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FOR’THE PEOPLE
FOR EDVCATION
FOR SCIENCE
LIBRARY
OF
THE AMERICAN MUSEUM
OF
NATURAL HISTORY
Bound at
A. M.N.H,
1923
LE
NATURALISTE CANADIEN
BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVERTES
SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA
ee UE dr ——
TOME QUARANTE-HUITIEME
(VINGT-HUITIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE)
Le chanoine V.-A. HUARD, directeur-propriétaire
nr Comes
QUÉBEC
IMPRIMERIE FRANCISCAINE MISSIONN AIRE
1921-1922
LE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Juillet 1921
VOL. XLVIII (VOL. XXVIII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 1
Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
PRIX D'HISTOIRE NATURELLE
(Fondations Huard)
5e année—I1O21
Séminaire de Québec. — ïer prix, M. Joseph-Arthur
Huard; 2e prix, M. Lucien Talbot.
Séminaire de Chicoutimi.—Prix, M. Léonce Collard.
(Prix annuels)
Ecole normale de ChicoutimiMlle Adèle Tremblay.
Pensionnat du Bon-Pasteur de Chicoutini.—Mlile Lau-
retta Genest.
Couvent du Bon-Pasteur de Matane—Mlle Lydia Ca-
nuel.
LA QUARANTE-HUITIEME ANNEE
Nous servant encore, après les modifications nécessaires,
de la phrase qui commençait notre éditorial du mois de juil-
let 1920, nous pouvons dire cette année: “ La présente
1—Juillet 1921.
2 LE NATURALISTE CANADIEN
livraison commence le 48e volume du Naturaliste canadien,
lequel est aussi—suivant le calcul que nous exposions ici au
mois de juillet 1919—le 105e volume qu'il nous est donné
d'ajouter à la bibliothèque du Canada français et le 28e dont
nous avons la joie d’accroitre la longue série de la revue
fondée par Provancher en 1868. ”
Nos lecteurs savent que, grâce au magnifique concours que
le gouvernement de Québec veut bien donner à notre œuvre,
joint aux ressources de l'abonnement annuel, l'état de gêne
où se débattait depuis si longtemps le Naturaliste canadien
n'existe plus qu’à l’état de souvenir désagréable. IT est vrai
que notre travail, comme directeur de la revue, reste encore
à peu près sans rémunération aucune. Mais il y a bien long-
temps que nous sommes habitué à ne retirer aucun bénéfice
personnel du maintien de cette œuvre, et nous-aurions main-
tenant quelque scrupule, si elle allait se mettre à nous don-
ner quelque revenu sérieux, à l’encaisser ! C’est que l’on finit
par s’habituer à tout, même à travailler “ pour rien ”.
Les distingués collaborateurs qui nous aident si efficace-
ment à donner de la valeur au Naturaliste canadien, ont con-
tracté comme nous l'habitude du travail “ pour rien ”. Nous
les remercions de leur dévouement, dont ils ont, assurément,
une provision inépuisable.
Nous voyons s'approcher rapidement l’époque des “ noces
d’or ” du Naturaliste canadien, et nous sommes de plus en
plus confiant de pouvoir y atteindre.
En attendant, nous continuerons d'accueillir avec Joie,
dans nos pages devenues plus nombreuses, les travaux de
nos naturalistes vieux ou jeunes.
LES NIDS DE GUËPES 3
LES NIDS DE GUEPES
D'où vient la matière première des nids de guëpes? C’est
ce que je m'étais souvent demandé. Il me fut un jour donné
de faire une observation qui satisfit pleinement ma curiosité.
J'étais chez un bon curé de campagne par une belle et chaude
journée de juillet. La nature entière semblait être débor-
dante de vie. Les fleurs remplissaient l'air de leurs parfums:
les oiseaux chantaient leurs joyeuses mélodies; les insectes,
stimulés par la chaleur du jour, prenaient leurs ébats en plein
soleil et travaillaient avec ardeur pour l'avenir d’une progé-
niture que, pour la plupart, ils ne connaissent pas. Je me
promenais sur la véranda du presbytère. Les colonnes de
cette véranda, vierges depuis longtemps de toute peinture,
s'étaient attendries à la surface sous l’action des agents
atmosphériques et avaient pris cette teinte grise, caractéris-
tique à la fois du vieux bois et des nids de guêpes. Mon at-
tention fut tout à coup attirée par des taches blanchâtres
disséminées çà et là sur les pièces de la véranda. Je n’eus pas
à chercher longtemps l'explication de ce fait, car je vis bien-
tôt arriver une grosse guêpe noire, mais parsemée de bandes
d'un jaune éclatant. S'agrippant fortement aux aspérités de
la surface, elle commença son travail que je pus examiner
de près. De ses fortes mandibules elle grattait la couche ex-
térieure du bois, plus friable et plus tendre, jusqu'à mettre
à nu la partie saine sous forme de bandes blanchâtres ayant
une couple de lignes de longueur sur une demi-ligne de lar-
geur. Délayant avec sa salive la pulpe qu'il venait d'enlever,
l'insecte en fit une bouillie grisatre. Quand la masse eut at-
teint la grosseur d’une tête de clou de girofle, la guêpe prit
son vol vers son nid pour mettre en œuvre sa pâte de bois.
Au bout de quelques instants, elle était de retour et recom-
4 LE NATURALISTE CANADIEN
mençait le même manège.—Je compris alors pourquoi les
nids de guëêpes semblent faits de papier et pourquoi ils ont
cette couleur bien connue.
Erras Roy, ptre.
DEUXIEME EXHIBITION DE L'ESPECE CANINE
TENUE À QUEBEC LES 15 ET 16 JUIN eo"
AU MANEGE MILITAIRE
De même que l’an dernier, tout le public amateur et inté-
ressé quant au noble sujet du meilleur ami de l’homme,
ou plutôt de ce qu'il y a de meilleur dans l’homme, au dire
d'Alphonse Karr, applaudissait à la première exhibition
de l’espèce canine, de même, cette année, dans toute la ville
et toute la province de Québec, il n’y a eu qu'un cri d'admi-
ration et de satisfaction pour ce deuxième terme d’exposi-
tion qui, presque aussi brillant que le premier, nous est un
gage d'une coutume à la fois sociale, nationale et scientifi-*
que, aussi agréable qu'utile, paraissant avoir pris racine en-
fin pour tout de bon dans notre pays et promettant de nous
convoquer, tous les ans, à pareille époque, à l'intéressante
fête des Chiens.
Hatons-nous de dire que trois notes caractéristiques nou-
velles étaient bien propres à soulever l'enthousiasme des
amateurs et à gagner pour cette exhibition les suffrages du
public: notes qui fureñt tout de suite remarquées et appré-
ciées Comme étant d’uné capitale importance.
EXHIBITION DE L'EÉsPÈCr CAN.NE 5
PREMIÈRE NOTE
La première est la tenue de l’exhibition au Manège mili-
taire, de préférence au terrain banal des expositions. L'es-
pace y est en effet plus vaste, la lumière plus abondante, l’ac-
commodation des bêtes beaucoup plus facile, sans compter
que l'endroit, plus central, accommodait encore mieux la
fonle des visiteurs qui pouvait s'y rendre plus vite. On ne
peut, là-dessus, que remercier et féliciter le bureau ou con-
seil de direction, pour la sagesse de son nouveau choix, en
exprimant l'espoir que l’on continuera, à l'avenir, à faire
usage du même site pour cette belle et grande fête.
DEUXIÈME NOTE
La deuxième est le fait presque épatant qu'une dame, une
Canadienne encore, était là comme au poste suprème, en
qualité de juge en chef, conjointement avec M. Norman K.
Swire, de Toronto, pour passer en revue tous les sujets ex-
hibés, apprécier dans le menu toutes les qualités et toutes
les imperfections de chacun, même les plus imperceptibles,
d’après le code universel et traditionnel de la science, afin de
ne distribuer les prix et les diplômes qu'à bon escient, de
manière à ne froisser personne et à donner à tous l’encoura-
gement nécessaire. Tache ardue, on l’avouera, tâche extré-
mement difficile et délicate. On y allait autant pour voir une
femme juge des Chiens que pour voir les Chiens eux-mêmes.
. Et nul ne fut désappointé. Au contraire, ce fut le charme le
plus puissant de l’exhibition. Tous les spectateurs furent en-
chantés du spectacle. Et certes, ce n’est pas nous qui ferons
entendre ici une voix discordante. Car si, en principe et en
acte, nous sommes ennemi déclaré du féminisme de mau-
vais aloi qui consiste à dégrader la femme et à détruire la
6 LE NATLRALISTE CANADIEN
famille en trainant l'épouse et la fille sur les tréteaux ou
dans les bas-fonds de la politique, il n’en est pas de même,
oh ! non, du féminisme honnête et honorable dans le domaine
pur de la science, où toute femme peut briller et s'élever
sans craindre les éclaboussures de la nature outragée.
En voyant agir cette femme distinguée, en la voyant passer
et repasser avec sollicitude au milieu de ses chères bêtes,
chacun se rappelait Mademoiselle Viau, de Montréal, qui
brilla avec tant d'éclat dans le turf canadien, il y a une ving-
taine d'années; Mademoiselle Maria Sybilla Merrian, qui
régna avec tant d'honneur dans le domaine des oiseaux, au
XVIIIe siècle; Mademoiselle Rosa Bonheur, l’incomparable
et sublime portraitiste de la vie animale, au siècle dernier;
Madame Currie, qui s’immortalisa dernièrement avec son
époux dans la découverte du radium, et tant d’autres qui se
couvrirent de gloire dans le féminisme honnête, légitime et
chrétien.
Le nom aimé, vénéré et respecté de cette gentille créature
qui fut Juge des Chiens à l’exhibition de 1921 est Mademoi-
selle C.-T. Laviolette, de Longueuil, province de Québec, —un
nom bien canadien et bien sympathique, n'est-il pas vrai?
Il y a une affinité remarquable et bien connue, fondée sur
la nature, entre la femme et le cheval. Nous en avons eu un
exemple typique, à notre presbytère, à Fort Kent, Me., où
nous fümes curé pendant 22 ans. Un de nos chevaux n’était
pas prenable quand il s’échappait. Plus mon engagé le pour-
suivait, plus l’animal épouvanté, ou trop content d’être
émancipé, courait furibond à travers routes et champs. C’est
alors qu’une de mes servantes, qui n'avait froid aux yeux
pour conduire ni les chevaux sur terre ni les barques sur
l'eau dans les plus forts courants, partait après l’évadé avec
ün simple plat vide à la main, et le ramenait triomphalement
à l'écurie en moins de dix minutes.
EXHIBITION DE L'ESPÈCE CANINE 7
Eh ! bien, l’affinité naturelle est plus grande encore et plus
prononcée entre la femme et le Chien. Nous n’en voulons
pas d’autre preuve, —et nous en appelons au témoignage de
_ tous ceux qui ont vu la chose, —que les ineffables transports
de joie, les cris et les trépignements de ces pauvres petites
bêtes, lorsque les prisonniers de l’exhibition, après une ab-
sence de leur chère maïtresse, la voient tout à coup revenir.
Ils voudraient lui sauter au cou et l’embrasser. Des en-
fants intelligents ne sauraient faire de plus tendres et de
plus touchantes démonstrations à l'égard de leur mère. Il
n'est donc pas étonnant que Mademoiselle C.-I. Laviolette,
si tendrement aimée des Chiens et les aimant elle-même si
ardemment, soit devenue, à la fin, leur maitresse et leur
juge, pour le plus grand bonheur de la race canine et de la
race humaine.
TROISIÈME NOTE
La troisième note favorable est le fait que le tableau des
Chiens exhibés en 1921 contient quatre races qui ne l’étaient
pas l'an dernier. |
Dans notre rapport de l'exhibition de 1920, parlant des
lacunes de ce premier effort, et exprimant l'espoir que ces
lacunes seraient comblées dans les effonts subséquents, nous
signalions précisément ‘le Chien de berger anglais avec sa
queue courte, sa robe d'ours et sa face de barbet ‘’,—“* le
Chien d'arrêt ( Pointer)à côté du Setter”, “le Beagle, Chien
de Lièvre, ’—et l’“Epagneul du Japon ”’: les quatre races
nouvelles que nous avons saluées avec un immense plaisir, et
dont, avec le même plaisir, nous proclamons dans ce rapport
la réconfortante apparition. Car s’il est apparu quatre races
nouvelles dans la deuxième exhibition, il est bien permis
d'espérer que d’autres races nouvelles apparaîtront dans les
8 LE NATURALISTE CANADIKN
exhibitions subséquentes, pour le complément graduel, tou-
jours de plus en plus intéressant et instructif, de l’affec-
tueuse et affectionnée espèce canine. En effet, des lacunes à
combler, il y en a encore et il y en aura encore longtemps.
Nous en signalerons de nouveau quelques-unes à la fin de
cet article.
Nous ne dirons ici qu'un mot au sujet de chacune de ces
quatre races nouvelles.
Le Chien de berger anglais est loin d'être commun. Nous-
même nous l'avons rarement rencontré. La première fois, ce
fut à Québec, sur la rue Saint-Jean, 1l y a une trentaine d’an-
nées. Cette forme étrange, tête, oreilles, fourrure et queue,
nous intrigua fort. L'image en resta gravée dans notre mé-
moire, et ce n’est que longtemps après que nos études en his-
toire naturelle nous permirent de la fixer.
Le Pointer (Chien d'arrêt) est le Chien de chasse le plus
répandu en Canada, sous toutes les grosseurs, couleurs et
formes du corps,notamment des oreilles et de la queue. Dans
les premiers temps de la colonie, c'était le Chien par excel-
lence, pouvant se prêter à tous les besoins de la petite et de
la grande chasse. Mais son extrême abondance fit qu’il dégé-
néra. Aujourd'hui le qualificatif de chiendent de l'espèce
canine pourrait lui appartenir exclusivement, de concert
avec le Chien de berger français qui est dans le même cas.
De là résulte une grande difficulté, pour les amateurs, d'en
rencontrer des individus ayant encore toutes les propriétés
et tous les attributs de la race pure idéale et primitive. On en
trouve cependant, grâce à des sportsmen qui, pour leurs
chasses d'artistes, aiment autant le Pointer qui s'arrête im- ;
mobile et indique le gibier du regard, que le Setter qui
s'écrase dans l’herbe ou sur le sol pour l'indiquer à sa ma-
nière en s’effaçant et en disparaissant autant que possible.
Le Beagle, Chien de lièvre, n’est rien autre chose, au fond,
EXHIBITION DE L'ESPECE CANINE 9
qu'un Chien courant comme le Pointer. Seulement :1l est
"plus petit. Il ne doit pas dépasser quinze pouces de hauteur.
Ï1 y en a un grand nombre de variétés. La plus belle, à notre
avis, est de couleur uniforme brun-café. On leur coupe la
queue pour leur donner l'air plus crane et plus dégourdi.
C’est un Chien de chasse fort estimé, non seulement pour
les Lièvres, mais pour toute espèce d'oiseaux de terre et de
petit gibier.
L'Epagneul japonais, quoique très rapproché du Pekin-
gese, mérite d’en être séparé, à cause de son pelage noir et
blanc et ses pattes plus hautes et plus dégagées. Il se rap-
proche aussi du King Charles et du Bleinheim, deux autres
variétés fort estimées de Toy Spaniels (Epagneuls d’agré-
ment ).
Venons-en aux particularités de l'exhibition.
Tableau synoptique et comparatif des deux exhibitions
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Perfierhéeossais. 2.) NN TENSPRS 4 7
Terrier! de: renard (FOomal érrier ),:.7...2 02 13 2
FerriertMorkshire 2... LI RER 2 I
On peut voir facilement, par ce tableau, que l’exhibition
de 1921, avec ses 25 races et ses 139 individus, contre les
29 races et les 154 individus de 1920, est en arrière de 4
races et de 15 individus. Les races de l’an dernier manquant
cette année sont: le Lévrier anglais,—le Whippet,—le Lé-
vrier russe—le Lévrier d'Ecosse,—le Chien de renard an-
glais, — le Chien de renard américain, — le Caniche ou
Poodle,—le Saint-Bernard à long poil: en tout 8& Mais il
y a compensation des quatre races nouvelles de cette année:
le Chien de berger anglais, le Pointer, le Beagle et l'Epa-
gneul japonais; ce qui réduit à 4 l’infériorité numérique de
1921, quant aux races représentées.
En somme, il sera vrai de dire que l’exhibition de 1921
EXHIBITION DE L'+ISPÈCE CANINE 11
ne peut être regardée comme supérieure à celle de 1920
que pour les trois motifs signalés et grandement loués déjà :
le choix du Manège militaire comme local, la présence
d’une dame comme juge et l’apparition de quatre races nou-
velles.
Une victoire morale qui a, certes, beaucoup d'importance,
et qui promet encore beaucoup pour l'avenir et le succès de
ces grandes et solennelles convocations.
LACUNES À COMBLER
L'année dernière, complétant notre rapport, nous dres-
sions une liste de 31 lacunes à combler, c'est-à-dire de 31
races absentes que nous croyions relativement facile aux éle-
veurs et amateurs de Québec de trouver quelque part et
d'amener à nos grandes conventions. Notre vœu ardent
était dé voir ces lacunes se combler, et nous en exprimions
notre ferme espérance.
Grande fut cette année notre joie, lorsque, parmi les races
exhibées, nous en découvrimes quatre nouvelles de haute
valeur et d’un vif intérêt. Il resterait donc encore plus de
deux douzaines de lacunes à combler. Il y a du champ et
aussi de la promesse. Nous en augurons de nouvelles sur-
prises pour les futures conventions.
Nous craignons, cependant, avoir trop demandé du pre-
mier coup. Aujourd'hui donc, pour être plus pratique et ne
pas prêcher dans le désert, nous modérerons beaucoup notre
idéal, nous bornant à signaler une dizaine de races tout au
plus, dont l'apparition sur nos bancs ne doit pas être chimé-
rique et dont la présence, en donnant plus de relief et de
prestige à nos exhibitions, serait une source de grande joie
et de grand intérêt pour le public.
T2 LE NATURALISTE CANADIEN
1°. Le Chien de berger français.—C'est le Chien de ferme
ordinaire, le Chien des habitants. On le trouve partout, dans
nos campagnes, côte à côte avec le Chien de chasse. Autre
chiendent de l'espèce canine ; car ces deux races, les plus an-
ciennes dans le pays, aussi nécessaires l’une que l’autre, la
première pour garder les troupeaux, la deuxième pour faire
la chasse avec le colon, ont varié énormément en taille, en
toison, en forme et en couleur, à tel point qu'il est mainte-
nant difficile de trouver des individus réalisant assez bien le
type idéal. Mais ce n'est pas là une insurmontable difficulté.
On nous a bien donné, cette année, trois beaux spécimens de
Pointers: 11 devrait être possible ou facile au même degré
de nous trouver pour l'exhibition quelques beaux sujets de
notre plus vieil ami, le noble et fidèle Chien de berger fran-
Çais.
2°. Le Chien de berger allemand, Chien de police. y
a deux variétés de Chiens de police: la variété belge et la
variété allemande. Très fameuses l’une et l’autre, elles se
valent, ma foi; et chose étrange, elles ont été employées con-
jointement par les armées belges et françaises dans la der-
nière grande guerre, où elles ont rendu d'immenses services
pour l'expédition des messages et le secours des blessés. La
variété belge est toute noire; l’allemande est fauve tirant sur
le brun. On nous a donné, l'an dernier et cette année, la va-
riété belge: on aimerait à voir figurer l’allemande à côté.
Rapprochement piquant à plus d’un titre.
3°. Le Chien des Ésquimaux.—Qui connait, au moins de
nom, ce fameux Chien? Tout le monde, Qui le connaît pour
l'avoir vu, de ses yeux vu? Presque personne en Canada.
Nous-même nous ne l'avons vu d’une manière certaine que
dans une grande exhibition canine à Montréal. Il est donc
facile de concevoir jusqu’à quel point cette race ferait sen-
sation à Québec dans nos murs,—cette race qui est insépa-
EXHIBITION DE L'ESPÈCE CANINE 13%
rable de l’histoire de la colonisation du Nord-Ouest et du
Nord de l'Amérique, inséparable surtout de l’histoire des
missions évangéliques des Pères Oblats de Marie, depuis un
siècle, parmi les tribus sauvages du Manitoba, de l'Alaska,
du lac Grand-Ours et de la baie d'Hudson, où il n'est ja-
mais question de missionnaires sans qu'on y voie figurer en
même temps les cométiques et les héroïques Chiens qui les
trainent. Ces auxiliaires de l'Evangile, ne l’oublions pas, sont
de la tribu des Chiens de berger, avec des oreilles droites;
mais leur aspect est tellement rustique et féroce qu'on les
prend souvent pour des loups. Nous croyons en avoir vu
passer deux ou trois fois, le dernier et l'avant-dernier hiver,
à notre résidence du domaine Lairet, des couples attelés en
tandem à des traines basses en forme de cométiques, filant à
toute vitesse vers le Nord, un homme assis à cul plat les
conduisant. Quoi qu'il en soit, puisque des amateurs ont pu
en exniber à Montréal, pourquoi d'autres amateurs ne nous
piocureraient-1ls pas ce même spectacle grandiose à Québec ?
AOL e Léviier d'Italie.
frétiller, dans nos exhibitions, les minuscules bijoux qu'à pro-
duits cette race et qui sont particulièrement affectionnés par
les femmes et les enfants. Nous-même nous en avons possé-
Il nous plairait beaucoup de voir
dé un, extrémement petit et délicat, qui était de toute beauté
et de toute amabilité.
5°. Le Basset ordinaire.—Petit Chien bas sur pattes, avec
les pattes antérieures écartées en dehors. Très intéressant et
très utile comme chasseur de vermine et gardien de la basse-
cour, même comme Chien de berger à l'égard des vaches.
C'est toujours avec un cœur ému que nous nous rappelons
notre cher Pitro, basset de cette race, que nous possédames
à Fort Kent, Maine. Il était tout noir, intelligent, courageux
et brave à l'extrême. Il combattait les rats avec une rage et
une ténacité invincible. Il était passionné pour aller dans le
14 LE NATURALISTE CANADIEN
clos chercher les vaches à lait : deux que nous avions. Le pe-
tit brave partait comme une flèche. L'herbe était haute, et
bientôt il ne voyait plus rien. Que faisait-il alors? Il sautait
hors de l'herbe, comme un poisson hors de l’eau. Il repartait
dans la bonne direction. Et cet habile manège, plusieurs fois
répété, amenait toujours au but les pauvres laitières ébahies.
6°. Le Chien de Saint-Hubert.— Animal aussi fameux,
aussi légendaire, aussi connu et inconnu que le Chien des
Esquimaux, parce que tout le monde a entendu parler de ce
limier si habile à dépister les criminels, voleurs ou assassins,
et que bien rares sont les personnes qui ont eu la chance de
le voir. Nous l'avons vu à Montréal, et nous croyons qu'on
pourrait aussi le voir à Québec. C’est un Chien de moyenne
grosseur, avec de longues oreilles pendantes. Son pelage pré-
féré est noir et feu. C’est le Chien de police par excellence;
le Chien de sang, parce qu'il excelle à suivre les traces de
sang. Un tel nom inspire la terreur; cependant il est bien
reconnu que le Saint-Hubert est pour son maître et son am
un compagnon doux et gentil, aimable et affectionné.
7°. Le petit Terrier anglais.—Ce joli Chien, qui varie
beaucoup en taille et en couleur, maïs a toujours les oreilles
fermes et dressées, n’est pas rare dans les environs de Li-
moiïlou, de Stadacona et de Charlesbourg. Nous en voyons
passer très souvent. Un d’entre eux, pas plus impie que Îles
autres mais sans doute plus affairé ou plus distrait, est entré
un jour, en 1900, dans l’église de Saint-François d'Assise;
et comme nous partions pour l’appréhender au collet et lui
donner une bonne leçon de civilité chrétienne, un Frère des
écoles, plus rapproché que nous de l'intrus, me prévint et
me priva de ce plaisir.
8°. Le Black and Tan, Chien noir et feu. — On ne peut
vraiment s'expliquer que ce joli, ce gai, cet aimable toutou,
aux deux exhibitions successives, les premières du genre à
EXHIBITION DE L'ESPÈCE CANINE 15
Québec, ait pu manquer de faire son apparition. Aussi uni-
‘ versellement fameux que le Saint-Hubert et le Chien des
Esquimaux, il a sur eux l'avantage d'être connu presque uni-
versellement. Qui n’a pas vu, dans quelque foyer, ce petit
diablotin, toujours éveillé, toujours vif et alerte, toujours
espiègle, mordant à tout et dévorant tout si on ne l’a pas,
de bonne heure, corrigé de ces tendances vicieuses ? Il n’est
donc pas rare du tout. Et voici un-exemple frappant qui vient
à point pour confirmer notre dire. Ici mème, au Domaine
Laiïiret, ou “ Repos du soir ”, une couple de semaines avant
l'exhibition, de bonne heure, un matin, j'aperçois un petit
Chien noir et jaunâtre, courir et chercher avec avidité quel-
que chose, comme font tous les Chiens affamés, surtout les
Chiens perdus. J'appelle mes servantes, leur propose le cas,
et les prie de s'emparer du petit animal au moins pour le
nourrir; ce qu'elles font avec empressement. Aussi joyeux
qu'étonné, je reconnais une merveille de l'espèce canine: un
vrai Black and Tan de race pure, avec le corps tout noir, la
tête tout feu ainsi que les pattes. Il mangea avec avidité.
Après quoi il se mit à gambader et à faire des niches pour
tächer de sortir. Je le mis dehors. À peine eut-il fairé dans
toutes les directions, et couru ça et là comme pour se recon-
naître, 1l partit au galop et disparut bientôt du côté de Char-
lesbourg. Un Chien d’exhibition de premier ordre qui eût
remporté haut la patte les honneurs du jour dans n'importe
quelle exhibition.
9°. Le Chien de Terre-Neuve.—Encore une race de Chiens
très fameuse et très populaire, très connue, très estimée et
très vantée, dont l'absence, en nos exhibitions, est une im-
pardonnable lacune pour le comblement de laquelle nous ne
pouvons que faire les vœux les plus ardents, convaincus
comme nous le sommes que la réhabilitation officielle de cette
race rehausserait le prestige de nos convocations, plairait
aux visiteurs et serait d'une grande utilité publique.
16 LE NATURALISTE CANADIEN
Et tout de suite, coupant court à toutes nos jérémiades, et
répondant à l'objection qu'il doit étre bien difficile de trou-
ver des Terre-Neuves de race pure, dignes de figurer avec
honneur dans les grandes assemblées de la haute science et
du bon goût, nous raconterons simplement notre expérience
personnelle qui prouve exactement et surabondamment le
contraire,
Un jour, lorsque j'étais curé de Fort Kent, traversant une
de mes missions pour aller administrer un malade, je remar-
quai un fort beau Chien noir couché, seul, dans l’herbe, au
milieu d'un champ de gerbes et de javelles de blé. À mon
retour, l'animal était encore là. Je m'arrètai pour l’exami-
ner. Sans en connaitre la race ni la valeur, il me charma. Un
peu Fe loin était la demeure du propriétaire. Apercevant
celui-ci, je l'’appelai et lui demandai:
—* Ée ce à vous ce Chien-la ?
—Oui, M. le curé, c'est à moi.
— Que fait-il dans ce champ de blé?
——Ï1 garde mon grain contre les animaux et les oiseaux.
—Est-il à vendre?
—Oh! non, monsieur, il m'est bien trop utile:
— À moi, vous ne le vendriez pas?
—Vous êtes bien le seul, M. le curé, à qui je n’oserais le
refuser.
Où l'avez-vous pris? D'où vient-1l?
—De Ashland.
—Ne pourriez-vous pas vous en procurer un autre?
— Peut-être, M. le curé.” d
it de fil en aiguille, movennant la modique somme de
ie piastres, je restai maître du Chien qui me fut apporté
délivré dès le lendemain.
de u'était-ce que ce chien? Faites silence, mortels, et rete-
nez votre souffle pour mieux écouter.
EXHIBITION DE L'ESPÈCE CANINE 17
Conticuerunt omnes oraque tenebant.
C'était un Terre-Neuve de la plus belle race, comme on dit
un diamant de la plus belle eau. Le plus beau Chien imagi-
nable. Je n'avais jamais rien vu auparavant, et je n'ai
jamais rien vu depuis, en fait de Chiens, qui soit comparable
à ce noble et splendide animal, de taille imposante, de port
majestueux, du plus riche poil uniforme, également doux
et frisé depuis la tête jusqu'au bout des pattes et de la
queue, non seulement frisé mais d’un noir éclatant et lustré.
Ajoutez à cela une figure admirablement fine et intelligente,
et des yeux qui parlaient, et une affection, et un dévouement
et une fidélité à toute épreuve. Bref, j'avais là, sans le savoir,
et son maitre d'Aroostook ne le savait pas non plus, j'avais
là un trésor de $500.00...que dis-je? un trésor peut-être
de $5,000.00 ; car en noblesse, en beauté et en majesté, moi
pour un, je n'hésite pas à le déclarer bien supérieur au Grey-
hound, Lévrier anglais de l’exhibition de l’an dernier, que
l'on estimait à cette dernière valeur. Je puis me tromper,
mais sincèrement, dans mon humble opinion et sincère con-
viction, cet animal était un des plus beaux Chiens du monde
et de toutes les races canines présentes, comme les plus beaux
Lévriers, Collies, Matins, Dogues, Setters et Pointers, Ter-
riers Airedale et autres, eût remporté les premiers honneurs
et les premiers prix dans les grandes exhibitions de Mont-
réal, de New-York, de Londres et de Paris.
10°. Le Chien du Labrador.—Qu'on ne s'y trompe pas.
Ce Chien, authentiquement reconnu par les autorités scien-
tifiques d'Europe et d'Amérique, n'est pas du tout une va-
riété du Chien des Esquimaux, comme son nom et des récits
vagues de voyageurs peuvent nous le faire croire. Il y a
sans doute, au Labrador, des Chiens d'Esquimaux authen-
tiques ; mais le Chien dont nous parlons ici n’est pas du tout
un Chien de berger, comme le Chien des missionnaires du
2—Juillet 1921.
18 . LE NATURALISTE CANADIEN
Nord. C’est plutôt un Epagneul. De fait, il se rapproche beau-
coup du Terre-Neuve et de l'Epagneul d’eau (Retriever).
Il constitue un superbe animal, avec son museau plus court
et plus tronqué que celui du Terre-Neuve. Sa couleur est un
mélange de gris et de brun doré. Son pelage est bouclé, mais
plutôt laineux et pas aussi doux que celui de son rival. En
voilà plus qu’il n’en faut pour faire apprécier une aussi jolie
race et nous la faire désirer dans nos grandes convocations ;
d'autant plus que la proximité du Labrador, son pays d’ori-
gine, lui donne un nouvel attrait et pique spécialement notre
curiosité.
Sans forfanterie et avec la plus parfaite confiance d’être
dans le vrai, nous croyons pouvoir affirmer que nous avons
vu, au mois de juin de cette année 1921, dans le chemin de
Charlesbourg et allant vers Québec, un très rare et très beau
spécimen de cette race, mi-Epagneul, mi-Setter, entièrement
d'un beau brun doré presque jaune. Ce magnifique animal
aurait certainement mérité et occupé avec éclat une place
d'honneur dans la récente exhibition.
DERNIER VŒU
S'il nous était permis, sans être impertinent, d'adresser
une supplique aux autorités sportives du Canada qui ont en
mains le sort et le règlement des exhibitions de l'espèce
Chien, nous leur demanderions de vouloir bien soulager le
cadre beaucoup trop chargé et encombré de la race poméra-
nienne, et d'en faire deux classes distinctes : celle des Pomé-
raniens proprement dits et celle des Loulous ou Spitzdogs.
La nomenclature de l’espèce y gagnerait en logique et en
clarté, et l'esprit du public, même des amateurs ordinaires.
en serait plus satisfait. Car si l'usage a prévalu de réunir
tous ces Chiens sous le même étendard pour la raison qu'il
EXHIBITION DE L'ESPÈCE CANINE 19
n'y a point de différence essentielle entre ces diverses varié-
tés, il n’en est pas moins vrai qu'il y a entre les Poméraniens
proprement dits et les Spitz:dogs cette différence accidentelle
considérable que ces derniers sont toujours plus gros et d’un
blanc immaculé. L'autre raison, nous semble-t-il, doit s’effa-
cer devant celle-ci. Et comme les Chows-chows qui étaient
un peu dans leur cas, les Spitzdogs auront gagné leur indé-
pendance politique et sociale ; ce que n’ont pas encore fait les
Irlandais. |
DERNIER MOT
Qui n’a pas pas été souvent révolté, du moins péniblement
affecté par le triste spectacle de pauvres petits Chiens, petits
Terriers anglais, ou Loulous, ou Epagneuls, morfondus,
exténués, crottés, couverts de boue et de poussière, courir
comme pour mourir, en tirant la langue démésurément, afin
de suivre l'allure endiablée de maîtres oublieux et sans pitié
qui n’en ont cure, dans leurs courses vertigineuses en voi-
ture ou en automobile, vers les affaires ou le plaisir? Notre
dernier mot serait une prière aux messieurs du Quebec Ken-
nel Club, ou de la Société protectrice des animaux, ou de la
presse en général, de se mettre en campagne résolument
pour combattre et faire cesser autant que possible cet usage
barbare. Le remède est extrêmement simple: qu’on laisse à
la maison ces chers toutous, ou qu’on les fasse embarquer,
comme de petites gens qui font si belle et si coquette figure à
côté de leurs maitres. Ce dernier usage est en grand honneur
déjà. Il n'y a qu'à le répandre, à le populariser de plus en
plus ; et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes.
A vrai dire, il n’y a qu'un seul Chien de carrosse qui soit à sa
place derrière une voiture: c’est le Mâtin de Dalmatie, En-
core faut-il que ces voitures, trainées par des chevaux, n’ail-
lent pas trop vite. On ne devrait jamais voir de Chiens d’au-
20 LE NATURALISTE CANADIEN
cune sorte, fut-ce des Lévriers, courir derrière ou à côté des
autos, dont la vitesse folle est toujours hors de proportion
avec la vigueur naturelle de pauvres bêtes qui sont de chair
et d'os ‘“ comme nous autres ”’.
LE BOUQUET
A tout seigneur tout honneur. Nous ne pouvons terminer
notre rapport sans faire une mention élogieuse des princi-
paux honorables bienfaiteurs qui y sont largement allés de
leur bourse et ont assuré le succès de la dernière exhibition,
en créant un fonds de prix et de récompenses pour les éle-
veurs les plus méritants et les plus brillants de leurs élèves.
Ont fourni des coupes artistiques de grande valeur: Son
Honneur le Lieut.-Gouverneur Sir Chas. Fitzpatrick, S.-J.
Myrand, Henry Doyle, Lt-Col. O.-E. Talbot, G.-E. Létour-
neau, J.-A. Morin, Cyr. Duquet, G. Seifert & Son.
Ont souscrit la somme de 50, 30, 25, 15 ou 10 piastres:
Hon. L.-A. Taschereau, J. M. McCarthy, F. W. Ross, Hon.
P. Paradis, J. T. Ross, J. Gosselin, jr, Joseph Laurin, L.-J.-
A. Amyot, John G. Hearn, John Burstall, Col. R. M. Bec-
ket, Louis Létourneau, M. P. P., Samson et Filion, V.
Boswell, Lt-Col, J. A. Scott, M. Madden, M. P. P., P.-T.
Légaré, J. T. Donohue, H. E. Price, J.-O. Auger, J.-P.-E.
Gagnon, F. Maranda, R.-A. Gagné, Hon. Adélard Turgeon.
Il convient aussi de mentionner une élégante horloge, don
de M. Eusèbe Martel. Quant aux dons de $5.00, nous les
supprimons forcément. La liste en serait trop longue.
LES EXPOSANTS
Ce rapport étant déjà si long, il nous est moralement im-
possible de donner ici, en terminant, une liste complète des
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 21
éleveurs et amateurs qui ont gracieusement exposé leurs su-
jets; d'autant plus que la plupart des exposants de 1921 sont
les mêmes que ceux déjà publiés et connus de 1920. Il n’est
que trop juste, néanmoins, de faire une exception en faveur
des exposants qui nous ont fourni, cette année, quatre races
nouvelles ;—afin de gagner, si possible, d’autres amateurs à
nous amener ainsi, tous les ans, de nouvelles variétés. Nous
ont été fournis:
Le Chien de berger anglais, par M. R. J. Hooper, de Saint-
Jean, N.-B.
Les Pointers, par M. W. Paquet, de Québec, et M. Victor
Lefebvre, de Longueuil.
Les Beagles, par M. À. Dubois, de Québec, et M. Geo. Beau-
lieu, de—.
L'Épagneul japonais, par Madame F.-A. Gilman, de Mont-
réal.
Abbé F -X. BURQUE.
Er er 0010 0) :
PES COLEOPTERES DU CANADA
(Continué de la page 284 du volume précédent.)
Vle Sous-famille
STAPHYLINIDÆ
84e Genre
PACEHINUS
T. debilis Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6, p. 96.
Habitat : Colombie-Anglaise.
22 LE NATURALISTE CANADIEN
T. elongatus Gyll.—Mann. Bull. Mosc. 2. 1843, p. 227.
Habitat : Québec, Alaska.
T. flavipennis Dej.—Cat. Col. 1836.
Habitat : Ontario.
T. frigidus Er.—Gen. Spec. Staph. 1837-40, p. 206.
Habitat: Québec, Ontario.
T'. fumipennis Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4, p. 466.
Habitat: Québec, Ontario.
T. fimbriatus Grav.—Col. Micropt. Brunsv. 1802, p. 192.
Habitat: Nouvelle-Ecosse, Québec, Ontario.
T'. instabilis Mackl.—Bull. Mosc. 1853. II, p. 185.
Habitat: Alaska.
T. limbatus Melsh.—Proc. Acad. Nat. Sci. Phil. 2, p. 30.
Habitat : Québec, Ontario,
T'. luridus Er.—Gen. Spec. Staph. 1837-40, p. 920.
Habitat : Québec, Ontario.
T. maculicollis Makl.—Bull. Mosc. 1852. IT, p. 311.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
T'.memnonius Grav.—Col. Micropt. Brunsv. 1802, p. 192.
Habitat: Québec, Ontario, Colombie-Anglaise.
T. nigricornis Mann.—Bull. Mosc. 2. 1843, p. 225.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
T. nitiduloides Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. V. 6, p. 102.
Habitat : Québec.
T. pallipes Grav.—Mon. Col. Micropt. 1806, p. 20.
Habitat : Ontario, Alaska, Manitoba.
T. picipes Erichs.—Gen. Spec. Staph. 1837-40, p. 257.
Habitat : Québec, Ontario, Nouvelle-Ecosse.
T. parallelus Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6, p. 102.
Habitat: Canada.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 23
T. semirufus Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6, p. 94.
Habitat: Terre-Neuve, Ontario.
T. rufipes DeGeer.—Mem. Ins. 4, p. 14.
Habitat : Alaska.
T. semirufus Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6, p. 94.
Habitat : Colombie-Anglaise.
T. tachyporoides Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6, p. 96.
Habitat : Québec, Colombie-Anglaise.
85e Genre
MYCETOPORUS Mann.
Staphylins de petite taille que l’on trouve en sassant les
mousses recueillies dans les fondrières, ou sur le bord des
marais et des étangs. Sept espèces dans notre faune.
M. splendidus Grav.—Mon. Col. Micropt. 1806, p. 24.
Habitat : Colombie-Anglaise.
M. humidus.—Trans. Am. Phil. Soc. 4, p. 465.
Habitat : Manitoba, Territoires de la Baie d'Hudson.
M. Americanus Er.—Gen. Spec. Staph. 1840, p. 285.
Habitat : Ontario, Colombie-Anglaise.
M: flavicollis Lec.—New. Spec. N. Am. Col. 1863, p. 33.
Habitat : Québec, Ontario, Manitoba.
M. insignis Makl.—Bull. Mosc. 1853. III, p. 186.
Habitat: Alaska.
M. lepidus Grav.—Mon. Coleop. Micropt. 1806, p. 26.
Habitat : Ontario.
M. nigrans Makl.—Bull. Mosc. 1853. III, p. 187.
Habitat: Alaska.
24 LE NATURALISTE CANADIEN
86e Genre
BRYOPORUS Kraatz.
Les espèces de ce genre ressemblent beaucoup aux es-
pèces du genre précédent. On les trouve sous les écorces et
autres débris, aussi sous les cryptogames croissant sur les
arbres morts couchés par terre. Deux espèces dans notre
faune.
B. flavipes Lec.—New Sp. 1863, p. 32.
Habitat : Ontario.
B. rufescens Lec.—N. Spec. N. Am. Col. I. 1863, p. 33.
Habitat: Ontario.
ke
(A suivre.)
PUBLICATIONS REÇUES
—Memoirs of the American Museum of Natural History (New York).
Vol. III, Part 2.—On the structure and relations of Notharctus, an
American eocene primate, by W. K. Gregory. Sept. 1920.
Vol. III, Part 3.—Camarasaurus, Amphicælias, and other Sauropods
of Cope, by H. F. Osborn and Ch. C. Mook, Jan. 1921.
— Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia,
Vol. 32, p. III. 1921.
—Boletin Minero. Dept. de Minas. Tomo I, Suplemento al num. 12.
Mexico. 1916. nu
Nous ignorons pourquoi ce fascicule ne nous arrive que cinq ans après
sa publication.
— Annuaire statistique. 7ème année. Québec. 1920.
Comme les volumes des années précédentes, celui-ci contient dans ses
six cents pages les renseignements les plus utiles sur tout ce qui con-
cerne la province de Québec, et fait grand honneur à M. G.-E. Marquis,
chef du Bureau des Statistiques de Québec. Une jolie carte coloriée de la
Province commence le volume, que termine une étude de M. l’abbé Ir.
Caron, sur la colonisation du Canada de 1800 à 1815. L'Annuaire statis-
tique est devenuu un indispensable instrument de travail.
—Insecta est une revue mensuelle, illustrée, d’Entomologie, publié à
Rennes, France. Abonnement: 12 francs.
L’année 1920 contient: Descriptions d’espèces nouvelles du genre
Heteroscapha, par J. Achard; les Cétonides malgaches, par I. Pouillaude;
Recherches sur la conformation et le développement des derniers seg-
ments abdominaux chez les Orthoptères, par L. Chopard.
PE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Aout /921
VOL. XLVII (VOL. XXVIII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 2
Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
INSECTES NUISIBLES,DES EORETS
IV—LA CHENILLE A TENTE D’AMERIQUE
Malacosoma Americana ou Livrée d'Amérique
Depuis 1912 surtout la Livrée d'Amérique est une che-
nille bien connue de tous au Canada. C’est une des raisons
qui m'ont porté à étudier dans ses détails cette espèce remar-
quable par ses déprédations spasmodiques. Elle appartient à
la famille des Lasiocampidæe, section des Heterocera de
l’ordre des Lépidoptères. Cette famille se distingue par des
antennes bipectinées dans les deux sexes, l'absence de fré-
nulum et de proboscis et des yeux petits. Les ailes possèdent
un cubitus apparemment à quatre branches, caractère qui sé-
pare cette famille de celle des Saturniide.
On trouve les œufs de la Livrée d'Amérique, en automne
et en hiver, groupés en forme d’anneau autour des rameaux
de diverses espèces d'arbres fruitiers et d'ornement. On leur
donne le nom de “bague d'œufs ”. Ils forment un amas de
couleur gris foncé; on peut compter jusqu'à 350 œufs par
bague. Chaque œuf mesure environ un dix-huitième de
pouce de longueur et a pour épaisseur un peu plus de la
3—Août 1921.
26 LX NATURALISTE CANADIEN
moitié de cette longueur. La bourse d'œufs est complète-
ment recouverte d'une substance gommeuse et luisante ;
c'est d’abord une matière semi-fluide, gluante, déposée par
la femelle, qui durcit ensuite et dont le rôle consiste à pro-
téger cet unique espoir de continuation de l'espèce contre les
h
‘ TENTE ‘' DE LA LIVRÉE D'AMÉRIQUE
intempéries de l'hiver, les froids et les vents, les ennemis
toujours au guet, jusqu'au printemps suivant. Il arrive que
la bague n'entoure pas complètement le rameau et ne couvre
qu'un seul côté, ce qui se produit lorsque le rameau choisi
par la femelle présente un trop fort diamètre.
1, On voiten a et b, dans la vignette, deux chenilles ayant atteint
leur développement complet :—c, bague d'œufs ; —d, cocon.
INSECTES NUISIBLES DES FORÊTS 27
Les amas d'œufs de la Malacosoma Americana diffèrent
de ceux de la Livrée des forêts ou Malacosoma disstria en
ce que leurs extrémités sont plus effilées, moins abruptes que
chez cette dernière.
Les larves éclosent, selon le climat, de la fin d'avril au
milieu de mai. Nouvellement sortie de l’œuf, la chenille est
toute menue, presque noire et porte quelques petits poils
grisatres, Elle mue de cinq à six fois au cours de sa rapide
croissance et après chaque mue prend de plus en plus les
teintes et les marques caractéristiques. Parvenue à sa gros-
seur maximum, la chenille mesure deux pouces de longueur.
Elle est noire, légèrement recouverte d'une pubescence jau-
nâtre qui est elle-même accompagnée de chaque côté d’une
ligne d’un brun rougeàtre. On y distingue aussi des points
bleus et, au-dessus de ces points, de petites lignes et marques
rougeatres.
La larve se métamorphose en pupe dans un cocon de
forme allongée, mesurant un pouce de long sur moins d’un
demi-pouce d'épaisseur. Il est intérieurement tapissé d'une
soie lâche sécrétée par la chenille; le tissu extérieur est plus
serré et ferme complètement le cocon.
L'adulte est un papillon nocturne de grosseur moyenne.
Les ailes de la femelle ont une envergure d’un pouce et demi
environ: celles du male mesurent un peu moins, soit un
pouce et un huitième. Les ailes supérieures sont obliquement
traversées par deux lignes d’un brun päle qui tranchent sur
le fond jaune foncé, uniforme, du reste du corps; les ailes
inférieures ne portent pas de bandes transversales. On re-
marque que souvent le male est de couleur plus foncée que la
femelle ; il est aussi plus petit et ses antennes sont plus for-
tement pectinées.
Ce bref aperçu morphologique nous permet maintenant
d'étudier la biologie de l’insecte, son mode de vie, et de ré-
génération.
28 LE NATURALISTE CANADIEN
Avant de mettre la larve en liberté, l'œuf reste englué au-
tour d'un rameau pendant huit ou neuf mois. L'éclosion sur-
vient avec les journées chaudes du printemps lorsque les
bourgeons des Ponimiers et des Cerisiers se gonflent sous
la poussée de la sève et commencent à montrer leurs feuilles.
Aussitôt écloses, les chenilles s'attaquent à leur rôle qui est
de manger ; elles se nourrissent tout d’abord de la glue dur-
cie qui recouvrait leur prison. Bientôt leur gourmandise leur
fait épuiser cette réserve, et elles s'attaquent alors aux bour-
geons et aux feuilles tendres qu'elles dévorent. On constate
que toutes les larves issues d’un même anneau demeurent
ensemble et forment pour ainsi dire une même famille. Elles
se construisent une demeure commune en un endroit propice,
comine la fourche de deux branches: on donne le nom de
tente ou toile à cette demeure. Elle est formée d’une toile
que les chenilles tissent elles-mêmes d’une soie sécrétée par
leur bouche. C’est un refuge contre les trop fortes chaleurs,
les froids et les tempêtes, contre l'humidité, et c'est aussi
l'endroit où se fera la mue. À mesure qu’elles croissent, elles
ajoutent à leur maison de nouvelles enveloppes de soie,
l'agrandissent en englobant quelques rameaux avoisinants,
tout en lui conservant son aspect propre. Les chenilles
vivent ainsi 5 ou 6 semaines à la façon des communistes
et atteignent, en ce laps de temps, leur développement
maximum. Hlles se dispersent ensuite et se mettent à la
recherche d’un abri qui leur paraîtra convenable à la trans-
formation en chrysalide. Quittant l'arbre sur lequel elles
ont jusque-là vécu, les chenilles s’éloignent parfois à des
distances considérables avant de se fixer. L'endroit qu’elles
cherchent peut être sous l'écorce, dans une feuille enroulée,
dans l’angle d’une clôture, sous le bord des toits, le long des
gouttières, etc. bu
Au point choisi, la chenille tisse autour d'elle une enve-
INSECTES NUISIBLES DES FORËTS 29
loppe de soie blanche, le cocon, qu'elle fixe solidement aux
parois avoisinantes. Ce cocon, bientôt recouvert d’une pou-
dre jaune caractéristique, provenant d’une sécrétion spéciale
de la larve, sera pendant huit ou neuf mois le séjour de
l'insecte. Dans cette léthargie, les parois du cocon renfer-
ment comme un laboratoire de vie. C’est la, en effet, que la
livrée de chenille s’efface tout d’abord devant l'enveloppe
brune et lisse de la chrysalide; puis les histoblastes élabore-
ront peu à peu les tissus de l'adulte: ailes, pattes, etc., qui
doivent être prêts au jour de la libération et qui sont l’apa-
nage de l'imago. Les téguments se métamorphosent, la vie
bouillonne en dessous ; et au moment choisi par le Créateur
l'insecte recouvre toute son activité, s'agite en tous sens,
fait éclater l'enveloppe nymphale, perce le cocon, et l'adulte
prend hardimient son vol. Ce phénomène de libération se
produit vers la fin de juin ou le commencement de juillet.
Insectes nocturnes, les papillons se cachent le jour et ne
volent que la nuit. [ls recherchent immédiatement l’accou-
plement. On les voit le soir danser en bandes nombreuses
autour des lampes ou dans les fenètres éclairées. Les fe-
melles pondent de préférence sur les rameaux des Pom-
miers et Cerisiers. Les œufs sont recouverts d’un enduit
mucilagineux qui sèche avec le temps et tient lieu de revé-
tement protecteur.
La nocuité de cette espèce est connue de tous, surtout
depuis les déprédations de 1912. Comme chez la plupart des
insectes nuisibles à métamorphoses complètes, c'est la larve
qui fait le plus de dommages. Les vergers reçoivent habi-
tuellement sa visite. Au Canada, elle préfère également le
Cerisier (Prunus sp.) et l'Aubépine (Cratægus sp.), et sur-
tout le Pommier (Pyrus malus); pendant l'épidémie de
1912 on la vit s'attaquer avec autant de voracité aux arbres
fruitiers et aux arbres des parcs et des jardins : Erable
30 LE NATURALISTE CANADIEN
(Acer sp.), Hètre (Fagus sp.), Saule (Salix sp.), Bouleau
(Betula sp.), Orme (Ulmus), Peuplier (Populus sp.),
Chêne (Quercus sp.) et Coudrier (Corvlus sp.). Toutes les
feuilles du groupe des rameaux où se trouve fixée la toile
sont dévorées ; à peine s'il reste la nervure centrale et quel-
ques vestiges des nervures latérales, le tout chargé de fils
grisatres et de livrées de chenilles abandonnées au cours
des mues. Si un arbre se trouve complètement défohé, le
troupeau le quitte et se met en quête d’une nouvelle victime.
Il est heureux que pareilles épidémies soient de courte du-
rée; on a observé qu'un arbre qui subirait trois dépouille-
ments successifs ne pourrait survivre. Plusieurs restent
atteints de graves troubles physiologiques après deux at-
taques consécutives.
Mais nos beaux arbres d'ombrage pourraient être facile-
ment immunisés, ou du moins protégés, si on se donnait la
peine d'appliquer l'un des remèdes suivants. Par remèdes
nous entendons à la fois les agents que la nature oppose au
ravageur et les moyens artificiels pouvant enrayer son ac-
tion nocive, sinon la prévenir.
Il existe de nombreux parasites, tels le Podisus placidus,
hémiptère de la famille des Pentatomide, qui est parfois
représenté par quatre ou cinq individus dans une seule tente.
Ce parasite pique de son long bec les chenilles qu'ii ren-
contre et en suce le sang et les sucs.
D'autres parasites accomplissent plus savamment leur
besogne de destruction des larves ou des œufs. [ls déposent
leurs œufs soit dans les œufs, soit dans les larves de leurs
ennemis; les petits vers qui éciosent dévorent l'œuf ou les
organes intérieurs de la chenille.
Ajoutons encore des insectes prédateurs, tels les grands
carabiques du genre Calosoma, sortes de coléoptères ligni-
coles qui poursuivent les chenilles même dans la cime des
arbres et les dévorent vivantes.
INSECTES NUISIBLES DES FORÊTS 31
La Livrée d'Amérique a des ennemis redoutables chez les
oiseaux. Ceux-ci s'attaquent tantôt aux œufs, tantôt à la
chenille, tantôt aux cocons. Le Moineau est un de ces chas-
seurs, et s'il nous vole quelques bonnes graines, 11 a droit
à notre pardon à cause de ses talents de chasseur.
En outre, les chenilles ne sont pas à l'abri des maladies
bactériennes ou fongueuses. Une maladie bactérienne
anéantit parfois les habitants d'un nid: le corps des che-
nilles se désagrège sous l'action des microbes, la peau atta-
chée aux rameaux pend flasquie et lamentable, émettant une
humeur visqueuse.
L'homme peut aider puissamment à enrayer le progrès
des chenilles dévastatrices. En hiver, dans les vergers, il est
facile et profitable de cueillir les bagues d'œufs et de les
brüler. Comme chaque bague contient environ 350 œufs,
c'est autant de ravageurs qu'on détruit. Pour protéger un
arbre de leurs attaques, on le secoue fortement pour jeter
par terre les chenilles attachées, et on les empêche de remon-
ter en entourant le tronc d’une barrière infranchissable :
c'est soit une bande de substance fortement gluante, soit
une bande de jute attachée par le milieu et dont la partie
supérieure est retournée vers le bas. Ces pièges permettent
de surprendre des quantités énormes de chenilles à portée
de la main et de les exterminer. On peut aussi ramasser les
nids, amputer les branches garnies de toiles, cueillir les co-
cons ou les badigeonner de créosote, etc. La méthode la plus
pratique serait encore de pulvériser les arbres à l’arséniate
de plomb de manière à couvrir toutes les feuilles. L'applica-
tion du poison arsénieux devrait se faire dès que l’on a
constaté la présence des ravageurs: leur destruction en est
alors beaucoup plus facile et plus rapide. Deux livres d’ar-
séniate de plomb dans 40 gallons d’eau empoisonnent faci-
lement les petites ou moyennes chenilles.
32 LE NATURALISTE CANADIEN
OUVRAGES CONSULTÉS
1—Chenilles à tente, J. M. Swaine. Circulaire du service
d'Entomologie, Ottawa.
2—W. O. Ellis, Some insects enemies of shade trees and
ornamental shrubs, pp. 20-26.
3—Bulletin 177, Connecticut Agricultural Experiment Sta-
tion, août 1913.
4—Sanderson et Jackson, Élementary Entomology, pp. 57-
63.
5—May C. Dickerson, Moths and Butterflies, pp. 201-208.
6—Felt, {nsects affecting park and woodland trees, N. Y.
State Museum Memoir no 8, Vol. Il, pp. 550-551.
7—Slingerland et Crosby, Manual of Fruit Insects, p. 112.
ARTHUR NEAULT,
Elève de l'Ecole forestière,
Université Laval (1921).
L’ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 279 du volume précédent.)
On voit, en feuilletant les premiers volumes du Natura-
lite canadien, que l’abbé Provancher exprima aussi, le pre-
mier sans doute, le vœu d’une ‘“ Académie canadienne ”. La
Société royale du Canada, qui fut fondée en 1882, ne répon-
dait pas à ce qu'il souhaitait, puisqu'il refusa tout d’abord
d'en faire partie. Mais en tout cas, pour autant que cette
honorable compagnie comprer.i une section distincte de
L'ABBÉ PROVANCHER 33
littérature française, on peut estimer que le vœu de l'abbé
Provancher se trouve réalisé, au moins substantiellement,
comme dirait un philosophe.
Le ‘ Musée agricole ”, dont il proposa encore la création
à Québec, c'est, dans la pratique, le présent Musée de l’Ins-
truction publique qui, s’il n’est pas purement agricole, l’est
toujours bien par quelque côté.
Quant au “Journal agricole” qu'il souhaitait, il est à croire
que le Journal d'Agriculture et d'Horticulture que publie
depuis 1877 le gouvernement de Québec, et qui est rédigé
par des spécialistes, de façon vraiment remarquable, lui
donnerait toute satisfaction.
Il n'y a pas jusqu'à un “ Jardin botanique ” à Québec
dont l’abbé Provancher n'ait émis l'idée. “...I] y a envi-
ron huit ou dix ans, écrivait-il au mois d’août 1890 (N. C:,
XX, p. 38), lorsqu'on fit des plantations près de la clôture
du Parlement, nous offrimes gratuitement nos services pour
mettre là des représentants de toutes nos essences forestié-
res, et former ainsi un noyau de jardin botanique, et le croi-
rait-on? on refusa notre offre, ou du moins, après avoir
feint de l’accepter, on ne fit rien.”. Ce que l’on a fini par
exécuter, ç'a été la création d’une sorte de foret d'ornement,
où se voient beaucoup de nos plus beaux arbres, sur les ter-
rains du Palais législatif, et ce parc est aujourd’hui de toute
beauté, avec ses bouquets d'arbres, ses massifs de fleurs et
ses gazons toujours fraichement rasés. Je crois qu'il ne fal-
lait pas attendre autre chose de la part d'un gouvernement—
tant que les gouvernements ne seront pas,...enfin, compo-
sés....de naturalistes. Les jardins botaniques ne peuvent
guère être établis que par des associations scientifiques.
poursuivant avant tout les intérêts de la science.
Une autre œuvre, intéressant directement l'instruction
publique et que l'abbé Provancher s'efforça en vain de réa-
34 LE NATURALISTE CANADIEN
liser, ce fut celle de Tableaux d'histoire naturelle destinés
principalement aux institutions scolaires. Il lança l’idée de
cette entreprise dans la livraison de janvier-février 1881 du
Naturaliste canadien, où il en publia le prospectus assez
étendu. Bien entendu, il n'avait d'autre intention dans ce
nouvel effort que celle de faire naître et de répandre le goût
des sciences naturelles. “ Après müres réflexions, écrivait-
il, nous avons cru qu'en parlant davantage aux veux de
nos lecteurs, nous parviendrions peut-être plus promptement
à attirer l'attention d'un plus grand nombre pour les décider
à nous suivre, ou du moins que nous pourrions les intéres-
ser assez à de telles études, pour les engager à en suivre le
progrès avec intelligence et à en favoriser le développement
par leurs contributions. Nous avons dans ce but préparé
huit tableaux ou cartes murales, où la série des productions
naturelles de notre Province, rangées d’une manière con-
cise d’après les classes, ordres et familles qui les distinguent,
est accompagnée de si nombreuses illustrations que le lec-
teur, d'un seul coup d'œil, pourra, sans effort et sans autre
recours aux auteurs, rapporter tel ou tel spécimen qu’il pour-
ra rencontrer au groupe qui lui est propre et, la plupart du
temps, à l'espèce même qui le distingue. ..Nul doute que, si
ces tableaux pouvaient être mis en couleurs, ils ne devinssent
par cela même plus efficaces, en outre qu'ils constitueraient
un ornement plus appréciable pour les salons où ils seraient
installés * ; mais les hauts prix que requièrent d'ordinaire les
figures coloriées les eussent soustrait au plus grand nombre
des bourses. Nous avons donc cru devoir pour le présent
1.—Nat. can., vol. XII, No 140.
1. Voilà un argument qui, aujourd’hui du moins, n’est guère de
nature à impressionner les gens. Avec les idées et surtout la pratique
qui ont cours, on s’imagine guère un ‘‘salon’” sur les murs duquel
seraient appendues huit pancartes, de 31 pouces sur 25 pouces, conte-
nant surtout du texte imprimé. (A.)
