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Clistopyga. 8 LE NATURALISTE CANADIEN 26(25) Article 5 et 6 des antennes cj' écbancids extérieurement. 64. Cyllockrta. 27(16) Abdomen à impressions obliques, en forme de cbevrons 65. Gl.Yl-TA. 28(15) Abdomen sans impressions ni tubercules ; 29(30) Ecusson en carré transversal, cnréiié sar les côtés 66. Metopius 30(29) Ecusson non en carré transversel, ni caréné sur les côtés ; 31(36) Abdomen non comprimé à l'extrémité ; 32(35) Tarière plus longue que le corps: 33(34) Thorax non pubescent 67. Lampronota. 34(33) Thorax, tcte et cuisses pubescents ........ 68. Arenetra. 35(32) Tarière plus courte que le corps, droite, forte. 69. Meniscusj 36(31) Abdomen plus ou moins coaipriiLié à l'extréniité ; 37(40) Ailes avec une aréole ; 38(39) Aréole triangulaire 70. Piiytodietus. 39(38) Aréole pentagonale 71. Echthrus. 40(37) Ailes sans aréole ; 41(42) Cuisses inermes; jambes antérieures épaisses. 72. Xylonomus. 42(41) Cuisses postérieures armées d'une dent en des- sous 73. Odontomerus. 52. Gen. Coléocentre. Coleocentrus, Grav. Antennes filiformes, un peu moins longues que le corps. Ailes antérieures avec une aréole triangulaire et pédiculée. Corps assez long et étroit. Abdomen à pre- mier segment plus long que large, avec le dernier allongé en forme de fer de lance, le 5e prolongé en dessous en une longue écaille servant de gaîne à la tarière ; celle-ci aussi longue ou plus longue que le corps. Pattes de longueur moyenne. Insectes de bonne taille, qu'on distingue à première vue par l'épaisseur de l'abdomen que lui donne surtout l'écaillé qu'il porte en dessous. Deux espèces rencontrées. Abdomen noir, à segments marginés de jaune au sommet. 1. Pettitii. Abdomen et thorax roux 2. rufus. 1. Coléocentre de-Pettit. Coleocentms Pettitii, Cress. Can. Ent. i, p. 35, C. Quebecensis, Prov. Nat. vi, p. 79. Ç — Long. .75 pouce. Noir; palpes, borJs intérieurs des yeux, IV ICHNEUMONIDES. 9 écailles alaires avec un point en avant, stigma, toutes les patfes et le.s trochantins, d'un roux plus ou moins foncé. Antennes fortes, filiformes, noires avec le 2e article roussâtre. Ailes enfumées et jaunâtres, à aréole pétiolée, triangulaire ; nervures brunes. Hanches noires, jambes pos- térieures brunes à l'extrémité. Abdomen s'élargissant en massue à partir du 3e segment, le 5e se prolongeant en dessous en une grande écaille pour recevoir la tarière, les derniers marginés de blanchâtre postérieurement. Tarière plus longue que le corps, droite, à valves comprimées et épaissies à l'extrémité. — PC. c? Encore inconnu. 2. Coléocentre roux. Colcocentrus r»/»s, Prov. Nat. viii, p. 316 Ç. Ç — Long. .70 pouce; tarière .50. Koux foncé, les antennes avec les valves de la tarière, noir. Tête tachée de noir sur l'occiput et sur le vertex à l'endroit des ocelles, la face jaune dans le bas. Thorax avec les sutures noires, la partie médiane du mésothorax prolongée en avant ; écusson élevé, roux, ses environs noirs ; métathorax avec un sillon peu profond au milieu. Ailes légèrement ob^^curcs, nervures et stigma, brun, ce dernier blanc à la base, aréole petite, triangulaire, pé- tiolée. Pattes de même conleur que le corps, tous les tarses avec les 4 jambes antérieures, jaune-pâle ; les jambes postérieures noires à l'ex- trémité. Abdomen sessile, très eijaissi postérieurement, écaille ventrale très grande, son extrémité brune; dernier segment allongé en forme de fer de lance ; tarière rousse, ses valves noires, de la longueur de l'abdo- men.— 11. 53. G-en. Acémte. Acœnites, Grrav. Antennes courtes, iiliformes, assez épaisses. Ailes an- térieures sans aréole, la nervure moyenne se continue di- rectement avec celle qui gagne le bout de l'aile. Abdomen sessile, fort épais dans sa dernière partie et portant une grande écaille en dessous, son dernier segment prolongé en forme de fer de lance. Tarière de la longueur du corps environ. Pattes moyennes. L'absence d'aréole aux ailes et la brièveté des antennes distinguent surtout ces insectes des Coléocentres, et la prolongation de leur dernier segment abdominal les sépare des Arotes. Deux espèces rencontrées, dont une nouvelle. Les 4 hanches antérieutes rousses 1. flavipSS- Les 4 hanches antérieures blanches 2. Canadensis, n. sj). 10 LK NATURALISTE CANADIEN 1. Acénite pieds-jaunes. Acœuifrsjîavijxs, Prov. Nat. vi., p. 80. Ç — Lotie. .55 ponce. Noir; f^ce ruo'uen.ec, chaperon poli, bril' lant ; palpes, écailles alaires, un point en avant, toutes les pattes, avec nne li. Métathorax noir à l'extrémité. Abdomen roux avec une tache jaune à l'extrémité des si-guients 1 et 2 ; les autres segments portant sur leurs côtés, vers l'extrémité, une tache jaune circulaire ; une bande de brun foncé s'étend longitudinalement sur les segments du milieu et se répand sur le souauet, la base, et les côtés du 2e segment- Tarière noire, à gaines rous-âtres- Les flancs sont roux avec les sutures noires, unt longue tache noire se voit aussi en avant des hîHiches intermédiaires. — AC- (J^, — Long. 1.10 pouce. DiiTère peu de 1 a, quoique à couleurs plus claires- Les côtés du prothor;ix sont jaune-clair, avec la pUi<|ue polie rousse. Le métathorax est plus clair vers l'extrémité, mais sans tîiches distinctes sur les côtés. Les flancs sont d'un roux uniforme, avec les sutures noires, mais sans taches jaunes- Abdomen roux, luisant ; les segments 1 et 2 portant une bande jaune vers le sommet. Le 2e segment est, de meuie que dans la 9, bordé de noir aux 2 bouts et sur les côtés. — CC. Bien que les coiilevirs soient assez variables chez les Thalesses, cette espèce se sépare rigoureusement de la sui- vante. Ses laches jaunes des côtés de l'abdomen, qui sont circulaires au lieu d'être en chevrons, ses ailes sans taches etc , la distinguent à première vi^e. Le c? est aussi distinc- tement caractérisé. 4. Thalesse porte-lunes. Tkakssa haiafor, Fabr. Brullé Hym. iv, p. 78. Ç — Jaune-roussâtre. Dos du mésothorax fortement ridé en tra- vers, noir avec les bords des lobes jaunes. Une large bande brune à l'endroit du stigma, avec le bout de l'aile aussi taché de'brun. Les jambes sont plutôt jaunes que rousses ; le métathorax est roux avec une tache noire à l'extrémité et une autre jaune de chaque côté. Les côtés sont bruns avec différentes taches jaunes. Ab lomen roussâtre, les segments 1 et 2 avec une ligne transversale au sommet et les suivants avec une ligne jaune en chevron sur les côtés. Tarière rousse, valves rousses. Long. 1.40 pouce ; tarière 4^ pouces. — R. (^ — Ailes tachée.2 comme dans la Ç. Jambes postérieures entière IV — ICHNEUMONIDKS 15 ment et les deux autres paires en dehors seulement, d'un jnune brun. Hanches brunes, les antérieures jaunes en avant, le« intermédiaires avec une tache jaune sur les côtés et les postérieures avec une semblable tache en arrière. Abdomen brun avec une tache jaune trarsversale à l'extré- mité du 1er et du 2e segment. Long. 1.30 pouce. — CC. Les taches brunes des ailes avec la disposition des ta- ches jaunes sur le corps permettt^nt avec assurance d'attri- buer ce mâle à cette espèce. La description cidessus cor- respoiid assez exactement à celle de la Piliy^ui lœvi'^atn, Brullé, qui évidemment n'est autre que le ç^ de la Imiator. bQ. G-en. Rhysse. Rhyssa, G-ray. Ce sont des Thalesses avec cette seule différence que les segments abdominaux sont finement aciculés en travers Deux espèces rencontrées. Abdomen avec taches blanches sur les côtés... 1. pei'SCaSOria. Abdomen sans taches blanches sur les côtés 2. Canadensis. 1. Rhysse attrayante. Rhyssa persjtasoria, Lin. Fa un. Suec. n. 1593. Ç — Long. 2.35 pces. Noire tachée de blanc. Les orbites an- térieurs et postérieurs, les premiers brièvement interrompus vis-à-vi.s les antennes, les bords supérieurs et inférieurs du protboras, les écailles alaires, une tache au dessous des ailes antérieures^ une autie au dessus des hanches intermédiaires, une tache sur l'écusson (manquant quelquefois), le post-écusson, 2 taches confluentes sur les côtés du mé- tathorax, une ligne en équerre à l'extrémité des segments 1 et 2 de l'abdomen sur les côtés, une tache circulaire au sommet de chacun des autres segments de chaque côté du milieu, une tathe triangulaire à. l'extrémité des mêmes segments sur les côtés du ventre, blanc. Dos du mésothorax fortement; ridé en travers. Antennes filiformes, de longueur moyenne, entièrement noires. Métathorax avec un sillon au milieu, finement aciculé en travers de même que l'abdomen. Ailes hyalines, nervures et stigma, noir, aréole petite, triangulaire. Pattes d'un beau roux fauve, les hanches antérieures tachées de blanc, les 4 postérieures noires à leur extrême base ; les tarses postérieurs avec leurs jambes, brun plus ou moins foncé. Tarière noire, plus longue que le corps. — C. (J' — Face blanche au dessous des antennes. Le scape roussâtre avec la base des antennes en dessous. Les 4 hanches antérieures blanches en dessous. Les cuisses postérieures plus au moins brunes. 16 LE NATURALISTE CANADIEN Après avoir examiné et scrupuleusement confronté 32 ç et 20 J* de cette espèce et de celle nomméo alboma- culata par M. Cresson, nous en sommes venu A la conclu- sion que les deux ne formaient qu'une seule et même' espèce, fort variable dans la plupart de ses caractères, comme on peut le voir par ce qui suit: Anneau aux antennes. — Large, moyen, petit, plus petit, nul. Lignes orbitales blanches. — Larges, étroites, interrom- pues plus au moins sur le vertex, parfaites. Ecusson. — Avec une ligne blanche au sommet, une tache triangulaire à la base, tout blanc. Aréole des ailes antérieures.- -Grande, sessile, plus petite, subpétiolée, pétiolée, petite, très petite, nulle» Un c? et une 9 avec anneau blanc aux antennes, un autre cf sans cet anneau n'avaient point d'aréole. (^) Taches géminées du métalhorax. — La supérieure tantôt plus grande et tantôt plus petite, l'inférieure quelquefois nulle. Pattes. — Toutes rousses; les postérieures avec les jambes et les tarses noirs ; les hanches postérieures rousses, noires à la base, noires avec une tache blanche sur les côtés ; les antérieures avec une tache blanche en dessus et sou^'^nt entièrement rousses. 7e segment abdominal. — Tantôt raarginé de blanc au sommet et tantôt avec taches détachées comme dans les précédents. Et tous ces changements avec les antennes tantôt annelées, et tantôt sans anneau. Les larves de cette espèce sont particulièrement para- sites de celles des Monohammus scutellatus et confusor. Nous avons fréquemment surpris les ? de cette Rhysse oc- cupées à déposer leurs œufs dans les larves des Monoham- mes qui rongeaient des troncs de sapin et d'épinette abat- {}) Nous pensons cependant que le genre Epirhyssa doit être main- tenu, repesant surtout sur cette absence d'aréole et sur la forme de Tabdonien (J" qui est plus épais et recourbé à Textreiuile. IV — ICHENEUMONIDES. 17 tus de l'année précédente, souvent aussi dans des cordes de bois de cJiaufFage où la moulée de ces larves décelait leur présence. 2. Rhysse du Canada. Rhyssa Canadensis, Cress. Can. Eat. i, p. 35, ?. Ç — Long. 1.20 pee. Noire; les orbites antérieurs interrompus à l'insertion des antennes, avec les écailles alaires, blanc. Antennes fili- formes, brun-tbncé. Dos du mésothorax fortement ridé en travers ; flancs polis, brillants. Ailes hyalines, les nervures et le stigma noirs, ce dernier avec une petite tache blanche à la base. Pattes d'un beau jaune-miel y compris les hanche,' : les jambes postérieures, celles-ci avec un anneau à l'extrémité de leurs cuidses, brun. Abdomen noir, avec une ligne blanche au sommet de chaque segment. — R. 57. G-en. Epikhysse. Epirhyssa, Cress. Ce sont des Khysses avec les différences qui suivent. Ailes sans aréole ; antennes plus courtes et plus fortes, les segments de l'abdomen plus courts, mésothorax plus gib- beux en avant. Dans les J* Fabdomen a à peine 2 fois la longueur de la tête et du thorax, et il est un peu plus épais à l'extrémité. Une seule espèce rencontrée, que nous croyons nou- velle. Epirhysse de Crevier. Epirhyssa Crevieri, nov. sp. (^ — Long. .28 pce. Noir ; la face au dessous des antennes, une ligne orbitale en arrière des yeux, le scape en dessous, les palpes, les écailles alaireft, une ligne au-dessous, les bords supérieurs du protho- rax, une tache au-dessus des hanches antérieures, le sommet de l'écus- son, le post-écusson, les 4 hanches antérieures avec tous les trochantins, une petite tache sur les flancs au-dessus des hanches intermédiaires et 2 autres au dessus des postérieures avec une ligne au sommet de tous les segments abdominaux interrompue au milieu, blanc. Antennes longues, filiformes, plus épaisses à l'extrémité qu'à la base, brunes en dessus, plus ou moins pâles en dessous. Mésothorax élevé en avant, fortement ridé en travers, métathorax canaliculé au milieu. Ailes hyalines, iridescentes, les nervures et le stigma, noir, sans aréole. Pattes jaune-roussâtre, les postérieures avec les hanches, l'extrémité des cuisses, les jambes et les tarses, noir. Abdomen plus épais et légèrement recourbé à l'extrémité, sans rides ni tubercules, tous les segments termiaés de blaqc, — R. lo LE NATURALISTE CANADIEN ç — Non encore rencontrée. Nous dédions ce bel in- secte au Dr J. A. Crévier, zélé naturaliste de Montréal. 58. G-en. Xoeide. Xorides, Grav. Tête en carré transversal ; la face longue et plus étroite inférieurement. Antennes grêles, cylindriques, com- posées d'articles allongés, ou un peu renflés à l'extrémité. Thorax long et étroit, déprimé, le lobe moyen du méso- thorax à peu près carré. Ailes antérieures sans aréole, la nervure de séparation entre les 2 cubitales très courte, la cellule cubitale externe arrondie à son origine. Pattes grêles, les cuisses un peu renflées. Crochets des tarses simples. Abdomen long et élroit, avec le bord postérieur de chaque segment échancré au milieu. Tarière à peu près aussi longue que le corps. L'absence d'aréole distingue surtout ; ces insectes des Ephialtes. Une seule espèce rencontrée. Xoride du-nord. Xorides horealis, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 167, ?. Ç — Long. .68 pce. Noir, les orbites antérieurs interrompus vis- à-vis l'insertion des antennes et réunis au-dessus du chaperon, une tache sur les mandibules, les bords supérieurs et inférieurs du pro- thorax, les écailles alaires, l'écusson et le post-écusson avec les trochan- tins, blanc. Ailes hyalines, le stigma brun. Pattes roux-clair, les postérieures avec les jambes excepté un petit anneau blanc à la base, le dessus des cuisses et les tarses, noir. Abdomen allongé, poli, avec des stries fines transversales, les tubercules latéraux peu apparents, chaque segment avec une marge dorsale blanche au sommet. Tarière plus longue que l'abdomen. — R. Capturé à St. Hyacinthe. 59. Gen. Ephialte. Ephialtes, Grav. Antennes filiformes, de longueur moyenne ; tête courte. Corps long et étroit; mésathorax lisse. Ailes antérieures avec une aréole triangulaire. Abdomen allongé, cylindrique, les segments relevés au milieu en avant et en arrière, et portant sur les côtés des tubercules ou bosses plus ou moins sail- lantes, l'extrémité fendue pour la réception de la tarière, mais à peine épaissie. Tarière souvent plus longue que le corps. Pattes ordinaires, les postérieures longues. IV — ICHNEUMONIDES. 19 Le dos lisse du mésothorax avec les tubercules de l'ab- domen ne permettent pas de confondre les Ephialtes avec les 2 genres qui précèdent. Six espèces rencontrées. Abdomen noir ; Abdomen portant des stries transversales très fines „ L occidentalis. Abdomen ponctué, sans stries transversales ; Segment abdominal 1 pas plus long que 2; tarière noire ou brune ; 2e segment abdominal à peu près égal au premier 2. gigas. 2e segment abdominal distinctement plus court que le premier 3. pygmSBUS. Segment abdominal 1 plus long que 2 ; 2e segment abdominal sans tu- bercules latéraux 4. albipes. 2e segment abdominal avec tubercules bien prononcés 5. tuberCUlatuS. Abdomen roux ,, 6. îrritator. 1. Ephialte du nord. Ephialtes occidentalism Cress. Proc Ent. Soc. Phil, iv, p. 269, ?. Ç — Long. .2 pces. Noir; les palpes blancbâtres. Thorax poli, avec une courte pubescence ; flancs faiblement ponctués ; écusson poli. Métathorax canaliculé au milieu, ce canal bordé par des carènes bien dis- tinctes à la base mais s'effaçant avant d'atteindre le sommet. Ecailles alaires jaune-roussâtre. Ailes hyalines, légèrement teintes de jau- nâtre à la base, irridescentes ; les nervures et le stigma, noir, le dernier jaune à la base ; aréole triangulaire. Pattes longues, jaune-roussâtre • les jambes postérieures avec leurs tarses, noirâtres ; les tarses intermé- diaires brunâtres. Abdomen allongé, grêle, couvert de très petites stries iranversales, les 5 premiers segments longs, étroits, subégaux, le 6e de la moitié environ du 5e, le premier déprimé à la base avec 2 ca- rènes sur le disque et une autre de chaque côté ; le 2e avec une ligne enfoncée, oblique, se terminant vers le milieu du côté ; le 3e et les sui- vants avec une dépression longitudinale au milieu des côtés ; l'extrême sommet des segments brillant, proéminent sur le disque et déprimé sur les côtés. Tarière très longue, grêle, rousse, plus longue que le corps, ses valves noires, très finement pubescentes. — R. 2. Ephialte géant -Ephialtes gigas, Walsh, Trans. St-Ls Acad, iii, p. 110 Ç. 20 LE NATURALISTE CANADIEN. Ç — Long. 1.27 pce., y compris la tarière 2.85 pcei=. Noir foncé, brillant. Antennes de la moitié de la longueur du corps environ, noires à la base, brunes à l'extrémité. Ecailles alaires blanchâtres. Thorax allongé, pubescent, le lobe médian du mosothorax avec points et stries longitudinales ; métathorax ponctué avec une petite fossette au milieu disparaissant avant d'atteindre le sommet. Ailes hyalines, iridescentes, obscurcies de roussâtre, nervures brunes, roussâtres à la base, stigina noir, taché de blanc à la base ; aréole triangulaire. Pattes d'un beau roux clair, l'extrême sommet les jambes postérieures, obscurci. Abdo- men robuste, allongé, fortement ponctué, le segment 1 plus long ou égal à 2, avec 2 carènes sur les côtés partant du sommet et n'atteignant pas la base. Le segment 2 excavé de chaque côté du milieu à la base avec une impression oblique partant de cette excavation et se terminant au stigmate : segments 2 à 5 avec des tubercules sur les côtés, non circu- laires, mais allongés. Tarière plus longue que l'abdomen, forte, noire, ses valves fortement pubescentes. — R. Espèce bien distincte par sa taille, et la structure de son abdomen, de toutes ses voisines. 3. Ephialte pygmée. EpMaltespygmœus, Walsh. Trans. St- Ls Acad. iii, p. 111. ?. Ç — Long. .40 pce. Noir avec les pattes roux-clair. La face polie, brillante, sans ponctuations distinctes. Antennes filiformes, bru- nâtres à l'extrémité. Le thorax poli, brillant, le métathorax ponctué avec un petit canal médian n'atteignant pas le sommet. Les palpes, les écailles alaires, les 4 trochantins antérieurs avec le sommet des postérieurs, blanc. Ailes sub hyalines, les nervures noires, le stigma avec une tache pâle à la base. Les pattes postérieures avec les cuisses noires excepté à la base et en dessous, les jambes et les tarses aussi noirs, les premières avec un petit anneau blanc à leur base. Abdomen à article 2 distinctement plus court que le premier, les articles 2 à 5 forte- ment ponctué, avec un cercle poli au sommet et un tubercule arrondi sur les côtés. Tarière plus longue que l'abdomen, noire ou brune, ses valves noires, pubescentes. — R. Capturé à Douglastown (Graspé). 4. Ephialte pieds-blanes. Ephidltes alhipcs^ Cress.Tnms, Am. Ent. Soc. III p. 143 ç. Ç — Long. .68 pce. y compris la tarière 2.10 pces. Noir-foncé, grêle. Face avec une pubescence blanchâtre, le chaperon roux. An- tennes longues, filiformes, noires, le scape blanc en dessous. Thorax avec une pubescence grisâtre, les flancs polis, brillants. Ailes hyalines IV — ICHENEUMONIDES. 21 légèrement teintes de jaune à la base, iridescentes, les nervures et le stignia, noir, le dernier avec une petite tache blanche à la base ; les écailles alaires blanches, les palpes aussi blancs. Pattes d'un beau roux clair; les troehantins, les 4 hanches antérieures avec leurs jambes, blanc, les jambes postérieures avec leurs tarses et l'extrémité des cuisses, noirâtres, les jambes pâles au milieu, en dedans. Abdomen allongé, grêle, le 1er segment excivé à la base, plus court que les suivants, ceux- ci sans tubercules ni dépressions, 2 à 5 polis à l'extrémité, avec des impressions transversales, le 2e portant aussi une ligne enfoncée oblique de chaque côté à la base. Tarière près de deux fois la longueur du corps, rousse avec les valves noires, pubescentes, surtout à l'extrémité, —PC. (S^ — Avec pattes plus claires que dans la $. Abdomen à segment 1 presque aussi long que 2, avec 2 carènes plus apparentes à la base. Diffère surtout du précédent parses troehantins blancs» ses écailles alaires blanches, et la forme de son abdomen. 5. Ephialte tubercule. Eplùaltes tuberculatns, Fourcroi. ? — Long. 3 pces. D'un noir foncé avec les pattes rousses ; face avec une pubescence blanchâtre. Antennes fortes, noires, brunâtres à l'extrémité. Thorax couvert d'une courte pubescence, le métathorax à peine canaliculé au milieu. Ecailles alaires blanchâtres. Ailes hya- lines, jaunâtres à la base, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec une petite tache blanche à la base. Aréole triangulaire. Pattes d'un beau roux clair, y compris les hanches et les troehantins, l'extrémité des cuisses des postérieures avec leurs jambes, brunâtre plus ou moins foncé. Abdomen allongé, robuste, beaucoup moins grêle que dans les espèces précédentes, les segment.^ à peu près d'égale longueur, plus de 2 fois aussi longs que larges, très finemetit ponctués, 2 à 5 avec de forts tu- bercules arrondis sur les côtés et la suture polie, claire, les 2e et 3e avec une ligne enfoncée, oblique, de charjnc côté à la base. Tarière forte, allongée, roussâtre, noire à l'extrémité, ses valves fortement pubescentes noires. — AC. Espèce bien distincte par les tubercules de ses segments abdominaux. 6. Ephialte irritable. EpMaltes irritator, Fabr. Brullé, Hym. iv, p. 81, ?. $ — Long. 1.50 pce. Noir avec les pattes et l'abdomen roux. Antennes noires, roussâtres à l'extrémité. Thorax ponctué pubes- cent, le métathorax à peine canaliculé au milieu. Ailes hyalines légèrement teintes de jaune, iridescentes, les nervures et le sti'-'ma 22 LE NATURALISTE CANADIEN noir, les écailles alaires blanches. Pattes rousses, les hanches noires, les 4 trochuntins antérieurs avec leurs jambes, blanc-jaunâtre. Abdomen fort, allongé, fortement tubercule, roux avec le premier segment noir, les 3 segments suivants sont tachés de noir aux angles postérieurs. Tarière rousse, noire à l'extrémité, ses vulves noires, fortement pubes- centes. — R. 60. Gen. TeeithouS: Perifhovs, Holmgren. Mômes caractères que dans les Ephialtes avec les diffé- rences qui suivent ; écusson plus proéminent ; métathorax moins allongé ; abdomen tuberculeux sur les côtés, mais l'extrémité des segments unie, égaie, ni relevée, ni éehancrée. Une seule espèce rencontrée. Périthous flancs-roux. PeriÛious pîeuraîîs, Cress. Can* Ent. i, p. 36, 9. ? — Long. .75 pce. D'un noir brillant; les orbites antérieurs, le scape en dessous, les palpes, les écailles alaires, une ligne au dessous, une tache au dessous des ailes postérieures, les bords du prothorax, l'extrémité de l'écusson, les 4 hanches antérieures avec les trochantins, les jambes antérieures en avant avec le bord postérieur des segments abdominaux interrompu sur les côtés par une tache brune, blanc, L'écusson, le dos du mésothorax plus ou moins, avec les flancs, jaune- miel. Antennes brunâtres. Ailes hyalines, iridescentes ; aréole tri- angulaire, les nervures et le stigma brunâtres. Pattes roux-clair, l'ex- trémité des cuisses postérieures, une ligne en dehors de toutes les jambes couvrant l'extrémité des postérieures, et l'extrémité des articles de leurs tarses, brunâtre. Abdomen avec des tubercules bien prononcés sur les côtés des segments ; tarière plus longue que le corps, rousse» ses valves noires, finement pubescentes, — PC. (^A continuer) IV — ICHNEUMONIDES. 23 LA PINCE CANCROIDE. Chelifer cancroides, Latr. M. B„ St-Hyacinthe. Le petil animal transmis, qui parait vous intriguer beaucoup, est de fait fort intéressant par sa forme, si peu usitée, et aussi par ses allures. Dans quelle classe le rangerons-nous? Ses 8 pattes le retranchent du coup des insectes proprement dits, qui n'en ont jamais plus de 6; mais sa tête confondue avec le tho- rax le lie intimement aux araignées, bien que ses palpes démesurément longs semblent l'en éloigner. Et de fait, c'est aussi dans les Arachnides qu'on le range aujourd'hui. Ses longs bras ou palpes terminés par une pince di- dactyle le rapprochent étroitement des scorpions, bien que son abdomen ne ressemble en aucune façon à celui de ces derniers, étant déprimé, ovoïde, et sans aucun appendice à l'extrémité. Aussi, généralement, on le désigne parle nom vulgaire de faux-scorpion ou encore scorpion de araignée ; Fig. 1. et c'est sans doute la ressemblance de ses serres ou pinces avec celles des crabes qui lui a valu son nom spécifique de cancroide. Nous ignorons si nous en possédons d'autres espèces que celle-ci, qui est commune à l'Europe et à l'Amérique, mais nous n'en avons encore rencontré aucune autre. La Pince cancroïde ou faux-scorpion {Chelifer cancroides Latr.) fig. 1, mesure .10 pce en longueur, l'envergure de ses Fig. 1. — Ckelife-i caacroklcs, Lin., très grossi. 24 LE NATURALISTE CANADIEN serres double à peu près cette longueur. Elle est à té- guments léo-èrement coriaces et de couleur brun-roussâtie- Le thorax est arrondi à sa partie antérieure et va s'élargis- sant insensiblement jusqu'à sa jonction avec l'abdomen, étant partaçé en doux vers son milieu par un sillon trans- versal. Les yeux, au nombre de deux, sont fixés en avant de chaque côté, près de l'insertion des palpes. Les bras ou palpes sont fort longs, composés de 4 articles, dont le premier est presque globuleux, les 2 suivants de forme conique, c'est à-dire plus épais au sommet qu'à la base, le dernier plus long et plus renflé que tous les autres est terminé par une longue pince, dont la branche inférieure seule est mobile. Les mandibules qui dépassent la lèvre supérieure sont terminées par 2 stylets courts et transpa- rents ; les mâchoires sur lesquelles sont insérés les palpes ou bras, sont larges et triangulaires. Les 8 pattes, à 5 ar- ticles chacune, sont de longueur moyenne, épaisses et ter- minées par un crochet didactyle. L'abdomen de forme ovoïde pins ou moins élargie, est souvent fort déprimé, et denticulé sur les côtés, avec une bande ordinairement de couleur plus claire sur son milieu. Les auteurs français nous disent qu'on trouve les faux- scorpions sous les écorces, sous les pierres et dans les ap- partements. Nous ignorons si on en a jamais capturé dans les champs ou les bois en ce pays, mais pour nous, nous n'en avons jamais trouvé ailleurs que dans les maisons. C'est surtout en septembre et en octobre que nous les ren- controns plus communément sur les murs, les tranches poudreuses des livres etc. On dit que ces petits êtres se nourrissent de psoques ou poux de bois et surtout d'atropos ou poux-de-poussière, ces petits insectes qu'on voit courir partout sur la poussière des meubles l'ers la fin de l'été particulièrement, et pres- que en tout temps dans les cases de collections d'insectes. Si ce que l'on rapporte des faux-scorpions est exact, ces petits êtres jouiraient d'un singulier instinct, ce serait de se faire transporter d'un lieu à un autre par les mou- ches, en s'attachant à leurs pattes. Ils imiteraient en cela les triongulins ou larves de Méloés, qui se font trans- IV — ICHNEUMONIDES 25 porter dans les nids des bourdons pour se nourir de leur miel, en s'attachant aux poils qui les recouvrent. Les Pnices ou faux-scorpions, comme la plupart des insectes de petite taille, sont rarement remarquées du vul- gaire, quoique fort communes ; mais quiconque s'est arrêté un instant à les considérer, n'a pu manquer d'être frappé autant de leurs allures que de leur conformation. Scor- pions par les bras à pinces de leur partie antérieure, ce ne sont que des araignées ordinaires dans leur partie posté- rieure ; et leurs mouvements s'exécutent en avant, en ar- rière, de côté, presque avec la même facilité, absolument comme nous le voyons faire aux crabes de nos rivages à l'eau salée. Linné dit que ces petites arachnides s'introduisent par- fois dans la peau et y produisent des brûlures doulou- reuses. 11 rapporte même, sous la foi du Dr Bergius, qu'un paysan ayant eu la cuisse percée pendant la nuit par l'une d'elles, il s'y forma une pustule de la grosseur d'une noi- sette, qui lui causa des douleurs très vives. Nous pensons que le fait, pour être admis, aurait be- soin d'une nouvelle conformation, car il est tout probable que l'on a confondu l'arachnide avec un parasite bien connu pour produire de telles pustules. DETERMINATION DES PLATINES. Le Bulletin de la Société Entomologique de Brooklyn, dans sa livraison de septembre dernier, contenait une clef systématique pour la détermination des Platynes, qu'on sait êire si difficile, par M. J. L. Leconte, avec la descrip- tion de six espèces nouvelles. Le nombre des espèces de l'Amérique du nord est aujourd'hui de 82. Plusieurs es- pèces ont été retranchées comme n'étant que des variétés d'autres espèces ; entre autres : Subcordatus, variété de en ans, Molestîcs, " " airaius. Picem, " " prnpinqiivs. Harrisii, " " aifinis. JS/iiidulum, " " ùiipripeunis. Consimilis, " " viciirus. 26 LE NATURALISTE CANADIEN L'EOZOON CANADENSE. Le numéro 4 du Canadian Naturalist de Montréal, pu" blié en décembre dernier, contient une habile défense du Dr Dawson de son foraminitère comme étant réellement un corps organisé et appartenant de plus au règne animal. On sait qneVEozoon Canadense, Dawson, découvert en 1859 dans le calcaire laurentien de G-renville et de la Petite- Mation, est réputé le corps organique le plus ancien encore connu. Sa classification dans le règne animal a été, à plus d'une reprise, attaquée par divers savants, et tout récemment encore par le Prof. Kail Mœbius de Kiel, les Prof. King et Rowney de Londres et le Dr Otto Hahn, les uns voulant que ce soit simplement un corps minéral, et les autres le rangeant dans le règne végétal. A cette dernière opinion, se rattache surtout le dernier nommé, le Dr Hahn. Et pour donner plus de poids à son ar- gumentation, il s'autorise surtout d'une visite qu'il a faite au Canada tout récemment, et dans laquelle il n'a pas manqué de multiplier ses observations, s'étant rendu même jusqu'à la Petite-Nation pour détacher lui-même des spécimens in situ du célèbre fossile. Le savant allemand se confirme sur- tout dans son opinion par le fait qu'ayant cueilli, dans la cour da collège McGrill, à Montréal, quelques nodales de silex qui se trouvaient dans le gravier qu'on y avait étendu, il trouva dans ces silex des fragments de plantes d'une struc- ture ayant une grande analogie avec celle de l'Eozoon. Il crut même honorer celui qui le recevait en attachant son nom à l'une de ces plantes fossiles, qu'il nomma Phoiophoba Daivsoni. Mais malheureusement pour le savant euro- péen, il se trouva n'avoir pas pris toutes les informations qu'il eut dû prendre, car le gravier contenant les nodules de silex n'était rien autre chose qu'un gravier qu'on avait im- porté tout directement d'Angleterre, Il se trouve donc que le savant allemand s'est tout simplement fourré un doigt REFUTATION DU DARWINISME 27 dans l'œil, comme la chose est arrivé à pins d'nn antre de ses collègues européens, qui s'en tenir compte des opinions des hommes d'étude du pays, se permettent en passant, de jeter leurs sentences à gauche et à droite, comme oracles devant toujours être acceptés sans examen. Nous ne prétendons pas avoir voix au chapitre sur la question en litige, mais nous avons tout autant de con- fiance dans l'opinion des Drs Dawson & Sterry Hunt, que dans celle de n'importe quel professeur européen. Or le Dr Hunt (en 1878) emporta de nombreux spécimens d'Eozoon à Paris, et les fit surtout examiner par MM. Zirkel & Renard, deux professeurs des plus compétents dans là pétrographie microscopique, et tous deux s'accordèrent a reconnaître des caractères organiques au fossile Canadien. REFUTATION DU DARWINISME. Les éditeurs Lippincott et Cie, de Philadelphie, an- noncent qu'ils vont bientôt faire paraître une réfutation du Darwinisme, due à la plume d'un membre du barreau de Philadelphie, M. T. Warren O'Neill. L'ouvrage, qui formera un volume d'environ 300 pages in-8, du prix de $2.50, portera le titre suivant : The Refuta- tion oj Darivini&m and The Converse Theory of develojmient, based exclusively upon Darwin^ s facts, and comprising' qua- litative and quantitative analyses of the phenomena of variation ; of reversion ; of correlation, of crossing ; of the repair of inju- ries ; of the reintegration of tissue ; and of sexual and asexual generation. Comme on le sait, la théorie du naturaliste Anglais qui porte aujourd'hui son nom et qu'il désignait, lui, sous le titre de " Sélection naturelle," consiste à faire descendre tous les êtres de la nature les uns des autres, si bien que partant de l'homme et passant par toute la série des ani- maux, des plantes et des minéraux, on parviendrait à l'être 28 LE NATURALISTE CANADIEN le plus simple connu, la monade. Pour tout chrétien sin- cère, cette théorie n'a pas besoin de réfutation, puisque son énoncé seul répudie la Bible, supprime le Créateur pour le remplacer par un hasard aveugle. Cependant, toute absurde que soit cette théorie, elle ne manque pas de nombreux partisans, tant sur le nouveau que sur l'ancien continent. Chez nos voisins les Yankees, dont la religion est le moindre des soucis, le darwinisme est presque passé en symbole parmi les savants. La théo- rie d'un Dieu qui a tout tiré du néant et qui doit faire rendre compte à l'homme de la liberté dont il l'a doué, impose une certaine gêne à ceux qui ne se séparant pas des animaux, se constituent les esclaves de leurs gros- siers appétits ; aussi les libres-penseurs se sont-ils empressés de faire disparaître ce Dieu gênant, et ils se donnent une peine infinie pour trouver, dans mille systèmes plus ou moins absurbes qu'ils s'efforcent de faire adopter, les équi" valents A cette clef de voûte, ou plutôt à ce principe de toute existense. La plupart des protestants, et sur- tout parmi les Américains qui ne connaissent guère que le dieu matière, trouvant que ce système de Darwin pouvait fort bien les accomoder dans leur exploitation de fhomme par l'homme, l'ont pour ainsi dire adopté les yeux fermés. Nous sommes heureux de voir l'un de leurs enfants faire justice de cette monstruosité, et cela, en s'appuyant seule- ment sur l'observation, sur les faits mêmes qui ont servi à Darwin de base pour y asseoir son système. Car M. O'Neill faisant abstraction de toute discussion religieuse ou philo- soi)liique, veut faire voir que les mêmes faits sur lesquels Darwin base son système, et qu'il se reconnaît incapable d'expliquer, peuvent être expliqués de suite par tout éle- veur, liorticulteur ou agriculteur, qui tous savent qu'au- cune espèce d'animal ou de plante n'a jamais pu originer d'un type inférieur. L'ouvrage, en outre de sa valeur philosophique comme donnant la solution de l'origine de l'homme, pourra encore être très utile aux cultivateurs, par les explications qu'il donnera des améliorations des races, des variations, du croisement et des mauvais efïets qui résultent d'ordinaire NOUVELLES PDBLICARIONS 29 des unions consançrnines, tons phénomènes que Darwin s'avoue incapable >expliqaer. Il sera démontré qu'il existe un type parfait pour chaque espèce, que ce type peut être moditié à la vérité, mais qu'il ne peut l'être cepen- dant qu'en donnant lieu à des désordres qui conduisent di- rectement à l'extinction de es espèces, tels que l'affaiblis- sement de la constitution, des difformités organiques, la stérilité, etc. L'ouvrage promet devoir être des plus intéressants. ~,^^.tnf^f/r^^\ff' i/^^^^ • ' NOOVELLES PUBLICATIONS. The North American Entomologist. Buffalo, N. Y. ; Rédacteur: M. A. R. Grote; Editeurs: Reinecke, Zesch et Baltz— C'est une publication mensuelle de Spages in-8 seulement, mais sur superbe papier, à impression on pour- rait dire de luxe, et avec des gravures d'une exécution ar- tistique des plus remarquables. Le premier numéro a paru en Juillet dernier. Comme l'indique suffisamment son titre, cette publica- tion est uniquement consacrée à l'entomologio, et le nom de son rédacteur suffit à lui seul pour la recommander auprès de tous les amateurs de la science des insectes. M. Grote est reconnu comme une autorité de premier ordre en entomologie, surtout pour ce qui regarde les Lépidoptères nocturnes, étant lui-même l'auteur d'un ouvrage considé- rable sur les Noctuélites. On ne regrette qu'une chose en lisant le North American Entomologist, c'est qu'il ne soit pas plus étendu. Comme cette publication est réputée l'organe de la Société des Sciences Naturelles de Buffalo, nul doute qu'avec l'encouragement qui ne lui fera pas défaut, elle ne double bientôt le nombre de ses pages. Prix d'abonne- ment $2 par année. The American Entomologist. New York ; Editeur: Max Jaegerhuber, 323 Pearl Street; Rédacteurs: C. V- 30 LE NATURALISTE CANADIEN Riley, Washington, D, C. & A. P. Fuller, Ridgewood, N. J.— Grrand in-8 à 2 colonne?, beau papier, superbes gravures, 24 pages par mois : prix $2 par année. Cette nouvelle publication n'est que la continuation du Practical Entomo- logist que publia, il y a quelques années, M. Riley en so- ciété avec feu M. Walsh. M. Riley, après avoir été plusieurs années entomologiste d'état pour le Missouri, habitant alors St-Louis, est actuellement attaché au département de l'Agriculture à Washington, comme entomologiste. C'est un observateur des ])lus sagaces, un savant d'une vaste érudition, et qui manie aussi habilement le crayon que la plume. Ses rapports et Bulletins sont remplis de détails les plus intéressants sur les mœurs et les habitudes d'une foule d'insectes, le tout accompagné d'illustrations les plus précises et les mieux exécutées pour faire connaître ces petits êtres jusque dans leurs détails les plus intimes. MM. Riley & Fuller veulent conserver à leur publi- cation le caractère qu'avait le Practical Entomologist, c'est- à-dire qu'ils s'adressent autant aux cultivateurs qu'aux hommes de science. A côté do descriptions précises, d'une synonymie soignée pour l'identification systématique de chaque espèce traitée, se trouvent les caractères biologi- ques, avec la nature des dégâts produits et les remèdes proposés à apposer au ravageur. Ajoutons que les rédac- teurs se sont assuré la collaboration des sommités de la science entomologique de leur pays. Longue vie au nou- %^eau journal. Correspondance Botanique. Liste des Jardins, des Chaires, des Musées, et des Sociétés de Botanique. Publiée à Liège, Belgique, 1879. — C'est une brochure in-8 de 154 pages, répondant aux titres ci-dessus. A l'article " Canada," page 102, on lit l'énumération qui suit. Belleville.— yi. John Macoun, F. L. S., prof, of bot. Albert College {Carex et mi/col.) Chicoutimi.—MM. l'abbé V. A. Huart et l'abbé D, O. R. Dufresne, prof, au Séminaire. NQUVELLES PUBLICATIONS 31 MonPréal. —ll'M. G-eo» Earnston [Mousses). J. W. Daw. son, principal MacGill Univevj^ity {fossiles). A. T. Driimmond (g-éogr. bot., Lichens). J. B. Goode (Orchidées). Dr J. B. Mac" Connell, prof, of Bishop's College. David A. P. "Watt {pL acrogènes). D. K. McCord [Fougères). Québec. — MM. l'abbé J. D. D. Laflarame, Univ. Laval, l'abbé Provancher, directeur du Naturaliste Canadien, On donne aussi le nom de M. Ovide Brunet pour Québec, mais M. Brunet est décédé depuis plus de 2 ans. C'est en tout 12 ; il n'y a pas de doute qu'une liste ex- acte pourrait décupler ce nombre. Sans compter les nom- breuses omissions pour les villes mentionnées dans la liste, St'Hyacinthe, Nicolet, Kingston, Ottawa, Toronto, Niagara, London etc. possèdent toutes des botanistes. lies Paillettes d'Or. Cueillette de Petits Conseils pour la Sanctification et le Bonheur de la vie. ln-18 de 152 pages, publié par MM. Rolland & Fils, Montréal, — C'est le 4e de la série que publient MM. Rolland. Sijamais ouvrage a porté un titre vrai, c'est bien ce petit volume. Après l'écriture sainte et Vlmitation de Jésus-Christ, c'est bien le livre le plus convenable qu'on puisse mettre dans les mains de toute personne qui a à cœur son salut. Pour en donner une faible idée à ceux qui ne le connaissent pas encore, citons ces quelques lignes de la préface. "Je veux— je n'y suis point parvenu encore, mais j'espère y parvenir — ^je veux être le buisson qui donne un peu d'ombre sur le chemin, la faible brise qui rafraîchit la plaine, la fleur per- due dans l'herbe, le chant d'oiseau qui réjouit le passant. Passant, mon frère, je t'aime et ne te demande rien. Prends l'ombre du buisson, et la fraîcheur de la brise, et le par- fum de la fleur et le chant de l'oiseau. Dieu te les donne ; ])rends, oublie, va à ton bonheur, ne rends grâce qu'à Dieu." C'est, en effet, un pèle mêle de pensées, de sentences, d'af- fections pieuses qui peuvent s'accommoder à toutes les dif- férentes positions de l'âme chrétienne. Ce petit livre devrait se trouver dans toutes les maisons. 32 LE NATURALISTE CANADIEN FAITS DIVERS Reproduction. — L'article de notre NATURALISTE sur les plantes insectivores a été reproduit par le Bulletin (Tln- sectologie Agricole de Paris. Nouvel ennemi du blé. — On signale en France une mite qui attaque les grains de blé dans la terre au moment de leur germination. Fécondation — On sait que pour la production de tout fruit, il est nécessaire que les ovules renfermés dans l'ovaire de la fleur soient fécondés par le pollen des an- thères. Cette fécondation manquant, les fruits coulent et disparaissent à peine formés. Pour les fruits des arbres, tels que pommiers, cerisiers, pruniers, etc., le temps de la fécondation se prolonge souvent pendant plusieurs jours, et s'il intervient alors des orages, de trop gros vents, etc., l'opération ne peut avoir lieu, et les fruits manquent cette année là. On attend ainsi parfois des 2, 3 et 4 ans sans pouvoir, pour ainsi dire avoir de fruit. Mais voyons ici la sao'esse de la divine Providence ! pour les céréales, dont les fruits (grains) nous sont indispensables, cette fécondation est pour ainsi dire instantanée, ainsi 45 secondes suffisent au blé pour l'opérer. Il suffit donc, dans un temps de pluies continues, que le soleil se montre seulement une demi- heure, les anthères des céréales auront le temps de se dc- barasser de leur humidité et d'émettre leur poussière pour que la fécondation s'opère* Aussi voyons nous souvent le blé donner encore des rendements satisfaisants lorsque presque tous les autres fruits font défaut. XjIB ■^^^è^s^.^^^^^0i^fs^ 1^il%>"^#lp'^Y%%î Vol.Xri. OapRouge, Q., FÉVRIER 1880. No. 134 Rédacteur : M. l'Abbé PROVAKCHER. FAUNE CANADIENNE LES INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. (Continué de la page 22). 61. Gen. Pimple. Pimpla, Fabr. Antennes généralement longues et grêles. Dos du mésothorax sans rides. Ailes avec une aréole ordinairement triangulaire. Pattes moyennes, avec les cuisses générale- ment courtes et épaisses. Abdomen peu allongé et assez robuste, les segments impressionnés ou sillonnés en travers, portant des renflements plus ou moins prononcés sur les côtés, ceux du milieu plus larges que longs, ceux de l'extré- mité fendus en dessous dans la ? pour la réception de la tarière, celle-ci généralement plus courte que le corps. Insectes de taille moyenne, qu'on distingue toujours facilement des genres voisins par les impressions de leur abdomen et la longueur moyenne de la tarière. Ces insectes ont aussi une odeur particulière bien reconnaissable, cette odeur a quelque chose d'analogue à celle que rendent des engins eu fer échauffés par le mouvement, lorsque le grais- 34 LE NATURALISTE CANAPIEN sao^e fait dt^faut. La brièveté de la tarière permet à plu- sieurs espèces de l'enfoncer dans les chairs lorsqu'on les saisit, et de produire une piqûre assez désagréable. Dix- sept espèces rencontrées, dont 2 nouvelles 1(29) Thorax et abdomen entièrement noirs ; 2(28) Pattes rousses, les postérieures variées de noir; 3(4) Jambes f)Ostérieures entièrement noires ou brunes 1. p@dâlîs. 4( 3 ) Jambes postérieures noires variées de blanc ; 5(18) Jambes postérieures avec un seul annean blanc ; 6( 9 ) Tarses postérieurs entièrement noirs ou bruns ; 7( 8 ) Les écailles alaires avec les hanches antérieures, noir 2. teimicornis. • 8( 7 ) Les écailles alaires blanches, les hanches an- térieures roussàtres 3. ânnulîpes. 9^ 6) Tarses postérieurs plus ou moins variés de blanc; 10(11) 1er segment abdominal sans aucune carène. 4. ffi.|ualîs, «. sp 11(10) 1er segment abdouiinal avec carènes plus ou moins prononcées ; 12(15) Jambes postérieures avec un large anneau blanc à la base indistinctement défini ; 13(14) Jambes intermédiaires avec un anneau blanc 5. Ontario. 14(13) Jambes intermédiaires rousses, sans anneau blanc 6. anniîlicornis I5(l2) Jambes postérieures avec un petit anneau blanc bien défini; IGCIT) 1er article des tarses postérieurs seulement blanc à la base 7. picticomis. 17(16) Tous les articles des tarses postérieurs blancs à la base, excepté le 4e 8, 4-cingulata, n. sp. 18(19) Jambes postérieures avec >in anneau blanc à la base et une longue strie en dehors 9. novita. 19(18) Jambes postérieures noires bi-annelées de blanc, ou blanches 2-annelées de noir; 20(23) Ecusson sans tache de blanc ; hanches an- térieures rousses ; 21(22) Aréole des ailes antérieures subrhomboïdale, sessile 10. indagatrix. IV.— ICHNEUMOXIDES. 35 22(21) Ar(?ole des niles antérieures triangulaire, oblique, pédicilée 11. âlboricta- 23(20) Eciis«on t:iché de blanc; 24(25) Chaperon noir, sans aucune tache; flancs noirs 12. inquisltor. 25(24) Chaperon plus ou moins blanc ; flancs ordinairemeat roux; 26(27) Le chaperon entièrement, avec un point de chaque côté du métathorax, blanc. 12. rufopectus. 27(26) Le chaperon taché seulement de blanc; métathorax sans taches 14, SCriptifronS. 28(2) Pattes entièrement rousses 15. pterelas* 29( 1 ) Thorax noir; abdomen taché de blanc ou de roux ; 30(31) Abdomen noir, ses segments marginés de blanc au sommet 16. COnquisitor. 31(30) Abdomen noir, les segments médians plus ou moins roux 17. ruf0V£iriata 1. Pimple pieds-noirs. Pimpla pedalis, Cress. Proc. Eat. Soc. Phil, iv, p. 268, cf. Ç — Long. .55 ; tarière .30 pouce. Noir; antennes brunes, grêles. Thorax brillant, peu ponctué ; métathorax strié transversalement au milieu. Ailes hyalines, légèrement enfumées, nervures et stigma, noir, ce dernier avec une tache blanche à la base ; aréole triangulaire, non pétiolée, un peu oblicjue. Pattes fortes, d'un loux foncé; les hanches antérieures avec les genoux postérieurs, leurs jambes et leurs tarses, noirâtres. Abdomen fort épaissi vers l'extrémité, densément ponctué, excepté aux sutures et sur les 2 derniers segments. Tarière forte, rousse, à gaines noires, comprimées, velues, dépassant l'abdomen du tiers de sa longueur. — CC. (^ — Même coloration que dans la Ç ; abdomen rétréci à la base et à l'extrémité. Nous avons fréquemment capturé cet insecte sur la verge d'or SoUdago Canadensis. Lorsqu'on saisit la ? avec les doigts, elle est assez prompte à nous lancer sa tarière dans les chairs, mais sa piqûre est assez peu douloureuse. 2. Pimple à-cornes-grêles. Pimpla tenuicomis, Cress- Proc. Ent. Soc. Phil, iv, p. 267, J*. ^ Ç — Long. .40 pce. Noir avec les pattes d'un beau roux clair* 36 LE NATURALISTE CANAr>IEN. Antennes grêles, longues, d'égnle grosseur dans toute leur longueur, niétathorax sans sculptures distinclos à l'exception d'une aréole cen- trale en carré long. Ailes fusco-hyalines, à réflexion viol.-icéo, les nervures et le stignia, noir, ce dernier avec une tache jiale à la base, les écailles alaires noires. Pattes rousses, les hanches antérieures, l'ex- trémité des cuisses postérieures, leurs jambes excepté un petit anneau blanc au dessous de la base, avec leurs tarses, noir ou brun foncé. Ab- domen robuste, fortement et finement ponctué sur les premiers seg- ments à l'exception de la marge terminale. Tarière plus courte que l'abdomen, rousse, ses valves noires. — CC. 3. Pimple pieds-annelés. Pimpla mmuJipes^ Brullé, Hym. iv, p. 102 Ç. J> Ç — Long. .32 pce. Noir foncé, brillant, avec les pattes d'un beau roux clair. Antennes grêles, plus courtes que le corps, noires, plus ou moins jaune-roussâtre en dessous dans le (J*. Palpes blan-. châtres ; écailles alaires blanches. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec une tache blanche à la base ; aréole sub- pentagonale. Pattes d'un beau roux clair, les hanches antérieures de la même couleur, les jambes intermédiaires avec un anneau blanc au dessous de la base, les postérieures noires avec un semblable anneau au dessus du milieu, leurs tarses bruns. Abdomen robuste, à segments plus larges que longs, d'à peu près égale longueur, les 5 premiers densé- ment pontués, excepté à leur marge apicale qui laisse aussi voir une lio-ne roussâtre à la suture; tarière forte et courte, moins de la moitié de l'abdomen. — PC. Très rapproché du tenuicornis, s'en distinguant surtout par ses écailles alaires blanches et ses hanches antérieures qui ne sont jamais noires. 4. Pimple uni. FimpJa œqnalis, nov. sp. Ç — Long. .35 pce. Noir ; les palpes avec les écailes alaires, blanc. Antennes longues, grêles, noires, brunâtres en dessous. Ailes hyalines, le stigma noir, taché de blanc à la base. Pattes roux-clair, y compris les hanches antérieures; les jambes postérieures noires avec un anneau blanc au dessus du milieu, leurs tarses bruns avec la base des articles, surtout du premier, jaunâtre. Abdomen large, denséuient ponctui, le premier segment ponctué, uni, sans aucune carène; tarière du tiers de l'abdomen environ. — R. Bien distincte des autres espèces par le premier seg- ment abdominal. IV — ICHNEUMONIDES. ^T 5. Pimple d'Ontario. Pinqjla Ontario, Cress. Trans. Am, Ent. Soc. iii, p. 146, c?. Ç — Long. ..50 I ce. Noir-foncé brillant; d'étroites lignes orbi- tales 2 fois interrompues au-dessus des antennes, blancbes, les écailles alaires brunes, mais une petite ligne en avant, une ligne au sommet de l'ocusson et sur le post-ocusson, les paljies avec le chaperon, d'un blanc plus ou moins pur. Antennes de longUHur moyenne, brunes en dessus, blanchâtres en dessous avec les sutures noires. Métathorax sans sculp- tures distinctes, poli, brillant sur le disque, court. Ailes hyalines, les nervures et le stignia, noir, ce dernier taché de blanc à la base- aréole à 5 angles, l'angle extérieur étant coupé par une petite nervule. Pattes roiix-clair, le-i postérieures avec les jambes et les tarses noirs, les premières avec un petit anneau, et les secondes avec la moitié basilaire du 1er article, blanc. Abdomen allongé, très finement ponctué, le premier segment avec une dépression ovale sur le disque. Tarière courte, égalant à peine le quart de l'abdomen, robuste et fiaement pu- bescente. (^ — Avec la face, le chaperon, les mandibules, le scape en dessous, les 4 hanches antérieures et la base de leurs jambes, blanc. Abdomen (J^ et Ç avec les renflements sur les segments à peine distincts. M. Cresson n'a décrit que le d^. Espèce bien remar- quable par la brièveté de la tarière, et très reconnaissable par les taches des écussons. 6. Pimple à - cornes - annelées. PimpJa annuUcomis, Walsh, Trans, Am. Ent. Soc. iii, p. 147, $. 9 — Long. .40 pce. Noir, brillant; des lignes orbitales très étroites, les écailles alaires, avec le sommet des écussons, blanc ; les palpes blanchâtres. Antennes brunes, jaunes en dessous avec les sutures noires. Mésothorax sans taches blanches ; l'écusson et le post-écusson tachés de blanc ; métathorax avec 2 carènes sur le disque, couvert d'une courte pubescence. Ailes hyalines, stigma noir, blanchâtre à la base ; aréole petite, triangulaire. Pattes roux-clair, les hanches anté- rieures noires avec le sommet blanc ; les jambes postérieures noires avec un grand anneau blanc, leurs tarses avec les 3 articles basilaires blancs, noirs au sommet de même que les 2 suivants. Abdomen large, très densément ponctué, à sutures enfoncées, le premier segment bica- réné. (^ — Avec la face, le chaperon, les mandibules, les palpes, le scape 38 LE NATURALISTE CANADIEN en dessous, les 4 hanches antérieures et la base des jnmbes en dehors, blanc. Abdomen avec une courte pubescence blanchâtre. — R. Se distingue surtout du picticornis par l'absence de taches sur le mésothorax et la coloration des pattes posté- rieures. 7. Pimple à-cornes-peintes. Pimpla picticomif!, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 146 c^. (^ — Long. .40 pce. Noire ; la face excepta une courte ligne noire soulevée au milieu, les orbites antérieurs, le chaperon, une tache sur les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, une tache soulevée au dessous, 2 petites lignes sur le dos du niésothorax, les hanches antérieures et leurs trochantiiis, les 4 hanches antérieures et leurs tarses, avec l'écusson et le post-écusson, blanc. Métathorax poli, brillant sur le disque. Ailes hyalines, iridescentes ; les nervures brunes, blanches à la base, le stigma brun, blanc à la base et au sommet ; aréole moyenne, à 5 angles. Pattes rous-clair, les jambes et les tarses posté rieurs noirs, les premières avec un petit annem et les second,* avec la moitié basilaire du premier article, blanc. Abdomen plus large que dans les espèces ordinaires de ce sexe, densément ponctué, les renfle ments latéraux transversaux, le premier segment avec 2 c;irènes soule- vées en angle au milieu. Antennes brunes en dessus, blaiichâtres en dessous avec les sutures noires. — R. Ç — Encore inconnue. Espèce bien distincte par les 2 lignes blanches de son mésothorax. 8, Pimple à-4-eeintures, Pimpla 4:-cin. Ç — Long. .20 pce, y compris la tarière .30 pce, Noir, brillant ; les palpes avec les écailles alaires, blanc. Antennes noires, fortes, dg longueur moyenne. La face polie, brillante. Thorax allongé, grêle ; le iiiétathorax sans carènes bien distinctes, brillant sur le disque, pubes- cent sur les côtés. Ailes hyalines, iridescentes, les nervures et le stigma bruns, aréole subrhoinboïdale. Pattes jaune-pâle, les jambes posté- rieures blanches avec l'extrémité et un petit anneau près de la base, noir ; leurs tarses noirs avec les 2 articles basilaires blancs terminés de noir. Abdomen finement ponctué, allongé, grêle, subpubescent ; tarière de la longueur de l'abdomen. (^ — Le scape en dessous avec les 4 jambes antérieures et les tro- chantins, blanc. La plus petite espèce du genre, fort variable cependant dans sa taille. 11. Pimple à-plis-blancs. Pimpla alboricta, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 147, J^. cf — Long. ,30 pce. Noir, brillant, le chaperon, le milieu des man- dibules, le scape en dessous, les écailles alaires avec une petite tache en avant, les palfies, les 4 hanches antérieures avec leurs jambes et tous les troch;intins, blanc. Antennes courtes, noire';, les 2 articles de la base d'un blanc d'ivoire en dessous. Métathorax avec un canal 40 LE NATURALISTE CANADIEN central poli, brillant. Ailes hyalines, le stigma brun, avec un point blanc à la base ; are'ole petite, triangulaire, oblique, pétiolôe. Les hanches postérieures avec toutes les cuisses, roux-clair ; les jambes postérieures blanches, avec une petite tache en dehors au dessous de la base, et leur extrémité, noir, leur tarses blancs à articles noirs à l'extrémité. $ — Sans tache de blanc à la bouche ni au scape, toutes les hanches rousses, les 4 jambes antérieures roux-pâle, Tarière un peu plus courte que l'abdomen, ses valves fortement poilues. — R. La forme de l'aréole des ailes antérieures permet sur- tout de distinguer cette espèce. 12. Pimple inquisiteur. Pimpla wquisitor, Say. Say's Ent. i, p. 375. Ç — Long. .35 pce, y compris la tarière .45 pce. Noir, brillant; les écailles alaires avec une petite ligne en avant, blanc, le chaperon quelquefois roussâtre. Antennes giêles, de longueur moyenne, noires, quelque peu brunâtres à la base en dessous Métathorax finement ponc- tué, avec 2 carènes divergentes, s'effugaat avant d'atteindre le sommet. Ailes hyalines, iridescentes, légèrement enfumées, les nervures et le Btigma, noir, le dernier taché de blanc à la base ; aréole subrhomboïdale. Pattes roux-clair, les jambes postérieures blanches, avec l'extrémité et un petit anneau près de la base blanc, leurs tarses aussi blancs avec le sommet des articles noir. Abdomen allongé, densément ponctué excepté au sommet des segments qui est poli, brillant, les sutures enfoncées ; tarière un peu plus courte que l'abdomen. (^ — Avec la face, le chaperon, une tache sur le scape en dessous, les trochantins, les 4 hanches antérieures avec leurs jambes, blanc* Antennes jaunâtres en dessous. — CC. 13. Pimple poitrine -rousse. Pimpla m/opeclus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc iii, p. 148, ?. Ç — Long. .40 pce, y compris la tarière .47 pce- Noir, brillant; le chaperon, les orbites antérieurs, 2 points au desous de l'insertion des antennes, les palpes, les écailles alaires, une ligne en avant, une ligne soulevée au-dessous, le sommet des écussons, un point sur le métatho- rax de chaque côté, les hanches de devant, les 4 trochantins antérieurs avec leurs jambes et leurs '. ar&es, et le ventre en partie, blanc. An- tennes brunes, pâles en dessous. Ailes hyalines, iridescentes, les ner- vures et le stigma, noir, le dernier pâle à la base ; aréole obliquement Bubtriangulaire. Les flancs en plus ou moins grande partie roux Pattes roux clair, les jambes postérieures avec leurs tarses, blanc, les IV — ICHNEUJMONIDES. 41 premières avec l'extromité et un petit anneau près de la base, noir, les seconds avec tous les articles terminés de noir. AbdoDien allont^é, forte- ment ponctué, les marges polies à l'extrémité des segments larges, le 1er segment court, fortement excavé à la base qui est polie et brillante ; tarière forte, tics pubescente. — R. (^ — Non connu. 14. Pimple à-front-taché. Piinpîa scriptifrons, Walsh, Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 148, Ç. Ç — Long. .30 pce. Noir, brillant ; le cliaperon excepté à l'extré- mité, les orbites antérieurs, les palpes, les écailles alaires, une ligne en avant, une autre en dessous, le sommet des écnssons, blanc. An- tennes grêles, brunes, plus pâles en dessous, blanchâtres à la base^ Thorax poli, brillant, les flancs en avant des hanches intermédiaires, roussâtres ; métathorax avec 2 cnrènes à la base disparaissant avant d'atteindre le sommet. Ailes hyalines, iridescentes, le stigma brun- pâle, blanchâtre à la base ; aréole triangulaire, oblique- Pattes roux- clair, les hanches antérieures, tous les trochantins, l'extréiiiité des cuisses intermédiaires avec leurs jamhes excepté à l'extrémité, blanc ; les jambes postérieures blanches, avec l'extrémité et un petit anneau près de la base, noir, les tarses intermédiaires blancs avec les articles terminés de noir, les postérieurs noirs avec la base des articles blanche • l'extrémité des cuisses postérieures noire bordée de blanc. Abdomen brillant, densément ponctué, la marge des segments à l'extrémité polie, large, le 2e segment et les suivants portent une dépression transverse au milieu des côtés, et sont resserrés à la base c^ — A couleurs un peu plus claires, surtout sur les pattes; le chaperon entièrement blanc. — R. 15. Pimple à-petites-ailes. Pimpla pterdas, Say. Say's Ent. i, p. 376. Ç — Long. .30 pce, y compris la tarière .36 pce. Noir, brillant; les écailles alaires blanches. Antennes assez courtes^ noires, roussâtres à l'extrémité. Thorax poli, brillant : métathorax avec 2 carènes lono-i tudinales bordant une espèce de canal. Ailes hyalines, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma noir taché de blanc à la base; aréole subtriangulaire. Pattes d'un roux clair, l'extrémité des jambes pos- térieures et de leurs tarses plus ou moins obscure. Abdomen fusi- forme, densément ponctué excepté sur les marges postérieures des segments, ceux-ci resserrés à la base ; tarière de la moitié de l'abdomen environ. — Il 42 LK NATURALISTE CANADIEN. 16. Pimple conquérant. Pimpla amquisitor^ F:\y ■ Say's Ent ii, p. 689. Ç — Long. .50 pce, y compris la tarière .67 pcc. Noir, poli, bril- lant ; les palpes, les écailles alaires, une ligne au sommet de tous les segments abdominaux, blnnc. Antennes longues, îissez fortes, brun- foncé. Métathorax sans lignes Foulevc'es distinctes, pubescent sur les côtés. Ailes hyalines, les nervures brunes, le stigma noir, taché de blanc à la base, aréole petite, triangulaire. Pattes roux clair, les jam- bes postéiieures noires avec un large anneau blanc, le« intermédiaires noires à la base et à l'extrémité avec aussi un anneau blanc au dessous de la base; les 4 tarses postérieurs blancs avec le sommet de chaque article noir. Abdomen large, déprimé, densément ponctué- Tarière moins longue que l'abdomen. — PC. Espèce bien distincte par les bords blancs de ses seg- ments abdominaux. 17» Pimple varié-de-roux • P'mpJa rvfovariata^ Cress. Trans. Am. Eut. Soc. iii, p. 149, $. Ç — Long. .30 pce. Noir, densément ponctué ; les mandibules avec les pattes, roux-clair. Antennes brunes en dessus, roussâtres en dessous. Ecailles alaires blanches- Métathorax avec carènes longitudinales distinctes. Ailes légèrement enfumées, les nervures noires, le stigma noir, taché de blanc à la base ; aréole, petite subtriaiigulaire. Pattes d'un beau roux clair, les tarses postérieurs plus pâles, avec l'extrémité des articles, de même que l'extrémité des jambes, noir. Abdomen den-'ément ponctué, le 2e, le 3e et le 4e segment, plus aux moins ronx, les tubercules latéraux très prononcés ; tarière du quart de l'abdomen environ. — R- 62. Gren. PolysphinCTE. Polysphincta, Grrav. Ce sont des Pimples dont les ailes antérieures n'ont point d'aréole. L'abdomen est à peu près de forme cylin- drique, avec les deux derniers segments fendus dans les Ç pour la réception de la tarière; celle-ci courte ou moy- enne. Les segments abdominaux offrent aussi des impres- sions transversales, et leur face ventrale est aplatie. Antennes grêles et de longueur médiocre. Pattes grêles avec le dernier article des tarses gros. Dans la plupart des espèces, lesjambes postérieures, et souvent aussi leurs tarses, sont anuelées de blanc. IV — ICHNEUMONIDES 43 Sept espèces rencontrées, dont une nonvelie ; on peut les distinguer comme suit : Abdomen entièrement noir; Abdomen ponctué ou rugueux ; Antennes noires ou brunes à l'extrémité; Les 4 hanches antérieures blanches 1. BurgGSSii. Toutes les hanches rousses ; Jambes rostéricures brunes avec un anneau blanc au milieu 2. acuta, n. sp. Jambes postérieures avec un petit anneau blanc à la base et un autre plus large vers le milieu 3. VlCina. Antennes blanches à l'extrémité 4. Ru bricapQnsis. Abdomen poli, sans ponctuations distinctes ; Ecusson noir 5- Bruneti. Ecusson roux , 6. lllîiata* Abdomen avec avec les segments 2, 3 & 4 plus ou moins roux 7. angulata. 1. Polysphincte de Burgess. Polysphincta Burgessiî, Cress. Trans. Am. Ent, Soc. iii, p. 149, d^. (^ — Long. .30 pce. Noir, brillant; pattes rousses; l'extrémité des articles 1 et 2 des antennes, les palpes, les scapulaires tous les trochantins avec les hanches, les genoux, toutes les jam- bes (excepté l'extrémité des postérieures qui est noire) blani3. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, noir, ce dernier avec une jtctite tache pâle à la b ise. Jambes po.^-térieures blanches, noires à l'extré- mité seulement, leurs tarses noirs, la moitié basilaire du premier article avec seulement un petit anneau à la base des autres, blanc. Méta- thorax avec un petit canal longitudinal au milieu. Abdomen finement et denséirent ponctué, la marge des segments polie au sommet, les protubérances sur les côtés bien prononcées. 9 — Avec les antennes brun-foncé, sans aucune tache ; les tro- chantins avec les 4 hanches antérieures et tous les genoux, blanc • les cuisses postérieures avec un anneau ' oir à leur extrémité, leurs jam- bes blanches avec un petit anneau au dessous de la base et leur tiers apical, noir, leurs tarses aussi noirs, la moitié basilaire de leur pre- mier article seulement blanche. Tarière très courte, moins du quart de l'abdomen. Espèce bien remarquable par ses hanches blanches. M Cresson n'a décrit que le cf, uous avons pris ensemble J* et 9 au Capltouge. 44 LE NATURALISTE CANADIEN 2. Polysphincte aigu. Polysj)liincta acuta, nov. sp, 9 — Long. 30 pce. Noir, brillant ; pattes rousses. Antennes brun-roussâtre, plus cbiirps en dessous. Les palpes avec les (îcailles alaires, blanc. Pattes rousses, les jambes avec un large anneau blanc au dessus du milieu, les 2 postérieures brunes en dehors au delà de l'anneau blanc, les tarses bruns avec un anneau blanc à la base de tous les articles. Ailes hyalines, iridescentes, légèrement enfumées, ner- vures et stigma, noir, ce dernier avec une petite tache pâle à la bnse. Métathorax finement ponctué, arrondi postérieurement et sans carènes saillantes sur le disque. Abdomen fusiforme, fortement rétréci ù l'ex- trémité, ponctué-rngueux, le premier segment court, ceux du milieu plus larges que longs ; tarière des trois quarts de l'abdomen en lon- gueur, rousse, ses valves noires, comprimées et à pubescence longue et dense. Capturé au CapHouge. Bien distinct par sa tarière et la coloration de ses pattes. 3. Polysphincte voisin. Polysphîncta vicina, Prov. Nat. V, p. 479, d"; {P. texana, Cress. Nat. v, p. 470). (^ — Long, ,18 pouce. Noir; les scapulaires avec un point en avant des ailes antérieures, les trochantins avec les jambes, blanc. Antennes brunes, assez fortes. Ailes un peu enfumées, stigma grand, brun, nervures brunes. Pattes roux-! aie; les hanches antérieures blanches, les tarses de devant blancs, les intermédiaires bruns, blancs à la bas3 et à l'estrémité. Cuisses postérieures noires à l'extrémité, leurs genoux blancs, leurs jambes aussi blanches avec un anneau noir près de la base, et l'extrémité aussi noire. Tarses postérieurs noirs, blancs à la base du 1er article seulement. — R, 4. Polysphincte du CapRouge. Polysphîncta Rubri- eapensis, Prov. Nat. v, p. 470, 9. 9 — Longueur .22 pouce. Noir; les palpes, avec les scapulaires et un point en avant des ailes antérieures, blanc. Antennes plus longues que la moitié du corps, brunes, assez pâles en dessous et blan- ches à l'extrémité. Ailes un peu enfumées, iridescentes, stigma et ner- vures, noir. Métathorax coupé carrément en arrière avec une pointe mousse aux angles latéraux. Pattes rousses ; hanches antérieures noires à la base, leurs trochantins blancs. Jambes postérieures noires avec un anneau blanc au milieu; leurs cuisses avec une petite tache noire à l'extrémité. Tarses postérieurs blancs avec l'extrémité des ar- ticles noire. Abdomen en ovale allongé, fortement ponctué, chaque segment soulevé à l'extrémité et portant au milieu une petite côte trjns- IV — ICHNEUMONIDKS. 45 versale, interrompue à la ligne médiane. Tarière un peu plus courte que l'abdomen. Les extrémités blanches des antennes de cette espèce la rendent très reconnaissable ; sa coloration la rapproche asst^z de ['acuta, mais la forme de son métathorax permet toujours de les distinguer. 5. Polysphinete de Brunet. Pohj^pincla Bruneti, Prov. Nat. V, p. 471, Ç. ? — Long. .20 pouce. Noir, brillant; palpes et scapulaires avec lun point en avant des ailes antérieures, blanc. Antennes filiformes, assez fortes, noires. Ailes hyalines ; nervures et stigma brunâtres, iittes rousses ; tous les trocliantins nvec les genoux et la face posté- rieure des jambes, blanc, les jainbes postérieures noires en dedans et à "extrémité. Tarses postérieurs noirs, blancs à la base du firemier article. Abdomen poli, brillant, sans ponctuations ; tubercules sur les <ôtés des segments allongés transversalement, fortement prononcés, iarière à peu près du quart de l'abdonien, forte, pubescente — R. Assez rapproché du limaia, Cresson, mais en diflerant }:ar son écusson tout noir et la coloration de ses pattes» Eédié à M. l'Abbé Brunet, professeur de Botanique à rUniversité-Laval. 6. Polysphinete poli. Polysphincta limata. Cress» Trans. Am. Eut. Soc iii, p. 150, ?• P. rnfopectus, Prov. Nat. vii, p. 140, ?. ? — Long. .23 pouce ; Noir, brillant. Tarière près de la moitié de l'abdomen en longueur, très forte, ses valves aplaties. Les palpes avec les écailles alaires, blanc. Antennes plus longues que la moitié du corps, brunes. Ailes hyalines, iridescentes, stigma roussâtre. Ecus- son roussâtre. Pattes rousses, de même que les trochantins, les hanches et la poitrine. Cuisses postérieures noires à l'extrémité- Les 4 jambes postérieures blanches, plus ou moins tachées de noir aux extrémités et en dessous ; tarses postérieurs à articles blancs terminés de noir AC. Assez rapproché du Texana, Cress, mais s'en distin- guant surtout par son écusson roux, la coloration de ses pattes, et la tarière qui est du double plus longue. 7. Polysphinete ceinturé. Polysphincta cingulata, Prov. Nat. vil, p. 144, $ . 9 — Long. .25 pouce. Noir, brillant ; palpes et écailles alaires, blanc- Antennes brunes. Ailes légèrement enfumées, iridescentes, 46 LB NATURALISTE CANADIKN. Stigma noir, taché de blanc à la base. Pattes rousses, les hanches plus ou moins tachées de noir à la base ; les cuisses et les jambes posté- rieures avec un anneau noir au sommet, mais sans aucune teinte de blanc au milieu ; tarses postérieurs bruns, le premier article roussâtre à la base. Abdomen assez fort, ponctué-rugueux, bosselé, noir, les scsmonts 2, 3 et 4 roux, marqués de noir postérieurement. Métatho- rax strié transversalement, avec 2 carènes longitudinales sur le disque. Tarière du quart de l'abdomen environ. Espèce bien distincte par sa coloration. 63. Gen. Clistopyge. Ciislopyga, Grav. Tête courte, rétrécie en arrière des yeux. Antenne.' 0-rêles et de lonjjueur médiocre. Aiies sans aréole. Pattes moyennes, les postérieures plus longues. Abdomen allongt, cylindrique, légèrement convexe, à impressions transvei- sales, avec les 2 derniers arceaux du ventre entiers, le 6e dilaté en une espèce de valvule protégeant la tarière ; celle- ci moyenne, plus courte que le corps. Ces insectes se séparent surtout de ceux des deux genres précédents par la forme de leurs derniers arceaux ventraux. Une seule espèce rencontrée que nous croyons nouA'elle. Clistopyge du-Canada. Clyslopyga Canadensis, nov. sp. Ç — Long. .35 pce. Noir, brillant, avec les pattes rousses. An- tennes grêles, brun-roussâtrc, le scapc noir. Les palpes, les écailles alaires avec les trochantins antérieurs et leurs hanches en partie, blanc. Thorax finement et densément ponctué, les flancs polis, bril- lants, le métathorax canaliculé au milieu sur le disque. Ailes hya- lines iridescentes, légèrement enfumées, sans aréole, nervures et stig- ma brun foncé. Pattes rousses, les jambes avec un anneau blanc, les postérieures noires à part cet anneau ; les 4 tarses postérieurs noirs, avec leurs articles annelés de blanc à la base. Abdomen densémeat ponctué, excepté au bord apical des segments, impressionné transver- salement de manière à foriuer de légères protubérances sur les côtés, le premier segment avec 2 carènes divergentes atteignant presque le som- met, le 6e prolongé en dessous en une valvule arrondie égalant presque l'extrémité Je l'abdoinen, cette valvule roussâtre dans sa moitié apieale. Tarière égalant à peine la moitié de la longueur de l'abdomen — PC. Capturé au CapRouge. TV — ÎCHNEUMONIDES. 47 64. G-en. Cyllocérie. Cylioceria, Sliiodte. Tèti^ assez forte, de la longueur du thorax. Anteimos grêles, filiformes dans les ?, sétacées dans les S" et présen- tant de plus dans ces derniers une échancrure en dessus vers le sommet du 69 article et la base du 7e. Fig. 2. Thorax moyen et ass^z court. Ailes sluis aréole. Pattes moyennes, les postérieures plus longues. Abdomen ponctué-rugueux, quelquefois av^ec la marge des segments soulevée et polie comme dans les Pimples, et d'autrefois sans offrir ce carac" tère. Tarière des femelles quelquefois aussi longue que l'abdomen. Fig. 2. Les échancrures des antennes cf de ces insectes, les f.nsant paraître comme si elles avaient été rongées acci- dentellement, les font surtout distinguer de ceux des genres voisins. Deux espèces rencontrées.. Jambes fostt'iieures entièrement noires. — 1. OCCidentalis. Jambes p'ostérieures avec un anneau blanc. 2. LemolllBi. 1. Cyllocérie du-nord. Cylloceria occidentalis, Cress. Trans. Ata- Eut. Soc. iii, p. 160 J ?• Ç — Long. .32 pce. Noire, brillante; les palpes jaunâtres, les .^âtre. Thorax densé- mont ponctué, le métathorax rugueux, strié transversalement sur les côté.»», et longitudinalement entre les 2 oarènes rappro -hées qu'il porte au milieu de son disque. Ailes hyalines, iridescentes, légèrement en- fumées, sans aréole, nervures et stigina, noir. Pattes d'un beau roux clair, les postérieures avec les jambes et les tarses, noir. Abdomen avec les 3 ou 4 segments basilaires denséraent rugueux, le premier encore davantage, poli dans le reste, la marge apicale des segments quelquefois roussâtre. Tarière de la longueur de l'abdomen. cf- — Avec seulement le premier segment abdominal rugueux, ce segment portant 3 tubercules proéminents vers son milieu, les autres très finement ponctués, polis, et sans avoir la murge apicale sou- levée. Capturée au CapRouge. 2. Cyllocérie de Lemoine. Cylloceria Lemoinei^ Prov. Nat. V, p. 171,c?. Fig. 2.— Une antenne do Cylloceria ^, grossie. 48 LE NATURALISTE CANADIAN (^ — Long. .27 pouce. Noire ; palpes avec les scapulaires et un point en avant des ailes antérieures, blanc. Antennes plus courtes que le cor[ s, filifoini'^s, les Ge et 7e ai tides échancrés on dehors. Ecusson proéminent, poli. Ailes hy:ilines, stigma noir, de même que les ner- vures. Pattes rousses ; hanches et trochantins antérieurs, blanc ; jambes intermédiaires rousses avec un annean blanc au milieu, les pos- térieures noires avec un semblable anneau au milieu ; genoux posté- rieurs noirs. Les 4 tarses antérieurs rous«!âtres, les postérieurs noirs avec le 4e article roux. Abdomen allongé, fortement ponctué, le pre- mier segment avec 2 tubercules proéminents et distants vers son milieu, les autres avec la marge apicale polie et présentant des tubercules arrondis sur les côtés. Ç — Même coloration que dans le (J, seulement, les pattes sont un peu plus pâles. Métathorax avec un canal médian sur le disque. Premier segment abdominal allongé, atténué vers la base, portant 2 carènes atteignant presque le sommet; tarière dépassant guère le quart de l'abdomen on longueur. Dédiée à M. J. M. Lemoine, auteur de V Ornithologie du Canada. Décrite sur des c? en 1878, ce n'est qu'en 1879 que nous sommes parvenu à capturer des ?. (^A continuer). Il n'est que sage pour l'homme de se demander parfois raison de ce qui frappe ses regards, de s'interrog-er lui- même sur ce qui l'environne et le touche de plus près; c'est là le point de départ de la véritable philosophie. Mais si malheureusement ce philosophe observateur manque de base solide dans ses études, s'il n'a jamais connu ou s'il a mis en oublie ces principes fondamentaux de métaphy- sique qui font de l'homme un être à part parmi toutes les autres créatures, il ne tarde pas de tomber dans des écarts à peine croyables; il croit voir plus clair que tous les autres, lorsqu'il s'enfonce de plus en plus dans les ténèbres, en admettant dos absurdités révoltantes qu'il est le seul à ne pas reconnaître. LA PUCE. 49 Il lions est arrivé par hasard, il y a déjà quelques an- nées, de faire la rencontre, sur un bateau à vapeur sur notre fleuve, d'un philosophe de cet acabit, et nous ne fûmes pas peu surpris de l'entendre débiter sa thèse maté- rialiste sur la filiation des êtres dans la nature, avec un aplomb que la logique la plus rigoureuse n'aurait pu mieux inspirer. —La nature entière, nous disait-il avec emphase, n'est qu'un vaste champ de bataille. La vie revendique ses droits sur tout ce qui l'environne; chaque être déploie pour se la conserver, toutes les ressources dont il peut dis- po?f>r, sacrifiant sans merci tout ce qui s'érige devant lui en obstacle contre le but qu'il poursuit ; si bien que tous les êtres de la nature sont ennemis les uns des autres. Ainsi voyez les végétaux qui ravissent aux minéraux les éléments qui leur conviennent; les animaux qui mangent les végétaux ; et parmi les animaux, les plus forts mangeant les plus faibles, ceux-ci en mangeant d'autres plus faibles encore ; et l'homme encore plus puissant, mange animaux, végétaux et minéraux Jusqu'à ce qu'à la fin. Dieu, l'auteur de toutes choses, mange lui-même l'homme ; et qu'ainsi tout ce qui est sorti de Uieu retourne à Dieu, se perde dans le grand tout. — De sorte que, suivant vous, la guerre est la suprema lex de la créaiion, et que ce que nous appelons harmonie dans la nature, n'est que la contrepartie de ce qui existe réelleraeî.t ? — Non pas précisément ; car aucun sentiment d'hos- tilité ou d'animosité n'existe entre les difîérents êtres ; ce que veut avant tout chaque individualité, c'est la conser- vation de sa vie aux dépens de ceux plus faibles que lui, peu lui importe que ceux-ci périssent ou prospèrent, pour- vu qu'ils lui fournissent ce qu'il cherche, sa sustentation. Et c'est si bien le cas, que grand nombre d'êtres ne peu- vent vive que supportés, soutenus, nourris par d'autres plus forts qui ne semblent pas même souffrir de leur pré- sence, comme sont, par exemple, les nombreux parasites que nous rencontrons partout. 