xîv:';iriy: v'i ummmmmM ':.:!:<:)) te' ,^^g.5> -O ^ ».> s> > ,5 ^4^ :2> > 3 ::» j>->' I» >s '::-^' 3;0 ' :> 3 3>3 > > j> : 3 ^ 3 3 ^ -3__3 J» :>> 13 3^3 :ZX» >:^ J» 3 3 36» ^'J 3D >'?l3 3» :» Z» >p>-3 .lie ■ ^:> :3> ^^3 3 >^ -=,^^^ -* — z» -^■J» "^^ >j>>^> T^ '»:>-■ "'^2^ ■,.À> C^^ >XO' ■,^. J^-. ■s»"^.. "^^' ->^' ,:.£>. ■I^' ' ;:> Z> ^ I> 3 3^ 3 3 -3 1; 3» 3T^ 3 ^ :> 3D> 3Î> ~ 3& ""> :5:Sa^ ;-»i-?^ 3 31^ >;o'0 3> >>""3g> •33^53^ .-33.>3 33.1# .33V3--^, LE "' (^#i ;aLl|,1K %mt Pit ^LeI Bulletin An recherches, observations et découvertes se rapportant à THistoire 3iaturelle du Canada. TOME NEUVIEME L'ABBÉ L. PROVANCHER, Rédacteur-Propriétaire. H^ ny <^ -> QUEBEC: C. DARVEAU, IMPRIMEUR-ÉDITEUR 1877 HiEÎ Vol. IX. CapRouge, Q., JANVIER, 1877. No. 1 Rédacteur : M. l'Abbé PROYANCIIER. NOTRE KIlDVIEME VOLUME. Avec ie présent numéro, commence notre neuvième volume ou neuvième année d'existence. Dans le cours du dernier volume, nous avons terminé notre revue des poissons; et comme après les poissons viennent les insectes dans la série zoologique, nous sommes entré de suite dans le champ de l'Entomologie, dans l'étude des infiniment petits, comme on les désignait naguère, lorsqu'on appliquait le nom d'insecte non seule- ment aux articulés, mais à tous les êtres qui se distin- guaient par leur extrême petitesse, depuis le papillon géant, jusqu'aux infusoires microscopiques. En tête des insectes, se rangent naturellement les Coléoptères, comme les plus parfaits, ceux à organisation plus complète. Cependant, nous avons cru devou' les omettre pour le moment, par ce que leur étude a été l'ob- jet d'un travail })articulier de notre part, que nous espé- rons pouvoir livrer au public dans le cours du mois prochain. Nous avons donc débuté par les Orthoptères, qui viennent à la suite des Coléoptères, puis, après eux, sont venus les Névroptères, que nous espérons pouvoir terminer ^ LE NATURAr.ISTE CANADIEIf. (l;ins quolqncs mois. Après ceux-ci viondront les Ht'mip. teres, et îii)isi de suite, si reiiconriigt-ment ne nous lait dél'aut. Nous avons pu tout dernièrement étendre le cercle de nos relations avec des autorités dans la science, qui nous seront d'un prand secours pour procéder plus sûrement dans les études que nous avons à poursuivre. Notre Na- lurnliate, tout humble et si défectueux qu'il soit, a fini par s'imposer, bien qu'il soit relativement peu répandu, à l'attention de ceux (|ui s'occupent df l'histoire naturelle de l'Amérique du Nord; on veconnait aujourd'hui que sur plusieurs points, il i'aut com[)ter avec lui. Ce sont surtout nos descriptions d'insectes nouveaux qui ont attiré l'atten- tion des savants étrangers. Car quelque intéressantes que puissent être les observations sur les moeurs, les habitudes, l'instinct des différents êtrt^, ce n'est à proprement parler que le signalement de nouvelles espèces qui constitue les véritables conquêtes sur l'inconnu; et notre territoire, si richement doté du côté des productions naturelles, a encore été si peu exploité, qu'il réserve de nouvelles con- quêtes sans nombre à ceux qui en feront l'objet de leurs études et de leurs observations. Nos lecteurs n'ont peut-être pas d'idée des dilhcultés que présente la constatation d'un seul insecte nouveau. Qu'ils en jugent par l'exenipie suivant: Nou.s tenons, supposons, entre nos doigts, l'insecte que nous avons nommé Trogus Canndeusis. C'est un in- secte de bonne taille, fort remarquable par sa coloration, ayant l'abdomen d'un rouge uniforme, avec le thorax noir et les ailes très foncées. Nous reconnaissons de suite à sa conformation générale, que c'est un Ichneumonide. Mais dans quel genre h; ranger V Nous nous armons donc de la loupe et examinons attentivement ses différentes parties ; sa face, sa bouciie, ses piili^es, ses ant«Min"S, son protho- rax, ses pattes, ses ailes, sou abdomen etc. Son écusson soulevé, son métathoriix pareillement soulevé en pointe à la base, la forme de l'aréole de ses ailes qui est presque triangulaire, m'indiquent de suite que c'est le genre Tragus NOTRE NEUVIÈME VOLUME. ^3 qui lo réclame. Nous cherchons donc dans nos auteurs la description de ce genre, pour nous rendre plus certain. Mais vainement. Ce genre a été établi par l'Allemand Pan- zer, et Say, et Cresson qui ont décrit des espèces de Trogm, n'ont pas répété sa description. tSans plus de certitude, nous pajïsons à l'examen des espèces. Ou saitdequtU secours sont les catalogues en Ento- mologie pour l'identification des spécimens. Les catalogues en etiét, sont des listes complètes des genres et des espèces, avec indication de l'ouvrage où chacune de celles-ci a été décrite. Mais malheureusement, il n'existe pas encore de tel catalogue pour les Hyménoptères. 11 ne nous reste donc d'autre parti que de parcourir les tables de nos au- teurs pour voir en quels endroits ils auraient pu traiter des Tragus. BruUé, dans le vol. lY des Suites à Buffon, pages 298 et 299, donne la description de deux Tragus de l'Amérique du Nord ; nous parcourons ces descriptions, et nous trouvons qu'elles ne répondent pas aux caractères de notre insecte. Cresson en décrit un autre à la page 287 du vol. Ill des Proceedings af the Entomological Society of Pkiladelplua qui n'y répond pas- davantage. Dans le vol. IV de la même publication. Cresson en décrit six autres, mais aucune de ces descriytions ne convient non plus à notre spécimen. Dans le vol. 11 des Transactions of the American Entomological Society, Cresson en décrit douze autres. Après avoir parcouru attentivement ces diversee description», nous nous arrêtons à l'espèce Copei, qui répond as^ez à notre insecie ; cependant il y a plus d'une diver- gence assez notable. Notre insecte a la base des antennes roussâtre, Cresson ne dit rien de tel du Copei ; ce dernier est donné comme ayant les jambes et les tarses seulement brunâtres, le nôtre les a distinctement rousses etc. A quoi nous arrêter alors? Prendrons-nous cet insecte pour une espèce nouvelle, ou pour une variété du Copei ? 11 faudrait un spécimen de ce dernier pour nous décider sûrement, et ce spécimen nous manque. Nous nous arrê- terons donc à l'une des deux hypothèses, risquant de commettre une erreur qu'il nous faudra peut-être corriger plus tard. Qu'on juge d'après cet exemple, si la détermi- 4 l-F. NATIJRAMSTE CANADFEN. nation des osjiecos, au point où en est aujoiird'hni la science en Améritiue, cat chose I'acile. Cepi-ndant nous avons pris notre exemple parmi les moins dilliciles. A plusieurs reprises, nous avons hardiment t>X|>rinié nos opinions sur des mesures d'intt'-rêt public, en rapport plus au moins étroit avec l'éducation, qui nous intéresse l>articulièrement. Une \oix iiulépendante, qui n'a rien à attendre des g-ouvt'rnanls non plus que des partis poli- tiques, portant son jugement sur les actes des chefs, ne peut, })ensons-nous, U'ur nuire, quelque 0|>posée qu'elle' puisse être à leurs pro[)ros vues. Nous voyons avec plaisir que i)lusieurs de nos sugi^estions ont fini par être adoptées, et nous avons espoir qu'il en sera dt^ mèm»» de [)lusieurs autres encore. Ainsi, dès 1871, vous nous élevions avec force contre les somuu'S énornu's qu'on allouait pour l'im- migration Européenne. Et non seuleuuuit aajourd'hui'on a retranché ces allocations, m;iis on a mêtnj songé à cher- cher des tonds pour reporter eu Euroi>e les trop peu avantageuses importations qu'on eu a faites à si grands frais. Nous avons chaleureusement avocassé la cause des écoles du soir, comme étant le seul moyen de constM'ver à la jeun»\sso l'instruction qu'elle reçoit dans l'entanoe, et nos villes, ont déjà pour la plupart organisé de telles écoles ; espérons qu'on prendra bientôt les moyens de les f cette lumille à Mr. E. T. Cresson, de Philadelphie, la pre- mière autorité sur ce continent eu fait d'Hyméiioptères, le savant entomologiste a bien voulu noter les erreurs dans lesquelles nous avions donné, et indiquer les corrections à faire. Comme ce Monsieur prépare actuellement une monographie complète de la famille des Ichneumonides, nous nous contenterons pour le moment, de donner les descriptions des nouvelles espèces rencoutrées, attendant la publication de son travail pour donner une nouvelle liste de nos Ichneumonides, revue, augmentée et corrigée. Nous ne sommes nullement confus des nombreuses erreurs que nous avons commises, et nous les reconnaissons sans honte. La science entomologique est encore trop peu avancée, ses données sont encore trop confuses, ses mono- graphies sont encore trop incomplètes et trop disséminées dans des publications de difiérentes dates et de langues diverses, pour qu'on puisse faire un crime aux pionniers dans cette voie, de faire parfois des faux pas dans les sentiers qu'ils veulent tracer, de ne pas procéder toujours avec certitude, de manière à faire une autorité incontes- table pour tous ceux qui plus tard voudront marcher sur leurs traces. Le domaine que les entomologistes ont à explorer est trop vaste, ses différentes parties Sont encore trop impar- faitement connues pour qu'on puisse, dès à présent, pro- céder avec certitude ; ce ne sera qu'après de plus longues études, de plus nombreuses observations, qu'un génie supérit^ur s'emparant des divers traits de lumière jetés ça et là par les nombreux écrivains dans leurs observations, pourra les réunir et les agencer en un seul faisceau, de manière à produire un llambeau puissant qui fera pénétrer ses rayons dans les diverses parties de ce vaste domaine. Mais cette époque ne sera pas pour nous. Noua ADDITIONS AUY ICHNfEDMONIDES DE QUÉBEC. 7 devons nous contenter en attendant cette henreuse éven- tualité, d'amasser le plus de matériaux possible, de les étudier avec la plus grande atteiifion, <'t d'indiquer autant qu'on peut le faire, la place piécise que devra occuper, dans le g-rand édifice, dans le «rraiid tout qu'on livrera alors, la piene que nous apportons, la parcelle monogra- phique que nous élaborons aujourd'hui. Mais, dirat-on peut être : ne serait il pas mieux pour vous d'attendre, plutôt que de livrer à l'impression des écrits sur l'exactitude desquels vous n'êtes pas absolument sûr ? Nous répondons sans hésiter, non ! par ce que nous n'écrivons pas tant pour apporter notre contingent, notre poignée de sable au grand édilice de la science, que pour servir de guide dans cette étude à de jeunes compatriotes qui n'ont absolument quo nos écrits pour se renseigner, et qui, sans ces écrits, ne pourraient poursuivre leuis études. Ce sera une petite affaire pour eux d'avoir à changer plus tard quelques étiquettes dans leurs collections, d'avoir à mettre, par exemple : au lieu de Ichneumon varipes, Prov. Ichneumon cinctitarsis, Prov., par ce que la désignation de varipes avait déjà été prise par G-ravenhorst pour une autre espèce, &c. ; tandis que sans nos écrits, les collections en restent là, et comme conséquence le progrès de la science. Nous procédons d'ailleurs à Li, manière de tous les autres éciivains dans cette branche Nous prenons tous les moyens à notre disposition pour nous renseigner sûrement, avant de publier nos observations, et une fois cette publi- cation faite, nous nous corrigeons du moment qu'il nous est donné de pouvoir ^'^connaître quelque erreur. Mr. Cresson en corrigeant nos erreurs a pu en même temps en corriger plusit'urs des siennes i)ropres ; et il en est ainsi pour tous les autres. Il n'en est pas des sciences naturelles comme de la littérature, on peut tomber là sans pécher pour ainsi dire ; aussi nous corrig^ ons-nous les uns les autres sans nous faire la guerre, mais uniquement c! ms le but de rendre hom- mage à la vérité, de rendre l'œuvre plus parfaite, et de contribuer au bien commun. 8 LE NATURALISTE C/^AniN. Goii. Ichneumon, Linné. 1. Ichiieumon bimembris. (IchiRuinon à d, Ç — Lonj^. .50 pouce. Noir; antennes avec un lar<;e anneau blanc au milieu. Ecu^son blanc, Ari'ole eentr:ilp du niétiithorax en carré. Abdomen f'usiforine, le premier serment bic.tri'né et prossière- ment aciculé au milieu, segments 6 et 7 av( c une b;inde blaficlie au milieu; tarière saillante. Ailes d'un jaunâtre It'izèri'meut enfume, les nervures noires, le stij^ma fauve. Pattes noires, les 4 jambes anté- rieures avec leurs tarses d'un roussdtre plus au moins ob-ciir. Voisin du brevicinctor. Say, mais en diffôrant surtout par son stigma fauve et non noir, et la tache blanche de l'extrémité de l'abdomen, qui au lieu d'envahir etitièrement le dernier segment, forme une bande longitudinale au milieu des deux derniers segments, sans s'étendre jusqu'aux bords latéraux. 2. Ichneumon CitatuS. (Ichneumon cité) nnv. sp. cf — Lonjr. .52 pouce. Noir; les orbites antérieurs, él a ri;i s au- dessous de l'insertion des antennes", un anneau à celles-ci laissant une ligne noire en dessous, une petite ligne en arrière des yeux, les écailles alaires, une ligne en avant avec une autre au-dessous, l'écusson et le post-écusson, une ligne sur l'extrémité du premier segment abdoniinal, une tache sur les 2 derniers, l'extrémité des 4 cuisses antérieures en dedans avec leurs jambes aussi en dedans exe pté à l'extri'mité, blanc. Antennes noueuses, assez courtes. Ailes légèrement enfumées, ner- vures noires, stigma roussâtre. Abdnmen allimge, passablement robuste, les sutures des segments fortement prononcée.s. Assez rapproché de Vu/iifasciatorius, Say, mais en diffé, rant surtout par ses jambes postérieures eiitièr»'ment noires et les taches de l'extrémité de sou abdomen. 3 Ichneumon triZOnatUS, (Iclmeumon à 3 bmdes), nnv. jy/>. cf — Long. .r)8 pouce. Noir; la face, les orbites antérieurs et postérieurs interrompus sur le vertex, le scapo en dessous, les écailles alaires, une ligne au dessous, une ligne sur lis boris latéraux du prothorax, l'écusson et le postécusson, une petite t iche de chacjue côté sur le métathorax en arrière, tous les troehantins, les 4 pattes antérieures excepté les cuisses en arrière, les j.imbes postérieures ex- cepté à l'extrémité, leurs tarses, une bande sur le sommet des 3 premiers segments abdominaux, jaune. Antennes noueuses, ADDITIONS AUX ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 0 sans anneau blanc. Aréole du métatliornx en carré, à ponctuations confluentes. Cuisses postérieures noires avec un petit anneau rous. sâtre à la base. Ailes jaunâtres, légèrement enfumées, nervures jau- nâtres, stigma roussâtre. Abdomen noir à l'extrémité, les segments 4 et 5 souvent avec une ligne jaune au sommet plus ou moins distincte. Voisin du mimicus, Cress, mais s'en distinguaiit par une taille plus robuste, les bandes jaunes de son abdomen qui occupent plus de la moitié apicale des segments 2 et 3 etc. 4- ichneumon veSCUS. (Ichneumon grêle), twv. sp (^ — Niir ; la face, les orbites antérieurs et postérieurs, les man- dibules, les palpes, le scnpe en dessous, les écailles alaires, une ligne au-dessous, une ligne en avant sur le bord suturai des côtés du protbo- rax, une ligne oblique sur les fl 'nos de celui-ci, l'écusson, une peti e tache de chaque côté sur le derrière du métathorax, les 4 pattes anté- rieures avec leurs hanches, tous les tronchantins, jaune. Antennes rousses inférieuren)eut, noueuses, amincies à l'extrémité. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaune. Les cuisses antérieurs souvent tachées de noir postérieurement; pattes postérieures noires, leurs cuisses avec un petit anneau à la base, les jambes avec plus de la moitié basilaire, les tarses à l'exception de l'extrémité des articles 1 et 2, jaune. Abdo- men grêle, noir, les segments 1, 2 et 3 jaunes au sommet, l'extrémité polie, luisante. Très rapproché du précédent par sa coloration, mais en différant toutefois par sa taille beaucoup plus grêle et ses antennes rousses inférieurement. Yar. Le métathorax largement taché de jaune sur les côtés, l'abdomen avec les segment 2 et 3 n'ayant qu'une étroite bande noire à la base. 5. Ichneumon pomiliuS. (Ichneumon noir), nnv. sp. ^ — Long. .32 pouce. Noir; la face, les mandibules, les pilpcs, avec le scape en dessous, jaune pâle. Antennes lom^ues filiformes roussâtres en dessous. Thorax noir, les écailles alaires avec un point en avant et une ligne au dessous, de mène que l'écusson, jaune. Ailes hyalines, nervures brunes, jaunes à la base, sti^;m;i iaune. Pattes jaune roussâtre, les trochantins avec les 4 hanches antérienres jaune-pâle, les hanches postérieures avec leurs cuisses excepté à la base, et l'extrémité de leurs jambes, noir. Abdomen noir le ser- ment 2 excepté dans son tiers apical, 3 et 4 entièrement, noir, l'extré- mité polie, brillante, le ventre jaune excepté aux extrémités. 10 LK NATURALISTE (ANAliII N. Voisin du lœlits IJruUr, miis s'en distinguant par TabscMice de taches jaunes sur le métathorax de même que sur rcxtrôniité du [)reinier segment abdominal. 6. IchneUinOU lividlllus. (Ichneumon noirâtre), nov. xp. Ç — \jo\\<^. .52 pnuco. Noir; antennes enroulée.s à rextr(rMiiit(?, tioire.s à lu b.ise et à l'extréniitt^, blanches au milieu. Thorax deiisé- st'nH'ht ponctu»?, avci; une courte pubescence grisâtre; écailles aiaires noires; aréol.- du métathorax en curré. Ailes enfumées, nervuros et ïitiL'nia, noir, ce dernii'r avec une tache blanche à la base. Pattes iioire.><, toutes les juinbi-s avec les tarses et l'extrémité des cuisses an- téiicures, d'un rouire noirâtre. Abdomen robuste, fusiforme, d'un rouge noirâtre, h l'exception du premier se-^ment qui est noir, les seg- ments terminaux poilu.-. Voisin du g-rd/idis, BruUé, mais en diflerant surtout par lu structure de son métathorax, ses jambes rouges etc. Gen. Amblyteles, Westm. l.AmblyteleS tetriCUS. (Amblytèle sonibre). nov. sp. ? — boni:. .02 pouce. Noir, densement ponctué, brillant, -le cha- peron avec une fossette de chaque côté. Antennes courtes, légèrement t'nroulées, avec un large anneau blanc au milieu. Ecusson poli, brillant, blanc. Métathorax à lignes soulevées peu prononcées, l'aréole centrale en carré. Ailes passablement obscures, nervures noires, stigma quelque peu ronssâtre. Pattes noires, les jambes antéri(Mires avec une tache blanehe oblique en dedans, plus petite sur les intermé- diaires. Abdomen robuste, le premier segment aciculé au milieu à l'extrémité, les trois derniers bordés de blanc à kur sommet. Tarière <|uel(|ue peu sortante. çj> avec la tache blanche des jambes intermé- diaires obsolète. 2. Amblyteles perluctuosus. (Amblytèle très sombre), ?«. sp. (^ — Li'U. .52 [once. Noir; une ligne en dedans des yeux, une antre au dessous de l'insertion des ailes antérieures, les bords latéraux du j)r(. thorax avec l'éc sson, blanc. Antennes assez longues, légère- ment enroulées, av(C un anneau blanc au milieu. Thorax finement ponctué, le métathorax plus fortement, avec lea lignes soulevées bien di-tinctes, l'aréole centrale arrondie en avant. Ailes hyalines, faible- ment enfimées, nervures brunes, stigma roussâtre. Pattes noire«, toates lc~ jambes avec un anneau blano un peu au dessous de la base. ADDITIONS AUX ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 11 Abdomen allongé, denséraent ponctué, poli et brillant à l'extrémité, noir, les segments terminaux bleuâtres. Espèce bien distincte par les anneaux blancs de ses jambes. G-en. Phygadeuon, Gray. 1. PhygadeUOn iuhabiliS. (Pby2;adeuon impropre), nov. sp. Ç — Long. .22 pouce. Noir ; face très finement ponctuée, avec un tubercule au milieu ; chaperon luisant. Antennes longues, fortes, enroulées, noires avec un large anneau blanc au milieu, Thornx fine- ment ponctué, poli, brillant, métathorax avec une carène sur son bord postérieur, ses angles sub-épineux. Ailes hyalines, très fiibleraent en- fumées, nervures et stigma, noir, les écailles blanches. Pattes anté- rieures noires, la première paire avec les jambes et les tarses roussâtres, les postérieures roussâtres avec l'extrémité des cuisses, des jambes et les tarses, noir. Abdomen rouge, noir à l'extrémité, le dernier segment blanc, le premier segment très finement ponctué avec les carènes inter- médiaires obsolètes; tarière noire, de la moitié de l'abdomen environ. 2. Phygadeuon segniS. (Phygadeuon paresseux), nov. sp. 9 — Long. .15 pouce. Noir; la face, les palpes av;C le scape en dessous, jaune-ronssâtre. Antennes courtes, enroulées, robustes brun-roussâtre. Ecailles alaires blanches. Thorax poli, brillant, mé. tathorax finement ponctué, ses angles postérieurs sub-épineux. Ailes hyalines, nervures et stigma, brun. Pattes jaune-roussâtre, les hanches postérieures noires à la base. Abdomen jaune-roissâtre, noir à la base et à l'extrémité, les segments médians plus ou moins tachés de b:un ; tarière des deux tiers de l'abdomen environ. 3. Phygadeuon Crassipes. (Phygadeuon pieds-épais;, nov. sp. $ — Long. .22 pouce. Noir; la bouche, les palpes, les écailles alaiies, avec les pattes et l'abdomen, roux. Antennes rousses, plus claires au milieu, brunes à l'extrémité, assez longues, épaissies à l'ex- trémité. Tête grosse, prolongée en arrières des yeux. Thorax fine- ment ponctué, le métathorax excavé en arrière avec une carène au sommet, les angles sub-épineux. Ailes hyalines, légèrement obscures nervures et stigma roussâtres. Pattes sans aucune tache, les tarses longs et épais. Abdomen ovoïde, poli, brillant, sans tache, la suture entre les segments 2 et 3 fortement prononcée ; tarière noire, de la moitié de l'abdomen environ. Les pattes postérieures ont quehniefois l'extrémité des cuisses et des jambes brune. 12 r.E NATURALISTE CANADIKN. 4 Phygadeiion rotundiceps. (I'hygadcuon totc-rondc). vov. Q- Lnntr. 10 po'icp. Noir; la ])oiichf, les palpps, It-s (^cmïH.'s alairos. aveo les patte»; et rabdomcn, roux. Tête n-iifli'e pour l'inser- tion des antennes, ce qui la fait paraître arrondie, vue de côté. Antennes courtes, épaisses à l'extréiité, rousses à la base, noires à l'extrémité. Thor.ix alloniré, le niét:ithor:ix fortfinent nineroné sur ees anjîles postérieurs. Ailes liyalines, nervures brunes, stieiua noir. Abdomen poli, lirillmt, de forme elliptinttborax, b s écailles alaires, un point au des-ous, une liizne en avant se prolonireant sur les bords bitéraux du pro- tborax, l'écn^^on avec une ligne sur le post-écusson, d'un blinc d'ivoire ; le chaperon blanc, avec une li^jne noire au dessus et bordé aussi de noir on avant. Antennes toutes noires, à articles allontrés. Thorax poli, brillant, le niésothorax à partie nié'liane distincte et prolongée eu avant. Aile» hyalines, nervures et stigma, noir, aréole pentagonalc, assez grande. Pattes noires, les 4 jambes antérieures blanches ex- térieiirement. Abdomen de longueur moyenne, poli, brillant, les 2 derniers segments bordés de blanc au sommet. 2. CryplUS montivagUS. (Crypte montagnard), nov. sp. Ç — Long. .30 pouce. Noir, abdomen rouge. La face densé- ment jonctuée et avec un renflement longitudinal au milieu, le cha- peron arrondi en avant, avec le bord poli et presque relevé. Antennes de la longueur du corps, quelque peu roussâtres en dessous, avec un anneau blinc au milieu. Tliorax densément pon 'tué, avec les éeiilles alaires noires, le métathorax sub-épineux à ses angles postérieurs. Ailes snb-hyalinos, trù> légèrement obscures, nervures et stigma brun,' aréole pre.sqiic carrée, assez grande, les nervures du bout de l'aile obsolètes. Pattes-roui^sdtre, les 4 antérieures plus claires, les postérieures noires avec la base des cuisses, les jambes it la base du premier article des tarses, roussâtres, articles 2, 3 et 4 des mêmes tarses ADDITIONS AUX ICHNïUMONmES DE QLÉBF.C, 13 pdlos. Abdomen ovoïde-oblong, très poli, les ^cgnieiits tenninni^x bruns, le premier seu;meiit peu -dilaté au sommet; tarière do 1 1 moitié de l'ab- domen environ. Très voisin du similis, Cresson, mais en diffi'-raiit par ses écailles alaires noires, la coloration de Si':s p ittes etc. 3. CryptUS imitator. (Crjrle imitateur), iiov. sj) Ç — Long. .40 pouce. Noir, abdumen rou::e. Face dcnsément ponctuée, palpes brunâtres. Antennes de la longueur du corps, avec un anneau blanc au delà du milieu. Thorax finement ponctué, les écailles alaires noires, les divisions du mésothorax distinctes, le méta- thorax à lignes soulevées peu prononcées. Ailes passablement obscures, nervures et stigma noirs, aréole en carré. Pattes rousses, les lianches et les trochantins noirs, les pattes postérieures avee l'extrémité des cuisses, les jambes excepté à la base, noir, leuis tarses noirs à la base et à l'extrémité, blancs au milieu. Abdomen finement ponctué, de forme elliptique, noir à l'extrémité, à pédicule long, fort anjué ; ta- rière presque aussi longue que l'abdomen. Se distingue surtout du précédent par la coloration de ses pattes, sa forme plus élancée, sa tarière plus longue etc. 4, Cryptus affabiliS. (Crypte affible), nrnum déclive, couvert de poils i^ri.sâtre--. Ailes sub hyalines, sans aréole; cellule cubito-descoid île grande, sa nervure inférieure ù peine aniruleuse, stigma grand, noir, épaissi; écailles alaires roussàtres. Pattes rousses, les hanches et les troihan- tins. noir. Abdomen assez court, comprimé à partir d i 2e segment, le I Tcniier faiblement élargi au sommet, le 2o avec la moitié du 3e roux, le reste noir, les segments terminaux pubescents, surtout en dessous. Se distingue surtout dos Cremasf/is par les nervures do.s ailos. Les antennes quelquefois roussàtres en dessous à la base. Gen. ExETASTES. Grav. Exetastes rufofemoratus. (Exétaste cuisses-rousses), nov.sp^ Long. .42 pouée. Noir; face densément ponctuée. Antennes longues, à articles allongés, unis. Thorax densément ponctué, le mé- tathorax fortement rui^ueux, sans carènes distinctes; éc isson soulevé, arrondi, ponctué. Ailes d'un jaunâtre enfumé, les nervures brunes, le stigma fauve; aréole grande, triangulaire, pédiculée, la nervure moyenne anguleuse et appendiculée. Pattes d'un roux jaunâtre, les trochantins avec les jambes postérieures et la base do leurs tarses, noir. Abdomen poli, brillant, entièrement noir, comprimé à l'extrémité seulement, le premier segment s'élargissant graduellement au sommet. Espèce bien remarquable par ses cuisses rousses. Gen. Banchus, Fabr. Banchus ferrugineus. (Banche ferrugineuse), iiov. sp. Long. .40 pouce. D'un beau roux ferrugineux ; la face surtout sur les côtés, les orbites antérieurs et postérieurs, le scape en dessous, les écailles alaires, l'écusson, las trochantins avec les 4 pattes anté- rieures, jauii". Antennes brunâtres à la base, le premier article renflé, échancié obli'|uement en dehors, jaune, le 2e noir, Thorax finement ponctué, avec une strio longitudinale noire sur le uiésothorux, l'écusson ADDITIONS AUX ICHNEUMONIDES DE QrEBEP. Î5 armé d'une forte épine brunâtre. Ailes jnuiâtres, nervures et s^tiprma^ jaune ; aréole grande, triangulaire. Les hanches postérieures tachées de noir à la base en dessous. Abdomen poli, brillant, comprimé à l'es. trémité, les segments 2 et 3 avec un point brun de chaque côté à hi base, les segments ventraux jaunes à la base, tachés de brun à l'ex- trémité. G-en. Mesoleius, Holmgren. Mesoleius antennatUS. (Mésolie à antennes longues"), nov. s;?. Long. .35 pouce. Noire ; la face, les mandibu'es, les palpes, les écailles alaires avec un point en avant et une ligne au dessou-, l'écusson, blanc. Antennes longues, droites, sétacées, avec un anneau blanc au delà du milieu, le scape taché de blanc aussi en dessous. Thorax très finement ponctué, le métathorax sans aucune carène. Ailes hyalines» légèrement obscures, nervures et stiguia, brun ; aréole petite, triangii- laire, pédiculée. Pattes noires, les postérieures longues, les trochan- tins brunâtres, tachés de blanc, les 4 pattes antérieures plus ou moins jaunâtres, les postérieures avec les jambes excepté à l'extrémité, et les tarses, jaunâtres. Abdomen allongé, sub-parallèle, pubescent à l'ex- trémité, roux plus au moins taché de noir, le premier segment noir, médiocre, sans carènes, ni fossette. Gen. ExYSTON, Schïodfe. ExystOn VariatuS. (Exyston varié), nov. fijy. 9 — Long. .30 pouce. Roux varié de jaune; la face, les mandi- bules, les palpes, les joues, les écailles alaires, un point en avant avec une ligue au dessous, les écussons, les hanches, les trochantins avec le dessous du prothorax, jaune. Antennes droites, tilifornies, ronsses, brunes à la base, les 3 derniers articles noirs. Thorax poli, brillant, avec une courte pubescence jaunâtre. Ailes sub hyalines, nervui'es et stigma, brun, aréole triangulaire, moyenne. Pattes médiocret;, les jambes sans éperons. Abdomen assez long, clavifoi me, les segments bordés de jaune an sommet à partir du 2e, les terminaux entièrement d'un jaune sale, le premier bicaréné, à peine élargi au sommet. Var. Le dessus de la tête, le thorax eu partie, le pédi- cule de l'abdomen avec une bande sur les derniers sepr ments, noir. Les antennes brunâtres à la base seulement Gen. ExoCHUS. Grav. Exochus SCitulus. (Exoque mignon), nov. sjp. Long. .18 pouce. Noir; la face, la bouche, les palpes, les joues, IG LK NATI'IIAI.ISTE CANADIEN. les ortiitos anti'rii»urs, le scape en dessous, les (écailles alaires, une tacbe en avant avec une autre on dessous, blanc. Tête grosse, face fortement gonflée pour l'insertion des antennes, celles-ci assez longues, filiformes, rous^fitrett en dessous. Thorax poli, brillant; C-eusson et post-i'-cusson^ jaune. Ailes hyalines, sans aréole, nervures et stigma jaunâtres- Patt's jaune-pâle, les postérieures avec les hanches et les cuisses jaune- roussâtre; leurs jambes avec un anneau noir à la base et à l'extrémité. Ahilomen aliongé, poli, hrillaiit tous les seuniieiits marginés étroitement de j lunc au sommet. Gen. Odontomerus, Grav. Odontomerus Canadensis. (Odontomère du Canada), nov. sp. 9 —Long. .45 [loucc ; turière plus longue que le corps. Noir; la bouche avec le.s p:ii tes, roux. Face densément ponctuée, poilue. An- tennes longues, filiformes, les articles légèrement épaissis au sommet. Thornx poli, brillant, allongé, déprimé en dessus, la partie médiane du mésothorax avancée et soulevée, le métathorax épineux postérieure- ment. Ails hyalines, nervures et stign)a, noir ; point d'aréole, nervure moyenne lougueineut appon lieuléc. Pattes rousses y compris les hamhcs et les tiochantiiis ; les cuisses postérieures renflées avec une forte é ine en dessous, lour extrémité noire de même que leurs jambes et leurs tarses. Abdomen sub cylindri(|ue, poli, brillant à l'exception du premier sogim nt qui est [Oiictué et bicaréné. Tarière noire. i.i:s jiiNiiiiAUX (janadii:ns. PAU DU. J. A. CREVIER. 1. Notion Historique !>ur les Minéhaux. L(> j)n'init'r hoiniiit' qui sut distinguer Vor du nn'vre et Véfain (!«' Vargr/il, fut minéralogiste. Les plus anciens écrits, tels que les livres de Moïse et les antiques monu- ments Egyptiens, nous prouvent à quelle date reculée il faudrait remonter jwur trouver l'origine de cette science, dont l'histoire primitive se perd dans la nuit des temps. LES MINÉ'îAlTX CANADIENS. 17 Aristote, qui vivait 300 ans avant notre ère, paraît être le premier qui ait introduit quelque méthode dans l'étude de Ja minéralogie. Il établit d'abord deux grandes classes : les minéravx divisibles sous le marteau et les nnuéranx malléables. 11 appela les premiers fossiles, et les seconds mélalli- ques. Son disciple Théophraste s'écarta de cette division, pour classer le^ minéraux en fossiles, qu'il subdivisa en pierres et en terres ; et en métaux, qu'il classa suivant leur densité et leur manière de se « omi^orter au feu. Cette marche aurait inlailliblems'iit conduit à la connaissance exacte des corps inorganiques, si les successeurs de Théo- phraste y avaient [)ersévéré. Dioscoride, 75 ans avant notre ère, adoptant une classification moins exacte que celle de Théophraste, partagea les substances minérales en minéraux marins et eu minéraux terrestres. Pline qui, malgré les erreurs populaires qu'il nous tiansmit sans examen, s'est assis au premier rang parmi les naturalistes des temps anciens, traite d'abord des terres, puis des marbres et de diverses roches, puis enfin des gemmes ou pierres précietfses. Le Grrec Zozime lui succéda, il fut le premier qui parla de Vart hermétique ; et plus tard, vers l'an 700, l'A- rabe Geber, qui avait appris chez les Grrecs la prétendue science de la transmutation des métaux, ne vit dans cette étude des minéraux que l'art mensonger par lequel les métaux les plus ordinaires pouvaient prendre les caractères et les propriétés de l'or. Ces recherches infructueuses n'avaient été d'aucune utilité pour la science, lorsque parut vers le commence- ment du XTe siècle, l'arabe Abou-Aly-Hocein, plus connu sous le nom d'Avicenne de Cordoue. Il essaya de ré- pandre un peu de clarté dans l'étude de la minéralogie ; il divisa les minéraux en 4 classes: les pierres, les sels, les métaux, et les combustibles. Il démontra le premier l'utilité de l'analyse pour distinguer ces différents corps, et sa 18 LK NATURALISTE CANADIEN. iiouiiMiciiii UK' cut 1.1 gloire de rester t'ii usage dans certaines écoles, jiisfju'iiii siècle dernier. Albert-Le GraiHJ, x'int deux siècles plus tard : la seule modiiicatiou qu'il ai)[iorta dans le système d'Aviceiine, fut de com[)reiidre sous la dénomination de minernlia media, les sels et les substances sullureuses. Dans l'histoire de la minéralogie, les travaux des 'Alchimistes n'ont pas été sans iniluence sur cette science. Car, il ne sera peut être pas inutile de rappeler que la science qui s'occupe avec tant de succès de la composition des corps, était ébauchée et tenue cachée par ces derniers ; on sait aussi, comme l'a dit un chimiste célèbre, qu'ils s'imaginaient qu'il existait des métaux pariaits, tels que lor et l'argent, et des métaux im})arrails, tels que le mercure, le plomb, l'antimoine, et qu'on pouvait, par des moyens occultes, transformer ces derniers en argent ou en or : but qu'ils regardaient comme le plus noble, et qu'ils nommaient le Grand œuvre, la Pierre pki/osojjhale. Comme les pricipaux métaux sont au nombre de sept, les alchimistes imaginèrent de les consaacrer aux sept planètes connues de leur temps. Ainsi, dans leur langue scientifique, l'or était le Soleil, l'arovnt la Lune, 1»^ fer Mars, le cuivre Vénus, le mercure Mercure, le plomb Saturne, et l'étain Jupiter. iJes hasards heureux favorisèrent les recherches des alchimistes: au XlIIe siècle, Isaac, surnommé le Hollan- dais, introduisit des procédés méthodiques dans 1 analyse des métaux ; ce fut lui qui inventa l'art d'émailler. En 1250, Raymond Lulli ou LuUe trouva l'opération du départ des métaux; Basile Valentin, vers la lin du XVe siècle, lit connaître l'antimoine, et décrivit le moyen de l'obtenir, dans un ouvragt* intitulé, Curr/is triiim/jhaiis (uitimotiii. La science, restée pendant plusieurs siècles dans un état slationnairc, ne lit quelques pas vers la perfection que par l'impulsion qui- lui donna Oeorge Agricola, vers l'an 1545. Il s'.'inpara des idéee de Théophrnste, et bientôt une nouvelle ère commença pour l,i ininéraloLrie. Ce fut lui qui découviii le bismuth et qui inventa, poilr l'exploi. LES MINÉRAUX CANADIENS. 19 tatioii des mines et Je traitement des minerais, de nouvelles méthodes qui subirent même peu de changements jusqu'au dix-huitième siècle. Contemporain d'Agricola, Paracelce, livré tout entier aux travaux hermétiques, fut conduit à la connaissance du zinc, tandis qu'un simple potier de terre, Bernard de Palissy, donnait, par ses recherches, un nouvel intérêt à la science minéralogique. Enfin, le goût des collections naquit ; on étudia le gisement des Minéraux ; on sentit le besoin d'une classifi- cation fondée sur des principes établis, et les ouvrages de minéralogie se multiplièrent. L'Allemand Bêcher, en 1664, fit revivre la méthode de Théo[)hvaste et d'Avicenne, ei se livra à des recherches relatives aux effets que produit le feu sur les minéraux. En Angleterre, le physicien Boyle observait, en 1673, la propriété électrique de quelques-uns de ceux-ci ; Brandt, en 1733 découvrit l'arsenic et le cobalt; vers la même époque, Bromel proposait un système de classification. Wood, ftiisait la découverte du platine en 1741; Cramer, Henkel et Woltersdoff tentaient chacun leur méthode ; l'un se montrait partisan d'une nomenclature fondée sur l'a- nalyse chimique ; celui-ci ne voulait classer ses minéraux nue d'après les carac: ères extérieurs, celui-là proposait d'adopter une méthode mixte. Tel fut le dernier parti que prit le suédois Vallerius' en 1747. L'analyse chimique lui servit à tracer de grandes divisions, qui se subdiviseront d'après les caractères ex- térieurs. kSa nomenclature est plus régulière que celle d'aucun de ses devanciers; la description des espèces et des variétés y est pins exacte qu'elle ne l'avait été jus. qu'alors. Cronstedt, son compatriote et son contemporain, con- tribua aux progrès de la science, en publiant, en 1758, une classification dans laquelle les classes, les ordres et les espèces sont établis d'après des considérations chimiques, quoiqu'il n'exclue ])oint les caractères extérieurs et les propriétés faciles à reconnaître par des expériences fort 20 I.K NATllRALSTE CANADIEN. simplos. Sa méthode içénérah» ne diffère pas de celle d'Avicemio; ainsi il admet quatre «jraiides classes: les terres, les sefs, Im corps inflimimes, li's mélaiix. C'est A ce minéralogiste qn»' l'on dut, en 1751, la découverte du niki 1 et l'utile emploi du chalumeau. A 11 même époque, Gellert et Carlhensert essiiyaient aussi de classer les minéraux; Leh-nanii enrichissait la science d'ol)serva'ions nonvell-s, tandis que l'étude de la chimie reconnaissait l'existence de trois terres simples: la chat/.c, la yi/ice, et Wilintiine. L'impuision était donnée ; la science ne pouvait plus ralentir sa marche ; vers l'an 1770 on vit Linnée et Capeller faire remarquer la réi^ularité de la cristallisation de cer- taines substances minérales; dans la première édition de soîi système, Linnée divise les métaux en trois classes: les pierres {pelrœ) les métaux, {mifierœ), les fossiles {fossi/ia). Scopoli s'attacha à classer les minéraux d'après leurs ca- ractères extérieurs, tandis que de Born établissait un système mixte, fondé comme l'avait déjà fait Cronstedt sur ces mêmes cara teres nuls aux caractères chimiques En 1773, Gahn et Schéele firent connaître le mann-anùse; en 1781, Deihuyart venait de découvrir le tuiiî^"stène, qui a été dédié à Schéele sous le nom de schéeiin ; Orégor le titane, Muller le tellvire, et Ilielra le molybdène. En 1789, Klaproth enrichit la minéralogie d'un nouveau métal, l'urane; et huit ans plus tard, en 1707, Vauqnelin lit con- naître le chrome. Peiulant la période des trente dernières années du 18e siècles, la minéralogie devint en France nn sujet d'études i)rofondes. On vit Monnet et Kourcroj' établir chacun un système eliimi(|ue de ciassilication. Valmont de Bomare s'attacha à combiner ensemble les systèmes de Carthenser, de AVaîlerius, de Lehniann, et de quelques autres minéralogistes. Vers l'année 1772, Sage, à qui l'on doit l'établissement de fécole de-^ mim's, avança par ses travaux la docimasie ou l'ai t d'essayer les minerais. Dans sa minéralogie doci- masiique, il divi.se les minéraux en trois* classes : dans ia LES MINÉRAUX CANADIENS 21 première sont les sels, les acides, les soufres, les bitumes et les comhustibles ; Ja seconde renferme les terres, les pierres simples, les roches et les laves ; les substances mé- talliques composent la troisième classe ; chacune se divise en un certain nombre d'ordres. Capeller avait reconnu, peu de temps auparavant, une certaine anologie de formes dans les divers cristaux d'une même substance. Tiomé de l'Isle, fami et le disciple de Si\g<\ se livra à des recherches assez étendues relativement à la crista Uographie. Il ne fit point de changements à la nomenclature de son maître, mais il sut comparer un grand nombre de cristaux ; il rechercha, dans les plus compliques par leurs formes, les formes plus simples qui leur avaient donné naissance ; enhn il fit sentir l'impor- tance do la cristallisation dans la détermination des espèces minérales. Daubenton contribua puissamment aussi à l'avance- ment de la minéralogie, par le travail qu'il publia en 1744, Si nous jetons un coup-d'œil hors de France, nous verrons Bergman suivre à peu près la même marche que Cronstedt, avec cette différence, que par suite de la décou- verte qu'il fit de deux nouvelles terres, la baryte et la magnésie, il porta à cinq le nombre des ordres de substances minérales, fixé avant lui à trois. En Ecosse, le chimiste Kirwan adoptait la même division, en rangeant toutefois le diamant parmi les graphites. En Saxo, les caractères physiques des minéraux trou- vèreîit dans le savant Werner, un heureux appréciateur. Il tira le plus grand parti de ces caractères, sans toutefois renoncer à ceux qu'offre la chimie. Son système compte encore beaucoup de partisans en Allemagne. Dans sa nomenclatu.re, les nrinéraux simples forment quatre classes : la première comprend les terres et les pierres ; la deuxième, les matières salines (sapides solubles) ; la troisième, les matières combustibles ; la quatrième, les métaux. C'était à peu près la marche qu'avait suivie Lehinann ; mais Werner partage la première classe en huit genres, dont le LE NATURALISTE CANADIEN. premier ne compreiul (jii'mie seule espèce, le diamant, parce que, lidèle à st's idées; «ur 1 importance des caractères ex- térieurB, il lui semblait que ,sa dureté devait le placer eu tète des sul stances pierreuses ; les se|)t autres j^enres sont ce que l'on appelait alors des Ifrres simjde.-i, c'est-à-dire la zircone, la silice, l'alumine ou argile, la magnésie, la baryte et la strontiane. Les autres se composent d'autant de genres qu'il y a de sortes de sels, de combustibles et de métaux ; chacun des genres contient un certain nombre d'espèces, suivant le principe admis par cet illustre savant, que les minéraux qui difierent essentiellement des autres par leur compoàilion chimique,^doivent former des espèces dillérentes. Depuis le commencement du 19e siècle, des décou- vertes dues à la chimie ont encore été plus uom'hreuses que dans les siècles précéd 'uts. En 1802, Hutcheh dé- couvrit le columbium ou tantale ; en 1803. on dut à Wollas- ton la découverte du palladium et du rhodium ; aux Chimistes Vauquelin, Fourcroy, Tennant et Descotils, celle de l'iridium et de l'osmium, la Glucine ou Berylle ; à Rer- zelius et Hisinger, en 1804, celle du cerium ; à Davy eu 1807, celle de six métaux, dont on ne connaissait sous le nom de terre que les oxides, savoir : le potassium, le sodium, le barium, le strontium, le calcium et le mag- nesium. Eu 1810, Berzélius découvrit le silicium et le zirconium, eu 161S Sromeyer lit connaître le cadmium, et Arfwedsou le lithium. De 1818 à 1823, ont dut à Woehler la découverte de l'aluminium, du glucium et de l'ittrium. En 1828, Berzélius découvrit le thorium et Sefstroem le vanadium. De 1840 à 1842 Mosauder décou- vrit dans l'Yttria l'erbium et le terbium, et d.ms la cérite le didyme ; trois ans auparavant il avait découvert le lan- thane dans le Uuorure de cerium En 1844 Henry Rose ht la découverte du niobium et du pelopium, dans la tantalite de Bavière. De 180) à 18G1 Bunsen et Kirch- hoir, découvrirent le cfccium et le rubidium au moyeu de l'analyse spectrale du résidu des aux salines. En 1861 Crookes, découvrit dans la pyrite de 1er, le thalium. Tout récemment la chimie s'est encore enrichie de trois uou- LA MÉGACHILLK GUENILLE. 23 veaux corps simples, qui sont le rhutheniura. découvert dans le sulfure d'osmium par Wôliler, l'indium dans le sulfure de plomb, enfiu le gallium, le dernier de la liste des corps simples, connus jusqu'à présent. A continuer. LA MEGACHILE GUENILLE, Mesçachile centrunculus, Smith. A Mr. J. N., Ste. Foye. Le prétendu ver que vous nous avez transrais enfoncé dans le cœur d'un rondain d'ostryer, Ost» ya Virginica, "Wild., vulgairement Bois-dur, n'appartient pas même au règne animal. En le considérant attentivement, vous auriez facilement reconnu que la peau verte du prétendu ver, n'était rien autre chose que des feuilles enroulées en cylindre, remplissant exactement la capacité de la galerie creusée dans le cœur de cette bûchette. C'est l'œuvre de la Mégachile guenille, dont vous trouverez l'histoire à la page 58 du vol. YII du Naturaliste. Le spécimen transmis est tout à-fait intéressant, en ce qu'il :-emble démontrer que la Mégachile aurait elle-même creusé la galerie, au lieu de s'emparer d'une toute faite par des Fournis, comme on l'a toujours prétendu.. A première vue, on se demande de suite quel être a pu pénétrer ainsi dans l'intérieur d'un morceau de bois sans qu'on y voye aucune ouverture ? Mais en retournant la pièce, on voit que du côté de l'écorce, une ancienne branche depuis longtemps disparue et détériorée a livré passage à l'insecte jusqu'au cœur même du tronc. La galerie exactement remplie par le cylindre occupe le cœur même du tronc, elle mesure 5 pouces de longueur, et porte partout le même diamètre, bien qu'elle soit légèrement ondulée suivant les couches du bois. Comme l'Ostryer es 24 LK NATDHALI8TE CANADIEN. 111! bois très dur, ot quo le cœur de cotte bûchette, quoique détérioré, demeure encore extréineuient i\'rine, il semble- rail que la Mégiichile n'est pas pourvue d'armes ou d'outils assez puissants pour se frayer un tel pasi-a<>e ; d'un autre côté nul trace ici de la prés.Mice de.>> Fourmis. îSi ce sont ces dernières qui ont Ibré la galerie, il faut que la Méga- chile les ait surprises à l'œuvre dès leur dé})ut, et les ait exterminées jusqu'à la dernière; car les Fourmis ne se contentent jamais d'une galerie unique et sont d'ordinaire en toi nombre que malgré des pertes sérieuses, leuis ba- taillons se reforment bientôt pour se remetire à l'œuvre. Nous sommes donc encline à croire que la Még ichile au moyen de ses puissantes mandibules et de ses pattes a pu creuser elle même cette galerie, (jiii dans une b june partie de son étendue, n'a eu besoin que d'être élargie et réga- larisée, l'eau introduite par l'ouveiture de la brimche ayant déjà produit un certain vide en faisant [)()urrir le cœur. Un examen attentif des feuilles du cylindre a pu noi.s permettre de con.^tater que celles employée.s étaient des feuilles de rosiers, comme nous l'avions déjà constaté en plusieurs autres cas. Ces fouilles minces, consistantes, légères, se prêtent probabiemeiit mieux que toutes autres au découpage, de mémo qu'au transport, et étant très peu aqueuses, elles se dessèchent sans laisser prendre de moi- sissure sous l'action de l'humidité. Nous avons défait une partition du cylindre et nous avons trouvé une nymi)he en parlait ér:it do conservation. Comme le cylindre mesure encore doux pouces et demi de longueur, nous supposons qu'il ne renferme pas moins de cinq autres nymphes, que nous espérons voir passer à l'état parfait, aux premiers jours du printemps. VICK'S mmkl GUIDE. Tout possesseur de jardin, ou môme tout amateur de fleurs, devrait s'empresser de s'abonner de suite au Guide du Fleuriste de Vick, Vic/cs Floral Guide, qui parait tous VICK S FLORAL GUIDE. 25 les trois mois et dont le prix est seulement de vingt-cinq centins par an. C'est un vrai bijou en fait d'art typogra- phique et d'illustration. De^ centaines de fli^irs, feuilles^ fruits, instruments de jardinage, pots à fleurs, meubles rustiques etc. y sont représentés avec une ressemblance parfaite. ^:>->^^ W' Voyez ces capitules de Dahlias, lig. 1, de forme si régulière, et dont chaque fleuron est relevé à la manière des Camélias ; ces Astères gigantesques, fig. 2, qui semblent vouloir le disputer au Dahlia par le volume et la régularité de leurs capitules, les fleurons étant ici, tous déjetés en lanquettes, là totalement tubuleux, et tous variés de nuances infinies. '*^- Depuis quelques années, l'attention des horticulteurs s'est particulièrement atta- chée à perfectionner les plantes à feuilles ornementales, diversement coloriées, ou à fleurs avec des bractées sèches et per- sistantes dans leur coloration, comme di- ^^W'erses Immortelles, les Acrocliniums, la iig. 3. Gomphrène, fig. 3 etc. Cette dernière a toute l'apparence d'une belle tête de Trèfle, mais les écailles de son inflorescence sont d'un beau rouge-sang brillant, et 26 LE NATDRAI.ISTK CANADIEN. si on les ciumIIo un peu vertes, on les voit persévérer indé- finiment dans leur ibrnie et leur coloration. Le Floral Gui'le est tout à la lois un catalogue détaillé des trésors d'horticulture que Mr. Yick otfre à son établis- sement de Kochester, N. Y., et un guide sûr pour savoir comment traiter convenablement chaque plante en parti- culier, tant les ileurs des parterres et des appartements, que les plantes potagères des jardins. CONSERVATION DES CHAMPIGNONS. On sait les difficultés que présente la préparation des Champignons pour leur conservation dans les musées. Bien qu'avec certaines précautions on puisse en dessécher un grand nombre, il en est cependant qui se déforment tellement qu'ils deviennent totalement méconnaissables. On s'est souvent servi de l'alcool pour les conserver en bouteilles, mais l'alcool à le grave inconvénient d'altérer notablement les couleurs. Voici une nouvelle préparation qui a l'avantage de conserver les couleurs joint encore celui d'un extrême bon marché. Pour 1 pinle d'eau distillée: Acide salicilique 92 grains Alcool 184 " Grlycérine... 276 LA CIIRYSOMELE DE LA PATATE. On vend on Angleterre, pour les collections, la Chry- somèle de la patate 4 pence la pièce, trois schellings la douzaine. A ces prix là, nombre de cultivateurs Canadiens se donneraient bien le garde de viser à la destruction de cet in^secte, car sa vente rapporterait quatre fois plus que celle des tubercules mômes. l'exposition de PHILADELPHIE. 27 L'EXPOSITION DE PHILADELPHIE. {Continué de la page 384 du Vol. Vlll). Nous ne voulions pas laisser Philadelphie sans faire une chasse dans les environs, sinon dans l'espoir d'y faire de rares captures, du moins dans le but de reconnaître les plantes de ces endroits et de faire connaissance avec les in- sectes de ce voisinasse. Nous profitons donc de l'absence de notre compagnon pour parcourir sans contrainte les champs et les forêts qui avoisinent le Fairmont Park. Nous nous dirigeons d'abord sur ce terrain inoccupé qui avoisine le Main Building-, en face de son entrée principale. C'est un terrain fort pauvre à la vérité, mais cependant assez fourni d'herbe. Contre notre attente, nous trouvons les insectes fort rares. Nous promenons le lilet en aveugle sur ces herbes, et nous sommes tout étonné de n'y recueillir que quelques Colins jihilodice, une Chrywmela 10-Uneata, ce qui nous fait soupçonner qu'elle ne doit pas manquer aux champs de patates du voi- sinage, quelques Andrènes, avec certains diptères des plus communs. Nous sommes plus heureux à la chasse aux Coléoptères sur le sol en soulevant les copeaux et les pierres. Nous prenons une dizaine de Har palus caliginosus, de très forte taille, Har palus PeunsytiHinicus, Dolojnus pauper etc. Jugeant que ce coteau était trop aride pour offrir la vie à des insectes nombreux, nous descendons la colline, traver- sons le chemin, et abordons le canal qui se trouve en cet endroit. Des endroits humides où se montrent la Ciguë et tout auprès l'Asclépiade de Cornut nous font espérer une ample moisson; mais même déception que ci-devant, ce sont partout les mômes insectes et de mêmes espèces que les nôtres, de petits diptères, des hémiptères avec quel- ques Hyménoptères. Nous faisons exception en faveur du Tetraopes canteriutor, que nous n'avons jamais rencontré 28 LK NATI-RAMSTK CANADIRN. à Qut''l)oc, t'l (jiii' nous prenons ici par c(iiit:iiiies sur l'As- olépiMclo. Il nou.s ri'.-stait eiicorf une visite à faire dans la cité du Centenaire ot à la({Ut'lle nous tenions ibrt ; c'était ci'lle de l'Académie des Sciences naturelles. Comme nous étions en correspondance avec plusieurs de SCS membres, nous tentâmes d'abord le moyen de faire la connaissanct^ pi-rs^onnelie de ces messieurs Mais après de fort longut>s c )urs''s dans les rues pour trouver leurs résidences, ne pouvant réussir à en trouver un seul chez lui, nous dûmes nous contenter de visiter l'établissement seul. Nous nous transportons donc dans la rue Race, à son point d'intersection avec la 19e rue, où se trouve l'édifice que nous avions déjà entrevu lors de notre visite à la ca- thédrale catholique. La cathédrale et l'Académie des Sciences naturelles bordent chacune un côté, la première celui du Sud et la deuxième celui de l'Ouest, d'une place publique toute garnie d'arbres. Le 25 Janvier 1812, sept homra9S, à moyens bornés, mais tous de bonne éducation et sincèrement amoureux de faire partager par leurs concitoyens le feu sacré de la science dont ils se sentaient eux mêmes embrasés, s'assem- blaient, dans la soirée, dans l'arrière boutique du droguiste John Speakinan, et décrétaient la fondation de cette Aca- démie des Sciences Naturelles si prospère aujourd'hui, et dont la construction s'élève si majestueusement sur la rue Kace. Ces hommes de cœur et d'étude étaient le propriô laire de la bouticpie même où ils étaient assemblés, Jacob Gilliain.^ dentiste, J. Shinn, chimiste, Nicolas J. Parmen- tier, di.'^tillateur, Dr. Gerard Troost, Hollandais, et le Dr. C. M. Mann, Irlandais. Mr. Ths. Say, le père de l'ento- mologie Américaine, se joignait à eux quelques mois plus tard. Le but de la Société était d'acquérir des conuiiss uices exactes sur toutes les choses créées, autant que peut le per- mettre rinlelligence humaine, pour les communiquer au reste du monde entier. l'hila.lelphie comptait alors une population de 111,120 âmes seulement. l'exposition de philadelpiiip:. 29 Mais si la ville de 1812 a plus de deux fois triplr> sa popii- latioii, i)u:squ'eile ne compte pas moins aujourd'hui de 812,632 âmes, le musée, dont les pharmaciens et drou-uistes formaient alors l'embryon avec quelques oiseaux empaillés, 2 à 3 douzaines de mollusques et autant d'échantillons, à pen près, de miiiéraloîçie, n'a pas prosçressé moins rapide- ment de son côté ; puisqu'il ne compte pas moins aujour- d'hui de 6,000 minéraux, 700 roches, 65,000 fossiles, 70,000 plantes, 1000 zoophytes, 2,000 Crustiicés, 500 myriapodes et arachnides, 35,000 insectes, 40,000 mollusques 2,000 poi^- sons, 800 reptiles, 31,000 oiseaux avec 200 nids et plus de 1500 œufs, 1000 mammifères, 900 squelettes, ne formant pas moins en tout de 400,000 spécimens. Les tablettes de sa bibliothèque sont garnies de 23,000 volumes, ^ans compter de nombreuses brochures, cartes, manuscrits, etc. Et tout cela dû uniquement à la générosité de ses membres et autres bienfaiteurs, car moins heureuse que bien d'autres institutions, cette Académie n'a jamais eu un sou d'alloca- tiftn Jii de l'état ni de la cité. Tant il est vrai qu'en fait de collections, il ne s'agit que de s'y mettre pour posséder. Nous pouvons en juger par nous même, avec des ressources extrêmement bornées, nous possédons déjà un musée qui sur plusieurs points peut soutenir la comparaison avec les institutions les plus prospères de notre Province. L'Uni- versité Laval elle-même, si riche, si puissante, avec ses 60,000 volumes dans sa bibliothèque, manque de plusieurs ouvrages, et des plus importants, que nous possédons, et nous pensons la devancer en fait de mollusques et d'in- sectes. Nos jeunes amateurs ne sauraient donc commi>ncer trop tôt à amasser, à glaner à droite et à gauche, et petit à petit s'amasseront ainsi des collections qui formeront des trésors pour la science plus tard. La bâtisse actuelle de l'Académie des Sciences natu- relles est une immense construction en pierre de taille, style moyen âge, à trois étages sans y comprendre le rez- de-chaussée. Le musée qui en constitue la partie princii:)ale, occupe les trois étages, le milieu étant évidé pour ne former que des galeries des 2e et 3e étages. Tout y est disposé dans un ordre parfait. Sur le terre-plein du premier plan- 30 LE NATURALISTE CANADIEN. cher sont exposés los animaux de pins Ibrte taille, commo orignal, (''lan, squelettes d'éléphant et d'antres monstres des temps anciens etc. Nous avons remarqué plusieurs pièces parmi les mammifères qu'on ne voit qu'assez rarement dans les musées, telles que différentes espèces de Tatous, ces singuliers mammifères des jiampas de l'Amérique du 8ud, tout recouverts de plaques d'ivoire en recouvrement les unes sur les autres, si bien que lorsqu'ils son.t surpris, leur seule manière de se défendre est de se rouler en boule pour ne présenter qu'un globe d'ivoire, les pattes, la queue et la têie disparaissant entièrement sons les écailles éburnées. Cet animal est à peu prè^de la grosseur du la[)in. Nous avons aussi noté des Ornithorynques à bec corné comme dans le jKirwloxns, mais cylindrique au lieu d'être aplati. Imaginez un porc épie à qui l'on adapterait un-manche de pipe un peu gros pour remplacer la bouche, et vous aurez une idée de cet animal vraiment singulier. Nous en avons aussi vu quelques uns dans le Main-Building, dans le département du Japon. La collection des mollusques de ce musée passe pour une des plus considérables du monde ; et elle est aussi re- marquable par la parfaite disposition des spécimens que par la taille, la belle qualité et l'intégrité de ces spécimens. La seule inspection nous fait voir de suite que la plupart sont les coquilles d'animaux qu'on a pris vivants, et non de ces débris plus au moins mutilés ou rongés par les flots que les vagues jettent sur les rivages dans les tempêtes. Comme la bâtisse n'a été livrée à l'installation du musée que cette année même, les insectes n'étaient pas encore en place et ne pouvaient être vus ; nous avons fort regretté ce contretemps. Nous avons passé plus de deux heures à l'inspection des différentes cases exposées là, et nous aurions désiré y pou- voir consacrer un temps encore beaucoup plus long, car à chaque pas nous rencontrions de quoi nous étonner et des sujets d'étude des plus intéressants. Une foule de formes de virt nous étiient ofiertes là, à notre inspection, pour la j)rèmicre lois. l'exposition de PHILADELPHIE, 3l Noire compagnon étant revenu de Washi gtoîi, nous arrêtons que nous ferions encore une visite a l'exposition le lendemain, pour combler certaines lacunes dans nos inspec- j;ions précédentes, et que nous reprendrions de suite la route du Canada, par Fall River, Boston, Portland, les .Viontagnes Blanches etc, tel que le portaient uos billets. JNlercredi 3 Août, le temps est un peu plus chaud que la veille, mais c'est encore une chaleur bien supportable. Avant 9 heures nous sommes dans le Main-Building. Nous nous arrêtons un instant pour admirer la puissance du grand orgue de Hook et Hastings de Boston, placé au des- sus de l'entrée principale. C'est un des plus forts que nous ayions encore enteiidus, si bien que ses sons répandus dans cette vaste enceinte, se mêlant au bourdonnement produit par le piétinement des visiteurs, rendaient la coiiversatioii presque impossible dans la première partie de l'édifice. Nous admirons en traversant le département de la France deux magnifiques tapisseries des Grobelins, d'en- viron 20 pieds sur 12, du prix de $4,700, de la maison Bra- quenié de Paris. On sait que les Gobelins sont des tableaux dans lesquels la laine nuancée remplace la peinture. Des Gobelins l'aiguille et la teinture Dans vos tableaux surpassent la nature. ( Voltaire.) De même que pour les mosaïques du département Italien, il fallait s'approcher de très près pour reconnaître que les scènes représentées n'étaient pas dues au pinceau, mais bien à l'aiguille, tant était parftiit l'agencement des diverses nuances et habilement ménagés les ombres avec les clairs-obscurs pour mieux faire ressortir les personnages. Les Gobelins, qui ont pris naissance sous François 1er, et qui doivent leur nom à Gilles Gobelin, célèbre teinturier qui le premier les mit en vogue, ont été pendant longtemps presque uniquement réservés à la décoration des apparte- ments royaux, tant les hauts prix qu'ils commandaient les mettaient hors de la portée des bourses ordinaires. Nous ignorions qu'il s'en trouvât en Canada, cependant en tra- versant de nouveau l'exposition Canadienne, nous fumes frappé par le cachet d'ancienneté d'une superbe pièce qiii o-i LE NATURALISTE CANADIEN. (U'iiotnit (Miroiv tonto l'habilolc' qu'av:)it oxiû^éo son Gxécu- lion. ("(•}>( un Ibrt uraïul tal)l(»;iu représentant la naissance i()(luits du Canada y tiennent une place distinguée. Les J^ovinces maritimes y montrent leurs précieux poi.s.sons, qu'un exporte aujourd'hui dans toutes les parties du monde : morue, hareng, maquereau, sardine etc., etc., l'unies, séchés, salés, ils sont là exposés dans leurs dillérentes préparations. Le gouvernement des Etats- Unis y exhibe un grand nombre d'aquariums remplis de poit^sons Mvants et autres habitants des eaux: crabes, tortue.'<, homaids, salamandres etc. Jj'une de ci's der- nières se taisait .surtout remarquer par sa laideur hors ligne, elle était encore autrement hidt'use que le .Ménobranche de notre Fleuve et de nos lacs. C'est dans ce même département que la Société Ento- moiogique d'Ontario y tenait sa collection d'insectes. Cette collection était bien, sans contredit-, la plus considérable de toute l'Exposiiioii. Le Colorado, le Brézil, la Répu- blique d'Orange etc., montraient aussi des cases fort inté- ressantes, mais c'était toujours des séries très incomplètes, les noms souvent y Taisaient aussi défaut. La collection d'Ontario se fait surtout remarquer par ses Lépidoptères, les séries y sont largement représentées, et les spécimens dans une disposition parfaite. Quant aux autres ordres, si l'on en excepte les Coléoptères, ils étaient assez pauvrement rei)résentés. (yl continuer.') LE Vol. IX. CapRouge, Q., FÉVRIER, 1877. No. 2 Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, L'INSTRUCTION PUBLIQUE. Nous disions dans notre dernier numéro, qu'une voix indépendante et des gouvernants et des partis politiques, portant son jugement sur l'administration des affaires pu- bliques, ne pouvait nuire, quelque opposée qu'elle pût être aux vues des chefs de l'administration. Fartant de ce principe, nous nous permettions quelques réflexions sur le Rapport du Surintendant de l'Education pour 1875-76 qui vient d'être publié. Disons d'abord qu'il est regrettable que de tels docu- ments soient si tardivement livrés au public. Attendre en 1877 pour faire connaître ce qu'étaient nos écoles en 1875, c'est à peu près servir la moutaide au dessert. Ceci dénote évidemment qu'il y a vice quelque part, dans le rouage administratif. Pourquoi ce Rajiport du Surintendant, qui doit être présenté au commencement de chaque session, n'est-il pas livré au public un mois ou deux tout au plus après chaque session ? Les imprimeurs ne manquent pas, et le public ne tient nullement à ce que le gouvernement fasse plutôt l'affaire de l'imprimeur Paul que celle de Pierre ; mais ce qu'il veut avant tout, c'est que les docu- ments publics lui soient livrés en temps convenable pour qu'il puisse en faire son proht. Le dernier Rapport du Surintendant a été diversement apprécié par la presse. Les uns n'y ayant vu que progrès et amélio ations : tout va à mervt-ille ; nous ne sommes inférieiirs à aucun autre peupk au point de vue de i'édu- 34 LE NATURALISTE CANADIEN. cation de la jeunesse etc., etc. Les autres, au contraire, n'y trouvant que la constatation du slalii quo, de l'ancienne routine, ou tout au plus des progrès microscopiques : ce sont toujours les mêmes plaintes des inspecteurs, leurs rapports auraient pu être stéréotypés pour servir chaque année depuis cinq h six ans ; leurs suggestions sont sans valeur, leurs prescriptions mêmes sans autorité, le gouver- nement ne voulant pas même les soutenir etc., etc. p]t de là approbation, louanges aux gouvernants de la part des premiers, et récriminations, blâme, censure de la i)art des seconds. Quand à nous, nous pensons qu'il y a exagéra- tion des deux côtés, et que le vrai ne se trouverait qu'entre les deux. Avant d'aller plus loin, protestons ici contre la manière dont certains journaux et certains orateurs parlementaires ont dernièrement envisagé les critiques^ faites contre l'ad- ministration de l'Instruction Publique. A présent que les évêques l'ont partie du Conseil de l'Instruction Publique, d'après ces journaux et ces orateurs, blâmer certains act'^s de ce département, n'était rien autre chose qu'attaquer les évêques. Aurait-on jamais pu imaginer une pareille logique? Mais tous les employés des administrations, chefs et subal- ternes, sont bel et bien les serviteurs du publie, et se trouvent par conséquent, comme tels, soumis à la critique de leurs actes dans cette partie par ce même public Si les évêques ont bien voulu se faire les administrateurs raêm -s d'une partie de l'Instruction Publique, c'est leur :ifFaire ; mais du moment qu'ils portent la condescendance jusqu'à ce point, ils ne peuvent et ne doivent s'ofïen.ser, si moi, unité du public à qui ils doivent rendre comi>te, je scrute leurs actes, et donne la louange on le blâme suivant que je le trouverai équitable, pourvu toujours que les conve- nances soient sauves sous le rapport <. Abdomen cylindrique, dilaté à l'extrémité, le dos noir, les segments 3-7 avec une strie basilaire jaune, le reste n'ayant qu'une tache, les côtés jaunes plus au moins maculés de brun. Appendices courts, jaunes, trigones, couzbés en dedans. Commun. Selys donne pour noires les stries des côtés du thorax de cette espèce, mais dans tous nos spécimens ces stries sont seulement bruiies et la médiane manque en plus au moins grande partie. 2. Gen. CorduléGâstre. Cordulegaster, Leach. Yeux sub-contigus ; occiput très étroit. Lèvre inférieure profondément échancrée à Cexlrémité. Ailes avec une mem- branule assez larii^e et le triangle des quatre semblable avec la pointe tournée vers l'extrémité. Appendices abdo- minaux très petits. Une seule espèce rencontrée. NÉVROPTÈRES. 41 CordulégaStre latéral. Cordulegasler lateralis, Scod^er. — Long. 2.30 pouces; extension des ailes 3 pouces. Brun noirâtre, velu, taché de jaune. Tête jaune blanchâtre, la face avec une bande trans- versale noire. Thorax brun-noirâtre, le dos du prothorax avec une tache cunéiforme, oblique, de chaque côté, et les flancs ;ivec 2 bandes, jaune-verdâtre. Ailes hyalines, légèrement enfun.ées, stigma brun. Pattes noires, les cuisses brunes à la base. Abdomen long, brun- noirâtre, segments 2-6 avec une tache jaune dorsale de chaque côté, sans dilatation à l'extrémité. Appendices longs, les supérieurs avec une forte dent vers le milieu. Assez commun. 3. G-en. Petalure. Petahira, Leach, Tête avec la partie frontale très saillante, arrondie ; ocelles rapprochés, les 2 externes sub-pédicellés. Yeux non contitîus. Lèvre inférieure triangulaire, plus longue que large, bifide à l'extrémité ou chaque division se termine par une épine. Appendices des (^ fohacés, entiers ; stigma très long, très étroit. Triangles des ailes dissemblables. Insectes de très forte taille qu'on distingue à première vue des ^schnes et des Libelludes par leurs yeux dis- tinctement séparés. Une seule espèce rencontrée. Petalure de Thorey. Petahmi Thoreyl, Hag. — Long. 3 pes, ; extension des ailes 4 pces. Olivâtre tachée de noir. Tête pâle en avant avec une bande transversale et le dessus, noir ; le labre est aussi marginé de noir au bord antérieur et porte une tache au milieu de la même couleur. Thorax olivâtre, les côtés avec 2 bandes noires plus au moins parfaites ; le dessus de même que la base de l'abdomen avec de longs poils soyeux blanchâtres. Ailes hyalines, légèremetit obscur- cies à l'extrémité, le triangle des supérieures avec 2 nervules transver- sales, celui des inférieures avec une seule ; stigma très étroit, brun, fauve. Pattes noires, courtes. Abdomen long, égal, rugueux par des points soulevés à la f içon de petites épines, olivâtre, dos du 2e segment avec 4 taches, les suivants avec une tache basilaire médiane et la moitié supérieure, noir. Appendices longs, noirs, velus, les supéi'ieurs dolabriformes, les inférieurs quandrangulaires avec 2 pointes près de la base et onguiculés à l'extrémité. Eare. Fam. VI. ^SCHNIDES. JEschnidœ. ^ Yeux sniués postérieurement, toujours contigus et le plus souvent largement. Palpes labiaux de 3 artic/ea, le 3e 1. jiiachuides, ^6chuos, jjivaoiicez Euuides, Euuea. 42 LE NATURALISTE CANADIEN. cylindrique, de moitié plus court que le précédent. Ailes inégales, les inférieures plus larges, triangles des 4 ailes semblables. Abdomen très long, plus ou moins étranglé après la base, le 2o segment dans les cT portant les organes génitaux et souvent auriculè aux côtés. Appendices variés, mais jamais cylindriques ni en forme de styles. Premier article des tarses très petit. Celte lamille qui renferme les plus grandes espèces de toutes les Odonates, se borne pour nous au seul genre -^schne, du moins nous n'en avons encore rencontré au- cun autre. Gen. ^SCHNE. jEschna, Fabr. Caractères de la famille, et en outre 2e segment abdo- minal auriculè, c'est-à-dire muni à ses côtés d'un tubercule comprimé et denticulé. Bord anal des ailes postérieures des d^ saillant, arrondi dans les 9. Quatre espèces rencontrées. Côtés du thorax avec bandes de couleur difiFérente ; Meuibranule des ailes blanche à la base 1. COnstriota. Meaibranule des ailes cendrée 3. verticalis. Côtés du thorax avec des points et non des bandes. . 2. Vinosa. 1. ffiSChne resserrée. JEschna constricta, Say. — Long. 3 pouces; extension des ailes 3.50 pouces. Brune, tachée de vert et de bleu. Labre jaune, face vert-jaunâtre avec une tache noire en forme de T supérieurement. Thorax brun, dos avec une bande de cha(|oe côté plus large près des ailes, et les côtés avec 2 bandes obli(|ues jaune- verdâtre entourées de noir. Pattes noires, les cuisses et les jambes roussàtres en dessus. Ailes hyalines, stigma petit, brun. Abdomen allongé, brun-noirâtre, fortement resserré au delà de la base ; segnu'nts 1-2 avee une bande bleue au sommet, le 2c avec en outre une tache jaune aux tubercules, 3-10 avec 2 taches quadrangulaires, apicales, bleues ; 3-8 avec 2 taches médianes sur les côtJs, bleues ou jaunâtres, le dernier segment aplati en dessus. Appendices bruns, fort longs, les supérieurs dilatés et carénés en dedans avec une dent avant l'extréinité et une épine au bout ; l'inférieur de moitié plus court, en triangle allongé, obtus. Le 2e segment abdominal porte une ligne transversale jaune vers le milieu. Menibranule brune, blanche à la base. Ç» avec les bandefl latérales du dos du prothorax interrompues. Très commune NÉVROPTÈRES. 