L'ABBÉ PROVANCHER : 35
nous borner aux figures noires, sauf quelques copies que
nous ferons colorier pour ceux qui en feraient une demande
spéciale. —Comme nous nous proposons de partir prochai-
nement pour l'Europe, nous avons retenu les services d’un
artiste habile * pour la préparation des dessins dont un grand
nombre ont été pris d'après nature, dans le but de les faire
graver à Paris, où ces sortes d'ouvrages sont exécutés d’une
manière plus parfaite et à meilleur marché que partout ail-
leurs.—Ces tableaux seront d'un grand secours pour les
maisons d'éducation. Les élèves, à leur simple vue, pourront
facilement se graver dans la mémoire les quelques notions
sur les productions naturelles qu'on pourra leur communi-
quer par de simples leçons orales, même sous forme de ré-
création. Ils constitueront en outre un accessoire indispen-
sable pour le cabinet de tout homme d'étude, ecclésiastique,
médecin, avocat, notaire, simple amateur, etc., afin de pou-
voir y recourir dans l'occasion, et pourront fournir, surtout
s'ils sont mis en couleurs, un joli ornement de salon qui
aura le double mérite de joindre l'utile à l’agréable.—Ces
tableaux, au nombre de huit, formeront des cartes de 31
pouces de hauteur sur 25 de largeur. Les illustrations occu-
peront une bande de 3 pouces de large aux côtés et au bas,
le milieu étant couvert par le texte. Ci-suit le sommaire du
contenu de chaque pièce :
Tableau I—En-tète représentant l'ensemble de la création.
Les règnes minéral, végétal et animal. Division du règne
animal pour la province de Québec. 17 dessins, 54
figures.
Tableau II.—Le règne végétal dans la province de Québec.
23 dessins, 51 figures.
—_—_———
1.—Cet artiste était feu M. A. Rho, peintre, dessinateur et sculpteur
de renom.
36 LE NATURALISTE CANADIEN
Tableau II1.—Les Mammifères de la province de Québec.
18 dessins, 29 figures.
Tableau IV.—Les Oiseaux de la province de Gus 23
dessins, 33 figures.
Tableau V.—Les Reptiles. 9 dessins, 10 figures. — Les
Poissons. 13 dessins, 23 figures.
Tableau VI.—Les Insectes de la province de Québec. 22
dessins, 106 figures.
Tableau VII—Les Myriapodes. 1 dessin, 2 figures.—Les
Arachnides, 9 dessins, 31 figures.—Les Crustacés, 12
dessins, 22 figures.
Tableau VIII—Les Mollusques en général. 22 dessins, 48
figures.
En tout, 169 dessins et plus de 409 figures.
“ Les tableaux seront imprimés sur une toile-papier spé-
ciale, de sorte que ceux qui préféreraient les ployer pour-
ront le faire sans risque de les couper aux plis ou de les dé-
chirer aux angles; et pour ceux qui voudront les appendre
aux murs, ils n'auront qu'à leur fixer une petite baguette au
haut et un rouleau au bas.—Le prix de la série des huit ta-
bleaux sera de $8, payables à la livraison.—Nous avons es-
poir que toutes les maisons d'éducation, collèges, académies,
couvents, etc., et tous les hommes instruits qui ont à cœur
le progrès des sciences, vont s’empresser de signer le billet
de souscription ci-joint et nous le renvoyer au plus tôt, afin
que nous puissions juger de suite si nous pouvons sans mé-
compte tenter l'entreprise.—L'ouvrage pourra être livré en
août ou septembre prochain. ”
L'appel que l’on vient de lire parut dans la livraison du
Naturaliste canadien de janvier-février 1881. Des bulletins
QI
L'ABBÉ PROVANCHER 21
de souscription à la série des Tableaux que les abonnés
avaient trouvés encartés dans leur numéro de la revue, il en
était revenu 34 lorsque fut publiée la livraison suivante de
mars-avril 1881, et c'était loin d'étre suffisant pour assurer
le succès de l’entreprise. “Le prix que nous demandons, écri-
vait l'abbé Provancher en annonçant ce résultat *, quoique
extrèmement réduit, se trouve encore assez fort pour un bon
nombre de bourses; cependant, nous persistons à croire que
si les maisons d'éducation, les patrons des bureaux publics,
les employés civils et les amateurs aisés voulaient, une bonne
fois, secouer leur apathie pour favoriser l'étude des sciences,
on pourrait facilement trouver au moins 300 souscripteurs
à une telle publication. Mais, qu'on nous en donne seulement
un cent, et nous tentons de suite l'entreprise. Avec 300 sous-
cripteurs, nous ferions faire nos tableaux en couleurs, et
sans augmenter le prix de la souscription.—I1 y a dans la
Province 18 collèges classiques, plus de 100 couvents et aca-
démies, 3 écoles normales, 3 écoles d'agriculture, des cen-
taines d'employés civils et de curés; faudrait-il un grand
nombre d'amateurs à leur adjoindre pour atteindre à 300 ?—
Mais nous allons encore plus loin. Non seulement les insti-
tutions sus-nommées devraient se pourvoir de tels tableaux,
mais aucune école modèle ne devrait en manquer. Quelle
source inépuisable les maîtres n'y trouveraient-ils pas pour
les leçons de choses! Et comme il serait facile à ces institu-
teurs, au moyen de ces figures, de donner à leurs élèves,
oralement et sans travail pour eux, une foule de connaissan-
ces des plus utiles sur les choses les plus communes, avec
lesquelles nous sommes tous les jours en contact, et à l'égard
desquelles nous avons souvent à rougir de notre ignoran-
ce...—Quoi qu'il en soit, nous ne perdons pas encore tout
NC, XII, p. 254.
38 LE NATURALISTE CANADIEN
espoir, Nous avons la confiance que, réfléchissant de nou-
veau, un grand nombre de souscripteurs vont nous faire te-
nir de suite leurs bulletins, et que nous pourrons avant notre
départ, vers la mi-février, compter certainement sur la mise
en œuvre de notre projet.”
Le voyage qu'annonçait de la sorte l'abbé Provancher,
c'était son pêlerinage en Terre-Sainte, dont je parlerai en
un chapitre ultérieur. À son retour, quelques mois après, il
publia sur le projet la note suivante ‘ :
“ Les souscripteurs à nos tableaux d'histoire naturelle ont
sans doute hâte de savoir si le projet va recevoir son exécu-
tion. Malheureusement, nous ne pouvons encore leur en don-
ner l'assurance. Les prix que l'on nous a demandés en
Europe pour l'exécution des gravures laisseraient encore
un découvert trop considérable, avec le nombre actuel des
souscripteurs, pour nous permettre de tenter l’entreprise
sans nous exposer à subir une perte. Espérant que de nou-
velles souscriptions viendront encore se joindre à celles déjà
reçues et à quelques autres arrivées pendant notre absence,
nous attendrons encore avant de renoncer définitivement à
notre pojet. Du moment qu'une décision quelconque aura
été arrétée, nous en informerons nos lecteurs.”
Le prix «le la souscription à la série des huit T'ab'eaux d'his-
toire naturelle était de $8, et la modicité de ce prix nous
parait aujourd'hui un peu légendaire. D'autre part, lisait-on
dans le Naturliste canadien de mars-avril 1881, “ l'exécu-
tion des gravures coûtera de $600 à $700; le papier toile,
seul, pour 100 séries, exigera $200; restent encore les frais
d'impression et de rémunération, si toutefois nous ne fai-
sons pas d'avance le sacrifice de ces derniers.” En résumé,
EN. GC: XIL p.088
L'ABBÉ PROVANCHER 39
même avant l'impression, les cent séries des Tableaux coù-
teraient déjà huit à neuf cents piastres; et la centaine de
souscriptions ne donnait que huit cents piastres! C'était
une cause perdue d'avance, au point de vue.financier.
Et voici les adieux que fit l'abbé Provancher à son projet
si intéressant, en commençant le volume XIIT du VNatura-
liste canadien, au mois de janvier 1882. Le gouvernement
provincial de l'époque s'y entend dire son fait, comme on
va le voir:
“ ...Malheureusement, pour ce qui en est de nos Ta-
bleaux, nous ne nous sentons nullement décidé encore à en-
treprendre une publication de $1000 à $1200, lorsque nous
n'avons pour tout appoint que 40 souscripteurs à $8 chaque.
—Le gouvernement ne devrait-il pas, par une aide suff-
sante, faire en sorte que cette publication voie le jour ?—Il
le devrait, suivant nous: cependant, nous n'osons encore
croire qu'il le fasse, parce que nous savons que là, ce n'est
pas l'intérét de la science qui l'emporte: on reconnait bien
qu'aucun progrès ne s'effectue sans avoir la science pour
base, mais on est habitué à profiter de son secours lorsqu'il
est offert, sans se mettre en peine d'activer sa poursuite pour
qu'elle devienne encore plus efficace. Faisons des chemins de
fer, des ponts, des canaux ; établissons des usines, des manu-
factures; favorisons le commerce; développons l'industrie ;
et la science viendra à nous si elle le peut; nous avons des
besoins trop pressants pour aller la chercher. Voilà ce que
proclament nos politiques, sinon de paroles, du moins par
leurs actes.—Nos dessins ont été jugés à Paris fort bien
exécutés, et pouvant avoir un très bon effet, mais le coût de
Texécution nous a découragé. Quand on peut compter,
comme dans ces vieux pays, des milliers de souscripteurs à
des œuvres de ce genre, leur publication devient facile: mais
quand, après des appels réitérés, il faut fermer la liste à la
40 LE NATURALISTE CANADIEN
quarantaine, il n’y a plus à hésiter, le projet tombe de lui-
méme.—Mais 150 à 200 souscripteurs pour une œuvre sem-
blable ne peuvent-ils se trouver en ce pays? La chose est-elle
impossible ?—La chose est très possible; ce ne sont pas les
moyens qui manquent, mais la volonté; le goût, l'affection
ne se portent pas de ce côté. $800, $1000, un faiseur de gri-
maces les réalisera dans une seule soirée à Montréal ou à
Québec! Mais personne n'ignore que les badauds sont par-
tout plus nombreux que les gens d'esprit; et allez donc par-
let d'œuvres intellectuelles à ces chercheurs d’amusements !
Ils n'entendent rien à cette gamme-là 7.
Dans la livraison de mars-avril 1881 du Naturaliste cana-
dien, l'abbé Provancher avait publié la liste des 34 souscrip-
teurs qui, à cette date, s'étaient engagé à acheter la série des
Tableaux. Je possède les bulletins de souscription qu'ils ont
signés ; mais, comme on le verra par leurs noms que je vais
reproduire ici, la plupart, partis pour l'autre monde, ne
pourraient plus honorer leur signature, si j'avais l’idée de re-
prendre aujourd'hui l’entreprise! L'abbé Provancher publia
cette liste ‘tant—écrivait-il—pour honorer les amis du
progrès des sciences qui se sont empressés de répondre à
notre appel, que pour permettre à tous nos lecteurs de juger
par eux-mêmes s'il serait sage pour nous de procéder quand
même. ” Je la reproduis, de mon côté, et dans les mêmes
intentions et pour rappeler aux vieilles gens tant de leurs
amis d'autrefois qui sont disparus depuis plus ou moins
longtemps :
Séminaires et Collèges classiques.
Séminaire de Québec.
Collège de Joliette.
Collège Ste-Marie, Montréal.
Séminaire de Saint-Hyacinthe.
B Se Ro
1==N. 0, XL pp
1me
12.
15.
14.
15.
16.
I
18.
9°
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
"29.
30.
31.
32.
33.
34.
Alf. Lechevalier, Montréal.
L'ABBÉ PROVANCHER 41
Institutions d'Education.
Dépt. de l’Instruction publique, 4 séries.
Le Couvent de Sillery.
L'Académie des Frères, Québec.
Particuliers.
Mgr Langevin, Rimouski.
Mgr Duhamel, Ottawa.
Mgr Laflèche, Trois-Rivières.
Hon. Juge Gill, Sorel.
Hon. E.-T. Paquet, Québec.
Hon. C. DeBoucherville, Boucherville.
Rév. C.-O. Caron, V. G., Trois-Rivières.
Rév. T. Gélinas, Nicolet.
Rév. L.-C. Wurtele, Acton.
Rév. V. Huard, Chicoutimi.
Rév. F. Paradis, Saint-Raphaël.
Rév. M. Bolduc, Douglastown.
Rév. F.-X. Trépanier, Montréal.
Rév. F. Pilote, Saint-Augustin.
T.-R. Caisse, Trois-Rivières.
M. J.-I. Falardeau, Saint-Roch de Québec.
C. Ducharme, Saint-Roch de Québec.
J.-B. Cloutier, Québec.
Grég. Lapointe, Québec.
G.-M. Muir, Québec.
J.-L. DeBellefeuille, Saint-Eustache.
E.-A. Barnard, Varennes.
H. Hervieux, Montréal,
MAUR AN ES MINE a, A ls ET
L'abbé Provancher, dans une citation que l’on a lue plus
haut, a parlé de 40 souscriptions à la série des Tableaux.
Mais il n’a pas publié, que je sache, les noms des six souscrip-
]
teurs qui sont venus s'ajouter à la liste que l’on vient de lire;
et parmi les bulletins de souscription que j'ai trouvés dans les
papiers de l’abbé Provancher, ceux qu'ils ont dû signer ne
se trouvent pas.
V.-A. H.
(A suivre.)
OË
4— Août 1921,
42 LH NATURALISTE CANADIEN
LES-.COLEOPTERES EUMEANARS
(Continué de la page 24.)
Vile Sous-Famille
SBAPHVEINIRÆ
87e Genre
BOLETOBIUS Leach.
Les Boletobius sont des petits insectes d'un jaune paille,
avec les élytres noires, à tache humérale blanchätre, et une
bande noire transversale sur l'abdomen. Chez ces msectes
l'abdomen ne se relève pas. Leurs corps sont plutôt en lon-
gueur qu'en largeur. On les trouve sous les écorces des ar-
bres tombés par terre, sous les feuilles en voie de décomposi-
tion, et sous le bois pourri.
B. anticus Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6. 1877, p. 117.
Habitat: Terre-Neuve, Nouvelle-Ecosse, Ontario.
B. biseriatus Mann.—Bull. Mosc. 1852, Il, p. 313.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
B. cincticollis Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 465.
Habitat : Québec, Ontario, Manitoba, Colombie-Anglaise.
B. cinctus Grav.—Mon. Col. Micropt. 1806, p. 193.
Habitat: Québec, Ontario, Colombie-Anglaise.
B. cingulatus Mann.—Nouv. Arrang. Brachl. 1830, p. 64.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise, Ontario.
B. dimidiatus Er.— Gen. Spec. Staph. 1840, p. 276.
Habitat: Alaska, Ontario.
B. intrusus Horn.—Trans. Am, Ent. Soc. 6. 1877, p. 115.
Habitat : Québec, Ontario.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 43
B. longiceps Lec.—New Spec. Col. 1863, p. 32.
Habitat: Ontario. |
B. niger Grav.—Col. Micropt. Brunsv. T802, p. 193.
Habitat : Ontario.
B. poccillus Mann.—Bull. Mosc. 1852. IT, p. 3r2.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
B. pygmaeus Fabr.—Spec. Ins. 1781, p. 339.
Habitat : Colombie-Anglaise.
B. quesitor Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6. 1877, p. 116.
Habitat : Québec, Ontario.
B. trinotatus Er.—Gen. Spec. Staph. 1840, p. 270.
Habitat: Colombie-Anglaise, Alaska.
88e C'enre
CONOSOMA Kraatz.
Les espèces de ce genre sont de petite taille. On les trouve
sous les écorces, les Champignons recouvrant les billots de
bois, les Champignons mous, les débris de végétaux en voie
de décomposition. Cinq espèces dans notre faune.
C. basale Er.—Gen. Spec. Staph. 1840, p. 225.
Habitat : Québec, Ontario.
C. crassum Grav.—Mon. Col. Micr. 1806, p. 190.
Habitat : Québec, Ontario.
C.Knoxü Lec.—Proc. Phil. Ac. Nat. Sc. 1866, p. 374.
Habitat : Manitoba.
C: httoreum Linn.—Svyst. Nat. Ed. 10, p. 422.
Habitat : Manitoba.
C. pubescens Payk.—Monog. Carab. App. 1700, p. 138.
Habitat : Québec, Ontario.
44 LE NATURALISTE CANADIEN
89e Genre
TACEY PORUS Grav.
Les Tachyporus ont le corps convexe, très brillant, le
corselet un peu plus large que les élytres, l’abdomen ré-
tréci assez fortement vers l'extrémité, et la coloration noire
avec les élytres d'un rouge brique. Ils vivent dans les
plantes cryptogames. Le genre est très bien représenté dans
la. faune canadienne. Certaiñes espèces passent l'hiver à
l'état d'adulte sous les feuilles et autres débris. Neuf espèces
rencontrées en Canada.
T. brunneus Fabr.—Ent. Syst. I 1975, p. 535.
Habitat : Ontario.
T. chrysomelinus Tänn.—Faun. Suec. 1746, p. 855.
Habitat: Terre-Neuve, Québec, Ontario.
T. elegans Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 6. 1877, p. 103.
Habitat : Ontario.
T'. jocosus Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 466:
Habitat: Nouveau-Brunswick, Québec, Ontario, Manitoba,
Territoires de la Baie d'Hudson.
T. macropterus Steph.—Ill. Br. Beetles, 5, p. 186.
Habitat: Québec.
T. maculicollis Lec.—Proc. Acad. Nat. Sci. Phil. 1866, p.
374.
Habitat : Québec.
T. maculipenms Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 1866, p.
374-
Habitat : Québec.
T. nanus Erichs.—Gen. Spec. Staph. 1840, p. 240.
Habitat: Canada.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 45
T'. mitidulus Fabr.—Spec. Ins. [, p. 337.
Habitat : Québec, Ontario.
90e Genre
ERCHOMUS Mots.
Coléoptères de petite taille que l’on rencontre sous les
écorces des Ormes et des Chênes couchés par terre; d’autres
habitent sous les feuilles en voie de décomposition. Ils sont
assez communs. D'après Leng le genre Coproporus Kraatz
a été versé dans le genre Érchomus. Deux espèces dans
notre faune.
E. punctipennis Lec.—New. Spec. N. Am. Col. 1863, p. 31.
Habitat : Ontario.
E. ventriculus Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 466.
Habitat : Québec, Ontario.
Ole Genre
LEUCOPARYPHUS Kraatz.
On prend ces staphylins sous les bouses et fumiers de
chevaux. Ils sont bien vifs et ce n'est qu'avec prudence et
circonspection qu'il faut les capturer. [ls sont très habiles
pour se dissimuler et s'évader. Une seule espèce dans notre
faune.
L. silphoïdes Linn.—Syst. Nat. ed. 12. 1, 2, p. 684.
Habitat : Québec, Ontario.
92e Genre
HYPOCYPTUS Mann.
Mœurs inconnues. Deux espèces rencontrées en Canada.
46 LE NATURALISTE CANADIEN
H. longicornis Payk.—Faun. Suec. 3, p. 340.
Habitat : Ontario.
H. Crotchi Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. VI. 1877, p. 86.
Habitat : Colombie-Anglaise.
93e Genre
ÉHABROCERUS Er.
Mœurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en Ca-
nada.
H. magnus Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. 6. 1877, p. 205.
Habitat: Nouvelle-Fcosse, Québec, Ontario, Manitoba.
Ville Sous-famiile
ALEOCHARINÆ,
Les auteurs suivants traitent des principaux genres com-
pris dans cette grande sous-famille dont la classification
n’est pas la plus facile. Elle ressemble à une vraie tour de
Babel, depuis qu'un certain coléoptériste de la république
américaine s'est mis dans la tête de créer des espèces dont
la plupart peuvent être comparées à la valeur qu'ont des
êtres imaginaires.
Erickson.—Kaefer der Mark Brandenburg. Berlin. 1837.
Erickson.—(Genera et species Staphylinorum. Berlin. 1840.
Ganglbaner.—Die Kaefer von Mitteleuropa. 2 Wien. 1895.
Casey.—Observations on the Staphylinid Groups Aleocha-
rine and Xantholimii, chiefly of America, in Trans.
Acad. Sci. St. Loüis. 16. 1906, pp. 125-434.
+ |
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 47
Fenyes.—"* À preliminary Systematic arrangement of the
Aleocharinæ of the United States and Canada, ” in
Entom. News. 19. 1908, pp. 56-65.
Fenyes.—Genera Insectorum. Wytsman, Part Aleocharine.
Fasc. 173 À.
Blatchley.—Coleoptera of Indiana. 1910. pp. 336-367.
Provancher. — Petite Faune entomologique. Les Coléop-
tères, pp. 238-241.
Casey. Memoirs on the Coleoptera 2. 1911. New Ameri-
can Species of Aleocharine and Millenine T.
94e Genre
DEINOPSIS Matth.
Les espèces de ce genre ont la tete plutôt large, le thorax
transversal, les élytres à peu près 1/3 de plus en longueur
que le thorax, l'abdomen fortement aminci en arrière au
nuilhieu. On les rencontre sous toutes sortes de débris végé-
taux dans les endroits bas et humides. Deux espèces rencon-
trées dans notre faune.
D: Harringtom Csy.—Mem. on the Col., 2, p. 234.
Habitat : Canada.
D. Americana Kr.—Linn. Ent. 2. 1857, p. 38.
Habitat : Ontario.
95e Genre
GYMNUSA Grav.…
Moœurs inconnues. Trois espèces rencontrées en Canada.
G. atrà Csy.—Mem. on the Col. IT, p. 233.
Habitat: Canada,
48 LE NATURALISTE CANADIEN |
G. variegata Kresw.—Stett. Ent. Zeit. VI. 1845, p. 223.
Habitat: Manitoba.
G. brevicollis Payk.—Fn. Suec. 3, p. 308.
Habitat : Ontario.
96e Genre
MILLÆNA Er.
On rencontre les espèces de ce genre sous les débris de
matières végétales sur le bord des petits coteaux. Elles ont
la tête plutôt petite, les élytres aussi longues ou plus courtes
que le thorax, l'abdomen fortement déprimé vers son apex.
M. Fenyesi Bruhr.—Desc. Aleocharinæ. D. E. Z. 1907, p.
381.
Habitat : Colombie-Anglaise.
M. dubia Grav.—Monog. Col. Micropt., p. 173.
Habitat: Ontario.
Minfuscata Kraatz.—Syst. 1853, p. 373.
Habitat : Ontario. E
(À suivre.)
00
PUBLICATIONS REÇUES
—Instituto Geologico de Mexico.
Boletin num. 33. Faunas jurasicas de Symon (Zacatecas) y Faunas
cretacicas de Zumpango del Rio (Guerrero), por el doctor C. Burekhardt.
Tomo 1, Texto; tomo II, Atlas. Mexico. 1921.
—Bureau des Statistiques (Province de Québec).
Statistiques judiciaires pour l’année 1920. Québec. 1921.
—$ecretaria de Industria, Comercio y Trabajo. Mexico.
Boletin de Industria, Com. y Trab. Tomo 4, Nums. 4-6. Abril-Junio
de 1920. :
Boletin Minero. Tomo X, Nums. 5, 6. Nov.-Déc. de 1920.
— Annuaire du Collège Bourget. 1920-21. Rigaud. Les quelques pages
sur ‘‘la vie collégiale’? y sont d’un vif intérêt.
— Annuaire de l’Ecole normale Laval. 1921-22. Contient un beau por-
trait de M. J.-N. Miller, le secrétaire du département de l’Instruction
publique, qui célébrait dernièrement à l’Ecole même ses noces d’or d’of-
cier de l’Instruction publique.
LE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Septembre 1921
VOL. XLVIII (VOL. XXVIII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 3
Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
BPSERVATIONS SUR LES ARTICLES DU
REVEREND PERE FONTANEL, S. J.
J'ai lu avec grand plaisir les deux articles parus dans le
Naturaliste canadien sous la signature du Rév. Père Fonta-
nel, S. J., et sans vouloir faire de la critique scientifique, je
me permets de donner mes impressions sur ces articles
après en avoir fait une lecture attentive.
Le Rév. Père parle d'abord, en son premier article, du
séchage des plantes et traite le sujet avec maîtrise. Il expli-
que avec enthousiasme le procédé qu'il appelle intermédiaire,
et qui est connu dans le commerce sous le nom de “ Riker ”,
lequel est mis en vente par le “Cambridge Botanical Supply”
de Waverley, Mass., et semble vouloir révolutionner le sé-
chage des plantes pour herbiers. Je suis reconnaissant au P.
Fontanel pour avoir si bien expliqué cette méthode de sé-
chage.
Le deuxième article traite de la taxonomie et de la multi-
plication des espèces en botanique. Il embrasse une étude
d'une envergure plutôt considérable et renferme à mon avis
quelques inexactitudes, que je me permettrai de souligner.
Sans être un botaniste, j'ai quelque expérience en la matière.
5—Septembre 1921.
50 LE NATURALISTE CANADIEN
Cette expérience est basée sur l'observation pour la plus
grande partie et sur l'étude pour l’autre partie.
Le Rév. Père parle d'abord des obscurités et de la confu-
sion des noms d'espèces. Sans partager complètement l’idée
de l’auteur sur le point des noms de plantes à trois “mots”,
je me permettrai de dire, sous peine de passer pour naïf à
mon tour, que certaines de nos espèces auraient eu besoin
de révision ou d'un troisième nom. Prenons par exemple nos
Hépatiques: on sait qu'il existe des Hépatiques blanches,
roses et bleues, les roses étant du moins dans nos environs
les plus rares. J’admettrai que toutes sont de la même es- :
pèce ; mais pourquoi, puisqu'il y en a de différentes couleurs,
—et ces couleurs me paraissent très fixes, car j'ai dans mon
jardin des Hépatiques bleues et blanches qui depuis cinq
ans n'ont pas donné le moindre signe de changement dans
les couleurs, —pourquoi ne faudrait-il pas ou créer une autre
espèce ou donner aux plantes de couleurs différentes un
troisième nom, c'est-à-dire un nom de variété? Peut-être le
Père Fontanel aurait-il une proposition à faire là-dessus.
L'auteur passe ensuite à la quantité innombrable d'espèces
nouvelles de nos Laïches, Astères, Aubépines... Mais tout
en admettant qu'il peut y avoir exagération ou méprise dans
la classification de ces plantes, il ne faut pas non plus crier
trop vite qu'il n'y a que du faux dans toutes ces découvertes :
il suffit de se rappeler que Linné ne comptait que 6000
plantes en 1764, et que déjà en 1824 Steudel en cataloguait
50.000. Et depuis, la science a fait des progrès constants, les
moyens de transport se sont améliorés. En un mot, il n'y a
rien d'extraordinaire à ce que l’on découvre de nouvelles
espèces tous les jours. À mesure que l’on connaïtra mieux
tous les détails des espèces et les secrets de la nature, l’on
fera tous les jours des remaniements dans la classification.
Après avoir traité de l'espèce et de la manière de la com-
LES ARTICLES DU R. P. FONTANEL, S. J. SI
parer et de la découvrir sans erreur, l’auteur parle de la
méthode physico-chimique à laquelle je reviendrai. Puis il
passe au prototype et aux anciens auteurs, et aborde le cal-
cul des probabilités, qu'il semble avoir en horreur et qu’il
défigure. On ramasse une brassée de plantes, dit-il, on les
mesure, les pèse, etc...et tout individu qui donnera le même
nombre de graines, fleurs, en un mot le même rapport sera
de la même espèce... L'auteur a-t-il jamais étudié soigneu-
sement le mécanisme des calculs des probabilités ? J'en doute;
car ces calculs ont pour but de prendre une moyenne de
croissance pour des plantes de même espèce poussées dans
leur habitat naturel, et c'est tout. L'auteur parle d'exemple
avec des tiges de maïis..., et cela me fait sourire. Mais ces
tiges de maïs sont-elles dans leur habitat, oui ou non? Si
elles y sont, la chose est claire; c'est tout simplement parce
que des causes éloignées ou accidentelles les ont fait pous-
ser d'une manière différente; et l’auteur n'a pas pensé
qu'une graine de semence provenant du même épi de blé
d'Inde peut donner des plantes toutes différentes même dans
un terrain semblable: l’on sait que les graines du bout de
l'épi n'ont pas la valeur et la force germinative tdes graines
du milieu; et si l'on sème indifféremment ces graines, point
n'est besoin du calcul des probabilités pour savoir que les ti-
ges ne seront pas de la même hauteur et de la mème force.
[Même chose avec les graines de Vélars et les Bourses à
pasteur : je le répète, pour faire des calculs de probabilité, 1]
faut que les plantes soient dans leur habitat naturel. Et ce
ne sont pas des arguments, que les graines soient dans Îles
pierres ou l'humidité, quand l'on discute ces calculs, car ces
faits-là sont de simples accidents, pas autre chose.
Le Rév. Père ne veut pas qu'il existe dans la nature de
moyenne, c'est très bien. Mais a-t-il jamais vu les forêts de
notre Nord si magnifique ? Pendant des milles vous vovagez
52 à LE NATURALISTE CANADIEN
dans des bois d'Epinettes, et je pourrais presque dire que
tous ces arbres n'ont peut-être pas deux ou trois pieds de
‘différence quant à la hauteur, et pour la grosseur la diffé-
rence nest pas grande non plus.
L'auteur parle ensuite d'expérience de laboratoire sur des
Balsamines et autres plantes, et, je regrette de le dire, je ne
suis pas de l’opinion du Rév. Père: car l’on ne peut en labo-
ratoire, pour ces plantes et pour toutes autres plantes, faire
des expériences de croissance qui vaillent celles faites en
plein air, parce que l'air et la lumière sont artificiels.
Avant de passer avec l'auteur au point des recherches
d'espèces nouvelles, je conclurai, moi aussi, que les calculs
des probabilités ont certains inconvénients, mais qu'ils ont
aussi de grands avantages. Car l’on peut très bien établir la
hauteur moyenne d'une plante par ces calculs tout aussi bien
que l’on a établi la moyenne de la vie humaine par de sem-
blables calculs.
Etudions maintenant avec l’auteur la question des espèces
nouvelles. Il semble impossible qu'il puisse y avoir des vio-
lettes de différentes couleurs et qu'elles soient des espèces
différentes. Avez-vous déjà remarqué nos violettes? Les
jaunes, blanches, bleues ou violettes sont-elles toutes sem-
bables? Voici: nous avons des violettes jaunes qui ont des
caractères différents des violettes blanches et bleues, et de
mème pour les blanches et les bleues. L'auteur me dira-t-l
pourquoi nous avons des violettes parfumées et d’autres
qui ne le sont pas? [1 me semble que s'il n'y avait que cette
différence cela serait suffisant pour prouver une nouvelle es-
pèce. Mais il y a plus, l'habitat de quelques-unes est le bord
des ruisseaux, d’autres, les lieux montagneux, enfin d’autres
les prairies. Je pense que cela commence à compter: et le
Père Fontanel va-t-il maintenant renier les botanistes an-
ciens, car presque toutes nos violettes ont été déterminées
par Linné lui-même.
LES ARTICLES: DU R. P. FONTANEL, S. J. 58
. L'auteur attaque ensuite le sujet qui lui semble favori, ce-
lui des réactions physico-chimiques. Il prend d’abord comme
exemple la moutarde des champs et nous annonce qu'avec
des substances chimiques il est parvenu à faire disparaitre
le violet qui se développe dans l'angle formé par la tige
et les branches. Parlons un peu de ces réactions. Sont-ce
des expériences qui se rattachent bien à la science? Car
ces expériences ne prouvent pas grand'chose parce qu'avec
certains acides l’auteur détruit ou brule les tissus ou Îles
pigments qui produisent les couleurs des fleurs et des taches,
comme dans la moutarde; ce sont à mon avis des expé-
riences sans utilité: car ces expériences ne montrent pas ce
que contiennent ces plantes, c'est-à-dire les éléments qui les
composent.
L'auteur continue en parlant des couleurs, et affirme qu'il
existe des couleurs stables et des mobiles. Cela, je l'avoue
en toute sincérité, est toute une nouveauté pour moi: car Je
ne savais pas encore que les plantes peuvent changer de cou-
leurs comme nous d'habit. Les couleurs stables, dit-il, sont
les blanches et les jaunes, et c'est encore avec des réactifs
que l’auteur prétend prouver cela. Mais je n'y crois guère et
je pense que je ne suis pas le seul; car avec ces réactifs l’on
change momentanément la couleur, mais on n'en change
pas la nature. L'on peut décolorer une plante, mais jamais
lui faire conserver cette nouvelle teinte si l'on cesse de faire
usage de réactifs. Le fait bien connu des Hortensias que
l'on fait passer au bleu en les arrosant avec des préparations
chimiques est typique: cessez de les arroser avec ces subs-
tances, et aussitôt ils reprennent leur couleur naturelle. Voi-
là à quoi aboutissent ces grandes expériences à réactions
physico-chimiques: à rien comme résultat scientifique et
pratique.
L'auteur parle ensuite des Achillées. Il semble fort sur-
54 LE NATURALISTE CANADIEN
pris de voir que les Achillées roses soient si rares, et il
ajoute que les réactifs ne font pas grands effets sur ces
plantes. Je ne sais si l’Achillée rose est commune quelque
part; mais, ici, j'ai le plaisir chaque année d’en voir fleurir.
Depuis cinq ou six ans que je m'occupe de botanique, j'ai
observé particulièrement un groupe de ces plantes, et je
dois ajouter que le fait de ne trouver qu’un seul individu
rose à la fois est tout à fait erroné: car j'ai sous mes yeux
les preuves du contraire. Quant à savoir si l’Achillée meurt
et nait rose, je puis l'affirmer, et j'ai remarqué que les
plantes du même groupe ne sont pas toujours si roses que
les plantes d'un autre groupe; car j'ai un groupe d'un rose
assez prononcé tandis que d'autres groupes sont d'un rose
tournant au rouge. Pour ce qui est de la proportion des
roses et des blanches, mor temps ne permet pas d'en faire
le calcul (calcul qui pourrait bien tomber lui aussi dans le
calcul des probabilités!) Pour terminer avec les Achillées, je
dirai que la couleur persiste jusqu'à la disparition complète
de la fleur.
L'auteur est surpris de voir que l'on a trouvé de la trimé-
thylamine dans les Aubépines. Je comprends un peu que cela
est étonnant. Mais comme le dit si bien Raulin dans sa
thèse sur les Etudes chimiques sur la végétation, l'on trouve
dans les plantes toutes les substances que l'on trouve dans
le sol qui les nourrit. L'auteur termine cette partie de son
article en donnant la défense de ses expériences physico-
chimiques, et prétend que n'ayant employé que des substan-
ces qui se rencontrent dans le sol, ces expériences sont con-
cluantes : il suffit que les réactifs qu'il a employés, dit-il, se
rencontrent un jour pour donner une preuve positive de
ses avancés. Je ne sais quand la chose arrivera, elle peut
arriver par accident, mais toujours par exception, et je ne
pense pas qu'un beau matin l'on voie jamais nos Renoncules
LES ARTICLES DU R. P. FONTANEL, S. J. 55
passées du jaune d'or au rouge ou au bleu. Si l’homme peut
changer quelque temps la couleur des plantes, la nature re-
prendra toujours ses droits, quoi qu'en pensent certains bo-
tanistes.
Enfin l’auteur passe à la floraison. Je suis absolument de
son avis sur la seconde floraison des plantes. Il n'est pas
rare à la campagne de voir des plantes qui fleurissent deux
fois. Je ne partage pas tout à fait son opinion sur la question
des maladies qui changent la nature d'une plante tellement
que l’on peut en faire une nouvelle espèce. Je comprends par-
faitement que certains Champignons changent beaucoup une
plante ; mais un taxonomiste ne doit pas sv laisser prendre.
Car la microscopie et la microbiologie ont fait de grands
progrès depuis quelques années.
L'auteur parle ensuite de nos Violettes jaunes. La cou-
leur, à mon avis, car j'en cultive depuis cinq ans, est parfai-
tement stable. Chaque année mes Violettes fleurissent et
elles n'ont jamais changé. La Violette blanche semble au
Rév. Père une dégénérée. Je ne suis nullement de cette
opimon. Car les deux espèces semblent bien distinctes. Les
Violettes jaunes poussent ordinairement dans les régions
élevées ou les bois secs, et les blanches poussent dans les
lieux humides ; et d'autre part les feuilles et les fleurs, ainsi
que la taille, ne se ressemblent pas du tout. Il ne faut pas
trop manquer de confiance dans les classificateurs anciens
et modernes qui ont examiné et classifié ces violettes avec
grand soin.
L'auteur termine en donnant une série d'expériences, qui
sont des essais de déformation et de monstruosité que l’on
a faits avec des plantes. Et je clos moi aussi cette longue
critique en faisant des vœux pour que les expériences chi-
miques au point de vue des plantes se continuent, mais dans
le sens des études de Raulin, dans ce sens que, étudiant la
96 . LÉ: NATURALISTE CANADIEN...
nature du. sol et des plantes qui tirent de lui leur vie, l’on.
vienne à découvrir tous les éléments qui entrent dans la
composition des plantes. Alors l’on verra que beaucoup de
belles thèses tomberont dans l'oubli.
J'aime à croire que le Rév. Père Fontanel ne sera pas
blessé de ma critique, un peu sévère, peut-être, de son
étude. Mon intention n'a été que d’attirer un peu l'attention
sur l'étude si délaissée des sciences natuerllees.
G.-A. GARDNER,
Acton Vale, PO"
OT
L'ABBE PROVANCHER |
(Continué de la page 41.) |
ETS
Dans la livraison du Naturaliste canadien du mois de
janvier 1883, on voit la dernière mention que l'abbé Pro- |
vancher ait faite de son projet. “Notre chaleureux appel
de l'an dernier, écrit-il, au sujet de nos Tableaux d'Histoire |
naturelle n'ayant réveillé aucun écho, leur exécution de-
meure encore indéfimment ajournée. ”
Les efforts persévérants déployés par l'abbé Provancher
pour faire aboutir ce projet de Tableaux d'histoire naturelle
sont encore une preuve de l'esprit d'initiative dont il était
doué. Ils démontrent aussi combien, ainsi que cela lui avait
déjà été dit, il était en avant de son temps. Car, il faut le
reconnaitre, les esprits n'étaient pas, à l'époque, assez pré-
parés à une entreprise de cette sorte. Et si quelque chose
doit étonner dans l'histoire de ce projet manqué, c'est, à.
mon avis, qu'il se soit encore trouvé quarante souscripteurs
.L'ABBÉ PROVANCHER 57.
à une œuvre de ce genre—-qui. se réalisera pourtant quelque
jour et-qui s'ajoutera à la liste de celles dont l'abbé Provan-
cher aura été le premier à émettre l'idée.
Ce qui prouve que ce dessein finira bien un jour par sortir
du tombeau où il est enseveli, c'est que, trente-quatre années
après la dernière mention qu'en ait faite son auteur, il s'est
réveillé soudain !—Ce réveil se fit, le 11 mai 1915, en séance:
du comité catholique du Conseil de l'Instruction publique.
“Après avoir pris communication, raconte le procès-verbal
de cette séance, d’une lettre de M. l'abbé Camille Roy, pré-
sident du comité permanent de l'Enseignement secondaire
concernant la préparation de caftes murales qui facilite:
raient l’enseignement des sciences naturelles, de l’histoire et
de la géographie du Canada, non seulement dans les collèges
classiques, mais aussi dans les écoles primaires, académiques,
commerciales et techniques, le Comité recommande ce pro-
jet à la bienveillante considération du gouvernement, et le
prie de. prendre les mesures nécessaires pour en assurer
l'exécution. ” Je regarde comme un bonheur qu'il me soit
arrivé d'assister à cette séance en qualité de représentant de
l’un des évêques de la Province, et d'avoir pu prendre part
à l'approbation unanime qui accueillit la proposition du
comité permanent de l'Enseignement secondaire.
Il me parut aussitôt que la cause était gagnée. J’imaginais,
dans ma superbe ignorance des voies administratives qui
ont cours dans tous les pays du monde, que le gouverne-
ment n'allait avoir rien de plus pressé, laissant là la cons-
truction des chemins de fer, l'exploitation des mines et des
forêts, que de donner un contrat pour la préparation d’une
série de Tableaux d'histoire naturelle. Et comme il se trou-
vait que j'avais en ma possession tout ce que l'abbé Provan-
cher avait préparé pour l'exécution de son projet, c'est-à-
dire tous les dessins des vignettes qui figureraient sur les ta-
58 LE NATURALISTE CANADIEN
bleaux, et tout le texte explicatif, je regardai comme un
devoir de mettre toute cette documentation au service de
l'administration, qui pourrait ainsi accomplir sans délai le
vœu du Conseil de l'Instruction publique. Je croyais naïve-
ment qu'il suffisait qu'un vœu fut présenté à une autorité
quelconque, pour que l'exécution en füt assurée!
Tout d'abord, je fis savoir en haut lieu que je mettais mes
documents et moi-même à la disposition de qui de droit pour
la préparation des Tableaux d'histoire naturelle, à l'usage
des écoles, dont le Conseil de l’Instruction publique venait
d'exprimer son désir de voir s'enrichir le matériel scolaire
dans la province de Québec. Il me fut répondu, et c'était
assurément à prévoir, que le gouvernement n’entreprendrait
pas lui-même la publication de Tableaux d'histoire natu-
relle, et qu'il incombait plutôt à des éditeurs du commerce
d'exécuter cette entreprise. Cette solution était sans doute
raisonnable. Car on peut soutenir avec succès la thèse qu'il
n'appartient pas plus au gouvernement de publier des cartes
murales que des livres d'écoles, et qu'il fait mieux de laisser
à l'initiative privée des entreprises de ce genre.
J'allai donc offrir, et l’idée des Tableaux d'histoire natu-
relle, et mes documents et mon concours, à deux de nos plus
importantes maisons d'éditions. Puis je n'entendis plus par-
ler de rien... Ce fut ainsi que le projet de cette entreprise,
proposée d’abord par l'abbé Provancher en 1881, alors in-
suffisamment appuyé par le public, puis réveillé en 1915, re-
tomba alors défmitivement dans le sommeil du tombeau et
de l'oubli.—Il en sortira pourtant quelque jour, sans que
l'on songe même alors à y associer le nom de l’abbé Provan-
cher, et sera enfin mis à exécution. Car il serait tellement
utile de tenir sous les yeux des enfants les principaux objets
de l'étude de la nature, au moins par la gravure en attendant
la création des musées scolaires, que la réalisation de cette
hélas Vèrus
{ TE
RS SE
L'ABBÉ PROVANCHER 59
idée s'imposera- un. jour, à‘mesure qu'apparaitra combierr il
est nécessaire, dans les systèmes scolaires modernes, de don-
ner à l'enfance et à la jeunesse, non pas sans doute des
cours scientifiques développés, mais au moins des notions
très générales sur les trois règnes de la nature. L'homme a
aujourd'hui trop de relations avec le monde physique; il
doit, dans la vie telle qu'elle s'exerce aujourd'hui, faire trop
constamment appel aux forces et aux ressources physiques,
dans les intérêts de l'agriculture, du commerce et de l’indus-
trie, pour n'avoir pas besoin de posséder au moins des clar-
tés sur l'univers matériel.
+ CHAPITREMII
La presse franco-canadienne en 1877 telle que la jugea
l'abbé Provancher.
Au milieu de ses prévisions sur l'avenir, en exposant ses
idées sur les grandes questions d'intérêt public, l'abbé Pro-
vancher ne laissait pas de garder vue sur le présent et d’ex-
poser franchement ses idées personnelles sur quoi que ce füt,
et que cela entrat ou non dans le domaine strictement propre
à une publication d'histoire naturelle.
L'abbé Provancher estimait que, seul maitre chez lui, il
pouvait traiter dans son journal de tous les sujets, scienti-
fiques où non, auxquels il lui plairait de toucher. 11 donna
une preuve nouvelle et remarquable de cette disposition d'’es-
prit dans la revue de la presse française du Canada qu'il
imagina de faire, en l’année 1877, dans le Naturaliste cana-
dien. Cette initiative fit voir en même temps, ce que beau-
coup de ses contemporains savaient déjà, que le courage et
même l’intrépidité ne lui manquaient pas. Car il fallait de la
bravoure, nuancée même d'une certaine témérité, pour ju-
60 LE NATURALISTE CANADIEN
ger et apprécier sans aucun ménagement, comme il l’a fait,
chacun des journaux qui existaient de son temps, dans la
province de Québec.
Déjà, en 1873, après avoir exposé ses vues sur le système
d'éducation qui existait alors chez les Canadiens-Français,
il avait dit ce qu'il pensait de nos journaux: “ car les jour-
naux aussi, écrivait-il, sont des foyers destinés à produire
Il s'était posé
tout d'abord la question: “ Nos journaux, tels qu'ils exis-
la lumière qui doit éclairer les masses * ”
tent actuellement, répondent-ils aux besoins du moment?
sont-ils ce qu'ils devraient étre?” N'entendant parler que
des journaux politiques, il répond “ sans hésiter: non! nos
journaux ne sont pas ce qu'ils devraient être, ne répondent
pas aux besoins actuels de notre population... La quantité
et la qualité de leurs produits font également défaut.—Di-
sons de suite que, puisque notre peuple lit si peu, nos jour-
naux sont de beaucoup trop nombreux. Cette multiplicité de
publications, divisant les ressources, paralyse le développe-
ment et retient nécessairement dans l'infériorité. Quel be-
soin, par exemple, la petite ville de Sorel a-t-elle de trois
journaux? Aussi vous pourriez fondre les trois en, un seul,
que vous n'auriez encore qu'un assez chétif échantillon de
ce que doit être un bon grand journal, tenu sur un pied con-
venable, si tant est que les commérages de paroisses et de
rues, les chicanes domestiques et autres faits de même va-
leur, fournissent d'ordinaire les thèmes sur lesquels brodent
les rédacteurs. On pourrait en dire à peu près autant de
Québec: pourquoi ses quatre journaux français? Ne sont-
ils pas le plus souvent, littéralement, la reproduction les
uns des autres ? Quel besoin, par exemple, l'abonné du Jewr-
nal de Québec peut-il avoir de voir le Canadien ou le Cour-
1. N. C., juillet 1873, pp. 203 et suiv.
L'ABBÉ PROVANCHER 6I
nier, et vice versa? Pour l'Evénement ‘, il en est un peu au-
trement, pour le moment; car, bien que la stabilité n'entre
guère dans les habitudes de cette feuille, comme elle est, au-
jourd'hui, dans une opposition extrème, elle peut avoir sa
valeur pour ceux qui cherchent le juste milieu entre les
exagérations des deux côtés... Diriger, instruire, moraliser
le peuple est certainement une noble et sublime mission.
Mais comment la reconnaitre dans cette politique égoïste,
toute personnelle, toute d'intérêts privés qui ont le pas sur
le bien public, et qui domine d'ordinaire dans nos feuilles
publiques ?—Quand aurons-nous un journal assez indépen-
dant pour résister à la pression des chefs de partis ou de
coteries politiques ? assez libre dans ses allures pour faire
abstraction des hommes et juger les faits d’après leur va-
leur intrinsèque ?...—Ne vaudrait-1l pas mieux avoir moins
de journaux plus étendus, plus abondants, mieux pourvus,
que d'en avoir un si grand nombre si pauvres et si vides,
sans intérêt ?...Mais avec les journaux que nous avons au-
jourd'hui, nous ne voulons pas dire seulement à Québec,
mais dans toute la Province, on ne peut pas même compen-
ser la pénurie des matières par la multiplicité des feuilles,
car elles ne sont que les échos les unes des autres. ..—Nous
avons dit plus haut que non seulement la quantité faisait
défaut quant aux matières dans nos journaux, mais que la
qualité laissait aussi fort à désirer.—Nous ne voulons pas
nier à la plupart de nos journalistes actuels la capacité et
des aptitudes incontestables; les fréquentes reproductions
de leurs articles de fond dans les journaux d'Europe les
mieux posés en sont la preuve. Mais nous prétendons qu'un
rédacteur seul, quelle que soit sa facilité à écrire, est incapa*
ble de bien remplir une grande feuille, même semi-quotidien-
1. L'Evéñnement, devenu journal du matin, est le seul qui soit encore vi-
vant des quatre journaux français qu'il y avait à Québec en 1873. N. C.
62 LE NATURALISTE CANADIEN
ne. En effet, quelles que soient les aptitudes d’un écrivain, ses
connaissances ne peuvent s'étendre à tous les sujets; et seul
à sa rédaction, le temps lui manque pour l'étude approfon-
die des sujets que souvent il est appelé à traiter sans l’avoir
prévu. Et l’on sait que la plupart de nos journaux en Ca-
nada n'ont qu'un seul rédacteur, avec un assistant pour la
correction des épreuves, les traductions et les petites nou-
velles. Aussi voyez comment souvent se fait sentir ce vide
dans la rédaction. Tel journal nous donne aujourd'hui un
article de fond admirable, bien pensé, bien exposé, et qui dé-
note l'écrivain parfaitement au fait de la question qu'il trai-
te; tout le monde est satisfait. Mais qu'en sera-t-il dans le
numéro suivant ? Qu'y trouvera-t-on? Bien souvent, absolu-
ment rien. La chose se comprend lorsqu'on sait qu'il n'y a
qu'un seul rédacteur. Quandoque dormitat bonus Homerus,
Homère s'endort quelquefois, a dit le poète latin; et ce sera
au moment où ce sommeil s'emparera de l'écrivain unique,
c'est-à-dire lorsqu'il se sentira le moins disposé à écrire,
qu'il lui faudra remplir sa feuille du lendemain. Aussi se
rabattra-t-il alors sur des lieux communs, pour combler les
lacunes que les ciseaux auront laissées dans ses colonnes.
C’est alors qu'une correspondance, quelque insignifiante
qu'elle soit, est accueillie avec plaisir, qu'un compliment à
un individu quelconque, un rapport d'examen d'école, un
mandement déjà rendu public, etc., sont avec complaisance
étalés dans la feuille, On craint bien un peu que les lecteurs
ne s'accommodent guère de ces lieux communs, s’ennuient
en face de ce vide; mais on les a habitués à ne pas viser
plus haut et on rachètera plus tard ces faiblesses par quel-
N'est-ce pas là une peinture fidèle
que sortie vigoureuse.
de la manière dont nos feuilles politiques sont aujourd'hui
conduites ? ”
Un mois plus tard, dans sa livraison du mois d'août 1873,
érét Mmnttmt és nd. dune “— à db Gé dé
L'ABBÉ PROVANCHER 63
M. Provancher revint sur cette question de notre presse
française, pour s'occuper cette fois de nos publications pé-
riodiques, qu'il regrette de ne pas voir plus nombreuses, loin
de trouver qu'il y en ait trop, comme il a dit des journaux
politiques. “ La littérature, dit-il, a certainement dans /a
Revue canadienne, l'Echo du Cabinet de lecture et l'Opinion
publique, des organes parfaitement qualifiés, non seulement
pour former des archives précieuses de nos productions na-
tionales, mais encore pour activer le progrès, pour épurer le
goût... Le commerce a, dans le Négociant canadien, un
organe spécial de forte capacité... Notre Naturaliste est là,
pour représenter l’histoire naturelle aussi dignement que le
permet notre faible capacité et maintenir ses droits à la con-
sidération du public lettré.—La médecine a un bien digne
organe dans l’Union médicale, et il serait à souhaiter que
cette utile publication füt mieux appréciée et plus connue.”
De ces cinq magazines qui existaient en 1873 dans la Pro-
vince, il n'en reste plus que deux de vivants: /a Revue cana-
dienne et le Naturaliste canadien; mais les trois disparus ont
été remplacés par toute une pléiade de revues consacrées à
toutes les spécialités et qui nous constituent une presse pé-
riodique tout à fait remarquable.
Mais ce tableau de la presse canadienne-française de 1873
n'était pour ainsi dire qu'un prélude à la grande enquête que
l'abbé Provancher entreprit quatre ans plus tard, en l'an-
née 1877. J'en donne ici le résumé, dans la pensée que le
lecteur d'aujourd'hui s'intéressera à l'énumération de nos
journaux d'il y a un demi-siècle, et à l'appréciation qu'en
faisaient un esprit aussi avisé et une plume aussi hardie.
VRSEUPIENS
(4 suivre.)
On mm
‘64 LE NATURALISTE CANADIEN
LES COLEOPTERES DU CANADA
Ville Sous-famille
ALEOCHARINÆ
(Continué de la page 48.)
97e Genre
GYROPHÆNA Mannh.
Quand on renverse sur une nappe ou sur un papier blanc
quelconque un Champignon, on‘en voit sortir une fourmi-
lière de petits coléoptères de la famille des Staphylinides.
Les plus petits, roux avec une tache brune transversale sur
l'abdomen, sont les espèces de ce genre-ci. C’est surtout le
cas des cryptogames qui croissent sous les souches du Chêne
et du Hêtre. Sept espèces rencontrées en Canada.
G. vinula Erichs.—Gen. Sp. Staph. 1840, p. 186.
Habitat : Ontario, Québec.
G. flavicornis Mels.—Proc. Acad. Nat. Sci. Phil. 2, p. 31.
Habitat : Ontario.
G. corruscula Er.—Gen. Sp. Staph. 1840, p. 180.
Habitat : Québec, Ontario.
G. socia Er.—Gen. Sp. Staph. 1840, p. 180.
Habitat : Québec, Ontario.
G. affinis R. Sahlberg.—Ins. F. L., p. 383.
Habitat : Québec.
G. nana Payk p. 408.
Habitat: Manitoba, Colombie-Anglaise.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 65
(D'après Fenvyes, l'espèce keeni Csy. n'est pas autre
chose que l'espèce nana Payk.)
G. pulchella Heer.—Faun. Col. Helv. VI, p. 310. 184H.
Habitat : Manitoba.
(D'après Fenyes, l'espèce criddlei Csy. n’est pas autre
chose que l'espèce pulchella Heer.)
98e Genre
PLACUSA Erichs.
Mœurs inconnues. Deux espèces rencontrées dans notre
faune canadienne.
A NV AC IËc. 7, PH350NERON:
P. tacomæe Csy.
Habitat : Québec.
P. turbata Csy.—Mem. on the Coleopt. 2. 1911.
Habitat : Colombie-Anglaise.
99e Genre
HOMALOTA Mamh.
Les Homalota, genre extrêmement nombreux en espèces,
diffèrent par leurs antennes moins fortes et le premier ar-
ticle des tarses postérieurs pas plus long que le deuxième ;
le corselet est plus atténué en arrière, l'abdomen est généra-
lement un peu rétréci à l'extrémité. Leurs mœurs sont ex-
tréèmement variées. Les espèces sont très communes dans
les fumiers et les Champignons, et les matières végétales en
décomposition. Une seule espèce rencontrée en Canada.
H. plana Gyll.—Ins. Suec. 1. 1810, p. 402.
Habitat : Québec, Manitoba.
100e Genre
THINUSA Csy.
Mæœurs inconnues. Deux espèces rencontrées en Canada.
6—Septèmbre 1921.
66 LE NATURALISTE CANADIEN
T. Fletcheri Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. XVI. 1906, p:
| 353:
Habitat :: Colombie-Anglaise, Alaska.
(L'espèce robustula Csy. d’après Fenyes n’est pas autre
chose que l'espèce Fletcheri Csy.)
T', nigra Csy.—Mem. on the Col. I, p. 214.
Habitat : Colombie-Anglaise.
I0le Genre
._ LEPTUSA Kraatz.
Insectes de fortne allongée, les antennes plutôt courtes;
la tête modérément large, le thorax la plupart du temps plus
étroit que les élytres et un peu plus déprimé à la base qu'à
l’apex. On les rencontre sous toutes sortes de débris dans
les endroits secs et sablonneux. Deux espèces rencontrées en
Canada.
L. virginica Csy.—Mem. on'the Coleop. 2, p. 202.
Habitat : Ontario.
L. frontalis Csy.—Col. Not. 5, p. 366.
Habitat: Canada (Leng.)
I02e Genre
LIPAROCEPHALUS Makl.
Mœurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en Ca-
nada.
L. brevipennis Makl.—Bull. Soc. Imp. des Sci. Nat. Mos-
COU. 3. V. 25, DD2.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
(L'espèce cordicollis Lec., suivant M. Fenyes, n'est pas
autre chose que l'espèce brevipennis Makl.). :
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 67
103e Genre
DIANLOTA Csy.
Une seule espèce dans notre faune. Mœurs inconnues.
Dédensissima Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. V. 7, p. 354. 1893.
Habitat: Colombie-Anglaise, Alaska.
M. Fenyes me dit que l’espce insolita Csy. n’est autre que
l'espèce densissima Csy.
104e Genre
AMBLOPUSA Csy.
Sorte de Staphylin qui aime les endroits humides sur
le bord des rivières et autres cours d'eau. Trois espèces ren-
contrées en Canada.
ÆAborealis Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. V. 16, p. 355.
1906. |
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
A.brevipes Csy.—An. N. Y. Ac. Sci. 7, p. 356. 1893.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
A. pallida Csy.—Mem. on the Col. [, p. 2r2.
Habitat : Colombie-Anglaise.
105e Genre
BOLITOCHARA Mann.
Staphylins de forme un peu large, ayant les antennes
courtes, moins que la moitié de la longueur de l’insecte, l'ab-
domen un peu déprimé vers la pointe, les pattes longues et
grélés. On les prend sous les débris végétaux et autres dans
les endroits bas et humides. Cinq espèces rencontrées dans
notre pays.
68 LE NATURALISTE CANADIEN
B. notata Makl.—Bull. Moscou. XXV. 1852, p. IL, p. 305.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
B. carlottæ Csy.—Mem. on the Col. I, p. 182.
Habitat : Colombie-Anglaise, Alaska.
B. arcuata Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. XVI. 1906, p.
267.
Habitat : Colombie-Anglaise.
B. Blanchardi Csy.—Ann. N. Y. Acad. Sci. 7. 1692/p404
Habitat : Québec, Ontario.
B. trimaculata Er.—Entomographien Berlin. 1840, p. 105.
Habitat : Ontario.
106e Genre
ANTALIA Mann.
Mœæurs inconnues. Trois espèces rencontrées dans notre
pays.
A. elegans Csy.—Bull. Calif. Ac. Sci. V. 2, p. 180.
Habitat: Colombie-Anglaise.
A. truncatella Csy.—Mem. on the Col. I, p. 180.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. brevicornis Csy.—Mem. on the Col. I, p. 181.
Habitat : Colombie-Anglaise.
107e Genre
ALCODORUS Say.
Mœurs inconnues. Une seule espèce dans notre pays.
A. bilobata Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 6. 1836, p. 156.
Habitat : Québec.
108e Genre
FALAGRIA Mannh.
Ce genre est allié de près aux genres qui précèdent, n’en
différant que par le scutellum, en forme de carène. De cou-
LFS COLÉOPTÈRES DU CANADA 69
leur brun rougeàtre. Les espèces sont de très petite taille.
On les rencontre dans les nids de fourmis, dans les bolets,
et dans les matières fécales, le fumier du cheval en particu-
lier.
F. dissecta Er.—Gen. Spec. Staph. 1840, p. 49.
Habitat : Québec, Ontario.
109e Genre
LISSAGRIA Csy.
Mœurs inconnues. Une seule espèce dans notre pays.
L. lœviuscula Lec.—Proc. Ac. N. Se. Phil. 1866, p. 371.
Habitat : Québec.
110e Genre
TACHYUSA Erichs.
Les individus de ce genre ont le corps grêle, les antennes
longues et grèles, l'abdomen étroit. Elles varient en couleur
d’un noir brillant à un rouge brun. La plupart des espèces
se rencontrent sous les débris de provenances végétales, le
long des rives des cours d'eau et des étangs. Une seule es-
pèce en Canada.
T. cavicollis Lec.—Smith. Misc. Col. VI. No 167, p. 29.
Habitat : Ontario.
ille Genre
MERONERA Sharp.
Staphylinides de petite taille, le thorax fortement con-
vexe, sans impressions basales, l'abdomen aussi large que
les élytres. Ils passent l'hiver à l’état de nymphe. On les
prend en sassant les débris de matières végétales.
70 LE NATURALISTE CANADIEN
M. venustula Erichs.—Gen. Spec. Staph. 1840, p. 5. :
Habitat : Québec, Ontario.
12e Genre
ATHETA Thoms.
Genre renfermant beaucoup d'espèces de couleur brune et
noiratre, ayant la tête un peu plus étroite que le thorax:
celui-ci n'est jamais plus large que les élytres. On les prend
en sassant les débris de provenance végétale, d’autres habi-
tant les plantes cryptogamiques fraîches ou en voie de dé-
composition, d'autres aimant à se cacher dans les souches de
Hêtre. Certaines espèces habitent sous les feuilles, et le vieux
bois pourri dans les endroits bas et humides. Quelques es-
pèces se prennent au filet, d'autres sous les bouses de vaches
dans les pâturages, prairies, etc. Quelques espèces passent
l'hiver sous la forme de nymphe dans les mousses des marais
et des baïssières.