50 LE NATURALISTE CANADIEN — Vous prétendez donc que minéraux, végétaux, ani- maux, êtres de toute sorte ne sont tous qu'une même chose,, des émanations, des parcelles de divinité qui doivent re- tourner au loyer d'où elles sont sorties ? — Précisément. — Mais vous prêtez donc des âmes aux pierres, plantes, brutes, pour les rendre comme vous des émanations de votre grand tout ? — Oh ! ce que vous appelez Ame, répliqua-t-il, n'est qu'un mythe, une fiction ; tous les êtres sont frères et n'ont qu'un même instinct qu'ils partageitt en une plus ou moins forte proportion. Et comme là dessus nous nous arrêtions, sans parole, à considérer notre philosophe avec le plus grand sérieux, — Vous mo paraissez surpris, reprit-il. — Oui ! je suis surpris, étonné, on ne peut plus ; je vous verrais marcher sur la tête, que je ne le serais pas davan- tage. Vous divinisez la matière, et matérialisez l'âme ! J'aurais cru vous faire injure si je vous avais donné comme le frère d'un caillou, d'un crapaud, d'une punaise ou d'un champignon, et voici que vous réclamez vous-même un. tel honneur; je ne veux pas, pour le moment, entreprendre de vous séparer plus longtemps de la compagnie de vos nobles parents, et je retourne m'entreteuir avec des hommes à âmes mes semblables. Et là dessus, lui tournant le dos, nous l'abandonnâmes à lui-même. Vingt fois dans nos études d'histoire naturelle, la con- versation de notre pauvre philosophe nous est revenue à la mémoire, surtout lorsque nous avions à nous occuper de parasites, cette foule de petits êtres qui ne trouvent leur vie que sur le corps d'autres êtres d'un ordre supérieur qui les portent, poux, puces, mites etc., et le titre en tête do cet article n'a pas manqué de nous rappeler ce souvenir. Comme en entomologie, les êtres les plus infimes sont en règle générale ceux que nous connaissons le moins, nous avons pensé que quelques notions sur la Puce ne LA pUCE. 51 pourraient manquer d'intérpt pour la plupart de nos lec- teurs. Combien de fois :iu^i ne nous a-t-on pas dit: vous nous park'Z SiUis cesse d'êtïes à noms plus ou moins baro- ques, que nous ne connai^ons pas, que nous ne saurions où prendre, et que nous n^ pourrions reconnaître ; que ne nous entretenez-vous de c^ux dont nous avons déjà fait la connaissance? ça nous intéresserait bien davantage Le présent article sera, er. conséquence, une réponse à ce reproche. Car dans la Pa«e, nous ne prétendons présenter une connaissance nouvel/e à personne,— qui ne connaît la Puce ?— mais nous croyo|îs pouvoir faire connaître des dé- tails avec lesquels bien peu de nos lecteurs peuvent être déjà familiers. Tout le monde conuait la Puce, oui ! pour avoir souf- fert de sa présence, pouî avoir senti sa piqûre, car sans dé- licatesse aucune, l'impo'tnne visiteuse ne respecte pas plus les rois et les reines, que les paysans et les esclaves, et s'intro- dnit sans cérémonie aussi bien sous les habits précieux de la princesse la plus soignée dans sa toilette, que sous les sales haillons de la pauvresse la plus négligée. Oui, tout le monde connaît la Puce ; mais qui a jamais assisté à sa naissance? qui l'a jamais observée dans son enfance, dans son développement et ses transformations? iNous ne deman- derons pas ici : qui l'a jamais vu mourir? car qui de vous, amis lecteurs, n'a pas sur la conscience quelques meurtres de ce genre ? mais nous dirons: qui a jamais vu une Puce mourir de vieillesse i* Menant une vie de brigand, elle est exposée comme tous ceux qui ne vivent que de rapines, à terminer son existence par une mort violente. Le bec acéré de la poule ou du pigeoii, l'ongle d'un pouce l'écra- sant sur un meuble, la dent tranchante du chien, le peigne et le baquet d'eau chaude de la servante, le poison etc. remplacent, pour elle, les sabres et les balles des policiers à l'égard des premiers, pour mettre fin à ses jours ; et non moins méprisée qae ceux-là, c'est à peine si l'on permet que sa dépouille figure dans une collection. Quoique de très petite taille, la Puce a cependant été étudiée jusque dans ses plus petits détails; son anatomie, 52 LE NATURALISTS CANADIEN son embryologie, ses transformations, sont depuis longtemps connues. Fig. 3. La Puce irritante, Pulex irr.tans, Linnée, Fig. 3, Is Puce commune de l'homme, fvppsrtient à l'ordre des Ap- tères de Lamark, et à la famille des Pulieides, qui en ren- ferme plusieurs espèces. Elle est \ téguments cornés, de couleur marron. Son corps, form'^ de 12 anneaux sans y comprendre la tête, est convexe en dessus et comprimé latéralement. Son thorax est à 3 segnents comme celui des autres insectes. Elle possède 2 yeux, mais point d'ocelles, 2 antennes courtes, fortes, à 3 articles, dont le dernier est digité au côté, et le 2e renflé, avec toufïes le poils, Fig. 4. Ces antennes, a, a, iig. 3, guère plus apparentes que les palpes, c,' se logent en arrière des yeux dans nue fissure protégée par un opercule. La tète penchée en dessous, porte une bouche inférieure en forme de i-ostre, capable de pénétrer dans les chairs et de former un suçoir pour pomper le sang dont l'insecte se nourrit. Les ailes font toujours défaut, elles ne sont représentées que par deux petites écailles qui en tiennent lieu. Les six pattes, à tarses de 5 articles, ont les Fig. 4. hanches et les cuisses fortement renflées, éminemment propres au saut. Les Paces s'attachent particulièrement à l'homme, au Fig- 3. — Une Puce grossie ; a, a, antennes, h, b, mâchoires, c, palpes. Fig. 4.— Une antenne de Puce très grossie. LA pcrcE. 53 chien, au chat, aux poules, pigeons, hirondelles etc. On en trouve souvent dans les nids d'oiseaux. Elles se reproduisent avec une étonnante rapidité. Au lieu d'attacher le^rs ceuf^^, comme les poux, aux poils des animaux, elles les abandonnent là où elles se trouvent. On en rencontre ordinairement dans les endroits oii des chiens ont l'habitude de coucher. Ces œufs sont d'un noir foncé, brillants, en raison, dit on, de taches de sang desséché que la mère répand sur eux, pour que la jeune larve à son éclo- sion puisse trouver à sa portée la nourriture qui lui con- vient, La mère en pond de 12 à 15 qu'elle répand en différents endroits. Au bout de 4 à 8 jours suivant que la température est plus ou moins élevée, on voit sortir de ces œufs de petites larves poilues, de forme très singulière. Elles sont divisées en 3 sections, dont la dernière est pour- vue de 2 petits crochets. La tête écailleuse porte 2 an- tennes, mais sans yeux apparents; elles sont dépourvues de pattes et se meuvent en exécutant des sauts et culbutes, des plus étonnants. Les fontes des planchers, les balayures des appartements, les ordures etc , sont les endroits où ces larves trouvent d'ordinaire leur nourriture. Après 10 à 12 jours de cette vie, elles se filent un petit cocon pour s'y transformer en nymphes, et 8 à 10 jours plus tard, elles se montrent en insectes parfaits. Certains auteurs ont prétendu que les Puces, contrai- rement aux habitudes générales des insectes, donnaient des soins à leur progéniture, les mères venant dégorger près des larves le sang nécessaire pour leur nourriture ; mais ce fait n'est rien moins que prouvé, puisqu'on trouve de ces larves, bien vivantes, tellement isolées que certaine- ment des mères ne pourraient venir les visiter. Il est bien plus brobable qu'elles vivent des détritus animaux qu'elles trouvent dans la poussière de nos appartements et les or- dures où elles se logent. Si lc;s larves des Puces étaient plus apparentes par leur taille, ce serait sans contredit, un objet des plus capa- bles d'attirer l'attention des moins observateurs, tant les cabrioles et culbutes qu'elles exécutent sont singulières et bizarres. Nous ne fûmes pas peu intrigué par ce petit 54 LE NATURALISTE CANADIEN être, la première fois que nons le rencontrâmes. C'était dans notre jardin ; nons étant appuyé sur une vieille caisse d'emballage qui s'y trouvait, pour nous reposer un- instant, nous crûmes voir une graine quelconque rouler sur la planche, bien que celle-ci fut dans une position horizon- tale ; approchant alors notre loupe, nous distinguâmes une espèce de petit ver blanc-roussâtre, poilu, exécutant de tout petits mouvements ondulatoires, puis, tout-à-coup, comme lancé par un ressort, nous visnes cette bestiole sauter, s'enrouler, se tortiller de manière à se transporter à une fort grande distance, vu sa taille microscopique, du point de départ. Ne sachant d'.tbord à quel être nous avions af- faire, nous recourûmes à nos auteurs, et pûmes constater que c'était bien là une larve de Puce. La larve prélude déjà par ses gambades excentriques, aux sauts prodigieux qu'exécutera l'insecte parfait. Nous disons prodigieux, car la Puce exécute des sauts n'égalant pas moins de 50 à 60 fois sa longueur, s' bien que si l'homme était doué de la même faculté, il enjamberait eu se jouant les cimes de nos arbres les plus élevés et même les plus hauts clochers de nos églises. Les terrains sablonneux sont réputés comme particu- lièrement abondants en Puces; tous ceux qui ont visité Trois-Rivières, Burlington dans le Vermont, etc., en savent quelque chose ; ce n'est pas toutefois que ces insectes trou- vent leur vie plus facile là qu'ail'eurs, mais c'est que les sables s'échaufiant plus rapidement que les autres terrains, permettent à ces insectes de parcourir leurs évolutions en un temps beaucoup plus court. Ces importuns suceurs semblent préférer la peau ten- dre et délicate des femmes et des enfants à celle des autres personnes ; il faut reconnaître aussi que les habits des pre- miers ofirent un accès beaucoup plus facile à ces visiteurs in proinptu, La Puce a la vie très dure ; les alternatives excessives de chaleur et de froid n'ont aucun effet sut elle. Les bains auxquels on soumet souvent les petits chiens pour les dé- barrasser de leurs puces, sont absolument sans effet, car on a tenu de ces insectes submergés pendant plus de 12 LA PUCE. 55 heures, et on les a vu reprendre leurs mouvements presque ansisitôtque retirés de l'eau. Les meilleurs remèdes à em- ployer contre les Puces, sont une grande propreté dans les appartements, par des balayages et des lavages souvent répétés; car comme ces parasites nous saisissent au passage dans les chemins, les voitures, et surtout les églises qui en sont généralement bien garnies, pour s'introduire dans nos demeures, il ne. faut pas manquer d'employer l'antidote aussi souvent que le mal peut se reproduire. Pour les petits animaux qui en sont infectés, les onguents mercuriels sont d'ordinaire d'un grand effet. La Puce, pour exécuter ses sauts gigantesques, doit être munie d'une force prodigieuse ; aussi en a-t-on cité plusieurs exemples surprenants. Geoffroi rapporte qu'un certain anglais, par un prodige de patience et d'habileté, réussit à construire une chaîne en or de la longueur du doigt, portant à sou extrémité un cadenas avec sa clef, le tout n'excédant point un grain eu pesanteur. Une Puce atta- chée à cette chaîne l'eulevait facilement. IJn autre con- struisit eu ivoire uu carosse avec 6 chevaux, le cocher, ayant un chien entre ses jambes, était assis en avant avec un postillon, le milieu était occupé par 4 personnes et l'ar- rière par 2 valets, et le tout était traîné par une Puce. On aurait peine à croire qu'un si petit animal, à al- lures si peu régulières, aurait pu être soumis à une espèce d'éducation. Et cependant nous en voyous souvent des exemples. L'été dernier encore on exhibait à Québec des Puces instruites, qui étonnaient tous les visiteurs par leur docilité. Une dizaine d'entre elles exécutaient des exer- cices militaires, tenant dans leurs pattes au lieu de fusils, de très petits éclats de bois; d'autres armées de piques également en bois, se tenaient assises sur leurs pattes de derrière, et toutes obéissaient aux commandements qu'on leur donnait de la voix et du geste. Le Baron "Walkener rapporte qu'il vit à Paris, en 1825, un industriel exhibant 2 puces enharnachées qui tiraient ua carosse en or à 4 roues, avec un postillon, tandis qu'une 3e puce, assise sur le siège du cocher, tenait en ses pattes un mi- nuscule éclat de bois en guise de fouet. Deux autres Puces 56 LB NATURALISTE CANADIEN. tiraient nn canon sur sa monture. Le tout s'exécutant sur du verre poli. Les Puces-chevaux étaient attachées par "une chaîne d'or qu'on ne leur otait jamais, liée à leur cuisses postérieures. Lorsqu'il fallait leur faire prendre de la nourriture, un homme les recevait sur son bras nu, et elles se rassasiaient en un instant en exerçant leurs piqûres. S'il arrivait qu'elles se montrassent rébelles aux exercices, on approchait d'elles un charbon ardent et elles se remet- taient aussitôt à l'œuvre. Il y avait deux ans et demie qu'elles vivaient ainsi en servitude» On dit que la Puce du chien est une espèce différente de celle de l'homme, la conformation des antennes carac- térisant surtout la difïérence. Il n'y a pas de doute que mieux étudiées, les Puces ne fournissent plusieurs autres espèces, car elles se trouvent sur un grand nombre d'ani- maux diflerents. Les contrées tropicales de l'Amérique possèdent une autre puce autrement redoutable que la nôtre, c'est 4a Chique, Pulex penetrnns, Linnée. Celle-ci, au moyen d^ sa lance, pratique une ouverture dans la peau et s'enfonce elle-même dans la plaie, pour y faire et élever ses petits. Il s'y forme aussitôt une tumeur des plus douloureuses, 6t il n'est pas rare que de telles tumeurs, lorsqu'elles sont nombreuses, entraînent la perte du membre qui les porte. Aussi rencontre-t-on fréquemment à Cuba, St-Domingue etc., des nègres avec les doigts des pieds ou des mains plus ou moins mutilés par suite des attaques des Chiques. Celles- ci sont plus petites que notre puce; elles sont aplaties, brunes avec une tache blanche sur le dos. C'est sous les ongles des orteils qu'elles aiment d'ordinaire à se loger, et gare aux malheureux pieds nus qui reçoivent leur visite» La Puce irritante est de tous les climats et de tous les pays, mais c'est surtout dans les climats tropicaux qu'elle devient particulièrement incommode. La nécessité de se défendre contre ces parasites, autorise même en ces climats des infractions aux règles de la bonne tenue en compagnie qu'on ne tolérerait pas ailleurs. Salus populi sujyrema lex esto. VERS DANî-DES POTS D3 FLEUtlS. 5T VERS DANS ES POTS DE FLEURS. Dans notre nnmérfde juin dernier, nous répondions à M. G., de Trois-feivJres, qui nous a\ait transmis des petits vers trouvés en quantité considérable dans un pot de fleurs, que c'étaier. tout probablement des larves de Diptères ou de mouchs, mais que nos études dès lors ne nous permettaient pas de pouvoir déterminer de quelle espèce. Ayant depuis prêô quelque attention à l'étude des in- sectes de cet ordre, nous croyons pouvoir aujourd'hui donner sûrement le n»m de l'insecte en question. Le premier pas i faire était de prendre une descrip- tion exacte de ces petts vers. Les ayant donc fait ramollir en les laissant trem>er dans l'eau pendant quelques mi- nutes, nous lessoumines au microscope pour noter les plus petits détails. Les larves sontd'un blanc sale, apodes, mesurant de .33 à .35 pouce en l»ngueur, et environ .05 en largeur. La tête, qui n'a guère pus que la moitié de la largeur du corps, est brune, arrondie, cornée et aplatie. De petites papilles se voient en rano-s transversaux sur les segments, et sur les côtés, on en cistingue un rang de plus grandes, se recourbant vers le sommet de chaque anneau. Avec ces données, après une attentive comparaison avec les descriptions des auteurs, nous en vînmes à la con- clusion qu'elles devaient appartenir au genre Bibio, Geof- froi, et les habitudes des espèces de ce genre, notées par diflférents auteurs, s'accordent pour nous conlirmer dans notre opinion. Nous regrettons que les larves en question ne nous aient pas été transmises dans la terre qui les renfermait, nous aurions pu alors attendre leur transformation pour déterminer à quelle es[iéce du genre £>ï6/o elles peuvent appartenir. Quoiqu'il en soit, nous ne croyons pas faire erreur en les rapportant à l'espèce albipennis, Say, qui est très commune ici, surtout au printemps. 58 LE NATURALISTE QNADIEN. C'est nne petite mouche, à aies blanchâtres, avec les pattes et le corps noirs. La tête et petite, et presque en- tièrement occupée par les yeux en dessus. Les ailes blan- châtres portent un point noir, bienapparent, vers le milieu de la nervure de leur bord antériar. La mouche mesure environ .40 pce de longueur; ell a le corps mou et les pattes un peu fortes pour sa taille. Une autre espèce du même anre, Bibio basalis, Say, se rencontre aussi fréquemment, jmais elle est détaille beaucoup plus forte, se tient d'ordiiiaire plus éloignée des habitations, et comme elle est à coullurs beaucoup plus fon- cées, ses ailes étant brun-foncé avej; la base rougeâtre au lien d'être blanches, il est bien promble que sa larve doit être aussi à couleurs passablement sj)mbres, et surtout de plus forte taille, car cette mouche ndmesure pas moins de .48 pouce en longueur. On voit souvent, au printemps la Bibio albipennis, en nombre considérable sur les fliurs de nos jardins, ce qui avait fait croire d'abord que U présence pouvait nuire à la production des fruits. Reaumur, ce grand anatomiste des insectes, avait émis cette opinion à l'égard d'une autre espèce du même genre, B(bio hortulanus, Mei- gen, très commune en Europe. Il iiensail que quoique dépourvue de mandibules pour ronger les organes des fleurs, cette mouche pouvait cependant, en pompant leurs sucs, faire manquer la fécondation et ei)ipêcher la produc- tion du fruit. Plus récemment, le dikingué naturaliste Eay, poursuivant la même erreur, traitait la même mouche comme le plus terrible ennemi des fleurs au printemps, dépouillant les jardins et les champs de leurs ornements. Mieux renseignés aujourd'hui, nous savons que la pré- sence de cette mouche sur les fleurs ne cause à peu près aucun dommage ; chercher un endroit de repos sur les feuilles ou les fleurs des plantes dans son vol peu soutenu, et tout au plus puiser quelques très petites gouttes dans le nectaire des fleurs du miel qu'il recèle, est unique- ment le but de sa présence en ces lieux. Et comme la femelle parait douée d'une prodigieuse fécondité, ses œufs déposés en masses dans un même endroit, font que les in- VERS DANS DKS POTS DE PLEURS. 59 sectes qui en sortent, étant sonmis aux mêmes conditions de température, ei subissant leurs transformotions dans le même temps, se trouvent de suite, du moment qu'ils passent à l'état ailé, réunis en bandes considérables ; et delà leur présence en si grand nombre à la fois sur les mêmes fleurs ou au moms les mêmes plantes. Il y a ])lus, d'après les données les plus précises que l'on a pu obtenir jusqu'à ce jour, il paraît que la présence de ces larves ne peut être domraag.eable qu'accidentelle- ment, lorsqu'elles se trouvent, comme dans le cas présent, reçues dans un pot de fleurs, absorbant l'humidité néces- saire aux plantes et moulant la terre en masse compactes ; car pour leur nourriture, en n'a pu constater encore qu'elles s'attaquaient aux racines vivantes, ne les ayant jamais trouvées dans les champs que sur des matières vé- gétales en décomposition. " Ces larves, disait M. Walsh, dans le Practical Ento- " mologist, (Vol. II, p. 45), vivent sur les feuilles mortes " humides et sont tout-àfait incapables de nuire, de même " que les mouches qu'elles produisent," Mais si ces insectes ne peuvent nous nuire, ils se trou- vent d'un autre côté très utiles à certains oiseaux, et surtout aux grives. Notre merle, 7urdus migratoiius, les met laro-e- ment, au printemps, à contribution pour sa table. On a ou- vert plusieurs fois l'estomac de ces oiseaux au printemps, et l'on a pu constater que son contenu se composait en- viron de 9 parties sur 10 des larves en question. C'est ainsi que la sagesse divine a tout coordonné dans une harmonie parfaite dans la nature ; telle chose qui nous parait dommageable d'jpbord, se trouve, lorsqu'elle est mieux connue, être tout au moins indifférente, lorsqu'elle n'est pas directement avantageuse. '^^^^'^'^^Ç^^^^^^^^''^^ 60 LE NATURALISTE CANADIEN. NECROLOGIE. L'année 1879 a vu s'éteindre l'un des naturalistes les plus laborieux dont la France puisse s'honorer, et l'un de ceux qui ont le plus contribué à la diffusion des connais" soncps relatives aux sciences naturelles. Nous voulons parler du docteur Chenu. Jean-Charles Chenu était né à Metz le 30 août 1808' Après avoir fait ses études au collège de cette ville et y avoir commencé ses études médicales, il continua celles-ci à Strasbourg et à Paris. Il fit partie de l'expédition d'Al- ger en qualité de chirurgien militaire, puis de retour en France, il fit, au milieu de l'épidémie qui sévit à cette époque, connaissance avec M. Grabriel Delessert, alors préfet de l'Aude, qui, atteint de la terrible maladie, eut re- cours au jeune praticien qui le sauva. M. G. Delessert était possesseur de magnifiques collections dont M Chenu devint le conservateur. Ce fut alors qu'il commença la publicatio"n de ceux de ses ouvraget ayant trait à l'histoire naturelle. Il fit paraître d'abord une notice sur le musée conchyliologique de M. Delessert, puis un petit traité de Conchyliologie, précédé de leçons élémentaires sur l'histoire naturelle ; il entreprit en même temps sous le titre d'Illus- trations conchyliologiques, un magnifique travail iconogra- phique qu'il continua jusqu'en 1858. 11 publia en 1859 son Manuel de Conchyliologie, l'un des meilleurs ouvrages qui aient été publiés sur cette partie de la zoologie. Enfin en 1865, il commença son Encyc]|0pédie d'histoire naturelle qui traite de toutes les branches de cette science et ne compte pas moins de 23 volumes. Malgré les défauts et les inéga- lité inévitables dans une œuvre de ce genre, cet ouvrage n'en a pas moins été des plus utiles, car c'est celui qui a propagé de la manière la plus efficace le goût des sciences naturelles dans toutes les classes de la société, et qui a fait connaître à tous les principes nouveaux de cette science. Le docteur Chenu a publié également depuis un petit journal d'histoire naturelle et divers autres ouvrages, NÉCROLOGIE. 61 parmi lesquels nn traité d'ornithologip, en collaboration avec Verreaux et M. des Murs, ouvrage malheureusement resté inachevé. Mais ce n'est pas seulement comme naturaliste que M» le Dr Chenu s'est illustré. La guerre d'Orient a révélé eu lui une supériorité scientifique et militaire qui s'est tra- duite par une étude approfondie de toutes les branches du service de santé dans l'armée, étude dont les résultats ont été en partie consignés dans le volumineux rapport qu'il publia sur ce sujet et qui lui valurent le grand prix de statis- tique que lui donna l'Académie* Les guerres d'Italie, de Chine, du Mexique, furent, de sa part, l'objet de semblables travaux, il compléta cette œuvre par la publication d'autres ouvrages relatifs à divers sujets d'hygiène et de médecine militaire, et contribua activement, en 1864, à la fondation de la Société de secours aux blessés militaires ; aussi dès le mois de juillet de 1870, était-il nommé directeur général des ambulances de la Société. 11 accepta cette fonction plus que difficile, la préférant à sa rentrée dans l'armée avec son grade, estimant avec juste raison que son activité infatigable trouverait plus utilement à s'employer dans cette situation indépendante. Les services qu'il rendit fu- rent immenses ; il paya constamment de sa personne, et continua ses fonctions pendant les plus mauvais jours de la Commune, sans être découragé par la détention que lui fit subir le gouvernement insurrectionnel. Tant de travaux et de fatigue fiuirent par ébranler sa vigoureuse constitution, et dès 1872, il ressentit les pre- mières atteintes de la paralysie à laquelle il succomba le 12 novembre 1879, à l'hôtel des Invalides, où il était entré au mois de mars de la même année. — Le Naturaliste, de Paris. Acide carbonique. — Les professeurs Italiens Frubini et Bronchi ont trouvé que la quantité d'acide carbonique qu'un homme dégage de ses mains et de ses bras durant la nuit, comparée à colle qu'il dégage durant le jour, est dans la proportion de 100 : 113. La quantité s'augmente avec la température, et est plus grande durant le progrès de la digestion, lorsque l'estomac est vide. 62 LE NATURALISTE CANADIEN LE PROFESSEUR A. E. FOOTE, DE PHILADELPHIE, Agent pour la vente de spécimens d'histoire naturelle. On sait qu'après la clôture de l'exposition de Phila- delphie «n 1876, il se forma une société pour organiser une exposition permanente dans le Main- Bail ding. On divisa ce vaste édifice, qui mesure 1880 pieds de longueur sur 464 pieds de l'argeur, en 10 départements. On prit trois de ces départements, couvrant un espace de six acres, pour y former un immense musée d'histoire naturelle. Les autres divisions lurent afïëctées à l'exhibition des matières qui suivent : V^ les matières inorganiques, 2° les matières organiques, 3° l'archéofogie et Tethnologie. 4° l'architec- ture, l'ameublement, les co.-tumes et les tracés, 5° modèles de demeures, 6*^' l'agriculture, 7° machineries, appareils et mannfiictures, 7*^ inventions pour l'industrie, 8** les écoles, les systèmes scolaires et les publications, et 9° les beaux arts. C'est dans la partie réservée à l'histoire naturelle, que le Dr A. E. Foote, qui pendant de longues années à été employé comme professeur de minéralogie, tient un magasin de livres scientifiques et de spécimens d'histoire naturelle des plus considérables qui existent au monde. Il n'a pas moiris de 40 tonneaux de spécimens minérafo- giques, plus de 30,000 coquilles, oiseaux montés et en peaux, œufs d'oiseaux, mammifères, reptiles, crustacés, échan- tillons de bois, herbiers etc., etc. Le catalogue de ses livres, qui s'augmente tous les jours, n'en énumère pas moins de 15,050, se réparti&sant sur la géologie, la zoologie en général, l'entomologie, la botanique, la médecine, la pharmacie, la chimie etc. etc., et ses prix sont toujours au dessous de ce que peuvent nous offrir les libraires. Nous ne pouvons que conseiller à tous ceux qui s'intéressent à l'étude de l'histoire naturelle de se mettre en rapport avec M. Foote, ils trouveront en lui un savant distingué entièrement à leur disposition pour leur FAITS DIVERS. ^^ procurer tout ce qui pourrait leur être nécessaire pour la poursuite de leurs études. M Foote publie aussi une revue mensuelle, The Na- iuralisfs Leisure Hour, dans laquelle, en outre d'articles des plus intéressants sur divers sujets d'histoire naturelle, il fut part des nouvelles acquisitions de chaque mois a son musée-magasin. Le prix de cette publication est seulement de 75 cts par année. Nous faisons des afîaires avec M. Foote depuis plusieurs années, et nous n'avons jamais eu qu'à nous féliciter de sa ponctuante et de la satisfaction qu'il nous a toujours donnée. — ♦ ■■ BIBLIOGRAPHIE Eludes historiques. Le tombeau de Champlain et autres réponses aux questions dliistoire du Canada proposées lors du concours en Juin, 1879, par S. E le Comte de Premio-Real. Par le Dr N. E. Dionne, Québec, 1880. Nos remerciements à l'auteur pour l'envoi de cette intéressante brochure. Le Dr Dionne n'en était pas à ses débuts dans l'étude des points obscurs de notre histoire, aussi s'est-il montré à la hauteur de sa tâche dans ses investigations. S'il n'a pas résolu d'une manière délinitive les questions proposées, il y a du moins apporté une lumière qui ne servira pas peu à obtenir leur solution finale, si toutefois elle peut jamais être obtenue. D'après M. Dionne, les restes du fondateur de Québec reposeraient sous le couvert de la basihque actuelle, ayant été transférés de la chapelle dans laquelle il avait été in- humé dans l'église paroissiale. C'est l'a l'opinion de 1 auteur de la brochure basée sur des inductions plus ou moins ad- missibles, car de preuve, il n'y en a pas. Nous ne serions pas prêt, quant à nous, à admettre cette supposition, car si telle translation eut été jamais faite, il serait plus qu'étonnant que les Jésuites, les religieuses etc., 64 LE NATURALISTE CANADIEN. qui tenaient registre de tous les événements tant soit peu no- tables dans la colonie, n'en fissent mention nulle part. JMous serions plus porté à croire que ces restes se trouvent encore dans l'endroit où ils furent en premier lieu déposés, c'est- à-dire à peu près à l'endroit où se trouve le bureau de poste actuel. Ce qui nous confirme dans cette opinion, c'est qu'on a déjà trouvé des ossements humains à l'endroit même. On sait que l'établissement d'imprimerie du Mercury était autrefois tenu dans la bâtisse de l'ancien " chien d'or." Or nous avons entendu raconte.- à l'un des ouvriers de cet établissement, que vers 1842 ou à peu près, il arriva un jour que les presses, qui étaient dans la cave, firent cédoj. sous leur poids le vieux j^lancher vermoulu ; et lorsqu'on se mit à relever le tout, on fut tout étonné de trouver là des ossements, paraissant fort anciens, mais encore bien conser- vés. Un médeccm qui vmt les visiter constata que c'étaient bien des ossements humains. Que sont-ils devenus alors ? c'est que nous ne pouvons dire. Mais l'ouvrier de qui nous tenons ces détails vit encore et pourrait peut-être donner plus d'éclaicissements, car bien que son récit nous inté- ressât fort dans le moment, nous regrettâmes plus tard de ne pas lui avoir posé plusieurs autres questions plus pré- cises. Si l'on nous demande comment des squelettes auraient ainsi pu se trouver dans une cave, presque à l'affleurement du sol, nous répondrons qu'il aurait fort bien pu arriver que, lors de la construction de la bâtisse, l'on aurait prati- qué des excavations pour la cave, qui auraient conduit tout près des cadavres en question, et que les ouvriers de M. Cary en déblayant de nouveau la place pour réinstaller leur presses, auraient pu mettre ces os à découvert, JSIous ne pensons pas que ce furent là les restes de Champlain, car sans nul doute ceux-ci devaient reposer dans une voûte ; mais nous trouvons dans leur présence en ce lieu une preuve que l'on y avait fait des sépultures antérieurement. Quant aux autres questions, nous trouvons les répon- ses de M. Dionne teut-à-fait concluantes. XjE Vol. XII. CapRouge, Q., MARS 1880. No. 135 Rédacteur: M. l'Abbé PROVANCIIER. FAUNE CANADIENNE LES IJN SECTES.— HYMÉNOPTÈRES. {Continué de la page 48). 65 Geu. GrLYPTE. Clypta. Grav. Antennes sétacées, à peu près aussi longues que le corps. Thorax allongé et un peu aplati. Ailes sans aréole, avec la nervure divisant les deux cellules cubitales assez longue» Abdomen allongé, cylindrique, les segments moyens marqués de 2 sillons obliques en forme de che- vrons, les derniers arceaux du ventre non fendus. Tarière aussi longue ou plus longue que l'abdomen. Les impressions obliques des segments abdominaux suffisent, à première vue, pour faire distinguer ces insectes de ceux des genres voisins. Six espèces rencontrées. 66 LE NATURALISTE CANADIEN. Jambes et tarses postérieurs annelés de blanc ; Jambes postérieures blanches avec 2 anneaux noirs 1. tuberculifrons Jambes postérieures blanches avec 2 bandes en dehors et une strie en dedans noires 2. erratica Jambes et tarses postérieurs d'un roux plus ou moins brun; non annelés de blanc et de noir; Abdomen entièrement noir; jambes posté- rieures noires 3. Canadensis. Abdomen noir, plus ou moins varié de roux ; Segments 2&3 marginés de roux 4. borealls. Segments 1, 2 & 3 largement bordés de roux à l'extrémité 5. rufofasclata. Abdomen roux, taché de noir à la base et à l'extrémité 6. macra. 1. Glypte à-front-tuberculeux. GJypta tuberculifrons, Walsh, Trans. Am. Eut. Soc. ill, p. 152, c?9. 9 — Long. .38 pce. Noir, brillant; les palpes, les scapulaires avec un point en avant, blanc. Antennes sétacées, longues, brun-rous- sâtre, noires à la base et à l'extrémité de même qu'en dessus. La face avec un fort tubercule au milieu. Thorax à ponctuations fines et denses; métathorax à lignes soulevées di-^tinctes, ses flancs plus ou moins roussâtres. Ailes hyalines, iridescentes, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma brun. Pattes rousses ; tous les trochantins blancs; les cuisses postérieures noires à l'extrémité, leurs jambes blan- ches avec 2 anneaux noirs, les 4 tarses postérieurs noirs avec leurs articles annelés de blanc à la base. Abdomen noir, fort, avec lignes obliques bien marquées, le premier segment avec deux carènes dispa- raissant avant d'atteindre le sommet. Tarière de la longueur de l'ab- domen environ. (^ — Avec une pubescence blanche sur la face, la tache rousse deg flancs du métathorax souvent absente. 2. Glypte erratique. Glypta erratica, Cress. Trails^ Am. Eut. !Soc. iii, p. 152, d*$. Ç — Loncf. .28 pce. Noir, brillant; le chaperon, les mandibules excepté à l'extrémité, les écailles alaires avec une ligne en avant, blanc. Antennes brunes, plus foncées à la base, à l'extrémité, et en dessus. La face avec une protubérance arrondie au milieu, Métathorax poli, brillant, avec une carène transversale à son sommet. Ailes hyalines, IV. — ICHNEUMONIDES. 67 légèrement enfumées, noires, le sticjma brun-foncé, tache de blanc à la base. Pattes rousses, les trochantins antérieurs blancs, les cuisses postérieures largement tachées de noir à l'extrémité, leurs jambes blanches avec 2 bandes en dehors et une strie en dedans, noir; les 4 tarses postérieurs noirs, annelés de blanc à la base de leurs ar- ticles. Abdomen finement et densément ponctué, les lignes obliques fortement marquées, le premier segment avec 2 carènes aiguës à la base s'affaçant vers le milieu ; tarière de la longueur de l'abdomen environ. cf — Métathorax avec 2 carènes |sur le disque ; les hanches an térieures blanchâtres. A part la coloration des jambes postérieures, le cha- peron blanchâtre suffit pour distinguer cette espèce de la précédente. 3. Glypte du- Canada. Glypta Canadensis, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. lii, p. 157, $. Ç — Long. .30 pee. Noir, brillant; le chaperon, les mandibules, les palpes avec les scapulaires, blanc-roussâtre. Antennes longues, sétacées, brun-jaunâtre. Ailes hyalines, les nervures et le stigma, noir. Face faiblement proéminente au milieu, couverte d'une pubescence blanchâtre. Thorax finement et densément ponctué, les flancs polis, brillants, le métathorax arrondi, avec lignes soulevées distinctes. Pattes rousses, les postérieures avec les trochantins noirs à la base, les cuisses avec un large anneau noir à l'extrémité, leurs jambes noires avec un petit anneau blanc à la base, les 4 tarses postérieurs brun-foncé, à peine annelés de jaune-pâle à la base des articles. Abdomen faiblement ponctué, les lignes obliques peu enfoncées, à peine distinctes sur le 4e segment. Tarière de la longueur de l'abdomen environ. 4, Glypte boréal» Glypta borealis, Cress. Trans, Am. Ent. Soc. iii, p, 158, J*. Ç — Long. .32 pce. Noir ; le chaperon, avec les pattes y compris les hanches et les trochantins, roux ; les palpes avec les écailles alaires et un point en avant, jaunâtres. Face avec un tubercule au milieu. Antennes rous âtres, brunes en dessus. Thorax finement ponctué, le métathorax avec une carène transversale au sommet. Ailes hyalines, iridescentes, légèrement jaunâtres, les nervures et le stigma jaunâtres. Pattes entièrement rousses, les jambes postérieures à peine obscurcies à l'extrémité. Abdomen densément ponctué, les lignes profondes, les segments 2 & 3 marqués de roux au sommet, le 1er avec aussi un 68 LE NATURALISTE CANADIEN. point roux au sommet de chaque côté. Tarière plus longue que l'abdomen. (^ — Avec une pubescence blanche sur la face, le scape des an- tennes jaune en dessous, les trochantius antérieurs avec leurs hanches, blanc-jaunâtre. 5. Glypte à bandes-rousses. Glypta rufofasciata, Cress. Trans. Am. Erit. Soc. iii, p. 158, d. 9 — Long. .35 pce. Noir; le chaperon roux, les mandibules avec les palpes, les écailles alaires, un point en avant, les 4 trochantins an- térieurs, blanc. Face tuberculeuse au nii ieu, avec une courte pube«ccnce blanchâtre. Antennes brun-foncé, brun-jaunâtre en dessous. Thorax finement et densément ponctué, le métathorax terminé au sommet par une carène. Ailes hyalines, légèrement enfumées, les nervures et le stigma brun-pâle. Pattes rousses, les postérieures avec l'extrémité des cuisses et des jambes, et un anneau à ces dernières au dessous de la base, noir, leurs tarses aussi noirs avec leurs articles annelés de jaune à la base. Abdomen densément ponctué, les lignes obliiiues très pro- noncées, les segments 1, 2 & 3 largement terminés de roux au sommet, le premier avec 2 carènes très aiguës à la base, mais ne dépassant pas le milieu, ces carènes souvent roussâtres. Tarière un peu plus longue que l'abdomen. cf — Le chaperon, les mandibules et les palpes, jaunâtres, les 3 premiers segments abdominaux de même que les pattes, comme dans la Ç. Capturé au CapEouge. Très rapproché du précédent, mais s'en distinguant toujours par la coloration de ses pattes postérieures. 6. Glypte mince. Glypta macra, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 158, ç ; Gl. ruficornis, Prov. Nat. vii, p. 473, cT. (^ — Longueur .38 pouce. Noir, allongé, linéaire- Antennes rousses, brunâtres à l'extrémité, le scape noir, excepté à l'extrémité en dessous. Chaperon, mandibules, palpes, scapulaires, un point en avant des ailes antérieures, les 4 hanches antérieures avec leurs tro- chantins, jaune pâle. Tête et thorax ponctués ; métathorax alignes soulevées très apparentes. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaunâtre. Pattes rousses ; les postérieures avec les genoux et l'extré- mité des jambes, noir ; tarses bruns. Abdomen avec la moitié apicale du 1er segment, 2, 3, 4 et 5 en partie, roux, les lignes obliques très IV — ICHNEUMONIDES. 69 marquées ; le 3e segment avec une tache brunâtre au milieu plus ou moins oblitérée. Ç — Avec la moitié apicale du 1er segment, le 2e entièrement et le 3e excepté f|uelques taches vers son sommet, roux. Tarière delà longueur de l'abdomen. 66. G-en. Métope* Metopius, Panzer. Tête courte, tranversaie, la face soulevée en une es- pèce de bouclier. Antennes fortes, assez courtes, à articles courts. Thorax à divisions bien distinctes. Ecusson en carré transversal, avec les bords latéraux relevés et libres, et le bord postérieur avancé sur le post-écusson. Méta- thorax coupé obliquement en arrière* Ailes avec une aréole rhomboïdale, la nervure moyenne presque droite. Pattes assez courtes, les cuisses légèrement aplaties, les tarses plus longs que les jambes, avec les crochets simples et une pelote grande. Abdomen allongé, à côtés parallèles, le premier article un peu plus long que les autres, terminé en dessous dans la ? par un lobe impair dans la fente du pénultième arceau ventral, et dans le cf par 2 appendices arqués formant une espèce de gaine. Insectes de bonne taille qu'on trouve sur les plantes. Une seule espèce rencontrée. Métope de Hagen. Metopius Hageni, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iv, p. 168 Ç. Long. .52 pce. Noir avec une pubescence blanchâtre plus appa- rente sur les joues et les côtés du thorax. La face blanche avec une tache noire au milieu en forme d'écusson ; les orbites antérieurs, le chaperon excepté une petite tache noire de chaque côté, le labre, les joues, une tache sur les mandibules, un point en dessous sur le scape des antennes, avec les palpes, blanc. Ecusson rugueux, avec une tache blanche au sommet : les écailles alaires, une ligne au-dessous, une tache en coin encore plus bas, blanc- Métathorax rugueux, la face posté- rieure avec une double carène près du milieu. Ailes hyalines, les ner- vures noires, aréole rhomboïdale. Pattes noires, l'extré nité des cuisses antérieures, leurs jambes excepté une ligne noire en arrière, la ba-e des 4 tarses antérieurs avec celle des jambes postérieures, b;anc. Ab iotnen fortement ponotuc-rugueux, les 3 premiers segmeuls avec 2 Cuièues 70 LE NATURALISTE CANADIEN. près du milieu ; le ventre des 5 premiers segments blanc, avec une ligne noire près des bords latéraux. — R. Une seule ç capturée au CapRouge. 67. G-en. Lampronote. Lampronota, Curtis. Antennes longues et grêles, ordinairement sétacées. Thorax assez allongé, le mésothorax le plus souvent sans impressions distinctes, le métathorax cylindrique, plus ou moins ponctué, mais jamais rugueux, sans lignes soulevées distinctes, terminé au sommet par une carène transversale. Ailes avec une aréole triangulaire (manquant quelquefois) tantôt sessile et tantôt pédiculée. Abdomen allongé, lisse, sans impressions ni tubercules ; le ventre non fendu à l'ex- trémité pour la réception de la tarière ; celle-ci grêle, aussi longue ou plus longue que l'abdomen. L'abdomen lisse de ces insectes, et surtout la forme de leur métathorax, empêchent c^e les confondre avec ceux des genres voisins. 17 espèces rencontrées, dont une nouvelle ; on peut comme suit séparer les unes des autres. 1(19) Abdomen entièrement noir, ou avec seulement les sutures des segmeots roussâtres ; 2(13) Hancbes postérieures rousses; 3(10) Flancs entièrement noirs ; 4(5) Bords latéraux du mésothorax sans tachos.,.l. punctllâta. 5( 4 ) Bords latéraux du mésothorax plus ou moins tachés ; 6( 7 ) Aréole des ailes antérieures pédiculée 2. JOCOSE. 7( 6 ) Aréole des ailes sessile; 8( 9 ) Une petite ligne blanche orbitale vis-à-vis l'insertion des antennes , 3. insita. 9(8) Point de ligne blanche orbitale vis-à-vis les antennes 4. parva. 10( 3 ) Flancs plus ou moins tachés ; 11(12) Ecusson noir ; abdomen à sutures rousses 5. pleuralis. 12(11) Ecusson taché de blanc ; abdomen annelé de blanc au sommet des segments 6. marginata. 13( 2 ) Hanches postérieures noires ; 14(17) Bords latéraux du mésothorax sans taches ; 15(16) Ecailles alaires noires .7. rufipes. 16(15) Ecailles alaires blanches 8. nigricornis. 17(14) Bords latéraux du mésothorax tachés de blanc 9. tegularis 19( 1 ) Abdomen roux ou jaune et noir ; IV — ICHN1UM0N1DE8 71 20(27) Abdomen noir à la base et à l'extrémité ; 21(26) Métathorax sans aueune tache; 22(23) Eciisson noir sans aucune tache 10. frigida. 23(22) Ecusson plus ou moins taché de blanc; 24(25) Flancs noirs ; hanches postérieures noires 11. varia. 25(24) Flancs jaunes ; hanches postérieures rousses. .12. hunieralis. 26(21) Métathorax plus ou moins taché de roux 13. brunnea. 27(28) .'Vbdomen noir à la base seulement 14. Americana.. 2S(31) Abdomen noir à l'extrémité seulement; 29(30) Métathorax entièrement noir 15. agilis 30(29) Métathorax plus ou moins taché de roux 16. rubrica. 31(28) Abdomen entièrement roux 17. exilis. 1. Lampronote ponctuée. Lampronota punctulata Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p 163, ? {L. scutellaris Cress. Nat. v. p. 474 ç ) ; Bassus areolatus, Prov. Nat. vi, p. 58, c?. Ç — Long. .30 pouce. Noire ; bo-iche, palpes, écailles alaires avec un r oint en avant, d'un jaune roussâtre. Ailes hyalines, légèrement en- fumées, à nervures brunes; stigma triangulaire, jaune ; aréole sub- pentagonale. Pattes entièrement rousses de même que les hanches et les trochantins, les jambes postérieures avec leurs tarses plus ou moins obscurcis. Abdomen linéaire, rugueux à la base, poli à l'extrémité • 1er segment un peu plus large en arrière, le 2e souvent finement mar- giné de roussâtre à l'extrémité ; tarière grêle, de la longueur de l'ab- domen.— AC- Var. Quelquefois l'écusson roussâtre. 2. Lampronote gaie. Lampronota /ocosa, Cress. Tia,ns Am. Ent. Soc. iii, p. 162, cT. (J — Long. .28 pce. Noire; la face excepté une strie noire au milieu dilatée aux deux extrémités, le chaperon, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, un point de chaque côté sur le vertex, lea écailles alaires, un point en avant, une ligne au dessous, une tache en crochet sur les bords des lobes latéraux du mésothorax, blanc. Ailes hyalines, iridescentes, légèrement enfumées, plus pâles à la base, ner- vures et stigma, brun ; aréole incomplète, la nervure extérieure man- quant en plus du moins grande partie. Antennes brunes, longues, grêles, filiformes. Métathorax avec un petit sillon longitudinal à peine distinct. Pattes rousses, les antérieures plus pâles, les postérieures plus ou moins obscures. Abdomen poli, brillant, le 1er segment avec 2 petits tubercules latéraux eu avaut du milieu, et uue petite fossette 72 LE NATURALISTE CANADIEN. vers le sommet, les segments 2 et 3 finement marginés de roussâtre au sommet. — AC. 3. Lampronote entée. Lampionota insita, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 162, ç. Ç — Long. .30 pce. Noire; une petite ligne orbitale vis-à-vis les antennes, le chaperon, les mandibules, les écailles alaires avec une bande sur les bords des lobes latéraux du mi^sothorax, les hanches an térieures avec leurs trochantins, blanc. Antennes grêles, presque aussi longues que le corps. Ailes hyalines, aréole petite, triangulaire, non pétiolée. Pattes rousses, les postérieures avec les jambes blanches à la base et noires au sommet, leurs tarses aussi noirs. Abdomen avec les 3 premiers segments finement ponctués, les autres polis, brillants, le ventre blanchâtre ; tarière plus longue que l'abdomen — PC. 4. Lampronote petite. Lampronota parva, Or ess. Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 163, ç. Ç — Long. -18 pce. Noire, petite, opaque ; le chaperon, les man- dibules, les palpes, les écailles alaires, une ligne sur les bords latéraux du mésothorax, les hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc- Ailes hyalines, iridescentes, aréole petite, incomplète, triangulaire, subpétiolée. Pattes rousses, les hanches intermédiaires plus ou moins blanches en dessous, les jambes postérieures avec leurs tarses plus ou moins obscurs. Abdomen court, déprimé, brillant à l'extrémité, les segments 2 et 3 souvent marginés d'une ligne pâle au sommet; tarière de la longueur de l'abdomen ou un peu plus longue. — AC. 5. Lampronote fiancs-taehés. Lampronota pleuralis, Cress. Trans. Am. Eut Soc. iii, p. 161, 9 ; L. albifacies- Prov. Nat. v, p. 475, d^. (J* — Longueur .30 pouce. Noire ; la face au dessous des antennes, les joues, les mandibules excepté à l'extrémité, les palpes, 2 points sur l'occiput en arrière des yeux, 2 lignes sur l'écusson, (manquant quelque- fois) les scapulaires, une lij^ne en avant et une autre au dessous des ailes antérieures, une tache en coin sur les lobes latéraux du méso- thorax, le bord inférieur du prothorax, une tache sur les flancs du mé- sothorax, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc ou jaune pâle. Antennes brunes ; scape taché de jaune inférieure- ment. Ailes légèrement enfumées; nervures et stigma brunâtres; aréole subtriangulaire, non pétiolée. Pattes rousses, les postérieures avec les jambes et les tarses plus ou moins lavés de brunâtre, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins jaune-pâle. Abdomen noir; les segments 2 et 3 marginés de roux postérieurement. — C- IV — ICHNEUMONIDES. 73 Les marques blanches des flancs de cette espèce la font aisément reconnaître. Les lignes orbitales quelquefois non interrompues jusqu'en arrière des yeux. 6. Lampronote marginée. Lampronota marginata, Prov. Nat. V, p. 474 ?. ÇLoMîTiieur .46 pouce. Noire; chaperon, mandibules, palpes, 2 points en arrière des yeux, scapulaires avec un point en avant, une lisne bordant les lobes latéraux du mésothorax à pointe en crochet près du lobe médian, les 4 pattes antérieures avec les hanches de devant, blanc ou jiune-pâle. Antennes plus longues que le corps, grêles, brune?, roussâtres à l'extrémité. Lobes latéraux du mésothorax, disque de l'é- cusson, flancs en avant des pattes intermédiaires, les 4 hanches posté- rieures, d'un jaune roux. Ailes légèrement enfumées, à aréole très petite, pétiolée. Abdomen cylindrique, noir, chaque segment, à l'excep- tion du premier, marginé de blanc au bord postérieur. Les lobes laté- raux du mésothorax et de l'écusson sont roux au milieu et bordés de blanc; le post-écusson porte aussi une ligue blanche. Trochantins pos- térieurs blancs avec un anneau noir à l'extrémité- Cuisses postérieures avec leurs jambes et leurs tarses blanchâtres, d'un brun plus ou moins foncé en dedans- Tarière aussi longue que l'abdomen R. Voisine de Voccidenialis, Cress, mais s'en distino-uant par son abdomen annelé de blanc, son métathorax sans tache etc. 7. liampronote pattes-rousses. Lampronota ru/ipes, Prov. Nat. V, p. 476, ç. Ç— Long. .30 pce. Noir foncé, robuste ; le chaperon, les mandi- bules avec les palpes, roux obscur- Antennes plus longues que le corps, brunes à l'extrémité. Ecailles alaires noires. Ailes hyalines • aréole petite, triangulaire, pétiolée. Métathorax fortement ponctué. Pattes rousses, toutes les hanches et les trochantins, avec l'extrémité des cuisses postérieures, leurs jambes et leurs tarses, noir. Abdomen ro- buste, légèrement convexe, densément ponctué à la base, brillant au sommet; tarière plus longue que l'abdomen — PC 8. Lampronote cornes-noires. Lampronota nigricor- nis, Prov. Nat. v, 476, ?. Ç — Longueur .20 pouce. Noire, finement ponctuée ; antennes noires- Palpes, chaperon, mandibules et scapulaires, blanc- Mésutho- rax tout noir- Ailes légèrement enfumées, iridescentes; stigma et ner- vures, brunâtres ; aréole petite, pétiolée- Pattes rousses, hanches ante- 74 LE NATURALISTE CANADIEN. rieures avec leurs trochantins, jaune pâle, ces derniers tachés de noir en avant; les hanches intermédiaires rousses et les postérieures noires, les 4 trochantins postérieurs tachés do noir. Extrémité des cuisses et des jambes postérieures avec leur tarses, plus ou moins brunâtres. Abdo- men noir, les segments 2 et 3 marginés de roux au bord postérieur. Tarière plus longue que l'abdomen. — PC. Bien distincte dans la précédente par ses hanches Tousses, sen abdomen à segments 2 et 3 marginés de roux etc. 9. Lampronote à-scapulaires-blanches. Lampronota tegularh. Cress. Trans. Am. Eut. Soc. iii, p. 16-3, d^ ; Aretie- ira Quebecensis, Prov, Nat. vil, p. 141, cf. çj* — Long. .40 pouce. Noire avec une pubescence blanchâtre peu dense ; la face entièrement, les mandibules excepté à l'extrémité, le scape en dessous, les écailles alaires, une petite ligne en avant, une autre en dessous, l'angle antérieur des bords latéraux du mésothorax, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins et leurs tarses, blanc. Antennes noires, sétacées, fort longues, brunes à l'extrémité. Ailes hya- lines, nervures brunes, blanches à la base, aréole pétiolée. Les 4 cuisses antérieures d'un roux clair. Pattes postérieures noires, longues, han- ches polies, brillantes, leurs jambes blanches dans leur moitié basilaire. Abdoîuen allongé, droit, ponctué surtout à la base, le premier segment avec les tubercules stigmatiques a peine saillants. Espèce bien distincte par sa coloration. 10. Lampronote froide. Lampronota frifçida, Cress. Can. Ent. i, p. 36, d^. $ — Long. .34 pce. Noire; le chaperon, les mandibules, avec les pattes y compris les hanches et les trochantins, d'un beau roux. Ailes hyalines, légèrement enfumées ; aréole petite, triangulaire, pétiolée. Métathorax densément ponctué. Abdomen allongé, le premier segment excepté au sommet, avec les 3 segments terminaux, noirs, le reste roux, brillant; tarière plus longue que l'abdomen — C- Se distingue surtout de la précédente par ses hanches postérieures rousses. 11. Lampronote variée. Lampronota varia, Cress. Trans. Am. Ent. roc- iii, p. 1G4, (J*. ç^-_[j,,i)g. .48 oce. Noire ; la face, les mandibules, les palpes, les b'iiiLs du prothorax, les écailles alaires, 2 taches en dessous, une graude tache eu crochet sur led lob^js latéraux du luésothorax, une IV — 1CHBNEUM0NIDE8 75 tache sur IVcusson, quelquefois aussi sur les flancs, les 4 pattes anté- rieures avec leurs hanches et leurs trochantins, jaune-pâle. Antennes grêles, longues, brunes en dessous. Ailes hyalines jaunâtres, aréole petite, triaEgulaire, pétiolée Métathorax fortement ponctué, avec une pubescence blanchâtre peu dense- Pattes jaunes, les postérieures avec les hanches en plus ou moins grande partie, les quisses, l'extrémité des jambes, et les tarses, noir plus ou moins foncé. Abdomen avec le pre- mier segment excepté au sommet, et ceux de l'extrémité à partir du 5e, noir, le reste varié de noir et de jaune. — CC Espèce très variable dans sa coloration. L'abdomen est quelquefois entièrement roux, excepté au premier seg- ment, les flancs sans tache, etc. 12. Lampronote humérale. Lampronota humeralis, Prov. Nat. v, p. 476, cJ. (^ — Long. .38 pouce. Variée de blanc, de jaune et de roux. Tèto et thorax noirs ; abdomen roux. Toute la face avec les orbites se proloniie:int jusqu'aux vertex, les mandibules, les palpes, le bord inférieur du prothorax, les scapulaires avec une ligne en avant et une autre au-dessous, une ligne bordant les lobes latéraux du mésothorax jiisiju'au milieu du disque, l'écasson, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, les côtés et le dessous du mésothorax, d'un blanc jaunâtre. Les pattes avec l'abdomen, excepté les deux tiers antérieurs du premier segment et les 2 derniers, une tiche sur les côtés du mé- tathorax, manquant quel |uefois, d'un roux plus ou moins foncé. Les segments médians de l'abdomen sont quelque peu maculés de brun. L3S antennes sont brunes avec le scape jaune en dessous. Ailes hya- lines, légèrement enfumées ; stigma et nervures brunâtres; aréole très petite, pétiolée.— ce Très rapprochée de \?ifngida par son apparence, mais s'en séparant distinctement par sa coloration. Son abdo- men roux, au lieu d'être jaune, n'ayant jamais plus de 2 segments noirs à l'extrémité, et ses pattes aussi rousses et non jaunes avec sa taille plus petite la distinguent de la varia. Var. — Le blanc sur l'écusson manque plus ou moins et quelquefois entièrement ; les flancs quelquefois sont tout noirs, de même pour le métathorax; les lignes blanches du disque du mésothorax manquent aussi quelquefois ; quel- ques ligues noires dans la face, etc. 76 LE NATURALISTE CANADIKN. 13. Lampronote brune. Lampronota brunnea. Cress. Can. Ent. i, p. 37, ?. Ç — Long. .40 pce. D'un brun ferrugineux, subopaque; les quatre jambes antérieures plus pâles. Corps densément ponctué- Les orbites antérieurs, la bouche, les écailles alaires, jaunâtres. Ailes hyalines-jaunâtres, les- nervures noires, l'aréole pétiolée, petite- Tarière plus longue que l'abdomen — PC- 14. Lampronote d'Amérique. Lampronota Ameri' cana. Cress. Trans. Ara. Eut. Soc. iii, p. 164, ?. Ç — Long. .48 pce. Noire ; le chaperon avec les pattes antérieures, d'un roux plus ou moins obscur- Thorax densément ponctué- Ailes plus ou moins enfumées ; aréole pétiolée. Abdomen robuste, plus épais à l'extrémité, entièrement roux excepté les deux-tiers basilaires du 1er segment; tarière plus longue que l'abdomen — CC- Un spécimen à part les hanches et les trochantins avait les pattes rousses, avec l'extrémité des jambes posté- rieures noire, ce qui nous porte à croire que l'espèce varia pourrait bien être le cT de celle-ci. 15. Lampronote agile. Lampronota agilis, Cress, Trans. Am- Ent. Soc. iii, p- 164, ?- Ç — Long. .26 pce. Noire avec l'abdomen roux- La face fine- ment ponctuée- Antennes très longues, le scape noir brillant, le reste brun-foncé, les artiolcs de la base roussâtres. Thorax densément ponctué, sans aucune tache- Ailes hyalines, iridescentes, les ner- vures et le stigma noirs, aréole très petite, triangulaire, oblique et incomplète, la nervure extérieure plus ou moins oblitérée. Pattes noir- Toussâtre, les 4 hanches postérieures ainsi que la base de leurs cuisses d'un beau roux clair- Abdomen moyen, brillant, plus épais à l'extrémité, les 3 segments basilaires roux, le reste noir ; tarière forte, moins de la moitié de l'abdomen en longueur — R- Capturé au CapRouge. 16. Lampronote rougeâtre. Lampronota rubrica,Cress. Trans- Am- Ent- Soc- Iii, p- 165, Ç- Ç — Long- -32 pce- Noire, la bouche en partie, les orbites an- térieurs supérieurs, les écailles alaires, une tacha sur l'écusson, jaune Le métathorax noir à la base en dessus, roux dans le reste, les flancs aussi avec une tache rousse plus ou moins étendue- Ailes hyalines aréole petite, subpétiolée- Pattes rou.sses, les 4 trochantins postérieurs noirs en dessus, les jambes postérieures avec leurs tarses plus ou u^oias IV — ICHNEUMONTDES 77 obscurs. Abdomen roux, les derniers segments tacbés de noir ; ta- rière plus longue que l'abdomen — PC. 17. Lampronote grêle. Lampronota exilis, Cress. Trans. Am. Eut. Soc. iii, p. 165, c?ç. 9 — Long. -32 pce. Noire; le cbaperon, les palpes, le's (écailles alaires, les pattes y compris les hanches et les trochantins, avec l'abdo- men en entier, d'un beau roux clair; les flancs avec le métathorax sont souvent aussi tachés de roux. Antennes avec le scape plus ou moins taché de roux en dessous. Ailes hyalines-jaunâtres; aréole tri- angulaire, subpétiolée. Métathorax densément ponctué. Les pattes antérieures souvent plus claires. Abdomen sans aucune tache de noir ; tarière plus longue que l'abdomen — C. (^ — Avec la face, le chaperon, les écnilles alaires, le scape dessous, d'un jaunâtre ferrugineux ; l'abdomen souvent taché de noir à la base, 68. Gen. Arénètre Arenetra, Holmgren. Ces insectes se distinguent particulièrent des Lampro- notes par la pubescence assez longue qui leur recouvre la face et le thorax ; leur abdomen est aussi plus court, plus robuste et plus au moins convexe. Aréole des ailes assez grande, triangulaire, d'ordinaire pétiolée. Tarière plus courte que l'abdomen. Une seule espèce rencontrée. Arénètre pattes-rousses. Arenetra rvjipes. Cress. Trans- Am. Ent- Soc iii, p. 159, Ç ; {Exetastes niger, Cress. Nat- vi, p. 78, ?)- Ç — Long- -42 pce. Noire; la tête et le thorax opaques, l' abdo- men brillant, excepté à la base- La tête, le thorax et les cuisses en dessous avec une pubescence blanchâtre, plus dense sur la face et les joues. Ailes hyalines, légèrement teintes de brun, les nervures et le stigma noir; aréole assez grande, pétiolée, subtriangulaire. Pattes noires, les genoux, les jambes et les tarses, avec les cuisses postérieures excepté à la base, plus ou moins ferrugineux. Abdomen avec le pre- mier segment finement ponctué, mais non aciculé, le 3e et les suivants très étroitement marginés de jaune au sommet; tarière plus courte que l'abdomen — R- 78 LE NATURALISTE CANADIEN. 69. G-en. Ménisque. Meniscus, Schiodte. Ces insectes sont aussi très rapprochés des Lampro- notes, leur métathorax est aussi arrondi, quoique un peu plus court, moins cylindrique. Les ailes ont une aréole triangulaire. L'abdomen allongé porte une tarière ordi- nairement plus courte que lui, à valves aplaties, fortes et pubescentes. Trois espèces rencontrées. Thorax et abdomen noirs ; Flancs noirs, immaculés 1 . SUperbUS- Flancs plus ou moins roux 2. SCUtellariS. Thorax noir, abJomen plus ou moins roux 3. eleganS. 1. -:.énisque superbe. Menisr.us superbus, Prov. Nat. vi, p. 30,$. Ç — Long. .40 pouce. Noir, luisant; chaperon, mandibules, pal- pes, orbites antérieurs, scapulaires, un point en avant des ailes anté- rieurs, une lisne au dessous et un autre point plus bas, une li^îne siir les bords du mésothorax, l'écusson, plus ou moins blanc. Ecusson bordé de roux en arrière. Ailes hyalines, à nervures' brunes, claires à la base ; stif'ua brun ; aréole petite, pétiolée. Pattes rousses ; les trochantins antérieurs avec le devant de leurs hanches sont blancs ; les hanches •ntermédiaires portent aussi une tache blanche en dehors. Cuisses pos- térieures à l'extrémité, leurs jambes excepté un anneau blanc à la base, leurs tarses excepté un anneau blanc à la base du premier article, noir. Tarière un peu plus courte que l'abdomen, très forte, hispide. — PC. Insecte bien remarquable par sa coloration» 2* Ménisque à écusson-roux. Meniscus scutellaius, Cress; Lampronata scut, Cress. Trans. Am- Eut. Soc- iii, p. 161 Ç ; Meniscus Crevieri, Prov. Nat. vi, p. 29, ? . o Long- .40 pce- Noir; tête et prothorax finement ponctués. Chaperon, mandibules, palpes, étroites lignes orbitales, deux points sur le vertex, les scapulaires, un point en avant, une petite ligne en dessous, une \Wne sur le bord des lobes latéraux du mésothorax, d'un jaune c air. La poitrine, le bord inférieur du prothorax, les flincs, l'écus- son, vine ligne sur le post-écusson, avec les pattes, d'un roux plus ou moins foncé. Les lignes blanches du devant du mésothorax sont bordées de roux intérieurement. Les 4 hanches antérieures portent une li"-ne claire en dehors; jauibes postérieures brunâtres au sommet IV — ICHNEUM0NIDE8 79 de même que leurs tarses, avec un très petit anneau clair près de leur base- Ailes uiî peu enfumées, à nervures brunes; stigma jaunâtre j aréole petite, triangulaire, pétiolée. Abdo iien un peu convexe, opa- que. Tarière presque aussi longue que l'abdomen, rousse, à valves noires, bispides. — PC- Ses flancs roux le distinguent surtout du précédent. 3, Ménisque élégant. Meniscus ele^ans, Cress. Traits. Am. Ent. Soc. iii, p. 165, 6^9. Ç — .Long. .45 pce. Noir; le cbaperon, les mandibules, les orbites dilatés antérieurement, le scape en dessous, les bords supérieurs et in férieurs du prothorax, une tache en avant sur chaque côté da mésotho- rax, une autre au milieu du disque, les écùlles alaires, une ligne au dessous, deux petites taches sur les fiincs à leur partie supérieure, une petite lisjne longitudinale à la partie inférioure, excepté à la base, le post-écusson, une tache triangulaire au sommet du métuthorax, un point de chaque côté sur les flancs de celui-ci, les 4 pattes antérieures avec le sommet de leurs hanches, le sommet des trochantins postérieurs avec les genoux et la base des jambes, jaune-citron. Ailes hyalines, lé- gèrement enfumées au sommet, aréole subrhombaïd de, longuement pé- diculée, le stigma brun. Jjcs pattes postérieures noires. Abdomen roux, les segments 1 et 2 avec la base du 3j, noir en dessous, le 1er jaune aux 2 extrémités de même que le sommet du 2e. Tarière de la longueur de l'abdomen. — R- (^ — Avec la face et l'écusson entièrement jaunes, et les taches des flancs réunies en une ligne irréguiière, l'extrémité de l'abdomen obscure. 70. Gren. Phytodiète. Phijtodielus, G-rav. Antennes plus ou moins grêles, longues. Aréole des ailes triangulaire, quelquefois irrégulière. Pattes grêles, à crochets pectines Abdomen oblong ou ovoïde, qutlque peu comprimé à l'extrémité, à premier segment s'élargis- sant insensiblement en arrière. Tarière de la longueur de l'abdomen à peu près. Quatre espèces rencontrées. Poitrine noire, flancs noirs, sans taches de jaune; Segments abdominaux marginés de blanc 1 . ZOIiatUS- Segments abdominaux non marginés de blanc. ,. . 2 distlQCtUS- Poitrine et flancs jaunes; 80 LE NATURALISTE CANADIEN Cnissas postérieures bi-anne1des de noir 3. VUlgaHS. ■ ■ Cuisses posti^rieures entièrement jaunes — 4. putiasrrJmUS 1. Phytodiète zone. Phr/todieian zonalus, Prov. Nat. vi, p. 79, ? . Ç — Lono;;. ,38 pouce. Noir; orbites antérieurs interrompus vis- à-vis les antennes, orbites postérieurs, écailles alaires avec un point en avant, les bords de l'écusson avec sa pointe, le post-écusson, une bande transversale au sommet du métathoras, une lii^ne sur le bord postérieur de tous les segments abdominaux, d'un jaune clair. An- tennes lono'ues, filiformes, noires, brunâtres en dessous, le scape taché de jaune en dessous. Les palpes, le stigma, les pattes avec les 4 hanches postérieures, d'un roux plus ou moins foncé. Hanches anté- rieures noires, les intermédiaires avec une ligne noire en dehors ; jambes T^osté^ieures, surtout à l'extrémité, avec leurs tarses, brunâtres. Abdo- mun noir poli, à 1er segment s'élargissant en arrière, un peu comprimé et épaissi à l'extrémité, le 6e segment s'élargissant mais sans se pro- longer en dessous en écaille pour recevoir la tarière. Tarière un peu plus courte que l'abdomen, forte, droite. — R. 2. Phytodiète distinct. Phytoditeus distinctus, Cress. Trans. 'Am. Ent. Soc. iii, p. 166. Ç Long. .22 pce. Noir ; les mandibules, une tache orbitale au dessus des yeux, les écailles alaires, une tache en avant des bords laté- raux du raésothorax, une double tache à la base de l'écusson, une lio-ne au dessous de son extrémité, blanc. Ailes hyalines, le stigma jaune, l'aréole triangulaire, oblique. Pattes d'un beau roux clair, les hanches antérieures noires, blanches en avant de même que leurs tro- chantins les cuisses postérieures avec un petit anneau brun à leur sommet leurs jambes noires à la base et à l'extrémité avec un grand anneau roux au milieu. Abdomen subsessile, noir, les segments basi- laires bleuâtres; tarière forte, un peu plus courte que l'abdomen. Se distingue surtout du vulgaris par sa taille plus petite, son abdomen subsessile etc. 3. Phytodiète commun. Phytodietus vulgaris, Cress, Trans. Am. Ent. Soc. iii, p. 166, 9 d. Ç Long. .32 pce. Noir, poli, brillant; les mandibules, les palpes, les écailles alaires, un point en avant, une ligne sur les bords latéraux du mésathorax, une ligne sur l'écusson, le po?t-écusson et le sommet du métothorax, blanc. Les flancs du métathorax plus 01 moins tachés de roux. Antennes longues, grêles, brunes à l'extrémité, le scape taché de jaune en dessous. Ailes hyalines, iridescentes, à aréole NOS B!BLTOTHÈQ«?ES. 81 triangulaire, oblique, pétiol(^e. Pattes d'un roux clairjes hanches ant(?rieu- res avec lems trochantins, tous les genoux, la moitié apicale d^s trochan- tins postérieurs avec un petit anneau à la base de leurs jambes, blanc > Ja moitié basiluire des trochantins postérieurs avec un petit anneau à la base et un autre au sommet de leurs cuisses, leurs jambes et leurs tarses, noir. Abdomen noir, poli, brillant, comprimé à l'extrémité, tous les segments marginé.s d'une ligne blanche au sommet- Tarière un peu plus courte <]ue î'abdomen, forte. — C. lilspècss très variable dans sa coloration. La ligne blanche snr les bords latéraux du mésothorax, et celle au sommet du niétathorax taisant défaut. Les jambes pos- térieures blanches en dehors au milieu, de même que la base de leurs tarses ec. 4. Phytodiète très-beau. Pliylodietm pulcherrimus, Cress. Trans. Am. Soc. ii, p. 101, c? ; Mesoleptus pulcherr. Cress. (^ — Long. .35 pce. Noir varié de jaune ; tête jaune, noire seule- ment en arrière avec une tache de la même couleur sur le vertex. An- tennes jaune-roussâtie, noires en dessus à la base. Thorax jaune, le dos du raésothorax excepté une tache centrale, la base du métathorax avec la partie supérieure des flancs, noir. Ailes hyalines, l'aréole tri- angulaire, brièvement pétiolée. Pattes d'un jaune roussâtre, l'extrémité des jambes postérieures plus ou moins noire, AbJomen allongé, poli, brillant, noir, tous les segments avec une bande jaune au sommet; le ventre jaune excepté à l'extrémité. — AC. (J. continuel-^ NOS BIBLIOTHEQUES. Nos brochures, leur format, leur conservation, leur reliure. Un correspondant du Courrier du Canada qui signe "Léon Noël,'" disait d'excellentes choses à propos de nos archives et de nos bibliothèques dans l'édition de cette feuille du 24 mars. 82 LE NATURALISTE CANADIEN. On néglige bien tiop les ouvrages Canadiens dans la composition de nos bibliothèques ; si bien que lorsque quelque érudit a besoin de faire des recherches sur notre passé, il éprouve des peines infinies à se procurer les sources où il pourrait puiser, par ce que la plupart de nos auteurs Canadiens brillent par leur absence dans nos bibli- othèques. Les files de nos feuilles politiques joarnalières sont sms doute d'un grand secours pour l'historien, l'anhé- ologue, l'ethnographe etc., mais empreintes des passions et de l'exaltation des partis dans le moment— causes très souvent d'écarts considérables, — ces sources ne doivent être utilisées qu'avec une extrême réserve, et n'ont pour ainsi dire d'autorité que parleur confimation par des documents de provenance différente. Mais comme l'histoire d'un peuple, son degré de civi- lisation, ses tendances, ses aspirations etc., se consignent encore plus dans les brochures que dans les feuilles poli- tiques journalières, et même plus, nous oserions dire, que dans les ouvrages spéciaux, puisque ceux-ci ne sont que les appréciations d'une seule individualité, les brochures du moment sont bien les sources les pins riches et les plus abondentes qu on puisse trouver ; et ce sont précisément les brochures qui font défaut dans nos bibliothèques. Le volume à centaines de pages qui peut fournir une reliure à dos élégant et passablement large, recevra des égards de plus d'un bibliophile ; on aimera, quelque soit la valeur de son contenu, à voir briller en belles lettres d'or, le nom de l'auteur Canadien qu'il porte sur son dos ; muis pour la brochure, qui n'off're dans les rayons qu'un mince filet bleu, jaune ou rouge avec des plats-côtés sans résis- tance et toujours si faciles à chiffonner, on est bien vite dégoûté et embarrassé de sa présence, et le panier aux re. buts ne tarde pas à la recevoir. Nous croyons pouvoir à cet égard donner ici un avis aux imprimeurs et aux auteurs qui pourrait être grande, ment avantageux pour tout le inonde; nos voisins les yankees, si experts en améliorations matérielles, nous en NOS BIBT.IOÏIIÈQUES 83 oHVeiit un exemple depuis plusieurs années déjà. C'est de ne publier aucune brochure que sous le format in- 8, celui des livres ordinaires. Rien de plus facile alors que de réunir de nombreuses brochures diverses pour les faire relier en volumes. C'est un moyen sûr de les conserver et de faciliter les recherches. En (ffet, il suiht d'une seule page des titres des différentes pièces qui composent le volume, que vous faites imprimer, pour placer en tête, pour vous permettre d'un seul coup d'œil de reconnaître où peuvent se trouver les renseignements que vous cherchez. Nous ajouterons qu'il faut éviter aussi de faire trancher ces brochures, ahn de laisser au relieur les marges suffisantes pour les proportions convenables des volumes. Mais quand on a à marier ensemble des brochures de toute grandeur et de toute dimension, depuis des in-4 ou de-; in-8 à 2 colonnes jusqu'à des in-24 ou des in-18 presque carrés, la chose devient presque impossible. Nous avons tout dernièrement remis à M. T. Lemieux, l'habile relieur de la rue Grarneau, plus de 200 brochures pour les réunir en volumes, et malgré la pratique et le goût bien reconnu de cet ouvrier pour ces sortes d'ouvrages, il n'a pu faire ses combinaisons de volumes, qu'en sacrifiant tan- tôt presque la marge entière de certaines pièces, et tantôt en admettant d'autres qu'une tranche précédente avait ré- duits au dessous de la dimension commune, et encore en faisant des in-4, des in-8, desin-12 etc., tandis que s'il ne se fut agi que d'in-8 onlinaires, on n'aurait eu que des volu- mes uniformes et parfaits. Un autre moyen de s'assurer des files précieuses de nos publications canadiennes, ce serait que chaque impri- meur prendrait pour règle de ne jamais rien publier sans eu garder une copie. iJe quelles ressources ne seraient pas aujourd'hui nos boutiques d'imprimerie si on eut adopté cette pratique depuis seulement 80 ans. Ayant été chargé, il y a quelques années, de faire, pour une bibliothèque américaine, une collection de tout ce qui avait été publié en Canada dans nos diverses langues sauvages, nous par- courûmes toutes les imprimeries où nous saviohs que tels ouvrages avaient été publiés ; mais c'est à peine si nous 84 LE NATURALISTE CANADIE?^ pûmes recueillir 2 ou 3 petites brochures, tous les impri- meur.ç nous déclarant qu'ils n'avaient pris aucun soin de conserver des copies de telles publications. Nous allions abandonner notre tâclif», lorsque la vente par encan d^^s collections d'un bibliophile de Montréal nous permit ne re- cueillir 15 brochures en 8 langues ditférentes. A propos de brochures, nous attirons spécialement l'attention de nos lecteurs sur l'annonce, à la 3e paq^e de notre couverture portant pour litre : " Demandes et Offres." Il n'est aucun homme d'éducation qui ne possède quelques brochures ou même quelques ouvra^-es Pi peu près sans utilité pour lui, et qu'il échangerait volontiers pour d'antres d'un autre genre ; or au moyen de cette colonne d'annonces» nos lecteurs pourront faire connaître et ce qu'ils désiseront avoir et ce qu'ils peuvent offrir en échange. Ce système en vogue dans bon nombre de publications Américaines et Européennes, a produit les plus heurex effets. Voir tannonce. LES PTINES. On nous écrit de Sorel, en date du 11 ultimo, M. le Rédacteur, Encore fois, pour longtemps, je l'espère, vous donnez signe dévie. La seule publication française .«cientifique qu'on ait eu le courage de fonder et la persévérance de maintenir pendant de longues années au prix d'immenses sacrifices de la part de sou Uédacteur-Propriétaire, pour- rait-elle être, au milieu de notre population parlant le franc lis, assez mise er. oubli pour ne pas pouvoir vivre ? Impossible, il nie semble. Tout de même vous tenez bon et vous faites bien. La reconnaissance de tous ceux qui ont le culte des sciences naturelles vous est acquise . et je devrais pouvoir ajouter, la reconnaissance de tous les hommes ins- truits et sensés. Mais quelle insouciance, parmi la classe lettrée, pour les merveilles sans nombre que le Créateur étale aux yeux de celui qui étudie la nature ! Ceci explique pourquoi une publication du genre de la vôtre a tant de difficultés à se maintenir. Votre " Naturaliste," je le dis sans détour et sans flatterie, devrait NOS BIBLIOTHÈQUES 85 'e trouver sur la table de tout homme sérieux. Quelque occupé que oit cet hom me, ne trouverait-il pa» un moment d'attention à donner à tojt ce monde de merveilles avec lequel il est continuellement ea apport et pres^u'à son insçu. Que d'heures perdue'^ à des conversations inutiles, pour ne pas dire nuisibles, et qu'on poirrait consacrera l'histoire naturelle 1 Au lieu de recueillir les cuicans de la rue et d'imiter les sauvages s'amusant à voir tournoyer la fumée de leur pipe, une foule de gens, en cherchant à dé. couvrir quelques uns des secrets admirables de la nature, développe- raient airréablemeiit leur iatelligence et dissiperaient les longs ennuis qui les dévorent. Mais tout cela est lettre (îlose. On ne veut pas même se donner la peine d'ddmirer Mais je m'aperçois un peu tard qu'au lieu d'écrire une lettre, je fais la conversation, et ne vais pas à mou but. Je vous expédie aujourd'hui quelques petits coléoptères, recueillis, il y a déjX trois ans, et que j'ai toujoui's négligé de vous passer. Voici les circonstances qui se rattachent à la capture de ces insectes. Un jour, je prends par hasard une fiole d'un huilier qui se trouvait sur mon buffet à vaisselle. Cette fiole, contenant du poivre de CayennCf était bien feruiée avec sa capsule, et n'était remplie qu'au quart de sa capacité. A ma grande surprise, je vis s'agiter en tous sens une foule d'insectes de la couleur du poivre, lequel semblait être leur nourriture. Coniment avaient ils pu pénétrer là? Les trous delà capsule étaient trop petits pour leur livrer passage. Ils avaient donc éclos dans cette fiole. Cornaient les œufs y avaient-ils été déposés ? La mère les aurait-elle, de l'extrémité extérieure des ouvertures de la capsule, laissé tomber dans le poivre qui se trouvait au fond de la fiole? Cette fiole n'avait pas été ouverte depuis trois ou quatre ans, Le poivre qu'elle contenait était par conséquent là depuis au moins trois ans. Le tout toujours sur le même meuble et au même endroit. Vous qui avez la clef des mystères de ce genre, ouvrez la porte, s'il vous plait, afin que votre serviteur puisse entrer. Votre tout dévoué, E. H. G. Avant toute chose, bien des Temerciements à notre iutelligi'ut correspondant pour ses bonnes paroles en faveur de notre publication. L(»s insectes, encore dans leur poivre de Cayenne, ont été reçus en bonne condition. JNous en avons compté 8 individus, tous de la même espèce. Leur seule inspection 86 LE NATURALISTE CANADIEN nous a snfïi ponr les identifier de suite ; ce sont des Ptine larrons, Plinns fur, Linnée. Les Ptinos sont de petits coléop- tères introduits d'Europe, qu'on troure d'ordinaire dans les maisons ou dans leur voisinage au printemps. De cou- leur brun-roussâtre, l'espèce en question porte en outre une bande transversale blanchâtre à la base des élytres et une autre vers leur extrémité. Leur prothorax, surtout dans les mâles, porte 4 tubercules subépiiieux. Ils mesurent de .10 à .12 pouce en longeur. La ligure 5 représente l'insecte grossi. Leurs larves se nourrissent particulièrement de ma- tières végétales sèches Elles constituent des ennemis fort redoutables pour les herbiers, qu'elles mettent souvent en pièces en très peu de temps, pour peu qu'on en néglige la visite. Fig5. Maintenant comment ces insectes ont-ils pu s'intro- duire et vivre dans le poivre de Cayenne ? Ce poivre, comme nous avons pu le constater, était fort éventé et avait perdu en grande partie sa saveur piquante ; et comme on voit les plantes mêmes les plus vénéneuseg avoir pour ennemis des insectes particuliers, il pourrait se faire que les Ptines, qui sont des insectes importés, puissent vivre même dans le poivre de Cayenne. Les œufs auraient pu être déposés sur la capsule de la fiole et les larves pé. nétrer aussitôt après leur éclosion dans les trous de cette capsule, pour se nourrir du poivre qui s'y trouvait. Nous opinons cependant pour une marche difiérente. Quelque petits que soient les trous de la capsule, nous pensons qu'ils ont pu encore permettre à l'insecte parfait d'y pénétreri pour trouver la mort dans le poivre mentionné Car il faut lemarquer que ces insectes vivants sont quelque peu com- pressibles, et peuvent pénétrer dans de fort petits trous. Cette hypothèse nous paraît presque la seule admissible ; car il nous répugnerait de croire, que les larves des Ptines puissent vivre et se développer dans une poudre, même en partie éventée, aussi caustique que celle du poivre d*^ Cayenne. Et d'un autre côté, la manièii© de faire pénétrer LE CHIEN ET SFS PRINCIPALES RACES 87 les larves dans la fiole, quoique possible, nous parait peu probable. Notre correspondant a mille fois raison dans ses ré- flexions sur les merv^eilles et les mystères de tout genre qui jious entourent, et l'insouciance du plus grand nombre qui ne venlent seulement pas se donner la peine d'observer, et encore moins d'admirer. Que de problêmes don! ont aurait la solution, si de nombreux observateurs voulaient seule- ment s'appliquer à remarquer ce qui se passe sous leurs yeux ! LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES (Continué de la page 206 du Vol. XI). Ayant ainsi traité du chien en général, établi son unité d'espèce, noté ses affinités plus ou moins étroites avec les genres voisins, il convient que nous entrions maintenant dans le détail des principales races entre lesquelles se par- tage l'espèce. Nous disons des principales races, car il se- rait impossible de les mentionner toutes, étant innom- brables. Nous ne parlerons donc que des mieux connues et de celles qui offrent le plus d'intérêt. Nous parlerons d'abord des chiens domestiques, après quoi nous dirons quelque chose des chiens sauvages ou re- devenus sauvages. CHIENS DOMESTIQUES. Pour plus de facilité dans l'exposition, nous adopterons la nomenclature qui suit: A Les vrais chiens domestiques; B Les lévriers ; C Les malins ; D Les dogues ; E Les chiens de chasse ; F Les épag'neuls ; G Les griffons. A Les vrais chiens domestiques. Ce premier groupe renferme les chiens les plus atta. 88 LE NATURALTSTE CANADIEN chés à l'homme, ceux qui lui rendent le plus de services : le chien de berger en est le type. En commeiiçant p.ir eux, nous avons l'avantage de noue conformer à l'opinion de Buiïou et de plusieurs autres naturalistes qui regardent, non sans quelque fondement, le chien de berger comme la souche de tous nos chiens, 1° Cliieti de berger. — Cette race se caractérise par une taille moyenne, un pjil disposé en longues mèches par tout le corps, excepté à la tête et sur les pattes ; sa robe est souvent brune, même noire, avec du jaune de rouille au museau, autour des yenx et aux jambes ; les oreilles sont courtes et droites ; la queue est horizontale ou pendante» Ce qui distingue pardessus tout le chien de berger, c'est son aptitude vraiment prodigieuse à garder les trou- peaux» Dans les contrées où les propriétés ne sont pas entourées de clôtures, comme ici, ils serait presqu'inipossible sans lui de conserver intacts les champs cultivés. Bien dressé, il arrive à connaître chaque parole, chaque signe, chaque regard du berger. Il conduit le troupeau, il le con- tient dans les limites assignées, il le ramèiie. Il fait inces- samment la garde; il va, vient, revient, tourne, retourne, court en avant, à droite, à gauche ; il aboie de temps en temps; il mord quelquefois les moutons les pins récalci- trants, mais il ne saisit que la laine et n'arrache rien de la toison. Lorsque tout va bien, il prend un peu de repos, en se couchant aux pieds de son maître. Et non seulement il garde le troupeau en présence du berger ; mais même en l'absence de celui-ci, et pendant de longues heures, il restera fidèle à son poste et maintiendra tous les moutons en respect. Arriv9-t-il que des moutons se perdent, le chien de berger excelle à les retrouver. Une nuit, en Ecosse, un troupeau considérable fut soudainement effrayé et dé- campa dans toutes les directions à travers les coteaux, malgré tous les efforts du berger pour les retenir» " Sirrah ! dit le berger à son chien. Sirrah ! cours chercher les moutons.'' La nuit était tellement noire que le chien et le maître ne pouvaient se voir à quelque distance. Sirrah comprit et s'élança à la poursuite des fugitifs. Le berger avec un com- LE CHIEN ET SES paiNCIPALES RACES 89 pa^non partit de sou côté. La nuit se passa. On ue vit, on n'entendit ni chien ni moutons. Le berger au désespoir, s'en revenait le matin avec la perspective d'être puni se- vèreuient, lorsqu'au détour d'une colline, il aperçut tont-à- conp, en bas du ravin, et le troupeau rassemblé et l'in- fatigable Sirrah qui se mit aussitôt à aboyer avec force, comme pour l'appeler à son aide. C'est le plus souvent dans des lieux vagues que les chiens de bersfer servent à tenir les troupeaux rassemblés mais on les emploie aussi, dans les champs cultivés pour empêcher que les bêtes s'écartent de la portion du pré qu'on leur a livrée. Voici, à ce sujet, ce que nous racontait un riche propriétaire de la Beauce, en France, "Je garde d'ordinaire de 8 à 10 vaches. Les bêtes sont renfermées le soir dans un parc pour y passer la nuit. Ou les trait de bonne heure le matin, et un enfant — sou- vent une jeune hlle —va aussitôt les conduire au pâturage. Avant le départ, on attache ans cornes de chacuiîe un panier lui couvrant le museau, atin de l'empêcher de porter des coups de langues à gauche ou à droite, dans les champs de grain ou les prés à travers lesquels il faudra passer. Le berger ou ia bergère, marche en tête, portant à la main 2 petits pavillons au bout de deux longues jier- ches. Toutes les vaches maichent à la suite et deux bons chiens terminent la iile, veillant à ce qu'aucune ne se laisse aller en arrière ou ne se détourne à gA/S/ 9^^ ^^WMV- L'HISTOIRE NATURELLE DANS LES COLLEGES CLASSIQUES. On dit qu'au Congrès des professeurs de collèges, qui s'est tenu dernièrement à l'Université-Laval, il s'est ren- contré un professeur à idées assez avancées pour proposer que l'histoire naturelle fût totalement retranchée du pro- gramme de nos collèges classiques. Heureusement qu'il ne s'est trouvé personne pour seconder une telle motion, car le clergé aurait pu compter, lui aussi, des éteignoirs dans ses rangs ! * Sur la proposition : Conviendrait-il de donner une plus large part à l'histoire naturelle dans nos cours d'é- tude ? Seuls les représentants des collèges de Chicoutimi, de St-Laurent (Clercs de Ste-Croix) et de Sherbrooke se sont prononcés pour l'affirmative, tous les autres votant contre. 