43 2. ffiSChne vineuse. jEsduw vinom, Say— Long;, 2.25 pes.; extension des ailes 3 pouces. Fauve ; tête jaune-fauve, brune en dessus. Thorax f luve, dos du prothorax avec une bande biun-foncé de chai|ue côté et une potite tache jaune vers le baô, les côtés ave c 2 taches d'un beau jaune entourées de brun-foncé. Ailes hyalines, légèrement enfumées à l'extrémité, avec les nervures et une tache à la base fauves ; stigma fauve ; menibranule petite, blanche. Pattes d'un jaune brunâtre. Abdomen très resserré au delà de la base, fauve avec taches j nines, ((juelqiiefois obsolètes), les segments avec une b;inde au milieu en triani;le, j lUiie, et le sommet avec une tache brune trifide. Appendices brun-fauve, les supérieurs longs, foliacés, obtus, plus étroits et avec une dent à la base, l'inférieur plus court, triangulaire, obtus. — AC. 3. SÏSChne verticale. jEsclma verticalis, Hagen. — Long. 2.70 pouces ; extension des ailes 3.50 pouces. iBrune, avec taches vertes et bleues. Tête verte avec une tache sur le fmnt en forme de T, et l'épistome, noir, labre au>si marginé de noir, Prothoiax d'un brun roussâtre, le dos avec une bande de chaque côté, verte ou bleuâtre, les côtés avec 2 bandes obliques bleuâtres et une petite tache verte au milieu. Pattes brun-rous^âtre, les cuisses et les jambes en dedans avec les tarses, noir. Abdomen fortement renflé à la base, resserré ensuite, biun avec taches jaune-obscur, les segments 6-10 avec une grande tache cunéiforme bleuâtre de chaque côté de la ligue médiane, le dernier, dans le (J , avec 3 dents à la base, dont la médiane plus longue. Ap- pendicesbruns marginés de noir, foliacés, plus étroits à la base, carénés en dessus dans la partie élargie, longuement ciliés vers l'extrémité qui se termine par une courte pointe inclinée, l'appendice inférieur plus court, longuement triangulaire. Ailes hyalines, stigma brun, moyen ; membranule cendrée. — PC. JI continuer. '**^^/h^s4^\J/\ff ff^^^\ff4Hf*ff^f — - 44 LE NATURALISTE CANADIEN. I,i;S JllXKRAUX CANADIENS. PAR Ll-: DR. J. A. CREVIKR. (Continué de la page 23). Liste générale des corps sim/ifes par ordre .âl//hnbéti(]ue, nccompdgnée ds leurs symboles^ et des équivalents chimiques nouceaux. Symboles Equivalents Aluminium Al 13 75 Antimoine (Stibium) Sb 122. Arg-ent (Argentum) Ag- 108. Arsenic As 75. Aurum (Or) Au 196. Azote (ou Nitrog-ène) Az 14. Brium Ba 68.5 Beryllium (Glucinum) Be 4.7 Bismuth Bi 210. Bore B II. Brome Br 80. Caesium Cs 133. Cadmium Cd 56. Calcium Ca 20. Carbone C r..... •. 6. Cerium Ce 46. Chlore Cl 35.46 Chromium (Chrome) Cr 26.24 Cobalt Co 29.5 Columbium (Niobium) Cb 94. Cuivre (Cuprum) Cu 31.7 Didime (Didimium) 1) 48. Erbium E 56. Fer (Ferrum) Fe 28. Fluor F 19. Glucinum (Beryllium) Be 4.7 Ply (1 roiiè ne H 1 . Indium l^^ 35 9 LES MINÉRAUX CANADIENS. 45 Iode 1 127. Iridium Ir 99. Kalinm (Potassium) K 39.11 Lanthanum La.... 46.4 Lithium Li 7. Magnesium Mg 12. Manijanèse Mn 27.5 Mercure (Hydrargirum)... Hg 100. Molybdenum Mo 46. Natrium (Lodium) Na 33. Nikol ......Ni 29.0 Nitrogène (Azote) N 14. Osmium Os 99.5 Oxygène O 8. Or (Aurum) Au ." 196. Plomb (Plumbum)... Pb 103.5 Rhodium Eh 5216 Rhubidium Rb 85.4 Rhuthenium Ku 52.16 Silicium Si 14. Stannum (Etain) Sn 59. Stibium (Antimoine) Sb 122. Strontium Sr 43.75 Soufre S 16. Tantalum (Tantale) Ta 182. Tellurium (Tellure) Te 64.14 Thallium Tl 203. Thorium Th 119. Titanium Ti 25. Tungstène (Wolframium) W 92. Utranium — U 59.4 Vanadium V 68.5 Yttrium Y 32.18 Zinc Zn 32.53 Zirconium Zr 60.80 Défiaition des corps. — On appelle corps, tout ce qui peut tomber sous un ou plusieurs de nos sens, soit directe- ment soit indirectement. Les corps sont divisés en pondé- rables, ou corps que l'on peut peser, et en impondérables, 46 LE NATURALISTE CANADIEN. coux qui n'ont pu jusqu'à présent être soumis à la balance, tels sont la lumière, le calorique, et l'électricité. Corps si 7)1/)/ es. — On donne le nom de corps simples ou élémentairi's, à ceux qui sont Ibnnés d'une seule substance ou luatiiTe toujours identique à elle-même. Ils sont formés de parties excessivement ténues, et échnppant à tous nos moyens d'investiuation ; elles ne sont perceptibles que par la pensée, en un mot, c'est le dernier term*^ où s'arrête la divisibilité de la matière; ces petites parties i)rennent le nom à'ato)nes. Les atomes sont susceptibles de se grouper ensemble dans un ordre invariable, et il en résulte des groupements auxquels on a donné le nom de particules. La particule ne peut encore tomber sous nos sens; mais les particules réunies formeront désagrégations à formes cons- tantes et qui pourront être perçues par nos sens, ce sont alors les molécules dont on n'appercevra réellement que les groupements. Corps ('0)))posés. — Ils sont formés de deux ou d'un plus grand nombre de substances ; dans ces corps, les atomes sont hélérogènes et les particules complexes; leurs atomes ont reçus le nom de constituans. Propj-iélés des corps — On entend par propriétés, la fa- culté qu'ont les corps d'agir sur nos sens et les uns sur les autres. Les propriétés sont très diverses; on les divise principalement, 1° en propriétés physiques ; ce sont celles qui frappent les premières nos sens, tels sont la couleur, l'odeur, la forme, etc., etc. 2° propriétés chimiques : elles ne sont appréciables que lorsque les corps sont en contact apparent ; elles sont donc le résultat de la réaction des corps les uns sur les autres. De l'attraction. — L'attraction agissant dans l'infiniment petit, c'est-à-dire dans les espaces intermoléculaires, retien- dra, à une distance invariable et toujours la même, les cir- constances concomitantes restant au.ssi les mêmes, les atomes soit intégrans soit constituans. Dans le premier cas, comme elle exerce sa puissance entre atomes des corps simples, elle prend le nom de cohésion ou force de solidité. LES MINÉRAUX CANADIENS 47 Dans le deuxième cas, elle retient en présence les atomes hétérogènes ou différents des corps composés, et se nomme affinité. Dd la cohésion. — La cohésion est à son maximum dans les corps solides, à son minimum dans le* liquides, et nulle dans les gaz. On juge, jusqu'à un certain point de son énergie par l'effort nécessaire pour désunir les atomes qui obéissent à sa puissance. Ainsi la ténacité, propriété qu'offre les métaux, est due à la puissance de la cohésion molécu- laire. De V affinité. — Un certain nombre de causes peuvent modifier l'affinité : 1° la cohésion est un obstacle à son dé- veloppement, ainsi, dès que cette force est vaincue, soit au moyen du calorique ou d'un dissolvant quelconque, la ré- action s'opère; 2° le calorique, ce corps f|ui employé dans certaines limites non-seulement favorise mais même néces- site la naissance de l'affinité ; lorsque son intensité est por- tée à un haut degré, sa puissance l'emportant alors sur celle de l'affinité, il désunit les éléments qui aup;irav:int avaient réagi sous son influence ; 3^ l'état électrique, ainsi les corps doués d'électricité contraire ou opposée s'attirent d'autant plus fortement que les électricités sont plus contraires, et vice versa ; dans ce cas la réaction chimique est due à l'élec- tricité où à l'affinité électrique ; 4^ la pression, elle exerce principalement son influen< e sur les gaz en déterminant le rapprochement de leurs arômes et les mettant par consé- quent dans des circonstances favorables à leur réaction; 5° les masses ou les quantités relatives des corps les uns par rapport aux autres, influent sur l'affinité. Ainsi l'affi- nité de deux corps l'un pour l'autre est en raison inverse des proportions relatives des deux corps ; elle sera à son maximum lorsque les proportions des corps réagissant se- ront à lenr minimum et vice-versa. L'affinité qui varie en intensité entre les différents corps de la nature préside à toutes les réactions chimiques. C'est à la connaissance plus ou moins complète de cette force que le chimiste doit de i)ouvoir décomposer les corps complexes en les réduisant à leurs élémens ; et de pouvoir 48 LE NATURALISTE CANADIEN. souvent recombiner ces éléments pour reformer le corps qu'il vient de décomposer. La première opération porte le nom d'analyse chimique; elle se subdivise en analyse (jualitiitive, (|ui a pour but, un corps étant donné, de dé- terminer l;i nature de ses éléments; et en analyse quanti- tative, elle a pour résultat de déterminer les proi)orlion3 des corps qui entrent dans un composé donné. On appelle synthèse cette opération (jui consiste à obtenir un composé, les éléments étant donnés. De la combinai^un des corps. — Deux ou un plus grand nombre de corps se combinent toutes les fois qu'ils ont de i'aliinité les uns pour les autres et qu'aucune des circons- tances précédentes n'y met obstacle. Lorsque la réaction s'opère, il y a tantôt dégagement de chaleur et de lumière, tantôt de chaleur sans lumière ; d'autrefois production de froid, et enfin toujours dégagement d'électricité. Les corps se combinent entre eux en un nombre de proportions d'autant plus petit ({ue leur allinité réci[>roqne est plus considérable, et vice rersn. Lors<|ue deux cori)S simples peuvent se combiner ensemble en plusieurs pro- portions, l'élément positif reste toujours le même, tandis que l'élément négatif augmente graduellement et tou- jours dans un rap[)ort fort simple, selon les proportions géométriques suivantes 1 : 2 : 3 : 4 : etc. etc., ou bien 1 : 1, 5: 2: 2, 5. etc. Ces réactions ont lieu entre les atomes des corps, et il en résultes des atomes plus complexes que ceux qui ont 1 >ur donné naissance ; ainsi ils sont ou binaires, ou ternaires, ou quatermiires, etc., etc, selon le nombre des atomes simples qui ont réagi. Toutes les fois qu'il y a combinaison, les propriétés des composants se trouvent changées ; l'état physique, la couleur, la saveur, l'action sur l'économie animale changent d'autant plus que la réaction s'est effectuée sous des affinités plus puissantes ; si au contraire les affinité auxquelles obéissent les atomes sont très faibles, alors les propriétés sont à peine diffé- rentes de celles des composants. Lorsque la combinaison a lieu entre des gaz ou des vapeurs, elle s'elfeotue toujours selon un rapport fort si m- LES MINÉRAUX CANADIENS. 49 pit» entre les volumes des composants, avec ou sans con- fusion dans le volume du produit résultant. S'il y a contraction dans le volume du produit, elle est dans un rapport fort simple avec la somme des volumes des gaz ou plutôt celui de l'un deux. Ainsi un volume d'oxygène ^t deux volumes d'hydrogène donnent deux volumes de vapeur d'eau ; un volume de nitrogène et trois volumes d'hydrogène donnent deux volumes de gaz ammoniac; un volume de chlore et un volume d'hydrogène donnent deux volumes de gaz acide chlorhydrique. Un volume de ni- trogène et un demi volume d'oxygène donnent un volume de protoxide de nitrogène, ou gnz des dentistes, qui produit l'insensibilité de leurs patients. Un volume de nitrogène et un d'oxygène, donnent d dix ou douze, savoir : le soufre, le diamant ou carbone, Yoxide de titane, l'A fer oJigisle, le sulfure de ff-.r, le carbonate de chaux, le cnrbonnle de fer, le carbonate de plomb, et V acide arsénieux. On a reconnu que quelques sels jouissent également du dimorphisme ; ce sont les sulfates de magnésie, de zinc et de nikel, et les séléniates de nikel et de zinc. La chaleur parait 'favoriser le passag'e d'une forme à une autre ; c'est du moins ce qu'on a pu constater à légard de cristaux de sulfate de nikel qui, par une exposition de plusieurs jours à la lumière solaire, se sont changés inté- rieurement en octoèdres à base carrée. (-4 continuer.^ L'EXPOSITION DE PHILADELPHIE. (^Continué de la page 32). Les Etats-Unis se trouvant chez eux, devaient natu- rellement exposer plus que toute autre nation, aussi n'y ont-il.s pas mancjué. A part toutes les bâtisses communes, ils avaient encore un pavillon particulier ne mesurant pas moins de 480 pieds de long sur 34<) de large. Le départe- ment de la guerre en occupait une partie considérable. Une foule de costumes militaires étaient exhibés par des mannequins ou statues qu'on aurait pu croire de garde ou dans le mouvement des différentes armes et machines de guerre. C'est aussi dans ce pavillon que la Smithsonienne, de Washington, avait disposé une partie de ses riches musées l'exposition de PHILADELPHIE. 51 Des monstres marins, de stature énorme, morses, phoques, lions de mer, requins etc. attiraient surtout les regards. Nombre de fauves de toutes les parties du monde, et par- ticulièrement de nos forêts Américaines, figuraient aussi là, si bien préparés et disposés, que du premier coup d'oeil on pouvait les croire vivants. Nous renonçons à décrire les mille et une merveilles qui ont frappé nos regards dans les différents départements ; nous n'avons pas eu le temps de les étudier suffisamment, et leur simple enumeration demanderait beaucoup plus d'espace que nous n'en avons à notre disposition ; et nous laissons le terrain de l'Esposition avec la satisf iction, comme tous ceux qui l'ont visité, d'avoir vu une foule de choses intéressantes, mais convaincu en outre qu'un bien plus grand nombre encore avaient échappé à nos regards. A 3| h. P. M. nous sommes à la gare de la rue Market, en route vers New-York, où nous arrivons sur les huit heures. New- York, avec son million d'habitants, est bien tou- jours la ville du bruit, des affaires, du broufiaha. A voir ces foules sans nombre qui s'agitent en tout sens, ces files sans fin de piétons suivant d'un pas accéléré le double courant qui s'établit sur chacun de ses trottoirs, dans ses prnicipales rues, on serait tenté de croire qu'il n'y a ici que des gens affairés, en retard sur leur heure, tant l'on paraît empressé de ne pas perdre une seule minute en poursuivant son but; et force nous est souvent d'emboîter le pas et de suivre le courant bon gré mal gré, sous peine de nous faire frotter, accrocher, bousculer par la file sans fin paraissant incapable de modifier ses allures. On dirait ces glissoires/jue notre gouvernement fait construire dans les rapides de nos rivières pour favoriser la descente des bois d'exportation. Uue fois les pièces engagées dans la pente, on les voit toutes suivre la même direction, sans s'arrêter, sans obéir, comme elles le font ailleurs, aux remous que forment les dentelures des rives, ou souvent s'entremêlent billots et plançons, ralentissant leur marche, changeant leur direction, et demeurant parfois sans mou- vement sur la rive, échouées })ar l'impulsion ou le choc de pièces voisines agitées en sens opposé, Broadway surtout peut nous donner une idée de ces glissoires. Descendus à notre hotel Sweeney, nous allons dès le lendemain matin faire une excurs^ion au Central Park. Ces gazons si soigneusement tondus, ces belles allées d'as- phalte se p» rdant souvent sous des tunnels de verdure, ces parterres émaillés de mille fleurs, ces dédales de voies se croissant en tout sens, ces autres, ces grottes, ces cas 52 LK NATiniAl ISTK CAMADfEN. cades (Ml tiiiuiiitmt», (m'i l\iil a si lidùliMncnt co[)ié l;i nature, cps pièces d'eau si coquettomcnt enchâssées dans leurs rives de verdure, ces bancs, ces berceaux rusticjues qui vous sollicitent, à vous reposer, ces équi pagres somptueux, ces toil(>ltes si variées et partout soiunées et convenables, tout s'unit pour composer un ensemble dont l'aspect est bien capable de nous iaire oublier, pour un instant, les misères et les soucis de la vie, pour nous perrat'ttre de nous ranimer, ne fut-ce que pour quelques minutes, parmi les favorisés de la fortune, et de partager les jouissances de ceux que l'on appelle les heureux du siècle. Nous disons que nous nous imaginons être au nombre des htuirenx, car pour la réalité, nous sommes tro[) philo- sophe, disons mieux, assez chrétiiMi pour savoir que le bonheur ne se trouvt^ pas là où le plus souvent on cr(;it le voir. Les demeures somptueuses, les riches équipa<çes, les brillantes toile! tes couvrent d'ordinaire plus de cœurs ulcérés, blessés, soutirants, qu'il ne s'en trouve dans les situations plus humbles ; et tel que nous croyons se cora[>laire à se montrer oriijueilleusement dans ses brillants é(juipag'es aux yeux de la ibule, n'y vient souvt'iit que pour chercher tlans une atmosphère différente, des adoucissements aux soucis qui le dévorent, aux plaies qui rongent son c(Eur. Et n'eussions nous d'autre autorité que notre propre philo- sophie, elle sudirait pour nous coiivaujcre que la plus grande somme de bonheur ici-bas, en règle générale, ne se trouve que dans la médiocrité, et qu'en délinitive, elle est encore plus rare dans les extréjues de l'élévation, que dans ceux de la misère et de la privation. Mais les parcs publics renferment d'ordinaire des musées, et souvent aussi des ménageries d'animaux vivants, et voila ce qui nous y attire pai ticulieremeii't. liien que les hôtes des bois sous les barreaux qui les eminisonnent, aient perdu avec la liberté, la plu[)art , n'ont [)lus rien de terrifiant à travel's les barreaux de f'r (jui les sé(jU(»strent, et nous éprouvons un certain -plaisir a jouir de leur rage impuissante. Les animaux exposés (Mi plein air au Central Park, élé- phants, chameaux, bisons, lamas etc. olfrent un dt's plus intéressants conp.sMl'œil. En voyant le profil de ces formes étrangères se d(»ssiner sur la verdure des massifs, on se croirait en plein Orient, surtout lorsquiî dans une pièce d'eau avoisinante on voit s'ébattre les cygnes, les pelicans et autres oiseaux des climats tropicaux. L' EXPOSITION DE PHILADELPHIE. 53 Plusieurs cases grillées renfermaient des serpents que nous aurions bien voulu examiner, mais mallieureusement, ces reptiles lucifuges et peu amateurs de visiles se tenaient continuellement cachés sous une couche de foin tapissant ieur demeure. C'est à peine ,si parfois on surprenait une queue s'échappant au dehors ou un repli du corps faisant saillie à travers la litière. Nous admirons en passant la lourde pesanteur du rhinocéros, malheureusement veuf de sa corne nasale, et dont la peau épaisse et à demi cornée ne se laisse pas même attaquer par les balles de fusil. Nous donnons des caresses au docile zèbre d'Afrique, dont on croirait les raies Jioires peintes au pinceau sur sa robe blanche ; il moud tranquillement soil avoine sans s'occuper aucunement des mains qui lui passent sur l'échiné ou les oreilles. Des girafes, des antilopes, des hérissons ; des aigles, des vautours, des hiboux et autres oiseaux dans leurs volières ; des cases d'insectes, des mollusques, des crustacés, dans des vitrines, p;irtout, de tout côté nous trouvons de quoi nous intéresser ou du moins satisfaire notre curiosité. En laissant le Central Park, nous suivons la 5e avenue jusquà sa rencontre avec la 42.'. rue, pour jeter un nouveau coup d'oeil sur la cathédrale catholique en voie de con- struction. L'immense édihce en marbre a maintenant sa toiture, et l'on était à fixer les chassis dans ses fenêtres. Bien que le marbre de ses longs pans ne soit pas poli, ce sera bien, sans contredit, la plus belle église de ce con- tinent. Les chassis surtout avec les rosaces du portail, sont d'une délicatesse et d'une richesse d'ornementation extraordinaire. Tel qvi'arrêté d'avance, nous prenons dès les 4 h. P. M. le vapeur Providence pour nous rendre à Fall River, où nous devons arriver sur les 6 h. le lendemain matin. Partis des quais qui bordent la rivière Hudson, nous contournons la pointe sur laquelle est assise New- York, et enlilons la Rivière de TEst, laissant Brooklyn à notre droite et passant entre les énormes piliers qui doivent porter le pont suspendu entre les deux cités. Le temps est magnifique, et du pont du bateau qui nous emporte avec une extrême vitesse, nous voyons les deux rives, avec de nombreuses îles au milieu du courant, fuir rapidement derrièie nous, après nous avoir étalé le panorama de leurs défrichements et constructions plus ou moins remarquables. Le Providence est un véritable palais flottant, tant ses décorations et son ameublement sont riches et rech^M'cli s. 11 est encore supérieur sous ce rapport à nos superbes ba- teaux de la compagnie du Richelieu. 54 LE NATURALISTE CANADIEN. Qu«>lqne charmant que soit l'aspect dos rires de Is Uivière de l'iist, lorsque nons les passons ainsi en revne h la vapeur, il est encore loin cependant d'égaler celui que nous j)rt''s<^nleni les rives du St. Laurent, tant en amont qu'en aval de Qaébec. Les rives de l'océan, lorsqu'ell<»s ne se présentent pas- en falaises abruptes, nous montrent d'ordinaire des décou- pures et des enloncHments qui, en en rompant l'uniibr- niité, nous empêchent d'en saisir l'ensemble. Ainsi voyez ici cette rivière de l'Ksl avec son chenal resserré qui vous permet d'inspncter les rives des deux côtés, et à quelques milles plus loin, c'est tout à coup un élargissement de 10, 12, 15 milles, si bien que vous croiriez être passé dan» un lac, ou peut-être Uième voir se terminer Long- Lsland, pour n'avoir plus que l'océan d'un côté. Et presque par- tout, les côtes sont si basses, que les établissemeni retirés à l'intérieur peuvent à peine être distingués. Tandis que le St. Laurent, entre Montréal et Québec, si l'on en excepte la longueur du lac St. Pierre, vous montre par- tout des rives continues, nettement définies, bordées sans interruption de constructions et de cultures, où les clocher» des paroisses s^échelonnent tantôt en opposition, et tantôt en altenu^nt de chaque côté, à la manière dont se distri- buent les feuilles des arbres sur les rameaux qui les por- tent. Nous disons que certains enfoncements de Long Lsland iu)ut! porteraient parfois à croire que nous en avon» fini avec i'isle, et que la vue va se perdre sur l'immensité de l'océan; il ne faut cependant pas fermer les yeux si vite et «convertir en réalité une illusion de quelques nio- ments, comme l'a fait dernièrement un enthousiaste jour- naliste de notre Province. Le jeune écrivain, à l'imagination vive, et dont les- excursions géographiques s'.-taient renfermées jusque là dans un circuii de qm-lques lieues autour de Québec, part pour Philadelphie, escomptant d'avance le plaisir (pVil va. causer a st'S lecteurs par le récit des merveilles qui devront nécessairement s'oHrir à son adniiration. A peine a t-il franchi le 45e parallèle, qu'il croit déjà avoir traversé les tropicpies et toucher aux^ antipodes, li arrive donc vers les 6 heures du soir à Pall-Uiver pour jn-endre le bateau pour New-York Le voila sur levais- seau, en nombreuse compagnie. Qui le croirait, se dit il à lui même? me voici sur l'océan! 11 s'étonne de voir le calme partait de ses compagnons de voyage, qui ne Semblent pas plus impressionnés que s'ils naviguaii-nt encore sur une L^EXPOSITION DE PHILADELPHIE. 55 Tulfraîrp rivière, et semblent se délecter davantage à liuraer Fair frais de la belle soirée, qu'à chercher des horizons en avant où en arrière, quand on ne veut pas s'arrêter à ceux des côtés. Mais le bateau file, file, file; et la terre s'éloigne. Elle s'éloiane si bien, qu'à la fin, il la perd de vue. Oui ! mais il est neuf heures du soir, et malgré le beau cliir de îune, la vue la plus perçante ne peut pénétrer au delà de quelques milles. Le lendemain, à 4h. il est sur le pont, pour jouir d'un lever de Soleil sur l'océan. " Enfin l'astre du Jour, après avoir doré tout l'Orient, émerge du sein des eaux, et inonde toute l'atmosphère de flots de lumière ! " Vous figurez- vous, lecteurs, un voyageur sur un vaisseau sur la rivière de FEst, entre Long Island et la côte du Connecticut et de New- York, qui voit sortir le soleil des eaux ! ! ! Qu'ils sont heureux ces gens à imagination vive, de pouvoir ainsi jouir de la vue de merveilles, là où tous les autres mortels ne voient que des choses communes et ordinaires! Moins heureux que notre exalté journaliste, nous sommes forcé de descendre à noti-e cabine, sans avoir vu le soleil s'en- foncer dans l'eau, la rive à notre gauche avec les AUegha- nies et autres bosses terrestres dans le lointain y mettant obstacle. Nous ne voulons pas toutefois aller prendre nos lits, sans passer par le réfectoire. Cependant notre compagnon, de même que nous, se contente d'un demi-souper, nos esto- macs à tous deux semblant nous faire des reproches d'avoir été un peu trop indulgents pour des pastèques qu'on nous avaient servies au diner à JNew^-York. Ici, c'est tout comme dans les hotels à l'Européenne ; tout est offert à la carte, et chacun ne paye que pour ce qu'il prend. Enfin nous voici rendus à notre cabine. Six lits dans chacune, trois de chaque côté, l'un au dessus de l'autre. Heureusement, dimes-nous à notre compagnon, que notre numéro nous donne le lit du bas, nous ne serons pas obligé de grimper dans cet escabeau poui- atteindre notre couche. Malheureusement, aurions-nous dû dire, car nous avions l'avantage à chaque instai'.t de recevoir sur la figure les caresses d'un marmiton Africain, qui sans prendre de lu- mière, venait nous palper de ses mains graisseuses, pour s'assurer si la place était réellement occupée, A bout de patience, nous invitons à la fiii le Sambo à nous épargner ses caresses et à nous laisser dormir tranquille. Yers les six heures du matin, nous sommes au quai de Fall-River. Nous ne prenons pas de suite le train de Boston, par ce que nous voulons faire visite ici à quelques compa- triotes. Nous demandons à des charretiers où se trouve 56 LB NATURALISTE CANADIEN. l'église Canadienne ; ils ne le savent pas. Enfin diraes-non», conduisez-nous à un hotel. Et après quelques minutt-s de marche, l'autoniédon nous arrête à Moai\t iiojie House, le principal hotel de la ville. Nous réparons 1»' désordre de notre toilette et dfscendons au rét"eaax ne lui refusent pas pour cela ie lair, le beurre, la Tiande pour sa nourriture, la laine pour ses habits, le cuir pour ses chaussures. Sa récolte même vient elle parfois à manquer ou à périr par quelque accident; il trouve dans son propre fonds une caution pour assurer son crédit, en attendant des jours meilleurs. Se mêlant moins aussi au commerce des hommes, il passe une vie plus paisible, plus ex- empte de troubles, se soustrait par là à une foule de désa- gréments, et voit giandir ses ei fants dans les bons prin- cipes qu'il leur inculque, à l'abri des séductions que pré- sentent inévitablement les aglomérations des villes, et [^eut en faire sans efforts des bons chrétiens et des citoyen» utiles. Oh! si l'inconduiTe la plupart du temps, un luxcî effréné, l'intempérance souvent, n'avaient pas pris tant d'empire sur nos populations, surtout depuis un certain nombre d'années, on ne verrait pas aujourd'hui tant de nos compatriotes journaliers ou ouvriers de manufacturetj à l'étranger, après avoir abandonné l'état si respectable et si honorable de cultivateurs dans leur propre pays. Vienne donc aujourd'hui un accident, une maladie, ou seulement du chaumage à ces pauvres ouvriers, quelle ressource leur restera-t-il? Ils n'auront plus là de champs à eux pour pousser quand même, de troupeaux pour leur prodi<>uer leur lait et leur laine, leur crédit qui avait pu valoir quelque chose, se clora en même temps que l'ouvrage ; ils n'auront plus devant les yeux que le dénument, l'abandon, la misère avec toutes ses suites. Ils grossirojit le nombre de ceux qu'on rencontrait dans presque tous les centres Ca- nadiens, cette année, qui ne vivant que de privations depuis des mois, soupiraient après le travail pour pouvoir se poucurer les moyens de retourner au pays, où la misère, disaient-ils, leur serait encore plus supportable. Et puis, quel avenir ces expatriés préparent ils à leurs enfants? Dès .l'âge de 8 ans, 9 ans, ils sont déjà- retirés des écoles (dans les endroits où il y en a pour eux) employés à surveiller certains mécanismes dans les manu- factures. C'est-à-dire qu'avec leur santé que l'on compro- met par le mauvais air auquel on les soumet, on veut encore les faire souflirir dans leur intelligence, en les privant d'instruction, en les astreignant à un travail des plus abrutissant, leur faisant jouer un rôle d'automate, toute leur attention n'étant requise que pour épier le moment venu de faire jouer tel ou tel levier pour le besoin de la machine. Comi)tez de plus les dangers plus redou- 60 LK NATURALISTE CANAI>IKN. tabli's oiicor»* aiixqu-e d'Upper Bartlett, qui se compose d'une quinzaine de mai- sons, est presque uniquement com[)osé de Canadiens, atti- rés ici par les travaux de la ligne du chemin de fer qui n'a été terminée que tout récemment, et pour l'exploitation des épaisses forêts qui couvrent les montagnes des envi- rons. Ces Canadiens venaient pour la plupart des paroisses du bas du Fleuve, deCacouna, L'Isle-Yerte, etc. Une jeune femme de cette dernière paroisse, reprenait avec nous la roule du pays avec trois enfants, tout en laissant son mari à travailler pendant quelques mois encore dans ces chan- tiers. Avec nous aussi se trouvait un malheureux, si malade que nous crûmes à première vue qu'il expiriliers en fer i)our laisser les côtés entièrement libres; les sii'U'es que nous occupons sont des espèces de fauteuils on osier, tournant sur des pieds fixes, tous isolés les uns des autres. La gorge que nous suivons est tellement res- serrée ici, qu'elle ne mesurerait pas un arpent dans le fond et que la petite rivière n'est plus qu'un bien faible ruis- seau. Des deux côtes s'élèvent les montagnes à une hau- teur de 4,000 à ô,000 pieds, par une pente si raide, (ju'eii bien des endroits elle se trouve presque perpendiculaire. Nous sommes à une hauteur de 400 à 500 pieds du fond 4^nviron, car nous voyons par la hauteur des arbres qui partent du bas, qu'il en faudrait bien quatre ou cinq lon- gueurs pour nous atteindre. La pente Ouest que nous sui- vons a été minée à une largeur suffisante seulement pour y asseoir les rails sur les débris que l'on fusait rouler en b;is, et à chaque anfractuositée qui s'est présenté trop an- «•uleuse pour être contournée, ce sont des superpo.sitions de 5 à 6 étages de charpente en fer qu'il a fallu élever pour porter les rails. Nous suivons lentement les sinuosités de cette coupe, n'ayant à notre gauche qu'une muraille sur- plombant souvent au dessus de nos tôt ?s, et à notre droite \in abime, un gouftre de quelques centaiiu\s de pieds de profondeur, et un peu plus loin, à quehpies arpents seule- ment, le versant opposé, dont à bien des endroits ou ne peut apercevoir la cime à quelques milliers de pieds au dessus de nos têtes, étant trop rapprochés de sa base. Tan- tôt ce versant arrondi en immenses mamelons, nous montre l'exposition de PHTLADFLPHIE. 63 une épaisse clievelare d'nrbrt^s de l)oune renne, à travors lesquels ceitains ébonlis, dus s,\ns doute à la fonte des neiges au printemps, ont tracé des rainures où se montre la roche nue jusqu'au bas ; et tantôt le rocher plus abrupte et dépouillé dt^puis longtemps, se montre [Partout à nn, se désagrégeant sous l'action des agents atmosj)heriqnes, en entassant au bas ses débris qui obstruent plus ou moins la vallée. La route se poursuit ainsi dans un espace de 20 à 80 milles environ. Un déraillement dans cet espace ne laisserait aucun espoir de vie aux voyageurs, mais bien peu, pensons-nous, se laissent aller à redouter ainsi 1'^ danger ; tous paraissent fortement excités à la vue de la position sin- gulière où ils se trouvent, et empressés de saisir et faire re- marquer à leurs voisins les coups d'oeil plus ou moins gran- dioses, plus ou moins pittoresques que présente partout la route à mesure qu'on avance. Mais voila que presque subitement la montagne dis- parait à notre gauche, tandis que celle de la droite s'éloigne aussi un peu, non toutefois en diminuant sa hauteur, car elle est ici à son point culminant, environ 6,000 pieds au dessus du niveau de la mer. Nous passons quelques rési- dences" privées, et sommes en face de l'immense hotel Fabian, si fréquenté durant la belle saison, par les étrangers désireux de faire l'ascension des monts. C'est ici que convergent plusieurs lignes de voies ferrées du New-Hamphire et du Vermont, et c'est d'ici aussi que part le chemin de fer, qui au moyen d'engrenages et de dispositions particulières, monte en droite ligne jusque sur la montagne. Nous voyons la route sur la pente fort raide, comme nous appraissaient auparavant les glis- sades des éboulis à travers les arbres. Nous ne pouvons la suivre du regard que jusque vers les deux tiers de sa hauteur, un épais nuage enveloppant toute la cime et nous en dérobant la vue. La ronte que nous traçaient nos billets était par Fabian's, White-River Junction, St- Johnsbury, ce cjui nous forçait à laisser la ligne droite pour faire un anule considérable dont elle était la base. Voulez vous vous rendre à Montréal ce soir? nous demanda un conducteur. — Nous le désirerions fort, répondimes-nous. — Vous ne le pouvez pas avec ces billets, mais si vous voulez me les remettre,je vais tâcher de les négocier pour cette partie de Fabian's à White Rivet Junction, de sorte que vous pourrez poursuivre tout droit à St. Johnsbury et atteindre Montréal sur les 9 heures. — Très bien, dimes-nous, et nous lui pas- sons nos billets. Il revient nous en donner d'autres quel- ques minutes plus tard, modifiant notre route, et n'exigeant en sus que 90 centins. Nous les lui donnons de bon cœur, 64 LE NATURAL18TK CANADIEN. onr il nous tardait dt» terminer notre course, et nous n'a- vions nul (Ir.sir de revoir Tinsiiyfiiiliante station de White- Iviver .1 unction, où nous avions déjà passé une demi-journée à nous ennuyer (jnelques années auparavant. Tel qu'iudiijué par le complaisant conducteur, à 3h. nous soiumes à St. Johnsburv, à 5|li. à Newport, et à 9h. 20 niijiutes nous entrions dans la jrare de Montréal. FAITS DIVER.S. Mélanisne. — M. le Notaire Fournie r, de St. Raph.iel, Bellechasse, nous faisait connaitre dernièrement qu'on venait de capturer dans cette paroisse un lièvre tout noir. Il pensait que la chose ne s'était encore jamais vue. C'est sans doute une rare occurrence, mais elle s'est déjà pré- sentée quelquefois. Le Rév. M. Mâlo, curé de Bécancour, à un lièvre noir dans son musée, qui a été pris à la Baie des Chaleurs, il y a plus de trente ans. Magnifiques Gravures. — Nous avons reçu de la maison de publication d'oeuvres d'art, Greo, Stinson et Cie., Portland, Maine, plusieurs gravures récemment publiées par elle. Les sujets, comme œuvres d'art, méritent les plus grands élosfes. îStinton et Cie. sont parmi les pionniers pour la publication désœuvrés d'art dans les Etats-Unis, et d'année en année leurs affaires ont tellement augmenté jusqu'à ce jour, qu'elles ont pris des proportions colossales. Il y a quelque temps, ils ont publié un chromo dont il a été vendu plus de cent vingt cinq mille copies. Le poids total de cette seule pièce dépassait neuf tonnes. Dans le choix des sujets, Stinsoii et Co. montrent une grande con- naissance de goûts du i)ublic, ce que le talent naturel, aidé d'une longue expérience, pent seul donner. Ils ]iublient toute espèce d œuvres d'art, depuis le chromo jusqu'à la photographie, depuis le plus beau dessin au crayon jusqu'à la plus élevante gravure sur acier. Ils ont à leur service des artistes du plus grand talent. MM. Stinson et Co. ont à présent besoin d'un grand nombre d'agents nouveaux, auxquels ils font les otfres les plus engageantes. Nous appelons l'attention sur leur an- nonce intitulée " A la classe laborieusse " sur notre cou- verture. LIB !l.ute sa durée. On voit se montrer successivement : Livrable rouge, JJcer rubrum, Michx. vulg. Plaine, LES LLANTES MELLIFÈRES DU CANADA. 73 (Ang-l. Red ou Swamp Maple) arbre connu de tout le monde. Les fleurs qui se montrent avant les feuilles, sont souvent en telle quantité, qu'elles donnent une teinte roug^-e à l'arbre tout entier. On voit souvent les abeilles en quantité sur ces fleurs, non pas cependant sur toutes in- distinctement, car comme ces fleurs sont ici monoïques, il n'y a que les femelles ou pistillées qui puissent fournir du miel. Son congénère, l'Erable à sucre, Acer saccharinuni, Lin. (Angl. Sugar Maple) se met en floraison un peu plus tard, et est aussi visité par les abeilles. La Claytonie de Virginie, Claylonia Virginica, Linn. (Angi. Spring Beauty), petite plante délicate, de 3 à 4 pouces de haut, à tiges annuelles, mais à racine tuberculeuse persistante, qu'on voit souvent dans les taillis et les collines pierreuses former des taches considérables, par leurs su- perbes fleurs blanches lavées de rose et délicatement veinées de pourpre, réunies en grappes terminales. Le Tremble, Populus tremuloides, Miclix. (Angl. White Poplar) montre aussi ses chatons au commencement de Mai. Mais comme l'arbre est dioïque, c'est-à-dire que les fleurs mâles sont portées sur un individu et les fleurs femelles sur un autre, il n'y a guère que ces derniers qui reçoivent la visite des abeilles. Le Peuplier de Lombardie, Fopulus pyramidalis, Ait. (Angl. Lombardy Poplar) qu'on rencontre si fréquemment comme arbre d'ornement, se met aussi en floraison peu après. Les Chênes, le blanc, Qîiercus alba, Lin. (Angl. White Oak), le rouge, Q. rubra. Lin. {Red Oak) ofl'rent aussi aux abeilles quelques ressources à la même époque. Le Peuplier baumier, Populus balsamifera. Lin. (Balsam Poplar) arbre de 25 à 40 pieds, a feuilles épaisses, lui- santes, cordées-orbiculaires, acnminées, dentées en scie, rouillées en dessous, fortement odorantes ; bourgeons très résineux. On voit souvent les abeilles en quantité sur les bourgeons de cet arbre, dans le but sans doute d'en recueil- lir la matière résineuse pour la propolis. C'est avec les bourgeons de ce peuplier qu'on fabrique la résine des pharmacies connue sous le nom de tacamahaca, qui est réso- lutive et vulnéraire. 74 LR NATURALRTF CANAniEN. L'Erythrone, Eryllironium Americanum^ Smith, vulç. ^ildoux,io[\e petite ))lante bulbeuse, de la famille des Li- liacées, de 4 à 6 pouces de haut, u'ayant que 2 ieiiilles por- tant de grandes taches brunes, et une belle £leur pendante en l'orme de clochette, jaune. LatSanguinaire du Canada, Sanguinaria Canadensis, Linn, vulg. Sang-d' agon ( Angl. Blood Root), de la famille des Pa- pavéracées, à feuilles grandes, glauques, palmi-lobées, à ileurs blanches. Toute la plante, quand on la rompt, montre un suc couleur de sang. Croit surtout dans les lieux secs et ombragées. Violettes ; dès le commencement de Mai, nos Violettes commencent à se montrer dans les prés et aux bords des bois ; mais la plupart, par la conformation de leurs fleurs, ne permettent guère aux abeilles d'atteindre leurs nec- taires, cependant on les voit assez souvent sur l'espèce à feuilles sai^ittées. Viola sagittala. Ait , commune dans les près, et plus fréquemment encore sur la blanche, Viola blanda, beaucoup plus petite, à fleurs blanches veinées de bleu, à odeur suave, qu'on rencontre surtout dans les taillis. Airelles; nos Airelles, généralement connues sous le nom de Bluets (Angl. Blueberry) et dont on compte plu- sieurs espèces, sont fort recherchées par les abeilles au temps de leur floraison, et leur sont d'autant plus pré- cieuses que d'ordinaire leurs fleurs sont en profusion. A peu près dans le même temps se montrent les fleurs de nos Groseilliers et G-adeliers, tant de ceux de nos jardins que des espèces sauvages que nous possédons. Le G-ro- seillier à maquereaux, Ribe^ uva-crispa, Lin., celui de nos jardins (Ansrl. Gooseberry), le Gr. ronce de chien, Ribcs cynosbasH, Lin., près des rivages du Fleuve, le Gr. fausse- épine, Ribes ori/acanthoides, Lin., qu'on trouve sur les rochers, de même que les Gadeliers rouges et blancs et les Cassis de nos jardins, offrent tous des fleurs que recherchent les abeilles. On rencontre fréquemment dans les lieux humides et ombragés, à sol riche, une jolie petite plante fort singulière LES MINÉRAUX CANADIENS. 75 par la conformation de sa flenr, à feuilles décomposées et fort abondantes, c'est la Diclytrie du Canada, Diclytra Cana- densis, DeCaiid., que les Anglais appellent Dutchman's Breeches, que fréquentent aussi fort souvent les abeilles. Mais ici, elles sont obligées de pratiquer une opération pour parvenir aux nectaires de ces fleurs longuement éperon- nées, elles fendent de leurs mandibules les pétales ou épe- rons de ces fleurs pour y introduire leur langue et en retirer le miel. Ou les voit plus fréquemment encore pratiquer cette opération sur la superbe Diclytrie de nos jardins, Diclytra spectabilis, qui leur offre des provisions en plus grande abondance encore. Pendant que ces fleurs s'épanouissent dans nos champs et nos bois, celles de nos jardins commencent aussi à se montrer vers la fin de Mai. Les Safrans, Crocus, les Col- chiques, Colchicum vernale, les Perce neige Gatanthus nivalis, les Pensées, Viola tricolor, les Tulipes hâtives etc. com- mencent vers la tin de Mai à ômailler nos parterres. i^A con tinner.') LES MINERAUX CANADIENS. PAK LE DR. J. A. CRliVXlSR, MONTRÉ.VL. (^Continué de la page 50j. CARACTERES GENERAUX DES MINERAUX. On divise en deux classes les caractères à étudier dans les minéraux. 1° Les caractères physiques; 2° les ca- ractères chimiques. Caractères Physiques. Les principales propriétés phy- siques des minéraux sont au nombre de douze, savoir : 1° La forme. 2° La structure. 3° Les propriétés optiques, telles que la réfraction, la. 76 LE NATURALISTE CANADIEN. couleur propre ou accidentelle, la transparence, la derai- transparence, la translucidité, l'éclatraétallic, nacré, vitreux, résineux et gras. 4° La phosphorescence. 6° La pesanteur spécifique. 6° L'élasticité. 7° Les propriétés électriques et magnétiques. 8*^ La cohésion, c'est-à-dire, les différentes sortes de résistances qui constituent la dureté, la ténacité, la fragilité, la flexibilité, la malléabilité, la ductilité. 9*^ L'action sur le toucher, qui comprend la douceur, la rudesse, la faculté de conduire la chaleur, 10° L'odeur. 11° La saveur. 12° Enlin la faculté hygrométrique, qui produit le happement à la langue, la déliquescence et l'efflorescence. 1^ La forme. La forme est un des caractères les plus essentiels à observer dans les minéraux. Elle est de deux natures diffé- rentes : 1*^ la forme régulière, qui résulte de l'agrégation libre des molécules minérales, suivant les lois symétriques auxquelles elles sont soumises, et d'où résultent les cris- taux. 2° La forme irrégulière ou accidentelle, qui est produite par une foule de groupements irréguliers : par certains mouvements imprimés aux liquides dans lesquels la ma- tière minérale a été tenue en suspension ou en dissolution ; par incrustation sur des corps étrangers ; par moulage des matières dans des cavitées préexistantes ; par des décom- povsitions chimiques, en vertu desquelles une matière se substitue à une autre, et qui produit les pseudomorphoses ou des empreintes ; enfin par retrait de la substance mi- nérale. Les formes des minéraux, peuvent être sudivisées en cinq catégories, que nous désignons par les épithètes de LES MINÉRAUX CANADIENS 77 cristallines, concrétionnées, massives, fragmentaires et o- pa- niques. LaQa formes cristallines doivent leur origine à un phéno- mène extrêmement important, connu sons le nom de cristallisation. Ce sujet d'étude constitue même une science particulière sous le nom de cristallographie. La cristallisation est l'opération intime et moléculaire par laquelle les corps prennent une forme régulière et po- lyédrique. Les conditions requises pour qu'un corps cristallise sont : 1° la liberté complète des molécules qui constituent les parties d'un corps qu'on ne peut plus diviser ; 2° l'es- pace suiËsant pour la liberté des molécules ; S'' le repos complet ; 4° le temps suffisamment long pour que la cris- tallisation s'opère. Ou trouve dans la nature un grand nombre de corps cristallisés naturellement ; tel sont le quartz, le diamant, le grenat, la chaux, la tourmaline, le fer, etc. ; mais, par des procédés artificiels, on peut amener la plupart des corps à revêtir une forme régulière. La cristallisation n'est donc pas un phénomène particulier au règne minéral, mais bien un phénomène général de la nature. Aussi peut-on obte- nir artificiellement la cristallisation du soufre, de l'étain, du bismuth par la fusion ; la plupart des sels cristallisent en passant par la dissolution ; la volatilisation cristallise l'arsenic et l'iode, et certain métaux revêtent des formes cristallisées sous l'influence de l'électricité voltaïque. Plus on agit lentement dans ces opérations cristallographiques, plus on obtient de beaux cristaux. Diverses influences peuvent agir sur la formation des cristaux. Nous avons, en première ligne, l'agitation : l'eau, par exemple, qui cris- cristallis3 à O'', peut conserver sa liquidité au-dessous de zéro, lorsqu'elle est soustraite à toute agitation ; il suffit alors de deux ou trois secousses pour que la congélation se manifeste ; la vibration favorise la cristallisation, c'est le cas des rails de chemin de fer fréquemment et longuement soumis au passage des trains ; la nature du vase a égale- ment sa part d'influence ; le vide se trouve dans le même 78 LE NATURALISTE CANADIEN. cas ; la présence des matières solides dans les dissolulioiis à crislallisi'r intervient au^si comme influence, à preuve, les lils (ju'on introduit dans les jus sucrés qui donnent nais- sance au sucre candi. Lorsqu'on a recours à la dissolution pour obtenir une cristallisation, le résultat peut s'obtenir par l'une des deux méthodes suivantes : 1° On dissout le corps dans un liquide, puis on laisse évaporer spontanément la partie liquide, ou bien on pro- voque cette evaporation à l'aide de la chaleur. 2*^ La deuxième méthode est l'ondée sur l'inégalité de solubilité à chaud ou à froid. On dissout, par exemple, l'alun dans l'eau bouillante, puis on la laisse évaporer doucement et ou obtient de beaux cristaux. M. Leblanc est l'auteur d'une 3e méthode ; elle con- siste à verser sur de petits cristaux la dissolution obtenue par une des deux méthodes précitées ; ensuite, on laisse évaporer lentement, en ayant soin que le liquide se ré- pande sur toutes les laces des cristaux primitifs, qui agissent ici à peu près comme autant d'amorces jouissant d'une certaine force attractive. i Le mécanisme intime de la cristallisation est inconnu, seulement on admet que les molécules cristallines ont une forme polyédrique, et qu'elles s'attirent, étant libres, par leurs cô/cs liomologues ; le sens d'après lequel elles se groui)eut porte le nom d'axe (T orientation. Aussi appelle-t-on cristaux des corps où la force de cristallisation a pu produire des solides polyédriques ter- minés par des faces ordinairenn^it planes et brillantes. Ils présentent quelquefois les formes des solides de la géomé- trie, et, quoique ces formes y soient presque toujours plus ou moins modifiées, la plupart des cristaux peuvent être rapprochés de l'un plutôt que l'autre de ces solides ; alors celui ci est considéré comme la forme dominante du cristal. On reconnaît dans les cristaux des/aces, des angles et des arêtes, dont la prise en considération dans les études a per. mis de restreindre le nombre des systèmes cristallins. En effet, le nombre des formes particulières qu'affectent les LES MINÉRAUX CANADIENS. 79 cristaux est très-considérable, et l'on en connaît aujour- d'hui plusieurs milliers ; mais leur étude et la théorie des lois de la cristallisation permettent de les considérer comme dérivant des trois types fondamentaux qui sont : 1° le cube, 2° le prisme, 3° le rhomboèdre. Il existe ensuite des formes secondaires qui dérivent de ces formes fondamentales par la troncature des angles, des arrêtes, et par l'inclinaison des faces ou autres modifi- cations. D'où la division de tous les cristaux en six formes simples ci-indiquées. 1° Le cube ; 2° le prisme droit à base carrée ; 3° le prisme droit à base rectangulaire ; 4*^ le rhomboèdre ou prisme oblique à rhombes égaux ; 5° le prisme rhomboïdal oblique à rhombes inégaux ; 6*^ le prisme oblique non symétrique. En conséquence de ces six formes simples, on peut classer tous les cristaux connus en six systèmes dits cristallins, de la manière suivante. 1° Le système cubique ou système régulier, dont les trois axes sont perpendiculaires entre eux et d'égale longueur ; auquel se rapportent, l'alun, le sel de cuisine ou chlorure de sodium, le diamant, le grenat, le sulfure de fer, etc., etc. 2" Le système prismatique droit à base carrée, dont les trois axes sont aussi perpendiculaires entre eux, mais dont deux seulement sont égaux, tels sont, le minerai d'étain, le calomel, etc., etc. 3° Le système prismatique droit à base rectangulaire, dont les trois axes sont encore perpendiculaires entre eux, mais tous de longueur différentes ; tels sont, la topaze, le soufre, le sulfate de baryte, le plomb et l'émé tique, etc. ; 4° Le système prismatique rectangulaire ou rhomboïdal oblique, dont les trois axes, passant par le milieu des faces opposées, se coupent sous des angles obliques et sont d'égale longueur, tels sont, le sulfate de chaux ou pierre à plâtre, le sulfate de fer ou couperose verte, l'acide oxa- lique, etc. ; 5*^ Le système prismatique rhomboïdal oblique ou à base de parallélogramme obliquandale, dont les axes forment également des angles obliques et dont un axe est différent des deux autres qui sont égaux ; tels sont, le sulfate de 80 LK NATURALISTE CANADIEN. cuivre ou couperose bleue, le quadroxalate de potasse, l'acide paratartrique, l'axinite, etc. ; 6° Le st/slème prisntaliqne non sf/métriqtie ou rhomboè- drique, dans le quel il n'y a rien de symétrique ; tels sont, la calcite ou pierre calcaire, carbonate de chaux, le quartz ou cristal de roche, l'éméraude, le nitrate de soude, l'azottite de potasse ou salpêtre, etc. La forme cristalline est une conséquence de celle des molécules qui composent les corps, il en résulte que ces forment servent à caractériser les minéraux. Maintenant, puisque dans chaque groupe les dillé- rentes formes se déduisent facilement les unes des autres, il est clair qu'une forme simple quelconque de chacun d'eux peut être considérée comme type de toutes les autres ; par conséquent toutes les formes cristallines se rattachent à six espèces de solides d'un même genre, qui different par leur propriétés diverses : six espèces d'octoédres dont chacun a ses caractères particuliers, ou six espèces de parallépipèdes Outre les cristaux normaux^ il y a des cristaux anormaux où les lois de la cristallisation ont été plus ou moins mo. ditiées par des circonstances accidentelles qui on produit, soit de simples défauts de symétrie, soit des groupements, soit des' déformations. On appelle formes cancre tionîiées, des formes qui présentent tant de variation qu'il est impossible d'en don- ner une définition générale, mais qui le plus com- munément donnent l'idée de mamelons, de stalagmites, de tuyaux, de rameaux, de filaments, d'enduits, de croûtes, de réseaux, de grappes, etc., etc. Les concrétions présentent plusieurs variétés de formes, dont nous mentionnerons les principales, qui ont reçu les dénominations suivantes : Fistulaire, pour celle qui est traversée dans sa longueur par une cavité semblable à celle d'un tube. Exemple : Calcaire. Coralloïde, pour celle qui se ramifie à la manière du corail. Ex. Aragonite. Mamelonnée, pour celle dont la surface est hérisée de mamelons. Ex. Calcédoine, LES MINÉRAUX CANADIENS 81 Globidi forme, pour celle qui est d'une forme sphérique composée de couches concentriques. Ex. Calcaire. Tuberculeuse, celle qui est garnie d'expansions arrondies et allongées, semblables à des tubercules. Ex : Calcaire. Stra/iforme, pour celle qui est composée de couches qui forment des ondulations plus ou moins sensibles* Ex. Calcaire. Géodique, pour celle qui présente une cavité arrondie. Ex. Calcaire, Agate, Quartzite. Parmi les formes cristallines, il y en a qui peuvent être le résultat des altérations d'un cristal régulier. Nous distin- guerons seulement les suivantes, qui se présentent le plus fréquemment. Cylindroïde, forme dérivant d'un prisme qui s'est arrondi à peu-près en cylindre. Surface latérale ordinairement chargée de cannelures ou de stries longitudinales. Ex. Eméraude. Prisniaioïde, forme dérivant d'un prisme dont la base a subi une convexité qui le rend imparfait dans cette partie. Ex. Gypse ou sulfate de chaux, plâtre cristallisé. Bacillaire, dérivant d'un prisme dont les pans sont obli- térés, de manière qu'il ressemble à une baguette. Ex : la Barytine. Lenticulaire, dérivant d'un cristal qui par suite des arrondissements qu'ont subis ses faces et ses arrêtes, imite la forme d'une lentille. Ex. Gypse Acicidaire, dérivant d'un prisme qui s'est aminci et allongé en forme d'aiguille. Ex . Pyrolusite ou oxyde de manganèse. Capillaire, en forme d'aiguille déliée comme un che- veu : Stibine ou sulfure d'Antimoine. Lamelliforme, ou lame d'une très petite dimention. Ex. Mica ou phlogopite. Laminiforme, cristal applati en forme de lame dont les bords sont irréguliers, le Quartz. Les formes que présentent certaines substances miné- rales, offrent un intérêt tout particulier lorsqu'elles sont 82 LE NATURALISTE CANADIEN, dues à un corps organisé sur lequel le minéral s'est moulé, ou bien lorsqu'à l'aide d'un liquide, les molécules de ce minéral se sont substitués à celles du corps organisé. Ces phénomène produisent les pseudoinorphoses. Haiiy a désigné sous ce nom, qui signifie formes trom- peuses, les substances minérales qui se i)résentent sous des formes qu'elles ont empruntées à d'autres corps. Lorsqu'une substance minérale, telle que le calcaire ou carbonate de chaux, la silice, le sulfure ou phosphate de fer, ou un oxyde quelconque de ce métal, ont rempli l'in- térieur d'une coquille, s'y sont parfaitement moulés, et que la coquille elle-même a subi une destruction complète, il en résulte que le calcaire, la silice, le sulfure, le phosphate ou l'oxyde de fer se présentent sous l'apparence de la coquille dans laquelle ces substances se sont moulées. Si l'on connait bi»ancoups de corps organisés du règne animal, principalement parmi les mollusques et les radiaires, Etoiles, Oursins, qui ont produit des pseudomorphoses, on connait aussi un grand nombre de végétaux qui ont donné lieu à ces formes trompeuses ; Mais le phénomène a été produit différemment pour la plupart des substances vé. gétales, et en particulier pour ce qu'on appelle ordinaire- ment bois fossile ou pétrifié. En effet, le bois pétrifié n'est point le résultat d'un moulage produit par un minéral quelconque dans la cavité restée au milieu d'un dépôt terreux ou pierreux par suite de la décomposition d'une branche ou d'un tronc d'arbre ; chaque molécule du bois, en se décomposant, a été rem. placée par une molécule tenue en dissolution dans un liquide, de telle sorte que le bois complètement décomposé et détruit, a été remplacé totalement par une autre sub- stance, ordinairement de la siUce ou un oxyde métallique. Voilà pourquoi les pseudomorphoses produites par du bois présentent la même texture qu'oiirait le végétal vivant. Les différents corps pseudomorphiques impriment leur forme dans la m:»tiùre qui les enveloppe, et souvent aussi l'empreinte sert de loge à une substance organique, qui est simplement à l'état fossile, ou qui n'a reçu qu'un corfain LES MINÉRAUX CANADIENS. 83 degré d'altération. C'est ce qui a lieu spécialement à l'é- gard des fougères et autres plantes de la même famille, dont la forme s'est moulée dans une matière schisteuse. Le règne minéral a produit aussi des pseudomorphoses, c'est-à-dire que l'on trouve des minéraux qui présentent des formes cristallines qui, leur sont étrangères, tel que du fer oligiste qui a pris la forme du carbonate de chaux. Dans plusieurs cas, ces pseudomorphoses sont le résultat du mo- delage d'une substance dans les cavités laissées par les cristaux d'une autre substance qui s'est décomposée ; dans d'autres cas, la nouvelle substance s'est sub.^tituée graduelle- ment à celle qui lui a cédé la place, comme cela s'est fait pour le bois pétrilié. 2*^ Structure. Il y a deux sortes de structure : la structure propre, et la structure accidentelle. La structure propre ne se manifeste que dans les mi- néraux cristallisés régulièrement à l'intérieur ; on la re- connaît par la manière dont les corps se brisent lorsqu'on les soumet à l'action d'une force quelconque, en un mot lorsqu'on les soamet au clivage, qui est l'action de fendre un corps minéral dans le sens naturel de ses couches. La structure propre indéterminée, est celle qui ne permet point à un minéral de céder à l'action du clivage, ce qu'on observe dans le quartz ou cristal de roche. La structure accidentelle est due à des circonstances que l'on peut aussi appeler accidentelles. Tantôt elle résulte d'une agrégation irrégulière de cristaux ou de particules matérielles quelconques ; d'autres fois elle provient du retrait qui s'opère dans les substances minérales. On distingue la structure accidentelle par les princi- pales dénominations suivantes : Fibreuse, celle qui présente comme une réunion de fibres plus ou moins déliées. Ex : Mésotype. Laminaire, celle qui offre un assemblage de lames plus ou moins étendues disposées parallèlement. Ex : Calcaire. 84 LK NATURALISTE CANADIEN. Lai) I ell ai re, cello (jui présente de petites lames qni se croisent dans tous les sens. Ex. Gralène, Calcaire. Sublanieltaire, celle qni n'oflfre qu'imparfaitement la structure lamellaire. Ex. Calcaire. Gnuivlaire, celle qui présente des grains distincts. Ex. l'Epidote, Galène. Aréiiarée, lorsqu'elle présente la même division de parties que le sable. ]']x. Quartzite, Grès. Saccharoïde, celle dont le tissu granulaire imite la structure du sucre. Ex. Marbre statuaire, marbre de Carare. Vitreuse, celle qui a le brillant du verre. Ex. Albite. Résineuse, lorsqu'elle offre l'aspect de la résine. Ex. Quartz. Céroïde, lorsqu'elle ressemble à de la cire. Ex. Orthose, (^4 continuer.^ ERRATA. A la pnirrt -1-1. ligne I.'?. au lien de Hriiini, lise/. Hariiim ; paffe 'l.'i, liuiie 10. \j> diiiiu, liriez Soiiium ; iiiêiiie page, ligne :{l, Ulianiiiin, lisez Urmiiinu. FAUNE CANADIENNE. LES INSECTES.- NÉYROrTÈRES. {Continué de la page 33). Fam. VII. LIBELLULIDES. Libellididœ. Tête comme dans les .^schnides, très grosse, excavée postérieurement, avt'c 3 ocelles sur le vertex. Yeux très gros, contigus. Palpes labiaux de deux articles, le 2e très grand et fermant à j^fu près la bouche, portant une petite pointe à l'angle supérieur interne. Ailes inégales, les inférieures plus grandes, avec les triangles dissemblables dans les deux paires ; dans les supérieures, la base étant tournée vers la côte, et dans les inférieures, vers la base de l'aile. Stigma rectangulaire. Abdomen muni le plus souvent de NEVRO ['TERES. 85 carènes longitudinales, avec 3 appendices anaux chez les c? et 2 chez les femelles. Ces insectes, comme ceux de la famille précédente, sont essentiellement carnassiers. On les voit de Ja iin de Mai à la fin d'Août dans les champs, les prairies, sur les buissons etc. à la chasse d'autres insectes plus faibles qu'ils saisissent au vol. Quelques uns sont ornés de couleurs fort brillantes, et chez la plupart, la transparence des ailes est interrompue par des séries de taches d'un jaune plus ou moins obscur, d'une façon souvent fort agréable. Toutes les espèces que nous avons rencontrées se ré- partissent dans les 6 genres qui suivent. Yeux prolongés postérieurement en un petit tubercule lisse ; Crochets des tarses bifides..., 1. Macromia. Crochets des tarses simplement dentés ; Ailes postérieures (J ai-rondies à l'angle anal 2. Epitheca. Ailes postérieures (^ anguleuses à l'angle anal... 3. CoRDOLlA. Yeux non prolongés postérieurement; Lobe postérieur du prothorax petit, entier ; 8e segment abdominal Ç dilaté aux côtés 4. Plathemis. 8e segment abdominal Ç non dilaté aux côtés.. 5. Libellula. Lobe postérieur du prothorax grand, bilobé 6. DiplaX. 1. Gren. Macromie. Macromia, Ramb. Yeux très gros, contigus, offrant vers leur milieu posté- rieurement un prolongement en forme de tubercule lisse, séparé du reste de l'œil par une fossette sinueuse. Triangles des ailes postérieures beaucoup plus larges que dans les Libellules, leur bord anal anguleux chez les cf. Crochets des tarses bifides, ayant la dent inférieure aussi longue que leur pointe. 2e segment abdominal auriculé chez les d^. Une seule espèce rencontrée. Hacromie transverse. Macromia transversa, Say. - Ç Long 2. 20 pouces ; extension des ailes 3 pouces. D'un brun rotissâtre, velue. Front avec une bande tranverse jaune, escavé en dessus, avec une tache jaune de chaque côté. Thorax brun-rou-sâtre, les côtés avec une bande obiiifue blanchâtre, s'unissant à une de même couleur sur le dos. Abdomen fort, presque cylindrique, brun-roussâtre, les segments plus pâles à la base. Appendices bruns, courts. Pattes roussâ- tres, les jambes jaunes extérieurement, les tarses noirs. Ailes hya- lines, à nervures roussâtres, avec une tache loniriiudinale basilaire 86 LE NATURALISTE OANAOIEN. hruii-roussûtre, courte ; stigma petit, fauve, uiouibraiiule blanche, cendrée au sommet. cf Appendices beaucoup plus lonj:;8, les supérieurs lancéolés, subai(jués, subdcnticulés extérieurement au .sommet ; l'inférieur egabyit les supérieurs, lé;j;àrement écliancré. Rare. Capturée à St. Hyacinthe. Jusqu'ici on assignait Stow, dans le Massachusetts, comme la limite au Nord de l'habitat de cet insecte. 2. Gen. Epithèque. Epitheca, Charp. A couleurs métalliques brillantes plus au moins cou- vertes d'une villosité blanchâtre. Les crochets des tarses simplement dentés et non bifides, c'est à dire que la dent inférieure n'atteint pas la pointe. Pour le reste, sembables aux Macromies. Deux espèces rencontrées. Dos du prothorax taché de jaune 1. YamaskanensiS. Dos du prothorax sans taches» 2. forcipata. Epithèque d'Yamaska. Epitheca YamusL-aneusIs, Prov. jEschna Yamask., Prov. — cf Long. 2 pces ; envergure 2. 70 pces. Brune, taché de jaunâtre. Face jaunâtre, un peu plus obscure en dessus. Thorax brun, avec une ligne jaune sur le dos de chaque côté et une autre au milieu en avant ; les côtés plus clairs, avec une tache circulaire jaune au-dessus de l'insertion des pattes intermédiaires, si l'endroit du stigmate. Pattes d'un brun foncé presque noir, plus claires à la base ; les hanches brun-jaunâtre, de môme couleur que le corps. Abdomen long, contracté après le renflement de la base, brun, la base de même couleur que le thorax, chaque segment marginé de noir en avant et de jaune clair en arrière, le 3e avec une tache jaune près du sommet en dessus, 4-9 avec une tache allongée de la même couleur sur les côtés. Appendices noirs, les supérieurs longs, cylindriques à la base, élargis au sommet et courbés en dedans ; l'inférieur un peu plus court, triangulaire, brun. Ailes hyalines, tachées de jaune fauve à la base et légèrement lavées de brun à l'extrémité ; membranulc d'un blanc de lait, tachée de noir â l'extrémité ; stigma fauve. Capturée sur la montagne d'Yamaska et décrite par nous sous le nom d'^schne à la page 248 du vol. YII du Natu- raliste. Très rapi)rochée de Yobsoleta, Say, ne s'en distin- guant, d'après le Dr. llagen, que par ses pattes plus grêles NÉVROPTÊRES. 87 et plus longues et l'absence de tache sous-costale aux ailes antérieures. 2. Epitheque à pinces. Epitheca fordpala, Scudder, — cf Long. 2.35 pces ; envergure 2 pccs. Brun-f;iuve, à réflexions d'un beau vert metallic. Palfies testacés, hibre brun-foncé avec une bande testacée au-dessus, front excavo en dessus, vert metallic, jaune sur les côtés. Thorax avec une forte villosité jaunâtre, les côtés avec une bande oblique jaunâtre en avant du milieu. Pattes noires. Abdomen brun-verdâtre, avec tâches sur les côtés peu distinctes. Appendices brun foncé, les supérieurs allongés, courbés latéralement en forme de pinces, portant une dent en-dessous au-delà de leur milieu ; l'inférieur plus court, triangulaire. Ailes hyalines ; stigma brun-jaunâtre ; mem- branule brune, blanche à la base. $ à appendices supérieurs plus courts, cylindriques ; écaille vulvaire allongée, triangulaire, jau- nâtre.— AC. 3. Gren. CoRDULiE. Cordulia, Leach. Semblables aux Epithèques, avec la différence que les ailes postérieures dans les cJ* sont anguleuses au bord anal. Comme elles, ce sont des insectes à couleurs métalliques, d'un verdâtre cuivré. Une seule espèce rencontrée. Cordulie d'Uhler. CorâuHa Wderî, Selys. — Long. 1.65 pce ; •envergure 2.20 pces. D'un brun jaunâtre, avec reflets d'un beau vert metallic. Face jaunâtre, sans tache, à l'exception du front qui porte une petite bande noire en dessus. Thorax avec une longue villosité jau- nâtre. Abdomen avec taches jaunâtres sur les côtés, à la base de chaque segment ; appendices assez courts, cylindriques. Ailes hya- lines, portant à la base une tache brune au bord costal avec une autre audessous d'elle plus petite, jaune, les nervules transversales de la base fortement ombrées, membranule étroite, blanchâtre. Pattes noires. — R. 4. G-en. Plathème. Plaihemis, Hagen. Yeux contigus dans un espace court. Prothorax à lobe postérieur petit, entier. Abdomen court, large, déprimé. Pattes courtes et fortes. Ailes à stigma allongé, oblong, les triangles étroits, longs, leur premier secteur sinué. Appen. dices anaux courts ; cf à organes génitaux légèrement proé- minents, le 1er segment abdominal avec une large fourche en dessous ; ç avec le segment 8 dilaté aux côtés. 88 LK NATURALISTE CANADIEN. Mêmes habitudes que dans les précédents. Une seule espèce rencontrée. Plathème trimaculée. Plathcmis trlviaculala, DuGeer. — Lontr. 1.80 pouce ; eiiv('ri,'ure 2.80 pces. lloussûtre. Thorax avec deux bandes obliques jaunes de chaque côté, ces bandes plus ou moins en- tourées de noir en avant. Abdomen avec des t'ches oblongnes jaunes entourées de noir sur les côtés. Pattes roussâtres, les tarses noirs. Ailes hyalines ; cf avec une bande basilaire longitudinale brune, bordée inférieurenient dans les postérieures d'une grande tache lactes- cente, et une large bande brune transversale au-delà du milieu ; 9 avec la bande basilaire, une tache au milieu antérieurement, et le som- met, brun ; stijrma brun ; membranulè blanche. 12-13 nervules anté- cubitalos, 9-10 post-cubitales. PC. Capturée à St. Hyacinthe, non encore rencontrée à Québec. 5. Cen. Libellule. Libellula, Linné. Semblable au genre précédent, mais dans les ç les segments suivant les organes génitaux sont carénés au milieu et bituberculés, le 8e n'est pas non plus dilaté ; l'ab- domen est aussi plus ou moins triquêtre et régulièrement rétréci de la base au sommet. Mêmes habitudes que dans les genres précédents. Une seule espèce rencontrée. Libellule quadrimaculèe. Lilellnla quaJrimncuJata, Linn. — Long. 1.75 pce; envertruru 3 pces. D'un jaune roussâtre avec une longue villosité blanchâtre. Front jaune-pâle avec une ligne noire en dessus, la tête en arrière des yeux jaune-pâle avec la partie supérieure noire et une strie noire divisant en 2 la partie jaune. Les côtés du thorax avec lignes sinueuses noires. Pattes noires. Abdo- men rétréci au sommet, brun à l'extrémité, les côtés jaunes ou tachés de jaune. Appendices anaux c? noirs, très longs, ceux de la Ç plus courts, bruns. Ailes jaunes à la base antérieurement, avec une tache costale au stigma, et quelquefois une autre à l'extrémité ; les posté- rieures avec une tache triangulaire à la base, d'un noir rougeâtre, veinée de jaune ; stigma brun foncé ; membranulè blanche. — PC. 6. G-en. Liplax. Diplax, Charp. Prothorax à lobe postérieur grand, bilobé. Abdomen grêle, triquêtre, comprimé à la base, un peu plus court que les ailes. Pattes longues, grêles. Ailes à triangles larges, NÉVROPTÈRES. 89 moyens, leur 1er secteur sinueux. Appendices caudaux courts; organes génitaux non proéminents; 8e segment dans les ç non dilaté aux côtés. Mêmes habitudes que dans les genres précédents, ce- pendant beaucoup moins remarqués par ce qu'ils sont de plus petite taille. Les Diplax se rencontrent surtout dans les lieux herbeux, faisant la chasse aux petits Diptères. Trois espèces rencontrées- Front jaune ; Labre entiorement jaune 1. rubicundula. Labre jaune marginé de noir, ou entièrement noir. 2. Scotica. Front blanc 3. Hudsonica. 1. Diplax rouget. Diplax ruliaindula, Say. — Long. 1.32 pce. ; envergure 2.20 pces. D'un jaune roussâtre. Front jaune avec une ligne noire en avant des yeux. Thorax roux, les côtés quelquefeis jaunes. Pattes noires, les cuisses antérieures jaunes en dessous. Abdo- men peu allongé, grêle, sanguinolent ou roux-jaunâtre, les côtés avec taches noires formant une strie plus ou moins continue. Appendices rougeâtres, mucronés à l'extrémité, les supérieurs allongés, avec une dent en dessous vers le milieu ; l'inférieur plus court, rufescent, trian- gulaire, échancré au sommet. Hamule des organes génitaux du mâle, bifide, la branche extérieure triangulaire, l'intérieure un peu plus longue, étroite, recourbée ; écaille vulvaire ? petite, triangulaire, enflée à la base, longuement bifide. Ailes hyalines, l'extiême base jaune ; stigma quadrangulaire, brun, pâle à chaque extrémité ; mem- branule blanche. La plus commune de toutes nos espèces ; se rencontre surtout dans les prés. 2. Diplax Ecossais. JDiplax Scotica, Donovan.— Long. 1.30 pce. ; envergure 2.28 pces. Brun olivâtre ; labre jaune, marginé de noir en avant ; lèvre jaune avec une bande noire au milieu ; front jaune avec une bande noire en avant (souvent obsolète dans la Ç) et une autre entre les yeux. Thorax olivâtre, le dos avec une tache noire triangulaire en avant ; (cf souvent avec le dos brun, noir au milieu et portant 2 taches jaunâtres de chaque côté) ; les côtés jaunes avec une large bande noire oblique ; dessous noir avec 3 taches jaunes cordi- formes. Pattes noires. Abdomen court, triquêtre, noir, avec une strie de taches jaunes de chaque côté ; ( 9 avec le dos entièrement fauve). Appendices noirs j écaille vulvaue triangulaire, dressée, 90 LE NATDRALI8TB OANADIhN. échancr'cnlture A l'Ecole Normale Jacques- Cartier. L'apicultur-, fu (uitre de l'intérêt qu'elle ofïre comme amusement et comme sujet d'étude de la nature, peut encore procurer une source de revenus bien capable de rémunérer des soins qu'elle exige. En France, on donne des cours d'apiculture dans les écoles normales, et pins d'un instituteur savent tirer de leur rucher, une ample compensation au faible salaire qu'on leur offre en maintes localités. Mai?, pourrait-il en être ainsi dans notre Province ? Nous craindrions fort de l'assurer. Quel est l'instituteur ici, qui, avec le m-^igre.salaire qu'on lui donne et sous le bon plaisir de commissaires ignares, incapables de juger du mérite de celui â qui ils confient leurs enfants, voudra faire les frais de se procurer un rucher ? Il ne ;>era pas encore remboursé souvent de ses frais d'installation, que le ca- price, la mauvaise humeur, la jalousie, et cent autres c luses encore pourront j.orter un commissaire à soulever une ligue contre lui pour le forcer à quitter la place. D' ailleurs, on sait que dans notre climat, la culture des abeilles est plus dispendieuse et plus difficile, en raison surtout de l'hivernement, que dans les climats plus chauds. Sans des précautions toutes particulières, c'est à peine si l'apiculteur ici pput soustraire aux rigueurs et à la longue durée des hivers' la moitié, le tiers, le quart de ses ruches ; souvent même il ne ptMit en sauver une seule. Comment l'instituteur, avec ses ressources bornées, sans aucune assurance de per- manence, pourr;i-t-il se décider à faire de telles dépenses ? »Sou\ent autsi, le local de la maison publique, n'ayant ni 100 * LE NATURALSTE CANADIEN. jardin, ni cour, ne lui permettrait pas môme d'établir un rucher ? Mais c'est une expérience à tenter ; l'essai ne coûtera toujours quo peu, et les connaissances qu'y acquerront les instituteurs ne pourront lour être, dans tous les cas, que grandement avantageuses. Il est, suivant nous, une autre matière que nous aurions lait passer avant l'apiculturo pour son introduction dans les Ecoles Normales, et celle-ci no laisse aucun doute sur les résultats qu'on en peut obtenir, nous voulons parler de l'histoire naturelle. Il est incontestable qu'un cours d'histoire naturelle dans les Ecoles Normales pourrait pro- dire les plus heureux effets. Mais nous parlons d'un cours véritable, pratique, facile, qui tout abrégé et tout oral qu'il serait, suffirai); cependant dans quatre ou cinq leçons, pour initier les élèves à l'étude de la nature. Certainement qu'en quatre ou cinq leçons, avec des adolescents intelligents, on peut les rendre capables d'identilier eux mêmes les plantes, s'il s'agit de Botanique, ou les insectes, s'il s'agit d'Entomologie. Et cette étude est si attachante, elle possède par elle-même tant d'attraits, qu'une fois le feu allumé, il se suffit à lui-même pour sa persévérance, et ne requiert plus pour ainsi dire de nouvelles insuflations. Un savant American disait dernièrement qu'il fallait éviter d'inspirer trop à bonne heure le goût pour l'étude de l'histoire naturelle, aux jeunes gens, par ce que, ajoutait- il, une fois épris de cet amour, ils négligent tout le reste pour s'y livrer exclusivement. L'étude de l'histoire naturelle dans les Ecoles Normales serait particulièrement avantageuse sous un double rap- port : 1° En ce qu'il n'y a rien de plus efficace pour inspirer le goût, l'amour de l'étude en général ; et 2^^ en raison des connaissaces aussi variées qu'agréables et utiles qu'elle procure. Quel est le plus grand obstacle au progrès des lettres en ce pays ? Ou l'a vingt fois proclamé dans la presse : c'est parce l'instruction publique. 