A. planaris Makl.—Bull. Mosc. XXV. 1852. pt. 2, p. 300.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
A. sodalis Er.—Gen. et. Spec. Staph. 1839-1840, p. 328.
Habitat: Alaska.
A. nigritula Grav.—Col. Micropt. Brunsv. 1802, p. 85.
Habitat: Canada (Leng.)
>
A. euryptera Steph.—Tlust. Brit. Mand. Col. 1827-1832,
D'145
Habitat: Canada (Leng.),.
A. vasta Makl.—Bull. Moscou. XXVI. 1853. pt. 3, p: 183.
Habitat : Alaska.
À. brumalis Csy.—Mem. on the Col. I. 1910, p. 32.
Habitat: Colombie-Anglaise.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA
A. carlottæ Csy. 20on/the1Col. [. 1910,2p.122.
Habitat: Alaska.
A. Wrangelica Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 91.
Habitat: Alaska.
A. sumpta Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 393.
Habitat: Colombie-Anglaise.
A. metlakatlana Bnhr.— D. E. Z. 1909, p. 522.
Habitat : Colombie-Anglaise. EEE
Ærelicta Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 112.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. Alaskana Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 113.
Habitat: Alaska. |
A. rurigena Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 114.
Habitat : Colombie-Anglaise. :; -
A. mordax Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 115.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. remulsa Csy.—Mem. on the Col. I. 1910, p. 30..
71
Habitat: Colombie-Anglaise, Manitoba, Baie, d'Hudson...
A. mollicula Csy.—Mem. on the Col. I. 1910, p. 37.
Habitat : Colombie-Anglaise.
À. De Csy.—Mem. on the Col. 1. 1910, p. 38.
Habitat : Alaska.
À ie Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p: 96.
Habitat : Colombie-Anglaise.
Æ, appos:ta Csy.—Mem. on the Col. 2. I9I1, p. 90. |
Habitat: Colombie-Auglaise. k
A: aquatica Thorns—Ofv. K. Vet. Acad. Forhandl.
RSS ON D 133.
Habitat: Alaska.
Æinsolens Csy-—Mèm. on the Col. 1: 1910, p. 16.
Habitat: Alaska,
12.
72 LE NATURALISTE CANADIEN
À. quadricollis Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. VIL 1893, p. 346.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. terminalis Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis 1906, p. 340.
Habitat: Colombie-Anglaise.
A. Wickhami Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. VIL. 1893, p. 331.
Habitat : Colombie-Anglaise. ;
A. atriventris Csy.—Trans. Ac. N. Sci. St. Louis 1906, /p.
336.
Habitat : Colombie-Anglaise.
(A suivre.)
—— "00 :—
PUBLICATIONS REÇUES
—Le Droit familial. Essai philosophique, par le Chanoine C.-Roméo
Guimont. Québec, 1921. (T. I, Ses étapes historiques. T. II, Principes
fondamentaux. 362 p. et 344 p., in-12.) Prix de chaque volume, $1.25,
chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec.
Cet ouvrage, d’une importance et d’un intérêt manifestes, aura sept
volumes quand il aura été entièrement publié. Il est dédié à Mgr L.-A.
Paquet, le renommé professeur de théologie à l’Université Laval.
—C. G. Lloyd, Cincinnati, O.
The Geoglossaceæ. May, 1916.
Mycological Notes. No 65. May 1921.
Ce fascicule, in-4°, pages 1029-1101, commence par seize pages d’il-
lustrations hors texte, où se trouve même, en tête des champignons, le
portrait en habit religieux de feu le R. P. O. P. F. Theiszen, S. J., un
mycologiste célèbre. Ensuite, viennent 72 pages de texte sur un grand
nombre d’espèces de champignons. Nous regardons le travail de M.
Lloyd comme de très haute valeur.—Un index de ces pages si remplies
sera sans doute publié quelque jour.
— Report of the Canadian Arctic Expedition. 1913-18. Ottawa. 1919-20.
Vol. III, et partie des Vol. VII-X.
Les spécimens collectionnés dans l’Expédition ont été soumis à divers
spécialistes du Canada et des Etats-Unis, et le résultat de leurs études
forme la matière des fascicules mentionnés ici. L'ouvrage complet, sur
l’histoire naturelle arctique, comprendra dix volumes, et sera l’une des
plus importantes contributions canadiennes à la science.—Le fascicule
consacré aux lépidoptères, et qui a pour auteur M. A. Gibson, entomolo-
giste du Dominion, contient des illustrations, noires et coloriées, qui
sont d’un yif intérêt,
PE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Octobre 192)
VOL. XLVII (VOL. XXVIIT DE LA DEUXIEME SERIE) No. 4
M ropriétaire: Le Danois ac Huard
INSECTES NUISIBLES DES FORETS
% —LE SCOLYTE DU PIN (ps pini Say, Rhynchophore,
Fam. des /pide.)
Historique.—L;'1ps pini a été décrit pour la première fois
en 1827 par Thomas Say. Plusieurs années après, en 1858,
Fitch a donné une brève description des galeries qu’il creuse
dans l'écorce du pin (Pinus sp.). Dans le rapport de la com-
mission entomologique des Etats-Unis pour l’année 1800,
Packard fait plusieurs mentions de cet insecte. En 1893 et
1809 Hopkins, qui a étudié avec tant de succès les insectes
xylophages, parle de cette espèce dans deux bulletins ento-
mologiques. Ajoutant ses propres observations à celles de
ses prédécesseurs, Felt a longuement étudié cet insecte, ap-
pelé alors Tomicus pini, dans son magistral ouvrage sur les
‘ [Insectes nuisibles aux arbres des parcs et des forêts ”. Au
Canada, le savant Dr Swaine en a fait une étude parti-
culière, et son beau livre sur les Scolytides, publié à Otta-
wa ên 1918, en donne les caractères morphologiques et en
fixe la nomenclature. Nous basant sur ces auteurs et aidé de
nos observations personnelles, nous donnerons ici uné mo-
7—Octobre 1921.
74 LE NATURALISTE CANADIEN
nographie aussi complète que possible, bien que succincte, de
ce ravageur de nos comfères qu'est l'/ps pini Say.
Descr'ption.—L'adulte a une longueur moyenne de 3/20
de pouce. Le front est convexe et grossièrement granulé;
le pronotum est mince, plus long que large, finement ponc-
tué en avant. L'abdomen est souvent pubescent et d’un brun
chatain; les antennes sont pales, les élytres sont beaucoup
plus pileuses sur les rebords, leurs extrémités sont oblique-
ment tronquées et excavées. Les principaux caarctères qui
différencient cet /ps des autres espèces sont les suivants: les -
quatre dents qui ornent‘latéralement la déclivité apicale des
élytres; la longueur de l’insecte qui est d'environ quatre
inillhimèetres.
La larve est d'une belle couleur blanche et très lustrée,
souvent tentée de taches rouge-brun par suite des aliments
contenus dans le tube digestif et que laisse transparaitre le
tissu diaphane de la larve. La tête est fauve; l'abdomen
arqué, plissé et parsemé de quelques poils blancs. Les seg-
ments du thorax sont plus larges que ceux de l'abdomen. La
bouche permet de distinguer le labium, les maxillaires et les
mandibules.
Distribution.—Cette espèce est largement répandue dans
l'Amérique du Nord. On la trouva tout d'abord à Philadel-
phie, mais depuis lors on l'a découverte dans tout le nord-
est des Etats-Unis et dans les provinces de Québec, Ontario
et Saskatchewan. Suivant le Dr Hopkins, l’/ps pimi s'atta-
que à toutes les espèces de pin, y compris le pin dur (Pinus
rigida), aussi bien qu'à l'Epinette noire et de Norvège.
L'Ips passe l'hiver dans l'écorce du
pin et le plus souvent à l'état d'adulte. Les tunnels sont
Maœurs de l'insecte.
creusés dans l'écorce par la larve; mais au printemps, dès
les premiers jours de chaleur, l'adulte perfore la couche
subéreuse, mince opercule qui le sépare de la luntière, et il
INSECTES NAUISIBLES DES FORÊTS 75
émigre vers un endroit qui soit avantageux pour la généra-
tion qui va suivre. Jusqu'à présent on ne sait pas de quelle
manière l'insecte trouve sa nouvelle demeure, mais il semble
plausible qu'il soit attiré par l'odeur de la résine qui exsude
des blessures de l'arbre. La résine fraichement répandue sur
un pin émet une odeur capable d'etre captée par une per-
sonne située à une bonne distance, et il n'est pas improbable
que l'insecte puisse la reconnaitre à des distances encore plus
considérables.
La présence de résine à l'entrée de petites niches dans
l'écorce verte des pins prouve que les galeries ont été creu-
sées depuis peu. Celles-ci sont généralement situées dans
l'écorce ou entre l'écorce et le bois : c'est là que les larves se
développement en se nourrissant de matière ligneuse.
Les tunnels étoilés ont une chambre nuptiale distinctement
aplatie, d'ordinaire assez grande, placée entièrement dans
l'écorce ou tracée à la surface du cambium.
Si trois ou cinq galeries rayonnent de cette niche centrale,
c'est qu'alors le male est polygame et c'est lui qui creuse et
occupe la chambre nuptiale. -Les femelles construisent en-
suite des couloirs, sur les côtés desquels elles font de petites
excavations destinées à recevoir et à protéger les œufs
contre les insectes qui pourraient pénétrer à l'intérieur.
On rencontre les berceaux sur les deux côtés ou sur un
seul côté de la galerie; par instinct la femelle choisit l’une
ou l’autre disposition selon qu'elle prévoit que l’espaca dis-
ponible entre chaque œuf sera suffisant pour assurer la sub-
sistance des futures larves.
Les œufs, exposés à une température de 69°, éclosent dans
l’espace de cinq jours. Aussitôt libérées, les jeunes larves
commencent à creuser à partir de la galerie primaire soit à
angle droit, soit obliquement. À mesure qu'elles avancent
dans leur travail de mineuses, les larves se développent et
76 LE NATURALISTÉ CANADIEN
atteignent la surface du cambium au moment de leur trans-
formation en chrysalide. Seul un mince recouvrement
d'écorce protégera l'être fragile jusqu'à l'apparition de
l'adulte.
Les /ps s'attaquent surtout aux jeunes arbres et aux bas
perchis: on les trouve aussi dans les branches de certains
résimeux de fortes dimensions. Suivant les différentes lati-
tudes et longitudes dans lesquelles ils vivent, les Zps peuvent
avoir une ou deux générations. L'humidité, le froid, l'inten-
sité des rayons solaires influent sur le nombre des généra-
tions. Il est reconnu, d'après certaines observations faites
dans les forêts canadiennes, que les œufs éclosent plus rapi-
dement sous l'influence d'une chaleur humide.
D'autre part, on a noté que les larves vivant dans des
écorces exposées au soleil ont peu de chance de se dévelop-
per: car, en se desséchant, l'écorce devient impropre à leur
alimentation. Au cours du printemps et de l'été 1912, dans
te centre et l'Est du Canada, des entomologistes ont cons-
taté que le développement des larves est ralenti lors des
périodes humides.
Nous pouvons donc conclure avec certitude que les sai-
sons chaudes et modérément sèches, avec abondance de so-
leil, sont les plus favorables au développement de l'Zps pim;
et que les saisons froides et humides sont les plus désavanta-
geuses.
Les agents naturels, les parasites, les oiseaux insectivores
restent les plus puissants auxiliaires capables d'exercer une
rapide destruction en temps d'épidémie.
Dommages.—Les ravages attribuables à cette espèce n'ont
pas un caractère sérieux intrinsèquement. On a toutefois
mentionné, à ce sujet, la mort de certains pins et de cer-
taines épinettes, mais ce sont des exceptions. [1 semble qu'au-
trefois cet insecte ne s’attaquait qu'aux arbres en voie de
INSECTES NUISIBLES DES FORÊTS 77
dépérissement ou morts depuis peu; mais ses mœurs ont
changé graduellement, et l'espèce a maintenant une ten-
dance à s'attaquer aux arbres sains, surtout si des sujets
affaiblis ne se trouvent pas à proximité.
Comme pertes directes, on lui attribue la mort de quel-
ques arbres sains, et d’un plus grand nombre de tiges ané-
miées. Indirectement, et comme suite naturelle au travail de
perforation des écorces, il faut noter une recrudescence
anormales de maladies cryptogamiques.
Pour diminuer artificiellement le nombre des larves, on
a recours au décollement de l'écorce des arbres infestés qui
doivent être utilisés le plus tôt possible. Pour les sujets ex-
ploités en hiver et destinés au flottage, le contact de l'eau
suffira à arrêter l'infection de même qu'à empêcher son
retour. Si on a soin de maintenir les forêts dans un état de
propreté convenable, si l’on fait abattre les arbres qui vont
dépérissant de préférence aux seules tiges saines, on tra-
vaillera par là à maintenir l'intégrité du domaine boisé et à
diminuer le nombre des parasites.
Les principaux auteurs qui ont étudié l'Zps pini Say sont
les suivants :
1827— Thomas Say, Journ. 5: 257.
1858—Asa Fitch, T'omicus pini Say, 722-23 et 751.
1890—A. $S. Packard, The pine bark-beetle, 5ème Rap.
Com. Ent. E.-U. 71-15, 858, 903.
1893—A. D. Hopkins, Bul. 31 W.-Virg.: 119-168.
1899—A. D. Hopkins, Bul. 56 W.-Virg.: 253-54, 342, 422,
445.
1906—E. P. Felt, N. Y. State Museum Mem. 8, vol. IT:
351; 354-
1909—]. M. Swaine, Bul. N. Y. State Museum Mem. 134:
76-150.
78 LÉ NATURALISTH CANADIEN
1918—J. M. Swaine, Canadian Bark-bectles, Bul. 14, Ot-
tawa.
LEo. LAFRANCE, |
Ingénieur forestier (Laval 1921).
RTE
TÉHEMRTE DRENEFS
The late Rev. Dr. Fyles, whose death is reported from
Ottawa, was well known to many of our readers in different
parts of the country and especially in Quebec and Levis,
where he resided for so long up to a few years ago. The
deceased had reached the advanced age of 90 years. He
was a cultured scholar and was given the degree of D. C. L.
some years ago by Bishop's College, Lennoxville. He was
an entomologist of international repute, and scientific pa-
pers from his pen have appeared in many magazines and
reviews. His last book of poems was published while he
was a resident of Levis in 1907, but he had also written
much on religious education. He was educated in London,
England, and ordained to the ministry of the Church of
England in 1862. For many years, after having heïd dif-
ferent ministerial charges in the Eastern Townships, he was
Emigration Chaplain at Quebec for the $. P. C K.
(Quebec Telegraph. Aug. 13th., 1921.)
Nous avons pu faire la connaissance personnelle du Rév.
M. Fvyles, quand nous avons négocié avec lui, il v a plusieurs
années, l'achat de sa riche collection de Lépidoptères, pour
le Musée provincial.
Parvenu à l'age vénérable de 00 ans, ce savant était sans
conteste le doyen des entomologistes du Canada — si non
de tous les pays.
L'ABBÉ PROVANCHER 79
COURS DE BOTANIQUE
Notre collaborateur le Rév. Frère Marie-Victorin, du
collège de Longueuil, fait un cours de Botanique supérieure,
à l’Université de Montréal. C'est la deuxième année que le
Rév. Frère dirige ce cours.
M. l'abbé À. Robitaille, professeur d'histoire naturelle à
l'Université Laval, est parti pour Paris, où il suivra des
cours de Botanique durant l’année académique.
Ces nouvelles, relatives à l'enseignement supérieur de la
Botanique dans nos universités, nous avons une joie parti-
culière à les enregistrer ici. L'abbé Provancher n'a sûrement
jamais prévu de pareils événements!
RECONNAISSANCE
Il n'est peut-être pas trop tard pour offrir nos remercie-
ments à l'Action catholique et au Messager de Saint-An-
toine qui ont bien voulu signaler, ces temps derniers, le
commencement de la 48e année de notre revue, et qui sur-
tout l'ont fait dé façon si cordiale.
‘000 :
L’ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 63.)
L'abbé Provancher partagea les 19 journaux français de
1877 en trois groupes: les quotidiens, les hebdomadaires et
les bi-hebdomadaires.
80 LE NATURALISTE CANADIEN
JOURNAUX QUOTIDIENS
Te
La Minerve, de Montréal, ‘ journal politique, litté-
raire, agricole, commercial et d'annonces. ” M. Dansereau,
rédacteur en chef. “ La Minerve est sans contredit le jour-
nal français le plus important et le mieux fait de la Pro-
vince.” Pourtant l’abbé Provancher relève dans ses colonnes
quelques peccadiles contre la langue, entre autres: m”1algré
que et le substantif gente, qui font encore partie aujourd’hui
du vocabulaire de certains de nos écrivailleurs.
2°. Le Canadien, de Québec. Rédacteur en chef, M.
Tarte, ‘“ doué de toutes les qualités qui peuvent assurer le
succès, esprit subtil, pénétrant, mémoire heureuse... un de
nos écrivains les plus corrects... C’est de plus un polémiste
de première force. ” L'abbé Provancher, comme il a fait
pour la Minerve, reproche aussi au Canadien de publier des
‘“ adresses ”, et signale quelques incorrections de langage
glanées dans ses colonnes.
3°. Le Nouveau-Monde, de Montréal, “ propriété d’une
société d’ecclésiastiques et de laïques, ayant actuellement M.
Desjardins, membre de la Chambre des Communes, pour
rédacteur en chef, et M. le chanoine Lamarche pour cen-
seur...Fondé dans les intérêts conservateurs, et ayant tou-
jours eu un ecclésiastique dans sa rédaction, le Nouveau-
Monde s’est particulièrement dévoué aux matières religieu-
ses. C’est à lui en grande partie qu’on doit le fameux “ Pro-
gramme catholique ” qui a fait tant de bruit dans ces der-
nières années '. Ce programme n'avait rien de blämable
ni de repréhensible dans sa teneur, c'était du purultramonita-
nisme; mais il péchait du côté de l'opportunité: c'était sou-
mettre les candidats sincèrement catholiques à donner des
1.—Le texte cité est extrait du N. C. du mois de mai 1877.
L'ABBÉ PROVANCHER 81
garanties de leur orthodoxie, comme si leurs antécédents
n'étaient pas suffisants pour rassurer leurs commettants, et
c'était en même temps révolter les protestants qui n'avaient
pas d’objections à laisser les catholiques jouir paisiblement
de leurs droits, mais qui ne voyaient aucune raïson qu'on
vint leur poser un tel ultimatum. Aussi, l’archevêque de
Québec crut-1il devoir intervenir pour trancher la difficulté,
et déclarer publiquement qu'un tel document n'étant pas
originé de l’épiscopat, ce serait agir sagement que de ne pas
s’en occuper et de le laisser de côté. —Cependant la parole
de la première autorité ecclésiastique de la Province ne suffit
pas pour calmer les esprits ; le Nouveau-Monde avec le Jour-
nal des Trois-Rivières et le Franc-Parleur n’en continuèrent
pas moins à prècher la ligue sainte, et les autres journaux à
leur tenir tête, si bien que les esprits s'aigrirent davantage
de part et d'autre.” Le style est indigent, la citation est
longue. Mais à lire cet extrait, les vieux prendront intérêt à
se remémorer quels tumultes agitaient chez nous l'opinion
publique il y a un demi-siècle, et les jeunes, en voyant
s'écarter un coin du voile qui pour eux recouvre le passé,
auront quelque soupçon de nos querelles religieuses de jadis.
14°. Le Journal de Québec, fondé par l'honorable M.
Cauchon, ‘et dirigé aussi par lui pendant plus de trente
années, ce n'est que depuis peu qu'il s'est donné un autré ré-
dacteur, et nous pensons qu'il reçoit encore l'inspiration et,
de temps à autre, les écrits aussi du vieux jouteur...—Le
Journal de Québec n'a jamais su se séparer de son chef, où
plutôt n'a jamais changé de maïtre, et est encore aujour-
d'hui sous la tutelle de son fondateur. Conservateur avec lui
pendant plus de trente ans, le Journal est aujourd’hui libéral
avec lui, et sera demain cosaque ou: turc suivant que le
sera aussi M. Cauchon.—Les ciseaux ont toujours joué un
grand rôle au Journal de Québec... Il faut reconnaitre
,
82 LÉ NATURALISTE CANADIEN
toutefois que ces ciseaux ont été fort judicieusement em-
ployés d'ordinaire, surtout pour remplir la première page,
si bien que nous avons entendu plus d'un abonné, qui
n'avaient Jamais pu se faire aux allures de M. Cauchon,
tenir au Journal de Québec, uniquement pour les reproduc-
tions de sa première page.” Le Journal de Québec ayant été
le premier journal dont j'aie pratiqué la lecture, je puis dire
à ce propos que, après un demi-siècle, je me rappelle encore
et je regrette encore cette première page dont l'abbé Provan-
cher signalait l'intéret.
Le National, publié à Montréal, “ a succédé au Pays,
La
qui lui-même avait remplacé l'Avenir: c'est dire de suite
quel esprit l’anime.—Cependant le National n'affiche pas
l'impiété avec le cynisme qui distinguait le dernier, ni avec
l'audace particulière au premier... — Le National a de
temps à autres protesté de sa soumission à l'Eglise et de
son dévouement à la religion: mais chaque fois qu'il a cru
pouvoir servir mieux ses intérêts en agissant autrement, il
n'a pas hésité un instant à le faire. Le jugement de la Cour
suprême dans l'élection de Charlevoix nous en fournit un
exemple tout récent.” Et ici l'abbé Provancher raconte brie-
vement cette affaire électorale de Charlevoix, qui fit tant de
bruit dans le temps, et où la Cour suprème du Canada avait
renversé un courageux jugement, parfaitement conforme à
l'orthodoxie religieuse, de feu le juge A.-B. Routhier.
Comme les autres journaux, le National est l’objet d'une
appréciation relative à la langue qu'il écrit. “ Les ciseaux,
prononce notre critique, paraissent jouer un grand rôle au
National, ce dont nous sommes loin de le blämer: car le
français de ces petites nouvelles coupées à gauche et à
droite vaut d'ordinaire mieux que sa propre prose. ” Et
parmi les phrases que relève l'abbé Provancher à l'appui de
son assertion, se trouve la suivante : “ Hier soir, entre huit
7
L'iBBÉ PROVANCILER 83
et neuf heures, une vache brune brayée s'est échappée de
l'écurie de M. St-Jean...” (No. du 13 avril, répété dans
celui du 14.) “* Mais cette vache, demande le critique, était-
-elle bordée en planches, qu'on ait pu la brayer ainsi comme
une chaloupe ? ” Tel fut, en 1877, le chätiment d'une pauvre
coquille due à l'inattention d'un correcteur d'épreuves.
6. L'Evénement, de Québec, reçoit de notre écrivain
un éreintement en règle. “Ceux qui s'attachent aux principes,
dit-il, n'ont jamais été les chercher dans l'Evénement, car ce
journal a constamment fait litière de règles de toutes sortes.
L'Evénement a été avant tout le journal pour rire; pourvu
qu'il égayat, tous les sujets lui convenaient également. La
religion ne trouvait pas plus grace à ses veux que la réserve
et les bienséances... L'autorité ecclésiastique a dü interve-
nir plus d'une fois pour revendiquer l'honneur des principes
outragés et protéger les règles de la morale; mais on sem-
blait être blindé là contre des traits de cette sorte, on les
recevait avec un silence significatif, et dès le lendemain on
était prêt à recommencer.—Ce journal, mis à la porte des
séminaires et des évêchés, proscrit publiquement dans les
chaires, affichant souvent son affranchissement de tout frein
avec un cynisme révoltant, était cependant encore reçu par
un grand nombre ; pourquoi? parce qu'il faisait rire.—Plume
légère et facile, maniant adroitement l'épigramme et le bon
mot, son rédacteur en chef, avec ses phrases élégantes et
son discours soigné, parvenait à en imposer aux personnes
peu clairvoyantes: on faisait une lecture amusante, on riait
le plus souvent, et là-dessus on ne tenait pas compte de tous
les faux principes et des épines souvent cachées sous les
fleurs qu'on y rencontrait.”’ La plume légère et facile que
signalait l'abbé Provancher. c'était celle de M. H. Fabre, qui
devint plus tard commissaire général du Canada à Paris.
Mais au moment où il écrivait, M. Fabre n'était plus là; et
8; LK NATURALISTR CANADIIN
notre critique poursuit: “ L'Evénement, quant aux princi-
pes, est à peu près aujourd'hui ce qu'il a toujours été, c’est
à-dire que c'est la dernière chose qui l’occupe; mais au
point de vue de la littérature, cette feuille est bien déchue de
ce qu'elle était autrefois. Avec M. Fabre, si la ligne suivie
n'était pas toujours la plus sûre, on avait au moins le plaisir
de se promener agréablement ; la route aplanie se déroulait
rapidement, sans pour ainsi dire connaître ni obstacles, ni
heurts; c'était le vol puissant de l'aigle qui nous faisait pla-
ner sans efforts dans les plus hautes régions éthérées; mais
avec l'écrivain actuel, c'est un tout autre mode: on ne plane
plus dans les airs, l'aigle a perdu ses aïles et ne sait plus que
fouler le sol du pied, à la façon du coq vulgaire et du lourd
dindon. On croirait toujours entendre le pédagogue dans sa
tribune formulant ses phrases, grammaticalement si vous le
voulez, mais sans connaître de style, pour ainsi dire, et ne
donnant que fort peu d'attention à la pensée.” Cet “ écrivain
actuel ”’, ce ‘* pédagogue ”, présenté nommément, plus haut,
comme ‘ substitut ” de M. Fabre, c'était M. Lafrance, qui
avait été un instituteur de Québec très connu dans son
temps.
Vers la fin de sa mercuriale, l'abbé Provancher écrit:
“L'Evénemen se plait à reprocher au Canadien qu’il a été
renvoyé de l’Archevêché et du Séminaire. Mais il se garde
bien de faire connaître que la même chose lui est arrivée, il
y a déjà plus de cinq ans, et non pas seulement pour des
défauts de forme et de convenance comme dans le cas du
Canadien, mais en outre pour les principes condamnables
qu'il proclamait et le cynisme qu'il montrait en toute cir-
constance. ”
L'homnéte Evénement d'aujourd'hui n’a donc pas lieu, si
l’on en croît l'abbé Provancher. de se glorifier beaucoup de
son ancêtre d'il y a quarante-quatre ans!
L'ABBÉ PROVANCHER 85
JOURNAUX SEÉMI-QUOTIDIENS
7. Le Courrier du Canada, Québec, était dans sa 21e
année lors de l'enquête de l'abbé Provancher sur notre
presse. ‘ C’est à son début même, écrit-il, que le Courrier a
vu ses jours de plus grande prospérité, lorsque, paraissant
tous les jours, il avait pour rédacteurs MM. J.-C. Taché et
Hector Langevin. Fondé par une société de laïques et d’ec-
clésiastiques, dont un grand nombre s'imaginaient qu'il suff-
sait de coucher son nom sur la liste des actionnaires pour
être en droit d'en retirer aussitôt des dividendes, plusieurs
de ceux qui avaient fait espérer en leur concours, effrayés
des énormes déperses qu'entraine la publication d'un Jour-
nal quotidien, surtout lorsqu'on veut lui donner une rédac-
tion convenable, persistèrent à demeurer à l'écart; et le
Courrier, après six mois seulement d'existence, se vit forcé
de restreindre son personnel et de ne plus paraïître que semi-
quotidiennement. ” Le journal fut d’ailleurs plus tard en
mesure de reprendre la publication quotidienne.
Le Courrier du Canada n’est guère l’objet d'aucune ap-
préciation générale de la part de l'abbé Provancher, qui ne
trouve pas non plus de reproches à lui adresser, sinon celui
d’avoir, comme les autres journaux, un personnel trop res-
treint dans sa rédaction. Ce journal était l’une des feuilles
qu'il estimait davantage.—Pour moi, le souvenir de l’ancien
Courrier du Canada reste cher, parce que ce fut dans ses
6
colonnes que j'eus la joie exquise de me voir ‘“ imprimé ”
pour la premiere fois, voilà plus d’un demi-siècle, et encore
‘dans les colonnes de la rédaction. Comme, du reste, ce fut
sous les voiles de l’anonymat que ma plume de collégien se
vit appelée à pareil honneur, il ne me revint de l’aventure
aucun rayon de gloire.
8°. Le Courrier de Saint-Hyacinthe, “ parmi toutes nos
86 LE NATURALISTE CANADIEN
petites feuilles, peut se ranger au premier rang, tant pour
l'excellent esprit avec lequel il est conduit et la capacité de
son rédacteur, que pour la somme de renseignements qu'il
fournit... Le Courrier se met au-dessus des querelles et
chicanes qui distinguent bien souvent les organes des cen-
tnes peu populeux... Sans se prêter inconsidérément aux
polémiques religieuses, il n'hésite pas à faire connaître son
opinion sur toutes les questions qui se présentent, et toutes
les bonnes causes trouvent tujours en lui un appui aussi
éclairé que puissant.—ZLe Courr.er est bien écrit et généra-
lement soigné. ”
Quand l'abbé Provancher écrivait ces lignes, le Courrier
de Saint-Hyacinthe avait pour directeur feu M. B. de la
Bruère, le futur surintendant de l'Instruction publique. et il
m'est agréable d’exhumer de pareils éloges à l'adresse de
celui qui fut longtemps mon chef dans le service civil et
mon ami très cher.
0°. La Gasette de Sorel avait pour directeur M: GT
Barthe, et voici l'appréciation plutôt rude que fait l’abbé
Provancher de ce journaliste d’autrefois:..." Sa corres-
pondance parlementaire semble parfois afficher une grande
indépendance, et cependant il vote constamment avec son
parti; il proclame n'avoir aucune confiance en M. Cauchon,
que la province de Québec n'a pas sa part légitime de con-
trole dans l'administration gouvernementale; et cependant
son vote est toujours là pour appuyer l’état de choses actuel.
Il prèche de parole l'union des partis, et veut conserver à la
tête des affaires des hommes impossibles, qu'il déclare lui-
même ne pas nous rendre justice. La feuille se donne. dans
son titre même, comme dévouée aux intérêts agricoles, et il
vote contre la protection des produits agricoles. S'il s'en
tenait au moins au libre échange; mais non, il veut écraser
nos cultivateurs en favorisant la concurrence étrangère ”...
PO
LS -
L'ABBÉ PROVANCHER 87
10°. Le Constitutionnel, “ organe du district des Trois-
Rivières... sans nom de rédacteur ostensible ”.—"* De tous
les journaux de la Province, le Constitutionnel est sans con-
tredit le plus mal imprimé. On serait porté à croire que ses
presses reposent sur le plancher d'un moulin à clous ou de
quelque autre manège... Quand on ne peut se faire une
toilette décente, il faut se condamner à rester au logis. Nous
pensons que si le propriétaire prenait ce dernier parti, 1l ne
perdrait pas grand'chose, et l'honneur de la presse y gagne-
rait très certainement.—/Le Constitutionnel n'ayant pas de
rédacteur responsable, du moins connu du public, est à peu
près, pensons-nous, à la disposition de toutes les plumes qui
veulent s'y exercer. [Il aura parfois des articles remarqua-
bles, qui font sensation, puis ne donnera plus rien ensuite
pendant des semaines, ou bien nous servira du galimatias de
premiere qualité ”...
JOURNAUX BIHÉBDOMADAIRES
| RES
Le Journal des Trois-Rivières, “ catholique, politi-
que et littéraire ‘’.—"* Conservateur et catholique avant tout,
on sait que le Journal des Trois-Rivières s'était joint au
Nouveau-Monde pour prècher le Programme catholique;
peut-être ne s'est-il pas «encore totalement affranchi de ce
zèle excessif qui le porte à proclamer les principes et à en
tirer les conséquences les plus rigoureuses, sans aucune
considération pour les temps, les circonstances où nous
nous trouvons et la société dans laquelle nous vivons... Le
Journal est sans contredit rédigé dans un bon esprit et avec
talent ; cependant ses articles de rédaction sont généralement
un peu longs, sentent l’amplification, et le gérant parait n'at-
tacher aussi d'importance à peu près qu'à ses seuls articles:
car la feuille est généralement assez pauvre en extraits, nou-
velles, informations, puisées aux autres sources. ”
85 LE NATURALISTE CANADIEN
12°
La Gazette de Joliette, “ politique, commerciale,
agricole et d’annonces,... ne donne ni le nom de son ré-
dacteur, ni même celui de son imprimeur.—Toutefois, la
petite feuille parait rédigée avec talent et dans un fort bon
esprit... Bien que nous soyons fortement opposé aux atta-
ques personnelles contre les rédacteurs des journaux, nous
pensons qu'il convient que chaque feuille ait un rédacteur
responsable connu publiquement. L'anonyme dénote tou-
‘jours un certain manque de courage, qui ne peut que nuire à
celui qui se sert de ce voile, et qui ne satisfait pas complète-
ment le public. D'un autre côté, le rédacteur anonyme sera
toujours moins porté à s’observer sur une foule de points,
se fiant que les intimes qui le connaissent le jugeront tou-
jours avec indulgence, et que le blâmé des étrangers ne
pourra l’atteindre directement.—Voïilà ce qui explique jus-
qu'à un certain point, pensons-nous, certaines négligences
qui se montrent parfois dans la Gazette. Ainsi nous lisons
dans le numéro du 10 avril:
.Il calculait de rendre très acceptable la position
officielle. ” | |
‘* BEL ENGRAIS.—Les cultivateurs de notre comté sont en
frais de faire des engrais profitables et dignes de mention. ”
“ Vous pensez sans doute qu'il s'agit là de fumiers ou de
composts? Point du tout. C’est d'un porc de 594 livres dont
(sic) on veut parler. Engrais peut signifier la pâture que
l’on donne à un animal pour l’engraisser, mais non l'animal
s,
méme.” C’est à savoir si les deux sens donnés ici au mot
engrais ne sont pas aussi impropres l’un que l’autre!
VAT
(A suiure:)
—— :0:
PRE
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA
PES COLEOPTERES DU CANADA
Ville Sous-famiile
(Continué de la page 72.)
li2e Genre
ATHETA Thoms.
A. nmia Csy.—Mem. on the Col. 1. 1910, p. 15.
Habitat: Colombie-Anglaise.
A. graminicola Grav.—Mon. Col. Micropt. 1806, p. 176.
Habitat: Alaska, Terre-Neuve, Manitoba, Colombie-An-
glaise, Baie d'Hudson.
A. granulata Mann.—Bull. Mosc. XIX. 1846, p. 508.
Habitat : Alaska.
A Keem.Csy.—Mem. on the Col. 1. 1910, p. 17.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. profecta Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 83.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A concefsa Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 83.
Habitat: Colombie-Anglaise.
Æpicipennis Mann.—Bull. Mosc XVI. 1843, p. 324.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
A. pratensis Makl.—Bull. Moscou. XXV. 1852,
Habitat: Alaska.
A. festinans Er.—Entomographien. Berlin 1840, p. 112.
Habitat: Ontario.
A globicoilis Bnhr.—D. KE. Z. 1907, p. 388.
Habitat : Ontario.
8—Octobre 1921.
je)
CO
©
(@.e)
go LE NATURALISTE CANADIEN
A. Holmbergi Bnhr.—D. E. Z. 1907, p. 3809.
Habitat: Alaska.
A. palustris Kies.—Germar. Zeit. Ent. V. 1844, p.1318.
Habitat: Canada (Leng.)
A. comparabilis Makl.—Bull. Moscou. 25. 1802. pt. 2, p.
307.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
ne littoralis Makl.—Bull. Moscou 26. 1853. pl. 3, Pie
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
À. pallitarsis Kby.—Faun. Bor. Am. IV. 1837, p. 90.
Habitat: Canada (Leng.)
A. Islandica Kr—Berl. Ent. Zeit. 1. 1857, p. 284.
Habitat: Groenland.
A. nitens Makl.—Bull. Moscou. 25, 1852. pt. 2, p. 307.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
A. dentata Bnhr.—D. E. Z. 1906, p. 342.
Habitat: Manitoba.
À. œmula Er.—Entomographien. Berlin 1840, p. 102.
Habitat: Ontario.
A. Manitobæ Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 8t.
Habitat: Manitoba.
À. achromata Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 82.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. virginica Bnhr.—D. KE. Z. 1907, p. 393.
Habitat: Manitoba, Baie d'Hudson.
A. cornitata Csy.—Mem. on the Col. I. 1910, p. 24.
Habitat: Manitoba.
113e Genre
MYRMEDONIA Er.
Le genre Myrmedonia se compose uniquement d'espèces
ayant ces dernières habitudes et marques caractéristiques ;
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 91
leurs antennes sont assez fortes, épaisses vers l'extrémité,
le corselet presque toujours sillonné au milieu, l’abdomen
est fortement rebordé sur les côtés. Elles vivent avec les
fourmis rousses et noires, très communes dans les prairies,
sous les feuilles, dans les bois.
M loricata Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. 1893, p. 324.
Habitat : Canada (Leng).
M. criddlei Csy.—Mem. on the Col. 2. I911, p. 73.
Habitat : Manitoba.
M. angularis Makl.—Bull. Moscou. 26. 1853. pt. 3, p. 181.
Habitat: Alaska.
li4e Genre
VENODUSA Wasm.
Les individus de ce genre vivent avec différentes espèces
de fourmis. On en rencontre généralement 2 ou 3 à la fois.
On prétend qu'ils sont nourris et soignés par les fourmis,
et en retour, ils sécrètent une composition ou un liquide
dont les fourmis sont très friandes. Trois espèces rencon-
trées en Canada.
Vi-cava Lec.—N. Spec. N. Am. Col. 1. 1863, p. 30.
Habitat: Ontario, Manitoba.
V. hirsuta Wasm.—D. FE. Z. 1893, p. 102.
Habitat: Manitoba.
V. reflexa Walk.—Lord's Natural. Vancouver. 2. 1866,
P. 317.
Habitat : Colombie-Anglaise.
115e Genre
OXY PODA Mannh.
Staphylinides de taille robuste, recouverts d’une pubes-
cence soyeuse, la tête plus étroite que le thorax, les an-
92 LE NATURALISTE CANADIEN
tennes allongées, le thorax aussi et même plus large que les
élytres. On les prend sous les débris de provenance végé-
tale dans les forêts situées dans les endroits bas et humides,
et sous les mousses dans les marais. On prétend que cer-
taines espèces hivernent sous la forme adulte, sous les feuil-
les de la plante que l'on nomme, dans nos campagnes, le Ta-
bac du diable, et sous d’autres abris. Dix-sept espèces ren-
contrées en Canada.
O. irrasa Maki.—Bull. Mosc. 26. 1853. pt. 3, p. 183.
Habitat: Alaska.
O. sagulata Er.—Gen. et Spec. Staph. 1840, p. 146.
Habitat: Ontario.
O. frigida Bnhr.—D. E. Z. 1907, p. 404.
Habitat: Colombie-Anglaise, Alberta.
O. impressa Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. 1893, p. 293.
Habitat : Colombie-Anglaise.
O. stygica Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p. 313.
Habitat : Ontario.
O. lacustris Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis: 1906, p. 317.
Habitat : Ontario.
O. orbicollis Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 22.
Habitat : Ontario.
O. demissa Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 22.
Habitat: Ontario.
O. Manitobæ Csy.
Habitat: Manitoba.
Mem. on the Col; 2: 1911,4pa28
O. tenuicula Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 35.
Habitat : Ontario,
O. hiemalis Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 37.
Habitat: Ontario.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 93
O. optiva Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p.39.
Habitat : Colombie-Anglaise. |
O. lassula Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p.39.
Habitat: Colombie-Anglaise.
Var. egestosa Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p: 40.
Habitat : Colombie-Anglaise.
O. famula Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 40.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
Oglenore Csy.—Trans. N. Y. Ac. Sci. 1803, p. 295.
Habitat : Colombie-Anglaise.
O. regressa Csy.—Mem. on the Col. 2. I9I1I, p. 49.
Habitat: Colombie-Anglaise.
ilée Genre
MASEOCHARA Sharp.
Mœæurs inconnues. Une seule espèce dans notre pays.
M. Californica Csy.—Cal. Acad. Sci. 1885, p. 300.
Habitat : Québec. ;
117e Genre
ALEOCHARA Grav:
Genre renfermant un très grand nombre d’espèces au
- corps brun ou noir épais, aux antennes courtes et épaisses,
à l'abdomen fortement rebordé, très convexe en dessous.
Les mâles ont le dernier arceau ventral sinué de chaque
côté à l'extrémité, avec la partie médiane un peu triangu-
laire. On les prend sous les plantes cryptogamiques en dé-
composition, sous les bouses de vaches, le fumier de cheval.
On les trouve aussi très fréquemment sur les cadavres à
94 LE NATURALISTE CANADIEN
moitié desséchés. Quelques espèces hivernent à l’état d’adul-
te. Cinq espèces dans notre pays.
A. surtula Goeze.—Ent. Beit. z. d. Ritter Limie'1. 1777, p.
730.
Habitat : Québec, Ontario.
A. lata Grav.—Col. Micropt. Brunsv. 1802, p. 186.
Habitat : Québec, Ontario.
A. pleuralis Csy—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p. 141.
Habitat: Colombie-Anglaise, Manitoba, Nouvelle-Ecosse.
A. thoracica Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. 1893, p. 286.
Habitat : Québec.
1i$e Genre
BARYODMA Thoms.
Genre assez nombreux en espèces. Mœurs inconnues.
‘BB. marion Grav.—Col. Micropt. Brunsv. 1802, p. 97.
Habitat : Québec, Ontario.
B. castaneipennis Mann.—Bull. Moscou 16. 1843, p. 224.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
B. glenorana Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p. 153.
Habitat: Colombie-Anglaise.
B. rotundicollis Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p.
153.
Habitat: Alaska.
B. Mannerheimi Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p.
154.
Habitat: Colombie-Anglaise.
B. insulana Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p. 155.
Habitat: Alaska.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 95
B. rubricalis Csy.—Mem. on the Col. 2, p. 4.
Habitat : Colombie-Anglaise.
B. concurrens Csy.—Mem. on the Col. 2, p. 5.
Habitat: Colombie-Anglaise.
B. defecta Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p. 155.
Habitat: Ontario, Manitoba.
B. affluens Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis. 1906, p. 156.
Habitat: Colombie-Anglaise.
B. sculptiventris Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. 1893, p. 285.
Habitat: Nouvelle-Ecosse.
B. bimaculata Grav.—
LE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Décembre 1921)
VOL. XLVII (VOL. XXVII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 6
Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS
En écrivant deux études sur les plantes je me demandais
si je ne perdais pas mon temps, si quelqu'un aurait la pa-
tience de les lire ! Et voilà que M. Gardner qui a “quelque
expérience en la matière”, qui s'occupe de botanique depuis
cinq ou six ans, a fait à mes articles l'honneur ‘d’une lectu-
re attentive” ! Je l'en remercie cordialement ! Je le remer-
cie non moins cordialement d'avoir bien voulu faire parti-
ciper les lecteurs du Naturaliste canadien à ses “impres-
sions”, tout en attirant “l'attention sur l'étude si délaissée
des sciences naturelles” !
La reconnaissance eüt été une raison suffisante pour ré-
pondre. J'en ai une autre : M. Gardner, à propos de ses
Hépatiques à couleurs différentes, me demande si j'aurais
‘“‘une proposition à faire”.
Et puis je crains un peu qu'en insistant sur plusieurs
points secondaires, M. Gardner n'ait distrait l'attention de
la thèse que j'ai essayé d'établir ; dès lors, pourquoi ne pas
profiter de l'intérêt éveillé par la critique sur les questions
débattues pour éclaircir les points obscurs ?
Dans le premier article, en parlant du procédé de séchage
que j'avais appelé “intermédiaire”, je m'étais abstenu d’em-
11—Décembre 1921.
122 LE NATURALISTE CANADIEN
ployer l'expression ‘procédé Riker”’ pour ménager les sus-
ceptibilités et rendre à chacun son dû. Ce procédé était en
effet signalé et plus ou moins complètement décrit dans les
revues scientifiques, notamment en France, mais sans nom
particulier, bien avant de porter l'enseigne Riker. Je n'a-
vais pas non plus jugé opportun de faire connaître les Com-
pagnies vendant des presses pour ce mode de séchage ; si
cela peut rendre service à quelqu'un, à l’adresse donnée par
M. Gardner, j'ajouterai celle de “Kny-Sheerer, 404-410,
NN 27 ES N'OSE
C’est dans le deuxième article que j'avais exposé ma thèse
qui peut se traduire ainsi : ne pas multiplier les espèces sans
nécessité ; ne pas se contenter d’un caractère quelconque, et
s'assurer que les caractères choisis sont stables : conséqueni-
ment, se défier des nouveautés hatives publiées par des taxo-
nomistes voyageurs ne passant qu'une seule fois dans la
mème localité. Les arguments, les résultats d'expériences,
les résumés d'observation avaient pour but de montrer que
la méprise est possible et parfois facile.
M. Gardner admet cette thèse ; je suis heureux de le cons-
tater, d'autant plus qu'il a l'expérience de l'observation et de
l'étude ; 1l admet les difficultés de la taxonomie et la possi-
bilité de ‘méprise dans la classification”. Pour M. Gardner:
comme pour moi, le calcul des probabilités a des inconvé-
nients. Il veut que l'on tienne compte de l'habitat et, par
suite, de la nature du sol et du climat ; il veut qu'on consulte
la Microscopie et la Bactériologie, et qu'on ne prenne pas
des déformations et des monstruosités pour des caractères
spécifiques nouveaux ; enfin, il suppose la stabilité des ca-
ractères et il insiste sur ce point au sujet des couleurs.
Mais, si j'ai bien compris M. Gardner «et si j'ai été com-
pris par lui, il existe entre nous des divergences sur cinq
points : question de l’espèce—calcul des probabilités- -expé-
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS 123
riences de dlaboratoire—stabilité des couleurs—réact'o1s
physico-chimiques.
IL. Question d'espèce.—D'après M. Gardner, la couleur,
et même l'odeur, suffirait pour créer une espèce. Il dit à pro-
pos de ses Hépatiques : “J'admettrai que toutes sont de mé-
me espèce ; mais pourquoi, puisqu'il y a des couleurs diffé-
rentes...ne faudrait-il pas ou créer une autre espèce...ou
donner un troisième nom, un nom de variété ?” En parlant
des violettes il écrit : “L'auteur me dira-t-1l pourquoi nous
avons des violettes parfumées et d'autres qui ne le sont
pas ? Il me semble que s'il n'y avait que cette différence
cela serait suffisant pour prouver une nouvelle espèce.”
On voudra bien remarquer : 1° Que cela ne contredit pas
mon assertion, si M. Gardner peut prouver que ce caractère,
couleur ou odeur, est sufhsant et qu'il est stable ; 2° Que M.
Gardner ne semble pas mettre de différence entre l'espèce et
la variété, d'après la première citation ; 3° Que M. Gardner
parait manquer de fermeté : à son avis, la couleur ou l’o-
deur suffit, et en même temps il fait appel à l'habitat dans
deux passages traitant des violettes. Si la couleur ou l'odeur
suffit, pourquoi recourir à autre chose ? Si la suffisance est
contestée, 1l conviendrait de la prouver : une bonne raison
vaut rieux que dix affirmations !
Cela posé, faisons quelques rectifications :
a) C'est à tort que M. Gardner m'attribue “l'opinion que
des maladies changent la nature d'une plante tellement que
l'on peut en faire une nouvelle espèce.” J'ai dit exactement
le contraire ; j'ai écrit : ‘Pourquoi rangerait-on dans une
nouvelle espèce une plante malade ?” On ne le fait pas pour
l’homme ! J'ai demandé au taxonomiste de ne pas se laisser
égarer sur ce point, de ne pas prendre une plante malade
pour une nouvelle espèce !
124 LE NATURALISTE CANADIEN
b) Si M. Gardner “ne partage pas” l'opinion qu'il me
prête, il est donc d'avis que les modificaticas aues à la mala-
die ne changent pas l'espèce, et je trouve en cela une incon-
séquence avec l'opinion que la couleur ou l'odeur suffit pour
la changer. En effet, il s'agissait en particulier du maïs
blessé de M. Blaringhem ; normalement, ce maïs ne pouvait
ètre cultivé que pour fourrage ; après la blessure, il donna
des graines farineuses et les mürit. Or, il me semble qu'il y
a entre les deux cas une différence plus importante qu'entre
deux violettes dont l'une serait parfumée et l’autre n’émet-
trait aucune odeur, en supposant les autres caractères iden-
tiques. Et M. Gardner admettrait deux espèces de violettes,
et une espèce de mais ! N'est-ce pas arbitraire ?
Et que ferait M. Gardner avec ses Achillées. blanches,
roses, moins roses et roses tournant au rouge ? S'1l met une
espèce pour les blanches, une pour les roses, il en faudra
une pour les rouges ; car il y à autant de différence entre
le rose et le rouge qu'entre le blanc et le rose pale ! Et puis,
que fera-t-il des teintes intermédiaires, et qui décidera de la
couleur qui n'est plus rose mais rouge ?
Une difficulté analogue se présente pour la Viola odorata
L. Si M. Gardner a humé le parfum de la plante européen-
ne, notamment dans le sud de la France au commencement
de février, il avouera facilement qu'il y a moins de différen-
ce entre notre Viola odorata L. et une violette sans odeur
qu'entre la Viola odorata I, d'Europe et la nôtre ! Nous
aurions ainsi une nouvelle espèce ! N'’avais-je pas raison de
demander que le taxonomiste pose d’abord des principes et
les justifie ?
c) M. Gardner voudra bien ne pas conclure que je con-
damne la création de nouvelles espèces. Je n’ignore pas que
la taxonomie a fait d'immenses progrès, qu'elle en fait et
qu'elle en fera : c'est une raison de plus pour qu'elle ne se
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS 125
fasse pas tort en se livrant à l'arbitraire ! Je ne m'oppose
pas aux ‘“‘remaniements dans la classification” ; tout en sou-
haitant qu'on n’en fasse pas “tous les jours” : les additions
pouvant suffire pour plusieurs années !
d) Je crains d'avoir donné l'impression que je n'admettais
pas la violette blanche comme espèce distincte. Mon inten-
tion était simplement d'expliquer (et je ne défendrais pas
mon explication au prix de mon sang) la possibilité de la
décoloration. La couleur blanche persistant et s’ajoutant
à d’autres caractères constituerait une véritable espèce. Du.
reste, la première violette pourrait avoir été blanche, et pro-
duire des descendants colorés : je ne tiens pas plus à une
opinion qu'à l’autre, et si M. Gardner soutient que les deux
ont été créées séparément, je ne protesterai pas !
e) Conséquemment, je ne renie pas les botanistes anciens.
Cependant, l'affirmation ‘‘que presque toutes nos violettes ont
été déterminées par Limé lui-même” mériterait une étude à
part, si on partait des principes de pulvérisation des espé-
ces que semble soutenir M. Gardner. Réservons cette discus-
sion pour une autre fois !
Et puisque M. Gardner en appelle à Linné, je souhaite
qu'il se montre aussi difficile que ce grand naturaliste pour
la création de nouvelles espèces. C'est le seul moyen d'évi-
ter l'arbitraire et par suite la confusion, et par suite encore
le découragement ; car l'esprit humain aime la clarté et n’a
qu'une patience limitée dans l’inextricable !
Mais comment distinguer des plantes produisant des cou-
leurs différentes ? et aurais-je ‘‘une proposition à faire là-
dessus” ? Si ces plantes n'ont pas d’autres différences que
celle des couleurs, après avoir décrit l'espèce, il suffit de faire
observer que la fleur est rouge, bleue, blanche ou jaune, etc.
Personne ne s'y trompera.
On objectera peut-être que certaines couleurs sont abso-
126 LE NATURALISTE CANADIEN
lument spécifiques. Dans ce cas, mais dans ce cas seulement,
on spécifiera par la couleur !
IT. Le calcul des probabilités.—Je ne l’ai pas en horreur,
bien au contraire ; je m'en sers fréquemment pour d’autres
fins. Ayant enseigné les Mathématiques six ans, j'ai étudié
très soigneusement son mécanisme, et c'est pour cela que je
souhaite qu'on ne lui demande pas ce qu'il ne saurait don-
ner. M. Gardner admet qu'il présente des inconvénients, et
il lui confère de ‘grands avantages.” Le qualificatif grands
est immérité. Et je prétends bien ne pas défigurer ce mode
d’étude...Mais voyons les arguments de M. Gardner :
1°—Ce calcul a pour but de prendre une moyenne de crois-
sance pour des plantes de même espèce poussées dans leur
habitat naturel, et c'est tout. J'admets ce qu'admet M. Gard-
ner : ‘‘Je veux qu'il existe dans la nature une moyenne” ; .
c'est trop évident ! Mais je voudrais savoir comment cette
moyenne m'aiderait à établir l'existence d’une nouvelle es-
pèce, car c'est de cela qu'il s'agit ! Des mesures de maïs me
donnent un minimum de un pied et un maximum de dix
pieds avec une moyenne de cinq pieds. Conclurai-je que
ce qui n'a pas cinq pieds constitue une espèce nouvelle? Evi-
demment non, puisque par hypothèse l'espèce qui a cinq
pieds comme moyenne compte des individus de un pied et
d’autres de dix pieds ! Mettrai-je dans une espèce à part
tout ce qui sera au-dessus de dix et au-dessous de un ? Non
plus, car ma moyenne ayant été faite avec un nombre limité
d'individus, je n'ai pas le droit de supposer qu'il n'existe
aucune plante de même espèce plus petite ou plus grande !
Donc ce caleul est inutile pour déterminer un prototype
ou une espèce nouvelle. Et M. Gardner le défend avec des
arguments qui paraîtront peu convaincants :
a) Il apporte l'exemple “des bois d’épinette” ‘‘de notre
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS 127
Nord si magnifique”. Or, ces plantes sont vivaces, donc
vivent plusieurs années ; si la température est défavorable
cette année, il pourra y avoir compensation l’année prochaï-
ne ; dans l’ensemble, il s'établira une moyenne naturelle que
les mesures ne sauraient détruire. Mais quand je parlais de
“brassée de plantes”, je ne parlais évidemment pas d'épinet-
tes ; j'entendais parler de plantes annuelles. .Or, pour ces
plantes la poussée a lieu souvent en quelques semaines ;
dans un lieu déterminé, limité, avec une température excep-
tionnellement favorable ou défavorable, la moyenne varie-
ra considérablement entre deux années ; il n'y aura pas
de compensation : les mesures et le calcul ne corrigeront
rien.
b) Les plantes mesurées doivent être dans leur habitat na-
turel. Mais qui déterminera l'habitat naturel ? Ce n'est pas
le calcul des probabilités. Par hypothèse, il s'agit de savoir
si on est en présence d'une espèce nouvelle, donc inconnue
même sous le point de vue “habitat”. C'était précisément
ma difficulté ; le taxonomiste voyageur calculerait sans tenir
compte des causes d'erreur dues à l'habitat, et mes expérien-
ces montraient que ces causes peuvent influer considérable-
metn : il n'y avait donc pas lieu d'en sourire ! Et M. Gard-
ner, tout en semblant me combattre, a l'obligeance d'ajouter
l'argument de la graine de blé d'Inde du même épi pouvant
donner un plant différent !
De plus, M. Gardner sait certainement que si beaucoup
de plantes sont très délicates, très exigeantes, et ne suppor-
tent pas les déplacements, d’autres s'adaptent facilement ;
il n'ignore pas, sans doute, que Viola odorata L. est cueillie
à 2,300 mètres d'altitude en Europe ; que “Ulva” et “Sali-
cornia”, vivant en eau douce, peuvent cependant supporter
une forte concentration de sel là où tant d'espèces sont
tuées !
128 LE NATURALISTE CANADIEN
Je ne vois pas bien pourquoi ce ne seraient “pas des ar-
guments, que les graines soient dans les pierres ou l'humidi-
té, quand l’on discute des calculs” ; le nombre des mesures
étant très limité, ainsi que l’espace où l’on recueille les
sujets, ‘‘ces faits-là sont des accidents” qui faussent les cal-
culs, qui peuvent les fausser considérablement : et c’est ce
qu'il fallait démontrer !
2°—Mais si le calcul des probabilités est si évidemment
inutile dans notre hypothèse et conduit si facilement à l’er-
reur, comment expliquer que des botanistes sérieux l’aient
employé ? La réponse est facile.
M. Gardner affirme que ces calculs “ont pour but de
prendre une moyenne de croissance. ..et c’est tout... d’éta-
blir la hauteur moyenne d’une plante. ..tout aussi bien que
l'on a établi la moyenne de la vie humaine par de semblables
calculs.” Or, il n'est pas exact de dire que “c’est tout” ;
et s'il n'y avait pas eu autre chose, je n'aurais pas abordé la
question. La recherche de la longueur moyenne n’est qu’une
introduction, comme la hauteur n'est qu'un facteur de l’es-
pèce ; ce que l’on veut connaître, ce sont les rapports d’au-
tres éléments à la longueur ; nombre de fleurs et de fruits ;
rapports entre les fleurs et les fruits, par suite nombre
d'avortements, etc. Puisque j'avais fait allusion à Gauss
(non Garns), à Ludwig, Amann, M. Gardner n'avait qu'a
se rappeler l’histoire des écoles de ces savants et l'application
de leurs principes en taxonomie, pour laisser au calcul des
probabilités toute l'importance qu'on avait voulu leur accor-
der. Du reste, puisque M. Gardner connaît le mécanisme du
calcul des probabilités, 1l n’a qu'à analyser la célèbre for-
mule avec les intermédiaires qui y conduisent, pour voir ce
que l'esprit introduit d'idéal et d'hypothétique dans ces cal-
Ds. +
UNE EXPOSITION D'HISTOIRE NATURELLE 129
culs. Il insistera alors beaucoup moins sur les grands avan-
tages et beaucoup plus sur les inconvénients certains !
Snd°?
N
P. FONTANEr SU
(A suivre.)
:000 :
UNE EXPOSITION D'HISTOIRE NATURELLE
IlMs'est tenu, le 11 de ce mois de décembre, à l'Ecole
d'Agriculture de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, une Exposi-
tion de collections scientifiques qui mérite d'être mention-
née. Pour obtenir le titre de Bachelier en Agriculture, Îles
élèves de cette institution doivent recueillir, classer et nom-
mer un certain nombre de spécimens de plantes, de graines,
d'insectes et de tissus végétaux malades. Les directeurs ont
jugé qu'il serait bon de faire chaque année une exposition
de ces collections pour encourager les élèves à poursuivre
leurs recherches scientifiques dans ces matières.
L'exposition a non seulement pour but de récompenser les
élèves les plus méritants, mais surtout de permettre à tous
de comparer leur ouvrage avec ceux de leurs camarades.
Les étudiants de Sainte-Anne méritent d'être félicités et
encouragés dans la poursuite de ce travail, parce que c'est
un ouvrage passablement difficile que de faire de l'identifi-
cation scientifique avec le peu de ressources qui sont à leur
disposition. Quant aux professeurs qui ont organisé cette
exposition, les éloges qu'on pourrait leur faire à ce sujet ne
seraient pas à la hauteur de leur dévouement.
:0 :
130 LE NATURALISTE CANADIEN
GRANDES ASSISES SCIENTIFIQUES
Durant la dernière semaine du mois de décembre, la villé
de Toronto a été témoin de réunions scientifiques d’une très
grande importance. Pour la quatrième fois, l'Association
américaine pour l'Avancement de la Science y tenait ses
assises en Canada. Le célèbre Dr L.-O. Howard, l’ento-
mologiste officiel des Etats-Unis et président sortant de l’As-
sociation, a prononcé le discours d'ouverture. On a entendu
aussi le Prof. W. Bateson, du John Innes Horticultural
Institute, Surrey, Angleterre, un généticiste de réputation
internationale, et qu'on avait spécialement invité à venir au
Canada pour la circonstance.
Entre autres sociétés scientifiques qui se sont réunies
à Toronto en la même occasion, nous mentionnerons
les suivantes : American Society of Naturalists, Ecological
Society of America, Entomological Society of America,
American Association of Economic Entomologists, Bota- :
nical Society of America, Society of American Foresters,
American Society of Zoologists, le Comité exécutif du Bu-
reau de biologie maritime du Canada.