124 LE NATURALISTE CANADIEN Ces trois colleges voudront bien nous permettre de leur présenter nos félicitations, à titre d'avocat spécial du pro- grès des sciences naturelles en cette Province, pour l'atti- tude ferme et digne de leurs représentants en cette cir- constance. Les nombreuses échanges qui reçoivent notre Nalirralisle, se réjouiront de voir, nous en sommes certain, que, quoique en minorité, la cause de l'histoire naturelle possède néanmoins quelques zélateurs dévoués pour son progrés dans nos maisons d'éducation. La grande majorité des directeurs de nos maisons Se/a«^naro.s-œ, ravage les rosiers de toute espèce dans les jardins. Vous êtes tout surpris de voir tout-à-coup des rosiers qui paraissaient forts et vigoureux, dépouillés presque entièrement de verdure, les feuilles pa- raissant comme si elles avaient été rôties ou ébouillantées, sans avoir cependant rien perdu dans leur forme. En les examinant de plus près, vous reconnaissez qu'elles ne se composent plus que d'un réseau de nervures et de nervules ayant perdu totalement leur parenchyme, et vous ne man- quez pas de trouver sur leur limbe de petites chenilles gluantes, vertes, à demi transparentes, se confondant avec la couleur de la feuille qui les porte. Ce sont les rava- geuses qui dévorent le parenchyme de ces feuilles sans endommager leurs nervures. Les Sélandries appartiennent à la même famille que les Pristiphores et les Némates, et peuvent être combattues par les mêmes moyens, les poudres insecticides : Ellébore blanc, Pyrètre, etc. Abandonnées à elles-mêmes, elles ne tardent pas à dépouiller entièrement les rosiers de leur verdure, arrêtant leur floraison, et faisant plus ou moins souffrir les plants dans leur croissance. Catalogue de champignons. Le Dr. H. W. Har- kness, associé à L. P, Moore, vient de publier sous les aus- pices de l'Académie des Sciences de Californie, un catalogue des champignons de la côte du Pacifique. Société d'histoire naturelle de Boston.— Cette Société a célébré le 28 Avril dernier, le 50e anniversaire de sa fon- dation. 128 LE NATURALISTE CANADIEN Bibliographie.— M. A. H. Swinton, de Binfield House, Gruildford, Survey, Angleterre, annonce l'apparition pro- chaine d'un ouvrage (prix $1 50) sur les causes de propaga- tion, de distribution et de modification des insectes. L'ou- vrage traitera des organes des sens, des caractères sexuels secondaires et des variations des insectes. Kénagerie du Central-Park, New- York. — Le rap- port de M. Oonklin, directeur de la ménagerie du Central Park, établit que le nombre des animaux exhibés en 1879 était de 1206. Bon nombre d'oiseaux et de mammifères ont pris naissance dans la ménagerie même. Parmi les pièces les plus remarquables, on remarque : 2 léopards noirs, 4 ours blancs du nord, un rhinocéros à 2 cornes, un lion de mer et son petit, etc., etc. Appropriation. — Le Congrès de Washington vient de voter une somme de $25,000 pour la Commission Ento- mologique attachée au département de l'intérieur, malgré l'opposition de Général Leduc, Commissaire de l'Agricul- ture, et du professeur L. H. Comstock entomologist du même département. C'est la première fois depuis que la Commission Entomologique est établie qu'on vote la somme entière réclamée par elle» Herbier. — On vient de faire don à l'Académie des Sciences de Davenport, Iowa, de l'herbier du Dr. C. C. Parry, le botaniste distingué de plusieurs gouvernements et de différentes expéditions. Cet herbier contient plus de 15,000 espèces de plantes déterminées. ZjE Vol. XII. CapRouge, Q., MAI-OCTOBRE 1880. No. 137. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCIIER. NOTRE PUBLICATION. La plupart de nos lecteurs ont déjà appris, sans doute, par les feuilles politiques, que le gouvernement Chapleau avait rétabli l'alloration au Naturaliste soustraite par le ministère Joly. Voila qui est bien est pour l'avenir ; mais rinjustice du passé est encore là toute entière. Les 12 mois de publication que nous avons passés sans allocation, lorsque, appuyé sur une promesse, nous avions tout lieu de croire qu'elle nous serait accordée, nous pèsent encore de tout leur poids sur les épaules, et nous forcent à en venir à des retranchements bien regrettables pour compen- ser cette perte. Nous roici au mois de septembre et nous n'en sommes encore qu'au 5e numéro pour cette année. C'est notre intention de n'en plus donner qu'un autre pour ces 12 mois. Il va sans dire que les abonnements ne seront en rien dérangés par ce changement, car chaque abonné aiua. toujours droit à 12 numéros pour ses $2. Nous disons que la chose est regrettable, parce que nous avons déjà en mains plus de 200 pages de manuscrit sur l'Entomologie, toutes prêtes à être livrées à l'impres- sion, et nous tenons à leur publication le plus tôt possible^ tant pour fournir aux amateurs le moyen de poursuivre 130 LE NATURALISTE CANADIEN. leur étude de notre faune, que pour profiter de la santé et du temps à notre disposition pour pousser nos investiga- tions aussi loin que possible. Une l'ois disparu, nous dou- tons fort qu'il se trouve quelqu'un avec les aptitudes et la volonté de continuer une tâche aussi ardue et aussi peu remunerative que celle que nous poursuivons depuis plus de douze ans. FADNE CANADIENNE LES INSECTES.— HYMÉNOPTÈRES. ^Continué de la page 102). Fam. V. BRACONIDES. Braconidœ. Tête courte, transversale, généralement plus étroite que le thorax. Labre le plus souvent caché par le cha- peron, celui-ci tantôt fortement échancré et tantôt allongé en bec. Antennes généralement assez longues, filiformes ou sétacées, presque toujours grêles, à premier article toujours plus fort et plus allongé que les autres, le deuxième toujours plus petit que le premier et que le suivant et jamais accom- pagné de cet article rudimentaire qui dans les Ichneumo- nides's'interpose entre le 2e et le 3e. Thorax généralement plus large que la tête, mais le plus souvent atténué en avant de manière à former une espèce de cou plus ou moins allongé. Les lobes compo- sant le mésothorax sont presque toujours très distincts, et le médian prolongé en avant des deux autres. L'écusson, le métathorax, les pattes, varient comme dans les Ichneu- monides. Les ailes antérieures ont toujours la cellule discoïdale extérieure ouverte, de sorte qu'il n'y a qu'une seule ner- vure récurrente : c'est là le caractère le plus saillant qui V — BRACONIDES. lia permet de distinguer à première vue un Braconide d'un îchiieumouide ; en ourre, la priUTiiôre cellule discoïdale vat toujours distincte et n'e^t quVxce[)tionnellement con- i'o.idae avec la pi-etaiere cubitale, comme dans les ichueu- £ 1 Fig. 6. nonides. La fiîiquUS, n. sp. 15(14) Sutures entre les segments 2 et 3, et 3 et 4 cré- nelées 9. ornalus, n. sp 16( 1 ) Ailes hyalines ou subhyalines ; 17(22) Abdomen oblong, les incisures des segments non impressionnées ; 18(21) Hanches jaunes ; 19(20) Tarière plus courte que le corps. ....... 10. SBqualiS, n. sp. 20(19) Tarière 2 fois aussi lomrue que le corps. H. laagicaiidUS, v.sp. 21(18) Hanches noires 12. rufovariegaîus, ". sp. 22(17) Abdomen en ovale élargi, les incisures impressionnées ; 23(26) Stigma noir, sans tache ; ailes enfumées à la base ; 24(25) Thorax noir ; tarière à peine plus longue q-ie l'abdomen 13. lutuS, «. sp. 25(24) Thorax roux ; tarière au moins d'un quart plus longue que l'abdomen 14. nigropeCtUS, n. sp. 26(23) Stigma brun; ailes hyalines ; 27(30) Tarière plus longue que l'abdomen ; 28(29) Abdomen largement ovalaire, roux, le dos taché de noir 15. àpicatus, n. sp. 138 LE NATURALISTE CANADIEN. 29(28) Abdomen étroitement ovaloire, poli, brillant, avec le dos noir excepté au 2e segment qui est plus ou moins roux Ig. nanuS. v. sp. 30(27) Tarière plus courte que l'abdomen ; ailes hya- lines-blanchâtres 17. pygîîiœus, n. sp. 1. Braeon poli. Bracon lœvis, nov. sp. Fig. 9. Ç Long. .43 pce. Noir, poli, brillant, avec r ib'lo:nen roux: les orbites antérieurs, avec quelques taches en arrière des yeux, roussâtres. Le chaperon avec uue dépres- Fig. 9. sioii serai-circulaire à la base, dans laquelle on distingue un point enfoncé de chaque côté du milieu. Ailes très foncées, longues, avoc une strie dans la 1ère cubitale, une grande tache ronde à la base de la discoïdale extérieure et 2 autres taches plus petites au dessous, hyalines. Pattes entièrement noires. Abdomen roux, poli, brillant, le premier seg.uent avec le dis |U3 convexe, et une dépression de chu(|ue côté dans lesquelles se trouve une forte carène j le 2e segment fort large, relevé en pointe au milieu avec une impression oblique de charpae côté, le sillon médian transversal du même segment simple, non bifurqué ans côtés. Tarière plus longue que l'abdomen. — R. Capturé au Cap-Rouge ; espèce bien distincte par son 2e segment abdominal qui n'offre qu'une pointe saillante médiane à la base, sans proéminence sur son disque. 2. Bracon chercheur. Bracon inquisitor, nav. sp. $ Long. .43 pce. Noir avec l'abdomen roux. Le chaperon avec une fossette de chaque côté du milieu à la base. Ailes longues, très foncées, avec taches hyalines comme dans l'espèce précédente. Métathorax plus ou moins roux, surtout au sommet. Abdomen roux, poli, brillant, le premier segment déprimé sur les côtés avec une étroite carène dans cette dépression, le 2e avec une proéminence mé- diane en triangle à la base, à peine déprimé sur les côtés, le sillon transversal médian non crénelé, sinué mais non bifurqué aux côtés, le 5e avec 3 fossettes au milieu à la base bien apparentes. Tarière plus longue que l'abdomen.— E,. Même faciès que dans l'espèce précédente, mais s'en distinguant surtout par son métathorax rougeâtre et la Fig 9. — Une aile du Braco lievis, PrOT. v.— BRACONIDES. 139 structure de sou 2e segment abdominal. Capturé au Cap- Rouge. 3. Bracon simple. Br aeon sim])lex, Cress. Trans. Am Ent. Soc. iv, p. 184, $. $ — Long. .45 pee. Noir avec l'abilotnen rouse-sang, les ailes fortement fuligineuses, avec les tachée: hyalines ordinaires à la base de la 1ère cubit île et de la discoïdale. Fiice avec un tubercule médian au dessous des antennes, nn point enfoncé de chaque côté au dessus du chaperon, et entre eux 2 fossettes longitudinales ; sc;ipe réfléchi à la base et à l'extrémité. Orbites antérieurs supérieurs, roussàtres. Pattes noires avec l'extrémité des trochantins rousse. Abdomen rouije- sang, le premier segment avec un sillon de chaque côté dans lequel se trouve une petite carène, le milieu du disque soulevé en ovale, jaune- orange, déprimé au milieu. Le 2e segment excavé de chafjue côté avec une proéminence au milieu à la base, en forme de coin, dont la pointe se prolonge tout près du sillon transversal ; celui-ci simple, sub crénelé les bords latéraux avec une fossette au dessous de ce sillon transversal- les derniers segments largement dé('rimés en dessus. Tarière do la longueur de l'abdomen. — PC J^es sculptures de la tête distinguent surtout cette espèce de la dissitus, 4. Bracon épandu. Bracon dissitus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phii iv, p. 300, $. C? Ç — Long. .37 pce. Noir, poli, brillant, avec l'abdomen roux, les lignes orbitales plus ou moins rousses au dessus des yeux. Cha- peron ayant à la base une dépression presque droite, terminée à chaque bout par un gros point enfoncé. Ailes fortement obscures, un peu plus claires à l'extrémité, la 2e cubitale fort longue. Abdomen roux le premier segment déprimé de chaque côté avec une fine carène dans cette dépression, le 2e segment ayant à la base, au milieu, une protu- bérance triangulaire, allongée, aiguë, de chaque côté de laquelle se trouve une dépression oblique, laissant une autre proéminence à chaque angle basilaire, le sillon iranversal simple à ses extrémités, mais cré- nelé au milieu, peu sinué. c? à abdomen moins eflSlé à l'extrémité et avec les sculptures du 2e segment moins prononcées. — CC. 5. Bracon aoiculé. Bracon aciculatus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, v, p. 73, ç. (J — Long. .25 pce. Roux, avec la tête et les pattes noires ; les ailes brunes. Corps étroit, allongé. Uue tache noire en avant des 140 LB NATURALISTE CANADIEN hanches antf'rieures, les côt(^s du m^tathorax aussi plus nu moins obseurs. Ailes brunes avec une strie 8ub-liyaMne dans la 1ère cubitale et la discoïdale interne. Pattes noires», l'extrémité des troobantins rousse. Abdomen déprimé, en ovale allongé, le premier segment dé- primé sur les côtés et ponctué sur le disqnc, avec une carène de chaque côté divergeant du sommet à la base, le 2e avec une proéminence mé- diane à la base et une autre plus petite près des angles basilaires, celle du milieu aplatie, triangulaire et effilée à la pointe, le reste longitudi- nalement strié ; le sillon médian transversal presque droit .au milieu et crénelé, redressé aux côtés, le reste du segment avec le 3e et la base du 4e aciculés longitudinalement, les segments terminaux lisses avec une tache brune en dessus. — R. Espèce bien reconnaissable par son abdomen aciculé. 6. Bracon strié. Bracon striatus, nov. sp. çj — Long. .25 pce. Noir avec l'abdomen rouge. Tête fortement épaissie en arrière des yeux, la face couverte d'une pubescence blan- châtre qu'on ne peut distinguer qu'en !a regardant de profil. Thorax entièrement noir, poli, brillant. Ailes enfumées, passablement obscures. Pattes d'un noir légèrement roussâtre, sans tache. Abdomen d'un roux feiTugineux, particulièrement à la base, le premier segment avec une proéminence médiane, suivie de chaque côté d'une fossette dans laquelle se trouve une petite carène ; les segments 2 et 3 striés longi- tudinalement avec une proéminence basilaire lisse au milieu, le reste poli, brillant, sans tache. — R. Un seul spécimen d". Se distingue surtout du trifoveo- latus par les stries de ses 2e et 3e segments abdominaux. 7. Bracon ventral. Bracon venimlis, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, iv, p. 76. ç. Ç — Long. .25 pce. Tête et thorax, noir, avec une pubescence grisâtre particulièrement abondante sur la face et les flancs. Ailes brun foncé, avec une strie sub-hyaline dans la 1ère cubitale et une tache dans la 1ère discoïdale. Abdomen court, large, roux, avec les incisures des segments larges et profondes, le premier segment convexe au milieu, déprimé de chaque côté, avec une carène mal définie dans chaque dépression ; le 2e segment aplati avec une carène médiane dilatée à la base, suivie de chaque côté d'une profonde dépression attei- gnant obliquement le côté, faisant de chaque angle basilaire une pro- tubérance sub-tuberculeuse ; le sillon médian profond, non crénelé, bifurqué de chaque côté, la partie au-dessous de ce sillon relevée à la ligne médiane. — R. V — BRAC0NIDE8. 141 Espèce bien distincte par les profondes incisures de ses seo-ments abdominaux et par son abondante pubes- cence. 8. Bracon oblique. Bracon obliqum, nov. sp. Ç— Long. .32 pce. La têfe, le thorax, les ailes et les pattes, noir. L'abiîomen rouge ; les mandibules, avec une petite ligne orbitale vis-à-vis l'insertion des antennes, roussâtres; les orbites postérieurs roux. Face pubescente, avec une dépression serai circulaire à la base du ch-iperon. Corps allongé, poli, brillant, les lobes du raésothorax médiocrement distincts. Les trochantins rouges à l'extrémité. Abdo- men rouge, le premier segment avec le milieu du disi|ue aplati, ponctué, suivi de chique côté d'une profonde dépression, dans laquelle se trouve une fine carène : le 2e segment aplati, large, avec une proéminence triangulaire, aplati, suivie de chaque côté d'une large et profonde dé- pression confusément btriée et au milieu de- laquelle se trouve une ligne soulevée élargie au sommet, le sillon transversal crénelé et fortement relevé sur les côtés, envoyant dans la partie inférieure un petit rayon moins profond et n'atteignant pas le bord, le sommet de ce segment s'ailongeant con^^idérablemeiit i^ur les côtés, les autres segments lisses et à sutures closes. Tarière plus longue que l'abdomen. — R. Se distingue surtout du simplex, Cress, par les struc- tures de ses deux segments basilaires de l'abdomen ; l'obli- quité de la suture entre les segments 2 et 3 sur les côtés, est surtout fort remarquable. 9. Bracon orné. Bracon ornatus, nov. sp. (5^ Ç — Long. .15 pce. La tête, le thorax, les ailes avec les pattes, noir ; l'abdomen rouge. Tête un peu plus étroite en arrière des yeux, médiocrement épaisse. Thorax court, largement ovale ; le 1er segment abdominal à partie médiane du disque saillante, aplatie, avec une forte dépression de cha'jue côté, le 2e avec une proéminence trian- gulaire aplatie au milieu de la base, et une autre un peu plus courte de chaque côté, séparées les unes des autres par des sillons profonds, celles des côtés isolées des angles basilaires par une ligne enfoncée ; le sillon transversal profond, large, crénelé, bifurqué aux côtés, les sutures entre les segments suivants aussi profondes et crénelées ; tarière ua peu plus courte que l'abdomen. — AC. Rapprochée de la palliventris, Cress, mais en différant par les sculptures du 2e segment abdominal» 10. Bracon uni. Bracon œqualis, nov. sp. 142 LE NATURALISTE CANADIEN Ç Long. .12 pce. Noir, poli brillant; la face, la bouche, Issjoaes, les orbites, les pattes, l'abiionien excepté à la base et à l'extrt'iiiité, jaune roussâtre; les bords dtx prothorax avec les écailles alaires, jaune plus ou moin-i clair, les dernières avec une tache brune. Ailes hyalines, le stigma brun, la 1ère cubitale recevant la récurrente près de sa jonction avec la 2e ; les jambes postérieures plus ou moins obscures. Abdomen oblong, avec les jointures non incisées, très peu distinctes, jaune, avec une tache noire sur le premier et au milieu de la base du 2e segment, ce dernier bisinué à sa base, les segments terminaux aussi noirs. Tarière de la longueur de l'abdomen environ. — R. 11. Bracon longue queue. Bracon longicaudus, nov. sp. çj* Ç — Long. .17 pce. Noir; la face, les joues, les mandibules excepté à l'extrémité, le scape en dessous, le prothorax en partie, les pattes, avec l'abdomen, jaune-miel. Antennes brunes, jaunâtres en dessous à la base. Ailes enfumées à la base, sub-hyalines à l'extrémité, avec la strie hyaline ordinaire dans la 1ère cubitale ; 2e cubitale longue et étroite, en angle aigu à sa base. Abdomen allongé et pointu à l'extrémité, jaune avec une grande tache noire couvrant les segments 3 et 4 ; le premier segment avec un sillon de chaque côté, le 2e avec une impression oblique de chaque côté du milieu, le sillon transversal médian presque droit. Tarière plus de 'L fois la longueur de l'abdomen. —AC. 12. Bracon varié-de-roux. Bracon rvfovariegalus, nov. sp. ^ — Lonir. .18 pce. Noir, poli, brillant ; la bouche, le chaperon, les joues, roussâtres. Antennes noires, lon<;ue«!, grêles. Ailes légèrement enfumées, le stigma brun. Pattes d'un roux brunâtre, les hanches noires. Abdomen oblong, noir avec une tache roust-ârre au milieu des set^metits 2 et 3, le premier segment avec un sillon de chique côté portant une petite carène, le 2e rugueux avec une impression oblique de chaque côté, le reste poli, brillant. — R. Ç — Avec l'abdomen d'un roux pâle, légèrement obscurci à la base, le 2e segment strié longitudinalement à la base avec une petite proéminence lisse au milieu. Tarière noire, de la longueur de l'abdomen environ. 13. Bracon lavé. Bracon lutns, nov. sp. Ç — Long. .16 pce. Noir, poli, brillant; la tête excepté à l'endroit des ocelles et sur sa face postérieure, les pattes avec l'abdomen, jaune- roussâtre ; l'extrémité des mandibules noire ; les bords du prothorax avec les écailles alaires, roussâtres. Ailes hyalines, enfumées légèrement V — BRACONIDES. 143 à la base, avec les taches hyalines dans la 1ère cubitale, celle-ci recevant la récurrente près de son angle externe ; le stigma noir ; la moitié terminale des jimbes postérieures avec tous les tarses, brun plus ou moins foncé. Abdomen en ovale élargi, à incisures impressionnées, jaune-roux, avec une tache noire sur !e premier segment, s'étendant au milieu de la b:ise du 2e, qui est saillante et aciculée à cet endroit, les segments terminaux plus ou moins ob-curs, tarière de la longueur de l'abdomen environ. — R. 14. Braeon poitrine-noire. Bracon 7iigropect'i(S, nov.sp. Ç — Long. .15 pce. D'un beau jaune miel, poli, brillant, l'extré- mité des mandibules, les antennes, le disque du métathorax, une grande tache à la poitrine, avjc une autre triangulaire au sommet du premier segment abdominal, noir. Métathorax fiiieuient ponctué avec un carène uiédiane à son sommet ; les jambes fio>térieure8 plus ou moins obscures, le dernier article des tarses noir. Abdomen en ovale élargi, le premier segment excavé au milieu avec une carène de chaque côté, et une tache noire au milieu au sommet ; le 2e segment bisinuéà la base et rugueux dans son tiers basilaire. Tarière un peu plus longue que l'abdomen. — PC. 15. Braeon à-sommet-taché. Braeon apicatus, nov. sp. Ç — Long. .16 pce. Noir; la face au dessous des antennes, les orbites antérieurs, dilatés sur le vertex, les sutures du mésothorax, les épaules, les pattes, avec l'abdomen, jaune rous>âtre. Métathorax finement ponctué avec un petit sillon sur son disque. L'extrémité des jambes postérieures avi c le dernier article des tarses, noir, Abdomen court, en ovale élargi, fi:iement ponctué, subopaque, le bord b:isilairc des segments légèrement impressionné, le premier sesfnient noir, conceive et caréné de ch «que côté, le 2e segment avec une petite pointe au milieu à la base, taché de noir en cet endroit, les autres segments roussâtres avec une grande tache noire au milieu du disque sur les terminaux. Tarière de 2 fois la longueur de l'abdomen. 16. Braeon nain. Braeon nanus, nov. sp. Ç ç^ — Long. .10 pce. Noir ; la face, les joues, avec les pattes, roux. Thorax noir, poli, brillant. Ailes hyalines, légèrement obs- cures au milieu, le stigma brun-rous.sâtre. Pattes rousses y compris les hanches; l'extrémité des jambes postérieures avec leurs tarses, noir ou brun-foncé. Abdomen en ovale rétréci, poli, brillant, noir avec le 2e segment plus au moins rous-^âtre, ce 2e segment portant de fines stries de chaque côté de sa proéuinence basilaire médiane; tarière forte, d'environ une fois et demie la longueur de l'abdomen, le ventre taché de lou&sâLre. 144 LE NATURALISTE CANADIEN j> — Avec le 2e segment plus distinctement roux. Un spécimen Cet 2 d^. La plus petite espèce que nous ayions encore rencontrée. 17. Bracon pygmée. Bracon pygmœus, nov. sp. Ç J* — Long. .12 pce. Noir; la bouche, les orbites antérieurs, une tache aux épaules avec les pattes, roux-pâle. Ailes hyalines- blanchâtres avec une tache absciire vers le milieu, le stigma brun- roussâtre. Pattes roux-pâle, les jambes pcstorieures avec leurs tarses plus ou moins obscures. Abdomen ovalaire, roux-pâle, le disque du 1er serment, une tache médiane à la base dn 2e avec une tache con- tinue au milieu des segments terminaux, noir. Tarière distinctement plus courte que l'abdomen. — PC. 2 spécimens $ et 1 cf ; dans le mâle, la face est rousse, avec une tache brune au milieu. 2. G-en. KoGAS. Rogas, Esenbeck. Tête petite. Vide entre le chaperon et les mandibules généralement médiocre. Antennes filiformes, assez lon- gues. Thorax atténué antérieurement. Ailes antérieures avec 3 cellules cubitales, la 2e grande, en carré. Abdomen avec les 3 premiers segments à peu près d'égale longueur, finement rugueux ou aciculés, les 2 premiers iivec une fine carène ou ligne soulevée médiane. Tarière très courte. Pattes ordinaires. La forme des trois segments abdominaux basilaires distingue particulièrement ces insectes. Six espèces ren- contrées, dont 2 nouvelles. Thorax entièrement noir; Jambes postérieures noires avec un anneau pâle.. ..1. terîliinalîs. Jambes postérieures rousses, sans anneau pâle.... 2. abdominalis. Thorax plus ou moins roux ou j;iune ; Antennes blanches à l'extrémité 3. QuebeCeiîSiS n. sp. Antennes non terminées de blanc ; Abdomen sans aucune tache noire à la l>=ise 4. Sancti-Hyacinthi, ». sp Abdomen plus ou moins taché de noir à la base ; Segments abdominaux 2 et 3 noirs sur les côtés.... 5 Canadensis. Segments abdominaux entièrement jaunes ou ^^^^ • 5. intermedius. V — BRACONIDES. 145 1. Rogas terminal. Rogas tennimlis, Cress. Pleiades term. Cress. Trans. Am. Eut. Soc. ii, p. 379, d^?. $ — Long. .23 pee. Noir; les mandibules, les écailles alaires, les pattes avec les segments 1 et 2 de l'ablomen, roux. Face finement ponctuée, avec un tubercule médian. Antennes brunes, plus pâles en dessous, le scape rous. Thorax assez vobistc, entièrement noir, le métathorax rugueux avec une carène médiane bien distincte. Ailes hyalines, iridescentes, la 2e cubitale en carré allongé, le stigma noir. Pattes rousses, les postérieures avec l'extrémité des cuisses, la moitié apioule des jambes et les tarses, noir, la moitié basilaire des jambes jaune, les c laisses intermédiaires avec l'extrémité aussi noire. Abdo- men noir, le 1er segment, le 2e excepté au sommet, roux, ces deux segments rugueux longitudinalement, avec la carène médiane bien dis- tincte, le 3e finement aeiculé à la base, le reste de l'iibiomea poli, brillant. Tarière sortante. — PC. 2. Rogas abdominal. Rogas ahdominalis, Cress. Aleiodes ahd. Cress. ïrans. Am". Eut. Soc. ii, p. 379, ç, $ — Long. .23 pce. Noir; les mandibules, le chaperon, les palpes, les orbites antérieurs et postérieurs, les pattes avec les 3 segments basilaires de l'abdomen, roax ; les écailles alairss, jaune-clair. An- tennes brunes, plus pâles à la base en dessous.. Thorax finement ponctué, le métathorax avoc une carène médiane très-distincte. Ailes sub-hyalines, la 2e cubitale en parallélo-z;ramme, les nervures et le stigma, brun, le dernier avec une tache pâle à la base. Pattes rousses, les postérieures avec les cuisses et les jambes plus ou moins obscures à l'extrémité, les dernières sans anneau pâle à la base, le dernier article des tarses, noir. Abdomen avec le premier segment, le 2e et le 3e excepté au sommet, roux, opaques, rugueux, avec la carène médiane bien définie, le 3â finement acicalé à la base; le reste noir, poli, brillant.— R. L'absence d'anneau pâle à la base des jambes posté- rieures distingue particulièrement cette espèce de la précédente. Capturée à St-Hyacinthe. 3. Rogas de-Québec, Rogas Qusbecensis, nov. sp. fig. 10. Ç — Long. .28 pce. Roux ; antennes noires avec le tiers terminal blanc; les palpes, les écailles alaires, les troch;intins, -r,. ,„ un large anneau à la base de toutes les big. w. ° jambes, avec les tirses excepté 1 article ter" minai qui est noir, b^anc ou jaune-pâle. Une tache noire sur le vertex Fig. 10 -—Une aile du Eoyas Q telccaii!?, Prov. 146 LE NATURALISTE CANADIEN. couvrant le? ocelles ; les lobes du mésothornx, les environs de l'écuseoiï avec une b;inde transversale sur la partie antérieure des ffancs^ brut» plus ou moins foncé. Métathorax très finement ponctu(^, avec une carùne médi;ine. Les jambes postérieures noire? à l'exception de l'anneau blanc de leur base. Ailes sub-hyalines, les nervures et le stio-ma, noir, le dernier obscurément taché de pâle à la base. Abdomen robuste, entièrement roux, les 2 premiers segments longitudinalement rugueux, avec la carène médiane bien prononcée, le 3e finement aciculâ à la base, le reste poli, brillant. — R. Cette belle espèce se distingue de toutes les autres par ses anneaux blancs. Capturé au Cap-Rouge. 4. Rogas de Saint-Hyaeinthe. Ro^as Sancti-IIya" cinthi, iiov. sp. 9 — Long. .25 pce. Roux ; une tache triangulaire au-dessus du chaperon, une autre à l'endroit des ocelles, le collier, une tache sur chacun des lobes du mésothorax, une bande tranversale à la base du mé+'ithorax, la poitrine en dessous, avec les derniers segments de l'ab- domen, noir. Antennes noires, brunâtres en dessous à la base. Ailes légèrement enfumées, le stigma noir, avec une tache pâle à la base» Pnttes de la couleur du corps. Abdomen avec les 2 premiers segments b;'silaires et la moitié du 3e longitudinaletnent rugueux, le reste poli, brillant. La carène médiane sur les 2 premiers segments bien dis- tincte. Métathorax finement ponctué, avec une carène médiane. — R. Capturé à St-Hyacinthe. Rapproché du parasiticus, Nort., mais s'en distinguant par ses pattes sans tache, sa tête rousse etc. 5, Rogas du-Canada. Rogas Canadensis, Cress. Aleiodes Can. Cress. Trans. Am Ent. Soc. ii, p. 380, ?. cf ? — Long. .18 pce. Noir, opaque; la face, les orbites, le dos du thorax, la poitrine avec la partie infirieure des flancs, les pattes avec les derniers segments de l'abdomen jaune-roux. Antennes brunes, roussâties à la buse. Métathorax finement ponctué, avec une carène médiane. Les patten postérieures ont les cuisses plus ou moins ob-cures à l'extrémité. Abdomen avec le premier segment excf pté une tache à l'extrémité et les côtés des segments 2, 3 et 4, noir, le dos du segment 2, le sommet de 1 avec la base de 3, jaune-pâle. Ailes hj:ilines, les nervures brunes, le stigma brun-]iâle à la buse et à l'ex- trémité. La carène médiane des 2 premiers segments abdominaux peu distincte. 9 Avec 11 tache jaune des segments médians de l'abdomen • ouvcnt plus ou moins; obs;ure, les derniers segments noirs.™ CC. LE CHIEN ET SES PRINOrPALES RACES 147 6. Rojas intermédiaire. Rog-as intermedius, Cress. Aleiodes interm. Cress. Trans. Am. Eut, Soc. ii, p. 880, d^?. d^ ? — Long. .17 pce. Roux-jauiiâtre ; une tache sur le chape- ron (manquait quelquefois), une autre sur le vertex, le métathorax, une bande sur les flancs avec la base du 1er segment abdominal, noir. Antennes brunes, jaunes en dessous, particulièrement à la base. Mé- tathorax fineinent ponctué, avec une carène médiane bien distincte. Ailes hyalines, iridescentes, nervures bruaes, le stigma brun au milieu, pâle aux 2 extrémités. Pattes jaunes ou roux clair, sans aucane tache. Abdomen avec les segments 1, 2 et 3 ce dernier excepté à l'extrémité finement aciculés, les autres pâles, brillants, le premier avec une tache noire semi-circulaire à la base. — CC. (5*— Avec une tache plus ou moins obscure à l'extrémité de l'ab- domen. QA continuer,^ LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES {Continué de la page III.) C — Les Mâtins. Les Mâtins sont des chiens de grande taille, aux formes plus trapues, plus robustes que celles du lévrier. Leur poil est court, leurs oreilles dressées ou légèrement tombantes ; leur robe est de plusieurs couleurs, telles que le blanc, le gris, le fauv*", le brun, le noir, etc. On ren- contre rarement des individus tout noirs avec quelques taches blanches. Le mâtin est d'un caractère peu docile, peu sensible aux caresses et aux appels ; aussi est-il un excellent gardien, que l'on emploie, soit pour défendre les habitations, les jardins, soit pour veiller sur les troupeaux. Sa force et sa grande taille le rendent encore très utile dans la chasse du gros gibier. Comme variétés, nous ne mentionnerons que le chien Danois et le chien de Dalmatie. Le chien Danois est un superbe ^animal, grand, fort, robuste, aux allures nobles et fières. On l'appelle aussi diien tigré, à raison de sa robe qui est ordinairement grise 148 LE NATURALISTE CANADIEN OU blanchâtre, avec de nombreuses taches noires, pins on moins arrondies et régulières. Il y a eu un temps où cette race était très employée à la chasse des bêtes fauves, des ours, des élans etc. Au- jourd'hui, en Angleterre, le Danois est le compagnon ha- bituel des chevaux et des équipages. Le chien de Dalmatie ressemble fort au précédent. Il est peut-être plus élégant, moins trapu que celui-ci. h s'en distingue surtout, par la finesse de sa tête, et par sa robe, au fond blanc, très régulièrement mouchetée de taches noires, rondes, de la grandeur d'une pièce de 10 centins. Il n'est pas moins remarquable que le Danois par son affection pour les chevaux. En France, il accompagne les riches équipages et les cavaliers. On lui enlève ordi- nairement les oreilles au ras de la tête. En Canada, on rencontre quelques mâtins qui tiennent autant du Dalmatien que du Danois ; mais il serait difficile, pensons-nous, d'en trouver de pur sang, de l'une ou l'autre variété. Il n'en constituent pas moins de fort beaux chiens, qui sont très estimés. D.—Les Dogues. Cette race est une des mieux caractérisées. Elle se reconnaît immédiatement par la grosseur de la tête, par des lèvres larges et plus ou moins pendantes, un museau court et arrondi, des yeux fiamboyaiits, un nez fendu, des oreilles médiocres, retombant à demi, une vaste poitrine, des reins puissants, un front ridé, un poil ras et serré, une queue presque droite. La taille est assi'Z variable. Les dogues sont tous des animaux d'une grande force et d'un invincible coumge; ils dédaignent la ruse, attaquent de front et sont bien souvent victimes de leur impétuosité. Le chien d'Epire des grecs était sans doute le dogue. Aujourd'hui, c'est l'Angleterre et l'Irlande qui nourrissent les plus belles variétés de cette race. Le molosse d'Irlande est un grand et vigoureux animal auquel on a fait combattre maintes fois, en spectacle, des LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 149 bêtes férocf^s, lâchant trois dogues contre un ours, quatre contre un lieu. Il est fidèle à son maître, sans être importun ; il le défendra, dans l'occasion, contre plusieurs brigands à la fois, il sortira de la lutte criblé de blessures, mais victorieux ; il garde à merveille les habitations, le gros bétail et tout ce qui lui est confié ; il maîtrise le taureau le plus sauvage, en lui sautant au museau et en le harcelant jusqu'à ce qu'il lui obéisse ; il est toujours redoutable pour fes étrangers, surtout si on l'excite contre eux. C'est cet animal superbe qu'on appelle quelquefois chien de chambre, parce que son maître le fait coucher à côté de son lit, pour être en garde contre les assassins. On l'appelle aussi chien de corjis, parce que dressé à la chasse du cerf, du sanglier, du loup, on l'habitue à ne saisir la bête que de côté, et par les oreilles, afin de n'être pus embroclié par les cornes du premier, décousu par le boutoir du second, déchiré par les dents et les grifïes du troisième. Le boule-dogue proprement dit, qui se retrouve à peu près chez tous les peuples, mais surtout en Angleterre, se distingue éminemment par une tête ronde, un crâne élevé, des lèvres ornées de rides et de verrues, des crocs acérés et terribles, un nez large et j^roéminent, des oreilles petites et droites. Il est plus méchant et moins sociable que le molosse ; et son maître, pour en être sûr, doit lui avoir appris à le craindre. Mal en a pris souvent à des acqué- reurs de boule-dogues adultes. Un jeune homme, dans ce cas, avait fait coucher l'animal dans sa chambre : le lende- main matin, quand il veut se lever, grande est sa stupé- faction, de voir le dogue se dresser, mettre en grondant, ses deux pattes de devant sur le lit et le regarder avec des yeux menaçants qui commandent le repos le plus absolu. Le -malheureux maître se recouche, l'animal se calme. Nouvelle tentative un peu pins tard; nouvelles menaces du chien. Le jeune homme dut passer au lit la plus grande partie de la journée; il fallut l'intervention de l'ancien propriétaire. Le boule-dogue n'est pourtant pas sans intelligence. Brehm en a connu un parfaitement dressé, qui comprenait toutes les paroles, tous les signes de sun maître, et s'acquit- J 50 LE NATURALISTE CANADIEN tait d'une foule de commissions. "Va me chercher une voiture," lui disait son maître, et le chien courait à la sia- tion voisine, sautait dans une voiture et se mettait à aboyer jusqu'à ce que le cocher habitué à ce manège, se mit en route. Chacun connait la ténacité de la morsure de cet ani- mal. A-t-il saisi un voleur autour d'une habitation, il le tient, et nul autre que le maître à qui il a donné l'éveil par ses aboiements, ne peut lui arrai^her son captif, si celui-ci demeure immobile, il ne lui fera pas d'autre mal ; mais s'il résiste, il se fait alors dévorer à belles dents. Même instinct à l'égard des animaux, Seny rapporte qu'un grand et beau loup s'échappa un jour de sa cage, à G-otho, en 1850, au grand effroi des spectateurs de la ména- gerie : le propriétaire avait un boule dogue : il le lâcha après le loup : le loup est aussitôt saisi à la gorge et main- tenu immobile par des mâchoires de fer, jusqu'à ce que le maître, ayant fait un lazzo, le lui eiit jeté autour du cou : mais il était trop tard ; la malheureuse bête était étranglée. Qu'on fasse mordre au boule dogue un bâton, on pourra, avec ce bâton, le soulever par les dents, le secouer, le renverser, mais non lui faire lâcher prise. "Un voiturier de Cologne, dit Seny, m'amena un jour une femelle de boule-dogue, affamée et n'ayant plus que la peau sur les os. Je voulus la mettre dans mon écurie, et je traversai avec elle un local où j'avais des lapins. La porte était à peine ouverte, que la chienne s'élançait comme un tigre et saisissait un lapin. D'une main, je l'arrêtai et la soulevai, de l'autre, je tachai de lui ariacher le lapin, que je ne retirai que par lambeaux. Je lui donnai quel- ques coups, et la remis par terre, croyant à son repewtir. A peine lâchée, elle ne faisait qu'un bond, et saisissait un nouveau lapin dont j'entendais craquer los os sous ses dents.'' Mais la gloire du boule-dogue, c'est le combat. On prétend que les Romains ont connu ce genre de spectacles, et ont fait lutter des boule-dogues contre toutes sortes de bêtes féroces ; mais c'est en Angleterre qu'on trouve à son plus haut degré ce cruel amusement. Sous le règne d'Eli- LE CHiEr^ ET SSS PRI^^CIPALES RACES 151 sabeth, pendant que Lord Bnckhurst était ambassadeur à hi cour de Charles IX, un boule- dogue, seul et sans assis- tance, lutta successivement contre un ours, un léopard, et un lion, et fut vainqueur. On raconte encore un combat célèbre qui eut lieu sous Jacques 1er, entre trois boule- dogues et un lion : le premier chien fut saisi à la nuque et mis hors de combat ; il en fut de même du second ; mais ie troisième saisit à la lèvre le roi des animaux et le tint longtemps, malgré les coups de griffes qu'il en recevait. Enfin il lâcha prise ; mais le lion épuisé, refusa de rec '"a- mencer la lutte, et se sauva au fond de sa cage. Les deux premiers chiens moururent de leurs blessures ; l'autre se rétablit et devint le protégé du fils du roi, qui dit : •' Celui qui a combattu le roi des animaux ne luttera plus désormais contre un animal inférieur." Ce jeune prince montra un meilleur jugement qu'Henri YII qui, mû par un incom- préhensible sentim.ent, lit pendre un malin, qui, ayant été mis aux prises avec un lion, était sorti vamqueur de la lutte. Fragilité des honneurs de ja terre ! ce qui fait la fortune et la gloire des uns, fait souvent la ruine des autres ! On peut voir dans Walter Scott, château de Kenilworth, la plaisante figure d'un propriétaire d'ours et de boule- dogues, qui se plaint à la reine Elizabeth du dommage que lui font les pièces de théâtre d'un nommé Shakespeare, pièces d'un mauvais goiit qui corrompent l'esprit de la jeunesse, et pour surcroit de malheur, détournent le peuple du spectacle si intéressant et si foncièrement britannique des combats d'ours et de boule-dogues ! A Paris, avant que les combats d'animaux ne fussent interdits par la loi, le giiure de spectacles du bonhomme de V/alter-Scott, avait aussi une certaine vogue. Les amateurs se donnaient rendez-vous à la barrière du Combat, située entre Belleville et la Viilette. Le théâtre était une cour carrée, assez vaste; le milieu était sablé; au centre était un poteau et un anneau, où l'on attachait les bêtes fauves, ours, taureaux, loups, etc., de manière à laisser autoar d'eux, à une certaine distance, un espace de réserve où les chiens blessés et rebutés pussent se mettre à l'abri. " Le combat, dit M. Théophile Gauthier, racontant 152 LE NATURALISTE CANADIEN une de ces scènos, Caprices et Zigzag^, Paris, 1856, s'ouTiit par des jeunes boule-dogues, d^une férocité extraordinaire et d'une laideur monstrueuse. Dès qu'on les eût posés l'un en face de l'autre, ils partirent comme deux flèches, en poussant un hurlement furieux et plaintif et s'accrochè- rent sans hésiter lisse colletèrent assez longtemps, engloutissant tour-à-tour leurs grosses tètes dans leurs énormes gueules et se déchirant le muffie à belle dents ; de nombreux hlets de sang ra^^aient leurs corps, et il ne serait probablement resté sur le champ de bataille que la dernière vertèbre de la queue des combattants ! si la ga- lerie, touchée du courage des héroïques boule-dogues, ne fût intervenue et n'eût crié : Assez ! assez ! Tous les moyens qu'on prit pour les séparer furent inutiles ; et l'on fut obligé de leur brûler la queue avec un fer chaud, moyen extrême mais seul efficace. " Ensuite on fit sortir un loup : museau pointu, queue serrée entre les jambes, œil inquiet et sournois, oreille mo- bile, ime laide bête Bientôt apparut un homme por- tant "un chien dans ses bras, le dogue ne fut pas plutôt posé par terre, qu'il courut droit au loup; car chose remar- quable, quelque soit la bête donnée comme adversaire au chien, c'est toujours celui-ci qui attache le grelot et com- mence la bataille. La lutte fut sérieuse, et la fortune allait incertaine du chien au loup, et du loup au chien. Les deux bêtes se renversaient, se foulaient aux pieds, et se mordaient consciencieusement ; toutes deux étaient souil- lées de sang, d'écume, de poussière et de bave. Le loup avait pris le chien sous la gorge, mais le chien lui rongeait le dessus de la tête ; le loup, outré de douleur et aveuglé par le sang, lâcha prise un instant ; le chien, dégagé, fit un saut en arrière, et s'élançant de nouveau, emporta un grand lambeau de chair de la cuisse du loup. Ce qui aug- mentait encore l'intérêt de ce combat, c'étaient les cris et les gestes frénétiques du propriétaire du chien, qui en sui- vait les alternatives avec une sollicitude passionnée. Il exhortait son chien : " Saute lui au cou, mords- le, ce grediu, ce brigand ! Oh le brave chien ! Prends-le â l'o- reille ! Comment tu te laisserais battre par uii galeux LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACRS 153 comme ça ? Dieu et diable ! il est dessous mainte- nant, le loup l'a pris en traître Ah ! il se relève ! Courage ! Allons ! un bon coup de mâchoire maintenant, et casse lui les reins ! Bravo!" On sépara enfin les com- battants ; car l'avantage ne se déclarait ni pour l'an ni pour l'autre, et le crépuscule commençait è tomber." Le dogue du Mexique est célèbre pour avoir été autre- fois, entre les mains des Espagnols, un chien de gaerre très redoutable contre les Indiens. Christophe Colomb lui-même dans son premier engagement avec les naturels avait une troupe composée de 200 fantassins, 20 cavaliers et 20 limiers. Le pieax Las Casas et Oviedo nous parlent longuement de deux chiens, fameux entre les fameux, Bézérillo et Léoncello dont ils racontent les aventures et les exploits dans une multitude d'expéditions et de combats auxquels ils prient part. Bézérillo était d'un pelage roux, marqué de noir autour des yeux et du museau. Dans les combats, il se précipitait au milieu des ennemis, eu saisissait un, et l'emmenait ; si le premier obéissait, il ne le mordait pas davantao-e ; mais s'il faisait mine de résister, il était aussitôt renversé et égorgé. Cet animal contribua puissamment au succès de la bataille qui fut livrée au cacique Mabodomaca. 11 périt dans un combat contre les Caraïbes, blessé à mort par une flèche empoisonnée. Léoncello (le petit lion) avait Bézérillo pour père. Son maître était Balboa, auquel il rendit de grands services, en particulier durant les fumeuses explorations de l'Isthme de Darien, qui amenèrent la découverte de la mer du sud mais ne purent s'effectuer sans de nombreuses batailles. Léoncello, dans les combats, jouait toujours le premier rôle et semait l'épouvante parmi les populations indi«-ènes. Il fut tué dans une rencontre, à coups de flèches ; et les Indiens en eurent plus de joie que s'ils eussent tué un bon nombre d'Espagnols. Bézérillo recevait double pitance, Léoncello recevait sa solde, comme un homme de troupe. Pour les Indiens, les 154 LE NATtJRALlSTE CANADIEN blancs étaient des diables. Nul doute qu'ils ne dussent considérer de tels chiens comme les satellites à quatre pattes des diables a deux pieds. Mais le dogue de Cuba, un métis probablement du molosse et du braque, est encore plus tristement célèbre que le chien du Mxique, par ses guerres et ses chasses à l'homme. A la fin du dernier siècle, les nègres marrons de la Jamaïque étaient en révolte; et les Anglais, maîtres de l'île, eiirayés de la situation, ne virent rien de mieux à faire que de faire venir de la Havane, une centaine de chasseurs de nègres, avec leurs chiens. Le général Walpole, pour juger de leur efficacité, voulut passer en revue ces nouveaux soldats à quatre pattes, ainsi que leurs conducteurs, presque tous Espagnols. La parade eut lieu sur une colline, à un endroit appelé les Sept-Rivières. Les chasseurs et les chiens étaient tous en ligne ; ces derniers étaient démuselés, mais retenus par des cordes. Le commandement re- tentit : "Feu"! A cet ordre, pendant que les chasseurs déchargent leurs fusils, les lévriers s'élancent avec impé- tuosité, et toutes les ardeurs du carnage, font etfort pour se dégager des mams qui les retiennent, se retournent contre ceux-ci, hurlant, aboyant, faisant un vacarme épou- vantable ; plusieurs s'échappent et se précipitent au milieu des Anglais fuyant de toutes part. Peu s'en fallut qu'ils ne sautassent au cou du général. Celui-ci regarrna en toute hâte sa chaise de poste. Il jugea ses troupes excellentes. Il les lâcha contre les nègres ; et ces pauvres malheureux, après avoir résisté à tous les autres combats, incapables maintenant de lutter contre de tels démons, ne tardèrent pas à se soumettre. Yoici comment on faisait l'éducation de ces dogues destinés à combattre ou à chasser les nesres esclaves. ^ On les enfermait, jeunes, dans une cage; on les nourrissait du sang des autres animaux ; puis on leur montrait la figare d'un noir, dressée en bombau; le mannequin était rempli de chair et d'entrailles, dont la vue et l'odeur excitaient l'api)étit des chiens; après les avoir privés un peu de nourriture, et les avoir ainsi provoques, ou leur jetait la LE CHIEN ET SES paiNCIPALES RACES 155 tête sanglante, qu'ils dévoraient avec une voracité extrême. On continuait ce manège jusqu'à ce qu'il fût évident que leur acharnement contre les nègres serait effectif. Ou les lâchait alors, et on les envoyait à la chasse. Leur cruauté et leur fureur, entre les mains des pro- priétaires d'esclaves, ne répondaient que trop à une telle éducation. Malheur au nègre fugitif! Il était infaillible- ment mis en pièces. Cherchait-il un refuge sur un arbre, les limiers se tenaient là, et par leurs terribles aboiements, appelaient les maîtres souveut plus féroces qu'eux-mêmes. J'ai assité, dit Revail, sur une plantation de la Loui- siane, à une expédition de ce geiire, et je déclare que si je n'avais pas eu égard à l'hospitalité du planteur de Fairfox- Lodge, je me fusse embusqué au coin du bois où nous recherchions deux " marrons," et que j'eusse fait coup double sur les deux monstres à quatre pattes qui suivaient la piste des malheureux noirs." Mais là ne se bornait pas leur haine du nègre. Que de fois, des enfants noirs furent attaqués et dévorés sur la grande route ! Même, au milieu des bois et des champs, alors qu'une famille de nègres était à prendre son chétif repas, que de fois ces monstres survenaient inopinément, é""orgeaient et dévoraient à qui mieux mieux, hommes femmes et enfants. Il est heureux, pour l'honneur de l'humanité, qu'avec l'esclavage, un tel état de choses soit aujourd'hui à peu près complètement disparu. A continuer. ■^>vs.*\*^ ÎÊH^^J 4 156 LE NATURALISTE CANAPIEN LES C0Q!'IL!.1'S RAiîES. (Cotitinné de la jjoge 117.) LE GENRE CYPRJSA. Comme les Cônes, les coquilles appartenant à ce genre ont toujours été recherchées dans les collections, à cause de leurs vives couleurs et de leur brillant poli. Mais si certaines espèces sont excessivement communes, comme les Cyprœa tigrina, Jirabica et Mauritiana, d'autres sont rares et atteignent des prix encore très élevés. Citons d'abord la Cyprœa aurora, cette belle porcelaine qui valait iadis jusqu'à 1,000 fr., et qui, de nos jours, a encore une va- leur de 100 à 200 francs. On sait qu'elle habite des parafes peu fréquentés, l'île des Amis, où elle est même recherchée par les naturels du pays. Elle sert de signe de distinction aux chefs de trii:u qui la portent susp<*ndae à leur cou ; c'est pour se parer de cet ornement qu'ils la percent d'un trou facile à reconnaître dans beaucoup de celles qui se trouvent dans les collections. Le docteur Chenu dit qu'une des premières qui parvnirent en Europe, fut donnée à un matelot par un chef Zélandais, en échange d'un de ces couteaux connus sous le nom vuluaire iïeustaches ! D'autres espèces du genre Cyprœa sont encore plus rares et ont une pins grande valeur : la Cyprœa guttata, de la collection Dennison, fut vendue 1,050 francs, et la Cyprœa pr inceps 1,000 francs. La Cyprœa bicallosa a encore une valeur de 100 francs. Parmi les espèces d'un prix moins élevée, mais qui sont néanmoins peu commuiu^s, citons la Cyprœa testudinacurs. Abdomen poli, brillant, assez grêle, longuement pédicule, le 1er seg- ment plus pâle que le reste, une stria longitudinale au milieu du 2e avec un point de chaque côté à la ba^e du 3e, plus ou moins obscures. Tarière noire, de la moitié de l'abdomen environ. Un seul spécimen ?. Bien difi'érent du précédent par la forme de sa tête, celle de sa cellule radiale etc. 7. Gen. Ehopalophoke. Rhopalophorns, Haliday. Ce sont des Péiilites, mais avec les antennes lécnre- ment coudées et renflées à l'extrémité. Les ailes ont 2 cubitales complètes et une 3e imparfaite, la 2e est petite et en carré. Une seule espèce rencontrée. Rhopalophore eornes-de-taureau. Rhopalophorus iauricornis^ nov. sp. Fig. 16. 9 Long. .13 pce. Noir ; la face, le chaperon, les mandibules, les palpes, les „. „ écailles alaires, les pattes avec le 2i^ serment; abdominal, jaune-rousf-atre. Antennes jaunes brunes en dessus à la base, puis jaunes avant l'extrémité, et brunes à Fig. 15. — Une aile du GamoKcua niellinns, Prov. Fig.. 16. — Une aile du Rhopalophorus tauricornis, Prov.. V — BRACONIDES. , 169 cette extrémité où elles sont pins épaisses. Thorax allongé, grêle, le métathorax rugueux. Ailes subhyalines, le stigma brun foncé, avec une tache pâle à la base : la 2e cubitale en carré oblique, son angle interne allongé. Pattes avec l'extrémité des cuisses et des jambes postérieures plus ou moins obscure. Abdomen à pédicule grêle et allongé, peu élargi au sommet, finement aciculé, le reste poli.brillant, en ovale allongé, le 2e segment d'un jaune sale. Tarière très longue, plus longue que le corps. — R. Insecte bien remarquable par ses antennes épaisses à l'extrémité. 7. Gen. Helcon. Helcon, Esenbeck. Tête grossp, subglobuleuso, aussi large ou plus large que le thorax. Antennes longues, sétacées, plus ou moins enroulées à l'extrémité ; le premier article allongé, renflé, le 2e très court, les autres un peu renflés à l'extrémité et de plus en plus courts. Corps long et étroit, généralement ro- buste. Ailes avec 3 cellules cubitales, la première recevant la récurrente dans un angle que fait sa nervure inférieure, la 2e trapézoïdal^, et la 3e se rendant à l'extrémité. Pattes postérieures longues et fortes, avec les cuisses renflées et souvent dentées en dessons. Abdomen inséré au bord su- périeur de la face postérieure du métathorax, sessile, mais à premier segment plus long que les autros. Insectes de bonne taille. Deux espèces rencontrées. Abdomen noir 1. pedalis. Abdomen roux, tarses blancs 2. albitarsis. 1. Helcon pieds-noirs. Helcon pedalis, Cress. Can. Ent. V, p. 85, ? . Fig. 17. (^ 9 — Lone. .40 pee. Noir, avec les pattes rousses excepté la dernière paire qui aies cuisses, surtout à l'extrémité, les jambes et les tarses noirs. Face très rugueuse. An- tennes insérées dans une grande c ivité se terminant inférieureinent par une pointe aiguë entre les 2 scapes. Thorax etcepté une °' ' grande tache polie et brillante au milieu des flanc», très rugueux, mésothorax à lobes distincts, le médian avancé, ponctué sur le disque et rugueux dans les sutures. Ecusson lisse avec Fig. 17 — Une aile de 1 Helcon pedalis^ Cress- 170 . LE NATURALISTE CANADIEN. «ne fosH'tte en av;inl, portant 5 petites c-iièii'S lony;itudituil'os ; w6- tîithoiax luf^iieux et coimnii réticulé, avec plusieurs carènes loti<>itij. dinales. Ailes fuli^ioeuses, iridcsccites, les nn. PllYLAX. Phylax, VVesm. (^Zele, Curtis). Tête subglobulense ; antennes longues, filiformes. Thorax assez grêle, le mésothorax à sutures distinctes. Ailes avec 3 cubitales, la 1ère recevant la récurrente tout près de son angle externe, la 2e fort longue, carrée à son extrémité postéri^'ure, sa nervure inférieure droite. Ab- domen sessile, linéaire, à tarière passablement longue. Trois cellules cubitales dont la 2e fort longue est le caractère particulier à ces insfctes pour les distinguer de leurs voi>ins. Trois espèces rencontrées, toutes nouvelles. Dos de l'abdomen tout noir; ailes sans taches ; Pattes jaiine-i^â'e 1, palliventris, n. s;>. Pattes roux foncé 2. rufipeS, n. sp. 2e segment abdominal fe rugineux ; aiie> tachées 3, CinctuS, n, sp. 1. Phylax ventre-pàle. Phyhix palliventris, nov. sp. 9 — Long. .11 pce. Noir; les mandibules, le scupe en dessous, le< bords du prothorax, les écailles alaires, les pattes, la poitrine avec le ventre, jaune-pâle. Thorax poli, brillant, le mésothorax à sutures à peine distinctes. Ailes hyalines, iridescentcs, les nervures et le stigma jaunâtres, la 2e cubitale fort longue, carrée postérieurement. Abdomen V — BRACONIDES. 175 Iin.?aire, poli, brillint, le 1er -^oanipnt '-o Tt le 2e nn peu plus l-.n^ et niaro:inf5 d'une lisrne pâle au somm t. Tariè-e brnr.âtre, de ia loiiir^ieuf de l'ab io nen environ. — R. 2. Phylax pieds-roux Phylax rvfipea, iiov. sj) Fig. 20 ?— Lono;. .20 pce. Noir, la f;,ce m pai tie, K-s jours, les mandibules», le scape en dessous, la poitrine en avant des hanches lostéreures' /<:^ '^l^"^-— ^ ^^^ pattes, roux fon é. Antennes Ionij;ues V— • — -^ — ^VT--)--^^^ fi ifiunies, rotissâtres, niuiesées de noir aux ^^^CIZ^^'^^'^ ' jointures ùcs articles. Thorax alloni:*', dé- Fig. 20. pi iin.', avec une courte pube.-cence i:ii>âtre, le nu'thorax rugueux. Ailes hyalines le stipula brun rous-âtre, la preniièie cubitiilc gratuie, en carré obli'jue recev:iiit la récurrente à ^on ani^le iuf -ricur externe, lu 2e plus longue que large, en angle aigu à sa bisi'. P.ttes rousses de même que la poitrine ai de-^sus des hinche> antérieures. Ablomeu allongé, le pre mior segment ivec le 2e rxci^pté à l'extrémité finement aciculés, le reste poii, brillant. Tairière un peu plus courte que l'abdomen. — R. 3. Phylax ceint Phylax cincLus, nov. sp. (^ — Long. .12 pce. Noir, poli, brillmt; la bouche, les palpes, le scape des 'intennes, les l'ciilles alaires avec les p.;ttes, jaune-ious^-âtre. Vertex Convexe. Mét;ithoiax uni, non tuberculeux. Ailes hjaiines, iridesc ntes, avec une bande obscure à l'iiKlroit du stigma, les nervures -^noires, le stigma bi un foncé. Lesjunbes postéiieures avec leurs tarse*, plus ou moins obscure. Ablomi n peu a. longé, rétréci à la bise, le 1er seg lient excavé à 1 i b:ise, 1- 2i! aciculé excepté au sommet, portant au milieu de sa b ise un tubei.nile iisse, d'un roux plus ou moins clair qui s'. 'tend sur la base du 3e, le reste noir foncé, poli, bri lant. — R. Un ^eul spécim*'!) cJ. Bien distinct du précédent par ses ailes t,;chées. ///. AREOLAIRES. 12. G-en. Agathis. Agaihis, Latreille. Tête transversale, à vertex plus ou moins convexe, avec les parti-'s de la bouche prolongées en forme de bec. Tho- rax gf'nérnlement robuste. Ailes le plus souvient plus ou moins obscures, à trois cellules cubitales dont la première est réunie avec la première discoïdale, comme dans Jes Ichneumonides, la 2e très petite. Abdomen généralement Fig. 20. — Une aile du Phylax rufipes, Prov. 176 ''le naturaliste canadien court, avec, les 3 pr^rniers segments Ips pins grands et le plus souvent cren^ôs (!•» sill .ns conrimo dans la plupart ^U'S Br.icon.> Tunèr'^ gt''néralonn..*:it .le la long U'U de l'ab- d(>men. La forme particulière de la bouche de ces insectes les fait reconnaître à première vue. Cinq espèces rencontrées, dont 4 nouvelles. Thorax noir, abdomen roux ; Le métathorax aussi roux 1. liberator. Le métathorax noir ; Abdomen noir à l'extrémité 2. qu86Sitor. n. sp. Abdomen entièrement roux ; Flancs en partie roux. ... . 3. perforator, n. sp. Flancs entièrement noirs 4. femorSltOr. n. sp. Thorax et abdomen noirs 5 . tiblator. n. sp. I. Agathis libérateur. Agathis liberator^ Bosc. BruUé, Hym. iv, p. 502, 9. (3^9— Long. .30 pce. La tête, la poitrine, les pro et mésotho- rax, noir, le reste roux. La face polie, brillante, soulevée longitudi- nalement, marquée de 3 fossettes, une au. dessus des antennes, et une autre de chaque côté, plus bas. Antennes épaisses, à articles coarts. Mésothorax à lobes bien distincts, le médian avec 2 sillons longitudi- naux ; l'écusson précédé d'une fossette transversale. Le métathorax convexe avec plusieurs carènes longitudinales, les deux du milieu rap- prochées obliquement, la surface réticulée transversalement entre ces carènes. Ailes obscures, avec des taches hyalines en bande transversale vers le milieu ; la cellule radiale assez gr .nde, la 2e cubitale carrée, assez grande. Les 4 pattes antérieures noires les 2 postérieures roussses, avec les trochantins, la base et l'extrémité des jambes et les tarses, noir. Ab- domen en ovale allongé, plat en dessus, entièrement roux, le premier segment allongé, marqué d'une fossette à la base. Tarière plus courte que le corps. — AC. 2 Agathis chercheur. Agathis quœsitor, nov. sp. Fig. 2L ? — Long. .30 pce. Noir, avec une courte pubescence grisâtre ; les pattes avec les 3 pre- miers segments abdominaux d'un beau roux clair. '^' ' La face non très allongée, pubescente, avec une fossette de de chatjue côté, lu bouche rousse. Antennes sétacées, grêles, Fig 20 —Une aile de l'Agatkii qumiitor, ProT LE Vol. Xîl. CapRcuge, Q., JAN.-FÉV. 1881. ISTo. 139. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, FAUNE CAMDIENxNE LES IJNSECTES.—HYMÉNOPTÈRES. (^Continué de la page 180.) 14. G-en. Earin. Earinus, Wesmael. Mêmes caractères que dans les M.icrodes,mais avec cette différence qne la première cubitale est touiours com.plète, la nervure qui la sépare de la 1ère discoidale, étant par- faite. Une seule espèce rencontrée. Earin des frontières. Earinu.'^ limita ris, Say ; Bassus limii. Say, Can. Ent. V. p. 54, d"$.-Fig. 22. j^_„Tjong 30 pce. Noir; avec une courts pubescence blaiichâtre. Mésothorax sans sutures disîinctss, le milieu portant un sillon longi- tudinal ; le métathorax rugueus avec nu petit sillon au milieu. Les écailles aiaires blanchâtres. Ailes hyalines, les nervures brunes, pâles à la base, le stigma noir ; l'aréole en carré. Pattes rousses, les posté- rieures avec les jambes pâles, leur extrémité, une petite tachî en dehors près de la base, leurs tarses entièrement, avec le dernier article de tous les autres, noir. Abdomen étroit, Jsbrilla'nt, le 2o segment avec une impression oblique de chaque côt'i, dernèro laquelle se trouve une petite protubérance. Valves de la tarière pibescentes. — C. J94 LE NATURALISTE CANADIEN 15. Gen. Microgastee. Microgaster, Latreille. Tête transversale ; yeux velus. Antennes sétacées,: droites, assez longues. Thorax peu allongé, généralement, robuste. Ailes avec une celinle radiale grande, triangu- laire, à nervure inférieure plus ou moins oblitérée ; deux cellules cubitales à part l'aréole qui est touiours petite, trian- gulaire, souvent incomplète, sa nervure extérieure man- quant totalement ou interrompue au milieu. Pattes assez fortes avec les cuisses comprimées. Insectes généralement petits, qu'on trouve souvent eu o-rand nombre dans la même chenille ; sur le point de subir leur métamorphose, ils sortent du cori)S de leur victime et se filent en commun un cocon blanc ou jaunâtre dans lequel ils achèvent leur développement. tSept espèces rencontrées, dont 2 nouvelles. 2e cellule cubitale complète ; Sutures des flancs du mé.30 horax crénelée, comme alvéolée ; Ailes fasciées de brun 1. Cailipterus. Ailes hyalines 2. xyliîlUS. Sutures des flancs du mésothorax noa alvéolées ; 2e segment abdoniiaal entièrement scabre. 3. COngregatUS. 2e segment abdo!!iinal entièrement lisse 4. CarpatîlS. 2e cellule cubitale incomplète ; Hanches rousses ; Abdomen entièrement noir 5. Plisiger. Abdomen noir avec une bande rousse 6. CinCtUS. ».sj5. Hanches noires ou brun foncé 7. clavatUS. ". .s/j. 1. Microgastre calliptère. Microgasler cailipterus, Say, Says' Eut. ii, p. 715. (S' ^ . — Long. .15 pce. Noir ; les palpes blanchâtres ; les pattes rousses avec les h.mches noires ; écailles alaires noires. Thorax avec une courte pube.>Gonc9 gri>âtre, les flanc* avec la suture du mésothorax crénelée, comme alvéolée, le métathorax très rugueux, avec une carène au milieu et une autre de chuijue côté, l'écusson avec une fossette alvéolée en avant. Ailes jiune.s à la base, avec une double bande brune transversale, l'une à l'aréole et l'autre à la 1ère discoïdale ; le stigma noir avec une tache pale à la base. Aréole complète, triangulaire, longuement pédiculée. Abdomen court, robuste, entièrement noir, le premier segment bCibre, le reste poli, brillant; tarière à peine sail- lante.— G. V — BRACONIDES. 195 2. Microgastre ducotonnier. Microgaster xylinus, Say, Say's Eut. ii, p. 712. cf ? — 14 pee. Noir; les mandibules, les écailles alaires avec les pattes, roux ; les palpes blaacs. Les antennes bn.m-rotissâtre en dessous. Thorax court, robuste, la suture des fiancs du mésothorax distincte- ment alvéolée, de même que la fossette en avant de l'écusson, le meta, thorax très scabre^ avec une carène médiane. Ailes hyalines, le stigiua noir, l'aréole petite, incomplète, longuement pédiculée. Les pattes pos- térieures avec les hanches noires, les jambes et les tarses plus ou moins bruns. Abdomen court et large, le premier eegraent acicuié sur le disque, ses côtés relevés et jaunâtres, le reste noir, poli, brillant, les côtés du vei'tre excspté à l'extrémité j nunâtres ; tarière à peine saillante. — c. 3. Microg"astre sociétaire. Microgaster congregalus. Say, Say's Eut. ii, p. 713, c?~Fig, 23. cJ^ $ — Long. 17 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, les ^caille^ aiaires avec les pattes, jaune roussâtre. Fossette à la base de l'écusson, profonde, large ; métathorax ponctué, avec une carène mé- diane. Ailes hyalines, les nervures pâles à la base, noires dans le reste, oblitérées à l'extrémité, l'a- réole p'tite, irrégulière. Abdomen oblong, fusi- Fig. 23. forme, les 2 premiers segments rugueux, le reste poli, brillant, le premier un peu plus étroit que le %-', les côtés du ventre jaunâtres excepté à l'extrémité. L'extrémité des jambes posté- rieures avec leurs tarses, brunâtres. — CC. J" — Souvent avec une bande rousse sur le 3 ^ et le 4-j segment. 4. Microgastre à-grand-stigma. Microgaster carpatus, Say, Say's Eut. ii, p. 714, $. Ç — Long. .12 pce. Noir ; la bouche, les écailles alaires, avec les pattes, jaune-pâle ; antennes jaunâtres en dessous. Thor;ix court et robuste, la fossette en avant de l'écusson crénelée; métathorax forte- ment rug'ieus. Ailes hyalines, légèrement enfumées, le stigma grand et brun, l'aréole incomplète. Les hanches noire?. Abdomen court, lisse, eubpédiculé, le premier segment scabro, les côtés du ventre jaunâtres à la base.-C. 5. Microgastre ensiger. iVinogaster cnsiger, Say, Say's Eut. ii, p. 711, ç. ç^_Long. .12 pce. Noir ; le chaperon, les maadibuled, brun-rous- Fig. 23. Une aile du Microgaster congregatua, Say ^9Q LE NATURALISTE CANADNIE. sâtre; les palpes blancs, le. Veuilles alaires avec les pnite?, jnuno-rons- tatre.' Antennes brun-rous.ât.e, le scnpe jaunâtre en dessoMS. Thorax assez allonL'cures. cJ' — Avec les hanches jauneroussâtre, noires seulement à la base; rabdduicii avec une taohe jiune sur les côtés à la base, Fi^. -4. U.ie ailu du Microgadei- clavatus, Prov, V — BRACONIDES. 197 IV. CRYPTOGASTRES. 16 Gen. Sigalphe Sig'alphus, Latreille. Têtoen carré transversal, de la largeur du thorax. An- tennes sétacées, nn peu enroulées à l'extrémité. Thorax court et assez robuste. Ailes avec une cellule radiale en ovale, presque pointue, et 2 cubitales dont la première reçoit la récurrente. Abdomen ovalaire, à carapace formée de 3 segments bien distincts. Tarière saillante quoique fort courte. Petits insectes bien reconnaissables par- la disposition des nervures de leurs ailes. Une seule espèce rencontrée. Sigalphe du Canada. Sigalphus Canadensis, nov. sp. Fig. 25. $ — Lons:. .14 pce. Noir avec les pattes rousses, y compris les hanches et les trochantins ; les écailles alaires jaunes. Antennes brun- ■'•i'>s>-.«-_ roussàtre en dessous. Thorax gibbeux enavant ; ■- / 3— -r^T^î^ écusson proéminent, fortement ponctué; méta- \__^''];ri=^^^-^^'" thorax très scabre avec une carène médiane et Fig. 25 une autre de chaque côté. Ailes parfaite- ment hyalines, iridescentes, la 1ère cubitale grande, en carré, la 2e atteignant le bout de l'aile ; le «tigma brun. Hanches postérieures brunes à la base. Abdomen en ovale, légèrement convexe, à trois segments apparents séparés par des sutures profondes, aciculés forte- ment, le premier avec 2 petites carènes sur le disque; tarière courte, mais saillante. — R. Joli petit insecte, à caractères bien prononcés. 17. Gî-en. Chélone. Ckelom/s, .J urine. Tête large, en carré transversal ; yeux velus. An- tennes assez courtes ; sétacées. Thorax court et robuste» Ailes avec une cellule radiale courte, triangulaire, n'attei- giiant pas le bout de l'aile, 3 cubitales, dont la première est confondue avec la 1ère discoïdale, la 2'^ assez petite, tra- pézoïdale. Pattes courtes, fortes, avec les jambes posté- rieures renflées à l'extrémité. Abdomen à carapace formée d'une seule pièce, a tarière cachée. Les yeux velus de ces insectes et la nervation de leurs Fig. -5. — Uuo a le du Si^a'^kJ^i Cunadcnsi-s, Tri/V. 193 LE NATURALISTE CANAÎITET^ ailes les distingnent de tons lenrs voisins. Sept espèces rencontrées.dont 4 nouvelles. Abdomen tachi? à la base : Abdoinen avec 2 t;iches séparées ; taille plus grande. 1. insularis^ Abdomen avec une bande continue; taiilc plus petite 2. basicinctus, m. sp. Abdomen tout noir, sans taches ; Cuisses postérieures entièrement noirea; Dos du métîithorax avec 2 petiies carènes longitudinales 3. SericeiiS. Dos du métathorax rugueux, 8^>ns carènes ; Abdomen court, entier à l'extrémité 4. iride^CenS^ Abdomen allongé, fendu transversalement à l'extrémité , 5. fisSUS, n. sp. Cuisses postérieures plus ou moins rousses ; Ventre caréné, avec la tarrière saillante, 5. cariTiatuS, n. sp. Ventre sans carène; tarière non visible. 7. nanuS, n. sp. 1. Chélone des-îies. Chelonus insularis, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, iv, p. 61. Ç — Long. .23 pee. Noir, avec une tache pâle à l'abdomen de chaque côté de la bas?, fortement ponctué ou chagriné, les mandi- bules roussâtres. La tête et le thorax couverts d'une pubescence gri- sâtre. L'écusson fortement ponctué. Métathorax fortement rugueux, avec 2 carènes longitudinales près du milieu et une autre transver- sale au bord postériour, formant de-; muerons subépineus aux angles. Ailes hyilines, légèrement obscures dans leur moitié apioale, les ner- vures et le stigraa noirs. Pettes noires, les cuisses, les jambes et les tarses plus ou raoin^ variés de roussâtre, les jambes postérieures noires à la base et à l'extrémité, rousses au milieu. Abdomen longitudinale- ment rugueux, épaissi à l'estrémité. — 0. 2. Chélone ceinturé-à-la base. Chelonus hasicinctus, nov. sp. Ç — Long. .12 pce. Noir opaque, avec la base do l'abdomen jaune f^âle. Toute ia fice finement ponctuée, le chaperon luisant, les palpes jaunâtres. Ecailles alaires noires, luisantes. Thorax grossière- ment ponctué, niétatliorax rugueux, tronqué postérieurement, ses angles sub-épineux. Ailes hyilincs, iridescenies, le stigma noir, grand, la 2e cellule cubitale en triangle irrégulier, oiîverîe postérieurement. Les 4 pattes antérieures y compris leurs hanches et leurs trochantins, jaune- miel, leurs tarses brunâtres, les postérieures noires avec les trochan- V— BRACONIOES. 199 tins, la moitié basikire-des cuisses et un hir<;c annoîiu aux jambes, jaune-miel. Abdomen avec environ le tiers de sa lonirueur à la base jaune pâle, cette partie portant de chaque côfd 2 petites carènes, le milieu avec ru^josités longitudinales, l'extrémité arrondie. Deux spécimens 9. Espèce nettement caractérisée. 3. Chélone soyeux, Chehnus sericeus, Say, Sigalphus ser. Say, Say's Ent» i, p. 215. Fig. 26. ? — Long. .20-pce. Noir, ponctué, rugueux ; la face sc-ibre, le chaperon poli, ponctué. Antennes brun-roussâtre à l'extrémité. Thorax comme dans la précédente. Ailes fuligineuses- jaui.âtres, le stigma brun. Pattes noires, toutes les caisses excepté à la base, les jambes Fig. 26. excepté les postérieures à l'extrémité, avec leurs tarses excepté à la base, roux brunâtre. Abdomen robuste, court, obtus et arrondi à l'extrimité. — PC. 4. Chélone iridescent. Chelonus iridescens. Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, ir, p. 294, — Long. .10 pce. Noir avec les pattes jtiune-pâle. Thorax fortement ponctué ; le métathorax rugueux. Ailes subbyalines, plus ou moins enfumées au milieu, le stign'.a bran-foncé, la 2e cellule cubitale étroite, de forme irrégulière, ouverte e.i arrière. Pattes jaune- pâle, les hanches, les cuisses postérieures excepté à la base, l'extrémité de leurs jjunbes avec leurs tarses, noir ou brun-foncé. Abdomen court, cylindriiuie, fortement riigueu.K, Dan-! le (^ les cuisses et les jambes antérieures sont plus ou moins obscures à ï'extrémité, les jambes posté- rieures sont obscures à la base et à l'estréiaité, étant rou--ses au milieu, Uu spécimen c? et un ? . La pins petite espèce que nous i^yons rencontrée. 18» G-en. Phanérotome. Vhaneroioma, Wesmael, Tète grossp, transversale, le vertex fortement concave. Le premier article des antennes allongé et renflé, le 2e très court. Thorax allongé, déprimé. Ailes avec une cellule radiale en ov;iio pointu, 3 cubitales dont ia première très grande reçoit ia récurrente, la 2c petite, atténuée à sa base, avec sa nervure postérieure oblitérée. Abdomen en ovale, à carapace formée de 3 segments séparés par des sutures bien distinctes. La tarière courte, mais saillante. Jolis petits insectes, avec les ailes souvent tachées. Une seule espèce rencontrée. Phanérotome fasciée, Pkanerotoma fasciafa, nov. sp. -Fig. 27. Ç — Long, .15 pce. Noir varié de j:iiine-roussâtre. Tête jaune- rau.ssdtre plus ou moins obscur, les mimdibules avec lïne triche sur les ocelles, noir; lu face finement ponctuée, avec un tubercule médian. V — BRACONIDES. 201 Thora:s ponctué, noir ; une tache en avant de l'écus^on, les «^cailles alaires avec les flancs en par'ie, jaune- ^ rous?âtre ; le m(5taîhorax fortement rugueux. Ailes hyalines, avec 2 bandes obscuîes Lrans- Fig. 27. versales, l'une au stigma et l'autre à la base de la 1ère cubitale, les nervures et le stigma, noir. Pattes d'un jaune plus ou moins obscur, les jambes postérieures noires à l'estréuiité. Abdomen longitudinalement rugueux, noir, les deux premiers segments jaunes sur le disque, noirs sur les côtés. Tarière sortante. — R. 19. Gen. Rhitigastre. Rhitigaster, Wesmael. Tête forte, en carré transversal. Antennes longues, filiformes, grêles. Thorax coiirt et robuste. Ailes avec une longue cellule radiale, et trois cubitales dont la 1ère reçoit la récurrente vers son milieu, la 2e subpentagonale, plus longue que large. Pattes longues. Abdomen court, ovalaire à 3 segments distincts ; tarière à peine saillante. Petits insectes remarquables par leur abdomen court et élargi. One seule espèce rencontrée» Rhitigastre de-Québec. Rhîtigasier Quebecensis, nov. sp. —Fig. 28. Ç J> — Lont'. .11 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, le scape, les écailles ulaires, les pattes y compris les hnnciies et les tro- chantius, jaune ; l'abdomen roussâtre. La face finement ponctuée avec un tubercule médian. Antennes brunes, le scape jaune, plus ou moins taché de noir en dessus. Thorax court et trapu, le métathorax rugueux. Fi^, brillants, à sutures indistinctes, tron(jué obliquement en dessous à l'extrémité ; tarière plus longue que l'abdomen, forte, ses valves poilues, noires, légèrement épaissies à l'extrémité et se terminant en pointes j&aes, Un seul spécimen $ . 2. Alysie brillante. Ahjsia lucens, nov. sp. — Fig. 29. Ç — Long. .15 pce. Noire avec l'abdomen rouge, polie, brillante ; les mandibules excepté à l'extrémité, les pattes avec l'abdomen, noires, le premier segment jaune-miel. Antennes brunes, le scape rousfâtre en dessous. Thorax court et trapu, le métathorax scabre. Ailes Fig. 29. hyalines, iridescentes, le stigma brun, la 2e cu- bitale assez grande. Abdomen avec le premier segment noir et aciculé, le reste juuiie-miel, poli, brillant. Tarière noire, de la longueur de l'abdomen. — II. Fig. 29.— Uue aile do VAhjaia Ixiens, Prov. V — BRACONIDES. 203 8. Alysie tête-noire. Ali/sia tiigriceps, now sp. ?