{ LT Ch =. AGES AN he AN AS ee ata aa € A LAURE AMA ALA tov t {% in ies at À y a ABA PAT VPA A A Ep CSA AT AY AVNAlA Ab ERS ee PRP NIN A HT à le AAA D) RAA ARARRANLRA| NANCY) AL A ANA AA Vion! A nA Aa RAAAAAAAAAAAR AAA PARA ARR ARRETE RAR Fe AA ARRAY AAARADAAR AARON Al isa PAA ARENA AN AAA ANAS A ARIANA ET aa A AA AA Aa a AR A ARR AE SA AR AR RIAA tt pe a pets) TPR Va Valid AN Ne AA NAVARA ete PVR NT AAAA, 104 ar a À APP A AAA VA En RAT Ananas Ann RUE vu ranches 4 ie } 2 nana nana MMA RARAARAY ÊTRE Z \ \ as sr - RS : a IN - A € ak © Naturaliste Canadien yt BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTES SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA TOME VINGT-TROISIEME (TROISIEME DE LA DEUXIEME SERIE) L’ABBE V.-A, HUARD, DIRECTEUR-PROPRIETAIRE CHICOUTIMI 7 +7 6 x ” Imprimerie du ‘“ Progrès du Saguenay 1896 D er ge tm ee LES al Naturaliste Ca anadien ee XXII] (VOL. III DE LA DEUXIEME SERIE) Nol Chicoutimi Janvier L396 Directeur-Propriétaire : l’aLbé V.-A. HUARD Avec ce numéro, le Nuturaliste canadien commence sa vingt-troisieme année. 9 NOTRE OEUVRE La vie est dure en ce pays, aux publications littéraires ou scientifiques. Que de tombes il y a dans notre nécropole intellectuelle ! La Province de Québec, qui a vu tant de fondations de revues littéraires, n’en eompte plus que deux qui se maintiennent, —de grand mérite, par exem- ple -, la Revue canadienne et la Revue nationale ; et enco- re celle-ci est toute jeune, et nous ne savons jusqu’à quel point son existence est assurée. Ces deux publications suff- sent'aux exigences actuelles.Elles font honneur aux Frangai du Canada, et il faut souhaiter qu’elles vivent, Nos concito- yens anglais du Dominion n’ont rien, croyons-nous, à mettre en regard de ces belles revues. Dans le domaine scientifique, notre humble Naturaliste reste seul debout dans la Province. C’est même la seule re- vue d'histoire naturelle générale qui existe dans tout le Cana- da. Nos chers amis les Anglais n’ont ici, à leur actif, qu'une revue spéciale d’entomologie, qui est l’objet des faveurs offi- cielles dans la province où elle vit, et qui s'adresse à la nom- breuse population de langue anglaise de l'Amérique du Nord. Nous ne disons pas qu’il y ait lieu de nous enorgueillir beaucoup de l'existence du Naturaliste ; nous ne disons pas 1.—Janvier 1896, : 2 LE NATURALISTE CANADIEN qu’il fasse beaucoup d’honneur à la race française de ce pays ! Ce que nous soutenons, c’est que, grâce aux deux re- vues littéraires signalécs ci-dessus et au Naturaliste, nous oc- cupons une avantageuse position, sur Je champ de bataille des intelligences, en face de nos compatriotes de langue an- glaise ; et cette position, il nous faut la conserver coûte que coûte. Voilà le point de vue d’où nous vient tout le courage dont nous avons besoin pour continuer notre œuvre, où nous n’avons trouvé aucun avantage personnel quelconque. Au pu- blic de répondre à notre bonne volonté, et de nous aider à poursuivre et à développer cette œuvre scientifique. Pour nous, nous sommes bien décidé à ne pas reculer, même devant des sacrifices à faire, pour le maintien du Nuturaliste. Du reste, nous y sommes déjà, dans la voie des sacrifices, Le nombre de ros abonnés est certes très satisfaisant ; il serait même suffi- sant pour assurer la vie de notre Revue. Malheureusement, beaucoup d’entre eux ne se rendent pas compte des embarras qu'ils nous eausent, en différant de mois en mois, d'année en année, de payer Jeur souscription au jonrnal. De cet état de choses, vient pour nous l'obligation de chercher en d’autres occupations les ressources nécessaires pour subvenir à nos frais de publication. On comprend bien qu’il nous reste conséquem- ment peu de temps à donner aux études scientifiques. Cette si- tuation est loin d’être à l’avantaue du Nuturaliste. Par bonheur, le dévouement de plusieurs co!laborateurs de mérite est venu à notre aide. Qu'ils nous continuent leurs bons offices, et tous ensemble nous réussirons à rendre notre Revue de plus en plus attrayante et utile. Nous terminerons dans très peu de mois le remarquable mémoire de M. Dumais sur la formation du Saguenay. Puis nous commencerons, si même nous ne le faisons auparavant, à publier la relation d’une excursion scientifique dans les Hau- tes-Alpes que M. C. Gasnault, de Luynes, France, a bien vou- u écrire à notre demande. Cet cerivain n'est pas un inconnu ARLES FRANS oe ee all UN ABONNE MODELE 3 pour les lecteurs de l’ancien Nuturaliste, qui a publié quel- ques-unes de ses correspondances. Les abonnés actuels ne se- ront pas moins intéressés, eroyons-nous, par ce nouveau travail de M. Gasnault. Quant au Traité de Zoologie, nous espérons le finir cette année. Nous serons alors en mesure de continuer les travaux de M. Provancher sur la faune canadienne, ce que plusieurs, nous le savons, attendent avec quelque impatience. ——— —— —-—— 0 qux- — UN ABONNE MODÈLE Nous creyons devoir reproduire en son entier la lettre suivante, qui nous est venue d’un abonné de l'Ouest amri- cain. Elle prouvera que si, bien souvent, nos efforts ue rencon- trent que de lindifftrence, il n’en est pas partout de même, heureusement.—Il y est fait allusion à l'idée que nous avons exposée, en avril dernier, d’aug:nenter le nombre de payes du NATURALISTE. Nous ne eroyons pas pouvoir maintenant donner suite à ce projet, sans compromettre l'existence de la revue. Il nous paraît donc nécessaire d’ajourner sa réalisation à plus tard. Monsieur le Directeur, Ci-inclus, un mandat de denx dollars pour continuation de mon abonnemeut an Nuturaliste canadien. J’ajoute un dollar au prix d’abonnement d'un an. C’est peu pour un seul, mais ce serait beaucoup si chacun le faisait, sulvant ses moyens. Je crois que chaque membre du clergé canadien devrait avoir à cœur de soutenir et d’élargir la publication de l’uni- que“ Naturaliste canadien, ” dont le but, essentiellement chrétien, consiste à instruire le prochain et à honorer notre Mere, la sainte Eglise, prouvant, pour la milliéme fois de plus, qu'elle enfante, propage et protège la science. La revue de cette année (1895) a été pour moi uu doux AEE ERS UT et OT NOÉ "ORY A gol MATA AR LE Ce PAT FOR TIME RO TRY . , L “4 + 1.492 v ic y ba TANT À ne |‘ 4 LE NATURALISTE CANADIEN passe-temps au milieu des travaux du ministère, me poussant à des recherches et à des expériences surprenantes autant qu’a- gréables, Bien souvent, mes braves gens ont pensé, à me voir fure- ter aux alentours de l’église, que j'avais assurément perdu quelque chose. Ces petites bêtes i’attirent par ce charme indtfinissable de la beauté artistique que j'y découvre, grâce à la loupe re- commandée par le Naturaliste canadicn, et qui devrait tou- jours captiver l’âme d’un homme instruit, surtout d’un prêtre. E:-B. G; Ptre. —— OH CU FORMATION DU SAGUENAY LE CATACLYSME (Continué de la page 168, vol. XXII) “La riviere Saguenay n’existant pas alors, aucun travail n’a pu se faire, par l’action de la glace, pour la creuser, pour l'élargir davantage, ni pour polir les hautes falaises qui l’en- caissent d’un bout à l’autre. En bien des endroits on dirait qu’elle vient de se faire ; tout est neuf, les angles aigus, les stries inconnues ; pas de “ moutons ?” le long du Sagueuay, excepté quand, par une grande brise de nord-ouest, ils appa- raissent par milliers au sommet des vagues. “En supposant que la rivière existait à cette époque, le travail du glacier y aurait été presque nul, parce que la di- rection de sa marche vers le sud, comme je Jai dit quelque part, le forgait de passer carré au-dessus du lit de cette rivière qui se trouvait en travers, c’est- à-dire d2 Jouest à l’est, comme un cahot insonda- tle à l'abri des morsures de la glace. “Pour ma part, M. labbé, je crois auc le Saguenay s’est FORMATION DU SAGUENAY 5 ouvert, j’oserais dire, depuis la création de l’homme : tout l'annonce et tout porte a le croire. “D'abord, voyez Tadoussac : les anciens rivages du Saint- Laurent qui se sont exhaussés à plusieurs cents pieds au- dessus du fleuve, lors du cataclysme, existent encore frap- pants de vérité au-dessus du village. Les épaisses couches de sable dont ils étaient formés se voient du large, comme de longues dunes horizontales suspendues en amphithéatre aux flancs des montagnes. Les gros vents les font poudrer comme la neige depuis des siècles, les dispersant dans toutes les directions ; cependant elles sont encore d’une grande étendue et d’une forte épaisseur. “La longue pointe de glaise qui abrite le hâvre de Ta- doussac contre les vents d’est, sortie, elle aussi, da fond du fleuve, ce jour-là, s’éboule tous les jours, se mange tous les ans, par la vague, par la glace ; tout de même, elle n’est en- core qu'à deux pas du gouffre. “Les battures aux Vaches, aux Alouettes derniers ves- tiges des terres qui bordaient jadis le pied des Laurentides depuis la Pointe Sainte-Catherine jusqu'aux Bergeronnes {ressemblant, à peu près, aux rivages de la Petite-Rivière Saint-François, au pied des Caps, qui s’en vont,eux aussi, peu à peu), se sont formées, à cette même époque, par le lavage des immenses dépôts argileux et glaiseux qui les recouvraient à une grande hauteur, laissant, péle-méle, sur place, des mil- hers de roches et de cailloux. Eh bien, tous les ans, il dispa- rait un bon nombre de cc. cailloux et de ces roches perdus, entraînés qu’ils sont dans l’abime sans fond qui sépare les deux battures, par les nombreuses et fortes banquises qui s’y forment durant la saison des glaces. Malgré cela, il en reste encore un grand nombre. “Tile Rouge a été formée, cette journée-là, avec les dé- bris rejetés au large par la crevasse s’entr'ouvrant dans le fleuve, à travers des dépôts de toutes sortes qui s’y trou- vaient, et qui, grace au torrent déchainé des eaux furieuses, bouleversées, de fa mer intérieure qui se vidait, furent lancés 6 LE NATURALISTE CANADIEN sans merci au beau milieu du fleuve, où ils sont restés de- puis. “Les dépôts d'argile de 300 à 400 pieds de hauteur qui nivellent les coupes profondes des masses granitiques bor- dant le Bras de Chicoutimi, depuis le Cap à l'Ouest jusqu'au Poste Saint-Martin, dont les grands eourants n’avaient fait qu’effleurer les sommets lors de la sortie des eaux du Bassin saguenayen, sont encore au bord de eet abime ereusé le même jour à leur base même. “Le Bras de Chicoutimi, cette autre fissure profunde, que M. ’abbé n’a pas mentionnée dans son étude, et qu'il est diffi- cile d'expliquer aussi par l’érosion, après avoir reçu la masse énorme des dépôts enlevés à la péninsule Chicoutimi, et ceux de Jarive nord jusqu’aux plateaux élevés qui s’échelon- nent à la base des monts Sainte-Marguerite, sans compter ce que la grande Décharge et ses tributaires y charroyent de- puis la catastrophe, cette fissure reste encore presque sans fond, où il u’y a pas de mouillage possible, depuis les battu- res jusqu’au Cap à l'Est à sa sortie dans le Saguenay. “La grande Décharge, à un demi-mille du lac Saint-Jean, passe en torrent dans une tranchée de 150 pieds environ de largeur et quin’a pas encore beaucoup plus de 20 pieds de profondeur ; vous ne direz pas que c’est rien ? ‘La rivière Ouiatchouaniche, qu'un petit bane de ealcaire, tout étroit, ferme à son embouchure, dans le lac Saint-Jean, ne fait que commencer son travail d’érosion, pour ainsi dire, 30 pieds de large sur 6 pieds de profondeur ; tandis que dans le même calcaire, peut-être plus dur même, la rivière Sain- te-Anne de la Pérade s’est creusé une tranchée de plus de 60 pieds de profondeur sur la même largeur de 30 pieds, là où est bâti le pont près du village de Saint-Alban. Cependant cette partie de larivière Sainte-Anne ne date pas d’une épo- que bien reculée. “La rivière Ouiatchouan se creuse un peu plus vite que la précédente, parce que le banc de calcaire, qu'elle a aussi à franchir à quelques pas du lac, se trouve superposé par lits FORMATION DU SAGUENAY disloqués que les glaces entraînent bien avant qu'ils soient usés par l'action de l’eau. C’est si bien le cas, qu'une petite rivière qui tombe dans celle-là, au même endroit, passe sous la même couche de calcaire pour une grande distance et sort d’une espèce de caverne élevée,en faisant chute ; tandis que, à la surface du sol, on ne peut découvrir aueun indice de son cours. “Au Rocher Percé, des ruissea1x sortent pareillement de, dessous de couches épaisses de ce même terrain, après avoir pris naissance près d’un mille en amont. “Il a bien fallu un coup terrible, un ébranlement extraor- dinaire pour disloquer, égrener ainsi les couches profondes du calcaire qui formait l'assiette de cette mer disparue! Au Rocher Percé des blocs innombrables, dans un parfait désordre, s'étendent péle-méle au flanc des rochers.Au bord du lac,le banc de caleaire se précipite subitement à un angle de 450 comme renversé dans l’abime creusé jadis à côté. La rivière Pikoba avec ses nombreux tributaires, donnant un volume d’eau ex- traordinaire, n’a pas encore rempli raisonnablement la cre- vasse à sa sortie dans le lac Kénogami; pourtant il n’y a pas de courant dans ce lac pour charroyer tous les dépôts que cette rivière y entraîne depuis le cataclysme ? “Les nombreux petits lacs, alignés depuis la Grande- Baie jusqu’au lac Saint-Jean, dans le lit bouleversé et pres- que rempli de la crevasse, ont encore une profondeur éton- nante maloré leur peu d’étendue. “Ils ne sont pas mille,dans la vallée du lac Saint-Jean pro- prement dite, ces petits lacs: quarante tout au plus, sur une zone d’un mille de large, dans l'endroit que je viens d'indiquer. De chaque côt£ de cette zone, pas un lac, pas même un marais ; seulement un terrain uni partout, avec coulées d’égoût vers ces lacs ou vers les rivières qui le traversent, sice n’est dans les ro- chers du canton Kénogami ‘où se trouvent quelques réservoirs au-dessus du niveau général de la vallée. “Toutes les rivières quise sont formé une partie de leur bad LE NATURALISTE CANADIEN eours dans le grand bassin asséché, travaillent encore leurs rivages comme aux premiers jours. : “Voyez Mistassibi, La grande rivière: elle ne fait, pour ainsi dire, qu’ébaucher son lit. Dans un endroit, entre autres, où elle a 200 à 300 pieds de Jargeur, on voit une chute qui la coupe en diagonale sur un parcours de plus de 3000 pieds, c’est- à-dire qu’elle descend presque sur lelong de la rivière. Deux canots, lun au pied de la chute et l’autre en haut, peuvent na- viguer de concert, presque côve à côte, pour trois quarts de mille a1 moins, sans plus d'efforts, l'un et l’autre, pour refouler où suivre le courant. (À suivre.) P.-H. Dumais. —© 0 — LES DERNIERES DESCRIPTIONS DE L'ABBE PROVANCHER ORDRE DES HYMÉNOPTÈRES Fam. XXI—ANDRENIDA fContinaé de la page 191, vol. XXII] Nomade rouge. Nomada rubrica, n. sp. @—Long. .40 pee. D’un rouge foncé mat; tête aussi large que le thorax, sans aucune tache, avec une pubescence grisâtre courte et rare. Thorax velouté, une ligne Jongitudina- le enfoncée sur le mésothorax, une semblable sur la face posté- rieure du métathorax, une tache de chaque côté de l’écusson avec les sutures des flanes, noir, Ailes passablement enfumées, plus obscures à l’extrémit¢ avec une bande hyaline au delà des cellules, les nervures brunes, Pattes sans aucune tache. Abdo- men en ovale allongé, finement ponetué,tous les segments avec une large bande lisse au sommet; l'anus avec quelques poils dorés,—Los Angeles (Coquillett). « d'arasphécode de Californie. Parasphecodes Californica, n.sp. ?—Long. .32 pce. Noire, à pubescence grisâtre, plus abon- dante sur les joues et les flancs, chaperon frangé de longs LES DERNIÈRES DESCRIPTIONS DE L'ABBÉ:PROVANCHER 9 poils cachant le labre, le vertex, le mésothorax et’ lécusson, polis, brillants Ailes hyalines, le stigma et les nervures à la base jaunes. Pattes noires, les tarses ferrugineux. Abdomen poli brillant, les segments 2, 3 et 4 avec une large bande à la base de pubescence blanchatee, cette bande plus étroite sur le 2e, surtout au milien, le Ge segment poilu avec une fissure pour le jeu de la tariere-—Los Angeles (Coquillett). (*) Voisin de la Texana, Cress., mais s'en distinguant sar- tout par la coloration de son abdomen. FAM. XXII—APIDÆ Honuméthe iimparfaite. Monumetha imperfec- ta, a —Long. .80 pee. Noire avec une pubescence blanche peu dense, plus longue sur les joues, les flancs et le métatho- rax. Le labre, les mandibules excepté à l’extrémité, le pa- villon des antennes en dessous avec les écailies alaires d’an ferrugiueux clair. Le vertex brillant, presque nu, le méta- thorax tres finement ponctué. Ailes subhyalines, les nervu- res noires. Pattes ferrugineuses avec les cuisses noires, la brosse des pattes postérieures roussâtre. Abdomen noir, avec une bance transverse au milieu de tous les segments, excepté le terminal, cette bande rétrécie au milieu sur les segmants 1, 2 et 3, le segment terminal noir, pubescent, la brosse ven- trale roussâtre, peu dense.—Los Angeles(Coauillett). Anuthidie compacie. Apthidium compactum, n. sp. d'—Lonpg. .42. De forme compacte, noir avec pubescence blanche non très dense,plus longue sur la face et les côtés du thorax. Les côtés de la face, le chaperon, les mandibules ex- cepté à l'extrémité, un point en arrière Je chaque ceil avec une tache sur les écailles alaires, jaune. Ailes médiocrement. enfumées, les nervures noires. Une ligne en dehors sur les jainbes avec le ler article des tarses, jaune, ceux-ci ferrugi- neux à l’extrémité. Abdomen très convexe avec une bande jaune interrompue au milieu sur tous les segments, cette li- gne divisée en 4 taches sur les segments 1, 2 et 3, les échan- crures sur 4 et 5 ne les divisant pas, 6 avec 2 grandes taches au milieu et une épine de chaque côté, 7 avec une épine au milieu et une projection subépineuse de chaque côté. — Los Angeles (Coquiliett). (*) (*) Type au Musée du Parlement, Québec. 2.—Janvier 1896. 10 LE NATURALISTE CANADIEN Anthidie à-3-pointes. Anthidium 3-cuspidum, D. Sp. d—Long. .50 pce. Noir, à pubescence blanchâtre plus longue sur les côtés et la base du thorax ; Jes côtés de la fa- ce, le chaperon, les mandibules excepté à la pointe, un point en arrière de chaque œil, les écailles alaires avec une petite ligne transverse en avant, une ligne sur le bord postérieur de l’écusson interrompue au milieu, jaune. Ailes hyalines, le- gèrement enfumées, la 2e récurrente s’unissant avec la 2nde nervure transverse. Les jambes en dehors avec les tarses, jau- ne, les derniers ferrugineux à l’extrémité. Abdomen robuste, convexe, les segments 1 et 2 avec 4 taches en ligne transver- se, celles des côtés bearcoup plus grandes, tous les autres avec une large baide jaune échancrée au milieu et sur les côtés dans les segments 3 et 4; le 6e avec une forte épine de cha- que côté, et le terminal avec 3 épines, une au milieu et une de chaque côté.— Los Angeles (Coquillett). (*) (e] LE VENIN DES COULEUVRES MM. C. Phisalix et G. Bertrand ont constaté que les vi- pères ont du venin non seulement dans les glandes communi- quant avec les crochets qui rendent leurs morsures si dange- reuses, mais encore dans le sang ; et cela expliquerait com- ment il se fait que les blessures qu’elles s’infligent à elles- mêmes n’ont aucun danger ponr elles.—D’autre part, la cou- leuvre n’éprouve aucun résultat fatal lorsqu'elle a été mor- due par ces vipères venimeuses. Pourquoi cette innocuité ? Les savants que nous avons nommés ont reconnu, après étu- de sur la couleuvre à collier (Tropidonotus natrix) et sur la culeuvre vipérine (Trop. viperinus), que “ le sang de la cou- leuvre renferme en quantité aussi grande que le sang de la vipère les mêmes principes toxiques. Et ces principes pro- viennent de la sécrétion interne des glandes labiales supé- rieurs. Cette sécrétion interne est aussi active chez ia cou- Jeuvre que chez la vipère. Si la couleuvre n’est générale- (+) Type au Musée du Parlement, Québec. A PROPOS DE “ FICHES 11 ment pas dangereuse pour nous, c’est que la sécrétion exter ne du veninest faible......On voit donc qu'il ne faut pas considérer toujours comme absolument inoffensive la couleu- vre. Certaines variétés pourraient très bien, dans quelques cas, nous jouer aussi de mauvais tours,” (H. de Parville.) Il s’agit, en toute cette affaire, des couleuvres de France. Quant aux nôtres,qui appartiennent pourtant au même genre Tromdonotus, elles passent pour absolument inoffensives. Qui sait,toutefoi.,si l'on ne constaterait pas aussi chez elles la pré- sence de glandes à venin,et de principes toxiques dans leur sang si on les soumettait au méine examen ?—Mais cela ne doit empécher personne de dormir. Méme les couleuvres d’Euro- pe ne peuvent être accusées d'aucun homicide. Onn/a sans doute encore aucun exemple de morsure provenant de la couleuvre, qui, en fait d’hostilité, ne fait qu'agiter vivement sa langue bifurquée en dehors de sa bouche : et cette langue offre si peu de solidité qu’elle ne peut même attaquer l’épi- derme de la peau humaine. ~ Donc, le sang seulement de la couleuvre serait à redouter. Mais nous ne voyons pas com- ment le venin qui y serait contenu pourrait exercer son ac- tion dans nos veines, sans y être introduit avec le propre sang de la couleuvre : ce qui, on l’admettra, ne peut avoir lieu facilement, dans les coaditions ares En d’autres termes, il faudrait le faire exprès, pour être empoisonné jpar la couleuvre. 0 A PROPOS D£ FICHES” Fiches, “ feuilles de carton, dit Littré, sur lesquelles on écrit des titres d'ouvrages, que l’on classe alphabétiquement dans des boîtes, et auxquelles on recuurt pour trouver le vo- lume dans la bibliothèque.” Il faudrait plaindre l’homme qui ne comprendrait pas une définition si claire. Eh bien, voilà le système de l’avenir pour les catalogues des grandes biblio- thèques. On abandonnera de plus en plus le catalogue vieux genre, en forme de livre, où il est impossible d’ établir une classification correcte, que dérange l'acquisition de tout nou- veau volume. Le système des fiches, au contraire, disposées par ordre . ‘Px 12 LE NATURALISTE CANADIEN alphabétique, n’est en rien bouleversé quand on doit y intro- duire l'indication d’un nouvel ouvrage : on met à sa place, tout simplement, parmi les A, ou les B, etc., la fiche corres- pondante à ce livre ; et'tout est dit. On comprend tout de suite si les recherches sont faciles dans tine bibliothèque où règne la fiche. Voici un botaniste étranger qui arrivé à Québec. Tout ce qu’il sait d2 la bibho- graphie scientifique de notre Province, cest qu’il exista ici un botaniste du nom de “ Moyen”, ct qu'un ouvrage intitulé “ Flore canadienne” y fut un -jour publié. Dites à notre homme de se rendre à la bibliothèque de l'Université Laval ; on lui ouvrira les bottes-casiers : dans la série alphabétique des fiches portant les noms d’auteursil aura vite fait de trou- ver celle de MOYEN, avec inseription de son ouvrage Cours élémentaire de Botanique et Flore du Cunada, Montréal, 1871. Dans une autre série, celle des titres d'ouvrages, 1] trouvera aussitôt la fiche Flore canadienne, où il verra que ce livre est de Provancher, et qu'il fut publié à Québec, en 1862. En outre, sur chacure de ces fiches, il lira des indica- tions qui lui apprendront dans quelle partie de la bibliothè- que ct sur quel rayon se trouve le volume désiré. Nous ignorons si d’autres bithothèques ont adopté le système des fiches ; mais nous savons qu'à l'Université La- val on poursuit depuis bien des années rexécution d’un ca- talogue «le ce genre pour la bibliothèque ; et le savant Mgr T.-K. Hamel, bibliothécaire de l'institution, est devenusi en- thousiaste du système, qu'il applique même à toute espèce de travaux avec les meilleurs résultats. * * x On comprend que dans une bibliothèque très considéra- ble, disons de trois à quatre cents mille volumes, la série, par exemple, des noms d'auteurs prendra des proportions absolu- ment énormes. Mais voici comment on a résolu le problème, Un M. Dewey a proposé un système de classification dé- cimale bibliographique, que Association des Bibliothécaires des Etats-Unis a adopté depuis une vingtaine d’années. On à réparti toutes les connaissances humaines en dix groupes numérotés de 0 à 9, comme suit : 0, Ouv'ages généraux : 1, Philosophie ; 2, Keligion ; 3, Sociologie ; 4, Philologie ; 5, Sciences ; 6, Sciences appliquées ; 7, Beaux-Arts ; 8: : Littés rature ; 9, Histoire. Chacun de ces groupes étant encore très considérable, on A PROPOS DE “ FICHES ” 13 les a tous divisés respectivement en dix catégories sscondai- res, désignées aussi par les chiffres de 0 à 9, ajoutés a droite du chiffre de la première catégorie. Par exemple, “5 6? si- gnifierait d’abord le groupe Sciences (5), puis la catégorie se- Baridas re. Soie (6).—Et ainsi desuite. On divise et on sub- divise tant que l'on veut. Etles séries spéciales de fiches que Yon forme de cette façon ne sont plus disproportionnées ; les recherches n’en deviennent que plus faciles. * x # Pour faire uu civet, prenez un lièvre... Pour faire un livre, prenez un livre... C’est l’histoire de tout le monde. Quand on veut écrire sur un sujet quelconque, on aime bien à consulter ce quis’est écrit déjà là-dessus. Il y a même eu. des gens—on lit cela dans l’histoire ancienne—qui ne se contenterent pas de con- sulter les écrits de leur prochain. Quelle belle chose te serait, mon cher écrivain, si vous n’aviez qu'à vous rendre à telle bibliothèque, et à parcourir une série de fiches qui vous indiqueraient les auteurs et les ouvrages de toutes les époques et de tous les pays, qui ont traité le sujet qui vous intéresse !—Par exemple, vous vou- lez faire un travail sur ce problème difficile (dont les sa- vants se sont naguère occupés) : “ Que se passe-t-il pendant la chute d'un chat, pour qu’il tombs toujonrs sur ses pieds ?” De fiche en fiche, vous saurez que tel auteur allemand a écrit sur ce sujet un article de valeur qui se trouve à teile biblio- thèque de Berlin. Vous n'avez plus qua écrire & Berlin pour. vous procurer le savant mémoire et qu'à apprendre Pallemand pour le comprendre (s1 vous n'avez pas d'ami parmi les gens qui entendent cette langue). Vous en tirerez ce que vous vou- drez, sans craindre les indiserétions de quelque malencon- treux Chapman. Si c’est un savant japonais que vous pil- lez, vous n’en serez que plus en sûreté. Maus, à parler sériensement, ne voit-on pas de quel inap- préciable valeur ser: ait, pour les gens qui s’uccupent de scien- ces, dle littérature, ete, org anisation internationale de sem- blables séries de fiches, embrassant toutes les connaissances humaines ? # x x Eh bien, ce beau rêve a commencé à se réaliser, En septembre dernier, il s’est tenu à Bruxelles un con- 14 LE NATURALISTE CANADIEN grès bibliographique international où l’on a adopté le systè- me Dewey pour la classification des ouvrages, et prié le gou- vernement de la Belgique de provoquer une organisation universelle par les soins de laquelle, en chaque pays, on éta- blirait des séries de fiches indiquant, pour chaque ouvrage, les bibliothèques où il se trouve. Il y aurait ensuite échan- ge de ces fiches entre toutes les bibliotheques de l’univers, et, fine chacnne, l’on saurait ce qu’il y a dans toutes les autres. Et les facilités de l’étude en seraient décuplées et centuplées. Il y à plus encore. En ce moment même commence à fonctionner, à Zurich, Suisse, an Bureau bibliographique in- ternational (*) pour les diverses branches de la ZO0LOGIE. On fait appel aux écrivains de tous les pays, qui publient quel- que chose, concernant la Zoologie sous quelque rapport que ee soit, d’en informer le Bureau. Celui-ci publiera à mesure tous ces renseignements sur des fiches spéciales (de 5 pouces sur 3) qui seront envoyées à tous les souscripteurs. On s’at- tend à publier, en cette première année, environ 8,000 de ces fiches, dont le prix est fixé à deux piastres par mille. L'ensemble de ces fiches constituera l'index bibliographique de tout ce qui aura été publié, en 1896, dans le monde entier, sur les mammifères,les oiseaux, les poissons, les insectes et les autres divisions du règne animal. Et l’on continuera ainsi d’année en année.— L'on s'occu- pe déjà d’organiser une entreprise semblable pour la bo- tanique.—Puis les autres branches des connaissances humai- nes auront leur tour.—Dans un quart de siècle, cela fonction- nera partout ; ce sera le règne international de la FICHE.— Ce lien nouveau unira tous les peuples dans une fraternité sublime.— Plus de guerres pour désoler le genre humain.— Ete., Ete. * * * Malheureusement, cela va coûter cher, Seize piastres par année seulement pour la Zoologie ! Quand même on occu- perait la lucrative position de propriétaire dn Naturaliste canadien, on ne pourrait encore songer à acquisition de toutes ces fiches- là. C’est aux grandes institutions qu il ap- partient de s'assurer la possession de cet outillage de l’avenir, (*) En voici l'adresse exacte : BUREAU BIBLIOGRAPHIQUE, UNIVERSITATS- Str. 8, ZURICH-OBERSTBASS, SUISSE.—Nous informons les collaborateurs du Naturaliste qu’ils n’ont plus à se préoccuper du soin de leur célébrité, attendu que nous expédions notre revue au Bureau de Zurich ........ tt ou CP te Le. TP eee me x Sc NOS CONFRÈRES DE LA PRESSE 15 et nous .spérons que nos universités, au moins, pourront ajouter de tels trésors aux richesses bibliographiques qu’elles possèdent déjà. —Et puis, il faudrait commencer tout de sni- te; ilne faut pas risquer de voir l'édition s’épuiser avant que l’on soit pourvu... Quant aux gouvernements, qui ne savent jamais que faire de leur or, ce n’est plus un souhait qu'il y a à formuler à leur sujet, en cette affaire . Il faut dire : c’est de leur part un devoir de fournir à leurs administrés un tel secours pour leurs études. A la bibliothèque du Parlement d'Ottawa, à la biblio- thèque de la Législature de Québec, nous devrons trouver tout ce qu’aura produit cette organisation internationale. * * * Les gens de lettres ct de sciences sont toujours plus ou moins gueux,—les exceptions confirmant merveilleusement la règle. De trouver à lenr portée, à Québec, à Montréal, à Ot- tiwa, tous ces trésors de fiches, ce sera n’est-ce pas ?—comme chacun brûle de le dire —une fameuse fiche de consolation. ee NOS CONFRERES DE LA PRESSE Plusieurs journaux ont eu la bienveillance, durant l’an- née 1895, de publier les sommaires de nos livraisons. Voici, au meilleur de notre mémoire, les noms de ces confrères qui nous ont tant montré de sympathie : La Minerve, la Vérité, le Courrier du Canada, le Progrès du Saguenay, VOuvrier catholique, la Sentinelle, le Trifluvien, le Canada, le Fran- co-Canadien, V Enseignement primaire, le Courrier de Saint- Hyatinthe, le Journal d'Agriculture illustré. Aux directeurs de toutes ces publications, nos remerciements les plus sincères. Nos félicitations à la Sentinelle, de Mattawa, Ont., qui a commencé sa deuxième année en janvier dernier. —Tue Review (Arthur Preuss, 145 Schiller Street, Chi- _çago, Ill., U. S—Hehdomadaire à 8 pages, $1.50). Nous con- LP à di: TC PS TE CRT NUE PE Ware DC PP RE M AA Se IT ARE PARS ; ‘ q 4 1 J id 16 LE NATURALISTE CANADIEN Y eillons à nos amis, curieux de suivre le mouvement catlioli- que aux Etats- Unis,d’essayer une année d'abonnement à cet ex- cellent journal allemand,publié en langue anglaise.Ils se désa- bouncront ensuite,...s’ils lepeuvent. Car c’est l’une des plus intéressantes publicatiens que nous ayons jamais vues, Ilya tant de plaisir à écouter quelqu'un qui dit de toutes choses ce qu'il pense, avec franchise et surtout avec sûreté de jage- went.—M. Preuss défend les intérêts religieux des Canadiens des Etats-Unis, avec autant de vivueur qu’il en met à soute- nir la cause des Allemands ses compatriotes, f Cire THE NIDOLOGIST Nous avons déjà, il y a deux ans, signalé à Vattention de nos lecteurs cette belle revue qui venait alors d’être f ndée, Depuis, elle n’a fait que croître en intérêt e eu perfection ar- tistique. Le numéro de déesmbre, que nous avons sous les yeux en ce moment, est particulièrement parfait sous Te rap- port de la rédaction et des illustrations que l’on ne ménage ja- mais, du reste. C’est la seule revue mensuelle et illustrée —qui - traite de lornithologie américaine, et tous ceux qui s'occupent de cette intéressante classe des Oiseaux, au- raient plaisir et profit à suivre cette publication, qui est vrai- ment d’un genre très distingué—Et cela coûte. .2-Seule- ment $1.00 par année. S’adresser au Directeur-propriétaire, M. H. R. Taylor, 100 Fifth Avenue, New-York City, U.3. —Nos remerciements à la Librairie Rolland, de Mont- réai, pour l'envoi d’un joli calendrier à effeuiller ; et à léta- blissement d'imprimerie et de pholograrure Darveau, de Québec, pour l'envoi du très artistique calendrier qu'il a publié pour 1896. ed N. B.—Le manque d'espace nous oblige à renvoyer à Ta livraison suivante le compte rendu bibliographique du mois: Ma Ot Lee SP rar ty EE Natu raliste Da anadien VOL. XXII ee IIL DE LA DEUXIEME SRE) No 2 re — Chicoutimi | Fevrier 1896 Directeur- Propriétaire : l'abbé Ve “A. ‘HUARD FORMATION DU SAGUENAY LE CATACLYSME (Continué de la page 8) “Maintenant, voici Hébertville. Regardez, au pied des montagnes qui s'élèvent au sud des lacs Vert et Kénogami- chiche, les éboulis énormes de terre qui sont encore là immo- biles dans leur imposant désordre, comme si la glisssade ve- nait de se faire. “ Ces masses d’argile, de sable et de gravier se sont echappées du flanc des hauteurs, après que leur base eût été lavée par les grands courants sortant du Bassin, et qui s’en- gouffraient dans la profonde fissure du Kénogami, resser- rés qu'ils étaient, entre ces montagnes et les rochers qui se trouvent près d'elles, sur la rive nord de Kénogamichiche, en approchant le Beau-Portage. : g “ Nous terminerons ici, M. l’abbé,notre excursion un peu mouvementée. Il serait, tout de même, fatigant pour vous de pénétrer plus avant dans le pays, de parcourir tous les autres endroits remarquables qui se multiplient partout dans ce vaste champ inexploré, et qui témoignent si hautement en faveur de notre thèse, que vous ne pourriez faire autrement que de l’admettre franchement et sans scrupule. “ Pardonnez-moi, s’il vous plait, de vous avoir entraîné, 3.—Février 1896. UE PORN PET ON PRO DEN PE EN ART M EL MRSS APRES Acer ESCM Fe hie LE” 4 For PAGE à 7 ~ hy x PTE 18 LE NATURALISTE CANADIEN peut-¢tre malgré vous, dans ec pays inconnu et barbare des temps passés, vous exposant avec prémélditation, je l'avoue, à des dangers que vous étiez loin de soupgonner ; vous ten- dant, pour ainsi dire, un piège pour l'avantage de vous enle- ver un témoignage qui me sauvera peut être aux yeux des savants, sans pour cela mettre 61 dinger votre érudition, ni les vérités scientifiques que vous appuyez, si à propos,de votre autorité. ” LA JISSURE Je terminerai cette étude en vous faisant parcourir une dernière fois le trajet dela baie des Ha! Ha !au lac Saint-Jean, pour vous démontrer finalement que les preuves géologiques de cette gigantesque déchirure sont bien vrai- ment écrites en caractères ineffacables à l'endroit où elle s’est produite, qu’elles existent frappantes de vérité et rendent un témoignage irrécusable en faveur de la théorie que nous ve- nons d'exposer sur la véritable origine du Saguenay. A la Grande-Baie (ou baie des Ha ! Ha ! ) se trouvait le rivage sud-est du grand lac, bordé des plus hautes monta- gnes du bassin saguenayen. Ces montagnes,soulevées par une puissance incommensurable, se fendirent tout à coup du som- ‘met à la base dans la direction est et ouest. Cette immense fissure s’ouvrit peu à peu ct livra passage aux eaux qui battaient ces rivages pour le dernière fois. L'eau pressée dans cette étroite ouverture détacha, enleva toutes les alluvions déposées en lits profonds qui lavoisi- paiuut. Tout eu s’élargissant lentement, elle augmentait de plus en plus Vimpétuosité du courant qui sy engouf- frait, et qui déja commençait à se faire sentir plus au large en y prenant une pente prononcée vers le vide, lequel se fai- sait, peu à peu, plus profond et plus large, Le transport des dépôts, augmentant en proportion, donna au torrent qui débordait un volume toujours croissant et d’une force incalculable:; de mintte en minute, il se doublait en pro- fondeur et en’ puissance, et forma bientôt une chute inclinée FORMATION DU SAGUENAY 19 de plusieurs mille pieds de profondeur,dont rien ici-bas ne peut donner une idée. La moitié de la baie était déjà lavée jusqu'au fond de l'a- bîme,et la crevasse s’ouvrait toujours de plus en plus profonde. Le Brag de Chicoutimi s'ouvrair de son côté dans les méines proportions et rivalisait en puissance ct en grandeur avec son concurrent, alors à l'apogée de sa terrifiante sab imité et de son incomparable impulsion. On aurait dit que le phe- nomène du déluge d'Asie, se répercutant d’un hémisphère à l'autre par le centre de la terre, imprimait sur Je Saguenay un fuc-sinvile en miniature de son action géologique. Pendant ce temps, le niveau du grand lac s'était abaissé considérablement ; les eaux, en sortant pressées et précipitées, rejoignaient bientôt celles de la mer qui venaient a leur ren- contre avec .autant d'impétuosité qu’elles en mettaient elles- mêmes de leur côté à les rejoindre :si bien que Pabime fut hien vite comblé au niveau des hautes eaux de la première marée saguenayenne qui pénétra aux Terres-Rompues (1), effaçant uinsi pour toujours les grandes lignes de cette eata- racte immense, improvisée subitement. Les hauts plateaux étant découverts et leur pente ineli- née vers la ligne centrale, coupant en diagonale toute l’é- tendue du grand bassin, les eaux s’épanchèrent dans cette direction, interrompant leur travail de bouleversement, qu’el- les exécutaient à grands traits, dans la Grande-Baie, pour se précipiter dans le Bras de Chicoutimi, qu’elles remplirent en partie des dépôts de toutes sortes entraînés avec elles dans leur course désordonnée ; lajssant ainsi inachevé le nivelage des terrains supérieurs, arrê s en vagues dargile dans les coupes de rochers, ou aux pentes des gorges fraîchement en- tr'ouvertes et encore béantes à l’heure actuelle. De la baie des Ha! Ha!en remontant sur le plateau vers le Grand-Brûlé ( u N.-D. de Laterrière), l'ascension se fait graduellement pour deux à trois milles—le pays est acci- (1) Endroit de la rivière Saguenay, situé à quelques milles au-dessus de Chicoutimi, 20 LE NATURALISTE CANADIEN denté, bouleversé par d'énormes éboulis et des effondrements extraorlinaires— ; ensuite rien ne vient varier la monotonie de l’aspect uni et sablonneux du terrain, jusqu’à l’arête de montagne qui sort du plateau au sud de Laterrière, et qui circonscrit cette vaste plaine courant au sud-est,telle que nous l’:vons décrite au commencement de cette étude. Les rivages qui s’élevaient sur les contours sud-est de ectte ple ‘ne étaient formés d'immenses dunes de sable que les grands vents de nord-ouest y accumulaient depuis des siècles, tout comme aujourd’hui ils continuent à les-entasser au sud- est du lac actuel. Ce sont les grands courants sortant de cet- te plaine couverte de 500 pieds d’eau d'épaisseur, qui rempli- rent, nivelèrent, ensablèrent la crevasse en entraînant au lar- ge les anciens dépôts accumulés au fond de cette baie; ne pou- vant résisi-r au torrent qui leur faisait rebrousser chemin, ils allérent s’engouffrer dans cette large et profonde fissure ou: verte qu ils nivelèrent, entre la baie des Ha!Ha!et le lac Kénogami. Au nord de cette crête de rochers qui borde une partie de Laterriere en approchant le lac Kénogami, le ter- rain a pu conserver les preuves frappantes des commotions étranges que leur a fait subir le cataclysme ; des ravins pro- fonds, des petits lacs sans issue, des dépôts de cailloux, de eraviers et de sale entremêlés d'argile, sont autant de témoi- gnages irrécusables de ces convulsions violentes du sol, join- tes à l’action désordonnée des eaux précipitées des hauteurs. —Sans mentionner le lac Kénogami, que M. l'abbé Laflamme reconnait avoir appartenu “corps et âme” à la formation pri- mitive du saguenay, Jusqu'à ce qu'un malheureux “glagon” vint rompre, sans retour, lunion intime qui existait entre eux avant l’époque glaciaire. Voyez maintenant, depuis Kénogami jusqu’au rivage sud-est du lac Saint-Jean, l'étendue définie, précise que l’ou- verture de cette énorme fissure embrassait dans les terrains argileux bouleversés par elle sur tout ce parcours. Rien de plus remarquable,de plus compréhensible, de plus intéressant et de plus instructif que de parcourir avec attention cette zone L'ESCLAVAGE CHEZ LES FOURMIS "4 étroite et régulière, ce ruban bosselé et troué qui apparaît en relief sur un pays plat et uniforme : on dirait la reprise, faite à la hâte, d’une immense déchirure, à la face de la terre, for- mant un contraste frappant avec les terrains adjacents, qui indique jusqw’. l'évidence que quelque chose d’étrange, d’ex- traordinaire a passé par la, en y laissant une empreinte inef- façable, et «un intérêt tel qu'elle mérite bien que nous nous en occupions,soit pour l’expliquer, soit, au moins, pour l’indi- quer. (A suivre) | P.-H. Dumais. ——— ———) —— L'ESCLAYAGE CHBZ LES FOURMIS Chez les peuples de l'antiquité, entre autres conséquen- ces peu réjouissantes de la défaite, il y avait souvent, pour les vaineus, la perspective d'être réduits en esclavage. Mais, chez les nations civilisées, ces coutumes si dures n’existent plus depuis longtemps. Au contraire, parmi les insectes, où l’on est encore privé des avantages que procurent les jour- naux et les congrès de la paix, on a conservé jusqu'à nos jours les usages anciens; et, non moins qu’autrefois, l’escla- vage y fleurit encore, comme résultat de l’issue fatale d’une campagne. Ne criez pas à la fantaisie, à l’invraisemblance il s’agit du peuple des Fourmis, et rien n’est plus vrai que ce que l’on raconte, en leurs chroniques, touchant leurs opéra- tions militaires. À l'instar des nations les plus avancées, les Fourmis ont des armées permanentes, Les individus qui font partie de ces troupes, sont employés, en temps de paix, au transport des objets pesants, et sont aussi chargés de l'approvisionne- (*)Nous avions écrit cet article pour la’ Æermesse,où il fut publié en mars 1893. Nous le reproduisons ici à la demande de plusieurs de nos abonnés. Cette étude aura encore,croyons-nous, le mérite de la nouveauté pour un grand nombre de 20s lecteurs, 22 x LE NATURALISTE CANADIEN ment de la fourmilière, véritable bourgade où règne toujours l’activité, les militaires, même dans leurs occupations les plus pacifiques, ne quittant jamais leurs armes ; il faut dire, aussi, qu'ils les quitteraient ({.fficilement, ces armes r’étant autre chose que leurs mâ-hoires, d'énormes machoires dentées et bien tranchantes, en comparaison desquelles les sabres de nos grands-pères n’étaient—relativement—que des jouets. En tout cas, on est bien content, chez les Fourmis, de ces armes- la, et il n’y a pas encore été question, que je sache, d'aucun projet de loi pour un changement quelconque en cette ma- tière. De temps à autre, on décide d’ailer porter la guerre dans une bourgade voisine. Quant aux véritables motifs de ces expéditions, j’avoue que je n’ai guère été satisfait des chroni- ques que J'ai lues : pourtant, quand on se mêle d'écrire l’his- toire, il ne faudrait point passer sous silence des choses aussi importantes. Ah’! sil y avait des journaux chez les insectes, on pourrait se bien mieux renseigner !—Mais je crois que nous pouvons ici suppléer au coupable silence des annalistes, en considérant le résultat de ces campagnes : les troupes vic- torieases reviennent chargées d’un butin précieux. Et quel butin ! Ce sont les enfants du peuple vaincu que l’on ramène avec soi et que l’on destine à la servitude. Ces expéditions guerrières ne sont donc pas autre chose que des chasses aux esclaves. C’est à se croire en Afrique! La plupart du temps il à été facile de s’it_troduire dans la fourmilière que l’on vou, lait dévaster et dont les habitants se livraient sans défiance à leurs occupations: car le droit international étant encore à l’état rudimentaire chez ces peuples,on s’y croit dispensé d’u- ne déclaration formelle des hostilités.C’est aussi de cette façon que les choses se passent sur le continent noir, et nous devons qualifier du nom de brigandage ces sortes d’expéditions, chez les Fourmis comme les Africains. Quelquefois la lutte est sérieuse. J’ai souvenir que dans telle bataille, dont j'ai lu l’émouvant récit, les défenseurs de la place repoussèrent fort bien le premier assaut de l'ennemi; L'ESCLAVAGE CHEZ LES FOURMIS a malheureusement, celui-ci reçut du renfort, revint à l’attaque et fut enfin victorieux. Nos Fourmis guerrières reviennent done chez elles avec leurs captures, qui sont les petits de la fourmilière vaincue, soit encore dans l'œuf, soit en très bas âge. On les élève soi- gneusement, et l’on en fait des ouvrières qui, chose étrange, s’attachent tout à fait à leurs maîtres, travaillent de toute fa- con pour l'utilité de leur nouvelle famiiie, et oublient ue tement leur lieu d’origine. Mais ce n’est pas là le seul brigandage que l’on peut re- procher aux Fourmis. Elles condamnent à l'esclavage non seulement d’autres espèces de Fourmis qu’elles out fait pri- sonnières, Mais anssi une classe d'insectes appartenant à un ordre tout à fait différert : je veax parler des Pucerons, ces petits insectes paresseux et lourds, qui abondent sur une foule de plantes. Les amateurs de plantes d'appartement ont souvent à défendre leurs rosiers, œiilets, ete., contre les invasions “de ces parasites dangereux, d'autant plus dangereux que leur multiplication est absolument effreyable. Songez que 8 à 10 générations pervene naître dans un espace de trois mois! Or la progésiture d’un seul Puceron, à la 10e génération, est re- présentée —au témoignage des Dictionnaires de Généalogie les plus dignes de foi—par le chiffre 1 suivi de dix-huit zéros, c’est-à-dire par un quintillion. Que suit-il de 1a? Il suit de là que le wiobe terrestre serait depuis longtemps entièrement re- couvert d’une couche épaisse de Pucerons, sile Créateur ne leur avait suscité une foule d’eunemis, qui restreignent leur accroissement en des proportions convenables. Mais les Fourmis ne sont pas de ces adversaires ; bien au contraire, Vous êtes-vous jamais demandé quelle affaire ont les Fourmis à grimper sur les arbres et les arbrisseaux, et à les parcourir sans cesse en tous sens ? Eh bien, tout simplement, elles courent après lés Pucerons, qui leur fournissent le gros de leur nourriture. 24, LE NATURALISTE CANADIEN I] faut savoir,d’abord,que les insectes,au rebours des autres animaux, respirent par de petites ouvertures situées le long de leurs flancs. Les Pucerons, qui à bien des égards sont les plus étranges des insectes, ont, pour cette importante fonction de la respiration, l’abdomen muni de chaque côté d’une sorte de tuyau allongé, qui sert à l'introduction de l’air dans leur corps, et en outre à la sortie d’une liqueur douce et sucrée, qui s’élabore en eux au moyen de la sève des plantes dont ils se nourrissent. Cette substance est destinée par la nature à l’a. .limentation de leurs petits. Mais les Fourmis sont très frian- des de cette liqueur, et l’on voit bien, maintenant, pourquoi elles fréquentent avec tant d'intérêt le séjour des Puce- rons. Qu'en dites-vous ? Linné n’a-t-il pas eu bien raison d’ap- peler les Pucerons : les vaches laitières des Fourmis ? Voyons à présent ‘le quelle façon les Fourmis entendent l’industrie laitière. On va se convaincre qu’elles s’en tirent joliment, pour des gens à qui le gouvernement n’a pas encore songé à faire distribuer le Journal d'Agriculture illustré. On a vu que les Fourmis vont à la poursuite des Puce- rons sur les plantes où ils vivent. Sans doute, cette petite promenade est tout ce qu’il y a de plus hygiénique ; elle per- met de respirer abondamment l’air le plus pur et de prendre un exercice tout à fait salutaire, Mais enfin, n’est-ce pas ? il peut se présenter des circonstances défavorables. Par exem- ple, on peut avoir mal à une patte ; et, quoiqu'il en reste cinq pour faire le service, cela peut gêner beaucoup dans l’as- cension sur un arbre à l’écorce rugueuse ; ou encore, la tem- pérature sera très mauvaise ; ou même, on sera retenu chez soi par de pressantes occupations. Voilà des inconvénients très réels ; et savez-7ous comment les Fourmis s’y prennent pour y remédier ? C’est bien simple; elles font comme nous: elles ont des troupeaux ! “Les fovrmiliéres, dit Huber, Villastre historien des “ Fourmis, son! plus cu moins riches, selon qu’elles ont plus L'ESCLAVAGE CHEZ LES FOURMIS 25 “ ou moins de Pucerons ; c’est leur bétail, ce sont leurs va- “ ches, leurs chèvres : qui se serait douté que les Fourmis “ fussent des peuples pasteurs !”’ Et de quelle façon les Fourmis traitent-elles ces petits insectes, quand elles veulent les domestiquer ? Elles ont re- cours à la stabulation permanente. M. Barnard, qui à tant de peine à convaincre nos cultivateurs canadiens des avanta- ges de ee système pour le bétail, pourra les faire rougir de confusion, en leur citant l’exemple des Fourmis, qui l’ont pratiqué de tout temps. Certaines espèces construisent des étables sur les tiges mêmes habitées par les Pucerons ; c’est-à-dire qu’elles les enferment par des bâtisses en terre qu’elles y construisent, D’autres espèces, au contraire, mieux avisées, transportent les Pucerons dans leurs souterrains, où elles ont pour eux les soins les plus attentifs, les portant même l’un endroit à l’au- tre, suivant le degré de chaleur et d’humidité qu’elles savent leur convenir : en un mot elles les traitent comme leurs pro- pres enfants. Les Fourmis se servent en tout des méthodes les plus perfectionnées. Ainsi l’une d’entre elles veut-ellese désal- térer d’une petite tasse de lait chaud ? Elle n’a qu’à s’appro- cher d’un Puceron, et à le caresser légèrement de ses anten- nes: la gouttelette de miellée iui est servie à l'instant. Lorsque le Département de |’ Agriculture aura réussi,par ses louables efforts, à faire retirer des vaches de la Province tous les bénéfices qu’il est possible de réaliser par des soins intelligents, il sera temps de donner quelque attention à la. race puceronne, et de nommer des Commissions pour aller étudier sur place les procédés des Fourmis. Mais, à présent, on avGuera qu’il serait prématuré de s'occuper d’une maniè- re sérieuse de cette question, qui sera négligeable durant quelques années encore. * * * Vade ad formicam, nous est-il dit au livre des Prover- 4,—Feévrier 1896. 26 LE NATURALISTE CANADIEN bes. On voit, par les détails qui précèlent et qu’on aurait tort de regarder comme pure fantaisie, que les Fourmis nous offrent plus d’une utile leçon. Quelle opposition, par exem- ple, entre l’hamanité qu’elles témoignent à leurs esclaves ou eaptifs, et la barbarie avee laquelle les hommes se sont con- duits bien trop souvent à l’égard de leurs semblables réduits en esclavage par une cause quelconque ! On voit aussi que l’étule des petits êtres de la nature: non moins que la contemplation des cieux et des astres in- nombrables dont ils sont peupiés, nous révèle à chaque pas Ja puissance et la sagesse du Créateur ; il me semble même que cette puissance et cette sagesse infinies paraissent davan- tage dans les premiers, suivant la maxime du rand Linné - Natura miranda maxime in minimis. La nature,c’est-a-dire Dieu, est admirable surtout dans les petites choses. Je n’ai fait qu’effleurzr, pour ainsi dire, le sujet de cet écrit. Il y aurait encore, sur les mœurs des Fourmis, une fou- le de détails non moins intéressants dont je n’ai rien dit. Et chaque famille d’insectes,pour ne parler que de l’entomologie, a ses habitudes particuliéres qui sont bien de nature a piquer au plus haut degré la curiosité de ceux qui les étudient. On a donc bien tort de regarder comme des prodiges de patience, les hommes qui se livrent aux sciences naturelles ; il faudrait plu- tôt les considérer comme les plus heureux des hommes, au seul point de vue du ‘bonheur temporel. Mais, apres tout qu'on vante leur patience, j’y consens. En effet, ils sont doués d’une patience merveilleuse, lorsque, connaissant les jouissan- ces que procure l’étude de l’histoire naturelle, ils consentent à se livrer encore à u’autres vccupations | SEE ie ete ee —— ens LES DERNIÈRES DESCRIPTIONS DE L'ABBÉ PROVANCHER 27 LES DERNIERES DESCRIPTIONS DE L'ABR PROVANCAER ORDRE DES HYMENOPTERES Fam. XXII— A4 PIDÆ — [Continué de la page 10] Syuhalonie blanchatre. Synhalonia albicans n. sp g—Lons. .22 pce. Noire avec pubescence blanche ; le chaperon arrondi en avant, jaune avec poils blanes, les man- dibules jaunes, noires à l'extrémité. Antennes aussi longues que la tête et le thorax réunis, le scape noir, Île pavillon roux-testacé, plus sombre en dessus, le vertex nu, les ocelles en ligne traisversale. Thorax court, finement ponctué, les côtés, le métathorax avec le derrière de la tête, avec poils blancs plus longs et plus abondants. Aïies courtes, parfaite- ment hyalines, avec les nervures noires. Pattes avec longs poils blanes, les tarses testacés. Abdomen avec le premier segment couvert de poils blancs, tous les autres avec une lar- ge marge au sommet couverte d’une pubescence dense et bianche, l'anus testacé.— Los Angeles (Coquillett). (*) Bien distincte de l’albata, Cress., par sa taiile plus peti- te, les bandes blanches de l'abdomen plus distinctes, ete. Diadasie vêtue-de-blane. Diadasia albovestita, n. sp. £—Long. .32 pee. Noire, mais couverte d’une pubescen- ce blanche dans toutes ses partics, la face, le vertex le tho- rax, abdomen, les pattes. Chuperon finement ponctué, nu. Antennes courtes, le pavillon roussâtre en dessons. Thorax à pubescence blanche longue et dense, cachant en partie les téguments ; écailles alaires brunâtres. Ailes hyalines, léve rement obscurcies, les nervures brunes. Pattes noires, les jambes et les tarses roussâtres, les jambes postérieures avec le premier article de leurs tarses portant une brosse de poils (*) Type au Musée du Parlement, Québec. 28 LE NATURALISTE CANADIEN blancs longs et denses. Abdomen court, robuste, avec la mar- | ge apicale des segments jaune-pâle et couverte d’une pubes- cence blanche dense, convrant presque tout le segment vers l'extrémité ; anus brun-roussâtre.—Los Angeles, Californie (Coquillett). Espèce bien distincte des 3 autres décrites par les mar- ges blanches de ses segments abdominaux. Diadase à-3-ceintures. Diadasia 3-cincta, n.sp. 2—Long. 45 pce. Noire, à pubescence grisâtre, plus longue et plus pâle sar la face, le vertex,les joues et les flancs. Mandibules avec une tache rousse en avant de la pointe ; le labre densément pubescent. Ailes hyalines, a peine enfumées, 2e cubitale en carré oblique, non rétrécie supérieurement. Jambes et tarses postérieurs avec une longue et dense pubes- cence ocracée. Abdomen presque nu, a poils clairs a la base, les segments 2, 3 et 4 avec une ceinture marginale au som- met de pubescence argentée nettement définie, le 5e avec cet- te ceinture ferrugineuse au inilieu, le 6e à pubescence noire, la plaque anale nue.—Los Angeles (Coquillett). (*) (Fin) — $$. 9 —— —_- -___ CIRCULAIRE AUX ENTOMOLOGISTES (Traduction) Massachusetts Agricultural College Amherst, Mass., 7 fév. 1896. Monsieur, En certaines parties des Etats-Unis, le sapin est attaqué par un insecte à galles, appartenant au “coccid genus Adel- ges Vallot.” Sur les terrains du College agricole du Massa- chusetts, il est très abondant et cause des dommages considé- rables. Nous sommes à étudier cet insecte, et nous comptons pouvoir avant longtemps publier le résultat de nos recher- ches. On est assez porté à croire qu'il y a dans ce pays plus qu’une espèce de ret insecte. En effet, quelques spécimens ne (#) Type au Musée du Parlement, Québec. RENONCE RCE QT it Lu LA PHOTOGRAPHIE PAR LES RAYONS RŒNTGEN 29 répondent pas à l’Adelges abieticolens, que Thomas a décrit comme provenant de l'IHinois. Si l’insecte existe dans votre localité, je vous prie de m'envoyer quelques petites branches portant de ses galles. Sans doute, à cette saison de l’année, on ne rencontre que des salles vides, sèches, et contractées, avec beaucoup de cellules ouvertes. Même ces galles desséchées me seraient utiles. C. H, FERNALD Q- LA PHOTOGRAPHIE PAR LES RAYONS RŒNVTUEN Il n’est personne qui ne connaisse maintenant la fameu- se découverte des rayons dits de Rentgen, ainsi nommés du physicien de Wurtzbourg qui constata, par hasard, leur exis- tence. Ces rayons lumineux, dont on ne connaît pas encore bien la nature, ont des propriétés étranges. Voici ce qu’en dit le Cosmos du 8 février : “La science connaissait jusqu’à hier quatre espèces de “ayons, dont une seulement agit sur l'œil : les rayous lumi- neux. Les trois autres sont invisibles ; ce sont : les rayons calorifiques ultra-rouges, les rayons actiniques ultra-violets et les rayons électro-magnétiques de Hertz-Maxwell. Les nouveaux rayons de Rœntgen invisibles aussi, se distin- guent de tous les autres connus antérieurement par leur propriété de traverser presque tous les corps, transparents ou non, compacts ou en état de poudre, sans réflexion ni réfrac- tion aucune, c'est-à-dire sans déviation de la ligne droite de propagation, en subissant seulement une absorption plus ou moins grande. Ainsi, par exemple, l'ombre jetée par un livre dun millier de pages n’est pas plus noire que celle que jette une plaque de verre dépoli. Cette ombre est visible sur une surface couverte d’une matière phosphorescente; elle peut être aussi photegraphiée, attendu que les rayons de Re itgen pro- voquent la phosphorescence et impressionnent la plaque 30 LE NATURALISTE CANADIEN photographique, quoiqu’ils n’agissent pas directement sur la rétine de l’œil. “ On conçoit facilement l’émoi que causa, dans le monde savant, la publication de Roentgen, en décembre dernier, sur sa nouvelle découverte. Aussi les physiciens du monde en- tier se livrent-ils actuellement à l’étude de ce nouveau phé- nomène qui est encore tout à fait problématique.” ; Le Pelerin du 2 février avait fait connaître ce qui don- na lieu a cette découverte. “ Lorsqu’on lance,” dit-il, “ des décharges éiectriques dans la longueur d’une ampoule de Crookes (ces appareils sont aussi connus sous le nom de tu- bes de Hittorf ou de Puluy) et qu’on y fait le vide, au lieu d'étincelles, on voit par les yeux un2 belle Jueur continue qu'on a nommée lumière cathodique, comme émanant de la cathode, c'est-à-dire du pôle négatif. Or, un jour, voulant faire de la photographie avec cette lumière, le hasard fit que, Lien qu’on la recou\rîit d’un carton noir, un papier voisin, enduit de cyanure de potassium et placé dans l’obscurité, brillait et devenait fluorescent à chaque décharge: “ Donc certains rayons passaient à travers le carton, et, bien qu’invisibles à l’œil, agissaient sur le papier préparé. On a essayé alors, en entreposant du bois, des livres et divers corps opaques, et la lumière passait, chaque fois le papier photographique révélait une fluorescence. “ Cependant, cette lumière, qui traversait le bois comme du verre, ne traversait ni les métaux, ni les os, ni certains corps, ou ne les traversait qu'imparfaitement.” Inutile d’énumérer les nombreuses applications qui fu- rent faites aussitôt par les chirurgiens au traitement des maladies des os: elles ont été publiées par nombre de jour- naux eb de revues. Remarquons seulement encore, avec le Cosmos, “qu'il ne s’agit pas de photographies proprement dites, en ce sens que ce ne sont pas des rayons réfléchis par les objets qui impressionnent la surface sensibilisée, mais les rayons émanés directement du foyer lumineux. Les objets interposés font ombre et se détachent, par conséquent,en clair sur la plaque noircie par l’action des rayons. PT oe ee Oyo PUBLICATIONS RECUES 31 “Diverses expériences paraissent établir que ces rayons ne sont ni des rayons ultra-violets, ni des rayons cathodi- ques. L’hypcthèse de l'inventeur est qu’ils devraient être at- tribués a des vibrations longitudinales de l’éther.” D'après des expériences faites par M. Gustave Lebon, on obtiendrait avec Ja lumière au pétrole crdinaire les mé- mes résultats qu'avec les tubes de Crookes. Nous en parle- rons une autre fois. L'abbé EM. PorRIER. PUBLICATIONS RECUES —A.-L. Montanden, Hémiptères hétéroptères (Première liste et descriptions d'espèces nouvelles). Les insectes dont il est question dans cette brochure sont de la République argentine et du Paraguay. —T. Wm Schaefer, M. D., The poisonous sting of the “ Electric light bug” o¥ Belostoma. Ce court mémoire, publié d’abord dans le Medical Index est très in- téressant. Nous parlerous, dans un numéro prochain, des rapports plus ou moins agréables que le Dr Schaefer a eus déjà avec le Bélostome. — The Steele, Briggs Seed Co., Cutaiogue 1596. 130 & 132 King Street East, Toronto, Ont.—112 pages. Maule s Seed Catalogue 1896. Wm H. Maule, P. O. Box 1296, Philadelphia, Pa., U. S.—120 pages. Childs’ Catalogue of seeds, bulbs and plants for 1896. John Lewis Childs, Flo- ral Park, Queens Co., N. Y., U. S.—136 pages. ick’ s Floral Gusde, 1896. James Vick’s Sons, Rochester, N. Y,, U. S.—112 pages. Ces quatre catalogues sont de vériiables joyaux artistiques,par leur perfec- tion typographique, par le nombre et la magnificence des gravures qu’ils ren- ferment. L’smateur y trouvera de quoi remplir son parterre, son jardin poise ger et les fenêtres de sa maison. On l’y renseignera aussi sur les exigences de culture de toutes les plantes d'appartement ou de jardin. —C.-J. Magnan, Manuel de Droit civique. Notre constitution et nos institutions, Québec, 1895. 69 cts en détail ; 50 cts en gros. Le Pour la Patrie, de M. Tardivel, fut l'événement bibliographique de l’été dernier, à cause de la thèse, de capitale importance, que l’auteur se proposait de vulgariser. Le Manuel de Droit civique, en un autre ganre, est l’événemen bibliographique de cet hiver. Le petit Canadien qui a bien compris et appris son Catéchisme, sera le ca, _tholique éclairé. Qu'il étudie bien le Manuel de M. Magnan, et il deviendra le citoyen capable de jouer un rôle intelligeut dans les machines politique, muni. cipale, judiciaire, voire paroissiale, dont chacun, bon gré mal gré, est un roua, ge plus ov moins important. Droit civique...ce mot-là nous effarouchait un peu. Il s’est passé de si jo- ies choses, dans cette chéré France, sous prétexte de civisme ! Mais il suftit de \ 2 LE NATURALISTE CANADIEN jeter un coup d'œil dans lé livre de M, Magnan, non seulement pour être rassu- ré, mais même pour souhaiter que cet ouvrage soit entre toutes les maius. Ce livre est si chrétiennement inspiré, qu’il devrait être l’auxiliaire obligé du Ca- téchisme, La note patriotique règne aussi dans tout l’ouvrags. Cela prouve encore une fois que plus on est chrétien sincére, plus on aime vraiment sa patrie. Plusieurs cartes et gravures ajoutent du prix à ’ouvrage, qui est très joli- ment relié en toile. Nous regrettons de n’avoir pas plus d'espace à notre disposition pour donner le plan de l'ouvrage, et montrer ainsi comme il est plein de choses uti- Jes et intéressantes ; pour publier les belles lettres d'approbation que l’auteur x reçues de S. G. Mgr l Administrateur de Québec et de l'honorable M. T.-C. Casgrain, Procureur général. Que nos lecteurs se prosurent cet ouvrage, qui leur apprendra, à tous, bien des choses. Il est destiné aux jeunes gens, sans doute ; mais legs vieux n’ont pas moins besoin que les jeunes d'être renseignés sur leurs devoir: “ civiques.”? Nos félic tations sincères à M, Magnan, pour le bon accueil que reçoit pars tour son exeeilent Manuel. —Le Canada ecclésiastique pour 1896. C’est la dixième année que la maison Cadieux & Derome, de Montréal, publie cet almanach-aunuaire du clergé eana- dien ; et nous espérons qu’une si utile publication rencoutrera assez d’encoura- gement pour qu’on puisse la continuer d’année en année. Il y a, dansces 274 pages in-12, tous les renseignements possibles sur l'organisation de i’ Eglise ca- + “nadienne. Et nous ne voyons pas conmet il pourrait y avoir un seul bureau . d'affaires, et même un seu] presbytère, où l’on n'aurait pas, à un moment don- né, besoin de eonsulter cet annuaire. 0 EA REVUE NATIONALE”? SOMMAIRE DU NUMERO DE FEVRIER 1896 Pasteur, lapdtre et le sauveur de la vie, par François Gohiet, ptre, O. M. I —Dettes des villes de la Province de Québec, par M. Edmond-J. Barbeau. -Souvenirs d’Ecole Mili- taire, à l’amphithédtre, par M. Ch. des Ecorres.—Quand j'étais petit, souvenirs, par M. Rodolphe Lebrun.—Les armées euro- péennes, armement, par un Ancien officier français. —Le “Royal Victoria Hospital” de Montréal, par M. J. Germano. —Embarras de richesses, par M. Martial Chevalier.--Le Vieux Château ou le Château de Ramezay, suite, par M. A.- N. Montpetit.— Rose, nouvelle, par M. A. de Haerne.—Les Insomnies, fantaisie, par M. R. de la Pignière—Les travaux de Ja Chambre de Commerce, par M. X...—Chronique de l'étranger, par M. J.-D. Chartrand.—Souvenir, chanson, par M. X...—Modes et Monde, par Francoise—Jllustrations : Portraits dans le texte et hors texte. DRE Le Naturaliste Canadien VOL. XXII] (VOL. 111 DE LA DEUXIEME SERIE) No3 a Chicoutimi, Mars 1896 Directeur-Propriétaire : l’aLhé V.-A. HUARD FORMATION DU SAGUENAY LA FISSURE (Continué de la page 21) Les nombreux petits lacs, dont parle M. l’abbé, sort égrenés en désordre sur cette étroite lisière d’un mille au plus de largeur, qui tranche si nettement sur les terrains qui l’a- voisinent qu'un aveugle même peut la suivre sans s’en écar- ter. Maintenant sondez le lae Saint-Jean ; vous restez con- vaincu qu'il est piat partout, excepté sur la ligne prolongée de la fissure que nous venons d'indiquer, qui coupe le lac en deux, depuis Couchepeguniche jusqu'à Chamouchouan. Cette entaille s’est faite à une grande profondeur dans le calcaire qui forme l’assiette du lac, et malgré l'énorme quantité de diluvium qui à dû la remplir depuis Jes siècles, elle a encore une profondeur de plusieurs centaines de pieds entre une certaine distance du rivage d’où elle part à celle du rivage où elle aboutit. A l’ouest du lac, elle se prolonge jus- qu’à la source de la petite rivière Ticoupé, qui se trouve à eet endroit à près de 200 pieds au-dessous du niveau des rivières Chamouchouan et Mistassini qui la côtoyent à quelque dis- tance à droite et à gauche ; aussi, c'est par cette petite rivière 5—Mars 1896. 94 LE NATURALISTE CANADIEN que les eaux du lac pénètrent le plus avant vers l’ouest, à la crue du printemps. Nous pourrions vous citer une foule d’autres preuves aus- £1 convaincantes de Pimpossibilité qu’il y a d'arriver à une con- clusion contraire à celle du cataclysme, et démontrant que cet- te théorie, bien lin d’être hasardée, est À vrai dire la manifes- tation la plus évidente, la plus claire, la plus naturelle de ce phénomène géologique qui présida à la formation de la rivière Saguenay. La nature et ses lois nous ont rendu un si éclatant témoi- onage de la vérité incontestable sur laquelle cette théorie est appuyée, que nous avons été bien loin de soupçonner qu’il était même possible de la supposer fausse, Si demain le lac Supérieur se déchargeait tout à coup dans la baie d'Hudson, au lieu d'alimenter le Saint-Laurent comme il le fait actuellement, vous trouveriez cela bien hardi, n'est-ce pas? Et la science done! Comment expliquerait-elle un phénomène aussi imprévu, si elie n’a pas déjà devant elle la solution de ce problème pour la guider sûrement ? (C’est pourtant ce qui est arrivé pour le lac Saint-Jean d'autrefois. Cependant les savants ne voudront pas enjamber lestement avec nous par-dessus les limites circonscrites de leurs théories, de peu de s’exposer à tomber en face d’un cataclysme, déjà entrevu, grace à Buies, et dont les exeinpies se répètent, d’é- poque en époque dans le grand livre de la création, Ils pré- féreront courir après une solution plus conforme aux idées éta- blies que de chercher celle qui doit être la seule vraie et juste. CONCLUSION SJ affirme donc que la rivière Sagnenay west que le ré- sultat dun cataclysme géologique. Si la science écrite trouve quelque chose à redire contre la théorie que nous venons d’exposer avec simplicité et franchi- se, et aussi avec vérité, nous la laisserons faire sans protester, convaincu que nous sommes que le cataclysme n'est que le Naa FORMATION DU SAGUENAY 39 résultat des agents physiques ordinaires traduisant leur ac- tion d'une manière plus ou moins régulière. Ce n’est pas le premier cataclysme qui ait changé ainsi certaine partie de la face de la terre. Des milliers de faits ana'ogues se sont succédés depuis la création, et rien ne prou- ve qu’ils ne se renonvelleront pas par la suite. Il y a deux ans passés, nous avons été témoins d’effets physiques qui nous ont parus extraordinaires, inexplicables, lors de la révolution que la crov.te terrestre a subie dans les îles de la Sonde, C’é- tait, je crois, quelque chose d’aussi surprenant que l'ouverture du Sagnenay ; cependant, notre planète n’a pas pour cela re- tardé un instant sa marche habituelle, malgré lépouvantable désastre qu’en a éprouvé alors cette partie du monde. Les savants ont changé leurs idées bien des fois avant d’en venir à une solution finale, satisfaisante, des problèmes à résoudre en fait de véologie surtout. L'ensemble de leurs découvertes leur donne un droit incontestable À notre admira- tion et à notre reconnaissance ; mais peut-on affirmer, en der- nier ressort, que les agents physiques dont s’est servi le Créa- teur pour opérer les œuvres sublimes qui nous entourent et qui nous émerveillent avec droit, soient bien de la même na- ture et de la même puissance que ceux que ces hommes pro- fonds ont mis en jeu avec tant d'intelligence pour appuyer leurs thèses ? Si nous avons tenu à faire cet exposé de l’histoire, pro- bable dans son ensemble, dela création de la vallée du lac Saint-Jean et du Saguenay, ce n’est pas seulement dans le but de critiquer les théories mises au jour par des personnes bien intentionnées et désireuses de nous instruire sur ce qu’il doit être important pour nous de connaître. Mais le but principal que nous voulons atteindre—tout en mettant les choses à leur place—c’est d'attirer l’attention de nos compa- triotes sur l'importance pluse qu’ordinaire que cette partie intéressante de notre Province doit offrir aux agriculteurs en général, mais surtout à cette classe de nos jeunes cultisa- teurs qui se trouvent bien trop à la gêne sur les vieilles ter- 36 + LE NATTRALISTE CANADIEN res morcelées des anciennes paroisses, et qui désirent trouver an champ plus vaste et plus fertile, où ils puissent exercer leur aptitude avec plus de chance de succès et sur une échel- le suffisante pour leurs besoins et ceux de leur famille, quel- que nombreuse qu’eile soit. A vrai dire, cette mer asséchée renferme les meilleurs éléments reconnus qui doivent donner à la terre cette fécon- dité extraordinaire qui ne demande qu’à produire, et surtout qui peut se maintenir riche et fertile indéfiniment, du mo- ment que l'intelligence de celui qui la cultive pour en retirer des produits aboudants, ne se borne pas à l’épuiser inconsi- dérément, comme si elle était une mine inépuisable. Sice travail que nous venons de faire pouvait intéresser davantage les amis du Saguenay qui se sont dévoués par le passé à ouverture de ce territoire,au point de les encourager à faire de nouveaux efforts pour favoriser la colonisation du vaste domaine qui reste encore à exploiter dans les limites du grand bassin alluvial, nous serions plus que payé de nos faibles labeurs. Et puis si notre cheïnin de fer, qui côtoye les anciens ri- vages de cette mer saguenayenne, qu'un flax mémorable a réduite à sa plus basse expression, nous amenait de nom- breux colons qu’une légitime curiosité aurait attirés ici par la description que nous venons de faire de ce point impor- tant de notre Province, nous pourrions au moins nous dire que cet aperçu, ébauché à la hâte, n’a pas été tout à fait inu- tile. En finissant, il est à propos d'avouer de grand cœur que nous ne prétendons pas le moins du monde au titre de géolo- gue, ni de savant ; loin dela. Ce que nous venons d'écrire, nous est venu à l'esprit par la force des choses, instinctive- ment et sans efforts. Le sujet s’y prétait si facilement que le seul mérite qui pourrait nous revenir, est d’avoir osé confié au papier ces notes plus ou moins décousues, qui intéresse- ront peut-être peu de lecteurs mais tout de même qui procla- 0 TI LA FAUNE DES CADAVRES 37 ment au moins sous son vrai jour l’origine de la célèbre ri- viere Saguenay, et celle de la belle et fertile valléc du lae Saint-Jean. P.-H. DuMaIs. — —_ ——_ ——0 M. P. Mégnin publie dans les “ Comptes rendus des scien- ces biologiques” une remarquable étude sous le titre de La Faune des Cadavres ou les Travailleurs de la mort. Voi- ci en résumé comment se fait la destruction des cadavres telle que décrite par ce savant : Des myriades de vers se développent dans les cadavres : ces insectes n'arrivent que successivement et toujours dans le même ordre. Mégnin ena cc:napté huit escouades depuis le moment de la mort jusqu’à la destruction complète du cada- vre. Comment se fait-il qu'ils arrivent ainsi chacun à leur tour ? La réponse est très facile pour Mégnin et Brouardel. Les microbes de différentes espèces se suivent d’une manière régulière dans les phénomènes de la putréfaction des cada- vres, et l’action de ces microbes est accompagnée chaque fois d’une émission de gaz odorants variés; “ce sont ces gaz, per- “cus par les insectes des caldavres, souvent à des distances “ prodigieuses, tant leur sens olfactif est délicat, qui leur in- “ diquent le degré auquel la putréfaction est arrivée et leur “ permettent de choisir celui qui est le plus convenable à leur “ progéniture” Certains insectes continuent encore de tra- vailler alors que le rôle des microbes a complètement cessé ; c’est ce qui arrive pour les tendons, les ligaments, la peau qui ont résisté à la putréfaction, et sont détruits par des in- sectes rongeurs. (*) Il s’agit seulement, dans cette étude, des cadavres qui se décomposent à l'air libre. TR ER TN TOO MEL à à = Ore AEN lab deh sp) Py) Oui PT AR ONE mPa) Gwrer aed TE St), 2 à LEURS" tay 1 5 \ Ê Os i esi s 4 a pe be | i a) EE Le 38 LE NATURALISTE CANADIEN La première escouade d'insectes qui arrive sur un cada- vre n'aime que lachair fraîche ; elle comprend des mouches des genres Curtonevra et Calliphora ; souvent elles arrivent avant que le moribond ait rendu le dernier soupir. La deuxième escouade est composée des genres Lucilia et Surcophaga, et dans certaines circonstances d’acariens du genre Uropoda. Us n’arrivent que de trois à six jours après la mort, alors que lodeur de la putréfaction est bien manifestée- La troisième escouade arrive trois ou quatre mois après la mort. Elle est composée de coléoptères du genre Dermestes et des lépidoptères du genre Aglossa. C’est la formation du gras du cadavre qui les appelle. La quatrième escouade vient vers le huitième mois. Elle comprend certaines mouches du genre Pyophila et Antho- mytia et des coleoptères du genre Necrobia. Elles sont appe- lées par la fermentation caséeuse. Lacinquieme escouade arrive vers le douzième. mois, alors que les parties molles sont réduites à uh déliquium noi- ratre. Ce sont des mouches des genres Ophyra, Phora, Tyreo- phora. Viennent ensuite des insectes eoléoptères des genres Silpha,Hister, Saprinus, et des acariens détriticoles du grou- pe Tyroglyphinés, qui constituent la sixième escouade et qui achèvent d’absorber toutes les humeurs liquides. Ce travail dure jusqu'à l’âge cadavérique de dix-huit mois. La septième escouade est composée d’iusectes coléoptères et lépidopteres dont la mission est de ronger les tissus des- séchés, peau, tendons, poils, qui ont échappé à la putréfaction. Ce sont les Anthrènes, certains Dermestes et de très petites teignes du genre Tineolu. Leur rôle remplit la troisième an- née. ‘ Enfin un dernier groupe de travailleurs vient vivre des débris et du terreau qu’ont laissé tous les précédents insectes : ce sont des coléoptères des genres Tenebrio et Ptinus. On les a trouvés sur des cadavres dont la mort remontait à qua- tre ans. LÉPIDOPTÈRES DE LA VILLE ET DES ENVIRONS DE SHERBROOKE 39 Tel est en resumé ce travail d'observation de Mégnin qui nous donne une nouvelle preuve de lordre parfait qui existe en toute chose ivi-bas, et qui nous donne un nouveau sujet d’admiration de la Providence divine. J.-A. COUTURE, M. V. — ———— mme () ue eemmst LEPIDOPTERES DB LA VILLE ET DES ENVIRON DE SHERBROOKE F (Continué de la page 94 du volume précédent) Suit la seconde partie de la liste des Lépidoptères que jai capturés durant les années 1892-93-94 à Sherbrooke et dans le voisinage de cette ville. Avec cette seconde partie ma liste n’est pas encore complète. Il y manque les noms d'une quinzaine d'espèces de Microlépidoptères non encore identifiés. L'identification des Microlépidoptères est tres difficile à faire, tant à cause de la petitesse de leur taille qu'à cause de la délicatesse de leurs ailes. Les écailles qui couvrent ces dernières, et dont la couleur sert à la détermination des espe- ces, sont si peu adhérentes à ieur support qu’eiles se déta- chent dès qu’on les touche tant soit peu maladroitement. Les Microlépidoptères sont très nombreux. Ils forment peut-être plus que le tiers de tout l’ordre et procurent consé- quemment aux entomologistes un champ vaste dont l'étude n’est pas dépourvue d'intérêt. NOCTUINA Fam. THYATIRIDÆ Thyatira seripta, Gosse.—Sherbrooke, juillet 1894 40 LE NATURALISTE CANADIEN Pseudothyatira cymatophoroides, Gn.—Sherbrooke, juin et août 1894 ; “ Montjoie,” juin 1894. Fam. NoCTUIDÆ Acronycta morula, G. et R.—“ Montjoie,” juin 1894. Acronycta noctivaga, Grt.—Sherbrooke, juin 1894. Microcelia diptheroides, n. var. obliterata, Grt.— Sherbrooke, mai 1894. Adelphagrotis prasina, Fabr.—Sherbrooke,1892 et 1894. Agrotis ypsilon, Rott.—Sherbrooke, mai 1894 et 19 oc- tobre 1894 ; “ Montjoie,” août 1894. Agrotis geniculata, G. et R.—* Montjoie,” août 1894. Noctua bicarnea, Gn.— Montjoie,” août 1894. Noctua c-nigrum, Linn.—Sherbrooke, juillet 1892,1894. Noctua perconflua, Grt.—Sherbrooke, juillet 1892. Noctua plecta, Linn.—Sherbrooke, juillet 1892. Noctua clandestina, Harr.—‘ Montjoie,” août 1894. Feltia subgothica, Steph.—"* Montjoie,” août 1894. Feltia jaculifera, Gn—* Montyjoie,” août 1894. Feltia herilis, Grt.—Sherbrooke, juillet 1893. Carneades pitychrous, Grt.—“* Montjoie,” août 1894. Curneades messoria, Harr.—* Montjoie,” août 1894. Carneades redimicula, Morr. —Sherbrooke, juillet 1892. Mamestra atlantica, Grt.— Sherbrooke, juin 1894. Mamestra legitima, Grt.—Sherbrooke, juillet 1892. Mamestra renigera, Steph.—* Montjoie,’’ août 1894. Mamestra olivacea, Morr.— Moutjoie,” août 1894. Mamestra lorea, Gn.—Sherbrooke, juin 1894. Hadena passer, Gn.—Sherbrooke, juillet 1892. Hadenu cogitate, Smith.—Sherbrooke, 1894. Hadena sputatrix, Grt.—"*Montjoie,” août 1894. Hadena devastatrix, Brace.—“ Montjoie,” août 1894. Hadena arctica, Bdv.—Sherbrooke, juillet 1892 ; “Mont- joie,” août 1894. Hadena modica, Gn.—“* Montjoie,” août 1894. Oligra versicolor, Grt.—Sherbrooke, juin 1894. (Espèce rare). TES Ore | LÉPIDOPTÈRES DE LA VILLE ET DES ENVIRONS DE SHERBROOKE 41 Hyppa Xylinoides, Gn.—Sherbrooke, juin et septembre 1894 ; “ Montjoie,” août 1894. Polia medialis, Grt.—* Montjoie,” août 1894 ; Sherbroo- ke, septembre 1894. Exuplexia lucipara, Linn.—Sherbrooke, juin 1894. Nephelodes minians, Go.—* Montjoie,” août 1894. Nephelodes minians, Gn.var. violans, Gn.—Sherbrooke, septembre 1892. Hydræcia velata, Walk.—Sherbrooke, juiilet 1894. Hydræcia marginidens Gn.--Sherbrooke,septembre 1894. Hydræca limpida, Gn.—Sherbrooke, septembre 1894. Leucania pallens, Linn.—Sherbrooke, septembre 1894. Leucania adoneu, Grt—Sherbrooke, juillet 1892 et juin 1894. Leucania commoides, Gn.—Sherbrooke, juillet 1892. Leucania unipunctata, Harv.—"*Montjoie,” août 1894 ; Sherbrooke, septembre 1894. Leucania pseudargyria, Gn.—Sherbrooke, juin 1894. Nolophanu malana, Fitch.—Sherbrooke, juin 1894. Pyrophila pyramidoides,Gn.Sherbrooke,septembre 1894. Orthodes cynica, Gu.—Sherbrooke, juin 1894. Orthodes enervis, Gn.—Sherbrovke, juin 1894. Orthosia ferruginoides, Gn.—Sherbrooke, septembre et octobre 1894. Litholomia napæa, Morr.—Angus, septembre 1894. Xyling bethunei, G. et R.—Sherbrooke, 1894. Plusia wroides, Grt.—Sherbrooke, juin 1894. Plusia balluca, Geyer.—Sherbrooke, juillet 1893. Plusia mappa, G. et R.—Sherhrooke, juin 1894. Plusia bimaculata, Steph.—Sherbrooke, juillet 1893. Plusia pseudoyamma, Grt.—Sherbrooke, juin 1894 : “ Montjoie,” juin 1894. (Espèce rare). Plusia viridisignata, Grt.—* Montjoie,” août 1894. ~ Plusia ampla, Walk.—Sherbrooke, juin 1894. Erastria albidula, Gn.—Sherbrooke, juin 1894. Erastria synochites, G. et R.—Sherbrooke, juin 1894. 6—Mars 1896. 42 LE NATURALISTE CANADIEN Erastria muscolosa,Gn.—Sherbrooke, juin 1894. Erastriu carneola, Gu,—sherbrooke, juin 1894 Drasteria erechtea, Cram.—Sherbrooke, juillet 1892. Drasteria erichto, Gn.—Sherbrooke, mai 1894. Euclidia cuspideu, Hbn.—Sherbrooke, mai 1894. Catocala partu (?), Gn.—Sherbrooke, septembre 1894. Cutocala relicta, Walk. var. phrynia, Hy. Edw.—Sher- brooke, septembre 1892. Parallelia bistriaris, Hbn.—* Montjoie,” août 1894. Homoptera mimerea, Gn.—Sherbrooke, juin 1894. Homopyralis tactus, Grt.--Sherbrooke, juin 1894 Pseudaglossu lubricalis,Geyer.—Sherbrooke,juillet 1892. Megachyta lituralis, Hbn.—Sherbrooke, juin 1894. Palthis angulalis, Hbu.—Sherbrooke, mai et juin 1894. Heterogramma rurigena, Grt.— Sherbrooke, mai et juin 1894 ; “ Montjoie,” juin 1894. Renia fluvipunctalis, Geyer.—* Montjoic/? août 1894. Lomanaltes lœlulus, Grt.—Sherbrooke, juin 1894; “ Montjoie,” juin et août 1894. Bomolocha baltimoralis, Gn.— Sherbrooke, juin 1894 Hypena humili, Harr.—Sherbrooke, septembre et 21 octobre 1894, L'ABBÉ P.-A. BEGIN. (A suivre) — —— ee {| Y A-T-IL DES VERS DANS LE TOMBEAU ? L'été dernier, eu lisant le roman de M. Tardivel, Pour la Patrie, nous remarquâmes (page 200) la phrase sui- vante : “ Perdre sa femme : Voir sa bien-aimée devenir “ce “ je ne sais quoi qui n’a de nom dans aucune langue”; la conduire au tombeau ; la confier aux VERS et à la corrup- tion,” etc. Eh bien, nous dimes-nous, voilà encore la fable des vers du tombeau qui revient ! Il va falloir que le NATURALISTE s'occupe de la question ; son devoir est de venger la science. et de prouver que l’existence de ces vers-là n’est qu’une lé- muy PUR AOL APO MAL ee cals ti ERP ET Be TL Ble MRR OnA RR iy had <7 Mr RG Re wt oa ur at a { s 2 E { . Y A-T-IL DES VERS DANS LE TOMBEAU 2 43 gende. Le Directeur de la Vérité apprendra qu’il s’est, au moins une fois, trompé! Théophile Gauthier (La comé- die de lu mort) et Crémazie (Promenade des trvis morts)vont être en belle posture, pour avoir tant fait jaser le ver avec le cadavre ! D'autant que le NATURALISTE ne fera là que maintenir la position que jadis il a prise en cette affaire. Dans sa pre- mière année, en la livraison de février 1869, l’abhé Provan- cher a traité cette question. Les paroles de l’Ecclésiastique : Putredo et vermes hæreditabunt illum......Vindicta car- Nis imp, ignis et vermis, ete. ne doivent s'entendre, disait- i], que des tourments de l'enfer. D'ailleurs, la chose est ab- surde. “ Les larves carnivores vivent toutes à l'air libre: celles qui vivent dans la terre ne se nourrissent que de matiè- re végétale.” La preuve sera donc facile à faire. Pauvres Gauthier, Crémazie, Tardivel ! Sur les entrefaites, nous recevions de Paris l'ouvrage La Jaune des cadavres, dé M. P. Mégnin (l’auteur précisément dont M. Couture a parlé dans l’intéressant mémoire que nous publions en ce numéro.) Voilà notre affaire ! nous dimes-nous. Il estévident que nous trouverons là de nouvelles rai- sons pour démontrer l’absurdité de cette prétendue présence des vers dans les tombeaux. Eh bien, ce n'est plus cela du tout ! “Nous avons chan- gé tout cela.” La Science, une fois encore, s'était trompée ! “ Connaissant, dit M. Mégnin, les lois qui régissent le développement des vers des cadavres, nous étions convaineu, et tous les naturalistes avec nous,que expression poétique “ les vers du tombeau,” était ’expression d’un préjugé, et que tout cadavre enfermé dans un cercuei! et'enterré à deux mètres de profon- deur, mesure réglementaire, se décomposait et se réduisait en poudre, selon l'expression biblique, sous l'influence des seuls agents physiques et chimiques et des Microbes de Ja fermentation putride. Nous nous trompions, car, ainsi que nous l’avons reconnu, les cadavres inhumés, au moins dans les conditions ordinaires, sont dévorés par des vers, tout comme ceux qui sont abandonnés à Pair libre ; seulement ces vers sont moins nombreux en espèces.” C’est dans l'hiver de 1886-87, et depuis, que M. Mégnin a pu faire ces découvertes intéressantes. Les faits dont il s’a- git sont si peu connus que l’on nous saura gré, pensons-nous, Lies TETE Tip. NI WANT U Re LA 4" O7" CRE" AN, . pat VS TA. NT 2 44 LE NATURALISTE CANADIEN de citer une partie du chapitre consacré par ce savant à la faune des cadavres inhumés. “Les espèces d’Insectes que nous avons recueillies dans les bières exhu- mées, soit à l'état parfait, soit à l’état de larves, sont les suivantes : “Quatre espèces de Diptéres : la Calliphora vomitoria,la Curtonevra stalulans, la Phora aterrima et une Anthomyside du genre Ophira ; deux espèce s de Co- léoptères : le Rhizophagus parallelocollis et le Philontus ebeninus; deux Thy anou- res : l’Achorutes armatus et le Templetonia nitida ; enfin une jeune Jule indéter- minée. “ Les larves des Coléortères et celles des Diptères ont un rôle très actif dans la décomposition des cadavres inhumés ; mais, comme sur les cadavres à Yair libre, elles n'apparaissent que successivement : sur des cadavres inhumés depuis deux ans, le rôle des larves de Caliiphores et de Curtonévres était t:r- miné depuis longtemps, car leur activité s'était exercée dès la mise en bière : les Anthomyies leur avaient succédé, mais les larves de Phoras venaient seule- ment d'accomplir leur travail, car leur métimorphose nymphéale était toute récente et l’éclosion des adultes s’est faite dans lcs tubes où nous en avions renfermé un certain nombre, trois ou quatre jours après, ce qui nous a permis de récolter une grande quantité de ces mouches à l’état parfait. Signalons en passant, que C’est par myriades que les nymphes des Phovas existaient sur les cadavres de deux aus ; ils en étaient couverts, comme les jambonneaux de chapelure, mêlés à une poudre brune composée uniquement du produit des dé- a ey é : R PE jections des larves. Il y avait certainement là un grand nombre de géuéra- tions. < ‘ Quant aux larves de Rhizophagus, elles étaient encore en pleine activité et nous en avons récolté un grand nombre de très vivantes, ainsi que quelques - individus à l’état parfait. “Comment ces divers insectes arrivent-ils sur des cadavres inhumés à deux mètres de profondeur et enfermés dans des cercueils aux planches assez bien’ - % jointes ? = “Nous devons dire tout de suite, relativement à ces cercueils, que l’humi- y dité et la poussée des terres provoquent très vite un voilement des planches et ae que de larges voies de pénétration se produisent promptement ainsi que nous l'avors constaté. * Un fait curieux nous a fait découvrir de quelle manière les larves de Calliphores et surtout de Curtonèvres qui sont bien plus aboudantes que les précédentes, arrivent sur les cadavres : les cadavres inhumés pendant l'été, seuls en présentaient des restes, tandis que ceux inhumés pendant l'hiver en étaient totalement dépourvus, bien qu’ils présentassent en abondance des chrysalides d’Anthomyies et surtout de Phoras, et de nombreuses larves très actives de Rhizophages. Ce fait prouve que les œufs de ces diptéres sont dépo- sés dans les ouvertures naturelles, bouche ou narives, avant l’ensevelissement et que les larves se sont développées ensuite dans la bière ; on sait, en effet, combien ces mouches sont communes dans les chambres de malades et dans les salles des hôpitaux pendant la saison chaude ; elles ont complètement disparu pendant l'hiver. “Quant aux Phoras et aux Rhizophages trouvés en pleine vie sur des cada- vres inhumés depuis deux ans, il faut forcément admettre que leurs larves pro- Ds Y A-T-IL DES VERS DANS LE TOMBEAU ? 45 viennent d'œufs pondus à la surface du sol par ces insectes, attirés par des éma- nations cadavériques particulières,perceptibles à leurs sens si délicats ; que les larves qui sont sorties de ces œufs ont traversé toute la couche de terre qui Jes séparait du cadavre, en se servant peut-être des gv'eries des vers de terre, et, dirigées par leur odorat, elles sont ainsi ariives à la surface du cadavre, com- me d'antres larves de mouche arrivent, ainsi qu'on le sait, sur les truffes en dé- composition Cachées aussi dans la terre. “Un fait de mœurs très curieux nous a aussi été révélé par nos recherches : c’est que les Phoras s'adressent de préférence aux cadavres maigres, tandis que les Rhizophages ne se trouvent que sur les cadavres gras ; la larve de ce der- nier insecte paraît, en effet, ne vivre que de gras de cadavre, et nous ne l’a- vous trouvée que sur des amas de graisse rancie qui avait coulé au fond de la bière en s'y moulant et provenant des ca lavres très gras.” Le présent travail, ajouté à celui de M. Couture, donne- ra à nos lecteurs une notion suffisante des Travailleurs de la mort. Ces lugubres sujets d’étude, pour n'être guère réjouis- sants, n’en sont pas moins intéressants.—Airsi done, bon gré mal gré, nous avons à compter avec les insectes ! Durant la vie, des insecticides variés nous permettent de lutter avanta- geusement contre eux ; mais, après la mort, nous ne pour- rons plus nous défendre, et ils auront beau jeu.