Bien que nous fassions partie de quelques-unes de ces
associations, et malgré de pressantes invitations, nous n’a-
vons pu, à notre grand regret, nous rendre à Toronto
pour assister à ces assises scientifiques de si grand intérêt.
es 00
LES. SOURCIFRS EN AUSTRAME
En Australie, pays neuf en voie de développement, on a
à.creuser beaucoup de puits ; on s'adresse pour cela soit à
IILUSIONS DU PENDULE EXPLORATEUR 131
des ingénieurs, soit, dans beaucoup de cas, à des sourciers,
prétendant trouver l'eau souterraine d'après les indications
de la mystérieuse baguette.
Le Dr Griffith Taylor a comparé les proportions de suc-
cès et d'insuccès obtenues par l’une et l'autre méthodes.
Notamment, une enquête officielle faite en 1920 par la Com-
mission des eaux de la Nouvelle-Galles du Sud a fourni les
résultats suivants :
Sur les indications des sourciers et de leur baguette, on
a foré 56 puits pour trouver de l'eau ; il y a eu 39 succès :t
17 insuccès. Proportion de succès : 70 pour cent.
Par ailleurs, 96 puits ont été forés sans qu'on ait fait
appel aux prétendues facultés des sourciers : 83 ont fourni
de l’eau, tandis que 13 forages ont abouti à un insuccès.
Proportion de succès : 87 pour cent.
De l'enquête, il semble ressortir qu'il n'est pas très avan-
tageux de recourir aux sourciers ; 11 vaut mieux d'emblée
faire appel à un géologue ou un ingénieur expert en la par-
tie
(La Croix, Paris, 23 nov. 1921.)
——100.———
LES ILLUSIONS DU PENDULE EXPLORATEUR
Les aviculteurs aimeraient naturellement savoir dès avant
la couvée quel sera le sexe des poussins. On a proposé,
pour reconnaître le sexe des œufs de poule, un appareil bien
simple, appelé sexographe, constitué par un petit pendule
explorateur, une boule de cuivre suspendue à l'extrémité
d'une chaïînette de même métal : il est, d’ailleurs, probable
qu'un corps quelconque suspendu à une ficelle quelconque
132 LE NATURALISTE CANADIEN
aurait les mêmes vertus. Voici le mode d'emploi : quand on
tient le pendule par le pouce et l'index de la main droite au-
dessus d’un œuf, il ne tarde pas à osciller ; les oscillations
se font, paraît-il, dans un plan vertical si l'œuf est mâle, et
suivant un cercle si l'œuf est femelle.
M. Lienhardt a voulu juger scientifiquement de la valeur
de l'appareil et du procédé, et il a exposé le résultat de ses
expériences dans les comptes rendus de la Société de bio-
logie.
M. Lienhardt a pris 150 oeufs de poule de race Minorque
pure, au hasard de la ponte d’un important élevage, et 1l les
a soumis à l'épreuve du sexographe : le pendule indiqua 58
œufs mâles seulement contre 02 femelles. |
Tous ces œufs furent eusuite mis à la couveuse ; des
uns et des autres, 70 pour cent parvinrent à éclosion : exac-
tement 42 opussins sur le lot des 58 œufs indiqués comme
males, et 64 poussins sur le lot des 92 œufs indiqués comme
femelles. La proportion d’éclosions est égale pour l’un et.
l'autre lots.
Si les indications du sexographe avaient une valeur ab-
solue, les 42 poussins issus du premier lot devaient être tous
des mâles. Il n'en fut pas ainsi, il y eut seulement une majo-
rité de mâles dans ce lot : 24 males et 18 femelles. C’est
donc, pour ce lot, un échec partiel.
Voyons si l’autre lot d'œufs couvés donne une propor-
tion meilleure de réussites. Les 64 poussins éclos devaient
être tous des femelles, au dire de la baguette. En réalité,
on me compta dans ce lot que 28 femelles contre 36 mâles !
C’est un échec absolu !
Il y a même largement de quoi rire, puisque le classement
fait à l’aide du mystérieux pendule s’est trouvé bien moins
exact qu'un classement qu'on aurait fait absolument au ha-
sard, en répartissant les œufs en deux lots égaux. En effet
L’ABBÉ PROVANCHER 133
la baguette promettait une grosse majorité de femelles, il y
eut au contraire une grosse majorité de males.
S1, pour sauver l'honneur du pendule explorateur, on tient
à faire état des œufs non parvenus à éclosion, dont le sexe
est ignoré, et qu'on accorde au pendule le bénéfice de notre
ignorance, on constatera que même ce faux-fuyant est inu-
tile ; emeffet, les 106 œufs éclos ont donné 63 poussins mà-
les, alors que sur le total de 150 œufs à couver la baguette
voulait qu'il n'y eùt que 38 males.
Avouons que l'expérience pouvait difficilement plus mal
tourner pour le pendule.
M. Lienhardt fit plusieurs autres expériences du même
genre qui donnèrent des résultats comparables.
Le même appareil se montre aussi fantaisiste quand ïl
s'agit de déterminer le sexe d'animaux adultes : coqs, pou-
les, lapins, chiens ; il oscille d’ailleurs au-dessus d’une mon-
tre, d'une chaise, d'une table. Il n'y a donc pas lieu de con-
sidérer cet appareil comme sérieux.
(La Croix, Paris, 9 novembre 192r.)
———. (XX D —
L’ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 113.)
Le Naturaliste canadien avait terminé au mois de juin
(1877) sa revue de la presse franco-canadienne. Dès le
mois suivant, il eut à faire face à la tempête qu'il avait bien
dû s'attendre de provoquer. “Nous étions convaincu d’avan-
ce (*) que notre revue critique de la presse ne pourrait être
1. Le Naturaliste canadien, Vol. IX, p. 228.
134 LE NATURALISTE CANADIEN
du goût de tout le monde. Aussi les différentes remarques
que l’on nous a adressées ne nous ont nullement surpris.
Comme en somme le nombre «et le poids des approbations
reçues l'emportent de beaucoup sur le blâme et les récrimi-
nations, nous n'avons nullement à regretter notre entre-
prise.” Puis, après une brève réponse à deux seulement des
correspondants qui lui avaient donné par lettres leur avis
sur le sujet, 1} continue : “D'ailleurs, ce n’est pas une revue
politique que nous avons faite, mais seulement une critique
littéraire, et nous n'avons jugé personne autrement que sur
ses principes et ses allures, le tout tel que consigné dans ses
écrits.—Et pour les journaux objets de nos remarques, il
était bien facile de prévoir que nos appréciations, suivant
qu'elles seraient plus ou moins sévères, seraient jugées par
ces mêmes journaux inexactes, injustes, incompétentes, etc.
Nous nous y attendions. Il en est des journalistes à peu près
comme des écoliers. Les remarques chez les uns et les au-
tres sont rarement reçues de bonne grace ; les mauvaises
têtes —et il en est chez les uns et chez les autres—trouvent
toujours des raisons pour déclarer les observations dépla-
cées, injustes, vexatoires. Des vingt journaux mentionnés
dans notre revue, cinq ont réclamé contre nos appréciations.
Ce sont : le National, le Nouveau-Monde, le Courrier du
Canada, le Journal des Trois-Rivières et l’Evénement.
Voyons en quelques mots si véritablement les réclamations
étaient fondées, et si nos appréciations, contestables peut-
être sous certains points de vue, n'étaient pas du moins mar-
quées au coin de la franchise et de l’impartialité.” Il s'en-
suivit une courte polémique avec l'Evénement et le Courrier
du Canada.
Au mois de janvier suivant (1878), dans l'introduction
par laquelle il ouvrait le dixième volume du Naturaliste ca-
nadien, l'abbé Provancher revint sur sa revue de la presse,
L'ABBÉ PROVANCHER 135
et le fit de la manière forte, comme on va le voir. “L'année
qui vient de s'écouler, dit-il, a été pour nous une année de
guerre s'il en fut. Il est vrai que par nos remarques sur la
presse nous avions pour ainsi dire provoqué ces attaques.
La presse appartient au sexe faible et elle en a tous les
défauts, sans peut-être en partager toutes les qualités ; or,
ce sexe qui possède avant tout la grace et la beauté, n'aime
pas qu'on lui découvre ses faiblesses, qu'on lui s'gnale ses
écarts. Habitué à recevoir l'encens et les flatteries, accou-
tumé à se voir exalté pour des vertus qu'il confesse bien à
part lui ne pas posséder, mais dont il ne voudrait jamais ex-
térieurement se reconnaître dépourvu, il s'irrite et s'insurge
contre quiconque a la franchise de lui signaler quelque im-
perfection. Or, c'est précisément ce que nous avons fait.
Sans tenir compte aucun des exigeantes susceptibilités de la
presse, nous lui avons montré sa propre faiblesse, mis direc-
tement le doigt sur la plaie qui la ronge et mine sa constitu-
tion. Aussi fallait-il voir avec quelle fureur on nous a tombé
dessus ; c'était à qui nous porterait les coups les plus vio-
tents. On sembla d'abord montrer quelque hésitation
c'était à qui ne donnerait pas le signal des hostilités ; mais
du moment que le premier trait fut lancé, ce fut une levée
générale de boucliers. On se fit arme de tout bois pour nous
combattre ; les plus dépourvus mêmes, pour témoigner de
leur zèle pour la sainte cause, empruntaient les traits de
leurs voisins ; il n'y eut pas même jusqu'à ceux que nous
avions le plus ménagés, pour qui nous nous étions montré
le plus indulgent, qui s'empressèrent de prendre part à la
croisade. On poussa l'oubli des convenances jusqu'à laisser
l'écrivain de côté, pour s'attaquer à notre personne, même à
notre caractère. Les épithètes grossières de meñteur, de ca-
lomniateur, de faussaire, ne nous furent pas même épar-
gnées. On s’efforça, en un mot, de montrer par tous les
136 LE NATURALISTE CANADIEN
moyens que nous avions frappé juste, que la presse n’était
pas à la hauteur de sa position, qu’elle oubliait la noblesse
de sa mission ; que les grandes mesures d'intérêt publie, les
plus hautes questions politiques dégénéraient avec elle en
basses personnalités, en chicanes des plus vulgaires ; que la
mise peu soignée avec laquelle elle se montrait devant le pu-
blic était bien propre à donner à l'étranger une pauvre idée
de notre littérature, et à ceux qui nous suivent de bien tris-
tes modèles à imiter.—Mais, fort de la vérité et du bien que
nous avions en vue, nous avons avec calme laissé se déchaï-
ner l'orage, sans regretter notre démarche. Nous avions
d'ailleurs des autorités, et trop nombreuses et de trop haut
poids, qui nous approuvaient, pour nous garantir contre le
découragement ; et nous étions sûr que tôt ou tard on fimi-
sait par reconnaitre que nous avions raison. Si, aujourd'hui,
on ne voulait pas encore le confesser ou du moins le recon-
naître, nous pourrions mettre sous les yeux du public cer-
taines rétractations humiliantes que quelques journalistes,
parmi ceux qui avaient le plus regimbé contre nos observa-
tions, se sont vus forcés de faire pour retenir un reste de
considération et n'être pas écrasés sous le mépris général.
Sans doute que si, mieux disposé à entendre le langage de
la vérité, on eût obtempéré à nos observations, on n’en se-
rait pas venu à une si regrettable nécessité, qui ne nuit pas
moins à notre littérature qu'elle n'accuse la bonne éduca-
tion de ces trop prétentieux journalistes.”
Telle fut cette fameuse “revue de la presse”, qui nous per-
met aujourd'hui de savoir facilement quels étaient en 1877
et 1878 nos Journaux canadiens de langue française, de quel
bois ils se chauffaient, et qui sans aucun doute dut faire sen-
sation parmi le public de l’époque.
Comme épilogue au compte rendu que l’on vient de lire, je
citerai avec plaisir un alinéa de la dernière page du volume
L'ABBÉ PROVANCHER 137
XI (décembre 1879) du Naturaliste canadien, dans lequel
l'abbé Provancher, au cours d’un article écrit pour exprimer
l'incertitude où il est de pouvoir continuer la publication de
son journal, remercie en tout cas ceux qui lui ont aidé à
poursuivre son œuvre, et fait part en ces termes de sa gra-
titude pour la presse : “Que la presse, aussi, qui plus d’une
fois a élevé la voix en notre faveur, veuille bien agréer nos
remerciements. Que surtout l’Evénement, le Nouvelliste, le
Nouveau-Monde et le Courrier de Montréal, qui nous ont
montré des sympathies particulières à la nouvelle de notre
probable disparition, veuillent bien agréer l'expression de
notre plus sincère gratitude.”
CHAPITRE IV
L'HISTOIRE NATURELLE DANS (LE NATURALISTE CANADIEN »
L'abbé Provancher se vit parfois reprocher soit de faire
de la politique dans le Naturaliste canadien, soit d'y traiter
de matières étrangères à l’histoire naturelle : et la revue cri-
tique de la presse franco-canadienne, dont il a été question
au chapitre précédent, était bien propre à susciter des blà-
mes de ce genre. Ce qui est étonnant, c'est que, avec l’ori-
ginalité de pensée qui le caractérisait, il n’ait pas répondu
que l’homme, y compris les journalistes, faisant partie du
règne animal, on ne cessait pas de faire de l’histoire naturel-
le, au sens large, même lorsqu'on signalait les fautes de
grammaire et de style des rédacteurs de journaux, ou que
l’on disait vertement leur fait aux gouvernements qui ne se
montraient pas assez convaincus de l'obligation où ils étaient
d'assurer le maintien du Naturaliste canadien. Mais, au
lieu de ce genre de plaidoyer à base scientifique, 1l se con-
tentait de répondre, et cela encore était peu banal, qu'il était
maître chez lui et qu'il entendait bien y traiter librement de
12—Décembre 1921,
138 LE NATURALISTE CANADIEN
tous les sujets qu'il voudrait. Comme on l’a vu jusqu'ici,
il ne se fit pas faute de suivre ce programme.
Toutefois, il est incontestable que, lorsqu'un magazine se
nomme le Naturaliste canadien, c'est de l’histoire naturelle,
et même particulièrement de celle qui concerne le Canada,
qu'il est nécessaire d'y traiter principalement. Aussi, comme
il est raisonnable, ce sont surtout des travaux sur les scien-
ces naturelles qui remplissent les vingt volumes de la revue
publiés par l'abbé Provancher.
Il convient de noter tout de suite que la botanique n'oc-
cupe qu'une place restreinte dans cette série des volumes du
Naturaliste canadien ; et ce fait n’a rien qui doive étonner,
si l’on se rappelle que l'abbé Provancher, avant même la
fondation de sa revue, avait déjà fait toute sa part au monde
végétal par la publication de son Traité de Botanique, de
sa Flore canadienne et de son l’erger canadien. Aussi n’eut-
il à revenir qu'à l’occasion, et en passant, sur cette tierce
partie de l'histoire naturelle générale.
Pour peu nombreux qu'ils soient, ces travaux qui se rap-
portaient à la botanique ne laissaient pas d'avoir beaucoup
de valeur scientifique. C'était, par exemple, dans le volume
X (1878), le catalogue annoté de la collection complète ou
à peu près, réume par l'abbé Provancher, des bois et arbris-
seaux de la province de Québec, au nombre de 75 espèces
d'arbres et de 65 espèces d'arbrisseaux et d’arbustes. Si
mes souvenirs sont fidèles, ce catalogue fut préparé pour ac-
compagner la collection dans une Exposition où elle devait
être exhibée, et il fut imprimé en une plaquette de 14 pages
in-8° (1). Pour chaque espèce, on y voit ses noms latin,
français, anglais, et français usuel, ses dimensions, sa loca-
1. Les Essences ligueuses de la province de Québec, par l'abbé L. Pro-
vancher, auteur de la Æ/ore canadienne, Québec, 1878.
L'ABBÉ PROVANCHER 139
lité, et les usages que l’on en peut faire. Les pages n'ayant
été imprimées qu'au recto, il n’y avait qu'à découper la par-
tie consacrée à chaque espèce pour avoir d'excellentes éti-
quettes à coller sur les spécimens d’une collection de ces es-
sences ligneuses. On n'a jamais reproché à l'abbé Provan-
cher d’avoir manqué d'esprit pratique {C'était encore, par
exemple, dans le même volume X, cette liste de vingt-cinq
espèces de champignons de la province de Québec, qui doit
bien être la première liste, quoique partielle, de nos cham-
pignons qui ait jamais été publiée. Ici encore, dans ce do-
maine de la Mycologie, l'abbé Provancher continuait son
rôle de pionnier. Il citait d’abord, du botaniste anglais M.-C.
Cooke, auteur d'ouvrages sur les champignons britanniques,
la phrase suivante : “Is it not a shame that more than two
thousands species of plants (nevermind how minute, how
insignificant) should be known to exist, and constitute a
flora, in a nation amongst the foremost in civilisation, and
yet be without a complete record ?” Puis il ajoutait : “Mais
que dirait donc le savant Anglais s'il se trouvait à Québec ?
Notre Province possède probablement tout autant de cham-
pignons que la Grande-Bretagne ; et non seulement nous
n'avons ni listes, ni catalogues de ces productions végétales,
mais pas même d'ouvrages dans nos bibliothèques pour nous
renseigner sur ces plantes.” (,) Ces lignes ont été écrites
en 1878, et l'on peut se demander si elles ne pourraient pas
l'être encore, près d’un demi-siècle plus tard, avec une égale
exactitude. Je ne connais qu'un seul mycôlogiste chez nos
compatriotes français, et encore 1l n'a rien publié, ou à peu
près, sur nos champignons. Avouons donc, avec toute la
confusion voulue, que la mycologie n'est pas chez nous une
science beaucoup populaire ! En tout cas, l'abbé Provancher
1. Le Naturaliste canadien, Vol. X. p. 7,
I40 LE NATURALISTE CANADIEN
avait envoyé, certain jour, vingt-cinq espèces de nos cham-
pignons, avec prière de les identifier, au baron de Thumen,
botaniste de Bavière, et il en publia la liste, dans le Natura-
liste canadien du mois de janvier 1878, sous le-titre que voi-
ci : “Contributions à la Flore mycologique de la province de
Québec, par le baron Félix de Thumen, de Klosterneuburg,
Autriche.” Il arriva même que, parmi ces vingt-cinq espe-
ces de champignons, il s'en trouva une, vivant sur le bou-
leau blanc, qui était encore inconnue à la science. Le baron
de Thumen la décrivit et la dédia à son correspondant qué- .
becquois sous le nom de Gnomonia Provancheriana. C'était
la première fois que l'abbé Provancher voyait son nom en-
trer dans la nomenclature scientifique.
L'année précédente, 1877, l'abbé Provancher avait eu
l'idée de publier dans sa revue un “Calendrier de Flore”,
c’est-à-dire une liste des dates de la première floraison, le
printemps, des plantes d’une localité. La livraison du mois
de mai contenait le premier de ces Calendriers pour le Cap-
Rouge, que l’abbé Provancher s'était réservé puisqu'il y avait
sa résidence, pour Saint-Hyacinthe et pour Chicoutimi :
l'abbé Burque et moi-même, qui étions les disciples du Mai-
tre, nous avions accepté le soin de dresser la liste des florai-
sons des endroits où nous habitions alors. Il y eut trois de
ces listes d’établies et de publiées, pour les mois d’avril, de
mai et de juin. Cette initiative était très intéressante, puis-
qu'elle permettait de comparer les dates de floraison
de mêmes plantes, en des régions aussi distantes, dans notre
immense province de Québec, que celles de Montréal, de
Québec et du Saguenay.
V.-A. H.
(À suivre.)
— :000 :—
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 141
LES COLEOPTERES DU CANADA
STAPHYLINIDÆ
Ville Sous-Famille
ALCOCHARINÆ
(Continué de la page 120.)
135e Genre
ACROTONA Thoms.
Mœæurs inconnues. Six espèces dans notre pays.
A. parva Sahlb.—Ins. Fennica. Ab. 1. 1817, p. 380.
: Habitat : Terre-Neuve, Groenland.
A. fungi Grav.—Monog. Coleopt. Micropt. 1806, p.157 .
Habitat : Québec, Ontario, Colombie-Anglaise, Alaska.
A. orbata Er.—Gen. et Species. Staph. 1308 p. 330.
Habitat : Ontario, Alberta.
A. breviuscula Makl.—Bull. Moscou. 25. 1852, pt. 2, p.
309.
Habitat : Alaska.
A prudens Csy.—Mem. on the Col. I. 1910 p. 140.
Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise.
A. adjuvans Csy.—Mem. on the Col. I. 1910 p. 140.
Habitat : Ontario.
136e Genre
COLPODOTA Rey.
Mœurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en notre
pays.
C. aterrima Grav.—Monog. Coleopt. Micropt. 1806 p. 94.
Habitat : Canada (Leng).
142 LE NATURALISTE CANADIEN
137e Genre
MOLUCIBA Csy.
Mœæurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en notre
pays.
M. grandipennis Csy.—Mem. on the Col. 2. IOIL pb
Habitat : Colombie-Anglaise.
138e Genre
COPROTHASSA Thoms.
Une seule espèce dans notre pays. Moeurs inconnues.
C. sordida Marsham.—Col. Brit. 1802, p. 514.
Habitat: Québec, Ontario, Alaska.
139e Genre
GNYPETA Thoms.
Mœæurs inconnues. Deux espèces dans notre pays.
G. brevicornis Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis, 1906, p. 196.
Habitat : Colombie-Anglaise.
?G.Manitobæ Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis, 1906, p. 196.
Habitat : Manitoba.
140e Genre
TELINSA Csy.
Moœæurs inconnues. Une seule espèce.
T. cavicollis Sahlb.—Kgl. Svenska. Vet. Ak. 17. 1880, p.
I-115.
Habitat : Groenland.
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 143
14le Genre
ALEODORUS Say.
MϾurs inconnues.
? À Canadensis Csy.
236.
Habitat : Québec.
Lrans @éc Sci SE MPOMS 1006, -p:
I42e Genre
EMPLENOTA Csy.
Moœurs inconnues. Trois espèces rencontrées en notre
pays.
E. maritima Csy.—Contributions 1. 1884, p. 17.
Habitat : Terre-Neuve.
E. longiceps Csy.—Mem. on the Col. 2. 1911, p. 0.
Habitat : Colombie-Anglaise.
E. cognata Makl.—Bull. Moscou. 25. 1852, pt. 2, p. 310.
Habitat : Alaska.
[43e Genre
DASYCGLOSSA KE.
Mœurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en notre
pays.
D. Fenyesi Bnhr.—D. E. Z. 1907, p. 404.
Habitat : Colombie-Anglaise, Alberta.
144e Genre
OCALEA Er.
Mœurs inconnues.
O. Vancouveri Csy.—Ann. N. Y. Ac. Sci. 1893, p. 300.
Habitat : Colombie-Anglaise.
144 LE NATURALISTE CANADIEN
145e Genre
CALLICERUS Grav.
Moœurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en notre
pays.
C. Canadensis Csy.—Trans. Ac. Sci. St. Louis, 1906, p. 309.
Habitat : Canada (Leng).
\
(A suivre.)
OE
PUBLICATIONS REÇUES
Annuaire Au Collège de Sainte-Anne de la Pocatière. Année 1920-21.
Plaquette de 156 pages, illustrée de plusieurs vignettes hors texte —
La liste des dons offerts aux musées et à la bibliothèque remplit seize
pages.—La chronique collégiale est particulièrement intéressante, étant
donné le triste incendie qui au cours de l'année a dévasté une partie des
édifices.
—Ministère des Mines. Ottawa.
Rapport sommaire. 1919. Ottawa. 1921.
Rapport annuel de la Production minérale du Canada, durant l’année
1919. Ottawa. 1921.
—The Colorado Agricultural College. Fort Collins.
The 331} Annual Report of the Agricultural Experiment Station. 1920
Codling Moth Control, List and Newton. 1921.
— Bulletin of the New York Botanical Garden. Vol. 10, No. 40. Sept.
1921.
Cette livraison contient les rapports des diverses sections du Jardin
botanique.
—U. S. National Museum. Washington.
Cushman, Foraminifera of the Philippine and adjacent seas. 1921.
Vol. in 8° de 608 pages, 1llustré de 100 planches hors texte.
À. CI. Bent, Zife Aistories of North American Gulls and Terns.
Washington. 1921.
Vol. in-8? de 346 pages, illustré de 93 planches hors texte, dont
seize coloriées représentent les œufs de bon nombre d’espèces.
:000 :
LE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Janvier 1922
VOL. XLVII (VOL. XXVII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 7
Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
LES COLLECTIONS PROVANCHER
Dans la première semaine de ce mois de janvier, au Musée
de l’Instruction publique, nous avons eu l’agréable visite du
Prof. J.-G. Needham, professeur d'Entomologie à la Cornell
University, Ithaca, N. V., qui est venu étudier les Névrop-
tères de nos Collections Provancher.
:000 :
HAUDES SUR:LES-MAREES 4 L'EST DU
CANADA
(COMMUNICATION DU SERVICE NAVAL, OTTAWA.)
Avez-vous jamais eu l'occasion de vous référer à une
table de marées ? Vous êtes-vous jamais demandé de quelle
manière ces renseignements anticipés étaient obtenus ?
Le public en général n’est pas au courant de la méthode
employée pour obtenir des renseignements sur les marées.
Le système par lequel on réduit les observations maréogra-
phiques cst compliqué et technique. On peut, par consé-
quent, mieux juger de l'utilité de ces relevés en en lisant les
13—Janvier 1922,
146 LE NATURALISTEÉ CANADIEN
résultats publiés dans les tables de marées annuelles émises
par le ministère du Service Naval. Ces tables font connai-
tre l'heure de la haute et de la basse marée, ou le changement
de direction des courants le long des côtes canadiennes, jus-
qu'à une année d'avance; c'est-à-dire que l’on peut calculer
l'heure des marées de 1922 en se basant sur les tables pu-
bliées à l'automne de 1921. Les tables de marées donnent
aussi, pour certaines régions, la hauteur de la marée et la
profondeur, sur certaines étendues, à l’eau haute et à l’eau
basse. Ces renseignements sont d'une grande utilité à la
navigation, vu qu'ils font connaître la profondeur de l’eau
qui couvre les barres et les bancs à l'entrée de nos havres
à n'importe quelle période de l'année. Les renseignements
fournis par ce service sont aussi utiles en ce qui regarde le
niveau moyen de la mer, et servent de base aux arpenteurs
sur terre dans leurs opérations de nivellement.
L'enregistrement des marées est obtenu au moyen d’un
instrument ingénieux activé par une horloge. Cet instru-
ment donne une courbe continue qui montre la hauteur de
la marée à toute heure du jour et de la nuit et, de cette
manière, fournit des renseignements plus exacts que ne
pourraient le faire trois hommes employés par quarts de
huit heures chaque jour. Ces instruments, pour pouvoir
donner des résultats exacts, doivent être installés avec pré-
caution, et bien ajustés.
Les données maréographiques fournies par le gouverne-
ment canadien ont atteint, jusqu'à présent, un haut degré
de perfection, et le Canada est le premier pays à reconnaître
l'importance des rensergnements sur la marée, non seule-
ment dans l'intérêt de la navigation, mais aussi pour servir
de base dans les opérations de nivellement et pour l’arpen-
tage sur terre.
Le service des marées du ministère du Service Naval a
LA SURVIE CHEZ LES GRENOUILLES 147
fait beaucoup de recherches durant l'été touchant les marées.
Ce travail avait pour objet d'obtenir de nouvelles données
maréographiques pour nos havres et diverses autres éten-
dues pour lesquelles on a besoin de renseignements sur les
marées.
Durant l’année dernière, on a fait des observations sur la
marée à Campbellton et Dalhousie, à la tête de la baie
des Chaleurs, et autres havres à l’est au Nouveau-Bruns-
wick où la marée est d’une nature spéciale à cause des
barres à leur entrée. Il s'est fait beaucoup de dragage
dans ces havres. Il est essentiel d'obtenir des données ma-
réographiques touchant les niveaux d’eau basse et la montée
de la marée où la profondeur d'eau pour la navigation est
limitée. Les données maréographiques aideront à détermi-
ner le dragage qu'il sera nécessaire d'effectuer.
Trois nouvelles stations maréographiques ont été instal-
lées à l'entrée du Saint-Laurent, c'est-à-dire à Gaspé, Ri-
vière-aux-Renards et aux Sept-Îles ; on a aussi obtenu des
données maréographiques pour la côte orientale de la baie
d'Hudson et pour la baie James. En plus du travail spécial
entrepris, les six stations maréographiques permanentes sur
la côte orientale ont continué leurs opérations, et la réduc-
tion des renseignements obtenus servira de base à la prépa-
ration de tables de marées pour les années à venir.
‘DE
PASURVIE CHEZ LESIGRENOUILLES
Nous traduisons du Quebec Telegraph, du 30 novembre
1921, l’article suivant :
On discute, dans le Manchester Guardian, les récits aui
ont cours de temps à autre au sujet de Grenouilles trouvées
vivantes dans des blocs de pierre.
118 LE NATURALISTE CANADIEN
De nombreux théoriciens, dit ce journal, ont tenté de
donner une explication plausible du fait que l’on trouve des
Grenouilles dans des situations où elles sont depuis des
époques inconnues. En outre, de quelle façon ont-elles été
mises dans de telles situations ? et comment ont-elles pu y
continuer de vivre sans en sortir ? Inutile de dire, ‘sans
doute, que c'est une toute autre affaire que de savoir si
une Grenouille ordinaire longtemps enfermée dans un bloc
de pierre peut, ou non, continuer de vivre.
La plus récente découverte, en cette matière, nous vient
de Werneth Low. Quatre ouvriers, à ce qu'on rapporte, y
procédaient à l'extraction de la pierre pour le Compstall
Council, lorsque, soulevant un gros bloc...ils virent huit
Grenou'lles s'en échapper, laissant dans le roc des creux
correspondant à leur forme et à leur taille. Que ces Gre-
nouilles fussent vivantes, elles le prouvèrent en sautant, dès
que rendues à la liberté, trois pieds en l'air ! En outre, les
ouvriers témoignent n'avoir vu aucune indication de la
façon dont ces Grenouilles avaient pu pénétrer dans [a
pierre.
Le professeur Sir William Boyd Dawkins, dans une im-
terview donnée à un représentant du Manchester Guardian,
ne mit aucunement en doute le fait que ces Grenouilles
avaient réellement été enfermées dans la roche. Pendant que
l’on creusait pour la construction du canal maritime de
Manchester, a dit Sir William, il s'est personnellement
occupé de faire des recherches sur le cas d'une Grenouille
qui avait été enfermée vivante dans le grès, à trente pieds
sous terre et sans aucun moyen de s'échapper de là.
Il n'y avait aucune raison de douter de la réalité de la
découverte de Werneth Low. Comme on lui demandait s'il
pouvait expliquer la présence de Grenouilles dans la pierre.
Sir William répondit qu'il n’y avait pas encore de Grenouilles
LA SURVIE CHÉZ LES GRENOUILLES 149
sur la terre lors de la formation de la pierre ; en ce temps-
là, les espèces ancêtres des Grenouilles n’avaient pas même
encore perdu leur queue. Rien de plus simple, dit-il, que
l'explication du fait cité. Lorsqu'elles étaient encore très
petites, les Grenouilles en question sautèrent dans quelque
crevasse existant dans la masse rocheuse, et y vécurent grâce
à ce que des mouches et autres insectes pouvaient y pénétrer
aussi. Il arriva à la fin à nos Grenouilles, comme au
renard de la fable, d’avoir trop grossi pour pouvoir s’en
aller par le même chemin. Et c’est là tout.—Il n’y a pas
d'autre explication possible, dit sir William. Il y a près d’un
siècle, Buckland a fait des expériences avec des Grenouilles.
On les avait enterrées vivantes dans des vases à plantes -
d'appartement : mais elles moururent sans exception. Il a
été prouvé que les Grenouilles ne sauraient vivre sans nour-
riture plus-que douze mois.
Tel est l’article reproduit par le Quebec Telegraph du 30
novembre dernier.
Cet article nous a vivement intéressé à cause du souvenir
qu'il nous a rappelé. Alors que nous étions encore jeune
écolier et nous trouvant à la maison de campagne des mes-
sieurs du séminaire de Québec, au Petit-Cap (Saint-Joa-
chim, comté de Montmorency), nous fümes un jour témoin
du fait suivant. Feu Mgr Hamel, le professeur de physique
bien connu, de l'Université Laval, enferma un jour devant
nous des Grenouilles ou Crapauds, nous ne savons plus, dans
des blocs de platre ou de ciment dissous, marquant la date
sur chacun. Puis les blocs furent mis à l’écart, pour étre
ouverts dans un avenir plus ou moins éloigné. La théorie
était que l’on retrouverait alors Îles batraciens encore
vivants. Seulement, nous n'avons jamais su ce qu'il était
advenu, par la suite, de l'expérience. Si quelqu'un des MM.
du Séminaire ou de l'Université pouvait aujourd'hui nous
en donner des nouvelles, cela serait fort intéressant. De
même, si quelque lecteur a eu connaissance de faits ou d’ex-
périences analogues, nous le prions, dans l'intérèt de la
science, de vouloir bien nous le faire savoir.
150 LE NATURALISTE CANADIEN
: OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS
(Continué de la page 129.)
2°—Mais si le calcul des probabilités est si évidemment
inutile dans notre hypothèse et conduit si facilement à l’er-
reur, comment expliquer que des botanistes sérieux l’aient
employé ? La réponse est facile.
M. Gardner affirme que ces calculs “ont pour but de
prendre une moyenne de croissance...et c'est tout...d’éta-
blir la hauteur moyenne d’une plante...tout aussi bien que:
l'on a établi la moyenne de la vie humaine par de semblables
calculs.” Or, il n’est pas exact de dire que C5 0m
et s’il n'y avait pas eu autre chose, je n’aurais pas abordé la
question. La recherche de la longueur moyx:::.e n'est qu’une
introduction, comme la hauteur n’est qu'un facteur de l’es-
pèce ; ce que l’on veut connaître, ce sont les rapports d’au-
tres éléments à la longueur : nombre de fleurs et de fruits ;
rapports entre les fleurs et les fruits, par suite nombre
d'avortements, etc. Puisque j'avais fait allusion à Gauss
(non Garns), à Ludwig, Amann, M. Gardner n'avait qu’à
se rappeler l’histoire des écoles de ces savants et l’application
de leurs principes en taxonomie, pour laisser au calcul des
probabilités toute l'importance qu'on avait voulu leur accor-
der. Du reste, puisque M. Gardner connaît le mécanisme du
calcul des probabilités, il n’a qu’à analyser la célèbre for-
mule ‘
1. La formule algébrique que l'on voit ici ayant été accidentelle-
ment mal placée dans la dernière livraison, nous reprenons toute une
page du travail du P. Fontanel.—RÉD.
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS IS
avec les intermédiaires qui y conduisent, pour voir ce
que l'esprit introduit d'idéal et d'hypothétique dans ces cal-
culs. Il insistera alors beaucoup moins sur les grands avan-
tages et beaucoup plus sur les inconvénients certains !
\
IL. Expériences de Laboratoire.—M. Gardner ne veut
pas qu'on fasse des expériences de Laboratoire sur la crois-
sance, ‘parce que l'air et la lumière sont artificiels.”
1°'—Beaucoup d'expériences n'ont pas été faites au Labo-
ratoire mais en plein air, dans des pots permettant le con-
trôle des engrais. Si j'ai induit M. Gardner à conclure le
contraire, je lui en fais mes excuses.
2°—C'est évidemment par distraction que M. Gardner a
écrit que l'air et la lumière du Laboratoire sont artificiels !
Pair artificiel est encore à découvrir ; et les savants ne s’y
essaieront pas, parce que l'air naturel suffira longtemps! Or,
pour avoir de l'air naturel, il suffit que le Laboratoire com-
munique avec l'extérieur par les ventilateurs.
Quant à la lumière des Laboratoires, c’est la lumière
solaire, la plus économique ; elle peut varier parfois en
intensité, à cause des fenêtres, mais pas en nature. Si par-
fois les Laboratoires reçoivent la lumière artificielle, c’est
la lumière électrique. Or, M. Gardner n'ignore pas que
des expériences de Gaston Bonnier ont prouvé “que les plan-
tes peuvent pousser à la Iümière électrique comme à la
lumière solaire, à condition d'éliminer par des écrans de
verres les rayons nuisibles ultra-violets.”
Donc l’objection n’a aucun fondement sérieux.
Je regrette d'avoir à disculper l'expérience en Labora-
toire ; mais je ne voudrais pas que l'autorité de M. Gardner
induise les lecteurs en erreur. Les avantages de cette mé-
thode d'étude sont évidents : a) les variations contrôlées
de la lumière, de la chaleur, de l'humidité, permettent de
contrôler les variations correspondantes de la plante et par
152 LE NATURALISTE CANADIEN
suite sa plasticité ; b) on peut contrôler et varier la nature et
la quantité des produits qui influent sur la croissance géné-
rale de la plante et sur tel organe en particulier ; c) le con-
trôle des agents nuisibles, de la nature des dommages, de la
résistivité de la plante, très long et souvent impossible en
plein air, est facile au Laboratoire ; d)au besoin, la plante
peut être placée dans des conditions exceptionnelles, favora-
bles ou défavorables : c’est le seul moyen de connaître à
fond sa capacité d'adaptation.
De nos jours, les sciences naturelles, les sciences biolo-
giques surtout, ont fait d'immenses progrès autant et plus
par l’expérimentation que par l'observation : or, l’expéri-
mentation de Laboratoire offre sur l’expérimentation en
plein air l'avantage de simplifier en accélérant les change-
ments de milieu et d'aller plus loin en dépassant en intensité
les variations ordinaires. C’est la méthode des serres ;
c'est la méthode des collèges d'Agriculture progressistes ;
c'est la méthode des Laboratoires de biologie. M. Gardner
ne veut évidemment pas la condamner ; il demande qu'on
évite les causes d'erreur et les conclusions hâtives ou illo-
giques. Sur ce point je suis de son avis ; mais c’est une tout
autre question |!
IV. Les couleurs.— M. Gardner veut que la couleur
suffise pour déterminer l'espèce, nous l'avons vu. Mais sen-
tant la position délicate, il va plus loin : il affirme que les
couleurs sont fixes. Parlant de ma division en couleurs
“stables et mobiles”, 11 dit : “Je ne savais pas encore que
les plantes peuvent changer de couleur comme nous d’habit.”
Sous cette forme, l'argument exagère ma pensée ; je mai
pas prétendu que ce changement se fasse à discrétion et
continuellement ; j'ai soutenu qu'il est au moins possible,
et que par conséquent le taxonomiste doit se prémunir
contre une erreur.
w
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS 153
Entre ne pas changer de couleur et en changer comme
nous d’habit, il y a une énorme marge. La couleur dépen-
dant du milieu, de la lumière, des organes de la plante, des
corps étrangers introduits, etc., le changement pourrait se
faire lentement, à mesure que varieraient ces multiples fac-
teurs ; et la plante adaptée pourrait garder sa nouvelle cou-
leur tant qu’elle resterait dans son milieu nouveau désormais
normal pour elle. Du reste, M. Gardner n’a sans doute pas
l'intention de nier la possibilité des variations brusques : il
aurait fort à faire s’il devait contredire toutes les données
de Vries et Blaringhem. Et puis, s’il voulait me concéder
que les couleurs sont dues à des procédés analogues chez les
animaux et chez les plantes, il devrait admettre la possibilité
du changement brusque : les animaux à “Mimétisme” chan-
gent de couleur plus facilement que nous d’habit.
Quels sont les arguments de M. Gardner ?
1°—I1 cite l'exemple de ses Hépatiques bleues et blanches
qui ‘depuis cinq ans n'ont pas donné le moindre signe de
changement dans les couleurs.”
Peut-on conclure que les couleurs des Hépatiques sont
fixes ? Les conditions étant les mêmes, il n’y a pas de raison
pour que les couleurs changent ; mais on n'aurait pas le
droit de conclure que toutes les couleurs sont fixes, et restent
fixes quand les conditions changent ! Or, c’est ce qu'il fau-
drait prouver.
2°—II] apporte l'exemple des Achillées, chez lesquelles
“la couleur persiste jusqu'à la disparition complète de la
plante”... “L/Achillée (rose) meurt et naît rose.”
On peut faire la même remarque que sur les Hépatiques :
la conclusion de M. Gardner dépasse de beaucoup les pré-
misses. Tout en admettant qu'une Achillée devenue rose
reste rose, je n'oserais pas affirmer que des individus ne
14—Janvier 1922.
1 54 LE NATURALISTE CANADIEN
3°—I avance que “le fait de ne trouver qu’un seul indi-
vidu rose à la fois est tout à fait erroné”, croyant sans doute
fermer ainsi la porte à l'argument des variations brusques.
Cette affirmation est surprenante ! J'avais dit avoir ren-
contré dans un endroit déterminé “un seul individu rose” ;
je n'avais rien conclu de précis, parce que les compagnons
auraient pu être détruits accidentellement. M. Gardner est
plus courageux ; il a sous les yeux plusieurs individus roses:
donc ‘le fait de ne trouver qu'un seul individu rose à la
fois est tout à fait erroné.” En saine logique, avant de
conclure il faudrait s'assurer que nulle part on ne trouve
un individu rose solitaire !
4°—T1 cite le fait des Hortensias devenus bleus tempo-
rairement, et en conclut que les changements artificiels de
couleurs ne sont que temporaires ! Ab uno disce ommnes !
L'exemple des Hortensias prouve qu'il n’est pas toujours
possible de garder longtemps les couleurs obtenues par des
procédés chimiques, ce que j'admets volontiers ; mais ül
prouve aussi qu'il est possible de changer les couleurs : d’où
il n’est pas 1llogique de conclure que ces changements pour-
raient se faire naturellement si le produit fourni par
l’homme était fourni par le sol. C’est ce que j'ai soutenu.
Que la couleur ne persiste pas longtemps, ma thèse reste
iritacte : je demande que le taxonomiste s'assure qu'il n’est
pas en présence d’un simple changement femporaire de
couleur sur un même individu !
Non seulement M. Gardner n'a pas affaibli la thèse ; maïs
il a ajouté une preuve qui ne manque pas d'intérêt : il a
“remarqué que les plantes du même groupe (Achillées) ne
sont pas toujours si roses que Îles plantes d’un autre
groupe :” “car, dit-il, j'ai un groupe d’un rose assez prononcé,
tandis que d’autres groupes sont d’un rose tournant au
rouge.” Le rose pourrait bien n'être qu’un état intermé-
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS 155
puissent perdre leur couleur rose ; et pour pouvoir l’afhr-
mr, M. Gardner devrait contrôler tous les individus !
diaire pour passer au rouge, et alors, les plantes à fleurs
roses qui donneraient des descendants à fleurs rouges n'au-
raient pas une couleur fixe !
Mais en donnant ses preuves, M. Gardner a mis de côté
des faits qui ont dû le faire rêver : si les couleurs sont fixes,
elles n’ont jamais changé... or, les plantes à couleurs déli-
cates n'existent que depuis une période récente... d’où
viennent leurs couleurs ? Je ne sais si M. Gardner est évolu-
tionniste, mais j'aimerais à l'entendre sur la Paléobota-
nique !... N’allons pas à l’origine. Bornons-nous aux faits:
des Vesces portent sur un même pied des fleurs à teintes
différentes, depuis le violet franc jusqu'au rouge foncé,
avec tous les intermédiaires ; on peut même suivre les
changements d’un jour à l'autre ;: sur un même pied de
Liseron des champs on observe toutes les couleurs, depuis le
blanc jusqu'au rouge ; un même pied de Rosier donnera des
fleurs rouge foncé, rose clair et blanc ; sur une tige d’Eglan-
tier j'ai cueilli des fleurs presque jaunes et des fleurs
blanches. Les exemples fourmillent ; on peut les expliquer,
mais non pas les nier ; ils restent comme des faits et per-
mettent de conclure qu'il faut se défier des couleurs quand
on veut créer une espèce nouvelle.
M. Gardner rappelle fort à propos l'exemple des Hor-
tensias, pour prouver que la nouvelle couleur ne persiste
pas ; mais a-t-il oublié les couleurs obtenues par les horti-
culteurs, et qui persistent ? couleurs des Tulipes, couleurs
des Chrysanthèmes, couleurs des feuilles de Coleus, d’Irisi-
nes, d'Achryronthes, etc., etc. ? A-t-il oublié avec quelle fact-
lité ces couleurs changent quand on reproduit par graines et
non par boutures, ce qui donne la fixité relative dont il
s'agit ? A-t-il oublié les changements düs aux croisements,
1 56 LE NATURALISTE CANADIEN
les retours par hérédité ? Tous ces faits et beaucoup d'autres
parlent en faveur de la plasticité des couleurs. Et si M.
Gardner admet que la couleur verte est fabriquée par les
plantes par des procédés analogues à ceux qui donnent les
autres couleurs, il devra admettre aussi la fixité du vert.
Mais alors, que penser des faits de transformations des
sépales verts en pétales blancs, rouges, roses ?... Et ces cou-
leurs persistent dans de nombreuses fleurs à calice pétaloide!
Nous sommes loin de l'exemple des Hortensias !
V. Les réact'ons physico-chimiques.—Vespere que M.
Gardner s’en prend à mes expériences et non à la méthode
elle-même ; autrement je le trouverais trop sévère et consi-
dérablement en retard !
Entre parenthèse, il voudra bien remarquer que je ne suis
pas “surpris de voir que l’on a trouvé de la triméthylamine
dans les Aubépines”. Ma phrase ne manifestait aucune
surprise : ‘on sait que les chimistes ont trouvé la triméthy-
lamine dans les Aubépines”. Un contact intime de plus de
deux demi-douzaines d'années avec les dérivés organiques
a fortement atrophié en moi la faculté de surprise !
Je crains que mes expériences n'aient pas été bien com-
prises : peut-être ai-je été obscur en cherchant à résumer.
Où M. Gardner a-t-il lu ‘qu'avec certains acides j'avais
détruit ou bruülé les tissus ou les pigments qui produisent les
couleurs des fleurs” ? J'en avais dit assez en expliquant la
méthode employée pour laisser conclure toute autre chose :
en parlant de “principés actifs de la plante”, de ‘synthèse
refaite par la plante”, je laissais suffisamment entendre que
la plante n’était pas détruite. Si M. Gardner a la patience
d’expérimenter en physico-chimie, il verra que beaucoup
de plantes peuvent être décolorées et recolorées de diverses
manières sans cesser de vivre et de croître, preuve qu’elles ne
sont pas détruites !
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS PS7
Du reste beaucoup d'expériences physico-chimiques n’at-
teignent pas le tissu des plantes : M. Gardner a sans doute
essayé de décolorer des fleurs blanches en faisant le vide
au-dessus d'elles, dans une machine pneumatique ; phéno-
mêne qui a fait dire à M. Dutrochet que “c’est à la présence
de l'air dans les cellules qu'il faut attribuer la couleur
blanche d’un grand nombre de pétales.”
Et puis, les souvenirs laissés à M. Gardner par ses études
de physique sur les couleurs, et par ses études de microscopie
sur les pigments colorés des plantes, auraient dù l’avertir
qu’il faut peu de chose pour modifier la couleur collective !
Il sait en effet que le mélange de certains pigments nous
donne une couleur unique, alors que le microscope en
découvre plusieurs. Or, pour modifier cette couleur unique
il suffit d'empêcher la formation d’un des pigments, ou d’en
modifier la proportion.
Quand l’expérimentateur se sert de réactifs, il ne prend
pas nécessairement ‘certains acides” qui brülent ou détrui-
sent les tissus ou les pigments. En effet, que sont ces mysté-
rieusès couleurs végétales ? des sels, dans la majorité des
cas des sels de métaux alcalins et alcalino-terreux ; dérivant
de bases et d'acides organiques qu'on peut souvent isoler.
Conséquemment, étant donné tel sel ayant telle couleur, il
suffira qu'un produit soit introduit et donne un acide déga-
geant plus de chaleur en se combinant à la base du sel : le
premier acide sera déplacé et la plante sera décolorée ou
changera de couleur. Et le produit introduit peut être
très inoffensif. La spécialité de la plante est d’être orga-
nisée pour fabriquer tel sel dans tel milieu ; mais cette
plante est soumise à des facteurs incontrôlables par elle : des
germes occasionnant des réactions acides ou basiques, des
produits de circulation amenés par la pluie, etc., etc. Qui ne
connaît la teinture de tournesol donnant du bleu ou du
158 LE NATURALISTÉ CANADIEN
rouge suivant que l’acide litmique est combiné ou déplacé
par un rival plus ex-othermique ? Dans les laboratoires on
la remplace parfois par le sirop de violettes donnant des
modifications analogues. Je me sers fréquemment de la
couleur rouge de betteraves et surtout de choux pour les
réactions acides et alcalines. Or, si on observe les betteraves
et surtout les choux, pendant leur croissance ,on peut saisir
toutes les teintes que fournissent les réactions de laboratoire.
Et l'analyse de feuilles portant une couleur momentané-
ment non rouge, montre la présence d'acides ou de bases,
selon le cas. Donc les expériences de Laboratoire ne vio-
lentent pas autant la nature que semble le croire M. Gardner;
elles l'imitent et apprennent à connaitre son mode d'opéra-
tion.
Par suite, peut-on dire que les expériences de Physico-
Chimie ne se rattachent pas bien à la science ; qu'elles sont
sans utilité ? N'est-ce pas plutôt le contraire ? Elles
montrent, par les changements de couleurs, que les produits
sont de telle nature, appartiennent à tel groupe, puisque sous
l'influence de tels réactifs ils donnent telle réaction ; inver-
sement, en déterminant telle synthèse, elles prouvent que
telle couleur peut être due à tel produit. Et je ne vois pas
comment M. Gardner peut dire que les expériences de physi-
co-chimie ‘‘ne montrent pas ce que contiennent les plantes,
c’est-à-dire les éléments qui les composent”, puisque ces
expériences comportent l'analyse et la synthèse qui sont
les deux méthodes usitées en chimie pour connaître la nature
d'un corps.
M. Gardner semble vouloir limiter le biologiste à cher-
cher les ‘‘éléments qui entrent dans la composition des plan-
tes”, et il s'abrite derrière l'autorité de Raulin. Et ici c’est
Ja méthode scientifique qui est en jeu.
Raulin était un géologue avant tout : il n'est donc pas
n
PUR TR
OBSERVATIONS SUR OBSERVATIONS 159
étonnant qu'il ait attiré l'attention sur le sol, et en ce faisant
il a eu parfaitement raison. Mais insister sur un point n'est
pas nier les autres : et je doute que M. Gardner puisse me
donner une seule phrase montrant clairement que Raulin
s'oppose à ce qu'on fasse davantage ! Et pourquoi ne pas
permettre avec les plantes ce qu'on permet avec les animaux,
ce qu'on fait dans tous les laboratoires ? modifier les pro-
duits et la nature des réactions vitales pour connaitre plus
complètement l'être vivant. Car, s'il est vrai que “lon
trouve dans les plantes toutes les substances que l’on trouve
dans le sol qui les nourrit”, Raulin savait bien qu'on ne
trouve pas ces substances sous la même forme dans la plante
et dans le sol ; dès lors, puisque la plante transforme, il
est tout naturel de chercher jusqu'où s'étend son pouvoir
de transformation, d'essayer de l'agrandir ou de le dimi-
nuer, ce qui est de la physico-chimie, ce qui est parfaitement
scientifique et fait pénétrer plus avant dans le problème de
la vie. Et s’il est jamais permis de se faire une idée sur
l’évolution des plantes telle que la laisse entrevoir la
Paléobotanique, sur le mécanisme de cette évolution, sur les
influences relatives des divers agents, c'est la physico-chimie
qui nous donnera les arguments les plus précis.
Mars le sujet que M. Gardner croit m'être ‘favori’
m'entrainerait trop loin ! J'ai déjà peut-être trop appuyé
sur des notions élémentaires. Aussi bien n'est-ce pas pour
M. Gardner que je l'ai fait ; mais il fallait être compris :
et il se peut que tous les lecteurs du Naturaliste canadien
n'aient pas la science et l'expérience de M. Gardner !
Puisse-t-11 m'avoir fourni l'occasion d'éclairer et non
d’ennuyer une fois de plus les lecteurs !
P. FONTANEL, S. J.
COURS
160 LE NATURALISTÉE CANADIEN
L’'ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 140.)
En fait de botanique, on trouve encore, dans la première
série du Naturaliste canadien, une liste commentée des plan-
tes rares qui existent dans la localité du Cap-Rouge, une
liste des plantes observées aux iles de la Madeleine, et sur-
tout (Vol. XVII) le texte d’une conférence que fit l’abbé
Provancher le 13 janvier 1888, sur les champignons et les
insectes dans l'industrie laitière, à la réunion annuelle de
l'Association de l'Industrie laitière à Saint-Hyacinthe. —
Cette conférence débutait par un exorde...insinuant. “Je re-
grette, s'écriait tout d’abord l'abbé Provancher, que l’on ait
commencé par moi la série des conférences : je crains fort
d'ennuyer l'auditoire en l’entretenant d'insectes si peu
connus qu'on n'en soupçonne pas même l'existence, si peu
remarquables qu'il faut s’armer de verres convexes pour
les distinguer, et à noms si étranges et parfois si baroques
qu'on désespère de les retenir. Mais comme il arrive souvent
que, dans un repas, des mets appétissants et succulents font
oublier la soupe désagréable qu'on a d’abord servie, j'a
tout leu de croire qu'il en sera ainsi dans la présente occa-
sion, et que ceux qui viendront après moi feront oublier
l'ennui du début.” Mais il est peu probable que les auditeurs
soient le moindrement ennuyés en écoutant cette confé-
rence, où l’orateur se permit de juger avec une rude fran-
chise l’organisation agricole officielle de l’époque. “Puisque,
disait-il, ces congrès que vous réunissez chaque année ont
particulièrement pour but de régénérer notre agriculture
par l’industrie laitière, je me permettrai de soumettre ici
mes vues sur quelques points qui paralysent le progrès que
L’ABBÉ PROVANCHER 161
nous avons tous en vue. Mes idées sont loin d’être infail-
libles et sont toutes discutables ; mais on m'accordera de
les considérer comme venant d’un homme qui a observé,
beaucoup étudié, et quelque peu pratiqué, et qui de plus,
comme vous tous, messieurs, cherche la prospérité de notre
commune patrie dans la régénération de son agriculture, qui
se ruine dans une routine surannée et condamnable.—ÆEt tout
d'abord je vous dirai que je suis contre le Conseil d’agricul-
ture, les Comnussions d'agriculture, et les inspecteurs des
récoltes sur pied : politique qui semble n'avoir pour but que
de tourner à l'avantage de ceux qu'une bonne fortune a mis
à même d’être acteurs dans ces drames.—Te Conseil d’agri-
culture ne me paraît que comme une cinquième roue ajoutée
à un char, qui nuit grandement à son mouvement, loin
d'activer sa rapidité... Je dis la mème chose des Commis-
sions d'agriculture, qui sont un autre rouage surnuméraire,
et dans lequel on ne voit que trop percer le favoritisme du
parti politique et trop peu se montrer les véritables capa-
cités en agriculture.—De même pour l'inspection des récoltes
sur pied qui se fait à grands frais, et sans autre profit que
les récompenses qu'on vient apporter à des gens de moyens,
qui ont pu faire mieux que beaucoup d’autres parce qu'ils
avaient plus de ressources.—On voulut bien, en 1854, lorsque
j étais curé de Saint-Joachim, dans la côte de Beaupré, m'in-
vitér à organiser une société d'Agriculture, dont on ne
jouissait pas encore. Je formulai de suite le programme
pour donner des prix à la plus grande quantité récoltée dans
un arpent. Dès la première année, les prix se répartirent
comme suit : Récolte dans un arpent : BLÉ, 19 minots
AVOINE, 45 ; Pois, 18 ; FoIN, 377 bottes, etc Et de
suite on entendit répéter de toute part : ‘“‘Attendons l'année
“ prochaine : on verra si je ne battrai pas cela ! Je vais
“ préndre un arpent pour du blé, un autre pour de l’avoine,
14—Janvier 1922,
162 LE NATURALISTE CANADIEN
‘un autre pour des pois, etc., et les préparer spécialement.”
Et la deuxième année arrivée, les prix furent comme suit :
BLÉ, 34 minots, 2e prix, 23 ; AVOINE, 65 minots ; Pors,
23 ; FoIN, 400 bottes, etc., etc. N'était-ce pas là un véri-
table progrès ? et à la portée de tous, puisqu'on ne prenait
qu'un seul arpent ? Et la pièce de terre qu'on aura amenée
à produire 34 minots de blé dans un arpent, n’aura-t-elle
pas subi une amélioration dont elle se sentira pendant cinq
et six ans et plus ? Si chaque cultivateur prenait le soin
d'améliorer trois ou quatre arpents de son champ chaque
année, ne serait-ce pas un progrès réel et des plus promet-
tants ?—Quant aux écoles d'Agriculture, je ne veux ici bles-
ser personne, mais pardonnez-moi ma franchise: je ne les
trouve pas à la hauteur de leur position. ../Pourquoi n’ensei-
gne-t-on pas dans ces écoles la botanique, la taille et la
greffe des arbres, la connaissance des insectes utiles et nui-
sibles ? Ce sont là des appoints qui ne sont pas à négliger
en agriculture, surtout lorsqu'on veut former des agricul-
teurs modeles'.—On vient de mettre sur pied, à Ottawa, une
ferme expérimentale ; mais, pour cela comme pour bien
d'autres choses, les Canadiens-Français semblent avoir été
oubliés.”
Les passages que l’on vient de lire peuvent être regardés
comme le poivre et le sel dont l'abbé Provancher assaison-
nait ‘“‘la soupe désagréable” qu’il prétendait servir à l’assem-
blée qui l'écoutait. Dans cette conférence, faite au point
de vue de l’industrie laitière, il traita des microbes en
général, ou des champignons microscopiques, et plus spécia-
lement des espèces, végétales et animales, qui agissent utile-
ment ou nocivement dans le traitement industriel du lait.
1. Ceux qui connaissent nos Fcoles d'Agriculture d'aujourd'hui
savent que les desiderata de l’abbé Provancher y sont amplement réali-
sés et même dépassés, A,
L’ABBÉ PROVANCHER 163
Dans une seconde partie, le conférencier parla des insectes
“reconnus pour s'attaquer au beurre et au fromage”, c'est-
à-dire les Acares ou mites et les larves de la Mouche de nos
maisons. “Il serait grandement à désirer, s'écrie-t-1l en
arrivant à ce sujet, qu'on eût généralement des notions plus
complètes sur les insectes, leurs mœurs, la manière de les
combattre : caf, en agriculture surtout, nous avons tous les
jours à compter avec eux. La Cécidomye nous enlève sou-
vent plus de la moitié de nos récoltes de blé, en attaquant
le grain dans l’épi ; les Agrostides coupent dans le champ les
jeunes plantes, blé, avoine, tabac, melons, etc. ; les Bruches
rongent: les pois à l’intérieur ; la Piéride fait périr les choux ;
les Altises, les raves et les navets ; les Pyrales s’introduisent
dans nos pommes, tandis que les Saperdes rongent le tronc
des pommiers. Il n’est, en un mot, aucune de nos récoltes
qui ne serve de pâture à quelque insecte, et qui n'ait plus
ou moins à souffrir de leurs dégâts. Et si nous examinons
l'intérieur de nos maisons, nous trouvons encore les terribles
ravageurs : Poux dans la tête des enfants, Punaises dans
les lits, Puces partout, Desmestes dans nos armoires, Mites
dans nos fourrures et nos lainages, Ravets, Coquerelles dans
nos cuisines, rongeant et souillant tout ce qu'ils rencontrent,
etc, etc. Aussi, quelle rançon la gent insecte prélève sur
nous! Je vous étonnerais peut-être en vous disant que c'est
par centaines de mille piastres qu'on évaluerait leurs dégats.
Eh bien, je ne crains pas d'avancer que c'est par millions.
Voulez-vous vous en convaincre ? Prenez seulement un-
article, et supputez la perte. Prenez par exemple Îles
oignons. ÎIl y a 120,000 fermiers dans la province de
Québec. C’est certainement rester au-dessous de la réalité
que d'estimer à deux minots par ferme la perte des oignons
détruits par l’Anthomie, puisque en bien des endroits on en
a complètement abandonné la culture. Estimons-les à 50
164 LE NATURALISTEÉ CANADIEN
cts le minot : voilà donc pour ce seul article $120,000
annuellement d’'enlevées.—Or, si on était mieux renseigné
sur les mœurs, les habitudes des insectes, on aurait des
moyens, je ne dis pas de les exterminer, mais du moins de
diminuer considérablement leurs dégâts. Je ne vous en
citerai qu'un exemple.—On estime la production annuelle du
Canada à deux cents millions de piastres. Les insectes en
font périr au moins un vingtième. Voilà donc dix millions
de perte par leurs dégâts !”