— Long, .13 pee. Roux clair avec la tête et les pattes noires. Les mandibules, les antennes et toute la tête entièrement noires. Tho- rax entièrement roux, le niétathorax finement rugueux, avec une petite carène au milieu. Ailes hyalines avec le stigma brun, la 2c cellule cubitsle longue, fortement en pointe à sa base où elle rencontre la ré- currente. Pattes noires ou brun foncé, les cuisses postérieures plus ou moins rousses. Abdomen poli, brillant, le premier segment aciculé ; tarière noire, épaisse, aussi longue que l'abdomen. Une seule $ capturée au CapRouge ; se distingue sur- tout de la lucens par sa tête entièrement noire. 21. Gen. Trichésie. Trichesia, nov. gen. (de triches poils.) Tête cubique, aussi large ou plus large que le thorax, à vertex plein, non excavé en arrière. Mandibules larges, courtes, à dents dirigées en dehors et ne se joignant pas. Antennes grêles, plus longues que le corps, à articles allon- gés et poilus. Thorax assez robuste, le mésothorax uni, le métathorax anguleux aux angles. Ailes assez longues, ova- laires, velues, à stigma très étroit, presque nul, avec une lort grande cellule radiale atteignant l'extrémité, 3 cellules cubitales, la 1ère confondue avec la 1ère discoïdale, la 2e en parallélogramme irrégulier, plus longue que large, re- cevant la récurrente à son angle interne, la 3e atteignant l'extrémité, la nervure sous-cubitale (nervure parallèle de Wesmael) intersticiale, c'est-à-dire partant de l'angle su- périeur de la 2e discoïdale. Pattes grêles. Abdomen snb- sessile, le premier segment rétréci à la base, le reste linéaire, tronqué à l'extrémité ; tarière de la longueur de l'abdomen. N'ayant trouvé aucun genre parmi les Exodontes avec 3 cellules cubitales disposées comme ci-dessus, nous avons cru devoir en créer un pour deux individus que nous avons rencontrés. Trichésie pieds dorés. Trichesia auripes, nov. sp. — Fig. 30. (^ — Long. 09 pce. D'un beau noir, polio, brillante; les mandibules, 204 LE NATURALISTE CANADIEN h b:ife àes antennes, les pattes avec le premier sc-ment nhloininnl, d'un beau jaune d'or. Antennes plus lon-nes que le corr^, poihu^s, brunes avec la b:ise jaune. Ecailles alaites blan- châtre?. Ailes hyalines, velues, iridessentes, les _ nervures jaunâtres. Adomen plus court (]ne la FiiT. :-ÎO tête et le thorax rt^unis, plus étroit à la b-ise, le premier segiuent strié, jaune, le reste poli, brillant, noir, l'extrémitd comprimée ; tarière à peine vi.sible. Ç —Semblable au c? !i^ec les exceptions qui suivent: abdoiiien rétréci à la base, élargi vers l'extrémité pour se tei miner brusquement en pointe. Tarière de la longueur de l'abdomen environ, portant des poils longs mais peu fourni-;. Deux spécimens c? et ? capturés sur des herbes dans un fossé, eu octobre 1879. VI. FLEXILIVENTRES. 22 G-en. Aphide. kphidim, Esenbeck. Tête de la largeur du thorax environ, à vertex con- vexe; chaperon convexe, mandibules bideutées. Antennes assez épaisses, à articles peu serrés. Dos du mésothorax sans satures distinctes; le môtathorax court. Ailes velues, avec une cellule radiale incomplète, le radius s'eiiaçant sou- vent avant d'avoir la moitié de sa longueur, deux cellules cubitales dont la 1ère grande, confondue avec la 1ère dis- coïdale, la 2e incomplète, la 2e discoïdalo fermée. Pattes grêles et assez longues. Abdomen à pédicule allongé et très grêle, le reste formant un ovale plus ou moins allongé. Tarière très courte, à peine saillante, épaisse et velue. Petits insectes mous, qu'on dit se développer dans le corps des pucerons. Ou les rencontie surtout sur les gra- minées dans les endroits ombragés. Nous n'avons encore capturé que l'espèce suivante que nous croyons nouvelle. Aphide du Canada. Jlphidius Canadensis, nov. sp.— ^ Fig. 31. Ç — Long. .15 ; ce. Noir, poli, brillant ; la- bouche, le. scape des Fig 30- — Une aile do la Trlchesia aurlpes, Prov. v—BRACOMmrs. 205 antennes en deFsous, les flancs, les patlesavoc le pi'diculedc l'abdomen, tcstucé. Métathorax avec une carène longitudinale sur le dos. Ailes Vehies, hyalines, le stigma brnn très pâle, la cellule radiale ouverte en arrière, la 2e cubitale commencée* "pj^_ 31. Pattes entièrement testacées, à l'exception du der- nier article des tarses qui est noir. Abdomen testacé, le dos des Segments 2, 3 et 4 noir, leurs sutures testacées, le pddicule g.ôle, allongé, rugueux, paraissant comme portant 2 petites nodosit.(5s, les segments terminaux testacés ; tarière noire, forte, à peine sortante. Un seul spécimen Ç pris au Cap-Ronge, 23. G-en. Aeotrope. Aroiropus, nov. gen. {Arotropous, soc de charrue). Tète transversale, plus large que le thorax; yeux sail- lants. Face courte, chaperon convexe. Antennes iiiitorraes, le 3e article plus long que les autres. Vertex convexe. Pro- torax brièvement allongé en cou, le mésothorax à lobes latéraux distincts, le métathorax subcylindrique, tronqué obliquement en arrière. Ailes avec une cellule radiale sub- Fig. 33. Fig, 32. triangulaire, complète, 3 cellules cubitales, la 2e plus longue que large, recevant la nervure récurrente, la discoïdale in- férieure plus longne que la supérieure. Fio-. 32. Pattes ordinaires, les cuisses légèrement renflées Abdomen à premier segment plus étroit que les autres, tronqué obli- quement en avant et prolongé au delà de sou point de jonction avec le métathorax, ce qui lui donne la forme d'un soc de charrue, le 2e plus large, en forme de nœud, étant étranglé aux sutures, les autres unis; tarière cachée. — Fig. S3. Ce genre se distingue surtout par la forme singulière de son premier segment abdominal. Une seule espèce reii, contrée. Pig. 31. — Une aile de VAphllius Canadensis, Prov. Fig 3l — Une aile de V Arotrojms binodosus, Prov. Fig. 33 — Abdomea du même. 206 LE NATURALISTE CANADIEN. Arotrope à-2-nœuds. Arotropus binodosus, nov. sp. Ç Lonf^. .17 pce. Noir; les antennes brun-roussâtre, la tête et le thorax densomcnt ponctués ; le métathorax rugueux, subcylindrique, sa face postérieure polie, luisante. Ailes hyalines, les nervures brun- pâle, le stiiïma grand, brun avec un point pâle à la base, le cubitus en partie oblitéré dans la 3e cellule cubitale, les autres nervures en dehors des cellules discoïdalcs, oblitérées. Pattes d'un jaunâtre sale, les hanches et les cuisses plus ou moins noires. Abdomen tenant au thorax par un pédicule giêle mais court, le premier segment prolongé en dessous au delà de ce pédicule, ce premier segment rugueux et légùrcment pubescent, le 2 j beaucoup plus large, en forme de nœud, les autres unis, de forme elliptique à l'extrémité avec poils blanchâtres; tarière cachée. Insecte tout- à-fait remarquable par la forme de son abdomen. Gen. CoPÈLE. Copelus, nov. gen. (De kôpê, poignée d'épée) (La clef de nos genres était déjà iiaprimée, lorsque nous avons fait la rencon- tre du singulier iusecte qui suit, pour lequel nous avons créé le présent genre. La forme de son abdomen nous force à le ranger parmi les flexiliventres.) Tète 'transversale, plus large que le thorax. Antennes peu allongées, liliformes. Thorax large en avant et fort rétréci en arrière, le mésothorax à sillons interlobulaires profonds et crénelés. Ailes à nervures très anormales, pré- sentant 2 cellules cubitales complètes avec une aréole trian- gulaire qui manquerait de sa nervure extérieure; 2 cellules discoïdales fermées dont le 1ère assez petite, triangulaire, la 2e triangulaire en avant et suivie d'une nervule détachée en forme d'arc. Pattes longues, les cuisses légèrement ren- flées. Abdomen fusiforme, à pédicule de plus de la moitié du reste en longueur, ce pédicule plus gros près de sa base porte un petit anneau à son sommet, simulant assez une poignée quelconque. Fig. 34: et 35. La singulière disposition des nervures des ailes de ces insectes les rend tout-à-fait remarquables. La forme de leur abdomen porterait d'abord à les ranger parmi les Proc- totrupides, mais les nervures parfaites de leurs ailes ne LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 207 permettent pas de les faire entrer dans cette famille. Une seule espèce rencontrée. Fig. U. Fig. 35. Copele paradoxal. Copeius paradoxus, nov. sp. Ç — Long. .18 pce. Noir, poli, brillant ; la face avfic une légère pubescence grisâtre. Ailes hyalines avec les nervures noires. Pattea roussâtres, avec les hanches noires et les cuisses plus ou moins brunes. Abdomen longuement pédicule, ftisiforme, poli, biillant, le pédicule rugueux, renflé pràs de sa base et terminé par un petit bouton lisse. Deux ? capturées au CapRouge. (A Continuer.) LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES {Continué de la page 189.) Un messager avait été, un jour, englouti par une ava- lanche : Drapeau le découvrit. La neige était trop épaisse, il ne put délivrer l'homme. Il aboya longtemps, mais en vain ; car il était trop éloigné du couvent j)Our être enten- du. Alors il s'élance non pas vers l'hospice, mais vers nn village voisin, plus rapproché; il y était connu, il n'eut pas de peine à se faire comprendre : ou le suivit, et on arriva à temps pour sauver le messager. Barry trouva un jour dans une grotte de glace, un enfant égaré, à moitié gelé, et déjà saisi de ce sommeil du froid qui conduit à la mort. Aussitôt il lèche l'entant, le réchauffe, l'éveille, l'encourage par ses caresses, et fait si bien que l'enfant sans frayeur embarque sur son dos et s'attache à son cou; et l'animal, joyeux et triomphant, arrive bientôt à l'hospice avec son précieux fardeau. Fig. 34. — Une aile du Conclus paradoxus, Prov. ; 35 l'abdoinea du même* 208 LE NATURALISTE CANADIEN. Le même animal sauva encore la vie à trois soldats français qui avaient perdu la route et s'en allaient vers des abîmps: il les aperçut, les arrêta par ses aboyements, se fit suivre d'eux, et les ramena dans le bon chemin. Il mourut victime de son dévouement. Un soir, au milieu des brouillards, un voyageur voit arriver à lui un chien d'une grande taille, la gueule béante: il se croit en danger, il assène sur la tête de l'animal un vigoureux coup de son bâton ferré : hélas ! le chien, blessé à mort, tombe en gémissant : c'était Barry qui était venu en sauveur et qui était assommé comme un brigand. Les Religieux arri- vèrent quelques instants après, firent connaître au voya- geur, à la grande consternation de celui-ci, l'erreur déplo- rable qu'il venait de commettre. L'animal rougissait la neiffe du sano; qui sortait de sa blessure ; on le transporta au couvent ; et tons les soins lui furent prodigués ; mais le fer avait atteint le cerveau ; Barry ne tarda pas à mourir. Son corps fut empaillé et conservé ; il a encore aujourd'hui une place honorable dans le musée de Berne. Un poëte, Scheitlin, a célébré ainsi ce glorieux animal : " Qnel est le meilleur des chiens? Ce n'est pas celui qui réveilla les défenseurs de Corinthe ; ce n'est pas Bêzé- rillo qui a déchiré des centaines de Peaux-Rouges ; ni le chien du bourreau, qui, sur l'ordre de son maître, accom- pagna à travers la forêt sombre et dangereuse, un voya- geur craintif; ni celui de Dryden attaquant quatre bandits et sauvant la vie de son maître; ni celui du meunier reti- rant de l'eau l'enfant qui y est tombé; ni le chien de Var- sovie, se précipitant du haut du pont dans la Vistule, et arrachant une jeune fille à la fureur des flots; ce n'est pas le chi^^n de Montargis attaquant et égorgeant en présence du roi le meurtrier de son maître; ni celui de Benvenuti Cellini le réveillant au moment où on cherche à le voler- non, le chien le meilleur que nous connaissions, c'est Barry le chien du St-Bernard, oui, le premier d'entre les chiens, le premier d'entre tous les animaux ! Tu fus un chien re- marqnable, presque un homme, compatissant pour les mal- heureux. Tu as sauvé la vie à plus de quarante personnes. Ta corbeille au cou, avec du pain, une gourde remplie LE CHIEN ET SKS PRINCIPALES RACES 209 d'un vin doux et généreux, tu sortais du couvent par la neige et la tourmente; tous les jours, tu parcourais la mon- tagne, cherchant les malheureux précipités, enfouis sous les neiges, les déterrant, ou si tu ne le pouvais, accou- rant à l'hospice, appelant les moines à ton aide. Tu ressus- citais les morts Homme, qu'aurais-tu été? un Saint- Vincent de Paul. Tu fus ainsi, pendant douze ans, infanti- gable, faisant le bien. J'ai eu l'honneur-de te connaître au S dut-Bernard. Je me découvris devant toi avec respect. Ton corps est maintenant au musée de Berne que le chien apprenne aux hommes ce que les hommes ont dé- sappris ! " Un dernier trait, au sujet du chien de St-Bernard. Un anglais avait réussi à acquérir une belle bête de cette espèce. Elle avait nom Donna. Elle était gaie et folâtre, mais sa grande taille rendait ses caresses plutôt rudes qu'agréables. Un jour son maitre s'en alla se baigner, suivi de Donna. Celle-ci le vit avec inquiétude ôter ses vêtements et faire mine de se jeter à l'eau ; mais son an- xiété devint au comble, quand elle le vit effectivement plonger dans la rivière : aussitôt elle s'élance, elle saisit son maître par l'épaule, et le tire au rivage ; celui-ci, qui est un excellent nageur, résiste de toutes ses forces ; mais impos- sible, Donna, qui croit le sauver, l'eutraîne bon gré mal gré, avec plus de zèle que de ménagement. 11 ne peut se re- mettre à l'eau ; et dorénavant, quand il voulut se baigner, il eut soin de laisser à la maison sa trop fidèle Donna. 13. — Les Chiens de chasse. On réunit sous cette dénomination tontes les variétés appartenant aux trois races des Bassets, des Chiens cou- chants et des Chiens courants ; variétés et races fort dis- tinctes les uns des autres, en général, mais ayant de com- mun au fond, une aptitade éminente à toutes les chasses, et quant au physique, un cou long et gros, une poitrine large, des flancs rentrants, une \è\Q. allongée, un front re- levé, à crêtes osseuses bien saillantes. Tons ces chiens ont les sens très subtiles, particulièrement l'odorat ; ils suivent à merveille une piste de plusieurs heures, et même de plu- 210 LE NATURALISTE CANADIEN sieurs jonrs ; c'est chez eux qu'on voit, an plus haut degré, les qni.lités des parents se transmettre à leur prooréniture. 1« Bassets.— Les Bassets j^ont remarqnal)les par leurs ïambes très courtes, proportionnellement au reste dn corps. Ce sont les agasses des Romans, les biborhunt ou chiens à castor des Franc.'--, sous les rois Mérovingiens. On distingue les Bassets à jambes torses, et les Bassets à jambes droites. La taille, la couleur et le pelage varient indéfiniment chez l'une et l'autre race. Les Bassets de la première catégorie ont les jambes de devant courtes et torses, repliées d'abord en dedans et en- suite ea dehors, de manière à se toucher au milieu. Les pattes de derrière, portent un tubercule armé d'un ongle, un peu au-dessus des orteils, du côté opposé. L'animal est ordinairement noir ou brun sur le dos, jaunâtre sous le ventre, quelquefois tout brun ou tout jaune, et même tacheté. Il présente toujours au-dessus de l'œil, une tache couleur rouille claire. On emploie les bassets à chasser toute espèce de gibier, surtout le gibier qui se tire au fusil. Ils poursuivent de préférence le lièvre, le chevreuil et le renard ; au besoin, ils se précipitent sur le sanglier, dont ils évitent les coups de boutoir avec une rare adresse, grâce à leur faible stature. Ils vont bien en meute ; leur voix s'entend de fort loin. Ils sont durs à la fatigue, et chassent avec tant d'ardeur qu'ils s'oublient jusqu'à ne plus obéir aux ordres de leur maître et à mettre en pièces le gibier dont ils s'emparent. Leur impétuosité dégénère ainsi en défaut; et il est très difficile de les modérer et de les dresser parfaitement sous ce rap[)ort. La basse stature du basset, ses pattes recourbées, ses griffes robustes, le rendent particulièrement apte à la chasse des animaux qui terrent. Rien ne peut égaler la furie avec laquelle ils creusent le sol pour forcer un putois, un lièvre, un renard. Et c'est là en quelque sorte, leur instinct propre. " J'ai vu, dit M. Knight, un basset dont les ancê- tres avaient eu l'h'ibitude de laire la chasse aux putois, donner des signes d'une vive irritation, la première fois qu'il découvrit la piste de cet animal, encore bien qu'il ne pût voir l'animal lui-même." LE CH[EN ET SES PRINCIPALES RACES 211 C'est à l'âge d'nn an qu'on l'habitue à pénétrer dans les terriers. On y envoie d'abord un chien adulte, bien dresse, et ou le fait suivre par le jeune, au commanderaent : " cherche le renard !" 8i on découvre les petits, on les lui fait égorger. S'il sort de terre pour voir ori est son maître, il faut le caresser ; cela l'excite davantage à retourner dans les terriers. " Je chassais souvent, dit Lenz, avec deux bassets qui étaient assez petits pour pouvoir entrer ensemble dans un terrier et qui venaient toujours à bout d'en déloger le renard. Une fois, ils en firent déguerpir un d'un terrier dont l'ouverture se trouvait au miheu d'un buisson. Le renard se montre, sa tête est au bout de mon fusil ; il m'a- perçoit et n'ose sortir ; d'un autre côté, il ne pouvait reculer, poussé qu'il était par ses deux ennemis : il me regardait fixement ; je l'observais, et je voyais ses yeux trahir chaque coup de dents que lui donnaient les chiens en arrière; enfin, je pressai la détente et je lui brisai le crâne." Toutefois, avec ses précieuses qualités, le basset a bien des défauts : il est rusé, voleur ; en vieillissant, il devient hargneux ; il mord volontiers ; il gronde même contre son maître. Il ne peut souffrir les autres chiens : il en attaque, même de plus gros que lui, dès qu'ils s'approchent. Mon père, dit en substance Brehm, avait un basset qui est resté pour moi un type d'envie et de jaloutiie. Il détes- tait tous les autres animaux de la maison et de la basse- cour, et en particulier un griffon très lâche qui se faisait battre en toute rencontre. Ce dernier s'irritait néanmoins quelquefois et résistait alors avec vigueur ; on les voyait, dans ces moments, enlacés l'un à l'autre, dégringoler les escaliers, tomber des murs, rouler dans les plates-bandes dos jardins, descendre toute la colline de culbute en cul- bute, jusqu'à ce qu'une haie les arrêtât, ou qu'une chute dans le ruisseau, un bain inattendu vînt refroidir leur ardeur. Chose étrange! cette haine du basset pour le griffon devint un jour le remède qui lui sauva la vie. Malade, couché, se remuant à peine, il paraissait approcher de sa fin. On mit devant lui, pour essayer à le ranimer, une assiette remplie des mets qu'il préférait : il se soaieva 212 LE NATURAMSTE CANADIEN. nil peu, appiochases lèvres de l'assiette; mais il retomba aussitôt, étant trop faible pour manger. A cet instant, le o-iiflbn, t'iihardi sans doute par la faiblesse de son rival, s'approcha pour s'emparer de la pitance ; mais, ô force de la haine et de l'envie! le basset n'eut pas plutôt aperçu le n-riflbn près de l'assiette, qu'il recouvra soudain tonte son ancienne vigueur; grondant, aboyant, écumant il se préci- pite sur son adversaire, qui résiste et qui le combat avec courage. Le basset resta comme mort sur le carreau ; mais une réaction salutaire s'en suivit, et l'animal ne tarda à se rétablir. A continuer. LES COQUILLES RARES. (Continué de la jyoge 158.) LES STRUTHIOLAIRES, Ce genre renferme des coquilles aux formes peu élé- gantes, aux couleurs peu brillantes, qui ne sont recher- chées dans les coliectioîis que pour leur rareté. Elles habitent les côtes de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande et on n'en connaît que cinq espèces. Toatpfois, les voyages modernes ont bien diminué le prix de ces coquilles. iNous citerons les Struthiolaria cretmlata et nodu/osa, qu'on trouve maintenant dans toutes les collections, et la Struthiolaria scutulata l)esh. qui est plus rare. LE GENRE PRIAMUS, Ce genre a été créé par le docteur Beck, savant natu- raliste danois, pour une coi|uille classée jusqu'alors parmi les espèces terrestres du genre Achalina et désignéi^ par Lamarck sous le nom diAchatina Prinmus. Le lyenre Acha- tina ne renferme que des espèces terrestres, on a dû. en dis- traire l'Achatina Priamus, qui est marine, {)our eu consti- tuer le genre Priamus. C'est un des genres les plus curieux en coiichyliolou-ie, puisqu'il ne renferme qu'une seule espèce vivante, fort rare et qui tend tous b^s jours à dispa- raître. Cette espèce vit sur les côtes d'Kspagne, dans le LES COQUILLES RARES. 213 voisinai^e do Cadix et sar les côtes du Portug.il. Elle n'est remarquable ni par sa couleur, iii par sa forme, qui est celle d'une coquille terrestre plutôt qua marine» Elle est operculée et on la désigne sous le nom de Priainm stercus puUcum (Cheran.)- M. Petit de la Saussaye considè»-e cette rare espèce comme appartenant à une ancienne faune en voie d'extinction et dont elle serait un des derniers repré- sentants. LES PHASIANELLES. Les Phasianelles sont de jolies coquilles, dont le test brillant et les vives couleurs ont toujours captivé les ama- teurs de Conchyliologie. Nos côtes nous en fournissent de petites pspèces, comme la Phaùanella puUa, qui n'a de re- marquable que sa vive coloration ; mais c'est parmi les gran- des espèces qu'il faut rechercher les plus belles Phasianelles, Les grands individus, si rares dans les collections avant le voyage de Pérou aux Terres australes, proviennent des côtes d'Australie On les payait autrefois jusqu'à 500 fr., et tel était l'engouem^ît des collectionneurs pour ces espèces, que l'on cite l'exemple d'un officier, amateur de coquilles, qui porta constamment dans sa poche, pendant la guerre de Sept ans, une Phasianelle unique alors, qu'il avait ache- tée vingt-cinq louis ! Aujourd'hui, toutes les collections peuvent posséder à des prix moins exorbitants, de beaux échantillons de la Phasianella bidimoïdes {ha.m. }, espèce qui offre de si jolies variétés. LE GENRE F0SSARU3. Ce genre a été créé par Philippi en 1841, pour de petites coquilles, à tours cancellés ou garnis, de côtes, aux- quelles Adanson avait donné le nom de Fossar. Elles habi- tent la Méditerranée, où elles sont encore fort rares. On YLen connait actuellement que trois ou quatre espèces. La première fut recueillie sur le littoral de Cette, en 1828, par M. Michaud, officier au 10e régiment d'inlanterie de ligne; elle fut décrite par lui dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, sous le nom de Turbo minutas. Plus tard, M. Philbert a trouvé le Fossarus clathratus (Philippi) sur les côtes de Frontignau» 214 LE NATURALISE OANADIRN EnKn, le Fossams Adansom (Philippi) est indiqué par M. Recluz dans le Journal de Conchyliologie (juillet 1864) comme vivant à Cette dans le canal de jonction de l'étang de Thau à la mer, où on le trouve sous les pierres : mais, malgré les recherches persévérantes que j'ai faites person- nellement en cet endroit, il m'a été impossible d'en décou- vrir un seul individn ; il est donc probable que ce Fossarvs qui était déjà indiqué à cette époque comme très rare, a complètement disparu aujourd'hui. Le genre Fossarvs, qu'on a rapproché du genre Litlo- rîna avec lequel il présente quelques points de ressem- blance, est remarquable en ce qu'il ne renferme que trois ou quatre espèc3s vivantes, qui, bien qu'habitant la Médi- terrané-^ et même les côtes de Franco, sont encore excessi- vement rares. LES CÉRITES. Le genre Cerilhium ne comprend pas moins de cent trente-six espèces vivantes et réparties sur le globe entier. Elles sont généralement assez communes, et plusieurs vivent même sur les côtes de France. Nous ne parlerions pas de ce genre s'il ne renfermait une espère rare qui so rencontre à l'état fossile dans les environs de Paris et dont on n'a jamais trouvé quun seul échantillon vivant. C'est le Cerilhium giganteum, dont l'unique exemplaire appar- tient à la collection de M. Benjamin Delessert. Cette pièce rarissime est accompagnée d'une note manuscrite de La- marck, que nous reproduisons d'après le docteur Chenu : " Gerithium giganteum. — Analogue vivant de la coquille fossile con- " nue sous ce noui. Cette coquille qui paraît unique, et la première obser- *' vée vivante de cette espèce, fut apportée à Dunkerque, en décembre " 1810, par un Anglais nommé Matbéug Tristram, qui faisait partie d'uu " bâtiment anglais alors a Dunkerque. Ce marin anglais avait encore " différents autres coquillages, dont plusieurs sont connus pour habiter les " mers de la Nouvelle-Hollande, tels que des Faisans, le Trocbus Cookii " etc. Interrogé sur la manière dont il s'était procuré la belle Cérite " qu'il possédait, il répondit qu'étant embarqué sur la flûte " le Swallow, " " il avait navigué dans la mer du Sud, et qu'un jour, ayant attaqué, la " sonde à. la main, les bancs de rochers, en avant de la Nouvelle-Hollande, " et lui-même chargé d'une partie de ces opérations, se servant alors d'une " soude do nouvelle invention qui rapporte avec elle ce qu'elle peut ramas- LES COQUILLES RARRS 215 " ser an fond des eanx, il avait ainsi retiré cotte coquille du fond de la mer " avec des coraux blaucs (madrépores) et autres objets marins. II ajouta " qu'il n'avait eu que ce seul individu, et que, comme il était cassé, on " n'en voulut pointa sou retour eu Angleterre, ou du moius on eu fit assez " peu de cas pour ne lui eu point donner ce qu'il en demandait. Denis de '' Moutfort eu fit l'emplette aiusi que de quelques autres des coquilles de "cet Anglais, qui couteuaieut du sable coucliylifère assez iutéressant. " C'est de ce deruier que j'eu fis l'acquisition, coimaissaut l'importance " pour la zoologie du nouveau fait que présente cette belle coquille. 7 Janvier, 1811. " Lamarck. " Si nous avons cnéinexiemo ce document, qui se tronve da.ns \e Manuel de Co nch'i/liotogie du docteur Chenu, c'est pour établir la rareté de cette Cerile, dont on n'a pu retrou- ver aucun échantillon vivant depuis cette époque, Albert GtRAngee.. A PROPOS DES COQUILLES RARES. Il est question ci-dessusdesCérites actuellement vivantes, ^Mollusques de golfes et surtout d'estuaires. 11 y a long- temps que, dans ses leçons à l'Ecole des mines, M. Bayle a fait justice de l'histoire de l'exemplaire unique du Cerilhium giga?iteum comme coquille actuelle, passée de la collection. Denis de Montfort à la collection Delessert. 11 y a eu là une audacieuse supercherie, celle d'un magnifique spécimen fos- sile, qui fut peint et vernissé avec beaucoup d'art, de façon à simuler une coquille vivante, avec une légende très bien imao-inée de matelot revenaîit des mers antarctiques et rapportant, après raille dangers, le précieux coquillage. Les Cérites qui abondent, au début des temps tertiaires, dans i'ôocène inférieur, ne sont pas des mêmes espèces que les Cérites actuelles ; en faisant à la scie une coupe longi- tudinale on trouve une distinction importante d'après les pHs de la columelle ; il y en a deux (sauf confusion de ma part) dans les Cérites du calcaire grossier et des sables de Cuise, un seulement chez les actuelles. Les genres zoolo- giques actuels ont été inaugurés pour la plupart avec 216 LE NATURALISTE CANADIEN l'époque tertiaire ; mais il faut une grande circonspection pour identifier les espèces de notre époque avec les espèces d'un temps aussi éloigné que celui des formations éocènes. Maurice G-irard» NOTE SUR LA MITRA ZONATA, RiSSO. La Mitra zonata, bien connue depuis fort long-temps, est restée jusqu'à ce jour, une des coquilles de la Méditer- ranée rangées parmi les introuvables, et qui, selon l'expres- sion de M. Petit de la Saussaye, font à la fois " le rêve et le désespoir" des amateurs. Aucun exemplaire n'est com- parable en beauté à l'échantillon typique du musée de Nice ; quatre b^aux spécimens font également partie de celui de Marseille. Bien que l'habitat de l'epèce paraisse étendu, puis- qu'elle a été capturée en Sicile, par Maravigna et sur les côtes de Provence, dans la rade même de Marseille, je pense qu'il n'est pas sans intérêt d'indiquer l'endroit précis où je viens d'en trouver dernièrement un exemplaire par- faitement conforme à celui du musée de Nice, pour les dis- positions de la fascie. C'est sur la plage sablonneuse sise entre Mouroupiane et l'Estaque, parmi des Turbo rugosus et autres coquilles' communes, que j'ai trouvé ma Mitra zonata Je désire que cette faible indication puisse jeter sur les traces de ce rare mollusque, les conchyliologistes désireux de travailler à la recherche des coquilles de nos côtes et que ce modeste renseignement paisse leur être de quelque secours Marseille, le 3 septembre 1880. Paul Bouvier. TABLEAUX D'HISTOIRE NATURELLE. En face de cette profusion d'éditions de luxe d'ou- vrages sur l'histoire naturelle, pour populariser cette science si attrayante et en activer le progrès, tant chez nos voisins que sur l'ancien continent, il n'a pu nous venir à la pensée TABLEAU l'histoire NATURELLE 217 d'emboîter le pas à leur suite, pour nous lancer dans des publications dispendieuses que peu de bourses auraient pu atteindre; cependant, après mûres réflexions, nous avons cru qu'en parlant davantage aux yeux de nos lecteurs nous parviendrions peut-être plus promptement à attirer l'attention d'un plus grand nombre pour les décidera nous suivre, ou du moins que nous pourrions les intéresser assez à de telles études, pour les engager à en suivre le progrès avec intelligence et à en favoriser le développement par leurs contributions. Nous avons dans ce but préparé huit tableaux ou cartes murales, où la série des productions naturelles de notre Province, rangées d'une manière concise d'après les classes, ordres et familles qui les distinguent, est accompa- gnée de si nombreuses illustrations, que le lecteur, d'un seul coup d'œil, pourra, sans effort et sans autre recours aux auteurs, rapporter tel ou tel spécimen qu'il pourra rencontrer, au groupe qui lui est propre, et la plupart du temps, à l'espèce même qui le distingue. La série complète des espèces, même restreinte à celles de notre Province, est trop nombreuse pour pouvoir repré- senter chacune en particulier ; cependant la plupart dos familles ou du moins les groupes principaux qui peuvent servir do points de repère dans fimmensité de l'ensemble, sont suffisamment illustrés, pour que tout lecteur, sans autres études préalables, puisse saisir les rapports des unes et des autres, se reconnaître dans ce qui ne lui semblait auparavant qu'un chaos inextricable, et se mettre à l'abri, dans l'occasion, de ces méprises impardonnables à tout homme lettré, et qui malheureusement ne sont encore que trop communes ici, même parmi nos littérateurs de renom. Les illustratrions en histoire naturelle ne servent pas peu à faire parvenir promptement et sûrement à l'intelli- gence du texte celui qui se livre sérieusement à cette étude • mais elles ont aussi un autre but d'une non moindre impor- tance, c'est de familiariser les amateurs avec ces formes in- solites qu'on n'avait pas pour habitude d'observer, et de lui permettre, dans une foule de circonstances, de remplir en partie des lacunes regrettables dans son éducation, et. 218 LE NATURALISTE CANADÎFM dans tons les cas, d'admirer la sagesse duCréateur dans des dé- tails sur lesqnel ne s'était encore jamais arrêtée son attention. Les productions de la nature sont innombrables, et le plus avancé dans ce domaine de i'iniiiii, laisse encore en dehors de sa connaissance un plus grand nombre d'êtres que ceux qu'il a observés; ce serait donc une absurde pré- tention que de vouloir les connaître tous; mais faadrait-il conclure de là qu'un peu plus ou un peu moins avancé dans cette étude ne peut pas faire grande différence, et qu'il vaut autant rester au point où l'on en est que de mul- tiplier ses efforts vers un but qu'on ne pourra jamais attein- dre? Non, sans doute; car il n'en est pas plus différent pour l'histoire naturelle que pour n'importe quelle autre branche de nos connaissances; toutes sont extensibles pour ainsi dire à l'infini, et leur degré d'avancement est relatif aux moyens à notre disposition pour nous livrer à leur poursuite. Mais il est un certain degré de connaissances, dans les différentes branches qui constituent l'homme fettré de nos jours, qu'il n'est pas permis d'omettre sans honte. Et nous oserions dire que c'est surtout en histoire naturelle que ce manque de connaissance se montre surtout et se révèle le plus communément. Mais la raison en est bien siinple. Etres de la nature, nous avons nécessairement à compter avec nos frères dans la création. Sans étude aucune, l'usage seul de fa vie nous fait connaître plus ou moins ceux qui nous avoisiuent. Et partant de ce point, nous arrivons par un faux raisonnement à nous permettre déjuger par analogie de ceux que nous rencontrons moins souvent ou que nous ne nous donnons pas la peine d'ob- server. S'agitil d'une science peu populaire, de l'astrono- mie, par exemple, de la minéralogie, de la géologie, etc., tous ceux qui n'en ont point fait une étude spéciale se tiennent sur la réserve, connaissant leur faible. Mais du moment qu'on traite d'histoire naturelle ; chacun se croit chnz lui, veut en enseigner à ses voisins, ou s'imagine avoir fait des découvertes que nul autre n'avait encore faites. Aussi rien de plus commun que les méprises, les erreurs, les absurdités mêmes qu'on voit tous les jours débiter en fait d'histoire naturelle, et même, trop malheureusement TABLEAU d'histoire NATURELLE. 219 hélas ! s'étaleT dans notre littérature. On est si étranger aux principes de cette science, qu'on ne sait pas même douter lorsque l'on a à en traiter. Nous avons donc cru qu'en exposant sous les yeux des lecteurs de nombreuses figures des formes de vie qu'on est exposé à rencontrer Je pins souvent, et en les accompa- gnant d'un texte concis pouvant conduire en peu de temps à leur détermination, nous fournirions aux amateurs u^ moyen facile de remplir la lacune interposée dans leur édu- cation, et de se renseigner par eux-mêmes suffisamment pour pouvoir parler pertinemment des être de la na- ture, sans encourir le blâme d'une ignorance inexcusable. Nul doute que si ces tableaux pouvaient être mis en couleurs, ils ne devinssent par cela même plus efficaces, en outre qu'ils constitueraient un ornement plus appréciable pouf les salons où ils seraient installés; mais les hauts prix que requièrent d'ordinaire les figures coloriées, les eussent soustrait au plus grand nombre des bourses. Nous avons donc cru devoir pour le présent nous borner aux figures noires, sauf quelques copies que nous ferons colorier pour ceux qui en feraient une demande spéciale. Comme nous nous proposons de partir prochaineraen(; pour rii]urope, nous avons retenu les services d'un artiste habile pour la préparation des dessins dont un grand nombre ont été pris d'après nature, dans le but do les fnire graver à Paris, où ces sortes d'ouvrage sont exécutés d'une manière plus parfaite et à meilleur marché que partout ailleurs. Ces tableaux seront d'un grand secours pour les mai- sons d'éducation. Les élèves, à leur simple vue, pourront fa- cilement se graver dans la mémoire les quelques notions sur les productions naturelles qu'on pourra leur communiquer par de simples leçons orales, même sous forme de récréation. Ils constitueront en outre un acct^ssoire indispensable pour le cabinet de tout homme d'étude, ecclésiastique, médecin, avocat, notaire, simple amateur etc., afin de pouvoir y re- courir dans l'occasion ; et pourront fournir, surtout s'ils sont mis en couleurs, un joli ornement de salon qui aura le double mérite de joindre l'utile à l'agréable. Ces tableaux, au nombre de huit, formeront des cartes 220 LE NATURALISTE CANADIEN. de 31 pouces de hauteur sur 25 de largeur. Les illustrations occuperont une bande de 3 ponces de large aux côtés ot au bas, le milieu étant couvert par le texte. Ci-suit le som- maire du contenu de chaque pièce: Tableau I. En-tête représentant l'ensemble de la créa- tion. Les règnes minéral, végétal et animal. Divisions du règne animal pour la Province de Québec. 17 dessins, 54 figures. *' IL Le règne végétal dans la Province de Qué- bec» 23 dessins, 51 figures. " III. Les Mammifères de la Province de Québec. 18 dessins, 29 figures. " lY. Les Oiseaux de la Province de Québec. 28 dessins, 33 ligures. " V, Les Reptiles, 9 dessins, 10 figures ; les pois- sons, 13 dessins, 23 figures. ♦' YI. Les Insectes de la Povince de Québec. 22 dessins, 106 figures. *' Yil. Les Myriapodes, 1 dessin, 2 figures ; les Ara- chnides, 9 dessins, 31 figures; les Crustacés, 12 dessins, 22 figures. " YlII. Li's Mollusques en général. 22 dessins, 48 fig. En tout 169 dessins et plus de 409 figures. Les tableaux seront imprimés sur une toile-papier spé- ciale, de sorte que ceux qui préféreraient les ployer pour- ront le faire sans risque de les couper aux plis ou de les déchirer aux angles, et pour ceux qui voudront les appen- dre aux murs, ils n'auront qu'à leur fixer une petite ba- guette au haut et un rouleau au bas. Le prix de la série des huit tableaux sera de $8 payables à la livraison. î^ous avons espoir que toutes les maisons d'éducation, collèges, académies, couvents etc., et tous les hommes ins- truits qui ont à cœur le progrès des sciences, vont s'era- prosser de signer le billet de souscription ci-joint et nous le renvoyer au plus tôt, afin que nous puissions juger de suite si nous pouvons sans mécompte tenter l'entreprise. L'ouvrage pourra être livré en août ou septembre prochain. BIBLrOQRAPHIE. 221 BIBLIOGRAPHIE. Manual of Conchology, sir ud mal and syatematic. With illustrations of species. Par Greorge W, Tryou. Philadel- phie. Plus que jnmais la bibliographie de nos jours en est aux illustrations. Les sciences n'ont pas voulu en céder à la littérature légère sur ce point. Des simples figures en traits de caractères destinées à favoriser l'intelligence du texte, on en est rendu aujourd'hui aux ornements, au coloris des plus attrayants; on ne fait pas moins d'efforts pour parler aux yeux par les figures qu'à l'intelligence par le texte. On veut convertir en bijoux les pièces mêmes les plus arides des connaissances humaines. Mais si d'un côté cette richesse de mise en scène, cette profusion d'illustrations peuvent faire naître le goût de pénétrer les mystères qu'elles figurent, de l'autre elles ne contribuent pas peu à mettre ces productions de l'intelli- gence et de l'esthétique au dessus de la portée des bourses communes. Et l'on sait que d'ordinaire ce n'est pas dans les rangs des hommes d'étude que se recrutent les Crésus du siècle, les princes de la finance En 1773, M. G-. W. Tryon, junior, de Philadelphie, qui s'est fait une spécialité de l'étude des mollusques, nous donnait son American, Marine Conchology, ou descriptions des coquilles des côtes de l'Alantique des Etats-Unis ; vo- lume iu-8 de 208 pages de texte seulement, mais qui eu égard à ses 44 planches d'illustrations, est encore coté dans la librairie aux prix qui suivent : Edition à planches noires $18 Edition à planches coloriées 25 Edition à planches en duplicata sur papier teinté . 3i> Il faut reconnaître que $30 pour un volume ordinaire de 208 pages, est un prix hors de la portée des bourses ordj- naiies. Le même M. Tryon a actuellement sur lo métier un autre ouvrage plus important et qui l'emporte encore p;ir ses prix de souscription. C'est un manuel général des coquilles dont le titre se trouve au commencement de cet 222 lï: naturaliste canadien. article, non plus restreint cette fois au territoire et aux eaux des Etats-Unis, mais embrassant l'univers entier. L'ouvrage est aussi déformât in-8et se publie par parties ; 4 parties formant un volume chaque année- Ses éditions se répartissent comme suit : Planches noires $3 par parties ou $i2 le vol. Planches coloriées 5 „ „ „ 20 „ Planches en duplicata, papier teinté 8 „ „ „ 32 „ Deux volumes sont déjà complétés et le 3e commen- cera avec 1881. Le vol I contient 316 pages et 112 planches ; le vol. II 289 pages et 70 planches. L'ouvrage entier formera 10 à 12 volumes ; ce sera donc $120, $200 ou $320 pour tout l'ouvrage. Nous n'avons encore pu en voir une seule livraison, nos ressources ne nous permettant pas de viser si haut ; mais nous avons tout lieu de croire, vu la réputation de l'auteur, que son haut prix est le seul défaut qu'on pourra reprocher à cet ouvrage. FAITS 33IVERS Sangsues.— M. Herbert Rollins écrit de Boston qu'il a trouvé une tortue de moins de six pouces de long, à la- quelle étaient attachées pas moins de 249 sangsues. Mouvements de la croûte terrestre. — On sait que la croûte terrestre subit presque en chaque endroit de cer- tains mouvements, ici d'élévation et là d'abaissement, les- quels mouvements, quoique très lents, ont pu cependant être constatés d'une manière certaine. On a pu vérifier qtt(» les côtes de la Baie d'Hudson, encore plus que celles de la Norvège, subissaient un mouvement d'ascension de 5 à 10 pieds par siècle. Avis aux constructeurs de quais potir ces endroits. Un minéralogiste désappointé. — Un savant Améri- cain était à collecter des minéraux dans les montagnes du Colorado. Il en avait déjà un sac tout rempli, et des plus in- téressants, lorsqu'il lit la rencontre d'un jeune homme fort qu'il jugea cnpable de l'aider. Il le char-gea d abord, moyennant finances, d'aller porter à son hotel son sac déjà FAITS DIVERS 223 fort lourd, pendant qu'il prendrait lui-même une autre direction dans l'espérance de faire quelques nouvelles trou- vailles.— Que peut-il y avoir de si pesant dans ce sac, se dit le jeune homme, aussitôt qu'il l'ut hors de la vue du maître ? Il faut m'en assurer. Puis s'essayant sur le bord du sentier, il ouvre le sac, et à sa grande surprise, il le trouve rempli de pierres — Mais cet homme est évidemment fou, se dit-il, d'aller si loin ramasser des cailloux, tandisqu'à la porte même de l'hôtel il y en a un tas qu'il serait fort en peine de transporter avec ce sac. Allons, John, tu ne te crèveras pas en promenant ainsi des cailloux sur ton dos, je vais vider le sac ici, et je le remplirai mie fois rendu au las près de la maison, en enchérissant encore sur la mesure pour lui donner plus de satisfaction. — Aussitôt dit que fait. Mais imaginez quel ne fut pas le désespoir de notre savant, lorsqu'il retrouva son sac tout rempli de cailloux des plus insignifiants amassés à la porte même de l'hôtel, au lieu des rares spécimens qu'il avait été collecter avec tant de fatigues. Les John de cette trempe ne sont pas encore si rares qu'on serait porté à le croire. Phénomène géologique. — Un fait singulier a eu lieu dernièrement en Sicile, c'est l'efîondrement d'un ancien château entre Catane et Acireale par la décomposition de la roche valcanique sur laquelle il reposait. Le rocher quj servait de base à ce chateau avait environ 150 pieds de haut sur 240 de circonférence ; sa forme était presque cy- lindrique. Il reposait sur une couche de lave plus ancienne qui forme un promontoire. On ne soupçonnait même pas que la solidité de ce rocher" pût inspirer des craitites, lorsque le 20 mai dernier, il s effondra tout à coup, entraî- nant la destruction de la moitié du château. Ce château quoique ancien paraissait encore très solide, et recevait de fréquentes visites de la part de voyageurs qui venaiei't y admirer la belle vue de la mer ou faire des promenades dans les îles avoisinantes. Au moment de son eflondrement, il n'y avait pas plus d'une demi heure qu'une société de touristes venait de le laisser ])0ur une excursion à l'île du Cyclope qui est en face. L'effondrement paraît être l'effet de l'oxidation du fer que ce rocher contient en abondance, 224 LE NATQRALTSTE CANADIEN et de l'action de l'acide carbonique sur le calcaire qui s'y trouve entremêlé. Société de Taxidermistes.— L'art d'empailler et de monter les animaux compte aux Etats-Unis des adeptes assez nombreux pour qu'is aient pu s'organiser en société, à l'instar des sociétés savantes, pour se perfectionner dans leur art, discuter les diffh-entes méthodes, donner des ex- hibitions etc. La première exhibition des produits les plus recommandables de taxidermie a du ^ivoir lieu à Rochester N. Y. le 20 décembre dernier. Spécimens entomologiques. — Un bon moyen de se procurer de beaux spécimens d'entomologie, et souvent de très rares, est de faire provision de branches d'arbres, d'ar- brisseaux et même de tiges herbacées qu'on reconnaît avoir été attaquées par des insectes, pour les garder dans des boîtes séparées jusqu'à ce que les larves passent à l'état parfait. Nous avons pu, de cette façon, nous procurer des Ftilinus que nous n'avions encore jamais rencontrés ; c'est dans des branches mortes de noyer, Julians ciiierea, que nous avions remarqué leurs larves. Les tiges de framboi- siers, de groseilliers, de laitrons etc., nous fournissent sou_ Tent de nombreux spécimens lorsqu'on en fait ainsi provi. sion. Comme il arrive fréquemment que les larves renfer- mées dans ces branches périssent par défaut d'humidité, il est à propos de les arroser de temps à autres dans leurs boites. Générosité.— Un monsieur Joshua T. Jeanes, décédé dernièrement à Philadelphie, léguait, par un codicile à son testament, une somme de $20,000 à l'Académie des Sciences de cette ville. Mais malheureusement ce codicile manquait de la signature du testateur, et se trouvait ainsi sans valeur légale. (Cependant les héritiers, considérant que telle était l'intention de leur parent défunt, remirent la somme entière à l'institution désignée. Il faut reconnaître que si, chez nos voisins, les moyens d'encourager l'étade des sciences se rencontrent assez communément, l'fsprit de le faire ne fait pas non plus défaut, comme on pourrait le constater en beaucoup d'autres endroits. LE Vol. XII. CapRouge, Q., MARS-AVRIL 1881. No. 140. Rédacteur : M. l'Abbé PROVAKCHER. FAUNE CANADIENNE LES IMSECTES.-HYMÉNOPTÈRES. (^Continué de la page 207.) Fam. VI. CYNIPIDES. Cynipidœ. Tête petite et transversale, à lèvre supérieure très pe- tite ; mandibules courtes et épaisses. Palpes maxillaires de 5 articles, les labiaux do 3. Antennes insérées sur le milieu de la face, à premier article épais, le 2e très court, le 3e le plus grand de tous, souvent échanchré ou arqué dans les J*. Les antennes sont d'ordinaire plus courtes dans les c^ que dans les ç ; elles sont droites et se composent de 13 à 15 articles. Thorax trapu par le développement surtout du méso- thorax. Ecussoii de torme variable, m.iis d'ordinaire très dé- veloppé. Ailes fort pauvres en nervures ; celles de devant ont une cellule radiale et 2 ou 3 cubitales, la 2e étant souvent 226 LE NATURALISTE CANADIEN. fort petite (aréole) ; les inférieures n'ont qu'une seule ner- vure tort épaisse. Abdomen à apparence plus ou moins globuleuse, sou- vent comprimé, à premier segment très grand, tandis que les autres sont très courts ; les arceaux supérieurs se pro- longent jusque sous la face ventrale, laquelle, ne se com- pose, pour ainsi dire, que d'une seule pièce en forme de carène faisant saillie à l'extrémité et recevant la tarière. Celle-ci, qui est à peine visible dans le repos, se compose d'une pièce impaire, protégée par 2 demi-fourreaux droits comme elle et fort larges à l'origine. Fig. 36. Les pattes n'offrent rien de particulier. Les Cynipides, eu égard à leur manière de vivre, ont été appelés G ail in se des, c'est qu'en tfiet leurs larves vivent dans des galles ou excroissances que provoque leur piqûre sur les feuilles et les jeunes tiges de certains végétaux. Nous avons donc dans ces insectes des parasites de végétaux, au lieu de parasites d'autres insectes comme les Ichneu- monides et les Braconides. Les femelles, au moyen de leur tarière, percent les végétaux dans lesquels elles intro- duisent leurs œufs. La présence de ce corps étranger, et très probablement aussi de quelque snc particulier qui l'accompagne!, fait dévier les sucs de la plante, de manière à former les galles dans lesquelles se trouvent renfermées les larves, et de la substance desquelles elles se nourrissent à leur sortie de l'œuf. i)'après Reaumur qui a fait de si nombreuses obser- vations minutieuses sur les habitudes des insectes, les œufs des Cynipides croîtraient en grosseur en même temps que les galles qui les renferment. Les larves qui sortent de ces œufs sont apodes, et portent des tubercules charnus qui leur tiennent lieu de j>icds. Ces larves habitent d'or- dinaire leur demeure 5 à 6 mois. Quelquefois elles se trans- forment dans leur prison même et passent l'hiver en cet état pour en sortir au printemps; d'autres fois elles vont subir leur métamorphose dans le sol. Les trous par où elles se sont échappées restent toujours visibles sur la galle. Chaque espèce d'insecte produit des galles d'une forme Vl — CTNIPIDKS. 227 qui lui est propre. Tantôt cos galles sont sphériqnes, lissée ou hérissées, lesseniblant pins ou moins à des fruits, comme celles qu'on trouve sur les rosiers, les airelles etc. ; d'autres fois elles sont ovoïdes, oblongues, tuberculeuses, et plus ou moins informes, comme celles des framboisiers etc. Les galles sont (]Uelquefois la demeure d'un seul insecte, et d'autrefois elles en renferment un «rrand nombre. Il arrive souvent que le collecteur de galles voit sortir de SOS captures d'autres insectes que des Cynipides ; ce sont alors des parasites de cos derniers qui ont été les trouver jusque dans leurs retraites les plus obscures. La loi est générale dans la nature, tel être qui s'en assujétitun grand nombre d'autres, est lui-même la victime de quelque autre, le plus souvent bien plus faible que lui-même. On sait que certaines galles sont exploitées dans l'in- dustrie ; toile est, par exemple, la noix de gnihs, dont on extrait de l'encre, qui est produite par le C y nips gallœ-tinc' toriœ, sur le Quercus infcclona. Et ces fruis mystérieux, qu'on trouve sur les bords de la mer Morte, qui ne renferment à leur intérieur qu'une espèce de poussière ou de cendre, comme nous le rap- portent tous les visiteurs de la Terre-Siinte, ne sont aussi autre chose que les galles produites par le Cynips însaua sur un petit chêne qui croit sur ces rives. La verge d'or, les aubépines, les rosiers, les peupliers et la plu[mrt des végétaux sont attaqués par les Cynipides et en portent des galles, mais le chêne semble être celui que ces insectes affectionnent davantage ; on en rencontre sur les feuilles, les tiges, les fruits et mêm ■ les racines. Classification des Cynipides. La petite famille dos Cynipides a été étudiée plus que bien d'autres plus importantes qu'elle, et cependant la plus ffrande confusion existe encore dans la distinction de ses genres, iïartig, Halid ly, Reinhardt, en E irope, le baron Oc ten-Sacken, "Walsh et Basset! eu Amérique lui ont accordé une attention toute particulière. 228 LE NATURALISTE CANADIEN Pour une raison que nous ne pouvons comprendre, on a procédé à l'égard de cette famille d'une façon toute différente de celle qui servait de guide dans les autres; et c'est là, pensons-nous, la cause du désordre et de Tincerti- tude qui existent encore dans ses divisions et subdivisions. Au lieu de s'attacher aux caractères distinctifs des insectes mêmes, on a commencé par décrire les galles produites par chaque espèce, en la confinant rigoureusement à la même plante; tandis qu'il est démontré aujourd'hui que plusieurs espèces, à l'instar des insectes des autres ordres, laissent souvent leur plante fivorite pour confier leurs œufs à d'autres dn même genre ou même de familles dittérentos. Il est certainement très à propos de connaître les h;ibitudes et le genre de vie de chaque insecte ; mais nous ne voyons pas pourquoi l'on ne f rait pas venir ces habitudes après la distinction des caractères propres qui divisent les espèces ou les genres les uns des autres. On a aussi prétendu qu'un certain nombre de ces insectes, quoique rencontrés dans des galles, n'étaient pas les véritables constructeurs de ces galles ou ceux qui leur avaient donné origine, mais bien dos intrus, des locataires comme on les désigne {itiquilinœ), qui s'en repo- saient sur d'autres de leur famille pour procurer des demeures convenables à leur progéniture. Mais nous n'avons vu nulle part cette supposition appuyée sur des bases solides. Des inductions fort vagues et très peu con- cluantes sont tout ce qu'on peut faire valoir pour soutenir de telles prétentions. Il n'y a pas de doute que l'étude, et surtout l'observation des î-aHs, permettront plus tard de jeter une lumière décisive sur ces points encore obscurs, mais nous pen&ons que si l'on eut commencé d'abord par les caractères propres des insectes pour définir nettement les différents genres, sans se préoccuper, pour leur clas-ifi- cation, des plantes qu'ils recherchent particulièrement, on serait parvenu plus tôt et plus sûrement au but désiré. On n'aurait pas surtout écarté, et souvent découraffé, les débu- tants dans l'étude de ces insectes, par des divisions de genres vagues, indécises, souvent presque impossibles à saisir,comme la grandeur relative dessegments abdominaux, le nombre et la forme des articles 4^8 palpes, etc. VI — CTNIPIDE8. 229 N'ayant point à notre disposition des matériaux assez abondants pour nous permettre de trancher, suivant nos vues particulières, les points obscurs et indécis laissés par les auteurs, nous nous contentons de livrer à nos lecteurs leur données telles que consignées dans leurs écrits. Nous donnons ci-dessous une clef systématique de tous les genres de la fimille, alin de permettre aux amateurs, si l'occasion s'en présente, d'ajouter au nombre de ceux que que nous signalerons comme se rencontrant sur notre ter- ritoire. Nous distinguons par des caractères à face noire les genres rencontrés par nous. 1(27) 2e .segment abdominal (le pédicule comptant pour un) le plus long ; ventre .visible dans presque toute sa longueur ; gaînes de la tarière dressées : Cynipides ; 2(20) Radiale presque toujours ouverte en dessus, ayant l'aréole à sa base ; extrémité des gaîne» de la tarière faisant à peine sallie en dehors du dernier segment : Psénides ou véritables constructeurs de galles. 3(11) Antennes à articles inégaux, les 7 à 8 derniers plus épais ; 4( 9 ) Ecusson héiiiisphéri que ; 5( 6 ) Dos du thorax pubescent ; palpes maxillaires de 5 articles, les labiaus de 3 1. CynipS. 6( 5 ) Dos du thorax nu, le pius souvent coriace ; 7( 8 ) Articles des antennes ovules-tronqués, thorax subcoriace ÂndriCUS. 8( 7 ) Articles des antennes cylindriques, thorax très lis?e Weuroterus. 9(10) Ecusson déprimé, plan; insectes souvent aptères Têras. 10(9) Ecusson presque nul; souvent aptères; les derniers articles des palpes couronnés d'ap- pendices Apophyllus. 11(3) Antennes filiformes ou sétacées ; 12(19) Abdomen peu ou point comprimé ; 13(1G) Abdomen sessile ou subsessile; 14(15; Radiale courte et large, fermée, dernier segment ventral en pointe fort allongée ; antennes cf do 14 articles 2. RhoditeS. 15(14) Radiale ouverte ; dernier segment ventral tronqué 3^vDiastrophua- 230 LE NATURALISTE CANADNIE. 16(13) Abdomen p(5dicul(5; 17(18) Dos du thorax eoriice ; palpes labiaux de 3 articles Spathegaster. 18(17) Dos du thorax très lisse; pilpes labiaux de 2 articles Tri&onaspis. 19(12) Abdomen très comprimé Tribalia. 20(2) Radiale huge, formée par ia nervure costale et ayant l'aréole vers son milieu ; «faînes de la tarière toujours saillantes en dehors du dernier segment: InqtiiUnides ou locataires des véritables producteurs de galles. 21(26) Pédicule de l'abdomen lisse ; 22(23) Antennes en inissue; palpe> à appendices cy'.indriques CeroPTRES. 23(22) Antennes filiformes; 24(25) Antennes à derniers articles égaux ; palpes appendiculés 4. AulaX. 25(24) Antennes avec le dernier article plu< long Synophriîs. 26(21) Pédicule de l'abdomen strié, f:cc striée; pro- notnra déclivo Stnergus. 27( 1 ) 3e segment abdominal le plus long ; ventre vi>ib!e seulement à l'extr mité ; gaînes de la tarière horizontales : Figitides ou Parasites. 28^35) Ecusson terminé par une fossette en forme de coupe ; 2i)(,34) Ailes non frangées. 30;31) 2^} segment abdominal non tomenteuxà la base..CoTHONAspis. 31(30) 2e segment tomenteux à la base; 32(33) Métapleures non toiuenteises; antennes à ar- ticle 1 plus long que 2 5. EuCdila. 33(32) Métapleures tomenteuses, article 1 des antennes à peine plus long que 2... GLAlROf-piDrA 34(29) Ailes frangées 6. Kleidotoma. 35(28) Fossette do l'écusson non en coupe, sans rebords, quelquefois o ; 38(37) Abdomen très comprimé 7. Ibalia 37(36) Abdomen peu ou point comprimé ; 38(39) Ecusson non fovéolé à la base ; segment 2 plus long que 3 Allotr;a. 39(38) Ecusson avec 1 ou 2 fossettes à la base; ser- ment 2 peu ou pas plus long que 3 ; VI — CTNIPIDES 2al 40(43) Abdomen pi'niiculé ; segment 2 pas plus court que 3 ; 41(42) Pédicule court, strié; métathorax avec 2 aréoles 8. ffigilipS. 42(41) Pédicule assez long, lisse ; métathorax sans aréoles AnaCHaRIS. 43(40) Abdomen subsessilc, segment 2 plus court que 3 ; 44(53) 2e segment simple, non prolongé en dessus; 45(46) Une seule fossette à la base de l'écusson LoNCHiDiA. 46(45^* 2 fossettes à la base de l'écusson ; 47(48) Yeux velus 9. Figites. 48(47) Yeux glabres; 49(52) 2e se.rment tomenteuxà la base; 50^51) Métiipleures opaques ; antennes ? plus longues que le thorax 51(50) Métupleures brillantes ; antennes ? pas plus longues que le tborax Sarothbus. 52)49) 2-3 segment nu à la base, très glubre MklANIPS. 53(44) 2e segment prolongé sur le dos ; 54(55) Ecusson tronqué au sommet, non raucroné Onychia. 55(54) Ecusson muer one au sommet SPICER 1. Geii. Cynips. Cijnips, Lenné. Le 2e se-ment abdominal le plu3 grand de tous. An- tenues de 15 articles dans les ^ et 14 dans les ? ; chez ces 7 6 5 4 3 2 1 dernières les 7 à 8 derniers articles • t I < I \ \ épaissis en massue. Ecusson hé- \\|.'.' ! j nnsphtrique. Cellule radiale étroit.», ^""■wMttT"^! ^y^*"*^ l'aréole vis-à-vis sa base. Jd UU \i Aréole ordinairement ouverte. Ta- ^^vV\vSn^— 2 "ère à peine saillante en dehors ^^^^f\, du dernier arceau dorsal. Fig. 86. 1^ I ; I \ Ces petits insectes s'attaquent ex- î I I ;: \ clnsivement au chêne pour y déposer t p c54 3 leuis œufs, feuilles, pétioles, fruit, Fiu-.36. branches, portent également leurs .ailes. Comme chaque espèce d'insectes n'affectionne d'or- dinaire que la même espèce de chêne, il suit de la que les j n -v^o . 1 ? .3 4 5. fi, 7, arceaux dorsaux ; 2. 3, 4, 5 Fi-. Se.-Un abdomen de Cynips ,!■ ^^, 4^ ... ^^^^^^ ^„ dehors, gée de poils. e 232 LB NATURALISTE CANADIEN espèces de Cynips sont beaucoup moins nombreuses ici qu'un peu plus à l'ouest, puisque nousnnvous pour ainsi dire que 2 espèces de chênes, le ronije, Queicus rubra et le blanc, Q. alba, encore ce dernier est-il inconnu dans les environs de Québec. Les cf des Cynips sont toujours fort rares, si bien que pendant longtemps on a prétendu que ces infectes étaient agames; mais il parait acquis aujourd'hui que, de même que pour les pucerons, les ? peuvent engendrer plusieurs énérations sans le secours des c? ; nul doute que de nou- velles observations plus précises pourront plus tard faire reconnaître sûrement ce qui existe réellement. Nous n'a- vons encore rencontré que les trois espèces qui suivent. Face et thorax aciculés 1. aciculatû. Face et thorax non acicul»?s; Ecusson nuir ; 2. glbbosa, n. sp. Eeusson jnune 3. CiaSSitelUS, «. sjO. 1. Cynips aciculé. Cynips aciculila, O. îSacken, Proc. Ent. Soc. PhiJ, p. 669. 9 — Lonjr. 25 pce. Noir; antennes de 14 articles. F ico pubcs- cente, à iciciilations convergentes à la bniiche. Thorax finenifînt pu- bescent, avec un petit sillon au milieu; les fl mes sillonnés ou aciculés longitudinalement. Ecusson avec un siilon au milieu et 2 fossettes à la busic. Abdomen d'un noir de poix, brillitit, le bord postérieur dea segments trè-j finement ponctué. Pattes d'un brun rous^âtre ; les hanches noires. Ailes avec une tache brune foncée à la base de la cellule radiale; aréole triangulaire, dictincte. — 'C. Sur le Chêne rouge. 2. Cynips gibbeux. Cynips [Andricvs) ^ibbosa, nov. sp. d 9 — Long. .08 pouce. Noir ; les antennes avec les pattes, jaune pâle ; les mandibules roussâtres. Face rugueuse, avec une petite pro eminence au milieu. Antennes à 14 articles çf et 9 jaune pâle, plus ;:~^-^j;^>. ou moins ob.-cures à l'extrémité. Thorax court et forte- ^^c:^ ment gibbîux, les sutures du mésothorax dibtinctes) Fi». 37. 1®^ épaules avec le bas des flancs finement rugueux. Ecusson rugueux, tuberculeux, tellement rejuté en arrière qu'il dépasse presque l'extr -inité du métathorax. Ailes hya- lines, ù radiale as.>cz grande, à aréale distincte, située au bas de la Fig. 37. — Une'aile du Cijnips gibbosa, Prov. VI— CTNIPIDES. 233 radiale, les deux nervures tran*verses ainsi qae la sou^-cost-ile entre elles (5piissies et brui âtres ; la 2j nervure transversale an^Mileuseet avec une petite projection en dedans de la ra'li;ile, la nervure inférieure de la 1ère cubitale obsolète à sa base. Pattes, y compris les hanches, jaune pâle, les tarses terminés de noir. Abdomen noir; le bord postérieur du dernier se<;nient ventral, avec la poi. te qui le termine, j lunâtres. Dins le cf la base des hanches postérieures est plus oi moins obscure. — C. Fig. 37. Espèce bien distincte par son écusson rejeté considéra- blement en arrière ; 3. Cynips queue-épaisse, Cynips {Neurotervs) crassi- telus, nov. sp. Ç — Long, .llpcp. Roux brunâtre; une tache sur le vertex h l'endroit des ocelles, l'extrémité des antennes, le prothorax, les envi- rons de l'écusson avec le niétathorax, noir. Antennes presquos aussi longiies que la tête et le thorax réunis, le 2e article très petit, le 3e allongé, les terminaux épaissis. Thorax glabre, le mésothorax gibbeiix, avec les sutures des lobes bien distinctes surtout en irrière, Ecusson très soulevé, noir a la base et roux au sommet, une liirne enfoncée en avant mais non une fossette. Ailes hyalines, la cellule radiale grande, ouverte en dessus, ayant l'aréole à sa base, sa nervure basiiiire avec une pointe intérieure vers son milieu. Pattes roux brunâtre, de la couleur du corps. Abdomen très comprimé, de forme presque circu- laire, le 2e segment le plus grand, écaille ventrale roux-clair, de lon- gueur moyenne, sa pointe aiguë; tarière noire, large, redressée, foi te et épaissie en massue à l'extrémité. Bien reconnaissable par sa tarière en massue. 2. Gen. Ehodite. Rhodites, Hartig. Antennes de 14 articles dans les 2 sexes, le dernier article plus allongé, montrant une suture obsolète datis son milieu, le 3e article le plus long, aussi long que les 2 suivants pris ensemble. Ailes à cellule radiale assez grande, ayant l'aréole vis à-vis ou rapprochée de sa base. Le der- nier segment ventral se terminant par une longue pointe. Ces insectes s'attaquent exclusivement aux rosiers, produisant des galles, tantôt en forme de fruits, glabres ou épineux, et tantôt en excroissances allongées sur les bran- ches. La coloration des ailes et de l'abdomen varie souvent 234 LE NATURALISTE CANADIEN dans les deux soxes de la même espèce dans ce genre. Une seule espèce rencontrée. Rhodite de la rose. Ehodiles rosœ, Linné, Proc Ent. Soc. Phil, ii, p.47. cf?- Ç — Lonir. .13 pce. Noir ; les mandibules avec l'abdonen et les p:itLe.« roiiges. 'J'hoiax finement pubcf^cnt, très finement pontué, les su- tures du inésothorax peu profondes; les flincs nvoo 2 ticbes brillantes. Lea hanches et l'extrémité des tarses, noir. Ailes d'un brun pâ'e avec un nnige brun dans l'aréole et ses environs ; la 2e nervule transverse est anguleuse avec une petite projection en ded;ins de la radiale, qui est passablement grande ; aréole de grantlenr moyenne. Abdomen ronge avec les derniers segments noirs. — c? ^^ec l'abdomen tout noir et les ailes plus claires. — C. Cette espèce est commune à l'Europe et à l'Amérique ; en France on donne le nom de bédégimrs aux galles pro- duites par cet insec'e. Ces galles sont des renflements de branches couvertes de poils raides simulants des fruits épineux. 3. Gen. DiASTROPHE. Diastrophus, Hartig, Antennes de 14 articles dans le d et 13 dans la ?, lo deriiier divisé presque également en 2 par une suture peu yisible, le 3e article entier dans la 9, mais échancré infe- rieurement dans le c?. Abdomen à 2e segment couvrant presque toute la surface dans la ç, tandis que dans le d il est divisé presque également en deux, le dernier segment ventral est tronqué à l'extrémité et ne s'allonge point en pointe comme dans les Rhodites. Les ronces et surtout les framboisiers, avec les airelles et quelques autres plantes, servent particulièrement de refuges aux Diastrophes. Leurs galles forment souvent des excroissances de plus de 2 pouces de longueur, près de la base des framboisiers. Ces insectes ont parfois pour locataires dans leurs galles des espèces d'un autre genre d'e cette famille, Aulax, qui paraissent, eux, dépourvus de la faculté de produire des galles. Et chose assez singulière, c'est qu'à part le caractère générique qui consiste dans la situation de l'aréole vers le milieu de la radiale, la couleur Vl— CYNIÎ>IDES. 235 et la forme dos deux, propriétaire et locataire, sont presque identiques. Une seule espèce rencontrée. Diastrophe nébuleux. Diastroplius ?iebulosus, O. Sac ken, Pi-oc Eut. ï! jinibes postérieures rugueuses. Tarses pos- térieurs avec le premier article 2 fois plus long que tous les autres réunis. Abdomen roux, poU, brillant, comprimé en lame ; tarière ce ute, des deux tiers de l'abdom n environ. — A C. Nous avons fréquemment rencojitré cet insecte en compagnie de Bracoiiides, sur d;'s troncs de sapins morts, cherchant sans doute à déposer ses œufs dans le corps de larves lignivores dont la moulée révélait la présence. 8. Gen. .^gimps. ^g-27î>s, Haliday. Tête transversale, à vertex généralement court. An- tennes longues, de 14 articles dans les J* et 16 dans les ?. Thorax gibbeux ; écusson fort et proéminent, bifovéolé à la base, projeté en arrière. Ailes avec une cellule radiale courte et large, ouverte au côté antérieur, les autres cellules non distinctes. Abdomen légèrement comprimé, à pédi- cule court, strié. Yeux glabres. Ces insectes se distinguent particulièrement des Fi- gites par leurs yeux glabres. Une seule espèce rencontrée. .ffigilips aeiculé. JEgilips aciculatus, nov. sp. Ç — Long. 13 pce. Noir ; les antennes les mandibules, avec les pattes plu.i ou moius ferrugineuses. Face fortement pontuée. Anteunes 240 LE NATURALISTE CANADIEN. jiune fernipincux, le 1er et le dernier article noirs, tous deux, avec le 3.Î !ilIon"'« los autres nioniliformes. Tons les flancs fortement aciculéc, dos d'i niJxithonix avec un sillon de ch ujuc rôto. Eeus.«on bifovdolé à la base, projetas eti anièro, snns opine, mais foitoinent rugueux-alvéolé. Ailes hyalini's, la cellule radiile triangulaire, fcrîiiée, point d'autres cellules caiiiplotos. Pattes ferrugineuses, les hanches avee les cuisses au niiiieu plus ou moins obscures. Abdomen avec le pédicule strié, le 2j 8e<»ment finement aciculé à la base, les terminaux teints de roux. j» — Avec les antennes jaunes excepté le premier article qui est noir, l'abJoimm roassâtre à la base, le 2e segment sans aciculations etc. Trouvés aussi dans des galles sur les feuilles du chêne ronge. 9. G-en. Figite. Figites Latrielle. Tête en carré transversal. Antennes de 14 articles dans les cf , le 2e très petit, tous les autres à peu près d'égale 7 6 54 3 2 1 longueur, en iuseau, c'est à dire \ Il î j , resserrés sux jointures ; diias les $ " ' ' de 13 articles, plus grêles au milieu qu'aux deux extrémités, les derniers plus courts, plus épais. Ecusi^on large, avec 2 cavités ou fossettes è la base, rejeté en arrière et souvent épineux à son sommet. Ailes avec t c 54 3 2 1 une cellule radiale courte et large, Fig 40 ayant l'aréole vers son milieu, celle- ci souvent pleine, n'étant qu'un point plus épais par la ri'ucontre des nervures, lèro cubitale avec sa nervure in- férieure le plus souvent oblitérée. Ab lomen avec le 3e segment le plus grand de tous, les valves de la taiière droites.- Fig. 40- Ces insectes habitent aussi des galles mais qui sont dues à la piqûre des vrais Cyiiips. 2 espèci'S rencontrées. Flancs entièrement aeicu'és ; écisson (J* épineux 1 armatuS. Flancs avec une grande p aque lisse 2. quînquelineatUS. T'^r"'^**'*'^^ Fi». 40 — L'ab lomen du Figitti quinquelineatun, Sny ; 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 arceaux dorFauz ; 1, 2, 3,4, 5 areeau.t ventraux ; c, la carène, t, la tarière; g, l'une de ses valves. VI— CTNIPiDKS. 241 femelles des Anlax, attendent, elles, que les galles soient formées pour les percer ensuite et leur confier leurs œufs, si bien qu'on trouve les Diastrophes et les Aulax cohabitant et rongi^ant ensemble les mêmes galles, souvent même la même cellule, mais avec cette dilférence que les pre- miers sont les véritables possesseurs de la demeure, tandis que les seconds ne sont que les hôtes, les locataires de ceux-ci. Il suit de là que les Diastrophes se rangent par- mi les véritables proi'.ucteurs de galles, les Piiéaides, tandis que les Aulax appartiennent aux locataires, Inquilinides. Une se.ule espèce rencontrée : Aulax des bois. Aulax siluestris, O. Sacken, Proc. Ent. Soc. PhiL 11, p. 87, d"?. Long (^ .08, Ç .10 pce. D'un noir de poix, avec les antennes et les pattes d'un juune roussâtre, les n)andibulos aussi rouss^âires exoep te à l'extrémité. La f.ice rugueuse et pubeseente, avec un renflement au nnlicn. Antennes de 14 articles (^ et 12 Ç, chez ^^^^5^3^^ les premiers le 3i.' échmcré en dessus. Thorax pu- Fig~4l bescent, les épaules scabrei, l'écusson gibbeux et scabre. Ailes hyalines, légèrement jaunâtres, iridescentes, sans aucun nuage, la radiale fermée pir une nervure au bord antérieur de l'aile, en forme de coin, la 2e nervure transverse iégèremont courbée, simple et oblique, portant l'aréole vers le milieu de la radiale. Les pattes plus fâles que les antennes, les hanches noivcs à la base. Abdomen en forme d'entonnoir, trontjué post;5rieurement, avec lu tarière et ses valves redressées verticalement, noir, quelquefois plus ou moins roussâtre. — C. — Fig. 41. Comme il est facile de le reconnaître, cet insecte ae rapproche beaucoup du Diastrophe nébuleux, mais il s'en distingue surtout par la position de son aréole, l'absenee de nuage aux ailes et sa radiale fermée eu avant. 5. U-en. EucoiLA. Eucoila, Westwood, Antennes à "(5 articles dans les c? et 13 dans les ç, oih elles sont plus courtes et s'épaississent vers l'extrémité. Ecusson tuberculeux. Ailes fine merit frangées avec une cellule radiale fermée en avant par une nervure. Abdomen médiocrement comprimé. A continue 7' . ¥ig. 41. — Une ftile de \'Àn!.eac iVveitrit, 0 ^. 243 I-rand nombre d'artifices propres à amener la fertilisation croisée. Mous troiwons aussi en étudiant ce sujet que la fécondation de cite sorte s'opère de trois manières : 1"^ Par les plantes dioïques, où les fleurs staminées se trouvent sur un pied, et les pistillces sur un autre. 2=* Par un temps de maturité diflérent pour les deux organes. 3*^ Par une disposition psirticulière des étttmines et du pistil qui opèrent la fertilisation au moyen d'insectes. Nous avons dans le Poj ii/us pyramidalis ou Peuplier d'Italie un exemple marquant de la première classe. Cet arbre, originaire primitivement de la Perse, et que l'on nous a apporté d'Enro})e, ne donne point de graines, mais se propage entièrement par boutures. La raison en est que l'on ne possède au pays que des individus staminés ou mâles, qui au printemps couvrent nos chemins et nos trottoirs d'un pollen inutile, les individus pistillés ou lè- melles manquant encore. La seconde et la troisième classe se trouvent presque toujours réunies et demandent pour la fertilisatiou soit le concours du vent, soit l'aide des insectes. En parlant de ces derniers, quelques mots d'explica- tion ne seront pas hors de propos. Il y a longtemps que l'on se demandait l'usage de ces insectes qui viennent au printemps, pour faire notre malheur jusqu'aux premières gelées d'automne. La science moderne est venue répon- dre à cette question, et nous les montre comme les instru- ments les plus utiles de la nature pour la fécondation des plantes. L'observation démontre qu'ils sont attirés aux fleurs par la couleur et l'odeur, et rentrent dans la corolle, soit pour y chercher le miel, comme le font les abeilles, soit pour se protéger contre le vent ou le froid. Il est certain aufesi que les visites des insectes se font avec beaucoup de QUKLQUhS NOTES SUR LA FERTILISATION' DESPLA^TF,S 245 raélhode. Aiiij-i lorsqi\'une abeille commence le matin à visiter une certaine espèce de fleur, il est à peu près cer- tain qu'elle ne fréquentera que les individus de cette espèce pendant toute la journée, sans s'occuper d'autres espèces qui se twuvent sur son chemin. Ainsi par une sage prévision de la nature, l'hybridation est effective- ment empêchée. Je donne ce fait sur l'autorité de Sir John Leubock, observateur dont le témoignage est irré- cusable, surtout lorsqu'il s'agit d'insectes. , P]n oubliant ce petit travail dans le Naturaliste, ie dois dire de suite que je n'ai nullement, l'intention de traiter à fond un sujet d'une aussi haute importance que celui des relations entre le m.onde entomologique et le monde vé- gétal, je veux seulement attirer l'attention de mes con- frères dans la science sur cette partie si intéressante de la botanique» en leur rappelant que dans notre beau pays la nature a semé les merveilles d'une main généreuse, et qu'au fond de nos forêts il se produit chaque année des phénomènes de l'existence desquels, peut-être, l'on ne se doute pas maintenant, mais dont l'étude serait aussi utile })our nos compatriotes que nouvelle pour la science» A l'œuvre donc. Parlons d'abord de l'action des insectes. Prenons, par exemple, l'ylvî/w ^'///-'////////w, plante de la famille des Jroï- dées, [Flore Canad. p- 617) dans laquelle les étamines se trouvent avec les pistils sur un spadice. Les pistils mûris- sent d'abord et puis se dessèchent avant que le pollen tardif des anthères tombe au fond de la spathe. A un observateur superliciel il semblerait qu'il en serait fini de l'Arum, et que sa forme bizarre ne viendrait plus réjouir nos yeux dans nos promenades par les bois et les vallons lorsqu'ils sont encore tout humides de la fonte des neiges au printemps. l.'auteur de la nature cependant a tout prévu; et ici les insectes sont les ministres de sa volonté. Ainsi, au. dessus des organes de reproduction, tig. 42, il se trouve un nombre des poils radiés Fis. 42. Fi;:. 43. sonniers. Leur captivité dure pendant la maturité du pis- til, mais du morne.- 1 que celui-ci se dessèche et que le pol- ien commence à tom!)er des anthères, les barreaux de leur prison disparaissent, «'t aussitôt les captifs joyeux, s'élancent dans la lumière pour retomber, hélas, comme bien d'autres, dans leur erreur pi'tMnière. Chargés du pollen qui adhère à leur tête et à leurs aiies, ils rentrent dant> (l'aatiessi)athes et portent ainsi aux stii^mates la poussière précieuse qui assure la ))erpétuité de l'Arum. Ce phénomène admirable se voit aussi dans V Âriato lochia sipho, planu» connue vult^an'emeiit dans nos jardins sous le nom de '■'■ pipe-delahnc'". Prenons une autre plante p irnii nos indiirènos, celle- ci croit sur les roches escarpées de nos* mo)itagnes, sur les Fig. 42 — Une spathe de l'Arum représentée ouverte ; a les poilus ridié.--, 6 les étainines ; c, les pistils, Fi.,'. -13—800 ion d'une fleur d'Orchi-: ; e l'éperon ; «le sigmate ; m uie inasso poUéûifiuej avoj sonrôtintielc retirée Je la fleur ; i; io rosteilum. QUELQUES NOTÎiS SUR LA FERTILISATION DKS PLANTl.S 217 collines et les promontoires de notre beau St-Lanrent, la Campanula rolaiidifoJia, ou comme nous aimons à l'appe ier avec M Provanclier, la Oami)anulie Canadienne. Ses clochettes d'un bleu ioncé, sa lige trêle, et ses feuilles linéaires se balancent souvent sur le bord des précipices, et servent d'ornements aux scènes les plus grandioses de la nature. Dans cette plante, les étamines mûrissent d'abord, et le pollen adhère au stigmate encore vert. Alors les insectes, en entrant dans la fleur, passent nécessairement ie long du pistil, car l'intérieur de la corolle est tapissé de poils rs étalés sur riurérieur de la corolle. M. Leubock a trouvé chez le G. praleiue, où les fleurs sont les plus grandes, que les étamines mûrissent d'abord et que le pistil n'est propre à la fécondation que lorsque les premières se sont Sesséchées. Lt» plante est donc inca[)able de fertilisation directe. Chez le G. jiijrenaicum, les fleurs sont plus petites et la plante n'e>t hermaphrodite que pour un temps bien com t. La fertilisation ici se fait presque toujours au' moyen d'insectes. 24^ LE N ATOKA LISTE CANADIEN. Le G. molle a des fleurs encore pins petites rjne colles de l'espèce précédente, les étamines et les pistils vien- nent souvent à maturité en même temps, mais la fertili- sation s\ff'.ctue très fréquemment par les insectes. Enfin le G. puailhrn, dont les fleurs sont les plus petites de toutes, est entièrement hermaphodrite, se fer- tilise lui-même. Nous avons dans ces quatre espèces, et un exemple des moyens que prend la nature pour assurer la f»Mtilisa- tion croisée, et en même temps les résultats qui s'en suivent. Chez les Epilobium, la même chose s'observe encore, et j'attire là dessus l'attention de nos jeunes botanistes. La famille des Ericacées qui nous lournit tant de ma- gnifiques plantes, est très intéressante dans sa fortiliNalifui, mais nos espèces canadiennes dcmaïKlent encore beau- coup d'étude. Parmi celles qui nons invitent à l'observation, est la Kalmia. Ce bel arbuste, qui orm' de ses fleurs roses nos marais, a une conformation toute particulière. Ainsi le pistil est long, bien plus long que les étamines ; ces der- nières au nombre de dix sont retenues par leurs anthères dans de petites fossettes qui se trouvent autour de la co- rolle. Les fliaments en sont très élastiques, et aussitôt que par une irritation quelconque à leur base, ou par la dilatation naturelle de la corolle, les anthères se trouvent libérées, elles reviennent brusquement à une position per- pendiculaire en renvoyant un petit nuage de pollen. Supposons maintenant, qu'un insecte quelconque ir- rite la base des étamines, il est presque certain de s'envoler effrayé emportant avec lui une large part de la poudre précieuf?e qui assure la continuation de l'espèce, en l'ap- pliquant ensuite à un autre stigmate. Si au contraire ceci n'a pas lien, la plante se fertilisée elle-même par la libéra- tion ultérieure des étamines. Il y a aussi d'autres plantes de cette famille, telles que la Clnmaphila umbtllata, la GauUheria procumbens, les Pyrola, etc., dont l'étude serait à la fois intéressante et ins- tructive. QUELQUES NOTÉS SUR LA F E UTILISATION DES PLANTES 249 Passons maintenant à la famille des Orchidées, fa- mille certainement merveilleuse dans la bizarerie de ses formes, mais bien plus étonnante encore dans son mode de fertilisation. Le célèbre Darwin a publié sur ce sujet seul un livre d'observations et de recherches dont la lec- ture est souverainement intéressante. Pour en citer un exemple, prenons V Orchis speclabilis, cet hôte admirable qui orne nos bois humides au mois do mai. Dans cette plante, le pollen est aggloméré en masses — renfermées dans deux cellules — au-dessus du pistil, tig. 43. Ces masses polléniques m, sont retenues en position par une membrane très fragile que l'on nomme le rostellum v, et portent à leur extrémité inférieure un disque couvert d'une matière très collante. Qu'il vienne maintenant un insecte plonger sa trompe dans l'éperon e, de la plante, il est presque certain de tou- cher au rostel/itni, lequel se déchirant aussitôt, laisse échap- per les disques collants pour orner la tête du malheureux chercheur de miel. Yient ensuite une action très curieuse de la part des masses polléniques. Par une contraction inégale du disque, celles-ci s'inclinent vers l'extrémité de la trompe de l'insecte, de manière à se trouver opposées aux stigmates, lorsqu'il ira visiter une autre fleur. Il serait très facile à n'importe qui de vérifier par lui- î"ig. 44.