—Voilà une abondante matière de méditations, pour le temps da caréme. Et l’on dira encore que l’entomolosie est une science d'importance minime, et que c’est perdre son temps que de s'y appliquer ! Voici pourtant une nouvelle démonstration de son utilité. L'ouvrage de M. Méquin porte en sous-titre : A pplication de l'entomologi: à li médecine lésal. C'est que les faits dont il s'agit peuvent rendre de grands services en certains cas. Il peut importer beaucoup, en effet, de détermin:r à quel temps remonte la mort. Eh bien, rien n’est plus facile main- tenant que de savoir à quoi s’en tenir là-dessus, puisque les diverses espèces d'insectes nécrovores n'apparaissent, sur les cadavres inhumés ou restés à l'air libre, qu'à des époques fixes et connues. .....MM. les juges, les avocats, les médecins, les jurés, les témoins, c'est-à-dire tout le monde, il ne vous est plus permis d'ignorer l’entomolo sie ! Pie OST 2 IP SSP PRE NS US RENE TON OM BET ATTN Penn MES A te SA Ue! cee hy 46 LE NATURALISTE CANADIEN REPONSES A DES CURIEUX LE CASTOR EST-IL UN POISSON ?—Le correspondant J. B, C. répond, dans le Bulletin des Recherches historiques (li- vraison de mars, p. 47),que cette affaire “ne fait plus de’ dou- te pour persoine, La Faculté de médecine de Paris déclara juridiquement que le castor était un poisson.” Tout dépend de ce que l’on entend par poisson: Si, pour être poisson, il suffit d’habiter plus ou moins les eaux, le castor en est certainement ; et bien d’autres êtres aussi. Par exesnpie les maringouins, les libellules (ou de- moiselles), sont des poissons, au moins dans la première pé- riode de leur existence ! S'il s'agit de ce que la science appelle poisson, oh ! alors, c’est différent. Dans ce cas, il y a autant de raison de ranger le castor parmi les poissons, qu’il y en aurait de dire que les poules sont des reptiles.—Il doit y avoir longtemps que la Faculté de médecine de Paris a fait un poisson d’un anima! & quatre pattes, mammipère, à respiration pulmonaire, revétu d'une épaisse fourrure. .... L’OSIER EXISTE-T-IL AU CANADA ?—Puisque l’on fait des paniérs, au Canada, c'est qu'il y a de Vosier ! A la question dont il s’agit, posée par F., à la page 48 du même numéro de la même publication, il est du reste fa- cile de répondre en ouvrant Ja Flore canadienne, Provan- cher. On y voit que l’osier est un saule, et que nous avons ici deux espèces d’osier, introduites d'Europe : le Salix vimi- nalis, L., sauk osier-vert, et le Sulix purpurea, L., dit osier rouge ou vsier noir. Quant à l’Osier du Canada, aux fleurs jaune-pâle, que V. Hugo (cité par le correspondant F.) fait croître à Saint- Domingue, e’est un inconnu dans notre flore, et probablement aussi à Saint-Domingue : car les Saules sont très rares en dehors de la zone tempérée de l'hémisphère boréal. Fr of PUBLICATIONS RECUES 47 PUBLICATIONS RECUES — Proceedings of the U. S, National Museum, Vol. 17, 1894. —Smithsonian Report. U. 8. National Museum, 1893. — Proceedings of the Culifornia Academy of Sciences, 2ad Series, Vol. V, p. J. —Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 1895; p. ur. —(Field Columbian Museum, Chicago, Publ. 8) W. H Holmes, Monuments of Yucatan. ——Seed Catalogue, 1896. “ This book tells where to buy Best Seed for the Least Money.” J. J. Bell, Binghamton, New York, _ —J.-E. Roy, Jean Bourdon et la baie d'Hudson. Ce travail est extrait du Bulletin des Recherches historiques. —Ch. F. St. Laurent, Germanization and Americani- sation compared. Montreal, 1896. Brochure de 20 pages in- 80, du plus vif intérét pour tous ceux qui s'occupent des questions de nationalité dans l'Eglise. C’est un plaidoyer très éloquent en faveur de nos compatriotes des Etats-Unis, dont l'attachement à leur foi et à leurs institutions nationales est trop souvent mis à rude épreuve, —Hoffmanns Catholic Directory, 1896. Hoffmann Bros, Co., Milwaukee, Wis., U.S. Voici la onziéme édition de cette utile publication, qui contient des renseignements complets sur tous les diocèses des Elats-Unis, du Canada, de Terré-Neuve et des îles Saint-Pierre et Miquelon. Ce Directory est publié en quatre fascicules chaque année. Le No 1, dont nous parlons en ce moment, est un volume in-12 de près de mille pages. Les trois autres livraisons, qui paraissent à différentes dates, donnent à mesure oak ESS AG Ee AUR ae ES OMS CRUE RAT 48 LE NATURALISTE CANADIEN les modifications qui se produisent, par décès ou autrement, dans l'organisation ecclésiastique. L'ouvrage contient une car- , te des E.-U. divisée par diocèses, Tl est à désirer qu'un jour les diocèses du Canada et de Terre-Neuve soient aussi indiqués sur cette carte, ou surrune carte spéciale, : La liste alphabeti- que de tous les endroits où s'exerce le ministère sacerdotal est très utile à consulter.—Le prix de cet ouvrage est de 50cts pour les quatre fascicules. La liste des journaux catho'iques du Canada, publiée dans ce Directory, nous paraît avoir été rédigée depuis assez long- temps. Il y faudrait plusieurs corrections, —St. Anthony's Canadian Messenger. Revue mensuel- le de la dévotion à saint Antoine de Padoue. 50 cts par an- née. S’adresser à M. l'abbé E. DeLamarre, Chicoutimi, P. Q. Nous remercions de tout cœur notre confrère de |’Ensei- gnement primaire, qui a bien voulu signaler le commence- ment de notre vingt-troisième année, Notre reconnaissance la plus vive à la Minerve aussi, qui, le 14 de ce mois, a bien voulu parler de notre œuvre dans les termes les plus sympathiques. — Pour la Patrie, J.-P. Tardi- vel, Libr. Cadieux & Derome,rue Notre-Dame, Montréal. Libr. S. Chaperon, rue de la Fabrique, Qucbe:. 80 cts par la poste. A os Eee ie CAVEATS, [RADE MARKS te 5 COPYRIGHTS. & CAN I CRAN aa NE e pure ss rompt answer and an honest opinion, write to . —Manue oh oy i Fi UNN & CO. who MAR nearly fifty years’ LM anuel S a se te C. experience in the patent business. Communica. . Magnan, ibr. . Chaperon tions strictly confidential. A Handbook of In- 8 CORRE . ponte formation concerning Patents and how to ob rue de la Fabrique; Libr. Lan- tain them sent free. Also a catalogue of mechan- ee Ca: È a sa avienise bodes seat Hee “Cc : £lais, Tue à aint-Joseph, Québec. atents taken through Munn o. receive x snecial notice inthe Scientific American, and 0° €ts par la poste. thus are brought widely before the public with- out cost to the inventor. This splendid paper, issued weekly, elegantly illustrated, has by far the F AA ss qa eto oF any scientific LEE in the —L'Apôtre du Saguenay, Huard, world. $3 a year, Sample copies sent free. QUE: : de Building Edition, monthly, 82.50 a year. Single [Biographie de Mgr D. Racine]. copies, *. cents. very number contains beau- x 1, Ve uke ti ul Plates, in colors, and photogra hs of new 50 cts. Chez l’auteur, au Sémi- ouses, with plans, enabling builders to show the i > Chic aoa 6 latest designs and secure contracts. Address naire de Chicoutimi, P. Q. MUNN & CO., New YORK, 361 BROADWAY. , his Ee Naturaliste Canadien VOL. XXIII (VOL. II] DE LA DEUXIEME SERIE) No 4 Chicoutimi, Avril 1896 Directeur-Propriétaire : l’aLbé V.-A. HUARD LABBE PROVANCHER (Continué de la page 185 du volume précédent) De 1855 à 1859, Toronto fut ainsi le siège du gouverne- ment. Alors, comme aujourd’hui, beaucoup de graves sujets passionnaiert l'opinion publique et fournissaient aux politi- ciens et aux Journalistes une abondante matière de dissenti- ments. Le ministère Taché-McDonald daigna pourtant, au milieu de ses soucis, s'intéresser même à une humble plante et chercher les moyens de la défendre contre des ennemis qui, pour n'avoir pas explicitement Juré sa perte, ne mena- caient pas moins son existence. Cette humble plante, c'était le blé, que lon ’cultivait À cette époque, dans nos provinces, beaucoup plus qu’aujour- d’hui. Divers insectes diverses maladies s'attaquaientà cette graminée, et lon s’alarma des dangers que courait une culture de telle importance. Il n'y avait pas, en ce temps-là, à compter sur les plaines de l’Ouest, pour nous fournir de pain. L’Ouest n'existait pas alors pour les provinces du Ca- nada. Puisque ics insectes et les champignons nous avait décla- ré la guerre, il fallait nous défendre. Il fallait lutter, sinon pour nos foyers, pour la Constitution, pour Sa Majesté britan- Lique, au moins pour le four, ia huche, la table ! Le gouver- nement du Canada ne faillit pas à la tâche. Il appela aux ar- mes. 7—Avril 1896. ey 4; ie à y al VN 50 : SLE NATURALISTE CANADIEN Cet armement, en l'espèce, c'était d’abord la connaissan- cs suffisant+ de ces ennemis et des moyens propres à les com- battre. On communiquerait à la classe agricole tous ces ren- seignements, et l'on serait partout en état de lutter efficace- cement. On résolut de s'adresser aux spécialistes, pour obtenir les données nécessaires sur la question, et d'offrir des prix pour récompenser les inoilleurs travaux qui seraient présentés. Le 15 août 1856,le ministère de PAcriculture publia la proclama- tion suivante : Bureau d'Agriculture et des Statistiques Toronto, 15 août 1858. Prix de concours #45, 95, et #15. Les prix désignés ci-dessus seront payés pour les meilleures Essais,concer- nant la nature, les habitudes et l’histoire des progrès, de temps en temps, et les causes des progrès du Charançon, de la Mouche Hessoise, du Cousin et des autres insectes qui ont fait des ravages dans les récoltes de blé au Canada, ain- si que sur les maladies auxquelles ces blés ont été soumis, et les meilleurs mo- yens de les éviter ou de s’en préserver. L’Essai devra être déposé au bureau, vers le 15 janvier prochain, et dis- tingué par une devise, dont copie sera aussi envoyée dans une lettre cachetée avec le nom et l’adresss de l’auteur. Les prix seront décernés d'après la déci- sion d'un comité, qui sera nommé par le Bureau d'Agriculture du Haut et du Bas-Canada, ou, à défaut de telle décision prise par le Bureau, les Essais choi- sis deviendront la propriété du Bureau. Il ne seraaccordé de prix que dans le cas où l’on produira un Essai ayant des mérites suffisants. On craint que les fermiers, dans leur ardeur pour produire le blé, n’accor- dent pas assez d'attention au danger de laisser trop mûrir les grains, et l’on espère que les avis ‘et renseignements que pourront procurer les Essais désirés aideront à faire cesser les grandes épidémies auxquelles le blé est sujet. P.M. Vankoughnet Ministre de l'Agriculture, ete. Les professeurs Hincks, de l’'University College de To- ronto, et Dawson, du. College MeGill de Montréal, furent nommés comme juges du concours, auquel vingt-deux person- nes prirent part. Le premier prix fut accordé à M. H. G. Hind, professeur de chimie au Trinity College, Toronto; le deuxie- ne, au Rev. Geo. Hill, recteur de Markham ; et le troisième à Emilien Dupont, Her, de Saint-Joachim (Montmorency), dont le travail était désigné par la devise suivante : Spinas et tro- bulos germainabit tibi (terra) et comedes herbam ‘erre. L'ABBÉ PROVANCHER SE Cet Kmilien Dupont, Ecr, n’était autre que l’abbé Pro- vancher, curé de Saint-Joachim. Pourquoi notre concurrent avait-il cru devoir se cacher sous un pseudonyme ? Craignait- il de n’étre pas jugé avec toute limpartialité désirable, sil se ‘présentait en sa qualité . de : prêtre catho- lique ? Il ne devait aucunement redouter ce péril, puisque les { juges ne pouvaient connaître les auteurs des essuis, qui ne portaient pas de signature, mais que des “devises” seulem :nt . permettaient de distinguer.Ti faut eroire,plutôt,que M.Provan- cher se défiait du mérite de son travail, peu habitué encore qu'il était à affronter pour ses écrits les basards de là publi- cité. En tout cas, s'il n’y eut pas d'autre motif à son déguise- ment intentionnel, ce motif était assez peu fondé, comme il fut prouvé par l'événement. Tl est de toute évidence que le second,et; à plus forte rai- son, le premier prix, aurait davantage affirmé la valeur du travail de M. Provancher. Mais on ne saurait mauquer de reconnaître qu'il y avait encore de l'honneur, pour un “ petit Canayen ”, à arriver au troisième rang parmi les vingt-deux personnes qui prirent part à ce concours. La plupart des au- tres concurrents, sinon tous, appartenaient vraisemblablement à la “race supérieure ” ; ils avaient eu à leur disposition, pour s'aider dans l'étude de l'histoire naturelle de ce pays, toute la littérature scientifique des Etats-Unis et de Canada, tandis que notre “ petit Canayen ” n’avait rien trouvé d’éerit en sa langue, pour se guider, et, n’ayant pas une connaissance bien parfaite de l'anglais, n’avait pu profiter qu'à moitié des écrits dus aux naturalistes de ce continent. Il a donc, en cette cir- constance comme en nombre d’autres, bien mérité du nom capadien-français. Honneur à lui! L'Essar sur les insectes et les muladies qui affectent le blé fut publié en 1857, à Montréal, en une brochure de 38 pa- ges in-80, et imprimé par les “Presses à vapeur du Canada Di- rectory,rue St. Nicolas.” Le fait de cette publication à Montréal donne à penser qu’elle se fit aux frais du gouvernement. On ne comprendrait guère, en effet, que l’abbé Provancher ait 52 LE NATURALISTE CANADIEN fait imprimer ce travail à Montréal, surtout lorsqu'il a publié à Québec tous ses autres ouvrages ; et même c'est à une seu- le maison de Québec, l’Imprimerie Darveau, qu'il à confié l'impression de tout ce qu'il a publié, y compris le Nu- twraliste Canadien. Ouvrons maintenant cette petite brochure qui, méme au- jourd’hui, rendrait sans doute des services aux agriculteurs qui l’étudieraient ; et, par une rapide analyse, voyons com- ment lauteur s’est efforcé de remplir le programnie tracé par le ministère de ! Agriculture du Canada-Uni. Après quelques généralités sur les maladies des végé- taux, M. Provancher partage celles qui s’attaquent au blé en trois classes, qui formeront les trois chapitres de son mémoi- re : ces maladies sont causées 10 par des influences atmosphé- riques ; 20 par les parasites végétaux ; ou 30 par des parasi- tes animaux. Les INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES qui peuvent compro- mettre le rendement du blé, sont au nombre de cinq : la juw- nisse, qu'un drainage intelligent peut ordinairement préve- nir ; la coulure et l'échaudage, qu'il n’est guère au pouvoir de l’homme d'empêcher ; le versement des tiges, dont le rou- lage sur la semence et l’égouttage judicieux sont des remèdes préventifs assez cfficaces ; enfin,'a germination en juvelles. Au rapport de l’auteur, c’est à cette dernière maladie, “la ger- mination du grain dans la javelle,’ qu'il faut attribuer la perte du tiers de la récolte du blé, en 1855, dans le Bas-Cana- da. Eh bien, alors, c'est bien simple ! qu'on ne mette plus le grain en javelles ! Qu’on le dispose en moyeltes, et tout sera dit. C’est justement le conseil que donnera, quarante ans plus tard, le sage M. Barnard dans son Manuel d Agriculture. Dans le chapitre deuxième, il est question des PARASITES VÉGÉTAUX. Ces pauvres plantes trouvent des ennemis jusque parmi leurs “congénères ©” Le règne animal lui-même nest pas sans nous offrir quelques exemples de semblables faits... Comme les parasites végétaux sont presque tous des crypto- g:mes,M.Provancher donne d’abord quelques notions générales RS UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 53 sur l'organisation de ces sortes de plantes. Puis il étudie les trois champignons qui s'attaquent au blé, savoir : la carie ou nille, le charbon et la rouille, en indiquant les remèdes à ces affections. Quant aux PARASITES ANIMAUX.il faut se garder de croire qu’il est ici question de bonnes vaches et de braves chevaux, qui, habitant un pré voisin du champ de blé, ont parfcis la fantaisie, “quelque diable les poussant,” de passer la clôture et de se donner une petite fét2, en présumant—bien à tort— le consentement du propriétaire. I] s’agit plutôt de ravageurs bien autrement redoutables, d’ennemis à taille infime, mais qui rachètent ce désavantage par leur nombre incaleulable. J ai nommé les insectes. Or, suivant M. Provancher, “les in- sectes, qui d'ordinaire se posent en ennemis du froment, sont : le hanneton, le charangon, la saperde, le criquet, la fausse-tei - ene, l’alucite, la cécidomye et la mouche à blé” Contentons- nous de cette émumération, et disons que si les insectes et les autres ennemis du blé font aujourd’hui, dans la Province, bien moins de tort qu’autrefois à la précieuse graminée, cela est dû principalement à ce que l’on necultive plus beaucoup le blé dans nos campagnes. (A suivre) VASE ———— oO ONE EXCERS'ON DANS LES HAUTES-ALPES Uriages-les-Bains (Isère) Mon cher monsieur l'abbé, J'ai quitté la Touraine il y a huit jours et me voilà ins- tallé à Uriages. J'ai fait bon voyage jusqu'ici, et, à l’excep- tion du premier jour, j’aieu constamment beau temps. Parti à six heures du matin de Tours, j'étais à deux heures à Néris, 54 LE NATURALISTE CANADIEN La voie ferrée suit pendant la plus grande partie du pareours la jolie vallée de l'Indre,et passe par Chateauroux et Montlu- con, Je n’ai fait que deux courtes stations en ine rendant ier, l'une aux baius de Néris, où je me suis arrêté pour voir une de mes patentes qui s’y est rendue bien souffrante, et l'autre à Lyon, dont je désirais voir l'Exposition. Je connaissais déjà Kéris et ses environs, y ayant passé qielques jours avec mon père et ma sœur il y a une quinzai- ne d'années. Mon père en avait gardé bon souvenir, car il en était revenu guéri de douleurs nant les aiguës. Cette petite ville, située dans le département de | Allier, est céle- bre par son établissement thermal. Les principales maladies qu'on y traite sont: le rhumatisme, la goutte, les névralgies, les névroses, les affections utérines, certaines maladies de la peau, telles que l’eczéma, le prurigo, ete. On traite aussi à Né- ris quelques formes de paralysies, ne constituant que des pa- ralysies partielles, ete. Pensant vous intéresser, voici quelques renseignements copiés un peu à la hâte, le soir de mon arrivée, dans un gui- de aux eaux de Néris. La saison thermale commence le quinze mai et finit le pre- mier octob’e.L'élévation au-dessus de la mer est de 260 mètres, je climat est tempéré, variable, sans excès, comme dans tout le centre de la France. Six sources, qui existent depuis l’époque romaine, émergent d un terrain granitique à quel- ques mètres les unes des autres. L'égalité de niveau, leurs rapports d'analyse démontrent qu'elles proviennent d’une nap- pe commune ; le débit total est de 1500 à 1600 mètres cubes par vingt-quatre heures ; la température oscille entre 52 et 53 degrés centigrades ; la limpidité de l'eau est remarqua- ble ; sa saveur ne diffère pas beaucoup de lean ordinaire chauffée ; son odeur est très légere. Ces eaux faiblement mi- néralisées ont été classées parmi les bicarboratées mixtes elles contiennent en effet des bicarbonates de chaux, de sou- de, de potasse, des chlorures, des fluorures, des silicates et une matière organique très abondante : les conferves, sortes d'al- UNE EXCURSION DANS BES HAUTES-ALPES gues de la famille des confervoides qui se développent dans _Yean à 48 ou 50 degrés centigrades. Je ne puis ici entrer dans de grands développements sur cette plante, je me con- tenterai de vous dire que c'est à la présence des conferves et des silicates que les eaux dle Néris doivent cette consistance douce, savonneuse, onctucuse au toucher que les malades no _ constatent dès leur premier bain et qui joue certainement un ‘4 très grand rôle dans leur action calinante sédative. 3 > Les eaux de Néris s’administrent ‘en bains ordinaires, ae douches ordinaires, aux températures les plus variées ; en ce douches faibles, en bains de vapeurs, douches de vapeur, 4 | etc., ete. En résumé l'établissement présente à la thérapeuti- 2 que hydriatique un arsenal des plas complets. L’eau en bois- mn « son, le massage, rendent également de grands services et se- a | condent puissamment le traitement balnéothérapique. a Je ne veux pas vous en dire davantage craignant de ie vous fatiguer. Je souhaite vivement, maloré tout le plaisir 4 que j aurais à vous voir en France, que vous n'ayez jamais besoin de recourir à l'action de ces eaux. La pluie aidant, je n'ai fait qu'une courte promenade, je 4 me suis rendu au pare des Arènes ; c’est un beau jardin pu- à: blic, placé au centre de la ville et planté d'arbres superbes 2A ? = platanes, ormes et tilleuls. En y entrant, l'œil est surpris de se trouver en face d'un immense amphithéätre autour duquel existe encore une mu- raille, dernier vestive de l'édifice qui s'élevait jadis en ce lieu. Etait-ce un théâtre, était-ce une arène ? les avis sont partagés. L'amphithéâtre avait la forme d'un arc, dont la circonférence était de 168 mètres en dehors, le devant repré- sentait la corde de l'arc ct avait 68 metres de longueur. 2688 On à rencontré, dans les fouilles faites dans l'arène, de grands escaliers circulaires, et, sur un sable noir très fin, des ossements humains et de divers animaux carnivores,des débris de poterie et de verrerie, des agrafes, des épingles à cheveux, ete. Ce monument gallo romain est une preuve que l'emploi à A CH Se aM IL AL GR GE ER Rene 56 LE NATURALISTE CANADIEN des eaux de Néris remonte au moins aux premiers siècies de notre ère. Le départe,aent de l'Allier possède aussi les eaux céle- bres de Bourbon-l Archambault. Le lendemain matin,dès six heures,je prenais le chemin de fer pour me rendre à Lyon la station de Chamblet-Néris, la plus rapprochée de cette ville. La première station que l’on rencontre après Chamblet est celle de Commentry.J’ai bien re- gretté de ne pas pouvoir m'y arrêter cette fois, il y à tant à voir pour un amateur de géologie. Commentry est une ville à l'américaine ;1il y a cinquante ans c'était un village, aujourd'hui elle compte 12,000 habitants. A Commentry tout est mines ou forges. L'exploitation régulie- re de la houille date d'une cinquantaine d'années etelle a vi- te pris un immense développement ; sa production annuelle peut atteindre 400,000 tonnes ; elles lesa même dépassées. La houi!lère de Commentry appartient à la Société ano- nyme de Commentry-Fourchambault dont dépendent les usi- nes de la Nièvre ; elle occupe au moins deux mille ouvriers. Les puits sont nombreux et puissamment outillés, mais ce que Commentry-mines a de particulier, ce sont ses sept tranchées, immenses excavations de soixante mètres de pro- fondeur qui ont servi à l'exploitation à ciel ouvert. La premie- re, en débouchant par la rue dela mine, estde toutes la plus importante, elle n’a pas moins de cinq cents mètres de longueur sur deux cents metres de largeur ; pour le pra- ticien, je recommanderai celle qui est à l'extrémité, ou tran- chée de Longeroux, dans laquelle on peut voir mise à nu la magnifique couche de Commentry, avec système complet d'exploitation. A tous ceux qui font une étude spéciale des questions géologiques, je signalerai le magnifique musée de paléontologie, de botanique fossile, dont tous les échantillons appartiennent au bassin de Commentry et ont été recueillis par les soins du savant directeur de ces mines, M. Fayole. Ce musée absolument « privé se trouve dans les bureaux de la mine. UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 57 Lors de mon voyage à Néris, grâce à la liaison de mon père avec l’un des ingénieurs des mines, j'ai pu me procurer ‘à quelques beaux échantillons d'empreintes de plantes (fougè- DU res, préles, ete.), et de poissons fossiles. L’une de ces dernières ; ne mesure pas moins de 30 centimètres de long, et le poisson : est presque complet. J Une des grandes attractions de Commentry a toujours | été, pour les baigneurs§de Néris, les feux de la mine, Ces | feux, dus à l’inflammation spontanée de la couche de charbon et des schistes charbonneux qui l’avoisinent, ont bien dimi- nué d'intensité, mais ils offrent encore un curieux spectacle, surtout par une belle soirée succédant à une journée pluvieu- | se. Ils se trouvent à la sortie même de Commentry au bout de la grande tranchée. La forge date également d'une cinquantaine d'années ; c’est un immense établissement pouvant occuper de dix-huit cents à deux mille ouvriers. On y fabrique la fonte, le fer marchand, la tôle, le fer-blanc, etc. Comimentry nest qu'à sept kilometres de Néris. J’oubliais de vous recommander, si vous visitez quelque jour ces contrées, de vous arrêter en passant à Montluçon, petite ville située, comme Commentry, à sept kilometres Je Néris. C’est une ville très manufacturière ; on y trouve un grand nombre d'ateliers pour le travail de la fonte et du. fer, et aussi deux usines importantes pour la fabrication du ver- re : une grande verrerie à bouteilles et une manufacture de glaces dépendant de la compagnie de Saint-Gobain.C’est cette dernière surtout que je vous engage à visiter. La coulée des glaces et leur Jaminage, les différentes phases du polissage, dégrossissage et doucissage, et enfin lé- tamage, telle est la série d'opérations, toutes plus curieuses les unes que les autres, auxquelles assiste le visiteur dans une manufacture de glaces ; celle de Montluçon, récemment amé- nagée, a été munie des plus récents perfectionnements. (A suivie) E, GASNAULT. 8—Avril 1896. 58 LE NATURALISTE CANADIEN LFPIDOPTERES DE LA VILLE ET DES ENVIRONS DE SHERBROOKE [Continué de la page 142] — GEOMETRINA Fam. GEOMETRIDÆ Sous-Fam. ENNOMIN, Letracis crocallata, Gn.—Sherbrooke, mai et juin 1894. Metanema inatomaria, Gn.—Sherbrooke, juin 1894. Ennomos magnarius, Gn.—Sherbrooke, 1892. Azelina hubnerata, Gu.—Sherbrooke, juin 1894. Endropia obtusarva, .Hbn.—Sherbrooke, juin 1894 ; ‘Montjoie”, juin 1894. Endropia armataria, H.-S.—Sherbrooke, juin 1894. Therina fervidarrva, Hbn.—Sherbrooke,mai et juing] 894. Angerona crocatoriæ, Fabr.—Sherbrooke, juillet 1892 et juin 1894 : “Montjoie,” juin 1894. Plagodis phlogosuria, Gu.—Sherbrooke, mai 1894. Sous-Fam. GEOMETRINÆ Nemoria gratata, Pack.—Sherbrooke, mai 1894. Sous-Fam. ACIDALINÆ Callizzia amorata, Pack.—Sherbrooke, juin 1894. Sous-Fam. CABERINÆ Corycia vestaliata, Gn.—Sherbrooke, mai et juin 1894. Corycia semiclarata, Walk.— Sherbrooke, mai et juin 1894. Semiothisa granitata, Gn.—Sherbrooke, juin 1894. LÉPIDOPTÈRES DE LA VILLE ET DES ENVIRONS DE SHERBROOKE 59 “Montjoie,” juin 1894. -.. Lozogramma defluata, Walk.—Sherbrooke, mai 1894. Hematopis grataria, Fabr.—“Montjoie,” juin 1894. Sous-Fam. BoaARMINE Û Bourmia larvaria, Gn.—Shcrbrooke, juin 1894. Eubyia cognataria, Gn.—Sherbrooke, juillet 1892. Hybernia tiliaria, Harr.— Sherbrooke, septembre 1892 et 16 octobre 1894. Operophtera bruceata, Hulsh.—Sherbruoke, 25 octobre 1894. Sous-Fam. LARENTINÆ Heterophleps triguttata, H.-S.—Sherbrooke, juin 1894. Baptria albovittata, Gn.—“Montjoie juin 1894. Lobophora atrolituruta, Walk.—Sherbrooke, avril 1894. Lobophora montanata, Pack—Sherbrcoke, juin 1894. Triphosa dubitata, Linn.—‘Montjoie,” août 1894. Petrophora prunata, L., var. nubilitata, Pack.—Sher- brooke. Petrophora diversilineata, Hbn.—Sherbrooke, septem- bre 1894. Petrophora albolineata, Pack.—Sherbrooke, juin 1894. Petrophora hersiliata, Gn. (probablement.)—‘“Montjoie, juin 1894. Petrophora truncata, Hbn.—“Montjoie, août 1894. Rheumaptera runcillata, Gn. août 1894. Rhewnaptera intermediata, Gn.—Sherbrooke, mai 1894 ;“Montjoie,” août 1894. Rheumaptera lacustrata, Gn.—Sherbrooke, août et sep- tembre 1894. Rheumaptera unangulata, Haw.—Sherbrooke, mai et Sherbrooke, mai, juin et juin 1894. Ochyria ferrugata, Linn,—Sherbrooke, mai 1894. — Lozogramma detersata, Gn.—Sherbrooke, mai 1894 ; > SN “ * ee J a his Miah « M ' PRE DTA LUZ DUR EMA d Le: PAGO NN AE od Vn fia at x 60 LE NATURALISTE CANADIEN Ochyria designatu, Hbn.—Sherbrooke, mai et septembre 1894. Hydriomene trifasciata, Bork.—Sherbrooke, juin 1894, Hydriomene sordidata, Fabr., var.—Sherbrooke, juin 1894. . Plemyria fluviata, Hbn.—Sherbrooke, juin 1894; “Montjoie,” août 1894. (A suivre) L'ABBÉ P.-A. BEGIN. O CURIOSITES VEGETALES Que de fois ne nous a-t-on pas dit et répété les mœurs curieuses, étranges, étonnantes de certains animaux encore peu ou point connus du gros public ? Que de fois l’imagina- tion fertile de chroniqueurs fantaisistes ne nous a-t-elle pas présenté—“fabriqué” serait plus juste en maints égards—de stupéfiants animaux, à la fois oiseaux et bêtes, munis de cor- nes invraisemblables ou de becs épatants, n'ayant quasi point d’ailes et pourtant toujours prêts à s'envoler; créatures hy- brides, joignant aux écailles du poisson le duvet de jeunes ha- bitants de l'air, etc., etc.? Je ne finirais jamais, si je voulais énumérer toutes les curiosités animales, vraies ou fausses,que nous ont servies de- puis maintes années des plumes à la fois scientifiques et fan- taisistes ! Et pour quitter ce domaine, d'où l'intérêt s’éloigne un peu, que ne faisons-nous une petite excursion dans le mon- de des végétaux ? Il n’est pas que des curiosités animales, il en est de végétales également et ce ne sont pas moins les cu- rieuses ! Je ne parlerai que pour mémoire de cette capricieuse “ sensitive,’ dont la sensibilité est devenue proverbiale et n’est surpassée que par celle des femmes en général, et des hommes nerveux en particulier; je ne m’arréterai pas davan- Ri 7 i = wate "46 ET Lu v A CURIOSITÉS VÉGÉTALES 61 tage à cet étrange “ gobe-mouches,” le facétieux ensevelisseur des pauvres insectes, aussi malheureux que les pauvres ¢a- tholiques du Manitoba, étouffés sous l'inique loi Martin- Greenway ; je ne m’attarderai pas même devant le lotus à la fleur bleue d'azur et le nénuphar odorant qui pressentent la tempête et s'abritent contre elle en plongeant sous les eaux ; je laisserai encore de côté ces innombrables fleurettes qui, fermées au lever de soleil, s'épanouissent à midi et contem- plent, larges ouvertes, l'astre ralieux à son déclin ; et je m’ar- rêterai aujourd’hui à vous dire quelques merveilles, quelques curiosités chez des plantes encore peu connues. Les fleurs-lumiéres ! Aux flincs des monts de la Crète, se mirant dans ies flots bles de la Méditerranée, en pieine sauvagerie, une plante étule ses larges bouquets blancs, roses et rouges. Lorsque, dans la nuit, sous un ciel d'un bleu som- bre, une circonstance fortuite, une clarté soudaine vient la frapper, il sallume au-dessus delle une huile volatile qu'elie produit elle-même et qui brûle avee une flamme bleuâtre. Un - féerique incendie enveloppe l'étrange “ ditbanie”. d'un super- be vêtement de vapeur azurée, lui met comme une auréole de Jumineux azur ! C'est la fleur-lumière ! Dans les forêts de la Guyane anglaise, au bord des ma- rais fangeux où règne le caiman, pousse un arbre étonnant que les indigènes appellent “ hya-hya” et quileur sert de vache à lait. Sa moelle et son écorce contiennent d’abondan- tes quantités de sève ; comme pour notre érable, on fait à Vhya- hya de légères incisions à la surface et le précieux liquide ruis- selle aussitôt. Cette sève, e’est du lait, qu'elle rappelle par son * gout et son onctuosité. Cet étrange végétal a un coneurrent au Vénézuéla. La il s'appelle “ tubayba ” et donne un lait gras, parfumé et nour- rissant qu'on recueille en pratiquant, dans l’écorce de l'arbre une légère incision. Un cousin de ces deux “laitières ” se rencontre au Séné- gal. Le commandant Galliéni nous parle du “karité”? qu'il a trouvé sur les rives du Niger. Cet arbre, qui ressemble au : v 4 4 NN et Aer) : Si ’ ‘ P aR PAG Rh "4, ru LOTS 1" hy 62 LE NATURALISTE CANADIEN chêne, porte des fruits à chair blanche et compacte que les indi gènes font sécher au four ; puis ilsles décortiquent, les écra- sent et les pilent: il en résulte une farine pâteuse qu'on met dans l’eau froide. Il en sort une matière blanche qui monte à la surface de l’eau et que les nègres battent et pressent, puis mangent comme du beurre! S'il faut un lièvre pour faire un civet, il devient évident qu'on peut faire du beurre sans avoir de vache ! Un petit chêne karité et....ça y est !! Vous parlerai-je encore de cette fleur-caméléon qui croît à Téhuantépec, à l'ombre des goyaviers et qui,blanche au ma- tin, rouge au midi,est blene au soir ? Cette fleur tricolore a de plus un parfum déhcieux qu'elle ne donne qu'à midi. Vous citerai-je aussi la plante “ gymnote ” dont les décharges élec- triques sont fort incommodes et qui se défend ainsi des souil- lures de nombreux insectes acharnés sur sa corolle ? Ou en- ÉDÉC NA Mais mes curiosités végétales prennent trop de place dé- ja, et j'entends arriver notre sympathique directeur... Plus tard, nous reprendrons nos courses à travers le monde végé- tal, où plus d’une curiosité nous attend et nous garde ample matière pour plus d’uue page encore du Naturaliste cana- dien. HENRI TIELEMANS (*) — OO UN (BEL AERBIER a Dans notre livraison de juin 1895, nous citions avec élo- ges le Couvent des Sœurs de Sainte-Croix (Saint-Laurent, près Montréal), qui avait formé un herbier de 1200 spécimens de plantes. Nous avions été mal renseigné sur le nombre de ces plantes, qui était non de 1200, mais de 2100. Rtnous ap- prenons que l'on est maintenant rendu «au joli chiffre de 2420 spécimens déterminés, Nous disons, comme lan dernier : voilà un bel exemple ! [*] Notre érudit et zélé correspondant, M. Tielemans, réside maintenant à Landshut, Langenburg P. O., Assa., N. W.T. 1 . x AUX ENTOMOLOGISTES 63 PUBLICATIONS RECU: — La Feuille d'Erable, magazine sociologique, littéraire et anècdotique, se- mi-mensuel, illustré ($1.00 par an; B. de P. 2181, Montréal). Voilà bien des fois que l’on tente, à Montréal, de fonder uue revue littéraire accessible à tous les talents et à toutes les bourses. Espérous que la plus récente de ces tentati- ves rencontrera enfin le succès, Ce “ magazine”, comme l'on dit, mérite à tous égards de réussir, et nous souhaitons vivement qu’il rencontre partout d acti- ves sympathies. —Nos remerciements à l'honorable M. E.-J. Fiynn, Commissaire des Terres de la Couronne, pour l’envoi d’un exemplaire de la nouvelle édition du Guide du Colon qu’il vient de publier. C’est une bien jolie brochure de 168 pages, remplie des informations les plus intéressantes et les plus utiles sur tous las cantons de la Province. Deux index permettent au chercheur de trouver rap-- dement ce qu'il désire savoir. —96th Annual Report of the Entomological Society of Ontario,1895. Comme les rapports qui l’ont précédé, celui-ci contient un grand nombre d'articles scien- tifiques de spéciale importance pour les naturalistes du Canada. © —Archæological Report, 189495, Toronto. Ils’agit du Musée proviacial d’Archéologi d’'Ontario. Quatre-vingts pages bien remplies de choses intéressantes. \ —J.M. Clark, The functions of a great university, Toronto, 1895. — Transactions of the Canadian Institute, Vol. IV, part 2. Toronto. —Flora of West Virginia, Chicago, 1896. (Field Columbian Museum.) — Bulletin of the Chicago Academy of Sciences, Vo! IT, 2. —Chicago Academy of Sciences, 33th Annual Report for 1895. —O. Bangs, Notes on the synonymy af the N. A. mink with description of a new subspecies. Boston, 1896. AUX ENTOMOLOGISTES —M. R. Martin, avocat, LeBlanc (Indre), France, désire se procurer, par voie d'achat ou d'échanges, des Libeliules du Canada. ; —Le Dr K. Jordan, curateur de la section d’entomologie du Musée zoologique de l'honorable Walter Roshschild, Tring, Angleterre, désire se procurer,le préférence par achat, quatre d'et quatre 2 dechaque espéze ou variété des Papilio du Canada. 64 LE NATURALISTE CANADIEN “LA REVUE NATIONALE ” —Pasteur, l’apôtre et le sauveur de Ja vie, suite et fin, par François Guhiet, ptre, O. M. L—Etude psychoiogiqu«, par le Dr P.-F. Prévost.—Sou- ven ts d'Afrique, une exécution militaire, par un ancien Légionnaire —La Circulation fiduciaire, par M. Edmond-J. Barbvau.—Etude de meenrs, par M. le Dr J.-M. Guill.—Nicolas Perrot, étude historique, par M. Benjamin Sulte.—La dernière nuit du père Rasoy, nouvelle, par M. Pamphile LeMay. —Le Vieux-Château, ou le Château de Ramesay, suite, par M A.-N. Mont- petit.—L'Hhospice Saint-Jean de Dieu de la Longue-Pointe, par M. J. Ger- mano.—Note sur le faint-Maurice et ses députés, par M. X.—Plus fort que la haine, roman, par M. Léon de Tinseau.— Modes et Mond, par Françoise. —L Océan, chanson avec musique, inédite,de M. C. Dûmnet.—Illustrations : Portraits dans le texte et hors texte. + Liverpool, London & Globe}: COMPAGNIE D’ ASSURANCE q Contre le H'eu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 — — — Investis en Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytéres, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean. Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait aflaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $13,444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par près de $20,000,000 de sûretés. Paterson & Son, Agenis généraux, Montréal Jos.-Hd. 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HUARD LE NORD-OUEST DE LA VALLEE DU LAC SAINT-JEAN Pour faire suite aux notes que je vous ai communiquées en janvier dernier,permettez-moi,Monsieur le Directeur, avec l'indulgence des lecteurs du Natwraliste, d'ajouter les suivan- tes, qui pourront peut-être dissiper an peu plus les ombres enveloppant ce passé mystérieux, que nous avons eu la témé- rité d’invoquer à l'appui de notre thèse du Cataclysme, ou, du moins, qui devront nous orienter plus sûrement, et nous forcer, en dernier ressort, d’en venir à cette seule conclusion. J'ai eu vecasion, cet hiver, de pénétrer plus avant dans la partie N.-O. de la vallée du lac Saint-Jean qui m'était in- connue jusqu'alors. Grâce à la protection d’un ami, J'ai été chargé par le Commissaire des Terres de la Couronne, l’hono- rable M. Flynn, de faire le lever du plan des sources de la ri- vière Ashuapmouchouan et de quelques-uns de ses tributai- res : tels que Chigaubiche et Scatsie, au S.-0. ct Nékouban au N.-O. ; ce dernier s’enchevêtrant pour ainsi dire avec les nombreux cours d’eau qui coulent vers ia baie d'Hudson, dont la maîtresse branche porte le nom de Washwanipi, tributaire du fleuve Nottaway débouchant dans cette mer du Nord, au fond de la baie James. La rivière Scatsie croise aussi ses branches avec celles d’une autre rivière de la baie d’ Hudson, 9—Mai 1896. CG LE NATURALISTE CANADIEN Mékiskan, et, de même, avec les eaux del’Ottawa et du Saint- Maurice. La carte qui nous a été communiquée par le Département des Terres, pour nous guider dans notre exploration, est une - copie de celle exécutée en 1733 par larpenteur français Nor- mandin, alors travaillant au bornage du “ Domaine du roi,” depuis Tadoussac jusqu’à la tête des rivières Nékouba, Scat- sie et Saint-Maurice, et, en descendant celle-ci jusqu'aux Trois-Rivières. Lorsque je disais, dans mes notes précélentes, que, en faisant le grand détour du bassin alluvial du lac Saint-Jean, des chutes existaient dans la rivière Ashuapmouchouan un peu au-dessus de l’angle sud-ouest du canton Normandin, je parlais de ouï-dire, suivant le rapport des chasseurs et des traiteurs qui pénétraient dans l'intérieur par ce grant! che- min de canot. Les chutes en question ne sont autres que d: forts et profonds courant, plus fatiguants à remonter, pour le . cauotier, que le portage des chutes si elles existaient. Ilya même le “ Rapide-pas-de-fond,” qui ne donne pas la moinüre : idée d’une chute, croyez-moi; on le franchit à la cordelle, c’est- à-dire que le canot et son contenu est halé le long de la ber- ge jusquau-dessus du courant. La rivière Ashuapmonchouan n’a qu'une chute à vingt milles au-dessus de Normandin : la chéguiere (chaudière) de vingt pieds de hauteur, qui obstrue son cours, en lui faisant faire un brusque détour au nord. En retour, il s'y rencontre un bon nombre de rapides, formés de digues de cailloux roulés, que les caux de ly mer saguenayen- ne de jadis,en se précipitant vers l’est, lors du Cataclysme, en- trainérent de toutes parts au’plus profond du lit qu'elles vi- daient, et par où devaient passer, malgré ces obstacles, tous les égoûts des hauteurs et former l Ashuapmouchouan, telle qu’elle existe aujourd'hui. Il y a des endroits surtout, à certains détours, à certaines courbes de la rivière, qui témoignent du travail énorme fait par cette avalanche d’eau, balayant dans sa course précipitée, avec un entraînement irrésistible, tout ce qu'elle rencontrait te te Al rai EN PO UP | LE NORD-OUEST DE LA VALLÉE DU LAC SAINT-JEAN 67 > sur son chemin. Des remparts, faits de cailloux de toutes les erosseurs, de quarante à cinquante pieds de hauteur, ferment solidement l'entrée de profonds ravins situés dans langle de ces courbes qui font face à cette partie de la rivière en amont. Une preuve que le torrent descendait avec force et vitesse, c'est que rien de ce qu'il entrainait ne pouvait suivre la cour- be de la rivière, tant l'élan était prodigieux : aussi, tous ces 4 énormes cailloux dérailluient-ils, pour s’entasser dans les ra- vins qu'ils encombraient partout dans le plus parfait désor- dre. A cinq ou six milles au sud d’Ashuapmouchouan, à cette même distance à l’est du grand détour de la rivière Chigau- biche, ôn aperçoit, en descendant la vallée, un grand cotear, de 200 à 300 pieds de hauteur, qui la ferme presque, couvert de tuillis clair-semés, et se reliant ala chaîne des d Laurentides à un peu plus d'un mille au sad. A mi-hanteur, sur le penchant ouest de ce coteau, vu de loin, l'illusion est complète : Une petite ville de lOrient, perchée sur les flancs du Liban, ne doit pas avoir un autre aspect que celui que nous présente ce coup d'œil étrange. Assise en amphithéâtre, mesurant un front de ples de mille verges d’étendue sur deux cents pas de gradins, ses masures carrées de toutes les di- mensions, ses toits bas ou bosselés, avec d’autres surmontés de dômes ici etlà, le tout ombragé de vignobles qui les cachent à demi et dérobent à la vue tous objets animés et tout mou- vement quelconque : à cette vue, on reste dépavsé, confondu, C’est bien comme cela pourtant que nous les concevons, que nous nous les figurons ces reliques du passé, décrites et illus- trées par les auteurs qui les ont étudiées sur piace, et nous en ont laissé l'empreinte. Oui ! c’est bien de même. En escaladant les hauteurs, en approchant ces murs cré- nelés, il fallut bien reconnaître que nous n’étions pas sortis de l'ancien Domaine du roi, que le mirage trompeur, qui en- veloppait le tableau:et nous déroutait si naïvement, était de- vecu trop transparent, maintenant, pour qu'il continuât l'il- lusion. é 68 LE NATURALISTE CANADIEN Au lieu dune ville antique du Liban, c’est quelque chc- se de plus vieux encore, de moins fragile, si possible, un té- moignage, celui-là, éclatant, irréfragable, d’un travail accompli contre nature par un effort qui ne rentre pas souvent dans Je domaine des calculs humains; échos mou- ‘ants du choc des mondes sortant du néant à la voix du Créateur, qui font encore vibrer chez nous, malgré les siècles, ces émotions incontestables que le mystéricux seul sait reveil- ler en notre âme—le signe le plus sensible que nous en avons une—et pénétrant enfin notre esprit d’une clairvoyan- ce telle que nous ne pouvons même plus douter. Ces quartiers de rochers, ces débris de montagnes de toutes les dimensions, de cing à vingt piels de haut, rangés en blocs parallèles, s’étageant sur les ondulations que présen- te le flanc du graud coteau, comme autant de vagues pétri- fiées, sur près d’un mille de long, du nord au sud, et le quart de largeur, ces blocs de pierre, dis-je, par centaines, par mil- liers peut-être, sont venus se ranger comme des grains de sa- ble,A cette hauteur au-dessus de la vallée, des les premieres heures du Cataclysme, lorsque,la mer saguenayenne vidée de moitié, ses grands bras ayant perdu leur niveau, “ayant une pente plus prononcée vers lest,” l’eau centupla sa force et sa vitesse en proportion de son volume qui se concentrait de toute part, qui descendait des hauteurs ecmme un torrent du ciel. La rivière Ashuapmouchouan surtout, qui formait alors un bras rempli d’écuelis de dix milles de large au moins, sur plus de cent milles de longueur, avec ses réservoirs d’une grande étendue, à la hautevr des terres, du sud-ouest au nord- ouest, à dû se sentir navrée dans ce moment-là ; car le travail fait par ce fleuve déchainé est quelque chose d’énorme, d’é- pouvantable. Il n'y aque des commotions, des révolutions intérieures inattendues, partant si extraordinaires,et dont aucune étreinte ne peut subjuguer, à un moment donné, l’incommensurable énergie, qui puissent ainsi créer de tels désordres, de tels bouleversements : car la nacure, laissée à elle-même, ne sau- LE NORD-OUEST DE LA VALLÉE DY LAC SAINT JEAN 69 rit les permettre, encore moins Ics commettre, tant il y d'accord,d’équilibre et d'harmonie dans l’ensemble de ses œu- vres où se retrouve toujours et sans cesse essence qui la 4 compose, la vivifie et l’embellit. : Le lac Chigaubiche, un vrai Kéiogaimi celui-là, se trouve ¥ à une journée de marche à l’ouest de cette fameuse digue. Il d pourrait peut-être, Lui, nous initier an secret qui a déterminé | la marche en avant de cette masse désajustée, arrachée des flancs du dernier gontre-fort des Laurentides qui le domine : ¥ montagne remarquable, égrenée en million de blocs, par un À dernier “ hoquet” du Cataclysme, rendu à linfinitisme....ren- du...au...bout. | C’est sur les deux rives de ce beau lac, à mi-chemin de ; sa longueur, vingt milles au moins, que se limitent les der- | niers chainons, la frange des Laurentides dans cette direction, i qui tiennent à pincette sa partie inférieure comme dans un | étuu, tandis que la partie supérieure s’asseoit avec ampleur dans une vaste plaine, s'étendant comme use mer immense, 1 | vers les montagnes Rocheusas, aux coufins des Territoires ; se- ? mée par-ci par-là de hauteurs plus ou moins prononcées, com- à me autant d'îles, seffacant petit à petit et disparaistant a k l'horizon. La vue s'étend jusqu'à la ligne de faite, jusqu'au ’ versant qui nous sépare du bassin de la baie James, que l’on pourrait peut-être entrevoir, sila rotondité de la terre n’exis- 4 tait pas. Vu des derniers gradins des Laurentides, le lac Chamou- chouan, à dix milles A l’ouest, apparaît à nos pieds. Il s'étend bien trois lieues vers le nord-ouest, mais ne communique pas avec Chigaubiche. L'espace qui les sépare est formé de gran- des dunes de sable, courant nord et sud et renfermant dans leurs plis quelques lacs et ruisseaux qui s'érouttent à l'ouest. Sand de: Le ae Le C’est sur la rive nord du lac Chamouchouan, pres de sa décharge, que des Français, Peltier et d'autres, dès le premier siècle de la colonie, établirent un comptoir pour la traite des pelieteries avec les tribus indiennes dispersées sur ce vaste espace. Des vestiges de leur établissement, que la Compagnie 70 LE NATURALISTE CANADIEN Be. dela Baie d'Hudson occupait à son compte, il y a cinquante ans, Sy voient encore aujourd'hui, évoquant le passé et tout a 1: cortege qui l'enveloppe comme une vision insaisissable disparaissant dans le lointain pour ne plus se répéter. En face de ce poste abandonné, à un mille au sud, de l'autre côté, la rivière Mi-ka-ous-kan, venant des hauteurs du Saint-Maurice, arrive en serpentant jusqu'au milieu du lac, formant un A ie (bayou) profond bordé de saules, de pembinaset de grandes F herbes. by Au nord-ouest, a la méme distance du vieux poste, la ri- ag vière Nekouban s’avance aussi en plein milieu de la baie qui À termine le lac de ce côté, toute bordée pareillement de taillis, be d’aulnières et de foin sauvage, et vient s’aboucher presque à la rivière Ashuapmouchouan qui décharge le lac de ce côté-là. C’est ici que ces vaillants traiteurs devaient faire le coup de feu, pour se distraire, se récréer. Ils avaient à leur portée, en fice de leur magasin, tous les gibiers de notre Canada: ce . n'est pas peu dire.—Et le poisson, donc? pouvaient-ils s’en passer ? De vraies rivières que tous ces lacs que nous traver- - sons ; des étangs à propagation, où truites, ouananiches, pois- . sons blancs, dorés, brochets, font la multiplication en grand pour se répandre ensuite partout, jusqu'au lac Saint-Jean, eo er: qu’ils repeuplent à l’envi. (La fin dans un numéro prochain.) P.-H. DuMAIs. ———— On. me CNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES [Continué de la page 57] Mais poursuivons notre route ; jene veux plus m'arrêter qu'à Lyon. La ligne de Commentry à Gannot est des plus fré- quentées : elle est remarquable par ses travaux d’art ; c’est sur cette ligne que se trouve le beau viaduc jeté sur la Bou- UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES rat ble. Ce pont a soixante-six mètres d’élévation et quatre cents mètres de longueur. Peu apres nous arrivons à Gannot, où le chemin de fer traverse la belle plaine de la Limogne : puis aSaint-Germain- aes-Fossés qui se trouve à quatre kilomètres de Vichy. Jene vous parlerai pas de ces eaux célèbres,ne les-ayant pas visitées ; nous passons à Roanne, à Tarare, et notre train arrive à deux heures quinze à Lyon. A peine arrivé à Lyon, comme je connaissais depuis long- temps cette ville, que j'ai visitée bien des fois déjà, je me suis rendu al Exposition,ot j'ai passé trois heures seulement : c'est bien peu pour voir tant de choses intéressai.tes ; mais j'avais quelques visites de famille à faire et je voulais partir dans la matinée du lendemain. Je n’en ai done qu’une idée confuse, et june veux pas essayer de vous en donner une description qui serait par trop incomplète. Le lendemain matin je montai entendre la messe à Notre- Dame de Fourvière. La chapelle de Fourviere couronne ia col- line de la rive droite de la Saône ; elle doit son nom au Fo- rum romanum quis’élevait jadis en cet endroit. En 840,ce forum s'écroula ; avec ses débris on construisit une chapelle dédiée à la Vierge .Acrandie vers 1168,dédiée en 1173 à saint Thomas de Cantorbery, élevée en 1192 au rang de collégiale, elle reçut en 1476 la visite de Louis XI qui créa Notre-Dame de Four- vières chatelaine de vingt cing villages. Les protestants la dé- vastèrent en 1562. Elle fut longtemps abandonnée. Au XVIIe siècle la foule y revint à la suite d’une peste; on Vagrandit au XVIIIe siècle. La Révolution l'épargua,tout en la dépouillant de ses ornements. Réouverte én 1793 par des schismatique , elle fut fermée après le Concordat, sur l’ordre du cardinal Fesch, qui la racheta en 1804, et en donna la direction à deux chapelains. En 1605, le pape Pie VIL y monta pour bénir la ville entière. Depuis ellea vu s’acceroitre constamment 1: nombre des fileles qui y viennent prier ; leur nombre est sou- vent de 1,500,000 par an. Je ne passe jamais à Lyon sans fai- re une visite à Notre-Dame de Fourvière. PNR MM EE 4 Shea Pads 425 AE A) =T to LE NATURALISTE CANADIEN Au point de vue architectural, la chapelle de N.-D. de Fourrière n’a rien d’intéressant ; mais du haut du clocher on jouit d'un admirable panorama. A sa base, entre deux collines, couvertes de maisons, de jardins, de forteresses, la Saône, tra- versée par de nombreux ponts, retenue captive par ses deux lignes de quais; entre la Saône et le Rhône, la ville de Ly- on, conquise sur la nature, et dominée par cette montagne abrupte et élevée de Saint-Sébastien que couronne la Croix- Rousse, sur la rive gauche du Rhône, les Brottaux et la Guil- lotière, puis de vastes plaines verdoyantes, des collines et une chaîne de montagnes au-dessus de laquelle se montrent les sommets neigeux des Alpes. A droite au-delà des coteaux de Saint-Just, de Saint-Irénée et de Sainte-Foy, à l'extrémité de la presquile de Perrache,la jonction de la Saône et du Rhône, qui se perd à l'horizon ; toute la chaine du Dauphiné et la ci- me majestueuse du Mont-Blanc ; à gauche, le beau groupe du Mont-d’Or tout scintillant de villas ; par derrière enfin, la chaîne d'Izeron, les montagnes du Forez et le Mont. Pilot, for- ment un des plus beaux spectacles du monde. À côté de la modeste chapelle, dont je viens de parler, s'élève l'église nouvelle. Menacés du double fléau de l'invasion et de la guerre civile, les Lyonnais catholiques firent, en 1870, le vœu solennel d’édifier sur la colline un monument somp- tueux. Le généreux élan des souscripteurs. qui ne s’est jamais ralenti, a permis de poser la première pierre le 6 décembre 1872. Les travaux extérieurs sont terminés, et dans peu la décoration intérieure sera achevée. Je vais rarement à Lyon sans faire une longue visite au muséum d'histoire naturelle,c’est l’un des plus beaux du monde entier. Je ne veux pas vous en parler aujourd’hui,n’ayant pas encore eu le temps de mettre en ordre et de trier les notes que j ai prises, et aussi de lire quelques brochures qui m/aide- ront à vous en donner une idée moins incomplète. Lyon est, après Paris, la première ville de France par son étendue, sa population, son industrie, son commerce. Depuis près de vingt ans que je lai visitée pour la première fois, el- UNEEXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 73 le a subi une transformation si merveilleuse qu'on a peine à Ja reconnaître. Je regrette dene pas pouvoir vous parler de tous les beaux monuments qu’elle coutient, mais je n’en ai ni le temps ni ln capacité. J’ai quitté Lyon à onze heures cinquante pour me rendre à Uriages,en passant par la Tour-du-Pin, Voiron et Grenoble. Je ne me suis arrêté nulle part sur ce parcours ; et à quatre heures trente J'arrivais à Uriages,A temps pour commencer ma saison en prenant mon premier bain. A bientôt ma seconde lettre. Uriages, août. Mon cher abbé, Depuis ma dernière lettre, j'ai complété mon installa- tion et suivi régulièrement mon traitement. J’ai été assez heureux pour trouver ici à mon arrivée plusieurs familles avec lesquelles je m'étais déja rencontré à mes précédents voyages, ce qui rend mon séjour plus agréable. Avant de vous parler de mes occupations ou plutôt de mes distractions ici,je veux vous dire quelques mots d’Uriages. Les bains d’Uriages sont à douze kilomètres de Grenoble eta 414 metres altitude ; ils sont situés dans un riant bas- sin de verdure, largement ouvert au pied de collines boisées dont l’une est couronnée par un vieux château féodal. Un tramway à vapeur relie l'établissement d'Uriages à Grenoble. I] suit jusqu'à Gieres, gros village situé à mi-chemin, la belle vallée de Grésivaudan. Pendant ce court trajet on jouit d’un panorama grandiose de montagnes dont la cime la plus éle- vée, celle de Belledonne, n'a pas moins de 2981 mètres d’al- titude. En quittant Gières, la route entre dans la petite val- lée du Sonnant en serpentant à travers les nombreux dé- tours des montagnes le long d un torrent dont les eaux s’é- coulent sur un lit de roches schisteuses. Connues des l’époque romaine, ainsi qu'en témoignent d’antiques débris de vastes constructions gallo-romaines, les- sources d’Uriages restèrent longtemps oubliées. Ce fut mada- ne la marquise de Gautheron qui jeta en 1820 les premiers 10—Mai 1896. 74 © LE NATURALISTE CANADIEN DR Bee 1 de l'établissement thernal ; mais c’est à scn ne- veu, M. le comte de Saint-Ferréol, ine revient ’honneur d’a- voir fait d'Uriages l’importaute station balnéaire qui existe aujourd'hui. Voici sur la composition et l'emploi de ces eaux quelques détails empruntés aux guides Joanne et autres. “ Les eax minérales d'Uriages sont de deux espèces : “ Pune, la source saline et sulfureuse, est celle qui alimentait “Jes thermes romains, celle aussi qu’on emploie pour les bains “ actuels. Elle réunit les propriétés des eaux chlorurées fo-- “ tes et des eaux sulfureuses. C’est une eau sulfureuse purga- “tive. A tous ces titres. elle présente des avantages incontes- ë “ tables dont limportance ne saurait échapper. . “L'eau à son émergence du rocher a une température “constante de 270 25. Elle est amenée à l'établissement dans “ une conduite de plomb faisant syphon, qui lui conserve tou- “ te sa chaleur et son gaz. | . “ La source ferrugiueuse contient une notable proportion “de fer. Elle est utilisée en boisson seulement, soit pure, soit “ coupée avec le vin. “ Les eaux d'Uriages s’emploient en bains, en douches ‘ chaudes, froides ou écossaises, et en boisson. Elles agissent. “surtout sur les muqueuses et la peau, sur l’héimatose et le “système nerveux. À la fois éminemment salines et sulfureu- “ ses, elles réunissent, par un privilége unique en Europe, les “ propriétés qu'on ne trouve que séparées ailleurs, et peuvent ‘ remplacer à la fois Baréges et les bains de mer. Elles sont “ très efficaces dans les cas d’héinatose et de scrofules,dans les. “rhumatismes, les laryngites, les maladies de la peau, ete, ‘ ete. On les emploie enfin avec un grand.sueces pour forti-. “ fier les enfants délicats. “ La saison officielle dure du 15 mai au 15 octobre; né- an moins l'établissement donne des bains toute l’année.” (A suivre) a E. GASNAULT. UT pe LA VILLE pr Dis EXVIRINS DE SHERBROOKE oe [Continué de la page 60] PYRALIDINA Fam. PYRAUSTIDÆ Desmia funeralis, Hbn.—Sherbrooke, juin 1894, Phlyctænia terrealis,Tr,—Sherbrooke, juin 1894, , a Phlyctænia terrealis. Gn.—Sherbrooke, juin 1894. oa Pyrausta pertextalis, Led.—Shvrbrooke, juin 1894, a | Loxostege chortalis, Grt.—Sherbrooke, juin 1894. Re. Scopuria centuriella, S. V.—Sh rbrooke, juin 1894, ah ae Evergestis straminalis, Hbn.—Sherbrooke, septembre ae r Rg 1894. se FORCE ere Kob.—Sherbrooke, 5 ules 1894, ‘Fam, PYRALIDIDÆ | Sous-Fam. Pyralidinæ Pyralis costalis, Fabr.—Sherbrooke, acût 1894, B86 ; Fam, PHYCITIDE ae Beas Sous-Fam, Phycitincæ i Mineola indiginella, Zell. (; robablement).—S herbrooke, juin 1894. Salebria contatellu, Grt.— Sherbrooke, juin 1894, Laodamia fusca, Hiw.- Sherbrooke, juin 1894. . i aw, URAMBIDÆ Crambus floridus, Zel].—Sherbrooke, juin 1894. Crambus prefectelius, Zick -Sherbrooke, septembre 76 LE NATURALISTE CANADIEN Crambus agitatellus, Clem., var. alboclavellus, Zell,— Sherbrooke, mai et juin 1894, Crambus topiarius, Zell.—$Sherbrooke, juin 1894. Crambus innotatellus, Walk.—‘Montjoie,” juin et juil- let 1894. Crambus vulgivagellus, Clem.—Sherbrooke, août 1894 ; “Montjoie’, août 1894. Crambus vnterminellus, Walk.—“Montjoie,” août 1894 Faim. PTEROPHORIDÆ Pterophorus sp. ? —Sherbrooke, septembre 1894, TORTRICIN A Fam. FORTRICIDÆ Teras cervinana, Fem.—Sherbrooke, 30 octobre 1894. Cucæciu fractivittana, Clem.—“Montjoie,” juin 1894. Loxotænra afftictana, Walk.—Sherbrooke, mai 1894. Ptycholoma persicuna, Fitch.—Sherbrooke, juin 1894. Ptycholoma melalewcana, Walk.—Sherbroooke, juin 1894. (Enectra æanthoides. Walk.—Sherbrooke, juin 1894. Fam. GRAPHOLITHIDÆ Exartema fusciatana, Ciem.—Sherbrooke, août 1894. Sericoris bipartitana, Ciem.—“Montjoie,” août 1894. Semasia signatana, Clem.—Sherbrooke, mai 1894. Tmetocera ocellana, Schif.— Sherbrooke, juin 1894, ae subæquana, Zell.—Sherbrooke, juin 1894 TINEINA Fam. CHOREUTIDÆ Choreutis leucobasis (1),Fern.—Sherbrooke,octobre 1894. Faim, GELECHIIDÆ Semioscopis allenella, Wism.—‘Montjoie,” juin 1894, Gelechia sp, ? —Sherbrooke, juin 1884. L’ABBÉ PA, Bhar, [1] Ce nom spécifique ne se trouvé pas dans la liste publiée par M. Johu B. Smith [List of Lepidoptera of Boreal America, Phil., 1891]. Sikh) A 5) PETITE A, NPA My PHOTOGRAPHIE 71 PHOTOGRAPHIE LA LUMIÈRE NOIRE M. G. LEBON, en recherchant s’il existait des modes d’é- nergie intermédiaires entre la lumière et l'électricité, est ar- rivé à découvrir ce qu'il à appelé dans la suite la lumière noire. Cet agent consisterait en vibrations da spectre lami- neux comprises en dehors du spectre lumineux visible, mais qui pourraient encore agirsur les plaques photographiques. Ses premières expériences consistèrent à faire passer la lu- mière ordinaire, celle du soleil, du pétrole et du gaz, à tra- vers des plaques métalliques. Il mit dans un châssis, derrière une plaque de cuivre, un négatif et une plaque sensible, Après une exposition de trois heures, au développement, une image apparut, plus nette qu'avec les rayons Rœntgen. Après bien des observations, M. Lebon conclut qu'il était en présence d’un mode d'énergie qui n’est plus de la lumière, puisqu il n’a plus qu’une partie de ses propriétés, et n’obéit pas aux lois de sa propagation. Ce mode d'énergie n’est pas nou plus de l'électricité, puisque l'électricité, sous ses for- mes connues, ne produit pas les mêmes effets. Ainsi la lumieé- re ne traverse pas des corps tels que l’ébonite et le papier noir, tout à fait transparents pour les rayons X. Il ajoute que, d’après de récentes recherches, certains êtres organisés paraissent jouir de la propriété d'émettre dans l'obscurité des raliations de lumière noire susceptibles d’im- pressionner des plaques photographiques. Il présente, à l'ap- pui de cette nouvelle proposition, la photographie d'une gre- nouille reproduite en pleine obscurité, simplement en la po- sant pendant deux heures sur une plaque sensible, En examinant la transparence de plusieurs métaux pour les rayons X, on avait trouvé que aluminium était le plus transparent, puis venait argent en feuilles battues ensuite 78 LE NATURALISTE CANADIEN | Stain et les autres métaux sous l'épaisseur d’une ligne et un tiers. Le platine ne se iaisse traverser que sous forme de feuille extrêmement mince. D’après M. Lebon, l'aluminium et le cuivre sont très transparents pour les rayons noirs; le fer est moins transparent, le zine, l'argent et l'étain le sont très peu. Dans les expériences avec la lumière solaire on n’a bien réussi que lorsqu'on a interposé, entre les rayons solaires et la plaque métallique, une lame de verre. Mais les verres ne sont É 7 if . . } pas également bons ; ceux qui produisent une fluorescence sont meilleurs. M. D’ARSONVAL ayant remarqué que la com- position du verre des tubes de Crookes influe beaucoup sur l'efficacité des radiations cathodiques, il s’ensuivrait que tous les corps émettant des radiations de couleur jaune verdâtre peuvent impressionner la plaque photograpique à travers les corps opaques. : Une expérience de M. Troost semble prouver cette hypo- thèse. Celui-ci a remplacé avec succès le tube de Crookes par une blende hexagonale artificielle. La blende est un minerai de zinc. Celle ainsi obtenue artificiellement avait la forme de prismes hexagonaux, transparents, et susceptibles d'acquérir une helle Mee tue sous l'influence de la lumière soiaire ou du magnésium. M. Troost a enveloppé la plaque photogra- phique de façon à la soustraire à l’action de la lumière solaire, et, en se servant de ces prismes, a obtenu de beaux négatifs dormant de vigoureuses épreuves, Nous avons essayé d'obtenir des photographies 4 la lu- mière noire, mails nous n'avons réussi que très imparfaitement. Mais cela ne prouve rien contre les avancés de M. Lebon et de ceux qui ont répété ses expériences avec succès. Dans nos deux essais, ayant obtenu un commencement d’image dans des conditions que nous Savons maintenant désavantageuses, nous pourrons peut-être réussir une autre fois. Evidemment on.n Pest pas au bout des découvertes sur la nature et les lois de Ta. lumière noire,comme des rayons Roent- gen. N’empéche que. les faits connus jusqu’à cette heure “LES ABEILLES A LA GUERRE Ps constituent des révélations fort surprenantes et des plus im- _ portantes. Certains savants, qui prétenilaient bien connaître les lois du monde physique et qui, enflés de leurs connaissances, y trouvaient un prétexte de mépriser les données de la Bible, devront tirer de ces faits une leçon d’humilité. Ne semble-t-il pas, en effet, que nous avons une preuve en quelque sorte pal- a pable que Dieu, dont les perfections sont infinies, voit à tra- É x vers les corps les plus opaques ; et que les corps des bienheu- - _ reux, transformés, spiritualisés après la résurrection,pourront NE traverser n'importe quel obstacle, tout comme ces rayons ma- tériels inconnus avant ce jour ? L’appé E. POIRIER. a — : % 7 et —_——--9 ee es = T1 A en A bi ES ABEILLES A LA GUERRE “40e Hs” a ; a ea = - Ilya longtemps que l’on a imaginé de se servir des éléphants et des che- ‘Wg vaux ala guerre. On a même résolu, en nos temps, d’utiliser les qualités mi- = litaires du chien. Dans les âges futurs, les chats seront sans doute arrachés à 4 leur honteuse oisiveté, et priés de mettre leurs griffes au service de la patrie. ma” Pour le moment, on se contentera d'inviter les abeilles à interrompre a leurs travaux pacifiques, ponr suivre les armées de Sa Majesté. Car c’est un: Ru. Anglais qui propose d'appeler ces petits insectes sous les drapeaux. Oh ! Ii faut savoir quel rôle on leur imposera ! On ne les incorporera pas dans l’artillerie, ni dans la cavalerie, ni dans J'infauterie, ni dans les ambulan- ces ! On les chargera seulement de porter les dépêches ! Notre Anglais à déja tenté une expérience. Des abeilles, emportées et 14- chées à quatre milles de leur such», y sont revenues avec une extiême rapidi- té.—Voila les pigeons voyageurs en disurâce, et relégrés parmi les vieilles cho- ses. 3 Il faudra écrire les dépêches snr un bien petit bout de bien mince papier et les assujettir à jeur corps par le fil le plus délicat. Les offiriersan langage p o- lixe partaseront leur dépéche entre plusieurs abeilles.—Quand il n’y anra pas de dépêches à porter,les messagères feront de la rire pour les cierges qui servent à la messe de M. l’Aumônier, et du bon miel pour les petits soldats b'ecsis.— … Lorsque viendra l’hiver, on couclura des armistices, pour attendre que les in- Lu sectes se réveillent. im. L'histoire a déjà enregistré les hauts faits du peaple des abeilles.—Une = fois, il y avait une ville. Cette ville qui appart-nait aux Espagnols, fut assi‘gie par ies Portugais. Ceux-ci, de succès en succés,allaient prendre la ville d’a-saut … quand les assiégés imaginèrentde garnir leurs mura Îles de toutes les ruches qu'ils - purent trouver, et d'allumer, anprés, de gran ls feux. Les abeilles, chassée3 par la fumée, sortirent en essaims pressés, tombérent sur les bataillons ennemis et _ les mirent en fuite. Ces valenreuses abeilles furent ensuite portées en triomphe et...regurent la médaille militaire. [Ce n’est pas l’histoire, il faut l'avouer, qui 80 LE NATURALISTE CANADIEN fait foi de ces récompenses extraordinaires ; mais cela peut n’en être pas moins vrai.] PUB. ICATIONS RECL REGUES — Proceedings of the California bie ae of Sciences, Vol. V, p —C.H. Fernald, The Crambidæ of North America, 1896. robes monographie des Crambides, belle brochure de 81 pages de texte, rendr: a les plus grands ser- vices à ceux qui étudient les microlépidoptères. Les petits papillons dont il est ici question, très jolis d'aspect, s’attaquent aux Graminées.—Toutes les espèces de la famille, croyons-nous, sont représentées au naturel en des chromo-litho- graphics qui sont de toute beauté. Nos remerciements à M. Fernald pour le gracieux envoi d'un exemplaire. —Plaidoyer de M. O. Desmarais duns l'affaire de Nap. Demers, 1896.—Prix 15 ets. —Envoi du Sténographe canadien. [A suivre] < Liverpool, London & Globe s+ COMPAGNIE D’ ASSURANCE Contre le H'eu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 — — — Investis en Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytères, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M. MacPH ERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean. Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPETA HL: $13,444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de suretés. Paterson & on, Agents généraux. Montréal Jos. Mao A VA RE Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi rE yy == ine ne oi = À Tua Royale 3 COMPAGME D'AAURANCE ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS: $42,000,000 Surplus de l'actif sur le passif: Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu Wim. Tatley, Agent general, Montreal JOS.-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI CO Le ee eee Naturalist nadien VOL. XXIII (VOL. Ill DE LA DEUXIEME SERIE) No6 Chicoutimi, Juin 1896 Directeur-Propriétaire : l'abbé V.-A, HUARD L’ABBE PROVANCHER {Continué de la page 53] L'abbé Provancher terminait son mémoire par des .‘ Con- clusions pratiques ” qui en sont le résumé fidèle. Et je trouve que ces conclusions sont en effet si pratiques que je crois bon de les faire connaître à mes lecteurs, dont le très grand nom- bre n’ont probablement jamais eu et n’auront jamais entre les — mains l’opuscu'e dont il s’agit, et qui est devenu l’une de nos raretés bibliographiques.—Quelquwun n’a pas craint de déco- rer du beau nom de bienfuiteur de la patrie le De qui fait pousser deux brins d'herbe à l'endroit où il n’en poussait auparavant qu'un seul. Eh bien, qui sait ? Peut-être quelque lecteur tirera profit de l’un de ces conseils. ..et alors j'aurai bien contribué à conserver jusqu’à la maturité au moins deux épis de blé ! J'aurai bien fait qu'une couple de grains de blé, du moins, auront échappé, dans le grenier, aux attaques de ces monstres d'insectes ! Et je ne serai pas privé de la con- solaticn d’avoir rendu quelque service à ma très chère patrie ! Voici donc ces “conclusions ” qui resteront pratiques tant que l’on cultivera du blé dans la Province de Québec. “ Voulez-vous, cultivateurs, combattre la Jaunisse, la Coulure, l'Echaudage, le Versement ? “ Drainez vos champs, si non, égouttez-les, égouttez-les. “ Voulez-vous vous mettre à l’abri de la germination en javelles ? “ Mettez votre grain en moyettes. 11—Juin 1896. 82 LE NATURALISTE CANADIEN “ Voulez-vous préserver votre blé de la Carie ou du Charbon ? “ Chaulez la semence. “ Craignez-vous la Rouille ? “ Chaulez la semence, égouttez parfaitement, et emplo- yez la cendre, la chaux, le plâtre, ete, comme amendements. “ Voulez-vous chasser de vos greniers te Charançon, la Fausse-teigne ou l Alucite ? “ Employez des herbes aromatiques, de |’ Absinthe sur- tout, et donnez de lair à vos greniers. “ La Saperde a-t‘elle envahi vos champs ? “ Hersez votre chaume aussitôt après la moisson, réunis- sez-le par tas et mettez-y le feu. ‘ Enfin voulez-vous vous mettre à l’abri des ravages " de la mouche à blé ? “1° Semez de bonne heure vu très tard; 2°, Ne semez point sur du chaume de blé attaqué de la mouche ou dans des champs voisins; 3°, Faites périr les larves que vous pour- rez recueillir en battant et en vannant; 4°, Que les champs et la semence soient bien nets. “ Le cultivateur sage et intelligent qui usera de ces diffé- rents moyens pour combattre les ennemis de ses moissons, ne iwanquerà pas d’en reconnaître de suite l'efficacité.” Ii est rare que les grands travailleurs restreignent leur activité au point de ne jamais sortir de leur spécialité. Plus ordinairement, tout en s'appliquant à cultiver le champ dont ils ont fait choix dans le domaine immense des connaissances humaines. ils ne se refusent point la satisfaction Waller cucillir queiques fleurs ou glaner quelques épis dans les champs voisins du leur, ou même en des territoires assez éloi- ye gne ea L'abbé Provancher ne s'est pas gêné d'étendre de cette facon le cercle de ses labeurs.Sans doute, il eut à cœur, avant tout, ses études d'histoire naturelle, et la plupart de ses publications traitent de sujets scientifiques ; mais parfois aussi sa plume s’est exercée dans le genre historique, et sur- date, L ABBE PROVANCHER 83 tout dans les écrits de piété, comme nous le verrons plus tard. Pendant son séjour à Saint-Joachim, il publia le Traité de Botanique et mit encore d’autres ouvrages de botanique Sur le métier. Eh bien,au milieu même de ces entreprises,il eut + Vidée Pun travail propre à faciliter Vétude de l’histoire du Canada. A cette époque, tout le monde ne s'était pas épris, com- me maintenant, de cette étude de l’histoire nationale. Michel Bibaud et François-Xavier Garneau avaisnt été À peu près les seuls à exploiter cette veine. Assurément, M. Provancher ne songea pas à lutter avec ces historiens et à refaire sur un plan nouveau les ouvrages de ces pionniers de notre histoire. Ses vues étaient beaucoup plus modestes. Il arrive à tout Canadien, n'est-ce pas ? non seulement de parler des affaires de son prochain, —quand même elles ne le regardent pas—, mais aussi des hauts faits de nos ancêtres, de administration de tel ou tel de nos gouverneurs; par ex- emple,on ne sait jamais la date précise de l'événement que l’on mentionne ; surtout l’on confonl toujours une expédition avec une autre. Quant à pouvoir dire ce qui passait en même temps en France ou en Angleterre, quant à nommer le pape qui gouveroait alors l'Eglise, personne n’en sait quoi que ce soit de précis, s’il n’est un érudit, espèce rare à toutes les épo- ques. Eh bien, si vous aviez la, sur le mur du cabinet d'étude ou dune pièce quelconque de la maison, un grand tableau où ‘ se liraient toutes ces choses-la ? Ce serait utile pour ceux qui | parlent et pour ceux qui écrivent.Et cela exempterait de res- ter avec des notions vagues sur tel point d'histoire, ou bien de feuilleter tout un volume pour s'assurer d’un détail dont Yon est curieux. 5 Si toutes les familles du Bas-Canada ne Jouirent pas de ces précieux avantages ; si, dans toutes les maisons, l’on ne vit pas collé au mur le “grand tableau ” ol l’on trouverait tant de choses en si peu de temps, ce ue fut pas la faute de l'abbé PS PO On Re MN ties A PAR SU Ee ie Ven RAR UT east yey à Le | i CARR AW PA RAM OA MEN TANT Ma qd Aa 4 { ENS Troe $4 LE NATURALISTE CANADIEN Provancher. Car il eut l’idée de ce tableau, il compila les dé- tails de ce résumé chronologique, et le fitimprimer à l’établis- sement C. Darveau, rue de la Montagne Québec, en 1859.Et ce Tableau, publié en “ 1859 ”, on en voit la description sur la couverture du Traité de Botunique, publié en “1858” ! Ce qui est encore plus extraordinaire, c’est que, sur cette même cou- verture d’un volume qui porte la date de “1858”, il y a aussi l'annonce de la Flore canadienne, qui ne fut pourtant publiée qu’en “1862”! Ces apparentes anomalies ne sauraient étonner que les gens qui ne sont pas du métier ; et j'espère que l’on ne compte pas sur moi pour avoir l'explication de ces trucs de librairie. Pas de trahison ! Le titre complet du tableau est celui-ci: Tableau chronolo- gique et synoptique des principaux faits del Histoire du Ca- nada, tant civile que politique et religieuse, depuis sa décou- vertejusqu’à nosjouwrs (1859),avec les synchronismes de U His- toire de France,’ Angleterre et de V Eylise. Et l’auteur ajoute, dans l’annonce de 1858: “Ce Tableau—Carte de 40 pouces sur 26, contenant la matière d’un volume in-12 de 100 pages, est bordé d un encadrement en feuilles d'érable fermé par un castor dans le bas et portant dans le haut les portraits de Mer de Laval et de Jacques Cartier” I] faut reconnaître que cet euca- drement de feuilles d'érable, large d’un pouce et demi, est un travail remarquable et qui a dû coûter cher, puisque c’est une gravure sur bois. Les deux portraits, “dans le haut” de l’en- cadrement, sont assez réussis. Quant au castor, placé “ dans le bas,” il est digne de tous les suffrages par le naturel de sa pose et su parfaite exécution ; et, comme il est après ronger un tronc d'érable, cela donne l’idée que notre rongeur natio- nal est armé d'une dentition redoutable. Ce détail devrait faire réfléchir nos ennemis. Car le peuple canadien-français, sii ne ronge rien du tout, a toutefois des dents qui en valent la peine ; seulement, il a le tort de ne pas les montrer plus souvent. (A suivre) V Alas UNE EXCURSION DANS LESHAUTES-ALPES 85 ENS EXCERSION DANS LES HAUTES-ALPES [Continué de la page 74] Hier je suis monté au château, qui est ouvert un jour par semaine aux baigneurs, et j'ai revu les belles collections qu'il renferme : antiquités, tableaux, médailles, enfin ceiles d'histoire naturelle. Je ne vous parlerai que de ces dernières qui vous intéresseraient le plus à voir; elles comprennent : l’ornithologie (300 oiseaux), collection très complète des oi- seaux que Jon trouve dans le département de l'Isère ; mani- miféres (parmi lesquels un fort bel ours, pris dans les montagnes d’Uriage où l'espèce devient de plus en plus rare) ; minéralogie dauphinoise ; coléoptères et lépidopteres du Dauphiné. Malheureusement il y a toujours foule les jours où l'on visite, le temps est limité, on voit trop vite pour pouvoir prendre des notes. De la terrasse du château on a une bien belle vue sur les montagnes voisines, l'établissement des bains, placé cent me- tres au-dessous, la gorge du Sonnant, la vallée de Vaulnavey et le bassin de Vizille. Ce château fut construit par les seigneurs d’Alleman, une des plus anciennes familles du Dauphiné, auquel elle à fourni de nombreux guerriers non seulement pour les croisa- des, mais pour toutes les luttes dans lesquelles il fut engagé. C’est une Alleman qui donna le jour à Bayard. Les ruines du château où il naquit sont situées dans la vallée de Grési- -vaudan à une quarantaine de kilomètres d’Uriage. Une de mes filles, qui soccupe de botuniqne, m'ayant demandé de lui rapporter des plantes des Alpes, j'ai commen- cé ces jours-ci mes recherches ; et j'ai déjà réuni bon nombre d'échantillons. Pour les déterminer plus facilement, je me suis procuré le Guide du botaniste dans le Dauphiné par l'abbé Bavaud. Voici ce que j’y trouve sur Uriage : 86 LE NATURALISTE CANADIEN . “Le frais et riant vallon d’ Uriage offre aux botanistes un “ certain nombre de plantes qui méritent leur attentiou,telles “ que Bunias Erucago, Filago lutescens, Campanula patula, “ Cheno podium hybridum,L.Solanum ochroleucum,Scleran- “ thus perennis,Agrostis spicea-venti Digiteria filifornis, dans “Jes champs et les lieux secs.Cacubalus bacciferus, dans Îles “haies. Æpilobium telragonum, dans les lieux humides. “ Verbascum thapsiforme,Schrad, au bord des chemins. As- “ clepius cornuti,Denc,à la lisière des bois, au sud-est de Péta- “ blissement des bains. Hieracium bifrons arv. Tour. et “ Rubus atratus Genev., dans les bois au-dessous du château. © Lelybum marianum Gortn. est signalé à Uriage par M. “ Dotfur, Seloginellu heivetica et Aconitum paniculatum. ” Dans mes explorations je n'ai pas encore rencontré tou- tes ces plantes ; il est probable que j'aurai passé près de eer- taines d’entre elles sans les reconnaitre. ‘Un de ces derniers jours je suis allé avec un de mes amis visiter,a quatre kilomètres d’Uriage, non Join du bourg de Vaulnavey, une mine de fer dont l'exploitation a été aban- donnée depuis nombre d’annécs ; il ne nous a pas été possi- ble de pénétrer dans Vunique galerie qui ait été ouverte, gra- ce à l’eau qui l'a remplie en partie ; mais nous avons trouvé quelques beaux échantillons de fer oligiste dans les déblais entassés devant ouverture. En continuant notre promena- de, nous renecntrons, à environ un kilomètre plus loin, une carrière d’ardoise également abandonnée, et, dans les tas de débris qui en restent, j'ai ramassé deux belles empreintes de plantes. Les ardoises paraissent de très bonne qualité ; seule- ment l'accès de cette carrière est difficile et il est probable que c'est ce qui en aura arrêté l'exploitation. Au retour, en passant à Vaulnavey, j'ai fait une visite au bon curé, et je lui ai montré les produits de notre excur- sion. Il m'a dit que sa commune, possédait d’autres riches- ses minières, que sur les pentes plus élevées qui dominent le bourg de Vaulnavey se trouvait une mine de plomb argenti- fère également abandonnée, et il m’en a donné un bel échan- tillon, me proposant de m’y ronduire un jour. J'ai accepté UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 87 sa proposition et J'espère bien faire cette excursion avant mon départ. Il y a aussi sur Vaulnavey, au pied de la Croix de Chan- rousse, l’un des sommets les plus élevés dominant Uriage (2255 mètres d'altitude), les restes d’un essai d’exploitation de quartz aurifère, que je me rappelle avoir visitée à mon premier voyage à Uriage. Malheureusement à cette époque, c'était vers le 15 juin,la neige recouvrait encore la partie de la montagne où se trouvent les fouilles et je n’ai pn ramasser que quelques frag nents de quartz. On m'a dit que cette exploi tation n'avait été abandonnée que par suite des difficultés qu'elle présentait à une pareille hauteur. J'avais aussi rap- porté de cette excursion de beaux échantillons d'amiante dé- tachés des rochers avoisinant le sommet de Chanrousse et dominant le lac Robert. La chaleur a été grande ces jours-ci ; pouvant difficile- ment promener, j'ai utilisé mon temps en allant à Grenoble passer quelques heures à la bibliothèque. “ Le musée-bibliothèque est, par son installation, sans ri- “ val en France (c'est mon guide qui parle et je crois qu'il a “ raison.) Dans le spacieux vestibule d'entrée s'ouvrent, à “ droite, la porte de la bibliothèque, pres de laquelle est pla- “ cée la salle de lecture, pouvant donner place à 54 lecteurs ; “ à gauche, la porte du musée. A côté de celui-ci, un escalier “ conduit à la salle des dessins. et des gravures et à la galerie “ Genin où est réunie une magnifique collection de meubles, “ de faïences, d’ivoires, ete. “ La principale salle de la bibliothèque, longue de soi- ‘ xante-deux mètres et large de treize metres 68° , est remar- “ quable par sa grande élévation, sa décoration et la disposi- “ tion générale des collections qui y sont placées. Cette biblio- “ thèque possède environ 570,000 volumes imprimés, 640 in- “ cunables, 7300 manuscrits et 2000 autographes, ainsi que “ de précieuses collections de médailles, de bronzes antiques, ‘ele J'y ai trouvé un certain nombre d'ouvrages très intéres- sants sur la région @Uriage: Uriage et ses eaux minérales, MATS ey NPD EVANS 8 RAD SERRE D LR PU Ne VTT LEARN TU MALE LUE | 4 x 4 88 LE NATURALISTE CANADIEN par ie docteur Doyon ; Uriage-les-bains et son château, par O. Denord ; Description du canton de Domène, par F. Cro- zet; Promenade autour d'Uriage par la rédaction du Dau- phiné ; La chartreuse de Prémol, par A. Pilot; Vizille et ses environs, par A. Bourne ; Description géologique du Dauphi- mé, par Charles Lory. Ce dernier ouvrage m’a_particuliére- ment intéressé, et j'en ai rapporté de nombreux extraits que je compte utiliser dans mes prochaines excursions. Voici quelques lignes extraites de la première partie, qui se rapportent à ma promenade à Vaulnavey : ‘* Les filons de fer spathique sont très nombreux dans les ‘ schistes talqueux et dans les gneiss micacés de la chaîne de “ Belledonne,et leurexploitation est surtout trés importante ‘ dans les environs d’Allevard. La plupart de ces filons pa- ‘ raissent postérieurs aux grès à anthracite des Alpes ; il en “est même qui sont encore plus récents. Les autres gîtes mé- “ tallifères du Dauphiné sont tres variés. Nombreux dans “les gneiss, ils sont plus rares dans les schistes talqueux et “ micacés ; quelques-uns sont d’ailleurs enevissés dans le lias. ‘ Enfin il en est qui sont à la limite du lias et des terrains cristallisés. Les minerais les plus fréquents sont la galène, “ la blende, la pyrite de cuivre, la pyrite de fer, le cuivre gris, “Ja bournonite. Dans certains gîtes on trouve encore du nic- “kel, du cobalt, de l'argent, de lor natif. La gangue la plus “habituelle est le quartz ; cependant, quand les filons contien- “nent de la gulène, c'est la baryte sulfatée. Les pîtes parti- “ culièrement décrits sont ceux de la chaîne de Belledonne, “ des Chalanches d’Allemont,de la Gardette, des Rousses et de “Ja Grave. Il a également donné une description du gîte du “ Chapeau, l’un des plus remarquabies des Alpes dauphinoi- “ses par la richesse en argent de ses minerais qui sont mal- « “a “ heureusement rares et très irréguliers.” La vallée d’Uriage dépena de la chaîne de Belledonne ; c'est ce qui m'a engagé à joindre cette note à ma lettre. Mon cher abbé, Uriage, août, Tous ces jours-ci j'ai été en route, ne restant à Uriage NEY ST GE UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 89 "que le temps indispensable pour suivre mon traitement. Une —…._ caravane composée d’une dizaine de personnes m'ayant pro- posé de les accompagner à La Mure, en passant par les bains K de la Motte et les mines de la Motte d’Aveillans, j’acceptai Be volontiers.A mon précédent voyage à Uriages,j’avais déjà fait | 4 le trajet de Saint-Georges aux bains de la Motte, mais je 4 n'étais pas alié plus loin, et je désirais tout particulièrement a: 4 “ visiter les mines d’anthracite de la Motte d’Aveillans. : 2 Le 2 août, de grand matin,des voitures nous conduisirent 3 » ala station de Vif, sur le chemin de fer de Grenoble à Gap, rp 4 en passant par Vizille. Nous le suivons jusqu’a Saint-Georges | de Cominière, où nous changeons de ligne. Je ne connais pas de voie ferrée plus pittoresque que celle-ci, et qui contienne plus de travaux d’art sur un aussi court parcours. En effet, de Saint-Georges aux mines de la Motte (22 kilomètres), on compte dix-neuf tunnels et trois viadues. En changeant de voiture, si vous faites quelque jour ce voyage, ayez soin _ de prendre une place à droite pour mieux voir les merveilleux sites du parcours. Pour vous en donner une idée, je vais vous décrire de mon mieux cette voie si intéressante. En quittant Saint-Georges, le chemin de fer, gravissant une rampe continue de 275 millimètres par mètre, s'engage dans un premier tunnel courbe, au débouché duquel on aper-. çoit à ses pieds la station de Saint-Georges. On s'élève en remontant un vallon verdoyant qui domine la rive droite du si rac weseVers le Mnords 13 vue embrasse la val- lée du Graisivaudan, dominée par les montagnes de la Char- treuse. Un double lacet coupé par trois tunnels aboutit à la station de Notre-Dame de Commière, après laquelle on fran- chit un nouveau tunnel. Le paysage prend alors un aspect aussi grandiose que sauvage. Sur la rive opposée du Drac, dont le lit caiilouteux est profondément encaissé entre des pa- rois noiratres escarpées, se dresse ia muraille de la Moucheroi- le, pendant que dans le lointain apparaît la pyramide du Mont-Aiguille. Au delà du tunnel courbe des Ripeaux (440. mètres de long.) formant un lacet presque fermé, la voie fer- . rée paraît suspendue à environ trois cents mètres au-dessus DU) 12—Juin 1896. =. ae : 7 54 : . ETES if i= LEA ee | 90 LE NATURALISTE CANADIEN des gorges du Drac. Les deux tunnels des Chalanches, ie tun- nel du Serguignier et celui des Brondes conduisent au viaduc de la Clapisse. Les travaux d’art, qui se succèdent sans inter- ruption, se montrent d’une façon particulièrement imposante au viaduc de la Rivoire dominant un formidable précipice. (A suivre) EK. GASNAULT. O LA FLORE DE LA COTE NORD Nous commençons, en cette livraison, à publier une list de plantes recueillies sur la côte nord du Saint-Laurent, entre Godbout, à l’ouest, et Moisie, à l’est. Ces listes de spécimens trouvés dans une même région, que publient les revues scien- tifiques, sont peu attrayantes, sans doute, pour les lecteurs qui ne s’adonnentpas à l’étude des sciences naturelles. Par eon- ‘tre, elles sont d’un grand intérêt pour les spécialistes, qui ai- ment à établir des comparaisons, au point de vue de la flore ou de la faune, entre la localité qu’ils habiteut et le territoire où l’on a recueilli les spécimens en question. Sans compter qu'ils trouvent toujours dans ces listes les noms de certaines espèces qui ne sont pas encore représentées dans leur collec- tion, et ils apprennent alors où s'adresser pour se les procu- rer. Nous devons cette liste de plantes à M. l'abbé C. Lemay, missionnaire à la Rivière-Pentecôte. Le territoire assigné à son ministère s’étendait, Jusqu'à ces dernières années, de Godbout à Moisie : cela représente une centaine de inilles de longueur. Les courses apostoliques qu'il devait faire sur cette - côte, à plusieurs reprises chaque année, lui ont facilité beau- coup l'étude de la flore de ce territoire. LISTE DES PLANTES DE LA COTE NORD DE GODBOUT A MOISIE RENONCULACEES Thalictrum dioicum, L. (Ile Carousel.) cé cornuti, L, (Sept-Isles.) Ranuneulus acris, L. x reptans, L., var. filiformis + abortivus, L. Caltha palustris, L. Coptis trifolia, Salisb. NYMPHÉACÉE Nuphar advena, Aiton. SARRACÉNIÉES Sarracenia purpurea, L. FUMARIACÉES Dicentra cucullaria, D. C. uy CRUCIFERES Thlaspi arvense,L. Capsella bursa pastoris, Moench. VIOLARIEES Viola blanda, Willd. DROS ERACEES Drosera rotundifolia, L. 3 « longifolia, L. : CARYOPHYLLEES : Silene stellata, Ait. 4 Arenaria lateriflora, Ait. 4 OX ALIDEES 4 Oxalis acetosella. j ACERINEES Acer rubrum, L, “ spicatum, Lam. | LÉGUMINEUSES Lathyrus maritimus, Bigel. Vicia cracca, L. “ tetrasperma, L. ROSACÉES Sanguisorba canadensis, L, Potentilla anserina, L. i argentea, L. (Godbout.) ‘ 1% LA FLORE DE LA COTE NORD (#) L'abbé Provancher a remplacé ce nom spécifique par celui de canaden- sis. Rgp. k 4 LE NATURALISTE CANADIEN Fragaria virginiana, Ehr. Rubus chamæmorus, L, “ arcticus, L. (Mingan.) «strigosus, Mich. « triflorus, Richardson. Rosa blanda, Ait. Pyrus americana, D. C. 3 4 Prunus pennsylvanica (*), Lois. 2 Amelanchier canadensis, T. et G. } ONAGRARIEES “a Epilobium angustifolium, L. Circvea alpina, L. GROSSULARIEES Ribes oxyacanthoides, L. “ prostratum, L’Hér. . * sanguineum, Pursh. : CRASS ULACEES 4 Sedum rhodiola, D. C. 4 OMBELLIFÈRES Archangelica atropurpurea, Hoffm. | . Ligusticum scoticum, L, « © actæifolium, Michx. Cicuta maculata, L. Aralia hispida, Michx. eS EP TEO LTE pea, CORNEES Cornus canadensis, L. “ _cireinata, L’Hér. « stolonifera, Mchx. CAPRIFOLIACÉES Linnea borealis, Gronovius. Diervilla trifida, Moench. Lonicera ccerulea, L. Sambucus pubens, Michx. Viburnum nudum, L, ss paüciflorum, Pylaic. (À suivre) L’ABBÉ C. Lemay. Re QE De 7 da LU GG de SECRET POUR FAIRE EN TOUTE SAISON LE BEURRE 93 SECRET POUR FAIRE EN TOUTE SAISON LE BEURRE DE PRINTEMPS Il y a des microbes malfaiteurs, cause de la diphtérie, du choléra et de cent autres façons de faire mourir les gens. D’au- tres microbes sont nos bienfaiteurs, et nous serions bien à plaindre si leur secours nous était enlevé ; c’est au point que, en définitive# nous ne saurions vivre sans les microbes ! Pour ne citer que peu d'exemples, s'ils périssaient tous, nous n’aurions plus ni bière, ni pain, ni beurre ; et, partant, la vie serait bien amère. Ne parlons aujourd’hui que du beurre, à propos des mi- crobes. Voici de la crème : des microbes de divers genres tra- vaillent là-dedans—ils ne sont pas à plaindre !