J'ai cité non sans complaisance ce plaidoyer, à point de
vue utilitaire, en faveur de l’entomologie, pour éclairer un
peu la religion de trop de gens que nos recherches et nos
études sur les insectes font toujours un peu sourire. Je me
rappelle toujours ce vieil oncle, un rural, qui, entendant dire
que “je ramassais des mouches”, s’informa avec anxiété
de mon état d'esprit ! Comme si l’on pouvait simplement
qualifier d'amusements puérils l'étude attentive de fléaux
qui causent chaque année au pays des pertes aussi énormes.
Car on peut aujourd'hui décupler les chiffres que donnait en
1888 l'abbé Provancher, et dire que si, à cette époque, les
insectes nuisibles nous faisaient perdre annuellement Îa
somme de $120,000 seulement sur la culture des oignons,
nos pertes actuelles, en fait d'oignons toujours, dépassent
aujourd’hui de beaucoup le million. Si, de façon générale,
les dégâts des insectes nous coûtaient une perte de dix mil-
lions il y a un tiers de siècle, c’est bien un dommage d’une
centaine de millions qu'ils nous causent aujourd'hui. Non
pas que les insectes aient perfectionné leurs méthodes de
ravage depuis trente ans ; mais l’énorme accroissement des
cultures n’a pu que faire s’augmenter aussi le total des
dommages causés par les insectes nuisibles. Et quant aux
entomologistes, qui cherchent et qui trouvent les moyens
LÉS COLÉOPTÈRES DU CANADA 165
de diminuer les ravages de ces fléaux de nos cultures, on
devrait les regarder comme des bienfaiteurs publics...
NASTER
(A suivre.)
nec O UE —
LES COLEOPTERES DU CANADA
(Continué de la page 144.)
XIVe Famille
| PTILIIDÆ (Trichopterygidæ)
Les coleoptères de cette famille sont de très petite taille.
c'est juste si la plus grosse espèce possède la taille de la tête
d'une épingle. Ils vivent dans le bois pourri, les fumiers, les
matières végétales en voie de décomposition, les champi-
gnons recouvrant les arbres et les billots couchés par terre
depuis une assez longue période de temps; et aussi on en
trouve des espèces dans les fourmilières. Ces insectes sont
les plus petits de l'ordre des Coleoptères.
Les auteurs suivants traitent des différents genres de
cette famille.
Matthezws Rev. 4.—Syn. No. Am. Thichopterygidæ. Trans.
Ann. Ent. Soc. XI. 1884, pp. 113-156.
Flach, Karl.—Best d. Thichopterygidæ d. Eur. Verh. zool.
bot. Ges. Wien 39. 1880, pp. 481-532.
Casey, Col.—Contributions 2. 1884, pp. 61-198.
New Gen. and Sp. Calif. Coleop. Cal. Ac. Sci. 1885,
PP. 283-336.
Descriptive Notices. al. Ac. Sci. 1886, pp. 157-264.
166 LE NATURALISTÉ CANADIEN
Csiki, E.—Ptiliidæ. Junk Col. Cat. pars 32, 1911.
Blatchley.—Coleoptera of Indiana. 1910, pp. 485-490.
Provancher.—Petite Faune entomologique. Les Coléopte-
res.
à ler Genre
ACTIDIUM Matth.
Chez les insectes de ce genre, les antennes sont à 11 joints,
le pronotum petit, la base reposant snr les épaules des ély-
tres, les élytres longues et entières ; l'abdomen a sept seg-
ments, les pattes robustes sont généralement courtes et très
dilatées, les tarses sont courts.
A. Crotchianum Matth.—Cist. Ent. 2. 1877, p. 168.
Habitat : Colombie-Anglaise.
2e Genre
POALTUMA Pr:
Les espèces de ce genre ont le corps allongé, antennes à 11
articles, tête proéminente, pronotum court, élytres entières,
pattes courtes, surtout la paire postérieure. Trois espèces
rencontrées en Canada.
P. Sharpi Matthews.—Trichop. Illust. 1872, p. 101.
Habitat : Colombie-Anglaise.
P. Columbianum Matth.—Cist. Ent. 2, p. 169, 1877.
Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise.
P. obscurum Matthews.—Cist. Ent. 2, p. 171, 1877.
Habitat : Colombie-Anglaise.
3e Genre
PTENIDIUM Fr.
Les espèces de ce genre sont prises sous les feuilles mor-
tes, sous les plantes cryptogamiques tapissant la surface des
billots de hêtre.
|
PUBLICATIONS REÇUES 167
P. Ulkei Matth.—Trans. Am. Ent. Soc. V. IL, p. 151, 1884.
Habitat : Ontario.
? P. evanescens Marsh.—Ent. Brit. 1802, p. 126.
Habitat : Québec, Ontario.
P. pullum Makl.—Bull. Mosc. 25, p. 340, 1852.
Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise.
- Pr pusillum Gyll.—Insecta Suecica, desc. 1, 1808, p. 180.
Habitat : Canada (Leng).
ie
(À suivre.)
——— :00 —
PUBLICATIONS REÇUES
—O Museu National durante o anno de 1920. Rio de Janeiro. 1921.
Relatorio apresentado ao Ministro da Agric., Ind. e Comm. pelo Prof
Bruno Lobo, Director do Museu National.
— Bulletin of the American Museum of Natural History. Vol: XLII.
1920. New York.
Uu imposant in-octavo de 754 pages, illustré dans le texte et hors
texte. Parmi les 17 mémoires qui le composent, l’entomologie a sa
bonne part, particulièrement les Cynipides, les Fourmie, et les lépi-
doptères.
— U.S. National Museum, Washington.
F. N. Blanchard, A Revision of the King Snakes : genus Zampro-
peltis.
— Rapport des Fermes expérimentales du Dominion. 1920. Ottawa,
1921.
Nous avons noté, dernièrement, l'édition anglaise de cette publi-
cation.
—Ministère des Mines. Ottawa.
H. S. Spence, Ze Graphite. 1921.
Monographie de 212 pages in-8°, enrichie d’une très belle illustration.
—13e Rapport annuel de la Société de Québec pour la protection des
plantes contre les insectes et les maladies fongueuses. 1920.21. Québec,
1921.
168 LÉ NATURALISTEÉ CANADIEN
Contient en particulier le compte rendu de l'assemblée de la Société
tenue le ler mars 1921. Nous y remarquons l'étude du Prof. B. T. Dick-
son sur les maladies des plantes en 1920-21, et celui de M. G. Maheux,
entomologiste provincial, sur ‘Divers procédés de traitement des se-
mences.??
—Bureau des Statistiques, Québec.
Etat financier des Corporations scolair es pour l’année finissant le 30
juin 1920 Québec, 1921.
— Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. Tome 71. Bordeaux
1919,
Nos amis de Bordeaux nous adressent toujours leurs publications à
Chicoutimi, d’où le V. C. est parti depuis vingtans. La palme en cette
affaire appartient pourtant à certaine publication de l'Amérique méri-.
dionale, qui adresse ses envois au Cap-Rouge, que le 4. C. a quitté
depuis 28 ans! Tout cela n’est guère ‘‘up to date”, comme nous disons
en Amérique du Nord.
Le Tome 71 est particulièremint intéressant. Les travaux qu'il con-
tient viennent sous les chefs: Biologie, Botanique, Entomologie, Zoo-
logie et Sujets divers. Nous signalons deux planches hors texte, sur les
Echinides de Biarritz, qui sont de toute beauté.
— Memorias y Revista de la Sociedad Cientifica ‘‘Antonio Alzate.’,
Tomo 39, 1-6. Mexico, 1921. À
A signaler dans ce volume : Les Scorpions du Mexique, par le Prof.
M. Herrera; Notes sur la faune herpétologique de la Basse-Californie,
par C. C. Terron; Les Crotalidés du Mexique, par C. C. Terron.
— Poletin oficial de la Secretaria de Agricultura y Femento. Tomo V,
Nums. 5, 6,7 y 8, 9 y 10. Mexico, 1921.
—Report of the Philadelphia Museums. 7%e Commercial Museum.
1918-1920.
—The Biological Board of Canada, Ottawa. |
Contributions lo Canadian Piology, being studies from the Biological
Stations of Canada. 1921. Nos. 1 and 2. (Some bacterial organisms oc-
curring in the Clam [| Wya arenaria] which may produce ‘‘blackening””
in tins, by J. L. Symons ; A study of the Sea Mussel [ Mytilus edulis L.]
by B. K. KE. Mossop.
Willey and Huntsman, #aunal Notes from the Atlantic Biological
Station. 1920.
Willey, Arctic Copepoda in Passamaquoddy Bay.
Huntsmanu and Reid. The success of reproduction in Sagilla elegans
in the Bay of Fundy and the Gulf of St. Lawrence.
— Boletin Minero, Mexico. Junio de 1921.
— Nourriture de la Poule. Québec, 1921. Plaquette de 22 pages
in-16. En vente chez J.-B. Plante, 205, rue de l'Aqueduc, Québec.
‘000 :
LE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Février 1922
VOL. XLVII (VOL. XXVIII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 8
Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
SOLUTION DU PROBLEME DES MARFES A LA
BAIE DE MIRAMICHI
(TRADUCTION )
Jusqu'à tout récemment l’on ne pouvait s'expliquer le
mouvement des marées dans la baie de Miramichi : ce pro-
blème vient enfin d'être résolu.—ZLes marées quotidiennes
y sont inégales ; et depuis des années les officiers du service
des Marées et des Courants, dans le Département naval
d'Ottawa, recherchaient quelle pouvait être la cause de
cette inégalité. L'on a enfin dernièrement compris parfaite-
ment l’action de la marée dans la baie de Miramichi. Le
tableau des Marées pour 1922, dont la distribution se fait
actuellement, indique pour la première fois laquelle des
deux marées quotidiennes est la plus haute.
On savait depuis longtemps que l'inégalité quotidienne
des marées de Miramichi se produit en sens inverse des deux
marées qui ont lieu chaque jour à travers le golfe Saint-
Laurent, entre l’île Saint-Paul et la baie de Miramichi. C'est
là un fait qui complique singulièrement le problème. Mais
l'on sait aujourd’hui quelles relations il y a entre ces deux
états de choses.
Ces connaissances nouvelles, que l'on possède maintenant,
vont être d'un grand avantage pour la navigation. Car les
capitaines de navires n'auront plus qu'à chercher dans le
tableau des marées laquelle des deux marées quotidiennes
15—Février 1922.
170 LE NATURALISTE CANADIEN
sera la plus haute. Ce point est d'une particulière impor-
tance pour la baie de Miramichi, à ‘cause de la barre qu'il
taut traverser dans son embouchure. La différence entre
l'une et l'autre marée de chaque jour va souvent jusqu’à
deux pieds. Les navires partant de Chatam n'auront donc
qu'à choisir, pour traverser cette barre, la marée la plus
haute du jour ; et cela leur permettra d'augmenter en consé-
quence la quantité de leur cargaison.
(Communiqué du Département du Service naval, Ottawa.)
me
NEW ENGLAND BIRD BANDING ASSOCIATION
Bosron, Mass.
January 23, 1922.
The Organization Meeting of those interested in Bird
Banding was held at Boston, Mass., January 16, 1922.
It was
VOTED : To form an Organization to be known as the
New England Bird Banding Association.
The following officers were elected :
President.—Edward H. Forbush, Westhoro, Mass.
Vice-President.—Dr. Charles W. Townsend, Boston,
Mass.
2nd Vice-President.— James MacKaye, Cambridge, Mass.
Secretary and Treasurer.—Laurence B. Fletcher, Brook-
line, Mass.
Recording Secretary.—Mrs Alice B. Harrington, Lincoln,
Mass.
1—Nous avons reçu dernièrement les documents qui suivent et nous les
publions volontiers, dans l'intérêt de l'Ornithologie. N. C.
NEW ENGLAND BIRD BANDING ASSOCIATION AE
COUNCILORS.
John E. Thayer, Lancaster, Mass.
A. Cleveland Bent, Taunton, Mass.
Charles L. Whittle, Cambridge, Mass.
Dr. John C. Phillips, Wenham, Mass.
Aaron C. Bagg, Holyoke, Mass.
William P. Wharton, Groton, Mass.
Very respectfully,
LAURENCE B. FLETCHER,
Secretary.
Temporary Quarters,
50 Congress St. Room 040.
Jan. 26, 1922.
Dear Sir,
Since the first attempt at Bird Banding considerable de-
velopment and progress have been made. It has become
important enough to have taken up by the Bureau of Bio-
logical Survey, U. $S. Department of Agriculture, Washing-
ton, D. C., and under its guidance valuable results should
be obtained. The Survey has succeeded in interesting to
date about 100 observers, to whom approximately 5000
bands have been issued.
Some of the questions to be learned from Bird Banding
are as follows :
Do birds return to the same nesting area season after
season ?
Do nesting birds ever use the same nest and have the
same mate season after season ?
Do certain birds rear a second brood in the same nest or
in the same region as the first brood ?
Do young birds return to breed in the same spot in
which they were reared ?
Do migrating birds stop off at the same feeding places
en route year after year ?
172 LE NATURALISTE CANADIEN
Do certain individual birds come and go over the same
migration routes ?
How long do birds live ? etc., etc.
The Biological Survey is now considering plans to secure
the permanent co-operation of Universities, Colleges and
Agricultural Schools throughout the country in Bird
Banding, and when plans have been developed more defi-
nitely and a larger number of organizations and individuals
have become enrolled in this effort, the volume of data and
results should accumulate rapidly.
I take this opportunity to solicit volunteers in Massachu-
setts and in New England to undertake this work with the
ultimate purpose of forming a Bird Banding Association to
meet regularly, to forward and systematize this work. Will
you join ?
Bands, record blanks, licenses, books of instruction and
literature will be furnished free by the Biological Survey.
As a result of only 10 weeks activity at Cohasset this
year and with but one trap the writer was able to trap and
to band from nests 75 birds representing 15 species.
A good many people have answered this letter stating
that they were interested, but had no time for trapping and
banding. If your time is limited the only requirements of
this association to become a member is to band ONE
BROOD OF FLEDGLINGS per year and as many more as
your time will permit. Therefore anyone interested can heïy
the cause by devoting only a few hours time each year to
this work.
I quote from a letter recently received from J. T. Nichols,
Assistant Curator of the American Museum of Natural His-
tory, New York City. “T consider the work of this proposed
Association the most important of any Ornithological
research work in America at present.”
If you are interested in this plan and would like further
data, write either to the Bureau of Biological Survey at
Washington, D. C., or to the undersigned.
Vours very truly,
LAURENCE B. FLETCHER.
4 Post Office Square.
Boston, Mass.
UN BOCAGE SUR UN BLOC DE PIERRE 1787
PHENOMENES “PSYCHIQUES”
Le Scientific American, du mois de janvier dernier, pu-
bliait un article signé par M. H. Carrington, intitulé “The
Mechanism of the Psychic”, où nous lisions le passage
suivant :
“Take, for example, the recent discovery, by Dr. Charles
Russ, of the energy which is said to radiate from the human
eye. À delicate solenoïid of mica, covered with strips of
‘aluminium, is suspended in a glass vessel, to the outside
of which are affixed metal plates, electrically charged.
When the gaze is focussed intently upon one end of the
cylinder, it moves away from the eye ; when the gaze is
directed toward the other end, it moves toward the eve ;
and when the center of the cylinder is gazed at, it remains
stationary. All normal causes seem to have been carefully
eliminated, and, so far as I know, these results have never
been explained.—Fere we have an example of what I mean
by the subtle energies of the body....”
Le “don” des sourciers, qui leur fait découvrir des
sources d’eau et des dépôts de minerais, et qui tient au tem-
pérament physiologique de ceux qui le possèdent, ne peut-il
pas être rapproché du phénomène ci-dessus décrit, et tenir
lui aussi du domaine “psychique” ?
La “science psychique”, par exemple, on ne sait peut-être
pas encore beaucoup ce que c’est...
0:
UN BOCAGE SUR UN BLOC DE PIERRE
Sur le côté ouest de l'embouchure de la rivière Saguenay,
se trouve la baie Sainte-Catherine, laquelle est séparée de
la baie de la rivière aux Canards par une, longue pointe de
174 LE NATURALISTEÉ CANADIEN
terre, qui s'avance jusqu'à deux milles en travers du fleuve
Saint-Laurent. Toute cette pointe de terre, d’une étendue
d'un mille sur deux milles, est la propriété du Séminaire de
Chicoutimi, qui en a fait un séjour de vacances pour son
personnel. À titre d'ancien directeur de cette maison d’édu-
cation, nous sommes admis à passer là notre villégiature
estivale. Nous faisons là chaque année des....récoltes
inouies de lépidoptères crépusculaires et nocturnes, dont on
aura une idée lorsque nous publierons, dans un avenir
encore problématique, la faune lépidoptérologique de la.
province de Québec. Le séjour est agréable à l'extrême, à
cause de l'air salin et de la fraicheur constante de la tem-
pérature, et des points de vue incomparables qu'il y a là,
pour ne rien dire de l’agréable société que l’on y rencontre.
Le sol, élevé d'une couple de cents pieds au-dessus de la...
mer, est de sable et recouvert d’une forêt en miniature,
nous voulons dire : composée d'arbres peu élevés, genre
arctique. De l'extrémité du promontoire, on jouit d’une
vue incomparable sur la rive sud' et l'étendue du fleuve
à l'est et à l’ouest, pour aussi loin que peut s'étendre ja
puissance de l'œil humain. Un autre détail inappréciable,
c'est qu'il n'existe pas de moustiques en cette villégiature
unique !
Sur l'extrémité du promontoire et donc à deux cents
pieds d'élévation, il existe un terrain assez étendu, couvert
de gazon, mais dépourvu d'arbres. Champlain nous dit que
les mêmes conditions y régnaient, lorsqu'il y vint voilà plus
de trois siècles. Il raconte même que, sur ce terrain dénudé,
il donna un grand banquet aux centaines d'indigènes qui
étaient pour lors réunis dans le port de Tadoussac. Ce fut
Champlain lui-même qui donna à tout le promontoire le
1—Ce promontoire, qui se nomme ‘‘Pointe-aux-Alouettes’”, est situé à peu
près vis-à-vis Fraserville, un peu plus à l’est.
UN BOCAGE SUR UN BLOC DE PIERRE 175
nom de “Pointe-aux-Alouettes”, à cause du grand nombre
d'Alouettes qui s'ébattaient dans la localité. Les Alouettes,
descendantes des contemporaines du navigateur français,
y sont encore en abondance à la saison propice, et la déno-
mination du lieu subsiste encore. C'est en mémoire de tout
Bouleaux et Cormiers poussés sur un bloc erratique
cela que Mgr Lapointe, le distingué supérieur du séminaire
de Chicoutimi et fondateur de cette place unique de villé-
giature, a élevé, à l'extrémité du promontoire, le Kiosque
Champlain, que l’on aperçoit de loin en mer. Il n’y a pas
176 LE NATURALISTÉ CANADIEN
de plus bel endroit que celui-là au Canada—ni ailleurs.
Sur le bout du promontoire, il y avait jusqu’à récemment
un énorme bloc de pierre, qui a fini par se détacher et rouler
sur le rivage. |
Cependant, vers le milieu du promontoire, du côté est,
et sur le bord de la falaise, il existe un autre énorme bloc
erratique, d'une douzaine de pieds carrés. C’est celui-là que
notre vignette représente, et qui présente de telles condi-
tions de singularité que nous avons voulu le faire voir à nos
lecteurs. Il s'est trouvé que ce bloc portait sur sa surface
supérieure une certaine quantité de terre arable, et des
graines tombées des arbres d'alentour ont eu là l'empla-
cement favorable à leur développement. Et aujourd'hui
cinq arbres, d'une trentaine de pieds de hauteur, s'y pré-
lassent au gré des vents. Trois de ces arbres sont des
Bouleaux, et deux des Sorbiers (ou Cormiers, Maskwa-
bina). Les racines sont descendues jusqu'au sol environ-
nant, encerclant le bloc de part et d’autre et le fixant solide-
ment sur le terrain. (D'ailleurs personne ne doit avoir
songé à voler ce bloc lourd d’un bon nombre de tonnes.)
Quelle est l'histoire de ce bloc erratique ? De quel endroit
des régions arctiques les glaciers l’ont-ils détaché et trans-
porté jusqu'au promontoire de la Pointe-aux-Alouettes ?
À quelle époque des ages géologiques le fait s'est-il pro-
duit ?
* Ce qui est lamentable, c'est que les influences atmosphé-
riques font leur travail là comme ailleurs. Le sol se
désagrège entre ce bloc et le bord de la falaise. Il ne faudra
pas beaucoup d'années pour que le bloc perde son point
d'appui et roule jusqu'au pied de la hauteur. Il est fort à
craindre que nos arrière-neveux ne puissent contempler
cette curiosité naturelle que dans les pages de la présente
LES MÉLASIDES DU CANADA LP
livraison du présent volume du Naturaliste canadien.
Pauvres arrière-neveux !
N. B—La vignette de la paoe 175, est la reprodnction d’une photo-
graphie prise le 4 août 19°1, par M. Arm Néron, jeune artiste
de Chicoutimi.
—— :00 :—
MONOGRAPHIE DES MELASIDES DU CANADA
GENRE XI
(Continué de la page 287 du volume précédent.)
23. Sarpedon scabrosus Bonv.—Corps étroit, subparal-
lèle, un peu cylindrique, à peine atténué tout à fait en arrière,
noir, subopaque, avec le bord antérieur du thorax marginé
de rougeûtre, les angles postérieurs parfois de même cou-
leur, couvert d’une pubescence très courte et peu serrée,
gris jaunatre. Tête à ponctuation forte, très serrée et très
rugueuse ; épistome légèrement rétréci à la base, à peine
moins large que l'espace compris entre lui et l'œil ; front
légèrement déprimé dans son milieu en avant, sans trace de
carène longitudinale distincte ; antennes noires. Thorax à
peine plus long que large, à côtés subparallèles non atténués
en avant, avec ses angles postérieurs acuminés, à peine
dirigés en dehors, couvert d'une ponctuation forte, très
serrée et très rugueuse, marqué dans toute sa longueur
d'un sillon médian assez profond, et de chaque côté en
avant, un peu au-dessus du milieu, d’une impression trans-
verse assez grande, offrant de plus à la base, de chaque côté
du sillon longitudinal, une impression oblongue assez grande
et assez enfoncée, obliquant très légèrement en dehors. Kly-
tres subparallèles à peine atténués tout à fait en arrière,
assez fortement striés, les stries et les intervalles fortement,
densément et très rugueusement ponctués, ces derniers assez
178 LE NATURALISTE CANADIEN
convexes. Dessous du corps d'un noir de poix, avec la
partie postérieure du dernier segment abdominal un peu
rougeàtre ; ponctuation assez forte, serrée et rugueuse sur
le prosternum, moins forte sur l'abdomen :; cependant un
peu rugueuse sur les côtés. Pattes brunätres, tarses plus
clairs. Longueur, 5-7%%. |
Je n'ai vu qu'un seul exemplaire, pris à Rigaud. Har-
rington a inclus cette espèce dans la liste des coléoptères
trouvés à Ottawa et dans les environs. D'autre part, M.
Harvey dit l'avoir prise à Vancouver”. Cette distribution
géographique me surprend un peu, pour une espèce exces-
sivement rare, et n'étant connue jusqu'ici qu'en deçà des
montagnes Rocheuses. Le Dr Horn dit de cette espèce :
“Occurs in Canada (Québec et Ontario), Tennessee, Ne-
.
39
braska, but 1s very rare
Genre XIINematodes Latr.
Caractères génériques.-—Corps allongé, plus ou moins
cylindrique, assez notablement atténué en arrière dans sa
moitié postérieure. Tête médiocre, assez convexe et forte-
ment enfoncée dans le prothorax ; épistome rétréci à la
base, assez, infléchi par rapport à la tête, avec son bord
antérieur un peu arqué au milieu, en avant ; mandibules
assez fortes et rugueusement ponctuées ; antennes de lon-
gueur variable et variables aussi dans la forme de leurs
articles. Thorax généralement un peu plus long que large,
droit ou légèrement sinué sur les côtés dans ses deux tiers
basilaires, et plus ou moins atténué-arrondi de chaque
côté en avant. Sutures prosternales bien distinctes dans
1—Vide Can. Ent., 1884, p. 70. L
2— Vide Int. Soc. of Ontario Report, 1908, p. 108.
Éd
LES MÉLASIDES DU CANADA 179
toute leur étendue ; épisternums métathoraciques parallèles ;
lames des hanches postérieures placées très obliquement en
dehors, plus ou moins notablement dilatées dans leur tiers
interne, notablement mais graduellement rétrécies en
dehors. Abdomen à dernier segment plus où moins pro-
longé en pointe en arrière, mais avec son dernier segment
dorsal nullement visible en dessus. Jambes à peine élargies
vers le sommet ; tarses filiformes, à pénultième article
notablement encavé-échancré en dessus, prolongé en des-
SOUS.
TABLÉAU DÉS ESPÈCES
Articles 4, 3 et 6 des antennes distinctement plus longs
que larges, et très peu plus courts que les suivants.
24. atropos.
Articles 4, 5 et 6 petits, aussi larges que longs, 7 à I1
égaux, visiblement plus longs que les précédents.
25. penetrans.
24. Nematodes atropos Say.—Corps allongé, sub-cylin-
drique, assez rétréci en arrière dans sa moitié postérieure,
peu luisant, d'un brun rougeàtre plus ou moins obscur, par-
fois noirâtre, recouvert d’une pubescence grisatre, courte
et peu serrée. Tête à ponctuation très forte, très serrée et
rugueuse, front vaguement impressionné en son milieu
épistome presque aussi large à la base que l’espace compris
entre lui et l'œil ;: antennes un peu plus courtes que la
moitié du corps, brunâtres, à deuxième article plus long
que le quatrième, le troisième subégal aux deux suivants, les
articles quatre à onze graduellement plus longs, tous plus
longs que larges. Thorax distinctement plus long que large,
un peu sinué sur les côtés, légèrement attenué dans son tiers
antérieur avec ses angles postérieurs subacuminés, couvert
d’une ponctuation forte, très serrée et rugueuse, marqué au
180 LE NATURALISTEÉ CANADIEN
milieu de sa base d'une ligne longitudinale enfoncée attei-
gnant le milieu ou même le dépassant, avec, de chaque côté
en avant du milieu, une fossette en général assez profonde
et généralement très distincte. Klytres atténués en arrière,
dans leur moitié postérieure, assez fortement striés, les
intervalles à ponctuation forte, serrée et transversaiement
rugueuse, moins rugueuse toutefois que sur le thorax. Des-
sous du corps généralement un peu plus clair, plus luisant,
le triangle des propleures à ponctuation très dense ; mé-
tasternum fortement ponctué ; abdomen à ponctuation plus
dense sur les côtés. Pattes brun-rougeatre, les tarses plus
clairs. Longueur, 6-9".
Le Dr Horn donne comme distribution géographique de
cette espèce, duCanada à la Louisiane. Je n'ai vu aucun
représentant de ce Nematodes pris dans notre faune. Il y
est dans tous les cas très rare. Les collections de la Divi-
sion entomologique du Canada en contiennent trois exem-
plaires étiquettes UNS EX”
25. Nematodes penetrans Lec.—Corps étroit, allongé, très
légèrement atténué dans sa moitié postérieure, passant du
brun rougeatre foncé au noiratre, recouvert en dessus d'une
pubescence uniforme d'un gris jaunätre, peu serrée. Tête
fortement et rugueusement ponctuée ; front légèrement
déprimé dans son milieu, en avant, marqué d’une ligne lon-
gitudinale médiane lisse distincte, qui s'étend en arrière sur
le vertex ; antennes n'atteignant pas la moitié du corps,
ferrugineuses, le deuxième article plus long que le qua-
trième, le troisième au moins aussi long que les deux sui-
vants réunis, qui sont moins longs que larges, le 6ième d'un
tiers plus long que le précédent et plus large ; les suivants
beaucoup plus grands, mais moins longs que larges, le der-
nier visiblement plus long que le précédent. Pronotum plus
long que large, droit sur les côtés, à ponctuation médiocre
L’ABBÉ PROVANCHER 181
assez serrée, marqué au milieu de sa base d'une ligne
enfoncée longitudinale, offrant en outre de chaque côté au-
dessus du milieu une petite fossette transverse assez mar-
quée et quelquefois une seconde petite fossette plus légère
placée au-dessus de cette dernière. Elytres à peine rétrécis
dans leur moitié postérieure, brusquement terminés à leur
extrémité, presque tronqués, distinctement striés, les inter-
valles à ponctuation légère assez serrée, et légèrement
rugueux transversalement. Dessous du corps d'un brun
rougeatre. Propleures sans traces de carène. Saillie pros-
ternale assez profonde et subgraduellement rétrécie en
arrière. Lames des hanches postérieures anguleusement
dilatées en dedans, où elles sont un peu obliques, puis forte-
ment rétrécies en dehors. Pattes ferrugineuses. Tarses
postérieurs à premier article aussi long que les suivants
réunis. Longueur, 5-6".
Les collections de la Division corne du Canada
contiennent un seul exemplaire de cette espèce portant
comme étiquette : ‘Bell Collection”. Horn donne comme
distribution géographique, du Canada—c'est-à-dire des pro-
vinces d'Ontario et de Québec—à la Georgie.
GERMAIN BEAULIEU.
(À suivre.)
er O0OE
L'ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 165.)
Parmi les travaux intéressant la botanique que comprend
le Naturaliste canadien dans sa série provanchérienne, si
182 LE NATURALISTE CANADIEN
l'on peut dire ainsi, je ne dois pas omettre de signaler l’im-
portante étude sur les microbes qu'y publia le Dr J.-A.
Crevier, de Montréal, du mois de juillet 1887 au mois de
juillet 1888, et que la mort de son auteur, arrivée le 1er
janvier 1880, laissa inachevée. C'était là sans doute le pre-
mier ouvrage que l’on publiait au Canada sur la flore mi-
croscopique. Au témoignage de l’abbé Provancher, qui lui
consacra un article nécrologique dans sa livraison du mois
de janvier, le Dr Crevier a été l’un des plus grands savants
de notre pays. Aidé d'une mémoire prodigieuse, il était
maître en astronomie, en chimie, en minéralogie, en géolo-
gie et en microscopie. Trop pauvre pour faire l'acquisition
d'un télescope, il en avait lui-même construit un d’une
grande puissance. Malheureusement, et l’abbé Provancher
attribuait cette lacune à la faiblesse de ses études classiques,
le Dr Crevier n'était pas doué de la plume facile qui lui
aurait permis de manifester la science immense qu'il avait
acquise. On aura une idée du travail qu'il avait accompli
dans le seul domaine microbiologique, en lisant cette phrase
qui terminait le préambule de son étude dans le Naturaliste
canadien (Vol. XVII, p. 7) : “Dès 1879, je commençai de
nouvelles études, sur les animaux et les plantes microsco-
piques, afin de me mettre au courant des nouvelles décou-
vertes dans ce champ d'étude... Par cette étude, j'ai pu
ajouter 856 nouvelles espèces à celles déjà étudiées depuis
1849 à 1875, formant un total de 1645 espèces différentes.
Ce nombre, étant réparti dans les différentes classes des infu-
soires, Où Imicrozoaires proprement dits, des microbes, des
algues et des champignons microscopiques, comprenait Îles
principaux parasites de l'homme, des animaux et des plantes,
soit nuisibles ou utiles à connaitre. Ce sont ces êtres nou-
vellement découverts que j'ai particulièrement en vue de
faire connaître dans les pages qui vont suivre.” Dans la
ue
L’ABBÉ PROVANCHER 183
page précédant la citation que l’on vient de lire, le Dr
Crevier avait précisé de la manière suivante l’objet du traité
qu'il commençait :
“ Bien que cette étude sur les microbes ne soit pas écrite
spécialement pour les médecins, ils y trouveront beaucoup
d'expériences et de faits nouveaux qui ne se rencontrent
pas dans les auteurs les plus récents, publiés depuis 1880
jusqu'à 1886. Ce sont surtout des expériences faites sur
l'effet .de certains médicaments affectant la vitalité des mi-
crobes ou bactéries, possédant le pouvoir d’'anéantir leur
action morbide sur le système, en conséquence pouvant
guérir et préserver l'humanité de la plupart des maladies
contagieuses et épidémiques, qui encore aujourdhui la
déciment. C'est par des expériences de cette nature que
j'ai réussi à trouver un spécifique contre le terrible choléra
asiatique, lequel en 1854 désola le Canada et l’Europe. La
méthode expérimentale m'a aussi servi à découvrir des
remèdes spécifiques pour la guérison certaine et rapide de
la diphtérie, du croup, de la variole, de la scarlatine, de la
rougeole, de la coqueluche, traités dès le début ; aussi la
possibilité de juguler, dans l'espace de 6 à 12 ou 24 heures,
la fièvre, et toutes les maladies zymotiques, contagieuses et
épidémiques prises dès le début. Une chose certaine, c'est
que si tous les médecins employaient cette fhérapeutique
rationnelle, la mortalité générale diminuerait au moins des
trois-quarts et peut-être des neuf-dixièmes. Tous les tra-
vaux que j'ai entrepris sur les infiniment petits, et sur les
autres parties des sciences naturelles accessoires à la méde-
cine, n'ont eu pour but que le perfectionnement de la
science médicale, destinée uniquement au soulagement de
l'humanité souffrante. Pendant le cours de cette étude, je
ferai connaître aux lecteurs les moyens médicaux et les
médicaments employés dans ce but. Les médecins et les
184 LE NATURALISTE CANADIEN
hygiénistes trouveront réunis dans ce travail élémentaire des
matériaux qu'il leur faudrait chercher dans nombre d’au-
teurs différents ; mes études embrasseront non seulement les
bactéries, mais encore les champignons et les algues micros-
copiques attaquant l’homme, les animaux et les plantes, de
plus, les moyens de combattre leur action nuisible et de
protéger les espèces utiles, qui sont les auxiliaires de
l'homme dans ses combats contre les infiniment petits,
comme ils sont dans d'autres circonstances ses plus terribles
ennemis.” L'auteur se traçait là un programme très vaste
et du plus vif intérêt ; et l’on peut gémir, de façon illimitée,
sur le fait qu'il n'ait pu le remplir.
Il m'a été donné de faire la connaissance personnelle de
ce savant, lorsque, pendant un séjour que je fis à Montréal
avec l'abbé Provancher, je l'accompagnai dans une visite
à ce collaborateur de sa revue scientifique.
Pour terminer la revue de ce que le Naturaliste canadien
a fait pour la botanique, je mentionnerai encore une impor-
tant étude qu'y publia le Dr L.-D. Mignault, de Montréal,
“sur la fertilisation des plantes”. Ce travail fut publié dans
le volume 12, année 1880-81. J'ai eu la joie de voir ce
collaborateur de la première série du magazine me prêter
aussi plus d'une fois son concours, bien des années plus
tard, dans la seconde série de la publication.
Comme épilogue ultime de cette étude de la partie bota-
nique du Naturaliste canadien, je dois signaler une poésie
intitulée “La flore de mon pays”, qui se trouve dans la
sixième livraison (mai 1869) du volume premier. Cette
ode n'est pas signée, et l’on doit par conséquent l’attribuer
à la plume de l'abbé Provancher lui-même. C'est bien le
seul cas que je connaisse où il se doit essayé dans la poésie.
Cette pièce, en vers de cinq pieds, comprend dix-neuf
strophes, où il est fait mention d'une cinquantaine de nos
L'ABBÉ PROVANCHER 185
principales plantes du pays, dont les noms techniques sont
indiqués au bas des pages. Le délire lyrique n'est pas beau-
coup sensible dans cette poésie scientifique, qui est bien une
sorte de tour de force ; mais la manière en est facile, et
donne à croire que les Muses auraient eu des lauriers pour
le grand naturaliste s'il avait voulu s'attarder à leurs autels.
Mais citons quelques strophes de ce poème unique de l'abbé:
Provancher :
Voici le printemps !
Toute la nature
Reprend sa verdure,
Les oiseaux leurs chants.
Déjà dans la plaine
A disparu l'eau,
Sous la douce haleine
Du zéphir nouveau.
Ici le Sorbier,
Mariant sa branche
À la masse blanche
Du beau Cerisier,
De blanc et de rose
Nous montre un bouquet
Ou'entière compose
Toute une forêt.
Que vois-je brillant
Dans cette prairie ?
C’est la Lobélie
Au rouge de sang.
De cloches chargée,
Apparait au loin
La tige élancée
Du Lis canadien.
Mais laissant là les graces du langage fleuri, il nous faut
sans transition passer maintenant aux rudes aspects du
règne minéral.
16—Février 1922.
186 LE NATURALISTE CANADIEN
Le plus ancien travail consacré à la nature inorganique
dans le Naturaliste canadien, c'est une étude sur la tourbe
qu'y publia M. D.-N. St-Cyr, dans les livraisons de mai,
août et septembre 1871, du volume III.
Dans le volume suivant, année 1872, l'abbé Provancher
entreprend une longue étude sur la géologie. “Plus d’une
fois, sans doute, dit-il en commençant (p. 307), nos lec-
teurs se sont demandé si nous avions exclus la géologie de
notre programme, vu que, touchant à la fin de notre qua-
trième année, nous n'en avons pas encore dit un mot. Un
journal d'histoire naturelle ne parlant pas de géologie serait
presque une anomalie, un contre-sens. La géologie, c’est
aujourd'hui la science à la mode parmi les savants... Nous
avouons que depuis longtemps il nous tarde d'entamer le
sujet, de satisfaire cette légitime impatience de nos lec-
teurs. Ce n'est pourtant pas que, trop confiant dans nos
propres forces, ni rassuré par de longues années d'étude et
d'observation, nous entretenions l'espoir d'émerveiller nos
lecteurs des flots de science que nous comptons faire couler
sous leurs yeux ; mais c'est que nous nous figurons que nos
lecteurs éprouveront, dans les entretiens familiers que nous
leur donnerons sur des sujets si relevés, tout autant de
plaisir que nous en avons trouvé nous-même en poursuivant
ces études.—$Si nous avons attendu si tard à nous occuper
du sujet, la cause en est à la multiplicité des matières que
nous avons à traiter. Oh ! heureux sont-ils, les amateurs de
l'étude qui peuvent s’adonner à une spécialité de leur choix,
et ne sont pas astreints, comme nous, à chevaucher par
monts et par vaux dans le domaine des sciences, pour arra-
cher par-ci par-là quelques bribes à leurs champs les plus
riches, que nous devons encore façonner, accommoder pour
les gouts divers de ceux à qui nous nous adressons. C’est
pour les spécialistes que le jour ne dure pas assez pour les
L’ABBÉ PROVANCHER 187
observations, que les veilles sont trop courtes pour enregis-
trer les remarques et les conclusions. Ils ne sont pas
astreints, comme nous, à laisser une étude à mi-chemin, au
milieu souvent de ce qu'elle a de plus attrayant, quelquefois
précisément au moment de tirer les conséquences des pré-
misses posées, pour se livrer avec répugnance à des sujets
tout différents et qu'on ne peut faire pour ainsi dire
qu'effleurer, quelque importants qu'ils soient.”
Ce travail sur la géologie s'étend du volume IV au volume
MIIL du Nafuraliste canadien. Il est divisé en vingt
et un chapitres, et il est donc d'une étendue assez con-
sidérable. Un dessein d'apologétique parait avoir inspiré
l'abbé Provancher dans cet écrit, où 1l soutient partout que
la science bier entendue ne contredit en rien, bien au con-
traire, ce que nous apprennent nos Livres saints de l’origine
de l’umivers. Il en fait dès le début sa profession de foi.
“C’est cet accord de la Géologie avec la Révélation, écrit-1l’,
que nous nous efforcerons de mettre en relief dans les
La Géologie
descend dans les entrailles de la terre pour y lire, dans Îles
entretiens que nous exposerons sur ce sujet.
traces laissées par les siècles, l'histoire de la formation du
globe, nous fait connaitre le monde passé.—La Révélation
nous vient d'en haut, et nous apprend, par les différentes
manifestations de la divinité à l’homme, à compter sur la
vie future, qui restera après- que toutes les choses de ce
monde seront passées.—Or, la Géologie et la Révélation
doivent être d'accord, parce que c'est Dieu lui-même qui a
parlé par ces deux voix : les caractères qu'il a inscrits lui-
même dans la croûte de la terre ne sauraient être en con-
tradiction avec ceux qui ont été consignés dans les Livres
saints sous sa dictée. Mais les étudiants de la Géologie et
de la Révélation peuvent se tromper dans leurs investiga-
1—Naturaliste canadien, IV, 310.
188 LE NATURALISTE CANADIEN
tions ; de là les contradictions.” Dans le dernier chapitre”
du traité, M. Provancher revient longuement sur ce sujet
de l'accord de la Géologie avec les données bibliques, et
finit par la discussion de la fameuse question des “jours
de la création”, qu'il termine par la topique réflexion que
voici : “Mais la preuve la plus concluante, suivant nous,
que les jours de la création ne pouvaient être des jours de
vingt-quatre heures comme les nôtres, c'est que la durée
du septième jour n'est pas déterminée. Quel est ce septième
jour qui a son matin et qui n'a point de soir ? sinon la:
septième période, qui se poursuit encore actuellement et qui,
malgré ses milliers d'années d'existence, ne touche peut-
être pas encore à sa fin.—Entendu de cette façon, le texte
sacré ne perd rien de sa valeur littérale, et se trouve en
parfait accord avec les données de la science qui, d'après
les records de la paléontologie, demanderait des séries de
siècles pour la formation des divers terrains.”
V.-A. H.
(A suivre.)
LES COLEOPTERES DU CANADA
PTILIIDÆ
(Continué de la page 167.)
4e Genre
ACRATRICHIS Mots.
Les espèces du genre Acratrichis Mots, autrefois compris
dans le genre Trichopterys Kby, passé à la synonymie, sont
1—Naturaliste canadien, VIII, 117.
2—Naturaliste canadien, IV, 313.
LÉS COLÉOPTÈRES DU CANADA 189
très nombreuses. Elles sont de forme ovale ou oblongue.
Elles vivent sous les feuilles et les mousses dans les endroits
humides.
Aaspera Hald.—Journ. Ac. Nat. Sci. Phil. p. 109, 1849.
Habitat : Ontario.
A. parallela Mots.—Bull. Mosc. 41, p. 176, 1868.
Habitat : Alaska.
A. vicina Matth.—Cist. Ent. 2, 172, 1877.
Habitat : Colombie-Anglaise.
À: castanea Matth.—Cist. Ent. 2, p. 173, 1877.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. sericans Heer.
Habitat : Ontario.
A. xanthocera Matth.—Cist. Ent. 2, p. 174, 1877.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. parallelopipeda Matth.—Cist. Ent. 2, p. 175, 1877.
Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise.
A. diffinis Matth.—Trich. [Must. p. 132, 1872.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. Josephi Matth.—Trich. Illust. p. 132, 1872.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. suffocata Halid.—Nat. Hist. Rev. Dublin, 2, 1855, p. 123
Habitat : Alaska.
A. cognata Matth.—Cist. Ent. 2, p. 176, 1877.
Habitat : Colombie-Anglaise.
À. Henrici Matth.—Trich. Ilust. p. 135, 1872.
Habitat : Colombie-Anglaise.
A. Sitkaensis Mots.—Bull. Mosc. 18, p. 526, 1845.
Habitat : Alaska.
? À. insularis Makl.— Bull. Mosc. 25, 1852, p. 330.
Habitat : Alaska.
Faun. ColHelvet. I. p.375, 1841.
190 LE NATURALISTE CANADIEN
À. laticollis Makl.—Bull. Mosc. 25, 1852, p. 339.
Habitat : Alaska.
A. Haldimani Lec.—List of Col. of N. Am. 1863, p. 20.
Habitat : Québec, Ontario.
5e Genre
PTITIOLA Hald.
Mœæurs inconnues. Une seule espèce dans notre pays.
P. collani Mann.—Bull. Mosc. 26. p. 200. 1853.
Habitat : Alaska, Ontario.
? P. Canadense Lec.—List of Col. of N. Am. 1863, p.62.
Habitat : Canada (Leng.)
6e Genre
PTINELLA Mots.
Corps long et grêle, tête large et proéminente, quelquefois
longue. Yeux souvent absents chez les mâles : antemes lon-
gues et gréles, élytres courtes et tronquées, abdomen long
avec 5 ou 6 segments exposés : segment apical souvent
denté. Une seule espèce rencontrée en notre pays.
P. quercus Lec.—Smith. Misc. Coll. 1. p. 63, 1863.
Habitat : Ontario.
7e Genre
NEPHANES Thoms.
Taille courte, large et convexe, couleur brun châtaigne,
pattes ordinairement jaunâtres. Les espèces de ce genre se
prennent sous les feuilles mortes dans les endroits bas
et passablement humides. Une seule espèce rencontrée
en notre pays.
LÉS COLÉOPTÈRES DU CANADA I9I
N. læviusculus Matth.—Ann. & Mag. Nat. Hist. 17, 1866.
DU I40.
Habitat : Québec, Ontario.
XVe Famille
SCAPHIDIIDÆ
Tout petits insectes ovales, convexes, qui vivent dans les
champignons et les pièces de bois en voie de décomposition.
On ne connait que très peu sur leurs mœurs. Ils sont assez
agiles, mais leur démarche est saccadée et sautillante.
Les auteurs suivants traitent de cette famille :
Leconte.
A Synopsis of the Scaphidiidæ of the U. S—
miProc Acad. Nat: ScitPhil. 1860, pp. 321-324.
Casey.—Synopsis of the Scaphididæ, in Ann. N. Y.
Acad. Sci. VII. 1893, pp. 510-533.
Casey.—Journ. N. Y. Entom. Soc. 8. 1900, pp. 55-60.
Blatchley.—Col. of Indiana, 1910, pp. 490-497.
Provancher.—Petite Faune entomologique : Les Coléoptée-
res, pp. 269-271.
ler Genre
SCAPHIUM Kby.
Mœæurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en notre
pays.
S'castanipes Kby.—Fauna. Bor. Amer. IV. 1837, p. 108.
Habitat : Ontario, Alberta, Manitoba, Territoires du Nord-
Ouest.
QE
(À suivre.)
= 100
192 . LE NATURALISTE CANADIEN
PUBLICATIONS REÇUES
—The Zoological Park, New York. Ù
Zoologica (Scientific Contributions of the N. Y. Zoological Society, from the
Tropical Research Station in British Guiana ). Vol ULTI RTE
Zoopathologica (Scientific Contributions of the N. Y. Zoological Society, on
the diseases of animals ). Vol. 1, 6. Siudies in Helminthology (Trematodes,
Cestodes, Nematodes}), by G. A. MacCallum. August, 1921.
— U.S. Bureau cf Biological Survey. Washington.
North American Fauna, No. 45. À Biological Survey of Alabama, by A. H.
Howell, 1921.
—Cornell Universitu Agricultural Station, Ithaca, N. Y.
C. P. Alexander, The Crane-Flies of New York. Part II, Biology and Phi-
logeny.
Vol. in-80, illustré dans le texte et hors texte
—Boletin minero, organo del Departamento de Minas, Mexico. Julio de 1921;
Agosto de 1921.
—Archivos do Rio de Janeiro. Vol. 23, 1921.
Ce fascicule contient, entre autres travaux, une étude sur les Anophélinées du
Brésil, par le Dr A. G. Peryassu.
—La Revista agricola, Nov. de 1921. San Jacinto, Mexico.
—Canada's Poets and Prose writers.—A review of Canadian Literature.
Reprinted from The Book of knowledge. The Grolier Society, Toronto, Win-
nipeg.
—32nd Annual Archacological Report, 1920, by Dr. D. B. Orr, Toronto.
L'auteur, M. Orr, est le conservateur du Musée provincial d'Ontario. Entre
autres articles contenus dans ce très intéressant volume, nous remarquons un
travail de notre vénérable ami le Dean Harris, de Toronto, sur Etienne Brulé,
‘the Man who broke the trail to Georgian Bay’. Le volume est abondamment
illustré. 3
—Dominion Bureau of Statistics.
Fisheries Statistics. 1920. Ottawa, 1921.
—Natural Resources Intelligence Branch (Dept. of the Interior), Ottawa.
Compact Facts. Canada. 1921.
Plaquette de 20 pages, contenant par ordre alphabétique une multitude de
renseignements sur le Canada.
—Bulletin de la Soc, Royale de Botanique de Belgique, Bruxelles.
Tome L. Table des volumes 26-49. 1921.
—Proceedings of the U. $S. National Museum. Vol. 58. 1921.
Vol. in-8o de 692 pages, illustré dans le texte et par 35 planches hors texte.
À signaler les mémoires suivants : À classification of the American operculate
land mollusks of the family Annulariidae, par Bartsech et Henderson.—N. Amer.
Ichneumon-flies, new and described,, par R. A. Cushman.—New Serphidoiïd,
Cynipoid and Chalcidoid hymenoptera, par A. A. Girault—A revision of the
N. Amer, sp. of Zchnewmon-flies belonging to the genus Apanteles, par C.
Musebeck.—The N. Amer. Ichmeunon-flies of the tribe Ephialtini, par R. A.
Cushman.
— Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. Vol. 73,
pt. 1; AO21
ONE
LE
NATURALISTE CANADIEN
ee
Québec, Mars 1922
VOL. XLVII (VOL. XXVIII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 9
-PrOprictaire: He noire Y. LR Huard
“SOCIETE PROVENCHER D'HISTOIRE NATU-
RELLE DU CANADA”
Sous ce titre la Société d'Histoire naturelle du Canada
a publié un prospectus, qui forme une très belle plaquette,
d’une centaine de pages in-8° imprimée sur papier de luxe,
illustrée de vignettes et de planches coloriées hors texte, où
sont représentées de nombreuses espèces de nos oiseaux.
Cette publication fait le plus grand honneur à l'association et
nous l'en félicitons. La diffusion de cette belle brochure ne
peut qu'attirer fortement l'attention sur la cause de l’histoire
naturelle, à laquelle nous avons voué notre carrière depuis un
grand nombre d'années.
Nous avons salué avec satisfaction, dès le commencement,
la fondation de cette société, et nous ne pouvons que conti-
nuer à nous intéresser à ses développements et à son action,
que l'on veut très pratique. Notre nom se trouve sur la liste
officielle des fondateurs, et nous nous en faisons gloire.
Maintenant, arrivons à une critique de détail, mais d’un
détail qui a son importance.
Il est arrivé que, par une malencontreuse distraction, le
nom du patron de la Société a été fautivement orthographié
dans cette brochure. Nous avons signalé le fait au président,
17—Mars 1922.
194 LE NATURALISTEÉ CANADIEN
et nous n'avons aucune raison de penser que l’on ne tiendra
pas compte de cette réclamation. Il n’y a qu’à ouvrir l’un des
prenuers vingt volumes du Naturaliste canadien, publiés par
l'abbé Provancher lui-même, ou encore l’un de ses nombreux
ouvrages, pour voir de quelle façon il écrivait son nom.
Rien n'étant plus personnel à quiconque que son nom, il
est évident que l’on n'a pas le droit d'en modifier la forme,
méme vingt-cinq ans après sa mort.
L'un de nos grands journalistes d'autrefois signait son
nom ‘Provencher”, et c'est pourquoi sans doute On a cru
dans le public que le nom de notre naturaliste devait aussi
s'orthographier de cette façon.
Après cela, que l'abbé Provancher ait eu tort ou raison
d'orthographier son nom comme il l’a fait, c’est une question
que nous n'avons pas à discuter ici.
Il y a quelques années, la Société de Protection des plantes
a placé au musée de l'Instruction publique, dont nous
sommes le directeur, une plaque de bronze en l'honneur de
Fabbé Provancher. Le nom étant là aussi fautivement
orthographié, nous n'avons pas voulu installer cette plaque
commémorative avant d'avoir, à grands frais, fait dispa-
raître l’incorrection dont il s'agit.
‘0
PRIX EN ARGENT OFFERTS POUR L'ENCOURA-
GEMENT DE LA SYLVICULTURE
(Communication du Service forestier, Québec.)
Quatre prix formant un total de $1,000, distribués comme
suit : $500 pour le premier prix, $250 pour le deuxième,
POUR L'ENCOURAGEMENT DE LA SYLVICULTURE 195$
$150 pour le troisième et $1oo pour le quatrième, sont
offerts par monsieur Frank J. D. Barnjum, industriel et
philanthrope, d'Annapolis-Royal, N. E., pour le meilleur
mémoire ou la meilleure thèse concernant la protection des
forêts contre les incendies, avec des suggestions pour la
réglementation à établir pour atteindre ce but. Les candidats
pourront également traiter à leur choix de toutes autres
méthodes pour la protection et la conservation des forêts
du pays pour l'approvisionnement des usines canadiennes.
Le jury examinateur de ces thèses comprendra les chefs des
Services forestiers des provinces de Québec, d'Ontario et
du Nouveau-Brunswick, ainsi que le directeur de l'Ecole
forestière de Toronto et le directeur du Service forestier
fédéral. Les mémoires ou essais devront être adressés à
monsieur Barnjum le ou avant le rer juin 1922, et les prix
seront accordés et payés vers le 13 juillet de la même année.
Pour ceux qui désireraient se renseigner à ce sujet, le dona-
teur offre de leur transmettre ses propres écrits sur ces ques-
tions : car, depuis plusieurs années, monsieur Barnjum a
poursuivi une campagne vigoureuse dans les journaux et les
revues pour attirer l'attention générale sur la disparition
rapide de nos forêts. Les candidats trouveront également
des informations dans les divers bulletins publiés par le
Service forestier fédéral du Canada et les rapports annuels
du Département des Terres et Forêts qui leur seront adres-
sés gratuitement sur demande.
Le même donateur accorde deux autres prix : l’un de
$250 pour la meilleure plantation municipale qui sera faite
ce printemps, la récompense devant être décernée vers le
15 septembre 1922 à la suite du rapport que feront les mem-
bres du jury comprenant l'honorable ministre des Terres et
Forêts, le directeur de l'Ecole forestière de Québec et le chef
du Service forestier de la Province.
196 LE NATURALISTEÉ CANADIEN .
Nous ne saurions trop encourager les municipalités à.
profiter de cette occasion pour faire des plantations ce
printemps, et elles trouveront à la pépinière de Berthierville
tous les plants nécessaires pour exécuter ces travaux d’em-
bellissement. Nous espérons donc que les dirigeants de nos
municipalités vont se dépècher de profiter de cette aubaine,
et le Service forestier de la Province sera très heureux de
seconder leur entreprise.
Enfin, un autre prix de $150 en argent sera accordé par
monsieur Barnjum, sur la recommandation du chef du
Service forestier de la Province, au garde-feu en charge d'un
district de surveillance qui aura montré le plus d'initiative
et d’habileté pour organiser son territoire, tant pour prévenir
que pour combattre les incendies en forêts, et qui démon-
trera que les pertes subies par ce fléau sont les moindres
proportionnellement à l'étendue dont il avait la surveillance.
Ce prix sera accordé sur le rapport du chef du Service
forestier de Québec et payé le 30 novembre prochain.
Nous espérons donc que tous les intéressés s'occuperont
activement de prendre part à ce concours, et ils devront
communiquer au chef du Service forestier leur intention
d'y prendre part, afin que celui-ci puisse se tenir au courant
de leur travail pour pouvoir l’apprécier avec justice. l
Nous ne pouvons que féliciter monsieur Barnjum de son
beau geste. Plusieurs avaient cru trouver des motifs inté-
ressés dans la campagne de presse qu'il poursuit si active-
ment pour défendre les intérêts forestiers. Il me semble
que les accusateurs de monsieur Barnjum auraient meilleur
jeu s'ils voulaient copier son exemple, et contribuer ainsi à
provoquer plus d’émulation pour la préservation et la
onservation des forêts du pays.
Nous ne désespérons pas de voir quelques-uns de nos
L'ÉTUDE DÉS SCIENCES 197
marchands de bois organiser à leur tour un concours du
même genre.
G.-C. PICHÉ,
Chef du Service forestier.
:0 :
L'ETUDE DES SCIENCES DANS NOS COLLEGES
Le Canada français a publié, dans sa livraison du mois de
novembre dernier, un compte-rendu du Congrès des Univer-
sités de l’Empire britannique, qui s’est tenu à Oxford, au
mois de juillet dernier. L'article est de M. labbé A.
Vachon, professeur à l'Université Laval, qui a pris part à
ce Congrès. Au cours de son compte rendu, M. l'abbé
Vachon écrit les lignes remarquables suivantes, qui rendent
bien nos propres idées sur le sujet.
“On est peut-être trop parcimonieux de l’enseignement
scientifique dans les séminaires et les collèges de notre pro-
vince de Québec. À part quelques notions élémentaires de
“mathématiques, nos élèves n'ont aucune idée des sciences
physiques et naturelles avant la fin de la rhétorique. Pour-
quoi l’enseignement de ces éléments de sciences ne prendrait-
il pas la forme de notions de choses dans Îles premières
classes du cours classique, comme cela se fait, à ma connais-
sance, dans une couple de nos collèges classiques ? Ces
leçons seraient utiles aux élèves, en même temps qu'elles leur
donneraient le goût des sciences. Actuellement, 1l y a une
sorte de fossé entre le cours de Jettres et le cours de sciences,
et il faut perdre trop de temps pour habituer les élèves au
changement. ”
—— 00 :—
198 LE NATURALISTÉ CANADIEN
L'ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 188.)
... "Quel est ce septième jour qui a son matin et qui. n’a
point de soir ? sinon la septième période, qui se poursuit
encore actuellement et qui, malgré ses milliers d’années
d'existence, ne touche peut-être pas encore à sa fin.—En-
tendu de cette façon, le texte sacré ne perd rien de sa valeur
littérale, et se trouve en parfait accord avec les données de
la science qui, d’après les records de la paléontologie, de-
manderait des séries de siècles pour la formation des divers
terrains.”
À part cette question de la nature des “jours de la créa-
tion”, l'abbé Provancher avait rencontré, au cours de ce
travail sur la géologie, d'autres problèmes non moins inté-
ressants et à la discussion desquels il ne s'était point dérobé.
Ce fut d'abord cette question si controversée de l’état,
solide, liquide ou gazeux du centre de la terre. Il en disposa
de la manière brève que voici : “Tous les géologistes sont à
peu près d'accord aujourd'hui sur une chaleur intense au
centre du globe, qui retiendrait les matières en fusion
recouvertes par une croûte solide, formée des différentes
roches que nous venons d'énumérer.”"* Ainsi donc l'abbé
Provancher avait adopté la théorie de ceux qui soutiennent
que le centre du globe est resté à l’état liquide ou de fusion.
—Bien des années plus tard, rédigeant pour l'usage des, étu-
diants de nos collèges un manuel de géologie, j'ai rencontré,
1. Cet alinéa, le dernier de l'étude de l’abbé Provancher (N. C. VIII, p. 145),
est suivi de la mention À continuer, qui n’est restée là, vraisemblablement, que
par une distraction de l’auteur ou du typographe.
1. Naturaliste canadien, TV, 313.
2. Naturaliste canadien, IV, p. 313.
L'ABBÉ PROVANCHER 199
moi aussi, cette même question de l’état du centre de notre
globe terrestre, et j'ai dû, moi aussi, prendre parti en la
matière. Et je n'ai pas manqué, à mon tour, d'invoquer
l'accord à peu près général
aujourd'hui encore—des géo-
logues à regarder le centre de la terre comme étant à l'état
liquide. D'autres auteurs sont d'avis que le globe terrestre
est solide jusqu'au centre. Et il y a ceux, par exemple un
savant comme l'abbé Moreux, directeur de l'observatoire de
Bourges (France), qui veulent que le centre de la terre soit
à l'état “probablement” gazeux, quoique d’une densité voi-
sine de celle du fer. Les partisans des trois théories, tout à
fait convaincus qu'ils ont raison les uns et les autres, ne se
font pas faute d'apporter de forts arguments à l'appui du
parti qu'ils soutiennent. Il n'est donc pas téméraire d’afhr-
mer que la question de l'état du centre de la terre est pour le
moins. ..controversée.