— Espérieace du crayon; a avoc la pollinio droite sur son rétinacle, b la pollinie se courbant. 250 LE NATURALISE OANADIKN ïnèint» cotto assertion en plong'eant l'extrérnité d'un crayon dans i'rpcroti (rnne de ces i)lantes; il verra aus-sitôt les pollinies tomber, se coller au crayon et s'incliner bien vite vers sa pointe. Fig. 44. Cette manière d'opérer la fertilisation croisée est rela- tivement bien simple en comparaison avec l'artifice de qnelques autres Orchidées. Prenons par exemple la Leis- tera ovala, plante qui se rencontre dans les bois humides. Ici les pollinies sont découvertes et se tiennent dans les cellules de l'anthère et au-dessus du rostellum qui s'a- vance de (quelques lignes, et se montre sous la forme d'une membrane succulente, et assez épaisse. Qu'il vienne main- tenant un insecte se poser sur le rostellum, il reçoit aussi- tôt une décharge de quelques gouttes d'un fluide collant, en même temps la membrane se plie pour laisser tomber les pollinies qui s'attachent sur la tête ou la trompe du visiteur. Tout ceci, dit Darw'n, s'opère si promptement, qu'il est presqu'impossible, tout en le faisant rapidement, de passer une aiguille sur le rostellum sans emporter les pollinies. A continuel'. LE CHIEN ET SES PRiNClPALES RACES (Continué de la page 189.) Le basset dit tour neb roche, en anglais turnspitt, se dis- tingue par ses oreilles courtes, son corps long et ses pattes modérément torses. Il tourne la broche avec assez de complaisance et d'habileté. Sont-ils plusieurs, chacun sait Iheure où commence et l'heure où huit sa corvée. Lorsque c'est leur tour, ils n'hésitent pas, assuret-on; mais en de- hm-s de leur temps, ils font tout en leur pouvoir pour s'échajijier. V^oici un fait raconté par Dupont de Nemours, cet ex- centrique qui prétendait avoir appris la langue des cor- LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 251 neilles, et qui soutenait que les animaux f^oni doués d'iu- telligeiico comme i'iionime. — Il ne serait pus iiupo.vsihle, soit dit en passant, que les animaux eussent autant de rai- son qu'il en avait, lui ! du moins dans l'appréciation des faits et gestes des bêtes. Voyons plutôt. Deux Bassets tournebroches servaient au collège du Plessis, tous deux passés maîtres en leur métier, ne lais- sant jamais brûler le rôti, trouvant assez douce leur condi- tion, travaillant bien chacun à leur tour ; mais hors de leur tour, nenni ! comme le comporte l'histoire. D'abord l'on n'en était pas, à cette époque, au temps de *la décade républicaine, et les idées encore peu avancées, n'enten- daient et surtout n'appliquaient que fort médiocrement la théorie de l'égalité parfaite. En conséquence, le nombre des jours de la semaine étant impair, et celui des jours maigres pairs, et le cuisinier trouvant à propos de ména- ger son Basset fiivori, il en résultait que celui-ci ne tour- nait la broche que le lundi et le mercredi, tandis que l'autre devait la tourner le dimanche, le mardi et le jeudi ; —le vendredi et le samedi étaient jours de congé, faute de rôtis à faire cuire. Or, cette inégale répartition du travail mécontentait sourdement, parait-il, celui qui en était vic- time ; et le pauvre Basset, tout en se soumettant à la loi, — car c'était la loi, — était naturellement disposé à résister à toute transgression qui tournerait à son détriment, de la part du trop partial cuisinier. En effet, il seml)le juste d'exiger que l'autorité ne viole pas elle-même la loi. Un jeudi doue, le cuisinier ne trouvant pas sons sa main, son Basset de prédilection, crut devoir le laisser en paix et faire acquitter la corvée par l'autre. Injustice criante ! Celui-ci se révolte, grogne, s'esquive et se cache en un coin. L'homme le poursuit. Le chien se lâche et montre les dents. Le cuisinier attrappe un bâton. Alors l'anim il s'élance pardessus la demi-porte de la cuisine, enlile celle du col- lège qui était ouverte, court à la place Cambray, où son caiparade jouait avec compères compagnons, le bouscule, le lance, le pousse en le mordillant sans relâche, le ramène enfin aux pieds du cuisinier, et là, d'un air triomphant, il s'arrête et semble dire : liens, voilà Ion chien ; c'est sou tour : fais- le tourner ! 252 LE NATURALISTE CANADIEN Voilà l'exploit. Hein ! est-on forcé de s'écrier, après un tel récit, voilà un chien qui rappelle fort le chien de Jona- than Franklin, jouant aux dominos, et ne laissant pas pas- ser les tricheries de son partenaire ! Parmi les variétés de la deuxième catégorie des Bas- sets, les Bassets à jambes droites, nous mentionnerons seu- lement le Basset de Loutre, excellent nageur, autrefois beaucoup employé en Europe à la chasse de l'animal dont il porte le nom ; le skye terrier, ainsi nommé parcequ'il est très abondant dans l'île de Skye ; le Basset d'Ecosse, le Basset de Burgos, le Basset de St- Doming ne, très précieux pour la chasse aux rats, dans les plantations coloniales. Au reste les Bassets à jambes droites sont doués gé* néralement des mêmes qualités, et peuvent être dressés aux mêmes chasses, aux mêmes fonctions que les Bassets à jambes torses. 2. Chiens couchants ou chiens d'arrêt.— Autre- fois, lorsque l'on chassait au lauçon, il suffirait que les chiens auxiliaires du chasseur, cherchassent et fissent le- ver le gibier ; on les appelait, pour cette raison, chiens d'appels. Mais il n'en fut plus de même après l'invention de l'arquebuse. Les chiens furent alors dressés à s'arrêter et demeurer immobiles, dès qu'ils étaient près du gibier. L'arquebuse étant lente à agir, on habitua les chiens à s'abaitre, à se coucher sur le ventre, et à ne plus bouger: de !;'. leur dénomination de chiens couchants. Aujourd'hui, grâce au perfectionnement, à la rapidité d'action des armes à chasse, il n'est plus nécessaire que le chien s'abatte ainsi; on le dresse seulement à s'arrêter très ferme, à la vue du gibier; on l'appelle, en conséquence, chiend'arrêt. La race Braque esc celle qui, par son physique et ses instincts se prête le mieux à ce manège; aussi braque est- il synonyme de chien-d'arrêt, quoique, à la rigueur, un chien d'une autre race puisse être dressé à rendre le même service. Le Braque est en général, de taille moyenne, fortement charpenté, ayant le museau long et épais, les oreilles larges, LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 253 lonjrues et pondantes. Sa robe est à poils courts, comme chez Je pointer anglais, ou à poils longs, comme chez le setter ; elle est généralement blanche, avec taches noires ou brunes, inégulières. Un Braque bien dressé est toujours admirable dans l'accomplissement de son devoir. Voyez-le, le nez au vent, cherchant à droite et à gauche ; il s'arrête de temps en temps et regarde son maître, qui, par un signe, lui indique de quel côté il doit aller. Tout-à-coup il s'arrête ierme, immobile comme une statue, ou marche en rampant, avec la plus grande légèreté ; ses yeux percent les broussailles; enKn il tombe en. arrêt : et alors ses regards se portent d'un objet fixe qu'il contemple à son maître, et de celui-ci à l'ubjet. Le chasseur peut en ce moment se préparer à faire feu ; il y a là à coup sûr un gibier. " Ce matin, dit poétiquement Diezel, la rosée était froide, abondante ; et le lièvre, mouillé à la suite de ses courses nocturnes, s'est mis autant que possible en position de ressentir la bienfaisante chaleur des premiers rayons du soleil. Il est à peine entré dans le champ de betteraves, il est au ^Hq sur la bordure et prêt à partir en terrain décou- vert, sur un chaume. il est déjà mort ! Comment pourrait-il échapper? son arrêt n'est-il pas écrit dans la pose calme, aisée, naturelle de celui dont le plomb va le foudroyer ? son chien, un beau Braque, solide à l'arrêt, si expressif dans sa pose, lui a, à n'en pas douter, indiqué un lièvre ; à lui le reste." 11 est des Braques, les plus intelligents et les mieux dressés, qui, étant en arrêt, et ne pouvant voir leur maître à travers le bois ou les grandes herbes, s'éloignent douce- ment, vont Je chercher, l'amènent, et se remettent en arrêt pour Jui indiquer où est Ja victime. Le plus difficile à obtenir d'eux est qu'ils ne se préci- pitent pas sur le gibier que le plomb vient d'abattre, et qu'étant en arrêt devant un gibier, ils ne se lai.»sent pas distraire et entraîner par un autre passant inopinément devant eux. Cette violence que l'animal se fait à lui-même est vraiment admirable. Car l'art n'a pas détruit la nature» 254 LE NATURALISTE CANADfEN il l'a ?;tMi!emont sabjnguéri : le cbion est In, ferme à fon devoir, ])ai- ohéissanco, par habitude, par crainte des cliâli- nients ; on le voit quelquefois frémir, tant son instinct le pousse à se lancer à la poursuife soit d'un lièvre qui passe soit d'une perdrix qui s'envole. " Mon chien, dit l'auteur cité plus haut, était en arrêt devant une compagnie de perdreaux, au bord d'un fossé assez large. Je m'approchais pour tirer, quand un lièvre apparut. Le chien tressaillit, comme s'il eût ressenti une secousse électrique. Il reste en arrêt, la tête toujours tournée vers le lièvre, et tout le corps tremblant d'impa- tience. Les perdreaux ayant pris leur vol, j'en abattis deux ; mais au lieu de se précipiter sur eux et de les rap- porter, le chien s'élança à la suite du lièvre !" ( Continuer.) NOS TABLEAUX D'HISTOIRE NATURELLE. Connne nous le disions dans notre prospectus, nous ne mettrons notre projet à exécution que si nous obtenons un nombre de souscripteurs suffisant pour couvrir nos dé- penses; et les souscriptions leçues jusqu'à ce jour nous laissent encore dans l'incertitude sur un tel succès. Le prix que nous demandons, quoique extrêmement réduit, se trouve encore assez fort pour un bon nombre de bourses; cependant, nous persistons à croire que si les maisons d'éducation, les patrons des bureaux publics, les employés civils et les amateurs aisés voulaient, une bonne fois, secouer leur apathie pour favoriser l'étude des sciences, on pourrait facilement trouver au moins 300 souscripteurs à une telle publication. Mais, qu'on nous en donnent seulement un cent, et nous tentons de. suite l'entreprise. Avec 300 souscripteurs, nous ferions faire nos tableaux en couleurs, et sans augmenter le prix de la souscription. Il y a dans la Province 18 collèges classiques, plus de 100 couvents et académies, 3 écoles normales, 3 écoles d'a- griculture, des centaines d'employés civils et de curés, NOS TABLEAUX L'hisTOIUE NATURELLE 255 fandrait-il nn grniid nombre d'amateurs à lenr adjoindre pour atteindre à 800 ? Mais nous allons encore plus loin. Non seulement les institutions sus-noramées devraient se pt)urvoir de tels tableaux, mais aucune école modèle ne devrait en man- quer. Quelle source inépuisable les maîtres n'y trouve- raient-ils pas pour les leçons de choses V Et comme il serait facile à ces instituteurs, au moyen de ces figures, de donner à leurs élèves, oralement et sans travail pour eux, une fouie de connaissances des plus utiles sur les choses les plus communes, avec lesquelles nous sommes tous les jours en contact, et à l'égard desquelles nous avons sou- vent à fouffir de notre iq;norance. Les souscriptions reçues jusqu'à ce jour ne s'élèvent encore qu'au nombre de 34. Nous en donnons la liste ci- dessous, tant pour honorer les amis du prcgi es des sciences qui se sont empressés de répondre à notre appel, que pour permettre à tous nos lecteurs de juger par eux-mêmes s'il serait sage pour nous de procéder quand même. Séminaires et Collèges classiques. 1. Svi'i.iriaiie de Q.ubcc. 2. Collège de Joliette. 3. Collèp;e Ste-Mari^^, Montréal. 4. Si'iiiinaire de St- Hyacinth:». Inslilulions (T Education. 5-8. Dépt. de riiistructioii Publi- Miu!, 4 séries. 9. Le couvent de Sill^ry, 10. L'Ac idéniie des Frères, Québ. Particuliers. 11. Msjr Laiion fortement rugueux, se terminant par une épine conique. Ailes hyalines-blanchâtres, les nervures brun-pâle, la sous-costale obsolète. Pattes d'un roux bru- nâtre, les hanches noires, le milieu des cuisses antérieures aussi plus foncé. Abdomen avec le pédicule fortement aciculé au sommet, le 2e segment l'étant aussi à sa bise, mais plus finement. La Ç a l'épine de l'écusson beaucoup plus courte, et l'abdomen souvent roussâtre à la base, la face entièrement rugueuse, sans plaques lisses. Rencontré dans des galles globuleuses sur les feuilles du chêne rouge, Quercus rubra. 258 Lfi NATURALISTE CANADIEN 2 Figite à-5-lignes. Fixités B-Hneati/s, Say ; Diplole- pis 6-lm., Say, Say's Eut. ii, p. 716, c?.-Fig. 41. çf Ç — Long. .5 pce. Noir ; les antennes avec les pattes plus ou moins roustâtres. Antennes comme dans l'espèce prt^ce'dente. La face avec le milieu rugueux, et une tache lisse de chaque côté beau- coup plus petite que dans l'espèce précédente, $ avec la face entière- ment rugueuse. Thorax avec un sillon de cha(jue côté, les épaules avec les flancs aciculés, mais ces derniers ayant une grande plaque lisse au-dessous des ailes antérieures. Ecassoa avec une double fos- sette à la base, soulevé, portant 5 lignes longitudin:ilos ^v^^~*^ sur son disque et se terminant par une épine. Ailes Fig. 41. hyalines, les nervures brun-jaunâtre, la sous-cubitale obsolète. Pattes roussâtres, avec les hanche» noires. Abdomen quelque peu roussâtre à la base, de même qu'au bord inférieur des premiers segments ventraux, le pédicule aciculé aa sommet de même que la base du 2e segment, — 0. — Fig. 41. Fam. VII. PROCTOTRXJFIDBS. Pioctoirupidœ. Tête sub-globiileuse, à antennes de 10 à 15 articles, plus courtes dans les ç, épaissies à l'extrémité, mais no» renflées en massue. Thorax assez allongé et n'offrant rien de bien parti- culier. Ailes plus ou moins pobescentes et finement frangées, très pauvres en nervures, en étant quelquefois totalement dépourvues, ordinairement n'offrant pas même une seule cellule parfaite. Pattes longues, avec les cuisses un peu en massue. Le premier article des tarses antérieurs porte une échan- crure en dessous qui est couverte par l'éperon de l'extré- mité de la jambe, comme dans un grand nombre d'autres insectes. Abdomen ovoïde ou conique, de 5 à 7 segments, avec tarière retractile dans certaines espèces et assez longue Pig. 41— Une aile du Fit/ites quinquelineatus, Say. VII — PROCTOTRUPIDES. 259 dans d'autres ; cptte tarière composée des mêmes pièces que celle des Ichneumonides. insectes très petits et renfermant même les plus petits de tout l'ordre. Un grand nombre d'entre eux ne peuvent pas même être piqués sans être rendus impropres pour l'étude. 11 faut ou les coller sur mica, ou les garder dans l'alcool. On les trouve sur les plantes, les uns dans le voi- sinage des eaux, les autres dans les terrains secs et sablon- neux. Ce sont de véritables parasites, leurs larves se nour- rissant de la substance d'autres larves, particulièrement de celles des Cécydomies, Tipules et autres Diptères nuisibles aux céréales ; ce sont par conséquent des insectes fort utiles. Plusieurs déposent leurs œufs dans les œufs mêmes d'autres insectes, particulièrement des Lépidoptères. Ces petits insectes ont été jusqu'à ce jour fort peu étudiés on Amérique, si bien qu'on n'en connaît encore que quelques espèces. En Europe, et notamment en Angleterre, Haliday et Westwood leur ont accordé une attention tonte particulière, et en ont décrit un grand nombre de genres et d'espèces. Les deux entomologistes anglais partagent les Proc- totrupides eu six groupes qu'ils distinguent comme suit : 1° Diapriens, à abdomen pédicule, campanule, avec les antennes de 12 à 15 articles, insérées sur le front ; pal- pes maxillaires longs, de 5 articles. 2° Proctntnfpiens, à abdomen subsessile et campanule, à antennes droites, de 12 articles, insérées au dessous du front. 3° Gonatopiem, à abdomen convexe, non campanule, avec le dernier arceau ventral caréné ; leurs antennes droites, de 10 articles ; leurs ailes postérieures lobées. 4° Céraphrontiens, à abdomen subsessile, campanule, avec le dernier arceau ventral caréné ; antennes coudées et insérées près de la bouche : ailes presque entièrement dépourvues de cellules. 5^ Plat i/gasté riens, à abdomen sessile, déprimé, 1er segment non campanule ; antennes coudées, de 10 à 12 articles, insérées près de la bouche. 260 LE NATURALISTE CANADIEN 6° Mymariens, à antennes insérées an milieu de la face, lonfçues et grêles dans les c?, en massue dans les 9 ; ailes droites, velues, avec une très courte nervure costale. Nous n'avons encore trouvé de représentants que des trois premières de ces divisions, dans les 6 genres qui suivent : Ailes inférieures non lobées ; Abdomen pédicule ; Tête longue, face inférieure, mandibules rostri- formes 1. Galesus, Tête moyenne, face antérieure, mandibules courtes ; 4e article des antennes grand, saillant en dehors. 2. Basalys, 4e article des antennes simple, égal au 5e ; Stigma non distinct 3. Aneurynchtis. Stigma distinct 4. Spilomicrus' Abdomen subsessile » 5. PROCTOTRTJPt.s. Ailes inférieures lobées, abdomen en ovale, déprimé, tête longue 6. Bethylus. 1. Gen. Galese. Galesus, Curtis. Tête longue, le front se projetant considérablement en avant ; face inférieure, avec une élévation au milieu à laquelle l'ont suite les mandibules allongées en forme de rostre. Antennes des c? de 14 articles, le premier allongé, fort, courbe, avec une pointe en dedans, 2 et 3 petits, 4 plus gros que les suivants. Ailes sans nervures distinctes. Abdomen à pédicule du tiers de sa longueur environ. La singulière conformation de la tête de ces insectes leur donne une apparence tout à fait insolite. Une seule espèce rencontrée. Galèse de-Québec. Galesus Quebecensis, nov. sp. çj* Long. .16 pce. Noir, poli, brillant, avec les pattes rousses. Antennes velues, les articles séparés à leurs sutures ; front exeavé en avant pour l'insertion des antennes, avec une petite pointe au milieu en dessus et une autre de chaque cêté. Thorax allongé, déprimé, le métathorax fortement ponctué, avec 2 carènes unies à la base et diver- geant vers le sommet; le mésothorax tuberculeux. Ecailles alain s grandes, rousses, noires à la base. Ailes subhyalines, sans nervures bien distinctes, velues, avec une tache claire près de la base. Pattes d'un beau roux, les cuisses renflées en massue et plus ou moins noires. VII— PROCTOTRUPIDES. 261 Abdomen pédicule, le pédicule canaliculé en dessus et velu sur les côtés, le reste formant un ovale assez court, le 2e segment avec petites fossettes à la base. Deux spécimens d, aucune $ rencontrée. 2. G-en. Basalys, Basalt/s, Westwood. Tête en carré, le front n'étant pas prolongé en avant, mais la face étant bombée comme dans les Exoques, ce qui lui donne une apparence pyramidale. Mandibules courtes, ordinaires. Antennes des d^ de 14 articles, le 1er grand, 2 et 3 petits, 4 grand et saillant en dehors, les autres- plus grêles. Thorax court, assez robuste. Ailes avec les 2 ner- vures sous-costales atteignant à peine le tiers de l'aile et réunies à l'extrémité par la nervure tranversale. Pattes ordinaires, les cuisses renflées en massue. Abdomen à pé- dicule allongé, le reste formant un ovale étroit. Insectes bien remarquables par la forme.de leurs an- tennes. Une seule espèce rencontrée. Basalys cornes-rousses. Basalys ruficornis, nov. sp. çj — Long. .15 pce. Noir, poli, brillant ; les mandibules avec lea pattes d'un roux ferrugineux ; les palpes jaune-pâle. Antennes ferru- gineuses, insérées sur une proéminence de la face. Métathorax rugueux, court, avec 2 carènes divergentes. Ailes subhyaiines, les 2 nervures sous-costales avec le stigma, noir. Les hanches noires à la base. Abdomen à pédicule canaliculé, rebordé sur les côtés, le reste poli, brillant, l'extrémité ponctuée. Un seul spécimen d^, ? encore inconnue. 3. G-en. Aneurynque. Aneurynchus, Westwood. Tête transversale, avec la face bombée pour l'insertion des antennes ; celles-ci de 15 articles, le premier très long, légèrement courbé, le 2e très petit, le 3e deux fois plus long que le 2e, les autres courts, moniliformes et plus épais vers l'extrémité. Prothorax ne formant en avant qu'un simple rebord en forme d'arc s'étendant jusqu'à l'insertion des ailes, celles-ci avec une cellule radiale ouverte à son extrémité et une cellule cubitale aussi incomplète, point de cellules discoïdales parfaites. Pattes ordinaires, les caisses médiocrement renflées. Abdomen à pédicule long et fort, le 2e segment le plus grand de tous, campanule, quoique faiblement aplati. TJne seule espèce rencontrée. 2(32 LE NATURALISTE CANADIEN Aneurynque épineux» Aneurynçhus spinosus, nov. sp. Ç_Long. .13 pce. Noir, poli, brillant, avec les pattes rousses- Antennes insérées sur un tubercule au milieu de la face, rousses dans leur moitié basilaire, noires dans le reste. Mésothorax grand, dis- tinctement partagé en 3 lobes ; écusson convexe, arrondi, précédé d'une fossette transversale, le post-écusson armé d'une épine aiguë, les anales latéraux du métathorax aussi épineux. Ailes légèrement enfu- mées, les nervures noires. Abdomen à pédicule large, portant une côte dans son milieu dans toute son étendue, le 2e segment très grand, campanule, avec une fossette à sa base, vis-à-vis la côte du pédicule, les autres très courts, les terminaux avec poils grisâtres. 4. G-en. SpilomiCre. Spilomicrus, Westw. Spsilus, Spinola. Tête courte, transversale, avec un tubercule frontal sur lequel sont insérées les antennes ; celles-ci longues, un peu plus épaisses à l'extrémité. Stigma très petit, suivi d'une petite cellule radiale triangulaire, émettant de sa base un rameau qni se dirige vers la base de l'aile, se joignant ou peu s'en faut avec le cubitus qui, oblitéré à la base, devient distinct jusqu'à l'extrémité de l'aile. Abdomen en forme de losange, à pédicule long et strié, en pointe à l'extrémité. Insectes bien remarquables par les nervures de leurs ailes. Spilomicre à-longues-cornes, Spilomicrus longicor- nis, nov. sp. Ç — Long. .11 pce. Noir, poli, brillant ; les mandibules, la base des antennes, les écailles alaires avec les pattes, jaune-roussâtre. An- tennes longues, un peu plus épaisses à l'extrémité, noires, roussâtres à la base, insérées sur un tubercule frontal. Thorax plus épais en avant ; écusson proéminent avec une petite fossette à la base. Ailes hyalines, frangées, velues, la nervure formant la petite cellule radiale, noire, bien distincte, se prolongeant inférieurement jusqu'à la rencontre ou peu s'en faut du cubitus, point d'autres nervures distinctes à part celles de la base. Pattes longues, gtêles, les cuisses et les jambes légèrement renflées, les hanches noires. Abdomen à pédicule strié, de la moitié de sa longueur environ, le reste en forme de losange, terminé en pointe, déprimé, poli, brillant. Tarière non apparente. — R. 5. Gen. Proctotrupe. Proctotrupes, Latr. Antennes de 12 articles, droites, insérées au-dessous du VII — PROCTOTRUPIDES. 263 front. Mandibules sans dents. Jambes antérieures à un seul éperon. Abdomen subsessile, fusiforme, à tarière sail- lante plus ou moins longue. Ailes souvent avec une cel- lule radiale et le commencement d'une cubitale. Trois espèces rencontrées, dont 2 nouvelles. Abdomen plus ou moins roux ; ailes avec nervures longitudinales 1. lufigaster, n. sp. Abdomen noir; Ailes avec une nervure partant de la radiale et s'étondant jusque vers le milieu du limbe. 2. abruptUS. Ailes sans nervure transversale s'échappant de la radiale 3. palllpeS, n. sp. 1. Prototrupide abdomen-roux. Proctrotupes rufi- gaster, nov. sp, $— Long. .22 pce. Noir; le chaperon, les mandibules, les écailles alaires" les pattes avec l'abdomen, d'un jaune roussâtre. Face déclive, pubescente ; mandibules J^ fort longues, laissant un vide entre elles et le hibre. Antennes noires, à article 2 noduleux, court. Tête rétrécie en arrière des yeux, plus large que le prothorax. Thorax allongé, poli, brillant, le mésothorax à lobe médian avancé, le méta- thoraVfortement rugueux, avec une carène longitudinale au milieu et un tubercule de chaque côté. Ailes subhyalines, à nervure sous- costale complète; une cellule radiale petite, obli-iue, parallèle au bord extérieur du stigma qui est grand, triangulaire ; une petite nervure peu distincte part du stigma se dirigeant vers le milieu de l'aile ; le stigma brun les nervures roussâtrcs. Abdomen brièvement pédicule, fusiforme, poli 'brillant, plus ou moins obscur aux extrémités, le 2e segment court aciculé près du pédicule, le 3e très grand, débordant le ventre de chaque côté, les terminaux se rétrécissant pour se terminer par une tarière falciforme, forte, de plus de la moitié de l'abdomen en Ion- ^^-Quelquefois avec les hanches rousses, 1 abdomen s amincis- sant brusquement pour se terminer par 2 petites pointes. 1 spécimen ç et 3 c?. Femelles bien remarquables par leur forte et longue tarière. • 2, Proctotrupide abrupte. Prodotrupes abruplus, Say, ÎSay's Eut. ii, p. 725. Q^_Lonc.. .12 pce. Noir, poli, brillant. Antennes velues, les articles basihdres obscurément roussâtres. Métathorax fortement rucueux. Ailes hyalines, la radiale très petite, la nervure s eu échappant 264 LE NATURALISTE CANADIEN ne dépassant pas le milieu de la largeur de l'aile, les autres nervures obsolètes. Ecailles alaires, jaune-brunâtre. La tarière non atténu(^e graduellement, mais brusquement rétrécie et courbée en bas, presque cylindrique à la base, et guère plus longue que le 1er article du tarse postérieur. ji Avec la bouche, les écailles alaires et les hanches roux clair ; l'abdomen brusquement rétréci en une pointe se terminant par 2 petites épines. 1 spécimen 9 et 4 c?. 3. Proctotrupe pieds-jaunes. Proclotrupes flavipes, nov. sp. 9 — Long. .15 pce. Noir ; les mandibules, les palnes, les écailles alaires avec les pattes, jaunes. Antennes assez courtes, brunes, rous- eâtres en dessous à la base, le 2e article égal au 3e. Tête subglobu- leuse, polie, brillante. Mésothorax poli, brillant, le métathorax rugueux. Ailes hyalines, iridescentes, finement frangées, nervures brunes, avec une petite radiale complète, oblique, longeant le bord extérieur du stigma, celui-ci triangulaire et assez ^ grand, point d'autres nervures que les costale et sous-costale. Pattes jaunes, les hanches noires à la base, l'extrémité des jambes et des tarses postérieurs plus ou moins obscure. Abdomen subsessile, fusiforme, poli, brillant, plus ou moins jaunâtre à l'extrémité et se terminant par une tarière de moins du quart de sa longueur. Un seul spécimen ç. 6. Gen. Béthyle. Bethylus, Lair. Tête oblongue, aplatie, ayant quelque ressemblance avec celle des fourmis. Antennes fortes, insérées près de la bouche, de 13 articles dans les ç, le premier allongé, arqué, le 2e très petit, les derniers épaissis et plus étroits à la base. Thorax plan, fusiforme, avec le prothorax et le métathorax très grands. Ailes avec une grande cellule radiale ouverte à son extrémité. Pattes assez longues, avec les cuisses passablement renflées. Abdomen déprimé, ovale, à pédicnle très court, les segments presque égaux entre eux. Les ailes inférieures lobées à leur base. Insectes bien remarquables par leur ressemblance quant à la tête et au thorax avec les fourmis et par le lobe de leurs ailes inférieures. Une seule espèce rencontrée. VIII— CHALCIDIDES. 265 Béthyle prolongé. Bethylus prolongatus, nov. sp, ? — Long. .18 pce. Noir, opaque, l'écusson et l'abdomen seuls brilhnts. Tête oblongne, déprimée, finement ponctuée, à face très courte. Antennes insérées près de la bouche, le premier article fort allongé, légèrement courbé, noir, les autres bruns, à pubescence grisâtre. Protborax allongé, écusson hémisphérique, brillant ; métathorax allongé, portant comme une large fossette sur son disque avi c une petite carène dans son milieu. Ecailles alaires jaunâtres ; ailes légère- ment enfumées, le stigma avec un point pâle à la base, la cellule radiale grande, ouverte à son extrémité, le lobe des ailes inférieures profondé- ment divisé. Pattes d'un brun roussâtre, surtout les postérieures. Abdomen poli, brillant, subsessile, déprimé, en ovale, avec poils blan- châtres vers son extrémité. Bien reconnaissable par les lobes de ses ailes iiifé- ^ rieures. Fam. VIII. CHALCIDIDES. Chalcididce. Tête transversale, avec la face creusée de sillons pour recevoir le premier article des antennes. Mandibules larges, cornées, dentées, avec la lèvre su- périeure petite et souvent cachée, les mâchoires termi- nées souvent par un grand lobe, galette {ga'ea). Palpes maxillaires de 4 articles, dont le dernier allongé, épais, revêtu de soies longues et raides. Antennes de 6 à 13 articles, généralement courtes, surtout dans les ç, ordinairement épaissies à leur extré- mité, et coudées au 2e article. Prothorax en carré transversal ou triangulaire. Ecus- son grand et arrondi. Ailes presque dépourvues de nervures, ou n'en ayant que des rudiments imparfaits, la seule nervure qui soit ordinairement marquée est parallèle à la côte dans la pre- mière moitié, s'unit à elle à l'endroit du stigma, puis la suit pendant un court espace, et se termine en envoyant un rameau oblique, plus épais vers l'extrémité. Abdomen de 7 segments c?, et 6 dans les ç, fort variable dans sa forme et même d'un sexe à l'autre, sessile ou subses- sile, il est d'autrefois pourvu d'un long et étroit pédicule. La tarière est quelquefois courte et cachée, d'autrefois longue, 266 LE NATURALISTE CANADIEN tantôt redressé sur le dos (Leucopxis) et tantôt tout-à-fait libre {Callimoné). Cotte tarière qui origine en avant de l'extrémité de l'abdomen, est composée comme dans les Ichneumonides, c'est-à-dire de 2 valves recouvrant le corps principal, lequel est canaliculé à sa face inférieure et renferme deux soies ou spicules qui forment la tarière pro- prement dite. Les pattes sont fort irrégulières dans leur conforma- tion. Celles de devant sont ordinairement simples, tan- dis que celles de derrière ont parfois les cuisses renflées et dentées en dessous, et les jambes arquées pour s'appliquer plus exactement sur ces cuisses. Les pattes intermédiaires ont quelquefois une forme remarquable ; leurs jambes sont épaisses et armées d'un long éperon denté en scié au côté interne ; les tarses de 4 ou 5 articles, sont d'ordinaire larges. Les Chalcidides se font remarquer par leur taille gé- néralement petite et leurs téguments à couleurs métalliques plus ou moins brillantes. Ce sont tous des parasites, c'est- à-dire que, comme les Ichneumons, ils passtiiit les premiers temps de leur vie dans le corps d'autres insectes, et même souvent dans leurs œufs. N'était leur petite taille qui les soustrait aux regards ordinaires, ils attireraient tout parti- culièrement l'attention, car grand nombre d'espèces pré- sentent des formes tout-à-fait insolites et des conformations de certaines parties fort curieuses. C'est surtout aux Lépidoptères que ces petits parasites s'attaquent particulièrement, bien qu'on leur trouve des victimes dans presque tous les autres ordres. Certaines espèces, comme les Callimones, déposent leurs œufs dans les galles des Cynipides et même des Cé- cidomyes, de sorte qu'en cueillant des galles de ces der- nières, on est tout surpris parfois d'en voir sortir des intrus ne leur appartenant pas. Le nombre des genres et espèces de cette famille est fort considérable, même en cette Province, pensons-nous ; mais malheureusement ils ont si peu attiré l'attention des entomologistes jusqu'à ce jour, qu'il n'y en a encore que très peu de connus. VIII — CHALCIDIDES. 267 Les Chalcidides se divisent en onze groupes princi- paux ou sous- familles. Nous n'avons encore rencontré des représentants que des cinq qui suivent. Clef pour la distinction des genres. 1(12) Prothorax en carré transversal ; 2(3) Ailes pliées en deux dans le repos : I. Ledcop- SIDIENS 1- LeUCOPSIS. 3( 2 ) Ailes étendues dans le repos ; 4(5) Cuisses postérieures très renflées, jambes arquées IL Chalcidiens ; 5( 4 ) Cuisses simples, jambes droites; 6( 9 ) Nervure stigraatique assez longue, simple : III. Edrytomiens ; 7( 8 ) Antennes à articles 3 et 4 pins courts que 2 ; pulpes maxillaires de 4 articles 2. Edrytqma. 8(7) Antennes à articles 3 et 4 plus longs que 2 ; palpes maxillaires de 3 articles 3. Decatoma. 9(6) Nervure stigmatique arquée avec son extré- mité fourchue : IV. Thortmiens ; 10(11) Cuisses postérieures dentées ; antennes ciliées de poils verticillés 4. Monodontomerus. 11(10) Cuisses postérieures sans dents 5. Callimone. 12(1 ) Dos du prolhorax très court, la tête souvent plus longue que le thorax ; 13(16) Antennes courtes ; écusson très grand, sou- vent épineux et prolongé au de&sus de l'abdo- men : V. EUCHARIDIENS ; 14(15) Vertex très court, plein 6. Eucharis. 15(14) Vertex creusé par le sillon antennaire 7. Pkrilampos. 16(13) Antennes ordinaires ; écusson non très dé- veloppé ; 17(18) Une fossette occipitale derrière la région des antennes, nervure stigraatique longue et obli que; cuisses postérieures et antérieures ren- flées et comprimées : VI. Agaoniens. 18(17) Non ; 19(20) Tête longue, antennes insérées près de la bouche ; dos du prothorax étroit ; pattes simples ; quelquefois aptères : VII. SpalAN- QIKNS. 268 LE NATURALISTE CANADIEN 20(19) Non ; 21(26) Tête courte, velue de même que le thorax, souvent plus large que celui-ci ; antennes de 11 à 13 articles, filiformes ^, en massue $ ; abdomen plat en dessus ; tarière rare- ment saillante : VIII. Ptéromaliens : 22(23') Antennes insérées près de la bouche 8. Paphagus. 23(22) Antennes non insérées vers le milieu de la face; 24(25; Antennes de 9 articles, articles peu distincts. 9. Semiotellus. 25(24) Antennes de 13 articles distincts, non com- primés 10. Pteromalus. 26(27) Non; 1er article des tarses intermédiaires très grand et velu en dessous : IX. Edpelmiens ; 27(28) Non; antennes de 8 articles; jambes inter- médiaires armées d'un fort éperon : X. Encyrtiens ; 28(27) Non : antennes de 8 articles, branchues ou flabellées ; tarses de 3 ou 4 articles : XI. Eulophiens ; antennes çf de 7 articles, les articles 3 et 4 avec un rameau à la base 11. EULOPHUS. /. LEUCOFSIDIENS. 1. (ren. Leucopsis. Leucopsis, Fabr. Tête courte et large, un peu plus étroite que le thorax. Antennes en massue, de 14 articles, un peu courbées à partir du 2e. Thorax assez court ; le prothorax grand et le mésothorax plus grand encore, écusson sans sillons ; grand, semi-circulaire. Pattes antérieures grêles, mais les 2 postérieures d'une conformation toute particulière : les hanches sont grandes, avec l'angle interne denté en scie, les cuisses très renflées, ovalaires, armées en dessous de nombreuses dentelures, les jambes très arquées, canalicu- culées en dessous, avec l'extrémité prolongée en épine. Ailes avec plusieurs nervures, mais sans cellules régulières. Abdomen sessile, sillonné sur le dos pour recevoir la tarière qui atteint d'ordinaire le métathorax. Ces insectes, à part la tarière recourbée sur le dos, ont toute l'apparence des guêpes. Ce sont les géants de cette famille par leur taille. Une seule espèce rencontrée. Leucopsis allié. Leucopsis affinis, Say, Say's Ent. 1 p. 220, c^ç ; L.fnderna, Say, ib. ii, p. 718, d^ç.— Fig. 42. BIBLIOGRAPHIE 269 Ç — Long. 48 pee. Noir; le scape en dessous, une petite ligne sur le bord antérieur du prothorax, une plus grande sur le bord pos- térieur, une autre sur les côtés du niéhOthorax près des ailes, une transversale sur l'écusson, une tache en coin sur les flancs du niétathorax, tous les tarses, les jambes en partie, une bande au sommet du 1er segment abdominal interrompue au milieu, une autre au sommet du 4e dilatée sur les côtés, une tache de chaque côté de la tarière sur le segment Fig. 42. terminal, jaune-pâle. Toute la surface rendue ru- gueuse par une ponctuation fortement prononcée. Antennes courtes, cour- bées et s'épaississant en massue à partir du 2e article. Ailes fuligi- neuses-jaunâtres, plus claires à la base. Les genoux, avec les 4 jambes an- térieures en avant, les jambes postérieures avec une tache à la base et l'extrémité de leurs cuisses, jaune-pâle. L'extrémité des hanches pos- térieures avec une bande à la base da premier segment abdominal, rouge sang. Tarière noire, forte, atteignant la base de l'abdomen. — AC. Très variable et dans sa taille et dans sa coloration. Eencontré le plus souvent sur des fleurs de Ciguë. A continuer. BIBLIOGRAPHIE, Une absence de plus de quatre mois expliquera pour- quoi nous n'avons pas plus tôt accusé réception de plusieurs ouvrages qu'on a bien voulu nous adresser. Eléments de Minéralogie et de Géologie par l'abbé J. C. K. Laflamme, Professeur à l'Université Laval .—Québea ; P, G. Delisie, in-12 de 288 pages avec nombreuses gravures. Prix : $1. Réunir en un si petit nombre de pages les principes de deux sciences aussi étendues, aussi complexes que la Miné- ralogie et la G-éologie, n'était pas tâche facile ; cependant M. l'abbé Laflamme l'a accomplie avec un succès remar- quable. Ajoutons que ce qui rend ce livre doublement précieux pour nous, c'est qu'il est fait au point de vue de nos productions naturelles. A chaque espèce minéralogique mentionnée on n'est plus à se demander : mais ce minéral Fio". 42. — ^Le Leuc&psis affinis, Sa,j. 270 LE NATURALISTE CANADIEN se trouve-t-il en Canada? Le problême est tout résolu ; trois A quatre endroits sont de suite indiqués où l'on peut le rencontrer. Ce livre est avant tout destiné aux élèves des maisons d'éducation, mais les amateurs pourront aussi en tirer les plus grands avantages ; ils pourront trouver là, en un instant, la solution de problêmes qu'ils ne pourraient obtenir que par des études prolongées dans des ouvrages étrangers. Ce volume, quant aux vignettes et à la partie typogra- phique, est, pensons-nous, ce qui est encore sorti de plus parlait de nos ateliers d'imprimerie. Catalogue of the Phcenogamous and Vascular Crijpto- gamous Plants of Michigan, Indigenous, Naturalised, and Adventive. By C. F. Wheeler and Erwin F. Smith. Lansing, 1881 ; prix $0.50. C'est une superbe brochure in-8 de 105 pages, accom- pagnée d'une carte coloriée de l'Etat du Michigan avec ses divisions en comtés et le tracé de ses diverses lignes de chemins de fer. Tous ceux qui prennent intérêt à la bota- nique, devront se procurer ce Catalogue, tant pour servir de terme de comparaison avec nos propres plantes, que pour connaiire l'endroit précis du Michigan où l'on peut trouver chaque espèce. A chaque espèce est donné son nom scientifique, son nom vulgaire anglais, avec indication de sa fréquence on de sa rareté, du lieu précis où elle se trouve, si elle est médicinale ou non etc. Second Report of The United States Entomological Com- mission Jor the years 1878 and 1879. relating to the Rocky Mountain Locust, and the Western Cricket and treating of the best means of subduing the Locust in its permanent breeding grounds, with a view of preventing its migrations into the more fertile portions of the trans- Mississipi Country, in pur- suance of appropriations made by Congress for this purpose ; with maps and illustrations. By Riley, Packard and Thomas. — Washington 188U, in-^ de 322 pages, 80 pages d'appendices, 6 cartes coloriées, gravures dans le texte et 17 planches litho- graphiques. Le gouvernement des Etats-Unis s'alarmant avec raison BIBLIOGRAPHIE 271 des rav.ijres que causaionl les Sauterelles dans l'Ouest, nomma, il y a quelques années, une commission d'entomo- logistes, avec une appropriation de |10,000 à |25,000 par année pour étudier minutieusement ces insectes, et trou- ver, s'il est possible, un moyen efficace de restreindre leurs dégâts ; et le présent volume est le second rapport de cette commission. MM. Riley, Packard et Thomas sont réputés des autorités parmi les entomologistes américains, aussi donnent-ils une histoire complète de la Sauterelle, sa structure, ses habitudes, ses migrations, son genre de vie, son mode de reproduction etc., le tout accompagné de nombreuses planches et gravures pour faciliter i'intelli- gpiice du texte. Plusieurs espèces nouvelles de l'ouest y sont aussi décrites; aussi le volume est-il tout à la fois un livre d'utilité pratique en même temps qu'un ouvrage pré- cieux pour les hommes de science. Le gouvernement des Etats-Unis, à l'exemple des pays de l'ancien monde, n'hé- site pas à consacrer des sommes considérables pour l'étude des sciences, convaincu que c'est là un capital dont il re- tirera tôt ou tard des intérêts considérables. La poursuite des hautes études scientifiques est trop dispendieuse pour être laissée à l'initiative individuelle, il incombe aux états de se charger de ce soin. Et d'un autre côté, n'est-il pas juste que ceux qui sacrifient leurs labeurs et toute l'activité de leur génie pour le bien de la communauté en général, soient au moins secourus par les fonds communs? Là où le dévouement et l'énergie des individualités échoueraient devant des obstacles formidables, le secours des états per- met souvent de pouvoir passer outre ; c'est donc un devoir pour eux de ne pas le refuser, d'autant plus qu'étant en quel- que sorte solidaires les uns des autres des progrès de l'hu- manité, chacun doit s'efforcer de s'acquitter de sa partie. Fête Nationale des Canadiens- Français célébré à Québec en 1880. Nous avons reçu un spécimen de cet important ouvrage, et tout fait présager qu'il sera du plus haut intérêt pour tous nos compatriotes. Les planches représentant les chars allégoriques qui ont figuré dans la grande procession du 24 juin sont parfaitement réussies et ne contribueront 272 LE NATURALISTE CANADIEN pas pen, avec la typographie irréprochable qu'il annonce, à faire de ce volume un bijou pour nos tables de salon. Voir Vannonce à la couverture. Nos reinercîraents à qui de droit pour l'envoi de ces difiérentes publications. M I 1^1 I I DE QUEBEC A JERUSALEM. I. Le départ — L'Intercolonial — Une entrevue — Halifax- U Hibernian — rOeéan— Sauvé d'un danger— Mobile— Liverpool— Londres. On peut avancer, sans faire injure à la vérité, que les voyages sont presque aussi anciens que l'humanité. Du moment que l'homme conçut l'idée de connaître ce que l'horizon borné de son lieu d'habitation dérobait à ses regards, data l'époque des voyages et des pèlerinages, si tant est que ces derniers ne se distinguent àeê premiers que par le motif qui les inspire. Les besoins de la vie, les exigences du commerce, les rapports entre les différents peuples ont fait naître la né- cessité des voyages ; tandis que la piété seule a donné origine aux pèlerinages. Chacun, à l'audition d'un récit quelconque, se forme de suite une composition de lieux ; l'imagination aidant, il arrange comme il croit le comprendre la topographie de l'endroit ou a eu lieu l'action ; les rochers, les rivières, les montagnes, les plaines viennent se ranger d'elles-mêmes en leur lieu propre, et il voit de suite les personnages du fait rapporté, chacun avec une physionomie qui lui est par- ticulière, venir prendre place à l'endroit convenable. Et dès lors il n'a plus qu'un désir : voyager, se transporter au lieu où s'est passé l'événement pour confronter sa composi- DE QCÉB'^;C A JÉRUSALEM 273 fion imaginaire avec la réalité, afin de faire les rectifications nécessaires pour se rendre un coinpte exact de l'héroïsme des acteurs dans la circonstance, mieux apprécier la gran- deur du dévouement, du sacrifice qu'on fait valoir, se mieux pénétrer enfin d'admiration ou de haine pour les personnages, suivant les motifs qui les ont portés à agir. Les pèlerinages sont aussi anciens que l'histoire des peuples, mais c'est surtout depuis le christianisme qu'ils ont revêtu ce caractère de dévotion qui les distingue au- jourd'hui. Le tombeau du Christ où il a vaincu la mort et le péché, le Calvaire où il a consommé son sacrifice, la grotte de Gethséraani où il s'est livré à ses ennemis, l'étable de Bethléem par laquelle il a fait son entrée dans le monde, les tombeaux des martyrs qui ont répandu leur sang en témoignage de leur foi, ont été, dès les premiers temps de l'ère chrétienne, l'objet de la visite des âmes pieuses. C'est là qu'on venait, et de l'Orient et de l'Occident, raviver sa foi à son foyer même, ranimer sa ferveur, puiser la force pour marcher à la suite du divin crucifié, afironter les tyrans qui avaient juré de faire disparaître la foi nouvelle, et se disposer à faire le Sacrifice de sa vie même, si la chose devenait nécessaire. Tout enfant encore sur les bancs du catéchisme, il nous souvient comme le récit de la passion du Sauveur embra- sait notre imagination, évoquait en notre âme des sensa- tion vives et durables. Nous nous faisions bien de suite une composition de lieux à notre façon ; mais que de lacunes^ d'interruptions, de contradictions même venaient souvent enlever toute suite à notre arrangement, pour nous laisser dans le vague, dans l'incertain ; et alors de nous dire : mais tous ces lieux, Bethléem, Jérusalem, Nazareth, le Thabor, Jéricho, Tibériade, sont des lieux qui existent encore sur la terre, ne pourrait-on aller les visiter ? .. Sans doute nous n'osions alors porter nos désirs jusque là, cepen- dant nous savions que d'autres l'avaient déjà fait. Et bien ce que nous n'osions espérer dans nos rêves d'enfant, il nous a été donné de le réaliser dans notre vieil- lesse. Oui nous avons vu ces lieux sacrés où se sont aocom- 274 IE NATURALISTE CANADIEN plies les pins grandes merveilles qu'aient enregistrées les annales de l'humanité. Nous avons foulé de nos pieds les routes où Abraham, David, Salomon avaient marché, le sol qui a reçu les empreintes des pieds de Jésus et de Marie, de Joseph et de Jean-Baptiste, de Pierre et des autres apôtres, des Jérôme, des Hélènes, des St Louis et de tant d'autres lumières de l'église qui font aujourd'hui l'orne- ment du Ciel. Mais c'est surtout aux pas de Jésus que nous nous sommes attaché. Nous avons appliqué avec dévotion nos lèvres sur le rocher de la grotte de Bethléem où il est né, nous avons parcouru toute la Galilée où il a si souvent marché ; nous avons vu le Jourdain où Jean-Baptiste l'a baptisé, Nazareth où il est demeuré pendant près de 30 ans caché, le lac de Tibériade aux eaux duquel il a commandé, le Thabor où il s'est transfiguré, le G-olgotha où on l'a cru- cifié, le sépulcre d'où il est ressuscité, enfin le mont des Oliviers d'où il s'est enlevé vers le Ciel ; et c'est le récit de ces pérégrinations, des sentiments que la vue de ces lieux ont réveillés dans notre âme, le langage que ces témoins occultes de si grandes merveilles tiennent encore au cœur du croyant, que nous venons soumettre à l'appréciation de nos lecteurs, sûr d'avance que notre narration toute simple et sans emphase ne pourra manquer de les instruire et de les édifier, comme la visite de ces lieux nous a éclairé et édifié nous-même. Il ne manque pas d'ouvrages sur la Terre-Sainte, pleins d'intérêt et mieux écrits que nous ne pourrions le faire, mais nous avons cru que le point de vue auquel nous étions pour apprécier ces lieux étant mieux connu de nos lecteurs, nous les intéresserions par cela même plus que les nombreux récits étrangers qu'on en possède. Canadien, nous avons vu les choses en Canadien, et nous osons le croire, avec tout l'intérêt que nos autres compatriotes mettraient à les voir. (^) (1) Un ouvrage des plus récents sur la Terre-Sainte, et des mieux appropriés aux besoins dus pèlerins, est le suivant : Le Guide du Pèlerin en Terre-Sainte par le Yt Liévin de Hamme, religieux franciscain ; 3 vol. in-12. Le Fr. Liévin' est celui-là aujourd'hui l'une des meilleures autorités sur les points contestés daus l'historique des lieux auxquel se rattache quelque fait mémorable biblique ou évano-élique Voir C annonce SUT la couverture. ci DE QUEBEC A JERUSALEM 275 Nous ne nierons pas qu'un récit de pèlerinage dans une publication scientiKque est un hors d'œuvre ; mais comme parmi nos lecteurs il s'en trouve un grand nombre qui ne prennent qu'an faible intérêt à l'étude de l'histoire naturelle, et que d'ailleurs le motif de piété qui doit nous animer dans les pèlerinages n'exclut pas l'instruction qu'on en peut retirer, ne nous empêche pas de jouir des beautés de la nature qui s'ofïrent à nos regards, chaque fois que notre intérêt de naturaliste a été excité par les nouvelles productions qui se présentaient à notre inspection, nous n'avons pas négligé d'en prendre note, et en les consignant dans nos pages, nous rentrerons rigoureusement dans le cadre ordinaire de notre journal. Dans toutes les nombreuses générations qui se sont succédées depuis la naissance du christianisme, il s'est trouvé des hdèles à foi plus vive, à piété plus ardente, qui se sont sentis pressés d'aller prier sur le tombeau du Sau- veur, d'aller visiter les Lieux-Saints qui ont été les heu- reux témoins des prodiges d'amour et de miséricorde que l'homme Dieu n'a cessé de semer sur ses pas durant tout le cours de sa vie mortelle ; d'aller raviver leur foi par le temoiffnasre de ces silentieux témoins des ordres du Ciel communiqués à la terre. Les pèlerinages ont vu leurs jours de plus grande si)lendeur au temps des croisades ; mais depuis Pierre fErmit^ et St Bernard, sans avoir été jamais discontinués, ils ont subi diverses intermittences dans le plus ou moins d'attention qu'on leur accordait. Dans ces derniers temps d'impiété et d'affaiblissement de la foi, les pèlerinages ont semblé se réveiller, comme pour opposer une nouvelle barrière à la libre pensée qu'où prêche de toute part. C'est dans le but de rendre plus faciles ces pieuses pérégrinations aux catholiques de tous les pays, qu'il s'est formé à Paris, en 1853, un comité composé d'ecclésias- tiques et de laïques pour préparer l'organisation de cara- vanes, assurer par des relations déjà établies en Orient la sécurité et la bonne direction des voyageurs, et enfin ser- vir pour la réduction des prix, d'intermédiaire officieux entre les pèlerins et les compagnies qui se chargent d'ordi- naire du transport pour ces contrées. 27G I^ï NATURALISTE CANADIEN Le conseil organise deux voyages par an : au mois de mars et au mois d'août; le premier pour les fêtes de Pâques, et le second au moment des vacances. Le chiffre de 12 pèlerins est le minimum pour cli ique pèlerinage. Le prix du pèlerinage, à partir de Marseille, aller et retour, pour visiter la Judée, la Galilée et la Syrie jusqu'à Beyrouth est de 1410 francs en 1ère classe, et de 1215 fr^ en 2e classe, sur les paquebots des Messageries maritimes françaises. L'excursion étant un pèlerinage proprement dit, et non un voyage de touriste, les ecclésiastiques pour y être admis doivent présenter une autorisation de leur évêque, et les laïques une recommandation d'un ecclésiastique Il est facile de voir par les prix donnés ci-dessus, qu'il n'est pas nécessaire d'être millionnaire pour entreprendre un tel voyage ; pour celui qui sait tant soit peu pratiquer l'économie en voyageant $800 à $900 peuvent suffire. A plusieurs reprises déjà nous étions venu sur le point de partir pour l'Europe, surtout dans le but de retirer d'une telle visite l'instruction qui en est la conséquence natu- relle, mais surtout des connaissances plus étendues sur la science dont nous nous sommes fait une spécialité ; et tou- jours des obstacles insurmontables étaient venus renverser nos projets» C'est après avoir pris connaissance des con- ditions des pèlerinages français que nous avons pu voir que le voyage, non-seulement d'Europe, mais encore d'O- rient, n'était pas au-dessus de nos ressources, et un compa- gnon de route s'étant présenté, dans la personne de M^ Majorique Eolduc, curé de Douglastown, que nous con- naissions depuis son enfance, nous nous décidâmes de suite à tenter l'entreprise. Après donc nous être entendu avec le comité de Paris pour assurer notre admission et connaître la date précise du départ, nous laissâmes Québec le 17 février dernier pour nous diriger sur Halifax, afin de prendre le steamer de la ligne Allan du 19 pour nous transporter à Liverpool. Le départ de Marseille était fixé au 17 mars, nous avions donc tout un mois pour nous y transporter. DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 277 Comme notre compagnon ne devait nous rejoindre qu'à Dalhoasie, nous partîmes seul de Québec. Dès 8| h» a. m. après avoir traversé le fleuve en un bateau qui semblait se taire un plaisir de faire fuir les glaces flottantes devant lui, nous étions installé dans le char de l'iiitercolo- nial qui devait nous transporter à Halifax. Très de trois pieds de neige recouvraient partout le sol, mais il faisait un beau soleil, et la température, quoique un peu vive, n'était pas au-dessous de nos belles journées d'hiver. Nous nou^ installons seul sur un banc, et évitons la rencontre d'étran- gers qui voudraient nous arracher aux réflexions que ne manquait pas de faire naître en nous la séparation de tout ce que nous avions de cher et que nous laissions derrière nous. Tous les sentiments tant soit peu vifs de l'âme com- mandent le recueillement. La tristesse comme la joie vient- elle à se faire sentir, qu'aussitôt la pensée se plait à se replier sur elle-même, pour perfectionner, compléter le sentiment qui l'agite. La nature a horreur du vague, de l'indécis ; un sentiment qui n'est encore pour ainsi dire qu'ébauché ne peut répondre à ses aspirations ; elle ne peut être satisfaite que lorsqu'elle s'est livrée tout entière à la pensée qui l'agite, qu'après que la méditation a donné à ce sentiment sa parfaite completion. Pourquoi a-t-on dit que les grandes douleurs comme les grandes joies sont muettes? C'est en vertu de la règle que nous venons de signaler : que la nature aime à parfaire son œuvre, que les ébauches de sentiments, les sensations miparfaites lui répugnent ; lancée dans la voie, elle tend impérieusement à parvenir au but, à compléter son ébauche. C'est par ces opérations tontes naturelles de la pensée, que les saints, en outre de la grâce qui les soutenait, trouvaient une satisfaction, une espèce d'enivrement, autant dans les mortifications auxquelles ils se livraient, que dans la con- templation des joies pures qu'ils entrevoyaient dans l'autre vie. C'est absorbé tout entier dans les réflexions que fait naître en nous la séparation que nous venons d'opérer ; c'est en mettant les sentiments qui nous dominent en 278 LE NATURALISTE CANADIEN unisson, par la pensée, avec ceux des amis que nous venons de quitter, et en déroulant dans notre imagination, les nom- breux accidents de la longue route que nous allons par- courir, que nous nous détachons de la gare sans que nous ayons remarqué le sifflet qui en avait commandé le départ* Les paroisses de S. Charles, Montmagny, Ste Louise, Ste Anne, etc., passent devant nous, sans pour ainsi dire se faire remarquer. C'est à peine si nous constatons que la neige semble diminuer d'épaisseur à mesure que nous poursuivons notre route vers l'Est. Mais voici que nous touchons à la paroisse de l'isle- Verte, paroisse qui nous intéresse d'une manière particu. lière, parce que nous en avons été le curé de 1852 à 1854. Moins de deux semaines avant notre départ, nous avions reçu de notre ancienne paroisse une lettre que nos lecteurs nous osons le croire, nous pardonneront de reproduire ici. Isle-Verte, 27 janvier 1881. M. l'Abbé Provancher, Cap Rouge. Cher et ancien pasteur, En voyant la suscription de la présente, vous allez sans doute vous demander : mais qu'elle est cette Phiio- mène qui se réveille ainsi de l'Isle-Verte, et que peut-elle me vouloir ? J'avoue qu'après un silence de plus d'un quart de siècle, on peut sentir un peu la ressuscitée ; mais vous avez assez bonne mémoire— et je sais aussi que votre cœur n'est pas moins riche que votre mémoire — pour qu'en évoquant vos souvenirs, vous ne vous rappeliez aussitôt cette imparfaite de Philomène C, qui vous amu" sait tant parfois de ses espiègleries, et qui la veille encore de voire départ, se mêlait même de vous faire des prédic- tions que les événements sont venus justifier depuis. Je prends plaisir, parfois, à reporter mes pensées vers ce temps si éloigné déjà, mais si beau ; à me rappeler tous mes enfantillages, dont je me sens souvent pressée de vous demander encore pardon, surtout lorsque je considère la reputation et les honneurs que vous ont si justement assurés vos talents et vos travaux. J'étais si enfant ! mais DR QUÉBEC A JÉRUSALEM 279 j'ai souvenance aussi que, lorsque je m'associais à vos nièces pour vous faire quelque espièglerie, vous ne dédaigniez pas de vous faire aussi jeune que nous, pour riposter à notre manière. Hélas ! ce temps si heureux est déjà bien loin de nous. Votre chère Délima est depuis plusieurs années devant Dieu ; sans doute qu'elle prie là pour son oncle qu'elle aimait tant. Et pour moi, de bien plus graves soucis sont venus remplacer les étourderies de la hllette de 14 ans- Comme bien d'autres, j'ai pris mari, et trois enfants, dont la plus jeune compte déjà 14 ans, sont là sous mes yeux pour me rappeler sans cesse que mon printemps est déjà passé. J'apprends par les journaux que vous devez faire un lointain voyage, que vous voulez aller visiter les lieux que Jésus-Christ a sanctiliés par sa présence. Je viens donc solliciter une faveur : c'est de m'adresser d'abord votre photographie, à laquelle je tiens beaucoup ; et lorsque vous- oflrirez le saint sacrifice de la messe dans les vénérés sanc- tuaires de la Palestine, j'ose vous demander un petit sou- venir pour moi, pour ma vieille mère qui vous a toujours tant aimé, et pour toute ma famille. Mais ne reviendrez-vous jamais nous revoir? Oh ! oui • il le faudra, surtout après votre voyage, pour nous racon- ter les merveilles sans nombre qu'il vous aura été donné de comtempler et d'apprécier. N'est-ce pas que j'ai droit d'espérer cette faveur ? Je forme des vœux pour votre voyage, et prie le Ciel qu'il vous accorde santé, bonheur, succès et prompt retour. Votre toute dévouée. Philomène. Le convoi avait à peine touché la gare, que nous étions sur la plateforme pour voir si nous n'y rencontrerions pag quelque figure connue. Mais parmi tous ceux qui étaient ià, personne que nous reconnaissions. Nous remarquons un monsieur suivi de trois dames qui ont l'air de nous exa- miner un peu soigneusement. — Mais c'est lui ? se disait-on, dépistées par nos habits de laïque et la barbe que nous portions. — Philomène ?— Oh ! M, Provancher ; voici mon 280 LE NATRBALIST8 CANADIEtf frère avec mes deux filles. Mais hélas ! nous n'avons que le temps de nous serrer la main, et déjà le train est en mouvement. Infernale machine, dîmes-nous ; pas même une minute pour avoir le plaisir de renouveler connais- sance avec des personnes qui nous sont chères ! Mais que les regards sont éloquents dans ces moments, qu'ils en disent long au cœur sensible ! La gare fait rapide- ment derrière nous, nous avons à peine le temps de remar- quer les adieux qu'on nous adresse de la main, que nous retombons sur notre banc le cœur brisé, et tout entier aux idées noires qui nous obsèdent. Hélas ! nous disions-nous, n'est-ce pas Jà l'image parfaite de la vie ? Des semaines et des mois de soucis et de peines, pour dea minutes de joie ! Partout la contradiction, les contrariétés, la déception ; par- tout les épines sous les roses ! Nous en étions encore à ces sombres réflexions, lorsqu'on annonça Trois-Pistoles, où nous savions qu'un buffet bien gariji pourrait au moins satisfaire aux exigences de l'estomac qui commençaient à se faire sentir, s'il ne pouvait guérir les blessures du cœur. Après le repas, nous reprenons notre siège dans le char en nous efforçant de chasser de notre esprit les pen- sées sombres qui nous obsédaient, ce à quoi la conversa- tion d'un compagnon de route ne contribua pas peu, en nous entretenant de cultures d'amateur auxquelles il se livrait- Qu'il est regrettable, nous disions-nous, que des personnes si intelligentes n'aient pas au moins une teinte de botanique ; commes elles doubleraient et quadrupleraient les jouissances qu'elles éprouvent dans la culture des plantes exotiques, si elles savaient en distingtier les familles, reconnaître leurs analogues, et s'appliquer à faire des col- lections de genres ou d'espèces. Mais malheureusement le plus souvent, on ne connaît pas même exactement le nom des plantes auxquelles on donne ses soins, et le succès dans ces cultures est plutôt le fruit du hasard ou le résultat d'avis reçus, que la connaissance des aptitudes, des besoins et des soins que requiert telle ou telle plante recherchée. 11 était passé 3 heures lorsque nous touchâmes Ri- DE QUÉBEO A JÉRUSALEM 281 moiiski, où, à notre grand regret, nous vîmes les amateurs qui nous avaient si agréablement entretenu, nous laisser seul à continuer la route. Bientôt nous touchons Ste Flavie, et nous tournons le dos au fleuve pour traverser la péninsule Gaspésienne Le cheval de fer qui nous entraine semble redoubler de force à mesure que nous montons sur les hauteurs, et fait fuir derrière nous les quelques habitations que nous ren- controns dispersées çà et là avec une vitesse vertigineuse. A 7 h. 20 m. nous sommes à Campbellton, N. B. ; nous promenons nos regards de toute part sur le trottoir pour découvrir notre compagnon de voyage ; mais en vain. 11 nous attend à la station voisine, pensâmes-nous ; et, en efîet, à Dalhousie, tandis que nous le cherchions sur le trottoir de la gare, il était déjà dans le char même à s'en- quérir de nous. Nous voici donc associés maintenant pour ne nous séparer qu'à notre retour, lorsque nous aurons fait connaissance avec l'Europe, l'Afrique et l'Asie que nous nous promettons de visiter. Après quelques instants donnés à la conversation, nous nous installons sur nos bancs de manière à tirer le meilleur parti possible de la nuit que nous avons à passer ainsi, et qu'il nous faudra couper en deux par un changement de char à Monckton. Les émotions du départ que nous venions d'opérer, jointes aux cahotements de la route et aux couches peu confortables que nous offrent des bancs de chemin de fer^ nous avaient à peine permis de nous livrer au sommeil^ lorsque le conducteur vint crier : Passengers for Halifax must change cars. Il passait 3 h. du matin lorsque nous fûmes installés dans notre nouveau char. Plus nous avançons, plus nous voyons la neige devenir de moins en moins abondante, si bien que bientôt les champs n'en ont plus que quelques taches. Il se fait jour^ et nous voyons à notre droite se développer la baie de Fundy, dont les bords à cet endroit sont fort bas et tout couverts d'une herbe ne recelant aucune trace de neige ; nous voyons même en plusieurs endroits des animaux dans les champs. 282 LE NATURALISTE CANADIEN Nous perdons bientôt la baie de vue et reprenons les hauteurs. Le terrain nous parait ici fort pauvre. Nous voyons de nombreux pins rouges sortir de blocs de rochers entassés les uns sur les autres, recouvrant en grande partie des kalmias et des andromèdes d'assez chétive apparence. A 10 h. nous entrons dans la gare d'Halifax, et allons de suite nous installer à l'hôtel de même nom. Nous sommes tout étonnés qu'après nous être fait traîner en cariole (^) à Québec la veille, de nous trouver installés ici dans un wagon, comme si une nuit avait suffi pour nous faire passer de l'hiver à l'été ou du moins au printemps. Halifax, sans avoir rien d'extraordinaire, est une assez jolie ville ; sa situation parait encore plus agréable lors- que nous la voyons du port, 19. Fév. Nous sommes tout surpris ce matin qu'après nous être promenés sur la terre hier, nous la trouvons maintenant entièrement cachée sous une couche de 7 à 8 pouces de neige tombée dans la nuit. Mais tout nous fait augurer qu'elle ne sera pis de longue durée, car dès 6 h. il fait une pluie battante qui la délaye en une boite des plus désagréable pour les piétons. .Nous allons dire la messe à la cathédrale, où nous sommes accueillis avec une extrême bienveillance par M. le Grrand-Vicaire Power, en l'absence de l'Archevêque, qui nous devance d'une semaine seulement en Europe. Vers 11 h., la pluie diminuant à peine, nous laissons notre hotel pour aller nous installer dans le vaisseau qui est amarré au quai même. C'est V Hibernian que nous allons avoir pour nous transporter do l'autre côté de l'océan ; c'est un vaisseau sûr, mais peu rapide. Nous sommes les deux premiers rendus ; mais bientôt nous voyons de nouveaux compagnons arriver avec leurs bagages et prendre comme nous possession de leurs cabines. On nous sert à 1 h. un copieux dîner, auquel nous faisons d'autant plus honneur que le fort vent qui souffle de l'Ouest nous inspire des craintes sur la disposition dans laquelle nous pourrions être à l'heure du souper. (1) La cariole à Québec est une espèce de traîneau. DK QUÉBKO A JÉRUSALEI 283 La pluie a cessé de tomber et a fait place à un vent très fort qui, quoique sans eflfet sur les eaux de la baie, nous fait présager quelques désagréments lorsque nous n'aurons plus aucune terre pour nous mettre à l'abri. A 2 h. notre vaisseau se sépare du quai, et prend de suite sa direction vers l'Est. Nous prenons plaisir à examiner le paysage des deux côtés de la baie, et notre palais flottant semble mépriser le vent qui l'assaille de côté, pour prendre une allure tuut-à-fait rassurante ; les eaux sont à peine ondulées par ce vent, et notre course est si rapide que nous voyons plusieurs petites îles que nous passons, s'entuir derrière nous, comme si elles avaient le mouve. ment à notre place. Comme nous l'avions prévu, nous étions à peine en plein océan, que noire vaisseau subissait déjà toute l'in- l'iufluence des vagues soulevées par le vent. Il n'y a pas encore deux heures que nous avons laissé le quai, que déjà plusieurs ont payé le tribut à Neptune et sont en proie à tous les tourments du mal de mer. Notre compagnon a été l'un des premiers à s'exécuter, et ne parait pas devoir en être quitte pour si peu ; quant à nous, nous résistons encore^ mais nous voyons venir le moment où il nous faudra en faire autant. Le tangage se joint au roulis pour nous agiter en tous sens. Sur les 13 passagers de chambre de ce voyage, deux seulement accompagne le capitaine à la table à l'heure du souper, tous les autres préfèrent l'abstention à toute nouvelle absorption, si toutefois ils n'en sont pas rendus déjà à faire des remises. Il n'était pas encore 9 h. que nous allions nous mettre au lit, cherchant dans une nouvelle position un adoucisse- ment au malaise que nous éprouvions. Mais à peine étions- nous descendu dans notre cabine, que nous nous sentons encore plus mal ; nous nous enfonçons dans notre lit, et et essayons de nous prémunir contre le roulis qui, quoique notre couche soit fort étroite, nous ballotte d'un côté à l'autre, menaçant de nous verser par dessus la planchette asst'Z étroite qui nous protège du côté opposé à la cloison. Mais comme il y a déjà quelques années que nous sommes déshabitué des mouvements du berceau, nous n'avons pas 2g4 LE NATURALISTE OANADIKN subi pins de 2 ou 3 de ces ballotas forienient ponctués-rugueux. Protliorax grand, en carré. Ailes hyilines, la nervure blanche, le stign)a simple, le rameau de la nervure stiginatii|Ue sim[ile, plus épais seulement à l'extrémité. Pattes noires, les tarses, tous les genoux, l'extrémité des cuisses antérieures, leurs jambes exce[)té une petite ligne brune en dehors, jaune. Abdomen poli, bril- lant, à pédicule niojen, un peu allongé, terminé en pointe. — C. çj» — Les antennes ornées de verticilles de longs poils blancs, les articles du milieu bi-dentés en dessus. Abdomen longuement pédicule ; les tarses blancs. Un spécimen ç et un d^. IV. THORYMIENS. 4. Gen. Monodontomèke. Monodoniomerus, Walker. Tête transversale, plus large que le thorax. Antennes $ de 3 articles, le premier grêle, le 2e cyathitbrme, le 3e très petit, le reste épaissi en massue. Ailes à nervure stigmatique arquée et fourchue à l'extrémité. Thorax allongé, convexe, le dos du prothorax grand, en carré, le dos du mésothorax avec les parapsides très allongés ; l'écus- son ovalaire. Pattes avec les hanches et les cuisses posté- rieures très grandes, les dernières comprimées avec une dent en dessous près de l'extrémité. Abdomen sessile, comprimé, avec le premier segment grand, les suivants courts ; tarière saillante, longue. Une seule espèce capturée sur des Heurf. Monodontomère vert - metallic. Monodoniomerus viridœneus, nov. sp. VIII— CHALCIDIDBS. 291 9 — Lonçr. .18 pee. D'un beau vert metallic bleuâtre, tout le corps à ponctuations denses et médiocrement rugueuses. Les mandibules i avec les jambes et les tarses, jaune. Antennes. Ailes hyalines, la nervure brune à partir du stigma, obscurcie à l'endroit de sa bifurcation. Les hanches et les cuisses de la couleur du corps, finement ponctuées. Abdomen comprimé, poli, le premier segment très grand et d'un beau bleu verdâtre ; la tarière jaune plus longue que l'abdomen. — R. 5. Gen. Callimone. Callimone, Spinola. Tête transversale, aussi large que le thorax ; prothorax plus large que long. Pattes à peu près égales entre elles, les hanches postérieures renflées, leurs cuisses simples, sans dent, à peine renflées. Abdomen sessile ou subsessile, à premier segment allongé, empiétant considérablement sur le 2e ; tarière saillante. Se distinguent surtout des précédents par l'absence de dent à leurs cuisses postérieures. Ces insectes pondent leurs œufs dans les larves des Cynips, perçant les galles qui les recèlent de leur longue tarière. Une seule espèce rencontrée. Callimone sarrazln. Callimone fagopîrum, nov. sp. cf $ — Long. .13 pce. Vert metallic brillant avec les pattes jaunes. La face dorée, brillante. Antennes assez courtes, épaisses, brunes avec le scape jaune. Thorax finement ponctué ; métathorax rugueux posté- rieurement. Ailes hyalines, sans autres nervures que la costale qui se courbe pour former le stigma sans aller au delà. Pattes d'un beau jaune miel clair, la base des hanches verte, métallique, les postérieures renflées. Abdomen triquêtre, ayant presque la forme d'un grain de sarrazin, le premier segment ne couvrant pas entièrement le 2e; tarière noire, de la longueur de l'abdomen. 7 spécimens Ç et un d^ rencontrés. F. EUCHâRIDIENS. 6. G-en. Eucharis. Eucharis, Latreille. Tête très courte, large, plus étroite cependant que le thorax. Antennes petites, à articles serrés ou flabellés, presque égaux à part le 1er et le 3e qui sont un peu plus 29J LE NATURALISTE CAVADIEtf loncs, insérées an milieu du front. Prothorax très court, étroit, fort peu apparent ; mésothorax très grand, renflé ; l'écnssoii o-rand, plus ou moins prolongé en arrière et quel- quefois bitiJe Ailes à nervure stigmatique très courte, sans prolongement de rameau. Tattes grêles, les postérieures plus loniîues, les cuisses un peu en massue. Abdomen à pédicule assez long, à 2e segment très grand et fendu de manière à cacher tous les autres ; tarière non apparente. Insectes bien caractérisés par les détails ci-dessus ; l'abdomeii est d'ordinaire redressé sur son pédicule de ma- nière à venir s'appliquer sur le métathorax. Une seule espèce rencontrée, capturée au til''f. Eucharis gibbsuse, Eucliaris gibbosa, uov. s p. 9 — Long. .12 pce. Noire ; les 2 articles basilaires des antennes avec la massue et les pattes, jaunâtre. Tête très étroite, le vertex ponctué, le chaperon poli, brillant, toute la fice couverte d'aeiciilationa convergeant vers une côte médiane. Thorax huge et fortement gibbeux tout couvert de ponctuations ou de fovéoles profondes, l'écusson senbla- bleraent rugueux mais mutiijue. Ailes hyalines, l'épaississemeiit stigma- tique de la nervure, jaune-; aie. Les hanches noires. Abdomen court, poii, brillant, redressé et s'appliquant presque sur le m<^tathorax, le 2e segment enveloppant tous les autres. Antennes à articles 3, 4 et 5 longuement serres en dessus. — R. 7. Gen. Périlampe. Perilampy^, Latr, Tête très grande, aussi !nrg(> que le thorax A ut unes de 13 articles, le premier très long, les 2.> et 3e petits, Ws autres cyalhiformes, en massue. Mésothorax en carré, à parapsides distinctes, fîcusson grand, pointu à l'extrémité et prolongé sur le m.'''t-.th'>rax. Abdomen subpétiolé, court, convexe, avec la tarière cachée. Les antennes de ces insectes renflées 9 en massue compacte et hi forme de leur mésothornx .«mpèchent surtout de les cf)nfoudre avec les i)i^éc(^dents. Deux espèces ren- contrées. Ailes obscurcies à l'extrémité \ triangularis. Ailes totalement hyalines 2. hvallnUS. 1. Périlampe triangulaire. Perilampus triangularis, ■Say, Say's Eut. i, 381, Vni— CHALCIDIDES. 293 Ç — Lons^. .20 pee. D'un vert metallic bleuâtre, tout le corps for- tement ponctué-rugueux. Antennes à premier article lon<>;, vert, le 2o roussâtre en dessous, le reste noir, dniment pubescent. Li face aciculée longitudinalement sur les côtés et transversalement sur le vertex. Le collier vert ; l'écusson très grand, entier. Ailes brunâtres dans leur moitié apicale. Abdomen très court, triangulaire, poli, brillant, con- vexe en dessus et en dessous, la moitié antérieure bleue, l'autre moitié verte à réflexion bleue. — C. 2. Périlampe hyalin. Perilampus hyaliaus, Say, Say's Ent. 1, p. 382. Ç — Long. .16 I ce. Vert, à réflexion bleuâtre, tout le corps ponc- tué-rugueux ; la face et le vertex ponctués, à peine aciculés. Antennes noires, le scape vert. Ecusson fortement allongé, bifide à l'extrémité. Pattes avec les tarses et les jambes antérieures plus ou moins jaunâtres. Ailes totalement hyalines. Abdomen convexe en dessus et en dessous, poli, brillant. — GG, Diffère surtout du précédent par ses ailes totalement hyalines. Till. F TE ROM ALIENS. 8. Gen, Paphage. Fapha^us, "Walker. Tête plus large que longue, à antennes en massue, in- sérées près de la bouche, le premier article très fort, long, le 2e cyathiforme, la massue ovale, pointue. Corps dépri- mé, presque linéaire. Pattes simples, grêles, presque égales. Le prothorax court, transversal ; le métathorax rétréci en arrière. Une seule espèce rencontrée. Paphage rugueux Paphagus rugosus, nov. sp. (^ — Lono^. .14 pce. Noir opaque, très rugueux ; le vertex convexe. Antennes ferrugineuses, insérées près de la bouche, avec un petit espace lisse au milieu au dessus de leur insertion. Pattes ferrugineuses, les cuisses légèrement obscures. Prothorax très court en avant, replié en arc jusqu'à l'insertion des ailes. Abdomen en opale oblong, déprimé, le dessus aciculé longitudinalemeut, les sutures des segments polies, très distinctes, Du seul spécimen J*. 294 ï^^ NATURALISTE CANADIEN 9. Gen. Sémiotelle. Semiotellus, West wood. Tête transversale, plus large que le thorax. Antennes de 9 articles, épaissies médiocrement, à articles peu dis- tincts, comprimés. Mésothorax à parapsides obsolètes postérieurement. Ces insectes sont parasites de Vlsosoma hordei, Harris, joint-worm des anglais, qui fait tant de ravages dans les céréales, blé, seigle et orge, en produisant des galles à leurs jointures qui arrêtent en partie leur végétation. Sept espèces rencontrées que nous croyons nouvelles. Ailes tachées de brun 1. faSciatUS, n. sp. Ailes hyalines ; Abdomen atténué en une longue pointe.. 2. melanicrUS, fu ap Abdomen simplement conique ; Pattes brunes, les jointures avec l'extrémité des jambes postérieures, jaune... 3, fuSCÎpes, n. sp. Jambes postérieures sans anneau pâle au sommet ; Scape des antennes jaune ; Abdomen allongé, oblong. ... 4. OblongUS, 7i. sp. Abdomen court, ovoïde conique. 5. CuprSBUS, n.sp. Scape des antennes noir 6. minimUS, n. ap. Abdomen suborbiculaire 7. Suborbîculairis, «. sp. 1. Sémiotelle fasciée. Semiofellus fasciaius^ nov. sp. cf' — Long. .10 pce. Brun-verdâtre metallic, plus clair sur le thorax. Tête bien plus large que le thorax. Antennes noires, les articles 1, 2, 3 et 4 jaune-pâle. Thorax finement ponctué, le mésothorax avec les parapsides absolètes postérieurement. Ailes hyalines avec une grande tache transversale à l'endroit du stigma, cette tache plus foncée à la côte. PattQ d'un jaune-pâle, avec les hanches brunes. Abdomen sessile, sub-ovale, pointu à l'extrémité, plan en dessus, à segments sub- égaux, le 2e et partie du 3e jaune, le reste brun-verdâtre. Ç — Les 3 articles basilaires des antennes jaune-roux ; abdomen sans bande pâle à la base. Un seul spécimen J et un Ç pris au filet. Espèce bien distincte par la tache brune de ses ailes. 2. Sémiotelle cuisses-noires. Semiotellus melanicrus, nov. sp. cT? — Lon. .13 pce. D'un beau vert metallic brillant, à reflets plus ou moins bleuâtres. Le corps fortement ponctué, l'abdomen poli, viir — ciiALoiDinES. 295 brillant. Antenne^ brun-foncé, les articles 1 et 2 jaunes. Prothorax court ; niésothorax à parapsides obsolètes postérieurement. Aile» hyalines, le rameau de la nervure stigmatique fortement oblique et terminé par un point épaissi. Pattes jaunes, les hanches de la couleur du coips, les Cîiisses noires à l'exception des genoux et des trochantins. Abdomen plan en dessus, terminé en pointe assez allongée, coupé ob'i- gueuient en dessous à l'extrémité. Pris au filet 1 cJ* et 1 Ç. 3 Sémiot elle pieds -bruns. Semioiellnsfuscipes, nov. sp, 9 — Long. .13 pce. Vert cuivré brun, densément ponctuée. Le scape des antennes jaune, le reste brun. Pattes brunes, toutes les jointures avec un anneau à l'extrémité des jambes postérieures, jaune- pâle. Les hanches de la couleur du corps. Abdomen court et laige, cordiforme, terminé par une pointe co irte de la couleur du corps. 