision are required in decorat- in.r a win.luw either temporarily or permanently and when well done the work i. verv permanent, being perfectly impervious to soap a.ul hut watc-r frost'or even heat. We notice by our exchanges that Fhiladelohia and elsewhere it is being «fensively employed m ehpn-h^-' r^sid. nces and the large business houses, wluch have ha. :. ; ' ..; :,' . ■ , . •■ ,iecorated with it, thereby saving the expenses of envtal 1 ■ ■-- -h .i, - and a polisher to keep ordinary glass bright be- ..ides having a soit mellow light as it comes filtered through the co' '"" Thil. n'ew discoverv is said to be superior to stained glass, in that ndoes not throw prismatic -rays upon objects The .nateriel can U safely sent bv n.ail, and the work may be d,one by any one with ^are \ll letteV.s of inquiry in reference to instructions, circulars, rices, tern, s to agents, testimonials, etc., may be addressed to L. p I um Smith, Philauclplna, Pa. M. Lechevallier. — M. Lochtn'allier n'ayant pu se défaire j|j encore entièrement de son stock, a ajourné son départ. Il lui reste encore toutes ses yitrincs et do superbes spécimens, entre autres : une Scie, Pn'stîa antlqnornm [Saiv-flah) qui mesure 13 pds 8 pouces, un Alligator de 12 pds 8 pces , des Eequins, Tambours {Drum-fish) etc., etc. Que les amateurs et les directeurs de mu.^ées protitent de cette rare et unique occasion. LE MEILLEUR PAPIER ! ESSAYEZ-LE ! \ ILLUSTRATIOxVS MÀGNIFIQUjëS. \ 3Sme AJXIVEE. LE "SCIENTIFIC miMUlV Le " Scientific American " est un grami pnpier ilf première clause, île seize pages, liebdomadaire, imprijiié dans le plus beau style, illustré à profusion (le «gravures sj)lendi'Ciale. l'histoire naturelle la géologie, l'astronomie. On trouvera dans le Scientific American des ouvrages pratiques des écrivains les plus éminents dans tous les départe- ïiieuts de la scence. Conilitions $;h. 20 par année, $1.00 pour 6 mois, port psayé. Discompte aux agents. La cojjie lU cents. En vente chez tous les vendeurs de jour- naux. Envoyer; le prix d'alumnenient. par mandat de poste, à MUNN et Cie.. éditeurs, ;-!7 Park Pk^w. Nt-w-Vork. P«m|ii\jf|1|i'U Tout en piil. ;ant, le Scieiitilic American. i^il»'ssrs. /llîUllïWj* MlîNN et Cie.. >ont >olliciieiirs de Patentes Améri- caines et étrangères : ils ont une experience de ?>') ans, et ont aujourd'hui le plus grand établissement >lu mundt'. l.-es Patentes sunt obt^niies, aux meilleures conditions. Un avi,-. >|.é(;ial est donne, dans le Scientific Ame- rican, de toutes les inventions patentées par l'entreujise de cette agence, avec le nom et la résidence de l'Inventeur. Grâce à rimmen.-e circulation de ce journal, les mérites delà nouvelle patente se trouvent exposés à l'attention pnbliî^ue, et, l'introduction on la vei>te s'efi'ectne aisément. Quiconque a fait quelque nouvelle décoiiverteou inve'ition peut s'assurer sans charge aurune, .s'il lui est possible d'obtenir une patente, en écrivant à Messrs. MUNN et Cie. Nous envoyons aussi, gratuitenifiil, notre pam- phlets sur les Lois de patente, les patentes, caveats, marques .le commerce, leurs coûts, les manières de les avoir, avec îles avis sur les moyens de dis- pober d'une invention. Pour le journal ou les patentes, s'a lif>ser à ]>J[.UJXI^ et Oie., Branche, coin des rues F et 7éme, Washingion D. C. ii Imprimé par 0. Dabysat 82 'rue J-anu-nfayne •- ^3^^5^^i^ é^S: ^ a CO ^ li^v II 'S; -g ^^^ :^|^- II e ce c ce :5 c < =-CC ^ CO ■ ■v:^f.., Or<^- <::^ ce c:' O-'C d ■' ■. or : oc^^ eo •■ ^^« C£C.. -^ ce :^ a; e e XC'S e L^'.^ e' > ce S ^^ _e cii O ce o ce ' e ce OCv, ^