—pour la pré- parer à se convertir en beurre. Or, l'on à reconnu que, suivant que telle ou telle variété de microbes ou bacilles opère dans la crème, le beurre sera pourvue de telle ou telle qualité. ÆEt le beurre du printemps doit le suave arome qui le distingue à certaine espèce de ba- cille qui ne fréquente pas la erème d’hiver. I] n'y avait pas besoin d’aller consulter les aruspices pour savoir ce quil fallait faire —On s’est mis à cultiver le pré- cieux bacille dont il vient d’être question; on l’a fait se multiplier à l'infini, et l’on en vend, à tel prix le million d’in- dividus, aux fabricants de beurre. Ceux-ci lincorporent à la crème, et, grâce à ce procédé très scientifique, font tous les mois de l’année le beurre le plus idéalement délicieux. Les New-Yorkais ont déjà de ce beurre sur leurs tables, et s’en lè- chent les doigts d’un repas à l’autre. A Waterloo, dans l’Iowa, on a formé une société pour aider à la préparation et à la diffusion de ces charmants ba- eilles. | Nous appelons là-dessus l'attention de l'honorable minis- tre de l'Agriculture, et de nos associations d'industrie laitiè- re. ‘ 94 LE NATURALISTE CANADIEN En attendant que l’on convieces bons microbes à préparer pour les Canadiens du beurre si exquis, disons encore une fois: Vive la science ! Et puisque nous avons le bonheur de voir le Créateur dans toutes ces merveilles de ia nature, re- mercions-Le de ce qu’! permet à l’homme, à notre époque, de découvrir tant de secrets intéressants et utiles, _ OO — — A propos de l'HERBE A LA PÜCE La Presse (30 mai) et le Monde (3 juin) reproduisaient dernièrement, de la Nature, un article sur “l’herbe à la puce” signé par un ingénieur chimiste français, M. A. Ladureau. M. Ladureau raconte done aux lecteurs de la Nature que, il y a quelques années, se trouvant au Canada et rece- vant une exquise hospitalité au “château” du comte de Tu- renne, près de Québec, il lui arriva un matin de traverser la pelouse qui régnait devant l'habitation de l’ancien consul gé- néral de France. “Une heure après, ajoute-t-il, je commengai à ressentir des démangeaisons très vives dans le bas des jam- bes qui ne firent que croître durant deux jours et aboutirent à une véritable éruption vésicante”. Un bain de pieds aa bi- chlorure de mercure suulagea le malade qui put se faire con- duire “chez un des meilleurs médecins de Québec. ...C'est lui qui »»’expliqua que cette affection était due à une herbe très connue des chasseurs et des coureurs de l'Amérique du Nord, sous le nom d’herbe à la puce, mais que personne n’a- vat encore étudiée et donton ne connaissant ni la famille ni l'espèce. Il paraît que, chaque année, il y a un très grand nombre de personnes qui ont à la figure, aux mains et aux pieds, des éruptions causées par cette maudite herbe : les : parties de chasse, de pêche ou de canotage dont les Canadiens sont si amateurs sont très souvent interrompues par ce désa- grément....Comment expliquer le mode d'action de cette A PROPOS DE L’HERBE A LA PUCE 95 herbe funeste ? Ce qui s’est passé sur moi, cette vésication complète des deux pieds, à partir du bord de la chaussette jusqu'à l'extrémité des orteils ne peut laisser aucun doute sur l'origine animale de cette indisposition. L'herbe à la puce est donc une herbe spéciale sur laquelle vivent et se dévelop- pent des quantités de petites bêtes microscopiques qui grim- pent le long des membres et y déterminent une vésication analogue à celle du thapsia. Il suffit de marcher sur cette herbe pour que les petits animaux dont elle est couverte se répandent sur vos souliers, grimpent ensuite sur vos chaus- settes et redescendent alors jusqu'au bout des pieds ; il sufit de mettre la main dessus, puis de porter cette main au visage, pour avoir en peu d'heures toute la figure gonflée comme par un érysipele. “Si cet article, dit en terminant M. Ladureau, tombe sous les yeux d’un botaniste qui ait pu reconnaitre cette affreuse herLe et qui puisse la décrire et la cataloguer, il ren- dra, ce faisant, un véritable service à tous les Canadiens et aux Américains du nord des Etats-Unis en leur permettant de se mettre en garde contre ce fléau.” Le redoutable pays que le Canada! D'autres contrées ont la fièvre jaune, le tigre, les serpents, voire les lapins, pour les rendre inhabitables. Le Canada, lui, a l'Herbe à la puce et cela suffit. Qui se serait douté, dans le Dominion, que ce fléau de l’'Herbe à la puce était si terrible que cela ? Qui a jamais oui, sur les bords du majestueux Saint*Laurent, que l’'Herbe à la puce interrompait sisouvent nos parties de chasse, de pé- che ou de canotage ! Il faudra finir par reconnaître que, les trois quarts du temps, il n’y a aucune fui à ajouter aux récits des voyageurs, fussent-ils ingénieurs, et même chimistes.— Disons aux Eu- ropéens, avant qu'ils ne s’apitcient trop profondément sur le malheur que nous avons de vivre en Amérique, quil n'y a pas cinq Canadiens sur cent qui aient jamais vu l’Herbe à la puce ou dont la surface cutanée ait servi de champ d’expé- 96 LE NATURALISTE CANADIEN rience à la moindre colonie de ces “ petites bêtes microscopi- ques ”, dont il est question dans larticle que nous avons cité, \ Il n'est guère croyable que l’‘un des meilleurs médecins de Québec” ait osé affirmer que personne n’a encore étudié l’Herbe à la puce, et que l’on n’en connaît ni la famille, ni l’espèce. Nous savons bien que peu de ros médecins, malheu- reusement, se livrent a l'étude des sciences naturelles, et que Yon se prive ainsi des avantages qu'on retirerait, même dans la pratique de la médecine, de connaissances en botani- que, en entomologie, etc. Mais précisément parce qu'aucun médecin de Québec, croyons-nous, n'est beaucoup botaniste, nous nous refusons à croire qu'il se soit trouvé un membre de la Faculté pour dire que lHerbe à la puce est inconnue en botanique. Mais il faut être fort naturaliste pour pouvoir affirmer que telle espèce, animale ou végétale, n’a pas encore été étudiée, et que l’on ne connaît pas la place qu’elle doit oc- cuper dans la classification ! L’Herbe à la puce inconnue des botanistes ! Mais il y a un siècle et plus que Linné lui donnait le nom scientifique : Rhus toxicodendron (Sumac vénéneux). Etl’abbé Provan- cher lui consacrait pres d’une page dans sa Flere canadienne, publiée en 1862. Nous pourrions citer aussi plus d’un auteur de France et des Etats-Unis qui mentionne la plante dont il s'agit. Nous en avons dit assez sans doute pour détruire cette ridicule assertion qu’une plante si remarquable est encore inconnue des botanistes. ° Ajoutons seulement quelques mots sar les singuliers et douloureux effets du contact de cette plante. “Cette espèce, écrivait l'abbé Provancher en 1862, con- tient dans toutes ses parties un sue blanchâtre, rési- _neux,très acre, renfermant un principe vénéneux d’une ex- trême subtilité. Les émanations qui séchappent de ces plan- tes occasionnent souvent des accidents assez graves. Il suf. fit souvent de s'exposer seulement un instant à ces émana- TC ae ee A PROPOS DE L’HERBE A LA PUCE 97 tions, mêm: sans toucher la plante, pour se voir au bout de 48 heures la figure, les mains et souvent tout le corps, cou- verts de petites ampoules où pustules, accompagnées d'une in- flammation de la peau considérable et très douloureuse. ” IL ajoute que beaucoup de personnes refusent de croire à la ma- lignité de PHerbe a la puce, et que lui-même n’a jamais res- senti aucun inconvénient du contact de cette plante. M. L. Trabut, professeur à l'Ecole de médecine d'Alger, traitant .e l’Herbe à la puce dans son Précis de Botanique médicale (1891), corrobore l'opinion de Provaneher. “ Les émanations de cette plante peuvent déterminer des éruptions, son suc acre produit la vésication. On à isolé un Acide tom- codendrique assez semblable à l’acide formique et qui serait le principe actif. ” Quant à M. Ladureau, il croit,comme l’on a vu, que “des quantités de petites bêtes microscopiques ” vivent sur l Herbe à la puce, et que volontiers s’en détachent des colonies qui vont s'établir sur la peau des gens et des grosses bêtes quel- conques venant à leur portée. C’est aussi à moitié (puisque l’on ne sait pas bien si les “bactéries” appartiennent au règne animal ou bien au règne végétal) l'avis des botanistes améri- cains qui ont rédigé l'album Wild Flowers of America (1894), où nous lisons ce passage : “The cause of its poisonous action on the skin with which it comes in contact was long a mys- tery...The Poison Ivy (cest le nom vulgaire anglais de la variété grimpante de l’Herbe à la puce) holds no fatal al- kaloid hke those that make belladonna, aconite and nux vo- mica fatal. The riddle was read when a certain bacterium was found always to acccmpany this plant. Doubtless it is this tiny organism that enters the pores of the skin and cau- ses the characteristic wart-like swellings by its poisonous excretions.” Kt maintenant, que chacun prenne, a sa guise, parti pour l'origine végétale ou pour l’origine animale des désastres cau- sés par l'Herbe à la puce ! Et veut-on savoir si l’on est ré- fractaire ou non à l’action de horrible plante ? Qu'on s’ex- 13—Juin 1896. 98 LE NATURALISTE CANADIEN pose bravement à ses émanations, et l’on saura à quoi s’en tenir. La variété grimpante setrouve, paraît-il, sur les rem- parts de Québec. Il sera donc facile de s’en procurer des échantillons,...& moins que les autorités militaires du Canada ne s’y opposent. Qui sait, en effet, si l’existence de ces plantes,en‘cet endroit, ne fait pas partie du système dé- fensif de la place forte de Québec ? Si par hasard il en est ainsi, nous voilà dans de beaux draps, nous qui venons de révéler à l’ennemi un secret si terrible ! La chasse à Montréal On nous écrivait de Mile End, Montréal, le 16 avril. “J'ai capturé aujourd’hui un Aphodius fimetarius (j'aurais pu en prendre cinquante), un Meloe angusticollis, un Lépidoptére nocturne, un Corynetes viola- ceus, un Dermestes lardarius,et un petit carabique qui m’est inconnu ; aussi deux Coriscus ferus, et un C. inscriptus. C’est déjà intéressant.’’ O. —Le 2 juin, notre collaborateur M. G. Beaulieu, de Mont- réal, nous disait : ‘L'abbé Provancher ne mentionne nulle part le Dorcus parallelus. Eh bien, cette année, il est tellement fréquent à Montréal que, dans une seule de mes chasses, j’en ai pris 30 (18 9,12 9). En 1892, je n'avais trouvé dans toutes mes fouilles que deux individus de ce bel insecte.” O0— — Le 14 juin on nous apportait des fraises mûres, cueillies à Chicoutimi.—En 1895, ce n’est que le 11 juillet que l’on a commencé à manger des fraises à l’île d’ Anticosti. Il y a donc beaucoup de différence entre le climat du Saguenay et celui de l’Anticosti. nm eS — PUBLICATIONS RECUES ——— — Manuel de Droit civique, par C.-J. Magnan : Lettres d'approbation et opinion de la presse, 1896. Nous renouvelons à M. Magnan nos félicitations. Peu d’ou- vrages ont reçu de partout un accueil aussi chaleureux qae son Manuel. —Le Courrier de Saint-Jean, journal hebdomadaire ; $1.00 par année , Saint- Jean d’Iberville, P. Q. Un beau grand journal libéral-conservateur, auquel nous souhaitons tous les succès. ‘ —La Feuille d’Erable devient de plus en plus intéressante. Semi-mensuelle, $1.00 par an. Nous recommandons de nouveau cette excellente revue à uos lec- teurs. Il faut encourager des publications comme celle-là. (B. de P. 2181, Mont- réal.) ÉTUDE DE LA BOTANIQUE 99 —Le Courrier du Cunadx vient de faire toilette neuve, ou pour parler scien- tifiquement, il a fait une mue complète. Cela veut dire qu'il a fait choix d’un nouveau et beau caractère qui, tout en étant très lisible, augmente de beaucoup - la matière à lire. Nous le félicitons de ce progrès et lui souhaitons de trouver chez ses abonnés toute la reconnaissance voulue. —Le Courrier de l'Ouest (semi-hebiomadaire ; $2 par an ; 495,rue Harrison, Chicago, Ill., E.-U.) Nous saluons avec bonheur la fondation d’un grand jour- nal catholique et canadicn-francais, sous ce nom de Courrier de l'Ouest. Notre ami, M. Ph. Masson, en est le directeur, et nous savons parfaitement tout ce que l’on peut attendre d’un journaliste de sa force comme polémiste, de sa science et de ses principes conime catholique, de son patriotisme comme Cana- dien. C'est pourquoi nous sommes certain d’ayance que nos compatriotes de I q 1 l'Ouest américain auront un journal qui leur sera utile autant qu’il leur fera honneur. Longues vie au nouveau confrère ! —Hoffmann’s Catholic Directory (May number)—Liste alphabétique com- plète du clergé des Etats-Unis et du Canada,paraissant en quatre fascicules par année, coûtant 50 cts les quatre. (Hoffe ann Bros. Co., Editors, Milwaukee, Wis., U.S.) —Le Courrier du Livre,revue mensuelle de bibliophilie et de bibliographie . $1.00 par année ; Léger Brousseau, Editeur, 13, rue Buade, Québec.—Une revue de ce genre nous intéresse yrandement, et nous lui souhaitons beaucoup de succès. A notre humble avis, ce succès sera plus assuré, si l’on n’y fait pas trop de bibliographie européenne—dont nous ne manquons guère, grace aux revues et aux catalogues de France. —G. C. Davis, Some injurious Insects. Cette brochure se divise en trois par- ties: Climbing Cutworms, Control of The Common Granary Insects, et Carpet Beetles and Clothes Moths. Nos remerciements, pour l’enyoi de cet intéressant mémoi- re, à M. Davis, de l’ Agricultural College, Michigan. —C. Baillairgé, M.S R. C., Le Communisme. Le NATURALISTE n’ose pas faire la critique de cette étude d’économie politique : ce serait trop s’éloigner du propre champ qu’il cultive. Mais il se plait, par exemple, a rendre hommage au fort travailleur qu’est M. Baillairgé, et à le remercier du gracieux envoi de cette brochure. DOM Ie — Catalogue de livres, brochures, journaux, ete., sortis de l’ Imprimerie générale, Québec, rue du Fort, 8, depuis sa fondation, le ler déc. 1842. Cette plaquette, splendidememt imprimée, est d’un graud intérêt pour les . “amateurs des imprimés ”’ ; des notes, souvent très curieuses, donuent beaucoup de prix à ce catalogue. Merci pour cet envoi. $ — Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. 1896. Part I. —The Chicago Academy of Sciences : The Lichen-Flora of Chicago and vicinity, by W. W. Calkins. 1896. —Annales de la Société entomologique de Belgique. Tome XXXIX, 1895, — Missouri Botanical Garden. 7th Annual Report. St. Louis, Mo. 1896. —— ———0 Etude de la botanique —— Nous avons lu avec grand plaisir, sur l’ Enseignement primaire du 25 juin, an chaleureux appel de notre ami M. J.-B. Cloutier en faveur de i’étude de la botanique. Ce vétéran de la classe enseignante, qui a lui-même trouvé les plus pures jouissances dans la pratique de cette agréable science, conseille forte- mentaux instituteurs et aux institutrices qui passent l’été à la campagne de s’a- EAU Ne LOTO ER PTE | PM NE CT NTIS OURS Or AN Perce! wae ese ta ae Ky TR ii AE ee iy iA , . rat sas | MATTER VU 100 LE NATURALISTE CANADIEN donner sérieusement à l’etude facile du règne végétal, et leur promet qu'ils y trouveront beaucoup d'intérêt. Il leur recommande de se procurer la Flore ca- nadienne et le Traité de B: tanique de l'abbé Vrovancher, pour se guider dans cette étude. à Tl est certain qu’on ne soupçonne aucunement, dans le public, tout le plai- sir que l’on trouve dans l'étude des sciences naturelles. Si l’on savait bien ce qui en est, tout le monde serait naturaliste. ; 0 M. Henri Miot, juge d'instruction à Beaune [Côte d'Or], France, offre les volumes 15, 16 et 17, reliés en un volume, ou les volumes 18 et 19, aussi reliés- en un volume, du Naturaliste canadien, pour un exemplaire des Orthoptéres du Canada, par Provancher.—M. Miot désire aussi obtenir, par voie d'échange, les timbres-poste du Canada qui manquent à sa collection. {i JF Nous ajov tons quatre pages à cette livraison, aux dépens de celle de juillet qui n’aura que seize pages. PHJENIX ASSURANCE COMPANY OF LUNDUN Fait allure au Canada depuis 1804 CAPERTA Es S3.,.844.000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. Paterson & Son, Agenis généraux. NMoméréal Jos.-Hd. 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III DE LA DEUXIEME SERIE) NoY Chicoutimi, Juillet 1896 Directeur-Propriétaire : l’aLbé V,-A, HUARD LE NORD-OUEST DE LA VALLEE'DU LAC SAINT = JEAN [Continué de la page 70] Le lac Nékouban, à une journée au nord-ouest de Cha- mouchouan, est la dernière nappe d’eau remarquable sur les confins de cette partie du territoire saguenayen. Les hauteurs que l’on aperçoit a son extrémité nord dépendent de la baie d'Hudson ; elles forment les rivages du grand lac Obutia- gamu, qui se décharge de ce côté. A la sortie de Nékouban, un peu à l’ouest, débouche tranquillement la rivière Scatsie, venant du sud-ouest. Près du delta qu'elle forme à son embouchure, se voyaient encore, — il y a quelques années, les fondations d’un autre vieux poste du roi, bâti en 1680 par M. Peltier, mentionné plus haut ; mais la végétation, y ayant pris vigueur après le feu de 70, dérobe à la vue depuis longtemps tous vestiges de l’ancien défriché. À un demi-mille au-dessus du delta, un autre cours d’eau, venant de l’ouest, rejoint la Scatsie, égouttant le dernier coin de notre vallée, de ee eôté-là. Il S'euchevêtre, pour ainsi dire, avec les sources des tributaires du fleuve Nattaway : tels que Washwanipi, Mékiskan (ainsi nommés par les indi- gènes), tous coulant au nord-ouest, dans une vaste plaine, boi- sée des meilleures essences de nos forêts saguenayennes, for- mée d'un sol en tout pareil au nôtre et émaillée de grands et petits lacs dont les eaux vont rejoindre le Nattaway, pour 14—Juillet 1896. 102 LE NATURALISTE CANADIEN s'écouler de là, au fond de la baie James, dans la baie d’Hud- son. La rivière Scatsie égoutte un pays plat, couvert de jeune bois repoussé depuis le feu (les trois quarts de la vallée d’As- huapmouchouan y avaient passé le 19 mai 1870.) Ses rivages, légèrement ombragés de taillis et de foin sauvage, sont for- més de riches alluvions, aceumulées là depuis des âges. Ii y a quelques petits rapides sur le parcours des dix milles qui séparent Nékouban du grand lac Seatsie. Les rivages de ce dernier bassin mesurent bien soixante et quinze milles d’éten- due ; les baies profondes et les nombreuses îles qu’il renfer- me, encadrées au sud-est de hauteurs, aux formes variées, qui s’exhaussent petit à petit dans le lointain, en font le tableau le plus charmant que nous ayons contemplé dans cette ré- gion. Vingt-cing milles plus au sud, vous atteignez le faite des hauteurs ; le Saint-Maurice ecule au Saint-Laurent, la Gati- neau à Ottawa, Mékiskan à la baie James, et Seatsie au lac Saint-Jean. Toute cette suite de lacs et de rivières, depuis le Saint-Maurice jusqu’au lac Mistassini, formait le grand che- min de canot suivi par les traiteurs et les sauvages qui vi- vaient et trafiquaient jadis dans cette région; on y arrivait de tous les points cardinaux—attiré par la facilité de trans- port quoffraient ces cours d’eau, ces lacs. et la proximité des Postes,les seuls qui avaient droit de faire la traite dans ce “ Domaine du Roi.” La hauteur des terres ne dépasse guère 1000 pieds au- dessus de la mer à la source d’Ashuapmouchouan—ce’est l’un des deux plus bas sommets qui se rencontrent dans tout le contour du bassin du lac Saint-Jean—tout au plus 100 pieds au-dessus de l’ancienne décharge du lac Saint-Jean, “ cette porte ouverte vers le Saint-Maurice,” sur la rive ouest de Ouiatchouanish, que nous avons déjà décrite. Ce dernier aperçu tend à nous convaincre davantage que notre thèse contre lérosion vers l’est, pour la for- mation du Saguenay, est assise plus solidement que jamais ; LE NORD-OUEST DE LA VALLÉE DU LAC SAINT JEAN 103 que le lac Saint-Jean d'alors, s’il n'avait pu rejoindre le Saint- Maurice par la rivière Croche, aurait coulé tout naturellement vers la baie d Hudson ; tout comme le lac Winnipeg le fait de son côté et à la même altitude. Bien avant le soulèvement le la croûte terrestre, lors du cataclysme, les eaux de la baie d'Hudson, ou plutôt de ce vas- te océan qui existait alors, submergeaient tout le bassin sep- tentrional de l'Amérique depuis les Montagnes Rocheuses jusqu'aux Laurentides. —J'ai touché à ce sujet en cherchant à sonder les secrets de l’époque glaciaire.—Eh bien.... ce que je supposais alors comme chose possible, se trouve avoir pris corps ; peut, même, rendre témoignage : que le procédé mis en jeu soit le même ou non. Il est certain que la vaste plaine que j'ai indiquée a l’ouest du lac Chigaubiche, formée J’ondulations à peine visi- bles, a été entièrement couverte par les eaux de la mer sa- gueuayenne, même que celle-ci communiquait avec l'océan septentrional par ce détroit, par ce grand bras de dix milles de largeur et cent milles de longueur, dont la rivière Ashuap- mouchouan et ses lacs ont hérite depuis, et, qu'ils ont fagon- né à la mesure de leur taille et de leur capacité, sans pouvoir cependant en effacer les grandes lignes. On ne pourrait expliquer autrement, que par ce procédé l'existence de ces roches calcaires perdues, éparses sur plu- sieurs points de la vallée du lac Saint-Jean, qui, cependant, appartiennent corps et âme à la formation géologique du bas- sin de la baie d'Hudson. Elles ne sont pas venues par lerre! ces pierres cas- sées, faconnées, des carrières d’Alberta, que nous retrouvons ici ! ses lorsque celles-ci sortirent des entrailles de la terre, et e calcaire, qui fut soulevé par les Montagnes Rocheu- welles rejeterent au loin, ou, en désordre à leurs pieds, en « > ? millions d'éclats multiformes, n’a pas roulé ici pur la seule force de l’impulsion aui lui futalors imprimée dans l’es- pace? Non. Ce sont les glaces, les vents, les courants, la mares, tous s’aidant, qui ont été appelés, mis en œuvre, en , A LA LE NRA A A ed OE A ¥ x T4 Mt ‘eh À si NE RE) 104 LE NATURALISTE CANADIEN mouvement, pour opérer cet escamotage, cet enlèvement ; et il fallait bien aussi que la mer recouvrit toute cette étendue immense de pays que je viens de décrire, pour permettre à ces glaces chargées de butin de venir s’échouer sur nos riva- ges, ou du moins d'entrer parfois dans nos eaux grâce aux éléments dont elles étaient le jouet. On en voit des semis, de ces éclats de calcaire, sur les ber- ges élevées de la Saskatchewan, de la Qu’Appelle, de l’Assini- boine, etc., ete. C’est tout du même endroit qu'ils originent ; c’est le même procédé quia servi à les extraire ; et ce sont : les mêmes éléments locomoteurs qui les distribuèrent partout où on les rencontre aujourd’hui; et c’est leur ressemblance par- faite avec les fragments de calcaire que nous avons trouvés ici, qui nous a mis sur la voie. Lors du soulèvement de la croûte terrestre, la mer d'Hudson—eet océan septentrional—,en se retirant des hau- teurs, comme la mer saguenayenne le faisait aussi, laissa in- variablement son fond intact dans les parties planes ou on- duleuses : comme les prairies du Manitoba et celles des Ter- ritoires du Nord-Ouest en font preuve. Le Territoire de l'Est qui nous avoisine à la hauteur d’Ashuapmouchouan, de Ne- kouban et de Scatsie, a retenu lui aussi les riches dépôts sé- culaires accumulés sur son fond ; parce que, pareillement, il formait la même vaste plaine, avec la même conformation, le même caractère et le même niveau. L'action de l’eau, en se retirant sans irritations, c’est-à- dire sans rencontrer d'obstacles sous forme d’écueils, de ro- chers, de montagnes, etc., fut parfaitement nulle, laissant uni, ou par ondulations légèrement inclinées vers le nord-ouest, son lit nu, tout imprégné des matières riches que la mer ne pouvait lui enlever en refluant ainsi dans cette même direc- tion. L’océan Atlantique faisait tout le contraire ; battant de ses flots agités les flancs méridionaux des Laurentides, bosse- lés, escarpés presque partout de ce côté, depuis leurs derniers contre-forts du Labrador jusqu’à ceux du iac Supérieur, il la- vait, à fur et mesure, tout ce penchant de montagnes qu'il abandonnait. Hérissés de rochers abruptes, de ravins profonds © LE NORD-OUEST DE LA VALLÉE DU LAC SAINT-JEAN 105 d’écueils innombrables et de mille autres obstacles, les bas- fonds de cette mer fugitive furent battus sans relâche paz les courants et les vagues qui fuyaient vers le large ; pas de répit pour eux dans leur course insensée vers ces rivages in- connus qui devront leur servir de limite. Aussi, voyez com- me ils ont lavé bien net les rebords rugueux de leur assiette : plus de boue, plus d'argile, plus de glaise sur ce flanc meurtri des Laurentides ; les remous se repliant en tous sens, les ras de marée s’entre-chassant, s’entre-croisant, se basculant, les courants se renversant partout et sans cesse, y ont passé leur puissant balai. Cependant où le caractère des bas-fonds chan- ge, voyez comme changent aussi les résultats; ils s’applanchissent, les courants s’apaisent, les débris sv accumulent et sy maintiennent. Vous y découvrez des argiles profondes recouvertes ici et là de sable, de gravier, le plus souvent mélangés, que ces courants légers ou puis- sauts, suivant la nature des terrains qui s’étagent au-dessus,y entraînent de force ou y retiennent par un retour sur eux-mé- mes. Les courants perdant enfin leur impulsion,ces débris de tou- tes espèces, ces alluviums, ces argiles délayées y perdent aus- si la leur, et toute cette matière se dépose tranquillement aux pieds des coteaux, aux contours des lacs, aux berges des ri- vières, et comble partout les ravins sans issue au rebord de cette plaine toute ruisselante et toute meurtrie.C’est ce qui for- me, aujourd'hui, ces belles et grandes vallées, bien faciles a reconnaître, que le colon intelligent, armé de sa hache et d'un grand fonds de bon sens, ei-vahit de tous côtés pour s’y tailler un champ, y fonder un canton, une paroisse, une ville ; tout comme nos pères ont fait, sur les bords majestueux du Saint- Laurent, aux premiers Jours de la colonie. Les récits... plus ou moins exacts,extorqués pour ainsi di- re, miette à miette, de la bouche de nos sauvages si discrets, toujours prévenus et pleins de défiance lorsqu'il s’agit de leur terre de chasse, joints aux rapports de certains métis qui ja- dis faisaient la traite avee ceux de Ja baie d'Hudson, nous ont he any 106 LE NATURALISTE CANADIEN convaincu, depuis nombr2 d’années, que nous avions, accolé à la partie nord-ouest de la région du Saguenay, un domaine très vaste et très riche en terre, en bois et peut-être en miné- raux, que personne ne connaît pour bien dire, ri ne convoite, et qui pourtant mériterait bien la peine d’être exploré, étu- dié et puis colonisé, tout comme la partie occidentale de cet- te vaste plaine l’a été. ; En dernier ressort, pour arriver à une conclusion, enfin, il nous faudrait le prolongement du chemin de fer du lac Saint-Jean jusqu’au Sommet du bassin de la baie d'Hudson, par la vallée d’Ashuapmouchouan, et de là, en suivant le 50e degré de latitude, jusqu'à Winnipeg en approchant de la baie Jaunes, ce qui permettrait à tous ceux qui ont des doutes, ou quelque chose de plis, de se convaincre, de visu, que ce qu'ils ont cru entrevoir, par la description que nous avons fai- te, de ce pays étrange, de sa formation, de ses ressources, ete. n était, après tout, qu’un croquis esquissé à la hate, qu'une image imparfaite, qu'ils pourraient retoucher hardiment et orner même à leur tour, sans en altérer la physionomie, ni anême l'expression. P.-H. DUMAIs. — ee RS (ns UNE EXCURSION DANS LES HAUTEN-ALPES [Continué de la page 90] Apres avoir traversé deux derniers tunnels, on pénètre dans le joli cirque du Vauix, à l’entiée duquel, sur un mame- lon isolé, couvert de bois et de prairies, se montre le château de la Motte-les-Bains. Enfin à l’issue du petit tunnel des Roux se trouve la station de la Motte-les-Bains, à 706 mètres d'altitude. Après avoir quitté cette station, le chemin de fer franchit le ravin de Vaulx sur un viaduc de neuf arches, puis, décrivant une grande courbe autour du cirque de la Motte, il franchit les deux beaux viadues superposés sur le lit du mé- me torrent du Loulla et entre lesquels on traverse le tunnel UNE EXCURSION DANS LES HAUTES ALPES 107 de la Tuilerie. Ua dernier grand lacet terminé par un nou- veau tunnel courbe conduit à la Motte d’Aveillans, centre de l'exploitation du riche bassin anthracifere de La Mure. A la sortie du tunnel de la Festinière, la voie ferrée atteint son point culminant (925 mètres d'altitude) et débouche dans la vaste plaine de la Matheysine, où se trouve La Mure: Mes compagnons de voyage, peu amateurs de géologie me laisserent à la Motte d’A veillans et continuérent leur rou- te jusqu'à La Mure. N'ayant que peu de temps à moi, je me rendis de suite chez le directeur des mines, qui voulut bien m’autoriser à les visiter, et me donna pour guide l’un des contre-maîtres, hom- me fort intelligent, qui me fit parcourir quelques-unes des ga- leries Jes plus intéressantes ; ces galeries sont horizontales et ouvertes à diverses hauteurs sur les flancs de la montagne. Grace à mon guide je pus rapporter de mon excursion trop rapide quelques beaux échantillons de plantes fossiles. Ces mines, les plus importantes du bassin de La Mure, sont connues depuis un temps immémorial, mais ne sont ex- ploitées que depuis l’année 1776,ou plutôt depuis leur conces- sion en 1880. Les concessions les plus importantes sont si- tuées dans les communes de Surville (Peychanar’), Pierre Chatel, la Motte d’Aveillans,la Motte Saint-Martin, Notre-Da- me de Vaulx et Saint-Jean de Vaulx.Les couches d’anthracite Peychanard ont, en certains endroits, une épaisseur de dix et méme de quatorze metres. Voici un extrait de l’ouvrage de M. Charles Lory (des- cription géologique du Dauphiné) sur les terrains où se trou- vent ces mines ; il est un peu long, mais je pense, qu il vous inbéressera. GRÈS A ANTHRACITE DU DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE “ Ce terrain formé en entier de grès, c’est-à-dire de sables “ agolutinés plus ou moins grossiers, plus ou moins fins unis par “un ciment siliceux, argileux ou ferrugineux, sans mélange de “ calcaire. Entre ces couches de grès sont placées les couches “ d'anthracite exploitées dans le canton de La Mure, dans RL PO ME 9 a NE il * VEN HR ME OW hd: Fe 108 LE NATURALISTE CANADIEN “ l'Oisans, et sur quelques points du revers occidental de la “ chaîne de Belledonne et de son prolongement en Savoie... “ Ce terrain est distribué par lambeaux peu étendus sur les ‘ flancs et jusque dans les parties centrales des deux chaînes ‘de Belledonne et des Rousses. Le plus étendu et de bzau- coup le plus important de cas affleurements de grès à an- ‘ thracite, celui du canton de La Mure, a environ vingt kilo- “ metres carrés de superticie ; la totalité des autres représen- te tout au plus une surface égale à celle-là, et leur richesse en charbon est beaucoup moindre. “ Les grès à anthracite sont toujours en couches plus ou “ moins inclinées, disloquées et contournées, leur ensemble * s'applique toujours sur un massif de terrains cristallisés ; et . nn a “cc “ si, par la pensée, on ramene ces couches de grès a leur posi- “ tion horizontale primitive, on trouvera qu’elles ont dû se “ déposer sur un fond de schistes micacés ou talqueux, ou de € = gneiss, formé tantôt de couches a peu près horizontales, “ tantôt de couches déjà redressées et usées sur leurs tranches “par l'érosion. “ Les couches d’anthracite sont renfermées ordinairement “entre des assises de grès à grains fins, argileux et micacés “ colorés en noir par une petite quantité de matière charbo- “ neuse. Dans ces grès voisins du combustible, on trouve des “ empreintes de plantes fossiles, souvent nombreuses et bien “ conservées ; ce sont surtout des feuilles de fougères, des ti- “ ges de pré'es gigantesques, etc. Les espèces sont identiques ‘avec celles qu’on trouve partout dans le vrai terrain houil- “ Jer, celui du département de la Loire par exemple, et qui “ sont essentiellement caractéristiques de ce terrain. “ Nous reproduisons ici,d’apres M. Gras, la liste des plan- “ tes fossiles trouvées dans les grès à anthracite du départe- “ ment de l’Isère et déterminées par M. Ad. Brongniart. “ FOUGÈRES— Nevropteris cordata (Ad. Brong., hist. des végétaux fossiles, T. ler, p. 229), Fluez en Oisans. “ Pecopteris oreopteridius (Ad. Brong., I. e. p. 317),Notre Dame de Vaulx. “ P, Candolliana (Ad. Brong.), la Motte d’Aveillans, CESR EN à a À 4 % CHASSE RAPIDE 109 « P, Grandini (Ad. Brong.), Idem. “ P, cyathea (Ad. Brong.), Peychanard. © P. arborescens (Ad. Brong.), Idem. “_P, arborescens var. minor (Ad. Brong.), Valbonnais. “ P. polymorpha (Ad. Brong.), Venose. — “ P. pteroides (Ad. Brong.), Peychanard, “ P. platyrachys (Ad. Bwong.), Valbonnais. “ Odonpteris Brardi (Ad. Brong.), ‘Mont-de-Laus. “Lycopopiackes—Lepidodendron (non dét.) La Mure. “ Cardiocarpon (non dét.) Mont-de-Laus. “ Lepidophyllum (non dét.), Saint-Theoffrey. “ Equishtackes—Calamites (non dét.), Peychanard et la Motte d’Aveillans. “ ASTÉROPHYLLITÉES —(non dét.), Mont-de-Laus. “ A. tenuifolia (Ad. Brong.), Notre-Dame de Vaulx. © Sphenophyllum (non dét.), Mont-de-Laus. “ Annularia brevifolia (Ad. Brong.), Fluez, la Motte d’Aveillans, Notre-Dame-de- Vaulx, etc. comm. “ À, longifolia (Ad, Brong.), Mont-de-Laus, “ SIGILLARIRES-——Sigillaria Defroncit (Ad. Brong.), la Motte d’Aveillans. “ S. Dournaisii (Ad. Brong.), ou espèce voisine, La Mure. “$S. non déterminée, La Mure. « Stigmaria (non déterminée), La Mure. (A suivre) E, GASNAULT, — ——— ——_ 0 ———— —— CHASSE RAPIDE Comment s’y prendre pour capturer beaucoup d’insectes en peu de temps ? 15—Juillet 1896. 110 LE NATURALISTE CANADIEN Ayez un filet entomologique d'assez grande ouverture, et en mousseline assez résistable. ‘Promenez-le, À l’aveugle, sur les herbes durant quelqttes minutes. Quelques vifs soubre- sauts réuniront les insectes prisonniers dans les angles du filet. Ensuite, introduisez ces angles du filet dans une bouteille de chasse préparée au cyanure. Au bout de quelques instants, grand les insectes sont engourdis, vous les faites tomber dans un autre flacon de même genre, où ils achévent de mourir, Et vous recommencez à promener le filet. De retour au Jogis, on vide son flacon d'insectes sur une feuille de papier. On fait le triage des spécimens, on les fixe aux épingles, on les met sur les étaloirs, on les monte sur mi- ca; etc. Il ne faut pas beaucoup d'heures employées à chasser de cette facon, pour réunir des lots considérables de spécimens, que l’on mettra des mois à identifier. een eS 0 + LE VENIN DU BELOSTOME En février dernier (p. 31), nous avons promis de revenir sur l'étude que le Dr Schaeffer a publiée sur The poisonous sting of the “Electric light bug” or Belostoma ; et nous pou- vons aujourd'hui en dire un mot. Le Bélostome, ce grand hémiptere long de plus de deux pouces, existe aussi dans nos étangs et marécages, comme aux Etats-Unis ; mais nous serions curieux de savoir si, au Canada comme au Kansas, les lampes électriques l’engagent à faire des promenades nocturnes dans les villes.—En tout cas, le Dr Schaeffer raconte que, ayant été une fois piqué au doigt par le bec aigu d’un Bélostome, il se hâta de sucer la blessure pour en enlever le venin, et la traita ensuite par lappli- cation d’une solution de “sodium biborate ”. La dou- leur persista durant quelqües jours. Mais ee ne fut qu’au bout de dix jours que toute trace de la blessu- re disparut.— Plus tard, M. Schaeffer fit la rencontre d’un au- tre Bélostome. Mais, cette fois, il y alla avec prudence, ce qui est facile : car cet insecte a les mouvements fort lents, et on avilité n’est célébrée par aucun écrivain En tout cas, no- LE “MONDE VS L’“HLRBE À LA PUCE” LEFT tre auteur, qui n'avait pas insisté pour prolonger l’entrevue avec l'individu précédemment -rencontré, se reprit sur ce nouveau spécimen et l’examina a,tentivement. Il reconnut ainsi que son long sucoir était muni de glandes à venin, Dans quelque temps, promet-il à ses lecteurs, il féra l'analyse mi- cro-chimique de ce venin, et leur fera la description anatomi- que de ces glandes et du dard qui inoeule le venin Il se de- mande même si, par la méthode Pasteur pour l'atténuation des virus, l’on ne pourrait pas obtenir des venins atténués pour Le traitement des piqûres d'insectes vénéneux.—Nous pioposons que lon commence par inoculer contre le venin des monsti- EER coc ccs Nous donnerons des nouvelles, si nous pouvons en avoir, des intéressantes études que le Docteur nous annonce. O Le SCIENTIFIC AMERICAN Le Scientific American, de New-York, a célébré le cinquantième anniversai- re de sa fondation en publiant un numéro spécial de 72 grandes pages, que nous venons de recevoir, et qui est de toute beauté. Il y a là la matière d’un volume ordinaire de 442 pages ; et l’on peut se procurer pour 10 cts un exemplaire d€ cette livraison, qui est toute remplie par une revue des progrès scientifiques et industriels réalisés aux Etats-Unis depuis un demi-siècle. Une quantité de belles gravures sont partout mêlées au texte. On connaît assez tout ce qui s’est fait aux Etats-Unis depuis 50 ans, dans les sciences et l’industrie, pour deviner tout ce qu'il y a d’intéressant dans ce numére spécial. S'adresser à Munn & Co.. Publishers, New-York, 361 Broadway. —— —— —— 0 —— — LE « MONDE ” vs L’‘ HERBE A LA PUCE ” —_—— Nous avons dit, sur notre précédente livraison, que le Monde du 3 juin avait reproduit—avec une entière bonne foi, sans doute—un artic!e d’u- pe revue européenne sur Vherbe à la puce. D’après l’auteur de cet article, on aurait pu croire qu’il n'y a jamais eu de botanistes en Canada, ou que, s'il y en a eu, ils ont été absolument indignes de ce nom, puisqu'ils n'auraient jamais étudié l’une de nos plantes les plus communes. Or le Monde,’ qui d’ailleurs nous ne nous adressions nullement, ne s’est Pius possédé de joie, en voyant que nous disions son fait à un chimiste qui s’aventu- rait sur Je domaine de la botanique, pour insulter si témérairement nos bota- nistes canadiens. Et le Monde, pour nous témoigner le plaisir que nous lui causions en revendiquant l’honneur de la science canadienne, s'est empressé... de ce-ser l’échange avec le NATURALISTE !—N'est-ce pas que c’est grand com- me... le monde ? Tout de même, c'est en effet une terrib'e plante que i’ Herbe à la puce... 12 LE NATURALISTE CANADIEN Publications recues — Transactions of the Kansas Academy of Sciences. Vol. XIY. 1893-94. — Frank Benton, The Honey Bee. Washington, 1896. Publication du gou- vernement des Etats-Unis, qui forme un excellent manuel d’apicuiture. —J.H. Gerould, The Anatomy and Histology of “ Caudina arenata, Gould. ’’ Cette brochure, magnifiquement illustrée, fait partie du Vol. 27 des ‘ Procee- divgs of the Boston Sov iety of Natural History. ” —W. J. Beal, A brief account of the Botanic Garden of the Michigan State Agricultural Oollege.—Id., Report of the Botanical Department of the State Agric. College. Nos remerc iements au Dr Beal pour l’envoi de ces deux brochures inté- ressantes, dont la lecture aravive tous nos regrets à la pensée que nous man- quons encore, en cette Province, d'un jardin botanique où l’on pourrait faei- lement se familiariser avec les specimens de notre flore si riche en belles espè- ces végétales. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $13,444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. Paterson & Son, Agents généraux. Montréal Jos.-Hd. SAVARD at pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi à COMPAGAIE ASSURANCE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : $42,000,006 Swurples de l'actif sur le passif: Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu WUm. Tatliey, Agent general, Montreal JOS-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI +4 Liverpool, London & Globe: COMPAGNIE D’ ASSURANCE Contre le Feu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,218,000 — — — Investis en Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytéres, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean. Rue Racine, Chicoutimi, — = LE \ ee De ee ae ec Ge ae Naturaliste Canadien VOL ROC EEL (VOle 11. DLA haa oe Chicoutimi; Aout 189 Directsur-Propriétaire : ’abhé V.-A. HUARD = == ~ J Deux abonnés de Québec. qui nous ont envoyé derniérement le prix de leur abenuement pour l’anuée 1895, ont oublié de signer leur lettre d'envoi. Les deux lettres ont été dénosées an bureau de poste de Québec, l’une le ler août, et l’autre:le 12. Ces deux abennés se reconnaîtront:facilement, parce quwiis ne recevront pas leur quittance avec cette livraison ; et nous les prions de neus en informer, pour que nous ne leur &emandions pas de nouveau le paiement de l’année 1895. L’ABBE PROVANCHER —————0 [Continué de la page 84] Maintenant que nous avons contemplé, avec l'aïmiration qu'il fallait, le somptueux encadrement, pénétrons à l'inté- rieur et voyons un peu ce qu'il y à dans ce texte tres com- pact qui le remplit. Eh bien, ce qu'il y a là-dedans, c'est, suivant les promes- ses du titre, un résumé de l'histoire du Canada et, pour lu même période ae temps, de l'histoire de l’Éolise, de la Fran- ce et de l'Angleterre. Cela commence à l'an 1400 pour ces trois dernières, et, pour le Canada, à la découverte de l'Amé- rique par Christophe Colomb. Les événements qui concer- nent l'Église, la France et l'Angleterre, sont énumérés, année par année, dans trois colonnes parallèles. Les faits de l’his- toire du Canada, pendant les années correspondantes,remplis- sent deux colonnes, l’une pour la partie civile et politique, et l’autre pour la partie religieuse. Une notice de quelque éten- due donne un bon abrégé de la géographie et de la constitu- tion du Canada pour l’année 1858. Ce préambule est très cu- 16—Août 1896. 114 LE NATURALISTE CANADIEN rieux à lire aujourd'hui. Que de changements de tous genres se sont effectués dans notre pays en moins de trente ans ! Personne ne croirait que, dans les trente années qui vont sui- vre, il se produira autant de modifications politiques, géogra- phiques, industrielles, ete. Et pourtant, qui sait ? De distance en distance un double trait transversal par- tage à la fois les cinq colonnes du tableau. Cela veut dire qu'à ces endroits l’on passe d’un siècle à un autre. Ce systè- me de tranches successives est d’un important secours pour les yeux qui cherchent un événement ou un homme re- marquable. Tout s'arrête, naturellement, à l’année 1858. A cela il n'y avait rien à dire à l’époque de publication du tableau. Mais dès l’année suivante c'était un défaut, défaut qui n’a fait que s'agoraver d'année en année, et qui ne se pourrait corriger que par une réédition de l’ouvrage. Or, si l’on rééditait ce Ta- bleau, il faudrait le compléter ; et l'addition des événements qui se sont accomplis depuis trente ans lui donnerait des proportions telles, qu'il faudrait presque se servir d’une échelle pour le consulter en son entier. Il est vraique l’on pourrait ajouter les faits qui ont eu lieu depuis 1858 aux dépens des moins importants du passé, dont l’on retrancherait un certain nombre sans grand inconvénient. Par exemple qui souffrirait de ne pas voir mentionné, en 1723, que “ Louis XV est déclaré majeur a l’âge de quatorze ans,’ ou que, l’an 1701, en Angleterre, “on passe le bill des parlements trien- naux ?” M. Provancher était curé de Portneuf quand il publia ses autres ouvrages de botanique. Hâtons-nous donc de nous y rendre, nous aussi, pour saluer leur apparition. Ce fut le 29 août 1862 que Mgr C.-F. Baillargeon, coadju- teur de Québec, annonga officiellement au euré de Saint-Joa- chim sa nomination à la cure de Portneuf. Beaucoup de mes leeteurs, qui n’ont jamais été nommés curés et qui ne le seront probablement jamais, seront curieux de lire ici une lettre de mission. Voici done le document en L'ABBÉ PROVANCHER 115 son entivr, tel qu'il fut rédigé à la secrétairerie épiscopale, et signé par l'évêque de Tloa, administrateur du diocèse de Québec. Archevéché de Québec, 29 août 1862. Monsieur, Je vous confie par la présente, jusqu’à révocation, le soin de la cure et paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs de Portneuf, où vous exercerez les pouvoirs ordinaires des curés du diocèse. Vous en percevrez les dimes et oblations, et en outre un supplément consistant en Ja dime de patates au vingt-sixieme minot, en celle de foin à la centième botte, puis en la contribution d’une demi-piastre par chaque commu- niant appartenant à une famille qui ne cultive point. Vous voudrez bien vous rendre à votre nouvelle destina- tion pour ie premier dimanche d'octobre prochain. Je demeure bien cordialement, Monsieur, votre très obéissant serviteur (Signé) C.-F., Evéque de Tloa. Je ne sais si l'abbé Provancher fut bien surpris à la lec- ture de cette pièce administrative ; mais la chose est peu pro- bable. Presque toujours les lettres de cette sorte ne sont ex- pédiées qu'après beaucoup de préliminaires. Nos évêques sont bien les chefs hiérarchiques de leurs prêtres, mais ils n’ou- blient jamais qu'ils sont aussi leurs pères. Ils préviennent de leur intention le curé qu’ils se proposent de transférer d’une paroisse à une autre ; celui-ci expose en toute confiance les raisons qu’il peut avoir de rester à son poste présent ; et ce n’est que dans de rares occasions, et pour des motifs tout par- ticuliers, que l’Ordinaire use des droits que lui confèrent la sainte Église pour imposer un changement qu'il juge oppor- tun. I] ne manque pas, dans lunivers, d’administrations qui procèdent avec moins de ménagements. Avant de raconter les travaux de M. Provancher dans cette dernière étape de sa vie curiale, il convient de tracer en peu de mots la géographie et l’histoire de Portneuf, {16 LE NATURALISTE CANADIEN En remontart le Saint-Laurent, à partir de Québec, vous voyez, à quelque quarante milles de la vieille cité, que Ie fleuve fait tout à coup un bref détour vers le nord. Cela produit une large baie, qui commence du côté de l’est an vil- lage du Cap-Santé, et finit, à l’ouest, à celui ce Descham- bault. Le fleuve devrait être là d’une bonne largeur ; mais la rive du sud n’a pas manqué de s’avancer dans l’enfoncement autant qu'elle a pu; etcette longue pointe qui se projette ainsi et se fait contourner par les belles eaux du Saint-Lau- rent, c'est le Platon, domaine renommé du seigneur de Lotbi- nière. Au fond de la baie, vis-à-vis le Platon, sur un terrain qui s'élève en pente légère, est située l’industriense paroisse de Portneuf, avec son village assez considérable, à travers le- quel une petite rivière bien pittoresque roule ses ondes quine sont pas toujours les plus puisibles qu’il y ait ici-bas. Et pen- dant que lescultivateurs de la paroisse font produire à ce sol tout ce qu'ils veulent, les villageois-de la localité travaillent, dans plusieurs usines tres importantes, à fabriquer du papier, depuis le ler janvier jusqu’au 31 décembre de chaque année. Si le genre humain a su durant tant de siècles se passer de papier, il n’en est plus de même ; et, de nos jours, une partie des humains suffit à peine à préparer le papier sur lequel les autres hommes écrivent les belles choses qu'ils pensent ! A vec tous ces cultivateurs et touscesouvriers, la population de Portneuf est aujourd’hui d'environ 2000 ames. Il y a là une belle église en pierre, dont l’intérieur est joliment déco- ré ; puis un presbytère bien propret, où les paroissiens et les visiteurs—je le sais (comme a dit Bossuet dans run de ses beaux discours)--recoivent toujours excellent accueil du curé affable autant que savant qui J'habite. Mais ilne faut pas croire que les commencements de Portneuf se perdent dans la nuit des temps. Ce n’est pas en- core de sitôt que l’on solennisera le centenaire de l'érection de cette paroisse. Durant plus d’un siècle et demi, ce qui for- me aujourd’hui Portneuf faisait partie de la paroisse du Cap- Santé, et n'en fut séparé qu’en 1860. Il faut dire pourtant UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 147 (Vhistoire ne doit jamais mentir !) qu’à l’origine c'était le Cap- Santé qui faisait partie de Portneuf.En 1647,au témoignage de feu l'abbé Gatien la Compagnie des Cent-Associés fit conces- sion de la seigneurie de Portnenf,qui comprenait tout ce qui est aujourd'hui le Cap-Santé.Puis Louis XIV érigea la seigneurie en baronnie, en 1681, et ensuite la propriété se mit à passer de main en main, tellement que, en 1744, on vit les Ursulines de Québec elles-mêmes en devenir les propriétaires. Plus tard, la seigneurie recommenca à changer de possesseurs, ‘ tant qu'enfin,” depuis une trentaine d'années, elle semble définiti- vement éteinte 2—Or, de1679 a 1718, c'était à la chapelle de Portneuf que se faisaient les offices religieux de la seigneurie, et un prêtre y résida depuis 1708. Enfin, en 1718, la paroisse du Cay-Santé fut organisée, etilne fut plus question de Portneuf jusqu'en 1860. où l'on y bâtit une église, ce qui amena la nomination de M. Edouard Fafard comme premier curé de N.-D. des Sept-Douleurs de Portneuf. (A suivre) NAS HE 1—Histoire de la paroisse du Cap-Santé, Québec, 1884. 2—“ Notre-Dame de Portneuf,” P.-G. Roy (Monde illustré, 11 et 18 mai 1695.) oo OS 0 SF 2 —— UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES [Continué de la page 109] “ Le gisement de l’anthracite de l'Isère ressemble com- ” = pletement à celui de la houiile ; ?anthracite ne diffère de la ” houille que par l’absence des principes bitumineux et voia- tils qui, déjà, sont tres faibles dans diverses houilles de la Homer ae “ Toutes les couches d’anthracite exploitées paraissent se réduire à cinq couches distinctes, sensiblement parallèles, savoir, en commençant par la plus élevée : 118 LE NATURALISTE CANADIEN “ lo Une petite couche d'environ 0 m. 50 à 60 centime- tres d'épaisseur connue sur un très petit ncmbre de points ; séparée de la couche No 2 par une assise de grès de 8à 10 mètres d'épaisseur. ce CS ‘ nn € “20 La seconde est la couche principale du bassin (Gran- de couche) ; sa puissance est en moyenne de six à sept mè- tres et s'élève quelquefois à douze mètres. “ 30 La troisième a environ un mètre de puissance mo- yenne ; elle est à une distance de cinquante mètres de la pré- “ cédente. “40 La quatrième couche est ordinairement partagée en “ trois veines par des bancs de grès ; sun épaisseur moyenne “est en tout de deux metres, et de un mètre 50 c. en ne te- “nant compte que du charbon. “ 50 La cinquième est distante ordinairement de 20 à 25 “ mètres ; son épaisseur est d'environ soixante centimètres. Après un déjeuner pris bien à la hâte, je me mis en route à piéd ; il n’y avait pas de train avant le soir, et je franchis en moins d’une heure, maloré la chaleur, les huit kilomètres qui séparent la Motte de La Mure, où Je retrouvai mes com- pagnons de voyage prêts à se mettre en route pour Uriages: ‘Les voitures qui nous avaient conduits le matin à Vifétaient venues nous attendre a La Mure. Je n’eus pas le temps de vi- siter cette ville, mais je la connaissais, m'y étant arrêté quel- ques années auparavant en me rendant à la Salette. La route de La Mure à la Vizille tiaverse dans sa plus grande longueur la vaste plaine de la Matheysine, parsemée des charmants lacs de Pierre-Chatel,de Petit-Chat et de Laf frey dont on côtoie successivement la rive occidentale pen- dant que, vers l’est, de nombreux hameaux s’étagent sur les flancs couverts de pâturages du Tabor et du Serre. Au sud se dresse la formidable muraille de l’'Obion qui n'a pas moins de 2793 mètres d'altitude. A l'extrémité nord du grand lac de Laffrey, dont la belle nappe bleue s'étend sur environ trois kilomètres de long et huit cents mètres de large, se trouve à 925 mètres de hauteur le joli village de Laffrey, rendu céle- UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 1g bre par la rencontre de Napoléon Ier avec le détachement du 5e de ligne qui, envoyé pour semparer de l’empereur, le 7 mars 1815, lors de son retour de l’île d’Elbe, ne tarda pas au contraire à l’acclamer. Une plaque de marbre scellée dans le mur du cimetière rappelle cet incident historique. Au sortir de Laffrey, la descente . s’accentue subitement ; on débouche sur la vallée de la Romanche, formant un énor- me cirque au milien duquel apparaît Vizille à plus de six cents mètres en contre-bas ; arrivés dans la vallée, nous fran- chissons la Pomanche et traversons Vizille, ville très indus- trielle. Son château, construit en 1610 par le fameux conné- table de Lesdiguières, appartient à la famille Casimir Per- rier. Enfin à sept heures nous rentrons à Uriages. Quoique je ne me sois pas arrêté cette année à la Motte- les-Bains, je puis cependant vous en parler, y ayant passé quelque temps à l’un de mes derniers voyages à Uriages. “ L'établissement thermal est confortablement installé :** dans un château datant du XIVe siècle ; ilutilise des eaux “ bromo-chlorurées sodiques, d’une pesanteur spécifique de “ 1,01, limpides, à faible odeur de miel, d’une saveur salée et “un peu amère. La source, située a 1500 metres de l’établis- “ sement, a une température de 60 degrés. Cette thermalité “ des eaux de la Motte et leur richesse en principes minérali- “ sateursleur donnentune placeexceptionnelle parmiles sources “ alcalines thermales. Aussi, comme le déclare le Guide Joan- ne, sont-elles employées avec un très grand succès pour la “ guérison des catarrhes, de la bronchite chronique, des rhu- “ matismes, des luxations et fractures, des caries, du mal de “ Pott où fonte purulente des vertèbres, des scrofules sous “ toutes les formes, des inflammations chroniques du foie et “ de l’estomae, ete. Outre les bains et les douches, elles sont souvent administrées en boisson, à la dose de plusieurs ver- res, dans les maladies de langueur,des organes digestifs, et2. “ Mais le rhuinatisme dans toutes ses manifestations, y com- ‘“ pris la paralysie, est, avec la scrofule, l’indication spécia- “ le de ces eaux. 129 LE NATURALISTE CANADIEN “ L'influence des lieux élevés sur les débilités, dans la- “ némie à la suite des longues convalescences, en fait un utile ‘adjuvant des eaux de la Motte et des eaux ferrugineuses ‘ d'Oriol, leurs voisines, bien connues comme eaux de table. “ Les malades recouvrent à la fois, à la Motte, ieurs forces et “ une activité plus grande des fonctions digestives. Cet effet, “ joint à l’action extrémement calmante des bains tempérés “ et à l’action fo:tifiante des douches écossaises, donne à ces “ eaux une suprématie marquée sur beaucoup d’autres sour- n =" “ ces vantées contre les névropathies, mais moins bien parta- 2 “ gées sous le rapport du climat.” (Extrait du Guide H.Duha- mel, Guide Joanne, etc.) Je ne m'étais pas rendu aux Bains de la Motte pour user de leurs eaux, mais bien pour visiter la jolie vallée où ils se trouvent, l’une des plus pittoresques que l’on puisse trouver dans lesAlpes dauphinoises. “ La vallée de la Motte, élevée de 630 metres au-dessus + ; ite ") : du niveau de la mer, se trouve a la limite des formations 2 “ secondaires et des terrains cristallisés. Les grès à anthracite te] 2 “ qui constituent la base des montagnes du bassin de la Mot- “ te, reposent immédiatement sur les terrains cristallisés. Le “ terrain tertiaire inférieur manque à peu près complètement “ dans la vallée. Le terrain moyen se trouve fréquemment à ‘ l'état de poudingue ou nagelflue ; le château de la Motte “a été édifié sur un énorme bloc de poudingue. Quelques dé- ‘ pôts erratiques s’observent à la Motte et dans les environs.” (La Motte-les-Bains, guide médical par le docteur Gubian.) a J’avais rapporté de mon excursion à la Motte des échan- tillons de géologie et quelques plantes, mais mon igno- rance m'avait empêché de classer ces dernières ; je ne con- naissais pas à cette époque l'ouvrage de M. l'abbé Ravaud dont j'extrais le passage suivant relatif à la flore de la Motte : “ Sans parler d’une foule de plantes communes que nous “ négligeons, voici celles que l’on peut récolter autour du “ château (des bains) dans un parcours à peine de deux kilo- “ mètres à la ronde : le long des chemins et des sentiers, Buj- A AA TUE LISTE DES PLANTES DE LA COTE NORD, DE GODBOUT A MOISIE 121 “ fornia macrosperma Gay, Trifolium striatum, Medicago “apreulata Willon, Potentilla micruntha,Turgenia latifolia, * Dipsacus laciniatus,Conium maculatum,Senebiera corono- “pus, Turritis glabra, Salvia sclarea, Physalis alkekengi et “ Sisymbrium austriacum Jacq., var. turaxacifolium ; au “ milieu des haies,Cucubalus bacciferus, Tamus communis et “ Salvia glutinosa ; contre les coteaux et parmi leurs pelou- “ses, Spirea flipendula,Trirolium ochroleucum et alpestre, “ Digitalis grandilora, lutea L.,et media Roth, Ononis ce- “nisia L., Viola collina, Suginu glabra Gentian eruciata “et germanica, Daphne alpina, Ophrys muscifera, Orchis “militaris pallens et montana, Genista germanicu ; dans “ Jes lieux secs et sablonneux, Veronica verna L. et V. pre- “cox All., Trigonella monspeliaca, Oxytropis pilosa, Allium “ scorodoprasum L.; dans Jes prairies, Anemone ranuneuloi- “ des et Crocus vernus; au bord des eaux et des lieux humides, “ Spirea ulmaria, Polygala amara, Lysimachia nummula- “ria, Orchis coriophora et Triglochin pulustre ; à la lisière ‘des bois, Ranunculus aduncus, Hypericum hirsu- “tum et montanum, Trifolium medium, Geranium “ phœum, Orobus vernus et niger, Vicia sylvatica. Lathrea “ squamaria, Veronica urticefolia, Maianthenum bifolnim, € Convallarva majatis et Limodorum abortivum,Cornus mas, “ Cephalunthera xyphophyitum, rubra et grandiflora, Cypri- “ pedium calceolus ; dans les lieux frais et ombragés des bois, “ Cardamine sylvatica, Oxalis acetosella, Spiræa aruncus, “ Impatiens nolr-tangere, Lysimachia nemorum, Meringia “ muscosa, Polypodium phegopterts et dryopteris, ete., ete.” (A suivre) {. GASNAULT. Oo LISTE DES PLANTES DE LA COTE NORD DE GODBOUT A MOISIE [Continué de la page 92] COMPOSEES Aster nemoralis, Aiton, Achillea millefoliuin, L. 17— Août 1896. a LE NATURALISTE CANADIEN Antennaria margaritica, R. Brown. Senecio vulgaris, L. Nabalus racemosus, Hooker. Taraxacum dens-leonis, Desf. . CAMPANULACÉES Campanula rotundifolia, L. ERICACÉES Vaccinium oxycoceus, L, # macrocarpus, Ait. vitis-1dæa, L. ai ecespitosum, Michx. : pennsylvanicum, Lam. Chiogenes hispidula, T. et G. Arctostaphylos uva-ursi, Sprengel. Epigæa repens, L. Cassandra calyculata, Don. Ledum palustre, L. Pyrola rotundifolia, L. « chlorantha, Nutt. “ secunda, L. Moneses uniflora, Salisb, Monotropa uniflora, L. PLANTAGINEES Plantago major, L. « maritima, L. PRIMULACEES Primula farinosa, L. Trientalis americana, Pursh, Lysimachia stricta, Aiton. Glaux maritima L LENTIBULACEES Utricularia subulata, L. SCROFULARINÉES Veronica agrestis, L. s CHANGEMENT DE NOM D'UN HYMENOPTERE 123 Khinanthus crista-galli, L. Melampyrum americanum, Mich. : LABIEES Lycopus virginicus, IL. Brunella vulgaris, L. Scutellaria lateriflora, L. Galeopsis tetrahit, L. BORRAGINEES Myosotis arvensis, L. CHENOPODEES Chenopodium album, L. POLYGONEES Polygonum viviparum, L. 7 hydropiper, L. S dumetorum, L. Rumex crispus, L. cé acetosella, L. EMPÉTRACÉES Empetrum nigrum, L. (très commun} MYRICÉES Myrica gale, L. (très commun.) (A suivre) L'ABBÉ P. Lemay. o- ——_—— Changement de nom d’un Hyménoptère Il y a quelques mois, nous avons achevé ‘de publier les descriptions, laissées par feu l’abbé Provancher, d’un bon nom- bre d’espéces nouvelles d'Hyménoptères. Depuis, le Prof. T. D. A. Cockerell, du New Mexico College of Agriculture, a eu la bienveillance de nous informer que le nom spécifique de l’um + 124 LE NATURALISTE CANADIEN de ces insectes avait déjà été employé par un auteur, pour dé- signer une autre espèce du même genre. C'est de l’Anthidium compactum, Prov., qu’il s’agit ; et nous changeons ce nom en celui-ci, qui lui convient égale- ment : Anthidie trapme, Anthidiwm collectum, Huard. On voudra bien faire ia correction voulue, à Ja pave 9 du présent volume. Notre estimable correspondant nous disait aussi que, dans une publication toute récente, on ramenait au genre Hucera : les Synhalonia et les Diadusia, et qu'alors les espèces S. al- bicans, Prov., et D. 3-cincta, Prov., dont nous avons publié les descriptions aux p. 27 et 28, pourraient être nommées de nouveau, parce qu'il y a déjà des Hucera pourvus de ces mê- me noms spécifiques. Nous avons toutefois décidé de ne pas modifier maintenant les noms de ces espèces. Car si M. Dalla Torre, qui fait disparaitre les genres S. et D., est une autorité sérieuse, M. Cockerell er est une, lui aussi ; et il est très op- posé à la disparition de ces deux genres. O UN PRETENDU FOURMI-LION Il nous est toujours agréabie de voir des articles scientifi- ques dans les journanx méme politiques. Cela instruit la fou- le, et peut quelquefois éveiller chez certains lecteurs un goût spécial pour les recherches de la science. Tout ce qui est à dé- sirer, c’estque nos journaux publient plus souvent de ces ar- ticles, et surtout qu’ils soient attentifs à ne publier, autant que possible, que des choses exactes, Il n’en coûtera pas plus que d’in- sérer des renseignements sujets à caution; et l’on ne contribuera pas, du moins, à augmenter encore le nombre des légendes scientifiques qui ont déjà cours dans le public, et qui sont d’une extirpation si difficile, + UN PRÉTENDU FOURMI-LION 125 Voila les réflexions qui nous venaient à l’esprit en lisant, sur la Presse du 30 juillet dernier, un superbe article intitulé : CHRONIQUE VAGABONDE—LE FOURMI LION. L’écrit est d’un sty- le très brillant, et ce qu’on y raconte est d’une lecture fort in- téressante. | Ce chroniqueur, qui mest certainement pas le premier ve. nu, nous fait part des impressions qu'il a éprouvées, à Sainte- Anne de Bellevue, sur la rive de l'Ottawa, en regardant tra- vailler le Fourmi Lion, qui est, dit-il, la larve de la Libellule on Demoiselle, Il vit cette larve creuser une fosse en forme d’entonnoir, s’y dissimuler au fond, saisir le petit insecte qui y tombait en passant, et en faire son repas.—Plus tard, ajonte- t-il, le Fourmi-Lion se creusera un berceau, d’où il sortira “oracieuse libellule.” Tout cela est bien intéressant, et l’éerivain en pare la des- cription de tous les ornements du style. Seulement il y a ce petit inconvénient, que...le Fourmi-Lion ne se trouve pas au Canada! C’est un insecte de l’Europe et de l'Asie, Et puis, cette idée de faire du Fourmi-Lion la larve qui se transformera dans la suite en Libellule ! Les Libellules et les Fourmi-Lions ont si peu d'une telle parenté, qu'ils appartien- nent non seulement à des familles différentes, mais même à des sous-ordres différents, dans la classification des Névropte- res, La Libellule est un “ faux-névroptère ”; le Fourmi-Lion, un “vrai-névroptère.”” Inutile d'ajouter que le Fourmi-Lion est une espèce distincte, passant par les trois états de larve, de nymphe et d’insecte ailé. Les larves de Libellules ne ereusent pas, dans le sol, de ces pièges où la proie vient se jeter d’elle-même ! Ces lirves sont aquatiques, Elies ne s’enferment pas dans un cocon, pour y subir la métamorphose qui leur fera prendre la forme ailée ! Au cortraire, elles restent actives tout le temps, dans l’élément liquide ; puis, au moment voulu, elles sortent de l’eau, se lais- sent sécher, et alors leur peau se fend et livre passage à Vinsecte ailé qui vivra désormais dans le domaine aérien, 126 LE NATURALISTE CANADIEN Qui sait si le chroniqueur de la Presse n’a pas pris, pour la larve ‘lu Four ni-Lion, celle de la Cicindèle, qui fait aussi la chasse au moyex de fosses creusées dans le sol ? Nous ne voulons pas, assurément, être désagréable à nos confrères de la presse. Mais comprendrait-on le rôle d’une Re- vue du genre de la nôtre, si elle laissait passer, sans les relever, des inexactitudes comme celles dont nous venons de parler, ou encore comme celles que nous signalions, au mois de juin, dans un article reproduit par le Monde ? ——) LES JOURNAUX . — —Nos félicitations et nos meilleurs souhaits à la Vérité, qui a commencé sa seizième année. ‘ It is the ablest French Catholic paper on the continent,” di- sait récemment la Review, de St.Louis, Mo., et ce n’est pas mous qui contredi- rons ce jugement. —Notre confrère de Chicoutimi, le Progrès du Saguenay, vient de célébrer le dixième anniversaire de sa fondation. Nous souhaitons un grand nombre de fé- tes du même genre à cet intéressant journal, l'organe d’un vaste district dont l'avenir s’annonce si beau. —La Review,—que nous avons surnommée ailleurs ‘‘ La Vérité des Etats- Unis ”—a émigré de Chicago à St. Louis, Mo. Nous la recommandons de nou- veau à ceux de nos lecteurs qui seraient désireux de se renseigner, exactement, sur le mouvement religieux et social des Etats-Unis. ($1.50 par an ; Arthur Preuss, 3460 Itaska Street, St. Louis, Mo.) —Encore une tombe aans la nécropole du journalisme! Car il semble bien que la Feuille d' Erable est trépassée. Qu'il est triste de voir disparaître une pu- blication comme celle-là, animée du meilleur esprit, et qui pouvait faire du bien ! —Nous remercions de tout cœur le Courrier de Saint-Jean, qui s’est mis à publier nos sommaires, à l'exemple d’autres confrères comme la Minerve, la Vérité, le Trifluvien, le Progrès du Saguenay, l'Enseignement primaire, etc.—Il y a d’autres journaux qui font de temps en temps grand étalage de leur dévoue- ment à la cause de l'instruction publique, qui réclament une éducation plus pratique, qui accusent volontiers les collèges classiques de trop tenir aux lan- gues mortes, de ne pas assez s'occuper des études scientifiques, et qui refusent d’avoir aucune espèce de relation avec le Nuturaliste, la seule revue scientifi- que de la Province. Nous savons maintenaut à quoi nous en tenir sur la sincé- rité de ces journaux, et sur l'esprit qui les anime. PP AOL M NS HER x { At ty 91, NN EEE j ; legit , PUBLICATIONS REÇUES +27 PUBLICATIONS RECUES —C. L. Marlatt, Revision of the NEMATINZ& of North America. Wasking- ton, 1896. — Créalomez of St. Viateur’s College, Bourbonnais, Ell. 1895-96. Illustré de belles photogravures. —Dr G.-B. Martinean, Cure à Peau. Québec, 1896. Jolie plaquette de 32 pages, bien impri née et illustrée par la muison Darveau. — Actes de la Société linnéerne de Bordeaux, Tomes VII et IX, de série. —Revue de Botanique, Toulouse, Nos 140-146. — Bulletin de le Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, années 1899-91-G2-93-94. Préeieuse collection de travaux remarquables sur toutes les branches de l’histoire naturelle. —Artbur Buies, Le Saguenay et le bassin du luc Saint-Jean. 3e édition, Qué- bec, 1896. Bien que l’auteur ne le dise pas, cette édition est “ revue, corrigée et augmentée.” Et le petit volume de 1830 est devenu un grand et gros livr>, un ouvrage de luxe, tout parsemé de photogravures bien réussies.—En sous- titre, il y à : ‘* Ouvrage historique et descriptif.” C'est justement le plan q i’a suivi l’auteur : il raconte avec plus ou moins de détails l’histoire de toutes les localités intéressantes de ee grand territoire du Saguenay ; il trace, en sn beau langage, la géographie de tout ce qu’il y a là de monts et de vallée, de rivières et de lacs. —C’est le livre d’or du Saguenay ; le Saguenay y est ansly- sé, raconté, poétisé, dans sop passé, son présent, son avenir. M. Buies a contri- bué beaucoup à lui donner sa vogue actuelle ; etce nouveau travail, qui est d’une lecture captivante, la continuera.—Avons-nous tort de croire que cet ou- vrage est le meilleur de tout ce que Buies a signé ?—IL n’y a pas de tible dss matières ; les titres des chapitres ne sont pas même indiqués en haut des pa- ges. Voilà une belle affaire pour les gens pressés qui cherchent un renseigne- ment ! et comme, même après qu’on a trouvé à grand’peine ce qu’on voulait, on a toujours envie de lire toute la page, et une autre, et une autre eicore, on » eu sortira jamais comme on voudra.—C’est, de la part de l’auteur, un rafllne- ment de calcul dont on finit par lui savoir gré. —R. Rinfret, Dictionnaire de nos fautes contre la langue française. Montréal, 1895.—I} est sûr que les Canadiens-français maltraitent horriblement leur chè- re langue française : mots employés improprement ou totalement défigurés, anglicismes, termes anglais francisés sans réserve aucune, L'ouvrage de M, Rin- fret permettra, à ceux qui le voudront, de corriger leur langage écrit ou par- lé. Il exemptera de recourir aux gros dictionnaires. Ce sera Yauxiliaire obligé de tout Canadien qui écrit. Pour parler comme les anciennes Préfaces de livres, et com'ne les journaux de tous les te ups: Cet ouvrage comble une lacune — Rien de tout cela ne veut dire,sans doute,que toutes les parties de ce Dictionnai- re peuvent défier la critique. Par exemole, nous protestons tout de suite con- tre cet avis (p. 143) ; ‘Ne dites pas mouche à patute, mais punaise à pomme de ter- re.” L’insecte dont il s’agit n’est pas plus une punaise qu’une mouche. C'est à savoir, ensuite, si nous avons tellement tort, ici, de donner aux ‘patates’ le nom de “patates”. No is trouvons done, nous, qu’il ne faut pas condamner à mort les gens qui disent bête à patate pour désigner l’insecte en question.— L'auteur est d'avis, dans sa Préface, qu’il faut proscrire nos archaïsmes de lan- 128 LE NATURALISTE CANADIEN gage. Encore ici: c’est à savoir !—Un grave défaut du livre, à notre sens, c’est d’avoir divisé ce Dictionnaire en cing parties, ou d’avoir mis cing dictionnai- res sous même couverture, sans rien qui aide extérieurement à les distinguer, ni dans l'en-tête des pages, ni dans les Caractères employés, ni dans la cou- leur dn papier. Il en résulte qu’il faut parfois feuilleter longtemps pour se renseigner. C’est un sérieux inconvénient. Il aurait mieux valu, à notre avis, réunir les trois premières parties en nne seule —Cela n'empêche pas l'ouvrage d’être important. Nous le recommardons vivement à tous nos gens de plure,pe- tits ou grands. ; Nos remerciements à qui de droit pour l’envoi de ces divers ouvrages. —O— Faute d’espace, nous renvoyons à la livraison de septem- bre deux intéressantes communications, qui nous sont venues de Montréal. [Continué de la page 123} à BÉTULACÉES 4 Betula po,ulifolia, Ait, x % |apyracea, Alton. r Alnus serrulata, Ait. y a SALICINEES x Salix lueida, Muh. if Populus tremuloides, Miclx. 3 CONIFERES Fe Abies balzamea, Mar: hall. è ia 4 . À Miecen, Push, 4 7 hpewmagtacnloiret; pert.” ett MDT Chix: 19— Sept: mbre 1996,’ 155 LE NATURALISTE CANADIEN Larix americana, Michx. Thuya occidentalis, L. (Ne se rencontre pas en bas de la baie Trinité.) Juniperus communis, L., commun. 2) virginiana, var. repeus, Nutt. [Ile Carousel, Sept-Isles. ] Taxus baccata, L. AROIDEES Calla palustris, L. TYPHACEES Typha latifolia, L. ALISMACEES Triglochin palustre, L. HY DROCHARIDEES Valisneria spiralis, L. ORCHIDEES Goudyera pubescens, k. Brown. Spiranthes cernua, Richard. Cypripedium acaule, Ait. IRIDEES Iris versicolor, L. Sisyrinchium, L., bermudiana. LILIACÉES Smilacina racemosa, Desf. a bifolia, Desf. “ trifolia, Ker. Clin‘onia borealis, Rafin. Erythronium americanum, S:nith. MÉLANTRACÉES Streptopus roseus, Michx. CYPÉRACÉES Scirpus cœspitosus, L. “ pungens, Wahl. UN MUSÉE QUI PROMET 139 GRAMINÉES F _ Poa pratensis, L. « nemoralis, L. Triticum repens, L. ÉQUISÉTACÉES Equisetum sylvaticum, L. FOUGÈRES Polypodium vulgare, L. Pteris aquilina, L, Asplenium filix-foemina, R. Br, Woodsia ilvensis, R. Brown. Aspidium spinulosum, Swartz. Osmunda interrupta, Michx. “ cinnamomea, L. Botrychium lunaria, Swartz. LYCOPODIACEES Lycopodium clavatum, L. yy complanatum, L, Re aendroideum, Michx. MOUSSES Plusieurs espèces. N. B.—J’ai dû oublier quelques espèces. Et puis il y a plusieurs Jones et Graminées que je n'ai pu encore diterminer. Les espèces sus mées suffisent ‘donner une idé: de k s espèces susnommées sutfisent pour donner une idé: de la 1lore de notre pays. L’ABBÉ P. LeMay. —— —— (QE UN MUSEE QUI PROMET INSTITUTION DES SOURDS MUETS Mile-End, Montréal, 13 août 1896. ...Nous ne nous occupons pas seulement d'Entomologie et de Botanique, mais aussi d’Ornithologie et de Taxidermie. 140 LEON AD ORAIIS IN CANADIEN 4 Notre musée contient à peu près 200 oiseaux du Canada. Le» printemps dernier, à la fin d'avril, nous avons trouvé ui splendide Etourneau des prés, Sturnedla magna, dans un: des rues de Saint-Louis du Mile-End ; il était mort pendant la nuit d’une maladie quelconque. Toujours est-il que nous nous en sommes emparés, ef maintenant if orne une des ar- moires de notre musée. Ce bel oisvau paraît être excessive- ment rare dans notre Province. Ces jours-ei, la chaleur est si grande qu il faudrait, pour faire la chasse aux insectes, être entomologiste enragé com- me l'était le Cousin Bénédict, l’un des personnages du roman de Jules Verne intitulé “ Un capitaine de quinze ans. ” J.-C. O. a ee Météorologie comparée du Canada En janvier dernier, le plus haut degré de la température, pour tout le Canada, a été de 6203, à Alberni (B. C.), le 26; et le plus bas :—5300, le 5 janvier, à Barclay, Ont.—Pour -la Province de Québec, c'est à Chicoutimi que l’on a constaté la plus haute et la plus basse température du mois: 50o1, le 26 : et—3300,le6. L'asiome Jn medio stat virtus n’est pasen faveur à Chicoutimi, et la tiédeur n’est pas le fait de la jeune cité. ——_-______9 ee Petits conseils aux jeunes naturalistes PRESERVATION D'UN HERBIER.—M. Verlot disait : “L'her- bier le mieux préparé, le plus soigneusement empoisonné sera détruit en quelques années : 1e il n’est pas consulté souvent : 20, sil est déposé dans un local humide où à température très variable ; 30, s’il se trouve dans son voisinage des collections de bois, fruits ou graines, des plantes non empoisonnées, ou be x PETITS CONSEILS AUX JEUNES NATURALISTES 141 des substances de nature à attirer les insects et à leur servir d'asile.” PRÉPARATION DES CRUSTACÉS. —“Toutes les petites espè- ce ne peuvent êbre conservé:s que dans l'alcool ou la glyceri- ne. Pour les grandes espèces, on peut employer divers pro:zé- dés : autrefois, on les faisait dessécher en les plaçant au so- leil ou dans un four, puis on passait un vernis sur toutes les parties du corps ; c’est une méthode déplorable qui noircit la carapace et conserve tonjours au sujet une odeur désagréable. Lorsqu'il s’agit de préparer de petits Crustacés, tels que les Pinnothères, il suffit de les laver à l’eau douce et de les pla- eer quelque temps sur une planchette dans un courant d'air et la dessiccation s'opère facilement. Les espèces plus grosses, comme les Crabes et Écrevisses, peuvent se conserver par le procédé suivant : on place l'animal dans une boîte en bois remplie de gros sel marin, de manière à ce qu'il sait cumple- tement recouvert par ce sel ; la boite est percée de trous et placée sur un plan incliné pour faciliter l'écoulement de l’eau provenant de la dissolution du sel ; on laisse ainsi le Crusta- cé pendant un certain temps, et la dessication s'opère par- faitement dans ce milieu. Lorsqu'on a acquis la certitude qu'il est entièrement sec, ce qu'on peut reconnaître à la rigidité de toutes ses parties, on l'extrait de la boîte, on le lave à l'eau douce et on le fait sécher à l'ombre ; on obtient ainsi des su- jets qui se conservent très bien dans la collection. On emploie aussi leau de chaux dans, laquelle on fait macérer les ani- maux pendant deux heures, puis on les fait sécher.” (A. Gran- ger.) ù Quant aux grosses espèces, comme le Homara, il faut beaucoup plus de travail pour jes préparer. On doit d’abord enlever toutes les chairs, enduire tout l’intérieur de préserva- tif, donner à l’animal une attitude naturelle, en le fixant dans une boîte ou sur un carton, et ensuite le laisser sécher avant de l'installer dans la collection. PRÉPARATION DES PETITS SQUELETTES.— Les insectes sont en ce genre les meilleurs ouvriers.—[l y à d'abord les Blattes AS) à pO) a 142 LE NATURALISTE CANADIEN qui nettoyent parfaitement, en peu de jours, les squelettes de petits Mammifères, Oiseaux, Poissons, ete.—Ou bien, on peut s'adresser au Dermestes lardarius, bien connu des collection- neurs Il suffit d’en enfermer quelques larves dans un bocal couvert d'une toile métallique, et d’y mettre le sujet à disséquer. L'ouvrage se fera parfaitement !—Il y a enfin les admirables Fourmis, des artistes ! On dépose le sujet près d’une fourmil- here, et tout est dit : on a bientôt un squelette très bien net- toyé, Pour se payer de leur travail, elles emporteraient volon- tier les plus petits os. Aussi, on à dû renfermer le cadavre dans une boîte pourvue d’un grillage. — 0 — —— > La guerre au GYPSY MOTH L'an dernier (p. 36, Vol. XXII) nous avons dit un mot de la lutte que l’on poursuit dans le Massachusetts contre un papillon ennemi des arbres fruitiers,que l’on nomme là-bas le “Gypsy Moth” (Ocneria dispar, L.) Un rapport publié il y a quelque temps, nous instruit de ce que l’on a fait en 1894 pour détruire cet inseete nuisible. En voici le résumé, d’après le No 9, Vol. VII de l'Experiment Station Record de Was- hington. L'insecte a été, à ce qu'il semble, entièrement extermi- né dans 10 loealités infestées, mais il reste à combattre enco- re dans 22 autres endroits. Près de 7,000,000 d'arbres ont été examinés, dont 49,000 ont été reconnus comme attaqués par Pinsecte. On a détruit à la main plus de 1,000,000 de chenil- les, 90,000 chrysalides, 18,000 papillons, 18,000 amas d’ceufs éclos et 94,006 amas d’ceufs nou éclos. Tout cela représente le travail de la seule année 1894 dans Etat du Massachu- setts.— Comme on le voit par ces chiffres, les Américains n’y vont pas à la légère dans cette lutte contre un papillon. Espé- rons quele Gypsy Moth ignorera longtemps encore la route du Canada. PETITES NOTES 143 PARLES NOTES —Sept à dix piqûres d'abeille, paraît-il, font mourir uve souris en un quart Vheure. —M. Cloutier, directeur de l'Enseignement primaire, nous apprend (iivraison du Ler septembre) que son appel en faveur de l'étude de la botanique a vivement attiré l’attention de la classe enseignante. Très bien! C'est là de la bonne beso- gne. Nous lui devrens probablement plusieurs nouveanx adep- tes des sciences naturelles. —Nous avons en portefeuille une étude sur les Micro- bes, par le Dr J.-A. Couture, la continuation du Traité d'En- tomologie, par M. G. Beaulieu, et d'autres choses encore. Le NATURALISTE n’a pas à redouter la famiue. S'il pouvait seule- ment agrandir un peu sa demeure ! ———ù —La Semaine religieuse de Québec vient de commencer son neuvième volume, et nous la prions d’agréer en cette occa- sion nos bons souhaite. Nous y joignons volontiers nos fé- licitations : car la fureur que l’on éprouve périodiquement en son endroit, dans certains quartiers qui ne sont point du tout la cité du bien, témoigne de sa valeur et des excellents services qu’elle rend à la bonne cause. Ce n’est pas à elle, il s’en faut, que i’odieuse ‘“ canaillerie” dont elle a récemment été victime a fait le plus de tort, dans l’estime des gens respectables ! —Nous avons un plaisir particulier à saluer aussi un au- tre confrère, l'Enseignement primaire, à l’occasion de son dix-huitième anniversaire. Cette publication, si remarquable- ment dirigée par MM. J.-B. Cloutier et C.-J. Mignan, est ani- mée de l'esprit le plus chrétien ; elle remplit un rôle de première importance auprès de l’intéressante classe des instituteurs et institutrices de la Province. Nous n’avons qu'à lui souhaiter de se maintenir au rang distingué qu’elle à su prendre parmi nos revues canadiennes. a re (ee Merci au Courier du Canada, qui a bien voulu recom- mencer à publier le sommaire de nos livraisons. 144 LE NATURALISTE CANADIEN PUBLICATIONS RECUES —City of Quebec Municipal Engineering Statistics. Quebee, 1896: —Vicks Illustrated Catalogue of Hardy Plants and Bulbs, 1896. James Vicks Sons, Rochester, N. Y. —Autumn Catalogue, 1896. Bulbs, # Plants and Seeds: Steele, Brigos Seed Co., 130 & 132, King St. East. Toronto. À +8 Liverpool, London & Globe: COMPAGNIE D’ ASSURANCE Contre le Heu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 — — — Jnvestis en Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, preshytères, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wim M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean. Rue Raeine. Chicoutimi. PHOLD IX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPEWTAL: SRS. 444,00 9 Tous nos contrats d'assurance sont garantis par près de $20,000,000 de suretés. Paterson & Son, Agem‘s généraux. Montréal Josr Ed 'SANART Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi g ÉLOVAlLe & CONPAGNE ASSURANCE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : £42,000,000 Surplus de l'actif eur ke passif: Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu WW am. BFatley, Agent general, Momtreali JOS-ED. SAVARD Agent jour Chicoutimi et Lac Saint-Jean {CHICOUTIMI À ; Pes Naturaliste Canadien VOL. XXII] (V0u. III DE LA DEUXIEME SERIE) NolO Chicoutimi, (etobre 1896 Directeur-Propriétaire : l’abbé V.-A. HUARD L’ABBE PROVANCHER [C mtinué de la page 117] Au bout de deux années, le premier curé de Portneuf était transféré dans une autre paroisse, et M. Provancher se voyait appelé à li succéder. Et c’est à lui qu’échut le soin d'obtenir l'érection civile de Portneuf. Comme on le voit, la monographie historique de Port- neuf, en tant que paroisse distincte, et jusqu’à l’arrivée de M. Provancher, n’était pas difficile à frire ! Il convient toutefois, pour ne pas laisser de lacune trop coupable, de mentionner ici le dévouement que mit à la cons-. truction de l’église de Portneuf, en 1860, M. P.-L. Lahaye, curé de la paroisse-mère du Cap-Santé. “ L’ambition de cha- cun, a écrit M. P.-G. Roy (1), était stimuiée chaque jour par le zèle toujours grandissant du curé Lahaye qui, soutane rele- vée, aidait à charger les bateaux de pierre et de tuf sur les grèves du Cap-Santé. Souvent, M. Lahaye se rendait au Cap-Santé, y chargeait sa charrette de pierre et revenait, tout fier, à la nouvelle église, marchant à côté de sa voiture.” Il n’y a au monde, évidemment, que des curés canadiens pour faire de ces exploits-là ! L'abbé Provancher fut curé de Portneuf durant sept an- nées, de 1862 à 1869. Voyons avec quelque détail ce que les annales de cette paroisse ont à raconter touchant son admi- uistration, (1)— “ N.-D, de Portueuf ’’, loco cit, 20 —Octobre 1896. TTT Tr" SOLE MYTRE ALU (Ur ate Ned 146 LE NATURALISTE CANADIEN Au point de vue temporel, un mot résume cette adminis- tration : le second euré de Portnenf Sappliqua a mettre la fa- brique paroissiale dans un excellent état financier. Et ce ne fut pas chose facile à réaliser, ce programme qui paraît si simple. | Le système du “crédit ”, dout les formes sont diverses, joue un large rôle dans la pratique de la vie. Il rend d’émi- nents services a presque tout le monde, ct permet à chacun — pourvu qu’il donne des sûretés—de se servir de la fortune des autres. Il a aussi ses inconvénients. Souvent on voit des gens dénués de ressources profiter du système pour vivre aux dépens de ceux qui ont inis leur argent à la disposition de ces habiles, sans se douter qu'ils ne reverraient plus,hélas ! leurs beaux écus péniblement amassés. En tout cas, ce n’est pas lei le lieu de faire, au sujet des préteurs et des emprun- teurs, un chapitre d'économie politique qui endosmirait sans retour le lecteur qui m'a suivi Jusqu'à ce moment. Tout ce que je voulais être amené à dire, c'est que, pour serrer de près mon sujet, il n’y a presque jamais de paroisse qui construise ses édifices religieux sans recourir aux em- prunts. Ht surtout, je veux dire son fait à l'opinion publi- que, dont pour l'ordinaire les ‘agements sont rarement très, justes, parce que généralement ils sont très superficiels. —A qui l'opinion publique rend-elle hommage, à propos de la construction d’une église ou d'un édifice important ? Dix fois sur dix, on entoure d’une auréole glorieuse le nom de celui qui à présidé à l’entreprise. Mais,dans la grande majorité des ‘as, l’entreprise s’est faite à crédit | Souvent, toutefois, c'est le plus difficile, l'extinction de la dette, qui reste à faire. Eh bien, personne n'aura jamais un mot d’éloge pour celui qui a mené à bien l'œuvre, ingrate et obscure, de solder les emprants à raide desquels on a pu ériger ces superbes constructions. Pour une fois, au moins, cette injustice ne sera pas com- mise ! Et il va être tenu compte, à la mémoire du deuxième curé de Portneuf, de la tâche qu'il a remplie de payer une dette considérable ! L'abbé Lahaye, qui construisit l'église de a 4 ee 7 1 a Pay * LABBE PROVANCHER 147 Portneuf. a droit de voir son nom dûment célébré, à cuuse sur- tout des efforts personnels qu'il s’est imposés pour exécuter Yeutreprise. Mais il faut entourer d’un honneur au moins égal celui de l'abbé Provancher, le financier qui sut faire face aux obligations pécuniaires que l'on avait dû contracter pour doter la nouvelle paroisse de son église, et aussi d’un beau presbytère, construit par M. Fafard, le premier curé. Il est très remarquable qu'à Portneuf il n'y eut jamais de repartition légale pour les travaux que l’on y exécuta. Les paroissiens faisaient leur part, suivant leurs moyens, soit par des contributions volontaires, soit par le système des eorvées. Puis la Fabriqie prenait à sa charge le reste de la dépense. Or, dans les paroisses de la campagne, ladministration fabricienne, c’est ordinairement le curé. Les marvuilliers manquent souvent des loisirs qu'il faudrait, ou n’ont pas as- suz d'expérience des affaires pour donner aux intérêts tempo- rels de la communauté l'attention nécessaire ; et ils se repo- sent facilement snr le curé du soin de l'administration. M. Provancher joua ce rôle à Portneuf, et justifia pleine- ment la confiance qu'on lui montrait. Pendant tout le temps qu'il fut à la tête de cette paroisse, 11 pratiqua la plus sévère économie, il sut développer les revenus de ja Fabrique, et fit si bien que, peu d'années après lui avoir succédé, son rempla- gant immédiat, M. l'abbé F. Dumontier, vit les dettes de la paroisse complètement éteintes, et put en contracter de nou- velles pour achever et décorer l’intérieur de l’église. Mais tout le mérite de M. Provancher, comme adminis- trateur, ne se borna pas x faire le bonheur des créanciers de la Fabrique de Portneuf. L'économie est une belle chose; payer ses dettes, c'est une ‘ache honorable. L'idéal, c’est d’a- jouter encore à ces mérites celui de pousser, dans des voies nouvelles, l'œuvre que l’on dirige ; c’est d'exécuter aussi, sans compromettre l'affaire principale, ce qu’exige la nécessité ou une grande utilité. Le héros qne je chante était doué d’une activité bien trop agissante pour se contenter de faire la chasse aux écus destinés à éteindre les dettes du passé. Il a My 148 LE NATURALISTE CANADIEN su accomplir à Portneuf des œuvres telles que son passag» en cette paroisse n’y sera jamais oublié. Du reste, à ce point. de vue, la position du curé d'une paroisse récemment fondée ect avantageuse, puisque tout ou presque tout y est à créer. Tant pis pour les curés de paroisses qui existent depuis deux ou trois siècles, et où rien ne manque dans leur organisation temporelle ! Ils n’ont plus qu'à faire des prodiges dans le mi- nistere des âmes : c’est là,sans contredit, un rôle qui l’empor- te incomparablement sur tous les emplois les plus honorables au point de vue humain. “ M. Provancher, m’écrivait un digne Portneuvien, a été linauguruteur de la musique sacrée dans notre église. ?” En effet, ce fut l’œuvre des premières années qu’il passa à Port. neuf. Il s'agissait de faire acquisition, non pas encore de ces belles orgues qui font vibrer. avec les voûtes de nos gran- des églises, les âmes et les cœurs des filèles ravis de leurs splendides accords, mais seulement d’un modeste harmonium, destiné à soutenir la voix des chantres de humble lutrin. Or, ce n’est pas tout d’avoir un harmonium, il faut le placer quel- que part ! On n'allait pas, pour l'installer au jubé, enlever de la un certain nombre de bans et priver par conséquent la Fabrique d’une partie, même peu considérable, de ses revenus annuels. La dette de l’église ! Il fallait avant tout, payer la dette de l’église ! VALE. (A suivre) ———-—- —————_ 0 ———— > LECONS DE MICROBIOLOGIE Par le Dr J.-A. Couture, [1. V. Les lecteurs du Naturaliste liront peut-être avec intérêt une ou deux leçons de Microbie, préparées pour mes élèves d'après le Précis de MM. Thomot et Measselin (Paris, G. Mas- son, éditeur). LEÇONS DE MICROBIOLOGIE 149 PREMIERE LECON On appelle microbe (frangais), bactérie (allemand), un or- ganisme infiniment petit qu’on ne peut apercevoir qu'à l’aide d'un microscope. La microbie ou microbiologie, c'est l'étude des microbes. Doyle (17ème siècle) paraît être ceiui qui a pensé le premier à l’existence des microorganismes. “Celui ‘qui comprendra entièrement, écrivait-il, la nature des fer- ‘ments et des fermentations, sera probablement en mesure “de rendre compte d'une manière satisfaisante des divers “ phénomènes présentés par plusieurs maladies, phénomènes “quine seront probablement jamais bien compris sans une “connaissance intime de la doctrine de la fermentation.’ Vers la fin du 18ème siècle et au commencement du 19ème siècle, les expériences de Spallanzari, Gay-Lussac, Scheelze Cagniard, Latour et Schwaun soulevèrent un peu le voile obscur qui couvrait tous ces phénomènes mystérieux de la vie des infiniment petits. En 1851,Rayer et Davaine Jécouvraient, dans le sang des animaux morts du charbon, de petites ba- guettes immobiles (bactéridies) auxquelles ils ne paraissaient pas attacher, à cette époque, une importance quelconque. Pas- teur est le père de la microbiologie, Koch est le chef des mi- crobiologistes allemands. Les premiers travaux de Pasteur portèrent sur les fer- mentateurs (a'cooliques, butyrique, acétique, sur la bière, sur les maladies du vin), qui sont fonction de la vie d'élres micros- copiques auxquels il donna le nom de ferments.Il anéantissait par là même la théorie de‘la génération spontanée. Pasteur étudie ensuite le rôle des microbes dans la gene- se des maladies : Maladie des vers à soie, le Charbon, le Cho- léra des Poules, le Vibrion Septique, le Rouget du Pure, la Rage, etc. etc. Il dote la science de méthodes précises de culture dans les milieux liquides soit en présence, soit à l'abri de l'air. Enfin il donne les virus-vaccines du Charbon, du Choléra des Poules, du Rouget du Pore, de la Page, etc., ete. Les élèves les plus célèbres de Pasteur sont Joubert, Chamberland, Roux, Thuillier, qui sont les continuateurs de 159 LE NATCRALISTE CANADIEN ae son œuvre à l’Institut Pasteur L'étude de cette science nou- Es velle se généralise et les microbiologistes sont actuellement — tiès nombreux. Le plus célèbre en France, en dehors de l'Institut Pasteur, est Nocard, de l'École d’Alfort. Beek GENERALITES SUR LES MICROBES» FORMES ET CLASSIFICATION MORPHOLOGIQUE DES MICROBES ae Quelles que soient la multiplicité et la variabilité de for- mes sous lesquelles se présentent les microorganismes, ils peu- ~~ veut toujours être ramenés à trois types extrêmes, le type, à Ni : ; 2 eat rond, le type droit, le type spirale. ing _ Les microbes sont donc divisés en trois groupes : 2 lo les microbes à forme arrondie ; 20 les microbes à forme allongée ; 30 les mierobes a forme spiralée. i lo Microbes à forme arrondie. Le contour de ces mi- crobes est généralement rond ; quelquefois cependant il est ovale: Tis portent le nom de Coccus. Les plus petits sont si appelés Micrococcus ; ceux qui sont un peu plus gros, Mucro- | coccus. Les micrococcus partons différents noms suivant leur mo- de de groupement. S'ils sont rangés sans ordre, on leur donne simplement le De nom de Micrococeus. À a S'ils sont réunis deux par deux, on les appelle Diplococ- ‘1e cus. a S'ils sont réunis quatre par quatre, on les appelle Tétra- 108 genus. if of ; S’ils sont réunis huit par huit, on les appelle Surcine. | La réunion irrégulière de plusieurs micrococcus est con- nue sous le nom fe Zooglées. Si celles-ci sont entourées d’une membrane d’enveloppe, elles prennent le nom d’Ascococ- cus. | Si les micrococcus sont placés les uns au bout des autres, formant un chapelet,on les désigne sous le nom de Streptococ- cus. Le chapelet est ordinairement sinueux, plus ou moins long, quelquefois si long qu'il donne lieu à des enchevêtre- ments inextricables. 4 UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 151 Quand les micrococcts sont groupés les uns pres des au- tres, de manière à simuler une grappe de raisin dont chaque grain serait représenté par un micrococcus; on les nomme Staphylococcus. 20 Microbes à forme allongée. Les microbes allongés prennent la forme d'un béton droit lorsqu'ils sont courts, à dun bâton sinueux lorsqu'ils sont longs. Les premiers por- # tent le nom de bucilles, les seconds celui de leptothriæ. Ce der- 4 nier est ondulé ; il décrit des courbes capricieuses d’une ré- , gularité vrannent giométrique. Dans quelques cas ils sont 4 si longs, que, en se repliant un grand nombre de fois sur eux- 4 mêmes, ils forment des amas considérables rappelant les éche- veaux de fil de Bretagne. Les bacilles dont l'extrémité est fourchue sont appelés Cladotrie. Les bacilles nettement rectilignes sont appelés drovts. Ceux qui sont renflés à leur partie centrale sont en fuseau. D'autres sont en baguelte de tambour (renflés à une de leurs extrémités) ; d’autres sont en battunt de cloche (poire | allorgée) ; d’autres présentent dans leur milieu un point qui ne se colore pas, tandis que les extrémités du bacille se eo- de lorent fortement ; ceux-là s'appellent bucilles à espace clair. 80 Microbes à forme spiralée. Ces microbes prennent la forme d’un are de cercle ‘ou d’une spire ; on les appelles ba- à cilles-virqules, Komme-bacilles, spirilles. i (A suivre) = ——— 0 UNE EXCURSION DANS LES WAUTHS-AUPES = [Continué de la page 121] ay 4 Uriages, Août. # Moi: cher abbé, : Avant-hier, à peine remis de mes fatigues de la veille, je ! B à ? 152 LE NATURALISTE CANADIEN me suis rendu à Allevard, qui n’est éloigné que d’une quaran- taine de kilomètres d’Uriages. Je pris à Gières la voie ferrée qui conduit de Grenoble à Montmelian et je la suivis jus- qu'à la station de Goncelin, d’où une excellente route conduit à Allevard, distant de dix à onze kilomètres. De Goncelin, la route s'élève par des lacets nombreux et rapides au-dessus de la vallée de l'Isère, sur laquelle elle offre de superbes points de vue, ainsi que sur les montagnes des Bauges, de la Char- treuse, de la Dent du Chat, du Grand Colombier, ete. Elle s'engage ensuite à travers des pentes boisées, et bientôt se dé- roule la verdoyante vallée d’Allevard, celle des Alpes dau- phinoises qui ressemble le plus aux vallées les plus célèbres de la Suisse. Le climat de cette vallée est très salubre ; l’hi- ver n’y est pas plus précoce qu’à Grenoble et à Chambéry, et les brouillards y sont presque inconnus. La vigne, le chan- vre, le mais croissent dans toute la vallée ; et, dans Îles jar- dins, les figuiers et les grenadiers résistent aux gelées. C’étaient moins ses eaux que ses mines qui m’amenaient à Allevard ; aussi est-ce de leur côté que je me dirigeai à mon arrivée. Le minerai de fer s’exploite sur les montagnes voi- sines de Suint-Pierre d’Allevard et de Pinsot, sur les flancs de la Taillot, dont les filons les plus importants appartiennent aux établissements du Creuzot ; il produit, pour la fabrication des aciers fins, des fers sans rivaux dont la qualité exceptionnel- le était déjà célébrée par César. Le haut fourneau d’Alle- vard est situé à près d’un kilomètre du bourg, sur la rive gauche du Bréda, dans ‘étroite gorge du Bout-du-Monde. Les environs d’Allevard sont célèbres par leurs richesses métallurgiques. On y trouve, indépendamment de toutes les variétés du fer carbonaté, les fers oligistes, micacés, hydratés, sulfurés, ete. On peut y recueillir aussi du cuivre gris, du plomb sulfuré ; enfin des carrières de plâtre y sont exploitées sur le flanc de la montagne, à cinquante mètres au-dessus du Bréda et du Haut-Fourneau. Allevard possède aussi une fa- brique de poterie assez importante. “ Mais ce qui intéresse surtout la plupart des voyageurs, UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 159 “ c’est l’eau sulfureuse d’Allevard, unique en hydrologie par “les gaz quelle contient,acide sulfhydrique, acide carbonique “et azote. Employées en boisson, en bains, en douches d’eau “ et de vapeur, et en inhalation, ces eaux sont principalement “ indiquées pour les maladies des voies respiratoires, mais on “les utilise aussi avec succès contre l’hypertrophie des amyg- “ dales, les affections scrofuleuses des os, les fistules, les ca- “ tarrhes vésicaux, etc. L'établissement thermal, très confortablement installé, “ possède, en dehors de nombreux cabinets de bains, sept sal- “les d’inhalation froide, et diverses salles d’inhalation tiè le “ et chaude, etc., ete. L'eau sulfnreuse, dont la source est ap- “ pelée dans le pays l'Eau-Noire, a 160 7 de température ; sa “ parfaite limpidité, quand elle est reçue dans le verre, dispa- “ raît rapidement, et l’eau devient laiteuse sous l'influence de “ Ja déperdition de son acide carbonique libre. La présence de “ ce gaz donne aux eaux d’Allevard un avantage très marqué “ sur les eaux Bonnas, en les rendant plus agréables à boire et “ plus faciles à digérer. ” (Extrait du Guide). Pressé par le temps, je ne visitai que les points les plus rapprochés de la ville: la promenade du Bout-du-Monde, au nord, la Tour-du-Treuil, monument bien conservé du IXe ou du Xe siècle, les ruines du château de la Bastie sur les bords d’un ravin pittoresque ; enfin, au sud, la Chataigneraie du coteau de Montouvrard, qui présente de merveilleux points de vue. Je suis revenu très enchanté de ma course, mais contra- rié d’avoir été obligé de Ja faire si rapidement ; un jour n’est pas suffisant pour voir tant de lieux et de choses intéressantes. J'aurais bien désiré surtout faire l’ascension du Brame Farine qui ne demande que deux heures de marche ; de son sommet, élevé de 123L mètres, on embrasse un immense panorama. Mon excursion à Allevard est la dernière que je ferai dans les environs d’Uriage, cette année. Je compte partir demain pour Briançon et de là revenir en Touraine par le mont Genè- 21 —Octobre 1896. UNE Fee nie PNR Ae) PSE PERS Ah er PE TOO iid 154 LE NATURALISTE CANADIEN x ve et le mont Cenis ; je vous ésrirai dès ma rentrée à Luynes. Luynes, Août Mon cher abbé, Je suis arrivé ici depuis une dizaine de jours ; après une longue absence, on a mille choses à faire, bien des personnes à voir : aussi j’ai eu peu de temps de libre depnis mon retour. Sans cela je vous aurais parlé plus tôt de mes derniers jonrs de voyage qui ont été aussi heureux que possible. C’est le 6 août, à huit heures et demie du matin, que je me mis en route, Je suivis d’abord la voie ferrée d'Uriage à Vi- zille, puis je pris là celle de Vizille au Boure-d’Oisans, Nors passons d’abord au Péage, où se trouve une tres importante fa- brique de soieries, que j’ai visitée à l’un de mes précédents voyages. La route s'enfonce dans les montagnes. Des deux côtés de la route, hordée de peupliers et d’acacias, sont des dé- rivations de la Romanche. Puis de longues allées de plata- nes précèdent le hameau de Falcon, situé au pied des monta- ones dans une petite plaine boisée. Ici la Romanche, resser- rée par des rochers plantés de quelques vignes,léborde souvent. Nous arrivons à la Sichilienne, bourg situé sur une terrasse verdoyante ; son château est flanqué de deux tours massives. I] existe dans les environs de la Sichilienne des gisements d’anthracite, des filons de plomb sulfuré, de cuivre pyriteux, de cuivre gris argentifère et de zinc sulfuré ; ces derniers sont pour ainsi dire inépuisabies et l'exploitation en serait peu coû- teuse. Quittant la Sichilienne par une allée d’acacias, le chemin de fer pénètre dans la gorge de Livet si souvent ravagée par la Romanche, puis passe sur la rive gauche au beau pont en pierre de Gavet. La vallée est plate et triste. Aux Clavaux la route est bordée de noyers, de châtaigniers et de platanes, et dominée à droite par de grands bois. Rioupérioux (qu',ivee le Ga- vet et Livet, ne forme qu'une commune de moins de mille habitants), est caché au fond d'une gorge, entre des rochers es- arpés, à l'issue du rnisseau du même vom. Le haut fourneau UNE EXCURSION DANS LES AUTES-ALPES £55 de Kioupérioux a été rempiacé par une belle papeterie, La route, courant entre des roches noires ébouléss, laisse à droite le hameau des Clots et à gauche le joli pont de fer de Lonant, pour traverser un passage étroit d'où elle descend an hameau des Robert à Livet, village placé sur les deux rives de la HKo- manche à la base dela montagne da Grand Galbert (2565 mè- tres d'altitude). La gorge très froile, remplie de neige en hi- ver, devient plus étroite et plus sauvage, et la route s’élevant au-dessus du torrent vravit la côte assez raide de l’Infernet, à deux kiloinètres en amonat de Livet. Deux ravins ouverts, lun à droite sur les flanes de l’Infernet, l’autre à gauch2 descen- dant de la petite Voudène, débouchent dans la Romanche en face l’un de l'autre. C’est des hauteurs de Voudène qu’au XIIe siècle partit un immense éboulement de terre, de roches, d'arbres, qui vint combler Je fond de la gorge, déjà obstruée par les charrois du torrent de l’Infernet, descendus des sommets opposés, et y forma en quelques instants un colossal barrage qui fit refluer les eaux de la Romanche dans sa plaine du Bourg-d’Oisans, rapidement transformée en un lac désigné sous le nom de Saint-Laurent. Cette masse d’eau rompit la digue en 1219 et dévasta tout sur son passage, jusqu’à la plaine de Grenoble. En 1868 de nouveaux éboulements tombés de Voudène ont refoulé au sud le lit de la Romanche, qui alors envahit la route. Depuis cette époque on suit l’ancienne route de Roche- taillée ; elle franchit la Romanche sur un large pont et court en- tre des éboulements et le nouveau lit de la rivière. Au-dessus de iochetaillée ont été reconnus plusieurs filons métallifères ren- fermant de la galène, du cuivre gris et des traces d’argent. De petites sources minérales, employées surtout par les malades de la elasse pauvre, qui s’en administrent les eaux au hasard, jaillissent à une petite élévation au-dessus de la plaine, entre tochetaillée et la Laute. Après avoir dépassé la cascade du Baton et le pont de Liveton, on croise l’ancienne route au hameau des Sables. Au 156 LE NATURALISTE CANADIEN sud-est s'étend la vallée de la Romanche entourée de hautes montagnes et, au milieu de laquelle apparaît le Bourg-d’Oisans à l'extrémité d’une longue route droite borlée de peupliers d'Italie. Il y a 82 kilom. de Vizille au Bourg-d’Oisans. Le Bourg-d’Oisans est situé à 729 mètres d'altitude, au milieu de la belle plaine cultivée à laquelle il donne son nom. C’est là que s'arrête le chemin de fer. Nous déjeunons un peu à la hâte, après nous être procu- ré, non sans peine, une place pour la Grave.Le nombre des voya- geurs ayant beaucoup augmenté depuis l’installation du chemin de fer, qui a eu lieu il y a deux mois à peine, le nombre des voitures n’est pas toujours suffisant pourles contenir. Le Bourg-d'Oisans est le point de départ d’un grand nom- bre d’excursions intéressantes. (A suivre) E. GASNAULT. ne O—- — ms FAUNE COLEOPTEROLOGIQUE AU MANITOBA — =— La distribution géographique devenant des plus impor- tantes en Entomologie, j'ai cru qu'il serait du goût des lecteurs du Naturaliste de pouvoir se faire une idée, au moins super- ficielle, des formes générales de la faune coléoptérologique de Winnipeg. Durant mes quelques mois de recherches, il m’a été facile de constater que la variété n’est pas ici aussi grande que dans Ontario ou Québec ; et d’ailleurs, on n’y voit pas toute cette variété de végétation, etc. c'est-à-dire ces conditions si favora- bles au développement de la vie qui existent avec tant d’éclat dans l'Est. Lu liste qui va suivre est done le fruit de mes chasses faites durant la saison de 1895. Elle compte environ 300 es- pèces. Il m’en reste une soixantaine non classées ; à plus tard pou: celles-ci. 4 A - A # FAUNE COI £)PTEROLOGIQUE AU MANITOBA lie CICINDELIDÆ Cicindela purpurea, Oliv. 3 repanda, De}. CARABIDÆ Carabus Macander, Fisch. ie iædatus, Fab. « serratus, Say. Calosoma frigidum, Kirby G calidum, Fab. Elaphrus riperius, Linn. Notiophilus Hardyi, Putz. Bembidium inequale, Say. 5 nitidum, Kirby. se bifosswlatum, Lee. ï scopulinum, Kirby. varievatum, Say. a quadrimaculatum, Linn. & lucidum, Lec. Fachys incurvus, Say. Patrobus longicornis, Say. Pterostichus cervus, Lec. sf caudicalis, Say. i orinomum, Leach. xs Luczotü, Dej. patruelis, Dej. ss femoralis, Kirby. a lucublandus, Say. Amara carinata, Lec. “« angustata, Say. ‘ erratica, Sturm. ‘“‘ interstitialis, Dej. “ musculus, Say. “ aurata, Dej. “ septentrionalis, Lec. Dicælus seulptilis, Say. Badister pulchellus, Lec. Diplochila laticollis, Lee. Gus. CHAGNON, (A suivre) ¥ KA: Ë : wa] + de a ai SE, See ae So, EE oe op ee aa eae hi 4, re SI og: cate, ws 158 LE NATURALISTE CANADIEN PUBLICATIONS RECUES © —— — Annuaire statistique du Canada pour 1895. — Commission de Géologie du Canada. Rapport annuel. Vol. VI. 1892-93. me — Fall” Catalogue of Bults that bloom, for 1596. John Lewis Childs, Floral Park, N. Y.—64 pages bien remplies, illustrées à profusion. Quand on aime les fleurs, il faut une énergie peu Commune pour résister an désir que l’on aurait, à la lecture de tant d'habiles réclames, d'envoyer des commandes colossales à Ja maison Childs. —Hoffmann’s Cutholie Directory. August Number. Hoffmann Bros. Co. Editors, Milwaukee, Wis. C’est le deuxième supplément de cette utile publica- tion, qui ne coûte que 50 cts par an. : —Proceedings of the Academy of Natural Sciences of: Philadelphia. Part II. April-August, 1896. — Anales del Museo nacional de Montevideo, V. Montevideo, Uruguay. — Ville de Québec. Génie municipal. Statistiques. Québec, 1696.—Publication intéressante, où l’on est fort surpris de trouver une tirade, indigne du catholique Québer,contre les exemptions de taxes accordées aux institutions re- ligieuses. Il est vrai que, par le fait de ces privilèges, le citoyen voit le mon- tant de ses taxes élev4 de quelques eentins chuque année. Mais, d’autre part, on s’obstine à oublier que, si les budgets municipaux avaient à pourvoir eux- mêmes à tous les offices remplis À si peu de frais par ces Iustitutions, les taxes payées par chacun seraient notablement augmentées.—Et puis, si l’Hôtel-Dien de Québec, par exemple, était un hôpital soutenu par la ville de Québec, ne s - rait-il pas également exempté des taxes municipales ? — Le Code catholique ow Commentaire du catéchisme des provinces ecclésiasti- ques de Québec, Montréal et Ottawa, par l’abbé D. Gosselin, Directeur de la Se- maine religieuse de Québec. Montréal, 1896. Quatrième mille. Plusieurs voix autorisées ont fait les plus grands éloges de ce volu:e, lors de son apparition, l’année dernière. Nous venons nous-même de faire un exis men très sérieux de cet ouvrage, et nous estimons qu'on ne j’a pas loué plus qu’il ne fallait. —Sous couleur de commenter le catéchisme maintenant en usa- ge, M. Gosselin a fuit un résumé excellent de toute la doctrine catholique : théo- logie dogmatique et morale, droit canon, h‘stoire ecclésiastique, rubriques, pra- tiques de piété, ete. Ilya, dausces 700 pages petit format, un abregé de biblio- thèque religieuse, qui devrait se trouver dans toutes les familles, et intéresse- ait toujours ceux qui le consulteraient. Cur 1] faut savoir que, s’il y a une cho- se fort répandue dans la soeicté même catholique, c’est l'ignorance en matiè- re religieuse. Aussi ce volume, indispensable désormais aux instituteurs et ins- titutrices et à tous ceux qui enseignent Je catéchisme, serait utile à tous le moude. I] ne manquerait pas non pius d'intéresser vivement tous ses lecteurs, rédigé dans cette langue simple, claire et précise qui est, comme l’on sait, celle de notre confrère de la Semaine religieuse.—Nous nous réjouissons, sans en étra surpris, de voir que le publie a si bien accueilli cette publication, Les ‘‘4e mil- le’’ sont rares sur la couverture des ouvrages canadiens ! Prix très modique : 55 ets franco, chez l’auteur, au Cap Santé |Portneuf.) ++ REVUE DE LA PRESSE 159 REVUE DE LA PRESSE —Nos félicitations et nos bons souhaits à la Winerve qui, le mois dernier, commençait la 69e année de sa publica- tion. C’est l’un de nos rares journaux quotidiens qui peu- vent être mis de confiance dans toutes les mains. — Un nouveau confrère, Le Protecteur du Saguenay, est venu prendre place dans Ja presse chicoutimienne. Tous les journaux, en recevant son premier numéro, ont remarqué sa forme irréprochable, et nous joignons à ce sujet nos félicita- tions à celles qui lui ont été adressées, Nous y ajoutons nos meilleurs souhaits. —Our Monitor, revue mensuelle in-40 (50 ets par an. Lapeer, Mich.) C’est une gentille publication catholique, com- imencée en septembre dernier, qui n’a besoin que de continuer comme elle a débuté pour être agréable et utile à ses lec- teurs. —La Bibliothèque canudienne-françuise, recueil litté- aire et artistique. (Mensuelle, 25 cts par année ; Boîte 6 B. P., Faubourg Saint-Jean, Québ:e.) Encore ure belle petite revue à qui nous souhaitons cordialement la bienvenue, et que nous désirons vivement voir réussir, C’est une œuvre, cette revue ; sa devise “Dieu— Famille Patrie” le dit assez. Le uom de son fondateur et directeur, M. C.-J. Magnan, don- ne toutes les garanties désirables, Qu'elle ait donc tous les succes ' —Il y a un confrère qui est en train de nous giter! Crest le Courrier de l'Ouest, de Chicazo. La rèone Philippe Masson, un vrai journaliste catholique et l’une des meilleures plumes canadiennes-françaises des États-Unis. Or, le 8 sep- tembre dernier, cet écrivain s’est imaginé de faire un fort beau compte rendu de notre livraison du mois d'août. C’é- tait déjà une attention peu commune ! Eh bien, le 29 septe à - bre, l'aimable confrère est revenu à la charge ; il a cité l'opi- nion que Mer Ireland a manifestée de la valeur du Natura- diste, et il en a profité pour renchérir encore sur tout ce qu'il avait déja dit de notre publication, 160 LE NATURALISTE CANADIEN Merci, Courrier de l'Ouest, de cette vive sympathie que vous témoignez pour notre œuvre ! — Le Pionnier, de Sherbrooke, est entré dans sa 31e an- née. Nos félicitations à ce journal, dont l'allure reste cons- tamment très sage. — The Nidologist est depuis un mois dans sa quatrième année. Cette revue d’ornithologie est d’un genre très dis- tingué. ‘lypographie de luxe, gravures toujours artistiques. Povr un amateur de l’étude des oiseaux, s'abonner à cette re- vue est tout près d’être un devoir(Publication mensuelle ; $1.00 par an ; publiée à Alameda, California, U. S.) 2% iiverpoal, London & Globe 3+ COMPAGNIE D’ ASSURANCE Contre le Feu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 - Investis en Canada: 81,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytères, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurcs pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JO&S.-ED. SAVARD Sollicitenr nonr Chicoutimi et Lae Saint-Jean. Rue Racine, Chicontimi. vHUeNIX ASSURANCE COMPANY UF LONDUN Fait” affaire au Canada depuis 1904 CAPE NAL: $S:5.444.000 Tous nos contrats d'assurance sont garantis par près de $20,000,000 de sûretés. Paterson @& Son, Agen s généraux, Montréal Jos.-Hd. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi COMPAGNIE D'ASSUBANCE D ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : #42,000,000 Surplus de l'actif sur le passif: Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu Wm. Tatley, Agent seneral, IMontrenl JOS.-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI RU E Natura aliste Oe anadien VOL. XXII] (VOL. Ill DE LA DEUXIEME SERIE) Noll SR QUE , roue e 1596 Propriétaire: l'abbé Y. A, HUARD COURS D’ENTOMOLOGIE POPULAIRE CHAPITRE CINQUIEME Notions succinctes sur l’anatomie des insectes [Continué du Vol. XXI, page 168] Au-dessus du thorax sont les ailes ; au-dessous tiennent les pattes constamment au nombre de six ; ce nombre, comme nous l’avons vu, caractérise l’insecte et le sépare de l’araignée, du crustacé et du myriapode. Les pattes, surtout chez les coléaptères, offrent plusieurs caractères saillants dont on tire grand avantage pour la clas- sification. Ainsi elles sont organisées en géréral pour mar- cher, assez souvent pour sauter, nager, fouir et quelquefois même pour saisir la proie. Aussi les différentes parties en varient-elles selon ces divers usages ; il suffit pour s’en con- vaincre de comparer les pattes postérieures proéminentes de la sautere: e à celles de la libellule. Les pattes se divisent en trois parties toujours distinctes, la cuisse, la jambe et le tarse, et s’articulent au thorax ou cor- selet par la hanche appuyée du trochantin. Ces deux dernières parties varient beaucoup selon l'or. dre et même le genre d'insectes. La hanche est le plus sou- vent de la forme d'un cine tronqué, quelquefois globuleuse, d’autres fois aplatie et soudée avec le dessous du thorax ou sternum. Le trochantin est une petite pièce quelquefois quadrangulaire, le plus souvent conique, qui s’interpose entre la hanche et la cuisse ou même, rejetée de côté, vu son déve- 22 —Novembre 1896. \ 162 LE NATURALISTE CANADIEN loppement, se colle à la partie supérieure de la cuisse et pa- raît n'être alors d'aucune utilité. A la hanche, par le trochantin le plus souvent, s'articule Téte #7 CR le sommet de la cuisse. C'est la partie la plus variable de la patte, suscep- tible de pren- dre toutes les formes selon les mœurs de l’in- secte. Assez sou- vent, surtout chez les coléop- tères, elle est munie d’épines qui fournissent parfois de bons caractères gé- Fig. 4. nériques. La jambe, qui s'articule à la cuisse, est, en général, moins changeante dans ses formes. Cependant souvent aussi elle est munie d’appendices qui lui semblent aussi nécessaires que les anneaux d'or que le beau sexe, chez l’homme, porte à ses doigts. Peut-être le Créateur a-t-il placé là ces appendices pour aider le savant dans .son travail de comparaison et de classification. Le tarse ensuite, cette partie qui représente le pied, est composé d'articles mobiles qui varient en nombre selon les Abdomen Mis i 7 Fig. 4.—Pour permettre au lecteur de mieux saisir les détails anatomiques de ce chapitre, je crois devoir remettre sous ses yeux la gravure déjà publiée dans le Vol. XXI, p. 166, et qui représente les parties du corps d’un criquet séparées : la TÊTE, portant les antennes a ; le THORAX et ses trois parties, qui sont le prothorax b, portant les pattes antérieures,le mésothoraz c, portant les pat- tes intermédiaires et les élytres, le métathorax d, portant les pattes postérieures et les ailes ; e, la CUISSE ; 7, la JAMBE ; g, le TARSE ; (les mêmes divisions se trouvent aussi dans les autres paires de pattes). COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 163 insectes. On a partagé en quatre groupes les coléoptères, d’après le nombre d'articles des tarses chez ces insectes. Les Pentameres ont cinq articles à tous les tarses, les Hétéromè- res en ont cinq aux quatre tarses antérieurs et quatre aux deux tarses postérieurs, les Téframères en ont quatre à tous les tarses, et les Trimères, trois seulement. Quant aux au- tres ordres, voici comment ils sont partagés sous ce rapport : Pentamères, la plupart des lépidopteres, des névropteres, les hyménoptères et les diptères ; Tétramères, un certain nom- bre d’orthopteres et de lépidoptères ; Trimères, la plupart des orthoptères et presque tous les hémiptères. Les articles des tarses sont munis de divers appareils que M. Kirby a designés sous le nom de pulvilli, au moyen desquels les insectes peuvent marcher renversés sur les sur- faces même les plus lisses. Ces appareils sont les brosses, la pelote, ia sole et la ventouse. Cette dernière, comme son nom l'indique, est un appareil propre à faire le vide, Quine s’est souvent demandé, dans son enfance, à cet âge où tout ce qui frappe nos regards nous intrigue et nous intéresse, où l’on pas- se des heures à considérer le travail des fourmis et la toilette des mouches, qui ne s’est souvent demandé comment les mou- ches peuvent ainsi monter le long des vitres, ou marcher si aisément renversées au plafond ? Quelle aurait été notre joie si, au pourquoi que l’on demandait, l’on eût pu nous répon- dre et nous dire que ce phénomène est simplement dû à la ventouse minuscule que la mouche porte à l'extrémité de ses pattes, et quila soutient ainsi ; mais celui-là eût en même temps été obligé de nous expliquer que la ventouse ect un appareil élastique, susceptible de se comprimer et de faire le vide. L’abdomen est la troisième partie de l'insecte, dont les deux premieres sont la tête et le thorax. Il est formé d’an- neaux qui varient en nombre selon les espèces d'insectes. Généralement de six chez les coléoptères, ils atteignent le nombre dix et même douze chez certains névropteres. L'ar- ticuiation de l'abdomen au therax se fait d'autant de manie- res, pour ainsi dire,qu’il y a de genres d'insectes. Lorsque 164 LE NATURALISTE CANADIEN l'abdomen y tient par tout son diamètre, on le dit sessile ; on le dit au contraire pédonculé, s'il ne sy attache que par une faible portion de son diamètre ou par un segment excessive- ment petit considéré par rapport aux autres segments de l'ab- domen. 3 L’abdomen est, en général, moins coriace que Jes autres parties «dl l'insecte ; il est totalement dépourvu d'ailes et de ces appencices locomoteurs que l’on voit à certaines larves, notaniment aux chenilles. Il varie en forme et en consistan- ce selon les différents ordres d'insectes ; et les anneaux qui le composent sont parfois soudés entre eux, ne lui permettant alors qu'un mouvement très restreint de bas en haut ; cela se voit surtout ch z les coléoptères. Il varie aussi considérable- ment en lonrieur, évalant à peine le thorax parfois, et par- fois dépassaut deux ou trois fois en longueur ie thorax et la tête réunis. Quoique classés par Aristote parmi les êtres dépourvus de sang, les insectes n’en sont pas moins imprégnés d’un li- quide incolore ou légèrement verdâtre qui n’est autre que le sang rénovateur. Le système circulatoire, chez eux, est sur- tout constitué par un long vaisseau dorsal à chambres multi- ples, dont les parois élastiques font, en se dilatant et se con- tractant tour à tour, l'office d’un cœur. Étant pourvus de sang, les insectes ont done besoin d’un système respiratoire qui permette au sang d’absorber loxyge- ne de l'air et de se débarrasser du carbone qui l’empoisonne. Ce système consiste en trachées où Pair circule, qui commen- cent de chaque côté de l'abdomen par des stigmules, orifices arrondis ou linéaires disposés par paires sur chaque segment de l'abdomen. Done, les insectes n’ont pas de poumons aspirant ou ex- pirant l'air. De là résulte qu'ils n’ont pas d organe vocal et qu'ils ne peuvent opérer de succion véritable, quoiqu’on les divise, selon l'organisation de leur bouche, en énsectes broyeurs, qui comprennent les coléoptères, les orthopteres et les névropteres, en insectes lécheurs, comprenant les hyménop- aetna CURIOSITES VEGETALES 165 teres, eb en tnsectes sweewrs se répartissant dans les autres ordres. (1) Quant au cri strident de la cigale, du grillon et de dif: férents autres insectes, il est loin d’être, comme celui des ani- maux à respiration pulmonaire, produit par l'émission de Yair frappant les cordes vocales du larynx ; il résulte de di- vers appareils propres à ces insectes et que je décrirai en par- lant de ces insectes dans le cours de cet ouvrage. (A suivre) GERMAIN BEAULIEU. —— +0 CURIOSITES VEGETALES {Continué de la page 62] IT Je vous l'ai déjà dit et démontré, amis lecteurs, il est sur notre globe terrestre, bon nombre de curiosités végétales. Non point des arbres et des plantes fantaisistes, n'ayant exis- té que dans la fertile imagination de naturalistes ou de voya- geurs “ nés blagueurs ”, mais des réalités, de vrais végétaux, naissant et 2roissant sous le soleil du bon Dieu. Je vous ai parlé déjà de certains arbres tropicaux qui fournissent des aliments à l’homme, tandis qu'il en est d'autres qui lui don- nent le vêtement, cependant que plusieurs encore lui offrent leur écorce intérieure, flexible et unie, en guise de papier à écrire. L'“arbre pleureur ” des Canaries donne de l'eau : même, en temps de sécheresse, il distille de ses feuilles un liquide dont les indigènes se servent comme de breuvage. Son con- frère de l’île Maurice, lui, “pleure” du vin, un vin fort agréa- ble à boire ! {1) Les auteurs n'admettent que deux divisions, les broyeurs et les sucenrs. Les hyménoptères n’ont pas, à proprement parler, une bouche conformée de manière nià broyer ni à sucer. C’est pourquoi je me suis permis d’en faire une division à part sous la dénomination de lécheurs. J’expliquerai ces difit- ences en traitant des divers ordres. 166 LE NATURALISTE CANADIEN Une espèce de saule, en Sicile, laisse échapper une eau qui sé dureit en sucre et que les habitants emploient tel quel, sans le soumcttre au raffinage. Les Andes abritent un arbus- te dont les produits ressemblent énormément à la cire d’abeil- le. Pauvres mouches ! les voilà affligées d’un rude concur- rent qui, avec infiniment moins de travail, produit autant et plus qu’une ruche dabeilles, remplie d’ouvrieres ! Struggle for hfe ! Heureusement que les mouches à miel ne réclament pas la journée de huit heures ! L'étrange pays de Chine doit naturellement avoir ses curiosités ! Les Célestes se vantent, parait-il, d’avoir un ar- bre à savon ; les graines de cet arbre, employées en guise de savon, donnent de fortes lessives, qui enlèvent facilement la graisse et la saleté ! Un végétal fort utile, vraiment, et aux graines duquel les Japonais ont dû souvent avoir recours, dans Ja dernière guerre, quand il s’est agi de procéder à un nettoyage général, dans Pempire du “Fils du Ciel” ! Arbres à pain, dont les noix rôties et séchées donnent d'excellentes tartines; arbres toujours tristes, qui “pleurent” de l’eau, ou toujours gais, qui “ pleurent” du vin, ou toujours farceurs, qui “pleurent” du lait : arbres utiles qui remplacent vaches et abeilles, donnant du beurre et de la cire ; arbres à sucre et à savon ; le Créateur, dans son infinie sagesse et son adorable bonté, les a fait croître partout où le climat inclé- ment, le sol moins fertile, les ressources animales faibles ou sf uulles, rendraient à l’homme Ja vie impossible sans eux ! * * * Un arbre à fil et à aiguille, cela a des allures de fable, mais le “maguey” du Mexique, non content de fournir une aiguille et du fil prêts à être employés, présente encore bien d’autres commodités, Devant les prosaiques “cottages” mexi- cains, l'arbre déploie sa splendide pyramide de fleurs qui font comme une toir au-dessus des sombres couronnes de feuilles vertes, et au bout de chaque feuille, il y a une tendre aiguille, sorte d’épine, qui doit être soigneusement enlevée de sa gai- ne ; en même temps, on déroule lentement le fil, une espèce 43 are ON i “i CURIOSITES VEGETALES 167 de fibre forte et lisse qui est attachée à l'aiguille et qui a une respectable longueur. Inutile d’ajouter, n'est-ce pas ? qu'en ce pays facétieux les marchands ne vendent ni fil ni aiguil- les ! Parmi les autres avantages que présente cet arbre phé- nomène, il y a ses racines dont les naturels préparent un sets délicieux, et ses feuilles qui font un potage, tout comme de vulgaires épinards! De plus, ces mêmes feuilles fournissent une matière à papier ; la sève de l'arbre est distiilée en un breuvage favori, et les fibres les plus épaisses sont converties en cordes solides et en habits sui generis ! Un arbre impaya- ble, quoi ! et qui constitue un précieux héritage pour la fa- mille dont lahutte se trouve ornée de cette pyramide de splendides fleurs, par-dessus ses sombres couronnes de feuilles à fil et à aiguille ! Dans les sables de l'Arabie, au sein de cette nature tor- ride, si chaude qu'elle dérange les cerveaux et conduit droit aux Petites-Maisons, il est une plante dont les graines provo- quent, parait- il, une hilarité inextinguible ! Heureux pays où le rire est Seve à la hauteur d’un principe et se prolonge d'autant plus que la provision des graines “hilarantes” est plus considérable ! Mais quelle tristesse quand la récolte de ces graines manque ! Au milieu des immenses pampas de l'Amérique du Sud, si semblables à nos grandes prairies du Nord-Ouest, où pas un arbre ne 1ompt la monotonie du “plane”, il existe, de loin en loin, un végétal gigantesque dont les racines ont une lon- gueur fantastique et rampent à la surface du sol. Le “ombu” est l’oasis des pampas : le voyageur le bénit, les poetes l'ont chanté et les animaux se rassemblent sous son feuillage touf- fu pour y goûter l'ombre et la fraicheur ! Il atteint, en outre, un âge prodigieusement vieux et souvent les arrière-petits- fils, se reposant sous son ombrage, célèbrent, par leurs louan- ges, le même arbre qu'ont béni les arrière-pères-vrands ! Enfin, le nord de l'Australie possèle un arbre curieux. Pacacia sans feuilles ; les organes de respiration ordinaires 168 LE NATURALISTE CANADIEN lui faisant défaut, il respire par de petits trous placés dans le tronc et qui font parfaitement son affaire ! Tant il est vrai que, lorsqu'on n'a pas ce qu'on veut, on se contente de ee qu'on a! Cette maxime populaire, l’acacia sans feuilles, cet infirme du monde végétal, semble se l'être appropriée et il “respire”, tranquille dans ses forêts du nord de l'Australie ; HENRI TIELEMANS (1) UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES [Continué de la page 156] Avant de nous remettre en route, je vous dirai queiques mots du filon aurifere de la Gardette, hameau situé à 1200 mètres d'altitude sur la commune de Villard-Eismond à quel- ques kilometres Ju Bourg: d'Oisans. Le filon, aurifère de la Gardette, découvert: au commencement du 18e siècle, n’a été scientifiquement exploré qu'en 1776, par l'ingénieur Schreiberg : il fut concédé au comte de Provence qui le fit exploiter de 1781 à 1788. Les travaux, abandonnés alors et repris de 1838 à 1840, coûtèrent plus qu'ils ne rapporterent, par suite des frais de première installation des travaux ou d’une administration défectueuse ; mais, selon M. Lory, les produits obtenus ne sont pas hors de proportion avec les dé- penses faites en travaux cur le filon même. Le gite de la Gardette est un filon de quartz renfermant du cuivre sulfuré, de la galène, de la blende et de Vor natif. Les travaux ont découpé ce filon sur une étendue de 450 mè- tres, et sur une profondeur de 80 mètres. En outre, on avait entrepris à la Gardette une galerie d'écoulement ayant 85 m. de développement et qui na jamais été terminée. Les admirables cristaux de quartz de la Gardette ont enrichi les collections du monde entier. 1—M. Tielemans est revenu dernièrement se fixer à Fort Ellice, Man. UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 169 On peut descendre en trente minutes de la Gird>tte au Bourg-d'Oisans. À 500 mètres environ du Bourg-” ‘isans, la route traverse fa Romanche ; à droite se dresse le pic élancé de Pié-Montet (2314 mètres d’altitude) qui sépare la va lée de Ja Romanche de celle du Vénéon. Bientôt on franchir de nouveau la Romanche sur le pont St-Guillenne, puis on quitte la plaine de l'Oisans pour s’enfoncer dans la gorge sauvage du Fresney, où l’on gravit la rampe des Comméres; le premier tun- nel traversé, on remarque quelques maisons (la Balme) à 1505 mèties d'altitude. Sur le plateau de la Rivoire, la culture et les habitations reparaissent, le sol redevient fertile. Un peu plus haut, on atteint les Garcins, hameau au-dessus duquel s’élevent en amphithéâtre de riantes collines. La route des- cend au Chatelard vers la Romanche, qui se brise en écume dans les abimes, souvent cachés à la vue, de la gorge de l’In- fernet. C’est le passage le plus pittoresque de la route du Lautaret. Rien de plus sauvage et de plus grandiose que les abords de Ja galerie de l’Infernet, ouverte en 1808, presque au-dessus de laquelle, à 15 mètres environ de la hauteur et un peu en deca, se trouve la porte Romaine. La galerie de l’In- fernet a 180 mètres de long, sur 8 mètres de hauteur et de largeur ; quatre larges ouvertures latérales y laissent pénétrer l'air ct la lumière. Quand on est sorti, on ne tarde pas à trou- ver, à Pextrémité de Ja gorge, le Fresney, village situé à 943 mètres (altitude, sur les deux rives de la Romanche, dans une région minière très intéressante pour le géologue. On y trouve en effet de l’anthracite, du cuivre gris argentifére, des marbres brèche colorés eu rose et en vert, du gypse et de l’antimoine sulfuré. Le Fresney dépassé, on s'engage dans un autre défiié tellement étroit que la Romanche reprend souvent à la route le terrain que les ingénieursavaient conquis pour elle à grands frais. Au fond on passe devant la jonction de la Romanche et du Ferrand, torrent impétueux descendu des glaciers des Gran- des-Rouses, “. Cependant Ja vallée de Ja Romanche devient si étroite que, 23 —Novembre 1896. 170 LE NATURALISTE CANADIEN pours rur le la gorge encombrée de rochers, la route a dû se pere rune tisisieme galerie longue de 35 à 40 mètres. Au delà & cette gain , l+ paysage change complétement. On entre dans la octite olaine verdoyante de C iambon, où le ruis- sea" dela Ris & vient se réunir à la Romanche. Anu hameau du 4) aphin sou, rencontrons une carrière d’ardoise. Puis tr isant la Romauche, sur un pont à plein cintre construit à mille mètres d’altitude, nous passons au hameau du Parizet, et l’on pénètre dans une gorge profonde, étroite, dominée par des rochers escarpés : c’est la combe de Malaval. A trois kilo- mètres du Danphin, nous apercevons la belle cascade de la Risse qui tn + d’un rocher de deux cents mètres d’élévation. A six mevres de la limite des départements de l'Isère et des Haute. Aloes, on laisse à droite l’ancien hospice de Loches. Presque aussitôt après on traverse le ruisseau du Riffort qui sert de limite aux départements de l'Isère et des Hautes-Alpes. Uu peu plu- loin, dans le défilé plus stérile de La Combe- Maudite, trois ou quatre familles ont bâti les misérables caba- nes de Balme sur les bords du torrent. Quaud on a traversé la petite galerie de la Maison-Neuve, au-dessus de laquelle tom - be une jolie cascade, on voit la vallée s’élargir et la végéta- tion reparaitre. A moins d’un kilometre de la galerie de la Maison-Neu- ve, se trouvent, au bord même de la route, les bâtiments et ate- liers de préparation mécanique des mines de plomb du Grand- Clot, dont les ouvertures peuvent s’apercevoir à deux cents mètres environ au-dessus de la route, dans les parois escar- pées des rochers. Les filons du Grand-Clot ont été découverts au commencement du XIXe siècle, par quelques habitants du pays qui allaient, au prix des plus grands dangers, exploiter le minerai de plomb pour le revendre aux potiers. Tous les in- génieurs s'accordent à reconnaître l'importance et la vaste étendue des filons métalliques du Grand-Clot, qui out déjà donné des résultats considérables quoiqu’ils n’aient été enco- re attaqués que sur leurs affleurements: Nous passons aux Freaux, hameau situé à 1386 metres à UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 171 oy l'extrémité de la combe de Malaval ; puis la route traverse le petit torrent du Gua,au pied de la belle cascade de la Pu- celle, haute de quatre-vingts mètres. Les débris d’ardoise qu’el- le charrie lui donnent le plus souvent la couleur d’un gris bleuâtre. Et après avoir monté une côte assez roide, nous at- teignons la Grave. Arrivé à la Grave à quatre heures et demie, je fus, ainsi que ceux de mes compagnons de route qu, comme moi, dési- raient s’y arrêter, bien embarrassé, les deux seals hôtels de la localité n'ayant pas une chambre de libre. J’acceptai la proposition que me fit le maître de l'hôtel des Alpes de me mettre un matelas dans la salle à manger ; mais les autres voyageurs, plus difficiles, continuèrent leur voyage. Désirant utiliser les quelques heures qui me restaient jusqu'à la nuit, je montai par une rampe rapide, qui traverse des champs bien cultivés, jusqu’au bourg des Terrasses, élevé d’une centaine de mètres au-dessus de la Grave qui lui-mé- me est à 1526 n.ètres d'altitude. De ce point, le regard s'étend au loin sur les magnifiques glaciers de la Meije et de l’'Hom- me ou de Tabuchet, séparés les uns des autres par des aré- tes noirâtres et dominés au sud par la gigantesque Meije, ou L Aiguille du Midi, qui n'a pas moins de 3987 mètres et est l'une des cimes les plus élevées du massif du Pelvoux. Par la multiplicité et ia différence des sites, par le mé- lange des terrains granitiques, schisteux et calcaires qu’elle offre au choix des plantes, la Grave et ses alentours ont une flore des plus variées ; c’est une des raisons qui m’avaient en- gagé à m'y arrêter. Aussi, en montant au bourg des Terrasses et en revenant par un autre chemin, je commencai à ramasser des échantillons pour ma fille. Rentré à la nuit pour diner à mon hôtel, j’eus la bonne fortune de rencontrer d’aimables voisins de table, un jeune ingénieur des Ponts et chaussées et sa femme, avec lesquels je fis bien vite connaissance ; aussi la soirée me parut courte, et en nous quittant le soir, il fut convenu que le lendemain nons irions ensemble explorer les environs. Le lendemain 172 LE NATURALISTE CANADIEN matin,de bonne heure, nous nous mimes en route. Nous descen- dons aux bords dela Romanche que nous traversons, puis nous nous rendons en suivant les pentes rocailleuses dans la di- rection de Puits-Vaches. La cascade qui se précipite du sein des glaciers a Puits-Vaches ne tarde pas à se faire entendre, et son sourd mogissement nous sert de guide. Bientôt nous sommes en face le la cascade elle-même : peu élevée, mais large et puissante, elle tombe avec fracas, et, dans sa chute, bouillonne et rejaillit en flots d’écume à la surface d’un lac étroit et arrondi, qu'on dirait un bassin destiné à abreuver le bétail et que, sans doute, l’on a pour cette raison appelé Puits-Vaches. La montagne granitique, surmontée d’une épaisse bordure de glaciers, étend des deux côtés de la cascade ses flancs creusés à pic. Nous allons jusqu'aux bords du glacier, puis nous nous hâtons au retour, car tout en recueil- lant des plantes, nous avions rencontré l'appétit, et je vous assure que nous avons fait honneur au déjeuner. Malheureusement rien n’est durable en ce monde, en voyage surtout. En quittant la table, il fallut nous séparer de mes chers compagnons d’excursion, quise rendaient à Grenoble, tandis que je me mettais en route pour Briançon. Nous reverrons-nous jamais ! (A suivre) E, GASNAULT. FAUNE COLEOPTEROLOGIQUE AU MANITOBA CARABIDÆ [Continué de la page 157] ‘Platynus sinuatus, Dej. ee 4 extensicollis, Say. À anchomenoides, Rand, sc pusillus, Lee. a errans, Say. 4 affinis, Kirby. ° ‘ cupripennis, Say. i excavatus, Dej. “ quadripunctatus, Dej. ae luculentus, Lec. Lebia vittata, Fab. FAUNE COLÉOPTÉROLOGIQUE AU MANITOBA 173 Metabletus americanus, D :j. Cymindis laticollis, Say. Se neglecta, Hald. Chlænius sericens, Forst. 7 pennsylvanicus, Say. s interruptus, Horn, Harpalus viridæneus, Beauv. : pennsylvanicus, De}. i pleuriticus, Kirby. " herbivagus, Say. a somnolentus, Dej. - laticeps, Lee, 3 ochropus, Kirby. & basilaris, Kirby. Stenolophus conjunctus, Say. ae fuliginosus, De}, Anisodactylus interpuuctatus, Kirby. agricola, Say. ss nigerrimus, Dej. k baltimorensis, Say. 6 verticalis, Lec. Tachycellus badipennis, Hald. DYTISCIDÆ Hydroporus modestus, Auhé. Agabus stridulator, Sharp. 5 obliteratus. Lec. ‘ : 5 : gagates, Aube, Rhantus notatus, Fab. sf bistriatus, Bergst. Colymbetes sculptilis, Harr. Hydaticus stagnalis, Fab. Dytiscus marginicollis, Lec. Ms Harrisii, Kirby. Graphoderes fasciatocollis, Harr. Acilius fraternus, Harr. GYRINIDÆ Gyrinus minutus, Fab. s maculiventris, Lec. HY DROP HAILID A Hydrocharis obtusatus, Say. Berosus striatus; Say. 174 LE NATURALISTE CANADIEN Hydrobius fuscipes, Linn, Cercyon unipunctatum, Linn, Cryptopleurum vagans, Lec. SILPHIDÆ Necrophorus marginatus, Fab. ig vespiloides, Hbst. Silpha surinamensis, Fab. fé lapponica, Hebst. " noveborecensis, Forst. i ramosa, Say. STAPHILINID Æ Palagria dissecta, Er. Aleochara bimaculata, Grav. Leistotrophus cingulatus, Gray. Creophilus villosus, Grav. Staphylinus badipes, Lec, Philonthus æneus, Rossi. ie thoracicus, Grav. de occidentalis, Horn. & micans, Grav, 4 lomatus, Er, ss cyanipennis, Fab: Xantholinus obscurus, Er. Stenus bipunctatus, Er. Lathrobium collare, Er. i: simile, Lec. Lithocharis confluens, Say. Peederus littorarius, Grav. Boletobius intrusus, Horn. Bledius armatus, Er, Oxytelus fuscipennis, Mann. PHALACRIDA Olibrus vittatus, Lec. 4 pallipes, Say. COCCINELLIDÆ Anisosticta strigata, Thunb, Hippodamia glacialis, Fab, convergens, Guer, te 13-punctata, Linn. ef parenthesis, Say. PUBLICATIONS REÇUES 175 Coccinella trifasciata, Linn. : 9-notata, Hbst : 5-notata, Kirby. sanguinea, Linn. Adalia frigida, Schn. Anatis 15-punctata, Oliv. Psyllobora 20-maculata, Say. Chilocorus bivulnerus, Muls. Braehyacantha ursina, Fab. Scymnus hæmorrhous, Lee. g tenebrosus, Muls. DERMESTIDÆ Byturus unicolor, Say. Dermestes marmoratus, Say. - fasciatus, Lec. es lardarius, Linn. Attagenus picéus, Oliv. (A suivre) Gus. CHAGXOK, 10] PETITES NOTES — Nous remercions bien sincèroment le Profecteur du Saguenay de la façon très bienveillante dont il a parlé du NATURALISTE, dans son numéro du 6 no- vembre. Notre confrère veut bien aussi publier le sommaire de nos livraisons. Merci ! —Nous adressons nos sincères félicitations à nos amis de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, qui vient d’obtenir, à l'Exposition nationale et coloniale de Rouen, une médaille d'or pour la collection des Bulletins de ses tra- védux. Cette haute récompense était parfaitement méritée. —Le Trifluvien a commencé dernièrement sa neuvième année. Nos félicita- tions et nos bons souhaits à ce vaillant journal. ? —La Revue canadienne du mois d’octobie publiait un intéressant mémoire du R. P. J.-C. Carrier, sur le musée du collége Saint-Laurent.—Ce musée con- tient déjà plus de quatre-vingt mille objets de tout genre ! On construit actuel- lement, pour ces précieuses collections, un superbe édifice à l'épreuve du feu. oO PUBLICATIONS RECUES — Catalogue & Price List of Walter F. Webb, Albion, N. Y. Specimens, Instru- ments, Supplies and Publications for the Naturalist. — Bulletin No 12 de la Bibliothèque et du Musée du Collège Saint-Laurent, près Montréal. 5 —Language and Nationality in the light of Revelation and History, by Charles F. St. Laurent. Montreal, 1896.—C’est la deuxième brochure que publie M. St. Laurent pour la défense de nos compatriotes des Etats-Unis. Nous sommes assurément bien sympathique à l’œuvre qu'il poursuit, et nous souhaitons qu'il reçoive partout le concours qui lui “est nécessaire.—Sans doute, l’auteur ne prouve guère, dans sa brochure, les griefs dont les Canadiens ont à se plaindre dans bien des diocèses des Etats-Unis; mais nous comprenons qu’il ne serait pas opportun d'exposer au public les noms, lieux et dates. Il suffira que les preuves requises puissent être présentées au Saint-Siège, à qui incombera le soin de juger de la réalité de ces griefs. Les personnes-qui voudraientse mettre | { 176 LE NATURALISTE CANADIEN en relation avec M. St. Laurent, devront s'adresser au No 66, rue Saint-Jacques, Montréal. —P. Bernard, Un manifeste libéral. M. L.-O. David et le clergé canadien. Québec, 1896. Voilà un beau et fort travail, dout l’opportunité etait grande. On a trop, chez nous, |’ usage de laisser dire aux adversaires tout ce qu'ils veu- lent, sous prétexte que l'opinion publique fera bonne justice. Encore faut-il qu’on l’éclaire, l’opinion publique.—Eh bien, P. Bernard vient d’ailumer une lampe fort brillante ; il la promène sans pitié à travers les sophismes et les er- reurs de M. David. Et l'on voit qu’il y avait bien du vide et du faux dans ce fameux ‘ manifeste libéral ” dont l’on prétendait nous accabler.—En particu- lier, ce travail donne le coup de grâce à la légende des ‘héros’? de 1837-38. On était en traiu de faire croire à notre jeunesse que nous devons aux quelques révoltés de cette époque tout ce qu’il y a de g'oire à rotre blason national ! Ils ont aimé leur patrie ; ils ont été braves: soit! Mais il faut reconnaître qu’ils se sont lourdement trompés, et que la sage raison, non moins que la religion, a condamné justement leur conduite. Au point de vue typographique, cette brochure est aussi fort remarquable, et fait honneur à l’Imprimerie L. Brousseau. +8 Liverpool, London & Globe? COMPAGNIE D’ ASSURANCE Contre le F'eu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 = Investis en Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytères, colléges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean. Rue Racine. Chicoutimi. _ PHUENIX ASSURANCH COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $13,444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. Paterson & Son, Agen s généraux. Montréal Jos.-Hd. 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Il se trouva des paroissiens qui ne se laissèrent pas effrayer par la proximité de l'instrument de musique, et qui louerent ces bancs. La rente de ces locations suffit au bout de cinq années à payer les frais de construction du jubé, et dès lors les revenus de ce jubé, s’ajoutant aux au- tres recettes de la Fabrique, haterent |’extinction de sa dette. Voilà ce que c’est que de savoir s’y prendre ! Quant a harmonium lui-même, il ne tomba pas tout fait du ciel. M. Provancher alla en faire l’achat a Boston, en Massachusetts, et ce fut probablement alors qu'il traversa pour la première fois la ligne qui, toute invisible qu’elle soit, nen sépare pas moins très profondément le Canada des Etats-Unis. Quelle émotion quand, pour la première fois, on se trouve ainsi en pays étranger, loin de son pays, “ assis au bord des flots !” Et (harmonium, comment fut-il payé ? Le curé de Port- neuf fit circuler dans la paroisse dés listes de souscription 24 —Decembre 1896. SR RE RE de OB hd a DR a en: EC 178 LE NATURALISTE CANADIEN pour amasser la somme d'argent qu'il fallait pour cet achat. Le plus original de l’entreprise, ce fut la promesse que l'on fit aux souscripteurs que leurs noms, inscrits snr une liste, se- raient déposés dans Vharmonium. Espérons, pour l'honneur de l'humanité, que, si les souscriptions furent abondantes et généreuses, cela eut pour cause moins l’amour de la gloire,que le désir de donner un plus grand éclat aux cérémonies sain- tes. L'union des cœurs paraissait exister à Portneuf, entre le curé et ses paroissiens, au moins dans les premiers temps ; mais l’unité de langue n’téait pas parfaite. Il y avait alors, dans cette paroisse , un certain nombre de familles irlandai- ses qui n’entendaient pas le français ; et M. Provancher de son côté savait peu l'anglais. Il dut se faire autoriser par Ordinaire à inviter un confrère, plus au fait que lui des wystères du parler britannijue,a venir entendre les confessions de ces T andais. En lui donnant la permission demandée, Mgr Baillargeon lui écrivait (26 fév. 1863): “ Quand je vous ai nommé curé de N.-D. de Portneuf, je me rappelais que vous étiez un des prêtres envoyés au secours des pauvres émigrés à la Grosse-Ile, durant la terrible épidémie de 1847 ; et j'en concluais que vous saviez assez d'anglais pour pouvoir exercer le saint ministère en cette langue. C’est aussi ce que Yon m'avait dit.—Quoi qu'il en soit, avec ce que vous en sa- vez déjà, et surtout avec la bonne volonté que vous montrez pour procurer le salut de cette petite portion de votre trou- peau, jointe à votre grande facilité, j'espère qu’en peu de tems (sic) vous serez en état de les entendre, et de leur don- ner quelques avis. Quatre ou cinq semaines d'application à vous y préparer vous suffiront. Commencez par leur donner toutes les annonces du Rituel ; ajoutez à ceia, toutes les trois ou quatre semaines, une petite instruction écrite; enfin, le printemps prochain, faites venir leurs enfans (sis) en âge de faire leur première communion, et montrez-leur le catéchis- me. Et je vous assure qu'après cela vous n'aurez plus de dif- ficulté à desservir vou:-même ceux de la langue anglaise. ” Il y avait en eftet, avec un tel programme, de quoi rompre L'ABBÉ PROVANCHER 179 la glace * Muis ce qu'il faut davantage remarquer, en cette communication de Mgr Baillargeon, c'est le travail qu’il n'hésite à imposer au curé, pour qu’il se rende capable, le plus tôt possible, d'exercer le saint ministère en anglais, en faveur des quelques familles irlanidaises de Portneuf. Ona déjà montré, ave: abondance de preuves, quelle a été de tout temps la sollicitude de nos évêques francais pour procurer, à leurs ouailles de langue anglaise, des secours religieux donnés en leur propre langue. Ce qu’on vient de lire en fournit une nouvelle évidence. I] n’y a pas besoin d’insister pour faire voir combien cette conduite de l'épiscopat canadien: français est conforme à l'esprit de l'Eglise, combien aussi elle lui fait hon- neur. Et l’on peut dire que, lorsque nous en appelons, en fa- veur des nôtres, aux grands principes du droit naturel et ecclésiastique, et quand nous invoquons les intérêts religieux, nous avons commencé, chez nous, par donner l’exemple.—Il y a là une question de fait sur laquelle nos écrivains devraient toujours insister lorsque leur plume en fait rencontre. Quant à l'abbé Provancher, s'il ne parvint jamais à par- ler anglais de façon à donner sujet de croire que son enfan- ce s'était écoulée sous le brumeux ciel de l'Angleterre, du moins il arriva à le baragouiner joliment, à le passablement écrire, et à le lire encore mieux. Pour ce qui est de l’enten- dre parfaitement, je veux dire d'avoir à cet égard l'oreille de toute la souplesse désirable, je n’affirme rien, parce qu'il ne m'est pas souvent arrivé d'être présent aux conversations qu’il eut avec des gens de langue anglaise. Mais, pour autant que je l’ai constaté, je crois bien qu'il en était de lui comme de la plupart d’entre nous, qui comprenons bien nos inter- locuteurs anglais quand ils ne parlent pas à raison de cinq cents mots à la minute,—mots dont encore ils mangent les trois quarts ; nous les comprenons tout à fait bien, surtout, et nous conversons avec eux le plus facilement du monde, lorsqu'ils savent assez de français pour nous traduire eux-mé- mes les phrases difficiles. Oh ! alors, nous conversons en an- glais tant que l’on veut! APPART Ne A, ee Lane GE A" f ce À 180 LE NATURALISTE CANADIEN L'année 1865 fut l’une des plus remarquables de toutes celles que M. Provancher passa à Portneuf. Por commencer par ce qui est de moindre importance, notons seulement que, le 29 janvier, la Fabrique décida d’a- cheter une terre a bois pour le curé. Jusqu'alors, il était ré- glé que chacun des cultivateurs fournissait annueilement une demi-corde de bois de chauffage pour le presbytère ; c'était la une sorte de supplément à la dime qu'on était tenu de payer au curé de la paroisse. On jugea, apparemment, qu'il était trop onéreux pour les gens de couper ce bois, puis de le transporter, parfois de distances considérables, jusqu’à la maison curiale. Et l’on trouva plus simple que le curé eût, comme tous les chefs de famille, un coin de forêt où il pourrait se fournir du précieux combustible destin’ à com- battre la rigueur de nos hivers canadiens. Et le euré renonça au droit qu'il avait à ce supplément du bois de chauffage. Il n'est pas impossible, sans doute, qu'il eût desiré lui-même le changement que l’on adoptait, et qu'il se trouvât désormais moins exposé à subir les atteintes des froids aquilons. En effet, les paroissiens avaient beau être dévoués à leur pasteur, cela n'empêche pas qu'il devait y avoir parmi eux quelques retardataires : et alors, que cela fût imputable à la négligence ou à quelque accident incontrôlable, les demi-cordes de bois ne venaient pas toutes se ranger autour du presbytère. Incontes- tablement, il en devait résulter, pour le personnel du pres- bytère, une perspective de frissons et d’unglées fort désagréa- bles ! Du reste, tout cela n’est que supposition plus ou moins raisonnable. Et je ne demande pas mieux que de croire réso- lûment que, s’il y a eu, depuis l’origine du monde, des hom- mes négligents à remplir leur devoir, jamais l’on n’en vit mé- me un seul parmi les citoyens de Portneuf. (A suivre) Dee ee LEGONS DE MICROBIOLOGIE A pee a LECONS DE lUCROBIOLOGIE - PREPAREES POUR MES ELÈVES, D'APRÈS LE PRECIS | DE THOINOT ET MASSELIN Par le Dr J.=A. Couture, II. V. [Continué de la page 151] DEUXIEME LECON Structure des microbes. Les microbes adultes sont for- més d’une cellule (protoplasma) protegée par une membrane d’enveloppe. Le protoplasma porte le nom de micro-protéine ; l'enveloppe résulte de la condensation des couches périphéri- ques du protoplasina. La cellule des microbes diffère de la plupart des cellules organiques en ce quelle ne contient jamais de noyau ; elle ne contient non plus jamais de chlorophyle ni d’amidon. Non coloré le protoplasma apparaît nettement réfringent, et l'enveloppe légerement grisitre. Mouvements des microbes. Certains microbes sont im- mobiles, d’autres sont susceptibles de se mouvoir quelque peu dans les différents milieux liquides qui les contiennent. Ce- pendant tous sont agités par le mouvement brownien qu’il ne faut pas confondre avec celui qui leur est propre et qui por- te le nom de mouvement amiloïde et qui varie suivant les es- pèces. Quel qu'il soit, pour que ce mouvement se produise il faut que les microbes soient placés dans un milieu liquide à | une température voisine de celle du corps (99° K.) | Mode de reproduction des microbes. Les coccus se re- produisent par scissiparité. De rond qu'il était, le micrococcus devient ovale, sa partie moyenne se rétrécit et finalement donne naissance par segmentation à deux cellules-filles qui prennent bientôt la forme arrondie de la cellule-mère. Les bacilles se reproduisent par sporulation. Il se for- : me à certains points de la longueur du bacille des points ré- fringents appelés spores ou corpuscules-germes. Ces points s’arrondissent et le protoplasma qui les englobe finit par dis- paraître par résorption et les spores sont mis en liberté. 182 LE NATURALISTE CANADIEN Le bacille meurt aussitôt qu'il ne se trouve plus dans les élé- ments nécessaires à sa vitalité. Les spores possèdent une enve- loppe extrêmement résistable, ce qui leur permet de résister aux causes ordinaires de destruction aussi longtemps qu'ils restent à l'état latent. Lorsqu'ils sont en formation ou en fructification, ils sont moins résistants que le bacille adulte lui-méine. Nutrition des microbes. Les microbes n’ayant point de chlorophyle ne trouvent ni dans l’air ni dans le sol les élé- ments nutritifs dont ils ont besoin. Il leur faut pour vivre des matériaux organiques tout préparés, des combinaisons hy- drocarbonées et azotées. Ils trouvent ces matériaux dans les humeurs où les tissus sur lesquels ils viventen parasites, ou bien dans les produits morts d’origine animale ou \égé- tale. Ile sont très avides d'oxygène dont ils s'emparent de deux façons différentes, soit directement dans l'air, soit dans cer- tains milieux organiques ou végétaux, en les décomposant, donnant ainsi naissance à des combinaisons chimiques spécia- les dégageant toujours une certaine quantité d’acide carbc- nique. Les microbes aérobies sont ceux qui vivent en présence de Yair. Les microbes anaérobies ceux qui vivent dans des milieux privés d’air. Les microbes aéro-anaérobies sont ceux qui vivent aussi bien en présence de l’air que sans air. Ces derniers sont aussi appelés aérobies facultatifs par op- position aux wérobies stricts qui ne peuvent vivre qu'en pré- sence de l’oxygene libre. On appelle microbes saprogènes ceux qui, en provoquant des putréfactions variables, dégagent en méme temps une odeur spéciale presque toujours désagréable. Les microbes chromogènes sont ceux qui en se dévelop- pant sur les milieux de culture artificielle produisent une cul- ture colorée en brun, en rouge, en jaune, etc. Les microbes pathogènes sont ceux qui vivent en parasites dans l’économie de l’homme ou des animaux, et y détermi- nent des maladies diverses généralement très graves. Ces UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 183 maladies sont à forme pyémique (accompagnées de formation de pus) ou àforsne septique (décomposition du sang). Ce- pendant un microbe peut développer une pyémie chez une es- pèce et une septicémie chez une autre espèce. Ainsi le micro- be du choléra des poules produit une septicémie chez les oi- seaux et une pyémie chez le cobaye. En outre de ces deux modes d’action des microbes patho- gènes dans l’économie de l’homme et des animaux, ils en ont un troisième par les détritus qu'ils y laissent. Ces détritus, vé- ritables produits de déchet des microbes, sont des substances solubles, extrêmement toxiques, produisant des effets aussi terribles que ceux des poisons les plus violents ; ils sont con- nus sous le nom de ptomaïnes. Les microbes qui donnent lieu aux ptomaines les plus toxiques sont ceux qui produisent les septicémies ; quelque- fois la mort est instantanée. A deux ou trois exceptions près, les microbes pathogènes ne sont pas chromogènes. Les microbes sont répandus en grand nombre sur tout ce qui nous environne, dans l'air, sur le sol, dans la profondeur de la terre, duns les eaux de toutes sortes. L'air contient un grand nombre de microbes chromogènes, mais très exception- nellement des microbes pathogènes. Il ne sert que de véhicule à ces derniers. L'eau est le véhicule le plus ordinaire des microbes pathogènes. ——— UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES [Continué de la page 172] La route en quittant la Grave suivait autrefois la Ro- manche et montait rapidement au Villard d’Aréne. La nou- velle se tient sur la hauteur, traverse, en dessous de Vente- au es x EE CRE Sern Ser SE Tg ee Pe SG RE eM eS a 184 LE NATURALISTE CANADIEN Lone, une galerie de 280 mètres, franchit sur un beau pont de quarante metres le torrent da Morin, traverse une nou- veille galerie longue de six cents mét: + environ, puis monte doucement au Villard d’Arene situé à 1651 metres (altitude. De l’autre côté de la Romanche, se trouveat des gisements de cuivre gris pyriteux et de cuivre argentifère. De Villard au col du Lautaret la pente est douce. Au dela des hameaux du Pied-du-Col et Darcines, on traverse la vaste prairie du Lau- taret célèbre par l'abondance de plantes rares, de climats di- vers, que les botanistes peuvent y récolter. Une heure et 30 minutes suffisent pour monter de Villard d’ Areneau Col de Lau- taret, qui s'ouvre à 2,057 mètres d'altitude. L’hospice fondé en ce lieu au moyen âge pour servir de refuge aux voyageurs surpris par la neige ou par la nuit, n’était plus qu'un hideux cabaret avant sa reconstruction sous le nom de refuge Na- poléon. J'arrive au Lautaret à trois heures ; la comme à la Gra- ve l'hôtel était rempli et je m’estimai heureux de trouver une chambre dans une ancienne maison de cantonnier placée à côté et qui sert maintenant à loger les voyageurs. A peine débarrassé de mes bagages, je me mis en quête de ramasser de nouvelles plantes. Je me dirigeai à l’ouest dans la partie de la plaine placée entre lhôtel et la base des Trois-Evêchés, montagnes les plus proches. Apres deux heu- res de recherches très productives, le soleil, qui toute la jour- née nous avait tenu fidèle compagnie, se cache et la pluie, bientôt suivie de l’orage, nous force à rentrer. Je dis nous, car chemin faisant javais rencontré plusieurs personnes oc- cupées commie moi à ramasser des plantes, et je m'étais joint à elles ; quand on a les mêmes goûts on a bientôt fait con- naissance, Nous rentrâmes ensemble, et nous mimes a l'abri les produits de nos recherches, et changeâmes nos vête- ments trempés. Deux de mes compagnons avaient leur cham- bre pres de ia mienne.Nous nous rendons ensemble % table où nous nous plaçons près les uns des autres,et nous passames la soirée à causer de nos courses passées, et de celles du lende- main, Tous les deux étaient de Chartres, et l'un d'eux, pro- UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 185 fe fra tt 6 i] “fesseur au lycée de cette ville, a publié l’an dernier un ouvra- ge sur les mousses, et c'est pour compléter son travail qu'il fait cette année un voyage dans les Alpes. Nous étions une vingtaine de voyageurs à table et après le diner, en parcourant le livre sur lequel les voyageurs écrivent leurs nom et profession, je vis que l’un deux était “professeur de géologie à la faculté des sciences de Grenoble. "Je me le fis iudiquer par le maître d'hôtel, et j’allai le trouver | pour lui demander quelques conseils pour l’excursion que je .comptais faire le lendemain ; il fut extrêmement aimable pour “mol, et me donna les renseignements qui pouvaient m'être uti- les. Le lendemain matin, dès cinq heures, je me mis en route «vec mes deux voisins de chambre ; malheureusement, la plaine était couverte d’une abondante rosée, augmentée encore par la pluie qui avait tombé une partie de la nuit. Cela ne nous découragea pas ; mais, au bout d’une heure, un brouillard intense nous força à rentrer, et ce ne fut que sur les huit heu- res que le retour du soleil nous permit de sortir de nouveau. | N'ayant que quelques heures devant nous, et obligés de choisir au milieu de tant de sites intéressants qui s’offrent à - nos recherches, nous nous décidons pour le Combeynot, mon- tagne située au sud-ouest et à peu de distance de l'hôtel du Lautaret ; ses. hautes pentes gazonnées adossent, aux derniers - contre-forts de la base du Pelvoux, leurs flancs arrondis et co- niques, surmontés à leur partie supé:ieure de rochers arides - sur lesquels s’entassent des débris granitiques non moins nus e: stériles. Après avoir exploré les pentes et les rochers de Co n- - beynot, nous les tournons à l’est pour continuer notre excur- sion, en gravissant sur le côté un vallon roide et étreit qui va se terminer à la partie supérieure de la montagne, Enfin, après une ascension de plus de trois heures, pendant laquelle nous _atteignons à plusieurs centaines de mètres au-dessus du col, nous redescendons à notre hôtel à une heure de l'après-midi, chargés de plantes rares et aussi, pour ma part, d'échantillons - des rochers rencontrés sur notre route, qu'après notre déjeeunr 25 —Décembre 1896. i 4 > 186 LE NATURALISTE CANADIEN je portai à mon professeur ‘le Ja veille, qui voulut bien trier et nommer ceux qui méritaient d’être conservés, tout. ticulièrement de beaux fr: igments de protogyne. 4 À deux hures je quittai, non sans regrets, le Lantaret, q i offre dans ses environs tant de lienx intéressants à visiter ; ; puis il me failut quitter mes nouveaux amis, qui, plus heureux que moi, pouvaient prolonger leur séjour pour compléter leurs étu- des. En quittant l'hôtel, la route pénétrant dans la vallée sus péieure de la Guisane suit la rive gauche de cette rivière jo qu'à Briançon. (Dans ies environs, où la Guisane prend sa sa source, on trouve des gisements de cuivre pyriteux arcentifl re.) Puis elle passe dans deux tunnels, l’un de 150 et l’autre de 400 métres de longueur, construits en 1871 et en ‘1874 pour garantir les voyageurs contre les éboulements fréquents Nous passons au Lauzet, qui possède des carrières d’an- thracite, de plombayine et une source minérale dite de la He- ehe, puisau hameau du Cosset, et nous arrivons au Mone- tier-de-Briangon, petite ville située à 1493 mètres daltitude, au pied de la montagne Sainte-Marguerite, Deux sources ther- males jaillissent, Vune au nord de la ville, la Rotonde, l’autre au sud, la Font Chaude, Les eanx de la première sont utilisées en boisson, celles de la seconde en bains. Ces eaux sont clas- sées parmi les sulfatées calcaires. Elles ont des propriétés éminemment sédatives et calmantes, Elles sont bonnes aussi pour les embarras gastriques, et particulièrement recomman-— décs pour les paralysies ct les fractures. La température de, ces eaux est de 40 à 50 degrés au point d'émergence, et de 38 à 40 dans les piscines. Le débit quotidien de la Font- Chaude. s'élève à 1500 hectolitres ; ses eaux sont aussi prises en bois- son, Sur le territoire de la commune se trouvent aussi des | sources thermal es ferrugineuses inex ploitées (27° centigrades)\ et des visements de gypse. » an A quelques kilomètres plus loin, on passe à Villeneuve, hameau dépendant de la Salle; on y trouve des gisements — d’ anthracite, de cuivre pyriteux et du plombagine. UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 187 À Saint-Chaffrey, quatre kilomètres avant Briançon, se rencontrent également des gisements de gypse et d’anthracite. De ce dernier village, la route contourne la montagne et, domi- nant à une grande hauteur le cours de la Guisanne, décrit un détour sur la gauche pour rejoindre la route de Gap à Brian. çon, où nous arrivons vers six heures. Ilya vingt-six kilo- mètres du col de Lantaret à Briançon. Briançon, deriiére laquelle se dresse la cime italienne du Chaberton, est pla-ée sur un platean qui domine le confluent de la Durance et de la Guisanne à 1321 mètres d'altitude c'est la ville la plus élevée de l'Europe. La température moyenne annuelle est à Briancon de 10 deerds centivrades, Resserrée dans son enceinte fortifiée, Ia ville est percée de rues étroites, et pour la plupart tellement rapides que les voitures ne peuvent y circuler, et elle est traversée par une longüe rue médiale au milieu de laquelle se précipite dans une grande ri- gole appelée Gargouilie un ruisseau abondent. Sur le frontispi- ce de la porte est écrit : 1815 BRIANÇON, SANS GARNISON, SOUTIENT UN BLOCUS DE TROIS MOIS ET CONSERVE LA PLACE. LE PASSE RÉPOND DE L'AVENIR. Digne devise de cette fière cité qu'un vieux dicton quali- fie : “petite ville, grand renom, ” et qui compte 6580 habi- tant dont 1475 résidant dans ses murs ; le surplus habite le faubonrg Sainte-Catherine et les environs ; ce faubourg où est placée la gare du chemin de fer de Gap est situé sur les bords de la Durance à 12083 mètres d'altitude. Sainte-Catherineest le siège de diverses industries dont la plus importante, celle de ‘a Schappe (peignage des déchets de soie), occupe environ mille ouvriers. Une longue avenue bordée de peupliers s'élève rapi- dement ver: la ville, enserrée dans — une triple enceinte et do- minée de tous côtés par de nombreux forts et ouvrages détachés, | EK, GASNAULT. (La fin aw prochain numéro.) 3 9 \ fe 0 tn OUPS } 4 vu 188 LE NATURALISTE CANADIEN FAUNE COLEOPTEROLOGIQUE AU MANITOBA (Continué de la page 175) HISTERIDÆ Hister interruptus, Beauv, « —abbreviatus, Fab. ‘ Lecontei, Mars. NITIDULIDÆ Carpophilus niger, Say. Colastus truneatus, Rand, Conotelus obscurus, Er, Kpurea labilis, Er. Omosita colon, Linn, Ips vittatus, Say. TROGOSITID Æ Peltis ferruginea, Lin. BYRRHIDÆ Byrrhus americanus, Lec. HETEROCERIDÆ Heterocerus mollinus, Kies, DASCYLLIDÆ Cyphon variabilis, Thunb. ELATERIDÆ Adelocera obtecta, Say. Cryptohypnus bicolor, Esch. Elater linteus, Say. “ rubricus, Say. “ apicatus, Say. Drasterius elegans, Fab. Agriotes stabilis, Lec. ss fucosus, Lee. pubescens, Melsh. 3 limosus, Lec, Dolopius lateralis, Esch, Melanotus communis, Gyll, fissilis, Say. Limonius quercinus, Say. Corymbites resplendens, Esch. i spincsus, Lee. i morulus, Lec, FAUNE CULÉOPTÉROLOGIQUE AU MANITOBA Corymbites hieroglyphicus, Say. ie metallieus, Say. 4 æripennis, Kirby. Asaphes memnonius, Hebst. Aplastus angusticollis, Horn. BUPRESTIDÆ Dicerca prolongata, Lec. tenebrosa, Kirby. Peecilonota cyanipes, Say. Buprestis consularis, Gory. Melanophila longipes, Say. Chrysobothris femvrata, Fab. < dentipes, Germ, ‘ trinervia, Kirby. Agrilus otiosus, Say. ‘6 politus, Say. Brachys æruginosa, Gory, LAMPYRIDÆ Lycostomus sanguineus, Gorh. Calopteron reticulatum, Fab. Eros coccinatus, Say. Plateros canaliculatus, Say. Lucidota atra, Fab. Ellychnia corrusca, Linn. Pyractomena angulata, Say. Podabrus basilaris, Say. Telephorus fraxini, Say. CLERIDÆ Trichodes Nuttalli, Kirby. Thanasimus undulatus, Say. Hydnocera humeralis, Say. Necrobia violaceus, Linn. LUCANIDÆ Platycerus depressus, Lec. SCARABÆIDÆ Ontophagus Hecate, Panz. 7 Orpheus, Panz. Aphodius occidentalis, Horn. fimetarius, Linn. ae foetidus, Fab. “s ragnarius, Linn. inquinatus, Hbst. leopardus, Horn. 189 i 4 4 © 190 LE NATURALISTE CANADIEN Aphodius prodromus, Bram. Geotrupes splendidus, Fab. Trox unistriatus, Beauv. Dichelonycha subvittata, Lee. Serica v-spertina, ‘Gyll. sericea, Til. Lachnost rna fusea, Froh. Ligyrus relictus, Say. | (A suivre) Gus. CHAGNON. (eo) Insectes d’ Afrique —_ => Les Rvdes Dames de I’ Hépital-Général de Québec nous ont fait remettre un superbe papillon, qu’elles ont reçu du Natal (Afrique méridionale). Bien que © papillon, durant Je long ‘séjour qu'il a dû faire dans les sacs po-taux du service international, en ‘‘ ait perdu la tête ’’, nous croyons pouvoir le rapporter au genre Vanessa, de la famille des Nymphalidées, Mais comme nous manquons d'ouvrages traitaut.de'la faune entomologique de l’A- frique, nous ne pouvons déterminer à quelle espèce il appartient. Ce hel insecte atteint, les ailes déployées, une largeur de trois pouces et demi. Sesailes, presque entièrement transparentes, sont d'un beau vert ten- dre à reflets irisés , elles portent quelques taches noires et d’autres oculaires. Aucun de nos papillons du Canada ne ressemble à ce bel échantillon de la faune africaine. ve | Nous parlero:s quelque jour des farieuses sauterelles d'Afrique, qui font de temps en temps de si grands ravages dans les cultures de l'Algérie. Nous en possédons quelques beaux spécimens. ; : — —0 Le Renne de T erre-Neuve M. Outram Bangs (de Boston, eroyons-nous), nous envoie la description, qu'il vient de publier, d’une nouvelle espéze de Caribou, qui serait particulicre a lie de Terre-Neuve. Comme on le sait, l'Orignal (Elan), le Caribou (Renne), le Cerf du Canada 6u Wapiti (Elaphe), et le Chevreuil (Cerf de Virginie), appartiennent à l'ordre des Ruminants, et à la amille des Plénicornes.. AL Nous avons, dans l'Amérique du Nord, deux espèces de Renne : le Renne Caribou, Zurandus rangifer, Gray, l'es- pèce bien connue dans la Province de Québec, sous le nom de “ Caribou ”, et le Renne du Nord, Tarandus arcticus,' Rich. que les Anglais nomment Barren Ground Curibou et qui se trouve dans les pays du nord. ie L'espèce que M. Bangs décrit sous le nom de Rangifer \ terrænovæ, et dont le type a été capturé le 8 sept. 1895, à PUBLICATIONS RECUES 191 Cotroy, Terre-Neuve, est trés éloigise de la petite espèce T. arcticus, mais se rapproche du Te rangifer. Elle en diffe- re cependant beaucoup par ses cornes ou bois, qui sont peu élevés, s'étendent beaucoup sur : la largeur, sont très divi sés, et ont les extrémités toutes tournées en avant et. en de- dans. La taille de Panimal est aussi plus grande que celle dus Caribou continental. ce Le Caribou de Terre-Neuve serait abondant dans la grande ile dont il porte le nov. meric M. 1D.-N. Saint-Cyr, aujourVhui Conservateur au Musée du Parlement, Québec, écrivant en 1873 sur le Renne du Nord (Nat. Can., Vol. V, p. 3L), disait que ce Renne pourrait, sion, le dressait convenablement, rendre les mêmes services que le Renne de la Laponie. Les Ciribous, du continent ou de Ter- re-Neuve, exigeraient sans doute un dressige beaucoup plus difficile ; ceux du continent, Au moins, passent pour être d’un caractère fort intraitable. D’autie part « rême rapidité de leur course les rendrait très utiles. Ces agiles coursiers seraient tout indiqués pour le service des postes....surtout: pour les lettres nm uwrquéss “ pressées RE DANS LA PRESSE —Nons avons été agréablement surpris de lire dans le Meschacébé, journal publié à Bonnet-Carré, Louisiane, une mention très élogieuse du Naturaliste. # Les publications de ce genre, ajout --t-1l, sont très rares en Amérique, Ce qui rend plus précieuse celle que nous mentionnons. ” . Merci au confrère louisia- nais ! —Nous devons aussi beaucoup de reconnaissaissance à l'Enseignement pri- maire qui, le ler décembre, recommandait dé nouveau notre publication à ses lecteurs. ‘ Cette revue, disait-il, fait honneur au nom canadien-français.”? —Le Rosaire pour tous est un petit bulletin menstiel que publieront, dès le mois prochain, les Dominicains de Saint-Hyacinthe, dans les intérêts principa- lement des associés de la cenfrérie dn Rosaire. Prix de |’ abounement, seulement quinze cents par année. Nous croyons que cette publication obtiendra um grand succès. —Avez-vous souscrit à la Bibliothèque cmmadienne-francaise, la gentille re- vue fondée par M. C.-J. Magnan ? C'est de la saine et intéressante lecture, qui fera du bien partout où elle pénètrera. 25 cts par an. (Boîte 6, B. P., Fau- bourg St-Jean, Québec.) ——— a PUBLICATIONS RECUES - Transactions of the Canadian Institute, Vol. V, Part. 1. Toronto. Un mé- moire sur les “Saisons au détroit d"Hudson’’, par M. F.-F. Payue, nous 4 parti- culièrement intéressé. — Proceedings of the Boston Society of Natural History, Vol. 27, px. 75-199. —(Botauical Society of America, Baffalo. N. Y.) Botanical Opportunity, address of W. Trelease, Sc. D., Director of the Missouri Botanical. Garden. Aug. 1896. —Bulletin of the Essex Institute (Salem}, Vol. 26, Nos. 7-12; Vol. 27, Nos. 1-6. / 192 LE NATURALISTE CANADIEN d — Bulletin of the Geological Institution of the University of Upsala (Suède). Vol. II, part 2, No 4. —Hoffmann’s Catholic Directory (Hoftmann Bros. Co., Milwaukee, Wis., 50 “cts par année). November Number. C’est le troisième et dernier supplément “de cette très utile publication. —P. Bernard, Un Manifeste libéral. 2e partie : La question des écoles du Ma- nitoba, Cette belle brochure de 300 pages n’est er rien inférieure à la premié- ee partie, que nous avons appréciée en notre précédente livraison. Après “avoir pris connaissance de cette magistrale réfutation, nous trouvons, comme plusieurs de nos confrères de la presse, qu’il ne reste, du fameux pamphlet de M. David, rien autre chose que la couverture. Et de même. que la lére partie donnait le dernier mot sur la rébeilion de 37, celle-ci a la note juste sur la question scolaire agitée depuis six ans, et qui, d’après les apparences, n’est pas près d’être morte.—Ce P. Bernarda des idées, de la logique et du style, tostes choses que l’on ne trouve pas à tous les Coins de rue.—Personne n’a en- core tenté de relever un seul mot de cet œuvre de bon combat.—Véritable bijou typographique, de l’Imprimerie Brousseau, de Québec. (Ces deux brochures se vendent l’une 30 cts, et l’autre, 50 cts). +4 Liverpool, London & Globe À: COMPAGNIE D’ASSURANGER Contre le Heu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 = I nvestis en Carada: $1,300,000 ASSURANCES'PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytéres, colléges, couvents, maisons privées et fermes, assurés | pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $13,444,000 Tous nos contrats d’assnrance sont garantis par près de $20,000,000 de suretés. Paterson & Son, Agents généraux, Montréal Jos.-Hd SAV ARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi MS la ovale & COMPAGNIE D'ASSURANCE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : $42,000,006 Surplus de l'actif sur le passif: Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu WW ma. Tatley, Agent general, Montreal JOS.-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI TE Se M Te UE. NO RRE 1 PPMP Donne modeles 20. 2 Sag ea a Weeks Kiya 2 ol eels nia es Formation du Saguenay (P.-H. Dumais)—Le Cataclysme,.. 4, 17 La fissure,...... 18,33 Conclusion...... 34 Dernières descriptions de Provancher —Hyménoptères..... 8, 27 Mr cndes coule res ann PU ea oes 10 A propos LITE RES UNE RE RATER ee Re ER ai eS loi 11 Nosconfrèresdela presse, 15, 48, 98, 99, 126, 143, 159, 175, 191 The Nidologist.. aide aie $ MERS 16 BIBLIOGRAPHIE. HéARRe Folland. Cat Ee ok 16. Montandon, Hémiptères hétéroptères ; Schaefer, The poisonous stiny of the “ Electric light Bug ” or Belostoma ; Steele, Briggs Seed Co., Maule’s, Childs’, Vick’s, Catalogue of seéds, ete. : 31. —Magnan, Manuel de Droit civique, 31.—Canada ecclésias- tique pour 1896, 32.—Proc. of the U. 8. Nat. Museum, 1894 47.—Smithsonian Report, 1893, 47.— Proc. of the California Acad. of Sc., 47, 80.— Proc. of the Acad. of Nat. Sc. of Phi- ladelphia, 47, 99, 158.—Holmes, Monument of Yucatan ; Bell Seed Catalogue ; Roy, Jean Bourdon et la baie d'Hudson ; St, Laurent, Germanization and Americanisation compared : 47.— Hoffmann’s Catholic Directory, 47,99, 158, 192.—St. Anthony’s Canadian Messenger, 48.— La Feuille d'Érable, Guide du Co- lon ; 26th Annual Report of the Entom. Soc. of Ont., 1895 ; Archaeo!ogical Report, 94-95 ; Clark, The functions of a great university ; Trans. of the Can. Institute ; Flora of W. 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Tielemans).....:.............. 60, 165 À D N Get Ld ORTON ae ote hey: oo. A RE CR ER RE dale 62 Le nord-ouest de la vallée du lac St-Jean (P.-H. Dumais)...65, 101 Photo.—La lumière noire (L'abbé E. Poirier)............. fr Les abeilles à la guerre.......... See eis ee TE state - senna Saucers ae La flore de la Côte Nord (L'abbé P. Lemay).......... 90, 421, 23% Secret pour faire en toute saison le beurre de printemps... 93 A propos de l’Herbe à la puce............000. se eee ae 94 Havchasse, a, Montréal net less 98 Premières fraises, à Chicoutimi et à l’Anticosti................ : Etude de la botanique... Hecceenees sasesews es 99 Chasse rapide......... GARE MER” RER AAAEES deco es RO even du DelOSt@Ines.. sccsevsasceasseeonsie-vadneastcestesoese ction ONE) Cinquantenaire du Scientific Americam....ccsccccccecscererserecee 111 Changement de nom d’un Hyménoptere...... Sansieeswelseane 123 Un prétendu Nourmi-Lidn ccc ccc —collectum, Huard...:....9, 124 Anthidium 3- cuspidum, Prov.. 10 srk Sais eee te 9; 27 el AN AE ..31, 110, 135 | Synhalonia albicans, Prov...... domya destructor. . OUTRE —*-——~albovestita, 4 Tov... x estes lardarius.......... 142 Marandus arcticus, Rich...... iad asia 3-cincta, Prov....:.. 28 | fe rangifer, Gray. PISTE Dorcus parallelus, AAA NAN TEEN 98 /|. Tropidonotus :.:::..: ARLES metha imperfecta, Proy. DEs PRINCIPAUX NOMS DE FAMILLES, N PIE rubrica, Prov.... “TABLE ALPHABETIQU B. GENRES ET ESPÈCES MEN- Ocneria dispar, TL Fe Parasphecodes californica, Prov. see Rangifer terrænovæ, Bangs. . ‘| Salix. . Sturnella magna AE Ue 9 | Vanessa LE | Naturaliste Canadien BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVERTES SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA TOME VINGT-QUATRIEME (QUATRIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE) ee ee ES ce SRE L’ABBE V.-A. HUARD, DIRECTEUR-PROPRIETAIRE CHICOUTIMI Imprimerie du “ Progrès du Saguenay ~ 1897 fl ie Fr ; ei tw ia 5 we À N i LUE Naturaliste Canadien VOL. XXIV (VOL. IV DE LA DEUXIEME SERIE) Nok hicoutimi, Janvier 1897 Directeur-Propriétaire : l'abbé V,-A. HUARD LA VINGT-QUATRIEME ANNEE DU “NATURALISTE CANADIEN?” Cette livraison commence la 24e année du Ndturaliste. It semble assez étonnant qu'unerevue scientifique ait pu atteindre un Age aussi avancé, dans un pays où l'étude des sciences compte encore si peu d’adeptes, alors qu'on a vu naître et mourir, durant la même période de temps, un si grand nom- bre de revues littéraires qui s’adressaient pourtant à un pu- blic assez considérable. Le secret de la vitalité du Natura- iste est facile à percer. L'énergie de son fondateur, la cons- tance d'un petit nombre d'amis qui n'ont pas cessé de porter intérêt à la revue, etsurtout l’aide du gouvernement de la Province lui ont conservé la vie pendant vingt années. Depuis trois ans, il est vrai, l'Etat s'est pratiquement dé- sintéressé de l’œuvre du Nuaturaliste, comme il a dû aussi ces- ser de prêter son concours à d’autres institutions qui étaient pourtant d'intérêt public. Les embarras financiers auxquels il a fallu faire face expliquent assez cette abstention du gou- vernement. Mais il semble que ces jours difficiles sont & peu près passés ; et l’on proclame que le trésor provincial n’est pas loin de la prospérité. Cet espoir nous soutient. Dans un avenir très prochain, sans doute, le gouvernement pourra se remettre à favoriser les œuvres de bienfaisance et d'utilité, autant qu'il le faisait autrefois. Alors le Nuturaliste retrouvera son ancienne importance ; avec moins de soueis du côté ma- 1—Janvier 1897. pet Nima sy. Sn! 2 LE NATURALISTE CANADIEN tériel, i] pourra reprendre son essor de jadis et promouvoir bien davantage le développement des sciences naturelles en cette Province. | S'il vit péniblement depuis trois années, au moins 4 vit ; et la vie est toujours m-illeure que le silence du tombeau. Il ne réalise que de fort loin, sans doute, 2e que nous voudrions. Obligé de nous livrer à bien des occupations étrangères à la science, pour trouver les ressources nécessaires à son main- tien, nous ne pouvons malheureusement lui donner qu'une faible partie de notre temps, sans compter que l’exiguité de son format présent nous empéehe de traiter de beaucoup de sujets utiles et intéressants. Par bonheur, tout un groupe de collaborateurs est venu spontanément à notre secours. Le dévouement de ces amis des sciences nous est dun tel secours, que nous nous demandons si le Naturaliste, malgré toute notre bonne volonté, ne serait pas mort une fois de plus sans leur précieux concours. Nous les avons déjà remerciés de leur obligeance. Nous le faisons encore ici et de grand cœur, reconnaissant pleinement tout ce que nous leur devons. Nous voulons aussi exprimer de nouveau notre gratitu- de à nos fidèles abonnés, dont la plupart ne sont pourtant pas des naturalistes. Ils comprennent qu'il importe de favoriser le goût des sciences dans notre population. Car si nos com- patriotes occupent un rang distingué dans la littérature et les beaux-arts, ils sont loin d'avoir la place qui leur convient dans le domaine scientifique. A toutes ces considérations d'ordre élevé, nous vou- drions ne pas avoir à inêler la pauvre question d'argent. Mais ne le faut-il pas ?—Nous prions donc certains de nos abonnés de mettre plus de zèle à concourir au mainti2n de cette revue, en faisant meilleur accueil aux comptes d’abonnement que nous leurs expédions une ou deux fois l’an. Croirait-on qu'ily aun bon nombre d'abonnés qui nous doivent encore le prix de leur abonnement des trois dernières années ? Est- ce raisonnable !—Ilarrive même des choses inimaginables. COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 3 Ainsi, après avoir reçu le journal durant deux ou trois ans, sans rien payer, on le refuse sans s'inquiéter non plus de sol- der ce qu'on doit, ou encore l'on change d'adresse sans nous en informer et sans rien payer, toujours. Et nous perdons du coup deux ans, trois ans d'abonnement. Y a-t-il de l'honné- teté dans une pareille façon d'agir ?