2 spécimens $; bien différent du précédent par son abdomen cordiforme. 4. Sémiotelle oblongue. Semiotellus oblongus, nor. sp. Ç — Long. .15 pce. D'un vert cuivré brillant, très finement ponc- tuée. Le scape des antennes avec les pattes, jaune pâle. Le pavillon des antennes brun en dessus, jaunâtre en dessous. Les tarses terminés da noir, les hanches de la couleur du corps. Abdomen allongé, subcylin- drique, terminé en pointe moyenne. La forme de l'abdomen le distingue de toutes les espèces voisines. Sémiotelle cuivrée. Seiniotellus cuprœas, nov. sp. çj — Long. .09 pce. D un verdâtre cuivré ; la tête très large, plus larse que le thorax. Antennes brunes, le scape brun jaunâtre. Pattes d'un jaune sale, les tarses noirs, les cuisses plus ou moins lavées de brun, les hanches de la couleur du corps. Abdomen oblong, déprimé, avec une tache jaune près de la base, la même tache plus apparente 60U3 le ventre. Bien reconnaissable par la tache jaune de son abdomen. 6. Sémiotelle très-petite. Semiotellus mininws, nov. sp. Q Long. 08 pce. D'un vert brun metallic, finement ponctuée. Les antennes noires avec le scape vert. Pattes jaunes, les cuisses plus ou moins lavées de brun à la base, l'extrémité des tarses brune. Abdomen subcordiforme, terminé en pointe. La plus petite espèce que nous ayions encore ren- contrée. 296 LE NATURALISTE CANADIEN 7. Sémiotelle suborbiculaire. Semiotetlus suborbicula- ris, nov. sp. Ç — Long. .09 pce. D'un vert metallic brunâtre avec les pattes d'un beau jaune miel. Le scape des antennes jaunâtre. Ailes hyalines blanchâtres, les nervures mêmes sans coloration. Abdomen déprimé, poli, brillant, de forme presque circulaire, avec une petite pointe à l'extrémité. — R. Une seule ? rencontrée. La forme circulaire de l'abdo- men de cette espèce la distingue surtout de toutes les autres. 10. G-en. Ptéromale. Pteromalus, Swederus. Tête large, transversale. Antennes de 13 articles, le 8e et le 4e annulaires. Le Prothorax très court. Les cuisses grêles, celles du milieu sétigères eu dessous à l'extrémité» Tarière cachée ou à peine saillante ; l'abdomen plan eu dessus. Corps velu. Antennes à articles distincts, non comprimées. Se distinguent surtout des précédents par leurs antennes à articles plus distincts et non' comprimés. Trois espèces rencontrées. Scape des antennes jaune ; Abdomen obtus à l'extrémité 1. pieridîs, n. sp. Abdomen allongé en pointe à l'extrémité.. 2. aCUtUà, n. sp. Scape des antennes noir 3. nigricomis, n. sp. 1. Ptéromale de-la-piéride. Fieromalus pieridis, nov. sp. c? ? — Long. ,10 pce. D'un beau vert metallic, plus clair dans le cf ; les mandibules, les antennes avec les pattes, jaunâtres. Les antennîs courtes, mais à articles plus distincts que dans les Sémiotelles, non comprimées, le pavillon plus eu moins obscur. Tout le corps line- ment ponctué ; l'abdomen poli, lisse. Prothorax court, mésothorax avec les parapsides obsolètes postérieurement. Ailes hyalines, le rameau de la nervure stigmatique terminé par uu point épaissi. Le dernier article des tarses, noir, les cuisses quelque peu obscurcies^ Abdomen subsessile, plan en dessus, terminé par une petite pointe. Trouvé en nombre considérable, cf et ç, occupant presque toute la capacité d'une chrysalide de la Pieris rapœ. VIII — CHALCIDIDES. 297 2. Ptéromale pointu. Pieromalus acutus, nov. s. Ç — Long. .11 pce. Vert brunâtre metallic avec la tôte noire. Antennes noires, longues, plus épaisses à l'extrémité, le scape avec les pattes jaune pâle. Abdomen étroit, allongé, se terminant par une longue pointe. Bien différent du précédent par son abdomen atténué en pointe. 3. Ptéromale cornes-noires. Pieromalus nigricornis, nov. sp. 9— Long. 08 pce. Vert foncé brillant avec les pattes jaunes et les antennes noires, y compris le scape. Abdoment brièvement pédicule, plat en dessus, convexe en dessous, se terminant brusquement par une espèce de queue courte et forte. Bien distinct des 2 précédents par la forme de son abdomen. XL EULOPHIENS. 11. Gen. EuLOPHE. Eulophus, G-eofîroi. Tête très courte, transversale. Antennes c? de 9 ar- ticles, dont 3 à â émettent une longue branche à leur base, celles des ? simples, de 8 articles. Tarses de 4 articles. Abdomen déprimé. La branche stigmatique de la nervure des ailes longue. Une espèce rencontrée. ijulophe à-antennes-rameuses. Eulophm ramosus, nov. sp. (^ — Long. ,09 pce. D'un beau vert cuivré. Tête très courte, à vertex échancré par le sillon antennaire. Antennes brunes, de 7 articles le premier long, 2 très court, 3 et 4 grêles, allongés, chacun avec un long rameau à sa base, 5, 6 et 7 allongés et épaissis en massue. Les jambes avec les tarses, excepté à l'extrémité, l'extréuùté des cuisses, jaune-pâle, le reste de la couleur du corps. Abdomen allongé, plus large à l'extrémité, se terminant brusquement en pointe. Ç — Avec les antennes épaisses mais non rameuses ; l'abdouieu plus loBguement acuminé. 1 spécimen cJ* et 2 9 . 298 I-E NATWRALISTE CANADIEN Fam. IX des CHRYSIDES. Chrysididœ. Tête transversale, le plus souvent aussi large que le thorax. Antennes de 13 articles, assez courtes, insérées dans uhe cavité de la face, coudées après le 2e article, générale- ment un peu plus grosses au delè du milieu. Thorax à peu près plan, coupé carrément en avan^ et en arrière, à écusson généralement grand, peu élevé» Ailes à nervures incomplètes, formant cependant le plus souvent une cellule radiale avec 2 discoïdales. Pattes ordinaires. Abdomen en apparence formé de 3 segments (quel- quefois 4) seulement, les autres étant refoulés en dessous en s'enfonçant les uns dans les autres à la façon d'un télescope, sessile, avec les segments apparents fort grands, le dernier le plus souvent crénelé ou denté avec des points enfoncés près du bord La tarière se compose des pièces ordinaires de celle des Ichneumonides. Les Chrysides sont comme les précédents des parasites d'autres insectes, souvent de l'ordre même des Hymé- noptères. Leur taille ne dépasse pas la moyenne. Ils sont tous remarquables par ''éclat de leurs couleurs à reflets métallics. L'abdomen est creux en dessous et per- met à l'insecte de se rouler en boule lorsqu'il est inquiété. Les ç sont assez promptes à user de leur tarière pour se défendre ; mais les blessures qu'elles infligent sont à peu près comme celles des Pimples, des Ophions etc., c'est-à- dire que dépourvues de glandes à venin, ces blessures ne sont pour ainsi dire douloureuses que par la division des tissus traversés. Certains auteurs ont rangé les Chrysides parmi les aiguillonnés, mais il est reconnu aujourd'hui que leur tarière n'est pas un véritable aiguillon, étant dépour- vue des glandes à venin qui distinguent les véritables aiguillonnés. Si la sentence du poète latin sic vos non vobis peut s'appliquer avec raison quelque part, c'est bien eu égard aux Chrysides, Pendant que la femelle de l'Hymé- IX — CHRYSIDES 299 noptère fouisseur, Halicte, Osmie, Odynère etc. est allée à la curée pour pourvoir son nid de provisions pour la larve qui éclora de ses œufs, la femelle Chryside pénètre dans son trou, et dépose son œuf propre sur les parois, si bien que la demeure se trouve usurpée par un intrus qui n'est même pas encore né. La larve Halicte, Osmie etc. sera déjà parvenue à mi-grosseur lorsqu'éclora la larve Chryside, laquelle se ruera aussitôt sur son hôte pour en faire sa victime et s'en repaître. Comme bien on le pense, il arrive plus d'une fois que la véritable propriétaire de la demeure, lorsqu'elle pénètre dans son trou en revenant du champ, surprend l'usurpateur en flagrant délit d'invasion, et c'est alors que s'engage un combat acharné entre le possesseur du foyer et le vaga- bond. Unguibus et rostro, et aculeo ajouterions-nous, il faut repousser ce maraudeur ; mais si ce celui-ci est dépourvu d'armes ofiensives, il jouit par contre, d'un puissant moyen de défense. Il se roule en boule, et ongles, et mandibules, et aiguillon glissent sur ses téguments cornés. Il ne reste plus d'autre moyen de vengeance au fouisseur que de lui arracher les ailes, qui font seules saillies en dehors de la boule cornée. Et c'est ce qu'il pratique assez sonvent, comme plusieurs entomologistes en ont été témoins, entre autres M, de Saint-Fargeau, qui a vu une Chryside ainsi chassée du nid d'un Hédychre et privée de ses ailes, faire le mort pendant quelque temps, puis lorsque le fouisseur s'était de nouveau éloigné, se remettre sur pieds grimper une seconde fois dans le nid et y déposer son œut. La famille des Chrysides est plus nombreuse en indi- vidus qu'en genres et espèces. Les 4 genres qui suivent sont les seuls dont nous ayons rencontré des représentants. Clef pour la distinction des genres. 3e article des antennes plus long que 2 ; dernier segment ^ apparent de l'abdomen muni de dentelures. . .1. tHRYbiS. 3e article des antennes plus long que 2 ; dernier segment apparent de l'abdomen sans dentelures : Radiale incomplète ; „ , j- Ailes antérieures avec quelques cellules dis- coïdules completes • • • 300 LE NATURALISTE CANADIEN Ailes antérieures sans cellules discoïdales com- plètes 3. Elampus Radiale complète, 2 cellules discoïdales fermées. .. .4. Cleptids* 1 G-en. Chrysis. Chrysis, Fabr. Tête transversale, de la largeur du thorax. Antennes de 13 articles, dont le 3e est plus long que le 2e. Chape- ron court, non allongé entre les mandibules. Ailes avec une cellule marginale allongée, atteignant presque l'extré- mité et non complètement fermée ; une cubitale incomplète ne s'étendant guère qu'au milieu de la radiale ; une pre- mière discoïdale grande et rhomboïdale, une 2e située au dessous de la première et ouverte en arrière, enfin une discoïdale extéritmre ouverte en dehors. Abdomen à 3e segment présentant à son bord postérieur des échancrures en nombre variable suivant les espèces. ^ Ailes hyalines, vertex séparé du front par une ligne saillante, 3e segment abdominal faiblement arrondi postérieurement 1. CSerulanS. Ailes partiellement obscures, vertex non séparé du front par une ligne saillante; 3e segment abdominal prolongé dans sa partie moyenne portant les 2 dents du milieu 2. &UrichalC8a, n. sp. 1. Chrysis bleuâtre. Chrysis cœrulans, Lepeil. Bruilé, Hym. iv, p. 37. (5* Ç — Long. .34 pce. Verte, avec le dos de l'abdomen plus ou moins bleu, le thorax porte aussi diverses taches bleues. Vertex séparé du front par une ligne sinueuse. Vertex et thorax criblés de gros points qui ne se touchent pas et dont les intervalles sont plus finement ponctués, les points de l'abdomen sont plus petits, oblongs, serrés et entremêlés d'autres encore plus petits. Le prothorax porte une petite fossette de couleur plus foncée au milieu. Ailes hyalines, le bord anté- rieur faiblement obscurci. Abdomen à premier segment portant 3 fossettes à la base, avec une ligne médiane lisse qui se prolonge aussi sur le 2e, le 3e à bourrelet peu soulevé suivi d'une ligne de gros points, terminé à son bord postérieur par 4 dents à peu près égales. — CC. 2. Chryis cuivrée-dorée. Chrysis aurichalcea, nov. sp. $ — Lons. .32 pce. Tête et thorax bleus, abdomen d'un beau cuivré-doré. Vertex sans ligne soulevée qui le divise du front. Vertes et thorax criblés de gros points qui ne se touchent pas, les points de IX— OHRYSIDKS 301 l'abdomen moins profonds, oblongs et plus dense?. Fossette m(?diane du prothorax de même couleur que le reste. Ailes plus ou moins obscures, surtout au bord antérieur. Premier segment abdominal avec 3 fossettes profondes, la ligne médiane visible aussi sur les segments 2 et 3, ce dernier à bourrelet peu soulevé suivi d'une ligne de pros points, son bord postérieur prolongé au milieu et découpé en 4 dents peu allongées, les 2 du milieu plus rapprochées. — il. Bien distincte de la précédente. 2. Gen. Hédychre. Hedychrum^ Latr. Tête et antennes comme dans les Chrysis. Corps court, plus large et plus aplati que dans les Chrysis. Ailes antérieures à nervures oblitérées dans leur seconde moitié • cellule radiale non fermée postérieurement, sa nervure in- férieure s'eflfaçant avant d'atteindre la côte ; 1ère cellule discoïdale ouverte à sa base au bord antérieur, la nervure partant de l'angle extérieur de cette cellule se divisant bientôt en trois branches dont les extérieures s'écartent de plus en plus, la 2e discoïdale ouverte aux 2 extrémités de son bord postérieur. Crochets des tarses bihdes ou dentelés. Abdomen à 3e segment arrondi, sans bourrelet ni dentelures. Ces insectes ont toute l'apparence des Chrysis, ne s'en distinguant que par leur abdomen aans dentelures et les nervures de leurs ailes en partie oblitérées. Une seule espèce rencontrée. Hydychre violet. Hedychrum violaceum, Lepell. Brullé, Hym. IV, p. 5L (j^ Ç — Lous'. .22 pee. Vert varié de bleu. Antennes brunes à l'excei tion des 2 articles de la base, les tarses de même à l'exception du premier article en dehors. Fossette antennaire finement aciculée en travers avec un gros point violet au haut. Le vertex avec le milieu du prothorax médiocrement ponctué, le reste, surtout l'écusson, le méta- thorax et les flancs, criblés de gros points enfoncés. Ailes enfumées, plus claires à la base. Crochets des tarses bifides. Abdomen bleu sur le dos, vert sur les côtés, le premier segment avec une dépression au milieu, le 2e presque noir à la base, le 3e entier à l'extrémité. Le ventre d'un bronzé obscur. — C. 302 LE NATSRA LISTE CANADIEN 3. Gen. Elampe. Elamjms, Spinola. Ce sont des Hédychres, mais avec les nervures des ailes encore plus oblitérées puisqu'elles n'offrent aucune cellule complète ; les discoïdales n'ayant que la nervure dé la base. On trouve cependant encore les 3 nervures divergentes au- dessous de la cellule radiale. Les crochets des tarses sont dentelés. Le corps est court et renflé ; le 3e segment abdominal présente quelquefois une petite échancrure à l'extrémité. Six espèces rencontrées. Métathorax prolongé en une espèce de cueilîeron ; Face verte; tarses roux, verts à la base — . 1. SpinOSUS, n. sp. Face verte ; tarses bruns 2. COrUSCanS. Face violette ; tarses roussâtres, taille plus petite.. 3. ViridlS. Métathorax non prolongé en cueilîeron ; 3e segment abdominal échancré au milieu de son bord postérieur ; Lobe médian du mésothorax à peine ponc- tué 4. cyanescens, n. sp. Lobe médian du mésothorax fortement ponctué 5. purpuratus, m. sp. 3e segment abdominal pâle et entier à son bord postérieur 6. marginatUS, n. sp. 1. Elampe épineux. Elampus spinosus. nov. sp. Ç — Long. .30 pce. D'un beau vert metallic avec teinte de bleu sur le vertex, le dos du prothorax et la base de l'abdomen. Mandibules vertes à la base, rousses au milieu et noires à l'extrémité. Face excavée au dessus des antennes, d'un beau vert doré, striée transversalement dans cette excavation. Antennes brunes, les articles 1 et 2 verts. Thorax fortement ponctué, ces ponctuations plus fortes et en forme d'alvéoles sur le métathorax et les flancs ; écusson prolongé en cueil- îeron, métathorax terminé aux angles postérieurs par une épine. Ailes passablement obscurcies, sans cellules discoïdales complètes. Pattes vertes, les tarses avec le premier article vert; les cuisses antérieures avec un renflement sub-épineus en dessous. Abdomen finement ponotué à la base, plus fortement à l'extrémité, le 3e segment noir à la base, légèrement prolongé à l'extrémité, ce prolongement échancré. — E. Un seul spécimen capturé à Danville. Se distingue surtout du curuscans, par ses cuisses sub-épineuses, la cou- leur de ses tarses, une plus forte taille, etc. TX— CHRYSIDES 303 2 Elampe brillant. Elamjms coruscnns, Nort. ÇLong. .20 pee. Bleu, la face avec les côtds tant du thorax que de rabdoinen, vert. Fossette antennaire peu profonde, aciculée trans- versalement avec un o;ro8 point enfoncé au haut. Antennes brunes à part le premier article qui est vert. Thorax large et convexe, fortement ponctué, le meta thorax allon-é en une projection ponctuée comme le reste, ses angles postérieurs épineux. Ailes hyalines à la base, forte, ment enfumées dans leur dernière moitié. Abdomen fort, convexe, très finement ponctué au milieu, plus grossièrement sur les côtés, le premier segment et le 3e noirs à la base, le dernier pubescent et avec une petite échancrure à son bord postérieur au milieu. — R. 3. Elampe vert. Elampns vîridis. Cress. Proc. Ent. !Soc. Phil. IV, p. 103. cf — Long. .21 pce. Tête bleue ou verte à réflexion bleuâtre, les mandibules et les tarses fauves. Fossette antennaire profonde, fine- ment rugueuse. Antennes brun -foncé, le [)reniier article vert-bleuâtre. Thorax fortement ponctué, d'un vert bleuâtre ; le métathorax prolongé en une pointe aplatie et obtuse, fortement ponctuée comme le reste, ses angles postérieurs allongés et épineux. Ailes obscurcies de brun-pâle, plus claires à la base. Abdomen, court, largement ovale, convexe, d'un vert brillant à réflexion bleue, les 2 segments basilaires à peine ponc- tués, le 3e l'étant plus distinctement, son bord postérieur circulaire, quelque peu roussâtre et légèrement échancré au milieu — R. 4. Elampe bleuâtre. Elamjnts cyariescens, no\% sp. Ç — Long. .21 pce. D'un beau vert metallic bleuâtre; la face, les flancs avec les pattes, vert. Antennes brun-foncé, le premier articie vert. Le vertex bleuâtre, à peine ponctué. Le disque du prothorax et le lobe médian du mésotohorax polis, lisses, ne portant que quelques ponctuations éparses. L'écusson, le métathorax avec les flancs criblés de grosses ponctuations. Ailes passablement enfumées, plus claires à la base. Abdomen en ovale élargi, convoxe, poli, brillant, à peine ponctué, d'un bleu foncé verdâtre, le 3e segment plus court que le 2e, légèrement écbancré au milieu de son bord postérieur. — PC. 5. Elampe pourpré. Elampus purpurascens, iiov. sp. Ç Lono-. .18 pce. Vert à reflets bleuâtres; la face, les flancs, l'écusson, le métathorax, avec les patte-^, vert bleuâtre ; le vertex avec le prothorax d'un beau violet à reflets purpurins. Fossette antennaire profonde, la face au dessus fortement fionctuée. Antennes brunes avec le premier article vert. Le vertex avec le prothorax à peine ponctués, n'en portant que quelques unes éparses, tout le reste du thorux l'ctaut 30 4 LR NATURALISTE CANADIEN fortement. Ailes sub-hyalines à la base, fortement enfumées à l'extré- mité. Pattes vert bleuâtre, les tarses bruns. Abdomen court, convexe, ovoïde, poli, lisse, à peine ponctué, d'un bleu violet, le 3e segment plus court que le 2e, un peu allongé au milieu et bifide au bord postérieur- —PC. 6. Elampe marginé. Elampu^ warginatus, nov. sp. Ç — Long. .12 pce. Vert varié de bleu; la face, les flancs, le métathorax avec les pattes, vert, le vertex, le dos du prothorax et du mésothorax avec l'abdomen d'un bleu violacé. Les antennes brunes à l'exception du premier article. Le vertex, avec le dos du thorax et l'abdomen polis, brillants, sans ponctuations distinctes. Thorax allongé, déprimé. Abdomen subglobuleux, le 1er segment avec une fossette à la base, le 2e très grand, le 3e court, marginé d'une bordure ciliée, pâle postérieurement, cette bordure étant indistinctement échancrée à son milieu. Ailes claires à la base, obscures dans leur dernière moitié. — R. 4 G-en. Clepte. Cleptes, Latr. Tête transversale ; ocelles en triangle sur le vertex. Antennes insérées près de Ja bouche, le 1er article allongé, Je 2e le plus court, les autres légèrement épaissis. Protho- rax rétréci et allongé, rebordé à son bord antérieur. Ailes avec une cellule radiale complète, une seule cellule cubi- tale ouverte en dehors, 2 discoïdales fermées et une 8e ouverte. Abdomen subcordiforme, déprimé, subsessile. La seule inspection du prothorax de ces insectes suffit pour les faire distinguer de ceux des genres voisins. Une seule espèce rencontrée. Clepte d'Amérique. Cleptes Americana, nov. sp. Ç — Long. .18 pce. D'un beau vert métallique, médiocrement ponctuée. Antennes brunes, le premier article vert. Métathorax fortement ponctué. Ailes subhyalines, les nervures brunes. Pattes vertes, les tarses bruns. Abdomen vert, finement ponctué, à reflets purpurins sur le disque. A continuer. DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 305 DE QUEBEC A JERUSALEM. II. Nos compagnons de vaisseau — Un darwiniste— Londres; S. Paul; che. miBs de fer; cabs — Traversée de la Manche — Dieppe — Rouen — Paris; hotel S. Sulpice; le pourboire; violation du dimanche. Londres^ 3 Mars 1881.— Malgré notre extrême désir de fouler de nouveau la terre de nos pieds, ce n'est pas sans quelque chagrin que nous nous sommes séparés de nos gais compagnons de vaisseau. Nous n'étions, avons-nous dit, que 13 passagers de chambre en tout, pas une seule dame. C'étaient pour la plupart des marchands des Provinces maritimes, qui s'en allaient en Angleterre faire leurs emplettes annuelles. Plusieurs d'entre eux traversaient l'océan pour la 4e ou la 6e fois. Nous avions en outre un jeune officier de la gar- nison des Bermiides, un vieux commerçant de grains de Brockville, Ontario, un négociant de Montréal d'une naïveté sans pareille. Il s'en allait, disait-il, voir sa belle à Dublin, devant l'épouser dans quelques mois. Et là dessus les questions pleuvaient sur les qualités physiques de la fiancée : est-elle grande, blonde, svelte, jolie de figure ? quelle est son teint, la couleur de ses yeux, celle de ses cheveux etc. ? Mais dit l'un, vous devez en avoir une photographie ? il faut nous la montrer. Et le nigaud, sans remarquer qu'on le sciait ainsi impitoyablement, don- nait des réponses à toutes ces questions! Il poussa même la condescendance jusqu'à aller chercher la photographie qui circula de mains en mains, avec force exclamations sur l'être sans pareil qu'elle représentait. Ou eut dit, vraiment, qu'il était le premier à prendre plaisir à faire rire de lui. Nous comptions encore un comédien Irlandais de New-York, qui, à l'esprit naturel qu'il possédait, joignait souvent l'esprit d'emprunt dont il avait l'habitude de faire 306 LE NATURALISTE CANADIEN usage. Il était toujours fort gai, et avait sans cesse le mot pour rire sur les lèvres. Lors du gros temps que nous eûmes le Séjour, il était sans cesse à demander que le vent soufflât encore plus fort ; il voulait voir, disait-il, les vagues se soulever comme des montagnes et la tempête se dé- ployer dans toute sa majesté. 11 y eut de fait tempête, mais malheureusement pour lui, non là où il aurait voulu la voir. Ayant ingurgité un peu trop de wiskey, ii perdit son aplomb, et le mal de mer s'y joignant, il dut s'éclipser durant trois longs jours, étant tout ce temps plus occupé à remettre qu'à prendre; aussi le gai viveur, le spirituel con- teur avait-il fait place à l'idiot, au stnpide disciple de Bacchus, et ce n'est qu'au moment eu le vaisseau le déposa à Moville, qu'on put remarquer chez lui le retour de sa gaité première. Nous avions encore un autre personnage qui nous intrigua assez durant les premiers jours. 11 parlait le fran- çais, l'anglais, l'allemand etc. avec une égale facilité. Trapu' carré des épaules, de taille moyenne, le crâne en partie veuf d'une pilosité rousse qui ne s'étalait plus qu'à la nuqne et aux tempes, on ne le voyait guère qu'à la table à l'heure des repas ; il passait tout sou temps sur le pont, à se chaufïer près de la cheminée, tantôt conversant avec les passagers d'entrepont avec lesquels il paraissait très familier, et tan- tôt absorbé dans la lecture d'un livre anglais qu'il tenait toujours à la main. Quelle était sa patrie, où allait-il, d'où venait-il, dans quel but voyagoait-il ? voila ce que chacun se demandait, et ce à quoi personne ne pouvait donner de réponse. Histoire, géologie, botanique, géographie, rien ne lui paraissait étranger ; mais c'était un code à lui qu'il avait pour toutes ces sciences. 11 se déclarait surtout partisan du darwinisme M. Grreen, le maître de poste du bord, nous avait prêté un livre d'histoire naturelle dans lequel se trou, vait une figure d'un horrible gorille ; il nous arriva un jour d'exhiber en sa présence la gravure à d'autres compagnons, en leur disant : voyez, c'est ici le portrait du grand'père de monsieur. Et chacun de rire au éclats en passant le livre à son voisin. —Montrez, lit notre homme; et prenant le livre: très bien, dit-il, c'est cela, voila mon aïeul ; mais c'est aussi DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 307 le vôtre. — Merci, répliquâmes-nous ; libre à vous de repor- ter si haut votre origine, pour nous, laissant le singe avec tous les autres animaux dépourvus de raison, nous nous contentons de faire remonter notre origine à Adam, qui sortit pur et parfait des mains du Créateur. Si votre philo- Sophie vous fait chercher votre origine en descendant l'échelle des êtres, c'est en la remontant, nous, que nous trouvons la nôtre. Nous finîmes par reconnaître que notre mystérieux étranger était whesphalien de nation, catho- lique ou prétendu tel en religion, et qu'il voyageait dans l'intérêt d'une compagnie puissante qui s'occupait surtout de l'exploitation de mines de charbon. Malgré ses origina- lités, ce personnage était du reste fort accommodant et ne se formalisait de rien. Mais nous voici à Londres, la capitale de ce puissant empire sur lequel le soleil ne se couche jamais, la ville la plus grande du monde, comptant 4,000,000 d'habitants, c'est-à-dire presque autant que toute la population du Dominion réunie ensemble. Quatre millions d'êtres humains qui tous consomment et ne produisent rien pour le soutien de la vie, se trouvent agglomérés ici sur un même point. Que de rayons doivent converger vers ce centre pour con- server sou activité à une aussi grande masse ! Aussi voyez ces forêts de mats couvrant son fleuve ; ce sont les produc- tions du globe entier qu'on réunit ici en entrepôt ! Voyez ces réseaux de chemins de fer qui couvrent son territoire comme d'un treillis, pour l'échange des produits des arts et de l'industrie, que reclament les mille nécessités de la vie ! Mais Londres, comme toutes les autres grandes villes, n'est pas seulement un marché de provisions, une halle d'échange des produits divers ; c'est encore un centre de civilisation, un foyer de lumière pour les sciences, les arts et l'industrie, c'est le cœur de ce colossal empire qui écar- tant ses bras de gauche et de droite, les réunit aux anti- podes en embrassant le globe entier. Aussi ce n'est pas dans une visite de quelques heures, ni même de quelques jours, qu'on peut se former une juste idée de tout ce que renferme cette vaste métropole. Mais comme nous nous proposons de nous y arrêter plus longuement à notre retour, 308 LE NATURALISTE CANADIEN et qne nous devons ce soir même nous mettre en route pour le continent, nous nous coatentons d'en prendre une vue d'ensemble en parcourant ses principales vues: Strand, Oxford, Lutgate, Essex etc» Et tout d'abord nous nous rendons au bureau des affaires Canadiennes, dans l'espoir d'y trouver peut-être quelque journal du pays pouvant nous donner des nou- velles de quelques jours après notre départ. Mais déception ! des journaux français de Québec, point ! ISons demandons la Minerve, et après recherches, ou Unit par en trouver une pile de numéros non encore développés, mais tous de date antérieure à notre départ de Québec. Les Canadiens-fran. çais nous paraissent peu connus dans ce bureau ; on a peine à nous comprendre lorsque nous parlons notre langue ; nos journaux sont ou absents ou à peine trouvables etc. Comme St Paul se trouve tout près de notre hotel» nous ne manquons pas d'y entrer. L'aspect extérieur est bien celui des cathédrales catholiques ordinaires, mais comme tout est froid, insipide à l'intérieur ; on voit bien que ce n'est plus la maison de Dieu, le lieu de sa résidence. C'est au pied de l'autel de cette église que fat massacré S. Thomas de Cantorbéry. Eàti depuis plus de quatre siècles, le temple, tel qu'il est aujtnird'hui, est ce[)endrtut de construction assez récente ; un incendie l'ayant réduit en cendres, on le reconstruisit en suivant le plan de ses dispositions premières. Parmi les tombeaux des grands hommes qui ont eu ici leur sépulture, on remarque surtout celui de Wellington, le vainqueur de Waterloo, dont le cénotaphe, en beau marbre blanc, occupe une chapelle latérale à droite vers le bas de la nef. Les distances à parcourir pour se transporter des diflé_ rents points de la ville sont si considérables, qu'en outre des voitures de place, des omnibus et des tramways, on se sert encore des chemius de fer. Mais ces chemins c'e fer ne nuisent en rien à la circulation ordinaire, étant cons tamment ou sous terre ou sur les maisons. Nous avojis remarqué un endroit surtout où 3 lignes de chemin de fer se trouvaient superposées à leur rencontre pour diverger de là en différents sens. DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 309 Parmi les voitures de place, il en est ici de construc- tion fort singulière; ce sont des cahs à un seul cheval avec seulement deux places pour les voviigeurs. Le cocher est iuché seul en arrière sur un sièo-e fort élevé, de m!?nière que ses guides vous passent au dessus de la tête. Les timons remontant aussi au dessus du garrot du cheval, la voiture, lorsqu'elle est chargée de deux personnes, se trouve à peu près en équilibre, l'animal n'étant fatigué que par la seule traction. Ces voitures sont rapides et très con- fortables ; elles sont de plus à taux fort réduit, suivant la distance que l'on parcourt ; le seul inconvénient qu'on leur trouve, est que le voyageur est obligé de faire lui-même les frais de la montée et de la descente, le cocher demeurant toujours cloué sur son siège aérien. Deux panneaux en bois, à chainières, fort inclinés en arrière, se rabattent sur vos genoux pour vous couvrir les pieds et vous mettre à l'abri de toute éclaboussure. Nous sommes allés dire la messe ce matin à i'église S. Pierre (Italienne) où les Pères qui la desservent nous ont accueillis avec beaucoup de complaisance. Nous n'a- vons pas été peu surpris de trouver ainsi, en pleine semaine, un si grand nombre de personnes entendant la messe avec beaucoup de dévotion. Le R. P. Supérieur s'est plu à nous parler de Montréal et de Québec qu'il avait visités en 1867. Ce qui ne manque pas de frapper tous les étrangers à Londres, c'est cet air enfumé qu'on y rencontre partout. L'Angleterre étant une île, se trouve par cela même exposée à de fréquents brouillards venant de la mer ; mais ce qui contribue surtout à charger l'atmosphère de cette vaste capitale, ce sont les cheminées de ses usines sans nombre, qui vomissent continuellement leurs jets de fumée de charbon, iussi remarquons-nous que cette atmosphère lourde et sombre est bien plus épaisse dans les faubourgs où se concentrent ces usines, qu'au cœur de la ville même où elles font presque défaut. Comme il entrait dans notre plan de voyager en éco- nomisant autant que possible, tout en ne nous refusant rien de ce qui pouvait nous intéresser sous quelque rap- port, et que d'ailleurs notre compagnon pas plus que nous 310 LE NATDRALISTB CANADIEN n'avait été bercé sur les genoux d'une duchesse, nous allâmes prendre des billets de 2e classe à l'agence Cook pour Bordeaux, avec faculté de nous arrêter à toutes les villes principales sur la route» Le prix du billet de Londres à Bordeaux, y compris la traversée de la Manche par New-Haven et Dieppe, fut de <£3 6 9, ce que nous consi- dérâmes comme une déduction notable sur les prix ordi- naires des diverses compagnies. Bien que nous eussions retenu notre logement à Holborn et Viaduck hôtel, notre plan était bien arrêté de n'y pas prendre nos repas, et cela pour deux raisons: d'a- bord par ce que ça coûte plus cher, et ensuite par ce que les repas y durent bien trop longtemps ; nous préférons de beaucoup les restaurants où l'on nous sert à la carte à toute heure, sans compter qu'il est bien plus facile d'avoir chaque plat à notre goût» Nous allâmes donc prendre un excellent dîner à un restaurant qui ne nous coûta que 2/5 chelins ce qui certainement était sort raisonnable. Nous étant décidés à partir par le train de 8 h. p. m. pour la France, nous laissâmes notre hôtel vers les 7J h. pour nous rendre à la station du London Bridge. Il était convenu que nous payerons 7; pour la chambre à deux lits que nous occupions, mais voici qu'on vient y ajouter 3/ de plus pour le service. Allons, dîmes-nous, il parait qu'ici à part du prix en gros, il faut encore payer les articles en détail ; c'est un excellent moyen d'exploiter les étrangers. Mais ce n'était que pour une journée, nous nous exécutons sans faire aucune objection. A 8 heures précises nous laissions Londres pour New- Haven que nous atteignions à 10| heures. Nous passons des chars au steamer Brighton qui nous attendait au quai, mais qui. eu égard à la marée, ne devait partir que vers les 3 heures du matin. Nous nous rangeons donc à l'avant du vaisseau qui est réservé au passagers de 2e classe, et cherchons à nous installer le mieux possible sur les sofas pour y passer la nuit. Nous nous trouvons noyés au milieu d'une bande d'allemands et d'italiens, que nous trouvons un peu trop bruyants pour nous permettre un repos convenable. Cependant nos places sont assez con- fortables et nous nous efforçons de nous livrer au sommeil. DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 311 Mais voici qu'an importun s'en vient nous déranger en criant sur tous les tons qu'il avait perdu son bille (billet) et qu'il lui fallait retrouver son biilé. Allons, dîmes-nous à notre compagnon, payons la difiérence pour la première classe, et émigrons d'ici, pour laisser à ce brave la facilité de chercher son bitlé là où il voudra. Nous payons donc chacun 2/ et allons nous installer à l'arrière, sur des sofas- lits fort convenables. La mer, sans être très mauvaise, était cependant passablement houleuse, si bien que quelques minutes seulement après avoir laissé le quai, plusieurs des voisins se mettaient à restituer. Pous nous, nous ne fûmes nulle- ment affecté du mouvement et pûmes jouir d'un bon sommeil. 4 Mars. — Dès les 7 heures nous étions sur le pont à examiner les côtes de France que nous ne faisions encore qu'entrevoir. On nous servit le déjeûner, et aussitôt après nous pûmes voir distinctement les falèses de craie blanche qui bordent la Manche en cet endroit, et qui à distance nous paraissaient comme des côtes couvertes de neige. A 10^ heures nous entrions dans le port de Dieppe; -c'est une espèce de canal bordé de chaque côté de quais en pierre taille. Nous ne fûmes pas peu surpris de voir, face à face, de chaque côté du port, deux superbes crucifix de gran- deur naturelle, que nous nous empressâmes de saluer avec dévotion. Mais quoi ! pensâmes-nous, on chasse le Christ des écoles, on ne veut pas que les enfants aient son image sous les yeux par ce qu'on craint qu'ils ne comprennent son langage, et ici il est exposé à la vue de tous, de forme très apparente pour être mieux remarqué ! Ah ! c'est qu'à côté de la Errance des Ferry et des G-ambetta, il y a encore la France de S. Louis et de Louis XIV, qui n'a pas encore renié son Dieu, elle, et qui de ce même port de Dieppe dé- tachait ses flottes à la conquête de nouveaux royaumes à Jésus-Christ. C'est de ce même port, que l'illustre fille de Ste Ursule, que le Canada pourra bientôt, nous l'espérons, honorer sur ses autels comme une sainte, avec la plupart de nos ancêtres, probablement après s'être agenouillés devant 312 LE NATURALISTE CANADIEN ces mêmes images du Christ, pour faire agréer leur sacrifice, se dirigeaient vers ce Nouveau-Monde qui est devenu notre patrie, et auquel l'ancien pourrait venir aujourd'hui em- prunter l'esprit de foi qui fait son bonheur et qui honore sa sagesse, puisque celle-ci n'a de véritable base que dans la crainte de Dieu. Non, certainement, toute la France n'est pas de l'école des athées et libres-penseurs qui la gouver- nent aujourd'hui ; le Dieu du Calvaire peut y trouver encore de nombreux adorateurs. Le premier parmi tous les passagers, nous traversons la passerelle et touchons le sol de la France. Enfin, dîmes- nous, nous voici donc en France !— Oui ! dit une dame qui nous suivait, que ça fait du bien de se trouver en France ! — Yous êtes donc française ?— Oui, mais absente depuis plusieurs mois. Et vous aussi, sans doute ?— Pardonnez, je ne suis pas français, mais la France est la patrie de mes ancêtres, je suis Canadien.— Du Canada, à ancêtres fran- çais, se mit à répéter la dame, paraissant complètement déroutée. Dieppe a une population d'environ 26,000 âmes. Ses deux principales églises sont St Jacques et St Rémi. Elle possède une promenade publique qui offre une magnifique vue de la mer. Nous n'avons pour ainsi dire que le temps de recevoir sur nos malles la marque officielle que nous étions en règle, que nous prenons nos places dans les w^agons du chemin de fer pour Paris. Nous remarquons près de la gare des lilas dont les bourgeons commencent à s'épanouir. La température est aussi très douce et serait des plus agréa- bles, si de petites ondées ne venaient de temps en temps faire intermittance avec un soleil des plus brillants qu'on préférerait parfois un moins chaud» Nous traversons donc cette Normandie d'où sont partis nos ayeux. Nous remarquons que partout les terres sont cultivées avec un soin extrême. Nulle part de pacages comme chez nous, mais on fait pâturer les animaux dans des prairies dont on ne leur livre qu'une certaine partie, des enfants avec des chiens veillant à ce qu'ils ne se répandent pas ailleurs ; car de clôtures ici, point ; seulement des DE QUÉBKC A JÉRUSALEM 313 haies vives en certains endroits, et la plupart du temps les différentes propriétés ne se distinguent les unes des autres que par des cultures différentes. Toutes les habitations sont groupées en villages autour de l'église, et les campa- gnes offrent partout des cultures sans interruption. Peu après midi, nous entrons dans la gare de Rouen, la capitale de la Normandie. Comme il y a un autre train à 3 heures, nous laissons filer le nôtre pour avoir le temps de visitor un peu la ville. Et tout d'abord nous portons nos pas vers la cathédrale S. Ouen, dont nous avions surtout remarqué le clocher qui est en fer et à jour, c'est la construction la plus haute qu'ait élevée la main des hommes. 11 mesure quatre mètres de plus que les pyramides d'Egypte. A 3 heures nous reprenons le nouveau train, et à 9 h. nous entrons dans la gare du Nord, à Paris. De Rouen à Paris, nous suivons presque constamment la iSeine. Nous la suivons sans cependant la côtoyer, car évitant ses con- tours, nous la coupons jusqu'à onze fois avant d'entrer dans Paris. La Seine, à rives fort basses, s'épanchait dans les champs voisins en plusieurs endroits. Partout nous avons vu les hommes aux travaux des champs, labourant, bê- chant, hersant, etc., les prés verts, et les animaux broutant l'herbe nouvelle. Aussitôt descendus dans la gare, nous prenons une voiture pour nous conduire à l'hôtel S. Sulpice qu'on nous avait recommandé. Les cochers sont ici, comme partout ailleurs, fort avides d'emploi ; jamais ils n'avoueront ne pas connaître l'endroit que vous voulez atteindre, sauf à aller se renseigner plus siirement quand il le faudra. L'hôtel S. Sulpice, s'était probablement dit notre automédon, doit se trouver près de l'église S. Sulpice, et traversant la ville en passant la Seine sur le Pont-neuf, il nous arrête à l'hôtel du Vatican, en face de la place S. Sulpice, dans la rue du Yieux-Colombier.— Est-ce ici l'hôtel S. Sulpice, deman. dâmes-nous ? — L'hôtel S. Sulpice ? il n'y en a pas de ce nom, nous répètent à la fois deux dames de la maison. C'est ici l'hôtel du Vatican où logent d'ordinaire les ecclé- siastiques. 314 I'E NATURALISTE CANADIEN 11 est 9 heures passées, nous sommes près de S. Sul- pice, notre cocher n'en connait pas plus long que nous, nous consentons à descendre pour passer la nuit à cet hôtel, saufs à nous mieux renseigner le lendemain. islotre bagage déposé à l'hôtel du Vatican, comb'en ? demandâmes-nous au cocher ? C'est deux francs, répon- dit-il. Nous donnons les deux francs, et notre homme tend encore la main. Mais est ce qu'il y aurait erreur ? N'avez-Yous pas deux francs?— Oui; mois le pourboire.— Comment ! le prix du tarif n'est pas suffisant ? Il vous faut quelque chose de plus ? C'est une véritable mendicité. Et combien vous faut-il ?— Ce que vous voudrez. — Nous lui donnons 10 sous de plus, et notre homme parait satisfait^ Et voila ce que c'est que ce pourboire qui est inconnu eu Amérique ; une véritable mendicité sous une autre forme ; rien de plus désagréable. Et que n'élève-t-on les tarifs de manière que l'étranger en soit quitte pour le prix fixé? On dirait vraiment qu'en Europe on ne s'étudie pas à accommoder le visiteur, mais qu'au contraire on le consi- dère comme une proie qu'on peut exploiter à merci. Car il n'y a pas que le pourboire des cochers qui soit en con- travention avec les règles du confort et du commerce facile que l'étranger trouve partout en Amérique. Voyez encore dans les hôtels. Vous payez tant pour la chambre, mais le soir arrivé, si vous ne voulez pas rester dans l'obscurité, il faut vous pourvoir vous-même de lumière. Et ce n'est pas encore tout ; vous êtes à votre toilette, vous avez bien de l'eau et une serviette, mais de savon, point, si vous n'avez pas eu le soin de vous en pourvoir auparavant. Evidemment n'est-ce pas là rendre le séjour des hôtels plus difficile et désagréable ? Ou plutôt, n'est-ce pas là se ménager un prétexte, une occasion de pouvoir exploiter l'étranger à sa guise ? Car venez-en au règlement avant votre départ. Pour une bougie d'un sou et un morceau de savon de deux sous, on vous chargera 10 sous pour chaque, ajoutez à cela 2 à 3 francs de service par semaine, et vous voila avec une pension de 7 à 10 francs par jour, au lieu de 4à 5 francs qu'on vous avait fait entendre. Est- ce bien la viser à accommoder convenablement les voya- DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 315 geiirs ? Il arrive même parfois qu'on ait fort à souffrir de cette coutume irrationnelle. Nous arrivons un soir vers les 11 heures à Turin, nous logeons à un superbe hôtel ; un garçon monte notre bagage à notre chambre au 3e. Nous avons besoin de faire un peu de toilette avant de nous mettre au lit. Nous allons pour nous laver les mains, mais il n'y a point de savon ; nous sonnons. Après un quart d'heure d'attente, se présente une servante, qui probable- ment sortait de son lit. — Ne pourrais-je avoir du savon pour me laver? — Il est trop tard, les raagazins sont fermés? — Mais n'en avez- vous point dans la maison ? — Nous n'en avons point ; le garçon ira vous en chercher demain matin. — Mais votre garçon ne sera sur pied que vers les 7 heures, et dès 5 J heures il me faudra être rendu à l'église. Demain, dit la fille en refermant la porte, le garçon ira vous en chercher. 11 fallut nous coucher ainsi sans nous laver. Le lendemain, peu après 5 heures, le garçon se pré- sente avec un morceau de savon de 2 sous ; c'est 10 sous, dit-il. Nous les lui payons de suite. Au moment de solder la note nous trouvons encore le susdit savon quote à 10 sous. Biffez cet item, dîmes-nous au comptable, c'est assez d'avoir payé une fois 10 sous ce qui n'en vaut que deux, sans le voir figurer une deuxième fois dans votre note. Dans tout notre parcours depuis la gare, nous n'avons vu partout qu'une profusion de becs de gaz, tant dans les vitrines faisant briller mille objets divers, que dans les rues que des piétons sans nombre encombraient en certains en- droits. Çà et là des lumières électriques s'ajoutaient aux becs de gaz pour faire de la nuit un véritable jour. Paris, 5 mars.— Etant allés dire la messe à S. Snlpice ce matin, nous nous renseignons sûrement sur l'hôtel que nous voulions trouver ; c'est au No. 7, rue Casimir-Dela- vigne, cet hôtel est tenu par un M. Lebrun, homme très respectable et fort accommodant, qui a eu occasion de faire connaissance avec plus d'un Canadien déjà. Aussitôt après notre déjeuner nous allons nous y installer. Nous convenons de payer 1.50 franc par jour pour la chambre et ne prendrons les repas qu'à la carte. Mais un seul repas pris ainsi à table d'hôte a suffi pour nous dégoûter 316 LE NATURALISTE CANADIEN tout-à-fait de ce mode ; les hôtes pour le plus g:rand nom- bre sont des étudiants en médecine avec des Jeunes filles de divers emplois, les uns et les autres à babil fort bruyant et très peu intéressant pour nous. Mais ce qui nous dé- courage surtout c'est la durée des repas, le dîner à 6 h. ne durant pas moins d'une heure et demie. On dirait qu'après chaque plat, on attend qu'un commencement de digestion soit fait avant qu'on nous en présente un second. Définitivement nous arrêtâmes que nous ne prendrions plus nos repas que dans les restaurants, où nous aurions plus à notre goût et où un quart d'heure seulement nous suffirait pour notre réfection. De même que pour Londres, nous remettons à notre retour à visiter Paris plus en détail, nous nous contentons après en avoir étudié le plan, de prendre des vues d'en- semble des divers quartiers où nous appellent les quelques affaires que nous avons à traiter. Et tout d'abord nous nous rendons chez notre banquier retirer le montant de nos lettres de crédit, puis au bureau des pèlerinages, 6, rue de Furstenberg, pour régler définitivement notre admis- sion et payer notre passage. Mous payons pour le pèle- rinage complet de Marseille à Marseille, passant par Na- ples, Alexandrie, la Judôe, la Galilée, la Syrie jusqu'à Bey- routh et le retour de cette dernière place par Jaflfa, Alexan- drie, etc., 1370 fr. pour chacun, sans avoir rien de plus à débourser, sauf la visite au Caire et aux Pyramides si nous voulons la faire. Tout en passant, nous admirons les magnifiques ponts jetés sur la/ Seine, les statues qui les décorent, l'immense construction du Louvre, la plus vaste que nous ayons encore vue ; les superbes vitrines de la rue de Rivoli, par- ticulièrement celles des grands magazins du Louvre et celles du Palais-Royal, où brillent en immense profusion les bijouteries les plus riches et des plus variées etc. etc. Tout ce que nous voyons, la Seine avec ses ponts, ses quais et ses vaisseaux ; les places publiques avec leurs obélisques et leurs statues ; les fontaines avec leurs décorations ; les jardins publics avec leurs bosquets et leurs parterres ; les boulevards sans fin avecles façades si ornementées de leurs DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 317 demeures de,6 à 7 étages et toutes de même hauteur, simu- lant des blocs sans fin ; les rues si soigneusement Javées chaque matin avec leurs nombreux omnibus et leurs riches boutiques; les églises, les théâtres, les cafés, les édifices publics, tout nous convainc du premier coup d'oeil que Paris est sans contredit la plus belle ville du monde, celle qui ofire la plus grande somme d'agréments au visiteur. La Seine qui la traverse presque en son milieu, ses nom- breux boulevards avec leurs files d'arbies non interrom- pues, ses larges rues toujours si propres et si nettes, font que malgré la hauteur de ses constructions, l'air y circule tou- jours librement, et n'a rien de cette atmosphère lourde et nauséabonde de la plupart des autres villes ; et malgré ses vastes dimensions, les tramways, les omnibus, les voitures de place sont en si grand nombre, que le transport d'un point à uji autre peut en tout temps s'opérer sans retard et pour quelques sous seulement. Aussi si Londres, en vue générale, paraît surtout la villes des affaires et de l'indus- trie, Paris s'annonce comme étant particulièrement la ville des promeneurs et des touristes. Dimanche'^ mars. — Quel coup d'oeil se présente à nous ce matin dès notre sortie poui nous rendre à l'église ! Les boutiques soiit partout ouvertes, les rues sont occupées par de lourds camions chargés de matériaux, et de nombreux ouvriers sont au travail et dans des constructions privées qu'on érige, et dans des rues qu'on répare. Ce spectacle nous révolte. Mais quoi, dîmes-nous à notre compagnon, cette ville si belle, si riche, si élégante, cette capitale du monde civilisée croit pouvoir se passer de Dieu, et lui re- fuse l'hommage de ce repos qu'il a toujours si impérieuse- ment exigé ? Elle en portera tôt ou tard la peine. Le Maître de l'Univers saura bien encore, quand le moment en sera venu, trouver des Prussiens pour humilier et punir cette nation ingrate qui le méprise et foule aux pieds ses commandements. Nisi Dominus cuslodierit civitalem, frus- tra vigilai qui custodil earn. Si le Seigneur n'y met lui- même la main, c'est en vain que veillent à la garde de la maison ceux à qui elle a été confiée. Si cependant l'oubli de Dieu la violation du dimanche était le seul crime qu'on 318 LE NATURALISTE CANADIEN eut à reprocher à la France, on pourrait encore ne pas désespérer de son pardon, mais qu'on ouvre ses journaux et ses revues, qu'y voit-on ? Ce n'est plus seulement par l'indiSerence qu'on se rend coupable envers Dieu, on lui déclare ouvertement la guerre. Ni Dieu ni maître porte pour titre l'un de ces journaux, et l'on y prêche ouverte- ment l'athéisme. La religion,— la superstition comme on l'appelle, — a fait son temps, répète-t-on,il faut la remplacer par le culte de la raison. Et là dessus on enlève les cruci- fix des écoles, on les entasse pêle-mêle dans une charette et on va les verser dans un coin d'une salle municipale. L'homme descendu du singe, dit un autre organe, pour- suit son évolution comme tous les autres être de la nature, et quand le temps de sa dissolution est arrivé, ses éléments vont se mêler à la poudre de tous les autres êtres qui l'ont précédé ; et, il n'en reste plus rien. Quand on en est rendu ainsi à ne craindre plus ni Dieu ni diable, quelle morale veut-on qui puisse retenir l'homme dans le devoir ? Aussi voyez déjà les fruits de cette irréligion, de ce dévergon- dage de la raison ! Des ambitions effrénées se sont emparé du pouvoir ; c'est au nom de la liberté qu'on opprime la liberté même ;la propriété particulière n'est plus respectée. Au nom de la légalité on vient vous arracher de votre demeure et vous jeter sur le pavé ; on vient vous ravir vos enfants pour leur montrer dès l'âge le plus tendre la voie de la perversité. Toutes les franchises honnêtes sont ou entravées ou supprimées, seule la license, la liberté de faire la guerre à Dieu, d'entraver le libre exercice de la religion, est reconnue et proclamée. Français, vous apprendrez encore une fois de plus qu'on ne se moque pas ainsi impu- nément de Dieu. Le Dieu qui voit vos iniquités et votre scélératesse rendra à chacun selon ses œuvres, reddetunicui- quique secundum opera ejus (Rom. 2, 5, 6 ) l'histoire est là pour nous donner mille fois la contirmation de cette vérité. Mais la France a-t-elle oublié son Dieu à ce point qu'il ne s'en trouve plus chez elle qui fasse le bien, non est qui faciat bonum, non est usque ad unum, comme disait le pro- phète ? Détrompons-nous ; la race des fils de S. Louis n'est pas encore éteinte ; la fille aînée de l'Eglise compte encore DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 319 des légions de ses enfants fidèles ; la nombreuse assistance que lions avons vue aux messes de S. Sulpice ce matin, bien plus encore la société d'élite qui se pressait cet après midi autour de la chaire Notre-Dame pour entendre le P. Moiitsabré et suivre la procession réparatrice qui venait ensuite, nous est une garantie que la foi, nous dirons plus, la piété même n'a pas encore déserté le pays de nos an- cêtres. Si l'ivraie parait l'emporter sur le bon grain en plus d'un endroit, la moisson n'est pas encore désespéré- ment perdue. Cette procession réparatrice qui se fait à Notre-Dame le premier dimanche de chaque mois, est une amende ho- norable pour les nombreux outrages à la divinité durant la grande révolution de 1793, auxquels on joint sans doute aujourd'hui les horreurs non moins révoltantes de la Com- mune de 1871. A continuer. NOTRE EECIT DE VOYAGE. Nous sommes bien cliagrin de n' ivoir pas l'approbation d'une certaine feuille de Montréal en publiant nos impressions de voyage dans notre Nat ORALISTE ; mais bien que nous connaissions maintes publications scientifiques qui ont ainsi publié des récits de voyage, nous demanderons au gérant de la feuille en question s'il est bien sûr d'avoir toujours contenté tout le monde par sa manière de conduire sa sa feuille. Nous écrivons avant tout pour nos abonnés, or nous sommes certain d'avoir leur entière approbation pour donner ainsi nos impres- sions. Nous avons reçu des lettres de toutes parts nous sollicitant de donner notre récit de voyage dans nos pages mêmes, et mêine d'étendre ce récit autant que possible. BIBLIOGRAPHIE. Annuaire du Séminaire de Chicoutimi pour l'année scolaioe 1880- 81. 30 piiges iii-S. La plupart de nos maisons d'éducation ont déjà commencé à pu- blier des annuaires où l'on donne le personnel de l'institution, les noms des élèves les règlements en force, le programme des cours etc. Le présent Annuaire est le premier que publie le Séminaire de Cbicoutimi. Cette jeune institution, (|ui n'en est encore pour ainsi dire (ju'à^ses deb Its, a déjà pris un rang di.-tingué parmi toutes les autres de même 320 I-E NATRRALTSTE CANADIEN wenre affiliées» à l'Université-Laval. C'est peut-être, parmi toutes nos maisons d'éducation, celle qui s'occupe le plus d'histoire naturelle, o-râce au zèle de son savant et infatigable professeur, M. l'abbé Huart. Annuaire de L' Université- Laval, pour Vannée académique 1881- 82. No. 25. Cet Annuaire, comme tous ceux qui l'ont précédé, contient une foule de renseignements sur la plus importante de tuutes nos institu- tions d'éducation. On y trouve le programme de ses cours, avec le personnel qui en sont chargés, non seulement pour la maison principale, mais aussi pour sa succursale de Montréal. Une liste de tous les gra- dués dans les différentes facultés y est aussi donnée depuis la mise en opération de ses cours universitaires. Réponse aux remarques de M. l'ahhé Verreau sur le mémoire appuyant la demande d'une Ecole Normale dans la ville des Trois- Rivières. Par Mgr. L. F. Laiièche. Carufel & Ayotte Editeurs. L'illustre Evêque des ïroisRivières, démontre dans cette bro- chure, au moyen de chiffres officiels, que le système actuel des Ecoles- Normales coûte beaucoup trop cher pour ce que nous en retirons, et qu'il serait facile d'obtenir des résultats tout aussi satisfaisants, ou même supérieurs, à bien meilleur marché. Nous ne nous dissimulons pas (jue la gestion des aff'aires publiques est si complexe et si difficile, qu'il est presque impossible que des erreurs et même des écarts ne s'y rencontrent parfois, mais il est aussi, souvent, de certaines dépenses q li ne peuvent être approuvées par tout le monde, et à l'égard des- quelles une économie bien entendue pourrait être pratiquée avec profit. Mémoire établissant V injustice et l'illégalité du maintien de V U- niversité-Lavil à Montréal. — 120 pages in-8 Ce Mémoire qui émane de l'Ecole de Médecine et de Chirurgie de Montréal, est la base qui a servi à toutes les polémiques soulevées depuis peu à propos de cette brûlante question, et est indispensable à tous ceux qui veulent suivre les différentes phases de cette cause im- portante. Plaidoyers de MM. Hamel et Lacoste devant le comité des bills privés en faveur de l' Université-Laval. 138 pages in-8. Discours de V Hon. F. X. A. Trudel contre le projet de loi de V Université- Laval. 16 pages in-8 à 2 colonnes. Discours de M. P. Pagnuelo, Avocat, Conseil de la Reine, contre le bill de C Université-Laval. 16 pages in-8 à 2 colonnes. Une réponse à V Université-Laval. 15 pages in-8. Cette Réponse porte pour suscription " L'EcOLE DE MÉDECINE ET DE Chirurgie de Montréal. " L Influence spirituelle indue devant la liberté religieuse et civile. — Extrait du " Journal des Trois-Kivières " C'est encore plus dans les brochures d'actualité que dans les ai tides des feuilles politiques ordinaires que se burine l'histoire des pejples; aussi ces différentes publications méritent-elles d'être con- servées avec soin, et offrons-nous nos plus sincères remercîments à ceux qui out bien voulu nous les adresser.. LU] Vol. XII. OapRouge,Q., SSPT.-OCTOBRE 1881. No. 143. ROdaetcur : M. l'Abbé PROVAKCIIER, FAUNE CANADIENNE DEUXIÈME DIVISION DES HYMÉNOPTÈRES. LES PORTE-AmmhLON.—ACULEATA. {Continué de La page 304.) Femelles dépourvues de tarière ou d'oviscapte, mais munies d'un aiguillon exsertiie avec glandes à venin* Fam. X. F0RMICIDE3. Formicidœ. Tète de forme variable, ordinairement triangulaire, souvent fort grosse. Languette arrondie, voûtée, presque en cuiller, plus courte que la tête. Mandibules fortes, le plus souvent triangulaires et dentées. Antennes insérées sur le front ou près de la bouche, coudées, de 12 articles dans les $ et 13 dans les c?, le pre- mier article formant souvent le tiers de la longueur totale de l'antenne, les autres le plus souvent épaissis. Thorax fort variable, souvent comprimé postérieure- ment, le métathorax épineux dans certains genres. Pattes ordinaires, le premier article des tarses non dilaté, point d'autre instrument non plus pour la récolte du pollen. Abdomen toujours uni au thorax par un pédicule grêle, court ou plus ou moins allongé, ce pédicule portant le plus souvent une ou deux écailles saillantes ou en forme 322 LE NATURALISTE CANADIEN de nœud, l'extrémité dépourvue de tarière saillante, mais munie dans les 9 d'un aiguillon exsertile avec glandes à venin. Ailes manquant souvent, portant, lorsqu'elles existent, une cellule radiale, 2 ou 3 cubitales, avec les discoïdales plus ou moins complètes suivant les genres. Insectes vivant en sociétés plus ou moins nombreuses, composées : l'' de femelles fécondes, ailées jusqu'après la fécondation, et s'arrachant ensuite les ailes ; 2^ de mâles à ailes persistantes ; et S° de neutres (^) ou femelles stériles qui se partagent en deux catégories que distin- guent leur forme, leur taille et leurs fonctions, savoir : les plus grandes ou les guerrières, et les plus petites ou les ou- vrières. Les sociétés de ces insectes pérennes, c'est-à-dire n'é- tant pas bornées à la durée de la saison, mais se prolon- geant durant plusieurs années. L'instinct qui distingue les insectes que nous allons ici étudier a porté plusieurs naturalistes à les ranger à la tête des animaux sans vertèbres ou articulés, bien que sous le rapport de la conformation ils ne soient pas aussi parfaits qu'un grand nombre d'autres. Si la raison a été refusée à l'animal, il faut reconnaître cependant que chez les insectes sociétaires la faculté de comparer l'utilité des choses pour régler leur conduite eu conséquence, le soin de la famille, bien plus de la commu- nauté entière, l'assiduité au travail, la prévision pour l'avenir, etc., les placent, sans conteste, bien au dessus des mammifères les plus renommés par leur intelligence, et ne leur laissent que l'homme pour supérieur sous ces différentes considérations. Et même sous certains rapports, l'homme lui-même est forcé de reconnaître un supérieur dans l'insecte» Que sont la tour de Babel, les murs de Ninive, les pyramides d'Egyte, en comparaison d'une fourmillière s'élevant à 5 ou 6 pieds au dessus du sol ? Que de millions de grains de sable il a fallu tirer an à un de l'intérieur pour former le dôme qui recouvre les galeries soiiterraines ! Et quelle X — PORMICIDES 323 union, quelle entente n'n-t-il pas fallu pour que chacun des ouvriers se prêtât de lui-même, sans commandement, sans architecte dirigeant, à appliquer son travail à l'endroit convenable, pour laisser, par exemple, les piliers néces- cessaires à la solidité de l'édifice, conserver les galeries et passages toujours libres, ne pas perdre le travail en des hors-d'œuvre sans but ! Mais l'homme peut encore aller chercher chez les Fourmis des exemples des plus nobles qualités du cœur. Jamais, par exemple, une Fourmi en rencontre une autre de son espèce blessée, sans lui porter secours ; elle s'en empare aussitôt et la transporte dans la fourmilière, pour qu'elle puisse se remettre sans plus rien craindre. Et que dire de ces ouvrières qui non seulement parcourent de grandes distances, escaladent des arbres pour rapporter à l'habitation la miellée nécessaire à la nourriture des larves, mais encore transportent celles-ci, incapables de marcher, et souvent plusieurs fois par jour, à dliférents endroits pour qu'elles puissent jouir du degré de chaleur et de lumière nécessaire à leur développement. Mais pour mieux nous rendre compte des mœurs et du gouvernement des Fourmis, pénétrons dans une four- milière, et examinons bien tout ce que nous y rencontre- rons, nous aidant tant de nos propres observations que des rapports dignes de foi, livrés par des hommes qui comme Huber, Reaumur, Lyonnet, Latreille, ont passé leur vie dans l'étude des insectes et ont tenu des fourmilières sous x^erre, a lin de pouvoir les examiner en tout temps et dans les plus menus détails de leur vie de famille. Si, vers le milieu de l'été, nous enlevons la calotte qui sert de toit à une fourmilière, nous trouverons que la société se compose de cinq sortes d'individus, savoir : 1° les mères ; 2° les mâles ; 3° les neutres guerrières ; 4° les neutres ouvrières ; et 5° les larves, 1° Mères —Les mères, ç , sont la plus forte taille dans toute la société. Elles naissent à la vie parfaite, c'est-à-dire sortent de leur dernière métamorphose, avec des ailes, quelles ne perdent qu'après la fécondation. Leur principale, on 324 LE NATUUALISTK CANADIEN pourrait presque dire leur unique occupa Hon, est de pon- dre des œufs pour perpétuer la société. Elles ne vont pas même à la picorée, elles sont nourries par les ouvrièrs^s qui leur présentent la miellée qu'elles ont été recueillir sur les fleurs et les plantes, sur le bout de leur langue. Elles paraissent jouir d'une grande considération, bien qu'on ne puisse les qualifier de reines, comme l'ont fait certains auteurs. Car elles n'exercent ni empire ni com- mandement ; elles sont avant tout des mères. Elles ne sont pas d'ordinaire en nombre bien considérable. Lorsque le temps de la fécoiidation est arrivé, elles sortent vers le déclin du jour et prennent leur vol dans les airs, et c'est là que les mâles, toujours beaucoup pUis nom- breux qu'elles, les rencontrent pour l'accouplement. Après cet acte, si elles sont rencontrées par des ouvrières, celles-ci ne manquent pas de leur enlever h\s ailes et de les ramener comme prisonnières dans la fourmilière. Mais si dans leur vol, elles se sont trop éloignées de l'habitation et se trouvent alors solitaires, elles s'arrachent elles-mêmes les ailes et se cherchent une retraite où elles pourront passer l'hiver et fonder une nouvelle colonie. Une femelle une fois fécondée l'est pour toute sa vie ; elle pourra chaque année, sans nouvel accouplement, pon- dre des œufs féconds. Mous disons chaque année, car contrairement aux autres insectes, la vie, chez les Fourmis, se prolonge durant plusieurs années. Les mères au printemps pondent leurs œufs que la chaleur et l'humidité font bientôt éclore. Ou a observé que ces œufs augmentent de grosseur avant de s'ouvrir pour donner naissance à la larve ou petit ver qu ils ren- ferment. Certains auteurs affirment même avoir vu des ouvrières induire les œufs, au moyen de leur langue, d'un certain liquide, destiné sans doute à fournir par absorption, la nourriture aux embryons qui se développent ainsi avant que d'éclore. Dans une nouvelle colonie, c'est-à-dire lorsque les mères fécondées se trouveut seules, elles pourvoient elles- mêmes à la nourriture des larves, mais dans les anciennes colonies, ce soin est exclusivement réservé aux ouvrières. x-FOHMTCiniîS 325 Nous avons déjà fait remarquer que. contrairernent anx aboilh'?:, les mores chez les Fourrais sont toujours plusieurs ensemble. 2° 3hîles.—Les mâles, c?, toujours plus petits que les femelles, naissent avec des ailes e.t meurent avec elles. Ils sont aussi toujours plus nombreux que les mères. De même que celles-ci, ils reçoivent la nourriture des ou- vrières, et leur laissent aussi les travaux de construction, d'entretien, de réparation de la demeure. Ils so.tent de la fourmilière pour rencontrer les femelles au temps de l'accouplement et n'y reviennent plus, ceux qui ont satis- fait aux vœux de la nature mouvant aussitôt après cet acte, et les autres périssant isolément, incapables de pourvoir par eux-mêmes à leur propre subsistance, et incapables aussi, par leur propre instinct, de retrouver leur ancienne demeure. Les mâles sont toujours dépourvus d'aiguillon. 3° Guerrières^. — De même que dans tout état il est des militaires chargés de veiller spécialement an salut et à la {)rotection de la eommuna'.ité, ainsi dans la république des Fourmis, se trouve une classe d'individus destinés par des aptitudes particulières à protéger tous les autres dans l'oc- casion. Ces guerrières d'un nouveau genre, sont des neu très ou f >melles infécondes, 5, qui parleur '.aille et leur con- formation sont rendues, encore plus que les ouvrières ordinaires, plus capables da repousser les ennemis et même de porter la guerre à l'étranger. Comme ici les armes consistent presque uniquement dans les mandibules dentées et coupantes dont est pourvue la bouche, la tète des ou- vrières o-uerriôres est démesurément développée, alin d'assurer plus de puissance aux muscles qui font mouvoir ces mandibules. On est tout étonné souvev.t en découvrant une four- milière de trouver que son intérieur renferme en outre des mâles, femelles et ouvrières grandes et petites (guerrières et ouvrières proprement dites), des fourmis d'une espèce difiérente de celle à qui parait appartenir proprement la demeure. Ces étrangères, simples ouvrières, semblent cependant se trouver chez elles, car ce sont elles qu'on voit continuellement agir pour les soins ordinaires de l'habi- 326 LE NATURALISTE CANADIEN tatiou. Ce sont des prisonnières, des esclaves enlevées par droit de conquête, sur des peuplades étrangères du voisinage. Car les Fourmis, elles aussi, paraissent pousser la civilisation jusqu'à ce point qu'après avoir construit leur habitation, elles jugent à propos de s'assurer le repos en se reposant pour les soins- de la vie sur des captives qu'elles iront prendre de force dans des habitations voisines. JNous rapportons ces conquêtes à des actes de civili- sation pour nous conformer à la manière dont les hommes, non plus sages, envisagent la chose, car ce ne sont au fond que de véritables actes de brigandage où la force-prime le droit. On aurait peine à croire à de tels faits, si des obser- vateurs sérieux et dignes de foi, ne les avaient vu s'opérer sous leurs yeux à différentes époques, et chez des espèces fort différentes dans cette même famille. Entendons ici M. Huber, le grand observateur des Fourmis, nous raconter lui-même, comment il dt la connaissance de ces fourmi- lières mixtes, où se trouvent des ouvrières sans mâles ni femelles de leur espèce, chargées de tout le soin de la de-^ meure, lorsque les propriétaires mêmes ne font rien, ne commandent même pas, et sont ponctuellement servies " Je vis à la droite du chemin une grande fourmilière couverte de Fourmis Rouges • elles se disposèrent en colonnes, partirent toutes ensemble et tombèrent sur une fourmilière Noir-cendrée, où elles s'introduisirent presque sans opposition. Une partie d'entre elles ressortirent de là, tenant entre leurs pinces des larves qu'elles avaient déro- bées ; les autres moins fortunées ne rapportèrent aucun fruit de leur expédition : elles se divisèrent en deux trou- pes : celles qui étaient chargées, reprirent le chemin de leur demeure ; celles qui n'avaient rien trouvé se réuni, rent et marchèrent en corps sur une seconde fourmilière Noir-cendrée, dans laquelle elles firent un ample butin d'œufs, de larves et de nymphes. L'armée entière, formant deux divisions, se dirigeant du côté d'où je l'avais vu partir. " J'arrivai avant les Fourmis rousses auprès de leur habitation ; mais quelle fut ma surprise en voyant à la surface un grand nombre de Fourmis Noir-cendrées! Je soulevai la couche extérieure de l'édifice ; il en sortit X — FORMICIDES 327 encore davantage, et je commençai à croire que c'était aussi une de ces fourmilières pillées par les Rousses, lorsque je vis arriver à la porte du nid, la légion de celles-ci char- gée des trophées de la victoire. Son retour ne causa aucune alarme aux Noir-cendrées; les Fourmis Rousses descendirent avec leur proie dans les souterrains, les Noir- cendrées ne parurent pas s'y opposer ; j'en vis même quelques unes s'approcher sans crainte des Fourmis guer- rières, les toucher de leurs antennes, leur donner à manger, comme celles d'une même espèce le font entre elles, et prendre quelques uns de leurs fardeaux et les emporter dans le nid. Les Fourmis Rousses n'en ressortirent plus de la journée : les Noir-cendrées restèrent encore quelque temps dehors; mais elles se retirèrent avant la nuit. " Jamais énigme ne piqua plus vivement ma curiosité que cette singulière découverte. Je tiouvai bientôt, près de chez moi, plusieurs fourmilières du même genre, et je m'étonnai d'être le premier à reconnaître leur existence J'étais impatient de reconnaître les relations de ces deux espèces de Fourrais : pour y parvenir j'ouvris une de leurs fourmilières ; j'y trouvai un grand nombre de Fourmis Rousses au milieu de Noir-cendrées, et je commençai déjà à acquérir quelques notions sur leurs rapports mutuels. '' Les Noir-cendrées s'occupèrent de suite à rétablir les avenues de la fourmilière mixte ; elles creusèrent des galeries et emportèrent dans les souterrains les larves et les nymphes que j'avais mises à découvert. Les Rousses, au contraire, passèrent iudifîéremment sur ces larves sans les relever, ne se mêlèrent pas aux travaux des Noir-cendrées, errèrent quelque temps à la surface du nid, et se retirèrent enfin, pour la plupart, dans le fond de leur citadelle. " Mais à cinq heures de l'après midi la scène change tout-à-coup ; je les vois sortir de leur retraite ; elles s'agi- tent, s'avancent au dehors de la fourmilière ; aucune ne s'écarte qu'en ligne courbe, de manière qu'elles reviennent bientôt au bord de leur nid ; leur nombre augmente de moment en moment; elles parcourent de plus grands cercles ; un geste se répète constamment entre elles ; toutes ces Fourrais vont de l'une à l'autre, en touchant de leurs 328 Î-S N,\TURALi:-TE CAI<ÎADTEN antennes et de Icnrs fronts le corselet de leurs compagnes; celles-ci à leur tour s'approchent de celles qnVUes roi^>nt venir, et, leur communiquent le mèm^" signal, c'est celui du départ ; on voit aussitôt celles qui l'ont voçn ^=e mettre en marche et se joindre à la troupe. La colonne s'^or^anise ; elle s'avance en ligne droite ; toute l'armée s'éloic^ne et traverse la prairie ; on ne voit plus aucune Fonrrai Ron.'^se sur la fourmilière. La tète de la lé.-'emble de nouveau en un seul corps, et repart avec rapidité. On n'y remarque aucun chef; tontes les F'ourmis se trouvent tour à tour les premières; ell^^s semblent chi^rchor à se devancer. Cependant quelques unes vont dans un sens opposé ; elles redescendent de la tête à la queue, puis reviennent sur leurs pas et suivent le mouvement général ; il y en a ton- jours un petit lîorabri^ qui retournciU en arrière, et c'est probablement par ce moyen qu'elles se dirigent. " Arrivé(\s à plus de trfMite pieds de leur habitation, elles s'arrêtent, se dispersent et tâtent le terrain avec leurs antennes, comras les chiens flairent les tracps du gibier ; elles découvrent bientôt une fourmilière ; les Fourmis Rousses ne trouvant aiicfine opposition, pénètrent dans une galerie ouverte ; toute l'armée entre successivement dans le nid, s'empare des nymphes et re.-ort par plusieurs issues,; je la vois aussitôt reprendre la route de la fourmilière mixte. Ce n'est plus une armée disposée en colonne, c'est une horde indisci^ilinée , ces Fourmis courent à ia iile avec rapidité ; les dernières qui sortent de la fourmilière assiégée sont poursuivies par quelques uns des habitants, qui cherchent à leur dérober leur proie ; mais il est rare qu'ils.y parviennent. "Je retourne vers la fourmîllière mixte pour être témoin de l'accueil fait à ces spoliatrices par les iSoir-cendiées avec lesquelles elles habitent, et je vois une quantité con- sidérable de nymphes amoncelées devant la porte ; chaque Fourmi Rousse y dépose son fardeau en arrivant, et reprend la route de la fourmilière envahie. Les Noir-cendrées quittant leur travaux en maçonnerie, viennent relever ces X — FORMTCIDRP, 329 nymphes les unes après les antres et l^s descendent dans les souterrains : je les vois même souvent décharger ies Fourmis Rousses, après les r.voir loucht>es amicalement avec leurs anteimes t celles-ci leur céder sans o})position les )iymphes qu'elles ont dérobées. " Une troisième excursion a encore lieu à la iourmi- lière déjÀ pillée, mais cette t'ois-ci ce n'est pas sans nue violente résistance de la part des résidentes, si bien qu'au commencement les Rousses n'étant pas eji nombre suffi- sant, elles se trouvent iorcées à retraiter, jusqu'à ce que de nouvelles arrivées les mettent en moyens de tenter l'assaut avec succès. Elles pénètrent de nouveau dans les souterrains et en reviennent chargées probablement des dernières nymphes qui y restaient. Aucune ne tente de s'emparer des adultes, c'est SfUileraent aux larves et aux nymphes qu'on s'attaque. On prévoit sans doute que ces adultes ne se plieraient pas à la servitude qu'on leur prépare, il n'y a que ceux qui y sont soumises dès leur naissa)ice qui puissent la supporter. " Remarquons ici en passant que ce j^e sont pas seule- ment des espèces voisines qui sont ainsi réduites en escla- vage, mais souvent des espèces de ge)ires tout-à-fait diffé- rents. Et ces esclaves, ces ilotes, servent leurs maîtres avec une docilité, un empressement qui laisserait croire qu'elles peuvejit trouver une espèce d'orgueil, pour elles, faibles et petites, à faire tenir l'existen-^.e des forts, des puis- sants, aux services qu'elles leur rendent Car ces tyrans, ces forts, en sont venus, sans doute par l'abus de leur force, à ne pouvoir se suffire à eux-mêmes, à ne compter pour leur existence que sur les brigandages qu'ils peu\ ent exercer. Les Fourmis se rapprochent de l'homme parleur intelligence, et semblent aussi partager ses vices en partus La vie mclle et oisive des grands, les rend incapables de pourvoir par eux-itièmes à leur propre existence; il en est de même chez les Fourmis de haute caste, de forte taille, elles périraient misérablement sans le service des esclaves. 4° Ouvrières. — Ce qui constitue un état avant tout, ce sont les ouvriers, c'est le peuple ; et chez les Fourmis, ce sont aussi les ouvrières qui sont les plus nombreuses, Sur 330 LE NATURALISTE CANADIEN elles seules repose la perpétuité de la race, la permanence de la république. Les mères faibles et idiotes, les mâles qui ne naissent que pour mourir, seraient impuissants à pourvoir aux besoins de la communauté. Aussi est-ce aux ouvrières qu'incombe la construction de la demeure, sa conservation et réparation, son entretien dans la propreté et la salubrité convenables, le soin de pourvoir aux pro- visions, rsons ; ne pouvant les laisser pour aller à la picorée, elles altoident les quêteuses à la porte, reçoivent d'elles la miel'ée qu'elles déversent aussitôt dans la bouche des petits. On dit même qu'elles les bercent ou les dorlotent comme pour leur faire sentir qu'elles sont toujours ià pour les pro- téger. Plusieurs fois par jour, elles les transportent d'un DE QUÉBEC A JÉRUSALEM. 333 étage à l'autre de la demeure suivant le degré de chaleur et d'humidité qu'elles !>avent leur être néce.ss^aire. Dans plusieurs espèces, les larves se hlent un cocon pour subir leur métamorphose. C'est encore anx iu>ur- rices qu'incombe le soin de rompre ce tissu lorsque le temps de l'éclosion est arrivé. On voit par tout ce que nous venons d'exposer, qu'il n'est guère d'animaux dont les mœurs soient plus intéres- santes que les Fourmis; elles laissent certainement les abeilles bien eu arrière d'elles sous ce rapport. La famille des Formicides se divise en un assez i^-rand nombre de genres, dont plusieurs sont particuli^-s à des cliuuits plus chauds. Cette famille a encore été si peu étudiée, surtout pour cette Province, qu'on ne pourrait fixer, même approximativement, le nombre de genres et d'espèces que nous possédons. On croit que les Etats- Unis en possèdent à peu près 200 espèces; nous n'oserions affirmer que celles de notre Province pourraient attei)idre la dixième partie de ce nombre. Nous n'avons encore rencontré que les 2 genres qui suivent. A coniiimer. DE QUEBEC A JERUSALEM. III Départ de Paris. — Orléans ; Tours ; Poitiers; Angoulême. — Une discussion à propos des Jésuites. — La Garonne ; Bordeaux. — Grenade ; Mor- cenx ; Pont-de-Marsan; sol pauvre. Tarbes, très nialj^ropre. — Arrivée à Lourdes. 7 et 8 wars.