La question du déluge mosaique retient aussi assez lon-
guement l'attention de l'abbé Provancher dans son étude sur
la géologie. “La tradition chez tous les peuples, écrit-il', est
sur cet article en accord avec le récit de l'écrivain sacré. Bien
que cette tradition ait plus ou moins été altérée, chez toutes
les nations sauvages, tant celles de l'Asie et de l'Afrique que
celles d'Amérique, on reconnait le méme fond dans le
fait de la grande catastrophe, savoir : que la terre a été noyée
dans un déluge universel qui entraîna la mort de tous les
êtres vivants, à l'exception d’un homme et d’une femme qui
se sauvèrent dans une barque, dans une arche, un radeau,
et repeuplèrent ensuite la terre.—IT est impossible qu'une
telle unanimité chez des peuples si différents de mœurs, de
langage, et séparés par de si grandes distances, puisse
reposer sur une fiction, où même puisse s'appliquer à
quelque inondation locale, quelque catastrophe particulière,
comme celles qui se sont produites par exemple à la suite de
1. Naturaliste canadien, vol. VII, pp. 186-seq.
200 LÉ NATURALISTE CANADIEN
quelque éruption volcanique, de quelque tremblement de
terre, -etc., comme en mentionne l’histoire. ...Ici, la science,
d'accord avec Ja tradition des peuples, vient encore
confirmer le récit biblique. En effet, l'examen des couches
du diluvium, ou terrain quaternaire, c'est-à-dire de celui que
nous foulons nous-mêmes de nos pieds, et qui avec les
détritus qu’il a reçus forme la terre arable d’où nous tirons
notte subsistance, nous montre que ce terrain est composé
des éléments et de la trituration des couches géologiques qui
encaissent les vallées. Ce terrain, composé de sable, de gra-
vier, de débris de roches arrachés aux montagnes voisines,
renferme des débris d'animaux, les derniers arrivés sur le
globe, déposés après un transport plus ou moins long ou
entraînés et ensevelis dans des cavernes.” Après avoir établi
-la thèse de la réalité du déluge, l'abbé Provancher réfute les
objections classiques qu'à diverses époques l’on a apportées à
l'encontre du récit biblique. Il a bien parlé, comme on l’a vu
plus haut, de “déluge universel”, mais il explique ensuite
qu'il ne s’agit là que d’une universalité restreinte, et qui
n'aurait absolument intéressé que la partie du globe alors
habitée. “Cette opinion, dit-il, semble mieux s’accorder avec
le texte de la Bible et les raisons qui ont motivé le déluge ;
elle semble aussi plus conforme aux conclusions de Ja
science, après les études que l’on a faites du diluvium et des
cavernes à ossements que l’on a rencontrées dans toutes Îles
parties de la terre.”
Si en 1872 j'avais été aussi intime avec l'abbé Provancher
que je le devins plus tard, je l'aurais fortement engagé à
publier séparément ce traité de géologie qu'il terminait cette
année-là dans le Naturaliste canadien, et ce serait l’un des
plus remarquables dans la liste assez longue des livres et
brochures dont il a enrichi la bibliothèque nationale.
Mais avant de quitter ce sujet de la contribution que
L’ABBÉ PROVANCHER 2OI
l'abbé Provancher apporta chez nous à l'étude du règne
) minéral, je reproduirai ici la page de ce traité de géologie
où il raconte la première connaissance qu’il eut des fossiles.
L'on y verra combien dès ses plus jeunes années son .
était curieux des choses de la nature. “Notre âge, dit-il', n
comptant pas encore deux lustres et nos études dépassant à
peine l’épellation, il arriva qu'on creusa un jour un puits à
l'école que nous fréquentions. C'était dans la seigneurie de
.Cournoyer, dans la paroisse de Bécancour, à quelques milles
du fleuve. Or les ouvriers employés au creusage du puits
tirèrent du fond, qui se composait d’une roche assez dure
que le pic ne suffisait pas toujours à pénétrer, un grand
nombre de pierres toutes incrustées de coquillages pétrifiés
(probablement des Orthis, Rhynconella, etc.) Nous crüumes,
à première vue, que c'était là une bizarrerie de la nature, un
pur hasard qui avait donné cette ressemblance à de petits
cailloux renfermés dans du tuf. Puis, avec d’autres gamins
de notre âge, nous nous mimes à dégager ces coquillages de
pierre de la masse qui les contenait. Mais remarquant bien-
tôt qu'ils avaient tous une forme régulière, que les raies ou
stries qui les marquaient ne pouvaient être l'effet du hasard,
nous demandames aux ouvriers si ces pierres n'avaient pas
été autrefois des bêtes pour en avoir une forme si parfaite.
—Sans doute, nous répondit-on.—Mais vous voilà à six
pieds sous terre, et à plus de trois pieds dans le roc
comment ces coquilles, qui vivent dans l’eau, ont-elles pu
être amenées ici, à plus de quatre milles du fleuve ?—C'est
que le fleuve venait autrefois jusqu'ici. —Mais comment-ont-
elles pu se changer en pierre ?—C'est le bon Dieu qui l’a
voulu ; rien ne lui est impossible, fut la réponse.
“ Nous avouons que cette réponse naïve, qui caractérise
1. Naturaliste canadien, vol. IV, p. 341.
202 LE NATURALISTE CANADIEN
si bien la foi robuste de nos paysans, ne nous satisfit qu’à
demi, tout avantageuse qu’elle nous parüt pour la solution
d’une foule de difficultés qui pouvaient se présenter dans nos
savantes discussions, avec les célébrités de dix à douze ans
qui partageaient avec nous l'avantage de goûter de la
férule du magister, lorsque nous ne savions pas distinguer
les d d'avec les b, ou les n d'avec les #, ou que nous semions
dans nos lectures des velours et des cuirs trop abondants.
Notre philosophie de cet âge nous fafsait voir tant d’effets
se rapportant à leurs causes, qu'il nous répugnait de faire
intervenir la toute-puissance de Dieu pour raison de ce que
nous ne pouvions comprendre.
‘Quelques années plus tard, nous poursuivions notre
cours classique au séminaire de Nicolet. On apporta, un
jour, une vertèbre avec un autre os énorme, ne mesurant
pas moins de six pieds de longueur sur douze à treize
pouces de diamètre, restes d’une baleine qu'on avait trouvés
sur une haute montagne en arrière de Métis. Pour le coup,
nous dimes-nous à part, le fleuve n'a pu aller jusque-là. —
Mais, demandames-nous au professeur qui nous exlibait
les pièces, qui a pu porter cette baleine monstrueuse sur
cette montagne ?—Un plaisant philosophe prenant aussitôt
la parole : “Tiens, fit-il, dans le temps que les poissons
‘étaient assez gros pour porter des os de telles dimensions,
“il y avait aussi des oiseaux de grosseur proportionnée ; et
“sans doute que quelqu'un de ces oiseaux aura pêché cette
“ baleine dans le fleuve et sera allé la dévorer sur la mon-
‘“’tagne.” Le professeur aussitôt de rire aux éclats avec tous
ses élèves ; mais la question n’en demeura pas moins pour
nous encore sans solution. Ce n’est que tard, bien tard après
cela, que nous pûmes nous-même la chercher, cette solution,
dans des auteurs spéciaux. Car, à cette époque, les collégiens
moins heureux que ceux de nos jeurs, n'étaient pas encore
L'ABBÉ PROVANCHER 203
initiés par leurs professeurs à la Géologie, à la Paléonto-
logie, à l'Entomologie, et à cette foule d’autres logies qu'on
met aujourd'hui à leur portée.”
Enfin, plus loin, après avoir donné le tableau des diverses
formations géologiques, et particulièrement de celles du
Canada, l'abbé Provancher se laisse aller aux graves consi-
dérations que voici
“ Maintenant l'on peut demander : quelle étendue de
siècles peut-on assigner à chaque age ou à chaque forma-
tion ?
“ Voilà qui ne nous est point connu. Les uns donnent des
milliers d'années et les autres des millions. Ce qu'il y a de
certain, c'est que les 6,000 ans des temps historiques ne
sont que le commencement de la période que nous poursui-
vons actuellement. Notre monde verra-t-il cette période se
terminer ? Les êtres et les choses des temps actuels devront-
ils, dans des milliers de siècles d'ici, s'étaler sur les tablettes
des musées des savants d'alors, à l'état de fossiles ? Ou
bien la grande catastrophe de la fin des temps viendra-t-elle
mettre un terme au développement de l’âge actuel et le
terminer avant sa maturité ? Ce sont là autant de mystères
qui restent cachés dans les secrets de Dieu. Mais ce dont
nous ne pouvons douter, lecteurs, c’est que, pour vous
comme pour nous, notre révolution ne se fera pas si long-
temps attendre, et que le compte qu'il nous faudra rendre
de nos faits, gestes et pensées, sera réglé bien avant que
nous soyons passés à l'état de fossiles ; que ce monde, que
cet âge sera fini pour nous bien avant que nous soyons fini
pour lui 7?
sr Rs À
(A suivre.)
—— 00: :—
LANCE vol. IV, p: 374.
204 LÉ NATURALISTE CANADIEN
LA DEFENSE DU GIBIER
The Conservation of the wild life in Canada, par C.
Gordon Hewitt, zoologiste conseil du Gouvernement cana-
dien.—1921.—Scribner’s Sons.
Voici un livre qui traduit le savant véritable, Ce n’est pas
l'œuvre d'un esprit perdu dans les nuages de la spéculation,
mais d’une intelligence positive mettant au service de la
société sa puissance de conception, sa force d'analyse.
Hewitt appartenait à ce type de naturaliste pour qui l’im-
mensité de notre pays, les ressources de sa faune et de sa
flore, signifiaient autre chose qu'un domaine presque vierge
à exploiter par simple plaisir ou curiosité de savant, par soif
de renommée.
Cerveau réalisateur, aux facultés magnifiquement ordon-
nées et mises en équilibre, il savait d’un œil scrutateur
embrasser dans son ensemble une question : mais tout cela
ne l'intéressait vraiment que si son étude pouvait profiter à
son pays, à ses concitoyens. Trop de problèmes réclamant
solution lui apparaissaient en trop longue et imposante
théorie pour qu'il se permit de gaspiller ses labeurs, les trop
brèves heures de la vie, en une gymnastique de nul avantage
immédiat, füt-elle transcendante. Son type mental, si je puis
ainsi m'exprimer, transparait à travers chacune des pages
de cette production scientifique de haute valeur à laquelle
s'ajoute l'intérêt qu'entraine naturellement une œuvre pos-
thume.
Pas de théories futiles quoique ingénieuses, pas de déduc-
tions hasardées, de visions embrouillées où se complait trop .
souvent l'esprit aveuglé sur la valeur de ses trouvailles. Il
lui faut pour travailler quelque chose qui ait de la consis-
LA DÉFENSE DU GIBIER 205.
tance, des faits éclairés par ses vastes connaissances tech-
niques. Avec une méthode parfaitement à point, on le voit
analyser lentement, flegmatiquement pourrait-on dire en
accordant à la race une influence réflexe sur l'esprit, les
divers éléments composant le polynôme de la perpétuation
des espèces de gibier au Canada. Il les apporte frordement,
ces éléments constitutifs du problème qui le préoccupe ; il
les présente. un à un, sans passion, dédaignant volontaire-
ment cette poésie de la nature à laquelle il n'était pourtant
‘pas insensible ; puis, il les présente au lecteur dans ‘un
agencement logique, lumineux ; il les offre au public pour
former l'opinion, aux administrateurs pour déclancher l'ac-
tion rédemptrice. Des faits posés comme des jalons le long
de la route incertaine il ne craint pas de déduire la direction
qui lui paraît la meilleure, de tirer les conclusions qui lui
semblent s'imposer et que du reste il justifie pleinement.
Par ailleurs le sujet qu’il abordait était alors assez inex-
ploré, et assez vaste à la fois, pour tenter l’audace et la
compétence de l’ouvrier. Nonostanbt sa lourde: tâche. de:
directeur des services entomologiques de l'Etat, il n'avait pas
hésité à accepter le fardeau de zoologiste conseil quelques
années avant sa soudaine disparition. C’est dans ces fonc-
tions nouvelles que devaient se faire jour une fois de plus
ses qualités de scientiste, de diplomate, d'écrivain: et de
réalisateur.
Les enquêtes entreprises par la Commission de Conserva-
tion laissaient déjà entrevoir une partie du désastre qui
allait frapper d'extinction complète la classe la plus intéres-
sante de notre faune sauvage. Personne encore, au Canada,
ne s'était préoccupé de promener la lumière sur les épouvan-
tables hécatombes d'où germerait bientôt la complète dispa-
rition de plusieurs espèces traquées de toutes parts. À peine
quelques rapports incomplets et épars existaient. Rien
206 LÉ NATURALISTEÉ CANADIEN
n'avait été fait qui eüt la faculté d'attirer l'attention des
gouvernements et di public sur une des plus imminentes
catastrophes dont un pays puisse être menacé. Poser la ques-
tion dans son ensemble, brosser un tableau simplement véri-
dique, aligner des faits authentiques, tirer des conclusions,
suggérer, indiquer des remèdes : tel fut le plan conçu par
le distingué savant. Il allait l'exécuter de main de maitre.
Hélas ! Il ne devait pas vivre assez de jours pour recevoir
ce nouveau-né de sa plume, écrit dans le calme de sa biblio-
thèque en collaboration intime de pensée avec sa noble
épouse. Dans la préface qui présente le livre au lecteur,
Elizabeth Hewitt redit comment cet ouvrage fut aussi un
peu le sien et comment le sort lui réservait de compléter
l'œuvre de son époux. Rendons à l'intelligence et à la
la fidélité de cette femme d'élite l'hommage de notre admi-
ration. C’est en souvenir de celui dont elle pleurait la dis-
parition prématurée de son foyer qu'elle a voulu élever ce
monument de première valeur. Elle n'a reculé devant
aucune difficulté et refoulant ses larmes, elle a su donner
à son chagrin cette forme féconde. A tous points de vue
c'est un succès : l’œuvre vient à son heure remplir un vide
immense ; elle dévoile un passé insensé, un présent stupé-
fiant et trace les grandes lignes d'un avenir rédempteur.
Abondamment illustré, se présentant en une tenue typogra-
phique parfaite, ce livre fait grand honneur à l'éditeur.
A notre regretté maître, nous croyons devoir le modeste
hommage d'une analyse aussi complète que possible de son
ouvrage éminemment utile. Utile ? Est-il besoin de mon-
trer qu’il l’est au premier degré ? Qui dit défense du gibier,
dit autre chose que platonique plaisir de zoologiste dans la
conservation des espèces indigènes, richesse de notre faune,
La signification, la portée en est plus large. C'est pour le
pays la perpétuation d'une richesse mal exploitée ; source
LA DÉFENSE DU GIBIER 207
de fourrures pour le commerce, de plaisir pour le nemrod;
pour l’indigène, c'est la nourriture et le vêtement, la source
féconde qui fournit mille objets indispensables, c'est la
vie. Ce n'est pas tout.
L'auteur comprend qu'il fait une sorte d’apostolat scien-
tifique ét qu'il doit porter la lumière dans tous les esprits.
Dès les premières pages de son plaidoyer il dit ce qu'est la
faune sauvage, il démontre sa valeur, toute sa valeur. Et ici
il apporte des raisons qui, à plusieurs, paraîtront luisantes
de nouveauté, telles : l'utilisation des terres non-arables
par lès mammifères errant en liberté : les grands ruminants
du Nord devenant une source de nourriture aussi bien pour
les blancs que pour les indigènes, par l'application d'un sys-
tème d'élevage systématique. Cette raison reste pleine de
plausibilité en dépit des sourires qu'elle provoque ; elle
devient de plus en plus sérieuse et féconde depuis que le
gouvernement canadien a réussi à concentrer en de vastes
parcs les derniers survivants de quelques espèces qui s'y
multiplient de façon satisfaisante. Le rôle des indigènes en
fonction de la faune sauvage fait l'objet d'un des plus inté-
ressants chapitres. Le lecteur soupçonne qu'elle en est la
matière essentielle ; toutefois Hewitt ne s'attarde pas aux
vieux clichés et il fait de cette question un exposé fort inté-
ressant qui est à lire en entier.
Mais comment cette richesse si éminemment utile, si
pleine de possibilités, réclame-t-elle protection ? C’est ce
qu'explique l’auteur dans un chapitre spécial, simple prélude
aux études détaillées qui vont suivre. Pourquoi cette
“défense du gibier” ? La question-est d’une grosse imperti-
nence à quiconque connaît le misérable sort du bison des
prairies de l'Ouest. Il y a cependant d’autres causes et
l'auteur les explique rapidement : parallèlement aux mas-
sacres perpétrés par tant d'inconscients exerçaient leur
208 LÉ NATURALISTE CANADIEN
action néfaste divers facteurs hors de l'atteinte de homme:
causes naturelles d'élimination, synchronisme biologique des
périodes d’abondance de gibier et de nourriture aussi bien
que de diminution ; maladies épidémiques qui fauchent en
quelques semaines le gros d’un troupeau ; tout enfin ce qui,
réuni en faisceau, provoque ce mot lugubre : extermina-
tion.
Puis, sous la plume du savant zoologiste, qui retrouvait
ici-son champ normal d'opérations, défile le cortège, d’une
somptueuse variété, des mammifères du pays : wapiti, che-
vreuil, orignal ou élan, caribou, antilope, mouflon, bœuf -
musqué où ovibos, ours, bison, etc.
L'histoire du bison offre trop d'intérèt, trop de motifs à
réflexion, elle est d’ailleurs si imparfaitement connue du
grand nombre que l’auteur ne l’a pas traitée à la légère. Il
pressentait là, sous une forme indirecte, le grand argument
qui amènerait le lecteur à ses propres conclusions. C’est une
histoire lamentable. -Beaucoup en connaissent quelques
bribes par ouï-dire. Il faut lire ces pages où, tout en s’effor-
çant de rester impartial historien, Hewitt trace des lignes
vengeresses à travers lesquelles perce l’indignation. Dans
cette tragédie, une des plus stupéfiantes dans toute l’histoire
du règne animal, il n’y a rien de bien glorieux pour l’homme
qui se pique de supériorité sur l’indigène.! En cinquante
années, trappeurs, chasseurs, coureurs de bois ont réduit
à quelques misérables unités les centaines de mille magnifi-
ques ruminants qui paissaient autrefois dans les plaines de
l'Ouest canadien et américain. Les chemins de fer aussi
partagent la responsabilité lourde. Chose fort curieuse,
l'agriculteur n’y est pour rien, lui pourtant à qui on pourrait
logiquement reprocher d’avoir enlevé au bison une immense
tranche de son domaine naturel.
On sait tout l'intérêt que Hewitt portait aux oiseaux.
1
LA DÉFENSE DU GIBIER 209
C'est même par là qu'il s'était révélé excellent organisa-
teur et négociateur habile. Il avait réussi où tant d’autres
avaient échoué. Toutes les provinces ont maintenant des
lois spéciales destinées à protéger les oiseaux migrateurs.
Il ne faut pas s'étonner si l’auteur réserve un chapitre spé-
cial au gibier à plume. Aux yeux de trop de gens, l'oiseau
ne semble intéressant qu'a bout du canon d’une carabine !
Hewitt élargit cet horizon étouffant en redisant les services
que l'oiseau rend à l’agriculture ; c’est une étude complète.
de la valeur économique des habitants de l’air. Il y refait
en partie le plaidover qu'il avait prononcé quelques années
auparavant sur les tribunes de toutes les provinces. Quel-
ques naturalistes de Québec se souviennent encore de cette
conférence donnée par Hewitt au collège Morrin et dont
j'ai retracé ailleurs (Voir Canada français, V-249) la
pittoresque physionomie.
Le “droit des gens”, entre bêtes, se résume généralement
à un seul article important : l’inéluctable loi de la faim.
Dans les immensités glaciales de notre Nord-Ouest la lutte
des êtres pour leur subsistance se continue féroce et sans
répit. C'est une constante biologique qui trouve chaque
jour son application d'où découle l'équilibre des divers
groupes zoologiques. Mais les habitants de la maigre forêt
du Nord semblent se ranger en deux camps : d’un côté les
ruminants dépourvus de moyens offensifs efficaces ; de
l’autre les carnassiers aux dents aiguës. La faune sauvage
trouve ses pires ennemis chez ceux de ses membres qui sont
Je plus réfractaires à la domestication : loup, coyote ou
loup des prairies tiennent le premier rang parmi les préda-
teurs. Il y a aussi d’autres animaux de proie de moindre
taille et quelques oiseaux qui se livrent à semblable besogne.
Ceux-là n’ont pas besoin de protection pour se multiplier,
leur méfiance naturelle les protège suffisamment. Ce sont
18— Mars 1922. JA
210 LE NATURALISTE CANADIEN
les victimes qu’il faut favoriser et défendre. Et l’auteur
indique de quelle manière on y parviendra. p
Dans la vie de notre gibier sauvage un autre facteur joue
in rôle important, quoiqu'il ne soit que la résultante de
causes multiples. C’est ce qu'on pourrait appeler la fluctua-
tion pétiodique du nombre des animaux à fourrures, les
seuls sur lesquels on a pu recueillir des statistiques. Ce qui
frappe surtout, c'est l’interdépendance des petits rongeurs
et des bêtes qui s’en nourrissent. Mets recherché du plus
grand nombre, le lièvre exerce une prépondérance détermi-
nante dans ces fluctuations. S'il abonde, ses ennemis aug-
mentent en nombre ; ceux-ci devenant trop nombreux
assèchent la source de leur prospérité et ils descendent rapi-
dement vers une période de dépression. Diverses épidé-
mies viennent souvent accélérer la marche décroissante des
individus des deux groupes opposés.
Sur l’ensemble de cette situation, le gouvernement -cana-
dien avait, avant Hewitt, ouvert les veux de façon spasmo-
dique. L'avènement de notre premier zoologiste officiel fit
s'ouvrir toutes grandes les paupières. Réserves, parcs, sanc-
tuaires d'oiseaux, etc., se multiplièrent en vue de faciliter
l'accroissement en nombre d'espèces menacées d’une dispa-
rition prochaine. Grace à ces mesures, le Canada possède
encore quelques bisons, et leur bienfaisante action s'étend
particulièrement aux oiseaux migrateurs et de mer. Les
aires réservées au gibier mesurent au Canada 30,700 milles.
dont 5054 milles pour la province de Québec. |
La législation en pareille matière ressortit aux gouverne-
ments d'Ottawa et des provinces. Partout des lois récentes
tendent à resserrer les mailles du filet protecteur. Notons,
en passant, une appréciation favorable au système en
honneur dans le Québec pour le contrôle du commerce des
fourrures. Hewitt déclare que c’est le meilleur et le plus
avancé de tous les pays producteurs de pelleteries.
à ÉE
LA DÉFENSE DU GIBIER 21I
Certaines initiatives privées viennent aider l'action de
l'Etat et faire école dans quelques centres. L'auteur rend
hommage aux zoologistes amateurs chez qui pareil projet
a germé ; les oiseaux migrateurs ont surtout trouvé des
amis de choix ; puissent-ils faire surgir de nombreux imi-
tateurs dont la sollicitude s'étende à d’autres classes.
Le livre se termine par quelques notes sur les possibilités
de dressage de nos grands ruminants. On soupçonne aisé-
ment quels services leur domesticité pourrait rendre dans les
régions septentrionales du continent. Forts, frugals,
rustiques, ils deviendraient des aides inappréciables. L'au-
teur compte particulièrement sur le renne, dont sait si bien
tirer parti l'Esquimau, et sur le bœuf musqué. Que le renne
puisse être dompté, cela ne fait aucun doute depuis l'essai
du Dr Grenfeld au Labrador ; du reste, les Lapons ne
connaissent pas d'autre bête de somme.
Aux gouvernements, Hewitt dédie quelques remarques
sur la vente du gibier ; leur application tendrait à rendre
plus efficace la réglementation actuelle.
Aux zoologistes et ormthologistes, ce livre offre davan-
tage que l'intérêt d’un plaidoyer éloquent. Hewitt a réuni
dans les chapitres où il traite de chacune de nos espèces de
gibier tout ce que nous savons actuellement sur les mœurs
de ces animaux sauvages ; ce n’est pas la moins intéressante
partie du livre et l’auteur s'y fait voir naturaliste profond
et averti. Tous y trouveront profit.
L'œuvre de Hewitt fera époque dans les annales des
sciences canadiennes. I[l possède cette remarquable carac-
téristique, pour un livre scientifique, qu’il s'adresse à un
public très large et très varié. Ecrit dans le seul but de
recruter des adeptes à une cause, cet ouvrage, va sans dire,
est accessible à tous, initiés ou non. Dans toutes les biblio-
thèques il a sa place marquée, car tout citoyen doit connaître
2412 LE NATURALISTE CANADIEN
cette richesse de son pays et se préparer à lutter pour sa
sauvegarde. Il fera œuvre d'éducation dans toutes les
classes. Naturalistes, chasseurs, sportsmen seront les pre-
miers intéressés à lire “The Conservation of the wild life
in Canada” ; mais les autres suivront de près qui ne se
figent pas dans l'ignorance de tout ce qui est valeur natio-
nale. La faune du Canada est une forme de prospérité, la
plus vieille de toutes ; ce fut et c’est encore une industrie
importante. À nous de la conserver telle en sachant nous
renseigner aux meilleures sources. Si on a pu dire que nos
fourrures avaient porté le nom du Canada à toutes les villes
d'Europe, nous avons le devoir de continuer cette forme
originale de propagande ; elle a à son crédit plus de succès
que tout ce que nous avons pu faire qui soit digne d'envie
aux autres peuples.
Souhaitons à l’œuvre magnifique du regretté Dr Hewitt
la récompense qui l'aurait le plus flatté : la diffusion rapide
de son enseignement, national par plus d'un côté.
GEORGES MAHEUX,
Entomologiste provincial.
:000 :
LES COLEOPTERES DU CANADA
XVe Famille
SCA PHIDIIDÆ
(Continué de la page 191.)
2e Genre
SCAPHIDIUM Oliv.
Les Scaphidium sont des insectes à corps épais, lisse, à
abdomen conique dépassant les élytres, antennes en forme
smsabs à
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 213
de massue, pattes assez grandes, avec les jambes posté-
rieures arquées, qui vivent dans les champignons et qui
servent de type à une famille spéciale. Trois espèces ren-
contrées en notre pays.
S. 4-guttatum Say.—Journ. Phil. Acad. Nat. Sci. 3. 1823,
p. 108.
Habitat : Québec, Ontario.
S. 4-pustulatum Say.—Journ. Phil. Acad. Nat. Sci. 3, 1823,
P. 198.
Habitat : Ontario.
Spiceum Melsh.—Proc. Phil. Acäd. Nat. Sci. 2. 1846,
p. 103.
Habitat : Québec, Ontario.
3e Genre
SCAPHISOMA Leach.
Les espèces de ce genre ressemblent beaucoup aux Bæ&ocera.
Elles sont toutes de petite taille et se rencontrent sous les
écorces et les petits champignons. On peut aussi en prendre
en sassant les feuilles mortes et les débris provenant des
arbres en voie de pourriture, soit le printemps soit l'automne.
Sept espèces rencontrées en notre pays.
S. pusillus Lec.—Proc. Ac. Nat. Sci. Phil. 1860, p. 323.
Habitat : Ontario.
S. castaneum Motsch.—Bull. Moscou. 18. 1845. 10. p. 361.
Habitat : Québec, Colombie-Anglaise.
S. convexa Say.—Journ. Phil. Acad. Nat. Sci. 5. 1825,
p. 183.
Habitat : Ontario.
214 LE NATURALISTE CANADIEN
S. punctulatum Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 1860,
D 32%
Habitat : Ontario.
S. suturalis Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 1860, p. 323.
Habitat : Québec, Ontario.
S. terminata Melsh.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 2. 1844, -
p. IO2.
Habitat : Ontario.
S. rubens Csy.—Ann. N. Y. Acad. Sci. 7. 1893, p. 524.
Habitat : Québec.
4e Genre
BÆOCERA Erichs.
Les esp,ces de ce genre se prennent sous les plantes
crytogamiques, sur les débris de bois pourri et des ma-
tières végétales en voie de décomposition, sous les feuilles
dans les endroits humides. Une seule espèce rencontrée en
notre pays.
B. concolor Fabr.—Syst. Eleut. 2. 1801, p. 576.
Habitat : Ontario, Manitoba.
5e Genre
TOXIDIUM Lec.
Les espèces de ce genre hivernent sous les débris de bois
pourri, où l’on peut ies prendre de bonne heure le prin-
temps. Elles sont de couleur brunâtre. Une seule espèce
rencontrée en notre pays.
I. gammaroïdes Lec.—Proc. Acad. Nat. Sci. Phil. 1860,
p. 324.
Habitat : Ontario.
PUBLICATIONS REÇUES 215
XVIe Famille
PHALACRIDÆ
Petits coléoptères d’un noir brillant, de forme convexe,
aux tarses courts et forts, pentamères, ayant les crochets
avec une dent basilaire en dessous. Ils diffèrent des Scaphi-
diidæ par la forme arrondie de leurs élytres, celles des
Scaphidiidæ étant tronquées. Ils diffèrent des Nitidulides
par la forme de leurs hanches. Ils vivent surtout sur les
fleurs, sous les écorces. L’insecte à l’état de larve vit dans
les têtes des fleurs, spécialement dans celles des plantes
appartenant à la famille des Compositæ. L'insecte adulte
peut être capturé pendant l'été et l'automne ou au printemps
en secouant les plantes dans un filet.
La littérature suivante traite des insectes de cette famille:
Leconte—“Synopsis of the Phalacridæ of: the United
Étaresn un Proc. Phil. Acad. NatiSci, 81 1856, pp.
15-17.
Casey.—“Synopsis of Phalacridæ”, in Ann. N.VY. Acad. Sci.
5. 1890, pp. 89-144.
Blatchley.—"Coleoptera of Indiana”, 1910, pp. 497-501.
Provancher.—"Petite Faune entomologique : Les Coléop-
IE DD: 271-272:
Casey.—"*Mem. on the Coleopt.” 7. 1916, pp. 35-87.
1e
(A suivre.)
‘O0
PUBLICATIONS REÇUES
—Proceedings of the Indiana Academy of Science, 1919.—Idem, 1920. Fort
Wayne, Ind.
Grande variété de mémoires sur les sciences diverses. Illustrations dans le
texte et hors texte.
216 LE NATURALISTEÉ CANADIEN
—Almanach Rolland, agricole, commercial et des Familles, 56e année. Pu-
blié par la Cie J.-B. Rolland & Fils, Montréal.
Nombreux renseignements d'usage, conseils pratiques, anecdotes, œuvres iné-
dites d'auteurs canadiens. Prix, 15 cts ; franco, 20 cts.
—Joli calendrier de bureau, monté sur cuivre, pour 1922, publié par la Cor-
poration des Obligations municipales, Québec (124, rue Saint-Pierre).
—Boletin Minero, organo del Depart. de Minas, Mexico. Tomo XII, Num. 3,
septiembre de 1921.
Publication mensuelle in-40,, illustrée, dont le prix d'abonnement est de ‘10.50
dôlares.””
—Monagrafia del Arbol de Santa Maria del Tule, escrita por el Prof. Casiano
Conzatti. Mexico. 1921. à
Plaquette de 66 pages in-80, illustrée dans le texte et hors texte. N
—Encyclopédie scientifique. Bibliothèque scientifique (Gaston Doin, éditeur.
8, place de l’Odéon, Paris (VIe).
La Distribution géographique des animaux, par le Dr E.-L. Trouessart, pro-
fesseur au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris. 1 vol. in-16 de 350
pages, avec fig. dans le texte et 11 cartes. Broché, 10 fr. Cartonné toile, 12
francs.
Ce livre n'est pas une nouvelle édition de celui que l’auteur a publié, il y a
trente ans (en 1890), sous le titre de Géographie Zoologique, et qui a été honoré
d'une traduction en langue allemande, à laquelle l’auteur est resté complète-
ment étranger. ;
Le plan du nouvel ouvrage qu'il offre aujourd'hui au public a été complète-
ment remanié, tout en le faisant profiter des progrès incessants de la science,
La distribution actuelle des animaux étant intimement liée aux révolutions géolo-
giques qui ont fait varier la configuration des terres et des mers à la surface
du globe, un premier chapitre esquissant, à grands traits, ces révolutions, sert
d'introduction indispensable aux chapitres qui suivent. Parmi ces chapitres, ceux
qui sont relatifs aux Migrations des Oiseaux, aux faunes marines et d’eau douce,
peuvent être considérés comme entièrement nouveaux.
La seule ambition de l’auteur, c'est que son livre puisse servir à relier entre
eux les différents traités de Zoologie que renferme l'Encyclopédie Scientifique, à
une époque où les naturalistes ont, par la force des choses, trop de tendances à
se spécialiser dans l'étude d’une seule classe du Règne Animal.
—Jules Tremblay, Trouées dans les Novales, Ottawa, 1921. Vol. in-16 de 262
pages.
Ce coquet petit livre porte en sous-titre ‘‘scènes canadiennes’, et contient une
suite de légendes intéressantes et d'un vrai mérite littéraire. Personne n’en achè-
vera la lecture sans dire à l’auteur : Encore |
—Transactions of the Royal Canadian Institute. Toronto. Sept., 1921. Vol.
LED: 12:
Contient d'importants mémoires sur la biologie, la physique, etc. Le volume
a pour premier article un discours, intitulé Research, et qui est fort intéressant,
prononcé par le duc de Devonshire, l’ancien gouverneur du Canada, devant le
Royal Canadian Institute.
—U. $S, National Museum, Washington.
A. H. Clark, À Monograph of the existing Crinoids. Vol. 1,the Comatulids,
Part 2. 1921.
Vol.. in-4o, de 796 pages, illustré de gravures dans le texte et de 57 planches
hors texte. La première partie de ce volume, avec sa pagination propre, a été
publiée en 1915.
—Bollettino del R. Orto Botanico di Palermo. Nuova Serie. Vol. II, fase. 2.
—Report of the Canadian Arctic Expedition. 1913-18, Vol, VIII. Part E :
Rotatoria, by H. K. Harring, Ottawa, 1921.
Cette publication, d'un immense intérêt scientifique, sur l’histoire naturelle de
nos régions arctiques, se composera de 16 volumes quand elle sera terminée.
—Rapport du Surintendant de l’Instruction pubique de la province de Québec,
pour l’année 1920-21.
ÊE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Avril 1922
VOL. XLVII (VOL. XXVII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 10
Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
“ JOHN MACOUN MEMORIAL VOLUME”
(TRADUCTION.
L'Ottawa Field-Naturalists Club envoie le prospectus de
_JAutobiographie projetée de feu le Prof. J. Macoun, ex-
plorateur et naturaliste canadien, qui a rempli les fonctions
de directeur et de naturaliste de la Commission de Géolo-
gie du Canada. On espère recevoir un nombre suffisant
de souscriptions pour ce volume commémoratif, et l’on
compte que l'ouvrage sera imprimé et prêt pour l’expédi-
tion dès l’automne prochain. Le manuscrit, croit-on, don-
nera un volume de 300 à 400 pages.—Le trésorier du
comité, M. Arthur Gibson, entomologiste du Dominion
(Birks Building, Ottawa), reçoit les souscriptions pour ce
volume, dont le prix est de $3.00.
QUE 7
INTERNATIONAL SCIENCE CONFERENCE AT
ROME IN MAY
(COMMUNICATION DU SERVICE NAVAL, OTTAWA.)
At the time that the League of Nations was formed in
1918, an International Allied Conference was held in Lon-
19—Avril 1922.
218 LE NATURALISTÉ CANADIEN
don to consider the necessity for the formation of a new
International Scientific Organization. In November, 1919,
a further Conference was held in Paris, and it was at this
Conference that the International Research Council came
into existence. Under this Council there are two Unions,
namely, the International Astronomical Union and the In-
ternational Union of Geodesy and Geophysics.
Al the Allied countries were invited to participate in the
necessary arrangements, and to coo-perate with the Interna-
tional Research Council. In conformity with a general
resolution which was passed by that Council, each Interna-
tional Committee shall be formed of representatives of
appropriate scientific societies and public services, and by
representatives of the Government. It shall be nominated by
the principal Academy of Science of the country concerned,
or by its own National Research Council, or by some other
competent National Institution.
In conformity with the procedure thus indicated, ‘the
question of Canadian membership in the International
Research Council and its Allied Unions, was taken up with
the Royal Society of Canada and it was referred by this
Society to the Research Council of Canada. It was felt
that this country should be represented in the International
Organization which included the Unions of Chemistry,
Astronomy and Geophysics. The Canadian Society of
Chemical Industry agreed to accept the responsability
for Canadian membership in the International Chemical
Union. ‘The Unions of Astronomy, and the Unions of
Geodesy and Geophysics presented a more difficult pro-
blem, since departments in the Dominion Government
are more vitally interested in this science than outside
Organizations. |
Astronomy in Canada is carried on extensively by the
INTERNATIONAL SCIENCE CONFERENCE 219
Dominion Government which has a Dominion Observatory
in Ottawa, and an Astrophysical Observatory at Victoria.
The subject is also ably supported by the Royal Astrono-
mical Society which has its Headquarters at Toronto. It
is thus quite fitting that an International Committee repre-
senting Astronomy should be formed in Canada.
Under the International Organization, the Union of
Geodesy and Geophysics is still môre comprehensive. The
work carried on under this heading by the Dominion Go-
vernment, is under the direction of four different depart-
ments. In the Department of the Interior, there is the
Topographical Survey, under the Surveyor General ; the
Geodetic Survey of Canada, including triangulation and
levelling ; and also the investigation of earthquakes and
terrestrial magnetism, under the direction of the Dominion
Observatory. In two other ‘departments, there are the
Geological Survey, and the Meteorological Service for the
study of climate. In the Naval Service department, there
is the Hydrographic Survey engaged in making charts of
the coastal regions and the Great Lakes ; and the Tidal
and Current Survey, which includes the investigation of
the tides on the Eastern coasts of Canada and on the
Pacific, as well as in Hudson bay. The National Commit-
tee of Geodesy and Geographysics for Canada includes
the men at the heads of these various branches in the
Government Service ; as well as a professor in one of our
western universities, making ten in all.
When it was decided to hold an International Conference
at Rome in May of this year, the National Committee
appointed five delegates, three of whom are being sent to
the Conférence by their respective departments in the
Government service. These are Dr. Otto Klotz, Director
of the Dominion Observatory, representing astronomy ;
220 LE NATURALISTE CANADIEN
Dr. E. Deville, Surveyor General ; and Dr. W. B. Daw-
son, Superintendent of the Tidal and Current Survey.
In the Union of Geodesy and Geophysics, the geophy-
sical side is chiefly concerned, and occanography and the
tides, and with meteorology. This presents some features
of special interest, as it is only within quite recent years
that any unity has been established in the tidal branch. In
Canada, the one Superintendent has been in charge of the
Survey Of Tides and Currents since 1894 ; and by being
first in the field, he had the opportunity to organize the
Survey on broader lines than in most countries, as well as
to establish a basis for the work of other surveys which
require tidal data to begin upon. The tides in their origin
are undoubtedly due to the movements of the sun and
moon and the astronomers claim them as coming under
their supervision, and view them entirely from their stand-
point. On the other hand, those more directly interested
in mundane affairs, such as the navigator and the ship
captain, consider the tides to be chiefly of interest to them-
selves ; and they looked to the Hydrographer who makes
charts for their benefit, to indicate what depth of water
they could count upon, according as the tide should be
high or low, and in what direction the tidal streams would
carry their vessels. Again when extended levelling was
inaugurated in any country, the surveyors required, first of
all, the mean level of the sea as a datum to start from, and
they found it necessary to take careful observations of the
tide to arrive at a basis for their work. In some countries
such as Holland, where large areas are below sea level, the
effect of storms in raising the tide above its usual height
was the matter of supreme interest. An appeal was, there-
fore, made to the meteorologist to determine the extreme
level during storms which the tide might reach, in order
“Or OX |
un
MOUSTIQUES, BRULOTS, SIMULIES 221
to make sure of their dyking system, and avoid flooding of
the country.
Because of this diversified view-point in regard to the
tide, the discussion of oceanography on broad lines at the
coming Conference is anticipated with interest, as being
a genuine attempt to unify the whole subject of tides and
currents in all its aspects. It is thus hoped to carry on tidal
research with greater efficiency, and also to indicate lines
of investigation which will lead to the best results, and
which will command the coo-peration of all countries which
have any ocean frontage of importance, and are in any
way dependent upon ocean transportation for the benefit of
their trade and commerce.
— 1 ; O0: —
MOUSTIQUES, BRULOTS, SIMULIES
L'an dernier (1921), vers le mois de juin, un de nos
amis du Canada, séjournant maintenant aux Etats-Unis,
nous adressait la demande de renseignements que voici :
Plattsburg, N. Y., 11 juin 1921.
Dr J.-C. CHapais,
Saint-Denis, P. Q.
Très honoré monsieur,
“ Les divers travaux que j'ai faits pendant men séjour à
“PI. A. C. m'ont familiarisé avec le nom de beaucoup d’in-
“ sectes nuisibles ou utiles. Toutefois, je n’ai pu trouver
“ce qu’on entend par brälot. Je vous serais très obligé s’il
“vous plaisait de me donner le nom scientifique et anglais
222 LÉ NATURALISTE CANADIEN
“de ce fameux insecte que je ne connais que de réputation.
‘A L. T. personne ne put me renseigner à ce sujet.”
Votre tres humble serviteur,
F. B.
Nous avons, dans le temps, fait une réponse aussi satis-
faisante que possible à notre correspondant, nous réservant
de faire de cette réponse, pour la convention annuelle de la
Société de Québec pour la Protection des Plantes, une con-
férence propre à être utile pour tous ceux qui ont subi les
atteintes des brülôts sans, toutefois, en connaitre le nom
scientifique.
Nous avons mis, en tête de notre présent travail trois
mots qui sont employés, les deux premiers, en terme verna-
culaire, et le troisième, scientifiquement, pour désigner Île
brulot. De sorte que, pour désigner en anglais le terme
“moustique”, comme le désirait notre correspondant, on se
servirait du mot anglais ‘“‘gnat” ; pour désigner le mot
“brülot”, on se servirait du mot anglais “black fly”, et, pour
désigner le mot ‘‘simulie” on se servirait du mot latin, usité
en anglais, ‘‘sinulia”. Si l'on ajoute, comme appellation
française scientifique de cet insecte, le mot simulie, l’on aura
tous les termes dont on se sert pour nommer le brülot, cet
insecte taquin qui fait tant souffrir, en certaines saisons, la
pauvre humanité.
Maintenant, pour indiquer sur quoi nous nous basons
pour mentionner cette nomenclature, nous allons donner les
sources où nous avons puisé ces appellations. Nous les
indiquons par ordre de date
À la page 141 du volume 3 du Naturahste canadien
(Provancher), en 1871, on trouve la mention suivante, con-
cernant le brülot :
MOUSTIQUES, BRULOTS, SIMULIHS 223
“ Insecte diptère, nom vulgaire “brülot” ; nom français,
“simule” ; nom latin,
‘
‘simulia”. A cette mention du Natu-
raliste, nous ajoutons : nom vulgaire anglais : Biting qnat,
Black fly.
Dans le sixième volume du “Dictionnaire des Diction-
naires”’, abbé Paul Guérin, on trouve sous la rubrique
simulie ce qui suit : ‘genre d'insecte diptère némocère,
“# famille des bibionidés. Mouches grèles, vulgairement
“ nommées moustiques : antennes courtes, de onze articles ;
“palpes de quatre articles, le dernier long ; pas d'ocelles.
‘“ Les femelles seules sucent le sang. Sunulia columbas-
“ chensis, espèce répandue en Hongrie où elle attaque en
“nuées les troupeaux de boeufs {Claus ); Sunuha pertinax,
“ ornatis, Amérique du Sud, etc. Des simulies fossiles se
“trouvent dans le Wealdien (Simulia humida). Publié
en 1886.
A la page 5641, 2ènie colonne, du volume VIIème de The
Century Dictionary and Encyclopædia publié en 1880, on lit
ce qui suit, concernant le “Brülot” :
Sinulium.—Genre important de moustiques piquants de
“Ja famille Sunulide. Ce sont de petits moucherons bossus,
“ de couleur grise ou noirâtre, à aïles larges et pales. Ce
“genre comprend plusieurs espèces, entre autres le mou-
“ cheron Columbatsch de l'Europe orientale, la Mouche-
“noire (S. molestum) des régions forestières des Etats-
‘ Unis septentrionaux et du Canada, et les moustiques du
“ buffle et turques (Buffalo and Turkey) des Etats-Unis
“ Méridionaux. Leur piqure est très douloureuse et ils
“ fourmillent quelquefois en assez grand nombre pour deve-
“ nir une peste. Leurs larves et leurs chrysalides sont aqua-
“ tiques et vivent généralement dans les ruisseaux peu pro-
“fonds dont le cours est rapide. Aussi, Sunulia.”
Il est bon de remarquer que, en 1886, le Dictionnaire des
224 LE NATURALISTE CANADIEN
Dictionnaires de Guérin classifie la Simulie dans la famille
des Bibionidés, et que le Century Dictionary and Encyclo-
pœdia, en 1889, la classifie dans la famille des Simulidés.
A la page 418 du volume “Entomologie et parasitologie
agricoles”, ouvrage publié en 1917 par Georges Guéneaux,
Paris, France, voici ce qu'on lit sous la rubrique “Les
simulies” :
“Les simulies sont de très petits moucherons qui volti-
“ gent souvent en quantités considérables, dont les femelles
“ piquent l’homme et les animaux, en sucent le sang et
‘“ peuvent transmettre des maladies contagieuses. Ces dip-
“tères némocères se distinguent des Cousins par leurs ailes
“ courtes et larges, leurs pattes larges et comprimées, leur
‘trompe courte et épaisse.
“La Simulie cendrée (Simulium maculatum) a trois milli-
‘“ mètres de longueur et est d’un gris cendré avec l’abdomen
“strié de noir ; elle vole au printemps, et, par ses piqüres,
“affole les troupeaux au pâturage ; souvent elle pénètre
‘“ dans les oreilles des chevaux et les met en fureur ; cer-
‘“taines constatations permettent de penser qu’elle peut
“transmettre la maladie du charbon. ”
J.-C. Caps
Saint-Denis, comté de Kamouraska,
20 mars 1922.
Si 1)
“FATHER ZAHM, PRIEST AND SCIENTIST”
Sous ce titre, l'America du-3 décembre dernier publiait
une notice biographique consacrée au savant dont il s’agit,
écrite par le Père Kerndt M. Healy, de la Congrégation de
Sainte-Croix. Les naturalistes à la fois catholiques et ‘“‘amé-
(KRATHER ZAHM, PRIEST AND SCIENTIST” 225
ricains” étant de rare occurrence, nous croyons utile de
donner ici un aperçu de la carrière de ce savant, d’après
l’article de l'America.
Le P. John A. Zahm, décédé au mois de décembre der-
nier à Munich, Allemagne, “a good priest, a great scholar
and one of the most interesting figures in the history of ca-
tholic thought in our time”, docteur ès lettres, en droit, ès
sciences, en philosophie et en théologie, était né le 14 juin
1851, à New Lexington, Ohio. Entré dans la Congréga-
tion de Sainte-Croix, il fut ordonné prêtre le 4 juin 1875,
alors qu’il était déjà depuis 1874 chargé du département
scientifique de l’Université de Notre-Dame de l’Indiana.
En 1875, il est directeur de l'Ecole de Science, et durant
“des années il est conservateur du Musée de l'Université. Il
devient professeur de physique à l’Université, et il y établit
un laboratoire de physique que l’on regarde comme l’un des
mieux organisés dans les Etats-Unis. Plus tard, il devint
directeur des Etudes dans l'institut religieux dont il était
membre et ensuite Procureur général, avec résidence à
Rome. De 1898 à 1906, il est Provincial pour les Etats-
Unis. Il passa les dix dernières années de sa vie dans la
retraite, au collège Holy Cross, à Washington.
“Dr Zahm was internationally known as a churchman
and as a scholar. His interests and accomplishments were
unusually varied. He was a pioneer in showing what the
Church has done for science. Two popular essays (The Ave
Maria Press), “The Catholic Church and Modern Science,
and What the Church has done for Science, of which there
have been numerous editions, contain ‘a mass of informa-
“tion more than sufficient to refute any opponent who
“ventures to assert that the influence of the Church :1s
“ hostile to the progress of enlightenment. ”
Il y a une vingtaine d'années, il publia l'ouvrage Evolution
226 LE NATURALISTE CANADIEN
and Dogma, dont il retira de la circulation l'édition ita-
lienne, “on intimations received in Rome that his position
‘was regarded as unduly “advanced”. Vears later it was
a satisfaction to the venerable author to learn that in the
discussion “De Creatione” at the Gregorian in Rome, Dr
Zahm was referred to by Father Huarte, S. J., as optimus
vi who, at the first sign that this work was disquieting to
certain souls, promptly withdrew it from print.”
Le P. Zahm publia aussi les ouvrages scientifiques sui-
vants : Bible, Science and Faith ; Evolution and Teleology
(2?) ; Cathohc Science and Catholic Scientists ; Scientific
Theory and Catholic Doctrine ;' Science and the Church ;
Women in Science ; Sound in Music ; Great Inspirers.
“Dr Zahm's interests and activities, however, lay not
alone in the field of science. He was among the leading
Dante scholars of the country, and made a large and
choice collection of books, engravings, etc., relating to the
great Florentine, which is a treasured acquisition of the
University of Notre Dame... He visited all parts of the
United States, and made a journey to Alaska... ; he knew
Mexico extremely well. He also traveled extensively in
Europe and in the Orient. His experiences and explora-
tions in South America are embodied in four splendidly
written volumes which, for a sympathetic understanding of
the people he met and the institutions he visited, stand out
as classics in the literature of Hispanic America. These
books, Up the Orinoco and down the Magdalena; Along the
Andes and down the Amazon ; The Quest of. El Dorado ;
Through South America Southlands, are among Dr.
Zahm's most important contributions to history and lite-
rature. ”
Voici l'introduction du volume Along the Andes and
Down the Amazon, écrite par Theodore Roosevelt :
(RATHER ZAHM, PRIEST AND SCIENTIST” 227
“The author has every qualification for making such a
journey as he made and then for writing about it. He 1s
an extraordinarily hardy man, this gentle, quiet traveler.
He has that sweetness of nature which inspires in others
the same good feeling he himself evinces toward them ;
he loves rivers and forests, mountains and plains, and
broad highways and dim wood trails, and he has a wide
and intimate acquaintance with science, with history and
above all with literature. He acted as an ambassador, and
his sympathy and appretiation of the people whom he
met earned for him thoughtful and unwearied kindness in
return and admirably fitted him, while on his journey, to
interpret our nation to those among whom be traveled
and now admirably fit him to interpret them in return to
us. His trip is told so entertainingly that [ do not recall
any similar book dealing with South America so well worth
reading. In closing, I can only repeat that this is a delight-
ful book from every standpoint. It is an especially delight-
ful book for Americans, because throughout it Doctor
Mozans (Father Zahm) shows that he is so thoroughly
vood an American, so imbued with what is best in our na-
tional spirit and with the thoughts and aspirations of
our greatest statesmen and writers, and indeed of all who
have expressed the soul of our people. ”
Nommé par Léon XIII docteur en philosophie en 1895,
le P. Zahm était membre de la Société française de Phy-
sique, de la Société scientifique de Bruxelles, et de l’Arcadia
romaine.
Naturellement, ce fut à sa Congrégation que le P. Zahm
se rendit le plus utile. Homme à vue large, et, comme on
disait, un quart de siècle en avant de son temps, il put voir
pourtant se réaliser beaucoup de ses idées. Homme d'énergie
et d'initiative, il sut unir la prudence au zèle.
228 LE NATURALISTE CANADIEN
“Although the major portion of his career was unusually
active, concerned with men and things, there was no neglect
on his part of the inner life. Those who knew him best,
and those who were his subjects or associates, always found
him a source of inspiration, spiritual as well as intellectual.
And when old age had mellowed his soul, his life became
the more beautifully edifying. ”
—— :00 :—
MONOGRAPHIE DES MELASIDES DU CANADA
(Continué de la page 181.)
GENRE XIII—Hypocælus Esch.
Caractères génériques.—Corps oblong, légèrement atténué
en arrière. Tête assez profondément enfoncée dans le pro-
thorax. Epistome avec son bord antérieur légèrement arqué
en avant. Antennes filiformes, non dentées. Pronotum
à peu près aussi long que large. Sutures prosternales bien
distinctes dans toute leur étendue. Lames des hanches pos-
térieures dilatées en dedans, avec un angle plus ou moins
marqué, puis assez notablement rétrécies en dehors. KElytres
nullement dentés à l'extrémité. Abdomen à dernier seg-
ment ventral simple et arrondi en arrière, et avec le dernier
arceau dorsal obtus et nullement saiïllant. Jambes très
légèrement épaissies vers le sommet. ‘Tarses filiformes, à
pénultième article coupé obliquement au sommet et pas
plus échancré que les articles precédents.
Ce genre se reconnait immédiatement à l'absence de dents
aux élytres, à son dernier arceau dorsal obtus et nullement
LES MÉLASIDES DU CANADA 229
saillant, et surtout au quatrième article des tarses, qui.est
simple.
: Notre faune contient les deux espèces suivantes
TABLÉAU DES ESPÈCES
Dernier article des antennes à peine plus long que le
précédent ; front avec une carène transverse distincte ;
clypeus concave. -
26. frontosus.
Dernier article des antennes plus long que le précédent
(femelle), ou même aussi long que les deux précédents
(mâle) ; front portant une très fine carène longitudinale ;
_clypeus à peine déprimé.
27. terminalis.
. 26. Hypocælus frontosus Say.—De forme oblongue,
légèrement arquée en arrière ; de couleur noir brünâtre,
presque opaque. Antennes ferrugineuses, n'atteignant pas
la moitié du corps, filiformes, à deuxième article plus court
que le quatrième, le troisième un peu plus long, les articles
4-10 très graduellement plus longs et légèrement plus larges,
le onzième article ovale, aigu au sommet, un peu plus long
que le dixième. Tête densément et assez rugueusement
ponctuée ; le front portant une petite carène transverse
légèrement recourbée. Thorax un peu plus large que long,
légèrement rétréci en avant, à côtés droits et convergeant
légèrement en arrière, légèrement arquée à son heis posté-
rieur, avec les angles postérieurs aigus ; disque convexe à
ligne médiane distincte dans toute sa longueur, portant de
chaque côté en avant de la base une légère dépression ; sur-
face à ponctuation très dense et presque rugueuse. Elytres à
stries distinctes à intervalles plats, avec ponctuation dense et
presque rugueuse, Prosternum peu brillant très densément
230 LE NATURALISTE CANADIEN
ponctué, les propleures plus brillants et à ponctuation moins
dense. Pattes ferrugineuses avec les cuisses plus ou moins
rembrunies et quelquefois presque noires. Longueur 4-5.5
mm.
Je ne connais pas cette espèce. Horn nous donne comme
distribution géographique le Canada—Ontario et Québec,
la Pensylvanie et le Missouri.
27. Hypocælus terminalis Lec.—Antennes atteignant à
peu près le milieu du corps, le premier article assez notable
et atteignant le bord postérieur des yeux, le second mince,
le troisième environ un tiers plus long que le quatrième, les
articles 4-10 augmentant graduellement de longueur et de
grosseur, le onzième plus long que les deux précédents
réunis, parallèle sur les côtés et obtusément arrondi au bout.
La partie infléchie du prothorax est largement mais distinc-
tement concave, pour recevoir la base des antennes au milieu
de l’espace compris entre la suture prosternale et les bords
latéraux. Les hanches postérieures sont graduellement,
mais fortement dilatées intérieurement et largement tron-
quées postérieurement. Le thorax est un peu plus long que
large, se rétrécissant graduellement en avant, à disque modé-
rément convexe avec ponctuation dense et presque rugueuse.
Elytres striés, les intervalles très légèrement convexes, den-
sément et rugueusement ponctués. Premier article des tarses
médians et postérieurs aussi longs que tous les autres réumis.
Longueur 4 mm.
Cette espèce se reconnait immédiatement à la longueur du
dernier article des antennes.
Horn nous donne comme distribution géographique le
Canada’; De Bonvouloir dans sa monographie l'indique
comme étant d'Ottawa ; “Ottawa (Canada) ; M. Billings”.
(À suivre.)
GERMAIN BEAULIEU.
L'ABBÉ PROVANCHER 231
L’ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 203.)
Il reste à considérer la part faite au règne animal par
Vabbé Provancher dans les vingt volumes du Naturaliste
canadien qu'il a publiés. Ici la matière de notre enquête est
abondante et forme la grande partie de tous les travaux
scientifiques qui donnent tant de valeur à la première série
de la revue.
La première étude et la première vignette que l’on trouve
dans la première livraison du premier volume du Natura-
liste canadien ont pour sujet le Castor canadien, et ce fait
proclame hautement le patriotisme de l’abbé Provancher,
puisque cet industrieux animal est adopté comme notre
emblème national. La gravure représente l'animal ron-
geant le tronc d’un érable—qui, de son côté, est devenu
notre arbre “national”, et c’est l’une des plus belles repré-
sentations du castor que l’on puisse voir.
Dans la troisième livraison de la revue, celle du mois de
février 1869, M. Provancher revint sur le castor pour
raconter un fait que j'ai plaisir à exhumer de l'oubli où il
repose depuis un demi-siècle..., et qui s'étant passé dans
la principale de nos institutions d'enseignement, tient donc,
par quelque côté du moins, à l’histoire de l'instruction
publique dans notre pays. L'abbé Provancher tenait l’anec-
dote de la bouche de l’un des anciens prêtres du Séminaire de
Québec, M. Baillairgé. “Durant le cours classique de ce
vénérable septuagénaire, lisons-nous, ce qui nous reporte
vers 1810 ou 1812, on garda pendant plusieurs mois, dans
le Séminaire, un castor qui était devenu aussi familier avec
ceux qui l’habitaient que le sont d’ordinaire les chiens et les
232 LÉ NATURALISTE CANADIEN
chats dans les maisons. Une bonne nuit de novembre où le
froid commençait à se faire sentir, l'animal, qu’on laissait
errer en toute liberté dans le dortoir, voyant que parmi tous
ses compagnons de gîte il était le seul qui demeurât sans
protection contre le froid, crut prudent sans doute de songer
à prendre des précautions contre les nuits plus rigoureuses
encore qui allaient bientôt venir ; et comme il n'avait pas
à choisir les matériaux pour la construction de sa cabane, il
se saisit de tous les objets qui lui tombèrent sous la patte. Il
fit donc le tour des lits, emportant bottes, pantalons, bas,
capots, casquettes, etc., qu'il entassa dans un coin de la
salle, sans qu'aucun des dormeurs n’eüt connaissance de
l'adroit larcin. Mais voilà la cloche du réveil qui sonne ; et
chacun de demander à son voisin s’il ne lui avait pas joué
un tour, en lui enlevant le vêtement indispensable, l’étui des
pays bas, aurait dit Grasset : mais même embarras et mêmes
questions de la part des voisins, lorsque le régent survenant
aperçut maitre castor encore tout occupé à disposer les
pièces de sa future demeure : retournant de sa patte telle
botte qui s’obstinait à faire saillie en dérangeant la symé-
trie, ou massant de sa queue telle casquette qui ne voulait
pas demeurer en place ; retirant, repoussant, ajustant chaq"k
morceau, et se reposant de temps en temps sur le sommet
du monticule, comme pour contempler avec orgueil la
somme de travail exécuté en si peu de temps. Heureuse-
ment pour les volés que le lieu de la scène se trouvait à un
troisième étage : car nul doute que si c’eüt été à un rez-
de-chaussée et que le prévoyant animal eut pu avoir accès
au dehors, on aurait trouvé la nouvelle cabane construite
sur les bords de la citerne même du jardin, et il eût été
encore moins agréable d’aller retirer de l’eau casquettes,
bottes, etc.” Et l'abbé Provancher d'ajouter : “Ce fait,
avec plusieurs autres que nous racontent les chasseurs, peut
L'ABBÉ PROVANCHER 233
établir d'une manière incontestable la supériorité d’intelli-
gence de notre castor du Canada sur celui d'Europe.”
Dans cette première année du Naturaliste canadien M.
D-.N. St-Cyr commença à publier des études sur plusieurs
de nos plus intéressants mammifères, et les poursuivit dans
les volumes suivants. Le glouton ou carcajou, le caribou, le
cerf du Canada, le chevreuil, l’orignal, le lynx ou loup-
cervier et quelques autres de nos mammifères donnèrent
lieu de la sorte, sous la plume de M. St-Cyr, à des études
fort intéressantes.