101 qu'on ne lit pas, qu'on n'aime pas la lecture, qu'on néglige l'étude. Le talent, le génie abonde chez nous ; mais son essor est partout comprimé, arrêté, paralysé par l'apathie, l'insouciance, nous pourrions presque dire l'aversion du public pour la lecture, pour l'étude. A quoi bon produire des œuvres de génie, si ces œuvres sont étouffées, éteintes dès leur naissance par l'apathie du public ? si le nombre de ceux qui veulent les apprécier est si restreint que leur con- cours ne peut pas même en défrayer les frais de publica- tion ? C'est là certainement un triste état de choses qu'il faut s'efforcer jde faire disparaître au plus tôt. Et comme nous l'avons fait observer plus haut, nos cours d'instruction, tels qu'ils étaient ci-devant organisés, ont contribué pour une large part, à inspirer ce dégoût pour l'étude. Ajoutons aussi qu'il est toujours difficile d'agir en op- position avec le courant des idées et des allures générales. Or, notre génération faisant suite à une génération pour la plupart illettrée, qui bien qu'avide de savoir, avait été forcée, par son manque d'éducation, de chercher ses amuse- ments dans toute autre chose que dans les livres, nos hommes instruits du jour ont eu tous à souffrir plus ou moins de cette funeste influence, ont dû tous montrer une énergie plus qu'ordinaire pour résister à l'entraînement du mauvais exemple. Voulons-nous soustraire l'instituteur à ce danger ? vou- lons-nous que celui que nous chargeons d'inspirer aux en- fants le goût de l'étude en soit lui même épris, passionné ? Initions-le à l'étude de l'histoire naturelle ; ce sera le plus sûr moyen d'y parvenir. Cette étude est par elle-même si attrayante, qu'une fois entreprise, elle dégénère bientôt en passion. Les quelques victoires que des élèves bien diri- gés peuvent remporter dès le début, leur inspirent un désir insatiable de s'en assurer de nouvelles; ils recon- naissent de suite comme étant véritable la satisfaction que proclamait J. B. Rousseau lorsqu'il disait . " avant d'entasser les plantes de la Chine et des Indes dans mon herbier, j'herborise savamment sur le mourron qu'on met sur la cage de mes oiseaux." Les heures leur paraîtront des mi- nutes, lorsqu'il s'agira de confronter telle plante ou tel 102 LE NATURALISTE CANADIKN. insect»» avi c It^s car;ictî'ros des doscriptions flonnées, et du moment que le dédain pour les liv)es est vaincu, rauiour de l'élude est déjà établi. Montrez îious un jeune tnlciit épris de l'amour de l'étude, nous Tenrejiristrons de suite parmi les savants. \a\ science est à la portée de tout le monde, il suffit de Tainier, de la rechercher, pour pouvoir l'accpiérir. Mais, dira-t-ou peut être : comment se t'iitil que le nombre de nos naturalistes soit encore si restreint, lorsque depuis pl'is de vingt ans on donne des cours d'histoire natu- relle dans diverses institutions ? Si nous nous en rapportons à ce que nous ont dit di s élèves qui avaient suivi ces cours, noua les tenons pour maio^res, défectueux, insudisants. Nemo dut quad non hnbef, et c'est ce qu'on a voulu faire en plus d'un endroit. Que si parfois la science se trouvait dans le [)rofess('ur, celui-ci n'a pas su du moins eu inspirer le ïoAt à ses élèves. Il a né- glifré la partie pratique, la seule capable d'attacher à l'étude, pour ennuyer ceux qui suivaient ses cours, avec des délini- tions arides, d<'s nornfuichitures et des classilications inca- pables d'être retenues suns application. On a précisément suivi là la routine vicieuse des é<;oles élémentaires : de la théorie, de la métaphysif|ue à profusion ; et d'application, de pratique, point ! Aussi, le résultat a été partout le même, les enfants ont été dégoûtés de la lecture, et les élèves ont subi le cours sans avoir siiulement mordu à la science. Voul^^z•vous faire ih'S botanistes? Que dès la première leçon, l'élève soit rendu capabl'> d'analyser une fleur. Et que de suite il commence un petit herbier, (jue du moins il conserve, ne serait-(;t> qu'entre les feuillets d'un livre, chaque plante qu'il aura ideniiliée, ce sera une concjuête pour la vie, il en conservera toujours le nom. De même pour l'entomologie ; que chaque élève ait sa petite case, où ch:!que insecte identifié soit soigneusement conservé; et d • 'me j)our toutes les autres branches. Une victoire en d luandera une seconde, puis une troisième, une quatrième ete., et (lès lors la conquête est assurée. Le pied est dans l'élrier. l'engin est sur les rails, il roulera, roulera; retardé l'instruction publique. 103 par un obstacle, il attendra du temps, des circonstances, le moyen de continuer sa route, jusqu'à ce qu'il atteigne aux ponits les plus reculésL. Une fois sincèrement épris de l'amonr des livres, du désir (ie savoir, l'homme d'étude devient excessivement avare de son temps; tous les objets qui l'environnent, les plantes qui bordent les chemins, les herbes de sa cour, les pierres des constructions, les mousses des toits, les in- sectes qui bourdonnent à ses oreilles, les montagnes qui circonscrivent son horizon, les astres qui brillent au lirma- ment, l'air même qu'il respire, tout devient pour lui objet 'de ses investigations, et il ne se pa^se pas un seul jour, sans qu'il ajoute quelque chose aux connaissances déjà acquises. J^]t quelle plus noble occupation que celle de chercher ainsi la grandeur du Créateur, dans la magnifi- cence de ses œuvres, que de pouvoir, pour ainsi dire, palper de ses mains son infinie sagesse dans l'harmonie de tant de forces opposées, dans l'accord de tant d'êtres difî'érents à propensions contraires! Que cette investigation sied bien à la vertu ! N'aurait-elle d'autre mérite que celui de soustraire le jeune homme aux dangers du désoevrement, qu'elle mé- riterait par cela seul toute notre approbation et notre estime. Heureuses les paroisses qui peuvent posséder un instituteur épris de l'amour de l'étude, il inspirera ce goût à ses enfants ; et comme le vase qui contient nu parfum décelle continuellement sa présence par ses éma- nations, personne n'entrera en rapport avec lui, sans en retirer quelque profit, sans lui soustraire en quelque sorte quelque chose de ses vastes connaissances. Nous disons qu'en second lieu les connaissances que procure l'étude de l'histoire naturelle méritent aussi, par elles-mêmes que nous lui donnions notre attention. Le manque de connaissaances sutnsantes en fait de sciences, sera encore pendant longtemps un obstacle au progrès de notre littérature, et retiendra au second rang, bon nombre d'écrivains qui auraient pu sans cela paraître avec avantage au premier. Tant que nous compterons des écrivains qui n'hésiteront pas à faire imprimer " que 104 LE NATURALISTE CANADIEN. des corolles peuvent laisser épanouir leurs fleurs," qui prendront des involucres pour des fleurs, qui s'étonneront de ce que des batraciens peuvent porter une queue etc., etc., nous serons forcés de reconnaître qu'il se trouve encore des lacunes dans notre éducation, lacunes d'autant plus préjudiciables, qu'on semble n'en avoir pas même conscience. » Mais je ne puis voir, dira le littérateur, qu'il puisse y avoir quelque avaiittge pour celui qui n'a pas intention de se livrer particulièrement à l'étude des sciences, de s'em- barrasser de nomenclatures, et de classifications, de se meu- bler la mémoire d'expressions aussi inutiles que peu eu- phoniques. Vous oubliez, ami, qu'il y a dans l'esprit de chacun de nous une foule d'idées qui y dorment là comme le minerai dans son filon, et qui n'attendent pour se produire au de- hors et se faire valoir, que l'habit qui leur est propre, le véhicule qui leur convient. Or, plus nous enrichissons notre vocabulaire et augmentons notre phraséologie, et plus nous ajoutons au magasin de nos idées, en leur facilitant le moyen de se produire. Les expressions ne sont confuses que lorsque les idées le sont, a-t-on dit. Plus donc nous aurons d'expressions correctes, et plus nous pourrons énon- cer d'idées justes. D'ailleurs toute victoire sur l'inconnu est par elle- même un capital à la disposition de l'homme dont il pour- ra tôt ou tard tirer parti. Et quel intérêt ne prendrait pas chacune de nos écoles si par les soins de l'instituteur, on y formait un petit musée des plantes, insectes, minéraux, etc., de la localité ? Il n'y a pas de collaboration plus effective que celle des enfants pour la collection des spécimens d'histoire naturelle. Les commissaires pourraient subvenir aux frais matériels d'in- stallation, qui sont peu considérables d'ailleurs, et après quelques années, ces petits dépôts épars dans les diflerentes écoles, formeraient une mine précieuse pour l'étude des productions naturelles du pays. De toutes ces raisons, et de bien d'autres que nous LES PLANTES MELLIFÈRES DU CANADA. 105 n'avons pu exposer ici, nous concluons qu'il serait infini- ment avantageux de donner des cours d'histoire naturelle dans les Ecoles Normales, et nous formons des vœux pour la mise à exécution sans délai de cette réforme. LES PLANTES MELiiFELlKS DU CANADA. (^Continué de la page 59). Juin. C'est au mois de Juin que la nature étafc dans notre climat sa luxuriance de vie, qui se fait jour de tout côté. Si ce n'est pas le mois qui montre le plus de fleurs, c'est sans contredit celui où la végétation se montre la plus active. Nous voyons apparaître successivement dans ce mois la floraison des plantes qui suivent. Fraisiers, tant ceux de nos champs, Fragaria Cana- densis, Michx., que ceux de nos bois, F. vesca, Lin. et de nos jardins, étalent leurs fleurs vers la fin de Mai ou le commencement de J uin, et reçoivent souvent la visite des abeilles. Framboisiers, le commun de nos taillis, Rubus tnjlorm, Rich., le noir R. occidentalis, Lin. qu'on rencontre au pied de nos coteaux et qui a la singulière propriété de prendre racine par la tête, du moment qu'elle touche le sol, de même que ceux que nous cultivons dans nos jardins, offrent tous des fleurs fort recherchées des abeilles. Le Prunier d'Amérique, Prunus Americana, Marsh notre Prunier rouge {Red Plum), de même que ceux de nos vergers, se couvrent de fleurs dès le commencement de Juin, lorsque leurs bourgeons ne font encore que com- mencer à s'ouvrir. On voit les abeilles, les bourdons et 106 LE NATURALISTE CANADIKN. antres in octos uiclli phases se moiitror eu quantité sut les Prunii'V.s. Cerisiers, cl ai de nos jardins, Ceras/ts avium, Dell, vuliit. Cerisier de Fiance^ se nioiilre le i)reinier, puis vi»'n. ni:'nt: le Petit M»Mi.sier, Ceraaus Pennsi/lvanica, Lois., le Ce- risier à g*rap|)es. Cer. Virgininna, DeC , le Cerisier rouge, CV/-. sero/ina, DoC, avec leurs lleuis plus ou moins nombreuses. L'Amélanchier, Amelanriàer Canadensis. Torr., vuli^. Poirier siuivage [Shad berr//)o[\'ve des fleurs qu'ailectionnent beaucoup les insectes ; )ious voyons souvent une espèce de Taupiii en fort grand nombre, Œsfodes tennicollis, Kand., ^yn disputer la possession aux abeilles et aux bourdons. Après !os Pruniers et les Cerisiers, viennent les Pom- miers, et avant tous ceux de Sibérie {Crab Apples) qui man- quent rarement à l;i floraison et qui le plus souvent ne font qu'une masse de Ileurs de chaque arbre. Nos difiérentes espèces d'Aubépines se montrent aussi dans le même temps: le Pomettier rouge, Cralœg'us coccinea Lin., le blanc, Cr. /muclala, Jacq., nos senellier.s, Cratœgns crtisga'li, Lin., C. tomentosus, L'iii. , ox//acantha, Lin., offrent tous ieurslleurs presque en même temps. Nous avons remar- qué ((Urt les fleurs de nos Pomettiers étaient généralement ptu visitées par les insectes, moins que cell<»s des ^îenel- liers, les jM'emières offrent aussi une odeur forte qui proba- blement ne leur convient pas. Le Sf)rbier d'Amérique, Sorbtis Americana, Pursh, vulg. Cormier, Blasiwu, Masiauahina, (Angl. Mountain Jîsli) reçoit souvent la visite des abeilles sur ses larges cimes blanches, bien ([u'elles ne paraissent pas alfeciionner particulière- ment ces fleurs. Les Cornouilliers, Cornus a/ba, Linn., IIart-rouge{ Wliile- benied Dogwood), celui à fruits bleus, Cornus sericea, L'Her., celui à feuilles arrondies, Cornus circinala, Ij'Her., pré- sentent aussi leurs fleurs blanches en corymbes plus ou moins déprimés, à peu près dans le même temps, mais il est probable que ces fleurs offrent peu de ressources aux abeilles, car on les voit rarement s'y arrêter. Elles atFectionnent bien davantage le Sumac de Yir- LES PLANTES MELLIFÈUES DU TAN/DA. 107 o-inio, Rhus typhina.lÀw., XeVinaisçrier {Stag-homed Sumach) et sou cong-éiière le Samac vénéneux, PJius tuxicudendron, Lin J'herbe à la puce {Poison Ivij). Les fortes panicules thyr- soides du premier surtout, nous oiFre)it chaque année l'occa- 1 sion (le prendre de nombreux insectes, et uons voyons sou- : vent les abeilles partager avec de nombreux Ichueuraonides j et des Diptères le miel de ces fleurs. Le suc vénéneux de j ces plantes n'a sans doute rien de nuisible dans ses fleurs, puisque les insectes paraissent si impressés a les exploiter. Taudis que nos bois offrent des sources si variées d'ali- j mentation aux précieux Hyménoptères, les plantes h.rba- j cées ne manquent pas non plus de présenter leur coutin- I gent. Voyons d'abord les Uvulaires, les Bellworts di^s anglais, Uimlaria sessilifolia, Lin., perfoliata. Lin. et gnitulijtora, Smith, j superbes Liliacées, laissant voir leurs délicates cL)chettes • bianc-jaunâtre,. partout dans les lieux ombragés.. Les Streptopes, Strepto/ms rosf/is et (implexifolius, les ) Sceaux de iSolomou, Poligonalum inultijioruin, Desf., ollVent j dans le mêmes temps leurs petites cloclettes pendantes aux \ visites des abeilles. Dans tout le cours de Mai, une très petite pLinte, d'ap- i parence des plus modestes, qui se montre dans les endroits ! humides des champs et des prés, attire aussi tout particu- I: lièrement les abeilles, c'est la Véronique des champs, Vero- \ nica arvemis, Linn. (Corn Speedwell), de 2 a G pouces de I haut, simple ou rameuse, dressée ou ascendante, à feuilles ovales-cordées, incisées, à fleurs bleu-pâle veinées de pourpre. Ses congénères, celle d'Amérique, Veionica Americana, Schwen. {Brooklime) qui tapisse parfois les berges entières des fossés, la V. mouron, Veronica anagallis, Lin., qu'on trouve aussi près des rui.-iseaux, et les espèces cultivées pour l'ornement, ofî'rent probablement aussi les i mêmes ressources aux industrieux insectes, mais étant beaucoup plus rares, elles sont par cela même moins re- cherchées. C'est vers la mi- Juin que l'on voit les Anémones, ^Ine- mone^Virginiana, Pennsylvaaica, nemorosa, étaler sur les 108 LK NVTUflVLISTR OANAD[EN. bords des haios ««t d<^s clôtures, leurs blancs calices prta- loïdes, que ceux noi». initirs aux études de la Botanique ])reni)eiit de suite j^our (b's corolles, et dans lesquels les abeilles vietiuent souvent taire provision. Les Pyroles, ces charmantes petites Heurs à odeur suave, se montrent dans le même temps, dans les endroits ombragés des taillis et des bois ; on en compte plusieurs à espèces: Pyrohi rotiiudifoJin, Lin., hampe de 6 à 12 pouces; c/iloianla, un peu plus pt-tite, il<'ur.s jaunâtres; secitnda, de 3 à 6 pouces, à Heurs en grappe unilatérale ; unifiora, ne portant qu'une seule fleur, etc. etc Lorque la plupart des grands arbres ont eiFectué leur ilorait;on, il reste encore certains arbrisseaux fort précieux pour les abeilles. Se montrent en premier lieu les Viornes ; le \*\mhmn,Vibi(rnuin (>//?^///.s. Lin., (jui, quoi(jue indigène, se l'ait encore admettre dans la plupart des jardins; la bour- daine, V. nudum ; le bois d'orignal, V. lantanoides, Michx., etc. qui toutes offrent dans les larges cimes de leurs fleurs blanches, amples provisions pour les abeilles. Les Sureaux, Sainbucus pube^s, Michx. et Canadensis, Lin., sont aussi alors en floraison, cependant on voit rare- ment les abeilles les fréquenter. Mais déjà nos pâturages s'émaillent des blancs capi- tules de notre Trèfle rampant, Trifoliuinrepens, Lin., qui, de ce momentjusqu'à Octobre, va fournir aux abeilles la source peut-être la plus abondante pour leurs provisions, et de qualité supérieure, mise à leur disposition. En même temps, dans nos jardins, les melons, cou combres, citrouilles ofirent leurs grandes fleurs, aux vastes nectaires, au pollen abondant, à nos insectes mellifères, et près de ceux-ci. s'étalent sur nos plates-bandes, les Nar- cisses, les Tulipes, les Hyacinthes, les Roses, tant celles cul- tivées que celles de nos espèces indigènes dans nos taillis etc., etc. Juillet. Juillet est le mois culminant pour le travail des abeilles. C'est dans ce mois qu'elle.s garnissent particulièrement leurs LES PLANTES MELLIPÈRES DU CANADA 109 mas^asins, ne comptant sur Août que pour les compléter. La longue durée du jour, la haute température continue a cette époque, active singulièrement l'évaporation et ne con- serve aux fleurs que des sucs concentrés que s'empressent de venir recueillir les abeilles. Aussi les voit-on alors déployer la plus grande activité. Ajoutons que c'est aussi le temps de la plus grande abondance de fleurs. En outre de celles ci-dessus énumérées, dont la plupart poursuivent encore leur floraison en Juillet, on voit se montrer presque toutes à la fois. Le Trèfle rouge, Trifolium pratense, Lin., fort riche en miel, mais que les abeilles ne parviennent pas toujours à atteindre, vu la longueur des corolles. Le Trèfle jaune, Trifolium procumbens, Linn., fort commun en certains en- droits, est tout aussi riche et ne présente pas le même inconvénient. La Marguerite blanche. Chrysanthemum teucanthemum, Lin. (Ox-ei/e Daisy) qui toute nuisible qu'elle soit aux cul- tures, fournit quelques ressources aux abeilles. La moutarde des champs, Sinapis arvensis. Lin., autre plante nuisible assez riche en miel, et qui par son extrême multiplication offre une ressouce abondante. De tous nos arbres forestiers, il n'en est plus qu'un, en Juillet, qui n'ait effectué sa floraison, mais qui pour venir le dernier, ne se place pas moins au premier rang pour ses qualités mellifères, c'est notre Tilleul, Tilia Jimericanna, Lin., vulg. Bois-blanc (Bass-wood), arbres de 40 à 60 pieds, fort commun en certains endroits. Les abeilles s'empressent tel- lement à butiner sur les fleurs du Tilleul, qu'on les voit sou- vent remplir complètement leurs magazins dans l'espace de quelques jours seulement. Et le miel que produit ses fleurs est un miel de première qualité. Les cultivateurs de Somerset, qui depuis quelques années se sont fort appliqués à la culture des abeilles, offrent tous les automnes un miel fort prisé sur le marché de Québec, devant surtout son excellente qualité aux nombreux Tilleuls qui se trouvent dans leurs bois. Les Ronces, Rubus villosus, Ait., la grande Eonce ; R. no LK N'ATim VLISTR CANADIRV. Cu/triffpttsis, Liii.. CnHirrincUes ; R. odorahia, vu!g'., Cfi/ofles, sont autant rech«^ielit''es des abeillos que leurs conir'nère.s les Frani])oisiers. Jj<'s Benoites, Grttin Caitndeiisp, rira/e, frijlor/nii. I'Ai^re- mone, Ap;n'tin)iii(i rniKitoria, Lin., les Polentillt's, Polendlla h id full (lia. LtiiLwloiM^, (uixetilfa vulgu Argei/lutp. toutes plantes herbacées appartenant à la même familles des Ro- sacéei= et qu'on trouve jiurtou! «ur les bords des chemin- et des Ibssé-;, roroivent aussi de Iréquentes visites d< - abeilles. Appartenant à la même familles des Ro.s:icé(\s et plus rechei'c'hées encov<^ par h^s Tns»'(-tes, sont les Spirées oit Reines des prés, S/iirrca s(d/rifolia, Lm. et i^/j. /unie/zlosa, Lin. toutes deux petits arbustes à Heurs nombreuses, eM'pjiii- cules terminales binrées, celles de la première blaiioh^'s rt celles de la seconde roses. Les Sept-JÎ]corc<^s, S/iiiua opith- folia. Lin., sont un arbuste bien plus grand que les précf - dentés, cette dernière se trouve surtout sur les bords du Fleuve. Mais voici une plante vénéneuse, que tout le monde déteste, qui donne la mort aux montons, vaches etc. lors- qu'ils en mangent les feuilles, et que fréquentent avec empressement les abeilles, si tant est que toute chose a son utilité ici-bas; c'est la Varaire ou Ellébore blanc, Vernirum viride, Lin., plante herbacée, vivace, l'une des premières à développer ses larges feuilles au printemps. Les Chardons, Circivm arvense, Scop., la Bardane, Lappa communia, Coss., vulgt. Rapnce {Btcrdark), les Eper- vières, Hierucivm Canadense, scabrum, arvense etc. sont aussi en floraison à la même époque. Mais de toutes les plantes, il n'en est peut-être pas que les abeilles allectionnent davantage que les Légumineuses et les Labiées. Presque toutes les espèces de ces d(nx grandes familles, dont la plupart sont odoiilerentes, sont avidement recherchées par les abeilles. Ce sont par- ticulièrement" pour les premières: Les Robinias, vulgt J]c(icias, qui sans être indigènes se rencontrent dans une foule de jardins ; les Pois, Lentilles, Yesces cultivés, de LES PLANTES MELLIPÈRES LU CANADA. Ill même que ceux qui croisserit spontanément dans nos champs, comme la Vesce multiflore, Vicia crncca, Lin., si commune dans les près humides, F. telrat^perma, iejargeau, dans nos grains etc. Le Mélilot officinal, Mdi/ofi/a offici- nalis, Willd., à fleurs jaunes, qu'on trouve sur les rochers, le M. blanc, MelilohiH albas. Lin., vulg. Trcfk d'odear, si prisé en Europe pour rexeellent miel qvi'il l'ournit qu'on le cultive uniquement dans ce but en certains endroits. Les Haricots on Fèves cultivées, PliaseolKs i-n/gri'is, Lin ; la Crts.^e du Maryland, Cassia B'Jar/jliiiidi( a, Lin., arbrisseau de 3 H 4 pieds, qu'on trouve surtout sur les rives du Fleuve, à fleurs Jauiie.'ï, en grappes mallillores, etc. Pour les secondes, les labiées, ce sont : la Branelle. Braaella vulgaris, Lin. {Blae Cur/s), polite i)lante de 8 à 12 pouces, à fleurs vio- lettes, qu'on voit presque partout sur les bords des chemins ; lesEpiaires, Slachfjs sylvalica, Lin., aspe,a. Michx. et laaata, Jacq., à tig(\s ])lus ou moins poilues, à fleurs i)urpurines, de VI à L3 })ouces de luut; la Galéopside, Ga.'eo/jsis leirahit, Lin., vulg'. cltardoaupl, plante annuelle qu'on trouve surtout dans les grains; la Monarde, Moi/arda did/j/na, Lin., vulg. Baume, qui quoique indigène, se trouve fort souvent dans les jardins; les Menthes, Me////ia Ca/iadensis, Lin., viridis, Michx., jnperila. Lin., si Fortement aromatiques et qu'on trouve dans les lieux humides ; puis dans nos jardins: le ïhym, la Marjolaine, la Sarriette, la Mélisse etc., toutes plantes fort recherchées des abeilles et produisant un miel de première qualité. {^A continuer. ~) -^jro^/nr^ff^J^ ^s/r^jrû-e-tre-t 112 LK NATURALISTE CANADIEN. LES MINERAUX CANADIENS. PAU I-K un. J. A. CIlKVlKlt, MONTREAL. {Continué de ta page 84). MESURES DES ANGLES. Pour roconnaîtro la nature géométrique des cristaux, il suffit de soumettre les inclinaisons de leurs surfaces à des mesures rigoureuses, en se procurant des instruments con- venables, qu'on nomme goniomètres. Le plus simple de ces instruments consiste en deux lames réunies et mobiles, qui peuvent s'ouvrir plus ou moins, et s'allongent ou se ra- coursissent en glissant dans des rainures. On applique ces lames le mieux possible sur les deux faces dont on veux mesurer l'angle dièdre ; puis on les place sur un rapporteur dans des points de repère qui y sont marqués, pour en lire la valeur sur le limbe. Cette manière de mesurer les angles est très défec- tueuse, et ne peut servir que pour des à peu près dont on peut dans certains cas se contenter. Pour avoir plus d'ex- actitude, on a imagine de choisir des cristaux dont les faces sont brillantes, et de s'en servir pour faire réfléchir les images de certaines lignes de mire placées à distance ; on peut alors amener ces images à coïncider avec des lignes fixes, et cela permet d'établir plut nettement des points de départ sur une face, des points d'arrivée sur une autre, en faisant tourner le cristal. L'appareil étant disposé sur un cercle, on obtient l'angle décrit par le mouvement du cristal, et conséquemment l'inclinaison de ses forces. Il y a pour ces mesures deux instruments principaux : LES MINÉRAUX CANADIENS. 113 le goniomètre de "Wollaston, et celui de Mr. Babinet, qui peut servir aussi à d'autres observations. 3° DES PROPRIÉTÉS OPTIQUES. Les propriétés optiques n'étant pas les mêmes dans tous les minéraux, il en résulte nécessairement des ca- ractères qui peuvent servir à reconnaître ceux-ci. La réfraction est un phénomène qui se montre en rapport avec la forme régulière qu'atiëctent les minéraux ; ainsi elle est simple dans tous les cristaux qui se rapportent au système cubique ; elle est double dans tous les cristaux qui se rapportent aux autres systèmes. La couleur propre peut être d'une grande utilité pour la distinction des différentes matières minérales : elle est très importante surtout dans les sulfures, les oxides métalliques et les métaux. Ceux-ci ofii-ent, quant à la couleur, les exemples les plus tranchés. Voici, sous ce rapport, dans quel ordre on les classe. Blanc éclatant : Argent. Blanc tirant sur celui de l'argent ; Etain, Cadmium, Platine, Palladium, Nikel, Mercure, Iridium, Tellure. Blanc argenté tirant sur le bleuâtre : Antimoine. Blanc grisâtre : Blanganèse, Arsenic, Cerium. Blanc tirant sur le bleu : Plomb, Zinc. Blanc rougeâtre ou jaunâtre : Bismuth. Gris-blanc d'étain : Cobalt. Gris avec une nuance de bleu : Fer. Gris foncé : Molybdène. Jaune pur : Or. Jaune rougeâtre : Cuivre. Rouge : Titane. Noir ou bleuâtre : poudre dH Osmium. Les couleurs que présentent les minéraux sont cons- tantes dans les mêmes corps, pouvu*qu'ils soient purs ; mais si elles se montrent avec la même intensité dans tous les corps réduits à l'état pulvérulent, il n'en est pas de même lorsque les minéraux sont cristallisés ; il arrive fré 114 LE NATURALISTE CANADIEN. quemment alors que l'intoiisité de la couleur venant à varier, rend plus diiiicile la détermination de l'espèce minérale. C'est pour éviter toute erreur que l'on pulvérise le miné- ral pour en examiner la couleur, plutôt que de s'en tenir à l'examen de la niasse. La couleur accidtulelle est due, soit à des mélanges mé- cani(jues avec certaines substances, comme l'argile ierrugi- wenuki {pu terre ii;iaise) yàwiiQ, rouge ou noiiâtre, qui trans- met ses couleurs a l'arragonite, au quartz et au sel gemme; soit à des combinaisons chimiques qui font par exemple que l'éméraude, ordinairement verte, est souvent vert-bleuâtre, jaune ou blanche ; que l'on connaît des diamants de toutes les couleurs, et des topazes jaunes, bleues et blanches. Les couleurs irisées, sont aussi des couleurs accidentelles : elles sont produites soit par des fissures (jui attaquent le minéral, comme dans le quartz irisé, soit par une sorte de décomposition qui s'opère è sa surtace. D'autres fois l'irisation est produite par un arrangement particulier des molécules, comme dans l'opale. D'autres fois aussi la transparence est attirée par l'interposition d'une matière étrangère, ce qui produit l'effet nommé chatoie- ment ; dans quelques cas même il paraîtrait que les jeux de lumière sont l'effet d'un tissu Ubreux de la pierre, qui occasionne ainsi des vides où la lumière peut se décom- poser de différentes manières ; des teintes vives et variables dans d'autres se montrent suivant le plus ou moins d'in- clinaison du corps sur la lumière, comme dans la jnerre du Labrador. De la transparence. Un minéral est transparent lorsque les rayons de lumière qui le pénétrent sont assez abondants pour qu'on puisse distinguer nettement un objet à travers son épaisseur. Ex : le quartz hyalin— ïq gypse, le spath- calcaire, le Diamant, le ver7'e, etc., etc. La demi-transparence. Un minéral est demi-transparent lorsqu'il ne laisse voir les objects que d'une manière impar- faite ou confuse. Exemple : silex, cornaline, agate, etc., etc. La tranlndicité est le degré le plus inférieur de la transparence. Un minéral est translucide lorsqu'il se laisse traverser faiblement par la lumière sans qu'il soit possible LES MINÉRAUX CANADIENS 115 de distinguer, même confusément, aucun objet à travers. Ex. Feldspath. n Opacité est le contraire de la transparence. On a désigné les divers degrés de transparence de la manière suivante : 1° Opacité. 2° Translucide sur les bords. 3'' Translucide. 4° Demi-transparent. 5" Transparent. On distingue dans les minéraux plusieurs soxie.s, (T éclats : l'éclat métallique, l'éclat vitreux, l'éclat résineux ou d'em- pois desséché, l'éclat gras, huileux ou céroïde, l'éclat nacré, l'éclat soyeux. Il y a des substances qui n'ont point d'éclat ; on dit alors qu'elles sont mates ou ternes, quel- quefois on a dit dans ce cas éclat terreux. On indique de diverses manières le plus ou moins de vivacité de l'éclat : c'est ainsi que l'on dit, éclat métallique ou demi-métallique, vitreux ou demi-vitreux, etc., etc ; on dit aussi éclat mé- talloïde pour désigner l'apparence métallique que pré- sentent diverses substances pierreuses. 4° DE LA PHOSPHORESCENCE. La phosphorescence, comme diverses expériences semblent l'indiquer, se rapporte à l'électricité; elle est cette propriété que possèdent un grand nombre de minéraux de devenir lumineux par eux mêmes, et par conséquent de luire dans les ténèbres, lorsqu'on les place dans des circons- tances favorables. On développe cette faculté dans les minéraux de quatre manières différentes : 1° En les chauffant ; Exemple, la Fluorine où Fluate de chaux. 2° En les exposant quelque temps à la lumière du soleil. Ex : le Diamant après qu'il a été taillé. 3° En leur faisant subir l'action du frottement. Ex : le Sulfate de Zinc, le cristal de Roche. 4° Enfin en les soumettant à l'action de l'étin- celle électrique. Plusieurs substances exigent, pour acquérir la phos- phorescence, une température très élevée, qu'on ne peut 116 LE NATUKALISTE CANADIEN. obtenir qu'en les chauflaiit dans des crusets : telle est la Barijtine ou suHate de baryte ; d'autres ne demandent qu'une chaleur qui les porte au rouge sombre, comme la Fluorine, La phosphorescence par la chaleur ne parait avoir aucun rapport avec la phosphorescence par le frottement ; celle-ci se conserve toujours, quoique, l'autre ait été perdue. L'éclat des surfaces iniiue considérablement sur la pro- duction de ces phénomènes. Un cristal de fluorine limpide qui n'est pas phosphorescent le devient lorsqu'on use ses faces sur des grès et qu'on l'expose alors sur une plaque échauffée pendant quelques secondes. Généralement les cristaux dont les faces naturelles sont vives et brillantes ne sont pas phosphorescents, et le deviennent au contaire quand les surfaces sont dépolies ou lorsqu'on les a brisés en fragments. Il est remarquable aussi que souvent il deviennent phosphorescents lorsqu'on les expose sur la plaque chaude par des faces secondaires, tandis qu'ils ne le sont pas lorsqu'on les place sur les faces primitives. Le diamant acquiert la phosphorescence lorsqu'il est poli, et n'en donne point lorsqu'il est en cristaux naturels. 5° De la Pesanteur spécifique. Sous un volume déterminé, chaque corps a son jioids particulier, ou suivant l'expression reçue, son poids spéci- lique. Ainsi une balle de plomb pèse plus qu'une bille de marbre de même calibre ; celle-ci plus qu'une bille d'ivoire. Une pièce d'or pèse plus qu'une pièce d'argent du même volume ; et il en est de même de tous les corps. Il y en a qui sont tellement diiférents, qu'il sulfit d'en prendre deux morceaux à peu près égaux pour les distinguer à l'instant. On ne confondrait jamais, par exemple, le platine avec l'argent, qui pèse moitié moins, ni avec l'étain, qui ne pèse guère que le tiers; l'or ne se confondrait pas d'avantage avec le cuivre jaune, la baryte avec le calcaire, la topaze avec l'ambre jaune, etc. Cependant il y a un grand nom- bre de substances qui différent beaucoup moins les unes des autres, et qu'on ne peut dès lors distinguer que par des évaluations suffisamment précises. LES MINÉRAUX CANADIENS. 117 Pour évaluer les poids spécifiques des différents corps, il faut en prendre un pour terme de comparaison. On a choisi alors Veaudislillée, parla raison que c'est un liquide, et que dès lors il est toujours facile, par le principe d'Ar- chiraède, de connaître le poids d'an volume exactement égal à celui de tout autre corps. Ou est convenu de ramener les évaluations à la température de IS'^ centigrade ou a 0. Les nombres indiqués dans les tables expriment donc que les corps aux quels ils se rapportent, sont deux fois, trois fois vingt fois etc., etc plus pesants qtie l'eau sous un même volume, ou qu'ils pèsent la moitié, le tiers, le quart, d'un semblable volume d'eau distillée. Pour prendre le poids spécifique d'un corps, on le pèse d'abord dans l'air pour avoir son poids réel, puis on le pèse dans l'eau pour connaître la perte qu'il y fait, ce qui donne le poids d'un volume d'eau égal au sien, et on prend le rapport des deux nombres. C'est ainsi qu'ont été cons- truites les tables de poids spécifiques. Il faut remarquer que le poids spécifique varie dans le même corps avec les diverses structures qu'il peut avoir, parce que ces structures déterminent toujours de petits vides accidentels plus ou moins nombreux. Ce sont en général les petits cristaux qui donnent les poids spécifiques les plus forts, les gros étant formés par des groupements qui déterminent également des vides. Pour avoir des poids comparables, le moyen le plus sûr est de réduire toujours ces corps en poudre grossière, qu'il convient d'imbiber d'eau chaude pour dégager les balles d'air qui pourraient y adhérer. Par ce moyen, on obtient toujours le même poids spécifique, quelque soit la variété du corps sur le- quel on opère. Pouj: les usages de la vie, c'est le poids spécifique sous la structure réelle qu'il faut avoir, parce que c'est là ce dont on a besoin pour calculer, par exemple, le poids d'un volume déterminé d'un corps qu'on doit employer pour une construction. Dans ce cas, si le corps est susceptible de s'imbiber d'eau, il f;uit le peser après l'imbibition com. plète, pour reconnaître le poids de l'eau dont il a été pénétré, et ajouter ce poids à la perte observée. 118 LE NATURALISTE CANADIEN. TABLE DES DENSITÉS. Corps Solides. Eau, prise pour unité. 1,00 Cuivre 8,88 Platine écroui 23,00 Fer 7,21 Platine forgé 20,00 Diamant 3,53 Or forgé 19,36 Quartz , 2,61 Or fondu . 19,25 Verre blanc 2.50 Plomb :. 11,35 Glace fondante 0,93 Argent 10,47 Liège 0,27 Corps Liquides. Eau 1,00 Vin de Bourgogne 0,99 Mercure 13,59 Huile d'olive 0,91 Acide sulfurique 1,84 Alcool absolu 0,79 Acide Nitrique 1,51 Elher sulfurique 0,24 Corps Gazeux,, Air pris pour unité... 1,00 Oxygène 1,10563 Chlore 2,44 Nitrogène ou Azote. 0,97187 Acide sulfureux 2.234 Hydrogène 0,06926 Acide carbonique 1,529 Vapeur d'eau 0,622 Ji continuer. FAUNE CANADIENNE. LES INSECTES.- NÎÉVROPTÈRES. (Continué de ta page 90). , DEUXIEME SECTION. Névroptères Vrais. Neuroptera vera. Insectes à pièces buccales mordantes, quelquefois atro- phiées, lèvre inférieure non fendue. Métamorphoses com- plètes. Quatre ailes ordinairement, semblables ou dissem- NÉVROPTÈRES. 119 blables, réticulées, plus ou moins velues, rarement rudimen- taires. Antennes de longueur variable, sétacées, lilifbrmes, moniliformes, et quelquefois claviformes. Fam. VIII. SIAIilDES. Sialidœ. Tète généralement grosse, ordinairement plus large que le prothorax. Bouche jamais prolongée en bec ou en museau. Antennes longues, sétiformes, quelquefois plumeuses. Yeux généralement assez saillants, accompagnés ou non d'ocelles, dans ce dernier cas, le 4e article des tarses est toujours dilaté. Ailes amples, réticulées, nervures transversales nom- breuses, jamais velues, sans stigma, les postérieures le plus souvent plissées à l'angle anal. Larves à bouche munie de mandibules; métamor- phose complète. On réunit dans cette famille des insectes de formes assez différentes, qui formeront sans aucun doute plusieurs familles distinctes Leurs larves sont toutes aquatiques et carnassières, étant dès lors munies de fortes mandibules. Ces insectes sont tous de bonne taille, et c'est mémo parmi eux que se rencontrent les géants de l'ordre entier (les Corydalis). Cette Famille, dans notre faune, se borne aux trois genres qui suivent. Point d'ocelles 1. SiALis. Trois ocelles ; Mandibules à peu près égales dans les 2 se^es. . . 2. Chauliodes. Mandibules très développées dans les mâles 3. Corydalis. 1. Gen. SiALis. Sialis, Latreille. Tête de la largeur du prothorax. Antennes longues, sétiformes. Point d'ocelles. Prothorax quadrangulaire, plus long que large. Ailes à membrane colorée, à nervures très marquées et épaisses, formant un réseau irrégulier, l'espace costal dilaté et portant de nombreuses nervules transversales, les postérieures non plissées en éventail à 120 LE NATURALISTE CANADIEN. l'angle anal. Pattes assez longues, cylindroïdes, le 4e article des tarses dilaté, bilobé, les crochets simples, sans pelote. Les Sialis sont des insectes mous, à vol lourd, qu'on prend aisément avec les doigts. Les femelles pondent de 500 à 600 œufs, qu'elles déposent par plaques sur les her- bes des fossés, les pierres ou pièces de bois qui les bordent. Les larves sont très agiles dans l'eau, se mouvant par ondulations à la manière des serpents ; elles sont pourvues de mandibules robustes et dentées, et se tiennent d'ordi- naire au fond des eaux dormantes pour guetter leurs proies. Elles laissent l'eau pour s'enfoncer dans la terre humide lorsque le moment de leur métamorphose est arrivé. La nymphe se renferme dans un cocon d'où elle s'échappera à l'état parlait. Nous n'avons encore rencontré que l'espèce qui suit. Sialis enfumée. Sùdis infumata, Newm. — Loniï. .40 60 pouce. Noire ; tête non rt-trécie en arrière, aussi larour ne pas permettre à des étrangers de venir plus tard s'extasier sur l'abondance et la richesse de nos productions naturelles, en nous faisant rougir de ne pas les connaitre nous-mêmes. BIBLIOGRAPHIE. 125 BIBLIOGRAPHIE. Le Journal d'Agriculture — Il est enfin paru ce journal depuis si longtemps promis et si impatiemment attendu. îSeize pages in-4, illustrées largement, profusé- ment, trop même suivant nous. Dans quel but joint-on des illustrations au texte dans une publication ? C'est, ou pour inA'iter à la lecture des articles illustrés par l'appa- rence, l'éclat, l'originalité, le piquant des scènes représen- tées, ou pour faciliter rintelligence du texte livré. Or nous trouvons que dans l'un et l'autre cas le Tournai man- que son but. Dans le premier cas, ses illustrations pè- chent du côté de l'exécution pour atteindre le but, comme celle, par exemple, représentant le palais de l'horticulture du Centenaire à Philadelphie; et dans le second, elles manquent de la précision requise pour donner une juste idée de la chose représentée, comme dans la représentation de la Chrysomèle (Dorypliore) de la pomme de terre. Nous concevons que des gravures, comme celles de V American Agriculturist ou du Scientific American puissent engager à la lecture des articles qu'elles signalent, mais ces illustrations sont de premier mérite sous le rapport de l'exécution. D'un autre côié, on sacrifie assez aisément l'élégance, le dernier fini, à la précision, lorsqu'il s'ao-it d'explications trop difficiles à comprendre avec le texte seul. Nous avons espoir que le journal pourra s'améliorer sous ce double rapport. Le Journal est sous la direction du Conseil d'AoricuI- ture, ayant pour rédacteur en chef Mr. E. A. Barnard, avec la collaboration de MM. J. M. Lemoine, du Dr. A. H. Larue, de Gr. Larue, de P. A. Landry, de l'abbé Audet, de D. McEchran et de H. Audrain. Mr. Barnard a déjà fait ses preuves comme écrivain agricole, et il est déplus an agriculteur pratique, aidé de cette puissante collaboration, il n'y a pas de doute qu'il ne puisse faire un journal bien capable de répondre aux be- soins de notre classe agricole. 126 LE NATDRA^^ISTE TANADIKN. Mous félicitons fort le Conseil d'As^riculture de n'avoir pas obtempéré aux désirs de ceux qui voulaient donner des octrois à certains journaux déjà existants, sans luire un journal spécial, exclusivement dévoué à la cause agricole. 11 ne s'agit pas, pour le Conseil, de faire l'affaire de tel ou tel éditeur, mais bien de répondre aux besoins de la classe agricole, qui demande à être éclairée, avisée, dirigée par une publication compétente et acceptable par tous, surtout indépendante des coteries politiques. Le Journal est distribué gratuitement à tous membres des sociétés d'Agriculture. C'est peut-être là une mesure qui lui fera tort. On est assez porté à ne priser une chose qu'en raison de ce qu'elle nous coûte. Or il est à craindre que le Journal distribué gratuitement à des milliers de personnes, ne serve bientôt aux enfants à orner les murailles des cuisines d'images de chevaux, de vaches, etc., qui y sont représentés, ou que la ménagère insouciante n'en em- ploie les feuillets à découper des patrons de mentelets ou de tabliers. Peut-être y aurait-il eu avantage' et du côté de l'économie et du côté de l'ellicacité, en exigeant un abonnement moyen, un écu par an, par exemple. Mais ce sont là des détails qu'il est bien difficile de juger aujourd'hui, l'essentiel est d'avoir un journal d'Agri- culture, et nous l'avons, nous lavons de plus avec toutes les chances de le voir opérer en grande partie, si non totalement, tout le bien que nous en attendons. Revue de Montréal. — Le défaut d'espace nous a empêché de signaler, dans notre dernière livraison, l'ap- parition de cette Revue, dont le deuxième numéro est déjà entre nos mains depuis quelques jours. Théologie, philo- sophie, droit, économie sociale, politique, sciences, lettres, histoire, éducation, beaux arts ; comme on le voit le pro- gramme de la nouvelle publication est des plus vastes. Les iniblications en notre pays ne sont généralement pas des affaires d'argent ; leur nombre est déjà trop grand pour celui des lecteurs. Nous nous sommes donc demandé de suite, pourquoi les directeurs de cette nouvelle Revue ne BIBLIOGRArHIE. 127 s'étaient pas entendus avec les propriétaires de la Revue Canadienne ? Leur but étant identique, il est certain que les deux publications se nuiront réciproquement, en se par- tageant le nombre des lecteurs. L'introduction, due, pensons-nous, à la plume de Mr. l'abbé Chandonnet, nous expose l'objet, le but, les prin- cipes de la Revue, l'esprit qui l'animera, l'autorité qui la recommandera etc. C'est une pièce aussi bien écrite que bien pensée. Mais après avoir plané un instant avec le savant abbé dans les hautes sphères de la théologie et de la philosophie, on est tout étonné de tomber tout à coup, sans transition aucune, dans des frivolités telles qu'en étale Mr. Frechette dans les deux sonnets qui forment le second article. Les lecteurs sérieux, et nous avons cru comprendre que c'est à ceux-là seuls que s'adressait la Revue, prendront guère d'mtérét à voir Mr. Frechette s'extasier devant les beaux yeux de Madelle. Chauveau, et nous est avis que le poète ne sera i>as cru partout lorsqu'il annonce au public qu'il a trouvé un bonheur sans mélange en trouvant une femme. Nous voulons croire que l'admis- sion de ces poésies légères est le fait d'une inadvertance, car les directeurs sont tons personnages assez graves pour s'inquiéter assez peu de savoir si Mr. Frechette est plus heureux en ménage qu'il ne l'a été célibataire, ou si Mlle. Chauveau a des yeux véritabiemeni andalous, comme les qualifie le poète. M. Lemay nous fait une peinture très intéressante des poètes illettrés de sa paroisse, Lotbinière. M. Lemay nous dit qu'il fait l'histoire des poètes de sa paroisse parce qu'il a eu plus de facilité pour les connaître, mais qu'il s'en trouve tout autant ailleurs. Nous pensons cependant qu'il n'en est pas ainsi. Issu de la campagne nous-même, et à peu de distance de Lotbinière, du même côté du Fleuve, nous avons connu dans notre enfance plus d'un rimeur ou faiseur de chansons, mais pour des poètes comme ceux de Lotbinière car ce sont de véritables poètes, point. Nous pensons que des poètes tels que cetix que nous fait connaître Mr. LeMay ne se rencontrent pas partout. Tous les autres articles sont ?" ' " ' ' 128 LE NATORALISTE CANADIEN. Le Bureau de direction se compose de MM. K. lîelle- niare, N. Boarassa, L'abbé Chandoiiiiet, L. S. Cherrier, Gust. Urolet, l'âbbé L. O. G-odin, W. Marchand, l'abbé L. A. Valois, l'abbé H. A. Verreau. 64 pages in-8 par mois; $3 par année. Longue vie t-t succès à fa nouvelle publi- cation. La Scienceen histoikes ; ou Science in Stoiiy, Sammy Tubbs, Ihe I'joij Doctor, and Sponsie, the Troublesome Monkey.— C'ebt ain&i que le Dr. E. B. Foote, de Nev^-York, intitule une série de 5 beaux petits volumes, profusément illustrés et superbement reliés, dans lesquels, une loule de connaissances scientiliques, d'incidents et de drôleries excitantes sont inextricablement mêlées, pour servira l'ins- truction et à l'amusement des jeunes gens, tout en profi- tant aux plus âgés. L'anatomie du corps humain, le jeu des veines et des artères, des capillaires, des vaisseaux lymphatiques et lactileres, les procédés de la digestion, de la nutrition, de la respiration, le jeu du système nerveux, les déductions de l'histologie, de la composition du sang, et jusqu'aux questions les plus relevées de la science, tout est donné dans un style des plus attrayants aux milieu d'historiettes des plus comiques et des mieux choisies pour int-truire tout en amusunt. Prix de chaque volume $1. Voir l'annonce. A NOTRE CORRESPONDANT. Rév. N. St. C, St. Guillaume d'Upton.— Le bel in- secte que vous nous avez transmis est .âlatis myops, Fabri- cius. Cet insecte a déjà été capturé aux Trois-Rivières, mais jamais encore à Québec que nous sachions. Très rapproché de Voculatus, il n'en dillère guère que par une taille plus petite, les taches veloutées de son prothorax beaucoup plus petites aussi, et les angles postérieurs de ce dernier dépourvus de carènes. Bien que votre insecte soit une femelle, il ne mesure que 1.15 pouce, tandis qu'il n'est pas rare d(^ r^-n contrer des femelles de Voculatus mesurant jusqu'à 1.70 pouce. LE tttf ttljt"! Sttilllt Vol. IX. CapRouge, Q., MAI, 1877. No. 5 Rédacteur : 1. l'Abbé PROVANCHER. NOTRE PRESSE. Nos articles sur l'Instruction Publique n'ont pu être du goût de tout le monde ; nous en avions d'avance la con- viction. Cependant, nous avons reçu des approbations si nombreuses et de sources si différentes, qu'il nous est im- possible de croire que nos réflexions n'aient pu produire un salutaire efiet dans l'opinion du plus grand nombre. La bonne intention qui détermine une action quelconque a toujours quelque valeur, même lorsque l'effet désiré ne peut être obtenu. Et personne, nous nous flattons de le croire, n'a pu nous soupçonner de motifs secrets ou inavouables dans les considérations que nous avons offertes au public. C'est dans le même but de servir utilement la cause de l'éducation et du progrès dans notre Province, que nous entreprenons aujourd'hui une revue de notre presse fran- çaise, pour montrer ses imperfections, signaler ses faiblesses et ses défauts, noter certains écarts qui la déprécient aux yeux des gens sensés et surtout à l'étranger, afin de l'enga- ger par cela même à s'observer en tout point, pour se Tendre partout recommandable, relever son niveau, et con- server une opinion favorable du peuple dont eUe est l'organe. 130 LE NATDRALSTE CANADIEN. Après le catéchisme* et l'école, la presse est sans con- tredit le plus puissant engin de civilisation et de progrès à la disposition des sociétés humaines. Si bien que la cul- ture intellectuelle d'un peuple, le niveau de sa civilisation, le degré de Imniùro qui le distingue, peuvent s'apprécier de suite par le ton et les allures de sa presse. L'ensemble des cAvenances sociales joint à un haut degré de lumière, à une grande somme de savoir, constitue ce que nous appelons la civilisation chez un peuple. Or c'est à l'école, on le sait, que se lait le j)remier pas dans cette voie ; mais c'est dans les salons, et surtout dans la presse, que s'épure la politesse, que s'acquiert le tact, que se raiine le goût des convenances qui distinguent particu- lièrement les peuples vraiment civilisés. Nous disons dans les salons et la presse surtout, car le salon n'est à propre- ment parler que l'écho de la presse. Que la presse soit peu réservée, grossière, impie, sans pudeur ; le langage du salon sera de même sans frein, brutal, irréligieux, obscène. On n'hésitera pas à répéter devant les personnes les plus dignes de considération et de respect, des propos inconvenants qu'on verra imprimés en toutes lettres dans Jes journaux étalés sur la table du salon où l'on se réunit. Mais que d'un autre côté, la presse observe toujours la plus grande réserve ; que dans ses colonnes, les règles du langage soient toujours scrupuleuse- ment observées ; que le style même du disccoirs soit épuré si possible ; que dans le choix des sujets, les narrations, les polémiques mêmes, les convenances ne soutirent jamais le moindre ombrage ; les rapports dans les salons et les cercles seront de suite marqués au même cachet. L'hôte comme le visiteur n'osera pas entamer des sujets ou employer des expressions que les journaux qu'il lit s'interdisent constam- ment. Bien plus, le bon exemple de la presse se fera sentir jusqu'au palais, au sein des législatures, partout où on aura à parler en public. L'avocat dans ses plaidoyers et ré- pliques, le député dans ses discours, le tribun dans ses harangues, tous s'efforceront de se montrer avec un lan- gage aussi poli, aussi correct, aussi châtié que celui qu'ils NOTRE PRESSE. iSl auront tous les jours sous les yeux dans leurs journaux. Et s'il nous fallait des exemples à ce sujet, nous n'aurions qu'à référer nos lecteurs aux rapports des débats des chambres françaises. Comme on sait; là -se montrer toujours poli, malgré les choses dures que l'on a souvent à se dire ! Quel respect on observe en toute circonstance pour les règles des convenances ; comme les écarts, dans les moments d'ef- fervescence, sont vite réprimés, et ceux qui s'oublient promptement ramenés à l'ordre ; comme le langage y est toujours pur et correct ! En est-il ainsi parmi nous? Hélas, nous sommes forcés de l'avouer à notre honte, le palais, les enceintes législa- tives, et encore plus les tribunes des forums, retentissent d'ordinaire d'un jargon mêlé d'anglicismes, où l'on a peine à reconnaître souvent la belle langue des Bossuet et des Fénélon. Et si nous ouvrons nos journaux, nous trouvons que très souvent aussi le discours écrit s'élève bien peu au dessus du discours parlé ; les barbarismes, les expressions impropres, les mots dans de fausses accep- tions s'entremêlant à des défauts de concordance des verbes, pour ne former que du galimatias laissant la pensée plutôt à deviner qu'elle ne se peut lire. Un de nos littérateurs Canadiens se trouvant récem- ment de passage à Paris, fut invité à une soirée d'hommes de lettres où ou le pressa de prendre la parole. Ecrivain distingué, il leur parla du Canada, dans un style familier, mais correct, que des puristes mêmes n'auraient pu dé- savouer. Ses auditeurs charmés de l'entendre, ne lui ménagèrent pas les applaudissements, et se crurent auto- risés à pouvoir lui dire sans le blesser : *' Mais dites-nous donc quels journaux vous avez chez vous ? Si nous jetons les yeux de temps à autres sur quelqu'une de vos feuilles politiques, c'est un ton, un langage, des personnalités dégoûtantes, qui nous les feraient prendre pour des folli- cules de carrefours ! Il fallut endurer le reproche sans entreprendre de justifications, car elle était impossible. Mais ce triste état de choses ne nous affecte-t-il pas ? Ne tenterons-nous pas de prendre les moyens d'y apporter remède ? 132 LE NATURALISTE CANADIEN. C'est dans ce but que nous voulons faire un examen de notre presse française, telle qu'elle est aujourd'hui ; et pour la jui^er avec impartialité et apprécier l'effet qu'elle pourrait produire à un moment donné sur un étranger, nous avons réuni toutes les feuilles publiées dans la semaine commençant le 8 Avril et se terminant le 14, pour les passer en revue les unes après les autres. Nous n'entendpns pas faire le procès de chaque phrase et de chaque mot, ni même de chaque feuille en particulier; mais donner seulement une appréciation gêné- raie sur le langai^e, lo ton, l'esprit qui anime chacune, la manière dont elle est conduite, la confiance qu'elle peut inspirer etc. Notre travail faisant partie d'un volume destiné à être conservé, pourra être utile, nous l'espérons, à un double point de vue : 1° en signalant des défauts qui peuvent être facilement et avantageusement évités ; et 2° en servant comme de record pour une statistique de la presse à l'époque actuelle, qu'il pourra être utile de se rappeler plus tard. Nous ne nous di-^simulons pas que nous abordons là un sujet délicat, dillicile à traiter avec impartiahté, et que nos remarques, tout mesurées qu'elles soient, ne puissent froisser plus d'une susceptibilité. Car la presse, nous le sa- vons, a toutes les qualités et les défauts de son sexe. D'ailleurs c'est une langue ; et d'après le philosophe grec, la langue est ce qu'il y a de pire et ce qu'il y a de meilleur. La presse est une langue, et une langue babillarde, qui se plaît à s'exer- cer sur tous les sujets, et qui n'aime pas à être contrecarrée dans ses allures. Mais cette langue de la presse, si puis- sante pour le bien lorsqu'elle est convenablement et sage- ment dirigée, est aussi un terrible engin pour le mal lorsqu'elle se dévoie et demeure sans contrôle. . Il faut donc avoir le courage de signaler de temps à autres ses allures et ses tendances à l'opinion publique, seul tribunal, pour ainsi dire, capable de la contrôler efficacement et de la maintenir dans de justes bornes. D'un autre côté, n'étant à la remorque d'aucune coterie politique, nous ne voyons pas comment on pourrait suspecter NOTRE PRESSÉ. 133 nos motifs. Nous sommes, nous n'hésitons pas à l'avouer, franc conservateur, pas libéral un brin, ultramontain sin- cère, comme le sont tous nos évêques, et tout le clergé à quelques rares exceptions près, c'est-à-dire que nous regar- derions comme une espèce d'apostasie la répudiation de notre nationalité, que nous sommes sincèrement attaché à notre pays, à sa constitution, à ses lois, et par dessus tout à la doctrine catholique. Avec cela, peu nous importe quels hommes tiennent les rênes du pouvoir, pourvu que leurs antécédents ne nous inspirent aucune crainte, que leur capacité puisse commander la confiance, et que ren- dant justice à tout le monde, leurs actes portent le cachet d'un patriotisme sincère. D'ailleurs, ne jugerait-on pas bien insensée la personne qui, en s'apercevant dans une glace, se fâcherait par ce qu'elle reconnaîtrait qu'elle a le nez un peu trop fort, les dents mal disposées ou le regard louche ? Or ce sont préci- sément des miroirs que nous voulons mettre sous les yeux de chaque journal, pour lui permettre de se voir tel qu'il est, nous bornant, tout au plus, à attirer son attention sur tel ou tel défaut qui le dépare et qu'il pourrait facilement éviter. On ne nous refusera pas, nous voulons bien le supposer, d'appeler, dans cet examen, les choses par leur nom V surtout lorsque nous proclamerons, comme nous n'hésitons pas à le faire présentement, que nous n'avons n haine, ni rancune à satisfaire contre qui que ce soit, que nul autre motif que de servir utilement la cause des lettres et de l'éducation ne dirige notre plume. Mais avant d'entrer dans des détails et de faire la part à chacun, posons ici quelques règles qjii, si elles étaient scrupuleusement observées, contribueraient puissamment à relever le ton de notre presse, à lui faire observer une tenue plus réservée, à la garer contre ces basses person- nalités, qui empruntent souvent le langage des voyous dans leurs querelles, et nous déprécient si.fort à l'étranger. 1° Correspondances anonymes. — Nous ne voulons pas condamner les correspondances anonymes, car il arrive souvent que des personnes, qui n'aiment pas à se montrer 134 LE NATURALISTE CANADIEN. en public, peuvent communiquer des idées de grande valeur ou même faire des critiques fort avantageuses des aflaires publiques. Mais on devrait prendre pour règle de ne jamais mettre à l'abri des correspondants anonymes qui attaquent nommément d'autres personnes. Toute personne ainsi attaquée devrait avoir le droit de se faire livrer de suite le nom de l'anonyme qui l'attaque ainsi. Si cette règle était acceptée, on fermerait la porte du coup à toutes ces correspondances si peu dignes et souvent si basses qui se voilent ainsi d'un masque, pour déverser l'injure tout à leur aise sur les objets de leur haine et satisfaire leurs vengeances, tout en avilissant et déshonorant la presse. Croit-on, par exemple, que si le correspondant Rétribution de \ Evénement eut été obligé de livrer son nom dès le début, à ceux qu'il attaquait si injustement, il eût continué pendant tout un hiver, à remplir les colonnes de ce journal de ses si regrettables communications, dans lesquelles les règles des bienséances n'étaient pas plus respectées que celles de la justice et de la religion ? Que tout correspon- dant anonyme soit prévenu que du moment qu'il attaque nommément une personne, son nom sera livré, à première demande, à la personne attaquée qui viendra le réclamer, et de suite nous verrons la réserve et les convenances res- pectées dans ces sortes de correspondances. 2° Rea/ion habilité morale d'un journal. — Un journal étant une personnalité morale, avec responsabilité collec- tive, on ne devrait jamais s'attaquer nommément aux rédacteurs, quelque motif que l'on ait de combattre tel journal. Kn mettant ainsi les personnes mêmes de la rédaction à l'abri, on évitera ces attaques et provocations personnelles où se font jour d'ordinaire les haines, jalousies et autres mauvaises passions. Nous ne voyons à peu près qu'un cas où les personnes mêmes peuvent être mises en jeu, c'est lorsqu'il s'agit de candidatures ou de promotions poli- tiques, comme alors les antécédents et les aptitudes des personnes doivent être pris en considération, il est permis dans ce cas de les faire connaître, sauf toujours le respect du aux règles des convenances, de la justice et de la charité, dont les droits ne peuvent souffrir de prescription en aucune circonstance. NOTRE PRESSE. 135 3° Choix des matières. — Notre presse étant générale- ment peu fortunée, se trouve parfois soumise à subir la pression, souvent injuste, de ses appuis et supports. C'est ici un prétendu sonnet à Mlle. C. ou Madame. T., là une adresse avec réponse à un curé changeant de poste, ailleurs un détail de l'examen d'une école toute ordinaire, d'autrefois un article sur la mort naturelle d'un enfant qui prendra près d'une colonne etc., etc. ; tous ces sujets manquent absolument d'intérêt pour le public, et les gérants des journaux devraient être capables de faire comprendre aux intéressés que de tels'.écrits, tout en nuisant à la bonne réputation de leur feuille, ne peuvent faire honneur à leurs auteurs, par ce que ce sont des détails trop intimes, des scènes d'intérieur, qui peuvent avoir leur mérite dans la vie privée, mais qui ne pourraient qu'ennuyer le public. Il arrive aussi souvent que des communications sont reçues défectueuses quant à la forme, bien que recomman- dables sous le rapport des idées ; le gérant doit alors, pour l'honneur de sa feuille, ou les rejeter sans merci, ou les corriger et dresser d'une manière convenable. Venons en maintenant au détail de chaque journal en particulier, en commençant par les plus importants. JOURNAUX QUOTIDIENS. 1°. La Minerve. Journal politique, littéraire, agricole, commercial et dan- nonces. — Duvernay, Frères et Dansereau propriétaires, Montréal, rue Notre-Dame ; Mr. Dansereau rédacteur en chef; poursuit actuellement son 49e volume ; paraît tous les jours. La Minerve est sans contredit le journal français le plus important et le mieux fait de la Province. Grand format, à caractères compactes, elle donne d'ordinaire de 17 à 18 colonnes de matière à lire. Rapports complets des débats des chambres législatives, nombreuses dépêches télégraphiques, grand nombre de nouvelles locales, ex- traits bien choisis de meilleures publications tant indigènes qu'étrangères, et par dessus tout rédaction puissante et bien 136 LE NATURALISTE CANADIEN. inspirée, tout s'unit pour en fiiire un journal de premier ordre. Ses articles de rédaction l'ont autorité â l'étranger et obtiennent souvent l'honneur de la traduction ou de la reproduction. Fidèle à ses antécédents, la Minerve est attachée au parti conservateur, à ce parti véritablement Canadien, qui a fait notre Province ce qu'elle est aujourd'hui, parti qu'elle a toujours servi avec zèle et dévouement, souvent même au détriment de ses intérêts privés et de sa sûreté per- sonnelle. Ce qui retient la plupart de nos journaux dans un état d'infériorité, c'est le manque de ressources. Nos feuilles sont trop nombreuses pour le patronage qu'elles ont à se partager ; de là restriction du personnel, et surcroît de besogne pour rencontrer les dépenses, et comme consé- quence, salaires insuffisants, que des médiocrités seules peuvent accepter, ou besogne expédiée trop rapidement et par cela même imparfaitement exécutée. Nous croyons savoir qu'à la Minerve le personnel est plus nombreux et peut être aussi mieux choisi que dans tout autre établisse- ment, et c'est là sans doute ce qui lui assure sa supériorité- On pourrait cependant encore lui reprocher certaines négligences, certains défauts de surveillance qu'un peu plus d'attention ferait facilement disi'araître, comme une trop grande négligence de la ponctuation, des phrases telles que les suivantes, par exemple. (Les italiques sont de nous.) " Montréal ne reçoit-il pas plus d'dtrangers que Ottawa ? (No. du 9 Avril). " Quelques nouveaux, concurrants.... Nous craignons pas de dire vu nos réductions de nos prix ".... " Malgré qu'il ait un Conseil...." et toute la corrcsponduiico signée W. A. Kérouack, No. du 10 Avril, qui est inintelligible en certains endroits. Malsiré que, est une grosse faute de français, que depuis quelques temps surtout, lesjournaux semblent se complaire à répéter. Malgré, signifiant mauvais gré, ne peut avoir pour régime qu'un substantif, et non un verbe. Les correspondances, même signées d'un nom, sont toujours, jusqu'à un certain point, sous la responsabilité de I NOTRE PRESSE. 137 la rédaction ; voilà pourquoi il faut les refuser lorsqu'elles sont trop défectueuses, ou les corriger pour ne pas déparer le journal. " Les mots n'ont donc plus de sens pour \âgen te ministérielless.'' (No. du 12 Avril). G ente, n'est français qu'en autant qu'on l'emploie comme synonyme de gentille. Il faut dire la gent ministé- rielle. " Je n'ai jamais douté un instant qu'il é^ai^ autorisé à le faire." (Même numéro). On force aussi parfois la note au détrirûent de la stricte vérité. Ainsi dans le No, du 14 Avril, en parlant des Laurentides, la Minerve dit: " la typographie et l'impres- sion (sont) excellentes." Le propriétaire des Laurentides sera le premier, nous en sommes sûr, à rougir de cet éloge. Une sérieuse manie, en grande vogue naguère dans notre presse, mais dont heureusement elle a su s'affranchir depuis quelques années, était de remplir nos feuilles pu- bliques, pendant une bonne partie de l'été, de détails de distributions de prix dans nos institutions d'éducation. 11 lui incombe maintenant de se débarrasser d'une autre qui menace de devenir tout aussi ennuyeuse, c'est celle de la présentation d'adresses au départ des curés, à leurs fêtes, etc. Quel intérêt ont pour le public ces manifestations, ces expressions banales de sentiments d'affection et d'atta- chement ? Aucun, sans contredit. Ainsi, dans la Minerve du 15 Avril, c'est une adresse avec réponse au Rév. M, Dugas partant pour Rome ; semblable adresse dans celle du 11, au Rév. Mr. Brisette, faisant le même voyage. Ce sont là des fêtes de famille, que nous ne voulons pas con- damner, SBUS doute, mais dont les détails sont sans, intérêt pour le public. Pour ceux qui n'ont pas l'avantage de lire habituelle- ment la Minerve, nous citerons ici quelques unes de ses phrases, pour montrer le bon esprit qui l'anime et sa ma- nière de traiter les questions. '• Pie IX qui dans son allocution du 12 Mars, a si noblement re- vendiqué les droits et la liberté iraj.-rcscriptibleâ du St. Siège, a en- 138 LE NATURALISTE CANADIEN. courage et béni d'avance ces pieux pôlerinapes, qui attestent tout ensemble la vitalité rayonnante da l'Eglise, l'union qui existe entie ses membres, l'attachement profond qu'ils portent à la chaire de St. Pierre et les ardentes sympathies dont ils s'empressent d'entourer dans ses malheurs le saint viellard du Vatican. Jamais souverain détrôné n'a compté autant de sujets.... Le Canada a voulu se joindre à ce mouvement qui formera une des plus belles pages des annales de l'Eglise." (Numéro du 10 Avril). " Il arrive parfois à Sir John d'être violent ; mais quelle ironie et quelle politesse dans ses philippiques ! Il frappe avec une main de fer ; mais il a toujours la main gantée. M. MacKenzie, lui, injurie comme un palefrenier : il secoue son tapis, et fait voler la poussière qui retombe autant sur lui et ses amis que sur ses adversaires." (No. du 11 Avril). 2° Le Canadien. Nos instilutions, notre langue et nos lois. — Fonde en 1806, mais interrompu dans sa publication a différentes reprises, par suite des crises politiques auxquelles il a constamment été mêlé, le Cmiadien est aujourd'hui dans son 43e volume. Publié tous les jours depuis plusieurs années, dans la rue Ste. Famille, Québec, c'est le journal au plus grand format de toute la presse française. 11 est aujourd'hui la propriété de MM. Tarte & Desjardins, ayant le premier pour rédac- teur en chef. Quoique d'un plus grand format que la Minerve, le Canadien ne donne cependant pas autant de matière à lire, parce qu'il emploie un caractère beaucoup plus fort. Fondé dans l'intérêt du parti conservateur, le Canadien a constamment combattu dans les rangs de ce parti, à part i'nitervalle de 1866 à 1872, lorsqu'il devint la propriété de M. Evanturel. Le rédacteur du Canadien vient d'être élu pour repré- senter le comté de Bonaventure à notre chambre locale. Mr. Tarte est encore jeune, et déjà on peut le ranger parmi nos hommes politiques de premier ordre. Il est aussi doué de toutes les qualités qui peuvent assurer le succès : esprit subtil, pénétrant, une mémoire heureuse se joint encore chez lui à une énergie invincible. Ajoutons que laborieux NOTRE PRESSE. 139 à l'extrême et passionné pour l'étude, il sait largement mettre à profit les heureuses dispositions dont il est doué. II est en un mot de l'étofïe de celle dont on fait les grands hommes, par ce que, instruit et éclairé, et par dessus tout ca- tholique sincère, il sait aussi bien se soumettre que com- mander. Volant au combat avec toute l'impétuosité du jeune homme, on lui reproche de s'être quelquefois laissé em- porter par son ardeur, au delà du but ; mais c'est là une faute qui se pardonne facilement, et que l'âge ne manquera de corriger. Seul le soldat que l'impétuosité porte à ne pas écouter la voix de ses chefs dans l'entraînement du combat, mérite punition; mais Mr. Tarte sait obéir, sait même recevoir la réprimande, il vient d'en donner une preuve bien frappante. Au nioment où nous commençons cette revue, Mr. Tarte vient de recevoir une sévère réprimande de Mgr. l'Archevêque, pour ne s'être pas assez observé à l'égard du clergé, dans ses polémiques. Et sans chercher de faux- fuyants, ^li tenter de s'excuser en aucune façon, Mr. Tarte s'est soumis complètement, sans restriction aucune. " Quand on^estjiltramontain, dit-il, on regarde l'autorité comme la base de l'ordre. Si en engageant une polémique avec Mgr. l'Arcbé- vèque, je me fusse laissé entraîner à la révolte — ce que la presse libérale fait quotidiennement — ^j'eusse compromis la cause que je défends et que j'aime. " Ce noble langage, langage catholique dans toute la force du mot, a certainement plus grandi Mr. Tarte dans l'o- pinion des gens sensés et honnêtes, que sa faute a pu lui nuire auprès de ses détracteurs. Humanum est errare, il est de la nature humaine de tomber ; mais il n'y a que le chrétien sincère, le vrai catholique qui sait se relever. Mr. Tarte est un de nos écrivains les plus corrects. Sa phrase, toujours concise et claire, ne laisse aucune am- biguïté planer sur sa pensée. Si l'expression est parfois fortement accentuée, elle ne cesse jamais d'être juste et propre. C'est déplus un polémiste de première force. Ses répliques sont parfois sévères et écrasantes, mais elles ne sont jamais ni grossières, ni basses. 140 LK NATURALISTE CANADIEN. 