— Nous continuons tous les jours notre visite de Paris. Les églises de S. Grermain des Prés, S. Germain l'Auxerrois, S. Nicolas des champs, S. Gervais, attirent particulièrement notre attention. Nous admirons dans la dernière une supeibe chapelle dédiée à Ste Philo- mène, dans laquelle on conserve de ses reliques ainsi qu'une maguiûque statue. Des lampes en grand nombre 334 LE NATURALISTE CANADIEN brûlent constamment devant l'image de la sainte, et tous les murs sont couvers d'ex-votn ou de plaques de marbre remémorant des faveurs spéciales obtenues. Comme nous nous rendions à cette église, nous fîmes la rencontre d'un convoi tunèbre. Nous fûmes tout d'abord surpris de ne voir aucune croix sur le cor- billard ; c'est qu'ici la même voiture sert à transporter à la dernière demeure, et l'athée qui ne voyait dans son être que des éléments matériels qu'il devait un jour rendre à la nature, et le chrétien sincère qui ne livre à la terre sa dépouille mortelle qu'en attendant le moment où elle doit revivre par la résurrection pour partager éternellement le sort de son âme, de cette émanation de la divinité que le Créateur a soufflée en lui. Est-ce là la carcasse d'un des- cendant de singe ou les restes mortels d'un être formé à l'image de Dieu, que l'on transporte en terre ? Aucun signe extérieur ne donne de réponse à cette question. Cepen- dant toutes les têtes se découvrent au passage, mais rien n'indique, soit dans la suite du cortège soit dans les allants et venants des rues, que ces marques de respect soient dues à un sentiment religieux plutôt qu'à une simple coutume de politesse toute mondaine. Comme le Luxembourg se trouve tout près de notre hôtel, nous ne manquons pas de nous diriger à plus d'une reprise dans les magnifiques jardins qui l'avoisinent. Par- tout la nature donne des sisrnes de son réveil. Les masrno- lias ont déjà les bourgeons tout renflés et prêts à s'épanouir, les pensées sont en fleur et les rhododendrons sur le point de le devenir, etc. 9 mars, — A 9 heures ce matin nous laissons Paris pour Orléans, que nous atteignons peu après midi. Comme nous l'avions fait â Rouen, nous remettons à continuer notre route par un autre train de l'après midi. Nous admirons sur la place publique la statue équestre de Jeanne d'Arc. La jeune iille, sous son costume de guerrière, semble refléter sur sa figure l'inspiration du Ciel qui la dirige. Nous entrons dans l'église !S. Vincent (diacre), où se trouve une superbe statue de Ste Grermaine; la jeune sainte est représentée tenant sont tablier rempli de fleurs. Ou sait DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 335 que cette jeune héroïne était fort malmenée par sa belle- mère. Un jour qu'elle partait comme d'ordinaire pour aller garder les troupeaux, avec un morceau de pain noir pour son unique repas de la journée, la mégère la voyant tenir son tablier enroulé, l'accusa auprès de son mari d'avoir dérobé des comestibles de la cuisine ; on courut à elle et on la contraignit d'exhiber ce qu'elle paraissait ainsi vouloir cacher. Elle ouvrit donc son tablier, mais, ô sur- prise, il était tout rempli de roses ! et cela en plein février, lorsqu'on ne voyait encore aucune fleur. Nous pénétrâmes aussi dans la cathédrale, où nous nous plûmes à nous représenter dans la chaire le grand evêque qu'elle venait de perdre, émouvant les fi;lèles par le charme de son éloquente parole. Nous y admirâmes surtout un chemin de croix en rehef de grandeur naturelle, du plus bel effet. Ayant remarqué plus loin un convoi funèbre se ren^ dant au cimetière, nous nous rangeâmes à la suite et le suivîmes jusqu'au bord de la fosse. Nous admirâmes des mausolées en grand nombre et de fort bon goût. Des pervenches sur plusieurs tombes étalaient déjà leurs jolies fleurs bleues. A 3 heures nous reprîmes le convoi qui nous déposa à Tours à 8 heures. La Loire que nous côtoyons comme nous l'avions fait de la Seine, est aussi à rives fort basses, si bien qu'à quelques arpents de distance seulement, la vue s'en trouve totalement dérobée et qu'on ne soupçonnerait pas même sa présence. La Beauce que nous traversons ici est réputée l'un des quartiers des plus fertiles de la France, aussi remarquons-nous que les cultures sont par- tout des mieux soignées et des plus promettantes. A mesure que nous avançons, le réveil de la végéta- tion se montre de plus en plus prononcé. A Beaugeney, les amandiers commencent à montrer quelques fleurs, à Blois ils sont en pleine floraison. Il était 8 heures passées lorsque nous sommes arrivés à Tours, de sorte que nous ne pûmes visiter cette ville qu'à la clarté de la Lune. Sa cathédrale nous parut assez re- 335 LS NATURALISTE CANADIEN marquiible, bien qutî ses tours sannouceiit comme étant trop lourdes. 10 mars. — Dès les 5.45 h. a. m., nous étions installés dans le convoi eu route pour Bordeaux. Une pluie assez abondante sen)blait s'annoncer comme devant persévérer toute la journée, cepinidant vers les 7 h- les nuag-es se di.-sipèreîit tellement que le soleil brilla dans tout son éclat. A 7.56 h. uo\is mettons pied à terre à Poiti'^rs pour prendre le déjeûner ; les quelqu*»s minutes seulement qui nous sont données ne nous laissesit pas le temps de faire même la plus petite excursion dans la ville, dont le nom nous est devenu familier par les savants écrits de son der- nier évêque, Mii^r l*arisis. Nous poursuivons de suite notre route jusqu'après 11 heures, lorsqu'on nous arrête à Augou- lème pour y prendre le dîner. L'administration des chemins de fer ne vise pas seule- ment ici au confort des voyageurs, mais s'occupe encore de leur agrément. A chaque station, surtont lorsqu'il s'y trouve un bulïet, nous avons un joli parterre à notre dis- posii ion, ou s'étalent des Heurs en profusions et souvent des plus rares ; et parfois nous ne savons ce qu'il faut ad- mirer davautige, ou de l'éclat des fleurs qu'on cultive, ou de fart avec lequel on les dispose. Nous trouvons ici, à Angoulême, de magnifiques fuchsias dans le parterre, tout couverts de fleurs, avec de superbes ribes ornementales, à fleurs jaunes du plus bel effet. Les magnolias ont les bourgeons un peu plus développés qu'au jardin du Luxem- boura', mais ne montrent pas encore leurs fleurs. Sur presque tout le continent européen, les voitures de chemins de fer ont une disposition toute difiérente de celles de f Amérique. Les chars, au lieu d'une grande salle unique où se rangent les bancs à la suite les uns des autres de chaque côté d'une allée médiane, sont divisés transversalement en compartiments pouvant loger 10 per- sonnes, 5 de de chaque côté se faisant face. Les portes sont tontes latérales, et une fois renfermé dans votre com- partiment, vous n'en pouvez plus sortir qu'à la station sui- BE QUÉBEC A JERUSALEM 337 aanle. Ce système a ses avantages et ses inconvénients. Malheur à vous, par exemple, si vous vous trouvez pressé de soulager la nature, il vous faudra endurer votre colique jusqu'à la prochaine station, et encore ne vous donnera- t-on là que quelques minutes, que vous ayiez été retardé ou non par d'autres qui occupaient les places avant vous. La propreté de ces cabinets laisse souvent aussi à désirer. Pas moyen non plus d'étancher votre soif sur la route, à moins que vous n'ayiez eu la précaution de renfermer une bou- teille de vin dans votre porte-manteau. Il arrive souvent aussi que la société de ceux qui viennent partager votre compartiment n'est rien moins qu'agréable ; pas moyen de l'éviter. D'un autre côté, n'êtes-vousque 2, 3 ou 4 en- semble, vous pouvez tout à votre aise vous étendre sur les bancs et vous y livrer au sommeil. On voyage généralement ici, et môme les personnes de bon ton, dans les voitures de 2de classe, qui sont très confortables, bien rembourrées et très propres. Il n'y a pour ainsi dire que les princes et les grands seigneurs qui se rangent dans la 1ère cla^^se, aussi ces compartiments sont-ils presque constamment vides. Ajoutons encore une autre particularité. On n'entend jamais parler ici de chars de chemins de fer, et on parait même s'étonner de nous entendre désigner ainsi ce qu'ils appellent tout simplement voitures, ou parfois vragons, qu'on prononce vaguons. " En voiture, messieurs," tel est le cri qui retentit dans toutes les gares au moment de partir. Que l'académie se prononce pour ou contre ces appellations, il nous semble que nous sommes bien libres de désigner comme nous le jugerons convenable des voitures de forme particulière qui nous sont propres, libre aux fran- çais de qualifier les leurs suivant qu'il leur plaira. Vagon nous semble une corruption du mot anglais tvagon qui n'a rien de rationnel et qu'on doit trouver fort peu euphoni- que ; cependant n'allez pas entreprendre de persuader aux français que notre mot vaut bien le leur. Nos frères de France, à force de se vanter et d'exalter outre mesure leurs qualités, en sont venus à croire qu'ils possèdent exclnsive- ment le monopole des connaissances en tout genre, et que 338 LK NATURALISTE CANADIEN tous les antres peuples doivent aller emprunter chez eux ce qui leur manque. Ce sentiment est si général chez eux, que le premier venu ne se gêne nullement pour vous faire la leçon, s'il vous arrive d'employer une expression peu en usage chez eux. '' Un char, dites-vous ? mais c'est un vagon que vous voulez dire?" Il nous arriva, un jour, dans un entretien avec un tout jeune prêtre français, de prononcer le mot piquet. " Mais c'est ///ç^vé qu'il faut dire," repartit notre jeune suffisant. — Monsieur, reqliquâmes- nous, nous sommes tellement attachés à la France, que nous croyions que les français avaient toutes les qualités au plus haut degré, mais nous voyons qu'une certaine dose de modestie et de savoir-vivre ne leur siérait pas mal. En partant d'Angouléme nous nous trouvâmes seule- ment trois dans notre compartiment: notre compagnon M. Bolduc, et un monsieur fort bien mis, portant le ruban à la boutonnière, et pouvant avoir la soixantaine environ. Ce monsieur paraissant d'un fort bon commerce, la conver- sation ne tarda pas de s'engager entre nous. Après quel- ques questions sur le pays que nous traversions, nous en vînmes à lui parler du gouvernement de la France. Mous étant enquis préalablement s'il n'était pas un étranger comme nous, il nous répondit qu'il était du pays, un mili- taire en retraite, qu'il avait fait la campagne de Crimée, et que maintenant il se livrait à la culture dans le voisinage de Tours. Après diverses autres questions, nous nous bazardâmes à lui demander : — Que pensez-vous de votre République ? Croyez- vous qu'elle vive ? — Mais pourquoi pas ? Certainement qu'elle vivra. Est-ce que vous pensez, vous, qu'elle ne vivra pas ? — N )us sommes des étrangers, et nous ne jugeons des choses que par ce que nous avons vu dans les journaux. Or nous en sommes venus à la conclusion que votre Répu- blique ne peut durer longtemps. — Mais pourquoi ? — Parce qu'elle recèle des germes de mort qui doivent nécessairement amener sa perte. DE QUEBVC A J,.RTJ-ALEM 339 — Mais que voulez-vous dire? Expliquez-vous, Quels sont ces germes de mort ? —Les voici : les principes qui servent de base à la stabilité des gouvernements sont méconnus chez vous ; les règles qui garantissent la sécurité ne sont pas respec- tées ; la liberté qu'on fait sonner si haut n'est plus qu'un mot, elle n'a plus de valeur que pour opprimer les faibles, violenter les consciences, violer la propriété individuelle. — Mais où ? mais quand ? mais comment ces choses sont-elles arrivées. Expliquez-voas, reprit notre homme avec vivacité. — Fort bien. N'avez vous pas vu que tout dernière- ment on avait expulsé des propriétaires de leurs demeures, contre toutes les règles de la justice et du droit ^ — Otï ça ? Jamais. — Tout récemment, nous lisions dans les journaux que, dans une certaine ville non loin d'ici, les agents de l'autorité se présentèrent devant la maison d'un certain propriétaire et qu'on l'invita à sortir. Le propriétaire, qui s'attendait à cette visite, avait barricadé sa porte, et il dit aux ao-ents par un guichet : Que me voulez-vous ? Je suis citoyen français, né en France, j'observe les lois de mon pays, et je tiens ici dans ma main l'acte de ma propriété, qu'exige- t-ou de moi ? — Que vous sortiez de cette maison. — Je ne céderai qu'à la force, répondit le Père, car c'était un Père Jésuite. — Oh ! un Jésuite! voila la clef de l'énigme Mais les Jésuites en ont tant fait qu'il a fallu, pour le plus grand bien de la société, des mesures générales dont quelques uns ont eu à souffrir. On rencontre des cas semblables dans tous les états. —Les Jésuites en ont tant fi^it, dites-vous ; s'il vous plait, racontez-nous donc ce qu'ils ont fait. Nous serions fort aises de l'entendre de votre bouche ; nous savons un peu, nous aussi, ce qu'ont fait les Jésuites, mais nous parie- rions que ce que vous pouvez nous en dire sera tout diffé- rent de ce que nous en conn.iissons. 340 LE .NATURALISTE CANADIE» — Mais l'histoire est là ; ils en ont tant fait que l'Eglise a été obligé de les supprimer. — C'est vrai ; mais vous savez qne dans toutes les familles tant soit peu nombreuses, il se rencontre toujours quelques mauvaises têtes qui viennent à bout de soulever des mécontentements et de troubler l'harmonie. Or l'Eglise' qui est une très grande famille, a parfois à subir ces trou- bles et ces divisions. Il arriva un moment, vers la fin du siècle dernier, que presque tous les gouvernements s'enten- dirent pour demander la suppression des Jésuites, l'impiété les représentant comme un obstacle à la prospérité des peuples. L'Eglise, en mère compfitissante pour la fiiblesse de ses enfants, crut devoir pour le moment céder à l'orage, et supprima l'ordre de St Ignace. Mais du moment que sa liberté d'action lui fut rendue, l'Eglise ne tarda pas à les rétablir, et aujourd'hui, de même qu'il y a un siècle, il se trouve encore des mauvaises têtes qui trouvent dans les Jésuites un obstacle formidable pour l'exécution de leurs desseins pervers et qui veulent les mettre au ban de la société. Mais revenons à la question de propriété et de sécu- rité personnelle. tSur le refus du Père Jésuite de sortir de sa demeure, sa véritable propriété, l'agent ordonna de crocheter la serrure ; puis on saisit le propriétaire et on le traîna brutalement dans la rue. Or je vous le demande, en quoi la qualité, la condition ou la profession d'un citoyen peut-elle affecter son droit de; posséder ? Si aujourd'hui, au nom de la légalité, on peut arracher Pierre de sa de- meure et le lancer dans la rue, parce qu'il prie Dieu trop longtemps et qu'on l'appelle Jésuite, ne pourra-t-ou pas demain aller traiter de la même manière Paul, parce que ce sera, par exemple, un ancien militaire et que peut-être il ne priera pas assez? Et ne voyez-vous pas de suite la tyrannie, l'arbitraire, l'anarchie dans la communauté ? Non, un gouvernement qui ne sait pas respecter le droit et la jus- tice, ne peut subsister, il a en lui-même un germe de mort qui tôt ou tard produira son efiet ! Wotre homme ne dissimula pas en entendant ces ré- DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 341 flexions de vifs sentiments d'impatience ; cependant il se contint ; mais bintôt changeant un peu de ton, il poursuivit — Tenez, entre nous, le prêtre a un regard faux; c'est un ennemi de la société qui cache son jeu. — Mais que voulez-vous dire par ce regard faux ? Mais oui ! vous le rencontrez, il feint de ne pas vous remarquer ; puis avec son air humble et piteux, il vous regarde en dessous en méditant les trames qu'il mettra en jeu pour vous dominer et vous asservir. — Vous prétendez que le prêtre a le regard faux ; mais n'est-ce pas vous plutôt qui, avec vos préventions, le re- gardez le premier de travers ? Voila ce qu'il importerait d'éclaircir. — Oh ! je connais mon monde. Quand j'étais enfant, nous rfucontriotiis .souvf ut notio cuiA ; cV-iuit loujour.- un plaisir pour nous ; il nous accueillait avec bonté, nous lui frappions sur la bedaine, il prenait part à nos jeux, se mon- trait familier avec tout le monde ; c'était là l'ami de ses semblables, le citoyen vraiment recommandable. — Mais pourquoi n'allez-vous plus frapper ainsi sur la bedaine de votre curé ? Je parierais qu'il vous accueille- rait encore avec plaisir. Mais ce dont je n'ai pas de doute, c'est que si vous allez lui demander un service quelconque, vous trouverez toujours en lui un homme prêt à vous aider; faire du bien à tous, se dévouer pour ses frères jusqu'à obliger ceux qui le méprisent, qui le persécutent, semble une seconde nature chez le prêtre. Et c'est ce bienfaiteur de ses semblables que vous accusez d'être l'ennemi de la société ? — Oh ! je ne me fais pas illusion. Tenez, je vois bien que vous ne partagez pas mes opinions ; mais vous dites ouvertement ce que vous pensez, et il y a plaisir à discuter avec vous. Mais il n'en est pas ainsi avec les prêtres ; ils sont assez rusés pour ne pas découvrir leur jeu. —Vous pensez que le prêtre ne parle pas ainsi ouverte- ment? Et bien, nous allons vous surprendre, c'est que nous sommes tous deux des prêtres. 342 LE NATURALISTE CANADIEN — Vous des piètres ? ....Mais vous n'êtes pas comme les nôtres. Vons vous trompez ; nous sommes absolument comme les vôtres. Nous avons à peine le temps de nous reconnaitre, que de suite nous sommes des frères, nous sommes en tout d'accord. Mêmes opinions, mêmes vues de la société, mêmes tendances, mêmes aspirations, re- cherche constante du juste et du vrai. — Mais qui êtes vous donc si vous n'êtes pas français ? — Nous sommes des canadiens, des français de l'Ame rique. — Oh ! il me foit plaisir de pouvoir serrer la main à des frères d'outre mer, bien que nous n'ayons pas en tout les mêmes opinions. Notre homme, bien que vivement piqué parfois de nos répliques, et sans dissimuler les mouvements d'impatience qui quelquefois s'emparaient de lui, ne s'écarta jamais des règles des convenances et de la politesse, et après des poi- gnées de mains et l'échange de nos cartes, il nous pressa d'aller le voir, à notre retour, dans ses terres de la Tourainne. — Mais n'y aurait-il pas risque de nous faire regarder de travers ? dimes-nous en riant. — Oh ! je vous promets la plus franche hospitalité. Bien plus, j'ai un fils qui s'occupe d'histoire naturelle, et qui sera enchanté de faire votre connaissance. Venez passer chez moi au moins quelques jours, et vous pourrez tout à votre aise faire des chasses, examiner ses collections et vous reposer dans la solitude des fatigues de votre long voyage. Mais déjà, sans que pour ainsi dire nous eussions re- marqué les nombreuses stations que nous avions passées, nous étions engagés sur le superbe pont qui coupe la G-a- ronne en face de Bordeaux; nous n'eûmes que le temps de remercier notre compagnon de sa cordiale invitation et de lui serrer de nouveau la main en prenant congé de lui, que nous descendîmes dans la gare. L'hurloge de la station indiquait 2^ h. P. M. Bordeaux est une bien jolie ville, sur la rive gauche de la Garonne, Les nombreux vaisseaux d'outre mer que DE QDÉBKC A JfidUS.ALKM 343 nous voyons accostés nux quais nous rappellent le port de notre ville de Québec ; mais contrairement à notre capitale, Bordeaux est en pleine rase, ne présentant m caps ni col- lines. Sa population est évaluée à environ 200,000 âmes. Distante de 363 milles de Paris, la capitale de la Gironde en compte 56 jusqu'à son embouchure dans l'océan. La Garonne qui a ici une apparence magnifique, nous parut un peu moins large que le St-Laurent en face de Québec. A part le pont du chemin de fer, un autre pont en pierre, de 17 arches, relie ses rives l'une à l'autre. Bordeaux qui s'énorguillit d'avoir vu naitre dans son sein le moraliste Berquin et le peintre Carie Vernet, se distingue encore aujourd'hui par le commerce, l'industrie, les sciences et les arts. Bordeaux était déjà une ville importante lors de la conquête de ce pays par les Komains ; on y voit encore aujourd'hui les restes du palais de Galien. Nous prenons une chambre à l'hôtel le plus voisin pour refaire notre toilette, et nous nous mettons de suite à la visite de la ville. Pendant que notre compagnon par- court les places publiques, le port, visite les églises, etc» nous nous rendons, no[is, directement à la rue Lamouroux, pour faire la connaissance personnelle d'un professeur de l'uni- versité, avec lequel nous étions en correspondance depuis quelques années déjà ; car M. Pérez, à de longues études sur différentes branches des sciences, joint un goût parti- culier pour l'histoire naturelle, et spécialement pour l'en- tomologie, s'étant attaché surtout à la lamille des Apides de l'ordre des Hyménoptères. Le savant professeur, qui nous parut jeune encore, mais très faible de santé, se montra on ne peut plus surpris de notre visite, nesachant pas même que nous eussions tra. versé l'Atlantique. Il nous accueillit avec une extrême courtoisie, nous présenta à sa dame, et lit de très vives instances pour nous retenir à diner, invitation que nous dûmes décliner, pour ne pas manquer l'heure du rendez- vous à notre hôtel, arrêtée avec M. Bolduc, L'intéressante conversation de notre ami nous lit trouver bien trop courts les quelques quarts d'heure que nous passâmes avec lui. Nous ne pûmes que jeter un coup d'œil rapide sur des 344 Lli NATURALISTE CANADIEN dessins exécutés par lui comme démonstrations en rapport avec des études embryologiques qu'il poursuivait dans le moment. Comme il se faisait déjà tard lorsque nous prîmes con- o-é de notre ami, nous ne voulûmes pas manquer de visiter au moins la cathédrale S. André, parmi les nombreuses éo-Iises que possède Bordeaux. Cette cathédrale, quoique déjà assez ancienne, n'est pas encore terminée, le portail reste encore à construire. Le temple nous parut très large pour sa longueur ; entre autre choses nous y remarquâmes le tombeau du cardinal de Cheverus, que Boston a eu l'hon- neur de compter parmi ses évêques. 11 Mam. — Il l'ait ce matin un soleil magnifique et tout nous fait présager une superbe journée. Nous croyons remarquer sur les pièces de bois et ie gazon des traces d'une légère ^^Af"^ blanche. Dès les 6 heures nous sommes ren- dus à la gare pour continuer notre route vers le midi. A peine sommes-nous sortis de Bordeaux, que nous nous trouvons dans une campagne tout différente de celles que nous avons traversées depuis Paris. Ce sont partout des landes sablonneuses, à sol pauvre et peu propie à la culture ; aussi les habitations se montrent-elles assez rares et d'apparence fort humble. La voie ferrée est presque partout bordée de forêts de pins d'assez chétive apparence. A plus d'un endroit nous avons trouvé des points de res- semblance avec la Virginie orientale, moins toutefois la belle venue des pins de cette dernière contrée. Observons aussi que ces pins, bien que fort ressemblants en appa- rence, appartiennent à deux espèces difîorentes ; c'est le Pinus resinosa que nous avons en Virginie, tandis que c'est le Fi/tus inuritima qui se montre dans les landes au midi de Bordeaux. On nous arrête une demi-heure à Morcenx pour le déjeûner. Nous sommes encore ici en pleines landes, forêts de pins très pauvres. Nous rencontrons des filles qui vont pieds-nus et nous voyons dans les champs des petits ber- gers gardant les troupeaux ; c'est la première fois que nous en remarquons, et la chose nous parait d'autant plus digne DE QUÉBEC A JKRUSALEM 345 de notre attention, que jusqu'ici nous ne connaissions les bergers que pour les avoir vus mentionnés dans des livres, car on sait qu'en Amérique, avec nos champs clôturés, la garde des troupeaux devient inutile. JNous nous éloignons quelque peu de la gare en atten- dant le départ du train, dans l'espoir de faire quelques cap- tures d'insectes et pour cueillir quelques fleurs de bruyère qui commençaient à se montrer. Mais partout le sol est mélangé de cendres ou saturé d'huile échappée des loco- motives, deux conditions qui permettent à peine la vie aux insectes ; et pour les fleurs, elles se trouvent de l'autre côté d'une clôture en fil de fer qu'il nous est impossible de franchir. Toutes nos chasses se bornent à 2 Bembidium, un îStaphylin et une Coccinelle que nous prenons sur une plante. Plus nous pénétrons vers le midi, plus la végétation sp* montre avancée. A Grenade, nous remarquons un champ de colza en pleine floraison. A Pont-de-Marsant les pru- niers commencent aussi à montrer leurs fleurs ; de sorte que pour cette année, ce n'est plus le printemps qui vient à nous, mais c'est nous qui allons au devant de lui. Nous ne fûmes pas peu surpris, en tournant par hasard nos regards à notre droite, de voir, malgré le beau soleil et la chaleur d'été qu'il faisait, la chaîne des Pyrénées tout près de nous avec ses cîmes toutes couvertes de neige. C'était un paysage d'un aspect tout nouveau pour nous, car ou sait qu'ici la neige de nos montagnes ne s'allie jamais à la chaleur estivale des plaines. Les cîmes des Pyrénées, dont nous côtoyons presque la base, et qui se montrent ainsi revêtues d'un manteau de neige, nous pa- raissent de formes très variées et à contours assez unifor- mes, pouvant mesurer en hauteur de 2,UÛ0 à 3,000 pieds. Dès notre départ de Morcenx, nous avions remarqué que nous changions de direction, que nous nous éloignions des bords de l'Atlantique pour suivre a peu près la chaîne des Pyrénées qui séparent la France de l'Espagne. A 2 h. p m. nous entrons dans la gare de Tarbes, qui n'est qvi'à quelques lieues seulement de LiOurdes, où il nous tarde tant d'arriver. Tarbes, chef-lieu du départe 346 T'E NATURALISTE CANADIEN ment des Hantes Pyrénées, est une ville épiscopale d'en- viron 14,000 âmes. Cette ville n'a rien de remarquable et nous parait fort pauvre. Lrs rues sont irrégnlières et mal- propres, et les habitations fort modestes. Comme nous avons plus d'une heure à passer ici, nous en profitons pour faire une chasse aux insectes dans une place publique, tout-à fait déserte dans le moment, ornée de rangées de chênes et bordée d'un côté par un fossé ouvert. Nous prenons une Sialis ivfinnata, et des hémiptères en quantité sur les herbes et le tronc des arbres. Mais ces punaises sont toutes de la même espèce, c'est la Pyrrhocoris apteris, à livrée noire et rouge et privée d'ailes comme l'indique son nom. Nous voyons aussi quelques Libellules voltiger au-dessus du fossé, mais nous ne pouvons réussir à en prendre aucune, car il nous faut avancer avec d'extrêmes précautions sur le gazon qui borde ce fossé, si nous ne voulons pas nous souiller les pieds à chaque instant, cette bordure paraissant servir de latrine publique aux visiteurs qui, sans aucun doute, doivent à certaines heures, se réunir en ce lieu, comme l'indiquent les bancs hxés en certains endroits et le piétinement du sol tout autour des arbres. Après avoir visité la vieille cathédrale que nous trou- vons fort pauvre et assez petite, nous revenons à la gare en suivant d'autres rues, et bientôt le train se remet en marche en se dirigeant vers les l^yrénées mêmes, pour s'arrêter à 5 heures dans la gare de Lourdes. JNous pre- nons de suite une voiture pour nous conduire à un hôtel plus rapproché de la basilique, qui se montre sur la hau- teur dominant toute la ville. Nous traversons le Grave qui roule ses eaux rapides sur les cailloux qui le tapissent et que nous avons vu si souvent mentionné dans les récits de M. de La&serre, et tournant "un peu à gauche, la voiture nous arrête à l'hôtel Sonbirous, tenu par une cousine même de Bernadette, l'heureuse jeune fille à qui la Iteine du Ciel a bien voulu se montrer. Nous ne voyons des deux côtés de la rue que des magasins d'objets de piété, chape- lets, médailles, images, statues, cierges, etc , et l'hôtel même où nous descendons en contient un des mieux assortis, (A Continuer.) ÉTUl^E DES SCIENCES d'oBSERVATION 347 ETUDE DES SCIENCES D'OBSEIIVATIOX. Mainte et mainte fois nous nous sommes élevé contre l'apathie qu'on montre dans la plupart de nos maisons d'éducation pour l'étude des sciences d'observation. Et cependant il suffit de sortir du pays un instant, ou même de converser avec des étrangers, pour se convaincre qu'on demeure, sous ce rapport, dans un degré frappant d'ni- fériorité. Et ce qui étonne le plus dans ces rencontres, ce n'est pas tant notre manque de connaissances que notre inaptitude à observer ce qui frappe nos regards pour en tirer des sujets d'instruction. Nous nous plaisons trop à faire valoir le grand nombre de nos collèges classicjues et les nombreux élèves qui les fréquentent, lotsqu'avec tout cela nous sommes forcés de nous reconnaître inférieurs aux étrangt^rs en fait de con- naissances générales. A quoi bon savoir conjuguer des verbes grecs et latins si on ne sait pas même rendre compte du premier phénomène naturel qui se présente à notre vue? On oublie trop facilement que les cours classiques ne sont que la clef pour devenir savant, pour faire des érudits, qu'avec cet appoint de première nécessité pour acquérir la science, il faut de plus l'étude, beaucoup d'étude et encore de l'étude. Mais du moment qu'on peut se vanter d'avoir passé par la llhétorique et la Philosophie, on croit de suite avoir toutes les sciences infuses. Avec un peu d'audace et se con Haut que les autres n'en savent pas plus long, on se permet, de discourir sur tous les sttjets à peu près comme un avpugle le ferait des couleurs, et aux yeux des o-ens sensés, au lieu de passer pour savant, on se mon- tre simplement pédant et ridicule. Que ne s'applique-t-on davantage à l'observation, et surtout à tirer des conséquences de la conformation, des caractères, des relations des objets observés ? On parvien- drait par ce moyen, sinon à entrer toujours dans l'intelh- gence de ce qui aurait attiré son attention, du moms a 348 LE NATURALISTE CANADIEN pouvoir reconnaître ce qui empêche d'aller plus loin et à se montrer un peu i>lus sage en demeurant plus humble. Et d'un autre côté, n'a-t-on pas signalé, comme un vice national, le manque de goût pour l'étude chez nos compa- triotes ? Eh ! bien, qu'on se livre à l'observation, qu'on se demande raison des phénomènes et des objets qui s'ofirent à nos regards, on y trouvera tant d'attraction, tant de satisfaction, qu'on se sentira pressé d'observer davantage, d'aller plus loin dans ses investigations, et de ce moment on se trouvera gagné à l'étude, car une fois épris du désir de savoir, plus on en connait et plus on en veut connaître. Ces réflexions nous sont inspirées par la lectuie d'une adresse du Professeur W. I. Beal, du Collège d'Agriculture du Michigan, sur sa manière d'enseigner la Botanique. Nous voulons mettre ici sous les yeux de nos lecteurs quelques extraits de cette iiirére.ssante adresse, pour qu'ils })uissei]t juger pur eux-inéines comme cette méthode es^t tout-à-fait rationnelle et comme elle est puissante pour éclairer l'esprit et former le jugement. " Avant même la première leçon, on donne à chaque élève un spécimen à étudier. Si on ne peut avoir des fleurs ou des spécimens en croissance, on donne à chacun une branche d'arbre ou un arbrisseau d'environ 2 pieds de long. Ils doivent examiner ces objets à leur salle d'étude et non dans la classe ; car ce sera sans avoir le spécimen en vue qu'ils devront dire en classe ce qu'ils auront observé à son sujet. Ils peuvent se servir de livres s'ils le préfèrent, quoiqu'il soit mieux de n'en pas avoir, car aucun livre ne pourra leur être de grand secours pour une telle leçon. Au temps venu, on prend à peu près une heure pour entendre le rapport d'un chacun sur les découvertes qu'il aura pu faire et fournir l'occasion à tous d'ajouter à ce qui aurait pu être omis en observant. Le professeur signale quelques autres points pour l'étude et omet ceux que les élèves ont pu eux-mêmes remarquer. On les engage à s'efîorcer de découvrir ce qu'ils auraient omis dans leur étude. ISi deux élèves ne sont pas d'accord sur quelque point, le jour suivant, après de nouvelles études, on les engage à ÉTUDK DES SC.ÈNOES D'oBSERVATION 349 produire chacun des preuves en laveur de leurs conclu- sions respectives. " II est souvent étonnant de noter tout ce que peuvent découvrir un si grand nombre de bons yeux. Les élèves, dans une leçon suivante, reviennent sur la première en examinant une branche d'une autre plante, pour sig-naler les points de dissemblance ou de similitude entre les deux. On continue ainsi à étudier de nouvelles branches et à faire de nouvelles comparaisons. " Pendant quelques semaines, on ne fait guère usage du microscope ni de livres de texte. Dans presque tous les cas importants, on ne fait usage d'aucun nom ni défi- nition avant qu'on ne les donne. Après quelques leçons, on donne des réponses ?ux questions suivantes : Y a-t-il une proportion définie dans le nombre des bourgeons à l'état dormant chaque année ? D'où naissent les branches? Y a-t-il quelque similarité de croissance rapide ou lente de tous les membres d'une branche chaque année ? Y a-t-il un nombre déterminé de feuilles dans la croissance de chaque année, ou une proportion définie dans la longueur des entre-nœuds ? Peut-on forcer les bourgeons plus petits, anciens, dormants, à se réveiller ? Y a-t-il quelque ordre dans le nombre des bourgeons qui croissent et ceux qui restent dormants ? Combien et en quelles années croissent les branches? " On peut de la même manière, si les spécimens abon. dent, porter son examen sur d'autres parties comme les racines, les graines, les fruits, les étamines, sépales, pétales, feuilles, etc. Après cela vient l'étude du livre. Les com- mençants doivent étudier les plantes avant de recourir aux livres, et non étudier les livres pour recourir aux plantes. " Plusieurs de ces topiques fournissent d'excellents sujets de thèses ou compositions. J'en donne une ou deux à chaque élève pour chaque terme. Pour les plus jeunes, cette année, les sujets suivants serviront d'exemples : Com- parez les feuilles et les jeunes branches du Pin blanc et du Pin rouge, ou de l'Epinette et du Sapin, ou de l'Erable et de la Plaine, ou du Noyer et du Caryer." 350 LE NATURALISTE CANADIEN On voit de suite quel immense avantage les élèves retireraient d'études conduites de cette manière. Comme elles les habitueraient à se rendre compte de tout ce qui peut leur tomber sous la vue. Et une fois l'habitude d'ob- server contractée, ils deviendraient nécessairement des hommes d'étude, car forcés de recourir aux auteurs pour la solution des doutes que leur suggérerait l'observation, ils y prendraient goût sans plus tarder, et ajoutant ainsi connaissance sur connaissance, ils deviendraient avec le temps des autorités dans les spécialités auxquelles ils se seraient livrés, et se rangeraient ainsi naturellement parmi ces juonniers du savoir qui sont les porte-étendards de ceux qui marchent aux conquêtes sur l'inconnu. Ajoutons qu'une fois gagné à l'étude par un point quelconque, le talent ne peut guère se concentrer dans les bornes d'une spécialité, il se livrera à toutes les carrières que les cir- constances ou le besoin pourront lui faire préférer davan- tage. Association Américaine pour l'avancement de la science. Cette importante association a tenu à Cincinnati sa vingtième session annuelle, du 17 au 23 août cette année. Les citoyens de Cincinnati ont tenu à honneur de recevoir avec tous les égards possibles les nombreux savants qui avaient choisi leur ville pour le lieu de leur réunion. Il a été décidé que la session de l'an prochain se tiendrait à Montréal. Le Dr J. W. Davison, de Montréal, a été nommé Président de l'Association, et M. "William Saunders, de London, Ontario, Secrétaire général» Il est à espérer que plusieurs de nos compatriotes s'efforceront de prendre part aux travaux de la célèbre Société savan'.e, qui viendra ainsi siéger chez nous. BOTANIQUE 351 BOTANIQUE. On nous écrit de Monte-Bello ; " Anriez-vous la bonté d'identifier l'arbnste dont je vous inclus un échantillon, et que je ne puis trouver dans votre Flore Canadienne, 11 croît ici dans nos taillis. Des anglais rappellent Canadian, Holly, pour le port de ses jolies baies sur les branches, mais il n'a pas la feuille du Houx. Ces baies persisteraient tout l'hiver probablement, si les oiseaux de neige ne venaient les manger en janvier. Avez la lonté de m'en donner les noms scientiKques et vul- gaires. Pardonnez mon envoi et mes questions, me reposant sur votre réputation d'amateur autant que de savant." *^ " L. J. A. P." Nous dirons à notre estimable correspondant que des questions du genre de celles qu'il nous adresse, nous sont toujours agréables, car en outre de l'obligation qu'elles nous imposent d'étudier plus spécialement certaines par- ties de l'histoire naturelle que nous n'avions pas suffisam- ment étudiées, et -de remplir souvent de regrettables la- cunes dans nos écrits, elle ne servent pas peu de leçons à un grand nombre d'amateurs en portant leur attention sur ce qu'il faut observer, et en leur apprenant comment ou doit observer. En cherchant dans la table de notre Flore Canadienne le nom vulgaire anglais Canadian Hol'y, on eut été porté à la page 126, dans la famille des Houx ou des Ilicinées, et on eût trouvé là son exacte description. Son véritable nom est l'Apalanche verticellé, Prinos verticillaius, Lin- née. C'est un arbrisseau de 6 à 8 pieds, à écorce grisâtre, souvent fort brune, qui croît dans les lieux découverts humides. 11 est surtout remarqu;ible par ses baies d'un rouge écarlate qui persistent durant l'hiver. On lui donne en certains endroits le nom vulgaire d'A/ih/e blanche, Bois de Crapaud ; ici, aux environs de Québec, on l'appellent communément PomnVr, eu égard, san^ doute, 352 ï-'î^' NATURALISTE CANADIEN à la vertu astringente de son écorce ou peut être aussi au principe émétiqne de ses baies. Ses feuilles ne sont cer- tainement pas celles du Houx, elles ne sont ni si épaisses, Tii si o-randes, ni si épineuses, cependant elles ne s'en éloi- gnent pas trop par leur forme et leur port. Cet arbrisseau dépasse rarement 6 à 7 pieds en hau- teur, et sa tige, souvent tortueuse et irrégulière, mesure à peine 2 pouces en diamètre. Nous avons eu peine, en préparant nos échantillons de bois pour l'exposition de Paris de 1878, à en trouver des individus assej; gros pour la dimension de nos échantillons, qui mesuraient 5 pouces de largeur sur 1| de longueur et 5 lignes d'épaisseur. Le bois est à grain comi)acte et prend un assez beau poli. La famille des Ilicinées, qui renferme un bon nombre de genres et d'espèces, n'est représentée dans notre Pro- vince que par l'Apalanche et son voisin le Némopanthe {Nemopanthes Canadensis, De Candolle) ; ce dernier est beau- coup plus commun que le premier, surtout dans le bas du Fleuve. FAITS I>IVEJE1S Le Guide Indicateur pour la Terre-Sainte. — Nous attirons spécialement l'attention de nos lecteurs, surtout de ceux qui projettent un pèlerinage en Terre-Sainte, ou qui désirent se renseigner sûrement sur les Lieux-Saints, sur l'annonce de notre couverture au sujet de l'ouvrage du Fre Liévin. Comme cet ouvrage est accompagné de cartes et de plans, il sera aussi d'un grand secours à ceux suivent attentivement le récit de notre voyage en Orient. L'ou- vrage est en 3 volumes, mais les trois peuvent facilement se relier en un seul. The Country Gentleman. — Les amateurs d'agricul- ture qui sont familiers avec la langue anglaise, ne peuvent trouver un journal mieux rédigé et à meilleur marché que le Country Gentleman. Les naturalistes y trouvent aussi la science agricole traitée d'après les données de l'histoire na- naturelle, et dans presque chaque numéro, des identifica- tions de plantes ou d'insectes en rapport avec les produc- tions des champs. — Voir V annonce à la couverture. LE Vol. XII. CapRouge, Q., NOV.-DEC. 1881. No. 144. Rédacteur : M. l'Abbe PROVANCIIER. FAUNE CANADIENNE [Continué de la page 333.) Clef pour la distinction des Genres. Pédicule de l'abdomen avec un seul nœud 1. Formica. Pédicule de l'abdomen avec 2 noeuds; métathorax épineux. 2. Myrmica. I. Gen. Fourmi. Formica. Linné. 9— Tête subtriangulaire ; antennes insérées au milieu du front ; mandibules larges, dentelées. Métathorax bossu, mais non plus élevé que le reste du thorax. Palpes labiaux de 4 articles, les maxillaires de 6. Chaperon légèrement avancé et soulevé en demi bosse. Premier article des antennes long, plus épais au sommet. Ailes avec une cellule radiale, 2 cubitales et aucune discoïdale fermée. Abdomen oblong, fort, le pédicule avec une écaille. r^- Abdomen plus allongé, plus pointu. L'écaillé abdo- minale verticale, épaisse. Souvent de même taille que la 9. § — Semblables à la ? moins les ailes et la taille. Les Fourmis habitent dans le sol ou dans le tronc des arbres cariés. Ce sont elles, parmi tous les insectes, qui 354 LB NATURALISTE CANADIEN exécutent les plus grands travaux et forment les sociétés les plus nombreuses. Ce sont-elles anssi qui s':u!Joi'2rneut des ouvrières étrangères. Les Fonrmis que nous reîicon- trons épurées ou autour des Iburmilière;;-, sont le pus sou- vent de ces étrangères qui vaquent à leurs travaux ordi- naires, de sorte qno pour s'assurer à quelle espèce appar- tient une Iburmilière, il faut pénétrer à l'intérieur pour y trouver les véritables propriélairos, les mâles avec leurs ailes, les femelles les posFédant encore ou en ayant été privées, mais laii-sant voir dans ce cas les cicatrices de leurs articulations, et les ouvrières, grandes (guerrières) et petites (ouvrières proprement dites). Ce genre est ibrt nombreux en espèces, mais nous n'avons encore pu constater l'identité que des 5 espèces qui suivent, auxquelles nous en avons ajouté 2 nouvelles. Point de cellule discoïdale fermée ; Noir, pattes et thorax en partie, roux î. herculeaîîa. Noir entièrement, pattes noires , 2. Pensylvanlca. Noir oubr un plus ou moins foncé ; tarses pâles. 3. pallitaïSis,n.s^. Entièrement jaune 4. îîielîea, n. sp. Première cellule discoïdale fermée ; Noir, pattes rousses , 5. fllSCa. Roux plus ou moins foncé ; Ecaille abdominale non échancrée ; abdomen noir 6. rîlfa.. Ecaille abdominale échancrée ; abdomen rous&âtrc .7. flava. 1. Fourmi ronge-bois. Formica herculeana, Lin. St. Fargeau, i, p. 200, d" 9 S ; F. ligniperda, Latr. 9 — Long. .50 pce. Noire, avec les pattes et le thorax c^rcepté en dessus et en avant, d'un roux san-nin. Les mandibules brun-roussiitre. les antennes à premier article noir, le reste brunâtre ; lète forte, légère- ment excavée en arrière ; 3 ocelles distincts. Thorax ovahiire, noir eu dessus, le reste d'un rouge sanguin. Ailes jaunâtres, passablement opaques, 2 cellules cubitales, aucune cellule ditcoïdale complète, les nervures jaunes, le stigma jaune plus ou moins brunâtre. Pattes rouge- sanguin. Abdomen noir, fort, les segments polis, luisants aux sutures avec des rangs de poils transversaux, ponctués dans le reste ; écaille du premier segment vouge-sanguin, grande, à extrémité obtuse, parais- sant même légèrement échancrée. c/* — Tête petite, ovalaire, arrondie postérieurement. Antennes X— FORMICIDES 355 plus menues que dans la $. Thorax plus convexe. Ecaille abdominale plus courte et plus épaisse, presque carrée, un peu velue, son bord supé- rieur écliancré au milieu. Le reste de l'abdomen formant une masse ovée. Ailes d'un jaunâtre obscur. § —Tête très forte, convexe en dessus, concave postérieurement. Antennes roussâtres, le premier article noir. Mandibules courtes, épaisses et larges. Thorax noir en dessus, d'un rouge sanguin dans le reste, plus large en avant, comprimé postérieurement, son dos sans sillon qui en interrompe la régularité. Ecaille abdominale étroite, ovale, plane à sa ftice postérieure, un peu convexe en avant, ciliée, le reste de l'abdomen formant une grosse massje courte, ovée globuleuse, avec rangs de poils jaunâtres transversaux. Pattes rouge-sanguin. La pins grosse de jios fourmis : elle s'établit dans les arbres cariés, surtout les conifères, où ellef forme de nom- breuses galeries. Cette espèce est commune aux deux con- tinents. 2. Fourmi de Pensylvanie. Formica Pensplvanica, DcGéer, St. Farg. i, p. 21C, 9 g. Ç — Long. .33 pce, Noire ; les pattes d'un brun roussâtre, les cuisses étant un peu plus foncées. Antennes avec le premier article noir, le reste brun-roussâtre. Ailes d'un jaunâtre obscur, les neivures jaunes, point de cellule discoïdale fermée, le stigma jaune, brunâtre à la base. Ecaille abdominale aplatie en avant et en arrière, légèrement échancrée au sommet, le rejte de l'abdomen formant une masse subey- lindrique, les segments avec une marge polie, jaunâtre aux sutures. çj — Tête rétrccie en arrière. Antennes avec le pédicule roux, le premier article noir et le reste roussâtre. Mandibules plus grêles que dans la Ç. Ecaille abdominale plus courte, plus épaisse et à peine échancrée, le reste de l'abdomen de forme subconique, g — Tête o-rosse, convexe en arrière, le chaperon avec une petite carène au milieu ; les antennes brun-roussâtre. Thorax comprimé pos- térieurement, sa ligne dorsale interrompue par une dépression à la base du métathorax. Ecaille abdominale comme dans la $. Abdomen de forme sub-globuleuse, les bandes polies à la base des segments larges. Cette espèce se creuse aussi des galeries dans les bois pourris et sous les écorces. Fourmi pieds-pâles. Formica pallitarsis, nov. sp. c?— Long. .15 pcc. Noire ; l'abdomen brun plus ou moins foncé. Le pavillon des antennes brun-pâle avec le dernier article jaune. Ailes 356 LE NATURALISTE CANADIEN enfumées jaunâtres, les nervures brunes ; point de cellule discoïdale fermée. Pattes brun-foncé, les jointures avec les tarses jaune-pâle. Abdomen assez court, pubescent, son écaille petite, non écbancrée au sommet. ^ Long. .11 pce. Entièrement noire, à l'exception des tarses et des articulations des pattes qui sont paies. Aucune femelle rencontrée. La couleur pâle des tarses est constante dans tous les individus que nous avons ren- contrés. 4. Fourmi pâle. Formica mellea, nov. sp. ^ — Long. .10 pce. D'un beau jaune pâle uniforme, à l'exception des yeux qui sont noirs et de l'extrémité des mandibules qui est bru- nâtre. Tête grosse,» convexe postérieurement. Antennes plus épaisses et légèrement obscures à l'extrémité. Tborax médiocrement comprimé postérieurement, déprimé à la base du métathorax. Ecaille abdominale petite, moins de la moitié de la hauteur de l'abdomen, obtuse et subéchancrée à l'extrémité, le reste de l'abdomen de forme sub- globuleuse. Rencontrée sous des pierres, nous n'avons encore pu trouver d'individus ailés. 6. Fourmi brune. Formica fusca, Lin. St-Fargeau i, p. 205, c?$S. Ç — Long. .32 pce. D'un noir luisant avec un reflet un peu bronzé. Tête convexe en arrière et légèienient excavée postérieurement. Le premier article des antennes brun, le reste plus foncé. Ecaille abdominale grande, son bord supérieur droit ou légèrement concave ; le reste de l'abdomen de forme subglobuleuse, un peu velu à l'extré- mité. Ailes hyalines, iridescentes, un peu obscures à la base, les nervures et le stigma noirâtres, 1ère cubitale avec une nervure récurrente, c'est- à-dire que la 1ère discoïdale est fermée. Pattes d'un rougeâtre foncé, les cuisses pius obscures à la base. (^ — Antennes d'un jaune obscur, les pattes avec l'anus rouge-pâle, les hanches noire». Ailes beaucoup plus obscures que dans la Ç , le stigma noir. Abdomen de forme ovoïde, l'éoaille du premier segment plus large au f^ommet, à peine échancrée. § — D'un noir un peu cendré, luisant, l'extrémité des antennes rougeâtre. Trois ocelles distincts. Ecaille abdominale grande, subtri- angulaire, le milieu uu peu élevé ; les autres segments formant une X — FORMIOIDES. 357 masse presque globuleuse. Pattes d'un rougeâtre foncé, la base des euisses plus obscure. Cette espèce se rencontre d'ordinaire sous les pierres. Il arrive souvent aussi qu'elle s'introduit dans les mnisons et se rend fort incommode en pénétrant dans toutes les armoires à la recherche surtout des matières sucrées. Les larves des Fourmis brunes sont souvent enlevées par les Fourmis rousses qui les transportent dans leurs terriers et les élèvent en esclaves. 6. Fourmi rousse. Formica rufa, Lin., St-Fargeau i, p, 201, c??§. Ç — Long. .35 pce. D'un jaune vif avec l'abdomea et le dos en plus ou moins grande partie, noir. L'extrémité des antennes brunâtre* Thorax trapu, une tache noire plus ou moins étendue en arrière de l'écusson. Ailes passablement obscures, surtout à la base, les nervures et le stigma, noir, la 1ère cellule discnïdale parfaite. Ecaille abdominale grande, triangulaire en haut avec le sommet tronqué, le reste de l'abdomen de forme globuleuse, d'un noir plus ou moins foncé. Le cha- peron caréné au milieu, les mandibules ponctuées à la base et aciculées à l'extrémité. ^ — Corps noir, large? très poilu, les pattes d'un roux jaunâtre. Tête petite, triangulaire, les mandibules n'ayant que 2 dents. Ecaille abdominale épaisse, presque carrée, son bord supérieur presque droit, le reste de l'abdomen formant une masse subconique, plane en dessus, courbée à l'anus qui est roussâtre. g — D'un jaune vif, le dessus de la tête avec les antennes et l'abdomen, noir. Le front avec une ligne enfoncée dans son milieu. Thorax comprinitJ pobtérieurement, enfoncé vers le milieu du dos. Ecaille abdominale jaune, grande, très comprimée, ovale ou arrondie au sommet, (juelquefois un peu échancrée ; les autres segments formant une masse presque globuleuse, d'un noir brun ou un peu cendré. Pattes d'un brun noiiâtre, les genoux avec la base des cuisses, rougeâtres. Celte espèce construit ses nids dans la terre, entassant au dessus toutes sortes de débris, et plus particulièrement la terre qu'elle retire en creusant ses galeries, de manière à former des monticules souvent assez considérables. Elle se procure souvent, par la rapine, les larves de la Fourmi brune qu'elle élève ensuite en esclave pour l'exécution de 358 LE NATURALISTE CANADIEN ses travaux. Capturée à St-Hyacinthe ; lions ne l'avons pas encore rencontrée dans le voisinage de Québec. 7. Fourmi jaune» Formica flava, Fab. ; St-Fargeau i, p. 2C8, cfç?. Q Lono-, .35 pce. D'un brun rouspâtre, les pattes et les an- tennes d'un roux jaunâtre clair. Ailes d'un jaunâtre un peu' opaque, les nervures et le stigina jaunes, la 1ère discoïdale parfaite. Ecaille abdominale presque carrée, velue, avec une échancrure aiguë au som- met, le reste de Tadoujen de forme un peu allonge'e, à pubescence courte. çj> — Différant peu de la ?, les antennes un peu plus grêles, la couleur du corps un peu plus claire ; l'écaillé abdominale aussi un peu échancrée. § — Corps d'un roux jaunâtre luisant, un peu pubescent, l'abdo- men souvent un peu plus foncé. L'écaillé abdominale presque carrée, entière. Cette espèce étabit son nid sur le bord des chemins, dans les champs etc., élevant au dessus un monticule peu considérable. 2. G-en Myrmique. Myrmica, Latr» Tête triangulaire, sans épines ; mandibules triangu- laires. Palpes maxillaires longs, de 6 articles. Thorax assez robuste, plus grêle et comprimé postérieurement dans les g, portant deux épines allongées sur ses angles postérieurs dans les ç et les g et seulement 2 muerons dans les cJ. Ailes avec 3 cubitales, la nervures de division entre les 2e et 3e cubitales souvent absolète, la première discoïdale seule fermée. Abdomen avec les 2 premiers segments allongés en pédicule et plus ou moins noduleux. Les ? et g sont armées d'aiguillons. La forme du pédicule de l'abdomen avec ses 2 articles noduleux suffit pour faire distinguer les Myrmiques des Fourmis à première vue. Trois espèces rencontrées, dont une nouvelle. Couleur, brun roax ou brun roussâtre ; . La nervure de division entre les cubitales let 2 incomplète, 1. incompleta, n.S2i. La nervure entre les cubitales 1 et 2 complète. . 2. tuberiim. Couleur jaune pâle ; taille très petite 3. moiCSta. X — PORJIICIDES 359 1. Myrmique incomplète. Myrmica incompleta, n. sp. ?— Long-. .26 pee. Rousse avec le dessus de lu tête, le dos du tho- rax et l'abdomen, noir. La tête, y compris le chaperon, le thorax tant sur le dos qne sur les flancs, fortement acicule's. Mandibules triangulaires acieulées, ro-jsses. Antennes rousses, les derniers articles épaissis en mas- sue, un peu ob=c n-s, le terminal plus pâle que le reste. Thorax roux, le dos du uiésothorax, l'extrémité de l'écusson, avec les flancs en partie noir ; le métathorax tronqué postérieurement, lisse, avec 2 longues épines sur ses anales. Ailes hyalines blanchâtres, un peu obscures à la base, la nervure entre les cubitales 1 et 2 manquant à la base, la 1ère discoïdale fermée, un peu plus longue que large, le stigma roux brunâtre. Pattes rousses. Pédicule de l'abdomen cà 2 nœuds, le pre- mier subpyramidal, le 2e noduleux, tous deux roux et avec quelques poils, le reste de l'abdomen- subglobuleux, noir, l'extrémité roussâtre plus ou moins poilue. cJ — Noir, le chaperon, les mandibules, le dernier article des an- tennes avec les tarses, plus ou' moins roassâtres. Antennes plus grêles et plus longues que dans la Ç. Dos du mésothorax lisse, les an^-les du métathorax simplement mueronés, sans épines. Le premier nœud du pédicule abdominal strié, le 2e lisse, le reste subglobuleux, mais pointu à l'extrémité. g — Roux ; la tête avec l'abdomen plus ou moins obscurs. Le métathorax un peu étroit, à dos continu, avec 2 longues épines aiguës sur ses angjes. Pour tout le reste semblable à la 9- Très commune sous les pierres, particulièrement dans les endroits sablonneux. Peut-être l'espèce dimîdiaia, Say ? la description qu'il en donne est insuffisante pour en faire l'identification d'une manière certaine. 2. Myrmique tubéreuse. Myrmica tuberum, Fabr. St. Farg. i, p. 183. $ cJ' g . (^ 9 — Long. .20 pce. D'un noirâtre mat, les antennes, les man- dibules, le bout de l'abdomen avec les pattes, fauves. Tête striée, fortement échancrée postérieurement. Thorax arrondi, strié, les épines postérieures ne consistant que dans la saillie des angles latéraux. Ailes blanchâtres, un peu apaques, le stigma janne pâle, la lore discoï- dale fermée, aussi large que longue, la 2g cubitale pédiculée sur l'angle de la 1ère discoïJale, la nervure qui la divise de la 3e en partie effacée. Nœuds du pédicule de l'abdomen velus et chagrinés, le premier pédi- cule, le reste de l'abdomen fauve, subglobuleux. g — D'un fauve clair, tête un peu obscure, très large, déprimée 360 LE NATURALISTE CANADIEN et striée. Thorax comprimé sur les côtés, à dos continu, avec une épine courte sur ses angles postérieurs. Eare, se trouve sous les écorces. 8. Myrmique importune. Myrmica tnolesta, Say, Say's Ent. ii, p. 737, $. çj* Ç — Long. .15 pce. D'un jaune pâle, sans tache. Antennes à derniers articles beaucoup plus gros que les précédents. Ailes bl:in- châtres, 1ère discoïdale très petite, la 1ère cubitale recevant la ner- vure récurrente piès do sa base, la nervure de la cellule radiale inter- rompue avant d'atteindre l'extrémité, Môtathoras inerme. ^ — Semblable à la Ç, avec l'abdomen plus ou moins obscur à l'extrémité ; le dos légèrement interrompu au milieu. C'est Ja petite Fourmi jaune des maisons, si incom- mode en certains endroits. Plusieurs maisons de St Pioch de Québec en sont infestées. Elle se loge dans les cre- vasses des enduits et se montre assez rarement le jour,, mais la nuit elle fait partout des excursions, surtout dans les armoires et les vaisseaux où elle peut trouvei quelques restes de matières grasses. Nous avons vu des assiettes grasses en étant toutes couvertes le matin ; les sucriers peuvent aussi difficilement être sonstmiis à ses visites,, et il faut que le couvercle soit très exactement ajusté pour qu'elle ne puisse pénétrer à l'intérieur. Nous ne l'avons jamais rencontrée ailleurs que dans les maisons, ce qui nous porte à croire qu'elle n'est pas indigène pour notre Province. Fam. XI. MUTILLIDES. MuW/idœ. Tête forte, assez courte, à antennes insérées près da milieu de la face ou un peu au dessous, le chaperon étant très court. Yeux échancrés dans les J>, arrondis et petits dans les ç. Antennes généralement fortes et courtes, le premier article souvent allonjre. Thorax fort, le més&thorax plus large que les deux autres parties, le dos continu. Femelles toujours aptères et ressemblant à des four- XT — MDTILLTDKS. 361 mis, mais pourvues d'un aiguillon puissant. Ailes dos mâles variant beaucoup dans les différents genres. Pattes de longueur ordinaire, souvent poilues. Abdomen assez court, le premier segment toujours plus petit et souvent nodnleux, le 2e très grand, les antres de forme plus ou moins conique dans leur ensemble. Ces insectes vivent à la fnçon des guêpes solitaires, c'est-à-dire que les femelles se creusent des trous dans le sol pour y dé{)oser leurs œufs ; on trouve ordinairement ces dernières courant sur le sol, dans les endroits saV)lon- neux, tandis que les mâles se rencontrent le plus souvent sur IfS fleurs. Nous n'avons encore rencontré qu'un seul représentant de cette famille dans notre Province, mais nous penFons qu'il doit s'y en trouver encore d'autres. Mous donnons ci-dessous les caractères des 3 princi- paux genres de cette famille, pour permettre de les recon- naître à ceux qui viendraient à les rencontrer. Tête cubique; antennes fortes et courtes, les articles 1 et 3 allong(îs; abdomen légèrement tronqué à l'extrémité. Ailes des c? à 4 cubitales et 2 nervures récurrentes 1. Mutilla. Tête forte, transversnle; antennes un peu en massue ; prothorax et métathorax bo-sus, le mésothorax plus étroit ; abdpmen subpétiolé, le 1er segment pyri- forme. Aius des cJ à 4 cubitales, la première plus petite, 2 et 3 égales, chacune avec une récurrente. 2. Mlthoca. Mandibules 3-dentées^ antennes plus longues que la tête à 1er article cylindrique, un peu courbé. Thorax égal en dessus, mais partagé en 2 segments distincts ; abdomen conique. Ailes des c? avec une radiale en pointe appliquée contre la côte, 4 cubi- tales, 1 grande, 2 triangulaire, 3 pentagone, grande, ces 2 dernières chacune avec une récurrente, la 4e iv.^ 3. Myrmosa. complete Gen. MétHOQUE. Metlwca, Latr. Tête subglobuleuse dans les Ç, transverse dans les d ; trois ocelles dtuis les 2 sexes. Yeux ovales. Thorax allongé et à 3 nœuds dans les $,le prothorax et le métathorax étant bossus, et le mésothorax plus étroit; dans les c? le dos du 362 LE NATURALISTE CANADIEN thorax est continu. Pattes longues, avec les hanches robustes, les tarses plus longs que les jambes. Abdomen subpétiolé, à premier segment pyritbrme dans les 2, à pédicule linéaire dans les J*, les autres segments chez ces derniers subdentés, le dernier prolongé en dessous avec une longae épine recourbée. Ailes des d^ à 4 cubitales, la première plus petite, 2 et 3 égales, chacune avec une nervure récurrente» La différence entre les 2 sexes, dans ce genre, est si considérable, que Latreille a considéré les mâles comme un genre particulier qu'il a décrit sous le nom de Tengyra. Une seule espèce rencontrée. Méthoque bicolore. Alethoca bicolor, !Say, Say's Eut. ii, p. 741, Q. ' Ç — Long. .90 pce. Rousse avec la tête et l'abdomen, noir. Tout le corps lisse, poli, brillant. Tête en carré, les mandibules et le cliaperon, roussâtres. Antennes courtes, épaisses, rousses, noires à l'extrémité. Thorax avec les 3 divisions subégales en longueur, les prothorax et métathoras convexes, subovales, le niésothorax plus étroit avec 2 convexités noduleuses. Abdomen très brillant, subfu- siforme, le premier segment pyriforrae, le 2o roux avec une bande noire au sommet n'atteignant pas les côtés, le 3e roux à la base et noir dans le reste, les autres noirs avec une étroite ligne rousse au sommet. Pattes rousses, de la couleur du corps. — R. , TJn seul spécimen capturé au CapRouge. (A Continuer.') r|^^^#^yvw~~ DE QUÉBEC A JÉRUSALEM. 3G3 DE QUEBEC A JERUSALEM. IV Lourdes ; la basili lue, la Grotte, le Gave ; paysage ; le mont Calvaire, insectes.— Toalouse ; S. Sernin, ses précieuses reliques.— Vignes • Oliviers.— Castelnaudary.— Ségala.—Béziers.— Cette ; tonneaux dé vin ; mollusques.— Lunel. —Marseille ; la Cantiebière ; la cathé- drale ; un correspondant ; rencontre des pèlerins; visite à l'Evêque • N. D. de la Garde ; la croix de pèlerin. Vendredi, 11 i)i«rs.— Lourdes ! Lourdes ! nous avons peine à le croire, nous sommes à Lourdes, à l'extré- mité mériditionale do la France, à 1394 lieues de Québec ! Mais ce qui nous émeut d'avantage n'est pas tant la distance qui nous sépare du pays natal, que les sou- venirs qu'éveille dans notre esprit ce coin de terre que nous foulons de nos pieds en ce moment. Nous som- mes ici dans un lieu qui semble devenu un centre, un foyer de merveilles. Tout parle ici à l'imagination, à l'es- prit, et au cœur. Ces fières Pyrénées, à cîme couronnée de neige et à lase couverte de fleurs, ne sont-elles i)as l'image de cette Heine dont le diadème est plus brillant que le soleil, et dont les pieds sont couverts d'une verdure qu'émaillent des fleurs de vertus sans nombre ? Ces mon- tagnes abruptes, qui semblent se resserrer sur la gorge profonde que s'est creusée le Gave, ne figurent-elles pas -les bras de cette Reine de toutes grâces se rapprochant pour étreindre ses enfants soumis et respectueux qui viennent ici implorer son secours, et concentrer davantage sur. eux ses bénédictions ? Et ce Grave qui roule constam- ment ses eaux limpides sur les cailloux qui tapissent son lit, n'est-il pas l'image de ce courant de faveurs célestes, que des hommes pervers, au cœur endurci, s'efforcent d'obs- truer par les cailloux de leur impiété et de leur libertinage ? Ces couvents sur toutes les hauteurs des alentours, ne sont- ils pas des sentinelles toujours en faction, le jour et la nuit, pour honorer Celle qui a bien voulu choisir ce coin de terre 364 LE NATURALISTE CANADIEN pour y semer ses largesses ? Et cette superbe basilique, avec sa flèche perçant les uues, avec ses milliers d'ex-voto qui tapissent ses murs; et ces magnifiques boulevards; et ces riches constructions, tout ne proclame-t-il pas que Celle eu qui le Seigneur a fait de grandes choses, veut aussi en faire d'extraordinaires en ces lieux ? Et la G-rotte, donc ? Oh ! c'est surtout la (irotte qui parle au cœur du pieux pèlerin. N'est-ce pas là, en effet, que la Keine du Ciel et de la Terre est venue elle-même proclamer ce que le Père Eternel avait décrété de toute éternité, ce que Pie IX, son enfant dévoué, a donné pour doo-me au monde entier, et ce que tous les fidèles s'estiment heureux aujourd'hui de confesser : JE suis l'immaculée CONCEPTION ! Aussi du moment que nous sommes dans la voiture qui doit nous conduire à Thôtel, nos regards sont-ils cons- tamment fixés sur la grande basilique que nous ne voyons pas encore entièrement, pour épier le moment où un acci- dent de terrain nous en fera voir davantage. Nous remar- quons à peine le village échelonné sur les rives de ce Gave si étroitement encaissé dans les montagnes qui le bordent et que nous traversons sur son vieux pont, peu au- dessous de la digue et du moulin qu occupait le pèie de Bernadette avec sa famille. Nous jetons à peine un regard de curiosité sur les nombreux étalages d'objets de piété qui s'étendent sur la rue aux environs de notre hôtel, tant nous avons hâte de prendre possession de notre logement, pour nous transporter de suite à la G-rotte, Il passait à peine 6 heures que déjà notre souper était pris et que nous nous dirigions vers la basilique, par le grand boulevard qui y conduit directement. Nous détour- nons nos regards des vendeurs et vendeuses d'objets de piété aux nombreux étalages qui bordent la route, pour n'être pas retardés dans notre marche, et nous pénétrons, de suite dans la crypte de la basilique, la nef supérieure étant déjà fermée à cette heure. Nous trouvons un bon nombre de personnes qui prient là devant l'autel de la Ste "Vierge, avec une piété qui nous édifie beaucoup. Ayant i'ussi satisfait notre dévotion, nous nous présentons à i'nn DE dUÉBEC A JÉRDSALEM 365 des Pères qui desservent le sanctuaire, dans l'une des sa- cristies latérales, pour y taire viser nos celebrel. Nous som- mes accueillis avec beaucoup de courtoisie par le bon reli- gieux, qui nous donne en outre de fort intéressants détails sur les merveilles dont ils sont si souvent les témoins dans ces bénis sanctuaires. Ces religieux sont des Pères de l'Im- maculée Conception, qui ont leur couvent tout auprès. Comme on nous l'a enseigné, nous descendons à la Grotte par un chemin en zigzag sur le rocher presque a pic au devant de la basilique même; ce sentier se réunit au bas avec le chemin qui bifurque du grand boulevard pour aller directement à la Grotte. Car la basilique est construite au dessus même de la Grotte, aune élévation d'environ 200 pieds, sur un rocher à paroi inaccessible, presque perpendiculaire. L'édilice est de style gothique, en superbe pierre de taille, avec une tour au milieu du portail et de nombreux clochetons aux contreforts des longs-pans. Une superbe mosaïque, au dessus de la grande porte, nous montre le buste de Pie IX. {Suivant le chemin qui contourne la base du rocher en longeant le Gave, nous passons devant les loges de bains à notre gauche, et sommes bientôt en face de la Grotte. La statue est là dans sa niche, entourée de nombreuses lu- mières ; et dans la Grotte même, qu'une grille en fer main- tenant ouverte, mais qu'on peut fermer au besoin, aux pieds de la statue, brûlent des centaines de cierges, dont quelques uns n'ont pas moins de 4 a 5 pieds de long sur un diamètre de 5 à 6 pouces. Le soleil est disparu derrière les cîmes neigeuses des Pyrénées; les ombres commencent à s'épaissir au pied des rochers ; l'atmosphère est douce et tiède, comme dans nos plus belles soirées de juin ; le Gave, qu'on a forcé à s'éloigner un peu en empiétant sur son lit pour prolonger les dalles sur lesquelles s'a- genouillent les pèlerins, fait entendre son léger murmure en roulant ses ondes sur ses cailloux ; le silence de tous les êtres animés, la solitude des alentours, l'attitude pieuse et recueiliie d'une vingtaine de pèlerins qui sont là à prier, tout s'harmonise pour nous pénétrer d'une douce émotion et raviver nos sentiments de piété. Pas le moindre bruit, 366 I-E NATURALISTE CANADIEN pas le moindre écho pour troubler le recueillement de ceux qui prient et implorent l'assitance du Ciel dans ce lieu béni. La nature elle-même semble suspendre son souffle pour ne nuire en rien aux élans du cœur qui sont ici plus éloquents que les paroles ; c'est à peine si les. lumières des cierges vacillent parfois sous les ondulations de l'atmos- phère. Aussi, pénétrés dès l'abord d'un religieux respect, nous empressons-nous d'abaisser nos fronts sur les dalles du pavé pour aller ensuite appliquer nos lèvres sur le rocher même, aux pieds de la statue, en nous sig'nant de l'eau qui suinte en cet endroit. Mais c'est surtout l'image de l'Im- macnlé Conception qui fixe nos regards et attire notre atten- tion. C'est là, nous disions-nous, qu'à dix-huit reprises diffé- rentes, en 1858, la reine du Ciel et de la Terre, a daigné se montrer ! C'est à cet endroit même, qu'indique une inscrip- tion sur le pavé, que se tenait Bernadette, lorsqu'elle vit l'apparition et entendit sa voix ! C'est de cette niche naturelle, que la Reine des anges et notre mère proclama elle-même qu'elle avait éié conçue sans péché ! C'est du fond de cette grotte que jaillit celte source, qui coule encore si abondam- ment aujourd'hui, et dont les eaux ont procuré laguérison de tant d'infirmités ! C'est entouré de toutes ces merveilles, ému par de si doux souvenirs, touché par ces preuves de la miséricorde du Ciel pour les hommes qu'attestent ces trophées de béquilles qu'on. voit ici suspendus, qu'on sent le cœur s'attendrir, une ferme confiance dissiper toute crainte, et que la prière douce et suave s'échappe des lèvres avec amour. On croit être là dans un canal, dans un courant «de grâces, et on se sent fortifié dans l'espérance, nous dirions peut-être mieux, dans l'assurance qu'on pourra en partager quelques-unes ! Après quelques minutes de recuillement, nous pre- nons nos chapelets et commençons à le récitera demi voix; mais aussitôt toute l'assistance se joint à nous et veut y ré- pondre. C'est donc en commun que nous saluons la Vierge Immaculée avec les paroles de l'ange et de sa cousine E izabeth, et que nous ajoutons de tout cœur : oui ! priez pour nous, maiSj surtout à l'heure de notre mort. Oh ! avec quelle satisfaction nous rappelons alors à notre souve- DE QUÉBÏÏC A JÉRUSALEM 367 nir les personnes qui nous sont chères, pour appeler sur elles les faveurs que le Ciel se plait à répandre en ce lieu par l'entremise de sa Reine ! Notre prière Unie, nous prenons un verre d'eau de la fontaine, et recevons du bon Frère qui la garde des explica- tions sur les changements et les améliorations qu'on a pra- tiqués tout autour. Et achetant à l'étalage voisin 5 gros cierges, nous allons nous-même les allumer aux pieds de la statue. Quatre pour des personnes de notre famille, et un cinquième pour une pauvre fille, ayant une maladie incu- rable, qui était venue .se recommander à nous à notre dé- part. Qui sait, nous disions-nons, si déjà elle n'est pas dans la tombe ! Miiis acquittons-nous toujours de notre devoir de charité ; et le cierge est allumé. (1) Samedi 12 mars. — Nous disons, ce matin, la messe dans la crypte de la basilique, car comme il n'y 3, pas d'autel fixe dans la Grrotte, on ne peut célébrer là que dans les grands concours, sur un autel qu'on érige à chaque fois. ISlous passons le reste du jour à visiter le village et à renou- veler nos visites à la Grotte. A chaque fois c'est toujours le même silence, la même piété des assistants, la même atmosphère religieuse qui semble nous imprégner sponta- nément de doux sentiments de piété et de suaves émotions. Aussi est-ce toujours avec regret que nous nous éloignons chaque fois de ce béni sanctuaire. Comme nous allions pénétrer dans la Grotte, dans l'une de nos visites, nous remarquons sur les dalles du pavé, un superbe charançon qui venait de s'y abattre. Inutile d'ajouter que nous ne lûmes pas lent à nous eu sai- sir et que nous le conservâmes avec soin, tant comme un trophée de nos chasses entomologiques, que comme un (1) DUe Lse. G., du CapRouge, pauvre fiile en service, souffrait d'une dispepsie depuis plus d'un an, qui l'avait amenée à un état d'anémie auquel la médecine ne pouvait plus remédier. Le II mars au soir, au moment où nous allumions pour elle un cierge devant N.-D. de Lourdes, elle se sentait plus mal que d'ordinaire, pouvant à peine marcher. Le lendemain elle veut se rendre à l'église seule, malgré l'opposition de ses parents. Elle y t'ait sa communion, et s'en revient parfaitement guérie, ne sentant plus aucun malaise. Et après plus de six mois, la maladie u'a encore donné aucun signe de réapparition. 368 liE NATURALISTE CANADIEN souvenir du liou où nous faisions cette capture. Que nos lecteurs ne s'étonnent pas de nous voir ainsi entremêler aux suaves émo',ions de la piété, la ]oie profane du natura- liste, à la rencontre de quelque s|>écimen nouveau pour lui. Tous les êtres ne sout-ils pas des créatures du souverain maitre, et ne proclament-ils pas, chacun à sa manière, ses infinies perfections, sa puissance, sa sagesse ? Cet être in- fime, ce petit Otiorynchus scabrosus, car c'est ainsi que le dé- sig-iie la science, ne vient-il pas, lui aussi, aux pieds de l'image de la Reine du Ciel, pour chanter ses louanges ? N'ofïVe-t-il pas dans la perfection de ses formes, dans l'har- monie de ses membres et de ses couleurs, aux hommes ses frères dans la création, la preuve que tout dépend de Dieu, de ce Dieu qui n'a pas accordé une moindre attention en conformant les membres du plus petit insecte, qu'à l'or- ganisation des mondes qui peuplent l'espace, et que tout ce qui existe doit, par conséquent, rendre hommage à l'auteur de toutes choses ? C'est en nous livrant à ces réflexions que nous nous assurons notre capture en la logeant dans notre bouteille de chasse. Mais qu'apercevons-nous en levant les yeux ? Yoici qu'à côté de l'image de Marie, à la hauteur de son épaule, dans la niche même, du côté de la droite, un gen- til petit oiseau, une légère Bergeronnette, vient ajouter un brin quelconque au nid qu'elle est en frais de construire en cet endroit. Nous disons construire, mais nous serions plus exact en disant réparer, car le bon Frère qui garde continuellement la G-rotte, nous dit qne depuis trois ans ce charmant petit oiseau, vient chaque printemps, à cet endroit même, élever sa nichée. Ni le grand nombre des pèlerins, ni leurs allées et venues^ ni leurs chants, ni leurs mouvements, rien ne le dérange dans la mission que le Créateur lui a confiée. Ne veut-il pas, lui aussi, ce tout petit passereau, honorer à sa manière la Reine du Ciel et de la Terre dans son béni sanctuaire? joindre son action de lou- ange à la prière des pieux pèlerins qui se succèdent ici sans cesse de toutes les parties du monde ? La Grrotte, comme nous l'avons déjà observé, est sur la rive gauche du Gave qui coule en cet endroit de l'Est à DE QUÉBRO A JÊRU^ALKSr. 369 rOnost, au bas de la colline escarpée sur laquelle est cons- truile la basiiiq'ie, à environ 200 pi.'ds au-dessus. C.dle-ci, avec sa façade à l'Est, présente son côté droit au cours du G ive, de même que la Grrotle son ouverture, et se trouve séparée du reste d<» la montagne, qui s'élève eiîcore fort liant au-delà, par un chemin public qu'on a presque entière- ment taillé dans le roc. On a donné le nom de montao-ne du Calvaire au mamelon qui .s'élève de l'autre côté du che- min, au dess'.is de la basilicjue, parce qu'eu effet, on a érigé un calvaire sur son sommet. La G-rotte i^eut avoir une trentaine de pieds d'ouver- ture sur une i)rof()ndeur d'environ 20 pieds, et sa voate d'environ 25 pieds à l'ouverture, se Cfurbe graduellement pour se terminer en angle assez aigu à l'intérieur. C'est de cet angle de l'intérieur que s'échappe la source qui coule si abondamment aujourd'hui et que Bernadette ne put dé- couvrir, sui' l'indication de l'apparition, qu'en grattant le sol avec ses doigts. Recouverte par les dalles du pavé de la Grrotto, on entend bouillonner cette source à sou origine, et on la voit couler constimment dans des bassins de pierre à l'entrée, pour passer successivement dans les cabinets de bains installés à la suite les uns des autres sur la gauche. A droite de la Griotte, et un peu au-dessus de son ouverture, se trouve une niche naturelle, presque régulière, el c'est là que Bernadette a vu, à 18 reprises différentes, celle qai s'est nommée elle-même l'Immaculée Conception, et c'est là aussi qu'est placée la statue qui la représente dans l'at- titude donnée par l'heureuse jeune fille elle-même. L'é- glantier croissant au bas de la nieh ■, et qui lors des appari- tions parvenait jusqu'aux pieds de la Ste Vierge, a disparu par suite d'un larcin qu'on [)ourrait qualifier de sacrilège s'il n'avait eu la piété pour exe ise ; mais il a été remplacé par un autre qu'on a planté sur une motte de terre que retiennent des liens fixés au roc. La niche, quoique complètement distincte de la G-rotte, s'y trouve cependant réunie par un trou dans son intérieur qui. met les deux excavations en communication; c'est par ce coulair que la Ste Vierge parla à Bernadette dans l'une de ses apparitions. 370 LE NATURALISTE CANADIEN Le rocher, tout aux alontours de la Grotte, est entière' ment nu, sauf quelques broussnllesqui ont pris racine çà et là dans les crevasses et dans certaines dépressions, A droite de la Grotte, de même qu'en face de la basilique, se trouve aussi un chemin, à pente fort raide, qu'on a pratiqué en ziuz;i«'s sur le flanc du rocher et qui condiut semblable- ment au chemin public en arrière de la basilique. Des plantations du plus bel effet servent à protéger ce sentier contre les ardeurs du soleil, en même temps que des pa- liers à chaque détour t firent aux voyageurs des sièges pour se reposer. Poursuivant ce sentier jusqu'au clî'^min public, nous passâmes devant la résidence des Pères, et nous enga- getâmes dans un chemin, ou plutôt un sentier à l'usage des troupeaux, pour parvenir jusqu'au Calvaire en contournant le mamelon principal. Nous voulions tout à la fois jouir du coup d'œil de ce point élevé, et avoir rocca?ion de faire provision de fleurs et d'insectes pour nos colK-ctions. Deux petits garçons s'olfrirent pour nous servir de guides, et nous conduisirent à l'entrée d'un long corridor souterrain, qu'ils nous disent traverser la montagne de part en part. Mous avions bien un certain désir de faire cette excursion d'un nouveau genre, mais la difficulté que nous avions à comprendre ces cicérones, qui ne parlaient à peu près que leur patois, et une affiche que nous trouvâmes à l'entrée avertissant les voyageurs de ne pas tenter cette entre})rise sans en avoir obtenu l'autorisation, — d'ailleurs dépourvus de bougies pour nous éclairer dans le traj.^t, — il nous fallut de suite renoncer au projet, et prendre la route de l'as- cension extérieure. M. Eolduc, ennuyé de nous voir à tout instant retourner des pierres pour y capturer des coléop- tères, prit bientôt le devant; et nos deux gamins décou- ragés de nous voir njeter les nombreux insectes, tous de même espèce, qu'ils nous apportaient, nous abandonnèrent aussi bientôt pour retourner sur leurs pas, de sorte que demeuré spul, nous pûmes, tout à notre aise, faire nos observations et collecter fleurs, insecte;*, pierres que nous rencontrâmes dignes d'intérêt. Le premier objet qui attira notre attention fut l'Ajonc DE QUÉBEC A JÉRUS/LEM 371 OU llenet épineux, Wex euwpœ,,!^, Linné. Pour la première fois que nous faisions connaissance avec cet arbrisseau, nous pûmes l'examiner (ont à notre aise, car il était en telle abondance, que la montagne en étnit partout cou- Terte. C'est un petit arbrisseau de 12 à 20 ])ouces de lon- gueur, poussant en touffes, à tiges souvent couchées, à feuilles étroites, lancéolées, raides, entremêlées de nom. breuses épines. 