Le Dr Crevier publia aussi dans les premiers volumes
du Naturaliste canadien des travaux d’assez longue haleine
sur les zoophytes infusoires et sur les minéraux canadiens,
et après une interruption de plusieurs années, sur les mi-
crobes. Ces études, malgré la mention “à continuer” qui
suit chacune de leurs parties publiées, sont malheureusement
restées inachevées. Le Naturaliste annonça même, en
février 1870, la publication prochaine d’un Cours élémen-
taire de Minéralogie canadienne, par le Dr Crevier, volume
in-8° de plus de 500 pages : mais cet ouvrage n’a jamais
vu le jour.
Le Dr Crevier mourut le rer janvier 1889, à Montréal.
Son dernier travail, une tranche de son étude sur les mi-
crobes, avait paru dans le Naturaliste du mois de juillet
précédent.
En son prospectus du volume VIIT, année 1876. l’abbé
Provancher se plaignait du petit nombre de ses collabora-
teurs. ‘“Lorsqu'à la fin de l’année, disait-il, nous jetons de
nouveau les yeux sur l'ensemble des pages qui composent
notre volume, et que nous n’y voyons encore qu'une ou
deux signatures étrangères, et encore que comme acciden-
telles presque, nous nous effrayons de notre isolement, et
nous nous laisserions peut-être gagner par le décourage-
20—Avril 1922,
234 LÉ NATURALISTEÉ CANADIEN
ment, n'étaient les chaleureux encouragements d'amateurs
jeunes et promettant pour l'avenir, et les honorables appro-
bations que nous recevons parfois de personnes en état d’ap-
précier notre œuvre”. Et je me rappelle certain journal qu
eut bien l’idée, un jour, de reprocher à l’abbé Provancher
d'écarter la collaboration ! Mais je me souviens aussi que
si mon nom n'est pas apparu souvent au bas de travaux
publiés dans la première série du Naturaliste canadien, ce
n’est pas faute d’invitations fréquentes de la part de son
directeur. En tout cas, lorsqu'il publia sa dernière livrai-
son, au mois de juin 1891, il fit précéder la table générale
des matières contenues dans les vingt volumes de la série
d’une table alphabétique des collaborateurs et correspon-
dants de la revue, et cette liste comprend trois douzaines
de noms. La liste des collaborateurs qui m'ont prêté leur
concours, pour ajouter jusqu'ici vingt-neuf volumes à
l’œuvre de l'abbé Provancher, serait beaucoup plus courte,
et l'on n'aurait pas meilleure grâce à m'accuser, à mon tour,
d’écarter la collaboration! Quoi qu'il en soit, j'ajouterai que
parmi cette énumération des collaborateurs et correspon-
dants qui figure à la fin de la première série de la revue,,je
ne saurais manquer de signaler des noms comme ceux
de : EFE.-X. Bélanger (ancien conservateur du musée
de l’Université Laval), l'abbé Burque (alors du sémi-
naire de Saint-Hyacinthe), Dr J.-A. Crevier (alors
de Saint-Césaire, P. Q.), J. Fletcher (le premier ento-
mologiste officiel du Canada), l’honorable H.-G. Joly
(futur premier ministre de la Province), Mgr Laflamme
(de l’Université Laval), Mgr Lafilèche (évêque de Trois-
Rivières), A. Lechevalier, J.-M. LeMoine, J.-B. Meilleur
(surintendant de l'Education), baron F. Thümen (d’Au-
triche), Montandon (de Roumanie).
Mais quelle que füt l’activité des collaborateurs de son
L’ABBÉ PROVANCHER 235
œuvre, ce fut l'abbé Provancher qui, comme il était naturel,
eut à remplir lui-même, en très grande partie, les pages de
sa revue. Outre les écrits qu'il y consacra à l'instruction
publique et à la presse canadienne, et dont j'ai déjà parlé,
outre une quantité d'articles sur des sujets particuliers, il y
publia des récits de ses divers voyages, et ces narrations
faisaient toujours la joie de ses lecteurs, tant il savait y
mettre de pittoresque. La note scientifique se faisait tou-
jours d’ailleurs entendre dans ces récits, et c’est bien ce qui
justifiait leur publication dans une revue d'histoire naturelle.
Les deux plus importants de ces récits ont été publiés en
volumes distincts, et j'aurai donc à en parler à un autre
moment. Pour l'instant, je dois signaler les travaux scien-
tifiques qui reçurent le plus de développements dans la pre-
mière série du Naturaliste canadien, c'est-à-dire une étude
systématique et presque complète de la zoologie, et particu-
lièrement de la faune entomologique du Canada.
Toutefois, avant d'entreprendre par le menu l'examen de
ces longs travaux sur la zoologie, il convient de s'arrêter
un moment sur l’intéressante idée qu'eut l'abbé Provancher
de rédiger des notes biographiques sur les Canadiens qui,
depuis les débuts du pays, s'étaient fait jusqu'à un certain
point une spécialité de l'étude des sciences naturelles. Ce
fut au cours du cinquième volume (1873) qu'il réalisa ce
dessein, et dès la livraison du mois de janvier rl en avait
fait part à ses lecteurs dans les termes suivants : “Comme
nous avons la prétention de croire que nos pages seront con-
servées dans nos archives canadiennes, comme records des
progrès du temps dans la voie des sciences, nous voulons,
dès notre prochain numéro, commencer une revue de tous
ceux qui, en ce pays, se sont appliqués à l'étude de l’histoire
naturelle. Nos naturalistes sont encore très rares, il est
vrai ; mais tous ceux qui ont marché dans cette voie, n’en
236 LE NATURALISTE CANADIEN
eussent-ils parcouru que quelques pas, auront contribué aux
progrès qui se signaleront plus tard ; et comme plusieurs
de ces pionniers ont passé sans pour ainsi dire avoir été
remarqués, nous voulons constater ici leur état de service
et les inscrire au mérite qui leur sera dévolu. Nous donne-
rons donc une liste aussi complète que possible, tant de ceux
qui sont passés, que de ceux qui poursuivent actuellement
leur course, sans oublier les débutants qui, quoique encore
sur le seuil de la voie, promettent cependant pour l'avenir.”
Et, dans la livraison suivante, au moment de commencer la
publication de cette liste-catalogue, il ajoute : “Tel qu’an-
noncé dans notre dernier numéro, nous donnons ci-dessous
la liste des naturalistes qui se sont spécialement occupé du
Canada ; comprenant dans ce nombre non seulement les
résidents qui ont fait une étude spéciale de ses productions
naturelles, mais encore les étrangers qui l’ont visité dans ce
but, ou qui, munis de documents recueillis par d’autres
voyageurs, en ont écrit spécialement.”
(A suivre.)
V:=AÛMEr
LES COLEOPTERES DU CANADA
XVIe FAMILLE
PHALACRIDÆ
(Continué de la page 215.)
ler Genre
PHALACRUS Payk.
Les espèces de ce genre se rencontrent sous les choux à
bête puante (shunk cabbage) de bonne heure le printemps
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 237
dans les endroits humides. Elles sont de couleur noir bril-
lant. On rencontre trois espèces dans notre pays.
P. politus Melsh—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 2. 1844,
DTOZ.
Habitat : Nouvelle-Ecosse, Québec, Ontario, Manitoba,
Alberta, Territoires du Nord-Ouest.
P. pumilio Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 8. 1856, p. 16.
Habitat : Québec.
P. penicellatus Say.—Descript. of New N. Am. Col. p. 91.
1834.
Habitat : Manitoba.
2e Genre
OLIBRUS Erichs.
Les espèces de ce genre ont le menton muni de chaque
côté d’une saillie obtuse dirigée obliquement en avant. Le
prothorax transversal est rétréci en avant et faiblement
bisinué à la base. Tarses postérieurs à premier article plus
court que le second. On les rencontre sur les fleurs de la
Verge d'or. On peut en prendre le printemps en sassant les
débris de bois pourri. On rencontre six espèces en Canada.
O. tritus Csy.—Mem. on the Col. 7. 1916, p. 52.
Habitat : Colombie-Anglaise.
O. vittatus Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. 2. 1868, p. 68.
Habitat : Colombie-Anglaise.
20: bicolor Lec.—Proc. Ac. Nat. Sci. Phil. 8. 1856, p. 16.
Habitat : Ontario, Manitoba.
O. rufipes Lec.—Proc. Ac. Nat. Sci, Phil. 8. 1856, p. 16.
Habitat : Québec, Ontario, Manitoba, Colombie-Anglaise.
O semistriatus Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 8, 1856.
p. 16.
Habitat : Québec, Ontario, Manitoba.
238 LE NATURALISTÉ CANADIEN
O. pallipes Say.—Journ. Phil. Acad. Nat. Sci. 1825, p. 90.
Habitat : Québec, Ontario, Manitoba, Alberta, Territoires
du Nord-Ouest.
3e Genre
STILBUS Seid,
Les espèces de ce genre se prennent de bonne heure le
printemps, et aussi pendant l’été en fauchant la Verge d’or et
autres herbages avec le filet. La plupart paraissent passer
l'hiver à l’état d’adulte. Quatre espèecs rencontrées en no-
tre pays. ;
S. apicatis Melsh.—Proc. Phil. Ac. Nat. Sci. 2, 1844 p. 102.
Habitat : Québec, Ontario.
2S. consimilis Marsh.—Ent. Brit. 1, p. 75.
Habitat : Ontario.
S. probatus Csy.—Mem. on the Col. 7. 1916, p. 50.
Habitat : Manitoba.
S. nitidus Melsh.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 2, p. 102,
1844.
Habitat : Québec, Ontario.
XVIIe Famille
ORTHOPERIDAE (Corylophidae)
Les coléoptères de cette famille sont de petite taille et
varient dans leur conformation extérieure. Les espèces sont
brunes ou noires, maquillées de jaune. On les trouve dans
les matières en fermentation et les débris végétaux en
voie de décomposition. On les trouve aussi sous les écorces.
A certaine période de l'été elles volent en grand nombre
PUBLICATIONS REÇUES 239
Den EL :
au crépuscule. Leurs antennes sont de 9 à 11 articles
finissant par une massue. Les palpes sont courts et à 4
articles. Les tarses sont à 4 articles. Beaucoup d’espèces
sont recouvertes d’une pubescence grise.
Les auteurs suivants nous donnent de bonnes notes pour
la classification des genres et espèces de cette famille.
Leconte.—"Synopsis of the Corylophi”, in Proc. Phil.
Acad. Nat. Sci. 1852, pp. 141-145.
Casey.—"Synopsis of the Corylophidæ,” in Journ. N. Y.
Ent. Soc. 8. 1900, pp. 60-75.
Matthews —"Monog. Corylophidæ et Sphæriidæ,”’ 1890.
ler Genre
CORYLOPHODES Matth.
Les espèces de ce genre sont de formes arrondies et peti-
tes, ayant l'angle postérieur du thorax un peu prolongé. Les
mâles ont les tarses antérieurs faiblement dilatés. On les
trouve sous les feuilles mortes par terre, et sous les plantes
cryptogamiques dans le cours de l'été.
C. marginicollis Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6, 1852,
P. 143.
Habitat : Ontario.
: | (A suivre.)
:000 :
PUBLICATIONS REÇUES
—P.-G. Roy, Rapport de l'Archiviste de la province de Québec, pour
1920-21, Québec.
Beau volume gd in-8o de 438 pages, terminé par de copieux index
qui feront le bonheur des chercheurs. Plusieurs documents y sont
240 © LE NATURALISTE CANADIEN
reproduits par la photographie. Nous n'avons pas à insister sur la
valeur historique d’une publication comme celle-ci, rédigée par un
érudit comme M. Roy, et que nous comptons voir poursuivre d'année
en année.—Combien pourtant ce volume serait plus utilisable, si l’en-
téte des pages donnait le titre du document reproduit.—Nous signalons
avec plaisir une appréciation ‘“apologétique” du Dictionnaire généalo-
gique de Mgr Tanguay.—Une quinzaine de pages contiennent des
questions posées aux Archives durant l’année 1920-21. Que nous vou-
drions avoir aussi les réponses faites aux questionneurs !
—Bureau des Statistiques, Québec. ;
Statistiques des Etablissements pénitentiaires pour l'année 1920.
Québec 1921. :
Statistiques des Institutions d'assistance pour l'année 1920. Québec,
1921. |
—Smithsonian Institution, Washington.
Report on the progress and condition of the U. S, National Museum
for the year ending June 30, 1921. Washington, 1921.
—Annals of the Missouri Botanical Garden. Vol. VIII, No 2. April,
1921. St. Louis, Mo.
Ce fascicule contient une monographie du genre Lesquerella, de la
famille des Crucifères, par E. B. Payson.
—Zoologica (Scientific contributions of the N. Y. Zoological
Society, from the Tropical Research Station in British Guiana.) Vol.
IT Nos. ‘3-11, 12,13. Decro2r.
— Annuaire statistique de Québec, 1921.
Ce beau volume, de près de 600 pages in-8o, est un instrument de
travail indispensable pour les écrivains. Il contient des quantités de
renseignements sur la climatologie, la population, l'administration, la
production et le travail, dans la province de Québec. M. l'abbe Iv.
Caron y continue son histoire de la colonisation du Canada.
—z22nd Annual Report of the Michigan Academy of Science. Lan-
sing, Mich., 1921.
Les sciences économiques, la psychologie, la géologie et la géogra-
phie, et la botanique : telles sont les grandes divisions de ce rapport.
—Occasional papers of the Museum of Zoology. University of Mi-
chigan. Ann Arbor, Mich. 1919 et 1921.
—Commission de Géographie de Québec.
Noms géographiques de la province de Québec (2e édition). Dépar-
tement des Terres et Forêts, Québec.
—Prof. Alfonso L. Herrera, La Biologia en Mexico durante un
siglo, Mexico, 1921.
Jolie plaquette illustrée de nombreux portraits.
—Comité catholique des Amitiés françaises à l'étranger, 3, rue
Garancière, Paris, 6e.
Almanach catholique français pour 1922. Volume illustré, de 480
pages, remplies de sujets intéressants.
La Société des Nations, par Mgr Julien, evéque d'Arras.
Notre Alsace et notre Lorraine, par Bompard, Audler et l'abbé Wet-
terlé.
L’Effort canadien, par G. Deschamps.
LE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Mai 1922
VOL. XLVII (VOL. XXVIII DE LA DEUXIEME SERIE) No. H
Directeur- Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard
LA GUERRE AUX MOINEAUX
Le R. P. Fontanel, $. J., nous donnait, de Montréal, le
4 mai, le renseignement que voici sur la lutte qu’il a menée
ces années dernières contre les Moineaux
...."Les expériences d'empoisonnement furent prolon-
gées pendant huit mois et dix Jours : 12,000 Moineaux fu-
rent enterrés. Le nombre total des victimes doit atteindre
15,000. On ne saurait donc nier l'efficacité du remède.”
de) e
UN ANIMAL MARIN DE
100 PIEDS DE LONGUEUR
On a reçu dernièrement, au Musée de l’Instruction pu-
blique, la lettre suivante, qui est d’un haut intérêt scien-
tifique. Quelque lecteur aimera probablement à se procu-
rer la photographie d’un animal aussi extraordinaire.
21—Mai 1922.
242 LE NATURALISTE CANADIEN
Beira (Côte de Mozambique), le 27 septembre 1921.
Monsieur le Directeur
du Muséum,
à Québec (Canada).
Cher Monsieur,
Si, au point de vue scientifique, dans votre pays froid,
vous vous intéressez, malgré tout, et par contraste, aux phé-
nomènes de la nature qui existent sous les Tropiques, j'ai
l’honneur de vous signaler le fait suivant
Un monstre marin, “genre céphalopode,” s’est échoué sur
cette côte, apporté par la tempête équinoxiale. Il est de
dimensions fabuleuses.
Avant que les noirs, effrayés par son aspect
épouvantable, l’aient sectionné à coups de hache—l'opéra-
tion a duré 12 jours,—il mesurait près de 30 m. de long
et pouvait peser au moins 30 tonnes .
J'ai réussi à prendre deux clichés différents de sa partie
postérieure avant sa destruction complète. Cette masse gé-
latineuse mesure encore 6m. sur 3 de large, 1m. 20 de haut,
et pèse 6 tonnes. Il y a aussi un rameau de tentacules
étranges qui pendent comme des cordages de navire. Il
doit être archicentenaire. Sa chair est dure comme du
caoutchouc.
Quel est cet animal marin ? Est-ce un poulpe géant ?
Est-ce une méduse tubulaire ? Est-ce un “cattle-fish” ?
Mystère —
Personne ici n’a déchiffré cette énigme. ....
Ce monstre apocalyptique ne serait-il pas celui dont
parlent les légendes, depuis les Phéniciens du périple d'Ha-
mon, jusqu'aux récits contés à Marco Polo par les marins
asiatiques, en comptant aussi la frayeur des marins de
Vasco de Gama ?
UN ANIMAI, MARIN DE I10OO PIEDS DE LONGUEUR 243
“Un Démon des Mers assaillait soudain les navires et les
attirait au fond de l’abime !”
La vue de ce Mammouth du Pacifique donne un éclair
de vérité à ces légendes extraordinaires contées par les na-
vigateurs, le soir, à la lumière des étoiles, sur le pont des
caravelles audacieuses.....
Ces navires étaient de faible tonnage ; un monstre marin
avec des tentacules gigantesques, des puissantes ventouses
(avant que je puisse prendre mes clichés, j'en ai vues sur la
plage qui étaient deux fois larges comme des pavillons de
gramophone) et un poids mort de 30 à 40 tonnes, pouvait
bien faire chavirer un voilier.
Quoi qu’il en soit, vous pouvez à présent étudier ce des-
cendant des mastodontes antédiluviens. Si vous désirez
ses photos, je vous les adresserai. Je laisse à votre con-
venance d'en fixer le prix, en tenant compte des difficultés
rencontrées pour les avoir, au milieu des nègres fanatiques,
sur une plage peuplée de sauvages. Ce sont des docu-
ments de valeur qui, avec un agrandissement approprié,
pourront être un ornement impressionnant dans votre dé-
partement des collections marines. Vous et vos collabora-
teurs auraient ainsi l’occasion d'apporter une pierre à l’é-
difice des connaissances océanographiques.
En attendant le plaisir de vous lire, je vous présente,
monsieur le Directeur, l'expression de mes sentiments res-
pectueux.
AMAVEK.
Adresse
M. Smile Amavek
P. O. Box 69
Beira
(Est Africain Portugais.)
244 LÉ NATURALISTE CANADIEN
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE
no ta DANS L'AIR INSALUBRE,
Les lecteurs du Naturaliste canadien qui s'intéressent à
l'hygiène de la respiration me permettront-ils d'aborder le
dosage du gaz carbonique ? La question est importante :
car, si ce gaz n'est pas le plus nuisible des produits expirés,
il devient nettement délétère au delà d’une certaine quan-
tité ; de plus, les autres produits toxiques ne pouvant être
analysés que très imparfaitement, mais augmentant dans
la même proportion que le gaz carbonique, c'est du dosage
de ce dernier que dépend notre connaissance de l’insalu-
brité de l’air expiré.
J'ajouterai que cette question n’a point encore obtenu de
solution pleinement satisfaisante. Sans doute il existe des
méthodes nombreuses, délicates, précises, employées par
Aubin, Reiset, Muntz, Boussingault...et qu'il serait témé-
raire de chercher à supplanter ou de critiquer ; mais leur
précision même les rend inutilisables en dehors des labora-
toires spécialisés. Ce que l’hygiéniste réclame, c’est un pro-
cédé rapide et facile, sans être trop grossier, lui permettant
de décider promptement de l’insalubrité d’une salle, de la
nécessité ou de l'efficacité de la ventilation. Beaucoup de
manipulateurs y ont travaillé, et les essais sont souvent in-
génieux ; celui-ci a en vue la commodité ; celui-là vise à la
rapidité ; un autre prétend être à la fois commode, rapide
et précis. Le but n'a pas toujours été atteint.
En principe, une bonne méthode de dosage doit être facile
c'est-à-dire à la portée de tout hygiéniste, rapide, l’hygié-
niste n'ayant pas plus de temps à perdre que les autres,
précise, suffisamment pour permettre l’aanlyse, même quand
on ne dispose que d’une petite quantité d’air ; d’une préci-
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE DANS L'AIR INSALUBRE 245
sion souple, pouvant augmetner ou diminuer à volonté,
sans cesser d’être parfaitement contrôlable, afin de pouvoir
s'adapter aux mille circonstances imposées à l’analyste.
Le but de cette étude n’est pas de proposer une méthode
nouvelle : il en existe déjà beaucoup trop : il est simple-
ment de signaler quelques erreurs possibles dans
toutes les méthodes, et d'attirer l'attention sur quelques
détails pratiques pour que la méthode choisie ait les quali-
tés énumérées. Les recherches résumées ici n'avaient pas
pour fin l'hygiène de l'air : elles visaient des problèmes d’a-
nalyse chimique et de fermentation animale et végétale.
Mais la souplesse des résultats obtenus permet de les adap-
ter à la respiration et à la ventilation.
I MÉTHODE PONDÉRALE ET MÉTHODE VOLUMÉTRIQUE
La méthode pondérale consiste à absorber le gaz, géné-
ralement en le fixant dans une combinaison, puis à peser,
Sous son apparente simplicité, cette méthode cache de si
grandes difficultés pratiques qu’elle doit être déconseillée.
I1 faut en effet deux pesées par analyse : pesée des conte-
nants avec leurs produits absorbants ; et pesée après le pas-
sage de l'air. Or, à moins d'opérer sur de grandes quan-
tités d’air, la proportion du gaz étant faible, les pesées sont
délicates. Il y a donc deux chances d'erreur par analyse.
Ce n’est pas tout ; la méthode s'oppose aux pesées délica-
tes : l’ensemble du matériel à peser est encombrant et dé-
passe facilement le poids maximum toléré par les balances
de précision ordinaires. L'air vicié présente, du reste, une
difficulté spéciale : plusieurs produits expirés sont mal
connus ; conséquemment on ne pourra affirmer qu'ils ne
contribuent pas à augmenter le poids des corps absorbants ;
donc les résultats seront douteux.
La méthode volumétrique consiste à mesurer le volume
246 LÉ NATURALISTE CANADIEN
du gaz. Mais comme il s’agit ici d'un mélange, il faudra
d'abord l'isoler. Or, cette séparation n’est possible que
par absorption du gaz carbonique ou par absorption des
autres éléments. Le plus simple est d’absorber le gaz car-
bonique. Il faudra ensuite peser le composé pour en dé-
duire le volume cherché, ou décomposer et mesurer le vo-
lume de gaz dégagé. Aussi la méthode se subdivise ici d’a-
près les expérimentateurs. Maïs il reste toujours ce fait
qu'il est difficile de tenter l'analyse volumétrique directe :
elle doit être précédée de pesées. Ajoutons que l’analyse .
volumétrique comporte, pour les variations de température
et de pression, des calculs, faciles sans doute, mais fasti-
dieux.
En somme, la méthode pondérale est à déconseiller et
la méthode volumétrique à rejeter. Or, il n’en existe
point d'autre ! Que faire ? Combiner les deux. Faire
une seule pesée, très précise, portant sur un produit pur
avec lequel nous ferons une solution titrée. Prendre un
volume déterminé de cette solution, lui faire absorber du
gaz carbonique jusqu'à saturation. Du volume de la solu-
tion nous déduirons le volume et aussi le poids du gaz ab-
sorbé. Tel est le procédé mixte que nous emploierons.
II. SOLUTION ABSORBANTE
Quatre produits ont été utilisés pour absorber le gaz car-
bonique de l'air : la potasse, la soude, la chaux et la ba-
ryte : il y a formation de carbonate ou de bicarbonate, solu-
ble dans le cas de la potasse et de la soude, presque insolu-
ble dans le cas de la chaux et de la baryte. Il n’est pas in-
différent de se demander si les quatre produits sont égale-
ment recommandables. S'il ne s'agissait que de fixer le
gaz, les quatre mériteraient à peu près la même confiance.
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE DANS L'AIR INSALUBRE 247
Je dis “à peu près,” parce que la soude et la potasse caus-
tiques réagissent plus vite par suite de leur grande solubi-
lité. Mais les bases sont en même temps utilisées pour
contrôier la réaction par leur influence sur les indicateurs
colorés. Or, à ce point de vue, la valeur devient inégale,
et la préférence doit être donnée à la chaux et à la potasse
sans hésiter. Pourquoi ? Nous verrons dans un instant
que le meilleur indicateur est indubitablement la phénol-
phtaléine. Or, la phénolphtaléine est inutilisable avec la po-
tasse et la soude. Du reste, le fait que la potasse et la
soude fixent plus rapidement le gaz carbonique et donnent
un composé très soluble pourrait faire donner la préféren-
c à la chaux et à la baryte : le carbonate solide formé
avec celles-ci constitue une mince pellicule qui empêche le
gaz de pénétrer dans la solution : c’est tout particulière-
ment le cas pour la chaux.
Faut-il préférer la chaux ou la baryte ? Des hygiénis-
tes ont préféré la chaux en donnant pour raison qu’elle est
moins toxique ou même est inoffensive. Les dangers
d'empoisonnement sont si peu à craindre qu’on peut consi-
dérer la raison conne nulle. On pourrait tout aussi jus-
tement soutenir que la chaux étant plus avide d’eau, la
baryte devra être préférée parce que plus facile à conser-
ver pure. Îci encore, en choisissant des récipients conve-
nables et en opérant rapidement quand on les ouvre, le
danger d'erreur peut être considéré comme nul. La ma-
nière d'agir des deux bases vis-à-vis des indicateurs est
beaucoup plus importante. A ce point de vue, quoique la
différence ne soit pas considérable, j'ai donné la préférence
à la baryte. Je vais en donner la raison en parlant du
III. CHoiXx DE L'INDICATEUR COLORÉ
On sait que les indicateurs colorés sont des produits se
colorant, changeant de couleur ou se décolorant, selon que
248 LE NATURALISTE CANADIEN
le milieu est neutre, acide ou basique ; ainsi le tournesol,
bleu avec les alcalis, devient rouge avec les acides. Par la
modification de la couleur on peut donc conclure à la nature
du milieu. Pour le cas du gaz carbonique, avec la baryte
comme absorbant, il nous faudra un indicateur pour nous
avertir du moment précis où l’hydrate de baryum achèvera
de passer à l’état de carbonate. Je ne puis discuter ic1 les
raisons qui font écarter le tournesol ,l’héliantine, etc. A
mon avis, il faut écarter également le curcuma adopté par
Pettenkoffer. Outre que la méthode suivie ici évite une
complication adoptée par Pettenkoffer, complication qui
pourrait, au besoin, justifier partiellement l'emploi du cur-
cuma, il faut observer que le colorant est relativement peu
sensible aux acides et aux bases, et que les changements
de couleur ne sont pas très prononcés. De plus, il faut une
grande quantité de colorant pour obtenir une teinte nette ;
et dans une analyse précise et délicate il faut une propor-
tion relativement élevée d'acide ou de base pour changer la
couleur, ce qui fausse d'autant les résultats. Je me bor-
nerai donc aux deux indicateurs plus communément em-
ployés et plus précis : l’acide rosolique et la phénolphta-
léine.
Le choix de l'indicateur dépend en partie du choix de la
méthode d'analyse. D'autre part, on peut réduire à deux
groupes les méthodes basées sur les indicateurs : un groupe
dose le gaz carbonique en évaluant la quantité d’acide re-
quis pour décomposer le carbonate formé ou la quantité de
base non transformée en carbonate ; l’autre groupe mesure
directement ce gaz par la quantité de baryte transformée.
Les premières méthodes peuvent employer l'acide rosoli-
que ou la phénolpthaléine ; les dernières ne peuvent guère
adopter que la phénolphtaléine. Or, il est possible de
prouver que la phénolphtaléine doit toujours être seule
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE DANS L/AIR INSALUBRE 249
maintenue. Que le lecteur veuille bien patienter un peu
la question est assez complexe.
Rappelons d’abord que la phénolphtaléine, incolore en
milieu neutre ou acide, devient rouge en milieu basique,
tandis que l'acide rosolique, jaune pâte en milieu neutre,
passe au rouge en milieu basique et au jaune d’or en mi-
lieu acide. Le passage du rouge au jaune d’or a émer-
veillé plusieurs expérimentateurs et leur a fait adopter l’a-
«ide rosolique ; peut-être même est-ce là qu’il faut chercher
la raison de l'introduction d'acides qui paraissent bien n’a-
voir pas d’autre avantage que de compliquer le dosage tout
en de rendant moins précis.
Qu'on veuille bien noter que l'usage de l’acide rosolique
exige nécessairement l'emploi d’un autre acide pour réagir
sur le carbonate ou sur l’excès de base. En effet, si on
s’en tenait au carbonate, la coloration rouge serait illusoire :
l'acide rosolique passe au rouge non seulement en milieu
basique, mais en milieu carbonaté par transformation de
la base. Ainsi, les moindres traces de carbonate de potas-
sium, de sodium, de baryum, de calcium, donnent une
teinte rouge : c'est même un des moyens les plus sensibles
que je connaisse pour déceler le carbonate de calcium dans
une analyse qualitative d’eau potable. D'autre part, le
passage du jaune pale au rose et au rouge diminue la pré-
cision.
Et a-t-on bien résolu la difficulté en transformant le
carbonate ou l'excès de base par un acide qui ferait passer le
rouge ou le rose au jaune d'or ? J'ai dit qu'on avait ainsi
compliqué le dosage ; on introduit une source d'erreur nou-
velle, inutile, importante ; nouvelle, car il y a une nouvelle
mesure, celle du dosage de la solution acide et de la réac-
tion de l’acide sur le carbonate ou la base ; inutile, car,
nous le verrons, il n’est pas plus difficile de doser directe-
250 LE NATURALISTE CANADIEN
ment le gaz par mesure du carbonate formé ou de la ba-
ryte employée que par l'évaluation de l'acide requis pour
décomposer le carbonate ou réagir sur l'excès de base ;
inportante, pour deux raisons : l’acide pouvant être partiel-
lement employé à réagir sur de la baryte non transformée
en carbonate, et le passage du rouge au jaune exigeant une
quantité d'acide appréciable quand on opère sur de gran-
des quantités.
En somime, l'acide rosolique ne donnerait qu’une ap-
proximation grossière et pourrait tout au plus servir pour
doser le gaz carbonique d’un air fortement vicié. Je re-
grette un peu que ces défauts le fassent rejeter, car il a
l'avantage de donner une coloration d'intensité proportion-
nelle à la quantité employée. Heureusement que la phé-
nolphtaléine nous dédommagera par une propriété contraire
mais tout aussi utile.
IV. LA PHÉNOLPHTALÉINE
Il faudra donc nous contenter de la phénolphtaléine.
Quels sont ses défauts et ses qualités ? .
Commençons par les défauts. J'ai dit qu’elle nous obli-
ge à écarter la potasse et la soude comme absorbants
du gaz carbonique : la coloration rouge persiste après la
formation du carbonate et rend l'indicateur inutile. Quel-
ques hygiénistes ont cru tourner la difficulté en n’utilisant
que la soude ; ils s'appuient sur ce fait que le gaz carboni-
que réagissant sur la soude donne un bicarbonate. Or, la
phénolphtaléine, rouge avec l’hydrate et le carbonate, se
décolore dans le bicarbonate. Malheureusement pour la
méthode, la base est incertaine, incontrôlable. Il est bien
vrai que le gaz carbonique donne du bicarbonate avec la
soude, mais en donne-t-il toujours ? Ne donne-t-il que
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE DANS I/AIR INSALUBRE 251I
cela ? Voici ce que m'ont prouvé de nombreuses expérien-
ces : il est très rare qu'il ne se forme que du bicarbonate :
huit fois sur dix la solution reste colorée en rouge après le
passage prolongé du gaz carbonique. L'analyse n’y dé-
cèle plus de base, mais y décèle le carbonate. D'après
quelles lois et en quelles proportions se forme le mélange de
carbonate et de bicarbonate ? Il m'a été jusqu'ici impos-
sible de l'établir : je me trouve en présence du fait brutal.
J'ai dit que l'analyse ne décèle pas de base ;mais je n’ose-
rais pas affirmer qu'il n’y en ait pas ; et je me suis deman-
dé souvent si la coloration en milieu carbonaté ne serait
pas due à une hydrolyse des carbonates qui donnerait des
ions agissant sur la phénolphtaléine. Des expériences en-
treprises sur les carbonates de baryum et de calcium me
paraissent rendre cette hypothèse soutenable. Je me con-
tente de la signaler.
Donc, si c'est un défaut, la phénolphtaléine a celui de
faire rejeter la potasse et la soude, parce qu'elle reste co-
lorée avec leurs carbonates.
Elle reste colorée également avec les carbonates de cal-
cium et de baryum. Devrons-nous rejeter aussi la baryte
et la chaux ? Non, car la coloration n'apparaît que si le
liquide contient de notables quantités de leurs carbonates.
Ainsi, une eau potable, celle de la ville de Montréal par ex-
emple, donnant une réaction très nette de carbonate avec
l'acide rosolique, ne présente aucune trace de coloration avec
la phénolphtaléine. La quantité de carbonate de calcium et
de baryum requise pour donner une teinte perceptible, est
de beaucoup supérieure à celle que donneraient la chaux et
lä baryte en absorbant le gaz carbonique dans les analyses
qué nous avons en vue. Précisons : une solution de baryte
à 3 pour 1000 ne donnerait pas assez de carbonate pour co-
lorer en rouge ; or, nous verrons que pour les analyses
252 LE NATURALISTE CANADIEN
courantes la dilution devient très inférieure à 3 pour
1000. Donc, le défaut signalé pour la potasse et la soude
n'existe pas avec la chaux et la baryte. Je dirais même
qu'elle est plus loin de l'existence avec la baryte qu'avec la
chaux. Les défauts de la phénolphtaléine sont donc mini-
mes.
Par contre elle a deux belles qualités : l'intensité de co-
loration et la netteté de décoloration.
Avec la baryte, la décoloration est si complète qu’il est
impossible de distinguer la solution de l’eau limpide : on
peut donc contrôler la formation du carbonate avec une
très grande précision. À ce point de vue la baryte a un lé-
ger avantage sur la chaux et une supériorité très grande
sur la soude pour les cas où celle-ci se transforme inté-
gralement en bicarbonate.
Il faut insister sur l'intensité de la coloration. L’expé-
rience montre deux faits importants : 1° La coloration est
proportionnelle à la quantité de baryte et non à la quantité
de phénolphtaléime ; 2° La coloration reste perceptible
pour une très faible proportion de baryte. Quelques ex-
plications sur chacun de ces faits
1° Le premier comprend deux parties
a) La coloration n'est pas proportionnelle à la quantité
de phénolphtaléine. Cette partie est vraie dans tous les
cas où les proportions de phtaléine et de baryte sont suffi-
santes pour donner une coloration intense : alors une aug-
mentation de phénolphtaléine ne change en rien la coloration.
La loi s'applique chaque fois que la proportion de baryte
est supérieure à 1/10,000 ; ainsi des quantités variables de
phénolphtaléine ne modifieront pas la coloration de cinq
centimètres cubes d’une solution de baryte au 1/10,000,
au 1/5,000, au 1/1,000. Donc, l'aspect de la solution ne
DOSAGE DE GAZ CARBONIQUE DANS L'AIR INSALUBRE 253
donnera aucun renseignement sur la proportion de baryte
ou de phénolphtaléine.
© b) La coloration est proportionnelle à la quantité de ba-
ryte. La loi s'applique pour une concentration inférieure
au 1/10,000. Dans ce cas, la coloration n’augmente pas
avec l'augmentation de phénolphtaléine, mais varie comme
la baryte. On peut donc juger de la proportion de baryte
par la coloration.
2° Jusqu'à quelle dilution la phénolphtaléine permet-
elle de suivre la baryte ? La couleur est très nette encore
lorsque la baryte n'est plus que dans la proportion de
1/44,600. Si on utilise divers artifices pour observer, v. g.
si on met un papier bien blanc en arrière des tubes (qui
doivent être en verre parfaitement limpide), ou si on re-
garde les rides, le ménisque de la solution, on distingue la
coloration quand la baryte est dans la proportion de
1/89,200 ! On prévoit que la phénolphtaléine permettra
des analyses précises.
En tenant compte de ces deux faits, on peut préparer des
tubes contenant des quantités connues de baryte : par com-
paraison des couleurs on déduira la quantité contenue dans
les tubes traversés par le gaz carbonique. Je reviendrai
sur ce point.
Donc, la phénolphtaléine est l'indicateur idéal quand Ja
baryte sert d'absorbant.
PHFONTANEL, SA).
Collège de l’'Immaculée-Conception,
Montréal.
(A suivre.)
—— :000 :—
254 LE NATURALISTE CANADIEN
L’ABBE PROVANCHER
(Continué de la page 236.)
L'abbé Provancher catalogua de la sôrte vingt-six au-
teurs, commençant par le récollet P. Sagard, et finissant
par l’abbé Moyen, sulpicien de Montréal, donnant sur cha-
cun quelques notes biographiques et bibliographiques. II
me parait intéressant de citer ici la liste de ces noms, où
nos compatriotes sont loin de former la majorité : Sagard,
Cornuti, Boucher’, Charlevoix, Kalm, Michaux, Pursh,
Holmes, Richardson, Hooker, Gosse, Logan, Cooper,
Dawson, Hunt, Billings, D'Urban, Barnston, Provancher,
LeMoine, Brunet, Crevier, Small, Bélanger, St-Cyr, Moyen.
Plus tard, en 1887, dans la livraison du mois de décembre,
abbé Provancher ajouta incidemment, à cette liste de nos
naturalistes anciens, les noms de Champlain, du Dr Sarrazin,
du Dr Gaulthier et de La Galissonnière, comme étant du
nombre des “pionniers qui ont planté les jalons pour l’étude
de nos productions naturelles, dès l’origine de la découverte
de notre pays.” Il est sûrement assez étrange qu'il n'ait
pas fait entrer dans sa liste de 1873 ces personnages bien
connus. En particulier les noms des Drs Sarrazin et Gaul-
thier sont entrés à jamais dans l'histoire des sciences, parce
que deux des plus intéressantes de nos plantes canadiennes
ont reçu, pour les honorer, des dénominations tirées de leurs
noms *.
1—Gouverneur des Trois-Rivières, sous le régime français.
2—La Sarracenia purpurca (dite vulgairement “Petits Cochons”), à
feuilles tubuleuses, et la Gaultheria procumbens (l’un de nos deux
“Petit-Thé”) dédiées respectiŸement à Sarrazin et à Gaulthier par les
célèbres botanistes Linné et Tournefort.
L'ABBÉ PROVANCHER 255
Cette série d’études sur nos principaux naturalistes, c'était
jusqu'à un certain point l’histoire des sciences naturelles
au Canada. Mais la partie de fond, si l’on peut dire ainsi,
de la première série du Naturaliste canadien, ce fut la revue
presque complète de l’histoire naturelle du Canada, que
Pabbé Provancher commença dès la deuxième livraison de
la publication qu'il venait de fonder.
Cette étude de l’histoire naturelle, l'abbé Provancher
l'intitula d'abord “Coup d'œil sur l’histoire naturelle”. Sans
doute, quand il l’entreprit, il ne s'attendait aucunement à
lui donner l'étendue qu’elle finit par prendre. Elle se pour-
suivit en effet au cours des sept premiers volumes, pour ne
pas dire, peut-être aussi justement, durant les vingt volumes
de la série. Aussi, dès la deuxième année et en passant des
mammifères aux oiseaux, se rendant compte des développe-
ments qu'allait prendre son travail, remplaça-t-il l'en-tête
primitivement choisi par le titre, absolument exact celui-là,
de “Faune canadienne”. Ce qu'il se proposait, c'était en
effet une étude du règne animal au Canada, et non pas une
revue des trois règnes de la nature dans notre pays ; et le
programme était déjà assez vaste.
Les sept premiers volumes du Naturaliste canadien con-
tiennent ainsi le premier travail d'ensemble qui ait été fait
sur la zoologie du Canada. Les mammifères, les oiseaux,
les reptiles et les poissons du Canada y sont décrits succes-
sivement et brièvement. Des “clefs analytiques,” c'est-à-
dire des séries de questions sur les caractères extérieurs des
spécimens, précédent l'étude des familles et des genres, et
parfois des espèces, et permettent d'arriver facilement, et
sans faire fausse route, à trouver la place qu'occupe dans
la classification l’animal sur lequel on veut se renseigner.
Les noms latin, français et anglais sont indiqués pour cha-
cune des espèces. À la fin de chacune des sections, celle des
256 LE NATURALISTE CANADIEN
oiseaux par exemple, une clef systématique générale rend
le travail encore plus facile en indique la page où chaque
espèce a été décrite : description toujours brève, et souvent
suivie de quelques détails intéressants sur les habitudes de
l'espèce.
Il est à regretter que l’abbé Provancher n'ait pas extrait
du Naturaliste canadien, pour la publier en volume, cette
étude générale sur les quatre principales classes du règne
animal en notre pays. Car on peut dire qu’elle est restée
enfouie dans les volumes de la revue, où il est difficile de
l’atteindre, surtout pour le grand public. Avec la Flore
canadienne, cette publication aurait été de la plus grande
utilité. Probablement, il n’avait pas encore songé, quand
il en enrichit les pages de sa revue, au procédé qui lui permit
plus tard de publier à peu de frais ses monographies des
insectes.
Comme on l’a vu, notre auteur s'était arrêté, après son
travail sur les poissons, dans l'exécution de sa “Faune ca-
nadienne”. C’est que, dès la quatrième année où 1l faisait
ainsi la description du règne animal au Canada, il avait en-
trepris concurremment l’étude générale de nos insectes, et
qu’il n'avait pas tardé à se rendre compte de l’immensité de
la tâche nouvelle à laquelle il se dévouait et qu'il n'eut pas
d’ailleurs le temps d'achever complètement. Pourtant, long-
temps après, dans le dix-huitième volume du Naturaliste
canadien, année 1888-89, il revint à ces classes inférieures
du règne animal, et commença à traiter de l’histoire natu-
relle des Mollusques de la province de Québec et en fit
sous ce titre un tirage à part, qui porte la date de 1891.
La préface est datée du mois de décembre 1890. Il y
explique qu’il aurait voulu continuer dans son journal, par les
lépidoptères ou papillons, la publication de sa Faune ento-
mologique, mais que, le gouvernement Mercier l’ayant défi-
L'ABBÉ PROVANCHER 257
nitivement informé qu'il ne recevrait plus la subvention ac-
coutumée, il lui faudra cesser de publier son-journal. D'ail-
leurs, il lui manque tel ouvrage très dispendieux, publié aux
Etats-Unis, sur la classe d’insectes dont il s'agit, et qui ne
se trouve pas même dans la bibliothèque du parlement de
Québec. ‘Pour ces raisons, dit-il, j'ai donc cru devoir me
rabattre sur les Mollusques qui, quoique ne faisant pas
suite dans la série naturelle, sont plus vivement réclamés des
amateurs, parce qu'ils sont presque complètement inconnus
quant à leur histoire, et que l'intérêt qu’ils commandent
s’accentue davantage chaque jour.—Bornant cette étude
aux seuls mollusques de notre Province, comme je l'ai fait
pour les autres ordres, vu leur nombre restreint, je pourrai
peut-être toucher à leur fin dans l’espace des neuf mois à
suivre” et après lesquels son journal devait cesser de pa-
raitre.
Cette préface du dernier livre qu'il ait publié, l'abbé
Provancher la termine par ces paroles modestes, touchantes
et enthousiastes : “Qu'on veuille bien se rappeler que je
n'écris pas pour les savants, bien que parfois ils puissent
trouver dans mes pages des renseignements pleins d’inté-
rêt ; le principal appoint me manque pour compléter cet in-
térêét : d'abondants spécimens ’, qu'eux-mêmes n'ont pu se
procurer que rarement et par occasion. C’est un pauvre
auteur, à demi renseigné, qui écrit pour de pauvres lecteurs
—j'entends pauvres du côté des connaissances sur ce qui
concerne ces animaux—, qui travaille à leur ouvrir un champ
1—L'abbé Provancher possédait pourtant une riche collection de
mollusques, qui se trouve aujourd’hui dans le Musée de l’Instruction
publique, à Québec. Mais cette collection se compose surtout d’espe-
ces exotiques. “Il est moins difficile, explique-t-il à un autre endroit
de sa Préface, de se procurer des coquilles du Brésil ou des îles Phi-
lippines, que du Labrador et des mers arctiques, qui en grand nombre,
par occasion, se rencontrent dans notre Golfe.”
22—Mai 1922.
258 LE NATURALISTE CANADIEN
nouveau pour leurs études, et qui a l'espoir que son peu de
science pourra néanmoins les attacher et allumer en eux le
feu sacré du savoir.—Puisse ce désir se réaliser, puissent de
nombreux adeptes se joindre à moi pour scruter ce nouveau
recoin de la nature ; il y découvriront des merveilles qui
les jetteront dans l’étonnement. Et de concert nous nous
exclamerons : Mirabilia opera tua, Domine ! Benedicite
cete et ommia que moventur in aquis, Domino !”
Malgré l'espoir qu’il avait exprimé de pouvoir terminer,
dans les neuf dernières livraisons de son journal, son traité
de conchyliologie canadienne, il n’eut le temps que de traiter
des mollusques univalves. Quant à nos Bivalves, elles at-
tendent depuis trente ans, et attendront peut-être longtemps
encore, le naturaliste qui en rédigera le traité !
Mentionnons, pour l’histoire, avant de quitter ce sujet de
nos mollusques, que l’abbé Provancher a probablement en-
richi la faune américaine d’une nouvelle espèce d’Hiélice
petite coquille spirale, que l'on désigne vulgairement sous le
nom de “colimaçon.” Il l'avait apportée de Lourdes, où 1l
s'était arrêté au cours de son premier voyage d'Europe en
1881. Au cours de tous ses voyages, comme on l'imagine
bien, il ne se désintéressait jamais de l'histoire naturelle.
“Comme nous allions nénétrer dans la Grotte, écrit-1l le 12
mars dans son récit de voyage ', dans l’une de nos visites,
nous remarquons sur les dalles du pavé un superbe charan-
‘çon qui venait de s'y abattre. Inutile d'ajouter que nous
ne fümes pas lent à nous en saisir et que nous le conservä-
mes avec soin, tant comme un trophee de nos chasses ento-
mologiques que comme un souvenir du lieu où nous faisions
cette capture. Que nos lecteurs ne s'étonnent pas de nous
voir ‘ainsi entreméêler, aux suaves émotions de la piété, la-
1.—De Québec à Jérusalem, N. C., XII, p. 367.
- 0] C)
L'ABBÉ PROVANCHER 259
joie profane du naturaliste à la rencontre de quelque spé-
cimen nouveau pour lui. Tous les êtres ne sait-ils pas des
créatures du Souverain Maître, et ne proclament-ils pas,
chacun à sa manière, ses infinies perfections, sa puissance,
sa sagesse ? Cet être infime, ce petit Ofiorynchus scabro-
sus, car c'est ainsi que le désigne la science, ne vient-il pas
lui aussi, aux pieds de l’image de la Reine du Ciel, pour
chanter ses louanges ! N’offre-t-1! pas, dans la perfection de
ses formes, dans l'harmonie de ses membres et de ses cou-
leurs, aux hommes ses frères dans la création, la preuve que
tout dépend de Dieu, de ce Dieu qui n’a pas accordé une
moindre attention, en conformant les membres du plus petit
insecte, qu'à l’organisation des mondes qui peuplent l’es-
pace, et que tout ce qui existe doit par conséquent rendre
hommage à l’auteur de toutes choses ?—C'est en nous li-
vrant à ces réflexions que nous nous assurons notre capture
en la logeant dans notre bouteille de chasse. Mais qu’aper-
cevons-nous en levant les yeux ? Voici qu'à côté de l’image
de Marie, à la hauteur de son épaule, dans la niche même, du
côté de la droite, un gentil petit oiseau, une légère Bergeron-
nette, vient ajouter un brin quelconque au nid qu’elle est en
frais de construire en cet endroit.” Puis, c’est un arbrisseau
nouveau pour lui, le Genêt épineux, qu'il rencontre ; puis
cest une demi-douzaine d'espèces de coléoptères qu'il cap-
ture. Et pour revenir à notre colimaçon, ce fut sans doute
au cours de ses promenades dans le domaine de Lourdes
qu'il recueillit l'Hélice que j'ai mentionnée. . De retour au
pays, il constata que le mollusque était encore plein de vie.
Il m'est arrivé, à moi aussi, de trouver vivant, après des
mois que je l'avais capturé, tel mollusque terrestre que j’a-
vais déjà incorporé dans mes collections. En tout cas.
toujours curieux de nouveaux faits en histoire naturelle, M.
Provancher voulut voir ce qu’il adviendrait sous notre cli-
À: Se Tr
260 . LE NATURALISTE CANADIEN
mat de cette espèce européenne et il mit le spécimen en li-
berté dans son jardin. Et plus tard, il eut la joie, en re-
trouvant au Cap-Rouge le même individu ou ses descen-
dants, de constater que l'espèce avait passé sans broncher à
travers les rigueurs de nos hivers. Ah !qu'ilserait intéres-
sant aujourd'hui de savoir jusqu'où cette espèce s’est répan-
due dans le pays { En tout cas, dans maintes années d'ici,
quelque conchyliologiste américain sera surpris de rencon-
trer sur notre continent cette Helix d'Europe, et, ignorant
à coup sûr les humbles lignes que nous traçons aujourd’hui,
se demandera comment ce mollusque du midi de la France
a bien pu s'introduire de ce côté-ci de l'Atlantique.
Si, après cet épisode conchologique, nous revenons au
sujet de l’histoire naturelle dans le Naturaliste canadien, ce
sera pour constater dès l’abord que ce fut le monde entomo-
logique qui occupa la plus grande place dans les vingt volu-
mes de la revue que publia l'abbé Provancher. Mais les
publications entomologiques constituant la partie la plus
importante de ses travaux dans la seconde partie de sa car-
rière, il convient de leur consacrer une étude plus étendue,
qui formera un ou deux chapitres. V.-A. H.
(A suivre.)
—— :0—20 :——
LES COLEOPTERES DU CANADA
XVIIe Famille
ORTHOPERIDAE (Corylophidæ)
(Continué de la page 239.)
2e Genre
GROVENUS Csy
Les espèces de ce genre sont de forme ovale un peu allon-
gée, de couleur jaune rougeätre. On les rencontre en sas-
LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 261 :
sant les débris des souches de hêtre. Deux espèces ren-
contrées dans notre pays.
G. fuscicornis Csy.—Journ. N. Y. Ent. Soc. VIII. 1900, p.
64.
Habitat : Ontario.
G. truncatus Lec.—Proc. Acad. Nat. Sci. Phil. 6, 1852, p.
143.
Habitat : Ontario, Manitoba.
3e Genre
ENTRILIA Csy
Mœurs inconnues. Une seule espèce rencontrée en notre
pays.
E. brunnea Csy.—Journ. N. Y. Ent. Soc. 8, 1900, p. 66.
Habitat : Ontario.
4e Genre
SERICODERUS Steph.
Petits coléoptères de forme oblongue ovale, ayant une
faible pubescence. On les rencontre sous les feuilles dans
les localités basses et humides.
s. flavidus Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6. 1852. pp.
143.
Habitat : Québec, Ontario, Manitoba.
Sobscurus Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6. 1852. p.
143.
Habitat : Ontario.
SACIUM. Lec.
Mœæurs inconnues. On rencontre deux espèces dans
notre pays.
ui Li
262 LÉ NATURALISTEÉ CANADIEN
S. lugubre Lec.—Proc. Phil, Acad. Nat. Sci. 6. 1852. p.
144.
Habitat : Ontario, Manitoba.
S. obscurum Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6. 1852. p.
144.
Habitat : Ontario.
MOLAMBA Csy
Mœurs inconnues. On rencontre seulement deux es-
pèces dans notre pays. (Ces espèces sont propres à l’est du
continent américain.
M. amabile Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6. 1852. p.
144.
Habitat : Québec,
M. lunata Lec.—Proc. Phil. Acad, Nat. Sci. 6. 1852. p. 144.
Habitat : Ontario, Québec.
M. fasciata Say.—Journ. Phil. Acad. Nat. Sci. 5. 1826. p.
250.
Habitat : Ontario.
XVIIIe Famille
COCCINELLIDAE
Le corps de tous ces insectes est hémisphérique, rarement
ovalaire, plat en dessous, plus ou moins convexe en dessus ;
la tête est courte, presque toujours enchässée dans une large
échancrure du corselet. Le dernier article des palpes
maxillaires est très grand, en forme de hache, de triangle,
parfois coupé obliquement : les antennes ont presque tou-
jours 11 articles, les 3 ou 4 derniers formant une massue
comprimée ou fusiforme ; elles sont courtes et peuvent se
retirer sous les côtés du corselet : ce dernier est transversal,
PUBLICATIONS REÇUES 263
très décliné sur les côtés qui, presque toujours, convergent
fortement en avant ; l’écusson est petit, parfois presque in-
distinct ; les élytres ne sont pas striées, le prosternum est
large, ie 1er segment de l'abdomen est grand, les autres
diminuent peu à peu de longueur ; les pattes sont courtes,
comprimées, rétractiles et ne dépassent guère le bord ex-
terne des élytres, qui est souvent sinué à l'endroit en con-
tact avec les pattes ; les tarses sont composés seulement de
3 articles garnis en dessous de brosses soyeuses ; les cro-
chets sont presque toujours dentés ou bifides.
Ces insectes sont bien connus sous les noms de Bêtes à
bon Dieu, Petites Vaches. Leur taille est toujours médio-
cre et souvent assez petite, les plus gros ne dépassent pas
même la taille moyenne. La famille ne renferme
qu'un nombre de genres assez restreint, mais par
contre nous offre des espèces très nombreuses en in-
dividus. Ils vivent, au moins à l’état de larve, aux
dépens des pucerons dont ils font un grand ra-
vage. Plusieurs espèces laissent échapper des articula-
tions de leurs pattes, lorsqu'on les saisit, une liqueur jau-
natre, qui leur sert sans doute de défense contre certains
ennemis. Beaucoup présentent sur le dessous du 1er seg-
ment de l'abdomen de chaque côté, et meme quelquefois
sur le métasternum, une petite ligne saillante ou relief en
forme d'arc plus ou moins régulier qui est caractéristique
pour la distinction de certains genres.
F
(A suivre.)
—— :00 ;—
PUBLICATIONS, REÇUES
—Bureau des Statistiques, Québec.
Statistiques municipales pour l’année 1920, Québec, 1821.
-264 LE NATURALISTE CANADIEN
Volume rédigé en français et en anglais, de 389 pages in-8°.
—Secretaria de Industria, Comercio, y Trabajo, Mexico.
Boletin Minero, Num. 4, 5.
—Direccion de Estudios Biologicos de la Secretaria de Agricultura y
Fomento, Mexico.
Monografa del Arbol da Santa Maria des Tale, escrita por el Prof.
CMConzattt Ho2r
Il s'agit d'un arbre géant du Mexique, Taxodium mucronatum Ten.
—Contributions to Canadian Biology, Toronto, 1922.
—Biological Stations of Canada. 1921.
Studies from the Biological Stations. Wilson, Argulide from the
Shubenacadie River, N. $S. ; Collip. À further study of the respira-
tory processes in Mya arenaria and other marine mollusca ; C. Ber-
keley, An organic constituent of the tube of Mesochætopterus Taylori
Potts.
—Boletin oficial de la Secretaria de Agricultura y Fomento, Mexico,
1921. Nos de mars et avril 1021.
Ce fascicule in-4° va de la page 173 à la page 304.
—2ie Rapport annuel de l'Association canadienne de préservation
contre la Tuberculose.
Cette intéressante brochure contient les travaux de la Convention
annuelle qui s’est tenue à Toronto le 21 mai 1921.
—Ministère des Mines, Ottawa.
Le Phosphate au Canada, par H. $S. Spence, 1921. Brochure
de 170 pages in-8°, illustrée de 31 planches hors texte.
—New York State Museum Bulletin. Mars-Avril 1920.
34th Report of the State Entomologist on Injurious and other Insects
of the State of New York. 1918. Albany, N. Y., 1921. Illustré de
gravures dans le texte, et de 20 planches hors texte en noir ou en
couleurs.
Contient em appendice la suite du travail intitulé “A Study of Gall
Midge.”
—Archivos da Escola Superior de Agricultura et Medicina Vete-
rinaria. Sept. 1921. Nictheroy (E. do Rio.) Brésil
À signaler dans ce fascicule : Etude sur les Stréblidées d'Amérique,
de l’ordre des Diptères, par le Dr A. da Costa Lima ; Etude sur
deux Fongidés, par Eug. Rangel ; Contribution à la faune helmintho-
logique du Brésil, par le Dr IL. ‘Travassos : Notes entomologiques.
par le Dr A. da Costa Lima, avec clefs analytiques des ordres des In-
sectes ; Directions pour la préparation des insectes pour études mi-
croscopiques, par le même ; Trois Coccides nouveaux, par le Dr A.
Hempel.
—The Honorary Advisory Council for Scientific and Industrial
Research, Ottawa.
Bulletin No. 10. À plan for the development of Industrie! Research
in Canada, by R. F. Ruttan. 1921.
Report No. 8& À Method of smelting Titaniferous iron ore, by W.
M. Goodwin. 1822.
Report No. 9. Food Requirements of the Ranch Fox, by G. E.
Smith. 1821.
Report No. 10. Fuel Saving possibilities in house heating, by Ark-
ley & J. Govan. 1922.
Research and the problems of unemployment, business depression
and national finance in Canada. 1022.
LE
NATURALISTE CANADIEN
Québec, Juin 1922
VOL. XLVIII (VOL. XXVIII DE LA DEUXIEME SERIE) No. 12
Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard
UNE RELIGIEUSE NATURALISTE
Fru Sœur MaARIE-DE-SAINTE-AMÉLIE
Les annales de l’histoire naturelle
canadienne doivent conserver le nom
et la mémoire de la Révérende Sœur
Marie-de-Sainte-Amélie, du Couvent
de Sainte-Croix, de Saint-Laurent
(près Montréal), décédée à l’âge de
7lans, le 17 février dernier.
+ La défunte religieuse, née Anna
Dugas, s'intéressait de près au Natu-
| raliste canadien, et nous correspon-
dions depuis un grand nombre d’an-
nées. Nous avons même eu l’occasion
de visiter son intéressant et précieux
musée, dans une courte visite qu’il
nous fut donné de faire à Saint-Laurent 1l y à quelques années.
L'Enseignement primaire publiait, dans sa livraison du mois
de mai, une notice nécrologique de la défunte religieuse de
Sainte-Croix, et nous allons en reproduire quelques extraits
qui feront connaître quelle fut son œuvre.
... “Au temps même de son postulat, elle commença à
23— Juin 1922.
266 LE NATURALISTE CANADIEN
subir les atteintes du mal de la surdité, qui devait être l’une
des plus sensibles épreuves de sa vie... Devenue Marie-de-
Sainte-Amélie, la jeune Sœur, en dépit de sa surdité croissante,
enseigna quinze ans, puis fut six ans secrétaire générale de sa
communauté. Mais le moment vint où il Lui fallut se condamner
à une retraite relative. Elle était désormais complètement
sourde. Que pouvait-elle peur se rendre utile ? Les calculs
humains sont toujours courts par quelque endroit. C’est là
précisément que Dieu l’attendait. Son infirmité elle-même se
trouva à décupler son action. On lui confia l’œuvre du Musée,
celle des Annales et celle du Bulletin. De 1890 à 1921, ce fut
le principal travail de sa vie. Mais ce fut un beau travail, et
ce par quoi, matériellement même, son souvenir vivra toujours
à Saint-Laurent.
‘ On a écrit fort justement qu’elle avait apporté à sa commu-
nauté, à 19 ans, avec une robuste constitution et une instruc-
tion solide, une volonté énergique et un courage à toute épreuve.
La création de ‘ son” musée le prouve abondamment. Ce
qu'il lui a fallu de courses, de voyages et de correspondance,
et surtout de bonne grâce et de patience, pour entasser et cata-
loguer les richesses relatives de toute nature qui font de ce
Musée de Saint-Laurent un vrai trésor, il n’est pas aisé de s’en
rendre compte. Ceux qui l’ont vue s’y donner avec l’entrain
qu’elle mettait en tout sont seuls à le savoir. Elle recevait aussi
aimablement la plus petite mouche que le plus bel oiseau, la
plus vulgaire pierre que le plus précieux minerai. Aussi lui
donnait-on avec joie, elle avait la reconnaissance si gracieuse !