11 est à regretter que nous n'ayons point en ce pays de Semaine Religieuse^ ou d'organe spécialement consacré aux matières religieuses, où toutes les questions où la religion se trouve concernée, pourraient être traitées par des per- sonnes compétentes, et soustraites ainsi au domaine des feuilles politiques. Car il faut avouer que ces polémiques religieuses dans nos journaux ordinaires, traitées comme elles le sont souvent par des personnes qui veulent faire de la théologie lorsqu'elles ne savent seulement pas leur catéchisme, sont bien plus propres à malédifier le peuple, qu'à l'éclairer et à l'instruire. L'opinion publique n'étant pas un tribunal compétent pour juger ces sortes de ques- tions, il serait grandement désirable que les journaux se les interdissent, excepté toutefois lorsque les principes sont attaqués. Le libéralisme devenant de jour en jour plus osé parmi nous, il faut bien lui tenir tête, et ne pas lui livrer le terrain. Mais il est arrivé plus d'une fois qu'on a agité des questions théologiques que ni le besoin, ni l'opportunité ne justifiaient de traiter ainsi ; ce n'était ni le lieu ni le temps d'amener de telles questions devant le public. Le Canadien comme la Minerve écrit quelle gente, en parlant des libéraux. (No. du 10 Avril.) Comme la Minerve aussi, il lui a fallu céder à l'imposi- tion des adresses ; son numéro du 10 Avril en contient une au Rév. M. Plamondon, et celui du 11 une autre au Kév. M. Connolly, ces deux Messieurs partant pour le pèleri- nage de Rome. Les gens de St. Ferdinand d'Halifax, mieux avisés, se sont contentés de rapporter la chose dans une correspon- dance publiée dans le No. du 13, sans essayer d'ennuyer le public avec leurs protestations banales de dévouement et d'estime. Leur curé fait aussi parti du pèlerinage. Il arrive souvent aux rédacteurs de corriger les épreuves de leurs propres articles et d'abandonner le reste à des assistants souvent fort peu scrupuleux sur l'honneur de leur feuille, se fiant probablement qu'ils ne sont pas directement responsables auprès du public. Ainsi on lit dans le No. du Canadien du 12 Avril : à NOTRE PRESSE. 141 " Un écrivain anglais dit qu'en coupant \es pleurs des patates à mesure quHls paraissent.... " On serait porté à croire qu'on a voulu dire fleurs, mais on fait ce mot masculin ?.... Inintelligible ! On écrit quartron, pour quarteron; selpêtre, pour salpêtre ; thérébentine^ pour térébenthine etc. Si moton pour désigner une petite motte était français, il s'écrirait du moins avec 2 tt, motton, mais les dictionnaires n'ont pas encore donné droit de cité à ce mot. " Le*S^ae»^ Farm, en parlant du pontage desétables, dit qu'il est d'usage de leur donner une inclination vers l'arrière " Il faut avouer que c'est là traduire l'anglais un trop littéralement. Le gâchis suivant n'est ni français, ni capable d'être compris. / " Le rouleau écrase les mottes de terre ; les terrains les plus durs et les plus motonneux sont, par ce moyen, rendus propres à la réception du grain, lencourage le germage, empêche l'évaporation, etc. Mais c'est surtout quand on sème de foi et qu'on met un terrain en graine que le roulage est nécessaire et avantageux. (No. du 12 Avril). C'est avec semblables jargons qu'on nous fait passera l'étranger pour des demi-sauvages. 3° Le Nouveau Monde. Journal Catholique — même format que la Minerve, paraît tous les jours, au No, 222, rue Notre-Dame, Montréal, est la propriété d'une société d'éclésiastiques et de laïques, ayant actuellement M. Desjardins, membre de la Chambre des Communes, pour rédacteur en chef, et M. le chanoine Lamarche pour censeur. Le Nouveau Monde est aujourd'hui dans sa 10e année d'existence. Fondé dans les intérêts conservateurs, et ayant toujours eu un ecclésiastique dans sa rédaction, le Nouveau Monde s'est particulièrement dévoué aux matières religieuses. C'est à lui en grande partie qu'on doit le fameux Programme catholique qui a fait tant de bruit dans ces dernières années. Comme le Nouveau Monde avait alors pour rédacteur en chef un libéral, qui ne faisait du conser- 142 LE NATTIRALTSTE CANADIEN. vatisme que pour toucher son salaire, plusieurs ont pensé que ce Programme n'avait été ainsi amené que pour pous- ser les conservateurs à des prétentions et des excès dont la ré- action ne pourrait être que grandement avantageuse au parti libéral, en ce sens surtout que les protestants, révoltés par les exigences de ce Programme, ne manqueraient pas de s'unir à ce parti. Et de fait, prévu ou nom, c'est ce qui a réellement eu lieu. Heureusement toutefois qu'il s'est trouvé des catholiques indépendants assez nombreux pour reconnaître le piège qu'on leur tendait et se soustraire au danger en rejetant le Programme. Ce Programme n'avait rien de blâmable ni de repre- hensible dans sa teneur, c'était du pur ultramontanisme ; mais il péchait du côté de l'opportunité ; c'était soumettre les candidats sincèrement catholiques à donner des ga- ranties de leur orthodoxie, comme si leurs antécédents n'étaient pas suffisants pour rassurer leurs commettants, et c'était en même temps révolter les protestants, qui n'avaient pas d'objections à laisser les catholiques jouir paisiblement de leurs droits, mais qui ne voyaient aucune raison qu'on vînt leur poser un tel ultimatum. Aussi l'Archevêque de Québec crut-il devoir intervenir pour trancher la difficulté, et déclarer publiquement qu'un tel document n'étant pas origine de l'épiscopat, ce serait agir sagement que de ne pas s'en occuper et de le laisser de côté. Cependant la parole de la première autorité ecclési- astique de la Province ne suffit pas pour calmer les esprits, le Nouveau-Monde avec le Journal des TroisRivières et le Franc-Parleur n'en continuèrent pas moins à prêcher la ligue sainte, et les autres journaux à leur tenir tête, si bien que les esprits s'aigrirent davantage de part et d'autre. Sur ces entrefaites, survint la chute du parti conser- vateur au pouvoir ; et le Nouveau-Monde, soit par calculs prévus, ou simplement trompé par les belles promesses des libéraux, donna sans hésiter son appui aux vainqueurs contre les vaincus. Ainsi on le vit accepter MM. Jette et G-eoffrion, et tolérer M. Laflamme. Il pourrait se faire ce- NOTRE PRESSE. 143 pendant, que dégoûté des fautes des conservateurs qui venaient d'être divulguées, le Nouveau- Monde, comme beaucoup d'autres, fût tenté d'essayer un peu du régime libéral, se rassurant sur les protestations des organes de ce parti, qui proclamaient répudier les rouges avec lesquels ils avaient jusque là marché, faisaient sonner bien haut leurs bonnes dispositions pour conserver à la religion tous ses droits, et promettaient ne pas donner dans les fautes de leurs prédécesseurs, et travailler sincèrement à la prospé- rité du pays. Mais à peine avaient- ils le pouvoir en mains, que MM, les libéraux se défaisant aussitôt du masque dont ils s'étaient voilés pour le conquérir, ne tardèrent pas de montrer qu'ils étaient bien réellement les rouges d'autrefois. Leurs chefs n'étaient pas encore tous réélus, que déjà on criait aux portes d(^ églises et dans les journaux : " notre parti n'a à répudier aucun des principes qui l'ont guidé jusqu'ici" ! " Place en haut comme en bas," proclamait leur organe de Québec ; disparaissez vieux serviteurs intègres du public, il y a as^z longtemps que vous êtes à la crèche du pou- voir, c'est a^^^notie tour d'y puiser. Et de fait, forts d'une écrasante majorité acquise ainsi par surprise ou escamotée par de fausses représentations, les libéraux montrèrent de suite ce dont ils étaient capables, et détrompèrent ceux qui s'en étaient laissé imposer par leurs fallacieuses pro- messes. Leur presse ne garda plus aucun ménagement, à tel point que les tribunaux durent condamner des actes de la plus révoltante corruption, cemme dans l'afiàire du canal Lachine, et que leurs organes n'hésitèrent pas même un instant à approuver et appuyer des mesures directement en contravention avec les prescriptions de l'Eglise, comme dans le procès Gruibord et ceux pour influence indue du clergé. • Le Nouveau- Monde ne fut pas lent à reconnaître son erreur, et à retirer son appui à ceux qu'il avait cru un moment être sincères ", et à sa suite, la foule des dupés se mit à ouvrir les yeux les uns après les autres, si bien qu'aux prochaines élections, les libéraux ne seront plus que les rari nantes dans le désastre du parti rouge, ou 144 LE NATURALISTE CANADIEN. libéral si on l'aime mieux, du moins dans la Province de Québec. Depuis que Mr. Desjardins est à la tête de la rédaction du Nouvèari'Monde, ce journal s'est toujours fait remarquer par sa conduite sage, prudente, irréprochable. Il s'est surtout tenu en garde contre ses excès de zèle qui L'ont poussé autrefois dans certains écarts. C'est particulièrement un journal religieux, mais il est aussi familier avec toutes questions qui s'agitent et sait les traiter avec franchise et capacité. Signalons ici quelques défauts de soin, surtout dans ses nouvelles locales, qui pourraient être facilement évités. " ....sur les rives enchanteresses du Yamaska." (No. du 9 Avril.) y, a-t-il pu jamais être aspire ? " .... un jeune homme mourut à l'hôpital civique.^' (No- du 10 Avril.) Par opposition à religieux ou militaire, c'est civil qu'il faut dire. Addresse au Rév. Mr. Brissette dans le No- du 10 et au Rév. Mr. Dugas dans celui du 11. Ce sont là des affaires de famille sans intérêt pour le public. " Les glaces ont refoulé considérablement hier devant la ville." (No. du 11 Avril). Ont refoulé quoi ? Refouler est un verbe actif. On emploie aussi des réclames pour le commerce d'un goût un peu douteux pour un journal sérieux. Vous voyez un entête promettant, vous lisez l'article avec intérêt, et lorsque vous en avez défilé une douzaine de lignes, vous vous apercevez qu'il s'agit simplement de chapeaux, de bottes, ou autres articles de commerce. Ce sont là des petites ressources que les grands journaux devraient ren- voyer aux follicules sans importance. 40 Le Journal de québec. Politique^commercial, industriel et littéraire. Petit in-folio, parait tous les jours, coin des rues Ste. Anne et du Fort, Québec, M. Aug. Côté propriétaire avec M. Bouchard pour NOTRE PRESSE. 145 rédacteur ; est actuellement dans sa 35e année d'existence, et suit aujourd'hui le parti libéral. Le Journal de Québec esta proprement parler le journal de M. Cauchon, fondé par ce Monsieur et dirigé aussi par lui pendant plus de trente années, ce n'est que depuis peu qu'il c'est donné un autre rédacteur, et nous pensons qu'il reçoit encore l'inspiration, et de temps à autres les écrits aussi du vieux jouteur. Fondé dans les intérêts conservateurs, pendant plus de trente ans le Journal a combattu, pour ainsi dire, à la tête de ce parti, souvent même avec un zèle trop peu mesuré, fris à parti à la fin pour ses nombreuses fautes politiques et les moyens condamnables qu'il avait souvent employés pour parvenir à son but, M. Cauchon se vit rejeté de ceux qu'il avait suivis jusque là, et c'est alors qu'il se tourna du côté de ceux qu'il avait combattus si vigoureusement et qui parfois l'avaient si fort malmené. Ceux-ci, disposés à faire flèche de tout bois, et peu soucieux de se montrer fidèles à leurs dédarrations d'honnêteté et de patriotismVsincère, lui donnèrent l'accolade sans scrupule; comptant même sur une majorité obéissant en aveugle à leurs ordres, ils n'hésitèrent pas à l'imposer de suite comme chef à la représentetion de la Province de Québec. Quand on a combattu pendant trente ans à la tête d'un parti, il semble un peu difficile de donner tout-à-coup un démenti à son passé et de se ranger du côté de ses ennemis, et il paraît difficile aussi de croire que ceux-ci peuvent oublier si facilement leurs griefs et soient disposés à embrasser aujourd'hui celui qu'ils voulaient pendre hier. Mais Vauri sacra famés ne sait pas tenir compte des trahisons, et le code libéral sait plus d'un accommodement avec les règles de l'honneur et du devoir. 11 va sans dire que nous ne parlons ici de M. Cauchon que pour faire l'histoire de son journal, car le Journal de Québec n'a jamais su se séparer de son chef, ou plutôt n'a jamais changé de maître, et est encore aujourd'hui souala tutelle de son fondateur. Conservateur avec lui pendant plus de trente ans, le Journal est aujourd'hui libéral avec 146 LB NATURALISTE CANADIEN. lui, et sera demain co>aijue ou turc suivant que lésera aussi Mr. Oauchon. Les ciseaux ont toujours joué un grand rôle au Journal de Québec, même aux j turs où le fougueux jouteur était dans toute sa vigueur ; car à part les éditoriaux où le poli- tique ardent deploy: it toute sa stratégie, et d'ordinaire d'une manière fort habile, le reste de la feuille se remplis- sait presqu'entièremeiii du produit des ciseaux ; et aujour, d'huiquele Journal est plus maigre, plus i)auvre quejaraais, les complaisantes lames sont continuellement à l'œuvre. Il faut reconnaît te toutefois que ces ciseaux ont été fort judicieusement tïmployés d'ordinaire, surtout pour remplir la première pai»v, si bien que nous avons entendu plus d'un abonné qui ii'avaient jamais pu se faire aux allures de M. Cauchon. t^nir au Journal de Québec, unique- ment pour les reproductions de sa première page. Nous n'aurions à cet égard (ju'un seul reproche à lui faire, celui de ne pas donner cruJit aux feuilles dans lesquelles ont joué les ciseaux. On ^ait fort bien que les lettres de Paris, de Rome etc., qu'on lit dans le Journal, ne lui sont pas adressées directement et spécialement, la justice et le res- pect pour les conveiiances exigent alors qu'on en donne crédit à qui de droit. Dans les six numéro du Journal publiés dans la se- maine du 8 Avril, tout l'éditorial de cette feuille en rem- plirait à peine deux colonnes. Il y en a assez cependant pour nous faire juger quel esprit anime aujourd'hui cette feuille, qui malheureusement n'a pas que la couleur de libéral. L'humiliation, la soumission humble et résignée d'un vaincu, a quelque chose de particulier qui commande l'ad- miration et le respect à toutes les âmes bien nées. Les fauves même des forêts sentent leur fureur s'évanouir de vaut l'ennemi malheureux qui se couche à leur pieds et semble implorer miséricorde. Le Journal de Québec, lui, OTi vrai libéral, ne coiuiaît pas de si nobles sentiments. Mgr. l'Archevêque vient d'humilier Mr. Tarte, celui-ci se soumet sans restriction aucune, accepte la réprimande en NOTRE PRESSE. 147 véritable entant de FEglisf^, dit qu'il veut s'observer davan- tage à l'avenir. ^ Mgr. est sati.-lait de la soumission, il déclare publiqueraent soir contentemeni ; le Journal de Québec avec les autres organes libéraux ne veulent pas l'accepter, eux. Ils prêtent à M. Tarte, pour avoir le plaisir de le combattre, des motifs que seuls peut-être ils auraient été ca])ables de mettre en jeu. N'est-ce pas là du pur libéralisme, de ce libéralisme qu'a condamné Pie IX ? (Voir le Jowrunl du 9 Avril). Dans son numéro du 10, le Journal veut annoncer le décès du Rév. M. Lequerré ; il fait mourir Mr. Leguerre. Rien de plus avantageux que la critique littéraire, lorsqu'elle est faite convenablement, c'est-à-dire, lorsque laissant l'autt^ar à l'abri, l'œuvre est jugée d'une manière impartiale, Citant des éloges immérités de même qu'une censure outf ée. Le numéro du Journal du 11 Avril con- ùont une Icjngue critique d'une lettre parlementaire de Mr. Eirthe, qui\ ne fait pas plus honneur à l'écrivain qui s'abrite sous le voil^de l'anonyme, qx\!-à\Y Journal qui lui sert de véhicule. De^hx^ises comme la suivante, par exemple, ne sont pas dignes d'un journal de bon ton. " Comme il est envieux et mdchant cette homme au rei^ard eif;iré, faux. Il ne vous regarde jamais en face, et ses yeux se meuveut obli- quement." Qu'a à faire le physique de Mr. Barthe avec sa gram- maire et son style ? Puis fauteur, dans son zèle outré, en vient à critiquer même des phrases fort correctes. Con- tentons-nous, dans les rapports parlementaires, d'un lan- gage clair et correct ; ce serait trop exiger que de vouloir toujours y trouver l'élégance et la recherche. " Les quelques chapitres que nous avons entendus lire." (N^ du 12 Avril). L'écrivain a ici oublié sa règle du participe passé; un chapitre peut être lu, mais ne peut lire. Dans les commentaires que le Journal fait de la lettre de M. Masson à M. Cauchon, à l'occasion des amendements à la loi d'élection, tels que demandés par l'épiscopat, N*^ du 13 Avril, la mauvaise foi de l'écrivain se montre clairement et 148 LK NATURALISTE CANADIEN. sans réticence. D'abord il parle " irun projet de loi qui aurait pmir hiit de soNsfraire le clergé à In loi génçrale des éleftions." Ni lesEvêques, ni M. Massou n'ont jamais mentionné rien de tel. Mr. Masson offre son concours franc et sincère aux libéraux s'ils veulent, eux aujourd'hui si puissants, pro- poser des amendements à la loi. Et on ne voit là qu'un piège, une superchorie. On voudrait que Mr. Masson prendrait lui-même finitiative, mais on se garde bien d'aller aussi loin que lui, et d'offrir son concours. Est-ce là être franc, honnête ? Mr. Masson sans le concours des libéraux qui ont le pouvoir ne peut rien; mais les libéraux avec l'appui des conservateurs offert par Mr. Masson peu-* vent tout ; et ils refusent d'agir ! N'est ce pas, pur cela même, se déclarer hostiles à la mesure ? Sans les derniers numéros du Journal de Québec^ il nous en eut coûté doublement de le rangt^r parmi les ennemis de la religion, dans la triste phalange des vrais libéraux,' car nous connaissons assez son personnel pour savoir qu'ils sont tous catholiques, se disent religieux et prétendent fêtre. Mais que penser de catholiques qui veulent res- treindre les droits de l'Eglise ? N'est-ce pas du libéralisme au premier degré? Aussi un correspondant du Courrier du Canada qualifiait il de monlrueuse une telle conduite ; et il avait certainement raison. Voyons donc quels excès porte fesprit de parti en politique, et comme déjà est profond le sillon que s'est creusé le libéralisme dans notre Province ! Des chefs font des écarts, ils empiètent sur les droits de l'Eglise ; leurs ad- versaires profitent de ces fautes pour les combattre. Et voilà que pour se défendre, les journaux du parti viennent entreprendre d'excuser ces écarts, de justifier ces fautes ! On pourrait prétexter peut-être la bonne foi, croire à une erreur involontaire ? Mais fépiscopat a parlé ; tous les doutes sont disparus; il n'y a plus de milieu à l'hési- tation. Vous êtes catholiques ? laissez aux protestants à nous faire la guerre, combattez pour la défense des droits de votre mère, dussent vos chefs succomber sous le poids NOTRE PRESSE. 149 de leurs fautes. Vous voulez persister à les défendre, vous portez la main sur votre mère ? Monstres ! cessez de vous dire ses enfants ; déclarez-vous ouvertement; ôtez le masque d'hypocrisie qui vous couvre, et proclamez que vous êtes de francs libéraux, des ennemis de l'Eglise. Le No. du 14 Avril contient une regrettable lettre de M. Lemay, qui lui fait perdre complètement sa cause, si toutefois elle était bonne. Dn écrivain du Canadien a critiqué, d'une manière fort spirituelle, il faut le recon- naître, une lecture qu'à donnée M. Lemay a l'Institut Canadien. Que devait faire M. Lemay ? Il devait laisser au public qui l'avait entendu à juger entre lui et son. critique. Mais voilà qu'il prend à partie le Rédacteur en chef du Canadien — qui n'était point l'auteur de la cri- tique—et se répand en basses personnalités qu'il met à la place d'une justification. De tels écrits nuisent également à ceux que les signent et aux journaux qui les publient. " Décédé à Marseilles, le 2 courant.'''' N'est-ce pas plutôt le mois qui court et non le 2 ? 5^ Le National. Journal politique quotidien. — D'un format un peu plus petit que la Minerve, est publié à Montréal par MM. Laframboise & Oie., dans les intérêts du parti libéral, sans nom de rédacteur responsable, poursuit sa 5e. an- née. Le National a succédé au Fays, qui lui-même avait remplacé V Avenir, c'est dire de suite quel esprit l'anime. Cependant le National n'affiche pas l'impiété avec le cynisme qui distinguait le dernier, ni avec l'audace par- ticulière au premier. Il se contente de faire la guerre à l'Eglise à la manière des libéraux. Cette tactique est plus de mise de nos jours, et se prête mieux aux exigen- ces des temps actuels. ^ Le National a de temps à autres protesté de sa sou- mission à l'Eglise et de son dévouement à la religion ; mais chaque fois qu'il a cru pouvoir servir mieux ses in- 150 LE NATURALISTE OANADfEN. téi'cts en agissniit autrement, il n'a pas hésité nn instant ;\ le faire. Le jiiuciiKMjt de l;i eour suprême dans l'élec- tion de Charlevoix nous en toïirnit un exem])le tout récent. Le National., comme tous ses confrères libéraux, » donné son approbation à ce jugement sans restriction aucune ; et la protestation de l'épiscopat ne paraît en au- cuue façon avoir alfecté sa détermination. Comment croire aux protestations de dévouement à l'Eglise de la part d'un catholique, lorsque celui-ci veut la dépouiller de ses privilèges, veut la rendre Tesclave de l'état ! A présent que l'etfervescence du moment est passée, tout homme sérieux qui voudra examiner froidement la cé- lèbre décision, se convaincra facilement que les juges de ce haut tribunal n'ont commis là (qu'une bien regrettable erreur de jugement, en donnant à un texte de loi une interprétation fiiusse, que les législateurs n'avaient nulle- ment prévue. En effet, était-il entré dans rcsi)rit des légis- lateurs de vouloir comprendre Tintluence spirituelle en passant une telle loi ? î^on certainement ; par ce que si c'eût été le cas, la chose était assez importante pour mé- riter une mention spéciale, comme l'a fort bien fait re- marquer M. le juge Routhier ; mais alors cette loi eut dû être soumise au Parlement Impérial : toute loi, d après notre constitution actuelle, affectant les intérêts religieux d'une portion quelconque des sujets de la Puissance, ne peut avoir d'etîct sans l'ai)probation du gouvernenjeut impérial. Ce n'est donc qu'en torturant un texte de loi qu'on lui fait dire ce qu'il ne dit i)as, ce qu'il n'a pas voulu dire, et ce (pi'il n'aurait pu dire. Mais comment se fait-il que des juges aussi éclairés que ceux de la cour suprême aient i)u se tromper jusqu'à ce point ? Le voici : les i)rotestants parmi ces juges ont obéi àrimpulsion de leur fanatisme, entendant encore raisonner à leurs oreilles le fameux cri de t»uerre tout récemment lancé A Argenteuil, par celui-là même qui ve- nait de les nommer à leurs hautes fonctions. " Les temps NOTRE PRESSE. 151 sont arrivés où la grande gnerre à raltramontanisme doit être livrée." Quant aux catholiques, ils se sont tout sim- plement laissés entraîner, sans s'en apercevoir, nous vou- lons le croire, par leurs prédilections libérales. Ils suivent ce dangereux sillon depuis longtemps déjà, et ils avaient à juger des adversaires politiques ; c'était plus que suffisant pour les entraîner à cet écart. Mais c'est tellement bien le cas, que leurs prédispositions ont influencé leur froide raison, qu'ils n'ont pas même eiitre[>ris de réfuter le juge- ment du juge Eouthier, si admirable de logique et de science, et l'ont renversé d'un mot sans le détruire, se contentant de réflexions que ne justifiait pas même le dossier devant eux. Pour tout catholique sincère, et que n'aveugle pas la passion, la seule irretention qu'un juge puisse venir dire à un curé : " moi, cemme représentant de l'autorité civile, je nie que vous ayez le droit de dire que telle ou telle chose est un péché ", est une révoltante monstruosité ! Le catéchisme seul suflît pour en convaincre. Le National, i)our une grande feuille quotidienne, est assez pauvre en fait de rédactiou. Il donne une édition du soir, mais il ne fait en cela que devancer celle du lendemain matin poiu' les nouvelles locales, car celle-ci répète ce qui a paru la veille. On voit que là aussi, comme en beaucoup d'autres biu-eaux, le personnel fait défaut, et que la besogne retombe à peu près toute entière sur un rédacteur unique. Les ciseaux paraissent jouer un grand rôle au Na- tional, ce dont nous somme loin de le blâmer, car le fran- çais de ces petites nouvelles coupées à gauche et à droite, vaut d'ordiuaire mieux que sa propre prose. Citons quel- ques phrases pour preuve. " Comme le pécheur endurci, il avoue ses fautes et celles de ses amis en effleurant la gaudriole." (No. du 13 avril). Effleurer la gaudriole ! ne serait-ce pas une formule cabalistique du code libéral ? Les dictionnaires ne nous renseignent pas sur ce point. 152 LB NATURALSTE CANADIEN. "Ha demandé carte plusieurs fois, mais ne pouvant plus long- temps sauver son atout, il joue maintenant cartes sur table. " Demander carte ! nouveau mystrre ; compieuoiis pas. "Hier soir entre huit et neuf heures, une vache brune brayée s'est échappée de récurie de M, St, Jean......." (No. du 13 avril, répété dons celui du 14). Mais cette vache (^tait-elle bordée en planches, qu'on ait pu la brayer ai». si comme une chaloupe ? "Deux monteurs " émérité Je retroussai mes manches et enfonçant mon " point " dans cette gueule menaçante, je saisis la langue de la louve et en un rien de temps je retournai la bête féroce bout pour bout et bientôt ce qui avait été la tête devint la queue. " Quel j>oiHf pour opérer dételles merveilles ! et comme c'est bien dit ! Avouons que MM. les libéraux de IMont- réal sont fort accommodants, de se contenter d'un journal de cette valeur j)our leur unique organe. 6° L'Evénement. Journal Quotidien^ propriété de M. S. ^Marcotte, avec M. Fabre pour redact eur-en -chef, et M. Lafrance comme substitut; jtetit in-folio, est publié au N° 1, Rue Buade, Québec; dans les intérêts du parti libéral, poursuit au- jourd'hui sa dixième année d'existence. Ceux qui s'attachent aux princii)cs, n'ont jamais été les chercher dans V Evénement, car ce journal a constam- ment fait litière de règles de toutes sortes. L'Evénement a été avant tout le journal pour rire; i>ourvu qu'il égayât, tous les sujets lui convenaient également. La religion ne trouvait pas plus grâce à ses yeux que la réserve et les bienséances. Le sexe faible, qui en toute occasion commande les égards, la sainteté du serment, la Provi- dence, etc., ont tour à tour été les objets de ses attaipies ou le sujet de ses railleries. Des anecdotes de goût douteux, des reproductions puisées à des sources suspectes, des remaniues peu convenables sur les personnes les plus digues de respect, ont tour à tour pris place dans ses co- lonnes. L'autorité ecclésiastique a dû intervenir plus d'une NOTRE PRKSSE. 153 fois pour revendiquer rhonneui des principes outragés et protéger les règles de la morale; mais on semblait être blindé là contre des traits de cette sorte, on les recevait avec nu silence significatif, et dès le lendemain on était prêt à recommencer. Ce journal, mis à la porte dés sémîuaires et des évê- chés, proscrit publiquement dans les chaires, affichant souvent son alfrauchissement de tout frein avec un cynisme révoltant, était cependant encore reçu pav un grand nombre ; pourquoi I parce qu'il faisait rire. Plume légère et facile, maniant adroitement l'épi- gramme et le bon mot, son rédacteur-en-chef, avec ses phrases élégantes et son discours soigné, parvenait à en imposer aux personnes peu clairvoyantes ; on faisait une lecture amusante, on riait le plus souvent, et là dessus on ne tenait pas compte de tous les faux principes, et des épines souvent cachées sous les fleurs qu'on y rencontrait. D'un autre côté, sans principes plus arrêtés eu i)olitique qu'en religion, les partisans du parti qu'il servait dans l'occasion, ne dédaignaient pas de se voir défendre d'une manière jugée fort habile par ceux qui font céder la logique à une phraséologie élégante ou à des mots vides de sens. Disons aussi que c'était la feuille ou étaient reçus tous ceux qui, par raisons de principes ou de con- venances, avaient été éconduits d'autres bureaux où l'on se montrait i)lus circonspect et plus réservé. Voilà ce qui explique en partie la vogvie de ce journal, surtout dans nos villes, où l'oisiveté toujours avide d'amusements, se montre souvent fort peu scrupuleuse dans le choix qu'elle en sait faire. L'Evénement, quant aux principes, est à peu près au- jourd'hui ce qu'il a toujours été, c'est-à-dire que c'est la dernière chose qui l'occupe ; mais au point de vue de la littérature, cette feuille est bien déchue de ce qu'elle était autrefois. Avec M. Fabre, si la ligne suivie n'était pas toujours la plus sûre, on avait au moins le plaisir de se promener agréablement ; la route aplanie se déroulait 154 LB NATURALISTE CANADIEN. rai)idement, sans pour ainsi dire coimaître ni obstacles, ni lieurts ; c'était le vol puissant de Taigle (jui nous taisait planer sans etlorts dans les plus hautes régions étliérées : mais a\ec l'écrivain actuel, c'est un tout autre modo, on ne plane plus dans les airs, l'aiiile a i)erdu ses ailes et ne sait plus que fouler le sol du pied, à la ta^'on du coq vul«^aire et du lourd dindon. Ou croirait toujours en- tendre le i>édagogue dans sa tribune formulant ses phrases, grammaticalement si vous le voulez, mais sans connaître de style pour ainsi dire, et ne donnant ur lui permettre do se reconnaître. Tirons donc une petite glace de VJE- vénement pour la lui mettre devant les yeux. "Si l'on supprimait le "Canadien, " jiar un moyen quelconque, on supprimerait par là la vraie source du mensonge, de la calomnie, de l'hypocrisie et la fourberie, et quant aux niaises platitudes et aux plates niaiseries, il n'y en aurait plus du tout. Les honnêtes gens et les gens d'esprit respireraient enlin à l'aise." (No. du 13 avril). " Autant de mots autant de mensonges et d'hypocrites insinuations. Evidemment Tartuffe et Bazile ne résident pas seulement au " Canadien " on peut être sûr de les trouver au "Courrier du Canada." (No. du 14 avril). Eh bien ! comment vous trouvez-vous, MM. de V Evé- nement^ ne vous êtes-vous point là peints tel que vous êtes ? Dans les six numéros que nous avons devaut nous, c'est presque partout le même langage châtié et poli Les mots tartufle, fourbe, menteur, hypocrite, sont répétés jusie en est trans- mise au Bureau Central de Toronto. Ces endroits d'observation sont assez nombreux. On en compte plus de cent-dix, de|juis la Colombie jusqu'aux provinces maritimes, dont quiuze dans la province de Québec. Au printem[)S de l'année dernière, M. W. Baby obtint des appareils pour l'établissement de quatre stations dans le Sagaenay, dans les intérêts du futur chemin de fer du Lac St. Jean, paraissait-il. Ces stations ont été fixées à Chicoutimi, à Hébertville, à St. Louis et à St. Prime. Chicoutimi avait été déjà station méléorologique pendant trois ans, de 1872 à 1875 ; les observations étaient prises alors par les Dames du Convent. Ces observations se fout maintenant au Séminaire, où l'on a commencé aussi depuis peu à observer la quantité d'Ozone répandu dans l'atmosphère. 3° Stations pj'incipales {Chief Stations). Ces stations qui sont peu nombreuses, étant bien i)ourvues d'appareils, prennent des observations sutiisamment fréquentes et 166 I.K NATUKALlsTE OANAFMEN. continues i)ourfonvnir(ies donnc'us (iiii serviront an caknil des moyenne» constantes, dont la eoiinaissançps est néces- saires i>our éliniiiuT des observations faites aux stations ordinaires, les parliculariiés de eliiiquo année. On com- prend (lue ce derniiM- but ne poni ra, êii'O atteint qn'après un grand nombre d'années. Ces stations sont au nombre de ofize : Sydney et Halifax, X. E. ; St. Jean et Fiederi.-ion, ^. B. ; Québec et INIontréal, Q. ; Kingston, Toionto, Woodstock, Ont.; Winnipeg-, ^Manitoba; et Snenc«i's Bridge, en Colombie Anglaise. 4° Beportipfj Tdrffrapli Stations. Les rai>ports do ces stations an Bari*aii Central se font par b*. lélégiai)be. Elles sont au nombre de (ininzc, doiif riîKj dans la pro- vince de Québec, à la Toi titoaux-P ères, à Québec, à Montréal et h Ottawa. Ce sont ces stations qui fournis- sent les données innuédiaies jiour les i>!oiu)stic.s du temps. 5° PahUshing TeleyriqjJi Stations, comprenant les Dram Stations. Ces staijons reçoivent du Bureau Cen- tral, par le telegraph', les avis de tempête, dont connais- sance est donnée, [»ar avertissements écrits ou par signaux, à la partie du pays qui les avoisiue. Il y a irenie-six Drum Stations, dont ciu(i dans la jnovince de Québec, Percé, Gaspé, roinie-aux-Pères, Québec et Montréal. Un arts de tempête {storm warning) est la publication de l'opinion que, peu après le tem})s si>écifié, une tem- pête aura probablement lieu dans quel(piei)artie du pays situé dans un rayon de cent milles du port qui a reçu l'avertissement. Un avis de cette sorte, ou plus exacie- ment une prédiction, est dite êti-e véritiée loi's(prnn coup de vent {gah) assez violent pour être dangei eux se fait sentir dans le temps indiqué, soit au port lui-même, soit à une distance n'excédant pas cent milles. Le plus grand nombie des avertissements de tempête sont vérifiés. Ainsi, sur quatorze avis adi-essés à Québec, il y eut douze cas où la tempête se fit sentir dans les limites prescrites, et deux seulement où aucune tempête CALEDRtKR DK FLOlîK VOUR 1877. 1G7 Oft fat constatée ; dix avis arrivèrent avant le commence- ment de la tenipêie; et une seule tempête eut lien sans avoir élé annoncée à l'avance. Ces renseignements suffisent pour démontrer que le système mécéorologiqu'c^ du C;]nada est assez bien orga- nisé ; il se p^riecrionne d'ailleurs d'année eu aunée. La gL'aude atrention que i'on doaue de nos jours à la Météo- rologie peut faire espéier des résultais importants dans un a\îMiir peu éloigné, grâce aux patientes observations qui se ])OUî'suiveiit de tontes parts. Il sera alors bien exact de dire que /leH (Fcirtneuf) est l'extrême limite au Nord où se ren- contre le Populus Canadensis, vulgairement appelé Liard. (2) L'Hedyotis cœrulea est très commune à Nicolet ; nous l'avons aussi rencontrée à Blani'urd, sur les bords de la Rivière Bécancour, mais nous ne sachons pas qu'on l'ait jamais trouvée dans les environs de Québec. LES PLANTES MELLIFERE DU CANADA. iConiinué de la page 111). Août. Le mois d'Août voit presque toutes les plantes épa- nouies en juillet continuer leur lloraison en s'associant à celles qu'il oiîre lui-même. Nous citons comme parti- culièrement recherchées des abeilles. LES PLANTES MELLIFÈRES DU CANADA 169 La Ciguë, Conium maculalum. Lin., vnlg. Carotte à Moreau (Poison Hemlock), si commune daus nos prés humides. En général toutes les Ombellifères sont fort recherchées des insectes, mais il n'en est peut-être aucune qui n'oflre de jdus fortes chances aux Hyménoptérologistes que la Ciguë et le Panais, Pastitiaca saliva, Lin. ; c'est sur ces deux plantes que nous faisons chaque année nos chasses les plus abondantes d'Ichneumonides. Citons encore : La Zizie, Zizia aurea, Koch, de 1 à 2 pieds, sur les bords des chemins, à fleurs jaunes, ressemblent beaucoup au Panais. La Berce, Heracleum lanatum, Lin., cette vigoureuse plante herbacée de 4 à 6 pieds, à grandes ombelles, qu'on trouve surtout près des rivières dans les endroits humides. La Berle, Sium lineare, Michx. et latifolium. Lin., à fleurs blanches, qu'on ne trouve guère que sur les grèves vaseuses. L'Angélique, Archangelica alropurpurea, Hoffm., à tio-e de 4 à 6 pieds, à fleurs blan?.:hes, ressemblant assez à la Berce, mais s'en distinguant surtout par ses ombelles qui prennent la forme globuleuse aussitôt après la floraison. On la trouve d'ordinaire près des rives du Fleuve. Dans nos jardins potagers: la Carotte, la Coriandre, le Carvi, le Cerfeuil, le Persil &c. Une plante de cette époque des plus recherchées des abeilles est l'Asclépiade, Âsclepias Comuti, Decne., vulg. Cntormiei' [Common Silkweed), connue de tout le monde. Cette plante est si bien appropriée à la nourriture des in- sectes, qu'il est rare qu'on puisse la recontrer en fleur sans qu'elle nous eu ofï>"e quelques uns. Elle a cependant un inconvénient pour les abeilles, c'est qu'il arrive assez sou- vent que celles-ci, en voulant pomper le miel qu'elle con- tient abondamment, s'attachent aux articulations des tarses les masses poUéniques de ses fleurs, si bien que souvent l'insecte ne peut s'en débarrasser qu'en se mutilant plus ou moins. Sa congénère, l'Asclépiade tubéreuse, As. tnberosa, Lin , qu'on ne voit ici que dans les jardins, est encore plus dangereuse sous ce rapport. Mous avons vu mainte et 170 LES PfiANTI'.S MKLLIFKHK^^ DU CANAOA. mainte lois des aboillt;s, dos guêpes etc. travailler fortement })our se dt''barras.ser de ces adhérences à leurs pattes, et le plus souvent s'envoler en enlevant les masses poJlouiques, pour aller sans doute plus loin se désarticuler les tarses par de nouveaux elibrts. Le iSarrazin, Ftigo/tt/rum escu/erdum, Mœnch. jittire aussi beaucoup les abeilles, quoique n'oH'rant qu'un miel de qualité iiilérieure. Il en est de même des autres Poly- gonées, comme l'Oseille, Ruinex ucelusa, Lin., la Patience Rumtx ci'ispus. Lin., les Renouées, Polifgonmii (wicuUire, Virginianum, amphibiiun etc., la Uetterave, Beta vu/g-aris etc. Septembre. Avec Août finit pour ainsi dire le temps de la récolte pour les abeilles, elles ne font guère en Septembre que compléter leurs provisions sur les fleurs dont la floraison se continue et sur quelques unes qui n'apparaissent qu'alors, mais qui sont presque toutes assez pauvres en miel. Ce sont L'Onagre, Œnolhera biennis, Lin. [Evening Primrose), plante de 2 à 3 pieds, à fleurs d'un beau jaune. Les Epilobes, Epilobium spicaiiim, Lam., coloratuni, M.ichx.,pahis/re, Lin. &c. vulg. Asperges. Les Renoncules, Pvanuncuhis acris qui continue sa florai- son jusqu'aux gelées, y lûgl. Marguerite Jaune, qiC on trouve partout. Les Astères, dont on compte un grand nombre d'es- pèces. Les Verges d'or, Solidagu lanceolnta, squarrosa, lalifolia speciosa, etc. {Golden Rod). Les abeilles paraissent préférer encore les Verges d'or aux Astères, mais ce sont les unes et les autres des plantes asïsez pauvres en miel, et que les insectes recherchent par ce qu'elles n'en ont point d'autres à leur disposition. Les abeilles trouvent généralement plus à glaner en Septembre dans les jardins que dans nos champs, car un o-rand nombre de plantes y poursuivent encore leur flo- raison, telles que Balzamines, Verveines, Brézines, Phlox, Glaïeuls, Lis, Thlaspis etc., etc. Aussi les vrais apiculteurs CORRESPONDANCES. 171 ne manqneni-ils jamais de pourvoir abondamment leurs jardins de plantes variées pour fournir à l(«ir.« abeilles des ressources lorsqu'elles n'en pourraient trouver ailleurs. Il en est même, et la chose est laciie à pratiquer, qui ne cultivent certaines plantes, comme le Mélilot, le Késéda {Mignonette), les Sauges etc. que dans le but d'approvi- sionner leurs abeilles. C'est une pratique assez commune en Euro]^e, et qui aurait encore davantage sa raison d'être en nos rudes climats, où la saison des chaleurs et des fleurs est si courte. CORRESPONDANCES. Insectes noiuviés. Il n'y a encore que quelques mois que notre Faune est livrée au public, et des travailleurs infatigables, aussitôt à l'œuvre, ont déjà pu nous offrir de nouvelles additions. Le Rév M. Huart nous écrit de Chicoutimi : "Je vous envoie une nouvelle e-pècd de Buprestide, que je ne puis rapporter exactement aux espèces décrites dans votre Faune. Si c'était un? espèce nouvelle ?.... Les élytres n'ont (|ue .six taches jaunes, et les anneaux du ventre ne portent f|ne deux taches rout;e.s chacun, et aucune sur le nnlieu. J'y jouis aussi un Téiépluuide que je pense bien ne pas se trouver décrit dans noire Faune." Le Bupreste est le Buprestis Nutial/i, Kirby, espèce fort variable dans la disposition et l'étendue des taches des élytres. Votre variété est fort intére.ssante, elle prend un faciès particulier surtout dans la disposition des lignes sou- levées des élytres. Plus heureux avec le Téiéphoride, vous avez là une espèce qu'il faudra ajouter à notre Faune, c'est le Podabrus lœvicoll is, 'Kirhy, que nous n'avions encore jamais rencontré. De sou côté, le Rév. M. Burque nous écrit de St. Hyacinthe : " Vous me nommez Xylotrechus coluuus, l'insecte que je vous ai 172 LE VATORALrSTE CANADIEN. envoyé ; je n'ai rien à «Hro, c'est très bien; mais çn n'empêoh'J pas qu'il .se trouve onfore (|ucl(|ue chose iv\ fond «lu sac ; car un autre insecte que j'appelais auparavant Xi/lotrechus colonus, se trouve bel et bien mis i\ la porte ei tléponillé de son nom. Comme vous êtes la cause de ce rcmne-UJL'nauo, vous y remédierez vons-môaio. Je vous envoie l'intrus, vous dccidoroz sur son sort. " Je vous envoie aussi un Pythide non décrit dans votre faune, c'est peut être un Priogiiathus, mais il paraît bien différent du monili- conils. Enûn j'y joins deux autres individus qui se montrent aussi récalcitrants à l'identitication." Malgré votre répugnance, il faut vous résigner à prendre le No. 1 pour Xijlotrechus colonus. Votre individu est une femelle un peu vieille ; cependant la tache rous- sâtre-pâle de l'extrémité des élytres est bien distincte. Mais voyez surtout les carènes frontales, comme elites sont abso- lument semblables à celles des autres indisM^us de cette espèce. No. 2 est bien aussi un Xylotrechus, mais une espèce différente, c'est l'annosus, îSay. Sa coloration et ses carènes frontales suffisent pour la distinguer. No. 3 n'est pas tin Priogrialhus, mais bien un Boros. c'est le Boros unicolor, Say ; enfin No. 4 est un Cistélide, c'est \Aridro- chirus liiteipes o, Lee. La femelle dans cette espèce est passablement différente du mâle. Les trois derniers devront tous trois être ajoutés à notre Faune, car ils ne s'y trouvent pas décrits. Si en différents «Midroits de la Province on avait des travailleurs tels que MM. Burque et Huart, en bien peu de temps on parviendrait à obtenir les matéraux d'une faune complète de notre territoire. NÉVROPTÊRES. 173 Fig. 4. FADNE CANADIENNE. LES INSECTES— NÉYROPTÈRES. (Continué de la page 123). La fig. 4, ci-dessus nous est parvenne trop tard pour pouvoir prendre place dans le dernier numéro. Elle repré- sente la Corydalis cornue, de grandeur naturelle. «, nous montre la larve parvenue à son complet développemer-t. Ces larves se trouvent particulièrement dans les ruisseaux à courant rapide et à lit pierreux, elles se tiennent là, Fis,'. 4 — Corydalis cormUa, Lin., grauiienr uatnielle. 174 LE NATUriALISTE CANADIEV. pour faire la chasse aux larves d'Ephémérides, de Phry- ganides etc. b, nous tnoutre la chrysalide sortie du co- con qu'elle se construit, dans la terre pour subir sa méta- morphose. Cette chrysalide est, comme celles des papillons, immobile et ne peut prendre de nourriture. On voit en 6-, un mille i\ l'état parlait. Les mandibules, énormément développées, nues comme des antennes, se croisent vers l'extrémité, r/, nous montre la tète de la femelle avec ses mandibules beaucoup plus courtes que celles du mâle, mais armées de dents au côté interne. Fam. IX. MANTISPIDES. Maniùpidœ. Les Mantispides avec les Hémérobides et les Panor- pides constituent le groupe des Planipennks de certains auteurs; parce que, en effet, leurs ailes mférieures sont planes comme les supérieures, c'est-à-dire ne sont pas repliées à l'angle anal. Les Mantispides se disti lignent surtout des deux autres familles de ce groupe par leurs pattes antérieures qui sont ravisseuses, c'est-à-dire cai)ables de saisir, de retenir, comme daiis les Mantes parmi les Orthoptères. Cette famille se borne au seul genre qui suit. Gen. Mantispe. Blanfispa, Illig. Tète transversale, courte; yenx très gros. Ocelles o. Antennes courtes, fortes, filiformes. Prothorax très long, constituant un tube évasé en avant pour l'insertion des pattes autériaures. Celles-ci, vu leur distance des autres paires, paraissent attachées à la tête, leurs jambes dilatées en disque armé de dents à sa partie inférieure, formant avec le tarse en opposition un organe de préhension. Tarses de cinq articles, leurs crochets dentelés à l'extrémité. Ailes ayant leurs 3 premières nervures plus épaisses que toutes les autres, la 2e se joignant à la 1ère vers le milieu. Abdomen court, assez robuste. Une seule espèce dans notre faune. Mantispe brune. ManlUpn hninura, Say ; M. varia, Erickp. ; M. Burqiiei, Prov. — jjong. .75 pouce. D'un brun ferrugineux avec taches de jaune et de noir. Tôte bran-roussâtre avec une ligne trans- NfiVROPTÊRES. 175 versale noire à la base des antennes; celles-ci presque blanches ù l'ex- trémité. Prothorax cylindrique, fort allonsré. marginé de noir en avant et portant une bande noire en arrière divi«^e par une strie jaune arquée. Méso'hovax margin^ <\e noir en avant et d<' jaune en arrière ; écasson jaune. Métathorax avec une lign'^ jaune ;iu sooiiiiet. Abdo- men brun, noir à la ba.se. les segments 1, 2,3 et 4 noirs ù la ba>e et marginés de jaune au .-oniuiet. Pattes brunes, un peu plus claires que le.corps, les jambes antérieures noires en dedans. Ailes obscurcies d'un brun rons.-âtre dans toute leur moitié extérieure et leur extrémité. Non encore trouvée à Québec, mais capturée à St. Hyacinthe. Comme cette espèce est très variable dans sa coloration, et que Say dans sa description ne mentionnait pas les anneaux jaune-clair des segments abdominaux, nous avions cru avoir affaire à une espèce nouvelle, et l'avons décrite sous le nom de Burquei, A la page 247 du vol. Yll du Naturatiate ; mais le l)r. Haoen, nous dit qu'après l'avoir comparée avec plus de 50 autres specimens venant de divers points des Etats-Unis, il est positif à aifirmer qu'elle est bien la brunnea de Say. Ces insectes assez lourds, quoique carnassiers, se tien- nent d'ordinaire sur les feuilles des arbrisseaux, guettant leurs proies au passage plutôt que de les poursuivre. Assez commune à St. Hyacinthe. Fam. X. HÉMÉROBIDES. Hemewbidœ. Tête perpendiculaire au corps, non prolongée en bec. Antennes variables, le plus souvent filiformes. Yeux hé- misphériques ou oblongs. Ailes le plus souvent tecti- formes dans le repos, les antérieures ordinairement plus larges qtie les postérieures, celles-ci sans pli à l'angle anal, la bande costale portant de nombreuse^ nervuies transver- sales. Pattes ordinaires ; tarses de cinq articles. Larves terrestres ou aquatiques. Une singularité propre aux larves de cette famille est que chez les aquatiques les mandibules et les mâ- choires sont soudées en un crochet creux et acéré de manière à former un organe de succion. 176 LE NATURAIJSTE OANADTEN. Nous n'avons «ncoro rencontré que les 3 çtMires qui suivent ai)paitenrtnt à cette famille. * Nervures costale et nic'di.ine unies à rextréii:iy ; Derjiier article des pal|M3 maxillaires !. Ailes hyalines, tachetés de brun, iridescentes, les aréoles portant une ticho brune eu forme de V ayant la pointe du côté de l'extrémité de l'aile. Les nervures portent toutes des taclies brunes régulièrement interrompues. Trois secteurs aux ailes ant irieures, avec deux séries do nervules transversales presque entièrement noires; une tache noire se voit aussi vers la base de l'aile. Les ailes do mC'iiic que le corps, portent des poils blanchâtres épars. — PC. !Se trçuve d'ordinaire sur les arbres. 2. Hémérobe illlltante. Hemerobius nimiilnus. Walk. — Long. .35 pouce. Brune; tête ferrugineuse. Antennes brun-pâle, ferrugi- neu-^es ù la ba.se. Prothorax court, large, souvent avec une bande longitudinale, j lune-pâle au milieu. Pattes lostacées. Abdomen brun-loncé. Aiie.s hyalines, obscurcieM de brun, nervures noires, inter- rompueK par des taches blanches ; trois secteurs, le 3e trifide ; deux séries de nervules transversales noires en iiradins; une taehe noire se voit aussi près de la baso de l'aile. — PC. LE vol. IX. CapRouge, Q., JUIN, 1877. No. 7 Rédacteur : M. l'Abbe PROVANCHER, NOTRE PRESSE. iContinué de la page 156). il JOURNAUX SEMI-QUOTIDIENS. 7o LE COURRIER DU CANADA. Journal des Intérêts Canadietis. — Je crois,/ espère et faune. — Petit in-folio, publié semi-quotidieimement au No. 9, rue Buade, Québec ; M. Léger Brousseau, propriétaire, et M. P. R. Vallée, rédacteur-en-chef ; religieux et conservateur, est actuellement dans sa 21e année d'existence. C'est à son début même que le Courrier a vu ses jours de plus grande prospérité, lorsque paraissant tous les jours, il avait pour rédacteurs MM. J. G. Taché et Hector Lan- gevin. Fondé par une société de laïques et d'ecclésiastiques dont un grand nombre s'imaginaient qu'il suffisait de coucher son nom sur la liste des actionnaires pour être en âroit d'en retirer aussitôt des dividendes, plusieurs de ceux qui avaient fait espérer en leur concours, effrayés des énormes dépenses qu'entraine la publication d'un journal quotidien, surtout lorsqu'on veut lui donner une rédaction convenable, persistèrent à demeurer à l'écart, et le Courrier, après six mois seulement d'existence, se vit forcé de res- 178 LE NATURALISTE CANADIEN. treiiulre son personnel et de ne plus paraître que semi quotidiennement. (') Il est malheureux qu'on ne puisse parvenir par un moyen quelconque à restreindre le nombre de nos journaux. Le patronage, le nombre des lecteurs est trop restreint pour entretenir convenablement un si grand nombre de publications ; et c'est ce qui retiendra encore longtemps notre presse dans un état d'infériorité. Car qu'on n'aille pas croire qu'on puisse faire un bon journal avec un seul rédacteur aidé d'un correcteur d'épreuves. La chose est impossible. Un homme ne peut pas avoir toutes les apti- tudes, ne peut connaître tout par lui-même, et d'ailleurs n'est pas toujours disposé à t'crire. Or il faut qu'un rédac- teur chargé seul d'un journal ait continuellement la plume à la main. De là nul temps pour l'étude, pour l'élucida- tion, l'approfondissement, les recherches au sujet de questions souvent de la plus grande importance, qui se présentent chaque jour, au moment où on s'y attendait le moins. Il faut pour la rédaction convenable d'un journal, tin personnel varié et d'aptitudes diverses, alin que toute question qui se présente à l'improviste, puisse trouver de suite un écrivain capable de la traiter d'une manière com- pétente. Avouons avec chagrin que nous ne voyons pas encore poindre pour nous cette ère heureuse, et que nous en aurons encore pour longtemps à voir la maigre réd;iction de la plupart de nos journaux étirée en gros caractères pour en remplir les colonnes, et les annonces du commerce couchées eu grandes lettres gothiques pour cacher le blanc du papier. IJn lecteur qui n'aurait point lu le Courrier depuis le temps du paisible M. Aubry ou du sobre M. Renault, serait bien surpris de le voir à présent. M. G-. Amyot a com- mencé en 1873 à le laire sortir de sa torpeur, et il en est si bien aflrauchi aujourd'hui, que son numéro du 9 avril contient une apologie pour langage trop peu mesuré, dans un de ses précédents numéros, à l'adresse d'un M. Archer. Les attaques venaient d'un correspondant parlementaire (1) Lo C\^urner vient do roprondro sa public.ition quotidienne. L'encouragement qu'il a reçu du public dans cos dernières années, lui permet do oonoptor sur un patro- na"o Buflidaut pour se mainteuir sur co nouveau pied. NOTRE PRESSE. 17 signant Bonus, mais comme nous l'avons déjà observé, les rédacteurs sont toujours responsables avant tous et doivent veiller à ce que rien ne prenne place dans leurs feuilles qui ne soit décent et convenable sous tous les rapports. Le même numéro du 9 avril contient une adresse avec réponse au Rév. M. Martel, curé de St. Joseph. Affaire de famille, qu'on aurait dû garder à la Beauce. Les numéros des 9 et 11 Avril du Courrier contien- nent chacun, une lettre admirable, signée " Un Catholique " dans lesquelles les libéraux se font fort mal mener; leur hypocrisie, leur peu de sincérité dans leurs avancés et pré- tentions y est mise à nu et montrée du doigt. Le ton, la diction, la force d'argumentation, tout dénote dans ces correspondances un écrivain peu ordinaire, qui connaît bien son monde et sait le serrer de près ; aussi le Courrier leur a-t-il donné la place d'honneur dans ses colonnes. "Ainsi, MM. les libéraux, dit " Ua Catholique, " l'interventioa du clergé en politique est un danger pour notre religion, ou n'en est pas un. Si cette intervention est un danger pour notre religion, il faut avec soin ne jamais la réclamer ni s'en servir. Cependant les libéraux ont réclamé cette intervention, et s'en sont servis, avec grand bruit I II suffit de citer un seul fait pour établir notre assertion : *' La jettre d'un prêtre en 1875. " On se rappelle, en efîet, que lorsde l'élection de Québec-Est en 1875, le Curé de La paroisse voisine, sortant de son rôle et usurpant les fonctions episcopates, lança un mandement en. faveur des libéraux, et eux qui ne veulent pas voirie prêtre dans la politique, distribuèrent par milUers des copies de la fameuse pièce ! Chose assez singulière, pas un seul journal rouge n'a essayé de réfuter les écrits d' " Un Catholique," qui les con- fondait, les écrasait ; cependant ils sont loin de s'avouer vaincus et continuent leur tactique comme auparavant. C'est bien là la stratégie libérale : gardons un silence dédai- gneux, ou ne répondons que par des injures aux attaques qu'on fera contre nous. 180 LE NATURALISTE CANADIEN. 80 LE COURRIER DE ST. HYACINTHE. Politique., af^riro/e, rommerrini, lilféraire et (Cannonrcs. — Petit in-tbiio, paraît semiquotidiennement, à St. Hyacinthe» est la propriété d'une société ayant M. C Lussier pour gérant, ot M. De la Bruère pour rédacteur; conservateur, poursuit sa 25e, année. Parmi toutes nos petites feuilles, le Coiirrier de St. Hyacinthe peut se ranger au premier rang, tant pour l'ex- cellent esprit avec lequel il est conduit et la capacité de son rédacteur, que pour la somme de renseigements qu'il four- nit. Aussi voit-on très souvent ses articles éditoriaux reproduits par les autres organes de publicité. Le Courrier se met au-dessus des querelles et chicanes qui distinguent bien souvent les organes des centres peu populeux. Il s'occupe si peu des piqûres que tente de lui faire V Union sa voisine, qu'on peut à peine voir, par ses colonnes, qu'il est en butte aux attaques d'un autre organe de sa ville ou même remarquer que cet organe existe. Sans se prêter inconsidérément aux polémiques religieuses, il n'hésite pas à faire connaître son opinion sur toutes les questions qui se présentent, et toutes les bonnes causes trouvent toujours en lui un appui aussi éclairé que puis- sant. Le Courrier est bien écrit et généralement soigné, ce n'est qu'assez rarement qu'il lui échappe des omissions comme les suivantes, par exemple. " ...Mais elle reflète remplissent l'air de leurs gaies refrains deux enfants se sont gravement blessés en sautant à une fenêtre, etc. " (No. du 13 Avril). 9o LA GAZETTE DE SOEEL. Journal semi-quotidien, politique, commercial et littéraire. ' — Petit in-folio, plus petit que le Courrier du Canada, est publié à Sorel, par M. Gr. l. Jiarthe, rédacteur-propriétaire, et poursuit actuellement sa 20e année d'existence, appar. tient au parti libéral. M. Barthe, le rédacteur actuel de la Gazette^ est repré- NOTRE PRESSE. 181 sentant à la Chambre des Communes pour le comté de Richelieu. Après avoir combattu longtemps dans les rangs conservateurs, M. Barthe est passé aux libéraux, lorsque ceux-ci sont montés au pouvoir. Sa correspondance parle- mentaire semble parfois afficher une grande indépen- dance, et cependant il vote constamment avec son parti; il proclame n'avoir aucune confiance en M. Cauchon, que la province de Québec n'a pas sa part légitime de contrôle dans l'administration gouvernementale ; et cependant son vote est toujours là pour appuyer l'état de choses actuel. 11 prêche de parole l'union des partis ; et veut conserver à la tête des affaires des hommes impossibles, qu'il déclare lui-même ne pas nous rendre justice. La feuille se donne, dans son titre même, comme dévouée aux intérêts agri. coles; et il vote contre la protection des produits agricoles. S'il s'en tenait au moins au libre échange ; mais non, il veut écraser nos cultivateurs en favorisant la concurrence étrangère. Aujourd'hui la farine, les grains de toute sorte, les moulées, la laine, sont admis eu franchise venant des Etats-Unis, tandis que les mêmes produits Canadiens sont soumis aux droits suivants pour entrer chez nos voisins : le blé 20 centins par minot, le seigle et l'orge 15 contins, l'avoine et le blé-d'inde 10 centins, la laine 10 centins la livre etc. Les chevaux et bêtes à cornes ne payent que 10 par cent pour entrer au Canada, tandis qu'il faut payer 20 par cent pour entrer aux Etats-Unis. M. Barthe, ou mieux la Gazette de Sorel, veut conserver cet état de choses, et il dit qu'il veut la protection des intérêts agricoles. 11 y a là des contradictions qui ôtent toute valeur aux avancés de cette feuille. La Gazette actuelle nous fournit une preuve de ce que nous avons avancé plus d'une fois, savoir : que le nombre de nos journaux est trop grand. Jillle dénote aujourd'hui un progrès bien sensible sur ce qu'elle était quand il se publiait deux feuilles à Sorel. Etait-ce dégoûtant, alors, de n'entendre parler, dans ces feuilles, que de iliomme- chien, de papa-Michel, et autres aménités de ce genre 1 Aujourd'hui on peut dire que la Gazette se tient sur un ton respectable et donne parfois des articles qui attirent à 182 LE NATURALISTE CANADIEN. juste titre l'attention de la presse et des hommes sérieni. Nous n'avons pas de doute que si Sherbrooke et Trois. Rivières en faisaient autant, ils n'en sentissent, eux aussi, sans plus tarder les heureux effets. 9o LE CONSTITUTIONNEL. Or^'ane du disfrictdes Trois- Rivières, même format que la Gaze/te de Sorel, ebt publié aussi semi-quotidiennement, aux Ïrois-Rivières, par M. I. S. Clair, sans nom de rédac- teur ostensible, suit le parti conservateur et est actuelle- ment dans sa 10e année d'existence. De tous les journaux de la Province, le Constitutionnel est sans contredit le plus mal imprimé. C'est à tel point que souvent il a des pages entières complètement illisibles. On serait porté à croire que ses presses reposent sur le plancher d'un moulin à clous ou de quelque autre manège tant chaque ligne dénote l'effet d'une certaine vibration qui orne les caractères d'une ombre épaisse en certaines parties, pour ne prendre que partiellement l'encre en d'autres. Quand on ne peut se faire une toilette décente, il faut se condamner à rester au logis. Nous pensons que si le proi)riétaire prenait ce dernier parti, il ne perdrait pas grand'chose, et l'honneur de la presse y gagnerait très certainement. Le Constitutionnel n'ayant pas de rédacteur respon- sable, du moins connu du public, est à peu près, pensons- nous, à la disj)ositiou de toutes les plumes qui veulent s'y exercer. Il aura parfois des articles remarquables, qui font sens.ition, puis ne donnera plus rien ensuite pendant des semaines, ou bien nous servira du galimatias de prerûière qualité, comme dans les phrases suivantes : " Quelques-uns des membres de la corporation de Montréal ont parlé dernièrement du i^ouvernement local en termes d'une inconve- nance telle, pour ne pas dire insolence, qu'ils nous semblent impardon- nables dans la bouche d'un représentant d'un corps municipale aussi importante qu'elle n'oublie pas (la corporation) dans ses relations diplomatiques que la politesse dans les mots et la fermeté dans les expression sont les rèremièr€ sa retraite. " NOTRE PRESSE. 187 13o LES LAURENTIDES. Rendre le peuple meilleur. — Petit in-folio, paraît les mardis et vendredis, à St. Lin ; M. Rémi Tremblay, rédac- teur-propriétaire ; vient de commencer son 2e volume après quelques années d'interruption ; se déclare franc conservateur. Les Laurentides, qui ont eu pour premier rédacteur M. Tarte, aujourd'hui au Canadien^ ont interrompu leur publica- tion après leur premier volume. Elles viennent de reparaître sous la direction de M. Tremblay, qui dès ses premiers numéros, se fait connaître comme écrivain correct et de grande capacité. C'est un petit journal bien fait, rédigé dans un très bon esprit, et plein d'une foule de renseigne- ments des plus utiles. Les cultivateurs des localités circonvoisines de St. Lin, ne pouvaient désirer d'organe plus capable et plus digne de leur patronage. (^) 14 LE FRANC PARLEUR. Credidi propter quod locutus sum. — M. Adolphe Ouimet rédacteur-propriétaire ; petit in-folio, même format que le Journal des Trois-Pdvières, et paraît aussi comme lui deux fois la semaine, à Montréal ; conservateur, est à son 7e. volume. Ce n'est pas avec des feuilles comme le Franc Parleur qu'on peut prétendre travailler à l'éducation du peuple, l'éclairer, le moraliser, en un mot le rendre plus poli et meilleur. Cette feuille paraît ne pas comprendre le titre dont elle s'est affublée. Il y a entre le franc parler et l'insolence, une ligne de démarcation bien tranchée ; et on semble ne l'avoir jamais observée au Franc Parleur. Parler franc veut dire parler suivant la vérité, la respecter en tout point, no jamais la faire céder devant la ruse et les détours ; mais outre qu'il y a le temps de parler et le temps de se taire, il y a encore des égards que les bienséances commandent (I) DftpiiiH que ce qui piécôiie est écrit, les Laurentides ne piiraissent plus qu'une qu'uue l'ois |)ar seuiiiiue. 188 LE NATURALISTE CANADIEN. pour les porsonnes, les temps et les lieux où l'on parle, les- quels égards ont des droits imprescriptibles comme la vé- rité, et ne lui sont nullement incompatibles. Le Franc Parleur paraît ignorer tout cela, ou du moins n'en tient aucun compte. On n'a pas oublié que c'est le Franc Parleur qui servit de véhicule à la tristement célèbre Comédie infernale et à d'autres pièces de même trempe, dans lesquelles le ridicule, le j;aix:;a;tne, des injures plates et grossières pleuvaient à l'adresse des autorités ecclésiastiques et des membres des plus respectables du clergé de Québec. Et tout cela par ce qu'on ne voulait pas être catholique à la façon de ces ôcrivailleurs, et que les Evêques refusait d'aller prendre leurs ordres au Franc Parleur ! On sait avec quel zèle le Franc Parleur se joignit au Nouveau- Mo rule et au Journal des Trois-Rivières pour usur- per les fonctions de l'épiscopat en prêchant le fameux Programme Catholique. Il faut du zèle, mais pas trop n'en faut ; et celui du Franc-Parleur semble ne reconnaître ni frein, ni mesure. Du moment qu'une chose n'est pas selon ses vues, aussitôt liamberge au vent ; et prêtres, et digni- taires, et évêques, il faut que tous passent sous sa férule. Mais ces tristes moments d'eflervescence sont passés, et ne reviendront plus no^is l'espérons. Cependant le Franc- Parleur semble n'avoir pas encore appris à observer les bienséances et le savoir-vivre, et de temps à autres, figurent dans ses colonnes, des écrits oii l'insolence le dispute à la grossièreté. Son numéro du 13 Avril en fournit une nouvelle preuve, dans un article en fort mauvais français, signé '• Adjutor. " L'écrit est à l'addresse de M. De Eou- cherville, par ce qu'il n'accorde pas à M. l'abbé Chabert ce que celui-ci voudrait avoir pour son école des beaux arts. Et, comme moyen probablement d'obtenir quelque choçe à la fin, on traite le premier ministre de lâche, d'obscuran- tiste, de grossier monteur etc., et tout cela dans un français qu'un élève de septième pourrait corriger sans peine. Ti- rons quelques perles de se riche écrin. '* nous prctenJons nrouvcr prr d'ôcrasantes preuves comment NOTRE PRESSE. 189 notis ne savons que trop que l'Honorable Premier de Québec se moque de cette question .." - Nous conseillons au professeur ou à l'élève des beaux arts de ne pas mettre en relief comment nous ne savons que trop que ; ça n'aurait pas bonne mine. avec l'influence de M, de Boucherville qui lui accorde un bœuf, ils vont essayer de s'efforcer de faire avec cela un œuf." jSous nous ravisons ; qu'on mette à l'école des beaux arts en relief, et dans l'endroit le plus apparent, le fameux comment nous ne savons que trop que, pour y faire figurer à côté cet œuf de bœuf. L'ensemble produira, nous n'en doutons nullement, un effet magique. " tant de millier de piastres." " cette institution si bien connu de tous le Canada." " C'est ainsi que pour en arriver à ce point de lâcheté et d'obs- curantisme, celui qui ne craint pas de porter ainsi le nom de Premier de Québec " " il (M. de Boucherville) n'avait qu'à le repous- ser une fois pour toutes brutalement par un grossier mensonge, etc. De tels écrits sont certainement indignes d'un journal qui se respecte, et ce sont ceux-là qui nous perdent de réputation aux yeux des étrangers. De toutes nos petites feuilles, le Franc-Parleur est une des plus pauvres en fait de rédaction et de renseignements. Ce sont, le plus souvent, des correspondances admises comme elles se présentent, qui en remplissent ses colonnes. IV. JOURNAUX HEBDOMADAIRES. 15o LE PIONNIER DE SHERBROOKE. La Patrie avant tout. — Politique, agricole, industriel, commercial^ littéraire et d^annonces. — In-folio format de la Minerve, paraît tous les vendredis, à Sherbrooke, M. H. C. Cabana, rédacteur-propriétaire ; ^st dans sa lie année d'existence ; suit le parti conservateur. Comme il arrive d'ordinaire dans tous les petits cen- tres, les commérages, les petits scandales, les cancans y prennent facilement racine, et acquièrent rapidement un redoublement d'activité lorsqu'ils rencontrent des journaux 190 LE NATURALISTE CANADIEN. assez complaisants pour lour donner encore une plus grande publicité. Les deux journaux français de Sher- brooke, le Pionnier et le Progrès, ont publié, durant presque tout l'hiver dernier, des correspondances signées Tétrault, Cadioux, etc., qui étaient loin de leur donner de la laveur auprès des gens sensés. Ce sont ces basses injures, ces plates personnalités qui, sans laire honneur en aucune façon à leurs auteurs, dégradent, avilissent, ravalent notre presse. Nous voyons avec plaisir que ces dégoûtantes polémiques sont terminées, et que les deux feuilles sem- blent vouloir suivre une meilleure voie. Des correspon- dances comme celle d'f//i Electeur, dans le No. du Pionnier du 13 avril, qui prêche avec grande force et en termes fort convenables la cause de la tempérance, de même que les Lettres Américaines qui paraissent dans chaque numéro de cette feuille ne contribuent pas peu à recommander un journal auprès du public. La forme comme le fond de tels articles ne peut manquer de gagner l'approbation des gens sensés. MM. Cabana et Bélanger étaient autrefois associés pour la publication du Pionnier, pour nous ne savons quelles raisons, ils se sont séparés, il y a trois ans, pour conduire chacun une feuille à part. 11 est certain qu'ils se sont fait tort réciproquement. Leurs feuilles si peu fournies pour ne paraître qu'une seule lois par semaine, en sont la preuve. En s'en tenant à une seule leuille seulement, Sherbrooke qui est aujourd'hui une ville épiscopale, pour- rait avoir un organe français pour le moins semi-quotidien • et les deux teuilles d'aujourd'hui portent à leur face même l'état de gêne dans lequel elles se trouvent. On répète les annonces pour les entremêler aux articles de rédaction, comme si on était en peine pour couvrir une si grande étendue de papier. Le Pionnier est rédigé dans un bon esprit et généra- lement d'une manière convenable, bien que son français laisse parfois à désirer. Ainsi nous lisons dans son numéro du 13 avril. " C'est à peine quatre aus qu'ils sont au pouvoir et pendant ce NOTRE PRESSE. 191 temps, ils ont commis plus de bévues politiques que les conservateurs n'en ont commis dans l'espace de plus de vingt ans " " Des nouvelles du Sud reçues le 11 courant." Eendus au 13, il y a déjà deux jours que le 11 ne court 'plus. La cour de circuit siège actuellement à Sherbrooke depuis mardi dernier et ne se terminera que lundi prochain." Est-ce bien la cour et non sa session qui va se ter- miner ? 16o LE PROGRÈS. Agricole, industriel, politique et commercial. — Format un peu plus petit que le Pionnier, même jour et même lieu de publication; propriété de MM, Bélanger Frères ; M. L. C. Bélanger, rédacteur ; est dans sa 3e année de publication ; dans les intérêts conservateurs. Nous avons déjà fait connaître en partie le Progrès en parlant du Pionnier, il a cependant un avantage sur ce dernier, c'est qu'étant de moindres dimensions, il exige moins d'efforts pour être rempli. Le Progrès est conservateur et catholique, il le pro- clame et nous voulons bien le croire ; cependant, en plusieurs circonstances, il a porté ses confrères journalistes à douter de sa sincérité. Ainsi on l'a vu donner l'accolade à des chefs des plus compromis du parti libéral ; discutant avec le Nouveau-Monde, on l'entendait répéter: " le Nouveau-Moude nous damne pour parce que " Lan- gage absolument libéral, ou plutôt impie. Disons toutefois à sa décharge, qu'ayant reçu la leçon à cet égard, on n'a pu depuis l'accuser de récidive. 17o l'union des cantons de l'est. Journal politique, industriel, littéraire et d'annonces. — Notre foi, notre langue et nos institutions. — Même format que le Progrès, paraît tous les jeudis, à Artabaska ville, poursuit salle, année; M. P. L. Tousignant rédacteur-propriétaire ; suit le parti conservateur. Pour montrer quel esprit anime L Union, et comment 192 LE NATURALISTE CANADIEN. son rédacteur traite les questions, il suffira de citer les quel- ques phrases qui suivent. Il s'agit de la soumission de M. Tarte à l'admonition de Mgr. l'Archevêque. " Nous n'avons pas à féliciter M. Tarte, il n'a fait que ce qu'ij devait faire ; mais la masse des bons catholiques se réjouira de voir un si grand courage continué au service do la meilleur des causes. " Quant aux libéraux, ils attrapent leur part de la réprimande. Ce que M. Tarte a fuit une fois, ils le font habituellement, et méritent les mêmes reproches. Ce sont eux qui ont dit et répété partout que M. l'abbé Paquet était l'auteur des articles vraiment anti-catholiques de "Rétribution" publiés dans UÉvénevient, (1) Ce sont eux qui ont traîné le nom de ce prêtre dans les rues de la capitale accolé à ces articles* Ce sont eux qui dans l'élection de Charlevoix, faisaient un si légitime usage des lettres privées qu'ils recevaient de ce même prêtre et de quel- ques autres révérends. S'ils avaient du cœur, ils auraient honte de voir l'humiliation qu'ils ont méritée tant de fois s'appesantir sur la tête d'un adversaire par suite de leur hypocrisie et de leur lâcheté. " Yoilà qui est certainement bien juger et bien dire. h' Union montre parfois une grande indépendance dans ses allures, et sur ce point nous sommes loin de la blâmer. Si tous les amis des gouvernants avaient plus souvent le courage de leur adresser dans l'occasion les reproches qu'ils méritent, il est certain que la politique suivrait une route bien plus droite et beaucoup plus avan- tageuse au bien général, que celle qu'elle suit d'ordinaire. Nous avons entendu nous-même des ministres se plaindre d'être les esclaves des exigences des partis politiques, de voir souvent leurs eflbrts les plus généreux paralysés par la pression et les roueries de ceux qui les entourent ; c'est à leurs amis, et surtout à leurs appuis dans la presse, à travailler à les délivrer de cette espèce d'esclavage, en les blâmant sans crainte chaque ibis que leurs actes ne peuvent être franchement et honnêtement justifiés. Cependant nous pensons que V Union a quelquefois faussé la note à cet égard, comme lorsqu'elle a accusé les ministres de n'être plus conservateurs parce qu'ils retar- daient à faire certaines nominations. Il faut, dans tous les (1) Doimis que co qui pr<^côdo est écrit, L'Erénement est venu déclarer que ses fameuses corrosponUaDcoa étaieai duos à des plumes sacerdotales. . NOTRE PRESSÉ. 