11 appartient, comme on le sait, à la famille des Légnmineuses, mais ce n'était pas encore !e temps de sa floraison. Ce n'est qu'après bien des recherches que nous parvînmes à en trouver quelques fl-urs ouvertes dans des endroits abrités par quelques accidents de terrain. Ces fleurs sont jiunes et d'un fort bel effet lorsqu'elles sont en parfaite floraison. Nous prîmes sous des pierres, à l'entrée du souterrain, une foule de cara biques, mais tons de la même espèce, c'était le Prisionijchus Pyrœnavs, Du four. Nous vîmes plusieurs papillons au vol, particulière- ment des Yanesses, mais nous ne pûmes en saisir aucun. Nous tenions peu d'ailleurs à faire la capture d'insectes que nous n'aurions pu conserver, et nous n'étions point préparé pour cons»^rver des? papillons qui exigent des soins tout particuliers. Nous rencontrâmes aussi qutdques bourdons, mais sans pouvoir les capturer, notre filet étant partout accroché aux nombreuses épines des ajoncs. Nous prîmes encore parmi les coléoptères : Tiinarcha lœvigata, Lin., Anisodaclylus binotatus, Amara trivialis, A. familiaris, Clerusformicarius, Lin. etc, etc. Il était près de 4 heures, lorsque nous revînmes à noire hôtel; nous prîmes à peine quelques minutes de repos et repartîmes aussitôt pour visiter la ville que nous n'a- vions encore fait qu'entrevoir. Nous dirigeant vers le sud, nous traversons le Gave, tout auprès du moulin du père de Bernadette, et continuons jusqu'à l'église parois.siale, qui est ancienne et fort petite; mais tout à côté s'en trouve une nouvelle de fort belle apparence, qu'a fuît construire Mo*r JPeyramale, le curé de Bernadette au moment des apparitions, et dont la cave recèle les restes. Nous péné trous daus la crypte pour admirer io sui^erbe tombeau qu'où 372 I'E NATURALISTE CANADIEN a éri<^é sur le corps de ce vertueux prélat. Rcjoig-iiant la route que lions avions suivie à notre arrivée la veille, et complé- tons le circuit en nous. remlaiit do nouveau à la G-rotte pour y réciter notre office, tout en y faisant une nouvelle vi>îte. Nous visitons en passant une très grande construction, tout nouvelle, que l'on a érii^ée pour héberger les pèlerins, lorsqu'ils se présentent en trop grand nombre. Revenus à notre hôtel pour le souper, nous ne fûmes pas peu réjouis d'y trouver 4 charmants commensaux qui venaient d'y arriver ; c'étaient les supérieurs de 4 maisons de Frères des Ecoles Ohréiiennes qui s'y étaient donné rendez-vous, savoir : de Parisr, de Bordeaux, Olermont- Ferrant et de Pau. Nous passâmes la plus agréable soirée avec ces dignes enfants du Vénérable de la Salle. Supé- rieurs de maisons imj^ortantes, c'étaient aussi des hommes supérieurs par leurs talents, leur érudition, leur connais^ sance des hommes et des choses, et nous ajonterons encore par leur piété, v^'ii est des hommes bien méritants de la société, et dont les services sont loin d'être apprécié» comme ils le méritent, ce sont bien ces humbles enfmts du grand instituteur. Remplissant des fonctions aussi en- nuyeuses et ingrattes qu'elles sont précieuses et indispen- sables, ces religieux à règle sévère et toute de sacriiice, semblent ne connaître pour rémunération de leurs durs labeurs, que l'indittérence et l'abjection, lorque toutefois le mépris et la persécuiion ne viennent pas en prendre la place. Ce sont les nourrices de l'intelligence, qui lui dis- pensent le lait de l'enfance, en atteuilant qu'elle puisse prendre une nouriilure plus substantielle ; ce sont des éducateurs de jeunes plantes, dont la faiblesse exige des soins continuels ; ce sont des mentors su s et expérimentés^ pour faire faire sans crainte les premiers pas dans les sen- tiers de la vie intellectuelle ; ce sont des substituts pour les importantes obligations que la nature impose à t(ms ceux à qui elle conlle une famille, et qui s'acqnitient de leur tâche avec un dévouement sans pareil Mais q li le croirait, nous sommes leurs débiteurs à tant de titres, et cependant nous leur ménageons encore la considération à laquelle ils ont tant de droits. Mais sont'-ils doue des parias DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 373 dans notre société, que nous puiss^ioiis recin'oir h;tl>ituelle- ment k'Uis sorvict s sans nous croirt» seulement liés à la reconnaiss aice ,i leur ép^ard ? 11 nous t'iit toujours phnsir de nous trouver en société de ces hommes de sacrilice et de si grande utilité, mais la sati>iaction est encore plus grande, lorsqu'avec le méiite commun, ou rencontre des esprits aussi éclairés et aussi distingués que les quatres supérieurs qu'un heureux hasard avait mis sur notre route. Comme tous les ecclésiastiques que nous avions rencontrés jusqu'alors, ces bons relii^ieux nous expri- mèrent les mêmes craintes pour l'nvenir de la France. Ceux qui représentent aujourd'hui l'autorité ne se servent du pouvoir qu'ils ont usurpé que pour faire directement la guerre à Dieu. Le prêtre est de trop dans notre état de société, disent les impies, il est trop gênant pour nos allures, c'est un obstacle à notre marche dans la voie du progrès ; il faut le faire disparaître. La religion est une vieille ins- titution qui a fait son temps, disent les libres-penseurs, la croyance en Dieu est une superstition surannée qu'il ne faut pas plus longtemps soulïrir; il est temps que la raison prenne son libre essort et s'affranchisse de ces mille entraves que nous ont léguées des siècles d'ignorance et de b'goterie. El les impies et les libres-penseurs se donnent la main pour déclarer la g-uerre à Dieu, pour faire disparaitre des con- sciences cette foi qui fait seule le bonheur de l'homme et dans cette vie et dans l'autre. Ni Dieu ni maître, rel est le titre d'un journal qui se publie tous les matins dans la capitale de cette puissance qui s'intitulait naguère, avec une noble fierté, la fille aînée de l'Eglise ! et dans ce journal on prêche ouvertement l'athéisme. Sous le vain liom de liberté, on porte la tyrannie jusqu'à violenter les consiences dans leurs croyances ; il n'y a de liberté que pour faire le mal, le libre exercice de la reliirion est entravé de mille manières. Tous les gens sérieux que nous avons rencontrés s'accordent à dire que la France s'en va à l'abîme, qu'un nouveau cata- clisme, une nouvelle commune peut-être, une catastrophe quelconque est inévitable pour purger la France de ces êtres sans foi et sans honnêteté qui se sont emparé de l'au- torité pour en abuser à qui mieux mieux. 374 LE NATURALISTE CANADIEN Chose étonnante, partout, à Orléans, à Tours, à Bor- deanx, etc., tons cenx qnc nous rencontrons nous tioniient le même langaue, et cependant If mal continue sa pente. Mais est-ce que la France n'est plus aux français, que tout Je monde manj^rée contre l'état de choses actuel et que cependant on le soufi're, on le tolère, on l'autorise ? disions- nous à un voisin dans un char. — Non, répliqua-t-il, la France n'est pas entièrement aux Français; l'immense ma- jorité (les français est religieuse, conservatrice, légitimiste même; mais les bons, dégoûtés d''s procédés peu honnêtes qu'emploient les méchants pour dominer, en sont venus à préférer l'abstention au combat contre de tels gens ; et delà la victoire de ces révolutionnaires. D'ailleurs depuis longtemps Paris, qui est la sentine de toute rEuro[-)e, le réfngium de la canaille de tous les pays circonvoisins, se donne pour la France inémc ; o\ ct'tte écume de la société, ameutée i>ar des hommes sans foi ni loi, sait mettre à prolit cette apathie des honnêtes gen?, pour s'imposer et proclamer partout la révolution. Ne pos- sédant rien, n'ayant rien à [)erdre, ils ii'attt'udent que le trouble pour s'emparer de quelque chos . La chute de la Commune a amené la \)erle d'une portion notable de cette canaille, mais il en est encore i rop resté; la souche a re- verdi et produit de si nombreux rej^-tons, qu'elle est deve- nue aussi menaçante que naguère. Non, à moins d'une intervention directe de la Providence, un miracle de sa miséricorde, que sollicitent sans cesse ces milliers de reli- gieux et religieuses voués h la prière et à la pénitence, la France ne peut être sauvée que par une nouvelle lessive qui la purgera des chenapans qui la dominent aujourd'hui en lui imposant leur loi. Nous ne mîmes fin à cette agréable conversation avec nos aimables religieux, que pour aller f »ire une dernière visite à la grotte avant de nous coucher. Comme la veille, et comme la c'nose a lieu tous les jours, nous trouvons un bon nombre de personnes au jiied de la statue, priant avec un recueillement, une dévotion qui nous édihent grandement Plusieurs malades sont aussi là, sollicitant de la Keine du Ciel le soulagement à leurs DE QUÉBEC A JÉRUSALEM 375 inlirmités; les uns y sont venus de leurs pieds, mais les nutressout ou étendues dans des chaises-lits munies de roulettes pour le transport, on rembourrés d'oreillers dans des petites voitures à bras. Tous, malades, infirmes, aides, curieux, observent le silence le plus rigoureux ; on boit de l'eau de la source, on égrenne son chapelet, on baise le j)avé, mais surtout on laisse parler le cœur dans un lieu dont lu vue seule suffit pour impressionner toute âme sen- sible. Après avoir satisfait notre dévotion, nous revenons à notre hôtel en récitant notre chapelet, comme nous le fai- sions à chaque visite. Dimanche, 13 mars. — \j\\ vrai soleil do juin de nos con- trées brille ce matin de tout son éclat, et lait étinceler le blanc manteau qui recouvre les cimes des Pyrénées, en le forçant de céder peu à peu à sa puissance. Comme nous avions été invité à célébrer à labasilifjue la messe paroissiale de 8 heures, nous protitons de ce retard pour examiner [ilus à notre aise, du balcon de notre hôtel, le pittoresque et l'agréabie variété du paysage des envi- rons. En face de nous ce sont les Pyrénées avec leurs crêtes neigeuses; à gauche le village échelonné sur les pentes du Grave; A droite c'est la basilique avec ses cloche, tons élancés, qui à distance simulent des lances levées vers le ciel; un peu au delà, de l'autre côté du Grave, c'est le couvent des Carmélites avec ses superbes jardins, une autre communauté de femmes, la voie ferrée, etc.. et par- tout la verdure, les fleurs, les suaves émanations des mati- nées printaniéres» Les habitants du lieu remplissent les chemins, se ren- dant à l'église, en s'entretenant dans leur patois dont nous ne pouvons comprendre un seul mot. Nous admirons le costume élégant et si rr:odeste que portent les personnes du sexe. Toutes portent sur leur tète le capnlet qui les couvre presque entièremejit. Ce capnlet est blanc, rouge ou bleu, ce qui fait dans les masses une variété de couleurs d-'s plus agréables. Vous croiriez voir un parterre où les phlox, les lis, les dauphinelles, les roses, etc., s'entremêlent en for- mant des massifs continus. Autant que nous avons pu le comprendre, ce capulet a à peu près la forme d'un châle 376 LE NATURALISTE CANADIEN dont 2 côtés d'une pointo serai<>nt réunis par une couture, le bord extérieur est appuyé sur le iVont et laisse retomber la longue pointe en forme de capuchon, pour couvrir tout le dos de plis des plus gracieux. Parfois le vent pénétrant à l'intérieur projette en arrière la longU(^ pointe du capu- chon. A 8 heures la vaste basiliqne est remplie de fidèles, tous dans l'attitude la plus dévotieuse ; et malgré les messes nombreuses qui avaient été dites auparavant, nous don- nons encore la sainte communion à plus de 100 personni^s. Nous admirons une fois de plus la lichesse de décora- tion de ce superbe temple 11 n'y a pas moins de 2000 à 3000 cœurs en argent ou en vermeil d'accrochés partout ; de tout côté flottent des bannières des plus liches, et la plus graiule partie des murailles est rer-ou verte de plaques de marbre remémorant des faveurs obtenues ; car, comme on le sait, les miracles ici s'opèrent par centaines. Nous allons faire une dernière visite à la grotte dans le dessein surtout de taire toucher au rocher, aux pieds de la statue, de nombreux objets de piété dont nous avions fait provision, tant à Paris qu'ici même, à Lourdes. Nous détachons pour notre herbier une petite branche de gui d'une toufie qu'on avait déposée avec beaucoup d'autres fleurs devant l'image de la Ste Vierge. Nous remarquons tout à côté une masse de lettres que de pieux pèlerins ont déposées là, à l'adresse de la Reine du Ciel. Qu'elle est touchante cette naïve dévotion des âmes simples qui les porte à s'adresser par lettres à Celle dont elles réclament la protection, comme si elles prévoyaient ne pouvoir, dans le trouble de l'improvisation, épancher at^sez librement leur cœur devant Celle à laquelle elles donneiit à la vérité le nom de mère, mais qu'elles savent aussi être la Keme de la terre et même du ciel ! Le petite ville de Pau, à quelques lieues de Lourdes sur la rive droite du Grave, voit chaque hiver un bon nombre d'étrangers c|ui viennent y jouir de la douceur de son climat. On nous a raconté plusieurs excentricités d'au célèbre DE QUÉJÎEC A JÉURSALEM 377 yankee qui y habite depuis quelques semaines, et qui jette l'argent à pleines mains aux pauvres paysans des environs. C'est M. Gordon Beunett, le liche propriétaire du Neiv- York Herald. 11 n'a pas acheté moins de 50 chevaux, pour les faire crever les uns après les autres dans des courses presque journalières. 11 n'y a encore que quelques jours, il se rendit dans la forêt pour y chasser le renard. Peu familier avec cette contrée, il perdit bientôt sa route, et marcha longtemps sans pouvoir se retrouver. Harassé, épuisé, il aperçoit à la fin une pauvre chaumière sur la lisière du bois, il s'y rend directement pour parvenir à s'orienter de nouveau. 11 trouve à l'intérieur de cette chaumière une femme seule avec sa tille. Celle-ci, apercevant au doigt du riche chas- seur une bague fort apparente, laissa échapper une excla- mation de surprise et échangea avec sa mère quelque mots en leurs patois. Que dit-e'le, demanda M. Bennett, voyant bien que la conversation était à son sujet ? — Oh ! rien, fit la mère ; c'est une enfant, — Mais encore ; elle a paru sur- prise ; qu'elle en est hi cause ? — Rien, rien, ré[)éta la mère. —Mais enfin ?-— Puisque vous tenez à le savoir, elle a été frappée de l'éclat de l'anneau qui brille à votre doigt. — Vraiment ?... C'est à toi, dit l'Américain, en faisant passer l'anneau dans ie doigt de la jeune fille, mais à condition que vous me remettiez sur la route qui conduit à Pau. — Uardez votre anneau, dit la mère ; on ne se fait pas payer pour de tels services ; d'ailleurs la route de Pau est toute trouvée, vous n'avez qu'à suivre le sentier qui passe devant notre chaumière. La mère et la fille eurent beau prier le généreux étrano-er de reprendre S'>n anneau, il ne voulut absolument pas y consentir, et il s'éloigna en laissant les deux femmes stupéfaites de cette rencontre. Le soir arrivé, le mari est informé de ce qui s'était passé ; il examine l'anneau, le juge de grand prix, et dit qu'il ne pouvait pas le garder, qu'il f illait le remettre à son propriétaire. Et sur ce, il prend ie chemin de la ville, non saub remarquer que sa fille, lout en obtempérant à la dé- 378 LE NATURALISTE CANADIEN cision de son père, ne pouvait cacher une certaine contra- riété. Arrivé à Pau, il se rend chez un joaillier pour con- naître le prix du bijou. "Je vous compterai 40,000 francs, dit le joaillier, si vous voulez m' laisser cet anneau, car il est monté en diamants. 40,000 francs! ré|)t'ta le paysan ; je voyais bien que c'était quelque chose de pré- cieux, mais j ' ne le croyais pas d'une si grande valeur» Puis reprenant sou bijou, il f-e rend directement ù Thôtel de l'Américain. -Monsieur, dit il à M. Bennett, voici un anneau que vous avez donné à ma lille; je vous le rapporte. Nous sommes pauvres, mais ïious ne nous fais;»ns jamais pnyer les services que nous pouvons rendre. D'ailleurs, ajouta-l-il, ma lille doit prochainement se m irier, et l'at- ceptalion d'un bijou de si grand prix pourrait peut-être être mal jugée quelque part. ~ Votre lille doit se marier prochainement V oh ! fort bien ; alors elle gardera l'anneau, et je m'engage de plus à pourvoir à son trousseau. Et prenant la plume pour écrire (juelques mots, d poursuivit: voici un chèque de 10,000 Irancs [)our celte lin. Un chèque de 10,000 francs avec un anneau de 40,000 francs est sans doute nu cadeau de noces dont s'accom- moderaient plus d'une villageoise. Revenus à notre hôtel, nous n'eûmes que le temps de prendre notre déjeûner qu'il nous fallut prendre congé de notre hôtesse. Madame Soiibirous, pour nous rendre à la gare, ahn de ne pas manquer le train qui nous conduirait à Toulouse le même soir. Nous recommandons tout particu- ment l'hôtel tSoubirous à tous les ecclésiastiques (jui au- raient accasion de f lire un pèlerinage à Lourdes. Les prix sont très-modérés, l'accommodement fort convenable, et les gens très polis et bons chrétiens. A 10 h. nous étions de nouveau installés dans le convoi pour refaire notre route jusqu'à Tarbes et continuer de là vers le iSud-Est jusqu'à Toulouse et Marseille. (A Continuer.) BIBLIOGRAPHIE 379 BIBLIOGRAPHIE. The Honey Ants of the Garden oj the Gods and the Occidents Ants of the American Plains. Par Hoiiry C. McCook, D D. — Nos remtMcumieMts à qui de droit pour l'envoi de cet intéressant volume, si bien imprimé et por- tant 13 planches des mieux exécutées. Ce n\'st (ju'assez récemment que c<>rtains voy:i<)-,>urs ont rapporté qu'il existait au Mexique et au Texas des Fourmis produisant du miel. Le Kév. H. C. McCook, de Philadelphie, qui avait déjà é:rit sur ies Fourmis du Texas et des Allégha- nies, voulant avoir des renseig-nemeiits précMs et sûrs sur ces insectes mellileres, partit pour !e Mexique, dans le but de les étudier sur place. Mais arrivé dans le Colorado, à cet endroit qu'on appelle le j ir.iiu dfs Dieux, il lut assfz heureux pour en trouvei' là, après de miuuti<'U.ses recher- ches, et |)ut tout à son aise multiplier ses observations et prendre d'exactes descriptions tant des insectes mêmes, que de leurs galeries et constructions. Et c'est le résultat de ces études et observations qu'il a consigné dans ce volume. Le nom scientifique de ces Fourmis est Mjjnnecuci/s- tus mtlliger, Llave. Ce sont les ouvrières majeures, chez ces Fourmis, qui produisent le miel. Mais au lieu de l'eui- magaziner dans des alvéoles comme les Abeilles, les Bour- dons, etc., elles le co:is.M-vent dans leur propre abdomen, qu'elles ont alors fort développé, en forme de boule, sem- blable à une moyenne cerise. Elles vont cueillir ce miel sur des galles de Chêne, le Q/iercus undu/ata, produites elles-mêmes par la piqûre d'un insecte, un Cyuips. C'est lorsqu'elles en ont fait ample récolte que leur abdomen se gonfle outre mesure. Elles s'en reviennent alors au logis, se cramponnent au plafond de leurs galeries souterraines et demeurent là immobiles à la disposition de toute la com- munauté pour la nourriture journalière. Constituées elles- mêmes récii)iciits pour la conservutiou du précieux hquide, 380 LE NATURALISTE CANADIEN c'est en le dégorgeant dans la bouche de cellos qui vion- iient en requérir, qu'elles le dispensent jusqu'à complet épuisement, après lequel elles périssent très probablement. Ce sont là de fort intéressants détails à peu près incon- nus de la science jusqu'à ce jour, aussi ce livre a-t-il fait grande sensation dans le monde savant, tant en Europe qu'en Amérique. ALMANACHS ROLLAND Nos remerciements à MM. Holland & F'ils pour l'envoi de leurs Almanachs pour 1882, celui des Familles et l'Almaiiach Agricole. Comme leurs devanciers, ces Alma- nachs renferment une foule de renseignements, de recettes^ d'avis des plus utiles. Le piix de chaque est seulement de 5 centins. TABLE DES GRAVURES. Figure 1. Clie/i/er C'Dtcrnids, ]j\n 23 2 Une ;intoiiiie de (7y//ocM-/a (^ 47 3. Une puco grossie, Fh/jX irrUans, Lin 52 4. Une .•mtenrie do puce 52 5. Piinusfur 36 6. Une aile de Braconi.ie 113 7. Une aile d'Icliueunionidc 113 8. F;icc d'un Braconide du groupe des Cyclostouiides. . 133 9 Une aile du 5/aco /œy/s, Prov 138 10. Vinti -Mh i\\x Rigas QneUccnsis, Prov 145 11. Une aile du Sijng(ti>tcr farlus^ Prov 1G3 12. Uue aile du Spalliim Lajinmmei, Prov liJ4 13. Une aile de l'0^>à?.s me////)r's, Prov 164 1-1. Une aile du PeriU/us Conimuins, Cress 166 15. Une aWc du Gainoseais 7ndli7uis, Prcv 108 16. Vue u'\\e d\i Rho/Hilophonis (auricornis, Prov 168 17. U'ic aile de \' He Tombeau de Cliainpl iÏm G3. — C taiogiie de Chmi pigi'Ons 127. — Ciuscs do pioftatiution, de tiibnrioii et de niodifi cation des inscetes 128. — Manual of Ijoncholoçry 221. — Ii'en«ei_<;nc ment Primaire 256.- Guide floral de Vick 236. — The Valley Na turaliî^t 256. — Eléim'nis de mint*ral;>iric et de G 'o'.o^ie de Jjaflimmc 269. -Catalo'jfiie of PîX);io<ïaiMOU.< and Vascular Ci yptoganmus plants of iMichiu'an 270. 2nd Re[ort of U. S. Entoî]io!o<;ical Commis.sion 270. — l'êtc nationale des Canadiens-fratu^ais en 1830 271. — An- nuaire du Séminaire de Chicoutimi 319. — Annuaire de l'Univer- sité Laval pour 1881 82 320 — Rf^ponse aux remarques de M. l'abbé Vorreau à propos d'une Ecole Normale aux Troi.s Rivières, par .Mgr Laflèche 320. — Mémoire établi.s.«aut l'injuslicc et l'illégalité du maintien de l'Université- Laval à Montréal 320,— Plaidoyers dcMM. Hamel et Laco.>^te en faveur de l'Univei.sité-Lival 320,— Discours de i'Hon. F. X. A. Trudel contre l'Université Laval 320. — Discours de M. Pannuelo contre le bill de l'Université- Laval 320. — L'in- fluence spi.ituellc indue devant la liberté religieu.se et civile 320.— Le o-uide indicateur po ir la Terre Saintr par le frère Liévin 35 -. — The Country gentlemen 352. — The honey Ants par McCook 379. — Almanach.s Rolland 380. Botanique 351. Chien (Le) et ses principales races 87, 103, 147, 184. 207, 250. Conchyliokuie ; les coquilles rares 111, 156, 212, 215. Dj Q lébcc à Jérusalem 272, 305, 333, 363. Déterminations des Platynes 25. Docteur ès-sciences 189. Eozoon Canadense 26. Etudiez l'histoire naturelle 180. Faits divers :- Reproduction 32.— Nouvel ennemi du blé 32.— Fé- coudutior. 32.— Miel nouveau 96.— Diamants 96.— La fauvette du 384 LE Naturaliste canadien Cap Mai 96. — Insectes nuisibles 12fi. — Socic^té criii-tnirc naturelle de Boston 127.— M-)n;igerie du Central Park. N. Y 128. — Appro- bation 128. — Herbier 128. — Rectification 159. — Capta-o intéres- sante 159. — Association pour l'avancement de la science 1(J0. — Un puriste accommodant 160. — Insectes reçus 191. — La Crevette Lo- custe 191 — Sous presse 192. — De retour 192. — Jeunes lauréats 192. Dessins d'insectes 192. — Insectes alimentaires 192. — ïhe Valley Naturalist 192. — Sangsues 222. — Mouvements de la croûte terrestre 222. — Un minéraloiriste desappointé 222. — Phénomène géoloiiirjue 223. — Société de taxidermi.stes 224. — Spécimens entomoloi^iques 224.— Gériéro.sité 224. Faune Canadienne. — Hyménoptères, Ichiieu iioniiles'4, 33,65, 97. — Bracoiiides 130, 161,193.- Cynipides 225. — Proctotrupides 258.— Chalcididos 265, 289.— Chrysides 298.— Formicides 321, 353. Histoire (L') naturelle dans nos maisons d'éducation 118. Histoire (L') naturelle dans les collé;^-es classiques 123. Médaille (Une) 183. Nécrologie : — Jean-Cliarles-Chcnu 60. — Ls Franc ns Pourtales 190 — Samuel Stehman Haldoman 190. Nos bibliothèques SI. Notes sur la fertilisation des plantes 242. Notre publication 129. Pince (La) cancroï le 23. Profe.-seur (Le) A. E. Foote 62. Pline.-; (L'3s) 84. Ptiiies dans le poivre de Cayenne 117. Puce (La) 48. Héfutation du Darwinisme 27. Tableaux d'histoire naturelle 216, 254, 288. Vers dans des pots de lieurs 57. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE FAMILLES, GENRES ET ESPÈCES. Lee noms improprement appliqués s,mt en italiques, de même que les noms vulgnircr. 10 Acœnites Canailensis, Prov.. flavipes, /''ror 10 Achatina Piiaimis 212 At'gilips aciculatus. Prov 2:v.t Agathis (Vmorator, Prop ..... 177 lil)prator. Boî^c 17(i perforator. Proo 17? quaftsitor, Prou, I7fi til'iator. Prov- 177 Aleiodes abdnminnlis, Crt-snon. 145 inlermedins. Cress... 147 termina H ii, Cress 145 Alyeia cauiiata. Prov 202 luccns, P/ow 202 n igri pes, /-'rou 20H Amara faimliaris. 37! trivialis H7i Andricus giUbosa, Prov 2H2 Aneurynclitis spinosii>î. Prov.. 2(i"i Anisoilaciylus hinotatus 371 Apalanclie vert ici liée Hâl Aphidiiis Caiia()ensis, Prov 204 Arenetra Qiiebeceiisis, l*roi'... 74 riifipes. Créas 77 Argonaula cilrina, Gniel 115 Arisioloclna siplio ... 24(; Arotes amœniis, Cress 1 ! formo^n-i. Cress 11 svperbits. Prov Il vicinns, Cress 11 Arotropus hinodo'^iis, Prov ... 20(; Arum iriphyliiiin 24.5 Autax silvestri.s, 0. Sack 23ti Aulne blanclie. ... .331 Bracoii inqiiiiiitor, Prov.. 138 lœvis. Proo 133 longicandiis, Proo liitiis, Prov nuiiiip, Prov .... nignipectii.-, Prov. oliliqniis, Prov. . . . 140 142 113 143 141 oriiaiiis. Prov I4I 144 142 pygiMœiis, Prov .... rnfovaiiegiiin-'. Prov. >-'ui\p\ex, Ciess 139 striai lis, Prov 140 venlralis, C/ess 140 Bracoxides 130 Campanula rotnmiifolia 247 Ca nadian Holly 351 C.AXCKI,I,AIKi;.S . 116 Caiiceliaria trignnostoma, Lnm. 1 1 7 Carinaire vitrée 112 Carmaria vitrea. Lam 11.5 Cernliiiiiii giganleuiii .. 214 Chai.ciiudks 2()5 Clieliler caiicroiiie.s Latr <^3 Clielonus bas ciiictiH, Proo 198 carinain-s, Proo 199 fi.ssiis, Prov . 199 insiilaris, Cress ly.S iride-Cc-ns. Cress 1 99 iianu»-, Proo 2ii0 sericeiis, Sny 199 Cliimaphila luiiLieilata. . . . ClI :Y.SII)KS Clirysis aunclialcea. Prov. 24- 298 3 0 300 126 c«rulaii«, Lepel Baaalys riificornis, Prou 261 Chrysomela lO-lineaia . Busstis ariolalus, Prov 71 Cleptes Americana, P/o» 204 limiluris, Sai/ 193 Clenis formicarius 371 Jiédiguars 234 Cli-^topy^a C.mailcnsis, Prov. . , Barnard r hermit e 1 14 |Coleucentru.< Pettitii, C'res.v ... QuebKCfnsis, Prov. ni tus, Prov Ca'limone fagopyriini, Prov Prov. 20 Bethyln-s piolongatn=i, Bibio alliipennis, Say 57 basalif». Say 5S jioriiilanns, Meigen 5^! Boisde crapaud . S.ïl Bracon aciciiiaiup, Cre.''^ 1H9 œqualis, Pmv 14 1 apicatus. Proo 143 dissitus, CVeâs I39| 46 8 8 9 291 CÔVK3 115 Conus cedo-nuili. 116 c-rvus 116 gloria tnaris. 116 Lamberii. kSou» 116 Mulaccauua 116 386 LE NATURAI^STE CANADIEN Conus Omaicns 11 fi Thomte Hfi Copelu-! piradcjxnw, Proi) - 207 Coryiiiliite.s cvliiidrilormis l'.H Cre vetle locuste H' 1 Cylloeeria 1 enioinei, Prov. — 47 occideiitali:*, Crt'ss. . 47 Cyxipides ... 22ô Cyiiips aciculata, O Snck 2H2 crassiteli;?, Prov 2HH gihbosa. Proo.. 2H2 CyprsEa Araliica 15(i bicallosa 156 guttata 156 Maiiritiaiia 156 princcps , . . . 156 spadicea 156 tegtiidmaria 156 tigrina 156 Dccatoma la'^ilarip, Prov 290 Delphinula Arion 191 huperiaWs, Reeve .. . 158 t rigonoBioiia. I^r/m. 117 Dendroica liiiiina, Baird 96 JDiastrophus iielnilosus. O. Sdck. 2:-15 Dipiolepis armât u.<, Saij 257 quiiiqueiiiiealui--, i^iay. 25^ Earinus limitaris. Say 1 93 Echtlirus alidoiiiiiialis. Cress... 99 Canadensis, J-'rov .... 9.s luctuosn.s, Prov .... 98 niger, Cress 97 nigricornis, Prov . . . 99 pedicniatus, Prov... 99 Elampus conl^cani!, Ao»7 303 cyanescens, Prov. . .. 303 marginalus, i-'ro/;.. . . 304 purj)urascens, P)-ov. . 303 spinosus. Prov 302 viridis, Cress 303 Eozoon Canadense, Dawson... 26 Ephialtes albipes. Cress 20 gigas, lfa/>7t 19 irritator, i^oftr 21 occidentalin. Cress. .. 19 pygnifBiis, IValsk ... 20 tulierctdatiis. Fourcroi 21 Epirhyssa Crevieri, Froo 17 Eubadizon Aniericaniis, Cress. 171 gracilis, Proo . . . . 171 pleurulis, Cress 170 subiuucro.natus, Frov. 171 Eucharis gibbosa, Prov 292 Encoiia stibcompressa, Prov... 237 Euiophus raniosufi, Prov 297 Euryloma studiosa, Sciy 'I^'ô Hl^eaterua ,,,.,,, 159 Bxetnstes nicrer, Cresn , Exuciiu^ albitVoii-^. Wahh itnnulicrua, \ Vu Ish. . fnlvipes, Cress ...... laîvis, C?-e.ss jirnpiquus Cress pygiiiiKn'^, CresS semirvfits, Cresa Figites arniatiis, Say ........ 5-lineatns, Sut/ Formica flava, i^ lusca, Lin lurciileana, Lin ligniperda, Latr niellea, Prov pallitarsa, Prov Pensylvanica, Degeev rnt'a, Lin. FonMiciUEs F'ossarus Adansoni, P/iilippi. . ciathratus, Philip Galc'iis Quebecensis, Prov.... Gammarus locusia minor Gamosecus melliniis. Prov.... vigilax, Prov Gaultheria procunibens Geranium uiulle pratense pn^ilhiMi pyrenaioum Glypta borealis, Cress Canadensis, Cress erratica. Cress niacva, Cress ......... rnjjcornis, Prov riit'ufrfsciata, Cress t u be r cil 1 i i ro n s, Wa Isa . . Hedyclirnr.i violaceum, LeptH. Helcon albitai-sis. Cress pedaiis, Cvtss , . Ibal la ensiger, Nort 7? 6 6 5 5 102 5 61 257 258 358 356 354 354 356. 355 355 357 321 203 213 260 191 192 168 167 248 248 247 248 247 67 67 66 68 68 68 66 301 170 169 239 Jnglans cinerea 224 Kleldotoma cnpulifera, Prov . . muCLilipennis,/^riH?. Lampronota agilis. Cress . — ulbi faciès, Prov . . Americana, Crts$. brnnnea, Crtss . . . exilis, Cress iViglda, Cress luimeralis, Prov.. . iubita> Cresa. ,,... 238 23 T 76 72 76 76 77 74 75 n tADtE ALPHABET [QUE 387 Lartipronota jocosa, Creinf ..... 71 niari^inaia, l*ron. . 1.\ nigi'iôoriii-:, /'/•oo. . 7! parv:i. C-Vi^.C-f .... 7'J pleiiralis. Cress... 72 pniictuliita, Créas. 71 ruliricaj Cress 7(5 riifipps, f*rnn .... 7:^ scutdlafis. Cress. 71 sCiUellata. Cress.. 7s varia, Cress 74 Lei^tera ovata 25(1 Leucopsis affinis, S'tj/ ... ... 2fiH Mj'rmica mole-ta, Sarj. . , tiiberiini, Fiibr . SCO 859 fratenia, Say 'l^'è Macrocentrus^deîicatus, Cress. 174 loiigicoriiis, /■>:•(;» I7.S nieliipes, Prw.. 172 ppctoralis, Prov. 173 iiniformis, Cress. I7.'5 Meniscus Creuier/. Piou 78 elegaiis, CreSs 7!) sciitel latus, Cnss. . .. 78 snpefbus. I^rnn 78 Mesochorus Canadensis. Proo 98 tuclunsus, Proo .... 9S Saint Cyri. Prov... 99 Mesoleptu!< pulc'ierrimns. Cress 81 Ale.snslenus nigricnrnis, Prov. 99 Metliocji bicolor, Saij 8G2 MetopiiKs Hageiii, Cress ti9 Microdus agi I is, Cress 179 aiinulipes. Cress.. — 17s liicolor. ProD 179 laticinclus. Cress.... 178 Quebecensis, Prov... 178 Micfogaster callipteni>!. Say... 19-1 c»r|)atus, Say . . . r.l5 cinctiis, Pri)v l!)i) ciavatus. Prov. ... 196 ooiigregata--, Say.. i9j etisiger, Say 19;j xyli'iiis. Say 195 Mitra zonata, Risso 21 (i Monodoiitoinenis viridifiiieus, Pr 290 Murex braiuiari< 157 clavis, Kiener 157 endivia. . . criiiaceus JDeloiitllils La m 157 157 157 palma-ro.-£e 1 •'J7 radix 1'27 rosarium. Chemnitz... 157 Toiii, Sowerby l'^7 Scorpio !>' ' tenuispina '•^7 trui. cuius 1^7 MtTTII.MDES - '"^^^ Myroiica iacoiupleta, Prot .... 3 JU Ncmopanthes Canadensis .... Veurotehis crassitelus, Prov ... OdontoMierus bicolor, Cress... Canadensis, Prov nieliipes, Say. .. Opins pallipes, /*roy Orcliis speetabilis Oiio'ynclius scabrosus Paphagtis rngosns, Prov Patella crisiala, Lin Perilainpus Iiyalinns, Say .... triangularis. Say. . . Perilitus conunnnis, Cress. ... diinidiatu*. Cress . . . hiimilis, Cres.-i vu'garis, ( ress Perithous pleuralis, Cress .... Phanerotonia fasciata, Prov... Pliasianella bulinioides, Lam.. puila Pliotophoba Daw-nni, Uakn. .. Pliylax cin, tus, Prov ........ pailiveiiiris, Proo rufipes, Prov Pliytodieius disimctus, Cress . . pulclierrinins, Cress vulgaris, Cress, . . . zonatiis, Prov Pince cancrcîie Pinus niariiinia resino.i^a Pinipla jcqiialis, Prov ... alburicla, Cress annulicoruis, Walsh... anriulip-s, Brullc conquisilor, Say in iagatrix, Walsh inquisitor. Say iiovita. Cress. Ontario, CreSS pedalis. Cress picticornis, Cr'ss pterelas. Say. quadi'ioiiigulHtiis. Prov. rutopt-cfi-, Cre.ss rufov.iriata, Cress .... scriptifrons, Walsh .. , tenuiconds, Cress PiMPLIDfi P\âty nun (I ff'nis alratus consinnlis cupripennis trrana .352 233 102 102 102 164 249 368 29.3 115 293 292 166 lilS 166 166 22 200 213 213 26 175 174 175 80 81 80 80 23 344 344 36 39 37 36 42 39 40 39 37 35 38 41 38 40 42 41 35 6 "5 25 25 25 2d 388 LE NATURALISTE CANADIEN Platynns Harrisii 2;i mole- tus. 2ô iiitidiilum 25 picc'iis 'l.i propinqutis ....... 25 sut cordai IIS 2."i vicmus 25 Pleiirotoiiiti Adaiisoniana, Fish. 1 1 ô giu.yaiia, Fish. . 1 IH, IIT) Pl.KlTIÎOTOM AlilKS 1 1 -J Priiiof* verticillat IIS. Lin H;Jl Pri-tipliora gi-o.«siilariie I2t; Pri^tonycliii.H Fynenœn.e 871 Pioctotrupe.s î'.linipiiis. Smj ... 2iiH flavipfs, Prov 2(i-l riiri^'aster, Prov . .. 26:5 PltOCTOTUrPIDlS 2ôs Pleroinaliis acnins, Pmv 2:»7 nigricorni-. Prov... 2l)i'> pieridis, Pmv 21Mi Ptinps H7, 117 Ptiiiurf lnr, Lin Hd Puce "^ ^ Puiex irritans, Lin 52 penelran.s, Lin 5 Pyrrhoculis apteris 34() Quercus riibra 2.i7 Rliiugastt-r Qiiel.f'Cfiisis, Prop. 21)1 Riioditea ro.-ie. Lui .. 2:! l lllu'palopliorus taiirioorni'^, Pyy. K'"^ Khyssa Canaden.si*, Cress 17 persuasnria, Lin 15 Rogas aiidoniiiiaiis. Tjvss . . . . 14'> Caiiadt'ii^is, C/'<'S.'{ 14(1 iiitermediti.", Cîvss 147 Quebeceiisis, Pmv .... 145 Sancti-Hyaciiithi. Prou . !4() terininali.'», CVfSS 14.) RoSTKLT-MliK.S 1 1 t> Rosteliaria Powis-ii 117 Ru bus vitisidœa. 285 Scalaria scalaris 157 Selandria rot^îe ! 27 Semiotellus cuprajiis, Pmv ... '^i'.^i f.iscialiis, Pmv . . . . 2!)4 i'u.^jcipej, Prov ■ - - 2t)5 Semioteilu.s melnnicrn.», Proy . . 294 Illiniums, Prov . .. 295 obloiigns, Prov. . . . 295 euborbicularis, Prv. 2y& Sialis infnnnUa ..... 346 >igalphiis Canadensis, Prov... 197 Solidago Laflainmei, Prov 1<>4 " CaïKideiisis 35 Spiloiiucru.'* lohgicoi'nis. Prov.. Ifi- Striiihiularta i:reiin'ata 212 nodiilu.^a 212 sctuiilata Ueshtiies 212 Syiig<9ter bceticatti.", Pmv 162 cii:giilatiis, Prov.... ï'>2 fa II us, Prov I-ii< 216 sciiliiris 157 Tiirdns Miigratorius 59 Ulex eiiropopiis 371 Voluta ancil a. L'Hji 158 coioiiaia, iC/en ., 158 f-siiva 158 i'iiRilormis, Swninson . . 158 iinperialis, Lain 158 Jiiiionia 158 IyrasM)rmi-< . 158 luageil.ini.ja. Kii'n . 158 mauiidica, Ch> nin 158 iiianiiorata. (Si^a/ns ... 158 reticulata, iieej^d 158 .Xori les boreal i«. Cress 18 .Kyloiio:vn)s atbopiciiH. Cress.. 101 iVigidiis, Criss 101 biiiiiHrahs, Siy .. 100 L'iv'iUensis. Pmv. 100 tligniaplerus. iS<.iy. lOl ERRATA. Page 23, ligne 18, au lieu de ; scorpion de araignée^ lisez : scorpion araignéti 25, 4 du bas 26, 4 du haut 27, 2 82, 16 du ba3 8\ 16 83, 15 100, 17 110, 9 130, 18 132, 9 du haut picens, " ptceus. forarainitère, " foraminifère. s'en tenir, " sans ten r. abondentes, " atondantes. en admettant, " en en admettant. avait réduits, " avait réduites. trases, " tarses. se tenir tassé, " se tenir caché. est bien e t pour ' ' est bien pour. et tantôt, " est tantôt. 136 à la fin de la Clef, ajoute^, la ligne suivante: 45(44) Deux (î-llules cubitales 24. Copblus, n. gen^ 153, ligne 17, au lieu de : ils prient part, lisez : ils prirent part. 163 " 26 " Esenbek " Esenbeck. 176, numéro de la gravu:e, au lieu de : 20, lisez : 21. 189, ternière ligne dub s, " l'Univerté, lisez : l'Université. 199, dans la note du La-, " xertceus, " sericeut. 219, ligne 11, au lieu de : des ê re, lisez : des êtres. 221 " 22, " 1773 " 1873. 240 " 17, " dnas " dans. 241, cette page est la répétition de la page 236, il faut la supprittien 269, numéro de la gravure, au lieu de : 42. lisez i 45. 269, ligne 10 du b s, au lieu de : Delisie, lisez : : Delia le. 272 " 8 du haut il Mobile, II Moville. 273 " 26 >( des sensation il des sensat ons. 282 " 21 (1 désagréable II désagréables. S08 " 3 II vues II rues. 308 " 6 du bas i< chemius 11 chemins. 312 " 8 II un moins chiud, II un peu moins chaud. 318 •' 13 du haut II les autres être II les autrei êtres. 318 " 27 4( license II licence. 342 " 20 l< Tourainne II Touraine. 346 " 9 <( iufumata, II infumata. 352 ligne 12, au lieu de: d3 largeur sur IJ de longueur, lisez: de longueur sur IJ de largeur. VOL. XII. JANVIER, 1880. /^ mmmm \i BULLETIN DK nF.rHFRfHFP, nBSERVATTONS F.T nÊ0OUVERTE8 BK RAPPORTANT A l'hISTOIKK NATURfcîLLI-: l»t! C.VNAUA, Eédacteur; M. L'ABBÉ PROVANCHER. S O', ill » C A P II 0 U G K : PROVINCE DE QUEBEC, ^ ^tht CxlNADA. SO:^IMAIR£ DE CE NUMERO. A nos lecteurs. 1 F.mne Canadienne 4 ]jti Pince cancro le 23 L'Erznon Canadense 26 ]vi.'l"':tation du Darwinisme 27 Nouvelles publications 29 Faits. Divers 32 Le Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de choque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, S2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Four les Etats Unis $2. Pour les autres pays étrangers fais^aut } artie de l'union postale 12.50 francs. N.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. B^° Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bonrgeault, libraires, 250, rue St-Paul- St Hyacinthe: M. le Dr. St-Germain. Ottawa : M. J. E. Lemieux, Bureau de l'Agriculture. "O" IS "X" SS 3?«riS X IL« 3E! IS Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiques No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, ,5 et 7, $1 .2') le mille. Epingles camion. 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour éialoirs 0.25 " Loupes, triplettes, montées en corne 1.75 la pièce. Lonpe de poche, simple ,.0.50 " Microscope de poche. 0.50 " Pinces courbes, en acier. 1.25 " " à pointes fines. 1.25 " " pour la chasse .0.15 " Tubes en verre O.OG " S'adresser au Réd. du Naturalisle, Caj. Rouge, TJIAITANT D'lIlSTOlRK NATURELLE. i Le Naturaliste. — Pails, bi-mensucl, 8 paties in-4. Prix : 8 ♦ francs par année ; M. Emile Deyrollo, directeur, 23, rue de la Montiaie, Bulletin d'Insectologie i^grieole.— Paris, mensuel, 16 j)ages in-8. Prix : 5 francs. M. H. Hanict, gérant, 67, rue Monge. The American Naturalist.— Philadelf.liie, 80 pages, in-8 par mois, illustré. Prix : S4. MM. McCalla & Stavely, éditeurs, 237, Dock Street. The American Entomologist.— New-Yoïk, mensuel, 24 pages in-8, illustré. Prix : Ç2. M. Max J;iegerliuber, éditeur, 323, Peail Street. The North American Entomologist. — Buffalo, N. Y., men. suel, 8 pages in-8, illustré. Prix : S2 ; éditeurs MM. lleinecke and Zescb, 500, Main Street. Science Observer. — Boston, Mass., mensuel, 8 pages in-8. Prix : 50 cts. Adresse P. 0. Box 2725. Psyche. — Cambridge, Mass., mensuel, 8 pages in 8. Prix : 50 cts. M. B. Pickinnn Mann, éditeur. Bulletin of the Brooklyn Entomological Society. - Brooklyn, N. Y., mensuel, 8 pages in-8. Piix : 60 cts. Adresse 9, Rroidway, Brooklyn, N. Y. The Young Scientist. — New York, mensuel, 12 pages in 8, illus- tré, l^rix : 50 cts. Bureau, 14, Dey Street. The American Journal of Microscopy. — New-York, men- suel, 24 pages in-8. Prix: $1. Adresse 1^. 0. Box 2352. The Canadian Entomologist. — London, Ont., mensuel, 20 p.iges iu-8, illustré. Prix : $1, éditeur M. W. Saunders. The Entomologist's Monthly Magazine. — Londres, Angle- terre, mensuel, 24 pages in-8. Prix : $1.20, éditeur J. Van Voorst, 1 Paternoster How. The Scotish Naturalist. — Edimburg, Ecosse, 4 livnisons par aimée. Prix : 50 cts. ]<]diteur M. F. Buebanan White Hard-wicke's Science Gossip. — Londres, Angleterre mensuel, grand in 8, illustré. Prix : $1 ÎTO, éditeurs Ilardwickc and Bogue, 191, Picciidilly. Imprimé par C. Dabveap 82 rue Lamcnta^^ne VOL. XII FEVRIER,n880. SOIVIMAIRE BE CE NUMERO. Faune Canadienne «^'^ La puce 48 Vers dans des pots de fleurs 57 Nécrologie -■ 6<' Acide carbonique 61 Bibliographie 63 ]je Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, S2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Four les Etats Unis $2. Pour les autres pays étrangers faisant [urtie de l'union postale 12.50 francs. N.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur deS élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. 8^^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doiventctreadressces au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bnurgeault, libraires, 250, rue St-Paul. St-Hy icinthe: M. le Dr. St-Geruiain. Ottawa : M. J. E. Leiiiieux, Bureau de l'Agriculture. "O" IS «ï» :SS 2?»J S» ï SL. 1E5 ^ Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiques No. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1.25 le mille. Epingles camion . . /. 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour éialoirs. 0.25 •• Loupes, tripleltes, montées en corue 1.75 lapiètie. Loupe de p che, simple . . , .0.50 *' Microscope de poche 0.50 " Pince.s courbes, en acier 1.25 " " à pointes fines. 1.25 " " pour la chasse. 0.15 " Tubes en verre .". O.OG " S'adresser au Réd. du Naturalisle, CapRouge. Opinion de la Presse sur le " Naturaliste." Cette revue drs Sciences Naturelles dont le rédacteur est M. l'Abbé Provancher vient de paraître, après un sommeil de prés de trois moisi. Nous craignions vraiment qu'elle ne fût passée de vie fi trép:i.s ; celte publication si utile au.iléveluppement de l'histuire na- turelle en rapport surtout avec la Province de Québec, ne p*ouvait ainsi mourir après avoir compté onze années d'existence. Le.s sa" crifices que le savant Naturaliste a dû faire durant cette lon<;ue période ne resteront pas oubliés. Nos législateurs ne se laisseront pas guider par le prétexte mesquin d'une économie de .f IdO. Soute- nir une telle publication, au moyen d'un crédit aussi peu considérable, ce n'est pas mê ne faire preuve de générosité, c'est tout au plus ac- complir un devoir d'honneur. Si le gouverneînent-JoIy a commis une injustice à l'égard de M. l'abbé Provancher, le nouveau minis- tère comprendra mieux, espérons-le, les intérêts de cette revue et de ses lecteurs. — Le Courrier du Canada, 11 Mars iHfO. Le Naturaliste — qui a une bonne envie de vivre — est venu frapper, hier, à nos portes, après une absence de trois mois. Son aspect est toujours attrayant, mais on lui fait la vie dure. L'excessive libéralité du cabinet Joly a failli, un jour, le con- duire à la fosse commune — où gisent tant d'autres journaux défunts. L'énergie de son savant rédacteur a suffi pour le raninier et le mettre de nouveau sur pied. M. l'abbé Provancher— cela se comprend de soi — n'est pas en état de soutenir seul une pareille publication. Le gouvernement doit lui venir en aide et ne pas laisser dispa- raître une revue aussi utile que le Naturaliste.. Le public comme M. Provancher lui-même est en droit île comp- ter sur une subvention du gouvernement. — Le Nountliiste, 12 Mars 1860. C'est avec beaucoup de plaisir que nous saluons la réapparition de cette excellente revue " Le Naturaliste Canadien." Nous avons cru pemlant longtemps que le Naturaliste avait fini ses jours ; mais nous nous sommes trompé et nous avions conipté san.s le courage et le dévouement de M. l'abbé Provancher. Comme on le sait, le gouvernement Joly avec ses prétendus prin- cipes d'économie avait refusé AmNaturaliste l'allocation annuelle de $400, et le gouvernement actuel ne viendra en aide à cette revue qu'au mois de Juillet. Pendant ce temps-là M. Provancher c..i.t:nue toujours son œuvre excellente. Il a droit à nos felicitations. — Constitutionnel, 11 Mars l^HO. % Opinion de la Presse sur le " Naturaliste. n C'est avec grand plaisir que iions signalons la réapj.arition, du Nahi- riih'i^te CaïKidien après une .suspension de prés de trois mois. 0 est le seul journal en ce pays qui se dévoue exclusiveiuent aux travaux scienti- fiques. Ctttfc revue a déjà atti:é l'attention des homuies de science et reçu des éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste venait pour long- temps.—A'r)?/rec/?<-Moj;rft', lo Mars 1880. Le Ndturolisie Ccniadien qui déjà a rendu de grands services à la cause de la science en ce pays, est reparu sur la scène. Sa publication avait élé un moment suspendue, parceque le gouvernement Joly avait refusé de l'aide a cette publication. Nous espérons «pie le goiivernement actuel pourra favoriser le NaturaUale et permettre au savant abbé Provaii- oher de continuer ces importants ti^vaux. Nos lélicitations à notre confrère. — Minerve, 13 Mars 1880. Nous saluons avec plaisir lu réapparition du Niiturali)ite Canadien après une suspension de près de trois mois. C'est la seule publication française en ce }mys qui se dévoue exclusivement aux travaux scienti- f\i\\\it9,.- Canada, l(i Mars 1880. C'est avec "rand plaisir que nous signalons la réapparition du Natu- raliste Canadien a^rès une suspension de près de trois mois. C'est le seul juurnal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travatix scieniifiques. Cette revue a déjà attiré l'attention des h(;mmes de science et r(çu des éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste renaît pour loiigtemps. — Courrier de St. Hyacinthe, 18 Mara 1880. l.e Naturaliste que nous regrettions tant, est ressu.scité de ses cendres. Nous nous exprimons peut-être mal, car, après tout, c'est à peine si on peut dire qu'il a vu les portes du tombeau. Tous ceux qui s'occupent de science en Canada en remercieront M. l'abbé Provancber, dont l'activité infatigable a pour ainsi dire créé parmi nous toute une collection de publi- cations qui resteront dans l'étude de notre Faune et de notre Flore- Nous qui buvons encore à longs traits à la coupe inéjmisable des connaissances scientifiques et littéraires, nous serions bien affligés si, faute de l'encoura- gement nécessaire, le A'rt/»îT//î't>'/e, Je seul journal scientitîque français que nous avions, disparaissait détinitivement, PZt en cela nous ne faisons que répéter ce que la presse a été unanime à proclamer. — L'Abeille, 18 NTars 1880. imprimé parO. DABVïir 82 rue Lamcntagne, VOL. XII. MARS, 1880. SOIÏÏMÂIRE DE G£ NUMERO. Faune Canadienne 65 Nos Bibliothèques 81 Les Ptines -■> 84 Le chien et ses principales races 87 Faits divers : — Miel nouveau. — Diamants. — La Fauvette du Cap M;iy 96 ]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats Unis $2. Pour les autres pays étrangers faisaut partie de l'union postale 12.50 francs. N.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur dcS élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. B@" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doiventêtre adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à rimjirimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. St-Hyicinthe: M. le Dr. St-Germain. Ottawa : M. J. E. Leuiieux, Bureau de l'Agriculture. Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiques No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1 .25 le mille. Epingles camion 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour étaloira 0.25 " Loupes, triplettes, montées en corne 1.75 la pièce. Loupe de puche, simple 0.50 " Microscope de poche 0.50 " Pinces courbes, en acier 1.25 '< " à pointes fines 1.25 <' " pour la chasse .0.15 " Tubes en verre 0.06 " S'adresser au Réd. du Naturaliste, CapRouge. Demandes et Offi-es. Tous ceux de nos lecteurs qui miraient f|Melques oîvra-o , brochures, spécimens scientifi |ues, piè.-e.s do mut -riel pour l\-tude etc., etc., (|u'il8 aimeraient à échanger pour d'autres choses pour- ront faire leurs demandes et leurs oflFrci dans la colonne ..m suit. ' N. B. Les numéros seront conservés pour référence, do sorte que, pour les transactions, il suffira de spécifier le n iméro do l'offre ou de la demande, san- avoir à donner le titre c.mp'ct de 1 ouvrage ou de l'objet en vur. Demandes. 1. Annuaire deTUniversité-Ii ival N'^' 2 (1857-58). N^ 5 (1S61- 63), N° 14 (1870-71). Dire ce (,u'on désirerait avoir en éi^h mge — fjo /tod'tdnir du X il until i^te- 2. Ouvra-cs ou brochures sur les Lichens, les Mousses, les Mé- pathiques, les Diptères exotiques de Maqiart Ré,i. du Nnt. 3. Le Naturaliste Canndieu^ Vol. I, Nos 9 ot 10 Vol. IX Nos 9, 10 et 11 — Rêd. du Nat- Offres. 1. Tryon. Land et fresh water Shells, Strepomatidœ. 1873.— Réd. du Nht. 2. Annuaire de l'Institut Canadien do Québec. N° 4 (1877). -«W. 3- Annuaire de l'Université-Lival, N° 22 (1878 79). 4* Report of the Fruit growers Association of Ontario for 1870 — id. 5. Paquin. Questions générales sur l'Agricîilture, 1859 — id- 6. Osten-Saken. Cynipidaeof the N. AMieric m 0 ik-i, 1861. — id. 7- B:iird. Catalogue of N. American Birds, 1857- — /ford) 1875 — tV/. 12- Dr. Thyfiult. Fondation d'une colonie française dans l'Ar- kansas, sous la direction des Pères du Saint-Ksprit, 1878.— id. 13. Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871 (8 pages). — id. 14. Joly. Report on forestry and forests of Canada, 1877 — id, 15. MacPherson. Speeches on the Public Kxpenditures of the Dominion, 1877. — id. 16. Spence. Manitoba and the North West territory, 1876, with Map. — id. 17. Manitoba et le Nord Ouest, avec une carte, 1878.— id. 1^ I ii Opinion de la Presse sur le Naturaliste. 5> C'est avec grand plaisir que lions signalons la réapparition, du Natu- rnlîate Canadien après une su^-pension de près de trois mois. C'est le seul journal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travaux scienti- fiques. Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et reçu des éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste renait pour long- temjjs. — Nniiveav-Mo)idc, \'^ Mars 1880. Le Nalurclisle Canadien qui déjà a rendu de grands services à la cause de la .-cience en ce pays, est reparu sur la scène. Sa publication avait éié un moment suspendue, parceque le gouvernement Joly avait refusé de l'aide a cette publication. Nous espérons «jue le gouvernement actuel pourra favoriser le Naturaliale et permettre au savant abbé Provan- clier de continuer ces inipurtant.s travaux. Nos télicilatiuns à notre confVère. —Minerve, 13 Mars 1S80. C'est avec grand plaisir que nous signalons la réapparition du Naiu- ruliatt Canadien après une suspension de près de trois mois. C'est le seul journal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travaux scientifiques. Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et nçu des éloges mérités. Ne us espérons que le Naturaliste renait pour longtemps. — Courrier de St. Hyacintke, 18 Mars 1880. Le Naturaliste que nous regrettions tant, est ressuscité de ses cendres. Nous nous exprimons peut-être mal, car, après tout, c'est à peine si on peut dire qu'il avu les portes du tombeau. Tous ceux qui s'occupent de science en-Canada en remercieront M. l'abbé Provancher, dont l'activiié infatigable a pour ainsi dire créé parmi nous toute une collection de publi- cations qui resteront dans l'étude de notre Faune et de notre Flore. Nous qui buvons enco'-e à longs traits à la coupe inépuisable des connaissances scientifiques et littéraires, nous serions bien affligés si, faute de l'encoura- gement nécessaire, le Naturaliste, le seul journal scientifique français que nous avions, disparaissait définitivement. Et en cela nous ne faisons que répéter ce que la presse a été unanime à proclamer. — L'Abeille, 18 Mars 1880. may lie found ou file atGEO. P. EOWELL it COS Newsi\m'I:;i'. Advektisixu Bckeau (10 Sprnce Street), where advertising contracts may be made for it Imprimé parO.DiBvKAr 8'i riie I-amcntagrie VOL. XII. AVRIL, 1880. No. 136. SfllïïMAIRE BE CE NUMERO. Faune Canadienne "' Le chien et ses principales races 1 03 Conchyliologie — 111 Les Coquilles rares 112 latines dans le loivre de Cayenne 117 L'histoire Naturelle dans nos maisons d'tîdiication 118 Divers — Insectes nuisibles. — Catalocçue de champignons. — Société d'histoire naturelle de Boston. — Bibliogra- phie.— Ménaticrie du Central Park. New-York. — Appropriation. — Herbier .... . VIQ. 127 128 ]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-S. Abonnement, S2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tioii. Pour les Etats-Unis $2. ' Pour les autres pays étrangers faisant partie de l'union postale 12.50 francs. N.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur dè.^~ élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et, -dés instituteurs. i On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, esttenù d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. j^^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, ^rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul* St-Hy icinthe: M. le Dr. St-Gennain. Ottîiwa : î\!. J. E. Leiuicux, Bureau de rA?riculture. Pour l'étude de PHistoire Naturelle. Epingles entoniologiques No. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1."25 le mille. Epingles camion . 0.0.5 le cent. ^ Epingles d'acier, à tête en éuiai], pour étaloirs 0.25 " Loupep, triplettes, montées en corne 1.75lapièce. Loupe de pjche, simple 0.50 " Microscope de poche 0.50 " Pinces courbes, en acier 1.25 " " à pointes fines 1.25 " " pour la chasse .0.15 " Tubes en verre 0.06 " S'adresser au Réd. du Naturalisle, CapRouge. I>eiiiandes et Offres. Tous ceux de nos lecteurs qui auraient quelcpies ouvraçres, brochures, specimens scientifi mes, pièces de niatériol pour l'étude etc., etc., (ju'ils aiincniient à éch.iiiu;er pour d'autres choses, pour- rorit-faire leurs demandes et leurs offres dans la colonne nui suit. N. B. Ijes numéros seront conservés pour référence, de sorte que, pour les transactions, il suffira de spécifier le nnmero de l'offre ou de la demande, sans avoir à donner le titre complet do l'ouvrage ou de l'objet en vue. Demandes. 1. Annnniro de l'Université-Laval N<^ 2 (1857-58), N» 5 (1861- 6i), N° 14 (1870-71). Dire cccju'on désirerait avoir en ocbange. — Le Rédacteur du Naturaliste.., 2. Ouvraite reuait pour long- temps.— Nniiveun-Monde, IH Mars 1880. Le Niiturtiliste dinadien qui déjà a rendu de grands services à la cause de la science en ce pays, est rej)aru sur la scène. Sa puldication avait été un moment suspendue, parctque le gouvernement Joly avait refusé de l'aide a cette puUiicatioii. Nous espérons que le gouvernement actuel pourra favoriser ie Nitturfilixle i-t permettre au savant abbé' Provan- clier de continuer ces importants travaux. Nos félicitations à notre confrère. —Minerve, 13 Mars 1880. C'est avec grand plaisir que nous signalons la réapparition du Natu- raliMt Canadien anrès une suspension de près de trois mois. C'est le seul journal en ce pays qui se dévoue exclusivement aux travaux scientifiques. Cette revue a déjà attiré l'attention des hommes de science et reçu des éloges mérités. Nous espérons que le Naturaliste renaît pour longtemps. — Courrier de St. Hyacinthe, 18 Mars 1880. Le Naturaliste que nous regrettions tant, est ressuscité de ses cendres. Nous nous exprimons peut-être mal, car, après tout, c'est à peine si on peut dire qu'il avu les portes du tombeau. Tous ceux-qui s'occupent de science en Canada en remercieront M. l'abbé Provancher, dont l'activité inlatigable a pour ainsi dire créé parmi nous toute*une collection de publi- cations qui resteront dans l'étude de notre Faune et de notre Flore. Nous qui buvons encce à lorrgs "traits à la coupe inéi)uisable des connaissances scientifiques et littéraires, nous serions bien affligés si, faute de l'encoura- gement nécessaire, le Aa/j/rw/îs/e, le seul journal scientifiqne fratiçais que nous avions, disparaissait définit vement. Et en cela nous ne faisons que réjjéter ce que la presse a été unanime à, proclamer. — L'Abeille, 18 Mars 1880. F TH > ïaay bo fecund on iîlo 9 r.t GEO. P. ROWELIi tt COS Kcwsi'ArEH AdveiitislMt CcKEAU (10 Spruce Street), tvliere advertising^ contracts may be ni^de for it hiT^irimé par C. Dastsac S2 rue Laiccntagne VOL. XII. MAI-OCTOBRE 1880. No. 137. SOI^MAIRE BE GE NUMERO. Notre pnblicntion 1 PO Faune Canadienne 130 Le chien et ses principales races 147 Tjcs Cor|uillcs rares 156 Diveis — Kectification. — Capture intéressante. — Association pour l'avancement delà science. — Insectes. — Un pu- riste accommodant , 159 Jje Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, S2 par année," payable après la réception d'^ premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats Unis S2. Pour les autres pays étrangers faisaut partie de l'union postale 12.50 francs. 4 î^' B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur dcS élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. fi^p" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul- StHy.cinthe: xM. le D,-. St-Gînnain. Ottawa ; M. J. E. Leiliieux, Bureau de l'Agriculture. ÏTiS'TC3ËS3NrS»UL,3E!Si Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiques No. 2, $1 .50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1 .25 le mille. Epingles camion 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour é;;a]oirs 0.25 " Luupes, triplette.s, montées en corne 1.75 ia pièce. Loupe de p clie, simple ,. 0.50 " Microscope (ie poche 0.50 " Pinces courbes, en acier 1.25 " " à pointes fines 1.25 << " pour la chasse 0.15' " Tubes en verre. \ " o'o6 " SVadre.9serau Réd. du Naturalhle, CapRouge. Demandes et Offres. Tons eenx de nos lecteurs qui auraient quelques o.ivraa;es, brochures, specimens scientifi lues, pièces do matériel pour l'étude etc., etc., (ju'ils aimeraient à échanger pour d'autres choses, pour- ront faire leurs demandes et leurs oflFres dans la colonne qui suit* N. B. Les numéros seront conservés pour reféretice, de sorte que, pour les transactions, il suffira de spécifier le numéro de l'offre ou de la demande, sans avoir à donner le titre complet de l'ouvrage ou de l'objet en vue. Demandes* 1. Ouvratres ou brochures sur les Lichens, les Mousses, les Hé- pathiques, les Diptères exotiques de Maquart — Réd. du N'at. 2. Le Kituraliste Canadien^ Vol.'I, Nos 9 et 10, Vol. IX Nos 9, lu et 11 — Réd. du iVat. Offres. 1. Tryon. Land et fresh water Shells, Strepomatidae. 1873. — Réd du Nat. 2- Annuaire de l'Institut Canadien de Québec, N° 4 (1877)— /(/. 3. Report of the Fruit growers Association of Ontario for 1870 — id. 4. Paquin. Questions générales sur l'Agriculture, 1859.— ùZ. 5. Oàten-Saken. Cynipidaeof the N. American Oaks, 1861.— ûZ- 6. Baird. Catalogue of N. American Birds, 1857.— 1Ksvsi'ArKK Adyektising Bureatj ,1') Spniro s m t), wliero '' advertisin'^.^ contracts TTfliT' T^ may be made for it J.A^ Jk Imprimé parO. Dabvsac 82 rue hameiitai'i». VOL. XÎI. NOV.-DECEMBRE 1880. limr fiK B APPORTANT A L'HIt-T<>i KH: NATURE! J,K OU flAVAOA. Kédacteur: M. L'ABBÉ PROVANCHEE. ï^ \5|j^^^-^ ^(à ^ C A P W 0 U G K . PROVINCE DE (tUEBEC, q^ CANADA *^ ^^ H fèj SOUMAÏRE BS OS MMEEO. i'^iuiK! Canadienne 161 Ktuclicz l'iiistoire iiatuvMle ISO Une raédaiile „..'...... iSo Jje chien et .«os principales i:ie^.s „ 184 Docteur es Scienci^^ ISl) Néchrologie 190 . Faits divers — Insectes reçus. — A M. R. L., St. Rocli do Qui'bec. — Sons presse. — De retour. — Jeunes lau- réats.— Dessins d'iii-eetos. — -In-rctos alimentaires. — The Valley Naiiu-aiist 191 192 ]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par anne'e, payable après la réception du premier numéro de charjue volume ou nouvelle année de pubîica- tioîi. l-'o'ir les Etats Unis S2. Pour les autres pays étrangers faisant partie de l'union postale 12.50 francs, JN. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur deS élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des iitstituteurs. ' * On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. 8®°" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent ôtre adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. •CT ^ «^ï» :s2 ï^ sb I Ko» :^^ Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. EDiiigleseiitomologiquesNo. 2, .$1.50, Nos. 8, 4, 5 et 7, $1.2.5 le mille. Epingles caniion ... . , . 0.05 le cent.. Epingles (l'acier, à tête en étnail, pour éualoirs 0.25 •' Loupes, triplelte.s, montée.s en corne 1.75 la piètre. Loupe (le p.vche, simple 0.50 MicfOcbCope (le poche 0.50 " Pinces Courbes, en acier . .. ] .'lô •' " à pointes tin es. 1.25 " '' pour la chasse ,0.15 " Tubes en verre 0.06 " S'adresser au Réd. du Nafuralisle, CapRonge. Agents du Naturaliste : j Québec: à Timjirimerie de M. C. Darveau,, 82 et 84, rue de la 6 Montagne. s Montréal: MM, Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. j Stiïyacinthe: M. leDr. St-Germain. ;; Ottawa : M. J. E. Lenieux, Bureau de l'Agriculture. S^emamles et Offres, bJhm.r"^''?' ""' ^''^''''' ^f^' ^«raient quelques ouvrn^c lonM.ue leu,. demandes et leurs offres dans la colonne qui N. B. Les numéros seront conservés pour référence de eorfr^ 2. Ouvrages ou brochures sur les Lichens, les Mousses, les Hé- p:itli!qucs, les Diptères exotiques de Maqr.art Eéd au j\(d. 3. Le jSr.itnrrdisfe Canadien^ Vol. I, Nos 9 et 10, Vol- IX iSos 9, 10 et 11 — Réd. du Nnt. Offres. 1. Tryon. Lnnd et fresh-water Shells, Streporaatidce. 1873.— Rcil. du. Nat. 2. Annuaire de l'Institut Oanalien do Québec, N" 4 (1877)— tV. 4. Report of the Fruit ;.;ruv/ors Association of Ontario for 1870— u^. 5. Paquin. Q^iostions générales sur l'Agriculture, 1859 id. 6. Osten-Saken. Cynipidœof the N. American Oaks, 1861 l^i 7- Baird. Catalogue of N. American Birds, 1857.— u?. S. Kév. Lafrance. Sermon sur le Sacré-Cœur de Jésus, 1873— Û7. 9- Saguenuy, le passé, le présent et l'avenir du, 185 i-û/. ll>. Barnard. Causeries agricoles, 1875. 11. Fruit List for Province of Quebec- (Abbotsford) 1875 id. 12. Dr. Thyf !ult. Fondation d'une colonie française dans l'Ar- kîinsas, sons la direction des Pères du Saint-P]sprit, 1878.— lU 13. Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871 (8 pages). -n/. 14. Joiy- Report on forestry and forests of Canada, 1877 — id, 15. xMacPherson. Speeches on the Public Expenditures of the Dominion, 1877 id. 16. Spence- Manitoba and the North-West territory, 1876, with Map. — id. 17- Manitoba et le Nord Ouest, avec une carte, 1878. — iJ. 36Ui "STKii^It PATENTS. The SciEXiiFrc American is a large First-Class Weekly Newspaper of Sixteen Paires, printed in the most beaiUifnl siyle. profusely iltusl rated tvith splendid en graningSr representing the newest Inventions and tlie most recent Aivances m the Arts and Sciences: inchiding New and Interesting Facts in Ajjriculture, Horticulture, the Home. Health, Medical Progress, Social iScience, Natural History, Geology. Astronomy. ïlie Miost valuable practical papers, by eminent writers in .all depariments of Science, wdl be found in the Scientifiic American, Terms, $;-).2U per year, $1.60 half year, which includes postage. Dis- count to Agents. Single copies, len cents. Sold by ail NewsiJeaJer.-. Remit by postal order to MUNN dj- Co., T'ublisiiers, .'57, Park Row, New York. In connection with the SCIENTIFIO AMERICAN, MesM-s. Mun.n & Co., are Solicitors of American and Foreign Patents, have bad ;!6 years experience, and now have the largest e.^tablishmenl in the Avorld. Patents are olitained on the best terms. A special notice is made in the Scientific American of all Inventions patented through this Agency, with the name and residence of the Patentee. By the immense circulation thus given, public attention is directed to the merits of the new patent, aud ë&\es or introduction often easily etiected. " , Any person who has m^de a new discovery or invention, can ascertain, free of charge, whether a patent can probîibly be obtained, by writing to Minn & Co. We also send J^'/ve our Hand Book al>out the Patent Laws, Patents, Caveats, Trade Marks, iheir costs, and how procured, with hints tor procuring advance or inventions. Address fur liie i'aper, or concerning Patents. ]\XUJX]V Sc Co., .•{7, Park Row, New York. Branch Olflce, cor. F & 7th St«., Washington, D. C. The Vallay Naiuralist. end 1.5 cents fur Specimen ^ Copv. H. Skak-' , Publisjier \ Room .H4, N. W. cor. Third & Pine Streets, bt. Louis, Mu. Tuav lie found on file atGEO. P.EOWELL & COS Kewspaper Advektisinct' Bvheau (10 Spruce Street), where advertising contracts may be made for it Î i Imprimé parC. Dahveac 82 rue Lamenta "^iie JAN. -FÉVRIER 1881. No. 139. SOJÏÏMAÎRE BE CE NUMERO. Faune Canadienne 103 Le chien et ses juincipales races . 207 Les coquilles rares 212 A propos fies cor|nille.s rares , 215 Note sur la Mîtra Zonata, Risso ,. 216 Tableaux d'Histoire Naturelle 21 G iiiblio-raphie 221 Faits divers, — S.antrsues. — Mouvçnients de la croutp ter- restre.— lin niinéraloiïiste désappointé. — Phénomène p'éoloeriijue —Société de Taxidermistes. — Spécimens entomolooiqnes, — Générosité. Jje Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, 82 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats- Utiis $2. Pour les autres pay6.étrangers faisant partie de l'union postale 12.5U francs. iv.l^. — L'abonnement est réduit à §1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. fi^° Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à rim[irimerie de M. C. Darveau, 82 et 84^, rue de la Montagne. Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paul. St-Hyacinthe: M. le Dr. St-Germain, Ottawa : M. J. E. TiCiiiioux, Bureau de l'Agriculiur^». Pour l'étude de l'Histoire Naturelle, EuinglesentomologiquesNo. 2, $1.50, Nos. 3,4, 5 et 7, $1.25 le mille. Epingles camion 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour éialoirs 0.25 •' Loupes, tripleltes, montées en corne 1.75lapièce. Loupe (le pjclie, simple 0.50 •* Micro;.cope de poche O'.ôO '' Pinces courbes, en acier ...l.L'5 " " à pointes fines. 1.25 " " pour la chasse 0.15 " Tubes en verre 0.06 " S'adresser au Réd. du Nniuralisle, CapRouge. I^emancles et Offres. Tous ceux de nos l.^tenrs qui auraient quelques o.vra-es rlnt fi,'; I ^^"'^'•^^'«"^ ^ éf langer pour d'autres eUses. pour- .ontfu.e leurs demandes et leurs offres dans la colonne qui ou^.nn/^r ";""•-'•"°^■'«'•'^"^«'^"'^'^'■vés pour référence, de sorte rôff' ^r 1 ? '"''^'^^T'' ''^'^^'"^^ de.pécider le Numéro de oHrc ou de la don.ande, .an. avoir à donner le titre complet de 1 ouvra^'e ou de l'objet en vue. Demandes» 3. Ouvratres ou brochures sur les Lichens, les x^Iousses, les ïlé- pathiques, les Diptères exotiques de Maquart Bed. dit JS'at 3. Le Niiirndisfr Conadlen^ Vol. I, Nos 9 et 10 Vol. IX Nos 9, 10 et 11.— Rèd. du Nat. Offres. 1. Tryon. Land et fresh-water SUylls, Streparaatidœ. 1873.— Red. du Nat- 2- Annuaire de l'Institut Canadien de Québec, N° 4 (1877).-fW. 4. Report of the Fruit growers Association of Ontario for 1S70 — id. 5. Paquin. Questions irénérales sur I'xigriculture, 1859.— iVZ. 6. Osten-Saken. Cynipidae of the N. Atnerican 0 iks, 1861. — t^;. 7. Baird. Catalojfue of N. American Birds, 1857. — id- 8. Rev. Lafrance. Sermon sur le Sacro-Cœur de Jésus, 1873— iVi. 9. Saguenaj, le passé, le présent et l'avenir du, l8o\. id. 10. Birnard. Causeries ag-ricoles, 1875. 11- Fruit List for Province of Quebec (Abbotsford) 1875 — id- 12. D''. Thyfiult. Fondation d'une colonie franc lis^i dans l'Ar- kan-tas, sous la direction des Pores du Saint-Esprit, 1878.— îU 13. Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871 (8 pages). — u^. 14^ Joly. Report on forestry and forests of Canada, 1877 — id, 15. xMacPherson. Speeches on the Public Expenditures of the Dominion, 1877. — id. 16. S;jencc. Mtnitoba and the North-West territory, 1876, with ' Map.— jrf. 17. Manitoba et le Nord Ouest, avec une carte, 1878. — ttZ. OET THE BEST WEBSTER'S UNABRIDGED NEW EDITION- l,OSS Pages. 3,000 Engravings. Coniainii'g a svppL-Dient of -i.OlO weîw Words and Meanings, and a new Biographical Uicti'inary of ^^TiO Names, Ancient and mo.iern. inclndin,? many now living, irivingthe Name, Pro- niuiciation, Nationality, Profes^sioii and Date of Each. Kkv edition contains 0, Supplement, of 4,6SO new words nnd memiiigs. tinoh lu'xv T.ord has been selected with gieatCHre. and is thoronf;hly defined. Witli Biographical Dictiouary, nijW added, of 9,7IO name.-, of i>isti: guished Persons. THE BEbT Edition cf the best Dictionary of the Englii^h Language ever published. Cefinitions have alwnys heeri com eded to be better than in any oihi-r Dictionary. 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To keep the organ unless it is just as represented m thi.« advertisement, as it will tie shipped to you on three to fivedays test trial. And ;i!';( 1 you decJi'.e to keep it, I will then send you a writt.eri yv.irrantee for six yeai's. Tiiose desi- ring to ptirchase are requested to visit my Manufactory here. Illustrate Catalogups and .^cwspriper, liolittay Ettitlon, .«nit FREE. Address, DANIEL F. BEATTY, Washington. New Jersey. luiprim(5 parCDARTS^r 82 rue LaircDta VOL. XII. SOBÏMAISS ES es NÏÏMSHO. Faune Canadienne 225 Quelques notcis sur la fertilisation des plantes 242 Le chien et ses principales races 250 Nos Tableaux d'Histoire Naturelle 254 Bibliorrrapliio 25G ■ ^ ]j(i Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, S2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats Unis S2. Pour les autres pays étrangers faisant partie de l'union postale 12.50 francs. N. B. — L'abonnement est réduit à SI. 50 en faveur des él«3ves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonneiuent, est tenu d'en donner avis au.ssitôt après la récoptioTi du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. JB®"" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, Capllouge, Québec. Agents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 8-4, rue de la Montagne. ^Montréal: MM. Payette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-Paub Stliyacinthe: xM. le Dr. St-Gerniain. Ottawa : M. J. E. Leuiieux, Bureau de rAgriculturc. Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiques No. 2, $1.50, Nos. 8, 4, 5 et 7, $1.25 le mille. Epingles cannon 0.05 le cent. Epingles d'acier, à tête en émail, pour éialoirs 0.25 •• Loupes, triplettes, montées en corne 1.75 la pièce. Loupe de p ^che, simple 0.50 " Microicope lie poche 0.50 " Pinces courbes, eu acier 1.25 " " à pointes fines 1.25 • " '' pour la chasse . 0.15 " Tubes en verre. .0.06 " S'adresser au Réd. du ISaturalisLe, CapRouge. 5 6 7, 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. demandes et Offres, ^>rIZ:::;,^:,::::J^:::^^ q^ auraient c,nel,.,es ouvra.es, '■ont fai,; leurs Cul "^f'^-'^T''' ^"''"^"^ «•'«•^^«' P*^*^- suif. demande, et leurs offres dans la colonne qui l'offVe ou de la Znn r ' "^"'. de sfx^eiSer le numéro de I^emandes. 2. Ouvrnircs ou brochure.s sur les Lichens, les Mousse, les Hj- Path.r,ues, les Diptères exotiques 'de MaquarLZ/Sl Offres. 1. Tryon L.nd et fre.h-wat.r Sholls, Strepornatidce. 1873.- Aiui. (la JS'at. 2. Annuaire de i'In'^titut Canadien de Québec, X° 4 (1877).-Ù7. 4. Roport of the Fruic growers Associatiou of Ontario for ibiU id. Paquin. Questions générales sur l'Agriculture, 1859 id. Osten-SMken. CynipiJaeof the X. Ainericin 0 iks, ISijh — id- Baird. Catalogue of N. American Birds, 1857. — /W. Rév. Lafrance. Sermon sur le Sacré-Cœur de Jésus, 1S73.-ÙZ. Saguenny, le passé, le présent et l'avenir du, 1851. u/. Barnard. Causeries agricoles, 1875- Fruit List for Province of Quebec (Abbotsford) 1875 id. Dr. Thyfiuit. Fondation d'une colonie française dans l'Ar- knnsas, sous k direction des Pores du Saint-IOsorit 1878— lU ^ ' Extrait de la Minerve. Résumé du Recensement de 1871 (8 pages) — id- Joly. Report on forestry and forests of Canada. 1877 id, MacPherson. SptK^ches ou the Public Expenditures of the Dominion, 1877 id- Spence. Manitoba and the North- West territory, 1876 with Map.— n7. Manitoba et le Nord-Ouest, avec une carte, 1878 id. Canadian Sportman and Naturalist. — II nous fait plniîsir d'uvoir à sii>'nalor rup[)aritiou à Montréal, eu langue anglaise, d'une publication mensuelle, à pei près dans le un genre de la nôtre. M. Cooper, le rédacteur en chef, est naturaliste distingué, et aidé de ses collègues de la société Entomologique de Montréal, il ne manquera pas, comme le constate son premier numéro, de rendre sa publication aussi agréable qu'utile 8. pages in-8 à 2 colo)ines par mois; prix $1. Longue vie au nouvean conlVèie. istii guished Persons. THE BEST Edition of the best Dictionary of the English Language ever published. Definitions have always been cimi eded to bo better than in any other Dictionary. Illustrations, 3,0OO, about three times as many as in any other l>ic ionary. The UU-i'y reeouiujtnded liy .>-talo .-upi's of 35 .^tate , and 50 C(;lle:,'e Pres'is. In Schools -about 32 OOO hnve heed placed in Public i-'chools in the U. S Only I nglihh Diciionary conlaii.ing a liiographical Dic'ionary- this g ving ihe Name witli Prononciation, iS'ation, i'rofession and Date of 9.710 persons. Published by G. & U. MEK lAM, Springfield, Ms. — ALSO : — Wfbi^ter^ S Natiouat Pictorial Dictionary . 1040 Pgs. net., 600 Engravings. BEATTY'S ORGANS ONLY $65. Fully warranted for six years. 14 HEA UTIEUL STOPS including the famous VOX CELESTE. VOX DUMAiS'A, SUB BASS and OcUi ce Coupltr STOPS. Sent on Test Trial to all part of the tourld. Pltaae order a sample organ. This organ contains Beatty'.< Patent Stops Action, H.^tops. 4 set Reeds, Sub Buss and Octave Coupler. The Celebrated Vox Cele>te ami Vo.x Hu- mana Stops are used in this Organ. Names of Stops.- \)'vA^-àiiu\\ Forte, Sub Bass. Priucipal Forte. Dulcet, Diapa-*on, Grand Urgan, Vox Humana, ^Eollan, Echo, Dulcina, Claironet, Vox Celeste, Octave Coupler, Flute Forte. Slylc, No. SOOO. Dim;;iisioiis : Height. 71 inches ; Depth, U inches ; Length. 46 inches ; Weight, boxed about 400 lbs. This Organ is built expressly for parties wlio dont want to pay a high price, but want plenty of Music in a plain. .^ul>stantial case. IJ^gi» I will box and deliver the above Organ on board cars at 4^^^^ W& Washinirtun, N. J. wtli Stool, Book and Music, forotdv ^^fO Illustrated Catalogues and Newspaper, Holiday Edition, sent FREE. Address, DANIEL P. BEATTY, Washington. New Jersey. Imprimé par C. Dabybac 82 rue Lamenta VOL. XII. MAI-JUIN 1881. No. 141. (S'&mmWo BULLETIN DF, RT.CÏIFRCHFS, OBSERVATIONS FT DÉOnUVERTES 6£ RAPPORTANT A L'lIISTOIKt NATURËLLF, IHI CANADA. SO^IMÂIRE SE CE NUMERQ. Faune Canadienne - 257 Bibliographie 269 De QiK'bec à Jérusalem - 272 Faits Divers 288 Le Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, S2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Four les Etats Unis S2. Pour les autres pays étrangers faisaut [lartie de l'union postale 12.5U francs. IN. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. 8^" Toutes correspondances, remises, réclamations etc.» doivent être adressées au rédacteur, CapPiouge, Québec. Ag'ents du Naturaliste : Québec: à l'imprimerie de M. C. Darveau, 82 et 84, rue de la Montagne. Montréal: MM. Fayette & Bourgeault, libraires, 250, rue St-PauU St ITyicinthe : M. le Dr. St-Gunnuiti. Ottawa : M. J. E. Leuieux, Bureau de l'Airriculturc. Pour l'étude de l'Histoire Naturelle. Epingles entomologiques No. 2, $1.50, Nos. 3, 4, 5 et 7, $1.25 le mille. Epingles camion . . 0.05 le cent. Epingles d'acier, à têle en émail, pom* éialuirs l>.25 •• J^uupei^, tripleltes, montées en cnrne l.Tôlapièce. Loupe de p clie, simple 0.50 " Microscope iie poche ..0.50 " Pinces courbe.s, en acier .1.25 " " à jwintes fines. ....1.25 " " pour la'chasse 0.15 " Tubes en verre O.OG " S'adresser an Réd. du Naturalisle, CapRouge. AUMONES POUR L'ORIENT. Comme les lecteurs du NattiralUfe pourront le voir ping amplement dans le récit que non» faisons de notre voyajre en Orient, les peuples de ces contrées sont <:énéralement fort pauvres, si bien que sans le concours irénéreux des fidèles de l'O cident, les secours religieux man- queraient complètement aux clirétiens de Terre Sainte et de Syrie Nous trouvons partout de nombreuses occasions de pratiquer l'aumône, une grand nombre de bonnes œuvres, même dans notre Provmce, rd clament notre attention d'une manière toute particulière, cependant, comme la charité est universelle et ne connaît aucune délimitation de pays ou de contrées, il pourrait se faire que plus d'un cœur tendre) plus d'une âne généreuse se sentiraient portés à secourir ces infortunés chrétiens de l'Orient, à prêter la main aux bonnes œuvres qui font un bien si considérable parmi ces fidèles perdus au milieu de peuplades en dehors de la véritable voie^, musulmanes, hérétiques ou shismatiques. Nous donnons ci-dessous la liste des œuvres qui nous ont paru mériter plus particulièrement d'etre secourues. lo. Les Franciscains, qui sont chargés -de la garde tous les princi- paux sanctuaires : le Saint-Sépulcre, in,2le.'? etitomologiquesNo. 2, $1 .50, Nos. ?>, 4,- 5 et 7, $1 ,25 le mille. Epingles Ccunion 0.0') le cent. Epingles d'acier, à tête en én>ail, pour éialoirs 0.2.5 •• Loupes, triplette.*, montées en corne l.Tôlapièce. Lt)npe de p clie, simple , 0,50 •' MicrOiCope île poclie 0.50 " Pinces courbes, en acier . .-...1.25 " " à pointas fines 1.25 " '^ pour la chasse 0.15 " Tubes en verre. ...O.OG " iS'rtdresser an Réd. du Nalnralhle, CapRonoe. AUMONES POUR L'ORIENT. Comme les lecteurs du NafHvah.fe pourront le voir plus nmplement d^ins le récit que noii« faisons de notre voyage en Orient, les peuples de ces contrées sont généralem3nt fort pauvres, si bien q,:e snns le concours -énéreux des fidèles de l'O cident, les secours religieux man- queraient complètement aux chrétiens de Terre S.inte et de Syrie Nous trouvons partout de nombreuses occasions de pratiquer l'aumône." nue grand nombre de bonnes oeuvres, D.ême dans notre Province, ré' clament notre attention d'une manière toute particulière, cependant, comme la charité est universelle et ne connaît aucune délimitation de pays ou de contrées, il pourrait se fiire que plus d'un cœur tendre, plus d'une â ne généreuse se sentiraient portés à secourir ces infortunés chrétiens de l'Orient, à prêter la main aux bonnes oeuvres qui font un bien si considérable parmi ces fidèles perdus au milieu de peuplades en dehors de la véritable voie, musulmanes, hérétirjues ou shismatiquos. Nous donnons ci-dessous la liste des œuvres qui nous ont paru mériter plus particulièrement d'etre secourues. lo. Les Franciscains, qui sont chargés de la garde tous les princi- paux sanctuaires : le Saint Sépulcre, Getliséraani, Bethleeîu, Nazaretli- etc. 2o. Le Patriarche de Jérusalem, obligé de soutenir un Séminaire de recueillir des prêtres aies et infirmes, de pourvoir à de nombreuses dessertes sans aucune ressource etc. 3o. Les Sœurs de Nazareth, qui recueillent des orphelines et don nent gratuitement l'instruction aux jeunes filles de toute croyance. 4o. Les Sœurs de cliarité de Beyrouth, qui tiennent un hôpital, un dispensaire, des orphelinats etc. 5n. Les Armémiens de Beyrouth, qui sont encore sans église pour 'es offices du culte dans leur liturgie propre. Nous nous estimerons heureux de recevoir toute sumiin;, (|iti':(|iie minine (ju'elle puisse être, pour la faire parvenir à telle institution (ju'on voudra bien nous désigner. Il y a de nombreuses faveurs spirituelles, telles que messes, com- munions etc., pour tout bienfiiteur do ces différentes œuvres. Nous donnerons, suivant qu'on le désirera, les noms propres des donateurs ou seulement l'indication dos sommes reçues. Adresser: M. l'ABBÉ PROVANCHEIl, Cap-Rouge, Q. FETE NATIONALE. CANADIENS-FRANÇAIS ■ I CÉLÉBRÉE A QUEBEC EN J8S0. | HISTOIRE — STATISTIQUES — DOCUMENTS ; MESSK—PKOCESSION-BANQUKT— CONVENTION ; Pau M. 1I.J.-.J.-B. CHOUINARD l Sec. U6u. (le li Convention. ^ Cet onvrase sera livré dans quelques jours à ceux qui y auront souscrit avant le 15 juillet prochain, aux conditions s livantes : Le volume sera envoyé, f'r.inc de jiort, brciclié ou reiié ; Pr;x— Brochi..." SI OQ Beliure en perc;ilino 1 l'ô Djuii-rcHure (bibiiotlièquc) 1 50 à toutes les personnes qui en enverront le pri.\ à l'adresse suivante : H- J. J. B. CHOUINARD, Jjoîlt 20 J, Bnitiin ih Pdule, Ces conditions ?ont offertes aux souscripteurs seulement. JjO prix de l'ouvrage broché sera strictement d'une niaslre et cinquante contins ($1 50). Québec, 20 juin 1881. Le Guide du Pèlerin en Terre-Sainîe. PAR LE Frk lié vin DE HAMME. 3 voh. in-12. prix $2. C'est l'itinéraire, jour p;ir jour, étape nar étape, des pè'erini2:e-5 qui se font en Terre-Sainte. D.ipnis bientôt 22 ans, le Fie Liéviii est ch;irtré de conduire les caravanes qui vont visiter les Lieux-Saints. A une connaissance T)aifaite les lieux, il joint une étude sérieuse der> faits historiques, bibliques ou évaniiéli(|ucs qui .se ra^'portent à cliacutic d'eux. Doué d'une mémoire les pins heureuses, il n'a besoin ni de livres, ni de notes pour faire l'iiistorique de chique endroit que nous rencontrons. Aussi tous les pèldrins se félicitent -ils d'avoir un tel guide. C'est le fruit de ses recherches et de ses ob.servations qu'il a consigné dîins cet ouvrage, que tout lèlerin ne manque jamais de si procurer dès le départ. Ceux qui ne pouvant i'aire le voyage, voudront se former une juste idée des lieux (|ue le S uivour sanctifii autrefois pu- sa présence, ne peuvent le faire plus sûrement (jue par l;i lectuie de cet ouvrage. Sur réception du pris, l'ouvragj scracspi'dié par la malle d ms to ite la Province. Jinprimé par 0. Dakyeai: 82 rue Lamenta VOL. XII. SEPTEMBRE-OCTOBRE 1881 No. 143. SOI^IMÂIRE DE G£ NUMERO. Faune Canadienne ....... 321 De Q icbec ù Jc'ius!>lem - 333 Etndos des sciences d'observation 347 Association américaine pour l'îiV incement de la science... 350 Botanique 353 Divers — Le Guide indicateur pour la Terre Sainte. — The Couiifrg Gentlemnn ... - 352 . J>e Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle arïnée de publica- tion. Four les Etats Unis S2. Pour les autres pays étrangers faisaut partie de l'union postale 12.50 francs, N. 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