—Nous n'avons Jamais eu la prétention d'imposer notre journal à personne, Que ces retardataires obstinés nous avertissent donc d'enlever leurs noms de nos listes, s'ils ne s'intéressent aucunement à l’œuvre du Naturaliste ; par exemple, qu'ils n’oublient pas de solder ee qu'ils nous doivent. Mais nous ne voulons pas finir cette causerie par des choses si désagréables, Pour nous rassénérer, remarquons que, l’année prochaine,le Naturaliste atteindra son quartde siècle.Si Dieu nous prête vie, à nous et à lui, nous ferons solennelle la célébration de ses “ noces d argent !” Ligier COURS D’ENTOMOLOGIE POPULAIRE (Continué du volume précédent, pige 165) CHAPITRE SIXIÈME Les insectes dans l’industrie Outre leur utilité dans l’ordre de la création, utilité si grande que, sans eux, la vie serait bientôt impessibie sur ne- tre planète, les insectes sont encore d'une très grande im- portance dans l’industrie. L'homme a su les utiliser eux- mêmes et leur travail pour lesfaire servir à son bien-être. C’est ainsi qu’en serviteurs aveugles et inconscients, mais fidè- les et industrieux, ils confectionnent nos seies et nous coulent le plus pur de nos nectars, le miel. Le Bombyx du nûrier (1), dont la larve est le ver à soie (1)—Le Bombyx du mirier est un grand papillon appartenant a la famille des Bombicidæ, ordre des Lépideptères. 4 LE NATURALISTE CANADIEN bien connu, est certainement l'insecte le plus utile à l'indus- trie ; c'est lui qui donne lieu au commerce des svies, si répan- du dans le monde entier et depuis si longtemps. Cette che- nille est élevée en domesticité par les Chinois depuis les temps les plus reculés. Cette domesticité—sur laquelle les auteurs ont écrit tant de volumes—a complètement modifié ce Bombyx et l’a profondément écarté de sa nature sauvage. Il se prête aujourd’hui merveilleusement à cet élevage ; et si l’on en juge par les autres Bombyx il n’en a pas dû être ainsi dans les commencements Nous n'avons pas, bien entendu, dans le pays cet insecte qui est originaire de l’est de Asie et je ne crois pasque la culture de ce ver à soie puisse être praticable en Canada. Il faudrait pour cela, ce dont je doute fort, habituer cette che- nille à se nourrir d'autres plantes que le mâûrier, qui n'existe pas dans notre flore. Cependant, nous pussédons Jeux Bombyx du genre Atta- que, qui, Je crois, pourraient remplacer avantageusement leur congénère d'Asie ; c’est l’Attucus cecropia, Lin. et l'Attacus polyphemus, Lin, Les larves de ces Bombyx filent une soie forte, luisante et d’une qualité qui n’est certainement pas in- férieure à celle que file Je ver à soie d'Asie. Jer étonne que les capitalistes canadiens n'aient pas essayé cette exploitation qui, J'en suis sûr, aurait été pour eux une source abondante de revenus Je reviendrai en temps et lieu sur ce sujet. Un autre insecte d’une importanee première pour le com- merce, c’est l'Abeille communément appelée mouche à miel. Outre le miel, dont il se fait une consommation énorme dans le monde entier, la cire qu’elle fabrique sert à une foule de choses, depuis le service des autels jusqu'a celui des musées. Tandis que e’est le Bombyx à l’état de larve que l’on eul- tive, c'est l’Abeille adulte que l’on élève. Et l’Abeille offre cet avantage sur le ver à soie, quelle peut s’acclimater dans tous les pays, des régions ies plus froides aux climats les plus chauds. COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 5 Elle aussi fut connue dès la plus haute antiquité ; elle. aussi a donné lieu à bien des volumes. L’Abeille (apis mellifera, Lin.) n’est pas originaire de PAméique ; elle nous a été inportée de l’ancien continent et je doute fort que l’on puisse affirmer avec certitude sa patrie primitive. Nous avons un insecte indigène qui produit un miel très succulent ; c’est le bourdon, improprement appelé faon dans quelques-unes de nos campagnes, Malheureusement la cul- ture en est impossible par ce fait qu’il n’y a guère que les fe- melles qui résistent aux froids de l'hiver. Il existe sur notre continent, dans l'Amérique méridio- nale, un insecte qui remplace l’Abeille, et fabrique lui aussi un miel d’une excellente qualité ; c’est la Mélipone scutellaire (Melipona scutellaria, L) Il est tout probabie qu’elle finira par disparaître devant la concurrence énorme que lui fait l’Abeille. Puisque nous er. sommes aux aliments, parlons de l’insec- te comme comestible. On ne mange plus d'insectes, de nos jours, dans les pays civilisés quoique autrefois on en ait fait une consommation res- pectable, chez les Romains, qui considéraient comme nourri- ture de luxe la larve de certaines espèces. Ce sont sans dou- te les huîtres qui ont supplanté ces larves-la dans l'estime des gourmets. On dit que les Chinois—ceux d’aujourd’hui com- me d'autrefois, puisqu'ils ne sont pas susceptibles de change- ments dans leurs mœurs et coutumes—sont très friands des larves de certains coléoptères et de la plupart des gros lépi- doptères dont ils mangent même les chrysalides. Ils ne font en cela que ce que font la plupart des peuplades d'Afrique et de. l'Amérique inéridionale. Il est un autre mets très recherché en Afrique :les Saute- relles qiè lon fait sécher, griller ou que l’on appiéte d’autre façon et qui constituent, disent les voyageurs, un plat excel- ent: ‘Cest heureux, car l’extrême abondance de ces insectes ANG Ne ï SN 13 6 LE NATURALISTE CANADIEN dans certaines contrées de l'Afrique, fait que, après avoir en quelques heures tout dévasté, tout rongé, ils peuvent sup- pléer aux famines effrayantes dont ils sont la cause. Pour tout dire en un mot sur cette matière sur laquelle il est inutile que je m’étende longuement, je crois qu’il n’est pas très éloigné le temps où, dans nos centres fin- le-siècle, l'on nous servira Jes plats d'insectes apprêtés à différentes sauces et cuits de diverses façons : on en présente, de nos jours mé- mes, de ces mets succulents qui ne valent guère mieux : qu'on se ranpelle les viandes faisandées et les fromages raffinés : La, Cochenille (coccus cacti, L.) rend aussi de grands ser- vices : industrie. C’est elle qui fuurnit le carmin employé par les peintres et cette teinture dite, dans le commerce teinture de cochenille. C’est un hémiptère originaire du Mexique ou on le cultive sur une très grande échelle. On est parvenu, paraît-il, à l’acclimater en Algérie. Il s’en rencontre quel- ques espèces en Europe, notamment en Espagne et dans le mi- di dela France, mais elles ne paraissent pas donner une teinture aussi belle, un carmin aussi brillant que ceux que fournit la Cochenills du Mexique. Autrefois, on usait de la teinture de cochenille comme remède contre la coqueluche; je ne sache pas qu’on la recommande de nos jours à cet effet. La Cantharide, dont on compte plusieurs espèces, est ein- yloyée avantageusement en pharmacie comme vésicant. On en faisait autrefois une consommation considérable. Les es- pèces que l’on rencontre dans le commerce sont propres au midi de l’Europe et de l'Asie et à Amérique du Sud. Nous avons cependant dans notre pays un insecte qui pourrait être utilisé de la méme manière quoique a un degré moindre peut- être ; c’est un coléoptère qui ressemble beaucoup à la Canthari- de vésicatoire d'Europe (Litta vesicatoria), dont il est d'ail- leurs de la famille et du genre. Nos naturalistes le désignent sous le nom de Pomphopoie ou Litte bronzée, Pomphopea wnea, Lyttu cenea, Say. Telles sont les principales espèces d'insectes qui aident à l'industrie ct au eommerce. Elles sont bien peu nombreuses, UNE EXCURSION DANS I ESHAUTES ALPES 7 comparées au nombre incroyable de ces petits êtres, si puis- sants, si intéressants et si peu étudiés! Combien n’y en a-t-il pas d’autres que l’on pourrait exploiter, et Gui, par leur tra- vail incessant, fourniraient de nouveaux aliments pour nos tables, de nouveaux draps pour nos vêtements, de nonveaux remèdes aux maladies qui nous affligent ! Hélas ! l’insouciun- ve nous accable ; on vit comme si l'on n’était pas de ce monde : on ne s'inquiète pas de connaître ce qui nous entoure, et l’un traite de fous ceux qui s'occupent de ces choses. Non ; puisque la terre est notre domaine, parcourons-la ; étudions les êtres qu’elle porte et sachons nous convaincre une bonne fois qu'il n’y a rien de méprisable ici-bas et que rien n’est indigne de notre attention. N'oublions pas que ce miel qui nous délecte, c’est un chétif insecte qui le fabrique ; n’ou- bliez pas, jeunes filles, que ces soies luxueuses dont vous fai- tes vos toilettes, celle qui les a tissées, c’est une chenille que vous qualifiez de l’épithète : immonde. Soyons reconnaissants envers l’insecte chétif ; jeunes filles, remerciez l’immonde che- nille ! (A suivre) GERMAIN BEAULIEU. — —-Oo-— Tir UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES [Continué du volume précédent, page 187] L'église, édifiée dans le style italien, est le seul monu- ment que j'aie remarqué dans cette ville dont l’ensemble pré- sente au voyageur un aspect intéressant. De la place de la Paix au bas de la Gargouille, on jouit d'une fort belle vue sur ies environs ; malheureusement il me faut renoncer à les visiter, étant obligé de rentrer au plus vite en Touraine. Le tale (ou craie de Briançon) est surtout em- ployé pour le slaçage des papiers ; il constitue Ja prétendue. 8 LE NATURALISTE CANADIEN poudre de savon employée par les bottiers et les gantiers. Briançon exporte de la plombagine, des plantes et fleures mé- dicinales. Il existe dans les environs quelques tanneries et lava- ges de laines. La roite pour la Touraine, sinon la plus courte, au 1 Oins la plus rapide, est de passer par l'Italie et le mont Ce- nis. Aussi, le lendemain de mon arrivée, je prends à six heu- ys du matin la voiture faisant le service de Briançon à Aulx sur ja ligne de Turin à Modane. La route taillée dans le roc à une grande hauteur passe sur la Durance et nous conduit d’abord aux Alberti, puis franchit pres du bourg de la Vachet- te un aifluent de la Clairée Durance. La route se développe en six lonys lacets sur les flancs du mont Genève, et atteint enfin, par une pente très graduée, le plateau du col et le villa- ge du mont Genève, éloigné de onze kilomètres de Briançon et situé à 1860 mètres d'altitude. Le col est dominé au sud par une montagne arrondie des deux côtés de laquelle deux ruisseaux prennent leur source : la Durance Clairés et la Do- rio Peipario. Le col du mont Genève a sur presque tous les autres cols des Alpes l'immense avantage d’être entièrement garanti des vents du nord et des horribles tourmentes qui rendent les montagnes si dangereuses en hiver. Parfaitement exposé au midi, il jouit dans toute son étendue de l'action bienfaisante du soleil. C’est un plateau fertile et riant qui semble la con- tinuation des vallées qui l’avoisinent ; il n'a rien à craindre des avalanches. Du reste rien ne le prouve mieux que l’existen- ce du village sur le point le plus élevé du col, et eombien ce passage des Alpes est relativement facile. La route actuelle date de 1802 ; elle a été construite sous la direction du préfet Ladoucette, par les paysans de dix- huit communes briançonnaises que secondérent les soldats de la garnison de Briançon. Pour perpétuer le souvenir de l'ou- verture de eette route, un obélisque haut de 20 mètres fut construit à peu de distance du point de partage de {a France et du Piémont, on croit que c’est par le mont Genève que pas- UNE EXCURSION DANS LES HAUTES-ALPES 9 sa Annibal. Un kilomètre apres l’obélisque, on sort de Fran- ce pour entrer en Italie, et l’on commence à descendre par une pente très douce dans la vallée de la Doire. La douane fran- çaise est au village du mont Genève. Deux kilomètres plus loin, on arrive au village de Clavière où se trouve la douane italienne. Ce village est situé à rentrée d’un beau plateau abrité au nord par le Chaberton (3138 mètres d'altitude) et au sud par le mont Janus, élevé de 2514 metres. La pente devient de plus en plus rapide et la route décrit deux grands lacets, en descendaut sur un mur de soutenement, coupé en deux endroits par des ponts-levis, et longeant un précipice au fond duquel la Dora descend en cascades. On atteint la cabane de Cazotte, puis la route pénètre dans une belle forêt desapin,cet descendant vers le ruisseau par un long zigzag tracé au pied des rochers blanchâtres du Chaberton, elle franchit le ruisseau et contourne la base du mont Clary, en partie boisé. Enfin nous arrivons à Césanne, petite ville placée à dix-neuf kilomètres de Briançon. La descente sur le versant italien offre des points de vue beaucoup plus beaux que sur le versant opposé. Nous ne faisons que traverser cette petite ville toute italienne, qui n’a rien de remarquable ; et nous suivons une jolie vallée qui nous conduit, huit kilomètres plus loin, au bourg des Oulx où nous descendons à dix heures ; quatre heures nous avaient suffi pour franchir ce passage autrefois si difficile. La petite ville d'Oulx, dont l'altitude est de 1066 mètres, est placée au contluent de la Doire et du torrent de Bardon- nèche. Le chemin de fer en sortant d’Ouix quitte la vallée de la Doire pour entrer dans eelle de Bardonnèche ; il passe au village de Boulard, puis traverse le tunnel de Royère, d’u- ne longueur de 450 mètres, et celui de Rocea Tagliata qui en compte 290, avant d'arriver à Bardonnèche, qui est à vingt- six kilometres d'Oulx. La vallée de Bardonnèche est séparée de celle de la Morienne par une chaîne de montagne qui s’é- tend du mont Thabor à l’ouest au mont Ambinà à l’est. Le tunnel des Alpes est improprement appelé tunnel du mont Cenis ; car il en est éloigné de 27 kilomètres à l'ouest. 2.—Janvier 1897. OPA LE NATURALISTE CANADIEN Il ne traverse pas non plus, comme on l'a répété, le massif du mort Thabor ; il passe à 13 kilomètres à l’est de ce pic, dont il est séparé par une crête percée de trois cols: de la Sau- me, de la Roue et de Fréjus (c’est au-dessous de ce dernier que passe le tunnel). La longueur du tunnel est de 12,233 mètres 50e; sa hau- teur de 6, et sa largeur de 8. Voté le 18 août 1857, commencé le 31 août de la même année par le Piémont seul auquel la: France s’associa le 7 mai 1862, le tunnel des Alpes a été ter- miné en treize années. Commencé des deux côtés, la rencontre des deux galeries se fit le 26 décembre 1870, en plein schiste calcaire, à 5153 mètres 50c. de Modane et à 7080 metres de Bardonnéche. L'inauguration eut lieu le 17 septembre 1871 avec le concours des autorités française et italienne. L orifice septentrional du tunnel est situé à 1158 mètres daltitude. Le souterrain remonte sur une longueur de 6273 mètres, une pente de 22 millimetres par mètre ; puis il des- cend jusqu’à l’orifice sud, à 1291 mètres 50e. au-dessus du ni- veau de la mer. La différence de niveau entre les deux ou- vertures est de 132 mètres. La crête de la montagne, entre le col de Fréjus et le col du Grand-Vallon, s'élève au-dessus du point culminant du tunnel à une hauteur verticale de 1600 mètres. Un aquedue, haut de 1 mètre sur 1 mètre 20 centim. de largeur, ménagé sous la voie, sert à l'écoulement des eaux et, en cas d’éboulement, de chemin de sauvetage. Il règne dans le souterrain un courant d’air presque continuel, et la température la plus forte n’y dépasse pas 24 degrés. La tra- versée se faiten 25 minutes d'Italie en France,et en 45 minu- tes de France en Italie. C’est à un habitant de ces montagnes, M. Médail, de Bardonnèche qu'est due la première idée de cette gigantes- que entreprise. Frapp£ du peu de largeur de la chaîne dans cette partie des Aipes, il proposa, en 1832, au roi Charles-Al- bert de percer un tunn:l entre son village et Modane. En 1845, le gouvernement sarde confia l'étude de cette idée à M. Maus, habile ingénieur belge, et au savant géologue A. Sis- EXPOSITION INTERNATIONALE DE BRUXELLES LÉ monda, qui reconnurent l’entreprise possible ; mais les moyens de perforation connus étaient insuffisants. Divers projets fu- rent proposés qui furent également reconnus peu praticables. C’est alors que M. Sommeiller inventa sa belle machine per- foratrice qui a servi au percement du tunnel. Le compres- seur hydraulique permettait de pourvoir simultanément à la ventilation du tunnel, à la perforation du roc et au déblaie- ment des débris causés par les explosions des mines L’aéra- tion de la galerie a été depuis obtenue par d'autres moyens : un ventilateur à force centrifuge horizontale, établi à Bardon- -nèche,et une machine composée de quatre grandes cuves aspi- rantes à Modane. M. Sommeiller n’a pas eu la satisfaction d'assister à l'inauguration de son œuvre; il est mort deux mois auparavant. C’est a Modane qu'a lieu le changement de wagon, et la visite des douanes française et italienne. A partir de Modane, je suis revenu à Tours sans m/’arré- ter, et j’ai passé une nuit entière en chemin de fer; c’est vous dire que je ne puis vous donner de détails sur des lieux que Je n'ai vus que par les portières des wagons. De plus, la pluie nous a accompagnés de Modane à Chambéry, ce qui à rendu le voyage moins agréable et m'a fait voir le pays sous un jour peu favorable. Je suis passé au retour par Aix-les-Bains, Bourg, Mason, Chalons et Nevers ; vingt-quatre heures suffi- sent pour revenir de Briançon à Tours. Je ne vous en dirai donc pas pe long sur mon voyage, dont j'aurais voulu rendre le récit plus intéressant. E, GASNAULT. Une lettre de faire part de la PR Ho de Washington, nous apprend le décès de M. George Brown Goo- de, LL. D.assistant-secrétaire du National Museum des Etats- Unis. cou SRS eR de Fr en 1894 A lademande du Commissaire de la Section des Sciences 12 LE NATURALISTE CANADIEN de l'Exposition de Bruxelles, nous publions volontiers l'avis suivant, qui intéressera probablement plusieurs de nos lec- teurs. “ L’Exposition internationale qui doit s'ouvrir à Bruxel- les en 1897, comprendra une Section internationale des Scien- ces divisée en sept classes : Mathématiques et Astronomie, Physique, Chimie, Géologie et Géographie, Biologie, Anthro- pologie et Bibliographie. Divers avantages sont “accordés aux participants, qui n’aurout notamment rien à payer pour les emplacements, et jouiront de réductions de taxes sur les transports par chemin de fer. “ A l’occasion de cette Exposition, le Gouvernement bel- ge amis au concours des séries de questions (Desiderata et Questions de concours), en affectant des primes en espèces aux meilleures solutions. Parmi ces concours, il s’en trouve un certain nombre formulés par la Section des Sciences et jouissant d’un ensemble de primes s’élevant à 20,000 francs. “ Des brochures contenant de plus amples explications sont à la disposition de tous ceux qui en feront la demande au Commissariat général du Gouvernement, 17, rue de la Presse, à Bruxelles.” a —0 UN SIGNE CERTAIN DE LA MORT Ilya bien des gens qui craignent de se survivre... dans le tombeau. Assurément, se voir d'avance enterré, par erreur, avant que lon soit mort, ce n’est pas une perspective bien amusante, Aussi beaucoup de personnes s'intéressent vivement à la question des signes de la mort réelle. Si vous placez les doigts, étendus et serrés les uns contre les autres, vis-à-vis la lumière du soleil, d’une lampe ou d’une bougie, vous apercevez, dans la ligne de jonction des doigts, la belle couleur vermeille du sang.Dans tous les cas de catalep- sie ou d'autre genre de mort apparente, on aperçoit toujours cette coulear du sang ; mais, dans le cas de la mort réelle, ce signe disparaît absolument, Voilà un moyen d'emploi facile, et dont il importe de vulgariser la connaissance. PUBLICATIONS RECUES 13 L'Académie des Sciences, de Paris, qui avait proposé un prix, pour la découverte d’un signe infaillible de la mort et qui fût à la portée de tout le monde, a donné cette récom- pense à l’inventeur du procédé que nous venons de décrire. ——- > —_—_ () —___—_ _—__ Etude des Coccidæ M. C.-H. Fernald, professeur de Zoologie au Massachu- setts Agricultural College (Amherst, Mass.), se proposant de préparer une monographie complete des genres Chionaspis et Pulvinaria, de la famille des Coccip&, prie lesentomologis- tesde lui envoyer des spécimens de ces genres, de toutes les parties de l’univers. Les Coccides sont de tout petits Hémiptères, ressemblant beaucoup aux poux des plantes. Cette famille n’a presque pas été étudiée encore dans notre Province. Nous signalons avec plaisir la demande de M. Fernald à la considération de nos entomologistes. ————————— 0 —Nos compliments à la Sentinelle, de Mattawa,Ont.,qui a commencé dernièrement sa troisième année. —L'Indépendunt, de Fall River, Mass., a reproduit un extrait de la biographie de l'abbé Provancher, publiée dans notre dernière livraison, où il était question de l'attention que les évêques canadiens-français ont donnée de tout temps à la desserte régulière de nos compatriotes de langue anglaise. — Q— PUBLICATIONS RECUES —Anales dei Museo Nacional de Montevideo, No VII. Montevideo, Uruguay. 14 LE NATURALISTE CANADIEN — Proceedings of the 8th Annual Mecting of the Asso- ciation of Economic Entomologists. Washington, 1896. — Proceedings of the Boston Soe. of Nat. History : Tho- mas Tracy Bouvé ;—List of Exotic Orthoptera described by S. H. Scudder. —Field Columbian Museum, Chicago: Annual Renort of the Director, 1895-96. — The Steele, Briggs Seed Co's Catalogue, 1897. 130 et 132 King St., E., Toronto, Ont. Beau catalogue, illustié à profusion, de graines de fleurs et de légumes, ete. Belle cou- verture en couleur. — Nous avons reçu de la Librairie Langlais & Fils, de Québec, un joli calendrier pour 1897, avec carte géographi- que, très détaillée, de la Province de Québec. Cette maison annonce la publication prochaine d’une nouvelle édition de la Semaine sainte notée. MM. Langlais sont les éditeurs-pro- priétaires de la célèbre Série de Calligraphie canadienne, di- plômée à l'Exposition de Chicago. —Le Canada ecclésiastique, Almanach-Annuaire du clergé canadien, pour 1897. Cadieux & Derome, Montréal. Toute l'organisation catholique du Canada est renfermée dans ce petit in-douze de 276 pages. En particulier, lhisto- rique abrégé et l’état présent des 22 communautés d’ hommes et des 41 communautés de femmes qui prient et travaillent dans notre patrie, sont du plus haut intérêt. —Tout le monde, mais spécialement le clergé et les hommes d’affaires, se servi- ront utilement, tous les jours, de cet Annuaire, que l’on vend au prix Je 25 cts, chez tous les libraires. SRE ae FAUNE COLEOPTEROLOGIQUE AU MANITOBA [Continué du volume préeédent, page 190] CERAMBYCIDÆ Tragosoma Harrisii, Lec. x FAUNE COLÉOPTÉROLOGIQUE AU MANITOBA Asemum atrum, Esch. Criocephalus agrestis, Kirby. _ obsoletus, Rand. Phymatodes variabilis, Fab. Merium proteus, Kirby. Molorchus bimaculatus, Say. Arhorhalus fulminans, Fab. Xylotrechus undulatus, Say. Acmæops atra, Lec. fe pratensis, Laich. Leptura saucia, Lec. Strangalia..... se Psenocerus supernotatus, Say. Monchammus scutellatus, Say. Ne confusor, Kirby. Pogonocherus penicellatus, Lec, -Saperda calcarata, Say, < meesta, Lec. CHRYSOMELID A Donacia flavipes, Kirby. Orsodachna atra, Ahr, Zeugophora abnormis, Lec. Cryptocephalus venustus, Fab. cinctipenuis, Rand, Pachybrachys atomarius, Melsh. Xanthonia 10-notata, Say. Adoxus vitis, Linn. Chrysochus auratus, Fab. Paria aterrima, Oliv. Graphops pubescens, Melsh. Prasecuris varipes, Lec. Doryphora 10-lineata, Say. Chrysomela scaiaris, er à philadelphica, Linn. 7 multipunctata, Say. ey elegans, Oliv. Gastroidea polygoni, Linn, Lina séripta, Fab. Diabrotica 12-punctata, Oliv. Trirhabda canadensis, Kirby. Adimonia rufosanguinea, Say. 15 DUR { we . ink { DA ONCE Gen | a rll de, tt ‘i VJ (À ca 16 LE NATURALISTE CANADIEN Galeruca decora, Say. Ris notulata, Fab, Disonycha punctigera, Lec. ‘ triangularis, Say. Haltica bimarginata, Say. + ignita, Ill, 55 torquata, Lee. Crepidodera helxines, Linn. Systena frontalis, Fab, “ bitæniata, Lec. (À suivre) Gus. CHAGNON. + Liverpool, London & Globe; COMPAGNIE D’ ASSURANGCR Contre le Heu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 = I nvestic en Canada; $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytères, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M MeacPÆHERSON. Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANU COMPANY OF LONDON ait affaire au Canada depuis 1804 CAPERWTAH: $13,444,000. Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. P’aterson & Son, Agen s généraux, Montréal Jos.-Hd. SAV A RD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutim Sia ÉCoyale & COMPAGNIE D'ASSURANUE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : $42,000,000 Surplus de l'actif sur le passif : Le plus considérable de toutes les Compagnies d'assurance contre le feu Wim. Watley, Agent general Montreal JSOS.-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI LUE Naturaliste Canadien vor. XXIV (vou. IV DE LA DEUXIEME SE RIE) No2 2 Gi Te Fevrier 1897 Directeur-Propriétaire : l’alhé VA. HUARD Biographie de l’abbé Provancher Nous voulons terminer et faire imprimer au plus tôt le volume Labrador et Anticosti, que plusieurs journaux ont an- noncé déjà à diverses reprises. Cet onvrage, d’une étendue assez considérable, sera tres probablement publié au mois de mai. Pour nous permettre de consacrer plus de temps à son achèvement, nous avons décidé d'interrompre durant quelques mois la rédaction de la notice biograpnique de feu l'abbé Pro- vancher. 11 nous sera facile, après le mois de mai, de repren- dre le temps perdu, comme aussi de donner plus de travail personnel au NATURALISTE, que nous avons dû quelque peu négliger depuis un certain temps. a ———— () —————— LECONS DE MICROBIOLOGIE PREPAREES POUR MES LLEVES, D'APRÈS THOINOT ET MASSELIN [Continué du volume précédent, page 183] ee es TROISIÈME LEGON CULTURE DES MICROBES-—-COLORATION DES MICROBES Les microbes qui évoluent naturellement dans l’écono- mie de l’homme et des animaux, dans les matières liquides pu- 3—Février 1897. 18 LE NATURALISTE CANADIEN trescibles, etc., sont susceptibles de vivre et de pulluler dans ' de véritables terrains artificiels que les microbiologistes ont composés et auxquels on donne le nom de milieux de culture. Ces milieux de culture doivent, pour se prêter à la vie des microbes, remplir les deux conditions suivantes : lo 1ls doivent contenir les principes nécessaires à la nutrition de ces organismes. 20 Ils doivent être absolument stériles, c’est-à-dire ne contenir aucun germe avant leur ensemencement. ‘Ajoutons enfin qu'ils doivent, sauf quelques cas exceptionnels, être de réaction neutre ou légèrement alcaline. Le tableau ci-dessous résume la division systématique et pratique des milieux de culture. MILIEUX DE CULTURE MILIEUX LIQUIDES.—Bouillons. (Type le plus parfait de milieu de culture). Liquides minéraux,liquides végétaux : peu employés. Liquides organiques naturels (Lait, urine, humeur aqueuse, serum, ete. etc.) MILIEUX SOLIDES.—Transparents : Gélatine, Gélore. Se- mi-transparents : Serum. Opaques: Pomme de terre, etc. La technique des cultures diffère selon que celles-ci sont pratiquées dans tel ou tel milieu en ayant soin d'observer le plus scrupuleusement certaines règles, entre autres les deux citées plus haut. Les cultures se font tantôt en présenee de l'air, tantôt à l'abri de l’air,soit dans le vide, soit en présence d’un gaz iner- te. Le premier procédé convient aux microbes aérobies (qui vivent en présence de lair), le deuxième aux microbes absolu- ment ou facultativement anaérobies (ceux qui se multiplient dans des milieux privés d’air et ceux qui vivent aussi bien en présence de l’air que sans air). Les instruments d’un usage courant et général pour la culture des microbes sont les instruments de verrerie : Pipet- tes Pasteur, pipettes Chamberland, matras Pasteur, ballons, tubes à essai, vases à sérum. Il faut aussi des plaques de ver UNE JOURNÉE À RIMOUSKI 19 re, des appareils pour la culture des microbes anaérobies, le foir Pasteur, l’autoziave, fil de platine, lampe à alcool, ete. etc., etc. Il est presque indispensable de savoir travailler le verre. La récolte des produits à examiner, la préparation des milieux de culture, l’ensemencement de ees cultures, ete., tout doit être fait asepliquement. C'est généralement la l’écueil où se heurtent les débutants. Afin de faciliter l’étude et surtout les moyens de reconnai- tre les différents microbes, on les colore. Certains microbes prennent une certaine couleur, d’autres en prennent une au- tre. On se sert, pour la coloration des microbes, des matières colorantes dérivées de la houille (couleurs d’aniline) possédant un pouvoir tinctorial considérable. Weigert, Koch, Ehrlich, Gram, ete.les ont étudiées ; et,remarquant pour certaines d’en- tre elles des propriétés électives vis-à-vis des microbes, sont arrivés à force d’études à trouver les méthodes de double co- loration qui donnent de si beaux résultats. Ehrlich a divisé les matières colorantes extraites du gou- dron en deux classes : la classe des basiques qui colorent les microbes et les noyaux des cellules organiques ; la classe des acides qui culorent surtout le protoplasima et qui ont pour ce- lui-e1 une propriété élective spéciale. Prenons par exemple le microbe du farcin du bœuf, dont les pièces auront été préparées suivant la méthode de Wei- gert. Ce microbe apparaît sous forme d’un fin et long bacil- le coloré en bleu, au milieu des globules colorés en rose. J.-A. COUTURE, M. V. — 0 — — UNE JOURNEE A RIMOUSKI Le 9 octobre dernier, j'eus l’occasion de passer Ja journée au joli petit village de Rimouski et y fus très intéressé par les plantes que j’y remarquai croissant spontanément dans les 20 LE NATURALISTE CANADIEN a champs, au bord des chemins, et le long du rivage du gran- diose Saint-Laurent. Le tleuve a ici environ quarante milles de largeur et l’eau en est tout à fait salée de sorte que des espèces de plantes essentiellement maritimes croissent natu- rellement à Rimouski sur les rochers et le long des grèves sa- blonneuses. | C'était une belle journée, une journée type de cette sai- son charmante que nous appelons l’été de la Saint-Martin, où l'air est doux et chau 1, où une brume vaporeuse voile légère- ment tout le paysage, produisant d’agréables effets d'ombre et de lumière et adoucissant quelque peu l'éclat des teintes d'automne, rouge, pourpre et or, qui font la beauté de nos fo- rêts canadiennes si bien connue dans tout le monde. Cette: beauté se trouvait ce jour-là rehaussée encore par le fait qu'il était tombé une forte pluie ie soir précédent et pendant la nuit. Comme j'étais venu attendre l’arrivée du magnifique nouveau vaisseau à vapeur le “ Canada,” de la ligne Domi- nion, je désirais rester aussi près du rivage de la mer que pos- sible, et, grâce à la courtoisie de M. R. McFarlane, de la ligne Dominion, qui était aussi venu à la rencontre du vaisseau, je trouvai un logement très à portée dans la confortable maison de ferme où demeure le pilote bien connu, M. Pouliot. Nous nous trouvions être d’un jour trop tôt pour rencontrer le vais- seau ; quand nous nous levâmes le matin, nous fûmes done enchantés de voir qu’il faisait un brillant soleil, et j'étais sur- tout aise d’avoir l’occasion de recueillir quelques-uns des tre- sors botaniques de la localité et d’exasniner les terrains culti- vés. Notre hôte eut l’obligeance de faire arracher a la char- rue quelques-unes de ses pommes de terre, afin que nous pus- sions constater quel degré d'excellence cette importante ré- colte atteint à Rimouski. Les tubercules étaient certainement trés abondants, d’une bonne forme et remarquablement exempts de toute maladie. Les cultivateurs étaient occupés à charger sur le rivage de grandes quantités d'herbe marine et à les transporter sur leurs champs où ils en formaient de gros tas rouges et bruns UNE JOURNÉE À RIMOUSKI oY En examinant ces tas, je trouvai qu'ils consistaient presque exclusivement en deux espèces de varechs que M. le profes- seur Macoun a déterminées pour moi. Voici leurs noms : lo Fucus furcatus, espèce brun-foncé doit les frondes très ramifiées sont fournies de nombreuses vessies pleines d'air qui les font flotter facilement. 20 Rhodomenia palmata, à grandes frondes minces très étalées d’un cramoisi-feu foncé. Les cultivateurs ont reconnu par expérience que ces plantes marines constituent un approvisionnement d’excei- lente matière fertilisante, qui convient parfaitement à leurs terres et leur fait obtenir des récoltes très rémunératrices pour leur peine. L'examen scientifique fait aussi voir que . cette confiance est bien fondée. Dans le rapport du chimiste des Fermes expérimentales de l'État pour 1594, à la page 168, M. F.-T. Shutt publie une analyse d’où il ressort qu'une tonne de la matière fraîche contient les taux suivants des trois constituants les plus importants de la nourriture des plantes : Azote, environ 9 4 livres ; acide phosphoriqu:, environ 2 175 livres ; potusse, 40 } livres. Il dit aussi : “ Cette herbe marine doit être considérée comme un en- crais précieux à cause de la potasse et de azote qu'elle con tient. La facilité avec laquelle cette plante se décompo-e dans le sol, mettant ainsi en liberté ces constituants sous une forme où ils sont immédiateinent assimilables par les plantes, en augmente grandement la valerr. C'est essentiellement an engrais potassique, bien que dans une certaine mesure on puisse l'appeler engrais complet. Pour les cultures en oéné- ral, cependant, on pourrait y ajout:r comme supplément de la poudre d'os, qui fournirait de l'acide phosphorique. C'est une matière excellente pour les composts ; mais Où pent, si on le préfère, l'appliquer tout de suite sur la terre. Comme engrais vert, elle augmenterait beaucoup la proportion d’hu- mus du sol et sans aucun doute améliorerait la texture phy sique du sol. “On en obtiendrait les meilleurs résultats dans un sol ouvert, poreux et chaud. On peut l'appliquer à raison de 20 à 30 tonnes à l’acre. TONI 40407 OR ET RENNES by Ae ee eis % 153 ” 1a 22 LE NATURALISTE CANADIEN “ Pour éviter la dépense qu’entrainerait le transport de beaucoup d’eau inutile, il est préférable de laisser l'herbe ma- rine sécher en partie sur le rivage, avant de la transporter sur les champs. “ En faisant brûler l’herbe marine, la matière organique contenant l'azote est détruite, mais la cendre, ou matière mi- nérale, retient l’acile phosphorique et la potasse, et elle est beaucoup plus riche en potasse que les cendres de bois or- dinaires. “ Si la ferme est à une distance de la côte telle que l’usa- ge de cette matière à l’état frais soit trop coûteux, on trou- vera plus économique de renoncer à la matière organique ‘et à l'azote, et de réduire l'herbe marine en cendre, dont une ton- ne contient environ 400 livres de potasse et 20 livres d’acide phosphorique, dans la supposition que la cendre contient 15 pour eent d'humidité. ” On peut attribuer à l'emploi de de cet engrais, qui est à la portée de tous, les fortes récolt:s de magnifiques pommes de terre lisses, sans trace de gale, que nous voyions partout et de la qualité desquelles la bonté de notre hôtesse nous mit à même de juger. Je fus très frappé du caractère différent des mauvaises herbes et des plantes ordinaires de la contrée. Elles étaient d'un type beaucoup plus européen que celles de l'Ontario. Plu- sieurs m'étaient étranges comme mauvaises herbes. Bon nombre étaient des plantes d'Europe qu’on rencontre parfois, il est vrai, dans les terrains cultivés de l'Ontario, mais jamais engrande abondance, tandis qu'ici leur pousse était luxu- riante ; et leur profusion témoignait de leurs qualités agres- sives. Dans les champs de pommes de terre et autres plantes- racines, se montraient de tous côtés les plantes d’un vert jau- nâtre pâle de leuphorbe réveille matin (Æuphorbia heliosco- pia) et les fleurs bleues de la petite buglosse (Lycopsis ar- vensis.) En non moindre abondance étaient le séneçon vulgaire et la bourse-à-pasteur. Partout se dressaient les tiges élancées de la vergerette du Canada (Ærigeron canadensis) et des deux laitrons, le lisse et l’âpre (Sonchus oleraceus et S. asper). On: UNE JOURNÉE À RIMOU 23 remarquait facilement, quoique plus clair-semées, des plantes de camomille fétide (Anthemis cotula), de vélas giroflée (Zry- simum cheiranthoides) et du malodorant tabouret des champs (Thluspi arvense), ce sau exécré à juste titre au Ma- nitoba, car on l'y a laissé envahir le pays au point qu’il a fal- lu dans cette province faire des lois contraignant les cultiva- teurs à le détruire, sinon leurs récoltes sont fauchées vertes ou enfouies par un labour, de sorte que leurs voisins ne soient pas exposés à souffrir des effets de leur négligence. La sile- ne noctiflore déployait encore ses fleurs rose-jaunâtre, et sur le bord des champs on voyait l’épineuse ortie royale (Galeop- sis Tetrahit). Le terrain disparaissait presque entièrement par place sous un vert tapis de mouron des oiseaux (Stellaria media) et en d’autres endroits était hérissé de touffes de sétai- re verte. Je recueillis quelques spécimens de fumeterre off- cinale (Fumaria officinalis), de rubéole des champs (Sherar- dia arvensis) et de bec-de-héron (Hrodium cicutarium),trois plantes toutes tres rares dans Ont io. Après déjeuner, nous nous décidâmes à descendre en voi- ture jusqu’à la Pointe-au-Père afin de voir le phare et de fai- re visite à l’aftable officier du poste des signaux, M. MeWil- liams,— qui nous accueillit «vec la plus courtoise hospitalité. Ce fut en même temps pour moi une occasion de faire plus ample connaissance avec la flore des environs et je fus heu- reux d’en profiter. Les plantes au bord du chemin présen- taient le même cachet européen. De loin en loin de sombres masses de tanaisie (Tunacetum vulgare) indiquaient où autre- fois s'élevait une maison maintenant disparue ; et entre au- tres plantes échappées ‘e jardins ou restes de culture anté- rieure, je remarquai la mauve crépue (Maiva crispa) aux rai- des épis, la grande absinthe (Artemisia Absinthium) en gros bouquets et le cumin (Carum carvi) en larges touffes ; dans un endroit la grande éclaire (Chelidoniwm majus) croissait à 6 é du cresson alénois (Lepidium sativum.) Le silène vésiculeux (Silene inflata) et l'herbe de Saint-Jean (Artemisia vulgaris) étaient bien établis, ainsi que les mauvaises herbes plébéien- \ 24 LE NATURALISTE CANADIEN nes la bardanette (Zchinospermum Lapp la), le sénevé(Bras- sica Sinapistrum) et la trainasse (Polygonum aviculare.) Les trois tréfles hybride, rampant et rouge étaient communs partout, aussi bien que la minette (Medicago lupulina), qui leur est alliée de près. Dans les jardins, et apparemment cul- tivés pour leurs fleurs, étaient les mélilots biane et jaune (Me- lilotus alba, M. officinalis) et la mauve silvestre, et fréquem- ment le long des chemins la moins brillante mauve à feuilles rondes. (à et là dans les champs se voyaient des bouquets de chou champêtre (Brassicu campestirs), plante qu'on distingue aisément du sénevé par ses tiges parfaitement lisses et glau- ques et par ses siliques portées sur de grêles pédicelles plus écartés de la tige que ceux du sénevé ; cette dernière plante est plus commune et se reconnaît à ses tiges hispides et vio- lacées aux nœuds. Dans bien des champs, des taches du très pernicieux laitron des champs (Sonchus arvensis), comme el- les font partout ailleurs, disputaient pied par pied la place aux cultures et gagnaient rapidement du terrain. Le long des bords des fossés ie remarquai que l’agrostis des chiens (Agros- tis canina) était en certains endroits presque aussi commu- ne que l’agrostis vulgaire ou frane-foin ; c’est une espèce plu- tôt plus petite dans toutes ses parties, mais elle s’en distin- gue au premier coup d'œil par l’aréte qui surmonte ses fleurs. Les prairies avaient aussi leur contingent de mauvaises herbes caractéristiques. Bien trop nombreuses, quoique la saison fût déjà si avancée, étaient les brillantes fleurs de la grande marguerite (Chysanthemum Leucanthemum) ; et çà et la on pouvait voir des fouillis de vesce muitiflure (Vicia crac- ca) ou les fleurs tardives de la mille-feuille (Achillea Millefo- lium). Les graminées qui paraissaient prédominer tant dans les prairies que le long des chemins étaient le mil ou timo- thy (Phleum prutense), le franc-foin, utile dans les terrains bas,et le paturin des prés (Poa pratensis), l'une des plus ri- ches graminées de pâturage. On voyait souvent le long des sentiers le vert vif du petit paturin annuel (Poa annua). NOUVEAUX NOMS D'HYMÉNOPTÈRES 25 Les manvaises herbes les plus communes dans les jardins étaient les laitrons lisse et âpre, en beaucoup trop grande abondance, le chiendent (Agropyrum repens), partout si agres- sif et persistant. La spargoute (Spergula arvensis) avait pris pied en deux on trois endroits. (A suivre) JAMES FLETCHER, Nouveaux noms d’Hyménoptéres Notre ami le Prof. T.-D.-A, Cockerell, de Mesilla (New Mexico), nous a informé que les noms OZynerus truncatus (Naturaliste canadien, Vol. 22, p. 158,) et Anthophora nigro- cincta (id., p. 172), donnés par l'abbé Provanch:r à des espé- ces nouvelles dont nous avons publié la deseription ily a deux ans, avaient été appliqués autérieurement à d’autres hyménop- teres. M. Cockerell nous ayant manifesté le désir de voir le nom spécifique Provancheri donné à l'Odynerus qu'il s'agit de re- nommer, nous adhérons corlialement à cette proposition de reudre hommage à la mémoire de notre regretté Maitre. Done l'Odynerus truncatus, Prov, sera désormais connu sous le nom suivant: Odyserus Provancheri, Cockerell, Quant à l'espèce d’Anthophora a laquelle il faut aussi donner un nouveau non spécifique, celui de flavocincta rem- placera parfaitement le nom de nigrocincta, Prov. Et il fau dra, à l'avenir, la désigner ainsi: Anthophora flavo- cinceta, Huard. On devra faire les corrections nécessaires aux pages 158 et 172, vol 22 du Naturuliste. 4—Février 1897. Ag SOM mt à! ry ee . mt B. : 3 on i A ‘a Ss. ied Lae LE NATURALISTE CANADIEN FAUNE COLEOPTEROLOGIQUE _ AU MANITOBA ae [Continué de la page 16] CHRYSOMELID At Odontota nervosa, Panz. Coptocycla aurichalcea, Fab. “4 guttata, Oliv. : Chelymorpha argus, Licht. BRUCHIDÆ Bruchus discoideus, Say. » fraterculus, Horn. TENEBRIONIDÆ Eleodes tricostata, Say. Nyctobates pennsylvanica, Deg, Upis ceramboides, Linn. Tenebrio molitor, Linn. “ _ tenebrioides, Beauv, CISTELID A Mycetechares fraterna, Say. ANTHICIDÆ Corphyra punctulata, Lec. Anthicus coracinus, Lec, MELOIDÆ Macrobasis unicolor, Kirby. Epicauta ferruginea, Say. # trichrus, Pall. RHYNCHITIDÆ Rhynchites æneus, Boh. CURCULIONIDÆ Sitones flavescens, Marsh, “ tibialis, Hbst. Lepyrus geminatus, Say. Listronotus squamiger. ut, ho ~I RECENSEMENT DU MONDE ANIMAL Macrops vitticollis, Kirby. Hylobius pales, Hbst. Dorytomus brevicollis, Lec. = Mannerheimii, Germ. Es. Anthonomus signatus, Say. 4 fs sycophanta, Walsh. i Elleschus bipunetatus, Linn. Tychius tectus, Lee. ¢ “ Cœliodes atephalus, Say. | Centorhynchus angulatus, Lee, Centrinus strigatus, Lee. Balaninus obtusus, Blanch. GUSTAVE CHAGNON. pe sol ate ASSN Me eat Recensement du mondi animal (1) (De la Revue scientifique, reproduit par le Recueil de Mé- decine vétérinaire de Paris.) Les collaborateurs du Zoological Record ont dressé, il y a peu de temps, un tableau indiquant approximativement le nom- bre des espèces animales vivantes. Voici les chiffres qu'ils ont obtenus : Mami fetes he hens cee, 2, 500 Reptiles et Batraciens.... 4,400 UUMIGIENS sts anses conde as WoO PorAavM1OPOGESiin< saunas «es. cs 150 Crustaeise UE A 20000 Myriapolesti.s2 4. 0,000 Echinodermes::.....…...4 ‘3,000 Cœléntérés ii su, rene AR OUND) Protozoamesis nt. eae LOR LOO Oued Male UO Paiesonsee el 2000 Mollusques = ...1,422000000 Vermes....…...… RETRO DONS IsITES Là!) a waspaone 1,000 Tetal esse Pee ewes oe Wee reroo, 000 “ (1)—Nous devons À l’ob'igeance du Dr J.-A. Couture la communication | cet intéressant tableau, 28 LE NATURALISTE CANADIEN PROMENADE AU FOND DE L'OCEAN D'abord, avant de descendre au fond de la mer,il faut s'habiller chaudement : car il y fait froid. La température y est celle du freezing point, et même elle est parfois encore plus basse. ALES : Ensuite, il faut se “ blinder ” solidement. .Car, à cause de la masse des eaux supérieures, la pression est énorme au fond‘de la mer : e’est-à-dire que la pression augmente Wu- ne tonne par pouce carré pour chaque millier de brasses que Yon descend. A 2500 brasses, la pression l’emporte déjà de trente fois sur la force de la vapeur d’une locomotive attelée à un train de chemin de fer. C’est joliment fort ! Les poissons qui vivent dans une pression aussi considé- rable, sont faits exprès pour cela. Voiià tout ! C’est au point que si l’un de ces monstres marins se trouve, par accident de chasse, à sortir de la zone pour laquelle il est constitué, sa vessie natatoire se gonfle démesurément : et le pauvre ani- mal ne peut plus redescendre. Bien plus, il monte de plus en plus, malgré lui, ¢ est-à-dire qu'il tombe en haut, et ne tarde pas à périr violemment longtemps avant d'arriver à la surfa- ce de Ja mer. Il n’y a pas besoin d’emporter de lunettes à verres fu- més: car, là-bas, il n’est plus question de la lumière du soleil. Inutile aussi de se munir dun fanal. (C’est parfaitement ‘éclairé par la phosphorescence de maints animaux, qui na- gent Jans ces profondeurs comme des vaisseaux somptueuse- ment illuminés. | Voilà, en abrégé ce que la science nous apprend du fond de la mer ; et sans doute elle n’en sait pas encore grand’chose. Mais cela suffit pour nous faire voir que le Dieu Tout- Puissant a su parfaitement organiser son œuvre dans tous les détails. On s’en doutait bien ! — —() — dix QUES SUR L'ÉTUDE DES SCIENCES NATURELLES 29 SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES(1) | I Les sciences naturelles, on le sait, n'ont été ajoutées au programme des études, tant profanes qne clérivales, qu'à u.: date relativement récente. Depuis la Renaissance et presque jusqu’à nos jours, on n’entendait guère par éducation libérale qu'une “éducation classique”, c'est-à-dire l'étude de l’histoire, de la littérature et de ia langue des Grecs et des Romains. Déjà les sciences avaient poursuivi depuis plus d’un siècle leur marche triomphale, qu'on les regardait encore comme une spé- cialité (2). La France fut Ja première à leur faire une piace dans le programme ordinaire de ses écoles et de ses colleges L'Allemagne suivit; après elle, l'Angleterre. Les habiles plai- doiries de Huxley, tendant a faire admettre la science dans le courant moderne, sont encore dans toutes les mémoires. Inu- tile de dire avee quel succes Huxley et les siens ont gagné leur cause devant le public. Chacun sait quelle autorité gran- dissante ont pris leurs réclamations d’abord timides, et quelle influence sur l'éducation des jeunes. Dans quelle mesure la victoire leur restera-t-elle? Il ne nous appartient pas de le dire ici. Aujourd'hui la transformation s’est accomplie partout ; partout une place a été faite aux sciences dans l'éducation nos savants la veulent même toujours plus grande. Chaque pouce de terrain est chaudement disputé, et les différents compromis sur lesquels s’est fait jusqu'ici l'accord ressemblent bien plus à une trêve armée qu'à une paix définitive. Ce qui est sûr, c'est que les sciences ne reculeront pas, et que leur part dé-ormais ne saurait être diminuée ; il est presque cer- (1)—Nous sommes heureux de trouver enfin de l’espace pour reproduire, ce mois-ci et les suivants, une remarquable étude qui fut publiée en auglais, il y a quelque temps, dans l’ American Ecclesiastient Review, et, traduite en fran- cais, dans l’ Enseignement chrétien de Paris. Ce mémoire intitulé Clerical Studies a pour auteur M. Hogan, le Sulpicien qui fonda le grand Séminaire de Boston. RÉD. (2).—Voir l’intéressant livre de l'abbé SicaRD : les Etudes classiques avant Ja Revolution. 30 LE NATURALISTE CANADIEN tain qu’elle s’élargira encore. Déjà les sciences naturelles ab- sorber.t, à notre époque, une plus grande part de l’activité in- tellectueile que toutes les autres branches du savoir Lumain mises ensemble. Et il n’y a là rien de surprenant, puisqu’elles révèlent chaque jour à Vhomme de nouveaux résultats, lui donnant plus de puissance sur les forces de la nature, et éveil- lant en jui tant d’espérances qu'il n’etit osé en rêver. Aussi ne pourra-t-on désormais les bannir de Péducation,pas plus que de la vie. Cette considération est pour nous décisive. Aussi long- temps que les sciences naturelles feront partie d'une éduca- tion libérale, elles auront leur place marquée dans toute édueation préparant au sacerdoce. IT Au reste, il n’est pas à souhaiter qu’il en soit autrement. Les sciences n’eussent-elles pas encore obtenu dans l’éduca- tion la place qu’elles revendiquent, qu’il serait de notre de- voir de la leur donner. Quelque opinion que l'on professe sur la valeur de la culture scientifique comparée à la culture littéraire comme moyen de gymnastique intellectuelle, on ne veut méconnaître que les sciences n'aient un grand rôle a jouer dans la formation générale de l'esprit. Les mathémati- ques apportent en premier lieu à une jeune intelligence la notion de vérités logiquement déduites et enchainées, et donnent, à tous leurs degrés, une impression de certitude, un sentiment de force intellectuelle que l’on ne retrouve dans au- eun autre genre de connaissances ; mais c’est ensuite le pri- vilège incontestable des seiences naturelles d'élargir et de fortifier l'esprit. Elles éveillent tour à tour et aiguisent cha- eun des sens ; elles développent la puissance de l’attention ; elles guérissent esprit du vague et de l’a peu près; elles l'habituent à observer de près, à comparer les objets, à re- marquer leurs ressemblances et leurs différences, à classifier, —.* = % PUBLICATIONS REGUES 3L # érifier tout résultat. à généraliser, à conclure prudemiment, et, autant que possible, v à (A sure) J. HoGan, . “Prêtre de Saint-Sulpice. 0 Dans la Presse — en Nous remercions de tout cœur nos eonfréres Le Pro- grès du Saguenay, le Trifluvien, la Sentinelle, TEnseigne- ment primaire et PIndépendant (Fall River, Mass.), qui ont bien voulu signaler, et cela en termes trop bienveillants, le commencement de notre 24e année ; et la Minerve, la Véri- té, le Spectateur, le Trifluvien et le Courrier de Charlevoix qui ont l’obligeance de publier le sommaire de nos livraisons. —Le Citoyen, organe des ouvriers, est un beau grand journal quotidien publié à St-Roch de Québec (331, me St- Joseph) ; prix d'abonnement, $3.00 par année. Le Directeur du NATURALISTE a trop de raisons personnelles de s'intéres- ser à Saint-Roch de Québec, pow ne pas souhaiter les meil- leurs succès à l'organe de cette importante partie de Québec. PUBLICATIONS RECUES __Vick's Floral Guide (James Vicks Sons, Rochester, N. Y., U.S.) Brochure de 112 pages. 10 cents l’exemplaire. —Maules Seed Catalogue (Wm Henry Maule, 1711 Fil- bert Street, Philadelphia, Pa., U.S.) 96 pages. —Spring Catalogue of Seeds, Bulbs and Plants (John Lewis Childs, Seedsman, Flora! Park, Queens Co., N. Y., U.S.) 144 pages. 32 LE NATURALISTE CANADIEN Ces trois Catalogues de graines de fleurs et de légumes, et de plantes d’ornement, sont de véritables bijoux : couvertu- re ep chromolithographie, innombrables illustrations en cou- leurs et en noir. En outre, directions pour la culture de toutes ces plantes, — Bargains—Roses, Plants, Bulbs, Seeds (L. Templin & Sons, Calla, Ohio, U.S.) Plantes à 4, 5 et 6 cents! Graines à moitié prix ! — Chicago Academy ef Sciences : 39th Annual Report for th2 year 1896. G + Liverpool, London & Globe} COMPAGNIE D’ ASSURA NER Contre le Feu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $63,213,000 = I nvestis en Canada: $1,300 ,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytcres, colléges, couvents, niaisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi, PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPEWA Es $13.444.000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de suretés. Paterson & fon, Agen s généraux, Montréal Jos.-Hd. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi SS Ha Royale & COMPAGME D'ASSURANCE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : $42,000,000 Surpius de l'actif sur le passif : Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu UT mo. Tatley, Agsemt Seneral Montreal JOS.-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI Natur iste Canada VOL SKIT as IV DE LA DEUXIEME SERIE) No 3 Oliseutt mi Aree 1897 ee : l'abbé V.-A, HUARD Le Maringouin et ses ennemis Je le connais, celui-là ! C’est un compagnon d'enfance. Il fut un temps où l'Isle-Verte—qui compte le Fondateur du Naturaliste parmi ses curés—était non seulement le chef-lieu du comté, mais semblait être, en outre, la maison mère de ces myriades de petites créatures du bon Dieu qui s'appellent moustiques, COUSINS, maringouins. L'été, novs le passions en état de siège. Il n’y avait pas une fenêtre, pas une porte qui n’eût sa “moustiquaire”, pas une maison qui ne possédat sa casserole à feu et sa boîte de colo- phane. Le jour, encore, tout allait bien. Mais le soir, quand le soleil descendait dans le fleuve, au retour des vaches & la ferme, un nuage endiablé de moustiques s’abattait sur le village, musique en téte. Alors notre supplice commençait. — Vite la casserolei—Il fallait y faire du feu, (eter la colo- phane en poudre sur les tisons, et recouvrir le tout d’une her- be dont lIsle-Verte est aussi riche que fière, l'herbe Saint- Jean. De chaque véranda ou de chaque perren s’échappaient des colonnes de fumée blanche qui tenait le gros de lenne- mi en respect et donnait au village un air de camp de bi- vouac. Mais les choses ont bien changé depuis. Le drainage des terres avoisinant le fleuve a détruit pour jamais tous les aoviciats de ces diptères némoceres et paralysé leur multipli- cation. 3—Mars 1897. s ed ae Ve es em as eee a 34 LE NATURALISTE CANADIEN * * * Cosmopolite avant tout, s’acclimatant au soleil de toutes les latitudes, s’acharnant a toutes les peaux sans distinetion Je couleurs, le moustique est devenu un familier pour lhom- me. ; On a beaucoup parlé de lui. Parmi ceux qui ont pris la parole à son: sujet, viennent en premier lieu les victimes du moustique, ceux à qui ses familiarités, ses morsures, ont arra- ché des cris de colère ou de douleur, toujours suivis d’un désir de vengeance. Pour ceux-là, le moustique est un petit mal- faiteur, un bourreau de l'humanité, un parasite insolent et cruel qu'un adroit revers de main, le surprenant à satisfaire ses sanguinaires appétits, doit faire rentrer dans le néant. Mais une autre partie du genre humain a parlé du mous- tique : c’est le corps scientifique, c’est le naturaliste qui aime la nature dans toute sa variété. Le chétif insecte échappé des mains de ses nombreux persécuteurs, a été recueilli avec évard et placé sous les yeux émerveillés du savant. Grossi encore par les verres d'optique, il s’est laissé analyser, dissé- quer, classifier. Et comme toute autre créature du bon Dieu, il est un chef-d’ceuvre qui prociame dans sa sphere les mer- veilles du Naturaliste supréme. Le moustique se rencontre sous tous les régimes de gou- vernement : républicain aux Etats-Unis, royaliste en Europe, libre aux pôles, esclave sous l’équateur. Il forme tout de même une curieuse famille. Vous allez voir ! Chez les cou- sins, c’est le sexe faible qui devient Je sexe fort. Le mâle en effet est inoffensif aux bêtes et aux gens, il vit du nectar des fleurs, et vous le reconnaîtrez à ses antennes plumeuses. C’est la femelle qui guerroye et porte l'épée, c’est elle qui nous incommode. Ona dit à son sujet que su terrible passion pour le sang n’est pas naturelle, mais une habitude acquise. | 150 espèces de la famiile des Culicides nous sont connues, toutes ayant le commun instinct de piquer, avec des nuan- ces de raffinement et d’habileté. La femelle, aux antennes LE MARINGOUIN ET SES ENNEMIS 39 poilues, est munie d’un suçoir corné, garni de deux palpes ar- ticulées et velues et de cinq aiguillons les plus fins, les mieux affilés Aïdés de ces instruments, elle tire le sang de ses victimes avec une dextérité à rendre jaloux maints chirurgiens. Ce qu'on en voit n'est que l’étui des pièces à percer la peau pour sucer le sang. L'étui cylindri- que, terminé par un petit bouton, est fendu dans toute sa longueur de manière à pouvoir s'ouvrir : il renferme un fais- ceau de cinq aiguillons. En enfonçant ces aiguillons dans la chair, l’étui se courbe, d’abord en arc, puis se plie en deux, In moitié inférieure étant alors appliquée contre sa moitié supérieure. La propagation du moustique. son développement est en raison directe des conditions plas ou moins favorables dans lesquelles il se trouve. Quelle est done la condition hygiéni- que favorable à la prepagatiou de ce cher être ? demanderez- vous, honcrable lecteur. Votre question ne laisse pas de membarrasser, mais m’appuyant sur les observations déjà faites et toutes écrites, je dirai qu’il est évident que, man- quant d’eau, ces insectes ne sauraient exister —l’eau étant leur atmosphère. Toutefois, c’est sous les tropiques que l’on trouve les plus grandes espèces. Ca n'empêche pas d’autres espèces moins frileuses d’habiter les pays des neiges et des gla- ces éternelles. Aussi loin que l’homme a pu pénétrer vers le pôle, des hordes de z“oustiques aventuriers l'y avaient dé- vance. Et si quelques-uns d’entre eux affectionnent les régions basses, les vallées, il en est d’autres qui atteignent le sommet des montagnes. Ils ont exploré les glaciers 4e la Suisse, et, dans les Adirondacks, on les a rencontrés à 2000 pieds au- dessus du niveau de la mer. La femelle du monstique dépose ses ceufs dans une mare d’eau, agglutinés entre eux par une substance quelle séeréte et fixés soit à une feuille soit à un débris flottant. 350 œufs environ sont déposés en même temps et disposés de telle sor- 36 LE NATURALISTE CANADIEN te que ni le vent, ni la pluie, ni la neige ou la glace ne nui- sent à leur développement. Voici une expérience que chaque amateur peut faire en été. Tenez un baquet rempli d’eau dans un jardin ; au bout de quelques semaines on verra de petites larves noires qui viennent respirer à la surface. Elles sont munies de mandi- bules hérissées et frangées, destinées à les soutenir dans l’eau la tête en bas. Trois semaines à peu près elles demeurent ainsi, venant de temps à autre respirer à la surface ; et pour cela, elles di- rigent un peu au-dessus de l’eau l'ouverture d’un tuyau qui part du dernier anneau; mais la plus grande partie de ce temps, elles le passent au fond de l’eau, à se nourrir de matie- res mortes et de nombreux microbes qui peuplent les eaux stagnantes, se rendant ainsi utiles à l’homme en détruisant Jes germes de fièvres. Gentil maringouin, que ne restes-tu toute ta courte vie cette petite larve noire, passant ton exis- tence au fond de nos étangs, dans cet humble mais bienfai- sant travail ? Tu mériterais une colonne. Mais voici bientôt venu lé temps où la petite larve reje- tant son enveloppe devient chrysalide. Son corps s’est deve- loppé, deux larges pédales qu’elle déploye à volonté lui per- mettent de voyager dans l’eau, et l’on peut voir la chrysalide flotter à la surface pour aspirer lair pur par deux cornets en oreilles d'ân: placés à ses extrémités ; puis quand l’eau est agitée, l’arrière-vrain se déroule et la nympne se laisse aller à vau-l’eau. Dans cet état, l’insecte ne prend d’autre nourritu- re que lair qu'il respire. La transformation finale arrive bientôt. En gonflant sa tête il oblige la peau de se fendre entre ses deux appareils respiratoires ; cette fente s’allonge, l’insecte sort la tête, puis les rugosités de sa dépouille lui donnent de l'appui. Il ressemble alors à un mât de bateau ; cet instant est critique : si l’eau entrait dans la coque, il serait noyé, mais ses pattes se dégagent, il peut s’appuyer sur l’eau faire sécher ses ailes enfin prendre son essor tandis que per- dant l'équilibre le bateau coule à fond. UNE JOURNÉE À RIMOUSKI Telle est l’histoire du moustique, commencée a) ovo, jus- qu'à sa parfaite formation. (À suivre) L'abbé EMILE-B. GAUVREAU 0 UNE JOURNEE A RIMOUSKI (Continué de la page 25) Je remarquai, dans une piece de prairie marécageuse, deux plantes intéressantes qui ont été introduites d'Europe en Canada et qu'on rencontre maintenant en maints endroits le long du Saint-Laurent, depuis Québec jusqu'à l’Atlanti- que : ce sont la cocriste (Rhinanthus Cristu-galli) et la jolie petite casse-lunettes (Huphrasia officinalis). Tout à côté de la Pointe au. Père, dans un petit marais à sphagnes, je fus charmé par une trouvaille intéressante, la variété Vlasovranu de la pédiculaire des marais (Ped ewlaris palustris), que je n'avais encore jamais vue vivante. Les plantes avaient proba- blement été broutées quelque temps auparavant par le bé- tail ; mais plusieurs grandes fleurs se dressaient en bouquets un pouce ou deux au-dessus de la mousse. Alentour crois- saient «les saules nains, le piment royal (Myrica gale) et le thé du Canada (Spircea salicifolia). Arrivé au rivage, je recueillis nombre de nouveaux tré- sors. Tout près du phare une grande touffe d’Artemisiu Stelleriana, plante certainement échappée de quelque jardin, végète vigoureusement. Maintes espèces de plantes étaient distinctement caractéristiques des bords de la mer : le glaux maritime, la roquette de mer (Cakile «mericana) à feuilles charnues et succulentes, et en grand nombre, l’épineuse soude (Salsola kali), intéressante en raison de son étroite affinité avec la mauvaise herbe si redoutée de l'Ouest, connue mainte- nant sous le nom de “ charbon de Russie ” (Salsola halt, var. Fragus). Tout près se trouvaient de gran Îs espaces couverts 38 LE NATURALISTE CANADIEN d'iris de Hooker et dargentines (Potentilla anserina). (a et la se faisaient remarquer par leur beau feuillage glauque des touffes de mertensie maritime, et tout le long du rivage, juste au-dessus du niveaa de la marée haute, étaient des massifs du précieux élyme des sables (Elymus arenurius), graminée qui a été très employée pour lier les sables au bord de la mer, des lacs et desriviéres. L’arroche hastée (Atriplex hastata) étalait ses branches sur le sable, et parmi les rochers humides d’eau salée croissaient:la salicorne herbacée, le plan- tain maritime, la spergulaire saline et une forme diminutive de sétaire verte ; à une plus grande distance du bord de l’eau la sagine moueuse (Sagina nodosa) garnissait les. crevasses des rochers, ainsi qu’une autre espèce dont j'eus beaucoup de plaisir à trouver d’excellents spécimens portant fleurs et fruits, la potentille de Pennsylvanie. D'après ce que me dit M. le professeur Macoun, la forme qui se rencontre ici est le vrai type de l’espèce, tandis que la forme des “ prairies” de l'Ouest ordinairement ainsi appelée est la variété strigosa de Pursh. Le céraiste des champs (Cerastium arvense) était commun le long des sentiers au bord de la mer près de l’em- branchement du chemin de fer Intercolonial qui aboutit au village. Je trouvai aussi un assez grand nombre de plantes d’une délicate petite espèce de Légumineuse, la vesce velue (Vicia hirsuta.) Je cherchai en vain le beau sénegon faux-arnica (Senecio Pseudo-arnica), que M. André Bôdy, de Québec, avait recueil- li ici l'été dernier. Il y a sans doute un grand nombre d’au- tres plantes intéressantes que je n’ai pas su découvrir dans ma visite précipitée. A juger par ce que j'ai vu de la locali- té, je suis persuadé qu’elle serait un champ des plus fertiles pour les recherches d’un botaniste. En parcourant la liste des 77 espèces que j'y ai recueillies en quelques heures de temps, je remarque que 74 sont des es- pèces qu'on trouve en Europe aussi bien qu’en Canada, ou bien qui ont été introduites d'Europe en Canada, et en ou- tre que 60 sur les 77 ont été nommées par le grand Linnée. UNE JOURNÉE À RIMOUSKI 39 Les trois espèces essentiellement américaines sont les suivan- tes: la roquette de mer, la potentille de Pennsylvanie et Viris de Hooker. Lise de plantes reeueillies entre Rimouski et la Pointe-au-Pere, P, (| (9 OCTOBRE 1896) AU BORD DES CHEMINS . Chelidoniuin majus, L, Silene inflata, Sin, Malva crispa, L. 4 rotundifolia, L. Medicago lupulina, L. Trifolium pratense, L. repens, L. « hybridum, L. Vicia hirsuta, Koch. Carum carui, L. Cichorium intybus, L, Tanacetum vuigare, L, Echinospermum Lappula, Lehm. Chenopodium botrys, L. Polygonum aviculare, L,. Agrostis eanina, L. Poa annua, L. AU BORD DE LA MER Cakile americana, Nutt. Cerastium arvense, L. Spergularia Salina, Pres. (Buda marina, Dumort.) Sagina nodosa, E. Meyer. , Potentilla Pennsylvanica, L. Glaux maritima, L. Mertensia maritima, Don. Euphrasia officinalis, L, 40 LE NATURALISTE CANADIEN Plantago major, L. Ke maritima, L. Atriplex patula,L. var. hastata,G ray, Salicornia herbacea, L. Salsola kali, L, Tris Hookeri, Penney, Elymus arenarius, L. Festuca evina, L. . DANS LES CHAMPS CULTIVÉS Fumaria officinalis, L. Ca; sella Bursa-pastoris, Moench. Brassica campestris, L. < sinapistrum, Boiss. Erysimum cheiranthoides, L, Thlaspi arvense, L. Silene noctiflora, L. Steilaria media, Sm. Erodium cicutarium, L'Her. Vicia sativa, L. Sherardia arvensis, L. Anthemis cotula, L, Erigeron canadensis, E, Senecio vulgaris, L. Sonchus arvensis, L. “ oleracens, L. “ame easper, Vall Anagallis arvensis, L, Lvcopsis arvensis, L, Galeopsis Tetrahit, L, Chenopodium album, L, Polygonum convolvulns, L, . Persicaria, L. Euphorbia Helioscopia, L. Setaria viiriis, L, DANS LES PRAIRIES Ranuneulas acris, L. Achillea 1 1llefolium, L Chy-anthemum Leucanthemum, L, Rhinanthus Crista-galli, L, Rumex acet sella, L. Phleum pratense, L. ‘sonde COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 41 Agrostis vulgaris, With, Poa pratensis, L. DANS LES JARDINS Saponaria Vaccaria, L Spergala arvensis, L. Portulaca oleracea, L. Malva sylvestris, L. Melilotus albr, Lam. fs officinalis, Willd. Agropyrum repens, L. DANS UNE SAVANE Pedicularis palustris, L. var, Wiassoviana, Bunge, Myrica Gale, L. S piræa salicifolia, L. ; JAMES FLETCHER. 0 COURS D’ENTOMOLOGIE POPULAIRE CHAPITRE SEPTIÈME Les ennemis des insectes [Continué de la page 7] J'ai dit plus haut que les insectes varient beaucoup quant an nombre d'œufs que ponilent les femelles. Ce nombre, qui est rarement moins que vingt, peut même, selon les espèces, s'élever à plus de quatre cents, Quelle force de reproduction, capable en dix ans de peupler tellement le monde qu'il n’y au- rait place pour aucun autre être vivant ! Que l’on en juge uu peu par ces chiffres, ‘ La mère Puce- ron, dit Geoffroi, fait de 15 à 20 petits en un jour, sans parat- tre moins grosse. Sion prend une de ces meres et ‘qu’on la presse doucement, on fait sortir de son ventre encore nn plus grant nombre de Pacarons, de plus en plus petits, qui filent comme des grains de chapelet, si bien qu'une seule femelle peut en produire de 100 à 115. Donnez à ce Puceron dix 6—Mars 1897. 42 LE NATURALISTE CANADIEN cénérations dans la saison, il en résulte qu’à l’automne il aura produit, en quintiltions, 1,000,000,000,000,000,000 d'êtres de son espèce, résultat qui serait trente fois plus fort si on y ajoutait la gencration ovipare. ” Et je Wai mentionné là qu’un genre d'insectes. Ils sont d’ailleurs presque tous aussi fésonds. Combien de temps faut-il à la chrysoméle (bôte-à-patate) pour infester totalement un ehamp de pommes de terre ? aux némates pour couvrir les groseilliers de leurs chenilles voraces ? aux criquets pour ravager toute une moisson ! d Heureusement, si la Providence n’a mis, pour ainsi dire, aucune limite à cette fécondité, elle a placé là des gardiens fi- dèles chargés de la destruction du trop grand nombre d'insec- tes. Nous allons voir quels ils sont. Tout s’entre-mange ici bas, tout s’entre-combat, tont s’en- tre-détruit : c’est la grande lutte pour Vexistence. Les plus forts mangent les plus faibles, les plus voraces dévorent les plus timides, et le nombre est effrayant des êtres qui, dans le court espace d’une heure, sont tombés dans cette lutte de tout instant. Faible, timide, attrayant et varié comme il l’est, on con- coit sans peine que l’insecte est une pâture recherchée par une foule d’étres plus forts, plus audacieux que lui. Pauvre insecte, il te fallait done, pour ne pas disparaître en un jour, cette fécondité merveiileuse dont t’a doté le Créa- teur de toutes choses ! | Linsecte, comme d’ailleurs la totalité des êtres, ici-bas, a trois genres d’enuemis : ses semblables d’abord, ses supérieurs ensuite, ses inférieurs enfin, Ses semblables ! ne les méprisons pas pour cela: ils se font la guerre entre eux, comme nous nous la faisons entre: nous, avec cette différence qu'ils agissent par instinct et nous, par passion. Les plus forts font la guerre au grand jour: ce sont les cicindéles pourchassant et dévorant les mouches et COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 43 autres diptères ; ce sont les carabes et les calosomes croquant tout ce qui leur tombe sous la dent; ce sontles coceinelles, faisant une consommation énorme de pucerons, ete. Les plus faibles, au contraire, agissent par ruse. Ainsi le fragile ich- neuinon voit-il se promener paressensement un> chenille ron- delette et dodue ? immé liatement il la suit, et profitant de son sommeil, ilini déposera sous l’épiderme une bonne douzaine d'œufs qui, à leur éclo-ion, donneront passag: à autant de pe- tites larves, très satisfaites de se nourrir à mêin2 cette bonne chenille. Celle ci en mourra, mais Vichnaumon aura assuré l'existence à sa nombreuse descndainez. J’en pourrais donner mille autres exemples. Parlons maintenant des ennemis du dehors. Nous com- mencerons par les êtres infrieurs à l’insecte sous le rapport de la force et de la conformation, pour finir par ceux qui lui sont supérieurs sous ces mémes rapports. Un fait démontré par l'observation, c'est qu'il existe des épidémies chez les insectes, comme il en existe pour l'homme. Il en meurt des milliers que l'on rencontre à tout instant, cramponnés aux végétaux sur lesquels ils cherchaient leur nourriture. Je ne sache pas que personne, jusqu'ici, ait cher- eh4 à reconnaître la cause de ces épidémies, Eile n’est cer- tainement pas due aux intempéries : si j’en excepte les grands froids qui tuen‘, l'insecte résiste à tout ce qui pourrait ébranler la constitution d'êtres plus forts ; qu’on n’aille pas croire nen plus que ces pauvres victimes se sont empoisonnées aux plantes dont elles ont mangé : leur merveilleux instinct n'aurait pas pu les tromper ainsi; et d'ailleurs, les insectes changent rare- ment, très rarement, leur nourriture : chaque espèce a son mets et y reste fidèle. A quoi donc sont dues ces épidémies qui font disparaître en quelques jours toute une espèce, souvent même tout un genre d'insectes ? Je ne saurais me prononcer ; cependant je suis porté à croire que certains microbes s’atta- quent aux-insectes, comme un grand nombre d’autres s’atta- quent à l’homme. Et pourquoi ce petit monde n’aurait-il pas i 4 44 LE NATURALISTE CANADIEN lui anssi ses chrléras, ses typhus ? Comment expliq'ier antre- ment ces maladies subites qui ravag nt en un jour tant de re- présentants de ce petit monde mystérieux ?.. Mais les ennemis les plus redoutables aux insectes sont dans les petits êtres qui leur sont supérienrs en force et en or- ganisation, je veux dire les petits mammifères et les oiseaux. Ceux-ci surtout sont leurs plus mortels ennemis. Le plus grand nombre des insectes étant nuisible à l’a- ericulture, il est de toute nécessité de protéger leurs ennemis et de nous les associer pour nous débarrasser des espèces qui sont une cause de destruction de nos récoltes. On me saura peut-être gré de faire ici une liste de nos plus utiles auxiliai- res. Voyons d’abord chez les mammifères. La Taupe (Pulp cristutu,Cuv.) Voila un petit animal qui est loin d’avoir les égards de nos cultivatenrs et qui ce- pendant les mérite à un bien haut degré. Dans nos campa- ones, ou, en certains endroits, il est assez commun, on lui fait une guerre acharnée et cependant, iui, le pauvre proscrit, ne cesse de rendre les plus grands services. Pour éviter ses per- sécuteurs, il se tient caché tout le jour dans quelque galerie qu'il s’est creusée sous terre ; mais que vienne la nuit ; aussi- tôt, il se met à l’œuvre, ct malheur aux larves et aux vers qu'il rencontrera sur son pastage. Je ne sais si l’on m’écou- tera ; mais je ne puis m'empêcher de dire aux cultivateurs : Epargnez Ja taupe, et loin de chercher à la détruire, amenez-l1 dans vos champs; c'est une amie à vous; cest un auxiliaire dans vos labeurs ; le nombre de lar- ves dont elle vous délivre vaut bien les petits monticules qu'elle y élève et les galeries qu’elle s’y creuse. La MUSARAIGNE (Sorer), dont il se rencontre trois espe- ces en notre Province,est un petit mammifère qui a tout l’ap- parence de la souris, sauf le museau qui est beaucoup plus allongé. Ce petit animal, que l’on rencontre rarement le jour se promène, la nuit, dang les jardins et les champs à la recher- che des larves dont il fait une consommation considérable. (A suivre) GERMAIN BEAULIEU. SUR L'ÉTUDE DES SCIENCES NATURELLES 45 SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES [Continué de la page 31] Elles (les sciences naturelles) nous obligent à remonter de l'effet à la cause, non seulement en présence de phénome- nes extraordinaires, mais en toute chose. En un mot, elles exercent et perfectionnent toutes les fonctions de l’intelligen- ce. Une fois qu’elles l’ont éveillé, le désir de connaître de- vient insatiable Poursuivre de nouvelies connaissances, ob- server, rechercher, expérimenter, scruter plus avant les se- crets du monde visible, devient une habitude et un plaisir. Pour l'esprit ainsi formé, le cercle de la science va en s'élargissant comme de lui-même : toute colline et tout vallon, tout rocher et tout sommet, toute feuille et toute fleur lui ap- portent un enseignement. Il n’est pas jusqu'aux pierres du chemin et à l’herbe des champs qui ne renferment des indi- cations inattendues et ne soulèvent d’intéressants problèmes La physique dans toutes ses branches, la chimie,la physiologie, en un mot toutes les sciences naturelles, offrent à l'esprit une nourriture abondante et pleine d’attraits. Chacune d'elles lui apporte un trésor de nouvelles vérités et devient pour l’homme une merveilleuse révélation.du monde. Tandis que se développent ainsi ses facultés, lesprit ga- gne en largeur et en profondeur. Sans doute tout homme même étranger à l’initiation scientifique, peut trouver dans ies faits et dans les aspects de la nature bien des objets d’admi- ration et de jouissance. Mais combien étroite, en définitive combien vague et incomplete sera l'idée qu’il se fera de l’uni- vers ! Comme elle sera cunfuse et insuffisante en comparai- son de celle de l’astronome, qui sonde les profondeurs de l’es- pace, mesure des distances sans fin, et sait découvrir des mil- hers de mondes éblouissants, là où l’œil nu ne peut discerner que de vagues trainées de lumière ! Pour l’ignorant, la terre, au-dessous de sa surface, n'est qu'une masse inerte et silen- eieuse ; le géologue y entend la voix de siècles sans nombre ; il y trouve la dépouille d'êtres étranges qui y vécurent 46 LE NATURALISTE CANADIEN dans un lointain passé, tandis que les couches terrestres, ainsi que les pages d’un livre, lui racontent l’histoire de leur propre formation et de leur évolution lente, alors qu’elles émer- geaient au-dessus du niveau des eaux ou qu’elles demeuraient encore ensevelies dans l’abiine. Ainsi en est-il des autres sciences naturelles. L'étude de leurs étonnants phénomènes, de leurs lois qui atteignent des mondes infinis grâce aux hardies spéculations qu'elles ont svggérées et aux magnifiques théories auxquelles elles ont abouti, cette étude, disons-nous, élargit lintelligence dans toutes les directions, l'élève jusqu'aux plus hautes régions de la pensée, lui assure la possession grandissante de la vérité et excite le noble désir de monter plus haut encore, de voir plus loin et de savoir davantage. A coup sûr, c'est là une puissance que tout homme qui aspire à une éducation libéra- le se doit à lui-même d’aequérir. TITI Moins que personne, le futur défenseur de la foi zhrétien- ne ne saurait s’en passer : car la science est un terrain sur le- quel se livrent et se livreront encore bien des combats ; et le premier devoir d’un chef est de reconnaître le champ de ba- taille, de vérifier les positions avantageuses, de voir comment on pourra les occuper et s’y maintenir. En d’autres termes, Vapologiste chrétien doit connaître les relations de la science et de la foi, leurs points de contact, plus ou moins nombreux, réels ou imaginaires ; il doit savoir le fort et le faible des po- sitions de son ennemi et des siennes propres. (A suivre) J. Hoaan, Prétre de Saint-Sulpice. > © - — O————————— — Dans la presse —Nos compliments au Courrier de Charlevoir,qui vient de commencer tout a1- légrement sa troisième année. — Le Sténographe canadien (Montréal, P. Q.), en entrant dans sa 9e année, . e PUBLICATIONS RECUES 47 annonce que son état de prospérité l’engage à faire des améliorations qui aug- menteront encore sa valeur. Nous l’en félicitons. C’est une publication mensuel- le ; $1.00 par année. —Les personnes qui s’occupent de la culture des flenrs on des légumes trouveraient d’utiles renseignements dans le Vick’s Illustrated Monthly Magazi- ne (50 cts par année, Vick Pub. Co., Rochester, N. Y.. U.S.) Beaucoup d’arti- eles sur tout ce qui concerne |’ horticulture, avee de belles gravures : voilà ce qu’on trouve dans chaque numéro de ce magazine. —Avec nos confières de la Vérité, de la Review et de |’ Oiseau-Mouche, nous regretions vivement que notre ami M Philippe Masson n’ait pas été appuyé, par les actionnaires du Courrier del’ Ouest (Chicago’, dans son noble dessein de faire un vrai jour: al catholique, un jourual qui sorte du terre à terre des topics d'une grande ville et des dépêches télégraphiques. Avoir aecepté si facile- ment la démission d’un par: il journaliste, cela prouve bien en effet que les ‘ Compagnies ’’ w’ont pas d’Âme, ni d'esprit, ui de cœur. — Le Combat, de Montréal, revient à la vie après un ass: z long sommeil, Si le Naturaliste pouvait parler de politique, il aurait maintes observations à faire sur le premier numéro du journal montréalais. —Nous remercions la Semaine religieuse de Québec et le Courrier de l'Ouest d’avoir bien voulu signaler le commencement de notre 24e année. —-I! nous es agréable d'ajouter la Sentinelle et le Courrier de Saint-Jean à la liste des confrères qui veulent bien publi:r ie sommaire de nos livraisons. PUBLICATIONS RECUES — De la Smithsonian Institution : Good» and Bean, Oceanic Ichthyology, a Treatise on the Deep-sea and Pelagic Fishes of the World, Washington, 1895. Deux volumes in-40, l’un de texte, et l’autre fe gravures. Smithsonian Report, U.S. National Museum, 1894. Washington, 1896. Bendire, Life Histories of N. A. Birds, Washington, 1895. Un volu- me in-4o. Jordan ani Evermann, The Fishes of North and Middle America, Part I. Washington, 1896. Ces Ouvrag’s, principalement le dernier, sont du plus grand intérêt pour les naturalistes de |’ Amérique. On peut dire que,pour les sujets qu’ils traitent, c’est le dernier mot de la science. — Rapport nnuel de la Commission géologique du Canada. Nouvelle série, Vol. VII, 1894. Avec cartes séparées. Ottawa, 1897. — Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia,1896, Part ET; —Field Columbian Museum (Chicago) : Elliot and Cory, Catulogue of a Collection of Birds obtained by the Expedition into Somali-Land. Millspaugh, Contribution IT to the coastal and plain Flora of Yucatan. — Proceedings of the Boston Society of Natural Histery, Vol. 27, No 14. — 1896, Seed Catalogue, J. J. Bell, Binghamton, New York. ‘“ This book tells where to buy best seed for the least money. ’’ —L Almanach du Peuple illustré, 1897. C.-O. Beanchemin & Fils, libraires, 256, rue St-Paul, Montréal. Cet almanach, tiré à soixante mille exemplaires, * est rempli de renseignements fort utiles. — Une visite dans les écoles du Manitoba, par Jean DesPrairies. Cadieux & Derome, libraires, Montréal, 1897. Cette petite brochure de 88 pages expose de façon bien claire et bien populaire cette question manitobaine, dont le règle- ment serait pourtant facile à effectuer, si l’on voulait seulement appliquer les règles constitutionnelles. Pourquoi tant de nos compatriotes font-ils, en cette 48 LE NATURALISTE CANADIEN affaire, cause commune avec nos ennemis 2—Félicitons les auteurs et les édi- teurs de ces publications destinées à faire vibrer le sentiment religieux et na- tional de notre peuple. — Nos remerciements à M. le chevalier Buillairgé, Ingénieur de la ville de Québec, qui nous envoie un exemplaire d’une étude qu il a publiée, dans le Canadian Engineer, sur une “ glissoire en spirale ” de son invention. # I La raison qui nous empêche de continuer présentement la Biographie de l’abbé Provancher, nons force aussi à interrompre durant quelques mois la publication de notre Traité de Zoologie. Dans le courant de l’année, nous re- prendrons aisément le temps perdu. + Liverpool. London & Globe #+ COMPAGNIE D'ASSURANOR Contrele Heu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis : $53,213,000 = Investis en Canada: $1,200,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytires, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $313.444,0090 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de suretés, Paterson & Son, Agen s généraux, Montréal Jos. Fd. SAV AUR) Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi i ha Royale & COMPAGNIE D'ASSURANCE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS: $42,000,000 Surplus de l'actif sur le passif: Le plus considérable de bee ess les eer eee d’assurance contre le feu wom. Taticy, Beneral Montreal JOS. “ED. "SA VARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI LE Naturaliste Canadien VOL. XXIV (VOL. IV DE LA DEUXIEME SERIE) No 4 Chicoutimi, Avril 1897 : Directeur-Propriétaire : l’abhé V.-A. HUARD Ouverture de la chasse 4 Montréal (1) Montréal, 6 avril 1897 Mes vingt-cinq printemps n'ont jamais vu semaine aussi belle que celle qui vient de s'écouler. Avec quelle joie j'ai vu se fondre la neige ! Quelle hâte j’éprouvais d'aller courir champs et bois ! Aussi, dimanche midi, n’ai-je pu résister à la tentation : accompagné de mon vieil ami d’études, G. C. je me suis, le cœur content et la jambe légère, transporté aux carrières du Coteau St-Louis, en arrière de Montréal. Je ne vous ferai pas, n’est-ee pas ? une description de la nature ; je ne vous dirai pas comme le vieux soleil souriait à la renaissance de notre terre encore un peu assou- pie ; je ne vous dirai pas le glouglou ravissant de tous les ruisselets courant à la surface du sol comme une troupe d’éco- liers mutins à travers une cour de récréation au sortir d’une retraite de huit jours ! Apres avoir bien contemplé, Gustave et moi, nous nous mimes avec ardeur à faire notre devoir de naturalistes. Com- bien de pierres et de copeaux roulèrent sous nos mains ! com- bien de souches furent fouillées ! Heureusement ce ne fut pas peine perdue ; et malgré le peu d'avancement de la saison, voici nos captures : {1]—Nous commettons délibérément l'indiscrétion de publier eette lettre in- téressante de l'un de nos dévoués collaborateurs. Peut-être ce bel exemple d'enthousiasme scientifique entrainera-t-il enfin quelques personnes qui ont peur de s’enuuyer en étudiant l’histoire naturelle... REÉD. 7—Avril 1897. 50 LE NATURALISTE CANAD'EN | Nyctobates Pensylvanicus 1 Stenolophus conjunctus CC. Harpalus compar “ —_-viridzenseus Hippodamia 13-punctata :C À convergens Aphodius prodomus C “ fossor Amara obesa 2 Cl et es Elater linteus Carabus serratus Coccinella 3-fasciata : 9-notata Disehirius Dejeanii Adalia 2-punctata Bembidium ? ? (NE) Chlænius sericeus Chrysomelide 1 espece Staphilinidæ 4 espèces CC. Cucujide tres rare. 1 espece Plusieurs diptères 1:mportuns sont venus bourdonner nos oreilles, offensés, sans doute, du peu de cas que nous fai- sions de ces seigneuries bourdonnantes ; plusieurs larves aussi de coléoptères, d’hyménopteres et de lépidoptères ont été pre- cieusen 2% Cencsées dans nos boîtes, heureuses de les rece- voir. | Voila done notre premiere chasse. Et ce beau feu, jen suis sûr, ne saura que s’accroitre avec les rayons du soleil. J'ai cru vous intéresser par ce bout de causette…." G. B eens | — LA VALLÉE DU LAC ST JEAN 51 Le Nord de la vallée du lac St-Jean Le Bras de Chicoutimi (1), cette fissure profonde, extra- ordinaire, créée le même jour,ouverte à la même heure que la rivière Saguenay dans ce massif des Laurentides qui nous entoure de toutes parts, doit son origine, sa formation son existence au fameux cataclysme que vous connaissez, qui a fait subir à cette importante région de la Province de Quebec, renfermant les comtés de Chicoutimi et de Lac St-Jean, une transformation telle que, sans cet accident, sans ce “hoquet”, ce mouvement convulsif imprimé à la croûte terrestre, ces deux vastes circonscriptions territoriales seraient encore noyées au fond du grand bassin, submergées, englouties sans re- tour depuis l’époque archéenne qui se perd dans la nuit des siècles. Dans ces temps-là, lorsque Dieu sépara la terre des eaux, le travail ne se fit par le moyen de machines hydrauliques ou d'engins quelconques. Non, toute l'affaire se réduisait sim- plement à faire agir la croûte terrestre, alors mince et flexi- ble, comme une vessie gonflée et séchée qui se bosselle en de- dans comme en dehors : les convexités formerent ces émer- sions représentant la terre ferme, les coteaux, les montagnes ; et les concavités, ces immersions créant les mers, les lacs et les fleuves. C'est cette évolution, ce travail merveilleux qui fait que, aujourd’hui et depuis la création de l’homme, on cultive à la sueur de notre front, il est vrai, cette terre sortie des eaux, mais qui n'aurait été qu’une roche ingrate et stérile sans ce procédé ingénieux, cette bienveillance du Créateur, qui avait bien doutance alors que nous aurions faim un jour. Cette séparation se fit lentement par le refroidissement graduel de la croûte fraîchement figée qui enveioppait encore (1) On appelle “Bras de Chicoutimi”la continuation de la rivière Saguenay en amont de la baie des Ha! Ha! De fait, quand on vient du fleuve St-Lau- rent, on dirait que cette baie n’est que le prolongement du Saguenay, dont le cours supérieur [ou Bras de Chicoutimi] paraît être une rivière distincte, RED 52 LE NATURALISTE CANADIEN tous les métaux et autres matières en fusion bouillonnant sans cesse jusqu'au centre de la terre, et dont les gaz, les va- peurs et toutes les forces concentrées dont la nature dispose,se condensant comme dans une chaudière sans issue, firent érup- tion et se répandirent en couches épaisses pour bosseler davan- tage, exhausser de plus en pius les chaînes de montagnes, ces arêtes de la terre qui solidifient les continents et leur don- nent cette physionomie que présentent tous les astres re- froidis. C’est bien cette séparation de la terre des eaux qui cons- titua le grand lac saguenayen, cette immersion de la surface ridée et bosselée dont les vestiges se voient partout dans le fond du bassin aujourd’hui asséché ; avec cette différence, qu'ici la croûte primitive s’est plissée, repliée pour ainsi dire sur elle-même sans se fendre,retenant en réserve, sous 2es re- piis désordonnés, les riches métaux que des éruptions lan- gaient ailleurs en ébullition, en jets puissants dans les fissu- res, dans les antres profonds en mélangeant ‘toutes ces matiè- res aux nouvelles formations qui se sont superposées depuis cette époque. C’est grâce à ce dernier progédé si les monta- gnes de la Colombie, de l’Algoma, etc., se sont incrustées des paillettes précieuses que l’on y découvre à chaque instant et qui s’exploitent maintenant en grand dans ces diverses par- ties de la Puissance. Sans ces commotions périodiques et irrégulières que la nature et son œuvre devaient subir infailliblement pour en arriver là, jamais l'or ni l'argent n'auraient brillé sous les rayons du soleil. La croûte primitive laissée à elle-même, inerte, sans ressorts puissants, sans issue possible, anrait scel- lé à jamais dans les entraiiles de la terre, au fond de ce vaste coffre-fort,sans clef ni combinaison —un des secrets de Dieu—, toutes ces richesses incalculables que l’homme s'efforce au- jourd’hui de lui arracher grain à grain, parcelle par parcelle, mais que les terrains laurentiens du Saguenay s’obstinent toujours à reléguer dans l'ombre pour ne jamais le tenter. Le Bras de Chicoutimi, cette bifurcation plus que proba- Fe ay LA VALLÉE DU LAC ST-JEAN Fa ble de la crevasse du Saguenay, que nous avons mentionnée en première ligne, prend naissance entre les deux caps à l'Est et à l'Ouest, promontoires de plusieurs centaines de pieds de haiteur, qui, comme des sentinelles en faction sur les bords de l’abîme, en indiquent l’entrée. Il a tracé son sillon dans l’assiette même du grand bassin, dans ectte croûte raboteuse et repliée des premiers âges que nous avons mentionnée, et aussi dans les dépôts mille fois séculaires de glaise bleue et d'argile de 300 à 400 pieds de profondeur, que le lavage des 50 millions d’acres de terre qu'il contient lui fournissait sans cesse depuis cette époque reculée. La rive ouest est formée d'immenses blocs de rochers reliés entre eux par ces énormes dépôts d'argile qui en remplissent les intervalles jusqu'aux sommets et lui façonnent un talus infranchissable, bastionné à chaque angle, à chaque détour, comme une vraie muruille de Chine, bordant cet abîme insondable du cap à l'Ouest au cap Saint-Martin,et dont on ne saurait méconnaitre la forma- tion accidentelle, tant il y a de contre-sens, d'imprévu, de brouillamini dans son ensemble, dans ses détails. Du cap Saint-Martin et des Battures,ce talus s’affaisse gra- duellement jusqu'a Chicoutimi, en espaçant davantage les blocs granitiques, qui cantent maintenant leurs faces lisses et polies en les plongeant doucement dans la fissure submergée. Ce qui permit aux terrasses de glaise aux couches infinité- simales que ces murailles retenaient en place de glisser sans obstacle jusqu’au fond de l'abine. On en voit de ces glissa- des, en larges et profondes coulisses, qui partent de la Grande- Ligne Sydenham,a plusieurs milles au sud-ouest, et qui toutes viennent aboutir au Bras de Chicoutimi : donnant une idee du vide qu’elles ont comblé dans la fissure par celui qu'elles ont créé dans le plateau supérieur. Des ruisseaux coulant leurs eaux boueuses et blan- ches serpentent au fond de ces vastes ondulations verdoyan- tes où les grains et les foins, mélés aux gras pâturages, pro- duisent partout d’abondantes moissons : fruit du travail persévérant des braves et courageux pionniers de cet intéres- sant pays. 54 LE NATURALISTE CANADIEN Du cap à l'Est en remontant à droite le Bras de Chicouti- mi jusqu'à la Pointe-aux-Pins, l'aspect des rivages élevés s’exhaussant en amphithéatre à plus de 3000 pieds d’altitu- de vers le nord-est, explique pour ainsi dire la cause de cette bifurcation à l'endroit précis où nous sommes. La force incalculable mise en œuvré pour soulever les montagnes du Saguenay au point de les faire se fendre en deux dans les parties les plus résistantes et les plus épaisses de leur masse ; rencontrait beaucoup moins de résistance dans ies parties les plus faibles et les plus minces de la croûte qu’elle soulevait ainsi.C’est pour cela que le Bras de Chicouti- mi(si je puis m’exprimer ainsi) s’est ouvert. Leffort extrava- gant déployé pour ouvrir les montagnes, du moment qu’il s’exerca sous le fond mince du bassin, deux craques se firent au lieu d’une. Cette dernière, que nous suivons, se fit par ricochets, par zigzags, tant la force la commandait, jusqu’au lac Sotogama à 50 iniiles plus au nord, et de là, sortant malgré elle du bassin, elle entra de nouveau dans les montagnes où son énergie é- prouvant plus de résistance s’équilibra, et puis diminua, si bien qu’elle reste confondue aujourd’hui à 150 milles de son point initial avec le travail lent et patient de la nature “ dont les agents physiques ordinaires traduisent leur action d’une manière tout à fait régulière ”. L’anse à Pelletier est le seul endroit où le bord du bas- sin se soit lavé jusqu'au fond. Il n’y avait pas d’autre issue aux eaux qui arrivaient des hauteurs en avalanches, en tor- rents de montagnes, aussi tous les dépôts d'argile, de sable et de gravier accumulés dans les coupes, dans les ravins et aux flancs de cette falaise gigantesque se sont-ils lavés jusqu'au roc solide avant d'atteindre l’abime qui s’ouvraità milie verges à l’ouest, où en tournoyant, toutes ces matières mélangées dis- parurent sans retour. La Pointe-aux-Pins qui sépare l’anse à Pelletier de l’an- se au Foin est un des écueils qui couvaient insouciants sous les couches profondes de sédiments déposées dans ce coin du bassin. LA VALLÉE DU LAC ST-JEAN 55 Les arbres qui y ont pris racines depuis et lui donnent son nom, ne sont pas des géants de la forêt ; les vents et les tempêtes auxquels ils sont exposés et dont rien n'arrête ici la violence, ont imprimé à leur corps une force de résistance que leur forme trapue et leurs fortes racines grippées au roc ne démentent pas. A l’anse au Foin,les berges sontrecouvertes de dépôts très épaiset tresriches quis élevent enterrasses commedesescabeaux géants superposés, accolés aux flancs «les monts, dont l'aspect, d’une sauvagerie sans pareille, n’a guère effarouché les hardis colons qui les premiers pénétrerent jusque-là pour y asseoir sur ceslarges gradins le pittoresque village de Saint-Fulgenec. Les rivières et les ruisseaux qui descendent des hauteurs, de ce côté-là, se sont tracé de profonds sillons dans ce pays tourmenté et les masses de terre, de pierre et d’alluvium qu'ils lui ont enlevées alors et qu'ils ont continué de détacher de leurs berges depuis cette époque, pour les ent aîner dans la fissure, ont contribué puissamment à form:r ec: qu'on ap- pelle aujourd’hui les Battures. Ce sont elles, ces Battures, qui effacent, pour ainsi dire les grandes lignes et changent le caractère imposant de ce bras de mer mystérieux, qui jusque-là, offre parfaite sécurité aux navires de hauts bords du plus fort tonnage possible comme au plus léger esquif. A présent, pour naviguer jusqu'à Chi- coutimi, pour guider le marin jusqu'aux Terres-Rompues, des bouées, des lumières sont indispensables malgré les travaux dispendieux faits par le gouvernement pour tenir le chenal à une profondeur uniforme. ¥ * * En jetant un regard sur le passé, je me demande pour- quoi les eaux du grand bassin silurien, qui jadis creusaient si bien la pierre pour se faire un lit de 3000 pieds de profon- deur, sont-elles réduites tout à coup à une telle impuissance ¢ . pas même capables de creuser leur lit d’argile ! 