193 cas, traiter ses amis en termes convenables, et même eu leur faisant des reproches, mesurer toujours ses expressions. L' Union est un journal bien fait, contenant une foule de renseignements utiles, et digne à tous égards d'être encou- ragé par les habitants des Cantons de l'Est. Elle est aussi généralement bien écrite, bien qu'il lui échappe parfois quelques inadvertances, comme les suivantes, dans son numéro du 12 avril. " Mais pourquoi 2'xis leur donner ce privilège ? " qu'il ne pourrait trouver aucun remède dans les lois pour lui aider à se relever, etc., etc. 19. l'union. Journal hebdomadaire. — Soyc-: juste et droit. — M. L. F. Morison éditeur-propriétaire, M. 4. Denis, administrateur ; in-folio, est publiée à St. Hyacinthe, dans les intérêts du parti libéral, poursuit son 4e. volume. Le rédacteur de L Union est un libéral de la plus belle eau; il ne se déguise nullement pour ne pas le laisser voir. Ainsi, dans son numéro du 12 Avril, il lui plait d'envoyer M. De Boucherville à Kome, et il écrit. " Heureusement qu'il sera remplacée par des prières que le iVôu- veau-Monde prononcera. " Voila certainement un langage qui n'est point ultramon- tain. On pourrait s'abstenir de réclamer contre cette phrase au nom du bon sens et de la grammaire, si elle n'était encore libérale et impie. Ce rédacteur est en outre \xn naïf qui mesure ses lec- teurs à son aulne, ou un roué q ::i croit en imposer par son audace. Ses avancés les plus notoirement faux sont donnés avec un aplomb comme s'il était sûr de n'avoir aifaire qu'à des badauds. Ainsi, il dit en parlant de M. Tarte : " qu'il a été battu par M. Cauchon eu 1875 ; " lorsqu'il est connu de tous que M. Tarte n'a pas fait la lutte. Il dit encore [que M. Tarte a refusé de se soumettre à la condamnation de Georges St. Aimé; où? quand ?... pure invention ! Il ta-ioute que les journaux libéraux ne sont pas si dangereux [qu'on le dit, puisque Mgr. l'Archevêque prélève l'Evénement 1^4 LB NATURALISTE CANADIEN. au journal soi-disant catholique le Canadien, en lui adressant une lettre qu'il n'adresse pas à celui-ci. Mais il ne dit pas que cette lettre était adressée à tous les autres journaux de Québec, il ne dit pas que si le Canadien a été reiiA'oyér il est vrai, il y a quelques mois, par l'Archevêché et le Séminaire, la même chose avait eu lieu pour V Evénement il y a déjà plus de quatre ans, que ce même journal avait été de la même façon renvoyé par les évéchés de Trois-Rivières et de Rimouski ! Voila comme on respecte la vérité, et comme on dénature les faits pour les faire servir à ses vues ? Veut-on encore d'autres avancés non moins véridiques? lisons : " Ils (les ministres de Québec) payaient leurs dépenses d'un voyage d'agrément aycc l'argent du peuple. Cet été plusieurs ministres sont allés à Philadelphie et y ont envoyé de leurs amis auï frais du pays. " Peut-on outrager plus gratuitement la vérité ? Mais si ce rédacteur n'a pas complètement fait divorce avec le bon sens, qu'il se demande donc si ses lecteurs vont ajouter foi à de tels avancés sans preuve, n'ayant d'autre autorité que sa parole ? Et son français est tout aussi défectueux que sa politesse et son amour de la vérité. Citons encore quelques lignes, " Mgr. Taschereau s'en sert de préférance " " Heureusement qu'il n'y a qu'au Courrier et à la Gazette de Joliette où l'on pousse aussi loin la sottise et l'esprit de parti Des manufacturée de Wooo- eocket ont été obligées de suspendre leurs travaux durant la semaine dernière à cause de la rivière Blackstone." Quelle rivière mal apprise d'aller ainsi se poser en cause Nous ne nous étonnons pas maintenant si les journaux sérieux s'occupent si peu de V Union, qu'on ignore généra- lement que cette feuille existe. Ses allures l'excluent à bon droit de la société de gens honnêtes et respectables. 20o l'avenir de beaxjharnais. Organe du district de Beauharnais. — Toute petite feuille, fort mal imprimée, paraît tous les jeudis; M. E. P. Manny & Cie., Editeurs-propriétaires avec M. L. A. Prud'homme, pour rédacteur ; poursuit sa 3e année. NOTRE PRESSE, 195 Cette petite feuille fait rarement parler d'elle, et nous pensons que c'est le plus grand éloge qu'on puisse lui faire. A la juger par le numéro du 12 avril qu'on nous a passé, elle nous paraît pauvre et très pauvre en fait de rédaction. Si bien que par ce seul numéro nous n'avons pu juger de sa couleur pas plus que de ses tendances. De toutes nos feuilles publiques, YJivenir est bien celle où notre belle langue est le plus impitoyablement maltraitée ; la grammaire et le bon sens semblent avoir été congédiés de ce bureau. Qu'on en juge par les quelques extraits qui suivent : " Chacun y donne un coup de dent en prend un morceau pour y subtituer un autre qui ne vaut pas mieux." "• Mais aussi les débiteurs que la crise actuelle, a gêné et appauvri méritent qu'on les protège devant les cours de justice contre le? exigen- ces parfois les abus de leurs équippeurs.^' L'accord du participe passé parait n'être pas connu là, et si équipeur pouvait désigner le marchand fournisseur, il ne s'écrirait toujours pas avec deux pp. ** L'homme à l'âge mûre ne peut jamais se rassasier d'un si beau spectacle." L'écrivain parle ici du retour du printemps ! " Salons de première classe avec pianos, chambre à coucher meu- blées, galeries pour promenades, etc., etc. Nous est avis que les voyageurs préfèrent ne voir qu'un piano dans un salon d'hôtel, et n'être pas forcés de coucher tous dans la même chambre. " Il n'épargnera rien pour satisfaire aux exigences de tous ceux...." " pour recevoir aussi bien que possible les nombreuses pratiques qui Vont patronise depuis quelques années." A quoi peut donc servir la grammaire avec les dic- tionnaires. ? 1% LE NATURALISTE CANADIEN, LES MINERAUX CANADIENS. FAR LK DR. J. A. CRKTIER, MONTBiAU {Continué de la page 162). Minéraux Lamelleux à éclat pierreux ou vitreux. Al bite, Amblyg-onite, Amphibole, Oxyde d'Antimoine, Apophyllite, Antophyllite, Arfvedsonite, Sulfure jaune d'arsénic:- Augite, Axiuite, Baryto-Calcite, Sulfate de baryte, Brucite, Berzélite, Cancrinite, Esmarkite, EudyalitOy Feldspath, Euclase, Carbonate de fer, Fowlérite, Grédrite, Gilbertite, Glaucolite, Haydénite, Heulandite, Hétérozite, Hydro-boracite, Fluorure de Calcium, Sulfate de chaux, Corindon, Cryolite, Arséniate de cuirre. Carbonate de cuivre, Davidsonite, Diallage, Diamant, Diaspore, Diopside, Disthène, Dolomie, Dréchte, Emt'raude, Epidote, Peiuiine, Pénclase, Pétalite, Pholérite, Molybdate de plomb, Mélanochroïte, Pyroxene, KyacolJte, Seybertite, Silicate de manganèse, Stilbite, Sulfate de strontiane, LES MINÉRAUX CANADIENS. 197 Jurickôrite, Killiiiitf», Labradorite, Latrobite, Carbonate de magnésie, Carbonate de manganèse, Murchisonite, Oligoclase, Parantine, Carbonate de chaux, Carbonate de tellure, Topaze, Triphane, Tripiite, Triphylline, Uranite, Vivianite, Weissite, "WoUastonite, Wortite. 2o Les minéraux lamellaires ont l'éclat métallique, demi-métallique, pierreux ou vitreux. Minéraux lamellaires à éclat métallique. Antimoine natif arsénifère. Sulfure de cuivre, Sulfure d'antimoine, Fer oligiste. Arsenic natif, Mica, Bismuth natif. Sulfure de nickel. Sulfure de Cobalt, Séléniure de plomb. Minéraux lamellaires à éclat demi-métallique. Oxydule de cuivre, Sulfure de mercure, G-raphite, Talc, Goekumite, Sulfure de zinc. LÉPIDOLITE. Minéraux lamellaires à éclat pierreux ou vitreux. Carbonate de fer, Labradorite, Leucophane, Carbonate de manganèse. Pyroxene, Sel gemme ou chlorure de sodium. Sulfate de strontiane, Vermiculite. 3o La cassure grenue ou saccharoïde, présente des grains et de petits points brillants à la surface, qui n'ont point de sens ou de direction déterminée; les minéraux qui ont Albite, Amphibole, Axinite, Sulfate de baryte. Carbonate de chaux. Sulfate de chaux, Dolomie, Feldspath, 198 LE NATnaALlSTE CANADIEN. cette structure ont l'éclat métallique ou métalloïde, ou bien en sont privés. Minéraux à éclat métallique ou métalloïde. Acerdèse, Graphite, Antimoine natif, Géokronite, Sulfure d'antimoine, Hausmanite, Arsenic natif, Lépidolite, Bismuth natif, Séléniure de plomb, Braunite, Sulfure de plomb, Chromate de fer, Psilomélane, Fer oligiste, Pyrolusite, Oxidule de fer, Sulfure de zinc. Minéraux saccharoïdes sans éclat métallique ou métalloïde. Sulfure rouge d'arsenic, Léhuntito, Sulfate de baryte, Lépidolite, Carbonate de chaux, Carbonate de manganèse. Phosphate de chaux, Sulfure de mercure, Sulfate de chaux, Chlorite, Carbonate de cuivre, Quartz, Eméri, Sulfate de strontiane, Carbonate de fer, Willémite. 4° La cassure fibreuse appartient aux minéraux demi- cristallins, composés d'aiguilles fines et serrées les unes contres les autres; on dit qu'elle est fibro-raj/onnée, lorsque les fibres convergent vers un centre. Ces sortes de structures distinguent deux classes de minéraux : 1° ceux qui sont en cristaux aciculaires isolés, ou groupés ensem- ble en masses bacillaires, ou dont la structure fibreuse est droite ou radiée ; 2" ceux qui sont en mamelons, en rayons, en stalactites, en stalagmites, en concrétions quelconques. 5° La cassure schisteuse ou schistoïde, rentre dans la cassure lamelleuse, et s'applique principalement aux roches ; elle présente un tissu feuilleté, qui est le résultat d'une certaine fissillité. — L'ardoise, les phyllades, certaines argiles, possèdent la structure et la cassure schisteuses. 6^ La cassure compacte ne présente à l'œil aucune espèce de structure ; elle est due a l'atténuation extrême LES MINÉRAUX CANADIENS. 199 des cristaux ou des grains, et ne laisse aucune partie dis- tincte ; elle offre cependant plusieurs variétées, telles que la cassure esquilleuse, qui met à jour de petites parties détachées, demi-transparentes, sous forme d'esquilles ou d'écaillés; celle conchoïde, qui offre quelque analogie avec l'intérieur des coquilles; celle conoïde, que présente un minéral bien homogène lorsqu'on le choque ou qu'on le laisse tomber sur une surface dure. Il se forme alors une espèce de cône, dont le sommet se trouve au point où l'on a frappé ; ce qui indique un changement de structure pro- duit par le choc. Un silex ou morceau d'agate, frappé ainsi en plusieurs endroits, présente une structure nouvelle qui a quelque chose de la structure organique, et dont on pour- rait tirer parti dans les arts d'ornement. La cassure esquil- leuse appartient aux différentes variétées de quartz ou de silex. La cassure unie est la cassure compacte aux maxi- mum ; celle terreuse se distingue par le manque d'éclat. La craie donne une cassure terreuse; le calcaire lithogra- phique présente une cassure unie ; la cassure esquilleuse appartient auquartz hyalin ; celle conoïde et conchoïde, à certaines agathes. On donne le nom de cassure croche à celle qui présente de petites aspéritées pointues et contournées. C'est celle que donnent les métaux, particulièrement ceux qui sont cristallisés confusément à l'intérieur, et où il s'est formé des groupements dendritiques. La flexibilité est la faculté que possèdent certaines espèces minérales de pouvoir être courbées plus ou moins facilement sans se briser, tels sont le talc laminaire, le mica, l'asbeste ou amiante, le grès flexible du Brésil et le bitume élastique, si l'on veut réunir dans une seule expression la fléxibité et l'élasticité. La malléabilité et la ductilité, sont des propriétés qui n'appartiennent qu'à certains métaux, tels sont l'or, le platine, l'argent, le cuivre, l'étain, le fer, etc., etc. 9° Action du toucher L'action du toucher offre, relativement à certaines substances, un caractère très sûr. C'est par son onctuosité, sa 200 T,E NATURALISTE OANADIICN. douceur^ que l'on distingue le talc du mica ; par son âpreté, sa rudesse, que l'on distingue aussi la roche appelée tra- chyte do celle <|ue Kon nomme porphyre. Eiiiin, Vim/ires- sion du froid est encore un caractère très sensible chez quelques individus : c'est ainsi que l'on peut ranger sous ce rapport, dans une échelle descendante, la topaze, le quartz, le calcaire cristallisé, la houille ou charbon de terre et plusieurs autres substances. lOo ODEUR. L'odeur propre à certains minéraux est un moyen empirique de les reconnaître. Ce caractère suffit pour faire reconnaître le bitume, le succin, le soufre ; mais beaucoup d'autres substances ont besoin d'être frottées, insufflées ou chauffées, pour qu'on en reconnaisse l'odeur : les calcaires noirs, par exemple, qui doivent leurs couleurs au bitume, donnent par le choc ou par le frottement, une odeur bitu- mineuse prononcée ; le calcaire hydraulique développe, par l'insufflation de l'haleine, une odeur argileuse sui generis ; la pyrite de fer, frappée par le briquet, laisse échapper l'odeur du soufre. Tout minéral qui contient de l'arsenic manifeste l'odeur d'ail par la calcination ; les séléniures qu'on calcine se distinguent par une odeur de rave pourrie. Tout le monde connaît l'odeur du fer, du cuivre, de l'étain, du plomb, ainsi que celle aue, par la combustion, répandent la houille, les huiles minérales, le fer sulfuré mélangé au charbon de forge. llo SAVEUR. La saveur est aussi vm caractère fort utile ; la saveur du sel marin ou sel gemme, le distingue de la saveur piquante du sel ammoniac, de la saveur acerbe et styptique de l'alun, de la saveur acre du nitrate et du chlorhydrate de chaux, de la saveur caustique du carbonate de soude, de la saveîir fraîche du nitrate de potasse, de la saveur douce du borate de soude ou borax, et du sulfate d'alumine ; enfin de la saveur astrins^ente du sulfate de fer (couperose verte) et du sulfate de cuivre (couperose bleue) du sulfate de zinc (couperose blanche). NÉVROPTÈRES. 201 12o DIFFÉRENTES FACULTÉS HYGROMÉTRIQUES. La faculté hygrométrique produit plusieurs caractères qui ne sont pas sans importance. Le happement à la langue est l'adhésion que certains minéraux sur lesquels on pose la langue, contractent avec elle. Elle suffit pour distinguer l'opale hydrophane des quartz qui lui ressemblent le plus. La déliquescence, est le phénomène par lequel certaines subtances minérales, telles que le sel marin, les nitrates et les chlorhydrates de chaux et de magnésie absorbent l'humidité de l'air et se dissolvent en se réduisant à l'état liquide. U efflorescence est un phénomène tout diflférent du précédent Ainsi certains minéraux exposés à l'air perdent l'eau de cristallisation qu'ils renferment, et finissent par tomber en poussière. Le carbonate, le sulfate et le phos- phate de soude, sont des minéraux efflorescents. Cependant la laumonite et quelquefois même l'arago- nite, qui se désagrègent sans perdre leur eau de cristalli- sation, sont des minéraux qui prouvent que le phénomène de l'efiiorescence est dû à des causes différentes dont plusieurs ne sont pas encore suffisamment connues. i^A continuer.') ERRATA, A la page 159 ligne 32, au lien Jde Tircon, lisez Zircon. FAUNE CANADIENNE. LES INSECTES.- NÉVROPTÈRES. {Continué de la page 176). Très rapprochée de la précédente et n'ayant aucun caractère bien tranché pour l'en distinguer. Ses antennes souvent brunes à la base et sans annulations dans les reste, avec sa taille d'ordinaire plus petite, sont les caractères 202 LB NATURALISTE CANADIEN. les plus saillants pour déterminer la séparation. Il est bien probable que nous en possédons encore d'autres espèces, cependant, nous n'en avons encore rencontré aucune autre. 2. Gen. PolystéChote. Polysiœchotes, Burm. Antennes courtes, moniliformes. Ailes en toit, le Costa avec le radius se réunissant vers l'extrémité dans les supérieures. Espace costal plus large vers la base avec nervure récurrente recourbée et fourchue. Une double série de nervules transversales, mais la première seule étant en forme de gradins. Palpes maxillaires avec le der- nier article tronqué. Les Polystéchotes ont absolument la même forme que les Hémérobes ; mais leur taille, indépendamment des autros caractères, empêcherait toujours de les confondre, car ils ont aussi toujours plus du double de leur longueur. Des deux espèces que renferme ce genre, nous n'avons encore rencontré que la suivante. Polystéchote ponctué. Poh/stœchotes punctatus, Fab. — Long 1.30 pouce. Brun, poilu. Tête brune ; les orbites antérieurs, avec une ligne transversale interrompue au dessus des antennes, le labre et l'épis- tooic, testacés. Antennes brunes, filiformes. Thorax brun, couvert de poils gris. Pattes poilues, testacies, les antérieures annelées de brun. Ab'lOiiien brun. piu> pâle en J tsson.s. Ailes cen IrJos, subhyilines, les antérieures tachées du brun sur les bords, ces taches brunes alternant avec d'autres blanches ; nervures blanches à taches brunes interrompues. Une tache noire plus ou moins étendue à la base de chacune des denx séries de nervules transversales. — A C. Pénètre souvent dans les appartements le soir. 3. G-en. Chrysope. Chrysopa, Leach. Tête conique en avant, à vertex plus ou moins convexe. Antennes sétacées, égalant ou dépassant la longueur du corps. Palpes maxillaires à dernier article comprimé au bout. Ailes postérieures un peu plus courtes que les antérieures, ces dernières avec l'espace costal rétïéci à la base, sans nervule récurrente ; la costale et la médiane non réunies à l'extrémité. Deux séries de nervules en gradins dans Taire discoïdale entre les 2 sections de la nervure médiane. NÉVROPTÈRES. 203 Pattes simples et courtes, le premier article du tarse le plus long. Segments 2 et 3 de l'abdomen plus longs queles autres. Les larves des Chrysopes vivent à l'air libre sur les plantes, se nourrissant de pucerons ou de larves de Kermès. L'insecte parfait attache ses œufs à des pédicelles longs et grêles, fig. 5. 0 Fig. 6. Les Chrysopes qui doivent leur nom à l'éclat de leurs yeux, souvent d'une belle couleur d'or à l'état vivant, sont toutes de couleur verte plus ou moins foncée. On les trouve d'ordinaire dans les prés. Il n'est pas rare qu'elles entrent aussi le soir dans les appartements. Elles ont la faculté d'émettre une odeur très désagréable. Cette odeur suffit souvent pour déceler leur présence lors même qu'on ne les voit pas encore. Les larves, pour subir leur méta- morphose, se filent un cocon de soie serrée qu'elles cachent dans les fissures des écorces des arbres. Neuf espèces rencontrées, qu'on peut ainsi distinguer les uns des autres. Second article des antennes avec un anneau noir : Occiput avec 4 points sépards 1. OCUlata,. Occiput avec 4 points s'unissant en 2 lignes ; Nervules presque toutes noires, quelques unes seulement avec le milieu vert 2. illepidâ. Nervules vertes, légèrement marquées de noir àleurbase 3. albicomis. Occiput manquant des points médians ; Une tache sur la joue en avant de chaque œil avec une autre en arrière - . . . 4. transniâ,rina. Une tache en croissant sur la joue s'unissant au cercle de la base des antennes 7. latipeunis. Une tache en forme d'X entre les antennes. ... 5. chi. Une tache noire en forme d'Y entre les an- tennes 6. upsilon. Second article des antennes sans anneau noir ; Antennes noires, surtout à la base 8. nigricornis. Antennes blanchâtres, avec l'extrémité jau- nâtre.„ 9. plorabunda. 204 T,K NATURALISTE CANADIEN. 1. ChrysOpe OOUlèe. Chrympu ondatar l'apparence, avaient rangé ces insectes parmi les Scorpions. La sim- ple observation sniht cependant pour démontrer comme ils durèrent essentiellement les uns des autres. Bien que les d" dans les Panorpes se relèvent l'abdomen sur le dos à la façon des Scorpions, les appendices terminaux sont cependant tout-à-fait difierents. Le crochet venimeux qui termine l'abdomen des Scorpions est remplacé dans les Panorpes par une pince à 2 branches, simple organe de copulation, qui ne p'nitni blesser ni nuire en aucune façon. Les Panorpes se distinguent à première vue par le blan- châtre hyalin de leurs ailes toujours chargées de taches brunes. Nous n'avons encore rencontré que les 2" espèces qui suivent. 5o .scmcnt abdominal c^ (?cliancr(î en dessus, avec une dent redressée 1 , debilis. 5c Hcf'nientabdoiiiinald cylindrique, tronqué au sommet, 2. nel)ulOsa. NÊVaOPTÈRES. 211 1. Panorpe faibîs. Panorpa fMt7/",v, Wcstw. — Lonc. .60 pouce ; estûrision des ailes .88 peo. D'uu f luvo brun ; tÔte roust^o, taclifo de noir à l'endroit; des ocellwp. AntenLies noires, l'estrônne b.iso rousse. Pattes jaunes. Ailes d'un blanchâtre hy-'ilin, l'extrérnitf^ bnino, une bonde transversale à l'endroit du stigtnti, une autre presque interrom- pue au milieu, un point au bord costal entre ces dcas bandes, une autre bande sub-basilairc plus ou moins complète avec un point à la bnse, brun. iVbdomen brun, jaune à restrcmité, le 5e soj^ment cylin- drique, écîiancré en dessus avec une espèce do mucron redressé au milieu; le 6e long-, obcoDique, étroit à la base, arqué; le 7e obconique, plus court, plus étroit à la base ; le Se elliptique, élargi à l'extrémité; les appendices longs, linéaires, la pince courte, ses branches onguicu- lées (d^). $ Semblable, à l'cxecption de l'abdomen qui diminue régulière- ment de la base à l'extrémité, où il se termine en pointe effilée. — CC. Panorpe nébuleuse. Panorpa nehulosa, Westw. — Long. 50 pc; extension des ailes .88 pce. Jaune-fauve, une tache noire à l'endroit des ocelles ; antennes noires, brunes à l'extrêiue base. Pattes jaunes, l'extrémité dos articles des tarse.-^ obscure. Abdomuu bran à la base, jaune à l'extrémité ; le 5e segment conique, tronqué à l'extrémité ; 6 et 7 égaux, obconiques ; 8 ovale ; les appendices longs, linéaires ; pince courte, ses branches onguiculées. Ailes hyalines, avec une strie trans- versale brune plus ou moins prolongée û l'cudroit du stigma, plusieurs points bruns distribués sans ordre dans certaines alvéoles, les nervures aussi brunes. — C L'absence de bandes transversales brunes, distinctes, sur les ailes, et les points nombreux qui les remplacent, per- mettent à simple vue de distinguer cette espèce de la pré- cédente. 2. Cxen. BiTTAQUE. Biilacus, Latreille. Tête petite ; antennes longues et très grêlev^? ; trois ocelles. Mandibules linéaires, cornées ; mâchoires allongées, sou- dées au menton, leurs palpes de 5 articles. Ailes longues et étroites, en toit dans le repos. Pattes très longues et très grêles, les jambes terminées par des éperons Uns, fort allon- gés ; articles des tarses fort longs, le dernier se terminant par un crochet unique. Abdomen long et cylindique, ne ae relevant pas sur le dos comme duns les Panorpes. 212 LE NATURALISTE CANADIEN. Au premier coup d'œil, les Bittaques frappent de suite par leurs ressemblance avec les grandes Tipules ; il n'y a souvent que la distinction de leurs 4 ailes pour empêcher toute contusion. Ce sont, comme les Panorpes, des carnas- siers qu'on trouve sur les plantes à guetter leurs proies. Leurs larves qui ressemblent aussi fortement aux chenilles ou aux larves des Tenthrt'dines, vivent sur la terre. Nous n'avons encore rencontré que l'espèce suivante. Bittaque élancé. Bittacus strigosvs, Hag. — Long .80 pce ; extension des ailes .60 pce. D'un testacé pâle, brillant ; yeux noirs, une tache noire à l'endroit des ocelles. Antennes pâles avec quelques poils dpars. ExtrL'niité des cuisses, des jambes et de l'abdomen, obscure. Ailes hyalinos, avec les nervures transversales plus ou moins largement ombrées, légèrement réticulées au sommet, à reflets irisés, stigtnu légè- rement obscur. Appendices abdominaux c^ larges, oblongs, le bord supérieur largement échancré et poilu. Rencontré à St. Hyacinthe, mais non encore «t Québec. TRICHOPTÈRES. Le dernier groupe des Névroptères-vrais est celui des Phryganiens ou Trichoptères, ainsi nommés par ce que leurs ailes supérieures portent toujours des poils plus ou moins nombreux. (1) Ce sont des insectes à corps mou, à ailes supérieures rabattues en toît dans le repos, ce qui leur donne quel- . que ressemblance avec un certain nombre de Lépidop- tères. Leurs ailes inférieures sont le plus souvent plissées dans le sens de leur longueur ; les unes et les autres ont les nervures transversales peu nombreuses. Les antennes fort longues le plus souvent, et multi-ar- ticulées, sont portées en avant dans le repos, et si rappro- chées à leur base qu'elles ne semblent former qu'une seule tige. La plupart ne prennent aucune nourriture à l'état parfait, leur bouche étant plus ou moins atrophiée. Les palpes maxillaires sont très développés chez le (I) i)f trix, lyichot, \»>\\, p.l pM'on, Me. NÊVROPTÈRES. 213 < plus grand nombre, et présentent des caractères qu'on utilise pour la classification. Les pattes, assez longues d'ordinaire, ont la singulière propriété de porter, en outre des épines ordinaires, des éperons mobiles ou calcars, dont le nombre et la disposition sont utilisés pour la distinction des difiérents genres. Ces éperons sont toujours de couleur un peu plus claire que les épines, et l'observation permet en peu de temps de distinguer facilement les uns des autres. Ils sont ou apicaux ou sub-apicaux, et la notation pour exprimer leur nombre et leur position est des plus simples. Ainsi 1, 3, 4 signifie que les jambes antérieures n'ont qu'un seul éperon apical, que les jambes intermédiaires en ont une paire apicale et un autre sub-apical, et qu'ontin les jambes pos- térieures en ont deux paires, l'une apicale et l'autre sub- apicale etc. Les larves sont toutes aquatiques et se renferment dans des étuis ou fourreaux, mobiles ou fixes, qu'elles construisent de fils de soie peu serrés, auxquels elles font adhérer divers matériaux, herbes, débris de bois, pierres, grains de sable, etc., suivant les différentes espèces et les eaux qu'elle habitent. On en voit partout dans les lacs, les ruisseaux et les fossés. Ces larves sont herbivores, bien qu'elles dévorent aussi parfois certams insectes. Elles ont la forme des chenilles des Lépidoptères, mais ne portent que 6 pattes. La tête et le thorax, qu'elles tiennent presque tou- jours en dehors de leurs fourreaux, sont de consistance plus ferme que l'abdomen et à demi cornée. Ces larves se transforment en nymphes dans leurs étuis mêmes, après en avoir fermé les deux extrémités par un grillage de fils de soie. Mais arrivées au temps de leur dernière métamor- phose, elles brisent, au moyen de leurs fortes mandibules, les cloisons de leur prison, et s'échappent à la nage pour rencontrer quelque endroit sec, une pierre, une herbe, un bout de bois, où, dans l'espace de quelques quarts d'heure seulement, elles passeront à l'état parfait, perdant leurs man- dibules, leurs branchies, etc., pour prendre à leur place des antennes, des pattes dix fois plus longues que celles qu'elles portaient, et par dess^as tout des ailes pour voler dans les aiT» 214 LB NATURALISTE CANADIEN. On ne rencontre g-énéraloment les iusectes parfaits quo dans le voisinage dos eaux, où ils se montrent qnelquelbis en immense quantité. C'est surtout le soir qu'ils se livrent au vol, et il arrive tréqnenimont qu'ils pénètrent dans les appartements. Ces insectes n'ont pas, que nous sachions, d<^ noms vulgaires dans nolr»^ Province. En France, les amateurs qui utilisent souvent leurs larves pour la pêche, leur don- nent les noms do cii.^cls, chanécs, Porte-bois, Porte-aable, etc. Bien que nos pécheurs savent aussi tirer paitide cos larves comme appas pour leurs lignes, ils ne leur donnent aucun nom particulier. Ce groupe, dans notre faune, comprend cinq familles. Fani. Xn. PHRYGANIDE3. Phnjganidœ. Tête allongée 1. pardalîs. 216 LE NATURALISTE CANADIEN. Âiles postérieures sans bande jaune sub-upicale 6. Sty^ipes. Pattes jaunes ; Ailes blanches avec taches noires 2. dossuaria. Ailes juuiios avec taches noires ou brunes ; Ailes inférieures avec une tache diseoïdaleà peine distincte, leurs bords ponctués de brun ù, l'extrcniité 3. semifasciata. Ailes inférieures avec une bande brune sub- apicale bien distincte ; Bande brune des ailes postérieures étroite, anguleuse 4. ocellifera. Bande brune des ailes postérieures large, avec tache j âlc eu dedans 5. postica. 1. Weuronie panthère. Nmronla jyardaîis. Walk — .Long. .1.18 pce ; extension des ailes 2 pees. Noire, couverte de poils jaunes en dessous. Les cuisses antérieures jaunes. Ailes supérieures à points nombreux, jaunes, ces points confluents dans les (^ ; les postérieures ponctuées de jaune antérieurement, avec une grande bande jaune sub- apicale. — R. Rare dans le voisinage de Québec. 2. Nouronie à dos taché. Neuronia dossuaria, Say. — Long. .55 pce ; extension des ailes .88 pce. Corps jaune-ochre pâle ; ailes blanchâtres ; antennes noires ; yeux noirs. Ailes d'un jaune blan- châtre, avec nombreuses taches noires en carrés ou en lignes, une plus grande se njontre à l'endroit du stigma et i^no autre à l'angle anal, cette dernière produisant une petite bande transversale lors(jUe dans le repos les ailes se trouvent rapprochées. Ailes postérieures avec 2 larges taches au bord costal et l'extrémité obscures. Les pattes et l'abdomen jaunes comme le corps ; l'extrémité des jambes postérieures avec un petit anneau, noir ; leurs épines aussi noires. — PC. 3. Nearonie Semifasciée. Neuronia semifasciata^ Say. — Long. .1 pce ; extension des ailes 1 20 pce. Jaune-fauve. Antennes annelées de brun à la base, fauves à l'extréujité ; la tête obscure sur le vertex, de même que les côtés du prothorax. Tête et prothorax ciliés do poils bruns. Ailes supérieures avec nombreuses taches brunes produisant des petites stries en certains endroits, les bords à l'extrémité avec taches alternes brunes et jaunes ; ailes postérieures avec le bord apical à peine tacheté de brun, quelquefois une bande sub-apicale plus ou moins obli- térée d'un brun pâle. Pattes de la couleur du corps ; abdomen plus ou moins obscur à l'extrémité. — C, NÉVROPTÈRES. 217 4. Neuronie OCellifère. Neuroma ocelU/era, Walk.— Long. .80 pce ; extension des ailes 1. .50 pce. Jaune-fauve ; antennes cour- tes, brunes. ïête et prothorax ciliés de gris brun. Ailes courtes fauves, les supérieures irisées de nombreuses petites taches brunes, plus denses au sommet, une tache brune plus grande divisée par une ligne jaune se voit au bord postérieur, 2 petites taches blanchâtres sur le disque ; les ailes postérieures avec une bande brune, étroite, angu- leuse, sub-apicale. Les Pattes avec leurs épines de même couleur que le corps, — R. 5. Neuronie à derrière noir. Neuronia postka, Walk. — Long. 1 pce, ; extension des ailes 2 pces. D'un jaune obscur. An- tennes annelées de brun, l'extrémité fauve. Tête et prothorax bruns, avec poils gris. Ailes longues, fauves, avec nombreuses petites taches brunes, une tache beaucoup plus grande, formant presque une strie transversale, se voit à la région du stigma, et une autre au bord pos- térieur ; deux points blancs se voient aussi sur le disque, l'un vers le tiers basilaire, et le second au milieu de la strie stigmatale. Ailes postérieures avec une large bande brune sub-apicale et q'ielques points bruns à l'extrémité. Pattes de la couleur du corps, y compris les épines des jambes et des tarses. — C. La couleur beaucoup plus foncée et la large bande brune des ailes postérieures permettent toujours de la dis- tinguer facilement de la précédente. 6. Neuronie pieds -noirs. Neuronia stygipes, Say. — Long. .60 pce, extension des ailes 1.15 pce. Noire; la tête et le prothorax avec poils fauves. Ailes étroites, fauves, les supérieures à nervures brunes et portant de nombreuses petites taches de la même couleur, les inférieures avec quelques taches à l'extrémité et une large bande brune vers le tiers de leur longueur, cette bande portant une tache jaune ocellée d'un point noir. Pattes brun-foncé, les jambes postérieures jaunâtres. — R. A continuer. 218 LE NATURALISTE OANADIEN. LES MINKRAUX CANADIENS. VAII I,i: DU. .1. A. CItkVIKIJ, MONTBÉAU (Conlinué de la page 1G2). Petit Vocabulaire ou Glossaire JSIinéralogique. A Acicvlaire. — Mn Ibrmo d'aiguilles réunies en masses di- vergentes. Ces aiguilles sont des cristaux prismatiques, allongés. Ex : Gypse fibreux, aclinote. Jf;/oiii- trique et nitrique, d'après la quantité d'oxy^^one qui se combine au nitrogè)ie. Acide phosphoriqup. — L'oxy:^ône forme, avec le phos- phore, quatre acides, dont le plus oxygéné porte le nom d'acide phosphorique ou per-phosphorique ; en se combi- nant à la base ou oxyde, il forme la nombreuse classe des sels appelés phosphates. Les os de l'homme et des animaux sont essentielle- ment composés de phosphates et de carbonates de chaux, unis à la gélatine, .acide sulfiirique. — Le roi des acides, parce qu'il dé- place tous les autres de leurs combinaisons, et qu'il n'est déplacé lui même par aucun ; on l'appelle aussi huile de vitriol ; il est composé d'un équivalent de soufre, et de trois équivalents de gaz oxygène, son union avec les oxides forment les sulphates ; le plâtre ou gypse, est du sulphate de chaux. Adamantin (éclat). — Qui rappelle l'éclat du diamant. Ex. Grenat adamantin. JUJinité. — Force ou disposition des molécules à se réu- nir ; c'est l'opposé de la cohésion. Agrégat. — Particules homogènes qui, par leur réunion. 220 LE NATL'RALISTK CANADIEN. forment un corps plus gros. Les pierres se forment par ajrréçation. Alcali. — De l'arabe kali, préparé par le feu ; à cause de l'ancienne manière d'obtenir la soude en brûlant certaines plantes marines. Substance caustique, ;\cre, d'une saveur urineuse, soluble dans l'eau, se combinant avec les acides et formant des sels, v^erdissant les couleurs bleues végétales, et rougissant le papier de curcuma, i\.»d plus faisant passer au bleu le papier de tournesol rougi par un acide. Les principaux alcalis, sont la potasse^ la soude, ^ammoniaque, la chatix. Jlmas. — Dépôts de matières minérales, qui ne sont plus étendus indéiiniment comme les couches,' mais qui sont au contraire enveloppés en tout ou en i)artie par des matières différentes, formant ainsi des masses plus ou moins irré- gulières quelquefois arrondies, ovales ou lenticulaires. Amorphe. — Du grec a privatif, et murphé,ïoYm.e, qui n'a point de forme régulière, qui ne présente rien de régulier, de distinct, dans sa contexture. Ex : calcaire terreux, terre glaise ou silicate d'alumine. Anhydre. — Minéral privé naturellement d'eau de cris- tallisation. Ex. quartz, silex. • Apiciforme. — Eéunion d'aiguilles prenant la forme d'une houppe. Ex : mysotype. Apyre. — Du grec a privatif, et pyr, feu, qui résiste à l'action du feu. Ex : Argile, chaux, amiante, platine, silice. Arénacé. — Ayant la forme et la consistance du sable mouvant. Argileuse (odeur)— Odeur terreuse que l'on développe dans certains minéraux en les humectant, ou en faisant tomber l'haleine dessus. Ex. Argile, glaise desséchée. Aç/me.— Etoile blanchâtre a six rayons, que l'on ap- perçoit en plaçant certaines pierres entre l'œil et une vive lumière. Cette propriété appartient aux minéraux striés et aux structures iibreuses. Ex : le saphir et les corindons, le quartz fibreux. yl^(>/;je.— Particules d'un volume infiniment petit et LES MINÉRAUX CANADIENS. 221 indivisibles, dont la réunion intime forme les corps, simples et composés. Attirable à Vahnant. — Minéral qui s'attache au barreau aimanté. Ex : le fer magnétique. Azote ou Nitrogène. — Gi-az permanent qui entre pour ^Vff dans la composition de l'air; il est impropre à la com- bustion et à la respiration animale et végétale. Les ani- maux qu'on plongent dans ce gaz périssent en peu de temps. B. Bacillaire. — Minéral qui est disposé en longs prismes striés profondément, en espèce de baguette. Ex. : Amphi- bole, sulphate de chaux. Bilumifère (odeur). — Odeur qui est particulière aux différentes espèces de bitume minéral, et analogue à celle du goudron. Botryoide. — Disposé en grain ou en grappes. Du grec botrijs grappe, et de lithos pierre. Ex. Silico-borate de chaux» variété de datholite, sulfate de fer rouge. Brèche, Breschia. — La brèche est un conglomérat de fragments anguleux et irréguliers de différentes pierres, empâté dans un ciment, calcaire, ou siliceux. Ex. la plu- part des marbres. Brocatelle. — Carbonate de chaux; marbre brèche à petits fragments, ayant l'aspect des anciennes étoffes dites brocarts, composées d'or, d'argent et de soie. C. Calcaire.— ^om. générique, qui s'applique à toutes les variétés de chaux carbonatée; il est abréviatif et s'emploie journellement en géologie et en géographie physique. On dit pierre, roche, terre calcaire, bancs calcaires, synonyme de carbonate de chaux. Calcaire primitif. — Calcaire métamorphique, calcaire hypogène, calcaire cristallin. Ex. Calcaire des Laurentides, calcaire serpeiitineux de la petite Nation, VEozoon Cana- dense. Dawson. 222 LK NATURALSTE CANADIEN. Calorique. — Fluide inipodérableet invisible qui p6nctre tons los corps et dont io i^rand foyer est le soleil. Cet accent s'interpose entre les molécules des corps, les dilate et les Itut passer do l'état solide à IV^tat flni4 contiiijur.') NOTRE REVUE DE LA PRESSE. Nous étions con\'aincu d'avance que notre revue cri- tique de la presse ne pourrait être du goût de tout le monde. Aussi les différentes remarques que l'on nous a adressées ne nous ont nullement surpris. Comme en somme le nombre et le poids des approbations reçues l'emportent de beaucoup sur le blâme et les récriminations, nous n'avons nullement à regretter notre entreprise. 224 LE NATURALISTE CANADFEN. Parmi toutes les lettres reçues, nous ne croyons devoir répondre qu'à celle de Mr. l'avocat d'Arthabaska. On ne peut ôtre catholique sans être ultramoiitain. Si vous êtes catholique, il faut l'être avec Pie IX et suivant le Syllabus ; si non, rejetez ce nom qui né vous convient pas, et marchez hardiment sur les traces de Kenan, Litiré, Sainte-Beuve et des autres chefs libres-penseurs. Qunnt à 1' "Abonné" qui n'ose pas même nous donner son nom dans une lettre privée, nous ne sommes pas du tout de sa politique. C'est une politique de personnes qu'il veut faire, et nous, nous ne voulons que d'une politique de principes. Les Cartier, les Taché, etc., ont fait des fautes, que des conservateurs droits et sincères n'ont pas craint de leur reprocher. D'ailleurs ce n'est pas une revue politique que nous avons faite, mais seulement uue critique littéraire, et nous n'avons jugé personne autrement que sur ses prin- cipes et ses allures, le tout tel que consigné dans ses écrits. Et pour les journaux o])jets de nos remarques, il était bien facile de prévoir que nos appréciations, suivant qu elles seraient plus ou moins sévères, seraient jugées par ces mêmes journaux inexactes, injustes, incompétentes, etc. Nous nous y attendions. Il en est des journalistes à peu près comme des écoliers. Les remarques chez les uns et les autres sont rarement reçues de bonne grâce ; les mau- vaises têtes — et il en est chez uns et chez les autres — trou, vent toujours des raisons pour déclarer les observations dé- placées, injustes, vexatoires. Des vingt journaux mention, nés dans notre revue, cinq ont réclamé contre nos appré- ciations, ce sont : le National, le Nouveau- Blonde, le Courrier du Canada, le Journal des Trois-Rixiières et VEvénement. Voyons en quelques mots si véritablement les réclamations étaient fondées, et si nos appréciations, contestables peut- être sous certains points de vue, n'étaient pas du moins marquées au coin de la franchise et de l'impartialité. 1 ® Le iVa/îowa/.— N'ayant pu lire les remarques de ce journal, co n'est qm^ par ouï-dire que nous avons appris que nos appréciations de ses principes et de ses allures lui avaient causé (le la mauvaise humeur. Nous ne pouvons NOTRE REVUE DE LA TRESSE, 225 par conséquent, juger ds la valeur de ses récriminations. Mais comme il s'agissait à son égard de principes dont il a depuis longtemps fait litière, nous demeurons convaincu qu'il n'a pu, en aucune manière, diminuer la force de notre argumentation. 2 "^ Le Nouveau-Monde. — Grande colère de la part de l'écrivain de la feuille Montréalaise, dont le résumé de la colonne à notre adresse peut se traduire dans les chefs sui- vants : 1 ® Manque d'impartialité et do discernement. 2® Appréciations erronnées. 3® Jugements injustes. 4® Un avancé malicieux. 5 '^ Incompétence du critique. Quant aux trois premiers chefs, comme il n'y a ni cita- tions, ni preuves contre nous, le jugement définitif est ab- solument du ressort de ceux qui nous lisent. Vous dites que.... que.,., que.... ; nous, nous soutenons le contraire ; ça sulfit ; laissons le public juger, et passons à l'avancé mali- cieux. Nous protestons avant tout contre l'intention mali- cieuse qu'on nous prête ici. Le Nouveau-Monde, tel qu'il est conduit actuellement, a toutes nos sympathies, et nous ne gardons haine ni rancune à aucun de ses écrivains, dont un seul nous est connu personnellement. Quel est donc cet avancé /^Ma; et malicieux que le Nouveau Monde nous re- proche ? C'est d'avoir écrit " que lui, le Nouveau-Monde, avec le Journal des Trois- Rivières et le Franc-Parleur avaient usurpé les fonctions épiscopales pour prêcher le fameux programme catholique^ " Notre confrère est prié de nous expliquer, dit le Nouveau- Monde ^ comment il peut se faire que des journalistes usurpent les fonctions de l'épiscopat, lorsque leur conduite a l'approbation publique dô leur or- dinaire." Voici notre explication. Nous reconnaissons bien à chaque journaliste le droit d'avocasser telle ou telle cause, que dans son jugement, il 22(5 LE NATUBALISTE CANADIEN. considère comme opportune et avantageuse, et si alors lui arrive l'approbation de son évêque, il ne peut que persévé- rer avec plus de constance dans sa première résolution. Voilà pour los cas ordinaires Mais quand il s'ag-it d'une m»\'rtr derrière. Il en a donné la preuve dans toutes les discussions qu'il a eu à soutenir avec ses confrères de la presse. Il ne nous en coûterait nullement dépasser par dessus les aménités que le Courrier vient de lancer à notre adresse, mais nous devons à l'honneur du clergé, que cette feuille vient d'outrager si brutalement dans notre personne, de nousjustiher auprès du public des graves accusations qu'on a gratuitement portées contre nous. Qu'on n'aille pas croire que le Courrier ait voulu simplement s'attaquer à l'écrivain, dans la guerre d'Alle- mand qu'il vient de nous faire, car c'est en répétante satiété l'apostrophe " Mr. l'abbé, " qu'il a enlevé tout doute à cet égard, et qu'il a prouvé que c'est bien au membre du clergé qu'il en voulait. Tous les écrivains ne sont pas des abbés. Avec gens polis, francs et honnêtes, les polémiques sont toujours courtes et faciles ; mais malheureusement ces belles qualités font presque complètement défaut chez fé- crivain actuel du Courrier. \J Evénement, le Nouveau-Monde la Minerve, le Journal de Québec, etc., le lui ont cent fois ré- pété, et il en donne des preuves surabondantes dans ses dernières productions. Nous allons le démontrer. Pour riposter à notre critique bienveillante à son égard, il se met, dans son numéro du 21 Juin, à critiquer nos phrases, et il cite les trois suivantes. 1'=* Un article sur la mort d'un enfant qui prendra près d'une colonne. 228 I^E NATDRALISTK CANADIEN. 2 ° Mr. Dansereaii, rédacteur en chef de la Minerve^ poursuit actuellement son 49e volume, paraît tous les jours 3 ® Mr. Tarte, du Canadien, est de l'étoffe de celle dont on fait les <^rands hommes. Quant à la première, elle est parfaitement française et à la portée de toutes les intelligences, même les plus ob- tuses. Il n'y a que le pédagogue sans jugement qui tourne les feuillets d« la grammaire devant le passeur de Par de- vant du Cimrrier, pour y assigner la place exacte des vir- gules, qui ait pu la trouver défectueuse. Cependant, nous avons laissé passer, par ce qu'il faut bien laisser au moins une apparence de consolation à l'écolier mutin qu'on vient de blesser dans son orgueil. Pour la même raison, nous avons aussi laissé jiasser la troisième, bien que lo premier venu, habitué à se faire im- primer, eût pu découvrir de .suite la gaucherie du typo- graphe, qui, dans la correction de l'épreuve, a pris celte ])Our cette et l'a placé après le mot étoffe au lieu de le mettre avant. De cette façon, la phrase : " est de cette étoffe dont on fait etc ", est devenue : " est de l'étoffe de celle dont on fait etc." Quant à la deuxième, comme elle comportait un manque de bonne foi inexcusable, nous avons cru devoir demander une rectification, mais cet acte de justice nous n été refusé. Force nous fut alors de publier dans le Canadien la lettre suivante que nous avions adressée à Mr. Vallée. CapRouge, 22 Juin 1877. Mr. le Rédacteur, Cent fois, dans les polémiques que vous avez soutenues, vos adversaires vous ont accusé de mauvaise foi. Je vois, avec chagrin, que dans votre article à mon adresse dans votre feuille d'hier, vous me donnez raison de vous faire le m^mo reproche. Vous mo faites dire : " M. D.inscrcau, rédacteur en chef de la Minerve, poursuit actuel- lement son 49e volume, paraît tous les jours." Or, je n'^ii jamais rien écrit de tel. J'ai écrit, à la page 135 du Nnturnlistc : '' L\ Minerve. — Davernay, Frères & Dansereau propriétaireB NOTRE REVUE DE LA PRFSSE. 229 Mimtri5;iî, rue Notre-Dame ; Mr. Dansereau rédacteur en chef; pour- suit actuellement son 49e volume ; paraît tous les jours." Ma phrase, surtout avec sa ponctuation, est parfaitement intelli- gible ; tandis que la vôtre n'est rien moins qu'absurde. L'honnêteté et la franchise sont toujours de mise, et dans les po- lémiques plus que partout ailleurs. Que vous vous plaisiez à critiquer mes écrits ; nulle objection ; mais j'ai bien le droit d'exiger que vous les reproduisiez tels qu'ils sont. Du moment que vous donnerez mes phrases telles que je les ai livrées au public, vous pourrez, tant qu'il vous plaira, inviter à s'exercer à en saisir le sens, des intelligences étrangères, lorsque la vôtre n'y pourra atteindre, je n'aurai nullement à m'en plaindre ; mais je ne puis souf- frir que vous me prêtiez des ridicules, pour avoir le plaisir d'en amuser le public. Je compte sur votre impartialité pour l'insertion de la présente QOte dans votre feuille de ce jour. Avec considération, L'Abbé Provancher. Là dessus, grande colère de la part de l'écrivain du Courrier, et sortie furibonde, échevelée, impertinente et grossière dans son article du No. du 3 Juillet courant, inti- tulé : " tabbé de C étoffe de celle. Il faut se trouver bien court d'arguments et sentir sa cause bien mauvaise, pour aller, dans une polémique, s'at- taquer au physique de son adversaire. C'est ce qu'ont fait cependant le passeur de Par devant avec son souffleur. Ils parlent de nos yeux, de nos lèvres, de notre teint brûlé par le soleil, etc. Quelles étonnantes découvertes et quelles magnifiques arguments ! Ceux qvii n'ont jamais rencontré le fameux notaire avec son pédagogue pourraient se figurer après cela que ce sont deux figures de chérubins au teint frais et rosé, aux joues rondelettes et gracieuses. Qails se désabusent. Nous est avis que Darwin n'aurait jamais pu rencontrer types plus parfaits que ces deux compères, pour soutenir sa thèse que l'homme descend du singe ; il aurait trouvé dans le premier les véritables paupières de rOrang-outano-, et dans le second les lèvres parfaites du Chimpanzé, le tout avec un teint où le citron avec la terre 230 LE NATURALISTE CANADIEN. de Sienne prondraioiit la plus forte part. Mais laissons ces petitesses ot venons im aux accusations portées contre nous oUos ne sont pas minimes, puisque l'écrivain les résument en une médisance, un mensonge et un faux ; rien que cela ! IQ Médisance.— '^ Vous commettez, dit le Courrier, une grosse médisanco en disant: cent /ois vos adversaires vous ont accusé de mau- vaise foi." Ceci, est déplacé, inexact. Cent fois ? Avcz-vous bien compté L'écrivain n'est pas sans savoir, nous voulons bien le supposer, que ce/d ne signifie pas toujours dix dizaines, mais désigne souvent un nombre indéterminé. Pourquoi laut-il que le pédagogue vienne lui ouvrir la grammaire de Laçasse et lui montrer que cent, adjectif numéral cardinal, désigne 09 pjus 1 ? Enregistrez, MM. , votre premier manque de bonne foi. 2'^ Mensonge. — Vous dites que l'écrivain du Courrier vous a prêté des phrases que vous n'avez jamais écrites Nous ne vous avons pas prêté DKS phrases que vous n'avez jamais écrites : une seule n'est pas exactement reproduite, parcequ'il lui ujanque un point et virgule. Nous avons écrit : " Vous nous prêtez des phrases que nous n'avons jamais écrites," et nous en citons une pour preuve. Et là dessus Mr. Vallée nous accuse de Mensonge, par ce que nous ne faisons la preuve que d'une seule. Mais n'est-ce pas sviffisaut pour notre thèse? et peut-il y avoir Jà mensonge ? Enregistrez, MM., votre second manque de bonne foi ! ! Mais voyons de plus jusqu'où va la malhonnêteté (c'est le mot) de l'écrivain dans ces quelques lignes seulement. Nous n'avons omis, dites- vous, en reproduisant votre phrase, qu'un point et virgule. Peut-on jouer ainsi avec la franchise et la sincérité ? C'est bien ici qu'il y a mensonge pour employer votre langage poli. Vous avez non seulement omis des points et virgules, mais de plus changé toute la phrase en en changeant le sujet. Le sujet de notre phrase est la ^linei-ve, tandis que le sujet de la vôtre est Mr. Dan- sereau. Que faites- vous de votre honnêteté, de votre bonne foi ici ? L'une et l'autre sont à trouver. Et de trois ! ! ! 3 *^ Faux — On base cette accusation de faux sur la ci- tation de la phrase suivante : La Mineuvf. — Journal politique, littéraire, agricole, comiriercial NOTRE Rr.VUt: DE LA PRESSE. 231 et (Vmmionces. — Duvernay, Frères & Daiisereau propriétaires, Montréal, rue Notre D;iiiie ; Mr. Dansereau rédacteur en chef; poursuit actuelle ment son 49e volume; paraît tous les jours." Dans la citation que nous avons faite de cette phrase dans le Canadien, nous avions omis l'incidence : Journal po- litique, littéraire, agricole, commercial et d'annonces. Or, nous le demandons, non pas à Mr. Vallée, ni à son souffleur, mais ■4 tout écrivain loyal et de bon sens, en quoi l'omission de l'incidence pouvait-elle affecter le sens de la, phrase ? Et c'est là dessus qu'on fait porter une accusation de faux ! Cette accusation retombe donc de totit son poids sur celui qui a été assez malhonnête pour la porter, Et de quatre ! ! ! ! Tant qu'aux autres gamineries qui terminent l'article du Courrier, nous en laissons tout le bénéfice à l'écrivain, libre à lui de le partager avec son pédagogue d'après la règle de Trois. Il reste donc parfaitement démontré qu'il n'y avait ni médisance, ni mensonge, ni faux de notre part ; mais que si la vérité, la franchise et l'honnêteté ont eu à souffrir, ce na été que dans les appréciations et répliques du Courrier. Mr. Vallée dit que nous avons probablement emprunté notre langage aux bêtes avec lesquelles nous avons souvent conversé, comme les scarrabées, les crapauds, les ouanderous. Oui ! nous l'avouons avec satisfaction, nous avons sou- vent conversé avec les bêtes de la nature, et toujours nous avons trouvé leur langage poli, extrêmement instructif, pertinent, autrement que celui du Courrier. Nous décla- rons toutefois n'avoir jamais rencontré de scarrabées, ce nom ne se trouve nulle part dans nos auteurs. C'est pro- bablement quelque monstre nouveau qu'on aurait trouvé dans l'égoût que fait actuellement creuser Mr. Brousseau, en arrière de la rue Buade, et dans lequel Mr. Vallée veut ensevelir le Courrier. Il nous fait peine de voir le Courrier, journal tout par- ticulièrement patronné par le clergé, et qui jusqu'à ce jour s'est toujours tenu sur un pied respectable, descendu au degré de déconsidération et de mépris où nous le voyons aujourd'hui. Mais on dirait c^ue propriétaire et rédacteu 232 LE NATURALISTE CANADIEN. s'entendent ponr le rendre tout-à-fait impossible et inac- ceptable, surtout pour les membres du clergé. Nous avons cru devoir réclamer auprès du propriétaire contre la ma- nière dont on nous avait traité ; et l'on s'est imaginé se tirer d'affaire avec un simulacre de rectilication, en disant, dans le numéro du 5 du courant, qu'on aurait dû mettre inexacti- tudes au lieu de vieusonges. Quelles plates et basses apolo- gies n'a pas faites le Courrier, il n'y a encore que quelques mois, pour avoir injurié Mr. Archer, un anglais protestant ! Mais pour un membre du clergé, il n'y a pas tant de céré-. monies à observer. Du semblant pourra suffire. Il est vrai qu'avec l'anglais on était menacé d'une poursuite, et l'on sait qu'au Courrier, Vauri sacra fames peut faire ad- mettre plus d'une bassesse. L'injure à l'adresse du corps, dans la personne de l'un de ses membres, reste donc dans toute sa force ; il en sera tenu compte en temps et lieux, soyez en sûrs. Mr. Brousseau, à la recherche d'un rédacteur au rabais, a trouvé Mr. Vallée ; il peut voir ce qu'il vaut au- jourd'hui. Mr. Brousseau se prépare, nous dit-on, à offrir de même au clergé sa fouille au rabais ; mais il ne tardera pas de s'apercevoir que sa marchandise avariée, n'aura plus bientôt de valeur aucune. 4® Le Journal des Trois-Rivières. — Ce qui a révolté le Journal des Trois Rivières, c'est que nous avons écrit : " Ce serait bien sans doute, si l'on pouvait faire valoir dans notre 60ci(5té les droits et privili^i^es de rEs;lise comme au temps de Charle- mapne ou de Grégoire VII, mais l'Eglise a su depuis, dans une foule de circonstances, s'accommoder de l'état de société avec lequel elle s'est trouvée en contact." Et le Journal conclut de là que nous voulons prêcher le libéralisme, faire valoir le moyen terme entre la vérité et Terreur, excuser la pusillanimité des autorités qui reculent en face du devoir, etc., et là dessus, il nous débite une longue page de l'histoire de Charlemagne, que nous con- naissions tout comme lui. Pure divagation, véritable hors d'œuvre ! Histoire d'instruire le monde ! 11 n'a pas tenu compte du reste de notre article dans lequel nous disions : " Il n'y a point de composition avec la vérité ; elle est ou elle n'est pas ; mais la sagesse nous dit aussi qu'il y a le temps de parler et le NOTRE R^VUE DE LA PRE:-SE. 233 temps de se taire Gardons-nous toujours de l'exagc^ration datis l'ex- ercice de nos droits; rendons toujours hommage sans doute à la vérité, mais évitons les excès; prenons garde de ne pas irriter inutilement ceux avec qui nous sommes obligés de vivre, nous empirerions notre position au lieu de l'améliorer, etc." Nous étions sûr d'avance qne de telles propositions ne seraient pas admises par le Journal, car nous savions déjà qu'il est du nombre de ceux qui n'hésiteraient pas à chasser les mouches d'un appartement à coup de fusil, si on les lais- sait faire. Nous consentons bien volontiers à le laisser à ses propres opinions, tout en g-ardant nous-mêmes les nôtres. Et pour preuve que nous ne sommes pas sans auto- rités, en disant que la sagesse de l'Eglise la porte, par con- descendance, à modifier ses règles dans certaines circons- tances, nous lui citerons les deux faits suivants : Lors du concordat avec Napoléon I, le Pape consentit à ce que les acquéreurs des biens ecclésiastiques ne fassent pas troublés dans leur possession. Nul doute que le Jour- nal des Trois' Rivières en eût agi tout autrement, lui, et n'eut pas hésité à susciter une nouvelle révolution en France, pour restituer à l'Eglise les biens qu'on lui avait injustement ravis. Mais le Saint-Esprit n'avait pas encore à son service l'inflexible feuille Trifluvienne ! Nous n'avons pas été peu sitrpris, lors de notre séjour dans la Géorgie et la Floride, de voir que pour recevoir la communion, les cendres, etc., les noirs ne pouvaient se pré- senter qu'après les blancs. Le Journal en eut, sans doute, ordonné tout autrement lui, car on ne voit pas que Dieu puisse attacher considération quelconque à la couleur de la peau. Cependant, dans sa sagesse, Rome avait cru devoir approuver le règlem.ent. 5 ° U Evénement. — Parmi les écoliers mauvaises têtes, auxquels nous avons comparé certains journalistes, il en est qui sont toujours prêts à guerroyer dans toutes les circons- tances, quelques puissent en être les conséquences. D'autres, non mieux disposés au fond, mais craignant davantage pour ^eur peau, et n'aimant guère par conséquent à se mettre en évidence, sont toujours à susciter des révoltes, et se com- 231 LK NATIIRAMSTB CaNAIMKN. ])liii.s(Mit à navrer les prouesses de leurs compagnons plus braves (|ui ont portr les l'-tendards, faisant ressortir leur har- diesse, leur habilet»', leur courage, tout en s ; proclamant, eux, dans toutes les circonstances, parfaitement immacul s. On pent r-duser V Eve t/ement parmi ces derniers. Nous ne l'avions pas ménagé, car quand il s'agit de principes, il n'y a pas à marchander; mais no is l'avions certainemtMit traité avec justice et impartialité Or, malgré qu'il en eût, il s'est tenu coi, tant que le brouillon (jui travaille actuellement à la ruine du Courrier du Canm/a n'eut relevé le heaume et lancé le premier trait. N'allez pas croire toutefois qu'il endossa de suite l'armure et vint prendre place dans les rangs ; oh! il sait mieux que cela veiller à sa sûreté ; il se contenta de copier de suite le fameux fait d'armes. Puis vint le Nouveau- Monde ; même tactique. 11 n'y eut pas même jusqu'à l'orthodoxe Journal des Trois Rivières, qui n'eut l'honneur de voir ligurer un tout petit bout de sa prose dans la feuille rouge de Québec. Et lorsque le Courrier s'oublia jusqu'au point de nous injurier comme membre du clergé, Y Evénement, continuant le rôle d'écumeur de mer qu'il avait joué dans toute l'af- faire, s'empressa de suite de recueillir ce nouveau pavé, re- grettant, sans doute, au fond du cœur, le bénéfice person- nel d'un si honorable coup de tète. Il se sentit même alors tellement encouragé, qu'il se hasarda à proclamer que nos remarques à son égard étaient -'insignihantes et sans valeur," et qu'il lui faudrait autre chose pour l'engager à prendre les armes. A d'autres dénicheurs de. merles, Mr. le libéral; si la pointe n'eut attaqué votre épiderme, vous n'eussiez pas pris tant de soins de nous renvoyer les traits lancés par vos con- frères. Mais il faut une porte quelconque pour sortir d'un mauvais pas; celle-ci en vaut une autre; on peut vous la laisser. r^*f\fsf^ dN^'^'^***''^ FAITS DIVERS. 235 FAITS JOIVEIiS. La Chrysomèle de la pomme de terre —Plusieurs journaux ont annoncé que la Chrysomèle de la pomme de terre avait déjà fait son apparition, dès le commencement de Juin, dans les environs de Montréal ; et on la voit déjà aujourd'hui dans les environs de Québec. Cependant on l'a fait paraître dans bien des endroits où elle ne s'était pas encore montrée ; car comme la plupart des Chrysomèles se ressemblent fort à l'état de larve, il n'y a que des ento- mologistes qui puissent distinguer à cet état la Chrysomèle à 10 points, de ses congénères, Chrysomela clivicollis, muUi- punctata, muUigidtis, Lema trilineata etc. Quant aux remèdes à employer partout où elle se mon- trera,nous répéterons ce que nous en avons dit l'année der- nière. N'employez pas le vert de Paris, c'est \v\ poison trop subtil, dont l'emploi exige trop de précautions ; mais laites la chasse aux insectes mêmes, la chose est bien plus efficace et tout aussi facile. Les journaux s'obstinent à donner le nom de mouche à cet insecte. Nous protestons de nouveau contre cette appellation, qui n'est propre qu'à induire en erreur les in- téresaés. Cet insecte ne ressemble pas plus à une mouche, qu'un chat à un lièvre. Ce n'est pas non plus une punaise, mais bien un coléoptère, c'est-à dire l'un de ces insectes que partout on désigne sous le nom de barbeau. Nous voyons avec plaisir que la Gazettes des Campagnes, dans son dernier numéro, donne au redoutable insecte son véritable nom. Nous sommes certain que l'écrivain sera tout aussi bien compris. Pourquoi aurions-nous en aver- sion les noms propres, pour leur donner des appellations triviales et irrationnelles ? Il est bien regrettable qu'on manque si générale- ment des connaissances même les plus élémentaires en fait d'entomologie. Et comme souvent on emprunte à des sources anglaises les renseignements qu'on donne de temps à autres sur les insectes, il ne reste plus d'autre ressource 236 LI'. NATUllALISTE CANADIEN. cjue de tr.iduire littérullemcnt les noms vulgaires anglais, queUjue impropres qu'ils puissent être. C'est ainsi que dernièrement un journaliste nous entretenait de la Saule- rcl/e de dix-sept ans {Cicada Septemdecim) que les aniiflais appellent Srveideen years Locust. Qui pourrait jamais con- fondre une Uigile avec une Sauterelle'? Est-ce un nouveau fléau ?— On nous écrit de Chi- coutimi en date du 28 Mai : "Je vous envoie quelques spécimens d'une chenille qui menace de ruiner toutes les espérances de nos cultivateurs. Ils se félicitaient du temps favorable qu'ils ont eu pour les semailles; tout annonçait une excellente saison : Dieu semble en disposer autre- ment. " 11 n'y a cependant encore que peu de champs atta- qués par le lléau, mais cette peste menace de se répandre très promptement. Di-jà on a signalé sa présence à St. Jérôme et à Hébertville. Ces larves demeurent en repos tout le jour; on les voit sur la terre ou sur quelque object sec; la nuit, elles l'ont leur œuvre, dévorant le grain à mesure qu'il pousse. Elles commencent à dévorer les jeunes feuilles par leur extrémité, en descendant ainsi jusqu'au soi. On en a vu s'attaquer jusqu'à l'herbe des prairies." L'ennemi signalé par notre correspondant, pour n'être pas nouveau, n'en est pas moins redoutable. Depuis notre enfance, nous avons entendu dire aux cultivateurs, surtout en de certaines années : " jietite récolte, cette année, le grain est tout mangé dans la terre." On voyait les plus belles pièces de grain perdre leur verdure en quelques jours seulement, surtout dans les sols riches et meubles, et nos cultivateurs, avec ce manque d'observation qui les Cciractérise, subissaient le lléau sans se dontier la peine de reconnaitre l'ennemi pour chercher ensuite à le combattre. Nous ne sommes pas assez familier avec les larves des papillons pour déterminer l'espèce précise par le seul spé- cimen qu'on nous a transmis, mais nous sommes bien sûr qu'il appartient au groupe des Agrostides, se partageant entre les genres Ag-roslis, Ilade/ia, J\lai>icsfra, Celœiia etc , qui causent des dégâts parfois extraordinaires dans h^s plaines de l'Ouest des Etats-Unis et que l'on désigne là sous ie nom de citlwurms. Li's insectes parfaits sont des papillons de nuit, à corps assez gros et terminé par une toulle de poils, à ailes de couleurs assez sombres, mais très variées en de certaines esi'eces. il serait intéressant de déter- CALENDRIER I)K FLORE POUR JUIN 1877. 237 miner l'espèce qni se fait remarquer au Sajjueuay ; elle ]:)Hiait avoir des habitudes — si toutefois elle a été âttciiti- A'ement observée — quelque peu différentes de ses cono-é- nères, en ce que surtout (die ne s'enfonce pas en terre pour y passer Je JQur, mais reste à découvert sur le sol. Dans les endroits où ces larves se montrent d'ordinaire en grand nombre, on a reconnu que le moyen le plus effi- cace de se soustraire à leurs dégâts, était de ne semer que sur du labour de printemps. Le papillon dépose ses œufs en Août et Septembre sur les herbes qui se montrent dans les chaumes après les récoltes. Les jeunes larves se nour- rissent de ces herbes et s'enfoncent en terre pour y passer l'hiver. Le labour du printemps les ramenant à la surface, les fait périr d'ordinaire par leur exposition au sec, tandis que pratiqué à l'automne, surtout dans des chaumes, ce labour est la plus grande protection qu'on puisse leur offrir. ■ ■*^iNf\û^ /^^û^'ff^'ff'ff-tt-r^^'^ CALENDRIER DE FLORE POUR 18T7. o"TJiisr. St. Hyacinthb. Thlaspi arvense, hxn (5 Veronica pregriiia, hin (15 Syringa vulgaris, Jjin (19 Medeola virginica, Lin (21 Carx pallescens, hin (21 CraliEgus tomeiitosa, hin. (22 Sanicula Canadensis, D.C .* (22 Cerasus Virgiiiiana, hin , ...(24 Smilacina raceniosa, Desj (24 Pyrus arbutifolia hxn (24 SisyricbiuMi anceps, hin (24 Cerastiuiii arvense, hin (24 Ribes tritloriuii, Higei (24 Carex intuinescens, Rudge (24 Sorbus Americana. Pursk (28 Carex stelluata, Gold (80 Carex vnlpinoidea, Michx (30 Osniorhiza brevistylis, D.C (8(1 Potentilla Canadensis, hin (30 Oxalis stricta, hin (30 Erigeron bellidifolinm, Mulhl (30 Rannnculus acris, hin (30 1. Hydre phylluni Canadense, Lin " Siellaria longipes, Goldie " Trifolinm pratense, hin " Trifolinm rej)ens, hin Mai) Mai) Mai) Mai Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) Mai) CapRovge. Chicoutimî 238 LB NATURALISTS CANADIEN. St, HvA(;iNnit;. *' Trifolium procunibens, Lin *' Coriitis allia, Lin " Tliaiiclruin (liuiciiiii, Lin .... 2 Cuiriiirt alterna. Marali *' Siiiapis arvptisi-», Lin *' Nasiurtiuin tiata!i< I). C. " lin-'H ciiiiiaini>iii('a. Lin " Pdteiililla aii'tTina. Lin " Rnliiis trillonis. Rich " IlnliiiH iiliciis. Lin !.. . . " liiilni>< villdsuH Ait " Carnm carvi. Lin... " C;yiiu;;K)>siiiii «illicitiale. Lin. " Cyiio>^lu.''.~iuin Viriçiiiicum, Lin. (Uuiii rivale 8il)tii JUirbarea vuljiari.s li. l:r Kanuticnln« fa-cicularis, Mukl Carex laxiflora, Lain. Cart'X iiiiiiaci'a, Miitd Cypriprdium acaiiU', /!// Viola ciicullata, Ait Raiiunciiiiis t^ceicraiiH, Lin 5 Lilliospcnniim tifficiiiale. Lin " Niipliar Kalmiaiia. Purt^h- '• Iris vcrsici'lor, Lin " Orchis ppectai>ilis, Lin " Galimn iritloruiii, Alivh.v " AjifOHlis viii^ari-!, Smith *' Agrosiis allia. Lin '• liOiiicera parviHi^ra, Lain. " Triosteuiii perfuliatiiin, Lin. " ('rypiotaeiiia Canaiiensis. Lin. Oryzop.sis asperitolia, Michx Veronica agresti.'^, Lin 6 Acer spicaiuin, Lam 6 Acer Htriatiim. Lam 7 Traj^opoizon prauiise, Lin. (^) " Tlnilictruni Caiiaileiise, Cornut " ( liry.saniiiemum leiicaiithemutn, Lin. " Ai^rinioma e-jpatoria, Liu. " Geuni Cunaden.-e, Jacq. " Geiiii) striiitniii, Ait. " Khiis toxicoiieiiilrori, Lin " Erif^eron Phiiadelpliicnm, Lin. '' KrijL^eruii 8tri>;o8iuii. MulU. " Sper^Mila arvense, Liîi " Tiiia Americana, Lin. " Lin Ilea liorealiH, Groiiov , " Viburnum nudum. Lin Kaimia anf^u.stilolia, Lin Vaccinium viti.s Mina, Lin S (Jaiium aparine, Lin " Anlliemis colula, Lin. Cap iiouGK Chicoutimi 20. 12. 26. (1> Natunilis6 à St. Hyacinthe. CALENDRIER DE FLORE POUR 1877. 239 St. Hyacinthe. " Senecio vulgarir'. Lin ■ . . " Lysimachia qaatlrifolia, Lin " Polyg()iiu:n aviculare, Lin " Fesiuca ovina, Lin " Fesliica pratensis, Huda 8 Myosotis palu-stris Hook " Orcliis Hookeriana. Wood " Carex gracilliiiia, Schw 9 CypripeJiiini piibescens, Willd. " Orchis gran.litiora, Bigel. " Orchis viriilis, Sw. *' Bruiieila vulgaris, Lin " Orobaiiche umflora, Lin. " Androiiieila poliifolia, Lin " Gaultheria procumbeiis, Lin. Vicia cracca. Lin 11 Achillea mill etbliuin, Lin " Cichonutn intybiis. Lin " Lobelia iiiflata, Lin *' Calystegia sepium, Lin. *' Menta Canadensis, Lin " Lycopus virginicus, Lin. 12 Polyg(mnni hydropiper, Mich.v . " Sinilax herbacea, Lm Ledum palustre, Lin Eriocephalum polyslachium, Lin. Cornus circinatus, L' Her. Potentilla norvegiea. Lin 13 Elymus Canadensis, Lin. " Potamogeton perfoliatum. Lin. .. " Pontederia cordata, Lin (i) " Silène inflata. -S »/.î7/j. . 14 Plantago major, Lin. ** Mimulus ringens. Lin. *• Vilis riparia, Mickx. " Celasirus scandeiis, Lin. " Apiûs tujerosa, Mœnch. 15 Hypericum perfoliatum, Lin ... " Hypericum coryird)OSuni, Muhl. . " Vicia tetrasperma. Lin. " Spirîea salicifolia, Lin. " Circœa alpina. Lin 16 Mitchelia repens. Lin " Pyrola rotundifoba. Lin " Pyrola uniflora. Lin " Pyrola secunda. Lin . . 17 Stachys aspera, Mich:c. " Galeopsis tetrahit, Lin " Anemone Virginiana, Lin " Clematis Virginica, Lin. " Iris siberica, Lin 18 Diervilla Canadensis, Willd ... *' Xantliiuni struiiiarium, Lin. CaI'R ITGE. ClIICOUTlMÎ 26. 17. 12, 13, 17. ( 1) Nous ne sachons pas que cette plante ait jamais été reuconl rée rons de Québec. dans les envi- 210 LE NATURALISTE CANADIEN. St. IlYACiNTIlh;. 13 Cliiiiiapliila nniliollatîi, \ut(. " Apotîynnin caiiiialiimitn, Lin.. .. " Apocyumn aiiiIroHtRiniIbliuni, itn. 19 Liiiaria viilj^ari.s, MM. . " ScToplnilaria iKjilowa. Lin " Glyccria Canadensis, Lin Dactylus r 1 postérieur d'un hyalin argenté, très apparent, le brun de l'e.xtrémité portant quelques points pâles; stigma jaune avec une tache brune au milieu. Ailes inférieures sub- hyalines.— PC. Le blanc argenté des ailes supérieures de cette espèce la fait disiing'uer à première vue. 3. LiamOphile pUiiqUS. Limnophilus pudiais, Hag. — Long. .55 pce. ; extension des ai.es 1.00 pee. Brun cendré avec poils bruns. Antennes brunes, étroite., eut annelées de jaune-pâle. Pattes testacées avec les épines noires et les é,c-ons pâles, les antérieures plus obscures, 244 LE NATURALTSTR CANADIEN. rcxtrdmit<5 des articles des tarses, noire. Abdomen testacé en dessous. Ailes antérieures d'un brun transparent, les nervures en partie brunes, le bord postérieur avec le soniinet à points bruns peu distincts; stij^nia brun-foncé avec une t:iclie subbyalinc au milieu. Ailea postérieures d'un gris transparent. — C. Les taches brunes de l'extrémité des ailes distinguent surtout cette espèce dt^s voisines. 4 .Limnophile épais. Lùnnophilus stipaf us, VfaW:. ; L. snbpitnc' tulatiis, Zott. — Lonjr. .53 pce.; extension des ailes 1.10 pce. Noir teinté de ijjris avec poils jaunes. Thorax gris-noir avec une double strie en dosnis JMune et poilue. Pattes jaunâtres avec les épines noires, épe- rons plus clairs. Abdomen annelé de jaune en dessous. Ailes blan- cbâtrcs-hyiilines avec poi s d'un blaiic de neige et nervures en ]);irtic brunes, portant de grandes gouttelettes brunes en partie confluentes .sur le disque et formant des taches continues, le bord costal avec la tache du milieu et le tbyridion {presque immaculés, l'extrémité ne portant aussi que des gouttelettes br iriea peu nombreuses. — C. Les taches hyalines des ailes .supérieures de cette es- pèce paraissent, comme dans la subluhnlus, d'un blanc d'ar- gent, mais le reste delà coloration est brun et non jaune. 5. Limnophilo plai". Limvoj^hilus pJaga, Walk. — Long. .45 pce. ; extension des ailes. 95 pce. Brun-testacé avec poils pâles et une pubescence noire. Antennes brunes, annelées de jiune. Pattes brun- clair :.vec les épines noires. Ailes antérieures testacées-) aies, avec le stigma et une grande tache en arrière du milieu, brun, l'extrémité obs- curcie par des taches brums confluentes, la tache pâle du milieu et le thyridion peu étendus, sub-hyalins. — PQ. (x4 continuer,') ——-«*«*** C^a ^^f^" LE COURRIElî DU CANADA ET L'EVENEMENT. Si l'on s'en tenait toujours strictement à la rérilé, il n'y aurait aucune dilIIcuUé suscejitible d'échapper à une solution prompte et é(|uitable. Car dans toute polémique, quand on en est rendu à opposer le non au oui, toute discussion devient dt^. suite inutile ; le public n'a plus qu'à proclamer son verdict. LE COURRIER DU CANADA ET L'ÉVÉNEMENT. 