Son Herbier en particulier, deux fois primé aux Expositions
de Montréal et de Chicago, est peut-être unique en notre pays.
‘C’est le plus complet et le mieux fait qui soit, ” disait le
Catholic World de Saint-Louis. Et un journal de Montréal,
le Monde, précisait : ‘ La pièce de résistance, c’est l’Herbier
des Sœurs de Sainte-Croix, en vingt volumes, qui contient au
delà de mille huit cents plantes, classifiées avec science et dis-
posées avec une patience admirable. ?” C’est que Sœur Marie-de-
Sainte-Amélie, à cause même de son infirmité, savait lire mieux
que personne dans le grand livre de la nature... — Excellente
NOUVELLES OBSERVATIONS 267
religieuse, elle était l’obligeance même et se faisait avec Joie
la secrétaire de toutes celles qui avaient recours à elle. Avec
le temps, elle était devenue la tradition vivante de sa chère
communauté. Ses qualités de l'esprit et du cœur la faisaient
naturellement rechercher. Elle tâchait d’en profiter pour
exciter au bien ” ...
NOUVELLES OBSERVATIONS
RÉPONSE AU RÉV. PÈRE FONTANEL, S. J.
Le Naturaliste canadien de décembre dernier m'apportait,
en outre de ses matières ordinaires toujours si intéressantes,
une réponse du Rév. Père au sujet des “ Observations ” que
je m'étais permis de faire sur ses articles parus au cours du pré-
sent volume du ‘“ Naturaliste canadien. ” Je demanderai aux
lecteurs du Naturaliste quelques instants d’entretien afin de leur
donner quelques explications que je leur dois, il me semble.
Le Rév. Père me trouve arbitraire quand j’admets plusieurs
espèces de Violettes et il pense que s’il mettait mon système
de classification en pratique, il pourrait très bien faire deux es-
pèces de maïs avec le maïs ordinaire et le maïs blessé de Blaring-
hem. Le Rév. Père semble oublier que l’habitat, la couleur, la
taille et l’apparence générale d’une plante sont des caractères
qui permettent de déterminer une espèce, et au risque de passer
encore une fois de plus pour arbitraire, je maintiendrai que
le nombre de nos espèces de Violettes n’est pas exagéré, et je
pense que je ne suis pas le seul de cette opinion.
Quant à ce qui regarde le parfum de notre Viola odorata,.
y'admettrai avec le Rév. Père que la Violette d'Europe est plus
parfumée que la nôtre, mais le parfum de notre Violette, bien
qu'inférieur à celui de la Violette d'Europe, est encore assez.
268 LE NATUKRALISTE CANADIEN
prononcé pour valoir la peine de le mentionner comme qualité
spécifique de cette espèce. Lors même que notre Violette n’au-
rait que le caractère distinctif du parfum sur ses congénères,
nous ne devrions pas hésiter à la classer à part, à cause de ce
parfum. Nous avons l’exemple que d’autres plantes ont été
mises au rang d'espèces grâce au parfum putride qu’elles répan-
dent et personne n’a protesté, au contraire tous ont trouvé
cette classification très Judicieuse. Et de plus, notre Viola
odorata possède encore d’autres points de dissemblance avec
ses compagnes qui permettraient de la classer comme espèce,
même si elle n’avait pas son parfum.
Pour ce qui se rapporte au calcul des probabilités, je me per-
mettrai de répéter ce que J'ai déjà dit, ajoutant quelques détails
qui me semblent nécessaires. Ces calculs ont pour but de dé-
terminer la moyenne de croissance pour des plantes poussées
dans leur habitat naturel. Comment trouver l’habitat d’une
plante, me demande le Rév. Père ? Il est évident que si l’on
ne trouve qu’une ou deux plantes de même espèce en un endroit,
on ne peut conclure que ce soit l’habitat de cette plante, mais
si l’on en trouve une grande quantité, la preuve est patente.
D'autre part le botaniste qui pense trouver une plante nou-
velle doit exercer son jugement personnel et après avoir vu
dans quel terrain, à quelle altitude, dans quelles conditions
d'existence, il a trouvé cette plante, en déduire que dans des
circonstances semblables, s’il trouve de nouveau cette plante,
il pourra établir assez positivement l'habitat de cette plante
et l’apparition d’une nouvelle espèce, si cette espèce n’a pas
déjà été classifiée.
Quant aux graines de maïs provenant d’un même épi et
qui semblent s'être mises si aimablement au service du Rév.
Père : je dois lui dire que s’il voulait jeter un coup d’œil sur son
article il verrait que Je lui soulignais que point n’était besoin
d’avoir des pierres dans son champ pour avoir des pieds de
maïs géants et d’autres nains, que diverses circonstances et
en particulier la force de la graine sont des facteurs qui ne sont
pas à dédaigner, quand il s’agit du développement des plantes
en culture.
NOUVELLES OBSERVATIONS 269
Le Rév. Père prétend qu'il n’existe pas de lumière et d’air
artificiels. Je comprends que strictement parlant il à raison,
mais il sait parfaitement d'autre part que l’air et la lumière
d’un laboratoire ne contiennent pas les principes vivifiants
que contiennent l’air et la lumière du dehors ; alors le Rév.
Père admettra facilement que les plantes poussées en labora-
toire n’ont pas la même force que celles poussées en plein air ;
et s’il ne le croit pas, il n’a qu’à mettre quelques pots de plantes
de serre au soleil de mai en plein air et il verra la différence
qui existe entre l’air d’un laboratoire et l’air du dehors. Mais
le point sur lequel je voudrais insister est celui-ci : C’est que
lorsque l’on fait des expériences pour arracher à la nature ses
secrets, on doit faire ces expériences d’une manière naturelle,
c’est-à-dire dans les mêmes circonstances que se trouveraient
les plantes sur lesquelles l’on veut faire des expériences, à l’état
naturel enfin.
Je n’ai pas prétendu donner mes Hépatiques comme échan-
tillons de stabilité de couleurs, quoi qu’en pense le Rév. Père,
mais simplement comme détail d'observation ; et quant à ce
qui est de l’Achillée rose, le Rév. Père ferait bien de relire ce
qu'il écrivait lui-même à la page 228 du Naturaliste : Un
fait avait de bonne heure attiré mon attention : je n’ai jamais
trouvé deux individus roses au même endroit. Etant donné
le grand nombre de graines que produit cette plante, comment
expliquer qu'il n’y avait qu'un seul individu rose ? ”... et
alors il verrait qu'après lui avoir dit que j'ai trouvé de nombreuses
Achillées roses ensemble, je pouvais conclure aue les lignes
citées plus haut étaient erronées, c’est-à-dire comportant erreur
d'observation, et point besoin n’était de trouver cela ‘ sur-
prenant. ”
Je ne crois pas que les lecteurs du Naturaliste m’entendent
de sitôt sur la paléobotanique, car la paléontologie est un ter-
rain mouvant, et l’on brûle aujourd’hui ce que l’on adorait
hier ; et comme j'aime les choses plutôt positives... tout
comme je ne considère en aucune manière les résultats de l’hor-
ticulture qui a produit de magnifiques variétés de plantes, les-
quelles au point de vue botanique ne sont que des monstres, et
270 LE NATURALISTE CANADIEN
ne peuvent être invoquées lorsque l’on parle de plantes à l’état
sauvage. Quant à ce qui regarde les liserons, vesces et autres
plantes qui portent des fleurs de différentes couleurs sur la
même plante, il est impossible de dire quelle est la raison de
ce caprice de la nature ; car ces plantes ont toujours fleuri
de mênrie, du moins depuis les plus anciennes observations
connues, et n’ont jamais passé d’une couleur à l'autre;
chaque saison amène des teintes roses, rouges et blanches
sur le liseron, et jamais, semble-t-il, :l ne deviendra tout blanc
ou tout rouge ou tout rose.
Je regrette de voir que le Rév. Père ait compris que je voulais
m’abriter derrière l’autorité de Raulin qui était un géologue
avant tout, me dit-il. Il est vrai que Raulin était géologue ;
mais ses idées étant conformes aux miennes et surtout con-
formes à la vérité, je n’ai rien trouvé de mieux que de les. adopter:
et si un autre savant énonce une vérité quelconque qui tiendra
debout après examen sérieux, je serai le premier à l’adopter,
du moment qu’elle sera conforme à la vérité. Je ne suis pas de
ceux que l’on peut croire mesquins sur la limitation du champ
d'action des savants ; point du tout, qu'ils cherchent et tra-
vaillent dans toutes les branches de la science, et si un Jour,
ces savants, après bien des détours et des tâtonnements, vien-
nent à découvrir ou à surprendre (pas tous les secrets de la
nature, car ve jour-là l’homme serait dieu) quelques-uns des
erands problèmes qui occupent l'humanité, comme l’évolu-
tion par exemple, je serai le premier encore à m'’incliner devant
ces hommes ; et quand bien même ce serait le Rév. Père lui-
méêime, je ne pourrais m'empêcher de lui dire franchement et
sans arrière-pensée : ‘ Vous êtes un savant, et vous avez bien
mérité de la Science ”, et alors moi, petit amateur et 1igno-
rantin, Je n’oscrai plus troubler ses lecteurs en venant les en-
nuver avec mes critiques par trop inutiles.
J'aime à croire que les lecteurs du Naturaliste me pardonne-
ront d’avoir si longtemps retenu leur attention en dépit du peu
de temps que je leur demandais au commencement de mon
article.
G.-A. GARDNER, Acton Vale, P. Q.
Ve d
UNE THÈSE SUR LA BOTANIQUE 271
UNE THÈSE SUR LA BOTANIQUE
Le R. F. MaARiE-VICTORIN A OBTENU, HIER APRÈS-MIDI, A
L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL LE TITRE DE DOCTEUR ÈS
SCIENCES AVEC TRÈS GRANDE DISTINCTION. — ‘LES FIEI-
CINÉES DU QUÉBEC. ”
Pour la deuxième fois déjà depuis sa fondation, la faculté
-des sciences de l’Université de Montréal a donné, hier #près-
midi, au public, trois heures durant, le très intéressant spec-
tacle de la soutenance d’une thèse pour l’obtention du doctorat
ès sciences, — le plus haut des grades qu'il est possible d’ob-
tenir de ladite faculté.
Le récipiendaire, cette fois, était le Frère Marie-Victorin, des
E.C., connu avantageusement, — et de longue date, — d’abord
du monde des savants, par sa ‘ Fiore du Témiscouata ” et
les ‘* Recherches Phytométriaues ?”” qui lui ont valu l’an dernier
un des prix d’action intellectuelle ; ensuite, du monde des
lttérateurs, par ses nombreuses contributions aux revues du
terroir, et surtout par ses délicieux ouvrages : ‘ Récits” et
“ Croquis Laurentiens ?
Le travail que le Frère Marie-Victorin 4 présenté à la faculté
était intitulé : “ Les Filicinées du Québec ”. C’est un exposé
complet, une mise au point solidement documentée de la ques-
tion des fougères laurentiennes, et où chacune de nos 62 espèces
— savions-nous cette richesse de notre flore ? — est décrite
‘par le menu en une diagnose très claire et très précise, suivie
d'indications sur son habitat et sa répartition géographique,
ainsi que des notes accessoires où sont énumérées les particula-
rités — légendes, importance économique, propriétés, mé-
«dicinales — qui se rattachent de près ou de loin à la plante
“en cause.
La partie systématique de l'ouvrage est précédée d’une co-
pieuse introduction où l’auteur disserte sur les généralités du
sujet : place des Filicinées dans la phylogénie des végétaux :
272 LE NATURALISTE CANADIEN
description physiographique du Québec ; étude des facteurs
écologiques — humidité surtout, — qui ont amené la répar-
tition actuelle des espèces.
Après avoir, sur la demande de M. L.-J. Dalbis, président
du jury d'examen, développé plusieurs points, se rattachant
surtout à la morphologie et à l’ovogénèse comparée des fou-
gères et des mousses, le Frère Marie-Victorin dut répondre,
comme cela se fait toujours en pareille circonstance, aux deux
questions accessoires officielles posées par les membres du Jury.
lo La géologie des environs de Montréal.
Le candidat décrit d’abord le Plateau laurentien, formant le
‘noyau ‘ du continent américain, et qui est ia plus ancienne
formation du globe ; puis il passe en revue les huit collines
montérégiennes, en faisant remarquer leur disposition en série
linéaire, et explique la théorie qui veut qu’elles soient apparues
spontanément par une intrusion le long de lignes de moindre
résistance. Après quoi, il énumère les formations principales
des environs de Montréal : Grès Potsdam, Calcaires Trenton,-
Schistes Utica, et exhibe en même temps une collection de
fossiles provenant de ces diverses formations.
Vient ensuite la question suivante :
20 Les manifestations énergétiques de la cellule (mouvement).
Le Frère Marie-Victorin parle donc des différents sortes de
mouvements causés par l’énergie libérée des cellules : mouve-
ments vacuolaires brownies ; mouvements osmotiques, eon-
tractiles, vibratiles, etc., mais comme l'heure s’avance, il ne peut
s’attarder sur ces intéressants sujets et passe aux conclusions.
Le jurv d'examen, composé de MM. L.-J. Dalhis, D. Sc.
(Paris), E.-G. Asselin, M. D., A. Mailhiot, L. Sc., se retire
done pour délibérer, mais revient presque aussitôt, pour an-
noncer par la voix de son président, qu’à l’unanunité la faculté
décerne au Frère Marie-Victorin le titre de Docteur ès Sciences,
avec la mention ‘très grande distinction ””, à laquelle le pré-
sident ajoute au nom du jury des félicitations. Puis, la réunion
est levée, vendant que l’auditoire applaudit chaleureusement
au succès du candidat.
(Le Devoir, 23 mai 1922.)
Ts) L
2 . 0 sole à tt bat nt + nrnéé,
POUR L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN (BELGIQUE) 273
POUR L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN (BELGIQUE)
Comme nos lecteurs le savent probablement, il existe un
Comité canadien pour la restauration de l’université de Lou-
vain, qui fut détruite durant l'invasion allemande de 1914.
Ce Comité nous informe qu'il serait désirable d'assurer à la
nouvelle bibliothèque de l’université la possession d’une col-
lection du Vaturaliste canadien, d'autant plus que l’on a orga-
nisé, dans cette bibliothèque, une section des publications
canadiennes. Comme nous ne sommes pas nous-même, en ce
moment, en mesure de répondre à ce désir, nous en transmet-
tons l’expression à nos abonnés. Si donc il s’en trouve quelqu'un
qui soit disposé à offrir à l’Université catholique de Louvain
sa collection du Naituraliste canadien, première ou seconde
série, ou les deux, nous le prions de se mettre en relation, sur
le sujet, avec le R. P. de Mangelecre, $. J., secrétaire général
du Comité, Collège Sainte-Marie, rue Bleury, Montréal.
Nous rappelons incidemment que ia première série comprend
20 volumes, et la deuxième 27. Quant au volume 28 (2e série),
en cours de publication, nous le fournissons nous-même, avec
continuation gratuite du service de la revue.
—— :0 : —
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE
DANS L’AIR INSALUBRE
(Continué de la page 253.)
V. — LA SOLUTION DE BARYTE
Nous ferons done absorber le gaz carbonique par la baryte
que la phénolphtaléine aura colorée en rouge. La décoloration
nous indiquera le moment où toute la baryte sera carbonatée.
274 LE NATURALISTE CANADIEN
Si nous connaissons la quantité de baryte, nous en déduirons
immédiatement la quantité de gaz carbonique. 11 faut donc
faire une solution de baryte. Cette solution peut évidemment
varier d'après le but poursuivi : ici nous la ferons en vue de
l'analyse de l'air. Pour tenir compte de ce but et des remarques
faites sur la coloration de la phénolphtaléine par le carbonate
de baryum, nous devrons préparer une solution de faible con-
centration.
Je suis parti de ce prineipe : dissoudre une quantité de
baryte telle que un centimètre cube de solution contienne la
quantité strictement nécessaire et suffisante pour absorber le
gaz carbonique d’un litre d’air normal. Comme la teneur en
gaz carbonique varie légèrement dans l'air, supposons-la fixée
à 0, 0003. Cette supposition n’a aucun inconvénient, puisque
nous pouvons doser la solution avec une très grande précision,
et nous en servir pour contrôler exactement la teneur de l'air
en gaz carbonique.
Une molécule de baryte ou 171# 386, absorbe une molécule
de gaz carbonique où 44% 005. D'autre part, un litre d’air
normal à 0, 0003 contient 0%, 3 de gaz carbonique qui pèse
Or, 0005931996. Donc, pour absorber 0°, 3 de gaz carbonique
d'un litre d'air, 1l faudra 0#, 00231032 de baryte. Ainsi nous
ferons une solution contenant 2#, 31052 de baryte par 1000
centimètres cubes. Le calcul étant fait pour la température de
15° Cet la pression de 760,’ il y aura généralement fort peu
de corrections à faire de ce côté. Si on prend de l’eau saturée de
gaz carbonique, il faudra faire une correction ; on pourrait
l’éviter en ajoutant la quantité de baryte nécessaire pour ab-
sorber le gaz dissous — ou faire la solution avec l’eau complè-
tement privée d’air et la maintenir dans une atmosphère d'azote
ou d'hydrogène.
VI. —- L'ASORPTION DU GAZ
Le moyen le plus simple et le plus précis est de faire passer
le gaz carbonique dans une série de tubes contenant une quan-
tité connue de la solution de baryte. Il faut toujours plusieurs
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE 275
tubes en série, parce que l'absorption n’est pas aussi rapide que
semblent le croire plusieurs auteurs. J’ai fait des analyses avec
des séries de 15 tubes ; c’est peut-être exagéré ; il n’en faut pas
moins de six : de nombreux essais me l’ont prouvé. Ainsi en
mettant une proportion de plus en plus faible de baryte dans six
tubes, le quatrième en contenant cinq à dix fois moins que le
premier est parfois décoloré avant le premier : ce qui montre
qu'une partie du gaz a traversé trois tubes sans être absorbé.
Il faut éviter que le passage se fasse par grosses bulles qui ne
sont attaquées que par la surface. On peut se servir de tubes
plongeurs portant plusieurs trous très petits ; il est beaucoup
plus simple d'employer des tubes à ouverture unique, mais tou-
chant le fond : l'air est pulvérisé et une bulle se divise faci-
lement en 30 ou 50 morceaux. Eviter aussi de faire cireuler
l'air trop vite. En résumé, adopter un dispositif laissant l'air
le plus longtemps possible au contact de la solution et le divi-
sant en particules aussi ténues que possible.
Pour forcer l'air à traverser, on peut le chasser par l’eau, le
tirer par une trompe ou un aspirateur. Dans tous les cas, em-
ployer le moyen qui occasionnera moins de corrections subsé-
quentes.
VII. — PRATIQUE
Etant donné un air dont il faut doser le gaz cardonique, on
pourrait varier la méthode d’après la précision requise, d’après
la quantité d’air dont on dispose, ete. Supposons qu’on ait un
litre d’air ; on peut ne l’utiliser qu’en partie. Après de nom-
breux dosages je suis arrivé à la conciusion suivante : il est
préférable de faire passer une quantité d’air exactement mesu-
rable et d’arrêter quand on peut apprécier par la coloration la
quantité de baryte transformée en carbonate. Ce serait fausser
sérieusement les résultats que d'attendre la décoloration com-
plète de tous les tubes, à moins de faire une correction basée
sur la loi empirique suivante qui ne donne qu’une grossière
approximation : si l’air traverse cinq tubes de 1 décimètre, par
bulles de 3 millimètres de diamètre, la moitié du gaz carbonique
seulement est retenue dans le premier tube : l’autre moitié se
276 LE NATURALISTE CANADIEN
partage entre les quatre suivants ; le deuxième prenant autant
que les trois derniers, le troisième autant que les deux derniers,
le quatrième les deux tiers de ce qui reste. Si les bulles sont plus
petites, l'absorption est plus rapide dans les premiers tubes et
peut être complète dès le troisième. Pour un air contenant
+50 de gaz carbonique et traversant des colonnes de solution
de un décimètre, par bulles de un millimètre, le quatrième tube
reçoit environ ;!- de ce qu’a retenu le premier. Il ne faudrait
pas conclure de cette difficulté à un manque de précision de la
méthode. La difficulté est inhérente au fait qu’il faut calculer
des parties de millièmes ; la précision est donnée par l’extrême
dilution : rappelons-nous que nous pouvons contrôler 35255
de baryte, ce qui correspond à 0°, 0075 de gaz carbonique !
Cette précision est augmentée par l’abservation de couleurs
comparables. Je reviendrai sur ce point.
Pour éclaircir les idées, faisons un dosage. Préparons six
tubes comme suit : dans le premier nous mettrons 14 centi-
mètre cube de notre solution ; dans les tubes 2, 3, 4, nous met-
trons + de centimètre cube ; dansles tubes 5, 6, nous mettrons
:},. Si nos tubes ont été bien choisis, en ajoutant cinq centimètres
cubes d’eau dans chacun, nous aurons une colonne de un déci-
mètre. Ajoutons une goutte de solution alcoolique de phénol-
phtaléine : la différence dans l'intensité de coloration nous per-
mettra de distinguer nos tubes si nous les avons mélangés.
Faisons passer lentement l’air à analyser, en allant du tube 1 au
tube 6. Les tubes 1, 2, 3 se décolorent complètement si la quan-
-tité d’air est suffisante ; le tube 4 prend la teinte qu'avaient les
tubes 5, 6. Les tubes 5, 6 affaiblissent leur teinte. Arrêtons
l’opération : rétablissons la même pression dans l’air à analyser
et dans les tubes : cette pression doit être celle qu’exerçait
l’air analysé au commencement de l’opération si l’on veut
éviter les calculs. Mesurons la quantité d’air qui a traversé
la solution par le volume de l’eau qui l’a remplacé : nous trou-
vons pàr exemple 150 centimètres cubes. [analyse est finie :
un petit calcul nous donnera les résultats :
le tube 1 a absorbé Occ, À
les tubes 2 et 3 ont absorbé chacun Occ, à
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE , 277
le tube 4 a absorbé Oc
Si nous jJugeons que la coloration des deux derniers tubes a
été affaiblie de moitié, chaque tube a absorbé 0c,.*,. Done le
total du gaz carbonique absorbé est
ADO SSL 2 x Lé — 0%33.1es150-centimètres
cubes d’air analysé contenaient done plus de gaz carbonique
qu'un tube d’air normal ; done, l’air était très vicié. Si on
veut des chiffres exacts, on voit qu’un litre d’air aurait cédé
2, 2. Donc, la proportion était de 0,0022 au lieu de 0,0003
de l’air pur.
VIII. — QUELQUES REMARQUES
On me saura peut-être gré d’ajouter quelques détails pratiques.
10 Après chaque expérience le lavage des tubes est facile :
le carbonate de baryum et la baryte non transformée sont en-
traînés par deux ou trois rinçages. Mais il faut se défier de la
phénolphtaléine : elle adhère aux tubes, devient incolore par
disparition de la baryte et résiste énergiquement aux lavages,
même à l’acide chlorhydrique. Un rinçage à l’alcool méthylique,
suivi d’un lavage sommaire à l’eau, l’élimine complètement.
Il est du reste facile de s'assurer qu’il n’en reste plus de trace
par une goutte de solution de baryte.
20 Dans les calculs qui nous ont permis de préparer la solu-
tion de baryte, j'ai supposé l’hydrate de baryum pur et de for-
mule Ba (OH)°. Il est clair que si l’on se servait d’hydrate à
huit molécules d’eau, la quantité changerait. L’hydratation
peut du reste être plus ou moins parfaite, d’après le mode de
préparation, ainsi que la pureté. Ce ne sera que prudence de
ne pas se Ger trop à la réclame des fournisseurs et de titrer soit
la provision achetée, soit de préférence chaque nouvelle réserve
de solution. Ce titrage peut se faire par tous les procédés ordi-
naires ; il se fait avec une exactitude suffisante par 1: méthode
même étudiée ici, lorsque l’on à l'habitude de la manipuler :
il suffit pour cela de pouvoir préparer un volume exactement
mesurable d'anhydride carbonique pur.
30 On aura sans doute remarqué que la souplesse de cette
278 LE NATURALISTE CANADIEN
méthode en permet l’emploi pour des recherches très variées :
fermentation, respiration animale et végétale, assimilation
chlorophyllienne, ete. L'appareil monté et le passage de l’air
établi par une trompe à eau ou par déplacement, l’analyse
se fait d’elle-même et peut se prolonger aussi longtemps qu’on
le désire, aussi bien la nuit que le Jour ; il suffit de préparer
la solution de baryte d’après le but visé, tout en ne concentrant
pas trop pour éviter la coloration du carbonate : mieux vaut
augmenter le volume des tubes et garder la même concentra-
tion. On hira les résultats par la seule inspection des tubes.
IX. — DEGRÉ DE PRÉCISION
L'exemple et les chiffres donnés plus haut permettent déjà
de se faire une idée de la précision possible par cette méthode.
Il faut ajouter quelques détails et signaler quelques précautions.
a) Plus la solution sera diluée dans les tubes absorbants,
plus grande sera la précision. I} faudra diluer avec de l’eau
saturée d’air normal ou d’air soumis à l’analyse ; le gaz absorbé
par la baryte au moment de la préparation des tubes sera rem-
placé par une quantité de gaz carbonique à peu près égale cédé
par l’air soumis à l’analyse. Si l’on tenait à employer de l’eau
privée d’air, il faudrait se soumettre à des corrections délicates.
Une fois l’appareil séparé du réservoir de l’air analysé, faire
passer une dizaine de centimètres cubes d’air normal pour chasser
l’air analysé restant au sommet des premiers tubes ; il y a
du reste avantage à ne laisser que l’espace strictement néces-
saire au sommet des tubes. Si on a fait circuler un peu d’air
à analyser avant la mise en marche, il est inutile d’en faire cir-
culer à la fin de l'expérience. On comprend que ces précautions
ne sont nécessaires que si on recherche une extrême précision.
b) La précision augmentera avec la quantité d’air analysé.
Pour dix litres d’air contenant 55, de gaz carbonique on
peut obtenir une très grande précision. C’est ainsi que dans
l’analyse faite comme exemple, l'erreur qui ne dépassait pas
— de centimètre cube aurait été répartie sur 10, 000 cen-
1000
timètres cubes au lieu de 150 !
DOSAGE DU GAZ CARBONIQUE 279
Pour augmenter la précision, il faut mettre plus de solution
barytique dans les premiers tubes et très peu dans les derniers,
puis arrêter l'expérience avant que le dernier tube ait commencé
à se décolorer, mais après que les premiers ont été complète-
ment décolorés, lorsque les autres sont parvenus à des teintes
nettes et comparables. On voit que la sensibilité sera propor-
tionnelle au nombre de tubes et d'autant plus grande qu'il y
aura plus de différence entre la quantité de solution des premiers
et celle des derniers.
€) Pour mesurer la proportion de baryte par les variations
de couleur il suffit de préparer des tubes témoins contenant de
la baryte et de la phénolphtaléine. En mettant une goutte de
solution de phtaléine dans cinq centimètres cubes d’eau et en
ajoutant de 1 à +, de centimètre cube de la solution de baryte,
on aurait toutes les colorations nécessaires, le tube contenant
45 de centimètre cube aurait juste assez de baryte pour
absorber 0°, 0075 de gaz carbonique.
La comparaison des tubes témoins et des tubes en expérience
permettrait de calculer exactement la quantité de baryte dis-
ponible dans ces derniers et par suite la quantité transformée
en carbonate, et par suite encore la quantité de gaz absorbé.
Il suffirait d'arrêter le passage de l'air au moment où les deux
séries de couleurs se correspondent exactement. Se rappeler
que la série de tubes témoins peut ne commencer qu’à 14 cen-
timètre eube de solution par cinq centimètres cubes d’eau,
puisque ce n’est qu'à partir de cette dilution que la couleur est
proportionnelle à la baryte.
Il est clair que le degré de précision possible indiqué ici est
rarement requis. Il faut avouer du reste que les tubes témoins
présentent l'inconvénient de ne pouvoir servir indéfiniment.
Dans l’espace de trois semaines ils se décolorent à peu près
tous et complètement : le liquide devient acide au tournesol
et la phénolphtaléine disparaît. Je n'ai pas encore pu trouver
de moyen de stabiliser cette solution sans nuire à sa valeur, ni
déterminer la cause destructrice de la phénolphtaléine. Heureu-
sement il est facile de préparer des tubes témoins quand ils
deviennent nécessaires pour une analyse spéciale.
280 LE NATURALISTE CANADIEN
En somme, je crois avoir prouvé abondamment que cette
méthode de dosage est facile et rapide quand on n’exige pas trop
de précision ; elle est de plus excessivement souple. Elle devient
plus délicate en devenant plus précise ; mais n’est-ce pas le cas
pour toutes les méthodes d'analyse ? Elle comporte une seule
pesée précise pour la préparation de la solution de baryte. Les
mesures subséquentes sont volumétriques, et de deux sortes :
celles des quantités de solution à mettre dans les tubes absor-
bants, faciles et précises avec des pipettes de 1% de capacité
sraduées en +35, et répartissant une petite erreur entre plu-
sieurs tubes ; celles de l'air analysé pouvant porter sur des
volumes considérables et diminuant d'autant les causes d’erreur.
Les avantages de cette méthode sont dus surtout à l’emploi
de la phénolphtaléine. Les détails techniques peuvent varier
à l'infini, d’après le manipulateur et l’outillage dont 1l dispose.
P. FoNTANEL, S. J.
Collège de l’Immaculée-C'onception,
Montréal.
L’ABBÉ PROVANCHER
(Conlinué de la page 260.)
CHAPITRE V
L'ŒuvRE ENTOMOLOGIQUE DE L'ABBÉ PROVANCHER
J'ai déja dans ces pages désigné l’abbé Provancher comme
le pionnier et même comme le père de l’Entomologie canadienne.
Ces titres resteront accolés à son nom, parce que personne ne
les aura mérités autant que lui. Son œuvre entomologique est
même tellement considérable, qu’il est peut-être permis d’affir-
L'ABBÉ PROVANCHER 281
mer qu’elle n’a été surpassée, ni même vraisemblablement égalée,
par celle d’aucun entomologiste d'aucun pays. En tout cas,
et à coup sûr, il est bien le seul auteur qui ait osé entreprendre,
je ne dis pas seulement l’énumération et la classification, mais
la description de chacune des espèces d'insectes d’un pays, et
d’un pays d’immense étendue comme la province de Québec.
11 n’a pas eu le temps, il est vrai, d'exécuter complètement une
entreprise aussi colossale. Mais ce qu'il en a fait est déjà éton-
nant. S'il avait commencé cette œuvre quelques années plus tôt,
ou encore si les pouvoirs publics du temps lui avaient moins
inénagé leur assistance, il aurait pu achever cette œuvre, et
la province de Québec pourrait aujourd’hui montrer fièrement
à l’univers scientifique cette chose unique dans les annales des
peuples : la classification et la description de toutes les espèces
entomologiques d’un vaste pays, exécutées par un seul et même
auteur.
On a vu, dans la première partie de cette biographie, quels
ont été les débuts de l’abbé Provancher dans l’étude de l’en-
tomologie : ils datent de l’époque où il fut curé de Saint-Joa-
chim. Dans la livraison de mars 1889 de sa monographie des
Hémiptères, 11 écrivait, en racontant la première capture qu’il
fit d’une Cigale : ‘ C’était en 1861, nous n’avions pas encore
alors attaqué l’étude de l’entomologie.”” Maisil est permis de ne
pas prendre cette assertion au pied de la lettre : car il y avait
déjà plusieurs années qu’il s'était occupé au moins des insectes
nuisibles, puisque ce fut en 1857 qu'il publia son Essai sur les
Insectes et les Maladies qui affectent le Blé, travail qui lui avait
valu le troisième prix dans un concours organisé par le gouver-
nement du Canada, en 1856, pour appeler les spécialistes à
la défense du Blé contre les ‘“ progrès du Charançon, de la
mouche Hessoise, du Cousin et autres insectes, ”” et contre les
maladies qui affectaient la précieuse céréale. C'était même là
de l’entomologie économique, comme l’on dit aujourd’hui, et,
dans ce champ de l’histoire, naturelle appliquée. Provancher
aura donc aussi fait œuvre de pionnier dans notre Province,
sinon ailleurs aussi : car, à cette époque, l’entomologie ‘écono-
mique ” n'existait pas même de nom dans l’histoire des sciences.
24 — Juin 1922.
282 LE NATURALISTE CANADIEN
En tout cas, c’est par cette porte de l’étude pratique que M.
Provancher entra dans la domaine de l’entomologie, puisque,
ainsi que j'en ai déjà fait la mention, à l’aide de l’ouvrage Le
bon Jardinier, emprunté de son voisin le curé de Sainte-Anne
de Beaupré, il fit d’abord connaissance avec les insectes “ nui-
sibles. ” Mais cet ouvrage, publié en France, ne pouvait ren-
seigner beaucoup notre entomologiste débutant sur nos espèces
américaines. C’est pourquoi il fit bientôt l’acquisition de l’ou-
vrage Noxious Insects, par Harris, publié aux Etats-Unis. Et
il se mit à faire la chasse aux insectes, pour réunir en collection
des sujets d'étude. Manquant de tout moyen d'identifier ses
spécimens, il eut recours à W. Cooper, pour lors conservateur
du musée de la Société littéraire et historique de Québec, et
le premier, au dire de l’abbé Provancher, qui ait fait à Québec
une collection d'insectes. Cooper lui nommait ses spécimens,
et le mettait de la sorte en mesure de poursuivre sa tâche.
Quel est le débutant qui n’a pas dû de la sorte avoir recours à
quelque ancien dans le métier, pour avoir les noms des premiers
spécimens de sa collection !
Dès le premier numéro du Naturaliste canadien, qui porte
la date du mois de décembre 1868, M. Provancher indiquait
son intention de s’y occuper beaucoup du règne entomologique.
“ Quoique — écrit-il — notre plan, comme l'indique notre
titre, embrasse dans son ensemble les différentes branches de
l’histoire naturelle, nous donnerons cependant une attention
toute particulière à l’entomologie, parce que les infiniment
petits dont elle s'occupe forment dans leur ensemble un infini-
ment grand, un intérêt immense, incommensurable, si vaste
en effet qu’on ose à peine le chiffrer, et qui, sous le rapport de
l'importance, place cette branche au premier rang. Nous in-
vitons nos lecteurs à nous adresser tous les insectes qui, par
leurs dégats ou leurs mœurs, auraient particulièrement attiré
leur attention, et, autant que nous le pourrons, nous leur ferons
connaître dans nos pages ce qu’une nombreuse bibliothèque
sur cette branche, une ample collection de spécimens, et des
années d’étude et d'observations nous permettront de consigner.
Et quiconque a jamais été aux prises avec les obstacles à sur-
L'ABBÉ PROVANCHER 283
monter pour l'identification d’un insecte ou d’une plante,
comprendra de suite de quel secours pourra lui être une sem-
blable correspondance. ” 1
Cette citation contient des renseignements de toute impor-
tance sur les débuts de Provancher en entomologie, et nous
montre où il en était rendu dès 1868 en cette matière. D'abord,
il peut déjà parler d’ ‘années d’étude et d’observations. ”
Il n’y a pas de doute, en effet, que, laborieux comme il était, et
d'esprit vif à saisir les choses, et d’activité inlassable, il soit allé
loin dans l’étude entomologique dès au’il eût décidé de s’y ap-
pliquer. On y voit aussi que déjà il avait une bibliothèque con-
sidérable de livres d’entomologie et ‘‘ une ample collection de
spécimens. ” Il semble donc que ce soit en une dizaine d’années
qu’il ait pu réunir un pareil assortiment d'instruments de travail.
Mais, ce qui est probable, c’est que ce fut seulement après la
publication de sa Flore canadienne, en 1862, qu'il se livra exclu-
sivement à l'étude des insectes, 11 lui aurait donc suffi de cinq
ou six années de travail en cette matière, pour qu’il s’y reconnût
assez de compétence pour inviter les gens à le consulter dans
leurs difficultés... entomologiques. Il faut ajouter, pour ne
pas exagérer l’admiration, que lorsque ses ressources en livres
et en spécimens identifiés le laissaient à court devant quelque
espèce particulière à reconnaître, il pouvait s'adresser aux spé-
cialistes des Etats-Unis, avec qui il était en relations, pour avoir
la solution des cas embarrassants. Car, et j’ai plaisir à en faire
mention pour la première fois, il y a une véritable fraternité
entre les entomologistes, et rien n’est plus ordinaire que de voir
les plus avancés dans ce domaine scientifique accueillir les dé-
butants et résoudre leurs difficultés.
En 1868, l’abbé Provancher avait donc réuni déjà une im-
portante collection d’insectes, qu’il avait pu identifier et clas-
sifier soit à l’aide de ses livres, soit avec le secours des spécia-
listes des Etats-Unis. Il était d’ailleurs un émérite chasseur
d'insectes. Les chasses aux insectes, ‘ c’est ma vie ! ?”” m’écrivait-
il un jour (4 avril 1880). Agile et prompt, vif de l’œil et de la
1. — N. C., vol, 1, p. 7.
284 LE NATURALISE CANADIEN
main, les insectes aperçus avaient peu de chance de lui échapper.
J’ai fait quelquefois des chasses entomologiques en sa compagnie,
et je dois reconnaître que mes qualités de chasseur étaient loin
d’égaler les siennes. Et puis, quel zèle et quelle ardeur il v met-
tait ! Et comme il ne négligeait aucune occasion d'augmenter
son‘‘ trésor ” entomologique, quand elle se présentait ! En tout
lieu et en tout temps, il était attentif à ce qui dans le domaine
entomologique pouvait se présenter, et cela sans aucun... res-
pect humain. Lisons cette page de son récit de voyage à
la Floride, en 1871. Il s’en allait, en chemin de fer, avec son
compagnon de voyage feu l’abbé J.-P. Doherty, de Charleston
à Savannah, en Géorgie. ‘“ Nos recherches à la poursuite des.
insectes, écrit-il, intriguèrent vivement plus d’un de ceux qui
faisaient route avec nous. Ils ne pouvaient s’expliquer cet
empressement de notre part, à chaque arrêt, à retourner les
copeaux ou à dépouiller les vieilles souches de leur écorce. Que
peut-il ramasser là ? se disait-on, lorsqu'on nous voyait ouvrir
notre fiole de chasse pour y loger quelques coléoptères que nous
venions de recueillir.. Si du moins nous avions eu la présence
de notre compagnon, pour couvrir notre manège ou seulement
assurer notre contenance ! Mais non; pour lui, il préférait
pendant ce temps, lorsqu'il ne fumait pas un cigare sur la plate-
forme, faire l’apprentissage des coutumes américaines, en s’é-
levant les semelles à la hauteur de la tête, lorsque la banquette
voisine, veuve de ses occupants, lui permettait de hisser ses
talons sur son dossier. Heureusement pour nous que nous ne
sommes pas au début des inquiétudes qu’oceasionnent plus
d’une fois nos recherches, et que nous savons assez poursuivre
notre but sans nous préoccuper de ce qu’on peut en penser,
surtout lorsque nous sommes avec des étrangers auxquels notre
état comme nos occupations sont totalement inconnus. Mais
notre persévérance dans nos recherches continuant à exciter
la curiosité, on en vint bientôt à nous adressser la parole. “Mais
que pouvez-vous donc chercher là ? — Des insectes. — Des
insectes ? et dans quel but ? — Pour en faire une collection. —
Mais à quoi vous servira une telle collection ? — Vous savez,
répliquâmes-nous, que Dieu n’a rien fait d’inutile dans la nature ;
L'ABBE PROVANCHER 285
or la science a pour but de chercher pour quelle fin chaque chose
a été faite, et pourquoi de telle façon plutôt que d’une autre,
afin de pouvoir tirer de ces connaissances des conséquences:
utiles pour les besoins de la vie. Voilà la raison pourquoi nous:
amassons des insectes, afin de les étudier, de les mieux connaître
et de pouvoir les distinguer. — Je ne vois pas beaucoup,
reprit un autre, à quoi peuvent être utiles les insectes, les marin-
gouins (moschettoes) par exemple. — Vous ne le voyez pas ?
Cependant ils le sont. Quand ce ne serait que pour exercer
votre patience en vous faisant expier vos péchés, ce serait déjà
quelque chose ; mais il y a plus : les larves des maringouins
et d’une foule d’autres diptères vivent dans les eaux croupis-
santes des mares, qu’elles contribuent puissamment à ressainir ;
sans ces larves, nous serions constamment exposés aux fièvres
malignes et autres maladies qui n’ont pour cause que les miasmes
délétères qui s’échappent des mares dans la saison des cha-
leurs. ”” C’en fut assez pour convaincre nos auditeurs, et nous
trouvâmes après cela un aide pour nos recherches dans chacun
d’eux. ”
Ce fut dans l’un des trajets en chemin de fer, au cours de ce
même voyage en Floride, que son compagnon feu l’abbé Doherty,
dont les anciens se rappellent l’esprit et les aimables qualités,
lui joua le joli tour que voici et dont je ne sais plus comment
j'ai eu connaissance. Durant l’arrêt du train à quelque station,
l’abbé Provancher était descendu, comme il faisait souvent,
pour tâcher de faire quelques captures d’insectes intéressants
dans les fourrés avoisinants. — Mais que cherche donc votre
compagnon ? demandèrent à M. Doherty, resté dans le wagon,
quelques dames qu’intriguaient les agissements de l’abbé Pro-
vancher. — Ah ! le pauvre monsieur ! répondit l’abbé Doherty.
Il a l'esprit un peu troublé... Sa manie est de chercher partout
des épingles... Si vous voulez lui faire plaisir, offrez-lui des
épingles quand il remontera dans le train.” Et en effet, dès le
retour de l’abbé Provancher, les obligeantes voyageuses se
firent un devoir de lui présenter des épingles... Tableau!
comme disent les chroniqueurs des gazettes...
L'abbé Provancher était donc un ardent chasseur d’insectes,
286 LE NATURALISTE CANADIEN
et sa collection entomologique, à laquelle il travailla durant peut-
être un demi-siècle, était d’une belle richesse. Deux fois au cours
de sa carrière, il la dédoubla, c’est-à-dire qu’il en détacha deux
collections. La première de ces opérations se passa en 1877,
alors qu’il vendit une collection au ministère provincial de l’Agri-
culture. Lorsqu’en 1880 le département de l’Instruction pu-
blique fonda son musée dit scolaire, qui était surtout et qui est
entièrement aujourd’hui un musée d’histoire naturelle, cette
collection y fut placée. Cette collection, qui a été par le fait
le premier noyau du musée actuel de l’Instruction publique, s’y
trouve encore dans un parfait état de conservation. Un peu
plus tard, le collège de Lévis acheta de l’abbé Provancher une
collection entomologique, qui fait encore partie de son musée,
entretenue et augmentée par l’un de ses professeurs, M. l’abbé
Elias Roy, qui a publié de temps à autre dans le Naturaliste
canadien des articles remarqués sur les insectes canadiens
Ces ventes accomplies aux dépens de sa collection réjouis-
saient l’abbé Provancher, parce qu’elles impliquaient l’établis-
sement de nouveaux foyers d’entomologie et devaient favoriser
le développement, dans notre pays, de l’étude si négligée des
sciences naturelles. Elles avaient bien aussi l’avantage d’ajouter
quelques ressources au budget si modeste dont l’abbé Provan-
cher pouvait disposer pour le soutien de sa maison. Du reste,
après que sa collection avait subi des amputations si impor-
tantes, l’abbé Provancher se remettait à la tâche, et soit en
puisant dans ses réserves de spécimens, soit en multipliant ses
parties de chasse aux insectes, il avait vite fait de remettre en
toute sa valeur sa collection principale qu’il n'avait ainsi que
momentanément appauvrie. Cette collection, qui fut achetée
par le gouvernement provincial en 1893, l’année qui suivit sa
mort, pour le musée de l’Instruction publique, s’y trouve encore
elle aussi dans un excellent état de conservation, et telle qu’elle
a été disposée, dans les mêmes meubles, par l'abbé Provancher
lui-même. Comme il est arrivé que, peu d’années après sa mort,
la direction du musée provincial m’a été confiée, la conservation
des deux collections Provancher qui s’y trouvent est devenue
l’un de mes devoirs d'état, et j'ai tenu à les laisser telles que leur
PUBLICATIONS REÇUES 287
auteur les avait établies lui-même, sans apporter à leur classi-
fication les modifications que les progrès incessants de la science
entomologique auraient rendu nécessaires pour qu’elle fussent
à jour. J’ai adopté cette ligne de conduite, soit parce qu’il m'’a
paru que la mémoire de notre grand naturaliste exigeait la
conservation intégrale de cette œuvre de ses mains et de son
esprit, soit parce que ses ouvrages d’entomologie technique, qui
depuis longtemps sont en désaccord avec les travaux qui se
poursuivent de toutes parts dans l’étude des insectes, ont pour
ainsi dire dans ces collections une sorte de commentaire tout
fait, qui à l’occasion rend encore des services à la science. Car
ces collections contiennent les spécimens mêmes des ‘types ”?,
comme disent les naturalistes, qui ont servi à l’abbé Provancher
pour établir de nouvelles espèces d’insectes. — La description de
nouvelles espèces d'insectes, voilà ce qui classe Provancher
parmi les plus grands entomologistes qui aient existé en aucun
pays : car, à lui seul, il a installé dans la nomenclature ento-
mologique ‘“ plus de 300 êtres inconnus jusque-là !” Peu de
personnes, en dehors des spécialistes, peuvent se rendre compte
de la somme de travail qu’implique ce seul fait.
V.-A. H.
(A suivre.)
= sraniei( 0 (0 (0 SES
PUBLICATIONS REÇUES
— Boletin oficial de la Secretaria de Agricultura y Fomento. Mexico.
Fascicules 1-4 du volume vi, janvier-avril 1921.
— L'Anti-féministe, comédie en unacte, par J.-Eug. Corriveau. Quéoeec,
1922.
M. Corriveau, qui a déjà publié nombre de drames et de romans, coubat
ici de façon fort intéressante la thèse du suffrage féminin.
1. — Naturaliste canadien, vol. xx, p. 153.
288 LE NATURALISTE CANADIEN
— California Academy of Sciences, San Francisco.
Constitution and By-Laws. 1921.
Proceedings. Volumes x, x1. 1921.
Le fascicule 10, du volume x, a pour titre et sujet ‘ Color changes and
Structure of the Skin of Anolis carolinensis. "Nous avons jadis, il y a plus
de vingt ans, gardé en captivité un de ces jolis petits lézards. Nous en
avons dans le temps parlé dans le Naturaliste canadien. M. Geldern s’oc-
cupe longuement, dans le fascicule 10, du petit reptile. ”?
Le fascicule 16 du volume xx contient un travail de M. C. Howard
Curran, Orillia, Ontario, intitulé “ Revision of the Pipiza group of the
family Syrphidæ (flower-flies) from north of Mexico. ”’
— The Academy of Natural Sciences of Philadelphia.
Annual Reports for the year ending Nov. 30, 1920.
® Proceedings. Vol. 73, part 11, 1922. Contient des études sur les Blattidæ
de l’Amérique méridionale, et les Mollusques Tertiaires de Saint-Domingue.
— Annuaire du Canada, 1920. Ottawa, 1922.
Volume in-8° de près de 800 pages, pourvu d’une belle carte du Canada.
et rempli d’utiles renseignements, notamment sur la ‘reconstruction ””
après la guerre.
— Proceedings of the Boston Society of Natural History. Vol. 36, No 5.
Flora of Berkshire County, Mass., by Ralph Hoffman. 211 pages.
Les espèces sont simplement classifiées, sans description, maïs avec
détails concernant l'habitat. Des clefs analytiques facilitent la classifica-
tion.
— University of Kansas, Lawrence, K.
Science Bulletin, Vol. xin1, 1-9. May 1920.
— Grand Pèlerinage canadien au 26e Congrès eucharistique interna-
tional, tenu à Rome du 24 au 29 mai.
Jolie plaquette abondamment illustrée, publiée par la Cie du Pacifique
canadien, Service océanique (141, rue Saint-Jacques, Montréal.)
— Bureau des Statistiques, Québec.
Statistiques de l'enseignement pour l'année scolaire 1920-21. Québec, 1921.
— Boletin Minero (organo del Departemento de Minas). Tomo xx,
num. 6 (diciembre de 1921.) Mexico.
— C.-J. Magnan, ECLAIRONS LA ROUTE, à la lumière des Statistique's
des Faits el des Principes. Réponse à The Right Track, publié à Toronto
ettraitant de l'instruction obligatoire dansla province d2 Québec. L'ex., $1.50;
franco, $1.55, dans les grandes librairies de Québec et de Montréal
Ce livre est un nouveau et important service rendu à la bonne cause
par le dévoué et infatigable M. Magnan.
LE NATURALISTE CANADIEN
291
TABLE ALPHABETIQUE
DES PRINCIPAUX NOMS DE FAMILLES, pe GENRES ET
D'ESPÈCES MENTIONNÉS DANS CE VOLUME
AU 2 30
GAROU SSNRSNENRERREE 188
AVR ON NES 141
BRON S MARS 166
EMCOAOEUS ER EL re 68
ÉMBUCTMR ER de ouue de 93
AMEOCDATME.......... 1.0. 46
ABOUTUS. 2. 44: douce 143
MMDIQHUSA: EL... 5. nu 67
ATEN 114
Sp ieelias. ......4..... 24
ARnUlAROUe .. . . 22... 192
Anolis Carolinensis......... 288
ANT SANS 68
Enneles 1... ......... 192
AE TTTSe RUES se UE
. 70, 89
SOUS, HR 214
BAROUMAR 1... 0... 0... 94
Dentiste PMR EE 30
BRIÉTODIUR EE. 2 2... 0 42
Bolitochara. .....,..:..... 67
PONS 0. .....,.0.. 24
OADCERIS NU. 144
CHERE 30
CAMATASAUTUS.. . . : 2... 24
RTS OA M nn oem 118
Cocemelhdæ..-............ 262
1... 141
BONOSOMAS. Lines 43
MRDEDOUR 0... ue. 168
COprothassA.. .............. 142
DAbDhidæ -......:..:.... 238
Corylophodes.............. 239
COUR RREER AE TA TR 30
CTARR DUB PEER RTE 29
CRÉAS PT AT 96
Dasvelossa Pre eee? 143
DaloMICrA ER 118
Demppas ee) Tera 47
DANONE 67
DHTACEA PARAPENTE NE CENTRE 114
DimeEtrO ta Er AN 118
Dinar Er AN ar 116
Emplenofae2rest or se 143
NTTIES Sr aont re VHPRE 261
BRAIN ER AE 192
ELCHOMUBE ER M RE 45
FAUSSES RTE Aer 30
False ur. ss ANR" Pen 68
HOrAMIMIIErA NE NP EEE 144
Geoglossaceæ: T1 2e 72
Gnypetas Es an ee 142
CrOVERRS AS Re AU” 260
GVMNUSL NE PRE 47
GSTOPHEDAL NT ENTREE CRE 64
Habrocerus eee ee 46
Fleterocera rs cr 25
HOMAlORA A AS NOTA. 65
Hypoceluasr LA, Lt 228
Hypocyptus 2 22 2 45
Ichneumoninæ.............. 120
TS RSR ce 73
Lasiocampidæ 22... ... 25
LéPIUSR ET AE SRE Re 2, 66
Leucoparyphus............. 45
Liparocephalus ........:.. 66
LISSABTIA 2 Le . 69
292
Malacosoma Americana..... 25
Malacosoma distria......... 27
Niaseochara FA XE. APE 93
INTÉTONETA ET EE Un 69
Mesochætopterus Taylori
POSTS RE OR En à 264
Metix vas et: ee E MEN 116
NHENA Rue ee EE 48
MOlSMDT EMEA TEE RES 262
NTOIUCIDA SE CT 142
Miya arenaria en Cr... 168, 264
MIVCETODOEUS PET ANTE NE 23
Myimedonia teen CE 90
Mytilus edulis L. ........... 168
Nematodes noie 178
Meter SN ee Nr 190
NOÉNATCEUS RE LE 24
(DIS TE one OT AC 143
Odontemerus Canadensis
TÉRON er TRUE ONRERNE à ? 120
(Oise He CM To 237
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Pentatomidæ.. © +1. 30
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Phalacrus RL 236
Phytodietus (Mesoleius)
annulatus Prov......... 120
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Podisus plaeidus..#"e7 207. 30
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LE NATURALISTE CANADIEN
Ptinella.: meer Re 196
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Pyrus malus: 78 - FOR EPEE 29
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DALICOTNIA., 5 10. 6 CURE 127
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Tachyporus. 222 44
Tachyusa.:: LEURS 69
Tarphiota./2. 2 NE 114
Taxodium mucronatum Ten.. 264
Telinsà . LCAALEMREERES 142
CRINUSA..:4 2 25540 CESR 65
Fomicus pini: 2.000 73
Toxidium:.".. Pr 214
Tramæcia. 0 EURE 115
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Tnichopterygidæ "5 Ces 165
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UIVASS. . … CCC 127
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Viola odorata L..... 124,127,267
TABLE DES MATIERES
DU VOLUME XLVIII
PR oremraturelle. Lu DCE. SE LA UE une 1
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au ce guépes (Abbé EL. Roy)...............:........:... 3
2e Exhibition de l’espèce canine (Abbé F.-X. Burque)............. 4
Les Coléoptères du Canada. .......... 21, 42, 64, 89, 113, 141, 165,
188, 212, 236, 260.
ÉRBRIDBRABETE, due. u ue 24, 48, 72, 96, 120, 144, 167,
192, 204, 215, 239, 263, 287.
nohendie attente, (Art. Neault)..:......:"00. 4, 2... 25
L'abbé Provancher (V.-A. H.)........32, 56, 79, 108, 133, 160, 181,
198, 231, 254, 280.
Observations sur les articles du R. P. Fontanel (G.-A. Gardner)..... 49
Eu L.. Dafrance).. .. . ... tu 2. ue eco ceene 73
itie uite ICE MIS NRA Re CR 78
UE 1 NL. LR ie. NAN. 79
nn à ee am me cd 79
Les yeux composés des insectes (O0. Caron)...................... 97
Est-ce le triomphe de la Baguette divinatoire ?................... 101
NS bault nommé DSC 2"....:......1%..:...1...1. 108
Observations sur observations (P. Fontanel, $. J.)............ 121, 4150
Bspostiondibistoire naturelle #2... 252... ur 129
Prandes /assisés scientifiques à Toronto. .......:................. 130
en en raie. 0... :.::.....0/ 7 crane. 130
ospns du pendule explorateur :............1:.............. 131
en POV ANChET 20... ......4N Tr... 145
Pr auries marées à l’est du Canada. ........2.:....N....... 145
Solution du problème des marées à la baie de Miramichi........... 169
NeomEnrland Bird Banding Association. ..................:...., 170
PL ES TEE TO MN RE 7 173
294 LE NATURALISTE CANADIEN
Bocage sur un bloc de pierref"2.73:0....1 R02L. OR UE 173
Les Mélasides du Canada (G. Beaulieu)....................... 177,228
‘ Société Provencher d'histoire naturelle ”.....:................. 193
Prix pour l’encouragement de la sylviculture. .................... 194
L'étude des sciences dans nos collèges .............. .« K LÉPTRRNE 197
La défense du gibier (G:Maheux) Rem ONE LAEE 204
“John Macoun Memorial Volume””....:..:...:...... 00 217
International Science Conference at Rome....................... 217
Moustiques, Brûlots, Simulies (J.-C. Chapais) ................... 221
‘Father Zahm, priest and sciéntist 7200 LRO 224
La guerre aux Moïineaux..… 2297... NO OS 241
Animal marin de 100 pieds de longueur........................ 241
Dosage du gaz carbonique dans l’air insalubre (R. P. Fontanel)..244, 273
Feu Sœur M:-de-Sainte-Amélie 7.200. CC CCE 265
Nouvelles observations (G.-A. Gardner)......................... 267
Rév. Frère M.-Victorin, reçu docteur ès Sciences.................. 271
Pour l'Université de Louvain En NE CRE 273
ERRATUM
Page 184. — 3e ligne du bas, lisez : où il se soit essayé.
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BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE:
SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE
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fondé en 1868 par l'abbé Provancher
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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai-
son de 24 pages in-8°. ;
Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d’UNE | |
PIASTRE par année. — Pour la France et les autrés pays de l’Union 1
postale, SIX FRANCS. dr
Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la
date où l’on aura payé.
On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous-
“erivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le à
commencement du volume.
La direction entend laisser aux correspordants du journal 1’entière
responsabilité de leurs écrits.
Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra-
tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire,
M. chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 989;
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fandé en 1868 par l'abbé Provancher
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L'abbé Provancher (Suite) {32144822 0e EN QUES 32
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fandé en 1868 par l'abbé Provancher
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GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME
Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont
été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la
Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de
Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue
le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas
opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des
vieillards. /
Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi-
leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma-
tières ont été compressés en forme de tablettes et sont appelés
TONIQUE GLORIA
et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître.
Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande
ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi-
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été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la.
Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de
Gaïac, et de Salsepareille. 11 a été prouvé que leur combinaison constitue
le meilleur remède en existence po#r le rhumatisme; il a guéri des cas
opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des
vieillards.
Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi-
leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma-
tières ont été compressés en forme de tablettes et sont appelés
TONIQUE GLORIA 27
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BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE,
SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE
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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai-
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PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union
postale, SIX FRANCS.
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Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l‘administra-
tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire,
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En vente au bureau du WVaturaliste :
—Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco
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—L'’'Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 ets franco.
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La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne
revue littéraire française de l’Amérique.—KÆlle forme à la fin
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Canadian Newspaper Directory. 13th Edition. 1920. Price, $2.00,
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Published by A. McKin Ltd, Advertising Agency, Montreal.
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VOYAGE AUX PAYS TROPICAUX, par l'abbé Provarcher
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opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des
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leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma-
tières ont été comp.essés en forme de tablettes et sont appelés
TONIQUE GLORIA
et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître.
Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande
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Etudes sur les marées à l’est du Canada........,...….....10.,° “
La survie chez les Grenouilles,, 44104 ,4 3024040 VMS 147
Observations sur Observations (R. P. Fontanel, S. J.) ............ 150
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Les Coléoptères du Canada (Swife).......... ............ Ant 165
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SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON
Solution du problème des marées à la baie de Miramichi.......... 169
New England Bird Banding Association...................,.##""0 170
Phénomènes psychiques... .....,...::.,.. 442.020 ORNNeNENSES 173
Un bocage sur un bloc de pierre. :....:4.1.. 42.20.0420 00BeRes 173
Monographie des Mélasides du Canada, swi/e (G. Beaulieu)... ... 177
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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai-
son de 24 pages in-8°.
Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d’'UNE
PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union
postale, SIX FRANCS.
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On ne peut s'abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous-
erivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le
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La direction entend laisser aux corresporcants du journal l’entière
responsabilité de leurs écrits.
Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra-
tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire,
M. L& chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 989 j
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En vente au bureau du Naturaliste :
—Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco
$1.45 pour tous pays.
—L’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco.
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Vol. XLVIII (xxvi11 de la 2e série) No. 9 Québec, Mars 1922
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BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE;
SE RAPPORTANT A L’'HISTOIRE NATURELLE
DU CANADA
fondé en 1868 par l'abbé Provancher
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VOYAGE AUX PAYS TROPICAUX, par l’abbé Provancher
(Volume in-8° itlustré, de 360 pages, publié à #2 l’ex.)
ou LES COLÉOPTÈRES DU CANADA, par l'abbé Provan-
cher (Volume in-12, de 786 pages, illustré, publié à #3
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ol. XLVIII (xxviir de la ©e série) No. 10 Québec, Avril 1922
CANADIEN
BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE.
SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE
DU CANADA
fandé en 1868 par l'abbé Provancher
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LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai:
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— Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco
$1.45 pour tous pays.
—L'Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco.
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CANADIEN
BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE.
SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE
DU CANADA %
fondé en 1868 par l'abbé Provancher
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PV XLVITI, (xx vu de la 2e série) NO 12, 4 tt Québec, Juin 1922.
CANADIEN
BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONET DECOUVERTES
SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NURELLE
DU CANADA
fondé en 1868 par l'abbé rovancher
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