56 LE NATURALISTE CANADIEN Il n’y a pourtant que deux petites rivières (Ha! Ha! et Mars) à soustraire de la masse des eaux qu'égouttait le grand bassin et qu’il égoutte encore de nos jours par le Bras de Chi- coutimi.[l faudrait donc croire que la force érosive de l’eau n’a de prise que sur le roc vif; que la glaise, l’argile, le sable sont des quantités négligeables dont elle ne tient pas compte, ou quelle respecte trop pour se permettre d'y mordre incon- sidérément. Que la croûte de la terre se soit soulevée tant que vous voudrez, elle soulevait pareillement le grand lac en même temps. Mais ce n’était pas ce jeu-la qui le faisait plus creux ni plus profond et qui augmentait son volume d’eau ; ce n’é- tait pas cet exhaussement qui permettait de creuser-plus faci- lement la baie des Ha ! Ha !, le lac Kénogami, le chenal qui. ‘coupe en deux le fond du lac St-Jean actuel, et puis, le Bras de’Chicoutimi. Non! Tous ces bras, chenal, lac et baie n’exis- taient pas encore, le grand bassin rempli d’eau vecupait tout le territoire qu’ils occupent anjourd’hui. Si la rivière Sague- nay eût pris naissance aux premiers âges géologiques, le grand lac silurien existerait encore : car, sans le cataclysme, rien n'aurait pu perforer son assiette, comme le démontrent les différents endroits que nous venons de mentionner. En supposant qu'il se serait vidé en grande partie, il n'y aurait eu que la partie inférieure de la rivière Saguenay qui aurait été étrange. Pour la partie supérieure, s“il en fut autrement ”, la décharge actuelle du lac St-Jean ze “ bout de rivière tout récent ” qui s'étend du lac jusqu'au cap à lEst, aurait été “loin d’avoir la profondeur et la tranquille placidi- té de la partie la plus ancienne ” surtout depuis son confluent jusqu’à Chicoutimi où elle n’“abonde pas en longs et violents rapides comme toutes les rivières coulant sur les rochers et qui n’ont pas encore eu le temps de creuser leurs lits à la profondeur nécessaire ” : comme qui dirait, par exemple, de- puis les Terres- Rompues jusqu’au lac St-Jean. (A suivre) P.-H. DuMAIs. re. COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 57 COURS D’ENTOMOLOGIE POPULAIRE [Continué de la page 44] La CHauve-SouRts (Vespertilio subulatus, Say) est loin d’avoir l'estime qu’elle cherche à s’attirer par les services qu’elle nous rend. On la voit dès la chute du jour se livrer à une chasse incessante qui se continue bien tard dans la nuit. Elle vit uniquement d'insectes qu’elle saisit au vol, et qu’elle pour- chasse même quelquefois jusque dans nos appartements, où gé- uéralement elle trouve la mort. Epargnons done la chauve- souris, maloré son aspect repoussant, et n’oublions pas qu’elle est la gardienne indirecte de nos moissons. Tels sont les principaux petits mammiferes qu’il convient d’épargner puisqu'ils sont les destructeurs de nos ennemis Après eux viennent les reptiles, comprenant les grenouil- les, les crapauds et les Iésards. Nul, chez nos cultivateurs, n’ignore leur utilité et ce serait superflu d’insister sur ce sujet. Je me contenterai de supplier les parents pour qu’ils voient à ce que leurs enfants, poussés par l’irréflexion de leur âge, ne se rendent pas inutilement les cruels bourreaux de ces pauvres crapauds, ces déshérités de la nature. Puis viennent enfin les oiseaux. (C’est dans cette elasse surtout que le cultivateur trouve de nombreux amis. Je l’ai déja dit, et je le dis encore: au trop grand nombre d’insectes, Dieu n’a opposé que quelques petits oiseaux. Sans cette guerre acharnée qu’ils leur font, la terre serait bientôt la proie de ce monde innombrable des insectes ; tout serait dévasté, anéanti ; l'homme lui-même re saurait se défendre contre les myriades d'insectes qui l’attaqueraient. Chers petits oiseaux, fidèles défenseurs, comme peu l’on reconnaît vos services ! Quel plaisir ne prend-on pas à vous tuer, vous qui, tout en veillant à nos moissons, venez jusque sous nos fenêtres chan- ter vos kymnes ravissants. Je ne comprends pas pourquoi nos gouvernements ne se montrent pas plus sévères et tolèrent, eu feignent ne pas voir, cette tuerie aussi insensée que systématique que font de nos 8—Avril 1807, 58 LE NATUARLISTE CANADIEN oiseaux tant de désceuvrés par les beavx jours de printemps. Que l’on aille, par une belle matinée de dimanche, en mai ou en juin, faire une promenade dans les bois qui environnent nos villes, et l’on pourra constater quelle quantité de ces pau- vres ailés tombe sous le rlomb de ces amateurs de sang, à fi- gure plus ou moins sinistre. L'on n'entend que détonation sur détonation, et l’on se sent le cœur serré en pensant que ce sont . de pauvres petits innocents qui servent aux plaisirs de ces dé- sceuvrés de toutes sortes. A quoi sert done au gouverne- ments de délivrer des permis de chasse, s’iis ne surveillent les champs et les bois et ne punissent ceux qui tuent sans permis- sion de par la loi ? Et puis de quelle utilité sont-ils, ces per- mis de tuer ? Aimons les oiseaux ; protégeons jes comme ils le méri- tent, et qu’ils soient punis ceux qui se font un plaisir de les inassacrer. Je ne comprends pas ceux qui ont des cœurs inaccessibles a la pitié... Il serait tres long d’énumérer tous les oiseaux qui font des insectes leur principal aliment ; je ne nommerai ici que les plus remarquables. Les FAUVETTES (Sylvia) sont en général des oiseaux de petite taille, très variés dans leur plumage ; leur gosier souple et puissant seul nous révèle leur présence, cachés qu’ils sont toujours dans les feuillages les plus touffus. On en compte un grand nombre d'espèces, dont les plus connues sont la Fau- vette jaune, la Grive couronnée, la Fauvette à poitrine none et la Fauvette Trichas, bien reconnaissable à son chant préci- pité que l’on pourrait rendre par ces mots répétés trois ou qua- tre fois : sit-su-hwit. Les HiRoNDEDL+ES (Hirwndo) sont, et je suis heureux de le faire remarquer, de tous les oiseaux les plus respectés dans pos campagnes. On les aime ; on les laisse en paix faire leurs nids sous les toits des granges ; en certains endroits, c'est à qui même donnera la meilleure hospitalité à ces charmants ai- lés, Les services qu’elles rendent en retour sont incalcula- COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 59 bles, comme est incalculable le nombre des insectes qu'une seule hirondelle en un jour donnera en pâture à sa couvée. Les principales espèces que l’on rencontre en notre Province sont : l’hirondelle des granges, que je ne m’attarderai pas à décrire, connue comme elle l’est partout ; l'Hirondelle des ro- chers, plus connue que la précédente en certains endroits, dont elle ne diffère que par quelques taches de son plumage ; enfin, l'Hirondelle à ventre blanc, espèce remarquable par la cou- leur des plumes de sa poitrine. L'EXGOULEVENT (Caprimulgus) a presque les mêmes habitudes que la chauve-souris. Comme elle il apparaît au coucher du soleil, et comme elle il prolonge sa chasse tard dans la nuit. C’est un oiseau peu connu, quoique très com- mun en certains endroits. On le nomme vulgairement mangeur-de-maringoins. Et les Montréalais seront, pour la plupart, bien étonnés d'apprendre que cet oiseau criard qui jette à tout instant, par les beaux soirs d’été, sa note discor- dante aux mille bruit de la ville, dans une continuelle série de tournoiements bizarres, n'est autre que cet Engoulevent dont je parle ici. Nous en avons deux espèces : |’ Engoulevent criard et l'Engoulevent d’Amérique. Les Pics (Picus), que l’on désigne généralement sous le nom de Pic-bois, font une guerre acharnée aux larves qui s’at- taquent aux arbres. Ces oiseaux sont si bien connus que je n’ai pas à les déerire. Quel est celui qui, dans une promenade a travers bois, n’a pas entendu ces oiseaux frappant deleur bec, à coups redoublés, le tronc des arbres? C’est leur ma- nière à eux de découvrir leurs proies : après avoir ainsi frap- pé l'écorce, ils prêtent l’oreille ; et si quelque bruit révèle la présence d'une larve, ils l’ont vite retirée de sa cachette et s’en repaissent avec satisfaction. Puis ils recommencent leur ex- ploration, frappant de nouveau de-ci, de-là, jusqu’à ce qu'ils trouvent une autre proie. Nos principales espèces ont : le Pic ohevelu, le Pic minule qui se rencontre souvent dans nos jardins, le Pic maculé et le Pic doré ou Pivart. Ces oiseaux, 60 LE NATURALISTE CANADIEN faciles à découvrir par le bruit qu’ils font en frappant sur les écorces, font la joie de ces chasseurs desœuvrés dont j'ai parlé plus haut; le nombre de ceux qui to nbent ainsi, chaque prin- temps, seus le plomb de ces farceurs-là, est presque incaleula- ble. Je ne terminerais fas si je cherchais à décrire tous les oi- seaux qui rendent ainsi d’incalculables services à l’agriculture. J’ai nommé les principaux, mais combien n’en reste t-il pas ? L’Etourneau, le Goglu, le Coucou, les Moucherolles, etc., etc., ne le cédent en rien aux précédents pour le nombre d’insectes quils dévorent en tout temps. Oui, encore une fois, il serait à désirer que le gouverne- ment édietat, et surtout les fit respecter, les lois les plus sévè- res contre ceux qui se font un jeu de dépeupler nos forêts et nos champs de ccs oiseaux si utiles. (A suwre) GERMAIN BEAULIEU, 0 — SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES (Continué de la page 46) Et, s’il (l’apologiste chrétien) n’est pas capable de forger de nouvelles armes ou de rendre les ancienñes plus redoutables, encore faut-il qu’il sache saisir celles-ci et les manier, Mais ce- Ja requiert un exercice ; et l’exercice, c’est ici l’étude des sciences naturelles. Qui leur reste étranger pourra varder sa foi personnelle, parce qu’il ne remarquera pas les objections ou n’en saisira pas la portée ; mais i] ne pourra être d'aucun se- cours à ceux qui se trouvent aux prises avec ces difficultés, Il faut aborder les objections d’ordre scientifique sur un terrain scientifique ; et ceux qui s’y hasardent sans préparation ne ré- ussissent qu’à fortifier dans leur erreur les intelligences qu’ils auraient dû ramener au vrai. SUR L'ÉTUDE DES SCIENCES NATURELLES 61 RY: Pour un prêtre, évidemment, il ne peut sagir d’étudier toutes les sciences, encore moins de les posséder à fond, Leur développement incessant et prodigieux rend une: telle tâche impossible, même à cenx qui y consacrent leur vie entière. Mais on peut faire un choix approprié, et les matières ainsi choisies peuvent étre judicieusement réparties dans tout le cours d'éducation. Bien loin de nuire aux autres études, elles leur seront au contraire utiles, On choisira les sujets que l’on s'accorde à regarder comme les plus importants, à savoir: la planète que nous habitons et ses grandes lois physiques et chi- miques ; ie vaste univers, dont notre terre n’est qu’une insi- gnifiante partie ; le corps humain, qui forme le plus haut degré des êtres vivants et permet le mieux d'étudier les Lis de Ja vie : en d’autres termes, les éléments de la physique, de la chimie, de l'astronomie et de la physiologie, à cause de ses rap- : ports avec la révélation. L’étude de la géologie a été long- temps regardée comme spéciale au clergé, et l’on ne peut la négliger entièrement, quoique, pour la bien connaître, il faille s'être familiarisé avec plusieurs sciences. Ces études ne doivent cependant pas être entreprises .de trop bonne heure. C’est une erreur, pour ne pas dire une vraie faute, d’enseigner les sciences aux enfants. La science n’est pas faite peur eux. Ils sont, il est vrai, extrêmement avides d'apprendre, mais lear curiosité est toute superficielle. Ce qu'ils aiment à connaître, ce ne sont point les lois, les rè- gles, les classifications, mais les faits, les phénomènes étranges et frappants dont leur imaginaticn peut se nourrir, Cette vapeur charmaute qui enveloppe la nature “ans l'esprit de l'enfant est l’atn osphère qui convient le mieux à son esprit. Elle seule permet à so> imagination impressionnable et sin- gulierement féconde de se donner libre carrière Le monde des merveilles, et non la science, telle est la demeure naturel- le de l'enfant. Ly science, dans la mesure où elle lui est don- née, ne fait que rompre le charme, et tarit, peut-être pour 62 LE NATURALISTE CANADIEN toujours, les sources du sentiment poétique de l'enfant, en échange de connaissances trop précoces et presque inintelli- gibles pour lui. Les fleurs, non la botanique ; les insectes, non l’entomologie ; les m rveilles de la nature, et non pas ses lois : voilà ce qu’il faut montrer a cette intelligence nais- sante. (1) (A suivre) J. HOGAN, Prétre de Saint-Sulpice. a ——— 0 CANADIAN NATURAL SCIENCE NEWS C’est le nom d’une revue d'histoire naturelle que l’on vient de fonder dans la Province d'Ontario. (Edgar R. Boniface, Baden, Ont. ; 50 cents a year.) Cette revue meusuelle, de 12 pages in-4o, s'occupera de tous les départe- ments de l’histoire naturelle, et même d'archéologie, d’ethnologie et de chi- mie. C'est un programme très vaste, et le premier numéro nous donne la preuve qu'on le remplira brillamment. Quand on s'adresse à une population anglaise de 70 millions d’Ames, qui compte tant de gens qui s'occupent des gciences naturelles, le succès d’un tel magazine ne saurait être douteux. Nous saluons avec bonheur ce nouveau confrère canadien, qui sé dévouera À la même œuvre que nous. SS) — Dans la presse des Etats-Unis —La Review [A. Preuss, 3460 Itaska St., St. Louis, Mo., U. S.; $2 par an- née] vient d’eatrer dans sa quatrième année. Nos félicitations et bons souhaits à son jeune et brillant directeur, dont la science et l’impeccable sagesse sont constamment pour nous un sujet d’admiration. -_———- 1— Dans la mesure où il regrette qu’on impose trop tôt à l’enfant des con- naissances au-dessus de sa portée, on me peut qu’être pleinement d’accord avec M. Hogan. Mais,s’il voulait dire qu’un peu d’illusion est bonne à la première formation de l'esprit, nous aurions le regret, pour une fois, de n’ac- cepter pas l'opinion de notre ancien maître. Nous ne croyons pas qu'on doive jamais sacrifier, même au libre jeu de l'imagination, la rectitude de l'intelligence. F.K. AU LECTEUR 63 —Merci à l’Indépendant, de Fall River, Mass., de la bienveillance qu'il a encore témoignée au NATURALISTE, dans son numéro du 9 avril. OQ PUBLICATIONS RECUcS —Ninth, Tenth, Eleventh Report of the New York State Entomologisi. Les Rapperts de M. J.-A. Lintner, Entomologiste de |’ Etat de New-York, sont jus- tement renommés dans le monde de la science. —Heffmann's Catholic Directory (Price per year, four numbers, 50 cts. M. H. Wiltzius & Co., Milwaukee, Wis., U. S.) Nous n'avons pas à faire l’éloge de cet- te publication, si connue dans toute |’ Amérique du Nord. Ses nouveaux pro- priétaires lui eonserveront sans doute sa réputation d'annuaire très complet du clergé des Etats-Unis et du Canada. — La Campagne politico-religieuse de 1896 97, par Justitia, Québec. 1897 —La question manitobaine et sa déplorable issue ont provoqué la publication de tou- te une littérature, depuis quelques mois. Cette brochure de 175 pagos iu 12, la dernière en date, est sans contredit la plus remarquable de toutes. Ou y dis- cute avec une clarté parfaite le côté légal de la question ; on y apprécie avec la plus grande sagesse le rôle qu’a joué en cette affaire chacun de nos partis po- litiques ; on y détermine, dans une balance vraiment de précision, ce que vaut le compromis Laurier-Greenway. Et tout cela dans un style brillant et même éloquent. C’est de telles publications que l’on dit justement qu’elles sont de bonnes actions. — Personne n’a tenté seulement de réfuter l’uue de ces brochu- res politico-religieuses ; on l’essayera encore moins pour celle-ci.—La typogra- phie, de l’Imprimerie L. Brousseau, est irréprochible et méme d’un goût par- fait. Nos félicitations à l’auteur et à l'éditeur. — The Canadian Fund for the Commemoration of the Queen's Diamond Jubilee. Ottawa, 1897. —M. le chevalier C. Baillairgé, Ingénieur des ponts et chaussées de Québec, dont la plume et le crayon sont infatigables, a bien voulu nous communiquer quelques-unes de ses dernières propositions, avec gravures, pour l’ornementa- tion ou l'utilité du vieux Québec. O—— AU LECTEUR C’est bien malgré nous que la publication de ce numéro à été si retardée. Les livraisons prochaines seront aussi probablement en retard. Du reste, il y aura une fin à ces défauts de ponctualité : car nous comptons pouvoir prochai- nement prendre certaines mesures qui assureront la régularité de la publics- tion. creme ee cee eee, QE 64 LE NATURALISTE CANADIEN Paraitra dans quelques semaines Labrador et Anticosti, par l’abbé Hoard. Volume de près de 500 pages in-80, format et caractères du Nuturalisle. Impression de luxe. Illnstré de 43 portraits et autres gravures, et d’une carts du golfe Saint-Laurent dressée expressément pour cet ouvrage. {Journal de voyage—Historique et état présent de tous les postes de la Côte Nord, depuis Betsiamis jusqu’au Blanc-Sablon, et de l’Anticosti— Mœurs et usages des Montagnais—Pécheurs canadiens et acadiens—Cométiques et chiens du Labrador—Détails complets sur la chasse au loup marin, et la grande péche au saumon, au hareng, à la morue—La vérité sur l’Anticosti ; renseigne- ments inédits ; l’entreprise Menier.] Prix : $1.25 franco N. B.—Priére aux personnes qui voudraient recevoir l'ouvrage dès sa publi- cation, d'en informer immédiatement le directeur du Naturaliste. Les volumes seront expédiés suivant l'ordre des demandes. + Liverpool, London & Globe 3+ COMPAGNIE D’ ASSURANCE Contre le Feu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fends investis: $53,213,000 = Investis on Canada: $1,300,008 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Kglises, presbytères, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles y Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $3.1444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. Paterson & Son, Agen s généraux, Montréal Jos Hd. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi wa Feoyvyale & COMPAGNIE D'ASSUBANCE D'ANGLETERBE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : $42,000,006 Surplus de l'actif sur le passif : Le plus considérable de toutes les Compagnies d'assurance contre le fou TU mn. T'atley, Agent general Montreal JOS-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI J A, ; , L LE LT À 6 © «4 N à ss ws “ Naturaliste Canadien VOU, XX EV (VOL, IV DE an DEUXIEME SERIE) No5 Chicoutimi, Mai 1897 Directeur-Fropriétaire : l’aLbé V,-A, HUARD Le Nord de la vallée du lac St-Jean [Continué de la page 56] Sans le cataclysme, les trois lieues d’eau profonde et non moins placide qui forment la baie des Ha! Ha! ne seraient pas là pour nous étonner a bon droit, puisque les eaux du lac St-Jean n'y passent plus, dit-on, depuis l'époque glaciai- re. Sielles y ont passé avant le mouvement d’enfoncement que l’on connaît, du moment que c2lui-ci se fut opéré, et en attendant l’autre d’exhaussement en expectative, les siècles qui “leur ont passé sur le corps” dans l'intervalle ont «du les modifier énormément et changer tout à fait leur physiono- mie. Après ce dernier mouvement surtout, la baie des Ha ! Ha ! aurait dû apparaître comme une belle vallée unie, cou- verte des riches alluvions que toutes les parties du grand bassin n'auraient pu faire autrement que de lui apporter pour la remplir d'abord, puis la niveler ensuite au niveau des ter- res de Bagot qu'elle avoisine et qui se sont bien rehaussées elles aussi pendant leur immersion indéfinie sous l'océan. Les rivières Ha ! Ha ! et Mars se seraient bien vite rejointes, au milieu de cette vallée fraîchement éclose qui les y attirait, pour continuer ensemble leur course sinueuse jusqu'au Bras de Chicoutimi qu’elles ne pouvaient éviter de rencontrer en tombant dans le Saguenay. 9—Mai 1897. L 4 7 WA vi D . L yee Pit "+ me . © i 66 LE NATURALISTE CANADIEN Et puis, le lac Kénogami n’aurait-il pas dû, lui aussi,for- mer une autre vallée tout aussi attrayante, tout aussi éle- vée que la précédente, puisqu'ils subissaient tous les deux la même action géologique, presque côte à côte, et dans des con- ditions tout à fait identiques. a Enfin.le Bras de Chicontimi,ce“bout de rivière tout récent,” et qui pourtant,si on étu lie la partie inférieure de son cours, est bien vraiment étrange lui aussi, puisqu’on n’y voit là de différence, de contraste, ni de démarcation entre lui et ie Sa- guenay : ce fleuve couronné de sept milliois de lustres bien comptés, suivant les computations du prince des géologues modernes. + * Du pied des Battures jusqu'aux Terres-Rompues, la fis- sure, comme je l’ai déja mentionné, s’est faite dans le fond même du bassin silurien ; ce qui réduisit ses bords à un di- xième de la hauteur de ceux formés en dehors de ces limites, comme ceux du Saguenay proprement dit le démontrent, . Aux pieds de Ste-Anne, joli village en face de Chicouti- mi, le centre d’une grande paroisse qui s’étage jusqu'aux Monts, des blocs de montayne, de granit s’alignent sur la ri- ve même, rétrécissant la rivière qu'ils dominent de plusieurs cents pieds, et, comme un repart aux vastes créneaux, y re- tiennent en place les hauts plateaux de riches argiles accu- mulées là pendant des siècles de siècles ; sustentant et enri- chissant, à l'heure qu’il est, une population intelligente et in- dustrieuse qui ne regrette pas, j'en suis convaincu, d'avoir pris d'assaut ces hauteurs agrestes, défendues jadis par des forêts impénétrables, mais pleines de promesses. Chicoutimi n'était pas aussi bien protégé du côté ouest de la rivière. Les remparts solides lui faisant défaut, des montagnes de terre, qui formaient Jes lèvres entr’ouvertes de l’abime, se sont déplacées en glissant sur leurs bases pour dis- paraître confusément dans la fissure béante, qui les reçut en désordre, les nivela partout et en fit le lit uniforme et peu LA VALLÉE DU LAC ST-JEAN , 67 profond de cette partie du Saguenay. du Bras de Chicoutimi que nous côtoyons dans le moment. Les terrains plats où es: bâtie une partie de la ville sont bien le fond même de cet éboulis, qui aurait eu beaucoup plus d’étendue si les rochers qui sortent subitement du pla- teau et sur lesquels sont solidement appuyés la Cathédrale, le Séminaire, l’Evéché, l'Hôtel-Dieu, etc. ne s'étaient trouvés la à l’improviste, sur le bord même du précipice, au grand jour mémorable du cataclysme. Ces rochers si bien ornés ne sont que des fragments de cette petite montagne aux flancs escarpés que vous voyez de l’autre côté de la rivière, à guère plus de 600 verges, La fis- sure en souvrant à cette même distance plus à l’ouest, n’au- rait pas entamé ce gros bloc de pierre, elle aurait passé outre, laissant le rocher de la Vieille enseveli dans les entrailles de la montagne, à l’abri des érosions et des tempêtes. La rivière du Bassin a joué un beau rôle cette fois-là, c'était, à bien dire, le jour de sa naissance ; les vastes pla- teaux qui la dominent jusqu’au Portage-des-Roches se prête- rent si bien au succès de ses premiers exploits qu'ils en con- servent encore de très intéressants souvenirs. Il faudrait près d’un jour pour en suivre le cours. En attendant, on peut dire que si elle a fait des chutes, elle ne s’en est pas repentie puisqu'elle en fait encore. Malgré que tous ces mauvais pas la conduisaient à l’abîme, elle n’a pas dévié de sa course d’une semelle. Liabime l’attire, la séduit ; elle fait comme les au- tres, elle se laisse aller à ses penchants dominants, si bien qu’elle s’abaisse au plus bas degré possible, au niveau des eaux mortes, plutôt que de refouler le courant ; et de là elle se plonge sans remords dans les ondes amères pour sy con- fondre, pour s’y dissoudre enfin, en expiation. (A suivre) P.-H. Dumais, 68 LE NATURALISTE CANADIEN COURS D’ENTOMOLOGIE POPUI AIRE [Continué de la page 60] ler ORDRE: LES COLEOPTERES Nous entrons maintenant dans |’étude de l’ordre le plus intéressant et, en même temps, le plus nombreux des insec- ts. On ne compte pas moins de cert mille espèces connues de coléoptères ; et que d’especes ignorées encore dans les vas- tes régions inexplorées des deux continents ! Grâce à la ri- chesse de leurs couleurs et surtout à la solidité d2 leur livrée, enveloppés qu'ils sont dans leurs élytres coriaces ; grâce ans- si à la lenteur de leur démarche et à la variété de leurs for- mes,. les coléoptères sont, de tous les insectes, ceux que lon a le plus collectionnés et étudiés. Déjà les anciens Neyptiens les avaient fort remarqués, si l’on e” juge par la place @hon- peur qu'ils concéduent au Searabée dans leurs hiéroglyphes. L+ mot Coléoptére, comme nous lavous vu, vient de deux mots grecs, Koleos, qui signifie étui, et pteron, aile. On a ainsi appelé ces insectes à cause de leurs ailes supérieures qui, cornées et épaisses dans la plupart des cas,semblent servir uni- quement à protéger les ailes inférieures, les seules propres au vol. Ces étuis, qui se nomment élytres,sont indispensables aux coléoptères, non pour les soutenir dans leur vol, mais pour les protéger de toute façon : vivant sous les pierres, sous les écorces et dans les troncs d'arbres, ces insectes auraient vite déchiré leurs ailes ou se seraient gravement blessés sans ce bouclier que leur a donné la nature, c'est-à-dire la Providen- ce qui préside à ses œuvres. Le facies de ces insectes permet de les reconnaître à première vue ct de les distinguer de tous les autres, Ils sont généralement lourds dans leur demarche, trapus dans leurs formes, de couleur métallique, enveloppés Loos COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 69 dans deux élytres qui leur donnent une apparence de solidité que n'ont pas les représentants des autres ordres, d fica gh N ae TE ‘ , N Nr EM OR CT ni FRE le CIRE RY \\ Fe la : H MANU Eipacecsnsam es eee ee NE L NI. OS 1, a ae cael | s” wee me eK ee haa aie eC gun ewere se = £ Fig. 1. Les auteurs portent à près de 10,000 le nombre des coléop- teres de l'Amérique du Nord ; nous en comptons environ 1,500 dans la faune de notre Province. Au lieu de donner une longue description de chacune des parties d’un coléoptère, j'ai cru faciliter cette étude en les mettant sous les yeux du lecteur. La figure 1 représente un Carabique, l'Harpale téné- Fig. 1.—Dessous de l’Harpalus caliginosus, grossi. OP ht 1% L VOOR, UT 2 ny ah aoa Ny : qu ; Ha 70 LE NATURALISTE CANADIEN | , breux, grossi de trois fois son diamètre environ. L'on voit ainsi en a, la languette ; b, ce que l’on appelle les côtés de la languette ou para- glosses ; c, les patpes labiaux ; d, les antennes ; e, le menton ; f, le lobe intérieur de la mâchoire ; g. le lobe extérieur de la mâchoire ; h, les palpes maxillaires ; à, les mandibules ; k, Vouverture de la bouche ; l, la gorge on pièce pré-basilaire ; m, les sutures de ja bouche ; n, la suture de la gorge ; 0, le prosternum ; P, l’épimère du prothorax ; p, ?épisternum du prothorax ; q, 7, 7’, les hanches ; r, 7, r”, les trochantins ; 8, 8’, 3’, les cuisses ; i, fst les jambes" ta, les tarses ; v, vv’, les segments abdominaux ; w, l’épisternum du mésothorax ; a, le mésosternunm ; Y, ’épimére du métathorax ; y, Vépisternum du métathorax ; z, le métasternum, La figure 2 nous montre au contraire un autre coléoptè- re, vu de dos ; c'est le Nécrophore d'Amérique, grossi de deux fois son diamètre. Jon voit en a, les mandibules ; b, les palpes maxillaires ; c, le labre ; . COURS D'ENTOMOLOGIE POPULAIRE 71 d, Vépistome ; e, les antennes ; f, le front ; g, le vertex ; h, Vocciput ; à, le cou ; Fig. 2. k, les yeux ; !, le prothorax ou pronotum ; m, l’élytre gauche ; n, Vaile droite (l’élytre qui la recouvrait avant été enlevée) ; 0, l’écusson du mésothorax ; p, surface dorsale du métathorax ou metanotum ; q, les cuisses ; —_—— — Fig. 2.—Le Necrophorus americanus, grossi, vu en dessus, 72 LE NATURALISTE CANADIEN r,r,r, les segments abdominaux ; s, 8,8, les stigmates ; t, t’,t,” les jambes : v, les épines tibiales ; w, les tarses ; sc, le scape de l’antenne ; ti, la tige de l’antenne ; ma, la massue de l’antenne. L'ordre des coléoptères se divise en quatre groupes secon- daires, basés sur le nombre des articles dont les tarses sont composés. Les Trimères, ceux que nous allons d’abord étudier, ont trois artieles à chacun de leurs tarses ; nous verrons ensuite les Tétramères, qui en ont quatre ; puis les Hétéromères qui en ont cinq aux quatre tarses antérieurs et quatre seulement aux deux tarses postérieurs ; et enfin, nous clorons cette étude des coléoptères par les Pentumères,de beaucoup les plus nom- breux, dont tous les tarses sont formés de cinq articles. (A suivre) GERMAIN BEAULIEU, O0 SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES (Continué de la page 62) L'âge le plus favorable pour apprendre les éléments des sciences naturelles semble bien être quatorze où quinze ans. Le développement intellectuel qui correspond habituellement à cet âge comporte une ardeur particulière pour pénétrer dans les secrets de la nature. L'esprit est devenu capable de saisir des principes et des lois générales, tandis que la mé- moire garde encore toute sa fraicheur.—Les principes plus élevés, les problèmes plus délicats et plus ardus, les théories SUR L'ÉTUDE DES SCIENCES NATURELLES 73 générales, enfin les relations entre les différentes sciences, re- quièrent plus de maturité d'esprit. Ils constituent la philo- sophie des sciences, et la meilleure place qu'on puisse leur assigner, pour en faire une ébtu le série ise, est tout à côté de la philosophie. y Quel que soit le moment où l’on aborde l'étude des scien- ces naturelles, quelle que soit ia durée qu’on lui assigne, il faut y apporter, avant tout, une constante préoccupation de clarté dans les idées et d’exactitude dans les détails. Des connaissances confuses ou inexactes sont moins qu'invtiles, elles sont nuisibles et affaiblissent |’esprit au lieu de le forti- fier. Par suite, l'étudiant ne devra pas chercher à posséder les sciences dans leurs détails, muis plutôt à en bien saisir les principales lignes, les lois fondamentales et les principes, tes procédés et la méthole. Ce sera bien plus encore le devoir du maitre de faire vive- ment ressortir tous ces traits, afin de les imprimer profondé-- ment dans l’esprit de ses élèves. La différence entre un ex- cellent et un médiocre professeur ne se fait jamais mieux connaître que par la précision, l’ordre et la profondeur des impressions qu'il produit dans l’âme des auditeurs. Mais l'étudiant ne doit pas être seulement un auditeur, il doit en quelque sorte apercevoir ses idées ; et il faut l'y ai- der, en fixant son esprit par des dessins, des échantillons, des expériences. I! faut qu'il manipule, expérimente, contrôle par lui-même, autant que possible. Kien ne vaut ce contact direct avec les objets et les phénomènes de la nature. Ce que l’on apprend de cette façon, on ne l’oublie jamais entièrement. Aussi l’expérimentation physique et chimique par les élèves est-elle devenue une pratique inévitable dans nos écoles, de même que l’examen direct et quelcuefois le dessin des spéei- mens. Pour le prêtre catholique bien formé, mille occasions évo- quent ces connaissances. A peine sort-il de chez lui pour son 10—Mai 1897, + Ny Qu + “ti J À LY MAY ÿ4 LE NATURALISTE CANADIEN ministère, que de tout côté l’on y fait appel : à l’école, où il est inspecteur, examinateur, parfois professeur ; dans les com- missions d'éducation, d'hygiène, de salubrité, dont il fait par- tie où auxquelles il adresse des demandes ; dans les innombra- bles questions d'intérêt local dont la solution repose, en défi- nitive, sur les principes scientifiques. Une véritable compé- tence es*, dans ces circonstances, inappréziable. Elle assure à l’homme un crédit et à ses paroles une portée que ne sau- rait lui donner aucune autre espèce de savoir ; elle multiplie pour lui les points de contact avec les hommes au milieu des- quels il vit. Pour une personne désireuse ou capable de dis- cuter des questions de philosophie ou d’histoire,il en est vingt qui aiment à parler de sciences, de découvertes, d’inventions. En outre, le prêtre qui possède bien les éléments des sciences naturelles, se tient au courant de leurs progrès ; il sait appré- cier et au besoin indiquer aux autres l'importance de chaque pas fait en avant ; il suit avec intérêt les controverses qui s'élèvent entre les savants ; il goûte les articles, de journaux et de revues qui portent à la connaissance du public les nou- velles découvertes de phénomènes ou de lois scientifiques. Ses sermons eux-mêmes font d’heureux emprunts au domaine de la science, et pour lui, comme pour le due exilé de Shakespea- re, —“ les arbres ont un langage,—les ruisseaux une parole, — les pierres des leçons, —et toute chose un utile enseignement.” Et en effet, les discours religieux ne sont jamais mieux accueillis par les esprits modernes que lorsqu'ils tirent des faits et des lois de la nature du relief et de la couleur. En réalité, on a toujours utilisé les aspects les plus fami liers du monde visible, depuis le temps de l'Evangile jusqu’à aujourd'hui, sans leur rien faire perdre de leur fraîcheur ni de leur puissance. Revétues de la forme des sciences moder- nes, les legons du prédicateur ont bien autrement dattrait et se font bien mieux aceepter. Tout cela nous amène à la même conclusion, à savoir que, dès Ja période de sa formation, le prêtre catholique doit se familiariser avec les principales données des sciences naturel- UNE APPRÉCIATION 75 les, et ne jamais cesser plus tard de conserver ou même de développer ce quii en a appris. En parcourant des yeux la bibliothèque de certains prêtres, nous y avons plus d’une fois constaté ce qu'on pourrait appeler une section scientifique : des manuels, des publications populaires, purfois ies livres c'enseionement les plus récents et les meilleurs. On voit que ces prêtres, quoique principalement occupés d’autres pensées : et d’autres travaux, comprennent les grands avantages que peut leur offrir une connaissance plus approfondie de la na- ture. (À suivre) J. HOGAN, Prétre de Saint-Sulpice. 10) UNE APPRECIATION PRBS Os ——_ RBS fet L’'Indépendant (Fall River, Mass.) disait, le 27 du mois de mai : La dernière livraison du Naturaliste Canadien renferme plusieurs articles scientifiques d’une grande valeur. 3 Cette excellente revue mérite d’être lue par tous ceux qui s’occupent des choses de l'esprit ; car ellejoue, dans la presse canadienne, un rôle d'autant pilus méritoire qu’il est souverainement ingrat. Nous remercions de tout cœur ce confrère (les Htats- Unis qui nous témoigne tant de sympathie. Il veut bien aussi publier le sommaire de nos livraisons. Quant à la “souveraine ingratitude” du rôle joué par le Naturaliste, elle est encore plus réelle que ne le pense proba- ment votre ami de Fall River. Nous nous déciderons, quelque jour, à exprimer là-dessus toute notre pensée.—Cela ne veut dire que nous faillirons à la tâche ! Loin de 1a! EN A 2 76 LE NATURALISTE CANADIEN Les piqures de moustiques Le Cosmos rapporte l’avis de plusieurs écrivains qui af- firment que les piqüres des moustiques produisent à la longue une sorte d'immuuité : à Ja fin, dit-on, ces piqûres restent saus effet sur la peau humaine. Puis il ajoute : “ Nous sommes étonnés que ce fait ne soit pas plus con- nu. Nos troupes, aux colonies, le connaissent de tous temps. Les nouveaux venus, seuls, se préoccupent des moustiques ; pour les anciens, c’est quantité névligeable.” Si quelqu'un de nos lecteurs s’es5 trouvé à même de constater le même fait dans notre pays, par si propre expé- rience ou autrem ‘nt, mous le prions de bien vouloir nous en informer. Dans le cas où personne n’en saura rien, il faudra que quelqu'un se dévoue dans l'intérêt de la science...Ce ne sont pas les moustiques qui manquent en bien des localités du Canada. (e) The Canadian Fund for the Commemoration of the Queen’s Diamond Jubilee Son Excellence Lady Aberdeen a fait au Naturaliste Vhonneur de lui adresser la cireulaire. qu’elle a envoyée der- nièrement aux journaux canadiens, concernant l'établissement dun ordre de garde-malades pour les territoires de l’Ouest, œuvre à réaliser par souseription publique. Tout le monde rendra certainement hommage au grand cœur de Son Excellence, si désireuse de soulager les malheu- reux. Nous croyons pourtant que son appel ne sera guère en- tendu en cette Province, où nous avons assez de fournir des secours importants pour le soutien des écoles catholiques du Nord-Ouest et du Manitoba. Il paraîtra à notre population NOUVELLES “ REVUES ” SCIENTIFIQUES 77 bien plus important d’assurer la bonne éducation des petits enfants de là-bas que .de s'occuper les maux physiques des habitants de l'Ouest. Sans compter que rous avons ici même ces pêcheurs du Labrador, dispersés sur une côte de six à sept cents milles de longueur, sans presque de co:nmunications avec le monde extérieur durant la moitié de l’année, et dont le sort doit nous intéresser bien davantage : des médicaments et des garde-malades seraient là bien urgents aussi. Quoique nous n’ayons pas à examiner ici en lui-même le prejet de Lady Aberdeen, nous tenons à dire que nous ad- hérons ax remarquables articles que le Monde, de Montréal, publie sur ce sujet depuis plusieurs semaines. te) Nouvelles REVUES scientifiques —Birps,illustrated by color photography.(Price : 15 cts a copy, $1.50 a year. Nature Study Publishing Co., 277 Dear- born St., Chicago, Ill., U. S.)—Cette revue nensuelle a com- mencé à paraître en janvier dernier. Nous avons sous les yeux la fivraison d'avril, et il nous paraît prodigieux que l’on puisse publier pour un prix si modique une revue de pareille valeur artistique.Cette livraison contient 10 planches coloriées représentant divers oiseaux, avec une page de texte pour chas cun. Cette publicution, qui n’a rien de technique, s'adresse au public en général. IL est certain qu’un volume de cette revue ferait un bel objet pour le “parlour’’. —The Natural Science Journal (published monthly by the Atlantic Scientific Bureau, 1036 Acushnet Ave., New Bedford, Mass., U. S. ; $L 00 per annum). Publiée en fascicu- les d’une trentaine de pages in-80, cette revue s'occupe de toutes les bianches de l’histoire naturelle, Elle a été fondée depuis quelques mois seulement. 78 LE NATURALISTE CANADIEN —Bollettino del R.Orto botanico di Palermo.(Prix de l’a- bonnement (pour l’étranger) 10 francs. Alberto Reber, Paler- me, Sicile, Italie.) Cette revue publie tous les trois mois un fascicule de trois à cing feuilles pliées in-80, sans compter les suppléments, Le premier fascicule paru est celui de janvier- mars 1897. —Avicula, giornale ornitoiogico italiano. (Prix de l’a- bonnement (Union postale), 4 francs 50. Via di Citta, 14, Sienne, Italie.) Cette revue qui a commencé à paraître le ler février, sera sans doute très intéressante. Sa liste de collabora- teurs et de correspondants est considérable. — Proceedings of the Canadian Institute, new series, Toronto. Les “ Transactions ” continueront d’être publiées en leur temps ; mais, tous les deux mois,il paraîtra un fascicule des Proceedings, ce qui sera tout à l’avantage des hommes de science du Canada. — Voilà la Province d’Ontario bien lancée dans le mouvement scientifique ! Quand pourrons-nous en dire autant de la nôtre ! A tous ces nouveaux confrères, nous souhaitons le plus grand succès. Nos meilleurs souhaits au Courrier de Saint-Jean qui a commencé dernièrement sa deuxième année, PUBLICATIONS RECUES —M. Emile Lucet, pharmacien de Rouen et membre de la Société des Amis des Sciences naturelles, a eu l’amabilité de nous adresser deux intéressantes plaquettes qu’il vient de publier: Du phénomène de la fusciation sur un Rosier hy- bride remontant, 13 pages, avec 2 figures hors texte; et Le LABRADOR ET ANTICOSTI 79 tapioca, origine, préparation, etc., 14 pages. La lecture de ces monocrayhies nous a appris bien des choses que nons ignorions, Merci à notre nouvel “ami” de Rouen, où il semble qu'il suffi- se d’être Canadien pour être |: bienvenu... —Bulletin of the Essex Institute, Salem, Nos 7-12. —(Proc. of the Boston Soc. of Natural History) G.S Miller, jr. Notes on the Mammals of Ontario. — Proc. of the Acad. of Natural Sciences of Philudel- phia, part I, 1897. — Proc. of the Entomological Society of Washington, 1893-96, —Hoffmann’s Catholic Directory. May Number, M, H. Wiltzius & Co., Milwaukee, Wis., U.S. Nous rappelons que les quatre livraisons de ce “ Directory” publiées durant l’année, coûtent seulement 50 cents. — Les Droits de l'Église duns, la “Question manitobarne,” par Justitia. Québec, L. Brousseau, 1897. Ces 48 pages achèvent de démontrer le peu de valeur du “ Compromis Lau- ricr-Greenway,” étudié au point de vue du droit naturel, de la théologie, des encycliques, des conciles et des mandements épiscopaux. C’est encore ane brochure dont l'on ne tentera seulement pas d'entamer l'argumentation ! Labracdior et Anticosti Nous ne croyons pas que nos imprimeurs puissent termi: ner l'ouvrage avant le milieu de juillet. Nous enregistrons, dans leur ordre d'arrivée, les deman- des que l’on nous fait de ce volum: qui, matérieliement par- lant, sera l’une des belles productions de la typographie cana- dienne, | 80 LE NATURALISTE CANADIEN Paraitra dans quelques semaines Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard. Volume de près de 500 pages in-80, format et caractères du Naturalisle. Impression de luxe. Illnstré de 44 portraits et autres gravures, et d’une carte du golfe Saint-Laurent dressée expressément pour cet ouvrage. {Journal de voyage—Historique et état présent de tous les postes de la Côte Nord, depuis Betsiamis jusqu’au Blanc-Sablon, et de l’Anticosti— Meurs et usages des Montagnais—Pécheurs cauadiens et acadiens—Cométiques et chiens du Labrador—Détails complets sur Ja chasse au loup marin, et la grande pêche au saumon, au hareng, à la morue—La vérité sur VAnticosti ; ; renseigne- ments inédits ; l’entreprise Menier. ] Prix : $1.25 franco N. B.—Priére aux personnes qui voudraient recevoir l’ ouvrage dès sa publi- cat ion, d’en informer immédiatement le directeur du Naturaliste. Les volumes seront expédiés suivant l’ordre des demandes. + Liverpool, London & Globe À: COMPAGNIE D'ASSURANCR Contre le Feu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 = Investis en Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytéres, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M MacPHERSON, Agent, Quebee JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDUN Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $33.444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. Paterson & Son, Agenis généraux. Montréal Jos.-Fd. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi” ina Royale & COMPAGNIE D'ASSURANOR D'ANGLETRRRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : $42,000,000 Surplas de l'actif sur le passif : Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu Wm. Tatley, Agent general Montreal J OS,- LD. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI were > CORRE age ee LE | | Naturaliste Canadien VOL. XXIV (VOL. IV DE LA DEUXIEME SERIE) | No 6 Chicoutimi Juin 1897 Directeur-Propriétaire : ’abbé V.-A, HUARD La question des ‘‘ baby crystals ”’ Québec, Mai 1897. Je vois par le numéro du “ New York World ” du 6 du “ courant, sous l'en-tête : “Découverte étonnante du profes- “ seur Von Schroen, Naples—Crystaux enfantins (Baby erys- “ tals),combats entre eux— Nouvelle vérité qui va révolution- “ner la philosophie et influencer toute science '—Toute ma- “ tière est-elle organique /—Le Dr Von Hoist parle de pho- “ tographies qui font foi de la naissance et croissance des “ pierres,” cue le Dr Von Hoist,de l’Université de Chicago,est de retour de Naples avec la nouvelle toute saisissante que Von Schroën a découvert la vie dans les erystaux. Je puis ne pas être de force à entamer une discussion à l’endrait de cette vitalité alléouée, de cette prétention que les pierres sont d’origine organique, et je suis encore loin d’y eroire, Cependant le mode de formation de toutes substances erystallines peut être 1egardé comme une sorte de vitalité ; et il n’est pas besoin de l’aide du microscope pour établir ce fait; car l'œil nu peut s’en convaincre dans la crystallisation du sucre d'érable et autre, lorsque le sirop est assez bouilli pour la motiver, dans la formation du sucre d'orge (ainsi appelé en anglais: rock candy) autour d’un simple fil auquel les erystaux puissent adhérer ; comme dans la formation de la glace à la surface de l’eau, où, sous l'influence du froid, des 11—Juin 1597, ny ee TE ae ee 82 LE NATURALISTE CANADIEN crystaux-aiguilles s’élancent dans toutes les directions à la surface, jusqu'à ce qu'une couche, lame ou pellicule de glace mince d’abord comme du papier, s'étend sur la surface de l'eau, Ja couvre et devient peu à peu plus épaisse, par l’addi- tion qui s’y fait en sous-œuvre de crystaux additionnels. On ne saurait non plus dire que la neige est de croissan- ce organique, quoiqu’elle se compose de crystaux qui se grou- pent symétriquement autour d’un noyau ou centre commun, et cela en formes ou figures hexagonales, l'hexagone étant, à part du carré, la seule figure qui puisse emplir un espace, couvrir une surface, sans, comme dans le cas de l’octogone, laisser un vide entre les figures juxtaposées. Lion en voit une preuve dans la crystallisation des Lasaltes lorsque cette roche éruptive, sortant en fusion des entrailles de la terre, vient se solidifier à sa surface comme dans la “ Chaussée des Géants.” L'abeille, la guêpe affectent aussi cette forme dans la formation de leurs cellules ; car non seulement le cercle, également adaptable au corps de l’insecte, eût laissé des vides inutiles et réduit d'autant l’espace pour le miel, mais cette figure eût requis au moins 50 pour cent de cire de surcroît à compare: à l'hexagone où chaque pan ou cloison de la cellule fait double devoir, en formant en même temps la paroi de la cellule avoisinante. Oui, l'émission des crystaux s’élungant d’un erystal-noyau peut être regardée comme une sorte de vitalité, comme lors- que la cellule protoplasme doni.e naissance à d’autres cellules qui par scission ou autrement se propagent, se rangent au- tour de la cellule-mère. Comme encore parmi les plantes le cactus grossit, grandit, se développe en Jangant de nouvelles feuilles, qui prennent naissance non seulement sur la tige principale de la plante mais sortent indifféremment une feuil- le de l’autre; comme enfin, dans le règne animal, les polypes se propagent en se scindant ou en poussant autour d’eux des boutons qui à leur tour en émettent d’autres, ces derniers de nouveaux germes ou bourgeons, et ainsi de suite. Mais il y a cette différence essentielle entre les deux pro- cédés, que, pendant que les cellules, les gerines, les boutons LA QUESTION DES “ BABY ORYSTALS ” 83 croissent et grossissent en s’assimilant les matières nutritives qui leur sont propres, et qu'ils tirent de Ja terre, de l’eau, de l'atmosphère ce qui constitue la végétation, la vie réelle, un procédé organique ; les erystaux au contraire ne ercissent que par agrégation ou par un procédé pour ainsi dire mécani- que ou physique, où d’autres erystaux, des cerystaux addi- tionnels, viennent s’y ajouter sous une influence électrique et par attraction de cohésion. Mais pendant que les erystaux de neige et de pierre se propagent en partant d'un noyau central, et cela symétrique- ment et plus ou moins également tout autour, et même en formes sphériques et polyédriques, il paraît plus difficile de s'expliquer le procédé non symétrique dont Schroen dit avoir été témoin, et qui est en imitation frappante de la croissance des formes végétales et organiques ; si ce n’est qu'ici encore on à la preuve de non-vitalité, de non-organisme, c'est-à-dire que te procédé, le phénomène n’est mi vital ni aucunement organique, dans la formation, sous l'influence de la gelée, sur les vitres de nos fenêtres, de ces imitations exquises de vie végétale : feuilles de toutes espèces, branches, rameaux, fou- gères, etc., que chacun a vus, formés et en voie de formation, lorsque l’eau, la vapeur d'une atmosphère intérieure ou exté- rieure surchargée, saturée d'humidité, vient s’y disposer,s'y condenser. Et il y a encore la différence entre cette crystallisation imitative de la végétation, et la végétation réelle et qui est d'elle-même suffisante pour empêcher de confondre les deux procédés, ou de chercher la vie où elle n'existe aucunement, que, pendant que la vie réelle ou organique, végétale ou animale, subit l'influence du soleil et se dresse invariablement vers cette source de toute vitalité sur la terre, les formes végéta- les qui par crystallisation se déploient sur nos fenêtres, le font indifféremment en tous sens : de haut en bas comme la- téralement, de bas en haut, et, en un mot, dans une direction quelconque, mais prenant naissance toujours le long d’un des petits bois séparant les vitres, ou de l'encadrement du vitra- ge, d'où partent invariablement encore les crystaux-aiguilles \ 84 LE NATURALISTE CANADIEN qui, sous une influence plus que féerique et absolument in- connue, s’élancent à la suite les uns des autres,les uns le long de ou autour des autres, pour former enfin ces délicieuses créations que l’on connaît. Mais ce qu’il y a de plus étrange dans ce que le micros- cope a révélé à l'œil étonné de Schroen, et dont je serais sur- tout curieux d’être témoin, ce sont ces batailles dont il parle, ces combats entre crystaux surtout de souches différentes et où, dit-il, l’un tue l’autre ou le détruit peut-être, conformé- ment à la théorie de Darwin où le plus fort survit.—Mais dans tout ceci, je ne puis voir un procédé vital, ni autre chose qu'une imitation plus ou moins parfaite de la vie organique, sans y trouver la réalité. C. BAILLAIRGÉ. O 22] Le maringouin et ses ennemis (Continué de la page 37) S'il était possible de restreindre la patrie du moustique, sa race diminuerait bientôt. En effet, mettez à sec tous les étangs, draguez et égouttez tous les ruisseaux, faites présider la diligente propreté dans tous vos travaux, ne laissez pas un coin de terre sans culture, et les jours de la famiile des culici- des sont comptés. Quant à la piqûre du moustique, son venin n'est qu’un acide qu'il dépose dans la blessure par cruauté et pure malice. Au lieu de se gratter jusqu'au sang, il faudrait faire de snite l'application d’un alcali quelconque. Si cependant quelqu'un a confiance dans l’homéopathie, l'application interne d’un acide dissous dans l'alcool devrait amener la guérison. La cousine est une chanteuse émérite ; ce nest pas aux ; È a ve 54 i ¢ De Byes r mie r i APE LE MARINGOUIN ET SES ENNEMIS 34 feux de la rampe qu'elle fait vibrer l’air par le mouvement — £ incessant de ses ailes, mais c'est “ dans, l’horreur des nuits profondes ” qu’elle s'exécute avec le succès qu’on connaît, qu’il peut lever un mort ou du moins réveiller le ronfleur le plus : a Mois À Fig. 3.—L'organisation du moustique. sonore. Le concert se termine immanquablement par une marche au flambeau, une exploration, en reconnaissance, au torchon mouillé. * * * En attendant que le monde civilisé devienne un Eden, occupons-nous des méthodes à prendre pour réduire la gent des moustiques—la culture de leurs ennemis. Dans le monde animal— j'allais dire dans le monde des insectes, mais M. le Rédacteur du “ Naturaliste ” m'aurait fait observer que l’araignée n'appartient pas à l’ordre des insectes —les moustiques ont entre autres deux mortels ennemis : l'a- raignée et la demoiselle. La demoiselle est redoutée et l’araignée est haie ; toutes les deux sont un frein que la Providence a mis à la fureur Fig. 3.—1, petit plumet qui se trouve à chacun des quatorze anneaux de l'antenne du moustique mâle ;—2, l’antenne eitière ;—3, l’antenne de la fe- melle ;—4, une aile du moustique ;— , une écaille (grossie de 150 diamètres) de Vaile ;—6, la tête du moustique femelle ;—7, détails du dard, chez le mous- tique femelle ;—8, la larve ;—9, la chrysalide. [Le cliché de cette belle vignet- te nous a été communiqué par notre ami M. Chs-W. Smiley, Directeur du Mi- erosçope, Washington. ] 86 LE NATURALISTE CANADIEN des cousins, comme de plusieurs autres insectes qui rendraient notre vie insupportable s'ils n'étaient pas mangés par ces vo- races. Les libellules—alias les demoiselles—font du moustique leur proie favorite a deux stades principaux de leur vie. La guerre commence quand elles sont au deuxième stade, à lé- tat de larve. Comme les petits cousins, ces imparfaites de- moiselles habitent le monde des eaux, mais elles sont aussi voraces alors qu’à l'état d’insecte parfait, elles attaquent et dévorent un nombre considérabie de toutes les larves qui ha- bitent les mêmes eaux. “ Elles ont comme un bras attaché au menton et terminé en pince d’écrevisse. Ce bras se re- plie sous leur ventre ; mais si un petit insecte vient à passer, soudain le bras se détend comme un ressort et le saisit au passage.” “ Arrivées à l’état parfait,ces demoiselles,dit le Père Van- Tricht, que les savants appellent du nom pesant de libellules, sont bien trompeuses !.....nousleur imaginons un cœur tendre : elles sont féroces ; des préoccupations éthérées : elles n’ont qu’un souci, boire et manger; des mœurs à tout le moins pas- torales : ce sont des bandits, des brigands de caverne ! Et quand vous les voyez ainsi voler de droite à gauche, avec des airs penchés, elles sont en quête de quelque carnage. Les mouches et les papillons sont leur proie habituelle, rien d’ail- leurs ne résiste à leurs mandibules ; et ces armes terribles sem- blent ne pas leur suffire. Elies portent au dernier anneau de leur corps deux grandes pinces ; quand elles ont saisi une proie, elies se recourbent sur elles-mêmes, serrent ces pinces autour du cou de leur victime et l’emportent au loin,comme un captif attelé à un char de guerre. ”’ Dans les régions infestés par les moustiques, ees derniers forment la pièce de résistance du festin de cette aiguille à ra- vauder, comme nous l’appelions à l’école. Ainsiil ne faut pas faire de mal aux demoiselles, ni monter sur les chaises quand, par aventure, elles entrent dans la maison: elles ne sont dangereuses qu'aux petites bêtes dont il importe de ré- 4 ‘ | LE MARINGOUIN ET SES ENNEMIS 87 duire le nombre, Et puisqu’il fant parfois ajouter l’auréable à Putile, citons le poète : Quand d'herbes la plaine est couverte, Si vous voyez sur les ruisseaux Voler la demoiselle verte Qui se perche au bout des roseaux, Laissez la créature frêle Se balancer sous le ciel en feu ; Enfant, si vous cassiez son aile, Vous feriez pleurer le Bon Dieu ! e Toutefois il est impussible de la tenir dans les bois où, A l'abri des vents, les moustiques abondent. Son domaine, c’est le jardin, ce sont les fleurs, tout le long des étangs et des ruis- seaux, là où le soleil donne ses plus chauds rayons e+ sa plus vive lumière. Next, Varaignée! “Je n'ai pas besoin de vous la pré- senter: vous la connaissez TOUTES,” disait un de nos candi- dats au Parlement. Eh bien, l’araignée—un des philantropes du monde invertébré—est une guerrière aussi habile que fé- roce. Bien qu'il existe une araignée européenne (luthrodec- tus oculatus) dont la morsure est dite mortelle,et une parente de la Nouvelle-Zélande (4. Kutipo), qui est fatale aux indigè- nes (?), cependant la majorité de l’ordre des aranéides est sans danger pour lhomn e. C'est par millions qu'il faut compter les araignées dans la création, passant la plus grande partie de leur existence à la chasse aux insectes. Une glorieuse famille de cette nation a été décorée du titre de “bienfuisante.” Leur nourriture sans doute se compose de tous les insectes ; mais !4 où les mousti- ques sont plus nombreux, ils constituent un mets sitôt dévoré aussitôt recherché. | Au Canada, nous pouvons respecter les araignées : elles sont plus utiles que nuisibles. Ne poussons pas cependant ce respect au point de supporter leurs toiles sordides dans nos apparbements, où une propreté méticuleuse est de rigueur. Gardons-nous bien de les détruire dans les étables, les écuries, les granges et les bergeries, où elles se nourrissent domestiques. Em.-B. GRR Pe: 2 juin 1897, Beardsley, Minnesota. ee ye SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES — [Continué de la page 75] La plupart de ces avantages sont si évidents, qu'il suffit de les signaler ; mais il en est qui mériteraient d’être exposés plus longuement. Pour le moment, nous tenons surtout à soumettre une considération à nos lecteurs : c’est qu’en appor- tant aujourd’hui un intérêt actif et vivant à l’étude de la na- ture, le clergé catholique ne fera que continuer l’une des plus constantes et des plus honorables traditions de son passé, Tous ceux qui ont étudié, même d’une façon superficielle, l’histoire de la civilisation, s'accordent à reconnaître que l’E- glise catholique, par son clergé et ses ordres religieux, a con- tribué à sauver et à propager certaines connaissances humai- nes, mais l’utile influence qu’elle a exercée sur l’avancement des sciences naturelles est beaucoup moins connue. Beaucoup de protestants et d’incrédules semblent persuadés que la scien- ce moderne est, on ne sait comment, incompatible avec la foi catholique, et que l’Exlise ‘poussée par l'instinct de conserva- tion, tient soigneusement cette science loin de la portée de ses enfants, ou ne la laisse arriver jusqu'à eux qu’amoindrie et faussée. Un protestant, qui se croyait instruit, a demandé sérieusement à l'auteur de ces lignes, quelle espèce de science on pouvait bien enseigner dans une université baibonane | On ne rencontre, il est vrai, d'aussi singulières idées qu’en de- hors de l'Eglise ; mais que de fois les fidèles, et même les pré tres, ignorent combien est redevable à l'Eglise cette science dont notre siècle est, à bon droit, si fier ! Qu'il nous soit donc permis de le rappeler brièvement. ~ SUR L'ÉTUDE DES SCIENCES NATURELLES 89 L'histoire des sciences naturelles n’acquiert d'importance que dans les deux ou trois derniers siècles. Toutefois les questions que se pose l'esprit humain en présence du monde visible, sont aussi anciennes que l’homme lui-même. Elles constituent la première forme de la philosophie grecque, et nous les rencontrons à mainte reprise dans la Bible. Mais la réponse à ces problèmes fut lente à venir; les solutions pro- posées, mélange confus de faits et d’imaginations, ne méri- taient guère crédit; on se basait sur des conjectures comme sur des réaiités solides ; l'autorité et les princi- pes abstraits remplagaient Inu seule méthode sûre en pareille matière, l'observation et l'in luction. Cependant, malgré l’im- perfectiv 1 de leurs procédés, les anciens avaient accumulé un vaste ensemble de données d’où ils avaient déduit des lois et des principes que, sur beaucoup de points, les progres ulté- rieurs de la science ont Jaissés intacts. La mécanique d’Ar- chimèlle n’est pas différente de la nôtre. Les théorèmes d’Eu- clide demeurent le fondement de notre géométrie. Les apho- risimes d’Hippocrate sont encore cités par nos médecins. Pto- lémée est considéré avec respect par les astronomes, Dioscori- de par les botanistes, Pline par les naturalistes. Enfin, Aris- tote a excité l'admiration de tous les siècles par la variété, la sagacité, l'originalité de ses observations dans le domaine de la nature visible, non moins que par la hardiesse et la puissan- ce de son vol dans les plus hautes régions de la pensée. L'histoire nous apprend comment ce grand mouvemen scientifique, né sur le sol et animé de lesprit de la Grèce, fut arrêté dans son développement par un? série de bouleverse- ments politiques, surtout par la conquête romaine, et disparut ensuite parmi la confusion et les ruines qu’entraina l’invasion des Barbares. Mais l’histoire nous dit aussi quel fut l'asile où se réfu- gia le peu de science qui survécut au cataclysme, et comment l'Éclise, nouvelle arche sur les eaux du déluge, recueillit et préserva pour les siècles futurs ce qu’ii y avait de plus vivant et de plus fécond dans l’héritage intellectuel du passé : car, si l’Église s’est toujours préoccupée à bon droit des choses du 12—Juin 1897, 90 LE NATURALISTE CANADIEN monde invisible plutôt que de celies de la nature, jamais elle n’a cessé pour cela de s'intéresser aux vérités d'ordre scienti- fique. Pendant tout le moyen âge, les sciences naturelles fu- rent soigneusement étudiées et enseignées dans les écoles de ses monastères. C’est ce qu’admettent sans hésiter Hallam et d’autres historiens protestants. Dans son Histoire des scien- ces inductives, le Dr Whewell cite, en la faisant sienne, cette réflexion de Montuscla: “ Il est impossible de ne pas remar- quer que tous ces hommes qui, s'ils n'ont pas augmenté le trésor des sciences, ont du moins servi à le transmettre aux autres, étaient des moines, ou avaient commencé par mener la vie monastique. Les cloîtres furent, pendant ces siècles tour- menités, l’asile des sciences et des lettres. Sans ces religieux qui, dans le silence de leurs couvents, s’occupaient à transeri- re, à étudier, à imiter, bien ou mal,les œuvres des anciens, ces œuvres auraient péri, et rien peut-être n’en serait arrivé jusqu’à nous. Le fil qui nous rattache aux Grecs et aux Ro- mains, aurait été entierement rompu ; les chefs-d'œuvre de la littérature ancieune n’existeraient plus pour nous ; dans l’or- dre scientifique, nous aurions eu tout à créer ; et lorsque enfin TYesprit humain aurait secoué sa torpeur et serait sorti de son sommeil, nous n’aurions DA été plus avancés que les Grecs après la prise de Troie (1). _ Ainsi, même à cette époque, une connaissance élémentai- re des sciences était, pour les moines et les clercs, non point l'exception, mais la règle. Des sept arts libéraux, quatre étaient nettement scientifiques : la musique, l’arithmétique, la géométrie et l'astronomie ; et Raban Maur, au IXe siècle, les range tous dans le programme des études cléricales (2). En parcourant les œuvres des Pères et des écrivains ec- clésiastiques, depuis saint Augustin jusqu'au XIIIe siècle, le lesteur rencontre à chaque pas de courts traités qui contien- nent les éléments, tantôt de l’une, tantôt de l’autre, des scien- ces naturelles. Saint Isidore de Séville (VIle siècle) écrivit une vaste encyclopédie, où il résuma tout ce qu'il put recueil- (1) WHEWELL, Hist. of induct. sciences, 1, IV, c. 1. (2)De Institutione elericorum, ¢. XLVIII et seq. ÿ « 4 RC PR RE TE A RU sur toute autre espèce de sujets. C’est ce que fit à son tourjau XTITe siècle, le dominicain Vincent Jean de Beauvais, dans son colossal Speculum, dont une des quatre parties est entiè- rement consacrée aux sciences naturelles. Cependant les œuvres d’Aristote, presque inconnues de l’Eelise latine depuis plusieurs siècles, furent rendues à la lu- mière et excitèrent un enthousiasme universel. Non seulement ses écrits sur la métaphysique et la morale, mais encore ses traités sur les sciences naturelles furent avidement étudiés. SUR L'ÉTUDE DES SCIENCES NATURELLES 75 ORM lir dans les auteurs anciens sur les sciences naturelles comme : Depuis lors, au lieu des livres élémentaires de la période pré- : cédente, nous rencontrons les gros volumes où les scolastiques consignent leurs laborieuses tentatives pour pénétrer les mystères de la nature. Deux in-folio d'Albert le Grand le maître de saint Thomas, scnt consacrés à des problèmes de tout genre, tels que ceux qui occupent aujourd’hui nos sa- vants. Saint Thomas iui-même a écrit de longs commentaires sur la Physique d’Aristote, et ilen rappelle constamment les principes, même lorsqu'il s’occupe des questions théologiques, comme pour apprendre aux âges futurs que même la science de l’invisible, sous sa forme la plus élevée, ne saurait dispen- ser de connaître les faits et les lois du monde visible. Pendant le moyen âge, il est vrai, les sciences naturelles n’ont fait presque aucun progrès. L'activité intellectuelle suivait d’autres directions ; Bacon et Descartes n'étaient pas encore venus révéler la vraie méthode scientifique. Mais tout ce qui pouvait de quelque manière la faire pressentir, au cours de cette période, appartient presque exclusivement au clergé ca- tholique. Il est à remarquer, en effet, que des trois hommes qui sont regardés aujourd’hui comme les précurseurs de la science moderne, l’un fut pape, l’autre cardinal, le troisième religieux de l’orlre de Saint-François. Avant de monter sur la chaire de Saint-Pierre (999), Gerbert, moine bénédictin, était la merveille de son siècle : après s’étre assimilé toutes les con- naissances que lui offrait la France, sa patrie, il s'était rendu chez les Arabes d'Espagne, alors parvenus à l’apogée de. leur 99 LE NATURALISTE CANADIEN puissance et universellement réputés pour leur connaissance des sciences naturelles,et il avait étudié dansleurs écoles;d son retour, i] avait enrichison ¢; oque de sesinventions et desvs découver- tes. Le cardinal Nicolas de Cuse, orientaliste, théologien, homme d’Etat, fut en même temps le plus original des physi- ciens de son siecle. Quant à Roger Bacon, qu'il suffise de dire que l’universalité de son savoir, la hardiesse de ses spécula- tions, la nouveauté ct la sûreté de ses méthodes d’investiga- tion, ont placé ce moine du XIL!e siècle, au dire de plusieurs de nos savants contemporains, presque au même niveau que son grand homonyme du siecle d'Elisabeth. VI Le souvenir de François Bacon nous amène à une derniè- re et incomparable période des recherches et des découvertes de l'esprit humain. Sans doute le clirgé n’a plus, depuis la Renaissance, le monopole du savoir, Plusieurs des nouvelles sciences devien- nent naturellement le partage «les spécialistes, physiciens, chi- mistes, ingénieurs, astronomes. Mais le clergé ne reste étran- ger à aucune d'elles, Et l’on rencoitre constamment des pré- tres distingués parmi les auteurs des grandes inventions et découvertes d: cette nouvelle ère scientifique. (À suivre) J. HOGAX, Prétre de Saint-Sulpice. L’immunité ‘‘ antimoustiquaire ”’ Le petit article de notre derniére livraison, sur les piqû- res des moustiques, nous a valu l’intéressante lettre que voi- C1 : Montréal, 19 juin 1897, Monsieur l'abbé, Dans le dernier numéro du “ Naturaliste” vous deman- L'IMMUNITÉ “ ANTIMOUSTIQUAIRE ” 93 dez que l’on vous signale des personnes ayant éprouvé l’im- munité acquise par les piqûres de moustiques. Voiei près de six ans qu'un vénérable prêtre, d’une scien- ce égale à sa morlestie, le bon et vénéré M. l'abbé A. Thérien, Aumônier de la Réforme, à Montréai, me donne une hospita- lité dont je ne puis asrez lui témoigner toute ma reconnais- sance. Pendant près de trois ans, j'ai habité une jolie propriété qu'il possède près du chemin de fer, à Ste-Rose (Laval), dans le bois, près de la rivière ; par conséquent, un endroit infesté par les maringouins. Durant les premiers jours, j'éprouvai de grandes souf- frances par ces incoïnmodants....cousins : et, plus d'une fois, je vouai diis manibus ces parents encombrants :— Puis, je m'aperçus que je ne ressentais plus rien, J'étais. ...natu- ralisé sauvage ! Le bon M. l’abbé Thérien, au courant de ce fait, est lui- même une,.....victime de cette immunité. Tous les ans, il va passer quinze jours dans notre Nord-Ouest, avec son ami M. l'abbé Ouimet, curé de St-Mustache, et d’autres : dès le deuxième ou le troisième jour de leur excursion, il ne souffre plus du tout des piqûres des moustiques. Vous avez donc, révérend Monsieur l'abbé, deux té- moins plus qu’oculaires :—Je souhaite la même immunité à tous ceux qui auront le courage de jeter la plume pour la ha- che ! à condition qu’ils aillent coloniser notre beau Nord- Ouest. Je parle de celui de la province de Quétec, sur lequel mon excellent ami M. le juge B. A. T. de Montigny a si bien écrit. Recevez, révérend M. l'abbé, je vous prie, avec mes plus vives sympathies pour votre œuvre si peu comprise, hélas ! l'hommage de mon profond respect. FIRMIN PICARD, Homme de Lettres. Nous remercions cordialement M. Picard, du Monde il- lustré, d'avoir bien voulu nous faire connaître les faits qu'il rapporte. D'autres personnes nous ont dit qu’elles ne s'étaient ja- mais aperçu qu’elles eussent bénéficii d'aucune immunité con- tre le venin des moustiques, non plus que nous-même. Cela est peut-être dû à ce que nous n’avons pas été “ piqués ” du- rant assez longtemps par ces insectes, Peut-être aussi est-il 94 LE NATURALISTE CANADIEN nécessaire d’être doué de certain tempérament plutôt que de tel autre, pour devenir réfractaire à ce venin. La question reste done ouverte,& ce dernier point de vue, et les gens désireux de contribuer à la solution du problème peuvent se livier à toutes les expériences qu’elles voudront. ll ya des lauriers à cueillir sur ce champ de bataille... — —0 LES REVUES — THE Asa Gray BULLETIN, devoted to plant life in field, forest and garden. Revue bi-mens‘ielle, in-80, dont l’a- bonnement coûte 50 cts par année. (Lyster H. Dewey, 1337 Wallach Place N. W., Washington, D. C., U.S.) Cette pu- blication s'adresse non seulement aux botanistes de profession, mais aussi aux simples amateurs et aux débutants. Son bon marché extraordinaire la met vraiment ala portée de toutes les bourses. —La CROIX, revue mensuelle in-80, dévouée aux inteé- réts de l'Eglise. Prix de l'abonnement, 40 cts par année. J.-U. Bégin, Editeur-Gérant, Boîte 26 B. P. Québec. Cette revue énonce un programme excellent. Nous osons pourtant dire que,a notre avis, c’est trop de trois publications plus ou moins identiques sur le “ marché ” de Québec . la Semaine religieu- se, la Bibliothèque canadienne-française et la Croix. Les deux premières ne sont pas encore arrivées, croyons-nous, à une prospérité suffisante pour subir impunément la concur- rence. O PUBLICATIONS RECUES —Zoologiska Studier. Festskrift WILHELM LILLJEBORG Tillegnad Pa Hans Attionde Fodelsedag. Af Svenska Lun TA 7: 1 PUBLICATIONS RECUES 95 Zoologer. Upsala, 1896. Ce titre est en suédois ; le livre aussi, à part quelques parties rédigées en anglais : et cela nous empêche beaucoup de faire la critique de l'ouvrage. Par ex- emple, nous pouvons bien dire que c’est un splendide volume in-40, imprimé sur papier vélin et superbement illustré. Nos remerciements à l’Université d'Upsala, Suède, qui nous a fait le gracieux envoi d’un exemplaire. — Proceedings of the Davenport Academy of Natural Sciences, Vol. VI, 1889-97. Davenport, Iowa. —Proceedings of the Indiana Academy of Sciences,1894; adem, 1895. we | —(The Chicago Academy of Sciences) The Pleistocene Features and Deposits of the Chicayo Area, by F. Leverett, U. 3. Geological Survey. — Gensral Index to the seven volumes of INSECT LIFE, 1888-95. —Pont proposé sur le Saint-Laurent devant Québec ;— Une Tour Eiffel pour Londres. M.le chevalier C. Baillair- gé, que nous avons l'honneur de compter parmi les dévoués collaborateurs du NATCRALISTE, est d’une activité intellee- tuelle peu crdinaire. Nous le remercions d’avoir bien voulu nous envoyer les deux mémoires dont nous venons d’écrire le pie et qui sont d’entre ses dernières contributions au génie civil. GEST S Nous remercions le Canada et le Protecteur du Saguenay d’avoir bien voulu recommaniler d'avance, en termes si bien- veillants, notre Labrador et Anticosti” que l’on achève en ce moment d'imprimer. D —— Le Canada est un beau et grand Journal politique, quoti- dien, âgé de trente-deux ans, que M. A.-A.-C. Larivière, M. P., a tout dernièrement ressuscité,et qui a pour programme de servir les intérêts religieux avant tout, Nous croyons que ce jour- nal, dirigé par M. Lerivière —qu’assiste notre ami M. P. Mas- gon, ci-devant de l’Ouvrier catholique et du Courrier de l’Ouest—fera sa marque dans la presse canadienne, ($3.00 par année, Le Canada, Ottawa). 96 LE NATURALISTE CANADIEN Paraitra à lafin de juillet Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard. Volume de près de 500 pages in-80, format et caractères du Naturaliste. Impression de luxe. Illnstré de 44 portraits et autres gravures, et d’une carte du golfe Saint-Laurent dressée expressément pour cet ouvrage. [Journal de voyage—Historique et état présent de tous les postes de la Côte Nord, depuis Betsiamis jusqu'au Blanc-Sablon, et de l’Anticosti— Mceurs et usages des Montagnais—Pécheurs cauadiens et acadiens—Cométiques et chiens du Labrador—Détails complets sur la chasse au loup marin, et la grande péche au saumon, au hareng, à la morue—La vérité sur l’Anticosti ; renseigne- ments inédits ; l’entreprise Menier.] Prix : $1.25 franco. N. B.—Priére aux personnes qui voudraient recevoir l’ouvrage dès sa publi- cat ion, d’en informer immédiatement le directeur du Naturaliste. Les volumes seront expédiés suivant l’ordre des demandes. +% Liverpool, London & Globe: COMPAGNIE D’ ASSURANSE Contre le H'eu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 > Investis en Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytéres, colléges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL: $13,444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. Paterson & Son, Agenis généraux, Montréal Jos.-Hd. SAVARD ia pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi 4 Dace Royale & COMPAGNIE D'ASSURANCE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS: $42,000,000 Surpius de l'actif eur le passif : Le plus considérable de ae les A A d'assurance contre le feu Wim. T'atley, A seneral Montreal JOS.- ÉD, "SA VARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI > UE Naturaliste Canadien VOL. XXIV (VOL. IV DE LA DEUXIEME SERIE) No7 Chicoutimi Juillet 1897 Directeur-Propriétaire : l'abbé V,-A, HUARD Le Nord de la vallée du lac St-Jean (Continué de la page 67) De la rivière du Bassin en remontant jusqu'aux Terres» Rompues, les traces du cataclysme ne sont pas aussi frappan- tes que dans la partie déjà décrite : cependant en étudiant bien les détails on ne peut sortir de là. Voyez le chemin de fer qui côtoie ces lèvres d'argile amincies par les torrents s’engloutissant dans la fissure : les travaux de nivellement exécutés là y ont mis A nu des fouil- lis profonds de cailloux roulés que cette même rivière du Bassin, qui n’avait pas encore ses chutes, avait entraînés avec elle dans sa course furibonde vers Chicoutimi, encore & demi submergé, tout en laissant échoués sur son chemin, aux trois quarts de sa course, des blocs de rocher détachés du Portage-des-Roches et que l’on pourrait y rajuster à leur pla- ce même s'il était possible de les remonter jusque-là. Le voyageur qui chemine sur le côté nord de la rivière du Bas- sin, pour’se rendre à Laterrière, a dû les voir, ces blocs tous frais taillés, assis fièrement sur le bord du chemin : mais per- sonne ne s2 demande d’où ils viennent, comment ils sont ar- rivés là et par quelle aventure, s’il vous plait. * * * 13—Juillet 1897. on : f pred 4 Re | Terre:-Rompues où Interrompu : 6 deux expressions | qui bien leur raison d’ étre et aN; sans avoir la. da : Bi “ont hag alors, effaciint’ “us témott cubte ae nae la Fine qui souvrait en ligne droite jusqu'au nord lici Jusqu'au lac DENT … Sotagama, une Be de dreite milles environ, Ame 5 Ase 0m , ‘ Dans ce large espace, labime qui s’ouvrait en travers le _ bassin silurien dans le plus épais de ses dépôts séculaires, y a ae laissé, ‘ici et là, des traces intermittentes incontestables ara son venu arrêter la violence des eaux éperdues descendant des hauteurs de Shipshaw et de là rivière Blanche; ces déux fiords remplis à pleins bords (égorgeaient des montagnes comme des cataractes Uiluviennss, nivelant partout sur leurs passages les couches épaisses de sédiments, enlevées, arra- -chées avec violence de leurs parois évasées, de leurs gorges .… profondes et des ravins sous-marins se succélant tout le long … de ces deux vastes éntonnoirs. Cependant, il reste encore sur ce parcours des emprein- tes de la fissure qui indiquent quand même sa vraie direction. Le petit et le grand lac à Ours et plusieurs trous d'eaux moins importants se succèdent de distance en distance, et Hi tiennent place de ces cavité: oubliées pendant cette int£res- 5 ‘a sante évolution, hypethétique ou sou, et dont les tracessinef- …. façables ne se perdent pas de vue, pour qui veut voir. eee Les eaux de la rivière Shipshaw sortant des montagnes à et entrainées vers ke sud sur la pente de cette plaine uniétra- … versèrent la fissure dans l’angle N.-O. du canton Simard ; ay aussi y voit-on les berges élevées et ie lit même de cette ri- QE | Fe; AS ay ™ 4 Ret 2 + * Peay oS Ee! av~ 4 ETS ment remués par le eataclysme, où la rivière Shipshaw se les argiles, les glaises bleues qu’elle venait de laver pénibles i > S { des rochers perdus, cachés dans ces masses d’alluvions et qu'il 1 be iy AU De Le PIECE “ bay vière, à cet endroit, formés de sable et de graviers fraiche- frayé un passage avec beaucoup moins de résistance que dans ment en amont et qu’elle creusa ensuite en aval sans souci fallut bien reconnaitre et subir indéfiniment une fois le sillon tracé. C'est ainsi que d’un rocher à l'autre elle ne fait qu'un « bond jusqu'a la Grande-Décharge, qui, elle aussi, west pas \ moins agitée à cet endroit. LE LAC SOTAGAMA es: Ce réservoir,profond de douze milles de long sur un tiers. : de mille de large en moyenne, que l’on nomme Sotagiuna, est borné au ee par l’une des plus hautes montagnes de A < province de Québec, formant un rempart infranchissable — d'une extrémité à l’autre de cette belle nappe d’eau. La fis-— " sure s'étant ouverte à la base même de la montagne et celle- ae ci la protégeant contre les courants déchainés qui débordaient — en vagves immenses vers le sud à chacune de ses extrémités, 4 eile resta béante, intacte telle qu'elle existe encore aujour-. a dhui. / : # Sans le cataclysme, Vexistence de ce iac ne peut sexpli . quer. Le fond du grand tassin silurien submergé pendant | ee des millions d'années aurait bien eu le teinps de se, niveler 4 partout également sans oublier de fosses nulle part, surtout dans un endroit.comme celui-ci,où l’on voit des “écores” «le près … de cent pieds de terre rapportée qui séboule constamment dans ie lac, sans le remplir. De Les berges sud du lac ont la forme d’une immense lèvres retroussée qui indique bien a un soulèvement quelconque | à s'est opéré là; autrement on n’y verrait pas, du sommet de Caan hautes ses cette pente inclinée vers le sud qui nous per- By met d’apercevoir le lac Saint-Jean & nos pieds, bien que sur a ces hauteurs nous soyons à vingt milles de son plus peas oe rivage. vor pe 100 LE NATURALISTE CANADIEN Retardées par la disjonction, l’ensablement de la fissure à l'extrémité sud-est du lac Sotagama, les eaux torrentielles se trouvèrent réellement éclusées dans cette direction ; mais ce n'était rien pour elles de s'ouvrir un passage à l’autre ex- trémité du lac en se précipitant vers le sud, où aucun obsta- cle sérieux ne venait retarder leur course furibonde vers le lac Saint-Jean, dont les nouvelles limites se dessinaient déjà à l'horizon ; quand bien même, rien n’aurait pu résister à cet- te avalanche inattendue arrivant par la fissure, et dont la poussée imprimée depuis plus de cent milles exerçait encore toute sa puissance en débouchant dans la plaine. Lextrémité nord-ouest du lac Sotagama, faisant un an- gle presque droit avec la rivière Péribonca, avec la fissure, et le rivage escarpé dans l’angle même étant infranchissable, le torrent passa au bout sans fléchir, laissant les eaux du lac immobiles à l'écart comme pétrifiées: ce qui explique la for- maticn des langues de terre qui le sépare de la rivière. De fait, les sables et alluvions descendant la rivière, en- trainés par les grands courants resserrés entre les deux parois de l’abîme, du moment qu’ils dépassèrent l’angle de courbe dont nous venons de parler, la pression sur eux s’annula tout à coup; et puis ne sentant plus de résistance,ils se précipitèrent eu partie dans le lac, dans ces eaux sans mouvements qui les arréterent sans effort et où ils se déposèrent naturellement comme sur une grève solide, formant ces dunes recouvertes aujourd’hui d'un épais gazon de foin bleu si fortement om- bragé par les arbustes de saules, d’aulues et de maskwabina, qu'il est impossible d’apercevoir le lac en descendant Péribon- ca a cet endroit,hormis par la passe étroite qui le relie plus au sud à la rivière et qu'il s’est lui-même ouvert dans ces dunes si ingénieusement formées entre les deux. (a n’empéche pas que le coup d’ceil jeté en passant y perçoit une ébauche de la belle nature sauvage difficile à surpasser : nous rem4morant les belles perspectives du lac Batiscan pitt »resquemen t enca- dré dans les plus hauts sommets des Laurentides, miran t ses monts superbes couronnés de verdure dans les eaux transpa- LA BOTANIQUE DU CANADA 101 rentes et limpides où ils plongent leurs pieds sans les rider, et y reflètent avec harmonie les ombres et les nuances de cette merveilleuse draperie renversée à fleur d'eau et que rien dans ce pays ne peut surpasser en magnificence et en poésie. (A suivre) P.-H. DUMAIS. LA BOTANIQUE DU CANADA à la ‘* Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen ’’ Rouen, le 24 juin 1897. Monsieur l'abbé, Dans une de nos dernières séances, J'ai signalé à la Socié- té la note très intéressante publiée par M. J. Fletcher dans le Naturaliste canadien au sujet d’une herborisation faite à Rimouski. ; A lire ce travail, on se figurerait avoir sous les yeux le compte rendu d’une excursion botanique faite non seulement en Normandie, mais encore à l’estuaire de la Seine dans notre département. Sur les 82 plantes signalées, 76 appartiennent à notre flore. Voilà ce qui n’est pas banal. Parmi celles-ci, une seule nous vient du Canada, c’est l’'£rigeron. Nous en avons une autre, non signalés à Rimouski par M. Fletcher, originaire également du Canada, et qui a envahi tous nos cours d’eau, l'£lodea canadensis. À Il y a à mon avis,tout lieu de croire que cé sont vos bons aïeux de la côte normande qui ont apporté avec eux,involon- tairement sans doute, des quantités de graines qui n'auront pas demandé mieux que de s’acclimater, le climat, le ter- rain et l'emplacement étant sensiblement pareils. Il est cependant une plante dont la présence m’intrigue au 1—Nous avons bien cette plante dans la province de Québec, Rép. Pre c'est le Mers na car 1. en ] date indiquent Amérique australe comme l'habitat e elusif de cette plante. 