245 Mais il n'arrive mallieureusement que trop souvent que ce caractère de franciiise et de loyauté se fait remar- quer parson absence chez certains journalistes. Le Courrier du Canada q\\ a donné des preuves surabondantes depuis notre dernière livraison. Dans ses numéros des 28, 31 Juillet et 3 Août, i! nous cite de nouveau devant le public, en renchérissant encore dans s;>s attaques coiitre notre humble individualité, et à chaque fois, la vérité a plus ou moins à souffrir, shion d'un entier travestissement, du moins d'une exposition de faits et d'avancés où ses droils se trouvent plu-s ou moins lésés. Le Courrier a donné un résumé de toute l'affaire; mais comme ce résumé )i'est pas en tout conforme à la vérité, rappelons ici les fait.s e;i quelques mots. Dans notre livraison de Juin, continuant notre revue de la presse, n.ous faisions une appréciation du Courrier, ai)préciation que M. Broussaau le propriétaire de cette feuille, et M. Vallée le réducteur, ont reconnu devant nous être impartiale et satisfesante. Dans le numéro du 21 Juin dti Courrier, paraît une critique de notre revue de la presse. Nous n'avions rien à dire ; M. Yallée était dans son droit, s'il s'en fut tenu à critiquer seulement notre stylo et nos phrases. Mais voila que pour nous trouver en faute comme il l'aurait désiré, il nous prête une phrase qui ne no'^.s appar- tenait pas, qui était entièrement de sa fabrique, puisque la nôtre avait la Minerve pour sujet, et la sienne M. Danse- reau. Là dessus nous nous adressons au propriétaire, M. Brousseau, pour nous plaindre de ce procédé. M. Brousseau se montre très mécontent contre son rédacteur, nous dit qu'il avait lui-mèaie forcé ce rédacteur à faire apologie dans le cas de M. Archer, qui lui aussi avait été injurié par le Courrier, et nous engage à répondre. Mous adressons de suite au rédacteur du Courrier une demande de rectification. Deux jours, trois jours, quatre jours se passent ; pas de réponse et rien ne parait. Nous nous adressons aloi-s, par lettre, au proprié- 246 LB NATURALISTE CANADIEN. taire M Brous:5eaii, le priant de ne pas nous mettre dans la pénible nécessité d'avoir à lui dire publiquement des choses désagréables, puisqu'il nous faisait injurier par son journal. Pas de réponse. C'est alors que nous recourons au Canadien, qui publie la lettre que nous avions adressée à M. Vallée et que nous avons reproduite dans notre dernier numéro, p. 228. M. Vallée répète que nous l'injurions dans cette lettre et que nous attaquons son caractère. Mais en quoi? Il n'y a pas d'injure lA, puisque les reproches que nous lui adressons sont fondés. Nous accusons sa franchise en ne reproduisant -pas notre phrase telle qu'elle était; mais nous mettons sa phrase avec la nôtre en regard pour permettre au public de juger. Si M. Vallée trouvait notre lettre blessante dans ses termes, pourquoi ne faisait-il pas une rectification de son choix, puisque nous lui prouvions qu'il n'avait pas respecté la vérité ? Nous avons, dans notre dernier numéro, fait ressortir, en en donnant les preuves, les manques de bonne foi de M. Vallée, et voila que dans son numéro du 28 ultimo, il re- vient à la charge en portant contre nous les accusations les plus outrageantes. Il nous donne comme un " écrivain qui, pour atteindre son but, est capable de bien des bassesses." Il nous repré- sente comme ne méritant plus le respect dû à notre carac- tère de prêtre, proclame que nos écrits nous déshonorent,etc. Mais, M. Vallée, vous vous oubliez là étrangement ! Que ce prêtre se rende digne du respect dû à son carac- tère et nous le respecterons, dites-vous ; mais vous endossez là la rengaine de tous les libéraux, libres-penseurs, impies et autres qui ont voulu manger du prêtre. Aussi voyez avec quelle joie nos journaux rouges se sont emparés de vos injures lancées à la face d'un prêtre. Avezvous oublié qu'à deux pas de votre bureau, se trouve notre supérieur ecclésiastique, devant lequel, si vous entendez bien votre religion, vous devez avant tout faire valoir les énormes charges que vous portez contre un membre de son clergé ? Or, sachez M. Vallée que nous serons toujours prêt à aller LE COURRIER DU CANADA KT L'ÉVÉNEMENT. 247 TOUS rencontrer devant n'importe quel tribunal pour répon- dre à vos accusi^tions. Nous avons la conscience, durant un ministère pastoral de pius de 25 ans, et durant notre vie d'écrivain depuis plus de 20 ans, de n'avoir jamais oublié notre caractère de prêtre; vos folles et malicieuses insinua- tions ne sauraient nous inspirer aucune crainte, et ne pourront nuire qu'à votre feuille et à vous-même comme vous l'a si bieii dit le Canadien. M, Yaiiée nous accuse d'avoir retiré la discussion du terrain littéraire pour l'avoir amenée sur le terrain des personnalités. Mais quand, où, comment arons-iious emploj'^é les personnalités à l'égard de ceux que nous avons critiqués V Ne nous sommes-nous pas strictement borné à criliquer les écrits et à juger les écrivains uniquement par leurs pro- ductions ? MM. Vallée, Lafrance et autres sont-ils bons époux, bons pères de famille, sobres, chrétiens pratiquants etc. ? C'est ce que nous ne savons pas, et ce que nous n'a- vons aucun intérêt à connaitie ; nous voulons bien sup- poser qu'ils possèdent toutes ces bonnes qualités, et jamais nous ne descendrons au rôle vil de calomniateur pour les perdre dans l'opinion publique ; nos principes comme notre conscience nous le défendent. Si nous avons dit que M. Lafrance est nn libéral, c'est qu'il se v adressée, t)ois ou quatre jours plus tard — non pas le lendemain coinuie l'avance M. Vallée — à AT. Brousseau, était pureuu^nt confidentielle, et ne contenait aucune demande de publication. Mais quelle était donc cette faute extraordinaire, dans cette dernière lettre, dont se plaint M. Vallée, et qu'il n"a pas voulu faire connaître? Oh! c'était un crime à mériter la corde ; voyez : Nous reposant sur une ancienne amitié de plus de 20 ans, nous demandions à M. Brousseau la rectification du manque de franchise de h\ part de M. Vallée, et nous ajou- tions: il faudra que le Counier ait la vie bien dure, si sou rédacteur actuel ne parvient pas à le faire périr. N'est-ce pas là un cas pendable? Et la diffamation de M. Archer, et les nombreux écarts de ce rédacteur, si compromettants pour le gouvernement et le parti conservateur, et son échaufiburée à propos du conseil de ville etc., ne sufl5.saient pas sans doute pour nous autoriser à parler ainsi? Et la guerre d'allemand qu'il nous fait actuellement, sans cause ni raison, n'est pas encore une confirmation de notre pré- vision ? Lorsque nous avons demandé à M. Vallée, après q\vil nous eût traité de menteur, de faussaire, etc., pourquoi il en agissait ainsi, puisqu'il reconniissait que notre appré- ciation du Courrier était impartiale çt n'avait rien de bles- sant pour lui, il nous répondit que c'était pour le plaisir de faire une malice littéraire. Mais les malices littéraires ne se font jamais sans être assaisonnées de ce sel attique dont M. Vallée n'a jamais pu renouveler la provision depuis qu'il est au Courrier, et, en second lieu, elles exigent toujours un tel sentiment des convenances et de la justice, que la vérité ne puisse jamais avoir à en souffrir. Or toute la polémique actuelle ne dé- 250 LE NATURALISTE CANADIEN. montre que trop que ce S(Mjtira(Mit est encore à venir chez M. Vallée. Bien que nous ii'ayions pas dit un mot depuis notre dernière livraison, le Co/trricr dn A du courant paraît encore avec un article portant notre nom comme en-téte, dans lequel M. Vallée s'efforce de nouveau de faire croire que nous avons été blessé de sa critiqua de nos phrases. Notre demande uiême de rectiiication. comme on peut le voir à la page 228, est la oreuve du contraire ; puisque nous nous i)ornons exclusivement à redresser le manque de franchise de M. Vallée, sans faire mention aucune de ses critiques. D'ailleurs un écrivain, qui ignore que cent signilie souvent un nombre indéterminé ; qui n'est pas capable de comprendre une phrase comme celle-ci: " Un article sur la mort d'un enfant qui prendra près d'une colonne", demandant si c'est l'article, la mort ou l'enfant qui prendra jirès d'une colonne; qui trouve sont plus tort argument dans une erreur typographique; un écrivain de cette force, disons-nous, n'a rien d'inquiétant avec ses critiques, on peut le laisser passer sans crainte aucune d'avoir à en souffrir en quelque fiiçon. Nous lisons dans Y Evénement du 26 Juillet dernier. " Croyez-vous que si nous eussions voulu entrer sur le terrain des personnalités, comme vous l'avez fait à notre égard, nous n'aurions pas trouvé quelque chose qui eût pu vous blesser profondément, et comme homme et comme prêtre ? " Des personnalités contre M. Lafrance ? Mais où et quand avons-nous parlé de vous ? No as avons attaqué YEvénemeni sur ses principes, tels que consignés dans ses feuilles, et si vous êtes capable de vous justitier, il y va de votre intérêt de le faire; mais pour ce qui est de votre personne, nous n'en avons jamais rien dit ; d'ailleurs nous ne vous connaissons pas ; nous n'avons jamais mangé une pincée de sel avec vous ! Quant à ce qui est de pouvoir trouver des choses bles- santes, nous vous savons très capable sous ce rapport ; d'ailleurs n'avez vous pas trois ou quatre clichés de gros LA CHRYSOMÈLE D£ LA POMME DE TERRE. 251 mots et de grossières injures toujours à votre disposition? Vous n'auriez eu qu'à nous appliquer les aménités que vous adressez habituellement depuis six mois au Canadien et au Courrier, et vous auriez passé chez vous pour un homme habile ; mais les gens sensés se seraient demandé en quoi le public pouvait s'intéresser à notre humble individualité et si des écarts comme ceux qui vous sont habituels et comme ceux dans lesquels vient de s'illustrer le Courrier sont bien propres à faire honneur à notre littérature, et n'accusent pas quelque solution de co)itinuité dans la matière que renferme l'enveloppe céphalique de ceux qui s'en rendent coupables ? Evidemment {'Evénement et le Courrier n'ont pas une idée exacte des mois personnalité et injure. La critique des écrits, de même que le caractère que se donne un écrivain dans ces mêmes écrits, ne sont pas des personnalités, et des reproches fondés et appuyés de preuves ne peuvent non plus constituer des injures. Qu'ils voient au dictionnaire. -**^-ff'9^j/\ff\/y .^^^^^4'/^<^*i^<^»»— LA CHRYSOMELE DE LA POMME DE TERRE. La Chrysomèle poursuit rapidement sa marche d'inva- sion dans le district de Québec. Nous n'avons pas été peu surpris de la rencontrer, le 3 du courant, sur le chemin du lac St. Jean, à 24 milles en arrière de Québec. Il n'y a encora là, en pleines Laurentides, que deux habitations, séparées par une forêt de cinq milles des cultures les plus voisines, des habitants de Stoneham. Et chose assez sin- gulière, c'est qu'on n'a pas encore rencontré l'insecte des- tructeur dans ce dernier endroit. Comment donc peut-il se trouver ainsi au milieu des bois ? Sans doute qu'il y a été apporté avecles provisions que l'on transporte par cette route aux nombreux travailleurs employés à la confection de ce chemin, qui dans quelques semaines seulement, mettra le lac St. Jean en communica- tion directe, par une bonne route carossable, avec la cité de Québec, distance de 48 lieues. 252 LE NATURALISTE CANADIEN. 11 n'y a pas de doute qu«i ce nouveau 'débouché va donner un puissant essort à la colonisation du riche et vaste tcrriioive qui avusine le lac St. Jean, et Mr. le curé de Bi'auport, qui .s'est donné Luit de trouble pour Touver- tnrc de ce chemin, et ([ui n"a eu jusqu'à ce jour que des déboires et des injures pour récompense, pourra voir les fruits de la semence qu'il a jetée là avec tant de peines, et entendre les nombreux colons qui prendront cette route bénir ses efibrts et sa constance pour leur avoir ainsi olPert le moyen d'assurer l'avenir de leurs familles, de fixer leurs enfants au sol de la patrie, d'en fiire de respectables et prospères cultivateurs, au lieu de ces malheureux ouvriers des villes que la dureté des temps aujourd'hui ibrce à s'ex- patrier, ou retient duuo la misère. Kemarquons en piissant que ce chemin du lac St. Jean ne sera pas une route sohtaire de 48 lieues, mais que, dans quelques années srait des explications, et on ne se montra nullement disposé a reconnaître qu'on s'était trompé. Disons aussi que c'est ce manque de connaissance qui a porte nos journalistes à donner à cet insecte les noms de mouche ou de jmnahc, appellations si propres à induire en erreur en «lonnant une fausse idée de l'insecte en question, car il ne res.semble en aucune façon à une mouche ni à une punaise. Lorsqu'on vous présente une personne que vous ne connaissez pas, vous la nommez sans répugnance, Ber- linguet, Chateauneul, Marche-à-terre, etc., suivant qu'on vous l'a désignée; or cet insecte n'étant pas coniiu ici, pourquoi ne pas lui avoir donné de suite son véritable nom? On aurait tout aussi biendit la Chrysomèle o\\ le bar FEU LE DR. P, Ç. CARPENTER. 255 * beau de la patate, que la mouche ou la punaise de la patate, et ou n'aurait induit personne en erreur par son nom seul. On devrait s'appliquer dans nos maisons d'éducation à vulgariser les noms de nos producnons naturelles, plantes, insectes, etc. ; rien de plus facile avec les enfants, nous en avons vingt fois fait la preuve. Un enfant nous apporte-t- il un isecte ? C'est un taupin, un staphyJin, une ciciiidelle, disons-nous, suivant le cas. Et très souvent nous le voyons revenir le lendemain nous dire, en teisant un Jiouvel in- secte : " voici encore un taupin, un staphylin etc., car il est semblable à celui que je vous ;.i apporté hier." Et quel embarras quand, eu écrivant, il faut désigner des plantes ou des animaux dont on ne connaît ni le nom, ni la famille, ni même l'ordre ou la classe dans lesquels ils se rangent ! 11 est incontestable que quelques leçons sur nos productions naturelles données aux jeunes gens, leur seraient des plus avantageuses. — — •■ .(. ,f^-^4h4^4f\ff t.t'^^^O^^"^**'- FEU LE Dr. P. P. OARPENÏEE. Le 24 Mai dernier, s'éteignait à Montréal, dans Ja 58e année de son âge, un modeste savant, dont les aptitudes, sans faire grand bruit, avaient cependant hautement été appréciées et en Europe et tu Amérique. C'est surtout comme maiacoîogiste que le Dr. Carpenter s'était fait con- naître. Philippe Pearsall Carpent-r était né à Bristol, A)igie- . terre, en 1819. Il appartenait à une famille de littérateurs distingués; son frère, le Dr, W. Carpenter, s'est fait remar- quer surtout comme physiologiste, et sa sœur, Mary Car- penter, est bien connue dans la littérature anglaise pour ses écrits phiiantropiques. Le Dr P. P. Carpenter, après des études faites à Bristol et à l'Université d'Edimbourg, fut d'abord admis parmi les ministres de l'évangile, et publia divers écrits, notamment des hymnes, en cette qualité. Il résig'ua plus tard cette charge de ministre, ç)Our s'occuper plus purticitlièremeiit d'histoire naturelle et spécialement des moîlus lues. Un riche marchand Belge, du nom de Frederick Rei- gen, ayant collecté une masse considérable de mollusques, l)endant un stjour de deux années (1848-50) sur le golfe de Mazatlan, céda au Dr, Carpenter une bonne partie de ses nombreuses captures. Ce fut après l'acquisition de cette précieuse collection que le Dr. se livra, presque exclu- sivement, à l'étude des mollusques de la côte Ouest de l'A- mérique et qu'il publia d'abord, i)our la British Association : " Moilusca of t lie West Coasl of Nor (h America, puis, Catalo<;-ue of the Colfection of Blazatian iShelis (1857) pour le British 256 LR NATURALISTE OANADIIN. Muser.Tîî, auquel il céda sa prcciouse collection, consistant vu 8873 espècesi, se partageant en '2505 bivalves et 6368 uni- valves. Après ces diverses publications en Europe, le Dr. Car- penter passii en Améviniie en 18ô9, et fut de suite occupé à identifier et elassifier les collections malacologiques de ]a Smilhsdiiian Institution et autres institutions. En 1865, lo savitnt ]i]urop(''en se jixn perraanerauient à Montréal, obtern- ])(''rant aux pressantes sollicit.ititons de nombreux amis (jui votilaient utiliser ses profondes connaissances pour l'améli- ration de l'étst sanitaire.de cette ville, les questions hygié- jn'qnes ayant été depuis longtemps l'objet d'études particu- lières de sa paît. he Dr. était alors dans un état de fortune qui pouvait lui permettre de consacrer ses loisirs aux éludes philan- liopi(]ues (jui l'avaient déjà si l'ortcinent occupé précèdera- meut. Mais survint bientôt la faillite d'une institution monétaire d'Europe dnns laquelle il avait placé ses fonds, ce qui l'obligea à travailler de nouveau pour son avenir; et de ce monieit il se dévoua à l'éducation de la jeunesse à l'Université McG-i!!, ijistitution à laquelle il avait fait don, dès son arrivée en Canadn, de sa riche collection de mollusques, à la condition qu'elle serait toujours conservée comme collection sjiéciale. Peu d'hommes ont mené une vie plus occupée que ne l'a fait le Dr. Carpenter dans ces dernières années. Cons- tamnient attaché à son enseignement, il consacrait encore de longues heures d'étude à ])réparer des lectures sur rhygiene, la 1en)pérance etc., et se prétait habituellement à l'examen de mollus({ues qu'on lui expédiait de toutes parts, pour s'appuyer de son autorité dans l'ideniilication de dilté rentes espèces. Nous n'avons i»as eu l'avantage de connaître person- nellement le Dr. P. Carpenter, mais la correspondance que nous avons entretenue avec lui, nous le lais;iit juger homme (lu commerce le plus facile, excessivement poli, et toujours disposé à mettre ses nombreuses connaissances au service de la science. Pour un anglais pur sang, le Dr. Carpenter écrivait le français de manière à laisser à peine entrevoir que c'était pour lui une langue étrangère. Nous devons à son obligeance l'identification d'un bon nombre de mollusques de notre collection, et au moment de sa mort, nous ayions encore une boite toute piete à lui être ♦'xpédiée. Le Dr. P. Carpenter avait épousé en 18(>0, Dlle. Minna Meyer, de Hambourg, qui se mit <4^%4i III <4? ^Mu^ '^'''%]l'^ii Vol. IX. CapRouge, Q., SEPTEMBRE, 1877. No. 9 Rédacteur : M. l'Abbé PROVAiM'flER. FAUNE CANADIENNE. LES INSECTES— NÉVROPTÈRES. (jConlimié de la page 244). Gen. 2. SténopHYLAX. Sienophi/lax, Kolenati. Ailes antérieures larges, à bord costal légèrement ar- rondi, ditatées, arrondies ou paraboliques à l'extrémité, le plus souvent tachetées ou striées. Eperons des jambes!, 3, 4 dans les deux sexes ; appendices supérieurs du mâle, petits. Pour le reste semblables aux Limnophiles. Larves vivant dans les ruisseaux d'eau claire et cou- rante, formant leurs étuis de petites pierres ou de grains de sable, ces étuis le plus souvent cylindro-coniques, un peu arqués. On les trouve souvent sous les pierres. Trois espèces rencontrées. Ailes lisses ; A-iles antérieures brunes avec taches blanchâtres. 1. argus. Ailes antérieures fauves avec taches brunâtres.... 2 gentilis. Ailes chargées de points rugueux 3. SCabfipenniS. 1, Sténophylax Argus. Stenophylax Argus, Harris.— Long. 1.30 pce. ; extension des ailes 2 pces. Corps brunâtre ; antennes noires à l'exception- de l'article basilaire qui est jaune; tête et protho- rax jaunâtres ; yeux et ocelles noirs. Mésothoras noir avec 2 lignes longitudinales jaunes. Ailes transparentes, les antérieures brunes avec différentes tacÊes hyalines, dont 7 à 8 oblongues, sur deux rangs, à l'en- 258 LE NATPRALISTE CANADIKN. droit de l'anfistoraose ; nervures blanches inarj^inéos de Itrun jusqu'à l'anostomose, et de li ;\ rextr^'inité entierrmciit brunes. Ailes jiosté- rieures hyalines avec une tache carpale brune et les nervures aussi plus ou moins brunes à l'cxtiruiité. — PC. La plus grande et la i)la.s belle espèce de toute cette famille. 2. Sténophylax payen. Stenophylax gentilis, McLachlan. — Long. .50 pce ; extoiisioii «les ailes 1.1 0 fiee. D'uu fauve clair; tête et prothorax avec poils jaunes. Antennes annelécs de brun. Yeux bruns, c'pines des pattes noires. AilfS antérieures lisses, médiocre- ment larges, ("'lar^^ies et paraboliques à l'extrëmité, le bord apii.-al, 2 petites taches ovales à l'endroit du thyridion, et une grande tache en triangle allongé au milieu du disque, ayant sa fiointe près de la base, brun-fauve. Ailes postérieures fauve-clair, sans aucune tache. — PC. 3. Sténophylax à ailes SCabres. Sttnophylax scahripennis, Ranib. — Ijong. .GO j ce ; extension des ailes 1.25 pce. D'un fauve clair, le dessus avec longs poils jaunes. Antennes ferrugineuses, obs- curément annelées de brun. Epines des pattes, noires. Ailes anté- rieures fauve-olair, obscurcies à l'extrémité et portant sur le disque 2 caches brunes en forme de lignes arquées, courbées l'une vers l'autre, l'extérieure, à l'endroit du thyridion, de moitié plus petite que l'inté- rieure ; toute la surface est aussi chargée de points bruns et rugueux distribués sans ordre. Ailes postérieures hyalines, li.sses, légèrement jaunâtres, sans aucune tache. — PC* Les points rugueux des ailes de cette espèce la t'ont distinguer à première vue. 3. Gen. Anabolie. Anabolia, Stephens. Ailes antérieures élargies et elliptiques à l'extrémité, leurs cellules discoïdales terminées extérieurement par des nervules les coupant carrément. Eperons des jambes 1, 3, 4. Pour le reste semblables aux Limnophiles. Une seule espèce rencontrée. Anabolie sale. Anaholia sordida, Hag. — Long. .52 pce; ex. tension des ailes 1.40 pce. D'un fauve-brun avec poils noirs. An- tennes brunâtres, annelées de jaune-pâle. La tête avec le thorax, à disque brun. Pattes jaunes avec les épines noires. Ailes antérieures finement rugueuses, elliptiques à l'extrémité, d'un brun sale peu foncé, avec de nombreux points pâles, le thyridion aussi pâle, les ailes posté- rieures hyalines-brunes, bans taches. — 11, NÉVR0PTÈRE8. 259 4. G-en. Halèse. Halesus, Stephens. âiles presque glabres, assez étroites, tronquées obli- quement à Textréraité. Eperons des jambes 1, 3, 3. Une seule espèce rencontrée. Halèse indistinct. Halesus indlstinctus, Walk,— Lon<ï. .55 pce; estcn.sioii des aiies 1,15 pce. Testacé ; antennes ferrugineuses- pâles, non annelées de brun, plus courtes que les ailes. Tète et thorax roux-ferrugineux peu foncé. Pattes fauves avec épines noires. Ailes antérieures glabres, testacées-pâlcs, avec une large bande brune au bord postérieur et une ligne brune entre les 4e et 5e aréoles apicales ; thy- ridion pâle. — K., 5. Gren. Ecclisoptérix, Ecclisopterix, Kolen. Ailes antérieures longues, obliquement arrondies à l'extrémité. Eperons des jambes 1, 2, 3. Une seule espèce rencontrée. Ecclisoptérix entrecoupée. Ecclisopterix intercisa, Walk, — Long. .72 pce; extension des ailes 1.35 pce. Brune avec poils blancs^ Antennes brunes, annelées de jaune. Pattes jaunes avec épines noires. Le mé&othorax avec une touffe de longs poils noirs de chaque côté* Ailes antérieures longues, étroites, finement pubescentes, brunes avec poils blanchâtre-!, divisées transversalement par une large bande blan- châtre, le thyridion et un point au bord dejchaque aréole apicale, aussi blanchâtres, les nervures brunes. Ailes postérieures grises-hyalines, sans taches, — PC. 6. Gen. Platyphylax. Plaiyphilax, McLachlan, Ailes antérieures larges, les postérieures dans les mâles sans dilatation en forme de poche à l'angle anal. Eperons 12 2 X, .J, -J, Très rapprochés des Sténophylax par leur apparence extérieure et n'en différant guère que par les éperons de leurs jambes. Deux espèces rencontrées. Taches des ailes formant presque 2 bandes distinctes. 1, SubfaciatuS. Taches des ailes formant un cercle incomplet 2. clrculariS. 1. Platyphylax Subfascié, Flafi/phylax suh/asciatus, Say,— Long. .80 pce; extension des ailes 1.60 pce. Jaune avec poils de la même couleur ; yeux gris ; antennes bnin-jaunâtre, à peine annelées. Tête et thorax, orange, sans aucune taches. Pattes jaunes avec épines 260 LE NATURALISTE CANADIKN. noires, les (éperons bruns. Ailes ant«$rieure.s larges, sub-rujruenses, jauiultres, le soiuinet inarj^iiio de brun, le ciisf|ue avec deux taches courbes, formant 2 b.uules iniparfaitcH ; lo tliyridion plua pâle; les nervures jaunes. Ailes postérieures jaunes-hyaliiics. — C. 2. Platyphylax circulaire. Piatyphiflix cirailaris, lïair. — Long. .70 pc ; extension des ailes 1.5G pce. Jaunâtre avec poils de lu même couleur. Antennes noires, annelées do jaune. Pattes jaunes avec les ëpines noires. Ailes antérieures a^sez étroites, jaunes, plus ou moins brunes à l'extrémité, avec eu outre sur le disfjue un cercle brun interrompu en avant et en arriôro ; (hyridion pâle; nervures jaunes. Ailes postérieures jaunes-liyalines. — C. Une taille moins forte, les ailes plus étroites, et siirtout les taches de ses ailes la distinguent de la précédente. 7. Gen. Cryptothrix. Cri/plhothrix, McLachl. Ailes antérieures étroites, denséinent pubescentes, les postérieures dans les mâles dilatées en forme de poche à l'angle anal. Eperons 1, 2, 2. Une seule espèce rencontrée. Cryptothrix coagulé. Cryptothrix congnhitus, Say ; Enocyla dijicilis, Walk. — Long. .60 pce; extension des ailes 1.15 ce. Testacé avec poils blanchâtres. Antennes brunes, annelées de jaune-pâle, plus claires à la base. Pattes jaunes avec les épines noires. Ailes anté- rieures sub-testacées, portant de nombreuses i elites taches hyalines souvent confluentcs; les nervures ferrugineuses. Ailes postérieures hyalines, sans taches. — AC. Fam. XIV. SÉRICOSTOMIDES. Sericoshmù/œ. Tête poilue en des^sus. Antennes plus courtes que les ailes. Ocelles nuls. Palpes maxillaires très pubescents ou poilus, ceux de la femelle de 5 articles, ceux du mâle de 2 ou 3 articles, courts et recourbés vers le front, par fois collés au front, élargis en cueiller, et formant un masque qui cache la face. Ailes antérieures couvertes de poils serrés ; les infé- rieures souvent petites et peu plissées. Jambes antérieures avec 2 éperons dans tous les genres. NÉVR0PTÈRE8. 261 Insectes en général lourds et volant mal. Leurs grosses antennes et les palpes des mâles les font aisément recon- naître. Leurs larves semblent particulièrement affection- ner les eaux courantes, et composent leurs étuis de grains de sable ou de petites pierres. Nous n'avons encore ren- contré que des représentants des deux genres qui suivent, dont l'un de plus, est nouveau. EporotlS 2,3,3 1. BRACHYCENTRUS. Eperons 2, 4, 4 ; article basilaire des antennes allongé, très poilu 2 sphinctogaster 1. Gren. Brachycentre. Brachycentrus, Curtis. Eperons 2, 3, 3. Ailes antérieures médiocrement larges, longuement obliques à l'extiémité où elles sont ciliées. Article basi- laire des antennes fort et poilu. Tête transversale ; yeux saillants. Une seule espèce rencontrée. Brachycentre fuligineux, Brachycentrus fuliginosus, Walk. — Long. .50 pce ; extension des ailes 1.10 pce. 2^oir avec poils gri- sâtres. Antennes longues, ferrugineuses, noires à la base. Jambes avec les derniers seginents abdominaux, testacé, les cuisses brunes. Ailes antérieures brun-cendré avec les nervures foncées et de nom- breuses taches blanchâtres, une petite tache blanahe se voit aussi vers le milieu ; les postérieures cendrées. — PC. Les taches blanchâtres des ailes sont souvent obsolètes, n'étant dues qu'à la pubescence qui est assez fugace. 2. G-en. SpHINCTOGASTRE. Sphinctogaster, nov. gen. Eperons 2,4,4. Tête transversale, yeux saillants. Antennes à article basilaire allongé et fort o-ros, très poilu. Ailes antérieures elliptiques à l'extrémité. Abdomen étroitement resserré à l'extrémité, puis brusquement dilaté en massue au der- nier segment pour porter les appendices, dont les latéraux sont munis de longues touffes de poils. Ces insectes sont, assez rapprochés des Mormonies, 262 LB NATURALISTE CANADIEN. mais la sinc^ulière conlbrmatioii de l'abdomen des (^ non» a engai^é à les q\\ séparer pour en former un g-enre propre. Une seule espèce rencontrée. Sphinctogaste jaunâtre. SpMnctoginter Jntescens, sp. nov. — Long. .40 pce ; t-xten.> pc. D'un noir brillant avec poils noirs. An- tennes noires, la moitié b.isil.iire annclée de blnnc, le preniior article roiissâtre. Palpes avec poils noirs scrri^s ; yeux d'un roncre vif. Pattes jaunâtres, les intcrniédiiires blancbes. les tarses tacbés de brun. Ailes supérieures d'un noir bleuâtre très brillant ; les infi^rieures noirâtres.- C^ Se trouve surtout sur les feuilles en .Juin, près des ruisseaux et dos rivières. Cette espèce se rencontre aussi en Euroj>e. 2. Leptocère menteur. Leptorems mmtiens? Walk. — Long, .40 pc. Forruirineux avec poils blanchâtres. Antennes noires, annelées de blanc à la base. Palpes avec poils noirâtres. Pattes brunes, ie» tarses annelés de blanc. Ailes supérieures brun cendré, nervures brunes; les inférieures cendrées, à reflets irisés. — PC. Les descriptions de Walker étant peu précises, nous rapportons avec hésitation notre spécimen à cette espèce. 3. Leptocère transversal. Leptoremx transsrrsns, H<1g. — Long. .30 pce. D'un mi^^-hrun avec poils blancs. Antennes brunes, annolées de blanc à la base, l'article basilaire brun. Palpes bruns avec poils gris. Tête et tliorax avec poils blancs et bruns. Pattes- brun-jaunâtre, avec pubescence blanche ; les tarses tachetés de brun. Ailes antérieures brunes, ciliées aussi de brun, avec une tache anale pâle ; les postérieures cendrées, à reflets irisés. Abdomen jaunâtre à l'extrémité.— PC. Il nous reste encore plus d'un spécimen appartenant à ce genre, mais que ne pouvotis identifier d'une manière certaine. 3. Gen. Sétode. Setodcs, Rambur. Eperons 0. 2, 2. Antennes deux on trois fois la longueur de l'insecte^ avec le premier article grand et très épais. Ailes anté- rieures étroites et allongées. Trois espèces rencontrées. NÊVROPTÊRES. 265 Villosité brunp ...' -.. 1. incerta. Villosité blanche ; Tête et thorax brun-jaunâtre 2. albida. Tête et thorax, vert 3. Piffardi. Sétode incertaine. Sétodes incerta, Walk.— Lnntr. 32 pce. Brun-jaunâtre avec poils bruns. Antennes jaunâtres, annelc^es de blanc à la base. Ailes supérieures cendrées, avec les nervures et la frange, brun-yâle ; les nervules transversales brun-foncé, formant une ligne transversale brune. — C. 2. Sétode blanche. Setodes a^bida, Walk. — Long. .48 pce. Brune avec poils blancs. Antennes annelées de blanc à la b ise leur premier article tout couvert d'une pubescence blanche. Palpes tes- tacés avec poils blanchâtres. Pattes pâles, les jambes postérieures avec de longs poils blancs. x\bdomen vert. Ailes blanchâtres, avec les ner- vures testacées, la frange de l'extrémité avec une tache allongée au bord costal à l'endroit du stigma, brun-testreé. — C. 3; Sétode de PifFard. Sftodes Piffardi, McLachl— Lon^. .50 pce. Verte avec poils blancs. Antennes brun-roussâtre, annelées de blanc à la base, l'article basilaire blanc. Yeux bruns. Palpes bruns avec poils grisâtres. Pattes testacées, les postérieures blanches. Ailes antérieures longues, blanches, avec les nervures et les nombreuses taches transversales brun-roussâtre ; la frange au bord postérieur noire j les ailes inférieures d'un blanc de neige, — CC. Se montre parfois en quantité innombrable en Juin et Juillet. 4. Gen. Molanne. Molanna, Curtis. Eperons 2, 4, 4. Antennes courtes et fortes. Tarticle basilaire épais, cy- lindrique. Les fortes antennes de ces insectes les font à première vue distinguer des autres genres de cette famille. Une seule espèce rencontrée. Molanne cendrée. Molamta cinerea, Hag. — Long. .48 pce. Brun-ferrugineux avec quelques poils grisâtres. Antennes ferrugi- neuses. Palpes ferrugineux avec poils grisâtres. Pattes antérieures fer- rugineuses, les 4 postérieures grisâtres, les tarses avec épines noires. Ailes étroites, brunes avec poils grisâtres, les nervures plus foncées ; ailes postérieures cendrées. — C. 266 LK NATURALISTE CANADIEN. Fam. XVI. HYDROPSICHIDES. Hydropsichidœ. Ocelles nuls ou au nombre de trois. Antennes grêles, tantôt très longues et tantôt plus courtes que les ailes, leur premier article conique, plus court que la tête. Palpes maxillaires de 5 articles dans les deux sexes, le dernier aussi long que tous les autres réunis, filiforme, multiarticulé, en l'orme de fouet. Ailes inférieures aussi larges (|ue les supérieures, pliées dans le repos. Eperons variables dans les différents genres. Les larves de ces insectes vivent dans des étuis fixes, formés de grains de sable ou de petites pierres retenus par des lils de soie. On les t^'ouve particulièrement dans les eaux courantes. Cette famille, qui ne renferme pas moins d'une ving- taine de genres, n'a encore été qu'imparfaitement étudiée. Nous ne mentionnerons que les 2 genres qui suivent. Eperons 2, 4, 4 ; Antennes 2 fois longues coinine le corps 1. Macronema. Antennes seulement plus longues que les ailes.. 2. Hydropsiche. 1. Gren. MacronèmE. Macronema^ Pictet. Eperons 2, 4, 4. Ocelles 0 ; antennes extrêmement longues et grêles. Second article des palpes maxillaires plus long que le premier ; le dernier plus long que les 4 autres réunis, en forme de lilament enroulé. Pattes intermédiaires de la femelle dilatées. Une seule espèce rencontrée. Macronème zébré. Macronema zehrafum, Hagen. — Long .68 pce ; extension des ailes 1.30 pce. D'un brun cuivré tacheté de jaune. Tête, thorax et abdomen d'un verdâtre cuivré metallic. An- tennes noires, palpes jaunâtres. Pattes jaunes, les jambes antérieures avec la base dos cuisses un peu obscures; éperons jaunes avec des stries longitudinales à la base et d'autres transversales sur le disque» NÉVROPTÈRKS. 267 brunes, le sommet brun avec une tache orbieulaire jaune. Ailes pos- térieures cendrées, le bord antérieur avec le stigraa, jaunes. — CC. 2. Gen. Hydropsyche. Hydropsiche, Pictet. Eperons 2, 4, 4. Ocelles 0 ; antennes plus longues que les ailes, sans être très longues. Palpes à second article long, le 5e égai à tous les autres réunis. Jambes intermédiaires de la fe- melle comprimées, élargies ; toutes les jambes sans autres épines que les éperons mobiles. Espèces nombreuses, mais qui ont besoin d'être étu- diées davantage pour pouvoir être identifiées avec certi- tude. Nous ne citerons que la suivante. Hy dropsy che bardée. Hi/choimjche phaleratn, Hag.— Long, .26 pce. Brune avec poils jaunes. Antennes brunes, annelées de jauno. Les palpes et les pattes, jaunes. Tête et thorax bruns avec poils jaunes. Ailes antérieures brunes, guttulées de jaune, avec taches plus grandes de la même couleur à la base, au stigma et à l'angle anal, leur frange à l'extrémité brune, les nervures aussi brunes. Ailes pos- térieures cendrées. — AC. Fam. XVII. KHYACOPHILIDES. Rhyacophilidœ, Trois ocelles. Antennes pas plus longues que les ailes. Palpes maxillaires à 5 articles dans les deux sexes, le dernier pas plus long que le précédent et non en forme de fouet. Ailes postérieures pas plus larges que les antérieures, à peine pliables. Eperons variables dans les différents genres. Insectes d'ordinaire de petite taille, à couleur terne et sans taches distinctes, qu'on trouve près des rivières et des ruisseaux. Leurs larves qui vivent dans les eaux cou- rantes, se renferment dans des étuis fixes, formés de petites pierres liées par des fils soyeux. Comme la précédente, cette famille demande a être encore plus minutieusement étudiée. Nous ne mention- nerons que le genre suivant. 268 LK NATITRALTSTE CANADfEN. Gon. CiiiMARiiilE. Chimarrha, Leach, Eperons 2, 4, 4. Palpes maxilliures A article basilaire court, les 4 autres égaux. Trois ocelles. Antennes écartées à leur insertion. Une seule espèce rencontrée. Ch.imarrh.e très-noire. Chimarrha aterrima, Haj;. — Lonj::; .25 pce. Noire avec poils noirs. Antennes noires, fortes, filiformes, l'article basilairc épais, fort court. Les palpes et les pattes, noir, les jambes et les tarses souvent plus clairs. Ailes antérieures lonirues, noires, portant des poils noirs à la base, .sans taches distinctes.-^ AC. Fam. XVIII. HYDROPTILIDES. IlydwptiUdœ. Ocelles nuls. Antennes fortes, pins courtes que les ailes, filiformes. Palpes maxillaires do 5 articles dans les deux sexVs, le dernier en forme de fouot, plus long que le 4e, les autres petits et fortement poilus. Ailes semblables, très étroites, en forme de lancettes, les inférieures non pliées, les unes et les nutres couvertes de poils abondants. De tous les Trichoptères, les Hydroptilides sont ceux qui se rapprochent le plus, par l'apparence, des Tinéides. Tous de taille petite et de couleurs peu variées, la dis* tini2tion des espèces en est fort difficile. Ils volent fré- quemment le soir, sont attirés par la lumière, sautillent et sont assez difficiles à saisir. Leurs larves vivent dans les ruisseaux, se renfermant dans dos étuis plat-s, mobiles, en forme de rein ou de graine, ouverts aux deux bouts par une simple fissure, de sorte que lorsque la larve se retire à lintérieur, l'étui se referme de lui-même. Nous ne mentionnerons que le genre suivant. Gen. IlYDRorTiLE. Hi/droplila, Dalnian. Eperons 0, 3, 4 chez le (f^, et 0, 2, 4 chez la femelle. Dernier article des palpes maxillaires grêle et en fouet. Ailes longues, étroites, pointues, à très longs cils. Jambes ADDITIONS A LA FLORE DU CANADA. 269 postérieures ciliées. Extrémité de rabdomeu chez la ? pointue. Une seule espèce rencontrée. Hydroptile albicorne. ffi/iJrojitila albicnrnU, ïLisr. — Lone et à l'extrémité, fortes. Palpes blanchâtres, l^a tête avec poils blancs, remplacés sur le vertex par des bruns. Thorax brun. Pattes grises, les postérieures ciliées de poils blancs. Ailes antérieures gris-brun, ciliées de gris,^pointillées de bhinc au bord et sur le disque; les pos- térieures grises, couvertes et ciliées de poils gris. — AC. ADDITIONS A LA FLORE DU CANADA. Depuis la publication de notre Flore du Canada, en 1862, les études, dans cette intéressante partie des sciences naturelles, ont fait des progrès considérables en ce pays. Si le nombre des naturalistes est encore fort restreint dans notre Province, nous pouvons du moins constater que chaque année on voit quelques nouv^eaux talents céder aux attraits de ces études aussi instructives qu'amusantes. Espérons que ce goût continuant à se développer, tant pour les autres branches de Thistoire naturelle que pour la Botanique, il nous îsera donné de voir bientôt, si non les naturalistes fourmiller en ce pays, du moins des amateurs en assez bon nombre, capables de vériiier les listes de nos productions naturelles, qui ne sont encore pour ainsi dire que des ébauches, et de fournir des données pour les rendre de plus en plus exactes et complètes. Ces amateurs éclairés ne contribueraient pas peu aussi à mettre davantage nos littérateurs sur leurs gardes, lors- qu'ils auraient à parler de nos productions naturelles, pour ne pas le faire à peu près à la façon d'un aveugle discutant des couleurs, comme plusieurs de nos journalistes nous en ont donné dernièrement l'exemple, au sujet du barbeau de 270 LE NATURALISTE CANADIEN. la patate, Cjn'oii u'ht'sitait pas mémo à qualifier du nom de mouche. Et qu'on no vienne pas dire ici que c'était pour être niioux compris, puisque tout le monde sachant dis- tinguer les barbeaux (^Coléopteros) des mouches (Diptères), on induisait ainsi directement les lecteurs eu erreur, en leur donnant l'un pour l'autre. Il faut sans doute oviter, en fait de noms, un pédan- tisme qui nous rendrait incompris ; mais il no faut pas non plus porter l'horreur dos noms propres jusqu'au point de créer des noms vulg-aires faux — comme dans le cas de la Ohrysomèle— pour se rendre encore plus sûrement incom- pris. Nous avons déjà eu occasion — voir les pages 255 et 256 du vol. VII du NnlurnUsIe — de faire dos additions à notre Flore, nous venons encore aujourd'hui en ajouter quelques autres, que nous devons, partie à nos propres observations, et partie à celles de divers amateurs. Fam. des OMBELLIFÈRES. Ombelliferœ. Gen. Sanicle. Saniada, Tourn. 2. Saaicle du Maryland. Sauicula viarilandica, Lin. — Tige de 2 3 pieds, à, feuilles coriaces, paliuiséquées, à 5-7 segments. Pédi- celles grêles; styles longs et apparents, recourbés. — Cap-Rouge, St Hyacinthe ; taillis et penchants des collines. Très rapprochée de la S. du Canada, n'en diiîérant guère que par ses styles beaucoup plus longs et recourbés, tandis que ceux de la^preuiière sont plus courts que les aiguillons du fruit. Devra prendre place à la page 259 de la F/ore du Canada. Fam. des CAPRIFOLIACÉES. Caprifoliaceœ. Gen. SuaEAU. Samhucas, Tourn. 3. Sureau yèble. Sambucus ebulm, Lin. — Tige de 3-4 pieds, entièrement herbacée, vcrruqueuse. Fouilles pennatiséquées, à. 7-9 segments dentelés; stipules foliacées. Fleurs blanches, en larges corynibes dichotomes, à odeur fort agréable ; fruits noirs. — Montréal, naturalisée d'Europe. Etant à la maison de campagne des MM. de S. Sulpice, ADDITIONS A LA FLORE DU CANADA. 171 au pied de la Montagne, le 14 Août dernier, nous ne fûmes pas peu surpris de voir, dans un pacage voisin, de fortes talles d'une haute plante encore toute couverte de fleurs blanches. Nous distinguions bien à distance l'apparence du Sureau, mais nous ne pouvions nous expliquer qu'on pût trouver le Sureau du Canada encore en fleurs à cette date. Nous étant approché de pkis près, nous lûmes de suite frappé de l'odeur d'Héliotrope que répandaient ces fleurs, et reconnûmes sans peine que ce n'était pas là le Su- reau du Canada, que la plante étant entièrement herbacée, s'en séparait de suite par cela même. Après consultation des auteurs, nous acquîmes la certitude que c'était le Sureau Yèble d'Europe, qui sans doute s'était échappé de quelques jardins du voisinage, où on le cultivait comme plante d'ornement. Nous avons remarqué plusieurs talles de la plante dans le même champ, à d'assez grandes dis- tances les unes des autres. Des vaches qui paissaient dans ce champ, paraissaient rechercher l'ombre de cette plante sans toutefois en attaquer les feuilles, car de même que celles de nos Sureaux indigènes, leur vertu purgative les fait rejeter des animaux- Devra prendre place à la page 286 de la Flore Ca~ nadienne. Fam. des BORRAGINÉES. Borragineœ. Gen. Cynoolosse. Ci/noglossum, Tourn. 3. Cynoglosse de Virginie. Cijnoglossum Virginiciim, Lin. — Tiges de 2-3 pieds, rudes avec poils étalés, ne portant que quelques feuilles, celles ci oblonizues-lancéolées, eiubrassantes par une large base cordée. Fleurs bleu-pâle, en grappes coryniboïdes, à pédicelles nus ; fruit très convexe. — Bords des bois. St. Hyacinthe. Mr. l'iubbé F. X. Burque nous dit que cette plante n'est pas rare à St. Hyacinthe. Ses fleurs sont plus petites que celles de la C. officinale, mais plus grandes que celles de la C. de Morisson. Devra prendre place à la page 419 de la Flore Cana- dienne. 272 LE NATURALISTE CANADIEN. Fam. des EUPHORBIACÉES. Euphorbiaceœ. Gon. EriMlORBE. Euphorbia, Lin. 7. Euphorbe maculée. jEuphorfnam(icul(ita,ljU\; E.thymifoUa, Purj-h. — Tige couchée, à feuilles très obliques à la base, liiiéaires-obloD- gues, serrulcSes au souiuiet, avec une grande tache pourpre-brun au centre. Fleurs en grappes latérales, avec les glandes de l'involucra petites et en forme de pétales à bords légèrement crénelés. Capsule à «ngles aigus; graines ovales, cendrées. — St. Hyacinthe. Nous avons rencontré cette Euphorbe en fleur à St. Hyacinthe le 15 Août dernier. Devra prendre ])lace à la page 512 de la Flore Cana- dienne. LKS MINERAUX CANADIENS. PAU LK 1)11. J. A. CREVIER, MONTREAL. {Continué de la page 224). Petit Vocabulaire ou Glossaire Minêralogique. I> Deca/^er.— Enlever à l'aide d'un acide, ou d'un sel, la couche d'oxyde qui recouvre le 1er ou tout autre mctal. Décrépitation.— On dit qu'un minéral ou un sel décré- pite, quand il fait entendre un petit pétillement sur le l'eu; ell'et qui provient de l'eau contenue dans le minéral, et qui cherche à s'échapper. Ex. Le sel de cuisine, qu'on jette sur le feu. i)ewc?n7es.— Imitations plus oumoins parfiiites d'arbres, de buissons, de plantes qui se trouvent à la surface ou dans l'intérieur de quelques substances mijit^-ales. Ex. Agates arborisées. Diaphanéité —Qn'i permet de voir directement les ob- jets au travers d'un corps. Ex. Quartz hyalin. Dichrohme.— Y ïent du grec, de dis, deux, et de chroa, couleur. Propriété de certains minéraux, de posséder des LES MINÉRAUX CANADIENS. 273 couleurs diffi'-rentes quand la lumière les traverse paralié- lement ou perpendiculairement à l'axe. Cette faculté ap- partient surtout aux minéraux qui n'ont qu'un axe de double réfraction. Ex. Cordiérite et Labradorite. Z)i/rt/fl6i7ï7é.— Augmentation insensible du volume d'un corps par la chaleur ; elle s'applique particulièrement aux métaux. La marche du thermomètre tient à la dilatabilité du mercure Le tableau des métaux suivants, montre ce que devient une lonuueur exprimée par 100,000, à 0"", lorsqu'on la chauifie à la température de l'eau bouillante : Platine 100,087 Or 100.004 Antimoine 100.108 Fer 100.126 Bismuth 100.139 Cuivre rouge 100.170 Argent 100.238 Zinc fondu 100.296 Mercure 100.835 La dilatation parait être en rapport avec les axes de réfraction : un cristal qui n'a qu'une réfraction simple se dilate également dans tojLis les sens, et ses angles ne sont pas altérés. D/ssewiV/é.— Minéral en globules, lames, cristaux ou fragments dispersés au milieu d'une roche. Ex. Le mica dans le granite, le feldspath dans le porphyre. Dissolution. — On dit qu'un minéral est dissoluble ou soluble dans l'eau ou les acides, quand il peut s'y fondre à la manière du sucre. Le liquide qui contient ainsi un corps étranger se nomme dissolution. Ex. Dissolution de sulfate de cuivre, de nitrate d'argent, de sel de cuisine. Dodécaèdre — Solide limité par douze faces pentago- nales, il y a aussi le dodécaèdre à faces rhomboïdales. Druse. — Espèce de géode irrégulière de cristaux. Ductibilité.— PYGpn('té dont jouissent certains corps de pouvoir s'étendre par le choc du marteau, par la pression au laminaire. Ex. l'argent, le cuivre, le fer doux. 27-A ij'-^ NAT i;UA Liai i: canauikn. Dureté, — E(''sistance qn'opposont los inok'cules dos corps Ù leur division. On ju-^e do la durot6 dos miîii'raux par la résistance qu'ils opposent pour so laisser rayer par d'autres. (.4 continuer.') MR. LAFRANCE ET L'EVENEMENT. Nous avons écrit dans notre dornièro livraison: Si nous avons dit (jne M. Lafi-ance e-^t un libiM-al, c'est (lu'il se vante de l'être, et qu'il a cciit, en parlant de j)iiliti(|ue : que les prêtres se taisent, là est le sulut, et li seulement, et une foule d'autres erreurs non moins condamnables. Là dessus M. Lafrance nous délie de trouver cette citation dans ses écrits. Le Canadien ayant depuis reproduit le texte même de VEvénement, No. du 5 Avril: " Que déionse soit faite aux curés de toute la provnice de prêcher politique la solution est là et seulement là.". h' Evénement, dans son numéro du 21 Août, répond comme suit : " Vous savez très bien aussi, vous, si M. Provancher l'ignore, que la phrase que vous citez n'est pas de M. Lafrance ; pourquoi donc donnez-vous indirectemtut à croire qu'elle est de lui ? " Puis il déclare que la phrase est de Mr Fabro, dans sa correspondance j)arlemen taire de la dernière session. Il nous fait grandement plaisir de voir ainsi M. La- france répudier, du moins en partie, los principes con- damnables de V Evénement; nous exonérons donc complè- tement M. Lafranco de tout l'aiulaoioux libéralisme que contient la phrase précitée, pour lo porter exclusivement à la charge de M. Fabre. Cependant, nous forons remar- quer à M. Lafranco, qu'en prônant la rédaction de l'Eve- ■nemcnt sans un mot «Tcxplicalion, il j^f rnidail par là même MR. LAFRANCE ET l'É VÉSICMENT* 275 solidaire dos principes jusque là prônés par cette feuille, et qu'il a fort mauvaise <>râce de venir, dans l'occasion, se retirer personnellement des impasses où se lance sa feuille, en reportant les écrits incriminés à un autre membre de la rédaction. M. l'inspecteur du gaz se fait, pensons-nous, une fausse idée du rôle qu'il remplit actuellement à ['Eve- nement ; il s'imagine que tout le monde ne voit que M. Lafrance dans tout ce qui s'étale dans les colonnes de cette feuille, tandis qu'il n'en est rien. Pour nous, et pour le public en général, c'est la personnalité morale du journal qui est toujours en vue, peu Importe que ce soit Pierre ou Jacques qui y tienne la plume dans le moment. M. Lafrance ne doit qu'à lui-même d'avoir fait ressortir son nom dans la présente discussion ; il nous accusa de personnalités à son égard, tandis que ne le connaissant pas, nous n'en voulions uniquement qu'à son journal. M. Lafrance nous dit que l'entrefilet que nous avons cité de r Evénement, comme modèle de son style et de son bon goût, dans notre livraison de Mai, page 154, n'est pas non plus de lui, mais avait été reproduit du Canadien. Que M. Lafra)ice revoie son numéro du 13 Avril, il y lira en toutes lettres, au bas de la 2e colonne et au haut de la 3e, le paragraphe précité, sous le caractère ordinaire de sa feuille, et sans guillemets ni autre indication pour faire voir que ces lignes vientieut d'ailleurs. Si, après tout, c'était là un emprunt au Canadien, nous y trouvons une confirmation patente du mauvais goût que nous avons reproché à M. Lafrance, puisqu'ayant découvert, parmi les nombreuses perles qu'étale d'ordinaire le Canadien dans ses colonnes, une motte de boue, il s'en est aussitôt emparé pour la présenter au public. Il trouvait, sans doute, qu'elle avait trop le caractère de ses propres productions, pour ne pas la faire valoir commesienne. 27G LE NATURALISTE CANADIEN. AUX RCTAUDaTAIRKS. La gnnde plaie du joarnalisrae en ce pays, pst le manque de ponctualité de la part des abjnné.s à remplir leurs engagements. On entend souvent répéter que nos journaux sont pauvres, que la réda-tion fait défaut ch"Z eux. que la ma- tière est trop ménagée, etc. ; mais comment vut-on qu'il eu soit autrement, lorsc^ue l'on n'^it de manière à faire croire que tout l'encouragement que l'on veut donner à un journal, consiste à le lire assidûment, parfois même à le critiquer, sans se mettre en peine de le payer ? La même nécessité qui a f)rcé les propriétaires de journaux et en Europe et aux p]t:its-Unis, à exiger le paye- ment d'avance, se lait encore })lub fortement sentir ici, puisque le nombre des abonnés étant beaucoup plus res- treint, les ressources sont en conséquence moins considé- rables. Il n'y a pas, pensons-nous, un seul journal français en cette Province, dans un état vraiment prospère, et il en sera toujours ainsi, tant que les abonnés forceront les pro- priétaires à faire toutes les avances, se réservant de payer, eux, après 4 ans, 5 ans et plus, quand ils pourront le faire sans se gêner. Il n'y a vraiment que pour la presse que les règles de la justice la plus élémentaire se trouvent ainsi mises de côté. Dans toutes les autres branches de commerce, le do ut des semble admis sans conteste. M lis dès qu'il s'agit d'un journal, on se croit autorisé à recevoir toujours sans rien donner. Nous reposant sur la qualité de nos abonnés, nous avons toujours reculé, jusqu'à ce j )ur, à prendre des moyens de rigueur pour recouvrer notre justtj dû. Mais lorsqu'après plus de huit ans de déboursés, nous en voyons encore un certain nombre faire la sourde oreille à tous les appels <[U ' nous leur avons faits, ch i [ue année, il n'y a plus à attendre davautag-e. Nous avons en conséquence remis PiQURE DKS INSECTES. 277 nos comptes entre l<>s main d'un avocat, qui va prendre de suite les moyens d'en obtenir l'acquittement. N. B. Les souscripteurs à notre Faune Entomolo- GIQUE, qui tous ont reçu leur volume, franc de port, depuis longtemps d>jù, n'auront pas à être surpris non plus, s'ils reçoivent des invitations de rigueur d'avoir à satisfaire à leurs engagements. .'i'a rien de plus douloureux que celle d'une épingle ou d'une aiuaiiUe, par exemple ? Nous en avons lait une expérience des plus convain- quantes tout récemment. Etant à la chasse aux insectes, le 1er Août dernier, sur la route de Bell, à la petite llivière St Charles, dans la banlieue de Québec, nous nous servîmes de notre filet comme d'un troubleau, et en raclâmes le fond d'une flaque d'eau qui se trouve à l'intersection de cette route avec le défunt chemin Gosford, de si peu glorieuse mémoire A notre grande joie, nous vîmes s'iigiier dans notre iilet, en le retirant, deux beaux Bélostomes du premier coup, et trois autres du deuxième. On suit (pie le Ei-lostome, Belodoma Haldemnruii, Linné, est une punaise aquatique, de très forte taille, ne mesurant pas moins souvent de deux pouces de longueur. Nous prenons avec nos doigts les insectes dans notre filet pour les faire passer dans notre bouteille à collection, à pou près sans autre précaution que celle de ne pas offrir nos doigts aux fortes gritfes de ces amphibies, que nous savions être ass<'Z puissantes En ayant saisi un maladroitement sur le plat, au lieu de le tenir par les côtés, nous voyons ses grilfes aiguës se presser fortement sur la chair de nos doigts. Ces grifies ne peu- vent toujours pas pénétrer la peau, pension.s-nous, lorsque tout à coup nous sentons une douleur si vive, à la deux- ième phalange du pouce, que sans plus hésiter nous lan- çons l'animal sur le sol. L'insecte nous avait enloncé sou rostre robuste dans la chair, sans éprouver la moindre difficulté à traverser la peau O.i sait aussi que les Bélos- tomes ont le rostre tort aigu, quoique court, et les forts muscles qui le couvrent à la base sont un indice de plus de sa puissance. PIQURE DcS INSECTES. 279 L v (lonlour que nous éprouvions ne le cédait en rien à celle que nous inflige la piqûre dos Griiêpes et des A- beilles, et plus de deux heures après, nous sentions cette même douleur, quoique plus laible en intensité, se remon- trer encore par intermittences. On sait d'ailleurs que la piqûre des coussins, puces, punaisas, etc., i>roduit d^^s boursoufflures, cuisantes bien diff'-reiites de simples piqûres d'é|>ingles ou d'aiguilles, Mai>; si l'anatomie n'a pu encore constater dans ces insectes la présence de gl iiides à venin particulières, d'où viendrait donc la douleur que produit leur morsure? Elle vient sans doute de la salive de ces piqueurs, qui contient un principe irritant ou du moins qui devient tel en se mêlant aux sacs des animaux à sang chaud Telle est l'opinion de Lacordaire, et de plusieurs autres auteurs. Et la vertu que l'on attribue ici à la salive de ces in- sectes se trouve pareillement dans les sucs qui servent à lubrifier le jeu des diflérente« pièces dont se compose la tarière ou oviducte d'un grand nombre d'autres, reconnus aussi pour n'être point venimeux, tels qu'Ichneuraons, Pim. pies, Cynips et G-allinsectes. La douleur que fait éprouver la piqûre de ces insectes, de même que les excroissances qu'elle produit sur les plantes, ne peuvent être non plus le résultat de la simple division des tissus; il y a aussi un suc étranger qui mêlé au sang produit cette douleur quoique peu intense, et qui inoculé dans la sève des plantes, pro- duit ces excroissances, comme on en voit sur les llcsiers, la Verge-d'or, les feuilles de Chêne, etc. Une preuve de plus pour nous en convaincre, c'est que les femelles qui seules sont pourvues de ces tarières, savent fort bien s'en servir comme arme défensive. Saisissez avec les doiats une femelle d'Ichneumon, de Pimple, d'Ophion, etc., vous la voyez aussitôt se re{)lier l'abdomen en faisant ressortir sa tarière pour tâcher de vous atteindre l'épiderme quel- que part, tandis que les mâles des mêmes espèces, dans la même situation, se relèvent d'ordinaire l'abdomen au lieu de l'abaisser. Le Rév. M. Huart qui nous accompagnait lors de 280 LE NATURALISTE CANADIEN. notre capture de Bélostomes, se fit piquer, lui, par une Notonecte, antre puimise aquatique de moindres dimen- sions, mais dont les caresses assure-t-il, sont o-uère moins agréables. Il nous dit que la douleur éprouvée était aussi très vive, et cependant l'insecte n'était encore qu'à l'état de larve. D'oii nons pouvons conclure qu'il n'y a pas que les insectes venimeux proprement dits qui soient à redouter, mais que la piqûre de tous ceux qui sont susceptibles de l'opérer, soit par un rostre, un b->c, ou une tarière, n'est rien moins qu'agréable. LES SAUTERELLES. Nous offrons nos remerciements les plus sincères à notre ami, M. C. V. lliley, Entomologiste d'Etat, i)our le Missouri, pour l'envoi de l'opuscule qu'il vient de publier: The Locust Plague in the United States. (La plaie des Sau- terelles dans les Etats-Unis), 236 pages in-12, avec illus- trations. M. Riley trace de main de maître dans cet opuscule, les caractères distinctifs, les évolutions, les habitudes, les dégâts de la Sauterelle de l'Ouest, Caloptenus s/yre/ws, Uhler, tout en suggérant les moyens les plus efficaces de lui faire la guerre, de restreindre autant que possible les ravages qu'elle exerce sur les moissons dans l'Oaest, ravages tels, qu'en plusieurs années, des tribus entières se sont vues privées de toute récolte, et réduites aux horreurs de la faim dans la saison rigoureuse, grand nombre d'nidividus devenant les victimes du dénument et des privations. La Sauterelle de l'Ouest n'est pas identique avec celle qui, de temps à autres — et notamment cet été —exerce ses déprédations dans nos moissons ; cependant, elle en est si rapprochée, que certains entomologistes les ont confondues^ ne les considérant que comme des variétés de la même espèce. Mais toutes deux ont les mêmes habitudes, le même genre de vie, et recherchent la même nourriture, de sorte que tout ce qui concerne l'une peut également «'ap- LKS SAUTEBELLES 281 pliquer à l'autre. Aussi, conseillons-nous à tous nos culti- vateurs qui sont farnilit'rs avec la lingue anglaise, de se procurer le livre de M Riley, ils y trouveront une foule de renseignements des ])lus '.tiles. Le livre de M, Riley nous est arrivé avec d'autant plus d'à propos que, cette année même, effrayé des ravages de notre Sauterelle, Caloplenusfemur-rubrum, DeGéer, dont se plaignent les cultivateurs de tous côtés, nous nous étions mis à l'étudier plus spéciale ;nent, et surtout à la suivre dans ses évolutions. 11 y a plus de dix ans que nous répétons, sur tous les tons, qu'on a tard de si fortnî'gliger l'étude de l'histoire na- turelle dans nos maisons d'éducation, qne les connaissances au moins élémcmtaires de cette science, sont une partie essentielle d'un cours classique complet, que sans pré- tendre au titre de savant ni d'érudit, il est telles de ces connaissances, d'application pour ainsi dire journalière, qu'un homme réputé instruit .le peut ignorer sans honte. Il semble que la Providence ait voulu, cette année, se charger, malheureusement, de nous do:iner raison, contre l'aveuglement d'un certain nombre qui s'efforçaient de ridiculiser nos observations, et l'apathie des autres qui ne voyaient pas encore la nécessité de di^vier de la routine ancienne. Voici que nous nous trouvons en face de deux pi lies considérables, dont le montant des pertes qu'elles vont nous faire subir ne se calculera que par million.^, et ces deux plaies, entièrement du domaine de l'histoire naturelle exigent également, tant pour leur distinction que pour les moyens de les combattre, des connaissances plus ou moins parfaites dans cette branche des sciences. Nous voulons parler de la Sauterelle cuisse rouge, Caloptenm femur- rubrum, et du barbeau de la patate, Chry- somela decemlineata. Aussi, nombreuses sont les bévues dans lesquelles donnent tous les jours certains de nos journaux en parlant de ces deux insectes. Les uns veu. lent que la Chrysomèle ne prenne jamais d'ailes, d'autres qu'elle soit actuellement à déposer ses œufs pour nous donner au printemps une nouvelle légion de ravageurs. 282 LE NATURALISTE CANADIEN. d'autres enfin prétendtMit qu'il nous fnu Ira cliaque prin- temps une nouvelle immigration de l'iMinemi, cur, ajoutent- ils, il ne peut résister à la rigueur d » nos hivers, etc. Pour quiconque a seulem^Mit lu quelijut'is paires d'ua traité d'entomologie quelconque, ce sont là tout autant d'nvancés erronés et d'hérési''s scientifiques. 1^ La Chry- somèle étant un insecte à métamorphoses complètes, ne peut avoir d'ailes tant qu'elle est à l'état de larve, et c'est à cet état, et presque entièrement à cet état, qu'elle exerce ses ravages, car elle ne prend aucune nourriture à l'état de nymi>he, et n^en prend que foit peu à l'état ailé. 2^ Tous les coléoptères (barbeaux) de la famille des Chrysornélides, dé; osent leurs œufs sur les platites dont se nourrissent leurs larves, et non dans la terre, par conséquent notre Chrysomèle n'a aucun souci de déposer actuellement ses œufs pour la nouvelle génération qu'elle doit produire l'été prochnin, mais les femelles fécondées s'enfonceront dans le sol à l'automne, pour reparaître en Mai prochain afin de déposer leurs œufs sur les nouvelles pousses de patates qui se montreront alors. 3° Il <'st incontestable que cet insecte résiste fort bien aux rigueurs de nos hivers, en s'enfonçant ainsi dans le sol. On se rappelle que l'au- tomne dernière, boii nombre de cultivateurs ont été sur- pris par des froids extrêmement hàtifs, si bien que plusieurs furent forcés de faire l'arrach ig«^ de leurs patates, lorsque déjà la neige recouvrait le sol de quelques pouces. Et tous ceux qui avaient reconnu la Ohiysoraèle dans leurs champs, en découvrirent un bon nombre enfoncées dans le sol lors(|u'ils le fouillèrent pour recueillir les tubercules. Ces insectes s'enfoncent-ils assez avant pour se soustraire à la gelée, ou ne font-ils que s'engourdir sous un froid modéré, pour reprendre leur activité au pri'itemps? C'est ce qui n'a pas encore été constaté d' ne manière certaine; mais nous inclinons plus à iious arrêter au dernier mode qu'au premier, car la Chrysomèle n'est pas armée, comme les insectes véritabl'un.uit fouisseurs, pour creuser le sol, surtout lorsqu'il serait un peu compact, et en second lieu, nous connaissons une foule d'insectes autrement délicats que notre barbeau, qui passent l'hiver dans quelques fis- LES SAUTERELLES. 283 sures de troncs d'arbres, exposés aux pins grands froid-, et qui reprennent bol et bien leur actixnté au printemps. Il nous est arrivé, un*» fois, de trouver en hiver, dans une hachette de notre bois de chiufFige, cinq Hémérobes, petits insectes plus délicats et aussi mous que les mouches ordinaires ; or ils étaient gelés aussi durs que des glaçons ; les ayant recueillis pour notre collection, nous ne fûmes pas peu surpris de les voir s'agiter et revenir à la vie, lorsque nous les rapprochâmes du poêle dans le but de les ramollir. L'avantage que nous offrira la sévérité de nos hivers sur les climats de l'Ouest,— et ce lïen est pas un léger, il faut le reconnaître —c'est que l'insecte, ici, ne pourra hiver- ner à l'état de larve, mais seulement à i'état de nymphe ou d'insecte parfait. Du moins les observations ré[)étées que nous avons faites le printemps dernier, dans des en- droits où la Chrysomàle s'était montrée l'année dernière, n'ont pu que nous conhimer dans cette opinion. Nulle part nous n'avons pu découvrir de larves dans le sol; tandis que nous avons vu, au commencement de Mai, aux Illinois, en 1870, les larves sortir de terre par légions, et dévorer entièrement les pousses de patates à mesure qu'elles se montaient. Il est tout probable que les femelles fécondées ou non qui passent l'hiver ici ne pouvant dé- poser leurs œufs que lorsque les pousses des patates seront déjà assez fortes, c'est à-dire, vers la Un de Mai ou plutôt au commencement de Juin, avec les quelques jours qu'il fau- dra encore à ces œufs pour éclore, nous porteront à n'avoir lifs ravageurs à l'œuvre que lorsque nos plants seront déjà passablement forts, assez vigoureux, pour subir des pertes modérées de feuilles sans périr. Et si dès lors on faisait aux rongeurs une guerre active, il n'y a pas de doute qu'on ne parvînt à rendre au moins leurs ravages suppor- tables. C'est ce qu'ont pratiqué le printemps dernier une foule de cultivateurs soigneux avec le plus grand succès. M. le Procureur du collège de St. Hyacinthe avait au moins trente arpents en patates, c'tte année; du moment qu'il reconnut que les Chrysomèles se montraient, il en- gagea des femmes pour faire la cueillette des insectes; et 284 LE NATURALISTE CANADIEN. au moyen de ces chasses répétées de temps à antres, il a pu coiiS'M'ver, suis dommage appréciable, sa récolte entière. Nous avons visité le champ en Août dernier, il y avait, sans dont-', par-ci par-là, des groupes (l'insectes encore assez nombreux, mais nulle part en nombre sulii-ant pour faire périr les plantes, et l'ensemble du champ présentait une apparence verte ne décelant aucune souffrance séri- euse. M. Stenson, l'inspecteur d'école de Wotton, et plu- sieurs autres du même endroit, nous ont dit pareillement qu'ils avaient sauvé leur récolte par le même procédé. Pour revenir à nos Sauterelles des moissons, nous dirons ici que nous en avons 4 espèces différentes. Ayant toutes les mêmes habitudes, et exerçant leurs ravages sur les mêmes plantes, et souvent de compagnie dans h^s méme«! champs, leur distinction spécifique, ne serait que d'importance secondaire, pour les cultivateurs ; mais comme nous écrivons aussi pour les entomologistes, nous ferons connaîtiê en peu de mots les caractères qui les différen- cient. JSos 4 Sauterelles ravageuses sont : 1° Caloptenunî bivitiaius, Burmeister. 2° Caloptetius feinur-rubrum, DeGéer. 4° Caloptenus atlanis, Ri ley, 4° Caloptenus jfarvns, Provancher. La première, Caloptetius biiuJta '?/,<, la Sauterelle à deux bandes ; elle se distingue de toutes les autres par sa taille, sa forme plus trapue, et surtout par les 2 barres jaunes qui lui partant des yeux, se continuent sur les côtés du thorax, et s^ prolongent jusqu'à l'extrémité des élytres. De même que l'Œilipode ailes-rouges, Œ lipoda phœiiicioptera^ Ger- mar, elle passe l'hiver à l'état parfait, et se montre d'ordi- naire de très bonne heure au printemps On la trouve souvent associée à la cuisse-rouge, mais elle ne se montre jamais elle-même en assez grande quantité pour causer des dommages considérables. La quatrième, Caloptenus parvus, se distingue surtout par sa petite taille et l'absence de taches brunes sur la ' LES SAUTERELLE?. 285 ligne médiane de ses élytres. On la rencontre aussi avec la cuisse-rouge, mais jamais esi nombre considérabl". La deuxième et la troisième, Cal.femur-ruhrum et Cnl. alla- nis, sont celles surtout qui méritent particulièrement d'atti- rer notrt^ attention, parce que c.» sont celles dont nos cultiva- teurs ont particalièrenieiH à redouter les raragi-s. Les diff'rences qui caractérisent ces deux espèces sont si peu notables, qu ' ])lusitnirs auteurs ne veuleat les c > i sidérer que comme d 'ux variétés de la même espèce, à laqu»-lle ils joignent encore la Cal. spretrus de 1 Ou«'st, et à laquelle on pourrait aussi ra[)porter notre petite espèce, Cal parvus. La Sautert'lle cuisse- rong', Caloptemus femurrubrum, mesure un pouce, du soramei de la tête à l'extrémité des élytres, qui dépassent un peu l'ab lomen. Le dos du p'"0 thorax est d'un brun p )urpTe, quelques ibis roug^satig ; deux bandes noires partent en arrière des yeux et se pro- longent sur les côtés du prothorax, sans toutefois envahir le troisième lobe. Ses élytres sont d'un brun roussâtre presque hyalines à l'extrémité, elles portent dans leur milieu une bande longitudinale se rétrécissant vers la bise, chargée de taches brunes, en carré, plus ou moms nombreuses. Les ailes postérieures sont hyalines avec une légère teinte ver dâtre à la base. Lt3s caisses postérieures d'un brun jaunâtre en dehors sont d'un rouge-sang en-dessous, et jauutîs en dedans, portant de plus en dessus trois taches trans versales noires, sans y comprenlre Textrémiti qui ^st aussi noire. Les jambes sont rouges avec des épines îioires. Le dernier seirment ab loramal dans le mâle est relevé et tronqué en dessus, sans aucune co ^he au milieu. Les couleurs sont assez variables dans les différents individus, le brun roussâtre étant parfois jaunâtre et d'autrefois très foncé ; mais les taches des cuisses postérieures, de même que celles des élytres sont invariables. L'espèce ailanis se distingue surtout de la précédente, parle dernier segment abdominal du mâle, qui porte une petite échancrure en form î décoche au milieu, les élytr.'s sont aussi plus longues, dépass.iuL rabdouieu d'à peu près 286 LE NATUKALTSTE CANADIEN. le tiers (le l«Mir longuciir, et les t;iohes do leur bnide mé- diane plus grandes et plus distinctes. Enfin ros|)èce apretim, qui n'a encore jamais été ren- contré*; en cette jirorince, diltôre très peu pu' sa coloration des deux précédentes, mais elle les surpasse en taille, mesu- rant d'ordinaire 1.20 pce et même plus. Le dernier seg- ment abdominal du mâle, est relevé presque verticalement, rétréci à l'extrémité, et portant une coche comme \^atlanis. Mais si cette dernière espèce diffère peu des précé- dentes par sa coloration et ses habitudes en général, elle a cependant une particularité qui lui est propre, c'est qu'elle est voyageuse, à l'instar du Criquet voyageur de l'Afrique et de l'Asie. Ainsi, des légions écloses dans le Minnesota, le Kansas et l'E^t du Texas en 1876, émigrèrent par myri- ades vers le commencement de Juillet dans le Texas Ouest le Colorado, le Montana et Manitoba; et plus tard, vers la tin d'Août, par un monvement de retour, revinrent à peu près aux mêmes endroits qui les avaient vu naître, pour y déposer leurs œufs et perpétuer leur génération. Il n'en est point de la Sauterelle cuisse-rouge, comme de celle à 2 bandes ou du Criquet à ailes-rouges, qui passent souvent l'hiver à l'état parfait. La première, après avoir déposé ses œuf-; dans le sol à l'automne, périt aussitôt» laissant à la chaleur du Soleil le soin de faire revivre sa progéniture au printemps, laquelle, aussitôt éclose, saura se pourvoir i>ar elle-même, sans aucun secours étranger. Si l'on examine attentivement l'extrémité de l'abdomen d'une femelle de Sauterelle, on verra qu'elle est pourvue d'une double paire d'appendices aigus, plus ou moinscornés, et susceptibles de mouvements propres. Ce sont là les ou- tils qui lui servent à creuser le sol pour y déposer ses œufs. Ces appendices réunis sont enfoncés dans la terre comme une pointe, en s'écartant ensuite, et par des mouvements de va et vient, ils agissent à la manière d'un foret pour agrandir le trou, aKn de permettre à l'oviducte d'y passer. On a pu remarquer aussi que les femelles des Sauterelles ont à l'automne l'ab lomen fort allongé, souvent du double de la longueur ordinaire ; c'est l'oviducte qui chargé lt:s sauterelles. 287 d'œufs so distend :dors ft s'ullonge pour les porter à la pro- fondeur voulue, qui v;i .souvent jusqu'à près de d.-ux pouces. Ou voit souvent à l'automne de ce.