1 | | Si j'avais connu l'adresse 2 de l’auteur ae la note,je me se- — … rais permis de lui écrire pour lui demander quelques rensei- — _gnements à ce sujet. | 9 A. POUSSIER. (oo SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES [Coutinué de la page 92] Ainsi le père de l’astronomie moderne, Copernic, était chancine de la cathédrale de Frauenburg, et il partageait son | temps entre la prière, les œuvres de chants etles recherches scientifiques. Un autre chanoine, Gassendi, fut l’un des plus grands astronomes et mathématiciens du xvule siècle. Il sem- ble que l’astronomie ait exercé sur les clercs une sorte d’at-. trait naturel ; et l’on peut remarquer que, depuis Copernic — jusqu’au célèbre P. Secchi, le jésuite bien connu de nos jours. pour ses travaux sur l'astronomie, cette science si noble et si — élevée a toujours eu dans les rangs du :lérgé d’éminents a- deptes. Le premier président de lAcadémie des sciences à — Paris, l'abbé Picard, enseignait l'astronomie au Coilège de France; il exerça pendant de longues années une influence p:éponderante sur les travaux pratiques relatifs à sa science tavorite, et l'on sait combien Newton fut redevable à ce sa- vaut pour ses propres découvertes. On trouve ensuite, parmi iss plus célèbres représentants de l'astronomie en France, ns i—Ilest pourtant bien certain que cette plante, de la famille des Bor- .ginées, se trouve sur la rive sud du Saint-Laurent. RÉp. ey ÿ 2—Notre ami de Rouen peut écrire à M. Fletcher à la Ferme expérimentale, Ottawa. Le savant M. Fletcher est le botaniste et l’entomologiste d’État, au ee : Canada, RÉD. — phères A furent os comme un Ae ane remarqua- bles travaux astronomiques du Xvute siècle. A la même époque, le professeur de physique le plus connu était encore un ecclésiastique, l’abbé Mollet. Il faut en dire autant plus ‘tard d'Haüy, le plus grand minéralogiste de son temps; le 4 créateur, on peut le dire, d’une nouvelle science, la eristallo- . graphie, sur laquelle depuis lors la minéralogie s’est constam- a ‘ment appuyée. L'Italie, à son tour, est redevable au clergé …. de l’un de ses plus grands naturalistes, Spallanzani ; tandis à L [=] que la France, à la même époque, se glorifiait à bon droit du célèbre inventeur et physicien l'abbé Mariotte. » faire une idée complète de la part importante prise par le cler- gé dans l'avancement des sciences au cours de ces trois der- = niers siècles, it faudrait entreprendre l'histoire détaillée de » chacune d’elles. A peiné pourrait-on en citer une qui n'ait -été cultivée par de nombreux membres du clergé, eb qui ne …. doive à quelqu'un d’entre eux un notable progrès. | 1 prog 4 C’est ce qui se vérifie en particulier pour la géographie, | l’ethnologie et les diverses branches de l’histoire naturelle. A ces sciences, qui dépendent essentiellement des observations directes faites dans chaque pays du mon:le, les missionnaires des xWIIe cb XVIIIe siècles ont rendu dinappreciables services. dans une mesure exceptionnelle. Si occupés qu'ils fassent du salut des 4mes, leur attention était tousours en éveil pour ob- Server les choses de la nature et ses phénomènes curieux dans -les pays inconnus ees ils venaient apporter l'Evansile. De toutes les parties du monde encore inexplorées, ils en- voyaient aux differents centres civilisés des observations soi- eneusement établies, des cartes, dés descriptions, des échan- dants attitrés et les plus précieux des sociétés savantes de l'Europe. Parmi ces dernières, l'Académie française des sciences leur dut souvent plus qu'il ne lui plaisait de le re- Ce ne sont là que des exemples individuels. Pour se” … C’étaient tous des hommes instruits, plusieurs l'étaieut même. tillons de la faune et de la flore. Ils étaient les correspon-. Lo : xe re \ 104 LE NATURALISTE CANADIEN connaître. Cette compagnie, le premier des corps savants de cette époque, compta toujours des ecclésiastiques au nombre de ses membres les plus célèbres. Son premier président, Pi- card, était prêtre ; son premier secrétaire perpétuel, le “ mo- deste et savant ” abbé Duhamel, comme l'appelle le récent historien de l’Académie, était aussi homme d’Eglise. On ren- contre des prêtres dans chacune des expéditions scientifiques du siècle, tout comme, de nos jours, le P. Perry,jésuite, à re- cu plus d’une mission du gouvernement britannique. On peut faire la même remarque pour les corps savants des autres pays catholiques d'Europe, qui ont toujours recruté quelques- uns de leurs membres les plus distingués parmi les religieux ou les membres moins occupés du clergé séculier. Le vif intérêt, la part active prise par le clergé séculier et régulier à l'avancement des sciences ont été récemment mis en lumière d’une façon inattendue par la publication de la correspondance des grands savants de cette période :. Galilée, Descartes, Leibnitz et d’autres encore. Il en résulte que les amis qu'ils avaient dans le clergé ont suivi avec plus d’inté- rêt que personne les utiles travaux de ces grands hommes, et qu'ils se montraient toujours disposés à leur venir en aide. Galilée, par exemple, de:eura en relations suivies avec les jésuites qui dirigeaient l'observatoire de Rome. Entre Des- cartes et le P. Mersenne, son condisciple et fidèle ami (que beaucoup regardent comme le fondateur de lacoustique), se poursuivait un échange ininterrompu d'observations et de ré- flexions qui indiquent chez ces deux savants la plus sincère confraternité d'esprit, Quant à Leibnitz, on sait depuis long- temps que la partie la plus considérable de sa currespondance scientifique était adressée à des religieux ou à des prêtres sé- eulivrs. L'histoire des ordres religieux confirme puissamment la méme conclusion. Ils se sont fait toujours remarquer par leur zele pour le développement du savoir, et chacun d’eux a eu sa part dans les conquétes de la science moderne. La Compaguie de Jésus, en particulier, a de ce chef les plus ma- } $ 3 FAUNE COLÉOPTÉROLOGIQUE DU MANITOBA 105 guifiques titres de gloire. Quand même l'Eglise catholique n'aurait à faire valoir, au cours des trois derniers siècles, que les travaux dus à cette illustre Société dans l’ordre des inves- tigations scientifiques, eile pourrait encore être fière de son œuvre. Tandis que les dominicains, les bénédictins, les ora- toriei:s et d’autres congrégations religieuses faisaient revivre le passé dans des ouvrages dont la vaste érudition, le mer- veilleux sens critique, reçoivent des générations successives de savants de nouveaux éloges, la Compagnie de Jésus se dé- vouait d’une manière spéciale à la culture du savoir scientifi- que, qui devait exercer un si grand prestige sur les esprits et absorber bientôt une part si considérable de l’activité humai- ne. (La fin aw prochain numéro) J. HOGAN, Prétre de Saint-Sulpice econ Gee (7) ae ee à Faune coleopterologiq u. Manitoba Si aujourd’hui je puis donner aux lecteurs du Naturalis- te quelques additions à la liste coléoptérologique du Manitoba, publiée l’année dernière, il me faut remercier plusieurs amis correspondants pour la valeur de imaints renseignements, et surtout M. H. F. Wickham qui a bien voulu, avec sa bonté ordinaire, me donner l’aide dont j'avais grand besoin dans l’é- tude d’un bon nombre de petites et difficiles espèces Croyant d’abord ces additions insufliisantes pour prendre place dans une revue scientifique, je laissais se couvrir de poussière mes vieux cahiers de notes, espérant meilleure ma- tière pour plus tard. Ce n’est qu'après avoir connu l'intérêt que portent plusieurs entomologistes pour ce coin nouveau de notre pays, que je crus ne devoir pas manquer d’être utile à la science. Poussé par cette idée et par la nombreuse corres= poudance que je tenais avec le monde entomologique, je me 14—Juillet 1897. 106 LE NATURALISTE CANADIEN mis à l'œuvre, et enfin, aujourd’hui, après beaucoup de recher- ches, d’études et de Vieux souvenirs invoqués, j’apporte ce que ma collection et mes mémoires de 1895 peuvent fournir de nouveau à ma première liste (1). Je dois ajouter que j'ai laissé à Winnipeg mon vieil ami M. A. W. Hanham qui, encore infatigable dans sa noble poursui- te, fera bientôt participer la science d’un plus vif rayon de lu- miére sur l’entomologie ax Manitoba. Parmi les lecteurs du Naturaliste, il pourrait fort bien s’en trouver quelques-uns qui seraient hostiles à ces listes d’espèces comme, par exemple, celle qui va suivre, et leur en vouloir pour l’espace enlevé à d’autres matières plus intéres- santes, J’avouerai que pour celui qui n’est pas essentielle- ment naturaliste, la chose n'offre rien de bien séduisant ; mais on commettrait décidément une profonde erreur en histoire naturelle que de croire qu’elle est inutile. Ces listes d’espè- ces locales sont d’un grand secours dans les classifications, et sont presque indispensables aux auteurs; ensuite elles mon- trent évidents les phénomènes de la uéographie zoologique, qu'il fallait attribuer à des lois inconnues il y a peu longtemps encore, Les êtres vivants ne sont pas placés au hasard dans le sein des eaux et sur la terre, mais chaque espèce occupe un espace déterminé et par conséquent une distribution géoyra- phique distincte. En recherchant les causes de cette loi, on a invoqué la différence de milieu, le climat, la latitude ; mais ces explications semblent être insuffisantes en bien des cas. Si une étude sur ce sujet peut'intéresser les lecteurs du Natu- raliste, je tacherai, du mieux qu'il me sera possible, de leur faire connaître les recherches des uaturalistes qui s’en sont oc- cupés spécialement. CICINDELIDÆ Cicindela hirticollis, Say. CARABIDÆ Elaphrus ruscarius, Say. (1) Voir les Nos du Naturgliste, 10, 11, 12, de 1896, et Nos 1 et 2 de 1897. LE FLÉAU DES CHENILLES AU SAGUENAY 107 Blethisa quadricollis, Hald. Nebria pallipes, Say. Dyschirius sphæricollis, Say. Ns Dejeanii, Putz. Bembidium chalceum, Dej. Tachys nanus, Gyll. Ks flavicauda, Say. Pterostichus coracinus, Newman. Amara obesa, Say. Badister obtusus, Lee. Platynus viridis, Lee. ‘ octopunctatus, Fab. ‘“ obsoletus, Say. (A suivre) GUSTAVE CHAGNON. Oo Le fléau des chenilles au Saguenay Les journaux du pays ont parlé, au commencement du mois, du nombre extraordinaire de chenilles qui menaçaient de dévorer presque les forêts du Saguenay. Forcément re- tenu à notre bureau de travail par une besogne excessive, nous avons vivement regretté de n’avoir pu aller étudier sur place les dégâts causés par ces insectes. Du reste, de Chicou- mi même, on distinguait fort bien, sur la rive opposée de la rivière Saguenay, c’est-à-dire à une distance d’un demi-mille, certaines parties de forêts dont les arbres avaient été dépouil- lés de leurs feuilles par ces innombrables rongeuses. Et puis,nous n’avons pas manqué d’entendre parler beau- coup des faits et gestes de ces chenilles. Il est très vrai, comme on l’a vu sur les journaux,que les trains du chemin de fer ont été grandement gênés par les troupes de chenilles qui recouvraient la voie ferrée, et qui, écrasés sur les rails, formaient autour des roues une masse gluante qui rendaient difficile le jeu des freins, dont l'emploi est si nécessaire dans le voisinage de Chicoutimi à cause de re LE NATURALISTE CANADIEN | la forte différence de niveau que l'on y remarque. Sur certaines routes, les voitures ne pouvaient avancer qu'en écrasant des bataillons de chenilles. On cite des maisons où il fallait presque se berricader pour n'être pas envahi. Quand on manquait à la précaution de tenir bien fermées les portes et les fenêtres, les chenilles en profitaient pour entrer dans la place, et pénétrer partout, daus les lits, dans les armoires, etc. On nous a même rapporté qu'un canot, vis-à-vis Saint- Fulgence, s'est trouvé à naviguer an milieu d’une masse de chenilles flottantes à la surface de l’eau Evidemment, ces chenilles avaient été surprises par la marée sur les herbes du rivage et le flot les avait entrainées. Ces insectes ne sont pas nouveaux. Le Naturaliste ca- nadien en a parlé longuement dans son volume VI, livraison de mai 1874 (paze 138 et suivantes). Ce qui est inaccoutu- mé, c'est le nombre prodigieux de leurs représentants, cette année. Au rapport de l'abbé Provancher, en 1856 et en 1860, elles furent aussi tellement nombreuses. qu’en bien des en- droits elles firent périr des vergers en entier. Elles ont coutume, en effet, de s'attaquer de préférence au pommier. Mais comme ici, dans le Saguenay, il n’y a point de vergers, elles ont ravagé les forêts, et c'est le peuplier bau- mier et le tremble (qui est aussi une espèce du genre peu- plier) dont elles ont surtout détruit le feuillage. Le nom de ces insectes est ‘“ Clisiocampe d’ Amérique” (Clissocampu Americana, Harris), ou Cheniile à tente. On leur a donné ce dernier nom de Chenille à tente parce que, ordinairement, elles réunissent plusieurs faisceaux de bran- ches par des fils de soie et forment ainsi des espèces d’abris ou tentes où elles se tiennent en grand nombre, dévorant les feuilles qui s’y trouvent. L'abbé Provancher dit que dans les étés de 1856 et de 1860, déjà mentionnés, “la plupart, dans les environs de Québec, ne se mirent pas en frais de se filer une tente.” I] semble qu’il en a été de même au Sague- nay, cette année. Du moins, d’après les informations que nous avons reçues, les tentes de ce genre, qui ont souvent 15 pou- ENT AN oa 2 Pe Aa: y My Sees woe awe “A AY Us Ns x Fig. 4.—La ‘‘ chenille à tente.” On nous a apporté quatre de ces chenilles vivantes, tout à fait sembiables à celles représentées en a et b, dans la gra- vure ci-jointe. Elles étaient à leur grosseur, ayant changé de peaux quatre fois, à mesure qu’elles se développaient. Nous lee plaçâmes sous verre, et le 8 juillet trois d’entre elles fa- briquaient leur cocon de soie ; deux des chrysalides ont éclos le 26 juillet. Nous avons aussi, dans notre bureau, un rameau d'arbre dont toutes les feuilles servent d’enveloppes à des cocons de ces chenilles ; nous avons compté 16 de ces cocons sur un es- pace de deux pieds de longueur. Fig. 4.—Nous reproduisons dans cet article les gravures, relatives au su- jet que nous traitons, du ‘‘ Naturaliste ” de 1874, où elles venaient aussi— curieuse coincidence—sous les mêmes numéros 4 et 5.—a et b, deux chenilles parvenues à maturité ; e, œufs disposés en anneau ; d, cocon de la chry- salide, à on af fils de goie fa ubinés « en une D de pa par une gomme jaunatye. © : | L'éclosion des chrysalides, renfermées dans ise cocons, se a fait ces jours-ci—nous écrivons le 27 juillet ;—et nous voici | A “aux prises, à présent, avec un nouveau fléau : celui des. papil 7 lons. Lun de ces derniers soirs, nous avions toutes les pei- : nes du monde à écrire, tant il était entré, dans notre appar- — ¢ tement, de ces insectes attirés par la lumière des lampes ; nous avions souvent à les écarter du bout de la plume sur le pa- pier où nous écrivions. En sorte qu'il faut désormais se gar- ~ - der, la nuit, d'ouvrir les fenêtres, pour ne pas être envahi. CPouriaitt, apres les chaudes Journées de ce temps-ci, on aime-. ait à profiter de la brise du soir sald rafraichir un peu Pin- à térieur des maisons. ite ; | L'entrée principale du Séminaire de Chicoutimi (où ré. ‘side le Naturaliste canadien) offre, durant la nuit le specta- cle le plus curieux. La lampe électrique, placée au-dessus de. cette entrée, est constamment entourée d’une multitude de … ces papillons nouvellement éclos, qui voltigent tout alentour si rapidement que l'impression de leur course en, persiste un. moment sur la ‘rétine de l'œil; et l'on voit un- pe ; nombre de cercles jaunes qui se décrivent sans cesse et dans tous les sens autour de la lampe. En même temps, les eee es vitraux, les pilastres du portique et les degrés du seuil sont absolument recouverts de centaines et de centaines de papillons. Pour sûr, oneques nous ne vimes pareiile chose. Et le bourdonnement que produisent tous ces insectes en agi- tant leurs ailes est fort extraordinaire, _ NA Le papillon du Clisio-. campe (Fig. 5) est dun + brun rougeâtre ; ses ailes W antérieures sont traversées — par une bande transversale Fig. 5.—Le papillon femelle, de, gran- ee Fo MIE ph À ne + | deur naturelle. re, Cet insecte se tient ca- — - ché tout le jour. | AE | Ces papillons n ne feront aucun dommage ni à personne, — ni a quoi que ce soit, puisqu'ils ne prennent aucune nourritu- Meare. Ils mourront bientôt, mais non pas sans laisser des des- _cendants. | Chaque femelle oe de deux à trois cents œufs! Elle. les réunit en un anneau ovale (Fig. 4, c) autour d'un rameau + d'arbre, et les recouvre d’une espèce de gomme qui les protè- s ” - ge. On pourra, dans quelque temps, voir de ces anneaux sur + les petites branches d’arbres et prévoir un peu quel sera le sort des habitants du Saguenay, le priutemps prochain. Car ‘si la moitié seulement des, innombrables pi apillons qu'il y a maintenant laissent chacun...disons 250 œufs, qui produiront 250 chenilles, il n’y aura plus qu'une chose à faire : s'en aller tous aux Biats À à A \t | En effet, si l’on arrive à défendre un verger contre ces "chenilles, il n’y a plus de lutte possible quand le fléau s'attaque ie aux-foréts dans les proportions que l’on a vues cette année. 4 Mais la Providence x. tout réglé avec tant de sagesse, 4 qu "il n’est pas ordinaire qu’une espèce d'insectes arrive à se 0 ” développer d’une façon si prédominante. Coinme yous l'avons a dit ailleurs, il yalongtemps qu'il n'y aurait plus que des pn- cerons, et en forte épaisseur, tout autour de la terre, s'ils avaient le champ libre ! Il y a longtemps que ies océans se- -raient comblés, si la postérité d’ane seule morue avait pu : s'accroître sans obstacle ! | ; i - Pour revenir à nos Clisiocampes américains, les parasi- 4 we qui ont coutume de les attaquer peuvent nace “être les — faire mourir en bon nombre avant la ponte des œufs, on tuer les chenilles du printemps prochain, lorsqu'elles auront passé à l’état de chrysalides ; quant aux œufs qui seront pon- — _ dus cet été, les circonstances atmosphériques de l'automne, © de l'hiver et du printemps leur seront peut-être fatales.=Et, ue ni les parasites, ni les circonstances ne viennent au secours | _ des gens du Saguenay, redisons-le : il n'y aura qu'à déguer- é F f 4 as le x can Let pir en 1898, ps à ty le Saguenay en proie au u monde en tomologique. EEE ASE LEE 7e MERS Le manque d’espace nous oblige à remebtre au mois ey chain notre revue bibliographique. mn () | (KS Paraîtra dans quelques jours : LABRADOR ET AN- TICOSTI, par l’abbé Huard. Vol. in-8o, de plus de 500 pages. Une carte et 45 gravures. Prix, $1. 25. marc Giverpool, London & Globe oe fe eee D’ ASSURANGE Contre le Heu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 = Investie en Car.ade: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytères, collèges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD | Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. - PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON hi llare au Canada depuis 1804 CAPITAL: $18,444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de garebés, Patersom «& Sonu, Agem's généraux, Montréal Jos.-Hd. 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Les écrivains des autres nations européennes ne sont sans doute pas moins sujets à caution quand ils parlent du Canada. ‘eur exemple,tout le monde se rappelle encore la fa- con extraordinaire dont le Tablet, de Londres, a traité l’hiver dernier de la question scolaire du Manitoba, attitude qu il a d’ailleurs heureusement modifiée plus tard, quand il eut ac- quis une plus juste connaissance des faits. Mais nous ne nous tenons que bien peu au courant de ce qui se publie chez ces peuples étrangers ; et cela fait que nous ne nous aperce- vons guère que des bévues que com:ettent trop souvent à notre endroit les journalistes de France. * * * Il y a une année, nous relevions les propos d'un ingé- nieur frangais, qui avait “découvert” l'herbe a la puce en Ca- nada, et signalait cette plante extraordinaire aux botanistes canadiens qui, à l'entendre n’en avaient jamais entendu par- 15—Août 1897. LEA # LE PAR AT y Nea Ver a 114 LE NATURALISTE CANADIEN ler ! Pour sûr,-personne d’entre nous n'avait encore enten- du parler de Vherbe à la puce ! Sat Le printemps dernier, ce fut l'excellent et aimable Pèle- rin, de Paris, qui nous arrivait avec une histoire de petits poissons très riches en huile, et que l’on employait dans cer- . tains villages du Canada pour l'éclairage : après les avoir fait sécher, on n'avait qu’à les allumer, et cela servait de bougie ! Voyons ! qui a vu deces poissons-là, en ce pays où non seulement les villes, mais même les viliages adoptent chez eux, les uns après les autres, l'éclairage électrique? Nous au- rions relevé dans le temps ces fausses affirmations, si nous n'avions été persuadé que ce n’était Ja qu’ane charge humo- ristique dont le Pèlerin s’égayait à nos dépens. Mais,que cela ait été ou non une charge,il n’en est pas moins résulté que,des quatre à cing cent mille lecteurs de l’intéressante revue, beau- coup croiront toute leur vie qu'en Canada on s'éclaire avec des petits poissons séchés ! * * * Nous venons par hasard de parcourir Jes numéros du 15 juin, du 5.et du 15 juillet (1897) du Bulletin de la Presse, publié & Paris. Nous y avons lu avee grand intérét trois articles intitulés : “ Les journaux français dans nos An- ciennes Colonies du Siècle dernier à Aujourd’hui—Canada,” par M. Paul Vibert, qu'une annonce publiée à la fin du jour- nal appelle ’éminent économiste, le conférencier populaire, le fils du célèbre historien Théodore Vibert. Assurément, nous devons savoir gré a lécrivain du soin qu'il prend d’exposer à ses lecteurs quels développements a pris en Amérique la presse franco-canadienne,et de la sympa- thie qu’il témoigne aux Français d’Amérique. Toutefois, il est regrettable que son travail ne soit plus à jour : les sour- ces où il a puisé ses informations sont déjà un peu anciennes, évidemment. Surtout, il y aurait à faire des réserves sur l’es- prit qui à présidé à cette étude, où l’on aperçoit de temps à autre le bout de l'oreille de l’anticlérical. Par exemple, voiei la gracieuse Abeille, du Séminaire de Québec, qui, dit ERREURS D OUTRE-MER 115 * M. Vibert, “ prend pour devise : “ Je suis chose légère et vais “de fleur en fleur,’ce qui était bien inutile, car tout le monde “sait comment le père Loriquet entend faire de l'histoire et “comment ses disciples n’ont point changé.” Ailleurs : “Le par- “ti clérical, si puissant là-bas publie les Annales de la Bonne “Sainte-Anne, en avril 1873, revue mensuelle, sous la direc- “tion de l'abbé N.-A.Leclere.” D'abord, nous qui avons su de près la fondation des Annales, nous témoignons que cette en- treprise n’a résulté que de l'initiative personnelle de ce brave homme que fut l'abbé Leclerc ; et puis....il n’y a pasici de parti clérical ; et, en tout cas, il y en avait encore moins en 1873. Mais nous ne voulons point relever toutes les petites malices irréligieuses de “ l’'éminent économiste,” ce: qui ne se- rait guère à sa place ici. Nous nous proposons seulement de te EAT cg ND aes ARs CRE coo PS RL EU AE ‘ M RATE ne I 7 signaler quelques bévues monumentales où l'écrivain s'est: laissé choir. Il s'agit du Vingt-quatre Juin 1880, numéro unique pu- blié à la date indiquée. M. Vibert, au nombre des membres du comité de rédaction de ce journal, indique: “J.-E. Mer- “cier,du Quotidien de Lévis, qui plus tard devait faire la paix “avec les Jésuites—comme toujours la-bas—et devenir premier “ministre.” Qu’aprés celle-là on tire l’échelle, partout ou il y en a une! Réunir en une même personnalité feu Honoré Mer- cier et le paisible éditeur J.-E. Mercier !... L’un des incon- vénients de la situation, pour notre confrère du Quotidien, c'est de se voir retranché du nombre des vivants, par un sim- ple trait de plume depuis 1894! Aussi, il-fallait ne pas faire la paix avec ces farvuches Jésuites qui donnent tant sur les nerfs aux petits libres penseurs de tous les pays. Ailleurs, M. Vibert signale ia Vow du Golfe et la Ga- zeite des Campagnes, à Rimouski, “ ce qui vous a tout de sui- . te, ajoute-t-il, une jolie couleur locale huronne” Parler de \‘ couleur locale huronne ” à propos de Rimouski, c’est pro- pre à dérider agréablement la figure des érudits même les plus ordinaires. , 116 LE NATURALISTE CANADIEN Vers la fin de sou étude, notre écrivain dit que les grou - pements français ct franco-canadiens, aux Etats-Unis, “ trou- “vent parfois un point d'appui et toujours des sympathies ar- “dentes parmi les groupements de noirs ou de gens de couleur “et parini les Irlandais.” Si ce n’était déjà fait, il y aurait lieu ici encore de tirer l'échelle ! Il n’est que drôle de parler des sympathies qui existent entre les nègres et nos Canadiens des Etats-Unis ; mis l'écrivain est d’un comique achevé quand il est question des sympathies irlandaises pour les Canadiens! .. Tel sera l’avis de tous ceux qui sont le moindrement rensei- gnés sur ce qui se passe aux Etats-Unis. I] faut bien mentionner aussi l’opinion qu’exprime M.Vi- bert de l’ancien Nutwraliste canadren, dont il juge que ia portée scientifique ne fut pas bien considérable. Qu'en sait- il, le monsieur ? C’est, supposons-nous, parce que les travaux scientifiques de l'abbé Provancher sur l’entomologie du Cana- da n’eurent pas une “ portée scientifique bien considérable,” qu'on ne cesse de nous les demander, de tous les points du Canada, des Etats-Unis, de la France et même de l’Allema- gne ! Et puis, nous voudrions savoir de M. Vibert comment nos naturalistes s’y prendraient pour mommer et classer leurs collections de coléoptères, d’hyménopteres, etc. de la Province, saus les travaux publiés par M. Provancher dans la première série du Naturaliste..... * * Xe Signalons seulement,en passant,une erreur de l’£clair, de Paris. Comme d’autres journaux l’ont dit déjà, on lisait avec stupéfaction, dans son numéro du 4 juillet dernier, que le pre- mier ministre du Canada, Sir Wilfrid Laurier “ s’enrôla, tout “jeune,daus le parti des presbytériens-méthodistes anglais.” Il faudrait voir quel est là-dessus l'avis des braves électeurs de Saint-Roch de Québec ! * * * Nous en avons réservé une bien bonne pour la fin. ERREURS D'OUTRE-MER 117 Au commencement du mois de juillet, par un beau soir, nous faisions une petite promenaile sur les hauteurs 48 Chicou- timi,en suivant une rue nouvellement ouverte d'où l'on jonita chaque pax, de points de vue variant sans cesse et toujours très pittoresques : c’est la rue fashionable de l'avenir, en no- tre jeune ville, et il suffit d'un grain d'imagination pour y contempler d'avance les palais futurs de nos futurs million- naires chicoutimiens. Donc, c'était un beau soir: l'air, valme et doux, était délicieusement chargé des parfums agrestes et sylvestres des champs et des bois. Je résiste au désir de pour- suivre les développements d’une description qu'il serait si - facile d’allonger, pour dire tout de suite que, à certain en- droit, la rue côtoie un bout de forêt toute composée de jeunes cèdres (Thuya occidentalis, L.) “ Voyez donc, dimes-nous à Yami qui nous accompagnait, voyez donc cette belle petite cédrière ! C’est joli, ce feutllage d’un vert si tendre !” Une demi-heure apies, rentré dans notre cabinet d'étude, nous lisions le Cosmos du 12 juin. À la page 739, nous trou- vions un article’ signé par M. Paul Combes et intitulé : Signi- fication de quelques faits de répartition des étres vivants. Voici deux ou trois alinéas de la 3e partie de cet article. “En géographie physique, la distribution des êtres vi- vante donne en premier lieu des indications des plus préeises au point de vue du climat. “ La végétation surtout est un réactif infaillible, -....."C'est done avec juste raison que, pour interpré- ter sainement :a climatologie de l’île d Anticosti, j'ai eu re- cours à l’observation minutieuse de sa flore. Cet examen m'a permis d'affirmer que cette ile appartient (suivant la classifi- cation de Unger), non à la zone subarctique, comme la plus grande partie du Canada, mais à la zone tempérée froide, dont la limite méridionale se maintient ordinairement vers le 45e degré de latitude. (1) . J’ai été surtout frappé par la présence, sur la côte sud- (1) Nous reviendrons, dans quelque prochaine livraison, sur la question du climat de l’île d’Anticosti, que nous n'avons traitée qu'en passant dans Labrador et Anticosti. RED. 118 LE NATURALISTE CANADIEN occidentale d’Anticosti, du Thuya occidentalis, qui, sur tout le continent américain, n’atteint même pas à sa limite nord le 45e parallèle, alors que dans cette ile 4 dépasse le 49e. ” Lecteur, imaginez de quel ahurissement nous fames saisi, à la lecture de cette étonnante affirmation !...Nous venions | d'admirer une forêt de cédres à Chicoutimi ; et cependant il n'y a pas de cèdre au-dessus du 45e parallèle, c’est-a dire : il n’y en a pas au Canada, excepté dans |’ Anticosti !...C'était à en perdre la tête, vraiment. Tl y a, dans l'énoncé de M. Combes, de quoi provoquer un immense éclat de rire dans toute la vallée du Saint-Lau- rent, Car, n'est-ce pas? voila deux siècles et plus que les Canadiens-Français recouvrent leurs maisons de bardeaux de cèdre, et entourent leurs champs de clôtures de cèdre, pendant .que les Canaliennes-Frangaises, depuis le même temps, fabri- quent avec des rameaux de cèdre les balais dont elles se ser- vent pour “ balier ”* (comme on-disait en France avant Boi- leau, et comme on dit encore ici) les planchers ! Si bien que, dans nos campagnes, on dit souvent balai (ou balette) au lieu du mot cèdre ; si bien aussi que nous avons créé les expres- sions : aller au balai, au propre et au figuré, et : envoyer quelqu'un au balai (1) (manière polie de l'envoyer au diable.) Et il n’y a pas de cèdre en Canada !... Quelqu'un à qui nous donnions notre avis sur J’affirma- tion de M. Combes, nous dit aussitôt: ‘‘ Envoyez-le donc au balai ! ” C'était bien trouvé, et c'est mérité. Voilà done comment on écrit l’histoire, même naturelle. N’est-il pas bien regrettable de voir une fausseté d'aussi belle taille que celle signalée ci-dessus, recevoir l'appui de la sé- rieuse autorité d’une importante revue comme le Cosmos ? * * * La morale de cette étude, c’est qu'il n’est pas sans péril d’être à mille lieues des gens et des choses dont on parle. (1) Oscar Dunn,ni M. Vabbé N. Caron, ni M. 8. Clapin n’ont enregistré ces expressions, pourtant bien usitées au moins dans la région de Québec. LA VITALITÉ DU POISSON 119 LA VITALITE DU POISSON Tout le monde sait que les poissons vivent plus ou moins longtemps hors de l’eau, suivant les espèces. La Pisciculture pratique étudie cette question. La raison de ces différences, dit-elle, n’est indiquée qu’en partie par les auteurs. Elles ont pour cause la disposition de l'appareil respiratoire et de plus ia proportion, variable selon les espèces, de la quantité d’hémoglobine contenue dans le sang. Les poissons qui ont la cavité branchiale très largement ouverte et les lamelles branchiales molles s’asphyxient pres- que instantanément lorsqu'on les sort de l’eau ; celle-ci s’écou- le, les lamelles se collent les unes aux autres comme les poils d’un pinceau et les échanges gazeux deviennent impossi- bles. Si, au contraire, les lames branchiales sont résistantes, la respiration continue à s'effectuer assez pour entretenir pendant quelque temps la vie de l'animal, surtout si l'air a accès dans la cavité branchiale ; c'est pour cela que lorsqu'on expédie de grosses carpes, on leur place quelquefois dans la bouche ou sous l’opercuie de louie un morceau de sucre im- prégné d’eau-de-vie. Ni le sucre, ni leau-le-vie n’agissent dans cette circonstance, comme beaucoup de pêcheurs le croient, un simple morceau de bois ferait la même affaire. Toute la question consiste à maintenir ouverte la cavité bran- chiale pour que l’air y accède mieux. Il est bon cependant que l'air qui y pénètre soit humide ; s'il était sec, les lamelles se raccourciraient vite et l’éch: ange gazeux cesserait. C'est pour cela qu'on a soin, daus les envois de poissons, de les ser- rer les uns contre les autres, le plus possible, dans le panier, et même encore de couvrir le fond et le dessus d’herbes mouillées. Certains poissons ont l'ouverture des ouïes petite et la cavité branchiale présentant des anfractuosités dans lesquei- les un peu d’eau séjourne. Lianguille et surtout l’anabes, ce -MOI1S. poisson étrange qui monte sur le tronc des arbres, sc ce cas. UE Ae ay | Parmi les poissons communs en France, les anguilles, les carpes, les tanches, présentent une tolérance remarquable et telle qu’on peut les expédier vivantes dans des paniers, à de longues distances. à Le brochet lui-même, dans certaines conditions, jouit d’une longue immunité. Un facteur À la Halle du marché de Paris, M. Heyden- dall, reçut, il y a quelques années, un panier de poissons des | pêcheries de Gouda (Hollande). Parmi ces poissons, emballés avec des morceaux de glace, se trouvait un brochet de 2 kilo- grammes envircn. Au moment où on le retira de la caisse, les employés remarquèrent qu'il présentait encore quelques mouvements des ouïes, ils le laverent et le placèrent dans un des bassins où l’on tient à la Halle le poisson vivant. L’ani- mal revint à lui et se montra au bout de quelques heures très vigoureux. M. Heydenhall, étonné de cette résistance vi- tale, envoya le brochet à aquarium du Trocadéro où il vécut près d’une année, (Cosmos.) O mm Nous continuerons prochainement la biographie de l’ab- bé Provancher et notre Traité de Zoologie. Pour ce qui est de celui-ci nous en donnerons huit pages par livraison, jusqu’à ce que nous ayons repris tout le temps perdu depuis quelques i i { a abe RAIN be UW SEE VENUE ee eS ani SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES [Coutinué de la page 105] Dès le commencement de l'Ordre, les mathématiques prirent rang tout auprès de la philosophie et de lu théologie. Oo 5 x Le Qi, © sf \ SUR L’ETUDE DES SCIENCES NATURELLES 121 Au College romain, dont la renommée, soutenue depuis plus de deux cents ans, est uniquement due à la Compagnie l'em- bléme universitaire représentait la L'héologie placée entre les. Mathématiques d’un côté et la Physique de l'autre, L'astro- nomie mathématique semble avoir été chi 2z les jésuites un ob- jet d’études préférées. D’après Montus ‘a, il n'y avait guère de collège de jésuites, en Allemagne et dans les régions voisi- nes, qui ne possédât un observatoire. Peu de temps avant la suppression de l'Ordre, de nombreux Pères étaient occupés à diriger des observatoires à Wurtzbourg, A Vienne, à Fiorence, à Venise, ete. Au musée de Georg: town-College, on peut ene core voir la médaille d’or frappée par ordre du roi de Suède,. pour rappeler la découverte de six cométes par le P. de Vico. Quand ils s’embarquaient pour la Chine, les missionaaires jé- suites recevaient souvent le titre de membres correspon- dants de l’Académie française des sciences ; ils envoyaient en cette qualité d'intéressantes séries de relations scientifiques, tandis qu'ils devenaient de hauts madarins dans le Céleste Empire. Vill Nous devons borner ici ce rapide exposé : il faudrait un volume entier pour traiter convenablement ce sujet. Mais ce que nous avons dit suffira à faire justice de cette idée trop répandue de nos jours, que les adeptes du christianisme ont toujours été ies ennemis de la science, et que, si l'esprit mo- derne a marché à pas de géant dans la connaissance de là na- ture,c’est parce qu'il a échappé à la tyrannie de l’autorité ec- clésiastique et à la dictature du clergé. Que certaines person- nulités religieuses se soient fait parfois une idée trop étroite de la doctrine chrétienne, et se soient alarmées sans motif des prétentions de la science, nous l’accordons volontiers. Mais nous devons cependant renarquer, premièrement, que cette concession, dans la mesure où elle est justifiée, s’applique bien plutôt aux théologiens protestants qu'aux catholiques ; en se- cond lieu, que l’on ne peut assigner aucune intervention de l'Eglise catholique ayant jamais enrayé ou retardé d'une fae cou notable l'avancement des sciences même. Le célèbre pro- cès de Galilée, si on le juge sans prévention, ne détruit pas la justesse de cette assertion. Si, au cours de ce siècle, le clergé catholique n’a pas pris une part aussi active que par le passé à l’évude de la nature,il faut en chercher la cause dans les transformations politiques et sociales qui se produisirent eu France à la fin du siècle der- 16—Août 1897. 122 LE NATURALISTE CANADIEN nier, et se répandirent de À des ie reste de l’Europe. Lors- que la tourmente se fut apaisée, le clergé français reparut, mais peu nombreux, dépouillé de ses principales ressources, au milieu d'une population presque toute catholique, qui de- mandait avidemant le secours de son ministère. Les prêtres ne devaient-ils pas d’abord serendre à cet appel, et pouvaient- -ils contribuer . beaucoup au développement et. au progrès des sciences, tandis qu le se dévouaient à d’aussi pressants be- soins: ? : Depuis lors et staan nos jours, les circonstances sont SE ne presque identiquement les mémes. A aucun mo- ment, dans ce siècle, le clergé français n’a compté, comme au- trefois, une catégorie de prêtres à qui leurs loisirs permissent de se vouer aux recherches scientifiques ; et telle est, À plus forte raison, la condition du clergé catholique aux Etats-Unis et dans tous les pays de langue anglaise... Dans des contrées comme l'Italie, |’ Pepe l'Allemagne, moins profondément troublées par la grande Révolution, il restait plus de place pour ce genre d’étude ; mais on leur préféra, naturellement, d’autres travaux plus étroitement en rapport avec la religion: Ce:serait toutefois une grande erreur de | ‘supposer que par- tout le clergé est devenu étranger aux sciences naturelles. . Même aujourd’hui,il n’est guère de pays où l’on ne trouve,dans les rangs du clergé séculier et réoulier,des représentants distin- gués de cette forme de savoir. Pénétrons-nous de plus en plusde cette conviction que, si la science est une force, cela est vrai surtout de la science de la nature, et que ce serait une fatale méprise de l’abandonner tout entière aux mains de ceux qui FLE la foi. ou qui lui restent étrangers. : J. HoGaN, | Prétre de Saint- Sulpice. = O . Faune coleopterologique du Manitoba (Continué de la page 107) "Babin pumila, Dej. “tricolor, Say. ‘““ scapularis, Dej. Blechrus nigrinus, Mann. -1- Metabletus americanus, Dej. ~ Harpalus innocuus, Lee, OUT al Pa à (a rw, ° FA CA dd a , Le FAUNE COLÉOPTÉROLOGIQUE DU MANITOBA Bradycellus cognatus, Gyll. :: rupestris, Say. HALIPLIDÆ Haliplus ruficollis, Deg. _ DYTISCIDÆ Laccophilus maculosus, Germ. Coelambus impressopunctatus, Sch, Agabus anthracinus, Mann. HYDROPHILIDA Helophorus lacustris, Lec. Philhydrus GENS, Lec. CARO Us STAPHYLINID Æ Acylophorus pronus, Er. Philonthus blandus, Grav. Xantholinus obsidianus, Melsh. Stenus femoratus, Say. “cc 2 =a LC PRE aaa ? COCCINELLIDA Nemia episcopalis, Kirby, CUCUJIDA Silvanus bidentatus, Fab. Catogenus rufus, Fab. MYCETOPHAGID 4 Mycetophagus bipustulatus, Melsh, Litargus didesmus, Say. DERMESTIDÆ Anthrenus musæorum, Linn. HISTERIDÆ Saprinus penusylvanicus, Payk, NITIDULIDÆ Nitidula rufipes, Linn. Omosita discoidea, Fab. Soronia guttulata. 133 124 LE NATURALISTE CANADIEN LATRIDIIDÆ Corticaria cavicoilis, Mann. ELATERIDA Elater nigrinus, Payk, Corymbites triundulatus, Rand, ie propola, Lec, THROSCIDÆ Throseus punctatus, Bonv. BUPRESTIDÆ Agrilus anxius, CLERIDÆ Thaneroclerus sanguineus, Say. SCARABAIDA Aphodius hamatus, Say. Trox sonore, Lec. Delica... ? Aphonus tridentatus, Say. CERAMBYCIDÆ Physocneum brevilineum, Say. Phymatodes dimidiatus, Kirby. Neoelytus erythrocephalus, Fab, Acu:æops proteus, Kirby. Oberea Schau nn, Lee, CHRYSOMELID At Zeugophora consangoinea, Cr...... 2 Bassareus ‘detritus, Oliv. - mamunfer, Newm. Monachus saponatns, Fab. Plagiodeta oviforimis, Lec. Gonioctena pallida, Linn, Phyllodecta vulgatissima, Linn. Odontota rubra, Web. TENEBRIONIDÆ Iphthimus opacus, Lec. Blapstinus pratensis, Lec. ÿ metallicus, Fab. JOURNAUX ET REVUES 125 Diaperis hydni, Fab. CISTELIDÆ Capnochroa fuliginosa, Melsh. MELANDRYIDÆ Sychroa punctata, Newm Melandrya striata, Say. MELOIDÆ Pomphopcea ænea, Say. CURCULIONIDÆ Phytoncmus punctatus, Fab. Lrstronotus latinsculus, Boh. Orchestes ephippiatus, Say. Mavdalis armicollis, Say. Grypidius equiseti, Fab. CALANDRIDÆ Sphenophorus sculptilis, Uhler. SCOLYTIDÆ Dendroctonus simplex, Lec. GUSTAVE CHAGNON. oO (ke Nous ne recevons plus la Northwest Review,de Win- nipeg, ni le Progrès de Windsor,ni le Progrès de Valleyfield, ni le Moniteur ucadien. Pourquoi ? O Société d’Industrie laitière Nous nous demandons, sans trouver de réponse, pour- quoi le Naturaliste n’est pas encore inscrit sur la liste d’en- voi des rapports annuels de la “ Société d'Industrie laitière de la Province de Québec.” 0 Journaux et revues — Nos félicitations à la Vérité qui a dernièrement commencé sa 17e année.—Si, depuis seize ans, nous avions eu seulement trois journaux de ce genre et decette valeur, il y a bien des choses que nous ne verrions pas, el bien d'autres choses que nous verrions, dans la province de Québec. 126 LE NATURALISTE CANADIEN —Le Progrès du Saguenay vient d’entrer dans la deuxième décade de son existence. Ce journal a toujours donné beaucoup d'attention au progrès agricole et industriel de notre région, et il a raison de se réjouir des résultats ob- tenus. —Le Colonisateur canadien, organe de la Société géné- rale de Colonisation et de Rapatriement,nous est revenu après un sommeil de quelque durée. Souhaitons à ce journal pa- triotique de ne plus mourir. (Semi-mensuel ; 50 cts par an- née ; 1546, rue Notre-Dame, Montréal.) — Nous recommandons de nouveau aux amateurs d’or- nithologie la revue BIRDS ($1.50 par an; Nature Study Pu- blishing Co., Fisher Building, Chicago, Il, U. S.), qui a com- mencé en juillet le second volume de l’année courante. Cet- te livraison de juillet contient dix belles gravures coloriées d'oiseaus (color photography) et vingt pages de texte. La perfection typographique et le luxe des illustrations de cette revue nous semblent toujours difficiles à concilier avec la mo- dicité du prix d'abonnement. 0 PUBLICATIONS RECUES Nous accusons réception, avec reconnaissance, des publi- cations suivantes : —Bulietin de la Société de Géographie de Québec, 1893 à 1897. C’est un volume in-80 de 290 pages, publié sous la direction de M, le chevalier Baillairgé, bibliothécaire de la So- ciété.— Peu d’ouvrages sont aussi à leur place dans une biblio- théque canadienne que ce volume, tout rempli des travaux les plus intéressants sur la géographie du Canada septentrional. En effet, il s’agit, tout le long du Bulletin, des études qui ont été faites du territoire situé au nord de la province de Québec. Ce livre offre donc partout l'attrait qui s’attache 4 la description d’un pays nouveau, puisque cette région du nord est encore si peu connue du public. La Société de Géographie semble avoir pris à tâche d'attirer l’attention générale sur tout ce pays de la baie d'Hudson et des territoires du Nord-Est, Et, loin de se proposer seulement les progrès techniques, pour- rait-on dire, de cette partie de la géographie du Canada, elle a pour but de persuader enfin le public qu’il est temps de ces- ser de croire que cette région du nord est impropre à l’agricul- La PUBLICATIONS RECUES ~ 127 ture et à l’industrie.Il y a del’avenir,dans le nord et le nord-est! On le comprendra un jour ; et l’on devra reconnaître alors com- bien cette Société a rempli une tâche patriotique en préparant de loin l’exploitation des immenses ressources de ces territoires encore si peu appréciés, Nous croyons que les gouvernements devraient aider, beaucoup plus qu'ils ne font, la Société de Géographie à poursuivre l'œuvre qu’elle a entreprise.—Bean-. coup de portraits, de gravures et de cartes donnent une valeur encore plus grande au volume dont nous parlons. —Nous avons été heureux de voir reproduites dans le Bulletin les études si importantes que notre savant coilaborateur, M. Baillairgé,a pu - bliées depuis deux ans dans le “Naturaliste.” —Annuaire de l'Université Laval pour l’année 1897- 98. Nous y avons parcouru, avec un vif intérét, une descrip- tion des riches musées de l’Université, suivie ‘du catalogue complet du cabinet de physique. Heureux Québecquois, qui ont tant de facilités pour l’étude, grâce aux bibliothèques et - aux musées qui ne manquent pas dans la capitale de la Pro- vince ! —Anales del Museo Nacional de Montevideo, VI. Ce, fascicule, de considérable étendue, contient la suite d’une mo- nographie des graminées de l’'Uruguay. —Annales de la Société entomologique de Belgique, Tome 40e, 1896. Volume de 558 pages, renfermant des mémoires importants sur les insectes de Belgique et de divers pays. —(Field Columbian Museum) W. H. Holmes Archeolo- gical Studies among the ancient cities of Mexico ; O. C. Farrington, Observations on Popocatepetl and Tx- taccihuatl ; D 6 Elliot, List of Mammals from Somali-Land, and ~ Remurks upon two species of Deer from the Philippine archi- pelago. — Proceedings of the California Academy of Scvences, volume VI, 1896 (2nd series) ; (3rd series), Zoology, Vol. I, Nos 1, 2, 3. =: — Proceedings of the Boston Society of Natural Le ÿ, Vol, 28, p. 85-115. —Hoffmann's Catholic Directory, August Number, 1897. M. H. Wiltzius & Co., Milwaukee, Wis., U. S.(50 cts par an- née). —The abstract and concrete in education, the word, the image, the reality. How best to learnto speak or teach-a lan- 128 LE NATURALISTE CANADIEN guage. (Mémoires de M. C. Baillairgé, lus devant la Société royale du Canada, en juin 1897.) — La librairie J.-B Baillière et Fils, 19, rue Hautefeuille à Paris, commen. ce la publication d'une BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE qui paraîtra en 5 fascicules mensuels de 32 pages à 2 colonnes. On y trouvera l’annonce détail- lée, la date de publication, le nomb e de pages et un compte rendu ou un ex- trait de la table des matières des ouvrages importants, d’environ dix ‘mille vo- lumes et brochures, français et étrangers, anciens et modernes avec les prix de vente. Le ler fascicule, comprenant les auteurs des lettres A à C, vient de parai- tre : il sera adressé gratis à tous les lecteurs de ce journal qui en feront la de- mande à MM. J.-B. Bailiiére et Fils. Les 5 fascieules seront adressés régulièrement contre envoi de 50 centimes en timbres-poste français ou étrangers, pour frais d’affranchissement. Nous avons aussi reçu un fascicule contenant la bibliographie de |’ Entomo- logie générale. +4 Liverpool, London & Globe: COMPAGNIE D’ ASSURANOR Contre le Feu et sur la Vie F La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 = Investis en Canada: $1,309,090 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytéres, colléges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAE: $13,444,000 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de saretés. Paterson «& on, Agen s généraux, Montréal Jos.-HKHd SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi Sra Royale 4 COMPAGNIE D'ASSURANCE D'ANGLETERRE CAPITAL: $10,000,000.— VERSEMENTS : $42,000,000 | Surplas de l'actif eur le passif: Le plus considérable de toutes les Compagnies d’assurance contre le feu Wim. Tatiey, Agent semeral Montreal JOS.-ED. SAVARD Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean CHICOUTIMI 2 Catt = (A Janadien VOL. XXIV (VOL. IV DE LA DEUXIEME SERIE) Noo Chicoutimi: Septembre 1897 Directeur-Propriétaire : ?abbé V.-A. HUARD Le Nord de la vallée du lac St-Jean (1) [Continué de la page 101] Les poissons qui peuplent les eaux claires et profondes de ce tronçon du Bras de Chicoutimi, sont de noble origine et de bonne renommée, Le cataclysme, en compensation, leur creu- sa ce superbe vivier où ils oublièrent bientôt, dans ces ondes limpides et froides,les vastes limites de leur empire disparu, et s’y multiplièrent à l'infini comme si rien n’était venu troubler leur cher élément. Aussi, le pêcheur à la ligne qui a la bonne | fortune de visiter ces parages, de planter sa tente sur les bords — de Sotogama, n’est pas pressé de retourner sur ses pas lors- qu’il a tenté de son amorce perfide et ressenti sous le roseau flexible les hardis débuts des gentils poissons assoupis molle- ment sous cette nappe de cristal, qui est l’azur des cieux pour eux et la limite de leur suffisance. Les ouananiches et les truites, les brochets et les dorés, les perches et les poissons blancs, les carpes et les éperlans n’ont pas de rivaux à cent milles à la ronde. Aussi, l'amateur se déjecte-t-il de ce luxe d'émotion qui l’empoigne ue vous cô- tés—com ne, au reste, l'aspect même du pays l'ayant séduit à première vue;—il oublie mer et monde,ne compte plus le temps, (1) Quelques erreurs typographiques se sont glissées dans la première partie de ce travail : Livraison d'avril, page 53, ligne 10e, au lieu de : 50 millions, lisez : 30 millions. Livraison de juillet, page 98, ligne 6e, au lieu de : jusqu’au nord, lisez presque au nord, 17—Septembre 1897. 130 LE NATURALISTE CANADIEN ne suppute plus l’avenir ; le présent est son bien, il le tient à bras-le-corps, il s’hypnotise inconsidérément, s’enivrant de sport et d’oxyde......... saumoné. C’est bien pour cela que le pêcheur par excellence, répu- té la constance et la patience même, est attaché indéfiniment à son poste quand même. Que le poisson morle ou ne morde pas, ça ne lui faitni chaud ni froid, —seconde nature,voyez-vous,qui le tient benoîtement en suspens entre le ciel et l’eau,comme ces grands jones pleins de sève, à demi submergés, qui se complai- sent infiniment mieux dans ce milieu humide que sèchement plantés sur les hauteurs, où ils s’étioleraient incontinent. Les montagnes qui s'élèvent en amphithéâtre sur la rive nord de Sotogama étaient couvertes jadis de milliers de pins blancs qui alimentèrent pendant des années les scieries de Chi- coutimi, On en voit encore ici et là, de ces vieux débris de l’ancienne forêt que les feux ont épargnés, ou que la hache du bûcheron a oubliés, dominant toujours hardiment l’épaisse fo- rêt des diverses essences qui recouvrent les versants onduleux de ces remarquables hauteurs, du haut desquelles le bassin qui circonscrit la vallée du lac Saint-Jean des premiers jours, est visible de tous les points cardinaux depuis le cap à l'Est jusqu'aux sources d’Ashuapmouchouan à l’ouest, de Kiskis- sink au sud jusqu’au lac des Aigles au nord,—au centre du- quel on peut entrevoir d’un simple coup d'œil et compter sans peine tous les clochers à l'ombre desquels tant de florissantes paroisses ont surgi, progressé malgré tout depuis cinquante ans, surtout en face de l’isolement absolu où se trouva ce pays pendant le premier quart de siècle. Dixe ane nous aVons vu de nos yeux, foulé de nos rieda toute cette région au début des premiers établissements, lors- qu'il n’y avait que quelques accrocs faits à la forêt à Chicouti- mi et à la Grande-Baie, et contempler aujourd'hui ces deux vastes comtés qui s'étendent avec aisance dans cette plaine de cent milles d’étendue e+ dont la largeur, au beau milieu, four- nit parallèlement trente concessions de belles fermes défrichées en partie et cultivées par nos infatigables colons ! Un peut sans LE NORD DE LA VALLÉE DU LAC ST-JEAN 131 hésiter se déclarer satisfait du résultat obtenu, et proclamer avec orgueil, sans crainte d’être contredit, que le Canadien- Français n’a pas de rivaux sur le continent que nous habitons pour mieux interpréter et mettre en pratique le précepte que le Créateur ne put se dispenser d’établir sur la terre après la châte de l’homme. LA RIVIÈRE PÉRIBONCA Ce torrent impérieux que nous avons vu tantôt, qui pas- sait sans fléchir à l’extrémité nord-ouest du lac Sotogama, en traçant ce sillon profond égouttant aujourd’hui tout le penchant nord-est du grand bassin saguenayen, quoique réduit mainte- nant à de plus humbles proportions, est, tout de même, la plas | considérable des nombreuses rivières qui alimentent le lac Saint-Jean. Il a plus de 400 milles de longueur et plusieurs affluents, dont l’un, la rivière Manouan et son lac (de plus de 200 milles de contour) en comptent bien 300. Si immense fissure qui forma le Bras de Chicoutimi fût restée ouverte depuis le pied des Terres-Rompues jusqu’à Soto- gama,la rivière Péribonca n'aurait jamais payé de tribut au lac Saint-Jean, et la belle navigation sur le Saguenay n'aurait pas été interrompue pour plus de cent milles encore, C’est pour le coup que, édifié des dimensions de ce vaste prolongement dans les mêmes proportions que sur la partie si renommée qui existe, le touriste, en quête de beautiful as- pects, aurait conclu carrément que le “ tout ensemble ” de cet inoubliable panorama est bien le nec plus ultra des impossi- bilités possibles, au moins, le trait d'union entre ces deux ex- pressions, et aurait été convaincu que de tous les points de la boule ronde, c’est le seul qui ne peut se reproduire. %y% Avant de pénétrer plus au nord par ce passage, déjà en- trevu, ouverte mystérieusement jusqu'au faite des terres, 132 © LE NATURALISTE CANADIEN dans cette partie septentrionale des Laurentides ; avant de a laisser la vaste plaine derrière nous, suivons quelques ins- tants dans celle-ci le cours de cette puissante rivière vers le sud, jusqu’au lac St-Jean, pour reconnaître, scruter, et (écri- re si possible l’original de son lit creusé à l’improviste et si capricieusement accidenté: Disons de suite que les eaux du gran: bassin silurien en- trainées subitement dans le gouffre du Saguenay par un étran- ge procédé,furent bien vite réduites à leur plus mince volume et commencèrent à effleurer les écueils surgissants ici et la’ dans cette plaine boueuse qui sortait pour ainsi du néant. De fait, les courants s’irritant, s’hérissant au contact des rochers sous-marins qui les détournaient ainsi de leur cours réguliers, tournaillérent sans cesse autour d'eux et lay érent profondément le fond d’argile,les bus-fonds vaseux d’où ils sor- taient leurs têtes ruisselantes pour la première fois ; creusant sur leurs flancs, par ce mouvement de rotation, de profondes tranchées dans les glaises qui les entouraient, qui à leur tour se réunissaient les unes aux autres en suivant la ligne irrégu- lière que ces écueils, reliés entre eux ou espacés de Join en loin, leur tragaient d’avance. C’est pour cela que les eaux, venant de l'intérieur des terres et des hauts bords du bassin après l'épuisement de ce- lui-ci, suivirent tout naturellement la pente que leur avait im- primée le torrent dans sa course désordonnée vers le sud, et y creusérent cette partie du lit de la rivière Peribonca, qui dé- montre si bien, une fois de plus, son origine toute récente, ampromptu, comme du reste le prouve d’une manière évidente celle de toute la vallée du lac St-Jean et du Saguenay. C’est bien aussi pour cela que Péribonca, au lieu d’avoir passé son chemin droit comme elle aurait pu et dû le faire, s’est amusée, inconsciente, à frôler de trop près les profondes tran- chées entourant les écueils que nous avons vus poindre il y a un instant,s’y laissant choir malheureusement pour les élargir et les creuser davantage et restant ainsi emprisonnée dans ce “chenal tracé à tâtons sur cette aréte de rochers—qui était bien ‘le passage le plus mal visé qu’elle pouvait choisir—pour se ay Ee ge ae ee TSE CURIOSITÉS VÉGÉTALES 133 rendre au lac St-Jean, ou à la Grande-Décharge visible à mi- chemin par la ligne droite qui s’offrait sans obstacle, devant elle, depuis Sotogama. Cet écart de la nature brisa pour toujours le cours régu- lier et profond que cette grande rivière aurait pu se créer fa- cilement dans la plaine détrempée qui s’étendait devant elle, ouvrant en méme temps dans ce vaste champ, si propre & la colonisation, qu’elle traverse depuis sa sortie des montagnes, . une voie de communication qui serait bien appréciée aujour- d’hui, plutôt que de sauter d’un écueil à l’autre, de chute en chute, comme elle fait pendant les deux tiers des trente der- . niers milles de sa course désordonnée vers le lac Saint-Jean, où elle arrive à laffiuent de la rivière Petit-Péribonca, on dirait exprès pour lui couper le pas. Avant de laisser en arrière cette partie de la rivière Pé- ribonca que nous venons de dessiner à vol d'oiseau depuis Sotogama, nous devons dire et attestons qu’en plusieurs en- droits de son cours, surtout à la chute MacLoad—qu’on dirait vraiment à toute épreuve—on peut facilement niveler, par un passage à cent verges à l’est, les 25 pieds de chute qui s’y trouvent, sans le moindre minage, à peu de frais ; preuve que dame Nature s’est bien tenue à l'écart cette fois-la, stupéfiée du travail à rebours exécuté pendant cette dernière évolution, qui modifiait si complètement la topographie du futur royau- me de Saguenay, que le projet mis au jour antérieurement, si nous présumons juste, fut revisé séance tenante. (A suivre) P.-H. DuMaIs. (ee © ——— Curiosites vegetales (Continué du vol. XXIILI, p. 168) | III Un brave capitaine de navire, retour d’un voyage aux 134 LE NATURALISTE CANADIEN îles Gauptil, et dont je n’ai aucuneg raison de soupçonner la véracité, nous conte l’histoire d’une plante qui a mis tout son équipage dans la position du vieux père Noé, après l'accident de la vigne. Le gagus—c’est le nom de la plante antiprohi- bitionniste—laisse couler un jus grisâtre que l’on recueille et que l’on boit, après quelque temps de fermentation qui ne de- mande qu'à se faire. Une demi-heure après avoir dégusté cette boisson d’un nouveau genre, le buveur devient parfaite- ment stupide et tombe à terre sans connaissance. L’aftaire du- re une journée ou plus, et les indigènes—car il y a des indi- gènes encore dans ces iles britanniques—prétendent qu'ils vi- vent dans les délices du paradis. Mon brave capitaine affirme avoir vu des matelots essayer cette liqueur terrible, mais ja- mais ils ne l’ont reprise. Il ajoute même qu'une seule gorgée a rendu fou un homme de son équipage. Il faut croire que ce matelot, au service de Sa Très Gracieuse Majesté, n'avait pas la tête bien solide d'avance, mais il est certain que cette traitres- se liqueur n’en a jamais joué d’autres. Aussi je la dénonce formellement aux tempérants de ces heureuses îles anglaises, et je suis tenté de regretter un peu que le bon Dieu ait donné l’envolée à cette terrible graine de gagus, l’auteur de tant de maux ! Un ami féroce me souffle qu’elle ne pousse qu’en pays anglais ! ! Le premier effet de la liqueur du gagus est d’amollir les os et de les dévorer —horresco referens—,de les manger gra- duellement. Dans ces parages,il y a des naturels,les victimes du gagus, qui n’ont plus de charpente osseuse et sont incapa- bles d’employer leurs membres. Ils s’évanouissent peu à peu comme des ombres et meurent dans d’épouvantables convul- sions. Deux années de misere viennent facilement & bout de l'homme le plus fortement ossé. Dieu nous préserve du gagus et de sa liqueur mortelle ! * + Dans un article antérieur, je vous ai parlé de cette fleur étrange qui flambe et éclaire, comme la plus élémentaire de nos lumières électriques. Je vous présente aujourd’hui son originale camarade, la “ pilea callitrichoides,” ou moins barba- CURIOSITÉS VÉGÉTALES 135 rement la “ fleur-carabine.” Rien de moins remarquable que cet artilleur du monde végétal ! Au bout de ‘petites tiges cour- tes et tres ramifiées, de minuscules fleurs peu visibles et pres- que incolores...et c’est tout ! Comme vous le voyez : ‘ De loin c’est peu de ehose et de près ce n’est rien...” Mais aspergez légèrement ce buisson de nains, et aussitôt de petites détonations se produisent, cependant qu’apparaissent partout de petits nuages de fine poussière. Les invisibles et minuscules carabines ont fait leur œuvre et l’artilleur a assu- mé l'offensive ! Qu'est-il arrivé ? Les étamines de la “ pilea,” pourvues de filets qui rapprochent les anthères au centre du calice, ont, sous l'influence de l’humidité, brusquement déten- du leurs filets ; et ies anthères, s’éloignant les unes des autres, ont projeté dans tous les sens leur inoffensive mitraille, qui devient une abondante poussière fécondante. Bien plus fines en ce sens que les humains qui, pour servir le progrès et la civilisation, s’ingénient à trouver chaque jour des engins plus compliqués, qui projettent partout une mitraille meurtrière ! O fortunate, sua si norint bona flores ! a * * En cette année jubilaire, parlons, pour finir cet article, d’une reine des fleurs. J’ai été lui rendre mes hommages en sa serre surchauffée, au milieu de l'étang torride où, languissan- te et aczablée, elie couche sur l’eau verdâtre ses immenses feuilles, qui sont de vrais plateaux, et éiève sa superbe fleur, dont le parfum suave eût fait tourner toutes les têtes des dieux et des déesses, en l'antique Olympe. Point elle n’est im- pératrice ni reine, malgré son nom royal: c'est une géante robuste du monde végétal dont les larges feuilles supportent aisément un enfant déjà grand ! Point elle ne se vante d’un long règne ni d’un âge avancé : “ elle vit ce que vivent les ro- ses, l’espace d’un matin ”; sa fleur est avare de son adorable senteur et se dépouille rapidement de ses belles corolles ! Mais à elle mes hommages et l'hommage de ma plume ; à la ee ME CL Too tes ad ee 220186: LE NATURALIST CANADIEN a ete SR “ Victoria regia,” cette bonne. eats aux délicieux parfums qui embaume sa serre torride, étendant} languissamment sur les eaux verdâtres ses feuilles puissantes, tandis que sa tige a embaumée exhale vers le Créateur des bouffées d’encens, comme une priére de reconnaissance pour Celui qui la fit si belle et si odoriférante ! N’est-ce pas, qu’en cette année jubi- laire, la “ Victoria regia” arrive en bon lieu et mérite une place dans ce cortège de splendeurs, apothéose orgueilleuse d’un peuple superbe en cette fin de siècle fiévreuse. ; HENRI TIELEMANS. oO =o à Encore l’immunité antimoustiquaire Saint-Félicien, septembre 1897: Monsieur le Directeur, Dans le numéro cinq du 24ème vol. du Naturaliste ca- nadien, à la page 76, vous invitez ceux qui ont fait l’expérien- ce des moustiques à vous dire ce qu'ils ont pu constater tou- chant l’immunité susceptible d’être acquise contre leurs pi- qûres. Les sept années que j’ai passées à St-Méthode m'ont mis à même de me faire pomper tant et plus par les maringouins. La première année, chaque piqûre amenait la demangeaison et l’enflure que tout le monde connaît. La piqûre avait per- du la moitié de son effet la deuxième année. La troisième, j'étais parfaitement exempt, et je l'ai toujours été depuis, bien que depuis trois ans j'aie rarement l’occasion de me «é- fendre contre l'attaque du maringouin. Donc l’immunité s’acquiert,et la science peut l’enrégistrer. Mais elle n’est que locale, et se limite aux surfaces généralement exposées, com- ‘me le visage, le cou et les mains. Actuellement, une piqûre de maringouin au pied ou au bras me fait le même effet qu’a- vant mon séjour à St-Méthode. Voilà ce que le maringouin | m'a appris et ce qu’il enseigne ponctuellement à quiconque en- | ENCORE LIMMUNITE ANTIMOUSTIQUAIRE 137 vahit ses domaines. J’ai beaucoup moins fréquenté le brû- lot ; aussi sa piqûre me brûle tout autant avjourd’hui qu'il y a dix ans. Est-ellecomme celle du maringouin,susceptible de produire l’immunité ? Je n’en sais rien et je laisse la parole à ceux qui peuvent en dire quelque chose. Votre humble serviteur, Louis TREMBLAY, Ptre. RED.—Cette intéressante communication de M. l'abbé Tremblay, jointe aux témoignages que nous avons déjà pu- bliés, règle définitivement la question; et le vieil axiome Ex assuetis non fit passio trouve encore ici son application. Que reste-t-il done à quoi l’on ne s’accoutume pas ? Done, on s’habitue aux piqûres des moustiques au point qu’à la fin on ne les ressent plus. Par exemple, il faut y met- tre le temps, et les citadins qui espéreraient avoir, en cette matière, gagné leurs épaulettes après un séjour d’une semaine dans les endroits infestés, en seraient pour leurs frais. Il faut ni plus ni moins, passer toute la saison dans le pays des ma- ringouins ; et encore, après un si long martyre, l’on n’est, à la saison suivante, qu'à moitié immunisé.—Il nous est arrivé à nous-méme, autrefois, de passer trois ou quatre semaines chaque année à la campagne. Eh ! bien, ce n’était pas assez ; nous n’avons bénéficié d’aucune inoculation, et chaque été la villégiature nous ramenait les mêmes occasions d’avancer à coups d'épingle dans la voie de la patience. Un détail important que l’on a dû remarquer dans la let- tre de M. l’abbé Tremblay, c'est que l’immunité contre le ve- nin des moustiques n’est que locale. C’est la première fois que nous voyons signaler ce fait très curieux. Aux physiologistes den donner lexplication. Nous avons parlé de citadins qui vont à la campagne et y sont exposés à devenir la proie des moustiques. C'était ain- si, autrefois ! Mais voilà qu'aujourd'hui ces bons Cousins, à l'exemple des cultivateurs qui viennent s’entasser dans les villes, aspirent eux-mêmes à résider dans les cités! Tout der« nièrement la Croix nous apprenait que dans plusieurs en 18—Septembre 1897. 138 LE NATURALISTE CANADIEN droits de Paris il faut à présent compter avec les moustiques. C’est le cas de dire avec Boileau (qui ne songeait sûrement pas, en écrivant ces deux vers, au parti qu'en tirerait un jour le Naturaliste canadien). Le bois le plus funeste et le moins fréquenté Est au prix de Paris un lieu de sûreté. La vie va décidément devenir bien amère, sil n’y a plus nulle part de refuge assuré contre les moustiques. Il est vrai qu'en ce ca; nous n’en serons que plus tôt immunisés, et que, après un an ou deux d'épreuves, nous referons connaissance avec les douceurs de l’existence.—Nous verrons peut-être, avant longtemps, les hommes sages rechercher la société des Cou- sins et s'offrir volontiers à leurs piqûres ; en sorte que cette classe de petits insectes n'aura plus beaucoup à redouter la famine. Eau minérale de Berthier L'un de nos abonnés, M. Jos. Bélanger,de Berthier (Mont- magny), nous envoie un échantillon d’une eau minérale pro- venant d’une source qui se trouve dans cette paroisse, à huit arpents environ de la rive du fleuve. Cette eau, qui n’est nullement désagréable à boire, pos- sèle, nous dit notre correspondant, de précieuses propriétés médicinales, d’après l'analyse qu’en fit M. l'abbé P.-J.-E. Pagé, ancien professeur de chimie à l'Université Laval de Québec, d’après aussi l’analyse faite par le professeur J. Baker Ed: wards, analyste du Revenu de l'intérieur. Voici le résultat de l'analyse faite par M.Baker Edwards. Analyse quantitative d’une eau minérale venant de Berthier, comté de Montmagny, envoyée par l’assistant-commis- saire des Terres de la Couronne, le 17 novembre 1886, à l'analyste public du Revenu de l'Intérieur du district de Montréal. RÉSULTAT Total des substances salines pour 1000 gr., 13.74. gr. EPILOGUE DU “ FLÉAU DES CHENILLES AU SAGUENAY’ 139 Par gallon imp. de 70,000 gr., 961.80. 10,090 gr. de cette eau renferme les proportions suivan- tes de Chiorure de Sodium, 101.20. Chlorure de Potassium et de Lithium, 11.56. Carbonate de Calcium et de Magnésium, 13.51. Oxyde de fer et d’Aiuminium, 2.20 Sulfate de Calcium et de Strontium, 5.60. . Phosphate de Sodium et de Potassium, 1.52. Silicate de Sodium, 1.81. Les carbonates terreux et alealins sont dissous à l’état de bicarbonates grâce à un excès du gaz acide carbonique. REMARQUES La présence très accentuée du Lithium dans cette eau ajoute & sa valeur, parce que ce métal est regardé comme un spécifique précieux contre la goutte, et pour dissoudre les calculs urinaires. Cette eau est l’une des meilleures de son espèce. Elle ap- partient à la classe II, telle que définie par le Dr Sterry Hunt, dans le rapport de la Commission géologique. Js. BAKER EDWARDS. Pu, D.,.D CG. he Cae — (I) —— Epilogue du “ fleau des chenilles au Saguenay ” Au mois de juillet nous avons longuement parlé du nom- bre extraordinaire des chenilles du Clisiocampe @ Amérique qui ravageaient à cette époque les forêts du Saguenay. Don- nant quelques détails sur l’histoire naturelle de cette espèce de papillon, nous disions, entre autres choses : “Chaque fe- melle pond de deux à trois cents œufs. Elle les réunit en un anneau ovale autour d’un rameau d’arbre, et les recouvre d’u- ne espèce de gomme qui les protège. On pourra, dans quel- que temps, voir de ces anneaux sur les petites branches d’ar- breg22 0 Depuis ce temps, M. l'avocat L. Alain, de Chicoutimi, nous à fait remettre deux rameaux de saule, portant chacun un anneau d'œufs de Clisiocampe. L'un de ces anneaux est devenu trop grand et “joue ” librement le Jong du rameau auquel la dessiccation a fait perdre de son volume. 140 LE NATURALISTE CANADIEN De son côté un autre de nos abonnés de Chicoutimi, M, J.-B. Petit (de la maison commerciale Tessier & Petit), nous ayant dit que les arbres dépouillés de leurs feuilles par les chenilles, l'été dernier, avaient complètement reverdi dans la suite, nous lui fimes part du désir que nous avions de voir comment s'était opéré ce renouvellement du feuillage de ces arbres. Nous craignions, en effet, qu’il ne provint du déve- loppement des bourgeons déjà formés à l’aisselle des feuilles et destinés à ne s’ouvrir que l’année prochaine : en ce cas, l’a- venir de nosforêts aurait été au moins fort compromis. M. Petit nous a donc envoyé un rameau de peuplier bau- mier dont les feuilles avaient été toutes dévorées par les che- nilles et qui s’était ensuite bien revarni de feuilles nouvelles. Nous avons aussitôt constaté que nos craintes n'étaient heu- reusement pas justifiées. Toutes les nouvelles feuilles sont sorties du bourgeon terminal de chaque ramille,qui n’a fait que continuer son développement, activé probablement par la su- rabondance des sucs nutritifs qui ne trouvaient plus leur utili- sation. Soit aux cicatrices laissées par les feuilles détruites par les chenilles, soit à l’aisselle des nouvelles feuilles, nous voyons des bourgeons bien formés qui assureront le feuillage de l’année prochaine, c’est-à-dire du pain pour les chenilles d’alors. Ce rameau de peuplier est encore intéressant parce qu’il porte à la fois le cocon d’une chrysalide de Clisiocampe, un anneau d’œufs de cette année, recouverts de leur gomme pro- tectrise, et même un anneau d’une année précédente dont les alvéoles sont presque toutes vides. En terminant notre article du mois de juillet concernant le Clisiocampa Americana, Harris, nous ajoutions ceci: les parasites qui ont coutume de les attaquer peuvent peut-être les faire mourir en bon nombre avant la ponte des œufs.” D’au- tre part, nous avions dit que des quatre chenilles vivantes que l’on nous avait apportées, trois avaient passé à l’état de chry- salides, dont seulement deux avaient éclos. Or, qu’est-il ad- venu de la troisième chrysalide ? Cette troisième chrysalide a été précisément la proie d’un parasite— Un jour, certain grand insecte, une “ mouche ” à quatre ailes, est venue percer la peau de la chenille et déposer un œuf dans la plaie. Pendant que la chenille a continué de se développer, de ce petit œuf est sorti un petit ver qui s’est développé aussi en se nourrissant des substances graisseuses de ia chenille. Lorsque cette dernière fut passée à l’état de chry- ÉPILOGUE DU “ FLÉAU DES CHENILLES AU SAGUENAY ’ 141 salide, l’ennemi qu’il y avait dans la place en a fait autant, tuant cette fois son hôte et se servant de sa coque pour s’y transformer lui-même en insecte parfait. Et, quelque jour du mois d'août, nous apergumes avec étonnement, sous la cloche de verre, ce grand hyménoptère qui voltigeait dans la joie de son premier jour. Il était fort intéressant pour la science de connaître d’une si authentique façon un parasite du Clisiocampe d’Amérique. Cet hyménoptère était de la famille des Ichneumonides, du genre Æxochilum, Opheletes ou Anomalon.—Pourquoi ne pouvons-nous indiquer avec certitude le genre et l’espèce de ce parasite ? Cela, c’est toute une histoire, que nous allons du reste ra- conter pour faire profiter les jeunes naturalistes de notre ex- périence. Quand on nous avait apporté les quatre chenilles du Cli- siocampa Americuna, nous les avions mises aussitôt sous une belle clocle de verre, avec des feuilles vertes pour leur nourriture, Et nous n’avons plus rien dérangé de cette instal- lation. En sorte que, au mois d'août, il y avait là ces feuilles desséchées, les déjections des chenilles, les cadavres des deux papillons éclos, celui de la chenille qui s'était laissée mourir avant la métamorphose, et les trois cocons fixés sur les parois du verre par un vaste enchevêtrement de fils soyeux, sans compter l’hyméroptère qui planait glorieusement dans ce “ joli lieu de sa naissance.” Tout cela cemposait Vraiment un labo- ratoire d'histoire naturelle du plus vif intérêt. Nous étions à cette époque très occupé par la sortie de chrysalide de...... notre Labrador et Anticosti, et nous remet- tions à un peu plus tard de recueillir tout cela pour nos collec- tions, ainsi que de faire l’écude du parasite et d’en déterminer l’espèce. Cependant il y avait une bonne dame qui, chargée de maintenir le bureau du Natwraliste dans un état convenable @ordre et de propreté, aperçut cette cloche de verre...... toute sale, toute remplie de feilles sèches et de vilains insectes. C’é- tait insultant et même compromettant pour la dignité de son emploi. Aussi, quelle jouissance de promener le plumeau sur Et la cloche de verre, bien lavée, bien frottée et bien es- suyée, fut remise en place, brillant au rayon de soleil comme 142 LE NATURALISTE CANADIEN un riche diamant. “ Monsieur sera bien content quand il ren- trera |” On peut imaginer, en effet, à quel point nous fûmes bien content...... Ce fut même le plus beau jour de no‘re vie !...... 0 Les revues scientifiques en Canada D'un article intitulé Pressophilie, publié dans le “ Cour- rier du Livre ” du mois de septembre par notre collabora- teur M. Tielemans, nous reproduisons l'alinéa suivant : “ Il se publie, au Canada, plusieurs revues scientifiques La meilleure—la seule en langue frangaise—est, sans contre- dit, le Naturaliste canadien, commencé en 1868 par feu l’ab- bé Provancher, et qui est aujourd’hui si dignement continué à Chicoutimi, P. Q., par l'abbé V.-A. Huard, président du sé- minaire. En langue anglaise, il y a le Canadian Natural Science News (Baden, Ont.), de fondation récente. ” (0) PUBLICATIONS RECUES — Missouri Botanical Garden, Sth. Annual Report. St Louis, Mo. 1897. Beau volume de 236 pages in-80, imprimé sur papier vé- lin.Outre le Rapport annuel,il contient deux mémoires sur les Mousses des Açores, par M. J. Cardot, et un travail de M. W. Trelease, directeur du Jardin Botanique, intitulé : Botanical observations on the Azores. Plusieurs photogravures admi- rablement réussies et autres vignettes ajoutent encore a la valeur de l’ouvrage. Si l’on veut avoir une idée de la façon dont nos voisins favorisent l’étude des sciences, il suffit de considérer qu’en 1896 il a été dépensé au delà de cent mille piastres pour le Jardin Botanique de Saint-Louis ! — Bulletin de la Société des sciences historiques et natu- relles de Semur (Côte d'Or), France, année 1896. 184 pages in-80.— Plusieurs mémoires très intéressants sur les antiqui- — LES JOURNAUX 143 tés historiques de France, une Monographie de la commune de Saffres, et la suite de la Flore de l’arrondissement de Se- mur composent la matière de ce Bulletin, avec les procès- verbaux et autres documents officiels de la Société. — Nous avons reçu de M. P.-G. Roy, directeur du “ Bul- letin des Recherches historiques”, de Lévis, un joli petit vo- lume, cartonné en toile, intitulé : “La Législature de Québec; Galerie des membres du Conseil législatif et des députés à l’Assemblée législative.” Ce volume coûte une piastre l’exem- plaire ; mais qui dira que c’est trop de ce prix pour faire con- naissance avec tous nos gouvernants de la Province ? En ef- fet, chacun d’eux jouit de deux pages dans cette Galerie : l’u- ne contient son portrait en photogravure ; et l’autre, des notes biographiques. — Les troubles de l'Église du Canada en 1728, poème héroï-convique composé à l'occasion des funérailles de Mgr de Saint-Vallier par l'abbé Etienne Marchand, publié par P.-G. Roy, Lévis, 1597. Les amateurs de l’histoire du Cana- da sauront gré à M. Roy de cette publication d’un fort cu- rieux document. O LES JOURNAUX —Les Fleurs de la Charité, revue religieuse et littéraire [publiée mensuellement; 25 cts par an ; Œuvre du Patronage, 62, Côte d'Abraham, Québec]. Cette re- vue, dirigée par le Supérieur du Patronage St-Vincent de Paul, M. l'abbé A. Nunesvais, est la continuation de la Bibliothèque canadienne-française ; en d’au- tres termes, c’est le dévouement qui succède au dévouement. Ces apôtres de la charité, les religieux de St-Vincent de Paul, ont accepté de maintenir l’œu- vre de saine propagande qu'avait fondée cet autre apôtre du bien, M. je profes- seur C.-J. Magnan. Nous souhaitons les plus grands succès aux Fleurs de la Charité, dont la diffusion devra être considérable, eu égard à la modicité du prix de l’abonnement. — La Semaine religieuse de Québec est maintenant dans sa 9e année. Nous lui en souhaitons un grand nombre d’autres, même seulement semblables : car sé années ont été jusqu'ici fructueuses pour le bien des Ames et la défense des vrais principes catholiques. — Nos félicitations aussi à la ‘ vieille ” Minerve, dont la rédaction toujours distinguée fait honneur à notre presse canadienne. - —L Enseignement primaire, Québec, continuera en son 19e volume ce qu’il a si bien fait depuis 18 ans : donner à l’intéressante classe des instituteurs les meilleurs conseils, promouvoir la cause de l'éducation vraiment chrétienne. —L’un de nos confrères de Chicoutimi, le Protecteur du Saguenay, est entré à toutes voiles dans sa deuxième année.Nos meilleurs souhaits l’accompagnent, o 144 LE NATURALISTE CANADIEN Vient de paraitre Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard. Volume de XV-505 pages in-80, format et caractères du Naturaliste. Impression de luxe. Illustré de 45 portraits et autres gravures, et d’une car- te du golfe Saint-Laurent dressée expressément pour cet ouvrage. [Journal de voyage—Historique et état présent de tous les postes de la Côte Nord, depuis Betsiamis jusqu’au Blanc-Sablon, et de ’ Anticosti—Mceurs et usages des Montagnais—Pêcheurs canadiens et acadiens—Cométiques et chiens du Labrador—Détails complets sur la chasse au loup marin, et la gran- de pêche au saumon, au hareng, à la morue—La vérité sur l’Anticosti ; ren- seignements inédits ; l’entreprise Menier.] Prix : $1.50. Par la poste : $1.60 pour le Canada ; $1.70 pour les Etats-Unis et l'Union postale. En vente au bureau du Natwraliste, et chez les libraires de Québec et de Montréal.—A Paris, aw prix de 10 francs, chez A. Roger et F. 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Pour ma part, je ne demande qu’un court séjour afin de signaler à l'attention de mes compagnons de travail, les culti- vateurs de l’est de la province de Québec, cinq insectes enne- mis dont j'ai eu l’occasion de constater les ravages dans les champs et les jardins de cette région, pendunt les deux an- nées dernières. Le premier de ces insectes est l’ANTHOMYE DU CHOU (Anthomyia Brassice, Cabbage Fly ou Cabbage root maggot), diptère de la famille des Anthomyzides. Pour nous, cultiva- teurs, la présence de cet insecte se manifeste dans nos choux vers le 10 juillet. Les jeunes plants qui en sont attaqués prennent une teinte d'un vert bleuâtre et leurs feuilles s’a- mollissent. Si on les arrache, on trouve que des petites lar- ves blanchatres, cylindriques, sans pattes, ont envahi les ra- cines et y ont creusé des petits trous. Une fois qu'une plan- tation de choux est attaquée, les dommages se multiplient très vite, car, si l’on n’y apporte un prompt remède, ces larves se 19—Octobre 1897. 146 LE NATURALISTE CANADIEN changent en chrysalides dès qu’elles ont atteint une longueur d'environ un quart de pouce, et deviennent mouches au bout d’une quinzaine de jours. Celles-ci pondent à leur‘ tour, et plusieurs générations de larves ou vers se succèdent jusqu'à novembre. Comme remède, on recommaude d’abord de ne jamais planter de choux deux fois de suite sur le même ter- rain, ni dans le terrain avoisinant. Puis on défend d’em- ployer, sur le terrain de la plantation, du fumier vert qui, du reste, n'est pas du tout l’engrais qui convient, si l'on veut avoir une belle récolte. Ceci est comme remède préventif. Contre les larves elles-mêmes, une fois qu'elles ont attaqué les choux, monsieur le professeur Fletcher, d'Ottawa, recom- mande l'emploi de l’ellébore blanc comme suit. Il explique d’abord que lorsque, au commencement de juillet, les feuilles de choux indiquent la présence des larves, ily a déjà plu- sièurs jours que les choux sont attaqués, puis il dit comment il a procédé : “ Vers le ler de juillet, accompagné d’un aide, je parcourus une pièce de 1200 choux. L'un portait un seau contenant 8 gallons d’eau où étaient délayés deux onces d'el- lébore blanc, et une seringue ordinaire de serre ; l’autre, pla- gant la main gauche, la paume en bas, et deux doigts dé cha- que côté de la tige, découvrait la racine du chou, et, en même temps, de la main droite, faisait pencher un peu la ‘tête du chou, de sorte que la terre au pied fût bien exposée. Le pre- micr jetait alors avec la seringue environ une demi-tasse du liquide autour des racines ; puis la terre était ramenée rapi- dement autour de la tige. Comme résultat de ce traitement, il ne fut perdu qu'environ un pour cent de choux.” Made- moiselle Ormérod, célèbre entomologiste d'Angleterre, recom- mande de son côté l'eau de chaux préparée en éteignant de la chaux avec un peu d'eau d’abord, puis en ajoutant un sur- plus d’eau, et en la laissant reposer ensuite Jase 24 heu- res, avant de l’employer. On en applique à peu près une tas- se à thé par plant. Ce moyen m'a parfaitément réussi. On doit, en outre, brûler toutes les plantes infestées qu'on ect for- cé d'enlever du terrain. Les mêmes ravages sont exércés sur les choux par l’Anthomye des racines (Anthomyia ‘radi- *% À ‘ | QUELQUES INSECTES À COMBATTRE 147 cum; Root Fly) et l'Anthomye des raves, (Anthomyia flora- lis, Radish Fly), et les mêmes remèdes leur sont applicables. Il ne faut pas confondre les ravages de l’Anthomye du chou avec ceux du Tubercule de la racine du chou qui est un cham- pignon, Plasmodiophora Brassicæ ou Club-root, et qu'on ap- pelle communément la patate du chou. Le second des insectes que j'ai à mentionner est la BRUCHE DES POIS(Bruchus pisi, Pea Weevil ou Beetle), coléoptère de la famille des Curculionides. La bruche est plus souvent ap- pelée punaise de pois par nos cultivateurs dont bien peu la connaissent scus son vrai nom, Cet insecte pond ses œufs sur la petite cosse de. pois au moment où la fleur fanée tombe. Je laisse encore ici la parole à monsieur Fletcher qui décrit ainsi le travail de la larve : “Dès que la larve est éclose, elle pénè- tre en rongeant dans la cosse, puis dans le grain de pois le plus rapproché ; le trou à travers, la cosse se bouche bientôt... La larve, quiest un petit ver jaune, atteint bientôt toute sa grosseur et se change, en automne, en insecte parfait à l’inté- rieur du grain,” Un certain nombre de bruches sortent des pois à l’automne, d’autres pendant l'hiver, et, enfin, un grand nombre restent dans les pois jusqu’après l’ensemencement, au printemps suivant, Les pois quiont été habités par la bruche germent, pour un certain nombre, malgré tout, mais ne font que des plantes faibles et d’un pauvre rapport. IL faut donc toujours éviter de se servir de ces pois infestés pour la se- mence, même si l’on est sûr que la bruche en est sortie, On a prétendu que les pois qui contiennent des bruches sont facile- ment triés du reste de’ la semence, si l’on met tremper les fois dans l’eau, parce que, dans ce eas, les pois infestés flottent sur l’eau et s’enlèvent facilement. Plusieurs essais que j’ai faits m'ont prouvé que bien des pois contenant des bruches ne sur- nagent pas, Je n'ai pas mieux réussi, en laissant, comme on le conseille, les pois à la chaleur pendant l’hiver. Beaucoup de bruches sont restées dans les pois malgré la douce tempéra- ture à laquelle elles ont été exposées tout l'hiver. Les mar- chands en gros de semence de pois détruisent la bruche au 148 LE NATURALISTE CANADIEN moyen de bisulfure de carbone, mais ce remède n’est pas d’ap- plication facile, chez le cultivateur. Un moyen qui m'a bien réussi est de mettre dans une jarre à large ouverture, en verre ou autre substance, de l’essence de térébenthine, de re- couvrir cette jarre d’une toilemétalliqueà maillesassez serrées pour empêcher les pois de passer à travers, bien attachée sur la jarre, et de mettre cette dernière, de la contenance d’une chopine à peu près, au fond du quart ou baril dans lequel on met les pois de semence.—Ii est bon, dans ce cas, de les tenir dans un local tempér4.—Les émanations de térébenthine font périr les bruches. Uu autre moyen encore plus sir est de ne se servir que de grains de semence de deux ans. Alors on est certain que pas une bruche n’est restée dans les pois qui sont aussi bons que ceux d’un an quant à la force de germi- nation. | J'en viens maintenant au troisième insecte que je veux dénoncer. 1] s’agit de la CANTHARIDE NOIRE ou EPICAUTE DE PENSYLVANIE (Hpicauta Pennsylvanica,Black Blister Beetle), coléoptere de de la famille des Cantharidées. Au contraire des deux insectes précédents, c’est l’insecte parfait qui cause du dommage, dans ce cas-ci, en s'attaquant aux feuilles de la pomme de terre qu'on appelle plus volontiers, quoique incor- rectement, patate, par chez nous. La cantharide noire appa- rait tout à coup, par milliers, sous forme d’un insecte à teinte d'un noir bleuâtre qui, dans le temps de rien, dépouille les ti- ges de patates de leurs feuilles. Heureusement que, sil va vite en besogne, il ne travaille pas longtemps. Il est rare qu'il cause un dommage très considérable. Il arrive cepen- dant que, si les tiges ont été dépouillées de leurs feuilles à la veille d'une sécheresse prolongée, elles ne peuvent en repren- dre de nouvelles, et alors le rendement en tubercules est fort diminué. Du moment qu’on s'aperçoit de l’arrivée de la can- tharide, une application de vert de Paris dans la proportion de 1 livre de vert mêlée à 50 livres de plâtre, ou de 1 livre de vert mise dans 100 gallons d’eau, suffit pour l'empêcher de causer du dommage. L'important est d'agir vite, car j'ai vu un rang de patates attaqué le matin par la cantharide dé- QUELQUES INSECTES A COMBATTRE 149 pouillé complètement de ses feuilles vers quatre heures de l'a- près-midi. Le quatrième insecte dont J'ai à parler ne nous attaque pas dans nos récoltes,mats menace les arbres forestiers et,plus particulièrement, les arbres d'ornement que nous avons au- tour de nos habitations. Je veux parler de la MOUCHE A SCIE ou LOPHYRE DU SAPIN (Lophyrus Abietis, Spruce Saw-Fly), hyménoptère de la famille des Tenthrédinides. Depuis deux ans, je vois apparaître les larves de Lophyre sur’ le pin des ‘rochers (Pinus Banksiana) que nous appelons communément mais improprement cyprès. Ce sont des larves de 374 de pouce à 1 pouce de longueur, qui vivent en société, et qu'on trouve, conséquemment, réunies par groupes quelquefois très considérables, sur les rameaux, Ces larves se changent gé- néralement en chrysalides sous l'arbre même dont elles ont détruit les feuilles, et le meilleur moyen de prévenir une nou- velle invasion l’année suivante, est de ramasser, à l’automne, les débris d’herbe et de feuilles sèches qu'il y a au pied des arbres et de les brûler, puis de bouleverser la surface du sol, afin de faire périr les cocons qui y seraient restés. Quant aux chenilles elles-mêmes, on les détruit en les écrasant avec la main munie d’une mitaine en cuir ; ou, si l’on ne veut pas se livrer à cet écrasement qui est un peu dégoûtant, on les dé- truit en projetant sur les groupes de l'eau bouillante, au moyen d’un arrosoir ordinaire. Il est très important de pro- céder immédiatement à la destruction de ces insectes encore peu nombreux dans notre région, car, si on les laisse se pro- pager, ils produiront les ravages qu’ils ont produits dans l'Ouest, où des milliers d’arbres ont péri sous leurs atteintes. Il ne me reste plus qu’à mentionner un autre insecte qui, lui aussi, s'attaque à nos arbres. (C’est une TORDEUSE (Tor- trix...? Spruce ou Pine bud moth), lépidoptère de la famille des Tortricides. Est-ce la tordeuse du pin, de l'épinette ou du génévrier ? Je n’ai pu arriver encore à sa complète iden- tification, bien que je l’observe depuis deux ans, en quantités très considérables sur un brise-vent d’épinettes que j’aiprés de mon verger. Les larves se développent sous la petite pel- 150 LE NATURALISTE CANADIEN licule qui recouvre les bourgeons terminaux, au moment où ceux-ci s'ouvrent, au printemps. Elles ont alors un quart de pouce de longueur, environ, et se nourrissent en mangeant les jeunes feuilles le long des bourgeons nouveaux. J'ai constaté, cette année, toute une invasion de ces larves sur les épinettes de nos forêts, dans notre district. J’ai raison | de croire que, sur nos arbres d’ornement, une application de vert de Paris projetée avec une pompe à bec pulvérisateur, dans la proportion de 1 livre dans 100 gallons d’eau devrait nous débarrasser de ces larves. I] me semble qu’on ne doit rien négliger pour combattre ces deux ennemis de nos arbres, après avoir été témoin du ravage causé, il y a quelques années, à nos forêts de mélèze, ou d’épinette rouge comme on l'appelle, par la némate d’E- richson, qui en a fait périr des milliers. Je n’ai plus, maintenant, qu'à remercier bien cordiale- ment le sympathique propriétaire du si vaillant et utile Na- TURALISTE de l'hospitalité qu’il a bien voulu me donner dans ses colonnes, hospitalité dont j'ai peut-être un peu abusé, mal- gré la promesse faite en commençant. | J.-C. CHAPAIS. KÉD.—Nous remercions chaleureusement M. Chapais, as- sistant-commissaire de l'Industrie laitière, de l’article intéres- sant et rempli d’utiles conseils qu’il a bien voulu écrire pour notre revue. Fidèle abonné du Naturaliste depuis bientôt un quart de siècle, il nous permettra, A rs de le compter au nombre de ses collaborateurs.... pendant au moins toutle prochain quart de siecle. proms ee (} ae ee La vitalité des graines I] peut arriver que l’on désire se procurer une plante que l'on a déjà rencontrée quelque part,et qu’on ne la retrouve pas à l'endroit déterminé où elle vivait. D’après un écrivain du Gardener’s Chronicle, il faut recueillir de la terre du lieu RESISTANCE DES VERS ET DES INSECTES ‘161 même où l’on a observé la plante que l’on désire, et la met- tre dans des conditions favorables à la germination des grai- nes qu'elle peut contenir. L'on aurait alors bien des chances de voir se développer l'espèce végétale que l’on recherche. Certain botaniste se serait rrocuré de la sorte, dernièrement, une fougère “ qu'il savait, dit la Revue scientifique (citée par le Cosmos du 9 oct. 1897), avoir existé dans une certaine lo- calité : il a pris de la terre, il l’a répartie dans des germina- teurs, et bientôt il a vu apparaître une abondance de jeunes fougères. Les spores avaient conservé toute leur vitalité.” Beaucoup de graines, enfouies dans le sol, conservent ainsi une vie latente, et germent parfaitement quand des cir- constances favorables se présentent. On n’explique pas au- trement l’abondante flore d’espéces diverses qui se développe, lorsqu'une partie de forêt a été coupée ou incendiée. L'abbé Provancher a cité (1) deux cas remarquables de la vitalité des graines. Le premier est celui (rapporté par le botaniste Lindley) de graines de framboisier qui “ trouvées dans la cavité ventrale d’un squelette humain, près de Dor- chester, en Angleterre, ont pu germer après plus de seize siè- cles de léthargie, puisque le même tombeau renfermait des médailles de l’empereur romain Adrien.” Dans le second ex- emple, il s’agit de noyaux trouvés dans une couche de sable qu’on rencontra à plus de vingt pie ls sous terre, dans le Mai- ne, E.-U. : ces noyaux germèrent et produisirent des pruniers maritimes. A — — () —— Resistance des vers et des insectes dans les grands froids (Nous traduisons du Scientific American (23 octobre 1897) l’extrait suivant d’un article de M. James Weir, jr, M. D., où l’on verra que le Créateur a doué certaines espèces ani- (1) Traité élémentaire de botanique (1ère édition), p. 66. 152 LE NATURALISTE CANADIEN males d'un extraordinaire pouvoir de résistance contre le froid.) Le ver de terre commun (JZ. terrestris) peut geler raide sans éprouver le moindre dommage. Je retirai plusieurs de ces vers d’un “ vermicularium ” et les plaçai dans une jarre contenant de la terre. J’eus soin de procéder de bonne heu- re en automne, afin que mes sujets eussent le temps de sha- bituer à leur habitat avant l’arrivée de l'hiver. De temps à autre je répandis sur la surface de cette terre des matières végétales en décomposition, feuilles, bois pourri, etc. ; en ou- tre je fis sur le tout quelques arrosages. Les vers eurent donc là en abondance de la nourriture et de l’eau. La jarre fut mise en plein air, recouverte seulement d’une planche pour la protéger contre la neige et la pluie. Elle subit de la sorte tout le froid d’un hiver rigoureux. Une fois, durant dix ou douze heures, le thermomètre se maintint 4 —10° F,, au milieu de la jarre. Dès le retour de la douce température du printemps, les vers se mirent à circuler , quelques-uns mé- me déposant leurs œufs : cela montrait bien qu’une tempéra- ture de plusieurs degrés au dessous du point de la gelée ne leur avait pas fait dommage.—En une autre expérience, plu- sieurs vers furent retirés d’un “ vermicularium” et envelop- pés d’une couche de terre humide d’un pouce d’épaisseur ; puis on les laissa, dix heures durant, soumis à une températu- re de —10° F. Quand on les examina ensuite, ils étaient presque raides ; plusieurs même l’étaient tout à fait, se cas- sant lorsqu'on essayait de les plier. Eh bien, ces vers—non pas sans doute ceux que l’on avait cassés, —en dégelant gra- duellement, ne parurent pas avoir été autrement affectés. L'automne dernier, je vis un bourdon qui prenait ses quartiers d'hiver sous l’écorce d’un zaroubier. Le fragment d’écorce sous lequel il s’était glissé était peu soulevé, de sorte qu'il se trouvait jusqu’à un certain point retenu en place par l'élasticité même de cette écorce. Sauf les épaules et une par- tie de l’arrière-train, l’insecte était exposé à l’air de tous les côtés ; le morceau d’écorce formait un véritable toit qui le mettait à couvert de la neige et de la pluie. Certain jour de à - 4 ? RECTIFICATION D’UNE “ ERREUR D'OUTRE-MER” 158 froid, lorsque le thermométre marquait —6° F., je soulevai l'écorce et je retirai l’insecte de sa cachette, en le prenant avec des pinces. Car je n’aurais pas voulu le toucher aves mes doigts, dans la crainte que leur chaleur ne produisit des changements de température à certains endroits du corps de l'iusecte, ce qui aurait pu lui causer des engelures. De fuit, suivant les apparences, le bourdon était gelé de part en part. Voici,donc, me disais-je, cet insecte, qui n’est recouvert que de son enveloppe veloutée, dans cet atmosphere doat la tem- pérature est d’une demi-douzaine de degrés en dessous de #é- ro. L'arbre même où il reposait éclatait et se fendait sous ls violence du froid. Vivait-il encore, ou n’avais-je au bout de mes pinces qu'une masse inanimée et gelée d’ailes diaphanes, de pattes, de corps, d’intestins, ete. ? Je n’eus la réponse à cette question que bien plus tard, c’est-à-dire le quatre d’avril, jour où l’insecte s’éveilla de son long sommeil de l'hiver et re- prit sa place dans l’éconvmie de la nature animée. Je me trouvai dans le voisinage lorsque ce bourdon revint à la con- naissance et sortit sur la surface de l'arbre. Il commença par lisser soigneusement sa robe de velours noir et jaune, et s’en- vola à une petite distance. Puis il vint se poser sur le bord d’un vase rempli d’eau et but longuement. Enfin il s’en alla sur la pelouse, ayant l'air de chercher quelque chose. Et c’est aussi ce qui avait lieu. Il cherchait * à découvrir un ene droit propice à l'établissement d’un nid. Il finit par fixer son choix dans les environs d’un mussif de rosiers, et disparut dans le gazon. = 0 — Rectification d’une ‘‘ erreur d’outre-mer Dans notre livraison du mois d’août dernier, nons avons releve, sous le titre Erreurs d'outre-mer, quelques fausses affirmations concernant le Canada, que nous avions trouvées dans certaines publications de France. Entre autres erreërs, nous avons reproché—non sans quelque vivacité--à M, P, Combes, 20—Octobre 1897. 154 LE NATURALISTE CANADIEN naturaliste de Paris, d’avoir “ refusé ” le cèdre { Thuya occidentalis, L.) à la province de Québec. Nous venons de recevoir à ce sujet une lettre de M. Combes, que nous allons, avec le plus graud plaisir, communiquer à nos lecteurs. Nous sommes heureux que le retard de la présente livraison nous permette de publier tout de suite la rectification demandée. Nos confrères de la Vérité, du Courrier du Canada, de VEvénement, de Quebec (et peut-être aussi de la Minerve, de Montréal : nous ne nous rappe lons plus bien}, qui ont reproduit notre article du mois d'août, voudront-iis aussi faire connaitre à leur public la louable rectification de M. Combes ? C’est le premier cas, à notre connaissance, d’un auteur eurepéen qui tient compte des observations par lesquelles, assez fr'quemment, notre presse si gnale les inexactitudes que l’on publie trop souvent en France sur les choses d'Amérique. Paris, le 27 octobre 18974 Monsieur l'abbé, La rédaction du Cosmos me communique le No d’août 1897 du Naturaliste canadien, dans lequel, entre autres “ er- reurs d'outre-mer,” est signaiée celle que j'ai commise en don- nant le 45e parallèle comme limite septentrionaie de l'aire d'habitat du Thuya d’occident. L'erreur matérielle est évidente. Mais l’énormité même de cette erreur aurait dû donner à soupçonner à votre colla- borateur qu'il y avait peut-être là une simple faute de trans- cription. Et tel est, en effet, le cas. Que celui à qui pareille mé- saventure n'est jamais arrivée me jette la première pierre ! C’est 48e parailéle qu'il faut lire; et ce renseignement, je l'ai puisé, à Québec même, sur une carte forestière du minis- tère, où il vous sera aisé de le vérifier. J’ai parcouru le Canada, depuis Toronto et Ottawa jus- qu'à Rimouski et aux Sept-Iles,—sans compter Anticosti,—et Jy ai vu partout le Thuya d'occident. J'avais d’ailleurs, au préalable, étudié la flore de ce pays, dans Michaux et dans la Flore canadienne de l'abbé Provancher, et je savais fort bien que le Thuya d’occident est indigène dans les provinces de Manitoba, d'Ontario, de Québec, du Nouveau-Brunswick, et dans la partie ouest de l’île du Prince-Edouard. J’étais done fort loin de soupçonner l'erreur colossale dont me rendait res- ponsable mon article, et c'est le Naturaliste canadien qui me l’a fait apercevoir, cruellement ! Je ne l'en remercie pas moins, puisqu'il m'a permis de la réparer. J’use espérer, monsieur l'abbé, que vous voudrez bien faire part de cette rectification à vos lecteurs, et m’en aviser Bee: LA NUIT DU 13 AU 14 NOVEMBRE 1897 = 155 par l’envoi du Natwraliste canadien. Ce sera pour moi un véritable soulagement. Dans cette attente, je vous prie d’agréer, monsieur l’ab- bé, mes bien sincères salutations. PAUL COMBES. P. S.—Par ce même courrier, je vous adresse mon Rap- port sur l’'Exploration de Vile d’ Anticosti, où s'est glissée pour la première fois l’erreur que j’ai reproduite depuis, par une faute d’inattention que je suis le premier à déplorer. P.C. oO La nuit du 13 au 14 novembre 1897 Le Naturaliste canadien n’a pas encore, croyons-nous, "parlé d'astronomie. La faute en est aux astronomes, qui n’ont pas songé à faire profiter notre modeste revue de leur savante collaboration. Il faut bien avouer, aussi, que les as- tronomes sont rares parmi les Canadiens-Français, beaucoup plus que les naturalistes, dont la profession est encore loin, comme on s’en doute, d’être encombrée. Pour nous,nous avouons sans trop de confusion que nous ne sommes astronome à aucun degré. Nous avons assez à fai- re, et même trop, avec les insectes et les autres êtres, plus ou moins ailés, animés ou non, qui font l’ornement de la cir- conférence de notre pauvre planète. | En tout cas, l'occasion est bonne pour cesser un moment de regarder la terre, et lever les yeux au ciel. Quelques-uns de nos journaux ont déjà consacré chacun trois ou quatre lignes à l'annonce du splendide phénomène astronomique qui doit avoir lieu prochamement. Or, il se trouve que nous sommes parfaitement documenté pour rensei- gner là-dessusnoslecteursautantquecclapeutse faire d'avance. Nous les prions de tire l'extrait suivant d’un article que publiait, le 14 août dernier, l'Écluir (de Paris), et ils pour- ront imaginer à quel point nous avons maigri dans l'attente du merveilleux spectacle, nous qui avons lu cela depuis deux MOIS...» 156 LE NATURALISTE CANADIEN. “ Les astronomes nous prédisent pour novembre une exceptionnelle pluie d'étoiles filantes—phénomène qui ne se reproduit que par période d’une trentaine d'années environ. “ Dans la nuit du 13 au 14novembreprochain,nous verrons Yessaim féerique des “ Léonides ” qui cireulent dans l'orbite de la comète de 1866. D’après les observations de ces der- niers temps,et en s’en rapportant aux passages historiques des anciens observateurs, les Léonides paraissent avoir été atti- rées dans notre système solaire par l’attraction de la planète Uranus ; cet événement se serait produit vers la fin de fé- vrier ou le commencement de mars de l'an 126. “ Et depuis dix-huit siècles, nous voyons apparaître les Léonides à des époques dont on a constaté la régulière pério- dicité. En réalité, d’après cette périodicité, c’est seulement en 1899 que se produira le maximum d'intensité de ce phé- noméne : mais, s’en rapportant aux observations précédentes, les astronomes attendent déjà pour 1897 une pluie d'étoiles filantes d’une extrême abondance, qui augmentera encore en 1898 pour atteindre son apogée dans deux ans. be LES LÉONIDES “Tous les observateurs s'accordent à reconnaître la supé- riorité des Léonides sur les autres essaims d'étoiles filautes. “ Les Léonides appartiennent à l'espèce la plus remarquable des météores de novembre, nous dit l’un d’eux : elles ont plus d'éelat et de rapidité que les autres étoiles filantes qui se montrent dans ce mois et elles diffèrent sensiblement des pilules plus lentes et moins brillantes des “ Androméides ” des météores de la comète de Biela. ” “ Un spécialiste autorisé en la matière, M. Denning, de PObservatoire de Bristol, qui a dressé les tables des points radiaats des étoiles filantes et qui a observé les pluies des Léonides en 1866, des Androméides en 1872, des Perséides en 1885— parmi les plus exceptionnels de ces phénomènes —af- Îrme que les Léonides l’emportent de beaucoup. “ Pour donner une idée du spectacle qui nous sera offert dans trois mois, disons que dans la nuit du 13 novembre 1833, la quantité visible des de fut estimée à 240,000. Un autre observateur affirme que de 4 heures à 6 heures du ma- fin, on aurait pu compter mille météores par minute. “ Le 18 novembre 1866, l'Observatoire de Greenwich en gompta à lui seul 8,485 ; un observateur de Birmingham en releva 8,608 entre une heure et une heure et demie du matin. “ Notons que ces chiffres s'appliquent seulement à l’obser- LA NUIT DU 13 AU 14 NOVEMBRE 1897 157 vation des Léonides, et d’autres étoiles filantes traverseront le ciel dans la nuit du 13 au 14 novembre. On en prévoit au total trois essaims : celui—de beaucoup le plus tmportant— dont le point radiant est le taw de la constellation du Lion, et deux autres dont les points radiants sont l’omicron de Per- sée et l'étoile 2,348 de Bradley. “ Tout cela nous promet une brillante illumination du ciel pour la nuit du 18 au 14 novembre prochain. . .A moins que le ciel ne soit couvert : il faut toujours compter avec les nua- ges lorsqu'il s’agit d'étoiles ; qu'elles soient filantes ou non. ” Malheureusement, le Cosmos du 23 octobre est venu jeter de l’eau froide sur l’enthousiasme que l'article de l'Éclair nous avait inspiré, et qui ne faisait que grandir à mesure que s'approchait la date du grandiose phénomène, Voici tout au long ce que dit le Cosmos sur la question. On remarquera qu'il ne fait qu'analyser les écrits d’un M. Denning, qui doit être le même savant sur lequel s’appuyait aussi l’£clair. “LES ÉTOILES FILANTES DE NOVEMBRE—M, Denning continue, dans The Observatory, ses intéressants ar- ticles sur la granile averse d’étoiles filantes (Léonides) atten- due pour la fin de ce siècle et donne ses prévisions au sujet des apparitions des six ou sept années à venir. . “ Voici son pronostic pour l’année actuelle : “ En 1864, pendant la nuit du 13 novembre (deux ans avant le maximum de 1866), une abondante pluie d'étoiles fut apercue du pont d’un navire, au large de Malte; et, en Amérique, le méme fait fut observé au méme moment. Nous sommes done en droit de penser qu’en 1897, nous serons de nouveau témoins d’une chute considérabie de météores ; s'ils sont fournis par un retour du groupe de 1864, nous les ver- rons vers la fin de la nuit du 14novembre. Cependant, com- me la terre coupera |’orbite météorique plus tot qu'en 1864, la pluie de 1897 n’égalera pas sa devancièfe, à moins pour- tant que la masse principale de l’ossaim des météores ne se soit allongée au cours de ces trente-trois années, ce qui n'est pas impossible. “ La partie la plus dense du système qui a produit,en Eu- rope, la remarquable pluie de 1866 (maximum le 13 novem- bre, à 13 h. 10 m.), et en Amérique, celle non moins impor- tante du 13 novembre 1867 (22 h. 172), ne sera probablement pas visible en Angleterre, parce que la Terre, le 14 à inidi, se Cel AW ie: Mo >, if (' 158 LE NATURALISTE CANADIEN trouvera placée au centre de l’essaim. En Amérique, peut- être verra-t-on quelque chose le 14 avant le lever du soleil. La lune sera pleine dans la matinée du 9 et, par conséquent, le 14, elle sera très apparente, s'étant levée à 7 h. 55 m. à Greenwich et étant restée visible dans la constellation des Gémeaux pendant toute la nuit précédente. Les choses ne se présentent done pas favorablement. Il faudra pourtant ob- server attentivement au matin du 14, du 15 et du 16, parce que si le temps devenait clair, les météores paraitraient sans doute nombreux et qu'il pourrait s’en présenter quelques-uns de particulièrement remarquables.” Comme on voit, l'espoir n’est pas très grand : “ En Amé- rique, peut-être verra-t-on quelque chose le 14 avant le le- ver du soleil.” Heureusement la dernière phrase de l’article que nous avons reproduit ramène un peu les choses ; et l’on fera bien de ne pas perdre le ciel de vue le matin du 14, du 15 et du 16 novembre. Le soleil ne se levant ces jours-laqu’a 7 hrs environ, il n’y aura pas à être bien matinal. Après tout, si nous ne voyons rien cette année, nous nous reprendrons à la même date en 1898,et surtout en 1899, année où le phénomène aura la plus grande inten- sité. 0 Journaux et revues — Le Pionnier, de Sherbrooke, vient de commencer sa 32e année. Nos félicitations et bons souhaits à ce bon jour- nal, un modèle parmi notre presse. —Le Trifluvien célèbre son dixième anniversaire. C’est un vaillant journal, qui fait brillamment la lutte sur tous les terrains, et pour qui nous faisons les meilleurs vœux. —Le Couvent, petite revue publiée a Rawdon, P. Q., par M. l'abbé F.-A. Baillairgé, est entré, en septembre, dans sa 13e année. Il est surprenant de voir la masse de renseigne- ments qui peuvent trouver place dans un format si restreint. Et puis, à tout instant, on y rencontre quelque utile réflexion, quelque sage principe: il y en a de cachés dans tous les coins, PUBLICATIONS RECUES 159 —Les amis de l’ancien Bon Combat en retrouvent quelque chose dans le Couvent. | —La Cloche du Dimanche (revue hebdomadaire de huit pages in-4o, illustrée ; 50 cts par an; G. Vekeman, 83, rue St-Nicolas, Montréal.) C'est une revue tout récemment fon- dée, et qui mérite d’être accueillie avec faveur par nos bon- nes familles, dirigée qu’elle est par ce courageux “ Jean des Erables ’, qui a depuis longtemps conquis une belle place dans notre journalisme catholique. A cette nouvelle publica- tion, nous souhaitons de grand cœur beaucoup de succès. O—— — PUBLICATIONS RECUES —(Proc.of the California Ac.of Sc.) A Genus of Maritime Dolichopodide New to America, by W. Morton Wheeler. —(U.S. Dept.of Agricuiture). Proceedings of the 9th An- nual Meeting of the Association of Economic Entomologists. —Hoffmann’s Catholic Directory, November Number (Per year, 4 numbers, 50 cts ; M. H. Wiltzius & Co., Milwau- kee, Wis., U.S.) —L.-G. Robillard, Les Sociétés de Bienfaisance, Montréal, 1897. Petite brochure de 34 pages, où l’on trouve une étude tres intéressante sur les “ sociétés purement mutuelles ” et les “ sociétés à taux fixes,” suivie d’un plaidoyer fort concluant en faveur de l'Union franco-canadienne. Celle-ci est une as- sociation de bienfaisance qui, malgré son peu d’ancienneté, est très solide au point de vue fiuancier, et, sous le rapport national et religieux, offre les meilleures garanties. —Ernest Gagnon, Le Paluis législatif de Québec, Québec, 1897. Il faut remercier M. Gagnon d’avoir “ ressus- cité ” ce beau travail sur le ! alais législatif de Québec. C’est bien une résurrection, puisque, une fois enfoui dans des do- cuments parlementaires, l’on est mort ou à peu près. On ai- mera donc à placer dans sa bibliothèque cette jolie brochure illustrée, de 140 pages, où se trouve l’histoire complète du Palais, et sa description tracée par une main d'artiste. En- suite,il y a une fantaisie littéraire et historique sur les “ Sta- tues ” de Frontenac et d’Elgin, que nous avons lue dans la Kermesse, en 1892, et que l’on a du plaisir à revoir.—Prix de la brochure, 25 cts, chez l’auteur (164, Grande-Allée, Québec.) 160 LE NATURALISTE CANADIEN Vient de paraitre Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard. Volume de XV-505 pages in-80, format et caractères du Naturaliste. Impression de luxe. Illustré de 45 portraits et autres gravures, et d’une car- te du golfe Saint-Laurent dressée expressément pour cet ouvrage. [Journal de voyage—Historique et état présent de tous les postes de la Côte Nord, depuis Betsiamis jusqu’au Blanc-Sablon, et de l’Anticosti—Mœæurs et usages des Montagnais—Pêcheurs canadiens et acadiens—Cométiques et chiens du Labrador—Détails complets sur la chasse au loup marin, et la gran- de pêche au saumon, au hareng, à la morue—La vérité sur l’Anticosti ; ren- seignements inédits ; l’entreprise Menier.] Prix : $1.50. Par la poste : $1.60 pour le Canada ; $1.70 pour les Etats-Unis et l’Union postale. En vente au bureau du Naturaliste, et chez les libraires de Québec et de Montréal.—A Paris, au prix de 10 francs, chez A. Roger et F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. + Liverpool, London & Globe 3+ COMPAGNIE D'ASSURANGE Contre le H'eu et sur la Vie La plus puissante Compagnie du monde entier Fonds investis: $53,213,000 = Investis on Canada: $1,300,000 ASSURANCES PRISES AUX PLUS BAS TAUX Eglises, presbytéres, colléges, couvents, maisons privées et fermes, assurés pour 3 ans au taux de 2 primes annuelles : Wm M. MacPHERSON, Agent, Quebec JOS.-ED. SAVARD Solliciteur pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Rue Racine, Chicoutimi. PHOENIX ASSURANCE COMPANY OF LONDON | Fait affaire au Canada depuis 1804 Tous nos contrats d’assurance sont garantis par prés de $20,000,000 de sûretés. Paterson & “on, Agen's généraux, Montréal Jos.-Ed. 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Que chacun de vous nous amène un nouvel abon- _ né, et tout ira bien!” Assurément, l'affaire serait excellente, si une publication voyait doubler tout d’un coup la liste de ses abonnés. Pour nous, nous ne sommes pas près de faire la même de- mande à nos lecteurs. Ce serait trop beau de voir le nombre de nos abonnés s’accroitre si rapidement et dans de telles propor- tions.—Si un quart seulement de nos amis nous procuraient chacun un abonné de plus, la position du Nuturaliste devien- drait satisfaisante, et nous serions en mesure de donner beau- coup plus d'importance et de valeur à notre chère œuvre. Du moins, cela permettrait enfin aux recettes d’égaler les dépen- ses, ce qui n’a pas lieu pour le présent. Oui, il nous paraît que si l’on faisait un peu voir le Na- turaliste dans son entourage, en en communiquant la série d'une demi-année ou d’une année à la fois, cela suffirait pour nous amener un certain nombre de gens qui ne s’imaginent pas, à priori, qu’ils peuvent trouver de l’intérêt à suivre une publication de ce genre, 21—Novembre 1897, "FAN ai) a 162 LE NATURALISTE OANADIEN Eh bien, voilà le genre de propagande que nous deman- dons au quart seulement de nos abonnés. Maintenant, quels sont ceux qui vont faire partie de ce quart ? Nous le dirons franchement : c'est...à tous nos abonnés que nous demandons d'en étre.... Nous allons épuiser cette question de quart.—Il n’y a qu'un quart de nos abonnés qui payent régulièrement leur souscription ! Il y en a un quart qui ne nous ont pas encore donné un sou, depuis quatre ans que nous publions le Natu- raliste ! Et les deux autres quarts nous doivent une, deux ou trois années d’abonnement !—A chacun nous laissons le soin de faire les réflexions qu'un pareil état de choses est pro- pre à suggérer. N'est-ce pas qu'il est facile, dans de telles conditions, de faire une revue qui puisse rivaliser avec les beiles revues scientifiques des Etats-Unis pour la variété de la rédac- tion, pour le luxe de la typographie et des illustrations ! Ce qui est vrai, c'est que chaque mois, pour payer nos frais de publication, nous avons à prélever quelques pias tres sur nos très modestes émoluments de prêtre de col- lège. Voilà, en ce pays eb à cette époque, les joies et les avan- tages qu'il y a à s'asseoir dans le fauteuil de rédaction d’une revue scientifique. ... none rene Le Nord de la vallée du lac St-Jean (1) [Continué de la page 133] Rentrons maintenant dans ce dédale mystérieux qui s’en- fonce vers le nord en laissant l'extrémité ouest de Sotogama, (1) A corriger dans le dernier article publié : Livraison du mois de septembre, p. 132, ligne 5e : aw lieu de : l'original, lisez : l’origine. ee bly eh eS l M: sh à J LE NORD DE LA VALLÉE DU LAC SAINT-JEAN 163 “et suivons le cours de Péribonca, qui a l’apparence, ici, d’un petit fleuve en longueur et en profondeur. A gauche, un tri- butaire venant du nord-ouest coule librement dans une plai- ne vallonneuse et va se perdre dans les coupes de montagnes dentelant l’horiron dans le lointain, A droite, un cap de 100 pieds d’élévation forme le pre- mier gradin de cet amphithéatre remarquable, de plus de 2000 pieds de hauteur, faisant un angle prononcé dans le vaste bas- sin, comme un fort avancé, et dont la silhouette imposante se dessine fièrement au-dessus de l’horizon de tous les points de la grande vallée, se blanchissant de neige invariablement un mois avant la plaine, et comme une pancarte intelligente, elle annonce l’hiver qui vient. Deux milles encore, et nous laissons en arriére ee der- nier coin du pays plat pour pénétrer tout de bon dans le cceur des Laurentides, par cette fissure étrange que nous avons re- jointe à Sotogama, après l’avoir perdue de vue aux Terres- Rompues. Elle reprend ici son aspect sauvage et ses vastes propor- tions qu’elle présente à l’entrée du Bras de Chicoutimi,au seuil même du bassin saguenayen, à l’entrée de la baie des Ha | Ha! A douse milles de Sotogama, l'espace s’élargit considérable- ment entre les deux lèvres del’abîme, Jadis un lac,de quatre mil- les de long sur un de large, s’encaissait dans les montagnes bien au-dessus du niveau de la riviere actuelle.Mais lorsqu’arriva le grand coup, qui se permit de perforer son lit, il se vida subi- tement dans le gouffre, le remplissant de terreau, de graviers et de cailloux, si bien que, le torrent une fois dompté, il en resta assez de ceux-ci pour gêner et non obstruer la naviga- tion sur cette partie proprement désignée sous le nom de Grand-Rétréci. Ensuite,vient le Grand Calme, les belles montagnes,les ri- ches plates-bandes qui s’alignent à leurs pieds, les îles d’allu- vium ombragées de gentils bosquets où dominent le parasol des ormeaux et les rameaux toujours verts des sapins. Les baies rouges, bleues et blanches, des fruits à graines, surchar- 164 LE NATURALISTE CANADIEN gent les arbrisseaux qui enguirlandent leurs rives tapissées d’herbes tendres et d'où s'élève, en douce mélodie, le chant des oiseaux voltigeant gaiement du pied des buissons au som- met des grands arbres, Que c'est beau, cette belle nature pleine de charme qui remplit l'espace, s’épanouissant harmonieusement de la surfa- ce limpide,assoupie À nos pieds, jusqu’au fin fond azuré du fir- mament ; qui soupire ten?rement sur l’eau, dans les bois, au- dessus des monts, sous cette voûte immense, sans bornes, sous ce beau soleil chaud ! Le souffle de Dieu créant l'univers est encore ambiant, vivifiant dans cet atmosphère qui nous pénètre, nous enve- loppe de toutes parts. Aussi l’âme s’y trouve-t-elle à l'aise, rassurée, en paix, comme si quelque chose de cette nature, qui est ici incomparable, l’embrassait, l'enivrait, comme jadis au temps d'Adam, comme aussi sur la montagne où il faisait si bon de vivre, On a toujours souvenance de ces moments de jouissance, espacés de trop loin en loin, mais tout de même qui nous ser- vent d’oasis,de refuges sacrés pour ainsi dire,quand les bruits du monde, étourdissants et toujours discordants, nous laissent parfois un moment de répit. C’est après réflexion que nous - éprouvons ce vide immense, qui nous navre parfois, en face de ce quasi-charivari où tourbillonne et s’oublie la multitude des humains qui domine la scène. Ignorant, comme de rai- son,ne soupçonnant même pas quela nature,qui aintroduit cha- cun de nous ici-bas avec cet art infini qu’elle prodigue par- tout où elle se complait—le souffle divin aidant,—a bien d'autres charmes et d’autres enchantements en réserve, aux- quels on ne peut comparer ces jouissances factices qui nous engluent si adroitement, et que nous prenons si naivement au sérieux, comme des grands enfants, une fois entraînés dans le fameux tourbillon. + € e Tantôt, quand j'ai dit le Grand Calme, je n'attendais pas vous assurer que les vents n’irritent pas la surface paisi- LE NORD DE La VALLÉE DU LAC SAINT-JEAN 165 ble, polie de cette étrange rivière, lorsqu'ils font mine de des- cendre ou de monter dans ce vaste entonnoir, où ils s’en- gouffrent malgré eux de l’aquilon ou du midi. Au contraire, ils y soulèvent bien des vagues qui rééditent sans peine les moutons blancs du Saguenay, mais de l'espèce minuscule : le peu de profondeur de la rivière ne permettant pas d’exagéra- tion sous ce rapport, Cette splendide avenue, sans fin apparente, de 6 à 800 verges de large, bordée de murailles de 12 à 1500 pieds de haut d’un côté et de l’autre, nous rappelle si bien la rivière Saguenay, que, de ce moment, rien ne paraît impossible, que tout va nous venir à souhait à chaque pas en avant, d’une perspective à une autre. “Ce gouffre subitement taillé en plein granit, blessure “ effroyable portée d’un seul coup au sein d'énormes entasse- “ ments de montagnes et qui conserve toute son horreur pri- “ mitive, qui est restée béante depuis des milliers d'années.” Jetez un coup d'œil sur ces cent milles de Péribonca, de- puis Sotogama inclusivement, jusqu’au delà de cette partie de la rivière Manouan qui nous intéresse : c'est le Saguenay taillé à la manière de Buies, avec cette différence que cette partie supérieure de la fissure a changé de physionomie, qu’elle s’est polie, reformée avec le temps etles éléments. Au lieu de voir ces murailles altières plonger leurs pa- rois perpendiculaires à une grande profondeur, comme dans le Saguenay, ici elles sont bordées à leurs pieds de larges plates-bandes semées de bois touffus qui ombragent leurs ram- pes jusqu’au bord de l’eau. Liabime ayant été rempli par d'énormes quantités de matières de toutes sortes qui s'y pré- cipitèrent de ces deux immenses lèvres frémissantes, après cette épouvantable secousse, sans compter les avalanches de sable et d’alluvium qui lui arrivèrent de partout, ce cahut se nivela petit à petit et forma le lit uniforme et peu profond de cette belle rivière, Plus tard, quand les chutes, sur la partie inférieure de Péribonca, au bas de Sotogama, que nous avons entrevue à vol d'oiseau, qui formaient autant d’écluses, de barrages na- 166 LE NATURALISTE CANADIEN turels, haussant le niveau de la rivière,se furent usées de plus en plus avec le temps, quelques-unes méwe disparues complè- tement, les niveaux s’abaissèrent peu à peuenamont. C’est alors que ces larges plates-bandes sortirent de l’eau, attachées pour ainsi direaux flancsdes murailles quis’exhaussaient d’au- tant, elles aussi, contournant les promontoires et les baies ou s’étagent parallèlement, dans les coupes, dans les gorges, des terrasses s’élevant jusqu'aux sommets, où tous se confondent ensemble dans une perspective aérienne. . Ou bien elles se re- lient entre elles,d’un cap à l’autre, par des bas-fonds couverts de foin sauvage qui savangent modestement, sans berges ap- parentes, jusqu’à l’eau profonde, où de charmants îlots, com- me des bosquets, des jardins flottants, y mirent en chatoyants reflets les mille nuances de leur verdure. Pays aimé des am- phibies, des fauves et des oiseaux, qui vivent en paix dans ce vaste domaine que la nature s’est plue d'enrichir à profusion de tout ce qui leur eonvient et de tout ce qui leur suffit. Quel beau paysage que celui que nous traver- sons dans le moment ! Quelle variété et en même temps quel- le harmonie dans l’ensemble du coup d’œ1l ! Quelle perfection dans les détails quand on étudie la nature de chacun, sur- tout quand on pense aux bouleversements, aux effondrements, au Cataclysme ! Quel changement opéré par cette nature pa- tiente, réparant tranquillement son œuvre, rétablissaut l’ac- cord parfait, l'harmonie où le cahot existait, enfin, retou- chant tous les désordres, pour en faire un chef-d'œuvre. Quand, lassée de tant de belles choses, la vue éblouie et charmée en même temps du merveilleux ensemble de ce décor incomparable, le corps immobile et petit devant tant de gran- deur, l'âme s’élève spontanément à une grande hauteur dans un élan d’admiration et de reconnaissance, elle se réconcilie enfin avec toutes les imperfections possibles qui fleurissent un peu partout ici-bas. (4 suivre) P.-H. Dumais. UNE HERBE MARINE " UNE HERBE MARINE On nous consultait dernièrement sur une plante qui croît à l’eau salée, dans le bas du fleuve Saint-Laurent, et qui est encore plus abondante peut-être sur les rivages des pro- vinces maritimes. La Flore canadienne de Provancher, p. 625, donne ia description botanique de cetre herbe, qui a bien lair d’une graminée et se nomme Zostera marina, L., Kel Grass, de la famille des Naiadées. La tige, y est-il dit, est noueuse, ram- pante, radicante aux nœuds, à branches nageantes. Ses feuil- les alternes, linéaires, entières, ont jusqu’à plusieurs pieds de longueur, bien qu’elles soient très étroites ; elles sont d’un vert très foneé.—C’est probablement quelque espèce du même genre qui, après qu’elle est desséchée, est utilisée pour l’em- bailage en Europe, comme nous l'avons souvent constaté en ouvrant des colis de marchandises arrivant de France, D’après l’abbé Provancher, “ dans les pays du Nord on se sert de cette plante pour couvrir les maisons, pour confec- tionner des matelas, des paillassons, etc. On dit même qu’employées en matelas elles agissent bygicmuerege v peuvent fortifier des individus débiles. ” M. J.-A. Guignard, de la Ferme expérimentale d'Ottawa, a bien voulu nous signaler un passage du 5e Rapport annu:l de M. F.-T. Shutt, chimiste du même établissement, où l’on donne l’analyse d’un échantillon de la “Zostère marine”. Nous citons ici cette analyse et les remarques qu'y ajoutait M. Shutt (1). “ L'échantillon reçu a été séché à une douce chaleur. L'analyse a donné les chiffres suivants : Pour cent. Total de la cendre, ou matière minérale........ 21.90 Acide phosphorique (1.80 pour 100 dela cendre).. 0.41 Potasse (13.29 pour 100 de la cendre).......... 2.90 Azote, dans la matière organique............ 1.24 (1) Rapports sur les Fermes expérimentales pour 1891, p. 167. 168 LE NATURALISTE CANADIEN “Si l'on peut se procurer cette substance à peu de frais — de préférence naturellement à l’état sec—, je crois qu'on la trouverait utile comme amendement. lle renferme des quan- tités notables des trois prinaprux constituants de la nourriture des plantes : potasse, acide phosphorique et azote, Avant d’é- tre appliquée au sol, elle devrait avoir fermenté, A l’érat sec et dur, elle pourrait rester non décomposée dans le sol pendant très longtemps. Si elle convient pour litière, ce mode d’utili- sation serait le plus avantageux ; mais, dans tous les cas, il faudrait d’abord la mêler avec quelque matière qui la ferait dé- composer, Par cette méthode de mise en compost, les élé. ments nutritifs pour les plantes sont dégagés de leurs précéden- tes combinaisons et deviennent facilement assimilables,”’ O L'ETOILE POLAIRE D'après le Dr Bougon (dansle Naturaliste de Paris), l’é- toile polaire est l’une des étoiles dont ona pu mesurer la dis- tance. Elle est à 86,000 milliards de lieues de nous. Ce chiffre est si gros qu’il ne nous dit rien, Nous en pouvons néanmoins avoir quelque idée,en songeant que la lumière de cette étoile met 36 ans et demi à nous arriver. Or, la lumière, ça va vite ! ça parcourt 75,000 lieues par seconde !—Arrés tout, l'étoile po- laire n'est pas si loin, en comparaison de la plupart des étoiles, qui mettent plus de 70 ans à nous envoyer leur lumière. “ Si toutes les étoiles, ajoute le Dr Bougon, disparaissaient du ciel, le jour de la naissance d’un enfant, celui-ci pourrait mourir de vieillesse sans voir pour ainsi dire moins d'étoiles Ala fin de ses jours que dans son jeune âge, Une trentaine seulement se seraient éclipsées tour à tour.” Si quelqu'un n’a pas l'imagination confondue en présen- ce de tels faits, c’est qu’il n’a pas d'imagination. Pourtant, s’il fallait croire quelques fous, tout cela se serait fait tout seul, sans l’action d'un Créateur ! L'HISTOIRE NATURELLE DE L’ANTICOSTI 169 La fin de l’incident du ‘‘ cèdre *‘ M. P. Combes ne s’est pas contenté de la rectification qu'il nous envoyait dernièrement et que nous avons publiée dans notre livraison d'octobre. Comme on s'en souvient, il avait affirmé, par une faute de transcription, que le cèdre, Thuya occidentalis, L., n’atteint pas même à sa limite nord, en Amérique, le 45e parallèle. Avec une loyauté parfaite, i a fait insérer dans le ‘ Cosmos” da 6 novembre une note qui remet jes choses en état. “ Je congois, dit-il, que cette erreur de trois deyrés ait ému les lecteurs canadiens du Cosmos et ait provoqué leurs protestations, dont le Natwraliste canadien, dans son numé- ro d'août 1897, s’est fait ’écho. Elle ne tendait à rien moins qu’à cette conclusion, qu’il n’y avait pas de Thuya occidenta- lis au Canada, sauf à Anticosti. “ Je m’empresse done de faire amende honorable, et en rétablissant le chiffre du 48e parallèle, de restituer le Thuya d'Occident aux provinces de Manitoba, d’Ontario, de Québee, du Nouveau-Brunswick et à la partie occidentale de l’île du Prince-Edouard, où il est indigène.” C’est donc le cas de dire que l'incident est clos. O L’histoire naturelle de l’Anticosti Nous avons le plaisir d'annoncer à nos lecteurs que M. le Dr J. Schmitt, de Paris, l’un des membres de la colonie frau- çaise établie à l’île d’Anticosti, a bien voulu consentir à colla- borer au Naturaliste canadien. On peut dire que, au point de vue scientifique, l’'Anticos- ti est presque l'endroit le plus inconnu du Canada. La pré- sence, sur cette terre à peu près inexplorée, d’un naturaliste comime le Dr Schmitt est donc une bonne fortune, d'autant 22— Novembre 1897. 170 LE NATURALISTE CANADIEN pius qu'il veut bien faire profiter le publie canadien du résul- tat de ses observations. Malheureusement, la saison de navigation est terminée, et toute communication entre l'île d’Auticosti et le continent est désormais impossible, jusqu’au mois de mai prochain, C’est dire que nous ne recevrons rien de notre correspondant avant le printemps.—Il y a bien la voie téiégraphique qui permet aux Anticostiens de se tenir, durant ’hiver, en communica- tion avec le reste du genre humain. Mais le fait de la colla- boration dunt il s’agit nous a été connu si tardivement, que nous n’avons pu inscrire à temps, au budget du Naturaliste, les quelques milliers de piastres que nous coûterait la trans mission télégraphique des écrits de notre nouveau collabora- teur ; sans compter que le télégraphe a si peu d’aptitude a servir de véhicule scientifique, qu'il faut lui épargner les mé- faits dont il se rendrait sûrement coupable en parlant, par exemple, d’entomologie. Oo 0 — — LA CREME GELEE “ La crème gelée est envoyée d’Austraiie à Londres, où elle arrive en parfait état pour être immédiatement conver- tie en beurre, après avoir subi un trajet de 6 à 7000 lieues. Chose remarquable, ce beurre est délicieux, tandis que le beurre fait avec de la crème fraîche, puis conservé dans la glace et expédié de la même contrée, est loin de garder sa bonne qualité ; s’il ne devient pas rance, il perd du moins son arome.” C’est le Cosmos qui dernièrement racontait le fait dont il s'agit. N'est-ce pas un renseignement dont la province de Québec pourrait tirer parti ? Qui sait s’il ne serait pas plus avantageux pour nous d'exporter de la crème en Angleterre, plutôt que du beurre tout fait et si exposé à perdre aussi son arome en route ? | AU POLE NORD | 171 A L’ANNEE PROCHAINE ! Nous n’avons rien lu, nulie part, sur l'observation des étoiies filantes dont i’on nous annonçait une grande abondance pour le milieu du mois de novembre. Lei, à Chicoutimi, les nuages recouvraient le ciel durant les nuits du 13 au 16 novembre, et toute observation a été impossible ; et la même chose a dû se passer en une grande partie du pays. Nous saurons bientôt si les Européens ont été plus heureux. I! n’y a donc qu’à attendre patiemment le mois de _ ne- vembre de 1898, où le phénomène devra avoir encore plus d'intensité. au profit de ceux qui le verront, a © — ICHTYOLOGIE DU CANADA Nous avons reçu des éditeurs, MM. C.-0. Beauchemin et Fils, —et nous les en remereions sincèrement, —un exemplaire du volume qu’ils viennent de publier sous le titre: Les Povs- sons d'eau douce du Canada, par A.-N. Montpetit. C’est un spiendide ouvrage, grand in 80, de 552 pages, impression de luxe, abondamment illusiré. L'espace nous manque, en cette livraison, pour parler de ce livre dans la mesure qui convient à son importance. Nous espérons pouvoir nous en occuper dans notre livraison de de- cembre. 10) Au Pole Nord Les journaux quotidiens ont assez longuement parlé de 172 LE NATURALISTE CANADIEN l'expédition au Pôle Nord que le Capt. Bernier, de Québec, se propose d’entreprendre. Le Screntific American du 20 novembre faisait les criti- ques suivantes du plan de voyage que l’on dit être celui du Capt. Bernier. lo Comment nourrira-t-il ses rennes dans le trajet opéré sur la glace ? 20 Les chiens n’ont pas paru avoir grande utilité daus un voyage en traîneau sur de la glace com- me celle que Nansen a rencontrée, 30 Le mois de mars sem- ble être une date bien hâtive pour le départ d'une expédition rganisée suivant les desseins du Capt. Bernier. OO eee I] nous serait peut-être possible de prouver au Signal, de Montréal, qu'il a tort de regarder le Naturaliste canadien comme un “ Journal qui s'occupe spécialement des petites bêtes.” ee (9) Journaux et revues —“ Chaque fois que nous voyons le WNaturaliste cana- dien, disait le “ Canada ” du 17 novembre, notre pensée se reporte immédiatement a ce piocheur, ce travailleur, à figure austère comme celle du moine Alcuin, mais au cœur d’or, à feu l'abbé Provancher et à son œuvre chérie de labeur et de recherches scientifiques, soutenue au point de départ à force de sacrifices et d’abnégation.” Notre confrère d'Ottawa adres- se ensuite d’aimables paroles aux continuateurs de l’œuvre de l'abbé Provancher. Qu'il veuille bien agréer nos remer- ciements ! —Le Monde llustré, de Montréal, qui a déjà recom- mandé le “ Naturaliste canadien ” à ses lecteurs, est revenu à la charge en son numéro du 20 novembre et avec plus d’ins- tance encore. “ Voyons ! s’écrie-t-il, quand on aime son pays, comment est-1l possible de ne pas s'intéresser à sa faune et à PUBLICATIONS RECUES 173 sa flore ? ” Nous remercions cordialement le Monde allustré de la bienveillance qu’il nous a témoignée. —L'Avant-Garde est revenu à la vie après un som- meil de quelques mois. L’abounnemert à ce Journal quotidien, —le seul journal français du matin publié à Québec, —ne cot- te que $2 par année en dehors de Québec. —Dans l'Enseignement primaire du 15 novembre, M. J.- B. Cloutier adresse de touchants adieux aux lecteurs de cette beile revue, qu’il a fondée il y a dix-huit ans. M. C.-J. Ma- gnan, qui depuis une douzaine d'années s’occupait activement, sous la direction de M. Cloutier, de la rédaction de cette pu- blication, en devient le directeur-propriétaire : c’est-à-dire que le fondateur laisse en bonnes mains son œuvre de prédi- leetion. “ Nous voulons en faire l’œuvre de notre vie, une œuvre digne du Canada frangais.” Quan | on connaît M. Ma- gnan, on sait ce que vaut une promesse de ce genre. —Le Journal d'Agriculture illustré, qui en était à sa 20e année, a cessé de paraître. Il est remplacé par le Jour- nal d'Agriculture et d’'Hortrculture, dont le premier numéro est daté du 8 novembre, et qui paraîtra deux fois par mois. Prix d'abonnement : une piastre par année (77 et 79, rue St- Jacques, Montréal). —Nous recommandons spécialement à nos lecteurs : Le Courrier du Livre (revue mensuelle , une piastre par an- née ; R. Renault, Québec) ; Le Bulletin des Recherches hasto- riques (revue mensuelle ; P.-G. Roy, 9, rue Wolfe, Lévis) ; La Cloche du Dimanche (revue hebdomadaire ; 50cts par année ; G.Vekeman, B. P. 2177, Montréal.) 0 PUBLICATIONS RECUES —Bulletin of the Geological Institution of the Univer- sity of Upsala, Vol. III, part 1. Upsala (Suède), 1897. Mal- 174 LE NATURALISTE CANADIEN gré son titre anglais, ce beau volume de 310 p. in-80 est tout en langue suédoise, moinsSun mémoire de M. Knut Kjellmark, sur “ une trouvaille archéologique, faite dans une tourbière au nord de la Néricie,” et un compte rendu de quelques pa- ges, rédigé en anglais, dejla “ Students’ Association of Natu- ral Science, Upsala.” Il y a, à la fin du livre, quatre plan- ches de gravures d’une netteté incomparable. —Paut Combes, Exploration de l'Ile d Anticosti, Paris, 1896. Cette brochure de 50 pages in-80, petit texte, est sans doute ce qui a été pubiié de plus complet sur l’île d’Anticosti. Géographie, géologie, orographie, météorologie, flore et fau- ne, ressources actuelles, industries possibles : aucun point de vue n’a été laissé de côté par l’auteur qui, en 1895, a passé quelques jours à faire le tour de la grande ile. Une carte très détaillée de la terre anticostienne complète très bien les données du texte. Un peu plus tard, nous chicanerons peut- être M. Combes sur quelques détails de son rapport ; aujour- d’hui, nous nous contentons de signaler cette brochure à l'at- tention de ceux qui voudraient se renseigner assez minutieu- sement sur l’Anticosti. (Chez l’auteur, 1, rue de l’Assomp- tion, Paris.) —Apprétage, emballage et expédition de la volaille pour les marchés britanniques.—(Bulletin des Cultivateurs, No 1). La Tuberculose chez les bétes à cornes, par Duncan McEa- chran, Ces deux mémoires, dont l’utilité est évidente, ont été publiés par ie ministère de l'Agriculture, Ottawa. — Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 1897,part. II. Travaux intéressants sur diverses parties de l’histoire naturelle. —M. le chevalier C.Baillairgé,dont l’activité tient du phé- nomène, a publié dans les derniers numéros du “ Canadian En- gineer ” deux articles intitulés Baillairgés Marine Revolving Steam Express, et The Navigation of the Air. Nous le re- mercions du gracieux envoi qu’il nous a fait de ces intéres- sants travaux, JET EL : rw”, i. PUBLICATIONS RECUES 175 — Nous avons enfin la satisfactio:, longtemps désirée, de pouvoir prendre part, nous aussi, à la campagne dirigée con- tre le système absurde (comme on sait) d’enseignement pri- maire qui règne dans la province de Québec. Nous avons enfin trouvé, nous aussi, après de patientes recherches, une importante réforme à réclamer des pouvoirs publics. Il faut, entendez-vous ? il faut que le gouvernement fasse enseigner ... le piano dans toutes les écoles élémentaires de la Province. Quand on songe que personne, dans les sphères officielles, ne s’est encore occupé de faire disparaître la monstrueuse lacu- ne qui existe à ce sujet dans l'instruction du peuple! Il est bien étonnant, apres cela, que nous soyons si distancés par tous les autres peuples dans la voie du progrès !.... Elle est jolie, la préparation à la “ lutte pour la vie” qu'avec de pa- reils errements l’on donne à l'enfance ! Car, enfin, qui sait si tel marmot que voici, sur les bancs de l’école, ne sera pas plus tard un journaliste ? Et le journaliste n’a-t-il pas besoin de tout savoir ? Quant à nous, nous ne pouvons penser sans indignation aux ministres qui ont gouverné la Province vers 1860, et qui, nou plus que leurs prédécesseurs et successeurs, n’ont seule- ment pas songé à faire de l’enseignement du piano l’une des matières du cours d’études primaires. Aussi c’est leur faute si nous nous trouvons aujourd’hui si imparfaitement outillé pour le “struggle . for life,”...ne pouvant faire nous-même la critique d’un morceau de musique pour piano, dont l'éditeur Albert Turcotte, de Montréal, a fait dernièrement le gracieux envoi au VNaturaliste.—Il nous a donc fallu nous transporter chez un pianiste et le prier d'exécuter en notre présence ce morceau de musique, intitulé Bizarria de Artista, de G. Ca- pitani. La, aidé des lumières du musicien, nous avons cons- taté que cette œuvre musicale est d’une facture aisée, gra- cieuse, originale. Nous avions déjà appris tout seul (pour lavoir lu sur la couverture) que le prix net du morceau est de 35 cts, ce qui le mettrait à la portée de tout le monde, s’il ne fallait pas d’abord posséder un piano et surtout avoir ap- pris à le jouer.... 176 LE NATURALISTE CANADIEN Vient de paraitre Labrador et Anticosti, par ’abbé Huard. Volume de XV-505 pages in-80, format et caractères du Naturaliste. Impression de luxe. Illustré de 45 portraits et autres gravures, et d’une car- te du golfe Saint-Laurent dressée expressément pour cet ouvrage. [Journal de voyage—Historique et état présent de tous les postes de la Côte Nord, depuis Betsiamis jusqu’au Blanc-Sablon, et de ? Anticosti—Meeurs et usages des Montagnais—Pécheurs canadiens et acadiens—Cométiques et chiens du Labrador— Détails complets sur la chasse au loup marin, et la gran- de pêche au saumon, au hareng, à la morue—La vérité sur l’Anticosti ; ren- seignements inédits ; l’entreprise Menier.] Prix : $1.50. Par la poste : $1.60 pour le Canada ; $1.70 pour les Etats-Unis et l'Union postale. En vente au bureau du Naturaliste, et chez les libraires de Québec et de Montréal.—A Paris, aw prix de 10 francs, chez A. Roger et F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. animal... ARE re 27 Pramenade au fond derl'océan 2.117. ER aac decrement 28 Sur l'étude des sciences naturelles (Abbé Hosen) 29, 45, 60, 72 88, 102, 120 Le Maringouin et ses ennemis (Abbé Em.-B. Gauvreau).....33, 84 Liste de plantes recueillies entre Rimouski et la Pointe au- Père, P, Q. (J. Fletcher)... vrsccecsseeeseeenecees caneeees 39 es TABLE DES MATIÈRES 195 Ouverture de la chasse à Montréal...... PATTES SAMS EE AA ARTE 49 Le Nord de la vallée du lac St-Jean (P.-H. Dumais)......51, 65, 98 OA SLOP ANG 0. Sioa, ed ea nee A es guest Mace es 99, 128 AMMA Gene CP ETI DONCA: «coc cnc Rica: ce lok, 1026182 Aires, Manouanti. cocks 106. A SRE 186 Canadian Natural Sciences News......... scsscceccesccececseeeee 62 Les piqûres de moustiques....... sde node bed temwadentnleaknns 76 NE TE EUR an nn ose ne net ose veu a senes pene See 77, 94 La question des “ baby crystals ” (C. Baillair ay a ay ae Ss 81 Limmunité “ antimoustiquaire ”.......00. sesee. sseateeeeneres 92,136 La Botanique du Canada et la Société des Amis des Sciences MEME CMO RN AL LOMEN Gc. 25.2), Ne liées NEO Le fléau des chenilles au Saguenay..........,...... ..... coe 107, 139 PRELOUMS GI GRE MER Es dal dec o> 2 encres ememmaonnee jomecenseesente rs 113 Havitalité du POISSON... 22... sens ncensecewonecetadenseaevecvnceen 119 Curiosités végétales (H. Tielemans) ..... .........,....... eee 133 Pan mmenie dé rbBerthier:::is. these. au 138 Quelques insectes à combattre (J.- C. Chapais) 4. 145 La vitalit des graines... ........................,..... 150 Résistance des vers et des insectes dans les grands Poidu. 151 Rectification d’une “ erreur d'outre-mer ” (P. Combes)...... 153 La nuit du 13 au 14 nov. 1897...... AE RE ota 155, 170 La propagande du Naturaliste...….................................. 162 ORDER lieu het dencre doc cclensionssensanss 167 I Stole: pote Re is seuses PR REA ER De à 168 La fin de l'incident du “ dre ® DIRES EP ER Rats 169 L'histoire naturelle de | Anticosti..........+ À a Tra *créme gelée... ARR PR LES ae oe 170 PDP OI NOEU 1G) acscc esas cc pas sccenccvescs >> sss sonne ess nenns nas bal ne otre extraordinaire..-:2l. csedes covcoies: cccesesenseenessenas 177 L'abbé Provancher—Dans le ministère paroissial......... PA 178 A propos du genre Westwoodia.................…..............… 186 Les étoiles filantes du mois de novembre et l’Académie des ne NE LL rene ve tient D RSR RD La moisissure du EE BEC TN NEA NE D PR ES 188 Nécrologe des revues scientifiques..,............................…. 191 196 LE NATURALISTE CANADIEN TABLE ALPHABETIQUE Drs PRINCIPAUX NOMS DE FAMILLES, GENRES rr ESPÈCES Mew- TIONNES DANS CE VOLUME. Anthomyia brassice.......... 145 Anthophora nigrocincta, Prov. =flavocincta, Huard..... 25 Arisimellifera, Lün.:.:.1:,... 5 Attacus cecropia, Lin........ À ‘© polyphemus, Lin..... 4 LEE GA BAL OS ORNE a hw one ee 147 EESTI CORNE RER EE 59 Clisiocampa americana, Harr.,108, 139 DOE SME a URES 13 | Goceur cacti, Musik oe EVE 6 Elodeacanadensis............ 101 Epicautapennsylvanica....... 148 LHC SEEN Ss CPPRC ANSE 101 Mucus furcatus.:......:..... 21 RAR AR Due AU «er a USA Harpalus caliginosus........ . 69 LITE EL GÉNRRRR sis ARE 58 Lophyrus abietis............ 149 Melipona scutellaria, L...... 5 Mertensia maritima......... 102 Necrophorus americanus.... rp Odynerus truncatus, Prov.= ° Provancheri, Ck!l....... 25 Penicillium glaucum........ 188 Picuss ost Saeki oe teres 59 Pilea callitriehoides... ... 134 | Pomphopæa ænea, Say...... 6 Pinus banksiana............ 149 Rhodomenia palmata....... 21 SNA RUE ae aes: PAR BET 5 : 58 NOLex is Wh Bete EE SR 44 Talpa cristata, Cuv......... 14 SROVERIC: NE CNE ie eas 149 Weahwoodlet cc feet 186 Vespertilio subulatus, Say... 57 Vietoria regian Scncewsaccmes 136 Zostera marina, L......... ‘ 167 o———_— — ERRATA Page 53, ligne 10e, au lieu de : 50 millions, Lisez : 30 millions... «ce 98, 66 Ge, 66 66 : Jusqu'au nord, lisez : presque au Va PP OR CNT GNT PAS Ue) ay Prey Sar NON 3 ; PIN 2 De esi NE 4 ( . Janvier 139 M MAN i iD 1 f2N7 \9 OUI Go EU SN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER- TES SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA FONDÉ par LABBE PROVANGHER 1 # 4 Fmpiuurie du Paeszbds vv Sasemtay, Ghieo sti mi. | W , } SOMMAIRE DE CE NUMERO —-- PRPS MOEV TO. ii. il NAME ue be sere EMA Nes HaNabonné modèle... ME PACA RU A Formation du Saguenay, P.-H. Dumais (Suite)... .. + Dernières descriptions de l'abbé Provancher (Suite) 8 Le venin des couleuvres...….................…… DDASS AA à es À Drronorde fiches "ee: in | At ne Ne 11 Roe contreres; de ‘la: presse... ii. on NE La LE DE NAT 7 ANNEE su ER io es A a AE MAN dolarisli weess aceuseice, Re SAS SAR RE M AAA ET AU Lt SUPPL.- Traité de Zoologie, (Suite)... RP eu Sek LE NATURALISTE CANADIEN paraît au eommencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats Unis est d'UNE PIASTRE par annév.— Pour la France et les autres pays de l’Union Postale, six FRANCS. Les reçus d’akounement seront renfermés dans la livrai- sonsuivant la date où l’onaura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M, l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- eoutimi, P, Q. = AGENCES DU NATURALISTE CHICOUTIMIL—Au bureau du PROGRÈS pu SAGUENAY. QUÉBEC.--M. J.-M. Aubry, Marchand d’Orn. d’Eglise,. 9, rue*Buade, Haute-Ville. MM. J.-A. Langlais & Fils, Libraires, 123, rue Saint-Jo- seph, —aint-Roch. Paris._-MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. \y CANADIEN EAN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUV£2- TESSE RAPPORTANT A L’ HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fonpé PAR LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA ; Haprimesie du Peosrès pv Sacumrar, Onisontinl. NOMMAIRE DE CE NUMERO Formation du Saguenay, P.-H. Dumais (Suite)... ... 17 L'esclavage chez les Fourmis........ ssss0sss vases scones 21 Dernières descriptions de l'abbé Provancher (Fin)... 27 Circulaire aux entomolegistes...........ccscccsssscceceees 28 La photographie par les rayons Ms l’abbé À EE. à à Av A APE EE A ML DO SEE tits 29 Publieations PECTS!) iss. dir. PE ip i 31 SUPPL.- Traité de Zoologie. (Swite).......csecovsseesceeees 89. Lx NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats- Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union Postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livrai- sonsuivant la date où l’onaura payé, On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, reçoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- eoutimi, P, Q. AGENCES DU NATURALISTE CHicouTimi.—Au bureau du PROGRÈS DU SAGUENAY. Quésrec.—M. J.-M. Aubry, Marchand d’Orn, d’Eglise, 9, rue Buade, Haute- Ville. MM. J.-A. Langlais & Fils, Libraires, 123, rue Saint-Jo- seph, £aint-Roch. Paris.--MM, A. Roger & F. Chernoviz, tiens, 7, rue des Grands-Augustins. DL np À Py d' Ds /i/ Wg ‘VOL, XXII (HIT de la Nue serie) No 3 Mars 18961 BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER- TES SE RAPPORTANT A L) HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fowpé par LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA ‘ y À du Pacerts py Sacwmnat, Shicoutian. Yi | At NE de ae tet) LAN AE À On TENTE 41 SOMMAIRE DE CE NUMERO Formation du Saguenay, P.-H. Dumais (Suite et fin)... 33 La faune des cadavres, J.-A. Couture ..…............... 87 Lépidoptères de Sherbrooke, L'abbé P.-A.Bégin...... ts 1) Y a-t-il des vers dans le but RE A Ee ae SANA Le Castor est-il Mu poisson 2)... ce ses aches en seen oO L'Osier'exisle-t1l an Canada? an earch ee PO LICAUIIIS ITEC TORE oc Rte) ANS cae ie RC at ss SUPPL.—Traité de Zoologie (Suite)... ............... 98 LE NATURALIS STE CANADIEN paraît au eommencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-So. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.— Pour la France et les autres pays de l’Union Postale, SIX FRANCS, Les recus d’abounement seront renfermés dans la livrai- sonsuivant la date où l'onaura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume, La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. ’abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- eoutimi, P. Q. AGENCE DU NATURALISTE Paris.--MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. * ——o Lr MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion 4S. Antoine. 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST. ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address: Rev. E. De Lauiarre, Chicoutimi,P.Q. GE EE Std MWA GA 0 D DM YAW AY UES BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER- | TES SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Foxpé PAR LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC a ’ WALKER — STE SD We Ut pen Lo Imprimerie du Progris pu Saguenay, Chicoutimi, SOMMAIRE BE CR NUMERO À di \ L'abbé Provancher (Swite)........ .. AOL PAR ES a Ss dote vein Une excursion dans les Hautes-Alpes, E. Gasnault... 53 Lépidoptéres de Sherbrooke, L’abbé P.-A.Bégin........ 58 Curiosités vérétales, H Tielemans ts ete en Un bel'herbienentt ii id ei en RS Me ae Re te L'ADNeATIONSITOGMES EL LT ALAN NN EN RRS AR LT s Aux CTLOMIGLO GIST ES. CUES URNA iil a ee nina Una SUPPL.—Traité de Zoologie (Swite) ........ Seabee abet ca NAT LE NATURALISTE CANADIEN paraît au eommencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats- Unis est d’UNE PIASTRE par année.— Pour la France et les autres pays de l’Union Postale, SIX FRANCS. Les recus d'abonnement seront renfermés dans la livrai- sonsuivant la date où ’onaura payé. On ne peut s’abonner pour moins d'un an. Les person- | nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du voiume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. : Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P. Q. AGENCE DU NATURALISTE Paris.--MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. O— Lx MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion AS. Antoine. 25cts par année. Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P.-Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address: Rev. E, De Larñarre, Chicoutimi, P.Q, NO al Tay) To WY nS BSD) ULE IN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUYER- TES SE RAPPORTANT A L HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fonpk pak LD ABBE PROVANCHER “1 CHICOUTIMI | PROVINCE DE QUEBEC Fu CANADA | Imprimerie du Progrès pu Saguenay, Chicoutimi. SOMMAIRE DE CE NUMERO Le N.-O. de la vallée du lac St-Jean, P.-H. Dumais... 69 Une excursion dans les Hautes-Alpes, E. Gasnault.. 70 Lépidoptères de Sherbrooke, L'abbé P.-A.Bégin (Fin) 75 Photographie.—La lumière noire, l'abbé E. Poirier. 77 Les Abeilles à la guerre............... US e ee DURANT LAN TS PLICATIONS Taotes Lie. Ur MR ee SuPPL.—Traité de Zoologie (Suite)... ..…............ 100 Le NATURALISTE CANADIEN paraît au eommencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année,—Pour la France et les autres pays de l’Union Postale, SIX FRANCS. Les recus d’abounement seront renfermés dans la livrai- sonsuivantla date où l’on aura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an, Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, reçoivent les nu-, méros parus depuis le commencement du voiume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal Ventidre responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à Yadministration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- eoutimi, P. Q. AGENCE DU NATURALISTE Paris._-MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. ) LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion 1S. Antoine. 25cts par année. Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P, Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN” MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address : Rev. E. De Lamarre, Chicoutimi,P.Q, qe nee RE RE TA ES ICE LT a AEESEIEERCNEEEEN TEE pr LAN Q PF nt, Ved? re { ANS 4 x OUTRE weap GS 65 BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER- TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA FONDÉ PAR L'ABBÉ PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA SOMMAIRE DE CE NUMERO L'abbé Provancher (Suite)... AR ge Me saga onthe oi Une excursion dans les Hautes -Alpes, E. Gasnault... 85 La flore de la Côte Nord, l’abbé C. Lemay... 90 Secret pour faire en toute saison le beurre de prin- RETIN RUES EE A AU ARR VNE Datr LO Hi TOR A propos de |’ A à la puce. Uk ce Stacie NPR erm La chasse à Montréal................+. Pee as Bee ah A Publications races... interet aman aoa lie Etude de la botanique... ANS CARRE ANS GA eae SuPPL.— Traité de Zoologie (Swite)........ AR RE Le 105 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union Postale, SIX FRANCS, Les reçus d'abonnement seront renfermés dans la livrai- sonsuivantla date où l’onaura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, reçoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P, Q. AGENCE DU NATURALISTE Paris.—_MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. O—— LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S. Antoine. 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 5Octs per year. Address: Rev. E, De Lamarre, Chicoutimi,P.Q. SEs RS Juillet 1896. As i < i= a , BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUV R- TES SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA FoNDÉ par LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA >, f à ! WG : aut É NS fr le) I 2. © & ( y 2 KU 2 ¢ 9 Ba 2 ‘ 4 \ S G \ i iN. \ sl “ \ *Jc)o/sfufe À hy & TI a TD am 2 x. | a =. Qi Hy q PN aaa te sb ihe de ik pda a So No SOMMAIRE DE CE NUMERO Le nord-ouest de la vallée du lac Saint-Jean (Fin), \ PAR Pumais). se SI ee see OS EP AN ALI ET OS Une excursion dans les Hautes-Alpes, E. Gasnault... 106 BARB rapide.. iii. lee 5, wis ARR RL PES OA A Le venin du Bélostome............. o bis si 1062 MIE LU ASE Re CELUIC Amibrico nn UN Li 0 ee TE He Monde’ vs l'‘Herbe à la puce”... sine D ons recnes. Lt. AA CON tee SUPPL.— Traité de Zoologie (Suite) ........ sp RON aah cons ares Le NATURALISTE CANADIEN paraît au: commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de ’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Ponr la France et les autres pays de l'Union Postale, six FRANCS. Les recus d’abounement seront renfermés dans la livrai- sonsuivantla date où l’on aura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. , La rédaction entend laisser aux correspondants du journal Pentiére responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- _recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- eoutimi, P. Q. AGENCE DU NATURALISTE Paris._-MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la ldévotion AS. Antoine. 25cts par année. Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST. ANTHONY’S CANADIAN _Mussexcon monthly review. 50cts per year. Address: Rev. E. De Lamarre, Chicoutimi, P.Q. ys) AN ADL G LoS BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER- TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fonpé par L ABBE PROVANCHER CHICOUTIMI -ROVINCE DE QUEB: CANADA ie | ne ites. À tes alg EGS L'abbé Provancher (Suite), ; . DAS OPEL inlet Une excursion dans les Pen -Alpes, E. Gasnault... 117 Liste des plantes de la Côte-Nord, de Godbout à Moisie (Suite), L'abbé P. Lemay......... 20.06. ee 121 Changement de nom d’un Hyménoptére....... 123 Un prétendu Fourmi-Lion.................... “i 124 Les journaux..........-. LRO CP ANSE REA AGP a PT 126 Publications TECHIES ii. bake Ton se : 127 113 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l'Union Postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abounement seront renfermés dans la livrai- sonsuivantla date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du voiume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal Ventiere responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P. Q. AGENCE DU NATURALISTE Paris.._-MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins, ne LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion 4S. Antoine. /25cts par année. Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST. ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address: Rev. E De Lanarre, Chicoutimi, P.Q. } » > 26 CEVA (ot. CN 1 Gas ths 2S 1D) Uy BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER- TESSE RAPPORTANT A L’ HISTOIRE NATURELLE DU CANADA FoNDÉ Par LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBE CANADA °J0]ol"” WO TTS NO “te ee NERY Mer Ireland etre Naturaliste Nu dE NU D A 7 © Le ‘ Diable’ au XIXe siècle, L'abbé E.-B. Gauvreau.. 130 Encore le Bélostome A RL CAN ee en OA EU Liste des plantes de la Côte-Nord, L'abbé P. Lemay. 137 Unmueéé qui promet. ei de 2e SR CIE 6 Mét‘orologie du Canada............ APR ALAN APE 1 Petits conseils aux jeunes naturalistes... La guerre au Gypsy Moth......... RR ES SE OR LM I Fa Pe Petites notes.— Publications reçues..................... 148-4 SUPPL.— Traité de Zoologie (Suite)... 117 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. | Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union Postale, six FRANCS, Les recus d’abounement seront renfermés dans la livrai- sonsnivantla date où lonaura payé, On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutés les communications, relatives à la rédaction ou à Vadwministration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P, Q. AGENCE DU NATURALISTE Paris._-_MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rué des Grands-Augustins. O—— ——— LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de Ja dévotion à S. Antoine, 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST. ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review . 50cts per year. Address: Rev. E. De Lamarre, Chicoutimi,P.Q: APL RAE GRRE A A RL ED EO I PURE, A EN a À 11I (III dela Nlle serie) No 10 _— NOV : Am À ‘1, up LP hemes AANA DARN 0 SOS ESD US dS BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER- TES SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA — Fonpé PAR LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA . DE CE NUMEERO (AVL: (Baise) AS 145 He, Dr J .-AcComburen ch via te 148 s Hautes-Alpes, E. Gasnault RARE EAN AR PR PS AN D ee 151 anitoba, G. Chagnon io. Uk. 156 Uae Se SUMS Spee le alta db inte Sears Rea 158 ND MD Seay, cA a RS ea DT poe i Sette) PNEUS 121 ANADIEN parait au commencement de jon de 16 à 20 pages in-8o. ment pour le Canada et les Etats-Unis nnée.—Pour la France et les autres |, SIX FRANCS, Jement seront renfermés dans la livrai- A lon aura payé. | onner pour moins d’un an. Les person- uf au journal durant l’année, recoivent les nu- **puis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal Yentiere responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à Vadministration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. ’abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P. Q. AGENCE DU NATURAISTE Paris._-MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. O LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S. Antoine. 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de. Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address : Rev. E, De Larnarre, Chicoutimi,P.Q. AANA ANRM D ASUS GS lY ULSD BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER- TES SE RAPPORTANT A L’ HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fonp& par LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA À LD 7s A = \ J NS es .PRALRE 4 1 AU hh Imprimerie du Progrès pu Saguenay, Chicoutimi. oo nn SOMMAIRE DE CE NUMEERO Entomologie populaire, G. Beaulien ….................... 161 Curiosités végétales, H. Tielemans..…....................... 165 Une excursion dans les Hautes-Alpes, E. Gasnault AE 428 PAR AR OR A PE PE we ek LOS Les Coléopières du Manitoba, G. Chagnon............<. 172 Petites notes.— Publications reçues... .................... 175 SUPPL.—Traité de Zoologie (Suite).................. cseee 125 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d'abonnement seront renfermés dans livrai- son suivant la date où l’onaura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P, Q. AGENCE DU NATURAISTE Paris._-MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S. Antoine. 25cts par année. Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P, Q. ST. ANTHONY’s CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address : Rev. E. De Lawarre, Chicoutimi,P.Q. ‘ VOL XXIII (III dela Nlleserie) NoI2 TD cembre 18 AAMAANRM 1% RSIS ADDU ISDS 47 Sr BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER- oh TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA Imprimerie du Progrès pu Saguenay, Chicoutimi. 96 SOMMAIRE DE CE NUMERO [abbé Provancher, V.-A FL... Let IUT Lecons de microbiologie, Dr J.-A. Conture..…….......…. 181 Une excursion dans les Hautes-Alpes, E. Gasnault. ULE bee ER RSR AA PA A PA EE LE à Les os srl du Manitoba, G. Chagnon, PRES AA. hele) Insectes d’Afrique............ aa ane PU 2 AU Seberarct aire RON Le Renne de Terre- ER Re A BAM AA et à a Dans la Presse.— Publications reçues... 191 SUPPL.— Traité de Zoologie (Suite)... ........,....:, 129 g&La Table des matières ne sera expédiée qu'avec le prochain numéro. LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 payes in-8o. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abounement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, reçoivent les nu- méros parus depuis le commencement du voiume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé Y.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P. Q. AGENCE DU NATURAISTE Paris,--MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. O—— LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion 4S, Antoine, 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST, ANTHONY’s CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year, Address: Rev. E. De Lamarre, Chicoutimi, P.Q. A n,n D D LE EN I PEN SRE PE titi nt SOUS ) / VOL XXIV UV dela Nlle serie) Nol / Janvier 1897 ug Q\ à i LPS D AL À CANADIEN Lg te BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER- \ : TES SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE ti DU CANADA £4 Fonpé par L’ABBÉ PROVANCHER Pays CHICOUTIMI | PROVINCE DE QUEBEC CANADA merie du Progrès pu Saguenay, Chicoutimi SOMMAIRE DE CE NUMERO La 24e année du Naturaliste........ QE RTE Cours d’entomologie populaire, G. Beaulieu, Une excursion dans les Hautes-Alpes, E. Ge (SUGLe Ct Fite)... 204 corenalecoverenais-0s nee A Exposition internationale de Bruxelles en 18! Un signe certain de la mort.......... “PAU AE Htude des Coccidaes... Mews era. . ove has ob Sete à Pabligations' recuesa yy. m0 iN. te. Les Coléopières du Manitoba, G. Chagnon (& SuPPL.—Traité de Zoologie (Suite)............. Cette livraison est en retard pour de dépendantes de notre volonté. Il en sera p de même du numéro de février. LE NATURALISTE CANADIEN paraît au Comi chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-€ Le prix de l'a’onnement pour le Canada et est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abounement seront renfermés son suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un ar nes qui souscrivent au journal durant l’année, r méros parus depuis le commencement du volu La rédaction entend laisser aux correspon’ l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communicatibns, relatives à la l'administration du NATURALISTE, doivent être recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, * coutimi, P. Q. AGENCE DU NATURAISI Paris._—MM. A. Roger & F. Chernoviz, des Grands-Augustins. ye Le MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulle dévotion 4S. Antoine. 25cts par année. 2 sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, 50cts per year. Address : Rev. E. De Lama © DAME ME ete LUC LS M UN 7, iid a> Es , SHC) ï D MG f Ÿ v c> L 0 à NA , wm Patou > yr 3 5 1 Fg oa RoE te r { Mr fl À 1897, | 4) Fevri er 1897 X Se BULLETIN. DE: RECHERCHES, OBSERY. ATIONS ET DÉCOUVER- iy DES SE. RAPPORTANT A, L'HISTOIRE . NATURELLE a DU. CANADA, | KONDÉ PAR, i ABBE PROVANCHER, iv CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA : Imprimerie du Progrès pu SAGUENAY; Chicoutinai SOMMAIRE DE CE NUMERO Biographie de l’abbé Provancher...….................. 17 Lecon* de Microbiologie, Dr J.-A. Couture....... sneMmaaiaaee Une journée à Rimouski, J. Fletcher...............000. et a Nouveaux noms d'Hyménoptères.................... oes Faune coléoptérologique au Manitoba, G. Chagnon. 26 Recensement du monde animal... Eo es aif Promenade au fond de l'océan... AVAL Dy 28 Sur l’étude des sciences naturelles............... ie Dans lapresse....l...01: EIN A ARE EE ARLON, M ACISEURE eee Beis) | Pablibations | rectes.t see Pan agi dc as SUPPL.—Traité de Zoologie (Suite)... sevese oe 137 SS Le NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est d’UNE PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P, Q. AGENCE DU NATURAISTE Paris._-MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. O——. LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S. Antoine. 25cts par année. Adresser: Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P, Q. ST. ANTHONY’s CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address: Rev. E, De Lamarre, Chicoutimi, P. Q. VOL XKXKIV (IV de laNlleserie) Nos Mars 1897 TESSE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fonpé par LABBE PROVANCHER wie CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA a CR à Qi ‘ a er " D ne LES s £ j 2 NO ARO // od me on A > 7 Imprimerie du Progrès pu Saguenay, Chicoutimi. SOMMAIRE DE CE NUMERO Le Maringouin et sesennemis,l’abbé E.-B. Gauvreau. 33 Une journée à Rimouski, J. Fleicher...................…. 37 Cours d’entomologie populaire G. Beaulien............ 41 | Sur étude des sciences naturelles,l’abbé J. Hogan. 45 DAMS AD 08 ve) LCI ie sri deed Hits RAA APR AR BAT RE Publications ''tecues::.i. 20 tac ede Le nr noe Le came ee LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est dUN E PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays dv l’Union postale, SIX FRANCS, Les recus d’abounement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros jarus depuis le commencement du voiume. Li rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à Padnnnistration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- continua, P, Q. AGENCE DU NATURAISTE Parts,--MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins, O LE Mrssacer DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S, Antoine. 25ets par année, Adresser : Le Mes- sager de Suint-Antoine, Chicoutimi, P,Q. ST. ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 5Ucts per year, Address: Rev. E. De Lamarre, Chicoutimi, P Q. ST a RE NS A A a Px MI IV a IA (c\ Gay (Taek ane 1H ESOS ESD WLS DS TESSE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fonp& par LABBE PROVANCHER fj Lge a5 \ PT a CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC ; CANADA Imprimerie du PROGRÈS pu Saguenay, Chicoutimi SOMMAIRE DE CE NUMERO Ouverture de la chasse à Montréal.....….......,.,......….….. 49 Le Nord de la vallée du lac St-Jean.......... SRE a ire Cours d’entomologie populaire, G. Beaulieu,........... LOT Sur l’étude des sciences naturelles, l'abbé J. Hogan. 60 Canadian Natural Science News... seveeee ue 62 Dans la presse des HEtacs-Unis........... AT ok CR TE SR Publications recues......... TC due tone LAS epee 63: Au lecteur........ SAS PU ge! RA sUREN ES suse MUR PSE ON Mae LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est dUN’E PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS, Les reçus d’abounement seront renfermés dans la livrai- son suiva nt la date où l’on aura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an, Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, reçoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. | Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- © coutimi, P, Q. AGENCE DU NATURAISTE Paris._-MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. © ———— À) © —— LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion 4S. Antoine. 25cts par année. Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address: Rev. E. De Lamarre, Chicoutimi,P Q. | pitas why ieee Li ny UN 19 189 OL XXIV (IV de la Nile serie) OAM ADIEN ” BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER- TES il RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Fonp& Par LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI ye aaa a DE QUEBEC CANADA Imprimerie du ProGRÈs pu Saguenay, Chicoutimi, » “ae of rr em mod) —— ee =< SOMMAIRE DE CE NUMERO Le Nord de la vallée du lac St-Jean, P.-H. Dumais... 65 Cours d’entomologie populaire, G. Beaulieu............. 68 Sur l’étude des sciences naturelles, l’abbé J. Hogan.. 72 Une Appreciation: #4...1,000200 neue NUE Rens Les piqures de moustiques...) NN terne The Canadian Fund for the Commemoration of the ‘Queen's Diamond Jubilee. 50.7 See ee Nouvelles REVUES scientifiques... 7er Publications recues......0 ut weds, loco, vee ee eM labrador et WAnticosta.s. Soni Oey en NEA ee LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. . Le prix de ’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est dUN’E PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS, = Les recus d’abonnement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’onaura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondahts du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l’abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P. Q. . AGENCE DU NATURAISTE Paris._-MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue | des Grands-Augustins. de () SR ere Lr MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S. Antoine, 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P.Q. - ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address : Rev, E. De Lamarre, Chicoutimi, P Q. eter Re vrts ea A | a) » 10e _ VOL XXIV Ve. la Nile semé) "No 6 Juin 1897 | = MI, SER MI: SES RSS uN) À “a Ai \\ d AR VON) ( (5) N (2 7 vy , U Hy Go NS 6 LU EN LLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER- TES SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA Yoxpé PAR LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI -ROVINCE DE QUEBEC CANADA © hin Imprimerie du PrRoGRÈs pu Sacurnay, Chicoutiw 414 SOMMAIRE DE CE NUMERO La question des ‘ baby crystals ”, C. Baillargé......... 81 Le maringouin et ses ennemis, l’abbé E -B. Gauvreau. 84 Sur l'étude des sciences naturelles, Kabbé J. Hogan. 88 Liimmunité antimoustiquaire.,.... ...........,......… 92 Led Rave. it NE Eur sens hat bt Se ri AR ARE Publications TECRES Vase CA rescue iene setae ana rer LE NATURALISTE CANADIEN parait au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est dUN’E PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS, Les recus d'abonnement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, recoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume, La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits, Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- contimi, P, Q. AGENCE DU NATURAISTE Paris._-MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. FRERES De LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S. Antoine. 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year. Address: Rev. E De Lamarre, Chicoutimi, P Q. i a pi aay XXIV UV de laNlle serie) Ne a 2SON ta; N-060 5e" nt SANADIEN a BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DESOUVER- TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA ONDÉ PAR LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA ae. JE wen APR RATIES rm? cs ay eg oe Ste de: ZE € SF. + Imprimerie du Procrès ov Saguenay, Chicoutimi ee 00 NE ER SOMMAIRE DE CE NUMERO Le Nord de la vallée du lac St Jean, P. H. Dumais.... 97 La botanique du Canada à la “ Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen ”, A. Poussier....... 101 Sur l'étude des sciences naturelles, ’abbé J. Hogan..102 Faune coléoptérologique du Manitoba, G. Chagnon.. 105 Le fléau des chenilles au Saguenay.......... hes EUR 107 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est dUN’E PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l'Union postale, SIX FRANCS. Les recus d'abonnement seyont renfermés dans la livrai- con suivant la date où l’onaura payé. On ne peut s'abonner pour moins d'un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année, reçoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou a l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l'abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- contimi, P. Q. : AGENCE DU NATURAISTE Panis._-MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. (Gee LE MESS:GER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel d: la dévotion AS. Antoine, 25ets par année, Adresser: Le es- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P, Q. ST. ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50uis per year. Address : Rev. EH. De Lamarre, Chicoutimi,P Q. IT amy M 1 $ 4 u po oth: A MOT, NRXIV IV de la N1IC ecrit ANE Se Aout 189% PAMANNEE DANADUEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER- TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA Smile bade Hoss sciences balles V abbé Mi ie de ! Faune coléoptérologique du om hie G. Chagnans. 123.4 Société d' Industrie laitière, is. ces EM are DC Journaux et MOV HOE. seule ue NASA Ten RL ge sources. see ) - Publications RE ci tet Jp dale 136 du LE ' \ i 1 pe | | LA i | | pr 1. Us CANADIEN parait : au commencement de. | a mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o, — | Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats- Unis. 3 est dUN’E PIASTRE mar année.-Ponr 14. France et les autres 2 | pays. de l'Union post ale, SIX FRANCS. à 4 ‘au Les reçus d'abonnement seront EURE .dans la livrai- son suivant la date où lonaura payé. On ne peut s abonner pour moins d’un an. Les person" AN nes qi souscrivent au journal durant lannde, recoivent les mus A es DÉTOS Parys depuis le commencement du volume. ARE M bie La rédaction entend laisser aux correspondants du journal : l'entière response abilité de leurs erits, } ‘ Tontes les communications, relatives A la rédaction où a. À Padministration du NATURALISTE, doivent ôtre adresséesan Di- bi RE rectenr-Propriétaire, M. Jabbé VA, Huard, Séminaire de Chis | CON ECVV ESE AE bp | 0 ne AGENCE DU NATURAISTE : «PARIS =-MAM, A. Roger & F. Chernoviz, raven 47, rue À des Grands-Angustins, LE MESSAGER DR SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel dé‘ la 4 dévotion à $. ‘Antoine, 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Savit- Antoine, Chicoutimi, P,Q: , ST, ANTHONY'S CANADIAN Lu SSENGER, monthly. review. ets per year. Address 2h viE DE Laure, ¢ Chicoutimi, Ais Q. ‘ J OCT tee oo se! CERTES ¢ * 4 PU TL V dV de la Nilèecrit) N Tete LR PR A0 A ANPM { \ U 1. < ; Y OSU GY Ü BEN ;” BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA a MAE PUY Co SOYTTTIES a © SOMMAIRE DE CE NUMERO Le Nord de la vallée du lac St-Jean, P.-H. Dumais. 129 | Curiosités végétales, Henri Tielemans................. 133 Encore l’immunité antimoustiquaire.................….. 136 Han minérale de) Berthiér.: i.e meee ae eae 138 Epilogue du fléau des chenilles au Saguenay ”’...... 139 Les revues scientifiques en Canada..................... 142 Publications Tecuesy 30.03. uo AE Aer ner an hagas + Les journanix......" aq 9 A a A AR RP PA REX 148 TELUS, DATA tee Gy Seb samo die PAE Cake Gales eo _ 144 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-80. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est dUN’E PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS, Les reçus d'abonnement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’onaura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscriyent au journal durant l’année reçoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité.de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. l’abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P. Q. Oo AGENCE DU NATURAISTE Paris.—MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. DES LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la — dévotion à S. Antoine. 25cts par année, Adresser : Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. . ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. 50cts per year: Address : Rev. E, De Lamarre, Chicoutimi, P Q. ae 2 is [LV detla Nilelserie) No 10 AHO RG _ LANADIEN * BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVER | TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA FONDÉ PAR LABBE PROVANCHER CHICOUTIMI PROVINCE DE Q UEBEC CANADA fi . ofr 4 SR ALR EP bin” SOMMAIRE DE CE NUMERO Quelques insectes à combattre, J.-C. Chapais....... TA La vitalité des | grammes. Mc. 0) nement 150 Résistance des vers et des insectes dans les grands AEOIES) soos sides NAN ur SP a MR oR be Si a) 151; Rectification d’une ‘ erreur doute -mer ? La nuit du 13 au 14 novembre 1897... AE csrer tag: A L'37 5 Journaux et revues............... TR SR «Li Publications recues......... babe Poe's auybten ATEN 159 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis est dUN’E PIASTRE par année.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS, Les recus d’abonnement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’onaura payé. On ne peut s'abonner pour moins d’un an, Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année reçoivent les nu- méros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou a l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. ’abbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- coutimi, P. Q. 0 AGINCE DU NATURAISTE Paris.--MM. A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. —-— -—_—.- LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S. Antoine, 25cts par année. Adresser: Le Mes- sager de Saint-Antoine, Chicoutimi, P. Q. ST. ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly- review. 50cts per year. Address : Rev. E. De Lanarre, Chicoutimi, P Q au h Aa ‘dela Nile seric) No lk Novembre-189% y PTT a Fe ah, es ( > SL \ — Fr +12 \ = DE FN 2 ESRI ‘ = 6 M Gh De ARRET ~~ % . el 2 LFB ay 7 i M 56 Ve. ARS = “2 1 g 4 Z A EEK; Fs . ‘ : - co, 22 = - M MAN Gm TENT | YEN UN GY ULSD ROUE ae ' sl y , x 4 purr AE BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER 4) tn M TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE YY FAR | DU CANADA CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA \ J} \ à] à. 1 NOMMAIRE DE CE NUMERO La propagande du‘! Naturaliste ”..,.,7 0/05 161 Le Nord de la vallée du lac Saint-Jean (Suite)... A Le. line hérbe MATING. cs ut A me Ee ne an ER 167 DELO polaires 0e, dette A eUeS 168 La fin de l'incident du ‘“ cèdre ’’...., shy Sa bh eds dees ALTO L'histoire naturelle de l’Anticosti..................… A AUTRES Lacreme blé... RER fala Ot Reta AO Sd ee ar SI Ce FERRER - 170 Aol Annee: proclraine. 50072 ANR RQ aed Re A PO fee tchtyolopie du Canada yi a ea) een diate in code, NC ht 2227 00e NRA ARR MOINS NA Ne ge LATE POURRA Eb revues. PIN TN MAIS 172 rs Publications recues ic) aly shale S/he) AT 178 LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-60. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats- Unis est dUN’E PIASTRE par année,—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS, Les recus (Vabounement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les person- nes qui souscrivent au journal durant l’année reçoivent les nu- iméros parus depuis le commencement du volume. La rédaction entend laisser aux correspondants du journal Pentiere responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou a l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Proprittaire, M. Pabbé V.-A, Huard, Séminaire de Chi- contin, P.,Q: D AGENCE DU NATOURAÏISTE Panris..-MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. O LE MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion à S, Antoine, 25cts par année, Adresser : Le Mes- suger ie Saint-Antoine, Chicoutimi, P,Q. ST, ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. B0ets per year, Address : Rev. E, De Laniarre, Chicoutimi, P Q D eS UN 4 “ At OLE X ‘del “ ® AN A MNNPN aa 1) SUS GSW BUS UN a BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVER TESSE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE : DU CANADA Foxpé PAR L'ABBE PROVANCHER > | CHICOUTIMI PROVINCE DE QUEBEC CANADA NONAARE DE CB NEMERD Une offre extraordinaire... 4400 LS A L'abbé Provancher, V.-A.H (Suile)........... AA SS 178 Le Nord de la vall’e dv lae Saint-Jean (Suite eu aa A propos du genre “ Wesiwoodia!”..,....,/2.2 RQ | Les étoiles filantes du mois de novembre et l Aca- demie “des: Scismera ia EC Ay Pages MES I 7 La maicissure du bénnré,|Lefe..c..! ke. A ART RE LC Publications reçues................. SR Ci 0 A ee Nécrologe des revues. scientifiques... ........... NA LE NATURALISTE CANADIEN paraît au commencement de chaque mois, par livraison de 16 à 20 pages in-8o. Le prix de l'abonnement pour le Canada et les Etats- Unis est GUN’E PIASTRE par aunée.—Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS, : Les recus d'abonnement seront renfermés dans la livrai- son suivant la date où Ponaura payé, : On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les person- * nes qui souserivent au journal durant année A les nu-: méros parus depuis le commencement du volume. | La rédaction entend laisser aux Jenna nts du journal | l'entière responsabilité de leurs écrits. l'administration du NATURALISTE, doivent être adressées au Di- recteur-Propriétaire, M. Yabbé V.-A. Huard, Séminaire de Chi- contimi, P, Q. \ . —_—_— 0 —_—_— | / AGENCE DU NATURAISTE Paris._-MM, A. Roger & F. Chernoviz, Editeurs, 7, rue des Grands-Augustins. fo) Le MESSAGER DE SAINT-ANTOINE, bulletin mensuel de la dévotion 4S. Antoine, 25cts par année, Adresser: Le Mes- D US de € Sonar Antoine, Chicoutimi, P, Q. . ANTHONY’S CANADIAN MESSENGER, monthly review. Gh ak year, Address : Rev. KE, De Laisarre, Chicoutiini,P Q NR a nr me NOE I Sa SNE SES SE a ee ere Sere ARRET Toutes les communications, relatives à Ja rédaction ou . a RUE hf i RE À ‘A FAP) TER ER J Se à A PS ont TT à rao ed ASIE CP ES, le D Ar fate tf ee LOS } — + 7 { ESA À PIRE RE CAS AS DA: 2 * NUE ASE PRE Mes we ha a AS SAR MAS id SN MA NG ee Oh À hd A Gow A JA ES NS + I OW, TERRA ce ss À ‘ M AS aac ee Oy oy Ry, Ot eid PACA AS LAY 5 *) _ M ; RARE A Ra, AT cS ENING’ LM “iy À de ven a < GY v pad ei ge: ki onan » eva LS Vi A Je ARS Ay s FA ute! in ARGS 7 S Se Ras Nad ae RENE : ‘ Gi #4 / ak ay See wt to Nol LT AL. vv VI TGOUOOS ÿ LULU TL