^ ieuieiles avec le derrière ainsi enfoncé dans le sol, sur les bords des che- mins. C'est toujours dans un sol sec et à surface durcie que ces femelles placent leurs œufs, cette croûte ferme servant, sans doute, à les protéger contre les froids d'hiver. Les œufs, de forme allongée, presque cylindriques, sont réunis en masses ou grappes do 20 à 30, retenus ensemble par une matière gélatineuse que dépose la femelle. La plupart des femelles d'insectes ne font qu'une seule ponte, après laquelle elles périssent; cependant, pour la Sauteralle, comme pour la Chrysonièle, la ponte se repète jusqu'à trois et quatre fv>is, chaqu'i ponte étant précédée d'un nouvel accouplement; de sorte que chaque femelle peut déposer au moins une centanie d'œufs dans la saison Chez les insectes à métamorphoses complètes, comme les Coléoptères, les Lépidoptères etc., la larve se montre d'abord sous forme de ver ou de chenille, différant tou- jours grandement de la forme de l'insecte parfait. Mais avec les Ortho[)tères, ordre auquel appartient la Sauterelle, les metamorphoses sont incom^Jètes, et la larve, au sortir de l'œuf, a à peu près, la même forme que celle de l'insecte parfait, sauf toutefois, la taille, et les ailes qui lui manquent toujours à cet état. La larve de Sauterelle, échappée de l'œuf enfoui dans la terre, s'ouvre un chemin à fextérieur au moyen de ses pattes, et dévore la première verdure qu'elle rencontre, car elle esta peu près omnivore La croissance ne se fait pas chez elle insensiblement comme chez les animaux supé- rieurs, mais par sauts et par bonds i)0ur ainsi dire. Cette larve, en se gorgeaut de nourriture, augmente naturellement sa taille, mais comme la peau qui la recouvre est peut élas- tique, il arrive à un moment donné que cette peau cède tout à coup à la tension extérieure ; elle se fend sur le dos d'abord, et une larve beaucoup plus forte que la première sort pour ainsi dire de cette enveloppe, df cet habit qui la gênait trop. C'est ce qu'où ap])olle la mue des larves. 288 LE NATURALISTE CANADIEN. Les k^nutorelles subissent ainsi jusqu'à quatro de ces mues, avant de passer à l'état pAvfait, et à chacmie, leur taille se trouve considérablement augmentée, et les étuis ou sacs qu'on leur voit sur le dos renfermant les embryons des ailes et élytres qu'elles porteront plus tard, se montrent aussi de plus en plus volumineux, sans toutefois laisser se développer leur contenu, ce qui n'a jamais lieu qu'à la dernière mue. Les Sauterelles sont à piMi près omnivores, c'est-à-dire qu'elles peuvent se nourrir de pres(|ue tontes les plantes, et même de fruits et de ch.dr, bien qu'elles aient des pré- férences pour quelques plantes particulièrement. Les céréales en général, et . surtout le blé, sont les plantes qu'elles recherchent d'avantage, mais, à leur défaut, elles s'attaqueront au gnzon des près, au lin, aux pois, re- cherchant surtout les gousses— aux fanes de patates, au tahac, au sarrazin, aux oignons etc. Le Sureau, l'Orme le Chêne, et toutes les Légumineuses en général, ne paraissent leur convenir que lorsqu'elles ne peuvent trouver rien autre chose plus à leur goût. Voy*'Z-les dans les céréales ou les prairies, elles com- mencent par dévorer le limbe des feuilles qui constitue sans doute la partie 1 1 plus appétissante, puis elle passent aux pétioles, aux gain<'s, aux glumes ou balles des épis, et eniin au chaume même, si bien que les prairies ne présen- tent souvent que des champs dépourvus de toute verdure, où se montrent les chaumes seuls des graminées, et les champs de blé, d'orbe, d'avoine etc., des amas confus d'épis entremêlés aux eh luaies rompus et à moitié dévorés éten- dus sur le sol. Dans les avoines, elles coupent d'ordinaire les ramihcations de la panicule qui porte les grains, et envoient souvent d'un seul coup de mâchoire quatre a cinq srains rejoindre le sol. On nous a montré des ch;»mps dernièrement à Wotton et Windsor, où il n'y avait pas moins d'une bonne semence ainsi éparpillée sur le sol par l'œuvre des Sauterelles. Aussi bien est-ce dans les avoines que nos Sauterelles causent d'ordinaire les plus UTands dommages en cette Province, sauf toutefois, le cas où elles font disparaître toute verdure d'un champ, à la manière de la vSauterelle voyageuse de l'Ouest. Les Sauterelles, pour passer la nuit, aiment surtout des appuis solides et fermes, aussi les voit on généraleme it vers le soir, rechercher les clôtures. Dans les champs de blé et d'orue, elles s'accrochent le plus souvent à l'épis pour prendre leur repos de la nuit, et s'il arrive alors qu'un fort vent vienne a soiiffler. le chaume ne pouvant suppor- ter un tel poids, se rompt en entraînant l'épi sur le soi. A continuer. LE3 ttttttte^ fctilkt Vol. IX. CapRouge, Q., OCTOBRE, 1877. No. 10. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER. FAUNE CANADIENNE. LES INSECTES—ORTHOPTÈRES. Additions et corrections. L'identification certaine des espèces en Entomologie est toujours une tâche fort difficile, car elle exige un esprit méthodique, brisé depuis longtemps à cette pratique, et parfaitement au fait des données de la science, au sujet des divers systèmes de classification et de nomenclature. Mais si la tâche présente partout des difficultés, elle est particulièrement embarrassante quand il s'agit de nos insectes Américains, par ce qu'avec eux, les auteurs nous font souvent défaut. Les monographies complètes des ordres et des familles n'existent pas encore pour nous, il faut aller chercher le texte des descriptions dans une foule de publications diverses où il se trouve éparpillé, lorsque toutefois on peut être sûr qu'il existe; car il est arrivé maintes fois — comme la chose a eu lieu pour nous — que des auteurs ont cru faire des découvertes nouvelles, lors- qu'ils décrivaient certaines espèces que d'autres avaient déjà nommées avant eux. De là synonymie multiple et erreurs à corriger. Heureux encore si l'on n'avait à se garer que contre des erreurs de cette nature, mais il faut aussi compter avec une foule de systématistes remouleurs et refondeurs, qui chacun à sa manière, ont voulu faire prévaloir leur théorie sur celles de leurs devanciers, et ont divisé, subdivisé 290 LE NATURALISTE CANADIEN. familles, genres et espèces, réuni ce qu'un autre avait partagé, séparé ce qu'on avait jusque là gardé uni, et ce, toujours au moyen de noms plus ou moins baroques, plus ou moins justement appropriés, si bien qu'aujourd'hui c'est nn dédale de noms, de divisions et subdivisions plus ou moins subtiles, une synonymie tellement compliquée, que les connaisseurs les mieux entendus s'y perdent encore souvent. Pour une identification certaine des espèces entomo- logiques, le texte le plus méthodique existât-il toujours, ne suflârait pas encore ; il faut de plus une collection ample et sûrement déterminée pour la confrontation des indivi- dus. Or l'un et l'autre nous faisaient en partie défaut pour nous guider dans nos recherches. Nous disons en partie, car bien que notre collection soit considérable, et les au- teurs de notre bibliothèque assez nombreux, nous nous trouvons malheureusement trop souvent encore en face de lacunes et dans l'une et dans l'autre. Force nous est alors de recourir à l'étranger pour l'éclaircissement de nos doutes. 11 est heureux que les adeptes de la science se consi- dèrent comme une même famille, où les ressources sont pour ainsi dire en commun, les plus forts se faisant un devoir d'aider les plus faibles. Admirable famille à la vérité, qui par le noble but qu'elle poursuit, se range sans conteste à la tète de la société humaine, et dont le feu sacré du savoir constitue à lui seul la parenté, la fraternité. Vous sentez-vous épris de cet élan divin, la gloire des victoires sur l'inconnu excite-t-elle votre ardeur? Entrez dans le sanctuaire, vous n'êtes plus un étranger. Les rois qui siègent là seront vos chefs de file, et les princes des diverses milices vos protecteurs et directeurs immé- diats. La guerre ici ne porte aucun soldat à occire son semblable, et la conquête étant le but d'un chacun, les généraux feront part de suite aux nouvelles recrues, de tous les secrets quilles ont conduits jusque là à la victoire, cherchant dans les ressources du génie du plus humble même, les moyens de vaincre des obstacles, de surmonter des diflicutés qui jusqu'alors ont paralysé leurs efforts, ont ORTHOPTÈRES. 291 arrêté leurs progrès. L'ambition ici ne connait pas de rivalité, car les fruits de la victoire doivent être au béné lice non seulement de toute l'armée, mais de la commu- nauté toute entière. Nous avons été heureux — et nous sentons que nous nous acquittons ici d'un devoir en leur en témoignant notre re- connaissance— de trouver dans M. tS. H. Scudder et le Dr. H. Hagen, tous deux de Cambridge, Mass., et dans le Dr. Gr. Horn de Philadelphie, des guides aussi sûrs que com- plaisants pour nous aider dans nos études d'insectes, le premier pour les Orthoptères, le deuxième pour les Névrop- tères, et le troisième pour les Coléoptères. Malheureusement le concours de ces autorités ento- mologiques ne nous a été assuré que lorsque déjà l'impres- sion du résultat de nos recherches était assez avancée ; mais bien que les corrections venant ainsi après coup puissent nuire un peu à la clarté du texte, elles n'en seront pas moins précieuses aux yeux des amis de la science, qui, avec un peu plus d'attention, pourront toujours en faire leur profit. Disons aussi que nos chasses de la présente saison nous ont permis d'ajouter plusieurs espèces nouvelles à nos listes des insectes de notre Province. Nous les men- tionnerons en leur lieu. Pam. IV. GRILLONIENS. GrylUdes, Vol. VIII, p. 53. Gen. ŒCANTHE. Œcantlms, Serv. Tête avancée, presque ovale ; yeux gros, arrondis, saillants. Point d'ocelles apparents. Mandibules assez faibles, palpes grêles, cylindriques, longs, les maxillaires à article terminal tronqué à l'extrémité au côté interne. Prothorax allongé, presque conique, plus étroit en avant. Elytres dépassant l'abdomen, élargies postérieurement. Tarière presque droite, presque aussi longue que l'abdomen. Corps étroit, allongé, de consistance as^ez molle. Pattes lon- gues et grêles, les postérieures très longues, leurs cuisses à peine renflées. Tarses antérieurs de 3 articles, les pos- térieurs de 4. Antennes long-ues, sétacées, multiarticulées, 292 LE NATURALISTE CANADIEN. assez rapprochées à la base, leur premier article gros, allongé, cylindrique. Insectes de taille moyenne, à couleurs pâles, qu'on trouve d'ordinaire sur les fleurs. La femelle dépose ses œufs dans les tiges tendres des Ronces, Framboisiers etc., qu'elle perce de sa tarière. Comme tous ceux de cette famille, les mâles stridulent vers le soir et durant la nuit. Ce genre se distingue surtout de ses voisins par ses cuisses postérieures grêles, à peine renflées. Une seule espèce rencontrée. Œcanthe blanc. (27ca?i<^MS nîveus, De Géer. — ? Longueur du vertex à l'extrémité de la tarière .60 pce ; long, de la tarière .32 pce. D'un jaune pâle uniforme, les yeux, une petite tache sur le vertex, l'extrémité des antennes, avec les tarses et la tarière, brun. Elytres légèrement transparentes, dépassant un peu l'abdomen. Ailes trans» parentes, un peu plus longues que les élytres. Abdomen brunâtre à l'extrémité, ses appendices terminaux jaune-pâle, aussi longs que la tarière. Cuisses postérieures à peine épaissies à la base, leurs jambes brunes à l'extrémité. c^ Blanc sans aucune tache. Elytres plus larges à l'extrémité, les organes de stridulation couvrant toute la face dorsale. La première capture de cet insecte en cette Province fut faite à West-Farnham en Juin dernier ; nous n'avions jusque là que de simples soupçons de sa présence sur notre territoire. Le 14 Août dernier, étant à faire une chasse entomologique à St. Hyacinthe avec M. l'abbé Burque, ce M. fut assez heureux pour en prendre deux autres indi- vidus ; c'était deux femelles. Elles furent capturées en fauchant à l'aveugle dans des Yerges-d'or et autres plantes. On pourra peut-être rencontrer cet insecte plus au Nord. Gen. Nemobius, Serv. Vol. VIII, p. 60. Page 61, au lieu, de : 3. Némobie exiguë. Nemobius exiguus, Say, lisez ; Némobie du Nord. Nemobius (Anaxipha) septentrionalis, Scudder. {*) (•) Les Orthoptérologistes nous ont tout, récemment gratifiés d'une foule de noms de genres nouveaux, attribués à des enpee'cs récemment découvertes ou à des divi* siens d'anciens genres C'est ainsi qu'avec eux ootto Némobie porte actuellement le nom d'-i4Ma.ri^^A« seiitcnlrionalii. N'étant pas suffisamment renseigné sur les carac- tères propres de ces nouveaux genres, nous nous contenterons do les énoncer entre parenthèses. ORTHOPTÈRES. 293 Fam. V. LOCUSTAIRES. Locustariœ. Vol. VllI, p. 72. Gen. Phylloptera, Serv. Vol. VIII, p. 75. Page 76, au lieu de: Phylloptère feuille-OblongUe. Phylloptera oblongi/oUa, Burm. lisez : Phanéroptère queue-courbe. Pharieroptera {Scudderia) curvicaudu, DeGt5er. Geu. XiPHiDioN. Xiphidium, Serv. Ce genre ne diffère des Orchélimes que par le prés- ternum qui est mutique au lieu d'être bidenté, et par la plaque sous anale de l'abdomen qui est grande et fourchue dans les cf. Les élytres sont aussi plus courtes que chez les Orchélines. Deux espèces rencontrées. 1. Xiphidion brévipenne. Xijilùdium hrevypennis , Scudd. — Loug. .45 pouce. Vert, pifjueté finement de brun sur la face et le pro- thorax. Antennes jaunes, brunâtres à l'extrémité, très longues. Pro- thorax avec une bande dorsale brune, bordée de charj'ie côté de jaune- clair, se continuant sur lu tête en se rétrécissant jusque sur la pointe du vertex entre les antennes, et se prolongeant à peine en arrière sur le troisième lobe du prothorax. Elytres jaune-pâle, n'atteignant pas l'extrémité de l'abdomen ; les ailes un peu plus courtes. Dos de l'abdomen brun de même que les appendices. Tarière de la 9 brun- rougeâtre, dilatée au milieu et légèrement courbée, presque aussi longue que les cuisses postérieures. Pattes vertes, les cuisses pos- térieures avec une ligne brune au milieu en dehors, leurs genoux aussi bruns. Très commun dans les près humides, ayant toute l'apparence extérieure des Orchélimes, mais de taille plus petite, et avec les élytres beaucoup plus courtes. 2. Xiphidion fa scié. Xiphidium fasciaius, Serv. C'est l'insecte décrit à la p. 78, vol. VIII, sous le nom de Orchelimum gracile. Pam. VI. ACRIDITES. Acridites. Vol. VIII, p. 78. G-en. Argyptère. Arcyptera, Serville. Ce genre, qui est très rapproché des Œdipodes, s'en 294 LE NATURALISTE CANADIEN. distingue surtout par son présternum, qui ne porte pas une épine saillante comme les Caloptenus et les Acridùim, mais seulement un petit renflement au milieu, en forme de bouton. Le vertex porte aussi de petites fovéoles latérales. Une seule espèce rencontrée. Arcyptère linéolée. Arcyptera Uneata, Scudd. — jjong. .1.25 pouce. Brun-jaunâtre. Antennes jaunes à la;-'base, brunes à l'extré- mité. Vertex légèrement renflé, ses bords relevés en ourelet avec une petite carène médiane sur tout le devant de la tête. Fovéoles petites, peu profondes, triangulaires. Dos du prothorax réticulé, ses carènes tant latérales que médianes très prononcées, son bord posté- rieur légèrement arrondi. Une ligne noire partant du bord postérieur supérieur des yeux, se continue sur le protborax en suivant les ca- rènes latérales du pronotum, servant de base à la ligne jaune-clair qui longe celles-ci en se prolongeant sur le bord costal des élytres jusque vers les deux tiers de leur longueur. Elytres un peu plus longues que les ailes, leurs bords costal et postérieur, jaunes, et entre ces deux bandes jaunes, une bande brune part de la base en allant en s'élargis- sant jusque vers les deux tiers où elle occupe toute la largeur de l'é- lytre. Ailes transparentes avec nervures noires, jaune-clair dans leur moitié intérieure et enfumées à l'extrémité. Pattes brun-roussâtre, les pos- térieures fort longues, avec les cuisses d'un rouge corail en dessous, leur extrémité noire précédée d'un anneau pâle, leurs jambes jaunes avec des épines noires, noires à la base et à l'extrémité, leurs tarses aussi jaunes. Dernier segment abdominal cf allongé, triangulaire, les appendices courts et forts. — PC. Se rencontre avec les Sténobothres dans les prés un peu humides. G-en. Caloptenus, Serv. Vol. VIll, p. 108. P. 109, au lieu de : 2. Caloptène sanguinolent. Caloptenus sanguinolentus, nov. sp. ; lisez : Caloptène de l'Atlantique. Caloptenus atlanîs, Riley. Cette espèce a été décrite par M. C. V. Riley, entomo- logiste d'état pour le Missouri. Elle est très rapprochée de la suivante, C . femur-ruhrum, ne s'en distinguant guère que par la forme du dernier segment abdominal du cf, qui est relevé et porte une petite coche au milieu le partageant ORTHOPTÈRES. 295 en deux dents, tandis que dans le femur-rubrum il est coupé presque droit sans aucune échancrure. La couleur dans l'une et l'autre espèce est fort variable, le brun- pourpre du prothorax se montrant dans quelques indivi- dus très obscur, tandis que dans d'autres il passe au rouge- sang. Plusieurs auteurs veulent que ces 2 espèces ne soient qu'une variété l'une de l'autre. Gren. AcRiDiUM, GreofF. Vol. VIII, p. III. Au lieu de : Criquet rugueux. Acridium rugosum, spec. nov. ; lisez : GriqUSt appeudiCUlè. Acridium append icuîatum, Uhler. Gen. Œdipoda, Latr. Vol. VIII, p. 112. Page 114. 4 Œdipode marbré. Nous avons pris une variété de la précédente espèce, Œd. verruculata, pour la marmorala de Uhler. Remplacez cette description par la suivante : Œdipode transparent. Œdipoda (Camnula) pellucida, Scudder. —Long. .1.05 pce; extension des ailes .1.90 pce. Brun cendré; face brun-roussâtre. Antennes jaunâtres à la base, brunes à l'extrémité. Vertex excavé, ses borda relevés, une ligne saillante médiane peupro- noncée sur l'occiput. En arrière de l'oeil, se voit une tache noire trian- gulaire dont la pointe touche l'œil même. Prothorax jaunâtre plus ou moins obscur, avec ane grande tache noire sur les côtés, la carène médiane interrompue par une seule fissure. Elytres jaunâtres avec de grandes taches brunes prédominant dSfcwc?rf. " VIII, " 135 33. Tettix granulata, jffarr " " " 137 34. Tettix ornata, ^a^/ " " " 137 35. Tettix triangularis, AS'cîic^J " " " 137 36. Tettigidea lateralis, Harr " " " 138 37. Tettigidea polymorpha, Burm " " •' 138 EÉSUIMÉ. Familles 6; Genres 19 ; Espèces 37. Nul doute qu'avec de nouvelles recherches on ne parvienne à ajouter considérablement à ces nombres. LES SAUTERELLES. {Continué de la page 288). II serait difficile de donner avec quelque précision le montant total du dommage causé par les Sauterelles, du- rant la dernière saison ; mais ce serait certainement demeurer au dessous de ce montant, que de le porter à un demi million de piastres. Le Rév. M. Vaillancourt, curé de St. George de Windsor, nous disait qu'il avait calculé que dans sa seule paroisse le dommage causé par les Sauterelles pouvait se ranger entre ^1200 à $1500, puis- qu'elles avaient dévoré ou envoyé sur le sol, au moins la LES SAUTERELLES. 301 semence des champs en céréales. Rabattons ce calcul de la moitié, ou même des trois- quarts, pour le généraliser dans toute la Province, et nous dépasserons encore un demi million de piastres. Certes, une perte d'un demi million vaut bien la peine qu'on s'en occupe, et qu'on prenne les moyens, s'il en existe, d'y apporter un remède, dans l'éventualité d'une nouvelle occurrence. " Les Sauterelles ont été exceptionnellement nombreuses cette année. On a remarqué même qu'elles s'étaient montrées en quantité dans une foule de localités où l'on avait pu à peine noter leur présence dans d'autres années. La cause en est sans doute à la saison sèche et chaude que nous avons eue. La sécheresse et la chaleur conviennent particulièrement aux Sauterelles, et favorisent grandement leur propagation. Aussi les terrains sablon- neux, qui possèdent surtout ces deux conditions, sont-ils particulièrement exposés aux ravages de ces insectes. Et nul doute qu'on verra tôt ou tard ces mêmes ravageurs nous infliger de semblables pertes, ou de plus considérables encore, si on ne prend aucun moyen de les combattre. Remarquons que cette Sauterelle, la cuisse-rouge, Caloptenus femur-rubrum, ne nous vient point du dehors, mais qu'elle est indigène, qu'elle appartient à notre terri- toire. On la trouve tous les ans dans nos champs ; vienne une saison favorable à sa multiplication, et nous la verrons encore, comme cette année, par myriades exercer ses ravages. Mais quel remède y apporter, et comment combattre un tel ennemi ? Vous en écrasez dix, il y en a cent derrière elles qui viennent les remplacer ! D'un autre côté, les sabres et les canons sont impuissants contre leurs armées, car ces soldats sont munis d'ailes, et en s'élevant dans les airs, ils semblent se rire de toutes les poursuites. Le moyen de les atteindre ? Sans doute que leur extermination complète est im- possible. D'ailleurs leur existence est nécessaire comme celle de tous les autres êtres que le Bon Dieu a créés, c'est 302 LE NATURALISTE CANADIEN. la pâture d'une foule d'oiseaux qui rendent de si grands services à agriculture, ce sont ces existences infimes, mais terribles par leur nombre, qui, peuvent peut-être .mieux que tout le reste donner conscience à lliomme de son impuissance, l'humilier dans son orgueil et le forcer de confesser la souveraine sagesse de la Providence dans l'harmonie parlaite de mille choses ici-bas, qui semblent à l'orgueilleuse raison. incompatibles ou même inutiles. Mais de même que la médecine, tout en n'empêchant pas les hommes de mourir, peut cependant les guérir d'une foule de maladies ; de même aussi les remèdes à employer contre les insectes nuisibles, sans les détruire entièrement, peuvent cependant restreindre considérable- ment leurs ravages. On peut partager en trois chapitres les moyens de combattre les Sauterelles. 1° Protection des oiseaux insec- tivores ; 2° cueillette des œufs à l'automne ; et 3° chasse aux insectes mêmes, surtout à l'état de larves. 1° Presque tous les oiseaux, mais surtout les insecti- vores, sont très friands des Sauterelles; les poules, les dindes, les canards en sont particulièrement avides et en consument des quantités considérables chaque jour. Il y a des lois pour la protection des oiseaux insectivores; on ne saurait donc les observer trop strictement. Il est bien certain que lorsque les insectes nuisibles se montrent par myriades, les oiseaux seuls ne peuvent suffire à restreindre leurs ravages, mais ceux qu'ils enlèvent sont toujours autant d'ennemis de moins, et leur concours est toujours des plus précieux. %° On sait que la Sauterelle cuisse-rouge, de même que celle des plaines de l'Ouest {Cahptenus spretus), dépo- sent dans le sol à l'automne les œufs qui doivent reproduire l'espèce le printemps suivant. Lorsque les Sauterelles sont fort abondantes, on en voit partout, dans le cours du mois de Septembre, surtout sur les bords des chemins, avec l'abdomen fiché dans le sol ; ce sont là les fem elles occu- pées à déposer leurs œufs. Ces œufs, de forme oblongue, sont déposées en masses de 30 à 40, à environ un pouce LES SAUTERELLES. 303 de la surface du sol. Un instrument quelconque, ou même une petite palette de bois franc, suffit pour les découvrir afin de les enlever. Dans les plaines de l'Ouest, ces œufs sont quelquefois en telle quantité, qu'on mesure par minots ceux que l'on recueille ainsi. Nous mentionnons ici le fait comme exemple de ce qui se pratique ailleurs, car il y a bien peu d'endroits ici où l'on pourrait faire cette cueillette d'œufs avec profit, les Sauterelles ne se mon- trant jamais d'ordinaire assez nombreuses pour en charger le soi de cette façon. 3° Chasse aux insectes mêmes. Presque tous les Etats de l'Ouest ont passé des lois pour la chasse des Sauterelles. Dans quelques uns de ces Etats, tous les hommes de 18 à 50 ans sont obligés, à l'appel des inspecteurs des chemins, de donner deux jours de corvée, ou même plus, chaque année, pour la chasse des Sauterelles. Un sac au bout d'un bâton est l'instrument dont on se sert pour les recueillir, et une fois recueillies, on les écrase ou on les brûle. C'est particulièrement aux jeunes larves, c'est-à-dire lorsque ces insectes n'ont pas encore leurs ailes, que ces chasses se font avec le plus d'avantage. Et lorsque ces battues sont générales, on parvient toujours, non pas à faire disparaître entièrement ces ravageurs, mais à diminuer assez leur nombre pour rendre leurs dégâts supportables. Dans d'autres Etats, c'est au moyen de primes qu'on fait exécuter ces chasses. Ainsi, dans le Minnesota, en outre des corvées qu'on peut aussi requérir, on paye à toute personne faisant la chasse aux Sauterelles : $1 par minot depuis le printemps jusqu'au 25 Mai ; 50 cts. depuis le 25 Mai jusqu'au 10 Juin ; 25 cts. depuis le 10 Juin jus- qu'au 1er Juillet ; et 20 cts. depuis le Isr Juillet jusqu'au 1er Octobre. On paye en outre 50 cts. pour chaque gallon d'oBufs qu'on a pu recueillir. Ces sommes étant à la charge, partie du gouvernement de l'Etat, et partie du conseil de la municipalité. En 1875, le seul comté de Nicoiet, dans le Minnesota, paya $25,053 pour 25,053 minots de Sauterelles qu'on présenta. Bien que cette somme soit énorme, on considéra que ce déboursé était encore grandement avantageux, car 25,000 304 LE NATÏÏRALSTE CANADIEN. minots de Sauterelles auraient certainement mangé pour au delà de èlOO,000. Il est probable que nous ne serons jamais affligés par les Sauterelles au point que l'ont été les Etats de l'Ouest, vu qu'il n'est pas encore arrivé que leur Sauterelle rava- geuse ait franchi le Mississipi, mais on pourrait avec grand avantage, ce nous semble, prendre de semblables mesures pour parer à toute éventualité, à l'égard des insectes nuisibles en général, et notamment des Sauterelles et de la Chrysomèle de la patate, et plutôt pour cette dernière surtout que pour les premières. 11 est certain que si, dès le printemps prochain, on faisait une chasse active à la Chrysomèle, on parviendrait sans peine à rendre ses dégâts peu appréciables, guère plus considérables qu'ils ne l'ont été l'été dernier. Qu'on ne perde pas de vue que pour chaque femelle de Chryso- mèle que l'on tue au printemps, c'est au moins 1,000,000 d'individus qu'on extermine pour toute la saison. Et ces insectes alors sont très faciles à recueillir, étant tous à l'état parfait, ils sont très apparents, et les feuilles des patates n'étant encore que peu développées, permettent qu'on les distingue encore d'avantage. Que nos gouvernants veuillent bien prendre la chose en leur sérieuse considération, et passer une [loi pour nous mettre à l'abri de l'un des plus terribles fléaux peut-être qui nous menacent. Que l'on offre, par exemple, une prime d'un centin pour chaque Chrysomèle qu'on pourra prendre jusqu'au 15 Juin ; que du 15 Juin jusqu'à l'automne, on paye 25 centins pour chaque chopine, tant des larves que des insectes parfaits ; et l'on verra aussitôt de tontes parts les enfants se mettre sérieusement à cette chasse. Il n'y a pas de toute que les Chrysomèles seront plus nombreuses l'année prochaine que cette année, puisqu'il en hiverne un bien plus grand nombre dans nos champs pour multiplier la race. Mais que de toutes parts on leur fasse une guerre active, leurs dégâts ne seront pas plus considérables, et peut-être moins encore. ADDITIONS KT COilKECTlONS A LA FAUNE COLÉ0PT BRIQUE. 305 ADDITIONS ET CORRECTIONS A LA FAUiNE GOLEOPTKROLOGIQUE Db) LA PROVINCE DE QUÉBEC. 1877. Nous disions, en livrant notre Faune Coléoptérolo- gique au public, en Janvier dernier. " Espérons que de nombreux amateurs vont de suite se livrer à l'étude de l'Entoraolooie, qu'on va, de côtés divers, amasser d'amples collections, et (jue ch;H|;;e .iDiiée nous serons invité à donner de loniriics listes supjiii tnuiit' ircs de (jncopiercb rencontr» ~ siii- notic territoire et non mentionnés dans la présc-nto Faine." Nous sommes heureux de venir aujourd'hui nous ac- quitter de cette tâche, aussi agréable pour nous qu'elle peut être utile à tous ceux qui s'occupent d'insectes. Grrâce au bienveillant concours que nous ont coura- geusement olïeri MM. les abbés Burque de ISt. Hyacinthe, et Huard et Dufresne de Chicoutirni, nous n'avons pas moins de 65 espèces nouvelles à ajouter aujourd'hui à notre Faune, ce qui constitue autant de victoires, non pas toutefois sur l'inconnu, puisque toutes, à l'exception d'une seule, étaient déjà consignees dans les archives de la science, mais sur l'ignorance ou le dout(; qu'on pouvait entretenir à l'égard de la rencontre de ces espèces sur notre territoire. De ce moment, toute hésitation disparait à cet égard, puisque nous pouvons corroborer nos avancés par l'exhi- bition des spécimens dans notre collection. Nous devons à l'obligeance du Dr. Gr. Horn, de Dhila- delphie, l'identiiication certaine d<* ces nouvelles captures, de même que la correction de plusieurs erreurs dans notre Faune, erreurs que nous l'erons connaitre en leur lieu dans les pages qui vont suivre, i 306 LB NATURALISTE CANADIEN. Pam. II. CARABIDES, page 143. Geo. Platy.sus, Bon., p. 15G. Aux 20 espèces mentionnëea, njoutez la suivante : 21. Platyne rebordé. PlatynnsUmhaius, Say. — Long. .30 pouce. Tête et thorax d'un roux plus ou moins obscur, surtout sur le disque. Antennes jaunâtres, brunes à l'extréniitd. Protborax aussi large que long, SCS angles postérieurs parfaitement arrondis. Elytres noire» sur le dis jue, jaunes sur les côtc^ et à la suture, à stries ponctuées, forte- ment prononcées, les intervalles convexes. Pattes et dessous jau- nâtres.— PC. Devrait prendre place dans la clef systématique à la suite du hicolor, mais diflFerant de ce dernier par sa forme plus élargie et soa prothorax roux. Gen. Olisthopds, Dej. p. 714. A l'espèce mentionnée, ajoutez la suivante : 2. Olisthope à bouclier. OUsthojms pamiatus, Say. — Long. .26 pce. Noir ; les antennes à la base avec les pattes et les palpes jaune. Prothorax transversal, finement marginé de jaune sur les côtés, ses angles postérieurs effacés. Elytres marginées de jaune à la suture et aux côtés, à stries très distinctes, arrondies à l'extrémité, déprimées et prescjue parallèles sur les côtés. — PC. Bien distinct du micans par sa forme plus allongée, son prothorax plus élargi et d'un noir foncé. Après le genre jDicœlus, Bon., p. 1G9, ajoutez le suivant: Gen. Anomoglosse. Anomogîossus, Chaud. Mêmes caractères (jue dans les Chlénies, à l'exception du menton qui est sans dent et du labre qui est échancré. Une seule espèce rencontrée. Anomoglosse échancré. Anomogîossus emarginatus, Say. — Long. .43 pce. Tête d'un vert metallic cuivré brillant, thorax brun ponctué, elytres brun-violacé, soyeuses. Les pattes avec la base des antennes, jaune. Prothorax allongé, plus étroit que les élytr.es, légère- ment élargi au milieu, sa base avec une fossette linéaire de chaque côté. Elytres déprimées, avec les stries peu apparentes — AC. Ayant toute l'apparence extérieure de la Clœnius Pensylvanicus. Gen. AaoNODERUs, Dej. p. 173. Aux 2 espèces mentionnées, ajoutez la suivante : 3. Agonodère virgule. Âgoivudems cojnviajF&h. — Long. .26 pce. ADDITIONS A LA FAUNE COLÉOPTÉROLOGIQUE. 307 Jaune ; la tête, le dessous avec une tache allonf^ée sur le disque de chaque élytre, noir. Antennes jaunes, brunâtres à l'extrémité. Disque du prothorax quelquefois un peu obscurci au milieu. Elytres à côtés parallèles, arrondies à l'extrémité, striées, ch-jcune avec une tache noire allongée au milieu du disque. Pattes rousses. — AC. Très rapproché du pdllipes, mais s'en distinguant par les taches de ses élytres qui ne se montrent qu'au milieu sans couvrir tout le disque, son prothorax e.-t aussi moins rétréci à la base. Gen. Païrobus, Dej. p. 183. A l'espèce mentionnée, ajoutez 1m suivante : 2. Patrobe cou-ridé. Fatrohus rugicollls, Rand. — Long. 42 pce. Noir; antennes entièrement noires, pubescentes à partir du 4e article. Prothorax légèrement cordiforme, relevé sur les bords aux côtés, tout couvert de rides transversales peu apparentes. Elytres larges, déprimées, les intervalles des stries arrondis. Pattes noires. — PC. Très distinct du longicornis ; se trouve particulièrement sur les grèves ; nous l'avons pris au lac du munt St. Hilaire et à la rivière Cachée sur le chemin de Québec au 7jac St. Jean. Fam. ÎII DYTISCIDES, p. 190. Gen. Dyrisouis, Lm p. 202. Page 204, au lieu de • 3. Dytiscus venfralis, lisez : Di/tiscus verticalis, Say, 4. Dytiscus margin i colli s, lisez: Di/tiscus Gordieri, Aube. L'es- pèce Tnarginicollia tst une espèce Californienne, nous l'avions confon- due avec la Cordieri. Fam. HYDROPHÏLÎDES, Geoffroi, p. 208. Gen. HyDRuiniiLU.»', p. 213. Aux 3 espèces mentiunuJes, ajoutez la suivante : 4. Hydrophile mixte. ITyilrophilns mixtus, Lee. — Long. .38 pce. Noir brillant, l-'roîhorax avec 4 gros points enfoncés près de la base. Elytres ave 3 lignes di' p'tints enfoncés peu apparentes. Pattes noires, les jambes antérieures avec un anneau près de l'extrémité de toutes les cuisses, jaune. Epine métasternale longue et aiguë. — PC. Très reconnaissable par le jaune de ses cuisses. Gen. Hydrobius, Leach, p. 218. Aux 5 espèces mentionnées, ajoutez la suivante : 6. Hydrobie digeste. HydrohUs digestus, Leo. — Long. .10 308 LE NATURALISTE CANADIEN. pce. Noir luisant, les angles postérieurs du prothorax obscuréuiont jaunes. Elytres très finement ponctuées, avec une ligne enfoncée de chaque côté de la suture qui s'cffuce avant d'atteindre la base, s'écar- tant un peu à rextréuiité pour faire place au dernier segment ventral qui s'allonge en une espèce de queue. — PC. De taille un peu plus forte que les espèces 4 et 5 et de forme un peu plus allongée, mais s'en distinguant surtout par son appendice caudal. Fam. VI. SILPHIDES, p. 222. Après le genre Agafhidàim, p. 231, ajoutez le suivant: Grn. Brathine, Brathinus, Lee. TC'te ovale, resserrée en cou postérieurement. Prothorax noduleux, allongé, plus étroit que les élytres à la base. AMteimes grêles, presque filiformes, avec les 3 arlicles basilaires brillants. Hanches antérieures et médianes coniques, proéminentes, contiguës. Pattes longues et grêles. Elytres élargies postérieurement et repliées pour couvrir les flancs. Ce genre, qui ne renferme que deux espèces, a été élevé au r:mg de famille distincte par plusieurs auteurs. Ses formes, à la vérité, en font un type aberrant entre les Silpliides et les Scydménides. Ce sont de petits insectes, de forme allongée, à téguments brillants et lisses, qu'on trouve sur le sol à la racine des graminées. Une seule espèce rencontrée. Brathine net. Brathinus ^litidus, laic. — Long. .18 pce. D'un testacé brunâtre uniforme, poli, brillant. Antennes avec le premier article long et renflé. Frothorax fusilorme, allongé, brillant. Elytres dilatées postérieurenjcnt et embrassant les flimes, polies, luisantes, à demi transparentes, sans stries distinctes. — il. Fam. IX. STAPHYLINIDES, p 234. Gen. Philontiiuh, Curtis, p. 248. Page 730, au lieu de 8. Fhilunthns lo/igipninl.< ; lisez : Philonthus sordidiis, Grav. ; cette dernière espèce ayant été prise comme nouvelle. Gen. AciDOTA, Stepli. p. 259. A l'espèce stdiC'irinnta, ajoutez : 2. Acidote sériée. Acidota seriiUi, Lee. — Long. .25 pce. D'un roux brun uniforme, la tête plus foncée. Prothorax ponctué, rétréci en avant, arrondi sur les côtés. Elytres passablement allongées, parallèles, coupées carrément à l'extrémité, mais avec leurs angles extérieurs ar- rondis. Abdomen fortement rebordé sur les côtés, les segments avec une marKng. .45 jce. Noir avec pubescence jaunâtre. Antennes et pattes, brun-roussâtre. Prothorax allongé, portant sur ses côtés une forte iiupressiun transver- sale vers le milieu. Elytres très finement ponctuées, puboscentes, à stries bien distinctes quoique peu profondes, — R. Se distingue de toutes les autres espèces par les impressions laté. raies de son prothorax. Gen. Melanotuç, Esch., p, 383. Aux 2 espèces mentionnées, ajoutez la suivante ': ADDITIONS A LA FAUNE COLÊOPTÊROLOGIQÙK. 315 3. Mélanote déprimé. Melanotus depreasus, Mels. — Long. 36 pce. D'un roux limn uniforme avec une pubescence blanchâtre. Pro- thorax un peu plus large en arrière, avec un petit sillon au milieu à la base et un autre de chaque côté près Je l'angle postérieur. Elytres ré- tr<^cîes postérieurement, striéos-pnnctuî^es, déprimées. — R. Sa plus petite taille et sa couleur le distinguent facilement des deux autres espèces. Gen. LiMONlUS, Esch,, p. 384. Aux 4 espèces mentionnées, ajoutez ia suivante : 6. Limonie assommée, Limoniua agonus, Say. — Long. 43 pes Noire ; les antennes, les pattes, avec les é'.ytres, roussûtres. Prothorax à pubescence grisâtre, peu rétréci en avant, ses angles postérieurs courts, avec un petit sillon longitudinal au milieu. Elytres roussâtres, à stries peu profondes, pubescentes, passablement convexes. — R. Se distingue surtout de la griseus par sa différence de coloration dans le prothorax et les elytres, et des autres espèces par sa plus forte taille. Gen. Atiious, Esch., p. 287. Aux 2 esj^èoes mentionnées, ajoutez la suivante : 3. Athous acanthe. Athous acanthus, Say. — Long. .33 pees. Brun avec pubescence grisâtre ; tête et prothorax, noir ; antennes et pattes brunes. Prothorax étroit, allongé, ses côtés parallèles, ses angles postérieurs courts. E'ytres déprimées, striées-ponctuées, brunes, légè- rement pubescentes. — R. Bien distinct des deux autres par sa taille et sa couleur. " , Gen. CoRYMBiTKS, Latr., p. 389. Aux 17 espèces mentionnées, ajoutez la suivante: 18. Corymbites moyen. Corymhites medianus, Germ. — Long. .37 pce. Noir, elytres roussâtres. Antennes brunes à l'extrémité, rous- sâtres à la base. Prothorax noir, brillant, à pubescence jaunâtre, rétréci en avant. Elytres roussâtres, larges, très finement ponctuées, à stries peu profondes. Pattes de la couleur des élytrcs. — R. Très rapproché par sa coloration du fnhificus, mais de forme plus trapue, son prothorax plus court, plus rétréci en avant, et ses elytres aussi plus larges et plus courtes. Gen. AsAPllES, Kirb., p. 395. Aux 3 espèces mentionnées, ajoutez les 2 suivantes : Asaphes brévicolle, Asaphes brevicoUis, Lee. — Long. .55 pce. 316 LK NATURALISTE CANAniEN. Brun avec pubescence jaunâtre. Antennes et pattes brunes. ProUiorax en carrd, ses angles postérieurs carénés. Elytrcs parallèles, très finement ponctuées, à stries bien distinctes. — R. Très voisin du memvnviua, ne s'en rli>tingnant çynère qno par sa taille plus petite et ses pattes brunes au lieu d'etre rousses. Asaphes yeux noirs. Asaphes nielaoïophthalmus, Mels. — Long. .48 pce. -Roux; yeux noirs; antennes et pattes roasses. Prothorax allongé, denséinent ponctué. Elytres à stries distinctes, finement ponc- tuées, leur face dorsale quelquefois brune. — II. Bien distinct par sa couleur. Après le genre Asaphes, p. 395, ajoutez le suivant : Gen. Cébrion. Cclrio, Fabr. Tôte non penchée; yeux ronds. Labre uni au front. Antennes insérées sur les côtés du front. Prosternum très court, prolongé en épine. Elytres à épipleures très étroites ; ailes manquant dans les fe- melles. Abdomen à 6 segments libres. Hanches postérieures brusque- ment élargies en une courte plaque protégeant la base de la cuisse Jambes antérieures aplaties, élargies, presque fossoriales. Insectes de bonne taille, que plusieurs auteurs ont élevés au rang d'une famille distincte. Ils diffèrent surtout des autres ElatériJes par les segments libres de leur abdomen, étant au nombre de six, par leurs jambes antérieures aplaties etc. Une seule espèce rencontrée. Gebrion bicolore. Cébrio hiœlor. Fabr. — Long. .60 pce. D'un roux brunâtre ; le dessous avec les pattes et les antennes, nettement roux. Tôte foncée, presque noire. Prothorax un peu plus étroit en avant, ses angles postérieurs allongés et aigus. Elytres finement ponctuées, à stries peu prononcées. — R. Insecte bien rcconnaissable. Fam. XXXI. LAMPYRIDES, p. 401. Gen. PiioTiNUS, DaCost, p. 409. Aux 6 espèces mentionnées, ajoutez la suivante : 7. Photine pyrale. Phothms pi/mlis, Lin. — Long. .50 pce. Roux, avec la tête et les elytres noires. Prothorax semi-circulaire, coupé carré en arrière, ses côtés légèrement relevés, roux avec une tache noire au milieu du disque. Elytres brun foncé roussâtre, mnrginées de roux tant à la suture que sur les bords. Pattes brunâtres. Dessous brun avec l'extrémité des segments jaune. — PC. Bien distinct par sa coloration. ADDITIONS A LA PADNB COLÉOPTÉROLOGIQUE. 317 Gen. PoDABRUs, Westw., p. 415. Aux 3 espècoà mentionn(5es, ajoutez la suivante : 4. Podabre cou-lisse. Fodahnis lœvicoUis, Kirb. — Long, .21 pce. Noir. Prothornx poli, brillîint, un peu plus étroit en avant, son disque partagé en deux bosses par un .-^illon médian. Elytres toutes noires, brillantes, cbargées de nombreuses petites stries transversales. Pattes brunes. — 11. Bien distinct par sa coloration. Fam. XXXV. PTINÎDES, p. 434. Gea. Hadrobreomds, Thoms,, p. 438. Aux 2 espèces mentionnées, ajoutez la suivante : 3. Hadrobregme errant. Iladrobregmus errans, Mels. — Long. .23 pce. Bruu-roussâtre; antennes et pattes roussâtres. Prothorax ar- rondi postérieurement, relevé en bosse au milieu près de la base, fine- ment ponctué. Elytres' à côtés parallèles, à stries ponctuées. — PC. Bien distinct des deux autres par la conformation de son protliorax surtout. Après le genre Anobinm, F;ibr., p. 748, ajoutez les 2 suivants: Gen. Ptilin. F'i.Unux. GeoiïV. Tête ])encliéf; yeux tlistants du protliorax, surtout chez les fe- melles. Antennes distantes à la b i>c, insérées en avant des yeux, flabellées dans les mâles, dentées en scies dans les femelles. Prothorax convexe, arroiidi en avant pour protéger la teto, granuleux antérieure- ment. Hanches antérieures grandes et contig.és, les postérieures très étroites. Patte= fai'olenieut rétructiles ; premier article des tarses plus long que le second. Petits insectes de forme cyliadriqae, qu'on trouve sous les écorces. Deux espèces rencontrées. 1. Ptilin runcorne. FtiUnus rdjicornù, Say. — Long. .15 pce Tête et prothor.ix noirs, elytres roussàtres, r.a<-!,'s et antennes rousses. Prothorax très recourbé, de manière à mettre la face complètement inférieure, muni de points tuberculeux en avant. Elytres roussàtres, finement ponctuées, sans stries distinctes. — R. 2. Ptilin thoraciquo. PtîUnus thoraclcus, Rand. — Long. .12 pce. Entièrement noir avec les antennes et les pattes rousses. Antennes longuement flabellées dans les c?, très courtement dans les Ç. Pro- thorax à peine tuberculeux en avant. Elytres ponctuéea-rugueuses, ù stries peu distinctes. — AC. 318 , LE NATDRALSTE CANADIEN. Sa taille plus petite et sa coloration le font particuliùreiuent dis- tinguer du procèdent. Les iintenncâ flabellées du mâle le rendent tout à fait remarquable. Nous avons trouva ce joli petit insecte en grand nombre, l'dté dernier, sur de vieilles bûches de noyer. Gen. DiNODÈaE. Dliunlerux^ Ste[oints glanduleux et noirâtres; dd, sont les palpes labiaux formés de 4 articles. La fig. 11 nons montre les mêmes pièces vues en dessus. La tig. 12 re- présente l'une des mâchoires grossie; a, est la tige ou corps principal de la mâchoire, munie de cils à son bord interne, b, est le lobe terminal scmbl .blement cilié, c, est le palpe maxillaire composé de 6 articles. On voit dans la fig. ISiune des mandibules grossie pour mieux laisser voir ses dentelures, qui dans la paire s'ajustent exactement les unes dans les autres. Voyons maintenant les mêmes parties dans une tête de Bourdon que représente la iig. 14, a, est le front ou épistome ; b, le labre ; d, les mandi- bules ; e, les mâchoires fort allongées avec les palpes max- illaires,/"; i, la lèvre inférieure ; y A les palpes labiaux; g-, la lanaue, et /e, l'œil. HYMÉNOPTÈRRfS. 359 Les antennes sont extrêmement diversifiées chpz les Hyménoptères; elles sont simples ou flabellées, courtes ou très allongées, coudées ou droites, en massue ou sétiformes, etc., suivant les difîerents gvnres. Leur article basilaire est toujours plus volumineux et souvent fort allongé. Les yeux en ré- seaux sont d'ordi- naire fort dévelop- pés, ils se rappro- chent le plus sou- vent de la forme circulaire, bien qu'ils soient quel- quefois échancrés ou allongés. Les ocelles au nombre de 3, fort rarement défaut ; c'est toujours sur le vertex qu'ils Fig. 14. prennent place. Dans certains Braconides, comme les Agathis, le labre avec les mandibules s'allongent démesurément, de manière à former un bec très apparent. Le Thorax. — Le prothorax qui dans les Coléoptères, les Orthoptères et les Hémiptères prend un tel déloppe- ment qu'il semble former à lui seul la partie médiane du corps de Finsecte, s'efîace en partie dans les Hyménoptères> et n'est plus représenté que par un simple filet ou collier encerclant la partie antérieure du mésothorax. Celui-ci est d'ordinaire fort développé, et presque toujours formé de trois lobes longitudinaux très distincts. Le métathorax est très variable dans sa conformation ; dans certaines espèces, sa partie postérieure se rétrécit en pédicule pour recevoir l'abdomen. Les ailes, comme nous l'avons déjà noté, sont toutes quatre transparentes, à nervures peu .nombreuses et con- stantes dans leur position, ce qui permet d'en faire large- 360 LK NATURALISTE CANADIEN. ment nstige ponr lu distinction des familles et des «genres, il convient par consequent d'en bien connaître les difi'érentes prrties. Fig. 15. La figure 15 nous montre une aile d'Hyménoptère de» plus régulières ; voici rindication de srs différentes parties : — A, base de l'aile; B, sommet ;C. angle externe ou ex- térieur; D angle interne ou postérieur; la, nervure cos- tale; 2 6 nervure sous-costale; 3 7 nervure médiane; 4 8 nervure soas-médiane ; 5 D nervure anale ; 6 9 radius ou nervure cubitale \ a, carpe ou stigma ; b, cellule costale; c, cellule sous-costale; d. d, cellules médianes ; e, cellule anale;/ cellule radicale; g, g", »;, cellules cubitales ou sous- marginales; h, h, h, cellules discoïdales ; i, cellule posté- rieure. Les pattes sont en générai longues et déliées. Les hanches sont le pins souvent allongées et volumineuses, et les trochantins plus développés qu'en aucun autre ordre. Les trochantins, qui dans les Coléoptères ne semblent le plus souvent qu'un appendice superflu à la base de la cuisse, s'interposent ici directement entre la hanche et la cuisse, et le disputant souvent en longueur avec cette der- nière, si bien que les commençants sont quelquefois induits en erreur, prenant le trochantin pour la cuisse, et celle-ci pour la jambe. Plusieurs parties des pattes prennent, dans différents genres, des développements anormaux, parfois fort sin- guliers, que nous ferons connaître en leur lieu propre. L'Abdomen. — Dans la majorité des espèces, l'abdomen, chez les Hyménoptères, ne tilus facile après cela pour les piquer tout à son aise et les faire sécher dans la position que l'on désire. Les nervures des ailes jouant un grand rôle dans la classification des Hyménoptères, il convient de faire dessécher sur des étaloirs toutes les espèces de taille supérieure et même moyenne, afin de permettre facilement l'examen de ces nervures. Nous préférons le cyanure de potassium à toute autre composition pour asphyxier proraptement les insectes, et voici comment nous disposons nos fioles, pour mettre ce poison à l'abri de tout contact immédiat. Nous mettons au fonds d'une fiole de 4 pouces de hauteur environ sur 2 pouces de diamètre, munie d'un goulot de 1| pouce fermant à l'émeri, trois ou quatre morceaux de cyanure de la gros- seur d'une noisette environ, puis nous envoyons sur le tout une pâte de plâtre un peu épaisse, de manière qu'en se desséchant elle forme une croûte unie recouvrant com- plètement tous les morceaux. La porosité du plâtre laisse suffisamment pénétrer les exhalaisons du cyanure, et sa sur- face une fois durcie ne souille en aucune façon les insectes qu on y met. Rien de plus facile alors que de capturer les insectes sur les fleurs, Gruépes, Bourdons, Ichneumons, Andrènes etc. pour les envoyer dans la fiole. Il suffit de quehjues secondes seulement pour priver de tout mouve- ment et amener la mort de ces insectes. Comme le cyanure de potassium se liquéfie par son exposition à l'air, et que la porosité du plâtre ne l'y sous- trait pa& entièrement, nous renouvelons la préparation lorsque nous la voyons passablement altérée. Cependant, des iioles préparées de cette f:içon„ont pu nous servir pen- HYMÉNfOPTÈRE*. 363 daiit pins d'an mois en en faisant un usage presque jour- nalier. Les Hyménoptères se .piquent pour les eolloclions, au milieu du m^sothorax, en avant de l'écusson. C/assificntioit des Hyménoptères. Les Hyménoptères n'ayant encore été qu'assez peu étudiés, du moins dans leur ensemble, subiroat sans aucun doute, de notables changements plus tard, dans la subdivi- sion des familles et des genres, lorsque l'étude et l'observa- tion les auront fait mieux connaître. L'étroite analogie de formes, da)is la plu[>:irt des indi- vidus de cet ordre, en rend la division en familles et en genres fort difficile. Comme le Créateur de l'univers a pourvu chaque être d'organes propres aux fonctions qu'il a à remplir, et que ces fonctions, comme la nidification, la construction de la demeure, la déposition des œufs etc., sont fort variées chez les Hyménoptères, on s'est servi avec avantagi^ de la mo- dification extérieure de leurs organes, pour la subdivision de Tordre en familles. Quant aux genres, la disposition des nervures des ailes, dans la plupart des cas, en a fourni le thème. Et pour les espèces, l'on s'est servi, comme dans les autres ordres, de la coloration — bien qu'elle soit parfois fort variable— de la rugosité, des formes plus ou moins anormales de certaines parties etc , pour les déterminer. Latreille a partagé tous les Hyménoptères en deux sections, eu égard à la manière dont ils déposent leurs œufs, ce sont les Térébrants et les Porte- Aiguillon. Et ces deux grandes divisions sont encore retenues aujourd'hui. Si l'on examine attentivement l'extrémité de l'abdomen des femelles des Hyménoptères, on reconnaîtra que la dis- position de ses différentes parties, eu égard a la ponte des œufs, se rapporte à deux plans bien distincts. Chez les unes, une tarière exsertile, et dans la majorité des cas sail- lante— quelquefois très longue — formée de différentes pièces, leur permet de déposer les œufs à une plus ou moins grande profondeur dans les végétaux où le corps 364 LK NATURALISTF CANADFEN, d'autres insectes propres à servir de nourriture aux larves qui sortiront de ces œufs, ce sont les Térébrauts : Tenthrè- des, Urocèrns, Ichneumons, etc. Chez les autres, cette tarière n'existe pas; les œufs, échappés de l'oviducte, pas- sent dans la cavité anale, qui, en s'ouvrant, les laisse tomber à l'endroit où ils doivent éclore. L'extrémité de l'abdomen de celles-ci ne porte donc ni extérieurement ni intérieure- ment aucune tarière ou oviscapte, mais, par contre, elle est pourvue d'un niguillon exsertile et très délié muni à sa base de glandes contenant un venin particulier très subtil, qui passant dans les piqûres faites par cet aiguillon, produit une douleur vive et très intense, avec souvent tuméfaction subite des chairs voisines de l'endroit attaqué ; ce sont les Porte- Aiguillori : Guêpes, Bourdons, Pompiles, Abeilles, etc* En un mot, les Porte-Aiguillon sont ceux qui jouissent de la faculté de piquer, et les Térébr.nits sont ceux qui en sont privés. Les femelles de certains Térébrants, comme celles des Pimples, des Ophious, des Ichneumons, parviennent sou- vent à faire pénétrer dans la chair leur tarière, lorsqu'on les saisit sans précaution avec les doigts ; mais la piqûre qu'elles infligent n'est pas accompagnée de ce venin qui pro- duit une douleur si subite et si prompte avec les Porte- Aiguillons, la blessure se réduit alors à peu près à la simple lésion des tissus avec introduction d'un certain suc étran- ger qui ne produit jamais qu'une irritation légère et très fugace. Chacune de ces deux grandes divisions se partage en- suite en familles, d'après certains caractères tirés de la conformation de dilierentes parties, bouche, antennes, pattes, ailes etc., les Térébrants en comptant 9, et les Porte-Aiguillons 12. Toutes ces différentes familles sont représentées dans notre faune. La clef systématique qui suit peut servir à les distinguer les unes des autres. HYMÉNOPTÈRES. 365 Clef pour la distinction des Familles des Hyménoptères. 1(18) Femelles dépourvues d'aiguillon, mais munies d'une tarière extérieure plus ou moins longue pour déposer leurs œafs dans les corps plus ou moins solides, végétaux ou animaux, où la larve trouvera la nourriture qui lui convient : TÉRÉBRANTS. TEREBRANTIA. 2( 5 ) Abdomen sessile, uni au thorax par toute l'éten- due de son diamètre ; 3(4) Jambes antérieures avec deux éperons, prothonix plus large que la tête I. Tenthî'édinides. 4(^3) Jambes antérieures avec un seul éi-Ath. en tables de Strûtz ; zurlite ou grammite ; sesqui-silicate de chaux, dédié à Mr. "Waliaston. X Xénolime.— Nom donné par Mr. Beudant, au phos- phate d'Yttria. Xylîoïde. — Imitant les fibres du bois. Ex. Asbeste. YémYe.— Variété de silicate de fer contenant de la chaux. Yu. — Nom donné par les Chinois au Jade ou néph- rète, pierre de rein, pierre de hache, silicate hydraté d'alu. mine et de magnésie. Z Zala. — Nom local du borax, ou borate de soude. Zéasiie.—^om donné par Mr. Engelback Larivière, à une variété de silex résiuite noir. LA MINERVE ET LES NOMS PROPRES. 381 Zéo/îYs.— Silicates alcalins et hydrate's, qr.i S(^ fondent au chalumeau en bouillonnant . t se bou bonll it, (.lu grec, zéâ, je bous ; et li/hos, pierre ) Zircone. ~ Oxide de zirconium. Ji conUmier. '&ird"'' LA MINERVE ET LES NOMS PHOPSES. La Minerve du 17 du courant contenait, à notre adresse, un article de près d'une colonne, passablem^^nt épicé, et dans lequel l'orgueil froissé cherchait à se dé- dommager par des exagérations plus ou moins absurdes. Nous en sommes bien cha^rriu^ mais la vérité nous force à déclarer que la vénérable matrone de notre presse française, malgré sa leçon, en sera quitte pour ses frais de zèle à notre égard, et n'aura pu nous convertir à ses idées. Yoici en deux mots ce qui nous divise pour le mo- ment. La Minerve a horreur des noms propres ; et noa.'^, n(;Us sommes partisan des noms propres. Oui, nous sommes partis n des noms pro[)res, et nous prétendons que plus nous en posséderons, et plus nous offrirons de ressources à notre littérature. N'est il pas vrai que les expressions sont les habits qui permettent à la pensée de se traduire au dehors, et que tant que notre pensée manque de cet habit qui lui convient, elle demeure cachée au dedans de nous, sans que nous puissions sou- vent nous en rendre compte à nous-mêmes? Il y a une différence énorme entre la périphrase et le nom propre. La périj/nrase ne mène au but que par des voies détournées, toujours exposée à s'égarer dans ces dé- 382 LE NATURALISTE CANADIEN. tours, et à fournir à l'auditeur l'occasion de s'attacher à des impressions secondaires, et souvent opposées à celles qu'on, veut produire. Tandisque le nom propre, résumant en lui-même tous ces moyens détournés, va droit au but sans obstacle, tient comme enchaîné l'esprit de l'auditeur à la pensée qu'il exprime, et le force pour ainsi dire à pai- tager l'impression de celui qui lui parle. La périphrase en un mot, tout le monde le reconnaît, est la ressource habituelle de ceux qui manquant d'étude et de connais- sances, ont eu l'imprudence de s'engager sur des terrains r-u'ils ne connaissaient pas suffisamment, ne pouvant trou- vci Vautres issues pour en sortir. Voyez l'écrivain ou l'orateur ««ans études à côté du véritable littérateur. Tan- dis que lo premier, avec ses périphases et ses trivialités, TOUS donne l'idée de ce navigateur en pirogue qui suit les sinuosités des rives d'un fleuve en sondant les fonds des anses et des baies de sa perche ; le second vous apparaît voguant à pleines voiles et sans détours au milieu du grand courant. Or, la Minerve veut être pour le premier, et nous, nous tenons pour le second. Nous entrons chez un architecte : il nous parle d'archi- traves, d'astragales, de doucines, de listels, de congés, etc. ; nous passons ensuite chez un constructeur de vaisseaux, ce sont des varengues, dos carlingues, des étambots, des ge- noux, des gournables, etc.; ailleurs c'est un navigateur qui nous entretient de tillac, de sabords, de misaine, de hune, de baieston, etc., etc. Irons-nous, en entendant ces mots pour la plupart nouveaux, pour nous, crier avec la Minerve que ça " sent le catalogue ?" que ça " frise le pédantisme? " A Dieu ne plaise ; nous estimerons ces gens heureux de pouvoir s'entendre entre eux avec des expressions si faciles et si brèves, et nous regretterons en rougissant presque de notre ignorance, notre infériorité sous ce rapport. La Minerve nous accuse de " vouloir tout faire passer par le microscope ou la loupe," d'exiger, " de gré ou de force que tout le monde se serve du mot technique et du mot technique seulement, toujours et partout." LA MINERVE ET LES NOMS PROPRES. 383 Nous invitons la sage Matrone à faire la preuve d.^ tels avancés que nous tenons pour directement opposés à nos idées. Qu'on revoie nos écrits, pour juger si jamais nous avons pu laisser croire à de si absurdes prétentions. Nous voulons, qu'avant tout, celui qui parle ou qui écrit; le fasse de manière à être compris de ceux à qui il s'adresse ; et c'est ce que nous croyons avoir toujours ob- servé. Mais voici un point sur lequel la Minerve diffère essen- tiellement d'avec nous. C'est lorsqu'il s'agit d'objets nou- veaux et peu connus. La feuille de Montréal, ne veut pas alors entendre parler de mots nouveaux ; si l'objet nouveau, minéral, végétal ou animal peut être utile, elle consentira bien à s'en assurer la possession, mais elle ne voudra pas qu'on l'appelle par son nom, ce sera une chose, une machine, affublée de quelque périphrase plus ou moins triviale, plus ou moins impropre, qui devra servir à désigner cet objet. Et nous, nous voulons qu'alors nous présentions cet objet nouveau au public sous son véritable nom. Lorsqu'on vous présente une personne qui ne vous est pas connue, aurez-vous plus de répugnance à la nommer Chênelong, Pasdeloup ou Marchaterre, que Poulin, Cheval ou Lenoir ? Quelle raison avez-vous de ne pas observer la même rèo-Ie à l'égard de tous les êtres indistinctement ? Nous sommes le premier, pensons-nous, qui avons en- tretenu le public Canadien de la Chrysomèle de la patate* Nous l'avons désignée alors par son nom de Doryphore ou de barbeau de la patate. Mais de suite la Minerve, et avec elle tous les journaux qui ont horreur des noms propres, qui trouvent que notre littérature est suffisamment pourvue sous ce rapport, de maugréer, et de se dire sans doute, que cela sentait le catalogue, que ça frisait le pédantisme Chrysomèle, Doryphore, barbeau de la patate; quel " de- ploiement intempestif de baroquerie scientifique !" — Mais c'est un insecte nouveau, que personne ne connaît, pour- quoi ne pas lui donner de suite sou véritable nom ? — Non, non, il faut l'appeler mouche de la patate. — Mais cet insecte ne ressemble pas plus à une mouche, qu'un chat no 384 LE NATURALISTE CANADIEN. ressemble à un lièvre ; vous allez en donner au public une fausse idée ?— N'importe, il faut dire la mouche do la patate et non le babeau de la patate, ou la Clirywmèle. — Mais enfin, pourquoi encore?— Par ce que (écoutez bien, c'est la Minerve qui parle) " le mot mouche, en français, s'ap- plique à tout insecte qui vole et qui n'a pas été désigné par un autre nom vulgaire." Nous pouvons confondre ici la Minerve avec sa propre définition. Le mot mouche s'applique à tout insecte qui vole et qui n'a pas été désigné par un nom vulgaire. Ce n'est pas " le mot mouche s'applique etc." qu'il aurait fallu dire, mais bien : le mot moucbe est appliqué par le vulgaire à etc. Mais prenons le texte de la Minerve tel qu'il est. La Chrysomèle est un coléoptère ; or tous les coléoptèreo, ici, en Canada, sont désignés par le mot barbeaux ; donc c'est le barbeau et non la mouche de la patate qu'il faudrait dire, comme nous l'avons plus d'une fois suggéré. (Voir page 235 du présent volume du Naturaliste, etc.). La Minerve nous connaît peu évidemment, car pour avoir le plaisir de nous livrer au ridicule, elle nous prête des connaissances que nous n'avons pas. Nous serions bien embarrassé s'il nous fallait faire connaître "les serpents (sic !) et des monstres microscoi)iques grouillant dans nn verre d'eau;" mais s'il nous était donné de nous trouver, avec l'écrivain de la Minerve, en présence d'un savant qui pourrait le faire, il y aurait toute cette différence entre nous deux ; tandis que le diâ5.cile journaliste se scandaliserait d'un tel déploiement de science et crierait au pédaîitisme ; nous, nous admirerions de telles connaissances, et félicite- rions de tout cœur celui qui aurait ainsi le bonheur de les posséder. Le négatif n'est pas toujours coupable, tant s'en faut ; mais il se rencontre souvent avec une dose de fol orgueil qui s'imagine faire compensation à ce qui lui manque par le dédain qu'il sert à ceux qai lui sont supérieurs, et le ridi- cule auquel il s'efforce de les livrer. Nous croyons avoir assez de vertu pour n'être point de ceux-ci, et être capable d'apprécier le mérite partout où. il se rencontre. LA MINERVL tT LKS NOMS PROPRES. 385 La JSIinerve nous dit que les meilleurs écrivains, les tneilleures correspondances officielles et l'Institut de France dans ses comptes-rendus, se sont servi de l'expression moU' che des pommes de terre, pour désigner la Ohrysomèle. Cet avancé nous surprend un peu, car parmi une di- zaine de Revues et journaux d'Europe que nous recevons, nous n'en trouvons aucun qui ait fait usage de celte expres- sion ; et nous sommes porté à croire que si l'Institut de France s'en est servi, ce n'était pas en parlant pour lui- même, mais plutôt en rapportant ce qu'en avaient dit pro- bablement des journaux mal renseignés. Quant à nos journaux Canadiens, nous récusons leur témoignage sur la matière. • Ce n'est pas en répétant les uns après les autres une absurdité, qu'on peut après cela la faire A'^aloir comme une autorité. Comme la Mitierve s'est particulièrement trouvée offen- sée de notre lecture à l'Institut Canadien, telle que publiée dans son Annuaire, on dirait, en lisant son article, qu'elle aurait été chargée officiellement ou du moins par certains de ceux qui nous ont entundu, de nous faire la leçon. JSous croyons pourtant avoir été parfaitement compris du nom- breux auditoire qui nous a prêté la plus scrupuleuse atten- tion tout le temps que nous avons parlé. D'ailleurs tout lecteur peut en juger par lui-même, puisque notre lecture est là, imprimée en toutes lettres. Mais nous avons une preuve de plus que nous ne nous sommes pas oublié dans des étalages inopportuns de mots techniques, c'est V Eve neitient qui nous la fournit. V Evéne- ment,c[\iin' a. pas pour habitude de nous flatter, nous aféJicité tout dernièrement, d'avoir su, dans cette lecture, mettre de côté les termes techniques, pour parler de manière à être compris de tout le monde. TABLES DES GRAVURES. Page. Fig. 1. — Un capitule de Dahlia 25 2. — Fleurs d' Astères 25 3. — Fleurs de Gomphrène 25 4. — Corydnlis cornuta, de grandeur naturelle 173 5. — Une Chrypope avec ses œufs 203 6. — Tetrix lateralis^ de grandeur naturelle 296 7.— Une tête de Guêpe 358 8. — Le labre vu par sa face antérieure 358 9. — Le Labre vu par sa face opposée 358 10. — La lèvre vue en dessous ..,. 358 11,^ — La lèvre vue en dessus 358 12. — Une mâchoire grossie 358 13. — Une mandibule grossie 358 14, — Une tête de Bourdon grossie 359 15.— Une aile d'Hyménoptère 360 16.— Une aile de Tenthrédinide 137 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Additions aux Ichneuiiionides do Québec 5 Additions à la Flore du Canada 2G9 Additions et corrections à la Faune Coléoptérolo!;ic|ue de la Pro- vince de Québec 305, 321 A nos correspondants 171 Bibliographie. — Le Journal d' Agriculture 125. La Rnme de Montréal 126. Science in story 127. Field and Forent 9G. Vick's Floral Guide , 24 Calendrier de Fiore pour 1877 167, 206, 237 Chrysonièle (La) de la pomme de terre 26, 235, 251, 352 Conservation des Champignons. ... 26 Concours d'éloquence française de l'Institut Canadien 319 Courrier {Le) du Canada et L' Evénement 244 Exposition de Philadelphie 27, 50 Faits divers, — Mélanisme 64. Maornitiques gravures 64. Rec- tification 123. Avis 123. Est-ce un nouveau fléau 236. Aux retardataires 276. Ténacité de la vie chez les Mol- lusques 320 Faune Canadienne.— Névroptères 38, 84, 118, 173, 201, 209, 241, 257, 289. Faune (canadienne. — Hyménoptères 346, 353 Feu le Dr. Carpenter 255 Insectes de 1877 349 Instruction (L') Publiciue 33, 06, 97 Mégachile guenille (La) 23, 95 Minéraux (Les) Canadiens... 16, 44, 75, 112, 157, 196, 218, 272, 338, 46. Minerve (La) et les noms propres 381 M. Lafrance et L' Evénement 274 Notre neuvième volume 1 Naturalistes Américains 92 Notre Presse 129, 177, 223 Petite Faune Entomoloj^i(juc du Canada 90 Piqûre des insectes 277 Plantes (Les) mellifères du Canada 70, 105, 168 Sauterelles (Les) 280, 300 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'ESPÈCES. Abies balsaraifora 72 Acer rubrum 72, 168, 206 " sacchaiinum 168 " spicatuin 238 " striatum 238 Achillea millefolium 239 -TS Acidota seriata 308 '^^Ni Acridium appendiculatura. -. 295 " rugosum ,. 295 Actaea alba, 207 " rubra 207 Adiantum pedatum 240 ^-chna constricta 42 " verticalis. 43 " vinosa 43 " Yamaskanensis .... 76 ^sculum hippocastanum 208 Agonoderus comma 296 Agrimonia eupatoria... .110, 238 A^rostis alba 238 ' " stabilis 314 " vulgaris 238 Alaus myops 128, 313 " oculatus 128 Alisma plantage 240 Alnus rubra 71, 168 " viridis -.. 208 Amaranthus albns.... 240 Ambly teles tetricus 10 " perluctuosus 10 Amblytropidia subhyalina. .. 296 Anibrosia arthemitiiaafolia.. . . 240 Amelauchier Canadensis 106, 206 Ampélopsis hederacea 240 Anabolia sordida 258 Anaxipha septentrionalis ... 292 Androchirus luteipes. .. 172, 319 Andromeda poliifolia 239 Anemone aconitifolia 208 " nemorosa 107, 206 " Pensylvanica 107 " Virginiana... 107, 239 Anomoglossus emarginatus. . 306 Antcnnaria plantaginifolia... 206 Anthémis cotula 238 Aphodius vittatus 336 Apins tuberosa 339 Apocynum androsjemifolium . 240 " cannabiiium 240 Aquilegia Canadensis 207 Aralia nudicaulis 207 " racemosa 240 Arcyptera lineata 894 Archangelica atropurpurea . . 169 Arphia sulphurea 300 Arum triphylluni 207 Asaphes brevieollis 315 " melanopthalmus. . . . 316 Asarura Canadense 207 Asclepias Cornuti 169, 240 " incarnata 240 " tuberosa 169 Athous acanthus 316 " rufifrons 336, 352 AtraMne Americana 208 390 LE NATURALISTE CANADIEN. Banchua ferrugineua 14 Barbarea vulgaris 238 Baris confinis 328 Belostoma grande 96 Haldemani 278 Bembidium seralstriatum.. . . 335 Beta vulgaris 170 Belula excelsa 71, 206 " lenta 71,206 " nigra 206 " papyrifera 71, 206 " populifolia 71, 206 " pumila 71 Bittacus strigosus 212 Boros unicolor 172,322 Brachycentrus fuliginosus. .. 261 Brathinus nitidus 308 Brunellu vulgaris Ill, 239 Bulimus pallidior 320 Buprestis Nuttalli 171 Calamagrostis Canadensis 240 Caloptenus atlanis 284, 294 *' bivittatus 284 " femur-rubrum 281, 284, 301 " parvus 284 " spretus 280, 302 " sanguinolentus 294 Caltha palustris 206 Calystegia sepium 239 Camnula pellucida 295 Cardamine hirsuta 207 Carex acuta 208 " aurea 207 " bromoides 208 " gracilliraa 239 " intumesoens 208, 237 " irrita 208 " laxiflora 207, 238 " miliacea 238 " Novae- Atigiae 208 " pallescens 207, 237 " rosea 208 " stelluata 208, 237 " vulpinoidea 208, 237 Carum carvi 238 Carya araara 208 Cassia Marylandica 111 'Castilleja septentrionalis. . . . 207 Catogenus rufus 310 Cebrio bicolor 316 Oelaàtrus scandens 239 Centrinus rectirostris 328 Cerastium arvense 208, 237 " viscosum 208 Cerasus avium 106 " Pensylvanica-. 106, 207 " serotina 106 " Virginiana 208, 238 Ceutorynchus sulcipennis. ... 327 Cicada septemdeciin 236 Cichorium intybus 239 Cicindela punctulata 60 Cicuta maculata 240 Circgea alpina 239 Cirsium arvense 110, 240 " discolor 240 Chauliodes lunatus 121 " pectinicornis 121 Chenopodium album 240 Chimaphila umbellata 240 Chimarrha aterrima 268 Chloealtis Canadensis 296 " subhyalina 296 Chrysanthemum leucanthemum238 Chrysobothris chrysoela 312 Chrysomela deeemlineata 27, 253, 281 Chrysomela clivicollis 235 " multiguttis. . 351, 235 '' multipunctata 351, 235 Chrysopa albicornis 204 " ohi 204 " illepida 204 " latipennis 205 " nigricornis 205 " oculata 204 " plorabuûda 205 " transmarina 204 Chrysosplenium Americanum 168 Claytonia Virginica 73, 168, 206 Clematis Virginiana. .. ..... 239 Colchicura vernale 75 Conium maculatum 169 Convallaria borealis 207 Coptis trifolia 206 Cordulia Uhleri 87 Cornus alba 106, 238 " alterna 238 " Canadensis 207 " oircinata 106. 239 " sericea 106 Corphyra fulvipes 323 Corydalis cornuta 122 TABLE ALPHABÉTIQUE. 391 Corylus Americana 71, 168 Corymbites medianus 315 Crataegus coccinea 106, 207 " crus-galli 106 *' oxyacantha 1 06 " punctata 106, 207 " tomentosa 106, 207 Cryptocephalus mammifer. . . 333 "' Schreibersii. . 333 Cryptorynchus bisignatus.. . 327 '* parochus.... 326 Cryptotgenia Canadensis 238 Cryptothrix coagulatus 260 Cryptus affabilis 13 " imitator 13 ** montivagus 12 " scutellatus 12 Cynoglossum officinale 238 «' Virginicum. 238, 271 Cyphomimus dorsalis 323 Cypripedium acaule 258 " pubescens 239 Dactylus glomeratus 240 Dendropbilus punctulatus. .. 309 Dentaria diphylla 208 Diclytra Canadensis 75 " spectabilis 75 Diervilla Canadensis 239 Dinoderus substriatus 318 Diplax Hudsonica 90 ** rubicundula 89 " Scotica 89 Dirca palustris 206 Dissosteira Carolina 300 Dolopius pauper 27 Dorytomus brevicollis 324 " laticollis 325 Dytiscus Cordieri 307 *' marginicoUis 307 " ventralis 307 " verticallis 307 Ecclisopterix intercisa 259 Elaphidion unicolor. . . . 330, 352 Elater miniipennis 314 Elyruus Canadensis 239 Encoptolopba sordida 300 Epilobium alpinum 240 " coloratum 170 " molle 240 " palustre 170, 240 Epilobium spicatum 170 " tetragonum ...... 240^ Epitheca forci pata 87 " Yamaskanensis 86 Equisetum sylvaticum 206 Erigeronbellidifolium.. 208, 237 Pbiladelphicum. ... 238 " strigosuni 238 Eriocephalum polystachium.. 239 Erirhinus viridis 324 Erythronium Americannm . . 74, 168, 206 Euphorbia helioscopia 240 " maculata 272 " thyraifolia 240 Eupristocerus cogitans 313 Eurymicter fasciatus 330 Euryoniia inda 312,351 Exetastes rufofemoratus 14 Exochus scitulus 15 Esyston variatus 15 Fagopyrum esculentum .... 170 Fagus sylvatica 207 Festuca ovina ,.... 239 " pratensis 239 Fragaria Canadensis... 105,206 " vesca 105, 207 Fraxinus sambucifolius 207 G-alanthus nivalis 75 Galeopsis tetrahit 111,239 Galium aparime 238 " triflorum 238 Gaultheria procumbens 239 Geum Canadense 110,238 " rivale 110,238 '* striatum 238 " triflorum 110 Glyceria Canadensis... 240 Gomphus colubrinus 40 " exilis 40 " fluvialis 39 " fraternus 39 " vastus 39 Gonotropis gibbosus. 329,352 Gratiola Virginica 240 Hadrobregmus errans 317 Halesus indistinctus 259 Harpalus caliginosus 27 " Pensylvanious 27 392 LE NATURALISTE CANADIEN. Hedyotis cserulca 160 Hpiiierobiiis siinulans 176 Ilcliopsiche 262 Uelix (iesertorum 320 " Veatchii 320 Hepathica triloba 72, 168 Horacleum lanatum.... 169, 240 Heteroplectron borealis 263 Hieraciuin arverise 110 Canadense.. 110, 240 " scabrum .... 110 Ilippiscus pbœnicoptera 300 Hif^ter civilis 309 Homogaster Quebecensis. . . . 327 Hydrobius di^estus 307 Hydropbylluin Canadense... 237 Ilydrophilus niixttis 307 lîydropsicbe phalerata 267 Hydroptila albicornis 269 Hylastes porculiis 330 Hypericum coryiubosum, . . . 239 « perfoliatum 239 Ichneumon bimembris 8 " cinctitarsis 7 " citatus 8 " lividalus 10 " pomilius 9 " trizonatus 8 " vaiipes 7 " ve.^cus , 9 siberica 239 Iris versicolor 238 Juglans cinerca 208 -i Kalmia angustifolia 238 « glauca 208 Kœleria cristata 240 Lachnosterna fusca 351 L:ictaca elongata 240 Lsemosaccus plagiatus 326 Lappa communis 110, 240 Larix Americana 206 Ledum palustre 239 Lema trilineata 235, 253, 351 Leontice thalictbroides 207 Lt'ptocerus niger 264 " mentiens 264 *' trausversus 264 Leptura aspera 332 Leptura Canadensis 61 " cordifera 332 " hœiuatites 332 " lœtifica 332 Ijibellula 4 niaculata 88 Limnophilus plaga 244 '' pudicus 243 stipatus 244 " subguttatus . . . 243 " sublunatus .... 243 Linionius agonus 315 Linaria vulgaris 240 Linnea borealis 238 Listronatus appendiculatus. . 324 " latiuseulus . . . . 324 Lithospermum officinale 238 Lobelia iiiflata 239 Lonicera Canadensis 206 " parviflora 238 Ludius abruptus 314 Lunatia héros 60 Luzula compestris 207 " pilosa 207 Lychnis githago 240 Lycopus virginicus 239 Lysimacbia ciliata 240 quadiifolia 239 " striata 240 Macrobasis unicolor 351 Macromia transversa 85 Macroneuia zebratum 266 Malus coronaria 207 Mantispa brunnea 174 " Burquei 174 " varia 174 Medeola Virginica .... 207, 237 Megachile centrunculus. . 23, 95 Melanophila Drummundi-.. 312 Melanotus castanipes.. 337, 352 " depréssus 315 " Leonardi 337 Melilotus albus 111 " officinalis Ill Menispermum Canadense... 240 Mentha Canadensis.... 111,239 " piperita Ill " viridis Ill Mesoleius antennatus 15 Micronychus sulcatus 323 Microrhagus imperfectus. . . . 313 Mimulus rinirens 239 TABLE ALPHABETIQUE. 393 Paramecosoma seriata 311 Paratenetus punctatus 318 Paria atenima 334 " laevicollis 334 Paromalus bistriatus 309 Pastinaca sativa 169 Patrobus rugicollis 207 Pelecinus polycerator 61 Pelecotoma flavipes 322 Penthorura sedoides 240 Petalura Thoreyi 41 Phalaris arundinacea 240 Phaneroptera curvicauda. . . . 293 Pbaseolus vulgaris Ill Pbilonthus longipennis , 308 '* sordidus 308 Photinus pyralis 316 " scintillans 337 Pbryganea cinerea 214 Pbygadeuon crassipes 11 " inbabiiis 11 " rotundiceps ... 12 " segnis 11 Pbylloptera oblongifolia. . . . 293 Phytolacca decandra 240 Phytonomus nigrirostris 324 Piazorinus scutellaris 326 Piazurus subfasciatus 327 Picea alba 208 " nigra 208 Plantago major 239 Platbemis trimaculata 88 Platynus liœbatus 306 Platyphylax circularis 259 '• subfasciatus. . . . 259 Poa annua 207 Podabrus laevicollis 171, 317 Polygonatum multifloruni 107, 207 Polygonum ampbibium 170 ''' aviculare.. 170, 239 " bydropiper 239 " Virginianum. 1 70 Polystœchotes punctatus 202 Pontederia cordata 239 Populus balsamifera 168,206 " Canadensis 168 " grandidentata 168 " pyramidalis .. 73 333 " tremuloides 73, 168 207 Porizon borealis 14 Panorpa debilis 211 Potamogeton perfoliatum 239 " nebulosa 211 Potentillaanserina 238 Mitchella repens 239 Mitrella dipbylla 206 Molanna cit!erea 265 Monacbus sapouatus 333 Monarda didyma 111 Mycetina perpulchra 334 Myosotis palustris 239 Nasturtium natans 238 Nemobius exiguus 292 " septentrionalis. .. . 293 Nemopanthos Canadensis. . . . 207 Neuronia dossuaria 216 " ocellifera 217 *' pardalis 216 " postica 217 " semifasciata 216 " stygipes 217 Neverita duplicata 60 Nitidula ziczac 310 Nupbar Kalmiana 238 Odontomerus Canadensis 16 Œcantbus niveus 292, 351 (Edipoda marmorata 295 " pelliicida 295 '' pbœnicoptera 284 " sordida 295 " verruculata 295 Œdostetbus femoratus 336 Œtiotbera biennis 170, 240 Œslodes tenuieolli? 106 Olistbopus parniatus 306 Orchelimum gracile 293 Orchestes pallicornis 325 Orchis grandiflora 239 " Hookeriana 239 " spectabilis 238 " viridis 239 Orobanche uniflora 239 Oryzopsis asr erifolia 238 Osmoderma scabra 96 Osmorhiza brevistylis.. 208, 237 " iongistylis 208 Osmunda cinnaaiomea 240 Ostrya Virginica 23, 207 Otiorynchus ligneus 323 Pachybrachis atoraarius . Panax trifoliura 394 LE NATURALISTE CANADIEN. Potentllia argentea 110 " Canadensis.llO, 208, 237 " Norvegica 239 " tridentata 110 Piiognathus iDonilicornis. . . . 172 Prunus Americana.. .. 105, 207 Psephenus Lecontei 311 Psocus Novae-Scotiae 61 " sparsus 01 Ptilinus ruficomis 317 " thoracicus 317 Pyrola chlorantha 108 " rotundifolia , . . . 108, 239 " secunda 108, 239 " uniflora 108, 239 Quercus alba 73, 208 " rubra 73, 209 Ranunculus abortiviis 206 " acris.... 170,208, 237 " fascicularis 238 " repens 208 *' sceleratus 238 Ehinoncus pyrrhopus 327 Khodora Canadensis 206 Rhus Canadensis.. 240 " toxicodendron.... 107, 238 " typhina 107 Ribes cynobasti 74, 207 " floridum 207 " oxyacanthoides 74 " briflorum 237 " uvra crispa 74 Ribesia prostrata 207 " rubra 207 Rosa cinnaniouiea 238 Rubus arcticus 207 " Canadensis 110, 207 " idseus 238 '• odoratus 110 *' occidentalis 105 " triflorus 105, 238 " villosus 109 Rumex acetosa 170 " acetosella 208 " crispsus 170 Sagittaria sagittasfolia 240 Salix angustata 72, 206 alba 207 " Candida 72 Salix cordata 72, 206 " discolor 72, 168 " grisea 207 " humilis, 72 " longifolia 72 '< pririoides 168, 206 " rostrata 206 " sericf^a 206 " vitellina 207 Saiubucus Canadensis... 108, 208 ebi.lus 270 pubens 108, 208 Sanguinaria Canadensis. 74, 206 Sanicula Canadensis... 208, 237 Marylaiidica.. 208, 270 Saprinus ferrugineus 310 Saxifraga Virginiensis 208 Scrophularia nodosa 240 Scudderia curvic-mda. 293 Scymnus tenebrosus 334 Senecio vulgaris 239 Setodes albiJa 265 " incerta 265 Piffurdi 205 Sialis infumata 120 Silène influta 239 Sinapis arvensis 109, 238 Sisyrincbium ancops. .. 208, 237 " niucronatum... 208 Slum latifolium 169, 240 " lineare. 109 Sniilacina bifolia 207 " raceniosa 208, 237 Sniilax herbacea 239 Sonchus arvensis 240 " oleraceus 240 Solidago lanceolata 170 latifblia 170 " speciosa 170 " squarrosa 170 Sorbus Americana. 106, 208, 237 " aucuparia 208 Spergula arvensis 238 Spbenophorus ochrous 329 Sphinctogaster lutescens 262 Spiraea opulifolia 110 salicifolia 110, 239 " tomentosa 110, 240 Stachys aspera 111,239 lanata Ill " sylvatica Ill Stellaria longipcs 237 TABLK ALPHABÉTIQUE. 395 Stenobûthnis propinquans. . . 295 Stenophylax argus ,... 257 " ïreiitilis 258 " scabrip^nnis. 258 Strangalia luteicornis. .. 331, 352 Streptop;is amplexifolius. 107, 208 " roseue 107, 206 Struthiopteris gerraanica . 240 Sytnplocarpus fœtidus 206 Syringa vulgaris 207, 237 Systena Hudsonias 334 Tachinus Canadensis 335 Taraxacum deiis-leonis 206 Taxas Canadensis 206 Tetraopes canteriator 27 Tettix cucullata 296 " ornata 296 Thalictrum Canadense 238 " dioicuiu 258 Thlaspi arvense 206, 237 " bursa-pastoris 206 Tiarella cordifblia 207 TUia Americana. 109,238 Trientalis Americana 207 Trifoliura pratense 109, 237 " procumbens.. 109, 238 " repens 108, 237 Trillium erectum ' 168 " erythrocarpum .... 206 Trimerotropis verruculata. . . 300 Triosteura perfoliatum 238 Trogus Canadensis 2 " Copei 3 Typha latifolia 240 Ulmus Americana 72, 168 " rubra 72 Upis coramboides 95 TJrtica Canadensis 240 Urticii procera 240 " puraila 240 Uvularia grandiflora ., 107 " sessilifolia 107 Vaccinium Canadense.. 207, 208 " OBOspitosum 208 '• Pensylvanicum.. . 208 " vitisidsea 238 Vcriitrum viride 240 Verbascum thapsus 240 Veronica Americana 107 " anagallis 107 " arvensis 106 " peregrina.... 207, 237 " Ércutellata 208 serpyllifolia 207 Viburnum lantanoides.. 108, 206 nudum 108, 238 opulus 108, 208 Vicia cracca 111. 239 ' tetrasperma 111, 239 Viola blanda 74, 206 '• cucullata 168, 207 " pubescens 206 " rostrata 208 " sagittata 74 " Silkirkii 207 " tricolor 75 Vitis riparia 239 Xanthium strumarium 239 Xijihidium brevipennis 293 " fasciatus 293 Xylotrechus annosus. . . 172, 331 '• colonus „.. 171 Zilora nuda 321 Ziziaaurea 169, 208 feRHAXAi Page 23, ligne 22, au lieu de : Fournis, lises : Fourmis; 24, " 12, encline, u incliné. 26, " 16, à u • a. 44, " 14, Briuin, (t Uariuin. 45, '' 10, Lodiuin, a Sodium. 45, «' 31, Utrauiuin, li Uranium. 64, " 21, Stiuton, il Stinsou. 64, " 29, de goûts, II des goûts. 71, " 14, tant, II tend. 96, " 14, le pieds, II le pied. 103, " 21, désœvreinent. II désœuvrement. J 55, " 25, bonne fois. II bonne foi. 168, " 7, du bas " MELLIFERE, II MELLIFERES 188, " 13, du haut " refusait, II refusaient. 189, " 25, au lieu de ses colonnes. II les colonnes. 206, " 24, angustata, (i angustata. 206, " 16, en dessous. u on dessus. 229, '' 28, quelles, u quels. 237, - 21, pregrina. u peregrina. 237, " 24, Carx, II Ciirex. 242, " 24, Eperons 1, 2, 3, It Eperons 1, 3, 3. 242, " 25, Eperous 1, 3, 3, l( Eperons 1, 2, S VOL. IX JANVIER, 1877. riiijirl'iu' pa- C, DiRViOAU. No. S2, Kuç Larao.tigni SOMMAIRE SE G£ NUMERO. Nntro Nouvièmo Volume...,., .-.. l Additions aux Ichneuiiionidss de Québec ") Les minéraux canadiens -e * 16 La Mé-achille Guenille - .- 23 Vick's Floral Guide 24 Conservation des cliauipiproons 26 ]ja C/hiypomôle de la patate 26 L'exposition de Philadelphie (junte) ,., 27 ]^e Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par anuéc, payable après la réception du premier numéro de chatjue volume ou nouvelle annve de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou S2.25 en papier américain. ]S. B. — L'abonnement est réduLt à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. 8@p- Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adr^sccs au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : MontVéal : M. J. Godin, 92, rue St. Laurent St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Grermain. PÉPINIÈRE DU VILLAGE DES AULNAIES. ARBRES FRUITIERS & D'ORNEMENTS AUGUSTK 33UPUIS, PROPKIKTAIUE. St. Rocli, Village des Auliiaies, Comte de L'islet, P. Q., CATALOGUE/S rOUJ^AyJS GRATIS HUli VEMANDE. Conditiojas libérales aux membres des Sociétés d'Agriculture et a7(X Cercles Agricoles. The AMERICAi^^ i\A'ii'UIIALIS!^T Apopiihir illustrated monthly ma^razine of Natural History àTrave^ ANNOUNCEMENT FOR 1877. rpHIS JOUl>'NAL I'f popular Natural Science will continue to he ^ pnblisheii liy Mes.er.«. H. 0. HoiGHro.v & Co., Riverside Frees, Cîiniliridge, Mass., iiuder the editorial mànagenient of Dr. A. S. Packaiu», jr., witli the assi.-tunce oi'emiuent men of science. Since Jatinary lt*7(i. the uniount of matter given in each number han been increased over fonner volumes. The typographical dress and iIlustrati(Mis which liave lieretofore given character to, this ma- gazine, have been improved, audit is of a thoroughly popular nature, so as to interest tlie general reader as well as the young naturalist. It will continue to be a journal of science-education and forihe use of science-teachers. ITS FEATURES FOR 1877. In 1876 the latter' haif of the magazine was entirely remodeled, and a department of G liO«R.-iPHl: A-^l> TR.4V El. added. The Department of KOTAI%¥ will be edited as formerly by Prof. G. L. Goodale, ofHçl-Aurd University. Thatot MICROSCOPY will be edited as her ore by Dr. Pt. H, Waid, Troy, New-York. Arrangements have heen made to report the PKOCEbDIiXGS OF Si:ai:.i\'r«FlC SOCItiTIES with great promptness. A digest of ihe l!o:i1cislÀ of Foreign Scii-nfific Journals and ti'an<«uctions will also be given ^each month, together with liie Latest Home atui Foreign Soientiîl*; i^iews- The attention of publishers and teachers is called to critical notices of scientific books, to which especial attention will be given. ARTICLES FOR VOL. XI., 1877. By Profe.ssors Asa Gray, J. D. Whitney, N. S. Shaler, W. G. Farlow, G. L. Goodale, of Harvard University; Professors 0 . C. Marsh, A. E. Verr 11. of Yale College; Mr. A. Agassiz, Hon. Lewis H. Mor- gan. Col. Theodore Lyman, Mr. L. F. Pourtales, Mr. S. H. Scudder, Professors E. D. Cope, F. V. Havden, A. Hyatt: Drs. Elliott Coues, W. H. Dall. C. G. Abbot, Rev.S. Lockwood, J. A. Allen, H. Gill- man, C. C. Parry, R. E. C. Stearns, 0. T. Mason, and other leay Agassiz, Dana, Wyman, Gray, Whitney, Leidy, Cope, Hunt, Dawson. Newberry, Marsh, Verrill, Morse. Gill, Coues, Sou ider. Hagen, Dall, Shaler, Brewer, Ridgway, Parry, Caton, Ab- bott, Farlow Lockwood, Grote, Wa'r.l, and many other scientists. TtRMs : 35 cents a number; $4.00 a year, postage tree. Bound volumes, $5.00; vols. I.-X., 1^40.00; unbound $30.00. Back num- bers supplied. > Remittances by mail should be sent by' a money-order, draft on New York or Boston, or registered letter, to H. 0. HouGurox & Co.. Riverside Pres.s, Canibridge, Muss. H. O. HOUGHTON & COMPANY, corner Beacon and Somerset Sis., Boston. IIURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. Tlio lîiA^ei'side l*x*e!ss, Oa,iiil>ri<.lg-e. CZNTENN AI£?E IjE A Reçu le PRE M I E R P R I X ! MB MMIILB m^SHMTIOMlB Et un DIPLO t: pour LE MEiLLEUR ORGUb UNCKES ^ Dans ^ le |^ Monde ! li@=^ Le Seul 11 a nil oui uni en délions ^1®=^ des Etats-l iiis recevant une 1|S=^ Médaille Internationale, bien H®^ qu'il y eut sept coinpetileurs 11^=* Caiiatliens.^Sî^ Demandez les listes de prix. DOMINION CRGAN GO., BOWMAN JILLF, ONT. Imprimé pur C Dabvbah 82 rue Lainoht.i ne. ' VOL. IX FEVRIER, 1877. No 2 L iiiio .fluno SOMMAIRE ES CE NUMERO. Ji'Instructioii l'ubliciuc 32 Faune Cîiiiadicnne . H'^ Les niiiic^iaux c;madicns (^tutili') l-i Tj'oxposition de Philadelphie (siiite) 50 Faits divers. — Mélanisnie.-^ Magnifiques Gravures . tjl Jje Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, ^2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Tour les Etats-Unis S2 en or ou S2.25 en papier américain. ]N. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur de» élèves dqs collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. J8^^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doiventêtre adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Montréal : M. J. Godin, 92, rue St. Laurent St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Grermain. PÉPINIÈRE BU VILLAGE DES AULNAIES. ARBRES FRUITIERS & D'ORNEMENTS AUGUSTE DUPUIS, PROl'KIETAIRE. St. Roch, Village des Aulnaies, Comté de L'Islet, P. Q., CATALOGUES FOUJiNIS GRATIS SUR DEMANDE. Conditions libérales aux memhres des Sociétés d'Agriculture et aux Cercles Agricoles. LABORIEUSE. Noii-A sommes actuellement en mesure de fournir de l'emploi, Coiistaniim-iu et à la maison, à toutes le» classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit poiy leurs moments de loisir. Occupation nouvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $5 par soirée, et une somme en proportion, en consacrant tout leur temps à cette art'iire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que les honîtues. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adresses et ils seront bien vite convaincus que le genre d'affaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous leur enverrons un ilollar en paiement de la peine qu'ils auront pris de nous écrire. Beaucoup de détails, envoi d'échantillons valant plusieurs dollars pour commencer à travailler et une copie du journal " Home & Fire- side," une des p'us grandes et des meilleures publications illustrées, le tout reçu franco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail permanent et profitable, adressez-vous à George Stinson & Co., Portland, Maine. The AMEeiCAKÎ i^ATUKALÏ^T A popular ill ustrateJ montlily magazine of Natural History & Travel Note. — The ten volumes which have been published form an ele- gantly printed and illustrated Library of American Natural History, invaluable for school, college, and public libraries. They contain standard articles by Agassiz, Dana, Wynian, Gray, Whitney, Leidy, Cope, Hunt, Oawson, Newberry, Marsh, Verrill, M(»rse. Gill, Coues, Scuilder, .Hageii, Dail, Shaler, Brewer, Ridgway, Parry, Caton, Ab- bott, Farlow Lockwood, Grote, Ward, and many other scientists. Tkkms : .S5 cents a number; $4.00 a year, postage free. Bound volumes, $5,00; vols. L-X.. 140.00; unbound $30.00. Back num- bers supplied. Remittances by mail should be sent by a money-order, draft on New York or Boston, or registered letter, to H. 0. Houghton & Co., Riverside Press, Cambridge, Mass. H. 0. HOUGHTON & COMPANY, corner Beacon and Somerset Sis., Boston. HURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. The R.i>'ersicle IPress, Ca,iiil>i'irei)ant les ('(jlédptères, sera prêt à être livrés aux sonyeripieurs dans quelques jours. Ce volume, sur bon f)apier, compte près de Mui) pages. Le pr.x tel qu'"ftiiJion'cê sera main- tenu à $2 pour les souscripU'urs, mais il sera de î-3 pour len iiwii-oii.-i;r,|.- teur-f. Nous avons l'e,<- c- lu d'une publication si dispendieuse, que le débit ne pourra caivrir que par- tiellement, nous mettra dans la nécet^sité d'ai.dr pans délai contre les reuir- dataires. Tous ceux qui ajouteront 25 centins à leur sou>cripii"n. c'est-à-dire qui enverront $2.2ô, recevront /ra«('o, par la mail •, une niTi^rnifique gravure (le 21 X oO pouces, à leur cb.oi.v parmi les 1-0 sujets énumérés pins !i::s. Aux abonnés du NATURALISTE : Tour les abonnés qui, d'ici au 1er Avril prochain, nous t'eruTit parvenir leur abonnement pour l'année courante, avec les arrèr.i'jes s'd s'en iruuve. en ajoutant de plus 25 centins pour en paver le port, r< cevront /ranco une magnitique gravure, de la valeur de $5 à ïlâ eii détail, à leur choix parnu les 10 sujets qui suivent : 1 Les trois Grâces de 24X34 pouces, 2. La Charité 19x30 3. La Vérité 19x30 4. La Promesse de Bien 19 X 30 5 L'Enfant Prodigue 24x34 6. Le Bon Pasteur 19x30 7. Le dernier coup de feu de la Vedette 24x30 8. Le^ aimables Servantes de la Charité 24X30 9. La Belle Charité C4x30 10. La Parabole du Semeur 24 x 30 N. B. — Ceux qui ont déjà payé, peuvent de inême rec, voir celle jivinn' en envoyant 25 centins. ^l'If^fl Ne peuvent être gagnés par ciiiKjiie aL'cnt, chaque nuMS, d:ins le ^iJj^^ genre d'affaires qiu' nous pnur-tiivons, mais ceux (pii vi iii.i.t travailler peuvent laire facdenniit une douzaine u'e dollars par jour dans leur propre localité. Nous manquons d'espace pour do'niu r .les explications j)ar le j)résenl avi.s. Affaires agréables et hon.)r;«l)!es. N(.us vous fournirons un équipemenl^coinplet i-'kaxdo. Cette occupation ra|)pnite plus qu'aucune autre. Détails franco. Ecrivez ( t vous vt-iiiz. Lesfermi>rs et les mécanicieiLS, leurs fils et fdies, et tous ceux qui liemandent- de l'ou- vrage rémunérateur, à la mai.-«on, doivent nous écrire et ils ap[)ren'lr ont a connaître tcais les détails concernant ce travail. Actuellement c'ei-t le \n>\\ temps. Ne tardez pas. Adressez : TRUE & Co, Aiigu:ta, Maine. ^%^^ imiiriiiii' )ie recevoir cette prime en envoyant 25 centins. Or, •' Sammy Tubbs, the Boy Doctor, anpace pour ilonner oes [explications par le présent avis. Affaires agréables et honombles. Nous • vous fournirons un èquipenu-nt complet kkaxco. Cette occupai ion rapporte L plus qu'aucune autre. Détails franco. Ecrivez et vous verrez. Les fermiers 111/ et les mécaniciens, leurs fiis et filles, et tous ceux qui demandent de l'ou- vrac^ rémunérateur, a la mai.-on, doivent nous écrire et ils appret)dront à connaître tous les détails conce-rnant ce travail. Actuellemein c'est le bon temps. Ne tardez pas. *■ Adressez: TRUK & Co, Augu-^ta, Maine, Imprimé par 0. Dabvrat 82 r\ie l-ain'>iitai;nf . VOL. IX. AVRIL, 1877. No. 4. IiiiprimO |rir (\ Dahvk.u', .S2. line l.;ini(pntii"T SOMMAIRE BE CE NUMERO. L'Instruction Publique 97 Les plantes mellifères du Canada Çsuite) 105 Les minéraux canadiens (suite) 113 Faune Canadienne (sMi^e) 118 Avis » 123 Informations 123 Bibliographie ••_ 125 Le Naturaliste- Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. • Pour les Etats-Unis $2 en or ou S2.25 en papier américain. Is. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. g!^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du Naturaliste : Montréal : M. J. Godin, 92, rue St. Laurent St. Hyacinthe: M. le Dr. St. G-ermain. PÉPINIÈRE DU VILLAQE DES AULNAIES. ARBRES FRUITIERS & D'ORNEMENTS AUGUSTE DUPUIS, PROPRIETAIRE St. Roch, Village des Aulnaies, Comle de L'islet, P. Q., CATALOGUES TOUUNIS GRATIS SU H DEMANDE. Conditions îibétaîes aux membres des Sociétés d^ Agriculture et aux Cercles Agricoles. LA CLASSE LABORIEU Nou3 sommes actuellement en mesure de fournir de l'emploi, constamment et à la maison, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit pour leurs moments de loisir. Occupation nouvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $5 par soirée, et une somme en proportion, en consacrant tout leur temps à cette affaire. Lés jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que le^1 hommes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adresses et ils seront bien vite convaincus que le genre d'affaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous leur enverrons un dollar en paiement de la peine qu'ils auront pris de nous écrire. Beaucoup de détails, envoi d'échantillons valant plusieurs dollars pour commencer à travailler et une copie du journal "Home & Fire- side," une des plus grandes et des meilleures publications illustrées, le tout reçu franco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail permanent et profitable, adressez-vous à George Stinson & Co., Portland, Maine. The AMEKÎCAM I^'ATUKALï.Vi^ A popular illustrate J monthly magazine of Natural History & Travel Note. — The ten volumes which have been published form an ele- gantly printed and illustrated Library of American Natural History, invaluable for school, college, and public libraries. They contain standard articles by Agassiz, Dana, Wyman, Gray, Whitney, Leidy, Cope, Hunt, Dawson, Newberry, Marsh, Verrill, Morse. Gill, Cones, Scuddei-, Hagen, Dall, Shaler, Brewer, Ridgway, Parry, Caton, Ab- bott, Farlow Lockwood, Grote, Ward, and many other scientists. Terms : 35 cents a number; $4.00 a year, postage free. Bound volumes, $5.00; vols. L-X., $40.00; unbound $30.00. Back num- bers supplied. Remittances by mail should be sent by a money-order, draft on New York or Boston, or registered letter, to H. 0. Houghton & Co.. Riverside Press, Cambridge, Mass. H. 0. HOUGHTON & COMPANY, corner Beacon and Somerset Sis., Boston. HURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. The R,iversiclo IPres'S, Caiiibi'Klg-e. PETITE FAUNE ENTOMOLOGIQUE DU CANADA. Voi,. I. Insectes Coléoptères. 800 pages in-1 2, illustré, Prix $3. A n.\ sciuscriptfurs |2. A vendre à l'imprinierie de M. C. Darvean, 82, Rue de la Muntagne, Québec. Tous ceux qui ajouteront 25 centius à leur Fou!=cription. c'est-à-dire qui enverront $2.25. recevronl/ranfio, par la mail -, une magnifique gravure de 24 X 30 pouces, à leur choix parmi les 10 sujets énumérés plus bas. Aux abonnée du NATURAIJSTE : Tous les abonnés qui, d'ici au 1er Avril prochain, nous feront parvenir leur abonnement pour l'année courante, avec les arrèraiies s'il s'en trouve, en ajoutant de plus 25 centins pour en payer le port, t^cwyouI franco une maguitique gravure, de la valeur de %b à $15 en détail, à leur choix jrarmi les 10 sujets qui suivent : 1. Les trois Grâces de 24x34 pouces. 2. La Charité 19x30 3. La Vérité 19x30 4. La Promesse de Dieu 19x 30 5. L'Enfant Prodigue 24x34 6. Le Bon Pasteur 19 X 30 1. Le dernier coup de feu de la Vedette 24x30 8. Les aimables Servantes de la Charité 24X30 9. La Belle Charité 24x30 10. La Parabole du Semeur 24 x 30 N. B. — Ceux qui ont déjà payé, peuvent de même recevoir cette prime en envoyant 25 centins. SCIfr:^€E ii^ 8TORY; Or, " Sammy Tubbs, the Boy Doctor, and Sponsie, the Troulilesome Monkey ", is the title of a series of five volumes by Ur. E. B. Foote, author of Plain Home Talk &c. In this series, scientific knovvle(lge, exciting inci- dent and drollery, are inextricably uiixed, for the amusement and instruc- tion of the younger, and the entertainment and impiovenient of the older ones. The volumes are of uniforme size. Price $1 each, tor plain binding; $1.50 for red lined edition, suitable tor holiday presents. Sent by mail, on receipt of the price. Address ; Murray Hill Publishing Company, 129 East 2Hth St., New York. 0r|r|f| Ne peuvent être gagnés par chaque agent, chaque mois, dans le «D«#«I«J g^'""^ d'affaires que nous pour.-uivons, mais ceux qui veulent travailler peuvent faire facilement une douzaine de dollars par jour dans leur propre localité. Nous manquons d'espace puur l gc et des poumons. Nous sommes tellement sûrs de leur etiet, que pour vous convaincre qu'il n'y a là aucune blague, nous en- verrons à tout patient une boite d'e$!»ai par la jualle gratuitement. Nous ne vous demandons aucun argent avant que vous ne soyez convaincn de la vertu curative de ces poudres. Si vous avez quelque souci de votre vie, ne ditïerez pas de taire l'essai de ces poudres qui vous guériront radicalement. Prix d'une grande Uîte $3, envoyée par la nmlle à tout enihoit du Canada et de» Etats-Unis sur réception du jjrix. Adressez : ASH & liOEBlNS, .360, Fulton Street, Brooklyn, N. Y. Carte de Schederde la Mer Noire, de l'Asie Mineure, du Caucase, du Mi'ii de la Russie, de la Roumanie, et de l'Est de la Turquie, gravée sur pierre, soiiineusenient imprimée et coloriée. Eclielle l à 3,000,000. 22 sur 28 pouces. Prix, pliée dans un couvert, $0.40. Cette carte a été compilée avec le plus grand soin sur les nio lèles les plus récents et les plus sûrs. Elle présente d'un coup d'œil, le théâtre de la guerre, tant en Europe qu'en Asie. Publiée par E. Steiger, 22 et 2t Frankfort Street, New-York, qui en enverra de suite «les copies par la malle sur réception du prix. Le même éditeur est préparé à publier des cartes additionnelles de la giu-rre, du moment que le besoin s'en fera sentir. The AMEHICAM .^^ATUKALIST A popular jliustrale J montlily magazine of Natural History & Travel Note. — The ten volumes which have been published form an ele- gantly printed and illustrated Library of American Natural History, invaluable tor sciiool, college, and public libraries. Tliey contain standard articles by Agassiz, Dana, Wyman, Gray, Whitney, Leidy, Cope, Hunt, Dawson, Newberry, Marsh, Vcrrill, Morse Gill, Coues, Scudder, Hagen, Dall, Shaler, Brewer, Ridgway, Parry, Caton, Ab- bott, Farlow Lockv/ood, Grote, Ward, and many other scientists. Tki:m.s : 35 cents a number; $4.00 a year, postage free. Bound volumes, $5.00; vols. L-X., .1=40.00; unbound .'$30. 00. Back num- iiers supplied. Kemitlances by mail should be sent by a money-order, draft on New York or Boston, or registered letter, to H. 0. HoUghton & Co., Riverside Press, Cambridge, Mass. H. 0. HOUGHTON & COMPANY, corner Beacon and Somerset Sts., Boston. HURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. The ïîivex-sitle Ir*rews, Caiiiljridgj'e. _ Laborieuse; Nous sommes actuellement en mesure de fournir de l'emploi, constamuient et à la maison, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit pour leurs moments de loisir. Occupation nouvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à |5 par soirée, et une somme eu proportion, en consacrant tout leur temi^s à cette affaire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que les hommes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adresses et ils .seront bien vite convaincus que le genre d'aftaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous leur enverrons un dollar en paiement de la peine qu'ils auront pris de nous écrire. Beaucoup de détails, envoi d'écluintillone valant plusieurs dollars pour commencer à travailler et une copie du journal '^ Hoiue & Fire- side," une des plus grandes et des meilleures publications illustrée.s, le tout reçu franco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail permanent et profitable, adressez-vous à GfiouaE Stinson & Co., Portland, Maine. 17% P'ORTRAIÏ DE GRANDEUR NATURELLE DE gravé par W. E, Marsliall, l'un des j)lu8 célèbroR (graveurs de V An>érique. l'rix $1 par copie, .«ur bciin papier portant un f'ac simile de la sitrnature autographe de Sa Sainteié. (t:^* -^t-*'**'^»^ s. -ÇO Termes liliératix aux ajj;enis actifs, hommes ou lemmes. Pour éviter toute perte de temps en correspondancefi, sur réception do 50 centins, nous enverrons de suite un lot aux agents, lesquels 50 et.s. leur seront remis du moment qu'ils auront vendu 25 copies. Adressez-vous à Oscar Marsliall, 697 Broadway, New- York, spécifiant quelle circonscrip- tion voue voulez vous réserver comme agent. ^ i;^- Ecrivez de suite. °^a >:pilkpsïs: ou haut-hial. •Guorison certaine -Point de blautie — pai- PuMM^e pendant nn mois de<<« c-élèbr«>!>> poiidre^i dn Dr. r. Goulard est le seul médecin qui se soit, fait une spécialité de cette élude, et comme il esta notre connaissance que des milliers de patients ont été suerl» permailemnïCBït par l'usage de ces poudres, nouN garantissiNOnN une guérison parfaite daii.M toiia les cas, ou ni us nous engageons à remettre l'ai-^eEit re«;?n. Tous les patients devraient de suite Caire un essai de ces poudres, pour se convaincre de leur puissance curative. Prix des grandes lioîie> $'^, ou 4 bûtes pour $10, envoyées par la malle dans toute phice des Etals-Unis et du Canada 8ur réception du prix, ou par l'Express, C. O. D. Adressez : ^ ASH & ROBBINS, HGO, FuIfoM Street, Brooklyn. N. Y. Faune Xîntomologique du Canada Les Coléoptères, paf l'Abbé Provancher, 800 pages in-1'2, illustré, prix $.3. Or, " Sammy Tubbs, the Boy Doctor, and Sponsie, the Troublesome Monkey ", is the title of a series of five volumes by Dr. K. B. Foote, author of Plain Home Talk &c. In this series, scientitio knowledge, exciting inci- dent and drollery, are inexiiicably mixed, for the amusement and instruc- tion of the younger, and the entertainment and imjirovement of the older ones. The volumes are ot unitbrme size. Price $1 each, for plain binding; $1.50 for red lined ediiion, suitable for holiday presenls. Sent by mail, on receipt of the price. /s Address : Murray Hill Publishing Company, 129 East 2.Sth St., New-York. tf'flflfl ^^® peuvent être gagnés par chaque agent, cliaque mois, dans le ibljwtl î^eiire d'affaires (jne nous poursuivons, mais ceux qui veulent travailler peuvent faire facilement une douzaine de dollars par jour dans leur propre letcalUé. Nous maiwpions d'e-pace pour donner .les explications par le présent avis. Atlaires agréables et honorable.-. Nous vous fournirons un é(iuipement complet KiiANco. Celle occupation ra|)porte plus qu'aucune autre. Uéiails kkanco. Ecrivez et vous verrez. Les fermiers et les mécanicien.s, leurs li's et filles, et tous, ceux qui deuiandenl de l'uu- vra<^e rémunérateur, à la maison, doivent nous écrire- et ils apprendront à connaître tous les détails concernant ce travail. Actuelleimuil c'est le bon temps. Ne tardez pas. Adressez ; TRUE & Co, Augu.-ta, Maine. Imprimé p.ar C. Dàbtrac 82 rue Lamontagné. VOL. IX. JUIN, 1877. No. 6 liii|,iiiiiô |..irC D.MiVK.a', SJ, Kuo L;iiiioniii''iio. SOMMAIRE DE CE NUMERO. Notre Prv'ssc ^** Les minéraux canadiens (sidte) l'J(j Faune Canadienne (^miilc) •"•••.< 301 Calendrier de Flore pour 1877 oOG ]je Naturaliste Canadien paraît vers le 35 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par annr. Ki!<«sii(;r pour la consoinplion. Ces poudres sont la selile préparation connue \Hmv guérir la Cuiisoniption et toutes lea maladies de la gorge et des poumons. Nuns sommes telieinent sûrs de leur etl'et, que pour vous convaincre qu'il n'y a là aucune blague, nous en- verrons à tout patient une boite d'essai par la malle gratuitement. Nous ne vous demandons aucun argent avant que vous ne soyez convaincu de la vertu curative de ces poudres. Si vous avez quelque souci de votre vie, ne différez pas de taire l'essai de ces poudres qui vous guériront radicalement. Prix d'une grande boîte .f.S, envoyée par la malle à tout endroit du Canada et des Etats-Unis sur réception du prix. Adressez: ASH à ROBBINS, :)00, Fuit. m Slreet, lîmoklyn, N. Y. Carte de iScheder de la Mer Noire, de l'Asie Mineure, du Caucapc, du Midi de la Russie, de la Rouiuanie, et de l'Est de la Turquie, ,i:;ravée sur pierre, soigneusement imprimée et coloriée. Echelle 1 à o, 000, 000. 22 sur 28 pouces. Prix, pliée dans un couvert, $0.40. Cette carte a été compilée avec le plusgrand soin sur les modèles les plus récents et les plus sûrs. Elle présente d'un coup d'œil, le théâtre de la gnerre, tant en Europe qu'en Asie. Publiée par E. Steiger, 22 et 2+ Frankfort Street, New-York, qui en enverra de suite ile.s copies par la malle sur réception du prix. Le même éditeur e=t préparé à publier des cartes additionnelles de la guerre, du moment que le besoin s'en fera sentir. The AMEIlICAi^^ .^"ATUIlALïî^T A popular illustrated monthly magazine of Natural History & Travel Note. — The ten volumes which have been published form an ele- gantly printed and illustrated I^ibrary of American Natural History, i"^nvalualile fur school, college, and public libraries. They contain standard articles by Agassiz, Dana, Wyman, Gray, Whitney, I^eid}', Cope, Hunt, Dawson, Newberry, Marsh, Verrill, Morse Gill, Coues, Scu.lder, Hagen, Dall, Shaler, Brewer, Ridgway, Parry, Caton, Ab- bott, Farlow l^ockwood, Grote, Ward, and many other scientists. TKiiMS : 85 cents a numlier; $4.00 a year, postage free. Bound volumes, $5.00; vols. I.-X., $40.00; unbound $H0. 00. Back num- bers supplied. Remittances by mail should be sent by a money-order, draft on New York or Boston, or registered letter, io H. 0. Houghton & Co., Riverside Press, Cambridge, Mass. H. 0. HOUGHTON & COxMPANY, corner Beacon and Somerset Sis., Boston. HURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. Tlie Hiversicle fres^s, Camlbi-iclgre. ^ À LA CLASSE LABORIEUS Nous sommes actuellement en mesure de fournir ae l'ei.iploi, constamment et à la maison, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit pour leurs moments de loisir. Occupation nouvelle, laci le et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $5 par soirée, et une somme en proportion, en consacrant tout leur temps à cette atlaire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que les hommes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adresses et ils seront bien vite convaincus que le genre d'afTaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous leur enverrons un dollar en paiement de la peine qu'ils ai;ront pris de nous écrire. Beaucoup de détails, envoi d'échantillons valant plusieurs dollars pour commencer à travailler et une copie du journal " Home & 1< ire- side," une des p'us grandes et des meilleures publications illustrées, le tout reçu franco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail permanent et profitable, adressez-vous à Geohge ariNsoN & Co., Portland, Maine. PORTRAIT Dl-: GRANDEUR NATURELLE DE gnivé par W. E, Marsluill, l'un des plus célèlires graveurs de l'Amérique. Prix 11 par copie, sur lioau papier portant un tac simile de la signature autographe de Sa Sainteté, {ry- Ajs-cnts r. C«oulard. Pour convaincre les patients que ces poudres produiront l'effet qu'on en an- nonce, nous leur enverrons sans charge, par la malle, une boîte pour en faire l'essai. Coîume le Dr. Goulard est le seul médecin qui se soit fait une spécialité de cette étude, et comme il esta notre coimaissance que des milliers de patients ont été guéris perinanemnient par l'usage de ces poudres, nous garantissons une guérison parfaite dans tous les cas, ou nous nous engageons à remettre l'argent reçu. Tous. les patients devraient lie suite faire un essai de ces poudres, pour se convaincre de leur puissance curative. Prix des grandes boîte- $3, ou 4 boites pour §10, envoyées par la malle dans toute place des Etats-Unis et du Canada sur réception du prix, ou par l'Express, 0. 0. D. Adressez : ASH & ROBBINS, H60, Fulto'i Street, Brooklyn, N. Y. Faune JZIntcmologique du Canada Les Coléoptères, par l'Abbé Provancher, 800 pages in-12, illustré, prix $o. SCII^Jrbs, the Boy Doctor, and Sponsie, the Troublesome Monkey ", is the title of a series of five volumes by Dr. E. B. Foote, author of Plain Home Talk &c. In this series, scientific knowledge, exciting inci- dent and drollery, are inextricably udxed, for the amuh-ement and instruc- tion of the younger, and the entertaiiHuent and improvement of the older ones. The volumes are ol nndbrmesize. Price $1 each, for plain binding; $1.50 for red ]in«d edition, suita-iile for holiday present.',.' Sent by mail, on receipt of the price. Address : Murray Hill Publishing Company, 129 East 2sth St., New-York. A#|n|l Ne peuvent être gagnés par cliaqne agent, chaque mois, dans le ^y JjJI genre d'affaires que no>is poursuivons, mais ceux qui veulent travailler peuvent faire facdtment une douzaine de dollars par jour dans leur propre localité. Nous nuinquons d'espace pour doniuM* des explications par le présent avis. A llaires agréables et honorable.-. Nous vous Ibnrnirons un équipement complet fuan'co. Cette occupation rapporte plus qu'aucune autre. Déiails t'iiANCo. Ecrivez et vous verrez. Les fermiers et les mécaniciens, leurs fils et filles, et tous ceux qui demandent de l'ou- vrage rémunérateur, à la maison, doivent nous écrire et ils apprendront à connaître tous les détails concernant ce travail. Actuellement c'est le bon temps. Ne tardez pas. Adressez : TRUE & Co, Augusta, Maine. imprimé par C. Dabvrau 82 rue Lamontagne. vol.. IX. JUIIiLET, 1877. liii|.niiM' )ir C l)ua-i;Ai', S\ I.uc l-;imi.ni SOMMAIRE SE CE NUMERO. Faune Canadienne (sni/f) 209 Les minéraux canadiens (suifi^) 218 Notre Presse 223 Filts Divers 235 C Icndrier de Flore pouP Ju'n 1877 237 Jjc Naturaliste Canadien paraît vers le 15 dechnqup mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, S2 par année, payable après la réception du premier numéro de ehaq.ue volume ou nouvelletlinhée de publica- tion. Pour les Etats-Unis S2 en or ou S2.25 en papier américain, . ><. B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant diseontinucr son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque vohime ou de chaque année de publication. 8@" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapKouge^ Québec. Agents du Naturaliste : Montréal : M. J. Godin, 92, rue St. Laurent St. Hyacinthe : M. le Dr. St. Grermain. CONSOMPTION SUREMENT GUERIE. Tous ceux souffrant de cette maladie qui dé.ojrent leur gnérison devraient essayer les célèbres poudreM »a.i par la malle gratuitement. Nous ne vous demandons aucun argent avant que vous ne soyez convainci' de la vertu curative de ces poudres. Si vous avez quelque souci de votre vie, ne différez j)as de taire lessai de ces potkdres qui vous guériront radicalement. Prix d'une grande boîte $'^, envoyée par la înaîle à tout endroit du Canada et des Etats-Unis sur réception du prix. Adressez: ASH & ROBBINS, :î60, Fulton Street, Brooklyn, N. Y. CARTES DE LA. OTJERRE. Carte ile Schederde la Mer Noire, rie l'Asie Mineure, du Cancape, (in Midi de la Ru.'^^iie, de la Roumanie, et de l'Est de la Turquie, gravée sur pierre, Poies-ss, Cambridgre. 1^ À LA CLASSE LABORIEUSE. Nous sommes actuellement en mesure de fournir ae l'emploi, constamment et à la maison, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit pour leurs moments de loisir. Occupation nouvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $5 par soirée, et une somme en proportion, en consacrant tout leur temps à cette affaire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que les hommes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adresses et ils seront bien vite convaincus que le genre d'affaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous leur enverrons un dollar en paiement de la peine qu'ils auront pris de nous écrire. Beaucoup de détails, envoi d'échantillons valant plu.sieurs dollars pour commencer à travailler et une copie du journal " Home & Fire- side," une des p'us grandes et des meilleures publications illustrées, le tout reçu fuanco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail permanent et profitable, adres?ez-vous à Gkorge Stinson a Co., J\irllatid, Maine. PORTRAIT DE GRANDEUR NATURELLE DE gravé par W. E, Marsliali, run des plus célèbres graveurs de l'Amérique. Prix $1 par copie, sur bean papier portant uu fac simile de la signature autographe de Sa Sainteté. (J;^ Ajsreuts cleiiiaiiclos. ^ÇS^ Termes lil éraux aux agonu, actifs, hommes ou t'ennnes. Pour éviter toute perte tie temps en correspondances, sur réception de 50 centins, nous enverrons de suite un lot aux agents, lesquels 50 ets. leur seront remis du moment qu'ils? aiiroiit vendu 25 copies. Adressez-vous à Oscar Marshall, 697 Broadway, New-York, spécifiant quelle circonscrip- tion vous voulez vous réserver com^ie agent. J8@°- Ecrivez de suito. °^a JtPlLKF^lE ou IIAUT-HÎAL. Guérjsoii certaine —Point d« blague — par Tusn^e pendant un moiis des célèbres poudres du Dr. Goulard. Pour convaincre les patients que ces poudres produiront l'etlet qu'on en an- nonce, nous leur enverrons sasBS charge, par la malle, une boîte pour en faire l'essai. Comme le Dr. Goidard est le seul médecin qui se soit fait une spécialité de cette étuiie, et comme ii esta notre connaissance que des milliers de patients ont été guéris perBnaneninient pur l'usage de ces poudres, nous garantissons une guérison parfaite dans tons les cas, ou nous nous engageons à remettre l'argeiit reçu. Tous les patients devraient de suite faire un essai de ces poudres, pour se convaincre de leitr puissance curative. Prix des grandes boîte~ $3, oti 4 biites pour $10, envoyées par la malle dans toute place des Etat.s-Unis et du Canada sur réception du prix, ou par l'Express, C. 0. D. Adressez : ASH & ROBBINS, .S«0, Fulto!i Street, Brooklyn, N. Y. Faune Hntomologique du Canada l Les Coléoptères, par l'Abbé Provancher, 800 pages in-12, illustré, prix $3. Or, " Satnmy Tubbs, the Boy Doctor, and Sponsie, the Troublesome Monkey ", is tlie title of a series of five volumes by Dr. E. B. Foole, autluir of Plain Home Talk &c. In this series, scientific knowledge, exciting inci- dent and drollery, are inextricably mixed, fur the amusement and instruc- tion of the younger, and the entertainment and improvement of the older ones. The volumes are ol uniforme size. Price $1 ieach, for plain binding; $1.50 for red lined edition, suitalile for holiday presents. Sent by mail, on receipt of the price. Address : Murray Hill Publishing Company, 129 East 2Sth St., New-York. ^000 ^^^ peuvent être gagnés piar chaque agent, chaque mois, dans le ^^^^ genre d'affaires que nous poursuivons, jnais ceux qui veulent travailler peuvent faire facilement une douzaine de dollars par jour dans leur propre localité. Nyus manquons d'espace puur donner des explications par le présent avis. Affaires agréables et honorables. Nous vous foiinurons un équipeinent con\plet fkanoo. Cette occupation rap})orte plus qu'aucune autre. Déiails fr.\ncx>. Ecrivez et vous verrez. Les fermiers et les mécaniciens, leurs fils et filles, et tous ceux qui demandetit de l'ou- vrajb rémunérateur, à la maison, doivent nous écrire et ils apprendront à connaître tous les détails concernant ce travail. Actuellement c'est le bon ten»ps. Ne tardez pas. Adfes.aea : TRUK & Co, Angu ta. Maine. Imprimé par C U^rvrai; 82 rue Laïuuata^no. vol.. IX. AOUT, 1377. No. 8. Itll'tiUlt p;ir C DvKVKU' --. Mu SOMMAIRE M CE NUMERO. Faune Canadienne (smte) 241 Le Coiirritr du Canada et l'Evénement 244 La Chiysonièlc (Je la Ponnne de terre 251 Feu le Dr. P. P. Carpenter 25."« ]je Naturaliste Canadien paraîtvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 82 par. KJssnei- pour la co'nsoiliplioil. Ce.s poudres «ont la seule préparation connue pour guérir la Cunsompiion et toutes les maladies île iii gorge et des poumosïs. Non s sommes tellement sûrs de leur eflet, que pour vous convaincre qu'il n'y a là aucune blague, nous en- verrons à tout patient une boite d'essai par la malle gratuitement'. Nous ne vous demandons aucun argent avant que vous ne soyez convainci' de la vertu curative de ces poudres. Si vous avez quelque souci de votre vie, ne différez pas de faire l'essai de ces poudres qui vous guériront radicalement. Pri\ d'une grande Uîte $3, envoyée par la malle à tout endroit du Cauada et des Etats-Linis sur réception du prix. Adressez : ASH & ROBBINS, ;îGO, Fulton Street, Brooklyn, N. Y. Carte de Schederde la Mer Noire, de l'Asie Mineure, duCaucaee, du Midi de la Russie, de la Roumanie, et de l'Est de la Turquie, gravée sur pierre, 8oigneuf=ernent inipritnée et coloriée. Echelle 1 à 3,000,000. 22 sur 28 pouces. Prix, pliée dans un couvert, .f^O.-tO. Cette carte a été compilée avec le plu.s grand soin sur les niodèles les» plus récents et les plus sûrs. Elle présente d'un coup d'oeil, le théâtre lie la guerre, tant en Europe qu'en Asie. Publiée par E. Steiger, 22 et 24 Frankfort Street, New-York, qui en enverra de suite lies copies par la malle sur réception du prix. Le même éditeur est préparé à publier des cartes additionnelles de la guerre, du moment que le be.soin s'en fera sentir. The AMKêlCAl^^ .\ATUKALl!^T A popular illustrate J monthly ma^aziue of ^alural History & Travel Note. — The ten volujnes which have been published form an ele- gantly printed and illustrated Library of American Natural History, invaluable lor school, college, and public libraries. They contain standard articles by Agassis, Dana, VVyman, Gray, Whitney, Leid}', Cope, Hunt, Dawson, Newberry, Marsh, Verrill, Morse Gill, Coues, Scu Ider, Hagen, Dall, Shaler, Brewer, Ridgway, Parry, Caton, Ab- bott, Farlow Lockwood, Grote, Ward, and many other scientists. Terms : 35 cents a number; S4.00 a year, postage free. Bound volumes, $."). 00} vols. L-X., $40.00 ; unbound î^SO.OO. Back num- bers supplied. Remittances by mail should be sent by a money-order, draft on New York or Boston, or registered letter, to H. 0. Houghton & Co.. Riverside Press, Cambridge, Mass. H. 0. HOUGHTON & COMPANY, corner Beacon and Somerset Sts., Boston. HURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. LA CLASSE LABORIEUSE Nous sommes actuellement eu n>esure de fournir oe l'emploi, constamment et à la maison, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit pour leurs moments de loisir. Occupation nouvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $5 par -soirée, et une somme en proportion, en consacrant tout leur temps à cette .affaire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que les hommes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adresses et ils seront bien vite convaincus que le genre d'affaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous leur enverrons un dollar en paiement de la peine qu'Us auront pris de nous écrire. Beaucoup de détails, envoi d'échantillons valant plusieurs dodars pour commencer à travailler et une copie du journal '< Hoine & Fire- side," une des p'us grandes et des ineilleure.s publications illustrées, le tout reçu franco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail permanent et profitable, adressez-vous à George Stin.son & Co., Portland, Maine. PORTRAiT l>\'] (iliANDEUJl NAJ LJiELLE DE gravé par W. E, Marshall, l'un lics. plus célèhros -Point lay:»io — pnr l'usage- peiidaiit un inoi!« do.s < 6l€}l>r4!<< posulrc-« dit Oi. Ciiosalat-a. Ç J'our Cnnvaiiicre les patients que ces pouiris produiront i"efiV-i qu'on en an- ; nonce, nous leur euverriuis saiss «'hargne, par la ma Ite, une hoîie \Mj\n j en faire l'essai. Comme le i)r. Goulard est le seul médecin qui se .soit fait < nue spécialité de cette étude, et comme ii esta notre counai-'>ance que des mdlicrs de patients ont été JïUôriM pci'ïnaii eminent par l'usage de ces poudres, noU!§ $?a'A'anti!>tNOns une gitérison parfaite lians t..us 5 les cas, ou nous nous engageons à l'emtrltre l'ai'^lfent re^li. l'eus les f patients devraient de suite faire un essai de ces jioudres, j)our se convaincre < de leur puissance curative. i'rix des grandes Uiie- $3. ou 1 billes pour $10, envoyées par la' malle dans toute place des Etats-Unis et du Canada sur réceptimi du pn.x. «.irpar l'Express, C. 0. D. Adressez : ASH & ROBBINS, :-î(i(l. Fulto!! Streeh Brooklyn. N. Y. Faune Sntcmologique du Canada < Les Coléoptères, par l'Abbé l'riivancher, 800 pages in- 1 '2. illustré, prix -:i. > Or. •' Sammy Tubbs, the Boy Doctor, and Spousie, the Troublesome '> Monkey "', is the title of a series of fife volumes by Dr. E. B. Kooie, author i of Plain Home Talk &c. In this series, .scieiitifii: knowledge, exciting itici- \ dent and drollery, are inextricaidy mixed, for the aniu.-ement and in.-^inu'- I tion of the younger, and the eniertainment and improvir-nient of the older , ones. The volumes are ot und'irme size. Price $! each, f^jr plain bindin_'; ) fl.ôd for red hneil edition, suitaiile for holiday presents. Sent bv mail ..u i receipt of t lie prio^. ■ Address : Murray Hill Publishing Company, 12!) East 2Sth St., New-York. ' âl'^flfld ^^ peuvent être gagées par chaque agent, chaque mois, dans le W«#«Jw gP'"''-' 'l'affairés que nous poursuivons, mai-* ceux qui veulent \ travailler peiiveru faue facileiiK'iit une douz.iiiie dé dollars par : jour dans leur propre localité. Nous man<|Uuns d'espace pi)ur donner des 1 explications jiar le présent avis. Atïa^res agréables et honorable^'. N..us " î vous fournirons un équipement complet t'KANCo. (.'ette occupation rijf|ip.,rle ^ If plus qu'aucune autre. Détails iuasco. Ecriviez et vous verrez. Les fermers ^1 I et les mécaniciens, 1-urs fi!s et tilles, et tous ceux ipii demandent ..e .\,n- *' \wi/ vrag- rémunérateur, a la maison, doivent nous écrire et ils apprrn.ir. m n ; Itfl connaître tous les liétilils coiicci liant ce taivail. Acliudiemeiii c" H\ \M temps. Ne lardez paa. Adre— > z : "J'IîL'K & Co. Augiita. Mi.in . ^|;/ i^ 'i'^'^^^^^==^~—^ ""* — — '" ■ ' ■■ ■ - •- .^ -^« ^ ..> ^- ■ -^— .. ~^^ ». -^::::=j^^^^^^^f. -Jf] ¥<-.s#-»»iu » Imprimé par 0. D4.RVKAC 82 rue Laœontaifne. =^^^i~.J roi.. ÎX SEPTEMBRE, 1871 Lso. y. InM,nu.M,;,vC l).uvRA.,8^HucI-a,n.ut..,na. SOMMAIRE Bi: CE NUMERO. Faune Canadienne (.s7/i7r) 2.)7 Additions à la Flore du Canada -1)9 jje>: Minéraux Canadiens 272 M. La fiance et V Evénement 274 Aux retardataires 276 Pi(lûie des inseetes 277 Les Sauterelles v' 280/ lie Naturaliste Canadien paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, §2 par année, payable après la réception du premier numéro de cbacjue volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou S2.25 en papier américain. is.B. — L'abonnement est réduit à §1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. ~ ' On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de. publication. jg^" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapKouge, Québec. Agents du Naturaliste : Montréal : M. J. Godin, 92, rue St. Laureiu St. Hyacinthe: M. le Dr. St. frermain. "^CONSOMPTION SUREMENT GUERIE.* Tous ceux f^onfi'rant de citte maladie qui défirent leur guéri.'-on devraient e8.«ayer les célèbres poudres du SJ>»-. KiMSiior pour la C«»'nsoinpliOil. Ce.s poudres .-^ont lu seule préparatiuii connue pour guérir la Gunsoinplion et toutes les maladies de la "OS ge et des poumons. Nuu.s sommes tellement t^ûr.s de leur eU'et (jue pour VUU8 cunvaiticn' qu'il u"y a là aucune l)lague, uuus en- verrons à tout patient une boite d'essai par la malle graïuilcnient. Nous ne vous deinandouri aucun argent avant que vous ne .soyt'Z convaincii de la vertu curative de ces poudre.-i. 8i vuus avez quelque souci de votre vie, nediflerez jias de faire ]'fes.sai,de cea poudvcs qui vous guériront radicalement. Prix d'une "ratide bdte Ç3, envoyée par la malle à tout endroit du Canada et des Etats-Unis sur réception du prix. Adressez: ASH & ROBBINS, :i60, Fullon Street, Brooklyn, N. Y. A riMPEIMERIE DE C. DARVEAU, 82, RUE LAMONTAGNE, QUEBEC. Les ouvrages suivants de l'iihlé L. Provancher. J.es Coléi.ptèr.es de Québec," 800 p. iii-l2, illustré $;î.00 Flore (lu Canada. 800 p. in-8, illustrée 2 00 Le Verirer Canadien, He édition, o82 p. in-l2, illustré 1.00 Traite Elémentaire de Botanique, 118 p. in l2. illustré 4u Nombres pour numéroter les collections, depuis 1 ju'ciu'à 2000 la ft^uiile, de la cuuleur voulue .Oô Sur réception du prix, cesouvrajies seront envoyés franco par la ma Nous sommes actuellement en mesure de fournir oe l'emploi, constamment et à la maison, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée etiti'ère, soit pour leurs moments de loisir. Oecupaiioji nouvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $5 par soirée, . et une som>ne en proportion, en consacrant tout leur temps à cette affaire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que 1^ honunes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adres.^es et ils seront bien vite convaincus que le genre d'aftaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous Jeur enverrons un dollar en paiement de la peine'qu'iis auront pris de nous écrire. ]Seaucoup tie détails, envoi d'échantillons valant plusieurs dollars pour commencer à travailler et une copie du journal "Home & Fire- side," une des p'us grandes et des meilleures publications illustrées, le tout reçu franco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail permanent et profitable, adressez-vous à Gkokge Stinson & Co., Portland, Maine. The AMSCllICAlli .^"ATUKALÏSÏ A popular illustraleJ montJily magazine of Natural History & Travel Note. — The ten volumes which have been piiblished form an ele- gantly printed and illustrated Library of American Natural History, invaluable lor school, college, and public libraries. They contain standard articles by Agassiz, Dana, Wyman, Gray, Whitney, Leidy, Cope, Hunt, Dawson, Newberry, Marsh, Verrill, Morse. Gill, Cones, Scu.ider. Hagen. DaJl, Shaier, Brewer, Ridgway, Parry, Catoii, Ab- bott, Farlow Lockwood, Grote, Ward, and many other scientists. Tkkms : 35 cents a number; $4.00 a year, postage Iree. Bound volumes, 15.00; vols. L-X., $40.00; unbound |30.00. Back num- bers supplied. Remittances by mail should be sent by a money-order, draft on New York or Boston, or registered letter, to H. 0. Houghton & Co.. iiiverside Press, Cambridge, Mass. H. 0. HOUGHTON & COMPANY, corner Beacon and Somerset Sis., Boston. HURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. La Consomption guérie. Ît|i^ Un ra^'on d'espérance, dû à la bienveillance d'un missionnaire ami, /iiL il» est ofFert_à tous ceux qui sourtVent des maladie.* suivante» : Consomp- •/ 1* L\ tion, Bronchite, Athpn)e, Catarrhe, Dyspep.-^ie, Affections de la gorge et des / l l poumons, Débilité <:énérale. Epuisement, et toute malailie nerveuse. Le X I remède est entièrement composé de substances végétales et est en usage j I depuis très longtemps parmi les indigènes de l'Inde. Des épreuves en ont ) I été faites par centaines, et, ont toujours réussi. Je regar ie maintenant \ ] comme un devoir sacré pour moi de soidager la misère humaine autant l i qu'il est en moi de le faire. J'enverrai lu recelte, avec les directions pour ^ < en faire usage, — sans aucune charge — à toute personne qui m'en fera l 5 la deuïande. ' \ < Toute personne m'en faisant la demande en envoyant une estampille > I de deux centins, et en nommant la, présente publication, la recevra pur : f le retour de la malle. \ Adressez: Dr. 0. R. K. BPJGHAM. Dra\v of Plain Elome Talk &c. Li this series, scientific knowledge, exciting inci- > dent and drollery, are inexiricably mixed, for the amu.-^ement and instruc- ? tion of tiie younger, and the entertainment and improvement of the older > ones. The volumes are of uniforme size. Price $1 each, for plain l>inding; [ $1..5(i for red lined edition, suitalde for holiday present.-.. Sent bv mail on ^ receipt of the price. ~ | Addre.ss : Murray Hill Publishing Company, I'ld East 2>th St., New-Yoi-k. ; PORTRAIT DE GRANDEUll NATURELLE DE ■ gravé par W. E, Marshall, l'un des plus célèbres graveurs de l'Amérique. < Prix $1 pur copie, sur beau papier portant un lac similede la .^gnniure \ autographe de Sa Sainteté, ft^^ ^\g;-) ...' 300 Additions et corrections à la F mne Coléoptérologique de la Province de Qudboc, 305 Rc'glenicnts concernnnt le 2c concours d'« le genre (i'affaires quenous poursuivons, mais ceux qui veulent travailler peuvent faire facilement une dou- zaine Je dollars par jour dans leur propre localité. Nous manquons d'espace pour donner des exi)lications par le présent avis. Atîaires agréaliles et honorables. Ncjus vous fournirons un équipement com- plet fi;anu(). Cette occupation rapporte plus qu'aucune aiitre. Déiails FRANCO. Ecrivez et vous verrez. Les fermiers et les mécaniciens, leurs fils et filles, et tous ceux qui deman jj'llli^ CASH AOV.4WCES made on all shipments except per- li|l Ti rilj I v * ishable articles. To show thi't we do an extensive business, any gnine dealer in Philadelphia will tell you we hinilled more game last i^e.-ison than all other Houses in Philadelphia put to- ni^ljl [111)1/ gether. Send for Price Li»t,Stencil, &c.,&c. REJFi:tt B'^JXH;!-: | Ul'L I H I • CASH, or we refer you to Ai\ï KESP^ IVSlBlvE HOI SE In Ol?R CITY. La Consomption guérie. Ufi rayon d'e-spérance, dû à la bienveillance d'un missionnaire ami, est offert à tous ceux qui souffrent des maladies suivantes : Consomp- tion, Broncliite, Atiisme, Catanlie. Dyspepsie, Affections de la gorge et des poumons, Débilité générale, Epuisement, et toute maladie nerveuse, l^e remède est entièrement composé de substances végétales et est en usage depuis très longten)ps parmi les indigènes cle l'Inde. Des épreuves en ont été faites par c-ntaine-s, et ont touj5urs réussi. Je regarde maimenant comme un devoir sacré pour moi de soulager la misère humaine autant qu'il est en moi de le faire. J'enverrai la recette, avec les directions pour en faire usage, — sans aucune Charge — à toute personne qui m'en tèra la demande. Toute personne m'en faisant la demande en envoyant une estampille de deux centins, et en nommant la préseiHe publication, la recevra par le retour de la malle. Adressez: Dr. 0. R. K. BRIGHAM, Drawer 28, Utica, N. Y. EPILEPSU: ou HAUT-MAL. Guérison certaine— Point de blague —par l'usagre pendant un mois des célèbres poudres du Dr Goulard Pour convaincre les patients que ces poudres produiront l'effet qu'on en an- nonce, nous leur enverrons sans cliarge, parla malle, une boîte pour en faire l'essai. Comme le Dr. Goulard est le seul médecin qui se soit fait une spécialité de cette étude, et comme il est à notre connaissance que des milliers de patients ont été guérit pernianeninient par l'usage de ces poudres, nous garauti^sons une guérison parfaite dans tous les cas, ou nous nous engageons à remettre l'argent re<^u. Tous les patients devraient de suite faire un essai de ces.poudres, pour se convaincre de leur puissance curative. Prix des grandes boîtes $8, ou 4 boîtes pour $10, envoyée par la malle dans toute place des Etats-Unis et du Canada sur réception du prix, ou par l'Express, C. 0. D. Adressez : ASH & ROBBINS, S60, Fulton Street, Brooklyn, N. Y. Imprimé par C. Dàbyeau 82 rue Lamontagne . VOi. IX. NOVEMBRE, 1877. No. 11. Iinpriui^' pur C pAByBir S2 Cue L:iin.;ntaf:no. SOMMAIRE BE GE NUMERO. Additions et corrections à la Faune Coltîoptérologique de la Province de Québec, -^22 Les Minéraux Canadiens - 338 Faune Canadienne {nuite) 346 Los insectes de 1877 49^ La Chryeomèle de la pomme de terre 352 Le Naturaliste Canadjen paraît vers le 15 de cliaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou 82.25 en papier aniérfeain. IS.B. — L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. g^" Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doiventêtre adressées au rédacteur, Cap Rouge, Québec. Agent du Naturaliste : St. Hyacinthe: M. le Dr. St. G-ermain. A. VENDItE A riBIPEIMEBIE DE C. DARVEAIJ, 82, RUE LAMONTAGNE, QUÉBEC. Les ouvrages suivants de Tablé L. Provancher. Les Coléoptères de Québec, 800 p. in-l2, illustré $3.00 Flore du Canada, 800 p. in-8, illustrée 2.00 Le Verger Canadien, He édition, H32 p. in-12, illustré LOO Traite Elémentaire de Botanique, 1 18 p. in 12. illustré 4a Nombrea pour numéroter les collections, depuis 1 jusqu'à 2000, la feuille, de la couleur voulue 05 Sur réception du prix, ces ouvrages seront envoyés/mnco par la malle. $000 ^"^ peuvent être gagnés jjar cliaque agent, chaque mois, wîfSf ^^^V® '^ genre d'affaires que nous poursuivons, mais ceux qui veulent travailler peuvent l'aire facilement une dou- zaine de dollars par jour dans leur propre localité. Nous manquons d'espace pour donner des explications par le présent avis. Affaires agréables et honorables. Nous vous fournirons un équipement com- plet FKANCo. Cette occupation rapporte plus qu'aucune autre. Détails FRANCO. Ecrivez et vous verrez. Les fermiers et les mécaniciens, leurs fils et filles, et tous ceux qui demandent de l'ouvrage rémunérateur, à la maison, doivent nous écrire et ils apprendront à connaître tous les détails concernant ce travail. Actuellement c'est le bon temps. Ne tardez pas. Adressez : TRUE & Co, Augusta, Maine. LÀ CLASSE LABORIEUSE. Nous sommes actuellement eu mesure de fournir ae l'emploi, constamment et à la maison, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit pour leurs moments de loisir. Occupation nouvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $ô par soirée, et une somme en proportion, en consacrant tout leur temps à cette affaire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que les hommes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adresses et ils seront bien vite convaincus que le genre d'affaires que nous poursuivons nous permet de faire ces propositions sans égales. A ceux qui ne seraient pas bien satisfaits, nous leur enverrons un dollar en paiement de la peine qu'ils auront pris de nous écrire. Beaucoup de détails, envoi d'échantillons valant plusieurs dollars pour commencer à travailler et une copie du journal '* Home & Fire- side," une des plus grandes et des meilleures publications illustrées, le tout reçu franco par la malle. Lecteur, si vous voulez du travail pernuineiit et profitable, adressez-vous à George Siinson k Co., Portland, Maine. The AMERICAIN i\ATUKALÏ^T A popul»r illastraleJ monthly magazine of Nalural History & Travel Terms : 35 cents a number; $4.00 a year, postage free. Bound volumes, $5.00 ; vols. L-X., é40.00; unbound $30.00. Back num- bers supplied. H. 0. HOUGHTON & COMPANY, corner Beacon and Somerset Sis., Boston. HURD & HOUGHTON, 13, Astor Place, New York. 1?lie Itivex-side Presis, Ca.iiil>vKlg:c. Great chance to make money. We need a person in every town to take subscriptions for the largest, cheapest and best Llustrated family publication in 'the world. Any one can become a successful agent The most elegant works of art given free to subcribers. The price is so low that almost everybody subscribes. One agent reports making over $150 in a week. A lady agent reports taking over 400 subscribers in ten days. All who engage make money fast. You can devote all your time to the business, or only your spare time. You need not^ be away from home over night. You can do it as well as others. Full particulars, directions and terms free. Elegant and expensive Outfit free. If you want profitable work sent us your address at once. It costs nothing to try the business. No one who engages fails to make great pay. Address " The People's Journal," Portland, Maine. General €0]llM5!§LI0i\ illerchants, IV0.340, IVorth Water St„ Pliilsvtlelpliia, nnd wholesale dealers in Lutter, Chet«c. Lard, Tallow, Kgirs, Poultry, Giiine, Stock, RïITTï^lî Potatoes, Apiilcs, Grain, Klonr, Fnr, Wool, Cotton, Ri e. Tobacco, 111' I I «v||| Peaiiulg. Broom Corn. Dried Fruit, Hay, IIo|is, Foreign and Douiestio Fruits, and in fact we can (l>é L. PliO VA]V<:?H:ii:il. C'est ]a description de 89 espèce? <'e Coléoptères non mentionnées dans la Fatni.;. L'une de ces espèce, Zilora mida, Prov., est nouvelle pour la science. Cette brochure est un complément indispensable à ceux qui possèdent la Faune. r»jRix ï 5JO ots. CiLENlîRIER DI2 l\ PHSSi^^E lill mm, Pour Vannée Ibl S, publié jjar la Maison J. B ROLLAND & FILS,— MONTRÉAL. Ce calendrier, si avantageusement connu depuis plusieurs années et si goûté du public pi ur les rcnseitrnements qu'il renferme, est le [)romier qui soit paru en Caïuula pour l'année 1878. Comme les années précédentes, il contient, outt'e le Calendrier Ecclé- siastique, des épliéniérides intéressantes, des événements importants du Canada, lelever et le coucjipr du soleil et de la lune, le comput ecclésias- tique, les Quatre-Temps, les éclipses, les" fêtes inobiles, etc., etc. Mais ce qui fait le principal mérite de ce calemlrier, c'est la liste du clergé catho- lique de la Pui.ssance. C'est le seid calendrier qui donne un détail complet de tous les noms, prénoms ou initiales de .Vles-ieiirs les membi;es du cb-r^'é catholique de toute la Puissance, avec la place où ils résident, leurs titres et l'évêché dant ils font partie. Il se trouve en vente chez tous les libraires et les priiicii)aux marchands. l?i»:iX : i5 O engins. Jinpriué par C. Dabyeau 82 rue Latnoutagne- VOL. IX. DECEMBRE, 1877. No. 12. Iin|iriQi^. pr.r C Uarvk.m^ n> l:uc Laii..,ntagr SOMMAIRS SE GE NUMERO. F.'uinc Canadienne (kmi/^') Los Minéraux Canadiens 853 ... 370 Tj.i JMinerVc et les noms Propres 381 Tables des Gravures 387 Tabse Alphabétique des M;ilièivs 388 Table Alphabétique dos notes d'Ks? èces 3S0 Le Naturaliste Canadien paraîtVers le 15 decliaque mois, par livniisonsde 32 p^j^es in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaquc^volumc ou nouvelle année de public;i- tion. pour les Etath-Unis $2 on or ou 82.25 en pajiier au.éricain. ÎS. B. — L'abonnement est réduit à ^1.'50 en faveur des élèves des collèges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s'abonne pas pour n\oins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d'en donner avis aussitôt après» la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. j^^ Toutes correspondances, remises, réclamations etc.. doivent être adressées au rédacteur, CapK'ouge, Québec. Agent du Naturaliste : St. Hyacintiie: M. le Dr. St. O-ermain. A riMPRIMERIE DE C. DAEVEAU, 82, RUE LAMONÏAGNB, QUÉBliC. Les ouvrages suivants de J'abl é L. Provanclier. Les Coléupieres cie Québec, 800 p. iii-12, ilJusiré $;^.00 Flore du Canada, 800 p. in-8, ilju.^trée .... ' 2 Ou Le Verger Canadien, 3e éditiot), '.ili2 p. in-12, illustré. 1.00 Traite Élémentaire de Botanique, 118 p. in l2. illustré 4a Nombres pour numéroter les collections, depui-sl jui?qu'à 2000, la feuille, de la cuulfuV voulue . . — 0,5 Sur réceptioii du prix, ceii ouvrages seront envoyés franco par la malle. Ne peuvent être L'ULM'és par cliaque agent, chaque mois, dans le genre d'afiaire.s que nous poursuivons, mais ceux, qui veulent travailler peuvent faire facilement une dou- zaine de dollars par jour dans leur propre localité. Nous manquons il'espace pour donner des explications par le présent avis. Atiaires a'^réables et honorables. N^us vous fournirons un équipement com- plet pr.Asro. Cette occupation rapporte pins qu'aucune autre. Détails FR.wco, Ecrivez et vous verrez. Les fermiers et les tnécaniciens. leurs fiis et tilles, et tous ceux qui demandent de l'ouvrage rémunérateur, à la maison, doivent nous écrire et ils apprendront à connaître loua les détails concernant ce travail. Actuellement c'est le hoii teiiips. Ne tardez pas. Adre.s?ez : TRUE & Co, Augusta, Maine. E LABOI ' Nous sommes actuellement en mesure de fournir ne l'emploi, constamment et à la mainoît, à toutes les classes de personnes labo- rieuses, soit pour la journée entière, soit pour leurs moments de loisir. Occupation m/uvelle, facile et profitable. Les personnes de chaque sexe peuvent facilement gagner de 50 cents à $.5 par soirée, et une somme en proportion, en consacrant tout leur temps à cette affaire. Les jeunes garçons et les filles peuvent gagner autant que les hommes. Que tous ceux qui verront cet avis nous envoient leurs adres.i'itlg-e. Great chance to make money. We neerl a person in every town to take subscriptions for the largest, cheapest and best Illustrated family publication- in '■the world. Any one can become a successful agent Tiie morks of art given free to subcribers. The price is so low i;hat almost everyi'od}' subscribes. One agent reports making over $1.00 in a week. A lady agent reports takingover 400 subscribers in tvn days. All who,engage make money fast. You can devote all your time to the business, or only j^our spare tune. You need not be away from home over night. You can do it as well as others. Full particulars, directions and terms free. Elegant and expensive Outfit free. If you want pr^ fitable work sent us your addres.s at once. It costs nothing to try the business. No one who engages fails to make great pay. Àtidress " The People's Journal," Portland, Maine. I General COillilllJJ^t lOi^ i^lerchaiitis, TSro.346, IVortli Water Si:., Pliiladelpliia, HD'I wholesale dealers in Hutter. Cheese. Lard, Tallow, Kgi^s, Poultry, (Jiinie, Stock, Dllfrnirin Potatoes, Apples, Qraln, KIouf, Fur, Wool, Cotton, Ri-e, Tobacco, Dl' I ' •'ill» Peanuts. Broom Corn, Dried Fruit, Hay, Hops, Foreign ;ind Ltotnestic FruiiBtaad in fact we can sell any and evory-thing at the iiighc>t market prici- ; inako prou.pt iciurns, à L.I Bi':RA L. 1)11 \(' j| il L> CASH A i» V % lH € C S made on all shipments except per- |/ 11 li ' J !>• ''^ • ishable articles. ToshowtliMtwo do an extensive busincs?, any game dealer in Philadelphia will tell you we hin'iled Djoregame Iu.>it ^eason than all other Houses in Philadelphia put to- D[| I' I }\\ 1) 1/ gether. Send for Price L,ist. Stencil, &c.,ic. R E F L] H f -. !%' < lO I ill' !i I It I . C4SI1, or we refer you to Ai^¥ It l':«P<; I\\<»IBI>ff': 1B01 SK 111 OVR CITY. VIE^T DE PARAITRE ADDITIONS ET COIIKECTIONS A LA FAUNE COLEOPTEROLOGIQUE DE LA PROVINCE DE QUÉBEC C'est la description tie 89 espèces de Coléoptères non nientit)nnées dans la Faini:. L'une de ces espèce, Zilora nuda, Pruv., e?t nouvelle pour la science. Cette brochure est un complément indispensable à ceux qui pos.-èdeut la Faune. \ PJRIX : SO Cts. CALËNDRIEa DE \À Pl'ISSiMIS M mm, Pour Vannée Ihl^, publié par la Maison J. B. ROLLAND é FILS.— MONTRÉAL. Ce calendrier, si avantjigeusement connu depuis plusieurs année» et si goûté du public p< du Canada, le lever et le coucher du soleil et de la lune, le comput ecclésias- tique, les Quatre-ïemps, les éclipses, les fêtes mobile.s, etc., eio. Mai.s ce qui fait le principal mérite de ce calendrier, c'est la liste du clergé catho- lique de la Puissance. C'est le seul calendrier qui donne un déiail Complet de tous le.s noms, prénoms ou initiales de .Messieurs le.s membres du cler<îè catholique de toute la Puissance, avec la place où ils ié>i lent, leurs titres et l'évêché dont ils font partie. Use trouve en vente chez tous les libraires et le.- principaux marchands. I*I1IX : ^ Ceutiiiss. W ... ^__ ^ — .__. ...,,. ^^^^•,^:^ imprimé par C. Dabvra? 82 rue Lamopta^n» ^>^ V s V^ cc: CA jc Cc cc f coc . c c c c cc. C CCv C Cf. r( - «Ti C <— , CC cc c < «: c c c ■ ^ccy. Cc ^C t Cc tap C; <;c «" C ^ ëi:^ ^/ . C" . , c . ■c ^.- J. ^ -